^Tmsk^ M -i^À- "K }', J^ ^iîrtatg Return to LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORflTORY WOODS HOLE. MASS. LoANED BY American Muséum of Natural History BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 1894 BULLETIN DE LA r » SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1894 DIX-NEUVIEME VOLUME PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1894 AV I S Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier DE LA Société Zoologique de France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire Général DE LA Société Zoologique de France. /) ^^^7 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 31 JANVIER 1894 AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION Le nom des Membres fondateurs est précède de la lettre F MEMBRES HONORAIRES F Barboza du Bocage (prof. José-Vicente), membre de l'Aca- démie royale des sciences, à Lisbonne (Portui^al). 1802 BoGDANOv (Anatole), directeur du Musée zoologique, à Moscou (Bussie). 1878 GûNTHER (D"" Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo- gique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Lacaze-Duthiers (D'" Henri de), membre de l'Institut, profes- seur à la Sorbonne, 7, rue de la Vieille-Estrapade, à Paris. 1886 Milne-Edvvards (Alpbonse), membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Guvier, à Paris. 1880 Nordenskjold (baron A.-E.), associé étranger de l'Académie des sciences, à Stockholm (Suède). 1878 Selys-Longchamps (baron Edmond de), membre de l'Aca- démie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauve- nière, à Liège (Belgique). F Sharpe fPi. Bowdler), F. L. S., chargé de la section ornitho- logique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Steenstrup (Japetus S.), professeur émérite à l'Université de Copenhague (Danemark). MEMBRES CORRESPONDANTS 1893 Brusina (Spiridioû), professeur à l'Université, directeur du Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1881 DoBSON (DrG.-E.), M. A., F. R. S., F. Z. S., Colyford villa, Exeter. Devon (Angleterre). 1886 DuGÈs (D»" Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique). 1888 Fritsh (D^* Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). 1893 Girard (D'' Charles), 19, boulevard Bineau, à Levallois- Perret (Seine). 1889 GooDE (G. Brown), assistant secretary of the Smithsonian Institution, à Washington, D. C. (Etats-Unis). 1890 HoRST (Dr R.), conservateur au Musée d'histoire naturelle, à Leide (Hollande). 1881 RiTCHiE (John), ex-président de la Boston Scientific Society, à Boston, Mass. (Etats-Unis). 1891 Vejdovsky (Franz) , professeur à l'Université de Bohème, à Prague (Bohème). MEMBRES DONATEURS DECEDES (1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. 1888 Chancel (Mlle Aline), décédée en 1889. 1888 GuERNE (baron Frédéric de), 1822-1888. (1) Par une délibération en date du 2o janvier 1885, le Conseil a décidé de main- tenir perpétuellement en tète du Bulletin la liste des Membres donateurs décédés. MEMBRES TITULAIRES (\) 1890 Albert I«r (S. A. S. le prince), prince de Moiitico (membre ilonnti'iirK correspondant, de l'Institut, 25, rue du Fau- Ijourg-Saint-llonoré, à Paris. 1880 Alluaud (Cliarles), conservateur du Muséum, 16, avenue Foucaud, à Limoges (Hante-Vienne). 1870 Amblard (D'" Louis), iibis, ruePaulin,à Ageu(Lot-et-Garoune). 1892 Ancev (Félix), administrateur-adjoint de la commune mixte, à Dra el Mizan (Algérie). 1892 André (E.), ancien notaire, 17, rue des Promenades, à Gray (Hante-Saône). 1892 Anghelesco (Constantin), étudiant en médecine, 7, impasse Royer-CoUard, à Paris. 1893 Argod-Vallon (Albert), à Crest (Drôme). 1893 Arrigoni degli Oddi (Comte), à Padoue (Italie). 1877 BAiLLY(J.-F.-D.),353,rue Saint-Laurent, à Montréal (Canada). lo. 1890 Ballion (Jean), 9, place de la Calandre, à Cand (Belgique). 1880 Bambeke (D^ Charles van), professeur à l'Université, 7, rue Hante, à Gand (Belgique). 1878 Barrois (Dr Jules), villa Barrois, Cap Brun, à Toulon (Var). 1880 Barrois (D^" Théodore Charles), professeur agrégea la Faculté de médecine, 220, rue Solférino, à Lille (Nord). 1890 Barvir (Henri), à Choltice (Bohème). 1891 Baudouin (D^" Marcel), 14, boulevard Saint-Gerinaiu, à Paris. 1879 Bavay, pharmacien en chef de la marine, 45, Grande-Rue, à Brest (Finistère). 1889 Bedot (Dr Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1878 Bedriaga (D"" Jacques de), 55, boulevard de l'Impératrice, à Nice (Alpes-Maritimes). 1880 Beltrémieux (D"" E.), président de la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, à La Rochelle (Charente- Inférieure). 2o. 1880 Berthoud (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicètre (Seine). F Bertrand (Joseph), {mmiilire à vie), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, 4, rue de Tournon, à Paris. F Besnard (Auguste), conducteur des ponts -et-chaussées, 68, route de Laval, au Mans (Sarthe). 1891 Bétancès (Dr Felipe), o9ter, rue Bonaparte, à Paris. (1) La Société s'est, vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. tO du Règlement). VIII 1879 Betta (le commandeur Ednardo de), IJ, corso Castelvecchio, à Vérone (Italie). 1884 Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace). 1889 Bibliothèque universitaire, à Grenoble (Isère). 1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Buffon, à Paris. 1892 Bibliothèque universitaire, à la Faculté des sciences, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1892 Bibliothèque universitaire, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 3o. 1884 BiGNON (Mi^« Fanny), docteur ès-sciences naturelles, 162, faubourg Poissonnière, à Paris. 1884 BiNOT (Jean), interne des hôpitaux, 22, rue Cassette, à Paris. 1891 Blanc (Edouard), explorateur, 122, rue de Grenelle, à Paris. 1892 Blanchard {M^'^ Raphaël), [membre donateur), 32, rue du Luxembourg, à Paris. F Blanchard(D'' Raphaël), (mrm/>/T donafexr), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 32, rue du Luxembourg, à Paris. 1889 Blasius (D'' Rudolph), 2o, Petrithor-Promenade, à Bruns- wick (Allemagne). 1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu- relle, 17, Gauss-strasse, à Brunswick (Allemagne). 1886 Blavy (Alfred), officier de l'Instruction publique, 4, rue Barralerie, à Montpellier (Hérault). 1881 Blonay (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris. 1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université, 7, calle Moreto, à Madrid (Espagne). 4o. 1882 Bonaparte (le prince Roland), {membre donateur), 10, avenue d'Iéna, à Paris. 1893 Bonnaire (D^ Erasme), accoucheur des hôpitaux, 37ter, rue de Bourgogne, à Paris. 1883 BoNNiER (Jules), directeur-adjoint de la Station maritime de Wiinereux, 75, rue Madame, à Paris. 1889 BoTTARD (D'Alphonse), 67, boulevard de Strasbourg, au Havre (Seine-Inférieure). 1880 BoucARD (Adolphe), officier d'Académie, 225, High Holborn, à Londres, W. C. (Angleterre). 1885 BouLART (Raoul), préparateur au Muséum, 6, rue de la Cerisaie, à Paris. 1886 Bourgeois (Jules), ex-président de la Société entomologique de France, à Sainte-Marie-aux-Mines (Alsace). 1890 Bouvier (D'E. L.), professeur agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie, 39, rue Claude Bernard, à Paris. 1893 Brabant (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai (Nord). IX 1889 Branicki fcomtr Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska, à A'arsovii' (Russie). 5o. 1800 Braun (!)'■ Max), professeur à l'Université, directeur du iMusée zoologique, 1, Sterawartstrasse, à Kônigsberg (Prusse). 1892 Brian (Alfred), {membre donateur), 6, via San Sebastiano, à Gênes (Italie). 1883 Britto (Dr Victor de), à Porto Alegre, province de Rio Grande do Sul (Brésil). 1892 Brongniart (Charles), assistant au Muséum, 9, rue Linné, à Paris. 1892 BucHET (Gaston), à Romorantin (Loir-et-Cher), F Bureau (D"" Louis), (membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1880 Camerano (D"" Lorenzo), professeur à l'Université, palais Carignan. à Turin (Italie). 1880 Campbell (John-Mac Naught), C. E., F. Z. S., senior assistant curator, Kelvingrove Muséum, à Glasgow (Ecosse). 1893 Carus (J. Victor), professeur à l'Université, 7, Gellertstrasse, à Leipzig (Allemagne). 1887 Catois (D"" Eugène), professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue des Cordeliers, à Caen (Calvados). 6o. 1880 Certes (A.), inspecteur général des finances, 53, rue de Varenne, à Paris. 1891 Chaxcel (M™e Marius), {membre donateur), 32, rue du Luxem- bourg, à Paris. 1877 Chaper (Maurice), ingénieur, 31, rue Saint-Guillaume, à Paris. 1883 Chatin (Di' Joannès), membre de l'Académie de médecine, professeur-adjoint à la Faculté des sciences, 147, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1891 Graves (Francisco Affonso) , capitaine au 11® chasseurs, directeur de l'Observatoire météorologique, à Ponta Del- gada, île Sào Miguel (Açores). 1888 Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris. 1884 Chevreux (Edouard), villa Ez Zitouna, 56, rue Daguerre, à Mustapha, près Alger (Algérie). 1891 Chevreux (M^'^^),( membre à vie), 131, Grande-Rue, à Boulogne- sur-Seine (Seine). 1881 Clément (A.-L.), (membre à vie), officier de l'Instruction publique, dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris. 1876 CoLLARDEAU DU Heaume (Maric-Philéas), 6, rue Halévy, à Paris. 70. 1887 CosMOvici (D^ Léon-C), professeur à l'Université, 31, strada Eternitate, à Jassy (Roumanie). 1888 CosTEs (Michel), licencié ès-sciences naturelles, 49, rue du Cardinal Lemoine, à Paris. 4881 CoTTEAU (G.), correspondant de l'Iustitut, juge honoraire, à Auxerre (Yonne), et 17, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1882 Cousin (Auguste), à Guayaquil (Equateur). 1883 Crié (D"" Louis), professeur à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1893 Dahl (D"" Ferdinand), privat-docent à l'Université, à Kiel (Allemagne). 18S9 Dames (Félix-L.), libraire, 47, Taubenstrasse, àBerlin (Prusse). 1884 Dautzenberg (Philippe), {membre à vie), 213, rue de l'Univer- sité, à Paris. 1894 Dechambre (P.), répétiteur de zootechnie à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1887 Delage (D"" Yves), professeur à la Sorbonne, 44, avenue des Gobelins, à Paris. 8o. F Delamain (Henri), négociant, à Jarnac (Charente). 1876 Demaison (Louis), 21, rueCérès, à Reims (Marne). 1886 Deschamps (Emile), 53, boulevard de la Major, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1880 Deyrolle (Emile), 46, rue du Bac, à Paris. F DoLLFus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes natura- listes, 35, rue Pierre-Charron, à Paris. 1892 DoLLFUs (Gustave), [membre à vie), 45, rue de Chabrol, à Paris. 1887 DoMiNici (Henri), licencié ès-sciences, 4, rue Castiglione, à Paris. 1894 DoNGÉ (Ernest), 36, avenue de Chàtillon, à Paris. 1877 DouviLLÉ, professeur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1876 Dubois (Dr Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire naturelle, 402, avenuedeCortenbergh, à Bruxelles (Belgique). 90. 1882 Dubois (D^" Raphaël), professeur à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône). 1889 Duchaussoy (D""), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 8, rue des Beaux-Arts, à Paris. 1888 Durègne (Emile), 142, rue de Pessac, à Bordeaux (Gironde). 1882 DuvAL (Dr Mathias), professeur à l'Ecole des beaux-arts et à la Faculté de médecine, membre de l'Académie de méde- cine, il, cité Malesherl)es, à Paris. 1892 Ecole normale des Instituteurs, à Orh^-ans (Loiret). 1887 Emery (Emile), interne des hôpitaux, 10, rue Saint-Martin, à Paris. 1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse). 1892 Faurot (M'"e Lionel), 4, rue de Commailles, à Paris. 1884 Fauroï (D'' Lionel), [membre à vie), 4, rue de Couunailles, à Paris. XI 1885 Fkrré (l)"" Cijibriel), iirofessein- à la Faculté de médecine, à Bordeaux (Gironde). uxi. 1880 FiLHOL (!)'■ II.), sons-directeur du lahoraloire de l'Ecole des Hantes-Etudes (zoologie) au Muséum, î), rue Guénégaud, à Paris. 1893 FiELD (Dr Herbert Haviland), 67, rue de Buffon, à Paris. 1894 FiscHKR (D"" Henri), 9, rue Legolî, à Paris. 1892 Fleittiaix (Edmond), I, l'ue Malus, à Paris. 1894 FoÀ (Edouard), explorateur en Afrique, 43, rue Saint-Lazare, à Paris. 1886 François (Ph.), 62, rue Gay Lnssac, à Paris. 1890 Friedlànder (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse). 1884 Gâche (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris. 1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont , à Rouen (Seine-Inférieure). 1880 Garman (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology at tlie Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). iio. 1879 Gazagnaire (Joseph), secrétaire de la Société entomologique de France, 33, Ijoulevard de Port-Royal, à Paris. 1888 GiRAUx (Louis), 22, rue Saint-Biaise, à Paris. 1887 GiROD (Dr Paul), professeur à l'Ecole de médecine, professeur adjoint à laFaculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy- de-Dôme). 1890 GiRODON (iVlphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône). 1888 Greenough (H. -S.), 30, rue de Bassano, à Paris. 1894 Grouvelle (Philippe), 69, rue de Gergovie, à Paris. 1891 Gruvel, préparateur à la Faculté des sciences, 2, rue d'Arras, à Paris. 1880 GuERNE (baron Jules de), {membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris. 1886 GuiTEL (Frédéric), préparateur à la Sorbonne, à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise). 1892 GuTMAN (Joseph), étudiant eu médecine, 7, rue Méchain, à Paris. 120. 1891 Hallez (D"" Paul), professeur à la Faculté des sciences, à Lille (Nordj. F Hamonville (baron Louis d'), (membre donateur), conseiller général de Meurthe-et-Moselle, au château de Manouville, par Noviant-aux Prés (Meurthe-et-Moselle). 1890 Havkine, bibliothécaire à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris. 1888 Hecht CDr Emile), 15, rue de Lorraine, a Nancy (Meurthe- et-Moselle). XII 1892 Herhera (Alphonse L.), aide-naturaliste au Muséum national, à Mexico (Mexique). 1886 HÉROUARD (Dr Edgard), préparateur à la Faculté des sciences, 1, rue du pont de Lodi, à Paris. 1891 HuBER (Adolphe), préparateur à la Faculté des sciences, 12 bis, place de Laborde, à Paris. 1883 HuET (D^L.), maître de conférences à la Faculté des sciences, 8, rue de la Chaîne, à Gaen (Calvados). F Hugo (comte Léopold), {membre donateur), statisticien au Ministère des travaux publics, 14, rue des Saints-Pères, à Paris. 1883 Hyades (D''), médecin en chef de la marine, médecin de l'Escadre de la Méditerranée, à bord du Formidable, à Toulon (Var). i3o. 1893 Janet (Armand), (membre à vie), ancien ingénieur de la marine, 8, boulevard du Littoral, à Mourillo a-Toulon (Var). 1890 Janet (Charles), ingénieur des arts et manufactures, à Beau- vais (Oise;. 1890 JoANiN (Albert), étudiant en médecine, 16, rue de Lancry, à Paris. 1890 Jolicqeur (D^ Henri), professeur cà l'Ecole de médecine, 15, boulevard de la République, à Reims (Marne). 1882 JouBiN (Dr Louis), {membre à cie), professeur-adjoint à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaiue). 1892 JouRD\N (Etienne), chargé de cours à la Faculté des sciences, 6, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Jousseaume (Dr Félix), {membre à vie), 29, rue de Gergovie, à Paris. 1880 JuLiANY (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de-Ville, à Manosque (Basses-Alpes). 1879 Jullien(D'' Jules), au siège delà Société Zoologique de France, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. 1879 Kempen (Ch. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pas- de-Calais). i4o- 1888 Kerhervé (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, 21, rue du Cherche-Midi, à Paris. 1889 KoROTNEv, professeur à l'Université de Kiev (Russie), directeur de la Station maritime de Villefranche (Alpes-Maritimes). 1893 Krasilshtshik (Isaac), rue lasskaïa, à Kishinev (Russie méridionale). 1879 KiiNCKEL d'Herculais (Jules), assistant au Muséum d'histoire naturelle, 20, villa Saïd, à Paris. 1891 Labbé (Alphonse), préparateur à la Faculté des sciences, 20, rue du Sommerard, à Paris. 1891 Laboratoire de zoologie de l'École prati([ue des Hautes-Études, au Muséum d'histoire naturelle, 55, rue de Bufïon, à Paris. XllI 1887 Labonne (D"" Heuri), directeur de la Société d'éditions scieu- tiliques, 15, rue de Médicis, à Paris, 1880 Lallemant, pharmacien, à l'Arba, près Alger (Algérie), 1886 Lamy (Ernest), 113, boulevard Haussmanu, à Paris. 1892 Lande (Df Adam), G, Maryjânska, à Varsovie (Russie). i5o. 1885 Landowski (D"^ Paul), 30, rue Blanche, à Paris. 1880 Langlassé (René), 42, quai National, à Puteaux (Seine). 1883 Larcher (D'' Oscar), membre de la Société de Biologie, 95, rue de Passy, à Paris. 1877 Larguier des Bancels (D''), conservateur du Musée de zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse). 1888 Lavergne de Labarrière (Joseph-Loïs), inspecteur d'as- surances, 47, rue ïaitbout, à Paris. F Le Breton (André), 43, boulevard Cauchoise, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 Lecol'rt (Dr Louis), à Joux-la-Ville, par Lucy-le-Bois (Yonne). 1892 Lefèvre (Edouard), sous-chef de bureau au Ministère des travaux publics, ancien président de la Société Entomo- logique de France, 112, rue du Bac, à Paris. 1883 Lemoine (Dr Victor), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine de Reims, 11, rue Soufflot, à Paris. 1882 Lennier (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22, route de la Hève, à Sainte-Adresse, près le Havre (Seine- Inférieure). i6o. 1892 LÉON (Dr Nicu), professeur à l'Université, à Jassy (Roumanie). 1887 Le Sénéchal (Raoul), docteur en droit, au Merlerault (Orne). 1891 LÉVEILLÉ (Albert), bibliothécaire de la Société Entomologique de France, 10, rue du Dragon, à Paris. 1891 LiGNiÈREs (Joseph), répétiteur à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seinej. 1887 Linarès (de), professeur à l'Université, 8, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1890 Loriol (Perceval de), au chalet des Bois, par Crassier, canton de Vaud (Suisse). 1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret). 1889 Magalhàes (D^ Pedro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, caixa de correio n° 540, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie). 188G MAGNE(Alexandre),(/«e/«/>?'g^/o?u/feMr), 41, rue Pasquier,à Paris. i;o. 1889 Maisonneuve (D^ Paul) , professeur à l'Université libre, à Angers (Maine-et-Loire). 1884 Man (Dr J. -g. de), à Middelbourg (Hollande). 1887 Marchal (Georges), interne à l'Iiùpital Saint-Joseph, 79, rue Denfert-Rochereau, à Paris. XIV 1887 Marchal (Di" Paul), 41, rue Gensier, à Paris. 1891 Marcoinnet (Ferdinaud), étudiant en médecine, 30, rue de Metz, à Nancy (Meurtlie-et-Moselle). 1889 Margô (D'' Tliéodore), {membre à vie), membre de l'Académie des sciences, directeur du Musée zoologique, professeur à l'Université, 4, Muséum Kôrut, à Budapest (Hongrie). 1879 Marion, correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences, à Marseille (Bouches-du-Rliône). F Marmottan (Di), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris. 1892 Martel (E.-A.), avocat, 00, rue Richelieu, à Paris. 1892 Martin (Henri;, licencié èssciences naturelles, 4, rue Faustiu- Hélie, à Paris. i8o. 1885 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre). 1893 Maupas (E.), conservateur de la Bibliothèque, rue de TEtat- major, à Alger (Algérie). 1890 Maurice (D^' Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). 1879 MÉGNiN (Pierre), membre de l'Académie de médecine, 4, avenue Aubert, à Vincennes (Seine). 1889 Metchnikof (D^' Elle), ex-professeur à l'Université d'Odessa, chef de service à l'Institut Pasteur, 18, rue Dutot, à Paris. 1894 Meunier (Fernand), 22, rue de la Paille, à Bruxelles (Belgique). 1884 MoNiEz (D"" Romain), professeur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine, à Lille (Nord). 1887 MoNVENOux (Di' Frédéric), 23, rue Grenette, à Lyon (Rhône). 1889 MoREAU (Dr Emile), 7, rue du Vingt-Neuf Juillet, à Paris. 1883 Morgan (Jacques dej, chez M. le comte de Saint Martin, 26, rue Victor-Hugo, à Amiens (Somme). 190. 1892 Moulé (Léon), contrôleur du service de l'inspection des viandes, 3, rue de l'Ancienne-Gomédie, à Paris. 1876 Musée d'histoire naturelle, à Douai (Nord). 189^ Musée municipal, à Ghâteauroux (Indre). 1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1888 Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Prusse). 1883 Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1886 Nabias (D'" B. de), {membre à vie), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 17 bis, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde). 1888 Nadar, 51, rue d'Anjou, à Paris. 1891 Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 116, boulevard Haussmann, à Paris. 1891 Neumann (Georges) , professeur à l'Ecole vétérinaire, à Toulouse (Haute-Garonne). 200. 1891 Nogué(Di' Raymond), 105, boulevard Voltaire, à Paris. XV 1876 Oberthur (Charles), imprimeur, à Keuues (Ille-et-Vilaiue). 1893 Odier (Georges), 73, rue de Courcelles, à Paris. 1893 Odin (A.), directeur du Laboratoire maritime, aux Sables d'Olonne (Vendée). 1892 Olivier (Ernest), au cliàteau des llamillons, près Moulins (Allier). 1890 Orueta (Domingo de), ingénieur, à Malaga (Espagne). 1879 OuuRi (Emile), chef de bataillon, commandant le 2^ bataillon d'infanterie légère d'Afrique, à Cao-Bang (Tonkin) et à Durtal (Maine-et-Loire). 1884 OLîSTALET(D''Euiile), assistant au Muséum, 55, rue deBulïon, et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris. 1889 Packard (A. S.), professeur à Bronn University, à Provi- dence, R. I. (États-Unis). 1888 Pages (Jules), médecin, 3, rue des Saussaies, à Paris. 2IO. 1890 PalacivY (Jean), professeur à l'Université de Bohème, 11, rue de Cracovie, à Prague (Bohème). 1891 Paràtre (René), étudiant en médecine, 29, rue Notre-Dame des Champs, à Paris. 1889 Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, ïoldy Férencz-utcza, à Budapest (Hongrie). 1892 Pavesi (Pietro), professeur à rUuiversité, 5, via Belli, à Pavie (Italie). 1884 Pavlov (M^^^ Marie), Chérémétevski péréoulok, maison Chérémetiev, logement 65, à Moscou (Russie). 1876 Pelletier (A. -J. -Horace), avocat à la Cour d'appel de Paris, à Madon, commune de Condé, par Blois (Loir-et-Cher). F PeiNxetier (Dr Georges), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blan- chard, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 Perrier (Edmond), membre de l'Institut, professeur au Muséum, 28, rue Gay-Lussac, à Paris. 1880 Perroxcito (D"" Edouard), professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). 1876 Petit (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris. 220. 1893 Pic (Maurice), {membre à vie), à Digoin (Saône-et-Loire). 1879 Pierson (Henri), (membre à vie), 6, rue de la Poterie, à Paris. 1884 PiLLiET (Dr Alexandre), 4, rue Richepanse, à Paris. 1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 152, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique). 1889 Preudhomme DE Borre (Alfred), villa de la Fauvette, Petit Saconnex, à Genève (Suisse). 1886 Prouho (Henri), maître de conférences à la Faculté des sciences, 72, rue Jeanne-d'Arc, à Lille (Nord). 1888 Rabé (D'), à Maligny (Yonne). XVI 1893 Racovitza (Emile), licenciées-sciences, 140, boulevard Saint- Germain, à Paris. 1882 Railliet (A.), professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vété- rinaire, à Alt'ort (Seine). 1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise). 23o. 1879 Regnard (D^ Paul), professeur à l'Institut national agrono- mique, directeur-adjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1887 Richard (D"" Jules), 30, rue du FaubourgSaint-Honoré,àParis. 1877 RicHET (Dr Charles), professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Université, à Paris. 1887 Robinet (Charles), professeur de physique au lycée, 13, rue Nicole, à Chartres (Eure-et-Loir). 1893 RocHÉ (Dr Georges) , inspecteur principal des pèches, 20, avenue des Gobelins, à Paris. 1890 RoDRiGUEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris. 1888 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton (Indre). F Rothschild (baron Edmond de), (membre donateur), 19, rue Laffite, à Paris. 1880 RoTROu (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). 1893 Rouillé (Louis), villa Marjac, au Bois vert, commune de Fouras (Charente-Inférieure). a4o. 1888 Sabatier (D"" Armand), professeur à la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault). 1893 Saint-Loup (Remy), maître de conférences à l'Ecole des Hautes-Etudes, 20, rue Saint-Sulpice, à Paris. 1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place, Gloucester square, à Londres (Angleterre). 1884 Sauvage (D^ Emile), directeur de la Station aquicole, 39 bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulogne (Pas-de-Calais). 1881 Sauvinet (L.-Ernest), assistant au Muséum, 13, rue de Buffon, à Paris. 1886 Schlumberger (Charles), ingénieur de la marine en retraite, 21, rue du Cherche-Midi, à Paris. 1889 Secques (François), pharmacien de l'Assistance publique, 3, rue de l'Epée de bois, à Paris. F Sédillot (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris. 1876 Semallé (René de), (membre donateur), à l'Ermitage, à Versailles (Seine-et Oise). 1879 Seoane (Victor-Lopez), avocat, membre de l'Académie royale des sciences, commissaire royal pour l'agriculture, etc., 5, Lucliana, à la Corogne (Espagne). 2.50. 1876 Shellev fcaptaiu Georges-Ernest), (membre à vie). F. Z. S., 13, llutlaiid gale, S. W., à Londres (Angleterre). XVII F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris. 1892 SoviNSKY, professeur à l'Université, à Kiev (Russie). 1893 Spengel (D'' J. W.), professeur à l'Université, à Giessen (Allemague). 1877 Steindachner (Hofrath D^ Frantz), Director des naturhisto- rischen llofniuseums, Burgring, à Vienne (Autriche). 1891 Stiles (D»" Charles W.), Bureau of animal iudustry, Depart- ment of agriculture, à Washington, D. C. (Étals-Unis). 1889 Stolz.mann (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1889 Studer (D^ Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1888 Suchetet (André), au château d'Autiville-Bréauté, par Goder- ville (Seine-Intérieure), etlO, rue Alain-Blanchard, à Rouen. 1892 Targioni-Tozzetti (Adolphe), professeur à l'Institut des études supérieures, 19, via Romana, à Florence (Italie). 260. 1893 Théry (André), à Saint-Charles, près Philippcville (Algérie). 1887 TopsENT (Dr Emile), professeur à l'Ecole de médecine, à Reims (Marne). 1878 ToLRNEUX (Dr Frédéric), professeur à la Faculté de médecine, 11, avenue Frizac, à Toulouse (Haute-Garonne). 1894 Traizet (Emile), 205, rue Saint-Denis, à Paris 1887 Trapet, pharmacien-major à l'hôpital militaire, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Buûon, à Paris. 1891 Vaudremer (Dr Albert), 1, boulevard de la Croisette, à Cannes (Alpes-Maritimes). F Vian (Jules), {membre donateur), 42, rue des Petits-Champs, à Paris, 1876 Vian (Paul), notaire, 3, rue Turbigo, à Paris. 1876 Vilemarest (baron de), 3, rue de Villersexel, à Paris. 270. 1888 V1LLEDIEUX (Léopold), à Lariaux, par Saint-Rémy en Rollat (Allier). 1880 Wavrin (marquis de), 49, boulevard du Régent, à Bruxelles (Belgique). 1880 Weber (Dr Max), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1890 Wierzejsky, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie (Autriche). 274. 1891 ZoGRAF (Dr NicoIas), professeur à l'Université, Musée poly- technique, à Moscou (Russie). Bull. Soc. Zool. de Fr. xix. — 2 BUREAU & CONSEIL DU LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉK 189 4 Membres du Bureau : MM. Président D^ L. Faurot. ( Prof. L. Vaillant. Vice-Présidents . ,_^ . t- t ^ ( Prof. E. L. Bouvier. Secrétaire général '. Prof. R. Blanchard. [ L. B. DE Kerhervé. Secrétaires ; ta. t r. f D^ J. Richard, Secrétaire-archiviste Fr. Secques. Trésorier G. Schlumderger. Archiviste-Bibliothécaire H. Pierson. Membres du Conseil /o Membres donateurs S. A. S. le prince Albert l^r, de Monaco. M^^^ R. Blanchard. Prof. R. Blanchard. A. Brian. Prince R. Bonaparte. M™*^ M. Chancel. lâ°^ J. DE GUERNE. B°" d'Hamonville. De L. Hugo. A. Magne. Bo" DE Rothschild. De Semallé. J, Vian. 2° Anciens présidents G. Cotteau. A. Kailliet. Pli. Dautzenberg. D»" E. OUSTALET. 5° Membres élus Dr V. Lemoine (1). Pour 1B92 l Prof. R. Moniez. D^ Em. MoREAU. Pour 1B93 ,' A. Certes. M. Chaper. E. Simon. A. Suchetet. I Mlle Y. BiGNON. n inn/i \ Piof. L. Bureau. Pour 1B94 ^,. J, jo.ssEAUME. [ Di' G. W. Stiles. (I) Klu en remplacement de M. E.-L. Bouvier, nommé vice-président. LISTE DES PRÉSIDENTS DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIETE MM. 1876 J. Vian. 188G P. Fischer (f 1893) 1877 J. Vian. 1887 A. Certes. 1878 F. JOUSSEAUME. 1888 J. JULLIEN. 1879 E. Perrier. 1889 G. COTTEAU. 1880 J. Vian. 1890 J. DE GuERNE. 1881 F. Lataste. 1891 A. Railliet. 1882 E. Simon. 1892 Ph. Dautzenberg. 1883 J. KÛNCKEL d'HeRCULAIS. 1893 E. Oustalet. 1884 M. Chaper. 1894 L. Faurot. 1885 p. MÉGNIN. - MM. •^/ é^:!/à;% Docteur Paul FISCHER, Décédé à Paris, le 29 Novembre 1893, Président de la Société en 1886. Séance du 9 Janvier 1894 PRÉSIDENCE DE MM. OUSTALET ET FAUROT M. le D"" E. OusTALET, présideat sortant, ouvre la séance et pro- nonce l'allocution suivante : « Messieurs, » Après avoir ouvert la séance et avant de céder le fauteuil au savant distini^ué que vos suffrages unanimes ont désigné pour mou successeur, je tiens à vous remercier du grand honneur que vous m'avez fait en m'associant, pendant un au, d'une manière plus intime, à l'existence de notre Société. » Grâce à votre bienveillante sympathie, les fonctions de Prési- dent, que je n'avais acceptées qu'avec une certaine hésitation, n'ont eu pour moi que des avantages, car elles m'ont permis de resserrer les liens d'amitié qui m'unissaient déjà à plusieurs d'entre vous et de nouer avec d'autres collègues d'agréables relations. Et puisque la fin de mon mandat coïncide avec le commencement d'une nouvelle année, je suis heureux de saisir cette occasion pour otîrir tous mes meilleurs souhaits à mes collègues et amis. Les vœux que j'exprime s'adressent en même temps à la Société Zoologique, à laquelle nous sommes tous étroitement attachés et qui constitue, pour ainsi dire, une de ces colonies animales dont les membres, tout en conservant leur individualité, sont solidaires les uns des autres et travaillent ensemble pour le bien commun. Comme ces colonies, puisse notre Société s'accroître rapidement par une proli- fication énergique, par l'adjonction de nouveaux membres qui donneront une nouvelle impulsion à ses travaux, augmenteront sa prospérité matérielle, agrandiront le cercle de son influence ! » Durant l'année qui vient de s'écouler, notre Société a été cruellement frappée; elle a perdu successivement le D"" Viallanes, le D^" Paul Fischer et M. Bigot, dont le souvenir vivra toujours parmi nous et à la mémoire desquels je tiens à adresser encore un affectueux hommage. Puisse mon successeur, en quittant à son tour le fauteuil, n'avoir à enregistrer, au lieu de pareils deuils, que de nouvelles adhésious et de nouveaux succès pour notre chère Société I C'est le vœu que forme, eu vous remerciant encore, votre ancien Président. » 2 SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 M. le D»" L. Faurot, président pour l'année 1894, prend place au fauteuil et prononce l'allocution suivante : « Messieurs, » Je vous remercie de l'honneur que vous me faites en me dési- gnant pour présider vos séances. Il y a sûrement parmi vous des membres qui, en raison de la participation active qu'ils prennent aux progrès scientifiques de notre Société, étaient plus dignes que moi de réunir vos suffrages. Aussi cet honneur me rend-il un peu confus du très petit nombre de communications que j'ai lues à nos séances. La cause eu est, je me hâte de le dire, non pas à ce que la Zoologie a pour moi peu d'attrait, mais bien à ce que j'ai entrepris des recherches longues et difficiles. » La variété des travaux publiés par notre Société est d'ailleurs bien propre à inspirer du goût pour l'étude de la plus intéressante, mais aussi de la plus ardue et de la moins approfondie des trois Sciences naturelles. Car, vous, le savez, si en zoologie nos connais- sances sur les caractères extérieurs et l'organisation des êtres s'enrichissent constamment de faits nouveaux, nous restons tou- jours dans le plus grand embarras pour relier ces faits entre eux, et leur accumulation devient une véritable source de difficultés. Bien souvent ces difficultés proviennent de l'incomplète observation ou de l'insuffisante observation des faits. » Il n'est pas douteux. Messieurs, que des études semblables à beaucoup de celles qu'on peut lire dans notre Bulletin et dans nos Mémoires, auront pour effet de diminuer considérablement les obstacles auxquels je fais allusion. C'est ainsi qu'en outre des réformes que certains d'entre vous ont introduites dans la nomen- clature et qu'ils ont fait accepter au Congrès de Moscou et ailleurs, vous avez pu remarquer, dans ces publications, le grand nombre de descriptions claires et justifiées par des figures, se rapportant à des groupes d'êtres incomplètement étudiés, tels queles Foraminifères, Spongiaires, Vers, Annélides et à bien d'autres : Mollusques, Arthro- podes, etc., qu'étudient spécialement plusieurs de nos collègues. » Ces travaux suffiraient à eux seuls, si cela avait besoin d'être prouvé, à montrer que notre Société remplit un but utile, néces- saire, et leur nombre, qui va se multipliant d'année en année, peut nous donner une entière confiance dans l'avenir. Mais il me semble que cette confiance peut s'allier dès maintenant à une juste satis- faction des résultats acquis et de ceux qui sont près d'être obtenus. » Par ces derniers, je veux désigner une œuvre qui, bien que SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 3 conçue en dehors de notre Société, a cependant été inspirée par ces mêmes collègues qui, je le répète, participent si activement à ses progrès scientifiques. Il s'agit d'une Faune française, dont on annonce comme très prochaine l'apparition du premier volume. L'achèvement de cet ouvrage, en raison de la compétence bien connue de ses auteurs, ne peut manquer d'être menée à bonne fin et de contribuer, bien qu'indirectement, à honorer notre Société. Aussi, Messieurs, à cette première séance de l'année, je crois pouvoir me permettre de leur adresser, en votre nom, des félicita- tions pour l'œuvre utile qu'ils out entreprise et pour son premier résultat annoncé. » M. Lefèvre, Secrétaire général de la Société malacologique de Belgique, assiste à la séance. M. le professeur P. J. Van Beneden, membre honoraire de la Société, est mort à Louvain le 8 janvier; il était né à Malines le 15 décembre 1809. La Société exprime au professeur Ed. Van Bene- den, fils de l'illustre défunt, ses compliments de condoléance. MM. DoNGÉ, H. Fischer et Grouvelle, élus membres de la Société à la précédente séance, remercient de leur admission. M. FoÀ, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. M. leD^V. Lemoine est élu membre du Conseil, en remplacement de M. E. L. Bouvier, devenu vice-président. MM. de Guerne, Richard et SucHf:TET sont désignés pour repré- senter la Société au prochain Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne. M. Fr. Sëcques, secrétaire-archiviste, présente la liste des publi- cations périodiques reçues en échange pendant l'année 1893 (1). EUROPE FRANCE Paris. La Nature, W' 1023-1074. Annales des sciences naturelles, Zoologie, (7), XIV, no^ i-O ; XV, n"l-6; XVI, nos 1.3. Le Tour du Monde, n"' 1670-1717, 1719-1721. (1) Avis important. — Les Sociétés ou Académies avec lesquelles la Société Zoologique de France est en relation d'éciianges sont priées de considérer l'insertion sur la présente liste comme un accusé de réception et de bien vouloir envoyer les numéros qui, n'ayant pas été reçus, ne figurent pas sur cette liste. SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Aix. Amiens. An!j;ers. Aux erre. Béziers. Bordeaux. Boulogne-su r-Mer. Caen. Chalon-sur-Saône. ChAleauroux. Cherbourg, (îrcnohlo. Nouvelles géographiques^, nos i.f2, 1893. Société d'acclimatation. Revue des sciences naturelles appliquées {Bulletin mensuel), (4), X, n" 1-14, 16 24, 1893. Feuille des jeunes Naturalistes, nos 2G8-278. Catalogue de la bibliuthèijue, partie IG. Journal de la conchyliologie, (3), XXXIl, no* 3-4, 1892 ; XXXIII, n"' t-2, 1893. Société de Géographie. Compte-rendu, n"^ 1-9, 11-18, 1893. Bulletin, (7), XIII, no 4, 1892 ; XIV, n»M-2, 1893. Académie des Sciences. Comptes-rendus, table du tome CXV ; CXVI et table ; CXVII moins la table. Société Géologique de France. Bulletin (3), XX, no^5-7; XXI, no 1. Société Philomathique. Société d'Anthropologie. Mémoires, (2). IV, n° 4; (3), I, n° 1. Bulletin, (4), III, n° 4 ; IV, n"^ 1-11. Catalogue de la bibliothèque, l^e et2e parties. Institut national agronomique. Revue scientifique, LI, n»^ 1-6, 8-13, 15-17, 19 25; LU, n»^ 1-22, 24-27. Annales de micrographie, V, n»^ 1-2, Archives de médecine navale, LIX et L\, 1893. Revue des travaux scientifiques, XII, n°" 7-12. Revue des sciences naturelles de l'Ouest, II, n" 4; 111, n"' 1-3. Le Naturaliste, (2), n»« 140-161, 163. Bulletin scientifique de la France et de la Belgique. Revue maritime et coloniale {section des pêches), n"* 1-12. Recueilde médecine vétérinaire. .Mfort, (7), X, n"^ 1-8, lO-2'i. Académie des sciences, XV. Société linnéenne du Nord de la France. Bulletin, XI, nos 235-246. Société d'études scientifiques, 1891. Société des sciences historiques et naturfllcs de rVonue. XLVI, 2e trimestre 1892. Société des sciences naturelles. Bulletin, XV, 1892. Société d'anthropologie de Bordeaux et du Sud-Oueït. Société linnéenne. Annales de la Station aquicnle, I, no^ 1-2, 1892-93. Société linnéenne de Normandie. Bulletin, (4), VI, no 4, 1892; VII, n' 1-2, 1893. Société des sciences naturelles de Saône-et Loire. Musée municipal. Bulletin, n»* 1114. Société nationale des sciences naturelles. Société des sciences naturelles du Sud-lst. SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 La Rochelle. Lille. Lyon. Marseille. Montpellier. Moulins. Nancy. Nantes. Hniien. Se mur. Toulouse. Société de statistique, des sciences naturelles et des arts industriels, (4), I, n» 2. Académie des belles-lettres, sciences et arts, n» 28, 1891. Société géologique. Société linnéenne. Muséum dhistoire naturelle. Société scientifique industrielle. Bulletin, XX, no^ 2-4, 1892; XXI, n°' 1-2, 1893. Académie des sciences et lettres. Mémoires, XI, no3; (2), 1, n"^ 1-2. Revue scientifique du Bourbonnais, VI, n°^ 1-4, 6, 9-12. Bibliographie anatomique, I, n»* 1-6, 1893. Société académique. Annales, (7), III, n" 2, 1892. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Bulletin, III, n»^ 1-2, 1893. Société des Amis des sciences naturelles. Société des sciences historiques et naturelles. Académie des sciences. ALLEMAGNE Berlin. Akademie der Wissenschaften. Sitznngsberichle, n»*^ 41-o5, 1892; n"^ 1-38, 1893. Gesellschaft naturforschender Freunde. Sitzungsberichte, n" 1, 1892. Bonn. Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande. Verhandlungen, L, n" 1. Brème. Naturlorschende Gesellschaft. Danlzig. Naturlorschende Gesellschaft. Dresde. Musée de zoologie, d'anthropologie et d'ethnographie. Naturlorschende Gesellschaft « Isls », n" 1, 1890; no- 1-2, 1892; n» 1, 1893. Erlangen. Biologisches Centralblatt. XII ; XIII. n»" 3-24. Physikalisch-medicinische Societtct. Francfort-sur-le-Mein. Senckenbergische naturforschende Gesellschaft. Berichte, 1892. Freiburg i/Br. Naturforschende Gesellschaft. Berichte, VI, n"' 1-4. Giessen. Oberhessische Gesellschaft fiir Nalur- iind Heilkunde. Halle. Naturforschende Gesellschaft. Abhandlungen, XVII, n'^'^ 3-4; XVI II. n^' 1. K. Leopoldinisch-Carolinische deutsche Akademie der Natur- forscher. Hambourg. Naturwlssenschaftlicher Verein von Hamburg-Allona. Naturhistorisches Muséum. Mittheiiungen, X, n" 1-2, 1892. Heidelberg. Naturhistorisch-medizinischer Verein. Verhandlungen, V, n" 1. 6 léna. Kiel. Leipzig. Marburg Munich. Stuttgart. Wiesbaden. SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Medicinisclie naturwissenschaftliclie Gesellschaft. lenaische ZeUschrifl, XXVII, n"' 1-4. Naturwissenscliaftliclier Verein fiir Schleswig-Hoistein. Schriften, X, n° 1. Zoologischer Anzeiger, XVI, 1893. Gesellscliaft zur Befôrderung der gesammten Naturwissen- schaften. K. bayerische Akademie der Wissenschaftea. Sitzungsberichte, n'^ 1-3, 1891 ; n°' 1-2, 1892. Silzungsberichte der math.-phys Classe, n"' 1-3. Abhandlungen, XVII, n" 3; .XVIII, n" 1. Verein fiir vaterlândische Naturlainde in Wùrltemberg. Jahreshefte, XLIX, 1892. Nassauischer Verein fiir Naliirkunde. Jahrbilcher, XLVI. AUTRICHE-HONGRIE Agram. Budapest. Cracovie. Graz. Innsbruclt. Klausenburg. Prague. Trieste. Vienne. Societas liistorico-naluralis croatica. Kir. Magy. természeltudomânyi târsulat titliari hivalala. Académie des sciences. Sprawozdanie, XXVI II. Bulletin international. Comptes-rendus des séances, IV, n" 2-4, 7, 9-10, 1893. Naturwissenschaftlicher Verein fur Sleiermaric. MUtheilungen, 1892. Naturwissenscliaftlich-medizinischer Verein. Berichte, XX, 1891-92. Société du Musée de Transylvanie. Orvos-természettudomdnyi értesitô, XV K, n°^ 1-3, 1892 ; XVIII, n"^ 1-3, 1893, K. bôhmisclie Gesellschaft der Wissenschaften. Museo civico di storia naturale. Società adriatica di scienze naturali. Bolletino, XIV. K. Iv. Aliademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte der math-nat. Classe, CI, n"' l-IO. K. k. zoologisch-bolanische Gesellschaft. Verhandlungen, XLII, n"^, 3-4,1892; XLIII, n'« 1-4, 1893. K. k. naturhistorisches Ilofmuseum. Annalen, VIII, n»^ 1-2. Bruxelles. BELGIQUE Académie royale des sciences de Belgique. Bulletin, (.3), XXIV, n» 12; XXV, n»^ 1-12. Annuaire, 1894. Société entomologique de Belgique. Société malacologiqnc de Belgitiuc. Musée royal d'iiistoire naturelle. SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 DANEMARK Copenhague. Naturhistorisk Korening. Videnskabelige Meddelelser, 1892. Detk. danskc Videnskabcrnes Selskab. Oversigt, n« ;{, 1892; n- 1-2, 1893. Mémoires, (G), VII, n»^ 6 et 9, 1893. ESPAGNE MadriJ. Academia real de ciencias. Sociedad espanola de historia natural. Anales, (2), XXII, n»^ 1-2. lielsingfoi'S. FINLANDE Societas pro fauna et pro llora fennica, V, n»* 1-2; VI, VII, 1890-92. GRANDE-BRETAGNE Dublin. Edimbourg. Glascow. Liverpool . Londres. Royal Dublin Society. Royal Society of Edimburgli. Proceedings, XVIII, 1890-91. Transactions, XXXVI, n" 1-2. Royal Phjsical Society. Royal Collège of Physicians. Natural history Society. Proceedings and Transactions, III, n" 3, 1889. Biological Society. Proceedings and Transactions, VII, 1892-93. Royal Microscopical Society. Journal, (2), XII, n« 1, 3-6, 1893. The international Journal of microscopy and natural science, (3), III, n" 18-20, 1893. The Zoologist, XVII, n»^ 195-205. Linnean Society. Journal, XXIV, no» 152-154. The Bumming Bird, edited by A. Boucard, III, n"' 1-4. Natural science, I, n» 2; III, n" 17. HOLLANDE Amsterdam. Académie des sciences. Verslagen, IX, 1892. Verslagen der Zittingen van de wis- en natuurkundige Afdeeling, 25 juni 1892-28 april 1893. Catalogue, n»^ 1-9. Jaarboek, 1892, Het k. Zoologisch Genootschap « Nalura artis magistra ». 8 Harlem. Leyde. Bologne. Catane. Florence. Gênes. Modène. Naples . Padoue. Pavie. Pise. Rome. Sienne. Turin. Venise. Luxembourg. Bergen. SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Société hollandaise des sciences exactes et naturelles. Archives néerlandaises des sciences exactes et natu- relles, XXVI, n« 4-5; XXVII, no^ 1-3. Nederlandsche dierkundige Vereeniging. Tijdsckrifl, (2), IV, n» 1. Notes from ilie Leyden Muséum, XV, n'^ 1-3, 1893. ITALIE Accademia délie scienze dell' Istituto di Bologna. Memorie, (o), II, n°= 1-4. Accademia Gioenia di scienze naturali. Bolletlino,n'>^ 30-32,. Alti, (4), V, 1892-93. Monitore zoologico ilaliano. Museo civico di storia naturale. Annali, (2), n°= 10-12. Società ligustica di scienze naturali. Società di naturalisti. Alti, Memorie, (3), XII, n'^ 1-2. Mitllieiiungeri aus der zoulogischen Station, XI, n"» 1-2. Società reale di Napoli. Società di naturalisti. Bolletlino, (1), VI, n» 2 ; VII, n»» 1-2. Accademia délie scienze Gsiche e matematiche. Rendiconli, (2), VI, n°^7-12, 1892; Vil, n- 2-3, 5-12, 1893. Società veneto-trentiua di scienze naturali. Bolletlino, V, n" 3. Atti, (2), I, no 1. Bolletlino scientifico, XIV, n» 4, 1892 ; XV, n" 1-3, 1893. Società loscana di scienze naturali. Accademia dei Lincei. Rendiconli, (5), II, 1" et 2' semestres 1893. Memorie, II, n» 2. Società romana per gli studi zoologici. Bolletlino, II, n«^ 4-8. Accademia dei fisiocritici. Accademia reale délie scienze. Alti, XXVIII, n°= 1-15. Musei di zoologia ed anatomia comparata. Bolletlino, VII, n"' 133-135; VIII, nos 136-165. Ueale Istituto veneto di scienze, lettere ed arti. LUXEMBOURG Institut royal grand-ducal de Luxembourg, XXII. JNORVÈGE Muséum. Aarbog, 1892, SÉANCE DU 1) JANVIER 1894 Christiania. Stavanger. Tronisd. Den norskc Nordliavs-Expcdilion. Nyt Magazin jor naluroidenskabcrnc, XXXIII, n"^ 3-15; XXXIV, nos 1.2. Arkiv for mathemalih ng naturvidenskab. Christ iana Videnskabs-Selskabel. Muséum. Aarsberetning for 1892. Musée d'histoire naturelle. PORTUGAL Lisbonne. Porto. Academia real das sciencias. Jornal de sciencias math., phys. e naturaes, (2), II, n"^ 7-8; III, n»» 9-10. Sociedade Carlos Ribeiro. Revista de sciencias naturaes e sociaes, II, n" 8. RUSSIE Dorpat. Charkow. Kasan. Kiew. Moscou. Odessa. Saint-Pétersbourg. Naturforschende Gesellschaft. OomecTBO onbiTHtix'b naynt npii umii. liapb- KOBCKOM'b yHHBepCHTGT'^fe. OômecTBO ecTecTBOiicnbiTaTe.neil njiii iiMn. Ka- SaHCKOMt yHHBepCHTeT'fe. Tpy/IBI. XXIV, no G, 1892; XXV, n» 1-6, 1892-93 ; XXVI, n« 1-0, 1893. yqeiTBiH aaniiCKii, LIX, n"^ 5-0, 1892; LX, n»^ 1-4, 1893. IIpoTOKO.ii.L 1892-93. OômecTBO ecxecTBOHcnbiTaTe.ieil. Société impériale des naturalistes. OômecTBo jiioÔHxejieH ecTecTBo;^HaHia. aHxpono jioriH H 9THorpaiH. HoBopocciHCKoeoômecTBoecTecTBOHcnbiTaTe.ieM. SamiCKil {Mémoires), XVII, n»^ 2-3, 1892-93. Académie impériale des sciences. Société des naturalistes. IlpOTOKOJIBl, XXIII, 1893. TpyAU, section de botanique, XXIII, 1893; section de zoologie, XXIII, no 2, 1892. SUÈDE Lund. Stockolm. Acta Universntis lundensis, XXVIII, 1891-92. Académie des Sciences. Bihang, section 4, XIV-XVIII, 1889-1893. Catalogue de la Bibliothèque, n» 7,1892. 10 SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Berne. Genève. Lausanne. Nenfchâtel. Zurich. SUISSE Naturforschende Gesellschaft. Société helvétique des sciences naturelles. Actes, LXXV, 1892. Compte-rendu des travaux présentés à la 75* session. Société de physique et d'histoire naturelle. Mémoires, XXXI, n" 2. Société vaudoise des sciences naturelles. Bulletin, (3), XXIX, n°' 110-112. Société des Sciences naturelles. Naturforschende Gesellschaft. A FRIQUE Bône. ALGERIE Académie d'Hippône. Comptes-rendus des réunions, n» 23, p. 9-36. ASIE Pnoni-penh. Coloniho. CAMBODGE Comité d'études agricoles, industrielles et commerciales du Cambodge. CEYLAN Royal Asiatic Society, Ceylon branch. Saigon. COCHINCHINE Société des études indo-chinoises. Bombay Calcutta INDES Natural hislory Society. Journal, VII, n" 3-5 ; VIII, n" 1-2. Asiatic Society of Bengal. Proceedings, n°^ 8-10, 1892; n°' 1-7. 1893. Journal, part II, LXl, n» 3; LXIl, n"» 324-325. Tokio. JAPON Collège of science, Impérial University. Journal, V, n» 4 ; VI, no« 2-3. Calendar for the year 1892-93. SÉANCl': UU 9 JANVIEU 1894 11 SYRIE Beyroulli, Reine inlernationale de biblingraphie médicale, pharma- ceutique et céttrinaire, (2), IV, n"^ 1-24. AMERIQUE BRESIL Rio de Janeiro. Musée national. CANADA Halifax. Montréal. Ottawa. Toronto. Nova Scotian Institute ot nalural science. Proceedings and Transaciions, (2), I, n» 2, Geological and natural iiistory Survey and Muséum of Canada. Geological and natural history Survey. Catalogue of a strittigraphical collection of Canadian rocks. Canadian Institute. Transactions, IM, n» 2. CHILI Santiago. Société scientifique du Chili. Actes, III, n''*l-2, 1893. COSTA-RICA San- José. Museo nacional. ETATS-UNIS Baltimore. Boston. Brookville. Cauiltridge, Mass. John Hopkins University. John Hopkins Hospital Bulletia,lV, n"* .30-;{4. Studies froni the biological laboratnry, V, n«^ 2-4. Society of Natural History. Proceedings, XXV, n"' 3-4. American Academy of Arts and Sciences. Proceedings, XIX, 1891-92. Society of Natural History. Muséum of comparative Zoôlogy at Harvard Collège. Bulletin, XVI, n"^ 11-14; XXIII, n" G; XXIV, n^^ 1-7; XXV, n«^ 1-3. Memoirs, XIV, n" 3. Cambridge Entoraological club. Psyché, VI, n«~ 203-212. Bull. Soc. Zool. de Fr. XIX. — 3. 12 SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Cincinnatti. Granville, Ohio. Ilamline, Minn. "Meriden, Conn. Milvvaukee. Minneapolis, Minn. New-Havcn. New-York. Philadelphie. Pôrlland, Maine. Raleigh, N. C. Ilochesler. Saint-Louis, Miss. Salem, Mass. San-Diego, Calif. San-Francisco. S;ningfield. Society of iXalural History. • XV, nos 3.4 . XVI, n"' 1-3. The Journal of comparative neurolngy. Bulletin of ihe scientiftc laboratories of Denison Univer- silrj, VII. Ilamline University. Meriden Scientific Association. Ànnual address, revieiv of the year 1892. Public Muséum of the City of Milwaukee. The geological and natural history Survey of Minnesota. Minnesota Academy of natural science. Connecticut Academy of arts and sciences. Transactions, VIII, n^ 2 ; IX, n» 1. New-York Academy of sciences. Annals, VII, n°^ 1-5; VllI, n"' 1-3. Transactions, XI, p. 49-80 ; XII. American Muséum of Natural History. Ànnual Report, 1892. Bullelin, IV, p. 81-112, 129-320 ; V, p. 1-16. New -York Microscopical Society. The Journal of comparative medicine and veterinary archives. Academy of natural sciences. Proceedings, n» 3, 1892; n" 1, 1893. American Naturalist, XXVII, 1893. Zoological Society. American Phiiosophical Society. Proceedings, XXX, "no 139; XXXI, n»' 140-141. Transactions, (9), XVIII, n" 1. Wagner Free Institute of sciences. University médical magazine, V, n"' 6-12; VI, n»" 1-4. Portland Society of natural history. Elisha Mitchell scientific Society. Academy of science. Proceedings, II, n«= 1-2, 1893. Academy of sciences. Transactions, VI, n"" 2-8. Esse.x Institule. Bulletin, XXIII, n" 1-12 ; XXIV, n»^ 1-12; XXV, n<" 1-3. American Association for the advancemenl of sciences. Society of natural history. The West american scientist, VIII, n" 66. California Academy of sciences. Proceedings, (2), III, n» 2. Occasional papers : Evolution of the colors of north american land birds. Zoe, IV, n" 3. Natural history Survey of Illinois. State Laboralory of natural history. SÉANCE DU y JANVIER 1894 13 Tronton, N. V. ïlip Trenton naliiral history Survey. Wasliiiit^loii. Siiiillisoniaii Inslilulion. Bulletin, no ii). Report, 1890; XIV, 1891. American Monthly Microscopical Journal, n» liiS-llK; ; XIV, p"» 1-4, 7-9. r. S. (îeological Survey. Biillelin, n'^ 82-86, 1891-02 ; n" 90-90, 1892. Annual report, iv' 1-2, 1889-90. Monographs, XVII, XVIII, XX. U. S. Commission of Fisli and Flslieries. U. S. National Muséum. Bullelin, nû 39, A. -F., n» 4. U. S. Department of agriculture. Monography of the Geology of the Eurêka district Nevada, atlas. Bulletin, n»^ 3-4, 7. MEXIQUE Mexico. Orizaba. Sociedad mexicana de historia natural. La Naturaleza, (2), I, n"^ 1-6 ; II n»» 3-4. Sociedad cientifica « Antonio Alzate ». Memorias, VI, n"' 7-12, 1892-93 ; VII, n"' 1-4, 1893-94. Sociedad Sanchez Oropesa. RÉPUBLIQUE ARGENTINE Buenos-Aires. Museo publico. Cordolja. Academia nacional de ciencias. La Plata. Museo de la Plata. Revista, III. OCÉ ANIE AUSTRALIE Adélaïde. Brisbane. Melbourne. Sydney . Royal Society of South Australia, Royal Society of Queensland. Royal Society of Victoria. Proceedings, IV, n» 2; V. The Australian Muséum. Records, II, n»* 4-5. Catalogue of the Australian Mammals, n» 16. Catalogue of the marine shells of Australia Tas mania, n» 3. and 14 SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 Australian Lepidoptera with Lheir transformations, II, no 4. Linnean Society of New South-Wales. Proceedings, (2), VII, n"^ 2-4 ; VII, n" 1. Royal Society of New South-Wales. Journal and Proceedings, XXVI. JAVA Balavia. Natuurkundig Tijdschrift voor Nederlandsch-Indié, (9), LU. NOTE SUR LES BUPRESTIDAE FOSSILES DU CALCAIRE LITHOGRAPHIQUE DE LA BAVIÈRE, par Fernand MEUNIER. Quelques paléoentomologistes ont signalé la présence de Bupres- lidae dans le calcaire lithographique de la Bavière. En 1824, Prévost a mentionné et figuré pour la première fois une élytre de Coléoptère de cette famille, trouvée dans le terrain éoli- thique de Stouesfield, en Angleterre. Weyeuberg a décrit un Articulé de ce groupe sous le nom de Buprestites lapidelytris. L'empreinte examinée par cet auteur étant très mal conservée, il a eu tort de vouloir la comparer au genre Conognatha Dejeau, de la faune actuelle. Eu 1888, le savant naturaliste de Stuttgart, M. P. Oppenheim, a donné quelques détails plus précis au sujet d'un Buprestide de la collection de Munich. D'autres entomologistes ont trouvé, dans l'argile ou daus le succin, des Buprestidac de la période cœnozoïque. On peut signaler les intéressantes notices de Brodie, Murray, Robert et 0. Heer. Les deux individus examinés par Weyenberg et Oppenheim étaient couchés sur le dos. Cependant les caractères du thorax, de l'abdomen et de son extrémité assez pointue indiquaient suffisam- ment un Insecte devant aj)parteuir à cet ordre. La longueur totale de l'un d'eux est de 32 millimètres, tandis que l'autre n'en a que 25. L'enqireinte que nous avons observée a 55 millimètres. Elle est placée, sur la pierre, dans une position normale à tous les Articulés, mais est cependant trop imparfaite pour que nous puissions en' donner une minutieuse description. Daus l'état actuel de nos connaissances sur les Coléoptères fossiles, SÉANCE DU 9 JANVIKII 1894 lo il nous semble indispousnble de signaler cette observation et d'attendre d'autres documents, avant de rien conclure sur la place que doivent occuper, dans nos classifications, ces intéressants Bupirsliilac. Ou peut toutefois se convaincre, par l'examen de ce seul échan- tillon, de l'utilité des moindres recherches paléoentomologi(iues, qui nous indiquent qu'à l'époque secondaire de grands Insectes vivaient en Bavière et que son climat devait être beaucoup plus chaud que celui qu'elle possède actuellement. M. OusTALET. — Comme le dit M. F. Meunier dans la note que je viens d'avoir l'honneur de présenter en son nom, les vestiges de Coléoptères de la famille des Bupreatidae ne paraissent pas être très rares dans les calcaires lithographiques de la Bohême. J'ai eu l'occasion d'observer moi-même, sur une plaque qui m'avait été confiée par M. le D^ P. Fischer, notre regretté collègue, une empreinte qui m'a paru être celle d'un Bupreste. L'Insecte, qui mesuraitenviron 47 millimètres de long sur 28 millimètresde largeur maximum, était malheureusement couché sur le dos, de telle sorte que l'empreinte, d'ailleurs très fruste et dont je mets ici sous vos yeux un estampage, ne pouvait fournir de renseignements suffi- sants pour une détermination générique. Seule la forme générale semblait indiquer un Buprestide. D'autres plaques que j'ai eues en même temps sous les yeux, offraient des empreintes de Libellules et d'un Diptère indéterminable. DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES IIÉTÉROMÈRES AFRICAINS par Maurice PIC Xylophilus macularis Abeille in litt. — Court et large, rougeàtre, très pubescent de gris avec la tête noire, les cuisses postérieures obscurcies. Tête petite, en arc de cercle un peu anguleux en arrière, à ponctuation dense ; yeux gris, gros, éloignés et n'attei- gnant pas le bord postérieur de la tête. Antennes courtes insérées derrière le bord antérieur des yeux à 1" art. long, 2™-, 3'"^ court, peu larges, les suivants épais, larges, pubescents, avec le terminal légèrement tronqué en dehors. Prothorax court, moins large que la tète, à angles antérieurs arrondis et base sinueuse ornée de fos- settes. Elytres courts et larges, assez bombés, bien arrondis aux IG SÉANCE DU 9 JANVIER 1894 épaules et à l'exlrémité, très pubescents de gris, à ponctuation forte, p( u serrée ; ils sont ornés d'une large tache d'un brun noir près de l'extrémité et derrière les épaules de deux plus petites peu marquées de même couleur sur chaque élytre. Pattes testacées avec les cuisses postérieures obscurcies, celles-ci très épaisses. Dessous du corps noirâtre à pubescence grise fine. Rappelle un peu \e X.populiieus F., d'Europe, çf long i 1/3 mill. Guinée-Addah (coll. Pic). Xylophilus sulcatl'lus Abeille in litt. — Un peu allongé, entiè- rement d'un jaune testacé un peu brillant, moins la tête noire. Pubescence jaune assez longue, peu serrée. Tète en arc de cercle en arrière, très noire, à ponctuation peu marquée, yeux gris très grands atteignant le bord postérieur de la tête. Antennes longues, testacées à le»" article grand, "I""" plus petit, les suivants graduelle- ment épaissis avec le terminal long terminé en pointe mousse. Prothorax court, large, à peu près de la largeur de la tête, un peu échancre en avant, à angles antérieurs arrondis, base peu sinueuse à faible et court sillon médian, côtés droits, ponctuation assez forte, rapprochée. Elytres allongés, un peu diminués à l'extrémité qui est obliquement arrondie, à peine plus larges que le prothorax aux épaules à ponctuation forte, écartée. Dessous du corps testacé. Pattes testacées avec les cuisses postérieures un peu épaissies. Long. 2 mill. Guinée Addah (coll. Pic). Espèce d'une forme assez particulière paraissant rentrer dans le groupe des Euf/lenes. Je dois ces deux expèces à la générosité de M. Abeille de Perrin. ToMODERUS NiTiDus. — Asscz grand et large, entièrement d'un brun clair, brillant avec les yeux noirs ; élytres un peu obscurcis près de l'extrémité. Tète assez longue, à peine pnbescente, un peu tronquée en arrière avec les angles arrondis. Antennes assez épaisses, peu longues ; i^'^ art. très long, 2^^ court, 3% 4% 5' un peu globuleux à peu près égaux avec les suivants élargis, les derniers étant tronqués au sommet, le terminal en pointe courte au som- met. Prothorax long, presque lisse à lobe antérieur à peine plus large, bien globuleux, lobe postérieur large, modérément court, un peu plus étroit que la tête. Écusson petit, triangulaire, Elytres larges, assez courts, un peu arqués sur les côtés avec les épaules peu saillantes, arrondies, l'extrémité tronquée, arrondie ; ponctua- tion forte, écartée. Quelques poils grisâtres. Dessous du corps bru- nâtre. Pattes assez courtes, à cuisses peu épaissies. Long. 3 mill. Egypte (coll. Fairmaire, Picj. SÉANCE Dl' 9 JANVIER 1894 , 17 A rangei' dans la section des Tomoderus à prothorax non pro- fondément caualiciilé au milieu ; rappelle bien certaines espèces américaines comme T. interruptus. Anthicus subustulatus Abeille in litt. — Peu allongé, d'un brun rougeàtre brillant passant ordinairement au testacé clair sur les pattes et antennes; élytres à deux macules (la première plus large) postérieures noirâtres, quelquefois réunies sur la suture. Tète allongée, bien diminuée et arrondie en cercle en arrière, à ponctuation assez forte, écartée, avec les yeux gris. Antennes très courtes, un peu épaissies. Prothorax largement arrondi, dilaté en avant, à ponctuation forte, peu écartée, et fossettes assez marquées sur la base. Elytres assez larges, maculés de noir brunâtre, arrondis aux épaules et à l'extrémité, à ponctuation forte, écartée. Quelques poils courts, jaunâtres. Dessous du corps d'un brun rouge, quelque- fois obscurci. Pattes grêles. Long. 2 1/2, 3 mill. Guinée-Addah (coll. Abeille, Pic.) Rappelle bien Anthicus (cydodinus) Bremei Laf., d'Europe. DESCRIPTION D'UN HÉLICÉEN NOUVEAU PROVENANT DE LA COTE OCCIDENTALE DU MAROC, par Ph. DAUTZENBERG, Ancien Président de la Société. Hélix (Jacosta) Renati. Testa solidiuscula, modice uinbilicata. Spira scalari/ormls parum elata. Anfractus 5 superne concavo-planulati,mcdiocarinati. Cariiia obtuse marginata. Anf'r. ultimus antice descendens hasi convexm. Anfr. primus laeviijatus, ccteri longitudinalitcr irregulariter costu lati. Apertura subquadrata. Colnnwtla parum callosa, obliqua; labrum simpU'.r, acutum, mrdio angulatum. Color sordide lutcscens, maculis fulcis albidisque irregulariter conspersus ; basis aiifraclus ultiud pallidior, concentrice obscure lineolata. Altit. 4 ; diam. maj. 8 mill. ; apertura 2 mill. longa, 3 -1/2 millim. lata. Coquille assez solide, médiocrement ombiliquée. Spire scalari- forme, peu élevée, composée de 5 tours étages, piano-concaves à leur partie supérieure, munis à la périphérie d'une carène bordée d'un bourrelet saillant, arrondi. Dernier tour descendant à l'extré- mité, convexe à la base. Tour embryonnaire lisse ; les suivants ornés 18 SÉANCE DU 9 JANVIER 189i de costules longitudinales Inégales, disposées dans le sens de l'ac- croissement. Quelques-unes de ces costules se relèvent en forme de denticulationssur le bourrelet de la carène. Ouverture subquadran- gulaire. Columelle mince, très faiblement réfléchie sur la cavité ombilicale ; labre simple, tranchant, anguleux à sa partie moyenne et un peu sinueux au-dessous. Coloration d'un gris jaunâtre, élé- gamment tacheté de fauve et de blanc, surtout sur la partie supé- rieure des tours. La base du dernier tour est plus claire et présente en outre quelques linéoles concentriques peu apparentes. VHeliv Renati se distingue à première vue de toutes celles du même groupe par ses tours étages, plauo-concaves au-dessus ; par sa carène bordée d'un bourrelet saillant, ainsi que par sa colora- tion. Nous devons faire quelques réserves quant à la conformation de l'ouverture, car nous doutons que les trois exemplaires que nous avons sous les yeux soient parfaitement adultes. M. le commandant René Schlumberger, chef de la Mission mili- taire française au Maroc, a recueilli cette jolie espèce à Oualidiyaet nous nous faisons un plaisir de la lui dédier. Ouvrages reçus le 9 Janvier 1894. E. André, Sj^ecies des Hyménoptères d'Europe et d'Algérie, V, fasc. 43; VI, fasc. 42 el 44. Gray, 1892. 1. H. JI. FiELi), U cher die Art der Abfassunfj naturwissensclmftlicher Litté- rature erzeichnisse. Biologischen Ceniralhialt, XUF, n" 24, p. 7ii3, l^i'JiJ. 2. Id., Vcher die Gefiiasver.wrgiing nnd die allgemeine Morphologie des Glomus. Anatomischer Anzeiger, VIII, n°* 21 et 22, p. 753. 1893. .\. Hekhf.ka, El hoiiibre prehistéyrico de Mexico. Memorias de la Sociedad « Alzate » de Mexico, Vil, W p. el 2 pi., 1S93. K. Simon, Histoire naturelle des Araignées, 2' cdit., I, fasc 2. p. 257-488, avec 275 (Ig. Paris, 1893. 11) Séance du 23 Janvier 1894. PRÉSIDENCE DE M. A. CERTES, DOYEN D'ACE. M. Faurot, indisposé, s'excuse de ue pouvoir venir présider la séance. M. le comte Arrigoni degli Oddi adresse un exemplaire de sa ])holographie pour l'album de la Société. A ce propos, M. le Président invite les membres de la Société, qui ne l'auraient pas encore fait, à donner un exemplaire de leur photographie. M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. Ed. Chkvreux, nommé oiïicier d'Académie, et à M. Railliet, nommé oUicier du Mérite agricole. MM. R. Blanchard et J. de Guerne présentent à la Société le premier volume de la Faune française, publiée par leurs soins à la Société d'éditions scieutilîques. Ce volume, qui comprend 2i0 pages, 4 planches en 12 couleurs et 22 figures dans le texte, a pour titre : les Némertiens. Il est dû à la plume de M.L. Joubin, membre de la Société. D'autres volumes paraîtront à court intervalle. Les Mammifères et les Oiseaux seront traités par M. Oustalet, les Crustacés déca- podes par M. J. de Guerne, les Entomostracés par M. J. Richard, les Amphipodes par M. Chevreux, les Insectes parasites par MM. Railliet et Neumanu, les Névroptères par M. Vayssière, les Gastéropodes et Lamellibranches marins par M. Dautzenberg, les Céphalopodes par M. Joubin, les Hirudinées par M. R. Blanchard, les Helminthes par MM. R. Blanchard et Railliet, les Bryozoaires par M. Prouho, les Turbellariés par M. Hallez, etc. Cette importante publication comprendra un nombre indéter- miné de volumes, ayant chacun le format et le caractère de nos Mémoires. M. H. H. FiELD présente un modèle eu cire de la vessie urinaire et des organes voisins, chez la SaUunandra atra. M. Ch. Janet présente la suite de ses Etudes sur les Fourmis. 4^ note : Pelodera des glandes pharyngiennes de Formica rufa. Ren- voi aux Mémoires. M. P. Dechamdre présente un travail intitulé: Races canines; classification et pointage. Renvoi aux Mémoires. 20 SÉANCE DU 23 JANVIER 1894 MORPHOLOGIE DE LA VESSIE CHEZ LES BATRACIENS, par le D^ Herbert Haviland FIELD. La présente note est le résumé d'une communication sur la morphologie de la vessie que j'ai faite dans la séance du 9 janvier. Cette circonstance expliquera son caractère un peu décousu. Pour bien comprendre les relations de la vessie, il faut d'abord tenir compte de la différence de réaction entre uu nouvel et un ancien organe vis-à-vis de l'influence modificatrice de son activité physiologique. Un nouvel organe présente un mode d'adaptation directe dépendant principalement des conditions extérieures. Un organe différencié depuis longtemps montre toujours une tendance à s'adapter en abandonnant le moins possible les caractères qu'il a déjà acquis. Or, je crois trouver dans l'extrême variabilité de la vessie et dans le manque de toute influence atavique, l'indica- tion de son acquisition nouvelle ; ce qui concorde avec les conclu- sions que j'ai déjà émises sur l'origine du canal de Wolff. La vessie se développe toujours aux dépens du conduit excréteur, pris dans le sens le plus large. Or, chez la plupart des Vertébrés, le cloaque sert en partie à conduire l'urine à l'extérieur, et chez les Amniotes et les Batraciens, c'est justement cette partie qui donne naissance par expansion (Oiseaux, Serpents) ou par évagination (chez tous les autres) à la vessie. La vessie des Batraciens est sans doute le point de départ de celle des Amniotes et il s'agit de bien déterminer la forme de cet organe primitif. Selon la seule donnée embryologique que nous ayons sur ce sujet — celle de Goette — la première ébauche de la vessie chez Bombinator serait paire. Au premier coup-d'œil, ce résultat me semblait surprenant et je me mis à étudier plus en détail l'anatomie comparée de l'organe, afin de voir s'il y avait en réalité une contradiction entre l'anatomie comparée et l'embryogénie. Il résulte de cette étude : 1° que la forme de l'organe chez les Batraciens primitifs est bien celle d'une simple évagination impaire de forme tubulaire ; 2° que l'organe dépend d'une façon nette de la forme et de la capacité de la cavité pleuro-péritonéale ; 3» qu'avec la réduction de longueur du corps (processus qui caractérise en réa- lité la phylogéuie de ce groupe) la vessie se différencie, de sorte qu'on peut distinguer quatre types différents successifs. Type I. — La vessie a la forme d'un long tube : Proteus, Sircn, Amphiuma, la plupart des Cœcilies, et probablement les ancêtres SÉANCE DU 23 .lANVIKR 1894 21 de toutes les Cœcilies. Relativement à la taille de l'animal, la vessie que j'ai trouvée chez Ainpliiunia présente une plus grande longueur que chez aucune autre espèce décrite jusqu'ici. Les adai)tations chez les Cœcilies sont très instructives, en ce qu'elles montrent une dépendance très précise de la cavité pleuro-péritonéale. Type II. — La vessie se gonfle en forme de rave ou d'utérus humain : Ni'cturu^, Menopoma, Amblijstoma et Spelerpes ', ce dernier est plutôt compris entre les types II et III. Typk III. — La partie supérieure de la vessie présente une petite dépression, de sorte qu'elle est maintenant cordiforme (utérus bicornis) : Salamandra, Salamandrina, Triton, IJyla, Pipa et Rana. Type IV. — La vessie consiste en deux évaginations séparées sur presque tout le parcours (utérus double) : Alytes et Bombinator. Stades ontogénetiques Types anatomiques. / H /// IV / r • r f' II 9 9 9 /// ^ ^ IV V Ces faits, qui sont, comme on remarquera, tout Vinverse de ce qu'on trouve pour l'utérus, indiquent que la forme paire de la vessie est une condition secondaire, produite dans les formes à corps court par une adaptation aux autres viscères. La vessie a été écartée de sa position médiane ou plutôt coupée en deux portions latérales par le rectum. Cependant il faut admettre la supériorité en ce cas de l'évidence embryogénique et je me suis efforcé, en conséquence, d'étudier le développement chez un grand nombre d'espèces appartenant à tous ces types, sauf au premier, qui est du reste si simple qu'il ne laisse pas de doute sur son embryogénie. Chez le type II, la vessie apparaît comme une évagination tubu- laire représentant l'état adulte du type I. Chez le type III également, la première ébauche ressemble à la 22 SÉANCE DU 23 JANVIER 1894 forme définitive du type I, ensuite l'évagination s'élargit en prenant la forme du type II, à laquelle succède la forme en cœur. Chez le type IV, contrairement aux données de Goette, j'ai trouvé une évagination impaire (type I), puis un simple sac médian (type II), ensuite un stade cordiforme (type III), et enfin deux culs- de-sac tubulaires (type IV). L'embryogénie est donc également Vinre?'se de celle de l'utérus et concorde avec l'anatomie comparée, en démontrant que la vessie primitive était médiane et impaire. NOTE COMPLEMENTAIRE SUR LES PLATYPEZIDAE FOSSILES DE L'AMBRE TERTIAIRE, par Fernand MEUNIER. Dans notre précédent travail, nous avons signalé l'aftlnité des caractères des OppenlieimieUa (1), avec les Platypezidae des genres Callomyia et Opctia, ainsi que des minuscules Aphrosylus de la famille des Dolichopodidae. Examinons maintenant d'une manière plus précise quels sont aussi les genres de Dolichopodidae les plus voisins de notre fossile. Pour y arriver, faisons une étude comparée des formes actuelles et de celles du succin. Chez les Chrysotus, le troisième article des antennes est rond (tellfôrmig, d'après Meigen), avec une petite partie transversale à l'insertion du chète, qui est entièrement apical. Zetterstedt et Schiuer indiquent les mêmes signes que l'auteur allemand, et le second de ces diptéristes, admet aussi le genre Clirysotimm (2) Loew, qui n'est connu que par deux minuscules espèces de la région paléarctique. Chez les Medeterus Schiner (3), le troisième article des antennes (1) Bull. Soc. Zool. de Fr., séance du 8 nov. 1893. (2) Une impression transversale devant l'écusson du thorax, nous semble un caractère de médiocre importance pour la création d'un genre. (3) Loew {Ueber den Bernstein und die liernsteiii fauna, p. 42; Meseritz, IBoO) dit ce qui suit au sujet de ces Dolichopodiens : « Die Gattung Medelerus in uci- lesten Sinne ist die am artenreiclisten repràsentirte. d En présence d'une citation de ce genre, il est impossible de savoir reconnaître les Dolichopodidae que cet auteur désignait sous le nom de Medelerus. Avec les espèces de Meigen, el des diptéristes de son époque, on a formé les genres : Thinophiius Wahlberg, JAun- calus Loew, Hydrophorus VValker, Teucopkorus Loew, Sijinpycnus Loew et Campsicnemus Walker. SÉANCE DU 23 JANVIER 1894 23 est ovil'orme, le style apical. Les hanches antérieures longues et éloi- gnées des deux autres paires de pattes. Celles-ci sont grêles et très allongées. Les troisième et quatrième nervures longitudinales des ailes convergent à l'extrémité. Chez les Oppenheimiella, le troisième article des antennes est plutôt légèrement piriforme qu'ovoïde, le chéte apical avec trois articles qui ne sont visibles qu'à un grossis- sement de cent diamètres. Les hanches de la première paire un peu plus longues que les autres. Les pattes n'offrent rien de particulier. Le métatarse postérieur et les articles suivants sont à peu près de la même longueur chez les Chrysotus {i), Medeterus Sch'iner el Oppen- heimiella. Les ilM/É'?cn. io;-):mo7I. isin. 2. In., lieschreibung eines Orang-ilon-Xesles. Ibidem, p. 8:i3-83i. L. MouLK, Des Sarcosporidies et de leur fréquence principalement chez les Auiindu.v de boucherie. I lu-, iii-8», 40 p. et 2 pi. Vitry-le-Fraiiçois, 1887. Okff.kt par m. Boguanov : Congrès international de Zoologie, deuxième session. Moscou. Comptes- rendus des séances. Deuxième partie. 1 vol. in-S». Moscou, 1893. Offert par .M. Charles Maunoir, Secrétaire général de la Société de Géographie de Paris, en souvenir d'Henri Duveyrier : 1 . ,1. R. BouRGuiGNAT, 5Iollusqnes terrestres et fluviatiles recueillis par M. l'aul Soleillet dans son voyage au Choa. \ai<>, 48 p. et I pi. Paris, 1885. 2. Id., Malacologiede l Algérie, ou histoire naturelle des Animaux )nollusques terrestres et fluviatiles recueillis jusqu'à ce jour dans nos possessions du nord de l'Afrique. 2 vol. gr. in-4», 674 p. et 48 pi. Paris, Cliallamel, édit., 1864. Offert par MM. R. Blanchard et de Guerne : L. .louBiN, Faune française. Les Némer tiens. 1 vol. in-i», 233 p. et 4 pi. en couleur. Paris, 1894. 39 Séance du S7 Février 1894. PREMIÈRE RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE PRÉSIDENCE DE M. L. VAILLANT, VICE-PRÉSIDENT. En ouvrant la séance, M. le professeur L. Vaillant prononce l'allocution suivante : « Messieurs, » En l'absence du Président de la Société, retenu loin de nous par des devoirs de famille, ayant l'honneur de tenir ici sa place, je (lois tout d'abord témoigner de notre gratitude à ceux de nos collègues de province, qui ont bien voulu répondre à l'appel du Conseil, et vous indiquer le but que celui-ci s'est proposé d'atteindre par cette innovation, l'aide que nous réclamons de vous pour en assurer le succès à venir. » Jusqu'ici la Société Zoologique de France n'avait pas tenu, comme le font beaucoup de Sociétés analogues, d'assises plénières, mais l'utilité de semblables réunions semble s'imposer davantage de jour en jour. Bien que nos publications. Bulletin et Mémoires, mettent sans doute les membres en rapport entre eux par une communication fréquente, il n'en est pas moins assuré qu'un échange plus direct de vues, une connaissance personnelle i)lus intime de nos collègues les uns avec les autres, offrira de sérieux avantages et qu'il y a un intérêt incontestable à ce que des savants, s'occupant de questions de même ordre, se connaissant parfois de longue date par leurs travaux réciproques, puissent communiquer entre eux d'une façon plus rapide et, dans une simple conversation, s'éclairer mutuellement, en quelques minutes, avec plus de facilité qu'une longue correspondance n'aurait pu le faire. » D'autre part, dans des séances générales les discussions ne manqueront pas d'être fructueuses devant un ensemble de per- sonnes, qui représentent les branches les plus diverses de la Zoologie et peuvent s'apporter un mutuel concours, soit en initiant leurs collègues aux progrès réalisés dans chacune d'elles par l'emploi de méthodes particulières d'investigation, soit en faisant connaître des vues nouvelles, lesquelles, bien qu'appliquées à SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1894 37 rétude de groupes spéciaux, peuvent, par leur géuéralisatiou, jeter certain jour sur la coonaissaDce d'êtres d'un autre ordre. )) Nous espérons aussi, à un autre point de vue, obtenir des résultats plus directement en rapport avec le développement de notre association. 11 est très désirable, en effet, que l'influence de nos laborieux collègues de la province se fasse sentir au centre d'action de la Société d'une manière plus directe, qu'ils nous aident sur bien des points de leurs conseils, soit pour la direction particulière à donner à certains travaux, soit pour des cbangements à introduire dans quelques détails de notre organisation. » Toutefois, pour avoir une action efficace, il est nécessaire que cette Assemblée annuelle prenne un développement en rapport avec l'importance du résultat espéré. Sur ce point particulièrement, nous devons faire appel à votre concours. Beaucoup de questions restent à juger, le Conseil a dû, pour cette fois, prendre l'initiative, mais sous la réserve expresse d'introduire par la suite toute modification, dont l'expérience indiquerait la nécessité. En ce qui concerne l'époque même de la réunion, la marcbe que devront y suivre nos travaux, sans parler d'autres points de détail inutiles à rappeler maintenant ou que l'avenir nous découvrira, nous serons heureux de recevoir les observations que vous voudriez bien nous présenter, pour arriver, dans la limite du possible, à satisfaire toutes les exigences au mieux de l'intérêt général. » Tel est, Messieurs, l'aperçu sommaire des considérations, dont s'est inspiré le Conseil pour vous convoquer aujourd'hui et, en souhaitant la bienvenue aux Membres qui honorent de leur pré- sence cette réunion, je déclare ouvert pour 1894, le Congrès annuel de la Société Zoologique de France. » MM. DE Bedri.\g.\, Bolivar, Cotteau,Fatio,Faurot. Ferré, Girard. Ph.Grouvelle, VAX Kempen, Mo.mez, PiERSON.RoLLiNATet Théry s'ex- cusent de ne pouvoir assister à la séance. Sont présents: M.M. Alluaud, R. Blanchard, prince R. Bonaparte, E.-L. Bouvier. Brongniart, Certes, Chaper, de Clayrrooke, Coste, Dautzenrerg, g. Dollfus, Field, Cadeau de Kerville, Gazagnaire, de Guerne, d'Hamonville, Hérouard, a. Janet, Ch. Janet, Jourin. DE Kerhervé, Lecourt, Lemoine, Lennier, Lignières, p. March.\l, H. Martin, Moulé, E. Olivier, Oustalet, Pages, Paratre, Petit, Pic, Rabé, Raspail. Richard, Rotrou, Saint-Loup, Sauvage, Secques et Vaillant. Assistent également à la séance : MM. Belle, Belloc, Lance et Sauzier. 38 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 4894 Dans sa séance du 20 février, le Conseil a jugé utile de procéder à l'élection de quelques Membres honoraires. En conséquence, il propose à la Société la candidature de MM. Al. Agassiz, directeur du Muséum of comparative zoology at Harvard Collège, Cambridge, Mass. (Etats-Unis) ; W. H. Flower, directeur du British Muséum, à Londres ; W. Lilljeborg, professeur émérite à l'Université d'Upsal (Suède); K. Môbils, directeur du Musée zoologique, à Berlin. Le Conseil propose également de conférer à M. Jules Vian, trois fois président de la Société, le titre de Président honoraire, en témoignage de reconnaissance des services qu'il a rendus à la Société. Ces diverses propositions sont adoptées par acclamation. AL L. F. DOS Santos, présenté à la dernière séance, est élu Mem- bre de la Société. MM. Oustalet et de Guerne présentent M. Théodore Sauzier, fi, boulevard de Courcelles, à Paris. MM. Topsent et Richard présentent M. Denis Lance, 13 bis, rue BerthoUet, à Paris. MM. Léveillé et Blanchard présentent M. Maurice Dollé, à Laou (Aisne). Les communications suivantes ont été présentées : M. R. Saint-Loup. — Sur le growpemenl des éléments pùjinentaires dans le pelage des Mammifères. M. E. de Pousargues. — Sur les affinités du Cercopithecus erythro- gaster Gr. M. E. Oustalet. — Les Mammifères et les Oiseaux d'Obock et du pays des Çomalis (lf« partie). M. X. Raspail. — Recherches et considérations sur l'adoplion par les Passereaux de l'œuf du Coucou. M. d'Hamonville. — La destruction des Campagnols par certains Oiseaux de proie. M. V. L. Seoane. — Sur deux nouvelles formes de Perdrix d'Espagne. M. E. Olivier. — Herpétologie algérienne ou Catalogue raisonné des Ueptiles et des Batraciens observés jusqu'à ce jour en Algérie. M. R. Paratre. — l^résence de Salamandra maculosa aux environs immédiats de Paris et époque de sa parturition. — Dissémination du Phoxinus laevis par les animaux aquatiques ; introduction d'un de CCS Poissons dans un réservoir d'eaux pluviales. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1894 39 MM. A. Milne-Edwards et E. L. Bouvier. — Les Galathéides des mers de France. M. J. Richard. — Sur quelques animaux inférieurs des eaux douces du Tonkin. M. Ph. Dautzenberg. — Mollusques marins de Saint-Jean de Luz. A propos de cette commuiiication, M. Lennier fait ressortir l'in- térêt que présenterait l'exploration de la fosse de la Hague située eutre Cherbourg et la Hague et où l'on trouve un fond de 105 mètres et des courants de 5 à 6 nœuds. M. Ch. Janet. — Etude sur les Fourmis, T note. — Sur Vanatomie du pétiole de Myrmica rubra /.. M. JouBiN. — Notes sur les Céphalopodes provenant des campagnes effectuées sur son yacht l'Hirondelle, par le prince de Monaco. M. J, DE GuERNE. — Les Rotifères de France; notes historiques et hiblioijraphiques. A ce sujet, une discussion s'engage entre MM. Certes et de Guerne relativement à la reviviscence des Rotifères. M. L.-C. CosMOvici. — Organisation de l'extrémité antérieure des Rotifères. M. Ch. Schlumberger. — Note sur les Foraminifères des mers arctiques russes. M. H. H. FiELD. — La réforme hihliographique. En raison de son caractère spécial, cette communication est renvoyée à l'examen du Conseil. M. R. Paratre présente une série de larves de Salamandra macu- losa, montrant le développement de cette espèce, depuis l'œuf ovarien mùr jusqu'à la jeune Salamandre complètement transfor- mée. Cette série est disposée dans trois bocaux, divisés en dix com- partiments superposés, dans lesquels on voit successivement : l'œuf ovarien, l'œuf fécondé, l'embryon enroulé dans la poche membra- neuse, la larve au moment de sa naissance, toute une série de larves branchiées à différents degrés de développement, des larves au moment de la résorption des branchies, puis quand elles quittent l'eau et enfin lorsqu'elles ont définitivement acquis la livrée de l'adulte. Il montre aussi des larves vivantes, trouvées à Argentou (Indre) et aux environs de Paris, et de jeunes Salamandres, égale- ment en vie, provenant de quatre portées différentes, comme l'indi- que ce tableau : 40 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1894 ORIGINE Date DE LA naissance Date DE LA TRANSFOR- MATION AGE lAllLE ACTCELLE y cumpris 1.1 période larvaire depuis la Iransfor- niation Chàleauroux (Indre). . Lourdoueix » Argenton » Argenton » Mars 1893 Oclobre 1892 Octobre 1892 Mars 1892 Juillet 1893 Avril 1893 Février 1893 Mai Juin 1892 11 mois 16 ). 16 )) 2i .) 7 mois 10 » 12 » 21 11 7 cent. 10 » 12 » 14 )) Ces deux dernières Salamandres ont été élevées par notre collègue, M. R. Rolliuat, d'Argenton, qui a de plus envoyé à M. Paràtre, pour être montré au Congrès, un couple de Salamandres adultes. Le mâle (16 ceutim.) présente de chaque côté du dos, au lieu de taches isolées, deux bandes jaunes parallèles et continues depuis l'extré- mité du museau jusqu'à la queue, sur laquelle elles se réunissent en une bande plus large, s'étendant à ses deux tiers antérieurs ; cette particularité n'est pas rare dans le costume des mâles. La femelle (20 centim.) est captive depuis octobre 1892, époque à laquelle elle a déposé, dans un aquarium, quarante-cinq petits ; M. Rollinat l'a tenue isolée pendant un an et ne l'a mise avec un mâle qu'en novembre dernier, pour étudier l'accouplement et la durée exacte de la gestation. — M. Paràtre parle ensuite des nom- breuses et patientes recherches faites, depuis deux ans, par M. R. Rollinat et par lui-même, sur l'époque de la parturition de la Salamandre, recherches dont les résultats prouvent que cette espèce ne dépose pas ses petits, comme on le dit, durant toute la belle saison, mais généralement pendant la mauvaise, d'octobre à avril. 11 signale enfin la présence de ce Ralracien aux environs im- médiats de Paris, où on ne l'avait pas indiqué jusqu'ici d'une façon certaine. M. Paràtre montre aussi des individus vivants du Bombinator igneus (Laurenti) et du B. pachijpus Fitzinger, ainsi que des hybrides de ces deux espèces. Les premiers hybrides, au nombre de quatre, ont été obtenus de deux accouplements inverses par Héron-Royer, (jui les a décrits et figurés dans les Mémoires de la Société (1891, p. 81-84); trois d'entre eux sont mâles (fig. 1, 2 et ^) et peuvent être .... , , . B. pachypns ,^ ^ désignes par la formule — --. — -, le quatrième (hg. 4) est B. igneus , , . , r. , . B. igneus , , . une femelle et repond a la formule inverse ~ S ; ceshybri- ^ B. pachypus SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1894 41 des se rapprochent surtout du B. igneus. — Le 8 mai 1891, Héron- Royer obtint l'accouplement de la femelle [4] avecle mâle [2], puis un second accouplement avec le mâle [1], les 27, 28 et 29 juin ; les premières larves se transformèrent à la fin de juin et en juillet, les autres en septembre et octobre. Ces hybrides du second degré ... , B.pachmmsXB.iqneus peuvent être représentes par cette formule — ^^—- j ; B. igneus X B. pachypus ils ressemblent surtout au B. igneus, mais présentent entre eux une très grand'e variété. Héron-Royer mourut le 15 décembre 1891, après avoir pris soin d'envoyer l'avant-veille ces hybrides, auxquels il tenait beaucoup, moitié à M. Rollinat, moitié à M. Paràlre, qui les ont soigneusement conservés. — En juin 1892, M. Paràtre obtint l'accouplement du mâle hybride [2] avec une femelle de B. pacinjiiiis ; la plupart des larves périrent par accident et deux seulement arri- vèrent à l'état parfait; ces hybrides, que représente la formule B. pachypus X B. iqneus -, , se rapprochent du B. paclimus. B. pachypus r ji M. Paràtre espère obtenir de nouveaux hybrides, et publier les notes laissées par Hérou-Royer, en même temps que le résultat de ses propres expériences. M. Paràtre présente enfin quelques Triton marmoratus, cristatus et Blasiusi vivants et de nombreux individus en alcool, tous pro- venant du sud de l'Indre ; les uns et les autres sont très variables dans la forme et surtout dans la coloration. — « L'espèce Triton Blasiusi, dit M. Paràtre, ne peut pas être admise, le nom même doit disparaître, car il ne répond à aucune forme définie et stable; il faut simplement retenir que les Triton cristatus et marmoratus s'accouplent entre eux et avec leurs produits hybrides, que toutes les combinaisons paraissent possibles, qu'il existe des formes très variées, tantôt intermédiaires entre les deux espèces, le plus sou- vent se rapprochant de l'une ou de l'autre, revenant ainsi plus ou moins lentement à l'un des types procréateurs. C'est ce qui expli- que la relative rareté du prétendu Triton Blasiusi et son extrême variabilité, qui permet de trouver tous les intermédiaires entre le Triton crèlé et le ïritou marbré. Dans les régions où l'une de ces deux espèces existe seule, on ne rencontre pas le Triton Blasiusi, et l'espèce ainsi solitaire ne présente pas les nombreuses variétés qu'on remarque dans les régions où les deux espèces cohabitent, variétés qui bien souvent ne sont que des formes hybrides se rappro- chant du type. » 42 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1894 Suivant une décision prise par l'Assemblée, les communications indiquées ci-dessus, dont plusieurs comportent des planches, sont renvoyées aux Mémoire.^, où elles seront réunies en un fascicule spécial. On décide à l'unanimité de continuer les années suivantes cette Réunion générale et de la faire coïncider avec la deuxième séance de février : de la sorte, cette Réunion aura lieu à peu près tous les ans en même temps que le Congrès annuel de la Société entomolo- logique de France. Le mercredi 28 février, à midi, les membres de la Société se sont réunis au restaurant Marguery, en un banquet présidé par M. A. Milne-Edwards, membre de l'Institut. Etaient présents : MM. Alluaud, Artigues, rédacteur à V Agence nationale, Ed. Blanc, R. Blanchard, prince R. Bonaparte, E.-L. Bouvier, A. Certes, M. Chaper, de Claybrooke, Dautzenberg, A. Dollfus, Emery, H. H. Field, Filhol, J. Gazagnaire, H. Cadeau DE Kerville, Ph. Grouvelle, de Guerne, d'Hamonville, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, L. Joubin, J. Kùnckel d'Herculais, Labon.ve, Lance, Lecourt, Lemoine, Lennier, Lignières,P.Marchal,H.Martin, A. Milne-Edwards, E. Olivier, L. Olivier, directeur de la llexue générale des Sciences, Oustalet, Pages, Paratre, L. Petit, Rabé, Raspail, j. Richard, Rotrou, R. Saint-Loup, Sauvage, Secques, SCHLUMBERGER, SlMON. S'étaient excusés : M. le Di' Faurot, président de la Société, retenu par une indisposition, MM. Cotteau, Ch. Girard, Pierson et Vaillant. M. Borrel, dessinateur à bord de l'Hirondelle et de la Princesse Alice, avait gracieusement dessiné un menu artistique (1). Une indisposition a empêché M. Borrel d'assister au banquet. Des toasts ont été portés par MM. Milne-Edwards, d'Hamonville, R. Blanchard, E. Olivier, Chaper, de Guerne, A. Janet, R. Saint Loup et Gazagnaire. (i) Les membres de la Société pourront se procurer des exemplaires du menu au prix de 0 fr. oO, somme destinée à couvrir les frais de gravure et d'impression. S'adresser à M. J. de Guerne, commissaire du banquet. 4;{ Séance du 13 Mars 1894. PllÉSIDENCE DE M. LE D^ KAUUOT, PRÉSIDENT. MM. K. Blanchard et J. de Guerne s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. Cil. IloBiNET adresse sa photoj^raphie pour l'album de la Société. MM. Flower, Lilljeborg et Môbius, nommés Membres honoraires à la Réunion générale du 27 février, remercient la Société de leur avoir conféré ce titre. M. Jules Vian, élu Président honoraire à la Réunion générale, adresse la lettre suivante à M. le Secrétaire général : « Mon cher Collègue, je suis bien sensible au souvenir affectueux dont les Membres de la Société Zoologique de France viennent de me donner le témoignage, en me nommant Président honoraire de la Société. Le poids des années et des malheurs de famille m'ont privé du bonheur de suivre exactement ses séances ; mais je suis toujours resté profondément intéressé à sa prospérité, et son déve- loppement continu est une de mes consolations dans les jours de malheur. Je vous prie donc de transmettre à nos Collègues et amis mes bien sincères remercîments. » M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le D^" PaulMARCHAL, nommé chef des travaux à la Station entomologique du Ministère de l'agriculture, récemment créée à l'Institut national agronomique. MM. DoLLÉ, Lance et Sauzier, présentés à la dernière séance, sont élus Membres de la Société. MM. Railliet et R. Blanchard présentent M. Charles Dassonville, licencié ès-sciences, vétérinaire aux batteries de la deuxième Division de cavalerie, à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) ; «^ et M. Ismaïl Hakki, élève à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine).\ MM. R. Blanchard et R. Dubois présentent M. KœuLER, chargé de cours à la Faculté des sciences de Lyon. M. Certes, en son nom et au nom de M. R. Saint-Loup, fait un rapport sur les comptes de l'exercice 1893. En constatant l'état prospère de la Société, il propose d'approuver les comptes et de voter des félicitations à xM. le Trésorier. Ces propositions sont adoptées à l'unanimité. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 5. 44 SÉANCE DU 13 MARS 1894 SUR LA MANIÈRE DE DONNER DES INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES (i) par le D-" Herbert Haviland FIELD. L'utilité scientifique d'une bonne bibliographie est une chose si évidente et si généralement reconnue, que je n'ai pas besoin d'y insister. Il s'agit simplement ici de déterminer quel est le meilleur des divers systèmes qui ont été proposés et de faire des eiïorts pour obtenir son emploi général. Comme on ne peut guère intercaler des citations complètes dans le texte courant, il est évident d'abord qu'il faut y représenter le travail cité par un symbole quelconque ayant rapport à l'indication in extenso du. mémoire. Le système le plus simple consiste à mettre celle-ci au bas de la page en la marquant du signe *. Pour de tout petites notes, comme celles qui sont admises au Bulletin, cette méthode n'a pas d'inconvénients ; mais pour des mémoires plus ou moins longs, elle nécessite, ou une répétition inutile, ou beau- coup d'ennui pour celui qui a besoin d'y recourir. Dans ce cas une bibliographie spéciale est indispensable. Ces bibliographies présentent aujourd'hui trois arrangements principaux : i° Le premier système, heureusement peu suivi en France, consiste à ranger et à numéroter l'un après l'autre, la « liste des travaux cités », en suivant simplement l'ordre de la première men- tion dans le texte. Une telle bibliographie est relativement facile à préparer (pas plus que celle dont je parlerai tout à l'heure), mais elle est presque sans valeur pour le lecteur. C'est donc une méthode à éviter. 2» On range les titres dans une liste alphabétique, suivant les noms des auteurs. 3<> On les range suivant l'ordre chronologique. Ces deux dernières méthodes présentent chacune un certain avantage dépendant évi- demment du cas spécial. Quant au symbole qui sert à rattacher les titres de la bibliogra- phie aux citations dans le texte, il me semble qu'une petite réforme soit nécessaire. D'ordinaire on donne à chaque titre dans la liste bibliographique un numéro d'ordre qu'on ajoute entre parenthèses dans le texte courant immédiatement après le nom d'auteur. En un mot, on se sert d'un chiffre purement arbitraire. Il est évident (1) Laboratoire de M. A. Milne-Edwardsau Muséum d'histoire naturelle. SÉANCK DU 13 MARS I8i)4 4b cepeadant qu'il y aurait g;ran(l avantage à employer un sigoe qui désignerait d'avance le plus exactemement possible le travail en question. Or, M. le prof. Mark, de Cambridge (Etats-Unis), chez qui j'ai eu le bonheur de faire mes études zoologiques, a trouvé un système aussi simple que commode pour atteindre le but indiqué ; et on doit espérer que son système, ayant peu à peu gagné de nombreuses adhésions dans le Nouveau Monde, reçoive également en Europe l'accueil qu'il mérite. Ce système consiste à remplacer le numéro d'ordre arbitraire par les deux derniers chilïres de la date de publication du mémoire ; par exemple : Mark (81). Si l'on avait à citer plusieurs travaux du même auteur datant de la même année, il faudrait ajouter encore les indices », f^ etc.; par exemple Viallanes (82. 82« et 82''). Ce système présente de nombreux avantages : 1° Il est évident que celui qui connaît bien la bibliographie du sujet spécial, n'a pas de dilTicultés à reconnaître le travail cité sans même recourir à la bibliographie, l'année seule de publication servant déjà à distinguer les diverses œuvres d'un auteur. Je pré- sume, par exemple, que la plupart d'entre vous reconnaîtront ainsi d'avance les travaux qui suivent bien qu'ils soient cités sans texte: Viallanes (82), Darwin (59), Darwin (71 ), Balfour (78), Delage (92). Avec un peu de pratique, on arrive bien vite à associer toujours ensemble l'année de publication et le mémoire, de sorte que la détermination devient extrêmement facile. 2° Le symbole, en même temps qu'il indique de la façon la plus claire de quel travail il s'agit, exprime aussi un caractère impor- tant du mémoire cité , c'est l'année de sa publication. On sait qu'on a même l'habitude d'ajouter très souvent la date aux indica- tions arbitraires dont je parlais tout à l'heure. 3° Ce n'est pas seulement le lecteur qui profiterait de ce système de citation. L'auteur, lui aussi, a tout intérêt à l'adopter, car il est beaucoup plus commode de préparer une telle bibliographie. En employant un simple numéro d'ordre alphabétique ou chronologi- que, l'auteur ne peut jamais savoir quel sera le numéro d'un travail qu'il devra citer, jusqu'à ce que son mémoire soit tout à faittini. En écrivant il est toujours dans l'embarras; et même après, s'il veut simplement intercaler un nouveau travail parmi ses citations il lui faut faire une rémsion intégrale du. manuscrit. Avec le système que je viens de décrire, on peut ajouter le symbole définitif sans hésitation, tout en écrivant le texte. Les intercalations se font avec la plus grande facilité. 46 SÉANCE DU 13 MARS 18ÎI4 4° Le lecteur est tant soit peu indépendant de la liste bibliogra- phique finale. S'il y a des omissions ou des erreurs dans celle-ci, il peut néanmoins déterminer avec nos annuaires bibliographiques, le travail en question, pourvu seulement que la date soit exacte. Avec la réforme de nos recueils bibliographiques, telle que je l'ai décrite à la Réunion générale annuelle (1), on pourrait même se passer en grande partie de ces bibliographies in extenso. S'il existait une seule liste olFicielle de toutes les publications nouveliles, on n'aurait qu'à y reuvoyerlelecteur qui aurait besoin de renseignements plus détaillés. Pour montrer l'arrangement d'une telle bibliographie à ceux qui ne la connaîtraient pas déjà, je vais donner une double liste alpha- bétique et chronologique des travaux mentionnés dans la présente communication. Il est à remarquer seulement que, dans l'ordre alphabétique, le nom d'auteur doit précéder la date, et inversement dans le cas de l'emploi de l'ordre chronologique. LISTE ALPHABÉTIQUE. Balfour, Francis Maitland. 78. A Monograph on the Development* of Elasmobranch Fishes XI -f- 295 pp., 20 PI., 9 lig. London : Macmillan 1878. Darwin, Charles Robert. 59. The Origin of Species by means of Natural Sélection. 502 pp. London : Murray, 1859. 71. The Descent of Man and Sélection in relation to Sex. 2 vols., 423-475 pp. London : Murray, 1871. Delage, Yves. , 92. Embryogénie des Éponges. Développement post-larvaire des Éponges siliceuses et fibreuses marines et d'eau douce. Arch. Zool. Expér. et Gén. (2) X, 343-498, XIV-XXI. 1892. Mark, Edward Laurens. 81. Maturation, Fécondation, and Segmentation of Liinax campestris Binney. Bull. Mus. Comp. Zool., VI, 173-025, I-IV. Oct. 1881. ViALLANES, Henri. 82. Recherches sur l'histologie des Insectes. Bibl. École Htos Études 8 (Sci. nat.) XXVI, 3^^ art., 348 pp., 18 PI. 82 *.' Note sur les terminaisons nerveuses sensitives des Insectes. Bull. Soc. Philomath. (7) VI, 94-98. 82 *? Note sur la structure et le développement des centres nerveux et de l'appareil visuel des Insectes. Bull. Soc. Philomath. (7) VI, 210-214. LISTE CHRONOLOGIQUE. 1858. Darwin, Charles Rorert. Tlie Origin of Species by means of Natural Sélection. 502 pp. London : Murray, 1859. (1) H. H. Field, La réforme bibliographique. Première réunion générale annuelle, 27 février 1894. Ce travail paraîtra très prochainement aux Mémoires. SÉANCK DU 13 MARS 1894 47 71. Darwin, Charles Roukut. The Descent of Man and Sélection in relation to Sex. 2 vols., 423-473 pp. London : Murray, 1871. 78. Hai.koiju, Francis Maitland. A Monograph on tlie Development of Elasnio- bi-anch Fishes XI -t-29o pp., 20 PI., 9 fig. London : Macmillan et Co. 1878. 81. Mark, Kdward Lauhens. Maturation, Fecundation, and Segmentation of Liiiiax campestris Binney. Bull. Mus. Comp. Zool., VI, 173-62o, I-IV. Oct. 1881. 82. Viallanes, Henri. Recherches sur l'histologie des Insectes. Bibl. École Ht«s Études S (Sci. nat.) XXVI, 3' art., 348 pp., 18 PI. 82 ". Viallanes, Henri. Note sur les terminaisons nerveuses sensitives des Insectes. Bull. Soc. Philomath. (7) VI, 94-ïf8. 82 ^. Viallanes, Henri. Note sur la structure et le développement des centres nerveux et de l'appareil visuel des Insectes. Bull, Soc. Philomath. (7) VI, 210-214. 92. Delage, Yves. Embryogénie des Éponges. Développement post-larvaire des Éponges siliceuses et fibreuses marines et d'eau douce. Arch. Zool. Expér. et Gén. (2) X, 343-498, XIV-XXI. 1892, M. R. Blanchard. — Je suis heureux de me trouver d'accord avec .M. Field, quant à la nécessité d'une bonne méthode bibliographique. Depuis plusieurs années, je m'efforce de régulariser à cet égard les publications de notre Société. Tout récemment encore, sur le verso de la couverture du Bulletin de janvier 1894, je soumettais aux auteurs des instructions dont l'adoption me semblait désirable, en vue de l'homogénéité et de l'amélioration de m:)s publications. Ces instructions se résumaient dans les trois formules suivantes : « Éviter d'intercaler les indications bibliographiques dans le texte courant ; les renvoyer soit au bas des pages, soit à un index, avec numéro d'ordre en chifïres gras (souligné deux fois). « Les indications bibliographiques seront composées ainsi : nom de l'auteur en petites capitales (souligné deux fois), titre du mémoire en itali(iues (souligné une fois), titre du recueil ou périodique en romaines (non souligné), numéro d'ordre de la série (s'il y a lieu) en chitïres arabes et en parenthèse, numéro d'ordre du volume en chiffres romains, indication de la planche en chiffres romains, de la ligure, de la page et de l'année en chiffres arabes. « Donner toujours une indication bibliographique complète et dans la langue même dont s'est servi l'auteur cité, même s'il s'agit de langues comme le russe ou le serbe qui ne font pas usage de l'alphabet latin. L'exacte reproduction des signes diacritiques est indispensable. » Les règles ci-dessus .sont appliquées par le Secrétaire général aussi strictement que possible. Il y a, je crois, un sérieux avantage à pouvoir distinguer de prime abord le titre du livre ou du mémoire 48 sÉANCi: DU 13 mars 1894 cité, du titre du périodique contenant ce dernier ; l'emploi des chiffres romains ou arabes, suivant les cas, a aussi son importance. La méthode préconisée par M. Field ne présente point ce premier avantage ; elle nécessite d'ailleurs trop d'espace, du moins si l'on se conforme à la liste alphabétique ci- dessus. En revanche, le rem- placement du numéro d'ordre parla date de pul)lication, déduction faite ou non des chiffres représentant les siècles, peut être utile. Pour permettre au lecteur d'apprécier les avantages des trois méthodes, celle adoptée par la Société et celles que préconise M. Field, je reproduis partiellement les deux listes ci-dessus, en attribuant aux auteurs cités des numéros d'ordre imaginaires. MÉTHODE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE. 1. — W. L. Calderwood, The head-hidney of teleoslean fishes. Jomn. niar. biol. Ass., II, n» 1, p. 43-46, pi. I, may 1891. 2. — Fr. Carius, Ueber die EtUicickelung der Cliorda und der priiniliven Rachen haut bel Meerschweinchen nnd Kaninchen. Inaug. Diss., 33 p. et 1 pi., Marburg, 1888. 3. — Fr. M. Balfour, .4 monoqraph on the develnpment of elasmobranch fishes. London, Macmillan and C°. in-8» de XI-28o p. avec 20 pi. et 9 fig., 1878. 4. — Y. Delage, Embryogénie des Eponges. Développement posl-larvaire des Eponges silicienses et fibreuses marines et d'eau douce, .\rcli de Zool. e.xpér. et gén., (2), X, p. 343-498, pi. XIV-XXI, 1892. 5. — Edw. L. Mark, Maturation, fecundation and segmentation of Limax campestris Binney. Bull. Mus. corap. zoot., VI, p. 173-r)2.'5, pi. 1-lV, oct. 1881. CONTRIBUTIONS A LA TECHNIQUE MICROTOMIQUE (i) par Herbert Haviland FIELD et Joanny MARTIN . I.— NOUVELLE MÉTHODE d'iNCLUSION MIXTE A LA CELLOÏDINE ET A LA PARAFFINE. Dans la plupart des traités récents de technique microtomique, on indique que la méthode d'inclusion à la paraffine se place au premier rang, tandis qu'au contraire la méthode d'inclusion à la celloïdine ne doit être employée que dans des cas spéciaux. Dans cette note, extraite d'une récente commuuicatiou (94), nous montre- rons que la celloïdine alliée à la paraffine peut devenir d'un emploi beaucoup plus général. Les inclusions à la celloïdine, on le sait, présentent des avantages incontestables. Ceux-ci cependant sont beaucoup diminués par le (l) Laboratoire de M. A. Milne-Edwards au Muséum d'histoire naturelle. SÉANCE DU 13 MARS 1894 49 fait que les coupes ne peuvent jamais atteindre la finesse de celles à la parairine, et (jue leur montage présente de sérieuses diiïicultés. Il est doue évideut qu'un jtrocédé ({ui réunirait les avantages de la celloïdiue à ceux de la paratline aurait des chauces de redevenir d'un emploi général, c'est ce que nous avons cherché à réaliser. Déjà Kultschizky (87) et Ryder (87) avaient essayé d'obtenir des inclusions mixtes. Ils commencent à inclure l'objet dans la celloïdine pure. Le premier auteur rend d'abord celle-ci perméable, à l'aide de l'huile d'origan, tandis que le second emploie le chloroforme. Dans les deux cas, la celloïdiue ainsi modifiée se laisse en partie pénétrer par la paraffine. Nous avons essayé ces deux méthodes et nous devons dire qu'au- cune d'elles ne donne de très bons résultats. Elles ne peuvent être employées que dans des cas bien spéciaux et lorsque les objets sont très petits. 11 ne faut pas oublier, en effet, que l'on cherche ici à obtenir avec des inclusions doubles, la finesse des coupes à la parafiine pureet son ruban sérié. Nous avons pensé que le meilleur moyen de faire pénétrer la paralfine dans la celloïdine était d'inclure l'objet môme dans un mélange de ces deux substances. Mais, on le sait, la parafiine est très peu soluble dans l'alcool et l'éther, et encore moins dans la solution de celloïdine. Après de nombreux essais, nous avons trouvé que la celloïdine pure se dissout fort bien dans un mélange à volumes égaux d'alcool et de toluène. Grâce à la présence du toluène dans ce mélange, on peut dissoudre une notable quantité de paratline. Nous procédons alors de la façon suivante pour la préparation du mélange d'inclusion: 1° On fait une réserve d'un mélange à volumes égaux de toluène et d alcool absolu. 2» On prend de la celloïdine sèche, que l'on commence à imbiber de toluène ; au bout de (juelque temps, on ajoute un peu du mélange alcool-toluène. La celloïdine commence à se gonfler et finit par se dissoudre complètement dans cette solution. Il faut en faire une solution ayant à peu près la consistance de l'essence de girofle. 3° On ajoute enfin à cette mixtion des copeaux de paraffine, obtenus en raclant avec un scalpel la surface d'un bloc de cette substance. On peut chauffer vers la température de 20 à 23° afin d'augmenter la rapidité de la dissolution et accroître la richesse en paraffine; mais on ne doit pas sursaturer la solution au-dessus de cette température, car on risquerait de précipiter la celloïdine, qui se séparerait alors en une masse grumeleuse transparente. oO SÉANCE DU 13 MARS 1894 Ces liqueurs étant préparées, on peut procéder à l'inclusion. L'objet sortant de l'alcool absolu est placé dans la solution alcool- toluène. Il s'en pénètre facilement et très rapidement. De là, on le transporte directement dans le mélange mixte d'inclusion propre- ment dit. Ici, la pénétration est plus prompte que dans la celloïdine pure, à cause peut-être de la présence du toluène. Quoi qu'il en soit, après un temps suffisant et proportionnel au volume de l'objet, on procède à la solidification de la celloïdine. Celle-ci, en prenant l'état solide, doit conserver en même temps la paraffine qu'elle contenait. Pour effectuer cette opération on peut agir de deux façons différentes : l^' L'objet étant retiré du mélange d'inclusion, est jeté dans une dissolution saturée de paraffine dans le chloroforme. Lorsqu'on juge que la solidification a gagné le centre de l'objet on procède à l'enrobage dans la paraffine pure, comme le fait Biitschli. 2° L'objet est placé dans du toluène contenant également en dis- solution quelques fragments de paraffine. L'alcool se diffuse dans l'excès du toluène et la celloïdine se solidifie. On enrobe comme précédemment. Dans les deux cas il s'agit d'éviter la contraction qui se produirait si on solidifiait directement la celloïdine par la paratîine pure. L'objet étant enrobé dans cette dernière substance, la technique que l'on doit suivre alors est en tous points semblable à celle qu'on a coutume d'employer avec les objets inclus à la paraffine pure. Ainsi, on coupe avec le rasoir perpendiculaire. Les coupes sériées, que l'on peut facilement obtenir au 1/200 de millimètres (5 p.), sont collées sur les lames porte-objets à l'aide d'une solution très étendue d'albumine ordinaire, ou même, ce qui vaut mieux encore, à l'aide de l'eau pure. Pour cela, les rubans de coupes, de longueur désirée, sont saisis avec un pinceau mouillé et portés sur la lame bien pî'Ojiir et légère- ment humectée d'eau. Les diverses rangées étant installées, on ajoute un peu d'eau à l'aide du pinceau, de façon à faire flotter légèrement les coupes. On porte alors le tout au-dessus d'une source de cha- leur, table chauffante, bec Bunsen, etc., de manière à ramollir la paralfine sans la fondre. Les coupes s'étalent à merveille. Il suffit d'égoutter ensuite et de laisser séeher complètement. Si on le désire, on peut enlever la celloïdine parle mélange alcool- toluène, qui, comme nous l'avons dit, dissout à la fois la celloïdine et la paraffine, puis laver au toluène, si les coupes sonl déjà colorées et monter au baume, ou lavera l'alcool et à l'eau, si les coupes doivent être colorées sur la lame. SÉANCE DU l.'{ MARS 1894 51 Cette méthode d'inclusion mixte, telle que nous venons de l'indi- quer, nous a donné d'excellents résultats : grâce à elle, nous avons pu obtenir des coupes totales d'Insectes, entre autres de la Ly(/ea apicra adulte qui, jusque-là, n'avait jamais pu être coupée sans de nombreux accidents avec les meilleures paradlnes. Malgré deux épaisses couches de chitine, dont la plus externe se montrait très résistante sous la pression d'une aiguille, les sections étaient bien nettes et la chitine parfaitement en place. Aussi, sans conseiller cette méthode comme absolument générale, l'expérience seule le dira, nous pouvons cependant affirmer qu'elle rendra des services dans nombre de cas spéciaux. Une modification, faite par l'un de nous, consiste à dissoudre une petite qnantitéde camphre dans la solution ordinaire de celloïdine, et d'inclure l'objet dans cette liqueur. On solidifie dans le chloro- forme camphré. On enrobe finalement à la paraffine. Sous l'influence de la chaleur pendant l'enrobage, le camphre est chassé de la celloïdine, tandis que la paraffine s'y substitue au moins partiel- lement. Les coupes obtenues étaient également très bonnes et s'éta- laient très facilement. Elles avaient 5 [x d'épaisseur. En terminant, nous devons faire remarquer qu'il faut bien régler les proportions relatives de celloïdine et de paraffine dans les pré- parations, ce que nous avons essayé de réaliser par les indications que nous avons données plus haut. n. — SUR l'extraction de la paraffine des coupes collées A LA LIQUEUR DE SCH.ELLIBAUM. Lorsqu'on est en présence de bonnes coupes à la paraffine, on accorde souvent la préférence au procédé de SchaBllibaum pour coller les séries sur le porte-objet. Ce procédé, bien connu, est souvent employé à cause de sa grande rapidité et de sa commodité (Lee et Henneguy (87, p. 203 et 204), mais chacun sait que très souvent les coupes disparaissent dans la suite des opérations sans qu'on con- nais.se bien la cause de ce manque d'adhésion. Praticjuement, après avoircollé les coupes, fondu la paraffine et chassé en partie l'essence de girofie du fixatif par la chaleur, on enlève la paraffine par un dissolvant convenable, puis on chasse ce dernier par l'alcool absolu, si les coupes doivent être colorées sur la lame. C'est précisément à ce moment que les coupes souvent se détachent, se réduisant quel- quefois en une fine poussière. Or, nos recherches précédentes nous ont appris que le choix du dissolvant influe beaucoup sur l'adhérence des coupes. Nous avons vu 52 SÉANCE DU 13 MARS 1894 en effet que riinl)il)itioiiducollodion par certains carbures, tels que : la benzine, le toluène, le xylèue, le prépare à une solution beaucoup plus aisée par l'alcool. Dans la technique courante des coupes collées à la liqueur de Schallibaum, on réunit donc précisément les con- ditions les plus favorables pour dissoudre le collodion, à savoir : traitement par le toluène ou le xylène, puis aussitôt par l'alcool absolu. Si l'on ne veut pas s'exposera perdre des coupes souvent précieuses on pourrait sans doute enlever le toluène par de l'alcool d'un titre inférieur à 90 "/o ; mais nous proposerions plutôt de mo- difier ce traitement dans sa première partie, en employant un réactif qui n'attaque pas le collodion, comme nous l'expliquerons tout à l'heure. 11 est étonnant que jusqu'ici on n'ait pas tenu compte de ces pro- priétés. Ainsi Lee et Henneguy (87, p. 204) conseillent l'emploi du xylène, tandis que Lee (90, pp. 151,174) recommande d'enlever la paraffine à l'aide d'une de ces trois substances : toluène, xylène ou naphte. Il est vrai de dire que Lee, donne dans tous les cas la préférence à l'albumine pour le collage des coupes non colorées. Si ces dernières sont déjà colorées, le toluène ne fait que gonfler le collodion, ce qui n'est pas un grand danger pour le montage. Quant au naphte, c'est une appellation bien vague qui demande à être précisée. Au moins trois sortes de substances commerciales portent ce nom, qui désigne tantôt des carbures à naphtaline, tantôt une huile visqueuse, plutôt connue sous le nom d'huile de naphte, tantôt enfin les portions les i)lus volatiles du pétrole, et que l'on appelle bien plus fréquemment dans le commerce pétrole léger, essence de pétrole, éther de pétrole ; sa densité est voisine 0.650 avec variations en plus ou en moins. L'huile de naphte dissout fort peu la paraffine ; d'ailleurs sa viscosité doit la faire rejeter. Au contraire, l'éther de pétrole dissout admirablement bien la pa- raliine; de plus, il possède l'avantage de ne pas dissoudre le collo- dion, lorsqu'il est mélangé à l'alcjol absolu. Nous recommandons dont l'emploi, ou de Vélher de pétrole (pétrole léger d'une densité égale à 0,050) ou du ehlorofunne, dont on peut se servir en toute sécurité. 11 nous semble même que l'emploi du premier de ces réactifs pourrait être plus généralisé qu'il n'est actuellement. m. — SUR l'inclusion et l'oRIKNT.VTION des 0B.1ETS TRÈS PETITS. Nous avons eu l'occasion d'appliquer à de très ])etits animaux tels que des Tardigrades , la nouvelle méthode d'inclusion mixte. SÉANCE DU l.*5 MARS 180't o3 Nous avons institué ici une métliode un peu spéciale j)Our ce cas particulier. Au fond, ce n'est qu'une modification de certains procé- dés déjà em|)loyés,nota^iiment de celui |)roposé par Woodworth (93). Nous découi)ons dans une mince feuille de gélatine blanche, épaisse de 0.1 mm. environ, un petit rectangle de cette substance et on le place sur la platine d'une forte loupe à dissection. L'un de nos Tardigrades , pénétré déjà du liquide d'inclusion mixte, est enlevé de ce liquide à l'aide d'un tube capillaire et déposé délica- tement, en même temps qu'une goutte du mélange d'inclusion, sur la petite lame de gélatine. Armé de la loupe, on oriente l'animal suivant une ligne tracée d'avance sur la gélatine, ou simplement suivant les côtes parallèles de la lame. La ligne de repère étant convenablement placée, on approche dou- cement de la préparation un mince tube capillaire contenant du chlo- roforme paratllné. Aussitôt que celui-ci entre en contactavec la i)artie supérieure de la gouttelette d'inclusion, et tout en suivant l'opération avec la loupe, on peut voir se former vers la partie supérieure du liquidedes séries successives de nuagesopalescents, qui, devenant de plus en plus lourds, en prenant delà consistance, traversent la faible épaisseur delà goutteletted'inclusion pour venir recouvrirlentement le Tardigrade comme d'un manteau ou d'un réseau de collodion. Il se forme ainsi une série de filaments diversement orientés et régulièrement stratifiés, qui emprisonnent l'objet en des treillis successifs, très délicats et très légers tout d'abord, mais de plus en plus compacts à mesure que la dose du chloroforme augmente ; on évite ainsi tout déplacement de la microscopique préparation. Au bout de quelques instants, on peut sans pliis de précautions placer la lame de gélatine dans le chloroforme paraffiné, pour achever et compléter le durcissement du collodion. On procède à l'inclusion dans la paraffine pure. Celle-ci n'altère en rien le support de gélatine et ne la déforme pas. Après pénétration, la masse de paraffine étant refroidie, on découvre le rectangle de gélatine, du côté opposé à l'objet. A la loupe on peut souvent l'apercevoir par transparence. Ensuite, on fixe le bloc de paraffine sur la pince d'orientation du microtome. Ceci fait, on place le tout dans l'eau qui gonfle régulièrement la gélatine. Au bout de quelque temps, on peut tailler la masse ainsi que la gélatine ramollie, guidé que l'on est par les traits de repère, et donner ainsi au bloc la forme et l'orientation désirée. On achève alors seulement d'enlever la gélatine avec de Teau tiède. On pro- cède ensuite la section de l'objet. 54 SÉANCE DU 13 MARS 1894 Les avantages de cette méthode tiennent à sa simplicité; à l'em- ploi d'im support d'orientation d'une transparence parfaite et permettant toute sorte d'éclairage ; à ce qu'on évite tout déplacement dans la masse d'inclusion ; enfiû, à ce qu'on évite toute pression sur l'objet. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 87. KuLTSCHizKY, N., Zur histologischen Technik. — //. Celloïdin- Paraffiii-Einhettung. Zeitschr. f. wiss. Mikr., IV, 48-49, 1887. 87. Lee, a. Bulles et Henneguy F., Traité des méthodes techniques de l'anatomie microscopique, histologie, embryologie et zoologie, ix +- 482 pp., Paris, 1887. 87. Ryder, John A., in Queens Micr.Bull,, IV, 43-44 [inaccessible, cité d'après le résumé paru dans Journ. Roy. Micr. Soc, (2), viii, 512, 1888]. 90. Lee, Arthur Bolles, The Microtomists' Vade-Mecum. 2^^ edit., XIV -f 413 pp. London : 1890. 93. WooDvvoRTH, W. M°M., A Method for 0?ienting srnall Objecls for the Microtome. Bull. Mus. Comp. Zool., xxv, 45-47, Dec. 1893. 94. FiELD, H. H. und Martin, J., Microtechnische Mittheilungen. Zeitschr. f. wiss. Mikr., XI, 1. Heft, 1894. ANOMALIE DES NAGEOIRES CHEZ LE PROTOPTÈRE, par le D"- Raphaël BLANCHARD. La collection auatomique de l'Université de Kônjgsberg possède un Protopterus annectens atteint d'une anomalie dont Albrecht a donné la description (1). Les deux nageoires postérieures et la nageoire antéiieure gauche sont normalement constituées ; la nageoire antérieure droite, au contraire, est divisée vers son extré- mité distale en deux branches, l'une dorsale, l'autre ventrale. Cette nageoire est accompagnée, à la partie supérieure de sa racine, de deux petites branchies externes ; chacune de ses branches de bifur- cation renferme un cordon cartilagineux, résultant de ce que l'axe squelettique du membre s'est lui-même bifurqué. Des observations du même genre ont été faites en 1891 par (1) P. AI.BKECHT, Ueber eine in zwei Zipfel (tuslaufende,reclUsseitige Vorder- flosse bei einein Exemplare von Protoptenis annectens Ow. Sitzungsber. der k. Akad. der Wiss. zu Berlin, p. o45, pi. VI, 1880. SÉANCE DU l;{ MARS 1894 55 Catherine C. Hopley (1), sur de jeunes Protoptères vivant depuis l'été de 1889 au Jardin zoologique de Londres. En se jouant dans le bac qui les contenait, ces animaux se mordillaient et se déchique- taient aussi bien les branchies externes que les nageoires. Celles-ci repoussaient, mais finissaient par ne plus atteindre leur longueur normale ; elles perdaient de plus en plus leur aspect filiforme, devenaient plus courtes, plus grosses et plus molles, en même temps qu'elles acquéraient une frange plus distincte, comme si la nature avait voulu compenser par la largeur ce que le membre perdait en longueur. Drâwn from hâ-ture by fhp cUJ/àoress . Feb.Sr ^^^^'^frjfi^e Fiq. cL f/ç.e. Triuicdijsd Iwid tarée }/ee>^ <3/ter a/ru}uLâ.tion Fi^.f. The sû/ne about six. da.ys Mâer. Jbiwrnidl derelopmenl^ m fins 0/ éàe Mud-Fish draw/i from life, by the JulAoress fe/j. ^ Narch /5^J. En se reformant, la nageoire pousse parfois d'une manière capri- cieuse. Un individu chez lequel le membre pectoral gauche avait été coupé vers le milieu de sa longueur, au point de rester pendant, avait guéri cette blessure, et la portion presque entièrement détachée s'était consolidée et replacée dans l'axe du membre ; bien plus, il s'était développé deux branches latérales à peu près d'égale taille que cette portion et à angle droit avec elle (fig. a). Ces deux (i) c. c. Hopley, Observations on a remarkahle developmentinthe Mudfish. American Naturalist, XXV, p. 487, 1891. 56 SÉANCE DC 13 MARS 1S94 branches latérales se rapprochaient ou s'écartaient quand le Prolo- ptère était en mouvement ; elles étaient minces, molles, membra- neuses, excessivement flexibles et ressemblaient en quelque sorte à la queue d'un têtard : chacune d'elles semblait avoir une action indépendante. Au bout d'un certain temps, l'une des ramifications latérales fut amputée par un coup de dent, suivant la ligne ce. Un autre Protoptère présentait une nageoire bifide (fig. 6), qui fut amputée elle-même quelques jours après (fig. d). Pour éviter la destruction complète de la nageoire trifide. celle- ci fut réséquée : elle est actuellement conservée au British Muséum. Au bout de trois jours, la cicatrisation du membre amputé était complète : trois semaines plus tard, une pointe avait poussé excen- triquement sur le moignon 'fig. et : quelques jours après, elle était déjà longue de trois quarts de pouce et occupait une situation plus centrale (fig. f . J'ai eu moi-même Toccasion d'observer un Protoptère atteint de malformations semblables à celles qui viennent d'être décrites. Voilà quelques années., le laboratoire d'anatomie comparée du Muséum possédait deux beaux individus vivants, dont l'un était entièrement normal. Chez l'autre individu, le membre antérieur droit et le membre postérieur gauche sont constitués normalement et ne semblent pas avoir subi jamais la moindre mutilation : ils portent une frange bien marquée, qui s'atténue progressivement vers l'extrémité libre (fig. A). Le membre antérieur gauche (fig. fî», qu'accompagnent à sa base deux houppes branchiales, est normal dans presque toute son éten- due, mais est divisé tout près de l'extrémité libre en deux branches à peu près égales, l'une supérieure, l'autre inférieure. Les mou- vements dont elles sont douées ne sont pas très étendus ; leur finesse ne permet pas de décider si l'axe cartilagineux se prolonge dans chacune d'elles. La nageoire postérieure droite est plus intéressante : sauf une portion basilaire assez courte, la bifurcation est complète ^t divise le membre en deux branches à peu près égales, écartées à acgle droit pendant le repos (fig. C); la frange est très réduite. Quand la nageoire s'applique contre le corps dans sa position normale, la branche qui est horizontale sur notre dessin, pend verticalement : l'autre, qui représente le membre véritable ou du moins en continue la direction, est sensiblement de même taille que la nageoire du côté opposé : elle a donc atteint la dimension normale. Chacune des SÉANCK Df 13 MARS 1894 87 deux branches est soutenue par un axe rigide, cartilagineux; elles sont peu mobiles et n'arrivent pas à se rapprocher l'une de l'autre au point d'entrer en contact. Je ne saurais dire si ces anomalies sont congénitales ou résultent au contraire de la rédintégration de membres mutilés. Les obser- vations de C. C. Hopley rendent cette dernière opinion très vraisem- blable. Dès lors, les monstruosités en question sont du même ordre que la bifîdité de la queue, si fréquente chez les Lézards h la suite d'une restauration de cet organe. On ne saurait les considérer avec ■^% C B Albrecht comme réalisant l'état primitif et en quelque sorte sché- matique du membre des Vertébrés, divisé en deux rayons, l'un radial, l'autre cubital : la théorie des membres n'a rien à voir ici. Quoi qu'il en soit, le Protopterus annectens semble présenter avec une remarquable fréquence des anomalies de rédintégration. Il était intéressant d'en noter des cas nouveaux, qui n'ont qu'une valeur documentaire, jusqu'à ce qu'on puisse établir une théorie rationnelle de ces malformations. 58 SÉANCE DU 13 MARS 1894 Ouvrages reçus le 13 Mars 1894. 1. R. Blanchard, Sur quelques Hirudinées du Piémont. Bollet. dei Musei di zoolog. ed anat. comp. di Torino, YIII, n» 146, in-S" de 12 p. Turin, 1893. 2. Id., Yiaggio del D' E. Festa in Palestina, nel Libano e régions vicine. Ibidem, VIII, n« 161, in-8°de 4 p. Turin, 1893. 3. Id., Voyages du docteur Th. Barrais aux Açores et en Syrie. Hirudinées. Revue biol. du Nord de la France, VI, p. 41, in-S», 8 p. Lille, 1893. 4. Id., Révision des Hirudinées du Musée de Dresde. Abhandiungen und Berichte des k. zool. u. anlhr. elhn. Museunas in Dresden, 1892-93, n» 4, in-4'' de 8 p. et 1 pi. Berlin, 1884. 1. A. DoLLFus, Sur la distribution géographique des Isopodes terrestres dans la région des Basses-Pyrénées. Assoc. franc, pour l'avancemeat des se. Congrès de Paris, 18i)2, p. 68, in-8° de 4 p. Paris, 1892. 2. Id., Voyage de M. E. Simon au Venezuela, 1887-1888. Isopodes terrestres. Ann. Soc. entom. de France, p. 339-346 et 2 pi., 1893. 3. Id., Voyage de M. Ch. Alluaud aux Iles Séchelles. Crustacés Isopodes ter- restres. Bull. Soc. zool. de France, p. 187-190, 1893. 4. Id., Notes de géographie zoologique sur la distribution du genre Ligia Fabr. Feuille des Jeunes Naturalistes, (3), n» 278, 4 p., 1893. 1. P. de Loriol, Voyage de MM. M. Bédot et C. Pictet dans l'archipel malais. Echinodermes de la baie d'Amboine. Revue suisse de zool. et Ann. du Mus. d'hist. nat. de Genève, I, p. 360-426, avec 3 pi. Genève, 1893. 2. Id., Catalogue raisonné des Échinodermes recueillis par M. V. Robillard a Vile Maurice.-III Ophiurides et Astrophytides. Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, XXXII, 1" partie, n° 3, in-4° de 63 p. et 3 pi. Genève, 1894. A. Malaquin, Recherches sur les Syllidiens : morphologie, anatomie, repro- duction, développement. Lille, in-8o de 477 p. et 14 pi., 1893. H. Martin, Recherches anatomiques et embryologiques sur les artères coro- naires du cœur chez les Vertébrés. Thèse de Paris, 1894. F. Meunier, Note sur les Mycetophilidae fossiles de l'ambre tertiaire. Wiener entomol. Zeitung, XIII, p. 62, 28 février 1894. Offert par M. le Baron A. E. Nordenskiôld : V ega-expeditionens vetenskapliga iakttagelser. Stockholm, 5 vol. grand in-8° avec 140 pi., 1882-1887. A. E. Nordenskiôld, Studier och forskningar foranledda af mina resor i hoga norden. Stockholm, un vol. grand in-S» de 552 p., 1884. Offert par M. Maunoir : Bourguignat, Notice prodromique sur quelques Vrsidae d'Algérie. Paris, 1868. 59 Séance du 27 Mars 1894 PRÉSIDENCE DE M. LE D"^ FAUROT, PRÉSIDENT MM. R. Blanchard et J. Richard s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. le Directeur du Muséum adresse à la Société la liste des cours de l'Enseignement spécial pour les voyageurs, en 1894. A ces conférences, inaugurées en 1893, ont été ajoutées deux nou- velles leçons : l'une de M. le colonel Laussedat sur l'utilisation de la photographie dans la construction des cartes et plans, l'autre de M. le commandant Defforges sur la détermination du point en voyage et des notions de géodésie et de topographie expédiées. .MM. Margô et Paszlavszky, délégués par la Société au (Congrès international d'hygiène et de démographie, qui doit se réunir à Budapest l'été prochain . écrivent qu'ils représenteront avec plaisir la Société à cette réunion scientifique. MM. Ch. Dassonville, Ismaïl Hakki et Kœhler, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. A.-L. Herrera adresse à la Société des empreintes d'ailes de Lépidoptères (du genre Morpho) obtenues sur des lames de gutta- perclia. Les moindres détails des nervures sont reproduits en creux avec la plus grande fidélité ; les écailles ont quitté la surface de l'aile, pour adhérer à la gutta-percha. M. Herrera pense qu'avec de telles empreintes, qui sont résistantes et d'un maniement facile, on peut reprendre l'étude de l'éclat métallique des ailes et de ses causes, chez les Papillons. M. Lenxier fait une communication sur une anomalie très fré- quente qu'il a observée à Dives (Calvados), dans le développement des Huîtres. Certaines de ces Huîtres se développent dans des Car- dium. Cette dernière coquille met un certain obstacle à leur déve- loppement : quelques Huîtres arrivent à nepouvoir entr'ouvrir leur coquille que de quelques millimètres. Sans oublier la déformation spécirile qu'elles subissent de ce fait et l'aspect extérieur que pré- sentent ces deux coquilles, aspect qui, sur d'anciens spécimens, pourrait faire pensera une espèce oumêraeà un genre dilïérent.ilest intéressant de noter les modifications que subit le manteau. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 6 GO SÉANCE Dr 2.1 MARS i de 8 p. et 1 pi. Zurich, 1893. Th. Studer et V. Fatio, Kalalog der schioeizerischen Vligel. — II. Eulen und Spaltschnabler, in-S» de 102-192 p. et 4 cartes. Berne, 1894. 69 . Séance du S4 Avril 1894 PRÉSIDENCE DE M. LE D' FAUROT, PRÉSIDENT MM. R. Blanchard, Richard et L. Vaillant s'excusent de ne pou- voir assister à la séance. M. MôBius, Membre honoraire, assiste à la séance. M. le Présiûent lui souhaite la bienvenue en ces termes : « Messieurs, vous vous rappelez que notre Société a récemment nommé Membre honoraire M. le professeur Môbius, directeur du Musée zoolo.uique de Berlin, et auteur d'importants travaux sur" l'histoire naturelle des Séchelles. 11 assiste ce soir à la séance: aussi ai-je l'honneur, en votre nom, de lui souhaiter la bienvenue.» M. Heury Brôlemanx, présenté à la dernière séance, est élu Mem- bre de la Société. MM. R. Paràtre et R. Blanchard présentent M. Désiré Bouret, étudiant en pharmacie, 51, rue Madame, à Paris. MM. Chaperet R. Blanchard présentent M. Albert Gaudry, Mem- bre de l'Institut, professeur au Muséum, à Paris. M. Gaudry adresse sa photographie pour l'album delà Société. MM. G. Dollfus et Dautzenberg présentent M. L. Vigxal, conchy- liogiste, 28, avenue Duquesne, à Paris. M. .1. de Guerne présente quelques échantillons de la Mouche Tsétsé (Glossina morsitans Westwood), rapportés dernièrement de l'Afrique centrale, nord du Zambèse, par notre collègue, M. Edouard FoA. Ce voyageur a recueilli sur lui-même, pendant qu'ils le piquaient, les Diptères en question, qui ne causeraient à l'Homme aucun dommage sérieux, s'ils ne faisaient périr la plupart des ani- maux domestiques et particulièrement les Bœufs. Tout porte à croire que les Glossina inoculent à ceux-ci les germes de quelque maladie virulente analogue au charbon. Les Tté-tsé recueillis par M. Foà sont conservés dans l'alcool. Il est à souhaiter qu'un certain nombre de ces Mouches soient rapportées à l'état sec, en s'entou- rant de toutes les précautions indiquées pour l'étude des organis- mes microscopiques. On pourrait sans doute cultiver les Bactéries disséminées par les Insectes, en atténuer le virus et trouver peut- être ainsi un vaccin nouveau, capable de sauver les animaux indis- pensables à la prompte colonisation de l'Afrique centrale. 70 SÉANCE DU :24 au vil 1894 M. Brongniart résume les recherches qu'il a entreprises, depuis douze aus, sur la nervation des ailes des Insectes appliquée à la détermination des Insectes fossiles. Il montre trente-sept planches in-folio, qui doivent accompagner un travail qu'il publiera inces- samment. 71 Séance du 8 Mai 1894 l'HÉSIDENCE DE M. FAUROT, PRÉSIDENT. M. le professeur Al. Agassiz, récemment élu Membre honoraire, adresse ses remerciements à la Société. MM. Ch. D.\ssoNviLLK et Ismaïl Hakki, récemment élus membres de la Société, remercient de leur admission. MM. le baron d'Hamonville, Dassonville, J. W. Spengkl et Max Weber envoyent leur photographie pour l'Album de la Société. Le 12/2o mai, la Société des Naturalistes près l'Université impé- riale de Kazan célébrera le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation. La Société Zoologique de France lui exprime à cette occasion ses félicitations. -M, le Président présente les félicitations de la Société à M. le pro- fesseur Louis Bureau, nommé Officier de l'Instruction publique au dernier Congrès des Sociétés savantes. M. Oustalet, chargé par le Conseil de négocier l'échange des publications avec M. Sclater, secrétaire de la Société Zoologique de Londres, annonce l'heureux résultat de sa mission. RECHERCHES SUR LA FAUNE SOUTERRAINE A EFFECTUER DANS LE TINDOUL DE LA VAYSSIÈRE (AVEYRON), par E. A. MARTEL. Le Tindoul ou abîme de la Vayssière, ouvert sur le Causse de Concoures, à 10 kilom. au nord de Rodez etSkilom. àl'estdeSalles- la-Source, est un large gouffre d'effondrement de 60 m. de profon- deur totale. Le fond est obstrué par un talus de blocs éboulés et de matériaux détritiques de 20 m. d'épaisseur, ce qui réduit à 40 mètres la descente verticale. A la place occupée par le talus passait jadis une rivière dont la partie d'amont, découverte en 1891 par M. Quintin, est seule accessible actuellement, sur une longueur totale de 1000 m., dont 500 à pied sec pendant la plus grande partie de . année. La galerie, large de îi à 15 m., haute de 5 à 20 m. est assez acci- dentée. 12, SÉANCE DU (S MAI 1894 En été, la totalité de l'eau se perd dans une fissure impénétrable, située à la moitié environ du parcours reconnu (500 m. de l'orifice). Au contraire, après les pluies d'équinoxe et la fonte des neiges, la rivière s'épanche dans toute la longueur de la galerie, pour venir se perdre sous le talus d'éboulement du Tindoul au pied du goufïre ; elle s'y grossit même de plusieurs petits affluents sous forme de cascatelles temporaires tombant des voûtes et des parois. Nous en avons conclu que la rivière souterraine du Tindoul est le grand collecteur qui draine les eaux pluviales de la partie du Causse de Concoures située entre les deux failles bien connues de Sébazac et de Cadeyrac. Dans le but de compléter cette étude hydrologique, nous nous sommes rendus (M. G. Gaupillal et moi) locataires du Tindoul et de ses canaux souterrains, pour une durée de quinze années. Nous nous proposons d'y entreprendre divers travaux et d'y faci- liter aux savants toutes les recherches de Géologie, de Botanique, de Zoologie, de Météorologie, de Paléontologie susceptibles d'être effectuées dans cette curieuse caverne. A cet etïet, M. Gaupillat a construit au Tindoul, en 1893, un con- fortable et solide escalier en fer qui rend facile pour tout le monde la descente du goulïreet la visite de la portion de rivière souterraine (500 m.) habituellement à sec. Et nous croyons opportun d'indiquer aux naturalistes qu'ils pourraient peut-être exécuter là d'inléressantes recherches sur la faune des cavernes et des eaux souterraines, question encore si neuve et si peu étudiée en France. Nous nous ferons un plaisir de leur faciliter l'accès du Tindoul (1). , PASSER RUFIPECTUS BP. ET PERDIX SAXATILIS VAR. MELANOCEPHALA FATIO, par V. FATIO. Bonaparte a décrit parmi les espèces africaines du genre Passer, sous le nom de P. ru/ipeelus (2), un Moineau d'Egypte, tenant le (1) La NaUire, n° 1066, 4 novembre 1893. — G. R. Ac. Se. 17 nov. 189:i ; — Revue de Géographie, juin 1892; — Ânnunire Club Alpin juin 1891 ; — Martel, Les AbîmP!^. chap. XIII, (sous presse, Paris, npla<;rav(', in-4"). (2) Consp. aciuin, I, 1850, p. .'iU i. SÉANCE DU 8 MAI 189i 73 milieu entre les P. Italiae et /'. mlicicola avec dos pur marron maculé en arrière, sourcils blancs très étroits et noir delà poitrine ondulé (le marron. Depuis lors, ([uelques trouvailles, en Angleterre et en Finlande, de mâles du /*. (hniesticns Lin. chez lesquels le noir était aussi mélangé de roux-marron à la poitrine, ont engagé Sharpe (1) à rapprocher spéciliquemenl ledit rufipechis Bp. du doiiiesticHS, en attribuant cette anomalie de la livrée à une extrême vieillesse des sujets aiïectés. Cette variété paraissant jusqu'ici peu répandue ou peu connue, il ne sera peut-être pas inutile de signa- ler ici quelques observations récemment faites en Suisse, à sou sujet. M. Gust. Hummel, de Schalïhouse, m'écrivait, le 21) mars IS94, que, sur une cinquantaine de Moineaux tués ou capturés depuis quelques années dans son jardin, il avait remarqué qaatir mâles chez lesquels le noir de la poitrine était plus ou moins mélangé de brun-rouge, en s'offrant aimablement à me soumettre une ou deux des peaux de ces Oiseaux ; je le remercie de sa gracieuse complai- sance à mon égard. Trois dépouilles reçues peu après m'ont présenté, chez des sujets quant au reste en tout semblables à notre Moineau domestique ordinaire, les variantes suivantes : Chez un mâle adulte près d'acquérir la livrée de nijces, au prin- temps, les plumes de la gorge et du devant du cou sont en partie noires, en partie d'un brun-marron très foncé, taudis que celles du large plastron pectoral sont pour la plupart d'un beau marron dans toute leur partie barbelée, en avant du duvet basilaire, avec restes d'un étroit liseré grisâtre, les médianes seules étant encore plus ou moins teintées de noir. Chez deux mâles adultes en livrée d'automne, les plumes de la gorge, du cou et du haut de la poitrine paraissent au premier abord noires, avec large bordure grisâtre; mais, en les soulevant, on voit déjà presque partout, plus cependant à la poitrine qu'à la gorge, la couleur marron en arrière de la frange extrême claire et d'un petit espace noir ; si bien que l'on peut prévoir chez eux une livrée ana- logue à celle du premier, après la chute des extrémités par mue ruptile (2). Je suis parfaitement de l'avis de Sharpe. relativement à la ques- (1) Cal. Birds Brit. Mus., XII, 1888, p. 310 (2) Depuis l'expédition de ceUe petite note, j'ai trouvé, dans la collection de M. A. Vauclier, à Genève, un Moineau, Passer domeslicus L., mâle adulte en livrée de noces et censé des environs, chez lequel la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine sont d'un beau marron, avec légères traces de noir sortes bords. 74 SÉANCE DU 8 MAI 1894 tion d'espèce, mais je ne partage pas complètement l'opinion de l'èmiuent ornithologiste anglais, quant à la cause probable de pareils accidents dans la coloration. Les Moineaux que j'ai examinés me paraissent d'âge moyen, et j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer, chez d'autres Oiseaux, des déplacements ou des prédominances ana- logues de telle ou telle des couleurs de la livrée normale à divers âges. Ici c'est le marron dominant sur les côtés de la tête, ainsi que sur le cou et le dos, qui a envahi la poitrine ; chez d'autres, c'étaient d'autres teintes qui s'étaient déplacées ou avaient pris une exten- sion anormale sous l'influence de quelque trouble interne ou de quelque agent externe propre aux conditions d'nabitat. Il est probable que c'est ainsi que se sont formées, dans certains cas, des variétés, des races et des sous-espèces locales, peut être, en particulier, les divergences qui caractérisent les Passer Italiœ Vieill. et P. hispaniolensis Temm., dont la valeur comme espèce est encore fort discutable. Revenant, à ce propos, sur la curieuse variété de Bartavelle que j'ai décrite, en 18'J0, sous le nom de Perdix saxatilis var. inelanoce- pliala (1), je rappellerai que j'ai eu alors entre les mains deux indi- vidus tués près de Sion en Valais (Suisse) qui présentaient les mêmes déviations dans la distribution des couleurs, l'un femelle adulte, l'autre jeune de l'année. Chez tous deux, le noir du collier avait envahi toute la calotte céphalique et les plumes dorsales étaient toutes transversalement barrées de roux, de noir, de jaunâtre ou de blanc, comme celles des flancs chez le type, ces dernières étant alors en majorité privées de la bande rouge-marron terminale qui sétait transportée sur le dos. Le défaut d'équilibre dans la répartition des matières colorantes était d'autant plus intéressant qu'il se montrait chez des sujets d'âges très difïérents et dès la première mue. (1) Journal Diana, VIII' année, n° XIII, p. 103, avec! pi. n. Berne, oct. 1890. — Abrégé dans : Archives des Se. pliys. et nat., XXIV, p. 512, Genève, nov. 1890. 75 Séance du 22 Mai 1894 PUÉSlDEiNCE DE M. LE D' FAUROT, PRÉSIDENT MM. Brolemann et Vignal , récemment élus membres de la Société, remercient de leur admission. M. Vignal assiste à la séance. MM. Certes et J. Richard s'excusent de ne pouvoir assister aux prochaines séances, pour cause de voyage. M. H. Méhier de Mathuisieulx, ingénieur géographe, à Sainte- Marie du Mont (Manche), partira en août prochain pour Bogota (Colombie) , où l'appellent des travaux géodésiques de longue durée. Il désire entrer en relations avec des zoologistes, auxquels il pourrait envoyer des animaux du pays. M. Ch. Van Kempen signale une capture ornithologique assez rare, l'Oiseau en question ne couvant jamais dans le Nord de la France, du moins à sa connaissance. Il s'agit d'une Buse bondrée femelle, tuée en mai 1893 sur son nid placé au sommet d'un Orme, près de la gare de Bouvelinghem, petit village du canton de Lumbres, à 10 kilomètres de Saint-Omer. NOTICE SUR LE TATOU ENGOUBERT , {DASYPUS SEXCINCTUS), par Louis PETIT. Le Jardin d'acclimatation a reçu, le 24 février dernier, un envoi de six Tatous encouberts. Pendant la traversée, ces animaux étaient réunis dans la même cage. Le 17 avril, une femelle donna le jour à un jeune, qui mourut cinq jours après. Le 3 mai, une autre femelle mit bas deux jeunes, dont un mourut aussitôt ; l'autre est encore bien portant à l'heure actuelle. Adultes et jeune se nourrissent de lait et de riz et paraissent être en bonne santé. C'est la première fois qu'un cas de ce genre se présente au Jardin d'acclimatation, et j'ai pensé qu'il était intéressant de le signaler à la Société. Bull. Soc. Zool, de Fr., 1894. xix. 76 SÉANCE DU tt MAI 1894 MAMMIFÈRES ET OISEAUX PHÉSENTANT DES VARIETES DE COLORATION, DES CAS D'IiYRRIDlTÉ, OU DES ANOMALIES (troisième série), par Gh. van KEMPEN. La Société Zoologique de France a bien voulu accueillir dans ses publications deux listes dans lesquelles j'indiquais les Mammifères et les Oiseaux remarquables par leurs variétés de coloration, par leur hybridité et par leur anomalie, que contenait, jusqu'en ISiJI, mon cabinet d'histoire naturelle. Eu ayant, depuis lors, réuni un certain nombre, je me permets d'en adresser une nouvelle série à la Société. Elle offrira, je l'espère, quelque intérêt à mes collègues s'occupant de maramalogie et d'ornithologie. I. — VARIÉTÉS DE COLORATION. M AM jyE I KÈ res. 7'a/pa europœn. Taupe ordinaire. Adulte, variété cendrée, capturée le 23 juillet 1848 près de Wagnoulieu, hameau dépendant de Duisans (Somme). Adulte prise dans la commune de Fougère (Maine-et-Loire) pendant l'année 1893 ; variété tapirée de blanc. Mus rattus. Rat ordinaire. Mâle adulte, variété blanche et rousse trouvée en Suède, en 1892. Adulte, blanc avec la tête noire, pris aux environs de Lille, en mars 1894. Mus agrarius. Rat agraire. Adulte, pelage gris blanchâtre, pris en ISill aux environs de Halie-sur-Saale (Allemagne). Mus musculus. Souris vulgaire. Adulte, variété jaune, capturée aux environs de Lille, en 1893. Arcicola amphibius. Rat d'eau. Adulte, complètement blanc, provient de Violaines, commune des environs de Tournai (Belgique), J892. J.epus timidns. Lièvre ordinaire. Mâle adulte, dessous du corps jaune d'or, tué le 12 novembre 189J, sur le territoire d'Ouv('-Wir([uin (Pas de-Calais), village situé à 16 kilomètres de Saiiil-Omer. SÉANCE DU 'l'I MAI 1894 77 Lepus ('unicuius. Lapin de garenne. Adulte, variété noire très claire, tant soit peu argentée, tué sur la commune de Reuty (à 25 kilomètres de Saint-Omer), le 15 février 181)3. Un autre sujet, mâle adulte, tout-à-fait argenté, provenant du même village, le 27 mars 1893. Dt'iiuis cette époque, plusieurs sujets ayant la même robe ont été apportés sur le marché de Saint Omer ; en possédant un nombre suHisant dans ma collection, je les ai négligés. Mâle adulte, variété isabelle, tué le 26 novembre 1893 aux envi- rons de Tournai (Belgique). B'emelle adulte, noire, provenant d'un chasseur du village de Tilques, situé proche Saint Orner, le 9 décembre 1893. Mustela martes. Martre ordinaire. Sujet adulte, tout-à-fait blanc, capturé en 1892 à Memmingen (Bavière). Un autre sujet semblable pris dans les mêmes conditions. Putoriiis fœtidas. Putois vulgaire. Mâle adulte, variété albine, pris au village de Cléty (arrondissement de Saint-Omer), le 24 février 1894. Putoriiis mnstela. Belette ordinaire. Mâle adulte de couleur très pâle, capturé dans les Bruyères de Saint Omer, le 18 juin 1891. Sciunis vulgaris. Ecureuil vulgaire. Mâle adulte, variété albine, tué en 1891 auprès de Halle-sur- Saale (Allemagne). Un autre sujet, semblable, provenant du même endroit, tué en 1892. OISEAUX. Penih apirorns. Buse cendrée. Mâle adulte, ayant le dessous du corps blanc, tué à Blendecques, village à trois kilomètres de Saint Omer, en 1884. AUiir pdiumbarim. Autour vulgaire. Paire adulte, tuée dans le Sud de la Russie; le mâle en mars et la femelle en avril 1885, tous deux ont le dessous du corps entière- ment blanc. Pic^is viridis. Pic vert. Mâle adulte, variété ayant la tête jaune au lieu de l'avoir rouge, 78 SÉANCE DU 22 MAI 1894 l'une de ses ailes est verte et l'autre grise, provient des environs de Lille. Mâle adulte, extrémité des ailes jaune très clair, capturé près de Fougère (Maine-et-Loire), en 1893. Mâle adulte, dos complètement rouge. Environs de Marseille, 1894. Corvus cornix. Corbeau Corneille. Adulte, ayant son plumage noir, parsemé de plumes blanches, tué le 21 octobre 1893 à Pardies May (Basses-Pyrénées). Corvus monedula. Corbeau Choucas. Femelle adulte, variété albine, capturée aux environs de Chau- mont (Haute-Marne), le l^"" février 1894. Cet Oiseau, acheté à M. Louis Petit, a été l'objet d'une note dans le Bulletin de la Société du 13 février. Pica caudata. Pie ordinaire. Mâle adulte, entièrement blanc, provenant du village d'Ouve- Wirquin, canton de Lumbres (Pas-de-Calais), le 30 octobre 1893. Temenuchus pagodarum. Martin Brame. Mâle adulte, variété blanche, sauf ailes et queue noires, tué en 1892, à Malacca. Passer domesticus. Moineau domestique. Mâle adulte, tête blanche, corps panaché, tué le 23 octobre 1891, à Yseux, près d'Amiens. Mâle adulte, plumage parsemé de plumes blanches,' tué en Italie, le 2 janvier 1892. Mâle adulte, atteint d'albinisme complet, capturé dans le Tyrol, le 12 août 1892. Mâle adulte, variété isabelle, tué à Wisques, village aux environs de Saint-Omer, le 25 novembre 1892. Mâle adulte, presque blanc, sauf les plumes noires de la gorge, du mâle ordinaire, pris vivant, dans les rues de Lille. Mâle adulte, variété isabelle, tué en novembre 1892, en Suède. Mâle adulte, variété panachée. Suède 1892. Mâle adulte, variété isabelle, pris à Tilques, commune voisine de Saint-Omer, le 7 janvier 1893. Paire adulte, variété isabelle, venant des environs de Lille, eu mai 1893. Femelle adulte, gris clair, tuée près de Marseille en 1893. Spermestes castanotis. Moineau Mandarin. Mâle adulte, variété noire, obtenu en mai 1893, chez un mar- chand d'Oiseaux de Lille. SÉANCE DU 22 MAI 1894 79 Pi/rrhuld vulgari^i. Bouvreuil vulgaire. Adulte, variété uoire avec ailes blanches, provient de Suisse, en 1892. Mâle adulte, variété marron foncé, dos noirâtre, capturé en 1893 à Fougère (Maine-et-Loire). Fringilla montifringilla. Pinson des Ardennes. Mâle adulte, ailes blanches, capturé aux environs de Marseille, pendant l'hiver 1892-1893. Alauda aroensis. Alouette des champs. Adulte, variété blauche. Environs de Toulouse, hiver 1893-1894. Rudytes jJava. Bergeronnette printanière. Femelle adulte, d'un albinisme parfait, tuée en 1894 près de Marseille. Turdm merula. Merle noir. Mâle adulte, grandes pennes des ailes et queue blanches, capturé en 1889, aux environs de Saint-Omer. Quinze sujets adultes provenant de Corse, pendant l'année 1893. Huit d'entre eux ont le plumage noir parsemé de blanc, les uns ont la tête presqu'entièrement de cette dernière couleur; les autres ont, sur tout le corps, de plus ou moins nombreuses plumes blan- ches, un couple a les ailes d'uu roux de rouille ; deux autres Oiseaux sont gris cendré et trois autres Isabelle. Turdus iliacus. Merle mauvis. Deux Oiseaux adultes, variété jaunâtre, capturés en Corse, Adulte, variété Isabelle, tué en 1893, aux environs de Marseille. .Mâle adulte, variété semblable, capturé au même endroit, le 7 novembre 1893. Turdus musiciis. Merle grive. Onze Oiseaux adultes capturés en 1893 en Corse: Deux sujets sont blancs, deux isahelles, un Isabelle, avec les ailes rouges, tué le 30 noveml)re, deux gris très pâle, quatre ont le plumage très panaché de blanc. Sijtcid hortensis. Fauvette des jardins. Adulte, variété albine, tuée en 1892, à Camiers, commune de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer. Phi/llopnenste trochilas. Pouilloï fitis. Adulte, entièrement blanc, provient du voisinage de Marseille, le 10 mars 1894. 80 SÉANCE DU 22 MAI 1894 Tetrao urogallus. Tétras Urogalle. Femelle adulte, ayant la robe parsemée de plumes blauclies, capturée en novembre 1877 à Orembourg (Oural). Tetrao tetrix. Tétras Lyre. Mâle adulte, dessous du corps et ailes blanches, tué en novembre 1882 à Sterlitamak, gouvernement d'Ufa (Sibérie). Starnn qrisea. Perdrix grise. Mâle adulte, variété Isabelle, tué à Tatinghem, village situé à 4 kilomètres de Saint-Omer, le H octobre 1891. Très jolie variété. Phasianus colckicus. Faisan commun. Mâle adulte, variété panachée, trouvé le 13 décembre 1891 dans un envoi de Faisans provenant d'Angleterre et exposé chez un marchand de volailles de Saint Omer. Tringa cinclus. Bécasseau cingle. Sujet adulte, tué à l'île Helgoland, ayant sur la tête, une touiïe de plumes blanches formant une huppe. Mâle adulte, plumage blanc, capturé le 12 mai 1892, dans le Danemark. Querquedula crecca. Sarcelle d'hiver. Mâle adulte, ayant le dessous du corps complètement jaune, tué aux environs de Saint Omer, le 5 avril 1893. Anas penelope. Canard siffleur. Femelle adulte, dessous du corps jaune, tuée dans les marais de Saint-Omer, le 24 mars 1894. Uria grylie. Guillemot a miroir. Adulte, variété albine, venant des îles Fârôer, le 6 juin 1891. Mormon arcticus. Macareux moine. Adulte, variété Isabelle, provenant des îles Fârôer, le 3 juillet 1SS7. Mâle adulte, entièrement blanc, tué au même endroit, le 20 juin 1891. II. — HYBRIDITÉS. Corvus cornir et Conms corone. Cordeau corneille et Corbeau MANTELÉ. Adulte, tué le 4 mars 1890 à Langenliorn, près Hambourg (Allemagne). Tetrao hybridus Linn. Tétras hybride. Cinq mâles adultes. Quatre d'eotr'eux viennent de la Sibérie ; le cinquième a été tué en Ecosse, le \.\ novembre 1870. SÉANCE DU 22 MAI 1894 81 Deux fcinelU's adultes: l'une capturée en Ecosse, l'autre à Viatka (Sibérie), le 28 novembre 1S82 (I). Tctrao tctrix cT et Lagopus scoticus 9- Tetrao lyre cT et T.Ano- PKDE d'KcOSSK 9. Deux niàles. adultes, tous deux lues en Ecosse. Femelle adulte, également tuée en Ecosse (2). Tetrao tetri.r cT ot Lngopus alhiis 9. Tétras lyre cT et Lagopède BLANC 9 ■ Un mâle adulte, cai)turé en septembre 1882 à Weliki-Usting, gouvernemeut de Vologodosli (Sibérie) (3). Laijopus alhus cT et Tetrao tetrix 9. Lagopède blanc cT et Tétras LYRE 9. Mâle adulte capturé en 1879 à Arkhangel. Tète rousse avec le bout des plumes blanches, plaque rouge au- dessus des yeux, cou blanc. Dessus du cou et dos brun noir, avec d'étroits bords blanchâtres, le blanc devient plus marqué vers la fin du dos. Poitrine blauclie, parsemée de plumes rousses à la gorge. Epaules comme le dos. Ailes : les petites plumes blanches, les rémiges grises, ventre blanc, queue légèrement en forme de lyre noire avec la pointe bordée de blanc, celles de côté l'étant davan- tage ; pattes blanches avec quelques petites plumes grises. Phasinnus torquatus cT et Gennœus mijcthemerus 9 • Faisan a COLLIER cf et FAISAN ARGENJÉ 9- Paire adulte achetée vivante en 1889 à Béthune. Plumage du mâle: dessus du corps et les ailes, maillé blanc et brun, le collier autour du cou plus doré, dessous brun doré, avec la tête de la même couleur ; queue comme le dessus du corps, mais plus claire, avec reflets jaunes. Femelle, dessous du corps de même couleur que le mâle, mais plus jaunâtre. Tète semblable à celle du coq. avec quelques plumes jaunes. Dessus brun jaunâtre, maillé doré, collier blanc autour du cou, parsemé de patites plumes brunes avec un second collier, comme le dessous du corps; ailes maillées gris et blanc; queue semblable à celle au mâle, un peu plus marquée de noir et plus jaunâtre. (1) Voir la description des plumages par M. Suclietel, dans les Méiiioires de la Société Zoologique, année 1890. (2) Description du plumage, par le même auteur. (3) Description du plumage, psirle même auteur. 82 SÉANCE DU 22 MAI 1894 Thaumalea picta cT et Syrmaticus Reevesi $. Faisan doré cf et Faisan vénéré 9 . Mâle adulte, acquis vivant en Belgique en 1889, de taille un peu plus forte que le faisan doré ; dessous du corps rouge, gorge jaune d'or, dessus ; collerette jaunâtre, le reste du plumage est rouge, ailes rouge brun, huppe rouge terminée de vert bronze, sourcils et tour du bec, noir; queue, la plume du dessus, la plus longue, jaune, celle qui se trouve la seconde, jaune piquetée de noir; les autres blanches maillées de noir. Syrmaticus Beevesi cT et Phasianus; colchicus albus $. Faisan VÉNÉRÉ cf et Faisan commun $ , variété blanche. Mâle, acheté dans le Puy-de-Dôme en 1893. Description du plumage : dessus du cou rouge, dos également rouge, parsemé de petites plumes jaunes, ailes de la même couleur, grandes pennes grises maillées de blanc, tête blanche, avec des plumes dorées sur le sommet, sourcils noirs, un cercle noir forme collier autour de la tète, dont le dessous du cou est bleu; tout le dessous du corps est rouge; la queue est jaune, barrée de rouge et de noir. Phasianus torquatus d* et Thaumalea Amherstiœ 9- Faisan a COLLIER cT et Faisan Lady Amherst 9 • Paire adulte, obtenue vivante en 1892, à Aire-sur-la-Lys, de même force que le Faisan Lady Amherst ; plumage du màle,liuppe cendrée mélangée de petites plumes dorées, terminées de lilas. Dessus du corps, camail violet, dos maillé brun doré et gris, ailes cendrées; dessous, gorge violette, maillée de brun, ventre doré, queue sem- blable à celle du Faisan Lady Amherst. Femelle, huppe cendrée, parsemée de petites plumes jaune d'or et noires. Dessus du corps, camail vert bronze, quelques plumes terminées de blanc, dos jaune maillé de noir, ailes de la même couleur, avec la partie supérieure cendrée; dessous, gorge vert bronze, le reste jaune, parsemé de plumes noires; queue : la plume supérieure jaune, avec quelques lignes noires, presqu'impercep- tibles d'un côté, celles du dessous, jaunes avec de fortes barres noires. Grammatiphilus liiieatus cT et Gennœus nycthemerus 9 • Faisan de ZEVNAUD cT et Faisan ARGENTÉ 9. Paire adulte, achetée en novembre 1893, dans la Gôte-d'Or ; le mâle ne diffère pas, comme plumage, de l'hybride Nycthemerus lineatus dont j'ai parlé dans les Mémoires de la Société en 1890, SÉANCE DU 22 MAI 1894 83 sauf la teinte qui est plus claire , tenant davantage du Faisan argenté. La femelle ressemble à la femelle argentée comme force, le plumage du dos est également le même, autour de la tête l'on aperçoit quelques petites plumes blanches, le dessous du corps est composé de plumes blanches terminées de noir, la gorge est blanche. Phnsianus colchicus et galtus domesticus. Faisan commun et Poule COMMUNE. Mâle adulte, acheté vivant dans la Sarthe en mai 1893, taille et grosseur du Coq ordinaire, plumage comme celui du Faisan des bois, brun, parsemé de lignes blanches, queue semblable au reste du plumage, plus courte que celle du Faisan ; il la portait droite. Allas acuta cT et Anas boschas fera $. Canard pilet cf et Canard SAUVAGE $. Jeune mâle tué le 4 décembre 1890 sur le Gave de Pau à Arros (Basses-Pyrénées). Le chasseur, de qui j'ai obtenu cet Oiseau, m'a assuré avoir remarqué à plusieurs reprises l'accouplement du Canard pilet et du Canard sauvage, père et mère du sujet qu'il m'a procuré ; néanmoins, je ne suis pas certain que ce jeune mâle soit un hybride. M. Suchetet, à qui je l'ai envoyé en communication, pense que c'est plutôt un jeune mâle Canard pilet (Anas acuta). Anas sponsa cf et Anas penelope $. Sarcelle delà Caroline cT et Canard siffleur 9 . Paire adulte, achetée montée à Saint-Omer, après le décès d'un amateur d'Oiseaux, qui les avait obtenus en captivité. Ces beaux oiseaux ont la forme et la grosseur du Canard Millouin. Le mâle a la tête, la huppe et le dos noir bronze, les ailes bronze, le dessous gorge jusqu'au milieu du corps rouge, le reste blanc, les côtés maillé gris blanc et noir comme le cf Sarcelle de la Caroline. La femelle a le dessus du corps roux, légèrement pointillé de blanc, ailes gris cendré, tête et huppe rousses dessous, cou blanc, ensuite le roux s'étend jusqu'au milieu du corps, qui devient blanc, les côtés, comme le mâle, semblables à la Sarcelle de la Caroline. III. — ANOMALIES. MA.MMIFÈRES. Bos taurus var. domesticus. Bœuf domestique. Jeune bicéphale, l'une des têtes est posée comme d'ordinaires l'autre se trouve à la place de la queue ; sur le côté sont établie, 84 SÉANCE DU 22 MAI 1894 deux pattes supplémentaires, supportant le corps et le terminant par deux queues. Cet animal est né en 1891 à Mourcout, village près de Tournai (Belgique). Jeune, mort-né, ayant deux têtes et quatre pattes ; l'autopsie avait démontré qu'il avait deux cœurs ; les autres viscères thoraciques et abdominaux étaient également doubles, bien conformés et séparés seulement par une cloison médiane. Il était né le 2 avril 1892 à Tigné (Maine-et-Loire). Jeune, mort en naissant, provient de la Gorgue (Nord), le 21 décembre 1893. Il a deux têtes et huit pattes. Quatre d'entr'elles ont la position ordinaire. Deux viennent se placer droites sur le devant du corps et les deux dernières sont couchées sur le dos. Scuirus vulgaris. Ecureuil vulgaire. Adulte, remarquable par une queue d'une longueur extraor- dinaire, capturé eu mars 1890, à Langenhoru, près Hambourg (Allemagne). OISEAUX. Turdus cyaneus. Merle bleu. Femelle adulte, l)ec anormal, recourbé, environs de Marseille, 1879. Tetrao tirogallas. Tétras Urogalle. Femelle adulte, livrée du mâle, tuée le 12 septeml)re à Nijni- Novgorod (Russie). Tetrao tPtrix. Tétras lyre. Femelle adulte, au plumage de mâle, capturée en novembre 1879 dans les Monts Ourals. Une seconde femelle, comme la précédente, provient de Kasan (Russie) en janvier 1879. Phasianus colchicm. Faisan commun. Femelle adulte, ayant le plumage du mâle, achetée à Lille le 8 novembre 1880. Phasianm torquatus. Faisan a collier. Vieille femelle , livrée du mâle, achetée empaillée à la vente Perrot à Paris, en avril 1880. Femelle possédant également le plumage du mâle, achetée à Lille le 1.) novembre 1880. Thaumalea picta. Faisan doré. Femelle adulte, robe du mâle, provenant de Lille, en juillet 1877. SÉANCE DU 22 MAI 1894 85 Anas hoschas domestica. Canard domestique. Trois femelles adultes, becs anormaux ; l'une, bec recourbé, trouvée le 28 janvier 1893; la seconde, bec croisé, achetée le 30 sep- tembre 1887; enfin la troisième, la mandibule supérieure du bec beaucoup plus courte que l'inférieure, entrée dans mon cabinet d'histoire naturelle le 3 avril 1890, toutes trois proviennent du marché de Saint-Omer. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINÉES, par le D'^ Raphaël BLANCHARD. XIX. — Sur les Branchellion des mers d'Europe. On admet que le genre Branchellion Savigny, 1820, est représenté dans les mers d'Europe par trois espèces distinctes, savoir : 1° Branchellion torpedinis Savigny , 1820 , espèce pourvue de 35 paires de branchies et vivant sur les Torpilles (Torpédo marmo- rata) de la Méditerranée ; 2" Branchellion Orbiniensis de Quatrefages, 1852, espèce pourvue de 33 paires de branchies et vivant sur les Torpilles de l'Océan Atlantique ; 3° Branchellion rhombi P.-J. Van Beneden et Hesse, 1864, espèce pourvue de 30 paires de branchies et vivant sur les Turbots de l'Océan Atlantique. Je crois pouvoir démontrer que ces trois espèces se réduisent à une seule, la première étant seule valable. Cette conviction résulte pour moi de l'examen des 36 spécimens que j'ai pu examiner : 2 exemplaires appartenant au Musée de Turin, sans indication de provenance ; ils ont été recueillis, selon toute vraisemblance, sur des Poissons de la Méditerranée; 2 beaux exemplaires appartenant au Musée de Moscou, rap- portés de Naples par le professeur A. Bogdanov. Le plus grand est long de 47°"™ et large de 11™™, branchies comprises; en tenant compte de son état de contraction, on peut donc admettre qu'il atteignait facilement une longueur de 55 à 60'i>™ pendant la vie ; 1 individu recueilli à Alger par Hollard (Muséum de Paris, n° 142); 3 exemplaires de La Rochelle (Muséum de Paris, n" 61) ; ce 86 SÉANCE DU 22 MAI 1894 sont probablement ceux que recueillit d'Orbigny père et dont parle de Quatrefages (page 280) ; 1 exemplaire de provenance inconnue (Muséum de Paris, n" 62), 1 exemplaire trouvé à Dakar (Sénégal) par M. Edouard Che- vreux, à la face interne des joues d'un énorme Labre noir pris dans le tramail (ma collection ; don de M. Chevreux) ; 2 jeunes exemplaires pris à Dakar sur une Torpille par M. Che- vreux (ma collection) ; 3 exemplaires recueillis à Dakar par M. Chevreux sur une Raie thouin (Rliinobatus thouin Cuvier), prise dans le tramail (ma collec- tion) ; 21 exemplaires, à tous les âges, recueillis à Dakar par M. Che- vreux sur une Raie thouin [Rhinobatus thouin Cuvier), prise dans le tramail (ma collection). Voilà, serable-t-il, une série assez nombreuse et de provenance assez variée pour que nous puissions juger en connaissance de cause la question de l'unicité ou de la multiplicité des espèces de Bran- chellion qui vivent dans la Méditerranée et dans les régions septentrionales de l'Atlantique, Or, malgré les grandes dilïérences que ces 36 individus présentent quant à leur taille, leur âge et leur coloration, leurs caractères morphologiques sont absolument fixes ; tous possèdent 33 paires de branchies, appartiennent sûrement à une seule et même espèce et répondent rigoureusement à la diagnose que nous donnons ci- dessous. Cette espèce a été découverte à Naples, sur les Torpilles, par Rudolphi qui l'inscrivit dans sa collection sous le nom de Bran- chiobdellion. Savigny, ayant eu l'occasion d'examiner la collection du savant de Berlin, reconnut aussi que l'espèce était nouvelle et lui donna le nom qu'elle porte encore aujourd'hui; il lui attribue 35 paires de feuillets branchiaux, nombre qui fut adopté aussi par Moquin-Tandon. Un peu plus tard, Leydig étudia les Branchellions de Gênes et reconnut qu'ils possédaient 33 paires de branciiies. C'est ce même nombre que de Quatrefages a noté chez les Branchellions de La Rochelle et que j'ai observé moi-même chez les 36 individus dont il vient d'être question. Dominé par l'idée, alors très répandue, que les espèces animales différaient généralement dans la Méditerranée et dans l'Océan Atlantique, de Quatrefages rejeta comme entachée d'erreur la description de Leydig, pourtant si précise, du moins en ce qui nous SÉANCE DU 2^ MAI 1894 87 occupe, et accepta celle de Saviguy, d'ailleurs sans l'avoir vérifiée. Il fut amené de la sorte à séparer spécifiquement les Branchellions de la Méditerranée et ceux de l'Atlantique : il réserva aux pre- miers, munis de 35 paires de branchies, le nom restreint de Bran- chcllion torpcdinis Savigny et créa pour les seconds, munis de 33 paires de branchies, celui de Branchellion Orbiniensis. Or, il est indubitable que cette distinction spécifique ne repose sur rien de précis et ne peut pas être maintenue : ces deux espèces nominales doivent se confondre en une seule et le nom de Br. Orbiniensis, qui est le plus récent, doit être rayé de la nomencla- ture. Nous irons même plus loin. Nous avons la conviction que le Branchellion rhombi n'est autre chose qu'un simple Branchellion torpedinis. En établissant cette espèce nominale, à laquelle ils n'at- tribuent d'ailleurs aucun caractère positif, P. J. Van Beneden et Hesse ont été surtout frappés par les particularités suivantes : L'habitat. — L'unique exemplaire a été trouvé à Brest, au mois de mars, sur le corps d'un Turbot [Rhombus maximus). C'était, en elïet, la première fois qu'un Branchellion était rencontré ailleurs que sur des Rajides, voire même que sur des Torpilles. Or, nous avons montré ci-dessus que Branchellion torpedinis peut s'observer, non seulement sur des Rhinobatus, mais même jusque dans la bou- che d'un Acanthoptérygien du genre Labrus. Dès lors, quoi d'éton- nant à ce que cette même Hirudinée s'attaque parfois aux Pleuro- nectes, qui vivent exactement dans les mêmes conditions que les Rajides, à plat sur le fond de la mer et enfouis sous une légère couche de sable ? La longueur. — Van Beneden et Hesse attribuent à leur exem- plaire une longueur de cinq à six centimètres ; la figure 22 de la planche II de leur mémoire, qui représente la dimension réelle de l'animal, est à peine longue de 54°»=^. Cette mesure a été prise sur l'animal vivant et, sans aucun doute, à l'état de plus grande exten- sion. Moquin-Tandon dit que Branchellion torpedinis est long de 25 à 35mm et large de 6 à 1'^^, ce qui constitue effectivement une diffé- rence assez marquée. Mais de Quatrefages figure un exemplaire de son Br. Orbiniensis long de 46™™ et large de il™m5 (pi. VI, fîg. 1) dans l'état d'extension moyenne. D'autre part, le musée de Moscou possède deux Br. torpedinis de Naples, dont l'un, long de 47™™, large de 11""" et contracté par l'alcool, pouvait atteindre pendant la vie une longueur de 55 à 60™™. Ici encore, la différence n'est donc point réelle. 88 SÉANCE DU 22 MAI 1894 Les appendices branchiaux. — Ils sont, disent nos auteurs, « au nombre de trente environ ; ils sont foliacés, à bords entiers et creusés en forme de gouttière. » Le nombre n'en a donc pas été déterminé d'une façon précise ! Il nous semble inutile de poursuivre cette discussion : le lecteur aura, comme nous, acquis la conviction que le BraticheHion rhoinbi n'est autre chose qu'un Branchellion torpedinis fourvoyé sur un Pleuronecte. Cela étant, le nombre des espèces de Branchellion des mers d'Eu- rope tombe de trois à une, qui doit conserver le nom de Branchel- lion torpedinis Savigny. Cette espèce répond dès lors à la synonymie et à la diagnose suivantes : Synonymie : Branchelliofi torpedinis Savigny, 1820. Hirudo {BranchiobdeUa) Uudolphii de Blain ville, 1827. Branchiohdella torpedinis de Blainville, 1828. Hirudo {BranchiobdeUa) torpedinis Gervais, 1836. Branchellia torpedinis Gervais, 1845. Branchellion Orbiniensis de Quatrefages, 1852. Branchellio rhombi P. J. Van Beueden et Hesse, 1864. Diagnose. — Longitudo SO-oO^^ ; latitudo S-12^^, cum branchiis. Utrinqne 33 hranchiœ joliaceœ crispœ, qnarum prima, quarta, septima, décima et deinceps, dnobns interjectis, ad basin vesicala quadam pul- satili instructœ, quinque branchiis ultimis vesicula carentibus Post ultimum par branchiarum quinque annuli, ano inter secunduni ter- tiunique hiante. Color aut roseus {albidus apud animalia in liqiiore servata) aut nigrescens interdumque dorso sex seriebus albarum macu- larum quoque tertio annulo, vesiculas pnlsatiles ferente, notatus. Apud Plagiostoma, prœcipue apud Torpedines ectoparasitus. Branchellion torpedinis vit sur le corps des Plagiostomes, spécia- lement des Torpilles, mais s'observe parfois aussi sur le corps ou même dans la cavité buccale de certains Téléostéens. Il habite l'Océan Atlautique et la Méditerranée : on l'a rencoolré à Brest (P. J. Van Beneden et Hesse), à Concarneau (J. de Guerne, d'après une communication orale), à La Rochelle (d'Orbigny, de Quatre- fages), au voisinage de Bordeaux (d'après Moquiu-Tandon), à Nice (Risso), à Gênes (Verany, Leydig, Emile Blanchard), à Naples (Rudolphi, Bogdanov, Apâthy, Bourue), à Alger (Hollard); dans chacune de ces localités, il semble être assez rare. Il descend vers l'Equateur, le long de la côte occidentale d'Afrique, et semble y devenir beaucoup plus aboudaut : du moins, M. Chevreux nous en a rapporté de Dakar (Sénégal) d'assez nombreux exemplaires. SÉANCE DU 22 MAI 1894 89 NOTES SUR LES PARASITES par Gh.WARDELL STILES, Ph. D. Je prends la liberté de présentera la Société les résumés do deux articles sur des parasites américains, lesquels seront publiés sous peu dans les journaux vétérinaires américains. 21. — Une nouvkllf. espèce dkDouvk, Distomniii [Dicrocœliuiu) roia- pleXilin, TROUVÉE CHEZ LES ChATS DES EtaTS-UnIS, par Charles Wardell Stiles et A.]bertHASSALL(l). 1" Une nouvelle espèce de Douve {D. cotnplexum) se rencontre chez les Chats américains. 2" Dans beaucoup d'espèces de la deuxième section du sous-genre Dicrocœiium, l'extrémité postérieure du système excréteur (vési- cule contractile) décrit une courbe sigmoïde entre les testicules. 3" Chez quelques-unes des espèces {D. albidum, l). conjunctiim, D. bngissiniiim var. corvinum, D. compkxum, D. truncatum), le testicule droit peut être antérieur ou postérieur à celui de gauche. 4° Cette variation c'est pas encore établie pour D. felineum ou D. tenuicoUe, mais sera selon toute probabilité rencontrée chez ces espèces également. 5" Chez toutes ces espèces, le receptaculum seminis se trouve du côté de l'ovaire correspondant au testicule postérieur ; dans quel- ques cas (tous?), la glande coquillère diffuse occupe le côté corres- pondant au testicule antérieur. G*» Dans tous les cas, la position du testicule droit ou du gauche est par conséquent sujette à une trop grande variation individuelle pour servir de caractère spécifique. 7'>La topographie de la vésicule contractile (portion terminale du canal excréteur) fournira peut-être un caractère d'une valeur considérable dans la classification. 8" Il paraît extrêmement douteux que D. conjuncturn, trouvé chez l'Homme par Lewis et autres, soit identique à D. conjunctum Cobbold, trouvé chez le Renard américain {Canis fuhus). 9° L'espèce de Cobbold demande à être révisée complètement par (1) Pour |>;iraîlic, avec l'J figures, dans le « Vcterinary Magazine, 1894, Philadelpliia ». 90 SÉANCE DU 22 MAI 1894 quelque helminlhologiste en mesure d'obtenir les spécimens origi- naux et de les comparer avec d'autres matériaux. 10" La forme mentionnée dans cette notice sous le nom provisoire deD. {D.)longissimum, var. corvinum, sera vraisemblablement érigée en une espèce nouvelle, mais le type devra être comparé avec le type de von Linstow, avant de lui accorder un rang spécifique. 11° Le tableau suivant servira de guide préliminaire quant aux espèces décrites dans cette notice : i Replis utérins et ovaire postérieurs aux testicules. . D. lanceolatum. 1 Replis utérins et ovaire antérieurs aux testicules . . 2. Extrémité postérieure tronquée, pourvue d'une carène musculaire D. truncatum. Extrémité postérieure arrondie ou pointue, pas de carène musculaire 3. Testicules ramifiés s'étendant fréquemment au-delà des caeca intestinaux dans les aires latérales ; sys- tème excréteur situé en dessus des testicules . . D. sinense. Testicules lobés, limités, à de rares exceptions, à l'aire médiane; canal excréteur sigmoïde, situé entre les testicules (V. D. longissimum) 4. OEsophage plus long que le pharynx 5. OEsophage égal ou plus court que le pharynx .... 6. Région antérieure amincie, se prolong'eant sous forme de cou; région postérieure pas très large; ovaire globuleux; corps 8-10 millim. en longueur. . . . D. tenuicoUe. Région antérieure moins amincie et moins prolongée; région postérieure plutôt élargie; ovaire lobé; corps 6 millim. en longueur T. viverrini. Ovaire lobé 7. Ovaire globuleux 8. Des épines; corps 2,5-8,5 millim. en longueur ; glandes vitellogènes s'étendant de l'extrémité de l'œsophage (antérieure de l'acétabulum) jusqu'au milieu du corps D. albidum. Pas d'épines; corps 10-18 millim. en longueur; glandes vitellogènes situées au tiers central du corps, n'at- teignant pas la région antérieure de l'acétabulum. D. felinum. Glandes vitellogènes s'étendant à la moitié antérieure du corps; le Ver n'ayant pas plus de 12 millim. en longueur; vit chez les Mammifères 9. Glandes vitellogènes limitées à la moitié postérieure du corps; Ver très allongé, 12-29 millim . ; vit chez les Oiseaux 10. SÉANCE DU 22 MAI 18U4 91 10 Acétabuhiin à quelque distance de l'œsophage; glandes vilellogènes s'élendanl du voisinage de l'œsophage au testicule antérieur (d'après Cobbold) 0. coiijunclum . Acélabuluiu rapproché de l'extrémité de l'œsophage; glandes vitellogènes commençant à quelque dis- tance, postérieurement à l'acétabulum et s'étcndant jusqu'au testicule postérieur (d'après Mac Connell et Lewis et Cunningham) D. conjuncium. Acétabulura sur la limite environ entre le premier et le deuxième sixièmes antérieurs; testicule lobé; canal excréteur ? ; ovaire lobé; glandes vitellogènes comiuençant à peu près au milieu et s"étendant jus- qu'à la glande coquillère et l'ovaire; pas d'épines. D. longisHmum. Acétabulum sur la limite, entre le premier et le deuxième tiers antérieur. Testicules globuleux ; extrémité du canal excréteur sigmoide, situé entre les testicules. Ovaire globuleux; glandes vitello- gènes commençant à peu près au milieu et s'é- tcndant jusque et au-delà du testicule postérieur; des épines D. longissiimun, var. corvinum. 25. — La grande Douve américaine {Fasciola magna). par Ch. Wardell Stiles. Dans un mémoire qui paraîtra prochainement (1), j'ai fait une étude anatomique de Fasciola magna et j'ai résumé mes résultats dans les conclusions suivantes .' 1" Le terme générique de Fasciola restera pour désigner les Douves du type de F. hepatira. 2° Ou peut considérer F. magna, F. giganteaet F. Jacksoni comme appartenant à ce type. 3' La réunion de D. palliatum, D. dephini, D. Rochebrunei et D. oblongum (Braun, Stossich et autres) avec les quatre Douves ci-dessus mentionnées dans un sous-genre du genre Distomnm, cons- titue un groupe artificiel et hors nature. 4" De ces quatre es[)èces, D. oblongum est trop pauvrement décrit pour être pris en considération ; c'est selon toute probabilité un Diciocœlium, deuxième section. 5" Les trois autres espèces ne s'accordent que faiblement avec (1) Charles Wardei.l Stiles, The Analomy of the large american Fiuke (Vas- ciola magna), and a comparixon with other species of the Genus Fasciola s. st. 8 plates, 8 (igures in text. (>)ntaining also a List of the chief Epizoôties of Fascio- liasis (Dislomatosis) and a Bibliography of F. hepatica, by Albert Hassall. The Journal of Comp. Med. and Vet. Arch. New-Vork, 1894. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 8. 92 SÉANCE i>u 22 MAI 1894 - Fasciola, par la possession d'un intestin quelque peu ramifié, mais en diffèrent par d'autres caractères très importants. 6° C'est pourquoi je propose de suivre Cobbold en limitant le genre Fasciola (1) à l'espèce type (F. hepatica) et suggérant comme suit une révision de la diagnose générique : Fasciola Linné (pro parte). Espèce type, F. hepatica. Douves hermaphrodites, de la famille des Distomidœ. Corps de grande taille ; élargi et plus ou moins en forme de feuille (plat), avec la région antérieure conique plus ou moins distinctement développée, sépa- rée de la région postérieure élargie par l'acétabulum ventral ; un œsophage; caeca intestinaux profusément ramifiés; ovaire ramifié, situé en majeure partie antérieurement au canal transversal vitel- logène ; glandes vitellogènes grandement développées et occupant les bords de la région postérieure, se terminant antérieurement à peu près à la hauteur de l'acétabulum ; utérus en forme de rosette au-devant du canal transversal vitellogèue, dorsal et postérieur à l'acétabulum ; pore génital à peu près à mi-chemin entre l'acétabu- lum et la ventouse orale; testicules ramifiés, situés en majeure partie en arrière du canal transversal vitellogène ; un pénis. Ovipares. Vivent dans le foie des animaux herbivores. 7° Le tableau suivant aidera à la détermination des quatre espèces connues de ce genre; les caractères «ayant trait à F. Jacksoni et F. gigantca ne sont pas satisfaisants, mais sont les seuls que Ton puisse leur assigner pour le présent : ,) Branches médianes des cseca intestinaux (2) longues; pas d'œsopiiage ; corps orbiculaire, 12-15 millim. en longueur, sur 8-12 millim. de largeur ; vit dans les conduits biliaires de l'Eléphant de l'Inde ... F. Jacksoni. Branches médianes des ca-ca intestinaux courts; corps rarement orbiculaire 2. Œsophage (3) atteignant presque l'acétabulum ; corps lancéolé, 75 raillim. en longueur sur 12 millim. de largeur; région anlcrieure conique distincte; exLré- 2 (^ mité postérieure obtuse ; vit dans les canaux biliaires de la Girafe F. (jiganlca. Œsophage n'allant qu'à mi-chcu)in, ou moins encore, vers l'acétabulum 3. (1) Cf. Règles de la nomenclature des êtres organisés, art. 34. (2) {/après les figures de Cobbold. (3) D'après les figures de Cobbold. SÉANCE DU 22 MAI 1894 03 Corps «•oulenr de chair, très gros et épais, rarement orbiculaire ; 20-100 mill. en longueur sur 10-30 mill. de largeur; région antérieure conique pas très dis- tincte de la région postérieure; extrémité posté- rieure abruptenienl arrondie; glandes vilellogènes situées sous l'intestin (ventralement par rapport à l'intestin) ; œsophage généralement 1 fois et demie à 3 fois plus long que le pharynx ; vit dans le foie et les poumons du bétail, Cerf, elc F. magna. Corps 25-3o miUim. en longueur sur iJ-4 de largeur ; région antérieure conique beaucoup plus distincte que chez F. magna : extrémité postérieure abrup- tement pointue; glande vitellogène à la fois dorsale et ventrale par rapport à lintestin: œsophage rare- ment 1 fois et demie aussi long que le pharynx. . F. hepatica. 8" Si le genre Fasciola (s. st.) n'est pas reconnu comme distinct des autres Dislomes, le nom générique de Fasciola devra être employé en place de Distomum. 9" Cobbokl ayant manqué de constater définitivement l'espèce qu'il a prise pour type M) du genre Distomum, je propose, — afin de ne laisser subsister aucun doute à ce sujet, — d'accepter la première espèce de la liste de Cobbold, c'est-à-dire Distomum lanceolatum comme type du genre. 10" Comme F. hepatica était la seule espèce du sous-genre Clado- ccelium de Du jardin, par conséquent le type de ce sous-genre, le nom de CiadocœUniii devra tomber en synonymie par la séparation de Fasciola et de Distomum, et conséquemment ne peut demeurer dans le genre Distomum. 11° D.palliatum Looss,D. delphini et D. Rochebrunei étant rejetés du genre Fasciola, ces trois espèces peuvent être laissées, pour le présent, dans le genre collectif Distomum, mais comme elles diflèrent considérablement du type [D. lanceolatum), il est douteux qu'elles puissent rester longtemps dans ce genre. 12" F. magïia ressemble intimement à F. hepatica dans l'ana- toraie de l'adulte, l'œuf et le Miracidiura, et il est très probable que le développement se trouvera similaire. 13" F. magna a une distribution étendue dans les Etats-Unis de l'Amérique du Nord, étant très commun dans certains États du Sud (Texas); on l'a également trouvé dans les États du Nord et de l'Ouest (New-York. lowa, Arkansas, Territoire indien et Californie), mais sa fréquence dans quelques-uns de ces derniers États n'est pas déterminée. [i) VA. Règles de la nomenclature des êtres organisés, art. 35 (1889, 1892). 94 SÉANCE DU 22. MAI 1. 3i)6, 1864. (2) L. VON Heyden, Op. cit., pi. Il, fig. 24. (3) H. I.oEw, Ueber ilcn Iternslein nnd die Bernsleinfauna, p. 38, Meseirtz, 1850. (4) Vieillot, Faune française : Oiseaux, page 183. (5) Ediii. DE Sélvs-Lonc.champs, Faune belge; l" pai-lie, page 90, 1842. (6) Gentil, Ornithologie de la Sarlhe, page 168. 1882. SÉANCE IHJ 12 JUIN 1894 103 Dans le camp adverse, on relève entreaulies : Fleiiuiij^(18:i8) qui lui maintient le nom de MotacUla aWa ; Schlegel (1844) qui la dési- gne ainsi comme race Motaci lia alha hujithris. Degland et Gerbe qui, la considérant également comme une simple race de la Hoche- queue grise sous le nom de Hochequeue d'Yarrell, disent qu'elle habite l'Angleterre, s'y reproduit et ne fait que visiter périodique- ment d'autres parties de l'Europe occidentale, taudis que le type de l'espèce, la Hochequeue grise répandue dans toute l'Europe, ne paraît pas en Angleterre. Avant la dernière édition de VOrnitliologie européenne des précédents auteurs. Le Maout (1) avait seulement dit en décrivant la Lavandière grise [Motadlla alba et cinerea de Linné) : « cette espèce otïre une variété habitant l'Angleterre et remarquable par une teinte plus foncée des parties dorsales et de la région du cou. )) Enfin, tout récemment, M. René Martin, en inscri- vant la Hochequeue grise dans son intéressant catalogue des Oiseaux de la Brenne (2), ajoute : a On trouve aussi en Brenne la variété lugnbris Temm., Motacilla Yarrelli, une race identique au type, mais à dos et croupion noir, tandis que le « alba » est cendré sur les mêmes parties. Cette race n'apparaît dans nos pays qu'en automne et au printemps, à de rares intervalles. Elle est plus commune en Poitou. ») Jusqu'ici, on s'est appuyé d'un côté comme de l'autre sur l'exa- men seul de l'Oiseau, se basant uniquement sur la modification importante de son plumage pour l'élever au rang despèce ou ne lui donner qu'une place secondaire sous la dénomination de race. Mais on ne trouve nulle part qu'on se soit préoccupé de tenir compte des caractères difîérentiels très accusés que ses œufs présentent avec ceux de la Hochequeue grise. C'est ce que la découverte d'un nid de la Hochequeue d'Yarrel, établi presqu'à fleur d'eau dans un trou du mur construit pour maintenir les berges du canal de Chantilly (Oise), et trouvé le 8 mai 1894, m'amène à faire. Je crois que c'est la première fois que la reproduction de cet Oiseau est signalée en France ; à ma connaissance, Degland et Gerbe l'ont seuls présumée dans le département du Nord, à cause d'un mâle en amour qui avait été tiré au mois de juin dans les environs de Lille. Mais avant que ce couple d'Yarrell n'eut choisi pour nicher les (1) Le Maout, histoire naturelle des Oiseaux, page 262, 1855. (2) René Martin, Ornithologie de l'arrondissement du Blanc. Bull. Soc. Zool. de France, XII. p. 33, 1887. 104 SÉANCK DU lÈ JUIN 1894 bords du canal de Chantilly, ce qui, à mon avis, constitue jusqu'à présent une exception, je n'en avais encore vu dans l'Oise qu'un seul individu dans le courant de mars 1889, qui était un beau mâle en habit de noces ; ce gracieux Oiseau venait à tout instant évoluer sur une terre fraîchement labourée, n'hésitant pas à s'approcher à quelques mètres seulement du jardinier pour saisir les vermis- seaux mis à découvert à chaque coup de bêche. Dans un certain nombre de départements, on signale, au contraire, cette espèce comme commune en automne et au printemps. A côté de l'intérêt qu'offre en elle-même la découverte de ce nid contenant cinq œufs à un degré d'incubation déjà avancé, il y avait là pour moi le moyen d'être fixé sur la légitimité de l'attribution à la Hochequeue d'Yarrell d'œufs de provenance anglaise que, jusqu'à ce jour, je tenais en suspicion comme ne rappelant aucunement les œufs de la Hochequeue grise. Je supposais, en effet, que ceux de la prétendue race devaient avoir avec ceux du type un air de famille qui manquait absolument dans mes exemplaires et qu'on retrouve invariablement chez le Bouvreuil vulgaire et sa variété Ponceau, chez la Bergeronnette printanière et ses variétés, enfin chez le Moi- neau domestique et ses deux variétés Italice et Hispaniolensis. Mes doutes subsistaient toujours malgré l'envoi d'un œuf en tout sem- blable aux miens que m'avait fait M. le pasteur Robert, de Neuchâ- tel (Suisse), dont je connaissais cependant le soin jaloux avec lequel il avait recherché les garanties les plus sérieuses pour former sa belle collection oologique. Cet œuf étiqueté « Bergeronnette Yar- rell » avait pour indication de provenance Sufîolk (Angleterre). Or, les œufs trouvés à Chantilly m'ont donné la conviction absolue de l'authenticité des premiers dont ils ont le volume, la forme et la coloration ; ils sont tellement identiques que mis à côté les uns des autres il serait difficile de ne pas les confondre ; on pourrait même croire qu'ils proviennent d'une même ponte si ceux de Chantilly n'étaient d'une teinte plus foncée en raison de leur état de couvaison qui n'a pas permis de les vider. Cette régularité, relevée dans ces (uufs de la Hochequeue d'Yarrell de dates très éloignées et provenant de contrées différentes, est importante à noter, car elle ne parait pas exister chez beaucoup d'espèces d'Oiseaux et elle fait tout à fait défaut chez la Hochequeue grise dont je n'ai pas encore rencontré deux pontes assez semblables pour permettre la confusion lorsque les œufs de plusieurs nids ont été mélangés. Voici les diamètres et les descriptions respectives relevées sur les œufs des pontes que je possède de ces deux Oiseaux : SÉANCE DU 12 JUIN 1894 105 Volume Foniie : ovalaire. Couleur Hochequeue grise 0"02 0°>015' Ovée ou légèrement D'uu blanc grisâtre, Hochequeue d'Yaurell V Diurne : ,. ^.^.. a Forme 0"^0135 " O'nOU' Ovée un peu obtuse. Couleur : D'un gris pâle, légè- rement azuré, parsemé assez uni- formément sur toute la surfacede la coquille de nombreux petits points et de petites taches, la plupart ponctiformes, d'un gris cendré pour les profondes et cl 'un brun-noiràtre pour les superli- cielles. roussàtre ou faiblement azuré, tantôt avec les taches irréguliè res, les unes profondes d'un gris cendré, les autres superficielles d'un brun roussàtre terne, très espacées, laissant dominer le fond de la coquille ; tantôt, au contraire, couvert uniformément d'une multitude de points et de taches confondues, les unes profondes d'un gris cendré, les autres superficielles d'un brun- rougeàtre plus ou moins foncé : beaucoup de ces œufs portent vers le gros bout un trait fin en zigzag d'un brun-noirâtre. Bien que la description la plus scrupuleuse ne puisse donner qu'une idée très imparfaite de l'aspect des œufs en général, on peut cependant se rendre compte, par ce tableau, de la difierence qui existe entre ceux des deux espèces. De plus, l'œuf de l'Yarrell est d'un volume constamment plus petit et cela dans une proportion importante, contrairement à ce qui est indiqué par Degland et Gerbe qui attribuent le même volume aux œufs de l'une et de 0™U2 ^^^*'^-0-015àUn^(Jl6- En résumé, par son plumage trop connu pour qu'il soit néces- saire de le détailler ici, par le caractère vraiment spécifique qu'offre son œuf, la Hochequeue d'Yarrell doit être admise au rang d'espèce que lui avait donné primitivement Temminck. Elle y a certainement plus de droits que le Grimpereau brachy- dactyle et l'Hypolaïs ictérine dont on a fait des espèces en se basant sur des modifications relevées à la loupe et au millimètre sur les différentes parties du plumage et du corps, sans tenir compte de leurs œufs qui, en réalité, ne se différencient pas spécifiquement de ceux du Grimpereau familier et de l'Hypolaïs polyglotte. Je considère donc la Hochequeue d'Yarrell comme une bonne espèce à maintenir dans l'Ornithologie européenne. 106 Séance du S6 Juin 1894 PRÉSIDENCE DE M. LE D' FAUROÏ, PRÉSIDENT > Eu ouvraiil la séance, M. le Président prononce les paroles suivantes : « Mes cliers Collègues, chacun de vous a tressailli dans le plus profond de son cœur à la nouvelle du crime horri- ble qui a mis fin aux jours glorieux de M. Carnot, Prési- dent de la République. La France tout entière est en deuil : notre Société, dont chaque Membre en particulier est en proie à la plus poignante douleur et réprouve avec horreur ce monstrueux forfait, voudra témoigner de la large part qu'elle prend à l'angoisse générale. Je vous propose donc de lever la séance en signe de deuil. » Cette proposition, mise aux voix, est adoptée à Tunaui- mité. 107 Séance du 10 Juillet 1894 lUlÈSlDENCE DE M. DAUTZENBEllG, AiNClEN PRÉSIDENT iM. X. Raspail adresse sa photographie pour l'album de la Société. M. le Ministre de l'Instruction publique envoie le programme du Congrès des Sociétés savantes qui doit se réunir à la Sorbonne le mardi 10 avril 1895. Parmi les questions mises à l'étude, nous relevons les suivantes, qui intéressent la zoologie : i" Etude détaillée d'un gisement fossilifère : espèces qu'on y rencontre, niveaux particuliers qu'elles occupent. 4" Description détaillée des tourbières d'une région particulière. Altitudes et latitudes. Terrains siliceux et calcaires. Examen de leur faune et de leur flore. 10" Influence des chaleurs hâtives du mois de mars sur l'arrivée des Oiseaux migrateurs. 11° Mode de distribution topographique des espèces qui habitent notre littoral. 12' Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs français. 13' Etude détaillée de la faune ichthyologique fluviatile de la France. Indiquer les espèces sédentaires ou voyageuses et, dans ce dernier cas, les dates de leur arrivée et de leur départ. Noter aussi l'époque de la ponte. Influence de la composition de l'eau. 14" Etudier, au point de vue de la pisciculture, la faune des ani- maux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux, 15" Culture des étangs. Espèces et variétés de Poissons à y pro- pager. IG" Apparition des Cétacés sur les côtes de France. Indiquer l'époque et la durée de leur séjour. 17" Insectes qui attaquent les substances alimentaires. 22" Les eaux souterraines, leur trajet, les terrains qu'elles par- courent, leur faune et leur flore. Les mémoires traitant des questions ci-dessus et destinés au Congrès devront parvenir au Ministère avant le l^r février; ils devront être revêtus du visa du Président de la Société. On est donc prié de les adresser au secrétariat le 20 janvier au plus tard. M. Chapon, présenté à la séance du 12 juin, est élu membre de la Société. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 9 108 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 NOTE SUR LES MOEURS DE SALAMANDRA MACULOSA, par Raymond ROLLINAT. La Salamandre tachetée, Salamandra maculosa Laurenti, n'est pas rare dans l'Indre ; elle est particulièrement commune dans le sud du département. J'ai pris ou élevé un grand nombre de sujets et j'ai remarqué qu'il est fort rare de rencontrer deux individus portant les mar- ques jaunes disposées exactement de la même façon. Chez les mâles, les bandes jaunes sont ordinairement moins interrompues que chez les femelles ; j'ai même parfois capturé des individus chez lesquels ces larges bandes allaient de la tête à la queue sans interruption. Le mâle est un peu plus petit que la femelle ; les parties avoi- sinant le cloaque sont plus grosses que chez cette dernière, sa tète est proportionnellement un peu plus large. La Salamandre n'a pas de période d'inactivité; j'ai trouvé des sujets dans tous les mois de l'année, même en plein hiver, car cette espèce ne reste dans son abri que pendant les grands froids et sort de sa retraite dès que la température devient plus douce. Elle circule rarement daus la journée ; pourtant, par les temps humides, on m'a apporté des sujets capturés en plein jour. C'est le soir qu'elle va à la recherche de sa nourriture, qui se compose d'Insectes, de Crustacés, de Mollusques et de Vers ; c'est un animal utile. J'ai disséqué beaucoup d'individus de cette espèce et j'ai presque toujours rencontré, même en hiver, des Limaces, de jeunes Hélices, des Lombrics et des Cloportes dans leur tube digestif. La peau de cet Urodèle laisse pénétrer l'eau déposée sur les herbes par la fraîcheur des nuits et cela suffit souvent pour fournir à l'aniuial la quantité de liquide nécessaire à son existence ; par les temps de grande sécheresse, la Salamandre va prendre un bain salutaire à la fontaine voisine et rentre dans son trou de rocher ou de terre dès les premières lueurs du jour. Elle habile les endroits accidentés, frais et humides, se cache dans les trous situés à la base des vieilles murailles, sous les racines des arbres ou des liaies, dans les fentes des rochers elles moindres fissures du sol, sous les tas de bois ou de fagots. On la trouve parfois dans les caves des grands villages et des villes, mais elle n'arrive là que parce qu'elle a été transportée dans les rivières par l'eau des SÉANCE DU 40 JUILLET 1894 109 fontaines eldes ruisseaux, lorsi^u'elle était encore à l'état larvaire, et que, après avoir écliappé aux mille dangers auxquels elle était exposée dans les grands cours d'eau, elle s'est réfugiée sous les racines, les pierres ou dans les glacis des rives au moment de sa transformation ; elle a grandi là lentement et isolément, puis ses pérégrinations nocturnes l'ayant amenée dans une cave, elle y vit comme elle peut pendant longtemps, si elle y trouve une nourri- ture suttisante et l'humidité indispensable. Il est fort ditlicile de capturer la Salamandre ; quoique abon- dante, cette béte ne se rencontre qu'accidentellement, presque toujours quand on ne la cherche pas. Comme il me fallait un cer- tain nombre de sujets pour mes études, j'ai prié les bûcherons, les chasseurs, les gardes, les cultivateurs des environs d'Argenton de m'apporter cette espèce toutes les fois qu'ils la rencontreraient ; je me suis procuré ainsi bon nombre de beaux exemplaires. Je nourris mes Salamandres captives au moyen de Blattes et de Lombrics. J'ai remarqué qu'elles se montraient ordinairement au crépuscule, circulaient toute la nuit et allaient de temps à autre se rafraîchir dans les petits bassins de leurs cages ; dès l'aurore, elles se cachaient sous la mousse. A quelle époque et de quelle façon s'accouple cet Urodèle? Je l'ignore. Ni dans les fontaines, ni dans mes cages où pourtant j'ai de nombreux sujets qui s'y reproduisent, je n'ai pu voir cet acte important. J'ai vu, à différentes reprises, deux tètes, appliquées à peu près l'une sur l'autre, émerger de la mousse et rester ainsi très longtemps sans bouger; mais chaque fois que j'ai essayé d'ouvrir la cage et d'enlever la mousse qui me cachait les corps, mes bêtes se sont dérangées ; j'ai pourtant pu constater que c'était toujours la tète d'un mâle qui était sur celle d'une femelle. Je pense que l'accouplement a lieu pendant la belle saison, soit à terre par abouchement des cloaques, soit dans l'eau à la façon des Tritons ; il ne doit pas avoir lieu à la même époque pour tous les individus, car dans les premiers jours d'octobre on trouve des femelles sur le point de mettre bas, alors qu'en janvier, février et mars on en trouve d'autres dans le même état. La Salamandre met bas d'octobre à avril et dépose ses larves dans les fontaines ou dans l'eau très limpide des petits ruisseaux. Elle ne fait qu'une seule portée par an, et cette portée se compose de 40 à 50 larves, quelquefois plus. Elle ne dépose pas tous ses petits le même jour, puisque d'octobre à avril on trouve des femelles ayant dans les oviducles un nombre plus ou moins considérable de larves. 110 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 Je vais citer quelques exemples de Salamandres diins lesquelles j'ai trouvé des larves très développées ou sur le point de nailre : Femelle capturée le l^"" octobre: Oviductes remplis de larves; la mise bas n'est pas commencée. Femelle capturée le H octobre : Oviducte droit plein de larves ; quelques petits sont sortis del'oviducte gauche. Femelle capturée le 12 octobre : Oviducte droit contenant 25 larves, celui de gauche 26 et un œuf déformé, durci et n'ayant pas été fécondé ; la mise bas n'est pas commencée, mais les petits sont sur le point de naître. Femelle capturée le 20 novembre : La mise bas est à moitié faite, il ne reste plus que 24 larves dans les oviductes. Femelle capturée le 22 décembre : La mise bas est presque terminée ; il ne reste plus que 5 larves dans les oviductes. Femelle capturée le 12 janvier : Oviductes pleins de petits ; la mise bas n'est pas commencée. Femelle capturée le 28 janvier : Oviductes pleins de petits ; la mise bas n'est pas encore commencée. Femelle capturée le 6 mars : Oviductes pleins de petits, la mise bas est à peine commencée. Femelle capturée le 2;j mars : Oviductes vides. Femelle capturée le 10 avril : Oviductes vides. En février, mars et dans îes premiers jours d'avril, on trouve des femelles vides ou ayant un nombre plus ou moins considérable de hirves dans les oviductes. Les petits se développent dans le corps de leur mère ; clia(]ue larve est contenue dans une enveloppe mince, souple et transpa- rente, qu'elle déchire aussitôt qu'elle est déposée dans l'eau. A sa naissance, la jeune larve a 30 à 33 millimètres de longueur, son museau est large, ses branchies externes sont assez toutîues et ses quatre membres sont formés ; elle se déplace avec facilité au moyen de sa nageoire dorso-caudale assez large et longue, moins eflilée que celle des larves des Tritons et remontant moins haut sur le dos ; elle est d'un brun plus ou moins foncé, marqué de taches noirâtres plus ou moins apparentes sur les parties supérieures ; la nageoire dorso-caudale est maculée de tacliçs noires ; les membres sont marqués de jaune blanchâtre près de l'endroit où ils touchent au corps ; les parties inférieures sont incolores, et la peau, très transparente, laisse apercevoir les viscères. La jeune béte se nourrit d'insectes aquatiques et de leurs larves ; plus tard, lorsqu'elle sera plus forte, elle avalera les sujets de son espèce nés récemment, et, H I SÉANCE DU 40 JUILLET 1894 lit plus la nourriture sera abondante, plus son développement sera rapide. A mesure qu'elle grandit sa coloration s'assombrit, mais vers la tin de la période larvaire des taches jaunâtres se montrent par endroits sur les parties supérieures. Puis les poumons se for- ment pondant que les branchies s'atrophient de plus en plus, et la jeune Salamandre, ayant besoin d'air, vit sur les pierres ou les plantes, près delà surface; sa nageoire dorso-caudale diminue, sa queue s'arrondit, enGn elle sort de l'eau et va se cacher sous les pierres ou dans des Irons liumides. Elle a alors un costume plus ou moins noir, marqué de taches jaunâtres et ne tarde pas à prendre la coloration de ses parents. Au moment de sa transformation, elle a ^6 à 6o millimètres de longueur ; à un an, elle a de 95 à H5 mil- limètres ; à deux ans, 120 à 140 millimètres. Elle n'est en état de reproduire que vers sa quatrième année et à cette époque elle n'a pas encore atteint toute sa (aille. Lorsque les larves sont nom- breuses dans le même endroit, il n'est pas rare de trouver des sujets dont les branchies ou les pattes ont été arrachées par les autres larves ; le premier cas est toujours assez grave, quant au second, le mal n'est pas irréparable, car les membres ne tardent pas à se reformer. J'ai vu des larves naissantes, affamées, avaler jusqu'à des fragments d'épiderme de Salamandres adultes ; il est probable qu'elles dévorent aussi parfois, faute de nourriture, les poches dans lesquelles elles étaient contenues. On a dit que la Salamandre mettait peut-èlre bas dans les cavernes humides et que les branchies des petits se résorbaient vite, alors que leurs poumons se développaient rapidement. J'ai placé des larves naissantes sur du sable humide recouvert de mousse humide ; j'ai mis des Vers de vase près des larves, mais trois jours après ces dernières étaient mortes. Dès les premiers jours d'octobre, aux environs d'Argenton, on rencontre des larves naissantes dans la plupart des fontaines. MM. René Paràtre et Pierre Tardivaux. à qui j'avais fait part de mes observations, ont trouvé eux aussi de nombreux sujets dans les fontaines des environs de Lourdoueix-Saint-Michel. Ces larves se transforment fm février, en mars, en avril, ou même plus tard si elles ont manqué de nourriture. D'octobre à avril on trouve, avec les larves dont je viens de parler, d'autres sujets naissants ; c'est que des femelles sont venues, de temps à autre, déposer un certain nombre de petits ; mais alors, comme je l'ai dit, ces derniers servent presque toujours de nourriture aux larves déjà fortes. 112 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 Les jeunes larves nées les dernières, en mars ou avril, lors- qu'elles ont la chance d'échapper à la mort, se transforment en juillet ; mais lorsqu'elles ont été déposées dans des fontaines où la nourriture est rare, elles ne sortent de l'eau que beaucoup plus tard, car j'ai trouvé des larves jusqu'à la fin d'août et même dans les premiers jours de septembre. Le 5 avril 1892, je prends, dans les fontaines de Lavernier et de la Colombe, près d'Argenton, un certain nombre de larves nées en février et mars. (En enlevant toutes les larves d'une fontaine qu'on veut observer et en la visitant ensuite tous les huit jours, il est facile de connaître l'âge des larves qu'on y rencontre de nouveau). Je place mes larves dans un aquarium muni d'un rocher et je leur donne des Vers de vase ; je maintiens toujours l'eau très claire et je mets mon aquarium à l'abri des rayons du soleil. Du 8 au 30 mai, mes jeunes Salamandres quittent leurs branchies et vivent sur le ro- cher. Elles ont les parties supérieures uoires et marquées de grandes taches dorées du plus bel effet ; ces taches perdront peu à peu leur coloration métallique et deviendront d'un beau jaune clair ; en des- sous, la peau est mince, incolore et laisse un peu apercevoir les vis- cères. Chez les jeunes sujets qu'on place dans des cages immédiate- ment après leur transformation et qui vivent sous la mousse, dans l'obscurité, on remarque que la teinte dorée, métallique, est moins brillante que chez ceux qui vivent sur les rochers des aquariums dans lesquels on les a élevés. Après sa sortie de l'eau, la jeune Sala- mandre transformée, est avide de Pucerons et d'une foule de petits Insectes; elle dévore aussi les Vers de vase qu'on place près d'elle, sur le rocher ou sur la mousse. La coloration noirâtre du dessous du corps ne tarde pas à se montrer, et, au bout de deux ou trois mois, la bête a entièrement le costume de ses parents. Le 5 avril 1892, j'avais laissé, dans les fontaines de Lavernier et de la Colombe, une vingtaine de larves semblables à celles que je voulais élever dans mes aquariums et j'ai souvent visité ces fon- taines pendant que ces larves s'y développaient. Moins bien nour- ries que leurs sœurs captives, elles se développèrent moins rapide- ment et ne sortirent de l'eau que vers la fin de juin et en juillet. Du 14 au 22 octobre 1892, je prends un assez grand nombre de larves naissantes dans les fontaines de Lavernier et delà Colombe, et MM. René Parâtre et Pierre Tardivaux m'envoient, de Lourdoueix- Saint-Micliel, des larves nouvellement nées et ayant exactement la même taille que les miennes, soit 32 à 33 millimètres. Je place toutes ces larves dans un aquarium et je leur donne une abondante I SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 113 nourriture composée de Vers de vase. Elles se transformèrent et sortirent de l'eau du 8 janvier 1893 au 10 mars suivant. On voit que les larves nées à la même époque ne se transforment pas toutes en même temps ; cela tient à ce que des sujets ont une constitution plus forte et se nourrissent mieux que d'autres. Dans la nuit du 15 au 10 octobre 1892, une femelle dépose <[uel(iues larves dans une fontaine des environs d'Argenton; pendant les nuits suivantes, cette femelle(ou uneautre) vient placer au même endroit un certain nombre de pstits, car le 26 octobre, les larves y sont nombreuses. Le 3 décembre suivant, ces larves ont à peine grossi, les vivres étant rares dans la fontaine ; le 9 janvier 1893, elles sont un peu plus fortes ; le 28 janvier, une d'elles a 54 milli- mètres de longueur, mais les autres sont beaucoup plus petites. Le 14 février, la grande larve a 58 millimètres; quelques larves naissantes ont été déposées récemment dans la fontaine et servent de nourriture aux autres. Le 2 mars, la grande larve a 62 milli- mètres; les moyennes ont de 40 à 50 milllimètres; il y a avec elles un assez grand nombre de très jeunes sujets de 30 à 33 millimètres déposés depuis peu par les femelles. Le 22 mars, la grande larve a toujours 62 millimètres, ses branchies sont presque entièrement résorbées et elle va sortir de l'eau ; ses autres compagnes ont grandi ; je trouve encore des larves naissantes et l'une d'elles est dévorée devant moi par une de ses grandes sœurs. Le 20 avril, beaucoup de sujets n'ont presque plus de branchies et vont se transformer; depuis ma dernière visite, les plus forts individus ont quitté l'eau. Le 13 mai, j'enlève toutes les larves qui restent et je les porte dans un ruisseau ; je voulais voir si d'autres petits seraient déposés dans la fontaine à la fin du printemps et en été : jusqu'au mois d'octobre suivant, il n'est pas né une seule larve dans cette fontaine. De toutes ces expériences d'élevage en captivité ou en liberté je conclus que la larve de la Salamandre peut se développer en trois mois lorsqu'elle est fortement constituée et si elle trouve une nourriture abondante dans l'endroit où elle est placée, mais qu'elle peut rester le double de ce temps à l'état larvaire si la nourriture est très rare dans la fontaine. Quant à la tempéra ture de l'eau, elle ne joue aucun rôle dans le développement; en plein hiver, l'eau contenue dans mes aquariums avait une tem- pérature plus basse que celle des fontaines et pourtant les larves se développaient plus rapidement chez moi qu'en liberté. La Salamandre ne dépose pas toujours ses petits pendant la 144 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 nuit ; elle vient aussi à l'eau en plein jour pour y mettre bas. La fontaine du parc de Lavernier avait été mise à ma disposition par le propriétaire, M. Maurice Chenou, capitaine au long cours, et plusieurs fois le jardinier que j'avais chargé de regarder dans cette fontaine, deux ou trois fois dans la journée, d'octobre à avril, est venu me prévenir que des femelles venaient de se rendre à l'eau en plein jour. En 1892 et 1893, mes femelles captives ont parfois mis bas quelques larves pendant le jour, mais c'était principalement la nuit qu'elles venaient déposer leurs petits dans le bassin de leur cage. Cette espèce ne nage pas avec la même facilité que les Tritons, et, d'octobre à avril, il n'est pas rare de trouver des femelles noyées dans les fontaines ; elle ne va à l'eau que lorsque c'est absolument nécessaire et elle n'y reste que peu de temps. DESCRIPTION DU GALAXEA ANTHOPHYLLITES, NOUVELLE ESPÈCE DE POLYPIER DE LA MER ROUGE (i), par leD-^ L. FAUROT, Président de la Société. Le principal caractère qui a servi à établir le genre Galixea et à le distinguer des autres divisions du groupe des Stylinacées est la réunion des polypiérites par un tissu calcaire constitué par des trabécules se développant autour de ces polypiérites sans interpo- sition de lames costales. Milne-Edwards et J. Haime ont appelé périlhèque ce tissu dans lequel les bases des polypiérites apparais- sent, chez plusieurs espèces, comme immergées. En outre les cloi- sons des polypiérites sont très saillantes extérieurement et non dentées. Dans les treize espèces décrites par les deux naturalistes précé- dents (2) les polypiers s'accroissent par la formation de jeunes (1) J'ai signalé ce Gataxea dans la liste des polypiers que j'ai recueillis au cours d'un voyage dans la nier Rouge (L. Faurot, Rapport sur une mission dans la mer Rouge. (Arch. Zool. exp., (2), VI, 1888). Il y a été désigné sous le nom de G. anlhophyliiles en raison de la ressemblance de son aspect extérieur avec le Madre- pora anlhophyliiles figuré par Esper {Pflanz., tab. LXXIl, 1891). J'avais pensé pouvoir substituer à nnthophyUites la dénomination de proliféra qui exprime beaucoup mieux un important caractère de ce Galaxeo., mais j'y ai renoncé, me conformant ainsi à l'article lo des Règles de la Nomenclature adoptées par les congrès internationaux de zoologie. (2) Milne-Edwards et J. Haime, Histoire naturelle des Coralliaires, II, p. 223, I SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 H5 polypiérites à la surface du périthèque et près de la base des polypiérites déjà formés. Cette formation « par bourgeonnement subbasilaire et extrainural » se ferait surtout à la périphérie de la colonie dans les Galaxées désignées sous le nom d' « onjaniformi's » et à la fois sur plusieurs points do cette colonie dnns le groupe des Galaxées « clavIfuiDies; ». Chez toutes, le tissu périthécal s'accroît assez régulièremeul entre les polypiérites, de manière à former soit Fig. 1. — Fragment d'un polypier de Galaxeu antliophijUiles (1). une sorte de plateau commun sur lequel ceux-ci sont implantés : Galaxées clavi formes {G. fasrlculnns, G. irregularis) ; soit des séries d'étages superposés : Galaxées organiformes [G. Lamarcki, G. lon- gissima). Dans la nouvelle espèce dont je donne ci-dessus la description, le périthèque ne s'accroît pas avec cette régularité. Epais à la base (I) Dans cette figure, le graveur n'a pas reproduit bien exactement l'aspect fine- ment grenu du périthèque. Les saillies des côtes sont un peu trop accusées et les cloisons des polypiérites trop épaisses. 146 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 du polypier, il s'étend aussi dans les points où les polypiérites sont très rapprochés. Il les unit ainsi en faisceaux composés d'un plus ou moins grand nombre de polypiérites. En outre, la production des bourgeons ne se produit pas uniquement sur le périthèque, car elle se manifeste plus particulièrement sur la paroi extérieure ou muraille des polypiérites. Par suite de la grande activité de ce bour- geonnement mural, un polypiérite isolé peut devenir la souche d'une nouvelle colonie. La formation de polypiérites nouveaux à la surface de la muraille des polypiérites complètement développés constitue une particula- rité importante qui n'a pas été considérée comme appartenant au genre Galaxea. J'ai cependant constaté ce bourgeonnement mural, à un faible degré il est vrai, sur le G. fascmilaris (Milne-Edwards et J. Haime) (1). Le G.anthophyUites ne fait donc pas exception. CARACTÈRES DU GALAXEA ANTHOPHYLLITES Polijpier formé de polyfdérites le plus souvent divergents et formant une ton.ffe corymhiforme mesurant un diamètre de vingt à trente centi- mètres, parfois plus ou moins coalescents de manière à constituer des colonies s'étendant horizontalement sur de larges surfaces. Bourgeonnement se produisant sur le périthèque et sur toute la sur- face extérieure des polypiérites, à l'erception des calices. Des polypiérites peuvent se détacher da la colonie par suite d'une rupture résultant de la mortification de leur extrémité inférieure et donner naissance à un nouveau polypier. Longticur des polypiérites : 3 à 6 centimètres. Diamètre des calices : 4 à 8 millimètres. Côtes légèrement saillantes à la partie supérieure des polypiérites. Trois cycles de cloisons très saillantes et débordantes au-dessus des calices. Traverses endothécaJes simples et peu abondantes. Dans la portion sous-calicinale des polypié- rites les cloisons se soudent au centre, mais sans former de pseudo- columclle. Les polypiers de Galaxea anthopliyllites sont rejetés par les vagues sur le littoral de l'Ile de Kamarane ; ils se trouvent fossilisés dans les sédiments quaternaires de cette même île. Je les ai recueillis avec G. irregularis, G . fascicularis et G. Lamarcki ; la première espèce est en outre vivante à un mètre environ de profondeur. Quant aux deux autres je ne les ai observées que dans les sédiments quater- naires, à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer (2). (1) Ce mode de bourgeonnement est très naanileste sur un échantillon de G. fasci- cularis de l;i rollection du Muséum. (2) L. Faurot, Sédiments iptaternaires de l'île de Kamarane et du golfe de Tadjoura. Bull. Soc. (iéol. de France, (3), XVI, 1888. SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 117 SUR r\ DEVELOPPEMENT EXAGERE DES INCISIVES D'UN LAPIN DE GARENNE (LEPUS CUNICULUSJ. par Xavier RASPAIL. Le cas très curieux que je vais décrire n'a rien de tératolpgique, il pourrait même être considéré comme normal puisqu'on sait que les incisives du Lapin, de même que celles du Lièvre, ont une crois- sance incessante et que c'est par l'usure résultant de l'usage qu'ils en font, que ces Rongeurs parviennent à en limiter le développement et à leur conserver à peu près les mêmes proportions à tous les âges. De là. le besoin qu'éprouvent ces animaux de couper, de rogner comme à plaisir les végétaux ligneux qu'ils rencontrent sur leur passage bien qu'ils ne les utilisent pas pour leur nourriture; on pourrait attribuer à la même cause le mouvement qu'ils font avec leur bouche lorsqu'ils sont au repos et qui avait fait admettre par quelques naturalistes l'opinion des Hébreux que le Lièvre était un Ruminant, si ce mouvement ne provenait, le plus souvent, de la mobilité toute particulière de leurs narines qu'ils agitent sans cesse dans le but évident de recueillir avec plus de facilité les émanations en suspension dans l'air. Dans son Histoire naturellp des Mammifères (1), PaulGervais. qui s'est particulièrement étendu sur leur système dentaire au point de vue de la classification, dit en ce qui concerne les Rongeurs : « Si l'une des incisives vient à manquer, celle qui lui est opposée n'éprouvant plus de frottement s'allonge sans s'user et elle peut sortir de la bouche à la manière des défenses des Éléphants ou se replier en dedans et devenir une cause de difïormité ; c'est ce que l'on a plusieurs fois observé chez les Lapins et les Rats. Le Castor en a aussi fourni un exemple et il pourrait s'en présenter dans d'autres genres. » Chez le Lapin dont je reproduis ici la difformité dentaire, les quatre incisives se sont développées d'une façon uniforme et très régulière, surtout les supérieures, qui se sont prolongées en conti- nuant la courbe que décrit leur partie enfoncée dans l'os incisif jusqu'au maxillaire. Avant de rechercher la cause qui a rendu impossible à cet animal l'usage de ses incisives, il est intéressant de connaître dans quel état physiologique il se trouvait au moment où il fut tué en novem- (i) Tome I, p. 267, 1854. 418 SÉANCE DU 12 JUILLET 1894 bre 1893. Encore assez agile pour échapper au chien qui le tenait en arrêt et par suite pour s'attirer un coup de fusil, il était en réalité arrivé à un tel degré de dépérissement qu'il ne lui restait plus que la peau sur les os. En outre, la tête avait subi une complète transformation non seulement par l'aspect bizarre que lui don- naient ces deux longues dents émergeant hors des lèvres en forme de défenses, mais aussi par la déviation à gauche de la mâchoire inférieure et surtout l'hiatus de la bouche forcément ouverte par suite de l'arc de cercle des incisives supérieures. Toute la cavité buccale, et surtout la langue, était du reste recouverte d'un enduit blanciiâtre très épais formant comme un feutrage de fausses mem- branes qui s'étendaient jusque sur les molaires ; et cette décompo- sition qui s'accomplissait chez l'animal vivant se trouva encore plus caractérisée, une fois qu'il fut dépouillé, par la coloration brun- verdàtre des téguments et de la face interne de la peau. Il est évident que l'action morbide causée par le défaut de nutri- tion devait amener la mort à bref délai. Quant à la cause initiale de tous ces désordres, elle m'apparut immédiatement dès que j'eus mis à découvert la face latérale du maxillaire inférieur gauche ; elle est du reste très nettement indi- quée sur la figure ci-dessous. La troisième molaire, c'est-à-dire celle du milieu des cinq formant avec l'incisive l'un des côtés de la denture inférieure chez les Léporidés, est vue dans toute sa partie alvéolaire par suite d'une ulcération osseuse qui a détruit sur le point correspondant le feuillet pariétal du maxillaire. L()rs(|u'on relire cette dent de sa cavité, on s'aperçoit qu'elle n'a conservé que la moitié de son épaisseur dans le sens vertical du fût et qu'il ne reste plus trace de la seconde lame postérieure qu'à SÉANCE DU lu .lUlLLKT 1894 419 l'extiTinité de la partie coronale. Elle s'est donc cariée dans toute la longueur de cette lame ; mais il est impossible de savoir si celte carie a commencé par la deul, ou si elle ne s'est manifestée qu'à la suite d'une ostéite alvéolaire ayant amené en même temps la carie du maxillaire. Toujours est-il qu'au momeut de la mort de ce Lapiu, la désorganisation osseuse était arrêtée ainsi que le prouvent les bords cicatrisés de l'ulcération de l'os et l'absence de matières purulentes dans l'alvéole. Je ne m'étendrai pas sur les altérations secondaires, et les modi- lications qui se sont forcément produites comme conséquence de cette affection osseuse sur toute la partie alvéolaire du maxillaire et sur les quatre autres molaires ; mais il est important de constater dans quelles conditions se trouvent les autres dents. Les molaires supérieures gauches sont très inégales, ce qui s'ex- pli((ue par l'impossibilité du frottement contre la partie correspon- dante malade; les molaires supérieures et inférieures droites, au contraire, sont également usées comme à l'état normal, ce qui indique que l'animal avait continué à les frotter les unes sur les autres et que pendant un certain temps il avait pu s'en servir encore pour broyer les bribes de végétaux qu'il pouvait parvenir à saisir. Huant aux incisives, aucune trace d'usure n'existe sur les iufé rieures/mais il n'en est pas de même des supérieures qui se trou- vent très amincies et usées de droite à gauche à partir du milieu de la courbe de manière que l'incisive du côté sain est diminuée de près d'un tiers et se termine en une pointe lancéolée très aiguë et à bords tranchants. 11 est certain que ce Lapin cherchait à détruire l'obsta- cle qui le condamnait à mourir d'inanition, en frottant ses incisives supérieures sur des corps durs, mais on comprend qu'il lui était beaucoup plus difFicile d'atteindre le même résultat pour les infé- rieures. J'ajouterai, comme remarque, que les deux petites dents supplé- mentaires placées en arrière des incisives supérieures qui caracté- risent le genre Lepiis, s'étaient également développées, mais seule- ment jusqu'à la moite environ de la courbe décrite par les deux principales, en déviant un peu à droite. A en juger par son squelette, ce Lapin avait atteint toute sa crois- sance et il était facile de reconnaître en lui un jeune des premières portées de l'année, ayaiit par conséquent huit à neuf mois. La recherche de son âge était nécessaire pour tirer de celte observation le cùté véritablement intéressant qu'elle comporte, c'est-à-dire pour 120 SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 permettre de déterminer d'une façon approximative le temps qu'avaient mis à se développer aussi considérablement les incisives soustraites tout-à-coup à l'action du frottement. Or, 11 est évident que ce développement a cessé d'être limité au moment où la douleur dentaire n'a plus permis à l'animal le fonc- tionnement régulier de ses mâchoires et qu'il s'est effectué très rapidement; car l'impossibilité presque complète où il était de se nourrir ne lui aurait pas permis de vivre beaucoup au-delà d'un mois et son état de dépérissement avait atteint le dernier degré quand il fut tué. Toutes ces considérations constituent des éléments suffisants pour se rendre compte de la rapidité surprenante avec laquelle s'opère la croissance des incisives chez les Léporidés. TROISIEME CAMPAGNE DU YACHT ^HIRONDELLE, 1887. Neolithodes GENRE NOUVEAU DE LA SOUS-FAMILLE DES LITIIODINÉS par A. MILNE-EDWARDS et E. L. BOUVIER. Les Neolithodes rappellent les Lithodinés porcellaniformes du genre Dermaturus par la structure de leur abdomen ; ils ressem- blent d'autre part aux Litlwdes parla forme générale de leur corps, par leur armature épineuse et vraisemblablement aussi par leurs habitudes. Le second anneau abdominal (fîg, 1) ressemble à tous égards à celui des Dermaturus et se compose comme lui de cinq pièces distinctes ; les trois anneaux suivants (tîg. 2j présentent aussi la même structure dans les deux genres, en ce sens qu'ils sont rem- placés par une foule de nodules solides implantés côte à côte dans la membrane tégumentaire. Toutefois, les nodules des Neolithodes sont plus gros que ceux des Dermaturus, ils sont plus fortement calciliés et l'on distingue parmi eux, du côté gauche, une série linéaire et discontinue de trois plaquettes qui sont les ébauches des trois grandes plaques contiguës qu'on observe du même côté dans les Lilhodes ; les plaques qu'on observe à droite dans ce dernier genre font d'ailleurs complètement défaut dans la Neolithodes Gri- maldii, sauf toutefois celles du troisième segment abdominal, qui est représentée par une ou deux petites pièces calcifiées. Le rostre des Neolithodes est tout à fait caractéristique, mais ressemble plus SÉANCE DU 10 JUILLET 1894 121 à celui des f.itlwdcs qu'à celui des Dcnnatunis \ sa partie basilaire est fort peu saillante et les trois épiues qu'elle porte s'eu séparent toutes au même niveau, l'une en dessous et les deux autres du coté dorsal. Fig. 1. Fig. 2. La diagnose du genre Neolithodes est la suivante : formes et habitudes des Lilliodes, rostre constitué par trois épines qui se séparent au même niveau d'une courte saillie frontale, deuxième segment abdo- minal formé de cinq pièces distinctes, membrane tégumentaire des trois 122 SÉANCE DU lu JUILLET 1894 segments suivants occupée par des nodules calcifiés, au milieu desquels s'observent des aires également calcifiées plus larges qui représentent les ébauches d(s grandes pièces des Lithodes ; animaux armés de ti'ès longues épines, au moins quand ils sont jeunes. Ce genre ne comprend actuellement que deux espèces : la N. Gri- maldii A. Milne-Edw. et E. L. Bouv., dragué par I'Hirondelle dans les eaux de Terre-Neuve, et la N. Agassizi, recueillie par le Blake, dans la mer des Antilles. Ces deux espèces sont des formes repré- sentatives très voisines l'une de l'auti-e ; aussi pensons-nous qu'il y aura lieu de rapporter à la N. Grimaldii, les spécimens que le Challenger a dragués au large des Açores, et que M. Henderson a considérés comme des représentants de la Lithodes (Neolithodrs), Agassizi. 123 Séance du 24 Juillet 1894 PRÉSIDENCE DE M. DAUTZENBERG, ANCIEN PRÉSIDENT Le Comité pour l'érection d'un monument à la mémoire de M. DE QuATREFAGES anuonce que l'inauguration du monument aura lieu à Valleraugue (Gard) le dimanche 26 août. Il invite la Société à s'y faire représenter par l'un de ses membres. La Société désigne M. Cli. Brongniart pour la représenter à cette cérémonie. L'Académie des sciences de Turin fait part du décès de son Président, M. le professeur Michel Lessona, survenu le 20 juillet. La Société exprime ses condoléances à l'Académie des sciences de Turin et à M. Camerano, gendre du défunt, pour la perte cruelle qu'ils viennent d'éprouver. L'Administration du Musée de Bergen (Norvège) notifie égale- ment le décès de M. le professeur D. C. Danielssen, directeur de cet établissement. Bien connu pour ses études sur la lèpre, M. Danielssen ne l'était pas moins pour ses nombreuses recherches sur la faune marine, faites pour la plupart en collaboration avec J. Korén. Il avait su créer à Bergen un centre scientifique actif, comme en témoigne la publication de l'Aarbog du Musée. M. A.-L. Herrera écrit que les empreintes d'ailes de Lépidop- tères, présentées à la séance du 27 mars 1894 (1), ne proviennent pas de Papillons du genre Morpho, comme il a été dit par erreur, mais bien d'espèces à couleur opaque {Sphinx, Diludia, etc.). Ce qui lui semble remarquable, c'est que, reproduites à l'envers, ces impressions apparaissent avec un éclat métallique très intense, semblable à l'éclat des ailes des Morpho. MM. Paràtre et Chapon présentent M. Francis Laquiante, étu- diant en médecine et en sciences naturelles, 29, rue Notre-Dame- des-Champs, à Paris; et M. Ernest Roches, étudiant en médecine et en sciences natu- relles, 29, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris. En raison des vacances, MM. Laquiante et Roches sont élus membres de la Société. (1) BuUetin, XIX, p. 59. Bull. Soc. Zool -le Fr., 1894. xix. — lU 124 SÉANCE DU 24 JUILLET 1894 REMARQUES SUR LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE, par J. V. GARUS et R. BLANCHARD. Lettre de M. J. V. Garus a M. R. Blanchard. Leipzig, le 29 novembre 1893. Les remarques que vous avez bien voulu joindre à ma lettre du 27 juillet (1) me font supposer qu'il existe entre nous un malentendu sur la question primaire. Permettez-moi donc de m'en remettre ici à quelques-unes des règles rédigées par vous-même : « La nomenclature zoologique est essentiellement latine (§ 1) ; » Les mots génériques doivent consister en un mot simple soit latin, soit latinisé, soit considéré et traité comme tel (§ 5) ; » On peut admettre (pour les noms spécifiques) des mots grecs latinisés (§ 14). » Donc, dans tous les cas, « les règles de la transcription latine doivent être fidèlement suivies (§ 6 a). )) Partant de l'idée que les mots, dont nous faisons usage dans la nomenclature zoologique, sont latins, selon leur forme, quelle que soit leur origine, nous sommes obligés de les « traiter comme tels. » Les Romains, ne connaissant pas d'adjectifs à deux terminaisons, donnaient aux adjectifs grecs, qui n'en avaient que deux, trois terminaisons (ce qui entre autre me fit commettre l'impardonnable distraction d'écrire ôiaxojxo;, a, ov, au lieu de distomus, a, um, forme correcte). pipPapoç, ov, est devenu barbarus, a, wm; TroXûfxop^oç, ov, polymorphus, a, um; aXo^oç, ov, alogus, a, um; St^Tt/oç, ov, distichus, a, um. De même 8{(7tojxoç, ov, devient latinisé distomus, a, um ; et dans la langue latine, la seule à laquelle nous devons nous conformer dans une nomenclature « essentiellement latine, » la forme distoma ne peut être que le singulier féminin ou le pluriel neutre, un mot de cette forme n'existant au singulier neutre ni dans la langue latine ni dans la langue grecque. Ce que vous-même reconnaissez pour juste : « la forme SidxofjLa, dites-vous, n'existe pas, si ce n'est au pluriel neutre », mais vous ajoutez aussitôt : n Distoma... . est bel et bien un substantif neutre » (singulier). M'est-il permis de vous demander en quelle langue? Certainement pas dans la langue latine (la seule admise pour la nomenclature), non plus que dans la langue grecque (avec laquelle nous n'avons d'ailleurs rien à faire), les Grecs classiques ne connaissant pas et ne formant pas des mots tels que Rouge-gorge, Rothauge, etc. (1) Bulletin de la Sociélé Zoologique de France, XVIII, p. 159-162, 1893. SÉANCE DU 24 JUILLET 1894 125 Donc, contorinémenl aux règles de la transcription et de la dérivation, il serait décidément fautif de considérer les mots /)îsro/«a,.4m|y/)/s?o//met autres comme singulier neutre. Au contraire, les noms suivants sont exacts : Prosthiostomum de Quatrefages, Angiostomum Dujardin. De même encore Bothriocephalus (et non Bothriocephale). Arrivons maintenant à la question de priorité. Retzius fut le premier à proposer le nom de Distoma. D'après la règle 48, il est parfaitement indifférent que les noms génériques subissent un changement orthographique ou conservent leur forme première. Assurément l'emploi des deux formes dans la littérature ne saurait éveiller de doutes au sujet du genre sous-entendu. Toutefois, il est à désirer qu'on s'en tienne de préférence à la forme correcte, comme le font déjà la plupart des zoologistes. Remarques, par M. R. Blanchard. Quand Retzius, en 1786, donnait à la grand Douve du foie le nom de Distoma hepaticum, et quand Mehlis, en 1825, publiait ses Observationes anatomicae de Distomate hepatico et lanceolato, ces deux auteurs considéraient et employaient le nom générique Distoma comme un substantif neutre, mot grec transcrit et décliné à la latine. Actuellement encore, les formes Distoma, Monostoma, etc., sont employées par un très grand nombre d'auteurs, même en Allemagne. Ouvrons, par exemple, le tome XI du Centralblatt fur Bakteriologie und Parasitenkunde, nous y trouvons une note de Max Braun sur le Distomum folium et une note de Lutz sur le Distoma hepaticum. Leuckart et la plupart de ses élèves écrivent Distomum, mais Wardell Stiles écrit Distoma. Un autre helminthologiste non moins distingué, Monticelli, dit successivement, dans le tome III du Bollettino délia Società di naturalisti in Napoli, Tristomum (page 117) et Distoma (page 132). Dans son récent mémoire Die Turbellarien der Umgebung von Basel (Revue suisse de zoologie, II, 181)4), 0. Fuhrmann écrit Macrostnma, Microstoma et Mesostoma. Tous ces exemples, que je pourrais multiplier à l'infini, prouvent que la désinence um pour les noms en question est loin d'être admise par « la plupart des zoologistes ; » ils montrent tout au moins que les désinences a et um, neutres l'une et l'autre, mais appartenant la première à un substantif et la seconde à un adjectif, sont employées indifféremment par des auteurs également recom- mandables. Sont-elles également correctes? C'est là une autre 126 SÉANCE DU 24 JUILLET 1894 question, sur laquelle j'ai tenu à consulter un helléniste d'une autorité indiscutable. Dans ce but, j'ai soumis les pièces du procès à M. Alfred Croiset, membre de l'Institut et professeur à la Sorbonne; je lui ai demandé son avis non seulement sur des noms tels que Distoma, mais encore sur une série d'autres noms tirés du grec, tels que Priono- derma, Trichocephalus , Hexacotyle, Acantlioglossus, Acanthoglossa, Oxyuris, Oxyurns, Rhinocéros, Crioceris, Orthoceras, Anodonta, et Menodon, qui ont tous cours dans la science sous cette forme même. Voici l'intéressante consultation qu'il a bien voulu me donner : {( Un mot grec composé d'un substantif et d'un autre mot, ou de deux substantifs dont l'un est employé adjectivement, peut prendre deux formes, selon le sens. Si le substantif (unique ou principal) désigne Vobjet dont on parle, il garde dans le mot composé sa forme propre et le mot composé prend la forme substantive. Si au contraire le substantif composant désigne une particularité de l'objet, le mot composé prendra la forme adjective. Ainsi otxepaç signifie « une corne double » ; mais pour exprimer l'idée d'un être qui a deux cornes, on se sert de la forme o-'xepojç. I^a première de ces formes est un substantif, la seconde un adjectif. Mais il arrive sans cesse que, da'ns l'usage, un adjectif devienne l'équivalent d'un substantif : quand on dit tj pT^TopixT^, la rhétorique, personne ne songe à Tt/yri sous-entendu. » Pour ce qui est de la déclinaison de ces mots composés, il faut observer que tous les adjectifs de cette sorte terminés en -o; (deu- xième déclinaison) ont en grec le féminin semblable au masculin ; mais, dans la transcription latine, on dira -us, -a, -um. Pour les adjectifs terminés en -ceros (-xepwç), le génitif est en -otis (-wto;); pour les adjectifs terminés en -odûs (-65ouç), en -odontis (-oSovtoç). Enfin quand le second mot commence par un p, on le redouble en composition après une voyelle TiXarûppuy/oç {platyrrhynchus). (( Il faudra donc dire Distomus, Prionodermus, Trichocephalus, Hexacotylus, Acanthoglôssus, Oxyurus, Rhinocéros, Criocerôs, Ortho- cerôs, AnodUs, Menodns. » Voilà donc qui est entendu : la Douve du foie doit s'appeler désormais Distonmm hepaticum, puisque pour cet helminthe le genre neutre a prévalu. Les règles qui précèdent nécessiteront la réforme d'un nombre considérable de noms génériques. Cette réforme est nécessaire, si l'on tient à la pureté du langage scientifique, qu'exigent d'ailleurs les règles de nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie. séance du 24 juillet 1894 127 Ouvrages reçus le 24 Juillet 1894 D' M. Baudoin, L'industrie de la Sardine en Vendée. Revue des Se. nat. de l'Ouest, n» 4. p. 2S9-a36, 1893; Paris, 1894. 1. I. Bolivar , Ortôpteros recogidos en las Azores por el Seiior Affonso Chaves. Anales de la Soc. esp. de hist. nat., (2), III, mars 1894; br. in-S» de 5 p. Madrid. 2. 1d., Ad cognitionem Orlhopterorum Europae et con/îmMm. Ibidem, (2), III, in-8o de 22 p., Madrid, fév. 1894. 1. H. W. Brôlemann, Contributions à la faune myriapodologique méditerra- néenne. Trois espaces nouvelles. Lyon, in-S» de 16 p. et 1 pi., 1894. 2. Ib., Contributions à la faune myriapodologique méditerranéenne. Dix espèces nouvelles. Annales de la Soc. lin. de Lyon, XXXIX ; in-S» de 40 p. et 16 pi. Lyon, 1892. R. Martin et R. Rollinat, Vertébrés sauvages de l'Indre. Paris, un vol. in-S» de 450 p., 1894. K. MôBius, Ueber den Fang und die Verwerthung der Walfische in Japan. Miltheil. der Sektion fur Kusten- und Lochsee-Fischerei, no 7, in-8<> de 22 p. et fig. Berlin, juillet 1894. 128 Séance du 23 Octobre 1894 PRÉSIDENCE DE M. LE D' H. H. FIELD. MM. Dautzenberg et Jousseaume s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. le Secrétaire général annonce la mort de M. Gustave-Honoré CoTTEAU, correspondant de l'Institut, ancien président delà Société, décédé subitement à Paris, le 10 août dernier, dans sa 76* année. Ses travaux sur les Echinodermes fossiles lui avaient valu une réputation universelle. 11 lègue au Muséum d'histoire naturelle sa collection d'Echinides vivants et à l'Ecole des mines de Paris son admirable collection d'Oursins fossiles. Pour continuer la galerie des anciens Présidents, inaugurée naguère par le regretté D'" Paul Fischer, nous publions ci-contre le portrait de M. Cotteau. L'inauguration de la statue de M. A. de Quatrefages a eu lieu à Vallerauge (Gard), le 26 août. La Société y était représentée par M. le Di" Ch. Brongniart. M. le Président exprime les félicitations de la Société à M. le D' Hyades, décoré de la croix de Saint-Stanislas (deuxième classe), à l'occasion des fêtes franco-russes de 1893 ; à MM. Boulart, Guitel et Saint-Loup, nommés officiers d'Académie à l'occasion du 14 Juillet ; à MM, Chaper et Railliet, anciens présidents, et à M. Delage, nom- més chevaliers de la Légion d'honneur à l'occasion du 14 Juillet. M. Alluaud annonce qu'il habitera désormais 84, boulevard Saint-Michel, à Paris. Au nom de S. A. le prince de Monaco, M. le Baron Jules de Guerne offre à la Société la suite de la publication des Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur le ijacht /'Hirondelle. Le présent fascicule, le septième, paru pendant les vacances, comprend la première partie des Crustacés décapodes (Brachijures et Anomoures). 11 est dû à la collaboration de MM. A. Milne-Edwarus et E. L. Bouvier. Accompagné de 11 planches, dont une double, et de ligures dans le texte, ce travail fournit d'importantes données pour la connaissance de la faune de l'Atlantique Nord et en particulier des Açores. Six espèces nouvelles y sont décrites, parmi lesquelles un Crabe de graudes dimensions dont les beaux exemplaires ne mesurent pas SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 129 moins de 65 centimètres de diamètre, les pattes étendues. Ce Crus- tacé, qui a reçu le nom de Geryon ajjinis, a été pris dans les nasses. C'est l'un des meilleurs exemples que l'on puisse citer pour engager les zoologistes à se servir de ces engins, sans cesse préconisés par l'Etat-niajor scientifique de V Hirondelle. M. E. L. Bouvier ajoute quelques mots au sujet du travail en question et qu'il a eu l'honneur de publier en collaboration avec M. Milxe-Edwards. Il insiste particulièrement sur l'intérêt qu'otîrent les Crustacés anomoures recueillis par VHirondelle. L'un d'eux, primitivement décrit sous le nom de Lithodes Grimaldii, forme aujourd'hui le type d'un genre nouveau, remarquable par ses caractères de transition, lesquels paraissent avoir une grande Importance au point de vue de la phylogénie du groupe des Lithodinés. M. le Baron Jules de Guerne, ayant eu la bonne fortune d'assister au 66« congrès des Naturalistes et Médecins allemands, réuni à Vienne (Autriche) du 24 au 30 septembre dernier, donne un rapide aperçu des travaux des sections de zoologie et d'entomologie. L'excellent accueil qu'il a reçu de ses collègues étrangers engage M. de Guerne à insister sur l'intérêt qu'offrent les réunions ana- logues, plus instructives à son avis que les congrès nationaux où l'on retrouve sans doute d'aimables confrères, mais où l'on apprend en somme peu de choses nouvelles. Il vient de se constituer à Paris une Association ayant pour but la fondation et l'entretien à Paris d'un Musée des photographies documentaires. Ce Musée comprendra, sous formes d'épreuves photographiques sur papier, verre, etc., de clichés, de planches de photogravure, de typogravure, etc., tous les documents jugés dignes de passer à la postérité, qu'il sera possible d'y réunir et d'y conserver. Ce Musée a son siège provisoire au Cercle de la librairie, boule- vard Saint-Germain, 117, à Paris. Tous les documents destinés au Musée doivent être d'origine photographique, à l'état de clichés, d'épreuves ou de publications contenant des documents photogra- phiques. On entend par clichés, non seulement les négatifs sur verre, pellicule ou papier, mais aussi les clichés phototypogra- phiques et les planches de photogravure. On entend par épreuves toutes les impressions obtenues directement ou à l'aide des clichés ci-dessus spécifiés. Les formats ne sont pas limités ; les épreuves ne devront pas, autant que possible, être montées. 130 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 En cas de dissolution de l'Association, les collections seront offertes à l'Etat. On conçoit de quelle importance peut être une semblable entre- prise et quel intérêt il y aurait pour les zoologistes à y réunir une série de clichés ou d'épreuves. Ces documents, il est vrai, pourraient tout aussi bien être centralisés à la bibliothèque du Muséum d'his- toire naturelle ou dans les archives de la Société Zoologique de France. M. R. Blanchard offre à la Société trois photographies faites au Musée de Gap : 1° Un crâne de Mouton algérien, donné au Musée, le 31 août dernier, par M. Barrière, boucher du 99® régiment de ligne. Ce crâne porte cinq cornes de dimensions normales, trois à droite et deux à gauche. 2° Fuligula Homeyeri Bâdecker, forme hybride faisant partie de la collection Olphe-Galliard. 3° Le même hybride accompagné des deux espèces dont il dérive, Anas nyroca et Anas ferina. L'importante collection ornithologique Olphe-Galliard, léguée au département des Hautes-Alpes, est installée dans des conditions déplorables. Le département ne possédant pas de Musée, on n'a rien trouvé de mieux que de louer, pour l'y abriter, le grenier d'un moulin. Le crédit alïecté à l'entretien de ce Musée improvisé, qui comprend aussi l'herbier Burle, est dérisoire : aussi, malgré le zèle et les réelles capacités du conservateur, M. Martin, il est malheu- reusement trop certain que les précieuses collections qu'il renferme seront promptement la proie des Mites et autres agents de destruc- tion. M. KûNCKEL d'Herculais reconnaît toute l'importance des obser- vations présentées par M. Blanchard. 11 dit que le cas du Musée de Gap n'est malheureusement pas isolé eu France ; il cite d'autres villes où des collections importantes, renfermant des types rares ou même uniques, se perdent par l'incurie ou l'ignorance des auto- rités. Il s'agit ici, à proprement parler, de la destruction de richesses nationales : aucun naturaliste, aucun homme instruit ne peut rester indi lièrent en présence de tels faits, qui touchent si intimement à l'histoire scientifique de notre pays. • Puisque la législation actuelle se montre impuissante à protéger nos richesses scientiliques, la Société Zoologique pourrait du moins centraliser les renseignements relatifs à l'état de conservation des collections zoologi^iues éparses dans diverses villes, ainsi qu'aux dilïérents SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 131 changemeDts de propriétaire que peuvent subir les grandes collec- tions particulières. La Société pourrait ainsi jouer un rôle analogue à celui de la Société des amis des monuments historiques et, comme celle-ci, empêcher dans plus d'une circonstance la destruc- tion de pièces intéressantes. M. DoNGÉ signale la présence du Triton marmoratus à Rambouil- let. Il présente de beaux exemplaires vivants, provenant de cette localité. DIAGNOSE D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE MURIDÉ AFRICAIN APPARTENANT AU GENRE STEATOMYS Peters, par E. de POUSARGUES. Le genre Stentomys créé par Peters en 1846 ne compte encore que trois espèces peu nettement différenciées les unes des autres : la première St. pratensis (1) de Mosambique, type du genre, la seconde St. Krebsi (2), de l'intérieur de la Cafrerie , la troisième St. Bocagei 0. Thomas (3), de l'Angola, considérée par M. Barboza du Bocage (4) comme une simple variété géographique de la première, dont elle ne diffère que par ses dimensions un peu plus grandes. Le Stentomys découvert par M. J. Dybowski au Nord du Congo, présente avec le St. pratensis et le St. Bocagei de très grandes ana- logies de pelage, mais sa taille est beaucoup plus forte, sa queue au contraire relativement plus courte, et le nombre de ses mamelles notablement plus élevé. La valeur de ces caractères m'a paru suffi- sante pour distinguer spécifiquement cette forme nouvelle sous le nom de Steatomys opimus. Cette quatrième espèce est représentée dans les collections de M. J. Dybowski par deux spécimens ; l'un est un individu mâle adulte, l'autre une vieille femelle. Ces deux peaux, en très mauvais état de conservation, mais complètes, justifient pleinement le choix (1) W. Peters. Bericht der Konigl. Akad. der Wiss. Berlin, 1846, p. 258. St. edulis. Reise nach Mossumbique. Zool. Sàugetliiere, 1852, p. 163. (2) W. Peters, Reise nacli Mossambique. Ibidem, p. 165. Suivant 0. Tliomas, la distinction spécifique du St. Krebsi et du St. pratensis serait très douteuse. (3) 0. Thomas. Ann. and Mag. nat. hist., (6), X, p. 2ni, 1892. (4) Barboza du Bocage. Jorn. se. math. phys. natur. Lisboa, (2), n» 5, 1890. Extrait, p. 17. 132 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 du nom de Steatomys (1) fait par Peters, car il fallut leur faire subir une préparation toute spéciale, pour les débarrasser de l'énorme quantité de graisse dont elles étaient imprégnées. Le pelage, très doux au toucher, présente sur le dessus du corps, une teinte d'un brun-rougeàtre sombre qui s'éclaircit graduelle- ment sur les flancs et passe au roux de rouille sur le dessus de la tète et du museau. Les poils d'un gris ardoisé bleuâtre sur la moitié de leur longueur à partir de la racine, sont ensuite marqués d'un large anneau roux plus ou moins foncé suivant les parties du corps et ont, pour la plupart, leur pointe brun noirâtre. L'extrémité du nez, le bord de la lèvre supérieure, tout le dessous du corps depuis le menton jusqu'à l'anus, et la face interne des membres, sont couverts de poils plus rares et plus courts que sur le dessus du corps, et d'un blanc pur jusqu'à leur base. Les moustaches, médio- crement longues, sont formées de soies nombreuses et fines, les inférieures blanches, les supérieures brunes. Les oreilles de lon- gueur moyenne, offrent un revêtement de poils d'un brun sombre, courts et clairsemés, sauf le long des bords marginaux inféro- interne et supéro-externe où ils sont plus longs et plus fournis et forment un large liseré assez touffu. Les pattes antérieures et posté- rieures sont courtes et couvertes de poils d'un blanc jaunâtre, légè- rement lavé de brun sur la région tarsienne. La queue, dont la longueur égale à peine le tiers de celle de la tête et du corps, est conique, finement et régulièrement annelée, et garnie de poils courts mais serrés, brun-noiràtre au-dessus, plus clairs et grisâtres au-dessous. Aux pattes antérieures, le pouce est complètement atrophié et ne laisse apercevoir qu'un petit ongle plat, sessile. Les autres doigts sont bien développés, le médius le plus long, le deuxième et le quatrième un peu plus courts et presque égaux, le cinquième présentant les mêmes proportions que dans le genre Mus type. Ces quatre doigts sont terminés par des griffes longues, à peine recourbées et fortement comprimées latéralement en lames, au-dessous de leur arête supérieure formant bourrelet. A leur face inférieure ils sont tranchants, et à peine évidés en cuiller à leur extrémité. Aux pattes postérieures, les doigts sont conformés sui- vant le type Mus proprement dit, les griffes sont moins longues et plus courbes qu'aux pattes antérieures. Il m'a été impossible, sur ces exemplaires desséchés, de bien déterminer la disposition des tubercules plantaires, principalement les sous-tarsiens, dont l'in- (1) Steatomys (ffxéap, suif, lard; nùç. Rat). SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 133 terne m'a paru de forme oblongue. Il esta remarquer que la région calcanéeuue est assez abondamment velue. Sur les crânes, dont malheureusement toute la portion postérieure manque, je n'ai remarqué aucune trace de liseré sus-orbitaire ; les trous sous-orbi- taires très ouverts dans leur portion moyenne sont aussi larges en bas qu'eu haut, et les trous incisifs se prolongent jusqu'au niveau du milieu de la première molaire. La dentition répond rigoureuse- ment à la description si précise de Peters et dénote une étroite parenté entre les genres Steatomys, Dendromys et Deornys, si diffé- rents pourtant par leurs formes extérieures. Les incisives supé- rieures d'un jaune-orange, sont très recourbées et creusées sur leur face antérieure, le long du tiers externe d'un sillon étroit, mais profond, et nettement délimité. La première molaire supérieure, plus longue à elle seule que les deux dernières ensemble, présente six tubercules principaux disposés suivant la longueur en trois paires consécutives, dont la deuxième est renforcée intérieurement d'un tubercule secondaire moins développé, mais très visible. La deuxième molaire supérieure ne présente que deux paires de tuber- cules principaux faisant suite à ceux de la première molaire. Le tubercule externe de la paire postérieure est peu développé ; quant à la première paire, elle présente un tubercule secondaire sur son flanc interne et un faible talon antéro-externe. La troisième molaire n'est qu'indistinctement bituberculée et très réduite. A la mâchoire inférieure, les incisives sont longues, étroites, et sans sillon, leur teinte jaune antérieure est à peine plus pâle que celle des incisives supérieures. Les molaires ont entre elles les mêmes proportions relatives que les supérieures et, comme elles, divergent fortement en avant. La première est formée de trois replis transversaux, le premier unicuspide, les deux autres bicuspides. La deuxième mo- laire ne compte que deux replis transversaux bicuspides et la troi- sième est simplement bi-tuberculée. En arrière de chacune des deux premières molaires inférieures, se trouve un petit tubercule médian, ou plutôt un talon, formant pont entre deux dents consécutives. Ce mode de dentition est exactement calqué sur celui des Dendromys et des Deomyfi, les seules dilTérences appréciables consistent dans la forme nettement bicuspide du premier repli transversal de la pre- mière molaire inférieure chez les Deornys, et dans une indépendance bien marquée des tubercules chez les Dendromys et les Deomys. Chez les Steatomys les tubercules sont visiblement confluents, de telle sorte que les molaires paraissent plutôt formées de replis transversaux bilobés. 134 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 Le nombre des mamelles chez le Steatomys opimus est considé- rable et je n'en ai pas compté moins de seize, réparties depuis la poitrine jusqu'à l'aîne en huit paires régulièrement espacées, dont deux pectorales, quatre ventrales et deux inguinales. La formule mammaire chez cette nouvelle espèce, (2+4+2) diffère donc notablement de celle du St. pratensis qui n'a que dix mamelles (1+2+2) et plus encore de celle du St. Bocagei qui n'en a que huit (1+1+2). D'autre part, comme on pourra en juger d'après les mesures comparatives réunies dans le tableau suivant, la taille du St. opimus l'emporte de 33 millimètres sur celle du St. Bocagei et de 60 sur celle du St. pratensis ; par contre, ainsi que je l'ai déjà signalé plus haut, la queue se fait remarquer par son extrême brièveté, d'où résulte une différence bien marquée dans les propor- tions. Ainsi le rapport de la longueur de la queue à celle de la tête et du corps est d'environ 1/2 chez le St. pratensis et plus chez le St. Bocagei, il tombe à 1/3 chez le St. opimus. Tels sont les caractères différentiels dont la valeur indiscutable me paraît militer en faveur de la distinction spécifique du Steatomys opimus, malgré l'extrême similitude de coloration que le pelage présente avec celui des espèces d'Angola et de Mosambique. Ce cas de mimétisme n'est du reste pas isolé chez les Muridés africains. Tout récemment, M. Tycho Tullberg (1) a signalé une complète similitude de pelage entre le Mus hypoxanthus (Puch.) et le Mus Anchietœ (B. du Boc), ce dernier ne différant du premier que par sa taille plus grande et ses mamelles moins nombreuses et autre ment placées. Le Steatomys opimus a été trouvé par M. J. Dybowski près de Balao, dans le pays des Dakoas, par 5" 26' de latitude Nord et envi- ron 17° 40' de longitude Est. MESURES EN MILLIMETRES Longueur de la tête et du corps id. delà queue . , . Rapport entre ces deux dimensions Lonf?ueur du pied (griffes comprises) Longueur de l'oreille Longueur des os nasaux Longueur de la série des molaires supérieures. St.pra- tens. 90 42 0,466 17 14 9,5 3.8 St. Bo- cagei. 97 57 0,587 18,2 11,4 11 4,4 St. opimus. (f adulte Ç* vieille 122 40 0,327 18 15 11 5 150 44 0,293 20 16 12 5 (1) Tycho-Tullberg, Muriden ans Kamerun. Stockholm, p. 31, 1893. SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 135 ODONATES DE CHYPRE, par René MARTIN. Pendant un voyage qu'il a fait à Chypre en 1893, M. Emile Deschamps, membre de la Société Zoologique de France, a récolté un certain nombre d'Odonates. Ces Odonates, qu'il a bien voulu ra'envoyer avec, sur chaque papillotte, une notice relatant la date de la prise et la localité, ont tous été capturés par lui-même sur divers points de l'île. A juger par cette petite collection, Chypre n'a probablement qu'une seule espèce particulière d'Odonates ; sa faune est composée d'Insectes de l'Europe méridionale et de l'Asie-Mineure, surtout de l'Europe méditerranéenne ; mais il est certain que les 14 espèces prises par M. Deschamps ne composent point à elles seules la faune de l'île, et que d'autres espèces d'Europe, Lihellula depressa, Libcllula fulcti, Sympetruni sanguineiun, plusieurs Lestes et Agrions, etc., doivent s'y trouver avec quelques espèces de l'Asie antérieure, Orthetrum sabina, Caliœschna microstigma, Epallage fatime, etc., peut- être Ischnura senegalensis et Cordidegaster insignis. Les 14 espèces de M. Deschamps sont les suivantes : Sympetrum Fonscolomhii Selys. — En nombre. Les exemplaires sont notablement plus petits que ceux des départements de la France centrale. L'espèce habite l'Europe occidentale, centrale et méridio- nale, une grande partie de l'Afrique et l'Asie antérieure. Sympetrum striolatum Charp. — En nombre. Les exemplaires sont identiques à ceux du département de l'Indre. L'Insecte est en général très commun dans toute l'Europe, sauf la Suède d'après M. de Selys, dans toute l'Asie antérieure, en Algérie et à Madère. Sympetrum méridionale Selys. — Encore une espèce très commune dans presque toute l'Europe, sauf dans le Nord, en Algérie et dans l'Asie antérieure. M. Deschamps en a pris deux ou trois sujets, le 16 juillet, à Aletriko, sur le bord des flaques d'eau, à côté de la rivière. Elles se posaient volontiers sur le sable. Orthetrum cœrulescens Fabr. — L'Orthetrum cœrulescens , très commun partout en Europe, habite aussi l'Algérie et l'Asie mineure. Les deux ou trois exemplaires pris à Chypre sont absolument sem- blables à ceux de l'Indre, et on ne peut les confondre avec plusieurs autres Orthetrum très voisins qui habitent l'Algérie ou l'Asie anté- rieure, 0. barbarum Selys, 0. gracile Selys, etc. 136 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 Orthetrum brunneum Fonscol. — Habite l'Europe tout entière et l'Asie antérieure. Ceux capturés par M. Deschamps sont analogues à ceux de France, peut-être un peu plus petits que ceux du dépar- tement de l'Indre. Orthetrum Ramburi Selys. — 6 cT et 1 $ capturés en juillet, août et octobre, à Aletriko, à Morphou, sur les rivages du fleuve Yalias, où ils aiment à se poser sur les ronces et sur le sable. Ils s'éloignent volontiers des eaux et volent sur les collines et dans les plaines. L'O. Ramburi paraît, au premier coup d'oeil, un simple diminutif de VO. brunneum. Il habite toute la région méditerranéenne, Algérie, Egypte, Sardaigne, Sicile, Crète, Asie mineure, Syrie. Trithemis cyprica ? Hageu mss. Un exemplaire femelle unique, dont voici la description : Abdomen, 23™"i. Aile inférieure, 29™™. Ailes hyalines à réticulation noire, la base des inférieures d'un roux ochracé foncé dans l'espace sous costal et dans l'espace médian, mais seulement jusqu'à la première nervule. Dans l'espace sous- costal, cette couleur forme une tache triangulaire s'étendant au bord anal jusqu'à la membranule qui est noire et assez longue. Pterostigma noirâtre, mince, court (2'"'"). — Aux supérieures, 10 antécubitales, la dernière près du nodus non prolongée, et 6-7 postcubitales. Lèvres, face et front jaunâtres, ce dernier échancré et marqué à la base d'une petite bande acier ; derrière de la tète obscur. Prothorax brun foncé ; son bord postérieur formant 3 festons à peine marqués. Thorax brun jaunâtre obscur, marqué de noir, savoir : une bande de chaque côté contre la suture dorsale ; une juxtahumérale ; les sutures latérales avec quelques petites marques entre elles ; la poi- trine obscure. Abdomen assez grêle, un peu épaissi à la base, diminuant jusqu'au bout, subcylindrique. Les 1-6 segments jaunâtre clair avec les sutures, l'arête dorsale et une raie maculaire interrompue noirâtres ; le 7» segment noirâtre avec une tache dorsale basale subtriangulaire jaunâtre ; les 8-10 segments noirs, avec une marque dorsale jaune au 10^ ainsi que le tubercule entre les appendices anals qui sont coniques. Ecaille vulvaire très courte, échancrée en demi-cercle. Pieds noirs, l'intérieur seulement des premiers fémurs jaunâtre. M. de Selys Longchamps, à qui j'ai communiqué cet insecte, m'envoie, avec la description ci-dessus, la remarque suivante. Cette SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 137 Trithemis est très voisine des Trithemis ruhrinervis, hœmatina et Selika. Elle diffère des femelles de ces trois espèces par son pteros- tigma noir et sa réticulalion également noire. Elle paraîtrait iden- tique à une Trithemis femelle de Ténérifïe que M. Mac Lachlan lui a donnée et que, dans sa liste des Névroptères « of Madeira and Canarian islands » il rapporte à Trithemis artcriosa, si cette der- nière n'avait le lobe médian de la lèvre inférieure noir, la nervure costale rousse et le pterostigma jaunâtre. Notre Libellule est donc très probablement la Lib. cyprica de Hagen, mais, comme on le voit, M. de Selys le croit, sans en être absolument certain. Son pterostigma noir surtout lui donne un faciès particulier. Crocothemis ertjthroea BruUé. — 10 cT, 2 $ pris sur les bassins de Larnaca, à Morphou, autour des puits, sur les collines où elle aime à se poser sur les ronces, les ailes abaissées, depuis le mois de juin jusqu'au mois d'octobre. J'ai sous les yeux une cinquantaine d'exemplaires de cette espèce dont l'habitat est extrêmement vaste, puisqu'on la trouve dans l'ouest et dans le sud de l'Europe, dans la plus grande partie de l'Afrique, dans l'Asie mineure et dans une partie de l'Asie méridionale, jusqu'à Java. Une couple de la Grande Canarie est d'une taille énorme, ceux de Chypre sont excessivement petits, presque moitié de ceux des Canaries ; ceux de France, de l'Afrique orientale et de Java tiennent le milieu. La Crocothemis servilia Drury, du Japon, est encore plus grande que la race des Canaries, mais c'est évidemment une autre espèce. Trithemis ruhrinervis Selys. — 5 cf, 1 $ récoltés en juin et août sur le bord de la mer où ils volaient le soir et se posaient fréquemment sur la pointe des plantes sèches. La ruhrinervis habite la Sicile, une grande partie de l'Afrique et Madagascar, la Syrie et l'Asie mineure. Calopteryx splendens Harris. — En nombre, tous de très petite taille et de la race Xanthostoma, c'est-à-dire que l'espace bleu opaque, chez le mâle, commence 2 à 5 nervules après le nodus et couvre entièrement le bout de l'aile. Les femelles ont le pterostigma blanc, relativement très allongé. La C. splendens habite toute l'Europe, le nord et l'ouest de l'Asie et le nord de l'Afrique ; la race Xanthostoma en particulier vit dans l'Europe méridionale et en France, où elle est très commune et mélangée au type dans les départements du centre et de l'ouest. Lestes macrostigma Eversm. — Toute l'Europe méridionale et l'Asie mineure. M. Deschamps l'a prise en nombre dans une localité (une vingtaine de jeunes) et semble ne l'avoir plus retrouvée ensuite. 138 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1894 Nous l'avons capturée à Lyon. Tous les individus de Ciiypre sont de forte taille avec le thorax noir bleu foncé et l'abdomen noir bronzé, à reflets verts. Ischnura pumilio Charp. — Europe centrale et méditerranéenne, Asie centrale et antérieure. M. Deschamps a pris un mâle unique. Ischnura elegans Vanderl. — 7 cf et 3 $ dont une orangée, en juillet, à Aletriko, sur les flaques d'eau et sur le bord des ruisseaux. Ischnura Genei Rambur ? — cTÇ. Ce couple est d'une taille remar- quablement petite, et d'après la crête du prothorax et les appen- dices du mâle, pourrait bien être le Genei plutôt que Velegans, mais il est en mauvais état et il est difficile de se prononcer. Le Genei habite la Sicile, la Sardaigne et la Corse. 139 Séance du 13 Novembre 1894 PRÉSIDENCE DE M. PH. DAUTZENBERG, ANCIEN PRÉSIDENT A l'occasion de la mort de S. M. le tsar Alexandre ÏII, protecteur et bienfaiteur du Congrès international de zoologie, M. le Secrétaire général a adressé à M. Bogdanov le télégramme suivant : « Professeur Bogdanov, Université, Moscou, » La Société Zoologique de France partage le deuil cruel de la Russie et exprime à la Société impériale des amis des sciences naturelles sa fraternelle sympathie. » Le Secrétaire général, Raphaël Blanchard. » M. le professeur Bogdanov a répondu par la lettre suivante : « Moscou, le 27 octobre/8 novembre 1894. » Monsieur et très honoré Collègue, » Tous mes amis, collègues et élèves ont été cordialement touchés par l'expression de la sympathie de la Société Zoologique de France envers la Société des amis des sciences naturelles, en un moment si douloureux pour quiconque est digne de porter le nom de Russe. Votre télégramme a été lu par M. Kojevnikov, secrétaire, à la réunion officielle des membres de la Société, rassemblés au Musée polytechnique pour prier Dieu et assister au service funèbre célébré en raison du deuil qui nous frappe. Le télégramme a été publié dans la Gazette de Moscou. Le bureau de la Société vous exprimera officiellement sa reconnaissance ; en attendant, agréez l'expression de la bien vive reconnaissance de vos collègues, les Zoologistes du Musée de Moscou et les membres de la section de Zoologie. » Anatole Bogdanov. » La Société a reçu avis de la mort de M. le vicomte de Semallé, membre donateur; il faisait partie de la Société depuis l'époque de la fondation. Une lettre de condoléance sera adressée à la famille. M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le professeur L. Joubin, nommé membre correspondant de la Société impériale des amis des sciences naturelles, à Moscou ; et à M. le D' H. Fischer, nommé préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences. MM. Paràtre et Laquiante présentent M. Charles Sanquirico, étudiant en médecine, 25, rue Daguerre, à Paris. BuU. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — H 140 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 Dans une lettre adressée à la Société, M. Forest signale l'intérêt qu'il y aurait à élever l'Autruche dans le sud de l'Algérie ; il adresse également plusieurs brochures traitant de cette même question et sollicite l'appui de la Société. La question est renvoyée à l'examen du Conseil. M. Ch. Alluaud présente un très curieux Orthoptère de Mada- gascar, de la famille des Locustides. L'animal, encore inédit, a pris dans l'alcool une couleur rouge uniforme ; il était vert à l'état vivant. Ses élytres sont soudés et transformés en un vaste bouclier; le thorax présente aussi de remarquables particularités anato- miques. M. H. Brôlemann dépose une note sur les Myriapodes d'Italie. Renvoi aux Mémoires. LES MOULES PERLIERES DE BILLIERS, par le baron d'HAMONVILLE. Billiers est un joli bourg de Bretagne situé sur la côte du Morbihan, contre l'embouchure de la Vilaine. Il a un petit port qui compte 24 chaloupes de pêche et abrite de temps à autre un lougre côtier. Son excellente et laborieuse population vit presque exclusivement de la pêche, et particulièrement de la récolte des moules. En effet, toutes les côtes voisines sont couvertes de colonies immenses de ce Mollusque, excellent dans cette région, et qui donne lieu à un mouvement d'affaires important, qu'on peut évaluer, pour le syndicat de Billiers, à une somme annuelle de 120 à 150.000 fr. On y trouve aussi un banc de Moules perlières que nous avons étudié et qui motive la présente note. Il y a un temps immémorial que les malacologistes ont signalé la présence de perles chez un bon nombre de Mollusques pélécypodes. Linné reçut une récompense nationale pour un procédé de propa- gation et de grossissement des perles ; Puton, dans son travail sur les Mollusques des Vosges, en parle longuement, ainsi que des Mulettes de la Vologne, et de nos jours l'industrie emploie en parures assez estimées la perle des Mulettes à Méru (Oise). La colonie de Moules perlières de Billiers n'a donc par elle-même qu'un intérêt médiocre ; mais ce qu'elle a de particulier, c'est qu'elle s'est localisée d'une façon absolue, sans dépasser les limites actuelles et bien qu'elle soit entourée de nombreux bancs de Moules chez lesquelles on ne trouve jamais de perles. SÉANCK DU 13 NOVKMJBRE 1894 141 En effet, si l'on jette un coup d'œil sur la carte que nous joignons à cette note, on verra que toute la côte est garnie sur roche, vase ou gravier, de Moules de la môme espèce, Mi/tihts edulis, dont nous signalons les dépôts par le signe f et qui ne renferment jamais de perles, taudis que la colonie perlière que nous indiquons par le signe A, commence dans le quai du port, à 30 mètres du bout de la jetée et se continue jusqu'au dernier poste des chaloupes, sans dépasser ce point : soit sur une longueur totale d'environ 100 mètres. Nous avons examiné avec soin le gravier vaseux suç lequel elle repose, sans pouvoir constater la moindre différence avec celui des moulières voisines. Nous avons de même comparé les Algues et le Goémon, qui abritent ces différentes colonies, sans trouver la moindre différence. Enlin, nous avons péché avec filet ordinaire, et avec troubleau en soie, aux différents endroits et aux différentes heures de la marée et nous avons partout capturé des espèces animales identiques. Eu résumé le même sol, les mêmes produc- tions animales et végétales entourent les Moules perlières et celles non perlières. Il y a, il est vrai, un courant violent de flux et de reflux qui règne sur la moulière aux perles, mais les voisines en dessus et en dessous, le ressentent également : de sorte que le courant ne paraît jouer aucun rôle dans la production des perles. On ne trouve pas de perles, il est vrai, dans chacune des coquilles que l'on pêche, mais seulement dans les plus grosses et parti- 142 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 culièreraent dans celles qui sont le moins régulièrement formées. Elles s'y rencontrent tantôt en petit nombre, tantôt en nombre considérable. C'est ainsi que nous en avons capturé 26 dans un seul individu. Elles sont habituellement cantonnées dans l'épais- seur du manteau ou dans le voisinage des crochets, parfois même on en trouve enchâssées dans la paroi interne de la coquille. Elles varient beaucoup de taille, de forme et de nuance; nous en avons cependant trouvé de bien faites, rondes ou ovales, et sur près d'un millier que nous avons examinées il en est une qui atteignait un diamètre de 3 millimètres sur 2 1/2 et pesait 3 centigrammes Une autre mesurant 4 millimètres sur 3, pesait 6 centigrammes. En général ces perles sont peu brillantes, et leur Orient est loin d'éga- ler celui des perles fines du Meleagrina margaritifera. Dans les nombreuses recherches auxquelles nous nous sommes livrés, en compagnie de M. Petit, l'aimable syndic des Gens de mer de Billiers, nous avons constaté que les Moules les plus chargées de perles sont toujours celles que nous péchions dans la plus grande profondeur, et sur les parties des quais qui ne découvrent jamais, quelle que soit l'ampleur de la marée. Disons aussi que M. Petit, quia ouvert des milliers de Moules provenant des divers autres points de la côte, n'en a jamais trouvé une seule renfermant une perle, tandis que celles de la colonie dont nous venons de parler e%sont si habituellement remplies que les habitants s'abs- tiennent d'en manger, car, disent-ils, elles sont trop remplies de gravier : or, ces graviers ne sont autre chose que de petites perles. LA PROTECTION DES OISEAUX UTILES, par Xavier RASPAIL. La Société Zoologique de France s'est attachée depuis sa fondation, soit dans les congrès par la présentation de vœux, soit dans ses publications, soit par le prosélytisme de ses membres, à attirer l'attention des gouvernements sur la nécessité de protéger les Oiseaux insectivores, question si importante pour l'avenir de notre richesse territoriale. Ses efforts ont pleinement réussi. Des Sociétés spéciales se sont fondées, notamment dans l'Yonne, grâce à l'initiative et à la féconde activité du D^ Rabé. De son côté. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 143 la Presse est venue lari^ement seconder tous ces louables efïorts sans malheureusement réussir à secouer l'inertie de l'Administra- tion, pas plus qu'à faire cesser sa complicité avérée dans la destruction de nos Oiseaux qui se pratique en masse dans l'Est et le Midi de la France aux passages de l'automne et du printemps. Néanmoins, le mouvement étant donné sur une large échelle, l'écho ne pouvait manquer d'en venir jusqu'au Parlement. En effet, un projet de loi pour la protection des Oiseaux a été présenté par un sénateur, mais en en exceptant l'Alouette, donnant ainsi un nouvel exemple de l'éternel intérêt des électeurs à ménager. Dans l'espèce, il s'agissait de la contrée où s'opère la nuit, à l'aide des engins les plus prohibés, la capture en grand de cette intéressante Alouette si précieuse pour protéger les récoltes contre leurs plus redoutables parasites. C'est ce braconnage autorisé qui fournit en partie le marché de Paris et qui alimente localement la fabrication des pàlés de Pithiviers. L'annonce seule de ce projet n'en donna pas moins un commen- cement de satisfaction à l'opinion publique et un de nos écrivains si connu par ses charmantes chroniques cynégétiques, M. de Cherville, s'écria : « Enfin, nous allons avoir une loi protectrice de nos chers Oiseaux ! » Mais combien il a dû en revenir depuis sur le compte de la haute sagesse sénatoriale ! La loi vint en discussion et à l'Alouette sacrifiée, malgré les efforts de l'honorable M. Hervé de Saisy, furent joints l'Ortolan et le Bec-figue. Le Sénat a probable- ment entendu, sous ce nom vulgaire donné au Pipi des prés aux environs de Paris et à tous les becs-fins dans beaucoup de localités, désigner le Gobe-Mouche noir {Muscicapa nigraBriss.), un précieux insectivore, mais malheureusement pour lui très délicat à manger et très apprécié dans le Midi quand, à l'approche de l'automne, il s'est transformé en une succulente petite pelote de graisse. En fait, cette loi dans son ensemble est d'une conception pitoyable et mérite très justement la qualification de « loi protectrice des pâtés » que lui a donnée séance tenante un facétieux interrupteur. Tous les esprits judicieux devront la combattre si elle sort des cartons du Sénat pour venir devant la Chambre et demander, dans la crainte d'une nouvelle édition revue, corrigée et considérablement aggravée, le maintien pur et simple de la loi de 1844 très sutTisante à la condition d'en supprimer le paragraphe 3 de l'art. 9 commen- çant ainsi : « Néanmoins, les Préfets, sur l'avis des Conseils géné- raux, prendront des arrêtés pour déterminer l'époque de la chasse des Oiseaux de passage et les modes et procédés de cette chasse, » 144 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 C'est, en effet, grâce à ce « néanmoins » introduit dans la loi pour la tourner au profit d'intérêts locaux, que les Préfets autorisent dans l'Est la tendue, dans le Centre, le panneautage de nuit de l'Alouette, et dans le Midi, au passage du printemps, alors que les Insectivores, qui ont échappé aux massacres de l'automne, revien- nent se reproduire dans nos départements, la pipée, les filets, les lacets, en un mot, tous les pièges les plus destructeurs. J'ai signalé une industrie fondée il y a seulement une quinzaine d'années sur cette destruction des Oiseaux pour l'apprêt des plumes et qui est devenue florissante dans le Lot-et-Garonne. Deux femmes travaillant de concert arrivent à préparer jusqu'à 1080 Oiseaux par jour ; aussi est-ce par millions que se chiffre cette destruction dans ce seul département, surtout au passage du printemps. Et c'est quand la reproduction se prépare que de pareilles héca- tombes se font sous le couvert de l'Administration ! Est-elle bien venue ensuite, dans le but d'empêcher le dépeuplement, d'insérer dans ses arrêtés sur la police de la chasse qu'il est interdit de prendre ou de détruire les couvées des Oiseaux ? Deux puissances européennes ont pris des mesures protectrices en présence de la diminution progressive des Oiseaux signalée de toutes parts par les hommes compétents ; de plus, des pourparlers pour une entente internationale sur ce sujet ont déjà été entamés et la France s'est montrée très empressée à donner son adhésion. C'est très bien, mais il serait encore mieux de ne pas autoriser chez elle la destruction considérable que je viens de rappeler. Les Ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture n'ignorent pour- tant pas ce qui se passe ; ils ont été personnellement mis au courant des faits auxquels les journaux ont du reste donné la plus large publicité. Aussi, n'est-ce pas sans un certain étonnement que j'ai lu dans le compte rendu du Congrès international pour la protection des Animaux tenu récemment à Berne, que des remerciements avaient été votés au Ministre de l'Agriculture de France « pour les dispositions prises afin de protéger les Oiseaux ». Il est probable que le Congrès n'était pas au courant de ce qui se passe dans l'Est et le Midi de la France avec l'autorisation préfectorale contrôlée nécessairement par les Ministres compétents. Ces laits, qui montrent la situation telle qu'elle existe à l'heure actuelle, n'étaient pas inutiles à rappeler avant d'arriver au sujet qui motive cette note. Précédemment dans le Bulletin de la Société Zoologique de France, puis dans une lettre adressée au Ministre de l'Intérieur, j'ai montré SÉANCE DU 13 NOVKMBRK I80i 145 avec documents à l'appui, les causes principales de la diminulion des Oiseaux incombant directement à l'honiine si souvent incons- cient de ses propres intérêts. Ces causes proviennent des enfants qu'on laisse librement s'adonner à la recherche des nids ; des Chats, les plus grands destructeurs de ces nids dans un périmètre très étendu autour des habitations ; du vagabondage des Chiens dans la campagne ; enfin, et ce n'est pas la moindre des causes, des « modes et procédés » de chasse autorisés par les Préfets dans les dépar- tements où ont lieu les plus forts passages d'Oiseaux à l'automne et au printemps. Cette année, j'ai voulu rechercher les « causes naturelles » de destruction au moment de la reproduction, celles qui proviennent du fait des animaux vivant à l'état sauvage. Mes observations ont été faites dans une propriété close d'une haie vive et par conséquent soustraite aux incursions des enfants. Les Chats y sont impitoyablement mis hors la loi, mais la proxi- mité du village les renouvelle sans cesse, de sorte qu'il ne se passe pas de nuit sans qu'on ne relève les traces de quelques-uns de ces abominables maraudeurs. Aussi verra-t-on dans le tableau ci-dessous que le nombre des nids détruits par eux est encore important. Quant aux autres Animaux nuisibles, ils ont été aussi éliminés autant que possible par les pièges et le fusil, sans que j'aie pu arriver à annuler complètement leur action à cause du voisinage d'une grande forêt. Dans ces conditions, la destruction que j'ai constatée est évidemment bien inférieure à ce qu'elle doit être partout ailleurs où de pareilles précautions sont négligées et il est facile de se rendre compte du peu de couvées qui réussissent quand on ajoute à ces causes naturelles les dépradations des enfants et ce que la culture détruit forcément de nids établis dans les champs. Ainsi, sur 67 nids observés d'avril en août, 26 seulement sont arrivés à terme ; dans les 41 détruits, le Chat en a encore 15 à son compte ; après lui vient le Lérot avec 8. Devant ce désastreux résultat, j'ai cherché si, par des moyens peu dispendieux et d'une application facile, on pouvait, dans le plus grand nombre de cas, protéger efficacement les nids. J'y suis arrivé sans difficulté et d'une façon des plus simples : pour tous ceux établis à terre, dans les buissons ou même sur les arbres, il suffit d'un simple entourage de grillage à mailles de 41 millimètres, tous les Oiseaux s'en accommodent très bien ; même lorsque cet entourage est placé autour du nid avant la fin de la ponte, ils n'éprouvent aucune hésitation à passer à travers les mailles. 146 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 ESPECES Bouvreuil vulgaire. Verdier ordinaire . Pinson ordinaire . Chardonneret élégant . . Linotte vulgaire. .... Bruant jaune — zizi Pipi des arbres Merle noir Loriot Rossignol ordinaire . . . Rouge-Queue de muraille — Tithys . Mouchef chanteur Fauvette des jardins. — à tète noire Babillarde grisette. . Pouillot Filis .... Troglodyte mignon . Orite longicaude. . . Nombre DE NIDS «3 55 s ■a ce H B a H •M Q 3 » 3 1 1 » 22 9 13 2 2 » 3 1 2 2 i 2 3 1 2 3 » 3 4 1 3 1 1 » 3 1 2 2 » 2 3 2 1 3 2 1 3 t 2 2 1 1 2 1 1 3 2 1 1 » 1 1 » 1 67 26 41 Causes reconnues DE LA destruction Deux par Lérot; troisième femelle prise sur le nid par un Oiseau de proie. Huit par Chat, les autres par Lérot, Pie et Geai. Chat et Geai. OEufs enlevés du nid par ? Lérot. Pie. Chat, Écureuil et Lérot. Chat et Hérisson (?). Lérot. Chat (le nid était dans un trou de mur à 60 cent. de terre). Lérot (fit ses jeunes dans ce nid). Chat et Geai. ? Chat. Chat. Lérot. Jeunes mangés dans le nid par ? Pour les nids placés dans des trous d'arbres et de murs où ils sont continuellement exposés à la visite du Lérot et de tous les animaux carnassiers de taille à y pénétrer ou à les atteindre avec la patte comme le font le Chat et la Fouine, on peut disposer des cavités artificielles inaccessibles aux animaux destructeurs. Sans recourir à une fabrication spéciale, beaucoup d'ustensiles de ménage hors d'usage peuvent être utilisés dans ce but : entonnoir en fer blanc fixé sur une planche et dont on élargit le sommet du cône après en avoir enlevé le tule • boîtes à lait et burettes fixées hori- zontalement ; pots en grès vernis pyriformes, dont on perfore le fond et tant d'autres qui ne donnent que l'embarras du choix. Il ne reste qu'à suspendre l'objet au tronc d'un arbre ou contre un mur. Les parois lisses de ces ustensiles ont sur les bûches creuses préco- SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 147 nisées par quelques-uns, l'avantage que les animaux nuisibles ne peuvent s'y maintenir et parvenir jusqu'à l'ouverture. Je ne puis dire si beaucoup des Oiseaux qui nichent dans les trous s'en accommoderaient; les Picidés, par exemple, qui creusent eux-mêmes de profondes cavités dans les arbres pour y déposer leurs œufs, ne s'en serviront évidemment jamais ; mais je puis assurer que sans compter le Moineau q.ii, bien que considéré par beaucoup comme nuisible, détruit un nombre considérable d'In- sectes pour nourrir ses jeunes, deux Oiseaux assez nombreux partout, la Mésange charbonnière et le Rouge-Queue de muraille, les adoptent immédiatement, môme de préférence aux cavités natu- relles : c'est déjà quelque chose que d'assurer la reproduction de ces deux Insectivores par excellence. Avec l'entourage de grillage, les nids à terre ne peuvent être attaqués que par la Belette, le Mulot et la Souris; dans les buissons peu élevés, ils ne sont menacés que par ces deux derniers rongeurs ; dans les arbres, l'entourage assure surtout la sécurité contre le Chat; mais ainsi qu'on a pu le voir, ce n'est pas une des moindres causes de destruction annulée. Voici le résultat obtenu à l'aide des moyens que jeviens d'indiquer: ESPÈCES Nombre DE NIDS Jeunes sortis du NID Observations Pinson ordinaire Linotte vulgaire Bruant zizi Merle noir Rossignol ordinaire. . . . Rouge-Queue de muraille. Fauvette des jardins . . . Babillarde grisette .... Pouillot Fitis Id Mésange charbonnière . . Nonnette Orite longicaude 1 1 1 3 2 1 1 1 .3 1 2 1 2 5 5 4 11 9 4 5 4 16 1 1 21 6 11 Un œuf clair. Deux œufs clairs. Un œuf clair. Trois jeunes furent enle- vés par un animal qui s'était fait un passage sous le grillage. Un œuf clair. Un des nids défruit par un Lérot deu.x jours avant l'éclosion. 20 102 148 SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 Sur 20 nids protégés, un seul a été entièrement détruit ; ce nid d'Orite longicaude était placé contre le tronc d'un Peuplier d'Italie à l^SO du sol ; pour l'entourer, je m'étais servi d'un grillage à très petites mailles ne permettant le passage à aucun quadrupède ; mais le Lérot qui a mangé les œufs est venu par les arbres voisins dont les branches touchaient le Peuplier. De plus, un nid de Pouillot fitis n'a donné qu'un seul jeune, les autres ayant été enlevés par un animal inconnu qui s'était creusé un passage sous le grillage. Mais en fait, cette protection a assuré la reproduction de 102 jeunes pour 19 nids. Si on compare ce chiffre au relevé des couvées non protégées, on trouve proportionnellement que sur ces 20 nids, 7 seulement auraient réussi s'ils n'avaient pas été préservés. En admettant donc qu'on se décide à appliquer nos lois et que les intéressés veuillent bien renoncer à leur coupable négligence, de façon que les causes de destruction des Oiseaux utiles impu- tables à l'homme soient supprimées dans la mesure du possible, il faudrait encore pendant un certain temps se préoccuper d'assurer la reproduction contre les animaux sauvages, et je viens de dé- montrer combien c'est chose facile et applicable à peu de frais. Pour beaucoup de nids, il suffit de deux à trois mètres de grillage dont le prix est si minime que la dépense est insignifiante étant faite une fois pour toutes, puisque ce grillage peut servir indéfi- niment. Voilà ce que les Sociétés protectrices des Oiseaux, les Sociétés d'Agriculture et d'Horticulture directement intéressées dans la question, devraient propager et encourager ; en agissant ainsi elles seraient assurées de poursuivre un but pratique : le repeuplement des Oiseaux par la protection efficace de leurs couvées. Ouvrages reçus le 13 Novembre 1894 A. Aronsohî^, Beitr a g zur Kenntniss der palhologischen Anatomie des Spates beim Pjerde. Inaugural-Dissertation, in-S» de 48 p. Giessen, 1893. 1. D' R. Blanchard, Viaggio di Leonardo Fea in tiirmania e regione vicine. — LVII. Hirudinées. Annali del Museo civico di storia nat. di Genova, (2), XIV, p. 114-118, 1894. 2. Id., Contribution h l'étude des Diptères parasites. 2* série. Annales de la Soc. entoiiiol. de France, LXIII, p. 142-160, 1894. 3. Id., Sîir quelques Cestodes monstrueux. Progrès médical, (2), XX, juillet 1894. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1894 149 M. Chaper, Htiit cents kilomclres à l'intérieur de Bornéo. Notes de voyage avec carte. Bull, de la Soc. de géog. commerciale, in-S» de 68 p., Paris. 1894. D' H. -H. FiELD. Znr Entwickelung der Harnblase bei den Caecilien. Anat. Anzei- ger, IX, n»* 24 et 21), 1894. i. Ch. Janet, Eludes sur les Fotirmis (fi« note). Sur l'appareil de stridulation de Myrmica rubra /.. Ann. de la Soc. entom. de France, LXIII, p. 109-118, 1894. 2. 1d., Eludes sur les Fourmis (2* note). Appareil pour l'élevage et l'observa- tion des Fourmis. Ibidem, LXII, p. 467-482, 1893. 3. 1d.. Etudes sur les Fourmis (/" note). Sur la production des sons chez les Fourmis et sur les organes productnirs de ces sons. Ibidem, LXII, p. 160-168, 1893. W. Lell.mann, Ueber Leberverànderungen nach Unterbindung des Ductus choledochus. Inaugural-Dissertation, in-8» de 36 p., Giessen, 1893. J.-G. de Man. Note supplémentaire sur la Rhabditis Janeti Lac.-Duth. Mém. de la Soc. Zoolog. de France, VII, p. 363-372 et 1 pi., 1894. P. Mkgmn, La faune des cadavres. Un vol. de l'encyclopédie des aide-mémoire, in-12 de 210 p., Paris, 1894. A. MiLAM, Beitràge zur Kenntniss der Reptilienlunge. I. Lacertilia. Inaugural- Dissertation, in-8o de 47 p., léna, 1894. Ed. Piette, L'époque éburnéenne et les races humaines de la période glyptique. In-8° de 28 p., Saint-Quentin, 1894. 1. D' Rabk, Observations diverses sur les passages d'Oiseaux et autres faits d'histoire naturelle dans le département de l'Yonne, du mois d'oct. 1891 au mois d'oct. 1892. Bull, de la Soc. des Se. hfstor. et nat. de l'Yonne, 1" sem. 1894, p. 90-120. 2. Id., Rapport sur la collection Robineau-Bourgneuf de Saint-Sauveur. Ibidem, 1" sera. 1894, p. 121-126. C. Wardell Stiles et Alb. Hassall, i preliminary catalogue of the Parasites contained in the collections of the U. S. Bureau of animal Industry, etc.. Veterinary Magazine, avril-mai 1894, p. 243-354. -C. Wardell Stiles, Notes on parasites, 21 and 22. Ibidem, p. 413-433 et 4 pi., juin 1894. Offert par S. A. le prince de Monaco : Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I", prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours du baron J. de Guerve. Fasc. VII. Crustacés décapodes provenant des campagnes du yacht Hirondelle {1886, 1887, 1888), par A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier. 150 Séance du 27 Novembre 1894 PRÉSIDENCE DE M. LE D^ FAUROT, PRÉSIDENT. M. le professeur Filhol assiste à la séance. M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. le D"" Th. Barrois, nommé professeur à la Faculté de médecine de Lille, et à M. le D^" Gmoo, nommé professeur à la Faculté des sciences de Glermond'Ferrand. M. J. DE Glerne annonce la création définitive, sous le patronage de la Société de Géographie de Paris, de la Société des Amis des Explorateurs français. Aux termes des Statuts, approuvés par l'autorité compétente, la Société des Amis des Explorateurs français a pour but de créer et d'administrer un fonds destiné à venir en aide aux voyageurs, parti- culièrement à leur retour, et à contribuer aux progrès de la Géographie eu facilitant par tous les moyens la publication de documents originaux d'ordre, scientifique et en faisant connaître les résultats des voyages. 11 sera venu en aide aux voyageurs de la manière la plus variée et la plus efllcace dans chaque cas particulier, par le prêt d'iostru- ments et autres objets reçus en don ; par des subsides facilitant la mise en œuvre immédiate des documents rapportés d'un voyage (calculs d'observations, tracés d'itinéraires, etc.) ; par la participa- tion aux frais de publication de livres, de cartes, de dessins, de tableaux ; enfin, par des crédits sans affectation spéciale permettant simplement aux explorateurs le soin de leur santé, en dehors de toute préoccupation d'existence matérielle. Les Statuts de la nouvelle Société présentent un caractère excellent et peu ordinaire de simplicité au point de vue admiuis- tratif : pas de cotisations annuelles à recouvrer, pas de recueils périodiques à imprimer et à expédier, aucune collection. Les Membres de la Société, divisés en deux catégories, payent une fois pour toutes : les titulaires, cent francs ; les Inenfaiteurs, mille francs au minimum. Le titre de Membre hienfaiteur peut être acquis à toute époque par les Membres titulaires qui effectueront des paiements successifs atteignant 'e chiffre indiqué et quel que soit le temps employé à parfaire la somme. 11 est d'ailleurs entendu que les sommes versées restent acquises à la Société, en cas d'interruption des versements partiels. Toutes les sommes reçues par la Société SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1894 151 sont capitalisées, à l'exception de celles qui lui seraient données avec une affectation spéciale. Le revenu seul en est employé, dans la plus large mesure possible, aux divers encouragements ou subsides destinés aux voyageurs. La Société a sou siège à Paris, 184, boulevard Saint-Germain, en l'hùtel de la Société de Géographie, où se distribuent les statuts et où l'on peut s'adresser pour tous renseignements complémentaires. Plusieurs membres de la Société Zoologique(MM. Edouard Blanc, le prince Roland Bonaparte, le baron Jules de Guerne, le baron Edmond de Rothschild) font partie du comité de la Société, dont le succès nous intéresse d'autant plus que la Zoologie doit beaucoup aux voyageurs et attend encore de leur part d'importantes décou- vertes. M. le Secrétaire général présente un échantillon du papier de pure toile sur lequel seront imprimées les publications de la Société, à partir du l^' janvier 1895. M. Pierson est chargé d'en faire l'étude et de présenter un rapport à cet égard. M. Sanquirico, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société ; il assiste à la séance. MM. Roche et Paràtre présentent M. Matheo Astingo, étudiant en médecine et en sciences naturelles, o7, rue Rochechouart, à Paris. MM. Schlumberger et R. Blanchard présentent M. J. Reyckaert, agent de la Société, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. Une traduction des règles de nomenclature adoptées par le Congrès de Moscou vient de paraître dans V American Naturaliste XXVIIl, p. 929, 1894. M. Certes annonce qu'il vient de retrouver dans un fossé d'un bois près de Coulommlers les deux Infusoires intéressants et rares qu'il a décrits sous les noms de Conchophthirius Metchnikoffi et d'Ontochlamys Gouraudi et qui n'étaient connus jusqu'ici que dans une mare de la forêt de Crécy. 152 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1894 NOTES D'HELMINTHOLOGIE BRÉSILIENNE (i) {Troisième Note) par le D^ P.-S. de MAGALHÀES, Professeur à la Faculté de Médecine de Rio-de-Janeiro. 3. — Sur L'Hyrnenolepis diminuta Rudolphi. Mon savant confrère, M. le D'Adolphe Lutz, publiait récemment (2) une communication très intéressante sur V Ht/menolepis nana (von Siebold) et sur VH. fladopunctata (Weinland), observés à Sâo-Paulo (Brésil), en y rapportant aussi, bien que sommairement, le résultat de ses recherches sur les Ténias du Rat. Il est hors de doute pour moi que la fréquence des Hymenolepis murina et diminuta vient d'être vérifiée également ici, à Rio-de- Janeiro. Leurs représentants dans l'espèce humaine, c'est-à dire VH. nana et VH. flavopunctata, pourront donc occasionnellement être rencontrés dans la pratique médicale. Dès à présent je puis affirmer l'existence de VHymenolepis dimi- nuta chez les Rats, qui infestent ici nos habitations. 11 n'y a pas longtemps, ouvrant les intestins d'un Rat [Mus rattus) bien déve- loppé et vigoureux, je pus recueillir un nombre très considérable d'exemplaires de VH. diminuta. Ces Cestodes occupaient une grande partie de la portion moyenne de l'intestin grêle ; ils étaient de grandeur très variable : quelques-uns mesuraient 20'^'" et plus de longueur, plusieurs avaient de 15 à 20^"', mais la plupart mon- traient des dimensions plus restreintes, mesurant quelques centi- mètres à peine. J'ai rencontré aussi plusieurs fragments de chaînes constitués par des anneaux adultes pleins d'oeufs mûrs. Je mentionnerai notamment un fragment d'un Ténia composé de 5o anneaux adultes pleins d'œufs mûrs et 4 anneaux déjà vides de leurs œufs : deux de ces derniers anneaux s'étaient incomplètement vidés et conte- naient encore quelques œufs ; les deux autres en étaient complète ment privés. Les segments ayant déjà laissé sortir leurs œufs s'étaient rétrécis fortement et s'étaient allongés ; ils contrastaient par leur étroitesse et leur longueur relatives avec les anneaux qui (1) Pour les notes précédentes, voir Bull, de la Soc. Zool. de France, XVII, p. 145 et 219, 1892. (2) Centralblatt fur Bakteriologio und Parasitenkunde, XVI, n<'2, 9 juillet 1894. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1894 153 les précédaient et qui étaient encore pleins d'œufs ; ils formaient un segment de chaîne semblant sortir de l'intérieur de la portion précédente. Les anneaux mûrs peuvent donc mettre en liberté les œufs qu'ils contiennent sans se détacher des anneaux voisins. Les segments complètement développés et pleins d'œufs mûrs mesuraient 2"'™o à 3"""' de largeur. Les dimensions des anneaux diminuent graduellement du côté de l'extrémité céphalique. La tête était bien conservée dans grand nombre d'exemplaires, les ventouses étaient bien visibles, le petit rostre inerme était appré- ciable chez plusieurs. Les œufs mûrs mesuraient 66 [x en moyenne, ils étaient à peu près ronds et contenaient un embryon hexacanthe. Les caractères spécifiques de ces Gestodes ne laissaient aucun doute sur leur identité avec VHymenolepis diminuta. Il convient de rappeler que l'espèce en question a été justement établie par Rudolphi, d'après des exemplaires trouvés par Olfers ici même au Brésil, dans un Rat [Mus rattus), comme l'indique Dujardin. 4. — Sur h'Heterakis spumosa Schneider. Le même Rongeur m'a fourni un grand nombre d'exemplaires d'un autre parasite intestinal, très intéressant à observer. J'ai trouvé dans le cœcum et dans une grande partie du côlon du même Rat des petits Nématodes blancs, très minces, dans lesquels j'ai reconnu VHeteraJds spumosa Schneider. Les mâles, bien moins nombreux que les femelles, mesuraient 6 à 7™™ de longueur ; les femelles 8 à 9™°^. La largeur maxima était de 0™ra22 chez ceux-là et de 0™™30 chez celles-ci. La conformation de la queue chez le mâle, le nombre et la dispo- sition des papilles s'accordent parfaitement avec la description et les figures données par Schneider. Toutes les fois que je pus observer ces Nématodes par leur face ventrale, il m'a été facile de reconnaître l'exactitude des données fournies par cet helmintho- logiste. Je n'y aurais donc rien à ajouter, si Schneider, dans son livre Die Nematoden, n'avait omis de parler des œufs. D'après mes observations, ils sont régulièrement ovoïdes et mesurent 49 [x sur 38 a. Quand ils sont complètement développés, ils ont une appa- rence sombre, presque opaque ; ceux qui sont situés plus loin de l'ouverture génitale sont plus translucides. Il est à noter que ces Nématodes siégeaient non seulement dans le caecum, comme l'a vu Gurlt pour les exemplaires qui ont servi à Schneider pour sa description, mais aussi dans une grande étendue 154 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1894 du côlon. Quant à l'hôte, les spécimens trouvés à Berlin étaient parasites d'un Mus decumanus ; les exemplaires dont je m'occupe habitaient les intestins d'un Mus rattus. Sur le catalogue préliminaire des collections du « Bureau of Animal Industry » à Washington, publié par C. Wardell Stiles et A. Hassall, je vois indiquée l'existence de deux préparations d'Heterakis du Rat (Mus decumanus), sans détermination de l'espèce. S'agit-il de VHeterakis spumosa ? S'il en était ainsi, l'aire de disper- sion du parasite serait donc assez vaste et serait d'ailleurs en rapport exact avec celle de ses hôtes reconnus. 5. — Sur le Coccidiuni oviforme Leuckart ET LE Cysticercus fasciolaris Rudolphi. Le foie du même Rat présentait deux altérations parasitaires qui m'ont donné le désir de les étudier de plus près. Je rencontrai à la face convexe de l'organe, tout près de son bord antérieur (inférieur), une vésicule blanchâtre, du volume d'un petit pois, mais légèrement ovoïde. Cette vésicule, constituée par une capsule très dense, s'est laissée séparer du parenchyme glandulaire avec quelque difficulté. La dessiccation en réduisait très notablement le volume ; son infiltration par l'eau lui restituait son volume et sa forme naturels. En déchirant la forte capsule qui délimitait cette vésicule, j'ai rencontré une seconde membrane beaucoup moins dense et beau- coup plus mince, dont la déchirure m'a permis de trouver un corps allongé, replié surlui-même, de couleur blanchâtre, adhérant par son extrémité la plus grosse à la membrane d'enveloppe. L'aspect de ce corps rappelait tout de suite un Cysticerque. Examiné au microscope, il se montrait infiltré de corpuscules calcaires en extrême abondance. Le corps était tout divisé en nombreux seg- ments, fort courts et privés d'organes sexuels. L'extrémité libre montrait quatre ventouses. La longueur du corps du Cysticerque était de 30°»'», la largeur de 3^™ La disproportion de la longueur du Cysticerque pour le diamètre de la vésicule qui le contenait, était ainsi très notable. J'ai compté plus de 200 segments. L'acide acétique attaquait les corpuscules en dégageant de nombreuses bulles gazeuses. Il m'a été impossible de vérifier l'existence de la couronne de crochets. Malgré cette obser- vation imparfaite, je ne saurais hésiter à identifier ce parasite avec le Cysticercus fasciolaris, dont l'existence ici m'a été prouvée dans un autre cas que je rapporterai plus loin. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1894 155 L'autre manifestation parasitaire, présentée par le foie du Rat en question, était constituée par des traînées jaunâtres, résultant de la coutluence de petits points de cette couleur se dessinant sur différentes parties de la face convexe, aussi bien qu'à la face infé- rieure (postérieure) de l'organe. De petits fragments de la portion dégénérée du foie, étant disso- ciés et examinés au microscope, montrèrent la nature de l'alté- ration. Il m'a été facile de reconnaître une affection parasitaire causée par le Coccidium oviforme Leuckart. La forme, l'aspect et les dimensions (49 [x 5 sur 27 [x 5) des kystes ne permettaient aucun doute sur cette identification. L'autopsie d'un autre Rat, d'espèce différente [Mus decumanus), que j'ai pratiquée quelques jours plus tard, m'a fourni un autre exemplaire de Cysticercus fasciolaris, dont l'examen m'a donné un résultat plus complet. La couronne de crochets et les ventouses ont pu être bien observées. Ce Cysticerque, bien moins long que l'autre, mesurait '2.0^^ de longueur; il contenait aussi de nombreux corpus- cules calcaires. Le kyste qui le contenait était situé à la face con- vexe du foie, au voisinage du bord postérieur (supérieur) de l'organe; il avait aussi le volume d'un petit pois. Outre ce Cysticerque, je trouvai dans l'intestin grêle du même Rat deux Hymenolepis diminuta, encore très jeunes, sans anneaux mûrs ; et dans le côlon deux exemplaires d'Heterakis, dont l'un incomplètement développé. VHeterakis adulte renfermait des œufs très peu différents de ceux de VH. spumosa ; ils mesuraient 45 [x sur 33 [j. et avaient presque la même forme que ceux-ci. Rien que je n'aie pas trouvé de spécimen mâle, il est pourtant facile d'identifier ces Nématodes. La femelle adulte est longue de 5°^™ et large de O'^'^^l ; elle a donc une taille exceptionnellement petite. Il doit être noté que les deux espèces de Rats {Mus rattus et Mus decumanus) dont il a été question dans cette note, vivaient dans une même maison, bien que dans des appartements distincts. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 12 156 Séance du 11 Décembre 1894 PRÉSIDENCE DE M. J. DE GUERNE, ANCIEN PRÉSIDENT. M. le Di" Faurot, président, MM. Chaper et Dautzenberg s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. le Secrétaire général annonce qu'il vient de se constituer à Paris une Société de spéléologie. Elle a pour but d'assurer l'explora- tion, faciliter l'étude générale et concourir à l'aménagement ou à la mise en valeur des cavités souterraines de toutes sortes, connues ou inconnues, soit naturelles, soit artificielles ; d'encourager et subventionner les investigations qui s'y rapportent d'une manière quelconque ; en un mot, de vulgariser et développer, dans un inté- rêt à la fois pratique et théorique, utilitaire et scientifique, les recherches de toute nature dans l'intérieur de la terre. Le Bureau est ainsi composé : Président, M. F. Deloncle, député des Basses-Alpes ; Vice-Présidents, MM. le D''R. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, et J. Vallot, directeur de l'Observa- toire météorologique du Mont-Blanc; Secrétaire général, M. E.-A. Martel; Secrétaires, MM. Parizot, publiciste, et A. Viré, vice-pré- sident de l'Association des Étudiants de Paris ; Trésorier, M. G. Gaupillat ; Archiviste-bibliothécaire, M. de Villenoisy, attaché au Musée de Saint-Germain. Parmi les noms des Membres du Conseil, nous relevons ceux de MM. Ch. Brongniart, M. Chaper, A. Delebecque, baron J. de Guerne, Ch. Normand, G. Ramond, Emile Rivière et Ch. Vélain. MM. AsTiNGO et Reyckaert présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. MM. R. Blanchard et Girodon présentent M. Emile Lafuma, industriel, à Paviot, par Voiron (Isère). M. le Di' R. Blanchard présente un échantillon imprimé du nouveau papier de la Société. M. H. Pierson expose dans la note suivante le résultat de l'examen comparatif du papier actuellement employé par la Société et du papier dont il sera fait usage à partir du l^r janvier 1895. Papier actuel. — A l'examen microscopique, ce papier se montre composé de fibres de Lin en très minime quantité, de pâte chimique de bois de Sapin et de pâte mécanique de bois de Tremble servant de charge : c'est donc un papier de bois. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 157 Longueur de la bande examinée 0^230 Largeur de la bande examinée . . 0^010 Poids du mètre carré ' 85g'^24 Poids de la feuille 298^70 Poids de la rame 14^850 Rupture dans le sens de la machine 20 ^^ » Rupture dans le sens de la largeur 10 ^^ 3 Longueur de rupture, dans le sens de la machine. . 2.340°» Longueur de rupture, dans le sens de la largeur . . 1.230™ Longueur de rupture, en moyenne 1.785™ Allongement moyen 2,4 % Papier qui sera utilisé a partir de 1893. — A l'examen micro- scopique, ce papier se montre entièrement composé de fibres de Lin et de Chanvre, sans aucune trace de pâte de bois : c'est donc un papier de pur chiffon. Longueur de la bande examinée 0™250 Largeur de la bande examinée 0™010 Poids du mètre carré 728"^ 39 Poids de la feuille 248^5 Poids de la rame 12^230 Rupture dans le sens de la machine 33 ^ » Rupture dans le sens de la largeur 23 ^^ » Longueur de rupture, dans le sens de la machine. . 4.420™ Longueur de rupture, dans le sens de la largeur . . 3.170™ Longueur de rupture, en moyenne- 3.793™ Allongement moyen 3,2 % Comparaison. — La différence en faveur du nouveau papier est manifeste. Sa composition en pure toile, sans le moindre mélange de pâte de bois, lui assure une conservation certaine. Comme résistance à la traction, il y a en sa faveur une différence de 12^730 ; comme longueur de rupture, il y a en sa faveur une différence de 2010"°. Sous tous les rapports, cette analyse est donc très favorable au nouveau papier, et la Société doit être satisfaite du résultat obtenu par M. le Secrétaire général. M. Ch. Janet présente un mémoire intitulé : Vespa crabro. Histoire d'un nid depuis son origine. Renvoi aux Mémoires. La Société accepte un pli cacheté déposé par M. Remy Saint-Loup. M. Ch. Brongniart offre à la Société diverses publications, parmi lesquelles son grand travail sur les Insectes fossiles primaires. 158 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 M. Edouard Blanc présente de nombreuses photographies d'objets provenant de la Nouvelle-Zélande et dont M. Peschard, grâce à l'intervention de M. Blanc, veut bien offrir une série à la Société. M. J. DE GuERNE présente des becs et des cristallins de Céphalo- podes recueillis dans l'estomac d'un Cachalot et dont plusieurs sont remarquables par leur grande taille. SUR LES CAPSULES SURRENALES DE VORNITHORHYNCHUS PARADOXUS BLUM. par A. PETTIT. Au cours de recherches que nous poursuivons actuellement sur les capsules surrénales des Mammifères, nous avons pu, grâce à l'obligeance de M. le professeur Filhol, examiner à ce point de vue spécial deux Ornithorhynques adultes. L'état de conservation de ces animaux ne nous a pas permis de faire une description approfondie de leurs capsules surrénales ; néanmoins l'absence presque complète de documents bibliogra- phiques nous engage à signaler les particularités suivantes : A notre connaissance, R. Owen est le seul auteur qui ait décrit les capsules surrénales de l'Ornithorhynque. Encore le fait-il en termes fort brefs : « Les corps surrénaux, dit-il, présentent un volume modéré, la structure ordinaire, et occupent la place accou- tumée à l'extrémité interne du rein (1) ». En outre, à propos des organes génito-urinaires, il figure (2) accessoirement les capsules surrénales; mais dans ce dessin (au tiers de la grandeur naturelle) ces organes sont simplement représentés comme de petites masses arrondies, sans formes ni rapports bien nettement définis ; la vascularisation fait d'ailleurs défaut. Tout d'abord nous devons faire remarquer que, chez les deux exemplaires que nous avons examinés, le volume des capsules surré- nales comparé à celui des reins était assez considérable ; les poids de ces deux organes étaient entre eux dans le rapport de 1 à 4 envi- ron (3) ; comme on le sait (4), c'est là un rapport relativement élevé. (1) R. Owen, art. Monotremata in Todd's Cyclopœdia of Anatomy and Physio- logy, London, 1847, p. 391. (2) Loc. cit., fig. 190, p. 392. b, b. (3) Nous admettons que la perte de poids due au séjour dans l'alcool était propor- tionnelle au volume des pièces. (4) GuviER, Leçons d'Analomie comparée, Paris, 1848. 2' édit., VIII, p. 678-683. SÉANCF DU 11 DÉCEMBRE 1894 159 En outre, la forme des deux capsules surrénales difière sensible- ment à gauche et à droite. Capsule surrénale gauche. — Elle a la forme d'une languette oblongue, disposée obliquement d'arrière en avant par rapport à l'axe du corps ; son extrémité antérieure est recourbée vers le rein. Par son extrémité postérieure, la capsule surrénale gauche est en rapport avec la veine rénale correspondante, contre laquelle elle est étroitement appliquée ; la portion moyenne de son bord externe est en contact avec le bord antéro-interne du rein ; son bord pos- téro-interne enfin est distant de 6™™ de la veine cave. L'extrémité antérieure des capsules droite et gauche est en rapport avec le diaphragme. Chez les deux Ornithorhynques que nous avons examinés, les capsules du côté gauche mesuraient : ler exemplaire : longueur 10™™ ; largeur 4™™o. 2« exemplaire : longueur 20™™ ; largeur 9™™. La capsule surrénale gauche reçoit du sang artériel par une branche née de l'artère rénale à égale distance du rein et de l'artère abdominale ; ce vaisseau aborde la capsule par son extrémité posté- rieure. Le sang veineux est déversé par deux veines qui débouchent directement dans la veine rénale aux deux angles qui limitent posté- rieurement la capsule ; ce sont deux troncs assez volumineux, qu'on peut suivre environ jusque vers la moitié de la longueur de la glande, par suite de la coalescence de la veine rénale et de la capsule ; ils n'ont pas d'existence distincte. Capsule surrénale droite. — Elle a la forme d'une sorte de bonnet arrondi, dont la base serait excavée de façon à s'appliquer exacte- ment sur la portion antéro-interne du rein ; elle remplit presque complètement l'espace limité par les veines cave et rénale et par le rein ; par son bord interne, elle est en rapport avec la veine cave ; son extrémité postérieure n'est distante que de quelques milli- mètres (2-3™™) de la veine rénale. L'aorte émet, un peu en arrière de l'origine du tronc cœliaque, une branche qui donne des rameaux à la capsule; le sang veineux est ramené, comme pour la capsule gauche, par deux vaisseaux qui se jettent dans la veine rénale à quelques millimètres du rein ; par suite de l'éloigneraent de la glande, ces veines forment deux troncs isolables. Comme dimensions nous avons trouvé les chifires sui- vants : l^r exemplaire ; longueur de la base 7™™; hauteur 6™™. 2« exemplaire ; longueur de la base 15™™ ; hauteur 9™™. 160 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 Eu résumé, par leur volume et leur configuration générale, les capsules surrénales de l'Ornithorbynque rappellent celles des autres Mammifères ; par contre, leur position en dedans de l'extrémité postérieure du rein pourrait être invoquée comme un caractère avien. NOTES SUR LES PARASITES, par Gh. WARDELL STILES, Ph. D. Dans la communication suivante, je présente à la Société un court résumé de mas notes 28-30, qui paraîtront prochainement dans le « Veterinary Journal » (Philadelphie), conjointement avec la note 31. 28. — Nouvelles espèces américaines de Sarcosporidies (Résumé). Dans cette note, je mentionne : 1° la rencontre très fréquente d'une très délicate espèce de Miescheria, dans le cœur d'un animal domestique américain : le parasite se présente dans presque chaque animal examiné dans le district de Colombie ; 2° une Sarcosporidie indéterminée chez les Lapins que l'on trouve dans l'Illinois et le Maryland ; 3° une Sarcosporidie intra-musculaire, trouvée chez les Rats dans l'Iowa : dans quelques localités, 75 % des Rats en étaient infestés; 4° une espèce de Baibiania, trouvée chez le Sethopaga ruti- cilla; 5° une Sarcosporidie intra-musculaire chez les Poulets, Des descriptions anatomiques suivront dans une publication ultérieure. 29. — Nouvelle espèce db Douve intestinale (D«'i7omw??i tricolor) CHEZ LE Lapin a queue cotonneuse {Lepus sylvaticus Rachman) ET chez le Lièvre du Nord [f.epus americawis Erxleben). En collaboration avec M. Hassall. 2 planches (Résumé). Dans cette notice, nous décrivons une nouvelle Douve intes- tinale du Lapin. DiAGNOSE spécifique. — Distomum tricolor Wardell Stiles et A. Hassall, 1894. Long de O'"'"6o à 1"""2, large de 0'"'"35 à 0"""64, épais de 0-^^32. Corps elliptique, tricolore : portion utérine jaune, virant sur le brun ; région vitellogène blanche, le reste gris. Les deux tiers antérieurs couverts de très petites épines caduques. Ventouse buccale terminale, large de 88 à 112 y.. Ventouse posté- SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 161 Heure à peu près à la limite du premier et du deuxième quarts antérieurs du corps, un peu plus petite que la ventouse orale. Bulbe pharyngien large d'environ 40 [x. Œsophage long de 30 à 40 [x; caecums iutestinaux s'étendant jusqu'à l'extrémité postérieure du corps. Orilices génitaux médians, à mi-chemin entre la ventouse postérieure et l'extrémité postérieure du corps. Testicules grands, larges de 160 à 272 \l : le droit médian et postérieur ; le gauche au milieu du ^■' ^^^^S^^^sii^^tît tiers du corps, à la face /'^ ventrale du caecum intes- tinal gauche. Canal défé- rent, poche du cirre et pénis bien développés. Ovaire beaucoup plus petit que les testicules, large de 80 à 120 [>., situé à la face ventrale du caecum intes- tinal droit. Glande coquil- lière entre l'ovaire et le testicule droits. Vitello- gènes latéro-ventraux, au tiers médian ou aux deux tiers antérieurs du corps. Vitelloductes transverses Fis. 1. — Distomuin tricolor. entre les orifices génitaux et le testicule droit. Le canal de Laurer existe. L'utérus part de la glande coquillière et du côté droit; il contourne la ventouse postérieure en avant, descend sur le testi- cule gauche ou entre les testicules, puis court entre les testi- cules, à la face ventrale du caecum intestinal gauche; ouverture métatrème à travers la vulve, à gauche de la poche du cirre. QEufs elliptiques, mesurant 13 ^ sur 20 [x. Système excréteur peu déve- loppé ; pore excréteur terminal, sa portion terminale et contractile, très petite, émettant deux fins canaux. HoTEs. — Trouvé chez le Lapin blanc ou Lièvre du Nord (Lepus americanus Erxleben) par Curtice ; chez le Lapin gris ou à queue cotonneuse [Lepus sijkaticus Bachman) par Hassall. Distribution géographique. — Maryland, District de Colombie et Virginie, très commun. Types. — Déposés au Muséum des États-Unis ; spécimens typi- ques dans la collection du Bureau of animal industry (B. A. 1), ainsi 162 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 que dans les collections Wardell Stiles, Hassall et R. Blanchard. Des spécimens typiques seront expédiés à nos échangeurs réguliers (Musée de Berlin, Musée de Vienne, Leuckart, Max Braun, Railliet, Moniez, Neumann, Zscliokke,Parona, Sonsino, Stossich,H.B. Ward et autres). Nous en possédons d'abondants exemplaires pour échanger avec d'autres. Ce parasite est intermédiaire entre les genres Mesogonimus et Urogonimus. Ainsi que Braun et d'autres, nous avons des doutes sur la validité de ces deux genres. L'auto-copulation a été observée chez Distomum tricolor. 30. — Distomum. [Polijorchis) molle (Leidy, 1858) (Wardell Stiles et Hassall, 1894), en collaboration avec M. Hassall. 1 Planche (Résumé). Le Monostomum, molle de Leidy est un Distomum dont les affinités avec le Distomum polgorchis Stossich sont des plus intimes. Nous le décrivons provisoi- rement comme suit : DiAGNOSE SPÉCIFIQUE. — Distomum (Polyor- chis) molle (Leidy, 1858) Wardell Stiles et A. Hassall, 1894. Longueur du corps 5™™25, largeur i'^'^o. Couvert d'épines caduques, depuis la ventouse antérieure jusqu'à la postérieure. Ventouse antérieure subtermi- nale, large de 0°ïm32. Ventouse postérieure, large de Û™m32, située à la limite du premier et du deuxième quarts du corps, à l^imS de l'extrémité antérieure. Pore génital proba- blement au devant immédiat de la ventouse postérieure. Pore excréteur non vu. Organes génitaux mâles ; testicules sur deux rangées longitudinales, 14 (ou 15) à droite, 15 (ou 16) à gauche : un fin canal longitudinal (canal excréteur ou canal défé- rent?) court entre les deux rangées de testi- cules; en avant, la portion terminale du canal mâle passe probablement à droite de la ventouse postérieure. Organes génitaux femelles : glandes vitellogènes larges, s'étendant, d'avant en arrière, dans les zones Fig.2. — Distomum (Poly orchis) molle. SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 163 latérales, de la hauteur de la ventouse postérieure jusqu'à l'extré- mité postérieure du corps; ovaire et glaude coquillière non vus; utérus réduit à une petite aire, immédiatement en arrière de la veutouse postérieure, à gauche de laquelle il passe. (Eufs larges de 48 i>.. HÔTE. — Trouvé dans les poumons de V Aromochelys odorata par Leidy. Distribution géographique. — États-Unis. Types. — Un spécimen dans la collection Leidy, Université de Pen- sylvanie; un autre dans l'United States National Muséum : ces deux exemplaires médiocrement conservés. Aucun pour l'échange. Cette forme répond au D. (P.) polyorchis Stossich de l'intestin d'un Poisson {Corvina nigra), par les caractères suivants : Corps couvert d'épines, d'une ventouse à l'autre; pore génital immédiatement en avant de la ventouse postérieure; pharynx et bulbe pharyngien présents; intestin muni de prolongements anté- rieurs ; testicules en arrière de la ventouse postérieure et disposés sur deux rangées longitudinales; portion terminale du canal mâle à droite de l'acétabulum; vitellogènes latéraux, larges, s'étendant de l'acétabutum à l'extrémité postérieure. La comparaison suivante montre les différences existant entre les deux formes : HÔTE, un Poisson; acétabulum à l'union du deuxième et du troisième quarts du corps; œsophage absent; testicules symé- triques, 6 paires ; corps long de 3™™5 à Q^^o D.polyoïchis. HÔTE, une Tortue; acétabulum à l'union du premier et du deu- xième quarts du corps; (esophage présent; testicules légèrement asymétriques, 14 1/2 ou 15 paires (?); corps longde5"°>25. . . D. molle. Les Polyorchis méritent certainement d'être érigés en sous- genre et probablement même en genre. Toutefois, avant de les admettre au rang de genre, plusieurs détails anatomiques impor- tants devront être mieux déterminés. 31. — Une phase précoce des Ténias du Lapin (Notice préliminaire). En 1887, le D'' Curtice examina un Lapin (Lepus sylvaticus) chez lequel il trouva de nombreux Ténias à divers états de déve- loppement. 11 fit, sur les plus jeunes spécimens, une observation extrêmement importante, que malheureusement il ne publia pas. Cependant, un interview publié par Science (de New-York), le 23 mars 1888, donna un court récit de la découverte de Curtice. Cet 464 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 article a été reproduit parle Texas Live-Stock Journal du 14 avril 1888; mais, vu l'inaccessibilité de ces publications et le manque de détails, l'observation de Curtice n'a guère attiré l'attention des helmintho- logistes. Le seul auteur, à ma connaissance, qui en ait pris connaissance, est Railliet [Traité de Zoologie médicale et agricole, p. 268, 1893). Aussi est-ce avec un extrême plaisir que je saisis l'occasion de confirmer les observations de Curtice et de les amplifier sur quelques points. En examinant plusieurs Lapins, à la recherche du Distomum tricolor, j'ai trouvé dans l'intestin plusieurs Cestodes très petits. Ils variaient de 0"""624 à 0™™96 en longueur et n'avaient pas encore commencé à former des anneaux. La plupart des spécimens ne présentaient rien de particulier, leurs têtes étant semblables à celles des Anoplocéphaliens ordinaires inermes. Plusieurs d'entre eux, cependant, présentaient des caractères qui méritent une description spéciale. La tête (montée dans le baume) mesure Oi^^^SS en diamètre et se continue insensiblement avec le cou. Les ventouses sont légèrement allongées, mesurant 184 p. sur 120 [x; la paroi musculaire mesure 32 ]i.. Leur orifice est muni de nombreux et très petits crochets très serrés ; il n'est pas possible d'évaluer le nombre de ces crochets, mais il doit y en avoir au moins 150 à 200 à chaque ventouse. Le sommet de la tête est pourvu d'un rostre rétracté, large de 92 |x, long de 62 p., et dont Véquateur est occupé par une rangée de petits crochets. Dans plusieurs spécimens, la portion antérieure de la tête et le cou sont recouverts d'une membrane qui les entoure, laquelle est sur le point de tomber, tandis que, chez un spécimen, cette membrane d'enveloppe recouvre la presque totalité de la tête. Les petits crochets mentionnés ci-dessus ne sont, comme la membrane d'enveloppe, que des structures temporaires, car ils dis- paraissent en très peu de temps, laissant la tête avec l'apparence caractéristique des Anoplocephalinœ en général. D'après la description ci-dessus et les spécimens montés que j'envoie à mon ami, le prof. R. Blanchard, pour être mis sous les yeux de la Société, on verra aisément que la tête de ce Ténia ano- plocéphalien (genre et espèce indéterminés) comporte une certaine ressemblance avec la tête de certains Ténias d'Oiseaux, par exemple avec la tête de Davainea proglottina, etc. Il en ressort aussi que la larve de ce Ténia est un Cysticercoïde, et l'importance de ce fait, par rapport à l'évolution d'autres membres de la sous-famille des SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 165 Anoplocephalinœ, des Moniezia, par exemple, que l'on rencootre chez les Bœufs et les Moutons, ressort avec la dernière évidence. Une description plus complète de ce Ténia du Lapin, accompa^jjnée de figures, paraîtra dans les publications du « Bureau of Animal Industry ». Avis aux Helminthologistes. Les auteurs désireux d'avoir leurs publications sur les parasites des animaux domestiques analysées dans 1' « Experiment station Record » (U. S. Department of Agriculture), voudront bien m'en adresser un exemplaire imprimé. Ouvrages reçus le 11 Décembre 1894 R. Blanchard, Notices sur les parasites de l'Homme, 3°" série. Compte-rendu de la Soc. de Biologie, 3 nov. 1894. H. Becquerel et Ch. Brongniart, La matière verte chez lesPhytlies, Orthoptères de la famille des Phasmides. C. R. de TAcad. des Se, CXVIII, 11 juin 1894. l.E. Belloc, Explorations sous-lacustres ; les lacs de Caïllaouas, des Gouigs- Blancs et de Ctarabide {Sondages et dragages). Assoc. franc, pour l'avanc. des sciences. 1 broch. iri-8°, 20 p. et 1 carte, Besançon, 1893. 2. 1d. Explorations sous-lacustres. Description de quelques lacs des Pyrénées franco-espagnoles. Ibidem, 1 broch. in-S», 28 p. Besançon, 1893. 1. Ch. Brongniart, Les Insectes de l'époque carbonifère. C. R. de l'Acad. des Se, CXVIII, 21 mai 1894. 2. Id., Recherches pour servir h l'histoire des Insectes fossiles des temps pri- maires, précédées d'une étude sur la nervation des ailes des Insectes. 1 vol. gr. in-4« de 494 pages et 1 atlas in^» de 37 pi. Saint-Étienne, 1894. E. CoRTi, Aggiunte alla fauna ditterologica delta provincia di Pavia. Bollet. délia Soc. entom. ital., XXVI, 3' trim. 1 brochure de 7 p., 1894. 1. A. DoLLFus, Viaggio del dott. Alf. Borelli nella Republica Argentina e nel Paraguay. — VI. Isopodes terrestres. Boll. dei Mus. di Zool. ed Anat. Comp. délia R. Université di Torino, IX, n» 183, 1894. 2. Id., Viaggio del dott. E. Festa in Palestina, nel Libano e regioni incine. — X. Crustacés isopodes terrestres et d'eau douce. Ibidem, IX, n"177, 1894. 1. G. DoLLFus, Observations à la note de M. Jousseaume sur les fossiles de Corinthe. Bull, de la Soc. Géolog. de France, (3), XXII, p. 286-294, 1894. 2. Id., Crustacés inférieurs. Annuaire géol. universel, IX, p. 733-739, 1892. 3. Id., Bryozoaires. Ibidem, IX, p. 837-845, 1892. 4. Id., Animaux inférieurs. Ibidem, IX, p. 877-9.33,1892. D' H. H. FiELD.Di'e Vornierenkapsel, ventrale Musculatur und Extremitàtenan- lagen bei den Amphibien. Anatom. Anzeiger, IX, no23, p. 714-724, 1894. H. FiLHOL, Conseils aux voyageurs naturalistes . Nouvelles Arch. des Miss. scient., VI, 1894. Un vol. in-8» de 302 p. 166 SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 1894 1 J. FoREST, La question de l'élevage des Autruches d'Algérie en 1889. L'Algérie agricole, 1887. U Autruche, son présent, son avenir dans l'art décoratif. 2 broch. in-8% 31 p. Paris, 1894. 2. Id., L'Autruche, son utilité, son élevage. 1 br in-12, 71 p. Paris, 1894. 3. Id., Contributions ornithologiques de la Nouvelle-Guinée ou fapouasie à l'industrie de la mode. Revue des se. nat. appliquées, n"2 à 16, 1 br. de 85 p., 1894. 4. Id., Les Oiseaux dans la mode. Ibidem, n» 20, 1 broch. de 23 p., 1894. 1. H. Gadeau de Ker ville. Note sur des larves marines d'un Diptère du groupe des Muscidés acalyptères et probablement \du genre Actora trouvées aux îles Chausey (Manche). Ann. de la Soc.Entom.de France, LXIII, p. 82-85, l"trim.l894. 2. Id., Note sur les Thysanoures fossiles du genre Machilis et description d'une espèce nouvelle du succm (Machilis succini G. de K.) Ibidem, LXII, p.463-466, 4* trim. 1894. 3. Id., Les vieux arbres de la Normandie. L'Aubépine de Bouquetot (Eure). Le Naturaliste, p. 286-290, 15 déc. 1893. ^. Id., Allocution prononcée à la séance du H janvier 1891, en prenant pos- session du fauteuil présidentiel de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen. Bull, de la Soc. des se. nat. de Kouen, 11 janv. 1894. 5. Id., Les Moutons à cornes bifurquées. Le Naturaliste, p. 111-113 et 1 pi., 15 mai 1894, 6. Id., Curieux aspect du mycélium d'un Champignon hyménomycète. Ibidem, p. 195-197 et 1 pi., l"sept. 1894. 7. Id., Le Lamprocoliou chaiybé (Lamprocolius chalybaeus). L'Ami des se. nat., no 3, p. 25-27 et 1 pi., 1"- sept. 1894. 1. Ch. Janet, Études sur les Fourmis, 3"" note. Sur la morphologie du sque- lette des segments post-thoraciques chez les Myrmicides (Myrmica rubra L. femelle) Mém. Soc. acad. de l'Oise, XV, p. 591-611, 1894. 2. Id., Sur les nerfs de l'antenne et les organes chordotonaux chez les Four- mis. C. R. Acad. des se, p. 814, 9 avril 1894. J.-B. DE Kerhervé, De l'apparition provoquée des éphippies chez les Daphnies (Daphnia magna). Mém. Soc. Zool. de France, V. p. 227-236, 1892, E. Olivier, Herpétologie algérienne ou catalogue raisonné des Reptiles et Batraciens observés jusqu'à ce jour en Algérie. Mém. Soc. Zoolog. de France, VII, p. 98-131. 1894. 1. R. Saint-Loup, L'humeur spécifique de la Musaraigne. Revue des se. nat. appl., n» 22, 1 broch. in-8°, 4 p., 1894. 2. Id., Les Oiseaux de basse-cour. 1 vol. in-12o de 368 p., 1894. 3. Id., Histoire naturelle de la France. — ye™» partie, Vers. 1 vol. in-12, de 248 p. et 203 fig. Paris, 1894. Offert par M. le D' H. Fischer : Discours prononcés aux funérailles de M. Paul Fischer le 1" décembre 1893. Journal de Conchyliologie, 1" janvier 1894. 167 Séance du 18 Décembre 1894 PRÉSIDENCE DE M. L. VAILLANT, VICE-PRÉSIDENT MM. Faurot, président, Certes et Richard s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. le Di" Moynier de Villepoix assiste à la séance. Dans sa séance du lundi 17 décembre, l'Académie des sciences a décerné le prix Montyon (physiologie expérimentale) à M. le pro- fesseur R. Dubois, le prix Gay à M. Martel, des mentions honorables à MM. le professeur de Nabias et le D' Vaudremer et une citation à M. le D"" M. Baudouin. M. le Président présente à nos collègues les félicitations de la Société. La date du 2 mars 1895 ayant été choisie par la Société entomo- logique de France pour son banquet, la Société Zoologique, mue par un sentiment de courtoisie et de bonne confraternité, décide de reporter son banquet au lundi 4 mars. Le banquet aura lieu à 7 heures et demie, au restaurant Marguery ; le prix est fixé à 12 francs. A ce propos, M. le Secrétaire général adresse un pressant appel aux membres de la Société et les prie instamment de lui faire connaître le plus tôt possible leur intention d'assister à la deuxième Réunion générale, qui aura lieu le jeudi 28 février, à 8 heures très précises du soir, au siège de la Société. Il les prie également de lui indiquer d'une façon précise l'itinéraire qu'ils comptent suivre, en désignant la station de départ et de retour, renseignements indis- pensables pour obtenir des Compagnies de chemin de fer une réduc- tion de 50 %• Il désire enfin recevoir au plus tôt le manuscrit et les dessins, ou tout au moins le titre des communications qui seront présentées. Des décisions fort importantes pour l'avenir de la Société seront soumises à la Réunion générale. M. E. Lafuma, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. MM. R. Blanchard et J. de Guerne présentent M. leDi^ J. C. Baurac, médecin de 2« classe de la marine ; et M. le Dif E. Trouessart, 112, avenue Victor Hugo, à Paris. L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élec- 168 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 tion du Bureau et d'un tiers du Conseil; MM. de Guerne et Schlumberger sont nommés scrutateurs. Sur 77 votants, sont élus: Président : M. le prof. L. Vaillant, par. 73 voix f M. le D"- E. L. Bouvier 75 » Vice-présidents : [ ^^ j^ p^^j ^ ^^^^^^^ ^^ ^^ Secrétaire général : M. le D»" R. Blanchard 75 » ( M. L. B. de Kerhervé 75 » Secrétaires : [ ^^ ^^ j^, j Rj^^g^j^^ 77 „ Secrétaire-archiviste ; M. Fr. Secques 77 » Trésorier : M. Ch. Schlumberger 76 )) Archiviste-bibliothécaire : M. H. Pierson 74 » M. le prof. H. FiLHOL 74 » , ^ ., , M. le prof. L. Joubin 75 » Membres du Conseil : {^^^^ ^^^^ ^ ^emoine 74 » M. le D"- P. Marchal 75 » SUR UNE ESPECE MAROCAINE DU GENRE LEPUS (LEPUS SCHLUMBERGERI, NOVA SPECIES), par Remy SAINT- LOUP. Il est nécessaire de dire tout d'abord que le mot espèce signifie dans cet exemple « aspect particulier », qu'il est sans aucune autre valeur pour marquer l'isolement de l'échantillon dans la série des Lepores et, par conséquent, que ce titre ne pourra suffire à la négation de la communauté d'origine avec d'autres échantillons. Les zoologistes ont été autorisés par l'usage à distinguer sous le nom d'espèce tout spécimen un peu différent d'un spécimen anté- rieurement décrit, et cela avant la connaissance des variations indi- viduelles dont le type considéré peut montrer des exemples. Espèce dans les ouvrages de détermination zootaxique et espèce dans la zoologie comparative ou philosophique sont donc deux termes de sens différents, et du jeu de mots possible naissent les discussions. C'est pour cela que nous faisons nos réserves au sujet de la portée du terme dans le cas actuel; espèce Lepus Schhnnbergeri n'est pas autre chose que l'étiquette correspondant à l'échantillon, sur lequel nous donnons ici quelques renseignements de situation géogra- phique, de morphologie et de comparaisons. Nous remarquerons qu'en général il arrive, précisément à cause SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 169 de la facilité d'emploi du mot espèce en zoologie, que les espèces éuumérées dans un genre sont plus nombreuses qu'il ne convient, et que, selon toutes probabilités, la révision critique d'un genre doit aboutir à la réduction du nombre des espèces. Quelle limite doit-on opposer à la tendance de réduction? Il me semble que l'étude morphologique n'en indique pas et que l'étude des pro- priétés physiologiques est seule à en rlonner une en raison des définitions physiologiques de l'espèce. L'idée de séparations d''es- pèces devant correspondre à une réelle séparation, à un obstacle de fusion, les propriétés individuelles qui comprennent cet obstacle sont les seules qui méritent à l'individu un nom spécifique nouveau. On objectera qu'en pratique il est impossible d'attendre l'expérience physiologique pour séparer les espèces, c'est vrai, mais j'écarterai cette objection en disant qu'elle indique surtout une lacune dans les sciences biologiques, l'étude de la corrélation des propriétés physiologiques avec les propriétés morphologiques. Ces réflexions seront développées ultérieurement de manière à ne laisser prise au malentendu que les formules trop concises permettent quelquefois, j'indiquerai seulement ici que j'ai été conduit dans cet ordre d'idées à vouloir faire remarquer les différences d'humeurs spécifiques qui existent entre des animaux de même modèle morphométrique et à croire à l'importance, pour l'espèce, des modifications intimes des sécrétions cellulaires sous des influences à rechercher. J'ignore si une pareille définition de l'espèce a déjà été donnée, et alors qu'elle soit rendue à son auteur, mais je résumerai mon opinion en disant que : « L'espèce nouvelle est un cas tératologique qui se reproduit pendant un temps plus ou moins long et dont Vexistence n'est pas toujours apparente pour la seule étude morphologique ». Ces réflexions qui n'ont point pour objet de condamner la Zoologie systématique dont l'utilité est incontestable dès que l'on possède les plus élémentaires notions des sciences naturelles, ces réflexions trouvent ici leur place parce qu'à la suite d'une Étude du genre Lepus suivie depuis quatre ans, je suis par les faits entraîné à criti- quer l'abus de la distinction des espèces dans la littérature du sujet et qu'il me semble nécessaire de faire une entente parmi les natu- ralistes pour que des termes différents puissent correspondre à des réalités objectives différentes. Les deux expressions genre et espèce n'évitent pas la difTiculté. La description du Lepus Schlumbergeri sera morphométrique parce qu'elle donnera une connaissance du spécimen traduite en appré- ciations comparables avec celles d'autres spécimens. Le nom pro- 170 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 posé a été choisi parce que l'objet à étudier nous a été offert par notre collègue delà Société Zoologique de France, M. Schlumberger. D'ailleurs aussi, le lièvre en question nous ayant été envoyé du Maroc par le commandant Schlumberger, fils de notre collègue, il nous a paru naturel, en reconnaissance du service rendu, d'inscrire ainsi le nom de ces amis de la Science. Nous leur adressons en même temps nos remerciements les plus sincères. Le crâne du Lepus Schlumbergeri est assez semblable à celui des individus qui nous ont été envoyés de la province d'Alger par le capitaine de vaisseau Fustier et, chose remarquable, semblable aussi au crâne des individus du Brésil et du Labrador. Les ressemblances dont nous parlons sont non seulement dans l'aspect général, mais ressortent encore dans la comparaison des tableaux de mensuration. La particularité la plus remarquable de ce crâne du Maroc tient à la faible longueur des os nasaux. Nous le rangeons en tête de la série des Lepores à nez court, immédiatement à côté des Lepores brési- liens. Ces types extrêmes de la série s'éloignent sensiblement à ce point de vue des Lièvres d'Europe et des Lapins domestiques d'Europe. Nous avons relevé sur ce crâne les dimensions suivantes : De la protubérance occipitale à la suture des pariétaux. 12'"'" Longueur de la suture pariétale 21 » )) frontale 33 )) » nasale 23 Longueur curviligne du crâne 89 Largeur des pariétaux 23 Largeur à la base de l'apophyse sus-orbitaire 13 Largeur des os nasaux 18 Somme des largeurs crâniennes 54 Longueur totale (de l'occipital aux incisives) 84 Largeur totale (apophyses juguales comprises) 38, 5 Fosse incisive 8, 5 Fosse palatine postérieure 7, 5 Ces mesures sont prises de la même manière que dans nos recherches antérieures et suivant la méthode que nons continue- rons à suivre (1). Nous remarquons que les largeurs incisives et palatines sont sensiblement égales et que ce caractère maintient le Lepus Sclilum- (1) Le Léporide et la notice de l'espèce. Bull. Se. oat. appliquées, 1893. (2) Continuité crânio logique sériale dans le genre Lepus. C. R. Ac. Se., 1893, SÉANCE DU 18 DÉCI^MBRli 1894 171 hergeri non loin des Lièvres d'Europe par opposition aux Lapins de yarenne. Si nous calculons le rapport de la somme de ces largeurs à la somme des longueurs curvilignes comme nous l'avons fait pour d'autres types, nous voyons que la somme palatine 17 est très légèrement inférieure au cinquième de la somme curviligne 89 et de ce fait nous rangeons le Lepus en question dans la série B (voir continuité cràuiologique (toc. cit.), c'est-à-dire entre les Lièvres européens et les Lièvres de Cochinchine. Par d'autres caractères nous avons fait ressortir les affinités du type Marocain avec le type Brésilien et du Labrador qui font le passage au Lapin de garenne d'Europe occidentale. En résumé le Lepus Schluinbcrgeri est par son crâne un petit Lièvre (Lièvre dans le sens de Lepus timidus) très semblable aux petits Lièvres Algériens, Brésiliens et Nord-Américains ; il garde par les dimensions relatives des frontaux et des nasaux un caractère de race vis-à-vis du Lièvre Européen, mais des intermédiaires Nord- Américains font le passage à notre Lapin de garenne. Cette étude confirme notre thèse de l'unité zoologique de l'espèce Lepus, et nous réservons la discussion de la dualité de l'espèce physiologique qui est probablement intéressante pour l'idée transformiste. GAMMA RUS SIMONI, NOV. SP., AMPHIPODE DES EAUX DOUCES D'ALGÉlilE ET DE TUNISIE, par Ed. GHEVREUX. Je possède, depuis plusieurs années, dans ma collection, des exemplaires de diverses provenances de ce Gammarus, mais je l'ai longtemps confondu avec le G. Veneris Heller, espèce sommaire- ment décrite, et qui n'a jamais été figurée (1). (1) Heller, Kleine BeUrdcje zur Kenntniss der Silasicusser Amphipoden. Verhandl d. k. k. zool. holan. Gesellschaft, Vienne, novembre 1865. Je n'ai pas cru devoir assimiler, comme l'a fait le professeur Délia Valle {Gamma- rini del gulfo di Napoli, page 764), le G. Veneris Heller avec le G. pungens H. Milne-Edwards, provenant des eaux thermales du mont Cassin, en Italie, la diagnose de trois lignes de Milne-Edwards pouvant tout aussi bien se rapporter, soit à un Niphargus, soit à un Gaininarus, dont la branche interne des uropodes de la troisième paire est rudimentaire. Les G. Uerillnni Catta et G. rhipidio- plinrtis sont dans ce cas, pour ne parler que des formes européennes d'eau douce connues, en l'état actuel de la Science, et il est peut-être téméraire d'allirmer qu'il n'existe, en Italie, qu'une seule espèce de Ganniuirus d'eau douce, alors que les formes françaises décrites atteignent déjà le nombre de quatre : G. pulex de Geer, G. Delebecquei Chevreux et de Guerne, G. rhipidiophorus Catta et G. Berilloni Catla, espèce provenant du sommet du Mondarrain (Basses-Pyrénées), et que j'ai retrouvée à peu de distance de la mer, dans les ruisseaux des environs de Saint- Jean de Luz, et au lac Monrisco, près Biarritz. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1894. xix. — 13 172 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 A l'occasion de notre étude du G. Delebecquei, MM. Koelbel et von Marenzeller, ayant eu l'obligeance de nous communiquer, à M. de Guerne et à moi. les types du G. Veneris conservés au Muséum de Vienne, j'ai pu les identifier avec des exemplaires provenant de diverses localités d'Italie et de Sicile, qui m'avaient été envoyés par M. Adrien Dollfus. La forme africaine est bien différente et doit être considérée comme nouvelle. Les figures 1 et 2 ci-jointes, représentant la partie antérieure de la tête et les antennes chez les mâles des deux espèces, montrent qu'il est impos- sible de les confondre entre elles. Les yeux, grands et réniformes chez G. Veneris, sont petits et ovales chez G. Simoni. Les antennes de la première des deux espè- ces sont à peu près d'égale longueur, tandis que, chez la seconde, l'antenne supé-* rieure est la plus longue. Le pédoncule des antennes supérieures, très allongé et dépassant l'extrémité de l'avant-dernier article du pédoncule des inférieures, chez G. Veneris, est au con- traire remarquablement court chez G. Simoni, où il n'atteint que le milieu du quatrième article des antennes inférieures. Enfin, la profusion de longues soies qui garnissent l'antenne inférieure du mâle de G. Simoni est bien caractéristique. On notera aussi une assez grande différence dans la forme des angles latéraux de la tête : carrément tronqués chez la première des deux espèces, ils sont moins proéminents, et présentent un contour plus arrondi, chez la seconde. Un caractère plus secondaire consiste dans la différence de taille des deux formes ; le mâle de G. Veneris atteignant en moyenne 12 millimètres, celui du G. S^/>lowi' ne dépasse pas 8 milli- mètres de longueur, et la femelle 6 millimètres. i Fig. I .— G. Veneriscj^, de Modène (Italie). — Partie antérieure de la tête et anten- nes. Fig. 2,.— G. Simoni cf, «l'Algérie. — Partie antérieure de la tète et antennes (même grossissement). SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 173 Gammarus Simoni Corpus forma solita, scfimentis abdounnia processu destitiUn, lœ- vibus. Segmcntim 2'^"'" et 3''"'" abdomiim anijulo infero-poateriore producto, acuto. Segiiientum 4'""' superne 'J spinis arniatuin. Seg- mcntuni 5""" 4 spinas et segmentum 6'""' i? spinas gerens. Oculi parvi, ovati. Antennœ superiores vahleprœlongatœ, pedunculo brève. Antennœ inferiores apud marem imigniter robustœ, fasciculis numcrosis pilorum ornata'. b'ropoda S''' paris ramo interno rudimcntari, externe permag no et lato, spinis et setis elongatis, ciliatis instructo. Telson bipartituni, lobis magnis, omtts. — Long, mans 8 millim., femina; 6 millim. Les angles latéraux de la tête ne sont pas aussi carrément tron- qués (lue chez la plupart des Gammarus européens, leur bord supé- rieur alïectant un contour arrondi. Les épi- mères de la quatrième paire sont un peu moins larges que hauts. Les angles latéraux des second et troisième segments de l'abdomen, fortement prolongés en arrière, se terminent en pointe aiguë. Chacun des trois premiers segments de l'abdomen porte deux ou trois petites soies au bord dorsal postérieur. Les segments suivants, régulièrement courbés, ne présentent aucun renflement dorsal , mais portent quelques courtes épines (fig. 3); elles sont au nombre de deux au quatrième segment; le cinquième en présente quatre, accompagnés d'un même nombre de courtes soies; le sixième n'est armé que de deux épines latérales. Les yeux, petits et ovales, diffèrent peu de ceux du G. pulex. Les antennes supérieures du cT (fig. 2), notablement plus longues que les inférieures, égalent les deux tiers de la longueur du corps. Leur pédoncule, remarquablement court, n'atteint que le milieu de l'avant-dernier article du pédoncule des antennes inférieures. Le flagellum principal comprend de trente à trente cinq articles, garnis de soies peu nombreuses ; le nombre des articles du flagellum secondaire varie de trois à cinq. Le pédoncule des antennes inférieures, extrêmement robuste, est orné, le long de ses deux derniers articles, de soies longues et touffues, disposées sur un certain nombre de rangées transver- sales. Les deux premiers tours du flagellum, qui comprend douze articles, sont garnis de soies semblables, dont le nombre et la Fig. 3. — G. Simoni 9- — Derniers segments de l'abdomen et tel- son. 174 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 longueur diminuent vers l'extrémité de l'antenne. Les antennes du mâle ne présentent pas de calceoU apparents. Chez la femelle (fig. 4), les antennes supérieures, très longues, diffèrent peu de celles du mâle, mais les antennes inférieures, plus courtes et moins robustes, ne portent que des soies relativement rares, et peu allongées. Fig. 4. — G. SimoniG. — Partie antérieure ae la tête et antennes. Fig. 6. - G. Simoniçf. — Gnathopode de la se- conde paire. Fig. 5. — G.Simoni(f. — Gnathopode de la pre- mière paire. Fig. 8. — G. Simoni 9. — Gna- Fig. 7. — G. Simoni Ç. — Gna- thopode de la seconde paire. thopode de la première paire. (Ces figures sont plus fortement grossies que les précédentes). SÉANCE DU 18 DÉCKMBRE 1894 175 Les gnathopodes du inûle sont à peu près de même taille, mais la forme de leurs propodes est assez différente ; ceux de la première paire (fig. 5), pyriformes, armés de six épines au bord inférieur, se terminent par un dactyle long et recourbé, qui peut se croiser avec le propode. Chez les gnathopodes de la seconde paire (fig. 6), le propode, assez régulièrement ovale, ne porte que trois épiues au bord palmaire, dont le dactyle suit le contour. Les gnathopodes de la femelle (fig. 7 et 8) sont, comme d'habi- tude, notablement plus petits que ceux du mâle; la forme de leur propode est plutôt rectangulaire, particuliè- rement chez la seconde paire, où le bord palmaire forme un angle droit avec le bord postérieur. Les pattes thoraciques sont robustes et assez courtes. Les uropodes de la seconde paire, un peu plus longs que chez la plupart des Gammarus, atteignent presque au niveau de ceux de la pre- mière. Chez les uropodes de la dernière paire (fig. 9), la branche interne, large et très courte, n'est pas plus longue que le quart de l'externe, non compris le petit article terminal de cette der- nière, et se termine par deux fortes épines. La branche externe, très robuste, est bordée, de chaque côté, d'une série de fortes épines, entre- mêlées de longues soies ciliées. L'article terminal, grêle et peu allongé, se termine par une touffe de soies simples. Chacune des lamelles du telson (fig. 10), large- ment ovale, porte une épine au bord externe, et deux autres, entremêlées de quelques soies, à l'extrémité. Chez le mâle, il existe aussi une épine centrale, que je n'ai pas retrouvée chez la femelle (fig. 3). Le corps, translucide, est faiblement coloré de jaune verdâtre ; le pigment des yeux est noir. Un mâle de grande taille ne dépasse pas 8 milli- mètres, mesurés de la partie antérieure de la tête à l'extrémité du telson ; la femelle, beaucoup plus petite, atteint à peine 6 millimètres. Je suis heureux de dédier cette espèce nouvelle à M. Eugène Simon, qui m'en a envoyé le premier de nombreux exem- plaires, provenant, en Algérie, de Batna, Bou-Saada, Aïn Benian, et, en Tunisie, de Sbeitla, sur la route deKaïrouanà Gafsa. M. Adrien Fig. 9. — G. Simo- nic^. — Uropode de la dernière paire. Fig.lO.— ^.SîHiO- ni a^. — Telson. 170 SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1894 Dollfus m'en a remis quelques spécimens provenant des environs de Biskra. J'ai recueilli moi-même ce Gammarus dans l'oasis de Zaatcha. et à Bou-Chagroun, au point où l'Oued sort de terre, sous forme de source abondante. J'en ai aussi trouvé de nombreux exemplaires dans les gorges du Chabet-el-Akra, entre Bougie et Sétif, et aux environs d'Alger, dans l'Oued-Khrénis. Enfin, un aimable anonyme m'en a envoyé un plein bocal, provenant de rOuarsenis, à plus de 1100 mètres d'altitude. En 1892, au cours des recherches sur les côtes d'Algérie et de Tunisie que le Ministère de l'Instruction publique m'avait donné mission d'effectuer, j'ai trouvé aux environs de Gabès, près du barrage de TOued-el-Bey, un Gammarus que je considère comme une variété locale de G. Simoni (1). Chez la forme de Gabès, le fla- gellum accessoire des antennes supérieures est uni-articulé, les antennes iaférieures du mâle sont ornées de soies moins longues et moins toufïues. Ces légères différences sont, à mon avis, insuf- fisantes à caractériser une espèce. DIAPTOMUS CHEVREUXI, COPÉPODE NOUVEAU D'ALGÉRIE, par Jules de gUERNE et Jules RICHARD. DiAPTOMus Chevreuxi, u. sp. Sat magnuset robustus. Fronsappendicibus brevibus et obtusis. Céphalothorax ubique circiter aeque latus; capite rotuudato modo pauluin attenuato. Segmentis 2''"^-4'"'* aequalibus; ultimis 2 bene distinctis. Céphalothorax abdominefere duplo longior. Lobuli laté- rales segmenti ultimi thoracis, superne visi, médiocres, postice acuti et mucronibus 2 minimis utrinque ornati. Segmeutum thoracale ultimum apud marem dextrà quam sinistra raagis productum et utrinque mucroue miniuio praBditum. Abdomen lemin