BULLETIN DE L\ r r SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. I I Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement piopres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (Art. 22 du règlement intérieur). BULLETIN DE LA r r SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. 2^ SÉRIE. — 4=e VOLUME. GAEN, CHEZ F. LE BLANC-HARDEL , IMPRIMEUR-LIBRAIRE, Rue Froide, 2. PARIS, SAVY , LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE- Rue Hautefeuille, 2/i. . 1S70. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIETE Pour l'année 1$6S-G9. Président MM. Raulin. Vice-président D"" BOURIENNE. Secrétaire MORIÈRE. Vice-secrétaire D'' POSTEL. Archiviste L'abbé Marc. Bibliothécaire A. Fauvel. Trésorier Berjot. La Commission d'impression est formée du Président, du Secrétaire , du Trésorier et de six membres de la Société ; elle se trouve ainsi composée pour l'année 1868-69 : MM. Raulin , Président. MORIÈRE , Secrétaire, Berjot , Trésorier. Pierre. Leboucher. A. Fauvel. D"* Fayel. BiN-DUPART. D' Bouriennë. -a4)^#â- 'M, STATUTS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, -«B^BBy*»*" Art. l'\ La Société Linnéenne de Normandie s'occupe de toutes les branches de l'histoire naturelle et, en particulier, de tous les produits naturels du sol normand. Son siég^ est à Caen. Art. il Elle se compose d'un nombre indéterminé de membres : résidants , correspondants et honoraires. Art. IIL Pour devenir membre résidant ou correspondant , il faut être présenté en séance par deux membres résidants ou correspondants. La présentation aura lieu par écrit, signé des deux membres qui font la présentation , et dé- posé entre les mains du président. Le vote sur le candidat présenté aura lieu à la séance suivante et au scrutin secret. L'admission n'est possible qu'autant que le candidat aura réuni l'adhésion des quatre cinquièmes des membres pré- sents. L'inspecteur d'Académie , en résidence à Caen , est, de droit , membre de la Société , assiste à ses séances et à celles de ses commissions. Le titre de membre honoraire est acquis, sur leur demande, aux membres résidants que leur âge, leurs infnmilés , ou des causes majeures empêchent d'assister — a — régulièrement aux séances, ou de prendre une part active aux travaux de la Société. Celle-ci se réserve de décider dans quelles circon- stances elle pourrait admettre, comme membres hono- raires, des personnes qui n'auraient pas fait précédem- ment partie de la Société. Les membres résidants qui cessent d'habiter la ville où siège la Société deviennent, de droit, membres correspondants , s'ils en font la demande. Art. IV. Les dignitaires de la Société ne peuvent être pris que parmi les membres résidants. Ils sont au nombre de sept : président , vice -président , secrétaire , vice-secré- taire , archiviste , trésorier et bibliothécaire. Ils sont nommés pour un an, excepté le bibliothécaire. Le pré- sident et le vice-président ne pourront remplir les mêmes fonctions deux années de suite. Les autres dignitaires peuvent être réélus. Les élections auront lieu à la première séance de no- vembre, au scrutin, à la pluralité des suffrages. Art. V. Le président ou, en son absence, le vice-président di- rige les séances; il approuve, s'il y a lieu, les mémoires de dépenses transrais par le trésorier, après avoir été visés par le secrétaire. Il représente la Société vis-à-vis des tiers. Art. VI. Le secrétaire rédige les procès- verbaux des séances, convoque les membres, tient la correspondance, vise les — 5 — mémoires de dépenses et dirige les publications de la Société. Art. vu. L'archiviste , ou le bibliothécaire , a sous sa garde les ou- vrages imprimés ou manuscrits que possède la Société. Il est chargé de faire les échanges entre la Société Lin- néenne et les Sociétés savantes ses correspondantes. Il s'entend avec les libraires de la Société , pour tout ce qui regarde la vente et la transmission de ses publications. Il fait à la Société les rapports sur sa gestion lorsqu'ils lui sont demandés. Art. VIII. Les ressources de la Société se composent: 1" d'une cotisation annuelle que les membres résidants et hono- raires paient entre les mains du trésorier, au commence- ment de l'année académique; 2° des amendes détermi- nées par le règlement ; 3" d'un droit de diplôme pour les membres résidants et correspondants; k" du produit de la vente des publications; 5° de dons; 6° d'alloca- tions éventuelles. Art. IX. Le trésorier est chargé des fonds de la Société. Il solde les mémoires visés par le secrétaire et approuvés par le président. Il rend compte de chaque gestion annuelle à la séance de novembre. Ses comptes sont examinés par une commission nommée par le président, et leur teneur est insérée au procès-verbal de la séance de novembre. Art. X. Les divers membres de la Société sont invités à faire , — 6 — en séance , des lectures de leurs travaux , ou des commu- nications verbales. Le président règle , s'il y a lieu, l'ordre des lectures ou des communications. Art. XI. Les articles des statuts de la Société Linnéenne ne pourront être modifiés , supprimés , ou de nouveaux ajoutés, qu'autant qu'une proposition écrite, signée de la moitié, plus un, des membres résidants et honoraires aura été présentée en séance, discutée et admise par les quatre cinquièmes des membres présents. Toute modifi- cation aux statuts doit être soumise à l'approbation préa- lable du Gouvernement. Vu à la seclion de riulérieur de l'Instruction publique et des Cultes, le 6 mars 1863. Le Rapporteur. Signe : MARBEAU. Les présents statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État , dans sa séance du 18 mars 1863. Le conseiller d'Etat , Secrétaire général du Conseil d'Etat , Signé: BOILAY. Pour copie conforme : Le conseiller d'Etat , Secrétaire général du Ministre de l'In- struction publique et des Cultes, Pour le conseiller d'État et par autorisation: Le Chef de seclion. Signé: A. du MESNIL. REGLEMENT INTERIEUR VOTÉ DANS LA SÉANCE DU 1" FÉVRIER 1869. OHAPITHE 1"^ ORDRE DES SÉANCES. — TRAVAUX. Art. 1". — La Société Linnéenoe de Normandie tient ses séances le premier lundi de chaque mois, à 7 heures 1/2 précises du soir. Elle prend vacance pendant les mois d'août, septembre et octobre. — Tout membre, résidant ou non, a droit d'assister aux séances et de prendre part aux déli- bérations. Art. 2. — Les travaux de chaque séance mensuelle ont lieu dans l'ordre suivant : Lecture du procès-verbal de la séance précédente ; Lecture de la correspondance ; Présentation des ouvrages offerts ; Rapports divers ; Propositions de présentation de membres nouveaux ; Vote sur les propositions faites dans la séance précédente; Lecture des travaux écrits ; Communications orales. \l I ê Les lectures sont faites par ordre d'inscription. En con- séquence, tout membre qui a des rapports, propositions ou travaux à soumettre , doit en prévenir le secrétaire avant la séance , pour qu'ils soient portés à l'ordre du jour. Celui-ci ne résume au procès-verbal que les communications dont il lui a été remis une note détaillée. Art. 3. — Toute décision est prise par assis et levé , à moins que le scrutin secret ne soit demandé par trois mem- bres au moins. Art. U. — Tous les membres résidants sont tenus d'as- • sister à cinq séances dans l'année. Un registre de présence , sur lequel chaque membre appose sa signature à chaque séance et que le Président signe en dernier , est à cet effet tenu par le Trésorier. Art. 5. — La Société fait tous les ans, sur un point quelconque de la Normandie , une excursion pendant laquelle elle peut tenir une séance publique. A la séance de mars, le Président invite chacun des mem- bres à lui soumettre avant la prochaine réunion, le projet d'excursion qu'il croit opportun. A la séance d'avril, le Pré- sident fait part à l'assemblée des divers projets qu'il a soumis à la délibération du bureau. La Société est alors appelée à se prononcer tant sur l'excursion que sur la séance publique. Les rapporteurs sont désignés par les membres présents à l'excursion. Art. 6. — Chaque membre a droit au remboursement de ses frais de transport jusqu'à concurrence de la moitié de sa cotisation. Le Trésorier , qui doit en assurer les moyens , est chargé en outre de recueillir les souscriptions pour le — 9 — banquet qui termine l'excursion. Il préside à son organi- sation et en surveille les détails. A la première séance qui suit l'excursion , le président en rend un compte sommaire et les rapporteurs leur travail respectif. CHAPITRE II. DE l'administration DE LA SOCIÉTÉ ET DES FONCTIONNAIRES. Art. 7. — L'administration de la Société est confiée au bureau tel que l'a constitué l'article U des statuts. Le Bureau entre en fonctions immédiatement après son élection. Il se réunit, quand il y a lieu, sur la convocation du Président. Le Secrétaire tient un registre spécial de ses délibérations. ART. 8. — En l'absence du Président et du Vice-Pré- sident, et à défaut de l'un des derniers présidents, le doyen d'âge occupe le fauteuil. En cas de partage dans les votes, le Président ou son remplaçant a voix prépondérante. Enfin le Président nomme , de concert avec le bureau , les com- missions autres que celles indiquées au chapitre lir. Art. 9. — Le Secrétaire, en outre de ses fonctions sta- tutaires, est chargé de transmettre à la Commission d'im- pression les travaux qui ont été lus en séance et déposés sur le bureau. Conjointement avec elle, il en surveille l'impres- sion quand elle a été ordonnée par la Société. En cas d'ab- sence du Secrétaire , le Vice-Secrétaire remplit ses fonctions. S'ils sont empêchés l'un et l'autre , le bureau désigne un membre pour les remplacer, — 10 — Art. 10. — Le Bibliolliécaire est chargé de l'envoi des publications. lia seul la clef de la bibliothèque et ne peut s'en dessaisir que sous sa responsabilité personnelle. II doit donner communication des livres et manuscrits confiés à sa garde aux membres de la Société qui lui en font la demande. Pour cela , il tient un registre spécialement affecté à l'in- scription de la sortie et de la rentrée des ouvrages prêtés par lui. Il ne peut permettre la sortie d'aucun ouvrage de la bibliothèque sans que la formalité de l'inscription ne soit remplie. Art. 11. — Tout ouvrage prêté doit être rendu dans le délai d'un mois. La même personne peut toutefois le con- server pendant un nouveau délai , mais à la condition que , dans l'intervalle , nul autre membre n'en aura fait la de- mande. Art. 12. — A chaque séance, le Bibliothécaire dresse le catalogue des ouvrages reçus par la Société et déposés sur le bureau. 11 en remet une copie au Secrétaire chargé de l'inscrire au procès-verbal. Dans l'intervalle des séances , il prend connaissance de ces ouvrages et donne à la séance la plus rapprochée un aperçu sommaire des différentes matières qui y sont traitées et qui pourraient intéresser la Société. Art. 13. — Lors du renouvellement du Bureau , sur la demande écrite, signée par cinq membres résidants , il doit être procédé h la nomination du Bibliothécaire, dont l'élection n'était pas annuelle ; mais il reste rééligible en vertu de l'article U des statuts. Art. 1^. — L'Archiviste a seul la clef des archives et ne — 11 — peut s'en dessaisir que sous sa responsabilité personnelle. Il s'entend avec le Bibliothécaire pour la bonne exécution de l'article 7 des statuts. Art. 15. — Le Trésorier est chargé de la correspon- dance administrative, du recouvrement des cotisations de toute nature et de l'envoi des diplômes. Il est personnelle- ment responsable des fonds et des valeurs qui lui sont confiés et doit justifier des dépenses par pièces à l'appui. Les dé- penses courantes sont payées par lui sans autorisation préa- lable. Les dépenses extraordinaires ne peuvent l'ctre qu'en vertu d'une délibération du Bureau, Les mémoires sont alors visés par le Secrétaire et approuvés par le Président. Art. 16. — Lors de l'envoi des publications de la Société, le Trésorier délivre au Bibliothécaire un bulletin signé de lui, constatant que la cotisation a été payée par les membres auxquels l'envoi est destiné. Enfin , tous les cinq ans , de concert avec le Bibliothécaire et l'Archiviste , il doit faire l'inventaire de toutes les propriétés de la Société. CHAPITRE III. DES COMMISSIONS ET DES PUBLICATIONS. Art. 17. — Il est institué une commission permanente d'impression. Elle est composée de six membres titulaires nommés à cet effet au scrutin de liste et à la majorité relative des suffrages, lors du renouvellement du Bureau. Il leur est adjoint le Président, le Secrétaire et le Trésorier de la Société. Ses pouvoirs commencent le jour même de sa nomination. — 12 — La commission, ainsi composée, choisit dans son sein un pré- sident et un secrétaire. Elle se réunit sur la convocation du Secrétaire de la Société et au moins une fois chaque mois. En cas de partage , son président a voix prépondérante. Son secrétaire tient le procès-verbal des séances de la com- mission , et quand il a été approuvé par elle , il en donne lecture à la séance suivante de la Société. Art. 18. — Les fonctions de cette commission sont de choisir parmi les mémoires ou travaux présentés ceux qui doivent être publiés par la Société , et d'aider le Secrétaire dans la direction de ces publications. Les six membres ti- tulaires de cette commission sont nommés pour deux ans. Ils sont renouvelés par moitié tous les ans. Les membres sortants sont rééligibles. Art. 19. — Des commissions spéciales pourront être créées toutes les fois que la Société le jugera convenable. Les membres en sont nommés au scrutin de liste. Art. 20. — La Société a deux modes de publication : le Bulletin qui paraît annuellement , et les Mémoires dont l'époque n'est pas déterminée. Le Bulletin annuel contient : 1° Les procès -verbaux des séances de novembre à no- vembre. 2° Le catalogue des ouvrages offerts à la Société ; 3° La liste des membres résidants , correspondants et honoraires. W La liste des Sociétés correspondantes ; 5° Le compte-rendu des excursions scientifiques faites par la Société. 6" Les travaux, notices, etc., qui ne devront pas être insérés dans les Mémoires. — 13 — Ont droit aux deux publications : les membres honoraires et tous les membres payant une cotisation de 10 francs. Les cotisations de 5 francs ne donnent droit qu'au Bulletin. L'envoi du Bulletin et des Mémoires reste à la charge des membres correspondants. Toutefois, en ajoutant 2 francs au prix de leur cotisation annuelle , les membres habitant la France recevront franco ces publications. La Société ne pou- vant se charger de l'affranchissement des volumes à l'étran- ger , les correspondants seront prévenus de l'époque des publications par une circulaire spéciale qui leur indi- quera en même temps le libraire chargé du dépôt. Art. 21. — Nul travail ne peut être imprimé que sous la surveillance de la commission d'impression , et il ne peut l'être, en tous cas, s'il n'a été préalablement lu ou du moins communiqué par extraits à la Société et s'il n'est complè- tement terminé , dessins et texte , quand on en demande l'impression. Il porte, quelle que soit la date de sa publication, la date de la séance dans laquelle il a été présenté. Tout travail publié précédemment en français reste exclu des publications de la Société Linnéenne. Art. 22. — Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité. Cet article du règlement sera imprimé en tête de chaque volume. Art. 23. — Il est interdit de donner lecture en séance d'un travail destiné à une autre société. Les manuscrits de tous les travaux imprimés par la Société restent acquis aux archives. Les dessins seuls sont remis aux auteurs qui en font — u — la demande. Les auteurs ont le droit de faire faire à leurs frais des tirages à part. Art, 26. — Une fois leur manuscrit livré à l'impression , les auteurs ne pourront faire aucun changement sant être engagés par ce fait à payer la totalité des dépenses occa- sionnées par les remaniments qui en seront la conséquence. Ils font dessiner , graver ou lithographier les planches à leurs frais; la Société ne se charge que du tirage. Dans tous les cas , les auteurs restent débiteurs envers la Société du prix des planches qu'ils n'auraient pas livrées en temps utile et que la commission d'impression, après les avoir mis en demeure de s'excuser , aurait dû faire dessiner , graver ou lithographier pour ne pas entraver la publication courante. CHAPITRE IV. DES RESSOURCES DE LA SOCIETE. Art. 25. — Tout membre résidant s'engage à payer une cotisation annuelle de 10 francs. La cotisation annuelle des membres correspondants est de 5 francs. Elle est de 10 francs, quand ils demandent à recevoir les pubUcations complètes de la Société. Tout nouveau membre doit sa co- tisation pour l'année entière pendant laquelle il a été reçu. Le paiement de la première année de cotisation effectué, le nouveau membre est inscrit sur la liste générale, reçoit son diplôme, un exemplaire des statuts et du règlement, et successsivement les publications faites par la Société à partir de l'année de réception. Le diplôme est signé par le Pré- sident, le Secrétaire et le Trésorier; il n'est délivré qu'après — 15 — l'acquittement de la cotisation annuelle et du droit de di- plôme fixé à 5 francs. Art. 26. — En outre de sa cotisation, chaque membre résidant , excepté dans l'année de son admission , est tenu de payer les amendes qu'il aura encourues pour n'avoir pas assisté aux cinq séances obligatoires. L'amende est de 2 francs par séance. Art. 27. — Les décisions prises en séances, sur quel- que objet que ce soit , obligent tous les membres présents ou absents à la délibération. Art. 28. — Tout engagement contracté envers la So- ciété par un de ses membres prend fm par suite de décès ou de démission. La démission est constatée par le procès- verbal de la séance où elle a été donnée et acceptée. Les membres démissionnaires sont tenus d'acquitter leurs coti- sations arriérées et celles de l'année commencée. Art. 29. — Celui qui refuse de se conformer aux statuts ou au présent règlement , perd ses droits et sa qualité de membre de la Société sans cesser d'être tenu de remplir ses obligations envers elle, tant qu'il n'a pas donné sa démission ou qu'il n'a pas été rayé d'office de la liste des membres. Art. 30. — En cas de dissolution de la Société, tous les membres résidants sont appelés à décider sur la destination à donner à ses propriétés. Art. 31. — Le présent règlement sera imprimé et dis- tribué à chacun des membres actuels de la Société. Aucune modification ne pourra lui être apportée que selon les — 16 — termes de l'art. 11 des statuts. La même proposition de modification, émanant du même auteur ou de tout autre membre , ne peut être présentée de nouveau dans l'année qui suit le vote de rejet. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1868. PFésidenee de il. le D' FAllCO!\-DlJQIJES!\'AV. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Il est donné lecture du procès-verbal de la séance précé- dente, contenant plusieurs lacunes qui devront être comblées par des rapports de MM. Fauvtl , Eudes-Deslongchamps et Léiiier. Après celle lecture, M, le Président donne, sur les séances tenues au Havre, quelques détails nouveaux qui sont entendus avec intérêt. I\I. le [)'■ Faucon remercie, en son nom ei au nom de la Société Linnéenne de Normandie , M. Raulin , professeur de physique au Lycée, et vice-président de la Société, d'avoir consenli à rester au milieu de nous, plutôt que d'avoir accepté la position qui lui élait offerte à l'École normale de Cluny. Le Secrétaire lit une lettre de M. Giilel , qui accompagne l'envoi d'une Flore qu'il a faite en collaboration avec M. iMagne , et dont il offre un exemplaire à la Société. Des remercîments seront adressés à M. Gillet. Lecture est donnée d'une lettre de M. Schloenbach, doc- teur es sciences et membre de l'Institut géologique impérial et royal de Vienne qui , admis , sur la présentation de MM. Deslongchamps père et fils, à faire partie depuis 186^ de la Société Linnéenne de Normandie , se plaint de n'avoir reçu ni diplôme , ni Bulletin de la Société , tout en ayant 2 - 18 payé d'avance son droit de diplôme et deux années de coti- sation . Le bibliothécaire et le secrclaire devront s'entendre pour faire droit à cette juste réclamation. A cette occasion, la Société reconnaît la nécessité d'arrêter d'une manière délinitive la liste de ses membres résidants et correspondants. La (lomniission d'impression sera convoquée, pour cet objet , dans le courant du mois de décembre. Il est donné communication des ouvrages reçus par le président et par le bibliothécaire. La Société arrête C|ue , dorénavant , le bibliothécaire sera prié d'indiquer , au moins par le titre , les mémoires qui pourraient intéresser les mem- bres de la Société. M. Morière annonce la découverte de plusieurs plantes nouvelles ou de localités nouvelles de plantes rares pour la Flore de Normandie. Ainsi, IM. de Bonnechose (Edmond), l'un de nos collègues, a trouvé V /^ lyssum marùimmn dans les sables de Graye;on conçoit naturellement quelques doutes sur la spontanéité de cette crucifère, qui est très-abondante sur le littoral de la Méditerranée, mais qui ne remonte guère au-delà d'Avignon. Le même membre a recueilli le Bark- hausin setosa , dans un champ de luzerne, à Ver: c'est encore là une plante méridionale arrivée chez nous acciden- tellement, mais qui a pu s'y naturaliser ainsi que VALyssiini marùimum. Déjà , précédemment , un cas très-remarquable de naturalisation de plantes méridionales nous a été offert par V Astragalus Bayonensis, qui, après avoir formé pendant plus de trente ans une station très-remarquable dans les dunes de Merville, disparaîtra peut-être un jour par suite des constructions que l'on élève à l'usage dos baigneurs sur tous les points de notre littoral. M. de Bonnechose a retrouvé , à l'étang de la Bazoque , le Poiamogeioji obtusifolius , qui en avait disparu depuis plusieurs années et que l'on croyait — 19 — perdu pnnr la flore (léparteiuenialc ; les fossés du marais de Subies , près Bayeux , lui out olîert abondamment le Pota- mogeton acutifoUus, indiqué dans le Calvados, seulement à Coulvain , près de Villers-Bocage. M. Bertot a, de son côté, trouvé le Senebiera pinnatifida à Courseulles , où M. l'abbé Marc croit l'avoir également rencontré. Celte plante, qui est très-commune à Jersey, avait déjà été signalée par IM. Lejolis aux environs de Cherbourg, où elle est probablement naturalisée, M. Woricre l'indique comme se trouvant dans plusieurs localités voisines du Jardin des Plantes de Caen, d'où elle s'est sans doute échappée. M. Husnot lit le travail suivant : CATALOGUE DES oryi>togi^m:es RECUEILLIS AUX ANTILLES FRANÇAISES EN 1868 Kl' ESSAI SUR LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DANS CES ILES , Par T. HUSNOT , membre rorrespnndiint. Ce catalogue contient l'énumération des cryptogames que j'ai recueillis , pendant quatre mois d'herborisation , aux Antilles françaises, et les observations que j'ai pu faire sur la fréquence ou la rareté de ces espèces, leur station , l'alti- tude à laquelle elles croissent, etc. Les ouvrages de MM. Fée et Grisebach, sur la flore des Antilles, ne donnent que très-rarement qnekincs indications — 20 — d'aliiludc ; j'ai essayé de combler cette lacune. Des recher- ches plus prolongées donneront probablement des chiffres un peu différents des miens , surtout pour les limites infé- rieures ; car, dans certaines vallées, les plantes des montagnes descendent quelquefois très-bas, et je n'ai exploré qu'une partie des nombreuses vallées des Antilles. Pour la mesure des hauteurs, je nie suis servi du baromètre anéroïde de Bréguet , instrument suffisant pour les études de géographie botanique. J'ai bien des remorcîments à adresser aux naturalistes qui m'ont aidé dans la recherche et l'étude de ces plantes. iM. Lenormand a mis entièrement à ma disposition sa bi- bliothèque et ses riches collections (sans lesquelles il me serait impossible d'étudier ici les plantes exotiques), et a bien voulu m'aider pour la détermination des espèces difficiles. iMon excellent ami , le D"" Fournier , a revu toutes les fougères, vérifié et rectifié mes déterminations. Les savants monographes , MM. Schimper , Gottsche et Nylander ont bien voulu se charger de l'étude des Mousses , Hépatiques et Lichens (1). M. Germain , l'explorateur de la Guadeloupe , h qui l'on doit la plupart des belles découvertes attribuées au D"" L'Her- minier , dont il était le préparateur ; et MM. Schramm et Mazé , auteurs d'un catalogue des Algues de celte île, m'ont donné avec la plus grande bienveillance une foule de ren- seignements précieux. M. Bélanger, directeur du Jardin des Plantes de la Mar- tinique , m'a indiqué les localités de celte île les plus inté- ressantes à visiter. (1) Éminiération des lichens récoltés par M. Husnot aux Antilles fiMiiçaises, par M. William Xvkuiiler [Ihdlelin de la Suc, Linnéenne de Nonn,, 2' série, l. 111 ;. 21 — DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE. MONTAGNES. Les colonies françaises des Antilles se composent de la Martinique , et du groupe d'îles désigné sous le nom de Guadeloupe et dépendances (1). Elles sont situées entre XU" 20' et 16° ^0* de latitude nord, 63° 10' et Qh° '-lO' de longitude ouest. La Guadeloupe est divisée en deux parties par un bras de mer très-étroit, appelé rivière salée. On désigne la partie occidentale sous le nom de Basse-Terre ou de Guadeloupe proprement dite ; l'autre reçoit celui de Grande-Tertre. La Basse-Terre a 60 kilomètresde longueur sur 30 de lar- geur moyenne ; elle est volcanique. La Grande-Terre est, au contraire , tout entière calcaire ; elle est un peu moins étendue et plus irrégulière. La chaîne centrale qui traverse la Basse-Terre dans sa plus grande longueur, du sud-est au nord-ouest, est hérissée de mornes (2) dont l'altitude moyenne varie entre 1,100 et 1,300 mètres. Elle s'abaisse rarement au-dessous de 1,000 mètres, si ce n'est vers ses extrémités. Le sommet de la Soufrière, presque toujours enveloppé dans les nuages, s'élève à 1,^80 mètres ; c'est le point culminant des Antilles (1) La France possède encore aux Antilles une partie de l'île St- Martin, que je n'ai pas visitée. (2) On appelle mornes les sommets arrondis ; ceux qui sont poinlus reçoivent le nom de jntom. — 22 — françaises. Les deux versants de celle chaîne sonl sillonnés de nombreuses vallées, couverles de magnifiques forêls. La Grande-Terre ne présente, au contraire, par un sin- gulier contraste, qu'une vaste plaine dont les mornes les plus élevés n'atteignent que quelques dizaines de mètres. Elle est presque partout cultivée ; ses forêts sont réduites à quelques bouquets d'arbres ; le crypiogamiste n'y jieui faire que de maigres récoltes. La plus importante des îles qui dépendent du gouver- nement de la Guadeloupe Q%i Marie -Galante , plateau calcaire situé à 20 milles au sud-est de la Grande-Terre. La Martinique est à 110 kilomètres au sud de la Gua- deloupe, dont elle est séparée par l'île anglaise de la Domi- nique. Sa forme et sa constitution géologique sonl à peu près les mêmes que celles de la Basse-Terre, mais elle est un peu plus grande. Elle est traversée aussi dans sa plus grande longueur, du sud-est au nord-ouest, par une chaîne de mon- tagnes qui la divise en deux versants. Ses mornes sont moins élevés que ceux de la Guadeloupe ; la Montagne-Pelée (1,350 mètres), et les pitons du Carbet, dont le plus haut atteint 1,210 mètres, sont les points les plus élevés de l'île ; l'altitude des autres mornes varie entre 500 et 800 mètres. La partie sud, beaucoup moins montagneuse que le centre et le nord, est presque partout cultivée ; son point culminant est le Vauclin (500 mètres). C'est dans les vallées qui descendent du massif des pilons du Carhet et de la Montagne-Pelée, que le botaniste doit diriger ses recherches. COURS d'eau, étangs, marais. La Martinique et la Guadeloupe, d'une largeur moyenne de 25 à 30 kilomètres, sont divisées en deux versants par — 2o — une clinîiic de montagnes volcaniques. Il résulte de cette disposition géologique que les rivières sont très-nombreuses et n'ont qu'une longueur de 15 à 20 kilomètres. Ce sont des torrents, dont le volume varie d'un jour à l'autre, selon que les pluies sont plus ou moins abondantes dans la région supé- rieure. Le lit de ces rivières est encombré de rochers que les eaux ont entraînés et usés par le frottement ; la plupart sont nus ; ce n'est que çà et là, dans les endroits où la pente est moins rapide, qu'ils se couvrent de quelques crypto- games. Il se trouve, aux Antilles, un assez grand nombre de sources sulfureuses chaudes, dont la température dépasse quelquefois 60°. Une hépatique tapisse les parois des rochers d'où jaillissent ces sources. Les étangs ne sont pas nombreux. On en rencontre quel- ques-uns dans les plaines de la Grande-Terre et le sud de la Martinique ; d'autres sont situés sur le sommet des mon- tagnes. Ce sont d'anciens cratères transformés en étangs par les pluies abondantes de cette région ; celui de la Montagne- Pelée est à 1,250 mètres. On y trouve quelques algues. Il y a deux sortes de marais : les marais de plaine et les marais de montagne. Les premiers sont assez nombreux à la Grande-Terre et dans le sud de la Martinique ; ils sont situés le plus souvent dans le voisinage de la mer. Un assez grand nombre de Glu- macécs et une belle fougère, le Chrysodium vulgare , crois- sent dans ces marais. Dans la région supérieure , les eaux pluviales s'amassent sur les plateaux des montagnes et y forment des marécages. Le plus important est la Savane-aux-Arianas , vaste plaine située à 1,000 mètres, entre le Sans-Touché et le morne de la Grande-Découverte ( Guadeloupe ). Ces marais sont beaucoup plus intéressants pour le cryptogamiste que les — 2U — premiers; on y trouve des fougères, des mousses cl des hépatiques^ ROCHERS ET FORÊTS. Dans la région inférieure, les rochers sont exposés à l'ar- deur du soleil des tropiques ; les cryptogames ne peuvent guère s'y développer. Ceux , au contraire , situés à l'ombre des forêts , se trouvent dans les mêmes conditions que le tronc des arbres qui les abritent. Dans la zone supérieure , on trouve quelques belles Musctnées sur les rochers toujours humides. Dans les contrées tropicales, les forêts des montagnes four- nissent au cryptogamiste les plus abondantes récoltes. Là se trouvent, en effet, réunies les conditions les plus favorables à la végétation ; les feuilles des grands arbres ne laissent pas pénétrer jusqu'au sol les rayons du soleil , et des pluies fré- quentes entretiennent une humidité constante. Le tronc des arbres disparaît sous un épais tapis de mousses, d'hépatiques et de fougères ; les lichens n'y trouvent que rarement une petite place pour se développer, c'est sur les arbres plantés autour des habitations que le lichénographe en rencontrera la plus grande quantité. CHAMPS CULTIVÉS ET PATURAGES. Les cultures et les pâturages n'offrent rien d'intéressant pour le cryptogamiste ; ce n'est que sur les arbres qui les entourent qu'il peut recueillir quelques espèces. CLIMAT. La température, qui est moiiis élevée aux Antilles que sur — 25 — les côles de la Colombie, s'abaisse graduellement à mesure qu'on s'élève dans les montagnes. La température moyenne annuelle, au niveau de la mer, varie de 26" à 27°, suivant les localités. Voici, d'après mes observations , la température des mois de mars et avril au Matouba, village situé à 650 mètres sur le versant occidental de la Guadeloupe : Température minima moyenne. . . 17" centigrades. — maxima — . . 25" — — moyenne 21° — La température la plus basse a été 13° 5', et la plus élevée de 27°. Quatre observations, faites de midi à deux heures du soir, sur le sommet de la Soufrière, en mars et avril, m'ont donné 19° 5' pour température maxima moyenne de ce point, le plus élevé des Antilles. La quantité de pluie qui tombe annuellement varie suivant l'altitude. Sur la côte , les pluies ne sont abondantes que pendant l'hivernage. Au Matouha , pendant la saison la plus sèche de l'année , les mois de mars et avril , il n'y a eu que dix journées complètement sans pluie. On peut dire qu'à une altitude de 1,000 mètres, il pleut plus ou moins tous les jours. La neige et la grêle sont inconnues aux Antilles. Les vents alizés soufflent toute l'année, dans une direction sensiblement constante , du nord-est au sud-ouest ; ce n'est que pendant l'hivernage qu'ils changent quelquefois de di- rection. La violence des vents rend nécessaires ces plantations d'arbres que l'on voit au milieu des cultures de café. L'hivernage commence à la fin de juin et finit vers les premiers jours de novembre ; c'est l'époque de la plus grande chaleur , des grandes pluies, des orages et des ouragans. Le naturaliste ne peut faire de longues herborisations pendant cette partie de l'année. — 2(i — Aux Aiilillcs, (»ii 1)0 distingue pas quatre saisons coininc en Europe ; il y règne un été éternel, plus ou moins chaud et plus 00 moins humide, suivant l'époque de Tannée. Il ré- sulte de cette chaleur et de celte humidité constantes qu'un assez grand nombre de plantes doivent se trouver en fructi- fication toute Tannée. Cependant, il y a un printemps végétal qui, comme le nôtre, commence en mars et finit en juin ; à cette époque seulement, on peut trouver en bon état un certain nombre de phanérogames , la plupart des fougères hétérophylles ( Acrosticliées , Danœées , etc. ) , quelques mousses et hépatiques. C'est aussi le printemps pour le règne animal ; l'oiseau- mouche , le colibri et les autres oiseaux qui peuplent les forèis, nichent en mars et en avril. DIVISION EN PLUSIEURS REGIONS. De Tcliide du sol et du cUmat , il résulte que les difTé- rences que Ton observe dans la distribution des végétaux , aux Antilles, sont dues principalement à la chaleur et à l'hu- midité, qui varient suivant Tallitude. Si Ton étudie la végétation dans les plaines, sur le versant boisé des montagnes et vers leur sommet dénudé , on voit que ces îles présentent trois régions botaniques bien dis- lincles : 1° La région inférieure ou région des cultures (regiocam- pestris) ; 2° La région moyenne ou région des forêts (rcgio syl- vatica) ; 3° La région supérieure (rcgio .mprasylvalira). I — -'7 1"= Région ( Reffio cainpegtt'îg ). La région inférieure , généralement cultivée, commence au niveau de la mer et s'élève sur le flanc des montagnes jusqu'à 500 mètres. Les environs du camp Jatofc et du IlJatouba (Guadeloupe) sont les seules localités où l'habitant soit allé s'établir h une plus grande altitude. Les plantes annuelles et bisannuelles qu'on cultive dans la région inférieure sont remplacées ici par des plantes vivaces, le café et le rocou, qui protègent le sol contre les pluies et ne nécessitent annuellement qu'un labour léger el partiel. Les plantations de café de ï habitation Planel sont à 700 mètres, limite de la culture aux Antilles. La violence des vents , l'abondance et la fréquence des pluies empêchent le colon d'aller s'établir plus haut. Lors- qu'il aurait labouré le sol , il verrait la terre végétale en- traînée par les pluies dans les vallées inférieures, les seules où la culture soit avantageuse ; et il ne lui resterait qu'un sol aride pour l'indemniser de ses dépenses. La flore de celte zone se compose d'un assez grand nombre de phanérogames , surtout de Glmnacécs. Le cryp- togamiste fera d'assez belles récoltes dans quelques vallées boisées ; mais, dans les parties cultivées, il ne trouvera qu'un petit nombre d'espèces sur les arbres plantés, comme on l'a dit, autour des habitations et des cultures de connc à sucre, café, cacao, manioc, rocou, coton, etc. *i' Kégion (Regio ëyîvatica). Cette région commence à 500 mètres et se termine à 1,200, limite supérieure des forêts. ' • 28 — Dans quelques \ allées, piincipalenient autour du massif des pitons du Carbct (Martinique), et sur le versant oriental de la Guadeloupe , les forêts descendent au-dessous de 500 mètres, et avec elles un certain nombre des espèces de la partie inférieure de cette région. La limite supérieure est bien plus nettement tranchée ; à la Martinique comme à la Guadeloupe, les forêls cessent à 1,200 mètres. Il y a cependant une légère différence entre les deux versants, les forêts s'élèvent un peu moins haut sur le versant oriental qui est exposé aux vents alizés. Des pluies presque quotidiennes entretiennent une humi- dité constante, éminemment favorable à la végétation. Dans les forêts vierges du Nouveau Monde, les cryptogames, pro- tégées contre l'ardeur du soleil par l'ombre des grands arbres, se développent avec une vigueur inconnue dans les régions tempérées. La végétation tropicale est là dans toute sa splendeur ; les fougères arborescentes s'élèvent jusqu'à 12 et 15 mètres, celles qui sont herbacées présentent des dimen- sions encore plus extraordinaires : j'ai vu, sur une souche de Pteris crassipes, quatre feuilles dont la plus petite mesurait 15 pieds. Les petites fougères, les mousses et les hépatiques croissent assez rarement sur le sol, mais les rochers et surtout les arbres en sont littéralement couverts. Les lichens sont peu abondants dans les forêts, mais d'élégantes muscinécs aux brillantes couleurs pendent en longues guirlandes à la ma- nière de nos usnées, et laissent bien loin derrière elles la teinte sombre et triste de ces dernières qui, du reste, sont en parfaite harmonie avec la teinte sévère des forêts de pins de nos montagnes, mais présenteraient un singulier contraste avec l'aspect toujours riant de la forêt vierge. Cette zone, caractérisée par un grand nombre d'espèces spéciales, est de beaucoup la plus riche en cryptogames. — 29 -^ principalement dans sa partie moyenne ; on doit citer surtout les belles forôts du Matouba , de la Rivière-Rouge , du ■morne de la Découverte et de la Rivière-St- Louis (Gua- deloupe), des pito7is du Carhet et de la Montagne-Pelée (Martinique). 3" Région (Regio supfatytvatica). La 3* région commence à 1,200 mètres, et a pour limite supérieure le sommet de la Soufrière, point culminant des Antilles françaises, qui s'élève h 1 ,il80 mètres au-dessus du niveau de l'Océan. Il résulte de cette délimitation que cette zone n'est représentée à la Martinique que par le sommet de la Montagne-Pelée. dette région présente un tel contraste avec celle des forêts que, vu du large, le sol ne paraît couvert que d'un épais et court gazon ; on dirait d'un pâturage des Alpes, elles her- borisations y paraissent beaucoup plus faciles qu'elles ne le sont réellement. Les arbres, les lianes et les plantes épineuses ont, il est vrai, disparu, mais ils sont remplacés par une multitude d'arbrisseaux rabougris et de plantes herbacées , tellement serrés et entrelacés que la marche y est très- pénible. Cette région est plus froide que les précédentes, les fou- gères n'y sont représentées que par de petites espèces ; l'oiseau-mouche et le serpent s'élèvent rarement jusqu'à celle altitude. Cependant elle n'est pas sans intérêt pour le cryptogamiste, car, si la température n'est pas assez élevée pour permeltre le développement des grandes fougères de la zone des forêts, les nuages et les brouillards protègent le sol contre l'ardeur du soleil, et entretiennent une humidité suffisante pour la végétation des mousses et des hépatiques. La flore cryptogamique du petit plateau qui forme le — 80 - sommet de la Soufrière (1 ,ù80 mètres) se com|>ose de 1 2 espèces ainsi réparties : Fougères ...... 1 espèce. Lycopodes 2 id. [■Mousses 5 id. Hépatiques. ...'.. 2 id. Lichens 1 id. Algues 1 id. Total. ... 12 espèces. 1'^^ PARTIE. FOUGERES ET LYGOPODIAGEES. Dans les régions équatoriales , la famille qui présente le plus grand nombre d'espèces et les formes les plus variées et les plus gracieuses est, sans contredit, celle des fougères. Il y en a de toutes les dimensions, depuis V Hecistopteris pu- niila, qui n'a que quelques millimètres, jusqu'aux Cyathea, qui sont de grands arbres. Leurs feuilles, linéaires dans les Vittaria^ sont très-large- ment arrondies dans V Hyynenodium ; simples dans le genre Acrostichum , elles sont très-finement découpées dans cer- tains Diksonia ,• transparentes dans les Hymenophyiiées , elles sont épaisses et charnues dans V Hymenodium et les Dancea. Elles sont tantôt glabres , tantôt couvertes de poils fins et soyeux, d'écailles noires ou dorées, ou d'épines nom- breuses et assez fortes. Ordinairement vertes, elles prennent ^////feiw Soc.lin^.'/e J^''"' 2'Sé^ 7om/K/Z / \ //n,„:^f.. r M,,,i«„..t /Il — 31 — qiielqiK'foi.s une teinte plus ou nioins grise, glauque ou rou- geâtre. Elles naissent au sommet d'une haute tige, ce qui donne à la plante le port d'un palmier, ou bien elles sortent d'une souche enfoncée dans la terre, ou d'un rhizome qui rampe sur les rochers et les arbres , ou s'enroule autour de leur tronc jusqu'à une grande hauteur. Dans certains genres , les feuilles sont toutes semblables , tandis que d'autres ont des feuilles stériles et des feuilles fructifères distinctes ; quelquefois , ces dernières conservent à peu près la forme des feuilles stériles ( Acrostichiim ) ; d'autres fois , elles présentent des modifications |)rofondcs (Feea, Rhipidopieris , Olfersia). Les fructifications, placées ordinairement sur la face infé- rieure de la feuille , sont quelquefois éparses, d'autres fois disposées en lignes régulières continues ou interrompues, ou tellement rapprochées qu'elles couvrent la feuille tout entière. On trouve les fougères dans toutes les stations : au bord des chemins , sur les rochers , les murs , au sommet des arbres, parmi les mousses, dans les forets , les pâturages, les marais , les rivières ; depuis le niveau de l'Océan jusqu'au sommet des montagnes. La plupart des espèces croissent indifféremment sur la terre, les rochers ou les arbres. Cependant, on trouve presque toujours les Chrysodium, ISevrocallis et Olfersia sur la terre, les autres Acrosiichées sur les arbres et les rochers ; les Adianiées et les Piéridécs sur la terre ; les Asplenium sur les rochers et les arbres ; les DipLaziiim sur la terre dans les forêts humides ; la plupart des Aspidium au bord des chemins et dans les haies ; les Davaliiées et les Cyathéacécs dans les forêts. Les Meniscium préfèrent les savanes ; Y As- plenium deniaïuni ne se trouve que sur les rochers ; VAs~ plenium obtusifoliuin croît sur les pierres dans les ruissciiux des forêts ; le Chrysodium vulgare habite les marais des — 32 — plaines, el le Lycopodium Carolinianum ceux des moiiia- giies ; le Pieris incisa ne se trouve que dans le voisinage des sources sulfureuses, elc. Les terrains calcaires, ordinairement beaucoup moins riches en cryptogames que les terrains siliceux , ne présentent aux Antilles que des mornes peu élevés ; leur flore ptéridologique est très-pauvre. Les espèces suivantes sont les seules qui m'aient paru spéciales au calcaire : Pten's grandifotia ].. yJsplenium deniatiim L. Goniopteris scolopendrioides Presl. Aneimia adianiifolia S\v. (^elte dernière espèce se trouve aussi dans les terrains volcaniques , mais seulement sur les enduits calcaires des murs. Le Pieris longifoUa L. no croît à la Guadeloupe que sur les terrains calcaires où il atteint de très-grandes dimen- sions, mais on le trouve à la Martinique dans les terrains volcaniques (1). Dans la région inférieure, les fougères sont assez rares, si ce n'est dans les forêts de quelques vallées humides. Les espèces particulières à cette zone sont : Trichomanes Bancroftii H. et Grév. Didymoglossum Kraussi Presl. Chrysodium vulgare Fée. Pieris grandi folia L. Plei'is pedata L. Hemioniiis palmata L. Asplenium serralum L. Asplenium pumilum Sw. (1) J'ui vu également cette espèce sur les rochers volcaniques, à La Palma el à Ténérife (.îles Canaries). Asplemum dentatum l. (ïoniopteris scolopendrioides Presl. Dans la région moyenne, les fougères sont excessivement abondantes sur la terre, les rochers, et principalement sur les arbres. Les espèces spéciales sont très-nombreuses ; voici les plus communes ou les plus remarquables : Trichomanes alatum Sw. Trichomanes rigidum Sw. Hymenophyllum fucoides h' v. Hymenophylium polyanthos Sw. Acrosticlium viscosum Sw. Acrostichum Feei Bory. Acrostichum Boryanum Fée. Acrostichum Plumieri Fée. Hymenodium crinitum Fée. Nevrocallis prœstantissima Fée. Lomaria striata Sw. Blechnum voiubile Klf. Vittaria graminif'olia Klf. Lindsaya montana Fée. Pteris crassipes Ag. Asplenium serra Lang. Asplenium sidcatum Lmk. Diplazium plantagincum Sw. Aspidium tricliophorum Fée. Phegopteris decussata Mett. Polypodium CompioniœfoLium Desv. Potypodium cultratum "Willd. Polypodium glaucophyllum Kze. Diksonia Lindeni Hook. Cyathea Imrayana Hook. Cheirogtossa palmaia Presl. - 2k — Uaiis la zone supérieure , les fougères sont peu nom- breuses ; il n'y a que deux espèces spéciales qui y soient assez communes, ce sont : Lomaria violacea Fée. Lycopodium curvaium Sw. Le Meriensia Bancroftii Kze. , et le Lycopodium Caroli- nianum ].. sont plus rares, et descendent quelquefois dans la région des forêts. I. HYMÉNOPHYLLÉES. 1. FEEA Bory. 1. F. POLYPODINA Bory; Trichomanes spicatum Hedw. ; coll. Husn., n-^ Zi02. Alt. 200-500'". — Sur les talus dans les bois humides , rare. — Canal de la forêt de Choisy ; Ste-Rose (Guad.). 2. NEUROMANES Trev. 1. N. Hedwigii Van de Bosch. ; Trichomanes pinnatum Hedw. ; Husn., n" 403. Alt. 125-500"'. — ïalus des ravines, rare. —Petit- Bourg ; Ste-Rose (Guad.). 3. TRICHOMANES L. 1. T. siNUOSUM Rich. ; Husn., n" UH). Alt. 250-800'". — Sur les arbres, principalement sur les fougères arborescentes; assez commutée à la Guadeloupe, — 35 — plus nip à la iMartiniqiie. — Le camp Ralata ; fontaine Absalon (>Iart.). Forêt de Choisy ; le .Matouba, etc. (Guad.). 2. T. CRIPSUM L. ; Husn., n° 605. Alt. 250-800". — Sur les vieilles souches et les arbres. — Fontaine Didier; pitons du Carbet (Wart.). Rivière Rouge; vallée St-Louis (Guad.). 3. T. ACCEDENS Presl. , sec. Fournier ; T. crispum , var. B, remotum Fée ; Husn,, n° 60/i. Alt. 600-1, lOO". — Sur la terre et les arbres.— Morne de la Découverte (Guad.). Celte plante n'est peut-être qu'une variété de l'espèce pré- cédente ; le caractère tiré de l'écartement des pinnules est assez variable. On trouve parfois sur la même souche des frondes à pinnules distantes et des frondes à pinnules imbri- quées. h. T. Kaulfussii Hook. et Grév. ; Husn., n» ^i06. Alt. 750-1,200"". — Sur la terre et les vieux arbres. — Montagne Pelée (Mart.). Bains chauds du Matouba. Assez commune dans la partie supérieure du morne de la Décou- verte (Guad.). 5. T. l'Herminieiu Féo, Histoire des fougères, p. 107, t. XXIX, fig. 1; Husn., n" 607. Alt. 950-1, 050"\ — Cette jolie espèce croît sur les arbres, aux bains chauds du Matouba et à la Savane-aux-Ananas (Guad.). 6. T. BANCROFTti Hook. et Grév, ; Tr. coriaceum Kze., AnaL, t. XXTX, fig. 1 ; Husn., n" 609. ew BB «B Alt. 200^500"», —Sur les arbres à écorce cariée. '^ Forêt (ie Choisy (Guad.). C'est probablement cette espèce que M. Fée (Hist. des foug., p, 107) indique sous le nom de T. holopterum Kze. 7. T. ALATUM Sw. ; PL, ûl., t, L, flg. D; Husn., n" 608. Alt. 500-850"'. — Sur la terre et les arbres. — Pitons du Carbet ; montagne-Pelée (Mart.). Abondante aux environs du Matouba (Guad.). 8. T. BRACHYPUS Kze. ? ; Husn., n" Zill. Alt. 300'". — Sur les arbres dans la forêt de Choisy (Guad.). 9. ï. BRASILIENSE Desv. ; Husn., n° ^12. Alt. 250-750"',— Sur les rochers et les arbres.— Fontaine Didier ; pitons du Carbet (Mart. ). Rivière aux Écrevisses ; rivière Rouge (Guad.). 10. T. EXIMIUM Kze. ; Husn., n" 424. Alt. 575"'. — Au pied des arbres. — Rivière Noire (Guad). H. T. RIGIDUM Sw. ; Husn., n" 413. Alt. 700-1,000'".— Montagne-Pelée (Mart.). 'Assez com- mune dans les forêts de la Guadeloupe. 12. T. Prieurei Kze. ; Anal., p. 48; Husn., n" 414. Alt. 650-900"'. —Sur la terre dans les forêts. — Le Ma- touba ; rivière St-I,oiiis ; morne de la Découverte (Guad. ). — 37 — U. DYDYMOGLOSSUM Deso. 1. D. Kraussii Presl. ; Husn., n° 415. Alt. 50-500'". — Sur les rochers et les arbres. — Jardin-des- Plantes ; fontaine Didier; le camp Balata (Mart.). Rivière Noire ; rivière St-Louis (Guad.) 2. D. FRUCTUOSUM Fée, Hùi. des foug. , p. 112, t. XXVIII, fig. 3; Husn., n" kl6. Alt. 350"'. — Sur les arbres dans la forêt de Choisy (Guad,). 3. D. HOOKERI Presl. ; Husn., n" Zil9. Avec l'espèce précédente. U. D. SPHENOÏDES Presl. ; Husn., n"» 420, /i21. Alt. aOC-GOO-".— Sur les arbres.— Rivière St-Louis; forêt de Choisy (Guad.). 5. D. MUSCOIDES Desv. ; Husn., n° UIS. Alt. 300-450™.— Forêt de Choisy (Guad.). 6. D. LACERATUM Fée, Hist. des foug.,\>. 113, t. XXXII, fig. 1 ; Husn., \\° 417. Alt. 350™.— Sur les arbres. — Forêt de Choisy (Guad.). 7. D. ANGUSTIFRONS Fée, Hist. des foug., p. 113, t. XXVIII, fig. 5; Husn., n" 417. — 38 — Alt. 300-750'". — Sur les rochers et les arbres. — Forêt de Choisy ; rivière Rouge (Guad.). 8. D. PUNCTATiJM Desv. ; Husn. , n" Zi22. Alt. 250-800'". —Sur les arbres. — Fontaine Didier; le camp Balata (IVlart.). Assez abondante dans la vallée St-Louis (Guad.). 9. D. MEMBBANACEUM Desv. ; Lecanium membranaceum Presl. ; Pi., fd., t, CI, fig. A ; Husn., n" Zi23. Alt. 250-800"'. — Sur les rochers et les arbres, dans les forêts humides. — Fontaine Didier; pitons du Carbet (Mart.). Cascade de la rivière Noire ; vallée St-Louis (Guad.). Obs. — Plusieurs des Didymoglossum énumérés dans cette liste sont très-voisins les uns des autres; je doute que toutes ces formes soient réellement des espèces. Les frondes pré- sentent souvent sur le même rhizome d'assez grandes diffé- rences ; elles sont plus ou moins allongées, plus ou moins découpées, avec des pyxidules plus ou moins saillantes. Le naturaliste qui travaille dans son cabinet peut décrire et figurer deux formes qui paraîtront distinctes ; mais, lors- qu'on se trouve au milieu des forêts vierges des régions tropicales, on est quelquefois bien embarrassé pour assigner une limite à ces espèces qui avaient semblé bien caracté- risées, d'autant plus qu'on en trouve souvent plusieurs crois- sant ensemble sur le même arbre, et présentant des formes intermédiaires. Ces observations s'appliquent également à certains Aspi- dium et Polypodium des Antilles. Plusieurs de ces espèces diffèrent moins entre elles que VAspidium acuieatum d'Eu- rope diffère de sa variété angulare, et le Polystichum spinu- n — 39 — losum de sa variété dilatatum. Ces formes ne sont pas géné- ralement considérées comme espèces (3Iildc, fil. europ. ; Koch, synop. ; Gren. et God., il. fr. ; Coss. et Germ., fl. par., etc.), parce que ces plantes sont communes, que tout le monde peut les étudier dans leurs différentes stations, et se convaincre que ce ne sont que des variations d'un même type spécifique. Il n'en est pas de même pour les plantes exotiques ; elles sont le plus souvent décrites d'après des échantillons d'herbier, et le voyageur n'a pas toujours le temps de recueillir toutes les formes intermédiaires. 5. HYMENOPHYLLUM Sm. 1. H. FtJGOIDES Sw. ; Leplocionmm fucoïdes Fresl. ; Husn. , n° 551. Alt. 725-1050'". — Sur les vieux arbres. — Pitons du Carbet (Mart. ). Rivière Rouge; morne de la Découverte ; bains chauds du Matouba (Guad.). 2. H. POLYANTHOS Sw. ; Husn. , 552. Ail. 650-1, 050"\ — Sur les rochers et les arbres. — iMon- tagne-Pelée ( Mart. ). Bains chauds du Matouba ; rivière St- Louis (Guad.). 3. H. CRISPUM H. B. K. ; Husn. , n° 557. Alt. 1,125"". ^ J'ai trouvé cette espèce sur un vieil arbre, en montant à la Découverte du côté de la rivière Rouge ( Guad. ). U. H. HIRSUTUM Sw. ; Husn. , n° 553. — uo — Alt. 070-925"". — Sur les rochers elles arbres. —Rivière Rouge (Guad. ). 5. H. LATIFRONS V. deii Bosch. ; Fée, Hist. des foug. , t. XXXI, fig. U-, Husn. ,n''55i. Alt. 990-1,200"'. — Sur les arbres, parmi les mousses. — Savane-aux- Ananas; source de la rivière Glace (Guad.). ( 6. H. HIRTELLUM Sw. ; Husu. , n° 556. Alt. 550-900'". — Sur les rochers et les arbres. — Pitons du Carbel ( Mart. ). Rivière Rouge ; rivière aux Écrevisses (Guad.). 7. H. CILIATUM Sw. ; Husn., n" 555. Alt. 600"'. — Forêt de Choisy (Guad.). 8. H. sericeumSw. ; PI. fd., t. LXXIII ; Husn., n"558. Alt. 850™. — Sur les arbres. — Rivière (Guad.). II. POLYPODIACÉES. TRIB. I. — ACROSTICHE ES. 1. ACROSTICHUM L. 1. A. LONGIFOLIUM Sw. ; Fée, Hist. des Acrost., t. XLI; Husn.,n° 319. Alt, 800". — Sur les arbres. — Au-dessus de l'habitation Planel, au Matouba (Guad.). — /il — 2. A. alisMtEFOLIUM Fée, /. c. , p. 28, t, III; Husii. , n" 320. Alt. 400"'. — Sur les vieux arbres , près de la fontaine Absaioii (.Mart. ). 3. A. SCANDENS Bory et Fée, L c. , p. 33 , et Hist. des foug., t. I, fig. 1 ; Husn., n°321. Alt. l.OOO-l.SSO*". — Sur les arbres. -Morne de la Dé- couverte ; source du Galion (Guad.). U. A. L'Herminieri Bor. et Fée, Hist. des Acrost.,p. /i3, t. II; Husn., n'^ 317. Alt. /lOO"". — Forêts de Ste-Rose (Guad.). 5. A. VISCOSUM Sw. ; Husn., n° 318. Alt. 650-1,100'". -- Assez commune sur les arbres, dans les forêts du morne de la Découverte (Guad.), 6. A. Feei Bory ; Fée , l. c. , t. XVIII, Hg. 2 ; Husn. , n" 322. Alt. 925-1,200'". — Sur les arbres, parmi les mousses. — Bains chauds du Watouba ; morne de la Découverte (Guad.), 7. A. Martinicense Desv. ; Fée , Le, t. XVI , fig. 3 , Husn., n° 316. Alt. 220-750"'. — Sur les arbres, — Fontaine Didier ; fontaine Absalon (Mart.). Le Matouba (Guad.). 8. A. LAMiNARioiDES Fée, sec. Fournier ; Husn., n» 315. Alt. 800'". — Forêt du morne de la Découverte (Guad). — U'2 — 9, A. BORYANUM Fée, /. c. , p. 60, t. I ; Husn., n" 316. Alt. 650-1,150". — Sur les arbres. — Pitons du Carbet (Mari.). Le Nez-Cassé ; morne de la Découverte (Guad.). 10° A. UNDULATUM Wild. ; PI., fil. , t. CXXVI ; Husn. , n" 310. Alt. 500-950'". — Assez abondant sur les arbres , dans les forêts de la montagne Pelée (Mart.). 11. A. PLUMIER! Fée; Pi., fil., t. CXXVII, fig. d ; Husn., n" 311. Alt. 750-1,150"'. — Sur les arbres, parmi les mousses. — 3Ionlagne-Pelée (Jlart.). Morhede la Découverte (Gùad.). 12. A. APODUM Klf. ; Husn. , n° 31i2. Alt. 000-750™. — Sûr les arbres. — Mdntagne-Peléc (Mart.). 13. A. ERlNACEUM Fée, /. c. , p. 61; A. Liè'bntdnni Fourn. ; Husn., n° 313. Alt. 550-1,000"'. — Sur les arbres des bofds de (a rivière St-Loùis (Guad.). 2. HYMENODIUM Fée. 1. H. CRINITUM Fée; Acrostichum crinitum L. ; PL, fil., t. CXXV; Husn., n« 309. Alt. 450-800'". — Sur les arbres dans les forêts humides. — Pitons du Garbet (Mart.). Rivière St-Lonis (Guad.). — Ù3 — 5. €HRYS0D1UM Fée. 1. C. VULGAiiE Fée ; Acrosiichiim aureum L. ; PI., fil. , t. CIV; Husu., 307. Ail. 0'". «— Dans les marais des bords de la mer. — Forl- dc-France (Mart.). La Pointe-à-Pilre (Guad.). U. RIIIPIDOPTERIS Schott. 1. R. PELTATA Scb.; Pi., fil., t.L, fig. A; Husn., noSOS. Alt. 500-1,100°. — Sur les rochers et les arbres parmi les mousses. — La Callebasse (Mart.). Rivière Rouge ; morne de la Découverte (Guad.), 5. NEVROCALLIS Fée. 1. N. prjESTANTISSIMA Fée, /. c, p. 89, t. LII; Husn., n» 325. Alt. 650-800'". — Cette belle fougère croît dans les forêts humides de la vallée St-Louis (Guad.). 6. LOMARIOPSIS Fée. 1. L. SORBIFOLIA Fée; PI., fil., t. CXVII; Husn., n° 306. Alt. oOO-gSO"*. — Forêts du Nez-Cassé et de la vallée St- Louis (Guad.). Cette espèce s'enroule autour des arbres jusqu'à la hau- teur de 5 à 6 mètres. — hh 7. OLFËKSIA Raddi. 1. 0. CERVINA Kze; PL fil., t. CLIV; Husn., n" 324. Alt. 250-720"'. — Fontaine Didier ; pilons du Carbet (Mart. ). Rivière Noire; le Matouba , etc. (Guad. ). M. Fée [Hùt. des foug., p. 7 ) dit que celte plante croît sur les arbres et les rochers. Dans les haies et les forêts des Antilles, où elle n'est pas rare, je l'ai toujours trouvée sur la terre et jamais sur les arbres. 8. POLYBOTRYA // et B. 1. P. OSMUNDACEA H. et B.; Husu,, n" 323. Alt. 250-650"'. — Rhizome gros, couvert de longues écailles roussâlres , rampant sur l'écorce des arbres. — Fontaine Didier; fontaine Absalon ( Mari. ). Trib. II.— lomariees. 1. LOMARIA Wilid. \. L. EXALTATA Fée, Hist. des foug., p. 10, t. III; Husn., n" 302. Alt. 700-1,050'". — Sur la terre dans les forêts, — Mon- tagne-Pelée (Mart.). Morne de la Découverte (Guad.). 2. L. ATTENUATA Willd. ; Husn., n" 301. Alt. 700-1,100'». — Sur les arbres. — Monlagne-Pelée (Mart.). Le Nez-Cassé; morne de la Découverte (Guad.). 9m kH "n 3. L, BOBUSTA Fée; Husn., u" 303. Alt. 1,250". — Croît au milieu des Sphagnum, sur le sommet du morne de la Découverte (Guad.). U. L. STRIATA Sw. ; Husn., n° 303. Alt. 550-1,150"". — Dans les haies et les bois.— Pilons du Carbet (i\Iart.). Le Matouba; la Soufrière, etc. (Guad.). 5. L. viOLACEA Fée, Hist. des foug., p. 12. t. V ; Husn., n" 304. Alt. 1,200-1,480™. — Cette espèce est assez commune sur les sommets les plus élevés. — Morne Sans-Touché ; morne de la Découverte ; Soufrière (Guad.). 2. BLECHNUM L. 1. B. OCCIDENTALE L. ; Pi., fil., t. LXII, fig. B; Husn., n° 299. Alt. 50-750"". — Cette plante, commune aux Antilles, croît au bord des chemins, sur les talus, dans les haies et les bois; 2. Var. LONGIFOLIUM ; Blechnum longifolium Kunth . Husn., n° 299^ Alt. 400"".— Le camp Balata (MarU). 3. B. VOLUBILE Klf. ; Kze, Jnat., t. XIII ; SalpichlcBna volubilis J. Sm. ; Husn., n° 300. AU. 650-900'". — Cette fougère s'enroule autour des arbres jusqu'à une hauteur de 8 a 10 mètres.— Forets du Matouba et du morne de la Découverte (Guad.). — UQ — Trib. TTl. — T^NITIDÉES. 1. VlTTARtA Sm. i. V. GRAMINIFOLIA Klf. ; V. filifoUa Fée ; Hiisn. , n" 29^. Alt. 550-900"". — Sur les vieux arbres dans les forêts liumides, — Vallée St-Louis ; morne Goyavier (Guad.). 2. T^NITIS R. Br. 1. T. langeolataR. Br. ; Nevrodium lanceolatum Féfe ; PI., m., t. CXXXIl : Husn., n" 293. Alt. 0-750"'. — Assez abondante sur les arbres plantés autour des cultures, rare dans les forêts (Mart. et Guad.). Trib. IV. — PLEUROGRAMMÉES. 1 PLEUROGRAMME Presl. 1. P. LiNEARis Presl. ; Husn., n" 298. Alt. ûOO- 1,1 00"'. — Arbres et rochers. — Assez commune h la Guadeloupe, plus rare à la Martinique. 2. XIPHOPTERIS Klf. 1. X. SERRLLAïA Klf.; Husu. , n" 392. AU. 400-1 /»00'". —Commune sur les arbres et les rochers parmi les mousses ( IMart. et Guad. ). - w^- Var. B. extenso; X. extensa Fée, H. des Foug., p. U, t. XIX, fig. 3; Husn., n" 392a. Ce n'est qu'une variété à frondes plus allongées et moins étroites croissant dans les endroits frais; on trouve toutes les formes intermédiaires. TRIB. V.— ADIANTÉES. 4. LINDSAYA Dry. \. L. TRAPEZIFORMIS Dry. ; Fée ; Hist, des Foug., t. VI , fig. W, Husn.,n» 270. Alt. 200-500". — Bois humides.— Petit- Bourg; Ste-Rose ( Guad. ). 2. L. CONSANGUINEA Fée, /. c. , p. 16, t. VI, fig. 3 ; Husn., n°271. Alt. 300-800"". — Sur la terre dans les forêts. — Petit- Bourg ; le Matouba ( Guad. ). 3. L. Montana Fée, /. c, p. 17, t. VI , fig. 2; Husn., n". 272. Alt. SSO-llOO"'. — Forêts des montagnes, — Le camp Jacob ; bains chauds du Matouba ; morne de la Découverte (Guad. ). U. L. L'Herminieri Fée, /. c, p. 15, t. VI, fig. 1; Husn., n° 273. Alt. 200-/i50'". — Au bord des ruisseaux dans les forêts. — Petit-Bourg ; Ste-Rose ( Guad. ). AI "« 2. ADIANTUM L. 1. A. MACnOPHYLLUM Sw : lliisii., Il' 27;». Alt. ^75-600'". —Dans los Iiaics cl les buissons. — Uivière Noire (Guad.). 2. A. OBLlQUUM NVilld. ; Ilusn. , ii" 275. Alt. I;ï0-;)r)()'". — Dans les bois au-dessus de Pelit-Bourg (Guad.) 3. A. INTERMEDIUM Sw. ; ? Husii., u" 276. Alt. 100'". —Haies des bords do la route de Gros-Morne (Mart.). l\. A. FOVEARUM Raddi ; Husn. , n» 280. Alt. 0-650".— Dans les haies. — Fort-de-France (Mart.). Le Malouba (Guad.). 5. A. viLLOSUM L; Husn., n" 278. Alt. 0-100'".— Haies et buissons.— Fort-de-France (Mart.). 6. A. ruciDUM Sw., var, bipinnatwn; Husn. , n" 279. Alt. 100'". —Dans les haies.— Route d'Alma (Mart.). 7. A. TRAPEZOIDES Fée ; Husn., xf 281. Alt. 0-650'".— Rochers et murailles.— St-Pierre (Mart.). Le Houclmonl ; le Malouba (Guad.). — /49 — 8. A ?. AU. SGO"". — Sur les murs du pont de la rivière Noire (Guad.). 9. A. FRAGILE Sw. ; Husn., n" 283, Alt. 0"\— Rochers de la Poiiiie-à -Pitre (Guad.). Tkib. Vi.— CHEILANTHÉES. 1. GIlElLAiNTHES Sw. 1. C. RADIATA Sw. ; PI., (il., t. C; Husn., n° 286. Al. 150-700"". — Rochers ombragés. — Fontaine Didier (Mart.). Le Houelmont; vallée St-Louis (Guad.;. 2. HYPOLEPIS Bernh. 1. H. REPENS Presl. ; Pi,, lil., t. XII ; Husn., n° 285. Alt. 250-1,070'". — Plante épineuse croissant dans les haies et les broussailles. — Fontaine Didier (Mart.). Le Ma- touba ; bains chauds du Matouba ; bains jaunes (Guad.), trib. vil— ptéridées. 1. FfEKLS L. 1. P. LONGIFOLIA L. ; Pi., ûl. , t. LXIX ; Husn., n° 286. Alt. 0-1 OO".— Rochers et murs.— St-Pierre (Mart.j. La Pointe-à-Pitre (Guad.). — 50 - 2. P. GKANDIFOLIA L. ; PL, fil., t. CV ; Husn., n° 287. Alt. 0™. — Rochers calcaires de la Pointe-à -Pitre (Guad.) 3. P. PEDATA L.; PL, fiL, t. CUI; Husn., n° 288. Alt. 0"'. —Fissures de rochers,— St-Pierre (\iarl.). h. P. LACINIATA \Yilld. ; Husn., n" 289. AU. 350-700'". —Celte espèce croît au bord des ruisseaux dans les endroits ombragés. — Champflore (Wart.). Rivière Noire; le >latouba (Guad.). 5. P. CRASSIPES Ag. ; P. gigantea Sieb. ; Husn., n° 290. Alt. 550-1, OSO". — Forêts très-humides. — Pitons du Carbet (Mart.). Rivière St-Louis ; morne de la Découverte (Guad.). Les feuilles qui naissent, au nombre de 3 à 6, sur une très-grosse souche, atteignent quelquefois une longueur de 5 à 6 mètres. 6. P. BiAURiTA L. ; PL, fd., t. XV; Husn., n° 291. Alt. 200'". —Dans les buissons. — Vallée du Carbet (Mart.). 7. P. INCISA Th. ; P. paUida Raddi ; Husn., n° 292. Alt. 1,000-1,125"". — Assez abondante aux environs des sources sulfureuses. — Bains chauds du Matouba ; source du Galion (Guad.). - 51 — Trib. viil— hémionitidées. 1. hemionitis l. 1. H. PALMATA L. ; Pi., fil., t. CLI; Husn , n" 326. Alt. O-SO"". — Talus du bord des chemins, rochers. — Fort- de-France ; St-Pierre (Mart.). 1>. ANTROPHYUM Klf. 1. A. SUBSESSiLE Kze, Anal., p. 29, t. XIX, fig. 1; Husn., n° 296. Alt. 800"\ — J'ai trouvé cette espèce sur un arbre dans les forêts de la Soufrière (Guad.). 2. A. LANCEOLATUM Klf.; Pi., fil., t. CXXVII, fjg. C; Husn., n° 295. Alt. 250-850"'. — Sur les arbres. — Fontaine Didier (Mart.). Assez abondante dans la vallée St-Louis (Guad.). Trib. IX.— GYMN0€KAMMÉES. 1. HECISTOPTEKIS J. Sm. I 1. H. PUMlLA J. Sm. ; Kze, Anal., t. VIII, fig. 1; Husn., n° 327. Alt. 200"". —Sur les arbres au milieu des touffes d'Octo- blepkarum albidum. — Ste-Rose (Guad.). — 52 2. GYMNOGRAMME Desv. 1. G. CHRYSOPHYLLA Klf. ; Pi. , fil. , t. XLIV ; Husn., n" 329. Alt 1,000-1,375'".— Sur la terre dans les montagnes. — Montagne Pelée (Mari.). La Soufrière (Guad,). 2. G. CALOMELANOS Klf.; Pi., fil. , t. XL, Husn., n° 328. Ail. 0-600"". — Cette fougère, eommune dans la région inférieure, croît au bord des chemins, sur les talus et les murs. Elle porte à la Martinique le nom de Capillaire ; on la vend par petits paquets pour faire du sirop. 3. LEPTOGBA\JME J. Sm. 1. L. RUPESTRis ? ; Husn., n" 391. Alt. 600-1,100"'. — Sur la terre dans les forêts humides. — Rivière Sl-Louis ; morne de la Découverte ; le Nez-Cassé (Guad.). TfilB. X.— ASPLÉNIÉES. 1. ASPLENIUM L 1. A. SERRATUM L. ; PI., fil., t. CXXIV ; Husn., n" 330. Alt. 0-500"'. — Sur les arbres. — Fontaine Didier; fontaine Absalon (Mart.). La Pointe-à-Pitre ; Petit-Bourg (Guad.). Les feuilles, ordinairement munies de dents nombreuses, sont quelquefois crénelées {A. crenulattim Prosl.) ou entières {A. integrum Fée). — 53 — 2. A.'PUMILUM Sw. ; Pi., lil,, t. LXVI, fig. A; Husn., n« 331. Alt. 0-175"\ — Sur les talus au bord des chemins. — St-Pierre (Mart.). La Basse-Terre (Guad.). 3. A. SERRA Langsd. ; Husn., n° 337. Alt. 500-800". — Sur les arbres.— Le camp Jacob ; vallée St-Louis (Guad.). U. A. SEMICORDATUM Raddi ; Husn., n° 335. Alt. 500-700™. — Sur les vieilles souches et les arbres.— Vallée St-Louis (Guad.). Var. Majus ; Husn., n° 335». Avec le type. 5. A. PTEROPUS Klf. ; Husn., n" 336. Alt. 650"°.— Sur les arbres.— Vallée St-Louis (Guad.). 6. A. RESECTUM Sw. ; Husn., n" 338. Alt. 500-725"". — Sur la terre et les arbres. -- Rivière Noire; rivière aux Écrevisses (Guad.) 7. A. ERECTUM Bory; Husn., n° 339. Alt. 225-650°\— Surles arbres.— Fontaine Didier (Mart.). Vallée St-Louis (Guad.). 8. A. DtiNTATUM L. ; PI. , fil. , I. (;j, fig. G ; Husn. , n° 332. Alt. 0-25"'. —Rochers calcaires de la Pointe-à-Pitre (Guad.) — 5^ — 9. A. OBTUSIFOLIUM I.. ; PI., til. , l. LWII ; Husn., n" 334. AU. 500-750"". — Sur les pierres dîins les ruisseaux des forêis. — Pitons du Carbet (Mart.). Vallée St-Louis (Quad-)* 10. A. FORMOSUM Willd. ; Husi)., d" 333. Ait. 50"". — Rochers et arbres. — Jardin-des-Plantes de St-Pierre (Mart.). H. A. SULCATCM Lmk. ; Husn., n° 360. Alt. 525-750"". — Rochers et arbres. — Yîiljée Sl-Louis ; habitation Planel, au iVlatouba (Guad.). 12. A. CICUTARIUM Thunb. ; Husn., n° 361. Alt. 500-550"".— Bois rocailleux. —Rivière Noire (Guad.). 2. HEMIDYCTION Presl. 1. H. MARGINATUM Presl. ; Asplenium marginatum L. ; PI, fd., t. CVI; Husn., n 367. Alt. 225-700"". — Bords des rivières. — Fontaine Didier ; fontaine Absalon (Mart.). Rivière Noire; rivière aux Écre- visses (Guad. ). 3. DIPLAZIUM Sw. 1. D. PLAMAGINELM Sw. ; Husn., xf 362. Alt. 550-825"". — Forêts humides. — Pitons du Carbet (Mart.). Rivière aux Écrevisses ; vallée Sl-Louis (Guad.). — 5.^ — 2. D. GALLIPTERIS Fée; Husi». , il' 3/i/i. Alt. 650-900"'. — Forêts hnmities. — Vallée Si-Louis; morne de la Découverte (Guad.). 3. D. APFOLLINARIS L'Herm. ; Fée, Hist. des foiig. , p. 60, t. X, fig. 1; Husn. , n° 365. Alt. 250-850". — Bords des rivières et bois humides. — Fontaine Didier (Mart.). Rivière aux Écrevisses ; morne de la Découverte (Guad.). U. D. L'Herminieri Fée , herb. , sec. Fonruier ; Husd. , n" 346. Alt. 1, 100-1150". — Forêts du morne de la Découverte, entre le chemin de Hugues et l'arbre du signal d'observation (Guad.). 5. D. AURICULATOM Wild. ; Husn., n" 363. Alt. 225-700'". — Sur la terre et les rochers, au bord des rivières. — Fontaine Didier (Mari. ). Rivière Noire; rivière aux Écrevisses; rivière Sl-Louis (Guad.). Trib. XI. — WÉNISCIÉES. 1. MENISCIUM Schrad. 1. M. RETICULATUM Sw. ; Pi. fil., t. CX ; Husn., n» 368. Alt. 225-700"'. — Pâturages ; bords des chemins. — Roule d'Alma ; Charapflore (Mart.). Le camp Jacob; vallée St-Louis, etc. (Guad.). — -56 — ; 2. M. SERRATUM Cav. ; Husn., n° 3/i9. Alt. 50"'. — Dans un pré marécageux , au-dessus du La- mentin (Mart.). Trib. XII. — ASPIDIÉES. 1. ASPIDIUM 5m;. 1. A. MACROPHYLLUM Sw, ; Pi. fil., t. CXLV ; Husn. , n» 360. Alt. 225-500"". — Bords des chemins, — Fontaine Didier (Mart.), Route de la Basse-ïerre au camp; le camp Jacob (Guad ). 2. A. TRIFOLIATUM Sw. ; Pi., fil., t. CXLVIII ; Husn. , n" 361. Var. B. HEKACLEIFOLIUM ; /4. heracleifoliumVfM.; PI., fil., t. CXLVII; Husn., n" 361\ Var. y. quinquefoliatum ; Pi. , fil. , t. CXVI ; Husn. , n" 361^ Alt. 0-525". — Bords des chemins , haies et bois. — La Pointe-à-Pitre ; route du camp Jacob au Matouba (Guad). 3. A. CICUTARIUM Sw. ; Husn. , n° 359. Alt. 300"". — Dans les bois , au-dessus de Petit-Bourg (Guad.). U. A. SPECTABILE Klf. ; Husn. , n" 358. Alt. 450-1, 100"\ — Forêts humides. — Vallée St-Louis ; morne de la Découverte (Guad.). - 57 — 5. A. VILLOSDM Sw. ; Husn, , n° 358^ Alt, 200-500". — Forêts humides. — Fontaine Didier (Mart.). Rivière Noire (Guad,). 6. A. CHEILOPLOTIUM Fée ; Husn., n° 356. Alt. Zi50-700™. — Haies et bords des chemins. — Le camp Balata (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba (Guad.). 7. A, SANCTUM Mett. ; Husn., n° 35/**. Alt. 500-550"". — Sur les rochers de la rivière Noire (Guad.). 8. A. CONTERMINUM Wild. ; PI., fd., t. XLVII; Husn., n" 356^ Alt. 400-500". — Bords des chemins. — Le camp Balata (Mart.). Le camp Jacob (Guad.) 9. A. TRICHOPHORUM Fée, Htst. des foug. , p. 81 , t. XXIII, fig. 2; Husn. 5 n° 352. Alt. SOO-SOO". — Haies et forêts. — Pitons du Carbet (iMart.). Le Matouba ; vallée St-Louis (Guad.). 10. A. SCLEROPHYLLUM Kze ; Husn. , n" 356. Ail. ZiOO". — Bords des chemins. — Le camp Balata (Mart.). H. A. MACRURUM Klf. ; Husn., n° 353. Alt. 200-Û50"'. — Bords des chemins. — Route de Forl^ de-France au camp Balata ; Champflore (Mart.). — 58 — 12, A. PATENS Sw. ; Husn. , n" SôS^^. Alt. 650"", — Dans les baiies, s^a Matouba (Guad.). 2. NEPHRODIUM Rich. 1. N. GONGYLODES Sch. ; Husn., n° 355. Alt. 0°. — Fissures des rochers calcaires. — La Pointe-à- Pitre (Guad.). 3. NEPHROLEPIS Schott. 1. N. ACUMINATA Presl. ; Husn., n° 351. Alt. 0-^50". — Sur la terre et les vieilles souches dans les haies et les bois. — Fontaine Didier ; fontaine Absalon (Mart.). La Pointe-à-Pitre (Guad.). 2. N. SESQtJlPEDALls PrcsI. ; PI. , fil., t. LXIII; Husn. , n° 350. Alt. 250-700'°. — Sur les arbres. — Fontaine Didier; le camp Balata ; montagne Pelée, etc. (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba, etc. (Guad.). U. OLEANDRA Cav. 1. O. NODOSA Presl.; PI., fd., t. CXXXVI; Husn., n" 363. Alt. 500-600". — Sur les vieux arbres. — Le morne Rouge; la Calebasse (Mart.). TRIB. XIIL — POLYPODIÉES. 1. CONIOPTERIS Presl. 1. G. ASPLENIQIDES Presl. ; Husn,, n° 357. — 59 — Alt. SOÛ-SSO"". — Forôls humides. — Vallée St-Louis ; Ste-Rose (Guad.). ] 2. G. SCOLOPENDRIOIDES Presl.; Pi. , fil. , t. XCXI ; Husn. , n° 362. Ait. 0". — Rochers calcaires de la Pointre-à-Pitre (Guad.). 2. PHEGOPTERIS Fée. 1. P. IN^QUALIS Fée; Husn., n" 390. Alt. 500-550'". — Bois rocailleux des bords de la rivière Noire (Guad. ). 2. P. DECUSSATA >lett. ; Polypodium decussamm L; PL, fil., p. 19, t. XXIV; Husn., n" 385. Ait 500-900°'. — Forêts humides ; bords des rivières. — Pitons du Carbet (Wlart. ). Rivière aux Écrevisses ; morne de la découverte (Guad.). M. Fée (Hist. des foug. des Antilles, p. 58) dit que per- sonne n'a vu les sortes de stipules de la base des pinnules que Plumier à décrites et figurées. Tous mes exemplaires portent une écaille roussâtre à la base de chaque pinnule, et corres- pondent parfaitement à la description et à la planche 2U de Plumier ; ces écailles, de forme ovale dans la partie inférieure de la feuille telles qu'il les a figurées, sont de plus en plus étroites et presque linéaires vers le sommet. 3. P ? ; Husn., n° 386. Alt. 600-650°'. — Dans les haies. ~ Fontaine Absalon (Mart.). Le Maiouba (Guad.). — 60 — k. P. TETRAGONA Mett. ; Husn. , II" 389. AU. 0-Ù50". — Sur les murs et les talus du bord des chemins. — Fort-de-France (Mart.j. Le camp Jacob (Guad,). 5. P. FLAVO-PUNCTATA Kfl. ; Husn. , n" 387. Alt. 500-850°. — Bois humides; bords des rivières. — Pitons du Carbet (Mart.). Rivière Noire ; rivière aux Écre- visses (Guad.). 3. POLYPODIUM L. 1. P. gomptonIjEfolium Desv. ; Husn., n° 371. Alt. 900-1,150". — Sur les arbres parmi les mousses. — Montagne Pelée (Mart.). Bains chauds du Matouba ; morne de la Découverte (Guad.). 2. P. L'Herminieri Fée, Hùt. des foug., t. XII, hg. 1 ; Husn., n" 37/i. Alt. 750-1,000'°. — Sur les arbres dans les forets du morne de la Découverte (Guad.). 3. P. SUSPENSUM Sw. ; Husn., n° 376. Alt. 550-1,150'". — Sur les arbres. — Morne Goyavier ; le Nez-Cassé ; vallée St-Louis (Guad.). U. P. CULTRATUM Wllld. ; Pi., fil., t. LXXXVIII ; Husn., n° 377. Alt. 600-1,050"'. —Sur les arbres. —Vallée St-Louis; morne de la Découverte (Guad). — 61 ~ 5. P. TENUICULUM Fée; Husii. , ir 375. Alt. 1,100". — Sur les arbres. — Morne de la Décou- verte (Guad.). 6. P. JubtEFORME Kfl. ; Husn., n° 373. Alt. 900"". — Sur les arbres. — Morne de la Découverte (Guad.). 7. P. TRICHOMANOIDES Sw. ; P. serricula Fée ; Husn. , n" 372. Alt. 800°. — Sur les arbres. — Morne de la Découverte (Guad.). 8. P ?; Husn., n" 372^. Alt. 650-1, lOO". — Sur les arbres. — Montagne Pelée (Mart.). Morne Goyavier (Guad.). Celte fougère a le port de la précédente , dont elle diffère par ses sores ovales et distants de la nervure médiane, et ses frondes moins raides dépourvues de poils roussâtres. Serait-ce le Polypodium exiguum Griseb. , Flora of ihe W. Ind. isl., p. 701? 9. P. Wagneri Mett. ; Husn. , n» 378. Alt. 250-750". — Sur les arbres. —Fontaine Didier (Mart.\ Le camp Jacob ; leMatouba (Guad.). 10. P. SORORIUM Kunth. ; Husn., n° 38ù. Ait. 500-950"'. — Dans les forêts humides. — Vallée St- Louis ; morne de la Découverte (Guad.). — 62 — il. P. INCANUM Sw. ; Drynaria incana Fée; Husn. , n" 379. Alt. 250-700", — Sur les arbres plantés autour des habi- tations et des cultures. — Goubert ; route de la Basse-Terre au camp Jacob ; le Matouba (Guad.). 12. P. GLAUCOPHYLLUM Kze ; Goniophlebium glauco- phyllum Fée ; Husn. , n° 367. Ait. 7U0-85O"'. — Arbres et rochers, rare. — Le Matouba; morne de la Découverte (Guad.). 13. P. LORICELM Sw. ; Goniophlebium Loriceum fée ; Husn., n» 383. Alt. 250-800'". -Sur les arbres.— Fontaine Didier (Mart.). Morne de la Découverte (Guad.). 14. P. CFINOODES Spr. ; Goniophlebium chnoodes î'ée ; Husn., n° 382. Alt. 200-750". — Sur les vieilles souches. — Fontaine Didier (Mart.). Le Matouba (Guad.). 15. P. INERIIFOLIUM Sw. ; Goniophtebiwn nériifolium Fée; Husn., n° 381. Alt. 600-700". — Sur les arbres, au Matouba (Guad.). 16. P. REPENS Sw. ; Campylonevron repetis Presl. ; P\., fil., t. CXXXIV; Husn., n" 365. Alt. 250-1,100"'. — Rhizôuic très-long rami-nnt stir l'^c'ofèe — 63 - des arbres dans les forêts. — Foniftinc Didier (Mart.). Morne de la Découverte (Guad.). 1 7. P. PHYLLITIDIS L. ; Campylonevron phyllitidis Presl. ; PI., fil., t. CXXX ; Husn., n" SôS'*. Alt. 0-800™. — Commune dans les haies et sur les arbres. 18. P. ANGUSTIFOLIUM Sw. ; Campijlonevron angustifo- iium Fée ; Husn., n° 297. Alt. 700-750™. — Sur les arbres de l'habitation Planel, au iVlatouba (Guad.). 19. P. PILOSELLOIDES L.; Craspedaria piloselloùies Lk. ; PI , fd., t. CXVIII; Husn., n° 370. Alt. 300-800™. — Sur les arbres, assez commune 20. P. AUREUM L. ; Chrysopieris aurca Lk. ; Pl. , fd. , t. LXXVI; Husn., n° 380. Alt. 0-750™. — Commune sur les vieilles souches et les arbres. 21. P. LYCOPODIOIDES L. ; Drynaria iycopodioides Fée; Husn., n' 369. Alt. 0-800". — Arbres et rochers, commune. 22. P. Pf.ANTAGiNEUM Jacq. ; t>fynaria plantaginea Fée ; PI., fd.. l. CXXVIII; Husn., n" 36i. Alt. 250-800™. — Forêts humides. — Fontaine Didier; — em- pilons du Carbel (Mart. ). Rivière aux Écrevisses; vallée St-Louis (Guad.). 23. P. ELONGATUM Mett. ; Drynaria elongata Fée; Husn., Il" 368. Alt. 600-850'". —Sur les abres.—Le camp Balata (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba (Guad.). 2U. P. CRASSlFOLIUM L. ; Pleuridium crassifoLium Fée ; PJ., fil., t. GXXIII ; Husn., n° 366, Alt. O-ôOO".— Sur les arbres. — Fort-de-France; le morne Rouge (Mart.). La Poinle-à-Pitre ; le camp Jacob (Guad.). Trib. XIV.-DAVALLIÉES. 1. SACCOLOMA Klf. 1 . S. IMUAYANA Kze ; Davallia Imrayana Hook. , sp. , fil., t. XLIX, fig. A; Husn., n° 269. Alt. 1,100-1,225'". — Sur la terre et les arbres pourris. — Forêts du morne de la Découverte (Guad.). 2. MICROLEPIA Presl. 1. M. Galeottii Fée ; Husn., n" 396. Alt. 650-950'".— Forêts de la vallée St-Louis (Guad). 3. DIKSONIA VHérit. 1. D. LiNDEMi Hook., sp., fil., p. 72, t. XXV, fig. B, Husn., n° 393. — 65 — Alt. 650-900'". —Forets humides. —Morne de la Décou- verte (Guad.). 2. D. ORDINATA Klf. ; Husn., n" 395. Alt. TOO"".— Forêts des pitons du Carbet (Mart.). 3. D. LACINIATA Mett. ; Diksonia incisa Fée, Hist. des foug., p. 9U, t. XXV, fig. 1 ; Husn., n" 396. Alt. 225-800*". — Bords des rivières dans les forêts. — Fontaine Didier; fontaine Absalon (Mart.). Rivière Noire , rivière aux Écrevisses (Guad. ). Trib. XV.— cyathéacées. 1. ALSOPHILA B. Br. 1. A. ASPERA R. Br. ; PL, fd., t. III ; Husn., n'^^ 397. Alt. 0-1,225.— Très-commune dans les forêts. 2. HEMITELIA R. Br. 1. H. GRANDIFOLIA Hook., sp., fil., t. XIV, fig. B ; Pi. , fil., t. XXVI; Husn., n° 388. Alt. 350-1,300"'.— Haies et bois, assez commune. 3. CYATHEA Sm. 1. G. ARBOREA Sw. ; Husn., n° 398, Alt. 100-1 ,200-". -Commune dans les forêts. — 66 — 2. C. Serra Willd. ; Hook., sp. , lil., t. IX, tig. A; Husn., n" 399. Avec l'espèce précédente, mais plus rare. 3. C. IMRAYANA Hook. , sp. , fil., t. IX, fig. B; Husn., n° ûOO. Alt. 700-1,100'". — Forêts du morne de la Découverte (Guad.). (Jette belle fougère , à pétioles couverts de nombreuses épines et à port tout-à-fait spécial, ne descend pas comme les précédentes dans la région inférieure. m. GLEICHÉNIAGÉES. 1. MEHTENSIA WilUL 1. i\]. Bancroftii Kze; Gleichenia Bancroftii Hook., sp., fil., t. IV, fig. A; Husn., n*^ 265. Alt. 1,000-1,325"'. — Sur les hautes montagnes. — Abon- dant à la montagne Pelée (Mart.). Source de la rivière Glace; morne de la Découverte (Guad.). 2. M. FURCATA Willd. ; Husn., n° 266. Alt. ZiOO-700"\ — Dans les buissons. — Le camp Balata (Mart.). Le Matouba (Guad.). 3. M. FE^DLERI Fournier; M. pubescens Willd., Fée^ Hist. des foug., p. 122 ; Husn., n" 267. Alt. 450-1,^25™. —Bords des chemins, haies et bois. — Le camp Balata (Mart.). Commune à la Guadeloupe, — 67 — 6. M. PECTINATA Willd.; Husn, n 268 Alt. ^100-1,200™. ~ Le camp Balata ; montagne Pelée (^lart.). Le iMalouba (Guacl.)- IV. SGHIZÉAGÉES. 1. ACTINOSTACHYS Wall. 1. A. PENNULA Wall.; Schizœa pennula Sw. ; Husn., n° 26a. Alt. 100-300"'. —Sur la terre dans les forêts. — Petit- Bourg ; Ste-Rose (Guad.). 2. A. GERMANt Fée, Hist. des foug., p. 123, t. XXIX, lig. 3 ; Husn., n° 263. Alt. 2OO-/4OO"'.— Cette espèce, indiquée comme terrestre par M. Fée, croît toujours sur les troncs pourris. — Foret de Ghoisy; Ste-Rose (Guad.). Les Jciinostachys , très-rares aux Antilles, n'ont été trouvés jusqu'ici que sur le versant oriental de la Guadeloupe. 2. ANEIMIA Sw. 1. A. ADIANTIFOLIA Sw. ; PL, fd., t. CLVIIl ; Husn., n° 262. Alt. 0-650"'. — Commune sur les talus et les rochers calcaires de la Grande-Terre , rare â la Basse-Terre où elle ne croît que sur les murs ; pont de la rivière Moire et murs du Vieux-Gouvernement. — 68 — 2. A. HiiiTA Sw. ; PI., fil., t. CLVIl; Husn., n» 261. Alt. 215"'. — Dans les buissons; au bord de la route de la funlaine Didier, un peu au delà du tunnel (IMart.). M. DAN^AGÉES. 1. DANAA Sm, 1. D. NODOSA Sm. ; PI., fil., t. CVIII; Husn., n° 259. Alt. 225-900'". — Forêts humides. -— Fontaine Didier (Mari.). Rivière aux Écrevisses; rivière Rouge (Guad.). 2. D. STENOPHYLLA Kzc ; Husn., n" 260 Alt. 600-1, 000". —Forêts humides. — Le Matouba; morne de la Découverte (Guad.). 3. D. ELLiPTicA Sm. ; Husn., n" 401. Alt. 700"'.— Forêts de la vallée St-Louis (Guad.). YI. OPHIOGLOSSÉES. 1. CHEIROGLOSSA Presl. 1. C. PALMATA Presl. ; PI. , fil. , t. CLXIII ; Husn. , n" 258. Alt. 500-650"'. — Sur les arbres, très-rare. — Le camp Jacob ; vallée St-Louis (Guad.). Cette belle espèce, trouvée une seule fois à St-Domingue par Plumier, n'est pas indiquée dans les autres îles de l'Archipel. 69 — LYCOFODIAOEBS. 1. LYCOPODIUM L. 1. L. CAROLINIANUM L. ; Husii., n° 559. Alt. 1,000-1,^80'". — Endroits très-humides , parmi les sphagnum.—Savane-aux-Ananas; source du Galion; sommet de la Soufrière (Guad.). 2. L. ARISTATUM Willd. ; Husn. , n^ 560. Alt. 1,175". — Versant occidental delà Soufrière (Guad.). Ce Lycopode , rare aux Antilles , n'est peut-être qu'une variété du Lycopodium claraium ; il a le port de cette espèce et croît comme elle dans les broussailles. 3. L. CERNUUM L. ; PI., fi. , t. CLXV , fig. A ; Husn. , n° 561. Alt. 200-1,125'". — Bois et haies. —Cette espèce, la plus cotnmune du genre, atteint quelquefois plus de 2 mètres de hauteur et présente l'aspect d'un petit arbrisseau. k. L. CURVATUM Sw. ; L. convolmum Desv. ; Husn. , n° 562. Alt. 1,200-1 ,Zi80". — Commune dans la région supé- rieure, elle descend jusque vers la limite supérieure de l'es- pèce précédente , dont elle diffère par ses tiges plus grosses et moins élevées , ses feuilles plus épaisses et plus raides, et surtout par ses bractées munies de dents courtes, quelquefois - 70 _ presque entières ; dans le Lycopodium cernuum , les brac- tées, plus brusquement acuniinées, sont longuement ciliées. Le nombre de séries de bractées , donné par Spring {Mo- nogr. , p. 82) comme caractère différentiel de ces deux es- pèces, est très-variable. On trouve souvent, dans le Lyco- podium cernuum, des épis qui en présentent plus de huit séries. Var. B. CYMOSUM L'Herm. ; Fée, Hist. des foug.,[> 131 ; Husn., n° 562^ Versant oriental de la Guadeloupe. 5. L. GUADALUPIANUM Fée, Hist. desfoug., t. XXXIlï, fig. 1 ; L. aqualupianum Spr. , Monog. , p. 68 ; Husn., n° 563. Alt. 500-850". — Sur les arbres. — Le camp Jacob ; le Matouba; morne de la Découverte (Guad). 6. L. iMTENS Ch. et Sclil. ; L. passerinoides H. et B. ; Husn., n° 572. Alt. ZjOO-850". — Sur les arbres. — Le camp Balata ; le morne Rouge (Mart.). Le morne Goyavier; le camp Jacob; vallée St-Louis (Guad.). 7. L. TAXIFOLIUM Sw. ; Husn., n" 573 Avec l'espèce précédente, assez commune. 8. L. LiNiFOLiUM L. ; PI., fil., t. CLXVI, fig. 6; Husn., n" 570. Alt. 500-950"". — Sur les arbres. — Champflore (Mart.). Le camp Jacob; morne de la Découverte (Guad.). Var. B. SANGUINEUM Spr, , Monogr. , p. 31; Husn., o" 571. — 71 — Le Matouba (Guad.). 9. L. DiCHOTOMUM Jacq. ; Husn., n° 582. Alt. /iSO"'. — Sur les arbres. — Charapflore (Mart.). 10. L. MANDioccANCM Raddi ? ; Husn., n" 569. Alt. 500-800". — Sur les arbres. — Champflore (Mart.). le camp Jacob; le Matouba (Guad.). 11. L. VERTIGILLATUM L. ; L. filiforme Sw. ; PI., fil., t. CLXVI, fig. B; Husn., n°' 567, 568. Alt. i(i00-900°\ — Sur les arbres. — Le camp Balata ; Champflore , etc. (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba ; ri- vière Rouge, etc. (Guad.). 12. L. TENUE H. et B. ; L. airvifolium Kze, Anal., t. I, fig. 1 ; Husn, n» 566. Alt. 500-950"\ — Sur les arbres, dans la vallée St-Louis (Guad.). 13. L. FUNIFORME Bory. ; L. colubrinum L'Herra.; Husn., n" 566. Alt. 550-800"". — Sur les arbres plantés autour des habi- tations et dans les forêts. — Le Matouba ; vallée St-Louis (Guad. ). \h. L. SiEBEKiANUM Spriug, Monog. , p. 23; PI., fil. , t. CLXVI, fig. A ; Husn. , n° 565. Alt. 1,200'". — Sur les rochers, parmi les mousses. — Versant occidental de la Soufrière (Guad. ), — 72 — 15. L. REFLEXUM Lmk., Enc. bot., t. III, p. 653 ; Husn., Il" 565a. Alt. 500™. — Haies et bois. — Le camp Jacob (Guad.). 2. SEL AGIN ELLA P. de B. 1. S. FLABELLATA L.; Pi., fil., t. XLIII, Husii. , 11° 57 j. Alt. 50-800'". — Talus, haies, bois, bords des ruisseaux.— Commune à la Martinique et à la Guadeloupe. 2. S. STOLONIFERA Spring , Monogr. , p. 209; Husn., n" 576. Alt. 700-1,000"". — Forêts humides. — Morne de la Dé- couverte (Guad.). 3. S. MOLLIS Fée , Hist. des foug. , p. 133 , t. XXXI V , fig. 1; Husn., n" 577. Alt. 525". — Sur les pierres, dans la rivière Noire (Guad.). [\. S. ROTUNDIFOLIA Spring, Monogr., p. 85 ; Fée Hist. des foug., t. XXXIV, fig. 2; Husn., n"^ 578, 579. Alt. 50-750'". — Sur la terre, les rochers et les arbres, — Jardin-des-Plantes ; Champflore , etc. (Mari.). Le Matouba ; vallée St-Louis, etc. (Guad.). 3. PSILOTUM Sw. 1. P. TRIQUETRUM Sw. , syn. fil. , p. 187 ; PI. fil. , t. CLXX; Husn., n° 574. Alt. 350-850'". — Çà et là sur les arbres. — Champflore; pitons du Carbet, etc. (Mart.). Le camp Jacob ; vallée St- Louis, etc. (Guad.), — 73 — o A A A A A e (N e-H^!S=;î=a^«ft*H > -^ h— I O Q H s «H (M B e » (N (M (N (N » "H ^H CO CO a ft Q CO •ït ;oss»S^"n^'HcC^«Hc«!HiO«nmeOa C>. |>e(S=:>OM a% 00J«n«r('>Hc^^!S«HO H ; ^ o I ^ ^ "=" ^ ^ oo I _^ X o ooo=^ i : ë ^ I r 1^ ^^^eOie<»r<=fMW»rHlrtOO^COK-fl-r g . vu . b '(i «J ZJ • eu ■aj ici) O ti O) o te o -i; S « a> a '3 £ ■tu s ^ KjHO- ra H ru z Œ o ~ TU — M. Gandy fait une communication intéressante sur les variétés de forme que peut offrir la même espèce de fougère; les observations de notre collègue portent sur deux espèces : VAthyrium filix fœminea et le Scolopendrium officinale. M. le i)"" Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses con- frères un fossile qu'il a trouvé , à Évrecy , dans des argiles qui surmontent le lias et qui appartiennent à l'oolithe ferru- gineuse. Ce fossile est reconnu pour être une baguette plate d'oursin. Plusieurs membres s'entretiennent des doubles floraisons que la température exceptionnelle de l'année 1868 a favo- risées ; on signale plus particulièrement comme ayant offert ce phénomène : le Lilas , le Syringa , le Berberis Darwini, des Mahonia, la Vigne, le Pommier, le Figuier, les Ceano- thus 5 le Cornus sanguinea , etc. A 9 heures, la séance est levée. ¥ SEANCE DU 7 DECEMBRE 1868. Présidence de MI. le D' FAUCOIV~DlIQlIESIVAY. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président et le secrétaire de correspondance signalent les ouvrages et les lettres qu'ils ont reçus depuis la dernière séance. Parmi les pièces de correspondance se trouve une nouvelle lettre adressée au président par M. Schloembach, qui réclame son diplôme de membre correspondant de la Société Lin- néenne et les publications auxquelles lui donne droit la somme qu'il a versée. Le secrétaire de correspondance fait remarquer que le retard mis à l'envoi des pièces destinées à M. Schloem- bach provient sans doute de ce que les frais exigés par la poste pour le transport des volumes ayant paru considérables, on espérait pouvoir trouver un autre mode moins onéreux. — La Société , consultée , invite le bibliothécaire à faire par- venir par la poste , et le plus promptement possible , à M. Schloembach , son diplôme et les volumes auxquels il a droit. M. le D*" Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses col- lègues : 1° une empreinte végétale trouvée dans le fuUers' earth; 2° une huître ou un pecten , difficile à déterminer , qu'il a rencontré dans le lias, à Subies ; 3" des serpules et des bases ou empâtements d'apiocrinites provenant des carrières de la — 76 — grande oolithe du Maresquet, On sait que des portions de tiges et des sommets d'apiocrinites se voient assez fréqucm- menl sur divers points du département , et surtout à Ran- viile ; des bras ont été trouvés par notre collègue, M. Luard, dans le calcaire à plaquettes de la grande oolithe à Soliers, et par votre secrétaire de bureau, dans l'oxfordien des Vaches-Noires ; mais c'est la première fois que des empâte- ments d'apiocrinites ont été signalés dans la grande oolithe du Calvados. On en devra la découverte à IM. le D"^ Ogier Ward , qui est un intrépide explorateur de nos carrières. Un échan- tillon d'Eligmus , trouvé par notre collègue avec les échan- tillons de bases d'apiocrinites, fait supposer que ces dernières étaient renfermées dans la couche à Eiigmus. — Peut-être en découvrira-t-on plus lard dans des couches plus profondes. COMMUNICATION DE M. RAULIN. M. Raulin eniretienl ses collègues de l'utilité de la silice dans le développement des Mucédinées. On connaît, dit M. Raulin, le rôle important de la silice dans le développe- ment de certains êtres vivants supérieurs. En particulier , M. G. Ville a démontré l'utilité du silicium dans l'accroisse- ment des céréales, et IM. I. Pierre en a suivi la distribution dans les organes du blé. En faisant végéter des Mucédinées dans un milieu artificiel, M. Raulin a trouvé qu'une petite quantité de silice ajoutée aux autres éléments donne constamment un accroissement du poids de la plante égal environ à 3 grammes sur 20 grammes. Cet excès de poids est faible , à la vérité ; mais comme les variations de poids du végétal obtenu sur des liquides de même composition ne dépassent pas, dans son procédé , 1 gramme sur 50 grammes , !M. Raulin se croit autorisé à attribuer cet excès de poids à une action propre de — 77 — la silice et à expliquer la faiblesse de ce résultat par la minime proportion de la silice nécessaire et par la présence presque inévitable de ce corps dans les matériaux employés. Ce résultat , fait observer notre collègue , forme un lien de plus entre les êtres supérieurs et les organismes inférieurs. Il rappelle à cette occasion que, outre le carbone, l'hydro- gène, l'oxygène, l'azote, le phosphore, le potassium, la silice interviennent utilement dans la vie des végétaux supé- rieurs etdesi)Iucédinées;.le fer, utile aux Mucédinées, semble ne l'être pas moins à la vie des plantes et même h celle des animaux supérieurs ; la magnésie dans les Mucédinées , la chaux dans les grands végétaux paraissent jouer le même rôle, et peut-être la chaux n'intervient-elle ici que parla magnésie. Enfin , ces divers corps simples sont assimilables sous forme de composés parfaitement déterminés, les mêmes pour les divers êtres. En voyant ces analogies, si frappantes jusque dans les dé- tails , il semble donc que la loi chimique de la formation des êtres vivants est une loi unique pour toute la nature, suscep- tible un jour d'être exprimée par une formule générale qui ne comporte que de légères variations d'un être à un autre. Le même membre conserve la parole pour faire part à la Société d'un essai de chauffage du cidre. Le procédé de conservation du vin , tel que l'a imaginé M. Pasteur , repose sur les principes suivants : 1° Lorsque les vins se gâtent , subissent ces maladies qui les rendent impropres à la consommation, et dont l'acétifica- tion est une des plus communes , ce phénomène est dû au tiéveloppement d'organismes vivants aux dépens des éléments nutritifs du vin ; 2° Il suffit de porter le vin à une température de 60° en- viron pour le préserver , à l'avenir , de ces maladies , parce ~ 78 — que cette température , aidée par l'action des acides du vin suffit à détruire les germes ; 3" Le chauffage ne fait perdre au vin aucune de ses qua- lités et ne l'empêche nullement de vieillir ; W Le vin se conserve alors, non-seulement dans des vases hermétiquement clos , mais dans des tonneaux , dans des bouteilles à demi-pleins et soumis aux diverses manipulations de l'industrie , et c'est là ce qui constitue la valeur pratique du principe précédent. M. Pasteur, en s'appuyant sur ces faits, se propose de chauffer le vin qu'on veut préserver de toute maladie à une température de 60° environ. Ce pro- cédé commence déjà à être mis en œuvre dans plusieurs localités , soit chez les vignerons , soit chez les commerçants. M. Raulin s'est livré à quelques essais analogues sur le cidre , essais qu'il regarde comme trop peu nombreux encore pour lui permettre de conclure sûrement. Toutefois , du cidre doux chauffé à 70" se maintient doux depuis plus d'un mois dans des bouteilles en vidange, tandis que du cidre non chauffé durcit et passe à l'acide. M. Raulin pense donc que le procédé de chauffage du vin pourrait être appliqué au cidre avec succès ; seulement , le cidre étant moins riche en alcool que le vin devrait être porté à une température un peu plus élevée, vers 70° par exemple. Il est bien entendu, d'ailleurs, que le chauffage n'empêche pas le cidre de s'affaiblir , de se tuer dans une bouteille à demi-pleine où on le maintient quelque temps ; mais la cha- leur ne lui fait perdre aucune de ses qualités utiles , comme M. Baulin l'a constaté. Il devrait donc être manié avec les mêmes précautions que le cidre ordinaire , et le contact de l'air devrait être évité pendant le chauffage , autant que pos- sible. Quant à la dépense nécessitée par cette opération , il — 79 - suffira de savoir le chaullage du viu en grand ne coûte que B a U centimes par hectolitre. Une discussion , à laquelle prennent part MM. Raulin , I. Pierre, Leboucher , Berjot , s'engage sur la question de savoir quelles sont les causes qui font que certains cidres se tuent. On reconnaît que cette maladie des cidres peut tenir à diverses causes , et que tel remède qui réussirait dans un cas serait inefficace dans un autre. M. iMorière lit la lettre suivante, qui lui a été adressée par M. Olivier Lefrançois , vice-président de la Commission ad- ministrative de l'hospice de Lisieux : 1" décembre 1868. « Cher Monsieur , (( Je vous adresse une citrouille qui présente , je pense , a un fait peu ordinaire de végétation et qui mérite peut-être « l'examen de la science. « Malheureusement , quand elle vous parviendra , le con- « tact de l'air l'aura déflorée, et les pépins qu'elle renferme, « dont plusieurs étaient en pleine végétation et munis de « feuilles d'une belle coloration verte, ainsi que leurs pédon- « cules , dans la partie où les feuilles y sont attachées , ne « présenteront plus cet aspect. * Je le regrette beaucoup, parce que le tout était curieux « au moment de l'ouverture. « (^ette citrouille était dans le grenier de l'hospice depuis « deux mois et à l'abri du soleil. J'ai regardé s'il n'y avait fe point quelque fissure ou ouverture par laquelle l'air eût « pu s'introduire dans l'intérieur ; je n'en ai pas aperçu et « je ne puis m'expliquer cette coloration verte qui n'a lieu « qu'au contact de la lumière. — 80 ~ " Enfin , cher (Monsieur , ce qui, pour moi et pour toutes " les personnes de la ville qui sont venues voir celle citrouille « ce matin, paraît extraordinaire, est peut-être bien ordi- « naire pour vous. « Dans tous les cas , j'ai cru ne pas devoir garder pour « nous ce qui ne nous est pas connu. » C'est pourquoi j'ai fait remettre, ce soir, au chemin de « fer celle citrouille, en vous priant, cher Monsieur, d'agréer a mes civilités affectueuses. a O. LEFRANÇOIS , « Fice-président de la Commission administrative des « Hospices de Lisieux, » M. Morière fait suivre la lecture de cette lettre des ré- flexions suivantes : Le phénomène signalé par M, Olivier Lefrançois , tout en n'étant pas un fait nouveau pour la science, ne mérite pas moins de fixer l'attention des naturalistes. La germination est une fonction de la vie de la plante qui est loin d'avoir été étudiée sous tous ses aspects , et qui offre encore un grand nombre de problèmes à résoudre. Notons les faits qui s'offrent à nous et n'affirmons pas trop vite une explication qui pourrait bien être détruite par des observations nouvelles. La citrouille de l'hospice de Lisieux nous a offert une pulpe dans un état de fermentation assez avancé ( le même phénomène se remarque dans la plupart des fruits qui ont été récoltés cette année dans un étal de maturité trop grand); cette pulpe renfermait des graines à l'état normal, et d'autres, en assez grand nombre , dans divers états de germination très-avancés; la petite plante, constituée par la radicule, la tigelle et la gemmule, avait parfois une longueur de 10 à 15 centimètres; un très-grand nombre de fibrilles résultant de la division de la radicule parcouraient la pulpe dans divers — 81 — sens ; — les cotylédons avaient une couleur jaune-verdâtre ; — il paraît que, à l'ouverture du fruit, ils étaient complètement verts. Ce cas de germination de graines à l'intérieur des fruits avait été déjà observé. On l'avait même signalé dans les citrouilles, mais comme un cas exceptionnel, tandis que les choses se passent normalement ainsi dans les Avicennia , les Rhizophora , les Conocarpus , et quelques autres plantes qui croissent sur les plages fangeuses des régions cquinoxiales. Les graines de ces espèces germent dans le fruit même, et leur embryon ne cesse de se développer depuis l'instant où sa formation commence jusqu'à celui où il devient une plante adulte. Pour la majeure partie des plantes phanérogames , il est admis qu'une bonne graine , arrivée à un élat de maturation convenable , doit , pour entrer en germination , être soumise simultanément à trois influences, sans lesquelles elle ne don- nera jamais naissance à une nouvelle plante ; ce sont : Vhu- midité , la chaleur , Y oxygène de l'air. L'eau est indispensable à la germination ; elle agit d'abord comme agent physique, en gonflant et ramollissant les tissus extérieurs dont elle facilite la rupture; par sa seule présence, elle aide aux réactions chimiques pour lesquelles elle est in- dispensable ; enfin , c'est le véhicule qui doit transporter les matériaux soHdes nécessaires à la nutrition et à l'accroisse- ment. — Dans le cas qui nous occupe, la pulpe du fruit de la citrouille est la source à laquelle l'embryon a emprunté l'humidité dont il avait besoin pour se développer. Ainsi la première condition indispensable à la germination , la pré- sence de l'eau , a été remplie par le milieu dans lequel la graine était placée. Toute plante exige également , pour développer son em- bryon , une certaine dose de chaleur. Il y a , pour chaque 6 — 8-2 — espèce végétale , une température plus favorable qu'une autre à la germination de la graine; c'est, en général, de 10 3 12" que la germination s'opère avec le plus de faci- lité et de rapidité. — On conçoit que , par suite de la tem- pérature élevée et persistante de l'été , le grenier ait pu se trouver sufTisamment échauffé pour que la citrouille se trouvât soumise à la température la plus favorable à la ger- mination de ses graines. Enlin , il semble ressortir des expériences de Saussure , comme de toutes celles qui ont été faites depuis l'illustre physicien, qu'en dehors d'un milieu oxygéné la germination est impossible. Et cependant , les expériences de Huber et de Sénebier d'abord, celles de Homberg ensuite, sont venues nous apprendre qu'au moment où la germination commence, une très-petite quantité d'oxygène est suffisante. La quantité d'air nécessaire pour fournir cette quantité d'oxygène se trouvait-elle déjà à l'intérieur de la citrouille , ou bien était-elle le résultat de phénomènes endosmiques, ou bien enfin l'oxygène provenait-il de certaines décompo- sitions? Toujours est-il que le développement considérable de certaines plantules accusait la présence d'une notable quantité de ce gaz à l'intérieur du fruit. La couleur verte des cotylédons et de la tigelle , qui était visible surtout au moment de l'ouverture du fruit , est le phénomène qui nous a paru le plus surprenant. On admet généralement que la coloration verte des feuilles exige l'in- tervention de l'air et de la lumière , et il faudrait admettre alors que la lumière ou du moins certains rayons ont pu agir , malgré l'épaisseur de la pulpe de la citrouille. Il faut admettre , toutefois, que si la lumière est indispensable à la coloration verte des feuilles , elle ne l'est pas pour les coty- lédons. Il suffira (le citer le Salsola kali , ie Gui, le Pistacia terebinthus , le Convolvuius soldaneLla, etc. , qui ont des — 83 — cotylédons d'un beau vert. H est vrai que les cotylédons de la graine de citrouille ont une couleur blanche et qu'une coloration verte s'est développée à l'intérieur du fruit. Ce point , comme on le voit , exige de nouvelles investigations auxquelles nous nous proposons de nous livrer. Il est procédé au renouvellement du Bureau, qui se trouve ainsi composé pour l'année 1869 : Président, iMM. Rallin, prof' de physique au Lycée. Vice-président, le D'' BouiîIenne jeune. Secrétaire de bureau, Morière , prof"^ à la Faculté des sciences. Secret'^ de corresp. , Deslongchamps , id. Bibliothécaire, Fauvel (Albert) , avocat. Archiviste, l'abbé Marc. Trésorier, Berjot jeune , négociant. Les membres de la Commission d'impression seront, outre le président et les deux secrétaires qui en font partie de droit, MM. Leboucher, Pierre, Fauvel, Fayel et Bin-Dupart, qui ont été désignés par le dépouillement du scrutin. La Société décide que sa Commission d'impression se réunira le jeudi 10 décembre, à quatre heures du soir, pour arrêter la liste exacte des membres honoraires , résidants et correspondants, et faciliter au trésorier le recouvrement des cotisations arriérées. A 9 heures 1/2, la séance est levée. SÉANCE DU 11 JANVIER 1869. Présidenoe de il. RAULIIV. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. En prenant possession du fauteuil de la présidence , M. Raulin prononce l'allocution suivante: ce Messieurs , perraettez-moi de vous dire combien je suis 0 touché de la marque de sympathie que vous m'avez ac- « cordée ; il y avait certainement dans la Société Linnéenne « des personnes que leurs travaux ou leur valeur person- « nelle recommandaient plus que moi à vos suffrages ; mais, 0 puisque vous avez pensé qu'un dévouement réel à la « science est un titre suffisant pour m'appeler à ce fauteuil, 0 je vous prierai de me continuer votre bienveillance dans « l'exercice de mes fonctions. Quant à moi , persuadé que « les intérêts et les passions n'entrent pas ici , parce que la « science y tient toute la place, je n'aurai d'autre devoir que « de faire en sorte que toutes les opinions puissent être dis- « cutées librement et franchement, parce que toutes sont « également désintéressées. « Toutefois, je regrette de vous dire que, devant bientôt « m'absenter pour plusieurs mois , je crains d'être privé (( pendant quelque temps de vos réunions si sérieuses et si « intéressantes ; mais, de loin comme de près, je resterai un « membre dévoué de la Société Linnéenne. Je conserverai « profondément le souvenir de l'honneur que vous m'avez « fait on me nommaiil votre i)résideni. » Des applaudissements unanimes prouvent à M. Ilaulin que — 85 — les paroles qu'il vient de prononcer sont accueillies avec la plus vive sympathie. Le président ayant accordé la parole au secrétaire de bu- reau , le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le secrétaire de correspondance donne lecture d'une lettre d'un libraire de Paris qui ne lui a été remise qu'au com- mencement de la séance. Cette lettre annonçant le dépôt de volumes destinés à la Société Linnéenne et qui devaient être retirés avant la fin de décembre, il craint qu'une réclamation ne puisse avoir aucun résultat. M. le président engage M. le secrétaire de correspondance à faire néanmoins une tentative pour obtenir ces volumes. M. Deslongchamps met sous les yeux de ses collègues une magnifique tête d'Ichthyosaure, qui a été trouvée à La Caîne. Jusqu'à présent, V Ichthyosaurus tenuirosiris , dont M. Mo- rière s'est procuré plusieurs exemplaires dans la même loca- lité , et qui sont maintenant déposés au Musée d'histoire naturelle de Caen , paraît être l'espèce que l'on a rencontrée dans le plus grand nombre de localités. L'espèce à laquelle appartient la tête présentée par M. Deslongchamps diffère , sous plusieurs rapports, de Vlch. tenuirostris ; d'abord , elle a été trouvée dans un niveau supérieur à celui qui contient le tenuirostris , c'est-à-dire supérieur à l'argile à poissons , au niveau des miches de la partie inférieure du lias supérieur de IVL Hébert , à ce niveau enfin que M. Deslongchamps a considéré comme étant la partie inférieure des marnes infra- oolithiques. La couche qui contenait l'espèce présentée est celle que les ouvriers désignent par le nom de cochons ; c'est le niveau des Ammonites serpeniinus et bifronsque M. Hébert rapporte à la partie moyenne du lias supérieur, et qui, pour M. Deslongchamps, est la partie moyenne des marnes infra- oolithiques. Cette nouvelle espèce diffère du tenuirostris — 80 — non-seulement par sa station , mais elle paraît acquérir une plus grande taille ; ses dents sont beaucoup plus fortes, bom- bées au milieu, et elles offrent des cannelures très-prononcées. M. Deslongchamps annonce qu'il est en train de disposer le squelette complet de l'un des Ich. tenuirostris , que M. Morière avait pu se procurer. Ce squelette, qui sera bientôt déposé au Musée , ne sera pas l'une des pièces les moins curieuses à examiner et à étudier. M. le D' Ogier "Ward communique' drvers fossiles parmi lesquels se trouvent de beaux échantillons d'Eligmus trouvés au î\laresquet, dans la grande oolithe ; plusieurs spécimens de Rhynconella spinosa et senticosa provenant soit du uller's , soit de l'oolilhe inférieure , mais non du' liàfef , comme l'avait d'abord supposé M. le D^ Ward. M l'abbé Marc lit la noie suivante : NOTEÏ SDR m BOIS FOSSILE DE CERVUS ELAPHUS ET SON GISEMENT, Par M. l'abbé MARC , membre de la Société. (( J'ai signalé , il y a deux ans, la première apparition du mammouth dans les huîtrières de la Manche. Ce fait , bien qu'extraordinaire, n'avait cependant rien de surprenant, puisque c'est dans ce bras de mer que débouchaient les nom- breux affluents auxquels sont dues les alluvions qui consti- tuent le diluvium gris de nos vallées. Que ces affluents aient même entraîné avec eux dans ce centre commun la plus - 87 — grande partie des matières terreuses qu'ils tenaient en suspen- sion, c'est ce qui ne paraît pas douteux. Ce qui est moins douteux encore , c'est que les animaux de la faune dilu- vienne qui furent pris à l'improviste sur leur passage , n'échappèrent pas davantage aux effets des ces vastes inon- dations; livrés au caprice des flots et des torrents impétueux, ils s'en allèrent inévitablement à la dérive. Quelques-uns saisis par les remous atterrirent dans les anfractuosités des collines. Ceux, au contraire, qui restèrent dans la sphère d'action des courants, ne durent s'arrêter dans leur mou- vement de translation, qu'après avoir gagné la haute mer , où ils ne tardèrent pas h se disloquer , puis s'abîmèrent et disparurent enfin sous la masse liquide. Il ne faut donc pas désespérer de rencontrer , un jour , dans cette station infra-neptunienne, où déjà le mammouth a été découvert , des restes à'hycena fossilis, de rhinocéros tichorinus, peut-être même de l'ours des cavernes. En attendant que l'avenir et quelque circonstance imprévue donnent raison à notre pressentiment, nous nous bornerons, quant à présent, à constater un fait relatif à cette hypothèse, et dont la certitude nous est acquise, à savoir: que notre mer recèle dans son lit des ruminants élaphiens ; lesquels furent aussi contemporains du mammouth. La preuve que nous apporterons à l'appui de cette assertion est une corne de cerf, encore toute couverte de bryozoaires, qui reposait, il y a quatre mois à peine , dans les profon- deurs de la Manche. Celui qui me l'a remise est un esti- mable douanier, du port de Courseulles. Je lui étais déjà redevable d'une dent d'Elephas primigenius qu'il avait ramassée sur le quai en faisant son service. C'est encore à lui qu'appartient le mérite d'avoir sauvé de l'oubli le bout de ramure qu'il a bien voulu m'offrir, et qui fait l'objet de cette note. - 88 - Des pêcheurs d'huîtres renlrcs dans le port pour y faire un déchargement avaient jeté au rebut ce chétif débris qui n'avait pour eux aucune importance, l.a perte en était donc certaine, et l'on peut dire que c'en était fait de cette antique dépouille, si le douanier Rivière, auquel j'avais fait, depuis longtemps, mes recommandations, ne se fût empressé de la recueillir. Une enquête dirigée avec sagacité lui apprit bientôt que notre modeste aubaine a été pêchée à la drague, sous vingt-huit brasses d'eau, et à douze lieues de la côte, dans le nord-est de Ver. On reconnaîtra sans peine que ce gisement est identique avec celui de nos mammouths de St- Valéry malgré la dis- tance qui l'en sépare. Toutefois, nous devons ajouter, pour être exact, qu'il n'est pas également prouvé qu'ils appar- tiennent l'un et l'autre au même horizon stratigraphique. La superposition des couches, leur composition minéralogique, leur corrélation avec les autres terrains , choses si utiles au géologue pour le guider sur la terre ferme , se dérobent à nos investigations , au sein d'une mer où les dépôts de transport ont pu se mêler et se confondre, sinon disparaître entièrement. Comme nous savons d'ailleurs que la race des mammouths s'est éteinte dans le nouveau pliocène et que le Cervus elaphus auquel appartient notre échaiilillon a traversé cette période, attendu qu'il fait encore partie de la faune actuelle , il s'agit de savoir si le fossile qui nous est parvenu remonte à l'époque diluvienne, ou seulement aux temps géologiques qui l'ont suivie. Dans les conditions où nous sommes placé, il serait difficile de faire une réponse catégorique, car, ainsi que nous venons de le dire, les données nous manquent, et pour exprimer toute notre pensée , nous craignons que le sujet qui nous occupe ne soit encore longtemps un pro- blème. — 89 — Cepeiidani, malgré les incertitudes qui planent sur celle question, nous avons cru devoir mentionner une trouvaille qui, indépendamment de la date plus ou moins reculée de son âge géologique, ne laisse pas de nous offrir de l'intérêt, non -seulement parce que la présence du Cervus elapfius , dans le vieil Océan britannique , est un phénomène qui ne s'était pas révélé jusqu'ici, mais encore parce que l'état de conservation du spécimen qu'ont épargné tant de siècles, dans le milieu dissolvant des eaux salées, nous a paru vrai- ment digne de remarque. Ce n'est pas à dire que ce spécimen n'ait point souffert des injures du temps : nous aurons , comme on doit s'y attendre , des exceptions à faire , notamment pour les an- douillers qui ont été fracturés, et dont le tissu spongieux est entièrement détruit, quoique ce même tissu soit à peine altéré dans la partie supérieure du tronçon, où la tige a été brisée. Cette dernière cassure est-elle plus récente que les autres? Cela pourrait être. Dans tous les cas, les détériora- lions plus ou moins grandes qu'on remarque dans les parties accidentées, ne préjugent rien pour le corps même de la tige, dont la presque totalité est restée intacte. Ce qu'il y a de certain, c'est que celle-ci n'a rien perdu de sa dureté primitive, et l'on peut affirmer que la substance inorganique, en général , a résisté à tous les agents de destruction. La surface même du tissu compacte est si légèrement fruste qu'elle présente encore les sillons dans lesquels se trouvaient les vaisseaux cutanés qui l'ont sécrétée. Cette corne est celle du côté droit de l'animal. Le merrain affecte une forme arrondie. La meule quoique endommagée par un de ses côtés est visiblement circulaire. L'andouiller basilaire et l'andouiller médian, les seuls qui nous restent , ont été brisés, le premier à partir de sa base dans une longueur oblique do 4 centimètres, le second à 2 centime- 0 — 90 — très seulement de son point de départ. Celui-ci malgré une légère compression à l'endroit où il prend naissance, annonce une tendance à la forme conoïdale qui est à peu près celle de l'andouiller basilaire. J'ai trouvé 11 centimètres de cir- conférence pour la tige, et ^45 millimètres de diamètre pour la meule. La longueur totale du tronçon est de 25 centi- mètres. ') Le rédacteur du procès-verbal pense que les débris de mammifères que l'on rencontre à une certaine distance de la côte pourraient aussi provenir d'animaux ayant habité cette forêt qui dut, dans des temps reculés, abriter de ses ombrages toute la partie du littoral désignée au temps de Grégoire de Tours, sous le nom de Lùtus saxonicum. Cette forêt anéantie par les flots , qui s'étendait des deux côtés de la presqu'île du Cotentin, a donné lieu à un gisement de tourbe sous-marine que l'on peut facilement constater dans les hautes mers et qui est connu en Basse-Normandie sous le nom de Courban. Bien que les végétaux qui la constituent soient réduits souvent à l'état friable de tourbe, on y a trouvé également des troncs d'arbres, assez bien con- servés qui paraissent avoir une grande analogie, par leurs fibres et leur écorce, avec le chêne, le châtaignier , le bouleau, le noisetier; — des noisettes, des défenses de sanglier et des bois de cerfs, ont été rencontrés à plusieurs reprises dans la masse tourbeuse. De l'autre côté de la presqu'île du Colenliii , et surtout dans les grèves du Monl-St-Michel, qui ont dû être occupées par une vaste forêt (1), on trouve le même gisement tour- (1) Les manuscrits n" 24 et 3i de l'abbaye du Mont-Sl-Michel donnent des détails sur cet envahissement des flots ; le 1" dit en parlant du Mont, naguère relié à la terre ferme : ^fare quod longe - 91 — beux , des troncs d'arbres , souvent considérables , dont M. Quénault , sous-préfet de Coulances , a bien voulu nous envoyer une rondelle qui se trouve aujourd'hui au musée botanique de la ville de Caen, des bois de cerfs assez nom- breux et d'autres débris des anciens habitants de ces forêts. ]| ne serait donc pas impossible que l'échantillon présenté par M. l'abbé Marc eût une telle origine. Dans tous les cas , recueillons avec soin les débris d'êtres organisés, qui peuvent dislabat pmilatim assurgens omnem sylve ejus magnitudiuem virtute sua conqjlanacit et in arène suœ fonnam cuncla i-edegil. M. L. Rouault, curé de St-Pair-siir-1 a-Mer, dans un ouvrage publié en 1 l'ik, s'exprime ainsi sur l'existence et la disparition de la forêt : » Environ l'an ZiOO de la naissance du Sauveur du monde , il y « avait dans la Basse-Normandie, vers l'occident, sur la mer océane , « une vaste forêt qui commençait à la chaîne des rochers de Chausey « et s'étendait vers le midi, au delà du mont Tombelaine Cette « forêt, qui portait le nom de désert de Scissy , avait environ 7 lieues « de long et près de k de large, car elle occupait tout le terrain où « est maintenant le bras de mer qui sépare la Normandie de la Bre- B tagne, qui n'étaient alors divisées que par la rivière de Coënon oîi « la mer avait déjà son flux qu'elle a étendu peu à peu si loin que la « forêt n'avait plus, dès le VP siècle, qu'une lieue de large. 1. Morière par M, le docteur Pépin , à qui elle appartient. !\I. Morière n'a pas encore eu le temps de préparer complète- •neDî cette pièce importante , mais il a cru devoir la sou- mettre , telle qu'elle est , à l'appréciation de l'Assemblée. Cette mâchoire de Steneosaurus n'est pas complète en arrière; la partie antérieure, qui est parfaitement conservée, offre une longueur de 70 centimètres , et offre , comme dans beaucoup de Téléosauriens, un renflement à son ex- trémité. Déjà une vertèbre de Steneosaurus avait été ren- contrée dans la même localité, et ;M. Deslongchamps , qui M. Worière avait communiqué cette vertèbre , avait supposé qu'elle pouvait se rapporter au St. Boutilieri , es- pèce qui avait été trouvée déjà dans la grande oolithe du Calvados. La mâchoire découverte à St-Pierre-sur-Dive , et qui appartient probablement au même individu que la ver- tèbre , paraît devoir constituer une espèce nouvelle diffé- rente du Bouu'lieri , à laquelle il serait à désirer de voir attacher le nom du docteur Pépin , licencié ès-sciences na- turelles de la Faculté de Caen , qui a provoqué la découverte de ce précieux débris. Depuis plusieurs années, en effet, M. le docteur Pépin avait recommandé à un ouvrier carrier , le sieur Lemaitre, de recueillir tout ce qu'il trouverait de coquilles ou de frag- ments d'os dans les carrières de St-Pierre. Cet homme en était venu au point de ne donner , en quelque sorte , pas un seul coup de pioche dans la couche la plus riche en coquilles sans remarquer ce qu'il enlevait. Un jour il aperçoit de pe- tites pointes noires brillantes à travers cette couche calcaréo- argileuse ; il examine avec plus d'attention , reconnaît une mâchoire armée de dents , et l'apporte avec joie à son mé- decin pour le remercier des soins qu'il avait généreusement donnés à sa famille. Il avait recueilli avec la plus grande précaution tout ce qu'il avait pu trouver , mais il s'était - 101 — trouvé arrêté dans son exj3loration par un filon , et malheu- reusement aucune recherche ultérieure n'a pu faire découvrir les autres parties de la tête. Les diverses parties du squelette ont été dispersées, et plusieurs coquilles adhérentes îux fragments que l'on a rencontrés prouvent que ces fragments ont séjourné longtemps sur le littoral de la mer. Déjà antérieurement, MM. Pépin et Morière avaient trouvé, dans la même carrière , plusieurs fragments de dents et sur- tout deux très-belles dents palatines. M. Morière présente à la Société , de la part de M. le D' W. Nylander , le travail suivant : REGOGNITIO MONOGRAPHIGA SCRIPSIT WILLIAM NYLANDER. Ramalinei tribu tute separandi videntur ab Atectoriis et Everniis ob differentias analyticas ( praesertim thabmii ) conspicuas. Multo minus liquet, an Aiectoriœ et Everniœ unica tribu comprehendi debeant aut anne satius Evemiei tantum subtribum constituant Parmelieorum , quibuscum notis plurimis conveniunt. In génère Ramalina nuper indicavi (in Flora 1869, p. \.hh) , reactionis chemicae obvenire characterem hydrate kalico raanifestatum apud nonnullas species : scilicet rae- dullam eo adminiculo tum crocee vel lateritio-rubricose vel sanguinee tingi (praecedente flavescentia ) , apud ahas vero species nullam talera colons mutationem observari. Reac- tionem ejusmodi dico eam , quae applicato adminiculo - 102 - chcmico inox vol fore mox prodit , nec rcspicio colora- tionem obscuram inlerduiii desiccalioiie leiile accedente ortam vel secundaiiam et tardani. Sunt Ramalinae reactione meduUari ope liydralis kalici e flavo rubricoso dignotae (K Zf.) : 1) R. scopulorum (Dicks.), separanda a jR. cuspidata (Ach.), 2) R. rigida (Pers. ), 3) R. anceps Nyl., h) R. arabum Ach., 5) R. dasxjpoga Tuck. , 6) R. subpoUinaria Nyl. , 7) R. denticulata (Eschw.) et 8) R. vulcajiia (Mut.). Omnibus céleris Kama- linis cognitis , numéro hodie baud parum auctis, haecce reactio deest. Altentius sic denuo examini subjectis Ramaiinis , eas longe plures continere perspexi species quam antea admis- sum fuit et quam antea credideram, nam non solum re- actiones chemicoe signum novum distinctionis contulerunt differentiis externis , inler quas nirais neglectae inveniuntur differentiœ receptacuH apotheciorum , sed etiam sporae et spermatia , mensuris formaque , satis fida prsebere visa sunt signa , quibus lypos specierum invicem nunc discernere debui, ubi olim nimis jungendo iiitentus l'ucram. Quo examine novo innixus, modo sequente nunc Rama- lineos expouere defmireque officii babeo. Atque forsan nul- libi in Lichenograpbia recoguitio ulla monographica magis desideranda erat; pertinet enim genus Ramalina ad Lichenes difficillimos, comparandos difficultatum respeclu cum Riibïs et Hieraciis inler plantas Phanerogamas. Spero fore , ul opusculum meum progrcssui hujus partis scienlia? inserviat et ut studium Lichenum , quos hic characteribus plenioribus acutioribusque tractavi , facilius reddal. Pro magna parle sequor Srjnopsin Lichenum et Pro- dromum Lichenographice Scandinavie. Specimina praîcipua examinata conservantur in Iierbariis Musei Parisiensis, cla- rissimi Lenormand et in mec proprio. - i(ih - Tribus RAMALINEI. Si solum genus Ra ualina hue ducllur, defiiiitio dari po- test : Liclienes ihallo lacinioso aiit filamentoso fruticuloso ; apotheciis scutellaribus, paraphysibus discretis , sporis sat parvis uni-seplatis ; spennogoniis spermatia breviter cylin- drica recta proferenlibus et filamentis peculiaribus ramosis in cavitate sperraogoniali intertextis. Sed hue etiam pertiuere possit genus Ramalea ( de qua videatur infra ) , et thallo subdepresso-laciniato vel adscen- dente , apotheciis biatorinis et spennogoniis typi alius disce- dens forsanque potius intcr Bœomyceos locum naturalem habeiis aut propriam tribuni leferens prope Cladonieos. Dufoureœ genus, ob apothecia ignota loci nonnihil in- certi , sit tribui Evermeorum subjungendum aeque ac Daciyltna. RAllALiniA Âch. Thallus osseo-albidus , stramineo-flavidus vel pallidus"/ teres aut compressus , uitidiusculus aut subopacus, mollis aut saepius phis minusve rigescens, erectus aut penduhis , caespitose crescens , varie divisus , undique similis (nec altcro latere discolor vel diversus). Stratum corticale varie com- positum , jam cellulis indistinctis corneuni et subamorphum , jam (et in plerisque speciebus) ex elementis anatomicis fila- mentosis axi tubulosis sensu longitudinali thalli conglutinatis (tum rémanente saepe parte externa tenui amorpha ) ; quae lextura solutione hydratis kalici afTusa manifestior evadil ; stratum illnd igitur aui fragile aui plus minusve solidum. loa — Gonidia sphaeroidea discrela inediocria (diametri 0,007-0,018 millimetri). Medulla alba arachnoidea , ihallum totum iulus occupans , aut (in paucioribus) versus parietem internum corticalem retracta et thallus tune , ob meduUain cavam , intus plus minusve inanis. Apothecia scutelliformia sparsa aut marginalia aut terini- nalia , opaca , testaceo-pallida , saepe glaucesceiitia vel glauco- pruinosa ; sporae oclonae incolores ellipsoideae vel oblongae (plerisque speciebus leviter curvatae) aut fusiformes , uni- septatae ; paraphyses médiocres vel saepius tenues , apice crassiores aut clavatse ; gelatina hymenialis iodo cœrulescens ( deinde violaceo-tincta , cœrulescentia in apice thecarura magis persistente ). Spermogonia extus prominentia parum notabili indicata , speciebus paucioribus diclinctius prominula , sparsa , aut conceolaculis nigris aut incoloribus ; sterigmata subsim- plicia aut pauci-articulata , articulis longiusculis attenuatis , et accedunt sterigmatum socia eltmenta fdamenlosa elongata anastomosanliaque in cavitate spermogoniali intricata ; sper- matia recta cylindrica vel oblongo-cylindracea , utroque apice obtuso quasi solidioris substantiae , medio dilutiora. Est hoc genus inter Lichenes fruticulosos analogum quo- dammodo Sticteis inter Lichenes foliaceos ( Phyllodeos ) , prœsertim respectu habito paraphysum et sporarum ; sed evidenter inferiorem evolutionis gradum exprimit in série typorura. Spermatia omnino peculiaria. Ramalinœ sunt aut corticolae vel lignicolae aut saxicolae ( una alterave terrestris ) et distributae in omnibus fere par- tibus telluris, at praecipue in regionibus maritimis calidioribus (sic in insulis Canariis saltem 12 species occurrunt) ; nu- merus sensira minor versus regiones frigidas observatur et nulla denique in insulis Spitsbergensibus adesl. ( b — 105 — A.— SPERMOGONIA CONCEPTACCLIS TOTIS mGRlS. — SpCCieS 1-7. a. — Stratum corticale tenuissimum fragile, hinc inde cribrosum; me- diilla parca, igitur thallus (mollis cylindricus) intus subinanis. — Species 1. 1. R. inanis Mont. Voy. Bon. p. 15.'i, t. 146(3), f. 1 , Chil. p. 77, Syll. p. 319, Nyl. Syn. I, p. 288, t, 8, fjg. 2k (sporae et spermatia). ïhallus pallide ochroleucus vel stramineo-pallidus, sub- iiilidiusculus, mollis, fragilis, subteres, turgidus, varie ramoso- divisus, superficie rugoso-innequalis, apicibus summlsconicis ; apotliecia albocaesio-vel glaucocœsio-pruinosa, lateralia vel snbtermiiialia, plana, mediocria (latit. 2-k millim.), recepla- culo pallido vel pallido-rufescente, rugoso, sspebasi subpodi- cellato et margine subcrenato vel rugoso; sporae fusiformes vel bacillari-fusiformesvel oblongo-l'usiformes, rectae, tenuiter 1-septatae, longit. 0,016-26 millim., crassil. 0,003 millim., paraphyses tenerae fere médiocres vel parum distinctae. Ad corticem arborum et praesertim ad ramos , in Chili . Peruvia et Bolivia (lecta a Gaudichaud et variis coUecloribus). ilabilu Dufoureœ, saepecaespitibussatlalisaggrega ta. Species disUnclissima, analoga iîama/mce pusilla inter species euro- paeas , sed nolis allatis longe diversa. Thallus vulgo altitudinis 2-Zi centimelrorum , crassitiei 2-k niilliiuetrorum, foraminulosus vel foramiiiibus parvis rotundalis hinc inde cribrosus ; slralum corticale membranaceuin tenuissimum (in sicco statu crassilie 0,0*2-0,03 millim.) corneum, cavitatibus cellularibus rotundalis vel oblongis inspersum ; stratum medullare e filamentis con- slilulum parcis in trabeculas saepe abeunlibus intricatas, jaiu crassiores (magis compositas), jam divisas simpliciores vel — 106 — arachnoideo-cUssoIulas. Lauiina apolhecii in sicco slalu crassiliei paene 0,1 millimetri excedens ; sporae iolerduni levissime cur- vulae inlermixlcP ; paraphyses vulgo non bene distincts. Sper- mogonia nigra niajuscula parum vel vix prominula (interdum latitudinis usque 0,3 millim.) ; filamenla «permogonialia cras- siliei circiter 0,0025 raillim. ; spermalia teneila cylindrica , longit. circiter 0,005 millim., crassitiem iiaud 0,001 millim. adtingentia ; conceptaculum spermogonii (liuic et sequenlibus speciebiis 2-7 ) hydrate kalico violacée tingilur. b. — Rigescentes vel subrigescentes, thallo intus medulla stuppea re pleto ; stratuni corticale mediocris crassitiei , absque lextura ulla elementari lougitudiuali rdamentosa — Species 2-6. 2. R. cernchis (Ach.) DN. Framm. p. ^5, Nyl. Syn. I, p. 289, t. 8, f. 25 (spermalia); Parmelia ceruchis Acii. Meth. p, 260 ; Barrera ceruchis Ach. L. V. p. 50U , Syn. p. 225 ; Usnea ceruchis iMnt. in Ann. se. naiur. 2 , II , p. 368; Ramalina rocceUcBformis lAlnt. Bon. p. 159; Desma- zieria homalea Mnl. ChiL. p. 70, SyLi. p. 318. Thallus ochroleuco-pallidus vel teslaceo-pallidus , 1ère- liusculus, lacunose impressus (sallem basi), sursum laevis , caespitose ramosus , ramis iiliimis altenualis , apicibus acn- tiiisculis; apolhecia albocirsio-pruinosa vel glauca, laleralia, mediocria, plana , receplaculo laevi subpodicellalo et margine integro aut inaequaliler subcrenato ; sporae oblongae reclap vel obsolète curvul.-E , longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,0035-0,00/t5 millim. Supra saxa el ad ramulos arborum (et Cactorum) in Pe- ruvia , ad Callao, et in Chili, ad Valparaiso, Coquimbo, etc., a plurimis collectoribus lecta. Notis dalis facile dislincta. Thallus allil. 2-6 rcntimelrornm . crassil. basi 1-3 millimetrorum ; varians leniiior crebrius ra- — 107 — mosus densiusque caespilosus ; vaiiuns quoque obscurior el hinc inde nigro-maculalus alque subcoinpressus. Siratum corticale ciassitiei 0,05-0,06 millim. Apothecia latit. 2-5 millim., lamina eorum crassit. 0,15 millim. ; paraphyses médiocres tenerse sat dislinclae; gelatina hymenialis iodo cœrulescens, deiti mox vinose fulvescens (prœsertim Ihecae sic linctae). Spermogonia puncla nigra exlus sislentia, conceptaculis immersis lalil. circiler 0,25 millim. ; spermalia cylindrica , longit. 0,00Zi-6 millim,, crassit. 0,001 millim. ; filamenla spermogonialia crassit. fere 0,005 millim. — Usnea tumidula Tayl. in Joiirn. of Bot. 18Zi7 , p. 191, est forma fréquenter obvia gracilior hujus speciei (thallo ciassitiei circiter 0,5 millim. ). Sub receptaculo vel inferius vulgo ramulus appendicularis (lerminalis) emittitur, quod in type etiam observatur. 3. R. coinbeoides Nyl. Thallus osseo-pallidus vel stramineo-albidus, leres, rigens, laevis (altit. 1-2 centim. , crassit. 0,8-1,6 millim.), caespitose congestus, e stipitibus podetiiformibus simplicibus constans ; apothecia pallido-glauca vel albocaesio-pruinosa, lerminalia, plana (latit. I-U millim.}, fastigiata, receptaculo laevi; sporas oblongae leviter curvulae vel subrectae , longit. 0,011-15 millim., crassit. 0,004-5 millim. In California , ad saxa regionis San Francisco ( Bolander ). Facie fere Gombeœ muUuscœ ( Ach. ) Capensis; inde nomen. Notis definitionis datae facile dignota species , nec cum uUa alla coramiscenda. Inlerdum 2 vel 3 apothecia in apioe unius ejus- demque podetii proi'eruntur ; ramulus appendicularis deesl ; maigo receptacularis demum exclusus. h. R. homale» Ach. L U. p. 598 , Syn. p. 29h . Nyl, Syn. 1 , p. 289 ( pr. p., pro ait. p. est sequens). Thallus osseo-stramineus vel ochroleucus, rigens, com- — 108 — pressus, anceps, laevigalus, laciniose ramosus, dense caespitose congestus, corlice intertlum hinc inde iransversim subrimoso, laciniis apice attenualis ; apothecia carneo-lutescenlia vel testaceo-pallida , niarginalia , majuscula (latit. circiter 6-12 millim. ) , demum ( vetiisla ) quasi lobata , receptaculo sub- podiceliato subtus laevi , inargine integio vel transversim passim ruplo ; sporae oblongae rectae vel raro obsolète cur- vulas, longit. 0,011-U millim., crassit. 0,0035-0,0045 millim. Ad saxa prope San Francisco in California ( Bolander et alii legerunt). Species insignis, thallo altit. circiler 8-14 centim., laciniis latil. Zi-10 millim., crassit. circiter 0,7 millim. versus basin (vel basi etiam crassioribus), margine lenuioribus. Stratum corticale in sicco statu crassit. circiter 0,10-0,15 millim. ; di- midia fere ejus pars (extera) ex elementis tubulosis obliteralis sensu verticali ( respectu plani laciniarum ) stipalis et conglu- linatis (dispositione sua in raemoriam revocanlibus structuram corticis Roccellarum) , altéra parle (interna) ex elementis tu- bulosis similiter obliteralis vel obsoletis irregularilerque sensu longitudinali intricalis. Lamina apothecii in sicoo statu crassitiei fere 0,15 millim. Spermalia oblonga , longit. 0,0045 millim., crassit. fere 0,0015 millim., parle média quasi dilutiore; con- ceplaculum spermogoniorum nigrum, crassit. parietis fere 0,02 millim. — Variât haec r>amalina cortice distincte transversim rimoso et hinc inde obsolète lacunoso-insequali , var. clisrupta, accedens ad sequentem , a qua differt praecipue receptaculo leBvi. 5. R. testudinaria Nyl. Thaï lus ochroleuco-pallidus vel straminec/-/iifescens, ri- gens, compressus, anceps, lacunose plano-impressiusculus vel rarius sublaevigatus, cortice transversim aut demum areolatim — 109 — rimoso , paruni ramosus, apicibus attenuatis ; apothecia carneo-teslacea ( interduni leviter albocaesio-pruinosa ) inar- ginalia vel subterminalia , mediocria vel majiiscula (ladt. 3-12 millim. ) , receplaculo lacunoso-rugoso subpodicellato et margine plicalo-undulato rugoso tumescente ; sporae oblongae reclae vel leviter curvulae, longit. 0,010-15 millim., crassil. 0,003-/i millim. Supra rupes et ad arbores in California ( a variis coUecto- ribus lecia ). Forsan modo varietas prioris , thallo et receplaculo lacuuoso- inaequalibus. Laciniae allit. 2-5 ceiilim., latit. circiter3-6 millim., crassil. 0,5-0,9 millim. ; slratum corlicale conieum , in sicco slalu crassiliei circiter 0,1 millim. vel nonnihil crassius. Sper- matia oblongo-cylindrica , longil, fere 0,005 millim., crassil. 0,001 millim., ulroque apice quasi solidiore (magis nilidulo , magis lucem réfringente), parte média ( lalitudine circiter 0,001 millim., si in sensu longitudinis spermalii melilur) dilu- tiore, quod eliam in aliis plurimis speciebus (praesertim distincte in slirpe Ikunalince scopulorum ) visibile est et quod in Syn, t. 8 , fig. 31 , delineavi. 6. B. flaccescens Nyl. T h a 11 u s ochroleuco-pallidus vel stramineo-testaceus , molliusculus, compressus, lineari-laciniatus , iacunose plano- irapressiusculus vel subreticulato-lacunosulus , laciniis ( latit. 1-2 millim. ) laciniato-divisis ; apothecia pallida ( caesio- pruinosa) minora (latit. 1-2 millim.), receplaculo subtus sublacunoso-inaequali ; sporae oblongae reclae vel leviter curvulae, longit. 0,012-16 millim., crassil. 0,0035-0,00/i5 millim. Ad ramulos in Chili prope Coquimbo et in Peruvia , San Lorenzo ( legit Gaudichaud ) , ex Mus. Paris. Accedit ad R. ceruchin minorera, sed dislat thallo tenuiore — lîO — el compresso flaccido poUiisque l'aciem exliibet R. evernioldîs alienuaiae, ab ea auleni oiunino divergit spermogoniis alris. Vix sistere possit varielalem flaccescentem prions. c. — Thallus fruticulosus rigescens , strato corticali mediocris crassitiei et ex eleinenlis filamentosis longitudinaliter dispositis congluliiia- tisque formato. — Species 7. 7. R. melanothrlx Laur. mscr. , Nyl. Syn. I, p. 29U, t. 8, f. 26 (spermatia). Thallus pallidus vel stramineo-testaceus, minor (altit. 2-3 centiraetr. ), grarilescens, fruticulosus, anguloso-teretiusculus vel anguloso-coslalus ( hinc inde anguloso-coinpressus) , ra- mosus , ramulis lenuioribus setiformibus denigratis longius- culis munitus ; apothecia pallida vel albida , pruinoso- upaca , subterminalia vel terminalia , mediocria, receptaculo iaevi inaequali raargiiieque integro .'•aipe undulato ; sporae obiongae reclœ vel leviler curvulae, longil. 0,011-16 millim., crassit. 0,003-^ millim. In Promontorio Bonae Spei ( Drège). E nulle àlio loco co- gnila. Maxime notabilis ramulis suis apice longe atlenuatis eî deni- gratis ( basi pallidis). Thallus angulose costalo-slrialus, basi crassitiei circiler 1 millim. vel tenuior; interdum passim fere contortus. Apolhecia lalit. 2-3 millim,, receptaculo plerumque ramo (selis nigris pluribus munito) appendiculato. Spermogonia versus apices ramorum sita, conceptaculis lotis nigris latit. circiter 0,25 millim. ; spermatia cylindrica, longiludinis circiter 0,00/i5 millim., crassitiem non 0,001 millim. adlingentia , utroque apice quasi solidiora et pai le média dilutiora. Concep- laculum spermogoniale nigram hidrate kalico violacée tinclum , sicul in prioribus. — m — R. — SPKRMOGONIA DIMIDUTO-NIGRA. — Species 8. 8, R. carpathica Krb. ex hb. Arn. Thallus dilutc virescenti-osseiis vel stramini-o-giaucescens (basi dilulior) et sursiiin nigricaus , .subcoinpressiis aiit tere- tiusculo-comprcssus (lalil. 2-5 millim. , altit. circiter 3 cen- tim.), Icevis, nitidiusculus, rigens, cavus, caespitoso-congestus, pariim ramosus ; apothecia subconcoloria vel albido- glaucescentia subopaca (latit. 2-5 millim.), terminalia vel subterminalia , ploniu.sciila , leceptaculo nigricaiite lœvi basi subcoQipiessa margineque distincto nigro; spoi\T ellipsoideo- oblongae vel oblongae , rectœ , longit. 0,010-18 millim., crassit. 0,00/4-7 millim. Supra rupes gneissaceas sylvestres prope Teplicska-Lipiau in Hungaria (legit Lojka , anno 1868). Species est maxime distincta inler europaeas , affinilate gau- dens summa cum R. inflata antarctica in stirpe Ramalinœ pusUlcB ; discedit spermogoniis exlus nigris et protuberantibus, ciir hic seorsira disponenda erat. Thallus obsolète longitudi- naliler nervoso-insequalis aut simul tenuiter substriatulus , apicibus sterilibus (nigricantibus) cornutis , hinc inde fora- rainibiis mediocribus oblongis perlusus ; stratum corticale in sicco statu crassitiei fere 0,15 millimetri , e fdamentis longilu- dinalibus conglulinatum , parte extera (epithallina) tenui snb- intricato-amorpha. Sub apolheciis terminalibus solitariis obser- vatur ramulus conicus brevis geniculatim exserlus. Vaiiant sporae obsolète levissime curvulae. Paraphyses sat graciles. Spermogonia proniinula, extus (ex epilhallo obducente deni- gralo) nigra, conceptaculo tenui (non bene distincto) incolore; simpliciora latit. circiter 0,2 millim., at sœpe majora composita ; spermalia cylindrica , longit. 0,003-i millim., crassit. 0,001 millim. Color niger oritur e cavitatibus tubulosis nigrescenlibus intertextis, crassit. circiter 0,OOZi. 112 — G. — SPERJIOGOiNIA CONCEPTACULIS PALLIDIS VEL mcOLORlBUS. — Species 8-65. I, —Stirps Ramalinae gracilis. Thallus attenuatus fruticulosus subteres vel subaiiguloso-leres , vel attenuato-compressus : stiatum corticale ex elemeniis fitameniosis compositum. — Species 8-19. f . — Species, quarum meduUa hydrate kalico flavescit et dein rubescit. — Species 8-11. 9. R. rigida ( Pers. ). Lichen rigidus Pers. mscr. ; Ramatina rigida Acii. Syn. p. 29^ ; R. calicaris var. rigida Nyl. Syn. I , p. 295 ( pro |). ) ; Physcia attenuata Pers. in Act. Societ. Weiterav. II, t. 10, f. 7 , eliam hue spectet ; R. gracilis Nyh iu Husii. Licli. Antiii. p. 6 et coll. n° 662. Thallus straraineus vel pallidus , miuor vel fere me- diocris, gracllescens, nitidiusculus, teres vel subcompressus, saepe nonnihil striatus , fruticuloso-ratuosus , ramulis aiie- nuatis; apolhecia luteo-pallida sparsa plana (laiit. 1-2 millim.), receptaculo laevi basi constricto et margine integro ; sporae ellipsoideœ vel oblougo-ellipsoideae , rect» , Joiigil. 0,010-15 millim., crassit. 0,007-8 milUm. Ad truncos et ranios arborum in Indiae occidentalis variis insulis. Reactione chemica medullae haec species facillime dignoscitur R, gracili. Interdum ramuli apice denigrali. Spermatia longit. circiler 0,0035 millim., crassit. 0,001 millim. (parte média di- lutiore). Forma major slerilis {dendroidcs Del. hb.), lliallo com- presso (altit. 8-12 centim., latit. basi circiter 1 millim., crassit. 0,5 millim. vel tenuiore) rigenle dendroideo-ramoso et ramu- loso, eliam ibidem occurrit (datur in coll. Husn. n° Zi60, erroneo nomine comp/ana^a, e Martinica, altit. t\kQ metrorum). Variai eliam « Ihallo luberculis sorediil'ormibus adsperso. n — 113 — 10. R. auceps Nyl. Syn. f, p.290,Licft. Aniitl. p. 6. Tliallus stramineus vel stramineo-pallescens vel albidus vel testaceo-pallidus, nitidiusculus, lœvis, compressiusculo- anceps, elongatus ( 10-50 centimetra longus, pendulus), dichotome ramosissimus , sat gracilis ( lalit. versus basin 1 milliineiri vel ininoris ) , ramis deinuni valde attenuaiis flexuosis intricatisque ; apoihecia pallida (lalit. ciixiter 1 milliri). vel minora) , iii geiiiculis thalli adnata , receptaculo lœvi ; sporae ellipsoideae vel oblongo-fllipsoidea' , rectae , longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,006-8 miilim. Ad arbores Antiilarum : in Gnadainpa ( L'IIerminier et alii), in Martinica (altit. /i50 metr. , ex coll. Husn. PU AntilL n° 459). In Cuba fertilis (C. Wright). Thallo ancipile, deinura dense iraplexo, facieque Alectoiice dislincta. Kurca ramorum curvata, nec angulum sisleus; Ihallus ibi compressus. Magis, quoad Ihallum, evoluta, omnino sterilis observalur ; ferliiis aulera minor , thallo tenuiore. Sperraogonia nondum vidi. 11. R. .irabnm ( Ach. L. U. p. 596, Syn. p. 293, sub Alecioria) Mey. et Flot, iu N. Act. Nai. Curios. XIX, Suppl. I, p. 212; Ramaiina angulosa Nyl. Syn, Lich. N. Galed. p. 13 (non Laur. ). T h a 1 1 u s osteoleucus vel osteoleuco-slramineus vel pallide sordideve lutescens , alectoriiformis , subanguloso-teres, niti- diusculus , laevis , elongatus et ramosus , ramis attenuatis intricalis ; apothecia luteo-pallida vel carneo-pallida vel pallido-glaucescenlia ( latit. 1-2 millim. ) , demum convexa , receptaculo laivi basi constricto ; sporae ellipsoideae vel ellipsoideo-oblongae, rectae, longit. 0,010-16 millim., rrassit. 0,005-8 millim. Ad truucos arborum et ad saxa , latc distribula, praesertim 8 — \\u — in hemisphsera australi. In insiila Sanclae Helena^ et in (^ap. lionae Spei. In Madagascar , in insnia Borbonia et in India orientali (a compluribus collcctoribus lecla). Deinde in >ova (laledonia (e Wagap luxuiiantem reportavit cl. "Vieillard). In Europa solum sterilis in Corsica obvenit (prope Bonifacio lecta a Soleirol et aliis). Quoque talis in Algeria, Species insignis, reaclione medullaii mox dislinc[a a /?. «71- gulosa Laur. Alliludinem 20-25 centim. adlingil in Madagascar et in Nova Caledonia. Thalliis rigescens, interdum obsolele longiludinaliler strialus. Spermalia longiL circiler 0,0035 millim., crassit. 0,001 millim. Uuc pertinet Diilen. Hist. Musc. t. t3, f. lu. — Quoad algeriensem , eam spécial /?. nmeoides t)R. el Mnl. FI. Alger, p. 223, l. 17, f. 1, et R. scopulonini var. implexa Nyl, Prodr. Grill. Alger, p. /j8. 12. R. dasypoga Tnck. Supplem. 2 , p. 203 , Nyl. Syn. I , p. 290. T h a 1 1 u s stramineo-albidus vel pallido- lestaceus , teres , fdiformi-tenuis ( basi crassit. 0,^ millim. vel tenuior) , elon- gatus , sparse ramosns , ramis ramulisve furcato-divisis, hmc inde tuberculis minutis concoloribus vel albo-sorediellis inaeqnalis ; apothecia pallida concavinscula , sat parva , receptaculo laevi subtus ramnio appendiculalo ; sporae oblongae vel fusiformi-oblongae , rectse , longil. 0,010-13 millim., crassit. 0,0035-0, OOZiS millim. Ad arbores (fertilis) et ad saxa in insnia Cuba (C. Wright, ex bb. Tnck.). Ad ramos (Eugeniœ peduncuiaris) in Brasilia (Guillemin, ex hb. Lenorm.). Thallo nilidiusculo et forma Aiectoriam qiiandam pendulam imilans. Apothecia lalit. 0,7-l,û millim,, niargine Ihallino lenui integro vel subinlegro. - 115 — tf. — Species, quariim medulla hydrate kalico non tingitur. — Species 13-20. (t. — sporiP rect* vel subreot;e. — Species 12-19. 13. R. grncilis ( Pers. Nyl. Syn. I, p. 296, t. 8, f. 30 (theca et sporœ) ; l^liyscia gracilù Fers, in Gaudich. l'o//. Umii. \). 209 (1826); Ramalina costata Mey. et Flot, in A. Act. Nat. Curios. \lX,Suppl. l (ISZiJ), p. 212, t. 3 , f. 2. T h a il u s slramineo-pallidus vel teslaceo-pallidus , ri- gescens , angulalo-lereiiusculus , saepius longitudinaliler sîrialus vel striattilus vel subcoslato-angulosns , caespitose raniosus , raniis interdum divaricatis ; apothecia pallide carneo-lulea vel glaucescentia plana (latit. 1-2 millim. ) , denium convexa , sparsa , receptaculo laevi basi constricto ; sporae ellipsoideae vel oblongo-ellipsoideae vel fusiformi- ellipsoideae, rectse, longit. 0,011-21 millim., crassit. 0,007-9 millim. Ad ramos fruticum et arborum in Brasilia , in Madagascar et in Australia (ad Sydney legit Vieillard). Facie convenit cum R. riyidu, sed reaclione medullari nulla, thallo slriato et sporis majoribus. Allitudo thalli 2-6 ceolime- trorum ; laliludo(vel crassities) versus basin 1-2 millim. vel minor. Interdum variai thallus compressiusculus et albo- striatus. 1^. R. angiilosa Laur. Thallus pallidus anguloso-teretiusculus , longitudinaliter subcostato-striatus vel passim canaliculato-striatus, attenuato- ramosus, implexus; apothecia pallido-glaucescentia (latit. 1-2 millim.), geniculato-adnata vel ullima subterminalia , - 116 — deimiiii coiivexa , roceptaculo laevi aut iioniiihil inaequaii ; spor;e obloiigae subrectœ vel leviter ciiivulae, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0, 0035-0, 00/t5 millim. In Cap. Bonae Spei (Drège), in monlibus insulae Borboniœ (Bory de Saint-Vincent) , ad Calcutta ( Kurz). Sporis suis saepe leviter curvulis mox diiïert hsec species a priore, exlerna facie accedenle. Tlialhis versus hasin crassiliei circiler 0,5-0,9 millim. vel lenuior. 15. R. iniplcctcns Nyl. in Husn. PL Canar. n° 214. Thallus dilute stiamineus vel ochroieucus, compresso- teretiuscuhis vel subcompressus , nitidiusculus, laevis , tenùis ( basi latit. 1 millim. vel magis atlenualus , crassit. 0,2-0,4 millim.), caespitoso-ramosus et iniplexus , obsolète canall- culalus ( vel praesertim ad axillas impressus ) ; apothecia lutescenti-pallida vel testaceo-pallida (huit. 2 millim. vd mi- nora), demum convexa, vulgo podicellato-adfixa, receptaculo Jevi ; sporœ oblongae vel oblongo-ellipsoideae rectae , longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-6 millim. Tenerifl'a, las Mercedes, ad truncos Laurorum (T. Husiiot, 1866). Etiam « ad frulices in maritimis circa Tanger, » ex hb. Lenormand. Quasi interniedia inter RumaUnam calicarcm et l\. thrau- stam^sed propiia videlur species bona. Caespiles altiludine 5-10 cenlimetrorum. Sporae reclœ aul obsolète curvulae. Spermalia longit. 0,003 millim., crassiliem vix 0,001 millim. adlingentia. 16. R. thraiistn ( Acb. ) Nyl. Syn. I, p. 296 , Lich. Scandin. p. 77; Alecioria thrausta Ach. L. U. p. 596, Syn. p. 294; A. sarmentosa var. thrausta Fr. L. S. n''267; Ramaiina calicaris var. thrausta Fr. L. E. p. 30 ; R. fraxinea var. thrausta Scbœr. Enum. p. 9 ; Cornicuiaria — 117 — arenaria Fr. L. S. n° l\U ; Evernia arenaria Fr. L. E, p. 23. Thallus strainineo-albidus vel stramineo-pallidus vel stramineo-osseus, filiformi-leres vel subteres, liinc inde com- pressus, subnilidiusculus , tenuissiine divisus et ramosis- simus, dense implexus apicibus capillari-altenuatis insequa- libus; apolhecia ignota. Ad ranios arborum in Europa rara ; rarissime ad saxa vel supra lerram arenosam. In Scotia, Gallia, Helvelia, Germania et adhuc in Suecia meridionali ; minor ad ligna in Fennia. Species ob apolhecia ignola haud rite concipienda. Longilu- dine usqiie 12-15 cenlimetrorum peudens lecla e ramis Fini sylvestris in Prussia a cl. Ohlerl. B. farinacea var. leucorsa Ach. Mcth. p. 26Zi , L. U. p. 607 , haec sit sorediifera accedens versus f. gracilcntam Ach. L. [/. p. 606. Talis sorediella in Kuusamo Fenniee borealis ( Silèn. '. 17. K. gracilenta Ach. hb., Fr. L. E. p. 29, Nyi. Lich. N. Granat. éd. 2, p. 15; Evernia furceUaia IMnf. Cub. p. 152, Syil. p. 320; R. fenms Tuck. Suppl. N. Amer. Lich. (1858), p. 423. Thallus pailidus vel stramineo-pallescens , subteres vel subcompressus vel plano-compressus , gracilis , laevis , caespi- tose ramosus , interduin longitudinaliler sparse albo-stria- tulus ; apolhecia pallido-glaucescentia ( vel pallida albido- pruinosa ) plana flaiit. 1-3 millim. ) , receplaciilo laevi podicellalo , margine integro (vel subcrenulato) ; sporœ fusiformi-oblongœ rectae, longit. 0,011-18 millira. , crassit, 0,00^-5 milhm. Ad cortices arborum in Carolina meridionali ( Ravenel et alii) in re^'.ionibusque vicinis. Deinde in Cuba. Magis torulosa in Cochinchina ( Delacourl, in China ( inler Canton ei ^lacan — 118 — lecla a Gaudichaud) a (que in'insulis Philippinis (ad iManillam lecta a Gaudichaud ). Species nolis allalis distinguenda. Alliludo 2-8 centimelrorum. Ramiili viilgo nonniliil loruloso-inaequales , allemiali. Sed in Asia orientali et Philippinis obveniens Ihallo magis toruloso differl (dicalur f. toruLosa). Variât thallus sparse aibo-punc- tatus vel sparse albo-slrialulus. Spermalia sunl oblonga vel oblongo-cylindrica, longit. 0,00o0-0,0035 miliim., crassit. 0,001 millim. (ulroque apice magis opaca, ut soient in Ramalinis).— Est certe Evcrnia furceUata Mnl., sed minime liquet, an eidein duci possil Cclraria furceUata Fr. ^. 0. V. p. 283 , verbis nimis paucis nimisque vagis indicata. Sil quoque Physcia aile- nuata Pers. in Act. Soc. Wctterav. II, p. 18, t. 10 , f. 7, e S'" Domingo, sin ptotiiis R. riyida. 18. R. Montagne! DN. Frarmn. p, hh (in Giorn. bot. Ital. I, 18^6). R. caiicaris Wnt. in Lepr. Coll. Guyan. n° 501. Thallus pallidus vel pallido-teslaceus , compressiusculus vel compressus, atlcnuatus, linearis i latit. 0,6-1,2 millim.), leviter aut obsolète striatulo-nervosus vel albo-siriatulus , ra- mosus ; apothecia pallido-riifescentia vel carneo-glauca vel cœsio-glauca (sulïusa), demum convexiuscula \ latit. 1-3 millim.), geniculato-adfixa et marginaiia ( ultima ramulo ler- minali appendiculala ) ; sporae fusiformes reclae , longit. 0,018-27 millim., crassit. 0,003-5 millim. In Cuba , Guadalupa et in Guyaiia gallica. Etiam in N. Orléans (ex hb. Lenorm. ). Facillime dignota est haec species sporis suis fusitormibus (ul in R. usneoide) a speciebus, quae comparari possent. Thallus altitudine vulgo 3-5 centimelrorum , saepe dense caespitosus ; laciniae (vel rami ) vulgo longitudinaliler albo-striatulae, in- terduni allero vel utroque margine laciniolas lineares tenues — H9 — Iransvcrsim emiltentes. Receptaculum saepiiis inaequale ( vel demum impresso-inaequale, basi podicellato-coiislrictum. Sper- malia longil. circiter 0,0035 millim., crassil. haud 0,001 millim. adtingentia. — Fieri possit, ul liaec sistat liamalinam stra- mineam Pers. in Acl. Soc. Wctlerav. H, p. 13 (1810), thallo superficie laevi et sculellis calcaralis , in S'" Domingo, ad tnincos, at sat magna dicilur el apolhecia mujuscula (cfr. Ach. Stjn. p. 29/i), cur res dubia nianeat (etiam comparetur R. siibcalicaris) nihilque affirmare licebit nisi examinalo specimine Persooniano. 19. R. Taïtensis Nyi. Thaï lus lutescenti-pailidus vel dilute straniineo-pallidus vel dilute testaceus , teretiusculo-compressus , linearis (latit. circiter 1 millim. vel magis attenuatus) rigescens, intrlcato- raraosus , ramulis toretiusculis tenellis , sorediolis sparsis et marginalibus etiamque ramulorum terminalibus munitus ; apolhecia testacea plana ( lalit. circiter 2 millim. vel mi- nora), receptaculo rugoso insequali ; sporae fusiforines rectœ , longit. 0,015-25 millim., crassit. 0,0025-0,0035 millim. In Taïti lecta a cl. Vieillard el Faucher ( anno 1857, n" llx ). Species videlur bona , accedens ad Ramalinam gracilentam, a qua facile thallo el sporis dignoscilur; sporae longae altenua- taeqiie sicul in /?. MontayncL Thallus laevis, passira (ad axillas prœsertim) obsolète subcanaliculalo-impressus (quo etiam re- speclu differt a thallo Ramalince linearis, at simulât fere Ihallum B. impleclentis); crassit. 0,3-0,5 milJira. Receplaculum apotlieciorum hasi podlcellato-conslrictum vel brevilcr stipi-: tatum. — 120 — b. — Sporae curvulae. — Species 20 (hue fere etiam perlinet species là). 20. R. camptospora Nyl. Thallus stramineo-pallidus compressus tenuis (basi latit. 1 niillim. vel magis attenuatus) linearis , lineari-divisus et rarais utroque margine ramulosis ; apothecia luteo-testacea pallida ( latit. 2 milliin. vel minora ) , receptaculo laeviusculo ( margine integro vel subcrenulaio ) ; sporae ellipsoideae vel eliipsoideo-oblongae , curvatae , longit. 0,012-17 millim., crassit, 0,006-8 millim. In Cuba ( C. Wright ) , ex hb. Tuckerman. Thallus utrinque subcanaliculalus (crassit. circiter 0,25 millim.), margine passini sorediifero; altiludo (in speciminibus visis) Zi-6 cenlim. Sub apolhecia ullima receptaculum ramulo terminali lenui appendiculatocalcaralum. Soredia e globulis (diam. 0,03 millim.) vulgo composila : globuli sparsi fréquenter conspiciunlur in thallo utrinque. Sporae magis cuivatae quam in ulla alla specie hujus generis. — Hanc, ni fallor, vidi ab Achario nominatam R. stramincam. 9. — Slirps Ramalinse usneoidis. Thallus lineari-attenuatus elongalus compressus , vulgo pendulus, strialus vel subsciatulus. Medulla hydrate kalico non linctus. — Species 21-26. a. — Sporae rectae. — Species 21-23. 21. R. Anstraliensis Nyl. Thallus sordide pallido-lutescens (irmus rigescens linearis (latit. 1-3 millim. ) et lineari-ramosus , compressus vel sub- anguloso-compressus , parura longitudinaliter strialus , sat elongalus; apothecia testaceo-pallida aut dilutiora (in- ~ 121 — terdum thallo fere concoloria et soepe leviler glauco-suffusa ) , demum convexa ( latif. 1-2 millim. ) , marginalia , tandem sat adnata; sporae oblongae rectas, longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,005-7 millim. In Auslralia ( prope Swan River , ni fallor ) legit Verreaux (1866). Corlicola. Thallus in speciminibiis visis allitudine circiler 10 centime- troriim , crassiliei circiler 0,5 millimelri, passim nonniliil lortilis, cur sil stirpis Ranialince iisneoidis. Bamuli tenues saepe apice nigricantes, cur haec species analoga videtur liamalince meianotrichi. Spermatia longil. circiler 0,0035 millim., crassilie vix 0,001 millim. adlingenlia. .Eque ac sequens, vergil ad slirpeni praecedenlem. 22. R. rectnngiilaris Nyl. Thallus pallidus linearis (latit. 1-2 millim.) firmus (crassit. circiter 0,6 millim.) rectangulari-compressus utrin- que laevis planiusculus aut subcanaliculalus , elongatus , ramosus ; apolhecia modo imperfecta visa marginalia con- ferta. In Brasiliaî regione Bahiensi (Blanchet). Species videlur (e vicinia Ratnalince usneoidis) distincta thallo rigente conipresso-telraëdro (inde sectio transversa rec- tangularis). Medulla hydrate kalico non tingitur, sed interdum longe postea rubescit. Variant latera thalli passim substriata. 23. R. nsneoides (Ach.) Fr. L. E. p. Zi68 , Mnt. in Ann. Se. nat. 2 , XII , p. 66, Nyl. Stjn. I , p. 291 , t. 8 , f. 27 (sporae et spermatia) ; Par7»e/ja usneoides Ach. Meth. p. "270, Spr. Syst. Veg. k, p. 278; Alectoria usneoides Ach. L. U. p. 596 , Syn. p. 292 ; Lichen Usnea Linn. , Sw. FI. Ind. Occid. III, p. 1912; Ramalina scopulorum — 122 — var. tortuosa Hook. in kunih Syn. Orb. Nov. I , p. 35 ; ALectoria taniata Fée Ess. Supplém. p. 1^8. T h a 1 1 11 s pailidus ( stramineo-pallidus vel cinerascenli- pallidiis, comprcssus lineari-clongatus fl-2-pedalis etlongior)^ Inngitiidinaliler plus niinusve distincte slriato-nervosus , ra- raosissinius, pendulus ; apothecia siibconcoloria vel te- staceo-pallida, saepe albido-glaucescenlia (pruinosa), mediocria ( lalit. 1-3 millini.), marginalia, receptaculo sublaevi deuium bas] subpodicellato margineque integro ; s p o r ae fusifoi mes (utroque apice subacutiusciilae) rectae , longit. 0,016-30 raillim., crassii. 0,003-a millim. Ex arboribus pendula in America calidiore tota , inde a boreali-meridionali et Antillis usqne in Chili , et e Venezuela in Brasiliam, ubi optime vigens luxuriansque ; prope mare potissime, et in insulis vicinis vigens. Deinde in insula Bor- bonia ; in India oricniali (in Népal legil AVailich). Quoque in Australia (Icgit Vieillard, ex hb. Lenorra.). Sporis suis optime et thallo torlili a speciebus comparandis differt; in Brasilia longiludinem pluripedaleni adlingens. Thallus latiludinis usque k millim,, sed variai niagis allenualus, ssepe latiludinem 0,5 millimelri hinc inde vix superans ( 1', lenuis ) ; crassities 0,3 millim. vel tenuior. Apothecia plerumque margi- nalia ; raro sporœ (in Peruvia) crassiliem 0,00/i5 millim. œquant ; adsunt inlerdum immixta^ obsolète curvulae. Spermo- gonia marginalia; spermatia oblongo-cylindrica , longit. vix 0,00/i millim., crassit. haud 0,001 millim. ; filamenta spermo- gonialia ( paraphyses speiraogonicae) crassit 0,002 millim. Var. iisueoidella N\l. — 'i'cnuior, sporis breviqribus (longit. 0,012-22 millim., crassit. 0,003-ii niiliim. ). In Mexico ' Gliiesbreght ). Thallus bipedalis et longior, latit. 1 raillim. et pro maxima parte tenuior. — 123 — Var. Capensis Nyl. — Similis usneoidellœ tenuîori (pedalis et longior), sporis crassioribus ( longit. 0,0il-18 millim., crassit. 0,004-5 millim. ) In Promontorio Bonœ Spei ( Diègc ). h. — Spora; curvulae. — Species 24-26. 2li. R. reticiilat» f Noehd. ) Kplib. Gesch. LichenoL Il , p. 617 (nomen) ; Lichen reticulatus Noehd. in Schrad. Jouru. f. d. Bol I (1800), p. '237, 238; Ramalina reli- formi.s Menz. , Tuck. A^. Amer. Licli. p. 12, Lich. Amer. Sept. 11° 57, ISyl. Syn. I, p. 291, t. 8, f. 28(aualysis thalli el sporae ; R. Menziesii Tayl. in Lond. Journ. of Bot. VI (1847), p. 189. Thallus lutescenli-pallidus , tenuiter conipressus cras- silic'i circiter 0,1 millim. ) , longitudinalitcr parallèle ner- voso-strialulus , elongains , ramosissimus , pendulus, ramis saepe retictdum (oblongum vel oblongo-dilTorme) effigentibus ; apothecia subconcoloria vel testaceo-lutescentia (varianlia albido-pruinosa ) , parva vel fere mediocria ( vulgo lalit. 1-2 millim.), marginalia (vel rarius siraul sparsa), receptaculum laevc margineque integro; sporœ oblongo-ellipsoideae vel oblongae, subrectae vel haud raro leviter curvatulae , longii. 0,011-18 millim., crassit. 0,005-6 millim. Ad ramos arborura (praesertim quercuumj ad oram in California frequens ; etiam in insula Vancouver. ■'Species est elegantissima, discedens a priori ramis retiformi- caiirellatis et sporis aliis. Thallus linearis tenuiter applanatus latiludinem adtingit 5 niillimelrorum , sed plerumque est alte- nuatus Iruncisque suis primariis lalitudine 12 millim. ; passim nonnihil torlus conspicilur ; rete e ramis primitus deplanalis et cribrose pertusis oritur. Spermatia longit. 0,045 millim., crassit. 0,001 millim. — 124 — 25. R. Bogotensis Nyl. Lich. N. Granat. p. 21 , éd. 2, p. 16. Thallus lutescenti-pallidus vel stramineo-pallidus , te- nuiter compressus ( crassit. 0,2 niillim. vel tenuior), lineari- elongatus (latit. circiler 1-2 millim. ) , subtiliter parallèle sensu longitudinali nervoso-strialus , lineari-ramosus vel ra- niosissimus, laxe pendulus ( sœpe spiraliter siccilate torliis), fissilis ; apothecia pallide" carneo-testacea (leviter albo- suffusa ) plana , démuni flexuosa ( latit. 2-^ millim. ) , mar- ginalia , receptaculo laevi vel sublaevi el basi podicellaio- constricto ; sporae ellipsoideo-oblongae vel oblongae , saepins curvulae, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-8 millim. In Novae Granatae sylvis Bogotcnsibus . altit. 2700 melro- rum supra mare, e ramis arborum longe pendula (datnr inde in Lindigii Lich. N. Granat. n° 2752 ). Sporis brevioribus aliusque forniae diffeii facillime a R. us- neoide et accedit eo respeclu versus R. reticulatam , sed thallum reliferum non habet. Est pedalis vel bipedalis el quidem longior. Spermalia oblongo-cylindrica , longit, circiler 0,0035 millim., crassit. 0,001 millim. lenuiore. 26. R. Chilensis Berlero in Mus. Paris. ; Ramalina Ec kloni Mnt. Chil. p. 79 (pr. p., scilicel quoad coll. Berl. citât, n" 1213). Thallus testaceo-pallidus vel lutescenti-pallidus vel diluie cinerascenli-pallidus , plano-compressus (crassit. circiler 0,2 millim. ) , linearis ( latit. 3-8 millim. ) et lineari-ramosus vel ramosissimus , longitudinaliter albo-siriatus ; apothecia glauco-pallida vel carneo-testacea et glauco-suiîusa ( lalit. 2-5 millim. ) , plana , marginalia et sparsa , receptaculo sub- lœvi radiatim siibtus striolis albis brevibus notato margineque tenui inlegro ; sporae oblongas curvulae, longit. 0,012-20 millim., crassit. 0,00/1-5 milHm. — \Û5 — In Chili , Quillota ( legit BeiVio , aiitio 1829 , n° 1213 ). AfTmis esl Ramalince Bogotensi , lalior, spoiis longioribus. Spermalia (medio dislincle diluliora) longit. ciiciler 0,00^5 niillim., crassil. 0,001 niillim. oblongo-cylindrica ; paraphyses spermogonicse crassiliem vix 0,002 millim. adlingenlia, passim lenuiora. — Jain spoiis delenninale curvulis et Ihallo magis lineari-lacinialo dislinguitur a formis allenualis Ramalinœ Yemensis. 3. — Stirps Ramalinae fraxineœ. Thallus compressus plus minusve longitudinaliter siriato-nervosus vel subcostato-incequalis. — Spcies 27-52. a. — Stratum corticale filamentose compositum, — Species 27-Zi6. f. — MeduUa hydrate kalico flavescit et deinde rubescit. — Species 27-28. 27. R. snbpollinaria Nyl. in Mus. Paris. Thallus pallido-lutescens vel pallido-rufescens , com- pressus , laciniis subflabellato-divisis , plus minusve attenuatis ( infra divisiones inferiores lalit. 1-4 millim. ) , leviter sensu longitudinali inaequalis, apicibus (saepe attenuatis) vulgo soredioso-capilalis. In Peruvia , ad Gallao ( Gaudichaud ) , mixta cura Rama- Lina ceruchi. In Brasilia, ad Rio de Janeiro (ex hb. Lenorm.). Slei'iiis modo visa, comparanda cum R. Pcruviana Ach., sed cito distinguenda inedulla , quae hydrate kalico flavescit et deinde laleriiio-rubet, alque divisionibus Ihalli flabellatis vel digitalo-flabellalis apicibus e sorediis capitalis. Haud parum est variabilis. Thallus basi magis atlenualus , deinde versus divi. siones lalior, et denuo adbasessecundarias attenuatus deinque iterum sursum lalior; sic ad omnes divisiones laciniarum sin- - 126 — gulas. Lalior faoiem habel plalysmoideam ; talis in Brasilia obveniens una ciim magis altenuala intricalaque. Allitiido 2-6 centimelrorum. 28. R. deuticul:iiit.i ( Eschw. BrnsiL p. 221 , sub Farmelia ). ïliallus stramineo-albidus vel osseo-pallidus vel testaceo- pallidus , compressus ( latil. 1-3millim.), nervoso-inaequalis (aut varians sublaevis) , planus vel subcanaliciilatus , luber- culis niinutis subpapillose piomiuulis albidis ( apice subso- rediosis) sparsis et niarginalibus exasperatus, laciniis sub- linearibus varie divisis ; apothecia oarneo-pallida vel carneo-testacea (saepe glaucescenii-suffusa ) , fere raediocria (lalit. 2-^ millim.), rcceptaculum infra snblacunulose rugosum (varians sublaeve) et saepe papillis subsorediosis exasperatum; sporae oblongœ, leviter curvulae vel subrect» , longit. 0,012-16 millim., crassit. 0,00Zi-6 millim. In Brasilia frequens videdur. Deinde occurrit in Guyana gallica (coll. Lepr. n° 502) , in India occidenlali (e Guada- lupa , L'Herminior ) et in Mexico ( Ghiesbreght). Forsan non rêvera differt specie a B. complanata (quacum sœpe mixla crescit), nam exlernis notis anibae fere congruunt; atlamen dislinguenda videlur IL dmlimlata, medulla enim ejus hydrate kalico e flavo cito rubescit. Alliiudo Ihalli vulgo est 2-3 centimelrorum. Var. canalicnlaris Nyl. DilTert tballo attenuato et attenuato-ramaso , laciniis ( latit. 1 millim. vel minus latis ) canaliculatis. In Mexico, Orizaba ( Fr. Mueller ). Haecce varielas facie externa simulât Hamolinain aUudentein; medullaî vero reactio mox difTerenliam déterminât. Apothecia non vidi. — 127 — II. — Medulla liydrale kalico non lincla. — Species 29-/j6. '2U. R. coinplau.1t» (Svv. ) Ach. L. U. p. 599, Syn. p. 294; Lichen compiannius Sw. FL Ind. occid. III, p. 1911 ; Parmeiia complanala Ach. Melh. p. 259. T ha 11 us dilute slramineiis vcl slrainineo-albidus vel osseo-pallidus j vel testaceo-pallidiis , compressus (latit. \-k millini. ), planiis aut subcanaliculalus, sublaevis eut plus mi- nus ve longitudinal! ter striatulus vel nervoso-inaîqualis, tuber- culis parvis subpapillosis albidis (apice saepe subsorediosis) sparsis et marginalibus exasperatus, lacinias effingens lincares vel sublineares varie divisas; apothecia caineo-pallida vel carneo-testacea (saepe glaucescenti-suffusa) , mediocria (lati(. 2-5 millim. ), marginalia et subterrainalia, receptaculo subtus sublaevi vel variante sublacunoseinasquali et interdura papillis subsorediosis nonnullis exasperato ; sporae oblongae leviter curvulae vel subrectae , longit. 0,009-0,016 millim,, crassit. 0,00/1-6 millim. In Anlillarum insulis variis (ut in Cuba , Jamaica , Guada- lupa, a plurimis collectoribus lecta). In Mexico (Uzac, Fr. Wueller, Bourgeau). In America meridionali calida : in Nova Granata (datur ia coll. Lindig. n" 2899, ex Honda, altitudine 250 melrorum supra mare), in Guyana Gallica (Leprieur), in Brasilia, atque in ora occidental! usque in Peruvia (e Callao et San Lorenzo Gaudichaud). Deinde in Sénégal (ex hb. Lenorm. ). In Australia ad Sydney (Vieillard). Corticola ; raro saxicola. A R. deniicuUUu vix specie distat, licel medulla hydrate kalico non lingilur. Vakle est variabilis : Ihallus aut simplicius divisus aut raniosus aut ramosisissimus (et tuni cœspilose con- geslus); slerilescens tenuior, ramis apice simplicibus aut fur- catis aculis. Variât (in Mexico, Orizaba) thallo inagis evolulo, — 128 — nervoso-rugoso. Apolliecia variant lalitudine 2-10 millira. Sperinalia longil. 1ère 0,OOZi millim. (vel ssepius 0,0035 millim., crassil 0,001 millim.). * R. hypodcctodes Nyl. — DifTerl receptaculo infra rciicnhiiim plicalo-iugoso et sporis majoribus (longit. 0,01/i- 19 millim., crassit. 0,006-7 millim.) In Nova Granata (datur in coll. Lindig. n° 67, e Socorro, altiludine 1200 metrorum supra mare), ad arbores. Eiiam in Brasilia. Specimina visa altit. 2-3 cenlimetrorum. Apothecia glauco- pallida, vulgo latil. 2-5 millim., frequentia. Heceptaculum plicis sat grosse reliculalis insigne. 30. K. Pcrn^iana Ach. /.. U. p. 599, Syn. p. 295. Thallus cinereo-pallidus vel pallido-testaceus, compressas aut passim subleretiusculiis , intricato-ramosus , tennis (altit. 2-û centim., lalit. versus basin 0,?i-0,7 millim, ) , libenter sorediis crebris ( prœsertim marginalibus rimiformibus ) in- spersus , passim longiiiulinaliier albo-substriatulus , rarais attenuatis subundulatis niargine insequalibus (interdum apice quasi lacero-digitalis) ; apothecia glauco-albida opaca plana (latit. 0,7-1,5 millim.), niargine receptaculi laevis concolori- suffuso ; sporae oblongae vel fusilormi-oblongae , rectae , longit. 0,012-15 millim., crassit. 0,003-4 millim. In Peruvia ( Dombey) ; etiam prope Callao (Gaudichaud). Accedit, quoad sporas, ad Ramaiinam gracileniam; quoad thallum habilus Borrercs calamistratœ , dicit Acliariiis. Soiedia et marginalia et sparsa , rolundala, oblonga aiil shiaîformia Variai receplaciilum soiedioso-excorialiim. 31. R. canalicnlata Tayl. in Hook. Journ. of Bot. 1847, p. 188. — 129 — Thalliis pallidus vel pallido-teslaceus , compressus , lineari-attenuaius (vulgo altit. 5-15 cenlimeirorum , latit. 2-5 millini. versus basin), canaliculatus vel subcanaliculatus, laevis vel sublaevis, parum divisus ; apothecia pallida (saepius giauco-suffusa ) marginalia , demuin convexa (lalit. 1-7 millim. ) , receptaculis sublœvi vel ruguloso ; sporae oblongo-ellipsoidege vel subfusiformes , rectae , longit. 0,012- 18 millim., crassit. 0,00/i-6 millim. Frequens videlur ad ramos arboruai arbustorumque in variis insuiis Oceaiii Pacifici, sicut iu Taïti et Nukahiva ; e Tongalabon adest in hb. Lenorm. adnotalioiie « sur tous les arbustes. » Etiam occurrit in Peruvia (e Lima vidi ) , Mada- gascar , insula Maui itii et in India orientali ( e Pondichery lectam vidi a Gaudicbaud et Reynaud ). Accedit ad Ramalinam calicarem , sed specie sit sepa- randa ut typus procerior, thallo magis elongato laeviore , sporis , etc. differens. Forma etiam occurrit subpeclinaia , laciniis niargine ulroque laciniolas Iransversas protrudentibus. Sperraalia oblongo-cyiindrica, longit. 0,003 millim., crassiliem vix 0,001 millim. adlingentia. — Magis rêvera accedit ad formas atlenuatas et subcanaliculatas Havialince ïemensis , sed est (irraior , laevior , sporasque lenuiores habet. * R. linearis (Sw.). Lichen linearis Linn. fil. et Sw. Meth. Musc. iUustr. p. 36 ( non Sw. FL Ind. occid. III , p. 1910, nec Ach. L. U. p. 598, Syn. p. 29Zi, nisi quoad Lichenem e Nova Zelandia ) ; Parmeiia Linearis Ach. Meik p. 257 (exclusa Americana) ; Ramalina subuLaia Mut. Chii. p. 82. Vix differt ( nisi tanquam varietas ) a R. canalicuiata sporis saepius utroque apice obtusioribus et uonnihil crassio- ribus (longit. 0,009-0,018 millim., crassii. 0,005-7 millini.) quam in eadem. Apoihecia pallida vel pallido-tesiacea ( saepe 9 - 130 - glaucoalbido-obducta), plana , demmii convexula ( lalit. 1-3 inillim.), inaigiiialia , receptaculo laevi vel sublaevi. In Nova Zelaodia ^Lesson, Knight et alii ). In insula Norfolk (Cumingham). In insula Juan Fernandez (Bertero). Ex specimine Swartziano ( Musei llolniiensis) est lichen linearis Sw. Meth. Musc, illustr. (1781), « ereclus, dicholomus raniis linearibus divaricatis altero laiere canaliculatis, peltis minutis marginalibus », eNova Zelandia allala. sed in operibus posterioribus sub eodeni nomine a Swarlz (1) et Achario aliae, ex aliis lerrae partibus additse , subsumptae sunt llamalinse sepa- randae. — Thalius i^ viiigo basi lalil. 1-2 raillim. ) mediocris vel rainer ( altit. /i-lO centim. ) , canaliculatus , haud rare nonniliil vel vage longiludinaliler nervoso-Klriatus. Sporae rectœ, Sper- raalia oblongo-cylindrica , longit. 0,003 millim., crassiliem vix 0,001 inillim. allingenlia. ;^2. R. alludens Nyl. T h a 1 1 u s osseo-pallidus , compressus, lineari-attenuatus (lalit. 1 nùllim. vel oiagis attenuatus, altit. circiter 9-12 centimetr.), canaliculatus , caespitose congestus , paruiu ra- mosus, apicibus longe acuminatis ; apothecia carneo-pallida velcarneo-glaucescentia, niediocria (latit. circiter2-/4 millim. j, caiicaria , marginalia , receptaculo subtus laevi vel obsolète ruguloso et basi breviter constricto ; sporae fusiforraes cur- vulae (vel subreclae), longit. 0,020-35 millim., crassii. 0,0065-0,0055 millim. In Mexico lecta a Fr. Mueller ( verisimiliter in regione Orizabae). Species bona, lacie exlerna haud parum conveniens cuni (1) Lichen linearis Sw. FI. Ind. occid. et Lich. Americ, t. XI, ex speciminibus ipsiiis visis sterilibus e Janiaica est R. sorediantha ; eliam sub nomine « linearis » in herbario Swartzii obvenit R. anceps indidem. — 131 — H. canaliculnta aliisque eamdem simulanlibiis, sed mox digno- scilur sporis suis lusifornubus curvulis , quae longitudinem nia- joiein atlinguut quam sporae iilliusalius speciei liiijus generis. Spermalia cylindrica , lougil. 0,0055 millim., crassil. 0,001 millim. 33. R. calicaris (Hffra.) Fr. L. S. exs. iv' 12, Moug. St. Vog. n' ^52, Tuck. /.. IS. Amer. p. 13, L. Amer. Sept, n" 58, Nyl. Syn. I, p. 292 pr. p., Ltc/t. Scandin. p. 77 pr. p. ; Lobaria calicaris Hffm. Ft. Germ. p. 139 (1) ; Ramalina fasiigiata var. calicaris Ach. L. U. p. 60Zi, Syn. p. 297 ; R. fraxinea var. calicaris Scliaer. Enum. p. 9 , L. H. n" ^93 ; R. calicaris var. canaiiculala Fr. L. E. reform. p. 30. Thallus pallidus-subrigescens, compressus, linearis vel lineari-laciniatus , laciniis sublacunose longitrorsum nervoso- rugosis (saepe canaliculalis) ; apothecia carnoo-pallida vel glaucescentia , concava aut plana ( latit. 1-7 millim. ) , mar- ginalia et terminalia , receplaculo .subtus rugoso ; sporae eilipsoideae rectae , longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. Ad arbores in Europa fere tota (in boreali parum pro- veniens et vix in Lapponia obvia ;. In Africa boreali ( datur e Teneriffa in Bourg. PI. Canar. \\° 138 ; « Alexandriae et Chirae venalis nomine Schacbe , cujus dimidiam partem elïicit » , notavit G. Ehrenberg ) ; t-liam in insulis Mascarenis in montibus editioribus (ex hb. Lenorm.). In Asia occiden- lali , deinque in Himalaya et in India orientaii. Quoque in America ulraque satis late distribuia. Vulgo laciûiae Ihallinee atlenualae observantur, latit. 1-2 (1) Nomen Lichen caticaris Liiuiaei magis est vagum. Sed hue per- tinel L. calicaris Ach. Act. Holm. 1797, t. IX , f. 1 (G-K). - 132 — millim., longit. (altit.) 2-6 cenlim. el apolheciorum tertninalium receplacalum saepe sublus laciniola appendiculalum. Variant laciniae passim laciniolis transversis margine altero aut utroque exsertis. Sporae rectae vel subrectae. Spermatia oblongo-cylin- drica, longit. 0,003-/i millim., crassit. 0,001 millim. Var. subampliata Nyl., thalli laciniis latioribus (latit. circiter 6-12 millim., altit. 5-10 centim. ) et facie jam Ra- matinœ fraxinece jamve fastigiatœ , sporis vero rectis mox distincta. Occurrit haecce in Gallia occidentali ( etiam ad Parisios ) , in Lusitania (Welwilsch), in Algeria et in India orientali (mon- tibas Nilgherrensibus , Himalaya). In Lusilania adesl forma sporis saepius pyriformibus (vel quidem infra subcaudatis), quae dici possit pyrifera. Forma subpapillosa Ihallo magis rugoso, marginibus (et qiioque lale- ribus) papillis minulis apice saepe albo-soredieliis exasperalo , obvenit in lodia orientali , Nilgherris (Perrottet). Var. subfastigiata Nyl. Similis RamaUnœ fastigiatœ (saepius breviori) , sed sporis ellipsoideis rectis. Occurrit saltem in variis partibus Galliae et in America boreali. Differt jam thallo magis rugoso vel iongitrorsum nervoso- rugoso a R. Panuzei in stirpe R. pusiliœ haud dissimili. 3^. R. farinacea ( L. ) Ach. L. V. p. 606 , Syn. p. 297, Moug. St. Vog. ir 356, Desmaz. Cr. Fr. éd. 1, n° 661, Schœr. Enum. p. 8, Krb. S. L. G. p. ZtO, L. sel. n" 94, Anz. L. Etrur. n° 6 ; Lichen farinaceus Linn. FL Suec. éd. 2, 1089, Sp. PL éd. 1, 35, Ach. in /ici. Holm. 1797, p. 257 , t. XI , f. 1 , Whlnb., FL Lapp. p. 456 , Sm. F. Bot. t. 889; Lobaria farinacea Ilffin. FL Genn. p. 139; ~ 133 - Parmclia farinacea Ach. Meth. p. 263 ; Physcm farinacea DC FI. Fr. 2 , p. 397 ; Ramatina cadcaris var. farinacea (Fr. L. E. p. 31 ) Nyl. Prodr. GalL Alg. p. ^7, Syn. I, p. 294 , L Se. p. 77. T h a 1 1 u s osseo-albidus vel osseo-stramineus vel glauce- scenti-pallidus , attenuatus , tereti-corapressus aut plane- compressus, subrigescens , sublaevis (passim sublacunoso aut obsolète nervoso-plicatus), laciniis linearibus (saepe elongatis), sorediis albo-pulverulentis (vel albo-faiinaceis) marginalibus planis rotundatis vel oblongis ( rarius simul sparsis ) notatus ; apothecia testaceo-pallida vel glaucescentia (latit. 1-2 millim.), receptaculo infra laevi ; sporae ellipsoideo-oblongap vel fusiformi-ellipsoideae, rectae, longit. 0,008-0,016 millim., crassit. 0,00ù-7 millim. Ad arborum truncos et ramos in Europa tota ( etiam in Lapponia minor); raro fertilis. In Asia sirailiter occurrit (saepius fertilis in India orieniali). Quoque in Africa, America utraque, in Polynesia et quidem in Australia. Portasse notis allatis différât solum tanquani varietas a R. calicari. Laciniae latit. 1-4 millim. Variât haud parum. Huic pertinent formas gracilenla Ach. et multiflda Ach., illa raro fertilis , haec vix nisi sterilis. Forma pendulina Ach. ( Lichen farinaceus pendulus Schrad. in Jow: f. d. Bot. I, 1799, p. 59 , 60 , t. 3 , f. 5 ) , thallo laxiore longiore pendulo. Forma phalerata Ach. contra habet thallum breviorem ( tamen altit. 2-6 centimetr.) , laciniis ( latit. 2-5 millim. ) fere facie R. fasti- giatœ. Var. minulula Ach. L. U. p. 606, in tigillis et sœpi- mentis ligneis, quae longe laleque omnino obducit, esse possit B. farinacea juvenulis vixque adhuc sorediifera. Accedit versus eamdem Lapponica , quam fertilem legil ad Poreguba Lapponiae orientalis beatus G. Selin. * R. protensa Nyl. in Lindigii coll. Licb. Novo-Granat, — 134 — n° 2557 , lornlis elongatis sorediose tonuiter , albo-marginatis (latit. circiter 1 millim.), planis, lœvibus. In Nova Granata , Fusagasiiga , aliit. 2100 inetr. supra mare, pendilla; arboril us adnascens in sylvis altis (Al. Lindig ). Verisimililer propria species , sed apotheciis ignotis haud rite definienda. Forsitan affinilatis sit Ramalinœ usneoidis. ** R. siibcoinplanata Nyl. Thallus substraniineus vel tesfaceo-pallidus, compressus, linearis (lalit. 1-2 millim.) , lineari-divisus , ramosus , com- planatus vel subcanaliculatus , nonnihil nervoso-inaequalis , fere mediocris (altit. 3-6 centimetr. ), sorediis puncliformibus prominulis aut non prominulis ( marginalibus aut simul sparsis ) notatus ; apothecia glauco-pruinosa (latit. 2-i millim.), receptaculo leviter impresso-inaequali ; sporae oblongap reclae (vel variantes subrectae), longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. In India orienlali ( Jacquemon! , Perottel et alii ) , ad ar- bores monlium. Vix sit nisi varietas H. farinacect, laciein habens ii. com- planatcË. Spermatia oblongo-cylindrica, longil. circiter 0,003 millim., vix crassit. 0,001 millim. 35. R. ft>axinea (,!>.) Ach. L. l . p. 602, Syn. p. 296, Moug. Sl Vog. 158. Rchnb. L exs. 19 , Desmaz. Cr. Fr. Zil, Tul. Mém. Uch. I. 2, f. 13-15, Hepp. Flecht. n" 167 ; Lichen fraxincm Linn. FL Suec. éd. 2, 1001, Oed. FL D. t. 1187, Westr. Faergh. t. 12, Sm. E. Rot. t. 1181 ; Lo- baria fraxinea Hiîm. FL Germ. p. 138, PL lich. t. 18, f. 1-2 (Platisma); Physcia fraxinea Miel», FL. Bor. Amer. — 13.Î — TI. p. 326. OC. FI. Fr. II, p. 398; Ramàlina calkarùi. fraxinea Fr. L. E. reform. p. 30 , L. S. exs. n" 71 , Nyl. Syn. I . p. 296 , L. Scand. p. 77. T hall us stramineo-pallidus vel albido-ttavescens vel osseo- slaiicescens, compressus, subrigescens, sublineari-laciniatus, longitrorsum rugosos vel iiervosiis ( vel passim accedente lugositate sparsa transversa ) , laciniis variae laliludinis ; apothecia carneo-testacea vel glaucescentia , concava aut plana ( latit. 3-16 millim. ) , niarginalia (et sparsa) , recep- taculo (basi contracte) riigoso-inaequali ( aut plicato versus basin ) ; sporae oblongae vel ellipsoideo-oblongae , curvulae , longit. 0,011-16 millim. crassit. 0,005-7 millim. Frequens in Europa fere tota ( excepta arctica , nec in Lappouia obvenit ) ; etiam in America boreali adesl. Insignis in Algeria ( Balansa et alii eam ibi legerunt ) ; quoque in in- sulis Canariensibus (dalur in Bourg. Pi. Canar. n°3/i9;. Neque deest in Asia , sallera lemperata ( dalur ex Syria in Kotschy PL Syr. n" 5U , ex altit. 6,000 pedum). Forma typica , maxime vulgaris , est tœniceformis Aoh. L. U. p. 603, laciniis saepe sat longis (scilicel haud nimis rare longil. 15-20 cenlimelr. adlingenlibus latitudinemque 1-3 centim. ) , basi apiceque altenuatis ; rugositas corlicalis longitudinalis nervoso-plicata vel simul hinc inde Iransversalis aut varia. Oc- ourril deinde passim in Europa f. ampUata Ach. 1. c. laciniis diialalis (latil. 3-5 cenlimetr., immo e Cadomo vidi , in hb. Lenorm., latitudinem usque 7 centimetr. adtingentem) lanceo- lato-di(Tormibus vel lobalis, cor lice coslato-rugosis , rugosilate inlerduni subreliculata. Quae dicitur luherculata ab Ach. 1. c. niiii! lypicum sislit , Ihallo apolheciis aborlivis cephalodioideis rufescenlibns adsperso. Formam altenualam luberculis minutis albis subsorediosis adspersam et lacinioiis transversis margina- libus flagellosaui , leclam in Franconia superiore vidi ex hb. Arnold. ; Iransire videtur in var. calicariformam. F. tceniœ- — 136 — formis eliam inlerdum soredia alba parva oblonga sparsa offert. Talem sat auguste laciniatam , laciniis laevioribus , striis albis tenuibus, ssepius confettis notatam , in Libani sylvis abieticolam legit Blanche (ex Mus. Paris). Receptaculum variât subtus ra- diatim plicato-rugosura et aliis formis scrobiculoso-inaequale. In N. Mexico, Santa-Fé (Fendler), adest minor , difforrai- laciniosa , receplaculo subtus reticulato-corrugato ; accedit versus platynam. Forma attenuata (eflagellosa) etiam obvenil, ex. gr. ad abietes prope Charabery in Gallia , accedens facie ad R. calicarcm ; parum differl a calicariformi \hh\\\ laciniis planioribus et passim latioribus (latit. 2-Zi millim.). — Spermalia longit. circiler O.OOZj millim., crassit. 0,001 millim. Var. platyna Nyl. Similis Ramalinœ calicari var. sub- ampliatce breviori, sed sporis curvulis (sicut in R. fraxinea), longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. In Chili austral! (ex hb. Lenorm.) (1). Var. calicartformis INyl. Thallus attenuatus (altit. 3-12 centimetr. ), facie sicut in jR. calicari; apothecia marginalia et subterminalia (haec laciniola lerminali sub receptaculo appendiculata). Sporœ longit. 0,010-17 millim., crassit. 0,00/j-6 millim. In Gallia ad ramos arborum , inde ab occidental! ad Vo- gesos ; supra Barèges , altit. 1600 metr. , ad abietes; saxicola !n Mont Dore ( ex hb. Lenorm. ). In Franconia superiore (Arnold). In Teneriffa (Bourg. PL Canar. n° 1595 , ad prunes). Adhuc in California. Sporis curvulis facile dignoscitur ; ils autem neglectis facile pro R. calicari sumitur. Spermatia longit. 0,0035-0,00^5 (1) Specimei» visum dalum fuit Deliseo a Léveillé, cujus indicationes haud raro erroneae inveniuntur. Locum igilur « Chili australis » du- bium forsan habere liceat. I I — 137 — millim., crassil. 0,001 millim. Sporae crassiores quam in R. sub- fraxinea. Variai receplaculum subtus plus minusve corrugatum aut sublseve. * R. fastigiata (Pers.) Acb. L. U. p. 603, 5yn. p. 296, Desmaz. Cr. Fr. éd. 1 , n" 660 ; Lichen fastigiatus Pers. in Uster. N. Ann. Bot. l, p. 256, Ach. in V. Ac. Handl. (Act. Holm.) 1797, p. 201, t. 9, f. 1 (A.-F.), Sm. E. Bol. t. 890, Westr. Fargh. t. 12, f. E, F; Physcia fasiigiata DC. FI. Fr. II , p. 398 ; Ramalina calicaris f. fastigiata Fr. L. Eur. reform, p. 30 , L. S. exs. n" 263 , Nyl. Syn. I, p. 296, L. Scand. p. 77 ; Lobaria popuiina Hffm. FI. Germ. p. 160. Thallus stramineo-pallidus vel flavescenti-albidus , sub- compressus, sat la?vigaiusaut longitrorsum nonnihil lacunoso- inaequalis et nervoso-rugosus, iaciniis subfasligialis confertis ; apothecia testaceo-pallida aut glauca (vel albido-pruinosa), terrainalia , peltato-sessilia , plana aut convcxiuscula (latit. 3-7 millim.) ; sporae ellipsoideo-oblongae curvulae , longit. 0,009-17 millim., crassit. 0,005-7 millim. Frequens ad arbores in Europa fere tota ( excepta arctica , ubi tamen papulicola in Nordlandia Saltensi obveniret , ex Smmrf. SuppL Fi. Lappon. p. 116). In Algeria (Durieu). In Asia occidenlali et adhuc in India orientali ( in montibus iNilgherrensibus eam legit Perrottei). Quoque in America boreali. Vix est nisi varielas Ramalince fraxinecc thalle magis con- Iracto el subfasligialo-diviso vel Iaciniis subfastigiatis. Ailitudo thalli vulgo 2-5 centimetr. Sporae magis typice curvulae quam in R. calicari , quae certe arctissime aflinis, el forsan hae ambae aliaeque cohabitantes saepe hybridas proférant formas inlerce- dentes, quarum delerminalio aliquando nunnihil incerta maneat; - 138 — " lypus tamen saepius nolis dalis sat facile esl agnoscendiis (1). Variât thallo hinc inde terebrato (lalis ex. gr. dalur in Schser. L. H, n" Zi91). Var. nervosa distinguiliir thallo tenuiter compresse, magis nervoso-striato, receplaculo sublus magis riigoso, ad Onegam (lecla a Simmiog) ; proprius accedit ad K. fraxineam. V. conglobata ( Laur. in lilt. ad Arn. ) esl paruno evoluta , thallo conglomeralo-caespiloso ( allit. haud 1 centimelri), dense apicibus subpapillosis congeslo, slerilis; ad saepimenta lignea prope Gryphiam ( Laurer). — Spermalia in R. fasligiata longit. 0, 0035-0, 00/i5 inillim.. crassil. circiter 0,001 millinr). ** R. confirinata Nyl. Quasi R. fastigiata [mnïor , rigidior. Sporae saepius leviter curvulae , longit. 0,012-17 miliim. , crassit. 0,00^-6 millim. In Australia , Swan River ( Verreaux"). Ijaciniae Ihalli allit. /i-6 cenlimetrorum , latit. 2-6 millira., crassit. circiter 0,5 millim. Spermalia cylindrica, longil. 0,004-5 millim., crassil. 0,001 millim. Variai Ihallo vix nervoso-nigoso eteodem interdum crassiliei fere 1 millim Receplaculum subtus sublcBve vel paru m insequale. *** R. subcalicavis Nyl. Subsimilis esl Ramalinœ canaliculatcE , sed sporis curvulis vel subcurvulis (longit. 0,015-23 millim., crassit. 0,005-7 millim. ) et apotheciis (calicaribus) majoribus. Corticola in Mexico ( Ghiesbreglit el , in regioiie Orizabae , Bourgeau , mixtim cum R. complanaia). Deinde in Ar- (1 1 Veiitati igitur magis conveniens videatur el simiil simplicius atque geographiae botanicœ maxime commoduro , typos hosce seorsim exponere nec sicul varieîates sub typis vage collectivis coacervare. CaJteroquin vix iiisi studio monographico serio generis eujusvis digni'- latem typorum singulorum , quos offert , vel specierum limites rite , concipeie licet; nuliibi enim inexi>erientia magis est pericuiosa et ima- giiiaiidi facilitas fariliu'^ decipieiis. — 139 — kansas ( e\ hb. Lenorni. ) et in insula Mauritii (ex eodcm herbario ). Revergil versus Ravialinam complunatam canaliculalam , sed mox difîerl sporis majoribus (saepius crassiliei 0,007 niillim.); longiores quoque sunl quam in H. fasligiata. Tliallus altitu- dinem 10-15 centimetrorum saepius offert , latitudinem 1-3 niilliin., hinc iride luberculis pallido-alhidis marginalibus gra- uulalus. Apothecia carneo-lutescentia vel carneo-glauca, recep- taculo (basi subpodiceliato-constricto) sublus inaequali-rugoso velsublaevi, latit. 2-5 millim., marginalia. Spermalia longit. 0,003 millim., crassit. 0,001 millim. 36. R. subfraxinea Nyl. Subsimilis iîama/mce fraxineœ minori et attenuatae, sed sporis ( subcurvulis) rectioribus tenuioribusque ( longil. 0,011-18 millim. crassit. 0,0035-0,00^5 millim.). In Nova Granata prope Turbaco et Sanctam Martham (legil Goudol), ad corticem arborum. In insula Mauritii (Gretan , ex bb. Lenorm. ) et Borbonia ( Boivin ). In insulis Marianis ( Gaudichaud ). Korsan non vere species diversa a /{. fntxinea ; tangit quoque Ranialinarn Menziesii. Receptaculum subtus nonnihil insequale aut sublaeve. Spermalia cylindrica, longit. 0,003-Zi millim., crassit. 0,001 millim, (parte média dilutiore). — In Chili , ins. Juan Fernandez (Bertero) adest magis fere similis R. fraxineœ minori (et est quidem R. fraxinea Mnt. Chil. p. 81), sporis longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,00/i5-0,0050 millim., recep- laculo subtus lœviore. ~ In Mexico (Fr. Mueller) occurril forma lirmiuy, thallo rigescenle. Magis vero nolabilis est. Var. subcanaliculata Nyl. Facie fere RamaLinoi ca- naUculatœ Tayl. , sed sporis curvulis (longit. 0,010-14 millim., crassit. 0,0035-0,0065 millim.). In Panama et Peruvia. — 140 — Omnis R, subfraxinca dislinguilur a R. Yemensi attenuala, apotheciis majoribus concavis calicaribus et polissime margina- libus atque sporis. * R. polycarpa Mnt. mscr. Facie fere Ramalince fraxineœ minoris ( altit. 2-6 cen- timetr.), apotheciis aiboglauco-suffusis minoribus (latit. 1-2 millim. ) , sporis lenuioribus (minusque curvis, longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,004-5 millim.). In Mexico, Galega ( legit Leduc). Apotheciis planis glauco-albidis conferlis insignis. Thallus lutescenti-pallidus attenuato-laciniatus, longiludinaliler nervosus et hinc inde subreticulato-rugosus, caespilose ramosus. Recep- taculum (basi compressum) subtus rugosum vel subplicalo- inaequale. Sporae oblongae curvulae vel subcurvulae. ** R. Menziesii Tuck. Syn. N. Amer. Lich. p. 12 (non ïayl.); Ramalinaleptocarpha'ïyxck. Supplem. (1858), p. 423. Thallus stramineo-pallidus compressas elongatus , laci- niis linearibus (latit. 1-3 millim.), sublaevibus vel leviter sublacunose inaequalibus , ramis apice ramulis attenuatis diviso ; apothecia subconcoloria , leviter glaucesccnti- pruinosa (latit. circiter 2-3 millim.), marginalia, receptaculo subtus leviter ruguloso (basi compressa) adnata ; sporae oblongae, leviter curvulae, longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,004-6 millim. In California , socia Ramalinœ reticuLata. Afflnis videtur Ramalinœ subfraxineœ , a qua differt prae- cipue Ihallo non ve! minus nervoso et sporis crassiorlbus. Thallus hinc inde saltem obsolète nervoso-strialus, jam valde lenuis. jam minus tenuis. Hymenium humido statu alliludinis — IM — fere 0,07 millini. Margo receptacularis lenuis aul inflexus aut reflexus. Spermalia cylindrica, longit. 0,0035-0,0055 millim,, crassit. vix 0,001 raillira. *** R. interponens Nyl. Thaï lus stiaraineo-pallidus vel teslaceo-pallidus , com- pressus, nervoso-slriatus , laciniis sublinearibus (latit. 1-4 millim.), ramuiis utrinque exsertis marginalibus attenuatis acutis ; apothecia carneo-testacea glaucescenli-pruinosa plana (latit, 2-4 millim.), receptaculoiaevi (basi subcompressa) adnata; sporae oblongae curvatae, longit 0,011-16 millim., crassit. 0,005-6 millim. In Nova Granata , loco dicto Hoque , ad corticem arborum (Goudot). Thalle longiliidinaliler slriato-nervoso et sporis curvulis differt a R. Memiesiî et prseserlim sporis crassioribus magisque cur- vulis a/?, subfraxinca. Spécimen unicum (in Mus. Paris.) visum alliludinis circiter 8 centimetrorum. Basisthalli allenuata supra corticem adpresso-adfixa , parle hac substrato adpressa ra- dialim plicato-nervosa et ambilu nigricanle. Spermalia cylin- drica, longit. 0, 0035-0, 00/i5 millim,, crassil. 0,001 millim. **** R. leiodea i\yl. Ramalina caLicaris f. Nyl. Syn. N. Caled. p, 12. ï ha II us stramineus vel stramineo-pallidus , lineari-laci - niatus (latit. 1-3 millim,), sat tenuis nilidiusculus , laevis vel sublîEvis vel nonnihil nervoso-striatus , planus aut sub- canalicuiatus , ramosus vel parum ramosus ; apothecia glauco-iutescentia vel testaceo-lulea vel glauco-albida , cali- caria (latit, 2-4 millim, ) , marginalia , receptaculo sublaevi vel leviter inaequali ; sporae oblongae, curvulae vel leviter curvulae vel subrectae , longit. 0,011-17 milhm. , crassil, 0,004-6 miUim. — 162 — Ad ramos arborum in Nova Zelandia, Tasuiania, Australia, insula Norfolk H in Nova (laledonia. Minor quam R. canaliculala l'ayl. ; facie RamalincB calicaris vel fastigiaiœ. Altitudo 2-6 cenlimetr. Speinialia longit. 0,004-5 millim., crassil. 0,001 inillim. R. ronjirmata mox distat thalle firme , lenge crassiore. 37. R. Cniuanensis Fée Ess. p. 135 , t. 31 , f. 6. Subsimilis Ramalinm canaiiculaice fonnae subpectinatœ , sed thallo ( pallide-lutescenle) lenuiore, laciniis linearibus ( latit. 1-3 luillim., longe acuminatis , saepius utroque mar- gine laciniolis haud crebris niunito ) ; apothecia carneo- albida vel carneo-lutesceniia (latit. vulgo 1-2 millim.), marginalia, receplaculo subtus iaevi ; sporae oblong.e, saepius curvulae, longit. 0,012-23 millim., crassit. 0,005-7 millim. In Nova Granata (datur e regione Bogoteusi, altitudine 2900 meirorum, in coll. Lindig. n" 2575) et Venezuela (e Galipan in coll. Funck. et Schlim. n" 390). Vix bona species, sed salius consideranda sil sicut varielas Ramalinœ Yemensis ; sporae vere curvulae. Thallus sublaevis vel leviter nerveso-inœqualis, canaliculalus. 38. R. bistorta Nyl. Thallus stramineo-pallidus compressus sublineari-Iaci- niatus subcanaliculatus , nounihil nervoso-inaîqualis vel sub- laevis , minor (altit. circiter 2 centimelr. , lalit. circiter 2 millim. , ramis latit. circiter 1 millim. ) , parum r^mosus , ramis utrinque attenuato-ramulosis (laciniolis patentibus atte- nuato-acutis) ; apothecia carneo-testacea (subpruinosa), terminalia vel subtenuinalia (latit. '\-U millim.), demum convoxa, receplaculo basi plicalo constricto (plicis sub eodem - 1/i3 — sensini versus marginemobliteralis); spor.efusifonni-oblonga' bistortae (scilicet utroque apice sensu contrario nonnihil torla- septoque saepius obliquo) , longit. 0,012-16 uiillim. , crassit. 0,006 millim. Corticola in California (ex hb. Lenorm.). Facie fera Ramalinœ Cumanensis et quarumdam subsi- miiium, sed mox dislinguenda est sporis suis singularibus, quas semper vidi bistortas. Sub leceplaculo apolheciorum ra- mulus lacinioliformis conspicitur tenuis calcarato-emissus , in que sensim apolhecia adnasciinlur nova. Paraphyses graciles. Apothecia vetusta aliquando lacinias proferunt juvéniles , e sporis verisimililer ortas supra eadem gerrainantibus. 39. R. sorediantha Nyl. in hb. Lenorm. Lichen Linearis Sw. FI. Ind. occid. III, p. 1910 (modo quoad Jamaicensem ) , Lich. Amer. t. 11 ; Ramalina linearis Ach. L. V. p. 598 , Syn. p. 29/i ( quoad solam Jamaicensem ). Thaiius stramineo-pallidus vel testaceo-pallidus , com- pressus , rigescens, linearis (altit. o-â centimetr. , latit. 0,5- 1,5 millim.) et dichotome lineari-ramosus , canaliculatus , ramis divaricatis marginatis, laevis (passim obsolète longilu- dinaliier inaequalis ) , apicibus subfurcatis saepe glomerulis sorediosis albis terminalibus ; apothecia glauco-albida ( latit. 3-6 millim. ) concava , receplaculo infra sublaevi ; sporae oblongae , leviter curvulae , longit. 0,011-1^ millim., crassit. 0,0035-0,00^5 millim. In Jamaica (Swartz, ex speciminibus Musei Holmiensis); « incolit petrosa Montium Jamaicensium » (Sw. I. c). In Sanlo Domingo (Turpin, 1826, ex hb. Lenorm. ). Thallus intricalo-ramosus canaliculalus , cur facile propria sit ^ecies , si computatur nota sorediorum, quibus apices ramorum saepe siint capilali, al affinilas magna adest cum R. subfraxinea. — lùa - praesertim forma ejus subcanaliculala. Jaraaicensis Swarlziaoa magis allenuata quam Domingensis (ferlilis); haec sub nomine R. canaliculala Del. in hb. Lenorm. h^. R. Yemcnsis (Àch. ). Ramalina fraxinea var. Yemensis Ach. L. U. p. 602 , Syn. p. 296 ; R. lœvigaia Fr. S. 0. V. p. 283 ( fide Tuck. ) ; Parmelia Eckloni Spr. Syst. Veg. IV, Suppl., p. 328 ; R. calicaris f. Eckloni Nyl. Syn. I , p. 295 ; Farm. Celastri Spr. 1. c. Subsimilis RamalincB fraxinea , sed apolheciis minoribus (iaiil. 1-3 uiiilim. ) , magis adpressis, planis, receptaculo subtus laevi , sporis ( ellipsoideis vei obloiigo-ellipsoideis ) redis ( longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. ). Frequens in terris calidioribus et calidis Americae utriusque, Africae meridionalis (adhuc in Cap B. Spei) et Asiae(in Arabia et in India orienlali ) , ad corticem arborum. Uatur in coll. hindig. n° 2551 e Nova Granata, Bogota, altit. 2,650 metr. , corticola ; et saxicola in eadem coilectione, indidem , allit. 2,400 metror., \\° 2629 ; datur quo.que e Galipan , in Garaccas, n" 383, in coll. Linden ; n° ilkï in iMand. PL And. Boliv. , e Sorata ( subiinearis ) ; e Bonaria in coll. Goulard. Abuudat in Chili. Datur e Java in Zoll. PL Javan. n° 1908 (dicta R. fraxinea a Montagne). Occurrit deraum (saepius tenuior; in Australia et in iNova Zclandia, Species dislinguenda videlur in stirpe Ramatinœ fraxineœ nolis differenlibus supra indicatis. Apolhecia saepe solum pagina altéra (supera). Spermalia longit. 0,003-5 millim., crassit. 0,001 millim. — F. latior datur in Sprucei Lich. Amazon. n" 55 ; sporœ ei longit. 0,012-25 millim., crassit. 0,005-7 millim. ( perperam dicilur ii. fraxinea a Rev. Leighlon ). — K. subiinearis, thallo altenuato, saepe canaliculato et subulato- acuniinalo , faciei ut in R. calicari ; datur in coll. Lindig. q" 838, e Villeta, allit. 2,200 mi'ir,, et ex Andibus Bolivien- — \U5 — sibus, Sorata, allil. 2650-3000 melr. ( Mandon , n" 17^1); sporae ei longit. 0,011-'il millim., crassil. 0,005-7 millim. Ilœc sublincaris eliam inagis R. canaliculatam. referens obvenil in Chili (Cl. Gay et Krause) el siiiiul ibi Ihallo variante subpecli- nato (i. e. margine iacinioias utrinque emiltente). — F. mcm- branacca (Laur. in JJnncca 1827, p. /|3 ) vix separantla ut forma vel varietas , thallo nonniliil tenuiore ( facie vero laci- niarum fere ut in subLincari i. e. laciniis allenuatis ramosis), caespitose diviso. — Variai quoque lliallus (subsorediose) albo- punctalus (in Brasilia) vel slrialulus (in Chili). * R. oTalis Tayl. et Hook in Lond. Journ. of Bot. m {\SUli) , p. 655; R. Ecldoni var. ambigna Mnl. Chil. p. 79. — Sola varietas sit, thallo oblongo-lacinialo vel laciniis lanceolato-oblongis el sporis subcurvulis (longit. 0,011-15 millim., crassit. 0,005-6 millim). r In Tasmania (legit Gunn) et in Chili, Rancagua ( Ber- tero ) . Thallus ncrvosus el subreliculato-rugosus , varians forma laciniarum, nicdiorris. Cliilensis parum diflerl a Tasmanira ; in bac laciniae magis oblongœ, in illa polius lanceolalœ. Sporœ subreclae vel interdum immixiae leviter curvuléB.— Adest quidem in Chili , apud R. Ycmcnscm f. sublincarcm laliorem, interdum sporaî subcurvulœ admixiœ (longil. 0,011-18 millim., crassit. 0,005-7 millim.), quae demonslrenl banc lî. ovalcm modo si- stere varietatem Ramalince Yemcnsis. h\. R. lanceolata Nyl. iîflwîa^iwa mewirawafea Mnt. in Afin. Se. nat. 2 , XII , p. i6. Sal similis priori , ihallo solum nonnihil tenuius membra- naceo et spori tenuioribus curvulis vel subcurvuhs (longit. 0,010-15 millim., crassit. 0,0035-0,0065 milUm. In Brasilia ( Aug. Saint-Hilaire ). 10 — U6 — Forsan , ob sporas lenuiores , specie difTeral a n, Ycmcnsi , hoc aiitem haud parum sit dubium ; tamen maximam sporarum crassilieni non 0,005 millimelri excedenlem vidi , quum haud raro eadoni solum 0,003 meliUir. Thalliis mediocris lanceolato- lacinialus (allit. /(-8 cenlimetr. ), conveniens fere cum R. Ye- mcnsi commiini vel ojiis forma Jaiiorc. Apothecia parva, sparsa et marginaha, saepe conferla. Spoiœ subreclae vel leviler cur- vulae. — Forma minor, laciniis oblongo-lanceolatis (longil. 1-2 cenlim., lalil 2-6 milhm,), apothecis glaucoalbido-pruinosis , occiirril in Promonlorio Bonae Spei (ibi leola a Drége , 1839); vix diiïerens aliter quam maguiludine lliaUi minore. 62. R. snicntula Nyl. in iMns. Paris. Subsimilis Ramalinœ scpiacecti iniiiori , setl ihallo minus fore firnio , roceptaculis tenuius subtns radiatim sulcaluiis margineqiic demuin reflexo (apotheciis convcxis) ; al differt praeserliin sporis redis et crassioribus (longit. 0,011-17 millim.,crassit, 0,005-7 millim. ). Ad saxa bumida in Peruvia? provincia Tarija ( legil Weddoll j. Forsilan non bona spccies. A H. Ycmcnsi , ciii maxime est similis , difTerre videlnr apotheciis (cilo convcxis) receplaculo magis podicellalo-prominulo snbliisque radialim eleganlcr sul- caliilo-slrialo (striis lenuibus siibexcurrenlibus) ; variant aulem liae striœ obsolelae, cur sulcalula esse possit varielas Ramalinœ Ycvicnsis. Tliallus slramineo-pallidus vel liitescenti-pallidus. Specimina visa allitudinis 5-10 cenlimetrorum , laciniis lineari- lanceolatis latitudinis 2-8 millimetrorum , crassiliei 0,25 milli- melri ; laciniœ sœpius parum ramosse. Apothecia vulgo lalit. 2-3 millim. Spermogonia saepius agglomerala ; spermalia cyiin- drica, longit. 0,004 millim,, crassit. 0,001 millim. Thallus esorediosus. 43. R. sepiacen ( Pei's. ). Physcia sepeacea Pers. in - U7 — Gaudich. Urati. p. 209; Ramalina scopulornm var. scpiacea Nyl. Sy7i. I, p. 292 (exclus, synon. ) ; R. (laccidissima Duni. d'Urv. FL Malouin. (1) p. 595; R. strïatula N. et Flot, iii Linmea 1834, p. 501 ; R. verrucosa Tayl. et Ilook. in Journ. of Bot. \^Uh , p. 655 ; R. tercbrata Tayl., ibid., p. 65/i ; R. scopulorwn Ilook. et Tayl. FL Atitarct. II , p. 522 ; R. polymorpha Mnt. ChiL, p. 80. Thallus straminco-pallidus vel liitescenti-pallidus, nili- diusculus, sui)ncrvoso-in;cqualis, firimis, compressiis, iincari- laciniaius, laciniis vulgo .siihsiniplicihiis, npicibus acuminalis; apothecia paliido-lutcscenlia vel pallido-glaiicescontia , mc- diocria , rcccptaculo ( basi podicellato-conslricla) subtus et usquc in marginem radiatini striato vel sulcato ; sporae oblongœ curvul.T, longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,0035- 0,0055 millim. In insulis Maclovianis frcqncns ; rupes oblegit (dicit Gau- dichaufl ). Etiam ad IVctum IMagellanicum ( Jacquinot ) et usque in Pernvia. Species videlur benc dislincla. Fluc sine du])io perlinel H. strialula Neesii et Flolovvii I. c, ul salis indicatur verbis « apo- Iheciis incurvo-marginalis subliis slellalim sulcalis » et « Die strahlig geslelUen Slreifen erstrecken sich bis zum Rande hinauf, dcrdadiirch elwasgekerbt erscheint».Valde variabilis. Specimina vidi lypi hujus spcciei laciniis usque 25 centimelrorum longilu- dinem adtingcnlibus; lalitudo 3-10 millimetrorum. Apothecia marginalia. — Variai sorcdiifera ; soredia scilicet sparsa ( sœpe conforta) obionga alboflavoscentia, e globulis(diani. 0,05-0,08) composita (sicut in R. polyriwipha, qua; alTinis est et hoc prœsertim characlere arcle accedens). Haec sorediifera et thallo hinc iode feneslrato-perforato (h. e. foraminibus totam laminam perforantibus , nec soluni stralum corticale alterius lateris, (1) In Mém, (le la Sociéié Linnéenne de Paris, IV (4826). — U8 — lamquam id apud plures Ramalinas observatur) esl R. lercbrala Tayl., niliil constans habens. — Magis differt f. ftaccidissima Urv. (I. c), Ihallo lenuiore, laciniis inagis divisis (alUt. 5-10 cenlimelr. ); dalur in Lecbl. /'/. ins. MacLov. n° 68(nomine R. Eckloni var. teptoloba Flot. ). Iluic faciès Ihalii fere omnino ut io JR. Ycmcnsi. Variât receptaculum (in omnibus formis) Iseve non sulcaluni , praesertim apolheciis junioribus ; sed adsunl vulgo apothecia aelale magis provecla receptaculum sulcatuni offerenlia. Clava paraphysum crassit. 0,003-i niillim. kU. R. polyiuoi'plia Ach. L. U. p. 600, Syn. p. 295, Fr. L. E. reform. p. 32 , L. S. exs. IZjZi , Tuck. L. N. Amer. p. 13, Nyl. Syn. I, p. 293, L. Scand. p. 76; Lichen polymorphus Ach. iu V. Ac. H. 1797, p. 270, t. H, i'. 3 , Wlilnb, Lapp. p. /i36 ; ParmeLia poiymorpha Ach. Meih. p. 265; Phy scia poiymorpha DC. Fi. Fr. 6, p, 190; Hamaiina tinctoria Schaer. Enutner. p. 8 , pr. p. Thailus stramnieo-pallidus vel stramineo-glaucescens , rigens , nervoso-inaequalis vei longiludinaiiler sublacunosus , compressiis , granuloso-sorediosus , sublhieari-iacinialus , mediocris vel iniiior ( aliit. 1-5 cenlimelr.); apothecia pallido-lutescentia vel glaucescentia ( lalit. 3-8 millim. ) , marginalia , concava , receptaculo snbtus rngoso-ina;qiiaii aut subloevi ; sporae oblongnc subreclœ vel rcctae , longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,00/i-5 millim. paraphyses mé- diocres. In plurimis parlibus Europa^ , prœserlim in raaritimis , saxicola ; rare ferlilis. Inde ab Hispania (L. Dufour, Durieu) et Corsica (Soleirol). Adhuc in Lapponia ad orara Maris gla- cialis occurrit, Species inler congénères lute dignola tamquam ia Uch. Scandin. I. c. slatui , sorediis suis concoloribus globuloso- granulosis (globulis diamelri circiler 0,1 millim., qui character — U9 — eam ab omnibus céleris r.amalinis europœis dislinguit. llœc typica maxime evolula est ligulata Ach. Syn. p. 295 (in V. Ac. H. 1697, t. 11 , i". 3, A , F, K) , IN'yl. Scand. 1. c, laciniis plaois subsimplicibus, sœpe latiusculis , sorediis puslulosis ( subelliplicis ) saepe crebre sparsis e granulis globosis majus- ciilis composilis (1). Var. fJabcUnlata (Ach. Mcth. p. 265, V. Ac. U. l. c. f. 3, K) cum ligulala esl jungenda. — Var. cm- plccla Ach. Syn. I. c. ( V. Ac. II. t. c, f. 3, P, Z, Meth. p. 267), laciniis alleniialis ramosissiinis acuminalis granulatis (facie accedens ad /î. pollinuriarn gracilioreni ) hue eliam du- cenda forma videtur , vel forsan polius sub capilalani ; in Suecia sallem el in Gallia occidenlali obvenit, sterilis. Var. capitata Ach. L. U. p. 601 (hue etiam var. stre- psilis el linctoria Ach. Syn. |). 295, Meth. p. 265 , V. Ac. H. t. c. , f. 3 , G , H , L-0 , V-Z ) ; Lichen tinciorius VVel). Spicil. FI. Goiiing. (1778), p. 241; Ramalina polymorpha Moiig. St. Vog. n" 636, Ilmp. Exs. 12, Desniaz. Cr. Fr. sér. 2, 11" 50, Schaer. L. H. n" 39i. — I.aciiiiae (latil. 1-2 niiliim. ) lineari-divisœ raniosœ ( laleribus vix sorediosae ) , apicibus obtusis capitato-sorediosis ( sorediis his globuloso- graïuilosis vel pro parle pulverulcntis albidis convexis ) ; apolliccia teslacco-paliida glaucescenlia niediocria vel ma- jora (lalit. 3-12 millim. ) , tcrinitialia vel sublerminalia , rcceplaculo ( basi subpodiccllalo-consiricto ) subtus demum nervoso-rugoso vel coslato-nervoso ; sporœ oblongae levilor curvulae vel subreclae, longit. 0,011-16 niillim. , crassit. 0,004-5 millini. , paraphyses médiocres apice clava sub- globosa. (1) Jam Swarlz (iii FI. Ind. occicl.Wl, p. 1910) « rimas fariiiifcras " afferl lAchencm pobjmorphiun dislinguenlcs a L. complanaio, praîter alias diffcrenlias ; scd lypo pcculiari lioriim sorediorum nec iile nec auclores sequeutes alteuderunt. — 150 — Occurrit in Succi.T , NorvcgicT , Gcrniani.T cl Galliœ mon- tibus. Adhuc ex Abyssiniae monle Bacliit (leclam a W. Sclnmper) vidi. Fere species est dislincla (1) a /{. polymorpha {lîgnUita), iaciniis Ihallinis aliis ol laleribus esorediosis , a!)icibus subfasli- gialis capitalo-soredialis. Allit. i-'à ceiiliiuclrorum. Accedil prope ad sequenlem. — Nomen a Webero dalum bue perlinel , sed parum conveiiieiis nec relinendiiin vidcliir, licel sil velu- slius ; cliam minus aple nomen ilhid lincioria ul colleclivum , |)ro po/ymyrp/i(£el a/p<7a/aj conseivari polcsl, al sane nomina Acbariana liic omni jure sunl prœferenda. 65. R. pollinaria Ach. L. U. p. 608 (a eUuior ol {i humilis) , Syn, \). 298, Mong. St. Vo(j. n° 566, ilclinb. L. exs. 66, Smmif. SuppL FI. Lapp. p. 115, Desmaz. Cr. Fr. éd. 1. Il" 1168, éd. 2, \\° 568, l'r. L. E. reform. p. 31, L. S. exs. u" 163, Schœr. Eiiumcr. i>. 8, L. //. ii" 393 , Hc|)p Flecht. r." 566 , Mnt. Cliit. p. 781 , Nyl. Sijii. I , p. 296, Scmid. |). 78; lÀchcn poUinarius Acb. iit V. Ac. 11. (Act. Molm.) 1797, p. 263, t. 11, f. 2 ; ParmeUa poUinarm iVch. M Cl II. p. 266 ; (Adieu squarrosus Fers, in Ust. .Jnn. Bot. 16 Si., \). 35; Physcia squarrosa DC. FL Fr. Il , p. 398; Lobaria dilaceraia lllîm. Fi denn. p. 160. Thaï lu s slraminço-pallidus vel slraminco-aibidus vcl stramineo-glaucesccns , conipressus , nilidiusculus , sublacu- noso-inœqualis el ( praRserlim versus basiai) longiludinalilcr subnervosus , nicdiocris vel ininor , laciniaio-divisus , iaciniis (latil. 1-6 millini.) varie divisis, sorcdiis all)is laliusculis (1) Specimiiia c moiilibus Sabaiulia; ol Abyssinia; tiansilum ferc sisteiUiu animad\eili in pulymorpham ; sed rcs sit iiiccrla. l'rope Holmiam ex. gr. ambas mixliin crescciites observavi, sed tamcn salis distinctas. — 151 — plerumque adspersus farinosis ; apotliccia pallida vcl glauco-pallida (lalil. 3-5 millini. ), receplaculo sublus inœ- quali ; spor;« oblonga; reclae vel Icvitcr ciirvula% longil. 0,010-15 raillim., crassil. 0,00^-6 millini. Ad rupcs et muros alque ad corlicetn arborum in Eiiropa fere tota passira sat fréquenter. Adhuc in Lapponia. Uurius fertilis ; etiani rarius in Europa boreali. Vergil liaec Rumalina ad capitatani , prioris varielalem vcl subspeciem , et ad farinaccam. Tiiallus subllaccesceiis, cpespi- lose lacinialo-divisus , ramis soredioso-laccris sœpe ialricalis; soredia inlerdum globulos ininiixlos ofTerunl. Slralum corlicale (crassilioi in sicco slalu fere 0,06 miilini. , in humido circiler 0,07) carlilagineum filameuloso-conglulinalun) (si'^,ul l'aciilinic addilo hydrate kalico conspicilur). Paraphyses graciles. Occurrit in Europa boreali prœserlim forma hiimilis Ach. L. U. p. 009 , niinor, laciniis aggregalo-complicalis , sœpc floxuosis ; alliliido circiler 2 cenlimelrorimi. Adiiuc in l'romonlorio Bonœ Spci (Drège) obvenil subsimilis (dicta a Laurer i». poUuuiria vai'. cariosa). V^ormix clatior kcXi. L. U. p. G08, prœserlim in Europa niiliore vel lemperala vigel, Ihallo elaliorc (ail. o-G cenlimelro- ruui) , laciniis vulgo planioribus ; in hcrbariis hodiernis sœpc commixla occurrit cum /{. cvcrnioide. — 7i. poUinaria Mot. Chil. p. 78, e monte lu l^eonu (Dertero), forma cliilcna, [)aruiu differens vidctur ; sporai ei longil. 0,012-18 inillim., crassil. 0,00Zi-6 millim., laciniee plange. b, — Thallus coitice sœpius Iransversim vel siibreliculatim inacqualis. Slratuni corticale amorplmm vel subamorphum. — Spccics liQ-Hi. f, — Mcdulla hydrate kalico (e llavo) fcnugineo-rubcHS. — 5/;eties 46. Uiî. R. Tiilcaiiia (iMnl). liamalina poJymorpha var. vuicania M ni. Canar. p. 99. Thallus slraminco-albidus vcl pallido-Iutescens vcl le- — 152 — siaceo-lulcsccns, reticulalim rugosus vcl rcliculalim scrobicu- loso-in.'pqualis, compicssus, lobalo-lacinialus vel squamarii- formis ; apothecia concoloria vel albido-glauccscentia con- cava (lalit. 2-5 raillim.), receptaculo lacunosulo-inœquali aul subla^vi et saepe niargine (sensu radioriim) aliquoties fisso ; sporœ oblongae, leviter curvulae, longit. 0,010-i6 millim., crassil. 0,00^-6 millim. In insula Canaria , supra scorias vulcanias (Despréaux , 11. de la Perraudière et alii). Dalur in Husn. PL. Canar. n» 235. Similis ferc Ramalinœ Bourgccancc , sed medulla hydrate kalico flavens et niox deinde lalerilio-sanguinee tincta. Varia-, bilis. Thallus firmus, ssepiiis conlraclus, iaciniis (longil. l-'2 cen- timelr. vcl brevioribus) abbrevialis, et lune hic Liclien faciem habit quasi Squamariœ clinjsophlhalnuc apollieciis expallidis thallo concoloribus (et hoc sœpius reliciilalim inaequali). Variât thallo crassiore. Apothecia vulgo confeila. Spermalia quoque sicul iu II, Bou)'(jœana , quœ forsitan specie non vere differt. ff. — Medulla hjdrale kalico non tiiicla. — Spccics 47-51. 67. K. Bonrgacaua iMnl. in Bourg. PL Canar. (anni 1865) n" 1118. Ramatina rosacea Szhdiv. in Ilepp Flecht. n" 356. Thallus stramineo-pallidus vcl lestaceo-Iutcscens, glaber, subreliculalini leviter pIicato-ina>qualis vel subreticulatim scrobiculoso-rugosus , varians bine inde hcvis compressus , lacinialo-caespitosus , Iaciniis sublincaribus parum divisis aut sublobalis; apothecia albido-glaucescenlia , concava aut planiuscula (latit. 2-9 millim. ) , receptaculo subtus subreti- culatim inaequali aut variante subla3vi ; sporœ oblongae , éviter curvulœ (variantes subrccla^), longit. 0,011-15 millim., — 153 — crassit. 0,0035-0,0050 millim., parapliyses fore médiocres clavatoc. Saxicola in insulis Canariis ( Inde a variis collecloribus reporlala). Similis vel subsimilis priori, sed mediilla hydrate kalico nullam reaclionem ostendens. Subsimilis quoque RamaliiKC cvcrnioidi, al thaliofirmiore(corlice carlilagineo amorphe vel subaraorpho), seepius magis conUaclo (crassil. 0,2-0,5 millim.). Laciniœ Ihal- linse longiores (sallem alliludinem Zi-5 cenlimelrorum adlin- geiiles) aut breviores, reliculalim scrobiculosae aul sublœves (hœc lliallo sublaivi sœpiusque magis evolulo, longius laciniala, dicalur f. subJccvigata Nyl. ; dalur in P.ourg. PL Canar. n" 1121 cl in Mand. PI. Madcr. n" 50). Spermatia longit. 0,00Zi-5 millim., crassit 0,001 millim. /j8. K. e^eruioldes Nyl. Prodr. Gatl. Alger, p. Ul ; R. maciformis Nyl. Syn. I, p. 207, pr. p. Thallus albidus vel albido-slramincus, subopacus, crebre reliculalim rugosus vel reliculalim scrobiculosus vel lenuius rugulosus aul liinc indc plaiius , compressus , varie laciniatus (laciniis laliludinis 1-25 millim., difformibus et varie divisis); apoihecia pallido-lestacea vel pallido-glaucesccnlia (lalit. 3-(i millim.), receplaculum subtus sicut ihallus celerus rugo- sum ; spora3 oblong.r , leviter curvulae , longit. 0,010-15 millim., crassil. 0,0035-0,00^5 millim. Terrestris vel saxicola in Djcbel-Kerona regionis Tune- tana3 prope Gabès (legil cl. Kralik, qui adnotavil : rochers du désert et à fleur de terre , sur la terre nue). Deiude s.fpiusquc coriicola , e Pahcstina et Africa boreaii in Lusita- niam et Galliam occidentalem. Bene ferlilis adhuc prope Vire (D'Isigny , ex hb. Lenorra.). Quoque in insulis Canariis (e Lancerola Bourgeau eam habet). — 15^ — Stralum corticale tenue (crassit. 0,03-0,05 millim. in sicco statu) amorplium (absque textura ulla filamentosa tlislincta eliam addito hydrate kalico). Tliallus mollescens (crassit. 0,2-0,5) , rugosilale s?epc pliciformi. Jn terrestri , cGabès, excoriationes Ihalli obveniunt subsiniiles ut in R. macifovmi, cur ambaj facile ad unani eandemque speciem pertinere possint. Paraphyses mé- diocres vel graciles clavalœ ; parapliyses in corlicola videnlur graciliores. SpernuUia longil. 0,003-/i millim., crassit. vix 0,001 millim. Sporœ variant (spurie) o-seplatai, saltem in insulis Canariensibus [lalis iinmixla datur sub n" 1121 in Bourg. Pi. Canar., anni 18^G, c Lancerota). 69. B. luacifoFiuis Delile FL de l'Égyple , XIX (1813), p. 388, t. 53, f. 2, 3, U. Thallus pallidus (pallido-albidus, pallido-ciiierascens vel pallido-rufcscens) comprcssiis, paruiii iiiœqualis, |)agina altéra (supcra ?) confertc iilcerala (slrato corticali uiccribus rolun- dalo-dilTormibus , sai crcbris , disruplo) , foliacco-lacinialus vel lobalo-laciniatus (lalit. 1-3 cenliniolroruin) , simplicior, vel subcunealim et varie divisus, subrigcsceiis (crassit. vidgo 0,3-0,5 millim ). In monte 3IaquaUan ^gypli (Delile). Apothecia ignola. Thallo (iiifra) iœvi et libenler soredioso- ulcerala dignoscenda, singularis ; excoriationes illœ corlicis saepe subgranulalo-marginalîe. lu speciminibus visis raro plicarnm Iransversarum vel reliculatini disposilarum vcsligia obvenire conspexi , quarc hœc lîamalina lorsan jungenda sil cuui i)riore (prœserlim Tnnelana). JNomen Ibrtasse salins dicerelur rnacidi- formis , nam e noniine arilli micis /nost/m^ff originem ducil. 50. R. crispatula Despréaux, mscr. Est quasi R. evcrnioides lliallo crassiore (crassilic soepe 1-2 millimctrorum), plano-Ioevigato (rarius bine indc scrobi- — 155 ~ culoso-inœquali vel plicalo-rugoso ) , lacinioso , laciniis apicc palmato-divisis suhcrispis. Supra arenam uiobilcin in Canaria rara (Desprcaux, adno- tatione : sur les dunes de sables niouvants h MaspoLoma) ; eliam alibi. Deserticola in regione Tunelaiia prope Gabès (Kralik), socia Ramalincc evcrnioidis. Thallus slraniineo-albidus (e Gabès) aul pallido-rufesccns (Canaria). Superficies denui m lenuilerareolalo-rugulosus veisub- coriacco-inœqualis. Slerilis modo visa, l-'orsan non bona species, sed habilu pecubari, quîc vaido affinis , tamcn facile sub lypo PHimalina; cvcrniodiis subjungi debeal. 51. R. Wcbbii Mnt. Canar. p. 100, t. 6, fig. U, Syll. p. 319, Nyl. Syn. I, p. 297. Thallus straminco-pallidus vcl dilule teslacco-lutescens, conipressus , linearis , coslis vel plicis iransversis confcrlis rugosus , sursuni apicibus(iue aitenualus , paruni divisus ; a p 0 1 h e c i a albido-glaucescenlia marginalia, margine reccp- laculi podicellali flexuoso ; spora> oblongae, reclaî vcl sub- rcctœ, longiL 0,009-11 niillim. , crassit. 0,0035-0,00^5 milliin. Supra scopulos insulae Canarias (VVebb) el in TencrilTa (Despréaux). Tballus allil, 6-12 cenlimelr., lalil. o-5 millim., sensu Irans- verso llexus Iragllis; rugœ Iransversœ |)lcruiiique sal crebrse , plicis saepe nigricanliinis ; rami crecli , slricliusculi. Stratum corlicale (crassiliei in sicco slalu 0,05-0,00 niillimelri) lexlurae amorphce vel subamorpliœ. Spermalia oblongo-cylindracea vel oblonga, longil. circiler 0,00Z|5 niillim., crassit. 0,0015 millim. Facie accedil liœc species ad slirpeni sequenlem. I — 156 — A. — Stirps Ramalinœ scopulorum. Thallus firmiis solide corticaïus, e subtcreli-compressus, superficie inœqualis , parte cxlerna cordcis amorpha. parte interna filamentqse compo- sita. — Species 52-56. f. — Medulla hydrale kalico (e llavo) ferruginco-rubens. — Species 52. 52. R. scopulorum (Dicks. ) Ach. L. U. p. 6O/4, Syn. p. 297, Fr. L. E. reform. p. 32 , Schccr. /ùmmcr. p. 9, Nyl. Syn. I, p. 292, pr. p., l. 8, f. 29 (slerigmata et spcrnialia) ; Lichen scopulorum (Rclz. Obs. Bot. IV, p. 30) Dicks. Cr. Brit. III, p. 18; Parmelia scopulorum Ach. Meth. p. 261, pro p. ; Physcia scopulorum DC. FI. Fr. VI, p. 190, pr. p. Thallus cinerascenti-pallidus vel slramiueo-pallidus , nilidiusculus, rigens, compressus vel comprcssiusculus, sub- laevis aiit corlicc varie inœquali , lincaris vel sublinearis (latil. 2-6 inillim.), ramissublinearibus allenuatis; apotliccia teslaceo-pallida vel pallido-glauccscenlia (lalil. 2-10 inillim.), marginalia vel subsparsa el subterminalia, rcccplaculo sublaevi vel nonniliil iiiipresso-in.Tquali ; sporae oblongae reclae , longit. 0,012-19 millim. , crassit. 0,001^5-0,0065 millim. Supra scopulos marinos in oris Europe occidentalis , e Lusilania ad Daniani et insulas Fœroe versus septenlrionem. Deinde in insulis Canariensibus. Slalione marilima, nitore rigidilaleque Ihalli cartilaginea el reaclione medulte ope hydralis kalici dignoscilur haec species poiymorpha. Thallus jara sublœvis ; jam (sensu sœpe longilu- dinali, sed non nervose) inœqualis vel rugosus, linearis , sub- leres vel compressiusculus , sœpius parum ramosus vel sim- pliciusculus. Spermogonia incolori-pallida ( lliallo supra ea concolore aul variante nigricanle) ; spermogonia oblongo-cylin- — 157 — dracea, longit. 0,0035-0,00Zi5 milîim., crassit. 0,0010-0,0015 millim. Cortex slrato externo amorplio crassit. ( in huniido statu) circiter 0,035 millim., stralo inlerno longitudinaliler filamentoso crassit. 0,011-18 millim. Var, iiicrassata Nyl. in hb, Lenorm., tliallo crasso (crassit. 1-2 millim. vel teiuiior), difformiter et sœpius brevius lacinialo , rigido , paruni diviso , subopaco. In Gallia occidentali et in iiisulis Ganariensibus. In insulis Cliosey occurrit laciniis latitiidineni usque 12 milli- meti'orinii adlingentibus. Vaiiant laciniae minores et proliféra-. Cortex crassus : slratum exicrnum ( superficialo) subamorphum crassitiei in liumido statu circiter 0,05 millim., stratum in- lernum fdamentose coiiglulinalum crassitiei circiter 0,018 millim. Var. ucniatodes Nyl. Thaï! us albido-substriatus, pro maxima parle terclius- culo-filiformis (crassit. 0,5-0,8 millim.), indc (iliformi- coRspitosns, parum divisus; apotbecia lateralia ; sporae oblongœ , recta? vel snbreclae , longit. 0,01 1-lG millim., crassit. 0.00^-5 millim. Saxicola in insula Canariensi Porto Sanio (ex hb. Lenorm.). Variât thallus liinc inde compressus (lalit. 2-3 millim.), sed ex maxima parle est teres et suhopacus ob strias longitudinales albidas opacas. Altitudo 8-10 cenlimetrorum. * B. decipieus iVlnl. Canar. p. 101, t. 6, f. 3, SyU. p. 319. Thallus lestaceo-pallidus elongato-laciniatus (altit. 6-15 cenlim, ) subnilidlusculus compressus , laciniis planis aut subconvolutis ( lalit. 2-12 millim., crassit. 0,2-0,5 millim.) — 158 — superficie rugoso-inœqualibus vel sublœvibus vel passim obsolète longitudinaliter siriatulis vel sparsim foveolato- impressulis ; apothecia albidoglauca opaca (latil. 2-10 millim. ), receptaculo subtus lœvi aiit ruguloso ; spora- subrcctœ vel leviter curviilœ, oblongae , longit. 0,U12-18 millim., crassit. 0,OO^i-6 millim. Saxicola iii insula Canaria. Forsan modo sit varielas Ramalind' scopulorum, quacum reacUone convenu ; diiïerl prœserlim tliallo compresso. Cortex strato externe subamorpho crassit. 0,05 millim. vel alibi minus evoluto; stralo subjaccnle fdamenloso-conglutinato ssepe vix ullo. Apothecia marginalia vel sublerminalia. Spermalia longit. 0,003-Zi millim., crassit, 0,001 millim. ** R. snbwebbiana Nyl. — Forsilan etiam haec va- rielas sit Ramalinœ scopulorum , sed faciès Ramalinœ Webbii , laciniis linearibus compressis saltem basi plicis iransversis plus minusve visibilibus. Saxicola in insulis Canariensibus (H. de la Pcrraudière ). Laciniœ vulgo soluni latitudinis 1-2 millim. allitudineqiie 3-6 cenlimetroruni. Thalli lextura lere omnino sicut in /«. dcci- picnlc. A-Ccedit haec R. subbwcbbiana haud parum versus R. vulcankim. (et prope sicut var. subUeviijala ad R. Bourgaanam). Sporai leviler curvulae longit. 0,011-lZj millim., crassit, 0,OOZi-6 millim. ff .— MeduUa hydrate kalico non lincta. — Specics 53-50. 53. R. cnspidatii (Ach.). Ramalina scopulorum \ar. cusptdala Ach. L. U. p. 605, Syn. p. 197 ; R. scopulorum. Auctorum pro maxima parle, Fr. L. S. exs. n" 300, Desmaz. Cr. Fr. n" 1U9, éd. 2, n» 5û9. — 159 — Similis Ramalùiœ scopulorwn, ^eà mox differens reactione medullae ope hydratis kalici nulia. FrequeiUior et latins distributa in Europa quam R. scopu- lorum, quacum sœpc socia obvcnit. Adest adhuc in Lapponia et in Islandia versus septentrionem atque usque in insulis archipelagi graeci. Eliani in insulis Canariensibus et in Ame- rica boreali. Forsan non vere specie différai a R. scopulorum, tamen prœserlim ob reaclionem kalicam deficienlem seorsim hic est exponenda. Thallus varians slciil in cadeni. Variât raro recep- lacukim slriatulum. Spora; siibreclaî vel subcurvulœ, longil. 0,010-18 millim. , crassil 0,OOZi-G millim. Forma mino)^ in archipelago grœco ( Despréaux ) et in Teneriffa (idem). F. bix- viuscula, liiallo abbrevialo lurgidulo (allit. 1-2 cenlimetr. ) , apollieciis mediocribus ( latit. 2-3 millim.) margine receptaculari crenalo vel subcrenalo ; ad saxa in Corsica (Léveillé), in insula Naxo in monte Jovis (Despréaux). Var. crassa (Del.). — Omnino analoga cl subsimilis est varielati incrassatco prioris, Eliam liœc pra^serlira ad oram occidenlalem Galliae vigel , opiima in insulis Ghosey (ex hb. Lcnorm. ). Variai laciniis dilalalis abunde laciniose prolifcris, in iisdem insulis, et subsimilis dalur e Teneriffa in Bourg, PI. Canar. (anni 18/j5) n" 351 (prop. ) sporis vulgo minoribus ( longit. 0,008-0,01^ millim., crassil. 0,00/i-G millim. ) Var. siibTittata Nyi. in Wus. Paris., thallo sicul in lypica , sed longiiudinaliter albido-striato vel albido-sub- villalo. in insula Noirmoutier Galliae occidenlalis. Sporœ oblongœ reclœ vel leviler curvulae, iongit. 0, 011-15 raillim., crassiU 0,00Zi-5 millim. Paraphyses apice subgloboso- clavalœ (clava crassiliei 0,0035-0,00/i5 millim.). — 160 — 54. R. Tittata Nyl. Thallus pallido-lutesccns vel sordide pallidus , albido- viltatiis vel vittis albidis opacis inaoqualibus et variis strialus, compressus, sublinearis et lineari-divisus (latit. 1-2 millim, , crassil. 0,3-0,4 millim.), parum ramosus ; apothecia paliida albido-suffusa (latit. 2-4 millim.), receptaculo subtus sublœvi margine subcrenato-insequali ; sporœ ellipsoideae vel oblongo-ellipsoideae , rectae , longit. 0,010-14 millim., crassit. 0,004-5 millim. In insulis Pliilippinis (Cuming). Facie accedil ad Ramalinam cuspidatam , cujus l'ère sil va- rielas Ihallo villato-slrialo et sporis brevioribus redis. 55. B. Tiugitaua Salzm. in hb. Lenorm. ; Ramalina polymorpha DR. Alger, p, 223. Thallus slraminco-pallidus vel lestacco-pallidus, com- pressus , hinc itide longitudinaliler substrialus vel leviter impresso-inxqualis ■ varie laciniatiis , rigens ; apothecia pallido-glaucesccnlia mcdiocria ; sporœ oblongaî rectœ , longit. 0,011-15 millim., crassit. 0,005-6 millim. Proge Tanger ad rupes maritimas (ex colleclione Salzmann in hb. Lenorm.). In regione Algériens! ( Uurieu , Dové). In Corsica ( Guthnik ). Laciniac Ihalli in speciminibus visisallil. 2-4 cenlimelr., latit. 2-12 millim., compressae (crassit. 0,3 millimetri — nsque ad 2 millimetrorum ) , nitidiusculœ vel subnilidiusculss, lœves vel parum inœquales vel riigulossc. l'ieceptaculum Igeve aut inœcjuale ; interdum sublus striis obsolelis radianlibus aut margine ali- cjuolies fisso. Spermatia longit. 0,00/i-5 millim., crassil. 0,001 raiilim., medio laie diluliores vel liyalinœ. — Hœc pro R. poly- morpha (ligulataj sumereliir, nisi thallus glabrior et esore- — 161 — diosus difl'erenliam inox indigitarel. Lacioiae saepe sursum laliores. Texlura fere ut in R. cuspidala. 56. B. inaequaliiS) Nyl. T ha 11 us testaceo-pallidus nitidinsculus conipressus ra- mosiis niinor (allit. circiter 2-5 cenlimetr. , iatit. circiter 1 miilim. vel magis atteniiatus), ramis et ramulis sublaevibus incequalibus vel irregulariter, fere lomentaceo-inaequalibus, divaricatis ; apothecia glaucescenti-alba (lalit. 2-/i miilim.), receptacnio lœvi basi compresso ; sporae ellipsoideae rectœ , longit. 0,009-14 miilim., crassit. 0,00i:i5-55 miilim. In insulis Stœchadibus lectam vidi. Species videtur dislincla a Pu calicari, nec cum ulla alla jungenda ; ulleriusobservaiida. Thallus obsolète passim nervoso- slrialus. Paraphyses gracilescenles. Sporse subrectae. 5. - Stirps RamalintB nusillae. Thailus lœvis vel sublœvis , fislulosus vel subfistulosus , foraminibus liinc inde pct^tusiis. Hydrate kalico nulla reaclio mcdullœ (eonceptœ R, subpusillœj cui reactio nonnihil flavescens), — Species 57-65. A. — Stratum corticale amorphdm. — Species 57. 57. R. pnsilla Le Prév., Fr. L E. réf. p. 29 , DR. Alger, p. 221 , t. 17, f. 4, Scliœr. Enum. p. 8, iXyl. Syn. I , p. 295 (excl. synon. ). Thallus osseo-stramineus vel stramineo-pallidus , sub- raoUescens , fistulosus , turgido-teres , sat parvus ( vulgo altit. 1-2 centimetr. , crassit. 1-3 miilim.), subnitidiusculus, rugulosus , parum divisus , ramis turgidulis ; apothecia canico-glaiica vel glauco-albida , concava (Iatit. 2-U miilim.) in apicibus ramorum truncato-innala , recepiaculo lœvi ; 11 — 162 - sporae ellipsoideo-oblongœ reclœ , longit. 0,009-0,013 raillim., crassil. 0,00^-6 milliin. Ad ramos exsiccatos Ericœ arborea in insula Stoechadum PorqueroUes legit Aug. Le Prévost. In Lusitania , ad cor- ticem Quercus suberis agri Olisiponensis ("Welwitsch). In Algeria ad La Calie { Durieu , adnotatione ad spécimen visum : j raraules secs d'un vieil olivier »). In Teneriffa (Bourg., PL Canar. n° 350 , et H. de la Perraudière ). Thallo ruguloso vel sublaevi, hreviler ramoso, subinani, hinc inde foraminibus parce pertuso , apolheciis terminalibus rame parum latioribus margineque receptaculari aculo intègre et praeserlim cortice amorpho dignoscenda species. Stratura cor- ticale tenuissimuni subaraorphum. Spermatia longit. 0,003 millim., crassit. haud 0,001 millim. adtingentia; paraphyses spermogonicœ crassil. 0,002 millim. B. — Stratum corticale filamentose compositdm. — Species 58-65. a. — Spors rects. — Species 58-64. 58. R. Tasmanica Nyl. Similis Ramalinœ pusiUœ , sed thallo nitidiore nonnihil magis diviso, ramis nonnihil constriclis sub apotheciis planis, receptaculo subtus impresso-inœquali ; sporae ellipsoideo- obiongae vel fusiformi-oblongae , rectae, longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. Ad ramulosin Tasmania (in hb. rev^' Churchill Babington). Facile propria species. DifTert a Ramalina geniculata thallo minus diviso et superficie rugulosa. Thallus altitudine fere 2 cenlinietrorum , hinc inde foraminibus rolundatis vel oblongis pertusus. Stratum corticale sat bene filamentoso-compositum. Apolhecia pallide testaceo-glaucescentia , demum plana. - 163 - 59. K. Infl.tta Hook. fil. et Tayl. Antarct. I, p. 194, t. 79 , f. 1 ; Cetraria inflata Eorumdem in London Journ, ofBot. III (18ÛÙ), p. 6Zi6 (seorsim p. 13). Thallus stramineo-albidus ( passim fuscorubricoso-ma- culalus), caespitose congestus , teretiusculo-fislulosus (passim compressiusculus ) , fere niediocris ( altit. 2-/i centimetr. , crassit. 2-3 millim. ) , dichotome ramosus , laevis , apicibus conico-acuminatis ; apothecia albido-glauca (pruinosa), tcrminalia vel lateraiia , concaviuscula (lalit. circiter 2-4 millira. ) , receptaculo laevi (parum inaequaii ) basi noiinihil constricto; sporae oblongae , leviter curvulaî velsubrectœ, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. In insulis Auckland , ad rupes maritimas prope mare ( Mus. Kew. et hb. Church. Babingt.). Species sine dubio rite dislincta. Thallus e basi subscutala ramosus, inflato-lereliusculus vel compressiusculus, cavus, in humide stalu flaccescens et subpellucidus ; superficies laevis ( passim varians subliliter sensu longitudinali slriatulus vel alibi lenuiter obsolète subnervoso-insequalis). Apothecia recep- taculo sublus laevi vel hinc inde obtuse impresso-insequali, quod idem in Ihallo cœlero etiam observatur ; margo receptacularis inleger. Spermatia cylindrica, longit. 0,0035 millim., crassit. non 0,001 millim. adlingentia. — Maie haec in Nyl. Syn. I, p. 295, subjungitur sub R. pusilla , quae mox difTert plurimis nolis allatis et mox jam texturae corticalis dilîerentia manife- stissima. 60. ai. gcnicsalata Hook et Tayl. in Lond. Journ. of Bot. III ( \SkU) , p. 655 (seorsim p. 22 ). Thallus pallidns vel slramineo-pallidus , caespitose sub- fasrigiato-ramosus , subteres aut subcompressus , laevis (vel obsok'tc longiludinaliter subnervosus), niediocris vel minor ~ 164 — altit. 2-li centimetr.), saepe foraminibus sparsis terebratus , intus listulosus, rainis vulgo atlenuatis; apolhecia pallido- teslacea vel glauco-albida ( latit. 1-2 raillim. ), terminalia aut subterminalia , receplaculum laeve aut rngulosum ramo tur- gido exeunte innatum et sœpe subtus ramuli appendicem eraittens ; s p o r ae oblongœ vel fusiformi-oblongae , reclae (aut obsolète curvulae), longit. 0,009-0,015 millim. , crassit. 0,00^-7 raillim. lu Australia et Nova Zelandia. Deinde in America calidiore (datur e Venezuela in coll. Funck ei Schlimm n" 390 ; ex Honda Novae Granatae, alUt. 250 raetr. supra mare, in coll. Lindigiana n° 2899). In Africa aequinoctiali (Cameroons mont., altit. 8000 ped., Mann). Thallus nitidiusculus Isevis vel sublaevis et libenter magis divisus hanc specieni distinguit a R. pusilla (praeter texluram corlicalem). Rami crassiores latit. 1-2 millim. Hymenium vulgo altit. vix 0,05 millim. atlingit.; '*' R. subpnisilla Nyl. RamaUna inflaia Mnt. et v. d. B. Jav. p. 3 (nomen). Similis Ramalinœ geniculatœ et vix nisi varietas ejusdem differens reactione medullae flavescente ( vel adhuc deinde nonnihil rubescente) applicato hydrate kalico. In niontibus Nilgherrensibus Indiae orientalis (Perrottet). In Java (Junghuhn). 61. SI. lulansciila (Ny). in Lich. Lapp. or. p. ïïk et in Fellm. Lich. ara. n" 57, sub RamaUna calicari). Thallus stramineus vel straraineo-pallidus , subteres , minuscuius (allit. 1-2 centimetr. vel minor), iiitidulus, sub- tilissime longitudinaliter striatulus , subpellucidus , tener , caespilose divisus, ramis attenuato-ramulosis ; apothecia — 165 — carneo-lutescentia aut glaucescenlia, plana aut convexa (latit. 1-Z|. inillim.) , terminalia , receptaculo sublus sublaevi saepe ramulo appendiculato ; sporas oblongae vel fusiformi- oblongœ, rectœ, longit. 0,009-0,015 imllim. , crassit. 0,OQh- 6 millira. Ad ramulos abietinos in Lapponia (N. I. Fellman et alii). Alnicola in Finlandia boreali, Kuusanio (Silén). Etiam abie- ticola in Terra Nova (Despréaux) , ubi frequens. Species distincta videtur , accedens ad Ramalinam genicu- latam Tayl., sed minor et thallo mollescente tenero satis diffe- rens. Thallus passim compressiusculus , saepius haud 5-8 milli- metrorum altitudinem superans, crassiliei circiter 0,5-0,8 millim. Foramioa parva oblonga sparsa. Gdnidia diam. 0,008-0,016 millim. Var. pollinariella Nyl, Difîert thallo libentius com- presso magisque diviso , ramulis tenuibus apice sorediellis ; sterilis. Cum typo in Terra Nova ( Despréaux et alii ) et socia RamaLinœ farinaceœ ( minutulae Ach. ). In Lapponia orien- tali , ex. gr. ad Knaesae abieticola (N. J. Fellman). Variât hsBcce major, thallo altit. interdum 2-3 cenlimetrorum et ad axillas sublacunose impresso (1). (1) Externa facie comparanda est Ramalina Roesleri Hochstelt. supra omissa sub R. calicarî , cujus sit subspecies, differens thallo subcanaliculato tenuiter caespitose ramosissimo , ramulis apice pluries divisis vel subdigitato-divisis et ipsis apicibiis sorediellis; apothecia ei glaucescenlia parva; sporae rectae , longit. 0,011-16 millim,, crassit. 0,005-6 millim. In Germaniae sylva Schivarzwald prope Freu- denstadt Wurtembergiae , ad ramos pinorum, legit Roesler (1828). Communicavit D' Stizenberger. Est R. fraxinea var. Roesleri Schser. Emimer. p. 9. Thallus texturae firmioris quam in R. minuscula nec terebratus , sed passim obsolète nervosus. — Omnino infauste auctor Systematis Lichenum Germaniœ ^hune Lichenem Stereocaulon ess putat (Krb. Par. p. 7). — 166 — Var. dendroidella Nyl. Differt thallo etiam tenuius dendroideo-rainuloso et ramuloso-intricalo ( altit. circiler 1 centimetri) esoredioso ; fertilis. Ad ramulos arborum in Mantschuria (Barthe). Primo oblutu satis dissiuiilis videlur , al vix sislit nisi varie- talem lenuiorem et tenuiter ramosam Rcmialinœ minuscnlct. Spora3 similes, longit. 0,011-15 niillini., crassit. 0,OOZi-G millim. * Wk. intermcdla Del. Similis Ramatinœ minusculœ typicae , sed thallo nonnihil firmiore , apicibus facile soredii- feris (sorediis subgloboso-graiiulosis) ; sterilis modo visa. Saxicola (ni fallor) in Terra Nova (Despréaux). Caespitibus firmiusculis accedil ad Ramalinam faslkjiatam. A R. cuspidata minore jam differl thallo subnervoso (quod passim obsolète est visibile). 62. M. pamila >lni. in înn. Se. nat. 2, XX, p. 356 (1843), Bonite (1863) p. 153, Syll. p. 320; R. digitaia Mcy. et Flot, in N- Act. Nat. cur. XIX, Supplem. I (1863), p. 212, t. 3, f. 1. T ha 11 us pallidus vel pallido-albidus vel stramineo- cinerascens , compressiusculus , minuius ( altit. circiter 1 centimetri vel minor , latit. 0,5-0,8 millimetri) , lœvis , subnitldiusculus, caespitulosus , ramulis brevibus attenuatis furcato-divisis vel subdigitalis ; apothecia glaucescentia (latit. 1-2 millim.) , plana, receptaculo subtus lœvi , termi- nalia , sub receptaculo ramulo geniculatim emisso ; sporae ellipsoideo-oblongœ vel oblongae vel oblongo-fusiformes , rectae, longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,006-6 millim. Ad ramulos inter Canton et iMacao in China (Gaudichaud) ; etiam ad ramos Thecc Chinensis prope Canton atque in horto botanico urbis Rio de Janeiro Brasiliae (ex Mey. et Flot. — 167 — I. c). Deinde in ludia orientali (ex bb. Vailiantii in Mus. Paris.). Thallo firmiore nec subpellucido mox dignoscilur a compa- randa et externa facie congruente R. minuscida. Simililer thallo adsunt foramina parva sparsa. Saepius dense caespitosa crescit. — Ex specimine in hb. Vaill. Musei Parisiensis hue per- lioeret Lichen madraspat. algoides Petiv. Gazophyl. p. 3 , n° 339; sed lab. XI, Gg. 1, ejus operis eumdeni Licbenem spec- tans, refert sine dubio Roccellam Montagnei (cui etiam convenit nota « marginibus verrucosis », sicut in figura ibi data idem Gonspicitur). * B. Javanic»! Nyl. Differt thallo elatiore (altil. circiter 5-6 centimetr.), dendroideo-diviso , teretiusculo (bine inde compressiusculo), ramis et ramulis tenuibus inaequalibus. In Java (Kurz, ex hb. Kphb.). Steriiis modo lecta. Thallus (versus basin crassitiei circiter 1 millira.) passim fusco-rubricose tinctus vel basi nigricans, iaevis, hinc inde parce terebratus. Faciès fere Cladiœ aggregatœ tenuis , sed ramulis minus firmis (nec ita determinale furcellatis) , strato corticali alio (scilicet in R. javanica pars externa ex elementis tubulosis subintricatis obliteratis et interior ex elementis filamentosis Ion- gitudinalibus constilutSB ; in Cladia aggregata stratum cor- ticale totum ex elementis filamentosis longitudinalibus dense conglutinatum , qua textura mox Cladtœ , genus a Gladinis omnino dislinctum efficit , species continens schizoporam , aggregatam et reiiporam , etiam thallo terebralo analogas speciebus slirpis Ramalinœ pusiUce inter Ramalinas), MeduUa alba quasi subfarinacea. 63. R. snbgeniculata Nyl. in Mand. PL Mader. n»2a. Thallus stramineo-albidus vel osteino-ochroleucus, com- pressiusculus vel tereti-compressiusculus , sat parvus i^altit. — 168 — circiter 2 centimetrorum , laiit. 1 inillimetri vel magis atte- nuatus), laevis vel obsolète inaequalis, nitidiusculus, cœspitose divisus, ramis altenuatis ; a p o t h e c i a pallide carneo-testacea vel pallido-glaucescentia (latit. 1-2 millim.) plana, terminalia vel subterrainalia , receptaculo subtus laevi , ramulo terminali sub receptaculo geniculatim emisso ; sporae eliipsoideae (utroque apice rotundato), rectae , longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,006-7 millim. In Madera , Ribero frio , ramos et ramulos late sylvulis suis quasi obducens ( IMandon , 1865 ), Proxime affinis et facie exlerna Ravudinœ pmnila;, sed major et sporis crassioribus. Thallus parce foraminibus oblongis per- tusus, obsolète longiludinaliler inaequalis; etiam allitudinis 3 cenlimelrorum obveniens, crassitiei fere 2 millimetrorura. Sper- matia longit. 0,003-Zi millim., crassit. 0,001 milbm. 6Zi. R. Panizzei DN. (exhb. Lenorm.). Thallus stramineo-pallidus subcompressus, laevis vel ob- solète nervoso-inœqualis , minor ( aliit. circiter 2 centimetr. vel minor) , parum vel vix terebratus ; a pothecia cœsio- glauca (latit. circiter 2-3 millim. vel minora), demum plana , terminalia (vel subterminalia) , receptaculo loevl supra basin ramuli conici terminalis geniculati adfixa ; sporœ oblongae vel oblongo-ellipsoideae, rectae (velsubrectae), longit. 0,009-0,016 miUim., crassit. 0,00/i-6 millim. Vidi eam e sylvis Liguriae occidentalis ( lectam a Panizzi , secundum hb. Lenorm. ) et ex Algeria (a Durieu, adnota- tione: « Oran, sur le Cistus Monspeliensis, parmi les rochers du sommet de Djebet-Santo » et alii a Sommet de l'Atlas , près Mn-Hazid , derrière Blidah , sur un Jtimperus oxyce- drus » ,• etiam a Balansa lecta prope Oran ). Accedit maxime ad Ramalinam calicarem var. subfasti- — 169 — gîatam , sed rannilo difTert sub receplaculis geniculato-flexo et thallo tenuius diviso (ramis fertilibus lalitudine circiter i milli- metri). Forsan varielas sit Ramalince calicaris , tamen ob Ihallum Jaevem inter species stirpis Ramalinœ picsillœ dispo- uenda videlur. Spermalia longit. circiter 0,003 raillim., crassit. 0,001 miUim. b. — Sporse curvulae. — Species 65. 65. R. Abyssinica Nyl. Thallus straraineo-pallidus vel albido-Iutescens, parum divisus, teretiusculo-compressus, subfistulosus, lœvis, parvus (altit. circiter 1 centimetri) ; apothecia carneo-testacea aut glauco-albida (latit. 1-3 millimetr. ) rarais turgidis trun- cato-tcrminalia (ramis latiora ) , receptaculo subtus rugose plus rainusve inœquali ; sporae oblongae curvulae, longit. 0,012-17 millim. , crassit. 0,005-8 millim. Ad truncos Ericœ acrophycc in monte Silke Abyssiniae , altitudine 11000 pedum supra mare ( "W. Schimper , It. Abyssin, n" Wil ). Bona videtur species , accedens ad Ramalinam fastîgiatam fere sicut R. geniculata ad R, calicarem. Sporae crassae (saepius crassitiei 0,007-8 millim. ) notam oplimam offerunt. Thallus subopacus , sat laevis , foraminibus parcis pertusus. Filamenta strati corticalis crassit. circiter 0,00/i5. Sic Ramalince hodie cognitae supraque deOnitae circiter 65 (forte potius plures) sistunl species vel typos facile specierum dignitatem offerentes. — 170 — Modo scquente eas in telluris variis partibus distribui vi- demus , si designamus Europam E. Asïam A.S. Africam A. Americam borealem . . . AB. Americam meridionalem . . AM. Polynesiam P. Ausiraiiam Auslr. 1. R. iuanis Mnt. . . . AiM 2. R. ceruchis (Ach.). . . AM 3. R. combeoides Nyl. . AB . h. R. horaalea Ach. . . AB . 5. R. testudinaria Nyl. . AB . 6. R. flaccescens Nyl. . . AM 7. R. melanothrix Laur. . . A 8. R. carpathica ;Krb. . 9. R. rigida ( Pers, ). . AB . 10. R. anceps Nyl. . . AB . 11. R. arabum Ach. . . E As A . 12. R. dasypoga Tuck. . AB AM 13. R. gracilis (Pers.), . . . A , AM 14. R. angulosa Laur, . As A • 15. R. implectens Nyl. . . . A 16. R. thrausta (Ach.). . E . . . 17. R. gracilenta Ach. . . As . AB . 18. R. Montagiiei DN. . AB A M 19. R. Taïtensis Nyl. . 20. R. camplospora Nyl. AB . 21. R. Auslraliensis Nyl. . 22. R. rectangularis Nyl. . A M Austr Austr. 23. 2U. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. ao. M. U2. 43. R. usneoides ( Ach. ) R, reliculata (Noehd.) R. Bogoteiisis Nyl. R. Chilcnsis Berl. R. subpollinaria Nyl R. deniiculata (Eschw R. complanata ( Sw. ) R. Peruviana Ach. R. canaliculata Tayl * R. linearis (Sw.). R. alludens Nyl. . R. calicaris ( Hffm. ) * R. Roesleri Hochst R. fadnacea ( L . ) . * R. prolensa Nyl. * R. subcomplanata Nyl R. fraxinea (L.). . * R. fastigiala ( Peis. * R. confirmata Nyl. * R. subcalicaris Nyl R. subfraxinea Nyl. * R. polycarpa Wiit. * R. Menziesii Tuck * R. intorponens Nyl * R. leiodeaNyl. , R. Cumanensis Fée. R. bistoita Nyl. . R. sorediantha Nyl. R. Yemensis ( Ach. ) R. lanceolata Nyl. R. sulcatula Nyl. . R. sepiacea(Pers.). R. polymorpha Ach 171 — As A AB . ÂB . AB A AB As A AM AM AM A M A M A M A M AM . AB E As A AB E . . . E As A AB As . . E As A AB E As A AB AM AM P A M As A AB AB AB A M A M A M AB AB As A AB . A . A M AM AM A M Austr. Auslr, Austr. Austr. Austr. U5. UG. 67. 68. U9. 50. 51. 52. 53. 5Zi. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. R. poUinaria Ach. * R. Chilena Nyl. R. vulcania (Mnt.). R. Bourgaeana Mnt. R. evernioides Nyl. R. maciformis Delile, R. crispatula Despr. R. Webbii 3Int. . R. scopulorum (Dicks * R. decipiens Mnl. * R. subwebbiana Ny R. cuspidata ( Ach. ' R. viitata Nyl. R, Tingitana Salzni R. inaequalis Nyl. R. pusilla Le Prev. R. Tasraanica Nyl. R. inflata Tayl. . R. geniculata Tayl. R. subpusilla Nyl. R. minuscula Nyl. R. pumila Mnt. . * R. Javanlca Nyl. R. subgenicuiata Nyl R. Panizzei DN. . R. Abyssinica Nyl. £ tabula illa dislributioni Ramalinas in Africa obvias 172 — E . E As As As . As . E As . As . . As . . A E . A , , A AB A M AB A M Austr. Austr. Austr. s geographicae synoptica elucet , esse 33 , in America boreali 27 , in America meridionali similiter 27 (vel in utraque America simul computatas 65) , in Asia 19 , in Europa 18 , in Au- stralia 11, in Polynesia 5. Simul videmus , Europae Africœque communes ( E -f- A ) — ns — esse 13 Ramalinas ; Europœ Asiœque ( E -f As) : 8 ; Europae Americoeque boreali (A + AB): 5; Europae Araericaeque meridionali ( E + AM ) : 2 ; Europae Polynesiaeque (E + P) : 1 ; Europae Australiaequc (E+ Auslr) : 1 ; deinque soluni in Enropa obvias, in nulla alia teiluris parte iecias (E+o): U. Asiae Africaeque communes (As + A) sunt : 12; Asiae Americoeque boreali (As + AB): 9; Asiae Polynesiaeque ( As + P ) : h; Asiae Americaeque meridionali ( As+ AM ) : 3 ; Asiae Australiaeque ( As — Austr ) : 1 ; deinque solum in Asia obviœ , nec in ulla alia lelluris parte lectœ ( As + o) : 5. Africae Americaeque boreali communes (A + AB) sunt: 9; Africae Americaeque meridionali (A + AiM) : 7 ; Africae Au- straliaeque (A+Austr): 5; Africae Polynesiaeque (A + P) : k; solum in Africa obviae , nec in ulla alia teiluris parte lectae (A + o): 10. Americae boreali et Americae meridionali communes (AB + AiM) sunt: 11; Americae boreali Australiaeque (AB+Austr): 3; Americae boreali Polynesiaeque (AB+P): 1; solum in America boreali obviae, nec alibi lectae (AB+o) : 8. Americae meridionali Australiaeque communes (AM+Austr) numéro sunt : 5 ; Americae meridionali Polynesiaeque (AM-t-P): 3; solum in America meridionali obviae , nec alibi lectae ( AM + o) : 12. Polynesiaa et Australiae communis (P+Austr) invenitur: 1 ; Polynesiae omuino propria, nec alibi obvia (P + o) : 1. Australiae peculiares inveniunlur , nec alibi occurrunt ( Austr + 0 ) : 6 Ramaliuœ. Distributionem Ramalinarum propius examinantes iii singulis teiluris partibus, U vel 5 in Enropa ad solas méridio- nales ejus regiones pertinere invenimus ; inter asiaticas 9 similiter nonnisi in Asia meridionali adesse videmus. Africae meridionalis 7 sunt Ramalinae ; Africae occidentalis spéciales 8 , jaraque supra animadverti Lichenaeam Cana^ riensem sallem 12 offerre Ramalinas. - 17^1 — Inter Amcricanas in regionibus orientalibus utriusque Araericœ ( aclnumeratis insulis Antillariim ) observaiuur 18 (in Anlillis salteni 10) ; in occidentalibus 13 (inter quas totîB stiirpes Ramalinœ inanis el homaleœ, R. reiicidata^ etc. ). Si zonae diversas telluris icspiciuntur et comparantur , videnaus : in zona arctica obvenire sol u m 5 iîflma/ma* , in zona tempe rata boreali 33, in zona œqiiinoctia li 32 et in zona t e m p e r a i a m e r i d i o n a 1 i \h. Ceteroquin , typos ranialineos nnmero prsestare in regio- nibus maritimis animadvertimus nonnuilos(|ue ibi quidem esse speciatim halophilos. RAMA LE A Nyl. Tliailus pallidus conipressus parvus subcaespitosus, e laciniis adsccndentibus varie divisis constans nonnibilque rigescens , sublus pallidior. Structura ihallina corticem offert cartila- gineuni , ex elementis filamentosis obiiteratis iongitudinaliter intricatis conglutinatum , utraque pagina obvium , strato me- dullari interposito tenui parumque evoluto ( filamentis vix liberis) ; gonidia (diaraetri 0,005-0,008 aiillimetri) stratum efficienlia spatiuni maximum inter utrumque corticem occu- pans. Apothecia laetiiis tincta , stipitala , biatorina, nuda ; sporae 8"^ fusiformes simplices ( vel obsolète vel spurie 1-septataï ), rectœ , in tliecis clavatis confertis; paraphyses médiocres, apicc crassiores, parcae. Spermogonia extus ostiolo apoiheciis concolori , parum prominulo, indicata, conceptaculo incolore ; spermatia tenelia — 175 — cylindrjca , Icviter curvula ; sterigmata simplicia vel sub- simplicia. Genus notis externis maxime coiigruens cum Bœomyceis quibusdam , sod forsan reclissime , ob typum si)ermatiorum intcr Cladonieos référendum sit , licet faciem habeat rama- linodeam , cur illud hic exponendi venia detur. R. tpibalosa Nyl. in Flora 1866. p. 289. Thallns ochroleuco-pallidus , irregulariler divisus , ad- scendens, apicibus crcnato-digitatis vel varie digiiato-fibrillosis, sat parvus ( longitudine 3-6 miilimelrorum , crassitiei 0,2 millinietri ) , subtus albido-pallesceiis opacus ; a p o t h e c i a carneo-rufescenlia ( lalit. circiter 1 millim. ) plana , margine concolore vel subconcolore iniegro , inlus incoloria ; sporae incolores oblongo-fusiformes vel subbacillares , simplices (vel lenuiter uni-septatœ ) , longit, 0,011-16 millim., crassit. 0,002-3 millim., paraphyses sat parcae, epilheciura incolor, hypothecium subhymeniale electrino-lutescens. lodo gelalina hymenialis vinose rubens (praecedente passim cœrulescentia). ïn Cuba insula obveniens inter Lichenes varios et Metz- gerias Jungermanniasque ( C. Wright). Marge apolheciorum nulla gonidia conlinet. ilymenium in humide statu ailitudinis circiter 0,07 millimelri. Spermatia fere sicut in Cladoniis, longit. 0,007 millim., crassit. 0,0005 milli- melri. DUFOVREA Ach. Dufourea ( Ach. ) Nyl. Syn. I , p. 287 , vere accedit et lextura thallina ( strato corticali similiter conslructo ) et spermogoniis (sterigmalibus spermatiisque subsiniilibus) cura Daetylina Nyl. ibid. , p. 286. Forsan auleni cl, Tuckerman — 176 ^ modum excedit ambas jungens sub uno eodemque génère (vid. Observ. N. Americ. Lich., 1862, p. 396), maie rejiciens noinen Dufouream typo adscriplum Dufoureœ ma- dreporiformis ; nam etianisi Acharius noniinaverit Par- meliam molLuscam suae Meihodi in Lichenographia univer- sali Dufouream , hacce specie deinde a cl. De Notaris generi alii , Combeœ , adducla disjunctaque , nihil obslat , quin Dufourea remaneat sensu , quo nomen illud pro D. ma- dreporiformi Ach. L. U. p. 525 et Syn. p. 2U1 adhibui , et quo sensu limilibus genericis in Synopsi mea , 1. c. dalis , conservandum sil , saltem usquedum apothecia inveniantur. Tune vero, si convenientia cum apolbeciis Dactylinœ repe- riuniur , nomen hoc inutile fit ( nec sequor clarissimura Tuckerman ) , et nomen Dufouream Lichenibus eo relatis meliore jure et sensu satins Acbariano praeferre fas erit. Occasione hic oblata, novam Dufoureœ speciem europaeaiii definire liceat. E>. floccosn (Del.\ Ramalina floccosa Del. hb. Similis fere Dufoureœ madreporiformi , sed thalle sub- opaco et forte magis ruguloso, ramis apice libenter soredioso- capitatis. In Gallia occidentali (Delise, adnotatione : « 19 juin 1821, sur les rochers de Cadhol , route de Vire à Caen » ) , ex hb. Lenorm. Thallus pallidus caespitose ramosus ( alliludine 1,5-2,5 cen- timelrorum ) , subleres aut compressiusculus ( crassilie vel laliludine circiter 1 millimetri vel magis allenuatus ) , passim ruguloso-inipressus aul subnigosus. Soredia caesioalbida pulve- rulenla , interdum confluenlia. Slratum corticale e cellulis rolundalis oblileratis compositiim (liydrale kalico addito prae- cipue visibilibus), sicut in D. madreporiformi. Apothecia non visa. — Subsimilis thallo magis glabrescenle el nonnihil leeviore — 177 — adest e Gralz Styrise eliam in hb. Lenorm. ; forsan sil varietas , supra ligna fabrefacta lecta. Addalur hic quoque alla species in Synopsi mea omissa : D. ramulosn Hook. in Append. to Parrys 2^^ Voy. p. k\k', Evernia ramulosa Tuckerm. Syn. p. 11 ; Dactijlina ramulosa Ejusd. Observât., 1862 , p. 397 ; Dufourea mu- ricata Laur. in Slurm. D. Fi. II , 2i , p. 30 , t. 12, Anz. Langob. n° 18. Subsirailis Dufourecc madreporiformi , sed longe minor ( allit. circiter I centimetri vel minor ) , stramineus vel stramineo-caslaneus vel stramineo-fuscescens , passim non- nihil albo-pruinosus , apicibus obtusiuscule papillato-denti- culalis. Supra terram ad Fretum Behringii ("Wright), Cumb'rland straets (J. Taylor ) , in Rocky Mountains (ex hb. Hook.). In Spitsberg ( J. iMalmgren ). Etiam in Alpibus editissiuiis Europae meridionalis. HETERliXit Nyl. H. tortaos» (Nées ab Es. sub Dufourea) Nyl. Syn. I, p. 138 , t. ^, f. 22 (gonimia et sterigmata cuni spennaliis), perperam ibi inter Collemaceos exposila , forsan satius inter Ramalineos lociim natnralem teneat , tamen valde incertum manet , an ea gonus quidcni sistat Ramalineorum aut Ever- nieorwn aut tribus |)ronriae novœ, dum apothecia rite evoluta ignota sunt. Ob ihallum goniniicum genus Heierina ad Ramalïnas vel Diifoureas sese habere possit tamquam SticiinaadStictas, aut tamquam JSephromium ad Nepliroma, analogia autem sola structurae apotheciorum hic dignationem systeraaticam veram determinare hcebit. 12 — 178 — Descriptioni I. c. addatur : Stralum corticale lutescens (crassit. circitpr 0,03 millim.), sat minute anguloso-ccUuIosuin , latere inleriore gonimia cœriilescenlia fovens. Medniia alba c filamentis coinposila intertextis tenuibus (crassit. circiter 0,0025 niillimetri). Eliara Heierina tortuosa lecla fuit a cl. R. Spruce ad saxa granitica prope Sa7i Isabei , ad flumen Orinoco. INDEX NOMINL'M GENERUM, SPECIËRUM VARIETATUMQUE ET SYNONYMORUM. Abyssinica Nyl 169 alliulens Nyl 130 ampliata Acli 135 anceps Nyl 113 angulosa Laui 115 angulosa Nyl 113 arabum Ach 113 arenaria Fr 117 attenuata Pers 118 Australiensis N_\l 120 bistorta Nyl 142 Bagolensis Nyl 124 Bourgaeana Mnt 152 calicariformis Nyl 136 callcaris Hffm 131 camptospora Nyl. . .... 120 eanalicularis Nyl 126 canaliculata Fr 131 canaliculata Tnyl 128 Capensis Nyl 123 capitala Adi. ...... 149 Carpathica Krb 111 Celastri Spr 144 ceruchis Acii 106 Chilena Nyl 151 Chilensis Bert 124 Cladia Nyl 169 combeoides N}1 107 complanatii Sw 127 confirmata Nyl 138 conglobata Laur 138 costata Mey 115 crassa Del 159 crispatula Despr 154 Cumanensis Fée 142 cuspidata Ach 158 — 179 — dasypoga Tuck 114 decipiens Mnl 157 dendroiliella Nyl 165 dendroides Del 112 denliculala Rschvv 126 digitala Mey. Flot 166 dilaccrata Hffm 150 DuFOUREA Ach 175 Eckloni Spr làli elatior Ach 151 emplecta Acb 149 evernioides Nyl 153 indata Hook. Tayl 168 intermedia Del 166 interponens Nyl 141 Javanica Nyl 167 lanccolata Nyl 145 latior Nyl 144 leiodea Nyl 141 leptobola Flot 148 leucorsa Ach 117 ligulata Ach 149 linearis (Sw) 129 farinacea (L.) 132 fastigiala Pers 137 flabellulala Ach 149 flaccescens Nyl 109 (laccidissima Urv 147 floccosa Del 176 fraxinea (L' 134 furcellala Mnl 117 geniculata Hook. Tayl. . . 163 gracilenta Ach 117 graciiis Pers 115 inaciformis Delile 154 inelanothrix (Laur.; .... 110 membranacea Laur. . . . 145 niembranacca Mut 145 Menziesii Tayl.. ..... 123 Menziesii Tuck 140 minuscula Nyl 164 minutula Ach 133 Monlagnei D. N 118 muricata Laur 177 nematodes Nyl 157 Heterina Nyl. 177 ovalisTayl 145 homalea Ach 107 homalea Mut 106 humilis Acb 151 hypodectodes Nyl 128 inanis Mnt 105 implectens Nyl 116 implexa Nyl. ...... 114 inœqualis Nyl 161 incrassata Nyl 157 Panizzei DN 168 pendulina (Schrad.). . . . 133 Peruviana Ach 128 plalyna Nyl 136 pollinaria Ach 150 pollinariella Nyl 165 polycarpa Mnt 140 polymorpha Ach 148 populiiui Hffm 137 — 180 — protensa Nyl ! 33 subulata Mnt 129 pumila Mnt 166 subvittata Nyl 159 pusilla Le Prév 161 subwebbiana Nyl 158 pyrifera Nyl 132 sulcatula Nyl 146 Râmalea Nyl 174 Ramalina Âcb 103 ramulosa Hook 177 rectangularis Nyl 121 reticulata Noehd 123 retiformis Meuz 123 rigida (Pers.) 112 roccellœformis Mnl 106 rosacea Schaer 152 scopulorum Dicks 156 scopulorum Hook 147 sepiacea Pers 146 sorediantha Nyl 143 squarrosus Pers 150 striatula Nées 147 subampliata Nyl 132 subcalicaris Nyl 138 subcanaliculata Nyl. . . . 139 subcomplanata Nyl 134 subfastigiata Nyl 132 subfraxinea Nyl 139 subgeniculata Nyl 167 sublaevigata Nyl 153 sublinearis Nyl 144 subpapillosa Nyl 132 subpectinata Nyl 129 subpollinaria Nyl 125 subpusilla Nyl 164 tœniataFée 122 taeniœformis Ach 1 34 Taïtensis Nyl 119 Tasmanica Nyl 162 tenuis Tuck 117 terebrata Tayl 147 tesliulinaria Nyl 108 llirausta Ach 116 linctoria Web 149 Tingitana Salzm 160 tortuosa Hook 122 tortuosa Nées 177 tribulosa Nyl 175 tuberculata Ach 135 tumidula Tayl 107 UsneaL 121 usneoidella Nyl 122 usneoides Ach 121 usneoides DR 114 verrucosa Tayl 147 vittataNyl 160 vulcania Mnt 151 Webbii Mnt 155 Yemensis Ach 144 M. le Président donne lecture du projet de règlement in- térieur présenté par la Commission d'impression. Les divers — 181 — articles sont successivement mis aux voix et adoptés. L'en- semble du règlement est ensuite adopté à l'unanimité, et la Société décide qu'il sera mis à exécution à partir de la séance de mars. A 10 heures la séance est levée. SÉANCE DU 8 MARS 1869. Présidence de M. le docteur BOUKlEKniE. A sept heures et demie la séance est ouverte. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté. Il est donné communication des ouvrages reçus depuis la dernière séance. M. le Président invite ceux de ses collègues (\m désirent faire des lectures ou représenter la Sociéié aux séances qui auront lieu à la Sorbonne , du 30 mars au 3 avril , à vouloir bien en faire la déclaration , afin qu'il puisse en donner con- naissance à M. le Ministre de l'Instruciion publique, et solli- citer de Son Excellence les cartes qui leur sont destinées. Se font inscrire comme ayant l'intention d'assister à ces réunions : MM. le docteur Fayel , Fauvel, le docteur Ogier Ward, le docteur de Labordette, Gahéry et Morière. M. le Président conserve la parole pour donner lecture d'une lettre par laquelle M. le Recteur annonce à la Société que, sur le rapport qui lui a été adressé par M. le Ministre de l'Instruction publique , S. M. l'Empereur vient de fonder dans chacune^des académies un prix annuel de 1,000 fr. qui sera décerné au mémoire ou à l'ouvrage jugé le meilleur sur quelque point d'archéologie , d'histoire politique et littéraire, ou de science , intéressant les provinces comprises dans le ressort académique. Ces concours, ajoute M. le Recteur, dont le résultat certain sera d'accroître la vitalité des corps académiques, tout en respectant l'initiative et l'indépendance des coni- — 183 — pagnies savantes , devront avoir pour juges des commissions formées eu majorité des présidents ou des membres des Sociétés savantes de l'Académie; et il s'agit aujourd'hui de formuler un projet de règlement dans lequel seront notam- ment spécifiées les matières du concours, et la composition définitive du jury appelé à décerner le prix de chaque année. M. le Recteur invite le président de la Société Linnéenne à vouloir bien lui faire part , à cet égard , de ses idées et de celles de la Société qu'il dirige ; puis il communique , h litre de renseignement , quelques articles en projet sur lesquels il provoque l'avis de la Compagnie, .\près une discussion, à laquelle se sont livrés ses membres dans la séance ordinaire du 8 mars et dans une séance extra- ordinaire qui a eu lieu le 12 du même mois, la Société Linnéenne n'a trouvé que peu de changements à apporter aux articles du projet de règlement, que M. le Recteur a bien voulu lui soumettre. Tout en reconnaissant la nécessité d'établir diverses sections parmi les sciences qui seront appelées au concours , elle a pensé que, les lettres ayant à faire valoir les mêmes raisons que les sciences à ce point de vue , il valait mieux maintenir un concours bisannuel , les sciences participant seules à l'un des concours, et les lettres seules à l'autre. Elle a été d'avis également que la rotation devrait com- mencer par les sciences. Elle a reconnu la nécessité de substituer, dans l'article 2, la date du 31 décembre à celle du l'^'' novembre; de sup- primer le paragraphe portant : Si l'ouvrage n'a été jugé digne d'être produit au concours en vertu d'une délibération de la Société à laquelle appartient son auteur ; enfin de rem- placer ces mots deuj: années de suite , par ceux-ci deux concours consécutifs. — 184 — Le règlement ainsi modifié serait libellé de la manière suivante : Art. d. — Un concours est ouvert chaque année dans les six départements composant la circonscription académique de Caen pour le prix annuel de 1,000 francs à décerner, au nom de l'Empereur, au meilleur ouvrage portant sur quelque point d'archéologie , d'histoire politique ou littéraire , ou de science, intéressant les provinces comprises dans le ressort académique. Akt. 2. — Il y aura un roulement bisannuel faisant porter le concours une année sur V archéologie , \ histoire ou La littérature , l'autre année sur les sciences. Art. 3. — Les sciences seront appelées à prendre part au premier concours. ART. U. — Aucun ouvrage ne pourra être admis à con- courir s'il n'a été envoyé au Recteur avant le 31 décembre, s'il n'est inédit, et si son impression n'a moins de deux années de date à cette époque. Le même ouvrage pourra être présenté à deux concours consécutifs. Art. 5. — Le jury chargé de l'appréciation se composera de deux délégués pour chacune des Sociétés savantes qui auront envoyé un ouvrage. Ces délégués seront choisis par elles, soit parmi les membres titulaires, soit parmi les membres correspondants. Les autres membres du jury pour- ront être désignés par le Recteur en dehors des Sociétés, mais toujours en nombre inférieur à celui des membres appartenant aux Sociétés savantes. Ce jury fonctionnera sous la présidence d'honneur du Recteur; il choisira lui-même son vice-président et son secrétaire. Afin de se mettre d'accord avec son règlement intérieur et de se conformer à ses statuts, la Société est invitée par M. le Président à nommer un secrétaire et un vice-secrétaire en remplacement du secrétaire de bureau cl du secrétaire \ — 185 — de correspondance, et h compléter sa commission d'im- pression par la désignation d'un sixième membre. Quelques membres font observer qu'ils pensent que le bureau, tel qu'il a été constitué dans la séance de décembre, doit fonctionner jusqu'à la fin de l'année académique, et que le règlement intérieur ne doit être appliqué qu'à cette épo(iue. — D'autres membres soutiennent que, les nomi- nations faites en décembre n'ayant eu lieu que par déro- gation aux statuts, elles doivent être considérées - comme nulles, et que la Société doit avoir hâte de reprendre une situation légale et une marche régulière. — On fait d'ailleurs observer que la Société ayant décidé , dans sa dernière réunion, que son règlement intérieur serait mis à exécution h partir de la séance de mars , la question est par cela même tranchée. La Société procède d'abord à la nomination d'un secré- taire; le dépouillement du scrutin donne l'unanimité, moins une voix , à M. Morière , qui remercie ses collègues de ce témoignage de sympathie. Passant ensuite à la nomination d'un vice-secrétaire , un premier tour de scrutin désigne pour remplir cette fonction M. le docteur Fayel qui, tout en remerciant la Compagnie d'avoir bien voulu jeter les yeux sur lui, déclare ne pas accepter. Il est alors procédé à un second tour de scrutin dont le vote est acquis à M. le docteur Fostel. M. le Président proclame alors M. Morière secrétaire de la Société Linnéenne , et IM. le docteur Postel vice-secrétaire pendant l'année académique 1868-1869. Un nouveau vote désigne M, le docteur Bourienne comme membre de la commission d'impression qui se trouve ainsi complétée. M. Emile Deplanche Ht le travail suivant : — 186 ETHNOLOGIE CALÉDONIENNE. La Polynésie, dans la plus large acception de ce mot, comprend tous les groupes d'îles situés à 15 degrés de chaque côté du premier méridien, et entre le IS*' parallèle de latitude sud et le 30" de latitude nord. Elle embrasse une étendue de l'Océan Pacifique égale à 7,000 milles dans une direction et à environ 5,600 milles dans l'autre. Les principaux groupes sont ceux des Larrons, les Carolines, les îles Pélew, lesSalomon, les Nouvelles-Hébrides, les Fidjy, les Sandwich, les îles de la Société , le groupe Georges , l'archipel des Navigateurs , les îles des Amis , les îles Australes et la Nouvelle-Zélande. Prise sur une plus large échelle, la Polynésie peut être diie située entre les côtes orientales de l'ancien continent et les côtes occidentales du nouveau; elle renfermerait ainsi un espace beaucoup plus considérable , surtout si l'on y joint le grand archipel Indien, les îles de Sumatra, Bornéo, Java et la Nouvelle-Hollande ou Australie. Par rapport à la couleur, les Français ont donné à cette dernière partie le nom de Mélanésie, qui, outre l'Australie, comprend la terre de Van- Diémen, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Irlande, le Nouvel- Hanovre, les îles Salomon, l'archipel de la Louisiade , les Nouvelles-Hébrides, les îles Loyaliy, la Nouvelle-Calédonie et une partie des Fidjy. La question qui se présente naturellement à l'esprit est celle qui touche à l'origine et aux caractères des habitants de l'Océan Pacifique. Deux races bien distinctes s'en par- tagent retendue; depuis la plus haute antiq-nté, elles oc- — 487 - cupcnl la Polynésie. L'une , d'après ses formes extérieures et la couleur de la peau , semble se rapprocher des peuples de l'Asie-Orienlale et a pu venir , à une époque éloignée , de la pres(iu'île de iMalaka dans les îles qui s'étendent, vers l'est, à une assez grande distance et forment, pour ainsi dire, une ceinture à l'Equateur. L'autre ressemble d'une manière remarquable aux populations noires de l'Afrique; elle en a la peau noire , les cheveux plus ou moins laineux et les formes déprimées. Si l'on compare ces différences de couleur, la conformation physique des habitants , le genre de langues qui n'ont que peu de rapports entre elles, l'on peut se faire une idée exacte de la ligne de démarcation qui sépare les Polynésiens orientaux des Polynésiens occidentaux ou Méla- nésiens. Mais lorsque l'on arrive aux îles Salomon , aux Nouvelles-Hébrides , aux Fidjy, à la Nouvelle-(^alédonie , placées, pour ainsi dire, aux points de jonction de ces deux grandes divisions, les caractères distinctifs de chacune de ces races disparaissent et semblent se confondre pour donner naissance h uji type intermédiaire dont les caractères , si l'on continue à s'avancer dans l'ouest, s'effacent peu à peu pour faire place à d'autres, voisins du nègre africain. Ces populations se* hvrent toutes à la pratique de l'anthro- pophagie ; les Fidjiens semblent occuper le plus haut degré de l'échelle intellectuelle; les habitants des Nouvelles-Hébrides leur sont inférieurs en stature, en force, en intelligence; ceux de l'archipel Salomon , de la Nouvelle-Irlande , etc. , bien qu'ayant de nombreux rapports avec eux, paraissent appartenir à un peuple encore moins robuste et moins avancé. Quant aux Néo-Calédoniens qui doivent spécialement nous occuper, il sont à peine inférieurs aux habitants des Fidjy qui, longtemps avant eux, ont eu des rapports avec les Polynésiens dont la civilisation, relative toutefois, ne peut — 188 — faire l'ombre d'un doute. Quoique différents des Fidjiens par la langue, ils constituent avec eux, dans la famille nègre océanienne , une variété à laquelle se subordonneraient les précédentes , variété qui , par une transition insensible , établirait un trait d'union entre les noirs habitants de la Nouvelle-Hollande et les nations basanées du Pacifique. L'on peut caractériser ainsi le Néo-Calédonien : « Crâne (( dolichocéphale; mâchoire supérieure prognathe; cheveux ^ noirs , très-longs , touffus et frisés , empiétant légèrement (( sur le front; barbe plus ou moins fournie; ovale du visage « régulier; pommettes saillantes; nez assez bien formé, (( proéminent, quoique plus ou moins épaté; narines à peu « près aussi longues que larges; lèvres moyennes, bouche (i grande , dents régulièrement implantées. » Les Néo-Calédoniens semblent se rapporter à la grande famille des Papous qui occupent la Nouvelle-Guinée , mais auxquels, si l'on peut s'en rapporter à la description que nous a laissée de ces peuples notre compatriote Dumont- d'Urville, ils sont de beaucoup supérieurs par leur apparence extérieure et par leurs traits. Si on veut chercher leur origine , on ne trouve de guides dans aucune de leurs tra- ditions. Quoique sans contredit ils doivent remonter à une haute antiquité, ils semblent un peuple né d'hier; leurs lé- gendes , leurs chansons ne font aucune mention des immi- grations qui ont dû avoir lieu à une époque reculée ; à les en croire , leurs ancêtres n'auraient jamais habité d'autre terre que celle qu'ils occupent maintenant. Suivant diverses opinions , la race mélanésienne aurait eu son berceau dans la Nouvelle-Guinée, dont les autocthoneS;, refoulés par une invasion , se seraient confiés aux flots pour aller à la recherche d'une nouvelle patrie. Traversant le détroit de Torrès, ils se seraient dans le principe établis sur les côtes septentrionales de l'Australie ; de là leurs des- ( — 189 — ccndanls se seraient dispersés dans l'est, en suivant les lignes qui marquent la distribution des plantes alimentaires. La Nouvelle-Calédonie fut-elle colonisée à cette époque par des peuples de même race poussés par les vents sur ses bords? Cela paraît douteux ; car bien que l'on y trouve des individus aussi laids , aussi chétifs que le sont les Australiens , ils on diffèrent tellement sous d'autres rapports qu'il est impossible de s'arrêter à cette opinion. Si l'on s'en rapporte à l'examen des caractères physiques uniformes dans toutes les tribus qui couvrent le sol de l'île , il n'est pas douteux que les Calédoniens descendent des races noires de l'Asie ; mais par des mélanges dont l'origine nous est inconnue, soit avec les Malais dont ils ont tous les in- stincts féroces, soit avec les Polynésiens et peut-être avec les Carolins auxquels ils semblent avoir emprunté beaucoup de leurs coutumes, ils sont arrivés à constituer avec le temps un type particulier qui ne ressemble ni à l'une ni à l'autre des races polynésiennes, mais qui néanmoins présente des carac- tères communs à chacune d'elles. En Calédonie , en effet, nous trouvons la distinction des castes, la plus ancienne et sans contredit la plus remarquable forme de la société parmi les populations de l'Asie orientale. Ce caractère , qui do- mine dans une grande partie des archipels du Pacifique, se trouve aussi aux Fidjy, aux Nouvelles-Hébrides, etc. , ainsi que l'institution du tabou et la circoncision, que l'on considère comme originaires de la même contrée. La circoncision, pratiquée pour des motifs religieux à la Nouvelle-Zélande, aux îles des Amis, de la Société, semble ne pas avoir ce caractère en Calédonie ; elle a, en effet, sa raison d'être d'une absolue nécessité, et son but unique est d'initier les jeunes garçons, arrivés à l'âge de puberté, aux devoirs de leur sexe. Nous pourrions encore invoquer, comme preuve de l'ori- — 190 — gine malaise des Xéo-Calédoniens, l'habitude qu'ils ont dans certaines circoiislarices, dans les fêtes par exemple, de jouer des es|)èces de pantomimes, la figure couverte d'un masque grossier. Quoi qu'il en soit, que l'on nous permette l'hypoihèse suivante : h une époque indéterminée et par des causes restées inconnues, soit une invasion d'étrangers, soit un sur- croît de population, une partie de cette nouvelle race, poussé* par des vents d'ouest aussi fréquents, nous apprend La Pérouse, que ceux de l'est, dans une zone de sept à huit degrés de chaque côté de l'Equateur où ils varient suffisam- ment pour rendre faciles des voyages en toute direction, serait venue s'établir dans les îles voisines de la Nouvelle-Guinée, telles que la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande, l'archi- pel des Salomon, les Nouvelles- Hébrides, Des causes sem- blables l'auraient portée de nouveau plus au sud; et les Fidjy, les Loyalty, la Nouvelle-Calédonie, probablement inhabitées et où l'uniformité des types indique évidemment des races pures, se seraient trouvées ainsi colonisées. Indépendamment des caractères anatomiques particuliers aux différents peuples qui occupent les divers archipels dont nous venons de parler, l'on trouve encore de nombreux points de ressemblance dans leurs mœurs, leurs religions et leur industrie, qui prouvent surabondamment leur commu- nauté d'origine. Quant aux Néo-Calédoniens , placés à la limite extrême des terres occupées par celte race, une fois propriétaires du sol , par une espèce d'isolement ils se seraient conservés purs de tout contact étranger, en faisant périr les malheureux que les vents et les tempêtes jetaient sur leurs côtes. La population d'Uéa et celle des autres îles étant devenue sans doute trop considérable , beaucoup, sans cependant cesspr leurs relations av«c leurs frères, vinrent s'établir sur - 191 — les îles voisines de Lifu et de Mare, où la population en géné- ral a pris d'eux certains caractères qui les différencient essen- tiellement de ceux de la Grande-Terre. Wais, dans la vie de chaque peuple, il arrive un moment où des changements se produisent dans les mœurs; une sorte de besoin de sociabilité se fait sentir, les hommes se rap- prochent et une nouvelle ère commence. Pourquoi n'en aurait-il point été ainsi pour les Calédoniens? « Nous sommes moins cruels que nos ancêtres , disent-ils, nous sommes aussi plus nombreux, car nos guerres sont plus rares; aujour- d'hui nous recevons les étrangers, et nous ne les tuons que s'ils nous causent quelque dommage. » Ces paroles se trouvent confirmées par la présence d'une population qui doit son origine au mélange récent de la race ancienne avec les naturels des îles Wallis et Touga. Ce mélange s'est fait sur une assez grande échelle aux îles Loyalty et surtout à Uéa, la plus septentrionale de ce groupe. Les habitants de cette île tranchent d'une manière remar- quable avec ceux de la Calédonie proprement dite. Leur physionomie, leurs mœurs, leur langue ont de grands rap- ports avec celles des Wallisiens dont ils descendent ; leur mi- gration ne paraît pas remonter au delà de cinq ou six géné- rations. Ils forment trois tribus distinctes, divisées en deux fractions dont l'origine est très-visible encore. Les abori- gènes habitent pour la plupart l'intérieur et ressemblent aux Calédoniens ; une tribu de ceux-ci est venue s'établir sur la côte sud; enfin, la côte nord est occupée par les descendants des Polynésiens dont quelques individus , et surtout les femmes, ont conservé presque pur le type primitif, le teint jaunâtre, les cheveux lisses, les yeux en amande ou légère- ment bridés. Les métis qui résultèrent de l'union de ces Polynésiens avec les naturels de l'île ne tardèrent pas à se répandre dans — 192 — la côte calédonienne, qui est séparée de l'archipel des Loyalty par un canal de hO à 50 milles environ, et se fixèrent partie à Hienghen et à Wagap , partie à Tuo et à Poébo, où on les trouve encore réunis en plusieurs villages. Considérés par les Néo-Calédoniens comme des étrangers, ils ne se marient le plus souvent qu'entre eux ou avec des femmes d'Uéa. Comme ceux des Loyalty, une grande partie des naturels de l'île des Pins n'offre pas non plus le type pur du Calé- donien. Déjà Forster et Andersen , qui accompagnaient Cook, avaient remarqué une différence notable dans la phy- sionomie et les mœurs de ces indigènes. Ces deux savants expliquent cette différence au moyen d'une légende qui aujourd'hui encore a cours dans l'île. D'après cette tradition, une ou deux grandes pirogues des Tonga, allant faire la guerre aux Vitiens, furent poussées par les vents jusque sur les côtes de l'île des Pins et y firent naufrage. Assez nom- breux pour se faire respecter, les naufragés vécurent en bonne intelligence avec leurs hôtes, s'alUèrent avec eux et finirent par leur faire adopter quelques-unes de leurs cou- tumes, comme le tabou rigoureux, l'institution du grand- prêtre et les sacrifices humains, qui ne disparurent que lors de l'introduction du christianisme. En rapport continuel avec les naturels d'Uéa, très-fréquemment visités par les sandaliers et les pêcheurs de Tripang , les indigènes ont encore éprouvé diverses modifications qui les différencient de ceux de la Grande-Terre, que nous avons visitée dans toute son étendue, tant à l'intérieur que sur les côtes ; tous, quoi qu'on en ait dit, nous ont paru parfaitement identiques, et, à quelques exceptions près , n'avoir subi aucun mélange. Partout nous avons trouvé les mêmes types, la même orga- nisation , les mômes mœurs et les mêmes usages ; les seules différences que nous y ayons observées sont trop faibles pour qu'elles puissent modifier en quoi que ce soit cette assertion, — i93 — et ne tiennent (ju'à des circonstances purement locales. Quant à la différence des idiomes sur laquelle quelques écrivains s'appuient, IM. de Rochas entre autres , pour dé- montrer que des émigrations ont dû avoir souvent lieu en Calédonie et changer ainsi le type primitif de la popula- tion, nous dirons que ces variations ne sont pas aussi com- munes qu'on l'a prétendu, qu'elles n'ont pas lieu de tribu à tribu , mais bien de confédération à confédération. Tous ces dialectes rentrent l'un dans l'autre ; leurs formes gram- maticales sont partout les mêmes; si leurs vocabulaires sont différents, cela indique plutôt l'état complet et la longue durée de l'isolement dans lequel ont vécu ces différents groupes. Nous croyons pouvoir attribuer à cette existence res- treinte, aux croisements continuels des mêmes familles pen- dant de longues générations, les causes du dépérissement qui bientôt anéantira cette population : la fécondité s'en trouve diminuée, et les familles qui n'ont qu'un ou deux enfants sont plus nombreuses que celles où l'on en compte trois ou quatre. C'est à tort , selon nous , que certains voyageurs ont écrit que les habitants de la côte est et surtout ceux de Kanala sont mieux faits que les naturels des autres tribus, que les femmes y sont plus jolies , ou plutôt moins laides et mieux traitées que partout ailleurs. L'on y re- n)arque , il est vrai, quelques individus, hommes et femmes, ayant la peau un peu moins bistre , le nez plus effilé , les cheveux plus ou moins lisses ; mais ces individus proviennent de croisements avec les blancs qui depuis longues années fréquentent ces parages. Continuellement en rapport avec les naturels, beaucoup vivent maritalement avec les femmes du pays qui partagent leurs travaux. Nous avons ces types dans presque toutes les tribus, à Wagap, à Hienghen, à Balade ; et les renseignements pris à ce sujet ne nous ont laissé aucun doute sur l'origine de ces métis, dont — 19Zi — le nombre augmente chaque jour, et (jui, dans un temps plus ou moins long, modilieront étrangement les caractères de la population actuelle et la rendront pour ainsi dire mé- connaissable. Sur la côte ouest , où les émigrations qui ont eu lieu depuis un siècle environ sur la côte est sont à peu près inconnues, où le sol riche et fertile fournit abondamment à tous les besoins , et où les cultures nous ont paru beau- coup plus parfaites et mieux entretenues que dans les autres parties , la population y est aussi belle que celle de l'autre côté , et possède les mêmes caractères phy- siques. Dans le sud et le sî.J-ouest au contraire , dont les habitants sont en rapports journaliers avec les naturels de l'île des Pins et des Loyalty, mais où les terrains sont pauvres et les produits peu abondants , la population se ressent des privations qu'elle endure ; elle est plus foncée en couleur , ses cheveux sont plus laineux et ses formes plus grêles; les femmes, de leur côté, y sont et plus laides et plus fatiguées. Au reste, il en est de l'homme comme des animaux ; que l'on compare le cheval bien nourri , bien logé , travaillant peu , au cheval du paysan dont la vie se passe dans un con- tinuel labeur et n'est qu'une suite de privations : le premier a des formes rebondies, son poil est lisse et brillant, son allure est pleine de feu , et il porte haut la tête ; l'autre au contraire a les tlancs amaigris, son poil est rude et hérissé, son œil languissant, et , comme s'il avait conscience de sa dégradation , il marche lentement et la tête humblement baissée. Il en est ainsi du Calédonien dans chaque tribu. La société se divise, avons-nous dit, eu plusieurs classes; ceux qui sont rangés dans la dernière ne vivent , à proprement parler , que de ce qu'ils trouvent ; ils n'ont ni terres à cultiver , ni richesses à échanger. Vivant au jour le jour , — 195 — soumis à mille vicissitudes, sans cesse inquiets pour leur vie, ils ont pour ainsi dire animalisé dans leur personne les carac- tères de la race ; mais quiconque les examine attentivement ne peut reconnaître en eux que les fils dégénérés d'une même famille. Rebut de la société , ils ne se marient qu'avec des êtres de leur condition et ne donnent naissance qu'à une progéniture chétive et malingre , destinée à rapidement dis- paraître. M. Bourgarel, dans son Essai sur l' Ethnologie néo-calé- donienne, s'exprime ainsi, (p. 253, j]Iém. de la Soc. Eihno- loy. de Fr.) : « Pour moi, l'île est peuplée par deux races « distinctes : l'une, appartenant au type nègre océanien pro- « prement dit et se rapprochant un peu du type éthiopien , « se fait remarquer par une couleur très-foncée de la peau , « des cheveux courts et très-crépus , une petite stature, des « membres grêles et disproportionnés , un grand aplatisse- .< ment du crâne en travers , un nez frès-épaté et profondé- <' ment déprimé à sa racine , un |)rognathisme oèi-prononcé K et des pommettes îrei- saillantes. « L'autre, la race jaune, outre la coloration plus claire Il de la peau , se dislingue de la première par un front plus « haut, plus large et plus droit, des yeux moins injectés et M moins enfoncés sous les orbites , un nez moins épaté , des Il lèvres plus minces et moins prociives , des pommettes « moins saillantes , une stature et un développement muscu- II laire plus avantageux , caractères qui tous les rapprochent « du type polynésien. « Ou rencontre surtout la race yawne à l'île des Pins , à Il l'extrémité sud et sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, Il àUnia, à Tihuaca , à Wagap, h Hienghen, à Poebo; et i> j'estime qu'à Kanala la population se compose à peu près 'I de race jaune 1/5, de race noire "Ijb, métis des deux « races 2/5 (p. 25k). " — 196 — Tout ceci est à confondre. M. Bourgarel , qui n'est resté que quelques mois et n'a fait que passer en guerroyant dans trois ou quatre points de la Calédoiiie, a jugé beaucoup trop vite. Quant à son estimation de la population de Kanala , la seule qu'il ait eu l'occasion d'étudier un peu pendant un séjour de quinze jours , je lui demanderai où il a trouvé une race jaune, une race noire presque éthiopienne et une métisse. Je le demande d'autant plus que de mémoire d'homme l'on n'a pas vu sur la Grande-Terre un seul individu appartenant au type polynésien pur. Souvent, en présence de Calédoniens d'une réelle beauté, nous avons recherché à remonter dans leur origine , et en aucun cas nous n'avons pu , parmi des ascendants remontant à la quatrième génération, en trouver un seul appartenant à la race jaune proprement dite. Ceux que l'on y rencontre actuellement et à de rares intervalles sont généralement des Tongiens, des Tahitiens, engagés comme matelots à bord de certains navires anglais qui , pour ne pas les payer, les abandonnent sur l'île où ils vivent misérablement jusqu'à ce qu'ils aient rencontré un nouvel engagement. A l'exception des mesures qu'il a prises sur un certain nombre de crânes transportés par lui à Paris, tout ce que dit M. Bourgarel est le résultat non de ses observations propres, mais de ses conversations avec les missionnaires néo- calédoniens, gens très-forts, je n'en doute pas, en théologie, mais très-faibles en ethnologie. D'ailleurs si, comme le suppose M. Bourgarel, il s'était opéré un mélange quelconque , il n'est pas douteux que les femmes auraient pris un peu de la beauté polynésienne , ainsi que cela a eu lieu aux îles Fidjy où les Tongiens entre- tiennent de nombreux rapports, et aux Loyalty où les femmes sont incomparablement moins laides que les Calédoniennes. Jl y a plus, S]. Bourgaiel prouve par ses observations qu'il ^ 197 — n'a vu ni métis d'Ouvéa, ni métis de l'île des Pins. Ces deux types ont des caractères tellement tranchés qu'il est impos- sible de les confondre avec les habitants de la Grande-Terre. Pour nous qui , pendant huit années, avons visité ces po- pulations et les avons attentivement étudiées , nous disons que les vrais métis mélano-polynésiens se distinguent plus par la nature de leurs traits que par leur chevelure ou la couleur de leur peau ; ils sont en général de taille moyenne , au-dessous de celle de leurs pères; quelques-uns ont un cachet de beauté tout particulier, presque européen , et parmi eux plusieurs seraient certainement des modèles di- gnes de la statuaire ; ils ont le nez aquilin , effilé ; quoique les lèvres débordent un peu, elles sont minces et très-peu charnues ; leurs cheveux sont longs , lisses ou légèrement frisés ; leurs yeux grands , quelquefois un peu obliques et bridés ; la barbe peu abondante ; avec cela, et contrairement à la majorité des Calédoniens , ils ont quelquefois la peau aussi noire et brillante que celle du plus noir africain. Nous citerons pour exemple le jeune Oanhé d'Uéa , chef de Faiahué , dont le teint ne peut être mieux comparé qu'à celui des nègres malabars ou coolies employés dans nos colonies , et qui joint à cela de beaux traits , un nez aquilin et des cheveux lisses. Nous pourrions citer encore sa sœur Eugénie qui a tous les mêmes caractères , est réellement belle, mais est aussi noire que jolie. Quant à ceux dont les cheveux sont crépus, le nez court et épaté , l'ensemble de leurs traits empêcherait seul de les confondre avec des nègres, si un caractère physique beau- coup plus important et commun à l'ensemble métis des îles Loyalty, des villages Uéens de la Grande-Terre et d'une partie des naturels de l'île des Pins , ne suffisait seul à diffé- rencier les vrais métis d'origine polynésienne récente , des Calédoniens proprement dits. Chez ceux-ci , en effet, les — 198 — organes génitaux ont une telle conformation qu'une sorte de circoncision est d'une absolue nécessité, pour amener les conséquences qu'entraînent avec eux les i'apporls conju- gaux ; chez les autres ces organes sont normalement con- ditionnés, et leur disposition rend inutile l'opération dont nous venons de parler. Cette conformation plus parfaite a entraîné une modification dans les coutumes. Ainsi , tandis qu'à la suite de l'opération le Calédonien recouvre les parties d'un morceau d'étoffe ou d'une feuille de bananier, les natu- rels des Loyalty vont complètement nus , ne portant autour des reins qu'une simple liane ou un cordon. Depuis l'arrivée des Polynésiens à Uéa , les mariages de métis entre eux et de descendants de métis avec les anciens habitants ont donné naissance à une population nouvelle , qui se répandit rapidement dans le groupe. Mais la cause ayant cessé peu à peu , à l'exception de quelques familles qui se Sont conservées pures en se mariant entre elles et en n'écni- grant jamais , cette population tend à revenir au type calé- donien primitif. Aussi voit-on des habitants des îles Loyalty ou de l'île des Pins , plus ou moins noirs , plus ou moins jaunes ou bruns qui , par leurs caractères physiques , rap- pellent leurs premiers ancêtres et n'en peuvent être distin- gués que par l'ensemble plus agréable de leurs traits , et surtout la conformation normale des organes génitaux. Les Néo-Calédoniens ont la peau noire ; mais , par un mélange de jaune , cette couleur affecte une teinte qui varie suivant les individus du jaune sombre au noir brun. Ce qu'il y a suriuui de remarquable , c'est que chez tous la peau reflète une leintc imrpwine plus ou moins foncée qui, à elle seule , suffirait pour les différencier des autres races. Au reste, comme dans les races supérieures, l'on rencontre parmi les Calédoniens , unies aux caractères fondamentaux , les teintes les plus variées , depuis la couleur marron la plus — 199 — sombre au blond roux le plus clair. A Gatop entre autres , nous citerons l'un des hommes du chef Mamgo, dont la peau avait cette coloration à un degré extraordinaire ; la barbe, les cils, les sourcils et toutes les villosités du corps étaient de la même couleur. Comme celle du nègre . leur peau est douce et fraîche au toucher ; elle exhale aussi une odeur particulière , mais bien moins désagréable. Le plus souvent elle est peu sensible chez un i^rand nombre , et ne le devient qu'après une longue course, de rudes fatigues, ou un pilou-pitou effréné. On ne la rencontre point chez les enfants avant l'âge de puberté. Les femmes , en général , que leurs travaux fatigants forcent h de fréquentes immersions , et les naturels qui ont pris les habi- tudes de propreté des blancs semblent sinon complètement privés de cette odeur, du moins la rendre irès-supportable ; ce qui nous porte à croire qu'elle est due plutôt à leur état de saleté habituelle , à leur manière de vivre dans des cases enfumées, qu'à leur constitution même. Les enfants , au moment de leur naissance, sont d'un jaune rougeâtre assez clair qui disparaît au bout de quelques jours pour faire place à la teinte naturelle. L'on en voit d'entièrement blancs , qui restent blancs, bien que présen- tant tous les caractères distinctifs de la race. D'ordinaire ils sont plus laids et semblent plus chétifs que leurs frères noirs. En naissant les enfants ont l'abdomen très-développé . les membres grêles; ce qui, quand ils grandissent, les rend très-disgracieux ; mais avec l'âge ces difformités dispa- raissent. L'angle facial varie de 67 à 76 degrés ; la volumineuse chevelure qui orne leur tête fait croire de prime abord que cet angle est plus ouvert qu'il ne l'est en réaUté. Leur taille ne dépasse pas la moyenne; cependant l'on voit des individus qui atteignent 1 mètre 80 centimètres et plus ; quelques- — 200 — uns sont de très-petite taille ; mais , à l'exception d'un seul , nous n'avons pas vu de nains. Les Néo-Calédoniens offrent une grande variété de traits; ils sont solidement constitués , ils ont les épaules et les hanches larges et bien musclées. Quoiqu'ils ne présentent pas de formes aussi gracieuses , aussi régulières que celles des Polynésiens , ils sont néanmoins bien faits et n'ont point, comme les habitants des îles Tonga et Taïti , de tendance k l'obésité. En général , la poitrine est vaste et bombée ; les bras sont nerveux, peut-être un peu maigres chez quelques-uns, mais toujours terminés par des mains fines, relativement petites, et aux doigts allongés. Le cou est solidement attaché et remar- quable surtout par sa brièveté. Les seins sont très-apparents. Parmi les jeunes gens beaucoup même présentent un dé- veloppement extraordinaire des glandes maiiimaires. La taille est bien prise , svelte , dégagée et fortement cambrée ; les muscles fessiers sont très-développés, surtout chez les femmes. Quoique les membres inférieurs soient bien nourris, on pour- rait peut-être reprocher à quelques-uns de les avoir un peu grêles; mais ce défaut se rencontre peu dans les hautes classes, il n'est réellement fréquent que dans la classe infime de la population. Beaucoup ont les membres inférieurs courts relativement à la longueur du torse ; chez tous ils offrent une légère courbure interne , qu'il faut probablement attribuer au mode d'articulation du fémur sur le bassin , articulation telle que le col de cet os semble dirigé plus en avant (jue chez l'Européen ; de là une rotation du fémur sur lui-même, d'où suit pour les genoux et les pieds une ten- dance à se porter en dedans. Ne pourrait-on point rappor- ter cette disposition à Tétroitesse des sentiers qui con- traint dès l'enfance les naturels à marcher la pointe des pieds an peu rentrée, afin d'éviter des cahots trop fréquwits? - 201 — Le tibia, de son côté, offre une courbure légère à convexité antérieure qui provient sans doute de la manière des femmes de porter les enfants à califourchon sur leurs hanches, le bras passé sous leurs aisselles ; dans ce cas l'enfant ne se retient du baloltementqu'à l'aide de ses jambes qui enserrent le corps de la mère et en sont souvent rapprochées à l'aide d'un morceau d'étoffe. Chez les uns le mollet est modéré- ment développé ; chez les autres il acquiert de belles pro- portions. Quant aux pieds déformés par la marche à nu, ils sont larges, quoique assez petits et assez cambrés ; ce qu'il est facile de reconnaître par les nombreuses empreintes que l'on rencontre à chaque instant sur les plages de sable; les orteils varient beaucoup dans leur disposition ; mais en aucun cas, à l'exception toutefois du gros orteil qui est souvent plus court ou sur la même ligne que son voisin, ils n'arrivent tous au même niveau ; chez tous, le calcanéum ne forme pas celte saillie qui distingue certaines races africaines. Quant à la disposition du premier métatarsien, assez éloigné des autres chez quelques individus seulement, elle n'est point congé- niale, mais acquise ; elle est due à l'habitude de monter aux arbres, aux cocotiers surtout. Dans cet acte le gros orteil joue le principal rôle ; il eu résulte un caractère que l'on re- trouve dans quelques-uns de nos départements du midi de la France, chez les individus qui dépouillent les chênes-liéges de leur écorce. Le Calédonien est doué d'une physionomie souriante ; les traits chez la plupart sont agréables, loin d'être hideux comme l'ont avancé certains voyageurs qui ne les ont vus qu'avec les yeux de la foi ; beaucoup même présentent une régularité de traits que le plus difficile ne pourrait s'em- pêcher de trouver belle, quoiqu'elle conserve toujours ce caractère typique qui certes empêche de la confondre avec les métis d'origine polynésienne récente. Le tour du visage — 202 — est un ovale plus ou moins arrondi ; le front bien qu'étroit est bien formé ; les yeux sont grands, ovales, bien fendus, rarement obliquement dirigés ; ils sont surmontés de sourcils noirs, épais, arqués, bien dessinés ; les paupières, largement ouvertes , sont armées de longs cils réfléchis et si serrés chez quelques-uns qu'ils ont un aspect velouté ; chez la la plupart le globe de l'œil est saillant et bombé; l'iris est d'un brun plus ou moins foncé ; les conjonctives sont jaunâtres et injectées , ce qui donne à leur regard , en certains moments et selon les passions qui les ani- ment, une ex|)ression farouche; tantôt, et c'est fréquent, elles sont d'un blanc laiteux; quelquefois, mais rarement, d'un bleu azuré clair, et, dans ce cas, leur œil semble rouler au milieu d'un fluide lumineux. Le menton est arrondi et couvert ainsi que les joues et les lèvres d'une barbe noire et touffue. L'oreille est en général plutôt petite que grande, fuie et bien bordée ; mais ils la défigurent en perçant dans le lobe inférieur un trou qu'ils agrandissent démesurément. Le nez, plus ou moins épaté, n'est jamais écrasé ; modérément déprimé à sa racine, il ne le paraît en réalité que par le grand développement de l'arcade sourcilière ; les narines sont lar- gement ouvertes, plus ou moins arrondies, mais en aucun cas allongées transversalement et étroites comme chez le nègre dont le nez est aplati. La bouche est grande et en- tourée de lèvres en rapport avec cet organe. Les dents, dont la blancheur contraste singulièrement avec la couleur de la peau, sont bien rangées et implantées verticalement à la mâchoire inférieure; h la mâchoire supérieure, elles sont proclives, mais cette proclivité, disparaissant sur le vivant à cause de la grande convexité antérieure des incisives , ne se reconnaît réellement que par l'examen du crâne. Leur profil, en efl"el, semble à peu près aussi vertical que celui du blanc, ce que ne confirme pas leur angle facial. Ceiu tient proba- — 203 — blement à leur manière de porter la tête en avant, en sorte que le menton semble plus rapproché de la poitrine, et l'oc- ciput suivre la direction perpendiculaire du cou. Leurs cheveux sont, à quelques exceptions près, beaucoup plus forts et plus épais que chez le blanc ; le canal intérieur est souvent invisible au microscope. Le mot laineux est impropre chez les Calédoniens , si l'on prend pour compa- raison les cheveux du nègre; ils ne sont point non plus crépus dans la véritable acception du mot, ils sont ondes. (]e qui leur donne un aspect que l'on a dit crépu et laineux, c'est leur enchevêtrement. Mais que l'on soumette au peigne une tèle de Calédonien, les cheveux se couchent et prennent celte apparence ondulée que l'on remarque chez certains individus de race blanche. La chevelure est beaucoup plus longue que chez les nègres, et lorsqu'ils la laissent se développer en liberté, elle forme une masse arrondie. Les Calédoniens ont la barbe très-forte, les poils en sont longs, frisés et touffus. Le sys- tème pileux est assez généralement développé : la poitrine et particulièrement le pourtour des seins, les épaules, le dos, les fesses, l'abdomen st les cuisses sont couverts de poils plus ou moins abondants, contournés, non frisés. La taille ne semble pas suivre un développement aussi rapide que la puberté, dont les insignes apparaissent de treize à c|uatorze ans, peut-être même beaucoup plus tôt. A partir de ce moment la croissance prend son élan ; parmi les enfants que nous avons vus en 1859, et que leur apparence exté- rieure nous portait à croire beaucoup plus jeunes qu'ils ne l'étaient réellement, quelques-uns se sont rencontrés avec moi eu 1 866 qu'il m'eût été impossible de reconnaître , si , par diverses circonstances, ils ne s'étaient rappelés à mon souvenir ; je citerai entre autres le jeune Puie de Kanala, qui en 1859 avait dix ans à peine, mesurait I^^IO et qui aujourd'hui, c'est-à-dire six ans après, mesure i'°73() et — 20Û — porte tous les attributs d'un homme de vingt-huit à trente ans. 11 faut conclure de ce fait qu'il est on ne peut plus diffi- cile de donner, même approximativement, l'âge d'un Néo- Calédonien ; que de jeunes et beaux garçons , qui pour nous seront des hommes faits, auront en réalité seize ou dix-sept ans quand nous leur en attribuerons vingt ou vingt-cinq. Cela explique comment, parmi ces populations , la décrépitude arrive rapidement, et comment la plupart des hommes de quarante- cinq ans sont déjà de vieux radoteurs. Les Néo-Calédoniens sont lestes, agiles, excellents nageurs et plongeurs, bons marcheurs; nous en avons vu qui, en moins de quarante heures, accomplissaient un trajet de cent milles coupé par de nombreuses rivières. Cependant ils ré- sistent peu à la fatigue , ce qui tient surtout à leur mode de nourriture exclusivement végétale. Quant à ceux qui sont employés comme matelots sur nos bâtiments et qui ont une alimentation européenne , ils sont généralement doués d'une force remarquable et finissent par ne le céder en rien au commun de leurs collègues blancs. Ils manient la fronde et la sagaie avec une adresse étonnante. Les sens de l'ouïe, de la vue , de l'odorat ont acquis chez eux une perfection dont nous avons peine à nous rendre compte : l'empreinte d'un pied leur suffit pour reconnaître la présence d'un ami ou d'un ennemi ; un coup donné avec l'ongle sur un fruit leur fait juger de sa maturité et de son état. Ils en usent si bien qu'ils surpassent les blancs dans les choses ordinaires ; ils ont un tact tout particulier inconnu des Européens : instruments divers, cordes, matières à empaqueter, ils trouvent tout sous leur main , quand l'homme blanc perdrait son temps à cher- cher vainement. La nature est pour eux un vaste magasin où tout sert à leur usage, et où ils sont certains de trouver tout ce dont ils ont besoin. Sous le rapport de l'intelligence , le Calédonien a droit de — 20f) — prendre sa place dans la grande famille humaine ; il est loin d'être stupide et lourd ; ses sensations sont vives, mais de peu de durée ; ses émotions facilement surexcitées passent rapidement. Il peut aimer vivement , mais il hait de tout cœur ; il sait se commander à lui-même , et jamais l'on ne pourra lire sur son visage autre chose que l'indifférence ; diplomate avant tout , il n'en viendra jamais à son but sans user de détours. Comme tous les sauvages de la Mélanésie , les Néo-Calédo- niens sont vaniteux , fourbes , superstitieux et menteurs , vindicatifs et cruels; la force brutale est pour eux la suprême loi, et on les voit sacrifier de gaîté de cœur un étranger, une femme, un enfant. Naturellement paresseux et insouciants, leur plus grand plaisir est le repos ; vient ensuite la pipe qu'ils ont continuellement à la bouche tant que dure la pro- vision de tabac. Ils portent la dissimulation au suprême degré, et leur amour de la vengeance n'a pas de limite. S'ils se trouvent trop faibles pour se venger sur le moment , ils renferment en eux leur colère et ne paraissent même pas ressentir l'outrage; mais si une occasion favorable se pré- sente , même après plusieurs années , ils s'empressent de la saisir , et leur vengeance est d'autant plus terrible qu'elle s'est fait attendre plus longtemps. Ils feignent la sympathie avec une habileté consommée ; aussi l'on ne peut trop se méfier de leurs caresses, de leurs protestations d'amitié ; lorsque l'on a eu quelques difficultés avec eux , ces protestations cachent toujours des embûches. Toutefois si l'on se comporte bien à leur égard, si on leur a rendu des services, ils agissent loyalement, et une fois leur parole engagée, leur loyauté est forte et durable. Quant à les croire incapables d'attachement, de reconnais- sance ou de tout sentiment généreux , ce serait peut-être aller trop loin ; depuis l'occupation, beaucoup ont fait preuve — 206 — d'un véritable dévouement ; mais cependant disons qu'en général l'intérêt personnel et la peur paraissent être les seuls mobiles de leurs actions ; pour eux , l'indulgence et la bonté seront de la faiblesse , ils abuseront de votre facilité et en arriveront avec vous à des extrémités souvent terribles. Mais si vous savez vous faire craindre tout en étant juste avec eux, vous aurez alors beaucoup d'amis ; l'on vous respectera, l'on vous fera des cadeaux , et ils vous diront naïvement : « Nous vous donnons ceci , car avec vous nous avons beau- coup peur dans le ventre. » Le commandant du poste de Balad se plaignait un jour devant le chef de la tribu de Puma de l'insolence des habi- tants de Bondé, à quoi celui-ci répondit : « Tu veux être avec nous bon comme un père, cela est mauvais, nous ne sommes bons que quand nous avons peur. Tue, et les gens de Bondé ne Siéront plus insolents, » Bien différent du nègre africain, le Calédonien a conscience de sa liberté, de son indépendance ; son domaine est partout ; vouloir le soumettre à un système d'esclavage serait peine perdue : les menaces, les châtiments, rien ne pourra agir sur son esprit. Il est paresseux , mais il est sobre ; à quoi bon travailler ? la mer ne fournit-elle point le poisson , les co- quillages en quantité? les bananes, les cannes à sucre, le cocotier croissent en abondance et exigent peu de travail , et d'ailleurs les femmes ne sont-elles pas là ? à elles incombent les durs travaux et le soin de fournir à la table du maître. Le Calédonien travaillera trois mois , six mois même ; mais au bout de ce temps ses besoins de liberté le re- prennent ; il secoue la poussière de ses pieds au seuil du maître qui l'emploie, le paye et le nourrit; il retourne dans sa tribu et y reprend toutes ses habitudes , sans jeter un regard de regret en arrière. Est-ce à dire que nous devions désespérer d'amener ce peuple à une situation meilleure? - 207 — Non ; le Néo-Calédonien est trop inlelligent pour ne pas comprendre les bienfaits de la civilisation ; il sait déjà en apprécier les conséquences , et si nous n'avons pu jusqu'à ce jour obtenir de lui l'abandon de certaines coutumes , les causes auxquelles on doit ce résultat négatif tiennent à divers faits. Il est nécessaire pour l'avenir de notre colonie , et aussi dans un but d'humanité , de rallier à nous cette population que des tentatives mal dirigées déciment de plus en plus ; la tâche sera difficile, il est viai, mais elle n'est point impos- sible. On \ parviendra surtout en traitant le naturel avec bonté, tout en conservant à son égard une juste sévérité, eu le faisant progressivement participer à nos travaux, en le retenant par des salaires, et en obtenant surtout des chefs que ces rétributions ne lui soient pas enlevées. Le jour où l'on viendrait à créer des centres d'agriculture, il faudrait y attacher un certain nombre d'indigènes choisis surtout parmi les jeunes gens ; ils prendraient alors une idée de nos cultures , ils verraient les avantages que produit l'élève du bétail, ils chercheraient à en élever eux-mêmes, et bientôt l'on verrait disparaître sans retour l'anthropophagie , cette plaie des sociétés à l'état naturel. Tel j'ai vu le Néo-Calédonien, tel je le représente ici; certes je ne prétends point faire de lui un Adonis , tant s'en faut ! il y en a de laids , de très-laids même, et beaucoup ; mais , pris en général , il constitue une belle race où l'on rencontre des types, surtout parmi les jeunes hommes , presque aussi beaux , moins la couleur, que ceux de Taïti et de Noukahiva. Que ne puis-je faire un portrait semblable de la femme ! :Malgré la meilleure volonté, il faut rendre justice à la réalité. Les femmes en général sont laides et, à première vue, n'inspirent que le dégoût ; et cependant leur laideur est loin — 208 — d'approcher de celle des Australiennes. Leurs formes sont outrées et par conséquent disgracieuses ; ne connaissant que le côté matériel de la vie , elles n'ont aucune des qualités de la femme civilisée , et semblent maintenant encore être ce qu'Eve était lorsqu'elle sortit des mains du Créateur. Elles ont la tète petite, les épaules larges, le cou court, la poitrine développée ; les seins affectent une disposition pyriforme dé- veloppée outre mesure ; le mamelon est assez volumineux ; une seule grossesse et un allaitement trop prolongé suffisent pour les flétrir , les rendre pendants et leur donner un énorme volume. De taille moyenne, elles dépassent rarement 1™60. Solidement construites, leurs forces augmentent en- core par les rudes travaux auxquels elles se livrent et qui retombent entièrement sur elles. Lorsque la vieillesse arrive, et elle vient rapidement, des rides nombreuses sillonnent en tous sens leur peau ; les seins se flétrissent et ressemblent à des choses sans nom ; et leurs traits hideux rappellent en quelque sorte ceux d'un orang-outang, auquel on ne peut s'empêcher de les comparer. Cependant elles ont, comme les hommes, la taille bien prise, surtout pendant la jeunesse; leurs traits à cet âge , sans être beaux , n'ont rien de désa- gréable , quoiqu'ils soient loin de ressembler à ceux des femmes des Loyalty, qui ont quelques gouttes de sang poly- nésien dans les veines ; leurs grands yeux suffiraient d'ailleurs à leur donner un certain attrait. Lorsqu'elles vivent dans un meilleur milieu , comme celles que prennent certains colons , elles conservent plus longtemps les privilèges de leur beauté , relative bien entendu. Non soumises à l'arbitraire du sau- vage , elles prennent des habitudes de propreté , de luxe même , qui montrent que le jour de leur émancipation ap- proche. Il est un fait indubitable, c'est que les Néo-Calédoniens sont aptes à la civilisation; mais, il faut en convenir, la — 209 — civilisation par les missions a pour eux de funestes résultats ; dans toutes les tribus, en effet, où elle s'est le plus déve- loppée et où se sont établis des missionnaires , la population a diminué d'une manière sensible , soit que les changements d'habitudes en aient détruit beaucoup , soit que , par un exil volontaire , les naturels se soient éloignés des lieux de leur naissance. A Wagap, pour citer un exemple, lors de l'arrivée des robes noires, l'on comptait une population de Zi.OOO individus environ ; aujourd'hui c'est à peine si 600 répon- dent à l'appel ; à Poebo, il en a été de même; à Balad, il n'y a plus personne ; enfin, à l'île des Pins, dont les guerriers étaient renommés , et où l'on comptait un nombre consi- dérable d'habitants , 600 à peu près existent encore. A considérer ces effets désastreux comme une voie à la colonisation et à l'occupation complète du territoire par la race blanche, certes cette prétendue civilisation rend des services inappréciables. Elle n'a, en effet, comme on l'entend actuel- lement, que de fatals résultats ; car l'on veut la mener trop vite et lui faire produire des fruits que le temps seul peut faire naître. Citons ici les appréciations d'un savant qui a laissé non- seulement des travaux recommandables, mais, ce qui vaut mieux encore, la réputation d'un homme de bien : a La civi- lisation, dit M. Gratiolet, ne pénètre pas chez eux d'une ma- nière normale. On cherche à civiliser tout d'abord les adultes; on les soumet tout d'un coup à des mœurs, à des usages, à un genre de vie entièrement nouveaux ; ils s'y prêtent, mais l'ennui les gagne, parce qu'ils n'ont pas été élevés pour cela. C'est par les enfants qu'il faudrait commen- cer; c'est dans les jeunes générations qu'il faudrait répandre les germes de la civilisation; on a fait le contraire jusqu'ici, et il ne faut pas trop s'étonner des conséquences de ces ten- tatives mal dirigées. » U — 210 — Et, d'ailleurs, à quoi bon tous ces essais de régénération ? Pourquoi ce grand étalage de pleurs et de gémissements sur la destinée de races qui doivent fatalement disparaître et faire place à une race unique et plus parfaite? Qui ne voit un effet providentiel dans celle manière dont la race blanche se répand par le monde et s'y établit en race dominatrice? Laissons paisiblement s'éteindre ces peuples qui lui sont infé- rieurs; adoucissons autant que possible le son qui les me- nace ; mais, par une prétendue civilisation , n'allons pas leur créer de nouveaux el inutiles besoins, et ne nous apitoyons pas sur leur sort, si la somme des félicités humaines doit s'accroître de leur disparition. C'est tenter l'œuvre de Dieu qui a créé les hommes inégaux sous le rapport de l'intelli- gence ; maintenons-la selon nos forces, mais n'essayons pas de la transformer ; nous remplirons mieux ainsi les vues de Celui qui n'a pas daigné leur donner une conscience capable de le comprendre, et qui, s'il l'eût jugé à propoSp les eût créés perfectibles par eux-mêmes. Ces races diverses végé- teront jusqu'à ce que l'homme blanc ait une descendance assez nombreuse et assez puissante pour couvrir le monde. Déjà, les temps sont venus où cette grande loi s'accom- plit : de jour en jour, notre globe se refroidit, et le moment n'est pas éloigné , que les débris décimés de ces races , nées pour des climats où règne une éternelle chaleur, se fondront comme des glaces se fondent aux rayons d'un chaud soleil. Sont proposés comme membres de la Société Linnéenne î MM. Bougarel , ingénieur en chef des ponls-el-chaussées à Caen , présenté par MM. Berjot et Morière ; de Loriol, géologue, à Fronlcnex, près Genève (Suisse), présenté par MM. de Caumont et Morière, et le docteur Labordette, de Lisieux, présenté par MM. le docteur Bourienne et Morière. A 9 heures 1/2, la séance est levée. SÉANCE DU 12 AVRIL 1869. Présidence de II. le docteur FAUCOIV-DUQUESIVAY. A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal (le la séance précédente est lu et adopté. M. le docteur Léon Liégard revient de nouveau sur les considérations qu'il a fait valoir à la dernière séance pour que la composition du Bureau ne fût renouvelée qu'à la fin de l'année académique. Il est donné connaissance de la correspondance : 1° D'une lettre dn président de la Société , M. Raulin , qui est actuellement à Alais (Gard) , mais qui conserve l'espoir de se retrouver avec ses collègues au moment de l'excursion annuelle, 2° D'une lettre de M. Bertol qui fait valoir auprès de la Compagnie les raisons qui lui paraissent militer en faveur d'Alençon, pour lieu d'excursion de la Société , en 1869. Il donne, dans cette lettre , sur l'herborisation qu'il fit avec i^L Goulard, au Marais-Vernier, à la suite de la réunion du Havre, et sur les plantes récoltées dans cette localité intéres- sante, des détails qui trouveront leur place dans le procès- verbal de l'excursion de la Société, en 1868. M. Bertot pro- pose de choisir le Marais-Vernier commeMeu d'exploralion, lorsque le déparlement de l'Eure devra être de nouveau visité. 3° D'une lettre de M. Letellier, d'Alençon , qui se met à la disposition de la Société pour lui servir de guide dans son excursion aux environs d'Alençon , dont il a si bien étudié les localités botaniques et géologiques. — 212 ~ h° D'une lettre de M. René Lenormand , dans laquelle le savant botaniste de Vire s'exprime ainsi : {( S'il m'est permis d'exprimer mon opinion sur le lieu qui « sera choisi pour l'excursion de cette année, il me semble (( que le Cotenlin doit obtenir la préférence. Mais la ville de « Valognes ne vaudrait-elle pas mieux que Carentan , pour « le lieu de réunion ? Outre que l'excellent docteur Lebel « vous ferait recueillir les meilleures espèces qui croissent dans « les environs, vous seriez, d'un côté, à proximité de Barfleur « et de St-Vaast-la-Hougue, où croissent les phanérogames « les plus rares de la Manche ( Linaria arenaria, Rapliamis « maritimus, Frankœnia lœvis , Silène mariiima , Silène « cretica, Sagina maritima, Lepigonwn rupesire , Suœada « fruticosa, etc.), et de l'autre, des dunes de Carteret et de u ses falaises escarpées qui produisent aussi une végétation « si remarquable. Les amateurs de cryptogames pourraient « encore explorer avec fruit le peu de vestiges qui restent « de la forêt stictifère de Bricquebec, et les thalassiophytcs (( ne manqueraient pas non plus aux naturalistes qui vou- (( draient les rechercher. Carentan pourrait-il présenter (c d'aussi grands avantages? « Mon âge et mes habitudes ne me permettront plus de « prendre part à ces fêtes de famille; j'y assisterai du moins « par la pensée et le compte qui sera rendu de cette excur- ci sion me fera prendre part aux jouissances que vous aurez « éprouvées, presque autant que si je les avais ressenties moi- (( même. » 5" D'une lettre de M. Renou, qui prie le Secrétaire de lui donner quelques détails sur les publications de la Société qu'il n'a pas reçues depuis longtemps , et qu'il tient à pos- séder complètement. Reçu membre de la Société Linnéenne en 1823, M. Renou est aujourd'hui l'un des survivants des membres fondateurs ; il demande à M. Morière de le rappeler — 213 — au souvenir de ses collègues, dont il a toujours conservé la mémoire, et qui ont aussi gardé de lui le meilleur sou- venir. 6° D'une lettre de M. le docteur Prévost, qui se met, comme M. Lelellier, à la disposition de ses collègues pour les piloter aux environs d'Alençon , si cette ville est choisie par la Société pour lieu d'excursion, en 1869. 7° D'une lettre de M. Lacaille, de Bolbec, qui, botaniste distingué et déjà membre de plusieurs Sociétés savantes , sollicite l'honneur d'appartenir à la Société Linnéenne. M. Eugène Deslongchamps donne des expUcations sur le retard qui a été apporté aux publications de la Société Linnéenne , et il remet aux Membres présents le Bulletin de 1866 qui vient de paraître. On vote sur les présentations qui ont été faites dans la dernière séance. Sont admis à l'unanimité : MM. Bougarel , ingénieur en chef des ponts-et-chaussées , à Caen , comme membre résidant; de Loriol , géologue, à Frontenex, près Genève, et le docteur de Labordette , de Lisieux , comme membres correspondants. 31. RIorière donne lecture d'un mémoire de M. le docteur Godey : Quelques observations sur Les Lichens de la Basse- Normandie. La Société, sur la proposition de la Commission d'impression , décide que ce travail prendra place dans son Bulletin de 1869. M. le docteur Léon Liégard montre à la Société un très- beau groupe de Serpules, qui est placé sur une valve de YOstrea edidis ; ces agglomérations ne sont pas rares sur notre côte. Le même membre fait à la Société la communication sui- vante : 2\k IMESSIEUr.S , Je crois devoir vous communiquer un fait si extraordi- naire de parasitisme qu'il n'est pas probable qu'il ait jamais été observé, et qu'actuellement encore il n'est pas certain qu'il existe autrement qu'à l'état d'hypothèse, son existence étant des plus problématiques. Cependant, malgré l'obscurité dont ma communication sera nécessairement enveloppée , elle offre dès à présent un objet d'étude assez important , pour que j'aie cru devoir vous la faiie aujourd'hui, espérant m'éclairer moi-même de vos lumières spéciales, pour arriver à élucider l'affection singulière dont je vais avoir l'honneur de vous entretenir. Un malade, placé dans les conditions les plus favorables pour nous aider dans notre observation , parce qu'il s'est occupé de sciences physiques pendant toute sa vie, et qu'il connaît toute la précision méticuleuse qu'il faut apporter dans la constatation scientifique d'un fait, éprouve depuis six mois des douleurs vives dans la vessie et le trajet du canal de l'urètre ; le point le plus habituellement douloureux est l'orifice de ce canal au col de la vessie ; chez lui , le besoin d'uriner est presque incessant ; l'excrétion de l'urine est toujours pénible, mais elle est complète. — La prostate paraît plus volumineuse qu'à l'état normal. L'apphcation de la sonde se fait assez facilement; dans la portion prostatique du canal, l'instrument se trouve serré et cause de la douleur; mais arrivé dans la vessie, il ne trouve aucun corps étranger appréciable, contre lequel il vienne heurter , de manière à donner la sensation d'un choc avec un corps de consistance pierreuse. — Pendant un certain temps , je pensai que l'en- gorgement de la prostate existait seul et qu'il fallait se borner à combattre cette lésion ; mais les moyens employés — 215 — produisant peu de soulagement , j'eus l'idée que peut-être un corps étranger d'un petit volume , fuyant devant la sonde au moment qu'elle pénétrait dans la vessie, pouvait bien être la cause de l'irritation persistante du bas fond de cet organe. J'eus alors recours aux eaux minérales de Vais (gazeuses-bicarbonatées-ferrugineuses). Après quelques jours d'usage de ces eaux, les urines , qui jusqu'alors n'avaient rien présenté de particulier, se chargèrent de corpuscules de nature diverse , qui disparurent chaque fois que les eaux cessèrent d'être administrées et reparurent aussitôt qu'elles furent reprises. Ces corpuscules sont d'une densité spécifique égale à celle de l'urine, dans laquelle ils flottent librement ; on les recueille par fdtration. (Depuis la dernière séance , h est arrivé une fois que l'émission a donné des gravois d'acide urique, qui se sont déposés aussitôt au fond du vase). Cette densité peut leur appartenir en propre, ou leur être donnée par des matières étrangères muqueuses ou épithéliales qui les enveloppent en tout ou partie. Au microscope (grossisse- ment de 8 à 10 diamètres) , on reconnaît facilement des lamelles déformées d' epithelium , puis une matière brune , souvent amorphe, mais simulant fréquemment des débris d'animaux articulés. J'ai cru remarquer plusieurs fois des débris de membres assez semblables à des pattes d'araignées ; un autre fragment strié en travers ressemblait assez à une portion de trompe de lépidoptère. Il peut se faire qu'il y ait doute sur la nature de ces dernières productions ; mais un point sur lequel je ne pense pas qu'il puisse y avoir d'hésitation est celui-ci : dans les matières filtrées on aperçoit des cor- puscules arrondis, un peu ovoïdes, qui doivent être des ovules. Le jour de l'émission des urines, on ne constate habituellement rien de plus ; mais si l'on conserve avec soin pendant plusieurs jours les fdtres qui ont servi h recueillir les corpuscules , en les tenant enveloppés de manière que rien d'étranger ne — 216 — puisse se surajouter, on voit paraître de petits animaux doués de mouvements rapides , ils sont assez nombreux ; leur forme que je n'avais d'abord pas pu déterminer , parce que j'avais été dérangé dans mon examen, n'appartient certaine- ment pas à celles que l'on attribue aux protozoaires ; ils paraissent avoir un céphalothorax distinct et un abdomen ; le premier est d'un blanc grisâtre, le second d'un blanc mat ; leurs pattes sont au nombre de huit ; la hanche est volumi- neuse et comme globuleuse, les autres divisions sont presque fdiformes. Je pense que ces petits animaux sont des arach- nides très-voisins des acarides, dont ils rappellent assez exactement l'aspect et les formes; j'ai assez l'habitude de voir au microscope l'acarus de la gale , pour pouvoir com- parer le volume de cet être bien connu à celui de nos nou- veau-venus ; ces derniers sont plus de deux fois aussi gros que l'acare humain. La grande question est maintenant de savoir si ces animaux , qui paraissent nés en dehors de la vessie de notre malade, ont des parents logés dans cet organe, et si ces parents n'ont pas à l'état adulte un développement et peut-être une configuration différente de ce que nous observons chez ceux que nous pouvons examiner an milieu des fragments que nous continuons , du reste , à recueilUr exactement , pour tâcher d'arriver à une conclusion vraiment scientifique. La possibilité de l'existence d'animaux d'un ordre assez élevé , dans un organe comme la vessie qui com- munique avec l'air extérieur au moyen du canal de l'urètre , ne peut être mise en doute , quand on veut bien se souvenir que les œstres vivent à l'état de larves pendant plusieurs mois dans l'estomac des chevaux, non-seulement privés d'air, mais encore au milieu des gaz irrespirables et même délé- tères qui se produisent dans l'acte de la digestion ; baignés dans des liquides corrosifs et constamment soumis à leur action digestive, c'est-à-dire destructive et dissolvante. — 217 — Une discussion s'engage entre MM. Fauvel et Liégard, relativement à cette note. — 31. Fauvel promet d'examiner avec soin les objets qui lui sont remis ; mais il ne croit pas, dès à présent, qu'ils contiennent des débris d'insectes. Le secrétaire donne lecture du travail suivant : ÉNUMÉRATION DES CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS PAR M. T. HUSNOT AUX ANTILLES FRANÇAISES EN 1868, Par M. ROUSSEL. Les champignons que M. Husnot a rapportés de son voyage aux Antilles sont presque tous des espèces propres aux régions équatoriales. Il en est peu qui croissent jusque dans l'Amérique du Nord et en Europe. Leur tissu est dur, coriace, quelquefois ligneux , et beaucoup d'entre eux sont vivaces. Le genre Polyporus est le plus nombreux de la collection 'et le plus varié dans ses formes, ce qui rend la détermination des espèces souvent très-difficile. On y trouve le genre Cora , dont l'organisation a été le sujet d'interpré- tations bien diverses de la part des auteurs. Swartz , Pries , Berkeley l'ont rapporté à la classe des champignons; Montagne, à la petite famille des Byssacées ; Kulzig , aux Algues; et M. Nylander, dans ses derniers travaux, aux Lécanorées, puis aux Pyrénocarpées. Jusqu'alors on n'avait pas vu l'appareil de la fructification que le savant lichénographe a décrit comme — 218 — consistant en un Perithecium subsphœroidetim intègre ni- grum , etc. Sous ce rapport les échantillons de la collection sont malheureusement stériles. Cette collection , quoique peu nombreuse , vient ajouter à l'intérêt qu'inspirent les travaux de Schweinitz , Fries , Ber- keley, Montagne, Leveillé, Curtis , Ravenel, Le Comte, etc. , sur la distribution géographique des champignons dans la zone équatoriale de l'Amérique, où ces végétaux trouvent les conditions de chaleur et d'humidité les plus favorables h leur développement, et contribue ainsi aux progrès incessants de la science. Roussel. Je n'ajouterai qu'un mot à cette note du D"" Roussel qui a bien voulu se charger de l'étude de ces plantes et d'en publier l'énumération» Il ne faudrait pas , d'après le petit nombre d'espèces dont se compose cette collection, conclure que nos colonies des Antilles sont très-pauvres en champignons. Je me suis peu occupé de la recherche de ces végétaux , et je n'ai récolté que les espèces faciles à conserver. Mes collections de fougères, de mousses, d' hépatiques el àe lichens , peuvent donner une idée assez exacte de la flore de ces régions , mais il n'en est pas de même pour les algues et les champignons dont j'ai rapporté des collections trop in- complètes. T. HUSNOT. I. H:YMENOId:YCETES. S. I. AGARICINI. 1. Lentinus grinitus Fries Epier., p. 389, n" 11. Berk. Lin. Trans. , 1846, XX, p. 109, lab. IX, f. 1. — 219 — Leveil. , Champ, exot. , p. 175, n" 26 (an, se. nat., oct. 18^^, p. 175). — Agaricus crinitus Linn. Spec. , p. 16/;^. — Coll. Husnot , n° 589. Hab. Ad ligna putrida in sylvis. — Morne de la Découverle ; morne Goyavier (G uad.). Pitons du Carbet (Mari.). — Alt. 500-800". 2. Lentinus stuppeus Klolzch. Fries Epier., p. 388, n° 7. — Species minor. mise. Praeced. — Coll. Husn. , n° 589 bis. Hab. Ad ligna in sylvis. 3. Lentinus striatulus Léveil. , Ciiamp. du Muséum , p. 120, ir 25 (an. se. nat., fév. 18^6). —Coll. Husn., n° 590. Hab. Ad truncos arborum. — Vallée St-Louis (Guad.). — Alt. 700">. II. Painus conchatus Fries Epier. , p. 398 , n° 5. — Agaricus conehatus Fr. Obs. II, p. 22U. S. M. I, p. 181. — Schwein. Syn. Fung. Araér. sept., p. 148, n° 145. — Bull. Champ., tab. 298, 517. F. O. P. — Coll. Husnot, n" 591. Hab. Ad truneos putridos. — Morne de la Découverle (Guad.).— Alt. 900"^. 5. Xerotus Berterii Montag. FI. J. Fernaucl., n° 11 (ann. se. nat., 1835). — FI. Chilcna, VII, p. 353. — Fries Epier, (holoxerus), p. 402, n" 7. — Coll. Husn,, n° 587. Hab. Ad truneos. -- Morne de la Découverte (Guad.). Montagne Pelée (Mart.). — Alt. 600-850"'. 6. Xeiîotus discolor Montag. FI. Chilena, VII, p. 353. Lam. 7, fig. 3. — Syllog., p. 151, n° 473. Fries Epier, (sect. hypoxerus), p, 400. — Coll. Husnot, n" 584. Hab. Ad truneos. —Le Matouba (Guad.). —Alt. 700'". — 220 - 7. Lenzites repanda Pries Epier. , p. /iOû , n» 5. — Daedalea repanda Pers. in Freyc. Voy. p. 169. — Montag. hist. nat. Cuba PI. Cell., p. 382, tab. \U , f. 6. Crypt. Guyan., p. 97, n° 332. — Coll. Husnot, n° 610. Hab. Ad truncos arborum in sylvis. — Morne Goyavier (Guad.). Alt. gOO". s. II. POLYPOREI. 1. POLYPORUS (mesopus) Tricholoma MoHlag, hist. nat. Cuba. Plant. Ce!!., p. 411, pi. 17, t. I. —Crypt. Guyan., p. 98, n° 336.— Fries Epier., p. 431, n° 15.— Coll. Husn., n' 588. Hab. Ad ramos putrides. — Morne de la Découverte (Guad.). — Alt. 800"". 2. Polyporus (merisma) Sulfureus Pries , S. M. I , p. 357. —Epier., p. U5Q , n° 84. — Bull. Champ., p. 347, pi. 429. — Grevil. Scot. Crypt. II, tab. 113. Var. Pileo luberculoso. — Coll. Husnot, n° 609. Hab. Ad truncos in sylvis. — Porêt de Choisy (Guad.). — Alt. 400"". 3. Polyporus (Apus-Fomentarius) multiplicatus Mon- tag. Crypt. Guyan., p. 102, n" 357. — Syllog., p. 156. — Coll. Husnot, n° 608. ffab. Ad truncos arborum. — Le camp Jacob (Guad.). — Alt. eco"". 4. Polyporus (Apus-Lignosus) Lignosus Kiotz. Sch.— Pries Epier., p. 471, n" 185. — Coll. Husnot, n° 612. Hab. Ad truncos arborum. — Le camp Jacob (Guad.). — Alt. 600'°. 5. Polyporus (Apus-Stuposus) Thelephoroides Pries — 221 — Epier., p. ^70, n" 197. — Bolelus hook in Kunth. Syn. PI. aequiii. I, p. 10. — Coll. Flusnot, n° 598. Hab. Ad truncos. — Le Matouba (Guad.). -- Alt. 700". 6. PoLYPORUS (Apus-Coriaceus) Pavonius Fiies Epier., p. hll, 11° 219. Boletus Hook. in Kunth. Syn. PI. œquin. I, p. 10. — Coll. Ilusn., n° 600. Hab. ad truncos emortuos. — Forêts des Pitons du Carbet (Mari.). — Alt. SSO"". 7. POLYPORUS ( Apus-Coriageus) Zonatus Pries, S. myc. I , p. 368. — Eleuch. I , p. 9^. — Epier. , p. 478 , n" 223. — Coll. Husnoi, n" 593. Hab. Ad ligna putrida. — Le Matouba (Guad.). -- Alt. 700"'. 8. PoLYPORUS (Apus-Coriaceus) Limbatus Fries Linnaea, V, p. 519. Epier., p. 479, n° 227. — Coll. Husiiot, n° 597. Hab. Ad truncos. — Le Matouba (Guad.). — Ait. 700"". 9. POLYPORUS (A PUS MEMBRANACEUS) STRIATUS FlicS Epier., p. 480, n" 234. — Boletus Hook. in Kunth. Syn. PI. asquin., I, p. 11. —Coll. Husnot, n" 607. Hab. Ad truncos arborum. —Le Camp Jacob (Guad.). — Alt. SOO'". 10. POLYPORUS (Resupinatus) subspadiceus Fries Obs., II, p. 263. — S. Myc, I, p. 378. —Eleuch., I, p. 116.— Epier., p. 482 , n" 245. — Junior : status , mollis, albidus. — Coll. Husnot, n» 601. Hab. Ad ligna. — Le Matouba ( Guad. ). Le camp Balala (Mart.). —Alt. 400-700'°. S. IIÎ. HVDNEI. 1. Radulum orbicCLARe Fries Eleuch., I, p. 149.— — 222 — Epier., p. 52^. — Grev. Scot. Crypt. V. Tab. 278. — Cord. Auleit. Tab. G. S. 7/t. f. 5, 6. — Schwein. Syn. Fung. Amer, bor.;, p. 164 , n° 589. — Coll. Husnot, n° 596. Hab. Ad ligna in sylvis. — Le Houelmont (Guad. ). — Alt. 700". S. IV. AURICULARINI. 1. Craterellus clavatus Pries Epier., p. 533. «— Can- thareltus S. Myc. , I , p. 322. — Wallr. Crypt. Germ., II, p. 630, n° 3057. — Gomphus truncatus , Pers. Myc. Eur., II, p. 9. — Coll. Ilusnot , n° 606. Hab. Ad ramuios in sylvis. — Forêt de Choisy (Guad.). — Alt. iOO-". 2. Hymekocii^te Tabacimum Leveil. Champ, du Muséum in an. se. nat. 1846, V, p. 151 , n° 175. — Siereum Taba- cinum Fries , Epier., p. 550, \\° 34. — Tlielefora Tabacina, a. Clirysoloma Pevs. Myc. Eur., I, p. 118. — Coll. Husnot, n° 599. Hab. Ad iruncos arborum. — Le camp Jacob ( Guad.). — Alt. 550"'. 3. HymenoghtEte. — Stereum tenuissimum Berk. Dec. of Fungi, n" 184. Vix difïert Si. Rheicolor Montag. Crypt. Guyan., n" 412. — Hymenochctte Leveil., loc. cit., n" 172. Berk. and Curtis Fungi Cubeus , n" 418, in Journ. Lin. Soc, vol. X, p. 333. — Coll. Husnot, n° 595. Hab. Ad truncos in sylvis. — Le Matouba (Guad. ). — La montagne Pelée (Mart. ). —Alt. 650-900"". 4. CORA PAVONIA Fries, Epier, p. 556 , n° 1. — Montag. Crypt. Guyan., p. 114, n° 416. Teleplwra pavonia Swartz FI. Ind. Occid., III, p. 1930. — Hook in Kunth. Syn. Pi. — 223 — aequinox., I, p. 12, n° 3. Berk. aiid Curtis , loc. cit., 11° 633, p. 335. C. Pavonia Fr. — Énunier. Lich. Nyland. (1858) Trib. Lccanorei , p. 110. — Addit. Lichenog. Audium. Ann. se. liât. 1862, p. 382. ïrib. Pyrenocarpis , cum descriptione apolhecii et Prod. Lichenog. Novae Granat. Helsingfors 1863, in-A°, p. 73. — Coll. Husnol, n° 586. Hab. Ad. truncos arborum in syivis. — Morne de la Découverte (Guad. ).— Montagne Pelée ( Mart. ). — Alt. 750-1, OOO". 5. CORA GLABRATA FHes, Epier., p. 556, n° 2. — Leveil. Champ, du Muséum, ioc. cit., p. 156, ii° 189. — Telephora glabrata Fries, S. Myc, I, p. 638. — Coll. Husnot, n" 592. Hab. Ad truncos. — Morne Goyavier ( Guad. ). — Alt. 800"\ 6. CORA SERICEA Frlcs , S. v. Scand., p. 333.— Tliele- phora sericea Swartz , Fl. Iiid. Occid. , III, p. 1928. — Diciyonema sericetim Berk. Not. of Brazil. fung. p. 10 , n" 80. Berk. and Curtis , loc. cit. , n" 636. — Dichonema sericcum Nées ab Es. in Montag. Voy. Bélanger, p. 155, tab. 16, f. 1 (Byssacea). Nyl. Énum. Lich., p. 110 (Leca- norei). Nyl. Lich. Peruv. , p. 218. — Lich. Polynes., p. 260, in an. se. nat. , 1859. —Coll. Husnot, n° 585. Hab. Ad truncos in syivis. — Morne de la Découverte (Guad.).— Alt. 700-900-". 7. CoRTiGiUM AUCERIANUM Montag. hist. nat. Cuba. Pi. celluL , p. 372. — Syllog. , p, 178, n° 591. Berk. and Curtis, loc. cit., p. 336, n° 663. — Coll. Husnot, n" 602. Hab. Ad truncos einortuos. — Vallée St-Louis (Guad.). — Alt. 700"', — 22U — II. PYRENOMYOETES. S. I. SPHiERIACEf. 1. Xylaria (xyloglossa) Cubensis Montag. Crypt. Guyan., p. 127, n" ^72. — Syllog., n" QB,2.— Hypoxijlon Cubense Monlag. hist. nat. Cuba. Plant. Cell. , p. 347 , pi. XIII, f. 1. Berk. and Curlis, loc. cit., p. 380, n° 784. — Coll. Husnot, n° 604. Hab. Ad ligna putrida,— Morne de la Découverte (Guad.). — Alt. 900™. 2. Xylaria (xyloglossa) globosa Montag. Crypt. Guyan., p. 131 , 484. — Sphœria globosa Spreng. — Pries, S. Myc, II , p. 331. — Coll. Husnot, n" 605. Hab. Ad ligna putrida. — Morne de la Découverte (Guad.). — Alt. 800-". 3. Hypoxylon rxibiginosum Pries, Sum. v. Scand., p. 384, n" 18. — Nitsch. Pyren. Germ., I, p. 38. Berk. and Curlis, loc. cit., p. 385, n" 833. — Sphœria rubiginosa Pers. Syn. , p. 11. — Schvvein. Syn. Pung. Carol. , p. 29, n" 17. — Id. Americ. boréal., p. 191, n° 1193. — S. atropurpurea Tod. Mekl., II, p. 32, tab. XIII, f. 105. — Coll. Husnot, n° 603. ^ Hab. Ad cortices. — Morne de la Découverte (Guad.). — Alt. 900™. 4. NectrIa EpispHjERIa Pries, Sum. veg. Scand., p. 388, n° 18. — Sphœria Tod. Pung. Meckl., II, p. 21 , fig. 39. — Grev. Scot. Crypt. III, tab. 175. — Schwein. Synop. Pung. Carol., p. 41 , n° 140. — Pers. Synop., p. 57. — Coll. Husnot , n" 605 bis. Hab. In xylaria globosa parasitica. — 225 — 5. SPHiEROSTILBE ClNNABAKINA Tul. SelcCt. Fung. , carp. I, page 130, in not., et III, page 103. « Les Perithèces ne sont pas mûrs et sont parasites d'un vieux Stroma d'une autre Spheric (ex dictis ccleberrimi auctoris) ! Syno7i : Stilbum (Atractium) Cinnabarinum Montg , in an. se. nat. ser. ait., tome VIII, p. 360, et in Ramonis de Sagra hist. Ins. Cuba. Pi. Cell. , page 308 , tab. XI , fig. 3. Coll. Husnot, n" 59Zi. Hab. Ad ligna. — Forêt de Choisy (Guad.). — Alt. /lOO"'. III. MYXOQASTRES. TRICHIACE^. Ophiothega Currey?. ... Stipes conico-filiformis, long, circiter 2 , 3 millira. luteo-aurantiacus. Peridio globoso , fatiscente ; capillitio rugoso et sporis rotundis , nucleatis , striatis ex observatione D. Tulasne. Coll. Husnot, n° 583. Hab. Ad ligna cariosa. — 3Iorne de la Découverte , près de l'arbre du signal d'observation (Guad.). — Alt. lliO". IV. HAPLOMYCETES. 1. Helminthospouium subulatum Nées. Nova act. curio- sorum IX, p. 2^2, lab. V, fig. 13. — Fries, Syst. M., III, p. 357. Link Spec, VI-I , p. ttS. — Pers. Myc. Eur., I, p. 18. — Coll. Husnot, n" 611. Hab. Ad folia dejecta. — La Pointe-à-Pitre ( Guad.). — Alt. 0". 15 — 226 - La Société , appelée à voter sur le choix du lieu où elle fera son excursion annuelle en 1869, décide qu'elle ira à Alençon , et que l'année prochaine elle se rendra sur un des points du département de la Manche. M. Morière est invité d'écrire h MM. Letellier et docteur Prévost pour savoir d'eux quelle serait l'époque la plus favorable pour l'excursion. Sont présentés comme meixjbrcs de la Société, pour qu'il soit voté sur ces présentations dans la prochaine séance : MM. Lacaille, botaniste à Bolbec, présenté par MM. Berjot et Morière ; Mathieu, pharmacien à Pont-l'Évôque, par MM. le docteur Faucon et Morière ; Mannoury, professeur au collège de Falaise, par MM. de Brébisson et Morière. A 10 heures la séance est levée. SÉANCE DU 3 MAI 1869. A 7 heures et demie la séance est ouverte. — Le procès- verbal de la séance précédente est lu el adopté. La Société a reçu en échange de ses publications : 1° Mémoires de la Société des sciences physiques et natu- relles de Bordeaux, t. VI, 1" cahier. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. Année 1868-1869. 2° Maître- Jacques. — Journal populaire d'agriculture. Janvier 1869; 3° Bulletin de la Société académique d'agriculture , belles-lettres, sciences et arts de Poitiers,^^ 132, 133, 13i ; U° Société impériale havraise d'études diverses. — Pro- cès-verbaux des séances. Séance du 8 janvier 1869 ; 5° Bidletin de la Société des sciences historiques et natu- relles de l'Yonne. Année 1868. — 22* volume; 6" Journal de la Société d'horticulture du département de Seine-et-Oise, iv' 9, 10, 11. Octobre, novembre el dé- cembre 1868 ; 7° Verhandlungen des Naturforsclienden Vereines in Briinn, VL lîand. 1867; 8" Bulleiiti de la Société algérienne de climatologie, sciences physiques et naturelles. 5" année. 1868. N°' 6, 5 et 6; — 228 — 9' Annales de la Société Linnèenne de Lyon. Années 1845, 1846; année 1858, t. V; année 1859, t. VI; année 1868, t. XVI ; 10° Mémoires de l'Académie impériale des sciences de St-Pétersbourg, VIP série, t. XII n»» 1, 2 et 3 ; 11° Bulletin de l'Académie impériale des sciences de St-Pétershourg, t. XIII, n°^ 1, 2, 3, feuilles 1-6 ; feuilles 7- 13 et feuilles 14-20; 12° The Quar ter ly, journal of the geological Society, vol, XXV, n° 97 ; 13° Bulletin de la Société vaudoise des sciences natu- relles, vol. X, n° 60 ; 14° Quelques réflexions sur la doctrine scientifique dite Darwinisme, par M. Ch. Desmoulins; 15° Bulletin de l'Académie d'Hippone, n° 6, 1868. M. Morière annonce à la Compagnie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Amédée de Monlbrun, de Quetiéville, décédé le 30 avril 1869, à l'âge de 59 ans, et qui a été pendant 35 ans membre de la Société. Ancien élève de l'école des mineurs de St-Étienne, M. de Montbrun, de retour en Normandie, appliqua les connaissances qu'il avait ac- quises en minéralogie et en géologie à l'étude du sol normand; et à diverses reprises il communiqua à la Société des décou- vertes paléontologiques importantes. Dans ces dernières années, il s'était occupé activement de rechercher l'époque du frai pour diverses espèces de poissons, et il était parvenu récemment à jeter un nouveau jour sur la question si contro- versée du mode de reproduction des anguilles. La Société Linnèenne perd en M. de ÎMonlbrun un membre actif et dévoué, et ses collègues n'oublieront pas les excellentes qualités de cœur qui faisaient aimer l'homme privé. Il est donné connaissance de la correspondance, et en — 229 — particulier d'une lettre de notre collègue , M. Letellier, relative à l'organisation de l'excursion de la Société Lin- néenne à Alençon , qui est définitivement fixée au samedi 3 et au dimanche U juillet; le premier de ces deux jours sera consacré à une promenade scientifique, et le second à une séance publique qui sera suivie d'une visite au Musée d'his- toire naturelle de la ville. Il est décidé qu'une convocation spéciale sera adressée aux membres de la Société. M. l'inspecteur de l'Académie sollicite de la Compagnie qu'elle veuille bien imprimer, dans son Bulletin, le résumé des observations météorologiques faites à l'école normale de Caen chaque année par M. Gesbert , l'un des maîtres-adjoints de l'établissement. Ces observations, outre leur intérêt général, ont un intérêt local dont il serait bon de conserver la trace. La proposition de M. l'abbé Hébert-Duperron est accueillie avec d'autant plus d'empressement que la Société insérait précédemment dans ses Mémoires des observations météoro- logiques dues à notre collègue, M. Leboucher, professeur à la Faculté des sciences, et que des circonstances particuhères ne lui ont pas permis de continuer. M. Morière montre à ses collègues un pied d'Alocasia, dans lequel la spathe a été transformée en feuille sagillée, ne différant en rien des autres feuilles. Ce cas tératologique vient confirmer l'origine de la spathe et démontrer que , si généralement elle doit être considérée comme une feuille à base engainante réduite à sa gaine, le limbe peut aussi, dans d'autres circonstances, permettre d'expliquer, par son enroulement et d'autres modifications, la formation du cornet qui enveloppe le spadice. M. Fauvel résume ses dernières observations sur la notion de V Espèce, dans les insectes et spécialement chei les Coléoptères. Ces observations doivent former un des chapitres de la Faune Gallo-Rhénane, en cours de publication. — 230 — L'auteur, dans la promiùre partie de son travail, intitulée De l'Espèce et de ses dérives, insiste sur ce fait que la recherche de l'origine des espèces est un problème au-dessus des forces de la science et dont le naturaliste descripteur peut très-bien ne pas se préoccuper. La zoologie, la géologie et l'histoire nous fournissent des preuves irrécusables que les animaux, à l'état de nature, n'ont pas changé essentiellement depuis des centaines de siècles, et que, s'ils se transforment (ce dont on n'a pas donné la preuve), ils ont besoin pour cela d'une antiquité que nous ne pouvons apprécier. Rien ne nous empêche donc de les considérer comme fixes et stables, au moins actuellement, et cela nous suffit. Mais quel sera, à ce point de vue, le critérium de ce que nwus appelons espècel II y a ici plus de difficulté. Ni la fécondité, ni la métamorphose ne peuvent nous éclai- rer suffisamment ; l'auteur en cite des preuves nombreuses. Reste la forme ou ressemblance qui paraît être, dans l'état présent de nos connaissances, le véritable critérium de l'es- pèce. Mais cette forme n'est pas absolument fixe ; le type n'est pas toujours stable en tous temps et en tous lieux. L'auteur rappelle ici les lois de la variabilité et les conséquences qui en découlent pour les méthodes zoologiques. Après avoir défini l'espèce, il est ainsi amené à étudier la race et la variété ; il expose en détail les principes qui doi- vent guider le naturaliste dans le classement de ces étals dérivés de l'espèce, principes trop souvent méconnus des clas- sificateurs et faute desquels tant de travaux descriptifs n'ont servi qu'à entraver la science en multipliant les syno- nymies. Cette première partie du travail de M. Fauvel se termine par un résumé des différences sexuelles qu'on observe chez les Coléoptères, différences souvent si profondes qu'on a pris — 231 — parfois les deux sexes d'un type pour deux espèces distinctes. La deuxième partie du travail de notre collègue traite des variations de L'Espèce que l'auteur divise en spécifiques et en génériques. Les premières sont celles que subit l'espèce sans changer de nature ; elles affectent la taille, le volume, la forme, la couleur, etc. Ces variations sont énumérées en détail et appuyées de nombreux exemples. Les variations génériques sont celles que subissent les organes ou caractères primaires, c'est-à-dire ceux qui étant les plus constants servent, dans nos classifications, à l'éta- blissement de groupes supérieurs à l'espèce (genre, tribu, famille, etc.). L'auteur donne des preuves de la variabilité de ces organes considérés à tort par des auteurs comme inva- riables. Il recherche quelle valeur relative doit être attribuée à leurs modifications , quelles parties les subissent à un moindre degré et méritent, par cela même, d'être préférées; enfin , il en déduit les principes qui doivent guider l'entomo- logiste dans l'étude des genres et des autres divisions pri- maires des insectes. M. le docteur Fayel, qui avait bien voulu se charger de rédiger une notice biographique sur M. le docteur Fourneaux, s'exprime ainsi: Multis ille bonis flebllis occidit NuUi flebllior quam raihi (1) ! IIOR. Messieurs , C'est ainsi qu'à la dernière séance de notre Association des médecins du Calvados, son secrétaire, M. Faucon, votre (1) Il est mort regretté de tous les gens de bien , Mais d'aucun d'eux le deuil n'égalera le mien. - 232 — collègue et ancien président, terminait les quelques pages consacrées par lui à la mémoire de son vieux camarade Fourneaux. Fidèles aux pieuses traditions de In Société Linnéenne , vous avez voulu pour votre Buileiin la biographie de cet homme de bien, l'un des plus anciens membres et, à plusieurs reprises, le premier dignitaire de votre Compagnie. Chargé par vous de l'honneur de la rédiger , je ne saurais mieux faire que de mettre à mon tour ces deux vers pour épigraphe. Car moi aussi, jaloux d'une amitié qui rendait plus doux les liens de parenté existant entre nos deux familles, moi qui pendant huit jours ai assisté à son agonie, qui ai pu recevoir son dernier soupir, j'ai le droit de re- vendiquer ma part dans ce cri de douleur du poète latin. Et vous ne m'en voudrez pas si, en retraçant rapidement devant vous l'existence de votre ancien collègue , je paie tout d'abord à l'ami de mon enfance et de ma jeunesse la dette de reconnaissance que son affection pour moi et les miens m'inspire. Issu d'une de ces vieilles familles de la bourgeoisie nor- mande qui, au siècle dernier, par les services rendus autant que par la dignité et l' honnesteiè de ses membres, avait su conquérir à Falaise une considération méritée et une juste influence sur les affaires de la cité. Fourneaux (Alexandre- Armand) naquit le 3 janvier 1802 à Grentheville, près Caen. C'était dans ce village, dans cette demeure que notre confrère aimait tant, et qu'il devait rendre plus lard si attrayante par le confortable de son installation et l'aménité de ses réceptions, que s'était retiré son père, docteur-régent de la Faculté de médecine de l'ancienne Université de Caen, lorsque la Convention eut décidé la suppression de toutes les Facultés de province ; mesure peut-être regrettée depuis en présence de l'agglomération , quelquefois turbulente , des — 233 — étudiants au quartier Latin , et à coup sûr regrettable h bien des points de vue ; car ces écoles , les aînées de celle h laquelle nous avons l'honneur d'appartenir, ne méritaient certes pas toujours le dédain dont tout récemment les acca- blait l'auteur d'une très-remarquable biographie du dernier docteur reçu par celle de Caen. En effet, je ne crains pas de le dire : en supposant qu'elles eussent tous les défauts qu'on leur reproche , ces Facultés n'en avaient pas moins leur raison d'être, voire même sou- vent leurs jours de prospérité et d'éclat lorsqu'y professaient les Lecat , les Lieutaud , les Lepecq de La Clôture , les Desgranges, les Ameline; lorsqu'y prenaient le bonnet de docteur les Chaussieu , les Thouret, les Grimaud , les Senac, les Percy et tant d'autres! El, quand de nos jours, déca- pitées pour ainsi dire et réduites à faire des officiers de santé , cette autre et terrible anomalie de notre organisation médicale, de Facultés devenues écoles, elles nous offrent, pour ne citer que les morts. Le Sauvage, Landouzy, Gintrac, Bretonneau, et fournissent aux hôpitaux, aux chaires de Paris la plupart de leurs professeurs, soyons fiers pour l'Athènes normande d'y compter nos condisciples Gombault, Tillaux , Labbé; et reconnaissons, sans avoir besoin d'in- voquer le témoignage des vieilles universités d'Allemagne, d'Angleterre et d'Italie toujours florissantes, que nos an- ciennes Facultés avaient du bon, et que les capitales n'ont pas le monopole des instructions solides et sérieuses. Le vent souffle aujourd'hui vers la liberté de l'enseignement su- périeur; souhaitons donc qu'un jour, en réclamant la colla- tion des grades par l'État , si jamais nos vieux centres universitaires se réorganisent, souhaitons que nos succes- seurs puissent renouer la chaîne de ces traditions passées dont, à Caen, le père de Fourneaux était un des gardiens sévères et éclairés. — 234 — Son fils ne pouvait manquer de lui être un digne successeur. Placé tout jeune au lycée de Caen et confié tout spécialement à la direction de l'abbé De Larivière, grammairien célèbre devenu depuis professeur de philosophie aux Facultés des lettres de Strasbourg et de Paris, Fourneaux répondit aux soins paternels et intelligents de ce maître plein de zèle par un labeur opiniâtre, couronné de brillants succès ; il y puisa surtout cette habitude de raisonnement, cette faculté de logique, cette rectitude d'appréciation qui furent les prin- cipaux caractères de son esprit. Bachelier le 14 août 1819 et largement muni de ce bagage littéraire que, dans ces dernières années, on avait cru inutile au médecin et que nos patientes récriminations nous ont fait rendre comme point de départ de nos études. Fourneaux alla à Paris en 1820 ; il y trouva deux de nos chers collègues, MM. Bourienne et Faucon, qui eurent le bonheur de lui ouvrir la carrière médicale et mirent tout en commun, travaux (. et distractions. » Et si je souligne ce mot de la notice de M. Faucon , c'est que dans sa bouche il a toute la saveur de Vutile dulci antique , et que ces distractions ne l'empêchèrent pas d'acquérir vite une instruction réelle. Et puis , j'en conviens , il avait d'autres liens plus doux pour le maintenir dans la voie laborieuse où il s'était engagé. Fiancé à celle qui devait devenir sa femme, le lendemain même du jour où il aurait passé sa thèse, et dont il ne m'est pas permis de chanter les louanges , mais que M. Faucon appelle si justement a sa digne et bien aimée compagne, » il hâtait de tout son pouvoir l'instant où il pourrait contracter cette union que ^2 ans de bonheur devaient suivre sans interruption, et sans autre chagrin que le regret de n'avoir pas d'enfants h aimer ; mais, ardent à atteindre le but qu'il s'était proposé, il n'en resta pas moins le — 235 — temps réglemeniaire dans les hôpitaux dont les portes lui avaient été ouvertes en 1823, à la suite d'un brillant concours pour l'internat. Là , tout entier à sa tâche , il se voua presque exclusive- ment à l'étude de l'anatomie et de la clinique , ces deux grandes branches de la science qui constituent à elles seules presque tout l'édifice médical. Portant de préférence son attention sur les maladies de la peau , dont l'histoire était alors peu avancée, prenant chaque jour de nombreuses observations, les classant avec cette méthode qu'il apportait en tout, les analysant avec soin , il accumulait ainsi pièce à pièce les matériaux qui devaient servir à la confection de sa thèse sur les hémorrhagies cutanées, et lui permettaient, en attendant , de passer avec éclat ses examens de doctorat. Puis, alors que l'anatomie pathologique, cette grande con- quérante de notre époque, qu'allait fonder de toutes pièces pour ainsi dire M. Cruvelhier , existait à peine , Fourneaux , investigateur par nature et chercheur infatigable , en pres- sentant l'importance capitale, réunissait et préparait un grand nombre de pièces curieuses, que les autopsies ou l'amphi- théâtre lui fournissaient. J'en parle à bon escient , car la plupart d'entre elles me furent données par lui au commen- cement de mes études médicales ; et tout dernièrement encore, grâce h l'obligeance de M"'" Fourneaux , j'en ai pu retrouver dans ses armoires une quantité assez considérable. Et, encore instructives, grâce aux annotations qui les accom- pagnent, aux numéros d'ordre qu'on y remarque, numéros sans nul doute correspondant à un catalogue non retrouvé jusqu'à présent , au milieu de l'innombrable quantité de notes et de cahiers laissés par lui, elles démontrent le soin méticuleux , la patience merveilleuse que, fidèle aux habitudes de toute sa vie, il apportait à ce genre de recher- ches si délicates. ~ 236 — A son internat dans les hôpitaux de Paris se rattache le souvenir des amitiés célèbres et précieuses dont il resta entouré jusqu'à sa mort et qui, aujourd'hui lui survivant, se complaisent à parler de celui qui n'est plus. J'en appelle à M. Lelut, le savant académicien, son ancien collègue d'internat à Bicêtre. J'en appelle à Mais à quoi bon leurs noms? Je ne pourrais d'ailleurs les citer tous. Cependant, parmi ceux qui l'ont précédé dans la tombe , je n'aurai garde d'oublier Robert de L'Hôpital, Beaujon , Michon, le fameux chirurgien de Louis-le-Grand , Rayer , l'illustre fondateur de notre Association des médecins de France, le savant connu du monde entier, et dont la fille, la bienfaitrice de notre bibliothèque municipale et de notre Faculté des sciences , venait si souvent avec lui pleurer la perte à Grentheville. Malgré le charme que lui promettaient ces amitiés et re- nonçant à pousser plus loin une vie de concours que son amour de la science lui eût rendue facile , mais que ses goûts calmes et tranquilles ne lui conseillaient guère, attiré d'ailleurs comme tant d'autres par les charmes du pays natal. Fourneaux se fit recevoir docteur le 7 juillet 1826, et revint s'établir à Caen. La maison paternelle était vide. Ses deux sœurs étaient mariées. Sa mère était morte en 182i, et son père avait été frappé subitement d'apoplexie , l'année même où notre con- frère arrivait à Paris. M. Faucon vous a encore dit la vive douleur dont il avait été alors le témoin et le confident avec M. Bourienne. II lui fut facile cependant de renouer les relations que l'honorabilité de sa famille lui avait préparées dans le pays, et bientôt une juste réputation lui ouvrit les portes des plus opulentes maisons de notre ville. Assez riche pour n'être pas obligé, comme le dit Hunter, de courir après la guinée , assez fier surtout pour ne pas mendier la — 237 — clientèle, il occupait ses loisirs à herboriser et à préparer son cabinet d'ornithologie. Très-amateur de littérature et de musique, reçu partout quoique n'aimant pas beaucoup le monde, recherché pour son savoir non moins que pour l'affabilité de ses manières, aimé de tous ceux qui l'ap- prochaient, et médecin des pauvres sachant pratiquer dis- crètement les devoirs de charité inhérents à notre profession, il sut conquérir sans effort la reconnaissance de ses obligés, la confiance de ses clients, l'estime de ses concitoyens, et, ce qui est plus difficile peut-être , l'affection de ses confrères qui ne lui envièrent pas trop sa position de médecin de M. Target , alors préfet du Calvados. Il est vrai qu'elle ne manquait pas d'être assez délicate. Voici pourquoi : Fourneaux était de l'opposition, et l'au- torité de son nom , la fermeté bien connue de son caractère en avaient fait, sinon l'un des chefs militants, du moins un des membres les plus écoutés du parti libéral. Dans la garde nationale, car, in ilio tempore nous en avions une et il lui était permis d'éhre ses chefs , la com- pagnie d'artillerie jouissait d'une mauvaise réputation de radicalisme; Fourneaux en faisait partie, il en était même un des lieutenants les plus aimés. Enfin au conseil municipal, oui il avait su acquérir vite une influence réelle et prépondérante par la sûreté de ses relations, l'honnêteté de ses vues, la maturité de son jugement, il votait mal. Tout cela ne lui nuisait en rien. Je ne sais, et veuillez excuser mon ignorance, si aujourd'hui il pourrait en être de même ; mais il paraît qu'alors cela semblait tout naturel. En tous cas cela fait l'éloge du médecin sachant envers et contre tous maintenir hardiment son indépendance. Aussi quand vint nous surprendre la révolution de février, la cité tout entière applaudit au choix de Fourneaux comme — 238 — adjoint à la municipalité de Cacn, dont son vieil ami Durand était devenu le chef. Il y a vingt ans de cela. Que de deuils dans cet intervalle ! que de déceptions! Fourneaux n'attendit pas l'heure où elles allaient commencer pour se retirer des affaires publiques; dès qu'il le put, c'est à dire dès qu'il ne se crut plus nécessaire, il donna sa démission, gardant jusqu'au dernier jour la fermeté de ses convictions et restant l'adversaire intraitable, mais bien inoffensif du nouveau régime ; il ne se mêla plus en rien des luttes politiques. Ce fut aussi à la même époque qu'il renonça entièrement à la médecine et à la plupart des travaux qui avaient fait le charme de sa vie. Quelques années plus tard il se démettait de ses fonctions de médecin- inspecteur des aliénés et de membre du bureau de bienfaisance, et il ne reprit un jour pari à la vie médicale que pour seconder de toute son énergie notre compatriote et son ami de prédilection, M. Rayer, dans la fondation de notre Société de prévoyance des médecins de France ; nous le retrouvâmes alors donnant l'impulsion dans notre ville , parvenu à grouper la plupart d'entre nous et à jeter ainsi les bases de notre société locale dont il refusa natu- rellement d'être le président. Il y eût été à sa place ; mais déjà privé d'un œil^ menacé de perdre l'autre (en 1856 il lui avait fallu , pour le sauver, rester près de deux mois enfermé dans l'obscurité la plus complète ), il avait , je vous l'ai dit, compris depuis longtemps la nécessité du repos. C'est pourquoi , Messieurs , vous ne le revîtes presque plus à vos séances, bien qu'il continuât à suivre avec intérêt les savantes études auxquelles il s'était si bien associé depuis 1832 , quoique, du moins si on en juge par vos publications, il n'ait laissé que peu de traces de son passage dans notre Société Linnéenne. (Cependant vous le savez, et ne voulez-vous pas le prouver vous-mêmes en me demandant cette notice ? son concours avait été souvent reconnu utile à vos recherches; sa — 239 — bonne voloiilé ne vous avait jamais fait défaut. Pourquoi donc ce silence? La cause en est que vos bulletins étaient alors incomplets ; vous n'y faisiez entrer que des mémoires originaux ; le compte-rendu de vos séances n'y occupait que peu de place, sous forme d'un résumé général et sommaire confié à la plume de votre secrétaire. Vous avez depuis comblé une lacune ; et comprenant mieux toute l'importance de vos procès-verbaux mensuels , cette reproduction exacte de la physionomie de vos réunions, celle analyse fidèle et continue des observations qui s'y échangent, des discussions qui s'y engagent, des idées qui s'y émettent, vous les avez insérés dans le Bulletin, et vos lecteurs peuvent désormais suivre chacun de vos membres à la trace et juger la part prise par chacun à l'œuvre tommune. Mais celle sage mesure date d'une époque bien postérieure à celle oii Fourneaux suivait avec assiduité vos réunions. Quoi qu'il en soit , vos archives ne sont pas tellement muettes qu'on n'y rencontre assez souvent son nom. Et tantôt la botanique qu'il savait si bien, tantôt la zoologie lui fournissent l'occasion de vous soumettre le résullat de ses incessantes recherches eu histoire naturelle ou de répondre aux demandes que les savants, Juste hommage rendu à l'illustration de votre Compagnie, faisaient à la Société Linnéenne. Ainsi, quand vers 1836 M. Edwards, qui avait entrepris un grand travail dans le but de constater les effets des végétaux des diverses prairies de la France sur la race bovine et les produits que l'homme retire de ces précieux animaux , s'adressa à vous pour obtenir une sorte de statistique des provinces du Calvados, Fourneaux est désigné avec Hardouin, Leclerc et Eudes-Deslongcharaps, pour dresser la Flore prai- riale de la vallée de l'Orne , depuis Louvigny jusqu'à la mer. El ce travail dont le rapport est imprimé dans votre 7" volume fut fait par eux, non dans des herbiers , mais en parcourant — 2^0 — le terrain, en notant exactement les espèces de la vallée et la proportion où elles s'y trouvent. Ailleurs je le trouve, en compagnie d'Eudes-Deslongchamps, explorant géologique- ment cette fois notre contrée et rapportant des carrières de St-Vigor, près Bayeux, où existe un si beau spécimen d'une des divisions de l'oolithe inférieure , une riche moisson de fossiles. Et, quand un jour votre illustre et regretté secré- taire, relevant l'importance qu'il y a à connaître la nature des roches et des bancs situés dans la profondeur, jointe aux difficultés,d'arriver à cette connaissance, invite les membres de la Société Linnéenne à recueillir les renseignements rela- tifs au creusement des puits , Fourneaux , toujours prêt à apporter son contingent, si petit qu'il le fasse, à l'élucidation des questions posées devant vous , lit une note sur un puits profond seulement de 28 pieds, situé dans la commune de Cagny, et qu'il a reconnu être établi dans le calcaire à polypiers. Et c'est parce que , connaissant l'érudition de votre collègue , appréciant l'importance de ses services , vous crûtes devoir le récompenser en l'appelant à la vice-pré- sidence de votre Compagnie en 1836 , pour le nommer président en 1837. Dix ans plus tard, vous lui renouveliez cet honneur, et à cette seconde présidence se rattache un souvenir dont vous avez le droit d'être fiers, et que je ne saurais passer sous silence. Visitant la France, le fameux géologue et paléon- tologiste de Berlin, Léopold de Buch, de passage à Caen, voulut bien renoncer à son voyage de Cherbourg, pour assister à une excursion que vous aviez projetée à Dives ; et Fourneaux, à votre tête, eut l'honneur de recevoir et de conduire cet hôte illustre dans l'exploration qu'il fit des falaises et du littoral , depuis le mauvais pas de Beuzeval jusqu'aux Vaches-Noires. C'était le 13 juin 18i7 ; ce fut la dernière promenade {|u'il fit avec vous. Mais s'il vous a quittés, Messieurs, il n'en a pas abandonné pour cela ses recherches. De botaniste il s'était fait jardinier , et nous le retrouvons installé à Gren- theviîle qu'il ne quitte guère que pour venir présider la Société Philharmonique et assister à ses concerts jadis si re- nommés. Là, se bornant enfin à son goût favori , il passe sa vie à surveiller son jardin, son parc, ses serres. Horticulteur habile, amateur passionné des fleurs, il essaie, il compare les méthodes, il introduit chez lui les cultures nouvelles, ayant toujours bien soin d'inscrire avec sa ponctualité or- dinaire ses échecs comme ses succès. Puis le soir il se repose de ses fatigues en écoutant sa lectrice ordinaire , bien seule , hélas! maintenant, qui le tient au courant de notre litté- rature moderne ou prépare avec lui , par le résumé des ou- vrages les plus récents, l'itinéraire des voyages qu'ils vont entreprendre ensemble. Et le moment venu, s'il regrette bien un peu de quitter ses chères plantes et ses espaliers en fleurs , il part bien résolu à rester jusqu'à ce qu'il ait tout vu du pays qu'il va étudier. Parcourant successivement l'Angleterre , l'Italie , l'Es- pagne , sans oublier sa belle France , visitant et revisitant avec joie la Suisse, il escalade les glaciers, il explore les arsenaux , les ports et les manufactures ; il admire les musées, fouille les bibliothèques, sachant partout s'y faire de nouvelles relations aussi sûres qu'agréables, et notant scrupuleusement ses impressions et le résultat de ses obser- vations politiques ou morales. Aussi, quelle ample moisson de souvenirs! quel sujet intarissable de causeries pour le retour de ces lointaines excursions si bien remplies! Doué d'une grande finesse d'esprit, d'une mémoire pro- digieuse, conteur agréable, il se plaisait alors à redire à ses amis les détails de ces longues pérégrinations , et c'était fête au logis; car il aimait à recevoir, et jamais hospitalité ne fut plus douce, plus charmante. Il n'imposait qu'une 16 — 2^2 — condition : revenir souvent et ne jamais prévenir de l'ar- rivée pour avoir le droit de vous remercier de votre com- plaisance. Dites si j'exagère, vous tous qui avez connu cette bonne et excellente figure, ce cœur franc et loyal, et n'ai-je pas le droit de conclure que le collègue dont je viens de vous retracer la vie simple et modeste autant qu'honnête et utile, méritait les regrets dont sa mort fut entourée? Elle vint le surprendre à l'âge de 68 ans, pendant un voyage qu'il faisait à Paris. Parti de Caen avec sa femme le 15 avril 1868, heureux d'aller, comme chaque année, revoir ses vieux amis et d'assister à une réunion générale de la loge maçonique dont il était un des hauts dignitaires, non moins heureux du plaisir qu'il procurait à celle qu'il avait invitée à les accompagner , il me voyait avec bonheur le rejoindre la semaine suivante. Le soir même de mon arrivée, il était atteint d'une pneumonie qui, huit jours plus tard, l'enlevait à notre affection; ce fut le 2 mai. Ramené à Grentheville, il y est enterré dans la fosse où reposait son père, en face même de l'entrée de sa maison bien aimée. Et maintenant. Messieurs, permettez-moi de terminer cette notice , que des circonstances indépendantes de notre volonté à tous ont empêché seules de paraître plus tôt, par les paroles qu'un de ses vieux amis, mort lui aussi il y a quelques mois, M. le président Des Essarts, écrivait pour un de nos collègues de l'Académie des Sciences. « Depuis plus de deux ans , la terre a couvert les restes mortels de notre aimé confrère; cependant il est toujours présent à notre pensée. Le souvenir de ses qualités aimables, de son caractère , de son talent , nous pénètre aussi vivement qu'au lendemain du jour où il s'éloigna de nous. L'hom- mage que nous lui rendons n'est donc pas l'expression pas- sionnée d'une douleur qu'exalte l'émotion d'une perte ré- cente. Une réflexion calme y préside. Les regrets sont bien mérités quand ils survivent à l'épreuve des années. » — 243 — Merci donc, Messieurs, de m'avoir permis d'affirmer avec vous que, lorsqu'un homme de bien disparaît de la scène du monde , l'oubli , comme une mer profonde dans laquelle on laisse tomber un cercueil, ne se referme pas sur les existences finies ; qu'il y a des cœurs fidèles , et que le culte des pieux souvenirs n'est pas délaissé. Le scrutin est ouvert sur les présentations qui ont été faites dans la dernière séance. A l'unanimité, MM. Lacaille, botaniste à Bolbec ; Mathieu, pharmacien à Pont-l'Evêque, et Manoury, professeur au collège de Falaise, ont été déclarés membres correspondants de la Société Linnéenne. MM. René Lenormand et Morière ont l'honneur de pré- senter, comme membre correspondant de la Société, M. Pel- vet, docteur-médecin à Vire. A 9 heures et demie la séance est levée. SÉANCE DU 7 JUIN 1869. Présidenee de il. l'abbé II.IRG. A 7 heures et 1/2, la séance est ouverte. — En l'absence du président et du vice-président, M. l'abbé Marc, archiviste, occupe le fauteuil. Ouvrages déposés sur le bureau : 1° Extrait des travaux de la Société centrale d' Agriculture du département de la Seine-Inférieure , 177" cahier ; 2° Précis analytique des travaux de L'Académie impé- riale des Sciences , Belles-lettres et Arts de Rouen , 1H67-68; 3° Paul Ben. — Des mouvements respiratoires chez les Batraciens et les Reptiles. — L'observation anatomique et l'expérimentation. — La physiologie générale et ses progrès. (Cours de physiologie fait à la Faculté des Sciences de Paris); k° Bulletin de l'Instruction primaire pour Le départe- ment du Calvados, vf 29 ; 5° Note additionnelle, relative h une lettre de M. Jordan à iM. Charles Desmoulins ; 6° Bulletin de la Société Géologique de France, T série, t. XXVI, feuilles 1-5 ; 7" Bulletin de la Société départementale d' Agriculture du Haut-Rhin, 1" trimestre, 1869, n° 1 ; go |o ]>^QiiQg sur Le Carex Ligerina Bor. Espèce nouvelle pour la Flore belge, par Armand Thiélens. — 2° Notice sur — 2Zi5 — /'Asparagus prostratus , par le même. — 3° Notice sur le Senerio barbarasfolius Rihb. , espèce nouvelle pour la Flore belge. — W Petites observations sur quelques plantes criti- ques; 9° Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences natu- relles, vol. X, n° 61 ; 10° Annales de la Société d' Horticulture de Maine-et- Loire, 1868, W trimestre ; 11° Société des Sciences naturelles du grand duché de Luxembourg, t. X, années 1867 et 1868 ; 12° Observations sur la Flore de la Champagne , du Maine et de ses environs, par 31. Louis Crié ; l.'J° Bulletin de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts de la Sarthe, 1^ série, t. XI, 1*"^ trimestre 1869; 14° Jahrbach der Kaieserlich. — Koniglichen geolo- gischen Reichsanstalt , Jahrgang 1869, XIX, Band., n° 1 , janner, februar, marz ; 15° Verhandlungen der K. K. geologischen Reichsans- tall, n°' 1, 2, 3, 4, 5, 1869. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. le Secré- taire-archiviste de la Société départementale d'Agriculture du Haut-Rhin soUicite , pour la Compagnie qu'il représente , l'échange de publications avec la Société Linnéenne. Con- sultée sur cette proposition , la Société ne croit pas pouvoir faire droit, au moins dans les circonstances présentes, au désir de la Société d'Agriculture du Haut-Rhin , son tirage actuel ne lui permettant de faire d'échange qu'avec les Sociétés qui s'occupent spécialement de sciences natu- relles. M. le docteur Ogier Ward entretient ses collègues d'une observation faite en Angleterre par un de ses fils ; des œufs — 246 — de coucou ont été rencontrés dans des nids de troglodytes , quoiqu'il fût impossible à l'oiseau d'y pénétrer pour procéder à la ponte. M. Goesle fait observer que le fait cité par le docteur Ward n'est ni nouveau pour la science , ni bien rare. Il est en effet parfaitement reconnu par tous les ornithologistes que le coucou pond son œuf à terre , puis le prend dans son bec qui est largement fendu, et le dépose dans un nid de tro- glodyte, de fauvette, de rouge-gorge, ou de tout autre petit oiseau insectivore. Le fait qui paraît le moins connu à M. Goesle est celui-ci : le coucou n'abandonne pas ses œufs aussitôt après les avoir déposés ainsi dans un nid. Vers 1850, notre collègue trouva un œuf de coucou dans un nid de rouge-gorge , au milieu de la mousse qui pousse entre les ronces, le long de ces sortes de murs en terre dont sont clos les champs des environs de Coutances. Il prit l'œuf de coucou et le déposa dans les herbes au milieu du champ, à 20 ou 25 pas du nid; puis il se cacha 50 pas plus loin, au milieu d'une touffe de grandes fougères, et il resta immobile. Au bout de 5 ou 6 minutes, un coucou s'envola du milieu des arbres qui entourent le champ, se dirigea avec précision vers l'en- droit où l'œuf était déposé et presque aussitôt vers le nid de rouge-gorge, puis remonta vers les arbres , au milieu du feuillage, iM. Goesle alla voir le nid de rouge-gorge et y trouva l'œuf de coucou ; le lendemain il fit une nouvelle visite, mais le nid était vide. M. Gillet lit la note suivante : — 247 — NOTE L'AGARIC DÉLICIEUX ET SUR UNE ESPÈCE VOISINE QUI, SANS DOUTE, A JUSQU'A PRÉSENT ÉTÉ CONFONDUE AVEC LUI , Par AI. GILLET , Vétérinaire principal en retraite, à Alençon (1). Les accidents qui arrivent tous les ans ont beau nous apprendre à connaître les dangers qui peuvent résulter de l'usage des champignons, il se trouve toujours des personnes assez imprudentes pour en ramasser et en manger , malgré leur complète ignorance des caractères souvent si difficiles à saisir qui distinguent les espèces vénéneuses de celles qui ne le sont pas. Dire à ces personnes que cette confiance peut souvent être suivie des accidents les plus graves et chercher à caractériser les champignons, non pas vaguement comme cela s'est presque toujours fait, mais de manière à rendre l'erreur impossible ou du moins aussi rare que possible, tel est le but auquel doit tendre le botaniste ou toute personne s'occupant sérieusement de l'étude de ces cryptogames. C'est dans l'intention d'élucider une de ces questions souvent très-embarrassantes que nous croyons devoir vous présenter. Messieurs, les observations suivantes qui, si elles n'éclairent pas autant que nous le voudrions certains points importants, engageront du moins les amateurs de champignons (1) Ce tiavail à été lu à la séance publique tenue par la Société Linnéenne à Alençon, le dimanche /i juillet 1869. — 248 — à agir avec plus de circonspeclion quand , dans leurs re- cherches, ils rencontreront l'agaric décrit généralement sous le nom de deliciosus. Il est une chose qui d'abord devrait mettre en garde contre cette espèce, ce sont les dénominations différentes qu'elle a reçues par les auteurs qui ont cherché à la décrire. Quelques cryptogamistes en effet, considérant l'espèce dont il est ici question comme d'une excellente qualité, lui donnent le nom significatif de deliciosus , tandis que d'autres , la regardant au contraire comme on ne peut plus dangereuse, ne trouvent pas pour elle de meilleure dénomination que celle de perniciosus. De quel côté est la vérité ? Quels sont, parmi ces botanistes, ceux qui ont raison? quels sont ceux qui ont tort? Telles sont les questions que naturellement on se pose. Il est évident qu'il doit y avoir ici une erreur, ou que, si les uns et les autres ont bien vu et bien jugé les champignons qu'ils ont étudiés, il y a non pas, comme tous les ouvrages tendent à le faire croire, une seule espèce, mais bien deux espèces dont l'une devrait conserver le nom qui ne peut que la faire rechercher pour la table, tandis que l'autre posséderait les propriétés vénéneuses qui lui ont mérité celui de perniciosus. La question est donc celle-ci : n'y a-t-il qu'une seule espèce d'agaric à lait jaune safrané ou rouge, et l'épithète de deliciosus convient-elle à tous les individus qui présentent ce caractère ; ou bien est-il possible de distinguer plusieurs espèces parmi les agarics répandant, lorsqu'on les entame, un lait d'une couleur semblable à celle dont nous venons de parler ? Les divers auteurs qui ont écrit sur les champignons décrivent, à peu près comme il suit, la seule espèce dont il ait été parlé jusqu'à présent et qu'on ait désigné, nous le — 240 — répétons, tantôt sous le nom de deliciosus, tantôt sous celui de permciosus : Chapeau convexe, à bords réfléchis réguliers, puis bientôt plans, déprimé au centre, visqueux, luisant, légèrement zone et de couleur orangé pâle ; d'abord glabre, il ne tarde pas à devenir légèrement tomenteux ; son diamètre est de US centimètres et quelquefois plus; feuillets orangés, verdissant ordinairement quand il sont blessés ; pied long de U-6 centimètres, épais, ferme, glabre, creux, concolore au chapeau et portant à sa surface des taches enfoncées d'une couleur plus intense; lait orangé. = Champignon croissant, en août et septembre, sur la terre, sous les sapins des bois montagneux surtout; Person le donne comme comestible. Cette description est, selon nous, très-bonne et peut donner une idée très-exacte de l'agaric délicieux de Linné , agaric sur les propriétés duquel il ne peut exister aucun doute ; et nous n'aurions rien h dire, rien à ajouter si, à côté de cette espèce, il n'en existait pas une autre s'en rapprochant beau- coup sous bien des rapports, mais s'en éloignant aussi sous bien d'autres, comme nous allons chercher à le faire voir. L'espèce dont nous voulons parler a été trouvée en au- tomne, aux environs d'Alençon, dans la commune de Fer- rière-Bochard, lieu dit le bois de la Garenne, autrefois fouillé pour obtenir du minerai de fer, actuellement trans- formé en un taillis coupé par quelques routes ravinées et bordées de sapins sous lesquels cet agaric croît assez abondamment. Ce champignon se reconnaît aux caractères suivants : Le chapeau , d'abord convexe, devient bientôt plan , dé- primé, ombéliqué au centre, les bords plus ou moins repliés en dessous; il se creuse ensuite de plus en plus et arrive h être concave, les bords relevés sinueusement ou lobés; sa surface est lisse, humide, presque visqueuse, un peu luisante, — 250 — entièrement couverte de petits poils appliqués et marquée de zones d'autant plus visibles qu'elles se rapprochent davantage de la marge qui est grise ou gris légèrement rosé ; sa couleur est d'un jaune rougeâtre clair plus ou moins lavé de bleu ou de vert de gris ; quelquefois ces teintes se manifestent par plaques plus ou moins larges , le plus ordinairement elles sont à peu près uniformément répandues. Il n'est pas rare non plus de le trouver portant, sur les bords surtout, des taches d'un rouge vermillon assez vif; ces dernières se re- marquent principalement quand le champignon est déjà un peu avancé en âge et quand sa surface est devenue entière- ment d'un blanc sale ou jaunâtre. Son diamètre varie entre S, 10 ou 12 centimètres; sa chair épaisse, compacte, pesante, jaune ou jaunâtre, devient subitement rouge ou rouge- orangé au contact de l'air, surtout au-dessus des feuillets et à sa réunion avec le pied. Les feuillets, larges de G-8 millim., sont inégaux , entiers, nombreux, concaves et décurrents; leur couleur est jau- nâtre ; ils présentent, lorsqu'ils sont vus sous un certain jour, un léger chatoiement carné ; entamés , ils répandent un lait rouge ou rougeâtre. Le pied long de 2-U centimètres, et épais de 1 ou 2, est quelquefois égal, droit ou courbé et le plus souvent renflé au sommet ; sa surface est lisse ou bien marquée de quelques taches irrégulières, enfoncées, rouges ou bleues; sa couleur est ordinairement celle du chapeau avec une ligne blanche assez bien dessinée à sa partie supérieure, à l'endroit même où les feuillets se réunissent h lui. Jeune, il n'est pas rare de le trouver entièrement d'un bleu clair. La chair compacte est jaune-orangé clair ou rougeâtre vers les couches extérieures; l'intérieur, ordinairement, irrégulièrement creux, est blanc ou blanchâtre ; on le trouve rarement plein. — 251 — Toute la plante est humide, pesante et fragile. Sa saveur n'a rien de remarquable ; son odeur, un peu plus pénétrante que celle de Vagaric délicieux, est plutôt désagréable qu'agréable. Enfin, toutes les parties blessées ne tardent pas à prendre des teintes d'un vert très-foncé. Cette description, comme il est facile de le voir, a beau- coup de ressemblance avec celle de Vagaricus deliciosus ; cependant, les différences qui séparent cette espèce de la première décrite ne sont pas si légères qu'on ne puisse les saisir avec assez de facilité. C'est ainsi que si, sous le rapport de leur forme (bien que le deliciosus ait le pied plus fort et plus long) et du suc qu'ils versent quand on les brise, ces deux champignons peuvent être très-facilement confondus, il est impossible de ne pas reconnaître que leur couleur les différencie assez grandement pour ne pas permettre l'erreur. Et , en effet , Vagaric délicieux est toujours d'une belle couleur jaune-rougeâlre, ses feuillets ne deviennent verls que lorsqu'ils ont été entamés ou froissés, le chapeau ne prend qu'exceptionnellement cette teinte, et encore n'est-ce que dans l'extrême vieillesse. La plante qui nous occupe, au contraire, est d'un jaune pâle toujours plus ou moins lavé de bleu ou de vert, et ces dernières teintes, qui se remarquent sur toutes les parties du champignon, sont d'autant plus étendues et d'autant plus intenses que les individus sont plus jeunes. Il n'est pas rare de trouver de ces champignons à peine sortis de terre, dont le chapeau est entièrement d'un bleu indigo, et le pied complètement d'un bleu clair et comme prui- neux. Non-seulement la couleur éloigne, comme on peut le voir, ces espèces l'une de l'autre, mais elles diffèrent encore par l'odeur et par les spores. L'odeur de l'agaric délicieux est douce ou insignifiante ; celle de l'autre espèce est, comme nous l'avons déjà fait re- — 252 — marquer, assez pénétrante, et a quelque chose de peu agréa- ble, je dirai même de désagréable. Quant aux spores qui sont irrégulièrement arrondies dans les deux espèces, nous les avons trouvées sensiblement plus grosses dans le de Uciosus que dansl'agaric aux teintes bleues, dans lequel elles nous ont paru être un quart au moins plus petites. Tels sont les caractères propres à l'agaric que nous vous présentons. Je crois qu'ils sont assez faciles à saisir et capa- bles, par conséquent, de fixer les opinions. Il n'est pas pos- sible , selon nous du moins , d'admettre que ces deux champignons appartiennent à la même espèce : trop de différences existent entre eux pour qu'il en soit ainsi. Mais si ces agarics doivent être séparés et doivent constituer, comme nous le croyons, deux espèces distinctes, il nous reste à savoir si cette distinction a déjà été faite, ou si l'agaric que nous venons de comparer au délicieux a été, jusqu'à présent, confondu avec celui-ci. Nous ne serions pas très-éloigiié de croire à cette dernière hypothèse ; car dans les ouvrages que nous avons pu consulter, nous n'avons trouvé aucune indica- tion prouvant que la distinction que nous cherchons à établir ait jamais été faite. Sécrétan, dans sa Mycologie, parle bien d'un agaric décrit par Fries et iMicheli, agaric qui ressemble beaucoup à celui dont il est ici question; mais on remarque, dans la description qu'il en fait, une différence essentielle consistant dans la présence de feuillets simplement adhérents, tandis que l'espèce qui nous occupe les a fortement décurrents. Partout ailleurs nous ne trouvons qu'une seule description , celle du deliciosus , à laquelle quelques auteurs ajoutent certains caractères qui ne lui appartiennent pas, mais qui sont propres à l'espèce qui fait le sujet de cette noie. C'est ainsi que nous avons en vain consulté Paulet, Bulliard, le Botanicum — 253 — gaUlCum, la Flore des environs de Paris par Chevalier, celle de Mérat , le Traité des champignons au point de vue bota- nique, alimentaire et toxicologique de M. le curé Morel, VHistoire et description des champignons alimentaires et vénéneux des environs de Paris par Letellier, le Traité des champignons par Lavalle , VHistoire des champignons comestibles et vénéneux par Roques , et nous n'avons , nous le répétons, absolument rien découvert sur les renseignements que nous cherchions. Tout paraît faire croire, au contraire, que ces deux espèces ont toujours été décrites sous la même dénomination, et que les caractères que nous avons rapportés ont été donnés comme appartenant à une seule et même plante, représentée alors tantôt comme étant d'un beau jaune- orangé susceptible de verdir aux feuillets, et tantôt comme pouvant devenir de bonne heure verdâtre non-seulement aux feuillets, mais encore sur tout le chapeau. Or nous croyons qu'il n'en est pas ainsi et que la couleur bleue ou verte , plus ou moins généralement répandue , n'appartient qu'à une d'elles, à celle que nous ne pouvons considérer comme étant le deliciosus. Il y a donc pour nous erreur, et nous nous demandons si cette erreur n'expliquerait pas la divergence des opinions qui ont été émises sur les qualités alimentaires de l'agaric délicieux, lequel, comme je l'ai déjà dit, a aussi été désigné par quelques botanistes sous le nom de pernicieux, ou du moins comme méritant cette épithète. Nous nous demandons pourquoi ces deux qualificatifs si diamétralement opposés, s'il n'y a réellement qu'une seule et môme plante représentant seulement quelques variétés de couleur. Ne serait-il pas plus raisonnable de croire que, pensant toujours avoir affaire au même champignon, parce que, dans tous les cas, la chair est également imprégnée d'un suc rougeâtre ou jaune-safrané, les personnes qui ont étudié ces espèces leur ont donné, selon qu'elles ont — 254 - expérimenté sur l'une ou sur l'autre, tantôt le nom qui ne peut qu'engager à en faire usage et tantôt celui qui doit au contraire inspirer les plus grandes craintes , même aux mycophages les plus hardis? De là les doutes qui ont existé et qui existent toujours dans l'esprit de beaucoup sur les véritables propriétés de l'agaric délicieux; de là l'éloignementque l'on éprouve généralement pour ce champignon dont au reste les couleurs n'ont rien d'engageant. Il serait cependant juste de détruire la prévention que l'on a contre cet agaric, de prouver que tous les reproches qu'on lui adresse sont peu mérités, de réhabiliter enfin cette espèce dans l'opinion publique. Nous le ferons autant que nous le pouvons, en disant que, bien que n'ayant pas encore fait d'expériences sur ces champignons, nous pensons que, si des empoisonnements ont été déterminés par ce qui a été jusqu'à ce jour désigné sous le nom d'agaric délicieux, on ne doit réellement pas les attribuer à ce dernier tel que nous le comprenons, tel que nous l'avons décrit ; mais bien plutôt à l'espèce dont l'aspect verdàtre a quelque chose de si peu rassu- rant et bien plutôt propre à éloigner qu'à inspirer de la confiance. En résumé donc, si je m'en rapporte aux divers auteurs qui ont parlé des qualités alimentaires de l'agaric délicieux et aux personnes qui eu ont goûté, et parmi ces dernières je vous citerai M. le docteur Prévost qui en a mangé et n'en a été nullement incommodé , l'agaric délicieux de Linné constituerait une espèce très-comestible dont on fait usage dans le nord et dans le midi de la France , et dont le goût, selon le dire de M. de Seynes, docteur en médecine et auteur de la Flore mycologique de la région de Montpellier et du Gard , rappelle très-bien celui de la chair d'agneau , lorsque ce champignon est apprêté simplement sur le gril avec du beurre et du sel; tandis que tout, jusqu'à l'aspect de l'agaric aux teintes toujours bleues ou vertes, semble indiquer — 255 — une espèce devant faire naître des doutes sur les qualités et devant être regardée comme vénéneuse jusqu'à ce que des expériences positives aient pu indiquer ses véritables propriétés; ce que nous nous proposons de faire prochai- nement, en vous promettant de vous faire connaître les résultats que nous aurons obtenus. En attendant nous donnons h celte dernière espèce le nom de rubrifluus, par la raison que ce nom rappelle parfaitement la couleur du liquide que ses blessures laissent échapper. Nous le préférons, pour le moment, h celui de perniciostis parce que nous ne sommes pas encore fixé sur ses propriétés, et que cette épithète a déjà été appliquée, par les rares auteurs qui en ont parlé, à une espèce ayant, assurent-ils, les feuillets adhérents, ce qui n'a pas lieu, comme nous vous l'avons déjà fait observer, dans l'espèce qui fait le sujet de cette observation. Telles sont. Messieurs, les observations que nous voulions vous communiquer. Nous regrettons de ne pouvoir vous les fournir plus complètes ; mais si nous n'avons pu vous satis- faire davantage, ne nous en accusez pas seul; accusez-en aussi l'état actuel de la science, c'est-à-dire le chaos qui existe dans la synonymie des champignons et l'absence des descriptions exactes. Tant qu'il en sera ainsi, la confusion la plus grande régnera surtout dans cette partie de la cryptogamie qui traite des champignons, et nous aurons sans cesse à nous effrayer de la confiance avec laquelle on fait généralement usage des espèces ramassées au hasard soit par des enfants, soit par des femmes, dont les connaissances en celte matière sont absolu- ment usuelles. Éludions donc celle partie si intéressante à tous égards de notre chère botanique, car ce n'est qu'en agissant ainsi que nous arriverons à pouvoir fournir des descriptions exactes et complètes, à pouvoir donner à chaque plante un nom certain, à pouvoir enfin nous mettre d'accord P(H«S AV> V _' ^\ — • J r — 2oG — sur les propriétés alimentaires ou vénéneuses des nombreuses espèces qui couvrent notre sol une grande partie de l'année et qui, à une époque surtout où le prix des denrées de toutes sortes tend sans cesse à s'élever, deviendraient, si elles étaient mieux connues, une ressource précieuse, surtout pour certaines classes de la société. M. l'Inspecteur d'Académie entretient l'Assemblée des ser- vices que pourraient rendre les instituteurs, en recueillant les objets appartenant aux trois règnes de la nature, qu'ils ont l'occasion de rencontrer dans leur commune. Ces recherches pourraient conduire plus tard à une connaissance plus exacte des produits naturels de notre département, en même temps qu'elles seraient pleines d'attrait pour les élèves qui accom- pagneraient l'instituteur pendant les excursions. — Déjà des commencements de collections de plantes, de fossiles et de roches ont figuré à l'exposition scolaire d'Isigny, et dénotent chez les instituteurs qui les ont envoyées une assez grande aptitude pour les sciences naturelles. M. l'Inspecteur désire- rait que ces efforts fussent encouragés par la Société , dont plusieurs membres pourraient venir puissamment en aide aux instituteurs par leurs conseils ou par leurs ouvrages ; il est d'ailleurs tout prêt à adopter les mesures que la Société voudrait bien lui suggérer pour favoriser ces études. La Société ne peut qu'applaudir aux bonnes intentions de M. l'Inspecteur et elle les favorisera de tout son pouvoir. Le Secrétaire donne connaissance de l'ordre qui a été arrêté pour la session que la Société doit tenir cette année à Alençon. Samedi 3 juillet. — Départ d' Alençon à 6 heures du matin pour l'excursion. — Déjeuner à St-Léonard et retour le soir à Alençon. Dimanche U juillet. — De 6 heures à 9 heures, excursion — 257 — aux environs d'Alençon. — A 10 heures, déjeuner. — A 1 heure , séance publique. — A 5 heures , visite au musée d'Alençon. — A G heures, banquet. Les heures de départ de Caen pour Alençon sont 5 heures 55 du matin, 9 heures 35 du matin et 6 heures 15 du soir. Les personnes qui voudraient participer à l'excursion du samedi devront donc partir le vendredi soir par le train de 6 heures 15. Il est décidé qu'une liste d'inscription sera présentée par le concierge du Pavillon chez les membres résidants, et qu'une circulaire sera envoyée aux membres correspondants par les soins du Secrétaire. MW. Pelvet, docteur-médecin à Vire, et Louis Crié, na- turaliste au Mans , présentés dans la dernière séance comme membres correspondants, sont nommés à l'unanimité. iMM. Bin-Dupart et Morière ont l'honneur de proposer comme membre correspondant M. Courteille , pharmacien à Lisieux. A 9 heures la séance est levée. 17 SÉANCE DU 26 JUILLET 1869. Présidence de M. le doeteur BOURIENNE. A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le Secrétaire fait passer sous les yeux de ses collègues les ouvrages qu'il a reçus depuis la dernière réunion. 1° Nova acia regice societatis scientiarum Upsaliensîs , seriei tertiae, vol. VI, fasc. 2, 1868; 2° Société académique des sciences, arts, belles-lettres , agriculture et industrie de St-Quentin, 3- série, t. VIII, travaux de 1868; 3° Annales de la Société impériale d' agriculture , in- dustrie , sciences , arts et belles-lettres du département de la Loire, t. XII, année 1868, 1", 2% 3*^ et k" livraison. /i° Bulletin de la Société géologique de France, t. XXVI, feuilles 7-12, 1868-69; 5° Annales de la Société d'horticulture de Maine-et- Loire, 1869, 1" trimestre; 6° Société de la carte géologique de France. — Discussion des statuts ; 7° Société impériale havraise d'études diverses. — Procès- verbaux des séances. — Séance du 12 mars 1869 ; 8" Bulletin de l'instruction primaire pour le dépar- tement du Calvados , n" 30 ; I — 259 — 9° Maître Jac(jues, journal populaire d'agriculture, publié à Niort, avril 1869; 10° Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, 1868, 1" et 2' se- mestre ; 11° Haute antiquité du genre humain. — Discours pro- noncé par M. Joly, président de l'Académie impériale des sciences , inscriptions et belles-lettres de Toulouse ; 12° Bulletin de la Société des sciences naturelles de Neufchâtel, t. VIII, 1" cahier, 1868; 13° ISote sur la valeur alibile de la Salicorne herbacée, par M. Besnou ; 14° Dreizehnter Bericht der Oberliessischen Gessels- chaft far Natur iind Heibkunde, Giefsen, im april 1869; 15" Jlie Quaterly Journal of the geological Society, vol. XXV, part. 2, n° 98, 1869. M. Morière fait ensuite un compte-rendu sommaire de la session tenue par la Société Linnéenne à Alençon , les 3 et U juillet. Le dimanche U juillet, à l'ouverture de la séance publique, M. Morière a prononcé l'allocution suivante : Messieurs , Lorsque la Société Linnéenne transporte ses assises dans chacun des départements de la Normandie , elle se propose de mettre en rapport les hommes qui s'occupent des mêmes études , d'explorer les diverses parties du sol normand et d'en faire connaître les productions naturelles , enfin de raviver ces sentiments de confraternité qui font le charme de nos réunions annuelles. Nulle part elle n'avait fait d'excursion plus fructueuse — 260 — que celle à laquelle nous venons d'assister. Grâce à l'habileté des organisateurs de cette excursion et à leur parfaite con- naissance des localités , les botanistes , les géologues , les conchyliologistes, les archéologues ont tous trouvé moyen de faire une abondante moisson ou de précieuses observations : aussi conserverons-nous longtemps le souvenir de cette char- mante promenade, faite le 3 juillet, dans les parties les plus pittoresques et les plus délicieuses des départements de l'Orne et de la Sarthe; — et, lorsque, après avoir transporté notre tente dans les autres départements de notre chère pro- vince, nous reviendrons dans le département de l'Orne , je n'ai pas besoin de vous dire que ce sera avec un véritable bonheur. Puissions-nous alors, comme hier, être éclairés dans nos recherches par un illustre géologue, M, Cotteau, d'Auxerre , dont la science n'est dépassée que par la mo- destie! — Puissions-nous aussi, à cette époque, voir le nom de La Billardière donné à l'une de vos rues , rappeler aux étrangers qui viennent visiter votre cité que ce savant bo- taniste est né à Alençon ! Organe de la Société Linnéenne, je viens aujourd'hui, au nom de tous mes confrères , offrir les plus vifs sentiments de gratitude aux naturalistes qui ont bien voulu diriger notre excursion, et nous mettre à même d'apprécier les richesses des localités que nous avons parcourues. Que M3I. de La Sicotière, docteur Prévost et Letellier veulent bien nous permettre de les remercier particulièrement de tout ce qu'ils ont fait pour nous. La Société Linnéenne de Normandie, voulant reconnaître publiquement les services rendus depuis longtemps par M. Letellier à l'étude des sciences naturelles dans la ville d'Alençon , le proclame membre honoraire de la Société et lui décerne une médaille en argent à L'effigie de Linné, qu'elle a déjà offerte à MM, René Lenormand et de Bré- — 261 — bisson (1). Ce sera la troisième récompense de cette nature accordée par la Société, qui sera heureuse d'inscrire dans ses archives le nom de M. LeteUier à côté de celui de deux hommes qui ont tant fait l'un et l'autre pour les sciences naturelles et surtout pour notre chère botanique. M. le docteur Bourienne, vice-président de la Société Linnéenne, a pris ensuite la parole et s'est exprimé ainsi : Messieurs , Vous aviez choisi pour présider à vos réunions un homme digne de cet honneur par ses profondes connaissances et par des travaux originaux. Une mission scientifique, qui l'a retenu loin de vous depuis plusieurs mois , vous prive encore aujourd'hui de sa présence. Honoré du titre de vice-président, je dois siéger à sa place , et je suis profondément ému à la pensée de porter la parole dans une assemblée d'hommes aussi éminents , les uns par leurs hautes fonctions universitaires , les autres par la renommée que leur ont valu leurs écrits, d'autres revenant d'excursions lointaines et rapportant à la mère-patrie le fruit de leurs intéressantes découvertes. Mais, Messieurs, si j'apprécie la grandeur de vos mérites, parce que j'ai été élevé au milieu de vous et que vous avez guidé mes premiers pas dans la carrière scientifique, je connais aussi votre aménité et votre bienveillance , et c'est pourquoi j'espère que vous voudrez bien accueillir favorable- ment, comme un tribut de ma reconnaissance , quelques détails sur l'histoire de la Société Linnéenne de Normandie. (1) Des applaudissements unanimes viennent prouver à M. Le- teUier combien la récompense qu'il reçoit est sympathique à ses nombreux amis; — 262 — En 1823 , un certain nombre de personnes d'esprit cultivé et zélées pour la science se réunirent en société à Caen , pour s'occuper d'histoire naturelle en général , mais spéciale- ment pour faire connaître les richesses minérales , animales et végétales du département. Les dignitaires choisis furent MM. Roberge, Eudes-Deslongchamps, de Caumont, Charles Thomine et Hardouin. En outre des réunions ordinaires, la Compagnie tenait une séance publique h l'hôtel-de-ville où le secrétaire résumait les travaux de l'année , faisait connaître la hste des nouveaux membres, et dans laquelle on entendait la lecture de travaux nouveaux sur quelque point de la science. Après une seule année d'existence de la Société, un volume paraît où l'on trouve, après le compte-rendu des dis- cussions mensuelles , des mémoires signés de noms qui sont devenus illustres pour la plupart. M. de Caumont , secrétaire , publiait ses premières études sur la géologie; Blot indiquait les propriétés des insectes recueillis aux environs de Caen ; Eudes-Deslongchamps dé- crivait avec un rare talent d'observation les coquilles du genre GerviUie. Ces écrits furent appréciés du monde savant; et de la France et de l'Europe entière vinrent des adhésions qui furent un encouragement puissant pour ces hommes d'élite qui avaient eu l'heureuse initiative du travail en commun ; la Société conserve religieusement le souvenir des éloges qu'elle recul de de Humbolt , l'un des premiers qui demanda d'être inscrit au nombre des membres correspondants. On se remit à l'œuvre avec une nouvelle ardeur ; les uns enlevant à leurs occupations professionnelles quelques rares instants qu'ils consacraient à des excursions, à des recherches consignées dans des notices , les autres se livrant à de vastes projets d'étude , tous s'entendirent pour constituer un classe- — 263 — ment méthodique des richesses du pays; et, après avoir organisé le travail , on communiqua le plan adopté aux cor- respondants , surtout à ceux des départements voisins. Des mémoires considérables , des catalogues, qui dénotent une élude profonde et attentive des objets, arrivèrent bientôt, et l'on publia un second volume : une Histoire des Lichens, par M. Delise ; un Catalogue des coquilles trouvées sur les côtes de la Manche , par M. de Gerville ; un Catalogue méthodique des crustacés terrestres, fluviatiles et marins, par M. de Brébisson ; une Description des Orchidées qui croissent naturellement dans les environs de Falaise, par M. Alphonse de Brébisson ; un Mémoire sur les fossiles du grès intermédiaire du Calvados, par M. Eudes-Deslong- champs ; un Essai sur les fougères du Calvados , par M. Chauvin; un Mémoire géologique sur quelques terrains de la Normandie occidentale, par M. de Caumont. En même temps, les sciences naturelles recevaient de nombreux adeptes dans toute la Normandie. Nos archives nous rappellent les noms des travailleurs qui développaient ainsi chez eux l'amour de la science. M. Chesnon, à Bayeux, faisait un cours public et gratuit; MM. de Brébisson père et fils formaient une collection en lieu pubhc à Falaise ; M. Alphonse de Brébisson y enseignait la botanique; MM. Delise, Dubourg d'Isigny, Lenormand et Despréaux s'entendaient pour établir un musée du Bocage ; MM. Marquis et Auguste Le Prévost , à Rouen ; M. de Ger- ville, à Valognes ; MftL Gaillon, à Dieppe; Suriray, au Havre, faisaient chacun de leur côté des efforts assidus pour propager le goût des études d'histoire naturelle. C'est alors que la Société prit le titre de Société Lin- néenne de Normandie. Pour rendre plus intimes et plus fructueux ses rapports avec tant de naturalistes distingués, elle choisit parmi eux des commissaires chargés d'activer les — 26a — travaux, de se mettre en rapport avec les autorités locales, etc. ; elle arrêta, en outre, le projet d'excursions annuelles dans les diverses localités de la circonscription et de publi- cations régulières. Les principaux articles des . trois volumes qui furent publiés en 1827, 1828 et 1829, sont : un Mémoire de M. Auguste Le Prévost sur un groupe de lichens; un Mé- moire sur les terrains de transport du département du Cal- vados, par M. de Magneville; un Catalogue des insectes aptères du Calvados , par M. de Brébisson ; une Liste des plantes croissant naturellement dans le département de la Manche, par M. de Gerville; un Essai sur la topographie géognostique du Calvados, par M. de Caumont; un Coup d'œil de la végétation de la Basse-Normandie dans ses rapports avec le sol et les terrains, par M. Alphonse de Brébisson; un Tableau synoptique des formations de la croûte du globe et de leurs masses subordonnées principales, par M. Ami Boue; un Mémoire sur la nature des phénomènes volca- niques aux îles Canaries , par M. Léopold de Buch , traduit par M. de La Foye; un Essai géognostique sur le dépar- tement des Pyrénées-Orientales , par M. Marcel de Serres. Dans le tome cinquième, qui porte la date de 1833, se trouvent des Mémoires sur les crustacés fossiles, sur les coquilles fossiles du genre Munsleria, sur les Teudopsides , par M. Eudes-Deslongcharaps ; des Observations sur l'in- fluence des feuilles sur la nutrition des arbres toujours verts, par M. de Magneville; des Observations sur les Thalassio- phytes, par M. Crouan; un Catalogue des insectes de l'ordre des Coléoptères qui se trouvent en Normandie, par M. de Brébisson; un Essai sur la distribution géographique des roches du département de la Manche , par M. de Caumont. Dans le compte-rendu qui fit partie de cette dernière pu- blication , le Secrétaire signalait les indices d'une extension — 265 ~ graduelle des connaissances scientifiques en Normandie; il constatait la création de collections nombreuses depuis 1825 : celle de la Faculté des sciences dans notre ville , celle de Rouen, celle de Cherbourg, qui venait de s'enrichir des mi- néraux de M. Chevreuil; le musée d'Évreux, la galerie d'histoire naturelle de M. de La Fresnaye, à Falaise, celle du collège de Baveux , due aux soins de M. Chesnon. M. de Gaumont pouvait se dire , avec un légitime orgueil, que l'honneur d'avoir étendu le champ de ces belles et nobles connaissances dans notre pays lui revenait en grande partie, et c'est ce que pensèrent unanimement ses collègues qui , en apprenant sa démission en faveur du savant profes- seur de la Faculté des sciences, lui donnèrent par acclamation le titre de secrétaire honoraire de la Société Linnéenne. Les excursions projetées avaient été peu nombreuses; les séances publiques se tenaient toujours à Caen. A la suite d'une de ces séances, on avait visité en commun les rives de l'Orne jusqu'à May; une autre fois on était allé explorer les carrières de Ranville, les marais de Varaville,les dunes de Merville et les environs de Sallenelles. Pendant la halte qui eut lieu dans ce dernier village, M. de Caumont évo- qua un souvenir bien touchant: il rappela que dans la même localité, au commencement de l'année 1823 , Lamouroux se reposant avec lui au milieu d'un groupe de naturalistes , ses compagnons, avait arrêté avec eux le projet d'organisation de la Société Linnéenne. Une autre fois on s'était rendu à Troarn et Argences, pour examiner la constitution géologique des coteaux qui unissent ces deux points et la flore du marais des Terriers. Mais, en 1833, il fut décidé qu'à l'avenir les séances publiques annuelles seraient tenues dans chacune des villes principales des départements qui formaient l'ancienne province; qu'en outre la date serait reculée , dans l'espoir que la végé- — 266 — tation plus avancée fournirait une moisson plus abondante aux botanistes. C'est ainsi que la Société a tenu à Falaise, le 5 juin 183i, une séance dont elle a gardé le meilleur souvenir. MM. de Brébisson , Spencer Smith , de La Fresnaye , de Vauquelin , Lejumel, de Bonnechose , Legrand, Castel, de Beau- repaire, Travers, s'étaient joints aux membres résidants venus de Caen pour la solennité. Après les discours d'usage , on entendit des lectures pleines d'intérêt : de M. de La Fresnaye , sur une nouvelle section à former dans le sous-genre canard; de M. Eudes- Deslongchamps , sur la sociabilité de quelques mammifères carnassiers ; sur l'utilité des mousses et les usages auxquels on peut les employer dans les arts, par M. de Brébisson; sur les collections d'hydropbytes et leur préparation, par M. Chauvin. On visita le cabinet de M. de La Fresnaye; et une herborisation instructive, dont M. Hardouin a donné une relation , eut lieu sous la direction de M. de Brébisson. L'année suivante on se transporta à Bayeux; un nombre de correspondants plus grand encore qu'à Falaise avait ré- pondu à l'appel de leurs collègues de Caen. Après une exploration des botanistes aux environs de Port- en-Bessin, et des géologues aux carrières de St-Vigor, on se rendit à Thôtel-de-ville pour la séance, et là on entendit une analyse des travaux de l'année par le nouveau secrétaire, M. Eudes-Deslongchamps ; des considérations sur l'histoire naturelle, par M. Hardouin; des remarques sur certaines fonctions du système nerveux, par Roberton; une notice de M. Lambert sur le grand chêne de la forêt de Cerisy; un mémoire de M. de La Fresnaye sur les mœurs de quelques espèces d'oiseaux ; une notice géologique de M. Castel sur le Val-d'Enfer. On visita ensuite les principaux monuments , le musée du collège, la bibliothèque de la ville. — 267 — A la séance de Vire, MW. Delise, Dubourg d'Isigny, de La Fresnaye, de Bréhisson, Chauvin, communiquèrent des études remarquables; et l'herborisation dirigée par M. Le- normand fut très-fructueuse en plantes rares. La séance qui eut lieu en 1837 h Honflour fut également bien remplie. Au milieu d'un grand concours de membres corres- pondants et d'invités de distinction , M. le Secrétaire fit connaître l'énoncé de sa classification des Brachiopodes fos- siles des terrains du Calvados; M. Castel lut une notice géologique sur la Brèche-au-Diable ; M. Lejumel indiqua une nouvelle espèce d'Oxalis. Puis on alla explorer les falaises du cap la Hève et les environs d'Harfleur. Vous le voyez , Messieurs , dès cette époque le succès de l'entreprise était définitivement assuré. Autour du noyau scientifique de Caen s'étaient groupés les naturalistes des déparlements du Calvados, de la Seine-Inférieure, de l'Orne, de l'Eure et de la Manche ; leurs communications , jointes à celles des membres résidants par la main savante de notre regretté secrétaire, M. Eudes-Deslongchamps , formèrent une collection de volumes qui vous ont valu des récompenses à la Sorbonne et des rapports bien flatteurs avec les autres Sociétés scientifiques les plus estimées en France et à l'étranger. Le travail serait long et je craindrais do fatiguer votre attention, que des collègues plus autorisés vont bientôt récla- mer pour leur compte, si je vous disais en détail ce qui compose vos annales des trente dernières années. Je ne puis, cependant, m'empêcher de rappeler le nom de ceux qui ont le plus contribué à les enrichir. Eudes-Deslongchamps s'est signalé entre toutes vos illustrations par son zèle pour la science, par la grandeur et la variété des œuvres qu'il vous a données ; il a écrit, en effet, sur la zoologie, sur la géologie, sur la botanique ; mais en paléontologie, il a conquis un rang L — 268 — glorieux. Chauvin a entrepris et exécuté en grande partie la classification si difficile des algues de la Normandie. — Roberge, son collaborateur, a fait en botanique des découvertes nom- breuses que notre cher secrétaire actuel, M. IMorière, a mises au jour pour prendre place dans votre bulletin. — De Bré- bisson était un entomologiste distingué et vous faisait part de toutes ses observations. La partie botanique est surtout rede- vable à M. de Brébisson, qui a été notre maître à tous et l'est encore ; au savant botaniste virois, M. Lenormand, qui veut bien encore vous suivre dans vos travaux, malgré sou âge ; aux Hardouin , Leclerc , Perrier , Durand Duquesnay , à MM. Modère, Renou, de l'Hôpital. La géologie, la paléontologie ont eu pour interprètes princi- paux : MM. de Caumont, de Fromentel, Davidson, de Ferry, Sœmann, Eugène Eudes-Deslongchamps qui possède, en outre de ses connaissances étendues, une grande habileté à reproduire par le dessin les objets d'étude , et la met si gracieusement au service de vos publications. Vous comptez encore dans vos rangs des entomologistes ; l'un d'eux, M. Fauvel, a acquis en peu d'années une répu- tation étendue par ses travaux sur la faune française, sur celle du Chili, de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie. Vous êtes redevables de notes sur la physique à MM. Mer- get, Leboucher et Du 3Ioncel ; et M. Pierre vous a donné des études très-remarquables et bien appréciées sur le colza et le blé. Enfin, Messieurs, vous eûtes la primeur des communications de deux naturalistes voyageurs, nos compatriotes, de M. De- planche et de M. Vieillard ; et nous avons lieu d'espérer qu'ils nous feront jouir encore et bientôt peut-être des con- naissances qu'ils ont acquises dans leurs voyages. Si maintenant je recherche, dans ces publications si riches de faits scientifiques, la trace de vos fêtes annuelles , je trouve — 269 — des comptes-rendus d'excursions successivement faites dans les dilïérents points du département, qui ont été la source de douces émotions, qui ont engendré des amitiés durables ; parfois vous avez eu la bonne fortune de compter dans vos rangs quelqu'un des savants que l'Europe admire : le savant géologue allemand de Buch vous accompagnait dans une course aux Vaches Noires , et je me souviens qu'il m'a été permis de jouir avec vous de son vaste savoir et des charmes de son esprit. Mais aucune solennité ne suivait plus ces excursions, vous aviez supprimé cette séance publique où vous alliez autrefois faire connaître à vos correspondants vos œuvres de l'année, et encourager leurs travaux de l'exemple et des applaudis- sements. Vous avez heureusement renoué la chaîne des traditions. Des séances publiques tenues à Vire et à Falaise, sous le patronnge vénéré de MM. Lenormand et de Brébisson, ont donné les résultats que vous pouviez en attendre ; vous avez resserré les liens qui unissent les membres de la famille linnéenne, par un échange de communications variées et de renseignements précieux sur les localités. En 1869, vous venez à Alençon retrouver vos bien aimés collaborateurs, partager leurs travaux, visiter leurs collec- tions; et certainement quand vous vous quitterez ce soir, vous emporterez le désir de vous revoir encore l'année prochaine à Valognes. Les divers travaux lus et les communications faites dans la séance publique seront consignés dans le procès-verbal de la session qui a été confié à M. Letellier , professeur au lycée d'Alençon. Cette pièce devra clore le Bulletin de l'année 1868-69. MM. de la Sicotière et Morière ont proposé, comme — 270 — membres correspondants de la Société: MM. Boissière, di- recteur de verrerie au Gast, près Alençon ; Boudon, receveur de la poste, botaniste à Alençon. M. Morière donne lecture d'une lettre qu'il a reçue de M. Marie, sous-commissaire de la marine à la Nouvelle- Calédonie et qui accompagnait une boîte de coquilles spé- ciales à cette île, la plupart découvertes ou décrites par lui et destinées au musée de Caen. Cet envoi comprend les espèces suivantes : Bidhnus Bavayi (Crosse et E. Marie). — Mariei (Crosse et Fischer). — Soxverbiana (Gass.). — Mageni (Gass.). Columbeita pLicaria (Mont.). Cyclostoma Monti'ouzieri {Gass. ). Diplommatina Mariei (Crosse). Helicina primacea. Helix abax (E. Marie). — cheLonitis (Crosse). — Trichocoma (Crosse). — artensis (Sow.). — ferrieziana (Crosse). — Saisseti (Mont.). — muitisutcata (Gass. ). — costulifera (Pfr.). — Lefouana (JMont. ) . — Mouensis (Crosse) . — Mariei (Crosse). — Dcndrobia (Crosse). Baladensis{]owxà.). — Barayi (Crosse et E. Marie). — acanthinula (Crosse). — 271 — HeLix VieiUardi (Crosse et Marie). — Pauluccice (Crosse). MargineUa suavïs (Mont. ). — Mariei (Crosse). Melanvpus Montrouzieri. Melania Mageni (Gass.). Melanopsis Deshayesiana (Gass. ). — aperta (Gass.). Physa tetrica (Morelet). Pisania Montrouzieri (Crosse). Placotrema Sowerbiei (Mont.). Pyomorbis Montrouzieri (Gass. ) . Scarabus leopardus (R.). — minor (Gass.). Tapes Caledonica. Trochus Eecrei (Mont. ). — constellatus. Truncatella semi-costaia (Mont.). — Labiosa (Mont.). TurbineUa Caledonica (Petit). M. Marie dit dans sa lettre qu'il sera heureux de contri- buer, dans la mesure de ses pouvoirs, à augmenter les richesses de notre musée , principalement en coquilles et en oiseaux. Il ajoute que Caen n'est pas cependant sa ville natale, mais que c'est celle de sa mère et de quelques parents, et que ce sera pour ces motifs un devoir pour lui d'apporter sa par- ticipation à tout ce qui peut intéresser la ville de Caen, toutes les fois qu'elle pourra être utile. La Société accueille avec reconnaissance l'envoi de M. Marie; elle charge son secrétaire de lui écrire combien elle lui sait gré de ses bonnes intentions à l'égard de la ville de Caen. Elle sera heureuse d'imprimer dans son Bulletin la descrip- ~ 272 — tion de l'Hélix abax que M. Marie vient de faire, et de rece- voir toutes ses communications ultérieures. RI. Puchot lit la note suivante : NOTJE SUR LA MESURE DES ANGLES AVEC LE GONIOMÈTRE DE BABINET. « Si on consulte les ouvrages de physique et de minéralogie sur la manière de mesurer un angle dièdre au moyen du goniomètre de Babinet ou d'un instrument analogue, on les trouve tous d'accord pour dire que l'arête de l'angle à me- surer doit être perpendiculaire au plan du cercle ; mais quel- ques auteurs veulent que cette arête passe rigoureusement par le centre de l'instrument, tandis que d'autres admettent qu'elle peut en être à une petite distance ; les uns et les autres s'abstiennent de démonstration. En présence de ces indications contradictoires, il m'a paru intéressant d'établir la proposition suivante qui, d'ailleurs, est vérifiée par l'ex- périence. « Dans La mesure d'un angle dièdre au moyen du gonio" mètre de Babinet , on obtient exactement le même résultat , quel que soit le point ou C arête de cet angle rencontre le plan du limbe, « Soit a b (fig. 1) la trace d'un plan perpendiculaire au cercle et passant par son centre; on la suppose orientée de manière que la coïncidence des images des deux réticules ait — 273 — lieu ; si alors on déplace la surface a b soit en l'avançant, soit en la reculant, mais en la laissant toujours parallèle à elle-même, par exemple, en lai donnant la position a'b', le faisceau réfléchi e'f'g'h' conserve toujours la direction du faisceau efgh, il reste parallèle à l'axe optique de la lunette, de sorte que la portion de ce faisceau qui pénètre dans la lunette va encore converger sur le réticule. « Cela étant, soit bacxxn angle à mesurer, on le considère sur le cercle (fig. 2) dans deux positions b'a'c^et b"a" c"; dans la première , son arête passe par le centre et l'une de ses faces b'a' est perpendiculaire à la bissectrice des axes des lunettes ; dans l'autre position , le point a" est quelconque, mais les côtés b'^a" , c"a" sont respectivement parallèles à b'a' et c'a'; la coïncidence des images des réticules s'observera aussi bien si les rayons sont réfléchis par a"b^' que s'ils le sont par a'6',- si, maintenant, on fait tourner l'alidade qui 18 — 274 — porte le cristal jusqu'à ce que la face a'c' vienne prendre la direction qu'avait b'a' , la face a"d' vient prendre une H 2 position parallèle. Les images des deux réticules coïncident encore, que les rayons soient réfléchis sur a'c' ou qu'ils le soient sur a"c"; donc, pour mesurer l'angle, il faut, dans chacune de ses positions, déplacer l'alidade d'une même quantité angulaire, et comme a" a été pris d'une manière arbitraire , il en résulte qu'on trouve la même mesure , quel que soit le point où l'arête de l'angle à mesurer rencontre le plan du cercle. « Il est à peine besoin de faire remarquer qu'il y a une limite au déplacement des surfaces du cristal à partir du centre ; un écart trop grand rejetterait le faisceau réfléchi en dehors de la lunette, l'observation ne pourrait plus avoir lieu. Il est même utile de rester bien en deçà de cette limite pour con- server à l'image formée par les rayons réfléchis une clarté suflisante et ne pas s'exposer aux erreurs qui pourraient être - 275 — produites par l'aberralion de sphéricité, si on ne recevait que des rayons passant près du bord de la lentille objective. « Le goniomètre de Babinet sert aussi à déterminer les indices de réfraction par la méthode de la déviation mini- mum. Une démonstration tout à fait analogue à la précédente ferait voir que la mesure est indépendante de la position de la base du prisme sur le support de l'instrument ; il suffit d'assurer la perpendicularité de l'arête. » M. Morière entretient ses collègues de l'acclimatation dé- sastreuse de VElodea canadensis Mich., dans plusieurs de nos cours d'eau. Quelques échantillons de cette plante rapportés d'Angleterre avaient été jetés par M. Roberge dans le ruisseau du Dan, l'un des affluents de l'Orne les moins importants et dans quelques autres petits ruisseaux, sans beaucoup d'espoir de la voir réussir à s'y acclimater. Les résultats ont dépassé de beaucoup l'expérience que voulait tenter M. Roberge et font croire que d'autres botanistes que lui auront jeté des échantillons de cette plante dans plusieurs de nos cours d'eau. En revenant d'une excursion botanique à Mouen, le dimanche 25 juillet et suivant le cours de l'Odon pour rentrer à Caen , nous avons pu constater que la partie de celte rivière com- prise entre Venoix et le Pont-Créon était remplie de touffes très-serrées d'Elodea canadensis que nous prîmes de loin pour un Potamogeton. Nous avons pu vérifier depuis que cette hydrocharidée était abondamment répandue dans les divers affluents de l'Orne entre Caen et la mer, qu'elle se trouvait également en très-grande quantité dans la Noë et dans la plupart des fossés des Prés-d'Aulne ; au point que pendant près de quinze jours, pendant le mois d'août, on voyait passer, rue de Baycux , les banneaux qui servent à enlever les boues de la ville complètement chargés diElodea canadensis recueilli dans la prairie. Avec une telle rapidité d'acclimatation , il est à craindre que le canal qui — 276 — alimente le bassin , que la rivière d'Orne elle-même ne se trouvent obstrués et que nous n'ayons à déplorer des accidents graves occasionnés par cette plante chez nous comme en An- gleterre où elle entrave aujourd'hui la marche des navires dans une partie de la Tamise ; aussi les Anglais l'ont-ils sur- nommée la mauvaise herbe de Babingion du nom du bota- niste qui eut , le premier , la malheureuse idée de faire ce présent funeste à son pays. La Société est appelée à voter sur les présentations faites dans la dernière séance : Sont admis à faire partie de la Société comme membres correspondants : MM. Courteille, inspecteur des pharmacies, à Lisieux. Reiche (Louis), entomologiste, à Paris. Boissière , directeur de verrerie , au Gast , près Alençon. Boudon , receveur de la poste , botaniste, à Alençon. Sont proposés pour être statué sur ces présentations lors de la prochaine séance : MM. Le Blanc, imprimeur-éditeur à Caen , rue Froide , 2, Féray de Montitier, ancien juge de paix, rue de Bre- tagne, à Caen. A 9 heures 1/2, la séance est levée. EXCURSION DE LA SOCIÉTÉ LINNÉEISTNE A ALENÇON, Les samedi 3 et dimanche 4 juillet 1869, La Société Linnéenne, clans sa séance de mai, avait choisi les environs d'Alençon comme but de son excursion annuelle de 1869 , et M. Morière avait demandé aux naturalistes de la localité un projet d'exploration pour deux jours, en réservant le temps nécessaire pour une séance publique et le banquet traditionnel. Le contour immédiat d'Alençon est très-intéressant au point de vue géologique, puisque dans une course de quel- ques lieues, ou peut étudier les granits et les gneiss de Condé, les porphyres quartzifères et euritiques de Hêloup, les schistes màclifères de St-Barlhélemi , les quartzites siluriens des Aulnais, l'oolilhe inférieure des carrières de l'Hôpital et de Condé, la grande ooliihe d'Alençon et de Daraigny, le callovien de Valframbert, et même le lambeau de grès verts de Radon; mais il ne présente aux botanistes et aux entomologistes aucune localité assez riche en espèces pour mériter le dépla- cement des naturalistes des autres départements de la Normandie. Pour ce motif, M. L. de La Sicotière, qui connaît parfai- tement le pays sous tous les rapports; M. le docteur Prévost, botaniste et conchyliologiste ; M, Gillet, l'un des auteurs de la Nouvelle Flore française ^ et de plus entomologiste; ej — 278 — M. Letellier, conservateur du Musée, proposèrent à la Société une excursion plus lointaine, plus pénible, mais présentant, suivant eux, l'avantage de ne point séparer les excursionnistes et de leur offrir à tous, simultanément ou successivement, des objets d'étude variés et des points de vue remarquables dans une suite de plaines, d'étangs, de vallées et de mon- tagnes modestes, mais qui n'en sont pas moins des plus con- sidérables du pays: ils proposèrent l'excursion d'Âlençon à St-Léonard-des-Bois, par les étangs desRablais et du Mortier, Gesne-le-Grandelain et Moulins, avec retour par la vallée de la Sarthe, St-Cénery et Condé-sur-Sarthe. La Société voulut bien adopter leur projet et en ûxa l'exécution aux samedi et dimanche 3 et 4 juillet. Le vendredi 2, nous avions le bonheur de recevoir à Alençon notre savant paléontologiste, M. Cotteau, d'Auxerre, qui consentit à accompagner la Société, malgré les fatigues de quinze jours ou trois semaines de voyages et de recherches dans ks terrains secondaires du Maine. Le soir du même jour, arrivaient à la gare d'Alençon MM. Morière, secrétaire de la Société Linnéenne; le docteur Godey, de Balleroy ; le docteur Ogier Ward, de Caen ; le docteur Vieillard, de Périers ; le docteur Deplanche, d'Argentan ; le docteur Porquet, de Vire ; Husnot, de Caban ; Duhamel, de Camembert ; Mélion, pharmacien à Viraoutiers; Bertot, de Bayeux. Le samedi, à 7 heures du matin, on se réunissait devant l'hôtel du Grand-Cerf. Outre les membres ci-dessus, il y avait: - 279 — MM. Cotteau ; Léon de La Sicotière , avocat, à Alençon ; le docteur Prévost, d'Alençon; le docteur Libert, archéologue d'Alençon ; de Courlilloles, archéologue, à St-Rigomer ; Romet, pharmacien, h Alençon; l'abbé Blin, professeur au Petit-Séminaire de Sées; Beaudoin, botaniste, à Alençon; Damoiseau, h Alençon; Crié, du Mans ; Lavertu et Lerat , horticulteurs et botanistes à Lonray ; et Leteliier, professeur au Lycée, faisant, avec le docteur Prévost, les fonctions de guide. On part gaîment, et les études de la Société commencent au sortir de la ville. La ville d'Alençon est bâtie en partie sur la grande oolithe et l'oolithe inférieure , représentée par l'arkose ; en partie sur les alluvions récentes qui ont rempli partiellement, à une époque fort rapprochée, les vallées de la Sarthe et de la Briante. A une faible profondeur on trouve le granit, tantôt nu, tantôt recouvert d'une épaisse couche de kaolin. La nappe d'eau qui alimente les puits se trouve généralement entre l'arkose et le kaolin, ou le granit. Le pont St-Léonard, que traverse la Société, est fondé sur une puissante masse de kaolin, qui commence à 5 ou 6 mètres au-dessous du sol. Au-delà de la prairie, la roule de Fresnay, que nous sui- vons, est en déblai dans les alluvions anciennes qui longent la vallée de la Sarthe. Cette vallée elle-même est creusée dans les assises horizontales des terrains jurassiques, A un kilomètre de la ville, on met pied à terre pour étu- dier, le marteau à la main, les carrières de sable de la Fosse- — 280 ^ aux-Renards, appelées aussi carrières de l'Hôpital ou de la Diguetterie , localité classique , toujours visitée par les géo- logues. Ces carrières , autrefois beaucoup plus étendues, sont au- jourd'hui presque épuisées ; et sur leur emplacement s'élève un hameau avec nombreux cabarets, qui s'intitule Village de la Belle-Promenade. La Société Géologique de France visita la Fosse-aux-Renards \e U septembre 1837. Elle y observa « la grande oolithe à « l'état de sables incohérents, remarquables par la finesse et « la régularité des oolithes, et au dessous des indices du « calcaire compacte à nérinées ; puis des sables d'abord « calcaires et siliceux, et enfin des sables siliceux jaunâtres « et blancs, parfaitement purs. Ces sables renferment des « nodules ou couches interrompues de grès coquillier dans « lesquels on trouve la Lima proboscidea , des plagiostomes « et les grosses espèces de térébratules, qu'on verra caracté- « riser ce système dans toute la partie occidentale de la « plaine. » La grosse térébratule est la Rhynchonella Wrigihii , rare ici, commune à Condé, mais caractérisant partout notre oolithe inférieure et nos arkoses fossilifères. M. Blavier a relevé au même endroit la coupe suivante ; De haut en bas : 1° Argile ferrugineuse. 0™,30 à 2"'. 2° Bancs enchevêtrés et passant de l'un à l'autre, de calcaire à texture oolithique ou demi-compacte , de sables d'oolithes très-fines et de calcaire marneux. . . . 0"',60 à 3"'. 3° Sable fin siliceux, sans fossiles. . . 5"' à 6"'. k° Gros sable O^.ôO à 1"". 5" Roche d'arkose. (Blavier, Etudes géologiques sur le départetneni de COrne], — 281 — Les bancs supérieurs ont offert à la Société Linnéenne de nombreux débris de coquilles très-fragiles et des polypiers indéterminables transformés en chaux carbonatée spalhique. A quelque distance, est une localité connue depuis bien longtemps où , dans les mêmes bancs , les enfants vont cher- cher des étoiles. Ce sont des articulations de pentacrinites d'une régularité parfaite. M. de La Sicotière, dont la biblio- thèque est un trésor inépuisable de documents relatifs au pays, possède un autographe du père André où ces étoiles sont décrites avec une minutieuse précision. On y voit aussi les hypothèses du temps sur l'origine et la nature de ces corps : personne ne se doutait que ce fussent des débris d'animaux d'une époque antérieure à la nôtre. On sait que le père André fut d'abord professeur à Alençon, puis à Caen ; que ses manuscrits les plus précieux sont à la bibliothèque de celte dernière ville, et qu'il mourut en 175i!i. Les nodules arrondis de grès , signalés par la Société Géo- logique et qui abondent sous nos pieds , ont été pris par des observateurs novices pour des fruits fossiles , et même pour des reptiles gigantesques, fossilifiés chair et peau. On cite un amateur qui en chargea sa voiture pour en enrichir son cabinet et le musée d'une ville voisine. Un peu plus loin, le granit se montre par ilôts à la surface du sol; puis le terrain s'élève et présente la butte des Aulnais, formée de quartzite silurien. C'était le fond du golfe au sein duquel se sont déposées les couches de la plaine d' Alençon , oolithe inférieure et grande oolithe. La surface des rochers, sous la bruyère, est polie comme du marbre, et leur base est recouverte de galets ovoïdes comme si c'était à une époque récente que cette falaise eût cessé d'être battue par les flots. Au tour maintenant des botanistes. Nous sommes à la Noë de Gesnes , célèbre à Alençon sous le nom altéré de Norgène ou Lorgène. C'est le but de la pre- — 282 — mière promenade du printemps. Les enfants y viennent cueillir le Porion (ISarcissus pseiido-narcissus) , la Sylvie (Anémone neniorosa) , la Jacinthe ( Endymion nutans) , le Coucou ( Primula officinatis , variabilis , grandiflora, avec la var. acaulis) ; et les botanistes : Orobus tuberosus, Sedum elegans, Chondrilla juncea , Inula lieleninm (Letellier) , Phelipœa cœruLea (D"" Prévost), Mercurialis perenyiis , Daphne taureola, la race des saules, Neottia nidus-avis (M. Gillet), Galanihus nivalis (subsp. Letellier"), TuUpa syLvesiris, Alliumursinum, les Polygonatum, Ruscus acuteatus, Paris quadrifoiia, Carex depauperata (M. Gillet), Nitella intricata (D' Prévost). Aujourd'hui , la saison est trop avancée ; on ne cherche donc qu'une seule bonne plante de la localité , Ranunculus chœrophyllos , et on a la bonne chance de la trouver. Tout le plateau que nous parcourons est du quartzite ; mais on marche bientôt sur des schistes ardoisiers, exploités autre- fois. Il reste un grand amas de déblais recouvert de chênes , et un trou de 20 à 30"' de largeur et d'une profondeur de 800" au moins ! au dire des gens du pays. Mais ce trou est plein d'eau et personne n'en a vu le fond. La tradition veut que chaque visiteur y jette sa pierre ; MM. les membres de la Société Linnéenne s'y conforment , et constatent , avec un certain étonneraent, que les bulles gazeuses, parlant du fond, n'arrivent à la surface qu'après un temps assez long, souvent quelques minutes. De là les légendes sur la profondeur ex- traordinaire de ce trou , profondeur qui n'est en réalité que de 7 h 8™. Pour vous rendre compte du phénomène, comme disent les physiciens, considérez qu'on ne jette que des débris de schiste ardoisier ; que ces débris , à cause de leur faible densité et de leur forme aplatie , arrivent au fond avec une faible vitesse , et que les gaz se dégagent seulement après que la pierre s'est enfoncée profondément dans la vase par la pression de son propre poids. — 283 — On remonte en voiture pour gagner au plus vite les étangs des Rablais et du Mortier. Les étangs des Rablais et du Mortier sont une région bien chère aux botanistes. Sans remonter plus haut, c'est une des localités le plus sopvent citées dans la Flore du département de l'Orne , par Renault , professeur à l'École centrale de l'Orne ( Alençon , Malassis, an XII). M. Leiièvre , botaniste alençonnais fort apprécié de M, de Brébisson, publiait en 1836 un Catalogue des plantes phanérogames rares ou peu communes des envi- rons d' Alençon (Annuaire de C Association normande 1837). Il cite environ 120 plantes , dont une dizaine des Rablais ou du Mortier. Enfin , notre vade-mecum à tous, la Flore de Normandie de M. de Brébisson, a vulgarisé les mêmes noms parmi les botanistes normands. Cependant , l'étang des Rablais a perdu de son importance botanique. Depuis plus de 30 ans , il est réduit au quart à peine de son ancienne étendue , et le propriétaire actuel , M. Richer Levesque , ayant fait réparer la digue et les clô- tures, le niveau de l'eau se maintient presque stationnaire, et nous n'avons plus , comme autrefois , le libre accès du pourtour. Profilant pour aujourd'hui de l'autorisation gracieusement accordée par le propriétaire , nous entrons tout de suite dans la bruyère et les prés qui précèdent l'étang et qu'on a formés à ses dépens. Nous voulions y cueillir une de nos fleurs les plus délicates, Heliantliemum guttatum ; personne n'en peut trouver. Puis, l'étang est plein jusqu'au bord, nouvelle dé- ception. On récolte pourtant: Salix repens , les Alisma, Elodes palustris, SamoLus Valerandi , Genista sagittalis , Lobelia urens , Potamogeton heterophyllus ; mais pas de Ranunculus Lenormandi , ni ololeucos , ni de Cicendia Candollii, sur lesquelles on comptait. L'angle où nous trou- vions cette dernière est couvert d'un mètre d'eau. — 284 - Au bord des Rablais, la caravane s'accroît de IM. Tourangin, receveur-général de l'Orne, qu'on est toujours sûr de ren- contrer quand il s'agit d'encourager les sciences ou les arts ; de MM. Houyvet, procureur impérial ; Plannaz, intendant militaire; Ruillier et Pichon, tous deux inspecteurs des forêts. On se dirige sur le Mortier , où l'on espère une plus abon- dante moisson. Sur le trajet, le bois regorge de Cantareilus cibarius magnifiques ; on en fait une abondante récolte qui sera fêtée en commun à St-Léonard-des-Bois. L'étang du Mortier est une assez vaste nappe d'eau circu- laire, au milieu des bois de Gesnes, à 2 kilom. des Rablais ; il ne reçoit aucun ruisseau , et ses berges, en pente douce , sont toujours plus ou moins à sec et accessibles. C'est à l'en- trée que se trouve ordinairement VEleocliaris ovata, cette plante rarissime , signalée, dans la Flore de Normandie, seu- lement aux Rablais et à Vrigny. La place est inondée, et c'est à grand'peine que M. Vieillard en voit une touffe. 31ais on récolte en abondance : Radiola Linoïdes , Cicendia fili- formis , Litioretla iacustris , ALisma ranunculoïdes, repens et naians , Junciis pygmœus^ etc. Au moment du départ , M. le curé de Sl-Cénery se joint à la Société et lui présente des échantillons superbes de Tha- lictrum minus qu'il vient de découvrir tout à côté de l'étang. Cette belle plante, rare en Normandie, et haute ordinaire- ment de 3 à 6 décim. , atteint ici 1 mèire et plus. Outre les plantes relatées ci-dessus , les botanistes alen- çonnais , et surtout MM. Gillet et le D^ Prévost, ont trouvé dans cette région : Drosera rotundifolia , Sedum cepaa , CrassuLa rubens , Pyrola minor , Seliiium carvifolia {une seule fois, Letellier), Gratiola officinalis, Scutellaria minor, Bartsia viscosa,Pilulariagiobulifera, Centuncutus mimmus, Geniiana pneumonanihe, Eiatine paludosa, var. hexandra , Alopecurus fulvus, Aïra uliginosa. — 285 — Nous arrivons au bourg de Gesnes-le-Gandelain. Le silurien a disparu , et nous trouvons de belles carrières de calcaire marneux ouvertes dans l'oolitlie inférieure et la grande ooliihe. Là se trouvent quelques bons oursins; aussi tous se font-ils géologues , ou du moins chercheurs , car tous veulent témoigner à M. Cotteau combien ils lui savent gré d'avoir pris part à cette excursion où il y a si peu à glaner pour lui. Les efforts communs sont couronnés de succès : on trouve Clypeus Ploti, Pygurus Micheli et deux ou trois autres espèces d'échinodermes , avec de belles térébratules. En suivant la route de Fresnay , on voit bientôt le contact du terrain jurassique et du quartzite silurien ; puis un vaste lambeau de porphyre quartzifère qui s'étend jusqu'au bourg d'Assé-le-Boisne ; puis , tout près d'Assé , un gisement de dolomie, que nous avons vu autrefois en exploitation pour la fabrication des sels de magnésie. W. le D' Prévost trouve , dans une fontaine , des Ancylus fluviatilis de grandeur exceptionnelle, et sur la hauteur, Bulimus obscurus , Hélix carthusianeLla et Cyclosloma elegans. On ne les trouve guère plus près d'Alençon , si ce n'est au sud , vers Arsonnay et Champfleur. De Gesnes à Moulins, la Société traverse des terrains variés, mais sans intérêt paléontologique : Kelloway argileux , Kello- way sableux , quartzite, gneiss ou eurite, puis granit syéni- tique formant le sommet de la butte sur laquelle s'élèvent l'église , le château et le petit bourg. On a , de ce point cul- minant (altitude 190"'; Alençon , 136) , une vue splendide sur tout le pays vers Alençon ; on embrasse d'un coup d'oeil trois ou quatre communes : Gesnes, Hêloup, Mieuxcé , St- Cénery. C'est là que l'on quitte la plaine un peu monotone poiir le pays richement accidenté et les beaux points de vue. Mais les géologues n'ont presque rien à faire au milieu des grès — 286 — azoïques ; la botanique y est tout aussi pauvre ; l'heure s'avance et la fatigue commence à se faire sentir. On presse donc les chevaux pour atteindre promptement St-Léonard et surtout le déjeuner. En arrivant , M. Crié trouve une bonne plante , le Lotus angustissimus. Nous voilà donc à V hôtel. Malgré les précautions prises huit jours à l'avance, rien n'est prêt pour le déjeuner ; mais tout est commencé , et ne se fait pas trop attendre. Les omelettes, les fritures de poissons de la Sarthe , les canets rôtis gros comme des merles , et encore les fritures , puis les Cantarellus des Rablais savam- ment préparés par un amateur compétent, tout disparaît à vue d'œil. C'est un plaisir de voir le bon appétit des natura- listes , aiguisé par six heures de voiture et de recherches. On y ajoute une tasse de café passable, et en route ! Le petit bourg de St-Léonard est bâti sur la rive droite de la Sarthe, et ses maisons , mal construites en quartzite et en schiste qui ne se taillent pas, à un étage pour la plupart, quelquefois couvertes en chaume, sont dispersées sur la pente de la montagne de la façon la plus irrégulière mais la plus pittoresque. M. l'abbé Blin en prend une photographie fort bien réussie. En face , sur l'autre rive , s'élève une autre montagne en partie pelée comme un glacier , en partie cou- verte d'une petite forêt. Au fond , dans un grand coude de la rivière, s'étend une prairie verdoyante avec quelques champs de blé. Au-delà du bourg , en descendant la rivière , la montagne à droite devient abrupte ; elle est d'abord couverte d'arbres enracinés dans les fentes du rocher , puis de buissons entre- mêlés de larges espaces de pierres sèches et roulantes , et de petits carrés en culture sur des pentes où les chèvres pour- raient à peine se tenir en équilibre. La Sarthe , changeant de côté, vient couler au pied de l'escarpement et laisse la prairie — 287 — à gauche. Le chemin suit la rive droite, presque au niveau de la rivière et sous les rochers surplombants. La base de la montagne nous offre des champs de Sedum elegans ; les fentes des rochers sont remphes d't/m^27!CM5 penduLinus et de fougères. La Sarthe est couverte de Nénu- phars, de Potamogétons et de Polygonum ; sa rive est bordée de Graliole , de Scutellaire, de Barbarée , de Myosotis; et c'est peut-être sous ces pierres que se cache V Hélix obvoluta, autrefois trouvée par M. Anjubault, et vainement cherchée depuis par les conchyliologisies d'Alençon. A un kilomètre de St-Léonard, la vallée semble barrée par une haute colline couverte d'herbe et couronnée d'un bois. A gauche , la Sarthe, divisée en deux bras , embrasse une île couverte de grands arbres et disparaît sous leur épaisse ver- dure , puis elle s'élance vers Fresnay, qu'elle n'atteindra tou- tefois qu'après avoir parcouru de nombreux méandres, qui rappellent ceux de la Seine et qui sont encaissés entre de gigantesques falaises de quartzite et de marbre. A droite, un petit hameau avec jardins, champs cultivés et petite prairie, ferme l'entrée d'une autre dépression : c'est le Val-de-Mùère. C'est lui que nous voulons remonter; mais l'accès en est diffi- cile, if faut prendre un détour et franchir quelques haies et quelques clôtures formées de rocs amoncelés. Quel contraste avec la végétation luxuriante que nous venons de quitter! Le fond du vallon, large d'une centaine de mètres, est parsemé de têtes de rochers entre lesquelles serpente le ruisseau divisé et subdivisé en ruisselets imper- ceptibles. Le sol est couvert au milieu d'une toison de Splia- gnum constellée de Pinguicuia Imiianica , de Drosera rotundifolia et mtermedia, peut-être même, iongifoiia, et sur les côtés, de fougères : Pteris aquiiina, Blechnum spicans. La montagne à droite, absolument nue, est couronnée d'un rempart de rochers desquels descendent de vastes nappes de — 288 — pierres menues, débris des rochers supérieurs accumulés par les siècles , et que d'autres siècles réduiront eu poussière. Omnis vallis implebùur, cl omnis mons et coUis liumilia- bitur (S. Luc, III ,5). La colline à gauche, à pentes plus douces, est couverte de bruyères et surmontée d'un bois de chênes. Nous remontons le vallon, et tout à coup l'aspect sauvage du Val-de-Misère s'évanouit : en face de nous se dresse une masse formidable de déblais d'ardoise ; puis au-dessus, une haute charpente de poutres noircies, des bâtiments, des hangars en ruine. C'est tout ce qui reste de l'Ardoisière de St-Léonard-des-Bois. Elle était exploitée de temps immémorial par les moyens les plus primitifs. Une société par actions, fondée à Alençon, voulut tenter, il y a quelques années, une exploitation plus en grand. On fit de nouveaux découverts , on essaya même d'une galerie , on construisit des bâtiments d'exploitation et d'habitation ; puis cela fait, la société put constater que les blocs de schiste bien fissiles, donnant de bonne ardoise, étaient fort rares; de leur côté, les consommateurs s'aper- çurent que trop souvent il y avait un deuxième plan de clivage qui, au moindre choc, divisait les ardoises. Alors , tout fut abandonné. Les actionnaires perdirent leur argent, et les géologues , l'occasion de récolter des Trî7otùe5 d'au- tant plus précieux qu'ils étaient plus rares : Calymene Tristani, Calymene Arago , lilœnus crassicauda, sans comp- ter des Orthis , des Cardinia ! et des corps singuliers ressemblants à des baguettes aplaties, qui ont été dénommés par M. Rouault, mais non sans témérité. C'est tout près de là que MM. Triger et de Verneuil ont trouvé les premiers Lingula Trigeri, Vern, que M. Rouault réclame pour sa L. Lesueuri , Rouault. Non nobis inter vos , — 289 — C'était pour cette lingule que les géologues sont montés à l'ardoisière. Ils ont le vif plaisir d'en voir sur place quel- ques échantillons. Il faut bien noter ce point : c'est le seul endroit du pays oii l'on ait trouvé dans le quartzite un corps organisé bien distinct et pouvant servir à le classer paléontologiquement. La Société Linnéenne est au but le plus éloigné de son excursion ; il faut songer au retour. On regagne donc la vallée de la Sarlhe en amont de St- Léonard, et on remonte celte vallée sous la conduite de M. le curé de St-Cénery, le meilleur guide qu'on puisse avoir pour la botanique de cette contrée. La contemplation des sites variés, souvent charmants, que l'on rencontre à chaque pas, a un peu souffert de la fatigue générale. La science même a été négligée. Ainsi, M. de La Sicotière voulait mettre sous les yeux de la Société un rocher couvert d'empreintes inexpliquées jusqu'à présent , fort rares, puisqu'on n'en connaît qu'aux Vaux-d'Aubin, commune de Guerprey, près Trun {Bulletin de la Société Géologique, t. IX, p. 200, avec fig.), et à Bagnoles, où elles ont été découvertes par le même M. de La Sicotière, et signalées dans une lettre à M. Deslongchamps, insérée au Bull, de la Soc. Linn. Mais, par un fâcheux malentendu, on s'est trompé de chemin, et personne ensuite n'a eu la force de retourner de quelques kilomètres en arrière. Les conchyliologistes seuls ont fait une bonne récolte. Outre nos héUces communes, ils ont recueilli Hclix cosiaia, lucida, hirsuta ; Bulimus obscur us; Clausilia rugosa; Pupa mus- corum et umbïlicata ; plusieurs Limnea et Planorbis ; Biihynia tentaculata; Valvata piscinaiis ; Physa fontinalis; Neriiina fluviatilis , nomb. var. ; Pisidium amnicum ; Cijclas cornea, nos trois ou quatre espèces à'Unio iittoralis, pictorum, batava, etc. 19 -• 290 — St-Cénery, le lieu de promenade favori des Alençonnais, aurait aussi mérité une étude plus longue et plus attentive. Sa situation dans un détour de la Sarthe , sa vieille église romane avec son clocher bien conservé et ses peintures mu- rales nettoyées et restaurées , les restes du vieux ch.îteau-fort, célèbre dans l'histoire des guerres locales au moyen-âge, surtout à l'époque des Anglais, tout cela n'a été vu qu'en courant. Les botanistes ont pourtant recueilli à St-Cénery même : Sedum refleximi , OEnanthe crocata , Silène nutans ; ils auraient pu trouver encore notre plus belle fougère, Osmunda regalis , Vincetoxicum officinale , Ranuncuius fluitans, et la Villarsia, signalée par M. le curé. Les géologues n'ont pas pu voir, à cause de la nuit , les gneiss de St-Cénery , Mieuxcé et Condé , ni la carrière de Condé-sur-Sarthe où l'on trouve les plus beaux exemplaires de Rliynchonella Wrigthii. A 9 heures , nous rentrions à Alençon , fatigués, mais avec la satisfaction qu'on éprouve après une journée bien remplie. Le lendemain dimanche , la Société devait faire une nou- velle excursion le malin , autour d'Alençon. Mais, en partie à cause de la fatigue , en partie par un malentendu, l'excursion n'a pas eu lieu. Les correspondants d'Alençon ont été désolés de ce contre-temps ; mais les forces physiques ont été infé- rieures à la bonne volonté. A 9 heures et demie , on allait recevoir à la gare notre vénérable doyen et maître, RI. de Brébissou ; M. le D' Bou- rienne , M. Fauvel , M. René de Brébisson, et les autres membres qui n'avaient pu prendre part à la grande excursion. M. de Brébisson fait au D"" Prévost l'honneur d'entrer dans son cabinet pour s'y reposer en attendant le déjeuner. Beau- coup de membres de la Société viennent le saluer, et le — 291 — cabinet se trouve bientôt rempli. M. Prévost profite de cette occasion pour soumettre à l'appréciation des naturalistes pré- sents quelques-uns des spécimens les plus intéressants de sa collection conchyliologique , collection déjà très-importante par le nombre et aussi par la beauté des pièces qui la com- posent. Nous citerons entre autres : Corbis Sowerbyi , très-jolie et très-rare espèce ; Une belle série de Spondytus , parmi lesquels , un exem- plaire jumeau de Sp. aibibarbaïus et un Sp. pturispinosus ; Un Murex monodon, prodigieusement beau (Wonder fully une ) , expression de Sowerby ; Les Harpa imperialis et rosea ; Un beau choix de Cônes , notamment un splendide Conus arcliithalassus , les C. princeps , Timorensis , d'une grande fraîcheur de coloris ; les C. complanatus, crocaïus , malac- canus , Victoria , avec leurs opercules ; le Conus crosseanus et sa jolie variété , exemplaire figuré au Thésaurus concliy- liorum de Sowerby ; le C. nobilis ; Les Volutes, au nombre de quarante espèces ou variétés toutes de premier choix, et parmi les plus belles, les V. Cym- biola, pulchra , Angasi, mitrctformis, voivacea , vexiUum , fuiœformis , fulgetrum, Delesserti , Deshaycsi, rutila , Norrisi, reticidala , costata ^ EUioti , Jamraclii, deliciosa , deux exemplaires^ dont un operculé, toutes rivales de beauté et d'éclat ; la Voluta polyzonalis ; V. Ruckeri , récemment découverte en Australie , et enfin , la V. africana , dont M. Prévost possède , paraît-il , le meilleur spécimen connu. Les splendeurs du genre Cyprcea sont dignement repré- sentées par des exemplaires parfaits des C. aurantia , umbi- Ilicata, leucostoma, tessellaia, Scotti, etc., etc. Les espèces terrestres et fluviatiles occupent une place im- porlante dans cette collection. Les Melania et genres -- 292 — voisins, les Ampullaria , Unio, Anodon y figurent en grand nombre. Parmi les Bulimes , nous signalerons le Bulimus Ada?isoni d'une beauté exceptionnelle, et la série à peu près eiUièrv. des Bulimes auriculiformes de l'archipel Néo-Calédonien ; citons encore de beaux Cyclostomes et les /Jnostorna rinijcns et globulosum. Le grand genre Hélix a élu l'objet d'une prédilection parti- culière et compte plus de trois cents espèces choisies parmi les plus belles indiennes et australes , cinquante de Madère, et le plus possible des espèces de nos contrées (1). Enfin , M. Prévost s'occupe de former une collection malacologique locale, déjà pourvue de quelques espèces intéressantes. Le déjeuner à l'hôtel du Grand-Cerf réunissait presque tous les membres présents à Alençon ; il était présidé par M. de Brébisson, et au dessert, M. de La Sicotière le remer- ciait de sa visite en portant le toast suivant, salué par d'una- nimes acclamations: « Messieurs, la santé de M. Brébisson ne lui permet pas c de rester avec vous jusqu'à ce soir et d'assister à votre « banquet d'adieu. Nous devons être profondément recon- « naissants de sa visite. Permettez-moi de me faire ici l'inter- « prête de vos remerciements et des sentiments qu'il nous (( inspire à tous. <( Messieurs, à l'illustre maître dont le nom est une des (( gloire de la botanique française ! A l'homme éminent et (1) Depuis la réunion de la Société, la collection de M. le docteur Prévost s'est enrichie de VHe.iix consiricta, Boubée, espèce pyré* néenne, et la plus rare de la faune française, dont plusieurs échantil- lons sont arrivés vivants à Alençon, aujourd'hui 7 août, par l'entremise de M. PichoDj sous-inspecteur des forêts. — 293 — « excellent qui, dans sa longue et laborieuse carrière, a su « se faire tant d'amis et pas un jaloux ! A celui qui, dès ses « premiers travaux, savait associer la maturité à la vivacité (( de l'esprit, et qui aujourd'hui , sous le poids des années, « garde et gardera longtemps encore, nous l'espérons, la a fleur immortelle de l'esprit le plus jeune, des sentiments (c les plus délicats, de la plus exquise bienveillance ! A M. de « Brébisson ! » A une heure de l'après-midi a commencé la séance publi- que dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, offerte par M. ie Maire de la façon la plus empressée. Parmi les personnes présentes on remarque , outre les membres de la Société déjà cités, I\I. le docteur Chambay, premier adjoint ; M. Tourangin, receveur général ; M. Char- pentier, inspecteur d'Académie; M. Plannaz, intendant mili- taire; M. Boissière, maître de verrerie; M. l'abbé Croquet, deBeauvain; MM. Ruillier et Pichon , inspecteurs des forêts; M. de Courtilloles ; M. Dreux, professeur au Lycée; M. Ga- héry, de Lisieux, et plusieurs autres personnes. La séance étant ouverte, M. Morière remercie de leur concours MM. de La Sicotière, Prévost et Letellier; fait connaître que la Société Linnéenne a admis ce dernier au nombre de ses membres honoraires , et qu'elle lui accorde une médaille d'argent à l'effigie de Linné, à titre de récom- pense pour les services qu'il a rendus à la science. M. le docteur Bourienne Ht ensuite un Historique de la Société Linnéenne, écouté avec le plus vif intérêt. M. le docteur Deplanche, ancien chirurgien de la marine, qui a passé de longues années à la Nouvelle-Calédonie, lit un Mémoire très-important sur les naturels de cet archipel. On attend avec une grande impatience la publication de ce grand travail. M. Vieillard, de Périers, digne compagnon de M. Deplan- — 29k — che, et qui s'est adonné plus spécialeraenl à l'étude de la botanique, lit un Exposé de la végétation du même archipel Néo-Calédonien. M. Gillct , d'Alençon, une Note intéressante sur deux champignons très-voisins : l'un comestible , l'autre véné- neux , Vagaricus deliciosus et Vagaricus perniciosus. M. Husnot, de Cahan, des Considérations sur la Géogra- phie botanique des Antilles. M. le docteur Godcy, de Balleroy, des Observations sur les Lichens de la Basse-Normandie. M. Cotteau, d'Auxerre, prenant la parole à propos d'un échinoderme trouvé à Damigny, près d'Alençon, et décrit par lui dans les Ecliinides de la Sartlie , sous le nom de Heterocidaris Trigeri, a développé des considérations très- importanies et très- élevées sur la permanence des espèces dans les temps géologiques. M. de La Sicotière a appelé l'attention de la Société sur les Emprcimcs qu'il a découvertes à Bagnoles et à Saint- Léonard. Une discussion s'engage à laquelle prennent part M. Morière, M. Cotteau et M. l'abbé Croquet. U. Fauvel résume la discussion en avouant que la nature de ces em- preintes est encore un mystère scientifique. M. Fauvel lit encore un Coup-d'OEil sur la distribution géographique des insectes en France, extrait de l'Introduc- tion de l'ouvrage dont il commence la publication. Enfin, M. Bertot, de Bayeux, communique à la Société des dessins de plantes obtenus par un procédé instantané dont il est l'inventeur ; et M. Husnot, deux gracieux petits nids d'oiseaux-mouches avec leurs œufs, dont il veut bien faire honmiage au Musée d'Alençon. La Société, levant la séance, passe dans les salles du Musée d'Histoire naturelle. Le Musée d'Alençon ne date que d'un petit nombre — 295 — d'années; mais son histoire est si instructive et en même temps si glorieuse par les noms illustres qu'elle rappelle, qu'on nous permettra de la raconter en quelques mots. Le 2 septembre 1836, l'Association normande, si chère à notre province par les services qu'elle lui a rendus, se réu- nissait à Alençon. On comptait, parmi les membres présents : MM. de Cau- mont , fondateur de l'Association ; de Magneville , fondateur du Musée d'histoire naturelle de Caen ; Lair, secrétaire de la Société d'Agriculture de la môme ville ; Boblaye, capitaine du génie , chargé des travaux de la carte de France et savant géologue ; le comte Gurial , pair de France ; le D" Libert , député ; L. de La Sicotière , avocat ; Debrix , procureur du roi ; Desnos , pharmacien ; Lelièvre , botaniste , et beaucoup d'autres. C'était la première fois qu'on voyait réunis en cette ville , pour un motif scientifique , un certain nombre de person- nages distingués. L'attention fut éveillée et les séances furent suivies avec intérêt par ce qu'il y avait dans le pays de per- sonnes intelligentes. La session dura cinq jours , pendant lesquels l'Association reçut d'intéressantes communications. Parmi les plus importantes fut celle du capitaine Boblaye sur la géologie des cantons de Séez, d'Exmes, de Moulins-la- Marche et de Merlerault. C'était le premier travail d'ensemble un peu détaillé sur la géologie du département. Il fut écouté avec le plus vif intérêt, et l'Association, sur la proposition de M. de Caumont , adopta la résolution suivante : « Provoquer le dépôt à la bibliothèque d'Alençon de tous « les échantillons minéralogiques découverts dans le dépar- « tement ou aux environs afin d'arriver à former un R musée départemental d'histoire naturelle. » Un an plus tard, à la môme date, la Société Géologique de France se réunissait également à Âlençon pour y tenir une session extraordinaire. — 296 — Plus de vingt-cinq membres titulaires prirent part à ses travaux ; plus de cinquante personnes suivirent les séances et les excursions. Parmi les membres et les personnes présentes, il faut citer avant tous les autres , l'illustre Bucklanu , le plus grand géo- logue de l'Angleterre à cette époque ; puis les capitaines du génie Hossard et Boblaye, les ingénieurs Blavier , Triger et Pouëttre; MM. de BcUisle, Cauvin, Astoud, de La Billardière, Leguicheux, Michelin, lloberton , L. de La Sicotière , de Verneuil , le comte de Chambray , le comte Curial , des Pro- vostières, Galeron , D"" Marchand, Sévestre, Witzinski , etc. La Société Géologique parcourut les environs d'Alençon pendant sept jours, du 3 au 10 septembre 1837, et son Bulletin fait foi de tout l'intérêt qu'elle y trouva et de l'im- portance des observations qu'elle eut l'occasion d'y faire. A la dernière séance , M. Buckland fit ressortir l'analogie frappante des terrains des environs d'Alençon avec ceux de quelques parties de l'Angleterre. « Nulle part , dit-il , cette « analogie n'est plus parfaite et mieux caractérisée ; nulle ft part je n'ai rencontré une application plus évidente , plus (( décisive des grandes lois d'uniformité qui président à toutes « les œuvres de la création. y> Puis , entrant dans quelques détails sur la richesse de nos terrains en minéraux et en fossiles , il s'étonne qu'un musée liait vas clé ouvert à Alençon pour en recevoir la collection. Il fait sentir combien de semblables collections sont utiles à la science et combien la création de ce musée serait oppor- tune en ce moment où les travaux de MM. Boblaye et Triger avaient jeté une si vive lumière sur la statistique géologique des environs d'Alençon. L'élan était donné par les illustrations de la science fran- çaise et étrangère ; il fallait se mettre à l'œuvre. M. de La Sicotière présenta au conseil municipal une — 297 — demande pour la fondation d'un musée. Le 17 août 1839, le conseil accordait un local et votait quelques fonds. M. Bla- vier , ingénieur des mines, offrait à la ville la collection des roches et des fossiles recueillis par lui pendant son exploration du département en 1837 et 1838. Ce fut le premier fonds du musée. Quelques personnes généreuses, le comte Curial, M. de La Sicotière, M. Sévestre aîné, le colonel Charpentier ajoutèrent des dons considérables , et on garnit un certain nombre de vitrines. Malheureusement, le mouvement imprimé fut de courte durée. Les salles du musée étaient à peu près inaccessibles; personne ne les visita, et le musée tomba bien vite dans l'oubli et l'abandon. Peut-être même ce premier fonds eût-il été gaspillé, comme autrefois les collections de l'École centrale de l'Orne , sans la persévérance du conservateur actuel qui , sans titre ni permission explicite , remit un peu d'ordre , garda les clefs, et dut par la suite opérer jusqu'à trois démé- nagements pour sauver ce qui restait. Il ne fallut rien moins qu'une nouvelle réunion de l'Asso- ciation normande , en 1857 , pour rappeler l'attention des autorités sur la nécessité d'un musée public , et pour en dé- terminer enfin la création. On appropria donc à l'hôtel-de-ville une belle salle pour les tableaux et une autre plus petite pour les dessins ; et on donna deux petites salles pour l'histoire naturelle. M. Godard, le célèbre et trop modeste graveur dont nous déplorons encore la perte, rangea les salles des beaux-arts; M. Letellier, les salles d'histoire naturelle; et le 15 juillet 1857, se fit l'inau- guration solennelle par M. Corbière , maire de la ville , entouré de son conseil municipal , et en présence de M. de Caumont et d'un grand nombre de membres de l'Association normande. Depuis lors, toutes les collections se sont enrichies, pr£5(7«e — 298 — sans frais pour la ville, par des dons venus de tous côtés; les deux petites salles sont encombrées, et beaucoup d'objets restent en caisse faute de place pour les exposer. Espérons que la sollicitude éclairée de l'administration remédiera h cet état de choses; qu'elle nous donnera un jour un emplacement commode , assez vaste pour y ranger toutes nos richesses , digne enfin de l'importance que présentent à tous les points de vue toutes les branches de l'histoire natu- relle. Voyons maintenant les collections, et d'abord les collections départementales. La collection des roches du département de l'Orne, formée à l'origine par M. Blavier, s'est notablement accrue et pré- sente aujourd'hui le tableau assez complet de la géologie locale. La série des granits d'Alençon, surtout, présente tous les accidents et tous les minéraux accidentels qu'on y a dé- couverts jusqu'ici. On y peut voir de superbes représentants du Diamant d'Alençon, dont l'un, donné par M. Lécusson, est un prisme hexagonal de 7 centimètres de côté; — un autre de 10 centimètres de longueur; — de beaux morceaux de feldspath orthose ; — des groupes de Béril, variété d'éme- raude , formés de prismes rayonnants appelés par les ouvriers des soleils ou des saints-sacrements ; — du mica en larges lames hexagonales superposées; — du înîca en aiguilles rayonnantes; — de la tourmaline ; — du kaolin avec les divers états d'al- tération depuis la pegmatite , qui fait les bords des massifs , jusqu'au kaolin plastique, utilisable comme terre à porce- laine. Les fossiles du département n'ont pas encore été mis à part, faute de place, mais ils le seront prochainement. La collection des oiseaux du département est presque com- plète. Elle est due à peu près tout entière à la générosité de M. Hupier, ancien conseiller de préfecture, aujourd'hui con- — 299 - servaleur du Musée des Beaux-Arts. Elle contient plus de 200 individus, dont la plupart sont montés avec une rare perfection. La série locale des reptiles est commencée. Il en est de même de celle des coquilles vivantes. Les éléments de l'herbier départemental sont réunis en grand nombre et seront mis en ordre dès que l'espace le per- mettra. Quant aux collections générales, elles forment déjà plusieurs séries fort appréciées du public. Ce sont : La collection de minéralogie, dans laquelle on remarque de belles suites de minerais d'argent, de cuivre, de plomb, de fer, d'antimoine ; — des échantillons splendides de cristal de roche sur quartz et sur sidérose ; — une riche série de grenats, un bloc de cuivre natif de Corse ; — de beaux échantillons d'aimant , et un fragment d'aéroiitlie de la pluie de pierres tombée à Laigle en 1803. La collection de conchyliologie , donnée en grande partie par le neveu du célèbre Labillardière, renferme déjà de bonnes pièces, notamment un Conus auratus, un Murex regius , un Murex brassica d'une beauté exceptionnelle, etc. Il y a aussi de beaux objets de la Nouvelle-Calédonie donnés par M. Deplanche après son premier voyage ; une petite série de polypiers, et quelques boîtes de coléoptères. La série paléontologique remplit à elle seule une grande ar- moire et quatre vitrines. Elle renferme des fossiles de tous les terrains, surtout des terrains tertiaires inconnus dans l'Orne. La Société remarque spécialement les séries départemen- tales, et insiste sur la nécessité de ces collections locales qui font connaître au premier coup d'œil les ressources scienti- fiques d'un pays , et qui peuvent rendre d'immenses ser- vices à l'agriculture , aux travaux publics et à l'industrie. — 300 - M. Cotteau a bien voulu de plus donner son approbation à l'arrangement matériel des objets, bien qu'on doive regretter vivement le manque de place, qui force à les trop resserrer les uns contre les autres. De tous les objets portés à l'ordre du jour , il n'en reste puisqu'un : le dîner en famille des membres de la Société et des personnes qui ont participé à ses travaux. On se réunit donc au Grand-Cerf à 7 heures. La vie et la fatigue en commun de ces deux jours a fait de tous des amis; aussi le banquet est-il cordial et animé. A la fin, M. le docteur Bourienne porte, suivant l'usage, un toast à la mémoire de Linné. On l'accueille, bien entendu, avec les sentiments de respect que chacun conserve pour le grand législateur de l'histoire naturelle, patron de la Société. Puis M. le docteur Prévost, au nom des Alençonnais, remercie la Société Linnéenne de l'honneur qu'elle a fait h notre ville en la choisissant cette année pour le but de ses étu- des ; il remercie aussi M. Cotteau, dont la présence a si fort contribué à l'intérêt de l'excursion et de la séance publique. 3L Cotteau répond avec cet heureux choix d'expressions et cette élévation de la pensée que nous connaissons tous. Enfin, M. Morière, prenant la parole à son tour, porte un dernier toast h la ville d'Alençon, il la remercie de son ac- cueil hospitalier ; il exprime l'espoir que la Société y reviendra dans quelques années, proclame l'importance des observations qu'elle a faites et des lectures qu'elle a entendues, et , après avoir ajouté quelques mots touchants pour la mé- moire du docteur Périer, mort récemment, et l'un des plus habiles explorateurs de la flore de l'Orne , il exprime le vœu de voir donner à l'une de nos rues le nom de l'illustre botaniste Labillardière, l'un des enfants d'Alençon. — 301 — On se sépare alors, en se donnant rendez-vous pour l'an prochain à Valognes. Qu'il nous soit permis de porter tout de suite à la connais- sance de la Société que le vœu de !M. Morière a déjà reçu son accomplissement. Le Conseil municipal d'xMençon a donné le nom de Labillardière à l'une des rues nouvelles du quartier de la Gare. Et ainsi ce nom, inscrit sur nos murailles, nous rappellera en même temps l'une des illustrations de notre ville et la visite de la Société Linnécnne. Alençon, 12 août 1869. Letelliek LISTE GENERALE DES MEMBRES. MEMBRES HONORAIRES. Date de nominatiojt, M. Fée, professeur à la Faculté des sciences de Stras- bourg 1823 Fondatcnr. Secrétaire — : M. de Caumont, membre corres- pondant de l'Institut 1823 Fondalfnr. Archiviste — : M. Faucon-Duquesnay, docteur- médecin 1823 Fondateur. LISTE DES MEMBRES RÉSIDANTS DE LA SOCIÉTÉ. MM. AîZE, professeur libre 1867 BEr.jOT, membre du Conseil municipal. . . . 1863 BiN-DupART, pharmacien 1861 BoNNECHOSE ( de ) , au château de Monceaux , près Bayeux 1826 BouGAREL, ingénieur des ponts-et-chaussées, rue Vilaine, à Caen 1869 BouRiENNE, docteur-médecin 1823 FoDdateui'. BouRiENNE (A), docteur-médecin, président de la Société 185i Caumom (de), correspondant de l'Institut, se- crétaire honoraire de ta Société 1823 Fondateur. Durand, pharmacien des Hôpitaux 1854 Ecdes-Deslokgchamps (Eugène), professeur de Zoologie à la Faculté des sciences, membre du Coi^iité de la Paléontologie française. . 1853 Feray de Mostitier , ancien juge de paix , rue de Bretagne-Bourg-i'Abbé, à Caen — 304 ~ Date de nomination MM. Falcon-Duquesnay, docteur-médecin 1823 Fondateur. Fauvel (Albert), bibliotliécaîre de la Sociclé. . 1859 Fayel, pharmacien , . . , . 1854 Fayel (C), docteur-médecin 1859 Féron, pharmacien 1859 FoiiMiGNY DE La Lokde (de), ornithologiste. . . 1864 Gandy, propriétaire, à Cacn 1867 Glendowyn Scott (C''), propriétaire, à Caen. 1868 GoESLE, professeur au Lycée 1867 GouLARD, botaniste, rue de l'Enganueric. . . . 1866 Halbique, pharmacien 1843 Hue DE Mathan, entomologiste 1859 JouANNE, professeur au Lycée 1860 Le Blanc-Hardel, éditeur, rue Froide, à Caen. 1869 Le Boucher, professeur de Physique à la Faculté des sciences 1848 LiÉGARD (L.), professeur à l'École de médecine. 1866 Marc (l'abbé), arcinviste de la Société. . . . 1861 Moncoq (l'abbé), chef d'institution 1864 MoKiÈRE, professeur de Géologie et de Botanique à la Faculté des 'sciences , secrétaire delà Société. . . =, 1844 Pierre (I.) , doyen de la Faculté des sciences, membre correspondant de l'Institut 1848 PosTEL, docteur-médecin, vice-secrétaire delà Société 1858 Pcchot, préparateur à la Faculté des sciences. 1868 RocLLAND, docteur-médecin 1866 Vieillard, ingénieur des mines 1865 ViGER, docteur-médecin 1861 LISTE DES MEMBRES CORRESPONDANTS QUI ONT ADHÉRÉ AUX NOUVEAUX STATUTS. Date de nomination, MM. Beaumont (Élie de), sénateur , membre de Tln- sLitut, etc., à Paris 1826 Beut (Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des sciences de Bordeaux 1865 Bertot, inspecteur des pharmacies, à Bayeux (Calvados) 1851 Besnou , chirurgien en chef de la marine en re- traite , à Avranches (Manche) 1861 BiGNON, docteur-médecin, à la Ferté-Macé (Orne). 1867 BoissiÈRE, directeur de verrerie, àAlençon.. . 1869 BoNNECHOSE (E. de) , botaniste à Bayeux (Cal- vados) 1859 BocRDON, receveur de la Poste, à Alençon. . . 1869 BoNVODLOiR (de), entomologiste, à Paris. . . . 186i BouTiLLiEU , géologue, à Roncherolles, par Dar- nétal, près Rouen 1866 Br.ÉBisso\ (de), botaniste, à Falaise (Calvados). 1825 Brébisson (René de), conchyliologiste, à Falaise. 1869 Bréon, géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . . 186/i »Brongniart (A.-E.) , professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris 1826 BucâiLLE, géologue, rue St-Vivieu, 132, à Rouen. . 1866 Bureau, botaniste, quai deBéthune, à Paris. 1858 1» Castro, docteur-médecin , à Para (Brésil). . . ^867 H Chênedollé (de), conseiller général, à Vire.. . 1866 ^^^ CoLEEAu, secrétaire de la Société malacologique ^^T de Belgique, à Bruxelles Id. CoLLENOT, géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . 1826 Constantin , docteur-médecin , géologue , à Poitiers 1865 CoTTEAU, magistrat, membre du Comité de la Paléontologie française, à Auxerre (Yonne). . 1863 20 — 306 — Date de nomination, MM. Croquet (rabbé)^ aumônier de l'établissement thermal de Bagnoles (Orne) 1867 Crié (Louis) , naturaliste, à Sillé-le- Guillaume (Sarthe) 1869 CouRTEiLLE, pharmacien, à Lisicus 1869 Deplanche, chirurgien auxiliaire de la marine , en retraite , à Argentan 1861 Dewalquk , professeur de Paléontologie à TUni- versité de Liège (Belgique) 1857 Des Moulins (Charles) , géologue , à Bordeaux (Gironde) 1829 Desnoïers (Jules) , bibliothécaire en chef du Muséum, à Paris 1825 DouÉTiL , instituteur communal , à Vire. . . . 1866 DouMET, député au Corps législatif, à Cette (Var) 1862 DuFOCR , président de la Société des sciences de Nantes (Loire-Inférieure) 1863 Duhamel, botaniste, à Camembert (Orne). . . 1856 DuMORTiER , négociant , membre de la Société géologique de France, à Lyon (Rhône). . . 1866 DuvEAU, ingénieur civil, à Rouen 1865 Ebray , ingénieur du chemin de fer de Lyon , membre du Comité de la Paléontologie fran- çaise, à Tarare (Rhône) 1863 Etienne, pharmacien, à Elbeuf. 1867 Fédérique , bibliothécaire de la ville de Vire 1866 Féret , ancien juge de paix , à Pont-l'Évêque (Calvados) 1865 Ferry (de), membre du Comité de la Paléon- tologie française , à Bussières , près Mâcon (Saône-et-Loire) 1860 Flouest , paléontologiste , procureur impérial, à Châlons-sur-Marne 1866 FoucHARD, docteur-médecin, à La Cambe (Cal- vados) 1867 — 307 — Date de nomination, MM. Fromemel (de), docteur-médecin, membre du Comité de la Paléontologie française, à Gray (Haute-Saône) d866 Geuminy (de), entomologiste, à Paris 1864 GiLLET, botaniste, à Alençon 1867 GossELiN, pharmacien, à Caudebec-lès-Elbeuf. 1868 Grenier , docteur-médecin , président de la So- ciété entomologique de France, 64, rue de Vaugirard, à Paris 1867 Hébert, professeur de Géologie à la Faculté des sciences de Paris, membre du Comité de la Paléontologie française 1860 Hoven (Van der) , zoologiste, professeur à l'Uni- versité de Leyde (Hollande) 1857 Hlsnot , botaniste , à Cahan , par Athis (Orne) 1864 Jardin-Edelestan, commissaire de la marine, à Bordeaux 1861 Labordette (docteur de), à Lisieus 1869 Lacaille, botaniste, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869 Lalleman, adjoint au maire de Vire 1866 Lallemant, pharmacien, membre de la Société entomologique de France, à Meudon (Seine). 1868 Larturière (de), maire de Vire Id. Le Baron, pharmacien, à Bayeux ...... 1867 Le Béhot , pharmacien , à Aunay-sur-Odon (Calvados) 1862 Le Bel , docteur-médecin , botaniste , à Va- lognes (Manche) 1850 Le Bouteiller , entomologiste, à Rouen, rue des Charettes 1865 Le Demay, médecin, à Bagnoles (Orne) .... 1867 Le Gorjeu, avocat, à Vire 1866 Legrain, artiste peintre , à Vire Id. Lehon (le major) , à Bruxelles 1868 Lennier , conservateur du musée du Havre (Seine-Inférieure) 1868 — 308 — Date de nomination, MM. Le Marchand, médecin major de 1" classe, à Amélie-les-Bains • . . . . 1866 LENOiitiAND (René), botaniste, à Vire (Cal- vados) . , • 1863 Lepage, pliûrmacien à Gisors (Eure) 1850 Lepage, négociant , ingénieur des arts et manu- factures, à Vire 1866 Leymerie, professeur de Géologie à la Faculté des sciences de Toulouse 1864 LiMUR (de), conseiller général du Morbihan . . 1866 LoKioL (de), géologue, à Frontenex, près Genève (Suisse) 1869 Malin'Vaud, botaniste, rue Clément, 6, bôtel de r/iima , à Paris 1864 Manoury, professeur au Collège de Falaise. . . 1869 Marchand , pharmacien , à Fécamp ( Seine- Inférietîre 1860 MARCfîAND (îe D' Léon), à Paris 1868 Marseul (ile), entomologiste, aux Ternes, à Paris 1865 Martin ( Ecnoré ) , zoologiste , aux Martigues (Bouc!i3S-di;-Rhône) 1864 Martin , secrétaire de la Société d'agriculture de Vire 1866 Mathieu, pharmacien, à Pont-l'Évèque. . . . Mellion, pharmacien, à Vimoutiers (Orne) . . . 1859 Milne-Edwards (Alphonse), professeur à l'École de pharmacie de Paris 1864 Mocquerys, entomologiste, à Évreus 1857 Mlnier-C:!als:as, préparateur de Géologie à la Faculté des sciences de Paris 1863 Nanzouty (de), général commandant la subdivi- sion, à Angers 1862 Ogxer-Ward, docteur-médecin, à St-Germain- cn-Laye 1866 Olivier , inspecteur des ponts-et-chaussées , à Paris 1865 — 309 — Date de nomination, MM, Omalius-d'Halloy ( de ) , président du Sér.at belge, à Halloy, près Bruxelles (Belgique). . 1827 OzANNE, juge d'instruction, à Vire 1866 Pelvet (le docteur), naturaliste, à Vire. . . . 1869 Pépin, docteur-médecin, à St-Pierre-sur-Dive. 1862 Picard, professeur au collège de Bouxviller (Bas-Rhin) » . . . . 1865 PiERiiAT , ornithologiste , à Gerbamont , près Vagny (Voges) . , Id. PiETTE (E.)) magistrat, membre du Comité de la Paléontologie française, à Craonne (Aisne). 1864 PoRQUET, docteur-médecin, à Vire 1866 QuÉRCEL, pharmacien, à Vire Ici. Rabacld (docteur), à Bagncles 1868 Raixcourt (de) , archiviste de la Société géolo- gique de France, à Paris 186Zi Raulin, professeur de physique en mission, à Paris 186/i Reiche (Louis) , ancien président de la Société entomologique de France, rue du Vingt-nauf- Juillet, 10, à Paris 1859 Renou, avocat et botaniste, à Nantes (Loire- Tnférieure) 1823 Fondateur, Reynès, docteur es sciences et en médecine, à Marseille (Bouches-du-Rhône) 186/î Richard, directeur de l'établissement thermal de Bagnoles (Orne) 1867 RocBAtET, géologue , à Na!icy 1865 Saporta (de), botaniste et paléontologiste, à Aix (Bouches-du-Rhône) 1866 Saulcy (de), entomologiste , à Metz (Koselle) . 1865 ScHLCENBACH, doctcuF ès scieuces , aide-natura- liste au musée de Vienne 186/i ScHLUMBERGER, ingénieur de la marine, à Nancy (Meurthe) 1863 SicoTiÈRE (de La), avocat, à Alençon 1861 SiPiÈRE, vétérinaire en chef, à Alger , 1868 — 310 — Date de noiuination, MM. Thielens , docteur-médecin , botaniste et géo- logue, à Tirelemont (Belgique) 1865 Verneuil (de\ membre de l'iTislitut et du Comité de la Paléontologie française, à Paris. . . . 1855 ViBRAîE (de), membre de l'Institut, au château de Cheverny, près Blois 1855 Vieillard , chirurgien auxiliaire de la marine , en retraite, à Périers (Manche) 1861 ViLLERS (Georges de) , adjoint au maire de Bayeux (Calvados) 18i5 Vos (de), botaniste, à Namur (Belgique).. . . 1866 Yver(L.), ornithologiste, au château du Quesnot, par Canisy (Manche). 1863 Zezchner, professeur à l'Université de Varsovie. 4866 Zittel, professeur de Géologie à l'École poly- technique de Carlsrhue (grand duché de Bade). 1865 Nota. — Prière à MM. les correspondants de rectifier, s'il y a lieu, la date de nomination et leur adresse. TABLE DES COMMUNICATIONS PAR nions D'AUTEURS. MM. Bertot. Découverte du Senebiera pinnatifula à Courseulles, p. 19. BoNNECHOSE ( Edmoiicl de ). Découverte de VAhissum maritîmum dans les sables de Graye , du Darkhamia setosa dans un champ de luzerne à Ver, du Potamofjeton obiusifolius à l'étang de La Bazoque, et du Pota- mogetoti acutifolius dans les fossés du marais de Subies, p. 18. BouRIElN^E (D"^). Historique de la Société Linnéenne, lu à la séance publique tenue à Alençon le dimanche à juillet , p. 261. Deplanche (Emile). Ethnologie Calédonienne, p. 186. Deslongchamps ( Eugène Eudes-). Communication relative à une tête d'Ichthyosaure de nouvelle espèce trouvée à La Caine, dans la partie moyenne du lias supérieur, p. 850. — Portion de tête de poisson fossile ( Le- picloius Elvensis) trouvée dans le lias supérieur, p. 99. Fauvel. Observations sur la notion de l'espèce dans les In- sectes et spécialement chez les Coléoptères , p. 229. Faiel (docteur). Notice biographique sur M. le docteur Fourneaux, p. 231. Gandy. Communication relative aux variétés de forme que peut offrir une même espèce de Fougère , p. 74. GiLLET. Notice sur les Agaricus deliciosus et pemiciosus , p. 247. Goesle. Observations sur les mœurs du Coucou , p. 246. HusNOT. Catalogue des Cryptogames recueillis aux Antilles françaises en 1868, et essai sur leur distribution géographique dans ces îles, p. 19. — Description géologique et géographique, p. 21. — Fougères — 312 Letellier. Marc ( l'abbé ). MAr.iE. MORIÈRE. et Lycopodiacées , p. 31. — I. Ilymenopbyllées, p. 3/i ; II. Polypodiacées , p. iO ; III. Gleicbé- niacées, p. 66; IV. Scbizéacées, p. 67; V. Da- naeacées , p. 68 ; VI, Opbioglossées , Id. ; VII. Lycopodiacées, p. 69. Excursion de la Sociélé Liiinéenne à Aleuçon, les samedi 3 et dimanebe k juillet 1869 , p. 277. LiÉGARD (D' Léon). Communication relative à l'entomologie et à la palbologie dermatologique , p. 92. — Fait extraor- dinaire de parasitisme , p. 20Zi. Note sur un bois fossile de Cervus elaplms et son gisement, p. 86. Coquilles de la Nouvelle-Calédonie , p. 270. Germination de pépins de citrouille à l'intérieur du fruit : explication du phénomène , p. 79. — Causes qui ont pu amener à une assez grande distance en mer le bois de cerf sur lequel M. l'abbé Marc a fait une communication, p. 98. — Communication relative à une mâchoire inférieure de Stcncosaurns appartenant au docteur Pépin , de St-Piene-sur- Dive , et qui a été trouvée dans la grande oolitlie de cette localité, p. il 00. — Communication re- lative à une spathe anormale (ï'Alocasia, p. 229. — Allocution prononcée à la séance publique tenue à Alençon, le dimanche 4 juillet 1869,p. 259. — Communication relative à l'acclimatation de VElodca Canadensis dans les cours d'eau des en- virons de Cacn, p. 275. Recognitio monographica Ramalinarum , p. 101. — Ramalinei, p. 103. — Ramalea, p. 17/i. — Du- fourea, p. 175. — Heterina, 177. Note sur la mesure des angles avec le goniomètre de Babinet, p. 272. De l'utilité de la silice dans le développement des Mucédinées, p. 76. — Application à la conservation du cidre du procédé indiqué par M. Pasteur pour les vins, p. 77. — Allocution en prenant place au auteuil de la présidence , p. 84. — Examen de Nylander. PCCHOT. Raulin. — 313 — cette question : Certains organismes parasites doivent-ils Cire considérés comme étant la cause des épidémies que l'on a observées sur plusieurs végétaux et animaux, p. 93. Roussel ( D'). Énumération des Champignons recollés par M. Husnot aux Antilles françaises, en 1868. — Iljjmenomyceies, p. 218. — Pyrenomycetes , p. 22A. — Myxo- gastrcs , p. 225. — Haplomycetes , p. 225. Ward (D''Ogier). Baguette plate d'Échinoderme trouvée dans les ar- giles de l'oolilhe ferrugineuse, p. lli. — Empreinte végétale trouvée dans le fuller's earth , p. 75. — Bases d'Apiocrinites découvertes au Maresquet dans la grande oolitlie , p. 76. — Eligmus trouvé au Maresquet, p. 86. — Observations sur les mœurs du Coucou, p. 2ùQ. -^>S3Sê3(^ TABLE DES MATIÈRES. Pages. Composition du bureau de la Société pendant l'année 1868-69. 1 Statuts de la Société 3 Règlement intérieur 7 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1868. Communication de MM. Bertot et Edmond de Bonnechose rela- tive à la découverte de plusieurs plantes nouvelles ou de lo- calités nouvelles de plantes rares \wur la Flore de Nonn(mdie. 19 Catalogue de Cryptogames recueillis aux Antilles françaises en 1868, et essai sur leur distribution géographique dans ces îles, par M. T. Husnot Id. Description géographique et géologique • . 21 Fougères et Lycopodiacées 31 I. Hyménophyllées 34 II. Polypodiacées 40 III. Gleichéniacées 66 IV. Scbizéacées 67 V. Danœacées 68 VI. Ophioglossées Id. Lycopodiacées 69 Communication de M. Gandy relative aux variétés de forme que peut offrir la même fougère 74 Baguette d'Echinoderme trouvée par M. le D' Ogier Ward dans les argiles de l'oolithe ferrugineuse». Id, Doubles floraisons observées en 1868 Id. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE. M. le D"' Ogier Ward montre à ses collègues : 1° une empreinte végétale qu'il a trouvée dans le fuUer's eartli; 2° des bases d'Apiocrinites qu'il a découvertes dans la couche à Eligmus au Maresquet 75 Utilité de la silice dans le développement des Mucédinées, par M. Raulin, professeur de physique au Lycée do Caen. . 76 — 315 — Application à la conservation du cidre du procédé indiqué par M. Pasteur pour la conservation des vins 77 Germination de pépins de citrouille à l'intérieur du fruit ; expli- cation de ce phénomène , par M. Morière 79 Renouvellement du bureau 83 SÉANCE DU 11 JANVIER 1869. Allocution de M. Raulin en prenant possession du fauteuil de la présidence 84 M. Eug. Deslongchamps met sous les yeux de ses collègues une tête d'une nouvelle espèce d'icthyosauve qu'il vient de pré- parer et qui a été trouvée à La Caine dans la couche à Amjnonites serpentinus 85 M. le D' Ogier Ward montre divers échantillons d'Eligmiis qu'il a trouvés récemment au Maresquet dans la grande oolithe. 86 Note sur un bois fossile de Cervus elapkus et son gisement, par M. l'abbé Marc W. Réflexions du secrétaire sur la note précédente 90 Communication relative à l'entomologie et à la pathologie der- matologique 92 Examen de cette question : Certains organismes parasites doivent-ils être considérés comme étant la cause des épi- démies que l'on a observées sur plusieurs végétaux et animaux, par M. Raulin 93 Exposé de la situation financière de la Société 97 Approbation des comptes du Trésorier Jd, SÉANCE DU 1" FÉVRIER. Discussion relative à la communication faite par M. l'abbé Marc dans la séance précédente 98 Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique annonçant l'époque de la distribution des récompenses accordées aux Sociétés savantes, à la suite des concours de 1868. . . 99 Communication de VI. Deslongchamps relativement à une tête de poisson fossile ( Lepidotus Elvensis ) trouvée dans le lias supérieur Id, — 316 — Commiinicalion relative à une mfichoirc inférieure de Sleneo- saurns qui appartient au docteur Pépin , de Sl-Pierre-sur- Dive , et qui a été trouvée dans la grande oolithe de cette localité 100 Recogiiitio Monographica Piamaliuarum , par M. le docteur William Nylander 101 Ramatinei 103 Ramalca 174 Dufourea 175 Heterina , 177 SÉANCE DU 8 MARS. Désignation des membres de la Société qui doivent assister aux séances de la Sorbonne 182 Prix annuel de 1,000 fr. fondé par l'Empereur dans chacune des Académies 182 Nomination d'un secrétaire et d'un secrétaire-adjoint. . . . 185 Mémoire sur l'Ethnologie calédonienne, par M. Emile Deplanche. 186 SÉANCE DU 12 AVRIL. Communication sur un fait extraordinaire de parasitisme , par M. le docteur Léon Liégard 21/i Énumération des Champignons récoltés par M. T. Husnot aux Antilles fiançaises en 1868 , par M. le D' Roussel. . . . 217 Hymenomycètes 218 Pyrenomycètes 22i Myxogastres 225 Haplomycètes Id, Choix d'Alençon comme lieu de l'excursiou annuelle de la Société en 1869 226 Nomination : 1» de M. Bougarel, ingénieur des ponts-et-chaus- sées à Caen , comme membre résidant ; 2° de MM. de Loriol, géologue à Frontenex, près Genève, et docteur Labordette, de Lisieux, comme membres correspondants. 226 — 317 — SÉANCE DU 3 MAI. M. Molière annonce à la Compagnie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Amédée de Jlonlbrun. . . . 228 Proposition faite à la Compagnie par M. l'abbé Dupenon , in- specteur de l'Académie 229 Communication de M. Morière relativement à un cas tératologique offert par une spathe à'Alocasîa LL Observations sur la notion de VEspèce dans les Insectes et spé- cialement dans les Coléoptères , par M. Fauvel Id. Notice biographique sur M. le docteur Fourneaux, par M. le docteur Fajel 231 Nomination de MM. Lacaille , de Bolbec (Seine-Inférieure); Mathieu, de Pont-l'Évêque , et Manoury, de Falaise, comme membres correspondants. 2^3 SÉANCE DU 7 JUIN. Observations sur une particularité des mœurs du Coucou , par M. le docteur Ogier Ward 2Zi5 Réflexions de M. Goesle sur le même sujet 246 Note sur les Agaricus deliciosiis et perniciusus , par M. Gillet. . 247 Communication de M. l'Inspecteur d'Académie 256 Ordre arrêté pour la session que la Société doit tenir à Alençou en 1869 256 Nomination de M. le docteur Pelvet , de Vire , comme membre correspondant 257 SÉANCE DU 26 JUILLET. Allocution prononcée à l'ouverture de la séance publique tenue à Alençon , le dimanche 4 juillet , par M. Morière. . . 259 Une médaille en argent, à l'efligie de Linné, est offerte à M. Le- tellier, qui est en outre proclamé membre honoraire de la Société Linnéenne 260 Exposé historique des travaux de la Société, par M. le docteur Bourienne , . ... 261 — 318 — Coquilles de la Nouvelle-Calédonie offertes par M. Marie. . . 270 Note sur la mesure des angles avec le goniomètre de Babinet, par M. Puchot 272 Communication relative à Tacclimatation de YElodea Canadensis dans les cours d'eau des entrons de Caen, par M. Morière. 275 Nomination comme membres correspondants de la Société de MM. Courteille, pharmacien à Lisieux; Reiche (Louis), en- tomologiste ù Paris; Boissière, directeur de verrerie à Alençon ; Bourdon, receveur de la poste, à Alençon. . . . 276 Procès-verbal de l'excursion de la Société Linnéenne à Alençon, les samedi 3 et dimanche i juillet, par M. Letellier. . . 277 Liste des membres honoraires de la Société 303 Liste des membres résidants W. Liste des membres correspondants 305 Caen, typ. F. Le Blanc-Hardel, BULLETIN i>li LA w f SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE. — -w ecK2 ^ 2e SERIE. — 4e VOLUME. A.IVIVE:9E: lt!$6^-69. CAEN, Clli:Z F. LE BLANG-HARDEL, IMPUliMEUR-LIBUAIKE , Rue Froide, 2. PARIS, SAVY - LIBRAIRE DE L.V SOCIETE GÉOLOGIQUE DE FRANCE. RUR Hauïefei'ille, 2A. ^., 1B70. Pi. 4^ S) I I ■m Alin de peimetUeà ses membres cori-espondanls, qui oiil adhéré aux nouveaux Statuts , de compléter leur collection , la Société Linnéenne leur donnera, à prix réduits, les volumes suivants de la première série : MÉMOIRES. Tomel • 5 ft- ^'u lieu de 8 IV. TomeVf « — ^"^ TomcYllI 15 — 20 Tome 1\ 12 - 15 Tome X 15 " 20 Tome XI 15 — 20 Tome XII 12' — 15 Tome XIII 15 — 20 BULLETIN. Tome 1 2 fr. au lieu de 3 fr. Tome II 3 — i Tome 111 '-i — à TomelV 3 — li T'ome V à — 5 Tome VI o — à Tome VU 5 — 6 TomeVTll 6 — 7 Tome X 6 — 7 MM. les correspondants qui prendront toute la collection de la 1'" série du Bullelin ne paieront qu'un prix uniforme de 2 fr. pour chacun de ces volumes, moins le IX* qui est épuisé. La collection des 9 volumes ci-dessus leur sera donc fournie pour la somme de 18 fr. Pour obtenir ces volumes ù prix réduits, les correspondants devront en adresser la demande ù M. Albert Faïjvel, avocat , bibliothécaire do la Société, rue d'Auge, 10, à Caen. Pour les prix des auti-es publications de la Société, voir k-j Miiaci ..- cl Ijullciins précédents. «"= (i^Értiii:. Chaque \olume de mémoires . de bulletins 20 fr. 10