mmmmmm BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE Gaud, imp. C Aniioot-Braeckmaii, Ad. Hoste, 8iiccir. BULLETIN DE LA / r SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1er JUIN 1862 TOME QUARANTE-DEUXIÈME BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT 1905 MÉMOIRES DE LA SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1er JUIN 1862 TOME QUARANTE-DEUXIÈME PREMIERE PARTIE ANNÉE 1904-05 BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT •H UNE CÉRÉMONIE COMMEMORATIVE à l'Institut Botanique DE L'UNIVERSITÉ DE BRUXELLES Oh L'Institut botanique de l'Université a été frappé dans ces dernières années de deuils répétés : trois des plus distingués parmi ses anciens élèves — Alfred Dewèvre, puis Georges Clautriau, tout récemment Emile Laurent — sont morts en pleine production scientifique. Le décès du regretté directeur du Jardin botanique de l'Etat, François Grépin, qui avait encouragé si vivement la créa- tion et le développement de l'Institut, a été pour celui-ci une perte non moins sensible. Des inscriptions commémoratives, destinées à rappeler le souvenir de ces quatre savants, viennent d'être placées sur l'un des murs de l'Institut : leur inauguration a eu lieu le 22 avril 1904, en une cérémonie tout intime, profon- dément touchante par sa sincérité et sa simplicité mêmes. (1) Les membres de la Société liront certainement avec intérêt ces pages qui rappellent le souvenir de quatre de nos plus distingués con- frères. Elles ont paru dans le numéro mai-juin 1904 de la Revue de l'Université de Bruxelles. 8 Voici le texte des quatre inscriptions : A LA MÉMOIRE DE François CRÉPIN né à Rocbcf'ort le 30 octobre 1830, mort à Bruxelles le 30 avril 1903. Directeur du Jardin botanique : 1876-1901. A LA MÉMOIRE DE Alfred DEWÈVRE né à Bruxelles le 20 mars 1866, mort à Léopoldvillc (Congo) le 27 février 1837. Elève au Laboratoire d'anatomie et de physiologie végétales : 1886-1889. A LA MÉMOIRE DE Georges CLAUTIUAU ne à Marchicnnc-aù-Pont le 14 mai 1863, mort à Davos (Suisse) le 23 mai 1900. Elève au Laboratoire d'analomie et de physiologie végétales : 1881-1890 Assistant à l'Institut botanique : 1891-1990. A LA MÉMOIRE DE Emile LAURENT ne ù Gouy-lcz-Piélon le 6 septembre 1861, mort à bord de V Albertville (au retour du Congo) le 20 lévrier 1904. Elève au Laboratoire d'anatomie et de physiologie végétales : 1881-1888. Bien qu'on n'eût invité à la cérémonie — alin de lui conserver son caractère d'intimité — que les membres des familles et quelques amis des regrettés défunts, diver- ses notabilités scientifiques du pays et de l'étranger qui avaient eu avec eux des relations suivies et les élèves de g l'Institut botanique, la salie de cours du Doctorat en bota- nique était absolument remplie. Au bureau avaient pris place, à côté de M. Errera, directeur de l'Institut, M. le Dr Calmetle, directeur de l'Institut Pasteur de Lille, spécialement délégué par l'In- stitut Pasteur de Paris; M. Vauthier, recteur de l'Univer- sité; M. Th. Durand, directeur du Jardin botanique de l'Etat; et M. G. Hubert, directeur de l'Institut agricole de Gembloux. Dans la salle, aux premiers rangs, se trouvaient Mme VYe Dewèvre, mère de feu Alfred Dewèvre, avec son fils et sa fille; M. H. Crépin, directeur honoraire de l'Enregistre- ment et des Domaines, frère de feu François Crépin; M. Emile Clautriau, de Marchienne-au-Pont, frère de feu Georges Clautriau; M. Désiré Laurent, directeur de l'École d'Horticulture de Mons, et ses deux fils, frère et neveux de feu Emile Laurent. Citons encore : le savant chimiste français, M. Th. Schlœsing fils; M. F. Fuchs, vice-gouverneur général du Congo; M. le Dr Malvoz, directeur de rinstilut provin- cial de bactériologie de Liège et M. le D' Nolf, chargé de cours à l'Université de Liège ; M. le D' Herman, directeur de l'Institut provincial de bactériologie de Mons; M. Cris- mer, professeur à l'Ecole militaire; MxW. Behaeghel, administrateur-délégué, Héger, Massart, Lameere, pro- fesseurs, Slosse, chargé de cours, E. Willcms, prosecteur à l'Université de Bruxelles; M. le Dr J. Bordet, directeur de l'Institut Pasteur de Bruxelles ; MM. De Wildeman, conservateur, JNijpels, conservateur-adjoint, Lubbers, chef de culture honoraire, Gentil, chef de culture au Jardin botanique de l'Etat; MM. Malaise, professeur honoraire et Em. Marchai, professeur à l'Institut agricole de l'Etal à 10 Gembloux ; etc., etc. MM. le comte de Kerchove de Den- terghem, président du conseil de surveillance du Jardin botanique, et Bommer, professeur à l'Université, indis- posés, s'étaient associés à la cérémonie par des lettres cordiales. MM. Errera, Calmelte, Vautliier, Durand et Hubert prirent successivement la parole. Leurs discours furent écoutés par l'assemblée avec une sympathique émotion. Nous en donnons le texte ou tout au moins un résumé. Discours de M. Errera professeur à l'Université, directeur de l'Institut botanique. Mesdames, Messieurs, Nous sommes réunis ici par de tristes souvenirs et de communs regrets. Les modestes inscriptions qui ont été apposées sur les murs de l'institut botanique, à la mémoire de cl.ers disparus, ne sont rien par elles-mêmes, mais elles acquièrent du prix par la consecration de sympathie que votre présence leur donne. Notre Laboratoire a été bien douloureusement atteint depu.s quelques années, et j'ai vu disparaître autour de moi ceux qui avaient le plus efficacement aidé à sa création, et quelques-uns de ceux qui en ont été les premiers élèves et les collabora- teurs les plus dévoués. La plupart d'entre vous savent que ce Laboratoire a eu .1 y a tout juste vingt ans, de très bumbles débuts : deux ch.ro- brettes, situées sous les combles au Jardin botanique, lu, ser- virent d'abri pendant sept années. C'était fort peu de chose. Et pourtant, par suite .le l'organisation spéciale de l'enseigne- ment supérieur en Belgique, une telle hospitalité, accordée a l'Université de Bruxelles dans un local de l'Etat, se heurtait a de «raves difficultés administratives. Elles n'auraient pas etc vaincues sans la largeur d'esprit du Ministre de l'Intérieur de cette époque, Rolin-Jaequemyns, sans le concours précieux du regretté Henri Doucct — qui était membre du Conseil d'admi- nistration de notre Université en même temps que président du Conseil de surveillance du Jardin botanique — et, surtout, sans le bon vouloir actif du Directeur de cet Etablissement scientifique, François Crépin. Telle est la triple dette de reconnaissance que l'Institut botanique a voulu symboliser en écrivant, en lettres d'or, le nom de François Crépin. Ce n'est point le moment de prononcer son éloge scienti- fique. D'autres circonstances y inviteront sans doute prochai- nement. Je me bornerai donc à rappeler l'impulsion décisive qu'il donnaàl'étudede la flore phanérogamique de la Belgique, ses beaux travaux de géographie et de paléontologie végétales, les recherches persévérantes et précises qui ont fait de lui le maître incontesté de la connaissance des Roses, la voie scien- tifique et progressive dans laquelle il sut faire entrer le Jardin, placé, durant un quart de siècle, sous sa direction. Lorsqu'il fut question d'affecter à la création d'un Laboratoire d'ana- tomic et de physiologie végétales les deux mansardes dont je parlais tantôt, Crépin accueillit l'idée avec empressement. Je ne saurais oublier les encouragements que je dus a sa bienveillance et à son amitié. Un autre deuil cruel sur lequel la disciétion familiale m'interdit d'insister, mais auquel il me sera permis de faire allusion, s'associe au souvenir des dons anonymes qui contribuèrent à transformer, en 1891, l'embryon de Labora- toire en Institut botanique. Les trois noms inscrits là-bas à côté de celui de Crépin sont ceux de trois élèves distingués, pour qui j'éprouvais — pour qui nous éprouvions tous ici — la plus vive affection : élèves de la première heure, qui animèrent de leur activité et de leur bonne humeur le Laboratoire rudimentaire et demeurè- rent les familiers de l'Institut agrandi. Le premier disparu fut Alfred Dewèvrc. Je le revois encore, 12 — un peu timide, un peu hésitant — quand il vint me trouver pour la première fois et m'annoucer son désir de se consacrer aux études botaniques. D'aspect frêle, de santé délicate, il semblait aborder une lâche au-dessus de ses forces en se destinant en même temps aux études du doctorat en sciences et à celles de la pharmacie. Son ardeur, sa volonté tenace triomphèrent des obstacles, et bientôt il était suffisamment au courant des méthodes «le la physiologie végétale pour offrir de m'aider. officieusement, dans la preparation des expériences de cours — ce qu'il fit avec un entier dévouement. Lorsqu'il fut à même d'entreprendre des recherches per- sonnelles, les questions de localisation des alcaloïdes dont le Laboratoire s'occupait des celte époque, l'intéressèrent d'abord. Il étudia ainsi un alcaloïde peu connu des Narcisses, et celui de la Belladone. Puis, après une excursion d »ns le domaine de l'anatomie végétale, il fit, avec une louable con- stance, des recherches expérimentales sur divers Champi- gnons, s'eiTorçant de définir les conditions de la formation de leurs organes reproducteurs et de leurs variations sous l'influence du milieu. Ce* investigations sont contemporaines des premières publications magistrales de Georg Klebs sur le même sujet. Mais, à l'exemple de deux de s«'S frères, Alfred Dcwcvrc se sentit attiré vers le grand Continent noir et se mit à consacrer tout son temps à l'étude de la flore d'Afrique. Il fit paraître des travaux sur les plantes du Congo et du Nyassaland, sur les Strophantus congolais, sur les caoutchoucs africains, sur les plantes utiles du Congo... Il eut le mérite de recon- naître, le premier, dans les récoltes de Thollon, conservées au Muséum de Paris, une nouvelle espèce importante de Landolfikiu, le Caoutchoutier des herbes qu'il appela : Landolphia Thollonii. Aussi accepta-t-il avec joie — malgré nos inquiétudes, malgré nos efforts pour le dissuader — la proposition que lui fit l'Etat indépendant, de diriger une expédition botanique de 13 deux ans au Congo. Il s'embarqua au commencement de 1895, explora le Mayombé et remonta le Congo jusqu'au delà de Kassongo. Hélas ! il avait trop présume de ses forces. Quoique souffrant, il continua à herboriser tout en red( scindant le fleuve et arriva dans le Bas-Congo, si affaibli qu'il ne put même plus se réembarquer. 11 mourut, victime de la science, à Léopoldville, à Page de 30 ans... Ses collections, aujourd'hui déposées au Jardin botanique de Bruxelles, renferment beaucoup d'espèces nouvelles et même un génie nouveau : une Papilionacée arborescente à laquelle M. Midicli, de Genève, a donne, en souvenir de notre ami, le nom de Dewevrea bilabiata. De tous ceux que nous pleurons, Georges Clautriau est celui dont le souvenir est le plus intimement attaché à chacun des objets, à chacun des locaux de cette maison. Car il avait grandement coopéré à l'organisation de l'Institut botanique et il y avait donné, sans compter, le meilleur de son temps. Quelques-uns de ceux qui veulent bien m'écouter ont été ou sont encore Assistants dans des Instituts scientifiques : j'espère qu'ils me pardonneront si je déclare que l'excellent Clautriau — complaisant, serviable, pratique, ingénieux, toujours souriant — était véritablement l'Assistant idéal. Déjà, j'ai cherché à retracer au lendemain de sa mort, sa carrière trop courte et si bien remplie. Vous savez avec quelle ardeur infatigable il élargit, par des voyages d'études, son horizon scientifique: à Wimereux, à Groningue, à Java Là- bas, au loin, dans l'Ile enchanteresse, il étudia tour à tour la physiologie de la caféine dans les plantations de caféiers et les unies carnivores des IVtpenlhes, en pleine forêt vierge. Il nous a raconté comment il se rendait, chaque matiD, parmi les lianes exubérantes, à une lieue du petit laboratoire élevé sur le montGedeh par le Jardin botanique de Buitenzorg. Il porte avec lui quelquis ballons, quelques tubes en verre pour taire des pipettes, une lampe à alcool, quelques réactifs. C'est ainsi qu'il cherche à surprendre, dans leur milieu natal, ces esto- H macs végétaux singuliers, qu'il analyse leur fonctionnement, qu'il démontre, par le dosage de l'eiete, la réalité de l'absorption des produits digérés. A son retour en Europe, son mémoire sur la digestion des Hepenthe» lui valut, le 15 décembre 1898, la médaille d or de l'Académie royale de Belgique. Pour ma part toutefois, je pb.ee au premier rang de son œuvre, son Etude chimique du glycogène dam Us Champnom et les Levures et ses travaux sur la signification des alcaloïdes végétaux. C'est à lui que nous devons la méthode la plus sure pour l'extraction du glycogène des Champignons, et le détour qu .1 imagina afin de réussir à le retirer aussi des cellules de Levure est une petite merveille d'ingéniosité. Ces glycogencs, .1 sut les purifier, en définir la composition chimique, en mesurer avec exactitude le pouvoir rotatoirc, confirmer rigoureusement l'identité de ceux qui proviennent des deux règnes organiques étudier, avee plus de précision qu'on ne l'avait jama.s lad, les particularités de leur coloration par l'iode. Quant à la localisation et au rôle des alcaloïdes dans es plantes, ce sont des questions encore débattues. Mais les observations de Georges Clautriau sur le Pavot; ses dosages minutieux d'azote dans les capsules de cette Papavera.ee, a leurs divers états de développement; ses expériences sur la germination des graines de la Ciguë, de la Slramoinc, etc.; et surtout son grand mémoire posthume, qu'il destinait a lobten- lion du doctorat spécial auprès de notre Faculté de Medecne, eomptent assurément parmi les meilleures recherches qu, aient paru sur ces problèmes difiieiles: œuvres substantielles et réfiéchies, dont il faudra toujours que l'on tienne ee«|rte... Combien souvent il .tous arrive ici de parler de lull Ah I . est bien vivant encore parmi nous le souvenir ineffaçable et intac» de cette belle et noble intelligence, de ce jugement droit, de ce cœur loyal R, voici, il y a quelq—e... .in-, qu- p-r la mort inopinée 15 de notre cher Laurent, cette maison a de nouveau été mise en deuil et une nouvelle perle est venue aggraver encore ces autres perles... C'est dans les deux chambretles du Laboratoire d'anatomic et de physiologie végétales qu'Emile Laurent, encouragé par feu Henri Doucet, fit ses premières recherches scientifiques : c'est là que commença cette carrière qui devait être si brillante. A la veille de son dernier et fatal départ pour le Congo, il établit lui-même le relevé et le classement de ses principales publications, pour m'être remis, comme l'indique une note de sa main, tristement prophétique : « en cas de mort ». Il y a là 73 travaux qui se rapportent à la physiologie végétale et à la chimie biologique, à la sélection des plantes, à la patho- logie végétale, à la microbie générale, aux fermentations, à la botanique et à l'agriculture coloniales, à l'économie, rurale, etc. Leur seule enumeration serait déjà trop longue et je dois me borner à vous rappeler quelques-uns des plus marquants. Sa première publication était une étude sur la turgescence chez le Phycomyces. Puis, il s'occupe de la présence des Bacté- ries dans les tissus végétaux vivants. Certains observateurs avaient conclu, un peu légèrement, à l'existence de Bactéries dans les tissus normaux des plantes et leur avaient même attribué la production de la diastase. Laurent prouve qu'ils se trompent, et nous possédons encore dans nos collections des fragments de tissus, isolés avec précaution par lui, et demeurés aseptiques depuis 1888. Parfois, dans certaines fermes de notre pays, le pain devient visqueux, et toutes sortes de superstitions se rattaehent à ce vice de fermentation. Il s'agit, comme le montre Laurent, d'une maladie bactérienne, due à un milieu trop alcalin ; l'addition d'un peu de vinaigre suffira à détourner le sortilège. Les nombreuses expériences de Laurent sur les substances qui peuvent servir à la formation de l'amidon dans les plantes 16 supérieures et à la formation du glycogène dans les Levures éclairent beaucoup les grands problèmes de la synthèse hy- drocarbonée. De même, ses recherches approfondies sur la réduction des nitrates et, surtout, le beau mémoire qu'il fit en collaboration avec son Assistant distingué, M. Emile Marchai, et que notre Académie a récemment couronné, apportent une contribution importante à l'étude de la synthèse des albuminoïdes. La part qu'il a prise à établir la variabilité et le polymor- phisme de certains organismes inférieurs est considérable. Comme il arrive si souvent, on était tombé là d'un excès dans un autre. Revenu des exagérations polymorphistes, d'après lesquelles toutes les Bactéries, tous les Champignons étaient censés pouvoir se transformer les uns dans les autre s, on était tenté d'admettre chez ces organismes une fixité, une rigidité qui n'existe nulle part dans la nature. Par l'étude du poly- morphisme du Cladosporium herbarum, où il reconnaît 7 états bien différents, par celle de la variation du Bacille rouge de Kiel, à qui il sut faire perdre à volonté la faculté de produire du pigment, il contribua beaucoup à préciser nos idées en celte matière importante de la constance et du chan- gement chez les êtres vivants. Mais j'ai hâte de rappeler les deux grandes vérités scienti- fiques auxquelles le nom de notre ami demeurera à jamais attaché : la fixation de ïazole et les conditions de lu virulence des parasites. Il n'est guère de problème plus essentiel pour l'agriculture que de savoir si certains végétaux cultités peuvent se passer d'engrais azotés et emprunter leur azote à cette source gratuite que constitue notre atmosphère. S'il y a eu tant de lenteurs et de tâtonnements dans la solution de cette question vitale, cela lient pour une large part à la séparation qui existe d'habitude entre les praticiens et les théoriciens : les savants ne connais- sent pas toujours suffisamment les résultats agricoles, les agriculteurs manquent trop souvent d'esprit scientifique. Un 17 rapprochement est nécessaire : il faut que la matière brute, péniblement accumulée par l'observation agricole, soit scien- tifiquement élaborée, soumise ;»u contrôle rigoureux de l'ex- périmentation du laboratoire, de façon à transformer les probabilités agricoles en certitudes scientifiques. Emile Laurent en qui s'unissaient d'une manière si féconde la physiologie et l'agronomie, les connaissances scientifiques et le sens de la pratique, était, plus que tout autre, apte à aborder ce domaine. Comme vous le savez, les agriculteurs soupçonnaient depuis longtemps que les Légumineuses — ces plantes t améliorantes» , comme ils les appellent — enrichissent le sol en azote combiné. Dans un travail mémorable, deux savants allemand"', llcliriegel et Wiîfarth, avaient établi que cette faculté des Légumineuses est liée à la présence de certaines nodosités microbiennes qui se développent sur leurs racines. Il était fort probable que c<3 sui croit d'azote, elles l'empruntaient à l'azote gazeux de l'atmosphère, mais il s'agissait d'en fournir la preuve inatta- quable. Pour cela, Laurent eut l'heureuse pensée de s'associer avec un chimiste fiançais eminent, M. Th. Schlœsing fils — que je suis heureux de salin r dans cette s;illc — et, par des expé- riences d'une difficulté extraordinaire et d'une admirable précision, les deux savants purent résoudre le problème : c'est bien l'azote libre de l'air que les Légumineuses utilisent, grâce aux microbes de leurs nodosités. Une série d'investigations tics originales, que la mort est venue interrompre avant leur complet achèvement, mais dont les résultats principaux sont dès à présent acquis, a permis à Laurent de définir les conditions dans lesquelles les microbes et d'autres parasites acquièrent lj virulence ou la reperdent, les modifications qui confèrent la résistance aux organismes attaqués ou qui les font succomber dans la lutte. Mieux que personne, il a montré ici l'importance des facteurs chimiques et je ne crois pis me tromper eu affirmant (pie ses t 18 observations quant à l'influence de h nature du sol sur la dis- persion du Gui, ses recherches expérimentales sur la Pomme de terre, la Betterave, la Carotte, le Topinambour, etc., ses essais d'immunisation par absorption de sulfate de cuivre ouvrent à la pathologie végétale de nouveaux horizons Comme Dewèvre, Laurent hélas! a été une victime de la fascination qu'exerce la nature tropicale. A deux reprises déjà, il avait parcouru l'Etat du Congo, chargé d'une mission du gouvernement. Il avait découvert là-bas une foule de plantes intéressantes : la première Cycadée signalée dans le centre de l'Afrique — à laquelle les distingués connaisseurs de la flore du Congo, MM. De Wildeman et Durand, ont donné le nom d'Encephalartos Le Marine (lia nu s; — cette Àmarvllidacée dont on peut maintenant admirer les belles fleurs blanches dans nos serres d'Europe : le Crinum Laurentii, et VEulophia Lubbersiana, et le € petit moka » ou Co/fea Laurentii, et bien d'autres encore. C'est certainement à lui que nous devons aussi les données les plus précises sur lesquelles pourra s'édifier et se développer l'agriculture congolaise. En septembre dernier, il voulut — contre l'avis de ses meilleurs amis! — entreprendre un troisième voyage en Afrique. 11 devait y retrouver un neveu qu'il chérissait, M. Marcel Laurent, et parcourir avec lui les diverses cultures. Il se surmena véritablement. En peu de mois, il herborisa avec tant d'ardeur et de succès qu'il prépara plus de 3000 feuilles d'herbier, qui viennent d'arriver au Jardin botanique : c'est ce que d'autres, cl parmi les plus actifs, récoltent en six ans ! Laissez-moi, Mesdames et Messieurs, vous épargner et m'épargner à moi même le récit douloureux de sa (in : son arrivée à bord de l' Albertville, déjà malade; son insouciance; les soins affectueux mais inutiles dont son neveu, dont son ami M. le vice-gouverneur général Fuchs, dont le médecin du bord, le Dr Wacrsegcrs, l'entourèrent avec tant de sollicitude; 19 puis, la mort au milieu de la nuit ; et, dès le lendemain matin, le corps de notre pauvre ami, enveloppé du drapeau national et précipité dans les flots. . Qui de nous n'éprouve un serrement de cœur poignant en songeant à tout ce que nous avons perdu, à tout ce qu'a perdu la Belgique, à tout ce qu'a perdu la science? Ce n'était pas seulement un esprit d'élite, c'était — chose plus rare encore — un caractère. Sous son sourire fin et bienveillant se cachait une fermeté d'opinions absolue, une abnégation complète pour ce qu'il croyait vrai et juste, un dévouement sans réserve à ses devoirs Il avail l'enthousiasme, il avait l'énergie, il avait la ténacité — servis pip une merveilleuse puissance de travail. A côté des ouvrages dont nous n'avons pu donner qu'une idée bien insuffisante, il laisse une œuvre : l'organisation superbe de l'enseignement de la botanique à Gembloux. Le distingué directeur de l'Institut agricole m'approuvera, j'en suis persuadé, si je dis que Laurent a été l'Ame de cette organisation et si j'exprime le vœu — et aussi la confiance — que son successeur saura maintenir et développer ce qu'il a édifié Mesdames, Messieurs, Il n'est pas de sentiment plus réconfortant que celui de la solidarité scientifique, et j'aime à rappeler que ceux que nous pleurons avaient reçu à l'étranger autant qu'en Belgique un accueil bienveillant et des encouragements précieux. La France, l'Allemagne, la Hollande avaient exercé une influence notable sur leur développement intellectuel. Les professeurs Arthur Meyer de Marbourg et Guignard de Paris avaient été pour Dewèvre des guides sûrs et dévoués; MM. Giard à Wimereux, Moll à Groningue et Trcub à Java en avaient fait autant pour Clautriau ; et l'Institut Pasteur de Paris était un peu devenu la seconde patrie intellectuelle de Laurent. Aussi, je tiens à le dire, avons noas été ici très 20 touchés de voir que l'illustre Laboratoire de Pasteur a spon- tanément désiré èlrc représenté à cette cérémonie — à côté de nos amis de Gembloux, de Liège, de Mons, de Lille, de Paris — et qu'il a choisi pour délégué un savant, illustre lui-même, notre eminent ami h; docteur Calmette. Qu'il veuille recevoir et transmettre à l'Institut Pasteur nos rcmer- cîments émus. Mesdames, Messieurs, Le temps des chercheurs isolés n'est plus. La science est aujourd'hui trop vaste et trop complexe pour qu'on puisse la faire progresser autrement que par la coopération, par la coor- dination des volontés. Notre ambition doit être de créer des orga- nismes scientifiques, viables et bien vivants, qui durent après nous, où le piésent s'appuie sur le passé et prépare l'avenir. Et qu'est-ce qu'un organisme sans histoire, sans traditions? Or, toute histoire est nécessairement douloureuse, puisqu'elle consiste, pour une grande part, dans le souvenir de ceux qui ne sont plus; mais elle est fortifiante aussi, puisqu'elle est faite de leurs exemples, qui demeurent. Chers amis, chers collaborateurs disparus! Ici, dans cet Institut consacré à la science que vous avez aimée cl prati- quée, l'atmosphère est tout imprégnée des iflluvcs vivifiants de vos exemples et de votre souvenir. Ainsi, dans chacun des efforts, dans chacune des découver- tes de ceux qui vous succèdent, il y aura encore quelque chose de vous qui vous aura survécu. . Discours de M le Docteur Calmette Directeur de l'Institut Pasteur de Lille Délègue de l'Institut Pasieur de Paris. Mesdames, Messieurs, J'avais au moins trois raisons pour tenir à m'assoeier à cette cérémonie toute intime et si touchante. La première est que 21 j'avais l'honneur d'être in ami très affectionné de notre pauvre Laurent; la seconde est que rien de ce qui touche l'Institut botanique de l'Université de Bruxelles ne peut nous laisser indifférents, tant sont étroits 1rs liens d'amitié et d'estime qui nous unissent à son directeur, M. le Professeur Errera et à ses collaborateurs si distingués; la troisième enfin est que Laurent ét;iil des nôtres : il appartenait par le cœur à notre famille pastorienne. Je n'ai pas à rappeler ici ses bril- lants travaux puisque M. le professeur Errera vient de le faire, mais qu'il me soit cependant permis de dire que ceux qu'il a entrepris jadis à l'Institut Pasteur de Paris, sous la direction de notre maître M. Duclaux et avec la collaboration de M. Schlœsing fils, son ami, l'ont placé tout de suite hors de pair et l'ont signalé à l'attention du monde savant, à ce point que Laurent c'ait considéré partout comme l'un des plus éminents bactériologistes. A l'Institut Pasteur la nouvelle de sa mort si atrocement triste et prématurée nous a tous profondément émus. Nous aimions Laurent ; non seulement à cause de son ingéniosité scientifique dont il a donné tant de preuves, mais aussi à cause de son caractère si franc, si loyal, si enjoué. Nous pleurons sa perte avec vous et je ne pouvais pas manqner de venir, tant au nom de l'Institut Pasteur de Paris que de celui de Lille, vous apporter ici l'expression de notre douloureuse autant qu'affectueuse sympathie. Discours de M. Maurice Vauthier Recteur de l'Université. Mesdames, Messieurs, Je remercie bien sincèrement, au nom de l'Université de Bruxelles, M. Léo Errera, de sa noble et touchante initiative. Des quatre hommes si distingués, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, il en est trois qui, à des titres divers, se rattachèrent à l'Université, et dont elle déplore (oui parti- culièrement la perte. Je n'ai fait qu'entrevoir M. Clautriau ; mais je connaissais sa haute valeur. J'ai rencontré accidentellement M. Laurent; cela m'a sntïi pour avoir conservé une impression bien vive de sa supériorité. En songeant à la disparition prématurée de Clautriau, de Dcaèvre et de Laurent, je me dis avec un mélange de tristesse et de fierté que les deux derniers tombèrent victimes de leur dévouement à la science. Ils n'ignoraient pas qu'en mettant le pied sur le sol de l'Afrique, ils s'exposiîent aux perfidies d'un climat meurtrier. Ils partirent cependant, comme, avant eux, étaient partis tant d'autres de leurs compatriotes Je voudrais que Ton s'en rendit mieux compte à l'étranger : notre intérêt pour l'œuvre que la Belgique poursuit au Congo, notre attachement presque passionné à cette œuvre, viennent surtout de notre affection et de notre admiration pour ceux-là qui y succombèrent. Leur mort est une attestation de tout ce que notre peuple renferme d'énergie et d'esprit d'abnégation. Ici môme, à l'Université, nous savons bien que la génération actuelle et la jeunesse d'aujourd'hui possèdent de précieuses réserves de vaillance et de force. Les destins ne permettent pas toujours à ces qualités d'avoir leur pleine et naturelle expansion. Elles sont là, cependant, et nous ne pouvons qu'adresser un hommage de gratitude aux hommes qui par leur vie, par l'exemple héroïque de leur mort, nous ont fait sentir la beauté du dévouement à la science et de l'esprit de sacrifice. 23 Discours de M. Th. Durand Directeur du Jardin Botanique de l'Etat. Quelques semaines seulement nous séparent du jour de l'inauguration du buste de François Crépin exécuté grâce à l'initiative de M le comte de Kerchovc de Denterghcm et de M. le professeur Errera et qui sera place dans une des salles du Jardin botanique de l'Etat. Ce sera le moment, dans ce cadre où s'est écoulée la dernière moitié de la carrière si féconde de Crépin, de rappeler à tous ce qu'a été l'homme et le savant. Pourtant je tiens à dire, au nom du personnel du Jardin botanique, combien je suis heureux que M. Errera ait associé le nom de mon regretté prédécesseur à celte manifestation si intime. II semble parfois que l'on veuille creuser un fossé entre la physiologie et la biologie d'une pnrl et la botanique descriptive d'autre part! Crépin, qui a été, pendant quarante -ans au moins, le représentant le plus eminent de la systématique en Belgique, avait des vues larges à cet égard. Il avait, en effet, trop d'indépendance d'esprit, de clar'.é et de rectitude dans les idées pour ne pas comprendre que toutes les branches d'une science sont les membres d'un même corps et qu'elles ont toutes droit à une même sympathique considération; aussi avait-il accueilli avec faveur, ainsi que M. L. Errera l'a rappelé, l'idée de créer un Institut botanique, et fait tout ce qui dépendait de lui pour assurer la réussite de ce projet. Entraîné, dès sa jeunesse, par une passion irrésistible vers l'étude des fleurs, il cultiva toujours la botanique pour elle- même et non pour les honneurs qu'elle pouvait lui attirer. En 1891, lors de l'inoubliable manifestation organisée en son honneur à l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire comme secrétaire de la Société royale de botanique, il eut la satisfaction de voir combien sa réputation était grande non n seulement dans le pays mais jusque dans les eontrées les plus éloignées. Cette réputation, il la devait, non à la position élevée qu'il occupait, mais h la valeur de son œuvre. Nous n'avons pas à l'analyser ici ! Mais un regret poignant nous étreint lorsque nous nous rappelons que la maladie est venue brusquement arrêter la synthèse définitive de l'œuvre maîtresse de sa vie : sa Monographie générale des Roses. Il eût pu la faire paraître plus tôt; ce qui l'en a empêché c'est, ne l'oublions pas, Messieurs, un scrupule qui peut paraître excessif, mais qui l'honore, à notre époque d'eelosion de travaux hâtifs, la crainte de livrer à la publicité des faits non suffisamment prouves. En perdant François Crépin, la botanique, en Belgique, a été profondément atteinte; mais il laisse à tous une grande leçon; l'exemple d'une vie de labeur orientée tout entière vers un idéal : la recherche de la vérité scientifique. Discours de M. G. Hubert Directeur de l'Institut Agricole de l'Etat, à Gembloux. Mesdames, Messieurs, Ma première parole sera une parole de cordial remercie- ment à M. le directeur Errera qui a bien voulu associer l'Institut agricole de l'Etat à cette belle et louchante mani- festation. Rien n'est plus beau que ce culte des morts : c'est celui du souvenir et de l'affection profonde. Mais quand ceux qu'il s'agit d'honorer ont compté parmi les hommes les plus distingués du monde savant, les cœurs battent plus vite et avec un sentiment de légitime fierté pour le pays. Après les discours que vous venez d'entendre en un langage si éloquent et si vrai, il semble que l'on doive se taire et céder au seul recueillement. Cependant vous ne comprendriez pas, Mesdames et Messieurs, que l'Institut de Gembloux, où Lau- rent pendant 13 années a enseigné avec une si haute distinc- tion, ne vînt pas devant vous témoigner de son grand souvenir et de sa profonde reconnaissance. Vous avez entendu glorifier le savant, dont la réputation s'étendait dans le monde entier, on vous a dit la valeur de ses travaux, appréciés par les autorités scientifiques les plus élevées. Permettez-moi de rappeler seulement les titres du professeur, titres plus modestes sans doute aux yeux du monde, mais qui marquent des travaux plus féconds encore pour le bien de la nation. Laurent fut un professeur d'élite ; nul mieux que lui ne sut exposer, avec une clarté merveilleuse, les questions les plus ardues et les plus difficiles de la science. Quand il avait parlé, ses élèves avaient compris et ses magistrales leçons restaient gravées dans leur esprit. Il apportait dans son enseignement la fougue un peu impé- tueuse de son caractère, il y mettait toute Fardeur de ses con- victions scientifiques qu'il faisait partager à ses auditeurs; aussi était-il l'objet d'une véritable admiration de ses élèves. Quand en 1891 Laurent fut appelé à la chaire de botanique de l'Institut agricole, il restait beaucoup à faire; aussi se voua-t-il à la tâche qui lui était dévolue avec l'énergie et la ténacité qu'il apportait en toutes choses. En moins d'une année la transformation était complète, son laboratoire était créé et largement outillé, les exercices pra- tiques qu'il portait si haut prenaient la place qui leur est légitimement due dans la formation des élèves; le cours tout entier était à la hauteur des meilleurs de l'enseignement supérieur des sciences botaniques. C'est que Laurent avait été formé à bonne école : ici même il avait puisé ces vastes connaissances, ce grand esprit de travail qui faisaient de lui un maître. A ces précieuses qualités, le professeur joignait un tempé- rament d'apôtre : il voulait, disait-il, faire des disciples 1 Et 3 26 si à L'Institut nous lai devons tant pour son incomparable enseignement, nous lui gardons une profonde reconnaissance pour avoir préparc celui qui devait être son successeur et entre les mains duquel, nous en sommes certain, l'enseignement ne péricliteia pas. Il a ainsi donné à sa grande œuvre une stabi- lité pour ainsi dire inébranlable. La mémoire du regretté professeur restera parmi nous comme celle de l'un des grands bienfaiteurs de notre cher Institut. Ce discours termina la cérémonie. CONFLITS DE PRESEANCE ET EXCITATIONS INHIBITOIRES CHEZ LES VÉGÉTAUX PAR L. ERRERA («). La vie est une succession d'actes accomplis en corréla- tion avec des modificateurs externes ou internes — ou, pour employer le langage de la physiologie, la vie consiste en d'incessantes réactions, provoquées par des excitants. Parmi ceux-ci, il en est qui ne font pas surgir un phéno- mène nouveau, mais se bornent — à la manière des cata- lyseurs dont la physico-chimie a repris si ardemment l'étude — à accélérer ou à ralentir d'une façon remarqua- ble un phénomène déjà en marche. La physiologie animale s'occupe depuis longtemps de ces ralentissements, qui peuvent aller jusqu'à l'arrêt plus ou moins complet : c'est ce que l'on nomme des actions inhibitoires (« inhibitorische Wirkungen », t Hemmungs- (1) Les experiences et les considérations indiquées ici ont été commu- niquées, au mois d'août 1901, à la British Association à Cambridge et au Sixième Congrès international des Physiologistes, à Bruxelles; elles avaient dej \ fait l'objet d'une note préliminaire, aux Conférences de Laboratoire de Vlnslitat botanique, séance du 29 mai 1901 (Rev. Univ. Bruxelles, 1902; p. 55 du tiré à part). 28 erscheinungen »). Les plantes présentent un grand nom- bre de faits analogues : rappelons seulement l'arrêt de croissance du filament fructifère de Phycomyces durant la formation du sporange, l'arrêt de croissance des mycé- liums de ce Champignon aux points où deux d'entre eux se rencontrent, le ralentissement considérable de la crois- sance et la suspension temporaire du géotropisme et du phototropisme de certains organes à la suite de blessures (choc traumatique), Taction retardatrice si notable de la lumière sur rallongement, etc. Il existe aussi dans le règne végétal des phénomènes d'irritabilité plus com- plexes, qui méritent d'être envisagés d'un tel point de vue, et il ne sera pas hors de propos d'attirer l'attention sur quelques-uns de ces cas. I. Tandis que la racine principale de la plupart des végé- taux supérieurs pénètre verticalement dans le sol et que leur tige principale s'élève verticalement dans l'air sous l'influence de l'excitation particulière exercée par la gra- vitation terrestre, les racines latérales, les bourgeons laté- raux affectent, d'ordinaire, des directions différentes. Il n'en ressort évidemment pas que ces organes ne puissent avoir, eux aussi, une tendance à suivre la verticale : il suflirait que d'autres facteurs entrassent chez eux en con- flit avec leur géotropisme positif ou négatif, et, dès lors, la direction qu'ils prennent serait la résultante de ce conflit. L'antithèse entre l'axe (« flèche »)et les branches latérales est fortement marquée chez l'Epicéa type (Picea excelsa), le Sapin (Abies pectinala) et d'autres Conifères C1). Pourtant, (1) Sur les angles que font les rameaux ayeo les axes et sur les rapports de longueur entre ces organes, voir entre autres : A. H. Burtt, Ueber den liabilus der Coniferen, Inaug.-Diss., Tubingen, 1899. 29 cette antithèse est moins absolue qu'elle ne semble d'abord, puisque l'extrémité de la flèche, une fois supprimée, peut être remplacée chez ces plantes par une ou quelques bran- ches latérales, comme on Ta constaté depuis longtemps et comme le montre notre photographie 1. En voici un autre exemple dont il a été possible de sui- vre toutes les phases : Lors d'une fête au Bois de la Cambre, près Bruxelles, le 30 juillet 1894, deux Epicéas (A et B) ont eu leur som- met brisé. Les photographies 2 et 3 représentent l'arbre A aussitôt après l'accident et l'arbre B quelques semaines plus tard : il ne s'y était pas encore manifesté de change- ment sensible. Le spécimen A porte, un peu plus bas que la fracture, un verticille de quatre branches, puis, entre ce verticille et la cassure même, quelques branches plus petites, à des niveaux différents. L'Epicéa B porte, sous la cassure, un verticille de six branches, formant avec le tronc des angles sensiblement égaux, mais de longueurs légèrement inégales : la plus longue est celle qui est marquée n° 1 dans notre croquis (fig. 4). A partir de juin de l'année suivante, des modifications commencent à apparaître. Dans l'arbre A, la branche S se relève un peu, les bran- ches 6 et 7 se relèvent fortement (fig. 5 et photogr. 6). Dans l'arbre B9 la branche 1, qui était, dès le début, la plus forte, s'est relevée le plus; ses deux voisines — 2 et 6 — ne se sont guère relevées; 3, 4, 5, se sont relevées un peu (photogr. 7). En 1896, la branche 6 de l'arbre A se met à l'emporter décidément sur sa rivale 7 et prend le rôle de sommet (fig. 8, 9 et photogr. 10); tandis que dans l'arbre P, la 30 victoire reste à la branche i (fig. ii et photogr. 12). D'après ces exemples et d'autres analogues, on voit que si rien ne vienl troubler la marche du phénomène, c'est Vune des branches les plus proches du sommet qui se substi- tue à lui en cas de fracture; et, de plusieurs branches équi- distantes ou à peu près, c'est la plus vigoureuse qui rem- porte, IL A la suite de ces observations, j'ai fait une série d'expé- riences sur des Epicéas, soit en coupant ou ployant intentionnellement leur sommet, soit en pratiquant, à quelque dislance en dessous de celui-ci, une « annélation » qui consistait à enlever du tronc, par deux incisions circu- laires, un anneau de tissus, haut de 2 cm. environ et comprenant l'écorce, le liber, le cambium, de manière à ne respecter la continuité que du bois et de la moelle. Les expériences ont conduit aux résultats suivants : Chez les Epicéas types, il faut et il suffit que le sommet proprement dit de V arbre soit enlevé ou meure ou présente un dépérissement très notable^), pour que le relèvement de l'une des branches situées plus bas se produise. Tant que le sommet existe avec sa vigueur normale, un tel relèvement n'a pas lieu ; et sa présence se fait encore sentir même si on a interrompu, sous lui, par une annélation complète, la continuité de Vécorce. C'est ce qu'on voit, par exemple, (1) Chez Circaea, l'obscurcissement du sommet sutlit déjà à provoquer le relèvement des branches latérales (Goebel, Organographie der P/lan- zen, 1900, p. G47, note 2). Chez Tradescantia fluminensis, au contraire, un tel obscurcissement n'a pas d'action sensible sur le géotropisme des nicuds sous-jacent3 (II. Mieue, lleb. correlative Beein/lussung des Geotro- pismut einiger Gelenkp/lamen, Jabrb. f. wiss. Bot., XXXVII, 1902, p. 38). 31 dans l'arbre de la photographie 1 5, annelé le 1 9 avril 1 896 et qui avait formé au-dessus de l'annélation un fort bour- relet, sans manifester, rnème après plus de cinq ans, aucun relèvement de ses branches. L'examen anatoraique prouva, d'ailleurs, que l'annélation s'était bien maintenue et qu'il n'y avait pas de communication corticale régé- nérée. L'idée qui se présente d'abord à l'esprit, c'est qu'il s'agi- rait essentiellement du courant de transpiration: aussi longtemps que ce courant demeurerait intact et serait acca- paré par le sommet, les rameaux ne se relèveraient pas. Sans doute l'intégrité du courant de transpiration a son importance, mais cette explication trop simpliste est évi- demment inadéquate : car les rameaux latéraux sont cou- verts de feuilles aussi bien que le sommet et reçoivent, malgré sa présence, toute l'eau qui leur est nécessaire. Rien n'autorise à supposer qu'ils soient insuffisamment alimentés, et ce ne peut être simplement en leur soutirant la « sève » que le sommet empêche leur relèvement. On est donc conduit à admettre qu'il exerce sur leur capacité de relèvement géotropique une action plus définie : une action « empêchante » ou inhibitoire. On ne peut guère supposer qu'une telle action chemine par une autre voie que par des cellules vivantes. Dans le cas d'annélation, l'influence du sommet doit s'être trans- mise probablement grâce aux cellules vivantes de la moelle et des rayons médullaires. Le bois d'Epicéa a, du reste, de nombreux rayons médullaires, présentant cha- cun un grand nombre de cellules en hauteur. 32 HI. Chez plusieurs espèces deSapins(Ato), Mélèzes(Lanx), Pins (Pinus) el chez diverses autres plantes, les choses paraissent se passer comme chez l'Epicéa. Il n'en est pas de même pour les Araucaria, au sujet desquels Hugo Mohl et G. Kunze(l) fournissent déjà quelques données el sur lesquels Vôchting a publié tout récemment un inté- ressant mémoire (2). Des expériences faites en 1901 sur Araucaria excelsa, avec la collaboration de mon collègue M. le professeur Massart, alors mon assistant, ont d'abord confirmé ce fait connu que l'amputation du sommet n'est point suivie ici du relèvement de branches existantes, mais qu'il se développe, sous le sommet enlevé, des bourgeons qui se substituent à lui. xMalgré cette différence, le résultat se rattache à celui qui vient d'être rapporté, en ce que l'ex- trémité de la flèche empêchait encore une fois, en dessous d'elle, tout développement de bourgeons orthotropes. Seulement, au rebours de l'Epicéa, l'annélation suffit chez l'Araucaria à éliminer l'influence du sommet : l'exci- tation inhibitoire semble conduite ici exclusivement par l'écorce(3). On notera que le bois d'Araucaria excelsa a des rayons médullaires moins nombreux que celui de Picea, et ne mesurant que deux cellules de hauteur. (1) H. Mohl, Vermischte Schriften, 1846, p. 22; G. Kunze, Einige F aile von Umwandlungen der Nebenaxen in ïlauptaxe bei den Abietineen, Flora, 1851, n° 10, p. 145. (2) H. Vôchting, Ueber die Regeneration der Araucaria excelsa, Pringsh. Jalirb. f. wiss. Bot., XL, 1904, p. 144. (3) Ce résultat a déjà été communique par moi il y a quelques années (séance du 29 mai 1901, Conférences de Labor, de l'Inst. bot., Bruxelles, 1902; p. 55 du tiré à part). 33 Il est bien vrai qu'après l'annélation le sommet de V Araucaria, tout en continuant à pousser, semble affaibli et se porte assez mal. Mais chez d'autres plantes, le sommet continue à se développer aussi bien qu'avant l'annélation et celle-ci n'en suffit pas moins à éliminer l'inhibition qu'il exerce. Les expériences sur Araucaria ont été reprises et éten- dues, depuis, par M. Massart : c'est à lui qu'il appartient d'en donner des figures et d'en exposer les détails. Ajou- tons qu'il s'est rallié à notre interprétation des phéno- mènes, comme dus à des excitations inhibitoires(l). Il convient aussi de mentionner une expérience plus ancienne, d'après laquelle un pincement subapical de la racine agit sur la direction des racines latérales comme le ferait la décapitation (2). IV. Parmi les fails dont nous venons de parler, deux points surtout méritent, semble-l-il, d'être retenus. D'abord, la possibilité même du relèvement de grosses branches d'arbre, dures, lignifiées, et qui se remettent, en ce cas, à manifester de l'accroissement en longueur dans des régions où, normalement, il ne s'en produirait plus. On sait qu'une chose analogue s'observe dans tout chaume de Graminacée qui se redresse : les nœuds, arrivés au terme de leur croissance, recommencent à s'allonger (1) Voir Confer, de Labor, de l'Inst. bot., Bruxelles, 1902 (séance du 22 mai 1901), p. 50 du tire à part; J. Massart, Essai de classific. des réflexes non nerveux, Ann. Pasteur, 25 août 1901, pp. 6 et 12 du tire à part, ou Rec. Inst. bot. Bruxelles, t. V, pp. 303, 310; et Id., Les excita- tions inhibitrices chez les végétaux, Sixième Congr. intern, des Physiolo - gi3tes, Bruxelles, août 1904. (2) Ch. et F. Darwin, Power of Movement in Plants, 18b0, p. 186. 34 par suite de l'excitation géotropique. Mais pour les troncs ligneux un tel relèvement représente une bien autre dépense de travail. Un Mètre de la Forêt de Soignes, près Bruxelles, en offre un bel exemple : son gros tronc a été graduellement déchaussé à la base par l'effet d'une source voisine et s'est courbé en conséquence pour conserver à peu près la direction verticale (photogr. 14). C'est, sans doute, la couche de cambium qui joue, dans ces courbures tar- dives, le rôle principal^). Il ne saurait, toutefois, en être de même partout, puisque l'on observe des relèvements semblables chez des Palmiers, dépourvus, au dire des anatomistes, d'assise cambiale (Dattier : photogr. 15, que je dois à l'obligeance du regretté M. Hovelacque) : ici, c'est donc le parenchyme qui doit être le siège d'un si puis- sant allongement. L'autre remarque est relative aux rapports entre la « flèche » et les rameaux de la plante. Examinons de plus près comment on peut interpréter les corrélations remar- quables qui se révèlent entre ces organes. Il semble, à première vue, assez naturel, comme nous l'indiquions tantôt, de songer (avec Darwin(2) et d'autres) aux conditions modifiées de l'alimentation soit en eau, soit en sels minéraux, soit en matériaux organiques, que doit entraîner pour les branches la suppression du sommet. Le rôle prépondérant ne saurait, cependant, être attribue à de tels facteurs. (1) L. Jost, Ikb. einige Eigenthnmlichkeiten des Cambiums der Baume, Bot Zeit l')01 I P. 20;- P. Meischke, Ueb. die ArbeiUleistung der COI. ALU., l.'Ul, l, y. >w/, » Yvv]|i 1«OQ P/lanzen bei der geotrop. Kruwmung, Pnngsh. Jaln-b., XAAlJi, *e»», (2) Ch. et F. Darwin, The Power of Movement in Plants, 1880, p. 187. 35 S'il s'agissait, essentiellement, de l'eau ou des sub- stances salines, on ne comprendrait pas, en effet, qu'une annélation — incapable d'interrompre le courant ascen- dant de la sève — amène, chez certaines espèces, le même résultat qu'une décapitation. Quant à la matière organique, les rameaux, avec leurs feuilles nombreuses, en produisent eux-mêmes la plus grande partie et l'ont ainsi, de première main, à leur dis- position, de sorte qu'on ne voit absolument pas pourquoi ils dépendraient à cet égard du sommet. D'ailleurs, il est clair qu'il y a autre chose dans un chan- gement de réaction géotropique quune nutrition meilleure ou un accroissement plus vigoureux. Faut-il recourir plutôt à la théorie ébauchée au XVIIIe siècle par Duhamel, développée plus tard par Sachs et d'autres, et d'après laquelle le végétal formerait des substances « géotropiques » de deux sortes, les unes, « cafagéotropiques », cheminant par l'écorce vers la racine et y déterminant le géotropisme descendant, les autres, « anagéotropiques »(1), montant par l'écorce vers le som- met aérien et y déterminant le géotropisme ascendant? Le sommet accaparerait ces dernières substances; vient- on à le supprimer, elles pourraient se rendre vers les rameaux et provoquer leur relèvement. Mais ici encore on doit se rappeler que, suivant cette théorie même, les organes formateurs des substances cata- géotropiques et anagéotropiques seraient les feuilles. Dès lors, la théorie ne suffit point à expliquer pourquoi les feuilles des rameaux doivent attendre la disparition du (1) Ces mots appartiennent à la terminologie très commode et complète proposée par Massait, Essai de classification des réflexes non nerveux, Ann. Pasteur, 25 août 1901, p. 33 du tiré à part, ou Rec. Inst. bot. Bruxelles, t. V, p. 337. 36 sommet pour conserver par devers elles, à la disposition des rameaux voisins, leurs produits anagéotropiques : il faut bien supposer une intervention du sommet, les empê- chant de retenir ou d'utiliser ces produits. Reste une autre interprétation que nous avons esquissée en commençant et qui nous paraît mieux d'accord avec les faits connus : tout se passe, du moins, comme si elle était vraie. Selon nous, il y a lieu d'admettre que le sommet envoie vers les rameaux latéraux (anagéotropiques comme lui), des excitations inhibitoires, de nature catalysatrice si l'on veut, qui les empêchent soit de se développer (Araucaria), soit de se redresser (Picea). Cette action cheminerait en descen- dant, tantôt exclusivement par Vécorce (Araucaria), tantôt par toutes les cellules vivantes du tronc (Picea) ; elle peut même se transmettre de la flèche du sujet à un rameau latéral greffée). 11 serait superflu d'énumérer ici et de discuter de ce point de vue les opinions de tous les botanistes que ces questions ont occupés; mais il est intéressant de signaler qu'une interprétation analogue des faits semble s'être pré- sentée, à un certain moment, à l'esprit de Sachs, tandis qu'il attribuait auparavant le relèvement — comme il le déclare lui-même — aux « sucs » nutritifs devenus disponi- bles par l'ablation du sommet et désormais dirigés vers les branches (2). (1) Voir plus loin p. 41 et Strasburgbr, Ueb. Plasmaverbindungen p/Janzlicher Zellen, Priugsh. Jahrb., XXX VI, 1901, pp. 587-588: ra- meau de Picea ]>ungens, grclïc sur P. excelsa. (2) J. Sachs, lleber orthotrope und plagiotrope l'/Iamenlfteile, Arb. d. bot. Inst. Wùrzburg, II, 1879, pp. 280-281 (Gesamm. Abh., II, p. 1059; : « iJicsc au den Aesten sich vollzichende Vcraiidemng in Folge der 37 Goebel,dans ses nombreuses et intéressantes recherches sur la « métamorphose » et la régénération des organes range les phénomènes dont nous parlons ici, sous la ru- brique générale des « corrélations de croissance (1) ». Sans doute, il se sert aussi d'expressions qui indiquent une action inhibitoire(2); mais il est manifeste qu'il a surtout en vue l'accaparement des matériaux plastiques par le sommet de la plante, plutôt qu'une excitation déterminée, envoyée par ce sommet vers les organes sous-jacents, comme nous l'admettons; et il en est de même de Miehe(3). La distinction pourra sembler subtile, elle est cependant d'une certaine importance pour toute l'appré- ciation du problème. Il est aisé de voir que notre façon d'envisager les phé- nomènes diffère aussi de l'hypothèse d'une perception de Wegnahme des Gipfels kann aber nicht, wie allgemein gcsagt wird und auch ich friiher glaubte, ans der Annahme erklârt werden, dass die Sàftc, wclche frûher dem Gipfel zustromten, den nachsten Aestcn zu Gute kommcn, wodurch dicsc krâftigcr wachsen und starker geotropisch werden. Sic kônnten ja auch starker wachsen und dabei plagiotrop blei- ben wie frûher-. Kappt man den Gipfel eincs plagiotropcn Epheu- oder Kiirbissprosses ab, so werden die nachsten Knospen keineswegs ortho- trop, obglcich auch sic jetzt krâftigcr wachsen. Worin der Einfluss besleht, den der orthotrope Gipfel auf die Richtung der nachsten Acste ausùbt, ist uns ganz unbekannt. .. • (1) K. Goebbl, Beitr. ». Morphul. und Physiol, d. Blattes, Bot. Zeit., 1880, col. 809, 819, etc.; — Weitere Studien uber Regeneration', Flora"! XCII, 1903, p. 146; — Regeneration bei Utricularia, Flora, XCIII, 1904 pp. 106, 126. (2) « Hemmendcr Einfluss », « Verhinderung », « Enlwickelnngshcm- mung w, par ex. Op. cit., Bot. Zeit., 1880, col. 810; - Ueber Régénéra- Uon im Pflanzenreich, Biol. Centralbl., 1902, pp. 431, 482, 498 note; 420, 487; - Weitere Stud., Flora, XCII, 1903, pp. 132, 138; - Utricularia, ibid., 1904, p. 115. (3) H. Mieqe, Ueb. correlative Beeinflussung des Geotropismus einiger Gelenkpflanzen, Pringsh. Jahrb., XXXVII, 1902, pp. 46, 49, 51, 60-61 du tire à part. 38 la forme générale et de la situation du corps et de ses diverses parties, ou morphesthésie, telle que l'entendent Noll et StrasburgeH1). V. Si Ton accepte l'idée des actions inhibitoires, il sem- blera naturel que des rameaux latéraux exceptionnelle- ment vigoureux soient capables d'échapper à cette sorte de despotisme du sommet et se relèvent verticalement malgré lui : c'est le cas des branches que les arboriculteurs appel- lent des t gourmands ». La formation des « balais de sorcières » serait fort bien explicable, dans la même théo- rie, en admettant qie le parasite empêche l'inhibition de se transmettre aux bourgeons les plus proches de lui : de là leur relèvement anormal (2). Ce que nous avons dit jusqu'ici des excitations inhibi- toires émanant du sommet de la tige s'applique dans une large mesure aux relations entre la racine principale ou pivot et les racines latérales. Selon nous, elles seraient calagéolropiques comme le pivot, si elles n'avaient été, dès leur naissance, tenues par lui en échec. Les faits connus à cet égard se rattachent sans effort à la théorie inhibitoire. Prenons, par exemple, les cinq cas distingués par Bruck (1) F. Noll, Ueber den bedimmenden Ein/lass von Wurselkriimmungen auf Entsteliung und Anordnung der Seitenwuneln, Landw. Jahrb., lliOO, pp. 40B-4Q7; Id., Beobachtungen und Betrachtungen iïber embrgo- nale Subslanz, Biol. Ccntralbl., XXIIF, 1903, p. 403; — Strasburgeh, Ueb. Plmmaverbindungen p/laniliclier Zellen, Pringsh. Jahrb., XXXVI, 1901, p. 587. (*2) Cu. ot Fu. Darwin, Power of Movement in Plants, 1880, p. 188, rapprochent ausai l'inllucncc de V Aecidium elatinum de cello de l'ctète- inciit chez le Sapin. 39 dans un mémoire récent (!). Il a surtout expérimenté sur des plantules de Vicia faba, dont il a décapité le pivot avant qu'aucune racine latérale n'apparût à l'extérieur; car la décapitation est sans effet sur la direction des raci- nes déjà bien formées. Voici ces cas : 1° Décapitation du pivot tout près (à 1/2-1 mm.) du sommet. — Le sommet se régénère et reprend son rôle inhibiloire, de sorte que les racines latérales nouvelles formeront avec la verticale le même angle que sur des plantules intactes. C'est bien ce que l'on observe. 2° Décapitation plus en arrière, mais encore dans la zone de croissance. — Le sommet ne se régénère pas ; dès lors, les racines latérales de nouvelle formation, échappant à l'action inhibiloire, se rapprochent plus de la verticale que sur des plantules intactes. 3° Lorsque, dans la décapitation faite comme au 2°, des racines nouvelles naissent à la surface de section mèma, elles suivent une direction exactement verticale, rien ne supposant à ce qu'elles manifestent leur catagéotropisme. 4° Décapitation au-delà de la zone de croissance. — Ici, les racines latérales qui apparaissent après quelque temps étaient déjà ébauchées (2) avant l'ablation du sommet, elles en avaient subi l'influence ei continuent à se développer dans la direction qu'elles auraient prise si le sommet avait été conservé. 5° Mais dans l'expérience 4°, il arrive (trois fois sur dix, d'après Bruck) que les racines nouvelles les plus (1) W. F. Bruck, Untersuchungen tiber den Einfluss von Âussenbedin- gungen auf die Orientierung der Seilenwuneln, Ztschr. f. allg. Physio- logie, BJ HI, Heft IV, 1904, p. 18 du tiré à part. (2) Brick, loc. cit., p. 23. 40 proches de la section soient encore assez peu formées au moment du traumatisme pour n'avoir reçu du sommet qu'une excitation inhibitoire légère. Elles commencent alors à pousser obliquement vers le bas comme dans une plantule intacte; mais, au bout de quelque temps, elles oublient l'influence subie, leur partie encore susceptible de croître s'infléchit vers la verticale, elles se laissent aller en quelque sorte à leur calagéolropisme. Au contraire, les racines secondaires plus éloignées de la section et qui étaient, par conséquent, déjà plus avancées au moment de la décapitation, présenlent, comme celles du 4», l'obliquité normale. Il en est de même pour les racines secondaires ébau- chées pendant que le pivot est emprisonné dans un ban- dage de plâtre, suivant la méthode de Pfeffer(l) : opère-t- on ensuite la décapitation du pivot après enlèvement du plâtre, les racines se comportent tout à fait comme dans le 4meet le 5me cas (2). On peut invoquer enfin une ingénieuse expérience de Bruck, pour les détails de laquelle je renvoie à son tra- vail (3;. Si Ton empêche la croissance d'un pivot ea enve- loppant de plâtre sa zone d'allongement avant qu'il ait produit des racines secondaires, et qu'on le place alors horizontalement, des racines sortiront bientôt de ses par- ties plus âgées et non a engypsées ». Parmi elles, les raci- nes du côté inférieur, croissant vers le bas, remplaceront au point de vue physiologique la racine principale et en (1) Pfeffer, Druck' und Arbeitskistung durch wachsende Pflanten, Abh.d. math.-phys. Classe d. Kgl. Sachs. Ces. d. YViss , Bd XX, n° III, 1893, p. 238. (2) Biiuck, loc. cit., pp. 25-2G. (3) Loc. cit., pp. 29-30. 41 acquerront plus ou moins les propriétés. Que Ton libère maintenant la racine principale, elle ne prendra plus la verticale, mais se comportera comme le ferait une racine secondaire.il semble que ce soit elle qui subisse désormais Taction inhibitoire des racines secondaires, lesquelles ont profilé de son emprisonnement pour usurper la verticale. De même on doit s'attendre à ce qu'un organe latéral, s'il est capable de se substituer au sommet en cas de déxa- pitation, prenne aussi des allures de sommet lorsqu'on le greffe à la place de celui-ci ; et réciproquement. Une telle expérience a été réalisée par Vôcbting avec une racine de Betterave, à laquelle il enleva le sommet et le remplaça par une racine latérale : celle-ci se comporta désormais comme une racine principale (1). Dans les pépinières belges (à Wetleren, etc.), divers Abies et Picea sont multipliés par le greffage de leurs rameaux latéraux mis, en position verticale, à la place du sommet sur des pieds d' Abies pectinata ou de Picea excelsa; et, après quelques années, ces rameaux latéraux, verti- caux mais piagiotropes, prennent les caractères de som- mets à ramification radiaire. En revanche, lorsqu'il s'agit d'organes qui ne peuvent pas non plus se substituer au sommet en cas de décapita- tion, on obtient, bien entendu, le résultat inverse^. Chez Araucaria excelsa et Coffea arabica, les sommets de flèches greffés sur des rameaux latéraux restent flèches et (1) H. Vochting, lleber Transplantation am Pflanzenkôrper, Tubin- gen, 1892, p. 34 : « Die Scitcnwurzel war hier also an den Ort (1er Hauptwurzcl gctreten. » (2) C'est sans doute ainsi qu'il faut interpréter les résultats constatés par L. Daniel (La variation dans la greffe et l'hérédité des caractères acquis, Ann. Se. nat., Bot., 8m8 scr., t. VIII, 1898, pp. 32-36) chez le Poirier. 42 se redressent; les rameaux latéraux greffés à la place de la flèche restent plagiotropes, n'exercent pas d'action inhibitoire, et une nouvelle flèche se forme à l'aisselle des feuilles les plus élevées du sujet^). VI. Les considérations que nous avons fait valoir dans celle élude peuvent être rattachées à des notions générales vers lesquelles la physiologie incline de plus en plus. Car une foule de faits conduisent à admettre, tant chez les plantes que chez les animaux, que des excitations partent sans cesse de chaque organe et vont retentir sur l'activité de tous les autres (2). L'hypothèse la plus plausible paraît être d'attribuer ces excitations à des « sécrétions internes », émanées des différentes parties et qui iraient porter leur action dans l'organisme tout entier. En s'appuyant sur l'importante constatation faite par Czapek de la production, dans les tissus végétaux, d'une anti-oxydase spécifique comme conséquence de la percep- tion géotropique ('%>, on pourrait se demander si l'influence du sommet sur les ramifications sous-jacenles ne consiste pas essentiellement à envoyer vers les rameaux ou à pro- voquer en eux la formation de quelque substance antago- niste — sorte d'anti-corps — de cette anti-oxydase. Quoi qu'il en soit, nous pouvons nous représenter le sommet de la tige (et, de même, celui de la racine) comme (1) Expériences inédites de M. Alassai't. (2) Voir aussi II. Mibhe, Ueb. correlat. Reein/l. d. Geotrop. einiger (lelenkp/lanien, Pringsh; Jahrb., XXXVII, 1902, pp. 37, 41; — Pfepfer, l'/lanzenphgsiologie, 2* éd., II, 1901, p. 200 et suiv. (3) Voir diverses publications de Czàplk et, en dernier lieu, son esquisse d'ensemble : The Anti-ferment lieaction in Tropislic Movements nf Plants, Annals of Botany, Janv. 1905, p. 75, qui donne aussi la biblio- graphe . 45 une façon de tyran qui interdit aux ramifications sous- jacentes de se redresser (ou, dans d'autres cas, de se développer) bien qu'elles aient, comme lui, la tendance à le faire : leur géotropisme (ou leur pouvoir d'accroisse- meni) est tenu en respect par le sien. Supprime-t-on le sommet, vient-il à mourir ou à s'affaiblir notablement, alors les rameaux asservis relèvent la tête. Il pourra se faire que plusieurs d'entre eux deviennent également ver- ticaux et prennent des allures de sommet : cela s'observe parfois (photogr. 16, 17, 18)(0. Mais, d'ordinaire, un nouveau conflit de préséance s'allume désormais entre les rameaux : le plus proche du sommet ou le plus vigoureux de ceux qui n'en sont pas éloignés, affirme bientôt sa suprématie et maintient à son tour les rivaux à ses pieds. Dans bien des cas (Araucaria, racines secondaires, etc.) le remplacement du sommet est réalisé, comme nous l'avons vu, par un nouvel organe latéral et non par le changement de direction d'organes latéraux déjà formés. Cela signifie que ceux-ci ont reçu, une fois pour toutes, à leur naissance, l'empreicte indélébile de leur situation subalterne et qu'ils ne peuvent plus se soustraire à cette sorte d'esclavage. (1) On trouvera amai des exemples figures par G. Kunze, Flora, 1851, n° 10; ainsi que dans l'ouvrage en voie de publication : 0. Kirchner, E. Loew, C. Schroter, Lebensgeschichte der Bliïtenpflanzen Mitteleuropas, Bd I, Licf. 2, 1904, pp. 1 16-124 {Picea excelsa). FLORE DES HÉPATIQUES DE BELGIQUE PAR ARTH. MANSION Docteur en Sciences naturelles Professeur à l'Athcnce royal de Namur. INTRODUCTION. Bien que la recheiche des hépatiques ait été poussée aussi activement en Belgique que dans les contrées limi- trophes, notre pays semblait être resté en arrière sur ses voisins par le manque d'une flore permettant aux hépali- cologues de dénommer leurs trouvailles et d'en apprécier le degré de rareté. La création de la section hryologique vint donner, chez nous, un tel essort à l'étude des muscinées, que le besoin d'une flore des hépatiques s'y fit impérieusement sentir. Il n'était plus possible de postposer encore l'élaboration d'un travail d'ensemble collationnant toutes les données éparses sur la dispersion des hépatiques belges, et met- tant en œuvre les nombreux matériaux réunis dans l'herbier du Jardin botanique de l'Etat, ainsi que ceux 45 que j'accumule dans mes collections depuis plus de quinze ans. Sur les instances d'amis expérimentés dont j'aime à suivre les conseils, je me suis décidé à entreprendre cette tâche quelque peu ardue, mais dont l'utilité immédiate suffisait à stimuler bien des efforts. La bibliographie, les généralités sur la morphologie, la physiologie et la distribution géographique des hépatiques, les conclusions et la clé dichotomique générale, sont réservées pour la fin de l'ouvrage. Je tiens cependant à déclarer, dès aujourd'hui, que la classification que j'ai suivie est, dans ses grandes lignes, celle adoptée par M. Schiffner dans les Natûrlichen Pflan- zenfamilien (VEngler u. Prantl, livr. 91-92 (1893). Toutes les fois que j'ai cru devoir m'en écarter quelque peu, je ne l'ai fait qu'après mûre réflexion et après une étude comparative approfondie des trois principaux sys- tèmes de classification actuellement en présence : celui de B. Du Mortier, de Nées von Esenbeck et de M. Schiff- ner. J'ai du reste eu soin de justifier chaque fois ma détermination. Je ne puis remettre à la fin de l'ouvrage les remercî- ments que je dois à tous ceux qui, d'une manière quel- conque, ont bien voulu collaborer à mon travail. Je remercie plus spécialement M. Elie Marchai pour les conseils qu'il n'a cessé de me prodiguer pendant l'élaboration de cette flore des hépatiques. Mon excellent ami et fidèle compagnon d'excursion, M. Ch. Sladden, a droit à toute ma gratitude, pour la large part qu'il m'a faite de toutes ses récoltes ainsi que pour l'empressement qu'il a toujours mis à me communi- quer les ouvrages de sa riche bibliothèque bryologique. 46 J'adresse à M. Th. Durand, le savant directeur du Jardin botanique de l'État, mes plus vifs remercîmenis pour la confiance avec laquelle il a si généreusement mis à ma disposition l'herbier des hépatiques du gouverne- ment et les nombreux ouvrages de prix de la bibliothèque du Jardin botanique. Les sous-espèces sont marquées d'un numéro d'ordre en chiffres romains. TCl. == très constant. TA. = très abondant. C1. = constant. A. = abondant. AC1. == assez constant. AA. = assez abondant. AI. = assez inconstant. APA. = assez peu abondant. I. = inconstant. PA = peu abondant. TI. = très inconstant. TPA. = très peu abondant. l»e COHORTE. ANTHOCÉROTINÉES. On n'est pas d'accord sur la place à assigner aux Antho- cérotinées; les uns les mettent à la base, les autres les reportent en tète de la sous-classe des hépatiques. M. de JanczewskiCl), se basant sur des considérations tirées de la structure et du mode de développement de l'archégone, de la forme des corps chlorophylliens, de la différenciation et de la maturation des spores, réclame pour les Anthocérotinées une place distincte à côté des mousses et des hépatiques. Cette division des bryophyles en 3 classes d'égale importance ne parait pas suffisam- ment justifiée, et il semble plus conforme aux vrais prin- (1) Vergleich. Untersuch. iiber die Entwickelung des Archegoniums {Bot. Zeit., 1873, p. 412). 47 cipes de la classification naturelle de laisser les Antkocéro- tinées dans les hépatiques, en leur assignant, dans cette classe, une position isolée que justifient pleinement tous leurs caractères de muscinées imparfaites. M. l'abbé BoulayO) pense aussi : « qu'il n'y a pas lieu de séparer absolument les Anlhocérotinées des autres hépatiques; si plusieurs caractères des Antkoceros, leur sporogone avec stomates et une columelle à Piniérieur, ont quelque chose de très tranché à l'égard des autres familles de la sous-classe, ils sont accompagnés de traits non moins saillants d'infériorité; le développement très imparfait des élatères dans ce genre parait significatif à cet égard. S'il n'est pas rationnel de ranger ces plantes singulières à la suite des Ricciacées, il est permis de les placer théoriquement à côté des Marchantiacées, non pas sans doute au point de vue de l'équivalence, mais en raison des quelques traits marquants de leur organisation, analogues à d'autres que l'on rencontre non moins pro- noncés chez les Marchantiacées et s'opposant les uns comme les autres à ce que l'on sait du groupe principal des Jongermanninées . » Pour M. l'abbé Hy(2), qui se refuse absolument d'ad- mettre la parenté naturelle des Muscinées avec les Crypto- games vasculaires, le thalle des Aiithocèrotinèes doit être placé, comparativement aux prothalles, au dernier rang d'imperfection. « 1* Si Ton considère les éléments anato- miques, on voit que partout chez les vasculaires, en y (1) Muscinées de la France, 2° partie, Hépatiques. Paris, 1904, pp. CXIII et CXIV. (2) Recherches sur l'archégone et le développement du fruit des mutei- nées. — Thèse présentée à la Faculté des se. de Paris, 188i, pp. 187, 188 et 189. 48 comprenant la végétation prothallicnne, la chlorophylle se localise au sein du proloplasma sous forme de grains figurés et nombreux dans chaque cellule. Elle se présente constamment à l'état diffus dans les cellules des Antho- ceros, qu'elle remplit totalement dans le jeune âge, pour se condenser ensuite, tantôt en une masse ellipsoïde ou fusiforme, tantôt en une lame repliée irrégulièrement sur les bords. 2° Le thalle absolument homogène des Antho- ceros est loin d'avoir l'avantage sur les proihalles de fou- gères, au point de vue de la différenciation externe, car ces derniers montrent une localisation très neite des organes femelles, sur des coussinets spéciaux que leur épaisseur et leur position rendent très distincts de la région marginale mâle ou stérile. » Dès lors, la loi du balance- ment organique entre le thalle et le sporogone, si remar- quablement frappante chez les plantes vasculaires, n'est plus applicable aux museinées en général et aux Anlho- ceros en particulier. Chez ces derniers, en effet, « la sexualité reste tardive, et nonobstant, le thalle n'a pas évolué; ses organes végétatifs autant que son sporogone révèlent un état de dégradation complète. » Le même auteur!1) signale la ressemblance frappante que présentent, à l'origine, les stomates de la lace inférieure du thalle des Anlhoceros et l'archégone des Cryptogames vasculaires. Il montre clairement que ces prétendus sto- mates ne sont que d'anciens archégones détournés de leur véritable fonction, par suite de leur situation défavorable à la reproduction et bientôt gorgés d'un mucilage qu'en- vahit normalement un Nosioc. El il conclut : « sans atta- cher à celle similitude plus d'importance qu'elle ne com- (t) Loc. citât., pp. 121, 122 cl \23. 49 porte, on peut dire qu'elle possède un avantage sur la théorie qui admet Phomologie de tous les archégones, celui de tenir mieux compte des données fournies par le développement et la situation respective des organes. Car si Ton voulait, à l'exemple de M. de SaportaU) comparer au prothalle des fougères le thalle des Anthoceros, ce der- nier ne représenterait après tout qu'un prolhalle renversé, puisque c'est à sa page supérieure que naissent les anthé- ridies et les archégones, tandis que ces organes reproduc- teurs croissent au milieu des poils radicaux de la face ven- trale des prothalles. » Pour M. L. A. Gayetl2), qui, contrairement à M. l'abbé Hy, est un ardent partisan du système de l'évolution, les Anthocêrolinées doivent être mises au sommet de la série des muscinées, à la bifurcation des deux branches supé- rieures des Cryptogames. Eu effet : le col de l'archégone des Anthocérotinées possède 4 cellules que l'on peut com- parer à la cellule de canal des Pteris qui a 4 noyaux. En outre, M. Gayet ayant pu faire vivre d'une vie indépen- dante le sporogone de deux mousses très anciennes(3) : Andraea et Archidium, s'exprime comme suit au sujet de sa découverte : € au cours de nos recherches, nous avions été frappé de la facilité avec laquelle le jeune embryon se détachait de l'archégone; nous avons eu alors l'idée d'essayer d'en faire des cultures. Pour cela nous avons ensemencé, d'abord avec des embryons très jeunes, plus tard, avec des archégones récemment fécondés, des (1) L'évolution des Cryptogames, p. 111. (2) Recherches sur le développement de l'archégone chez les muscinées. Thèse présentée à la Faculté des se. de Pari1', 1897, pp. 212 à 217. (3) M. Marchai, au cours de ses recherches sur la Régénération, a obtenu, récemment, le développement d'un protonema par des arché- gones de Dicranoweisia cirrhata. 5 50 milieux nutritifs placés dans des flacons analogues à ceux dont M. Bonnier s'est servi pour faire la synthèse des Lichens, et nous avons pu obtenir la formation du sporo- gone dans les deux genres désignés. Ainsi se trouve détruit le plus grand argument que l'on ait fait valoir contre l'homologie d'un sporogone et d'une fougère. On ne doit donc pas regarder comme une difficulté invincible la possibilité de faire dériver la génération agame des Ptéridophytes du sporogone des mousses. Pour nous, le sporogone est un sporange comme celui des Cryptogames vasculaires ou plutôt un diodange, comme l'a fait remar- quer M. Van Tieghem(l). Evidemment, nous ne préten- dons pas tirer des faits précédents la conclusion que les Fougères descendent directement des muscinées et en particulier de i'Anthoceros qui en est certainement l'espèce la plus voisine, mais nous tenons à faire remarquer que les muscinées ne forment pas un groupe fermé et que, si elles ne sont pas les ancêtres immédiats des Cryptogames vasculaires, on y trouve au moins des chaînons qui les relient à ces Cryptogames supérieures. VAnthoceros est un de ces chaînons. » Caractères de la Cohorte. — Sporogone formé d'un pied fixé par un bulbe et des rhizoïdes dans les profon- deurs du tissu du thalle et portant, à son sommet, une capsule sessile à parois contenant de la chlorophylle, à dehiscence bivalve débutant par le haut et se poursuivant progressivement et lentement vers le bas ; une columelle (excepté dans le genre exotique Notolhylas, où elle man- que souvent); des élalères souvent imparfaits mêlés aux spores; un involucre tubuleux mal caractérisé sur le con- tour supérieur du pied; pas de périanthe. Thalle lobé, (1) Traité de botanique, \). 972. ondulé, sans écailles à la face ventrale; tissu formé de grandes cellules hyalines, anguleuses, contenant au centre un gros corps d'un beau vert où se trouvent réunis le noyau, la chlorophylle et un ou plusieurs grains d'amidon. Archégones et anthéridies naissant de cellules profondes et demeurant jusqu'à la fin engagés dans le tissu de la fronde. Une seule famille, les Ànthocérotacées. 1" FAMILLE. ÀNTHOCÉROTACÉES. Voir les caractères de la cohorte. Trois genres : Noto- thylas Sull., Anthoceros L., Dendroceros Nées., dont le second seul est représenté en Belgique. 1er Genre : Anthoceros L. Monoïque : anthéridies complètement plongées dans la substance du thalle, archégones n'émergeant que par une assise de cellules formant collerette. Capsule linéaire, allongée, légèrement comprimée. Spores tétraédriques, hérissées de pointes. Pour le reste, voir les caractères de la cohorte. Table analytique des espèces du genre Anthoceros. < Fronde papilleuse en dessus A. punctatus L. I Fronde lisse 2 / Spores jaunes A. laevis L. i Spores noires A. Husnoti Steph. 1. A. punctatus L. Thalle ayant par terre la forme d'un disque circulaire mesurant 1-2 centimètres de diamètre et coloré en vert foncé. Des ramifications irrégulières le divisent en lobes diversement contournés, frisés, relevés aux bords. Une 52 section transversale montre : vers le centre, 8-12 assises de cellules, dont le nombre se réduit progressivement vers les bords; des cellules épidermiques bombées et surmon- tées chacune d'une large papille; des radicules hyalines plu» ou moins finement papilleuses à l'intérieur. Involucre cylindrique, dressé, long de 2-5 mm. Capsule longue de 15-30 mm. Spores d'un brun noirâtre, hérissées de pointes épineuses, obtuses ou bifurquées. Fructifie en été et en automne. Sur la teiTe argileuse clans les champs en friche humides et légère- ment ombrages. Préfère les sols argilo-calcaircs. AC1. — A. — Très fertile . It. sept. — Z. mar it. et pold.? — Z.camp. Entre llérenthals et Oolen, Edeghem, Mortscl (V. d. Broeck), env. de tiand (K..), Curange, Kinroy (Mans.), Lanaekcn (Cogn.). R,. nioy. — Z. arg. sabl. Gclinden, Marlinne, Fresin (Mans.), env. deLouvain, env. de Bruxelles (K..), Vil- vorde (s. r. b. b.), Loupoigne, Brainclc-Comte (Cogu.), env. d'Ath (Mans.), Lonzée (El. March.), entre Mazy et Gcmbloux (Maii3.). Z. cale. Blaimont, Falmignoul (Mans.), entre VValzin et Chalcux (Dons, Tonglet, (V. d. Broeck), Evrehaillcs, Durnal (Mans.), Sart- Bernard (Péters), env. de Namur (Mans.), env. de Huy, (Mans, et Clerh.), env. de Liège (Dossin). R. ard. — Forges-Thiry, entre Pepinstcr et Tanerémont (Cornet), Adseux, Roanne-Coo, Borgoumonl, env. de Stavclot (Mans, et Slad.), Frahan (Del.). It. jur. L'A. punctatus atteint son maximum de dis- persion dans la Z. arg. sabl. Sa distribution dans la vallée de la Meuse peut se résumer comme suit : très peu fréquent dans la haute Meuse, il atteint son maximum de dispersion autour de Namur, pour devenir de moins en moins fréquent aux environs d'Audcnne, lluy, Liège, Visé où il semble manquer totalement. Reparaît à Lanaeken, à la faveur de la Z. camp. VA. punctatus ne varie guère que par Ie3 dimensions de son thalle plus ou moins découpé et crépu, et par la longueur de sa capsule. Ces variations sont comprises dans la description qui précède. LA. punctatus var. multifidus Xecs, Syn. Hép., p. 5S4 (A. multifidus L ), n'est qu'une forme à fronde petite, très crépue, très ramifiée à lobes étroits et à capsule moins développée. Elle paraît duc à l'inllucncc d'un sol plus compacte et plus humide. On la rencontre parfois en compagnie du type. 53 2. A. HusnotiSteph. in Rev. frn/oL (1888), n° 4, p. 49. Thalle plus développéque celui de VA. punctatus, formant des disques circulaires atteignant 5-4 centimètres de dia- mètre. Lobes des ramifications plus étroitement linéaires que dans l'espèce voisine. La section transversale de la fronde montre : iA-i6 assises de cellules vers le centre; des cellules épidermiques planes et lisses comme celles de VA. laevis. Involucre cylindrique, long de 5-7 mm. Cap- sule longue de 30-60 mm. Spores noires. Fructifie en été et en automne. Cette espèce décrite en 1888 par M. F. Stcphani(l), d'après des spécimens récoltés pour M. Husnot sur la terre argileuse humide, à Mesnil-Hubert (Orne), se trouve en superbes exemplaires, très fertiles, dans l'herbier belge du Jardin botanique de l'État. Elle a été trouvée par Dclogne, à Chiny, en juin 1867, soit 21 ans avant sa description dans la Revue bryologique. M. l'abbé Boulay (loc. cit., p. 213) considère l'A. Husnoti comme une forme robuste de l'A. punctatus. Nous ne pouvons partager l'opinion du savant bryologue de Lille, attendu que l'A. Husnoti a les frondes lisses, sans papilles en dessus, et se rapproche par conséquent tout autant de l'A. laevis, dont il diffère toutefois par la coloration des spores. M. Sté- phani, il est vrai, (loc. citât., p. 49) dans la description qu'il donne de l'A. Husnoti, passe sous silence le caractère tiré de la présence ou de l'absence des papilles, mais il ajoute en note : « cette espèce ressemble beaucoup par sa fronde dressée à l'A. punctatus, qui en diffère par ses capsules géminées beaucoup plus courtes, sa fronde plus petite, beaucoup plus mince et couverte de nombreuses petites lamelles. ». 3. A. laevis L. Le thalle de cette espèce ne diffère de celui de VA. punctatus, que par ses cellules épidermiques lisses, (1) Revue bryologique, 1888. N° 4, p. 49. 54 sans papilles. Le sporogone ne s'écarte de celui de la même espèce que par les spores un peu plus petites, d'un beau jaune clair, hérissées de pointes courtes, obtuses, mais non épineuses. Fructifie également en été et en automne. Vit dans les mêmes conditions que VA. punctatus, mais semble êlre un peu plus répandu. AG1. — A. — Très fertile. ■V sept. — Z. mar. et pold.1 — Z. camp. Papenbrugge (Turn- hout) (Pâques), Edoghem, Wilryck (V. d. Brocck), Dcstclbergen (Scheidw.), Curange, Diepenbeek (Mans.), Lanaekcn (Cogn.). R. moy. — Z. arg. sabl. Gelinden, Marlinne, Corswarem, Fresin (Mans.), Saint- Trond (Vandenborn), Haccourt, Houtain-Saint-Siméon, Hcure-le-Romain (Hardy), Corbcek-Dylc, Zoetwatcr (Louvain) (Pâques), cnv. de Bruxelles, cnv. de Forest (K.), Groenendael (El. March.), Genappe, Brainc-le-Comtc (Cogn.), Ath(Hocq, revu Mans.), Rebaix, Lanqucsaint, Bouvignes, Main- vault (Mans.), entre Gembloux et Mazy (Mans). Z. cale Falmagne, Fal- mignoul (Mans.), env. de Namur (Mans.), cnv. de Malonnc (Peters), Chaudfontaine (Ch. Morrcn), cnv. de Liège (Dossin). K . ard. — Adscux, Borgoumont, env. de Stavelot (Mans, et Slad.), Louettc-Saint-Picrrc (Grav.), entre Membre et Vrcssc (Peters). K.jur. ? — Sa repartition en Belgique est sensiblement la même que celle de VA. punctalus. Remarquons cependant qu'il manque dans la vallée de la Meuse aux environs de Huy. Cette espèce varie à peine. 2° COHORTE. MARCHANTINÉES. Les Marchantinêes débutent par le genre Riccia, pour se clôturer par le genre Marchantia. Entre ces deux ex- trêmes s'échelonnent, dans un ordre rationnel, 21 genres qui ménagent toutes les transitions depuis le thalle et le sporogone rudiraentaire des Riccia, jusqu'au thalle et sporogone si parfait et si compliqué du Marchantia poly- morpha. En effet, les Riccia, par l'absence d'involucre et d'éla- tères, par le sporogone inclus dans le tissu du thalle et se 55 déchirant irrégulièrement par altération des parois, sont bien les hépatiques les plus simples qu'on connaisse jus- qu'à ce jour. Dans le Tessellina qui lui fait immédiatement suite, apparaît l'involucre, dont le Riccia nutans offrait déjà quelques vestiges. Le genre Corsinia, le plus imparfait des Marchantia- cées, a encore la capsule sessile Couvrant par des valves irrégulières et l'involucre mal défini; il montre, mélangé aux spores, des cellules stériles servant à la nutrition et constituant les précurseurs des élatères que nous voyons se dessiner nettement dans le genre Targionia. Ici, l'involucre est bivalve, à parois coriaces et épaisses, déhiscent à maturité, ce qui conduit au Plagiochasma, dont la capsule s'ouvre par la chute d'un opercule et est portée, comme chez tous les genres suivants, au sommet d'un stipe de la même nature que le thalle. Les genres qui viennent après, different autant les uns des autres par le mode de reproduction que par le degré de perfection de l'appareil chlorophyllien. Le genre Reboulia a un épiderme sans losange, à stomates petits et simples, des chambres à air mal organisées et pas d'appareil chorophyllien; la capsule qui est entourée d'un involucre, mais n'a pas de périanthe, s'ouvre par la chute d'un opercule; l'appareil mâle se présente sous la forme de coussinets sessiles. Dans les genres Grimaldia, Neesiella et Fitnbriaria, la structure du thalle va en se compliquant progressivement, mais la dehiscence de la capsule reste toujours opercu- laire. On est conduit ainsi aux Marchantiacées composées, de beaucoup les plus parfaites. Les représentants de cette sous-tribu ont l'épiderme de la fronde divisé en nombreux compartiments losanges, correspondant aux chambres à air, et percés au centre d'un stomate grand et saillant; 56 l'appareil chlorophyllien, formé de filaments dressés et articulés, réalise le type le plus richement organisé pour l'assimilation du carbone; quant à la capsule, elle s'ouvre toujours par des valves irrégulières à parois munies ou non de fibres annulaires. Les genres Fegatella et Lunu- laria, les moins compliqués de la sous-tribu, n'ont jamais qu'un sporogone par involucre et manquent de périanthe; leur appareil mâle est toujours sessile sur la face dorsale de la fronde. Les genres Preissia et Marchantia, les plus compliqués entre tous, peuvent avoir plusieurs sporogones par involucre et ont la capsule entourée d'un périanthe; l'appareil mâle est muni d'un stipe analogue à celui de l'appareil femelle. Caractères de la Cohorte. — Capsules sessiles (Rie- ciacées et Corsiniées) ou subsessiles (Targioniées), n'ayant le plus souvent pour enveloppe que le tissu du thalle, ou bien agglomérées sur un réceptacle porté au sommet d'un stipe de la nature du thalle et, dans ce cas, pourvues de périanthe et d'involucre (Marchantiées); des élalères (Marchanliacées), ou non (Ricciacées) ; pas de columelle. Un thalle frondacé de structure complexe : à la face dor- sale, un épiderme percé de stomates et un appareil chlo- rophyllien distinct (sauf dans le genre Reboulia où l'appa- reil chlorophyllien est nul); à la face ventrale, des radicules le plus souvent de deux sortes, les unes lisses, les autres garnies intérieurement de papilles transverses disposées en spirale et des lamelles en écailles membra- neuses plus ou moins développées. Deux familles, les Ricciacées et les Marchantiacees, 57 2° FAMILLE. RICCIACÉES. Capsule demeurant incluse dans l'archégone et immer- gée dans le tissu du thalle, se déchirant irrégulièrement par altération des parois (dans le genre exotique Tessel- lina, elle est émergée et pourvue d'un involucre); pas d'élatères; thalle à texture spongieuse. 2e Genre : Riccia L. Pas d'involucre (des vestiges dans le R. natans, cepen- dant). Thalle généralement divisé en lobes rayonnants.. Pour le reste, voir les caraclères de la cohorte (l). Genre à espèces nombreuses (131) et comprenant 3 sous-genres : Euriccia, Ricciella et Ricciocarpus, représentés en Bel- gique. Les 8 espèces de notre circonscription sont monoïques. Table analytique des espèces du genre Riccia. ( Fronde pourvue de cavités aériennes 2 ( Fronde dépourvue de cavités 5 t Fronde garnie de longues lanières R. natans L. - Fronde sans lanières 3 ( Fronde à lobes linéaires, dichotomes R. fluitans L. ' Frondes à lobes larges, rayonnants 4 , Fronde d'un beau vert clair sur les 2 faces . . R. crystallina L. ( Fronde violette, au moins sur les bords . . R. Huebeneriana Lindb. i Bord des frondes garni de cils longs et nombreux. . R. ciliata Hoffm. ' Bord des frondes incrinc (excep1 quelques cils courts) .... 6 i Bord des frondes mince et très étalé R. glauCa L. ' Bord des frondes épaissi et relevé en bourrelet saillant ... 7 ( Fronde sillonnée profondément sur la face dorsale. R.sorocarpa Bisch. ' Fronde plane R. bifurca Hoffm. (1) Au sujet de la structure des Ricciées, lire un excellent article de M' Stéphani, Rev. bryolog., 1889, n» 5, pp, 66 et 67. 38 Ier Sols-genre : Euriccia Lindb. Appareil chlorophyllien formé de lames verticales de cellules superposées qui se relient 4 par 4, de manière à ménager entre elles un canal aérifère dirigé perpendicu- lairement à la surface de la fronde. Ces canaux se con- tinuent à travers l'épiderme et sont seulement fermés, çà et là, par le gonflement des cellules superficielles. Vers les bords de la fronde, se mêlent souvent aux lamelles et aux radicules, des cils rigides, de longueur variable et plus ou moins nombreux. Nous partageons absolument la ma- nière de voir M. l'abbé BoulayU), quand il écrit : « Le degré de développement et d'abondance des cils, fournis- sent des caractères intéressants, mais dont il faut user avec précaution, vu qu'une même espèce peut présenter des formes complètement inermes, d'autres munies de quelques cils, d'autres enfin garnies sur le contour de cils nombreux et facilement visibles au microscope. » L'élude des espèces appartenant au sous genre Euriccia est très délicate et ne peut se faire avec succès que sur des spécimens nombreux et vivants, pris à divers stades du développement. Les matériaux d'herbier sont le plus souvent indéterminables. Presque toujours des coupes transversales et langentielles du thalle sont indispensables pour apprécier sûrement les caractères spécifiques. 4. R. glauca L. Thalle étroitement appliqué sur la terre, en forme de rosette régulière ou incomplète, mesurant en moyenne 1 centimètre de diamètre (de 6 à 18 mm.) et coloré en (1) Muscinées de la France. — Hépatiques, p. XLII. 59 vert tendre ou glauque. Une dichotomie répétée le divise en lobes rayonnants, émarginés, d'une largeur moyenne de 2 mm., ponctués eu dessus, plans ou légèrement cana- liculés vers le sommet. En coupe transversale : épaisseur des lobes égalant 1/3 ou 1/4 de leur largeur; bords amincis, sans bourrelet; lames chlorophylliennes étalées en éventail vers le dehors; cellules épidermiques hyalines, délicates, très bombées; écailles latérales incolores. Cap- sules disposées sur 1-2 lignes. Spores d'un brun plus clair que celui des autres espèces du sous-genre, aréolées, à crêtes obtuses, médiocres. Fructifie en automne et en hiver. Sur la terre argileuse ou argilo-sablonncuse humide. Sans être cal- cicole, cette espèce montre une prédilection évidente pour les sols calcareux. Cl. — TA. — Souvent fertile. R. sept. — Z. mûrit, et poldj? — Z.camp. AC1, mais manque dans le N. de la province d'Anvers et est très peu fréquent dans le Limbourg. — K. moy. — Z. arg. sabl. TC*. — Z. cal. AC1. — R ar) et comme l'affirme M. Douin (Rev. bryol. 1903, p. 50), le R, sorocarpa est donc bien une espèce vivace. 61 6. R. bifurca Hoffm. Syn. — R. (flaucescens Garr. — R. marginata Lindb. Thalle assez semblable à celui du R. glauca, mais d'une texiure plus ferme et se colorant d'ordinaire à la fin en brun rougeâtre, surtout vers les bords. Lobes bifurques au sommet, non sillonnés en dessus, à bords relevés. En coupe transversale : épaisseur atteignant la moitié de la largeur; bords brusquement relevés pour s'étaler ensuite horizontalement, sans cils ni denticules ; lames chloro- phylliennes bien développées; cellules épidermiques hya- lines, non bombées; écailles latérales très légèrement teintées de violet. Capsules disposées sur 2-3 rangs. Spores noires, à crêtes obtuses. Fructifie en automne et en hiver. Dans les lieux humides : terre, bords des foasés et des marcs, pied des murs, suintements dans le3 rochers. De tous nos Riccia, c'est le seul qui montre une réelle antipathie pour le carbonate de calcium. 77. PA. — Fertile. R,. ard. — Fralian (Del.) septembre 1872 L'habitation de Dohan (Del.) doit être rayée de nos catalogues. 7. R. ciliata Hoffm. Thalle en rosettes incomplètes, de 1/2 à 1 1/2 centimètre de long et coloré en vert clair. Lobes rayonnants, larges de lmm à peine, sillonnés vers le sommet seulement, à bords relevés portant sur le contour une ou plusieurs rangées de longs cils, étalés à l'état humide, infléchis à l'état sec. En section transversale : épaisseur égalant la largeur; bords formant un bourrelet plus ou moins saillant; lames chlo- rophylliennes peu développées; cellules épidermiques hyalines, non bombées ; écailles latérales peu développées 62 et assez souvent colorées en violet. Capsules disposées sur un seul rang. Spores noires, à crêtes larges et courtes. Fructifie en février-mars. Sur la terre humide danslei lieux tourbeux inondes en hiver. R. sept. — Z. camp. Entre Acltrc et Bloemendael (K.); Non vidi. 2e Sous-genre : Ricciella Biscli. Appareil chlorophyllien présentant de larges chambres à air. Jamais de cils sur les bords des lobés, ni de lanières sur la face ventrale. 8. R. fluitans L. Syn. — R. eudichotoma Bisch. — R. nodosa Bouch. — Ricciella fluitans Braun. Thalle flottant à la surface des eaux stagnantes (plus rarement enraciné sur le sol humide par suite du reirait des eaux), où il se dispose en rosettes, mesurant 5-6 centi- mètres de diamètre et coloré en vert plus ou moins foncé parfois mêlé de noir ou de violet. Des bifurcations répétées le divisent en lobes rayonnants très ramifiés, émarginés au sommet, d'une largeur moyenne de lmm et légèrement convexes sur les deux faces. La section transversale trahit une structure très délicate, comportant : une sorte de tube dont la paroi se réduit à une seule assise de cellules, mais dont l'intérieur se consolide par la prolifération de cellules allongées, disposées en un tissu lacuneux de consistance toujours molle; pas de radicules, ni d'écaillés latérales. Capsules s'ouvrant du côté de la face ventrale. Spores brunes, réticulées, presque translucides. Fructifie au printemps. Nageant à la surface dc9 eaux tranquilles et limpides. /. — TA. — Stérile, 63 It. sept. — Z. mari l. etpold.? Z. camp. Env. d'Anvers (V.d. Broeck^, dans la campine (K..I, en v. de Gaul (K..), Melle (Sclieidw.), Hassclt, Zonhoven, Neeroateren, Opliovcn, Kinroy (Mans.), Genck (S. r. b. b.) revu Mans., Lanaeken (V. Scgv., March et Cogn.), Heusden (Ch. Mor- ren), Maescyck (Cogn.). R. moy. — Z. arg. sabl. Saint-Trond (Vanden- born), Werchter près d'Aer3chot (Pâquc3), Eegcnhoven, Kessel-Loo (Pâques), Vilvorde (Douret), Rouge-Cloitrc (K..), env. de Bruxelles (£>ck. et Pasn), Nivelles (Grav.), Blicquy (Dmrt.) revu Mans. Irchon- welz (El. March ) revu Mam., La Rau (El. March.), Quevaucamps (Hocq.)revu Mans., Ecicheries, Lanquesaint (Mani.), entre Tournai et Mouscron (Marissal. Z. cale. Saint-Ghislain (Loch.), entre Yvoir et Houx (Chalon), Gives (Mans, et Clerb.). It. ard. — Env. de Louette- Saint-Pierre (Aubert), Liresse, Frahan (D3I.). R. jur. — ? Cette espèce, assez fréquente dans les Z. camp, et argil, sabl., ne s'observe que très rarement dans la Z. cale, et la R. ard. Elle s'accomode cependant fort bien de la présence du carbonate de calcium dans les eaux qu'elle habite. Ce Riccia, lorsqu'il vient au contact de la vase des mares et des fossés par suite du retrait des eaux, émet de nombreuses radicules hyalines et s'enracine. Le bord des lobes se relève de manière à ménager, le long de la ligne médiane, un large sillon sur la face dorsale. Sous cet état, le R. fluitans est plus souvent fertile. C'est la var. cananiculata Nées (R. cananiculata Roth.). Un certain nombre de bryologues considèrent cette forme terrestre et souvent fertile, comme le type de l'espèce. Avant de trancher la question, il conviendrait de s'assurer qu'en inondant la forme terrestre elle repasse à la forme flottante, comme celle-ci passe à la première quand elle s'affranchit de l'eau. Cette var. canaliculata est beaucoup moins fréquente que le type. R. sept. — ■ Z. camp. Ghecl, Lichtacrt, Deurne, Wilryck (V. d. Broeck), Tronchicnne, entre Gand et Mont-Saint-Amand (K.), Tongcrloo (West, et Haes.\ Lierre (Pire), Maeseyck (Cogn.). R. 1110 y. — Z. argil, sabl. Esemael (Smolders), Bruxelles (El. March.), Irchonwelz (Mans.). R. ard. — Frahan (Del.), Nafraiture (Grav.). Indépendamment de cette variété remarquable, le R. fluilans ne présente que des modifications sans importance ayant trait surtout à la couleur du thalle qui va du vert pâle au vert le plus foncé. Parfois la face ventrale des lobes prend une coloration noire intense, ou bien le sommet des lobules se teinte légèrement de violet. 64 9. R. Huebeneriana Lindb. Thalle en rosettes régulières, mesurant 6-8 mm. de diamètre et coloré en violet roujeâtre. Les lobes rayon- nants qui résultent d'une bifurcation répétée, sont larges de 3/4 à 1 1/2 mn% plans, si ce n'est tout au bord où ils sont légèrement relevés. En coupe transversale : épaisseur des lobes atteignant le 1/3 ou le 1/4 de leur largeur; parenchyme inférieur formé de grandes cellules contenant de la chlorophylle; parenchyme supérieur spongieux, comprenant 2-3 étages de chambres à air séparées par des cloisons délicates à cellules violacées ; épiderme à la fin percé de pores au niveau des chambres à air ; des radicules hyalines. Capsules s'ouvrant du côté de la face ventrale. Spores d'un brun rougeâtre, réticulées, munies de crêtes obtuses. Fructifie en automne. Sur la vase des mares on voie d'assèchement . R sept. — Z. camp. Gonck (Uoulay) août 1887. 10. R. crystallina L. Syn. — R. cavernosa Hoffm. — Ricciella crystallina Steph. Thalle en rosettes orbiculaires, mesurant 15 à 25 mm. de diamèlre et coloré en vert clair en dessus, jaunâtre en dessous. Lobes rayonnants, larges de 2-5 mm., obtus, ondulés, légèrement relevés aux bords, se recouvrant latéralement. En section transversale : épaisseur des lobes atteignant le 1/3 ou le 1/5 de leur largeur; paren- chyme inférieur formé de grandes cellules hyalines; parenchyme supérieur spongieux, comprenant 3-4 assises de grandes chambres à air séparées par des cloisons de cellules hyalines ; épiderme percé de pores irréguliersqul, en s'agrandissant, mettent à jour les cavités sous-jacenles; 65 des radicules hyalines. Capsules s'ouvrant sur la face ventrale. Spores plus grosses que celles du R. Huebene- riana, brunes, réticulées, munies de crêtes peu saillantes, ûnement papilleuses. Fructifie en automne. Sur la terre argileuse humide. N'évite pas les sols renfermant du calcaire. /. — A A. — Fertile. R. sept. — Z. marit et pold. ? Z. camp. cnv. d'Anvers (V. d. Broeck), près d'Assenede, Heyde (K.), Tongcrlo (West.), Lierre (l'ire), Lanaekeu (Cogu.), Neeroctcrcn, entre Kinroy et Macseyck (Mans.). R. uioy. — Z. argil, sabl. En?, de Vilvorde (K.), Haeren (Del .), Molenbcck-St-Jcan (El. March.), Groenendael (Massart), Gastuchc (Lecoyer), Barry (Loch.). Z. cale. Pecq (Del.;, Bauche (sect, bryol.), entre Flône et Jchay-Bodegnce (Mans, et Glcrb.), Tihange(Mans.), province de Liège (Dossin), Liège (Ch.Morren). If. ard? A rechercher, car elle a été trouvée à Malmcdy par M,H* Libert. R. jur. ? Cette belle espèce, très reconnaissante, varie à peine. Les frondes, à Tétat frais, sont comme saupoudrées d'une poussière cristalline. 3e Sous-genre : Ricciocarpus Corda. Appareil chlorophyllien présentant de larges chambres à air. Jamais de cils sur les bords des lobes ; mais, sur la face ventrale, de longues lanières dentées. 11. R. nataus L. Syn. — Ricciocarpus natans Corda. Thalle flottant à la surface des eaux stagnantes (plus rarement enraciné sur le sol humide, par suite du retrait des eaux), sous la forme de lames obeordées, larges au sommet, de 6-10 mm, et colorées en vert en dessus, en pourpre violacé en dessous. Rarement les frondes se rami- fient jusqu'à devenir demi-circulaires, plurilobées et lobulées sur le contour. La face supérieure du thalle est plane ou légèrement bombée, ondulée et faiblement sillonnée; la face inférieure est garnie d'un grand nombre 6 G6 de longues lanières, pâles ou violettes, linéaires ou lan- céolées, obtuses ou subaiguës, toujours dentées surtout vers l'extrémité, à direction verticale ou horizontale et rayonnant sur le contour. En coupe transversale : épais- seur des lobes atteignant le 1/4 ou le 1/5 de sa largeur; parenchyme spongieux formé de grandes cellules hyalines, à parois minces et circonscrivant de grandes chambres à air disposées sur 2-4 rangs; épiderme supérieur divisé en compartiments hexagonaux, correspondant aux cavités intérieures et percé çà et là de petits stomates sans appa- reil de bordure bien distinct. Capsules naissant par paires à l'intérieur du tissu du thalle. Spores nombreuses, fine- ment tovéolées. Fructifie très rarement. Flottant à la surface des eaux stagnantes. Comme le R, /luilans, il s'accommode fort bien de la présence du carbonate de calcium dans les eaux où il végète. /. — PA. — Toujours stérile. Cette belle et rare espèce est spéciale aux Z. camp, et argil, sabl. Z. camp. Tamise (V. Heurck), Willebroeck (K.), Lanaeken (El. Mardi.), Diepenbeek, Zonhoven, Opboven (Mans.). Z. argil, sabl. Audenarde (Scheidw.), Kessel-Loo (K.), Pécrot (sect, bryol.), env. de Bruxelles (Dek. et Passv), Rumckelen (Rodigas et V. Horcn), Douvrain (Cogn.). La forme exondée, f. terrestris Lindb. (R. lutcscens Schwein ), n'a pa3 encore été observée en Belgique. Il faut la rechercher au bord des mare9 et dea fossés, sur la vase humide laissée par le retrait des eaux. Elle est caractérisée par le fait qu'elle perd 3e3 lanières pour les remplacer par de courtes écailles semi-lunaires et des poils absorbants dépourvus de papilles intérieures. M. F. Garbcr(l) vient de prouver que, contrairement a l'opinion des auteurs et, notamment, de Schiffner, Leitgcbet Campbell qui ont décrit le Ricciocarpus comme dioïque, cette espèce est monoïque. L'erreur provient sans doute de ce qu'on n'avait examiné que des plantes à l'état de maturité, alors que les antbéridies ont disparu avec la destruction des portions les plus vieilles du thalle. (1) The life history of Ricciocarpus nalans (The Dot Gai. 1901, p. 161-177). 67 3e FAMILLE. MARCHANTIACÉES. Capsules exceptionnellement sessiles (Corsiniées), ou subsessiles (Targioniées), presque toujours agglomérées sur un réceptacle stipité [Marchandées), rompant les parois de l'archégone et devenant exserte, s'ouvrant par 4-8 valves ou par la chute d'un opercule; des élatères; thalle à texture très richement organisée, sauf dans les 2 genres étrangers au pays, Corsinia et Sauteria, où elle est spongieuse comme dans les Ricciacées. Dans le genre Corsinia, qui ménage une transition remarquable des Ricciacées aux Marchantiacées, la capsule est sessile, l'involucre est mal défini, les élatères ne sont encore qu'ébauchés et représentés par des cellules stériles mélangées aux spores. Les Marchantiacées se subdivisent en 3 tribus : Corsi- niées, Targioniées et Marchandées, dont les 2 dernières sont représentées en Belgique. Tribu des TARGIONIÉES. Capsule subsessile située sur le bord de la face ventrale et contenue dans un involucre bivalve à parois épaisses et coloré en pourpre noir. Un seul genre, Targionia. 3e Genre : Targionia L. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 2 espèces dont une spéciale à l'Abyssinie. 68 12. Targionia hypophylla L. Syn. — T. Michelii Corda. — T. hi f urea Mont. — T. ca- pensis Hub. — T, convoluta Lindb. et Gottsche. — T. mexicana Lehm. et Lindb. Thalle se présentant sous la forme de frondes étroites à la base, élargies au sommet, mesurant 5-40mm de long sur %- 3mm de large, colorées en vert en dessus, en pour- pre violacé en dessous. Chaque fronde est bilobée à l'extré- mité, plane en dessus à l'état frais, fortement relevée et incurvée par les bords à l'état sec, sinuée sur le contour, épaissie en dessous et garnie de lamelles violettes, ovales et obliques. L'épiderme est formé de cellules hyalines très distinctes et percé de stomates nombreux, saillants, de structure simple et visibles à la loupe sous l'aspect de petits points grisâtres. Une coupe transversale montre : sous l'épiderme, un seul rang de petites chambres à air; tissu chlorophyllien sous-jacenl lacuneux, mal organisé. Involucre d'un pourpre noir, situé au sommet de la fronde et en dessus, oblong, subglobuleux, à parois coriaces et épaisses, s'ouvrant à la maturité en 2 valves concaves. Capsule subsessile, globuleuse , se déchirant irrégulièrement. Spores assez grandes, relevées de crêtes', élaières à 2-3 spi- ricules. Monoïque ou dioïque; appareil mâle discoïde, porté au sommet d'un petit rameau inséré sur la face ventrale de la fronde. Fructifie au printemps. Sur la terre argilo-sablonneusc humide, les vieux murs et leurs joints, les rochers de toutes formations mais mélanges de carbonate de calcium. l.—AA. —Fertile. R. sept. — ?R. inoy. — Z. arg. sabl. Vclsic Schaerbeek, Audcrghem (Douret), Forest, Uccle (Grav.), Stalle (de Prêter), Tongres (Vandeiiborn), Belœil, Slambruges (Mans.). Z. cale. Tournai (Dmrt.), Blaton (Hocq.), Waulsort, Freyr, Falmignoul (Mans.), Bouvignes (Lecoyer et Grav.), Montaiglc (El. March.), Bioul (Péters), Amée (Bell.) revu Mans., Béez (Devos) revu Mans., Marche-Ies-Dames, Lives (Mans.), Malonne (Péters), Ahin, Modave (Mans, et Cl.), env. de Liège (Dossin), Chèvremont, Argenteau (El. March.), Visé (K.), Chaudfontaine (Hardy), Fonds-de-Forêt (sect, bryol), Comblain, Martinrive (Mans, et Slad.). R. ard. — Frahan, Dohan, Bouillon, entre Bouillon et Cordemoy (Del.). R. jur. —Env. d'Arlon (Pâques). Cette espèce, déjà assez fréquente dans la Z. arg. sabl., atteint son maximum de dispersion dans la Z. cale. Dans la vallée de la Meuse, elle est uniformément distribuée dans les 72 calcaires depuis Waulsort jusqu'à Vise Elle semble cependant, ainsi que A. punctatus, A. laevis et R. glauca, être plus fréquente aux environs de Namur que partout ailleurs. Le thalle du R. hemisphaerica varie beaucoup dans sa forme externe et dans sa couleur. C'est d'après M. F. Cavers(l) l'espèce la plus polymorphe des Marchantiacées. Sous-tribu des Jflareliantlée* composées. Capsule s'ouvrant par des valves irrégulières. Fronde à épiderme divisé en nombreux compartiments losanges correspondants aux chambres à air, stomates grands et saillants, appareil chlorophyllien très parfait formé de filaments dressés et articulés. Huit genres, dont les 2 premiers et les 2 derniers seuls sont représentés en Belgique : Fegatella (2 esp.), Lunu- laria (1 esp.), Exormotheca (4 esp.), Cryptomitrium (1 esp.), Dumortiera (3 esp.), Wiesmerella (l esp.), Preissia (1 esp.), Marchanda (67 esp.). 5e Genre : Fegatella Raddi. Stipe à une seule rigole; réceptacle conique; 5-8 invo- lucres ne renfermant jamais qu'un seul sporogone sans périanthe; spores grosses, pluricellulaires; élatères à 3 spiricules; appareils mâles discoïdes, sessiles. Pour le reste, voir les caractères de la sous-tribu. 2 espèces, dont une spéciale à la Chine et au Japon. (1) Reboulia hemisphaerica {The Naturalist., July and August 1904). 73 14. Fegatella conica Corda Syn. — Marchantia conicaL. — Fegatella officinalis Raddi. — Conocephalus conicus Drart. — C. vulgaris Bisch. — C. nemorosus. Hiibn. Thalle occupant parfois des espaces étendus sous la forme de frondes couchées, mesurant 5-8 centimètres de long sur i-2t centimètres de large, colorées en vert tendre en dessus, en vert-jaunâtre en dessous, avec un peu de rougeâtre vers les bords. Chaque fronde est rameuse, ondulée aux bords, presque plane en dessus, nerviée, garnie en dessous de lamelles hyalines et de radicules. L'épiderme est divisé en losanges très nets; les stomates sont bien visibles et saillants. Sur une coupe transversale : sous Pépiderme, un appareil chlorophyllien peu épais, formé de filaments simples, dressés, unicellulaires, ren- fermant la chlorophylle et résultant de la prolifération des cellules du fond des chambres stomatiques; en dessous, un parenchyme hyalin renfermant de gros grains d'ami- don. Stipe pâle, long de 4 à 40 centimètres, naissant au sommet des lobes et entouré à sa base d'un repli crénelé de la fronde; réceptacle conique obtus, légèrement sinué sur le contour, à 4-6 angles émoussés; involucres 4-6, ne renfermant jamais qu'un seul sporogonc, cohérents entre eux et avec la paroi interne du réceptacle, fendus au sommet. Capsule dépourvue de pêrianthe, s'ouvrant par Técartement de 4-5 lobes finalement roulés en dehors, parois brunes, garnies d'épaississements annulaires. Spores grosses, tuberculeuses; élatères a 3 spiricules. Dioïque; appareils mâles oblongs, entourés d'un léger rebord et sessiles dans une échancrure du sommet des lobes de la fronde. Fructifie au printemps. 74 Sur les pierres et les rochers humides et ombrages, plus rarement sur la terre. Fréquemment sur les bords des cours d'eau, pros des vannes et des moulins. Espèce indifférente quant à la nature chimique du sol. AC1. — TA. — Rarement fertile. It. sept. — Z. mar. & pold. ? Z. camp, Deurnc, Schooten, entre Wilryck et Aertsclacr (V. d. Brocck), Lanacken (Hardy), Lanklacr (Cogn.), Gcnck, Z tnhoven, Neeroetcrcn, entre Kinroy et Maeseyck (Mans.). K. moy. — Z. arg. sabl. Hévcrlc (Lcbuvton, K., Ch. Morren et Martens), Corbeck-Dylc, Zoctwatcr (Louvain) (Pâques), env. de Bruxelles (Dek. et Passy), Groenendael, Linkenbcck, Laekcn (K.), Groenendael (S. r. b. b.), Laerbeckbosch (El. March.), Schaerbcek (Douret), Ucclc (Grav.), Braine lc-Comte, Chimay (Cogn.), Wavrc (Lecoyer), Ottignies (Donck. et Durand) revu Mans., Mont-Saint-Guibcrt (Mans.), entre Limclettc et La Baraque (El. March.) revu Mans., Villcrs- la-Villc (Mans.), Ways (Cogn.), Leuze, Bclœil, Blicquy, Flobecq. (Loch.), Stambruges (Hocq.) revu Mans., Audenarde (Scheidw.). Z. Cale. Angrc (Boul.), Colêbi, Cascatclles (Waulsort) (Mans.), Leffe (Cogn.), Bauchc (sect, bryol.), Burnot (El. March.) revu Mans., Peters, Anhce (Grav.), Amce (Bell,) revu Mans., env. de Namur (Mans.) Malonne (Pétcrs), ruiss. de Sollièrcs et Fond d'Oxhe (Mans, et Clerb.), Ncuvillesur-Mcusc (Cluysenaar), env. de Liège (Dossin), Magnée (Strail, Esncux (Slad.), Soiron (Boland et Delrez), Argcnteau (Tilman). R. ard. — Env. d'Olloy (Aigr et Franc., Grav.), Juslenville (Cornet), Adscux, Stoumont, Bor- goumont, Fonds de Quarreux, Co, vallée de la Licnne (Mans, ot Slad.), Stavclot (Grav.) revu Mans, et Slad., Poix (El. March.), Ncufehâtcau, Straimont (Vcrhcg ), Villancc, Maissin (Dolisy), Loucttc-Saint- Pierre (Aubeit) revu Grav., Laforét, Sugny, env. de Pussemange, Vressc (Dolisy), Bouillon, Dohan, Frahan (Del.). R. jar. — Orrai (Card), Walzing, Clairfontaine (Arlon) (Pâques). Celte espèce, déjà fréquente dans la Z. arg. sabl.y atteint son maximum de dispersion dans la Z. cale; elle s'observe encore assez fréquemment dans la R. ard. Sa distribution dans la vallée de la Meuse cat sensiblement la môme que celle des A. punclalus et laevis et du /{. gluuca. Cette espèce varie à peine. 6* Genre : Ijimularia Midi. Stipe sans rigole; réceptacle nul; 4 involucres disposés en croix, ne contenant jamais qu'un seul sporogone, sans 75 périanthe ; spores médiocres, presque lisses; élatères à 2 spirieules ; appareils mâles en forme de coussinets ses- siles. Pour le reste, voir les caractères de la sous-tribu. Une seule espèce répandue principalement dans la région méditerrannéenne et les contrées adjacentes. 15. Lunularia cruciata (L.) Dmrt. Syn. — Marchantia cruciata L. — Lunularia vulgar isM'ich. — L. Michelii Le Jol. — L. Dillenii Le Jol. Thalle se présentant sous la forme de frondes étroite- ment appliquées, mesurant 2-4 centimètres de long sur i centimètre de large environ, colorées en vert franc en dessus, en vert plus pâle en dessous. Chaque fronde est bifurquée, ondulée aux bords, plane en dessus, énerve, portant souvent des cupules semi-lunaires limitées en avant par un repli arqué, contenant des propagules lenticulaires, pluricellulaires, verts, garnie en dessous de replis trans- verses arqués avec une petite écaille en avant et de radi- cules incolores. L'épiderme est divisé en losanges visibles à la loupe; les stomates sont simples, saillants, à orifice grand et elliptique. En section transversale : sous l'épider- me,un appareil chlorophyllien peu épais, constitué comme celui du F. conica; en dessous, un parenchyme hyalin de cellules, les unes renfermant de gros corps oléifères, allongés, les autres, dans le voisinage, avec parois réticu- lées, trachéiformes. Stipe hyalin, long de 2-3 centimètres^ garni de longs filaments flexueux, incolores, naissant à la face supérieure de la fronde et entouré à sa base d'un double repli; réceptacle nul ; ordinairement 4 involucres cylindriques, ne renfermant jamais qu'un seul sporogone, d'abord pendants, rapprochés, puis horizontaux, cohérents par la hase seulement, étalés en croix, tronqués, incolores. Capsule sans périanthe, exserte, s'ouvrant en 5-6 valves 76 étroites. Spores médiocres, jaunâtres, presque lisses; élalères à 2 spiricules. Dioïque; appareils mâles en forme de coussinets sessiles sur le thalle. Fructifie 1res rarement dans le Nord. Sur la terre fraîche et sur les rochers humides, dans les endroits abrités et ombragés. Se rencontre souvent dans les allées humides des parcs publics et des jardins ; est très fréquent sur la terre des pots dans les serres et les orangeries. Espèce indifférente quant à la nature chimique du ter- rain. AC1. — AA. — Stérile. R. sept. — Z. mar. et pold. Meelkerke (V. d.Vyvcr). Z. camp. cnv. d'Anvers (V. d. Brocck.), Gand (West.), Schoorvort, Broekzydc (Turn- hout) (Pâques). K. Jfloy. — Z. arg.sabl. Louvain (Pâques), Bruxelles, Jette (El. March.), Boisfort (Douret), Ferooz, Gembloux (El. March ), Castcau, Iloutaing (Hocq.), cnv. d'Ath, Belœil (Mans.). Z. cale. Namur (Bell.) revu Mans., Malonnc (Pétcrs), Marche-les-Dames (Mans. Massart et Slad.), env. de Huy (Mans, et Clerb.), cnv. de Liège (Dossin), Devant- le-Pont (El. March.), Martinrive (Mans, et Slad.), Spa (Dewalque). R. ard. — Entre Straimont et Martilly (Verhcg.), Louettc-Saint- Pierre (Aubert), Frahan (Del.). R. jur. ? 7° Genre : Preissia Corda. Stipe à 2 rigoles; réceptacle subhémisphérique ; 3-4 in- volucres pouvant contenir chacun plusieurs sporogones; capsule entourée d'un périanthe ; spores grandes, papil- leuses ; élatères à 2 spiricules; appareils mâles stipités. Pour le reste, voir les caractères de la sous-tribu. Une seule espèce répandue dans tout l'hémisphère nord. 16. Preissia commutata Nées. Syn. — Marchantia hemisphaerica L. — Conocephalus hemisphaericus Dmrt. — Marchantia commutata Lindb. Preissia italica Corda. — P. commutata Nées. — PJiemisphaerica Cogn. — Marchantia androyyna Ëngl. Thalle se présentant sous la forme de frondes étroi- tement fixées au support, mesurant 40-4Qmm de long 77 sur 4-9mm de large, colorées en vert obscur en dessus, en violacé ou rougeâtre en dessous (tout au moins sur les bords). Chaque fronde est plusieurs fois bifur- quce, ondulée aux bords, presque plane ou légèrement canaliculée en dessus, nerviée, garnie en dessous de lamelles d'un noir violacé et de radicules hyalines abondan- tes. L'épiderme est divisé en losanges peu tranchés ; les stomates sont grands, saillants, en tonnelet, visibles à l'œil nu sous l'aspect de points grisâtres très nombreux. Sur une coupe transversale : sous l'épiderme, un appareil chlorophyllien peu épais; dans la région médiane légère- ment épaissie, 15-25 canaux gommeux, anguleux, à la tin d'un brun foncé; en dessous, un parenchyme hyalin. Stipe rougeâtre à la base, strié, long de 1-4 centimètres, garni à son insertion de quelques écailles courtes et peu appa- rentes; réceptacle sub -hémisphérique, d'un vert pâle, à 3-8 rayons ou côtes saillantes rendant le contour lobé; 3-4 involucres membraneux, sinués, pouvant contenir plusieurs sporogones; coiffe incluse. Capsule munie d'un périanthe, brièvement pédicellée, s'ouvrant par l'écarte- ment de â-8 lobes irréguliers, à la fin réfléchis, et à parois munies d'épaississements annulaires. Spores grandes, hérissées de grosses papilles obtuses; élatères à 2 spiricu- les. Dioïque, parfois monoïque; appareils mâles en forme de disque, stipités, légèrement ondulés sur le contour. Fructifie en été. Sur les parois humides et dans les anfractuosités fraîches des rochers calcaires ou humectés d'eau tenant du carbonate de calcium en dissolu- tion ; aussi sur le mortier des vieux murs ombrages et sur le tuf cal- caire au bord des marécages. /. — A A — Rarement fertile. R. sept — Z. Mar. et paid. ? Z. camp. Raevels (V. d. Broeck). R. moy. — Z. arg. sabl. env. de Renaix (De Wolf) revu Mans. — Z. cale. Blaton (Hocq.), Hastière (Pietquin), Cascatellcs (Waulsort) 78 (Mans.), Yvoir (Grav.), Liège (Durand), fertile, Chaudfontainc (Morren). R. ard. — Adseux (Mans, et Slad.), Hautes Fagncs (Slad.), Spa-Mar- teau (Card.), Les Surdents (Roem.), Bohan (Del.)- ». jur. Chasse- pierre (Del.). Les variations de cette espèce ne portent que sur les proportions de la fronde et sur le nombre des involucres et des capsules portes sur un même réceptacle. 8e Genre : Iflarcliantia L. Stipe à 2 rigoles; réceptacle étoile; 9-10 involucres pouvant contenir plusieurs sporogones ; capsule entourée d'un périanthe; spores petites, lisses ; élatères à 2 spiri- cules; appareils mâles stipités. Pour le reste, voir les caractères de la sous-tribu. Genre comprenant 67 espèces dont la plupart des régions tropicales. 17. Marchantia polymorpha L. Syn. — Marchantia stellata Scop. — M. umbellala Scop. Thalle couvrant parfois de grands espaces sous la forme de frondes couchées, mesurant 3-49 centimètres de long sur 6-40 millimètres de large, colorées en vert foncé en dessus, en vert pâle plus ou moins teinté de rouge violacé en dessous. Chaque fronde est plusieurs fois bifur- quée, rayonnante, ondulée et relevée aux bords, largement canaliculée en dessus, munie d'une nervure noire et por- tant souvent de petites corbeilles denticulées sur les bords et remplies de propagules verts, lenticulaires et multicel- lulaires, garnie en dessous de lamelles hyalines à la fin violacées et de radicules plus ou moins abondantes. L'épiderme est divisé en losanges bien marqués et percés au centre d'un stomate saillant, en forme de tonnelet, visible à la loupe seulement. Une section transversale 79 montre, sous Tépiderme, un appareil chlorophyllien bien développé, surtout en regard des stomates; en dessous, un parenchyme formé de deux sortes de cellules, les unes nombreuses, hyalines, à parois minces, souvent réticulées, les autres en petit nombre, plus grandes, disséminées sans ordre apparent et contenant un (jros corps oléifère granu- leux. Stipe long de 1-5 cent., glabre ou velu, naissant dans une échancrure de la fronde ; réceptacle convexe, divisé en 9-iO rayons, obtus, canaliculés en dessous, arqués, légèrement connivents vers le stipe ; 9-40 involu- cres alternant avec les rayons du réceptacle, pouvant con- tenir plusieurs sporogones et s'ouvrant en deux valves laciniées- [rangées; coiffe lobée, incluse; capsule munie d'un périanthe, à demi-exserte, s'ouvrant par Técartement de 5-6 valves roulées en dehors, à parois munies de fibres annulaires; spores très petites^ lisses, d'un jaune pâle; élatères à 2 spiricules, formant une touffe laineuse. Dioï- que; appareils mâles plus brièvement stipités, lobules- crénelés sur le contour, relevés de crêtes rayonnantes en dessus. Fructifie en été. Sur la terre et les rochers humides, dans les endroits ombragés : bords des chemins, allées négligées des parcs et des jardins, entre les pavés des cours près des habitations, pied des murs, emplacement à charbon dans les bois, serres, près des fontaines, dans les marécages. AC1. — A. — Souvent fertile, K.. sept. — Z. mar. et pold. Flandres (K-.).. Z.camp.— Flandres (K.), cnv. d'Anvers (V. d. Broeck), env. de Turnhout (Pâques), Hasselt (Mans.), Macseyck (Cogn.). R moy . — Z. arg. sabl. Tongres (Pâques), Gelinden (Mans.), Canne (Hardy), env. de Louvain (K.., Pâques), Wccrt- Saint-Georges (sect, bryol.), cnv.de Bruxelles (K), Dcux-Acren, env. de Lessincs, de Renaix, de Belœil, d'Ath (Mans.) env. de Lcuze, de Blicquy (Loch.), cnv. de Soignies (H. et M.). Z. cale. Tournai (llocq.), env. de Waulsort (Man3.), Dinant (Grav.) Malonnc (Péters), env. de Namur (Bell, Mans.), Namèche (Péters), env. de Huy (Mans, et Clerb ), 80 env. de Liège (Dossin), K.inkempoH, Liège (Durand), Fonds-de-Forèt (sect, bryol.j, Liottc, Martinrive (Mans, et Slad .), Forrières (Cornet), Lixhe, Devant-le-P.mt (El. March.), Vise (Hardy). II. ard. — Remou- champs (Mans, et Slad.), Spa (Hardy, Card, et Pire), Stavelot (Mans, et Slad.), Juslenville (Cornet), Neufchàteau.Harfonlainc, Uecognc(Verheg.), Villance (Dolisy), Louctte-Saint-Picrre (Aubert, Grav.), cnv. d'Olloy (Aig. ct Franc.). R. jur. — Buzcnol (s. r. b. b.). Le M poliimorpha est très variable, mais la plupart de ses variations sont si instables qu'il n'est guère possible de les caractériser. Quelques- unes cependant sont assez constantes pour mériter une attention spéciale. Lorsque la plante vit dans les marais très humides, les chambres à air ct les stomates ne se développent pas, ce qui provoque sur la ligne médiane de la fronde une bande noire très caractéristique. Dans ces conditions le thalle peut rester couché, mais plus souvent il se relève vivement par l'extrémité et continue à pousser verticalement. C'est la var. erecta Kickx., ou la var. aquatica Nccs., observée en Belgique, à Lierre (Pire), Maescyck (Cogn.), Renaix (Mans.), Hévcrlé (Smolders), Pécrot (sect, bryol.), Alh, Belœil (Mans.), Rouge-Cloître (K.), Auvelais (Mans.), cnv. de Huy (Mans, ct CIcrb.). A ces formes exubérantes, il faut ajouter les formes réduites qui végètent dans les stations restreintes, telles que les joints des pavés dans les cours humides, le pied des murs ct la terre des pots dans les jardins. C'est la var. minor Roth., ou la var. domestica Wahl., indiquée chez nous dans les Flandres (K.), cnv. de Louvain (K., Pâques), Deux-Aeren (Mans.), cnv. d'Ath (Mans.), cnv. de Huy (Mans, et Clerb.), Dave (Bell.) revu Mans., Dinant (Grav.). La structure de cette espèce est bien plus compliquée encore que ne l'indique la description qui précède. L'hépaticologuc qui voudra s'initier aux détails de cette structure vraiment remarquable devra remonter aux sources suivantes: Nées. E. Leb. IV, p. 61 (1833-1838); Mirbel M. Rcch. sur la M. polym. Mm. Acad. se. Inst. de France V. XIII. (1835) ; Dickie G. Remarks on the struct, and morph. of M. polym. Trans, bot. Soc. Edim. i. 107-112(1844); Hcnfrey A. On the spores and elaters of Marchanlia Trans. Linn. Soc. Lond. XIX. p. 103 (1855); Strasburgcr Hot. Praticum 3° éd. p. 328 ct 478 (I8G9); Kny L. Dau. w. Entwickêlung von M. polym. in-4°, 10 p. nmnb. fig. (1890); Wacchtcr L. \V. The li/e history of M polym. Manchest. micros. Soc. Trans. 56. pi. (1891). 81 3e C0H011TE. JUNGERMANlNINÉKS. Caractères de la cohorte. Capsule rarement subses- sile (Sphérocarpées et Riellées), généralement portée au sommet d'un pédicelle hyalin, délicat, fixé par un pied dans le tissu de la plante mère. D'abord incluse dans l'archégone primitive, la capsule, sous la poussée du pédicelle, rompt, au sommet ou latéralement, les parois de l'épigonef1) (coiffe des auteurs), pour s'en dégager et s'ouvrir à la maturité en 4 valves plus ou moins com- plètes (sauf les Sphérocarpées et Riellées, dont la capsule indéhiscente comme celle des Ricciacées, se déchire irrégulièrement par altération des parois). Toujours des élatères (à l'état d'ébauche dans les Sphérocarpées et Riellées). Jamais de columelle. Un thalle parfois frondacé (/. anacrogynes), mais, le plus souvent, une tige bien caractérisée garnie de feuilles plurisériées. Une seule famille, les Jungermanniacées. 4e FAMILLE. JUNGERMANNIACÉES. Voir les caractères de la cohorte. Deux sous-familles : J. anacrogynes et J. acrogynes. lro Sous- FAMILLE : .1 ungeruianniacées an acrogynes. Les J.anacrogynes(pleurogynes)se rattachent, d'une part aux Ricciacées par la tribu des Sphérocarpées, d'autre part aux J. acrogynes par la tribu des Haplomitriées. La succession des différents genres qui prennent place entre (1) Hy (loc. citât.), pp. 148 à 152). 82 ces deux chaînons extrêmes, est loin d'être aussi naturelle que chez les Marchantinées. La raison en est dans ce fait qu'il n'existe ici aucun parallélisme entre révolution du thalle et celle du sporogone. Sous peine de rompre des afïinités par trop évidentes, on est contraint d'échelonner les genres en se basant surtout sur les caractères fournis par l'appareil végétatif. Et encore ne réussit-on pas à classer tous les genres en une série continue, puisqu'on est réduit à rattacher à litre de rameaux latéraux : les Riellées aux Sphérocarpêes, les Metzgériées aux Aneurées et les Blasiées aux Pelliées. Les Sphérocarpêes font donc immédiatement suite aux Hicciacées. Celte position est justifiée par la brièveté du pédicelle de la capsule qui se déchire irrégulièrement par altération des parois, ainsi que par la présence, au milieu des spores, de cellules stériles, véritables ébauches d'éla- lères. Quant au thalle orbiculaire, lobé sur le contour, il n'esl pas sans analogies avec celui des Riccia et, notam- ment, du R. sorocarpa comme l'a fort bien montré M. Douin l1). Il est en outre muni d'une véritable nervure 1 ou 2 fois bifurquée. Les Riellées, qui, par la capsule indéhiscente et très brièvement pédicellée, par les élatères très imparfaits, rappellent étonnamment les Sphérocarpêes, se rattachent à cette tribu, mais à titre de rameau latéral, car leur lhalle atteint un degré de perfection que les tribus sui- vantes Aneurées et Pelliées ne parviennent pas à réaliser. En effet, les Riella ont une fronde constituée d'une lige ou nervure portant une aile membraneuse enroulée ou (1) Le Sphaerocarpus terrestris Sm. — l\ev. bryol., N° 3, 1903, pp. 50 et 51. 83 non en hélice et munie souvent de folioles irrégulièrement disposées en dessus. Les Aneurées, qui font suite aux Sphérocarpées, ont un thalle bien décidé, sans apparence de tige ou nervure, mais essentiellement différent du thalle des Marchantinées par l'absence : 1°) de stomates à la face dorsale et de lamelles à la face ventrale; 2°) de zone chlorophyllienne bien spécialisée; 3°) de stries à l'intérieur des radicules. Aux Aneurées se rattachent en qualité de rameau latéral, les Metzgériées, dont le thalle se constitue d'une tige ou nervure cylindrique portant, à droite et à gauche, une aile membraneuse formée d'une seule assise de cellules. Ces deux dernières tribus ne présentant, au point de vue de l'appareil sporoforique, aucune différence essentielle, sont souvent réunies en une seule, les Metzgériées. Vient ensuite la tribu des Pelliées à thalle frondacé, mais présentant une ébauche de tige ou nervure. C'est là que s'insèrent les Blasiées que nous n'hésitons pas, avec M. HyU), à détacher des Haplolénées, dont elles diffèrent manifestement. Le thalle de l'unique hépatique que comprend cette tribu, le Blasia pusilla L.f est très remarquable, en ce sens qu'il ménage une curieuse transi- tion des J. frondacées aux J. foliacées. La jeune plante possède une vraie tige cylindrique avec de véritables feuilles libres de toute adhérence entre elles ; plus tard, la tige s'aplatit, s'étale en une lame dont les lobes latéraux ont encore la signification de vraies feuilles et qui porte des amphigastres sur la face ventrale. Les Dilénées continuent la série rectiligne en contact avec les Pelliées, en raison de leur thalle formé d'une tige (1) Hy (loc. cit.), pp, 196 et 197). 84 ou nervure médiane garnie latéralement de deux ailes membraneuses à une seule assise de cellules. On est ainsi conduit aux Fossombroniées à tige couchée encore, mais bien définie, garnie de véritables feuilles dont les inférieures sont libres et bien distinctes, les supé- rieures plus ou moins confluentes en un thalle mieux caractérisé encore dans le genre Petalophyllum que dans le genre Fossombronia. Enfin, la série se termine par la tribu des Haplomi- triées, dont les représentants ont des tiges dressées et garnies de véritables feuilles disposées sur trois rangs. Caractères îles J. anacrogynes — Archégone nais- sant latéralement, le plus souvent sur la face dorsale de la fronde, et engendrant, après fécondation, des sporogones latéraux, à capsule indéhiscente (Sphérocai pèes et Riellées), ou imparfaitement quadrivalves (Pelliées, Blasiées, Dilé- nées, Fossombroniées et Haplomitriées), ou encore, par- faitement quadrivalves (Aneurées et Metzgériées). Un involucre (sauf dans les Blasiées). Un périanthe dans les Dilénées et Fossombroniées seulement. Thalle frondace, très rarement foliacé (llaplomitriées), présentant toutes les formes de transition entre les deux aspects. Les J. anacrogynes se divisent en 9 tribus, dont celle des Riellées seule n'est pas représentée en Belgique : Sphéro- carpées, Riellées, Aneurées, Metzgériées, Pelliées, Blasiées, Dilénées, Fossombroniées, Haplomitriées. Tribu des SPHÉROCARPÉES. Capsules subsessiles, indéhiscentes, nées en grand nom- bre sur la lace dorsale (supérieure) de la fronde et conte- nues chacune, dans un involucre renflé, pyriforme ou globuleux, percé d'un orifice au sommet; pas de per.an- 85 the; élatères nuls ou du moins imparfaits; thalle subor- biculaire, lobé sur le contour, épaissi vers le centre en forme de nervure bifurquée. Un seul genre, Sphaerocarpus. 9e Genre : Sphaerocarpus Mich. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 7 espèces, dont 6 sont exclusivement américaines. 18. Sphaerocarpus terrestris Sm. Syn. — Sphaerocarpus terrestris minima Mich. — S. Mi- chelii Bell. — S. lagenarius Dmrt. — S. utriculosus Dmrt. — Targionia sphaerocarpa Dicks. Thalle suborbiculaire, lobé, de 5-8 mm. de diamètre, coloré en vert jaunâtre. Les lobes au nombre de 3-5, résultent d'une dichotomie simple ou double de la ner- vure médiane et servent à protéger, en sHncurvant, les jeunes organes reproducteurs. La section transversale de la fronde montre : 3-6 assises de petites cellules dans la région épaissie de la nervure, et une seule assise de cel- lules plus grandes au niveau des lobes. Involucres femelles, iO a %5, naissant exclusivement sur la nervure et à la face dorsale de la fronde> pyriformes ou globuleux, obtus, jaunâtres, percés d'un pore au sommet. Arrivés à leur complet développement, ces involucres renflés supérieure- ment débordent de la nervure à droite et à gauche et semblent ainsi recouvrir presque toute la surface du thalle. Capsule incluse, très brièvement pédicellée, globu- leuse, à parois formées d'une seule assise de cellules dépourvues d'épaississements élastiques. L'épigone (coiffe) se déchire de bonne heure, se contracte et tombe à la base de la capsule dont elle cache le pédicelle. Spores d'un jaune verdàtre, garnies de crêtes pâles circonscri- 86 vant un réseau polygonal, d'abord groupées en tétrades, puis libres et globuleuses. Dioïque; lhalles mâles beau- coup plus petits que les femelles (2-3 mm. de diamètre) et généralement accolés à ces derniers qui les cacbent le plus souvent; anthéridies nombreuses, naissant, comme les archégones, 6ur la nervure et à la face dorsale de la fronde et, comme elles, globuleuses, brièvement pédon- culées, contenues dans un involucre ovale-lancéolé, tron- qué au sommet; à maturité, elles ont une teinte rougeàtre qui se communique aux involucres et les fait ainsi facile- ment découvrir. Fructifié au premier printemps. Sur la terre sablonneuse, humide, dans les champs cultives et ense- mencés en automne, les prairies, les bruyères. Recherche les endroits abrites contre les vents du N et de PE. /. — AA. — Très fertile. R. sept. — Z. mar. et pold. ? Z. camp Contich (West, et V. Haes.) revu (V. d. Broeck), Anvers (Mathieu), entre Deurnc et Weyncghera, Bouchout, Dufïcl, Lierre, Wilryck, Aertselacr (V. d. Broeck.), cnv. de Gand, Destelbergen, Gendbrugge, Meirclbeke (K.), Courtrai (West.), Peer (Mathieu). R. moy — Z. arg. sabl. Goycr (Mans.), Braiv«s- Latinne (Mans, et Clerb.), env. de Louvain (Leburton, Pâques), Hérent (Martens), Jard. bot de Brux. (Del.), Molcnbcek-Saint-Jean, Ottignics (El. March.), Loupoigne, Braine-Ie-Comte (Cogn.), Wavre (Lecoyer), Bossière (Mans.), Belœil (Mans.), Stambruges (Hoc(i.) revu (Mans ). Z. cale. Kain (Dmrt.), Pccq. (Del.), Lustin (Mans., Peters), Lives, Brumagne (3Ians.), Visé (El. March.). K. ard. — Spa (Préfayhay) (Card, et Pire) K. jur. — ? Cette espèce est, en somme, peu fréquente en Belgique. Ce iPest pas, je pense, qu'elle échappe souvent aux recher- ches des bryologues, par sa petitesse. La raison de son inconstance dans sa station, pourtant bien définie, doit plutôt être attribuée à sa grande sensibilité au froid. Le S. terrestris vit souvent en compagnie du Riccia glauca L., mais cette sociabilité n'est guère aussi exclusive en Belgique que dans l'ouest de la France, où M. Crié (1) allirmc l'existence du Sphaerocarj)U8 I;\ où abonde le Riccia. Nous ne Pavons jamais observé (1) Sur quelques stations du S. terrestris dans l'Oueit de la France, par M. L. Crié (Rev. bryol. N« 1, 1887, p. 6 ot 7). 87 dans les champs de trèfle et de luzerne qu'il affectionne cependant en Angleterre (1). Le 5. ierreslris Mich, ne présente d'autre variation que celle décrite par B. Dumortier sous le nom de B. utriculatus. C'est une forme à invo- lucres globuleux, renflés, qui se rencontre assez souvent en compagnie de la forme considérée comme typique et qui présente des involucres pyriformes. Les plantes qui ont passé l'hiver et ont été soumises à des alternatives fréquentes de gel et de dégel, ont leur thalle en apparence ondulé sur le contour des lobes. C'est cet aspect anormal qui a fait dire à tort à plu- sieurs auteurs, que le thalle du S. terrestris est Iobulé-ondulé. La forme propagulifère indiquée par M. Pearson (2) n'a pas encore été observée en Belgique. Du fait qu'on trouve beaucoup d'archégnnes demeurées stériles, il semble bien, comme le pense M Douin dans le remarquable travail auquel nous avons déjà renvoyé le lecteur, que la fécondation ne puisse plus s'opérer quand les involucres sont développés et emprisonnent en quelque sorte les archégoncs. C'est là un curieux exemple d'une plante chez qui la trop grande protection des archégones devient un obstacle à la fécondation. Cet inconvénient se rachète, il est vrai, par la longue durée du développement des organes femelles. En effet, à la fin de l'hiver, on peut voir, sur le même thalle de S. terrestris, des capsules mûres, des capsules jeunes, des sporogones encore enveloppés de leur épigone et des archégones dont le col recourbé dépasse longuement Pinvolucre. Tribu des ANEURÉES. Capsule brièvement ou assez longuement pédicellées, s'ouvrant jusqu'à la base en 4 valves. Épigone longuement saillant, charnu, lisse, ou tuberculeux. Pas de périanihe. Un involucre court, lisse. Elatères persistants. Thalle bien décidé, sans apparence de tige ou nervure. Un seul genre, Aneura. (1) Handbook of British Hepaticae, by M. C. Cooke. (London, 1894, p. 288.) (2) The Hepat. of the British Isles, by W. H, Pearson (London, 1902, p. 482). 88 ÎO Genre : Aneura Dmrt. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 151 espèces. Table analytique des espèces du genre Ânenra. Fronde ayant au minimum 3min do large, cassante à l'état humide ; épigone lisse ou légèrement papillcux . . . A. pinguis Dmrt. Fronde ayant moins de 2mnl de large; épigone tuberculeux ou squamulcux 2 Fronde large de l/2mni à peine, à lobes digités; dioïque 2 \ A. palmala Dmrt. Fronde large de 1 à 1 i/2mm, à lobes 1-2-3 pennés; monoïque . . 3 Fronde à section transv. biconvexe et épaisse de 8-10 assises de cellules au milieu, à lobes rétrécis à leur insertion; touffes raides, d'un vert obscur ■ . A. multifield Dmrt. 3 ( Fronde plane à laces sensiblement parallèles et épaisse de 5-6 assises de cellules au milieu, à lobes non rétrécis à la base ; touffes plus molles, d*un vert plus clair 4 Fronde 2*8 pennée, opaque, non radicante; capsule brune A. stimula Dmrt. 4 / I Fronde très irrégulièrement divisée, translucide, radicante ; cap- sule noire A. latifrons Lindb. 19. A. pinguis Dmrt. Syn. — Jungermannia pinguis L. — Roemeria pinguis Raddi. — Blasia pinguis Fries. — Metzgeria pinguis Corda. — Gymnomitrium pinguis Hûbn. — Riccardia pinguis Carr. Fronde linéaire allongée, couchée et radiculeuse ou dressée et nue, simple ou diversement ramifiée, mesurant 1-6 cent, de long sur 3-8 mm. de large, colorée en vert pâle ou assez foncé. Le thalle, cassant à l'état humide, forme des gazonnemenls très lâches ou plus denses par suite de ramifications plus ou moins nombreuses, étalées, 89 ascendantes, divariquées. La section transversale montre : au milieu 10-12 assises de cellules dont les épidermiques sont petites et chlorophylliennes, les intermédiaires grandes et hyalines; à droite et à gauche de cette région médiane renflée, le nombre des assises cellulaires se réduit progressivement jusqu'à deux tout au bord. Involucre très court, lobule; épigone cylindrique, dressé, lisse ou légèrement papilleux, bilobé au sommet, long de 5-10™»; pédicelle mesurant 5 cent, environ ; capsule subcylindri- que, noire; spores brunes, globuleuses, finement papil- leuses ; élatères à 1, rarement 2 spiricules. Dioïque; fleur mâle contenant 8-12 anthéridies courtes, renflées, entou- rées d'un rebord ondulé. Fructifie au printemps. Bords des ruisseaux, suintements, bois marécageux, prairies humides, tourbières. A GK — Souvent PA. — Rarement fertile, R. sept. — Z. mar. et pold. Coxyde (Massart). Z. camp. AC aux env. d'Anvers (V. d. Broeck), Hassclt, Zonhoven, Neeroeteren, Kiriroy (Mans.), Lanaeken (Hardy), Maeseyck (Cogn.). R. moy. — Z. arg. sabl. Saint-Trond (Vandenboin), Heure-le-Romain (Hardy), Frcsin, Goyer, Gelinden (Mans.), Perck (S. r. b. b.), Laerbcck-Bosch, La Hulpc (El. March.), Ga3tuche (Lecoyer), Court-Saint-Etienne (Mans.), env. d'Ath, Blicquy (Mans.), Houtain-lez-Frasnes (El. March.), Muziekbergh (Renaix) (Mans.) Z. cale. Tournai (Dmrt.). Angre (Boul ), env. de Waul- sort, Hastière par-delà (Mans.), Spontin (El. March.), Haute-Marlagne, (Peters), env. de Namur (Leburton), Dave, Gucule-du-Loup (Mans.), Onoz (El. March.), env. de Huy (Mans, et Clerb.), env. de Liège (Dossin), Visé (El. March.), Sarolay (Tilman), Forêt (Strail) revu (sect, fbryol.). R. ard. — Juslcnvillc, route de Pepinster â Tancrémontf(Cornet), Hautes-Fagnes (Slad.), vall. de la Ronce, vall. de l'Amblève, vall. de la Lienne (Mans et Slad.), Stavelot (Hardy), Villance, Maissin (Dolisy), Straimont, Neufchâteau, Longlier (Vcrheg.), Marbehan (El. March ), Bouillon (Del.), Olloy (Aig. et Franc ). Virelles (Cogn. et Hardy), Maçon, Beauwelz (Lecoyer). R. jur. — Buzcnol (s. r. b. b.). La dispersion de l'A. pinguis dans la vallée de la Meuse, ne diffère de celle des E.glauca, A» punctatus et laevis, F. conica, qu'en ce que c'est aux environs de Huy m e 90 et non plus aux environs de Namur que l'espèce atteint son maximum de distribution. Cette hépatique est particulièrement fréquente dans la R. ardennaise. Espèce des plus variable, mais presque toujours facile à ramener au type à cause, précisément, de sa fragilité à l'état humide. Les nom- breuses formes de VA. pinguh sont intéressantes, parce qu'elles montrent bien l'adaptation directe de l'espèce aux conditions changeantes du milieu dans lequel elle végète. Le type de l'espèce a des frondes larges de 6 à 8 m. m., linéaires, presque simples et vivant dressées au milieu des touffes de Philonotis et de Hypnum dans les ruisseaux des montagnes. Dans les suintements, le thalle se ramifie dans un sens parallèle à la paroi rocheuse et les frondes présentent souvent, sur le contour des lobes, des dcnticulatinns plus ou moins saillantes. C'est la forma denticulala observée en Belgique: au Muziekbcrgh (Rcnaix), Lcssines, Blicquy, Court-Saint-Etienne, Waulsort, Dave, La Pairellc, Gueulc-du Loup, entre Lives et Bossimé (Mans.), Sart -Bernard (Pétcrs), env. de Huy (Mans, et Clerb.), Stoumont (Mans, et Slad.), Chétifon- tainc (Halin), Bouillon (Del). Dans les prairies marécageuses et les tour- bières, les frondes s'allongent en se rétrécissant et restent simples ou se ramifient à peine. C'est la forma angustior qui vit disséminée parmi les grands Hypnum, notamment //. vernicosum et H. giganteum, et qui n'est indiquée chez nous qu'a : Gheel (V. d. Broeck), Néthen (sect bryol.), entre Limelette et La Baraque (El. March.) revu (Mans.), Wan- hériffe, Gives (Mans, et Clerb.). Si la plante est submergée, dans les fossés des prairies, les rigoles des tourbières et des marécages, elle s'efiile, se ramifie abondamment dans tous les sens, pour former des touffes compactes, à lobes serrés et dressés. C'est la forma submersa, de beaucoup la moins fréquente sur notre territoire et connue seulement à Lcssines, Sollières et Marchin (Mans.). 20. A. multifida Dmrt. Syn. — Jungermannia miiltifîda L. — Roemeria -multi fida Raddi. — Blasia multifida Fries. — Gymnomitrium multifidum liubn. — Riccardia multifida Carr. Fronde déprimée, raide, peu ou pas radiculeuse, 1 -2 pennées, mesurant j?-5 cent, de long sur 4mm ou moins, très rarement I i/a mm, de large, colorée en un beau vert 91 foncé jusqu'à paraître parfois noirâtre. Les rameaux sont rétrécis à leur inseriion. La section transversale biconvexe montre, au milieu, 8-10 assises de cellules disposées comme dans A. pinguis, mais dont le nombre se réduit beaucoup plus rapidement vers les bords donnant ainsi à la coupe une forme lenticulaire caractéristique. Involucre très-court, frangé; épigone cylindrique, squamuleux, long de 5-8mm; pédicelle mesurant 1 1/2 à 3 cent. ; capsule sub- cylindrique, noire; spores brunes, globuleuses, finement papilleuses; élatères à 1 spiricule. Monoïque; fleur mâle contenant 5-6 anthéridies, courtes, renflées, entourées d'un involucre lacinié-frangé. Fructifie au printemps. Parmi les mousses aux bords des ruisseaux et dans les marécages. /. — PA. — Très rarement fertile. It. sept. — Z. mar. et pold ? Z. camp. Edeghem, entre Grobbcn- donck et Pulle, entre Brocchem et Emblehem, Turnhout. Racvcls (V. d. Broeck), Maescyck (Cogn.), entre Genek et Zonhoven, Nceroetc- ren (Mans.). R. îiioy. — Z. arg. sabl. Perck (s. r. b. b.), Weert-Saint- Georges (sect, bry.), ïsque (Lecoyer), 3Iousty, Oisqucrcq, Limelette (El. March), Bétissart (Ath) (Mans.), Blicquy (Loch), Oedeghien, Buisscnal (El. March ), Louise-Marie (Renaix) (3Jans ). Z. cale. Hastièrc (Mans.), Ansercmme (Tonglet), Mazy, les Balances, Ronct (Mans.), env. de Huy (Mans, et Clerb.), env. de Liège (Doasin), Montagne-Saint-Pierre (El. March ), Fonds-de-Forêt (Strail), Oneux (Morren). il» ard. Ensival (Halin), Hockai (Massart), Spa (Sauvcnière) (Card, et Pire), vallée de la Liennc, la Chefna, Xhierfomont, Pierreux-riz, Stoumont, Trois-Ponts, Stavelot (Mans, et Slad.), Saturée (El. March.), Villance-Maissin (Dolisy), entre Straimont et Chiny (Vcrbcggen), env. de Bouillon (Del ). R. jur. Villevs-sur-Semois (Cardot), Pont-Lagland, env. de Vance (Verheggen). Sa distribution dans la vallée de la Meuse est sensiblement la même que celle de VA. pinguis. Espèce très distincte et à peine variable. Les Yar. major, filiformis et ambrosioïdes de Nées von Esonbeck, ne sont que de simples formes dont la première est plus robuste et les deux autres plus réduites que le type en compagnie duquel on les rencontre assez souvent. 92 21. A. sinuata Dmrt. Syn. — Juwjermannia pinnati/ida Swariz. - J. multifield v. p in n at i/ida Web. — A. multifula v.jiinnalifida Dmrt, — A. pinnatijida Dmrt. — Gymnomitrion pinnatifidum Hubn, Fronde molle, opaque, non radicante, 2-3 pennées, formant des expansions fournies, orbiculaires, mesurant 2-3 cent, de long, sur 4-2mm de large, colorée en vert assez clair, plus jaunâtre à la lumière. Les rameaux sont aussi larges à leur insertion qu'à leur extrémité libre et portent de nombreux ramuscules ordinairement très courts. La coupe transversale montre : entre ses deux faces sensiblement parallèles, 4-6 assises de cellules dont les épidermiques seules renferment de la chlorophylle. Invo- lucre très court, peu apparent, lobule; épigone cylin- drique, obové au sommet, squamuleux, long de 3-4mm; pédicelle mesurant 5-6mm; capsule oblongue, brune; spores d'un brun pâle; élatères à 1 spiricule. Monoïque; fleur mâle contenant 8-10 anthéridies ovales. Fructifie au printemps. Sur les pierres dans les ruisseaux. 77. — AA. — Très rarement fertile. R. inoy. — Z. cale. Mazy (Mans.), Bois du Duc (Hautc-Mavlagnc) (Peters). It. ard. Mangombroux (Roemer), Chclifontainc (Halin), Louclte-Saint-Pierre (Grav.), Bouillon (Del.). Cette rare espèce est très variable ; mais comme ses variations se ramè- nent aisément au type et ne portent que sur les dimensions, la couleur et le mode de ramification du tballc, il serait superflu de les décrire. Disons seulement que dans les ruissclets à fond graveleux, sur lequel les touffes sc'fixent difficilement, les expansions sont parfois roulées et se présen- tent sous la forme de pelotes détacbées du plus curieux effet. 93 2:2. A. latifrons Linob. Syn. ^A. palmata a major Nées. —A. pal mata /3/ïssaNees. — Riccardia latifrons Lindb. Fronde molle, translucide, radicanCe, très irrégulière- ment divisée, mesurant #-/2mm de long sur /-/i/2mm de large, colorée en vert clair. Les rameaux ne sont pas rétrécis à leur base. La section transversale montre : 5-6 assises de cellules, dont les épidermiques seules renferment de la cbloropbyile ; ce nombre se réduit progressivement vers les bords, mais jamais au point de donner à la coupe une forint lenticulaire. Involucre 1res court, peu apparent, lobule; épigone subcylindrique, légèrement obové, squamuleux, long de 3-4mm ; pédicelle mesurant 4-7mm ; capsule brièvement elliptique, noire; spores d'un brun clair, finement granuleuses; élatères à une spiricule d'un rouge obscur. Monoïque; fleur mâle contenant 8-10 antbé- ridies ovales. Fructifie au printemps. Sur la terre humide. K,. uioy. — Z. cale. Vierset-Barse (Mans.), 18 août 1890. M. l'abbé Boulay renseigne cette espèce comme répandue, en France, dans les zones silvatiques inférieure et moyenne, où elle a été méconnue jusqu'ici; « se trouvera presque partout, dit-il, quand on se donnera la peine de la rechercher. » M. le Dr Garjeanne(l) l'indique dans la plupart des provinces de la Hollande, 23. A. palmata Dmrt. Syn. — Jungermannia palmata lledw . — Roemeria palmata Raddi. — Blasia palmata Fries. — Gymnomitrium pal- matum Hùbn. — Riccardia palmata Carr. Fronde couchée, translucide, radicante, garnie de rameaux ascendants, palmés-digités, mesurant 3-8nm de (1) Les Hépatiques des Pays-Bas, par le DT Anton. J. M. Garjeanne, à Hilveraum. Rev. bryol., 1903, N° 4, p. 70. 94 long sur //4-//5am de large, colorée en vert obscur. Sur une section transversale, on compte entre les deux faces sensiblement parallèles, 5-6 assisses de cellules dont les épiderrniques seules renferment de la chlorophylle. Invo- lucre court, lacinié; épigone cylindrique, renflé au som- met, tuberculeux, long de 4-6mm; pédicelle mesurant J-4ram; capsule petite, oblongue; spores brunes, presque lisses; élalères à \ spiricule. Dioïque; fleur mâle conte- nant 6-8 anthéridies ovales. Fructifie au printemps. Sur les troncs pourris dans les forêts, plus rarement sur la terre et sur les pierres. I. — PA. — Très rarement fertile. R. sept. — Z. mar. et pold.? Z. camp. Schooten(V. d. Broeck). R. moy. — Z. arg. sabl. Wavre (Lecoyer), Fore9t (Mathieu), Villers-Saint-Amand (Mans.). Z. calc.F&l- raignoul, Fond des Veaux (Mans.), entre Anscremme et Falmignoul, Moniat (Tonglet), Dinant (Grav.), entre Lives et Bossimc (Mans.). R. ard. Bouillon (Del.) R. jur? Tribu des METZGÉRIÉES. Capsule brièvement pédicellée (10-12mm) divisée jus- qu'à la base en i valves. Epigone longuement saillant, hérissé de poils raides. Pas de périanthe. Un involucre court, velu, se développant après la fécondation. Elateres persistants. Thalle formé d'une tige ou nervure cylin- drique portant à droite et à gauche une aile membraneuse formée d'une seule assise de cellules. Un seul genre, Metzyeria . 11e Genre : JHetzgeria Kaddi. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 64 espèces. Table analytique des espèces du genre Metzyeria : / Fronde couvcite sur les 2 laces de poils simples. .1/. puliescens Raddi. 1 ; FVondc glabre tout au moins en dessm, garnie parfois en dessous de ( poils suroirs. 2 , Dioïquc M. furcata Dmrt. Monoïque M. conjugata Lindb. 95 24. M. furcata Cmri. Syn. — Jungermannia furcata L. — Melzgeria glabra Kaddi. — Fasciola f areata Dmrt. — Blasia furcata Fries. — Echinoggna furcata Dmrt. — Echinomitrium fur cat um Hùbn. Fronde linéaire, dichotome, parfois presque simple, d'autres fois irrégulièrement rameuse, de dimensions très variables, colorée en vert jaunâtre ou plus foncé. Les ailes membraneuses planes, rarement réfléchies en dessous par les bords, sont toujours glabres sur la face dorsale, parfois glabres aussi sur la face ventrale, mais assez fréquemment garnies en dessous, sur la nervure et sur les bords des ailes, de cils plus ou moins allongés; ces poils isolés se terminent assez souvent par un épatement terminal, rameux, pour la succion. La section transversale montre : le faisceau axile, formé de longues cellules de prosen- cbyme, revêtu à la face dorsale de 2 séries et à la face ventrale de 4 [rarement 3 ou 5) séries de grandes cellules lâches. Involucre bilobé, velu, situé sur la nervure, à la face inférieure de la fronde; épigone allongé, pyriforme, garni de poils épars, étalés, plus rarement très velu ou tout à fait glabre; pédicelle mesurant 40-4%mm ; capsule ovale, brune; spores d'un jaune verdàtre, finement granu- leuses; élatères à 1 spiricule. Dioïque; fleurs mâles très nombreuses, glabres, contenant 2-5 anthéridies. Fructifie en automne. Sur les troncs d'arbres el sur les rochers dans les endroits frais ou humides et ombragées. AC1. — A. — Rarement fertile. R. sept. — Z. mar. etpold. ? Zt camp. Wilryck, Deurnc, Ecckeren, Broeehem, Calmpthout, Schilde, Aertselaer, (V. d. Broeck), Aeltrc (K.), entre Hassclt et (ienck (Mans.).R.moy. — Z. arg. sabl. Curange (Mans), env. de Louvain (K..), Holsbeck (Pâques), env. de Bruxelles (K ), Groe- 96 nendael (s. r. b. b.), Ottignics (EI. March.), env. dc Mont-St-Guibert, Villers-la-Villc (Mans.), Irchonwelz (Mans.), entre Opbrakcl et Renaix, env. de Sottcgem (K..). Z. caic. Angrc (Boul.j, llcrmcton (ïonglct), env. dc Waulsort (Mans.), Warnant (El. March.), vail, dc la Moligncc (Mans.), Dave (Bell.), Marlagne (Pâques), Lives (Devos) frequent ct abondant aux env. de Namur (Mans.), env. de lluy (Mans, ct Clcrb ), env. dc Liege (Dossin) revu (Mans, et Slad.), Fonds'de-Forets (sect, bryol.), env. de Vise (El. March.). K. arc! — Env. deSpa(Card. et Pire), llautes-Fagnes (Slad.), très frequent et très abondant dans les vall. de l'Amblèvc, de la Vesdrc ct dc l'Ourthc (Mans. ctSlad.), Laro- che (El. March.), Villance (Dolisy), Marbehan, Hatrival, Bastogne (Card.), cnv. de Neufehàleau (Verhcg.), env d'Olloy (Aig. ct Franc ), Beauwelz (Lccoy.), C dans le S. du llainaut (Hardy), Frahan (Del.), Louette-Saint- Picrre (Aubert). li. jur, — Entre Attert et Martelange (Card.) Habaye- la-Ncuve (El. March.). La distribution de cette espèce dans la vallée de la Meuse, est encore sensiblement la même que celle des R. glauca, A.punc- tatus ct laevis, F. conica; mais elle est tout aussi abondante aux enviions dc Ifuy qu'aux environs dc Namur, où elle fructifie toutefois plus fréquemment. Elle est particulièrement abondante dans la li. ard. Le M. furcata Dmrt. est une espèce à dispersion très large et qui s'adapte à toutes les conditions du milieu ; aussi modifie-t-ellc en conséquence les caractères de son appareil végétatif. Les nombreuses variétés créées pour fixer ces diverses modifications du thalle, sont le plus souvent faciles à distinguer. La forme la plus saillante ct qui, pour cette raison, est fréquemment considérée comme une espèce distincte, est la var. elongata (Hook.) (M. hainata Lindb.). Elle croit sur les rochers siliceux humides ct peu ombrages (suintements). Elle est caractérisée par les fortes dimensions dc ses frondes, qui sont peu ramifiées ct dont les ailes réfléchies en dessous par les bords, sont garnies de longs cils vivement recourbés. Ce dernier caractère la fait parfois confondre avec le M. pubescens Kaddi. Elle parait rare en Belgique où elle n'a encore été observée, ù l'état stérile, qu'à : Tailler (bois des Acrcmonts) (Mans.), Marchin (Mans, ct Clcrb.), Magnée (El. March ), Parfondbois (llautcs-Fagnes) (Slad.), Neufchâtcau (Verhcg.). Dans les rochers très humides ct très ombragés de toute formation, mai3 plus souvent calcaires, il n'est pas rare dc rencontrer, de préférenoe sur les racines des arbres au bord des ruisseaux ct près des cascades, des 97 formes réduites, également stériles, à frondes planes et glabres, apparte- nant à la var. fruticulosa (Dicks.) Lindb. et comprenant les v. gemmi- fera, pallescens, aeruginosa et violacea de Nées, La couleur bleue ou violacée que prennent par la dessication certains spécimens de cette variété, est duc à des algues du groupe des Cyanophy- céet qui se développent à la surface ou même à l'intérieur du tissu de la fronde. C'est le M. violacea Dmrt. indiqué chez nous à Ncufchàtcau, Warmifontaine, entre Nolinfaing et Straimont (Verheg.), Louettc-Saint- Pierre (Grav.). Quant à la forme propagulifère, elle n'a pas encore, à ma connaissance du moins, été rencontrée en Belgique. Sur les parois fraîches et ombragées des rochers, plus rarement sur la terre des berges des ruisseaux encaissés, dans les bois, végètent des formes plus exiguës encore que les précédentes et comme elles stériles. Ce sont les var. proliféra et ulvula de Nées. La var. proliféra Nées, a des frondes planes, larges de lmm environ et assez abondamment ramifiées. Elle est renseignée ; à Waerloos (V. d. Broeck), iïévilcrs, Mont-Saint-Guibert (Mans.), Hermeton (Tonglet), Waulsort, Yvoir, Lustin, Lives (Mans.), Haut-lc-Wastia (El. March ), env. de Huy (Mans, et Clerb.), Hautcs-Fagnes (Slad.), vall. de l'Am- blève (Mans, et Slad.), Laroche (El. March.), Marbehan, Hatrivaï, Bastogne (Card.), Frahan (Del.) entre Attert et Martelange (Card.). La var. ulvula Nées a des frondes planes ne dépassant guère l/2mm de largeur et en voie de bourgeonnement très actif. Elle n'est indiquée qu'à Lives (Mans), Naze (Mans, et Slad.), Membre (Grav.), Beauwelz(Lecoy.). Il faut encore citer, pour finir, la var. expansa Douin (Rev. bryol. N° 3, 1903, p. 47), qui est caractérisée par les expansions latérales, ramifiées, des ailes membraneuses de la fronde, expansions complètement dépour- vues de nervure et de cils, ce qui les distingue des véritables ramifica- tions qui se détachent de la nervure de la fronde. Je l'ai récoltée, en 1904, dans les rochers calcaires frais et ombragés, aux expositions N. à Bauche, Lustin et Lives. XXV. M. conjugata Lindb. Fronde linéaire, dichotome, de dimensions plus fortes que celles des formes les plus vigoureuses du M. furcata, colorée en vert jaunâtre. Les ailes membraneuses sont 98 convexes du côté dorsal par suite de la flexion des bords en dessous. La face dorsale est toujours glabre, mais la face ventrale est toujours assez fortement velue sur la nervure et sur les bords des ailes. Les poils des bords sont très souvent géminés, épatés en suçoirs et rameux à l'extré- mité. La structure de l'axe, l'involucre, l'épigone, le pédicelle, la capsule, les spores et les élatères sont les mêmes que dans le M. furcata. Monoïque; fructifie en automne. Sur les troncs d'arbres et sur les rochers dans les endroits plus secs et plus éclaires que ceux qu'habite le M. furcata. ACK. — A. — Stérile. H., inoy. — Z.calc Waulsort (Mans.),Rochefort(Mrae Houbion),War- nant, Arbre (El. March.), Lives (Mans.), Goyct, Samson (Massart), Sollière3 (Mans, et Clerb.). Il convient de conserver le M. conjugatu en qualité d'espèce de second ordre, jusqu'à ce que de nouvelles observations aient établi d'une ma- nière irréfutable l'existence de formes de transition entre le M. furcata dioïque et le M. conjugata monoïque. On lira avec le plus vif intérêt les judicieuses considérations exposées par M. l'abbé Boulay, à la p. 170 de ses Muscinées de la France, 2e partie : Hépatiques. 26. M. pubescens Kaddi. Syo. — Jungermannia pubescens Scbrank. — /. tomentosa Holïm. — Fasciola pubescens Dmrt. — Echinogyna pubescens Dmrt. — Echinomitrium pubescens Hùbn. Fronde linéaire, dichotome, à brandies garnies de rameaux courts et alternes, mesurant 1 1/2 à 2 mm. de largeur, colorée en vert grisâtre ou glaucesce)U à la sur- face, décolorée à l'intérieur. Les ailes membraneuses, planes, sont couvertes sur les deux faces de poils simples, courts, étalés. Une coupe transversale montre une struc- ture beaucoup plus complexe que celle des deux autres espèces du genre : le faisceau axile, formé d'un plus grand nombre de cellules de prosenebyme, est revêtu sur 99 ses deux faces de 7-8 séries de cellules relativement étroites et peu distinctes de celles du faisceau. Espèce toujours stérile dans nos régions, bien que assez souvent garnie de fleurs. Dioïque; fleurs mâles nombreuses, con- tenant 5-9 anthéridies; fleurs femelles moins abondantes, renfermant 2-10 arcbégones. Sur les rochers ombrages, de préférence calcaires; rarement sur les troncs d'arbres. AI. — AA. — Stérile. R. sept. — ? R. îiioy. — Z. arg. sabl. Mont-Saint-Guibert (Mans.). Z. cale. boisd'Angre (Loch.), Mont-sur-Marchienne, Landelies (V.Bast.), Waulsort, Cascatelles (Mans.), Freyr (Lccoyer, Grav.), Poil vache (Grav.), Bauchc (El. March., Grav.), Maredsous (Mans.), Rouillon (Grav.), Tienn e de Burnot, Lustin, Néviau, Rhisnes, Lives, vall. de l'Orneau (Mans.), Maizeret, Samson (Massart), env. de Huy (Mans, et Clerb.), cnv. de Liège (Dossin), Fonds de Forêt (sect, bryol .), Dieupart (Mans, et Slad.), Visé (Hardy). R. ard. Ard. liég. (Mlle Libert), Xhendelesse (Halin), entre Pepinster et Goffontaine (Cornet), Straimont, Heure (Vcrheg.), env. d'Olloy (A. et F.), Smuid (Gard.), Frahan (Del.), Louette-Saint-Pierre (Aubert). Cette espèce varie à peine. Tribu des PÉLLIÉES. Capsule longuement pédicellée (8 cent.), s'ouvrant jusqu'à la baseen 4 valves. Pas de périanthe. Un involucre denté ou lacinié. Elatères persistants. Thalle frondacé, mais présentant une ébauche de tige ou nervure. Un seul genre, Pellia. 12e Genre : Pellia Raddi. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 3 espèces. Table analytique des espèces du genre Pellia. t Épigonc inclus dans l'involucre .... P. Fabroniana Raddi ( Épigone exsert ™ ( Dioïque p- Neesiana Limpr. 2 ( Monoïque P- ^PiPhlJlla Corda 100 27. P. epiphylla Corda. Syn. — Jumjermannia epiphylla L. — /. foliacea Lmk. — Scopulina epiphylla Dmrt. Fronde couchée, obovée, ondulée-lobulée ou même crépue, rameuse, mesurant 5-7 cent, de long sur 10-i2u"n de large, colorée en vert clair ou foncé souvent teinté de brun et de pourpre. Nervure peu marquée. A la loupe, les cellules épidermiques de la face supérieure ont un aspect finement chagriné. La section transversale montre : sous l'épiderme formé de cellules hexagonales, courtes, tabu- laires et riches en chlorophylle, de grandes cellules hyalines renfermant de l'amidon et disposées sur 10-12 assises le long de la ligne médiane et se réduisant pro- gressivement à 1-2 assises vers les bords. Involucre placé près du sommet de la fronde, court, cupuliforme, Iacinié; épigone tubuleux, pâle au sommet, rougeàtre à la base, velu, formé de plusieurs couches de cellules, dépassant longuement Vinvolucre et se rompant au sommet en 3 lobes irréguliers; pédicelle épais, long 8 cent.; capsule globuleuse, d'un vert noirâtre à la fin ; spores vertes, elliptiques, très grosses étant déjà en cloisonnement avant la sortie de la capsule ; élatères très longs à 2-3 spiricules et supportés par un faisceau de gros tubes à parois également munie de 2-3 spiricules (porte-élatères)t et au sommet desquels ils persistent quelque temps après la sporose. Monoïque; anthéridies situées le long de la ligne médiane des jeunes innovations, dans de petites cavités percées d'un pore et reconnaissables au contour supérieur saillant et rougeàtre. Fructifie au printemps. Sur la terre et les rochors humides, daiu les lieux o nln-agés des terrains siliceux. — AC1. — AA. — Asse* souvent fertile. 101 R. sept. - Z. mar. etpold. Coxydc (Massart). Z. camp. AC camp, anvers, (V. d. Broeck), env. dc Gand, Meirelbeke, Muntc (Coem.), env. de Turnhout (Pâques), Dieponbeek (V. d. Born), Hasselt, Gcnck, Zon- hoven (Mans.), Pietershcira (EI. March.), Maescyck (Cogn.). It. uioy — Z arg. sabl. AC*. — PA. — Rarement fertile. Z. calc. O. — A. — Assez souvent fertile. R. ard. - TO. - A. _ Souvent fertile dans la Basse- Ardcnnc c'est-à-dire à une altitude inférieure à 500 mètres, mais devient beaucoup moins frequent dans la Haute-Ardenne. R. jIIP#? Le P. epiphylla atteint en Belgique son maximum de dispersion dans la Basse-Ardenne et dan* les terrains siliceux dc la Z. calcareuse. Comme toutes les espèces très répandues, le P. epiphylla présente des variations très étendues quant à la couleur, aux dimensions et à la rami- fication, mais ce ne sont là que des aspects qui se laissent aisément ramener au type et qui sont, du reste, compris dans la description qui précède. Il faut citer cependant la v. undulata Nées, à frondes plus étroites, rameuses, dressées dans les ruisseaux et observée chez nous aux localités suivantes : Kessel-Loo (Pâques), Houtaing-lez-Fraones, Muziek- berg (Renaix), Court-Saint-Etienne, Viîler3-Ia~ViIlc, Waulsort, Dave', GeuIe-du-Loup, Ronet, Lives (Mans.), env. de Huy (Mans, et Clerb )' Spa (Artistes) (Pire), Hautes-Fagnes (Slad.), Pierreux-riz (Amblèv'e) (Mans, et Slad.). ' 28. P. Fabroniana Raddi. Syn. - Jungermannia endiviaefolia Dicks. — /. calycina Tayl. — Pellia calycina (Tayl.) Nées. - P. fuciformis Nées. — Marsilia endiviaefolia (Dicks.) Lindb. La fronde de cette espèce ne diffère de celle du P. epiphylla que par ses dimensions plus réduites (o-6œm de large) et par ses bords plus ondulés et manifeste- ment relevés. Le sporogone ne s'écarte de celui de l'espèce voisine que par l'involucre qui est oblong et par l'épigone qui reste inclus et dépasse à peine l'involucre. Quant à la floraison, elle est dioïque. Les plantes mêles sont tantôt intimement associées aux plantes femelles, tantôt isolées et formant des gazonnements distincls. Fructifie au prin- temps. 102 Sur la terre et les rochers humides, dans les lieux plus couverts que ceux qu'affectionne le P. epiphylla et, exclusivement, sur les terrains caU csires ou renfermant du carbonate de calcium. — AI. — PA. — Assez rarement fertile. R. sept. — Z. mar. et p old. ? Z. camp. Brockzyde (env. de Turn- hout) (Pâques), Zonhovon(Mans.). R. moy. — Z. arg. sabl. Eegenhovcn (Louvain) (Smolders), Perck(s. r. b. b.), Uccle (Grav.), Mont-Saint-Gui- bert, Court-Saint Etienne, entre Mazy et Chapelle-Dieu (Mans.). Z. cale. Hasticre (Grav.), Waulsort, Lustin, bois de Dave, Gueule-du-Loup, les Balances, Ronet, Lives (Mans.), Pétrine, Neuville-sous-Huy (Mans, et Clerb.), Comblain-la-Tour (Donck. et Dur.), Comblain-au-Pont (Del.) revu (Mans, et Slad.), Esneux (Slad.). R. ard. — Parfondbois (Hautes- Fagnes) (Slad.), Stavelot, Pierreux-riz, La Gleize, Stoumont, Heid-des- Gattes (Mans, et Slad.). R. jur. — ? Dans les fosses inondés au voisinage des rochers calcaires, on rencontre une forme flottante, à frondes allongées, étroites, simples ou peu divisées, ondulées, presque entièrement dépourvue de radicules et souvent incrus- tée de calcaire. C'est la v. lorea Nées, qui n'a été observée en Belgique qu'à Falmignoul, à Champal et à Lives (Mans.). Quant à la v.furcigera Hook. (v. laciniata Douin), c'est une forme des suintements, caractérisée par les ramifications de la fronde très divisées au sommet. N'a été rencontrée chez nous, qu'à Hastièrc-par-delà et Waulsort (Mans.). XXIX. P. Neesiana Limpr. Syn. —P. epiphylla f. Neesiana Gottsch. — P. epiphylla fertilis Nées. Cette espèce, intermédiaire par ses dimensions (fronde de 7-8«n,n de large) aux P. epiphylla et Fabroniana, se différencie nettement de la première de ces deux espèces par sa floraison dioïque et de la seconde, par son épigone dépassant plus ou moins longuement l* involucre. Endroits humides des terrains siliceux : bords des sources et des fon- taines, marécages. R. moy. — Z. arg. sabl. Baulcrs (Dons). Z. cale. Malonne (Péters). Le P. Neesiana est une sous-espèce qui se rencontrera sur d'autres 103 points du pays quand on se sera donné la peine de l'y rechercher avec soin. Elle doit être assez fréquemment confondue avec les espèces voisi- nes qu'on néglige trop souvent d'étudier minutieusement. Tribu des BLASIÉES. Capsule assez brièvement pédicellée, (1 i/j-2 cent.) divisée jusqu'à la base en k valves. Ni involucre, ni périanthe. Elatères caducs. La jeune plante possède une vraie tige cylindrique garnie de véritables feuilles libres de toute adhérence entre elles; plus tard, la tige s'applatit, s'étale en lobes dont les lobules latéraux ont encore la signification de feuilles et qui portent des amphigastres sur leur face ventrale. Un seul genre, Blasia. 13e Genre : Blasia L. Voir les caractères de la tribu. Genre monotype. 30. B. pusilla L. Syn. — Jungermannia biloba Sw. — J. Blasia Hook. — Blasia Hookeri Corda. Thalle se présentant sous la forme d'expansions souvent circulaires, mesurant %-6 cent, de diamètre, et coloré en vert plus ou moins foncé. Des bifurcations successives le divisent en lobes rayonnants, larges de 3-o mm., portant eux-mêmes, sur tout le contour, de nombreux lobules demi- circulaires. Une nervure mince, formée de cellules allon- gées représentant une tige mal définie, parcourt les lobes, mais ne pénètre pas dans les lobules qui ont la significa- tion de feuilles. De très petits amphigastres, minces, denticuléS'tiliés, s'observent sur la face ventrale des lobes. Vers la base des lobules, sur la face ventrale également, on remarque de petits réceptacles bruns, elliptiques, ouverts du côté interne et qui portent le nom d'oreillettes; 104 ils sont habituellement occupés par des colonies d'algues filamenteuses, en forme de chapelets contournés. Les frondes stériles produisent des propagules de deux sortes : les uns, portés exclusivement par les plantes femelles, se présentent sous l'aspect de petites écailles multicellulaires, étoilées ou dentées sur le contour et renfermés dans des involucres modifiés à côté d'archégones atrophiés; les autres, situés sur la face ventrale des plantes des deux sexes, se montrent sous la forme de masses arrondies, pluiicellulaires, d'un vert jaunâtre, développés dans des réceptacles ovales à col long et étroit. Involucre nul, mais base du pédicelle enveloppé de toutes parts par le tissu de la fronde qui fait saillie extérieurement; une portion cir- culaire de l'épigone est parfois emportée par la capsule à la façon d'une coiffe de mousse; pédicelle mesurant 15-20 mm., capsule ovale ne s'ouvrant pas toujours en 4 valves bien définies, mais parfois en 5-6; spores médio- cres, arrondies, unicellulaires, d'un brun jaunâtre, fine- ment granuleuses; élatères à 2 spiricules vers l'extrémité, parfois 3-4, par dédoublement, vers le milieu; porte- élatères persistant assez longtemps. Dioïque; plantes mâles plus grêles, rares, portant à la face dorsale des anlhéridies globuleuses, isolées, bientôt enveloppées dans une cavité close due à l'hypertrophie du tissu de la fronde. Fructifie au premier printemps. Sur la terre argileuse humide, dans les endroits ombrages. PC1. — AA, — Très rarement fertile. Evite les sols calcaire». R. sept. — Z.mar. et Pold.l Z.camp. Entre Wettcren et Clerscamp, entre Melle et Hcusdcu (K.), AC Camp. anv. (V. d. Bi-oeck), Anvers (V. Macs), entre Saint-Gomar et Morkhoven (K.), Scbatten (Dicst) (Smol- ders),entre Kinroy et Tongcrloo (Mans ). R. moy. — Z. arg.sabl. Saint- Trond (V. d. Born), Corswarcm (Mans.), Kessel - Loo (Leburton), Pracghc (sect, bryol.), env. de Bruxelles (Dei., et Passy), Jette-Saint- 105 Pierre, Forèt-de-Soigncs (El. March.). Ucclc (Grav.), Rouge Cloître (K. ), Groenendael (S. r. b. b.), Villers-la-Ville (Mans.),Oisqucrcq, Houtaing- lez-Frasnes (El. March.), Villcrs-Notre-Dame (Mans.), Fallais (Mans, et Clerb.). Z. cale. Cascatclles (Waulsort) (Mans.), Rouvignes, Y voir (Le- coyer), Dave, Ronct (Mans.), Marchin (Mans.), Chaudfontainc (Strail), Fonds-de-Forêt(sect. bryol ). R. ard — Hautes-Fagnes (Slad.),la Chefns, Stavelot (Mans, et Slad.), Hatrival (Cardot), Neufchâtcau, Nolinfaing, Recogne (Vcrheg.), Marbehan (EI. March.), Roussel (Del.). K. jor. Villers-sur-Semois (El. March.). C'est dans la Z. arg. sabl., que cette espèce atteint son maximum de dispersion. Le B. pusilla est toujours facilement reconnaissable et ne varie guère que dans les proportions, le mode de ramification du thalle et la couleur qui va du vert le plus pâle au vert le plus sombre. Tribu dbs DILÉNÉES. Capsule longuement pédicellée (7-8 cent.), s'ouvrant imparfaitement en 4 valves. Épigone inclus. Un périanihe et un involucre. Eiatères caducs. Thalle formé d'une tige ou nervure médiane garnie latéralement de 2 ailes mem- braneuses à une seule assise de cellules. Un seul genre, Dilaena. 14e Genre : Dilaena Dmrt. Voir les caractères de la tribu. Genre comprenant 4 espèces. 31. D. Lyellii Dmrt. Syn. — Jungermannia LyelliiHooV. — Diplomitrion Lyellii Corda. — Diplolaena Lyellii Dmrt. — Gymnomitrion Lyellii Hûbn. — Blyttia Lyellii Endl. Fronde linéaire, flexueuse,radicante, simple ou divisée, mesurant 2-5 cent, de long sur 2-4mm de large, colorée en vert clair. Les ailes membraneuses, planes, sont ondulées sur les bords qui sont entiers ou légèrement dentés. La 106 section transversale montre : l'axe, formé d'un faisceau de cellules linéaires, étroites, très allongées, finement striées en spirale, et les ailes, constituées vers les bords d'une seule assise de cellules hexagonales, un peu allongées, a parois minces mais fermes. Involucre brièvement campa- nule, lacinié-denté sur le contour; périanthe oblong-cylm- drique, denté à l'orifice, dépassant ['involucre des deux tiers; épigone inclus; pédicelle mesurant 1-8 cent.', cap- sule oblongue; spores finement réticulées; élatères a 2spiricules. Dioïque ; anthéridies disposées sur 2 rangs, le long de l'axe, à la face dorsale, et abritées sous des folioles rapprochées et laciniées. Fructifie très rarement. Sur la tourbe et sur l'humus nans les endroits frais et ombragés des terrains marécageux. K. sepl. - Z. mar. et pold. Coxyde (Massarl). ». moy.- Z. <"g- sabl. lac de Lcau (MassarO. Cette espèce, facile à reconnaître, peut facilement échapper anx recherches, parce qu'elle vit par pieds isolés on en petits gazonnements d'un vert tendre et peu apparent. Elle ne varie pas. Tribo des FOSSOMBRON1ÉES. Capsule brièvement pédicellée(3-8»-),s'ouvrant par des valves irrégulières mal définies. Lu périanthe campanule, herbacé. Un involucre. Élatères caducs. Tige bien defin.e, fixée par des radicules violettes et garnie de véritables feuilles dont les inférieures sont libres et bien dist.nc.es, les supérieures plus ou moins confluentes en pcl.tes touffes redressées et frisées en tètes de salade, chez les Fossom- bronia. Le genre Petalophijllum, doni la confluence mieux carac- térisée des feuilles simule une fronde et qui a des radi- cules incolores, fait la transition du genre Dilaena au genre Fossombronia. 107 15 Genre : Fosgorabronia It ail ri i. Voir les caractères de la tribu. Genre très naturel com- prenant 40 espèces, dont 5 ont été observées en Belgique. La distinction des espèces ne peut s'appuyer sur l'appa- reil végétatif, qui reste semblable à lui-même chez tous les représentants du genre; mais le faciès des spores mûres varie tellement d'une espèce à l'autre, qu'il suffît amplement, à lui seul, pour les caractériser. Il est du reste aisé de se procurer des capsules en bon état de maturité, les Fossombronia fructifiant abondamment de la mi-mars à la mi-avril, ou de la mi-septembre à la mi-novembre. Table analytique des espèces du genre Fossombronia. i Spores alvéolées " 2 ' Spores garnies de crêtes ou de pointes 9 / 3-4 alvéoles visibles suivant le diamètre de la spore; alvéoles très \ profondes et bordées de cloisons membraneuses qui font paraître 2< le contour de la spore largement ailé. . . F. angulosa Raddi. 15-6 alvéoles visibles suivant le diamètre de la spore; alvéoles entou- rées d'un rebord beaucoup moins élevé . F. Dumortieri Lindb. ( Spores héris3ées de pointes nombreuses . F. caespitiformis de Not. < Spores garnies de crêtes flexueuses 4 i 15-20 crêtes sur le contour de la spore F. pusilla Dmrt. ' 30-40 crêtes sur le contour .... F. Wondraaekii Dmrt. 52. F. angulosa Raddi. Syn. — Jungermannia angulosa Dicks. Tige longue de 20~30mm (espèce 2 fois plus robuste que toutes les autres) simple ou bifurquée, étroitement fixée au sol par de nombreuses radicules d'un beau pourpre violacé; plantes molles, vivant par pieds isolés ou formant de petits groupes d'un vert tendre. Feuilles étalées horizontalement, carrées, élargies au sommet, 108 plissées-ondulées, sinuées-lobées au bord externe (4-5 lobes obtus peu saillants), cohérentes à la base et se recou- vrant par les bords. Cellules hexagonales-subarrondies. Involucre représenté par des écailles situées à la base du périanthe; périanthe dilaté, évasé, crénelé sur le contour de l'orifice; épigone un peu charnu; pédicelle long de 6-7B,,n, finement cannelé; capsule globuleuse, se déchi- rant au sommet en 5-4 valves inégales. Spores nombreuses, subglobuleuses, très distinctes, pto fondement alvéolées; alvéoles grandes, peu nombreuses {8-40 visibles simulta- nément; 3-4 suivant le diamètre de la spore), sensiblement hexagonales, bordées d'une membrane brun pâle, élevée, se profilant sur le contour en forme d'aile relativement très large, pâle sur le fond brun foncé de la spore ; élatères longs et étroits, garnis de 2-3 spiricuies. Dioïque. Fructifie en mars-avril. Sur la terre argileuse humide, de préférence aux bords des mares et des ruisseaux. D'après M. Corbière (1), le /''. angulosa rechercherait les talus 3ecs et les expositions chaudes. R. ard. — Adscux (Mans, et Slad.) 20 août 1902. — Bull, de la soc. roy. de bot. de Belg., t. XLI, (1902-1903) 2e partie, p. p. 186-188. Le N° 57 de* Hép. Ard. de MM. Delogne et Gravet, se rapporfc au F. Dumortieri Lindb. 33. F. Dumortieri Lindb. Syn. — Codonia Dumortieri H uebn. et Genth. — Fossom- bronia foveolata Lindb. — F. angulosa var. Dumortieri Husnot. Celle espèce diffère de la précédente par ses proportions réduites (10 lomai seulement), son pédicelle plus court, (1) Les Fossombronia du département de la Manche. Rev. bryol., N° 1, 1890, pp. 1 à 6, et Fossombronia Crozalsii, sp. uov. l\ev. bryol., No l, 1908. 109 (5— env.) ses spores à alvéoles plus petites et beaucoup plus nombreuses (12-15 visibles simultanément, 5-6 sui- vant le diamètre de la spore), bordées d'une membrane peu élevée, se profilant en une bordure très étroite n'ép- iant que le tiers de celle du F. angulosa et faisant parahre le contour simplement denté par la saillie peu marquée des cloisons; enfin, elle sen écarte encore par la floraison qui est monoïque, paroïque et synoïque (héléroïque) et par l'époque de fructification qui s'étend de la fin de l'automne au premier printemps. Sur la tourbe, dans les marais. PQ. - PA. - Toujours fertile W^L SeP!" 7 Z\ mar' " POld' ? " *' Camp- C*mnen, Calmpthout, Wuestwczel, rurnhout (V. d. Broeek), Genck (Del.), Zonhovcn (Mans ) «. rooy. - Z. arg. sabl. Glieluvelt(Westendorp). Z. cale ? R ard Forges-Thiry (Pepinster) (Cornet), env.de Poix (EI. March ) Liresse' entre Frahan et Moulin-Joly (Del.), Louette-Saint-Pierre '(Grav ) ' JC. jor. — ? ; "'• 34. F. Wondraczekii (Corda) Dmrt. Sya. - Jungermannia Wondraczekii Corda. — Codonia Wondraczekii Dmrt. - Fossombronia cristata Lindb. F. cristata var. Wondraczekii Lindb.— F. pusilla var 8 capitala Nées. Cette espèce, qui a les mêmes proportions, longueur de pédicelle, mode de floraison, époque de fructification que le F. Dumortieri, s'en distingue nettement par les spores tetraedriques, non alvéolées, mais hérissées de crêtes nom- breuses (30-40 sur le contour), d'un brun obscur sur un fond plus clair; ces crêtes circonscrivent au sommet du tétraèdre un petit nombre de mailles irrégulières, puis courent vers la base en lignes sinueuses. Sur la terre humide, dans les champs, les sentiers des bois, les revers des fosses, les talus des mares. _ A&. - AA. - Toujours fertile. ». sept. - Z. mar. et pold. ? Z. camp, entre Deurne et Wyneghem, 110 Mortsc,. Edeghcn, Brecht, entre Wcstm.e,U ,e, ^^jL Brocck), Kinroy (Mans). R woy -Z.arg. aU. « (Mans Perck (s. r. b.b.), Conrt-Sainl-Et.cnnc, \ .Ucrs-la-V.llc, Bo s li, Bois du Boy. VU.cr.S.in^.od, M^ *»«« (Man. ) Beuzet, Lonzcc ,E1. March.), Br.iT» (Mans, et Clerb.). *. «*.«• F Ï g oui, Arbre (Mans.,, Bauche (Loci..), Citadelle detarflM, Hal.nL (Peurs), Sartc-a-Ben, Fond-dOsche (Mans, et Clerb.), R. ard Fo -es-Thiry (Pepinstcr) (Cornet), Sart-lcz-Spa (Slad.), env. de S avelot Coo" Tall de 1. Lieane, Bemonchamps, Adseux, Marfnnvc (Mans, et S^tis d'ArTiUe(Ei.M.reh.), Fr.h.n (Del.,, EoueUc-Sa.nt.P.erre (Grav ) ». Jup. Habayc-la-Ncuve (El. March.). ' Ce Fommbronia est de beaucoup le pins répandu en Belgique. 35. F. pusilla (Dill. L.) Dmri. Syn. - Smgermannia pusilla L.-Codonia pusilla Dmri. Celte espèce ne diffère de la précédente que par ses sporÏÏ gardes de crêtes beaucoup moin, nomreus^ (15-20 sur le contour) légèrement flexueuses et ne c.r- conscrivant pas d'alvéoles au sommet. Menue station nue le F. Wo»irac**U, mais semble préférer les e„- ^rst^zL.. ircbeL- «mTe, , r. B>r: LondcviUc ..*- « «— | X.^deuticnne, 1 ££ lesp.ee ayant été souvent confondue avec la précédente. 36. F. caespitiformis de Not. Syn : F. angulosa var. caespiliformis Raddi. Ne se distingue du F. p«si»a que par ses spores héris- sées de pointes nombreuses, libres, tronquées au sommet, d'un brun jaunâtre pâle sur un fond plus sombre. Sur les tains, an bord de, sentiers, la terre des vicu* murs. « — . 7 cale -Entre Lives et Erpc.it (Mans.), 20 decern ta! " - BA de la Soc. RO.J. de *. de Bel,., t. XLU. » partie Ill Tribd des HAPLOMITRIEES. Capsule assez brièvement pédicellée (1-3 ceniim.), s'ouvrant irrégulièrement en 2-4 valves. Pas de périanthe. Un involucre. Tige garnie de véritables feuilles disposées sur 3 rangs. Deux genres : Colobryam(3 esp.) et Haplomi- trium(\ esp.) dont le second seul existe en Belgique. 16e Genre : Haploinitriuui Nées. Voir les caractères de la tribu. Genre monotype. 57. H. Hookeri (Sm.) Nées. Syo. — J ungermannia proteifolia Hook. — J. Hookeri Sm. — Scalia Hookeri (Lyell) B. Gr. — Mniopsis Hookeri Dmrt. — Lejeunia Hookeri Spreng. — Gym- nomitrium Hookeri Corda. — Mniopsis acutifolia Dmn. — Haplomitrium Cordae Nées. Plante très petite (4-5mm), vivant isolée ou formant de petits groupes d'un vert tendre. Elle procède d'un rhizome long de 5mm environ, relativement épais, irrégulièrement ramifié, dépourvu de feuilles et de radicules. Feuilles disposées sur 3 rangs, lâchement imbriquées, ovales- oblongues, à bords ondulés, entières ou portant vers le sommet quelques crénelures obtuses. Cellules hexago- nales, à parois minces, sans méats et de plus en plus grandes vers le centre de la feuille. Involucre formé de 2 folioles plus petites que les feuilles, mais en tout semblables à celles-ci ; épigone cylindrique, dépassant longuement l'involucre; pédicelle long de 4 à 3 cent,; capsule oblongue, brune, s'ouvrant irrégulièrement en 2-4 valves; spores brunes, papilleuses; élatères, persis- tants, allongés, atténués aux 2 extrémités. Dioïque ; 112 plante mâle plus petite; anlhéridies grosses, globuleuses, naissant à 1-3, à Faisselle des feuilles supérieures. Fructifie en été. Sur la terre sablonneuse humide des losses, des rigoles. R ard. — Louettc-Saint-Pierre (Grav.) non vidi. Cette très fare espèce que bien peu d'hépaticologues ont eu l'occasion de récolter et d'étudier our le frais, vit en mélange avec les petits Aneura et doit être recherchée avec le plus grand soin. Pour plus de détails, lire la description très complète de S. 0. Lindberg dans la Revue bryol., N° 3, 1885, pp. 33-37. Société Royale de Botanique de Belgique. T. XLII. L. Errera. IV. I EXPLICATION CES PLANCHES. Plakcue I. I Photographie 1. — Un Sapin (Abies peclinala) à sommet brise et par- I ticllcmcnt remplace par un rameau (Duinvlict près Domburg, Hollande I le 9. IV. 1896). I Photographie 2. — L'Epicéa (Picea excelsa) A, dont le sommet (que ll'on veil pendre vers la droite) avait été brisé le 30 juillet 1894, pliolo- I graphie peu de jours après (Bois de la Cambre, Bruxelles, lo 5 VIII ■894). I Photographie 3. — L'Epicéa B, dont le sommet avait été brisé et enlevé JJc 30 juillet 1894, photographia quelques semaines après (Bois de la ' Cambre, Bruxelles, le 19. IX. 1894). Société Royale de Botanique de Belgique. T. XL1I. L. Errera Pl. II. l'LA-iClll. II. Figure 4. — Diagramme île la position des branches des Epicéas A cl B, en septembre 1894. Figure 5. — Epicéa A : croquis indiquant la position de» branches, le 4. VIII. 1895. Photographie 6. — Photographie du même arbre, à la même date, prise du même côté que la photogr. 2. Le relèvement des branches 6 et 7 est manifeste. Photographie 7.— Photographie de l'Epicéa B, à la même date du 4. VIII. 1895, prise du même côte que la photogr. 3. Le relèvement des branches est bien visible. t^ A t\ ^ Société Royale de Botanique de Belgique T. XLU. L. ERRERA. Pl. III Plamcue 111. figure 8. — Epicéa A : croquis indiquant la pooition des branches le 29 III. 1896. Le sommet brisé a etc rejeté sur le côté; la predominance de la brandie 6 s'accentue. Figure 9. — Epicéa A : croquis indiquant la position des branches le 11. VIII. 1896. La prédominance de la branche 6 est complète; elle déve- loppe, sou3 son 9ommct, un vcrticillc radiairc de rameaux. Photographie 1". — Le même arbre, à la même date, photographié du côté opposé à la photogr. 2. La branche qui semble continuer l'axe et porte, sous son sommet, un vcrticillc de rameaux est la branche n" 6. Figure 11. — Epicéa S : croquis indiquant la position des branches le 39. III. 1896. Photographie 12. — Le même arbre, photographié le 11. VIII. 189G : la branche prédominante est la branche n° 1. A droite de l'Epicéa B, on voit le spécimen A, pris du même côté que dans la photogr. 10. ai Société Royale de Botanique de Belgique. T. XLII. L. ËRKF.RA Pi.. IV Plaschb IV. Photographie 13. — Un Epicéa « annolc » le 19. IV. 1896, coupe et photographie le 11. VII. 1901 : la place de l'annclalion a clé blanchie par de la craie pour être mieux visible. Il n'y a aucun relèvement de bran- ches latérales. — On a fixé à côté de l'objet une échelle de 30 centi- mètres il i usés en millimètres. Photographie 14. — Hêlre déchaussé peu à peu par la a Source de l'Empereur p, dans la Forêt do Soignes, à Rouge-Cloître, près Bruxelles et géotropiquement relevé (Cliché de G. Clautriau, 11. V. 1896). M f 1 /'' " S L^p ^^^^ ^^v f j^5sj^^ _ ' p ■• =;^^^8Piii j2gpp3r^ "-* ~l/ Société Royale de Botanique de Belgique. T. XLII L. Errera. Pi.. V Photographie 15. — Relèvement géotropiquo chez un Dattier, bord de l'oasis Je Biskra, Algérie (Cliché de M. Hovclacquc). Photographie 16. — Picea excella des environs de Kongsvingcr (Nor- vège), dont le sommet avait été scié (D'après Scuubeuer, Vaextlivet i Norge, 1879, p. 90, fig. 40). Société Royale de Botanique de Belgique. T. XLII. L. Errera. Pi.. VI PlA.XCBB VI. Photographie 17. — Abies pectinata du Vorarlbcrg (Autriche) présen- tant six sommets secondaires, par suite du relèvement simultané de tout un vcrticillc de branches, après fracture de la flèche (D'après L. Klein, Die Physiognomic (1er mitleleuropàischen Waldbaume, Karlsruhe, 1899, fig. 13). Photographie 18. — Picea excelsa de la grande Schcidcgg (Suisse), à flèche brisée et présentant huit sommets secondaires, par le relèvement de branches insérées a divers niveaux (D'après L. Klein, Op. Cit., fig. 21). COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE TOME QUARANTE DEUXIÈME DEUXIÈME PARTIE ANNÉE 1904 BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT Conseil d'administration de la Société royale de botanique de Belgique. Président : M. Aug. Gravis. Vice- Présidents MM, Cii. Bommer, J. Chalon et Eu. Laurent Secrétaire général : M. Th. Durand Secrétaire adjoint : M. Ém. De Wildeman Trésorier : M. L. Coomans Conseillers : MM. Alf. Charlet, Ém De Wildeman, L. Errera, A. Hahdy, Arth. Mansion, Ém. Marchal, H. Michiels, É. Pàque, L. VAN DEN BOSSCHE. '. *, £ 4^0 •Je fc * COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA w m SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNÉE 1904. Séance du 7 février 1904. Présidence de M. Aug. Gravis, président, La séance est ouverte à 2 h. 3/4 dans le bureau de la direction du Jardin botanique de l'Etat. Sont présents: MM. Ch.Bommer,Cogniaux, L.Coomans, V. Coomans, De Bullernont, Dens, Gravis, V. Leroy, Arth. Mansion, Élie Marchai, Massart, Nypels, Pinsonnat, Van Aerdschot et Th. Durand, secrétaire-général. MM. Guns, E. Leroy et Vincent assistent à la séance. MM. Chalon, De Jaegher, Errera, Micheels et Van Bambeke, empêchés, se font excuser. Le secrétaire-général donne lecture du procès-verbal de la séance du 6 décembre 1905 (Adopté). Le Secrétaire-général a reçu la triste nouvelle de la mort de M. Jules-César Fontaine, ancien bourgmestre de Papignies, décédé dans cette localité dans sa 75° année. Il a toujours montré un grand attachement à notre Société dont il faisait partie depuis plus de trente ans. Il a fourni beaucoup de données intéressantes à Fr. Crépin pour la 6 rédaction du Manuel de la Flore de Belgique et découvert notamment, en Belgique, les Diplotaxis muralis et Pua bulbosa. Une lettre de condoléances a été adressée à la famille. L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de MM. Bommer et Massart de créer une Section de Géobotanique. M. Bommer rappelle tout d'abord qu'à la fin de janvier les membres de la Société ont reçu un projet d'une étude détaillée de la géographie botanique de la Belgique. S'en référant à ce mémoire, il traiie successivement les points suivants : i° Inventaire de la flore. 2° Associations végétales. 5° Représentaiion des aspects de végétation. 4° Causes de la distribution des plantes en Belgique. Cet exposé est écouté avec un vif intérêt, puis le Président, après avoir félicité M. Bommer, met aux voix la proposition suivante qui est votée à l'unanimité : L'Assemblée, sur la proposition de MM. Charles Bomrner et Jean Massart, décide la création d'une Section de géobotanique qui s'occupera de l'étude de la géographie botanique de notre pays. La Section comprend des membres effectifs, faisant partie de la Société royale de Botanique, et des membres associés, qui reçoivent toutes les publications de la Section, et ont le droit d'assister à toutes les séances et herborisa- tions de la Société. Les membres associés paient une cotisation annuelle d'un franc; toutefois les botanistes qui se chargent des observations dans les stations phénolo- giques, considérés comme membres de droit, sont dis- pensés du paiement de la cotisation. L'Assemblée nomme MiM. Nommer et Massart secré- taires de la Section, et le ■ charge de rédiger une notice destinée à guider les membres dans le travail à exécuter et indiquant de quelle façon il peut être réparti entre eux. [Cette seconde notice a été envoyée aux membres le 10 mars et figure aussi à la suite de ce compte rendu ainsi que les pièces-annexes.] M. El. Marchai communique à la Société quelques résultats de ses recherches sur la reproduction asexuelle et la régénération chez certaines Jungermanniacées. Il a réussi à obtenir : 1° la germination des propagules et le développement de ceux-ci, en plantes nouvelles, chez les espèces suivantes dont le prothalle s'est montré a) constitué par un corps cellulaire ovoïde elliptique ou irrégulièrement cylindrique : Sea paiiia carta Dim- 1., — iieuiorosa Dmrt., — unduiata Dmrt., lliplophylliim albicans Dmrt., Cephalozia byssacea Heeg., (J. Starkii H. F.). |3) filamenteux : Cephalozia bicuspidata (L.) Dmrt., Cincinnulus argutus Dmrt. 2° la régénération, par les feuilles, chez : Sea paiiia compacta Dmrt., — carta Dmrt., Cincinnulus Trichonianis Dmrt., Iiophocolea heterophylla Dmrt., — minor Nées, 8 Iiophozia (Juiigermannia) barbata Xccs, var.? vav. Schreberi Nces, Iiophozia bicrenata Dmrt., Aplozia lanccolata Dmrt , Ulesophylla scalaris Dmrt., Fossoinbronia crUtata Limb. Dans ce résumé, ne figurent que des espèces sur les- quelles, d'après le récent travail de M. F. Cavers « On asexual reproduction and regeneration in Hepaticeae • (in The new Phytologist, vol. II, n0i 6 et 7) des observa- tions de ce genre n'ont pas encore été effectuées. Le Secrétaire général donne lecture des travaux suivants dont l'impression, dans le compte-rendu de la séance, est votée : 1° M. J. Cardot : Quelques mousses nouvelles pour la flore belge. 2° M. H.Vandenbroeck, Catalogue des plantes observées aux environs df Anvers (3e suppl.). 3° M. K. Loppens, Quelques plantes peu ou pas obser- vées dans les zones maritime et poldérienne. 4° M. A Mansion, Bilan de l'année bryologique belge. QUELQUES MOUSSES NOUVELLES POUR LA FLORE BELGE, par J. Cardot. En mettant dernièrement de l'ordre dans mes récoltes, d'une vingtaine d'années, dans la région ardennaise, j'ai reconnu plusieurs espèces dont l'existence n'avait pas encore été constatée en Belgique. Je crois bon de les signaler à mes confrères de la section bryologique, qui pourront peut-être les retrouver sur d'autres points du territoire belge. Griinmia lauiellosa C. Mull, in Bot. Zeit. 1854, 318. (£. subsulcata Limpr. Laubm. I, p. 757). — Sur des rochers schisteux secs dans la vallée du Roannay, à Francorchamps ; ait. env. 400 m.; stérile (2 novembre 1885; Pire et Cardot). Griimiiia caespiticia Jur. Laubm. FI. p. 172. (Dryptodon caespiticius Brid. Bryol. univ. I, p. 200. Grim- mia sulcata Saut, in Flora, 1841, I, p. 59). — Spa, rochers secs aux Montagnes-russes et à Annette-et-Lubin. Dans cette dernière station, il croît aussi sur les racines des arbres; ah. env. 300 m.; stérile et plante mâle (lr novembre 1885; Pire et Cardot). Bien que les échantillons stériles de Grimmia soient généralement d'une détermination fort difficile, souvent même impossible, l'attribution de ceux-ci ne peut être l'objet d'aucun doute, les feuilles de ces deux espèces étant très caractéristiques. Le G. lamellosa C. Mûll., que l'on a souvent confondu avec le G. alpestris Schl., a été décrit par Mùller sur des échantillons récoltés par J. Lange au lac d'Espingo, dans les Pyrénées. Limpricht le signale, sous le nom de G. subsulcata, dans plusieurs localités de Styrie, du Tirol et du Tatra, à des altitudes supérieures à 2000 mètres. J'en possède en outre des échantillons provenant de la Mer de Glace, massif du M1 Blanc (Payot), de la Hte Engadine (Pire) et du Caucase (Brotherus). Il existe aussi dans l'Amérique du Nord, d'où je le possède du Montana (Holzinger) et de l'Idaho (Leiberg et Sandberg). 10 J'ai pu réassurer, par l'examen d'un échantillon authentique du G. lamellosa C. Mull., provenant de la récolte de Lange, que cette Mousse est bien la même que celle décrite beaucoup plus tard par Limpricht sous le nom de G. subsulcata. La description de Mûller, qui est très exacte, correspond d'ailleurs parfaitement à celle de Limpricht. C'est donc à tort que celui-ci rapporte le G. lamellosa au G. alpestris. Le G. caespitîcia est également une espèce alpine, assez répandue dans toutes les montagnes de l'Europe centrale; les altitudes citées par Limpricht varient de 1300 à 2870 mètres. En France, cette Mousse n'est connue que d'assez rares localités de la région alpine des Alpes, des Pyrénées et du Plateau Central. On Ta signalée dans le Caucase, en Sibérie et au Groenland. Wefoera cucullata Sch. — Spa, sur la terre et les rochers schisteux aux Montagnes-russes et à Annette-et- Lubin; ait. env. 300 m.; stérile. (1 et 4 no- vembre 1885; Pire et Cardot). C'est encore une espèce alpine ; les nombreuses localités citées par Limpricht pour l'Europe centrale sont comprises entre 13o0et 2960 mètres. Elle est très rare en France; l'abbé Boulay et M. Husnot ne l'indiquent qu'au Hohneek, dans les Htei Vosges, et au sommet des Aiguilles Rouges, massif du M1 Blanc. Schimper la signale aussi dans les Pyrénées, fans préciser la localité. Elle est également très rare dans les Iles Britanniques. Elle existe dans différentes régions de l'Amérique du Nord, et on l'a encore signalée au Spitiberg, et en Asie, dans la péninsule des Tchouktches, à l'extrémité orientale de la Sibérie. TliiiMliiim Philibert! Limpr. Laubm. II, p. 835. (77*. 11 intermedium Philib. (non Milt.) in Rev. bryol. 1893, p. 33). — Orval (10 avril 1881; Cardot); Villers-sur-Semoy (30 mars 1885 ; Cardot) ; Spa, promenade des Artistes (17 mai 1885; Pire et Cardot). Echantillons stériles. Il faudrait revoir toutes les localités belges indiquées pour le Th. recognition ;il est probable qu'une bonne partie au moins appartiennent au Th. Philiberti. Dans le nord- est de la France, celui-ci est beaucoup plus répandu que le Th. recognitum. Je ne puis indiquer actuellement, avec certitude, pour cette dernière espèce, qu'une seule localité belge : Grupont, 10 février 1885. Les localités de Libin et de Recogne appartiennent au Th. delicatulum. Je n'ai malheureusement pas conservé d'échantillons de plusieurs autres localités où j'ai signalé le Th. recognitum avant qu'on en ait distingué le Th. Philiberti. Il y aurait lieu également de revoir toutes les indications concernant le Th. delicatulum Mitt.; il est à présumer que plusieurs ont trait soit au Th. recognitum, soit au Th. Philiberti. Ces trois espèces sont certainement bien voisines; cependant, la forme des feuilles caulinaires et la longueur de la nervure de ces mêmes feuilles fournissent des caractères légers, il est vrai, mais qui paraissent con- stants,et qui rendent la distinction rssez facile. M. Warnstorf a publié une bonne clef analytique des espèces de ce groupe. (Zeitschrift des Naturivissenschaftlichen Vereins der Harzes, Jahrg. XI, 1896.) Je résume ici, d'après ce travail, les caractères distinc- tifs de ces espèces : A. Cellule apicale des feuilles ramcales aiguë; feuilles périchctialesciliées- frangces ; tiges tripennce3. Th. tamariscinum Br. Eur. 12 B. Cellule apicalc des feuillca raméalcs tronquée el portanl au 9ommet dc 2 à 4 papilles. a. Feuilles caulin aires relativement grandes; nervure disparais- sant dans Facumcn. «. Feuilles caul inaircs as<=cz graduellement rclrccies en un acumen lancéolé, terminé par une cellule brièvement conique ou tronquée et bidentee; feuilles périchétiales ciliées-frangées; tiges bipennées. Th. delicalulum Mut. Tiges tripennées. var. famamdforme Ryan et Hagcn. /S. Feuilles caulinaires comme dans l'espèce précédente ; feuilles périchétiales non ciliéofrangées. Th. dubiosum Warnst. y. Feuilles caulinaires plus ou moins brusquement rétrécics en un ocumen subulé, terminé par une pointe fine, for- mée de 1 à 5 cellules en une seule série; feuilles périché- tiales non ciliées-frangées; tiges bipennées. Th. Philiberti Limpr. Tiges tripennées. Var. pseudo-Tamarisci Ryan et Iïagen. (Th. pseudo-Tamarisci Limpr.) b. Feuilles caulinaires petites; nervure occupant entièrement ou presque entièrement tout l'acumen ; feuilles périchétiales non ciliées-frangées ; tiges bipennées. Th. recorjnitum Lindb. A mon avis, le caractère tiré des feuilles périchétiales, pourvues ou non de longs cils, n'a qu'une importance très secondaire ; il paraît même qu'il n'est pas constant sur tous les spécimens (cfr. Husnot, Muscolorjia gallica, p. 509 etDixon, Hankbook of british Mosses, p. 585); aussi me semble-t-il fort probable que le Th. dubiosum Warnst. n'est qu'une variété du Th. delicalulum Mitt. Le Th. Philiberti semble répandu dans la plus grande partie de l'Europe et existe aussi aux États-Unis. Je signalerai encore, en terminant, VAnomobryum con- cinnatum Lindb. que j'ai récolté, le 11 septembre 1902, sur des blocs de schiste au bord de la Semoy, entre 13 Sorendal (France) et Bohan (Belgique). Celle localité se trouve en France, mais elle n'est séparée du territoire belge que par la largeur du lit de la Semoy. 11 est pro- bable que cette espèce se retrouvera en amont de Bohan. CATALOGUE DES PLANTES OBSERVÉES AUX ENVIRONS D'ANVERS, par Henri Van den Broeck. 5e Supplément i1). Le désir de ne pas laisser perdre, pour l'étude de la flore belge, les renseignements réunis à la suite de très nombreuses excursions, m'a décidé à publier ce troisième supplément. Il se rapporte exclusivement aux Muscinées. Leur nombre, pour les environs d'Anvers, s'élève à 229 espèces et 109 variétés, décomposées comme suit : Mousses : 163 espèces et 37 variétés. Sphaignes : 15 » 59 » Hépatiques : 51 » 13 » Ce total peut être considéré comme étant très-satisfai- sant, puisque le champ d'exploration ne forme qu'une vaste plaine, dont l'altitude n'atteint que quelques mètres, et que le sol en est peu varié. J'espère toutefois, par mes recherches ultérieures, allonger encore un peu la liste. Les nouvelles acquisitions sont précédées d'une asté- risque. Anvers, le 1er février 1904. (1) Voir Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique, t. XXlI, 1" partie, pages 112 à 173; t. XXIII, 2° partie, pages 142 k 188 t. XXVII, 2e partie, pages 7 à 14. 14 ♦Sphaerangium muticum Schimp. — Sur la terre argileuse dans un champ à Wilryck. — F. Phaseum ouspidatum Schrcb. — Sur la terre. — Edeghem, Dcurnc. — F. Pleuridium eubulatum Br. Eur. — Sur la terre. — Berchem, Mortscl. — F. — alternifolium Br. Eur. — Sur la terre de la paroi d'un fosse à Deurnc. — F. Weissia viridula Brid. — Sur la terre humide à Deurne. — F. Dioranella Schreberi Sch. — Sur la terre argileuse. — Berchem. — St.; Edeghem. — F. — eervioulata Sch. — Sur la terre à Schooten et sur le sable siliceux ombragé ù Becth. — F. — rufesoens Sch. — Sur la terre sablonneuse de la berge d'un fosse à Mortscl. — F. *Dioranum scoparium Hedw. var. curvulum Br. Eur. — Sur la terre sablonneuse dans un bois de pins à Calmpthout. — F. var. spadiceum N. B. (D. spadiceum Zett.). — Dans les bruyères entre Beersse et Vlimmeren. — Stér. Obs. — La plante que j'ai signalée à Calmptbout et à Cappcllcn comme appartenant à la var. orthophyllum Br. Eur., se rapporte à la var. spadiceum N. Boul. — palustre LaPyl. — Sur la terre humide à Schooten. — Stcr. — spurium Hedw. — Bruyères humides entre Beersse et Vlim- meren. — Stcr. — undulatum Br. Eur. forma crispa Van den Broeck. — J'ai récolté, sur le sol sablonneux dans un bois à Calmpthout, une plante à feuilles supérieures fortement contournées crépues. — Stér. Probablement une forme pathologique. Dicranodontium longirostre Br. Eur. — Sur la terre marécageuse à Oclcghem. — Stér. Campylopus flexuosus Brid. — Sur le sable dans les bois. — Schooten, Calmpthout, entre Lierre et Contich, Schildc. — Stér. — torfaoeus Br. Eur. — Sur la terre ombragée. — Wilryck, Wyncghein. — F. — brevipilus Br. Eur. — Bruyères humides. — Entre Meir et Mindcrhout, Vlimmeren. — Stér. — paradoxus Wils. — Sur la terre dans un bois de pins à Schoo- ten. — Stér. 15 Leuoobryum glauoum Sch. — Sur la ten-e humide entre Men- et Minderhout. — Stcr. Fissidens taxifolius Hcdw. — Sur la terre argileuse entre Anvers et Hobokcn. — F. — adiantoid.es Hedw. — Bas-fonds. — Schootcn. — F. Leptotrichum tortile Hpc. — Sur la terre à Mortsel. — F. — homomallum Scfi. — Sur la terre. — Schooten, Brecht. ~ F. Pottia truncata Br. Eur. — Lierre, Contich. — F. var. major Br. Eur. — (P. lanoeolata C. M. var. gymnos- toma Sch.). — Sur la terre. — Edeghem, Schooten, Con- tich. — F. Didymodon rubellus Br. Eur. — Sur la terre sablonneuse à Nieuw- raoer. — F. *Barbula muralis Br. Eur. var. iucana Br. Eur. — Sur un mur entre Contich et Aertselaer. — F. — fallax Hedw. — Sur la terre à Schooten. — Stcr. * — vinealis Brid. forma. — Sur les pierres à Schooten. — Stcr. — oonvolutaHedw. — Sur le sol à Wilryck. — Stcr. — Sllbulata Brid. — Sur la terre sablonneuse ombragée. — Dcurne. Edeghem. — F. * var. integrifolia N. Boul. — Sur le sol sablonneux à Wyneghem. — F. — laevipila Brid. — Troncs d'arbres à Tongerloo. — Stér. — ruralis Hedw. — Sur les tuiles d'un toit à Vorst. — Stér. * — papillosa C. Muell. — Troncs d'arbres. — Entre Anvers et Wilryck, Ramsdonck-lez-Cappellc-au-Bois. — Stcr. Rhacomitrium oanescensBrid. — Bruyère à Gheel. — Stcr. — — var. ericoides Br. Eur. — Bruyères humides à Nieuw- moer. — Stcr. Tetraphis pellucida Hcdw. — Sur les troncs d'arbres pourris et la terre. — Entre Lierre et Contich. Stcr.; entre Deurne et Wyneghem. — F. ♦Leptobryum piriforme Sch. — Sur la terre des pots dans une serre à Anvers. F.; sur la terre humide à Schooten et à Deurne. — Stcr. *Webera nutans Hedw. var. longiseta ("W. longiseta Thom.). — Sur le sable des dunes à Calmpthout. — F. — albicans Sch. — Sur la terre humide. — Entre Deurne et Wyneghem, Contich. — Stcr. 16 Bryum atropurpureum \V. et M. — Sur la terre sablonneuse. — Deurnc, Schooten, Berchcm. — F. * — caespititium L. var. imbrioatum Br. Eur. — Murs et tuiles. — Anvers, entre Contich et Acrtsclacr. — Stér. — pseudotriquetrum Schw. — Marais, bords des eaux. — Calmpt- hout, Schooten. — F.; entre Meir et Minderhout. — Stér. ♦Mnium affine Schwaegr. — Sur la terre. — Deurnc, Oeleghem. — Stcr. Aulao omnium palustre Schw. — Wortcl. — F. * — — var. viride Vanden Brocck. — Dans les prairies tourbeuses, sur les bords du « Halschebeck » à Oeleghem, se trouve très- répandue, une plante remarquable par ses touffes d'un vert foncé, envahies par un feutre radiculaire très- fourni. La nervure blanchâtre des feuilles se détache sur le vert sombre du limbe. Quelques brins appartiennent à la forma polycephala (var. polycephalum Sch.). — F. Philonotis marehioa Brid. — Bas-fonds marécageux à Schooten. — F. — fontana Brid. — Bords des eaux. — Entre Mciret Minderhout. - Stér. — — var. gracilescens Sch. forma minor N. Boul. — Paroi d'un fossé à Schooten. — Stér. * — calcarea Sch, — Bruyère humide à Schooten. — Stér. ♦Atrichum undulatum P. B. var. minus Hcdw. — Sur le 30I sablonneux. — Dcurne. — F. * — — var. abbreviatum Rabh. — Sur la terre sablonneuse. — Dcurne, Schooten, entre Lierre et Contich. — F. Fogonatum nanum P. B. — Parois sablonneuses des fossés. — Deurnc, Schooten. — F. — aloides P. B. — Sur la terre. — Wucstwezel, Deurnc. — F. * — — var. magnum Mucll. — Sur le sol sablonneux ombragé à Schooten. — F. (M. Victor Navcau). Polytriohum formosum Hcdw. — Sur la terre. — Dcurne, Edc- ghem — F. — juniperinum Hcdw. — Sur la terre humide à Calniplhout. — F. — commune L. — Marais a, Esschcn. — F. var. perigoniale Br. Eur. — Wortcl. — F. Fontinalis antipyretioa L. var. robusta Card. — Fossé à Deurne. — Stér. •Neokera complanata Sch. forma vulgaris N. Boul. — Sur un tronc d'arbre à Wilryok. — Stcr. 17 Leskea polyearpa Ehrli. — Entre Lierre ct Contich. — F. Isothecium myurum Brid. — Sur les pierres calcaires à Schootcn. — Stér. ♦Camptothecium nitens Sch. — Sur le sol au bord d'un fosse à Schootcn. — Stcr. *Brachythecium rutabulum Br. Eur. var. robustum Sch. — Sur vieilles souches à Edcghcm. — F.; sur la terre sablonneuse ombragée à Wyncghcm. — Stcr. Enrhynchium piliferum Sch. — Sur la terre humide entre Anvers et Hoboken. — Stcr. — praelongum Br. Eur. var. atrovirens Sch. (Hypnum Swartzii Turn.). — Sur la terre humide à Borsbeeck. — Stcr. — Stokesii Sch. — Sur la terre. — Entre Lierre et Conlich. — F. — pumilum Sch, — Sur la terre ombragée. — • Dcurnc, Berchcm. — Slér. Rhynchostegium eonfertum Sch. — Sur les pierres. — Schoo- tcn. — F. Plagiothecium latebricola Br. Eur. — Sur une souche d'aulne à Schooten. — Stér. * — denticulatum Br. Eur. — Sur la terre sablonneuse humide à Schootcn. — Stér. * var. majus, forma laxa N. Boul. — Sur la terre sablonneuse ombragée à Contich. — Stér. * — Sohimperi J. ct M. var. nanum J. — Bois à Wyneghcm. — Stér. Amblystegium riparium Br. Eur. — Sur la terre humide à Bouchout. — F. — var. longifolium Sch. — Sur du bois dans un étang a Wilryck. — Stér. * var. distiehum N. Boul. — Sur du bois dane un fosse à Schooten. — F. ♦Hypnum elodes R. Spr. —Dans les prairies tourbeuses, en mélange avec d'autres mousses, à Oeleghcm. — Stcr. — stellatum Sch. — Marais, prairies humides. — Schootcn. —Stér.; Oeleghem. — F. — aduncum Hcdw., var. laxum Sch. (H. Kneiffii B. S. var. laxum Sch.). — Dans un fossé à Dcurnc. — Stér. — intermedium Lindb. — Très-abondant clans les prairies tour- beuses à Oeleghem. — Stér. 18 ♦Hypnum lyoopodioides Schw. =— Sur la tcn-c tourbeuse des bords d'un clang û Oelcghem. — Slcr. — fluitans L. — Fosses, marcs, prairies humides. — Wyneghcm, Cappcllcn, Oelcghem. — Stcr.; Schootcn. — F. — uncinatum Ilcdw. — Bords des mares à Nicuwmocr. — F. — filioinum L. — Sur la terre humide. — St-Job in 't Goor. — Stcr. * forma falcata N. Boul. — Sur les briques au bord de l'eau à Schootcn. — Stcr. * — eupressiforme L. va»*, brevisetum Schimp. — Sur un mur entre Contich et Aertsclacr. — Stcr. var. erieetorum Sch. — Sur la terre dans les bois cl les bruyères. — Deurne, entre Mcir et Mindcrhout, entre Wil* ryck et Edcghem. — Stcr.; Esschen. — F. — molluseum Ilcdw. — Bas fonds à Schootcn. — Stcr. — oordifolium Ilcdw. — Fossc3, terre humide. — Esschen, Wyne- ghcm, Schootcn. — Stcr.; Oelcghem. — F. ■*r stramineum Dicks. — Marais entre Mcir et Mindcrhout. — Stcr. — soorpioides L. — Marais, prairies marécageuses. — Nicuwmocr, entre Mcir et Mindcrhout, Oelcghem. — Stcr. * — — var. julaceum San. — Marais et bords d'une marc. — Entre Turnhout et Racvcls. — F. forma gracilesoens Schulzc. — Prairies tourbeuses. — Oelcghem. — Stcr. Hylocomium squarrosum Sch. — Sur la terre argileuse à Austru- wccl. — F. *Sphagnum aeutifolium Ehrh. var. patulum Sch. — Bois à Schootcn. — — var. luridum lli'ib. — Bords des eaux, marais, bois humides. — Schooten, Turnhout, Wortcl, entre Mcir et Mindcrhout. — — forma squarrosulum Warnst. — Bois humides, taillis. — Schootcn, Racvcls (Troch et Vdbr ), Oelcghem. — fimbria turn Wils. var. squarrosulum II. Mucl. — Bois, taillis humides. — Racvcls (Troch), Schootcn, Wyneghcm. — reeurvum P. B. — Marais, fosses. — Esschen, Turnhout, Wortcl, Calmpthout. — — forma viride Sch l. — Marais a Oolcn. var. gracile Grav. — Marais à Cappcllcn. — ouspidatum Ehrh. — Schootcn. var. falcatum Russ. — Bruyère humide à Schootcn. 19 Sphagnum gquarrosum Pcrs. — Bois de pin9 humide à Schoolcn. — rigidum Sch. var. squarrosum Ruas. — Bruyère humide entre Wyneghcm et Schilde. — - var. 0 Hum Sch. — Bruyères humides entre Vlimmcren et k forma purpuracens Warnst. — Bruyères humides entre Ylimmercn et Beersse. * — molle Sull. var. squarrosulum Grav. — Bois et bruyères humi- des. — Oeleghem, entre Wyncghem et Schilde. Yar. tenerum Braithw. var. eompaotum Grav. — Bois et bruyères humides. — Schootcn, entre Ylimmercn et Beersse. — subsecundum N. et II. — Marais, bords des fosses — Entre Turnhout et Arendonck, Oeleghem. var. oontortum Sch. — Bords des eaux, bruyères humides. — Schootcn. ¥ _ forma pallesoens Warnst. — Au bord d'un fossé à Wucstwczcl. var. viride Boul. — Mare à Oolen. forma auriculatum (Sch.) Cardot et forma squar= rosulum (Grav.) Cardot. — J'ai trouve, au bord d'un fossé entre Wyneghcm et Schilde, une sphaigne que l'on peut rapporter aussi bien à l'une qu'à l'autre de ces deux formes ! var. turgidum C. Muell. — Au bord d'nn fossé à Schooten. * var. obesum Wils. forma densum Tandon Broeck. — Cette forme se distingue par ses touffes denses, noirâtres, trapues. Hameaux très-r approchés, densément fouillés. — Mare dans un bois de pins à Calmpthout. * var. microphyllum Warnst. — Fossés marécageux à Esschcn. — cymbifolium Ehrh. — Entre Lierre et Contich, entre Wync- ghem et Schilde. var. laxum Warnst. — Marais. — Esschen, entre Beersse et Vlimmeren. _ var. squarrosulum N. et H. — Bois à Oeleghem, entre Wyneghcm et Schilde. — medium Limpr. var. congestum Schl. et Warnst. forma purpureum Warnst. — Bruyère humide à Genck (Lim- bours;.) 20 Sphagnum papillosum Lindb. — Marais entre Vlimmcrcn ct Beerssc. var. abbreviatum Grav. — Marais entre Beerssc et Vlini- mcren. — — — - forma homaloclada Warnst. — Fosse à Calmpthout. — — var. eonfertum Lindb. — Bruyères humides entre Beerssc ct Vlimmcrcn. — — — — forma densum Schlicph. — Bruyères humides, marais. — WucsUczcl, Calmpthout, entre Mcir ct Mindcrhout. — — — — forma laxum Roll. — Bruyères à Calmpthout (M.J. Van de Put). Ob3. — La var. eonfertum Lindb. signalée, dans lc 2e supplement dc men catalogue, à Calmpthout et entre Mcir el Mindcrhout. se rapporte à la forma densum Schlicph. * — Au8tini Sull. var. fuseescens Warnst. forma tenuis Warnst. — Marais à E schen. * forma squarrosulum Vandcn Brocck. — Marais à Esschen. Les touffes sont d'un vert brunâtre à la surface, noirâtres à l'intérieur. Les feuilles sont squarreuses. Sarcoscyphus emarginatus N Boul. — Sur la terre. — Westmalle, Brecht, entre Bccrssc et Vlimmcrcn. — Stér. Alicularia sealaris Corda. — Sur la terre. — Mindcrhout. — Stér.; Schoolcn. — F. Scapania compacta Lindb. — Sur la terre sablonneuse. — Dcurne, Schildc. — Stér. — irrigua N. ab E. — Sur la terre humide. — Schooten, Westmalle, entre Westmalle et Brecht. — Stér. — nemorosa Dmrt. — Sur lc sol entre Wcstcrloo ct Westmccrbcek. — Stér. Jungermannia obtusifolia Ilook. — Sur la terre sablonneuse dans un bois dc pins à Brecht. — F. — Tayl )ri Ilook. var. anomala (J. anomala Ilook.). — Sur lc sol humide entre Vlimmcrcn ct Bccrssc. — Stér. — crenulata Sm. — Sur la terre entre Saint Léonard ct Westmalle. Se rencontre parfois avec capsules, ainsi que la var. graoil* limaN. ab E. — inflata iluds. — Sur la terre. — Entre Meir ct Mindcrhout, entre Bccrssc ct Vlimmcrcn, entre Schildc elOclcghcm. — Stér.; Dcurne. — F. 21 Jungermannia ventrioosa Dicks. - Sur la terre ombragée à Wync- ghem. — Stér. forma gemmipara (var. gemmipara Hep. gall.). — Sur la terre sablonneuse. — Calmpthout, Schildc. — Stcr. — biorenata Undent). - Sur la terre sablonneuse. — Westmallc, Brecht, Schilda. — F. Obs. — La plante signalée à Cappellen appartient au ./. Francisci Hook. — incisa Schrad. — Sur le sol sablonneux. — Calmpthout. - F.; Schooten. — Stér. * - Franoisci Hook. — Sur la terre sablonneuse dans les bois de pins à Cappcllcn. — Stér. — Starkii N. ab E. — Sur la terre à Wcstmalle. — Stcr. — bicuspidata L. — Sur la terre. — Répandu dans la Campinc. vai». erioetorum Xccs. — Sol sablonneux à Schildc. * — connivens Dicks. — Sur la terre humide et dans les touffes de Sphagnum. — Calmpthout, Schooten, entre Bcerssc et Vlimmeren. — Stér. — setacea Web. — Sur la terre humide. — Cappellen, Schooten, entre Bcersse et Vlimmeren. — Stér. *Lophocolea Hookeriana Nées. - Sur les troncs d'arbres et la terre. — Entre Deurne et Schooten. — F.; Oelcg'icm, entre Dcurne et Wyneghem, Calmpthout, Schooten. — Stér. Chiloscyphus polyauthos N. ab Es. — Sur la terre humide à Bouchout. — Fert. à Wilryck et à Lierre. Calypogeia Trichomanis Corda. — Fert. à Schooten et à Mcrxcm. * val.. fissa (O. fissa Raddi). — Sur le sol à Calmpthout. — Stér. Lepidozia reptans L. et G. - Sur la terre sablonneuse à Brecht. — Stér. *Ptilidium ciliare N. ab E. - Sur la terre saMonneuse à Dcurne. — Stcr. Fossombronia pusilla Dmrt. var. eristata (F. eristata Lindb.). — Sur la terre. — Entre Deurne et Wyneghem, Mortscl, Edeghem, Brecht, cuire Westmallc et Saint-Léonard. - F. Blasia pusilla N. ab E. - Fert. sur le sol entre Dcurne et Wyneghem. Aneura pinguis Dmrt. — Sol humide, bords des marais - Ghccl, entre Kessel et Lierre, entre Mcir et Minderhout. - Stcr.; Schooten, entre Raevels et Tumhout, Calmpthout (El. Mar- chai). — F. 22 *A.ueura palmata D.nrt. — Sur la tcn-c humide à Schooten. — Stcr. — multifida Dmrt. — Sur la tcn-c humide à Schooten. — Fcrt. entre Brocchcm ct Emblchcm. Metzgeria furcata N. ab E. — Troncs d'arbres à Lierre. Lu aularia vulgaris Mich. — Sur les pierres ct la terre. — Schellc, entre Deurne ct Wyneghem, entre Dcurne ct Borsbccck. — Stèr. Marohantia polymorpha L. — Sur la terre. — Bouchout, entre Kessel et Lierre, Wyneghem, Schooten, Anvers. — Sou- vent fcrt. Anthoceros punotatus L. — Sur la terre humide. — Entre Ilcrcn- thals et Oolen, Edeghcm, Morlscl. — F. Obs. — La plante signalée à Wilryck appartient à A. laevis L. * — laevis L. — Sur la terre argileuse à Wilryck. — F. Sphaerooarpus Miohelii Bell. — Sur la terre à Rceth ct à Ede- ghcm. — F. Riocia glauca L. — Sur la terre dans les champs. — Edeghcm, Morlscl, Merxem, Anvers. * — — var. minor Lindcnb. — Sur la terre sablonneuse à Deurne. — fluitans L. — Dans les eaux ct sur les bords. — Bouchout, entre Lierre ct Kessel, Recth. QUELQUES PLANTES PEU OU PAS OBSERVÉES PANS LES ZONES MARITIME ET POLDÉRIENNE, par Karel LoprENS. J'ai observé les plantes suivantes, dans les deux zones précitées, pendant les herborisations que je fais depuis six ans dans cette partie de notre pays. Sarothamnus scoparius Koch. — D'après Crépin, non signalé dans les polders : trouvé aux environs de Westende, commun en quelques endroits à la limite de la zone poldérienne. 23 Chielidonium majus L. — Très rare, trouvée entre Coxyde et la Panne, près d'un sentier ombragé, et une fois sur un vieux mur à Nieuport. Knautia arvensis Coult. — Trouvé une seule fois à la limite de la zone littorale (maritime) dans une prairie près de Lombartzyde. Orchis latifolia L. — Considéré comme rare dans les polders, par Crépin, est cependant assez com- mune. Neottia ovata Bluff et Fing. — Rare, sauf dans les sapi- nières de Knocke, où on le trouve abondant. Bryonia dioica Jacq. — Considéré comme rare dans nos deux zones, se trouve au contraire un peu partout et est assez commun. Hyosciamus niger L. — Très rare dans nos zones; je ne l'ai trouvé qu'une fois, près de Nieuport, il y a plus de dix ans. Un de mes amis l'a trouvé près de Coxyde il y a deux ans. Centaur era mont ana L. — Trouvé une fois près de Nieuport, le long de la crique, en plusieurs plantes en fleurs, bien développées. Limnanthemum nymphoides Link. — N'est pas rare dans les polders, dans plusieurs canaux. Glaucium flavum Crantz. — Signalé par Crépin, comme très rare dans nos zones : je crois qu'il n'y est plus du tout, car je ne l'ai encore jamais trouvé. Saponaria officinalis L. Je tiens à faire remarquer la variabilité des fleurs de S. officinalis. Cette plante est rare dans la zone mari- time, je l'ai trouvée seulement en trois endroits. 24 La fleur normale a 5 pétales, 10 étamines et 2 styles. J'en ai trouvé entre Oostduinkerke et Coxyde, le long de la chaussée, dans le sable, dont toutes les fleurs sont doubles; il n'y a aucune étamine, quelques fleurs ont le pistil normal, à deux styles, mais le plupart ont 3 et 4 pistils ayant chacun 1 style, parfois 2, mais plus souvent 3 et 4; partout où il y a plusieurs pistils, ils sont tordus ensemble et mal formés. Les étamines se sont transformées en pétales étroits ; il y en a de 22 à 23. A Coxyde, près de l'Hoogenblekker, il y en a à pistil normal à 2 styles, 3 ou 4 étamines et 8 à 10 pétales. Entre iMiddelkerke et Mariakerke, j'ai trouvé des fleurs ayant 6 pétales, 1 pistil à 2 ou 3 styles et 10 étamines. Ainsi, je n'ai encore trouvé aucune fleur normale parmi toutes celles que j'ai observées dans la zone maritime. BILAN DE L'ANNÉE BRYOLOGIQUE BELGE, par Arthur Mansion. Après une première période d'existence, la section bryologique belge fondée au sein de notre Société royale de botanique, a déjà le droit de s'enorgueillir du résultat des recherches de ses membres : 24 espèces nouvelles pour le pays ; 38 variétés dont l'existence n'était pas encore constatée en Belgique ; Un très grand nombre d'habitations inédites de musci- nées réputées RR ou K ; d'importantes données sur la dispersion des espèces dites ubiquistes ; quantité de 25 bryophytes très rarement fertiles, observés munis de capsules ; tel est le bilan de Tannée bryologique écoulée. Nous ne pouvons songer à publier ici tous les résultats obtenus, élantdonnéque plusieurs florules ou suppléments de florules et un certain nombre de listes d'espèces peu communes sont actuellement en préparation. Nous nons contenterons de signaler les découvertes les plus remarquables faites par chacun des bryologues de la section : MM. Cardot, Cornet, Halin, Mansion, Marchai, Massait, Pélers, Sladden, Vanden Broeck. M. Jules Cardot, en mettant de Tordre dans d'an- ciennes récoltes faites il y a 20 ans aux environs de Spa, et dans la région jurassique, a reconnu 4 espèces nouvelles pour la Belgique : 1 Webera cucullataSchw. — Spa. (2 habit.). 2 Grimmia caespititia Jur. — Spa. (2 habit.). 3 — lameilosa C. Mùell. — Francorchamps. 4 Thyidium Philiberti Limpr. — Spa, Orval, Villers- sur-Semois. Notre savant confrère m'a prié de présenter en son nom, à la Société, une note pour annoncer la découverte de ces espèces. M. ArthurCornet, poursuivant ses intéressantes recher- ches aux environs de Theux et de Spa, a enrichi notre flore bryologique de 2 espèces nouvelles : 5 Dicranum Blyttii Br. Eur. — Theux. 6 Plagiothecium curvifolium Schlieph. — Theux. Ce zélé bryologue a observé dans trois habitations. Liochlaena lanceolata Nées. — Hépatique considérée comme douteuse pour notre flore et dont je 26 constatai aussi l'existence entre Fooz et Walgrappe, sensiblement en même temps que M. Cornet entre Theux et Polleur. Il a en outre découvert : Bryum obconicum Hornsch. — Entre Mont et Louveigné, espèce non signalée en Belgique, que nous venions précisément, M. Sladden et moi, de rencontrer dans trois habitations sur l'Amblève et que M. Sladden a observée depuis dans la région des Hautes-Fagnes. Encalypta ciliata Hoffna. — Entre Spa et La Reid, demeuré introuvable dans la province de Liège où Dossin l'indiquait cependant au commence- ment du siècle dernier; I Dirranella varia Hedw. v. calaminaris Cardot — Juslenville. H Trichostomum nitidum Sch. v. obtusum N. Boul. — Entre Pepinster et Goflfontaine. III Leptobryum pyriformeh, v. dioicum. — Juslenville. IV Pogonatum aloïdes P. Beauv. v. Dicksoni H. et T. — Theux. Ces quatre variétés remarquables sont nouvelles pour le pays. M. Cornet, qui herborise également aux environs de Waremme, a eu la bonne fortune d'y découvrir une espèce encore inconnue chez nous : 7 Plerigoneurum lamellalum Jur. — Remicourt. M. Cornet m'informe qu'il dresse actuellement la liste complète de ses trouvailles bryologiques de l'année, afin de pouvoir la présenter incessamment à la Société. M. Mathieu Halin, dans la vallée de la Vesdre qu'il 27 a choisie comme champ d'exploration, a fait de très brillantes découvertes : 8 Breutelia arcuata Sch. — Chétifontaine. 9 Fontinalis dalecarlica Br. Eur. — Goé. 10 Platygyrium repens Br. Eur. — Béthane. Espèces nouvelles pour la Belgique et dont les deux premières, inconnues à nos faibles altitudes, n'étaient pas même indiquées comme devant être recherchées dans les limites de notre territoire. A ces très remarquables trouvailles, qui font grand honneur à M.Halin, il convient d'ajouter les décou- vertes suivantes : V Hypnum fluitans L. v. pinnatum N. Boul. — Chéti- fontaine, variété nouvelle pour le pays; Scleropodium illecebrum Schwaegr. — Ensival, espèce nouvelle pour la province de Liège; Hyocomium flagellare Sch. — fertile — Ensival, mousse qui n'avait encore été observée, chez nous, qu'à l'état stérile ; Isopterygium depression Mitt. — fertile — Hodimont, espèce qui n'était connue fructifère, en Belgique, qu'à Frahan et Aile, sur la Semois. M. Halin dresse également la liste complète de ses découvertes bryologiques. Mes investigations dans la vallée de la Meuse, d'An- denne à Givet, m ont donné des résultats très encourageants : 11 Fossombronia caespitiformis de Not. — Hépatique nouvelle pour la Belgique, a été découverte entre Lives et Bossimé. Liochlaena lanceolala Nées. — Espèce indiquée par Hoc- quart, aux environs de Tournai, mais dont l'indi- 28 génat était fort contesté, a été observée entre Fooz et Walgrappe. Les sept variétés suivantes, qui étaient restées étran- gères à notre flore hryologique, lui sont aujourd'hui acquises : VI Lejeunia serpyllifolia Libert v. ovula Syn. Hep. — Cascalelles (Waulsort), Fonds de Lustin. V7 1 1 Pottia Starkeana C. Muell. v. brachyoda Lindb. — A la Pairelle (M. Tonglet a également observé cette variété à Bouvignes.) VIII Fissidens pusillus Wils. v. algarvicus N. Boul. — Burnot. IX Mnium punctatum L. v. elatum Sch. — Entre Fooz et Walgrappe. X Orthotrichum cupulatum Hoffm. v. calcareum Vent. Néviaux. XI Hypnum palustre L. v. hamulosum Br. Eur. — Pro- fonde vil le. XII Hypnum palustre L. v. laxum Br. Eur. — Entre Rhisnes et Saint-Servais. Quant à la flore cryplogamique de la province de Namur, elle s'est enrichie de 21 espèces : Preissia commutataNees. — Cascatclles ( Waulsort). Ansura palmata lïedw. — Entre Lives et Bossimé, Falmignoul (M. Tonglet a également trouvé cette hépatique à Monial et entre Anseremme et Fal- mignoul). Fossombronia cristata Lindb. — Citadelle de Namur, Profondeville, Falmignoul. Frullania fragilli folia Tayl. — Bois de Dave. Chiloscyphus polyanthos L. — Douze habitations. Jungermannia exsecta Smud. — Béez, Marche-les-Dames, entre Lives et Bossimé. 29 Jungermannia Lyoni Tayl. — Anhée, bois de Dave. — quinquedentata IIiuls. — Entre Fooz et Walgrappe. — ripai ia Tayl. — Colèbi. — Schreberi Nees. — Six habitations. Scapania compacta Roih. — Citadelle de iNamur, — intermedia Hep. Gall. — Colèbi. Systegium crispum Sch. — Fonds d'Arquet. Fissidens exilis Hedw. — Beau-vallon. Campylopus fragilis Br. Eur. — Bois de Dave. Grimmia confer la Funck. — Bois des Acremonts, bois de Dave. Physcomitrium sphaericum Brid. — .Néviaux. Pohlia cruda Lindb. — Bouvignes (également à Malonne et au bois de Floreffe. — Mansion et Péters). Buxbaumia aphylla L. — Basse-Marlagne (iVI. Tonglet Ta aussi observé à Moniat et à Godinne et M. Lo- chenies à Burnot). Hypnum imponens Hedw. — Lnlre Fooz et Walgrappe. — ochraceam Turn. — Hastiére-Lavaux (M. Dens a aussi trouvé cette espèce dans la vallée de l'Her- meton). Déjà plus d'un tiers du vaste territoire, dont je me suis assigné l'exploration méthodique, a été consciencieusement visité. Les importantes don- nées que j'ai pu recueillir, en un an, sur la dis- persion des muscinées dans la vallée de la Meuse en amont d'Andenne, me permettent d'espérer que je serai prêt à publier la florule de la région dans une couple d'années, au plus tard. M. Elie Marchai, pendant un séjour à Houffalize, découvrit une variété nouvelle pour la Belgique. 30 XIII Jungermannia exsecta Smud. v. propagulifera Nob., ainisi qu'un certain nombre d'espèces rares : iVastigobryum trilobalum Nées. Jungermannia alpestris Sell I. Scapania compacta Dmrt. Camptothecium nitens Sch. Hypnum vernkosum Lindb. Dans d'anciennes récoltes que M. El. Marchai fit dans nos Ardennes, j'ai reconnu deux variétés nouvelles pour le pays : XIV Jungermannia hyalina Lyell, v. major Nées. — Spa. XV — — — v. minor Nées — Hertogenwald, et une nuveauté pour le Luxembourg : Fossombronia Dumortieri Lindb. — Poix. M. El. Marchai qui, depuis plus d'un an, se livre avec passion à l'étude biologique des hépatiques dont il observe plus spécialement les procédés de multipli- cation et de reproduction, m'a fourni de précieux renseignements sur la dispersion de ces bryopbytes aux environs de Gembloux. Je tiens à rendre ici un éclatant hommage au dévoue- ment du doyen des bryologues de notre jeune section, qui fut de toutes les excursions et qui ne cessa, pendant les recherches, de faire preuve d'une perspicacité souvent étonnante et de déployer un entrain vraiment communicatif. M. Jean Massart a collecté des muscinées sur diffé- rents points du pays, mais c'est, dans la zone mari- lime, qu'il fit ses plus jolies découvertes. Outre les deux raretés : Trichoslonwm flavovirens IJruch. — Coxyde. 51 Rhynchostegium megapolitanum Br. Eur. — Coxyde. — 11 ajouia 4 espèces à la liste des bryophytes men- tionnés dans la Flandre occidentale : Barbula inclinata Schw. — Wenduyne. Rhacomitrium canescens Brid. — Westende. Eurynchium praelongnm Br. Eur. — Coxyde. Rhynchostegium con fer tu m Br. Eur. — Coxyde. A Genck, M. Massart trouva également deux espèces nouvelles pour le Limbourg : Bryum roseum Schreb. — Trichostomnm rigidulum Sw. — Les récoltes faites par ce bryolcgue au Hockay, à Francorchamps et à Trois-Ponts, à Samson, à Auderghem et à Bergh, à Buzenol et à Poncelle, nous ont fourni d'intéressantes données sur la distribution géographique de plusieurs espèces rares dans le pays. M. Armand Péters a pris à cœur de nous révéler les richesses bryologiques des environs de Malonne. Dans celte région, qu'il explore avec un soin jaloux, il a fait déjà des trouvailles inespérées : Mastigobrijum trilobatum Nées. — Gueule-du-loup, Ves- quée, bois de Floreffe. Bryum fallax Milde. — Malonne. — inclination Br. Eur. — Malonne. M. Péters a en outre découvert un grand nombre de bryophytes rares, ainsi que plusieurs mousses, généralement stériles, portant des capsules en par- fait état de maturité. Il a même été assez heureux pour observer, le premier en Belgique : 52 Eurynchium Voucher i Br. Eur. — Malortne, à l'élat fertile. La florule des museinées de Malonne et les environs devant paraître prochainement, nous i.ous garde- rons bien de la déflorer davantage. M.CharlesSIadden a continué l'expIorationdesHautes- Fagnes, où il a fait déjà de si importantes acquisi- tions bryologiques. Nous lui devons la découverte de six espèces nouvelles pour la Belgique : 12 Sarcoscyphus sphacelatus Nées. — Vallée de la Stalte. 13 A ndrcaca alpestris Sch. — Vallée de la Statle. 14 Dîcranum Mùhlenbeckii B. S. — Vallée de la Hoegne (M. Sladden et moi avons récemment observé une seconde habitation belge de cette espèce à Stou- mont, dans la vallée de l'Amblève). 15 Rhacomitrium microcarpum Brid. — Vallée de la Hoegne. 16 Bryum Mùhlenbeckii Br, Eur. — Vallée de la Hoegne. 17 Hy locomium calvcscens Lindb. — Hoekay. Il a en outre découvert douze variétés qui n'avaient pas encore été observées dans le pays : XVI Sarcoscyphus emarginatus N. Boul. v. major Carr. — Vallées de la Siatte et de la Sawe. XVII Sarcoscyphus emarginatus N. Boul. v. aquaticus Nées. — Vallées de la Statte et de la Sawe. X11X Jungermanniatersa Nées. v. rivularisNecs. — Vallée de la Statte. XIX Jungermannia Floerkei Mart. v. squarrosa Husnot — Solwaster. 33 XX Scapania undulata Dmrt. v. resupinata Lindb. — Vallée de la Sawe. XXI Scapania undulata Dmrt. v. minor Lamy — Plateau de la Baraque-Michel. XXII Plagiochila spinulosa Dmrt. v. tridenticulata Hook. — Plateau de la Baraque-Michel. XXIII Dicranella varia Sell. v. tenui folia Br. Eur. — Vallée de la Hoegne. XXIV Rhacomitrium fasciculare Brid. v. gracile N. Boul. — Vallée de la Hoegne. XXV Hypnum fluitans L. v. gracile N. Boul. — Vallée de la Statte. XXVI Hypnum patientiae Lindb. v. elalum S\. Boul. — Valée de la Statte. XXVII Hypnum uncinatum Hedw. v. plumosum Sch. — Vallée de la Hoegne. XXVIII Hypnum uncinatum Hedw. v. abbreviatum Sch. — Vallée de la Hoegne. Ce bryologue a en outre enrichi de cinq espèces la flore cryptogamique de la province de Liège : Jungermannia hyalina Lyell. — Vallée de la Sawe. Jnngermannia obovata Nées. — Vallées de la Statte et de la Hoegne. Scapania irrigua Dmrt. — Plateau de la Baraque-Michel (trouvé depuis à Chétifontaine par M. Halin). Harpanthus scutatus Spruce. — Vallée de la Hoegne. M. Sladden a observé, et souvent dans plusieurs habilations, un très grand nombre d'espèces rares qui donneront à sa floiule bryologique des Hautes- Fagnes un cachet tout particulier. M. Sladden et moi, poussant activement nos recher- 3 u dies dans la pittoresque vallée de TAmblève, y avons découvert sept espèces nouvelles pour la Belgique : 18 Riccia sorocarpa Bisclioff. — Adseux. 19 Fossombronia angulosa Raddi. — Adseux. 20 Jungermannia crdifolia Hook. — Cascade de Coo. 21 Grimmia atrata \V. et M. — Entre Stavelot et Francor- cbamps. 22 Bryum obconicum Hornsch. — Quarreux et Ileid-des- Gattes (trouvé depuis à Solvaster, par M.Sladden et entre Mont et Louveigné, par M. Cornet.) 23 Rhacomitrium sudeticum Br. Eur. — Ruiss. de Mageru à Stavelot. 24 Hypnum delitesccns N. Boul. — Ruiss. de Mageru à Stavelot (trouvé depuis à îNéviaux, par moi et à Bouvignes, par M. Tonglei) Nous avons en outre observé neuf \arié(és encore inconnues chez nous : XXIX Jungermannia intermedia Lindenb. v. capitata Husn. — Quarreux. XXX Andreaea petrophila Ehrh. v. robusta Br. Eur. — Porallée. XXXI Gymnostomum mkrosiomum II< dw. v. brachy- carpon Br. Eur. — Heid-des-Gattes. XXXII Gymnostomum rupestre Schw. v. vompadum Br. Eur. — Sedoz. XXXIII Physcomilrium sphaericum Brid. v. minor. Br. Eur. — Forges (Menue.) XXXIV Hypnum cor di folium Hedw. v. Richardsoni Mill. — Stavelot. XXXV Hypnum fluitans L. v. Jeunbernati F. Ren. — Entre Stavelot et Francorchamps. XXXVI Hypnum ochraccum Turn. v. (laccidum Milde. — Cascade de Coo. 38 XXXVH Hypnum ochraceum Turn. v. ancinatum Milde. — Cascade de Coo. Nous avons en outre ajouté neuf espèces à la liste déjà longue des muscinées de la province de Liège : Jungermannia intermedia Lindenb. — Stavelot, Quarreux. Fissidens rivularis Br. Eur. — Pierreux-Riz. Grimmia patens Br. Eur. — Xhierfomont. Physcomitrium sphaericum Brid. — Forges (Lienne.) Funaria microstoma Br. Eur.— Cascade de Coo, Stavelot. Bryum Duvalii Voit. — Sioumont. — fallax Milde. — Sioumont. Scleropodium caespititium Br. Eur. — Sedoz. Hypnum resupinatum Wils. — Quarreux, entre La Gleize et Cheneux. Quant aux données sur la distribution géographique des nombreuses espèces, tant rares que communes qui habitent la vallée de TAmblève, elles feront l'objet d'un travail complet que nous comptons bien pouvoir publier dans une couple d'annes. M. Henri Vandcn Broeck, continuant ses investiga- tions dans la province d'Anvers, a vu ses efforts couronnés de nouveaux succès. Il a découvert une variété remarquable nouvelle pour notre flore bryologique : XXXIIX Hypnum scorpioides L. v. julaceum San — Turnhout. Grâce à son activité de chercheur habile, la liste des espèces de la province, qu'il explore depuis tant d'années, s'est allongée encore de quinze espèces nouvelles : Phascum muticum Schreb. — Wilryck. Barbula vinealis Brid. — Schooten. Leptobryum pyrifonne Sch. — Anvers, Schooten, Deurne. Mnium affine Schw. — Deurne, Oeleghem. Philonotis calearea Sch. — Schooten. Plagiothecium denticulatum Br. Eur.— Schooten, Contich. Camptolhecium nitens Sch. — Schooten. Hypnum elodes Rich. — Oeleghem. — lycopodio'ides Schw. — Oeleghem. Jungermanniaconnivens Dicks. — Calmpthoul, Schooten, entre Beersse et Vlimmeren. — Francisci Hook. — Cappellen. — obtusi folia Hook. — Brecht. Lophocolea Hookeriana Nees. — Deurne, Wyneghem, Calmpthout, Schooten, Oeleghem. Aneura pcdmata Dmrt. — Schooten. Anthoceros laeuis L. — Edeghem, Wilryck. M. Vanden Broeck prépare un troisième supplément à son catalogue des plantes observées aux environs d'Anvers. Il présentera sous peu à la Société ce tra- vail pour l'élaboration duquel il a réuni à peu près tous les matériaux. Enfin, MM. Smolders et Maréchal qui viennent de franchir la période de tâtonnements, du début des études bryologiques, vont pouvoir organiser métho- diquement leurs recherches sur leur territoire respectif. Nul doute qu'ils ne nous fournissent de précieux renseignements pour le bilan de l'année bryologique qui commence. La section a organisé diverses excursions bryologiques, qui ont donné des résultats très satisfaisants. Magnée 37 et les Fonds-de-Forèt, Calmplhout, Jodoigne, Genck et Weert-Saint-Georges ont été successivement explorés. Le compte-rendu de chacune de ces jour- nées d'exploration figurant dans notre bulletin, nous nous contenterons simplement de les rappeler. PROJET DUNE ÉTUDE DÉTAILLÉE DE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE LA BELGIQUE (1), PAR Cil. BoMMER ET J. MaSSART. L'étude des flores de l'Europe occidentale et centrale est aujourd'hui fort avancée et Ton peut dire que leur connaissance est à peu près complète, du moins en ce qui concerne leur composition qualitative en Phanérogames et en Ptéridophytes. Il n'en est plus de même si l'on envisage la constitution intime de la couverture végétale du sol, c'est-à-dire les différentes associations, les groupements particuliers d'es- pèces, qui donnent aux flores locales leur personnalité. C'est, en effet, avant tout la proporiion relative des espèces et leur mode de répartition dans des localités res- treintes aussi bien que sur l'ensemble de vastes régions, qui permettent de se rendre compte des caractères réels des flores, ainsi que des causes qui déterminent leur physionomie particulière. Les études floristiques, qui semblaient parvenues à leur terme en Belgique, peuvent donc prendre un intérêt nouveau dans leur orientation vers la géographie bota- nique. Si Ton étend les considérations qui précèdent à la (1) Voir aussi dans le fiulletin le tome XLI, p, 243-257. 38 totalité des productions végétales naturelles et cultivées qui occupent un même territoire, on conçoit qu'il en résultera des données précieuses, non seulement pour la science pure mais aussi pour l'agriculture et la sylvicul- ture, puisque les influences de milieu — sol et climat — qui agissent sur les productions naturelles d'un pays, sont également efficientes pour les cultures qui s'y développent. Il n'est d'ailleurs pas possible de séparer ces deux catégories de productions végétales dans l'étude raisonnée de la flore d'une contrée aussi peuplée que la Belgique, car l'élément cultivé est en général trop étroitement mélangé à la flore naturelle primitive. On comprend sans peine que l'élude de la Géographie botanique ainsi comprise peut fournir une base des plus sérieuses pour la Géographie agricole. La connaissance intégrale des pioductions végétales de notre pays exige des recherches de trois ordres diffé- rents : 1° Dresser l'inventaire détaillé de ces productions; 2° Figurer leurs aspects caractéristiques dans leur ensemble et dans les éléments qui les constituent ; 3° Faire connaître les conditions de milieu — sol et climat — ainsi que les causes historiques spéciales à la Belgique et l'influence qu'elles exercent ou ont exercé sur sa végétation. I. Inventaire de la flore. Son but est d'établir sur toute retendue de notre terri- toire la composition locale de la flore et des cultures. L'exécution de cet inventaire sera confiée à des bota- nistes assumant chacun la tâche d'explorer une partie déterminée du pays. 59 La Société royale de Botanique de Belgique a pris sous son patronage cette partie du travail. Les renseignements agricoles fournis par les services compétents seraient utilisés pour com pléter le tableau de la couverture végétale du sol. Les cartes à grande échelle de PÉlat-major divisées par un double réseau mesurant : le premier, une minute; le second, trente secondes en longitude et en latitude, formeront la base de cette étude. Un travail analogue, fort bien conçu, a été entrepris en Hollande depuis deux ans par îMM. Goethart et Jongmans et la publication des résultats se poursuit sous le titre de « Plantenkaartjes voor Nederland ». La méthode suivie par les botanistes hollandais serait modifiée par la substitution d'un réseau à base géogra- phique au réseau à base arbitraire employé en Hollande, ainsi que par le relevé exact de la florule spéciale des diverses stations que l'on peut rencontrer dans l'explora- tion de chacune des unités du réseau général. II. Représentation des aspects de la végétation en Belgique. La représentation des aspects de la végétation de la Belgique consistera en une collection de vues photogra- phiques offrant la reproduction exacte des aspects variés et caractéristiques que l'on rencontre en parcourant notre territoire. Les principales régions naturelles et culturales seront présentées d'abord dans leurs caractères généraux. Dans chacune des régions les aspects particuliers de la végétation seront ensuite graduellement détaillés jusque dans leurs éléments constituants. 40 Depuis longtemps déjà on s'est attaché à la représenta- tion des diverses flores du Globe. Il semble cependant que Ton n'ait pas jusqu'à présent déterminé d'une manière suffisante les conditions dans lesquelles ces documents doivent être pris pour avoir toute leur valeur scientifique. La photographie est aujourd'hui adoptée d'une manière générale pour ce genre de travail et c'est incontestablement le meilleur moyen de reproduction qu'on puisse lui appli- quer. Il faut cependant ne pas se dissimuler ses inconvé- nients; en enregistrant indifféremment tous les détails, la photographie nesouligne pas, comme peut le faire le dessin, les traits caractéristiques qu'il importe avant tout de faire ressortir. Ses résultats sont donc souvent peu démonstra- tifs. Ce défaut est surtout apparent dans les vues de petit format 9 X 12 cm. et 13 X 18 cm. qui sont presque uni- quement employées pour la reproduction des aspects de végétation. En dépit de leur sincérité, ces documents laissent presque toujours dans l'esprit une impression vague et indécise qui fait regretter la netteté plus schéma- tique des planches dessinées. On ne peut pourtant songer au dessin, procédé trop coûteux et trop lent pour l'exécution d'un travail aussi considérable que la représentation de la flore d'un pays tout entier. C'est donc à la photographie qu'il faut avoir recours en tenant compte, dans son utilisation, des incon- vénients qui lui sont propres. L'adoption de très grands formats peut seule remédier aux défauts qui viennent d'être signalés, en permettant de conserver l'avantage inappréciable de l'exactitude absolue et de la rapidité d'exécution du procédé photographique. La méthode à suivre, déterminée par une longue expé- rience de la photographie scientifique, consiste à repro- 41 duire directement en format 30 X 40 cm. les aspects généraux et spéciaux de chacune des régions naturelles et culturales du pays. Dans ces régions, considérées isolément, il faut faire : 1° Des vues d'ensemble très étendues, prises autant que possible de points dominants. !2° Des vues plus détaillées montrant l'aspect général des principaux traits caractéristiques de la végétation, c'est-à-dire des associations végétales, telles par exemple que les forêts, les prairies, les champs cultivés, etc. 3° Des vues spéciales faisant pénétrer dans l'intérieur des associations pour montrer leur constitution intime. 4° Des vues de grand détail reproduisant les éléments individuels des associations, leurs plantes caractéristiques. Par l'application de celte méthode on parviendra à donner un aperçu complet et rigoureusement exact de la flore de la Belgique. III. Causes de la distribution actuelle des plantes en Belgique. Pour que la connaissance de notre flore soit entière, il ne suffît pas d'en faire l'inventaire et d'en représenter les différents aspects; on doit compléter ces notions en précisant les causes qui lui ont imprimé son caractère actuel. Il ne suffît pas, en effet, de constater un ensemble de phénomènes pour le connaître parfaitement; il faut encore pénétrer les causes qui l'ont déterminé. La végétation actuelle de la Belgique doit ses caracté- ristiques à deux ordres de causes, les unes éloignées, les autres immédiates. Les causes éloignées, — que Ton peut dire aussi histori- ques,— consistent dans les transformations que notre flore 42 a subies pendant la suite des périodes géologiques et dont sa constitution actuelle révèle des traces nombreuses se rapportant pour la plupart aux époques géologiques les plus récentes. Les causes immédiates, de beaucoup les plus impor- tantes, consistent dans l'influence si marquée de la nature géologique du sol ainsi que du climat. On sait combien est remarquable la variété de ces facteurs que nous offre notre territoire malgré sa faible étendue. C'est dire tout l'intérêt qui s'attache à celte partie du travail, pour laquelle les excellentes Monographies agricoles publiées par le Ministère de l'Agriculture fourniront une pré- cieuse contribution. CONCLUSIONS. Tracer le tableau complet des productions végétales de la Belgique en indiquant les facteurs qui donnent à notre flore et à nos cultures leurs caractéristiques spéciales, tel est le but des recherches dont le programme vient d'être développé. Parmi les résultats divers d'un semblable travail il convient de citer en premier lieu l'indication d'une méthode nouvelle et précise à suivre dans les études de géographie botanique. Il n'est pas douteux que les bota- nistes étrangers entrent plus tard dans la voie qui aurait été ainsi tracée par la Hollande et la Belgique. Les doeuments à publier seraient d'autre part une base excellente et des plus complètes pour l'enseignement de la Géobotanique et de la Géographie physique de notre pays. Enfin il est certain que l'étude approfondie des facteurs qui exercent leur influence sur l'ensemble de notre monde végétal fournirait pour la pratique de précieuses indica- tions. 43 INSTRUCTIONS pour l'usage de la liste d'herborisation. La liste d'herborisation porte en abrégé les noms de toutes les espèces de Ptéridophytes et de Phanérogames qui se rencontrent en Belgique. — Les noms sont ceux de « É. De Wildeman et Th. Durand : Prodrome de la Flore Belge. > — La liste contient, outre les espèces linnéennes, la plupart des "espèces démembrées, sauf dans les genres Mentha, Rota et Rubus. Le plus grand nombre des botanistes négligeront ces espèces secondaires; ceux qui s'en occuperont voudront bien inscrire sur la liste les noms des genres dont ils étudient les petites espèces au point de vue géobotanique. Les espèces sont rangées par ordre alphabétique dans les genres; ceux-ci sont rangés par ordre alphabétique dans les FAMILLES; celles-ci sont rangées par ordre alphabétique dans les groupes suivants : PTERIDOPHYTAE. GYMXOSPERMAE, MONOCOTYLEDONEAE, DIGOTYLEDONEAE ARGHICHLAMYDEAE (= Apétales et Choripé- tales), DIGOT. METAGHLAMYDEAE (= Gamopétales). En tête de chaque liste, se trouve un rectangle, de la même grandeur que les rectangles de la carte au 1/40,000, dont les côtés ont la longueur d'une minute en longitude et d'une minute en latitude. Le bota- niste qui fait le relevé des plantes d'une localité, inscrit dans ce rectangle le chemin suivi. - Il indique aussi la longitude et la latitude du rectangle, ainsi que la date de l'herborisation. TOUTES les espèces rencontrées seront marquées sur la liste : il suffit de barrer le nom par un trait vertical, oblique-gauche, ou oblique-droite. Chaque sorte de traits doit correspondre strictement à un type spécial de station, indiqué en tête de la liste. Nous attachons la plus grandelimpor- 44 tance à ce que les collaborateurs distinguent avec soin les diverses stations dans les localités qu'ils explorent On sait en effet que certaines plantes habitent des stations fort hétérogènes; par exemple Anacampt/'s jiyrami- dalis, dans les fentes des rochers calcaires, dans les bois, et dans les pannes humides des dunes ; Molinia coerulea, dans les clairières sèches, les tourbières et les pannes. D'un autre côté, l'étude des associations végétales propres aux divers types de station, et des changements que les ditférences dans l'humidité, dans la constitution chimique et physique du sol, dans l'orientation, etc., peuvent y amener, est encore fort peu avancée chez nous. Avec le système que nous préconisons, il suffira d'examiner une liste d'herborisation pour avoir le tableau complet des Phanérogames et des Ptérilophytes qui, dans telle localité du pays, composent l'association de stations déterminées, telles que par exemple, une haute futaie de Hêtres, une clairière de la même forêt, — les rochers calcaires ensoleillés et ombragés etc. Gomme il n'est pas commode de superposer sur une même liste (et souvent sur un même nom) plus de trois sortes de traits, chaque liste ne portera que la flore de trois des stations de la localité étudiée, et l'ensemble d'un seul rectangle nécessitera de nombreuses listes. Mais cet inconvénient paraît bien faible en regard de l'intérêt qu'il y a à ne pas se contenter d'indications générales et grossières sur l'existence d'une espèce sur un point de la terre, mais à préciser cette donnée par l'addi- tion de renseignements relatifs aux conditions dans lesquelles l'espèce se développe. Afin d'obtenir de l'unité dans les termes par lesquels les collaborateurs désigneront les stations, nous donnons, au verso de la liste d'herbori- sation, une enumeration des principales stations ou associations. Nous nous contentons d'indiquer les grandes lignes de la classification, lais- sant aux botanistes régionaux le soin d'établir des subdivisions plus détaillées Celles-ci seront surtout nécessaires pour les pays accidentés, à sol très varié. Afin de fixer les idées, nous indiquons pour quelques stations, un cer- tain nombre de plantes caractéristiques bien connues. On devra aussi marquer par un signe spécial (un petit tiret en haut ou pn bas du trait) si la plante est en ileurs ou en fruits; au printemps cette dernière indication sera utilement remplacée par celle qui se rapporte à la feuillaison, surtout pour les arbres et les arbustes. De cette manière, on aura pour un moment précis et pour une station définie d'une localité dont la position géographique est fixée, des renseignements complets sur la composition floristique ainsi que sur l'état de la végétation. Les instructions données aux botanistes qui s'occupent de la géobo- tanique de la Belgique, se résument donc principalement en ceci : 1° Indiquer avec précision la position de la localité explorée et la date de l'herborisation. 2° Séparer autant que possible les diverses associations végétales, en tenant compte surtout de la constitution minéralogique du sol, de la répartition de l'humidité, de l'intensité de l'éclairement, et de l'exposi- tion. 3° Ne négliger aucune espèce, même parmi les plus banales. Les collaborateurs enverront chaque année une copie de leurs listes au Secrétaire général de la Société royale de Botanique de Belgique. Gelui-ci prendra les mesures nécessaires pour leur dépouillement et pour la publication des trouvailles, avec l'indication du nom de l'observateur, de la station, de la date et de la localité. Après quelques années, l'ensemble des résultats servira à élaborer une « Géographie botanique de la Belgique ». Les listes d'herborisation sont fournies gratuitement à tous les bota- nistes qui veulent collaborer à l'étude géobotanique de la Belgique. Ils pouvent les obtenir au siège de la Société (au Jardin botanique de l'État, à Bruxelles). Les cartes à 1/40,000, portant un réseau de lignes distantes de 1 minute en longitude et 1 minute en latitude, sont prêtées aux collabora- teurs. G. BOMMER. — J. MASSART. 46 Latitude : Observateur Date: p — » '5c G c -1 Stations f \ to o / Latitude PTER. EQU. a,He}hy^,P^>v- HY IS* LYG* al,anc,ann,Ch,cl,co,ijS. MA. Pil OPH. Bo. Oph. OSM. POL. All. Aspi. ac,ca,cr,di',Dr, f-m,'lob,Lon,?iio,P,s,T. AsvL,A-n,Ce,gtH,R-m,9,T,v, Ath. Bl. Gy. On,S. Pol, v. Se. Pt. SALV. GYMN. AB. Lar,cZ. Pic,e. Pin,s*. GUP. Jun. TAX. MONOG. AL. or,/, P. EcH,ra,re. Eli,w. Sag. AMAR. Gal. LEU,a,u. NA.p,P-Ar. AR.Ac. Ar. Ca. ASP,o,/?.Co. Ma. Pa. Po,m,o,i>. Ru BUT CYP. GA,ac,ar>ax>bi^r>ca1cy,Da>deidig4îo,distaJdisti>diviechiels en,ery>eœ,/î,flaJu)9l}Co>h-a>h''tsJfoJiu,ju,KoJaeJepiJepoJig,h-?n, lo)moimu,ne,Oe,orn,pal,vanice,vaincu,v^r)V^,V^,ve,VhPrae,'pro,tJ-L, pa^e^ip^o^pa^tricstr/g^yjejo^nctr/n ,um,ves,vir,vui. Glad. Cy,/7, /ti. ELEO,a,fii,o,p.tt. ERi,o,p./,«aa,Vai. Rhy,»,/". ScH,/*,n. Sci,cae,car, compa,compr,f,H,l,ma,me,pa,pa,se,sy,Ta,tr. DIOS. Tam. GRAM. Agrop a,c,j,p,r. AGROST,a,b,c,g,n,sa,sl,v. kmc,m,p, Alop, a, f,g,p,u. AMM.a. And. ANT,a,o,t>. Ap,/,S. Arr,M- ATR,£,d,m,p. Av,&a,6r, f,i,nto,pr,put9a,8tet8tr. BRL,a,d.g,p,8. BRyme9mi. Bno.ard,arv,as,c, e,h,ifmollif,mollis.n,p,r,sec,scr,st,t,vel,ver,vi. Gal, a,E,H,l, m. Gat. Cor. Cymod. Gynos. Dac. DESCH,c,d,/>. ELY,a,e. FES,am,are,ar«, b,c,de,da,e,gi,g!,h,l,o,p,P-M,re,rub.sc,sy,u. Glyco,/1^. Hol,/,w. 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T)iG,a,l,p..ea,p..ens. Euph, c,e,grae,?i,Od of,p,s,v. Gra. Lim. Lm,a,Cr,Cy,E.m,sp,st,v. Mel, a,/?. Ped,/>,5 Rhi,/U, ma, m*. Scwo, a, n,u, v. Verb, B,co,cu,L,?i,p,S,Th .as, th.. rme. to Ver, ac,ag, An. .is, An.. des, ar, Be, Ch,hJa,li,(o,?)i.n,of\<>p.p(!re,pers, poli prae,pro,sc,se,sp,Te,tr,v. SOL. Atr. Da,S,T. KYo,a,?i. LY,b,e Niga. Nico. Phys. $OL,c,D,h,me,vii,n,t,v. VAL. Gent. Va..na, à 10 fois aussi longues que larges; celles du sommet courtes. Folioles invo- lucrales intimes engainantes, allongées, insensi- blement rétrécies en un long acumen subulé; pédicelle grêle, rougeàtre, long de 8 à 12mm; cap- sule oblongue, longue de 1 mm. et large de i/a mm., molle, plus ou moins arquée et bombée en dessus, oblique ou subhorizontale, munie d'un petit col goitreux saillant ou liés faible, lisse à Vétat sec; opercule conique, rouge, terminé par un bec oblique, plus court que la capsule; dents du peristome rouge-obscur, papil- leuses et striées, divisées jusque vers le milieu ou au-dessous en 2 ou 3 branches linéaires- subulées ; anneau élevé, formé de plusieurs séries de cellules. Fleurs mâles nombreuses, reléguées à la base des innovations ou même assises sur des rameaux particuliers; anthéridies nombreuses, parapliyses grêles. Fructifie en été. Station. Dans les fissures des rochers siliceux de la région alpine. Dispersion. Le centre de dispersion du D. Blytii en Europe, parait être les hautes montagnes de la Suisse, où il est abondant et fertile. Braithwaite en signale douze habitations en Angleterre. En France, il existe dans les Pyrénées et les Vosges. 70 Egalement indiqué dans les Alpes norwégiennes et au Spitzberg. Cette espèce est connue dans l'Amérique septentrionale, au Groenland, au Canada, dans les Etats de l'Est, les Montagnes Rocheuses, la Colombie anglaise et à Vancouver. 0»vr. consultés. Muscinées de la France, par l'abbé Boulay. The British Moss-Flora, by R. Braiibwaite. Synopsis mnscorum europaeorum, au clore W. Ph. Sch imper. Bryologie Europaea, auctoribus Pli. Bruch, W. Ph. Schimper et Th. Gùmbel. Index bryologicus, par E. G. Paris. Muscologia Gallica, par M. Husnot. Musci Americae septentrionalis, auctoribus F. Renault et J. Cardot. Flore cryptogamique de la Belgique, par C. H. Delogne. Le D. Blyttii n'est peut-être qu'une variété remarquable du D. Starkei W. et M., dont il s'écarte surtout par la position des fleurs mâles. Les autres caractères distinctifs mis en italiques dans la description qui précède, sont trop inconstants pour asseoir une détermination sans conteste. M. l'abbé Boulay, en effet, a observé au Hohneck (Vosges), des formes du D. Starkei reproduisant tous les caractères du D. Blyttii, autres que celui de la situation des fleurs à anthéridies. Le D. Blyttii a été découvert, par M. Cornet au mois d'avril 1903, dans une excavation d'ancienne carrière ouverte dans le rocher siliceux, au bois de Staneux (Theux). L'habitation est à une altitude de 500 mètres environ et orientée au i\. La mousse y est très peu abon- 71 danle, mais une des touffes porte trois capsules en mauvais état de maturité et des fleurs mâles situées à une grande distance de la fleur femelle. L'existence de cette espèce sur les points les plus élevés de nos Ardennes étant considérée comme fort probléma- tique par Delogne (p. 78), sa découverte à 300 mètres seulement au-dessus du niveau de la mer est vraiment extraordinaire et montre combien peuvent varier, d'un pays à un autre, les données relatives à l'altitude des stations des bryopbytes. CONTRIBUTION A LA FLORE BRY0L0GIQUE DE BELGIQUE. Troisième liste d'habitations nouvelle» d'espèces rares de Muscineés, PAR À. CORNET^). MOUSSES. Ephemerum serratum Ilampc var. subulatum N. Boul. — Vallée de la Hoègne à Forges Thiry (Pepinstcr) (Fi\). Phasoum curvicollum Hedw. — Chemin de Wislez à Juslcnville, sur la terre sableuse d'un talus expose au midi, dans un coteau calcaire découvert et sec. En touffes serrées, à la parlie supérieure du talus, où il est abrite sous des graminées; rare, et en pieds isolés, aux endroits franchement découverts (Fr.). Pl.uridium alternifolium Rnbcnh. — Bois aux Ayris-faqu< s (ïheux) (Fr.). Euoladium vertioillatum B. S. — Route de Pepinstcr à Goffontainc (vallée delà Vcsdrc). Très abondant (St.). Dioranoweisia cirrata Lindb. — Vallée de la Hoègne, près Chinhcid (Pepinstcr) (St.). (1) Les deux listes précédentes ont été publiées dans le Bulletin du Cercle des Naturalistes Ifutois; la première dans les nrs 3 et 4 de 1901, la seconde dans les n°» 3 et 4 de 1902. 72 Cynodontium polycarpum Scli. — Hois près de Rondchayc (Thcux); bois de Juslcnvillc; vallée de la Hoègne à Pcpinstcr; bois des Mazurcs entre Pcpinstcr et Goffontainc (vallée de la Vcsdrc). J)ans ces différentes babitations, l'espèce est stérile et végète sur troncs d'arbres à écorec rugueuse ou lisse. Je l'ai trouvée une fois sur la terre mélangée de fines racines, dans le voisi- nage immédiat du tronc d'un hêtre Diohodontium pelluoidum Sch. var. fagimontanum Scb. — Vallée de la Hoègnc, entre Pollcur et Theux (St.). Dioranella varia Sch. var. callistoma Scb. — Lieu inculte, grami- ncux, près la station de Juslcnvillc (Fr.). — — var. oalaminaris Cardot. — Lieu inculte, gramincux, souvent inondé, près la station de Juslcnvillc (St ). Dicranum longifolium Ebrh. — Bois des Mazurcs, entre Pepinster et Goffontainc (vallée de la Vcsdrc) (St.). — Blyttii B. S. — Excavation d'une ancienne carrière au bois de Staneux (Theux). Altitude : 300 mètres. Une touffe pourvue de trois pédicclles décapités Cette espèce est nouvelle pour la Belgique. — majus Turn. —Vallée du Wayai, entre Thcux et Marteau (St.); vallée de la floègne, à Forges Thiry (Pcpinstcr) ^St.). — montanum Ilcdw. — Ruy de Chawion entre Spa et La Rcid (sta- tion) (St.). — undulatum B. S. — Bois aux Ayris-fagncs (Thcux) (St.). — scoparium Hcdw. var. spadiceum Boul. — Plateau delà Bara- que Michel (St.) — — var. vulgare Boul. forma reeurvata Boul. — Vallée du Wayai, entre Thcux et Marteau (St.). Dicranodontium longirostre B. S. - Bois des Mazurcs entre Pcpin- stcr et Goffontainc (vallée de la Vcsdrc) (St.). Pterigoneurum lamellatum Jur. — Dans une tranchée de la route de Poussct, à Remicourt : sur la terre très sableuse d'un talus découvert et dénudé exposé au midi. Altitude 130 mètres. Abondant et fructifié. Triohostomum orispulum Bruch var typicum N. Boni —Route de Pepinster à GolTontainc (vallée de la Vcsdrc) (St.). — nitidum Sch. var. obtusum N. Boul. — Même habitation (Fr.). Tortula aloides De Not. — i>lèmc habitation (Fr ). 73 Tortula rigida De Not. — Vallée de la Hoègnc, en aval de Chinkcid ^Pcpinslcr) (Fi\). Barbula inclinata Sch. — Route de Juslcnville à Wislez (Fr.). — tortuosa Web. ct Mohr. — Route de Pcpinatcr à Goffontaine (vallée de la Vcsdre) (St.). var. fragilifolia Jur. — Thier du Gibet à Theux (St.). — oonvoluta Hedw. var. oommulata Husnot. — Bois de Juslen- villc (St.). — fallax Hedw. var. brevifolia Brid. — Route dc Juslcnville à Rondchaye (St.). var. brevioaulis Schw. — Rord de la Hoègne à Juslcn- ville (Fr). — oylindrioa Sch. — Bord de l'Homme à Forrièrc (St.).; cimetière de Limbourg (St.); route de Juslcnville à rcpinslcr (St.); bois des Masures entre Pcpinstcr et Goffontainc (vallée de la Vesdre) (St.). Syntrichia papillosa Jur. — Chemin dc Juslcnville à Wislez (Theux) (St.). Zygodon viridissimus Brid. var. rupestris Sch. — Vallée du Wayai entre Theux ct Marteau (St.). Grimmia pulvinata Sm. forma longipila N. Roui. — Thier du Gibet à Theux (Fr.). — orbicularis B S. — Même habitation (Fr.). — Hartmanni Sch. — Bois de Juslenvilie (St.). — leucophaea Grev. — Près des ruines de Franchimont à Theux (vallée de la Hoègnc) (Fr.). — montana B. S — Vallée du Wayai, entre Theux et Marteau (St.). Encalypta ciliata Hoffm. — Ruy dc Chawion, entre Spa et Sa Reid (station). Quelques pieds parmi d'autres mousses, sur un rocher ombragé (Fr.). Cette espèce n'avait plus été revue dan3 la province dc Liège depuis les recherches dc Dossin, au commencement du siècle dernier. Ulota crispula Bruch. — Bois dit : « Heid du Fer » entre Hestromont ct Becco (La Reid) (Fr.); près des ruines dc Franchimont à Theux (Fr.); vallée dc la Hoègne à Polleur (Fr.). Orthotrichum cupula tu ra Hoffm. var. riparium Sch. — Bord dc la Hoègne à Juslc.i ville (Fr.). 74 Orthotriohum saxatile Wood. ^ Route dc Pepinster à Goffontaine (vallée dc la Vesdrc) (Fr.). — Sohimperi Haram. — Dans une prairie à Theux (Fr.). Leptobryum piriforme Sch. var. dioieum Dcbat. - Chez moi, à Juslenville : sur la terre d'un pot dc fleurs (plante ç?). Bryum pendulum Sch. - Vallée de la Hoègne à Forgcs-Thiry (Pepinstcr) (Fr.). — inclinatum Bland. - Hippodrome de la Sauvcnièrc à Spa(Fr.). — bimum Si-hreb. — Vallée delà Vcsdrc à Ensival (Fr.). — ouspidatum Sch. - Vallée dc la Hoègne entre Thcux et Polleur (Fr.). — palleseens Schl. - Vallée dc la Hoègne à Forgcs-Thiry (Pepin- stcr) (Fr.). — Hildeanum Jur. — Chemin de Hcusy, près de Sohan (Pcpinster) (St.); vallée dc la Hoègne à Forges-Thiry (Pepinstcr) (St.). — eapillare L. var. torqueseens B. S. — Thicr du Gibet à Thcux (St.). var. obeonicum Del. — Route de Mont à Louveigné, joint d'un vieux mur découvert (St.). Cette variété remarquable est nouvelle pour la Belgique. — pseudo triquetrum Schw. var. gracileseens Sch. — Lieu inculte et gramineux alternativement sec et inondé, près la station dc Juslenville (St.). Mnium riparium Mitt. — Berge de la Hoègne à Juslenville (St.). Bartramia ithyphylla Brid. — Entre Thcux et Marteau (St.). Philonotis marchica Brid. — Vallée dc la Vesdre, à Ensival (St.). Pogonatum aloides P. B. var. Dioksoni Hook, et Tayl. _ Bois aux Ayris-fagncs (Theux) (Fr.). Pontinalis squamosa L. type. — Dans la Hoègne à Polleur (St.). Pterygophyllum lucens Brid. — Bois des Mazurcs, entre Pcpinster et Goiîonlainc (vallée dc la Vcsdrc) (Fr.) Heteroçladium heteropterum B. S. var. fallax Mildc. — Même habitation (st.). Pylaisia polyantha Sch. — Dans une prairie à Thcux (Fr.). Platygyrium repens B. S. — Troncs d'arbres à écorec lisse au bois de Juslenville (vallée dc la Hoègne) (St ). Cylindrotheeium concinnum Sch. — Thicr du Gibet à Thcux (St.). Eurynohium murale Mildc var. julaoeum Sch. - Chemin de Hodhomont à Thcux (St.). 75 Burynohium confertum Milde var. Daldinianum De Not. — Base d'un mur à Hodbomont (Theux) (St.). — piliferum Milde. — Sur les talus, au bord des chemins, à Juslen- villc et à Thcux. Pas rare (St.). — praeloDgum B. S. var. atrovirens Sch. — Bois des Mazurcs, entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (Fr.). Braohythecium salebroium Sch. — Bois de Juslcnville (St.); bois des Mazurcs, entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (St.). — glareosum Sch. — Route de Tancrémont à Louveignc, prôs Banncux (St.); route de Rondehaye à Juslenville (St.). Plagiotheeium denticulatum Sch. var. hèreynicum Jur. — Bois à Wislez (Theux) (Fr.); vallée du Wayai, entre Theux et Marteau (Fr.) var. majus Boul. — Bois de Juslcnville (Fr.). — curvifolium Schlieph. — Bois près de Rondehaye (Theux) : base du tronc d'un hêtre. Altitude de : 260 mètres (St.). Bois de sapins aux Ayris-fagncs (Thcux) : sur la terre aux endroits plus ou moins découverts, là où les frondaisons sont moins épaisses et laissent passer la lumière. Altitude : 298 mètres (Fr.). Nouveau pour la Belgique. — undulatum Sch. — Bois des Mazures, entre Pepinster et Goffon- taine (St.). Hypnum commutatum Hcdw. — Route de Pepinster, à Goffontaine (vallée de la Vesdre) (St.). — uneinatum Hedw. — Bois aux Ayris-fagnes (Theux) (Fr.). — fluitans var. stenophyllum Wils. forma viride Boul. — Route de Mont à Louveigné : inondé dans une mare découverte (St.). Cette variété est nouvelle pour la Belgique. — mollusoum Hedw.var. gracile N. Boul.— Bois de Juslenville(St.). var. condensatum Sch. — Chemin de Heusy, près Oneux (St.) ; bois des Mazures, entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (St.). — rugosum Ehrh. — Thier du Gibet à Theux (St.). — oehraeeum Wils. — Dans la Hoègne, entre Polleur et Theux (St.). — imponens Hedw. — Bois de Juslenville : mur en pierres (grès), sans mortier, soutenant les terres d'un talus (St.). Hylocomium brevirostre Sch. forme à feuilles à acumen ondulé. — Bois de Juslenville (St.). 76 HÉPATIQUES Anthooeros punotatus L. — Vallée de la Hoègnc, à Forgcs-Thiry (Pcpinstcr) (Fr ). Foisombronia pusilla Dill. — Même habitation (Fr.). Madotheea laevigata Dmrt. — Vallée de Tolifa, près Winanplanche (LaRcid) (St.). ChilOBoyphus polyanthos Corda. — Bord de la Hoègnc, à Juslen- ville (St.). var. pallesoens. — Bord d'une source aux Ayris-fagncs (Thcux) (St.). Lioohloena lanceolata Nées. — Bois des Mazures, entre Pepinster et Goffontainc (vallée de la Vcsdre) (St.). Jungermannia attenuata Lindb. — Vallée du Wayai, entre ïheux et Marteau (St.). — triohophylla L. — Ibidem (St.). Plagiochila asplenioides Dmrt. vai\ minor Lindb. — Bois de Jus- lcnville (St.). COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNÉE 1904. Séance du 2 octobre 1904. Présidence de M. A. Gravis, Président. La séance est ouverte à 14 h. 30. Présents : MM. Jos. Bequaert, L. Coomans, A. Gravis, V. Leroy, A. Mansion, Em. Marchai, J. Massart,Matagne, P. Nypels, L. Pinsonnat, Me,le Wery, MM. Schouteden et Th. Durand, secrétaire général. MM. Ch. Boramer, A. Cogniaux, Ém. De Wildeman, L. Errera, El. Marchai, font excuser leur absence. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 1er mai 1904 (adopté). M. le secrétaire général annonce que la Société a fait une perte sensible en la personne de M. Auguste-François Le Jolis, décédé à Cherbourg, le 20 avril dernier, dans sa 81* année. M. Le Jolis a été, de longues années, en correspondance suivie avec Fr. Crépin. Il publia de précieux renseigne- ments sur les plantes vasculaires, les mousses, les lichens et les algues des environs de Cherbourg. En 1851, il fonda la Société des sciences naturelles et 7 78 mathématiques de Cherbourg dont il fut le directeur pendant plus d'un demi siècle et qui vient, au lout premier rang, parmi les associations similaires de la France. M. Bornet a dédié à notre regretté confrère, un genre de Floridées Lejolisia. Il était membre associé de notre Société depuis 1865. M. le professeur H. Micheels a fait hommage à la Société d'une notice intitulée : De la création d'une station botanique belge aux lies Canaries. Le secrétaire analyse les travaux suivants dont l'impres- sion dans le compte rendu de la séance est votée : A. Peters, Compte rendu de l'excursion bryologique du 15 mai 1904, à Bauche et Dorenne. K. Loppens, Petites notes sur quelques plantes du littoral belge. M. le Dr J. Chalon a aussi offert à la Société deux notices algologiques : l'une est un Projet de liste des Algues marines comprises entre V embouchure de VEscaut et la Corogne, prélude d'un travail beaucoup plus complet ; l'autre est intitulée Quelques algues de mer récoltées à Roscoff (Finistère). M. Ch. Bommer indique l'existence, en Belgique pen- dant la période Wealdienne, de plusieurs types de Matoniacées dont les restes, constitués principalement par des fragments de rhizomes, ont pu être identifiés, avec certitude, grâce à la structure si spéciale des organes végétatifs des fougères de cette famille. La structure est parfaitement conservée dans les échantillons fossiles étudiés ; elle présente même des particularités qui 79 permettent d'affirmer que certaines des Maton iacées, rencontrées dans le Wealdien belge, sont des types nou- veaux. Toutefois, il n'a pas été possible d'établir les relations qui peuvent exister entre les rhizomes et les frondes des genres Weichslia et Matonidium qui ont été rencontrées, d'autre part, dans la même région. Mademoiselle Jos. Wery et M. Schouteden, présentés par MM. J. Massart et P. Nypels, demandent à faire partie de la Société. La séance est levée à 15 h. 30. Après la séance, M. J. Massart a conduit les membres de la Société dans le Jardin botanique pour leur montrer la collection phylogénique qui vient d'être réunie dans une « école » spéciale. Cette collection a pour but de rendre tangibles les deux facteurs de l'évolution, dont la démonstration peut être faite dans un Jardin botanique, à l'aide de plantes vivantes, c'est-à-dire la variabilité et l'hérédité. La variabilité est montrée par toute une série d'exemples de variations de l'appareil végétatif, de l'inflo- rescence, de la fleur, des réserves de la graine, ainsi que de variations fonctionnelles, telles que la vitesse de déve- loppement, la longévité et la floribondité. Quant à l'hérédité, elle est montrée par des hybrides, par des cas de récapitulation, de disposition des caractères et d'ata- visme — Enfin dans une troisième partie de la collection phylogénique, on a réuni des séries de plantes qui font voir l'action combinée de la variabilité et de l'hérédité pour produire de nouvelles espèces, variétés et races. 80 COMTE RENDU DE L'EXCURSION DU LA SECTION BRYOLOGIQUE LE 15 MAI 1904, A BAUCHE ET DORINNE, PAR M. A. Peters. Sont présents MM. É. Marchai, P. Clerbois, A. Man- sion, P. Nypels, le frère Marcel et A. Pétcrs. Se sont fait excuser MM. Sladden, Massart et Hardy. Départ de Namur à 8 h. 10. A Ciney, on décide de prendre le premier train, de 8 h. 56, pour Dorinne, où l'on attendra le passage du train qui doit nous mener à Bauche à 10 h. 37. A. Dorinne, nous explorons un coin boisé situé à proximité de la gare et nous récoltons : Hetcrocladium heteropterum Br. Jungermannia albicans L. (f.) Eut. var. fallax Milde. — divaricata 5m. v. byssacea Pohlia abbicans Ldb. Rth. Jungermannia crenulata Smith. — gracillima Sm. (fertile.) Ail heures, commence l'exploration de la rive gauche du Bocq en amont de Bauche, vers Purnode, terrain calcaire, exposition N; la moisson est abondante : Fegatella conica Corda, *Radula complanata Dmrt. Aneura pingnis Dmrt. *Lophocolea bitlcntata Nées. Metzgeria furcata Dmrt — hctcropbylla Dmrt. * — pubcsccni Rd.(l). Jungermannia acuta Ldb. y. proliféra Ntes. — — v. Miilleri Nées. ♦Pcllia cpiphylla L. * — crenulata Sm. — — v. undulata Nées. *Scapania nemorosa Dmrt. Frullania dilatata Dmrt. * — curta Dmrt. Lcjeunia calcarca Lib. (sur Ncckcra Plagiochila asplcnoidcs Dmrt. v. crispa). minor Lindb. (1) *Dcja indiqué par M. El. Marchai. 81 Plagiochila asplenoidcs v. major Lindb. — intemipta Dmrt. Gymnostomum cafcarcum Nees v. typicum Bov. Fissidens adianthoidcs Hedw. — bryoides Hedw. — decipiens De Not. — incurvus Sch. — taxifolius Hedw. Lcptotrichum flexicaulc Hedw. Didyraodon rubellus Br. Eur. * — luridus Horn. *BarbuIa iuclinata Schiv. * — tortuosa W. et M. — fallax Hedw. Syntrichia intermedia Brid.. — ruralis Brid. Grimmia apocarpa Hedw. Ulota crispula Brid. (f .) . Orthotrichum affine Schrad. (I.). — saxatilc Brid. (f.). Eucalypta vulgaris Hedw. (f.). — strcptocarpa Hedw. Mnium alïînc Schwaegr. (f.). v. datum Br. Eur. — punctatum L. — rostratum Schiv. Mnium undulatum Neck. — stellare Hedw. Fontinali.i antipyretica L. (dan8 le Bocq) . Leucodon sciuroides Schw. •Neckera crispa Hedw. (f.). — complanata Br. Eur. Anomodon attenuatus Br. Eur. — viticulosus H. et T. ((.). — longifolius Br. Eur. Thyidium tamariscinum Br. Eur. Cylindrothccium concinnum Sch. Homalothecium sericeum Br. Eur. (f.). Camptothecium lutesccns Sc/i. Eurhynchium praelongum Sch — Stokesii Sch. — Tommasinii Sendt (f.). — striatum Sch. Rhynchostegium tenellum Diks. Thamnium alopecurum Sch. Hypnum cupressiforme L. v. mar- millatum Brid. — — v. filiforme Brid. — molluscum Hediu. * — chrysophyllum Brid. * — Sommerfeltii Myr. Hylocomium triquetrum Sch. (f.). De 3 h. à 5 1/2 h., nous explorons des terrains schis- teux boisés de la rive gauche du Bocq en aval de Bauche, et nous récoltons sur les garde-fous en terre. Phascum cuspidatum Schreb. (f.). Hymenostomum microstomum Sch. Plcuridium subulatum Bab. (f.). (f.)» — altcrnifolium>fla&. (f.). Pottia intermedia Fûrn. (f.). Ptcrigoneurum cavifolium Jur. (f.). * — lanceolata Mull (f.) (1). (1) *Dcjà indiqué par M. El. Marchai. 82 Pottia lanceolata v. leucodonta Sch. Barbula muralis Timm. (i.). (f.). Tortula l'igida De Not. (!'.). — truucataflr. Eur. (t.). Funavia hygromctrica Hediv. (f.). Barbula unguiculata Hedw. (t.). — calcarca Wahl. (f.). — convoluta Hedw. (t.). v. hibernica Boul. (f.). Nous notons encore dans un champ calcaire au bord du Bocq. Riccia glauca L v. minor Ldb. Dicranclla varia Sch. (f.). — crystallina Ldb. (nouveau pr Pottia minutulla Br. Eur. (t.). la prov. de Namur). L'exploration attentive de terrains schisteux nous donne aussi une fructueuse récolte. Jungcrmannia albicans Ldb. (f.). — divaricata Sm. — — v. byssacca. Weisia viridula Brid. (f.). Dicranclla hcteromalla Sch. v.sceri- cca Sch. Dicranum scoparium Hedw. — — v. orthophyllum Sch. — undulatum Br. Eur. Ccratodon purpureus Brid. ♦Barbula cylindrica Sch. Syntrichia subulata Web. et M. Pohlia nutans Linb. v. longiscta Br. Eur. Bryuin capillarc L. — caespiticiuni L. — pendulum Sch (f.). — torquescens Br. Eur. Mnium hornum L. (I.). Bartramia pomiformis Hedw. (f.). Atrichum undulatum P. B. (f.). Pogonatum nanum P. B. (f.). — — v. longisetum Sch. (t.). Polytrichum formosum Hedw. (f. ). Homalia trichomanoides Sch. (f.). I80thccium myurum Brid. Brachythccium populcum Sch. ((.). (déjà vu par El. March.). — rutabulum Sch. ♦Eurynchiuin crassincrviuin Tayl. Plagiothccium dcnticulatum Brid. — — v. ni a jus Bnul. — sylvaticum Sch. Amblystcgium serpens Sch. Hypnum purum L. — Schrebcri Willd. Hylocomiuin splcndens Sch. — squarrosum Sch. L'exploration des environs du vieux moulin de Bauche nous procure les espèces suivantes : Fcgatella conica Corda. Marchanda polymorpha L. Fissidcns crassipes VVt/.s (f.). ♦Cinclidotus foiitinaloidcs P. B. 83 Oi-thotrichumcupulatum//o/fm.(f.). Amblyategium irriguum Sch. Brachythecium rivulare Sch. Hypnum ffliciimm L. Rhynchostcgium rusciforme Sch. v. falcatum Boul. Enfin, nous rencontrons dans un pré humide : Hypnum cuapidatum L. Climacium dendroidea Web. et M. L'heure du départ est arrivée. On s'éloigne satisfait d'une excursion réussie de tout point : temps à souhait, itinéraire des plus pittoresque, récolles nombreuses et intéressantes. PETITES OBSERVATIONS BOTANIQUES SUR QUELQUES PLANTES DU LITTORAL, PAR K. LOPPENS. Gentiana germanica VVilld. L'été dernier, j'ai trouvé quatre pieds de cette espèce, sur la lisière d'un bois de peupliers, entre Nieu- port et Oostduinkerke (zone maritime). Je crois utile de le signaler, certain qu'on n'a pas encore trouvé cette espèce dans cette zone. J'ai remarqué, cependant, plusieurs anomalies: d'abord, Crépin parle d'une forme réduite, à calice et corolle à 4 divisions; ces plants-là étaient réduits, seulement le même pied portait des fleurs à calice et corolle à 4 divi- sions et 4 étamines, d'autres à o divisions et 5 étamines. De plus, G. germanica se caractérise par une corolle à 5 lobes lancéolés-aigus, et celles-ci avaient 4 ou 5 lobes obtus. Certains auteurs se basent sur les divisions des calices et corolles pour la distinction des G. campestris et 84 gennanica; ces caraclères élant inconstants, il vaudrait mieux ne plus les donner, dans les flores, comme indices certains de la détermination. Reseda lu tea L. J'en ai trouvé plusieurs plants entre Coxyde et la Panne, le long d'un chemin macadamisé, récemment construit. Beaucoup de terrains ont été remués et mélangés, de façon que, en certains endroits, on trouve un terrain argilo- sablonneux. C'est là que croissait le R. lutea; j'ignore comment il y est venu. Sur certaines plantes d'eau douce vivant dans l'eau saumàtre. Très souvent, en longeant des cours d'eau, la dispari- tion des plantes d'eau douce par suite d'une salure plus ou moins prononcée, indique, avec certitude, la proximité de la mer. Dans les environs de Nieuport, au contraire, j'ai trouvé beaucoup déplantes d'eau douce, supportant très bien une salure très forte, sans paraître en souffrir pour le déve- loppement des tiges, feuilles et fleurs. Dans un ruisseau communiquant avec l'ancien canal de Fumes, et ayant, en été, une densité de 1,012 pendant un temps très long, j'ai trouvé : Phragmites communis. Lemma minor, les Myriophyllum, Nasturtium officinale. Dans l'ancien canal de Fumes, on trouve tous les degrés de salure, depuis 1,020 près de l'écluse, jusqu'à 85 1,003 à 1800 m. dans les terres, et partout il y a de9 Phragmites communis, Potamogeton pectinatus.U y a aussi un Myriophyllum (D. 1,013), mais je n'ai pas vu ses fleurs. Le long des berges il y a divers Salix, Ulmus cam- pestris, Alnus glutinosa, et la plupart ont une grande partie des racines baignant directement dans l'eau. NOTE SUR LE PHALANGIUM RAMOSUM Lrak. (Liliacée nouvelle pour la flore campinienne), PAR L. Ghysebrechts. Le 28 juillet 1904, M. Hubert Nys, médecin-vétéri- naire et amateur de botanique à Diest, découvrit à Tessenderloo, une Liliacée nouvelle pour la flore campi- nienne, le Phalangium ramosum Lmk. L'espèce, croissant le long d'une côte couverte de bruyère, était représentée par une quarantaine de pieds, la plupart en fruits. Quelques jours après, j'eus la bonne for- tune d'en trouver, dans ces parages, sur des coteaux arides, deux nouvelles habitations situées à t/4 de lieue l'une de l'autre; dans la première habitation, je constatai la pré- sence de plusieurs centaines de plantes disséminées sur un espace de trois hectares environ ; dans la seconde, je n'ob- servai que dix échantillons. La plante de Tessenderloo, à tige assez souvent simple et grêle, se rencontre presque toujours par groupes de deux individus en compagnie du Campanula rotundifolia, du Calluna vulgaris, du Serratula tinctoria, etc.; elle offre toutes les apparences de la spontanéité. \C*U, 86 SignaléC1) jadis dans la zone calcaire à Andrimont (Lej.), à Fraipont(P. Michel) et à Aywaille(Éd. Morren), le Phalangium ramosum n'était plus connu en Belgique, avec certitude, qu'au bois de St-Macaire à Obourg (Cale). MM. Baguet et de Prins en avaient trouvé autrefois deux spécimens à l'état d'introduction à Wilsele (Arg.- Sabl.). (1) De Wildcman et Durand, Prodrome de la Flore belge, III, p. 155. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNÉE 1904. Assemblée générale du 4 décembre 1904. Présidence de M. A. Gravis, président. La séance est ouverte à 3 heures. Sont présents: MM. Bauwens, Bommer, Cogniaux, L. Coomans, V. Coomans, de Bullemont, Dens, Gravis, V. Leroy, Mansion, El. Marchai, Ém. Marchai, Matagne,. Micheels, Nypels, Paque, Pirsoul, Schouteden, Troch, Van Aerdschot, Van den Broeck, Mlle Wéry et M. Th. Durand, secrétaire général, M. H. Crépin, frère de notre regretté Président d'honneur, M. le professeur C. Eg. Bertrand, membre correspondant de l'Institut, MM. De Bruyne, professeur à l'Université de Gand, et M. God. Devreese, auteur du buste de Fr. Crépin, assistent à la séance. Avant de donner la parole au secrétaire général, M. le Président tient à saluer les personnes étrangères présen- tes à la séance et en particulier M. H. Crépin. Il rappelle l'imposante cérémonie qui a eu lieu le matin même, l'inauguration du buste de Fr. Crépin, et la part que la Société a prise à cette manifestation de recon- naissance, bien faible encore en comparaison des services 88 inappréciables rendus à notre Compagnie par celui qui en fut l'âme pendant tant d'années. M. le Président souligne aussi plusieurs perles bien sensibles que notre Société a faites en la personne de MM. l'abbé V. Guilmot, curé à Floreffe, G. Lochenies, de Leuze, L. Tribut, professeur à l'école normale de Nivelles, et H. Vanderhaeghen, de Gand, membres de notre association depuis de longues années et qui s'inté- ressaient beaucoup à ses travaux. M. l'abbé Guilmot était un prêtre fort instruit. Il a fait plusieurs découvertes intéressantes pour la flore namu- roise et, poète à ses heures, il a publié, en 1899, un ouvrage curieux intitulé La Botanique, poème en quatre chants. MM. G. Lochenies et H. Vanderhaeghen ont enrichi notre Bulletin de mémoires dont il y aura lieu de parler plus longuement. Le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 2 octobre. (Adopté.) Il annonce ensuite que la Société a perdu depuis la dernière séance trois de ses membres étrangers les plus éminents : Rod. Philippi, E. Drake del Castillo et B. Re- nault. Le Dr Rod. Philippi, membre associé depuis 1899, est mort à Santiago le 23 juillet 1904. D'origine allemande, il donna, en 1849, sa démission de directeur de l'Ecole polytechnique de Cassel et partit pour le Chili qui devint sa seconde patrie. Doué d'une activité prodigieuse, Philippi n'a pas publié moins de 358 mémoires et fait connaître des milliers d'espèces nouvelles. Qu'il nous suffise de rappeler ici les Plantas .nuevas chilenas. Son 89 nom restera indissolublement uni à la flore chilienne à la connaissance de laquelle il a fait faire un pas immense (!). Emm. Drake del Castillo, enlevé prématurément à la science, le 14 mai, à l'âge de 48 ans, était bien connu en Belgique où il faisait de fréquents séjouis.Il consacrait sa grande fortune à l'avancement de la science; il s'était rendu acquéreur de l'important herbier de Franquevilie et l'avait beaucoup augmenté. Non content de mettre ses trésors botaniques à la disposition des travailleurs, il travaillait beaucoup lui-même. Les Illustrationes florae insular um Maris Pacifiai, superbement dessinées, sous sa direction, par d'Àpreval et dont il écrivit le texte, consti- tuent un document précieux pour l'étude de la végétation de la Polynésie. A la mort de l'illustre Bâillon, il reprit l'étude de la flore de Madagascar que ce botaniste laissait inachevée. C'était une tâche immense, de nature à faire reculer les plus courageux, Drake n'hésita pas et il publia successive- ment trois fascicules de planches et un fascicule de texte. Sa mort laisse un vide bien sensible dans le noyau, si réduit, des botanistes français étudiant la flore exotique. M. Drake del Castillo était membre à vie de la Société royale de botanique de Belgique depuis l'année 1880. Bernard Renault, né à Autun le 4 mars 1836, entra, en 1874, au Muséum d'histoire naturelle comme aide- naturaliste puis devint assistant de la chaire de Botanique. Pendant trente ans il mena une vie laborieuse entre toutes. Pour le prouver, il suffit de rappeler que la notice (1) Une biographie complète de R. Philippi, vient de paraître par les soins de son secrétaire M. B. Gotschlach. 90 sur ses travaux scientifiques (avec deux suppléments 1890-1901) ne comprend pas moins de 213 numéros et parmi ceux-ci il y a des ouvrages de toute première importance : rappelons ici Les plantes fossiles (1888), Bassin houiller d'Autan et d'Epinac (1896), Microorga- nismes des combustibles fossiles (1900), etc. En 1886 Renault fonda, dans sa ville natale, la Société d'histoire naturelle d'Autun et publia dans les 17 volu- mes du Bulletin de cette Société des mémoires fort remarqués. Si Renault vivait fort à l'écart, ses travaux lui avaient acquis une renommée universelle. Membre associé de l'Académie royale de Belgique, des Sociétés savantes les plus illustres d'Angleterre, d'Autriche, de Russie, etc., notre Société avait tenu à honneur de le compter au nombre de ses membres associés depuis 1894. Il s'est éteint à Paris le 20 octobre dernier. Ces détails sur B. Renault, et bien d'autres encore, nous ont été rappelés, à la séance, par M. le professeur Ber- trand qui, dans une remarquable improvisation, a magis- tralement retracé la carrière si féconde d'un savant illustre autant que modeste, méconnu par ceux-là même qui auraient dû lui venir en aide et lui faciliter ses travaux. Dans des conditions si peu favorables, Renault a élevé un monument impérissable à la science paléontologique française. Le secrétaire général rappelle qu'une souscription vient d'être ouverte pour élever un modeste monument sur la tombe de Renault, à Autun, et il propose que la Société s'inscrive pour trente francs. Cette proposition est votée à l'unanimité. 91 M. L. Errera lit quelques chapitres d'une biographie de Fr. Crépin. Ce travail, remarquablement documenté pi écrit dans un langue châtiée, qui fait revivre devant tous une figure aimée, écouté avec un plaisir et une attention soutenus, est salué par de chaleureux applaudissements. Vu l'heure déjà avancée, M. J.Chalon résume les com- munications suivantes, dont l'insertion, dans le compte rendu de la séance, est votée. 1) Sur une forme très réduite de Fucus limitaneus. 2) Sur une nouvelle plaque chauffante. 3) Les herbiers de la Faculté des sciences de Caen. M. le professeur De Bruyne expose les observations biologiques qu'il a faites sur la flore du littoral et dépose un mémoire sur cette question. MM. Ch. Bomraer et J. Massarl sont nommés commis- saires pour l'examen de ce travail. MM. E. Pàque et A. Mansion, ayant dû partir, le secrétaire général résume les travaux suivants déposés par ces membres. Pâque, Note sur quelques trouvailles intéressantes. Mansion, Compte rendu de l'herborisation bryologique à Pécrot et Florival. — Note sur le Fontinalis dalecarlica. — Note sur le Pterygoneurum repens. — Note sur le Bryum obconicum. — Note sur deux variétés remarquables de mousses. L'impression de ces notices, dans le compte rendu de la séance, est votée. 92 M. Arth. Mansion dépose la première partie d'une Flore manuscrite des Hépatiques de la Belgique. MM. Alfr. Cogniaux et El. Marchai sont chargés de faire rapport sur ce mémoire. L'Assemblée vole aussi l'impression du compte rendu de l'herborisation générale de la Société dans les Ardennes françaises, rédigé par MM. Bestel et Aigret. M. L. Coomans, trésorier, expose la situation finan- cière de la Société. Quelques notes ne sont pas encore rentrées, mais rencaisse, une fois ces comptes liquidés, sera d'environ fr. 3,732 32. L'Assemblée, sur la proposition de M. le Président, vote de vifs remerciements à M. L. Coomans, pour le soin avec lequel il s'occupe des intérêts de la Société et de la gestion de ses finances. Mademoiselle Jos. Wéry et M. Schouleden présentés à la dernière séance, sont proclamés membres de la société. M. De Bruyne, professeur à l'Université de Gand, présenté par MM. Van Bambeke et Th. Durand, et M. le Dr Edm. Raulier, à Mons, présenté par MM. L. Coo- mans et Matagne, demandent à faire partie de la société. La séance est levée à 17 h. 1/4. 93 NOTE SUR UNE FORME TRÈS RÉDUITE DU FUCUS LIMITANEUS Mont. PAR J. CHALON. Le Fucus limilaneus Mont, découvert sur les rochers des Canaries, a d'abord été décrit comme espèce; la plante, dit l'auteur, atteint à peine la longueur du doigt. M. Sauvageau (Algues matines du Golfe de Gascogne) rapporte ce Fucus au F. platycarpus; il l'a récolté à Biarritz, à Guéthary, à St. Jean de Luz, en exemplaires variant de 2 à 10 centimètres. Je l'ai retrouvé dans ces différentes stations et j'en ai distribué l'an dernier un certain nombre d'échantillons de tailles variées. D'après le Sylloge du professeur De-Toni, il faut ratta- cher le F. limilaneus au F. vesiculosus. L'examen micros- copique des carpomates dans la forme très réduite que je vous présente aujourd'hui m'a montré les organes mâles et femelles réunis. C'est une forme hermaphrodite. Le Fucus limilaneus très réduit a été d'abord signalé par M. Sauvageau au Cap Figuier, en Espagne, sur la rive gauche de la Bidassoa; M. Sauvageau m'en a donné quelques échantillons. J'ai visité la station; la plante y forme des gazons compactes, sur roches, que les plus hautes marées seulement atteignent, mais que les embruns mouillent copieusement dès que le vent souffle. Elle n'y est pas excessivement abondante. Je l'ai retrouvée, cet été, juste en face du Cap Figuier, aux rochers d'Andagorria, sur la rive droite de la Bidassoa. Là elle couvre, en gazons plus ou moins interrompus, des surfaces rocheuses de plusieurs hectares; roches calcaires, en bancs sensiblement horizontaux, un peu vaseux, noyés par la mer deux fois par jour, même aux 8 94 marées de morte eau. D'un bout à l'autre de la station, elle présente une remarquable uniformité, sans aucune transition avec des formes plus grandes ou mieux dévelop- pées. Elle a vraiment tous le faciès d'une espèce. Et celte espèce n'est pas le F. limitaneus de Montagne, puisque cet auteur donne pour caractère : ayant à peine la lon- gueur du doigt. La dimension est ici très constante de 10 à 15 millimètres. Je prie de remarquer que je pose la question sans oser la résoudre. A ce propos, je demanderai encore si le F.platycarpus est bien distinct spécifiquement du F. vesiculosus. Les principaux caractères qui le distinguent sont les suivants : Station plus élevée, que le F. vesiculosus. Pas de vési- cules aérifères. Carpomates marginés. Hermaphrodite. Cependant je ferai remarquer que J. Agardh a vu le F. vesiculosus hermaphrodite; que M. Sauvageau a vu le F. platycarpus à la Corogne avec conceptacles exclusive- ment mâles; et que si De-Toni indique le F. platycarpus comme hermaphrodite, il ne se prononce pas relativement au F. vesiculosus. A Port-Arotcha (Guéthary), le F. platycarpus descend plus bas que le vesiculosus. Enfin, parmi les formes du F. vesiculosus que mentionne Kickx, il s'en trouve trois (contortus, spiralis et inflatus) avec carpomates marginés et dix sans aérocystes. Que reste-t-il donc pour les caractères du F. platy- carpus ? 95 NOTE SUR UNE PLAQUE CHAUFFANTE, PAR J. ChALON. Celte plaque est en cuivre rouge, cintrée, épaisse d'un millimètre et demi; ses deux autres dimensions sont 30 et 55 centimètres. Pour la chauffer on la place sur un vulgaire fourneau à pétrole, tel qu'on en trouve dans tous les ménages. Elle m'a rendu cette année de grands services pour la préparation des Algues de mer. Grâce à elle j'ai pu n'em- porter qu'un matériel restreint, travailler dans des chambres d'hôtel de dimensions fort exiguës, épargner beaucoup de temps. On n'a pas toujours l'espace et les facilités d'un grand laboratoire, tel Roscoff. Mes récoltes humides étaient, comme d'habitude,étalées, empilées et pressées dans le papier gris. Après une couple d'heures, je plaçais le tas à gauche de la plaque chauffante, sur laquelle les papiers buvards, mais non les Algues, défi- laient un à un. Le tas se reformait ainsi, à droite, tout sec. Après vingt quatre heures, même opération, et après vingt quatre heures encore. La plupart des échantillons pouvaient alors être considérés comme prêts. Les papiers qu'on fait sécher sur des cordes, même au soleil, ne deviennent jamais anhydres, à cause du sel qui les imprègne peu à peu. Et si le temps se met à la pluie, le travail n'avance plus, les récoltes s'accumulent, et au bout de huit jours, sur les plantes humides encore, les moisissures commencent à se montrer. La plaque chauf- fante nous rend maître des circonstances. Je pense qu'elle rendrait aussi de grands services, pour les Phanérogames, dans les climats saturés d'eau, dans les régions tropicales par exemple. 96 LES HERBIERS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE CAEN, PAR J. ClIALON. Grâce à la grande courtoisie de M. le professeur Lignier, doyen de la Faculté des sciences de Caen, j'ai été admis, et j'ai pu travailler confortablement, dans les grands her- biers placés sous sa direction. Ils sont alignés en bon ordre dans un vaste local situé au-dessus des orangeries et serres froides du Jardin botanique. Mais quelque vaste que soit le local — tout est relatif — il semble trop petit à cauac de l'encombrement des matériaux. Là sont conservés séparément les herbiers de Pelvel, Tribout, De Roussel, Lenormand, Brébisson, Lamouroux, Chauvin, Dumont D'Urville, Monin, Roberge, Vieillard, Dubourg d'Isigny... On voit que les Algologues sont en majorité. Les plantes de Vieillard, récoltées en Nouvelle- Calédonie, ont une valeur considérable. Chacun de ces herbiers forme une collection complète, sans mélange avec les voisins. Il n'existe pas à Caen d'herbier général. Cette disposition est plus respectueuse des auteurs; après avoir travaillé vingt, ou trente ans, ou toute sa vie à composer une collection, on ne se résigne pas volontiers à la voir éparpillée, évaporée en quelques jours dans les cartons de l'herbier général. Il semble que la fosse commune de l'herbier général efface la part d'individualité et d'immortalité à laquelle le botaniste a droit. L'herbier général, assurément est plus commode, pour les recherches rapides. Cependant avec un catalogue bien fait, le travailleur peut, en quelques instants, mettre la main sur tout ce qu'il désire dans les différents herbiers particuliers. 97 Le catalogue des herbiers de Caen n'est pas encore terminé. On comprend que la partie des Algues et des Lichens exige un long travail, exécuté par un savant spécialiste. Mais les fiches des Phanérogames m'ont semblé en bonne voie, et sur un plan absolument ra- tionnel. L'herbier algologique Lenormand, où j'avais principa- lement à faire, occupe 28 énormes cartons. (Il faudrait diviser ces cartons en deux ou trois fascicules chacun, afin de les rendre plus maniables). Chaque espèce y est représentée par de nombreux échantillons et des formes très intéressantes. Ce sera une source précieuse de ren- seignements pour celui qui aura le courage d'entreprendre la Flore des Algues françaises de 1' Allan tique. NOTE SIR QUELQUES TROUVAILLES INTÉRESSANTES, PAR E. Paque, S. J. il nth rise us vulgaris Pers. — Cette Ombellifére, qui est signalée comme AC, AR.dans la zone maritime, comme R. dans les zones poldérienne, campi- nienne et argilo-sablonneuse et RR. dans la zone calcaire, n'avait été observée, dans cette dernière zone, que dans les provinces de Liège et de Luxembourg. M. F. Simon, instituteur pensionné et ancien membre de notre Société, vient de la découvrir dans la province de Namur. Elle recouvre toute une colline schisteuse, située au centre du village de Villers-sur-Lesse. Elle y est fort abondante et les habitants l'utilisent pour l'entretien du bétail. 98 Eryngiuiu caiiipestre L. — M. F. Simon a aussi trouvé celte espèce, dans un terrain inculte, sur un espace carré d'environ un are et situé sur le territoire de Ave (prov. de Luxembourg). L'E. campestre est AR. dans la vallée de la Meuse et RR. ailleurs, dans la zone calcaire. C'est la première fois qu'on le signale dans la province de Luxembourg. Thesium pratense Ehrh. — Plante extrêmement rare dans la zone calcaire (signalée seulement en deux endroits). Elle a été trouvée à S'-Remy (près Rocbefort), par M. l'Abbé A. Servais, professeur de religion à l'Athénée royal de Namur. Phalangium rauiosum Lmk. — Une vingtaine de pieds de cette très rare Liliacée ont été trouvés, à Tessenderloo, par M. le Dr Nys, médecin vété- rinaire à Diest, Jusqu'à présent, sur tout le territoire belge, on ne connaissait que trois habi- tations, toutes confinées dans la zone calcaire. Les plantes des environs de Diest ont toutes les apparences de la spontanéité. J uncus biifonius L., var. fasciculatus Koch (./. hybridus Brot.; /. fasciculatus Bert.) — Cette variété, qui présente un faciès tout particulier et qui est parfois prise pour le /. pygmaeus Thuill., n'avait pas encore été signalée dans le rayon de notre Flore des prov. de Namur et de Luxembourg. Nous l'avons trouvée, cet été, avec notre con- frère M. F. Pirsoul,dans les sentiers marécageux de Vance (prov. de Luxembourg). 99 NOTE SUR DEUX VARIÉTÉS REMARQUABLES DE MUSCINÉES NOUVELLES POUR LA BELGIQUE: HYPNUM MOLIUSCUI Hedw. var. SQUARROSULUM i\. Boni, et PLA- GIOTHECIUM DENTICULATUM B. S., var. APTYCBUS Spruce, par Arth. Mansion. I. Plagiothecium denticulatum B. S. var. apty- chus Spruce. Syn. Plagiothecium curvi folium Schl. in sched. 1880; Limpr. Laubm. Deutsch. III, p. 269. Ile script. Feuilles ovales-lancéolées, apiculées, homo- tropes, généralement courbées en dessous ; cellules très étroites. Capsule non striée, relativement courte, inclinée subhorizontale, arquée, souvent même penchée à l'état sec, resserrée au-dessous de l'orifice, d'un brun orangé en dessus, pâle en dessous; anneau indistinct; opercule court et conique. Station. Sur la terre et les troncs. Dispersion. N'est pas connue en dehors de l'Europe où elle est très rare. Le Dr Braithwaite n'en indique que six habitations en Angleterre. M. l'abbé Boulay ne l'indique pas en France. Ouv. consultés. The British Moss- Flora, by R. Braith- waite. Muscinées de la France, par M. l'abbé Boulay. Index bryologicus, par E. G. Paris. Cette belle variété, très caractéristique, a été trouvée par M. A. Cornet, au mois de septembre 1903, sur la terre dans un bois de sapin aux Ayris-fagnes (Theux), et, au mois d'octobre 1904, dans les mêmes conditions, au 100 bois des Mazures (Pepinster). La mousse est bien fertile dans ses deux habitations. II. Hypnum molluscum Hedw. var. squarrosu- lum N. Boul. Syn. Hypnum delitescens N. Boul. Musc, de l'Est, p. 306. Description. « Tige couchée, allongée (10-12 centimè- tres), assez grêle, ne formant que des touffes lâches, d'un vert jaunâtre; branches allongées, assez régulièrement pennées; rameaux dressés j feuilles ovales-triangulaires, étalées en tous sens, à peine homotropes à l'extrémité, plus briève- ment acuminées, munies de deux nervures cour- tes, plissées, surtout à l'état sec. » Boulay, Musc, de la France, p. 29. Station. Sur les pierres et les blocs siliceux dans les bois frais. Dispersion. Cette variété, très tranchée, n'était indiquée qu'en France, dans les Vosges, où elle est assez répandue. Ouvr. consultés. Muscinées de la France, par M. l'abbé Boulay. Flore cry ptocjamique de l'Est, par M. l'abbé Boulay. Nous avons, M. Sladden et moi, récolté cette variété remarquable, que M. l'abbé Boulay avait décrite comme espèce dans sa « Flore crypt. de l'Est », sous le nom de Hypnum delitescens, à la base des blocs de quartzite frais et ombragés du ruisseau de Mageru, à Stavelot. Elle nous a paru assez copieusement représentée, mais stérile dans son habitation. Elle végète à une altitude de 350 mètres et recherche l'exposition N. 101 Je l'ai retrouvée, depuis, dans les rochers calcaires de Néviaux (Dave), à une altitude de 150 mètres et aux expositions N. Stérile également. M. Tonglet Ta également récoltée dans des conditions analogues, à Bouvignes. NOTE SUR LE GRIMMIA DONIANA Sra. espèce nouvelle pour la Belgique, par Arth. Mansion et Ch. Sladden. Grimmia Doniana Sm. Syn. G. bohemica Schk. in Brid. Bryol. univ. I., p. 176. G. obtusa Schw. Suppl. I., p. 88, t. 25; Brid. Bryol. univ. I., p. 174; Bryol. eur. III (mon. p. 20) t. 249 ; C. Muell. Syn. I., p. 796. Descript. Tige courte (5-6 mm.), dressée, bifurquée; coussinets petits, mais denses, arrondis, grisâtres sur un fond olivâtre ou brun foncé. Feuilles dres- sées, légèrement étalées par l'humidité, très denses, oblongues-lancéolées, rétrécies en pointe et terminées par un poil faiblement denté, aussi long que le limbe dans les feuilles supérieures, canaliculées, planes aux bords, munies d'une ner- vure arrondie, saillante; cellules du tiers infé- rieur translucides, rectangulaires, 4-8 fois aussi longues que larges, à parois minces, les moyennes carrées, les supérieures subarrondies à parois assez fermes. Folioles involucrales demi-engai- nantes, terminées par un long poil décurrent; vaginule oblongue ; pédicelle droit ou légèrement courbé, long de 1 i/*-2 i/a mm., de couleur pâle ; M * 102 capsule dépassant à peine les poils de l'involucre, brièvement oblongues, arrondie à la base, lisse, pâle; coiffe brune, symétrique, 3-5 lobée, dépas- sant peu l'opercule, surmontée d'un bec long; opercule conique obtus ou convexe, surmonté d'un mamelon obtus; un anneau formé de cellules courtes; peristome à dents lancéolées-acuminées, divisées jusqu'au milieu en 2-3 branches en grande partie cohérentes; fleurs mâles sur la même plante, au-dessous des fleurs femelles ou sur un rameau spécial. Fructifie en automne et en hiver. Station. Sur les rochers siliceux secs et découverts de la zone subalpine et de la région alpine. Dispersion. Habite toute l'Europe moyenne et septen- trionale; devient beaucoup moins fréquent dans les régions méridionales. On en compte 15 habi- tations en France, notamment dans les Pyrénées, les Alpes et les Vosges. Commun en Ecosse et au Pays de Galle. En Amérique septentrionale, est indiqué au Canada, dans l'Idaho et les Etats du Sud, en Californie et dans l'Etat de Was- hington. En Asie, dans la péninsule Tschutschica, au Kamtchatka et dans le Caucase oriental. Ouv. consultes. Muscinées de la France, par M. l'abbé Boulay. The British Moss-Flora, by R. Braithwaite. Bryologia europaea, auctoribus Ph. Bruch, W. Ph. Schimper et Th, Gùmbel. Index bryologicus, par E. G. Paris. Musci Americae septentrionalis, par F. Renault et J. Cardot. JVIusc. Gall. n° 220. 105 Le G. Doniana est une belle espèce, très caractéristi- que, qu'il est impossible de confondre avec aucune autre. Nous avons récolté ce rare Grimmia, le 15 septem- bre 1904, sur les phyllades secs, exposés au S.-W., à la carrière du Vieux-Renard, à Vielsalm. L'habitation est située à une altitude de 460 mètres environ. La mousse y est peu abondante, mais très fertile. NOTE SUR LE BRYUM 0BC0NÏCUM Hornscli., espèce nouvelle pour la flore belge, par Arth. Mansion et Ch. Sladden. Bryum obconicum Hornsch. Syn. B. capillare L. var. obconicum Hub. Muscol. germ, p. 442. «escript. Tige courte (5-10 mm.), dichotome, radi- culeuse à la base; touffes d'un vert obscur, bru- nâtre. Feuilles inférieures espacées, les supé- rieures plus grandes, rapprochées en touffes au sommet des innovations, étalées-dressées, lâche- ment imbriquées à l'état humide, tordues, cris- pées à l'état sec, oblongues-lancéolées, insensi- blement rétrécies et longuement acuminées, con- caves, révolutées jusque près du sommet, margi- nées/ à marge cachée par le revolutum, mais composée de 5 séries de cellules et visible lorsque le bord de la feuille est déroulé, à peine denticulées à la base de l'acumen, munie d'une nervure qui s'avance jusqu'au sommet de l'acu- 104 men qu'elle forme en grande partie; cellules grandes, molles, à parois minces, les basilaires rectangulaires, carrées ou allongées, les moyennes hexagones-tronquées, puis aiguës, souvent rhom- bées vers le sommet, courtes. Folioles involu- crales moins révolutées et laissant mieux voir leur marge; vaginule courte, renflée; pédicelle rougeâtre, assez ferme, dressé, long de 30 à 35 mm.; capsule pendante, brune, étroite, allon- gée, non rétrécie à l'orifice, munie d'un col atténué aussi long et même plus long que le sporange (longueur4mm., diamètre 1-1 i/amra.); opercule convexe, brièvement acuminé; un anneau formé de 3 séries de cellules; peristome à lanières percées de nombreuses et grandes ouvertures sur la carène; 2-3 cils aussi longs que les lanières, appendiculés ; spores vertes; plante mâle distincte. Fructifie en juin. Station. Sur les vieux murs et les rochers. Dispersion. En France, dans les Basses-Vosges (1 habi- tation) et dans les Pyrénées (5 habitations). M. Braithwaite en mentionne 16 habitations en Angleterre. Dans l'Amérique du Nord, il est indiqué en Floride, en Californie et au Colorado. Existe en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie. Ouv. consultés. Muscinées de la France, par M. l'abbé Bon lay. Flore cryptogamique de VEtat, par M. l'abbé Boulay. Bryologia earopaea, auctoribus Ph. Bruch, W. Pli. Schimper et Th. Giimbel. The British Moss-Flora, by R. Braitwaite. 105 Index bryologicus, par E. G. Paris. Muscologia gallica, par M. Husnot. Musci Americae septentrionalis, par F. Renault et J. Cardot. Le B. obconicam, ne différant du B. capillare par aucun caractère saillant, ne peut être considéré comme une espèce de premier ordre. M. l'abbé Boulay, dans ses Muscinées de la France, le rattache même au B. capillare à titre de variété remarquable. Nous avons, M. Sladden et moi, trouvé cette mousse, le 28 décembre 4899, sur la crête de poudingue de la Porallée, à Quarreux. Puis, le 13 septembre 1900, sur la Heid-des-Gaties, à Aywaille. Le 21 septembre 1902, M. Sladden l'a récoltée sur un vieux mur à Solwaster. Enfin, en mars 1903, M. A. Cornet, l'a observée sur un vieux mur de la route de Mont à Louveigné (Vesdre). Dans les 3 premières de ces habitations, le B. obconicum était stérile; dans la quatrième il portait des capsules en parfait état de maturité. NOTE SUR LE PLATYGYRIUM REPENS Rr. Eur. espèce nouvelle pour la flore belge, par Arth. Mansion. Platygyrium repens Br. eur. Syn. Pterogonium repens Schw. Suppl. I, part. 1, p. 100, tab. 27. Pterigynandrum repens Brid. Bryol. univ. II, p. 183. Leptohymenium repens Hampe Linnaea XX, p. 83. — Hartman Skand. FI. éd. 5, p. 840. 106 JSeckera repens Schw. Suppl. Ill, part. 1, sect. 2, tab. 246. Entodon palatums Lindb. Muse. Scand. Cylindrothecium repens de Not. Epil., p. 214. Descript. Tige de 3-4 centimètres, couchée, radicante, divisée en plusieurs branches pennées, à rameaux courts, ascendants ou arqués, rapprochés; touffes peu étendues, d'un vert jaunâtre brillant. Feuilles dressées-imbriquées, lancéolées-oblongues, fine- ment acuminées, concaves, à bords plans ou incurvés en dehors, entières, très légèrement sinuolées vers le sommet, énerves', cellules linéai- res, étroites (8-10 fois aussi longues que large*), lisses, à parois fermes, celles des oreillettes sur un espace triangulaire plus grandes, earrées, jaunâtres. Folioles involucrales dressées, plissées, munies de 2 faibles nervures à la base, denlicu- lées vers le sommet; vaginule très-longue, garnie de paraphyses courtes et peu nombreuses; pédi- celle assez long (8-15 mm.), dressé, rougeàtre; capsule dressée, ovale-oblongue ou cylindrique, lisse, munie d'un col peu distinct; coiffe assez grande, lisse, blanchâtre, souvent un peu tordue, descendant jusqu'aux 3/4 de la capsule; opercule conique, terminé par un bec court légèrement courbé; un anneau très large, composé de 3 séries de cellules; peristome double, pâle, de grandeur moyenne, à dents linéaires-lancéolées, entière- ment libres jusqu'à leur base, rétrécies entre les articulations, un peu marginées, peu lamellifères, entières sur le dos; membrane interne presque nulle; lanières étroites, linéaires-subulées, caré» 107 nées, orangées, adhérant aux dents; cils nuls; spores petites, finement papilleuses, d'un brun ferrugineux foncé ; plante mâle distincte. Fruc- tifie au printemps. Station Sur les troncs d'arbres, principalement de pins et de bouleaux ; exceptionnellement sur les toils de chaume. Dispersion. En Europe, cette mousse se rencontre sur- tout dans la partie moyenne du continent, où elle habile aussi bien les forêts de la plaine que celles de la montagne. Rare en France où on n'en compte qu'une douzaine d'habitations. En Amérique septentrionale, elle est indiquée au Canada, dans les territoires du N.-VV, dans les États du N, du Centre, de l'E et du S. Ouv. consultés. Bryologia europaea, aucloribus Ph. Bruch, W. Ph. Schimper et Th. Gùmbel. Muscinées de la France, par M. l'abbé Boulay. Musci Americae septentrionalis, par F. Renault et J. Cardot. A l'état stérile, le P. repens ressemble fort au Pylaisia polyantha et à certaines formes rabougries du Hypnum cupressiforme. A l'état fertile la confusion n'est plus possible, car le peristome du P. repens est bien moins parfait que celui des 2 espèces précitées. Cette mousse a été récoltée par M. M. Halin, le 14 février 1899, à Bélhane (Goé), sur la roche calcaire en saillie, sur un tertre ombragé, le long d'une voie de charriage. Cette station, sur le rocher calcaire, est vraiment extraordinaire, l'espèce n'ayant été observée antérieure- ment que sur les troncs d'arbres et, exceptionnellement, sur les toits de chaume. L'habitation de Béthane est à une altitude de 20o mètres. 108 En mars 1904, M. A. Cornet a trouvé le P. repens à la base d'un tronc d'arbre, au bois de Juslenville. L'espèce est stérile dans ces deux habitations. NOTE SLR LE FOMINALIS DALECARLICA Br. Eur., espèce nouvelle pour la flore belge, par Arth. Mansion. Fontinalis dalecarlica Br. Eur. Syn. F, squamosa Drumm. Musc. Amer., n° 253. F. squamosa Drumm. var. Sulliv Musc. Allegh., n« 189. Pilotrichum dalecarlicum C. Mùll. Syn. Musc, frond. II. p. 149. Descripi. Tige de longueur variable (10 à 40 centimè- tres), flottante, grêle, dénudée à la base, plusieurs fois bifurquée, garnie de rameaux nombreux, fins, allongés, atténués, rapprochés, fascicules; touffes d'un vert obscur, olivâtres ou jaunâtres. Feuilles dressées-imbriquées ou étalées-dressées, oblongues-lancéolées, ou étroitement lancéolées, plus ou moins longuement acuminées, conca- ves, infléchies aux bords, entières, simulées ou subdenticulées au sommet; cellules linéaires, allongées, très étroites, légèrement flexueuses, lisses, à parois fermes, épaisses (les moyennes 15-25 fois aussi longues que larges). Folioles in vo- lucrales ordinairement un peu rétrécies au sommet, apiculées, à la fin dès lacérées; vaginule courte; capsule imergée, petite (longueur 2 mm. 109 diamètre 1/2 à 5/4 mm.) ovale ou oblonge-sub- cylindrique; coiffe conique, acuminée, brune au sommet, descendant peu au-dessous de Poper- cule; opercule obtus, brièvement conique; péris- tome d'un rouge-orangé, parfois jaunâtre, à dents linéaires-acuminées, granuleuses pourvues de 15 à 20 lamelles, souvent percées dans le bas de larges ouvertures., à treillis imparfait, faiblement mûri- que, à traverses incomplètes, non appendiculées, parfois presque lisses; spores vertes, légèrement muriquées; plante mâle distincte, souvent un peu plus grêle. Fructification en mai-juin. Station Dans les eaux courantes. Dispersion. En Europe, dans les cours d'eau de la Suède, de la Norvège, de la Finlande, de la Laponie, de la Prusse occidentale, de l'Angle- terre. En Amérique septentrionale, elle est répandue au Canada, aux Etals-Unis, dans la Nouvelle-Ecosse, l'Ontario, la Nouvelle-Angle- terre, la Virginie, la Caroline du Nord et le Groenland. Onv. consultés. Monographie des Fontinalacées , par J. Cardot. Bryologia europaea9 auctoribus Ph. Bruch, W. P. Schiroper et Th. Gùmbel. Musci Americae septentrionalis, par F. Renault et J. Cardot. Exsiccata : Musci Galliae N° 674. A l'état stérile, le F. dalecarlica peut être facilement confondu avec les formes grêles du F. squamosa. Il en diffère cependant par ses rameaux plus fins, ses feuilles plus petites et plus étroites, plus infléchies aux bords. A 9 no L'état fertile, il se reconnaît aisément à sa capsule plus petite, son peristome plus pâle et plus court, à dents plus longuement perforées, pourvues de lamelles moins nom- breuses, plus épaisses, et par son treillis toujours impar- fait et moins muriqué. D'après Schimper, les spores seraient aussi plus grosses que celles de l'espèce voisine, mais de l'avis de M. Cardot, ce caractère ne se vérifie pas sur la plupart des échantillons qu'il a examinés. Cette rare espèce a été trouvée par M. M. Halin, au mois de septembre 1898, sur des pierres calcaires et des pièces de bois disposées en barrage dans le lit de la Vesdre, au lieu dit « La Bèverie » (Goé). Altitude 200 mètres environ. L'espèce y est peu abondante et stérile. COMPTE-REiNDU DE L'EXCURSION BRYOLOGIQUE DU 10 OCTOBRE 1904, A PÉCROT ET A FLORIVAL, par Art h. Mansion. L'exploration des marais de Néthen (11 octobre 1903) avait établi, par ses brillants résultats, la richesse bryolo- gique d'un coin de la zone marécageuse qui s'étend de Weert-Saint-Georges à Florival, en passant par Pécrot. D'autre part, les belles découvertes faites jadis par J. C. Lecoyer dans les prairies spongieuses et les fossés inondés de Pécrot, piquaient la curiosité des membres de la section bryologique, qui décidèrent de retourner dans cette intéressante région pour y fixer, d'une manière com- plète et définitive, la dispersion des muscinées. A 8 h. 45, le train d'Otlignies débarquait à Pécrot, MM. Lambert, Leroy, Mansion, Marchai, Péters et Sladden. in Vite, en route pour les marais de Pécrot qu'on voit là-bas à quelques centaines de mètres de la gare. Chemin faisant nous notons dans une terre cultivée : Riccia glauca L. (état très jeune). Pottia truncata Br. Eur. Pottia lanccolata C. Mùll. Dans les marais, où nous rejoignent bientôt MM. Cornet et Smolders venus à pieds de Weert-Saint-Georges, nous faisons une ample récolte des espèces suivantes : Riccia natans L. Hypnum purum Sch. Marchantia polymorpha L. v. erecta — aduncum Hedreb, v. integrifo- Kickx, lium Boul. f. laevc Boul. AncurapinguisZ,. v. angustior i/oo&. (N° 1). Calypogcia trichomanisL. v. Spren- Hypnum Kneifîii Sch. v. pungcns gelii Nées. Muell. Sphagnum papillosum Lindb. — cuspidatum L. (fertile). Bryum pseudotriquctrum Hedw. v. — giganteum Sch. (fertile). compactum Sch. — stellatum Schreb. v. protensum Mnium insigne Mitt. (déjà indique Roehl. (N* 4). par Lecoycr.) v. gracilie Boul. Aulacomnium palustre Schw. — intermedium Lindb. (N° 2) Atrirhum undulatum P. B. (déjà indique par Lecoycr). Climacium dendroides W.M. (fert.). Hylocomium squarrosum Br. Eur. Amblystcgium riparium Br. Eur. — splcndens Br. Eur. v. distichum Boul. (fert.) (N° 3). Quant au Camptolhecium nitens Sch., indiqué par notre regretté confrère Lecoyer, il a échappé à nos plus minu- tieuses recherches. Il est midi et nous rentrons à Pécrot pour nous restaurer. M. Marchai qui, tandis que nous visitions les marais, explorait un petit bois sablonneux situé entre Pécrot et Florival, nous attend à l'auberge avec ses récoltes : Jungcrmannia Starkii H. Funck. Jungermannia bicuspidata L. var. — divaricata Engl. Bot. rar. pro- propagulifère. pagulifère. — ventricosa Dicks. 112 Fungcrmannia vcntricosa Dicks, Pleuridium9ubulatumHurfs.(fert.). var. gemmipara. Pohlia nutans Lindb. (fert.). Diplophyllum albicans Dmrt. Bartramia pomiformis L. (fert.). Alicularia scalaris Corda v. major Nees. Après un repas fort gai et très réconfortant, nous gagnons Florival, notant en route : Jungcnnannia Starkii H. Funck Syntrichia subulata Brid. (fert. et propagulifère). Bryum cacspilicium L. Dicranella hetcromalla Sell. Polytrichum ptliferum Schreb. — Schreberi Sch. Rhynchostcgium con fer turn Br. Eur. Ceratodon purpureus Brid. Hypnum Schreberi WUld. Barbula muralis Timm. Pendant que le gros de la bande s'achemine vers les marais de Florival, MM. Marchai et Péters se dirigent vers une pineraie située non loin de la gare. Les prairies marécageuses de Florival sont moins spon- gieuses que celles de Pécrot, aussi la flore bryologique y est-elle quelque peu différente. Nous y observons : Jungermanniabicu8pidata var.pro- Dicranum undulatum Br. Eut . pagnlifèrc. Fissiden9 adiantoides L. Calypogeia trichomanisL. v. Sprcn- Bryum psendotriquctruin Iledw. v. golii Nees. compactum Sch. — — v. pro paguli fera Nees. Mnium insigne M Ut. Lophocolea bidentata Nees. — undulatum Neck. Sphagnum acutifolium Ehrh. Aulacomnium palustre Schw. — cymbifolium G. Muell. lîrachythccium rivularc Br. Eur . — papillosum Lindb. Hypnum iilicinum L. Dicranum palustre Sch. (indique — intermedium Lindb. déjà par Lccoycr). Sur la crête terreuse d'un vieux mur, nous notons : Homalothocium scriccum Br. Eur. Sur la terre, au bord d'un fossé, abonde le Brnchytheciiim rutabulum Br. Eur. 113 La pineraie est pauvre et n'a donné à MM. Marchai et Péters que trois hépatiques : Jungcrmannia divaricata Engl. Bot. Lophocolea bidentata Xees. (forme propngulifèrc). Alicularia scalaris Cord. Celte excursion, si elle n'a pas été marquée par de très brillantes découvertes, a eu pour principal résultat de faire connaître à fond la flore bryologique d'un coin fort inté- ressant du pays. COMPTE-RENDU DE L'HERBORISATION GÉNÉRALE DES 2, 3 ET 4 JUILLET 1904 DANS LARDENNE FRANÇAISE, par F. Bhstel et Clém. AigretU). La Société royale de botanique de Belgique ayant projeté de visiter, cette année, en commun avec la Société d'Histoire naturelle des Ardennes, quelques points de l'Ardenne française, nous chargea du soin d'élaborer un projet d'excursion pour le commencement de juillet. L'excursion classique de Hauts Buttés, pour le diman- che 3, et celle de la vallée de la Houille et des escarpe- ments de Chooz pour le lundi furent proposées comme devant donner l'idée la plus complète de la flore de cette région. On y ajouta, pour le samedi 2, après midi, jour d'arrivée, la visite des sites remarquables des Quatre Fils Aymon et de l'Ermitage de Bogny. Ce programme accepté par nos confrères a été rempli tel que nous l'avions prévu, (1) La partie du compte-rendu relatant les excursions du 2 et du 3 juillet est due à la plume de M. F. Bestel, l'aimable président de la Société des sciences naturelles des Ardennes (T. D.). 114 grâce à M. Cardot qui a bien voulu se charger de la direc- tion des excursions. PnEMiÊiu: Journée. — Excursion aux Quatre fils Aymon et à V Ermitage. Le samedi y2 juillet, MM. Bestel, Bourguignon, Cardot et Harlay se sont rendus à Monthermé pour recevoir les excursionnistes de Belgique. Au premier train sont arri- vés MM. Nijpels, Ém. Marchai, Aigret, puis ensuite MM. Th. Durand et Polchet. Après les présentations les voyageurs se rendent à l'Hôtel, et aussitôt commence l'ascension des Quatre Fils Aymon. Par des sentiers escarpés, on arrive bientôt au pied du rocher sur lequel a été installé le phare élec- trique qui, le soir, brille comme une étoile au front du gigantesque cavalier de la légende. Un coup d'oeil est vite jeté sur les panoramas splendides qui se déroulent au sud et au nord de la montagne, vers Braux et Monlhermé-La Val Dieu et nous redescendons pour aller recevoir M. Th. Durand Directeur du Jardin botanique de l'Etat, à Bruxelles, secrétaire général de la Société royale, arrivant au second train. Nous pouvons à ce moment disposer encore d'une couple d'heures; c'est sufïisant pour visiter l'Ermitage de Bogny. La traversée de Chàteau-Regnault est rapidement faite et immédiatement, après le pont, nous nous engageons dans le ravin du Ku de Roma. Le chemin longe les usines et, à une centaine de mètres du pont, nous prenons le sentier qui monte au bois en passant par dessus le tunnel de la voie ferrée des Boulonneries. A grand renfort de jarrets nous gravissons l'escarpement et nous parvenons à « l'Ermitage ». D'ermite il n'en est pas de trace. Le site 115 désigné sous ce nom et encore sous celui de « Cheminée de Bogny » est une petite plateforme de quelques mètres carrés qui termine Pescarpement à pic sur la Meuse et au-dessus de laquelle s'avance un énorme banc de pierre formant corniche. La base de l'escarpement est formée de grès et de schistes cambriens; la corniche appartient au poudingue devonien dont un bloc détaché a produit l'excavation de l'ermitage. On accède à la plateforme par une fente du rocher formant un étroit couloir de 4 à 5 mètres de long et juste assez large pour laisser passer un homme de taille ordinaire. Le passage est assez difficile et il faut s'étayer des coudes pour pouvoir descendre sans danger. Les personnes sujettes au vertige ne doivent s'en- gager sur la plateforme qu'avec de grandes précautions. La beauté du paysage, que l'on découvre de ce point, fournit un ample dédommagement de la fatigue de l'ascension. A gauche, la gare, le pont de Monthermé, la Val Dieu et l'entrée de la vallée de la Semoy; à droite, les côtes de Levrezy et la vallée de la Meuse; au pied, les cités indus- trielles de Bogny et de Château-Regnault ; en face, la montagne des Quatre Fils Aymon avec les rochers déchi- quetés qui garnissent sa crête et qui ont été symbolisés dans la poésie populaire par la légende du Cheval Bayard et des quatre guerriers qu'il porta en croupe. Sur le flanc de la montagne de longues traînées blanches signalent l'existence dune exploitation industrielle. Dans ce site pittoresque on a en effet ouvert des carrières et l'on démolit la montagne. Petit à petit la dynamite des carriers accomplit son œuvre de destruction et si Ton n'y prend garde, un des plus beaux sites de la vallée de la Meuse française ne sera bientôt plus qu'un souvenir. / 116 La population industrieuse de ce pays, plus sensible aux profits d'une exploitation facile qu'au charme d'un paysage n'hésite pas à sacrifier ainsi l'une des beautés naturelles de la région. Et cependant, quel avantage n'en pourrait-on pas obtenir sous une autre forme, en atti- rant dans le pays les visiteurs étrangers, les touristes, les amateurs de sport. L'intérêt bien entendu serait, nous semble-t-il, de conserver intacte, d'améliorer si possible, en l'aménageant pour en faciliter l'accès, une des attrac- tions qui justifient si bien la renommée pittoresque de cette partie de ia vallée. Puisse une protection éclairée intervenir à temps pour sauver, de la destruction qui le menace, ce site merveilleux. Dans notre courte promenade la botanique n'a pas été négligée. Mais si l'on a beaucoup parlé de plantes comme il arrive toujours quand des botanistes se rencontrent, on en a peu récolté! Toutefois la qualité de la récolte compense la quantité, car c'est une des meilleures espèces de la région que nous avons trouvée sur ces escar- pements : Hypericum linarifolium Vahl (H. lineari- folium Gr. God.). L'habitat normal de cette plante est le littoral de l'Atlantique : (nord de l'Espagne, ouest de la France jusqu'à la Normandie, sud de l'Angleterre). Les petites colonies de la vallée de la Meuse, sur le rocher de Bogny, au Roc de la Tour, à Revin et à Hautes Rivières sont ses stations les plus septentrionales et les plus avan- cées à l'intérieur du continent. Une autre plante, intéressante aussi, bien qu'à un moindre degré, a été trouvée presqu'au bas du ravin ; c'est le Potentilla recta qui habite de préférence les régions méridionales et l'Europe occidentale et qui, dans nos contrées se rencontre de temps en temps, mais toujours importée, sur le bord des chemins. 117 Deuxième journée. — Excursion à Hauts-Buttés. La seconde journée d'excursion a été consacrée à l'her- borisation classique des Hauts-Buttés. Aux excursionnistes de la veille s'étaient joints MM. Chopin, Gillet, Mailfait, Millard, Richard, de Charleville. Bien que le but de l'herborisation soit le ravin du Pas Fauvin et les tourbières de Hauts-Buttés, par la tbrce de l'habitude, et dès la descente du train à La Val Dieu, les botanistes se mettent à explorer les murailles et les talus de schistes décomposés. On note ainsi sur les murs qui bordent la route : Ccterach officinarum . ^oa ncmoralis. Asplenium ruta-muraria. Vulpia myosuroides. _ trichomancs. Bromus tectorum. et autour de l'ardoisière de Mayour, Oxalisstricta. Gnaphalium uliginosum. Hypericum pulchrum. ^S^lis purpurea. Carex remota. Ces plantes abondent du reste dans toute la région. Jusqu'au Moulin de la Piletîe, rien à noter, en dehors des plantes vulgaires des bords du chemin. Ce moulin est un peu au-dessous de la réunion du ruisseau du Pas Fauvin à celui de la Grande Commune. Ce dernier vient des Hauts-Buttés en contournant le massif des Boulettes par l'ouest; l'autre le contourne par l'est. Nous remontons le ravin du Pas Fauvin en suivant la route forestière. Les récoltes commencent dès que Ton arrive dans ce ravin sauvage. Les fougères y abondent et dans les petits marais tourbeux à droite et à gauche du torrent les sphaignes, les polytrics, les joncs, les carex poussent à toison. 118 Nous notons, au fur et à mesure qu'elles se présentent : Polystichum oreoptcris. Pteris aquilina. — Filix mas. Polytrichum commune. — gpinulosum. Sphagnum acutifolium. vai\ dilatatum Sw. Jnngermannia albicans. BIcchnum spicant Roth. Juncus lamprocarpus. Asplcnium Filix femina Bernh. Polygonum verticillatum. var. complicatum Hart Jasionc montana var. glabra. (A acrostichoideum Bory) Hydrocotyle vulgaris. Phegoptcris polypodioides. Droscra rotnndifolia. Osmunda rcgalis. Cette dernière espèce existe sur les talus humides et dans les marais à sphaignes. Le groupe des botanistes, qui était arrivé asseï compact à la Pilette, s'est égrené peu à peu ; les uns se sont attar- dés à la récolte des fougères; les autres ont voulu atteindre au plus vite la petite station de Trientale. Tout le monde s'y retrouve à la fin. La petite primulacée, Trientalis europaea est en ce moment en fruit. Elle paraît plus abondante que lorsque nous l'y avons trouvée, pour la première fois, en 1896. Peut-être est-ce parce que nous la recherchons plus minutieusement. Tout près de ce petit marais, M. Durand n3us fait remarquer au bord de la route Rubas suberectus espèce peu commune, assez bien caractérisée par ses feuilles notamment à sept folioles. Le irajetse continue par la route forestière directement au i\ord. Sur les escarpements à droite abonde le Phegopteris polypodioides et à gauche au bord du ruis- seau, Osmunda regalis. La route n'offrant rien d'intéressant, quelques uns veulent suivre le ruisseau. L'abord n'en est pas facile; par endroits le terrain est défoncé ; ailleurs les fourrés sont 419 impénétrables; le taillis est grand et serré; il faut abandonner ce projet après avoir récolté quelques pieds non fleuris de Ranunculus platanifolius. Le groupe se reforme pour reprendre l'ascension du chemin rocailleux et ensoleillé. A la sortie du bois les terres cultivées nous fournissent entre autres espèces intéressantes : Trifolium aureum Poli. , Viola lepida Jord., Spergula arvensis L. Nous arrivons au village d'assez bonne heure, comme nous Pavions prévu. Le repas nous est servi à l'Hôtel auisi rapidement que l'on peut le désirer. Au dessert, M. Bestel, président de la Société d'Histoire naturelle des Ardennes, porte la santé des membres de la Société royale de botanique de Belgique, et après leur avoir exprimé toutes les sympathies des botanistes arden- nais, il est heureux de constater que les relations scienti- fiques des deux sociétés s'étendent et se complètent par des relations de cordiale confraternité; puis déplorant la circonstance fâcheuse qui nous prive du concours du distingué président de la Société royale, retenu à Bruxelles par la maladie d'un de ses enfants, il adresse à M. J. Mas- sart les hommages respectueux et sympathiques de la Société des Ardennes. M. Th. Durand, au nom des membres de la Société royale, remercie M. Bestel de ses bonnes paroles. Il félicite les organisateurs de l'excursion et exprime l'espoir que, pour le plus grand bien de la science botanique, les excel- lentes relations des deux Sociétés se développeront encore et quedes réunions comme celled'aujourd'hui deviendront plus fréquentes. Un ban bien nourri montre que tous les assistants sont du même avis. 120 Exploration des tourbières. Une petite ondée survenue à midi nous fît craindre un instant pour le succès de l'herborisation dans les tour- bières. Heureusement le temps s'est maintenu beau tout le reste de la journée. Nous commençons par la tourbière des Vieux Moulins d'Hargnies qui donne naissance au ruisseau des Manises. On s'y rend en vingt minutes par le chemin qui part de la place de l'église. Les haies, tout près du village, sont remplies de Ranun- culus platanifolius. Entre les buissons de chêne de la lande nous relevons : Nardus stricta Pedicularis silvatica Festuca ovina Molinia cœrulea Juncus squarrosus Vaccinium Myrtillus Dantlionia dccumbens Lycopodium clavatun Genista anglica M. Th. Durand nous signale ici encore une espèce inté- ressante : Rubus plicatus. Bientôt nous nous engageons dans la tourbière; elle est un peu moins humide que dans les années précédentes, ce qui nous permet de nous avancer très près du centre. Nous recherchons en vain Lycopodium selago dont nous avions trouvé un exemplaire en 1902. Plus heureux en ce qui regarde le Vaccinium Vilis Idaea nous retrouvons la petite station découverte, en 1903, avec M. Brabant. Nos confrères en emportent quelques touffes pour leur jardin botanique. Voici la liste des espèces récoltées dans celte tourbière dans Tordre où nous les avons notées : 121 Antcnnaria dioica. Calluna vulgaris. Vaccinium Vitis Idaca. Rhynchosporo alba. Orchis maculata. Junipcrus communis. — incaniala. Droscra rotundifolia. Elcocharis palustris. Mcnyantlics triloliata. Oxycoccos vulgaris. Galium palu3trc. Carcx OEdcri. Eriophorum angustifolium. -- ampullacca. — vaginatum. Viola palustris. Juncus squarrosus, Lycopodium clavatum. Gentiana Pneumonanthc. En remontant la rive gauche du ruisseau, M. Cardol dis- tingue, dans quelques touffes isolées de bouleaux, une forme très particulière qui pourrait bien être Betula carpa- thica W. et Kit. Si des échantillons, pris sur la plante à une meilleure époque de la végétation, confirment cette détermination, ce sera une très bonne espèce qui viendra s'ajouter à celles déjà nombreuses de la flore de Hauts Buttés. Pour atteindre l'autre tourbière nous venons traverser la route d'Hargnies entre le hameau de Vieux Moulins et le bois de la Grande croix. En ce point nous atteignons la ligne de partage des eaux : celles de la berge occidentale vont à la Meuse par le ruisseau des Manises, entre Revin et Fumay; celles de la berge orientale s'écoulent par le ruisseau du Franc Bois, la Huile et la Houille et vont également à la Meuse à Ciivet. Le ruisseau du Franc Bois sert de déversoir au marais de Vieux Moulin de Thilay. Les travaux d'assainissement ont beaucoup réduit depuis quelques années l'étendue de ce marais au profit des terres cultivées ; mais ce petit coin n'en reste pas moins intéressant à visiter. Il y a d'abord les prairies sèches situées derrière la maison Robinet, où croissent Thesium pratense, Orchis viridis, Botrychium Lunaria. Nous arrivons malheureusement après la récolte du foin. 122 Un peu plus bas nous pouvons encore avoir quelques pieds de Scorzonera humilis, Hypochœris maculata, Poly- gonum Bistorla, Narcissus Pseudo-Narcissus en fruits. La tourbière non desséchée nous fournit : Drosera rotundifolia, Oxycoccos palustris, Menyanthes trifoliata, Comarum palustre et la plupart des espèces déjà notées dans l'autre tourbière. L'herborisation des terrains au-dessous delà maison du garde Maurice ne peut èire faite à cause de l'heure avan- cée. Elle pourrait cependant être fructueuse si l'on en juge par le résultat des recherches faites au bord de la prairie. Dans une petite mare desséchée, M. Cardot décou- vre Lycopodium inundatum. Cette espèce, très rare, était signalée dans la tourbière et au marais des Romarins, mais nous ne l'y avions jamais rencontrée. Sitôt reconnue, chacun se met à sa recherche, courbé jusqu'à lerre, écartant les brins d'herbes et les petits cail- loux. On parvient après bien du temps à réunir une demi douzaine d'échantillons de trois à quatre centimètres, qui ne suffisent pas, bien entendu pour satisfaire tout le monde. Tout près du rocher, le Thesium pratense abonde; les spécimens sont très grands et quelques uns sont attaqués par un parasite cryptogamique. C'est par celte récolte que se termine notre herborisa- tion. Dans tout ce qui précède nous n'avons guère parlé que des phanérogames et des cryptogames vasculaires. Citons maintenant les muscinées les plus intéressantes, d'après les notes de M. Cardot. Dans le ravin du Pas-Fauvin, au-dessus du moulin de la Pilette. 123 Sphagnum molle. Aliculam compressa. Schistostcga osmundacea. Jungcrmannia albicans. Hyoconiium ilagcllarc. Sur les chéries buissonnants à la lisière supérieure de la forêt des Manises : Ulola lîruchii. Ulota cnspula. — crispa. — Ludwigii. — inlcrmcdia. Dans les tourbières : Polythchum commune var. péri- Hypnum fluitans. goniale. Splachnum ampullaceum. — gracile. Sphaynum acutifolium var. tenellum. — strictum, — medium. Dicranella cerviculata. — Austini. — — var. pusilla. — subsecundum var. obesum. Pleuridium nitidum. Jungcrmannia ventricosa. Le botaniste, qui étudie le tapis végétal d'un pays, est amené naturellement à en bien préciser les conditions biologiques et à comparer la flore qu'il y observe avec celle des autres contrées qu'il a déjà parcourues et avec celle des régions ayant des conditions analogues de sol et de climat. Ces comparaisons sont très instructives, car elles con- duisent à reconnaître comment a pu s'établir l'étal de choses actuel, comment il se maintient et comment il peut être influencé par les modifications du milieu. Ainsi sommes-nous amené à présenter, comme conclu- sion à notre herborisation, quelques réflexions touchant ces points importants de la géographie botanique de TArdenne. Celte région exposée à tous les vents puisque le relief y est très peu accusé, très humide, puisqu'il n'y a pas de pente et que le sol y est imperméable, est tout à fait à part AU dans l'Kurope occidentale. L'humidité surabondante de sou sol y occaaionnede fréquents brouillards ei gène con- sidérablement l'action solaire, surtout |>«r le refroidisse" ment dû à l'évaporation. La température y est plus basse que dans les régions voisines; les effets du rayonnement nocturne y sont ires énergiques : les gelées printaniéres y sont fortes et fré- quentes, et se prolongent bien souvent jusqu'au milieu de l'éié. Il en résulte un reiard considérable dans la végéta- tion, et pour Certaines espèces Un arrêt de développement caractéristique. C'est à oela qu'il Tant attribuer la produc- tion de ees chênes buissonnanls qui ne sonl rabougris que parée que, chaque année, leurs jeunes bourgeons sont détruits par les gelées tardives. Ainsi doue, bien que d'altitude peu élevée, le plateau ardennais a un climat assez rude, caractérisé, comme Celui des hautes montagnes, par de brusques chan- gements ci de grandes variations de température et par l'abondance des precipitations atmosphériques. Sur un sol schisteux et avec de semblables conditions biologiques, il n'est pas étonnant que la (lorule des llauts-ltutlés ne comprenne que des plantes silioicoles et renferme une forte proportion d'espèces montagnardes. Les suivantes doivent être considérées comme apparte- nant plutôt à la dore alpestre qu'à celle des plaines. On les rencontre à liants Huttes même ou sur le plateau dans les régions voisines. I. B"lmm'»ro£Aiii«kH. Hanuncului platanifoliui, Droaera intormodia, Subularia aquation. Stollai'ia nomorum Viola palustrii. Tri folium aurouui. Di'oaora rotundifolia Civoaoa intermedia 128 Scdum micrantbum. Galium sa&eLUe. Arnica montane. Scnecio spath u lu* loi i us. Antennaria dioica. Ccntaurea montane. Ilypoclweris maculata. Pyi-ola minor. YVahlenbergia hedcracee. Vacciiiiuin Myrtillus. — Vitis Idaca. — uliginosum. Oxyeoccos palustris. (lalluna vulgaris. Erica tctralix. Trientalis europaca. Gentiane pneumonanthc. Menyanthes tril'oliala. Digitalis purpurea. Thesium pratcuse. Stacbys alpine. Salix rcpcns. lietula nana. — carpatbica. Polygnnaluin verticil latum. IMaianlliciTuiin bifoliuin. Orchis virif lis. — albida. Juncus sijuarrosus. Eriophorum vaginatum. Scirpus caespitosus. Carcx laevigata. Pestuca silvatica. Nardus stricta. II. C'rypto^mucB vagciilaircs. IJotrychium Lunaria* Phcgopterîs polypodiodes. Polyslichum orcopteris. — Thelyptcris. Asplcnium septentrionale. Dicranuin lougifolium. Grimmie atrata. Rhacornitrium protensum. — fascicularc. Blechnum spicani. Lycopodium clavaluin. — Selago. — inundatum. III. Jfloustte*. Ainpboridium ftlougcotii. Bryum cuspidatum. — pallcsccns. Andraca Huntii. En Belgique, sur le plateau ardennais le caractère alpin de la flore s'accentue avec les espèces suivantes : Andromeda polifolia. Empotrum nigrum. Juncui filiformis, Carcx paucillora. Lycopodium annotinum. — alpinum. — coinplanatum. Dicranuin Ulyttii. 10 156 Grimmia torqtiata. Wcbcra cucullata. — lamcllcm G. Mull. (G. subsul- Oligotrichum hcrcynicum. cata B. S.). Bi-eutclia arcuata. — sulcata Saccl. (G. caespititia Jur.). Quelle signification faul-il attribuer à ia présence d'es- pèces montagnardes dans la flore du plateau ardennais? Il nous semble que ces espèces ne peuvent être d'intro- duction récente. Pour venir s'implanter dans la région, elles auraient dû franchir de grands espaces et auraient eu à lutter contre une flore autochtone bien adaptée, et on sait que la plupart, à l'exception toutefois des Crypto- games, n'ont que des moyens de dispersion très limités. Nous les considérons comme les survivantes de la flore d'une époque géologique ancienne, pendant laquelle, en Ardenne, étaient réalisées d'une façon plus parfaite que maintenant les conditions climatériques des hautes mon- tagnes. Le pays était très accidenté, d'un relief comparable à celui des Alpes actuelles. 11 s'est modifié par l'action orogénique et les progrès de l'érosion, mais malgré rabais- sement progressif du sol, les conditions biologiques les plus essentielles des pays de montagnes, le climat et le régime des eaux, y ont persisté et sa flore a ainsi conservé à travers les âges son caractère montagnard. Tant que les causes naturelles agissent seules, les modi- fications de flore sont très lentes. Il n'en est pas de même lorsque se produit l'intervention de l'homme. On voit alors en peu de temps disparaître nombre d'espèces des plus intéressantes. C'est ce qui s'est produit depuis qu'on a cherché à assainir les tourbières pour les transformer en prairies. Les traits les plus caractéristiques de la flore tendent ainsi à s'atténuer. C. Bestel. 127 3e Journée d'Herborisation. — Ctwoz. Nous partons de Château Regnault par le premier train venant de Charleville. Nous prenons place dans un com- partiment où nous retrouvons nos confrères français. Par la portière, nous observons quelques plantes intéressantes de la région. Près deFumay le tapis doré, composé unique- ment d'innombrables colonies deSedum aureum et elegant, attire les regards. Les amateurs de géologie s'intéressent aux différentes coupes que présentent les tranchées du chemin de fer, particulièrement près de Deville et de Fumay, où Ton remarque de beaux bancs d'ardoises du rose lilas spécial si bien connu. A Givet, nous traversons rapidement la ville. Au passage, nos confrères de Charleville nous font remarquer la statue du musicien Méhul, et la nouvelle mairie qui s'achève. L'imposante citadelle de Charlemont, qui domine si bien la vallée de la Meuse, nous est suffisamment connue. Nous ne nous attardons pas à mettre en réquisition tou- tes les sentinelles de la forteresse dans le but de la visiter. Le botaniste aime à avoir les coudées franches et l'accom- pagnement en herborisation, d'un soldat, fut-il du 147« de ligne, n'a pour lui qu'un médiocre attrait. D'ailleurs la majorité, la presque totalité des plantes de Charlemont existent sur les collines et rochers calcaires des environs. Nous nous dirigeons donc vers la colline dite € Aux Roches » où apparaissent quelques affleurements de roches calcaires. Nous y cueillons : Rumex scutatus. Allium sphaerocephalum. Ononis spinosa. Teucrium chamaedrys. Digitalis lutea. Melampyrum arvense. Artemisia caraphorata. Reseda lutea. 128 Sedum micranthum CC. Mclica ciliata C. elegans. Medicago minima. Cenlaurea scabiosa. Orobanchc caryopbyllacea. Arabia brassicaeformis. La continuité de la longue et interminable sécheresse de cette année se manifeste particulièrement chez le Medi- cago minima qui n'offre que des plantes à feuilles recroquevillées, à demi grillées ! En cet endroit nous remarquons cette forme intéressante du Sedum album (S. micranthum Bast.) qui diffère assez bien du type par ses tiges menues et rougeâtres, par ses pétales petits et aigus (et non obtus comme chez le type); par ses rejets à feuilles rapprochées, dressées et non étalées (voir Crépin, Manuel, 2e éd., p. 85). Nous quittons ces rochers pour longer le chemin de fer industriel de Givet aux usines de Flohimont (Platinerie de cuivre). Le long de ce chemin nous observons : Barkbausîa foctida. Rubus ulmifolius. Euphorbia cyparisaias. Papavcr argemone v. glabra. et une forme gigantesque de Brachy podium pinnatum. A Flohimont nous abandonnons le chemin de fer pour suivre la vallée de la Houille. Sur une colline, à notre droite, nous récoltons : Linum. tcnuifolium. Rubus thyrsoideus. Gentiana cruciata. Gymnadcnia conopsca. Scabiosa Columbaria. Stachys gcrmanica. Anthyllis vulneraria v. pauciflora. — alpina. Ccntaurca Scabiosa. Silène nutans. Cuscuta major (s/houblon). Diantbus dcltoidcs. Hcraclcuin dissectum. Geranium Robcrtianuni v. albillora. Epipactifl latifolia. Rosa micranlba. Rubus arduennensîs A. C. dans la Galium olongatum. région. 129 Cette colline devient bientôt boisée, et M. Leroy y fait une petite incursion qui lui permet de trouver 2 pieds de Digitalis ambigua [D. grandi flora). On se borne à suivre la route jusque Landrichamps. De là nous reprenons à travers champs et bois un chemin qui nous mène aux hauteurs de Chooz. Sur ce parcours, rien de bien intéres- sant à signaler. Dans les moissons d'une clairière, M. Cardot nous fait remarquer une forme intéressante du Viola tricolor (F. lepida Jord.). J'extrais du Catalogue raisonné des Plantes vasculaires du Département des Ardennes, par Callay, la description suivante : « Fleur grande à pétales supérieurs bleu violet, les latéraux souvent moins colorés, quelquefois — très rare- ment — fleur presque blanche; sépales aigus glabres; capsule ovale. Plante dressée, diffuse, à feuilles étroites, à stipules découpées jusqu'à la base. Elle couvre quelque- fois le sol sur plusieurs mètres carrés. Juin-août A. R. — Cette forme a été observée par J. Remy dans toute la région de Monthermé-Givet. Avant d'abandonner le sommet de la colline je quittai le gros de notre petite troupe pour recueillir quelques tiges de Serratula tinctoria près de la Ferme de la Mauvaise Pensée, nom bien donné, me dit la fermière, car il fallait une « mauvaise pensée » pour aller établir une métairie dans un endroit aussi peu fertile, éloigné des habitations et où Peau est rare pendant les années sèches. Dans le but de retrouver plus rapidement mes confrères, je m'engage dans une sorte de petit sentier; mais aussitôt je me sens entraîné avec un accompagnement respectable de schiste effrité, d'éboulis de pierres, à une vitesse qui va en s'accenluant. Au passage, j'accroche de ci, de là, 130 un chicot de souche récemment coupée, afin de ralentir la marche. Bientôt deux fils de fer s'opposent à ma course involontaire, j'écarte ces fils et me voici dans un fourré d'épines. Pour ne pas me blesser la figure, je me dispose à traverser ces buissons en marchant à reculons, mais aussitôt je sens que le pied ne rencontre plus le sol. En me cramponnant à une tige d'un modeste Malus acerba qui croit dans ce fourré, je jette un regard en arrière et je m'aperçois que je suis suspendu au-dessus d'une carrière de grès dont la paroi à pic semble avoir une vingtaine de mètres de hauteur. Je serre — on le comprendra — de plus en plus le Malus en question, mais les jambes ne veulent plus fonctionner, c'est à la force des poignets que je me tire de ce mauvais pas. Bientôt cependant la vie reprend quelque peu dans toute l'étendue de l'individu et je puis enfin contourner le précipice. Dans ce passage dangereux, j'ai aperçu — est-ce une vision? — une très intéressante crucifère, mais une envie folle de me trouver sur le sol ferme, sur la route, ne m'a pas permis de retourner sur mes pas pour fixer ma trou- vaille ou plus probablement pour me désillusionner. Un ouvrier carrier qui faisait sa sieste dans une brouette ne peut croire que je suis descendu par cette trouée. Cependant, ajoute-t-il, ce ne peut pas être non plus une « petite bète » qui a fait tomber autant de pierres. L'examen de ma personne a dû, je suppose, lui faire admettre que ce qualificatif ne m'était pas applicable. A moitié flageolant par suite de cette émotion, j'arrive un peu en retard pour goûter la fameuse friture de pois- sons, de l'auberge Bauchot, bien connue dans la contrée. A table, un complaisant compagnon, M. Bourguignon, s'empresse de remplir, à chaque instant mon verre de 131 liquide afin de compenser rapidement Tévaporation que j'ai subie pendant cette fameuse descente. En quittant la clairière au-dessus de Landrichamps, mes compagnons s'étaient comme moi — mais plus pru- demment — engagés dans l'immense forêt des Ardennes. Bien qu'on ne soit cependant qu'à la lisière, les côtes boisées en cet endroit se présentant devant vous, vous donnent la sensation d'être en pleine forêt. On ne voit pas d'habitation à l'horizon, aucun bruit n'arrive jusqu'à vous. C'est le silence des solitudes boisées! Cependant, là bas, dans le fond que Ton devine mais que Ton n'apperçoit pas, les cartes routières signalent une localité bien connue dans la région, c'est le village de Chooz. Chooz est, en effet, réputé pour ses légumes et surtout pour ses cerises. Pourquoi sont-elles si précoces les cerises de Chooz ? La situation des lieux en fournit la raison. La très haute colline qui domine le village barre le passage au sévère aquilon. Jamais le vent du Nord ne s'y fait sentir. Les gens du pays qui se soucient fort peu de l'ortho- graphe géographique écrivent naturellement le nom de cette localité tout simplement « Chaud ». Cela semble en rendre toute l'étymologie. D'après le Catalogue de Callay, il y a dans les haies, à Chooz, le Prunier Quetsche (Prunus pyramidalisD.C). Ce prunier n'est pas un échappé des cultures. Le fruit est sans chair appréciable et on ne peut en faire ni tartes ni pruneaux. Ce dernier détail plaide considérablement pour la spontanéité de cette forme, car les gens de Chooz ne cultivent pas les fruits sans chair et ils ont d'ailleurs bien raison. Il existe aussi à Chooz une forme indigène de Cerisier 132 qui ne s'élève guère à plus de 3 à k mètres. Callay la désigne sous le nom de Cerasus ardu ennemis. Au point de vue alimentaire, ce Cerisier n'est pas mieux loti que le Prunier qui précède : son fruit petit, brun noir est acre! Cette forme est assez répandue dans le Département des Ardennes, c'est le Cerisier nain des bûcherons du pays. Dans l'excursion de l'avant-midi, M. Durand a fait remarquer plusieurs buissons de Rubus arduennensis à faciès quelque peu différents. Cette Ronce peut être con- sidérée comme relativement répandue dans la région, elle n'est pas rare non plus dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Elle semble bien avoir la valeur d'une sous espèce de R. fruticosus. Toutefois le R. suberectus, qui est cependant une forme en somme assez bien délimitée et admise par beaucoup de botanistes, ne me paraît plus avoir une bien grande importance. En effet, j'ai pu remarquer que cette préten- due espèce surgissait assez fréquemment aux bords des chemins un peu larges que l'on créait dans les bois. Le cas se présente actuellement au bois de Kinkempois, aux environs de Liège. Depuis que l'on a construit le chemin qui relie le hameau de Sardinian à Angleur et à la section de Renory, il croît au bord du dit chemin d'assez nom- breux buissons de R. suberectus. Le bois de Kinkempois ayant été certainement bien visité par notre rubologue, M. Th. Durand, et celui-ci n'ayant pas renseigné cette espèce en cet endroit, il semble que ces nouveaux Rubus ne peuvent être que des Ronces plus vulgaires trans- formées par suite d'une modification apportée au millieu où vivaient ces végétaux, qui ne savent jamais dominer le taillis. 135 A Olloy, existe actuellement un plantis que j'ai connu à Tétat de côte aride à gazons ras; les buissons de Ronces étaient robustes et leurs formes se rangeaient générale- ment duns le ft. ulmifolius ou ft. discolor. Aujourd'hui, là où la végétation arborescente est dense, les Ronces sont plus grêles, rampantes et à turions subarrondis couverts de très nombreux aiguillons moins robustes, entremêlés de spicules glandulifères. Les vieilles souches de Rubus ont peut-être été détruites, mais les Ronces actuelles semblent cependant devoir provenir de graines des anciens ft. ulmifolius. Cette supposition admissible ne paraîtra pas bien convaincante à la majorité des lecteurs, mais le cas suivant est moins discutable. A la perte des eaux du ruisseau de Fond-de-Forèt (Chaudfontaine), existent de gros buissons de Framboisiers à turions épais très droits, très rigides et complètement inermes. En hiver, on croi- rait très difficilement qu'ils appartiennent aux ft. idaeus. J'ai planté au jardin un fragment d'une de ces souches qui produit actuellement des turions de grosseur moyenne, décombants au sommet et spinescents surtout vers le haut. En résumé ils diffèrent peu de ceux de3 formes vulgaires de cette espèce. Aussi je partage l'avis émis par M. Wesmael, dans sa Flore forestière, que la forme et la vestiture des turions, le nombre des folioles, la longueur des pétiolules sont des caractères trop instables pour qu'on puisse s'appuyer sur eux, en première ligne, pour la création d'espèces même econdaires. Il existe, dans la région de Givet, toute une série de for- mes de Cenlaurea voisines du G. Jacea. Les C. microptilon God., C. pratensis Ti\uï\.t C. serotina Bor. sont des for- mes assez distinctes qui produisent— surtout la dernière 134 — des variétés appréciables. Dans les fagnes belges, près de Giver, on rencontre une variété prostrata du C. serotina (var. nana C. Bill.) qui paraît très abondante au mois de septembre. Dans les mauvais terrains en jachères, un lusus même de cette variété pourrait se dénommer uniflora; chaque tige se terminant par un seul capitule. Il y a toute une gradation quant aux feuilles du C. serotina; elles peuvent être simples, dentées, sublaciniées, subglabres, pubescentes et même cotonneuses. Les folioles des capi- tules peuvent être totalement ou partiellement dépourvues de cils. Généralement les fleurons extérieurs sont très allongés quoique peu nombreux, parfois, mais beaucoup plus rarement, ils peuvent faire entièrement défaut comme chez le C. nigra. ACharlemont,on observe une variété d'Asperulacynan- chica à calice et corolle rouge brunâtre à l'extérieur, et dont chaque division corollaire est munie à la base de 3 ou 5 petits points d'un beau rouge. Dans les moissons, les luzernières avoisinant les champs de tir j'ai observé aussi cette année une variété du Géra- nium molle, à fleurs blanches. Revenons à notre herborisation. Dans la descente du bois de Chooz, nos confrères avaient observé : Dipsacus 9ylvesli*is. Scrratula tinctoria (non fleuri). Ranunculus hcdcraccus. Digitalis grandiflora. et recueilli aux bor.ls de ls Meuse, non loin du pont, rive droite : Acorus Calamus. Lopidium ruderalc. Limtiantlieinum nymphoidcs. Centaurca Calcitrapa. Après déjeuner, nous entreprenons l'ascension de la haute colline boisée qui domine le village de Chooz. Cette 135 côte présente de nombreux affleurements de pierres ayant de loin l'apparence schisteuse, et rien n'annonce la riche florule que nous allons énumérer. — (Il est à noter que toutes les plantes ont été récoltées sans quitter le sentier en zigzag qui facilite la montée). Euphorbia Cyparissias, Sorbus torminalis. Malus accrba. Pyrus communis. Geranium sanguineum C. Artemisia camphorata CC. Bupleurum falcatum C. Libanotis montana C. Linosiris vulgaris C. Helianthemum polifolium. Allium sphaerocephalum. Dianthus Carlhusianorum C Teucrium Chamaedrys C. Asperula cynanchica. Semper vivum tectorum. Festuca glauca. Silène nutans, 3Ielampyrum arvense. Erysimum orientale. Reseda lutea. Sedum micranthum C. — elegans CC. Rosa sp.? Astragalus glycyphyllos. Carlina vulgaris. Potentilla rupestris A. C. Cotoncastcr vulgaris. Vincetoxicum album C. Ulmus suberosa. — montana. Mclicaciliata. Viburnum Lantana. Juniperus communis. Rhamnus catharticus. Genista sagittalis. Centaurea Scabiosa. Arabis brassicaeformis. Stachys germanica. Cirsium nutans. Anthyllis Vulneraria. Phleum Boehmeri. Les espèces phanérogamiques indiquent bien une flore calcaire. Une mousse, VHypnum rugosum, est aussi calcicole. Les Cladonia, qui sont terricoles plutôt que saxaticoles, indiquent également la présence de l'élément calcaire : Cl. pyxidata var. neglecta et pocillum, Ci, endi- viaefolia, Ci. cariosa. Sur une espèce de schiste, on observe Diploicia mnescens et Endocarpon miniatum. Ce dernier lichen, plus. connu sur le calcaire, existe cependant sur les rochers siliceux. Sur la pierre compacte, on peut récolter : 136 Rhizocarpon geographicum . Parmclia prolixa. Placodium saxicoluin. — conspcrsa vai\ carolloidea. Lccanora atra. Caloplaca pyracea. La majorité de ces dernières espèces annoncent l'élé- ment siliceux. Sur les hauteurs, la flore s'appauvrit bientôt, nous récoltons, sur le plateau, trois ou quatre pieds d'Ophrys api fer a et dans une courte tranchée schisteuse des touffes assoiffées d'Asplenium septentrionale. Mais, il faut bien le dire, un motif assez prosaïque nous fait allonger le pas vers la gare de Givet, c'est que, le matin, nous avions commandé, au buffet, le diner pour 4 heures et nous voudrions malgré le déjeuner assez tardif, lui faire encore honneur. A. 5 heures 00, nous quittons nos confrères français, enchantés de leur accueil et de leur gracieuse complai- sance à nous guider dans leur beau pays et à nous en faire récolter les plantes les plus rares. Nous nous promettons de nous revoir Tan prochain dans une excursion dans les terrains calaminaires de la province de Liège, province tout indiquée pour une herborisation internationale, à cause de l'Exposition qui s'annonce très belle et très attrayante. Annexe. Voici la liste des espèces indiquées à Givet et à Cliooz, dans le Catalogue des plantes vasculaires du Déparlement des Ardennes, par Callay, qui n'ont pas été observées pendant la troisième journée d'herborisation. Anemone ilepatica. ^Sisymbrium Irio. Delphinium Consolida Arabis arcno3a. Aclaca spicata. Cordaminc Impatiens. (I) Dans celte liste, les espèces de second ordre sont marquées en italiques. L' & indique les espèces introduites, la -{• les espèces indigènes non encore découvertes en Belgique et 1'? les espèces dovenucs dou- tcuies. 157 Dentai'ia bulbifcra. Alyssum calycinum. -j-Hutchinsia petraca (Cfiarlemont). -j-Corydalis fabacca (Choo%). Poly gala Michaleti Gren. — amara. Dianthus caesius. Radiola linoides. Geranium rotundifolium. — lucidum. Tri folium montanum. — ochroleucum (Chooz). Mclilotus altissimus (Chooz). Lotus tenuis Kit. Vicia tenuifolia. * — villosa. Lathyrus sylvestris. Hippocrcpis comosa. Geum rivale. Patenta la propeli flora Jord. {Choos). Fragaria col lin a (Chooz)> •Rosa lutea. — tomentella Lehm. — comosa Rip. — cineratcens Dmrt. (Ghooz). Sedum rupestre L. Orlaya grandiflora. Caucalis daucoides. *Foeniculum capillaceum G. (Gharle mont). Bupleurum rotundifolium. Pimpinella pratensis Thuil. Carum Carvi. Peucedanum carvifolium (Chooz). Galium dumetorum Jord. Valeriana exaltata Poir. Solidago glabra Desf. Inula Helcnium. Inula salicina. — britannica. Antcnnaria dioica. Ecbiuops sphacroccphalus. Ccntaurca montana. Podo8pcrmum laciniatum. Lactuca saligna. — perennis. Iher acium anisocladum Jord. — glaucinum Jord. '"'Campanula medium L. Ciccndia filiformis. Gcntiana gcrmanica . Physalis Alkekengi. Gratiola olHcinalis. Mentha macroslachya Ten. — subspicata Wcihe (Choo*). •Hyssopus officinalis. Marrubium vulgare (Choos). Galeopsis intermedia. — Reichenbachii Rcut. (Gkooi). *Stachys lanata (Mont d'Haurs). Brunella alba. Globularia vulgaris. Chenopodium vulvaria. — hybridum. — urbicum. Rumex maximus. ■ Thesium pratensc. ? — alpinum(1887). -{-Euphorbia palustris. — Esula. Buxus sempervireni. Phalangium Liliago. *Iris gcrmanica. Loroglossum hircinum. Anaeamptis pyramidalis. Gymnadcnia viridis. 138 Potamogcton luccns (Ckooi) var. ffuitans. #Elodca canadensis. Zannichcllia palustris. Cyperu3 fascus. Scirpus maritimus var. compactus. Carex humilis. Seslcria coerulca. ?Phleum alpinum. Panicum cms-galli. ?Gastridium lcndigenim. Poa Chaixii Vill. Festuca pseudo-myuros. — pseudo-sciuroides. Bromus grossus Gmel. ? — ai'duennensis. Ccterach officinarum. Polypodium calcareum Sm. Asplcnium vindc. Clém. Aigrbt. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB LA _£_ g_ SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNEE 1905. Séance du 5 février 1905. Présidence de M. Aug. Gravis, président. La séance est ouverte à 14 h. 30. Sont présents: MM. J. Bequaert, Ch. Bommer, L.Coo- mans, V. Coomans, E. de Bullemont, G. Dens, A. Gravis, V. Leroy, J. Massart, Matagne, P. Nypels, MeU# Jos. Wéry et M. Th. Durand, secrétaire général. M. E. Leroy, étudiant, assiste à la séance. MM. A. Bris, Alf. Cogniaux, Em. De Wildeman, L. Errera, El. Marchai, le P. Paque, Van Bambeke, malades ou empêchés, se font excuser. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de l'assemblée générale du 4 décembre 1904 (Adopté). Le secrétaire général dit que M. le professeur Ëm. Mar- chai, qui devait traiter à la séance la question de la spécialisation du parasitisme chez les Champignons, lui a télégraphié qu'une attaque d'influenze l'empêche de sortir. Dans une intéressante causerie, M. le professeur Ch. Bommer appelle l'attention sur des Abiétinées, des terrains jurassique et crétacé, se rattachant aux conifères 140 du Wealdien de Belgique, dont le type est Pinus Heerii décrit, il y a déjà longtemps, par L. Gocmans. L'ensemble de ces espèces devra vraisemblablement constituer une tribu nouvelle dans le groupe des Abiétinées. M. le professeur J. Massart lit le compte rendu d'une berborisation bryologique à Westende et Coxyde. Cette étude sur les Muscinées du littoral, écoutée avec un vif intérêt, paraîtra dans le compte rendu de la séance. L'assemblée décide l'insertion dans ce compte rendu d'une notice de M. l'abbé L. Ghyselbrechts sur la végé- tation des environs de Diest. M. De Bruyne, professeur à l'Université de Gand et M. le Dr Ed. Raulier, à Mons, présentés à la dernière séance, sont proclamés membres effectifs. M. Mottin-Dethier, pharmacien à Rocheforl, présenté par MM. Km. De Wildeman et Th. Durand, demande à faire partie de la Société. La séance est levée à 16 h. 141 LES MUSCLARS DU LITTORAL BELGE. Comple-rendu d'une herborisation faite les 1er et 2 novembre 1904, à Westende et Coxyde, pah Jean M assart, professeur à l'Université de Bruxelles, conservateur au Jardin botanique. SOMMAIRE. Introduction, p. 141. — Structure géologique, p. 143. Récit de l'herborisation. --Mode d'existence des principales Mousses de3 dunes, p. 145. — Les associations de Bi'yophy tes du« sable à Cardium i : bruyère, p. 147 ; endroits humides, p. 148 ; petites dunes, p. 149. — Les associations de Bryophyte3 des dunes proprement dites : pannes très humides, p. 150; pannes sèches, p. 150; dunes internes, p. 15') ; dunes contigues à la plage, p. 151. — Les associations de Bryophytes des polders : cultures, p. 151 ; fossc3, p. 151; troncs d'arbre3, p. 152. Répartition géographique des Muscinées littorales. — Comparaison des trois districts, p. 152; analyses d'eaux, p. 155. — Comparaison des diverses stations de chaque district, p. 15 6. Conditions d'existence des Muscinées littorales. — Douceur du climat, p. 157; absence d'ombre, p. 157; cchautlement et dessèchement de la surface du sol, p. 158. Conclusions, p. 160. Liste des espèces récoltées, et leur répartition géographique, p. 161. A diverses reprises il avait été question, à la Section de Bryologie de la Société royale de Botanique de Belgique, de faire dans les dunes littorales une herborisation con- sacrée au Muscinées. Mais chaque fois la plupart des membres s'étaient récriés : « Il n'y a rien à récoller dans les dunes. C'est la pauvreté absolue : nous ne trouverons pas vingt espèces, et parmi elles, pas une qui vaille la peine d'être conservée pour l'herbier. Pourquoi donc 11 142 irions-nous perdre notre temps là-bas! j> II est bien vrai qu'il ne faut pas espérer récolter dans les dunes des espèces rares, ni même une abondance d'espèces com- munes. Mais les espèces rares sont-elles donc seules inté- ressantes? Il y a peu d'années encore, les botanistes n'avaient d'yeux que pour les « bonnes espèces », c'est-à-dire pour les raretés locales. Mais petit à petit, des idées plus larges s'infiltrent dans la botanique et l'on commence à com- prendre que l'on peut aussi trouver d'utiles sujets d'obser- vation dans l'étude de la répartition géographique des espèces les plus banales; et même qu'il n'est pas néces- saire pour cela de s'adresser à des localités très accidentés, où des rochers de diverse nature affleurent côte à côte, où les bois alternent avec les pâturages, où des gorges pro- fondes découpent un plateau... mais qu'une région peu étendue, et très uniforme d'aspect, telle qu'une lande de Campine, ou une haute-fagne d'Ardenne, ou quelques dunes littorales, offrent également aux végétaux des sta- tions fort variées, qu'il est intéressant de démêler. * * * L'endroit qui fut choisi pour l'herborisation bryologi- que est Westende (entre Nieuport et Ostende), avec faculté d'employer une seconde journée à Coxyde (près deFurnes). Westende est un point important, puisque la carte de l'état-major à l'échelle de 1/20, 000' y renseigne une bruyère. J'avais eu l'occasion de visiter celle-ci en 1905 et d'y faire quelques récoltes de Muscinées. Quant à Coxyde, la largeur et la variété de ses dunes en font un endroit unique en Belgique pour l'étude de la dore littorale. 143 * * Un mot sur la structure géologique de ces deux locali- tés, d'après les planchettes de la carte géologique à l'échelledu 1/40,000*, levées par M. Mourlon,et d'après les dernières publications de M. Rutot, notamment : Sur les antiquités découvertes dans la partie belge de la plaine maritime. (Bulletin de la Société anthropologique, Bruxel- les, t. XXI, 1903). Notre littoral est bordé par des dunes dont la largeur est très variable. Elles sont formées par du sable ramassé sur la plage par le vent et accumulé en monticules plus ou moins élevés. (Le Hoogenblikker, à Coxyde, a une trentaine de mètres de hauteur.) A Coxyde, où leur largeur est de plus de deux kilomè- tres, on distingue : 1° plusieurs lignes de dunes contiguës à la plage, et très tourmentées parles tempêtes; 2° une grande plaine sablonneuse basse, ou panne, ne portant que de tout petits monticules ; 3° plusieurs lignes de dunes internes, voisines des polders, et presque complète- ment fixées. Sous les dunes se trouve une couche d'argile poldérienne, qui se poursuit jusque sous la plage; la présence de cette assise imperméable détermine la forma- lion de petites mares qui occupent les fonds des pannes, et qui se dessèchent d'ordinaire en été. On sait par des documents historiques et archéologiques que les dunes de notre littoral sont relativement récentes: elles ne remon- tent pas au-delà du Xe siècle. Les polders sont constitués par des alluvions marines, sableuses, — et par des alluvions fluvio-marines, argileuses. Ces dernières sont de beaucoup les plus importantes si l'on considère l'ensemble de notre côte. A Coxyde les couches sableusessont peu représentées et le sol cultivé des polders est partout argileux. Mais à Westende il n'en est pas de même : une inondation, — qui coïncide sans doute avec l'ensablement du port de Lombartzyde, sur l'Yser, au xue siècle, — a recouveit de sable marin une grande partie du territoire des communes de Westende et de Lombart- zyde. Ce sable est le « sable meuble, jaune, à Cardium », marqué alq sur la carte géologique. Plus tard, dans le fond où coulait jadis l'Yser, de l'argile supérieure (alp 2) se déposa, mais en petite quantité. * La liste des M uscinées récoltées est réunie à la page 161 et suivantes. Elle est dressée conformément à l'ordre suivi par l'abbé Boulay : Muscinées de la France. Toutes les espèces ont été déterminées par M. A. Mansion, que je suis heureux de pouvoir remercier ici. Les treize colonnes de la liste représentent toutes les diverses associations végétales des dunes littorales, du « sable à Cardium d, et de l'argile des polders. Nous ne sommes pas une foule, le matin du 1er novem- bre 1904, pour faire l'excursion projetée : M. Elie Marchai et M. Arthur Mansion, qui n'ont pas hésité à venir de Gembloux et de Jambes, M. Edmond Suber, professeur à l'école moyenne d'Ypres, et M. Jean Massait. Aussitôt débarqués, nous nous mettons en route à tra- vers une bruine froide et pénétrante. D'abord nous parcou- 145 rons de petites pannes peu humides (colonne 2 de la liste) et servant de pâturages, où, au milieu de la végétation phanérogamique habituelle (Salix repens, Hélianthe mun vulgare, Senecio Jacobaea), nous récoltons aussi quelques Mousses typiques : Hypnum cupressifortne et Campto- thecium lutescens formant de larges gazonnements purs, Climacium dendroides en petites touffes isolées, piquées dans les lichens (Peltigera, Cladonia),eA surtout Syntrichia ruraliformis. Celle-ci est, de toutes les Mousses des dunes, la plus caractéristique : elle couvre de grands espaces dépouillés de toute autre végétation et présente des aspects très différents suivant qu'il fait sec ou qu'il pleut. Quand l'air est sec, les feuilles noircissent et se recroquevillent; elles font alors une petite houppe sur le sommet de la tige; en même temps le vent a amené du sable, et bientôt on n'aperçoit plus de chaque plante qu'un petit pinceau de poils brunâtres dépassant à peine le sable. Mais que la pluie tombe et, en moins d'une minute, tout a changé d'aspect : les feuilles absorbent avidement l'humidité, verdissent et s'étalent en rejetant de côté le sable superficiel, et à la place du sable piqué de points noirs, on a maintenant sous les yeux une surface veloutée, ornée de teintes merveilleu- ses, qui changent avec la fuite des nuages dans le ciel. Celte humble Mousse est, bien mieux que l'Oyat (Àmmophila arenaria), le « ciment des dunes ». A elle revient la part la plus importante dans la fixation des sables littoraux. En automne 1902, parmi toute une longue série d'essais sur la fixation des dunes que j'avais entrepris dans le terrain expérimental du Jardin botani- que rie l'Etat, à Coxyde, — essais qui, soit dit en passant, ont donné des résultats déplorables, — j'avais aussi tenté de couvrir les espaces nus des dunes internes à l'aide de 146 Syntrkhia ruraliformis. On sait, en effet, que cette espèce se propage abondamment par des fragments de tiges et même par des feuilles détachées. La seule difficulté était de faire adhérer les brins de Mousse au sable, jusqu'à ce qu'ils eussent formé des rhizoïdes. Celte diffi- culté fut tournée par le pralinage : des Mousses furent jetées dans une cuvelle contenant une épaisse boue argileuse, et le mélange fut brassé jusqu'à ce que chaque morceau de Mousse fût revêtu d'argile; il n'y avait plus qu'à répandre sur le sable les minuscules pralines de Mousse et d'argile, et à attendre que la pluie collât les petites plantes au sable. Tout alla bien, même très bien : aussitôt débarrassé de sa gangue argileuse, chaque brin de Mousse produisit des rhizoïdes et fit une petite tige feuil- lée. Par malheur, le printemps 1903 fut très tempétueux, et tous les essais de fixation disparurent sous une épaisse couche de sable. L'expérience avec le Syntrkhia vaudrait la peine d'être refaite; la meilleure époque pour la refaire serait, sans doute, le mois de mai. Mais revenons à notre herborisation. Nous n'avons signalé jusqu'ici dans les pannes que les Mousses qui habitent les espaces découverts et qui attirent les premières les regards. Il en est d'autres. Dans les endroits bien abrités entre deux touffes d'herbes, dans les petites cavités creusées par le vent entre les racines superficielles de Salixrepens, nous sommes à peu près certains de rencon- trer des espèces plus délicates, qui ont besoin d'une certaine protection contre les vents desséchants : Bryum capillare, Ceratodon purpureus, Barbula indinata. Ces espèces sont-elles, au même titre que lirachylhecium albicans, Syntrkhia ruraliformis, etc., capables de revivre après de longues semaines de dessiccation ? Je ne le pense 147 pas, et c'est probablement là le secret de leur localisation dans les creux. Après nous être assurés que la végétation de ces petites pannes est aussi peu variée que possible, nous pénétrons dans un pâturage (colonne 6) situé près du moulin à vent, el voici tout à coup que nous nous trou- vons en présence d'espèces qui ne se voient jamais dans les dunes vraies : Mnium nndulatum, Barbula ungmeu- lata,Hypnum purum, Hylocomium squamosum, H. trt- quetrum. Que s'est il donc passé? pourquo. ce change- ment subit? A première vue, ce pâturage ressemble a ceux que nous venons de quitter, sauf qu'il est mieux entre- tenu et que XesSalix repens et les Ammophila y manquent, arrachés sans doute pour faire place à de meilleurs fourrages. Non pourtant, il doit y avoir autre chose, car le cultivateur ne s'est certainement pas donne la peine d'introduire ici des Mousses nouvelles. Un coup d'œil sur la carte géologique nous tire d'embarras : nous avons quitté les dunes formées de sable ramassé sur la plage, pour passer sur le « sable à Cardiwn ». Inutile de nous attarder ici, puisque cet après-midi nous verrons la flore de ce sable dans un endroit beaucoup plus caractéristique. Retournons donc au village à travers quel- ques petites dunes dont les unes se rattachent au « sable a Cardium . (colonne 9) el dont les autres sont des dunes littorales pures (colonne 4). Après une courte halte dans une auberge, où nous faisons un repas presque trop frugal, nous nous remettons en route, toujours à travers la pluie fine et froide. Cette fois, nous nous dirigeons vers le Sud-Est et bientôt nous nous trouvons au milieu de très petites dunes couvertes d'une flore phanérogamique dont la seule enumeration U8 montre que nous sommes dans une station insolite sur le littoral : Calluna vulgaris, Cyiisus (Sarolhammus) scopa- rius, Nardus stricta, Ornithopus perpmillus, liumex Acetosa, R. Acetosella, etc., toutes plantes qui colonisent les sables de la Campinr, mais qui n'ont jamais été vues dans les dunes littorales. Quant à la flore bryologique, elle est tout aussi surprenante (colonne 7) : Dicranum scopa- rium orthophyllum, Mnium roslralum, Polytrichum pili- ferum,P.formosum,Hylocomiumsplendens, H. triquetrum, et enfin mirabile visu, deux Jungermanniacées; Lophozia ventricosa conferta et Eucephalozia bicuspidata. Une pareille association d'espèces ne ferait sans doute aucune impression sur l'esprit d'un bryologue babitué aux stations de l'intérieur du pays, mais ceux qui herborisent ordinai- rement dans les dunes restent muets d'admiration devant un tel amoncellement de richesses. Songez donc qu'au- cune des espèces que je viens de citer n'a jamais été signalée dans les dunes et que d'ailleurs les Lejeunéacées (Jungermanniacées acrogynes) y sont totalement incon- nues. Ajoutons que la plupart des Bryophytes de la panne sèche (colonne 2) se retrouvent également ici. sur le « sable à Cardium d; au point de vue de l'humi- dité, les conditions d'existence sont dYilleurs concor- dantes. Nous ne sommes pas au bout de notre étonnement, car les bords d'un abreuvoir de la bruyère et les talus ombra- gés des rigoles servant au drainage des champs cultivés (colonne 5), nous réservent encore des trouvailles : Brachylhecium rivulare, Eurynchium Stokesii, Dicranella heteromalla.Alrkhum undulatum, et deux nouvelles Hépa- tiques inconnues dans les dunes : Lophocolea bidentata et L. heterophylla. Faul-il qu'un pays soit pauvre, pour que 149 la découverte d'espèces aussi banales soulève l'enthou- siasme d'un bryologue ! Continuons notre exploration, car décidément l'endroit est bon. Les petites cultures (colonne 8) qui découpent la bruyère recèlent aussi des espèces intéressantes, entre autres Barbula unguiculata et B. fallax. Nous passons maintenant sur des pâturages qui tiennent le milieu entre la bruyère et la dune; ils portent le nom de t Veld. La carte géologique ne les distingue pas des vraies dunes; mais, à en juger par les Bryophytes que nous y récoltons, elles sont dues au remaniement du « sable à Cardium » par le vent. En effet, nous y retrouvons la plupart des espèces déjà vues dans la bruyère (colonne 7) et dans la prairie près du moulin à vent (colonne 6), auxquelles s'ajoute une espèce nouvelle pour nous : Rhacomitrium canescens (type et variété ericoides). Cette Mousse existe aussi dans les dunes vraies de La Panne et n'est donc pas caractéristique pour le « sable à Cardium », mais toutes les autres espèces sont absolument typiques. Déjà le soir tombe et il faut songer au retour. Nous irons reprendre le tram à Lombartzyde en suivant un chemin qui passe dans les cultures établies sur le « sable à Cardium » et qui est bordé d'une petite digue construite en argile. Nous y faisons quelques récoltes de Muscinées, notamment Cephalozia byssacea, Syntrkhia subulata, Mnium roslralumy Hypnum purum, Brachythecium rutabulurn. A raison de la nature de cette digue, nous la classons avec les polders argileux (colonne 13). Enfin, pendant que nous attendons le tram, nous grattons les toits en tuiles des porcheries et des petites maisons de Lombartzyde, et nous faisons rouler jusqu'à nous des pelotes contenant quatre espèces de Mousses : 150 Ceratodon purpureas, Grimmia pulvinata, Bryum argen- teum, Syntrichia intermedia. Comme cette siation n'a rien de caractéristique dans la région, nous la négligeons dans la liste générale. Voici le tram. M. Mansion, tout trempé et grelotlanl, doit rentrer ce soir à Jambes, où il n'arrivera que dans six heures. Les trois autres s'en vont à Coxyde, où le lendemain, M. Marchai et M. Massart font une herborisa- tion dans les dunes et les pannes, puis dans les polders. Ce qui frappe le plus dans les dunes et les pannes de Coxyde, c'est que, malgré leur diversité très grande, elles ont une flore bryologique beaucoup plus pauvre que celle des « sables à Cardium » si uniformes d'aspect. Les fonds humides des pannes (colonne 1) dans lesquelles nous remarquons encore les restes flétris de Pamassia paluslris et iïEpipactis palustris, ne nous donnent qu'une huitaine d'espèces, parmi lesquelles Hypnum cuspidatum, H. filici- num et Trichostomum flavovirens. Les parties plus sèches (colonne 2), analogues à celles que nous avons vues à Westende, sont encore plus pauvres. Plus abondantes sont les Mousses sur les pentes dirigées vers le Nord et l'Ouest des dunes internes (colonne 4), qui sont d'ailleurs particulièrement bien représentées à Coxyde. On y trouve de grandes plaques de Mousses sans rhizoïdes, attachées dans le sable par la base de leur lige (Hypnum cupressi- forme, Camptolhecium lutescens, Brachythecium albicans, B. glareosiun, Tkyidium abietinum), ainsi que des éten- dues considérables de Syntrichia ruraliformis. Au milieu des lichens, — qui sont surtout Peltigcra canina, Clndonia 151 pyxidata, C. sylvestris, Cornicularia, et enfin Evernia Prunastri et Ramalina fraxinea habitant ici la surface du sable, — vivent des Mousses plus petites : Ceralodon purpureas, Bryum pendulum, Barbula inclinata, etc. L'ensemble des espèces que je viens de citer ne consti- tue certes pas une flore d'une richesse exubérante. Pourtant, les dunes internes ont encore une végétation bryophytique abondante et variée, si on les compare aux dunes contiguës à la plage, caractérisées à Coxyde par Euphorbia Paralias, et où les recherches les plus minu- tieuses, poursuivies pendant plusieurs années, ne m'ont jamais fait découvrir la moindre Mousse. Dans les petites cultures des pannes, il n'y a pas une seule espèce caractéristique (colonne 3). On y rencontre quelques-unes des Mousses des pannes ou des dunes internes, qui ont été apportées ici par le vent, et qui, grâce à la vitesse de leur croissance, réussissent à se main- tenir sur le sol trop souvent retourné : Bryum argenteum, Syntrichia ruraliformis, etc. Après avoir vainement cherché deux Pelliacées(Junger- manniacées anacrogynes) : Pellia epiphylla et Dilaena Lyellii, qui étaient abondantes dans une aunaie de la panne en 1897, mais qui ont été détruites lors des années sèches qui suivirent, nous quittons les dunes pour herboriser dans les polders. Dans les champs (colonne 1 1), c'est la désolation com- plète. Pas un Riccia, pas un Pottia; les nombreuses Phascacées que nous espérions rencontrer sont représen- tées par Phascum cuspidatum; nous récoltons encore Barbula unguiculata, et c'est tout. Les recherches faites dans l'eau des fossés de drainage et sur les talus qui les bordent sont un peu plus fruc- 152 tueuses (colonne 10) : Hi/pnam fluitatis est abondant dans l'eau ; sur les bords, nous récoltons Eurynchium Stokesii, E. praelongum, Rhynchostegium confertum, Amblystegium riparium, Leptobryum pyriforme, Phascum cuspidatum, Pleuridium alternifolium, ainsi que deux Hépatiques : Eucephalozia bicuspidata et Cephaloz4a divaricala. Ne négligeons pas non plus les troncs de Salix alba, le long des fossés. A la vérité, cette station n'est pas du tout typique pour la région, mais elle a néanmoins son impor- tance, puisqu'elle nous permettra de définir la part qui revient à « l'air marin » dans la répartition géographique des Mousses. Nous avons d'ailleurs un intérêt direct à examiner les troncs, puisque Ulota phyllantha a été signalé sur le littoral belge, à Lombartzyde par Kickx, et à Mariakerke par Pire. Disons tout de suite que nous n'avons pas réussi à retrouver celte plante, ni à Lombart- zyde, ni à Coxyde. Par contre, nous avons récolté une dizaine d'espèces sur les troncs d'arbres à Coxyde, parmi lesquelles : Syntrichia laevipila, Homalothecium sericeum, Orthotrichum affine, 0. diaphanum et Frullania dilatata. * * Et maintenant que nous connaissons les diverses asso- ciations de Bryopbytes qui habitent le littoral, essayons de nous rendre compte des facteurs qui régissent leur distri- butor) géographique. Je ne veux pas essayer de faire ici un travail analogue à celui de M. L. Géneau de la Mar- lière: Distribution des Mousseï sur le littoral du Nord de la France (lieuue yénérale de Botanique, t. 7, p. 193, 1875): je n'ai pas la compétence voulue pour comparer la flore bryologique du littoral belge à celle d'autres pays. Je me 153 place, du reste, à un tout autre point de vue; alors que M. Géneau de la Marlière confond toutes les stations, aussi bien celles des falaises que celles des dunes, je me suis astreint à dislinguer avec tout le soin possible les diverses associations de Bryophytes. Nous comparerons d'abord les trois districts que nous avons parcourus : dunes littorales proprement dites, € sables à Cardium » , polders argileux; puis nous compa- rerons les stations d'un même district; enfin, nous rechercherons les facteurs qui sont communs à tout le littoral, afin d'essayer de comprendre pourquoi le nombre des espèces y est si réduit. L'examen de la liste montre qu'il y a fort peu d'espèces habitant à la fois les trois districts. Il n'y a rien d'étonnant à ce que la flore soit différente : a) sur une argile com- pacte, qui n'est habitable que par des Mousses attachées au sol à l'aide de rhizoïdes superficiels; Z>) sur du sable très perméable et, par conséquent, très sec en été, extrêmement mobile et sans cesse déplacé par le vent, où ne peuvent vivre que des espèces qui s'attachent profondé- ment, souvent dépourvues de rhizoïdes, qui sont capables de supporter la dessication complète pendant la majeure partie de l'été, et qui ont la faculté de revenir à la surface lorsqu'elles ont été enfouies sous une couche mince de sable. Par contre, on comprend moins bien la différence si radicale qui sépare la flore des dunes vraies et celles des sables marins à Cardium. Comment l'expliquer? Par la proximité plus grande de la mer? Non, puisque la bruyère que nous avons visitée à Westende est beaucoup moins distante de la plage que les dunes internes de Coxyde, et n'est séparée de la mer que par des dunes basses, tandis 154 qu'entre les dunes internes de Coxyde et la plage se dresse une multiple barrière de hautes dunes côtières. Ce n'est pas non plus la distribution de Peau qui est en jeu, car, dans l'un comme dans l'autre district, les fonds sont également humides et les sommets également secs. Il doit y avoir une différence dans la nature chimique du sol, différence qui agit à la fois, et dans le même sens, sur la flore bryophytique et sur la flore phanérogamique. Comparons, au point de vue chimique, les eaux de mares situées dans les dunes proprement dites et celle d'un abreuvoir de la bruyère. Il sera avantageux de mettre en regard de ces analyses celle d'eaux prises dans les polders. De cette façon, nous pourrons examiner à la fois le liquide nutritif de toutes les Muscinées qui habitent les endroits très humides ; cette étude sera fort instructive, car les différences que nous avons indiquées plus haut entre les conditions d'existence sur le sable et sur l'argile n'ont d'importance réelle que pour les stations sèches : elles s'atténuent et s'effacent dans les endroits très humides, puisque les Mousses des polders n'ont aucune peine à enfoncer leurs rhizoïdes dans une argile ramollie par l'eau, et que les Mousses des sables humides ne sont plus exposées, ni à être desséchées, ni à être ensevelies. Les analyses du tableau suivant ont été faites par M. Léon Herlant, docteur en sciences chimiques, chef des travaux chimiques à l'Ecole de pharmacie de l'Université de Bruxelles, que je remercie cordialement d'avoir mis sa science à ma disposition. — Toutes les quantités indiquées se rapportent à un litre d'eau. 155 Dunes proprement dites, à Coxyde. Terrain expérimental de Coxyde. Mare. Abreu- voir. Panne, près des duces côtières. Sable à Car- dium. Abreuvoir de la bruyère. Polders à Coxyde. Fossé des polders. •s r2 » u a .~ a «* Reaction . NH5, salin . NH3, albuminoïdc. N03H . . . NOUI . . • CIK Ca() MgO . . Fc"0« . . . . P'O5 . . . . SO3 SiO* . . . . Cl (des chlorures). Matière organique (en m g d'O) Résidu solide . Alcal. 0.00027 0.0002(5 0 0 races. 0 0302 0 0 0 0 0.007 0.0247 1.4 10.132 Alcal. 0.00031 0 00033 Traces. 0 Traces. 0 1243 0 0 0 0 0 005 0.0318 3.2 0.308 Alcal. 0.00105 0 00065 0.00124 Traces. 0.0430 0 1087 Traces. 0.00056 0 0 0.012 0.092 7.3 0.608 Alcal. 0.00048 0 00061 Traces. 0 Traces. 0 0673 0 0.00071 0.0384 0 0 002 0.0389 1.1 0.172 Alcal. 0 000098 0 00021 0 0 0.0628 0 137 Traces. 0.0007 0.0106 Traces. 0.0266 0.1309 3.2 0.594 Alcal. 0.00034 Ô 00039 Traces. Traces. 0.0359 0.085-1 Traces. 0 0.0115 0 0.036 0.0460 5.3 0.524 D'une façon générale, les eaux des polders sont plus riches en matières assimilables : potassium, calcium, phosphore..., ce qui explique sans doute la présence de Mousses à croissance rapide dans les fossés de ce district : Hypnum fluitans, Amblystegium riparium, Eurynchium Stokesii,elc. Quanta la différence entre les dunes propre- ment dites et le «sable à Cardium», elle ne ressort pas de ces analyses. Disons, au surplus, que, pour obtenir des renseignements précis et complets sur les matières miné- rales dissoutes qui intéressent la plante, soit qu'elles la 156 nourissent, soit qu'elles la gênent, il est nécessaire de faire les analyses un grand nombre de fois, à diverses saisons. En somme donc, les raisons pour lesquelles le « sable à Cardium » a une flore si spéciale, se rapprochant quelque peu de la flore campinienne, restent tout à fait obscures, et il faudra de nouvelles recherches, étayées sans doute sur de multiples analyses, pour les élucider. « * Tâchons aussi de comprendre les différences qui exis- tent entre les diverses stations d'un même district littoral. D'une manière générale, c'est certainement la répartition de l'eau qui a l'influence prépondérante dans la réparti- tion des espèces. Depuis les pannes les plus humides jusqu'aux dunes internes tout à fait sèches, depuis les pâturages et les bruyères jusqu'aux petites dunes du « sable à Cardium », il y a toutes les gradations possibles de l'humidité, et il y a aussi toutes les transitions des associations d'espèces très avides d'eau à celles qui sont formées d'espèces xérophiles. Quant à la spécialisation de la flore des champs cultivés et de celle des troncs d'arbres, elle n'a pas besoin de commentaires. 11 reste un point à signaler : c'est l'absence totale de Muscinées sur les dunes qui bordent la plage à Coxyde. On imaginerait volontiers que les Mousses n'y peuvent pas vivre à cause des particules de sel marin que les tempêtes arra- chent à l'embrun des vages et transportent dans les dunes. Or, il n'en est rien, cardes Mousses vivent parfaitement sur les falaises du Boulonnais, où les vagues déferlent bien plus violemment que sur notre Hage plate. D'un autre côté, il y a aussi des Mousses sur les dunes voisines de la mer à Knocke,au Coq et à iVIiddelkerke. Pourquoi ce privilège? 157 Parce que le sable de ces dernières dunes est parfaitement fixe; nous sommes là dans un endroit où la mer ronge sans cesse les anciennes dunes, tandis qu'à Coxyde les courants marins apportent du sable et que de nouveaux monticules se bâtissent en avant des anciens. Ces dunes jeunes n'ont pas la fixité voulue pour que des Mousses puissent s'y établir. Aussi, tandis qu'à Coxyde le bourrelet des dunes jeunes est absolument vierge de toute végétation bryophytique, on voit à Knocke les dunes qui bordent la plage toutes couvertes de Mousses; et quand les fortes vagues de tempête viennent les battre en brèche, elles laissent ébouler sur l'estran de larges plaques do Hypnum cupressiforme, de Camptothecium lutescens, de Syntrichia ruraliformis. Enfin, examinons de plus près les conditions d'exis- tence auxquelles doivent s'adapter les Muscinées du littoral. 1° Le climat est, d'une façon générale, plus égal qu'à l'intérieur du pays : les hivers sont plus doux, les étés moins torrides. Il est possible que ce soit cette constance relative du climat qui localise sur le littoral Trichostomum flavovirens et Ulota phyllantha. Mais, pour la majorité des espèces, cette influence favorable est largement contre- balancée par les facteurs agissant en sens inverse; 2° Il n'y a pas d'ombre sur la côte; on n'y trouve pas un seul bois de quelque étendue, et les Muscinées ne peuvent trouver un peu d'ombre et de fraîcheur que sur les parois des rigoles de drainage et dans les fonds herbeux des pannes. C'est sans doute ce facteur qui règle la distribution des Jungermanniales : toutes celles-ci, à 12 158 l'exception de Frullania qui a acquis la faculté de suppor- ter impunément la sécheresse, habitent les rares endroits ombragés et frais ; 3° La couche superficielle du sol, et l'air qui est en contact avec elle, devient extrêmement chaude et sèche en été C1). Il est évident que l'absence de tout écran de verdure entre le soleil et le sol doit favoriser réchauffe- ment de celui-ci. Au commencement d'août 1904, j'ai observé à Goxyde, dans le sable où croissait Syntrichia ruraliformis, une température de 57 degrés. FI est évident que bien peu de Bryophytes, végétaux qui recherchent d'habitude l'ombre des forêts, sont capables de résister à de pareilles températures et à l'excessive dessiccation de l'air qui en résulte. — Qu'on n'aille pas croire que cette chaleur de fournaise est spéciale aux dunes. L'ab- sence d'ombre dans les polders fait également que la couche superficielle de l'argile s'échauffe outre mesure, et se dessèche au point de se fendiller et de se couvrir d'un réseau de craquelures. D'ailleurs, comment en serait-il autrement, puisque de nulle part ne peut arriver le moindre souffle de vent frais. Pour qu'une Muscinée puisse vivre sur la côte, soit dans les polders, soit sur le sable, il faut, ou bien qu'elle se développe avec une extrême rapidité entre deux sécheresses, ou bien qu'elle soit capable de supporter une dessiccation complète et prolongée. Ceci suffit sans doute à exclure les Ricciales, les Marchantiales, les Pottiacées, les Funaria, les Bar- tramiacées,les Fissidentacées, et tant d'autres Bryophytes (1) Ceci n'est pa9 en contradiction avec le 1° : là il s'agissait du climat tel que le déterminent les météorologistes, c'est-à-dire de la tempé- rature de l'air; tandis qu'au 3" nous envisageons le climat tel que la plante le subit. m qui sont banales partout et qu'on s'attendrait à trouver aussi sur la côte. On se dira sans doute que ces mêmes conditions sont réalisées en pas mal de poiots de l'intérieur du pays, par exemple sur les troncs d'arbres isolés et sur les rochers nus et exposés au soleil, et que les Muscinées de ces stations pourraient bien coloniser le littoral. Observons pourtant que les Mousses habitent en général les fentes des rochers et des écorces, et que, si elles sont à la surface même, c'est sur des rochers bien abrités et sur les arbres d'un bois, dont le tronc est donc ombragé de toutes parts; rares sont celles qui peuvent se maintenir en plein soleil. Même celles-ci n'auront guère de chances de colo- niser le sable, puisque sur le rocher ou sur l'écorce la fixation se fait par des rhizoïdes courts fonctionnant comme crampons, tandis que dans le sable elle doit s'opérer par la base des tiges ou par des rhizoïdes très allongés. Je ne connais pas une seule Muscinée qui ail réussi à modifier à ce point son appareil d'attache; mais, chose singulière, il y a deux lichens arboricoles qui s'atta- chent dans le sable des dunes par la base du thalle et qui mènent ici une vie terrestre : Ramalina fraxinea et Ever nia Prunastri. Il semble, à première vue, que les espèces saxicoles et arboricoles vont pouvoir s'installer plus aisément sur l'argile, puisque les conditions de fixation y sont les mêmes. Oui; mais n'oublions pas que si la surface de l'argile est très dure et sèche en été, elle s'imprègne d'eau et se ramollit complètement en automne, en hiver et au printemps, et que pendant la majeure partie de l'année elle n'offre donc pas prise aux crampons des Mousses adaptées aux rochers ou aux écorces. 160 Il y a deux facteurs que nous avons passés sous silence jusqu'ici et dont il importe de dire un mot. Tout d'abord, le littoral est d'origine tout à fait moderne : les dunes n'existent que depuis le xe siècle, et, en beaucoup de points, les polders sont encore plus récents. Peut-être les Muscinées n'auraient-elles pas eu le temps de s'installer ici. Cette explication est sans valeur; et pour se rendre compte de son inanité, il suffit de constater avec quelle surprenante rapidité les Mousses et les Hépatiques enva- hissent un fond d'étang qu'on met à sec, ou l'aire sur laquelle on vient de faire du cliarbon de bois . Reste une dernière question. Ne serait-ce pas Pair marin, chargé de chlorure de sodium, qui s'opposerait au développement des Mousses? Certes, non. Nous avons signalé plus haut la croissance normale de Mousses sur les dunes conliguës à la plage, à Knocke par exemple. D'ailleurs, la présence de Bryophytes sur les troncs d'arbres répond également à cette question : ce sont sensiblement les mêmes espèces qui habitent les troncs de l'intérieur et ceux de la côte, avec cette seule diffé- rence que les dernières espèces sont moins nombreuses. * Concluons. Le nombre des Bryophytes est exlraordi- nairement faible sur le littoral. Néanmoins la soixantaine d'espèces qui s'y rencontrent occupent des stations relativement variées, dont chacune est habitée par une association d'espèces parfaitement délinie. Les conditions d'existence ne sont certes pas favorables aux Muscinées dans les sables et sur les argiles de la côte. L'absence d'ombre, réchauffement et le dessèchement excessifs du sol, voilà plus qu'il ne faut pour exclure la 161 plupart des Muscinées. Et Ton peut, à bon droit, s'étonner de ce que certaines espèces aient réussi, malgré toutes les causes de destruction qui s'acharnent sur elles, à peupler le sable pulvérulent des dunes et l'argile craque- lée des polders. Liste des Muscinées récoltées. Dunes littorales. Sables à Cardium. Argile des polders. sa 1 2 S 1 « g ce ' *^ —^ GO 2 i 3 Dunes internes. oiT *** • o * >v 3 O 5 M to - 3 "S 3 7 en Ç> 3 "s 8 05 O C 3 9 ■O m O 10 03 — £ «s 11 ou oa II 12 o 3 09 tfj C3 O H| •b 13 Mousses. Hylocomium triquetrum . H. splendcns graciliuo . H. purum . H. cuspidatum .... H. cupresiiforme . H. c. lacunosum . H. filicinum . H. fluitaus . Amblystegium riparium . Rhynchoslcgium mega- Eurynchium praelongum E. Stokesii Brachythccium rivulare. B. velutinum .... B. y. intricatum . . B. rutabulum .... + + + + + + + + + + + + + + + + + + + • • + + + + + + • • + + + + + + + + + + + ■• + + + Camptothecium lutescens Homalothecium sericeum Thyidium abietinum Polytrichum formosum . + i 4- + + + + K»2 Dunes littorales. Sables à Cardium. Argile des polders. a -a si 1 C Pi «8 > a pq 7 3 8 c s Q 9 •o CO en O fa 10 — = a 1 JO 11 1 o •e» fl 12 H13 B. capillare .... B. pendulum .... Leptobryum pyi'iforme . Oi'thotrichum affine . . Rhacomitrium canesccns Rh. c. ericoidcs . Syntrichiaruraliformis . Barbula inclinata . . . Trichostomum fiavovi- rens . . . Ceratodon purpureus. . C. p. pallidus . . . Dicranum scoparium Dicranella heteromalla . Plcuridium alternifolium Hépatiques Frullania dilatalu Euccphalozia bicuspidata. Ccphalozia byssacea Lophocolca bidentata. Lophozia vcntricosa Pellia cpiphylla Dilaena Lyellii. . . . + + + + + + + + + + + + + + • • + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + • + • • + + + 165 NOUVELLES ANNOTATIONS A LA FLORULE DES ENVIRONS DE DIEST(l), PAR L. Ghysebrechts. Le petit travail, que j'ai l'honneur de présenter à mes honorables Confrères de la Société, mentionne les plantes, rares ou peu communes, que j'ai découvertes dans mes herborisations de 1905 et 1904; il indique aussi les principales trouvailles faites, pendant ces deux dernières années, par trois amateurs zélés d'histoire naturelle, MM. l'abbé Mellaerts, de Binckom, Gustave Van Nerom et François Goyens, de Diest. Les espèces nouvelles pour la flore de Diest sont marquées d'un astérisque. Mon savant collègue et ami, le R. P. Pàque, a bien voulu déterminer les plantes douteuses que je lui ai soumises. Qu'il reçoive ici mes sincères remercîments. Clematis VitalbaL. — Averbode. Probablement introduit. Thalictrum flavum L — Messelbrock. Ranunculus hederaccus L. — Meenscl, Ransberg, Rillaer, Lubbeek, Veerle, Berbroek, Quacdmechelen. — Lingua L. — Tessendcrloo. — auricomus L. — Hauwaert, Waenrode, Winghe-St-Georges, Herck-la-Ville. Dianthus prolifer L. — Bords du canal de la Campine à Oeleghem. — Armeria L. — Pelouses à Luinmen (Van Nerom). Silène gallica L. — Santhoven, Veerle, Blauwberg (Hersselt). :;:" — conica L. — Décombres à Webbecom. — dichotoma Ehrh. — Schaffen. Q. Q. P. Cerastium erectum Coss. et Germ. — Veerle. Très rarement indique dans la province d'Anvers. Linum catharticum L. — Donck, Haelcn, Zeelhem. Malva moschata L. — Nieuwrhode. Monotropa Hypopitys L. — Deurne (Diest). (1) Voir Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tome XLI (1902), deuxième partie, pages 102-105. 164 Droscra rotundifolia L. — Binckom, Rillacr. Cardaminc amara L. — Binckom, Lubbeek. Sisymbrium Sinapistrum Crantz. —■ Meenscl. Alyssum calycinum L. — Voie ferrée à Thielt-N.-D. Thlaapi arvense L. — Rillacr, Sichcm. Lcpidium campestre It. Br. — Schildc. *EueIidium syriacum/l. Br, — Diest(Van Nerom et Goycns). Introduit. Senebicra Coronopus Poir. — Lcau, Winghe-St.-Gcorges, entre Linck- hout ct Schuclen. Viola paluslri8 L. — Binckom, Kicseghem, Mcssclbrook. Genista tinctoriaZ,. — Mccnsel, Waenrode. Ulex europaeus L. — Caggcvinne-Assent, Bccqucvoort, Nieuwrhodc, Schaffen, tiaclen, Mcldert, Tcssendcrloo, Zcclhcm. Ononis spinosa L. — La variété à fleur9 blanches existe à Schaffen. Trifolium filiforme L. — Meensel, Ransbcrg. Lathyrus tuberosus L. — Lieux herbeux près du canal à Oelcgem (Ern. Ghysebrechts). — Aphaca L. — Webbecom. Introduit. — Nissolia L. — Diest (Van Ncrom). Claytonia perfoliata L. — Cortenaeken (Van Nerom), Avcrbode, Eyndt- hout. Corrigiola litoralis L. — Rillaer. Herniaria hirsuta L. — Messclbroek. Illeccbrum verticillatum L. — Lubbeek. Scleranthu8 perennis L. — Linckhout. *Cerasus virginiana L. — Çà et là aux bords des routes. Planté. *Potenlilla intermedia L. — Fortifications de Diest et voie ferréo à Kermpt. Subspontané. Rosa tomentosa Sm. — Loxbcrgcn, Kiescghcm, Rillaer, Attcnrode, Ram sel. Agrimonia odorata Mill. — Vccrle. Alchemilla vulgaris L. — Habitation très abondante dans une prairie à Sichcm. Je l'ai aussi trouvé a Deurne (Diest) ct à Santhoven. Crataegus pruni folia Poir. — Tcssenderloo. Planté. Epilobium spicatum Lm/t. — Wolfsdonck, Quacdincchclcn, Kiescghcm, Mcsselhroek, Blauwbcrg. Circaea lutetiana L. — Blauwbcrg, Voerle, Capellen. Hydroiotylc vulgaris L. — Binckom, Mecnscl-Kiescghcni, Messclbroek, Rillaer. 165 Sanicula europaca L. — Cortcnackcn, lloclcden, Winghe-St-Gcorgcs. Carum Carvi L. var. à fleurs roses. — Caggevinnc Assent. Pimpinclla magna L. — Courscl, Wolfsdonck. Selinum carvifolia L. — Atlcnrodc, Bccqucvoort, lloclcden, Ransbcrg, Rhodc-St-Picrrc. Aux environs dc Dicst, cctlc Omhellifèrc se rencontre presque toujours dans des lieux secs. Pcucedanuin palustre Monch. — Au sud du Demer à îMesselbroek et a Rillaer. Pastinaca sativa L. — Entre Budingen et Léau. Anthriscus vulgaris Pers. — Betccom. Conium maculatum L. — Caggevinne-Assent, Testelt. Bifora radians L. — Webbccom. Introduit. #ChrysospIenium oppositifolium L. — Assez abondant dans un bois humide à Winghe-St-Georgcs. Erica Tetralix L. — Entre Haclcn et Gect-Bctz. Calluna vulgaris Salisb. var. albiflora. — Cortenackcn (Van Nerom), Lummen, Tes^endcrloo. Lysimachia nemorum L. — Binckom, Kerckom. Plantago media L. — Kiescghem. Xe paraît être que subspontanc. Gentiana Pneumonanlhc L. — Binckom, Hauwaert, Meensel-Kieseghem, Waenrode. Cicendia filiformis Delarbre. — Thielt-N.-D. Vcrbascum thapsiforme Schrad. — Entre Budingen et Léau. — Lychnitis L. — Webbccom. Subspontanc. — Blattaria L. — Gracscn. — — var. fl. albo. — Caggcvinnc-Asscnt (Van Nerom). Digitalis purpurea L. var. albiflora. — Mccnscl (un pied). Anthirinum Orontium L. var. à fleurs blanches. — Rillaer. Pedicularis sylvatica L. var. fl. albo. — Binckom, Caggevinne-Assent. Utricularia intermedia Hayne. — Au mois d'août dernier, j'ai vu cette rarissime espèce en fleurs dans les marais dc Zeclhem. — minor L. — Langdorp Thymus Serpyllum L. var. flore albo. — Caggevinne-Assent. Melissa officinalis L. — Le long d'une haie à Mcensel. Echappe des jardins. Lamium purpurcum L. var. albiflora. — Lubbcek. Betonica officinalis L. — Aerschot, Lubbcek, Vecrlc. Leonurus Cardiaca L. — Rillaer, Waenrode. 166 Scutellaria minor L. — Lubbcck, Loxbergcn Vaccinium Vitis-Maea L. — Courscl. Oxycoccos palustris Pers. — Hclchtcrcn. Campanula rotundifolia L. var. alba. — Tcssenderloo. — Rapuneulus L. var. albiflora — Caggevinne-Asscnt, Wcbbecom. Spccularia Speculum Alph. D. C. — Binckom. * — hybrida Alph. DC. — M. Van Nerom l'a trouve, en quantité, dans un champ de seigle à Wcbbecom. Jasionc montana L. var. fl. albo. — Cortryck-Dutzcl, Deurnc, Schaffen, Meldert. ♦Wahlenrcrgia fiedcracea Rchb. — Une riche habitation dans un bois à Vcerlc. Sambucus Ebulus L. — Entre Budingcn et Léau, entre Oplinter et Tirlc- mont, Ilaekcndover. *Lonicera Capri folium. L. — Kcmparts de Dicst (doyens). Naturalise. ♦Asperula arvensis L. — Dicsl (Van Ncrom) Introduit. ♦Galium sylvestre Poll. var. glabi'um Koch. — Une petite colonie dans un pré à Dicst (Goycns). Probablement introduit. — uligino3um L. — Lubbcck, Winghe-St Georges. * — Mollugo X verum And. - Nous l'avons observe, M. Van Nerom ct moi, sur un coteau h Schaffen. Scabiosa Succisa L. var. fl. albo. — Luinmcn, Tcssenderloo. (lirsium palustre Scop. var. à fleurs blanches. — Webbecom (Goyens), Mcldcrt, Tessendcrloo. — arvense Scop. var. flore albo. — Diesl (Van Nerom), Veerlc. — olcraccoX palustre Auct. — Ocleg'iem (un pied). ♦Carduus crispo X nutans Auct. — Quelques individus à Molenstedc ct à Webbecom. Serratulatiuctoria L. — Entre Aersehotct Rillaer, Deurne. *Rudbeckia laciniata L. — Cette belle Composée, originaire de L'Amérique septentrionale, s'observe à Vorst et à Tcssenderloo, aux bords du Scheyloop, petit ruisseau qui sert de limite entre la province d'Anvers et le Limbourg. L'espèce est extrêmement abondante sur la rive droite (0 du cours d'eau. L'habitation de Vorst-Tesscnderloo est remarquable non seulement par le nombre, mais aussi par la vigueur ct la taille des plantes ; clic doit être fort ancienne (1) Cette rive dépend de la commune de Vorst. 167 Le Rudbeckia laciniata n'était connu en Belgique qu'à Lierre, Emblchcm, Mecrhout et Vossclacr. Gnaphalium Iuteo-album L. — Entre Budingcn et Lcau. Antennaria dioica Gârtn. — Bccquevoort, Deurne, Langdorp. Filago apiculata G. E. Smith. — Nieuwrode, Aersehot. Pulicaria vulgaris Gàrtn. — Graesen. Erigeron acris L. — Becquevoort, Deurne, Tesscnderloo. N'avait pas encore etc indique dans la Campine limbourgeoisc. Scnecio erucaefolius L. — Graesen. Petasitcs officinalis Mônch. — Bords du Denier à Dicst, vallée de la Hcrck en amont de Herck-la- Ville, Lummen. Picris hicracioides L. — Loxbcrgcn (Van Nerom), Attcnrode. Crépis paludosa Mônch. — Kiescghem, Molenstcdc. *Ambrosia trifida Willd. — M. Van Ncrom l'a observe à l'état d'introduc- tion dans une prairie à Webbecom. Xanthium spinosum L. — Schaffen (un pied). Introduit. ♦Amarantus viridis L. — Schaffen. Q. Q. P. Introduit. Chenopodium fœlidum Lmk. — Vecrlc (Van Haesendonck, Floride des environs de Westerloo ('). Retrouvé. Je l*ai aussi recueilli à Graesen et entre Budingcn et Lcau. * — ficifolium Sm. — Webbecom. Spontané? — murale L. — Cortryck-Dutzel. Blitum rubrum L. — Budingcn, Léau. Polygonum Bistorta L. — Diest (Van Nerom). Euphorbia Esula L. — Bords du canal de la Carnpine à Wommelghcm (Ern. Ghys). Myrica Gale L. — Berbroek, Meldcrt, bords du canal entre Quaed- mechelen et Tervant. Butomus umbellatus L. — Rillaer. Ornithogalum umbcllatum L. — Linckhout, Veerle. Allium ursinum L. — Thiclt-N.-D. (M. Vits), Hauwaert. *PhaIangium ramosum Lmk. — Tcssenderloo. Trois nouvelles habitations. Très abondant dans l'une de ces habitations. Orchis Morio L. var. albiflora. — Loxbergen, Deurne, Ransbcrg. — maculata L. — La variété à fleurs blanches existe à Biuckom. Gymnadcnia viridis Rich. — Une riche color ^ dans un pré à Kiescghem. (1) Bulletin, t. VII, p. 299. 168 Platanthera bifolia Rchb. — Gcct-Bclz, Ransbcrg, Hoeledcn, Langdorp, Lummcn. Epipactis latifolia .4//. — Vaerendonck. Potamogeton alpinus Balb.var. obscnrus (P. obscnrus DC,». — Hcrssclt. £ — compressus L. — Rillacr, SchafTcn, Zcclhem. Lemna arrhiza L. — Vaerendonck, Vccrlc, Vorst, Herck-la-Ville, Tessenderloo. Acorus Calamus L. — Rillaer, Vorst, Acrschot. Juncus filiformis L. — Langdorp. — capitalus Weig. — Rillacr, Halle (Santhovcn). — squarrosus L. — Binckom. — compressus Jacq. — Wcstmallc. Carex pulicai is L. — Binckom. — paniculala L. — Lubbeek, Wingbe-S'-Georges. — — var. simplicior. — Caggcvinne-Assrnt, Webbecom. — teretiuscula Good. — Vaerendonck, Lubbcck, Winghe-Sl«Georges. — Goodcnoughii J. Gay var. juncclla Fries. — Hersselt. Rhyncbospora alba Vahl. — Binckom (M. l'abbé Mellacrts). Heleocharis acicularis R. Br. — Rillacr, Tcstelt, Lummen. Scirpus setaccus L. — Loxbergen (Van Nerom), Binckom, Cappcllen, Lubbeek. — maritimus L. — Langdorp, Donck, Scbuclcn. ^Cladium Mariscus R. Br. — Lummen. Lojcunc (Com;;., I, 22), indiquait cette rave Cyperacce dans le Limbourg; elle n'y avait, à ma connaissance, plus été retrouvée depuis cette époque. Eriopbornm lati folium Hoppe. — Lubbeek. Cypcrus fuscus L. — Bords d'un étang à Graesen. Leersia oryzoidcs Sw. — Lubbeek. Digitaria sanguinalis Scop. — Pacl. Calamagrostia lanccolata Roth. — Mcssclbtoek, Rillacr, Vaerendonck, Veerle. Milium effusum L. — Acrschot, Gclrode, Vaerendonck. Mclica unifloi'a Retz. — Acrschot, Becqucvoort, Montaigu. Catabrosa aquatica P. Beauv. — Kersbcck, Winghe-S'-Gcorges. *Eragrostis mcgaslacbya Link, — Webbecom. Introduit. ^Giyccria distans ^ \Yahlb. — Champ d'avoine à Webbecom (Goycns). Introduit. Poa compressa L. — Sapinière à Bccqucvooit. 169 Bromus Schradcri Kuntfi. — Plante de l'Amérique septcntrionalo, introduite à Schaffcn. Brachypodium sylvaticum P. Beauv. — Rhode-St-Pierrc, Vaercndonck, '3 Gravenwesel, Santhoven. Hordeum secalinum Schreb. — Commun dans les prairies de la vallée du Dcmer à Rillacr. Nardus stricta L. — Binckom, Kicseghem. Polypodium Dryopteris L. — Averbodc, Vcerle. Peu abondant. Scolopendrium vulgare Srn. — Dans un puits à Veerle. Asplenium Trichomanes L. — Molenstede, Khodc-St-Picrre. — Adianlhum-nigrum L. — Webbecom (une touffe). Cystopterisfragilis Bernh. — Gortryck-Dutzel, Lubbcek, Hfiode-St-Picrrc. Polystichum montanum Rolh. — Zammel (Van Nerom), Vaerendonck, Veerle, Aer3choc, lîauwaert, Kerckom, Lubbcek, Miscom, Rans- borj, Rerbroek, Uechtel, Spalbcek. Aspidium lobatum Sw. — Waenrode (un pied). Osmunda regalis L. — Berbroek, Loxbergen, Meldcrt, Kieseghcin. Ophioglossum vulgatum L. — Nouvelle habitation : bords des fossés des fortifications à Diest (Goyens). Pilularia globulifera L. — Vorst. Lycopodium inundatum L. — Le Manuel de M. Crépin n'indique cette espèce dans la zone argilo-sablonucuse qu'au Camp de Casteau. M. l'abbé Mellaerls l'a observée dans une ancienne tourbière à Binckom. — complanatum L. var. Chamaccyparissu9. — Helchteren. — clavatum L. — Binckom. Equisetum maximum Lmk. var. scrotinum Al. Br. — Entre Winghe- St -Georges et Lubbeek. * — sylvaticum L. — Binckom (abbé Mcllaerts). Cbara foetida.4/. Br. — Lubbcek. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNEE 1905. . Séance du 14 mai 1905. Présidence de M. A. Gravis, Président. La séance est ouverte à 2 h. 30. Présents: MM. Bommer, Chalon, Cogniaux,L.Cooirians, V. Coomans, Errera, Francotte, Gravis, Mansion, El. Mar- chai, Massart, Matagne, Nypels, Van Aerdschot, Van Bambeke, Van Nerom et Th. Durand, secrétaire général. Le procès-verbal de la séance du 5 février est lu et adopté. Correspondance. Le secrétaire général dit que la Société a fait plusieurs pertes bien sensibles depuis le commencement de Tannée, en la personne de MM. L. Lubbers, Alfr. Preudhomme de Borre et J. B. Ern. Lambotte, membres de la société depuis plus de trente ans. Lubbers (Louis), né à Ixelles le 3 décembre 1832 et décédé dans cette commune le 4 janvier 1905, a été Chef des cultures du Jardin botanique de l'Etat depuis sa reprise par l'État en 1870, jusqu'à la fin de 1903. Il a joué un 13 172 grand rôle dans le mouvement horticole de noire pays, pendant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. lBr«'ii. Il ne figure non plus dans la « Revision des (1) Hollôs, /. c. p. 133. (2) Hollôs, /. c. p. 134. (8) v. Strauss, in Sturm* s Flora, 111, p. 83-34. (4) M. I. Berkeley, Outlines of British Fungology. London, 1860, p. 304. (5) G. Massée, British Fungus-Flora, vol. I, p. 23. 182 Champignons tant supérieurs qu'inférieurs trouvés jusqu'à ce jour (1893) dans les Pays-Bas » de Oudemans, et je ne le vois pas mentionné dans les diverses « contri- butions à la Flore mycologique des Pays-Bas, » publiées depuis par le savant botaniste hollandais (l). Pisolithus arenarius se rencontre aussi en Amérique, en Australie et en Nouvelle Zélande(^). On peut se demander si, antérieurement à la trouvaille faite par G. Malaise, le Champignon qui nous occupe n'avait pas été trouvé en Belgique. Voici ce qui me porte à poser cette question. Dans un recueil de figures coloriées de Champignons délaissé par Van Sterbeeck, recueil dont parle I. Kickx, dans sa notice sur ce botaniste'3), et sur lequel je reviendrai, sous peu, dans un travail spécial, deux planches originales, c'est-à-dire non copiées du Codex de l'Escluse, représentent Pisolithus arenarius : l'une est une peinture à l'huile, l'autre une aquarelle, simple reproduction de cette peinture. Sur huit figures, cinq montrent le Gastéromycète intact, les trois restantes, après section partielle ou complète, laissent voir le contenu du péridium. Disons, en passant, que ces figures nous prouvent que le polymorphisme du Champignon n'avait pas échappé à Van Sterbeeck, polymorphisme sur lequel ont insisté depuis, v. Strauss (4), et surtout (1) On ne le trouve pas non plus dans le « Catalogue raisonné des Champignons des Pays-Bas », public récemment par ce mycologue. (2) « It is rather a rare genus in America and Europe, dit C. G. Lloyd, but seems to be quite common in Australia, judging from the number of specimens I have received. * (The Lycoperdaceae of Australia, New Zealand and Neighboring Islands, 1905, p 12.) (3) I. Kickx, Esquisses sur les ouvrages de quelques anciens natura- listes belges. II. François Van Sterbeeck (Bull, de l'Ac. roy, de Bruxelles, t. IX, n° 10). (4) v. Strauss, /. c, pi. 246. 183 récemment Hollôs qui y voit l'origine de ïa création d'un grand nombre de prétendues espèces, simples variétés de forme venant se ranger entre Polysaccum crassipes, DC. et P. acaule du même botaniste (1). Sur la planche de Van Sterbeeck, lacune regrettable, on ne trouve, contrairement aux légendes ou explications jointes à certaines autres planches du recueil, aucune; indication de date ni de lieu; nous restons donc dans l'ignorance sur le point de savoir si les exemplaires figurés ont été recueillis en Belgique ou en dehors de notre pays ; toutefois, la dernière hypothèse est d'autant plus admissible que des notes autographes qui accom- pagnent quelques planches de la collection nous appren- nent que notre compatriote a voyagé en Bavière, et qu'il y a récolté des Champignons, notamment entre Nurem- berg et Ratisbonnel2). LE GENRE ERIOGOMM (POLYGOMCEAE), par Michel Gaxdoger. Ce genre de Polygonacées est spécial à l'Amérique du Nord. Actuellement on en compte environ 160 espèces pour la plupart localisées dans les Montagnes Rocheuses et dans les sierras du Mexique et de la Californie. Grâce à l'obligeance de divers botanistes américains j'ai pu me procurer à peu près toutes les espèces connues et les étudier de visu. En outre, d'abondants matériaux reçus un peu de partout joints à des récoltes faites spécialement (1) Hollos, /. c, p. 134, pi. XXVII. (2) Voir la notice de I. Kickx, déjà citée, p. 6 du tiré à part. 184 à mon intention, m'ont permis de constater un certain nombre d'espèces et de formes nouvelles dont je vais parler ci-après. Le genre Eriogonum a été créé par Michaux dans son Flora bor. Amer. I, p. 246, tab. 24. De Gandolle, Prodr. XIV, p. 5, en a ensuite fait connaître plus ample- ment les espèces. S. Watson in Proc. Amer. Acad. XII, p. 254 et XIV, p. 295 (1871) qui s'est occupé spécialement des Erio- gonum les a subdivisés en trois sections ou sous-genres. Ce sont : Ie Eueriogonum, caractérisé par l'involucre turbiné, allongé, non anguleux, lobé ou terminé par 4-8 dents, par les bractées foliacées, au nombre de 2 à 5, rarement ternées. Les espèces de cette section sont généralement vivaces. 2e Ganysma, à involucre campanule ou courtement turbiné, non anguleux ni à cotes, pédoncule bordé de 5 dents arrondies, droites, à ileurs disposées en panicule 2-3-chotome, très rameuse. Les bractées sont petites, ternées, non foliacées, ordinairement triangulaires, raides. La plupart des espèces sont annuelles. 3e Oregonium, à involucre cylindrique-turbine, angu- leux, dressé, terminé par des dents courtes, à 5-6 ner- vures; les glomérules floraux sont disposés en tètes, ou en fascicules, ou bien épars le long des rameaux et réunis en panicule; les bractées sont ternées, soudées à la base, courtes et raides. Espèces ordinairement vivaces, souvent frutescentes, comme dans la première section. Quant au genre Eucycla (Eriogonum oval i folium Nutt-j il doit rentrer dans la section Oregonium, selon Bentham et Hooker, Gen. plant. Ill, p. 1)2. 185 Une autre classification est celle proposée par M. 0. Kuntzedans son Lexicon Gen. phaner. p. 204. Au fond, elle répond à celle de S. Watson mais avec cette diffé- rence que les divisions établies par Bentham y sont remplacées par des noms nouveaux, mieux appropriés à la nomenclature moderne et qui peuvent former des sous-genres selon l'idée que l'on se fait des espèces et des genres eux-mêmes. Voici, du reste, cette classification : § 1. Eueriogonuiii S. Wats. a. Umbellagonum 0. K. (Umbellata Bentli.). b. Stenogonum 0. K. {Nutt. 1847. Foliosa Bentli.). c. Alarium 0. K. (Alata Benth.). d. Trachytheca Benth. {Nutt.). e. Espinosa O.K. {Lag . 1836. Rvi'dnthz Benth. exparte). § 2. «anysma S. Wats. a. Peduncularium 0. K. (Pedunculata Benth.). b. Pseudostiparium 0. K. (Pseudostipulata Benth.). § 3. Eucycla 0. K. (Nutt. 1847. OregoniumJ S. Wats. 1871). a. Heterariuin 0. K. (Heterosepala Torr. et Gray). b. Capitarium 0. K. (Capitata Torr. et Gray). c. Fascicariuin 0. K. (Fasciculata Benth.). d. Corymbarium 0. R. (Gorymbosa Benth.). e. Virgarium 0. K. (Virgata Benth.). Eriogonuni Abertianuiu Torr. (3. ruberrimuui Gdgr, flores subsessiles intense rubri, fructus purpurei 2 m. lati, alae planae obtusae, panicula pauciflora. Hab. Mexico, prov. Chihuahua ad Casas Grandes (Townsend and Barber n. 369). /. neouiexicauuiu Gdgr, flores loage pcdunculati pallidi vel albidi, fructus vix dilute rubidi 3 m. lati, alae crispulo-crosae, 186 panicula ampla rcpctitc ramosa. Hab. U. S. New Mexico, in Organ Moutains, Dona Ana Co., alt. 4500' (Wooton n. 427). Erio^onuiii arizonicuui Gdgr sp. nova, affinis praece- dentis a quo longe differt foliis inferioribus lineari- oblongis subtus niveis caulinariis duplo longioribus ac angustioribus mucronatis dense villosis, involucris longe pedunculatis foliaque saltern duplo superantibus solitariis nee glomeratis, perigonio albo 2-3-plo minore. Hab. U. S. Arizona ad Bill Williams Mountains, alt. 7000' (Mac Dougal n. 311). Species a vero E. Abertiano et habitu et inflorescentia tarn abunde recedit ut ab eo vix aut vix appropinquare videatur typumque proprium sane constituens. Eriogonuui alatum Torr. |3. Jflacdoogalii Gdgr, totlllll subpatule hirtum, folia radicalia oblonga pilosa, involu- crum hirtum, fructus vix alatus oblongo-attenuatus. Hab. Arizona circa Flagstaff (Mac Dougal n. 259). y. brevifoliain Gdgr, adpresse hirtum, folia radicalia obovata vix ciliosa, involucrum glabrum, fructus late alatus ovatus. Hab. U. S. Wyoming, in colli bus clatis ad Laramie (A. Nel- son n. 1980). Typus ipse adhuc variât : limbo foliorum oblongo piloso revoluto (Colorado, ad Fort Collins : C. Crandall) ; limbo fol. majore hirto ramisque divaricatis, fructo breviore (New Mexico, in White Mts, Lincoln Co, : E. Wooton n. 308), etc. I i io-omim anemopliyllum Greene. Specimina a cl. W. Gusick ex Eastern Oregon in deserto of Harney sub n. 2603 édita a typo recedere videntur statura humili, foliis niveis, floribus umbellatis paucioribus, involucro lui'ido glabro albido-marginato = (3 Cusickii Gdgr. Eriogonuiii auguloMUiu Ben 111. (3. rectipes G., MX 487 ramosum pauciflorum, involucri pedes recti, flores albidi. U. S. Oregon ad Malheur River (W. Cusick n. 1954). y. patens G., superne ramoso-confertum, pcdunculi patentes densi- flori, flores cxtus macula rubra notati. Hab. California, in sierra Nevada ad Wadsworth (Hillman). 8. panciilorum G., a basi ramosum, peduneuli semipatuli pauciflori, folia rotundata, flores albidi. Hab. California, in regione Nevadensi ad Reno (Hillman). e. flabellatuin G., a basi ramo3issimo divaricatum, ramis flabellatis floribundis, ped. recti, folia ample obovata, flores albidi. Hab. California, in sierra Nevada ad C. P. Entrance (Hillman). Eriogonuin annuuiu Nutt. (3. pauciflorum Gdgr, simplex superne nudum, corymbus laxus pauciflorus, folia angustata undique canescentia. Hab. Wyoming, ad Cambria Canon (Nelson n. 2536). B rio-onum Hitchcockii Gdgr sp. nova, praecedentis subspecies a quo recedit caule dense folioso ramoso-vir- gato, foliis supra araneoso-canescentibus acumine torto uncinato, calyce obtuso mutico multo minus aperto, perigonii segmentis saltern duplo minoribus basi fuscatis. Hab. U. S. Kansas, in Hamilton Co. (A. Hitchcock n. 445). Eriogonum Baileyi Wats. Planta nevadensis Califor- niae (Hillman! Doten! etc.) sat effuse ramosissima est, foliis late orbiculatis tomentosis etc. Eriogonuin juncinellum Gdgr sp. nova, est forma peculiaris ab E. Baileyi recedens caule minus ramoso glauco paucifloro, involucris parum costatis, floribus saltern duplo longius pedicellatis. Hab. Arizona, ad Grand Canon of the Colorado, alt. 7000' (MacDougal n. 182). Eriogonum »»alicornioï prope Fort Collins(C. Crandall). — y. liaguifoliam G., folia anguste lanceolata, cymac aphyllae, involucra valde scricea. Hab. U. S. Montana, ad Great Falls (Blankinship). — f. crassifolia Bcnth. dis tin gui tur foliis magis vestitis crassis obtusis, eymis confertis paucifloris etc, sed sensim in formas extremas vixque distinctas transit. Eriogonuin gracile Benth. Specimina californica glabra sunt aut sparse floccosa ramosissima. Eriogonuin leucodadumGdgr. sp. nova, ramosissimo- intricatum totoque incano-tomentosum, rami graciles repetite verticillati sat divergentes, folia orbiculata obtusa basi subcordata undulata tenuiter petiolata undique tomentosa, involucra axillaria sessilia bracteis 2 acutis instructa, flores (juniores) ut in E. gracile quacum convenit sed ob indumentum statim obvium. Hab. California t in regione Nevadensi ad Reno (Hillman). Eriogonum heracleoidcs Nutt. Species sane poly- morpha. In herbario meo sequentes formas secernendas esse censeo : ! Flores majusculi plerumque 3-3 1/2 m. lati . • • • 2 Flores parvi globosi. Hab. U. S. Washington, in Spokane Co. (Suckadorf n. 695) T-mtcranthuniG, 3. 190 Folia oblonga subtus dense tomentosa, cymae multiflorae . . 3 Folia ovata parva undique glabra viridia, cymae simpliees pauci- florae, perigonium|îamœne Iuteum. An species propria? Hab. California, sierra Nevada ad Peavine (Hillman) /3. viride G. Folia radicalia obtusa i Folia rad. lanceolata, caudiculi plurcs adsccndcntcs, pcri- gonium saepead apiccm'purpurcum.Hab. E Oregon, frequens inter 3-4000 ped. (Cusick n. 1732) . . 8. uiultlceps G. Folia supernc floccoso-araneosa. Hab. U. S. Utah ad Cache (J. Lin- ford) s. utahensis G. Folia supernc glabra et viridia. Hab. Montana, in alpinis ad Indian Creek, alt 7000' (P. Rydberg and A. Bcssey n. S336). £. Kydbergii G. Eriogonum Jamesii Bentli. Duœ formae memorabiles : — p. simplex G., radix lignosa crassa elongata, scapus simplex pauci- florus, flores majores 7 m. longi, cymae confertae. Hab. Kansas ad Canons Logan Co. (Hilchcock n. 446). — . Reomexicanum G., radix tenuis suffrutescens, scapus superne repetite dichotomus ramis divaricatis, flores vix 5 m. longi, cymae laxaepauciflorae. Hab. New Mexico, in White Mts, Lincoln Co., alt 6000' (E. Wooton n. 385). — f. Ilavescens Wats. (Wyoming, leg. Osterbout, etc.) a praereden- tibus statim distinguitur fol i is radicalibus oblongis crassis, floribus luteismultoque latius involucratis. Eriogonnm longifolium Nutt. Planta speciosa inter- dum tripedalis virgata. Memorantur sequcntes formae : — p. longidens G., folia radicalia supernc pilosa 1 cent lata, scpala 7 m. longa lanceolata. Hab. Florida, in pinetis arcnosis ad Polk Co. (L. Ohlinger n. 302). — y. gnaplialifoliuui G., fol. radie, superne glabra 5-6 m. lata lon- gissima (15-18 cent.), scpala 4 m. longa acuta. Hab. Florida, prope Eustis (Hitchcock). — o. floridanaG., folia rad. supernc glabra 5-6 m. lata 7-8 cent, longa, sepala 7 m. longa lanceolata. Hab. Florida ad Tamp» (C. Williamson). — e. IilodhcimeriG., l'ol. rad. superne glabra 1 cent, lata 11 cent. 191 longa, sepaln 3 m. longa vix acuta crassa latcque triangularis. Hab. Texas (E. Lindhcimcr, 18i9-l>1). — u. caput felis G. fol. rad. supcrne pilosula saltern 2 cent, lata saepius 2-3 cent, longa, scpala ut in e scd multo magis scrricco- lanata incana. Hab. U. S. Indian Territory, ad Creeh Nation (J. Kimmons, 1895). Eriogonuin uiicrotliecuin Nutt. Suflrutex admodum variabilis formis quasi innumeris induens inter quas sequentes saltern pro subspeciebus habueris : Inflorcseenlia glabra 2 Inflorescentia villoso-lanata. Fruticulus tortuosus basi decumbens toto foliosus, folia linearia 1 1/2 cent, longa 3 ra. lata mucro- 1. / nata supcrne araneosa, cymae simplices trifurcatac pauci- llorae, involucrum villosum vix costatura, bracteae ad apiccm subulatae. Hab. Arizona, ad Grand Canon of the Colorado (Mac Dougal n. 176) . . JE. ITIacdoogalii Gdgr. n. sp. Cymae 6-9 florae laxae divaricatae 3 Cymae multiflorae confertae rcpetite trichotomo-ramosae, folia oblonga obtusa "2 cent, longa 5 m. lata supcrne glabra ; invo- lucra glabra ovato-subcampanulata, flores albi numcro3issimi. Fruticulus rectus ramosissimus usque ad mediam altitudinem foliosus, rami superne floccosi. Hab. Colorado, ad Fort Collins, ad 5000' (C. Crandall), Wyoming, ad Blue Grass Creek A. Nelson n. 362). . . . E. myriaiithuiii Gdgr n. sp. Involucra ovato-campanulata & Inv. oblongo-tubulosa basi attenuata. Humile rectum ramosum ramis glabris inferne folio3is, folia oblongo-spathulata obtusa 3. superne glauca glabra, cymae pauciflorae trifidae glaberrimae glaucescentes, bracteae longe aristatae. Hab. Oregon, in stcrilibus ad Maurey*s Mis (Cusick n. 2698). E. spathulare Gdgr. n. sp Folia 4-Î5 cent, longa 5 Folia 1-2 cent, longa 3 m. lata supcrne sparsim araneoaa acuta. Humile basi decumbens ramosissimo-foliosum ramis caduce 4. { araneosis, cymae glabrae laxae pauciflorae, involucra parva obtuse costata, bracteae vix acutac, perigonium album. Hab. Montana, in collibus siccis (Townsend, 1899). E. intrlcatam Gdgr. n. gp. 2. 192 Involucra scssilia ad oras contracta, rami adscendentes floccoai, folia falcata2 m. lata conferta, cymac densae, pcdicelli breves crassi pauciflori. Hab. Kansas, ad Canons Gove Co. (A. Hit- chcock n. 448) . . . E. helichrysoides Gdgr. n. sp. 5. / Involucra pedicellata ad oras aperta, rami tortuosi glauco-virides glabri, folia rigida 3-4 m. lata laxa, cymae cfFusae remote trifurcatae, pcdicelli longiorca, perigonium album ut in caeteris 8ed submajus. Hab. Colorado, ad Glenwood Springs Garfield Co. (Cf. Osterhout). E. earothrl forme Gdgr. n. sp. ErUgonum malticeps Nees. Specimina regionis Mon- tana ad Wibaux (leg. Blankinship, 1901) lecta ab illis Nebraskae (v. gr. Webber n. 354) recedunt foliis magis lingulatis, capitalis floribundis floribusque mox cernuis, tota planta densiore magisque foliata. Eriogonum nidalariom Coville. E. copia speciminum a M. B. Kennedy et J. Hillman bénigne missis species haec in loco suo Nevadensi Galiforniae sat variare videtur : ramis flexuosa-curvatis vel rigidis paucioribus, diffusum vel rectum, foliis orbiculatis vel ovatis, etc. Eriogonnm nlveum Benth. (3. Suksdorfii G., folia radicalia minora basi longius attenuata, fructus obovato- oblongus alis carneis, involucra 4 m. longa prominule costata. Hab. U. S. Washington, in rupestribus ad Cheney (W. Suksdorf n. 944). Y. candelabrum G., folia rad. 10-14 m. lata basi truncata vel sub- cordata, fructus ovatus alis albis, involucra 3 m. longa vix costata. Hab. Oregon, ad Snake River (Cusick n. 2128). Erlogonniii ochrolencura Small. (3. înacropodam G., folia 1 cent, lata dense albo-tomentosa, scapus incrassatus, fructus lutescens. Hab. Montana, ad Indian Creek, alt, 7000' (Rydberg and Bessey n. 5344). — x- decalvaa» G., folia 3-4 m lata niarginibus demum glabresccntia, scapus tenuis, fructus albidua. Hab. Montana, ad Trail Creeh Park Co. (J. Blankinship). 193 Irlo-ormm ovalifollnm Nutt. Species pulchella in herbariis vulgata bene vero maxime variabilis. Formas quarum non paucas saltern pro speciebus secundi ordinis haberi possunt, sic dispono : I. Inflorcscentia ramoso-trichotoma (E. ovalifolium var. proliferum Wats.). Eriogonaui flavlssimom Gdgr. sp. n. scapus flexuosus apice trichotomus, folia longe petiolata limbo oblongo, cymae densissime capitatae, flores fructusque flavissimi. Hab. Oregon, frequens in collibus ad Silver Creek Harney Co. (Gusick n. 2617). Eriogonuin Casickil Gdgr. sp. n., scapus rigidus apice trichotomus, folia tenuiter longeque petiolata limbo ovato-elliptico, cymae laxiflorae unifariam subracemosae, flores fructusque albidi. Hab. Oregon, ad m. Creek Grant Co. (Gusick n. 1691). — (3. californien!!! G., scapus subflexusus trichotomo-corymbosus, folioi'um limbus orbiculatus, cymae densiflorae capitatae, flores fructusque albido-ochroleuci. Hab. California, sierra Nevada ad Stempede Elko Co. (P. Kennedy n. 543). 2. Intlorescentia dense capitata(E. ovalifolium typicum). a. Flores fructusque flavissimi. Frio so» "in ovaliColiii n Nutt. (3 nevadense G., scapi decumbentes, folia griseo-canescentia, flores flavissimi capitati. Hab. California, Reno ad Truckee River in sierra Nevada (P. Kennedy sine num.). — Y delloidcum G., scapi recti rigescentes, f. niveo-tomentosa limbo deltoideo, flores lutei confertisaimi. Hab. Montana, ad Madison River (J. Blankinship). Eriogonum dichroanthuiu Gdgr. sp. n., scapi recti sparse araneosi, folia tomentosa longe petiolata limbo orbiculato-deltoideo basi corda to, flores capitati densissimi 194 aurantiaci cum macula purpurea ad dorsum quamque in praecedentibus longius pedunculati, fructus orbiculatus. Hab. Wyoming, ad Cokville (Nelson n. 4658 ex parte). Folia eis E. nivei Benth. similia. b. Flores fructusquc albidi vcl ochrolcuci. — Eriogonmu ovalifolhiiii Nutt. 8. utahense G., 9capi recti, limbus foliorum ovato-dcltoidens 10-12 m. lalus longe pctiolatus, flores albidi. Hab. Utah, ad Cache (J. Linford). — e. uiultiseapuni G., scapi plurcs rigidi, folia nivca conferta limbo obovato 5-6 m. lato longe petiolato, (lores ocbroleuci dorso Hneato-viride8. Hab. Wyoming, ad Cokville (Nelson n. 4658 ex parte). — £. cyclopliyllum G.> scapi pauci flexuoso-decumbentes, folia lanata confertissima limbo orbiculato 2-4 m. lato vix petiolato, flores albidi dorso viriduli. Hab. Montana ad Great Falls (J. Blankinship). Faciès E. caespitosi Nutt. — 6. cerastoides G., scapi recti pauciorcs, folia lanata confertissima limbo obovato-oblongo utrinquc attenuato 2-3 m. lato vix petiolato, flores albidi. Hab. cum praccedentc. c. Flores fructusque rosei purpurei vel candidi. Erio^onum riibidum Gdgr sp. n., caespitosum nanum, scapi 2-3-pollicares oblique adscendentes, folia nivea breviter petiolata limbo ovato vel orbiculato basi cordato aut cuneato 2-4 m. lato, flores capitati minores rubidi, involucra parva lanata obtuse dentata. Hab. Oregon, versus cacumen Stein's Mts ad Wild Horse Creek (Gusick n. 2039). — p. fri^idmii G. limbus foliorum 5-6 m. Iatu3 ellipticus, flores subnivci. Hab. Montana, ad Old Hollowtop, Pony, alt. 9000' (P.jRydbcrg and E. Bessey n. 5338). R rio-nmim roseifloruui Gdgr sp. n., caespitosum nanum, scapi plures recti sparse araneosi, folia breviter petiolata orbiculata 4-5 m. lata, flores capitati dilute rosei ;id dorsum linea intense purpurea notai i, involucra lata 195 tomentosa acute dentata. Hal). Oregon, in arenosis ad Cycan Valley (Gusick n. 2751); California, in regione Nevadensi ad sierra Walley (J. Hillnian). Ab antecedenti- bus bene distinctum. Eriogonnm Piperi Greene p. oc h roc epha lain G., in- volucra 6 m. longa, pedunculi florales hirsuti, perigonium ochroleucum brevius villosum. Hab. Oregon, ad Trout Creek in Wallowa Mts, alt. 6-8000' (Gusick n. 2433). — y longiiloruui G., involucra 8-9 m. longa, ped. florales glabri, peri- gonium flavissimo-aurcum majusculum longissime villosum. Hab. Montana, ad Columbia Falls (R. Williams). Eriogonam polyanthum Benth. Species duae sequentes huic sunt affines : Eriogoniiui marginale Gdgr sp. n. Totum sparse araneosum, caudiculi sessiles diffusi, folia obovato-oblonga marginato-subrevoluta crassa acuta floccosa saepius ad margines purpurea, petioli rubri, inflorescentia corym- bosa pedunculis pubescentibus, flores aurei 3 1/2 m. longi. Hab. Colorado, ad North Park, Larimer Co. (G. Osterhout). Eriogonum glaberrîuiani Gdgr sp. n., virescens glaberrimum, caudiculi longe stipitati recti, folia ad apicem caudiculorum fasciculata suboblongo-spathulata crassa obtusa marginibus subrevoluta, petioli virides breves, inflorescentia capitata vel potius ad scapum capita 2-3 longe pedunculata, flores ochroleuci 5 1/2 m. longi. Hab. Oregon, in arenosis ad Cycan Valley (Gusick n. 2745). — p. aureuui G., a specie differt foliis ovato-ellipticis, inflorescentia corymbosa aurea pedicellis pubescentibus. Forma mixta inter E. glaberrimum et E. marginale. Hab. Wyoming, ad Ferris Mountains (Nelson n. 4953). 196 I rio-omim polycladon Benth. ?. mexlcanum G., folia plana, flores intense rosei vel purpurei. Hab Mexico, Chihuahua ad Casas Grandes (G. Townsend and C. Barber n. 374). — y. crispuiii G., folia crispo-undulata, flores pallide rosci aut albidi. Ifab. New Mexico, in Organ Mis ad Dona Ana Co. (Wooton n. 460). Eriogonuui raceinosuni Nutt. }. stt^ittalum G., folia longc petiolata oblongo-aubsagitlata basi truncata superne viridia. Hab. Colorado, ad Durango, alt. 6500' (C. Oandall). — f. cordifolium G., folia breviter petiolata orbiculata obtu9o basilate cordato-emarginata undique albo-tomentosa. Hab. Arizona, ad Flagstaff, alt. 7000' (Mac Dougal n. 262). Eriogonum reniforme Torr. p. asarifolinin G., folia 2-3 cent, lata superne viridia basi late cordata sinubus subcontiguis, scapus et inflorescentia glabra, involucrum vix costatum. Hab. California, ad Reno in sierra Nevada (Hillman). B rio-omim praebeng Gdgr sp. n., folia orbiculata obtusa cordata undique albo-tomentosa 1 cent, lata tenuiter petiolata, scapi plures recti araneosi ramis verticillatis superne dichotomis copiose instructi, invo- lucra axillaria remota ovato-tubulosa costato-angulata tomentella dentibus triangularibus, flores albidi glabri. Hab. California, ad sierra Valley in regione Nevadensi (Hillman), Faciès antecedentis a quo inflorescentia etc. mox secernitur. — p. divaricatmn G., rami intricato-divaricati, flores tenuiores. Hab. California, in sierra Nevada ad Leavine (Hillman). Erlo£onum spliaeroceplialiuii Dougl. Inter formas varias duae sequentes, ut subspecies, praecipue distingui possunt : Erio^onum cupremii Gdgr sp. n. Gaudiculi pauciores, 197 scapi albo-tomentosi elongati, folia ovata utrinquc brevi- ter attenuata superne araneosa subtus dense tomentosa, inflorescentia corymbosa, dentés involucri triangulares, pedunculi glabri, flores luteo-cuprei. Hab. U. S., Idaho, in montosis (J. Linford). Eriogonuni halimioides Gdgr sp. M., eau dieu li nu- merosi intricati foliosi, scapi breves puberuli virides, folia oblongo-Iinearia apice attenuata basi valde contracto- acuta in petiolum latum producta superne glabra viridia subtus glauca breviterque tomentosa, inflorescentia corymboso-subcapitata, dentés involucri obovati, pedun- culi villosi, flores ochroleuci. Hab. Oregon, ad Snake Hiver (W. Gusick n. 1912). firiogonum subalpin urn Greene. Stiff rutex sat poly- morphus in varias formas transiens quarum extremas sic enumerari juvat : Folia omnia superne glabra et viridia 2 \ Folia inferiora superne arachnoideo-canescentia. Hab. Montana. i ad Fort Ellis propre Bozeman (J. Blankinship) ' ,3. arachnoideum G. , Folia oblonga 3 ) Folia ovata viridia, pedunculus involucri brevissimus ideoque i inflorescentia capitata. Hab. Yellowstone N. Park, ad Harris Geyser Basin (J. Blankinship). . . y. vnlcanicum G. i Flores 2 1/2 m. longi, folia acuta 4-5 m. lata. Hab. Montana, ad Spanish Basin Gallatin Co. (Rydbcrg and Bessey n. 5335) 8. stenophylluni G. I Flores 4 1/1 m. longi, folia subobtusa 6-8 m. lata Hab. Wyoming, \ in Garfield Peak (Nelson n. 664) . . . e. subnivale G. Krioçonutn tenellum Torr. p. grandiflorum G., folia 3-4 m. lata subobtusa, cymae repetite trichotomae multi- florae, perigonium 3 m. longum, involucra pedicellata. Hab. Utah, ad Rich (J. Linford). 198 — y. sessiUloruui G., folia 3 m. lata acuta, cymac trichotomac pauci- florae, perigonium 2 m. longum, involucra glabrcscentia scssilia. Hab. California, sierra Nevada ad Reno (Ilillman). — S. erianllimii G., folia 5-6 m. lata undique canescentia, cymac tri- chotomaepaucifloraeamplae Iaxac, perigonium 1 1/2 m. longum, involucra lanata pedicellata. Hub. California, ad Truckee in sierra Nevada (Ilillman). Eriogoiiuui Thurheri Toit. p. Parishii G., limbus f. ovato-ellipticiis bullato-crispulus, scapi subteretes laxi- flori, involucrum papillosum, pedunculi recti. Hab. California merid, ad S. Bernardino (Parish n. '2S20). — y. ac ut an gui nui G., limbus f. orbiculatus planus, scapi acute angulosi conforte florifcri, involucrum laeve, pedunculi patuli. Hab. Virginia Mountains (Ilillman). Eriogonum thymoides Benth. Species memorabilis a caeteris habitu, cymis atropurpureis, eu ni involucro longe lanuginoso valde recedens. — [3. pallens G., folia glabrata superne viridia longiora, flores albo-carnei vel pallide rosei. Hab. Oregon, ad Union (Cusick n. 1880 part.) Eriogonuui uuibellatiiui Torr. Sequenti modo formae disponi possunt : 1. Folia superne glabra viridia. — p. CYamlallii G., scapus floccosus, folia obovata, cymac brevilcr pcdunculalae, flores aurei 5 m. longi. Hab. Colorado, ad Fort Collins, alt. 5-6000' (C. Crandall; J. Cowcn). — y. clirysaiitliuin G., 3capus laevis, folia ovata, cymac longe pedi- cellatae, flores aurei 4 m. longi. Hab. Oregon, frequens in montosi8. ait. 3-4000' (Cusick n. 1733 sub nom. E. heracleoi- de% var. minus). — o. iievailcnse G., scapus floccoso-totnentosus, folia obovato-spatbu- lata, cymae brevitcr pcdiccllatae, llores ocbroleuci 3 i s in. longi longe pcdunculati. Ilab. California, in sierra Nevada ad Reno (Ilillman). 2. Folia undique incano-tomentosa. — c. cladopliorum G., ramosissimum, caudiculi laxc foliosi clongati 199 numerosi, folia suborbiculatn, flores 4 m. longi aurei. Hab. Yellowstone Park, ad Upper Geyser Basin (P. Rydberg and E. Bessey n. 5330). — Ç. dichrocephalum G., conferte ramosum, caudiculi dense foliosi breves, folia ovata utrinque acuta, flores 5 m. longi ohroleuco- flavcscentcs cum macula rubida extus ad dorsum. Hab. Oregon, ad. Top of Stein'» Mountains (W. Cuaick n, 1965). — 6. cali formel! in G., parce ramosum, caudiculi rari conferti foliosi, folia obovata dense lanata obtusa, flores 5 m. longi ochrolcuci. Hab. California, ad Leavine in sierra Nevada (Hillman). Eriogonum viuiineum Dougl. Gonspicue varians : 1. Flores intense purpurei vel rubri. — [3. rigescens G., scapi stricti inferne lanati, folia subtus dense lanu- ginosa superne araneoso-cancsccntia ovata, involucrum ad faucem contractum 4 i/i m. longum virons prominule angulo- sum. Hab. California, ad Verdi in sierra Nevada (S. Doten). — y. californicum G., scapi flcxuoso-divaricati prorsus glabri, folia subtus brevitcr lanuginosa superne viridia, orbiculato-dcltoi- dca vel subhastata, involucrum ad faucem apertum 3 i/i m. longum rubens vixque angulosum. Hab. California ad. Peta- luma (J. Tidstrbm). 2. Flores albi vel rosei. — o. divergeas G., folia superne virescentia, inflorescentia divaricata ramulis Iaxis divergentibus, involucrum 3 1/2 m. longum ad dentés ciliatum, perigonium album. Hab. California, ad Higher Leavine in sierra Nevada (Hillman). — e. oregooense G., folia undique incana, inflorescentia stricta ramu- lis confertis rigidulis, involucrum vix 3 m. longum ad dentés glabrum, perigonium dilute roseum cum linea purpurea ad medium dorsi. Hab. Oregon orient., frequens in areno3is (Cusick n. 2163). Eriogonum restioioides Gdgr sp. n., strictum ramo- sissimum habitu restiaceo, scapi glabri multoties repetite 2-3-4-chotomi paniculam densam efformantes, folia longe petiolata orbiculato-reniformia obtusa basi cordata subtus tomentosa superne viridia sparseque araneosa, involucra 200 sessilia axillaria 2 i/i m. longa pauciflora glabra angulata obtuse dentata, flores albi minutissimi 1 1/2 longi. Hab. California, ad Reno in sierra Nevada (J. Hillman). Affinis E. viminei Dougl. a quo habitu peculiari Restiones nonnullos capenses vel australasicos revocante, inflorescentia foliisque conspicue recedit. CONTRIBUTION A LA FLORE BRYOLOGIQUE DE BELGIQUE. Quatrième liste d'habitations nouvelles d'espèces rares, par A. Cornet. MOUSSES. Hymenostomum miorostomum R. Br. — Thier du Gibet à Theux (fr.). — tortile B. S. — Route de Mont à Louveigné (st.). Gymnostomum tenue Schrad. — Ruines do Franchimont à Theux (st.). Diohodontium pelluoidum Sch. — Vallée de Tolifa près Winan- planche (La Rcid) (st.). Dioranella squarroea Sch. — Fond de ia Vande, près Chétifontaine (st.). — cervieulata Sch. — Mare en voie de dessèchement à Forges-Thiry (Pepinster) (fr.). Dioranum longifolium Ehrh. — Val du ruisseau de Sohan (Pepin- ster) (st.). — undulatum Ehrh. — Vallée de la Hoègne entre Theux et Polleur (st.). — majus Turn. — Bois des Mazures entre Pepinster et Goffontainc (vallée de la Vcsdrc) (st.). Fiuidens inourvus Sch. — Chemins du cimetière à Juslcnvillc (fr.). Trichodon oylindrious Sch. — Vallée de la Hoègne entre Theux et Polleur : sur la terre dans un champ cultivé (st.). Leptotriohum pallidum Hampe. — Val du Ry du Chawion près la station de la Rcid (fr.). 201 Pottia minutula Sch. — Prairie entre Juslcnville ct 31ons (fr.). Trichostomum crispulum Bruch. — Tranchée du chemin de fer près Juslenville («t.). — tophaocum Brid. — Bord de la Hoègne à Juslenville (st.). forma aoutifolium Boul. — ihidem (fr.). J'ai, dans ma troisième liste, rapporte par erreur cette trouvaille à Barbula fallax Hedw. var. brevicaulis Sch. — rigidulum Brid. — Tranchée de la route de Bondehaye à Ju3len- ville (st.); Thier du Gibet à Theux (fr.); près la Cascade de Coo(fr.j; tranchée du chemin de fer à Forgcs-Thiry (Pepin- ster) (st.). Cette espèce est souvent confondue avec d'autres espèces affines, telles que Barbula spadicea, B. fallax, etc. MM. Dixon et Warnstorf ont cependant appelé l'attention sur un caractère qui lui est propre ct qui permet de la reconnaître avec certi- tude ; c'est la présence, à l'aisselle des feuilles supérieures de petits groupes de propagules pédicellés. M. Dismier, dans une récente et très intéressante étude critique, signale qu'il a constaté ce caractère sur tous les échantillons qu'il a examinés et, qu'outre ces ramuscules propagulifères, il a observé presque toujours, dans toute la longueur de la tige, un feutrage plus ou moins abondant sur lequel sont fixés des propagules identiques à ceux des ramuscules dont il vient d'être question. Il me paraît hors de doute que le T. rigidulum a été méconnu en Belgique; il doit être moins rare qu'on ne le croit. A Juslenville notamment et dan3 les environs immédiats, il est largement répandu et toujours abondant. Barbula squarrosa Brid. — Thier du Gibet à Theux (st.). — tortuosa W. et M. var. viridii Nob. — Fond des Trois Bois, près Frêty (Pepinster) (st.). — BrebiBSonii Brid. — Bord de la Vcsdre, entre Pepinster ct Gof- fontainc (st.). Syntriohia ruralis Brid. — Boute de Fays à Polleur (st.); entre Fays (Polleur) et Sassor (Theux) (st.). Cinolidotus fontinaloides P. B. var. Lorentzianus Mol. — Bord de la Vesdre entre Pepinster et Goffontaine (st.). G-rimmia apooarpa Hedw. var. rivularis Sch. — Bord de la Hoègne entre Theux et Polleur (st.). 202 Grimmia orbicularis Sch. — Route de Fays à Polleur (h\). — triohophylla Grev. — Val du Ruy de Chawion entre Spa et La Reid (station) (st.). — Hartmanni Sch. — Val du ruisseau de Sohan (Pepinster) (st.). B-hacomitrium canesoena Brid. var. epilosum Milde. — Route de Mont à Louveigné (st.). — fascioulare Brid. — Route de Basse Desnié près La Reid (st.). Cosoinodon pulvinatus Spreng. — Tranchée du chemin de fer, entre Forgcs-Thiry et Juslenville (fr.). Ulota crispula Bruch. — Val du Ruy de Chawion, entre Spa et La Reid (station) (fr.). Orthotrichum eupu latum Hoffm. var. riparium Sch. — Bord de la Hoègne entre Theux et Pollcur (fr.). — saxatile Wood. — Route de Theux à Mont (fr.). Leptobryum piriforme Sch. — Bord d'un chemin à Molemhais lez Jodoignc (fr.) (leg. N. Papy). Pohlia oarnea Lindb. — Bord d'une rigole à Juslenville (fr.). — albicans Lindb. — Route de Pepinster à Tancrcmont (st.). Bryum argenteum L. var. lanatum Sch. — Thicr du Gibet à Theux (st.). — erythrocarpum Sch. — Vallée de la Iloègne entre Theux et Polleur (fr.). — capillare L. var. obeonioum Nob. — Bord de la route à Haut- Regard (La Reid) (st.). Mnium cuspidatum Hedw. — Bois de Juslenville (st.). — riparium Mitt. — Bord de la Vesdrc entre Pepinster et Goffon- taine (st.). Oligotrichum heroynicum Lam. et DC. — Route de Stoumont à Bassc-Desnié, entre cette dernière localité et Chcfna (fr.). Fontinalis antipyretiea L. var. robusta Cardot. — Val du Ruy de Chawion entre Spa et La Reid (station) (st.). — — var. gigantea Sch. — Dans une source, entre Juslenville et Tancrémont (st.). — squamosa L. — Fructifie dans la Iloègne entre Theux et Polleur. J'ai, dans ma première liste, renseigné le type de cette espèce : dans l'Homme entre Forrières et Lestermj, Mes échantillons appartiennent à la variété latifolia (Jravet. Leshea polyoarpa Ehrh. — Dans une prairie à Theux (fr.); bord de la Iloègne à Juslenville (fr.). 203 Thyidium Philibert! Limpr. — Taillis entre Bassc-Dcsnié et Johoster (3t.); bord d'un chemin à Oneux (Theux) (st.). Eurhynchium algirianum Del. — Ruines de Franchimont à Thcux (st.). — rusciforme 31ilde. — Dans le ruisseau, entre Sassor et Theux (st.). Forme anormale, chez laquelle la tige et les rameaux s'atténuent en un long jet flagclliforme à feuilles fortement appliquées. — megapolitanum Milde. — Bord d'un chemin, à Wislez (Thcux) (st.). — Tommasini Limpr. — Bois de Juslenville (st.). — orassinervium Sch. — Bois des Mazures entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (st.). — praelongum Sch. var. atrovirens Sch. — Bois de Sohan (Pepinster) (st.). var. rigidum Boul. — Terre gramineuse découverte et sèche, au pied des ruines de Franchimont à Theux (st.). Variété nouvelle pour la Belgique. Brachythecium salebrosum Sch. — Route de Momallc à Rcmicourt (fr.). — glareosum Sch. — Route de Thcux à Mont (st.). — albicans Sch. var. alpinum De Not. — Route reliant Sassor à la grand'route de Theux à Verviers : schiste ensoleille d'un talus orienté vers l'Est. Altitude : 300 mètres. Forme de la région alpine nouvelle pour la Belgique. Isopterygium repens Lindb. — Environs d'Oneux (Theux) vers Fays (fr.). — depressum Mitt. — Bois de Juslenville (st.) Plagiotheoium curvifolium Schlieph. — Bois des Mazures entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (st.). — Juratzkanum Sch. — Entre Theux et Sassor (fr.). Cette espèce est très variable. Indépendamment du type et d'une forme de transition vers A. irriguum, j'ai recueilli, dans l'habitation que je viens de citer, une autre forme curieuse, différant du type par les caractères suivants : Port plus grêle. Tiges raides, parallèles, hérissées à la base des nervures persistantes des vieilles feuilles dont la limbe est détruite. Feuilles caulinaires peu ou point décurrentes, plutôt sinuolées aux bords que dcnticulées, beaucoup plus 15 204 courtes, falciformcs-homotropes, à cellules de 1 à 3 fois aussi longues que larges seulement. Des folioles accessoires, rares toutefois. Pédicelle presiju'aussi rouge au sommet qu'à la base. Capsule courte, à peine plus longue que large. Cette forme ressemble singulièrement au Hypnum filicinum; mais l'inflorescence monoïque et les dents pcristoiniales marginecs et denticulccs en font un Ambly iegium Juratz- kanum incontestable. Hypnum Btellatum Schrcb. var. protensum Sch. — Terres calaminairos entre Julcnvillc et Pouillon-Fourncau (9t.). filioinuin L. var. tenuis Boul. — Bois dc3 Mazurcs entre Pcpinstcr et Goffontaine (st.). — commuta tum Iledw. — Bord d'une source entre Pepinstcr et Goffontaine (st.). Forme grêle, dépourvue de radicules, mais à tiges pennées ce qui m'empêche de la rapporter à Hypnum falcatum var. gracilesceus Sch. — faloatum Brid. — Prairie marécageuse à Juslenville (st.) — adunoum Hedw. var. integrifolium Boul. — Terres calami- naircs gramineuscs découvertes et sèches, dans une côte calcaire entre Juslenville et Pouillon-Fourncau (st.). — mollusoum Hedw. var. graoile Boul. — Fonds dc3 Trois Bois, près Frèty (Pepinstcr) (st.). — imponens Hedw. — Bois de la rive gauche de la Hoègnc, entre Chinhcid et Forgcs-Thiry (Pepinslerj (st.); Fond de Wistcz (Theux) (fr.). — oupressiferme L. var. mamillatum Sch. — Bois des Mazurcs entre Pcpinster et Goffontaine (st.). var. unoinatum Sch. non Boul. — Val du Buy de Chawiou entre Spa et La Bcid (station) (st.). — patientiae Lindb. — Bord d'un chemin à Wislcz (Theux) (3t.). — cuspidatum L. — Dans une rigole près la station de Juslen- ville (st.). Forme identique à celle signalée comme suit dans la Flore de M. Boulay (Muscinécs de la France, vol. f, p. 585) : « Le Frire Pacômc m'a communiqué du Haut-Vacon près de Rians (Var) une autre forme caractérisée par des tigeu flotttantcs, allongées, très rameuses, dont les feuilles, même les cauli- naires, sont aiguës ou apiculccs. » 205 Hypnum palustre L. — Bord de la Vesdre entre Pepinster ctGoffon- tainc (st.). var. julaeeum Sch. — Entre Theux et Sassor (at.). HÉPATIQUES Anthooeros punotatus L. — Route de Pcpinster à Tancrémont (fr.). Fegatella oonioa Corda. — Bord d'une rigole à Juslenville (fr.). Aneura sinuata Dmrt. — Affluent du Ruy de Chawion, près la station de La Rcid (st.). Metzgeria pubesoens Raddi. — Bord de la Vesdre entre Pepinster et Goffontaine (st.). Lejeunia serpyllifolia Lib. — Bois de Juslenvillc (st.); bois de Sohan (Pcpinster) (st.). Calypogeia triohomanis Corda var. fisea Ilusnot. — Fond de Wislcz (Theux) (st.); bois de Juslenville (st.). var. propagulifera Necs. — Bois de Staneux à Theux (st.). Lophooolea minor (Raddi) Nées. — Bord de la Vesdre entre Pepin- ster et Goffontaine (st.). Jungermannia attenuata Lindb. — Bois des Mazures entre Pepinster et Goffontaine (vallée de la Vesdre) (st.); Ruy de Chawion (st.). — biorenata Lindb. — Fond de Wislez (Theux) (st.). — divarioata Sm. var. prooerior Nées. — Val du ruisseau de Sohan près Chinhcid (Pcpinster) (3t.). — exseotaeformis Breidl. — Fond du Ruru à Hodbomont (Theux) (st.). — incisa Schrad. — Bois de la rive gauche de la Hoègnc entre Chinheid et Forges-Thiry (Pepinster) (st.), — Schreberi Nées. — Val du Ruy de Chawion entre Spa et La Reid (station) (st.); val du ruisseau de Sohan (Pepinster) (st.); bois des Mazures entre Pepinster et Goffontaine (st.); bord de la Hoègne entre Theux et Polleur (st.). — subapioalis Nées. — Vallée de la Hoègne à Pcpinster (st.); bois des Mazures entre Pepinster et Goffontaine (st.); vallon d'un affluent de la Vesdre entre Banneux et Goffontaine (st.); val du Ruy de Chawion près la station de La Rcid (st.). — ventricosa Dicks. — Vallée de Tolifa près Winanplanche (La Rcid) (st.); bord de la Vesdre entre Pepinster et Goffon- taine (st.); val du Ruy de Chawion près la station de La Reid (st.). 206 Soapania compacta Dmrt. — Thier du Gibet à Thcux (st.). — uemorosa Dmrt. var. communis gemmipara Ncc9. — Bois des Mazurcs entre Pepinstcr et Gofîontaine (st.). — undulata Dmrt. — Bord de la Hoègne entre Sart et Pollcur (st.); alfluent du Ruy de Chawion, près la station de La Reid (st.); vallée de Tolifa près Winanplanche (La Reid) (st.); ruisseau de Diïvant-lc-Fond à Hodbomont (Theux) (st.). — irrigua Dmrt. — Bord du ruisseau de Devant-lc-Fond à Hod- boniont (Thcux) (st.). Plagioohila asplemoidea Dmrt. var. minor Lindb. ~ Bois des Mazurcs entre Popinstcr et GolTontaine (st.). Alicularia scalaris Dmrt. — Çâ et là ù Juslcnvillc et dans les envi- rons (st.). Sarooscyphus emarginatus Boul. — Bord de la Hoègno entre Sart et Pollcur (st.); val du ruisseau de Sohan (Pepinstcr) (st.); affluent du Ruy de Chawion près la station de La Reid (st.). COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LA r » SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNEE 1905. Séance du 1er octobre 1905. Présidence de M. A. Gravis, président. La séance est ouverte à 2 h. au Jardin botanique de l'État. Sont présents : MM. Ch. Bommer, Cogniaux, Dens, Gravis, V. Leroy, Massart, Matagne, Pinsonnat, Polchet, Raulier, Van Aerdschot et Th. Durand, secrétaire- général. Le secrétaire général donne lecture du procès verbal de la séance du 7 mai, qui est adopté. Puis le Président rappelle la perte immense que la Société a faite en la personne de M. le professeur Léo Errera et il prononce le discours suivant que l'assemblée écoute debout. Messieurs, La mort frappe à coups redoublés dans les rangs de notre chère Société de Botanique. Depuis peu d'années, nous avons perdu plusieurs de nos membres les plus actifs et les plus distingués : F. Grépin, notre infatigable secrétaire; G. Glautriau, le savant modeste et laborieux; 208 E. Laurent, physiologiste et explorateur ; L. Errera, I'eminent professeur dont nous déplorons aujourd'hui la perte prématurée. Bien jeune encore, notre confrère apportait à la Société de Botanique, en 1879, le résultat de ses premières observations : c'était une note sur la féconda- tion du Geranium phœum, bientôt suivie d'une étude sur l'hétérostylie des Primula. Depuis lors, Errera n'a cessé de prendre part à nos travaux. Je ne puis songer à analyser ici toutes les publications de notre savant collègue. Je citerai seulement ses recherches sur les plantes insectivores, sur le glycogène des champignons ; ses expériences sur la croissance du Phycomyces et sur l'ascension de la sève ; les alcaloïdes et leur localisation dans les tissus végétaux; l'efficacité des structures défensives des plantes; l'hérédité d'un caractère acquis chez un champignon pluricellulaire; la myriotomie comme unité dans les mesures osmotiques; enfin des essais de philosophie botanique publiés dans la Revue de l'Université de Bruxelles et de nombreux rapports académiques. Mais c'est surtout comme professeur et comme confé- rencier qu'Errera s'est distingué : à l'érudition et à la précision de son enseignement oral, il voulut joindre les précieuses ressources de la démonstration. Dans l'Insti- tut botanique, dont il fut le créateur et le principal soutien, il sut grouper autour de lui des élèves intel- ligents et enthousiastes qui sont devenus ses collabo- rateurs. Malgré ses fondions universitaires et l'absorbante direction de son laboratoire, malgré tant d'œuvres qui sollicitaient son talent et son activité, jamais Errera 209 n'oublia la Société de Botanique : il en fut le Président à plusieurs reprises et toujours l'un des membres les plus assidus. C'est dans notre Bulletin qu'a paru, il y a quelques semaines seulement, le dernier travail de notre regretté confrère : « Conflits de préséance et exci- tations inhibitoires chez les végétaux. » Notre Société gardera fidèlement le souvenir de l'un de ses membres les plus dévoués et les plus illustres. M. le Président annonce ensuite que Madame Léo Errera a écrit au secrétaire général que pour se conrfo- mer à un désir exprimé, à diverses reprises, par son mari, elle fera don à la Société d'une somme de quinze mille francs pour fonder un prix triennal de botanique. L'assemblée écoute avec émotion ce discours et aussi l'annonce de cette nouvelle et suprême preuve de l'attachement que notre eminent confrère avait pour la Société royale de Botanique de Belgique. Elle décide qu'une lettre exprimant tous ses sentiments sera adressée à Madame L. Errera, et que le nom de Léo Errera sera maintenu, à perpétuité, en tète de la liste des membres, à coté de celui de François Crépin, puis la séance est levée en signe de deuil (!). Après la séance, les membres sous la direction de M. le professeur Ch. Bommer, conservateur au Jardin (1) M. le conservateur Em. De Wildeman a bien voulu accepter de retracer, en détail, la vie et l'œuvre de Léo Errera, pour notre Bulletin. 210 botanique de l'Etat, ont visité l'Arboretum que notre confrère à établi à Tervueren, dans le Domaine de la dotation royale, sous les auspices de l'administration des eaux et forêts. Get Arboretum qui a une superficie de 60 hectares présente déjà un haut intérêt scientifique. Les visiteurs sont revenus enchantés de leur excursion. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB LA * t_ SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ANNEE 1905. Séance du 3 décembre 1905. Présidence de M. A. Gravis, président, La séance est ouverte à 2 h. 1/2. Sont présents : MM. Bauwens, Bommer, Bris, Cogniaux, L. Goomans, V. Goomans, De Wildeman, Francotte, Gravis, V. Leroy, Ém. Marchai, Massart, Matagne, Michiels, Puissant, Schouteden, Van Aerdschot, Van den Broeck, Van der Bruggen, 3IUe Wery et Th. Durand, secrétaire-général. M. J. Chalon, sérieusement indisposé, a télégraphié ses regrets de ne pouvoir assister à la séance. Analyse de la correspondance. Madame L. Errera a adressé une lettre à la Société dans laquelle elle remercie les membres « des témoigna- ges d'attachement et d'admiration » donnés à son regretté mari et dit qu'elle a été particulièrement sensible à la décision prise d'inscrire à perpétuité le nom de Léo Errera en tète de la liste des membres. La Société a fait trois pertes bien sensibles depuis la dernière séance. Elle a perdu, le 23 octobre, M. le Chanoine Nicolas J. Boulav, membre honoraire ; le ■ 212 7 novembre, M. Gust. Dewalque, membre de l'Académie, professeur émérite à l'Université de Liège et le 9 novem- bre, M. Alph. Wesmael, architecte de jardins, un des trois fondateurs de notre Association. Des notes biblio- graphiques seront données sur ces distingués confrères. M. Guill. Gillekens a aussi annoncé, le 9 octobre, la mort de son père, M. Léop. Guillaume Gillekens, direc- teur honoraire de l'Ecole d'horticulture de Vilvorde, qui fut membre de la Société pendant de longues années. M. £m. De Wildeman dit que la Société a fait une autre perte en la personne de M. J. B. Louis Pierre, directeur honoraire du Jardin botanique de Saigon, né à La Réunion, le 23 octobre 1833, mort à Paris, le 30 octobre 1905. Il était membre honoraire de notre Société depuis 1895 et bien connu par ses importants travaux sur la llore de l'Indo-Chine et du Gabon. Sa Flore forestière de la Cochinchine est une œuvre magistrale qui perpétuera sa mémoire. Sf. Em. De Wildeman retrace à grands traits les tra- vaux du deuxième congrès quinquennal international de botanique, qui s'est réuni, à Vienne, au mois de juin 1905. La Société décide que cette communication sera insérée dans le compte-rendu de la séance. M. J. Massart expose le programme d'une herborisa- tion générale de la Société dans le moyen et bas-Escaut et il propose de la fixer aux derniers jours de juin ou aux premiers jours de juillet. Après un échange de vues animé, l'Assemblée adopte le projet, mais déeide, vu les époques de floraison diffé- rentes, de fixer l'excursion d'Ovcrineire à la lin de juin 213 et celle du Bas-Escaut à l'arrière saison. M. J. Massart est nommé commissaire pour organiser cette herborisation. M. Bommer fait une communication sur les Lijcopo- diacées arborescentes dans laquelle il résume les princi- paux caractères de la morphologie de la tige des Lépido- dendracées ; il attire l'attention sur la récente étude faite par M. R. Kidston, sur Sigillaria elegans, d'après laquelle la distinction, que l'on croyait exister dans la structure de la tige de Lepidodendron et de Sigillaria, ne serait pas entièrement fondée, ces deux types présentant entre eux des formes de transition dont Sigillaria elegans nous fournit un exemple démonstratif. M. Alfr. Gogniaux expose les particularités intéressan- tes offertes par une cucurbitacée nouvelle qu'il a appelée Herpetospermum grandiflorum. Notre confrère est prié de rédiger une notice qui paraîtra dans le Bulletin. M. H. Micheels lit une note sur les Stimulants de la nutrition chez les plantes. L'impression dans le compte- rendu de la séance en est votée. It apport du Trésorier. — 31. L. Goomans, trésorier, présente un tableau des recettes et dépenses de la Société pendant l'année 1905. Recettes (y compris l'excédent de 1904) fr. 3,127 32. Dépenses fr. 2,423 25. Il y a donc un encaisse de fr. 1,704 07, auquel il faudra joindre le subside de 1000 fr. du Gouvernement non encore reçu. Le Président remercie M. L. Goomans des soins qu'il apporte à la gestion des fonds de la Société. 214 Rapport de II A. Oralis, président sortant. — M. A. Gravis, lit un rapport sur la marche de la Société pendant les années 1904 et 1905. Il paraîtra dans le compte-rendu de la séance. Elections. — Les élections pour le renouvellement partiel du Conseil donnent les résultats suivants : Président : M. J. Ghalon. Vice-Présidents : MM. Gh. Bommer, Ém. De Wildeman et le P. Pâque. Conseillers : Melle Wéry ; MM. A. Bris, Alfr. Cogniaux, V. Coomans et H. Matagne. Melle Wéry et M. A. Bris achèveront le mandat de MM. De Wildeman et Pàque. Le Secrétaire général propose des modifications assez importantes dans l'arrangement et la composition du Bulletin. Sur Ja proposition du Président, il est décidé que ces propositions figureront, en note, sur la convocation de la séance de février et que le vote aura lieu dans cette séance. Avant de lever la séance, M. A. Gravis tient à remer- cier la Société de l'honneur qu'elle lui avait fait en l'appe- lant à la présidence. Il regrette de ne pouvoir remettre sa charge à M. J. Chalon, qui vient d'être appelé à le remplacer, et il forme des vœux pour son rétablissement (Applaudissements). La séance est levée à 4 h. 1/2. 215 LE CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE DE VIENNE, 1905. Le Congrès international de Botanique, organisé à Paris en 1900, avait décidé que les congrès botaniques seraient, dès cette époque, à périodicité quinquennale et que le prochain Congrès devait se tenir à Vienne. Le Comité du Congrès de Vienne décida de faire siéger les nom- breux botanistes, qui avaient été convoqués à ces assises, du 11 au 18 juin. La Société de Botanique voulut bien me déléguer à Vienne, en même temps que notre regretté confrère Léo Errera, qui mieux que moi, aurait pu vous donner un aperçu des travaux importants accomplis à Vienne par les botanistes de tous les pays. Le comité d'organisation du Congrès de Vienne était constitué par M. le Prof. J. Wiesner, le physiologiste bien connu et par M. le Prof. R. von Wettstein, Professeur à l'Université et Directeur du Jardin botanique de Vienne, présidents et M. le Dr Zahlbrûckner, conservateur au Musée royal et impérial de Vienne, secrétaire, auxquels étaient adjoints à divers titres MM. Linsbauer, Vier- happer, von Portheim, Hackel, Ostermeyer, Schiffner et von Weinzierl. Parmi les membres inscrits, près de 600, bien peu de belges se trouvaient présents ; nous n'étions que trois : Léo Errera, représentant l'Académie des Sciences, M. Th. Durand représentant le Gouvernement Belge et moi- même, cumulant avec les fonctions de délégué de la Société, fonctions que je partageais avec M. Errera, celles de délégué de l'État Indépendant du Congo. Le programme du Congrès était des plus vastes : on 216 avait prié un certain nombre de botanistes en vue, de résumer les connaissances acquises sur certaines questions et d'en présenter ainsi une sorte de synthèse. Le 12 juin, à 10 heures du matin, le Congrès s'ouvrit par une séance plénière tenue dans la grande et belle salle des fêtes de l'Université de Vienne au Franzensring. On y entendit des discours de MM. Wiesner et von Wettstein, du Recteur de l'Université, de M. le Prof. Suess et une allocution du Bourgmestre de Vienne. M. le Prof. J. Reinke, de Kiel, examina à la fin de cette séance les hypothèses et les problèmes de la biologie dans un exposé qui eut beaucoup de succès, la compétence de l'auteur étant d'ailleurs bien connue. Dans les séances générales suivantes, qui eurent lieu le matin, on exposa d'abord le développement de la flore d'Europe, sujet très vaste, traité par les botanistes Prof. Engler, Dr Andersson, Dr Weber, Prof. Drude, Dr Briquet. Des exposés géologiques firent notamment ressortir l'im- portance des conditions extérieures sur le développemenl de la Flore européenne. D'autres conférences répondaient à des thèmes géné- raux. 1° L'état actuel de nos connaissances sur l'assimila- tion de l'acide carbonique, sur lequel parlèrent M. le Prof. H. Molisch, de Prague, et M. le Prof. Hueppe, de Prague; 2° La régénération, thème sur lequel MM. les Prof. K. Goebel, de Munich, et G. Lopriore, de Gatana, tirent des conférences, avec projections lumineuses, des plus intéressantes. Pendant les quelques heures de séances générales, des 16 et 17 juin, nous eûmes le plaisir d'entendre encore toute une série d'orateurs sur des sujets très variés : nous citerons simplement les titres de leurs communica- tions, sans entrer dans le détail : 217 Dr IL Scott (Kcw). — The Fern like seed Plants of the carboniferous flora. /. P. Lotsy (Leide). — Ueber den Einlluss der Cytologic auf die Systematik. G. Hochreutiner (Genève). — Un institut botanique sous les tropiques. E. Tschermak (Vienne). — Ueber Bildung neucr For- men durch Kreuzung. L. Adamovic (Belgrade). — Die Pflanzengeografische Stellung und Gliederung der Balcanlialbinsel. 0. Drude (Dresde). — Ueber die Kartographic der Formationen und die dabei auzuwendende Terminologie. H. Hua (Paris). — Suites données au vœu émis par le Congrès de Paris (1900), concernant rétablissement d'un organe international destiné à la publication des noms nouveaux. A coté de ces diverses communications, une autre question très importante avait été portée à l'ordre du jour du Congrès de Vienne; c'était surtout elle qui, en ma qualité de systématicien, m'avait attiré à Vienne. En 1900, la réforme des lois de la nomenclature avait été agitée au Congrès de Paris, mais celui-ci, se récusant, renvoya cette étude à une commission spéciale. Déjà lors du Congrès de botanique de Gènes (1894), on avait installé une com- mission à laquelle on avait assigné la lourde tâche d'exa- miner la question, mais par suite de diverses circonstances cette commission n'arriva pas à ses fins. La Commission nommée en 1900, fut plus heureuse, grâce surtout à l'énergie et au zèle infatigable de son secrétaire-rapporteur M. J. Briquet, de Genève. Je n'ai pas à faire ici l'historique des lois de la nomenclature élaborées par Alphonse de Candolle, qui 218 les présenta au Congrès de Paris en 1867. Malheureuse- ment ces lois, que pendant quelques années on accepta presque universellement, e\igaient certaines modifica- tions et petit à petit se firent jour des opinions si diver- gentes que la nomenclature végétale risquait de redevenir chaotique. On songea alors à convoquer une assemblée de bota- nistes compétents qui pourraient juger lesquelles de ces opinions méritaient d'être prises en considération afin de reconstituer un nouveau code. A la grande assemblée de Vienne devait revenir l'honneur de réunir les éléments de ce code transformé. Gela était loin d'être facile et ceux qui ont eu l'occasion d'assister à certaines des séances de la Commission de nomenclature, qui siégea pendant les après-midis de toutes les journées du Congrès, ont pu seuls se rendre compte de l'immense difficulté qu'il a fallu vaincre pour arri- ver, au moins pour les phanérogames, à une législation qui pourra satisfaire à peu près tout le monde. Certes nous ne possédons pas en botanique de sanction et nous ne pourrons jamais forcer tous les botanistes à suivre les lois du Congrès de 1905, mais il est assez probable que, dans l'intérêt général, la plupart des systématiciens se rallieront aux décisions, en faisant le sacrifice de leurs vues personnelles. Si le travail du Congrès a abouti, c'est dû en partie au grand désir de tous d'arriver à une entente; mais pour en assurer le succès, il fallait le tact du président de la section, M. le Prof. Ch. Flahault, de Montpellier, bien connu des membres de notre Société et auquel revien- nent les plus grands éloges, et surtout la science de M. le Dr J. Briquet, qui a consacré près de trois ans de labeur 219 acharné à la rédaction d'un admirable rapport prélimi- naire qui forme un volume in-4° de 160 pages. Les « règles » — car on a proposé, et accepté, de rem- placer par ce mot celui de lois — qui ont été définitive- ment votées, sont pour la plupart des points en litige, celles que l'on avait désignées sous le nom « propositions du groupe belgo-suisse », et dont on nous a entretenu antérieurement dans plusieurs séances de la Société. Dans cette épineuse question avaient voix au chapitre les délégués des Sociétés scientifiques et des Instituts botaniques, les membres de la Commission de nomencla- ture, et les auteurs de motions. Le caractère spécial des votants donne ainsi aux votes émis une importance particulière. La Belgique avait 6 voix se répartissant comme suit : L. Errera. — Représentant de l'Académie, 1 ; Société royale de Botanique, 1. Th. Durand. — Membre de la Commission de nomen- clature, 1; Directeur du Jardin botanique, 1. E. De YVildeman. — Société royale de Botanique, 1; Représentant du Musée de Tervueren, 1. La Belgique était encore représentée, dans la Commis- sion internationale de nomenclature botanique, par un autre botaniste M. Alf. Cogniaux qui malheureusement n'a pu se rendre à Vienne. Bien d'autres Sociétés ou Instituts belges auraient pu se faire représenter et cela n'eut peut-être pas été sans utilité, car, si dans leur ensemble, les règles nouvelles sont très acceptables, il y a certains points sur lesquels nous aurions voulu voir adopter des règles moins dra- coniennes, des données moins rigoureuses. Citons entre autres l'exigence du latin pour les diagnoses, règle ou 16 220 recommandation qui ne sera guère admise par tous les botanistes anglais et qui peut, en effet, présenter certains inconvénients surtout quand les travaux de systématique s'adressent à des botanistes amateurs et à des voyageurs. Les séances de la Commission avaient lieu dans la grande salle de cours du Jardin botanique, que M. le prof, von Wettstein a\ ait mis à la disposition du Congrès. Le peu de temps, dont disposaient les Congressistes, ne permit pas d'examiner la question plus épineuse encore de la nomenclature des Cryptogames qui fut renvoyée à l'examen d'une nouvelle Commission chargée de rédiger un rapport pour le prochain congrès. Bruxelles fut choisi, à l'unanimité, comme siège du troisième congrès quin- quennal; on avait proposé Berlin et New-York mais diverses considérations ont fait écarter ces deux villes et échoir à notre pays l'honneur de recevoir, en 1910, l'élite des botanistes du monde entier. Le Congrès nomma en même temps, à l'unanimité, MM. Th. Durand et L. Errera, présidents de la Commis- sion organisatrice de ce Congrès. La mort est venue nous enlever, celui sur lequel nous comptions tout particu- lièrement pour diriger cette entreprise, je n'ai pas à faire ressortir la perte immense que la Commission du Congrès de 1910 a fait, en la personne de L. Errera; ceux qui comme moi ont eu l'occasion de le voir à Vienne, où il prit une part active aux débats de la section de nomenclature, sentent le vide profond laissé par sa disparition prématurée. Nous tenons à enregistrer aussi que M. le Comte 0. de Kerchove de Denterghem, dont le nom est bien connu en botanique générale et en horticulture, a bien 221 voulu accepter la succession de L. Errera et apporter dans le sein de la Commission organisatrice la grande expérience et l'érudition qui ont attiré sur lui l'attention du monde savant. Parmi les festivités qui devaient être offertes aux botanistes pendant leur séjour à Vienne et dont plusieurs ne purent avoir lieu par suite d'un deuil de la Cour, il faut citer l'Exposition générale de botanique qui se donnait dans l'orangerie du château de Schônnbrun. Nous ne pouvons donner ici un compte-rendu complet de cette exhibition, qui présentait un aspect très particu- lier et mériterait un rapport détaillé. Il y avait là, outre des travaux imprimés, des documents nombreux et intéressants pour les diverses branches de la botanique. Morphologistes, anatomistes, physiologistes, biologistes, systématiciens pouvaient chacun trouver des renseigne- ments utiles. La célèbre orangerie, où Jacquin avait étudié une grande partie des plantes, qu'il a si magis- tralement décrites dans son Hortus Schonnbrunnensis, présentait le jour de l'ouverture de l'Exposition un aspect que l'on aime à se rappeler. Et le plaisir éprouvé se doublait de celui de rencontrer là, venus des contrées les plus diverses, la plupart de ceux qui ont un nom en botanique. Ce fut encore pendant les quelques journées passées à Vienne que le Conseil académique de l'Université convo- qua les congressistes à assister à l'inauguration des bustes de deux botanistes célèbres du XVIIIe siècle, qui natifs de la Hollande, passèrent la plus grande partie de leur vie en Autriche, j'ai nommé Jacquin, dont le nom est bien connu de tous les systématiciens et qui s'attacha en particulier à décrire les plantes rassemblées dans les 222 collections de ' Schonnbrunn, et Ingen-Housz, un des fondateurs de la physiologie végétale, auquel le Prof. \\ iesner a consacré un mémoire important gracieuse- ment offert à tous les congressistes (*). La Commission du Congrès de Vienne avait également organisé un certain nombre d'excursions dans les envi- rons pittoresques de la grande cité autrichienne, aux- quelles malheureusement les membres de la section de nomenclature ne purent, à leur grand regret, prendre part. Les séances étaient si longues et si absorbantes que le soir tombait généralement avant que le président, infatigable, ne se décida à lever la séance. Je ne pourrai nous parler ni des excursions en Bosnie- Herzégovine, qui précédèrent l'ouverture officielle du Congrès, ni de celles qui furent organisées dans les envi- rons d'Herkules furdo, et de Debreczin, après le Congres. M. Errera aurait pu vous décrire ces régions où il put herboriser ; je ne poussai pas plus loin que Budapest où le Congrès avait été in\ ité par la Société royale hongroise des Sciences naturelles. Mais le souvenir des excursions au Schneeberg dans les Alpes autrichiennes et dans les environs de Budapest reste gravé dans ma mémoire car j'eus l'occasion de les faire en compagnie de Léo Errera qui nous fut si brusquement enlevé peu après. Les Hongrois avaient tenu à faire spécialement les honneurs de leur capitale aux botanistes nombreux qui avaient prolongé leur voyage jusque chez eux. Nous fumes reçus à bras ouverts par la direction du Jardin botanique de Budapest, par celle du Musée et par celle (1) Jean Ingcn-llousz. Sein Lcbcu und sein Wil'kon aïs Naturforschcr und Ai'zt uiitcr Mitwirkung von Escherick, Macli, Toply und Wegschcider von Prof. J. Wicsncr. 223 de l'Institut ampélologique, dont les installations sont des plus intéressantes. Celles de ce dernier Institut, nouvellement organisé, son! même grandioses. Nous avons eu à nous louer de l'hospitalité qui nous a été si généreusement accordée à Budapest et c'est à tous les membres de la Société hongroise que nous tenons à exprimer nos remerciements, car au milieu d'un pays dont personne d'entre nous ne comprenait la langue ils se sont faits avec une grâce sans pareille nos interprêtes et nos cicérones. Nous avons pu, pendant notre court séjour dans ce pays si particulier, consacrer quelques heures à la visite de l'Ile Sainte-Marguerite où, en plein Danube, jaillit une source minérale chaude dont la flore algologique très caractéristique a été étudiée avec soin. Par une attention spéciale, M. le Dr de Istvanffy distribua aux congressistes un aperçu de cette flore publié par ses soins. Une excursion dans la Pousta et un souper original dans une Czardas des environs de Budapest nous trans- portèrent dans un inonde tout nouveau, et après avoir fait de la botanique sur le terrain, dans les vastes plaines de la Hongrie centrale, nous eûmes le plaisir de juger pendant quelques moments de la vie locale. Notre regretté confrère Errera se montra pendant cette journée d'une gaieté sans pareille ; ce fut même lui qui, entraîné par la musique endiablée de l'orchestre de tziganes, donna le signal de la danse. Rarement nous avions vu Léo Errera si exubérant de vie et personne ne pouvait se douter que quelques semaines plus tard nous le perdrions. Le dernier souvenir, que je conserve de Budapest, est celui d'une excursion au Svab-Hegi; elle ne se trouvait 224 pas au programme officiel du Congrès. A la sortie du superbe Institut ampélologique, nous décidâmes de faire, en funiculaire, l'ascension de la montagne, lieu réputé d'excursions. Il y avait trois dames et quatre botanistes, deux Français, nos confrères H. Hua de Paris et Michiels de Marseille, Léo Errera et moi. Du sommet de la mon- tagne, nous pûmes contempler, le magnifique panorama des deux villes séparées par le large Danube ; en face de nous, de l'autre côté du fleuve, Buda, avec son remar- quable Palais de la Nation, véritable apparition des mille et une nuits, dont on nous avait fait visiter les superbes salles ; presque à nos pieds la citadelle et le monumental Palais du Roi de Hongrie, tout autour de riches et belles campagnes et le fleuve s'étendant à perte de vue dans la plaine. Le même jour je repris le chemin de la Belgique. Léo Errera continuait son voyage vers l'est. Plusieurs con- frères durent aussi rebrousser chemin. Bientôt tous les congressistes furent dispersés. Puissions nous, Messieurs, en 1910, recevoir au sein de la Société royale de Botanique tous ceux qui nous accueillirent si chaleureusement, à Vienne et à Buda- Pesth, pendant ces journées mémorables dans les annales de la botanique, et auxquels, au nom de la Société qui m'avait délégué au Congrès de 1905, j'adresse tous mes remerciements. E. De Wildema.n. 225 NOTE SUR UNE CUCURBITACÉE NOUVELLE DE LA CHINE, par Alfred Cogniaux. Vers le milieu du mois d'octobre dernier, je reçus de M. S. Mottet, chef des cultures expérimentales de la maison ViImorin-Andrieu\ et Cie, des rameaux mâles et femelles d'une Cucurbitacée très remarquable, cultivée à l'établissement de Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise) et provenant de graines envoyées à M. Maurice de Vilmorin par le P. Soulié, missionnaire dans la Chine centrale; le semis, portant le n° 4621, avait été fait au printemps de cette année. L'analyse des fleurs mâles me montrait tous les carac- tères de la section II [Tripodanthera) des Gymnopetalum, genre assez répandu dans l'Asie orientale et les Iles Malaises, sauf que ces fleurs étaient beaucoup plus grandes que dans les espèces connues de ce genre, et qu'elles étaient d'un beau jaune d'or et non blanches. Les fleurs femelles paraissaient avoir également tous les caractères du même genre; mais arrivé à l'examen de l'ovaire, je fus frappé d'y trouver, non pas de nombreux ovules horizontaux, comme dans les Gymnope- talum et dans toutes les Gucurbitacées généralement cultivées, mais dans chacune des trois loges, six ovules pendants, disposés en deux rangées verticales. Pour bien apprécier l'importance de cette différence dans l'organisation de l'ovaire, il faut se rappeler que dans le Genera plantarum de Bentham et Hooker (1867), la famille des Gucurbitacées est divisée en trois grandes séries, caractérisées comme suit : I, Plagiosperniées ; Ovules horizontaux, II, Orihospermées s Ovules dressés ou ascendants, III. Crémosperméei : Ovules pendants* 226 Le même caractère de la direction des ovules est d'ailleurs considéré comme de premier ordre par tous les auteurs modernes, pour distinguer les tribus de cette famille. Je n'avais alors que de tout jeunes fruits, qui étaient charnus et paraissaient devoir être indéhiscents; hérissés de poils raides, ils ressemblaient assez à de gros cor- nichons, sauf qu'ils étaient couverts de fortes cotes longi- tudinales, comme ceux des espèces de la section II des Gymnopetalum. J'étais persuadé alors que je me trouvais en présence d'un genre nouveau; toutefois je résolus d'attendre l'examen de fruits mûrs, que je réclamai de l'obligeance de M. Mottet. A la date du 16 novembre, il m'en envoya quelques-uns, qui paraissaient avoir acquis leur complet développement; mais comme les plantes avaient été atteintes par une gelée de — 4« quelque temps aupara- vant, ils n'avaient pu parvenir à leur maturité complète et ils ne contenaient que des graines incapables de germer. Je vis alors, à mon grand étonnement, que ces fruits s'ouvraient, par le sommet jusque près du milieu, en trois valves régulières, et qu'ils ne contenaient qu'une pulpe fibreuse parfaitement sèche. C'était incontestable- ment une nouvelle espèce d'Herpetospermum, genre de la région hi malayenne, jusqu'ici monotype; chose remar- quable même, l'adjonction de cette seconde espèce ne nécessite que des mollifications insignifiantes à la diagnose générique que j'en ai donnée autrel'oisO). Ce genre Herpetospermum a une histoire assez curieuse, (pie je crois intéressant de résumer ici. (1) In DC. Monogr. Phan., III, p. 404 (1881). 227 Le nom seul Herpetospermum, sans aucune indication de caractères, apparut d'abord en 1828, sous le n° 6761, dans une liste autographiée publiée par Wallich(t). Ce fut Sir Joseph Hooker qui décrivit le genre en 1867 0*), et parmi les caractères qu'il lui assigne, on peut noter: «Ovarium 3-loculare;... ovula in loculis solitaria, a basi adscendentia. » Comme conséquence de ces caractères, il avait dû le ranger dans la tribu des Abobrées, faisant partie de la série II, Orthospermées. Il lui attribue trois espèces, dont jusqu'alors une seule avait été décrite sommairement sous le nom de Bryonia ? pedunculosaity, les deux autres se trouvaient encore inédites dans l'herbier de Kew. Quelques années plus tard, M. C.-B. Clarke, alors inspecteur général des écoles de l'Inde anglaise, parcou- rant le Darjeeling et les contrées voisines au pied de l'Himalaya, y recueillit entres autres trois espèces de Cucurbitacées, à l'aide desquelles il créa trois genres très distincts, qu'il nomma Warea, Rampinia et Edgariai*). Les deux premiers, à anthères dont les loges sont deux fois repliées longitudinalement, sont placés par 13aillon(5) et autres auteurs (6) dans la tribu des Çuourbïtées, tandis que le troisième, à loges des anthères droites, est pour les mêmes auteurs une Mélûthriée; le Warea, dont l'ovaire contient de nombreux ovules horizontaux, se distingue (1) A numerical list of dried specimens in Ihe East India Com- pany's Museum. (2) Brnth. et Hook. Gen. Plant., I, p. 834. (3) Seringe in DC Podr. Ill, p. 306 (1828). (4) Journ. of Linn. Soc. Lond., Bot. XV, pp. 113-130 (1877). (5) Hist, des PI. VIII, pp. 444, 445 et 454 (1886). (tt) Pax, in Engl, ct Pra.xtl, Natiirl. Pflamenfam., IV. 5, pp. 18 ef 29 (1889). ."^S 228 facilement du Rampinia, dont chaque loge ovarienne contient 3 à 6 ovules pendants. Bientôt après, M. Clarke, revenu en Angleterre et décrivant à Kew les Cucurbitacées des Indes anglaises!.1), reconnut que ses trois genres étaient les trois soi-disant Herpetospermum de l'herbier de Kew, et spécialement que son Rampinia he rpetosper moitiés était identique à ['Herpe- tospermum caudigerum de la collection de Wallich ; comme conséquence, il ramena son Rampinia au rang de synonyme de ['Herpetospermum, en conservant naturelle- ment ses deu* autres genres. Dans ma monographie des Cucurbitacées (1881, loc.cit.), je ne pouvais me dispenser d'adopter les vues de M. Clarke; mais bientôt après je m'aperçus que le nom de Warea faisait double emploi avec le genre de mèine nom fondé par Nuttall en 1834, et je le remplaçai par Biswareatë). Il me reste à mentionner une dernière vicissitude subie par l'unique espèee qui formait réellement le genre Herpetospermum. Le nom H. caudigerum donné par Wallich en 1828, n'étant accompagné d'aucune descrip- tion, n'était qu'un nomen nudum, sans valeur au point de vue des droits de priorité. Mais j'ai déjà noté plus haut que la même année 1828, Seringe avait décrit cette plante sous le nom de Bryonia? pedunculosa ; c'est donc ce dernier qualificatif spécifique qui a la priorité, et c'est avec raison que Bâillon a nommé l'espèce qui nous occupe //. pedunculosumfi). D'après les caractères énoncés précédemment, il est (I) In Hook, f, The FI. of Ifrit. Jnd. Il, pp. 604 et suiv. (1879), (3) Bull, Snc. Hot. Delg,, XXI, part. Il, page 15 U883), (8) fltif, des PI» VJII, p. 445 (188Q). 229 évident que YHerpetospermum ne pouvait rester dans une tribu de la série des Orthospermées, puisque les ovules ne sont pas dressés, mais sont au contraire pen- dants. On se dira sans doute alors que sa place se trouve dans la série des Crémospermées ; mais comme il ne peut absolument se ranger dans aucune des cinq tribus de cette série, il aurait fallu créer pour lui une tribu spéciale; et d'un autre coté, sauf pour l'ovaire, son orga- nisation et son port sont tellement analogues à ceux du Biswarea, du Gymnopetalum et d'autres genres qui sont incontestablement des Plagiospermées, qu'on ne pouvait logiquement le séparer de ceux-ci, et qu'il fallait bien le classer dans la même série qu'eux. Notons cependant qu'il ne s'y trouve que comme un type générique tout à fait anormal et exceptionnel. La nouvelle espèce, dont il est spécialement question ici a reçu le nom d'//. grandiflorum, à cause de l'am- pleur de ses fleurs d'un beau jaune d'or. Elle est certai- nement annuelle. Est-elle monoïque ou dioïque? Les rameaux que j'ai reçus portent exclusivement les uns des fleurs mâles, les autres des fleurs femelles, ce qui me fait penser qu'elle est dioïque, comme sa congénère de l'Himalaya. M. Mottet m'affirme que toutes les bran- ches présentent la même particularité, les fleurs de chaque sexe se trouvant toujours sur des branches diffé- rentes; mais il a constaté une chose bien curieuse, c'est que le même pied porte ces deux sortes de branches ! Le fait est tellement extraordinaire, que je lui ai demandé de le vérifier à nouveau avec le plus grand soin. Il s'en est occupé de rechef, et il est arrivé encore au même résultat. On doit remarquer toutefois que les quatre graines semées l'une près de l'autre, ont donné 230 quatre plantes formant une masse fort compacte, telle- ment rameuse, à branches si enchevêtrées, qu'il est extrêmement difficile de suivre ces branches jusqu'à leur point d'insertion, et M. Mottet avoue lui-même qu'il ne serait pas absolument impossible qu'il se soit trompé, quoi qu'il soit à peu près certain du contraire. Il y a là un point bien intéressant à élucider, dans le cas où l'occasion s'en présenterait plus tard. Si le fait était bien établi, ce serait une particularité qui, à ma connaissance, n'a pas encore été observée dans cette famille, et je ne sais pas même si elle a déjà été signalée ailleurs dans le règne végétal. Dans un grand nombre de Gucurbitacées, les fleurs mâles sont infiniment plus abondantes que les fleurs femelles. Pour les espèces dioïques, il est parfois bien difficile de rencontrer des pieds femelles, et il existe de nombreuses espèces dont l'individu femelle est encore inconnu. Je puis môme à ce sujet citer un fait très caractéristique : j'ai décrit sept espèces du genre Feuillea, dont deux sont assez répandues dans l'Amérique tropi- cale ; je les ai étudiées dans plus de trente des plus riches herbiers de l'Europe, il m'en est passé par les mains des centaines d'échantillons, et cependant je n'ai jamais vu de fleurs femelles d'aucune de ces sept espèces. M. G. Du- tailly, qui depuis de longues années s'occupe d'études organogéniques sur les Gucurbitacées, m'écrivait derniè- rement qu'il les avait également recherchées en vain partout, et qu'il serait bien reconnaissant envers celui qui pourrait lui en procurer. Il en est de même pour les espèces monoïques, où sou- vent les fleurs femelles sont également fort rares, ce qui fait que, dans les herbiers, beaucoup d'échantillons ne 231 portent que des fleurs mâles; mais avec les fleurs femelles, il y a toujours un nombre plus ou moins grand d'inflorescences mâles. Voici pour terminer, les diagnoses comparatives des deu* Herpetospermum, avec la description plus détaillée de la nouvelle espèce : 1. Herpetospermum pedunculosum Baill. foliis longiuscule petiolatis, satis longioribus quam latis, lon- giuscule angustequt* caudato-acuminatis; pedunculis masculis foliis saepius longioribus; calycis tubo breviter pul)escente, superne tantum leviter dilatato, dentibus basi satis dilatatis, tubo triplo brevioribus; petalis ellip- ticis, acutis; pistillodio lineari-subulato, acutissimo; fructu late oblongo, trigono, fere usque ad basin trivalvi; seminibus oblongis. 2. Herpetospermum grandiflorum spec. nov. foliis longissime petiolatis, paulo latioribus quam longis, acutis vel breviter acuminatis; pedunculis masculis foliis saepius satis brevioribus; calycis tubo longiuscule pubes- cente, a basi ad apicem satis dilatato, dentibus basi paulo dilatatis, dimidio tubi calycis longioribus; petalis oblique obovatis, apice truncato-subretusis ; pistillodio anguste canico, obtuso; fructu obovoideo, teretiusculo, fere usque ad medium trivalv i ; seminibus elliptico-obovatis. Planta annua, dioica? Caulis alte scandens, ramosissi- mus, ramis robustiusculis, angulatis, sparse pilosis. Fetiolus striatus, longuiscule sparseque pilosus, 15-20 cm. longus vel longior. Folia tenuiter membranacea, late ovato-cordata, basi profunde emarginata, obscure vel distincte angulata, utrinque densiuscule breviterque hirtella praecipue ad nervos, supra intense \ iridia, subtus satis pallidiora, usque 13 cm. longa et 14 cm. lata. 232 Girrhi robustiusculi, clongati, bifidi, sulcati, sparse pilosi. — Flores raasculi : Pedunculus robustus, sub- sparse pilosus, apice 3-6-florus, 8-12 cm. longus vel longior; pedicelli ebracteati, 2-5 cm. longi. Calyx flavo- viridis, longiuscule villosus, tubo 20-22 mm. longo, l>asi 3-4 mm. et apice 10-12 mm. lato, dentibus subula- tis, 14-17 mm. longis. Petala flavo-aurea, vi\ pilosula, 3 cm. longa, superne 2 1/2 cm. lata. Staminum filamenta filiformia, glabra, 3 mm. longa; capitulum antherarum 7 mm. longum. Pistillodium carnosum, nitidum, (> mm. longum. — Flores feminei solitarii vel geminati. Pedun- culus vix 1/2 cm. longus. Calycis tubus 12 mm. longus; dentés 8 mm. longi. Petala 2 cm. longa et lata. Stamino- dia fere ad apice m tubi calycis inserta, subulata, eirciter 3 mm. longa. Ovarium densiuscule villosum; stylus subfiliformis, 1 1/2 cm. longus; stigmata pa tula, irregulariter obovata, 3 mm. longa. Fructus obscure viridis, apice rotundatus, basi breviter attenuates, minute denseque verruculosus, pilis hyalinis basi incras- satis 2-3 mm. longis densiuscule vestitus, crasse 7-8-co- status costis interdum superne bifurcatis, eirciter 6 cm. longus et 4 cm. crassus. Semina hevia, nitida, immargi- nata, basi oblique leviterque bilobata, apice rotundataet obscure apiculata, 12-13 mm. longa, 6 1/2-7 mm. lata. — Habitat in China centrali; coll. P. Soulic. Je suis redevable de la photographie reproduite ci-joint à la bienveillance de M. S. Mol te t. On voit que cette belle espèce est aussi intéressante au point de vue ornemental qu'au point de vue morphologique, et il est fâcheux que ses graines n'aient pu parvenir à maturité celte année. Faisons des vœux, tant pour la botanique que pour l'horticulture, pour (pie M. Maurice de Vilmorin Ilerpetospennum grandiflorum Cogn 233 puisse l'introduire de nouveau, ce qui sera peut-être fort difficile, le Père Soulié étant mort il y a quelque temps. Nivelles, décembre 1905. SLR LES STIMULANTS DE LA NUTRITION CHEZ LES PLANTES par Hexri Micheels. Dans les pays où l'exploitation rationnelle du sol est déjà ancienne, le principe agronomique de la restitution acquiert une prédominance de plus en plus exclusiviste. Les manifestations les plus habituelles de l'effort scien- tifique agricole s'y présentent sous la forme de champs d'expériences ou de cultures en vases, destinés les uns et les à.itres à renseigner sur le genre des combinaisons et la quantité suivant lesquels, seuls, l'azote, le phosphore le calcium et le potassium doivent être incorporés au sol pour produire un maximum de rendement. A en juger par l'uniformité de méthode suivie, tant au point de vue théorique qu'au point de vue pratique, il semblerait que le problème de l'alimentation végétale est résolu et qu'il ne comportait qu'une solution unique. Les cinquante aphorismes que Liebig publia en 1855 représentent encore, sauf pour les sources de l'azote, le code des lois de l'agriculture. On pourrait cependant rechercher si, par des procédés nouveaux, on n'arriverait pas à des résultats meilleurs, et, pour ne citer qu'un exemple, voir s'il ne serait pas avantageux de substituer, en partie, aux engrais dont on se sert d'habitude d'autres substances à éléments tout 234 différents. A. Hébert et G. Truffaut(l) n'ont-ils pas démontré très récemment que l'adjonction d'engrais minéraux au sol ne modifiait pas la composition minérale de la plante, mais agissait seulement sur la production en poids des matières organiques? Ces auteurs reconnais- sent toutefois qu'un engrais déterminé provoque un accroissement de l'élément principal dont il est constitué; c'est ainsi que les nitrates amènent une augmentation du pourcentage d'azote. Les matières dont on fait usage actuellement comme engrais ne sont d'ailleurs pas les seules qui puissent fournir des résultats favorables au point de vue du rendement en matières organiques. J'en vois la preuve dans les données fournies par les botanistes du Japon au sujet de l'action stimulante exercée par diverses sub- stances. Nagaoka(â) a pu observer une augmentation de récolte en se servant du sulfate de manganèse comme engrais pour le Riz. Susuki a vu que le sulfate de vanadium (3» el le ferrocyanure de potassium (4) peuvent, à des doses déterminées, provoquer une action favorisante à l'égard de certaines plantes. Susuki et Aso(^) ont trouvé la même (1) Hébert, A. et Truftaut, G., Influence de la nature du milieu extérieur sur la composition minérale de la plante. — Dull, de la Société Chimique de Parts, 1004. (2) Nagaoka, M., On the stimulating action of manganèse upon llice. //. _ nuii. College of Agriculture {Tokyo), 1904. (3) Susuki, S., On the action of vanadin compounds on plants. — Dull. College of Agriculture (Tokyo), 1903. (4) Susuki, S., Can potassium ferrocyanide exert a stimulating action on plants? — Dull. College of Agriculture (Tokyo), 1903. (5) Susiki, S. el Aso, K., On the stimulating action of iodure and fluorure compounds on Agricultural plants. — Dull. College of Agricul- ture (Tokyo), 1903. 235 chose pour ce qui concerne le fluorure de sodium ainsi que riodure de potassium. Aso(t) constate, dans certains cas, l'action favorisante du nitrate de thorium et du bromure de potassium(2). lien est de même de Naka- mura(3) pour le carbonate de lithium, le chlorure de cœsium et l'acide borique (4), de Kanda(â) pour le fluorure de sodium, etc. Pourquoi n'en serait-il pa£ ainsi? — L'homme n'ab- sorbe-t-il pas, en certaines circonstances, de l'arsenic pour stimuler sa nutrition? Il faut à la plante, non seulement des aliments, mais aussi des corps exerçant une action excitatrice. Les recherches que j'ai effectuées avec M. le Professeur P. De Heem, de l'Université de Liège, prouvent que l'on peut exercer cette action excitatrice sur les matières de réserve que les graines tiennent à la disposition des plantules (6\ En comparant l'action de diverses eaux distillées sur des graines en germination, nous avions remarqué que l'eau provenant d'un alambic en cuivre étamé agissait (1) Aso, K., Can thorium and cœsium salts exert any stimulating action on plants? — Bull. College of Agriculture (Tokyo), 1904. (2) Aso, K., Can potassium Bromid exert any stimulating action on Plants? — Bull. College of Agriculture {Tokyo), 1904. (3) Nakamura, 31., Can lithium and cœsium salts exert any stimulant action on Phaneroganis? — Bull. College of Agriculture {Tokyo), 1903. (4) Nakamura, M., Can boric acid exert a stimulant action on plants? — Bull. College of Agriculture [Tokyo). (5) Kanda, M , Studien iiber die Reizwirkung einiger Satriumsalze auf das Wachtsum hoherer Pflanzen. — Journal of the College of science (Tokyo), 1904 (6) Michccls, H. et De Hcen, P. Action de la solution colloïdale d'étain sur des graines en germination. — Bull, de l'Acad. royale de Belgique (Classe des sciences), n° 7, 1905. *"'"'" 17 236 plus favorablement que eelle d'un appareil en cuivre non-étamé 0). Nous avons songé alors à examiner l'action des solutions colloïdales de certains métaux sur les graines en germination. Nous avons pu ainsi reconnaître que les eaux distillées dans certains appareils en métal repré- sentaient des solutions colloïdales dont l'action était favorisante ou néfaste suivant les métaux employés. Nous avons pu constater aussi que l'eau distillée dans un appareil en verre pouvait seule constituer un zéro conventionnel. En faisant usage d'une solution colloïdale d'étain, préparée au moyen d'eau distillée dans une cornue en verre, on peut montrer, d'une façon directe, l'action excitatrice favorisante de l'étain sur les matières de réserve des graines. La méthode expérimentale est très simple. Elle consiste à déposer des graines de Froment, trempées au préalable dans l'eau distillée pendant 24 heures, sur un tissu à larges mailles tendu sur un cristallisoir destiné au liquide de culture. Cette expérience a été répétée sur d'autres graines (Pois, Sarrasin, Avoine, etc.) et toujours avec le même succès. Parmi de nombreux protocoles d'expériences, toutes concordantes, je me bornerai à transcrire celui de l'expérience du 9 au 23 juin 1905 qui a donné les résul- tats suivants : (1) Michccls, H. et De Ilcen, P., Sur Veau distillée et les cultures aijueuses, Ibid. Voir aussi : H. Coupin, Sur la sensibilité des végétaux supérieurs d des doses très faibles de substances toxiques. — Comptes rendus, Il mars 1901. 237 Eau distillée dans Solution colloïdale Liquides employés : un appareil en verre : d'étain : Nombre de germinations : . . 76 % .... 76 */o Poids moyen des germinations : . 0.216 gr. . . , 0.296 gr. Longueur des racines : . . . 4.5 cm. ... 24 cm. La différence que nous remarquons dans le poids des germinations et la longueur des racines est due à l'action excitatrice de l'étain dans la solution colloïdale. Il est facile de s'en convaincre (*). Nous avons pu constater, d'une part, que cette action n'est pas épuisée par l'usage. Le liquide ayant déjà servi peut être employé pour de nouvelles germinations. D'autre part, le résidu fixe de la solution colloïdale est d'ailleurs si minime ^0,0075 gr. par litre) que l'on doit exclure toute autre action qu'une action excitatrice. Nous avons eu l'occasion de remarquer que l'action de la solution colloïdale devait s'exercer d'une façon con- tinue et ne produisait pas d'impulsion dont l'effet se poursuit (*-). Cette action est bien due aux particules en suspension et non aux substances en dissolution, car la sédimenta- tion, amenée par le courant ou par l'introduction d'un electrolyte, arrête l'excitation. Voici comment on peut, semble-t-il, interpréter ce phénomène d'excitation. Dans les solutions colloïdales, les particules en suspen- sion sont d'un ordre de grandeur tel qu'elles échappent à l'action de la pesanteur. Elles se maintiennent au sein du liquide par suite d'un dégagement uniforme d'énergie (1) Michecls, H. et De Hecn, P., Action de la solution colloïdale d'étain sur des graines en germination (v. s.) (2) Michecls, H. et De Heen, P. Ibid. 258 dans toutes les directions, conséquence de la petitesse de la particule (t). C'est à cette énergie qu'il faut attribuer l'excitation exercée sur les graines en germination. Suivant la nature de la substance en suspension, l'in- fluence sera favorable ou défavorable sur l'organisme. On sait que les solutions colloïdales, par certaines de leurs actions, se rapprochent beaucoup plus des composés organiques, des oxydases notamment, que des sels miné- raux et « qu'elles présentent les plus grandes analogies « avec les toxines et les ferments, d'où le nom de fer- ce ments inorganiques qu'on leur donne quelquefois » (2). En chauffant à une certaine température la levure de bière n'a-t-on pas pu en extraire un corps dépourvu de toute organisation, appelé zymase, aussi apte à produire la fermentation que la levure vivante elle-même! (3). Ces corps : solutions colloïdales, diastases, fer- ments, etc. n'apparaissent pas dans les produits des réactions qu'ils provoquent. Us semblent n'agir que par leur présence, mais l'éminent savant français, le Dr Gus- tave Lebon(4) a montré que les corps catalyseurs sont simplement des « libérateurs d'énergie ». On comprend que cette libération d'énergie doit être entraînée par une autre énergie. Tel semble être le rôle de celle que dégagent les particules de la solution col- loïdale. La solution colloïdale d'étain, employée pour quelques (1) Voir De llcen, P. La matière; sa naissance, sa vie, sa (in. — IJnixelles, Ilaycz, 1905. (2) Dr Gustave Lebon. L'évolution de la matière. Pans, Flammarion. (Bibliothèque de philosophie scientifique). (3) Ibid. (4) Ibid. 239 plantes supérieures, dans les recherches que nous avons effectuées, jouerait donc, vis-à-vis des matières de réserve emmagasinées dans leurs graines, le rôle d'une diastase, d'un ferment. — C'est ainsi que la nutrition serait stimulée. L'existence, démontrée par nos recherches, de stimu- lants de la nutrition des plantes dans des solutions colloïdales paraît ouvrir une voie nouvelle dans l'étude de l'alimentation végétale et, par suite, dans celle des engrais. RAPPORT DE M. A. GRAVIS, PRÉSIDENT SORTANT, SUR LA MARCHE DE LA SOCIÉTÉ PENDANT LES ANNÉES 1004 et 1905. Messieurs et chers Confrères, Il y a deux ans, à pareille époque, mon prédécesseur, M. J. Massart, rappelait la mort de notre regretté secré- taire général, Fr. Crépin. C'est également un souvenir douloureux que j'ai à évoquer devant vous en commen- çant mon rapport! Dans la période bisannuelle qui vient de s'écouler, la Société royale de botanique de Belgique a perdu deux de ses membres les plus illustres, Emile Laurent et Leo Errera, l'un et l'autre enlevés en pleine vigueur par un coup inattendu. Nous renouvelons, aujourd'hui, le juste tribut d'hommage que nous avons rendu à la mémoire de ces savants : leurs noms, associés à d'impérissables tra- vaux, resteront toujours présents à notre esprit. La mort nous a ravi encore plusieurs de nos confrères, qui occupaient parmi nous une place distinguée : J. C. Fontaine, ancien bourgmestre de Papignies, l'abbé 240 V. Guilmot, curé de Floreffe, G. Lochenies, lichénologue de mérite, L. Tribut, professeur à l'École normale de Nivelles, H. Yanderhaeghen, mycologue distingué, L. G. Gillekens, directeur honoraire de l'École d'horti- culture de Vilvorde, A. Wesmael, l'un des trois fonda- teurs de notre Société, G. Dewalque, professeur émérite de l'Université de Liège. Parmi les membres étrangers nous avons perdu R. Philippi, E. Drake del Castillo, B. Renault, le savant paléontologiste du Muséum, N. G. Boulay, bryologue, rubologue et paléontologiste, Pierre, l'actif directeur du Jardin botanique de Saigon. Sous l'impulsion énergique de notre secrétaire géné- ral, M. Th. Durand, l'ordre du jour de chacune de nos séances a été très fourni et toujours intéressant. MM. Gh. Bommer et J. Massart nous ont d'abord com- muniqué le fruit de leurs méditations touchant la Géographie botanique en Belgique. Après avoir tracé, d'une main sure, le programme des recherches à exécuter dans ce domaine, ils ont convié tous leurs confrères à prendre part aux explorations méthodiques qu'il s'agit de faire dans nos provinces. Le 7 février 1901, une section de géobotanique a été constituée au sein de notre Société. Le plan est beau, mais sa réalisation soulève de réelles difficultés. Des observations nombreuses et répétées sont nécessaires pour dresser la liste des espèces végétales caractéristiques des diverses régions géograpbiques et des diverses zones biologiques; plus nombreuses et plus précises encore sont les constations à faire pour enre- gistrer les phénomènes phénologiques. Il y aura ensuite à discuter les faits observés, à les interpréter, à les énoncer et à les représenter par des cartes. 241 Il faut savoir envisager sérieusement ces difficultés et convenir franchement qu'elles ne pourront être surmon- tées que par la science et la persévérance de quelques uns, notamment des zélés promoteurs de ces recherches. MM. Boinmer et Massart marchent à l'avant-garde : ils dois eut par leur exemple entraîner à leur suite les nou- veaux membres de notre Société. Quant à ceux qui sont restés fidèles aux anciennes traditions, ils dirigent de plus en plus leurs travaux vers la Cryptogamie. De ce coté, il y a encore de vastes champs à explorer. C'est ce que démontrent les publica- tions concernant les Mousses et les Hépatiques qui ont été faites par MM. J. Gardot, A. Cornet, A. Mansion, El. Mar- chai, Ch. Sladden et H. van den Broeck. M. J. Chalon affectionne plus particulièrement les algues; son exem- ple devrait être plus suivi. Ces recherches localisées permettront un jour la rédaction d'une llore cryptogamique complète de la Bel- gique. En attendant M. A. Mansion s'est senti de force à entreprendre la llore des Hépatiques de notre pays. Il y a lieu de l'en féliciter. M. Ghysebrechts nous a communiqué le résultat de ses herborisations en Gampine. Le P. E. Paque a fait quelques trouvailles intéressantes. M. Loppens est entré dans la voie des études géographiques : il a constaté certains faits curieux relatifs à la dispersion de quelques plantes dans la zone maritime. Signalons enfin les remarquables observations de phy- siologie qui constituent le dernier travail de notre regretté confrère L. Errera. Il nous les avait présentées sous le titre : « Conflits de préséance et excitations inhibitoires chez les végétaux. » On y retrouve toutes les qualités qui caractérisaient les œuvres du maître. 24:2 Outre les communications que je \ iens d'énumérer, diverses conférences ont été faites par MM. Gh. Bommer, De Bruyne et J. Massart, conférences qui ont contribué à l'attrait de nos séances. L'herborisation générale, annuel le de 1904 a été con- duite dans les Ardennes françaises par la Société des Naturalistes du Nord de la France ; celle de 1905 a eu lieu sur le territoire de Moresnet. MM. F. Bestel et G. Aigret ont bien voulu retracer, pour notre Bulletin, les péripéties du premier de co6 voyages botaniques. La section de Bryologie s'est distinguée par son activité : elle a organisé avec grand succès diverses excursions fructueuses dont les comptes-rendus ont été soigneusemement rédigés par MM. A. Péters, A. Mansion et J. Massart. Plusieurs de nos membres ont publié des mémoires importants en dehors de notre Société. L'actif bibliothécaire du Jardin botanique de Bruxelles M. P. Van Aerdschot a bien voulu dresser le tableau suivant des travaux des botanistes belges en 1904 et 1905(1). Aigret, Cl. (voir aussi Bestel, F.). Flore analytique et descriptive des plantations le long des routes belges. — [Ann. des tra- vaux publ. de Belgique, X (1905).] Baguet, C. Flore de Louvain (intra-muros) [B. S. B. B. XLI2 (1904), pp. 157-165]. Note sur quelques plantes rares de la flore belge. — [Ibid , pp. 189-207] Barger, G. Rcchcrcbcs sur les dérives flavoniqucs [B S. B. B. XLI2 (1903), pp. 17 19]. (1) Quelques travaux, omis dans le relevé pour 19)2 et 1903, ont etc signales dans ce tableau. 243 Berghs, J. La formation des chromosomes hétérotypiques dans la sporogénèse végétale. — I. Depuis le spireme jusqu'aux chro- mozomea mûrs [La Cellule XXI, pp. 173-188], — II. Depuis la sporogonic jusqu'au spireme définitif [Ibid., pp. 383-394] — III. La microsporogenèse du Convallaria majalis. — [Ibid., XXII, n° 1 (1904), pp. 43-49] — IV. La microsporogenèse du Drosera rotundi folia, Narthecium et Helleborus[Ibid., XXIII, n° 1 (1905), pp. 383-394]. Bestel, F. et Aigret,Clém. Compte-rendu de l'herborisation générale dans r Ardeniie française, en 1904 [B. S. B. B., XLII (1905), pp. 113-138]. Bommer, Ch. et Maesart, J. La Section de géobotanique [B. S. B. B. XLI (19(H), pp. 243-257]. Projet d'une étude détaillée de la géographie botanique de la Belgique [Ibid., XLII (1905), pp. 37 et 53]. Bommer, É. et Rousseau (Mme«). Les Champignons ... .de l'expé- dition antarctique belge « La Bclgica », dessins de M,le Hcl. Durand). Anvers, in-i° (I90o), pp. 1-12, 5 pi. Cardot, Jul. (voir aussi Renauld). Quelques mousses nouvelles pour la flore belge [B. S. B. B., XLII (1905), pp. 8-13]. Chalon, J. Note sur une forme très réduite du Fucus limitaneus [B. S. B. B., XLII (1905), pp. 93-94]. Note sur une plaque chauffante [Ibid., p. 95]. Les herbiers de la Faculté des sciences de Caen [Ibid., pp. 96-97]. Liste des Algues marines [de l'Escaut à la Corogne], Anvers (1905), 1 vol in-8°, 289 pag. Charlet, Alfr. Compte-rendu de l'herborisation générale à Genck [B. S. B. B., XLI2 (1903), pp. 129-139]. Cogniaux, A. Plantac Hasslerianac (Mélastomacces) [Bull. Herb. Bois- sier, 2* série, IV, n<> 12 (1904), pp. 1275 80]. Flora Brasiliensis. — Orchidaccae. — Fasc. VIII (190i),196pag , 42 pi. et IX (1905), 193 pag., 37 pi. (formant les fasc. 1 et 2 du 3e vol. des Orchidées). Commelin, J. W. Les conférences de laboratoire de l'Institut botani- que de l'Université de Bruxelles [Rev. Univ. Brux., déc. 1904 (1905), 54 pag.]. Cornet, A. Trois nouvelles mousses pour la flore belge. [Pterygoneurum lamellatum. — Dicranum Blyttii. — Plagiothecium curvi- folium.] [B. S. B. B , XLI (1902), pp. 143-144.] 2i4 Cornet. A. 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Soc. scient, médic. et nat. Brux. XIV (1905), pp. 41-86]. Laurent, E. Physiologie des graines et des spores [B. S. B. B. XLI (1903), p. 5; Compt.-rend. Acad. des se, Paris, déc. 1903, (1904)]. Notices biographiques sur Em. Laurus[voir L. Errera et Gillot]. L'Hoest, M. Tronc d'arbre debout du charbonnage de Gosson-Lagasse [Bull. Soc. géol. Belg XXXI (1904), p. 128]. Lonay, H. Analyse coordonnée des travaux relatifs à l'anatomic des téguments séminaux [Mém. Soc. des sciences du Hainaut, lr° part. LVI (1901), p. 251-310, 2* part. L VII (1905), 1-18]. Loppens, N. Quelques plantes peu ou pas observées dan3 les zones maritime et poldérienne [B. S. B. B. XLII (1905), pp. 22-24]. Petites observations botaniques sur quelques plantes du littoral [Ibid., pp. 83-85]. Mao Leod, J Le nouveau Jardin botanique de Gand [Revue Hort. belge (1905), p. 130]. Mansion, A. et Sladden, C. Xote sur le Rhacomitrium sudeticum [B S. B, B. XLI* (1903), pp. 48-52]. Note sur le Grimmia atrata [Ibid., pp. 52-55] . Quelques notes de géobryologic [Ibid., pp. 180-182]. Note sur deux Hépatiques nouvelles pour la flore belge : Riccia sorocarpa et Fostombronia angulosa [Ibid. (1904), pp. 185-187]. 248 Mansion, A. et Sladden, C. Note sur le Jungermannia cordi folia [B. 5. B. B. XLII (1904 03), pp. 59-60]. Note sur le Grimmia Doniana [Ibid., pp. 101-103]. Note sur le Bryum obconicum [Ibid., pp. 103-105]. Mansion, A. L'état des etudes brvologiques en Belgique et le rôle de la Section bryologique belge [B. S. B. B. XLI* (1903), pp. 80-99]. Les Muscinécs du Lirnlourg [Ibid. XLI (1904), pp. 145-157], Compte-rendu de l'excursion bryologique à Wcert-St-Georgcs [Md., pp. 182-185]. Flore des Hépatiques de Belgique, fasc. 1 [Ibid. XLII (1905), pp. 44-112]. Bilan de l'année bryologique belge [Ibid., pp. 24-37]. Note sur le Pterigoneurum lamellatum [Ibid., pp. Gl-63]. Xotc sur le Liochlœna lanceolata [lbid., pp. 63-65]. Note sur le Fossombronia caespitiformis [Ibid., p. 65]. Note sur le Breutelia arcuata [Ibid., pp. 66-68]. Note sur le Dicranum Blyttii [Ibid., pp. 68-71]. Note sur deux variétés remarquables de Muscinécs nouvelles pour la flore belge: Hypnum molluscum var. squarrosulum et Plagiat hecium denticulatum var. aptychus [Ibid.,\>p. 09-101], Note sur le Platygyrium repens [lbid., pp. 105-108]. Note sur le Fontinalis dalecarlica [Ibid., pp. 108-110]. Compte-rendu de IV xcursion bryologique à Pécrot et Florival [lbid., pp. 110-113] Marchai, El. Reproduction ascxuellc et la régénération ebez certains Jungermanncs [B. S. B. B. XLII(1903), pp. 7-8]. Marchai, Ém. Contribution à l'étude du Champignon du caryopse des Loïiitm [B. S. B. B. XLI2 (1904), pp. 61-67]. Marchai, El. et Ém. Sexualité des spores dans les Mousses dioïques [Bull. Cl. sci. Acad. Belg. (1905), pp. 638, 641,743]. Massart, J. Comment les plantes vivaecs maintiennent leur niveau souterrain [B. S. B. B. XLI2 (1903), pp. 67-79]. La LIme herborisation générale de la Société de botanique (Genck) [lbid., pp. 208-237]. Rapport sur la marche de la Société pendant les années 1902 et 1903 [lbid., pp. 238-243]. Les conditions d'existence des arbren dans les dunes littorales [Bull. Soc. cent, forest. Belg. (1904), p. 243]. 249 Massart, J. Les groupes géographiques végétaux [Revue de l'Hort. ftefye (1904), p. 13-14]. Le niveau souterrain des Tulipes et des Crocus [Ibid., p. 39-41]. Les plantes epiphytes [Ibid., p. 100-1 11]. Les plantes de sous-boi3 [Ibid., p. 159-160]. L'origine polyphylétique des modes d'alimentation de la sexua- lité et de la mortabilitc chez les organismes inférieurs. Recher- ches sur les organismes inférieurs, VI [Afin. Soc. des scienc. méd. et nat. Brux. XI Jï, n. 3 (1904), 47 pag.; Bull. Jard. bot. de l'État, I. (1905), pp. 325-354]. Les collections élhologiques au Jardin botanique de l'Etat [Bull, de l'Agricult. XX (1904), p. 463; Bull. Jard. bot. de l'État, I (1904), pp. 217-280]. Une expérience sur l'hérédité (Cyclamen) [Revi)e Hort. lelge (1905), p. 131-93]. Quelques fleurs doubles [Ibid. (1905), p. 17&73 et Bull. Soc. scien. méd. et nat. Brux., LXIII, pp. 205 (05)]. L'Horticulture sur les dunes littorales [Ibid. (1905), p. 198-200]. Les bases de l'hérédité et de la variabilité [Bull. Soc. scien. méd. et nat. Brux., LXIII (1905), p. 312]. Notes de technique. La publication des photographies stéréoco- piques. — Sur le Clinostat [Ann. Soc. scien. méd, et nat. Brux., XIV Fasc. 2 (1905), pp. 103-1 14]. Collection phylogénique au Jardin botanique de l'Etat [Bull, de l'Agricult., t. XXI (1905), p. 238 264 et Bull. Jard. bot. de l'Etat', I (1905), pp. 403-429]. LcsMuscinccs du littoral belge [Bull, de l'Agricult. XXI (1905"), pp. 265-279; Bull. Jard. bot. de VElat, I (1905), pp. 387-402; B. S. B. B. XLII (1905), pp. 141-162], Note sur la serre des plantes grasses du Jardin botanique de Bruxelles [Bull, de l'Agr cuil. XXI (1905), pp. 207-237; Bull. Jard. bot. de l'Etat, 1 (1905), pp. 355-386]. Léo Errera (1905), Bruxelles, 40 pag., i portr. Mioheels, H., et De Heec P. Influence du radium sur l'énergie respiratoire des graines en germination [Bull. Cl. sci. Acad. Belg. (1905), pp. 29-34]. Sur l'eau distillée et les cultures aqueuses [Ibid , pp. 263-271]. Action de la solution colloïdale d'étain sur des graines en germi- nation [Bull. Cl. sci. Acad. Belg. (1903), pp. 310-17] L>5() MicheelB, H. et De Heen, P. Note relative au mode d'action excita- trice exercée par les courants sur la germination [Ibil., pp. 318-26]. Contribution à l'étude de l'influence de l'électrode sur les graines en germination [Ibid., pp. 394-99]. Comparaison entre l'aluminium, le zinc et le charbon de cornue, au point de vue de leur action comme électrodes 3ur la germination [Ibid., pp. 400-02]. Note au sujet de l'action des sels d'aluminium sur la germina tion [lbid.y pp. 520-23]. Mieheels, H., Note de botanique appliquée sur les poils écaillcux des Broméliacées [Rev. Hortic. belge (1904), p. 122]. Paque, E. Note sur le Pyrola secunda, espèce nouvelle pour la Belgique [B. S. B. B. XLI (1904), pp. 140-142J. Note sur le Gui [Ibid., pp. 125-26]. Note sur quelques observations botaniques faites au parc du Weillcn [Ibid. XLI2 (1903), pp. 55-57]. Observations sur quelques plantes nouvelles de Namur et de Luxembourg [Ibid., pp. 27-31]. Note sur quelques trouvailles intéressantes [lbid.y pp. 67-98], De Ijsbcrgflora van het plein der Barak Michel [Handel, van Itet Negende Vlaamsch Natuur en Geneesk. Congres (1905)]. Péters, A. Compte-rendu de l'excursion bryologique à Bauchc et Dorinne [B. S. B. B. XL1I (1905), pp. 80-83]. Pirsoul, F. Note sur le Goodyera repens [B. S.B.B. XLI (1903), pp. 44-48 et 125]. Kenauld, F. et Cardot, J. Musci exotici novi vel minus cogniti Fasc. X [B. S. B. B. XLI. (1905), pp. 8-122]. Musci costariccnscs [Ibid., pp. 123-148]. Renier, A. Note préliminaire sur les caractères paléontologiqucs du terrain houiller des plateaux de Hervé [Bull. Soc. géol. Belg. XXXI (1904), pp. 71-73]. Schmidt, R. P. Ot. Sur les Gymnospermes à l'époque houiller [Ann. Soc. scient. Britx. XX VIII, V* part. (1903-04), p. 205]. Uytterlioeven. Plantes de Zoersecl et des environs [B. S. B. B. XLI (1905), pp. 14-15]. Van Bambeke, Ch. Sur l'évolution nucléaire et la jporulation chez Hijdnangium carneum [M cm. Acad. des scienc. de Belg. LV fasc. 6(1904)]. 251 Van den Broeck H. Compte-rendu de In deuxième herborisation de la Section bryologique dan* la Campinc anversoisc [B.S. B.B. XLI3 (1904), pp. 165-170]. Catalogue des plantes observées aux environs d'Anvers (Musci- ncea), 3* suppl. [B. S. B. B. XLII (1905), pp. 13-22J . Vanderyst Hyao. Myxomycètes, rapport sur l'enquête entreprise parle Ministère de l'Agriculture sur l'Hernie du chou P las- modrophora Brassicae [Bull, de VAgricult. (1904), p. 533]. Prodrome des maladies cryptogamiques belges. [Ibid., fasc. I (1904), p. 849 et fasc. II (1905), pp. 583 et 873]. Wéry J. M1,e. Quelques expériences sur l'attraction des abeilles par les fleurs [Bull. Acad. des sciences de Belg. (1994), pp. 121M261J. Signalons en terminant un excellent article nécrolo- gique sur Fr. Grépin publié par M. X. Gillot, d'Autun dans le Bull, de la Soc. bot. de France, L (1903). p. 316. 18 LISTE DES MEMBRES DE I.A SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE 1904-05. MEMBRES PERPETUELS U). Fr. CREPO Léo ERRERA. MEMBRES EFFECTIFS (2). Aigret (Cl.)» chef de bureau à l'administration des Ponts-et- Chaussées, 4$, rue des Écoles, Kinkempois (Angleur). Baguet (Ch.), docteur en droit, 8, rue des Joyeuses-Entrées, à Louvain. Bamps (C), docteur en médecine, 36, rue du Président, à Ixelles. Barbey (William), à Valleyres-sous-Rance (canton de Vaud — Suisse). Bauwens (L.), receveur des contributions, 33, rue de la Vanne, à Bruxelles. Beaujean (Romain), directeur honoraire de l'École moyenne, à St-Hubert. (1) En souvenir des services rendus. (2) Les noma des membres fondateurs sonl imprimés en caractères gras. 253 BbquaerT|(Jos.), chaussée de Termonde, à Alost. Bernays (Ed.), avocat, k% avenue Van Eyck, à Anvers. Bodson (L.), pharmacien. 14, rue des Guillemins, à Liège. Bogaerts (J.-B.), directeur honoraire des parcs et jardins royaux, 118, rue Leopold, à Laeken. Bommer (Ch.), conservateur au Jardin botanique de l'État, professeur à l'Université, 47, rue Hobbema, à Bruxelles. Bommer (Mme É.), 19, rue des Petits-Carmes, à Bruxelles. Bonnier (G.), professeur à la Faculté des sciences, 15, rue de l'Estrapade, à Paris. — Membre à vie. Bordet (Ch.), docteur en médecine, à Francorchamps. Bris (A.), ingénieur-directeur à la Société de la Vieille-Mon- tagne, à Angleur. Campion (F.), greffier de la justice de paix, à Vilvorde. Cardot (J.), 1, Square du Petit Bois, à Charlevilïe. Castaigne (A.), éditeur, 28, rue Berlaimont, à Bruxelles. Chalon (Jean), docteur en sciences naturelles, à St-Servais, lez Namur. Charlet (Alfr.), greffier-adjoint au tribunal de première instance de Huy, à Vierset. Cogniaux (Alfr.), professeur honoraire, à Nivelles. Coomans (Ij.), 3, rue des Brigittines, à Bruxelles. Coomans (V.), chimiste, 3, rue des Brigittines, à Bruxelles. Coquilhat (L.), courtier, 83, rue Haringrode, à Anvers. Coyon (A.), ancien professeur au Collège communal, à Dinant. Craninx (le baron Ose), 51, rue de la Loi, à Bruxelles. Debaisieux (P.), étudiant, 14, rue Leopold, Louvain. De Bruyne, professeur à PUniversilé, Boulevard du Fort, à Gand. DeBullemont (E.), 39, rue de PArbre-Bénit, à Ixelles. De Jaegher (A.), professeur au Collège, à Poperinghe. De Nobele (L.), pharmacien, professeur à PÉcoIe d'horticul- ture, rue Digue de Brabant, à Gand. Dens (G.), avocat général, 43, rue Grespel, à Ixelles. de Sélys-Longchamps (W.), au château d'Halloy, par Ciney. 254 De Wael (J.), docteur en sciences naturelles, 33, rue Edelinck, à Anvers. De Wildeman (É.), conservateur au Jardin botanique de l'État, 1*22, rue des Confédérés, à Bruxelles. Dierckx (l'abbé F.), de la Compagnie de Jésus, professeur au Collège de Jésuites, 45, rue de Bruxelles, à Namur. Directeur (le) de l'École normale de Malonne. Dupo'ist (Éd.), directeur du Musée royal d'histoire naturelle, à Bruxelles. Durand (Ém.), chimiste et professeur, -29, rue Albert de La tour, à Schaerbeek. Durand (Th.), directeur du Jardin botanique de l'État, 28, rue Albert de Latour, à Schaerbeek. Evbn(C1i.), professeur, à Virion. Flahault (Ch.), professeur à la Faculté des sciences, à Mont- pellier. Forir (H.), ingénieur, 25, rue Nysten, à Liège. Francotte(P.), professeur à l'Université et à l'Athénée royal, 72, rue Gillon, à St-Josse-ten-Noode. Ghysbulciits (l'abbé L.), aumônier militaire, à Diest. Gei\tv (P. -A.), directeur du Jardin botanique, à Dijon. Gielen (J.), propriétaire, à Maeseyck. Gilkinet (A.), professeur à l'Université, 15, rueRenkin, à Liège. Gillot (X.), docteur en médecine, 5, rue St-Andoche, à Autun. Goffart (J.), professeur à l'Athénée, 41, rue de la Motte, à Huy. Gravis (Aug.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, 22, rue Fusch, à Liège. Grégoire (l'abbé V.), professeur à l'Université, rue du Canal, à Louvain. IIamoir (.).)> médecin-vétérinaire, à Bois-Borsu, parOcquier. Hardy (A.), professeur à l'École moyenne, à Visé. Haverland (E.), architecte, 14, rue de la Croix le Maire, à Virton. Hennen (J.), directeur de l'école n° 4, il, rue du Caillou, à Anvers. 255 Henry (J.), professeur à l'école moyenne, à Flobecq. Hoerée(J.) droguiste-préparateur, à Auvelais. IIoste(AcL), imprimeur-éditeur, 23, rue du Calvaire, à Gand. Houbion (Mme M.), 132, rue de Mons, à Marchiene-au-Pont. Joly (A.), professeur à l'Université, 21, rue Uobiano, à Schaerbeek. Kickx (J.), chimiste, 16, rue Heyveld, à Mont-St-Amand, près de Gand. Koltz (J.-P.-J.), inspecteur honoraire des eaux et forêts, 39, boulevard du Prince, à Luxembourg. Laloux (H.), 136, avenue d'Avroy, à Liège. Lameere(A.), professeur à l'Université, 10, rue du Haut-Pont, à Bruxelles. Lebrun (A.), professeur à l'École moyenne, à Dînant. Leroy (V.), étudiant, 22, rue Godecharles, Bruxelles. Leroy (Oscar), rentier, à Leuze. Lonay (H.), docteur en sciences naturelles, 133, rue Henri Maus, à Liège. Mac Leod (L.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, 3, rue du Héron, à Gand. Malinvaud (E.), secrétaire général de la Société botanique de France, 8, rue Linné, à Paris. — Membre à vie. Marchàl (El.), conservateur honoraire du Jardin botanique de l'État, 10, chaussée deNamur, à Gembloux. Marchal (Ém.), professeur à l'Institut agricole de l'État, 10, chaussée de Namur, ù Gembloux. Massart (J.), professeur à l'Université, directeur de l'Institut botanique Léo Errera, 44, rue Albert de Latour, à Schaer- beek. Massaux (J.), professeur à l'École moyenne, 25, place de la Reine, à Schaerbeek. Matagne, (IL), docteur en médecine, 31, avenue des Courses (Petite Suisse), à Bruxelles. Meunier (chanoine A. -F.), professeur à l'Université, 29, rue des Récollets, à Louvain. 256 Micheels (H.), professeur à l'Athéné royal de Verviers, 20, rue Simonon, à Liège. Molle (Ph.). professeur à l'Athénée de Louvain, à Jodoigne. Moltrn-Dethier, pharmacien à Knchefort. Mouton (V.), 110, rue Paradis, à Liège. Nelles (Alfr.), pharmacien, à Diekirch (Luxembourg). Nouille, docteur en médecine, à Flobecq. Nijpels (P.), conservateur-adjoint au Jardin botanique de l'État, 29, rue de Linthout, à Elterbeek. Paque (l'abbé E.), professeur à la Faculté des Sciences du Collège N.-D. de la Paix, à Namur. Peters (A.), professeur au Collège St-Berthuin, à Malonne, Petit (E.), propriétaire, à Nimy, près de Mons. Pietquin (L.), secrétaire des Hospices, à Nivelles. Pisonnnat (L.), éludiant, 108, Boulevard Militaire, à Bruxelles. Pirsoul (Fernand), 80, rue de Bruxelles, à Namur. Pittier (H.), Bureau of Plant Industry, Dep* of Agriculture, Washington U. S. A. Poisson (J.), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Polchet(G), pharmacien, à Braine-l'AUeud. Pottiez (Ch.), pharmacien, à Fontaine l'Évèque. Puissant (le chanoine P.), chanoine titulaire de St-Bavon, Quai aux Blés, 19, à Gand. — Membre à vie. Haulier (Edm.), docteur en médecine, Place du Parc, 20, à Mons. Renauld (P.), capitaine en retraite, à Vesoul (Haute Saône. — France). Rossignol (A.), professeur honoraire d'Athénée, à Chimai. Rousseau (Mme E.), 20, rue Vautier, à Ixelles. Schouteden (IL), secrétaire de la Société entoinologique de Belgique, 12, chaussée d'Ixelles, à Ixeilcs. Schutz-Loubrie (A.), négociant, 3, quai der Chartrons, à Bordeaux. SLADDEN(Ch.), 90, rue Froidmont, à Liège. Soreil (G.), ingénieur, à Douée, par Dinant. 257 Sterckx, horticulteur, à Vilvorde. Straetman (à.), professeur à l'Athénée royal, à Hasselt. Teirlinck (I.), professeur à l'École normale, 33, rue de Rosnes, à Molenbeek-St-Jean. Theuwissen (F.), instituteur, à Lommel (Limbourg). Troch (P.), géomètre-expert, 20, rue d'Allemagne, à Cureghem. Van Aerdscuot (P.), préparateur et agent comptable au Jar- din botanique de l'État, 29, rue de Neck, à Koekelberg. Van Bambeke (Ch.), professeur émérite de l'Université, 7, rue Haute, à Gand. Van Bastelaer (D.-A.)» membre de l'Académie de médecine, 24, rue de l'Abondance, à St Josse-ten-Noode. van den Bossche (L.), ministre résident, à Tirlemont. Van den Broeck (H.), 116, rue de FÉglise, à Anvers. Van oer Bkuggen (A.), château de Suzeril (Court St-Étienne) et 109, rue Belliard, à Bruxelles. Vanderkindere (L), professeur à l'Université, 51, avenue des Fleurs, à Uccle. Vanderyst (H.), inspecteur de l'agriculture, 2, rue Vésale, à Louvain. Van Geert(C1i.), horticulteur, rae de la Province, à Anvers. Van Hebrswynghels (J.-J.-A.), directeur au Ministère de la Justice, 79, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. Van Heurck (H.), directeur du Jardin botanique, 8, rue de la Santé, à Anvers. Van Rysselberge (Th.), professeur, 20, rue Henri Walfelaers, à St-Gilles, Bruxelles. Van Verren (F.), propriétaire, 16, rue de Livourne, à Bruxelles. Verbist (le chanoine A.), curé-doyen, à Malines. Vernieuwe (T.), directeur au Ministère de l'Agriculture, 71, avenue Michel-Ange, à Bruxelles. Wéry (M11' Jos.), régente, 73, avenue de la Constitution, à Ganshoren (Jette). 258 MEMBRES ASSOCIES. Aschkrson (P.), professeur à l'Université, 52, Bùlowstrasse, à Berlin. Engler (Ad.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Berlin. Goebel (C.-E.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Munich. Pfeffer (W.), professeur à l'Université, direcleur du Jardin botanique, à Leipzig. Radlkofer (L.), professeur à l'Université, 7, Sonnenstrasse, à Munich. Strasburger (Éd.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Bonn. Schwendener (S.), professeur à l'Université, à Berlin. Urban (Ign.), sous-directeur du Jardin botanique, à Berlin. Vôchtiisg (H.), professeur à l'Université, direcleur du Jardin botanique, à Tubingue. ANGLETERRE. Baker (J.-G.)» conservateur honoraire des Jardins royaux, à Kew. Balfour (J.-B.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Edimbourg. Dyer (W.-T.-Th.), directeur honoraire des Jardins royaux, à Kew. Hooker (J.-D.), directeur honoraire des Jardins royaux de Kew, à Sunningdale. Masters (T. -M.), rédacteur en chef du Gardeners' Chronicle, Mount Avenue, à Ealing. Oliver (D.), conservateur honoraire des Jardins royaux, à Kew. Vines (S.-H.), professeur à TUniversilé, directeur du Jardin botanique, à Oxford. 259 AUSTRALIE. Bailey (F. -M.), botaniste du Gouvernement, a Brisbane. AUTRICHE-HONGRIE Wiesner(J.), professeur à l'Université, Vienne. CHILI. Philippi (P. -A.), directeur du Musée national, à Santiago. Warming (E.), professeur à l'Université, à Copenhague. ESPAGNE. Colmeiro (M.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Madrid. ETATS-UNIS. Farlow (W.-G.), professeur à l'Université Harvard, 24, Quincy street, à Cambridge. Sargent (Ch.-S.), professeur à l'Université Harvard, directeur de l'Arnold Arboretum, à Cambridge. Trelease (vV.), directeur du Jardin botanique de Missouri, à St-Louis. FRANCE, Bertrand (G.-E), professeur à la Faculté des sciences de Lille, 6, rue d'Alger, à Amiens. Bornet (J.B.), membre de l'Institut, $7, quai de la Tournelie. à Paris. Bureau (Éd.), professeur-administrateur au Muséum, 24, quai de Béthune, à Paris. Clos (D.), professeur à la Faculté des sciences, directeur du Jardin des plantes, à Toulouse. 260 Guignard (G.), directeur de l'École supérieure de pharmacie, 1 , rue de Feuillantines, ;i Paris. Van Tieghem (Ph.), professeur-administrateur au Muséum, 22, rue Vauquelin, à Paris. IIOIiM\Ui: De Vries (H.), professeur;» l'Université, à Amsterdam. Oudemans (C.-A.-J.-A.), professeur émérite à l'Université, à Amsterdam. IKTDES. King (G.), directeur honoraire du Jardin botanique, à Calcutta. ITALIE. Beccari (0.), 19, via Romaua, à Florence. Saccardo (P. -A)., professor à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Padoue. JAVA. Treub(M.), directenr du Jardin botanique, à Buitenzorg. RUSSIE. Fischer de Waldheim (A)., directeur du Jardin botanique, à St-Pétersbourg. Woronin (M.), Wasilii Ostrolf. 9, Unie, à St-Pétersbourg. SUÈDE. Fries (Th)., professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Upsal. SUISSE. Christ (H.), 8, rue St-Jacques, à Bàle. deOandolle(C.), 3., Cour-SI-Pierre, ;i Genève. Fischer (L.), professeur émérite à l'Université, à Berne. TABLE DES MATIERES DU TOMK XLII. Pages. Arboretum de ïervuercn (Visite à 1') 2me partie 210 Bommer, Ch., Matoniacées dang le terrain Wealdien . 2m« partie 78-79 — Communication sur les Lepidodendron et les Sigillaria 2me partie 213 Bommer, Ch. et Massart, J., Projet d'une étude détaillée de la géo- graphie botanique de la Belgique .... 2m« partie 37-53 Boulay, Nie. (Mort de M. le Chanoine) 2me partie 211 Bestel, F. et Aigret, Clém., Compte-rendu de l'herborisation générale dans rArJcnnc française . . . . 2me partie 113-138 Cardot, Jul., Quelques mousses nouvelles pour la flore belge 2m« partie 8-13 Chalon, J., Note sur une forme très réduite de Fucus limitaneus, Mont 2m« partie 93-94 — Note sur une plaque chauffante 2m« partie 91 — Les herbiers de la Faculté des sciences de Caen. 2me partie 46-47 Cogniaux, Alfr., Note sur une Cucurbitacée nouvelle de la Chine 2m« partie 225-233 Conseil (Renouvellement partiel du) 2me partie 214 Coomans, L. (Rapport de M. le Trésorier) .... 2me partie 213 Cornet, A. Contribution à la flore bryologique de Belgique (3me liste) 2m« partie 71-76 (4m« liste) 2me partie 200-206 2S502 262 Pages. Cor.\et, A., Compte-rendu de l'herborisation de la Section bryolo- gique, à Juslenvillc 2me partie 175-177 Crépin, Fr. (Inauguration du buste de) 2me partie 88 De Wildeman, É., Le Congrès international de botanique à Vienne [190*)] 2m° partie 215-221 De Wildeman, K. et Errera (Délégués au Congrès de Vienne) 2me partie 173 Drake del Castillo, Emm. (Mort de M.) 2me partie 89 Errera, L., Une cérémonie commemorative à l'institut botanique (A. Dewèvre, G. Clautriau, Fr. Crépin, Em. Laurent) lre partie — Conflits de préséance et excitations inhibitoi taux Errera, Léo (Mort de M.). .... Discours de M. A. Gravis, Prcsi lent . Errera (Lettre de Madame Léo) .... Fontaine, Jul. -Ces. (Mort de M.). Gandoger, Mich. Le genre Eriogonum . Ghysebreciits, L., Note sur le Phalangium 7-26 es chez les végé- 1" partie 27-34 2me partie 207 2m« partie 207-209 . 2me partie 211 2me partie 5 6 2m* partie 183-203 ramosum Lam. 2me partie 85 86 — Nouvelles annotations à la llorule des environs de Dicst, 2me partie 163-169 Gillekens, Léop. Guill. (Mort de M.) 2me partie 212 Gravis, A , Rapport sur la marche de la Société pendant les années 1904 et 19C5 2m° partie 239-2ol Guilmot, V. (Mort de M.) 2m« partie 88 Herborisation générale à Morcsnct 2me partie 173 Lambotte, J.-B. Ern. (Mort dc M.) 2me partie 173 Laurent, É. (Mort dc M.) 2n,e partie 54 Discours dc M. A. Gravis, Président .... 2,ne partie 54-56 Proposition de M J. Chalon 2me partie 56 Le Jolis, Aug.-Fran.;. (Mort dc M.) 2m« partie 78-78 Locuenies, G. (Mort dc 31 ) ?"18 partie 88 Loppens, K.., Quelques plantes peu ou pas observées dans les zones maritime et poldériennc 2m8 partie 22-24 — Petites observations botaniques sur quelques plantes du littoral 2m« partie 83-85 263 Pages- Lubbers, L. (Mort de M.) 2m« partie 171 Mansion, Arth., Flore des Hépatiques de Belgique. lre partie 44-112 — Bilan de l'année bryologique belge .... 2me partie 24-37 — Note sur le Pterygoneurum lamellatum Eur. 2m« partie 61-68 — Note sur le Liuchlaena lanceolata Necs. . . 2mo partie 63-63 — Note sur le Fossumbronia caespitiformis De Not. 2me partie 65 — Note sur le Breutelia arcuata Scliimp. . . . 2m« partie 66-68 — Note sur le Dicranum Blytlii Br. Eur. . . . 2me partie 68-71 — Note sur deux variétés de muscinées nouvelles pour la Belgi- que {Ilypnum molluscum Hcdw. var. squarrosulum Boul. et Plagiothecium dent icu latum B. et S. var. aptychus Spruce 2*e partie 99-101 — Note sur le Plat ygyrium repens Br. Eur. . . 2n>e partie 105-108 — Note sur le Fontinalis dalecarlica Br. Eur.. 2me partie 108 110 — Compte-rendu de l'excursion bryologique à Pécrot et à Florival 2me partie 110-113 Mansion, Art. et Sladden, Ch., Note sur le Jungermannia cordifolia Hook 2m« partie 59 60 — — Note sur le Grimmiu Doniana Sm. . . . 2m# partie 110-113 — — Note sur le Bryum obeonicum Hornsch. . 2me partie 103-105 Marchal, El., Recherches sur la reproduction ascxuelle et la régé- nération ehez certaines Jungermanniacécs . . 2me partie 7-8 Massart, J., La collection phylogénique du Jardin botanique de l'Etat 2"»e partie 79 — Programme d'une herborisation dans le Moyen- et le Bas- Escaut 2me partie 212 — Les Muscinées du littoral belge 2m° partie 141-162 Membres de la Société (Liste des) 2rao partie 251 Micheels, H., Sur les stimulants de la nutrition chez les plantes 2me partie 233-239 Paque, E., Note sur quelques trouvailles intéressantes 2ma partie 97-98 Peters, A., Compte-rendu de l'excursion de la Section bryologique à Bauchc et Dorinne 2me partie 80-83 Pjiilippi, Rod. (Mort de M.) 2me partie 88-89 Pierre, L. (Mort de M.) 2me partie 212 Preudhomme de Borre, Alf. (Mort de M.) 2me partie 172 Renault, Bern. (Mort de M.) 2m» partie 89-90 264 P&ges. Séances de la Société : 7 février 1904 2m« partie 5 1 mai 1904 id. M 2 octobre 1904 id. 77 4 décembre 1904 id. 87 G février 1905 id. 140 14 mai 1905 . id. 171 1 octobre 1905 id. 207 3 décembre 1905 id. 211 Tribut, L. (Mort de M.) 2me partie 88 Vanden Broeck, H., Catalogue des plantes observées aux environs d'Anvers, 3« Supplcm 2me partie 13-22 Van Bambeke, Ch., Pisolithius arenarius Alb. et Schwcin. 2m«parlie 178-183 Vasderhaeghen, H. (Mort de M.) . . . ', . . . 2rae partie 88 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDER LE !•' JUIN 1862 TOME QUARANTE-DEUXIÈME DEUXIÈME FASCICULE ANNEE 1904-05 BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT A paru le 3 août 1903 BULLETIN DE LA SOCIETE ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1" JUIN 1862 TOME QUARANTE-DEUXIÈME PREMIER FASCICULE jA ANNÉE 1904-05 BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT A paru le 25 juillet 1905 MBL.WHOI LIBRARY WH nxKj