sc 7 à tx Mir se pt Le : ; 1 LORS IE RL MAIRE # LA pes A mn ù Kart A NT La Fu RENE 1 Ra Te A 5 F1 RETURN TO LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY WOODS HOLE, MASS. LOANED BY AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY f, f Le : (4 w 3 2 = / A 5. C in” r, l ge vd 4 Le YA 3 n A] = M # 7 ÿ 4 ÿ R CR Er € L 1061 ‘ar 4 LA NIIRST EUN TX. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE BULLETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1* JUIN 1862 TOME VINGT-NEUVIÈME 4h BRUXELLES At SIÈGE DE EA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT 18390 MÉMOIRES DE LA SOCIÊTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE TOME VINGT-NEUVIÈME PREMIÈRE PARTIE. ANNÉE 1890 BRUXELLES AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT LS 4 he Qui TUE OCR ARE hE DE LOUIS-ALEXANDRE-HENRI-JOSEPE PIRÉ ancien secrétaire et ancien président de la Société, né à Bruxelles le 3 mars 1827 et mort en cette ville le 16 juillet 1887, PAR François CRÉPIN. La Société fétait en 1887 le vingt-cinquième anniver- saire de sa fondation. C’était une heureuse occasion pour voir réunis tous les membres fondateurs survivants de notre association scientifique. La présence de Louis Piré, notre premier secrétaire, eut été d'autant plus agréable, que, depuis son départ de Bruxelles, ce botaniste était resté éloigné de nos réunions. Hélas! nous avions compté sans la mort, qui est venue nous enlever notre sympathi- que confrère quelques semaines avant l’ouverture de nos fêtes jubilaires. Louis Piré a laissé parmi tous les botanistes belges un souvenir durable et la réputation d’un savant et excellent observateur. Pendant les cinq premières années de la Société, il a été un secrétaire modèle, qui, par son zèle et son érudition, a rendu des services nombreux. Si, en 1865, il a cru devoir se démettre de ses fonctions, ce n’est pas que son zèle se füt refroidi : un léger dissentiment scien- 8 tifique avec le Président fut la seule cause de sa retraite, vivement regrettée de ses confrères. Durant plus de vingt-cinq ans, Piré avait été en quel- que sorte le chef reconnu des nombreux amateurs de la flore rurale des environs de Bruxelles. Beaucoup de ceux- ci lui doivent leur goût pour la botanique. Sa position comme professeur d'histoire naturelle à lathénée lui donnait l’occasion d'exercer une salutaire influence sur les jeunes débutants, dont il dirigeait ordinairement les recherches vers l’étude des plantes. D'autre part, au sein de la Société royale Linnéennelt), dont il était un des dignitaires, il fit naître une grande ardeur pour les études botaniques. Fréquemment, il dirigea les herborisations de cette Société. Son action scientifique était heureusement complétée par des réunions intimes qu’il avait organisées chez lui et auxquelles assistaient des membres de la Société bota- nique et de la Société Linnéenne. Son départ de Bruxelles, après sa retraite de l’enseigne- ment, fut une grande perte pour les botanistes de Bruxelles. Ceux-ci se trouvaient privés d'agréables relations et les plus jeunes perdaient un guide d’une obligeance extrême. Dès son jeune âge, Piré montra un goût très prononcé pour l'étude, ce qu’il dut en grande partie à l'éducation que lui donna son père, qui était directeur d’une institution d'enseignement mutuel. Avant d’avoir atteint sa vingtième année, il était devenu instituteur dans une école de la ville. Mais ces fonctions modestes ne tardèrent pas à être rem- placées par celles de professeur à l’athénée, où, pendant bien des années, il donna des cours dans une des classes (1) Piré fut le rédacteur en chef du Bulletin de cette Société. 9 préparatoires. Plus tard, ses connaissances scientifiques le firent appeler à occuper, dans cet établissement, l’une des chaires des sciences naturelles pour enseigner la botanique et la zoologie. Jusque vers 1859, notre confrère avait consacré ses loisirs à des études littéraires, mais bientôt l'exemple de quelques amis l’entraina à s'occuper d’une façon très active de recherches botaniques. Il fit de nombreuses herborisations autour de Bruxelles et visita nos côtes de la Flandre. Bruxelles possédait une Flore qui datait de 1812, celle de Kickx écrite en latin ayant pour titre Flora Bruxellensis. Piré ayant reconnu que cet ouvrage ne pouvait plus guère servir de guide dans les herborisations, se proposa de publier une nouvelle Flore des environs de la capitale. Lié d’une longue amitié avec M. Félix Muller, président de la Société Linnéenne, il lui proposa d’unir leurs recher- ches et de travailler en commun pour élaborer une nou- velle Flore. En 1866, ces deux botanistes publiaient celle-ci sous le titre de Flore analytique du centre de la Belgique. Ce manuel d'herborisations, auquel collabora activement notre confrère M. Carron, aujourd'hui secrétaire de la Société Linnéenne, fut très favorablement accueilli des amateurs bruxellois et de tous les botanistes belges. Composé de tableaux analytiques très clairs, il permet- tait aux débutants d’arriver facilement à la détermination des espèces. Le catalogue raisonné de ces dernières réunis- sait tous les documents connus sur la flore du Brabant. Mais revenons en arrière. En 1862, lors de la création de notre Société, Piré était déjà honorablement connu comme botaniste. Son savoir scientifique joint à la con- naissance qu'il possédait des langues mortes et étrangères, 10 le fit choisir pour être le secrétaire de notre jeune asso- ciation. Le choix fut heureux. Piré non-seulement déploya beaucoup d'activité et de talent dans la publication des premiers volumes de notre Bulletin, qu’il enrichit de plusieurs notices intéressantes, mais il fut encore l'homme d'action et de dévouement dans nos herborisations géné- rales, dont les comptes-rendus, rédigés par lui, restent des tableaux animés et fidèles de nos belles courses scientifiques. Nous nous souvenons toujours avec un plaisir extrême de ces premières herborisations générales, où nous avions à notre tête ce dévoué secrétaire et le regretté président Barthélemy Dumortier. Piré, pendant la première période de sa carrière bota- nique, ne s'était guère occupé que de la végétation phanérogamique du pays. Plus tard, il se passionna pour l'étude des cryptogames et choisit comme spécialité la bryologie. Les muscinées indigènes avaient déjà été étu- diées antérieurement par Kickx, Westendorp, Van Haesendonck et par Me Libert, mais ce groupe était devenu indifférent aux jeunes amateurs. Depuis l'épo- que de la fondation de notre Société, Piré peut être considéré comme notre initiateur à la bryologie, qui, dès lors, a été cultivée avec succès par plusieurs de nos confrères, parmi lesquels nous aimons à citer MM. Gravet, Delogne, Vanden Broeck et Cardot. Piré débuta comme spécialiste en 1867 par son étude sur les sphaignes. En 1868, 1869 et 1871, il publia d’intéres- santes notices sur les mousses. Pendant plusieurs séjours qu'il fit aux bords du lac de Genève pour y fortifier sa santé affaiblie par les fatigues de l’enseignement, 1l se livra à des recherches bryologiques dans cette heureuse région. Il publia, en 1882, le résultat 11 de ses récoltes dans une notice intitulée : Spicilège de la flore bryologique de Montreux-Clarens. Après avoir obtenu sa mise à la retraite, en 1885, il conçut le projet de quitter Bruxelles avec toute sa famille. Ce projet fut vivement combattu par tous ses amis, qui étaient nombreux et qui désiraient le conserver au milieu d’eux. Leurs instances n'ébranlèrent pas la résolution bien arrêtée de notre confrère. Il aspirait au séjour de la campagne pour y rétablir complètement sa santé. Un second motif de départ, peut-être plus puissant que le premier, ne fut-il pas sa passion pour la bryologie? Il avait jeté les yeux sur une charmante villa située tout près de Spa et à une courte distance de la Fagne. Il se voyait là au milieu d’une région où les mousses pul- lulent et où il pourrait se livrer entièrement à ses gouts pour cette ravissante végétation cryptogamique. Au prin- temps de 1884, nous le trouvames à Spa dans la villa Singapore dont il avait fait l’acquisition, et où 1l nous montra les installations qu'il y faisait pour son cabinet de travail et ses collections. Il avait rêvé d’être longtemps heu- reux dans sa nouvelle demeure, où il espérait voir de temps à autre des confrères venir partager la joie de ses décou- vertes. Dans sa retraite au milieu des montagnes de l’Ar- denne, le souvenir de la mort de son fils Henri, survenue en 1884, fut adouci par le travail, dans lequel il trouva une source de consolation, et par le séjour que firent chez lui quelques botanistes. Parmi ces derniers, était notre con- frère M. Jules Cardot(1). C’est avec la collaboration de ce (1) M. J. Cardot s’est marié en 1885 avec Mie Marie Piré et devint ainsi le gendre de notre confrère, dont il conserve la bibliothèque et les collec- tions botaniques. 12 dernier, qui est aujourd’hui en voie de se créer la répu- tation d’un bryologue très distingué, qu'il publia, en 1885 un important catalogue des mousses de Spa. Ce catalogue devait recevoir de notables accroissements ; des découvertes nombreuses avaient été faites postérieurement, mais vers la fin de 1886 Piré commença à ressentir les atteintes d'une affection de l'abdomen qui mit fin à ses longues herborisations (1). Le printemps de 1887 n’amena aucune amélioration dans son état et, dans le courant de l'été, il fut condamné à subir une opération cruelle, qui se fit à Bruxelles et dont les suites furent fatales pour notre pauvre confrère. Sa mort fut vivement ressentie au sein des Sociétés botanique et Linnéenne. De nombreux mem- bres de ces deux associations assistèrent à ses funérailles et c'est au milieu d'une foule de botanistes profondément attristés que le Secrétaire de notre Société prononça l'éloge funèbre de son prédécesseur. Les travaux botaniques de Piré, tout en s'étant bornés à peu près exclusivement à notre flore indigène, lui ont néanmoins acquis à l'étranger une réputation justement méritée. Parmi nous, il jouissait d’une grande considéra- tion, due aux soins et à l'exactitude de ses observations et, d'autre part, à son talent si remarquable de vulgarisateur. Le règne animal ne lui fut pas étranger. C'est ainsi qu'ayant découvert en 1870, dans une mare près de Maguée(?), petit village dans la province de Liége, de très (1) Dans les papiers laissés par Piré, on a retrouvé le volumineux manuscrit d’un catalogue raisonné de la flore phanérogamique des environs de Spa. (2) Pendant bien des années, Piré allait passer une partie de ses vacances à la cure de Magnée, chez le vénérable abbé Strail, aujourd’hui le doyen des botanistes belges, 15 nombreux exemplaires d’une forme scalaire du Planorbis complanatus, il fit de cette découverte l’objet d’une notice intéressante publiée dans les annales de la Société malaco- logique. Les deux planches qui accompagnent cette notice, ont été dessinées par M"° Piré. A ce propos, rappelons que le talent de M"° Piré(f) avait été mis maintes fois à con- tribution par son mari pour les planches de diverses publications botaniques. Cette dame, qui dessine et peint les fleurs d’une façon remarquable, commenca les pre- mières planches d’une iconographie de la flore de Belgique. Cette publication, qui devait être accompagnée d'un texte par Louis Piré, resta à l’état de projet par suite de la difficulté de trouver un éditeur. Il nous reste maintenañt quelques faits à signaler qui ont mis notre confrère en évidence. En 1864, au Congrès international d’horticulture de Bruxelles, sa qualité de secrétaire de notre Société le fit choisir pour remplacer le secrétaire, Édouard Morren, tombé malade. En 1865, le gouvernement délégua Piré au Congrès international de botanique et d’horticulture d'Amsterdam. A la séance d'ouverture, où il fut élu vice-président, notre confrère prononca un discours en langue néerlan- daise qui fut vivement applaudi. A l’occasion de ce Con- grès, Piré reçut les insignes de chevalier de l’ordre du Lion néerlandais. Lors de la réorganisation administrative du Jardin bota- nique de l’État, en 1876, Piré fut nommé secrétaire du (1) Mme Adèle Piré est fille du poète flamand Dautzenberg, Son frère, M. Philippe Dautzenberg, est un conchyliologiste de renom. 1% conseil de surveillance de cet établissement, fonctions qu'il a remplies jusqu’à son départ pour Spa. Piré fut appelé par la Reine à donner des leçons de botanique à la Princesse Louise, à laquelle M”° Piré enseignait, à cette époque, l’art de peindre les fleurs. Au printemps 1878, l’administration du Jardin bota- nique organisa une manifestation en l'honneur de Dumor- tier, président du conseil de surveillance de cet établisse- ment. Le buste en marbre du savant botaniste devait ètre inauguré dans la galerie des herhiers. Piré fut choisi comme secrétaire du comité d'organisation. C'est lui qui rédigea le compte-rendu des fêtes données, le 7 mai, à cette occasion. Au banquet qui termina celles-ci, M. Delcour, alors ministre de l’intérieur, remit publique- ment à notre confrère la croix de chevalier de l'ordre de Léopold. Cette distinction récompensait dignement le savant et modeste professeur des nombreux services qu'il avait rendus à l’enseignement et à la botanique. Piré fut président de la Société en 1881(1). (1) Il ne cessa presque pas de faire partie du conseil d’administration et fut élu plusieurs fois vice-président. 15 LISTE DES PUBLICATIONS DE LOUIS PIRÉ. 1862. Compte-rendu de la première herborisation de la Société royale de botanique de Belgique. (20 pages. — Bulletin de la Société.) 1863. Notice sur l’Alsine pallida Dmrt. (7 p. avec 1 pl. — Ibid.) | — Compte-rendu de la deuxième herborisation de la Société, etc, (24 p. — [bid.) — Notice nécrologique sur Martin Martens, (5 p. — Ibid.) 1864. Compte-rendu de la troisième herborisation de la Société, etc. (35 p. — Ibid.) 1866. Flore analytique du centre de la Belgique (en collaboration avec M. F. Muller). Bruxelles, { vol, in-18, de VIII-299 p. 1867. Les Sphaignes de la flore de Belgique. (17 p. — B. b, B.) 1868. Recherches bryologiques, — Revue de quelques genres de Mousses pleurocapes. (36 p. — Ibid.) 1869. Recherches bryologiques. — Revue des Mousses acrocarpes de la flore belge. (68 p. — Ibid.) 1870-1871. Les Mousses de la Belgique. Bruxelles, 2 fascicules in-4° ren- fermant 100 espèces de Mousses desséchées, 1871. Nouvelles recherches bryologiques. (21 p. — B. b. B.) — Notice sur le Planorbis complanatus (forme scalaire), (5 p. avee 2 pl. — Annales de la Société malacologique de Belgique.) 1873. Notice sur l’Aceras anthropophora R. Br., espèce nouvelle pour la flore de Bruxelles, (1 p. avec 1 pl. — Bulletin de la Société royale Linnéenne.) — Le rôle des cryptogames dans l’économie de la nature, (8 p.— Ibid.) — La respiration des plantes, (6 p. — Ibid.) 1875. Tableau des familles végétales avec l’indication des plantes les plus utiles. (59 p. avec 39 fig. — Ibid.) 1876. Considérations sur la flore de l’Hindoustan, (7 p. — B, b. B.). 1878, Manifestation en l'honneur de M. B.-C. Dumortier, — Compte-rendu publié par le Comité d’organisation, (34 p. avec 1 portrait, — B. b. B.) 1881. Les vieux arbres de la Suisse, (4 p. avec 2 pl. — Ibid.) — Rapport présidentiel, (5 p. — Ibid.) 1882. Spicilège de la flore bryologique des environs de Montreux-Clarens. (10 p. — Ibid.) 16 1882. Les végétaux inférieurs. Bruxelles, { vol. in-18, de 114 p., avec des figures dessinées par Mme Piré, (Collection nationale éditée par A.-N. Lebègue et Cie.) 1885. Les condiments. Bruxelles, 1 vol. in-18, de 100 p., avec des figures dessinées par Mme Piré, (Même collection.) — Flore Bruxelloise. Analyse des familles et des genres, 2e édition. Bruxelles, 1 vol. in-18, de 65 p. (La fre édition a paru dans le Bulletin de la Société Linnéenne en 1875.) — Les tubes polliniques par J. Kruttschnitt. — Traduction accom- pagnée de notes. (3 p. — B. b. B.) 1884. Une fleur anomale de Papaver Rhoeas. (5 p. avec 1 fig. — B. b. B.) 1885. Les Muscinées des environs de Spa (avec la collaboration de J. Car- dot). (24 p. — Ibid.) REVUE CRITIQUE DES ESPÈCES DU GENRE ACER, PAR ALFRED WESMAEL. Dix années d’études sur un genre à espèces polymor- phes est un laps de temps relativement court, alors que l’on a tenu de s’inspirer des modifications, qui surviennent dans les différents types spécifiques par suite de la culture, de l'observation de nombreux échantillons recueillis dans des stations différentes comme sol, altitude, ou de la comparaison entre eux des échantillons réunis dans les grands herbiers de Paris et de Bruxelles ; ceux reçus de nombreux correspondants; enfin toute la série des formes cultivées dans les jardins botaniques et les principales pépinières d'Europe et des États-Unis d'Amérique, Tels sont les matériaux à l’aide desquels nous avons abordé l'étude du genre Acer; genre si intéressant par suite du polymorphisme de certaines espèces; des caractères variables suivant l’étendue de la dispersion de certaines d'entre elles et enfin comme application par rapport à l'introduction chez nous de certaines espèces susceptibles de naturalisation au point de vue sylvicole et horticole. À, 18 Le genre À cer est un des plus riches en espèces arbores- centes supportant le climat de la Belgique et par consé- quent un de ceux où l'application de la botanique à la sylviculture et à l'horticulture est des plus intéressants. Plusieurs botanistes se sont occupés sérieusement de ce beau genre. Nous citerons Wallich, Spach, Siebold et Zuccarini, Miquel, Koch, Boissier, Hance, Franchet, Maximowiez et Pax. Ce dernier botaniste est l’auteur le plus récent d’une monographie du genre Acer, parue en 1885-86 dans le Botanische Jahrbücher d'Engler. Ce travail, d’une très haute érudition, est ce que nous possédons de plus com- plet sur les Acer. Son auteur, au point de vue philoso- phique de l'espèce, appartient à cette école intermédiaire entre l’école linnéenne et celle qui a vu le jour en France sous les auspices des Jordans, Boreau, etc. Le D' Pax énu- mère quatre-vingt-une espèces qui lui sont bien connues et cinq dont les descriptions se rapportent à des types mal connus. Dans la même publication, en 1889, pp. 72-85, le D' Pax s'occupe de nouveau du genre Acer. Il admet quelques espèces nouvelles, ainsi qu’un certain nombre de variétés et d'hybrides. Notre manière de voir par rapport à la valeur de l'espèce s’écarte de celle du D" Pax, et nous déclarons nous ranger dans la catégorie des botanistes au nombre desquels brille M. F. Crépin, le rhodologiste si connu du monde botanique. Dans un genre où les espèces se groupent en trois grandes sections par rapport à la nervation des feuilles, les palminerves, les penninerves et les imparipinnées, les caractères tirés de la forme du limbe principalement pour celles où la nervation est palmée, peuvent être des plus 19 polymorphes. La profondeur des sinus peut être des plus élastiques et leur nombre varie souvent de sept à trois. Quand on étudie une espèce sur le vif et que l’on com- pare non-seulement entre eux un certain nombre de sujets, mais tenant compte également des modifications qui surviennent dans le feuillage suivant qu'on étudie une ramification née au sommet de l'arbre par rapport à une autre développée à la base du tronc, on est frappé des modifications qui se produisent dans les découpures des feuilles, L’amplitude du limbe est sujette à des variantes et la forme géométrique semble se modifier singulièrement dans bien des cas; mais iei ce n’est qu’une illusion. Ces modifications sont malheureusement trop négligées de la part des botanistes collecteurs. Les échantillons des herbiers sont très incomplets et souvent même on ren- contre des spécimens dissemblables entre eux, bien que récoltés par le même collecteur. Tel herbier renferme des échantillons cueillis sur une partie de la plante peu vigoureuse ; tel autre, des rameaux récoltés sur des parties de l’arbre à végétation luxuriante. De là résultent deux formes très distinctes l’une de l’autre et qui, pour beau- coup de botanistes, seront considérées comme spécifique- ment distinctes. Que de circonstances d'altitude, de sécheresse, d’humi- dité, de lumière, etc., ne viennent-elles pas modifier cer- tains caractères, surtout ceux tirés du feuillage! La première imprime souvent à la face inférieure du limbe un tomentum ou une pubescence plus ou moins appré- ciable, caractère qui disparait souvent complètement lorsque la plante, transportée des montagnes, végète dans la plaine. Nous en avons un exemple frappant dans l’Alnus incana, qui, sur les bords des cours d’eau du Valais, pré- 20 sente des feuilles grisàtres-tomenteuses en dessous et qui, naturalisé chez nous depuis quelques années comme plante pour les boisements, perd complètement ce caractère, à tel point que, dans bien des cas, on a peine à le distinguer de l’Alnus glutinosa. Que de modifications n'observe-t-on pas dans l’A. cam- pestre, espèce si intéressante dans l'étude de tous les organes aériens. Quelle série polymorphe dans la décou- pure du limbe; certains sujets sont garnis de feuilles dont les sinus se prolongent jusqu’au sommet du pétiole; d'au- tres atteignent les trois quarts du limbe; on en observe où ceux-ci ne dépassent pas la moitié de cet organe et celui-ci est quelquefois légèrement incisé. Ce polymorphisme de feuillage chez une espèce qui nous est bien connue et que nous rencontrons si cCommu- nément dans nos excursions dans la vallée de la Meuse et de ses affluents, pourquoi ne se produirait:il pas dans toutes les espèces palminerves? Nous ne voyons aucun motif sérieux pour combattre cette manière de penser. Les observations que nous avons faites dans les Acer cultivés dans les jardins, et celles-ci sont très nombreuses, tendent à démontrer que le polymorphisme du feuillage se produit ici comme dans l'espèce si commune dans la partie montueuse de la Belgique. Si les découpures primaires du limbe sont sujettes à de si grandes variantes, les bords de ceux-ci sont également très polymorphes. La comparaison de nombreux échantil- lons entre eux de l'A. campestre démontre à l'évidence que les bords des lobes, le plus souvent entiers à l'exclusion du sommet, peuvent, dans certains cas, être découpés sur toute leur longueur. Dans les cultures, on collectionne une série intéressante 21 de variations chez certaines espèces dont les feuilles pré- sentent des laciniures si remarquables. Centaines de ces formes sont nées de semis; d’autres ont été observées à l'état spontané. Toute la série si intéressante des variétés de l’A. poly- morphum Sieb. et Zucc. vient démontrer à l’évidence de quel luxe de découpures le limbe de certaines espèces se pare. Les À. Pseudo-Platanus et A. platanoides sont à peu près dans le même cas; leurs variétés laciniées sont nombreuses. Ce qui est vrai pour les grandes échancrures du limbe, l’est également pour les dentelures qui les bordent. Les À.tataricum, AÀ.spicatum et À.pennsylvanicum présentent des dentelures plus ou moins variables, Certaines feuilles sont simplement dentées, d’autres ont les dents dentelées à leur tour. Il se passe chez les Acer par rapport aux dents le même polymorphisme que chez beaucoup de Rosa et de Rubus. Si nous constatons la non constance des caractères que les auteurs ont tirés des découpures du limbe par rapport à son sommet et à ses bords, la forme de sa base est aussi élastique. L’A. fataricum présente souvent sur un même rameau des feuilles cordées à la base, alors que celles du sommet sont tronquées ou subarrondies. Chez l’A. dasy- carpum, la base du limbe est quelquefois subcordée, alors que d’autres fois elle est obtuse ou subtronquée. De cette étude sommaire des caractères tirés de la découpure du limbe pour les espèces palminerves, nous en concluons que les botanistes monographes doivent être des plus circonspects. Chaque espèce possède une forme de limbe se rapprochant d’une figure géométrique à peu près immuable, mais dont les contours sont sujets à de 22 très nombreuses variantes. C’est à la condition d’avoir étudié un très grand nombre d'échantillons tant dans les herbiers que sur le vif, que le botaniste descrip- teur peut bien se fixer sur la forme primordiale et à peu près immuable de la feuille; forme d’où découle toute une série de modifications, modifications qui sautent aux yeux de l’observateur et qui lui fout saluer du nom d'espèce toute une série de formes considérées par d’autres comme spécifiquement distinctes. Quant aux espèces à nervation penninerve, les modifica- tions dans la forme du limbe sont peu fréquentes. Le sommet, chez certaines espèces, s'atténue insensiblement dans certaines feuilles, alors que chez d’autres, la pointe terminale se développe plus ou moins brusquement. L’A. Davidi Franch. est une espèce intéressante à étudier par rapport à cette modification. L’A. sikkimense Miq. pré- sente des feuilles à bords ondulés, alors que chez d’autres ces mêmes organes sont régulièrement dentés. L’A. car- pinifolium Sieb. et Zucc. présente des feuilles dont la base est manifestement arrondie, tandis que d’autres sont légè- rement cordées. L’A. oblongum Wall. montre des feuilles dont la base est arrondie, tandis que d’autres s’atténuent assez longuement en s’arrondissant. La figure géométrique qui caractérise les espèces à nervation pennée est l’ovale et ses modifications par rapport aux changements qui caractérisent le sommet et la base. Ces espêces peuvent avoir des feuilles à bords entiers, ondulés ou dentés. Les ondulations et les dentelures peuvent être considé- rées comme à peu près constantes; mais, comme pour d'autres caractères, ceux-ci peuvent être soumis à cer- taines modifications peu importantes par rapport aux caractères à tirer de ces organes. 25 Les espèces à feuilles entières sont beaucoup moins polymorphes que celles à feuilles découpées. Aussi la confusion entre les types est-elle moins admissible et les caractères tirés de ces organes, sont-ils par là beaucoup plus rigoureux. L'inflorescence, dans le genre Acer, est assez variable suivant les espèces. Son apparition est dans le plus grand nombre d'espèces plus tardive que le développement des feuilles; pour un très petit nombre, les fleurs appa- raissent avant les feuilles. Ces deux époques de floraison partagent done les Acer en deux sections bien caracté- risées. Les différents modes d'’inflorescence caractérisant la première section sont : la grappe simple ou peu rameuse à la base; le racème ou le thyrse plus ou moins décom- posés ; le corymbe simple ou composé sessile ou plus ou moins courtement pédonculé. La direction de ces inflorescences est également variable. Les grappes peuvent être dressées ou pendantes ; le thyrse peut affecter les mêmes caractères. L'étude des infiorescences démontre l’élasticité que peuvent affecter celles-ci : certaines grappes sont complè- tement simples, alors qu'on en constate d’autres plus ou moins ramifiées à la base sur un même arbre. Les racème, thyrse, corymbe simple ou composé peuvent être sujets à des modifications sensibles. De simple qu'est une inflorescence, le développement de cer- tains axes secondaires la transforme en inflorescence com- posée et ce phénomène se rencontre très souvent sur un mème arbre. Les caractères absolus tirés de la disposition des fleurs en telle ou telle inflorescence rentrent donc dans plusieurs 24 formes primordiales sujettes à des modifications qui les transforment, mais dans lesquelles on distingue aisément l’origine ou type fondamental. Les organes essentiels de la fleur peuvent être disposés de deux façons distinctes. Séparément ou monoïquement, ou associés dans une même fleur ou hermaphroditement. L'insertion des étamines par rapport à l'organe femelle peut être hypogyne ou périgyne par suite du mode de développement du disque sur lequel ces organes sont insé- rés. Dans certains cas, le disque est extrastaminale (étamines hypogynes); dans d’autres les étamines sont insérées sur le disque (étamines périgynes). Ces deux caractères sont rigoureusement constants et sont consé- quemment d’une valeur de premier ordre. Les fruits des Acer est formé de deux coques samaroïdes, indéhiscentes, uni-séminées, rarement bi-séminées. Beau- coup plus rarement rencontre-t-on trois, quatre, cinq et jusqu'à huit coques dans une même fleur. Chaque coque est prolongée en une aile dorsale coriace ou membraneuse, réticulée, et restant suspendues à un carpophore comme dans les Ombellifères. Par la position des deux coques par rapport l’une à l’autre résulte un écartement, se traduisant par un angle plus ou moins ouvert. Cet angle peut être très obtus ou très aigu. L'étude des types qui nous sont les mieux connus, étude faite sur le vif et dans les herbiers, nous a conduit à reconnaitre un polymorphisme considérable dans la forme des fruits. Prenons comme exemples les espèces les plus com- munes à l’état spontané et dans les cultures et comparons entre eux un certain nombre de fruits par rapport aux 25 caractères à tirer de l'angle formé par les deux coques- samaroïdes. A. Pseudo-Platanus. — L'angle formé par les deux coques est aigu. L'écart entre les bords intérieurs des ailes est ordinairement aigu mais quelquefois les deux bords sont parallèles sur la moitié en hauteur des ailes. Dans l’herbier du docteur Cosson, de Paris, nous avons étudié un échantillon chez lequel les deux ailes se recouvraient complètement mutuellement. Cette forme si singulière étudiée par certains botanistes aurait certainement été élevée au rang d'espèce bien distincte. Un échantillon de la variété purpurascens présente des fruits dont l’écarte- ment forme un angle droit. A. platanoides. — L'angle formé par les deux coques est très obtus et souvent même l'écart entre les deux coques est si considérable qu'elles forment par rapport l’une à l’autre une ligne à peu près horizontale. Nous possédons, du Jardin des plantes de Paris, des échan- tillons dont les ailes s'abaissent en dessus de l'horizontale et forment une ligne courbe des plus prononcée. A. saccharinum. — L'angle formé par les deux coques est plus ou moins aigu. Cependant, dans les herbiers du Muséum et du docteur Cosson, nous avons étudié des échantillons dont les bords extérieurs des ailes sont paral- lèles entre eux. A. palmatum. — angle formé par les deux coques est obtus, mais l'écart entre elles est excessivement variable, d'où il résulte un polymorphisme aussi varié que pour le feuillage. A. campestre. — L'angle formé par les deux coques est des plus obtus Chez certains échantillons, les deux ailes sont placées sub-horizontalement par ‘rapport l’une à 26 l’autre. C’est une des espèces où le caractère de position des ailes par rapport l’une à l’autre est très peu variable. A. monspessulanum. — L'angle formé pour les deux coques est três aigu, à tel point que sur certains échantil- lons les ailes se recouvrent partiellement, alors que d’autres se découvrent complètement. Nous pourrions étendre d’avantage l’étude de certaines espèces par rapport aux fruits, mais nous pensons que les quelques exemples cités suffissent pour faire apprécier à quels jeux ces organes sont soumis. Encore une fois, rien de fixe ici, pas plus pour les fruits que pour les feuilles. Mais le facies spécifique tiré des coques-samaroïdes se résume en une forme que le botaniste reconnait alors qu’il a eu sous les yeux de nombreux matériaux à consulter. Cette étude des organes qui ont servi à décrire les espèces d'Érable n’a eu d'autre but de notre part que de faire briller, aux yeux des monographes, la variabilité des organes essentiels, organes sur lesquels on base les divers caractères spécifiques Chaque type tel que nous les com- prenons est cet ensemble d'individus venant se grouper, se réunir en un même tout, bien que partiellement dis- semblables entre eux, dissemblance qui n’est qu’apparente, dissemblance qui a pour origine les faits que nous avons énumérés, faits qui se sont produits et qui se produiront toujours dans la nature. Vouloir se faire une idée de la valeur de l'espèce, à l’inspection de quelques fragments minuscules d'une espèce arborescente n’est pas logique : c’est le cas des échantillonsd'herbier. L'étude sur le vifest la seule pratique, et si l'on n’a pas toujours toutes les espèces vivantes à sa disposition, l'examen sérieux des premiers vous permet, de tirer des conclusions pratiques pour les seconds. 7 « Nous adressons nos plus sincères remerciments aux botanistes et pépiniéristes qui ont bien voulu mettre leurs collections à notre disposition. MM. le docteur Cosson, de Paris, D' Dieck de Züschen, C! de Schwerin de Wen- disch, Lavallée, de Segrez, Looymans, d'Oudenbosch, le Muséum de Paris dans les personnes de MM. Cornu, Bureau, Franchet et Bois, et enfin au si sympathique directeur du Jardin botanique de Bruxelles, M. Crépin. Toute notre gratitude est acquise à M. Villard, de Paris, qui nous à gracieusement secondé pour nos voyages. Nous nous plaisons à croire que nos confrères de la Société botanique de Belgique qui auraient des maté- riaux sur les Acer, voudront bien nous les communiquer. Anticipativement, nous leur adressons tous nos remerci- ments. ACER L, gen. 1155. Negundo Münch, Meth., p. 454. Negundium Rafinesq., Meth. Rep. V., p. 354. SECTION 1. — RUBRA Pax., Monog. Acer, p. 178. 1. A. dasycarpum Ehrh., Beitr., IV, p. 24. A. eriocarpum Michx, fl., II, 25%. — A. sacchari- num L. sp. 1055 fide Herb. et Koch, Dend., I, 541. — À. rubrum pallidum Ait., Kew., IE, 454. — À. rubrum Lamck, Encyce., I,-p. 580 excl. var. f. Icon. Torrey, fl. of N.Y., 14, 356, t. 18. Loudon, orD..1: 07, 90: Niebx,, f;arb.-am. El, 1,45. Var. 1. COLORATUM. S, v. À. lutescens Hort, 28 S. v. b. variegatum Hort. — Alba macul. Pax. S. v. c. pulverulentum Hort. Var. 2. PALMATUM. S. v. a. Wieri laciniatum Hort. — laciniatum, Pax. S. v. b. Wagneri Hort. = dissectum Pax. S. v. c. longifolium Hort. Var. 3. PENDULUM Hort. — cuneatum Pax. Obs. — M. le comte de Schweritz nous signale les sous-variétés suivantes : Arbusculum Reuth. — Macro- phyllum. — Tripartitum Trans. — Monstrosum. , — Pyramidale. — Aur. varieg. — Nervosum. — Trifo- liatum. — Monstrosum aur. varieg. — Tricolor. 2. A. rubrum L. A. glaucum Marsh., arbust., 2. — A. carolinianum Walter, 251. — A. coccineum Michx, f. arb., IT, 205. — A. dasycarpum Ê glabrum Aschers., f1. Brand., p. 116.— A. sanguineum Spach, Ann. sc. nats, 2 sér., t. 2,np. 176. fcon Despr Ann, mus., VIE, t. 25, f. 2. — Watson, Dendr., p. 169. — Loudon, arb., 424, t. 39-40. Sussp. [. Normale Wesml. — À. rubrum L. sp., 1496. Var. {. EuRuBRUM Pax. — 4. floridanum, fulgens Hort., glaucum Hort., palmatum Hort. Var. 2. SANGUINEUM Spach. — À. coccineum Hort. Var. 5. cLAUSUM Pax. Var. 4. PALLIDIFLORUM (Koch) Pax. Var. 5.romenrosum (Hort.)Pax. À. Wagneri Hort. 29 Sussp. 2. Semiorbiculatum (Pax) Wesml. — A. semiorbiculatum Pax, sp. nov., p. 181. Cette forme de l’A. rubrum est considérée par le Dr Pax comme spécifiquement distincte. D'après cet auteur, elle diffère du type linnéen par des feuilles arrondies à la base, semi-orbiculaires, à lobes courts, aigus, subégalement dentés ou denticulés. Sont-ce des caractères d’une telle valeur pour que cette forme soit élevée au rang d'espèce ? Nous ne le pensons pas. La manière de penser de l’auteur de la monographie du genre Acer est basée sur des échantillons de l’herbier du Jardin botanique de Berlin, récoltés par Kinn. Il résulte d'observations que nous avons faites sur des plantes de semis, nées en Belgique, que bien souvent l’on observe des sujets à feuilles très manifestement arrondies à la base. SussP. 8. Microphylluan (Pax) Wesl. A. microphyllum Pax, sp. nova, p. 180. Cette seconde forme de l’A. rubrum est caractérisée par le D' Pax comme suit : Base des feuilles cunéo-arrondies, trilobées, à lobes sub-égaux, dentés ou denticulés, aigus. Pétiole plus court que le limbe. Les caractères tirés de la position des samares par rapport l’une à l’autre, sont de ceux pour lesquels l'élastieité est grande. L’angle formé par les deux ailes est sujet à des variations que nous avons observées dans les herbiers du D' Cosson et du Jardin des plantes de Paris. La grandeur de la feuille constitue-elle un caractère d'une valeur telle qu'on puisse le considérer comme spéei- fique dans le genre qui nous occupe? Nous ne le pensons 50 pas. Encore une fois, dans les cultures des plantes de semis nées en Belgique, on constate que certains sujets sont à feuilles relativement très grandes par rapport à d’autres, dont les feuilles sont petites. Les échantillons récoltés par Kinn dans l'Amérique boréale l'ont été très probablement sur des parties de l'arbre voisine du sol, parties où les éléments nutritifs arrivent avec pareimonie; tous les organes en souffrent, leur végétation est moins luxuriante que dans le sommet de l’arbre et, de là, résultent des pousses microphylles. Pour celui qui a observé les arbres en forêt ou dans les pares, ce phénomène se présente à chaque pas. Obs. M. le C'* de Schweritz nous indique les variétés suivantes de l’A. rubrum : Heterophyllum laciniatum. — Wagneri laciniatum. — Fol. varieg. SECTION [I. — SPICATA Pax, Monog., p. 182. 5. À. tataricum L. SussP. [. Tataricam L. sp.1492 (Wesml). À. cardi- folium Mônch, Meth. et cordifolium Baumy ex Nyman, consp., p. 155. Icon. Guimpel et Hayne, Fremdl. Holz., t. 97. — Watson, dend., t. 160. Reichenh., Icon., V, 162. Var. 1. crispun Pax. Var. 2. TORMINALOIDES Pax. Var. 3. INCUMBENS Pax. Var. 4. Scepzanskn Baciborski. SussP. Il. Boscii (Spach!) Wesml.— 1. lobatum Bosc. Devons-nous considérer l'A. Boscii comme une forme née dans les cultures par le mariage des deux espèces 51 légitimes ou bien comme un jeu de la nature par semis? L'herbier du Muséum de Paris est très riche en maté- riaux de l'A. Boscii. Nous les avons étudiés très attentive- ment et notre manière de penser est gelle de considérer cet Erable comme issu du A. tataricum et A. monspessu- lanum. Nous nous rallions donc à l'opinion de Baudrillat et Focke. Toutes nos observations faites sur les échantillons de Paris nous forcent de nous écarter de celles du D° Pax qui fait intervenir l’A. pennsylvanicum en compagnie de l'A. tataricum comme ascendants de l’hybride. Feuilles, fruits, écorce de l'A. pennsylvanicum s’écartent complète- ment comme caractères de ceux qu’affectent l'A. Boscü. Susse. III. Ginnala (Maxim. fl. amur., p. 67). Wesml. Icon. Regel, Garten flora, 1877, p. 508. Var. 1. Eu-GinnaLa Pax. — A. Ginnala Auct. — À. tataricum laciniatum Reg. — À. Korolkoivi. Hort. Segrez. Var. 2. Arnzuense Franchet, Bull. Soc. bot. France, t. XXVI, p. 84. Var. 5. Semenovu Regel et Herd. ! (Pax). 4. À. Paxii Franchet, Bullet. Soc. bot. France, XX XIII (1887), p. 464. Icon. Plantae Delaveyanae, liv. 5, pl. 31, 1890. Cette espèce, comme le fait remarquer M. Franchet, est intermédiaire entre les À. oblongum et A. trifidum. Les matériaux, assez incomplets que nous avons étudiés, ne nous permettent pas de nous prononcer sur la valeur de cette espèce. 32 5. A. trifidum Hook. et Arn., Bot. Beech, p. 174. A. Buergerianum Miq., Prol., p. 2. Icon. f. Jap. IT. p. 81, t. 143, encl. p. 1 et 1-4. Var. nixGPgense Hance, Journ. of bot., 1878, p. 168. 6. A. pilosum Maxim., Bul. acad. St-Pétersb., XXVI p. 456. Icon. Ibid., tab. XXVIL, f. 1-5. Cette espèce manque dans les herbiers de Cosson, de Paris et de Bruxelles. Nous n'avons donc pu l’étudier. 7. A. cinerascens Boiss., Diag., ser. I-VI, p. 29. — Boiss., fl. orient., I, p. 952! Cette espèce a beaucoup d'aflinités avec l'A. monspessu- lanum. Par la forme des feuilles et des inflorescences, la ressemblance est frappante , mais par ses pétales ciliés poilus et les samares opposées horizontalement, cette espèce s'écarte de l’A. monspessulanum. Etudiée d’aprèsles échantillons de l’herbier du D° Cos- son, nous considérons cette espèce comme bien établie. 8. À. spicatum Lamk, Encyc., II, p. 581. A. pennsylvanicum Du Roi, Diss., p. 61.— A. parvi- folèum Ehrh., Beitr., IV, p. 40. — A. montanum Ait., Kew., II, p. 435. Icon. Guimpel, Otto et Hayne, Fremd., t. 48. — Loudon, Arb., 1, p. 406, t. 26. SuBsp. Ukurunduense Maxim., fl. Amur., p. 65. A. Dedyle Maxim. , Bull. St-Pétersb., XV, p. 125. 9. À. multiserratum Maxim., Plant. chin. in Acta hort. Petrop., 1890, p. 207. 35 Cette espèce ne nous est connue que par la description qu’en donne l’auteur. 10. A. macrophyllum Pursh, fl. Am. sept., I, p. 267. A. palmatum Rafinesq., New flora, E, p. 48. — A. Murrayanum Hort. Icon. Nuttal, Sylva, IE, p. 77, t. 67. Hooker, fl. bor. Amer., 1, p. 112, t. 58. Loudon, Arb. I, p. 408, t. 28, f. 117. — A. Murrayanum Gard. chron., 1875, t. 1632. 11. À. Pseudo-Platanus L. sp. 1496. A. villosum Presl, fl. sicula, p. 194. — À, nebro- dense Tin ined. Icon. Reichenb., Icon fl. germ., t. 164. Ch. Lemaire, II. Hort., XI, pl. 406. SussP. Ï. Typicum Pax. À. Pseudo-Platanus Auct. (sens. strict.). Var. 1. SUBTRUNCATUM Pax. v. a. acuminatum Tausch, |. c. v. 6. erythrocarpum Hort. . €. euchlorum Hort. . d. hybridum Hort. e. virescens varieg. Hort. — maculatum Hort. — pulverulentum Hort. Var. 2. Vinirouiuu Tausch, fl., XII, p. 549. A. opulifolium Thuill., fl. par., p. 538, texte De Cand. — 4. Rafinesquianum Hort. Var. 5. Fier (Ortmann) Pax. S. v. a. laciniatum Hort. S. v. b. palmatifidum Hort. S. v. c. digitatum Shneih. “cb DE“ ©1 Var. 4. SusinrecriLoBum Pax. — À. Opizii Ort- mann. — À. praecox Opiz. — À. monstrosa Hort. Var. 5. CoLoraTum Pax. S. v. a. purpurascens Hort. — aureo-varieg. Hort. — insigne Hort. — nervosum Hort. — atrum Hort. — — aur. varieg. Hort. S. v. b. aurea Hort. — tricolor Dieck. — longifolia Hort. S. v. c. lutescens Hort. — Worleii Hort. .— nanum Hort. — Corslosphinensis Hort. Angl. — Alberti Hort. S. v. d. Albo-variegata Hort. — roseum Hort. — tricolor Hort. — Leopoldi Hort. — quadricolor Hort. Obs. — M. le Comte de Schweritz nous signale, outre ces sous-variétés, d’autres qui nous sont inconnues : Ser- ratum. — Longifolium. — Aucubacfolium. — Virescens. — Lutescens crispum. — Clausum. — Pedunculatum. — Crispum. — Oblusifolium. Var. 6. Compzicarum Mortensen, Bot. Tidsskr., IE, 2: Var. 7. Dirrricui (Ortmann) Calakovsky, Prod., p. 559. — A. Ditrichii Ortmann. — À. bohe- micum Presl. 39 Sugse. 2. Villosaun (Presl) Pax. — A. tomentosum Tsch ? — A. macropterum Guss. — À. Ps.-Pl. var. villosum Parlat. Archangeli., 1. €. Var. 1. LaTiazatTum Pax. — À. villosum Presl. Var. 2. NeBRoDensE Ten. (Pax). — À. nebrodense Tin. ined. Sussp. 3. Van Volxemi(Mast.) Wesml. — A. Van Volxemi in Gard. Chron., 1877, p. 72, f. 10! Hort. Segrez! Au sujet de cette plante voici ce que M. Jean Van Vol- xem nous écrit : « L'exemplaire de Segrez étant un cadeau fait à M. Lavallée est authentique. Si vous voyez mes « nombreux exemplaires à Perck, vous verriez mieux que « sur un exemplaire d’herbier combien cette espèce diffère « de À. Pseudo-Platanus. Gela m'a frappé quand je lai « découverte dans les forêts de Lagodechi pêle mêle avec « le Pseudo-Platanus sans aucune transition. Elle en diffère « par la forme de son feuillage et sa couleur, la couleur, « l'écorce et la grosseur des moindres rameaux, la dimen- « sion du fruit assez voisin du Pseudo-Platanus, mais beau- « coup plus petit. La taille infiniment plus grande des « exemplaires adultes. En un mot, l'arbre est si différent « de son congénère, que mon attention a été attirée par lui « à plus de deux cents mètres de la lisière de la forêt. « Bien que je la cultive depuis près de 20 ans, ni moi ni « personne nous n’en avons encore vu les fleurs, Je les « attends chaque printemps. s «+ Les fruits que j'en avais ont été soumis au D' Masters quand il me l’a dédiée (14 décembre 1889). » Provisoirement, nous faisons rentrer l'A. Van Volxemi dans le groupe de l’A. Pseudo-Platanus. Un jour, peut- CS A 36 être, alors que nous aurons pu étudier fleurs et fruits, cette manière de voir se modifiera-t-elle? Pour le moment, les échantillons authentiques reçus de Segrez, comparés à des À. Pseudo-Platanus ne présentent aucun caractère assez sérieux pour opiner dans le sens du Dr Masters. 12. A. Heldreichii Orph. sensu ampl. Orphanides in Boiss., Diag., Ser. 2, V, p. 71. Boiss., fl. orient., [, p. 949. — À. macroplerum Visiani, Mem. de inst. Venet., p. 175. — A. Visianü Nyman, comp., p. 155. Icon. Pax (Gartenflora 1885, t. 1185). Var 1. Eu-Hecoreicni Pax. — A. Heldreichü Auct. supr. laudat. Var. 2. Macropterum (Vis.) Pax. — A. macrop- terum Vis. — A. Visiani Nyman. 15. A. insigne Boiss. et Buhse, Nouv. Mém. d. nat. de Moscou, XII, p. 46. A. velutinum Boiss., Diag., Ser. [, VI, p. 28. — A.TrautvelteriMedwedjew.,Mitth.d.Kaukas.,1880. Icon. Gartenflora 1881, p. 120, ic. xylogr. Var. 1. GLasrescens Pax. — À. insigne Auct. Var. 2. Vecurinuu Boiss., fl. orient., I, p. 948. — A. velulinum Auct. Var. 3. Traurvetrert (Medw.) Pax. — À. Traut- velleri Auct. supra cit. 14. À. hybridum Spach, Ann. sc. nat., 2° série, t. 2, p. 165. Le D' Pax penche vers l’A. Pseudo-Plalanus comme ayant une certaine paternité dans la plante de Spach. En effet, par l’ensemble des feuilles, elles se rapprochent, comme forme, de celles de cette espèce, Quant aux 37 samares, elles sont parallèles entre elles et ce caractère pourrait faire opiner pour l'A. monspessulanum comme seconde espèce étant survenue dans l’hybridation. L'exemplaire qui croit dans l’arboretum du Muséum de Paris a assez le port de l'A. Pseudo-Platanus. Quoique moins vigoureux que cette dernière espèce, il en a le facies plus ou moins modifié par son feuillage trilobé, non glaucescent en dessous, par ses inflorescences en thyrse et surtout par la position des deux samares par rapport l’une à l’autre il se rapproche de l'A. monspessulanum. Il serait à désirer que des semis fussent exécutés à l’aide de graines de cette forme comme avec celles de 4. Boscii. Sont-elles fécondes ? Ce que nous pouvons répondre à cette question, c'est que celles récoltées par nous de la forme qui nous occupe, semblaient bien constituées. La base des feuilles varie de la forme arrondie à celle subcordée ou cordée; mais la première est la plus générale. Sur des échantillons du Muséum de Paris à feuilles cor- dées, la position des deux samares se rapproche beaucoup plus de celle qu'affecte l’A. Pseudo-Platanus. Au contraire, sur d’autres à feuilles arrondies à la base la direction des samares rappelle celle de l'A. rnonspessulanuim. La profondeur des échancrures des limbes varie égale- ment. Nous remarquons qu’elle est beaucoup plus pro- noncée sur les limbes à base cordée que sur ceux à base arrondie. : 15. À. caesium Wall., for. flor., 111, t. 21. Sous le nom de À, molle Pax, Nachtrage und Erganz zu der Monog. Acer, p. 74, décrit une espèce voi- sine de À. caesium qui nous est inconnue. 16. A. Campbellii Hook. f. et Thoms., manse. in herb. Kew. — Brandis, for. flor., 109. — Hiern in Hooker, fl. of brit. Ind., 1, p. 696. 38 17. A. caudatum Wall.,pl. As. rarior., p. #4, 28, t. 132. 18. A. urophyllum Maxim., plant. chin. in act. hort. petropol., 1890, p. 105. Cette espèce ne nous est connue que pour la descrip- tion qu’en donne l’auteur. 19. A. coriaceum Tsch., flora XII, p. 550. A. parvifolium Tausch, 1. c., p. 552. A. polymorphum Spach, Ann. Se. nat., 2° série, t. 2, p. 172! A. creticum Tratt., Arch. d. Gawä, I, t. 45. A. barbatum Hort. Cette forme est vraisemblablement un hybride des A. monspessulanum et A. italum. Par les feuilles au point de vue de la forme, elle se rapproche beaucoup de la première espèce; comme grandeur, les feuilles sont inter- médiaires entre les deux ascendants. L'étude des échantillons de l’herbier du Muséum de Paris démontre que les découpures du limbe sont varia- bles. Certains rameaux ont des feuilles à sinus atteignant le milieu du limbe; d'autres dont les découpures ne l’en- tamment qu'au tiers supérieur. La base du limbe sur certains échantillons est plus ou moins cordée; chez d'autres, elle est sub-tronquée. Les samares ressemblent beaucoup à celles de l’A. monspessulanum. La fusion des caractères des deux espèces aseendantes est évidente et ii en résulte un polymorphisme pour les organes essentiels. Il serait intéressant de semer les graines de cet ee Celles que nous avons étudiées à Paris semblaient bien conformées, mais par leur âge elles avaient certainement perdu toute faculté germinative. 39 Spach distingue plusieurs formes par rapport à la grandeur du feuillage. Celles-ci résultent de la plus grande influence de l’A. italum sur l'A. monspessulanum dans l'hybridation. SECTION III. — PALMATA Pax, Monog., p. 198. 20. À. japonicum Thunb., fl. Jap., p. 161. Icon. fl. jap. DC. IF, tab. 10. — Sieb. et Zucc., fl. jap., IL, p. 82, t. 144. Les caractères tirés des contours des feuilles permettent de distinguer deux formes. Le limbe des premières est plus large que haut; celui des secondes, au contraire, est beaucoup plus long que large. Cette dernière forme nous a été envoyée par M. Lavallée, de Segrez, sous les noms de A. rugosum et À. vitifolium. Les variétés de l’A. japonicum sont assez nombreuses dans les cultures. Toutefois n'ayant pas eu sous les yeux toutes celles indiquées dans les catalogues horticoles nous ne les acceptons que conditionnellement par crainte de confusion avec certaines formes de l'A. palmatum. Var. 1. Focus variec. Hort. Limelette. Var. 2. Dissecruu Sieb. . V. a. — fol. pinnatif rubris Sieb. v. D. — — — . viridibus Sieb. v.c. — rosea marginalis V.H. v. d. — Frederici-Guilielmi Verschaf. Var. 5. Jucunoum Verschaf. v. a. Meckeli Sieb. v. b. pelialis roses. v. c viridibus Verschaf, v. d. sanguineum Verschaf. 40 21 22 25 . À. circumlobatum Maxim., Mélang. bibliog., VI, p. 568. . À. Sieboldianum Miq., Prolus., p. 19. . À. palmatum Thunb., fl. Jap., p. 162. A. dissectum Thunb., fl. Jap., p. 160. A. septemlobum Thunb., fl. Jap., p. 162. A. polymorphum Sieb. et Zucc., Abh., 2, p. 158. A. sessilifolium Sieb. et Zucc., Abh., 2, p. 158. Icon. Var. André, illustr. hort., XIV, t. 526. XVII, t. 18, 43, 46. Van Houtte, fl., XXI, 19, XIV, 173, XII, 75. Les variétés et sous-variétés de cette espèce sont très- nombreuses, La liste qui suit est celle publiée dans l’Zndex bibliographique de l'Hortus belgicus (Féd. des Sociétés d’hort. de Belg., 1887, p. 367). A. polymorphum Sieb. et Zucc. var. palmatifidum. ge PALMATUM Thunb. v. a. atro-purpureum Sieb. V.H., pl. 1275. v. b. cæœrneum Sieb. v. c. cralaegifolium J. Linden. V. V Y P d. crispum Sieb. André, XVIL pl. 43. . e. digitatum, fol. integ. pubes. Sieb. . [. dissectis, roseo marginata. V. H., XV, I. 1566. . V. g. dissectis, pennati, roseo pictis Ch. Lem., Illustr. hortic., XIV, pl. 525. . Ne h. amatum Sieb. André, XVIE, pl. 46, . V.i. partitum Linden. . V.j. pictum Sieb. : Va k. plumosum Verschaf. 41 . V. L. pulchrum Linden. . v. m.reliculatum Sieb., André, X VIT, pl. 18. . Y. n. roseo-dissectum Linden. . V. 0. rubrum Sieb. . v. p. sanguineum Lemaire, NI. ,XIV ,pl.526. — fol. incisis Sieb. Var. [1. Sepremcogum Thunb. v. a. arg. maculatum Sieb. b. bicolor Sieb. v. c. pubescens Sieb. v. d. roseo-versicolor Sieb. v. e v. f On Un On Un Un . sponte crescens fol. viridibus Sieb. . vwersicolor Sieb., V.H., fl. XIV, pl. Brurnu 24. À. circinatum Pursh, fl. am. sept., 1, p. 266. Icon. Nutt., Sylva, Il, p. 80, t. 68. — Hook., fl. bor. A LE 699 'Loudon;, arb.,. LL, 4 112-127. V.H. fl. VIE, p. 210. Secriox IV. — TRIFOLIA Pax, Monog., p. 203. 25. À. cissifolium C. Koch, Ann. Mus. Lugd. bot., I, p. 292. Nequndo cissifolium Sieb.et Zucc., Abh., IV, 2, p. 159. 26. A. nikoense Maxim., Mélang. bot., VI, p. 370. A. Maximowiczianum Miquel, Arch. Néerl., IL, p. 475, 478. SECTION V. — INTEGRIFOLIA Pax, Monog., p. 207. 27. À. niveum Blume, Rumphia, III, 193, t. 1678, f.1. À. laurinum Hasskarl, Tydsehr., X, p. 138. 49 À. javanicum Junghubn, Tydschr., VITE, p. 391. A. cassiaefolium Blume, I. c., f. 2. Var. CassiaeroLiuM (Blume) Miquel, I. c. 28. À. oblongum Wall. in DC., Prod., t. 593. A. Buzinsbala Hamil. — Cambess in Jacq., Voy. bot. 51, t. 94. A. nepalense oblongifolium Hort. 1. Var. Microcarpux Hiern, fl. of Brit. Ind., 1, 693. 2. Var. LaeviGaTuM ( Wall.) Wesml. A. laevigatum Wall., pl. asiat., IE, 3, t. 104. 3. Var. ANGusTuM Pax, monog., p. 209. 29. A. reticulatum Champ. in Hook., Kew. Journ. DO TI Oo 12 Icon. Seeman, Bot. of the voy. of H. Herald, pl. 80. 50. A. Fabri Hance, Journal of bot., XXI, p. 76. Cette espèce nous est inconnue. Elle n’existe pas dans les herbiers que nous avons consultés. Hance la considère comme intermédiaire entre les À, reticulatum et À. laevigatum. SECTION VI. — NEGUNDO Pax, Monog., p. 210. 31. À. Negundo (L.) Wesinl. Sussp. 1. Fypicum (Wesml.) — 4. Negundo L. sp. 1490. — A. Negundo var. vulgare Pax., Negundo aceroides Moench, Method., p. 334. — Negundo fraxinifolium Nutt.; Genera, I., p. 253. — Nequndium fraxinifolium Rafinesq., Med. rep., V, p. 594. Icon. Wangenh. Amer., t. 12, f. 29. Michx, f. arb. tu. 18. — Loudon, arb., [, t. 46, 47. — Buchenau, 43 Bot. Zeit., XIX,t. XI. — Baillon, Hist. f. 426. V.H. fl. XVII, p, 1781-82, Var. 1. VuLcare Pax. S. v. a. argenteo-varieg. Hort. S. v. b. aureo-varieg. Hort. S. v. c. angustissimum Pax. — A. crispum Hort. S. v. d. violaceum Hort. Var. 2. Texanun Pax. — A. Negundo latifolium Pax. SuBsP. 2. Mexicanum (D.C.) Wesml. A. mexicanum Pax, Monog.. p. 212. — Negundo mexicanum DC., prod., I, p. 596? Sussp. 5. Californicum (Torr. et Gray) Wesml. Hort. Looymans Oudenbosch! Obs. M. le comte de Schweritz nous donne une liste assez longue de sous-variétés de l’A. Negundo typicum. Ac. neg typ. Viridi marg. — Versicolor Dieck. — Aurea marginata Transon. — Heterophylla Sp. — Cris- . pum Hort. — Globosum — Nanum Dieck. — Robustum. — KR. aur. varieg. Sp. — R. viridi pictum G. S. — KR. arg. marg. Derege. — R. lutescens. — R. insigne. — Violaceum tomentosum. — Pedunculatum. SECTION VIT. — INDIVISA Pax, Monog., p. 215. 52. A. Thomsoni Miq. in Arch. néerl., 11, p. 470. Cette espèce n'est pas représentée dans les’ herbiers que nous avons consultés. 55. À. sikkimense (Miq.) Wesml. 44 SuBSP. Normale Wesml. — A. sikkimense in Arch. neerl., IE, p. 471. Var. SERRULATUM Pax, Monog., p. 215. Sussp. Hookeri (Miq.) Wesml. — À. Hookeri Miq. in Arch. neerl., IT, p. 471. Var. Masus Pax, Monog., p. 216. Sussp. DBavidi (Franchet) Wesml. — 4. Davidi Franchet, Arch. Mus., VIII, 2° série, p. 208. Les riches matériaux consultés dans les herbiers du Dr Cosson, du Muséum de Paris et du Jardin botanique de Bruxelles ne nous laissent aucun doute pour considérer les deux espèces de Miquel et celle de M. Franchet comme de simples formes plus ou moins fixes d’un seul type spécifique. Le D' Pax dit que l’inflorescence de A. sikkimense est in spicam dense dispositi. Ce caractère ne se verifie pas sur les échantillons du Muséum dont les fleurs et plus tard les fruits sont en grappe assez lâche. Celles de l'A. Davidi quoique un peu plus longues que celles de l'A. Hookeri, sont semblables pour les autres caractères avec celles de cette seconde espèce. Quant aux caractères tirés des feuilles, ils sont, sur les trois formes qui nous occupent, assez polymorphes. En effet, la base de celles de A. sikkimense est sub-arrondie ou sub-cordée sur un même rameau ; sur d'autres, elle est manifestement cordée (Herb. P.). Celles de l'A. Hookeri présentent les mêmes caractères et certaines même sont profondément cordées. Quant à celles de l'A. Davidi les mêmes observations leur conviennent. | Le sommet des limbes de l'A. Davidi et de l'A. Hookeri 45 est brusquement terminé par une pointe plus brusque chez le premier. Mais encore une fois ce caractère n’a rien d’absolument fixe. Quant aux bords du limbe, ses caractères sont également variables, L’A. sikkimense présente des feuilles dont les bords sont ondulés sans dentelures ; d’autres feuilles sont régulièrement dentées. Plus de régularité règne pour celles de l’A. Hookeri. Quant à celles de l'A. Davidi, les bords de certaines feuilles ressemblent à ceux de l’A. sik- kimense en ce sens qu'ils sont ondulés, mais les ondula- tions dans l’espèce de M. Franchet sont dentées. 34. À. baetulifolium Maxim., pl. Chin. in act. hort, Petrop. Cette espèce ne nous est connue que par la description qu'en donne l’auteur. 55. À. distylum Sieb. et Zucc., Abh., IV, 2, p. 154. Nous avons observé un exemplaire cultivé en pot au jardin japonnais de l’exposition de Paris de 1889 et un autre à l’arboretum de Segrez. 56. A. stachyophyllum Hiern. in Hook, fl. of Brit. Ind., 1, p. 694. Cette espèce, comme forme de feuilles, se rapproche beaucoup de l’A. Hookeri. Elle se caractérise par un tomentum subfoliaire très remarquable. Ses grappes fruc- tifères sont plus longues, plus làches et les deux samares sont subparallèles. Malgré ces caractères qui semblent spécifiquement distincts, nous opinons à ne considérer cette espèce que comme une forme à feuilles velues-pubescentes de l'A. Hoo- keri. Toutefois, avant de nous prononcer définitivement, nous attendons l’occasion de pouvoir vérifier les échantil- lons de Kew. 46 37. À. carpinifolium Sieb. et Zucc., Abh., IV, 2. Icon. Sieb., fl. jap., LI, p. 81,t. 142. SecTION VIII. — GLABRA Pax, Monog., p. 217. 38. À. glabrum (Torr.) Wesml. Sussp. 1! typicum Wesml. — A4. glabrum Torr., ann. Lyc. NW, p.272. Var. Triparrirum (Nutt. Pax). SussP. 2. Douglasii (Hook.) Wesml. — 4. Douglasii Hook., London journ. of bot., VI, p. 77, t. 6. Nous avons reçu du Dr Dieck, sous le nom d'A. Dou- glasi, la var. tripartitum (Nutt.) Pax de l'A. glabrum. Tous les échantillons étudiés à Paris de cette première espèce ne nous ont pas présenté une seule feuille pseudo- ternée, qui caractérise l'échantillon reçu de notre savant correspondant le D° Dieck. SECTION IX. — CAMPESTRIA Pax, Monog., p. 219. 59. À. grandidentatum(Nutt.)Torr.Gray, fl.of North. Am.,Ï, p. 247. Icon. Nutt., Sylv., Il, p. 82, t. 69. 40. À. campestre L. sp. 1497. A. austriacum Tratt., Arch. A. marsicum Gussone, Plant. rar., p. 375. A. suberosum Dumort., FI. belg., p. 115. A. sylvestre Wenderoth, Schrift. nat., I, p. 250. Icon. Engl. bot., t. 304. — Flor. danie., 1. 1288. — Tratu arc., t. 7. — Reichenb., lcon., V, f. 48925, 47 Var. 1. Marsicuu (Guss.) Koch. — A. caumpestre var. subtrilobum Uechtriz et Sintenis, in Krantz, enum., p. 188. Var. 2. Hesecarpum DC., 1. ce. — Var. pubescens Boenning., fl. mon. — Var. lasiocarpum Wimm. — tomentosum W. et K. — villocar- pum Lang. — A. quinquelobum Master, Exs. — eriocarpum Opiz, Exs. Var. 5. Leiocarpun Tausch, 1. e. — lasiophyllum Wimm. —- glabratum Wimm. — collinum Wall. — 4.Wagneri. — polycarpum. — micro- phyllum Opitz. — orthopterum Master. Var. 4. VARIEGATUM Pax. S. v. variegatum Hort. S. v. pulverulentum Hort. Le D' Pax, dans ses compléments, divise l'A. campestre comme suit : A. Cambpestre. I. Subsp. hebecarpum DC. 1. Var. marsicum Guss. 2. Var. lobatum Pax. 3. Var. acutilobum Pax. IT. Subsp. leiocarpum Tausch. 1. Var. leiophyllum Pax. . Var. pseudo-monspessulanum Borm. et Pax. . Var. glabratum Wimm. et Grabow. . Var. lasiophyllum Wimm. Var. austriacum Tratt. OX & O1 NO Obs. — Toutes ces variétés sont-elles constantes ? Pour répondre à cette question, il conviendrait de les étudier par une culture rationnelle; elle seule, au bout de plu- 48 sieurs années d'expériences, pourra nous répondre négati- vement ou aflirmativement. A. campestre X monspessulanum Pax est un hybride décrit par le D" Pax croissant en Herzegovine. 41, À. obtusatum W.K. (sens. ampl.) in Willd. sp. IV, p. 984. A. neapolitanum Tenore, fl. Neap., 11, p. 572. A. opulus Tenore, fl. Neap. prodr., p. 72. A. aetnense Tin. ined. sugsp. 1. Euobtusatum Pax. — A. opulifolium. Var. tomentosum Koch, synop., p. 134. — Var. obtusatum Visiani, fl. Dalm., III, p. 221. — Var. velutinum Boiss., fl. or., 1, p. 949. — A. obtusatum auct. — A. neapolitanum Gus- sone. — À. aetnense ‘Tin. ined., — A. Opalus GB obtusatum Archangeli, f1., p. 144. Var. 1. Mazvaceum Pax. — A. Rafinesquianum Hort. — Hyrcanum Hort. Var. 2. GENUINUM Pax. Var. 5. ANOMALUM Pax. Var. 4. AFRICANUM Pax. SussPp. 2. Neapolitanum (Ten.) Pax. — A. neapoli- lanum Auct. 42. À. italum Lauth (sens. ampl.). . italum Lauth. de Acere, p. 32. . opulifolium Vill., hist. pl., 1, p. 535. . hispanicum Pourret, Mém. de Toul., HE, p. 505. . vernum Reynier, Mém. hist. nat. Suisse, p. 221. > à à à CE RSS SUBSP. 49 . Opalus Ait. Kew. III, p. 436. . rolundifolium Lamk, Encyc. IE, p. 382. . Opalifolium Tenore, Ati, VIT, p. 321. . hyrcanum Fisch. et Mey., ind., IV, p. 51. . granatense Boiss., Elench., p. 39. . Reygassei Boiss. et Bal., Diag. Ser. 2, V, p. 72. . lauricolum Boiss. et Bal., Diag. Ser. 9, V, p. 72! . Martini Jordan, Pugill., p. 52. . nevadense Boiss.! . ialum Lauth, Dendr., p. 458. Î. Hispanicum (Pourret) Pax, Monog., p. 226. Var. 1. GRaNATENsE (Boiss.) Willk. — 4. grana- tense Boiss.! |, ce. — À. italum var. granatense Willk. fl. v. Span., HI, p. 561. Var. 2. Nevanense Boiss.! Sussp. 2 Variabile Pax, 1. c., p. 226. Var. 1. Oruurouun Vill., Pax. — À. opulifolium Vill, — A. vernum Reyn. — A. opulifolium Ten. — À. Opalus Reich., l. ce. — À. Martini Jord. | Var. 2. Oparus (Ait.) Pax. — A. italum Lauth (sens. stric.). — À. Opalus Ait. — À. rotun- difolium Lamk, |. c. Var. 5. Crassirouum Pax. Sussp. 3. Hyrcanum (Fisch. et Mey) Pax. — À. hyrcanum Auct. Var. 1. TOMENTELLUM Pax. Var. 2. sermicum Pax. 50 Var. 35. Tauricozuu Boiss. — À .tauricolum Boiss.! Var. 4. Reycasser Boiss. — À. Reygassei Boiss. et Bal., I. c.! 43. À. monspessulanum (L.) Wesml. Suusp. 1. Typicam Wesml.— 4.monspessulanum L. sp. 1497. — À. trifolia Duh., arb. 1, 1.10, f. 8.— À. tri- lobatum Lamk, encyc., Il, p. 582. — A. trilobum Moench., Method., p.56.— 4. ibericum Bieb., fl. taur., Il, p. 447. — A. illyricum Jacq. Var. 1. Genuinum Pax, L. c., p. 229. S. v. liburnicum et denticulatum Hort. Var. 2. Jizyricun Jacq. Var. 5. CORALLINUM Pax. Var. 4. IBericuu M. Bieb. Var. 5. CRUCIATUM Pax. Var. 6. Turkesranicun Franchet. Sussr. 2. Pubescens (Franchet) Wesml.— A. pubescens Franch., plant. Turk., p. 55! SussP. 5. Reginae-Amaliae (Orph.) Wesml. — 4. Regi- nae-A maliae Orph. in Boiss., Diag., ser. II, E, p. 109. SusP. 4. Orientale (Tournef.) Wesml. — À. orientale Tournef., Inst., p. 45. -- À. creticum Tournef. — À. sempervirens L. Mant., 128. — A. heterophyllum Willd., Arb., 10. — A. obtusifolium Sibth. et Smith, prod., 1, p. 265. — A. Heckianum Aschers. ! in herb. Cosson. | Var. 1. RoruxpiroLium Spach. — Vaï. semi-orbi- culatum Boiss., FI. orient. Var. 2. Cuneirouium Spach.— À. cuneatum Boiss., FL orient., p. 951: 51 Var. 5. Osrusirouiun (Sibth. et Sm.) Boiss.! — A. obtusifolium Sibth. et Sm., |. c. — Var. = sublobatum Spach. Var. 4. Ovae Pax, 1. c., p. 232. — À. semper- virens L.— À. heterophyllum Willd., DC., I. c.! Sussp. 5. Syriacum (Boiss.)Wesml.— 4 .syriacum Boiss., Diag., Ser. Il, V, p. 72! Var. 1. Eusyriacum Pasce. Var. 2. Cyprium Boiss. L'étude que nous avons faite dans les herbiers du Dr Cosson, du Jardin des plantes de Paris et dans celui du Jardin botanique de Bruxelles, nous a conduit à réunir les À, pubescens, Reginae-A maliae, orientale et syriacum comme des sous-espèces de l'A. monspessulanum. Si l’on compare entre-elles les différentes formes qu'affectent les feuilles, on constate que ces quatre espèces ont des limbes se rapprochant tous de la forme de celles à laquelle nous les réunissons, Une seule s'en écarte légèrement, c’est l'A. syriacum, qui montre des limbes à sinus peu prononcés et sur certains rameaux les feuilles supérieures sont entières. Dans l’A. orientale, on observe fréquemment des rameaux dont les feuilles affectent la forme ovalaire avec ou sans traces de lobules. Ainsi donc les À. orientale et À. syriacum peuvent présenter des feuilles entières ou sub-entières. La profondeur à laquelle les échancrures entament le limbe est sujette à de nombreuses variantes dans le groupe d'espèces qui nous occupent. Si nous comparons entre eux une série nombreuse d'A.monspessulanum, nous observons que les échancrures 52 peuvent atteindre le tiers supérieur, la moitié ou les trois quarts du limbe. Dans l’herbier du D" Cosson, existe une forme microphyllum dont les feuilles sont sub- ternées. Certains auteurs, amateurs de la multiplication des espèces, trouveraient dans cette forme tous les argu- ments pour la rendre spécifique. Dans l'A. pubescens, le contour de la feuille est celui qui caractérise celles de l'A. monspessulanum à limbe dont les échancrures l’entament jusqu'à la moitié. Celles de l'A. Reginae-A maliae sont aussi polymorphes par rapport à ce caractère que celles de l’espèce à laquelle nous la réunissons comme sous-espèce. Les feuilles de l'A. syria- cum s’écartent d'avantage de celles de l'A .monspessulanum comme découpures, mais le contour est le même. Dans cette espèce, les échancrures n'’atteignent pas la moitié du limbe et sont généralement des plus obtuses. Dans l'A. orientale, la profondeur des sinus est également variable; ils atteignent généralement le milieu du limbe. Nous l’avons déjà dit, certains échantillons (herb. Coss.) présentent des feuilles entières ou sub-entières (A. hetero- phyllum Willd. in herb. Cosson). La forme des lobes varie comme les autres caractères tirés du limbe. Ordinairement, dans l'A. monspessulanum ils sont obtus plus rarement aigus (herb. Paris). Ils peu- vent avoir les bords entiers, ondulés ou crénelés (herb. Coss.). Dans l’A. pubescens, certains lobes sont crénelés plus ou moins profondément, alors que d’autres ne sont que sub-crénelés, d’autres à peine ondulés. Dans l’A. Regi- nae-Amaliae, certains lobes ont leurs bords crénelés alors que d’autres ne présentent que de rares échancrures. La forme des lobes varie pour ces deux espèces comme dans l'A. monspessulanum. Par suite des sinus très ouverts dans nb rm tait 35 l'A. syriacum, les lobes sont très larges à leur base et leurs deux bords forment un angle droit ou obtus, très rarement sub-aigu. Cette espèce, si bien représentée dans l’herbier du D° Cosson, est des plus intéressantes à étudier par rapport à son feuillage, lequel est affecté de polymor- phisme. Enfin les lobes de l'A. orientale sont également sujets à certaines variantes. Très obtus chez certaines feuilles, sub-aigus chez d’autres et ici nous constatons, que les feuilles à lobes très obtus, sont arrondies ou tronquées au sommet. Cette étude du limbe se complète nécessairement par sa base qui affecte des caractères peu stables. En effet, certaines feuilles de l’A. monspessulanum sont profondé- ment cordées, tandis que d’autres sont sub-tronquées ou plus ou moins arrondies. Celles de l'A. pubescens sont toutes manifestement cordées au moins sur les échantillens du Muséum de Paris, La base de celles de l'A. Reginae- Amaliae sont les unes profondément cordées, alors que d’autres sont arrondies ou sub-tronquées. Dans l’A. syria- cum, la base s’atténue et s’arrondit plus ou moins fortement. Celles de l’A. orientale sont sub-cordées ou sub-tronquées. La vestiture du limbe ne présente pas de caractères sérieux. Presque toujours les jeunes feuilles montrent une pubescence qui disparait avec l'âge. Ce caractère de vesti- ture est influencé par des circonstances climatériques et d'altitude. En résumé, il résulte de l'étude de la feuille des cinq espèces que nous réunissons en une sous le nom d'A. monspessulanum, divisé en cinq sous-espèces, que les caractères de cet organe se fusionnent entre les différentes formes étudiées. Partout, on reconnait le contour primor- dial de l'espèce type. 54 - Le mode d’inflorescence est le même pour les espèces qui nous occupent. Conséquemment, nous n'avons pas à nous arrêter aux caractères tirés de cette partie de la plante. Reste l’étude des fruits. Les auteurs disposés à multi- plier les espèces attachent une trop grande importance à la direction des deux samares par rapport l’une à l’autre. Comme nous l’avons déjà dit ailleurs, à la suite d’études faites sur les espèces spontanées ou naturalisées chez nous, la position réciproque des deux fruits est sujette à de sin- gulières variantes. Pourquoi ne pas admettre pour les espèces non naturalisées chez nous, ce que nous admet- tons pour celles qui le sont? Aucun motif ne plaide en faveur des premiers. La position de ces deux organes est variable et dans l'étude de ceux des espèces qui nous occupent, les écarts sont manifestes et rien ne vient démontrer leur fixité. Obs. M. le C'°de Schweritz enumère deux formes hybrides entre les À. monspessulanum et A. Pseudo-Platanus sous les noms d’4. coriaceum (non Tsch) — A. barbatum (non Michx) Arb. Mursick et A. Dourettii Arb. Diecki. Ces deux formes nous sont complètement inconnues. Secriox X. — PLATANOIDEA Pax, I. c., p. 233. 44. À. zoeschense Pax. I. c. 253. A. neglectum Lange, Bot. Tindsskr., XIII (1883), p. 30. Cette espèce(?) du Dr Pax nous est à peu près inconnue, car ce n’est pas à l’aide de deux feuilles reçues de M le CE de Schweritz qu’on peut se faire une opinion sur la valeur d’une plante. Nous dirons cependant que ce que 55 nous avons vu de À. zoeschense se rapproche énormément de l'A. campestre. Le Dr Pax dit que cette plante est ni érablabien ent un hybride des À. Lobellii et A. platanoides ou À. cam- pestre var. hebecarpum. Cette forme, de patrie inconnue, est cultivée dans l’ar- boretum du D" Dieck, d'où le C'° de Schweritz a reçu le sujet dont il m'a gracieusement envoyé deux feuilles. 45. À. divergens C. Koch et Pax. Cette espèce, de la vallée Tschornkthal dans le Caucase où elle a été découverte par C. Koch, nous est inconnue. Nous ne l'avons pas rencontrée dans les grands herbiers que nous avons consultés. Le D' Pax l’a vue dans l’herbier de Berlin. 46. À. Lobelii (Ten.) Wesml. Sussp. 1. Lobelit (Ten.)Wesml., Cat. Hort. neap., p. 69. A. cultratum Wall., Plant. As. rar., II, 4. — À. lastum C.-A. Meyer, Verz., p. 206.— 4. sterculiaceum Griffith, Itin. notes, p. 148. — A. pictum C. Koch in Miquel, Bat., L., p., 251 (p. p.). — À. platanoides var. Lobeli Parl., A. it. V., p. 401. Var. 1. Tenorit Pax, |. c., 237. — A. Lobelii Ten. Var. 2. Lacruu.(C.-A. Meyer) Pax.. S. v. a. indicum Pax, |. e., p. 237. — À. cul- tratum Wall. — À. pictum Hiern. S. v.: 0. colchicum Pax, L:c., p.237. — A. Lobelii Koch. (e. p.). — A. platanoides B.integrifolium Tausch, laetumC.-A. Meyer, pictum Koch. (p. p.). S. v.c. Dieckii Pax, 1. c., p. 237. — À. inte- grilobum Hort. 56 D'après le D' Dieck, cette sous-variété devrait rentrer dans l'A. platanoides. Sussp. 2. Pictum (Thunb.) Wesml. A. pictum Thunb., fl. Jap., 161. A. Mono Maxim., Bull. St-Pétersb., XV, p. 126. A. laetum Regel, Bull. St-Pétersb., XV, p. 127. A. truncatum Franch. et Savat., Enum. I, p. 87, IT, p. 520. Icon. DC., V, t. 3. Var. 1. Euricruu Pax, |. c., p. 236.— A. pictum Thunb. Var. 2. Mono Maxim., X, p. 600 var. 8. — A. mono Maxim. Rupr. Reg. Schmidt, |. e. — À. laetum var. parviflorum Reg., |. ce. Var. 3. Savarieni Pax, |. c., p. 256. — À. pictum var. d. Maxim., X, 600. — A. truncatum Franch. et Savat., |. e. Var. 4. Dissecruu Wesml. in herb. Coss. Sussp. 3. Traucatam (Bunge) Wesml. À. truncatum Bunge, Mém. sav. étrang. St-Pétersb. II, p. 84. A. laetum Ê truncatum Regel, Bull. Acad. St-Pétersb., XV, p. 217. — À. ricinifolium Boiss. et Orph.! in herb. Cosson. Parlatore, dans sa Flore italienne, considère l’A. Lobelii comine une variété de l’A. platanoides. Un jour, peut-être, nous rangerons nous à la manière de penser de ce bota- niste, mais dans un sens beaucoup plus large. L'A. plata- noîdes deviendrait le type d'où dériveraient comme sous- espèces les À. Lobelii, A. pictum et À. truncatum. PNR TR 37 Pour le moment, les trois espèces considérées comme sous-espèces de l’A.Lobelii présentent entre elles tellement d’affinités que nous ne craignons pas d'être contredit par les botanistes. Toutes les considérations développées au sujet de l'A. monspessulanum sont applicables à l’A. Lobelii. Les très riches matériaux consultés à Paris et à Bruxelles ne nous laissent aucun doute sur notre manière de penser etun jour peut-être, comme nous le disons plus haut, l'A. platanoides sera le type d’où dériveront les sous- espèces admises. Si l'on compare entre elles les feuilles des espèces admises par le D° Pax, on reconnait que toutes empruntent une même forme plus ou moins modi- fiée par les échancrures. Le contour, à l'exclusion de ces dernières, est le même; il est ordinairement plus large que haut, à part pour certaines formes de l'A. Lobelii. Si nous étudions la base des limbes dans l’A .truncatum, nous remarquons que la forme cordée ou subcordée s’observe sur un même rameau en compagnie de feuilles à bases tronquées (herb. Paris). Le même fait se remarque sur de très beaux échantillons reçus de Segrez. Les mêmes observations ont été faites pour les À. pictum et À. Lobelii. Le caractère à tirer de la base du limbe est done des plus élastiques. L'échantillon de À. platanoides var. Lobelii de Parlatore, conservé au Muséum de Paris, a des feuilles obtusément atténuées à la base et ce même caractère se présente sur des échantillons récoltés dans les pépinières de Vilvorde. ; La profondeur à laquelle les découpures atteignent le limbe est très-variable. Dans l'A. pictum, nous constatons certaines formes très remarquables. Une première présente des limbes dont les lobes sont très brusquement acuminés, 58 très étroits (herb. Coss.). Dans une autre, les découpures atteignent le quart inférieur (Jard. Jap. Exp. Paris, 1889) et enfin une troisième forme montre des limbes dont les découpures atteignent le sommet du pétiole (var. dissec- tum Wesml. herb. Coss.). Voilà donc pour une espèce un polymorphisme des plus remarquables. Si la profondeur des échancrures est si variable dans l’A. pictum, elle l’est également dans l'A. Lobelii. En effet, certaines feuilles sont entamées jusqu'au tiers supérieur, d’autres, jusqu'à la moitié du limbe. La même observation est applicable à l'A. truncatum. Par suite de la profondeur des découpures, la forme des lobes en est plus ou moins affectée et ceux-ci se terminent par une pointe plus ou moins prononcée et plus ou moins brusque. De ces caractères, résultent des lobes dont la forme se modifie au sommet, en dessous de la naissance de la pointe. À Encore une fois, rien de stable dans les caractères tirés de la forme des lobes et surtout de leur sommet : même polymorphisme que dans les autres parties du limbe étü- diées plus haut. dl Les bords des lobes peuvent être entiers(A . truncatum), plus ou moins ondulés ou entiers (A. pictum) et entiers, ondulés ou subdentés (4. Lobelii). Si nous comparons entre elles les inflorescences des trois espèces,nous constatons que c’est le corymbe qui les caractérise, La couleur des fleurs est la même et à celles- ei succèdent des fruits que nous allons comparer entre eux. L'A.pictum présente des samares dont l’angle de sépara- tion peut être très aigu ou très obtus (herb. Coss.). Une forme examinée dans le même herbier montre des sama- res dont l'angle est aussi ouvert que dans;l’A. platanoïdes. L'A. Lobelii montre des samares disposées horizontale- 59 ment, d’autres excurvées et d’autres enfin formant un angle obtus (herb. Coss.). L’A. truncatum présente des samares écartées à angle droit ou plus ou moins obtus (herb. Par.). Il résulte donc de l'étude des fruits des trois espèces qui nous occupent que ces derniers n'ont absolument rien de constant par rapport à la direction qu'ils prennent l'un vis-à-vis de l’autre. Le caractère à tirer de ces organes est donc des plus*élastiques et la même observation est à faire par rapport à la forme des ailes des samares. La dispersion géographique de l’A. Lobelii est des plus étendues. La partie orientale de la Méditerranée, le sud de l'Italie, la Perse, l'Himalaya, Kashmir et Bhotan. Les loca- lités asiatiques se relient à la Mandschourie par VA. pictum qui s’observe également au Japon, et à la Chine boréale par l'A. truncatum. Quelles influences ces différents climats doivent pro- duire sur le mode de végétation de plantes dont le poly- morphisme est déjà grand pour une même région. Les modifications qui se produisent dans les espèces indigènes ou naturalisées chez nous sont moins connues et comme, pour ces dernières, les jeux de la nature sont à peu près sans bornes. 47. À. platanoides L. sp., 1496. Var. T1 Exricom Pax, 190; p.240: S. v. a. communis Hort. S. v. b. globosum Hort. S. v. c. nanumS. L. — pyramidale Hort. S. v. d. columnare S. L. Var. 2. Cocoratum Wesml S. v. a. purpureum Mort. — Reilenbachii Hort. \ 60 S. v. b. sangquineum Hort. — Schwedleri Hort. — heterophyllum G. S. — Schwedleri Stollii Spach. S. v. c. aureo-varieg. cuprescens G. S. S. v. d. albo-var. quadricolor. — — mullicolor. Var. 3. Crispum {Willd). — À. laciniatum Laut. Ait. — À, laciniosum Duf. ex Koch. . a. dilauratum Dieck. b. palmatum — . c. dissectum Hort. d. digitatum Gf. S. Losbergi V. H. — aurea marg. Hort. S. v.e. crispum Hort. S. v. f. — laciniatum Hort. S. V. g. heterophyllum aur. marg Mort. Obs. 1. Outre ces sous-variétés, M. le C!° de Schweritz = n nn nn € € © à nous cite: Crispum minor. — Bicolor. — Clausum. — Lutescens. — Albo mediatum.— Albo marginatum. — Monstrosum. — Syringaefolium albo pictum. — Plicatum. Obs. 2 L’A. Mivager Maxim. est une forme voisine de A. platanoïdes qui nous est inconnue. Elle est décrite dans les Diag. plant. Nov. asiat., publiés dans les Mélang. biol. Acad. St-Pétersb., t. XII, p. 713-934. L’A. Tscaonoskn Maxim. est une autre forme voisine de À. micranthum Sieb. et Zucc. Ces deux Érables nous sont inconnus. SECTION XI. — SACCHARINA Pax, | c., p. 241. 48. À. saccharinum (Wangenh.) Wesml. SugsP. 1. Saccharinumm (Wangenh., Beit., p. 36). A. saccharinum Marsh., Arbust., p. 4. | 61 À. palmifolium Borckhausen, fl., p. 107. A. barbatum Michx, fl., Il, p. 252. A. nigrum Michx, fil. arb. am., Il, p. 238. A. saccharophorum Koch, Hort. dendr., p. 80. Var. 1. Pseupo-PLATANoIDEs Pax, |. c., p. 242. A. saccharinum Michx, f. — A. nigrum Auct. max. ex parle. — À. saccharinum var. ni- grum Torr. et Gr. — À. nigrum et sacchari- num Hort. Var. 2. GLaucum Pax. — A. saccharinum Auct. pro. max, parte. — À .nigrum Auct. ex parte. Sussp. 2 Floridanuem (Chap. Pax.) Wesml. À. Floridanum Chap., fl. Un. St., p. 80. SussP. 3. Rugelii (Pax) Wesml. A. Rugelii Pax, L. c., p. 243. Pouvons-nous admettre comme premier caractère dis- tincüf de ces trois espèces des feuilles dont la largeur dépasse la hauteur ou dont ces deux dimensions sont égales ? Nous ne le pensons pas. Nous avons observé dans l'herbier du D' Cosson une forme à feuilles beaucoup plus larges que hautes, carac- tère donné par le D° Pax pour distinguer les A. Rugelii et À. floridanum. Mais de l'étude des fruits résulte une manière de penser pour nous qui nous force de considérer ces deux dernières espèces comme rentrant dans l'A. sac- charinum. Section XII. — MACRANTHA Pax, L. c., 244. 49. À. pennsylvanicum (L.) Wesml. Sussp. 1. Typieum Wesml.— À.pennsylvanicum L. sp., 1055. — 4. canadense Dieck., arb., I, t. 12.— 4, stria- tum Du Roi, Diss., p. 58. SuBsp. 2. Capillipes Wesml. — A. capillipes Maxim., mélang. biolog., VI, p. 367 !. SuBsP. 9. Tegmentosuim Wesml. — A. teymentosum Maxim., Bull. Acad. St-Pétersb., XV, p. 195! Sussp. 4. Parviflorum Wesmi. — A, parviflorum _Franch. et Savat., Enum., Il, p. 321. Sussp. à. Rafinerve Wesmi. — A. rufinerve Sieb. et Zucc., Abh., IV, 2, p. 155. S. v. a. marginatum Pax, |. c., 247. S. v. b. marmoratum Pax, |. c., 247. La réunion des À. capillipes, legmentosum, parvifolium el rufinerve comme sous-espèces de l'A. pennsylvanicum résulte des études que nous avons faites à Paris sur de très nombreux échantillons des herbiers Cosson et du Muséum. Ces cinq espèces sont conformes entre elles au point de vue du feuillage. Les feuilles généralement trilobées présentent deux échancrures peu profondes, ordinairement arrondies ou sub-arrondies à leur base. Les lobes sont terminés par une pointe plus ou moins longue qui varie sur les feuilles d’un même rameau. Les dents qui garnissent les marges sont les unes simples, les autres denticulées. La base du limbe est sub-arrondie ou sub- tronquée ou sub-cordée. Ces caractères n'ont rien de fixe, 65 car sur les feuilles d'un même arbre on en distingue ayant. l’un ou l’autre de ces caractères. Les échantillons authentiques examinés à Paris par rapport aux fruits, nous ont démontré que les grappes: peuvent être plus ou moins lâches, mais que leur longueur n'avait rien de fixe. Chez les espèces de Maximowiez, Franchet et Siebold, les samares, par leur position l’une à l’autre, sont aussi variables que pour l’A.pennsylvanicum, que nous avons étudié dans les jardins. 50. À. micranthum Sieb. et Zuce., Abh. IV,92, p. 155. 51. À. Crataegifolium Sieb.et Zuc., Abh.,[V,2,p.155. 52. A. Tschonoskii Maxim., Mél. biol., XII (1886), p. 452; Pax, L. c., p. 80. sh Cette espèce nous est inconnue. 55. À pectinatum Wall. sec. Hiern in Hook., fl. of. Brit. Ind., 1, p. 695. Suerion XIII. — LITHOCARPA Pax, L. c., p. 249. 54. À. villosum Wall., plant. As., rar., Il, p. 4 et 26. 595. À. diabolicum (Bl.) Wesml. | SuBsP. 1. Diabolicam Wesmi. — 4. diabolicum BI. in Miquel, prol., p. 20. Susse. 2. Barbinerve Wesiml. — À. barbinerve Maxin., Mélang. biol., VI, p. 369. SussP. 5. Argutum Wesml.—4. argutum Maxim., Bull. St-Péterbg., t. XV, Mélang. biolog., VI, p. 568. L’affinité entre ces trois espèces est des plus manifestes. Si l’on compare entre elles les feuilles de ces trois formes, on constate immédiatement le grand rapprochement qui. “ Ne SS A %: dt à: 64 existe entre les À. argutum et À. barbinerve :mème décou- pure dans le limbe qui présente 3-5 lobes terminés par une longue pointe, principalement celui du milieu. Les dents qui les garnissent sont simples ou denticulées. Dans l'A .diabolicum, la base du limbe est subtronquée ou subcor- dée et certaines feuilles de l'A. barbinerve se rapprochent comme base de celles de l'A. diabolicum; d’autres sont manifestementcordées pour les À .barbinerveet À .argutum. Le caractère tiré des poils qui existent aux aisselles des nervuresdans l’A .barbinerve ne peutêtre considéré comme stable. Sur des échantillons authentiques, il y a absence à peu près complète de ce caractère. Certaines feuilles de l'A. argentum sont beaucoup plus poilues que certaines familles de l’A.barbinerve. La direction des samares dans l’A. argentum se rap- proche de l'horizontale; dans l'A. barbinerve, l'angle est droit ou à peu près; enfin dans l'A. diabolicum, l'angle est aigu ou subaigu. Devons nous voir dans ces caractères des distinctions spécifiques ? Nous ne le pensons pas. D'autres espèces-nous ont montré le jeu auquel sont soumis les samares par rapport à leur réciprocité. Ces trois formes qui habitent la Mandschourie et le Japon sontsoumises, comme bien d'autres, aux influences météorologiques et d'altitude. Les unes et les autres modifient plus ou moins les organes, et les observations faites sur place laissant très souvent à désirer on est enclin à admettre ces formes comme des espèces distinctes. 2 L2 56.A.purpurascens Fränch.et Savat.,Enum. Il, p.320. Ces botanistes reconnaissent que l'espèce dont ils ont la paternité, ressemble beaucoup à l'A. diabolicum et il n'est guère possible de l’en distinguer sans avoir sous les yeux gd té d'Ét éhs LS D UC, 65 les fleurs et les fruits. Par la couleur des fleurs qui sont pourpres dans l’A. purpurasens et jaunâtres dans l'A. dia- bolicum. Par les fruits, la distinction est manifeste. Dans l'espèce de MM. Franchet et Savatier, les samares sont constamment plus hautes que larges; tandis qu'elles sont plus largesque hautes dans l’A. diabolicum. Ces renseigne- ments sont puisés dans la description originale. Cette espèce nous est inconnue, nous ne l'avons pa rencontrée dans les herbiers de Paris. SEcTion XIV. — COELOCARPA Pax. L. c., p. 255. 57. À. mandschuricum Maxim., Mélang., VI, p. 571; x p.610. INFLUENCE DE LA NATURE DU SOL SUR LA DISPERSION DU GÜI (VISCUN ALBUM), PAR Émice LAURENT. —— ot — Peu de plantes ont autant que le Gui attiré l’attention des curieux de la nature. Vénéré par nos ancêtres les Gaulois à l’égal d'une divinité, considéré au moyen âge comme doué de propriétés merveilleuses, il a été, dans les temps modernes, l’objet d'études variées de la part des botanistes. Les floristes ont observé avec soin les localités où l’on rencontre le Gui et les arbres sur lesquels il peut croitre. À l’exemple de Duhamel, les physiologistes ont fait des essais de culture dont l'histoire est très intéres- sante. Enfin les anatomistes, parmi lesquels il faut surtout citer Decaisne, ont décrit soigneusement la structure des organes végétatifs et reproducteurs du célèbre parasite. On pourrait croire que le champ d’études offert par cette espèce soit complètement exploré et ne puisse plus nous présenter que des faits d’un intérêt secondaire. Il n'en est 68 rien; comme nous nous sommes proposé de le démontrer, le Gui peut frayer la voie à des découvertes importantes pour l’histoire générale du parasitisme. Le Viscum album habite la partie septentrionale de l’ancien continent et se trouve répandu depuis les côtes du golfe de Gascogne jusqu’au Japon. Voici quelle est sa dispersion d’après des renseignements dont je dois la plus grande partie à l’obligeance de mon ami M. Th. Durand : En Europe : Suède moyenne et méridionale, Norwège méridionale, Danemark, Angleterre, Belgique, Hollande, Suisse, France, Portugal, Espagne septentrionale, centrale et orientale, Corse, Sicile, Italie, Autriche, Pologne, Hongrie, Banat, Slavonie, Croatie, Dalmatie, Transylvanie, Serbie, Bosnie, Herzégovine, Macédoine(Mont Athos), Péloponèse, Russie moyenne et méridionale (Nyman, Conspecius Florae Europaeae, 1873, p. 520). Tyrol, Dobrudsha (Roth, Addimento ad conspectum Florae Europae, 1886, p. 21). Moldavie, Bulgarie (Nyman, Consp. Florae Europaeae, suppl. Il, pars I, 1889, p. 150). Grèce, Cilicie, Tauride, Caucase, Perse boréale, Sibérie ouralienne et amurienne, Japon, Afrique boréale (Bois- sier, Flora Orientalis, IV, p. 1068). Afghanistan, vallée de Kuram(Boissier, Suppl., p.516). Japon, Nippon moyen, Monts Fudsi Yama (Oldham), environs de Jokoska (Savatier) in Franchet et Savatier, Enumeratio plantarum in Japon sponte crescentium, I, p. 406. Renseignements complémentaires : 69 Porrucar. — Très rare, signalé à Collares, à six lieues de Lisbonne (Daveau, Revue horticole, 1886. p. 273). E Le | Ufl à: st a 7" 4 ss u FPE PAT UANTCSER NE à ve : ut Léisotu dt) ic Ce Ho iles sl vf, LITE: he Maths qe Al sidi 11 ji Hot (l qe x 4 RIRES COTE) Hal per ” V9 ati ADR AGENT ao VAI op 5h ani ES tunine HR CARTON 1 HAE >, 5. 24 Laiot sb He ubhiolériq AÔIR gro AOL ét nine CET ose lqurMt Fr Hot té Int 4 atNctr eo Ua ra rite CADET Le 2 AL | 00020 ar VO POIMOUILIZ ŒUE rois ot BTE 4 fe y Pi: < HET GUN HR ONINP TITRE Us Le É ÿ d 1 | tin LE + LT A ELA RER" De) k A ER , re > 4 ACL L ALT ee à ILE alle 400 CERN L LÀ Lac G LA Up COMPTES-RENDUS DES SEANCES SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE : DE BELGIQUE TOME VINGT-NEUVIÈME DEUXIÈME PARTIE. ANNÉE 1890 EROUXEELES AL SIEGENDENCA SOCIÈME JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT Conseil d'administration de la Société royale de botanique de Belgique pour l’année 1890. Président : M. LÉO ERRERA. Vice-Présidents : MM. A. Gravis, Eu. Ropicas et À. WEsMaL. Secrétaire : M. F. CRÉpin. Trésorier : M. L. Coomans. Conseillers : MM. J.-É. Bone, MM. J.-B. Lecoyer. Tu. Duranp, G. LOCHENIES. G. CARRON, ÉD. MARTENS. C.-H, DELOGNE. H. Van DEN BROECK. Em. LAURENT, COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. TS 24-408 — ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 11 janvier 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. De Wevre, De Wildeman, Em. Du- rand, Th. Durand et Errera ; Crépin, secrétaire. M. Delogne fait excuser son absence. Le procès-verbal de la séance du 9 novembre 1889 est approuvé. MM. Maxwell T. Masters et Ph. Van Tieghem remer- cient de leur nomination de membres associés de la Société. M. J. Lange annonce l'envoi d’un fascicule de plantes desséchées qu'il offre à la Société. — Des remerciments seront adressés au donateur. c M. le Secrétaire annonce la mort de M. H. Stéphens, membre effectif de la Société, et de M. le Docteur Ernest Cosson, membre associé. — Des lettres de condoléance seront adressées aux familles de ces deux regrettés con- frères. Ouvrages reçus pour la bibliothèque : Pa. Van Tiecneu et H. Dourior. Recherches comparatives sur l’origine des membres endogènes dans les plan- tes vasculaires. Paris, 1889, 1 gros vol. in-8°, avec 40 planches. (Don de M. Van Tieghem.) G. Carron et H. ZwenneLaar. Florule des environs de Bruxelles. Bruxelles, 1889, 1 vol. in-8°. L. Enrera. Sur la distinction microchimique des alcaloïdes et des matières protéiques. Bruxelles, 1889, in-8. A. Gravis. Anatomie et physiologie des tissus conducteurs chez les plantes vasculaires. Bruxelles, 1889, in-8. — L'Agar-Agar comme fixatif des coupes microtomiques. Bruxelles, 1889, in-8c. Bouray (abbé). Flore pliocène des environs de Théziers (Gard). Paris, 1890, 1 vol. in-8. M. Crépin lit la notice suivante dont l'impression est votée. LES ROSES RÉCOLTÉES PAR M. PAUL SINTENIS DANS L'ARMÉNIE TURQUE EN 1889, PAR François CRÉPIN. En général, les Roses sont très pauvrement représentées dans les récoltes des botanistes voyageurs. Cela tient à ce que ces plantes occupent beaucoup de place dans le cartable ou dans la boîte d’herborisation et que, d’un autre côté,elles offrent peu d’intérêt à la plupart des collectionneurs. Si les Roses, au lieu d’être des arbrisseaux épineux dont on ne récolte que des fragments,étaientdes plantes herbacées pou- vant être représentées, dans les collections, par des individus 7 entiers, la connaissance de leurs espèces n'eut pas offert les difficultés qu’elle a rencontrées. Tandis que pour une espèce berbacée distribuée par un voyageur, il est souvent possi- ble de l’étudier sur plusieurs individus complets présen- tant la série entière de ses caractères distinctifs, presque toujours, pour un Rosa, l’observateur est privé de plu- sieurs caractères indispensables à une juste appréciation du type spécifique : ce n’est souvent qu'avec l’aide d’autres récoltes, qui peuvent se faire longtemps attendre, qu'il se trouvera un jour à même d'établir une rigoureuse iden- tification. Ce sont ces circonstances défavorables qui ont surtout retardé la connaissance exacte de certains types de Roses des contrées exotiques. Grâce à l’obligeance des administrateurs ou possesseurs des grands herbiers, j'ai pu étudier à peu près tous les matériaux rhodologiques recueillis dans la Turquie d'Asie, en Arménie, dans la chaine du Caucase et en Perse. Mais si, à l’aide de ces matériaux et de spécimens dus à la générosité des voyageurs, parmi lesquels je cite avec reconnaissance MM. Brotherus, Haussknecht, Radde et Sintenis, j'ai pu compléter nos connaissances sur certains types orientaux, il me reste encore bien des points douteux à élucider, Au- jourd’hui que l'Orient attire de plus en plus l’attention des botanistes voyageurs, il y a lieu d'espérer que ceux-ei ne tarderont pas à nous fournir de nouveaux matériaux pro- pres à résoudre les dernières difficultés. Pour le Caucase, j'attends les plus heureux résultats du prochain voyage que se propose d'y faire mon savant ami, M. Stéphen Sommier, de Florence. Ses connaissances spéciales lui permettront d'y étudier avec succès quelques types encore obscurs, sur lesquels j'attirerai son attention. M. Siutenis a exécuté, l’an dernier, son troisième voyage 8 en Orient. À ma recommandation, il a bien voulu, comme en 1888, s'occuper de la récolte des Roses. Tous les matériaux qu'il a recueillis ont été soumis à mon examen. Qu'il me permette de lui témoigner ici ma profonde reconnaissance des efforts qu'il a faits en faveur de la rhodologie. Les Roses rapportées de son dernier voyage comprennent : Rosa sulphurea Aiït., R. lutea Mill., R. orientalis Dupont, R. glutinosa Sibth. et Sm., R. mi- crantha Sm., R. Jundzilli Bess. et plusieurs variétés du R. canina L. Je vais successivement passer en revue ces diverses espèces. Rosa sulphurea Ait. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, n°* 254 et 990.) Cette Rose, si distincte, a été connue en Europe sous sa forme cultivée à fleurs pleines dès le 16° siècle. Clusius (Rariorum plantarum historia, 1601 est le premier auteur qui en parle sous le nom de Rosa flava plena. La décou- verte du type spontané à fleurs simples ne fut faite qu'après 1830. Ce n’est qu'en 1859 qu’il fut décrit sous le nom de À. Rapini Boissier et Balansa. Dans le Flora orientalis, supplementum, p. 206, le R. sulphurea est indiqué dans trois localités de l'Asie mineure, dans deux localités en Arménie, dont l’une est fausse, celle de Van(l), qui doit se rapporter au R. lutea, et enfin dans une localité en Perse, Cette dernière est Joluthal dans la chaine de l'Eburs ou Alburs, située au nord-ouest de Téhéran, d'où Buhse a rapporté des spéei- mens. Ce botaniste avait recueilli l'espèce dans deux autres localités situées dans l’Arménie russe: au pied de (1) Voir Bull.,t. XX VII, 2e partie, p. 101. 9 l'Ilangli Dagh près de Betschenagh et dans le Dschagrithal près de Nachitschewan(). Dans l’herbier Decaisne, aujourd'hui fondu dans l’her- bier du Jardin botanique de Bruxelles, j'ai vu des spécimens du R. sulphurea recueillis « in Iberia » par Schnittspahn. Par ses récentes découvertes, M. Sintenis à enrichi l'aire géographique de cette Rose de deux habitations nouvelles situées dans l'Arménie turque, province de Kharput : environs d’Horsek, et près de Chostu. Il est vraisemblable que l’on finira par découvrir cette espèce dans la plupart des montagnes de l'Asie mineure et de l'Arménie. Les nombreuses spécimens en fleurs et en fruits récoltés par M. Sintenis me permettent de traiter le R. sulphurea un peu plus amplement que je ne l’ai fait autrefois (2), de compléter ou de corriger les descriptions qui en ont été données. Plusieurs auteurs se sont demandé si les R. sulphurea et R. lutea ne seraient pas deux variétés appartenant au même type spécifique. Moi-même, j'ai émis cette supposi- tion. Recherchons ce que celle-ci peut bien avoir de fondé. Il est incontestable que ces deux Roses présentent plu- sieurs traits de ressemblance tellement frappants qu'ils ont été capables d’entrainer une confusion spécifique de la part de bons observateurs. L'une et l’autre espèce ont des fleurs jaunes à peu près les mêmes, avec une organisation morphologique à peu près identique ; les feuilles, avec leurs stipules ont également une grande ressemblance; leurs feuilles caulinaires sont 9-foliolées. (1) Voir Boissier ct Buhse Aufzählung der in Transcaucasien und Persien gesammelten Pflanzen, 1858 (Mém. de la Soc, des Nat. de Moscou). (2) Bull., 1872, t. XI, pp. 98-101, 10 Quant aux différences, l’une des plus importantes est celle que l’on peut tirer de l’armature des axes. Dans le R. sulphurea, les aiguillons, dans leur forme normale, appartiennent au type crochu, tandis que dans le R. lutea, ils appartiennent au type droit. La valeur capitale que l’on doit attacher à la forme des aiguillons, donne à cette diffé- rence une très grande importance et elle seule empêche, d’après l'expérience que j'ai acquise du genre, de voir dans les R. sulphurea et R. lutea deux variétés du même type spécifique. Remarquons que pour bien apprécier la forme des aiguillons dans le R. sulphurea, il faut les étu- dier sur les parties d’axes où ils ont pris leur forme nor- male, c’est-à-dire à une certaine hauteur sur les tiges flori- fères, puis sur les branches et sur les ramuscules; car il peut arriver qu'à la base ou à la partie moyenne des jeu- nes tiges, ils soient plus ou moins droits, comme ils peu- vent être plus ou moins droits sur certains axes très déli- cats. Ce sont là des variations qui se présentent assez sou- vent chez d’autres types spécifiques à aiguillons erochus ou arqués, mais qui n’atténuent en rien la valeur spéci- fique de la forme des aiguillons. C’est pour n'avoir pas fait une étude suffisamment approfondie des modifications éprouvées par les aiguillons, que bien des auteurs se sont trompés en refusant à ces organes appendiculaires leur haute valeur pour la distinction des espèces. L’observateur qui a une longue pratique des aiguillons est rarement trompé par les modifications qu'éprouvent ces organes; il finit toujours par découvrir s’il a bien affaire soit au type droit, soit au type crochu ou arqué. Dans le À. lutea, les aiguillons sont toujours droits, parfois à pointe (qui est droite) un peu inclinée vers la terre. Dans d’autres espè- ces à aiguillons droits, la pointe peut être relevée. Cette 11 inclinaison dans l’un ou dans l’autre sens est exceptionnelle. . Dans le R. sulphurea, l'épiderme des tiges, des branches et des ramuscules est ordinairement chargé de glandes ou de fines acicules glanduleuses, choses qui n’existent pas dans le R. lutea. Tout en se ressemblant plus ou moins, les feuilles des deux espèces ne sont point les mêmes. Dans le R. sulphu- rea, les folioles sont plus atténuées à la base que dans le R. lutea, à dents ordinairement moins profondes, moins denticulées et à glandulosité différente; souvent elles sont finement pubescentes et non glabres. À leur tour, les stipules offrent des différences assez sensibles. Dans le R. sulphurea, elles sont moins dilatées, ainsi que leurs oreillettes, et les bords en sont moins denticulés. Quant à l’inflorescence, elle est presque toujours uniflore dans le R. sulphurea, tandis que dans le R. lutea elle est assez souvent pluriflore. Dans le R. sulphurea, les pédi- celles sont plus courts, plus finement glanduleux; les réeeptacles florifères sont plus petits et plus finement glanduleux; les sépales sont moins longs, à appendices, lorsqu'ils existent, moins apparents. Comme on le voit, il y a donc toute une série de carac- tères morphologiques distinctifs entre ces deux espèces, mais un certain nombre d’entre eux sont de valeur secon- daire. Autre chose encore distingue ces deux Roses. Le R. sul- phurea fructifie régulièrement; ses réceptacles muürissent en étant remplis de nombreux akènes bien développés, couronnés par les sépales bien persistants, redressés et plus ou moins convergents. Le R. lutea, au contraire, si J'en juge d’après les nombreux matériaux que jai vus, spon- 12 tanés ou cultivés, et d’après ce que les auteurs rapportent, reste stérile d'une façon presque absolue; ses réceptacles grossissentun peu après l’anthèse, mais ils finissent par se dessécher, avec leurs sépales plus ou moins étalés, et ils ne renferment que des akènes atrophiés. Je n'ai jamais vu de réceptacles bien fructifiés dans cette espèce. Cette stérilité fait naître des doutes sur la légitimité de cette Rose. Serait-elle un hybride? J’ai examiné son pollen dans des fleurs du n° 254 de la collection Sintenis et ce pollen s'est montré sous l’aspect du pollen d'hybride : à peine un quinzième des grains paraissait bien développé(l). Le pollen du R. sulphurea, dans le n° 254 de Sintenis, était, au contraire, absolument pur. Je me garderai bien de me prononcer dès maintenant sur la nature du R. lutea; j’at- tendrai, pour me décider, que j'aie fait de nouvelles obser= vations, En supposant le cas d'hybridité, quels seraient les (4) M. le Dr W.-0. Focke vient de m'écrire que le R. lutea à fleurs semi- pleines lui aurait présenté un pollen dont les 2/3 des grains étaient bien développés. Cette observation ne concorde pas avec celle que j'ai rapportée ci-dessus et avec d’autres que j’ai faites antérieurement sur le pollen du R. lutea. Ce savant me fait connaître, en outre, que le R. carolina L. a son pollen pur. — Je saisis l'occasion pour réparer quelques omissions involontaires que j'ai commises dans mon article sur le développement des grains de pollen dans le genre Rosa (Bull., t, XX VIII, 2e partie). Dès 1868 (Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bremen, t. 1, p. 268), M. Focke a fait connaître que le R. canina lui avait présenté un pollen fort impur (einen hüchst unregelmässigen Pollen). D'autre part, en 1877, ce méme botaniste, à la page 27 de son Synopsis Ruborum Germaniae, avait signalé que les R. alpina, pimpinellifolia, gallica, sempervirens et arvensis présentent un pollen régulièrement déve- loppé. Dans ma notice, j'avais également oublié de rappeler, faute de les connaître, les recherches de M. le Dr Levier sur le pollen des Tulipes d’Eu- rope. (Voir Les Tulipes d'Europe, in Bull, Soc. se, natur. de Neuchâtel, t. XIV, 1884.) 15 ascendants de l’hybride? Évidemment l’un d’eux devrait être le R. sulphurea; mais quel serait le second? On ne peut guère le chercher que dans le R. pimpinellifolia L. ou peut-être dans le À. xanthina Lindl. S'il est reconnu un jour que le R. lutea est bien un hybride, on aura à s'expliquer comment il s’est fait que cette Rose a une aire de distribution beaucoup plus étendue que l’un de ses ascendants, le R. sulphurea. Peut-être l'extension de cette aire en Asie est-elle le fait d'anciennes cultures. Il y a là un problème nouveau soumis aux recherches des rhodo- logues et qui mérite d'être étudié avec le plus grand soin. Rosa lutea Mill. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, n° 254bis,) M. Sintenis a recueilli le R. lutea à Horsek à côté des buissons qui lui ont fourni les spécimens du À. sulphurea n° 254. En 1888, il a observé la mème espèce en abon- dance aux environs de Mardin (Kurdistan). Des échantil- lons en ont été distribués sous les n°° 948 et 1286. Rosa orientalis Dupont. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, nos 643, 890 et 1086b.) M. Sintenis a observé le R. orientalis dans trois localités : à Buslu-tasch (Kharpout) sur des rochers escarpés et d’un accès difficile, où il y avait quelques buissons (tous les spécimens de cette localité, n° 645, ont été récoltés sur le même pied); KainarDagh, entre Eghin et Arabkir(n° 890), où l'espèce croit en compagnie du R. glutinosa (les spéci- mens ont été récoltés sur plusieurs pieds); Sipikor Dagh (Erzinghiän), où l'espèce croit également en compagnie du R. glutinosa. De cette dernière localité, M. Sintenis n'en a rapporté que deux spécimens (n° 1086). 14 Les variations du À. orientalis provenant de ces trois habitations sont à folioles ovales, à dents ordinairement simples, mais parfois accompagnées d’une ou deux glandes. Elles constituent des arbustes de très petite taille. Le n° 890 est représenté par deux variations : l’une a les acicules des réceptacles glabres, l’autre les a densément velues. C'est la première fois que je constate cette singu- lière villosité dans le R. orientalis; elle s’arrête brusque- ment à la base des acicules et ne se prolonge pas sur l'épiderme du réceptacle qui est parfaitement glabre. Remarquons, du reste, que chez le R. orientalis la villosité des axes s'étend habituellement sur les aiguillons, qui sont ainsi plus ou moins velus. Le R. minutifolia Engelm., espèce de la Californie(), nous présente également des acicules réceptaculaires plus ou moins velues, mais ici le réceptacle est tomenteux. Dans cette mème espèce, la villosité des axes se prolonge également sur les aiguillons. Ce dernier cas de villosité est à peu près constant dans les R. bracteata Wendl., R. clinophylla Thory, R. rugosa Thunb., et R. kamt- chatica Vent, Rosa glutinosa Sibth. et Sm. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, no 1085 ) Le R. glutinosa, m'écrit M. Sintenis, n’est pas rare dans les montagnes entre Eghin et Arabkir(Kharpout);il s'élève (1) M. T.-S. Brandegee, dans un récent travail (À collection of plants from Baja Californica, 1889, in Proceedings of California Academy of Sciences, 2e sér., vol. II), signale cette rare espèce à El Rosario vers le 50° sur les côtes de Basse Californie. La première habitation connue est située entre Sanyal et Ensenada vers le 32°. 15 en compagnie du À. orientalis sur le Sipikor Dagh (Erzin- ghiän). Le n° 1085 provient decette dernière localité. Son pollen présente 1/3 à 2/8 de grains bien développés. Rosa micrantha Sm. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, no 1811.) Jusqu'à présent, l'existence du À, micrantha n'avait pas encore été constatée avec certitude sur le continent asia- tique. Dorénavant, grâce à la découverte de M. Sintenis, ce type peut être compris dans la florule rhodologique de l'Asie mineure. Des échantillons (n° 1811) en ont été recueillis à Sumila, non loin de Trébizonde. Rosa Jundzilli Bess. (P. Sintenis : Iter orientale 1889, n° 4086.) M. Christ, dans le supplément de la Flore d'Orient de Boissier, n’indique qu'avec doute cette espèce en Orient. Il rapporte une indication de Scheutz qui signale cette espèce: «in Imeretia pr. Mekvena » d'après des échantillons recueil- lis par M. Brotherus. Dans mes Observations sur les Roses décriles dans le supplementum Florae orientalis (Bull., 1. XXVII, 2° partie, 1888)(1), j'attribue cette espèce à la région caucasique et cela d’après un pied cultivé dans le Jardin Lavallée de Segrez provenant de graines du Caucase. L'existence de ce type en Asie vient se confirmer par la récente découverte de M. Sintenis. Celui-ci a recueilli deux spécimens en fleurs de cette espèce sur le Sipikor Dagh vers 5000 pieds d'altitude (Erzinghiän). Les deux (1) Je dois faire reinarquer que j’ai compris, dans ce travail, sous le nom d'Asie mineure, non-seulement l'Asie mineure proprement dite, mais encore l'Arménie. 16 spécimens en question représentent des tiges entières (avec une partie de souche, qui est rampante) hautes à peine de 3 décimètres. Les aiguillons sont rares; les glandes sur les nervures secondaires sont rares et n’existent que sur cer- taines folioles. J'en ai examiné le pollen; environ un tiers des grains est bien développé. M. Sintenis m'écrit que cette espèce est répandue çà et [à près du village de Sipikor. Le R. canina L. est représenté dans les récoltes de M. Sintenis par les n* 460, 512, 1809, 1810 et 1695. Les deux derniers numéros constituent une variété fort intéressante. ; Près d'Erdepek (Kharpout), M. Sintenis a récolté des spécimens d’une variété de R. Beggeriana Schrenk à fleurs semi-pleines, qui n'existe sans doute là, d’après ce que m'écrit le collecteur, qu’à l’état subspontané. Ses buissons sont daus le voisinage de plantations. M. De Wildeman expose les résultats de recherches entreprises au laboratoire d'anatomie et de physiologie végétales de l'Université de Bruxelles sur la division cellu- laire chez les Spirogyres. Il se propose de présenter plus tard un travail sur ce sujet. Quelques préparations montrent les principales phases de la division caryocinétique et la formation de la membrane. M. Errera analyse le travail suivant dont l'impression est volée. 17 L’AIMANT AGIT-IL SUR LE NOYAU EN DIVISION ? PAR L. ERRERA. Les phénomènes morphologiques de la division du noyau commencent à être bien connus. Au contraire, les problèmes physiologiques que la caryocinèse soulève ont été jusqu'ici à peine abordés. Quelques indications éparses et très incomplètes sur la durée de la caryocinèse à diffé- rentes températures; la fréquence de la fragmentation des noyaux dans des cellules de jeunes Haricots hypertrophiés par une chaleur excessive (Prillieux); l'influence de la gravitation sur la division, constatée notamment pour la macrospore de Marsilia (Leitgeb, Sadebeck) et l’œuf de la grenouille (Pflüger), mais diversement interprétée (Roux, Born, O. Hertwig); l'absence d’une telle influence pour les œufs de Fougères (Heinricher) et les spores d’ÆEquisetum (Stahl); la coïncidence de l’axe de la figure caryocinétique, dans les spores d'Equisetum en germination, avec la direc- tion des rayons lumineux incidents (Stahl); voilà, à ma connaissance, les seuls faits positifs que l’on puisse citer. On le voit, nous ne savons encore presque rien de l’ac- tion de la chaleur, de la lumière, de la gravitation, de l’électricité, du magnétisme, de la composition chimique du milieu, sur la marche de la caryocinèse. Une série d’études intéressantes restent à faire. En un mot, si l'observation nous a révélé beaucoup, nous ignorons encore à peu près tout ce que l’expérimentation doit nous apprendre. Ces considérations m’avaient conduit à entamer, il y a plus de huit ans, l'étude expérimentale de la caryocinèse. 2 18 Certaines figures caryocinétiques ont une ressemblance tellement frappante avec les courbes magnétiques qu'il ne faut pas s'étonner si la plupart des observateurs ont cherché des points de comparaison pour la division du noyau soit dans des phénomènes électriques, soit dans les phénomènes magnétiques proprement dits. Dès 1875, Fol, en décrivant la division des œufs de certaines Hydromé- duses (Geryonia)(), signalait l’analogie de la figure radiée avec le groupement de la limaille de fer autour des deux pôles d’un aimant; et la même idée se retrouve bientôt chez Strasburger @). Peu après, dans son grand ouvrage 6), Fol essaye d’expliquer la division cellulaire par ce qu'il nomme la théorie électrolytique des mouvements proto- plasmiques. Flemming(# à formulé avec réserves une conception magnétique, sur laquelle il est revenu depuis), tout en soulignant quil ne s’agit là que d’un schéma et non d’une hypothèse sur les forces en jeu. Dans une petite notice parue en 1880 (6), j'avais dit à mon tour: « A certains égards, il y a la même différence entre le noyau au repos avant la division et le noyau en activité pendant la division, qu'entre un barreau de fer doux ordinaire et ce mème barreau aimanté ». J'ajouterai que j'étais par- venu,en groupant convenablement des pôles magnétiques, (1) Foz, Jenaische Zeitschrift, VII, 1875, p. 475. (2) Srrassurcer, Zellbildung und Zelltheilung, re éd., 1875, p. 185. (5) Foz, Recherches sur la fécondation et le commencement de l’héno- génie chez divers animaux, Mém. Soc. phys. et hist. nat. Genève, 1879, p. 264 sqq. (4) Fcemmixe, Beitr. z. Kenntn. d. Zelle, Il, Arch. f. mikrosk. Anat., XVIII, 1880, p. 230. (5) Fzemmic, Zellsubstanz, Kern und Zelltheilung, 1882, p. 564. (6) Bull. Soc. belge de Microscopie, séance du 29 avril 1880, p. LXXI. 19 à reproduire avec une grande fidélité, au moyen de limaille de fer, bon nombre de figures de la caryocinèse, (bipartition ordinaire, pluripartition des endospermes, œufs des animaux), au moins en ce qui concerne les fils achromatiques et les rayons protoplasmiques. La compa- raison avec un aimant plongé dans de la limaille se trouve aussi développée d'une façon très heureuse par: Oscar Hertwig. Afin de montrer comment, tout en attribuant au noyau les forces qui déterminent la caryocinèse et la division cellulaire, il admet néanmoins une cvuopération du protoplasme, il emploie l’image suivante(l) : « De même que l’aimant est formé de particules régulièrement disposées, sous l’influence desquelles la limaille de fer ordinaire est polarisée à son tour, ainsi, d’après notre hypothèse, le noyau présente un agencement micellaire fixe qui modifie, lors de la division, le groupement assez lâche des micelles du protoplasme. De même que l’aimant est influencé par des masses de fer voisines qui peuvent, comme on sait, le faire dévier de sa direction, ainsi la position du noyau en division est déterminée; comme je crois l'avoir démontré dans un travail antérieur(2), par la distribution des masses protoplasmiques, ses deux centres d'attraction venant toujours à se placer dans la direction de la plus grande accumulation de protoplasme » .(5) (4) ©. Herrwie, Das Problem der Befruchtung und die Isotropie des Eies, Jenaische Zeitschrift, XVII, 1884, p. 42: (2) O. Herrwie, Welchen Einfluss übt die Schwerkraft auf die Theilung der Zellen ? Jena, 1884, (3) Oserseck (Waturwiss. Rundschau, 1 mai 1886) à donné des figures qui montrent de quelle facon des masses de fer modifient les courbes d’un champ magnétique. 20 Rappelons, d’un autre côté, que Matteucci(f) a vu des gouttes d'huile d'olive, suspendues dans une solution alcoolique de protochlorure de fer de même densité, exé- cuter des mouvements prononcés et se ranger suivant des formes constantes, lorsque le vase qui renferme l'émulsion est placé entre les pôles d'un puissant électro-aimant Il me parut donc intéressant de commencer par des expériences ‘sur l'action du magnétisme. Mes essais devaient s'étendre ensuite à l'influence des autres agents extérieurs; malheureusement d'autres recherches et des occupations pressantes m ont fait abandonner cette ques- tion. Comme je ne vois pas encore la possibilité de la reprendre dans un avenir prochain, je me décide à publier le résultat de mes expériences sur le magnétisme. Ce résultat, comme on va le voir, a été purement négatif. Les expériences ont été faites au mois de septembre 1881 au laboratoire du Musée de l'Industrie de Bruxelles, au moyen de l'électro-aimant que le directeur, M. Gauthy, et le chimiste du Musée, feu Léonce Rommelaere, avaient obligeamment mis à ma disposition. Cet électro-aimant, en forme de fer à cheval horizontal, a une longueur totale de 35 centimètres; l’écartement des axes des deux bran- ches du fer à cheval est de 17 centimètres. Les pôles sont formés par deux masses de fer à peu près cubiques, de 5,5 centimètres de haut sur 6 centimètres de large, prolongées chacune sur sa face interne par une pyramide tronquée de 2,5 centimètres de haut qui se termine par (1) Marreucar, Sur les figures d'équilibre et sur les mouvements de cer- taines masses liquides et gazeuses, Comptes rendus, 1855, XXX VI, p.917, cité dans J. PLareau, Statique, etc., t. 1, 1875, p. 156. 21 une facette carrée de 2 centimètres de côté (voir la figure). Les deux facettes en regard sont distantes l’une de l’autre de 5 centimètres. Le courant était fourni par des piles Bunsen : dans mes sp Qe Pôles de l’électro-aimant (1/5 grand. nat.). expériences, j'ai fait varier le nombre des éléments de 4 à 20. Pour donner une idée approximative de la force de l’électro-aimant, je dirai qu'avec 4 éléments Bunsen la force portative, mesurée en adaptant un contact aux deux pôles et en y accrochant des poids, atteignait 72 kilos; avec 3 éléments, 100 kilos. Quatre éléments suffisaient pour qu’un fragment de cuivre suspendu entre les deux pôles fût arrêté dans sa rotation. Avec 20 éléments, les phénomènes de diamagnétisme étaient très nets : une forte barre de bismuth se place équatorialement; une baguette de liège, au contraire, se place axialement comme le ferait une aiguille de fer, peut-être à cause des traces de fer que le liège peut renfermer. J'ai fait des cultures de poils staminaux de Tradescantia virginica dans l’eau sucrée, en chambre humide de carton (modèle de Strasburger), d'après la méthode connue(f), J'ai réussi à conserver ainsi les poils en pleine vie pendant (1) Axez N. Lunpsrrôm, lakttagelser af celldelning pa lefvande material, Botaniska Notiser, 15 sept. 1879; Srnaseurcer, Ueber ein zu Demonstra- tionen geeignetes Zelltheilungsobjekt, Sizgsb. d. Jenaischen Ges.,18 juillet 22 plus de cinq jours et j’ai vu des divisions cellulaires s'y faire plus d'un jour après le début de la culture, ce qui prouve assez qu'ils se trouvaient dans de bonnes condi- tions. En plaçant de telles cultures dans le champ magné- tique, entre les deux pôles de l'électro-aimant, et en les y laissant pendant plusieurs heures consécutives, j'ai pu constater au microscope : 1° Que les courants du protoplasme persistent (tout au plus diminuent-ils un peu de vitesse ?); 2° Que la division caryocinétique s'effectue d’une manière normale et que la cloison se forme comme d'habitude; 3° Dans l'idée que l'électro-aimant énergique pourrait amener une orientation des particules invisibles du proto- plasme ou du noyau, comme pour les gouttelettes d’huile dans l’expérience de Matteucci, et que peut-être cette orientation se traduirait par une action sur la lumière polarisée, j'ai observé aussi entre nicois croisés les poils de Tradescantia cultivés dans le champ magnétique : aucun effet ne s’est manifesté quand on ouvrait ou fermait le cou- rant de l’électro-aimant. En résumé, dans les conditions où je me suis placé, un électro-aimant puissant n'a pas d'action appréciable sur la caryocinèse dans les poils staminaux du Tradescantia virgi- nica (1). (1) Le magnétisme s'est aussi montré sans influence sur la croissance dans les quelques expériences de Ciesielski (Cohn’s Beiträge, I, 1872, 2, p. 7)et de Reinke (Bot. Zeit., 1876, p. 151). Dans les premières, des graines furent mises en germination au-dessus des pôles d’un petit aimant et les racines se dirigèrent toujours verticalement en bas, indépendamment de la position de l’aimant. Dans les secondes, il s’agissait de déterminer si les variations brusques de la vitesse d'accroissement diminuent lorsqu’on soustrait la plante aux variations d'intensité du magnétisme terrestre. Le résultat fut également négatif. 25 Ce n'est donc point du côté des actions magnétiques qu’il faut, semble-t-il, chercher l'explication des phénomènes compliqués de la caryocinèse. Ceci n’est point une critique à l'adresse des auteurs cités tantôt. Car, tout en signalant certaines ressemblances, ils se sont bien gardés d’assimiler les phénomènes nucléaires aux actions magnétiques et de les attribuer aux mêmes forces. Mes expériences montrent combien cette réserve était justifiée. Le magnétisme paraissant ainsi écarté, vers où faut-il désormais tourner les yeux? Doit-on voir dans la striation radiée du protoplasme l'expression d’un changement physico-chimique qui se propagerait à partir du noyau, comme le voulait Bütschli, et admettre ensuite, avec cet auteur, des variations de la tension superficielle pour rendre compte de l'étranglement et de la division en deux de la masse protoplasmique({)? La tension super- ficielle nous permettra-t-elle aussi un jour d'interpréter mécaniquement les changements et les mouvements que présentent les diverses parties du noyau lui-mème pendant la caryocinèse (2)? Ou bien y a-t-il lieu de faire intervenir les phénomènes hydrodynamiques si remarquables que Bjerknes nous a fait connaitre et qui sont inversement (1) O. Bürscuur, Studien über die ersten Entwicklungsvorgänge der Eizelle, die Zelltheilung und die Conjugation der Infusorien, Abh. Senckenb. Ges., t. X, 1876, pp. 414, 415. (2) Mon savant collègue, M. le professeur F. Plateau, à Gand, est arrivé de son côté à des idées analogues à celles de Bütschli et à celles que j'indique ici à titre de possibilité ; je ne puis mieux faire que de rapporter, avec son autorisation, un passage d’une lettre qu’il a bien voulu m'adresser (21 dée. 1886) à la suite de l’envoi de ma note: « Sur une condition fondam, 24 analogues à ceux de l'électricité et du magnétisme (1)? Ce sont là de simples possibilités que j'énumère et non point des hypothèses que j'entende proposer. Aujourd'hui, comme il y a huit ans(2), la seule conclu- sion légitime, c’est que nous ne savons encore rien des forces qui interviennent dans la caryocinèse. La simple observation ne saurait suffire à résoudre le problème; c'est à l'expérimentation à nous éclairer. ! a M. De Wevre dépose l’article bibliographique suivant. RECHERCHES COMPARATIVES SUR L'ORIGINE DES MEMBRES ENDOGÈNES DANS LES PLANTES VASCULAIRES, par Pn. Van Tiecnem ET H. Douuior. MM. Van Tieghem et Douliot viennent de publier un grand travail anatomique sur l’origine des membres endo- gènes dans les divers groupes du rêgne végétal. Comme cet ouvrage, fait par des savants d'un mérite reconnu, Jette une très vive lumière sur une question con- d’équil, des cellules vivantes » (Bull. Soc. belge Micr., 50 octobre 1886). Voici comment il s'exprime : « J'ai dit aux élèves du cours de zoologie, comme hypothèse personnellé, que tous les phénomènes de la caryocinèse et des mouvements nucléaires lors de la fécondation de l’œuf sont des phénomènes capillaires et des phénomènes dus à @es différences de tension, Ces idées ont été émises par moi pour la première fois dans le cours de 1884.» (1) Un résumé des travaux de Bjerknes a été publié par BERTIN, Ann. de chim. et de phys., 1882, t. X XV, p. 257. (2) Fzemmisc, Zellsubstanz, etc., pp. 357, 564. 25" troversée et que les résultats auxquels ils arrivent ont grande chance d’être admis définitivement, il ne sera pas inutile de le résumer d’une façon aussi complète que possible, en se servant le plus souvent des expressions des auteurs eux-mêmes. Cela permettra à nos confrères de se faire une idée des progrès que cette publication a fait faire à l’anatomie végétale. Les membres endogènes sont, pour ces auteurs, tous les organes qui prennent naissance dans la profondeur du corps de la plante et qui s’y accroissent pendant quelque temps, avant d’en sortir pour s’allonger à l'extérieur. On en observe très fréquemment dans les plantes vascu- laires, tels sont : toutes les radicelles, les racines latérales à l'exception des racines gemmaires, quelques racines terminales, les racines adventives issues des feuilles, de cer- tains bourgeons caulinaires, de la plupart des bourgeons radicaux, de certaines émergences, etc. Les branches ventrales de certaines Hépatiques, ainsi que les appareils sporifères de certains Champignons ont également une origine endogène. Dans le travail que je résume, on n'a étudié que la crois- sance interne et la sortie des divers membres endogènes des plantes vasculaires. Tous les membres endogènes, peuvent être rangés en deux catégories principales, d’après l’âge et la structure du membre générateur. Les uns, qui prennent naissance dans la structure pri- maire, sont dits précoces, normaux ou d’origine primaire ; ce sont ceux qui font surtout l’objet du présent travail. Les autres qui naissent plus tard, après la formation des tissus secondaires, sont produits par des méristèmes QI 26 secondaires; ce sont les membres endogènes tardifs, adven- tifs ou d’origine secondaire. Pour étudier la naissance des membres endogènes, on pratique des coupes transversales ou longitudinales, inté- ressant l'organe à étudier et passant par son axe. Ces coupes sont ensuite rendues transparentes par une macération dans l’hypochrite de soude (Eau de Labar- raque) ou dans l’hyprochrite de potasse (eau de javelle), à laquelle on fait succéder une immersion de quelques minutes dans une solution de potasse, afin de dissoudre les noyaux, qui avaient seuls subsisté dans les cellules. Après lavages répétés à l’eau, les coupes sont prêtes à être colo- rées. À cet effet, on les plonge pendant une minute dans une solution concentrée de brun de Bismarck, ou bien on colore les membranes en noir par le tannin et le perchlo- rure de fer, puis on inclut dans le baume. Origine des radicelles. — MM. Van Tieghem et Douliot expliquent la sortie des organes endogènes, non par la pression qu'ils exercent sur les cellules environnantes, ainsi qu’on le croyait généralement, mais par un tout autre mécanisme, lié à la nutrition du membre en voie de développement, comme l'avait déjà entrevu Reinke (1871) et comme M. Vonhôühne (1880) l’avait décrit pour cer- tains cas. La jeune racine se nourrit par toute sa surface, attaque et dissout de proche en proche, à l’aide d'un liquide diastasique, toutes les cellules avoisinantes qu'elle vient à toucher; elle en absorbe le contenu pour sa propre nutrition et en même temps elle croit de manière à rem- plir l’espace devenu libre. En un mot, elle digère toute la portion de tissu située autour d'elle et s’y substitue. La jeune racine n'utilise la pression et le déchirement 27 pour paraitre au dehors que lorsque la couche externe est cutinisée. s L'action dissolvante se limite généralement aux cellules qui sont immédiatement en contact avec la jeune racine ; toutefois il peut arriver qu'elle s’étende à une distance plus considérable. La production du liquide diastasique peut se faire de trois façons différentes : 1° C’est l’épiderme même de la jeune racine qui sécrète les diastases, lesquelles attaquent sans intermédiaire les tissus avoisinants. La jeune racine est alors nue. 2° Le plus souvent, la racine pousse devant elle, à mesure qu'elle grandit, une couche plus ou moins épaisse du tissu du membre générateur ; cette couche reste vivante, s'étend progressivement en cloisonnant ses cellules et finit par recouvrir complètement le jeune organe avec la surface duquel elle demeure intimement unie, mais dont cepen- : dant elle se distingue par son aspect, son contenu et ses propriétés. C’est cette couche qui sécrète le liquide digestif, absorbe les produits solubles et les transmet à la racine sous- jacente. Les auteurs donnent à cette couche le nom de poche diastasique, poche digestive ou simplement de poche. Ici, la racine est enveloppée et sa nutrition est indirecte. 3° Dans le troisième cas, la racine primitivement enve- loppée de toute part, par une poche, se dépouille de celle-ci dans la suite sur les flancs, de sorte que sa nutrition est directe sur les côtés et indirecte à la pointe. Peut-être sera-t:1 permis d'exprimer le regret que les auteurs n'aient pas cherché à isoler les diastases dont ils parlent et qui exerceraient leur action digestive à la fois 28 sur le protoplasme, le noyau, l’amidon, les membranes de cellulese et les membranes subérifiées de l’endoderme. Précisons ici la signification de quelques termes de morphologie employés par les auteurs du mémoire. Ils conservent le nom de coiffe à toute la couche de tissu caduc qui enveloppe et protège l’extrémité d’une racine latérale où d’une radicelle, au moment où elle sort du membre générateur. Lorsque le membre endogène est encore à l’intérieur des tissus, les cellules qui enveloppent l'extrémité de la racine ont généralement deux origines distinctes. Certaines cellules sont étrangères à la radicelle; elles forment la couche tout à fait externe de la coiffe, désignée ci-dessus sous le nom de poche; d’autres sont dues au cloisonnement des cellules terminales de la radicelle : les auteurs lui réservent le nom de calyptre. A sa sortie, la jeune racine se dépouille de la poche; la calyptre persiste et constitue seule désormais la coiffe. Radicelles des Dicotylédones. — Les recherches de MM. Van Tieghem et Douliot ont porté sur cent et cin- quante familles de Dicotylédones. Il a été constaté que le mode de formation des radicelles est à peu près le même pour tous ces groupes. C'est toujours aux dépens du péri- cycle (pericambium) qu'elles prennent naissance et plus tard seulement, suivant les plantes, de légères modifica- tions se produisent. Voici comment les choses se passent : Lorsque le péricycle est formé d’une seule assise de cellules, ainsi que cela se présente généralement, les cel- lules qui entrent en jeu pour la formation de la radicelle forment une petite plage circulaire que les auteurs désignent sous le nom de plage rhizogène. Vue en coupe 29 transversale, elle apparaît comme un arc, Parc rhizogène ; sur une section longitudinale, elle se montre comme une file, la file rhizogène. Le nombre des cellules de l'arc rhizogène peut être impair ou pair suivant qu'il y a une cellule ou plusieurs cellules au centre de la plage. Dans le premier cas, la cellule centrale (initiale) s’allonge radialement et en même temps s’élargit vers l’extérieur en forme d’éven- tail; les autres cellules de la plage font de même, mais de moins en moins à mesure qu’elles sont plus proches de la périphérie. Cela donne lieu à la formation d’un coussinet lenticulaire. Bientôt la cellule centrale du coussinet se divise en deux par une cloison tangentielle ; les autres font succes- sivement de même jusqu'à la périphérie, et la lentille se trouve finalement divisée en deux couches, l’une interne, dont la cellule médiane est l’initiale (elle donnera le cylindre central), l’autre externe. Dans cette dernière, la cellule centrale ne tarde pas à former une nouvelle cloison tangentielle et bientôt les cellules avoisinantes limitent, mais pas toutes : une ou plusieurs cellules de la périphérie restent en effet indivises. Nous avons maintenant un petit mamelon formé par trois couches de cellules superposées, l'interne constituant le cylindre central, la moyenne l'écorce et l’externe l’épiderme. Toutes ces assises ont pour initiale leur cellule centrale. Ce mamelon est bordé par les cellules indivises, dont il a été question plus haut; celles-ci forment, à la base du cylindre central, une bordure qui n'appartient ni à l'écorce, ni à l’épiderme, l’écorce et l’épiderme y sont demeurés confondus. Les auteurs lui donnent le nom d'épistèle, M.Van Tieghem ayant antérieu- rement désigné le cylindre central sous le nom de stèle. 50 En somme, la cellule centrale de la plage rhizogène peut être envisagée comme étant la cellule mère de la radicelle, puisque c'est elle qui, par des cloisonnements tangentiels, donne naissance aux initiales des autres couches. Les cellules environnantes ne jouent qu'un rôle secon- daire. Les auteurs les appellent pour ce motif cellules annexes ; ce terme n'est peut-être pas très heureusement choisi, puisqu'il est déjà appliqué à certaines cellules qui accompagnent les tubes criblés (D, S'il y a plusieurs cellules au centre de la plage rhizogène, ou bien les trois ou quatre cellules du centre s’allongent, puis se divisent, comme dans le cas d’une seule initiale et finalement il y a formation d'un mamelon à trois couches de cellules; ou bien l’une des cellules médianes s’accroit plus fortement que les autres, les supplante et nous ramène au cas d’une initiale unique. C’est ce qui se voit le plus fréquemment. De toutes façons, nous arrivons donc à la formation d’un corps plus ou moins lenticulaire, dans lequel on peut distinguer trois arcs superposés, ayant chacun une, plus rarement plusieurs initiales. Ces trois assises vont mainte- nant s’accroitre, multiplier leurs cellules, puis y différen- cier des tissus. C'est la couche la plus interne qui commence à se cloi- sonner la première; à cet effet, il se produit aussi bien dans l’initiale que dans les cellules annexes des cloisons transversales; puis les cellules avoisinantes cessant de se diviser, ce rôle n’est désormais plus rempli que par l’ini- tiale qui continue toujours à former des cloisons transver- ses et à empiler cellules sur cellules. Dans la suite, les cellu- (A) Van Tiecuem, Traité de botanique, éd. 1889, p. 656, 51 les annexes, ainsi que celles qui proviennent du cloisonne- ment de l’initiale, produisent des cloisons longitudinales, tangentielles et radiales. Les cellules qui forment la bordure du cylindre central (issu de l’initiale la plus interne) constituent le péricycle. Dans l’assise moyenne, au début les cellules entourant linitiale et l’initiale elle-même se divisent par des cloi- sons transverses de bas en haut; plus tard, l’initiale seule continue à se diviser transversalement. Les cellules ainsi formées produisent ensuite des cloisons radiales et une cloison tangentielle qui sépare deux couches de cellules dans la future écorce. L’assise interne prend ordinaire- ment des cloisons tangentielles de dehors en dedans; les cellules les plus internes, résultant de ce cloisonnement, plissent et épaisissent, par subérification, leurs parois internes et latérales et l'endoderme se trouve ainsi formé. Dans l’assise externe ou épiderme, le cloisonnement débute dans toutes les cellules, mais ne se poursuit, comme précédemment que dans l’initiale. Ensuite il se fait de dehors en dedans des cloisons tangentielles qui intéressent non-seulement les cellules annexes et les segments issus de l’initiale, mais encore l'initiale elle même; en même temps que des cloisons tangentielles se forment, des cloi- sons radiales et transverses prennent naissance. L’épiderme n’est simple que tout à fait à la base de la radicelle; plus on se rapproche du sommet, plus le : nombre d'assises superposées devient grand. Une fois la radicelle sortie, elle se débarrasse dès assises composées qui constituent la calyptre. L'épistèle se eloisonne égale- ment et raccorde les tissus de la radicelle aux tissus de la racine mère. Au lieu d’être formé d’une seule couche de cellules, le 32 péricycle peut comprendre plusieurs assises cellulaires; dans ce dernier cas, la plage rhizogène se forme générale- ment aux dépens de l’assise externe seule, ce qui nous ramène au cas ou le péricycle est simple. Parfois, mais c’est une exception très rare, la deuxième et même la troisième assise du péricycle composé concourent à la formation de la radicelle, tantôt en donnant le cylindre central, tantôt en produisant à la fois l'écorce et le cylindre central. Sous le rapport de la place occupée par la plage rhïo- gène, il y a deux cas à considérer. Quand le cylindre central comprend plus de deux massifs ligneux et de deux massifs libériens, la plage rhizogène vient alors se former en face d'un massif ligneux. Cette disposition est dite isostique, c’est-à-dire qu'il y a autant de séries longitu- dinales de radicelles qu’il y a de massifs ligneux. Lorsque le cylindre central ne compte que deux massifs ligneux et deux massifs libériens, la plage rhizogène vient s’intercaler entre un massif libérien et un massif ligneux, de sorte que dans ce cas le nombre des séries de radicelles est double de celui des massifs ligneux; leur disposition est diplostique. A mesure que la radicelle croît, elle s'enfonce dans les tissus environnants, ce qu'elle fait de deux façons diffé- rentes. Tantôt elle attaque l’endoderme qu'elle dissout, puis les tissus surjacents et enfin elle arrive à l'extérieur. D'autres fois, il y a formation d’une poche digestive aux dépens de l’endoderme; celui-ci reste vivant, cloisonne ses cellules, suit la croissance de la radicelle à laquelle il est intimement uni et digère pour elle les assises cellulaires de l'écorce. 33 Les familles végétales où la croissance de la radicelle s'effectue sans le secours d’une poche digestive sont : les Crucifères, les Capparidées, les Fumariacées, les Papavé- racées, les Résédacées, les Caryophyllées, les Portulacées, les [llécébrées, les Crassulacées, les Aizoacées, les Amaran- tacées, les Chénopodiacées, les Basellacées, les Bégoniées et les Cactées. Toutes les autres familles étudiées ont une poche diges- tive, laquelle peut n'être formée que d’une seule assise de cellules, comme elle peut en comporter plusieurs couches. Son épaisseur peut être constante dans toute son étendue ou être plus forte vers le sommet. Parfois une ou deux couches corticales peuvent venir se surajouter à l'endoderme pour renforcer la poche(Légumi- neuses, Rosacées, Cucurbitacées). Une fois arrivée au jour, la radicelle se débarasse de la poche et la calyptre reste seule pour protéger l'extrémité de la jeune racine. Bientôt les diverses assises de Îa calyptre tombent successivement, ne laissant que la couche inférieure, laquelle constitue l’assise pilifère. Dans les Nymphéacées, tout l’épiderme composé est exfolié et l'écorce mise à nu. Son assise la plus externe ou exoderme se transforme alors en assise pilifère. Par ce caractère, les Nymphéacées se rapprocheraient des Monocotylédones, qui sont, comme les appelle M. Van Tieghem, liorhizes, c’est-à-dire que leurs racines se déba- rassant complètement de leur épiderme composé et ont une surface lisse ; tandis que les Dicotylédones, sauf les Nym- phéacées, conservent l’assise la plus interne de leur épi- derme composé; leur surface est par conséquent inégale et coupée de gradins : de là le nom de climacorhizes. Monocotylédones.— À part quelques légères différences, 34 la formation des radicelles chez les Monocotylédones a lieu de la même manière que chez les Dicotylédones. La plage rhizogène y tire toujours son origine du péri- cycle et aboutit à la production d’un mamelon constitué par trois assises de cellules superposées. On ne cite d’exception à cette règle que pour quelques très rares plantes, les Pontédériacées et une Aroïdée (Pistia Stratiotes), chez lesquelles le mamelon n'est formé que par deux couches de cellules, l'externe ne se divisant pas en deux. Généralement, chez les Monocotylédones, le péricyele est simple; lorsqu'il est double, c’est toujours dans l'assise externe que la plage rhizogène prend naissance. Les trois assises se comportent dans la suite comme dans les Dicotylédones, à cette différence près que l’ab- sence de poche nutritive, qui était assez fréquente chez les Dicotylédones, constitue ici une rare exception. On constate également que l’épistèle des Dicotylédones a toujours des dimensions plus réduites que celui des Monocotylédones. C'est surtout après la sortie des radicel- les et la chute de la poche que les différences entre ces deux groupes apparaissent, dans la facon dont la desqua- mation de l’épiderme s'opère. En effet, chez les Dicotylédones, à une exception près (les Nymphéacées), l’assise la plus interne de l’épiderme composé reste et devient l’assise pilifère, tandis que tout l’'épiderme composé tombe chez les Monocotylédones et laisse à nu l'écorce, dont la couche extérieure (exoderme) devient l’assise pilifère. Gymnospermes. — Des recherches faites sur un bon nombre de genres appartenant aux trois familles de Gym- nospermes, il résulte qu'ici, comme dans les Angiospermes, 39 les radicelles débutent dans le périeycle et, suivant la marche indiquée précédemment, aboutissent à la forma- tion d'un mamelon à trois assises de cellules. Parfois la radicelle reste nue, mais le plus souvent elle est enveloppée d’une poche digestive d’origine endoder- mique. Après la sortie, la desquamation de l’épiderme composé se fait comme chez les Dicotylédones et non pas comme chez les Monocotylédones. Les Gymnospermes sont donc climacorhizes et non liorhizes. Cryptogames vasculaires. - L’étude de la formation des radicelles chez les Cryptogames vasculaires, déjà com- mencée par Nägeli et Leitgeb, a été reprise d’une façon détaillée par MM. Van Tieghem et Douliot. Ces auteurs ont examiné des espèces appartenant à des genres nombreux de Fougères, Lycopodinées et Équiséti- nées. Comme on l’admet depuis longtemps, ce n’est plus iei un groupe de cellules péricycliques qui donnent naissance aux radicelles, mais une seule cellule appartenant à l’endoderme, Voici comment l'édification de la radicelle a lieu. Une cellule de l’endoderme, située en face d’un massif ligneux, augmente de volume, puis prend la forme d’une lentille biconvexe. Cette cellule se cloisonne de facon à donner naissance à quatre cellules, dont trois forment la base sur laquelle repose la quatrième. Cette dernière est tétraédrique à faces convexes; elle constitue une pyramide triangulaire horizontale, qui tourne son sommet en dedans et sa base bombée en dehors, une arête en bas, une face en haut. C’est cette cellule tétraédrique qui est, à proprement 56 parler la cellule mère, car c’est elle qui, en se cloisonnant, va donner naissance à toutes les cellules de la radicelle. A cet effet, elle découpe d’abord par une cloison paral- lèle à sa face externe un segment en forme de verre de montre, puis successivement, par trois cloisons parallèles à ses trois faces internes, trois segments; après quoi, il se fait un second segment externe en verre de montre, une seconde série de trois segments triangulaires et ainsi de suite indéfiniment. Le premier segment en verre de montre résultant du cloisonnement de la cellule tétraé- drique fournit, en se divisant, l'épiderme. Les trois segments triangulaires internes se cloisonnent et donnent, vers l'extérieur, l'écorce, vers l'intérieur. le cylindre central, qui est séparé en dernier lieu. Chaque segment n’ayant qu’une croissance limitée, il est nécessaire que à chaque instant des segments nouveaux naissent et se comportent, ainsi qu'il a été dit plus haut, c'est-à-dire que la cellule mère continue à se diviser en donnant une cellule en verre de montre vers l'extérieur, trois cellules triangulaires vers l’intérieur, lesquelles se conduisent comme il vient d’être dit. Il est facile de con- cevoir que sous le premier épiderme, il va done s'en ajouter un second, puis un troisième et ainsi de suite, de même que au premier disque cortico-stélique, il s'en ajou- tera un deuxième, puis un troisième qui s'empileront les uns au-dessus des autres. Quant aux cellules basilaires dont il a été question au commencement de la division, elles se comportent comme les cellules triangulaires issues de la cellule tétraédrique : et fournissent la base de l'écorce et du cylindre central. Les cellules péricycliques sous-jacentes à l'endoderme se cloisonnent et forment un disque aplati ou allongé qui sert à raccorder la radicelle à la racine mère. | 37 Tout ce qui vient d’être dit se rapporte au Pteris cretica ou au P. Blumeana, mais on retrouve à très peu près la même chose dans les autres Fougères. La poche digestive se crée aux dépens des cellules cor- ticales susendodermiques ; elle est tantôt simple et fugace (Polypodiacées), tantôt simple et persistant jusqu’à la sortie (Schizéacées), tantôt à la fois persistante et composée (Hyménophyllées, Cyathéacées, Osmondacées). Les Marattiacées diffèrent assez fortement des Fougères, notamment par la forme de la cellule mère qui ici est quadrangulaire, ainsi que par son mode de cloisonnement. La formation des radicelles chez les Hydroptérides res- semble à celle des Fougères; il en est de même pour les Équisétinées. Les Lycopodinées sont étudiées à leur tour. D’après les auteurs, les racines des Sélaginelles n'auraient pas une ramification dichotome, comme on l’admet généralement, mais bien une fausse dichotomie : l’une des deux branches de la dichotomie serait la racine mère, tandis que l’autre serait simplement une radicelle, très précoce, qui se forme tout près du sommet de la racine mère, puis se développe de façon à l’égaler en longueur. Il est regrettable que les auteurs soient si laconiques sur ce sujet intéressant. Quant aux Lycopodium et aux Isoetes, on sait, par les recherches antérieures, que leurs racines ont trois sortes d’initiales comme les Phanérogames, au lieu d’avoir une cellule terminale comme les autres Cryptogames vasceu- laires. En résumé, dans le développement des radicelles des Cryptogames vasculaires on peut observer partout, à l'exception des Lycopodium et des Isoetes : 98 1° Que leur formation se fait aux dépens d’une cellule endodermique. 20 Que l’endoderme se différencie d’une façon très précoce. 3° Que le péricycle ne forme qu'un pédicule rattachant la radicelle à la racine mère. 4e Que le mode de cloisonnement de la cellule mère est essentiellement le même partout. 5° Que les radicelles sont généralement isostiques. Ces caractères sont constants ; les variations résident surtout dans la forme de la cellule mère, la date de sépa- ration de l'écorce et du cylindre central, la manière d’être de l’épiderme, la poche digestive, etc. En tous cas, ces caractères suffisent pour démontrer que les radicelles ont chez les Cryptogames vasculaires (hormis les Lycopodium et les Isoetes) une origine et un mode de formation tout à fait différents de ce qui se ren- contre chez les Phanérogames. MM. Van Tieghem et Douliot résument les différences existant entre les Cryptogames vasculaires et les Phanéro- games, en disant que les Phanérogames plus les Lycopo- dinées et les Isoetes sont à la fois péricyclorhizes et triacor- hizes, tandis que les Cryptogames vasculaires moins les Lycopodinées et les Isoetes sont à la fois endodermorhizes et monacorhizes (1). Racines latérales. — On donne ce nom aux racines qui se développent d'une manière normale sur la tige. (1) Péricyclorhize — ayant une origine péricyclique. Triacorhize — racine croissant par une initiale, subdivisée en trois initiales superposées. Monacorhize = racine croissant par une initiale unique. Endodermorhize — racine d’origine endodermique. 39 Les recherches récentes établissent que les racines laté- rales endogènes précoces, c’est-à-dire formées dans la tige avant l’apparition des tissus secondaires, ont toutes une origine semblable à celle des radicelles des mêmes plantes et l’on peut donc répéter ici ce qui a été dit précé- demment. En effet, les racines latérales des Dicotylédones, des Monocotylédones et des Gynospermes prennent toujours naissance dans le péricycle de la tige, par un groupe de quelques cellules qui se cloisonnent et génèrent un mame- lon à trois couches de cellules. Ici également, il peut exister une poche digestive d’origine endodermique ou bien celle-ci peut manquer. En général, on constate son absence dans les mêmes familles que celles où elle manquait aux radicelles. La desquamation de l'épiderme composé peut se faire en partie ou en totalité, c’est-à-dire que l'on y rencontre le type climacorhize et le type liorhize. Pour ce qui est des Cryptogames vasculaires, le mode de formation de leurs racines latérales est encore une fois identique à ce que nous avons indiqué pour les radicelles. Elles prennent naissance aux dépens d’une cellule endo- dermique, laquelle produit une cellule tétraédrique dont les cloisonnements fournissent les segments épidermiques et cortico-stéliques (Fougères). Quant aux Lycopodium et aux Isoete, ils s’éloignent de nouveau ici des Cryptogames vasculaires pour se rap- procher des Phanérogames, notamment des Dicotylédones et des Gymnospermes, comme nous l'avons déjà vu à propos des radicelles. 40 Autres productions endogènes. I. ORIGINE DES RACINES ADVENTIVES DANS LA FEUILLE. — Certaines feuilles (Ranunculus aquatilis, Begonia, Pepe- romia) peuvent donner naissance à des racines adventives. Elles se forment comme dans la racine et dans la tige, aux dépens du péricycle et toujours au contact même des fais- ceaux, ordinairement sur leurs flancs. Elles peuvent être pourvues ou dépourvues d’une poche digestive. IT. ORIGINE DE LA RACINE TERMINALE ENDOGÈNE. — La racine terminale des Phanérogames et même celle des Cryptoga- mes vasculaires a presque toujours une origine exogène dans l'embryon; toutefois, chez les Graminées, les Zingibé- racées, les Commélinées et les Cannées, pour les Monocoty- lédones, les Tropaeolées et les Nyctaginées, pour les Dico- tylédones, la racine terminale a une origine endogène, c’est-à-dire qu'elle se forme dans la profondeur des tissus de l'embryon, probablemént aux dépens de la calotte péricyelique qui entoure la base de la tige. Pour paraître à l'extérieur lors de la germination, la racine doit donc percer tous les tissus qui la recouvrent, ce qu’elle ferait non par pression comme on l’a prétendu, mais en digérant ces tissus au moyen de diastases secrétées par la poche digestive. Cette poche digestive tire son origine de l’endoderme. IT. ORIGINE DES BOURGEONS ENDOGÈNES. — Beaucoup de plantes peuvent donner naissance sur leurs racines ou sur leur tige hypocotylée à des bourgeons endogènes. Les recherches dont ils viennent d’être l’objet établissent qu’ils se forment aux dépens du péricycle, se développent et 41 aboutissent à la formation d’un mamelon qui, pour parai- tre à l'extérieur, dissout, sans l'intermédiaire d’une poche digestive, les tissus surjacents. IV. ORIGINE DES ÉMERGENCES ENDOGÈNES. — MM. Van Tieghem et Douliot regardent comme de simples émer- gences les suçoirs qui naissent sur la tige ou sur les racines des plantes parasites, et s’enfoncent dans les tissus de leur hôte, afin d'y puiser les éléments nutritifs. Il en existe de deux sortes, les uns exogènes, les autres endo- gènes. Ces derniers se rencontrent chez les Santalacées, les Orobanchées et les Cuscutées. A cause de leur endogé- néité, on les avait considérés comme étant des radicelles métamorphosées ou des racines latérales, suivant qu'ils se forment sur la racine ou sur la tige. D'après nos deux auteurs, cette assertion ne serait rien moins qu'exacte, les radicelles et les racines latérales ayant toujours une origine péricyclique, tandis que ces émergences dériveraient du cloisonnement de l'écorce. Résumé. — On peut donc dire: 1° Que tous les membres endogènes des Phanérogames (les émergences endogènes exceptées) naissent aux dépens du péricycle, l'écorce ne leur fournissant rien ou formant seulement autour de leur extrémité une poche digestive, dont la fonction principale est de dissoudre les tissus sur- Jjacents. 2 Que les membres endogènes des Cryptogames vascu- laires (les Lycopodium et les [soetes exceptés) naissent aux dépens d’une cellule endodermique, les autres tissus de l'écorce pouvant parfois leur constituer une poche digestive, 3° La desquamation de l’épiderme composé de la 4 42 racine est partielle chez les Dicotylédones (moins les Nym- phéacées), les Gymnospermes, les Lycopodinées et les Isoetes. Ces plantes sont climacorhizes. 4° Chez les Monocotylédones, les Nymphéacées et les Cryptogames (moins les Lycopodiacées et les Isoetes), l’'épiderme de la racine tombe en entier, laissant l'écorce à nu. Ces plantes sont liorhizes. Tel est résumé à grands traits le travail des auteurs. Ce n’est pas seulement, comme ils le disent, une œuvre de longue patience, c'est surtout une œuvre de grand mérite, détaillée sans devenir jamais fastidieuse, lucide, dominée par un large esprit de synthèse. L'intelligence du texte est facilitée par de très nombreux dessins clairs et très soignés. f M. P. Maury, présenté à la dernière séance, est proclamé membre effectif de la Société. La séance est levée à 9 heures. Bibliographie. — FLORE PLIOCÈNE DES ENVIRONS DE Tnéziers (GARD), par l’abbé Boulay (Paris, 1890, in-8° de 70 pages, avec 7 planches). — Dans la préface de son mémoire, qui a été publié par l’Académie de Vaucluse, l’auteur fait tout d’abord l'historique des recherches et des travaux auxquels ont donné lieu la géologie de Théziers, puis il entre dans des détails topographiques et stratigraphiques utiles pour l'intelligence du sujet. Après cela, vient la description des espèces découvertes, qui sont au nombre de quarante-cinq. De ces types paléontologiques, six sont nouveaux pour la science : Alnus acutidens, Populus flaccida, Phillyrea lanceolata, Viburnum Cazioti, Acer Nicolai et Tilia crenata. L'auteur se livre ensuite à des considérations sur les caractères de la flore de Théziers. Les espèces de cette flore sont, pour un bon nombre, des espèces jouissant d’une assez TI 0 N'a | 45 grande diffusion dans le temps et dans l’espace. Les unes se retrouvent jusque dans les couches inférieures des terrains miocènes; d’autres sont moins anciennes. Parmi les espèces fossiles de Théziers et de Vaquières, un petit nombre seulement se sont maintenues jusqu’à nos jours dans la même région. Ce sont : Quercus Pseudo-suber Desf., Q. Ilex L., Q. coccifera L., Populus alba L., Castanea atavia Ung., Laurus nobilis L., Nerium Oleander L., Fraxinus Ornus L., Phillyrea media L. et P. lati- folia L. M. l’abbé Boulay termine son travail par le catalogue des plantes obser- vées à l’état fossile dans les terrains pliocènes en France. Ce catalogue comprend 169 espèces, parmi lesquelles un nombre assez important existent encore de nos jours à l’état vivant. EYE: Mélanges et nouvelles. — La « PLANTE MÉTÉOROLOGIQUE », — Les journaux ont parlé à diverses reprises de propriétés étonnantes qu’un industriel autrichien, M. J.-F. Nowack, aurait découvertes chez l’Abrus precatorius, une plante de la famille des Légumineuses dont les jolies graines rouge-vif à hile noir sont connues de tout le monde, Cette plante serait « électro-magnétique x (sic); elle prédirait avec « une précision réellement merveilleuse », deux jours d’avance, les changements de temps, l’état magnétique et électrique, les tremblements de terre, la neige et la grêle, les coups de grisou, la force et la direction du vent, etc. L’inventeur a été pris au sérieux par beaucoup de personnes, telles que feu l’archiduc Rodolphe, lParchiduc Regnier d’Au- triche, le prince de Galles, etc. M. le Dr F, Oliver, de l’University College de Londres, a soumis la plante à des observations attentives au Jardin botanique de Kew, en suivant exactement les indications de M. Nowack. Il a pu constater que les folioles et le rachis de l’Abrus présentent des mouvements variés, comme cela s’observe chez tant d’autres Légumineuses, mais il n’a rien vu qui confir- mât la signification prophétique que M. Nowack revendique pour ces mouvements. La périodicité ordinaire des feuilleë mobiles et les variations dans l’intensité de la lumière et de l’humidité ambiante au moment même où les mouvements s'effectuent, suffisent à en rendre compte et il n’y a nul rapport entre ces mouvements et les changements futurs du temps. Quant à la position qui annonce prétendûment la neige et la grêle, elle coïncide toujours avee un état maladif des feuilles, dû probablement à des morsures 44 d’insectes, et n’a en tous cas rien à faire avec les conditions atmosphériques. M. Nowack avait poussé la confiance dans sa « plante météorologique » jusqu’à tracer quelques jours d'avance des cartes de la pression baromé- trique, d’après les indications qu’il croyait pouvoir tirer des feuilles. Les cartes ont été examinées par le Secrétaire du « Meteorological office » de Londres, M. R.-H. Scott. Il n’a pu trouver aucune concordance entre ces prédictions et la réalité. La « plante météorologique » paraît done bien pouvoir être rangée dans la liste déjà longue des aberrations auxquelles les personnes peu compé- tentes ne se laissent que trop facilement entrainer. L. E. — Dans le beau travail qu’il vient de publier sur la conjugaison des Infusoires eiliés, M. E. Maupas (1) recommande le procédé suivant, fort simple, pour LA FIXATION ET LA COLORATION DE L'APPAREIL NUCLÉAIRE de ces êtres délicats. Des procédés analogues pourront sans doute être appliqués avec succès à certains végétaux, surtout pour les cellules à membranes très perméables. C'est ce qui du reste a déjà été fait par quelques botanistes (Guignard, etc.). Les Infusoires, enlevés à l'aide d’une pipette, sont déposés dans leur goutte d’eau au milieu de la lame porte-objet. La goutte est un peu étalée et, sur son pourtour, on dispose de petites cales, formées de poils fins, d’une épaisseur en rapport avec le volume de l'espèce étudiée. Les Infu- soires doivent être, en effet, assez comprimés, mais pas écrasés. A l’aide d’une pince fine, on laisse alors tomber doucement la lamelle couvre-objet sur la goutte d’eau et, le plus rapidement possible, on dépose sur l’un des côtés de la préparation un peu de solution aqueuse de sublimé corrosif à { pour 100, puis on l’aspire par le côté opposé, à l’aide d’un morceau de papier buvard. Dans cette dernière manœuvre, il faut avoir bien soin de ne causer aucun ébranlement ou déplacernent à la lamelle. Les noyaux ainsi fixés se colorent admirablement avec toutes les matières colorantes ordinaires. M. Maupas conseille surtout le picrocarmin et, mieux encore, le vert de méthyle dans l'acide acétique à 2 pour 100, qui est d'un emploi plus rapide et tout aussi sûr. (1) Le rajeunissement kuryogamique chez les Ciliés, Arch. de z0ol. expé- rim., 1889, ne 2, p. 174, ph re CRC ne LL TR RE Le) DC à Na Loi © + LL SE 45 Une fois colorés et lavés, les Infusoires sont montés dans la glycérine, Le baume de Canada convient moins bien. Les préparations se conservent parfaitement. Après deux ans, on peut encore étudier les détails les plus délicats, aussi sûrement que les premiers jours. A en juger d’après les figures de M. Maupas, le procédé indiqué est, en effet, de tous points recommandable. L. E. -- M. E. Autran, conservateur de l’herbier Boisier-Barbey, a envoyé pour la bibliothèque de la Société une série de numéros du Fortschritt, de Genève, avec la note suivante : « En 1887, M. B. Reber a publié dans le Fortschritt (Revue internationale de pharmacie et de thérapie), dont il est le rédacteur, une étude fort inté- ressante sur le genre Strophanthus au double point de vue thérapeutique et botanique. « Cet article étant peu connu des botanistes à cause du caractère trop spécial du journal dans lequel il a paru, nous croyons bon d’en dire quel- ques mots. « Dans un apereu historique préliminaire, M. Reber rappelle que P. de Candolle créa le genre Strophanthus en 1804 et décrivit quatre espèces(1). En 1844, M. A. de Candolle, dans la Monographie des À pocy- nées, publiée dans le Prodromus, porta ce nombre à douze(2). Actuelle- ment, on en connait dix-huit espèces. Toutes, à l'exception d’une seule qu’on trouve dans l’Afrique méridionale, sont originaires des régions tropicales de l’Asie et de l’Afrique. « Le mémoire de M. Reber, sous une forme concise, est si riche en faits, qu'il ne se prête guère à un résumé et nous devons nous contenter d’y renvoyer ceux qui s’y intéressent plus particulièrement. « Pourtant, il est un point qui mérite encore d’être signalé. Il s’agit de la plante à laquelle on donne le nom de S, capensis. « S.capensis À. DC. Cette espèce, assez différente des autres, est la seule qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance. Elle fut décrite par Harvey et Ward sous le nom de Christya speciosa (Journal of Botany, IV, 1841, (1) Bulletin des sciences par la Sociélé Philomatique de Paris,t, I, 1801, p. 122. (2) Prodromus regni vegetabilis, 1. VIII, 1844. 46 p. 133, t. XXI) et peu d’années après, par M. A. de Candolle, sous le nom de S. capensis (Prodromus, VIIL, p.419, 1844). Bentham et Hooker (Genera- plantarum) réunissant le genre Christya au genre Strophanthus, cette espèce doit, d’après les règles de la nomenclature botanique, prendre le nom de S. speciosus. « À la description dans le Prodromus, on peut comparer celle donnée par Harvey et Ward de leur Christya speciosa (Botanical Magazine, t. 5713, 1868). « Le S. capensis A.DC. doit donc s’appeler maintenant S. speciosus Reber. » E. AUTRAN. — La SociÉËTÉ ROYALE DES SCIENCES MÉDICALES ET NATURELLES DE BRUXELLES a mis au concours, pour la période 1889-1890, une question de botanique : Étudier l'influence de la température sur la marche, la durée et la fréquence de la caryocinèse dans un exemple emprunté au règne végétal, Prix : une médaille d’or de la valeur de 200 fr. Les mémoires, écrits lisiblement en français, doivent être adressés au secrétaire, M. le Dr Stiénon, rue du Luxembourg, 5, à Bruxelles, avant le 4er juillet 1890. É. D. W. — La collection des PRÉPARATIONS MICROSCOPIQUES délaissées par A. de Bary, l’un de nos anciens membres associés, décédé en 1888, a été achetée par le British Museum. Sauf les préparations de Bactéries acquises par le Dr de Bary, de Francfort, et quelques doubles conservés à l'Université de Strasbourg, la collection se compose de 4,429 slides. — 1,220 sont affectés aux champignons, 1,808 se rapportent aux autres cryptogames et aux phanérogames, 1,112 concernent l'anatomie et l’histologie et 289 prépa- rations appartiennent à des sujets divers. É. D. W. — Le Dr Ferpinano Perir.— Le n° du 26 janvier du journal Le mouvement géographique, nous a apporté la triste nouvelle de la mort du Dr Ferdi- nand Petit, enlevé à Boma (Congo) par la fièvre. Au mois de septembre dernier, nous avions eu le plaisir de voir le Dr Petit au Jardin botanique. Il était plein de vie et d’entrain et se réjouis- sait à la pensée de faire d’amples récoltes pour l'Herbier de l'Etat et d'être ainsi, en‘quelque sorte, le premier à révéler au monde scientifique les richesses végétales de l’État indépendant du Congo. 47 On sait que jusqu’à présent les Belges établis dans ce pays n’ont guère porté leur attention de ce côté. Le compte de ce qui a été tenté est vite fait. En 1877, le Dr Maes, botaniste belge était, lui aussi, parti plein d’espoir pour le Congo, où 1l ne devait pas même arriver; il mourut de la fièvre à Zanzibar. L'année dernière, M, Fr. Hens, d'Anvers, a récolté deux centuries de plantes sur divers points. Enfin, M, Fern. Demeuse, qui a accompagné M. Delcommune, dans sa belle exploration du Haut Congo, a rapporté de son voyage environ 150 plantes, dont quelques-unes fort intéressantes el une collection de fruits conservés dans l’alcool (1). M. le Dr Petit connaissait cette situation et il se réjouissait d’apporter sa pierre à l’œuvre de la connaissance de la flore de l’Afrique centrale. Dès son arrivée à Boma, il s'était mis en rapport avec M. Crépin à qui il écrivait en date du 21 novembre. « Je suis actuellement installé à Boma, donc dans le Bas Congo. Y suis-je définitivement, c’est-à-dire pour trois ans, je ne voudrais pas le jurer, mais je crois y étre pour quelques mois, donc assez de temps pour que mes loisirs me permettent d’explorer la flore locale. Sans être très riche, comme je vous l’expliquerai en détail plus tard, ce que j’en ai vu me promet cependant un sujet d’études et de récoltes bien suffisant, » Plus loin encore, M. Petit écrivait « je vous confirme la proposition que je vous ai faite au mois de septembre dernier de vous faire connaître dans la mesure des mes forces la flore du Congo. » Et il terminait par ces mots : « En attendant votre réponse qui malheureusement ne me parviendra que dans un nombre respectacle de semaines, je vais me mettre de suite à la besogne pour autant que les loisirs et le climat — car ici il faut compter avec lui plus que partout ailleurs — me le permettront, » Hélas, une fois de plus le climat d’Afrique a justifié les craintes qu’il inspire. Le Dr Petit, originaire de Charneux, avait fait ses études à l’Uni- versité de Liége. Après avoir obtenu son diplôme de docteur en médecine, il s’était mis au service de l’État du Congo. Il n’avait pas encore atteint 24 ans. NC T. D. — Les RÉCOLTES BOTANIQUES DE M. HI. PrTrier DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, Un de nos membres effectifs, M. le professeur H. Pittier, établi à San —— = — a —— —— rt (1) I convient de citer aussi le don fait à l'Herbier de l’État de cent cinquante plantes environ récoltées dans la région du lac Tanganika par M. le capitaine Storms. 48 José de Costa-Rica, depuis le mois de décembre 1887, poursuit, d'une manière extrêmement remarquable, l'exploration scientifique de ce pays encore peu connu. Géographe et géologue distingué, M. H. Pittier est aussi un botaniste de talent; la botanique tient donc une grande place dans ses recherches. Toutes les récoltes de M. Pittier arrivent d’abord au Jardin de Bruxelles, aussi cet établissement possède-t-il déja une collection dont l’importance mérite de fixer l’attention(1). Les envois de M. Pittier (secondé par un préparateur habile, M. A. Tonduz) se distinguent par la beauté des échantillons et renferment beaucoup de nouveautés. Ils formeront la base de deux publications, rédigées par M. Pittier et par l’auteur de ces lignes : l’une, abrégée, sera soumise dans un avenir rapproché au Jugement de notre Société (2), l’autre, plus étendue avec planches, paraîtra dans les Annales du Musée de San José. Un bon nombre de botanistes distingués du pays et de l'étranger ont bien voulu nous accorder leur concours et traiteront, dans les mémoires en préparation, les familles dont ils ont fait une étude spéciale. Qu'il nous suffise de citer : En Allemagne : M. le Dr A. Engler (4 roideae) ; En Autriche : M. E. Hackel (Gramineae) ; En France: MM. J. Cardot (Muscineae) et P. Maury (Cyperaceae) ; En Suisse : MM. J. Briquet (Labiatae), R. Buser (Begoniaceae), R. Chodat (Polygaleae), H. Christ (Carex), C. de Candolle (Piperaceae) et M. Micheli (Leguminosae) ; £n Belgique : MM. Bommer (Filices), A. Cogniaux (Cucurbitaceae, Melastomaceae, Orchideae), E. De Wildeman (Algae) et Marchal (Aralia- cene, Fungi). Nous souhaitons vivement que M. Pittier puisse continuer avec la même activité la tâche importante qu’il a entreprise, car la flore du Costa-Rica est d’une richesse extraordinaire. T. D. (1) Avec l’envoi annoncé et en route à l’heure où nous écrivons ces lignes les Plantue costarisensis exsiccutae comptent déjà plus de 1800 numéros. (2) Nous espérons déposer prochainement le manuserit du {er fascicule des Primitiae florae Costaricensis. COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 26900000 ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 8 février 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 8,15 heures. Sont présents: MM. Bordet, Carron, L. Coomans, Delogne, De Wevre, De Wildeman, Ém. Durand, Th. Durand, Errera, Laurent, Preudhomme de Borre, Van der Bruggen et Vindevogel; Crépin, secrélaire. Le procès-verbal de la séance du 11 janvier 1890 est approuvé. Ouvrages recus pour la bibliothèque : W.-T.-R. Surivcar. Nieuwe bijdragen tot de kennis der Melocacti van West-Indiè, etc. Amsterdam, 1889, in-8°. D. Branpza. Contributiunti noue flora romaniei. Bucuresti, 1889, in-4. — Plante noue flora dobrogei. Bucuresti, 1889, in-4°. Le Conseil de direction de la Commission géologique de Belgique adresse à la Société, en date du 31 janvier 5 D0 dernier, une circulaire accompagnée des arrètés royaux relatifs à la carte géologique de la Belgique. Cette circu- laire a pour but d'attirer l’attention des membres de la Société, qui sont géologues, sur les conditions réclamées par l’administration pour devenir collaborateur à la carte géologique. Les membres de notre Société qui sont d'intention de collaborer à la dite carte, trouveront au Secrétariat les arrêtés dont il vient d’être question. La Physikalisch-ôkononische Gesellschaft de Künigsberg informe qu’elle fêtera, le 22 février prochain, le 100° anni- versaire de sa fondation. — Une lettre de félicitation sera adressée à cette Société. L'Académie royale suédoise des sciences de Stockholm adresse à la Société les 12° et 13° volume de ses mémoires avec demande d'échange. — L'échange est accepté. M. le Secrétaire dont lecture de la notice suivante : LE DOCTEUR ERNEST-SAINT-CHARLES COSSON. NOTICE BIOGRAPHIQUE. La mort du docteur Cosson, survenue le 31 décembre dernier, à causé une profonde impression au sein de notre Société. Cosson était un nom familier et sympathique à tous nos botanistes et surtout à ceux qui avaient autrefois étudié les plantes de notre pays à l’aide de l’excellente Flore des environs de Paris. Bon nombre de membres de notre compagnie con- naissaient personnellement le D' Cosson, qui, pendant les troubles de Paris, en 1870, était venu résider du- rant plusieurs mois à Bruxelles. En 1872, ce savant revint en Belgique pour assister à la session extraordi- 51 naire que la Société botanique de France y avait organisée avec le concours de la nôtre, Tout jeune encore, la première ambition scientifique de Cosson fut d'élaborer une bonne Flore des environs de Paris. Une partie des résultats de ses premières recherches ont été consignés dans trois opuscules, qui présageaient déjà l’observateur profond et sagace qui s’est dévoilé plus tard. Ces opuscules, publiés en 1840, 18492 et 1843 avec la collaboration de Germain et de Weddell, causèrent une sorte de petite révolution parmi les amateurs de la flore parisienne. Le vieux floriste Mérat, dont la Flore était le vade-mecum des botanistes parisiens, sentit dès lors que sa vogue était menacée et que son livre médiocre allait être remplacé par une œuvre sérieuse. En effet, la Flore des environs de Paris et son Synopsis, publiés en 1845, ouvraient une nouvelle ère dans la connaissance des plantes des départements qui entourent Paris dans un rayon de près de vingt lieues (94 kilomètres). La publication de la Flore de Cosson et Germain eut un succès égal à celui qu'avait obtenu, moins de dix ans auparavant, en Alle- magne, celle du Synopsis de Koch. Nous ne croyons pas nous tromper en avançant que l'ouvrage français est supérieur au livre allemand. La Flore des environs de Paris est un véritable modèle tant par son étonnante exactitude jusque dans les moindres détails, que par la sagesse de son plan. Malgré le temps assez considérable écoulé depuis sa publication, ce livre n’a pas vieilli; il reste excellent et il le restera. Il doit cet heureux sort aux soins extrèmes que les auteurs et surtout l'un d'eux, le D: Cosson, ont apportés dans la vérification des faits. Cosson, comme nous le verrons encore à propos de sa Flore d'Algérie, était la prudence même; 1! n’avançait 52 un fait qu'après l'avoir retourné sous toutes les faces, qu'après l'avoir fait même contrôler par autrui. Jouis- sant d’une très large aisance, pouvant consacrer des sommes relativement importantes pour satisfaire ses goûts scientifiques, 1l n’était pas pressé de publier ; il aimait à laisser ses tra‘ aux longtemps sur le métier, afin de pouvoir épuiser toutes les sources d’information. La seconde ambition de notre regretté Confrère fut de doter la science d'une Flore des États barbaresques, c’est- à-dire de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Il nous faudrait ici plusieurs pages pour exposer sommairement tout ce que le D" Cosson à fait, depuis 1852, pour préparer ses publications définitives sur la flore du Nord de l'Afrique: nombreux voyages en Algérie, en Tunisie et au Maroc, organisation d'explorations faïtes par des voyageurs à ses frais, recherches multipliées de toute nature. Il faut lire le premier volume de son Compendium Florae Atlanticae pour se rendre compte de la somme extraordinaire de travaux préparatoires que l'auteur a consacrée à son œuvre. Nous ne pensons pas qu'on puisse citer un second exemple d’une telle préparation. On peut dire, en toute vérité, que Cosson a fait œuvre de bénédictin pour la flore de la Barbarie. Le premier volume du Compendium Florae Atlanticae a paru en 1881 et le 2°, de 1885 à 1887. Le premier fascicule des Lllustrationes Florae. Atlanticae a été publié en 1882, le 2, en 1884, et le 5°, en 1888. Au train dont allaient ces importantes publica- tions, on pouvait espérer les voir terminées en un petit nombre d'années. Cosson était, malgré son âge, encore robuste et très actif, et il avait tout lieu d’espérer qu'il pourrait voir la fin de son œuvre capitale. Hélas! l'épidémie qui régnait à Paris au mois de décembre dernier, l'a emporté en peu d'heures. 55 Nous pouvons soupconner que la pensée de son œuvre inachevée a dû fortement préoccuper notre Confrère à ses derniers instants. Mais, en homme sage et prévoyant, il avait pris des mesures, pour le cas où la mort viendrait le surprendre avant l'achèvement de son travail. Ces mesures, dont il parle dans l'introduction du tome Il de son Compendium, assurent la continuation de cet ouvrage, des Jllustrationes et du Conspectus Florae Atlanticae. Son magnifique herbier, sa bibliothèque, ses manuscrits, ses notes et ses planches encore inédites seront à la disposition de celui qu’il aura chargé de poursuivre sa Flore. Les ressources nécessaires ont été prévues pour faire face aux dépenses qui entrainera l'achèvement des ouvrages en question. Notre intention n'étant pas de présenter ici une notice étendue sur la vie et les travaux de notre savant et regretté Confrère, soin que nous laissons à la Société bota- nique de France, dont il a été l’un des membres les plus éminents, nous nous bornerons, pour terminer, à dire que l'œuvre scientifique de Cosson se complète par un grand nombre de mémoires et de notices qu'il a publiés dans divers recueils, et principalement dans le Bulletin de la Suciété botanique de France. Cosson jouissait, tant en France qu’à l'étranger, de la réputation, Justement méritée du reste, d’un botaniste descripteur du plus grand mérite. Ses travaux resteront des documents précieux, qu’on ne cessera de consulter avec le plus grand fruit. La botanique systématique a perdu en lui l’un de ses meilleurs ouvriers. D4 M. Crépin analyse les deux notices suivantes, dont d'impression est votée. LES STIPULES PEUVENT-ELLES OFFRIR DES CARAC- TERES DISTINCTIFS DANS LES ROSAE CANINAE? par François CRÉPIN. L'importance des stipules au point de vue de la consti- tution des sections dans le genre Rosa n'est plus à démontrer. Leur degré d’adhérence au pétiole (stipules libres ou adnées), leur dilatation progressive de la base au sommet des ramuscules florifères ou leur uniformité sur toute la longueur des ramuscules, la forme de leurs bords extérieurs, la forme et la direction de leurs oreil- lettes fournissent des caractères excellents pour la diagnose des sections. Ces organes, si utiles pour caractériser les sections, n'auraient-ils aucun emploi possible pour la distinetion des espèces dans chacune des sections et en particulier dans la section des Caninae ? Deux habiles rhodologues, MM. Burnat et Gremili, estiment que, dans cette dernière section, les stipules doivent être à peu près complétement négligées dans la description des espèces, et voici dans quels termes ils s'expriment à cet égard : « ....Quant à « leur forme, dimension et à la disposition de leurs « oreillettes, ces organes très dignes d'examen, lorsqu'il « s’agit de comparer nos diverses sections, donnent rare- « ment un caractère utile pour nos Caninæ »(f). Aussi, dans leurs descriptions des Rosae caninae, passent-ils les stipules sous silence. Certains auteurs ont décrit avec assez (1) Zes Roses des Alpes maritimes, p. 50, D5 de détails les stipules, mais les caractères qu'ils en ont tirés et s'appliquant souvent à des variétés ou variations élevées au rang d’espèce, ne dénotent pas une étude approfondie du sujet. Au surplus, le plus grand nombre des descripteurs a passé légèrement sur la forme des stipules, ce qui semble témoigner d’une indifférence assez générale pour ces organes, Cette indifférence est-elle réellement justifiée par les faits ? J'ai lieu d'en douter; je dirai plus, l'examen auquel je me suis livré me donne l'espoir que nous pourrons trouver, dans les stipules des Caninae, des notes très utiles pour la distinction si non de toutes leurs espèces, du moins pour quelques-unes d’entre elles. Si, par exemple, on passe successivement en revue de nombreuses séries de spécimens des R. pomifera, R. mollis et R. tomentosa, on reste frappé de la diffé- rence que présentent les stipules et les bractées des deux premières Roses comparées à celles du R. tomentosa, quelles que soient les variétés de ce dernier type. Cette différence est telle qu'on est réellement surpris qu'elle n'ait pas été depuis longtemps utilisée pour la distinction de ces espèces. Cette différence consiste dans la dilatation plus ou moins accentuée des ailes stipulaires et des bractées, ces dernières n’étant au fond que des stipules, et dans la forme et la direction des oreillettes. En général, les stipules et les bractées des R. pomifera et R. mollis sont sensiblement plus dilatées que celles du R. tomentosa; leurs oreillettes, dans les stipules moyennes et supérieures des ramuseules florifères, sont plus longues, fendues plus profondément, à bords extérieurs d'ordinaire recourbés dans la direction du pétiole entrainant ainsi les 26 pointes vers l’intérieur. Ces oreillettes sont donc plus ou moins en forme de serpette, plus ou moins falciformes. C'est cette même configuration que j'ai décrite, il y a plus de vingt ans, à propos du R. Reuteri God. (R. glauca Vill.)(®). Dans le R. tomentosa, les oreillettes sont d’ordi- naire courtes, triangulaires, à pointes dirigées vers l'exté- rieur, c’est-à-dire divergentes, à bords extérieurs non arrondis dans la direction du pétiole. Elles ne sont donc pas falciformes comme celles des deux Roses précédentes. Cette différence dans la forme des stipules et des bractées est suffisamment constante pour y voir un earac- tère réellement spécifique. Seulement, ce caractère n'est pas toujours d’une observation facile sur les échantillons d’herbier, à cause du contournement des stipules résultant de la dessiccation et de la façon dont ces organes se pré- sentent parmi les feuilles souvent repliées les unes sur les autres. On doit donc apporter beaucoup de soin dans l'examen du caractère en question. Les stipules, pas plus que certains autres organes dont on tire de bons carac- tères spécifiques, ne sont d’une fixité absolue dans leur forme et leur dimension ; elles varient dans une certaine mesure et peuvent, selon la place qu’elles occupent, selon la longueur ou la brièveté des ramuscules florifères, selon la force ou la faiblesse des axes, imiter plus ou moins les stipules d’un autre type et donner ainsi lieu à des confusions. Si les organes avaient toujours une fixité absolue, rien ne scrait plus facile que de distinguer et de décrire les espèces et leurs variétés. Le compas et les chiftres seuls sufliraient presque toujours pour déter- miner avec certitude les espèces végétales ou animales, A) Bull, t VI, pp. 251 et 254. 57 comme cela a lieu pour les espèces minérales. Malheureuse- ment, pour la commodité du botaniste et du zoologiste, il n’en est pas ainsi; ceux-ci sont obligés, pour arriver à distinguer les espèces, dans le règne organique, de tenir compte des modifications imprimées aux organes par des circonstances multiples, et la juste appréciation de celles- ei réclame non-seulement une longue expérience, mais encore les facultés qui distinguent le bon observateur. Le nouveau caractère tiré de la forme des stipules per- mettra de distinguer avec plus de sûreté certaines varia- tions du R. pomifera et du R. mollis de certaines formes du À. tomentosa. Chose bien singulière, ces trois Roses qui ont été étudiées et décrites par une foule de phyto- graphes, donnent encore lieu à des confusions surpre- nantes. Un rhodologue fort expert a même, par suite de quelques-unes de ces confusions, proposé de fondre ces trois Roses en un seul et unique type spécifique. Cepen- dant le À. pomifera, auquel il faudra, à mon avis, unir le R. mollis comme une simple variété, est, sans le moindre doute possible, spécifiquement distinct du KR. tomentosa par d'excellents caractères morphologiques et biologiques. Le premier se distingue du second par un port différent, par des axes dont les entrenœuds ont ordinai- rement une autre direction par rapport les uns aux autres, par un bois ordinairement plus flexible, par une matuia- tion plus précoce, par des aiguillons plus comprimés et à pointe droite et non plus ou moins fortement arquée, par des sépales persistants, redressés verticalement sur le récep- tacle mür et plus ou moins convergents et non pas à la fin caducs par suite de la désarticulation de leur base, reéflé- chis, élalés ou redressés-étalés et formant une coupe plus ou moins ouverte, 58 Je passe ici sous silence les caractères tirés de la pubes- cence et de la glandulosité, de la forme des folioles, de la longueur ou de la brièveté des pédicelles, de la coloration de la corolle, parce que ces caractères très secondaires peuvent apparaître identiquement lesmêmes dans certaines variations des R. pomifera, R. mollis et R. tomentosa. Dans ce dernier, la glandulosité des feuilles, des pédicelles et des réceptacles peut être aussi accentuée que dans le R. pomifera le plus typique. Quant à ses pédicelles, ils se montrent, dans ses variétés de montagne, assez souvent aussi courts que dans cette dernière espèce. La forme des aiguillons fournit entre le R. villosa L. (incl. À. pomifera Herrm. et R. mollis Sm.) et le R. tomentosa un caractère distinctif de premier ordre. Dans le R. villosa, les aiguillons sont droits, dans le second, ils sont arqués; seulement, comme pour bien d'autres caractères, il ne faut pas exiger une fixité absolue dans ces deux formes d’aiguillons, qui peuvent, dans certaines circonstances, présenter des déviations de leur forme nor- male et en imposer ainsi aux observateurs non suffisamment expérimentés. Quant aux sépales, ils fournissent également une diffé- rence capitale et de premier ordre. Dans le R. villosa, l’activité vitale n'abandonne pas la base des sépales à un moment donné de la maturation du réceptacle, pour pro- voquer une désarticulation comme dans le À. tomentosa; la vie persiste aussi longtemps dans la base des sépales que dans le réceptacle dont ils ne se détachent jamais par désarticulation. Cette persistance de l’activité vitale est vraisemblablement la cause de la contraction plus pronon- cée de la base des sépales et de l’incurvation plus ou moins prononcée de leurs bords vers l’intérieur, 59 Dans certaines formes de montagne du R. tomentosa, qui jouent, à l'égard du R. tomentosa de la plaine, un rôle analogue à celui des R. cortifolia et R. glauca à l'égard du R. canina de la plaine, les sépales peuvent persister jusqu’à un moment très avancé de la maturation du réceptacle, sans qu’il y ait aucun indice apparent de désartieulation. Sur échantillons d’herbier arrivés à cet état, l'observa- teur peut s'imaginer que les sépales sont indéfiniment persistants et être ainsi tenté de rapporter ces spécimens à l’une des variétés du R. villosa, surtout s'il n’a pas soin d'examiner attentivement la forme des aiguillons. Cependant, dans cet état des sépales, on peut recon- naitre ceux-ci pour des sépales de R. tomentosa à la façon dont ils couronnent le réceptacle et à l’aspect de leur dos, qui est plus large, plan, et à bords non recour- bés en dedans. Souvent même, leurs appendices latéraux plus nombreux et leur pointe moins prolongée aident à les distinguer de ceux du R. villosa. Je ferai remarquer ici que je me suis assuré que dans les formes du À. tomentosa dont j'ai formé un groupe sous le nom de Coronatae, les sépales finissent toujours par se désarticuler. J'ai toutefois constaté que, par acci- dent, sans doute, les sépales de certains réceptacles peuvent devenir persistants, mais cette exception, qui se présente parfois dans d’autres Roses à sépales demi- persistants, ne peut, à mon sens, diminuer la valeur capitale de la persistance ou de la caducité des sépales comme caractère distinctif, ; Les aiguillons droits ou arqués et les sépales persistants ou caducs étaient déjà des caractères reconnus comme excellents pour distinguer le À. villosa du R. tomentosa. Aujourd’hui, j'estime qu’on peut y joindre le caractère 60 tiré de la forme des stipules et des bractées, qui viendra ainsi renforcer la distinction de ces deux types, et nous permettre d'éviter, à l'avenir, certaines confusions spéci- fiques dont il va être parlé. | Il existe en abondance au Sâlève une Rose que Rapin, Reuter et Godet, avec tous les autres rhodologues suisses, ont toujours prise pour le R. mollissima Fries, qui n’est, comme on le sait, qu’une synonyme du À. mollis de Smith. Jusqu’à présent, aucun botaniste suisse, du moins à ma Connaissance, n’a élevé de doute sur l'identité de celte Rose avec le R. mollis. MM. Christ et Gremli ont suivi la tradition, sans se douter que le prétendu R. mollis du Salève n'est rien autre qu’une variété de montagne du R. tomentosa, à port plus ou moins trapu, à pédicelles courts, à pétales d’un rose vif. Ses aiguillons sont bien ceux du À, tomentosa, plus ou moins arqués, et très distincts de ceux du vrai R. mollis; ses sépales ont tous les caractères de ceux du R. tomentosa et sont à la fin caducs. Mais ce qui vient dissiper les derniers doutes qui pourraient s'élever sur son identité spécifique, c’est la forme des stipules et des bractées qui sont incontestable- ment celles du R. tomentosa. Dès 1866(1), Déséglise décrivit la Rose de Salève sous le nôm de R. omissa. Dans les observations qui suivent sa description, Déséglise ne fait pas allusion au R. mollissima et ne fait contraster sa nouvelle espèce qu’avec d’autres formes du R. tomentosa : R. cuspidata, R. dimorpha, R. tunoniensis et R. An- drzeiouskii Bor. non Stev. Il n'y a rien d'étonnant à ce que Déséglise n'ait pas, dans ce cas, établi un rapprochement avec le R. mollis. Cet auteur, adepte de l’école rhodo- (1) Mém. de la Soc. acad. d'Angers, t. XX. 61 logique des poils et des glandes, s'était complètement fourvoyé dans l'appréciation des nombreuses variations des À. villosa et R. tomentosa, dont il n’avait, en aucune facon, saisi les véritables caractères distinetifs. La section X Tomentosae de son Catalogue raisonné, qui comprend près de 60 prétendues espèces, est un rassem- blement chaotique de variations rangées sans le moindre sentiment des véritables affinités. C’est, du reste, à de semblables erreurs que sont et resteront toujours plus ou moins exposés les rhodologues qui suivent les traces de Linné dans leur jugement sur les Roses, c'est-à-dire qui accordent, à la pubescence et à la glandulosité, le pas sur d’autres caractères plus importants. Le R. omissa, qui est incontestablement une variété du À. tomentosa, constitue le fond du R. mollissima des Rosen der Schweiz, qui, chose bien surprenante, ne paraît même pas comprendre une seule forme du R. mollis Sm. En ce qui concerne les localités de la Suisse, je ne trouve, dans l'herbier de M. Christ, aucun échantillon du vrai R. mollis visé dans l’article R. mollissima de .sa mono- graphie. Sa forme f{ypica concerne exclusivement le R. omissa; sa forme annesiensis (R. annesiensis Déségl.) est une variation du R. tomentosa à sépales assez prompte- ment cadues. Quant aux formes coerulea et spinescens, ce sont des variations du À. pomifera. À ce propos, on doit remarquer que le R. mollis Sm., si répandu dans le Nord, devient très rare dans les montagnes du centre de l’Europe, où il est généralement remplacé par le R. pomi- fera et ses nombreuses variations. La confusion qu'ont faite les spécialistes suisses entre des formes des R. villosa et R. tomentosa n’a pas été sans exercer une influence fächeuse sur l'appréciation qu'ils 62 ont faite d'autres espèces. Nous lui devons peut-être d’avoir vu se produire, dans le supplément de la Flore d’orient, l’inconcevable confusion du À. Vanheurckiana, qui est un représentant très pur de mon ancienne section Villosae, avec le R. corüifolia Fries. Nous allons reconnaitre à l'instant que le R. tomentosa a encore donné lieu à d’autres confusions. Si la forme des stipules permet de ne pas confondre le R. tomentosa avec les diverses variétés du R. villosa, elle peut également nous faire éviter des confusions de ce type avec certaines variations du R. uriensis (R. abietina Christ pp.). Dans le R. uriensis, la forme et la dilatation des stipules ressemblent extrêmement à celles des stipules du R.villosa. Avec un peu d'attention, il n'est guère possible de confon- dre les stipules du premier type avec celles du À. tomen- tosa. À l’aide du caractère fourni par ces organes, on peut toujours distinguer le R. uriensis du R. tomentosa, mème dans les cas, comme il s’en présente parfois, où les échan- üillons d’herbier sont dépouvus d’autres éléments certains de distinction. Si le caractère fourni par les stipules avait été connu de M. Christ, ce savant aurait probablement beaucoup hésité avant de confondre, sous le nom de R. abietina, les R. con- fusa Pug.et R.Gisleri Pug., qui sont de purs À. tomentosa, non-seulement par leurs stipules, mais encore par tous leurs autres caractères. Faisons remarquer icique M. l’abbé Puget avait tout d'abord distribué son R. confusa sous le nom de À. cuspidala, ce qui dénote bien que ce botaniste avait considéré cette forme comme une Tomenteuse et non pas comme une Canine. Je me bornerai, pour cette fois, à ces quelques exemples 63 tirés des À. villosa, R. tomentosa et R. uriensis, croyant en avoir assez dit pour éveiller l'attention des spécialistes sur la forme des stipules dans la section Caninae. Je reprendrai un jour la question, pour examiner les stipules des autres types de ce groupe. J'espère pouvoir démontrer plus complètement qu’elles nous offriront des notes distinc- tives très utiles pour les distinctions spécifiques. LE ROSA RUBIGINOSA L. VAR, DECIPIENS SAGORSKI, par François CRÉPIN. Dans une lettre que m écrivait M. Max Schulze, à la date du 51 janvier dernier, ce rhodologue me fait remar- quer que j'ai commis une erreur de nom au sujet de cette curieuse forme du Rosa rubiginosa à folioles dépourvues de glandes, à laquelle je fais allusion dans Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 1889 (Bull., t. XXVIIE, Are partie, pp. 226 et 227). En effet, par suite d’une confusion que j'ai peine à m'expliquer, j'ai attribué à la Rose en question le nom de denudala qui ne lui appartient pas, au lieu du nom de decipiens. L'observation critique que Jj'adressais à mes excellents correspondants de la Thuringe au sujet d’une prétendue fausse identification qu'ils auraient faite de leur curieuse variété avec la var. denudata de Grenier, n’était donc nullement fondée, Je les prie de bien vouloir accepter mes excuses et de me pardonner cette regrettable erreur. Cette variété a été découverte par M. Dufft dès 1884,qui l’a distribuée sous le nom de À. rubiginosa L. forma glaberrima.M. Sagorski, qui l'avait trouvée à son tour, la décrivit en 1885 sous le nom de var. decipiens (Mitt. d. gcogr. G. F. p. Th. 1885, 64 Heft 4; Die Rosen der Flora von Naumburg a/S., pp. 26 et 27). L'année suivante, M. M. Schulze, qui l’avait égale- ment découverte, en donna une description sous le même nom dans sa monographie des Roses des environs d’Iéna. En 1887, dans un supplément à sa monographie, ce botaniste développa sa description primitive et la fit suivre de considérations très intéressantes. Soit dit en passant, les variations du R. rubiginosa sont fort nombreuses en Thuringe; elles y ont été étudiées d’une façon extrême- ment soignée par MM. Dufft, Sagorski et Schulze. Des commissaires sont nommés pour examiner un mémoire que M. le D' Lambotte soumet au Jugement de la Société. M. le Président entretient l’assemblée des intéressantes expériences que feu de Bary avait faites sur les formes du Draba verna L. Ces expériences de semis publiées après la mort de ce savant botaniste, confirment les résul- tats des expériences antérieures faites par M. Jordan, à savoir que les micromorphes du D. verna conservent leurs caractères distinctifs pendant un assez grand nombre de générations. La séance est levée à 9,50 heures. COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. th tse—— ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 8 mars 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ErREna. La séance est ouverte à 8,15 heures. Sont présents : MM. Bordet, De Bullemont, Delogne, De Wildeman, Em. Durand, Th. Durand, Errera, Laurent et Nypels; Crépin, secrélaire. Le procès-verbal de la séance du 8 février 1890 est approuyé. M. le secrétaire fait l’analyse de la correspondance. Ouvrages recus pour la bibliothèque : J. Muerzer. Lichenes epiphylli novi. Genevae, 1890, in-&°. — Lichenes. In-8°. — Lichenes argentinienses, 1879, in-&. — Lichenologische Beiträge, XXXII, 1879. M. le Secrétaire donne lecture des notes suivantes dont l'impression est votée. 66 COMMENT FAUT-IL RENDRE EN FRANÇAIS LES MOTS ‘Yhy, HYPHA? par Cu. Van Baueekr. Hypha vient du grec v#,%s, tissu. Depuis longtemps, les mycologues allemands emploient l'expression « die Hyphe » (pl. Hyphen) comme synonyme de filament ou filament fongique. J'ignore par qui le terme a été intro- duit dans le vocabulaire scientifique(t). De Bary, dans « Morphologie und Physiologie des Pilze, 1866 », se sert indifféremment des mots latins hypha, hyphae : « Bei der überwiegenden Mebhrzahl des Pilze ist die Hypha... » « Pilzfäden, Hyphae oder schlechthin Fäden gennant » (p. 1), ou du mot allemand : « Langewachsthum der Hyphen » (p. 2). Dans « Vergleichende Morphologie und Biologie der Pilze, 1884» il n'est plus question que de « Hyphe » ou « Hyphen », les expressions latines ont disparu. Depuis un certain temps, quelques auteurs français, traduisant le mot grec “+; ou le mot latin Ayphg, l'ont aussi introduit dans le langage scientifique; mais, chose curieuse, ils ne s'entendent ni sur le genre du mot, ni sur son orthographe, ni sur sa prononciation. (1) A.-J.-L. Jourdan, dans son Dictionnaire des termes usités dans les sciences naturelles (Paris, J.-B. Baillière 1834), nous apprend que Will- denow employait le mot hypha pour désigner les expansions filamen- teuses, un peu charnues, déliquescentes ou fibreuses, des Moisissures. — Au mot hypha, du Dictionnaire classique des sciences naturelles de Drapiez (1859), il est dit: « Nom donné par Persoon aux plantes aux- quelles Link a conservé le nom de Byssus. » 67 Ducbartre, parlant des filaments fongiques, s'exprime comme suit : « Ces filaments sont désignés par les bota- nistes sous la dénomination latine hypha, francisée en hyphes » (Eléments de botanique, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1877, p. 960). Et plus loin, à propos de la structure des Lichens : « La substance des Lichens, comme celle des Champignons, résulte de l’union et de l'enchevêtrement d’un grand nombre de filaments ou hyphes celluleux, dont chacun, etc. » (p. 1000). Duchartre fait donc du mot hyphe un substantif mascu- lin. C'est aussi un substantif masculin pour Godfrin, le traducteur du Manuel technique d’anatomie végétale de Strasburger : « Ces hyphes entrelacés les uns avec les autres ». En outre, pour Godfrin, l’h dans hyphe n’est pas aspirée, car Il parle « d'éléments filiformes plus ou moins abondamment ramifiés, qui ont reçu le nom d’hyphes » (p. 209). Pour J. Moyen aussi, hyphe est du genre masculin : « Les hyphes peuvent demeurer indépendants » (Les Champignons, p. 7); « un mycélium composé d’hyphes entrelacés » (p. 12). | D’après N. Patouillard, au contraire, le mot Ayphe est un substantif féminin. II dit : « Les hyphes peuvent être rameuses x (Les Hyménomycètes d'Europe, Paris, 1887, p. 5). « Une hyphe cloisonnée » (p. 18); mais, à l'exemple de Godfrin et de Moyen, il parle « d'hyphes. » Enfin Fayod traduit le mot gree 5? ou le mot latin hypha par hyphé : « La forme typique du hyphé » (Pro- drome d’une histoire des Agaricinés, dans Ann. des sciences naturelles, IX, 1889, p. 218). « Une catégorie de hyphés » (p. 220). Dans le Dictionnaire national de Bescherelle ainé, 68 Paris, 1887, le mot hypha est rendu par hyphe, s. f. Toutes ces manières de traduire le mot grec ip) ou le mot latin hypha sont-elles également acceptables, et pourra-t-on les employer indifféremment? Dans l’affirma- tive, on pourrait trouver une phrase comme celle-ci : Chez les Agaricinés, les hyphes sont sujets à varier; ici prédominent les — hyphes longues, là, au contraire, les — hyphes courts. L'hyphe peut être cloisonnée, toutefois un hyphe sans cloisons n'est pas rare; il y a aussi des hyphés rameux. Décidément un choix est nécessaire. A quoi s’arrêtera- t-on? L’analogie va nous servir de guide. Soit le mot strophe. Il vient du grec 57043, ÿ5. On dit strophe et non strophé; mais alors pour être logique, il faut traduire 54) par hyphe et non par hyphé. D'autre part, strophe est du féminin, tout comme le mot grec d’où il dérive : on dit et on écrit une strophe et pas un strophe. On écrira et on dira donc aussi une hyphe plutôt que un hyphe, car les mots grec 5 et latin kypha, dont hyphe provient, sont aussi des substantifs féminins. Reste la question de savoir si dans hyphe doit ou non être aspirée. À la rigueur, elle doit l'être, pour ce motif que l’upsilon, dans ÿb} porte l’accent tonique. Cependant l’analogie nous indique encore une fois la voie à suivre. Dans la plupart, sinon dans tous les mots commencant par hy, Vh n'est pas aspirée. On dit et on écrit : l’hybridation, l’hydatide, l’hydre, l’hydrocéphale, l’hydropisie, l’hyménée, l’hypérémrie, l’hypophyse, l’hysope, l’hystérie, l'hyphen ou l’hyphénèse; et, au pluriel, dans tous ces mots, la con- sonne À n’est non plus aspirée. Faut-il, dès lors, faire une exception pour Ayphe? Poser la question, me semble-t-il, c'est la résoudre. On écrira 69 et on prononcera, par conséquent, l’hyphe, une hyphe, des hyphes, sans aspiration. À ma connaissance, seul N. Patouillard s’est servi du mot hyphe conformément aux remarques qui précèdent. On fera bien de suivre son exemple. PIPERACEAE COSTARICENSES NOVAE AUCTORE C. DE CaNDoOLLE (1), Genus Piper L. Sectio 3. Steffensia C. DC. P. Pittieri, foliis sat longe petiolatis ample ovatis basi aequilatera vel subinaequilatera late subrepando-rotundatis apice brevissime acuminatis utrinque breviter pilosulis, centrali nervo paulo ultra medium nervos utrinque 8 quarum inferos oppositos supremos vero alternos ad apicem ductos mittente, petiolo limbum usque vaginante, amento quam folii limbus paulo breviore crasso, bracteae cacterum glabrae pelta triangulari margine brevissime hirtella, bacca tetragona glabra. Inter viculos Turrialbae et Rio Birris alt. 2400 m. in declivitata montis [razu, Januario florens (Pitt. in Pittier et Durand, Plantae costaricenses exsiccatae, n° 376). (1) Les espèces décrites dans cette note devaient seulement paraître dans le premier fascicule des Primitiae florae costaricensis, mais M. C. de Candolle devant publier sous peu un relevé de toutes les Pipéracées décou- vertes depuis la publication de sa savante monographie dans le Prodromus, nous avons, à sa demande, présenté à la Société ce fragment des Frimitiae, afin que notre Bulletin ait la priorité pour l’établissement de ces nouvelles espèces. TD. et HP, 70 P. pulchrum (C. DC. in Prodr., XVI, Sect. I, p. 505) 5 costaricense, limbis quam in specie paulo brevioribus latioribusque, nempe ad 26 cent. longis et ad 17 cent. latis. In Costarica inter Rio del Achiote et Sabana de los Chiquiros alt. 1900 m. Januario florens (Pitt. l. e.,n.79%). Genus Peperomia R. et P. P. Tonduzii, foliis alternis petiolatis elliptico-obovatis basi acutis apice rotundatis utrinque haud dense villosis inconspicue 1-nerviis, amentis terminalibus pedunculatis filiformibus folia pluries superantibus, rhachi glabra,ovario obovato, stigmate terminali perpilosulo. In Costaricae silvis Barba ad arborum truncos (A. Ton- duz in Pitt. et Dur. I. e., n° 566). Herbula repens. P. chrysocarpa, foliis alternis modice petiolatis basi et apice aculis utrinque glabris 7-nerviis parce nervulosis, amentis folia duplo-superantibus densifloris, bacca ovato- globosa, rhachi impressa apice oblique mucronulata glan- dulis aureis conspersa. In sepibus circa San-José Costaricae, Novembri florens (Pitt. 1. ce. n. 1584). Herba glabra caule inferne radicante. P. barbana, foliis 4-5-verticillatis brevissime petiolatis superioribus oblongo-lanceolatis basi in petiolum euneatis apice obtusis emarginulatisque utrinque glabris margine breviter ciliatis inconspicue 3-nerviis, amentis apice caulis axillaribus terminalibusque filiformibus subdensifloris, rhachi glabra, bacca emersa globosa apice oblique flavide rostellata. In Costaricae monte Barba ad Las Esmeraldas, ad arbo- rum fissuras (Pitt. 1. c., n. 1551). Herba erecta, caulibus adpresse hirsutis, | 71 P. palmana, foliis ternis quaternisve petiolatis lanceo- latis apice obtusiusculis supra et ad nervos subtus subtil- lime puberulis distincte 5-nerviis, amentis axillaribus folia superantibus densifloris, ovario emerso apice oblique stigmatifero. In nemoribus humidis Costaricae prope La Palma in declivitate atlantica, alt. 1550" (Pitt. 1. c. n. 724). Herba erecta basi radicans. M. Laurent lit les deux notes suivantes dont l'impression est également votée. INFLUENCE DE LA RADIATION SUR LA COLORATION DES RAISINS, par Emize LAURENT, Chez presque toutes les plantes, l’action directe de la lumière est indispensable à la production de la chloro- phylle. Des observations faites par Sachs ont prouvé qu'il n’en est pas ainsi pour les pigments des fleurs, qui se forment à l’obseurité comme en plein soleil lorsqu'une nourriture suffisante est assurée aux feuilles florales. Tantôt les matières colorantes dérivent de réser- ves préparées par une végétation antérieure; tantôt elles sont d’origine plus récente et ont pris naissance dans les feuilles peu de temps avant la floraison. Au fond, si ces pigments peuvent se produire dans l'obscurité la plus profonde, ils n’en sont pas moins sous la dépendance indirecte de la radiation. Pour le démontrer, on dispose une plante de telle sorte que les feuilles soient soustraites aux rayons lumineux et que les fleurs puissent en recevoir l'influence. Un autre procédé qui m'a bien réussi avec le 2 Lilas, consiste à faire, peu de temps avant l’épanouisse- ment, une décortication annulaire à la base d’une tige florale. Le transport des matières plastiques se trouve ainsi entravé. Dans l'un et l’autre cas, les fleurs sont mal formées et sont décolorées d’une manière presque complète. L'influence de la lumière sur la coloration des fruits n’a pas encore, que je sache, été l'objet de recherches expéri- mentales. L'observation à appri depuis longtemps que la couleur rouge des pommes, des poires et des pêches ne se produit que sous l'influence des rayons solaires. Elle est peu prononcée pour les fruits placés à l'ombre des feuilles et elle fait défaut lorsqu'ils sont recouverts d’un papier assez épais pendant la dernière période de leur maturation. Les horticulteurs connaissent aussi fort bien la belle coloration jaune doré que prennent au soleil les raisins blancs et surtout le Chasselas de Fontainebleau, ainsi que plusieurs variétés de poires et de pommes qui ne rougis- sent pas lors de la maturité. Ces faits sont de toute évidence et il serait tout à fait oiseux de prétendre les vérifier par la voie expérimentale. . Mais, à côté des exemples que je viens de citer, il existe des fruits dont la coloration n’est pas liée d’une façon aussi étroite à l’influence de la radiation, Rien n'est plus facile de s’en apercevoir lorsqu’on voit les baies de l'Épine-Vinette, les fruits de l’Aubépine, les raisins noirs se colorer tout aussi bien sous le feuillage qu'en plein soleil. On sait d’ailleurs(1) que les mêmes pigments, dissous dans le suc cellulaire ou fixés par les plastides se rencontrent à la fois parmi les fleurs et parmi les fruits. (1) Courcaer, Recherches sur les chromoleucites, Annales des sciences naturelles, Botanique, 7° série, VII, 1888. 75 Il semble donc qu'il y ait lieu de distinguer, dans les fruits, deux catégories de matières colorantes : l’action directe de la lumière est nécessaire à la production des unes et ne l’est pas pour les autres. Comme je vais le démontrer, les pigments de la deuxième catégorie se pro- duisent dans les mêmes conditions que les pigments des fleurs. Mes expériences ont été faites à trois reprises depuis 1885 à l'École d’hortieulture de Vilvorde sur des vignes cultivées en serre et appartenant à la variété Frankenthal. Les raisins de cette variété sont d'un noir bleuâtre ana- logue au noir des variétés qui servent dans les pays de vignobles à préparer les vins rouges. Deux grappes, dont les grains étaient gros comme des petits pois, furent introduites dans des boîtes en carton noirci à l'extérieur. La coloration des raisins fut aussi marquée que celle des autres grappes du même cep; aucune différence ne fut constatée dans la saveur du jus des grains des deux catégories. Il eùt été peu pratique de laisser les grappes à la lumière et de placer les feuilles à l’obscurité. J'ai préféré avoir recours au procédé des décortications annulaires qui m'avait réussi dans des essais sur la coloration des fleurs. Chez la vigne, la presque totalité des matières plastiques cheminent, pendant l'été, par le liber et les couches adja- centes de l'écorce. On peut le prouver facilement au moyen de décortications annulaires faites au-dessus et au-dessous d’une feuille. L’amidon s’accumule en pro- portion énorme dans le limbe et il est aisé de s’en assurer par la réaction de l’iode appliquée à la feuille tout entière selon l’ingénieuse méthode de Sachs. Quatre grappes furent séparées des feuilles environ- 74 nantes par deux décortications annulaires d'environ cinq millimètres de largeur ; une décortication était pratiquée au-dessus, l’autre au-dessous du point d’insertion des grappes sur le sarment. Cette opération fut faite le même jour où les deux grappes dont il vient d’être question, furent placées dans les boites obscures. Deux grappes soumises à la double décortication furent introduites dans des boites identiques; les deux autres restèrent exposées à la lumière. A l’époque de la maturité des raisins dans la serre, les deux grappes soustraites à l'action solaire avaient des grains plus petits que les grappes laissées dans les condi- tions naturelles. Ces grains étaient verts à l'exception de quelques-uns, très légèrement marbrés de rouge; le jus était acide et sans saveur sucrée. Les deux grappes dont les sarments avaient aussi subi la double décortication, mais qui n'avaient pas été plongés dans l'obscurité, présentaient meilleur aspect. Les grains avaient presque la grosseur normale; la plupart étaient rougeâtres sur toute leur surface ; les autres étaient restés verts. La saveur des premiers et à plus forte raison celle des seconds était peu sucrée. L'expérience répétée en 1887 a donné les mêmes résultats, En 1889, les résultats furent quelque peu diffé- rents et la cause n’en est pas dépourvue d'intérêt. Par suite de circonstances particulières, les décortications annulaires et la mise à l’obscurité eurent lieu dans les premiers Jours du mois d'août, au moment où les grains avaient déjà atteint leurs dimensions normales. Quelques jours plus tard, apparaissaient les premières traces de coloration. Les grappes placées à l'obscurité après décortications présen- tèrent une coloration assez marquée. J’attribue ce résultat 75 au dépôt de matières hydrocarbonées qui avait commencé à se faire à l’époque où les décortications furent prati- quées. Il convient donc, dans ces sortes d’essais, de ne pas attendre trop longtemps. On peut conclure des expériences précédentes que la matière colorante des raisins se développe à l'obscurité lorsque la nutrition organique est assurée. Dès que les produits d’assimilation qui prennent naissance dans les feuilles, ne peuvent plus arriver jusqu'aux grappes la coloration reste imparfaite. Elle est nulle, à très peu de chose près, dans les grappes affamées placées à l’obscurité, Il y à un commencement de coloration dans les mêmes grappes insolées, qui gràce à la chlorophylle de leurs grains, peuvent décomposer l'acide carbonique. L'étude de la matière rouge des raisins va jeter quelque lumière sur les faits que je viens d'exposer. Il n°y a pas de substance colorante d’origine végétale, en dehors de la chlorophylle, qui ait été l’objet de recherches aussi soignées. Cette particularité se comprend si l’on réfléchit que cette substance est la matière rouge des vins et que l’on s’est appliqué à l’étudier avec soin dans le but de faciliter la recherche des falsifications de ces boissons. Il nous importe surtout d’en connaitre la composition chimique. Voici, d’après Glénard(1), les résultats moyens donnés par l'analyse de trois échantillons différents : Caro ME EE MEME MERE 702 HyOrOPÉRO IEEE el LIN UNE TOUR. 469 OV EL SE DEL Are vel 1 07889 Ces chiffres correspondent à une formule voisine de CH°0, c'est-à-dire à une substance hydrocarbonée moins (1) Annales de chimie et de physique, t. LIV, p. 566, 1858. 76 riche en hydrogène et en oxygène que les sucres (C°H20° et CH**0""). On peut donc supposer que la matière colo- rante des raisins dérive des glycoses par suite de phéno- mènes de déshydratation qui s’accomplissent dans les grains parvenus à la dernière période de leur maturation. La relation qui, selon toute vraisemblance, existe entre la production des sucres et celle du pigment des raisins nous permet d'expliquer les cas assez variés de coloration impar- faite des raisins noirs observés dans les cultures. Ils restent rouges et faiblement sucrés lorsqu'on en conserve un trop grand nombre sur le même cep, lorsque la radiation est insuffisante ou encore lorsque les pédicelles se dessèchent, maladie, fréquente dans les serres, qui trahit toujours une nutrition défectueuse. Dans ces diverses circonstances, les raisins ne reçoivent qu’une quantité insuffisante de matières sucrées. Et la substance rouge se trouve dimi- nuée dans la même proportion. NOTE SUR LES FORMES-LEVURES CHROMOGÈNES, par Emize LAURENT. Les Bactéries ne sont pas les seuls microbes doués de propriétés chromogènes. Il existe des formes-levures(1) qui produisent également des matières colorantes. La plus anciennement connue avait reçu le nom de Saccharo- myces glutinis, sous lequel on a, semble-t-il, réuni des races assez différentes. Elles sont très répandues dans la (1) J'ai proposé le nom de formes-lavures pour désigner les champi- gnons inférieurs qui ressemblent aux véritables levures, mais qui sont dépourvus du caractère ferment, 77 1 nature surtout dans l'air et les eaux, sur les pommes de terre cuites exposées à l’air; elles sont beaucoup plus fré- quente que le Micrococcus prodigiosus, avec lequel un oeil peu exercé serait exposé à les confondre. Les colonies de formes-levures roses sont tantôt arron- dies, tantôt étoilées par suite du développement de ra- meaux latéraux qui bourgeonnent et produisent à leur tour des amas cellulaires. Cette dernière forme appartient au type Dematium. Comme je l’ai déjà montré (1), celui-ci se relie aux formes-levures par des transitions insensibles qui se rencontrent dans la descendance d’une cellule unique. Une forme-levure noire (2) a été propagée dans les labo- ratoires de microbie il y a quelques années. C'était tout simplement un dematium dont les cellules passaient rapi- dement à l’état de kystes analogues à ceux auxquels on a donné le nom de Fumago. En réalité, ce microbe n'était pas une véritable race chromogène. En 1888, j'ai rencontré fortuitement une forme-levure violacée, formée de cellules arrondies de 5 à 7 y de dia- mètre. Elle provenait d'essais de culture des germes qui se trouvaient sur des raisins cueillis dans les cultures du Muséum à Paris. Le développement de ce champignon était fort peu vigoureux. Îl ne s’est pas conservé vivant dans mes collections de germes. Une autre forme-levure colorée a été remarquée dans des cultures sur gélatine nutritive faites en septembre dernier avec les microbes que portaient des grains de x mm (1) Recherches sur le polymorphisme du CZadosporium herbarum, in Annales de l’Institut Pasteur, t. 11, 1888. (2) Saccharomyces niger Marpmann, in Centralbl. f. allg. Gesundheite- pflege, p. 422, 1886. 78 Chasselas de Fontainebleau provenant de l’École d'horti- culture de Versailles. Les colonies de cette race sont d’un jaune pareil à celui que donnent plusieurs Bactéries. Cultivée sur gélatine avec moût de bière, elle donne des colonies arrondies ou étoilées dont la coloration jaune devint très nette à partir du cinquième jour (à 18-20). Sur pomme de terre, les colonies restèrent plus longtemps incolores, mais elles ont fini par jaunir après une quin- zaine de jours. Sur gélatine, la coloration est limitée aux colonies superficielles et à celles qui se trouvent tout près de la surface. Dans les cultures en moût sucré, les cellules sont iden- tiques à celles du Dematium pullulans : mêmes formes, mèmes dimensions, même tendance à prendre l’état fila- menteux avec bourgeons latéraux. Le liquide de culture ne se colore pas d’une manière bien sensible; au niveau du liquide, on voit des amas cellulaires jaunâtres. En tube de gélatine sucrée, ilse produit une colonie assez profonde qui présente de nombreuses ramifications laté- rales disposées comme les poils radicaux d’un maïs qui vient de germer. J'ai décrit le même développement pour le Dematium pullulans. La forme-levure jaune ne liquéfie pas la gélatine et ne prend pas non plus l’état fumago après un certain temps. En cela, elle diffère du Dematium indi- qué. Je n'ai point observé de production d’endospores, dans les conditions les plus favorables à ce mode de repro- duction. Quant à la propriété de former de l’alcool aux dépens des sucres, ell: est très restreinte, de même encore que dans le Dematium pullulans. Après douze jours de végé- tation à 20° dans du liquide de touraillons additionnée de 10 °/, de sucre interverti, la forme-levure jaune n'avait 19 produit que 0,25 °/, d'alcool, mesuré au moyen du compte-gouttes Duclaux. Cette mucédinée offre donc les plus grandes ressem- blances avec le Dematium pullulans. Elle n’en diffère que par sa coloration et par l'absence de zymase digestive de la gélatine et de brunissement des cellules anciennes. Ce sont là des caractères d’ordre physiologique trop con- tingents pour permettre des distinctions spécifiques. Pas plus que pour les plantes supérieures, la coloration ne suffit pas à caractériser des espèces. Pour cette raison, je considère la forme-levure jaune comme une nouvelle variété de Cladosporium herbarum, ce champignon si extraordinairement polymorphe duquel dérive le Dematium pullulans. W s’agit ici d’une forme héréditaire, transmissible en cultures successives et non d’une de ces variations éphémères que l’on peut provoquer par la culture dans des milieux différents. La production, dans Ia nature, de variétés fixes, a évidemment une cause. À ce propos, je rappelle mes anciennes expériences d'insolation de cultures sur tran- ches de pomme de terre de Dematium pullulans. Au bout d'un certain nombre de jours, les colonies se coloraient en rose et plus tard cessaient de prendre l’état fumago, tandis que sur la face opposée de la tranche de pomme de terre, la couleur, d’abord blanche, devint toute noire par la suite. J'ai montré une de ces cultures à la séance de la Société du 2 décembre 1888. Les variétés ainsi produites sous l’influence de la radiation solaire se sont maintenues en cultures successives et présentaient les plus grandes ressemblances avec les formes-levures roses que l'on trouve dans la nature. 80 M. Laurent entretient l'assemblée de fa distribution géographique du Gui (Viscum album L.). Il se demande si le Gui, malgré son parasitisme; ne serait pas sensible . aux éléments chimiques du sol comme d’autres plantes. Peut-être ainsi pourrait-on s'expliquer son inégale dis- tribution dans une même contrée, son abondance sur certains points, sa rareté et son absence sur d’autres. Plusieurs membres prennent part à la discussion soulevée par cette question. M. Laurent se propose de reprendre celle-ci à la prochaine séance. MM. É. Durand et Ë. De Wildeman présentent quel- ques photographies de feuilles, faites d’après la méthode décrite par M. V. Fayod (Note sur une nouvelle applica- tion de la photographie, in Malpighia, anno II, fasc. III-IV, p. 120). Ces épreuves sont obtenues en se servant de Îa- feuille comme d’un négatif, mais comme les feuilles se laissent difficilement traverser par la lumière le temps d'exposition doit être assez long. Cette première impres- sion virée et fixée peut-être, à son tour, employée comme négatif et donner de très beaux positifs. Ce procédé, qui donne de bons résultats, parait très pratique et mérite d’être recommandé. Les épreuves présentées à la séance avaient été obtenues par M. Durand à l’aide d’un viro-fixateur nouveau à base végétale. La séance est levée à 9,30 heures. Mélanges et nouvelles. Asa Gray. — Pendant sa longue carrière, Asa Gray a écrit une foule d’articles qui ont paru dans divers recueils scientifiques. Ces articles, sou- ve Ke 81 vent fort intéressant, sont aujourd’hui à peu près complètement inconnus de la grande majorité des jeunes botanistes. Il en est cependant un bon nombre qu’il est fort utile de consulter encore, car ils conservent une véritable valeur scientifique. Pour répondre à ce besoin, on a pensé de réimprimer ces derniers articles et d’en former un recueil spécial, Ce recueil, publié sous la direction de M. Ch. Spr. Sargent, forme deux volumes in-8, sous le titre de Scientific Papers of Asa Gray. Nous félicitons M. Sargent du choix qu’il a fait pour composer ces deux beaux volumes et des tables analytiques qu’il a dressées et qui permettent de trouver sans peine les objets traités dans la série des articles reproduits. Ce recueil sera hautement apprécié ; il permettra à la jeune génération de botanistes de reconnaître combien Asa Grayÿ était un savant sagace et d’un esprit supérieur. F. C. L’atavisme chez les plantes. — MM. d’Ettinghausen et Krazan ont communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, un mémoire dont ils ont donné un sommaire dans la Revue scientifique du 8 février 1890. Les deux naturalistes ont observé qu’à la suite d’une forte gelée, des chênes et des hêtres qui avaient beaucoup souffert, ont donné sur leurs rameaux vers le mois de mai des feuilles rappelant celles des hêtres et des chênes de l’Amérique et même certaines formes présentant des rapports avec les formes éteintes appartenant au terrain tertiaire. Selon l'opinion des auteurs, les espèces fossiles se seraient éteintes peu à peu, pas du tout par l’effacement des individus, mais en repoussant successivement leurs éléments qu’ils remplaçaient par d’autres; ils ont ainsi acquis un aspect tout différent de celui qu’ils présentaient lors de leur apparition, Les mêmes observations ont pu être faites sur des arbres endommagés par des hannetons ou des chenilles qui avaient attaqué les premières feuilles. Il y aurait donc eu transformation sur une souche mère pour former les espèces telles que nous les connaissons maintenant. | Ce sont ces modifications intéressantes que les auteurs ont proposé et qu’ils résument sous le titre de phénomènes d’atavisme. É. D. W. M. le professeur Aser Poli vient de publier dans le « Malpighia, anno II, fase. IX », une note sur l’emploi de l’huile de Cajeput comme 7 He 4 82 dissolvant du baume de Canada, au lieu de l’essence de girofle. Cette huile provient, comme on le sait, du Welaleuca Leucadendron, dont le nom malais est Kaju putti, ce qui signifie bois blanc. L'avantage de l’huile de Cajeput serait d'être soluble dans l’alcool dilué, et par conséquent l’on pourrait passer l’objet directement de l’alcool dilué à l'huile, ce qui ne se peut à l’aide de l’essence de girofle. Cette huile est en effet très recommandable et m’a fourni de très beaux résultats sur des algues. E. D. W. Dans sa séance publique du 30 décembre dernier, l’Académie des sciences de Paris a décerné le prix Desmazières à un travail de M. E. Bréal, préparateur au Muséum d'histoire naturelle ayant pour titre : Observa- tions sur les tubereules à bactéries qui se développent sur les racines des légumineuses. D'après M. Bréal, ce sont des bactéries qui occasionnent la formation des tubercules bien connus des racines des Légumineuses, et qui absorbent directement l’azote de l’air. Les résultats obtenus par M. Bréal sont con- formes aux idées de MM. Helrriegel et Wilfarth. FE D: Un fait assez curieux vient d’être signalé dans la Feuille des jeunes naturalisles, par M. Lagatu. Un grand nombre de bœufs sont morts en 1884 dans le département de l’Oise après avoir brouté l'herbe d’une prairie; il a été reconnu par M. Prillieux que la mort par empoisonnement était due à des Lolium ergotés. La formation des ergots avait pu se faire, grâce à la circonstance que le troupeau n’avait été envoyé à la prairie que 10 jours après la date habituelle. D'après M. Lagatu, on trouve souvent des ergots sur les touffes refusées par le bétail, touffes qui se forment aux places occupées pré- cédemment par les déjections que l’on n’a pas pris soin d’étendre. E. D. W. Dans la note insérée à la page 46 du Compte-rendu de la dernière séance de la Société, il a été omis d’indiquer : que les mémoires en réponse à la question de botanique, mise au concours par la Société des sciences médicales et naturelles, doivent être accompagnés d’un billet cacheté contenant les noms, qualités et domicile de l’auteur et portant sur l’enveloppe la reproduction de la devise ou de l’épigraphe inscrite en tête du mémoire. É. D. W: 83 Flore du Mexique. — Le gouvernement du Mexique ayant décidé d’adjoindre un botaniste à la commission géographique chargée de la con- fection de la carte au !/,555000 €’est un de nos membres, M. P. Maury, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui a eu honneur d’être appelé à ce poste, M. Maury s’embarque le 21 de ce mois au Häâvre, pour reprendre la tâche laissée inachevée par Galeotti, Bourgeau, Andrieux, etc. « J’espère, nous écrit-il, pouvoir faire assez de collections pour en distribuer à plusieurs établissements scientifiques et comprendre parmi eeux-ci le Jardin botanique de Bruxelles, » Nos meilleurs vœux accompagnent notre actif et sympathique confrère. FD. Créographie botanique. — Sous le titre de: Æerburium musei fennici, MM. Saelan, Kihlman et Hjelt ont publié (1889), sous les auspices de la Societas pro fauna et flora fennica, un catalogue des plantes vascu- laires de la Finlande. Ce catalogue est très original et mérite de fixer l’attention de tous ceux qui s’occupent de géographie botanique. Les 120 pages de ce catalogue (gr. in-8°) portent, chacune, 6 ou 9 dis- positions typographiques fort ingénieuses, qui montrent la distribution géographique de chaque espèce. Nous reproduisons ici deux de ces dispositions. BAD, N Petasites vulgaris Desf, Sibbaldia procumbens L. Les 27 casiers compris entre les contours de cette figure géométrique, qui rappelle la forme générale du territoire finlandais, représentent les 27 districts botaniques admis par ces auteurs pour leur pays. Ces districts sont délimités et dénommés dans une carte géographique jointe à leur catalogue, 5 * à L 84 *- “ “+ + * | À È Ep r À A “4 z = n'; 4" » & L +1 7 f: Comme on le voit, le Petasites vulgaris est une espèce limitée aw sud-ouest, dans les districts botaniques : Alandia, Regio aboënsis, Nylandia, Satakunta ; tandis que le Sibbaldia procumbens est limité au nord dans les districts botaniques: Lapponia inarensis, Lapponia tulomensis, Lapponia murmanica, Lapponia kemensis, Lapponia imandrensis, Lapponia pono- jensis. Un simple coup d'œil suffit pour se rendre compte de la distribution de ces deux plantes sur le territoire finlandais, Ce qui compléterait heureusement ce mode d’indieations, ce serait que, : par un artifice typographique, on püt juger du degré d’abondance ou de rareté de chaque espèce dans les divers distrits où elle se rencontre. Il est incontestable que ce système d’annotations fait saisir plus facile- ment la distribution géographique des plantes que celui généralement suivi dans les Flores. Un système analogue a été employé par M. H. Hoffmann dans ses Nachträge zur Flora des Mittelrhein-Gebietes et par M. C -F.-W. Jessen dans son Deutsche Excursions-Flora. Fi A l’occasion du 50° anniversaire de prétrise de Mgr le cardinal-arche- vêque Ludwig Haynald, M. le Dr Kanitz vient de publier une notice étendue sur le carrière scientifique du vénérable prélat, qui fait partie des membres associés de notre Société. L. E. Ga ie …. CONPTES- RENDUS DES SEANCES “ DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —22606400— ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 19 avril 1890. PRésineNce DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 8,15 heures. Sont presents : MM. Bordet, De Wevre, De Wildeman, Ém. Durand, Th. Durand, Errera, Francotte, Laurent, . Marchal, Molle, Nypels et Van der Bruggen; Crépin, _ secrélaire. Le procès-verbal de la séance du 8 mars 1890 est approuvé. M. le Secrétaire fait l’aualyse de la a tEe, Ouvrages reçus pour la bibliothèque : C.-A.-J.-A. Ouneuaxs. Observations sur quelques Sphérop- sidées qui croissent sur les feuilles des espèces européennes de Dianthus. Amsterdam, 1890, in-8°. : Pauz Maury. Contributions à la flore du Paragay. Cypé- | racées. Genève, 1890, in-%°. AuGusTE Garcke. Flora von Deutschland. 16° édition. Berlin, 1890, 1 vol. in-18. 86 M. le Secrétaire dépose une notice de M. le Df Lam- botte, que MM. Laurent, Érrera et Marchal sont chargés d'examiner. M. Ch. Bommer présente des préparations de houille en formation provenant du bassin houiller écossais, remar- quables par la bonne conservation des éléments qui les constituent. Les espèces végétales contenues dans les gisse- ments qui ont fourni les matériaux des préparations, ont été étudiées au point de vue anatomique par W.-C. William- son. Les résultats de ces recherches ont été publiés sous le titre « On the organization of the fossil plants of the Coal-Measures » dans les Philosophical Transactions of the Royal Society of London, années 1871-1889. M. De Wildeman lit une notice sur le genre Mougeotia qui sera publiée dans la première partie du Bulletin. Cette lecture est suivie d'explications au tableau noir. M. Charles Bommer, docteur en sciences naturelles, présenté par MM. Errera et Crépin, et M. l’abbé A. Rous- seau, présenté par MM. Paque et Baguet, demandent à faire partie de la Société. La séance est levée à 9,30 heures. Bibliographie, mélanges et nouvelles. De l’emploi des caractères anatomiques dans la classification des végétaux, par J. Vesque. — Actes du Congrès de botanique tenu à Paris au mois d'août 1889. {re partie, p. XLI-LXX VII (dans le Bulletin de la Société botanique de France, tome 36, 1889). Dans les nombreux travaux d'anatomie végétale qu’il a publiés depuis plusieurs années, M. J. Vesque a cherché à démontrer l'utilité des carac- tères anatomiques appliqués à la diagnose aussi bien qu'à la classification Va 87 des espèces, des genres et des familles. Les résultats remarquables auxquels il est arrivé dans diverses monographies, notamment dans celles des Ranales, des Caryophyllinées, des Capparées et des Guttifères, ont attiré l’attention des phytographes et provoqué une intéressante discussion au Congrès de Paris. A cette occasion, M. J. Vesque a exposé très clairement les idées si originales qu’il a émises dans ses travaux antérieurs et dont voici le résumé. La classification naturelle doit tenir compte de tous les caractères : il n’y a aucune raison pour exclure certains d’entre eux sous prétexte qu'ils ne sont appréciables qu’au microscope. Ce principe n’est pas contesté, mais on semble craindre que l’application de l’anatomie à la phytographie ait pour résultat d’ébranler les bases sur lesquelles repose la classification actuelle et de bouleverser ainsi la botanique systématique. L'auteur s'efforce de démontrer que ces craintes ne sont nullement fondées. Ce qu’il faut demander à l’anatomie, c’est une série de caractères qui, jusqu’à présent, ont été injustement exclus bien qu’ils soient de nature à jeter un jour tout nouveau sur les aflinités des grands groupes et à permettre de mieux definir les espèces. D'ailleurs, il n’y a pas de méthode anatomique en opposition avec une méthode organographique. M. Vesque Pa parfaitement montré dans ses monographies où il emploie judicieuse- ment les procédés äe l’ancienne phytographie en même temps que ceux de l’anatomie moderne. De Bary a nettement distingué deux catégories de caractères : ceux qui manifestent une adaptation incontestable au milieu dans lequel la plante doit vivre et ceux qui restent inexpliqués à ce même point de vue. M. Vesque, de son côté, reconnait que la forme et la structure des plantes dépendent de deux facteurs : de l’évolution purement phylétique et de l’adaptation. Il ne parle guère de l’évolution phylétique, sujet d’ailleurs bien obscur encore. Quant à l’adaptation, il distingue : 1° L'adaptation aux êtres vivants. — Un grand nombre de fleurs sont adaptées, par l’ensemble de leur organisation, à la pollinisation par un insecte déterminé. Doué de sens délicats et de puissants organes de loco- motion, cet insecte sait rechercher les fleurs au loin et assurer la repro- duction de la plante. Celle-ci n’est donc pas sollicitée à modifier ses organes floraux quelque soit le milieu dans lequel ses graines sont tombées et ont germé. Voilà pourquoi les fleurs présentent des caractères si constants, non seulement dans l’espèce, mais aussi dans le genre et la famille 1] en est de mème des divers caracteres en rapport avec la dissémination des graines. S* 88 20 L'adaptation aux conditions physiques du milieu. — On sait combien les organes végétatifs sont sujets à se modifier sous influence des variations de l'éclairage, de l'humidité, etc. Ces modifications se manifestent dans la structure intime des organes aussi bien que dans leurs formes extérieures. M. Vesque a ctudié avec le plus grand soin tous les caractères qui dépen- dent d’une adaptation au milieu physique. Il les appelle caractères éphar- moniques et les croit éminemment propres à définir l’espèce. Par contre, il refuse à l’épharmonisme toute valeur autre qu’une valeur spécifique. Quant aux variétés, elles se reconnaissent à des différences anatomiques purement quantitatives. Après ces considérations générales, l’auteur se demande quels sont les caractères que l’anatomie peut fournir à la classification? Tous les carac- tères héréditaires doivent servir, mais leur valeur taxinomique, leur usage pour la diagnose des classes, des familles, des tribus, des genres, des espèces ou des variétés, dépendra du degré de constance que l'observation leur aura reconnu. En d’autres termes, il faut établir la subordination des caractères anatomiques comme on a établi la subordination des caractères organographiques. M. Vesque passe en revue les caractères qu’on peut trouver dans la structure des organes de reproduction (pollen, papilles stigmatiques, ovu - les, téguments séminaux, albumen, embryon) ct des organes végétatifs (grandeur des cellules, épiderme, poils, stomates, cristaux, laticifères, bois, liber, parenchyme en palissades, parenchyme spongieux, seléréides, selérenchyme, parcours des faisceaux dans la tige ct le pétiole, nervation). Il diseute leur valeur taxinomique et cite de nombreux exemples d’appli- cation. Dans ses travaux d'anatomie systématique, M. Vesque accorde une importance spéciale aux caractères épharmoniques de la feuille parce que, selon lui, les caractères spécifiques sont incomparablement mieux expri- més dans ce membre que dans les autres, Les herbiers d’ailleurs peuvent fournir aisément des portions de feuilles en bon état, tandis que les tiges et les racines qu'ils contiennent ne constituent ordinairement que des matériaux tout à fait insuffisants. En terminant, l’auteur résume de récentes recherches qu’il a faites sur la fixité relative des caractères qu’ii préconise. Il insiste sur la nécessité de faire marcher de pair l’organographie et l’anatomie dans les mono- graphies futures, ainsi que sur l'utilité de nombreux dessins accompagnés de courtes explications en latin. À. Gravis. ————— 89 Epharmosis, sive materiae ad instruendam anatomiam sys- tematis neaturalis, auctore J. Vesque. Pars prima : Folia Cap- parearum. — Vincennes, Delapierre, 11, rue des Jardins. Sous ce titre, M. J. Vesque a publié 77 planches sutegraphiées pour faire suite au texte inséré dans les Annales des sciences naturelles (6me série, tome XIII, pp. 47 à 155). Son but principal est de prouver que les carac- tères anatomiques de l’espèce sont beaucoup plus nets, plus précis que les caractères organographiques employés jusqu’à ce jour. Les dessins sont exécutés à divers grossissements, mais de façon a res- ter toujours facilement comparables. Les détails très minutieux, qu’il serait souvent impossible d’observer dans des échantillons d’herbiers, ne sont pas représentés. Pour chaque espèce, on trouve généralement : 1° une feuille entière avec sa nervation (grandeur naturelle); 2° une coupe transversale d’ensemble du pétiole et une de la nervure médiane (gross. 50/1); 5° une coupe transversale d’une portion du limbe (gross. 500/1) ; 4 un lambeau d’épiderme supérieur et un lambeau d’épiderme inférieur (gross. 150/1 ou 500/1); ÿo une coupe de stomate, des cristaux, des poils, des cellules selé- reuses, etc. Le bois et le liber ne sont représentés que schématiquement. Il semble regrettable que l’auteur n’ait pas cru devoir figurer, tout au moins, le nombre, la position etle diamètre de vaisseaux. Ce sont là des caractères épharmoniques dont il a lui-même reconnu l’importance dans son mémoire sur l’Espèce végétale. Ainsi méthodiquement exécutés, les dessins n’ont pas besoin de texte explicatif : quelques mots, en latin, inserits sur la planche même suf- sent pour consigner certains renseignements complémentaires. Un simple coup d'œil permet d’apprécier une foule de particularités qu’il serait bien difficile et bien long d'exprimer par une description. Tels sont l’arran- gement des faisceaux dans un pétiole ou une nervure, le degré de diffé- renciation des tissus dans le mésophylle, les détails si minutieux des stomates, des poils, etc. Certaines figures, cependant, sont si serrées qu’on ne distingue pas immédiatement à quelle espèce elles se rapportent. Il serait désirable que deux types différents ne fussent jamais réunis sur une même planche. Le nombre de pages n’en serait pas, je pense, beaucoup augmenté. 90 Chaque genre est suivi d’un tableau représentant les affinités reconnues entre les espèces étudiées. Ce tableau intitulé Species ad epharmosim ordinatae est un véritable arbre généalogique dont l'exactitude dépend du soin apporté dans l’observation des faits et dans la détermination spéci- fique des matériaux. Le centre du tableau est occupé par le « groupe nodal » (sectio nodalis). L'auteur désigne ainsi l’ensemble des espèces qui ne possèdent aucun organe d'adaptation qui ne soit commun à toutes les espèces du genre. Les espèces non comprises dans le groupe nodal forment des séries qui s’adaptent de plus en plus à des conditions physiques « extrêmes. » AC: Epharmosis. Para secunda : Genitalia foliaque Garciniearum et Calophyllearum. Vincennes, 1889. Dans ce nouveau travail, M. J. Vesque entreprend la monographie des Guttifères, qu’il se propose d’étudier à un double point de vue : il recher- chera avec le même soin les caractères épharmoniques dont il a montré l'importance dans ses travaux antérieurs et les caractères organographiques seuls usités jusqu'ici par les phytographes. Le premier fascicule se compose de 29 pages de texte et de 162 planches. Il est consacré tout entier à deux tribus : les Garciniées et les Calophyllées. On savait que les plantes peuvent s’adapter de diverses manières à des conditions physiques déterminées. L’anatomie a montré, en outre, que. dans un même groupe naturel, l'adaptation à un milieu spécial se fait toujours de la même manière. Il y a donc, dans un groupe naturel, une sorte de tendance à réagir dans un sens déterminé. M. Vesque attire aujourd'hui l'attention sur ces tendances propres à certaines familles, à certains genres, etc.et leur donne le nom d’allures épharmoniques. D'après lui, ces « allures » fourniront des caractères généraux précieux. Les planches si nombreuses de la monographie des Guttifères sont con- cues de la même manière que celles du mémoire précédent. On y trouve, cependant, outre l'histologie de la feuille, des dessins représentant la forme des sépales, des pétales, des étamines, du pistil et du fruit, voire même des coupes d’ovaires, d’ovules et de graines. Une autre addition heureuse est celle de cartes représentant, pour chaque genre, l’aire de dispersion géographique des espèces étudiées Les sub- 91 divisions du genre, auquelles l’auteur voudrait voir attacher plus d’im- portance, sont représentées par des couleurs différentes. En résumé, la recherche des caractères épharmoniques constitue une tentative des plus originales et ouvre à la botanique systématique un champ d’exploration immense en lui promettant les services les plus signalés pour la diagnuse et le groupement des espèces. AG: La Société de botanique « Dodonaea » de Gand, qui publie annuellement le compte-rendu de ses travaux, vient de faire paraître le deuxième volume de ses publications, qui contient plusieurs articles intéressants. Parmi ceux-ci, nous trouvons un travail de notre confrère M.Is.Teirlinck sur un « Xruidboek » de 1514, Cet ouvrage est donc antérieur à celui de Dodoens; il a été imprimé à Anvers chez un certain Claes de Graeve, « in onser liever vrouwen pant Bi dye Camer poort Int iaer ons Heeren MCCCCC ende XITIJ Den X VIJ dach van Junius, » À cet article, intéressant au point de vue de l’histoire de la botanique en Belgique, fait suite une biographie de Rembert Dodoens par M. De Cock, instituteur en chef à Denderleeuw. Puis un travail publié par MM. Mac Leod, Staes et Van Eeckhaute, donnant les résultats des cultures, faites par les trois expérimentateurs, des Matthiola annua et Delphinium Ajucis. M. Mac Leod donne également un travail sur la structure, le développement et la fertilisation des fleurs du Commelina et enfin une très intéressante liste de tous les travaux publiés sur la grande question de la fertilisation de 1883-1889. Cette liste ne compte pas moins de 638 numéros. Nous y trouvons encore des travaux de : M. Hugo de Vries, — Stérilité héréditaire du Maïs. M. De Bruyne. — Vacuole digestive des organismes inférieurs, M. Moll. — Coupes de noyaux et de figures karyokinétiques. Un article de M. J. Verschaffelt sur la dispersion des graines des RBru- nella vulgaris, grandiflor a, Salviu Horminum et lanceolata, qui, d'après les expériences de l’auteur, ne peut se faire que par l’action de la pluie, ou de l’humidité, à peu près de la même facon que pour la dispersion des graines de la rose de Jéricho (Anastatica hierochontica). M. Vandenberghe donne les résultats de ses expériences de culture sur les Salicornia du littoral. M. Staes donne une vue d'ensemble des derniers résultats acquis dans la connaissance anatomique et physiologique des Lichens, 92 MM. E. et J. Verschaffelt ont fait des expériences sur la transpiration des plantes dans une atmosphère privée d’acide carbonique. La transpira- tion serait d’après ces auteurs plus forte dans l'atmosphère privée de l’acide que dans l’air ordinaire. Le travail est en partie dirigé contre les travaux de MM. Deherain et Jumelle. Le volume se termine par un compte-rendu bibliographique très intéres- sant, surtout en ce qui concerne l’article de M. E. Verschaffelt présentant le résumé des travaux dernièrement parus sur les tubereu:es radicaux des Légumineuses. E. D. W. Une nouvelle plante insectivore de l'Amérique centrale. — Sous ce titre M. Dario Gonzalez de San-Salvador publie une note dans le n° 4 du 25 février du Journal de micrographie. Cette nouvelle plante insectivore n’est autre que l’Aristolochia grandiflora. Du fait qu’en ouvrant « le ventre » de la fleur l’auteur y a trouvé une grande quantité d’insectes et un grand nombre de fragments tels que pattes, ailes, il conclut que la plante doit se nourrir d’insectes. La fleur par son odeur attire les insectes, mais est-ce bien pour en faire sa nourriture? Il suffit d'ouvrir un traité quelconque de botanique pour retrouver les mêmes observations, mais les insectes introduits dans la corolle ne servent pas de nourriture à la plante, mais bien à la fécondation. Chez l’Aristolochia grandiflora de même que chez l’4. Clematilis par ex., la fécondation ne peut se faire d’elle-même puisque les étamines se trouvent insérées sous les stigmates. Je pense done que loin d’être insecticide cette plante n'’attire les insectes, grâce à son odeur nauséabonde, que pour assurer la fécondation des ovules et par suite la reproduction de l’espèce. E. D. W. M. le Dr Auguste Garcke, membre associé de la Société, vient de publier la 16€ édition de sa Flora von Deutschland. Ce nombre extraordi- naire d'éditions témoigne suffisamment des mérites de cette excellente petite Flore, que l’auteur met constamment au courant des découvertes faites dans le champ qu'il a embrassé, La première édition remonte à 1849. F. C. — Paraguay. — La flore de Paraguay est encore fort imparfaitement étudiée, Le botaniste voyageur bien connu, M Balanza a fait un long séjour dans ce pays (1874-77) ct en a rapporté des collections botani- ques extrêmement intéressantes. M. M. Micheli, de Genève, a entre- 95 pris la détermination de ces récoltes et quatre fascicules des Contributions à la flore du Paraguay, comprenant les Légumineuses, les Polygalées et les Cypéracées ont déjà paru (1). Les deux premiers fascicules écrits par M. Micheli nous font connaitre l’ordre si important des Légumineuses. Il comprend 65 genres (dont 2 inédits, Bergeronia et Holocalyx) et 272 espèces, dont 52 nouvelles pour la science. Une semblable proportion de nouveautés (un peu plus de 10 2) est encore souvent atteinte et même dépassée dans les collec- tions rapportées de l’Amérique tropicale. Les Cypéracées ont été étudiées avec beaucoup de soin par notre con- frère, M. Maury (13 genres et 87 esp., dont 18 nouvelles) et les Polygalées par M. R. Chodat, privat-docent à l’Université de Genève. Cette dernière fam.lle a donné la plus forte proportion d'espèces nouvelles (11 sur 25). Dans le premier fascicule, M. Micheli disait que la flore du Paragnay a surtout des affinités considérables avec celle du Brésil (prov. de St-Paul et de Minas-Geraes) et beaucoup moins de rapports avec la flore pius tempé- rée de la République Argentine. Les derniers fascicules ont encore accentué la vérité de cette remarque. Les Contributions forment une importante publication dont la valeur est rehaussée par les magnifiques planches dessinées par M1e Bergeron. RD: (1) Extraits des mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, t 28, 50 et 51. COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. RS pe — ANNÉE 1890. Assemblée générale du 4 mai 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ErRErA. La séance est ouverte à 2 heures. Sont présents : MM. Aigret, Bauwens, Bordet, Carron, L. Coomans, Delogne, Dens, de Selys- Longchamps, De Wevre, De Wildeman, Th. Durand, Errera, Francotte, Henry, Lambotte, Laurent, D Lebrun, Lochenies, Mar- chal, Massart, Nypels, Preudhomme de Borre, Préaux, Simon, Van Nerom, Vanpé, Vindevogel et Vits; Crépin, secrélaire. MM. Baguet et Wesmael font excuser leur absence. Le procès-verbal de l'assemblée générale du 1° dé- cembre 1889 est approuvé. M. le Secrétaire fait l'analyse de la correspondance. Par la mort de M. le docteur Cosson, une place d’associé était devenue vacante. Le Conseil d'administration à fait choix de M. le D' Baillon, professeur à la faculté de médecine de Paris, pour remplacer M. Cosson. Ce choix 95 est ratifié par l'assemblée et M. Baillon est proclamé membre associé de la Société. M. le Président proclame M. Ch. Bommer et M. l'abbé Rousseau, présentés à la dernière séance, membres effec- tifs de la Société, L'ordre du jour appelle le choix d’une herborisation pour l’année 1890. Après discussion, il est décidé que la Société fera une herborisation générale aux environs d’Arlon et de Vance. Cette herborisation durera deux jours, les 22 et 25 juin. Une circulaire renfermant le programme de cette her- borisation sera prochainement adressée aux membres de la Société, La parole est donnée à M. le baron de Selys-Long- champs pour lire une notice sur feu H, Stephens, membre de la Société. Gette notice sera insérée dans la première partie du Bulletin. M. De Wildeman développe au tableau noir quelques points d’un mémoire destiné au Bulletin, M. Th. Durand annonce le dépôt d’une notice sur la flore du Congo et le premier fascicule des Primitiae Florae Costaricensis. MM. Crépin et Marchal sont nommés com- missaires pour examiner ces deux travaux. M. Lochenies dépose une notice intitulée : Matériaux pour la flore cryptogamique de Belgique. — Lichens. Sont nommés commissaires pour examiner ce travail MM. Marchal et Dens. 96 M. Laurent donne lecture d’une notice sur le Gui, qui sera insérée dans la première partie du Bulletin. M. Baguet fait déposer une notice sur un cas tératolo- gique. MM. Crépin et Marchal sont nommés commissaires pour examiner ce travail. La séance est levée à 3 heures. de » COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 28 DRE ANNÉE 1890. Séance extraordinaire tenue à Arlon le 22 juin 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 9 heures du soir. Sont présents : MM. Cluysenaar, L. Coomans, Crépin, De Wildeman, Th. Durand, Errera, Gravis, Dr Lebrun, Lochenies, Mansion, Molle, Nypels, Pierry, Préaux et Vanpé, membres de la Société ; Kintgen, Koltz et Thill, membres de la Société botanique du Luxembourg). MM. Delaite, Dutrannoit, Henrion, Lemoine, Ney et Remy assistent à la séance. Le procès-verbal de la séance du 19 avril 1890 est approuvé, M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. le D: Baillon, qui remercie la Société de.sa nomination de membre associé. (1) MM. Dr Feltgen, Ferrant, Kraus et Reisen, membres de la même Société, avaient assisté à l’herborisation de ce jour, mais étaient repartis pour Luxembourg avant la séance. 9 98 M. le Secrétaire fait savoir à l'assemblée que M. Buls, bourgmestre de Bruxelles et président de la sous-commis- sion pour l'aménagement d'un Palais du peuple, prie la Société de vouloir bien s'occuper de l’organisation de la salle de botanique dans le « Palais du Peuple » que l’on se propose de créer à Bruxelles. L'assemblée décide de charger une commission de trois membres de s’entendre, à cet égard, avec M. Buls et de faire ultérieurement rapport à la Société. Elle désigne MM. Ërrera, Gravis et Durand pour composer celte commission. Ouvrages reçus pour la bibliothèque : É. De Waicneman. — Les Trentepolia des Indes néerlan- daises. Leide, 1890, in-8°. Chytridiacées de Belgique. Bruxelles, 1890, in-8°. C.-A.-J.-A. Ounemans. — Micromycetes nouveaux. Amster- dam, 1890, in-8o. J. Muszer. — Lichenologische Beitrage, XXXIIT, in-8°. Waicuiam BarBey. — Lydie, Lycie, Carie. 1842, 1883, 1887. — Études botaniques. Lausanne, 1890, À vol. in-4e avec 5 planches. AuG. LAMEERE. — À propos de la maturation de l'œuf parthénogénétique. Thèse couronnée au concours de l’enseignement supérieur pour 1888-1889. Bruxelles, 1890, in-8° avec 5 planches. — Recherches sur la réduction karyogamique. Thèse pré- sentée à l'Université libre pour obtenir lagré- gation. Bruxelles, 1890, in 8° avec 2 planches. M. le Secrétaire donne lecture de deux notices de MM. Renauld et Cardot intitulées : Mousses nouvelles de l'Amérique du Nord (5° partie); — Musci exolici novi 99 vel minus cogniti, Ces notices seront insérées dans la première partie du Bulletin. M. Mansion annonce qu’il a retrouvé le Lycopodium alpinum L. dans l'habitation ardennaise autrefois décou- verte par M. Crépin. Il est prié de rédiger sur cet objet une petite note; il donne ensuite lecture d’une notice sur l’Aceras anthropophora. M. Th. Durand expose quelques détails sur diverses découvertes récentes de plantes rares. Celles-ci feront l’objet d’une notice, dont l'impression est votée. M. Crépin demande l’impression d’une classification des Roses par le Dr Ripart accompagnée d'observations qu'il y à jointes. Cette demande est accordée. CLASSIFICATION DES ROSES EUROPÉENNES par le docteur E. Riparr (œuvre posthume) ACCOMPAGNÉE D'OBSERVATIONS, par François CRÉPIN. Le Jardin botanique de Bruxelles a fait récemment l'acquisition de la collection de Roses délaissée par le D' Ripart, de Bourges. Cette collection, qui se compose d'un peu plus de mille feuilles d’herbier, présente un réel intérêt scientifique à cause des créations spécifiques de cet auteur et de la longue collaboration de celui-ci avec Déséglise. Ripart et Déséglise habitaient le même dépar- tement (Cher); ils ont fréquemment herborisé ensemble et leurs études rhodologiques remontent à la mème ace mn Mérimée 100 époque. Seulement, Déséglise, plus tard fixé à Genève, poursuivit ses recherches spéciales dans les montagnes de la Suisse et continua ses publications rhodologiques jusqu’après 1880 (1), tandis que le Dr Ripart semble avoir cessé la recherche des Roses peu de temps après 1871. La majeure partie de la collection Ripart a été formée dans le département du Cher. A ce fond, est venue se joindre une quantité considérable de spécimens recueillis par Lagger, Chabert, Grenier, Déséglise et Puget, et par MM. Ozanon, Baker, Garroute, Cottet, Crépin, ete. En 1871, Ripart avait rédigé un catalogue systématique des Roses renfermées dans son herbier et une série de tableaux analytiques formant en tout un manuscrit in-folio de 30 feuillets. Comme le catalogue, auquel Ripart a fait quelques modifications postérieurement à 1871, offre un intérêt au point de vue taxinomique, nous croyons utile de le publier. Il nous fournira ainsi l’occasion de faire quelques remarques sur la façon dont certains auteurs, il y a une trentaine d'années, entendaient l'espèce dans le genre Rosa. (1) La grande collection de Roses formée par Déséglise fait aujourd’hui partie des collections du British Museum. 101 IN HERBARIO MEO GENERIS ROSAE DIVISIO. SEcTIO Ï. — Aplosepalae. Stylis liberis ; sepalis integris aut appendiculos breves rariter gerenti- bus; foliis glabris aut pubescentibus plus minusve glandulosis. Tri8. 1, — MICROCYCLOPHYLLAE. Foliis minutis rotundatis, Poteriorum folia aemulantibus. A. Monodontae. — Foliis uniserratis, glabris. *Trichostylae. — Stylis hirsutis. 1 Rosa spinosissima L. 6 Rosa gentilis Stern. 2 — pimpinellifolia L, 7 — Mathonneti Crép. 3 — mitissima Gmel, 8 — Ozanonii Déségl. 4 — spreta Déség]l. 9 -— baltica Roth. 5 — alpino-pimpinellifolia Reut. **Gymnostylae. — Stylis glabris, 10. Rosa consimilis Déségl]. B. Diplodontae. — Foliis biserratis plus minus glandulosis, glabris. 11 Rosa Ripartii Déségl, 142 — vagans Rip. 15 — erythrocarpa Rip. { 14 Rosa sarcopoda Rip. 15 — myriacantha DC. C. Pubescentes. — Foliis utraque pagina pubescentibus aut in inferiore sola aut saltem secundum nervos primarios, 19 Rosa Doniana Woods. 20 — coronata Crép. (?) 16 Rosa ambigua Rip. 47 — Robertsoni Bak. 48 — Sabini Woods. Tris. 2. — OVALIFOLIAE. Foliis ovalibus plus minus elongatis. A. Diplodontae. 21 Rosa alpina L. 22 — alpicola Rip. 23 — pendula Ait. 24 Rosa alpestris Rap. 25 — adjecta Déségl. 26 — oreinosa Rip. 102 27 Rosa editorum Rip. 23 — Villarsii Rip. 29 — monspeliaca Gouan. B. Monodontae. 32 Rosa Solandri Tratt,. 99 54 — carelica Fries. — cinnamomea L. 30 Rosa lagenaria Vill. 31 pyrenaica Gouan. 35 Rosa foecundissima Münchh. 56 — rubrifolia Vill. (1) SECTIO II. — Synstylae DC. Stylis coalitis in columnam plus minus prominentem ; sepalis integris, vel appendiculatis, vel omnino pinnatifidis, deciduis. (Ob sepalorum for- mam, sectio vere media inter primam et sequentem.) Tris. 1. — APLOSEPALOIDAE. Sepalis integris. *“Menophyllae. 37 Rosa scandens Mill. 38 — sempervirens L. | 39 Rosa prostrata DC. **Amenophyllae. 40 Rosa arvensis Huds. 41 Scpalis breviter appendiculatis aut vere pinnatifidis ut in seetione Gym- nophyllarum. — erronca Rip. Tri 2. — GYMNOPHYLLOIDAE. A. Adenopodae. 43 Rosa conspicua Bor. 44 45 (1) Haec ultima species sepalis deciduis hane sectionem eum Synstylis — bibracteata Bast. — pseudo-sempervirens Dé- ségl. — obtusa Déségl. et Rip. — rusticana Déségl. — erratica Rip. conjungit. 49 Rosa systyla Bast. 50 — fastigiata Bast. 51 | 42 Rosa reptans Crép. (?) < ei globulifera Rip. stylosa Desv. Garroutei Rip. puberula Rip. bounophila Rip 105 : B. Gymnopodae(1). *Monodontae. 56 Rosa syntrichostyla Rip. 59 Rosa modesta Rip. 57 — condensata Pug. 60 — dubia Rip. 58 — congesta Rip, 61 — virginea Rip. ** Diplodontae. 62 Rosa viridicata Pug, | 64 Rosa pusilla Rip. 63 — eriostyla Rip. | 65 — curticola Pug. SECTIO III, — Gymnophryliae. Stylis liberis; sepalis pinnatifidis; foliis in utraque pagina glabris cum margine uniserrato vel biserrato glabro vel plus minus glanduloso. (Hujus sectionis tribus quinta (Adenocarpae) Gymnophyllas cum Adenoxylis conjungit, praesertim ob species postremas quae a veris Adenoxylis absentia glandularum in ramis tantummodo differunt.) Tri8. À. — OOCARPAE,. Fructibus ovatis vel obovatis, Subtrib. 1. — MonoponTaAE, Petiolis glabris; foliis uniserratis; rarissime in petiolis et in foliorum margine glandulae perpaucae observantur. A. Trichostylae. — Stylis hirsutis. 66 Rosa canina L, 71 Rosa praetermissa Rip. 67 — lutetiana Lem. 72 — oxyphylla Rip. 68 — nitens Desv. 73 — filiformis Ozan. 69 — glaucescens Desv. 7% — anceps Rip. 70 — purpurascens Rip. 75 — Amansii Rip, B. Hypogymnostylae. — Stylis glabriusculis vel parce hirtis, vel omnino glabris. 76 Rosa ramosissima Rau, 79 Rosa ololeia Rip. 77 — fallax Pug. 80 — spüria Pug. 78 — rhynchocarpa Rip. 81 — albo-lutescens Rip. (1) Plurimae species subsectioni B, in Gymnophyllis collocari possunt : styli agglutinati tantum, sed non vere coaliti sunt, 104 Subtrib. 2. — DirLononTae. Petiolis glandulosis ; foliis biserratis cum margine plus minus glanduloso, A. Trichostylae. “Rotundifoliae. — Foliis rotundatis eum dentibus medio conniventibus. 85 Rosa adscita Déségl. 86 — medioxima Déségl. 82 Rosa opaca Fries. 85 — luxemburgiana Crép. 84 — calliphylla Rip. **Erythranthae. — Floribus amoene roseis vel purpureis. 87 Rosa rubescens Rip. 89 Rosa erythrella Rip. 88 — rubelliflora Rip. *#*Ovalifoliae. — Foliis ovatis plus minus acuminatis. 90 Rosa dumalis Bechst. 91 — glaucina Rip. 92 — cladoleia Rip. 93 Rosa vinacea Rip. 94 — attenuata Rip. **#Squarrosae. — Caulibus et ramis aculeis numerosioribus armatis. 98 Rosa Chaboissaei Gren. 99 — aciphylla Rau. 95 Rosa squarrosa Rau. 96 — Lejeunei Crép. 97 — admissa Crép. | 400 — horridula Déségl. B. Gymnostylae. — Stylis glabris vel fere glabris. 101 Rosa gracilis Rip. 105 Rosa serrulata Chab. 102 — leiostyla Rip. 104 — brachypoda Déség]. et Rip. Tris. 2. — ECTEINOCARPAE. Fructibus elongatis, oblongis. A. Hypogymnostylae. — Stylis glabriusculis, 105 Rosa macroacantha Rip. 107 Rosa oblonga Rip. 106 — abieticola Pug. B. Trichostylae. — Stylis hirsutis. *Monodontae. 108 Rosa Touranginiana Déségl. et Rip. **Diplodontae. 109 Rosa laevigata Rip. 111 Rosa insignis Déség]l. et Rip. 110 — elongata Rip. 112 — innocua Rip. 105 Trig. 3. — SPHAEROCARPAE. Fructibus sphaericis. A. Monodontae. 113 Rosa sphaerica Gren. | 114 Rosa montivaga Déségl. B. Diplodontae. 115 Rosa macrocarpa Mérat, 118 Rosa malmundariensis Le). 116 — sphaeroidea Rip. 119 — biserrata Mérat. 117 — globularis Franch. Tris. 4, — COMOCARPAE,. Sepalis in fructu persistentibus usque ad maturitatem, A. Monodontae. 120 Rosa Schultzii Rip. 124 Rosa Reuteri Godet. 121 — hibernica Sm. var.glabra. | 125 — Crepiniana Déségl. 122 — falcata Pug. 126 — salaevensis Rap. 125 — imponens Rip. B., Diplodontae. *Gymnopodae. — Pedunceulis laevibus. 127 Rosa Acharii Billb. 129 Rosa stephanocarpa Déségl, et 128 — armatissima Déségl. et Rip. Rip. **Adenopodae, — Peduneulis glandulosis. 130 Rosa caballicensis Pug. 154 Rosa Perrieri Songeon. 151 — discreta Rip. 135 — glandulosa Bell. 1532 — haberiana Pug. 156 — Chavini Rap. 155 — montana Chaix. Tris. 5. — ADENOCARPAE. Fructibus et peduneulis plus minus glandulosis, A. Monodontae. “Trichostylae. 157 Rosa hirtella Rip. 139 Rosa Rousselii Rip. 158 — andegavensis Bast, 106 ; **Gymnostylae. 140 Rosa laevistyla Rip. 141 — nemoralis Rip. 142 Rosa agraria Rip. B. Diplodontae. 1. Hypogymnopodae. — Pedunculis parce et irregulariter glandulosis. *Hypogymnostylae. 146 Ross Suberti Rip. 147 — incompta Rip. 143 Rosa Lemaitrei Rip. 144 — Pouzini Tratt. 1445 — Kosinsciana Bess. **Trichostylae. 148 Rosa vinealis Rip. | 149 Rosa verticillacantha Mérat. 2. Adenopodae. — Pedunculis semper et regulariter glandulosis. 150 Rosa dryadea Rip 151 — Laggeri Pug. 152 — psilophylla Rau. 153 Rosa marginata Wallr. 454 — insidiosa Rip. 155 — gallico-canina Reut. Secrio IV. — Adenoxylae (1). Ramis praesertim floriferis aculeos, aciculos, glandulasque simul immixtos gerentibus. A. Glabratae. — Foliis in utraque pagina glabris. 156 Rosa degenerans Rip. 157 — Boraeana Beraud. 158 — macrantha Desp. 159 Rosa protea Rip. 160 — notabilis Rip. B. Macrostylae. — Stylis elongatis stamina fere aequantibus. *Trichostylae. 161 Rosa hybrida Schleich. 162 — arvina Krock. 163 Rosa arenivaga Déségl. 164 — gcminata Rau. (1) Haec sectio pulchritudine florum foliorumque insignis centrum est totius generis et connectit species glabras (Gymnophyllas) eum glandulosis et villosis in hac sectione enim omnes notas aliis pertinentes reperiuntur, sed sola et semper facile distincta ramis glandulas acicuiosque gerentibus. Subtribus E (Adenoideae) mire ad Adenophyllas ducit, 107 **Gymnostylae. 165 Rosa nemorum Rip. | 166 Rosa umbrosa Rip. C. Nobilis Koch. — Floribus intense et amoene purpureis aut variegatis. *Petalis purpureis. 167 Rosa gallica L. 169 Rosa austriaca Crantz. 168 — pumila L, | **Petalis variegatis. 170 Rosa provincialis Ait. | 171 Rosa velutinaeflora Déségl. et Ozan. D. Semi-nobiles. — Floribus roseis vel albo-roseis, “Foliis subtus nunquam glandulosis. 175 Rosa incarnata Mill. 176 — approximata Déségl. 177 — murcida Timb.-Lagr. 172 Rosa decipiens Bor. 173 — sylvatica Tausch. 174 — mirabilis Déségl. **Folis subtus parce glandulosis praesertim in juvenilibus. 178 Rosa speciosa Déségl, | 179 Rosa memorivaga Déségl. E. Adenoïideae. — Foliis in tota pagina inferiore glandulosis. 180 Rosa pseudo-flexuosa Ozan. 182 Rosa subdola Déségl]. 181 — sylvicola Déségl, et Rip. SECTIO V. — Adenophyllae. Stylis liberis; sepalis pinnatifidis; foliis in pagina inferiore, aliquoties etiam in superiore, sed raro, glandulosis, glabris vel pubescentibus. Subsect. 1. — PoLYADENOSAE. Tota foliorum pagina inferiore glandulis numerosissimis obsita. Tri. 1. — OOCARPAE. A. Gymnopodae. *Trichostylae. : 183 Rosa sepium Thuill. **Gymnostylae. 184 Rosa agrestis Savi. 186 Rosa mentila Déségl], 185 — arvatica Pug. 108 B. Adenopodae. *Gymnostylae. 187 Rosa permixta Déségl. 188 — septicola Déségl. 189 Rosa depauperata Rip. 190 — micrantha Sm. **Hypogymnostylae. 191 Rosa operta Pug. 193 Rosa Lemanii Bor. 192 — nemorosa Lib. 194 — ladanifera Timb.-Lagr. *k*Trichostylae. 195 Rosa umbellata Leers. 197 Rosa anomala Rip. 196 — recedens Rip. | Tris. 2. — SPHAEROCARPAE. A. Adenopodae. *Trichostylae. 198 Rosa rubiginosa L. | 199 Rosa microcarpa Ozan. **Gymnoslylae. 200 Rosa sphaerophora Rip. B. Gymnopodae. 201 Rosa petraea Rip. 203 Rosa virgultorum Rip. 202 — fallacina Rip. | Tris, 3. — COMOCARPAE. A. Gymnopodae. 207 Rosa lugdunensis Déségl. 208 — Jordani Déségl, 204 Rosa cheriensis Déség]. 205 — inodora Fries. 206 — biturigensis Bor. B. Adenopodae. 209 Rosa echinocarpa Rip. 2153 Rosa pugionifera Timb.-Lagr. 210 — Timbali Crép. 214 — apricorum Rip. 211 — biglandulosa Rip. 215 — rotundifolia Rau. 212 — comosa Rip. 109 C, Hypoadenosae. 216 Rosa tarentasiensis Pug. 219 Rosa Bakeri Déségl. 217 — arduennensis Crép. 220 — Pugeti Bor. 218 — spinulifolia Dematra. 221 — friburgensis Lag. et Pug. Subsect. 2. — HyPOADENOPHYLLAE. Foliis in pagina inferiore minus glandulosis; glandulis praesertim secun- dum nervos et marginem dispositis. A. Adenoleiae. — Foliis in pagina inferiore glabris aut parce villosis. *Trichostylae. a. GYMNOPODAE. 222 Rosa squarrosula Rip. 224 Rosa semi-glandulosa Rip. 223 — globulosa Rip. 225 — scabrata Crép, b. ADENoPODAr. 226 Rosa Blondoeana Rip. 250 Rosa suavis Arrondeau. 227 — titanophila Rip. 231 — Jundzilliana Bor. et Déségl. 228 — trachyphylla Rau. non Besser. 229 — flexuosa Rau. 2532 — nemocharis Rip. **Gymnostylae. 233 Rosa contempta Rip. 256 Rosa controversa Rip 254 — Pommaretii Pug. 237 — lactaeflora Déségl. 255 — vallesiaca Lag. et Pug. B. Adenotrichae. — Foliis in pagina inferiore pubescentibus (ad sectionem sequentem vergens). *Trichostylae. 238 Rosa gracilenta Rip. 242 Rosa tomentella Lem. 239 — macroclada Timb.-Lagr, 245 — Jundrilliana Bess. 240 — terebinthinacea Bess. 244 — foetida Bast. 241 — concinna Lag. et Pug. **Gymnostylae, 245 Rosa Lusseri Lag. et Pug. | 246 Rosa similita Pug. (1) (1) Ultimae species minus glandulosue et villosiores ad Trichophyllas normaliter ducunt. 110. Secrio VI. — TÆrichophrylilae. Stylis liberis; sepalis pinnatifidis ; petiolis solis aut petiolis et foliis in pagina inferiore plus minus villosis, in pagina superiore glabris vel parce pubescentibus. 1. Microtrichae. — Foliorum petiolis tantum hirtis, pube in adultis saepe partim evanescente. A *Petiolis eglandulosis. 4 247 Rosa fallens Désegl. 249 Rosa decalvata Crép. 248 — hispidula Rip. **Petiolis glandulosis. A. Monodontae. 250 Rosa schedoleia Rip. | 254 Rosa affinis Rip. D. Diplodontae. 252 Rosa villosiuscula Rip. 2. Mesotrichac. — Foliorum petiolis et nervis primariis villosis | (nervo medio). *Monodontae. 253 Rosa semi-glabra Rip. 257 Rosa erythrantha Bor. 254 — accedens Rip. 258 — sylvularum Rip. 255 — rupefortiana Crép. 259 — ramealis Pug. 256 — sphaerocarpa Pug. *kDiplodontae. 260 Rosa trichella Rip. | 261 Rosa hemitricha Rip. 3. Neurotrichae. — Foliorum petiolis, nervo primario (medio), nervisque secundariis (salte partim) villosis. 262 Rosa trichoneura Rip. 266 Rosa platyphylloides Déségl, et 265 — urbica Lem. Rip. 264 — obscura Pug. 267 — corymbifera Borekb. 265 — platyphylla Rau. 111 4. Olotrichae. — Tota foliorum pagina inferiore villosa, saltem in junio- ribus et adultis plerisque. *Monodontae. 271 Rosa frutetorum Bess, 272 — occidentalis Rip. 273 — obtusifolia Desv, 268 Rosa uncinelloides Pug. 269 — confinis Rip. 970 — dumetorum Thuill. | *+kDiplodontae, 974 Rosa amblyophylla Rip. | 275 Rosa canescens Bak. 5. Adenopodae, — Pedunculis plus minus glandulosis. *Monodontae. 279 Rosa solstilialis (= R. salinen- sis Crép.). 280 — collina Jacq. 276 Rosa Deseglisei Bor. 277 — trichoidea Rip. 278 — ambigens Rip. **Diplodontae. 284 Rosa Gisleri Pug, 285 — confusa Pug. 281 Rosa Thomasii Pug. 282 — Dematranea Lag. et Pug. 9283 — Friedlaenderiana Bess. 6. Comocarpae. *Monodontae. eu 286 Rosa corifolia Fries. | 287 Rosa bellavallis Pug. *kDiplodontae, 288 Rosa uriensis Lag. et Pug. | 289 Rosa Cotteti Pug, SECTIO VIT. — Eriophryilae. Stylis liberis; sepalis pinnatifidis aut appendiculatis et aliquoties fere integris; fohis in utraque pagina molliter villosis seu tomentosis. Tri, 1, — AMENOSEPALAE. *Monodontac. 290 Rosa cinerascens Dmrt. 292 Rosa Billotiana Crép. 291 — pellita Rip. 293 — dumosa Pug. 112 **Diplodontae. 294 Rosa subglobosa Sm. 297 Rosa tomentosa Sm. 295 — eriosa Rip. 298 — cuspidatoides Crép. 296 — umbraticola Crép. Tris. 2. — MENOSEPALAE. *Pallidiflorae. 299 Rosa intromissa Crép. 301 Rosa permutata Rip. 300 — collivaga Cott. 502 — tunoniensis Pug. **Laeteflorae. 305 Rosa mollissima Fries. | 305 Rosa minuta Bor. 304 — pomifera Herrm. 506 — Grenieri Déségl. *k*Adenosae. 307 Rosa omissa Déségl. 310 Rosa recondita Pug. 308 — scabriuscula Sm. 311 — glandulosella Rip. 309 — resinosoides Crép. 512 — Gaudini Pug. En France, le genre Rosa a fait l’objet d'actives recherches et a donné lieu à de nombreuses publica- tions. Parmi les premiers amateurs de rhodologie, citons A.-P. de Candolle, Desvaux, Bastard, Mérat et Leman. Vers le milieu du siècle, Boreau reprit l'étude du genre, qu'il enrichit de nouvelles créations. Ce phytographe, en communauté d'idées avec plusieurs savants botanistes français, eut la conviction qu’un très grand nombre de bonnes espèces avaient été méconnues et que la flore française était appelée à voir ses espèces s’augmenter dans une large proportion. Cette conviction fut partagée par Déséglise et par Ripart, qui, jeunes alors, étudièrent avec une véritable passion les Roses du Cher. Leurs recherches, souvent faites en commun, amenèrent la découverte d’un très grand nombre de formes qu'ils 113 prirent pour des espèces inédites. A leurs yeux, la florule rhodologique de la France devait se composer de plusieurs centaines de types spécifiques. Une confiance absolue dans leur façon de considérer l'espèce leur ferma souvent les veux sur les rapports d'affinité, et l'analyse méticuleuse de certains caractères très secondaires les entraina à des subdivisions spécifiques tout à fait artificielles. Déséglise ne poussa pas aussi loin les subdivisions que son ami Ripart, ce qui est vraisemblablement dû en partie à ce qu’il avait étendu davantage ses observations et réuni une masse plus considérable de matériaux de comparaison. Déséglise, pendant son séjour en Suisse, avait pu se rendre mieux compte de certaines affinités en étudiant les Roses de montagne, que Ripart n'avait observées que dans de rares OCCasions. La classification établie par Ripart s'éloigne notable- ment de ceile adoptée par Déséglise. Si cette dernière est, dans ses détails, assez souvert artificielle, la première rompt sur une foule de points les rapports naturels. La section des Aplosepalae, formée principalement de deux types, les À. pimpinellifolia L. et R. alpina L., comprend : 1 le R. baltica qui est une variété du R. humilis Marsh., espèce appartenant à la section natu- relle des Carolinae; 2° de formes (n° 16 à 20) qui seraient plus naturellement rangées dans la section Erio- phyllae; 5° le R. rubrifolia, qui est une espèce de la section naturelle du Caninae. La section Synstylae répond à un groupe naturel en ce qui concerne les R. sempervirens L. et R. arvensis Huds., qui constituent la première tribu. Quant à la 2e tribu, à part le R. conspicua qui est une variété du R. arvensis et devait entrer dans la 1"° tribu, ainsi que le 10 "114 R, pseudo-sempervirens, elle est constituée de variétés du R. stylosa Desv. confondues avec plusieurs Caninae. Le R. stylosa doit former une section bien distincte de celle des Synstylae. La section Gymnophyllae, dans ses tribus 1, 2 et 5, est formée de variétés et de variations du R. canina à feuilles glabres. Quant à la tribu des Comocarpae, elle est com- posée de diverses variétés des À. glauca Vill. et R. mon- tana Chaix confondues avec des formes hybrides (R. Schultzii, R. hibernica, R. salaevensis, R. Perrieri, R. armatissima) et de variétés du R. canina (R. Acharii). La tribu 5 se compose, d’une part, de variétés du R. canina à feuilles glabres et à pédicelles hispides-glandudeux et, d'autre part, d'hybrides de R. canina et R. gallica. La section Adenoxylae est constituée du À. gallica sous diverses formes et d’hybrides de ce type avec les R. arren- sis, R. canina et R.rubiginosa, auxquels sont associées des variétés du À. Jundzilli et du R. rubiginosa. La section Adenophyllae comprend, dans sa première sous-section et cela plus ou moins pêle-mêle, les R.agrestis Savi, À. graveolens Gren., R. micrantha Sm. et R. rubi- ginosa L., associés à deux hybrides (R. biturigensis, R. spinulifolia), à des variétés des R. mollis Sm. (R. ar- duennensis), R. pomifera Herrm. (R. friburgensis), R. corüifolia Fries (R. Bakeri) et au R. Jundzilli Bess. (R. Pugeti). Quant à la sous-section 2, elle est composée de variétés du À. canina à folioles glanduleuses en dessous, associées à des Rubiginosae, des Tomentosae et des variétés du R. Jundzilli Bess. La section Trichophyllae est en majeure partie com- posée de variétés pubescentes du R. canina à sépales réfléchis ou à sépales redressés sur les réceptacles fructi- fères, associées à des Tomentosae. 115 Enfin la section des Eriophyllae est constituée de diverses variétés des R. tomentosa Sm., R. mollis Smet R. pomifera Herrm., classées sans considération de leurs affinités respectives. En somme, la classification que nous venons d'analyser sommairement est, dans son ensemble et dans ses détails, un arrangement tout à fait artificiel, dans lequel les espèces véritables sont presque toutes démembrées à l’ex- cès et dont les membres sont souvent éloignés les uns des autres dans des sections différentes. Le Dr Ripart était un bon botaniste, un observateur attentif et consciencieux. On se demande comment il en était arrivé à méconnaitre, d’une façon aussi étonnante, les affinités étroites qui relient entre elles les variétés et les variations des principaux types spécifiques et à con- fondre plusieurs de ces types entre eux. Il y a eu chez lui une sorte d’aberration provoquée par l'importance exces- sive qu'il accordait aux caractères tirés du revêtement pileux ou glanduleux des organes. La présence ou l'ab- sence de poils ou de glandes lui faisait fermer les yeux sur la plupart des caractères véritablement spécifiques. Il n'avait pas reconnu que la même espèce peut se présenter sous différents états, sous les états glabre ou pubescent, glanduleux ou églanduleux; il n'avait pas reconnu l’exis- tence des variétés et des variations parallèles; il ne s’était pas rendu compte de la solidarité de certains caractères. L'analyse exercée sous l’empire de cette idée qu’une foule d’espèces avaient été méconnues par ses devanciers le conduisait fatalement à la distinction de l'individu. Un certain nombre de ses distinctions spécifiques ne reposent, en effet, que sur un seul buisson. Dans son herbier, lors- qu'une espèce est représentée par des spécimens pro- 116 venant de plusieurs buissons, il est bien rare de voir ces spécimens présenter entre eux l’affinité qui semblerait devoir les unir entre eux. Ils appartiennent presque toujours à des formes différentes, qui ne sont reliées entre elles que par des caractères communs sans réelle valeur taxinomique. Mais si ce spécialiste a fait fausse route dans son étude du genre Rosa, son travail n’a pas toutefois été stérile. Au contraire, ses recherches ont été très profitables à la science; elles ont fait découvrir des formes nouvelles, très intéressantes, qui sont venues notablement enrichir nos collections. Les nombreux matériaux qu'il a recueillis avec le plus grand soin serviront très utilement à la distinction des véritables types spécifiques. Si les espèces créées par ce spécialiste se voient descendre au rang de simples synonymes, le nom de Ripart n'en restera pas moins cité fort honorablement parmi les botanistes qui ont largement concouru à la connaissance des Roses. NOTE SUR UNE NOUVELLE HABITATION D’ACERAS ANTHROPOPHORA R. BR., PAR ARTHUR MansioN. Le 20 mai dernier, un jeune étudiant de Flémalle- Haute, M. Urbain Gramme, rapportait de Chokier à M. Pirson, régent à l’école moyenne de Huy, une Orchidée qui fut déterminée Aceras anthrophora. M. Pirson fit part de cette belle découverte à M. Cluy- senaar qui, le 25 mai, sous la conduite du jeune étudiant et en compagnie du docteur P. Clerbois, de Huy, se rendit 117 à Chokier, afin de constater, de visu, la présence de cette curieuse espèce sur les coteaux calcaires de la rive gauche de la Meuse. Ces deux botanistes observèrent 30 ou 40 pieds. M. Gramme en avait auparavant recueilli une vingtaine, ce qui portait à 50 ou 60 le nombre de pieds de localité. Le lendemain 26 mai, je me rendis, à mon tour, à Cho- kier, dans le but d’explorer soigneusement tous les coteaux et de m'assurer ainsi de létendue réelle de l'habitation. J'eus le plaisir, en m'engageant dans une propriété particulière à quelques centaines de mètres de la première habitation, de découvrir une seconde localité où il y avait plus de 200 pieds. En poursuivant mes recherches vers Gr carrières de Flémalle-Haute, je remarquai à 500 mètres de distance une troisième localité, où je comptai encore plusieurs centaines de plantes, puis au sommet de la côte, une quatrième présentant au moins 100 pieds. Je rencontrai l’Aceras en plusieurs autres points encore et je me crus dès lors autorisé à fixer à plus de 1000 le nombre des individus croissant dans ces lieux. L’Aceras anthropophora se présente, à Choki:r, en colonies de dix individus au maximum, parmi les touffes d’hélianthèmes et au voisinage immédiat des buissons d’une aubépine à fleurs roses. Je n'ai pas remarqué une seule colonie qui fût située au nord de ces arbrisseaux. Sur cette côte, c'est donc toujours au sud ou à l’ouest des Crataegus que végète lPAceras. Les bulbes sont très petits et, contrairement à ceux des autres Orchidées, si peu profondément enfouis qu’il faut des précautions pour ne pas les déterrer avec la plante. 118 Cette circonstance, en soumettant les bulbes aux diverses influences climatériques, ne serait-elle pas une des causes de l’inconstance dans la floraison de cette plante? Je pense, avec M. Hardy, que cette espèce n’est pas aussi rare qu’on le suppose, et que sa rareté a dù tenir à ce qu’elle ne fleurit pas chaque année. Il sera intéressant de vérifier à Chokier, si la floraison a lieu régulièrement chaque année, ou bien s'il y a intermittence dans l'ap- parition des fleurs. Quoiqu'il en soit, cette nouvelle habitation est, sans contredit, la plus importante de cette Orchidée. Celle-ci a’avait encore été renseignée qu'à Florzé près d'Aywaille, à Wemmel, à Teuven et enfin à Modave (1 pied en 1889), et dans quelques autres localités de la zone calcaire où elle n'a pas été revue depuis très longtemps. LE LYCOPODIUM ALPINUM RETROUVÉ EN BELGIQUE, par ARTHUR Mansion. Le 17 juin 1890, MM. Feltgen, Noppeney, Lochenies et moi, herborisant entre Odeigne et la Baraque-de- Fraiture, avons retrouvé le Lycopodium alpinum L. Cette espèce n'avait pas été revue depuis 1854 et il est bien probable qu’elle nous aurait échappé, si la bruyère n'avait été rasée juste à l'endroit d’une de ses colonies. En effet, cette plante, cachée dans la bruyère avec laquelle elle a quelque ressemblance par la teinte et l’aspect de son feuillage, est difficile à distinguer de loin au milieu des jeunes pousses de Calluna vulgaris. 119 La tige souterraine, écailleuse et longuement ram- pente, émet de distance en distance de petits fascicules de rameaux aplatis et appliqués sur le sol en rosettes vert tendre. Les quelques rares épis que nous avons pu observer, étaient solitaires à l'extrémité de rameaux feuil- lis jusqu'au sommet. Le peu de temps dont nous disposions ne nous a pas permis de nous rendre un compte exact de l'étendue de l’habitation. Nous n’avons observé la plante que sur un espace de 10 mètres carrés tout au plus. Les environs immédiats, que nous avons explorés avec attention, n’en présentaient pas la moindre trace. Il est à supposer cependant que nous n'avons eu affaire qu'à l’une de ses colonies et qu’en cherchant bien on rencontrera encore celte espèce en d’autres points de cette vaste étendue de bruyère qui sépare Odeigne de la Baraque-de-Fraiture. Dans le but de nous éclairer à ce sujet, nous avons décidé de retourner dans cette localité à la fin de juillet ou au commencement d'août, alors que la plante sera bien fructifiée et partant beaucoup plus visible. Nous. pourrons alors consacrer une journée entière à la recherche des colonies de cette rare Lycopodiacée et fixer ainsi avec certitude son degré de rareté ou d’abondance. 120 LE LEUCOIUM AESTIVUM L. ET L'OPHRYS APIFERA TROUVÉS DANS LA FLANDRE ORIENTALE, PAR Tu. Duran. La flore de la Flandre orientale n’a jamais fait l’objet d'un travail d'ensemble et pourtant, malgré la monotonie de son relief, cette partie du pays renferme bien des espèces intéressantes. Il est regrettable que, depuis la mort du D' Vander- meersch, notre Société ne compte plus dans cette province … un seul amateur herborisant. Lorsque M. Crépin habitait Gand, il a montré tout ce que peut y découvrir un bota- niste ayant bon pied et bon œil. | Notre actif algologue M. É. De Wildeman ne néglige pas la phanérogamie. Pendant une course dans les envi- rons d’Audenarde, il a eu la chance de trouver, à Welden, une riche colonie de Leucoium aestivum. Les vieux auteurs (Roucel, Lestiboudois) ne parlaient de la Nivéole d'été que comme d’une plante cultivée ; Dumortier (1827) et Lejeune (1856), comme d'une plante croissant en Hollande seulement. Il n’y a pas un demi-siècle que cette jolie Amaryllidée füt indiquée pour la première fois en Belgiqne. Voici en effet ce qu'écrivait, en 1846, F.-V. Marissal, dans son Catalogue des phanérogames observées depuis 1842 dans les environs de Tournai : Les individus plantés au Jardin botanique de Tournai provenaient d'un bois marécageux à Blandain (RR.). Le renseignement de Marissal passa inaperçu. C’est dans le Supplément à la Flore générale de Belgique, EN de Mathieu, publié en 1855, que le Leucoium apparnt de nouveau comme croissant dans « les prairies humides à Waelhem et près de Lierre. » En 1860, dans là première édition du Manuel de la flore de Belgique, M. Crépin lui refusa l’indigénat: « Rare- ment paturalisé : Bord de lPEscaut à Anvers (Reussens, Van Heurck). » En 1862, dans le premier volume de notre Bulletin (p. 195), M. F. Muller soutint la spontanéité du Leucoium aestivum en Belgique. « Je dois la découverte de cette plante à feu le chevalier John De Kaoyff, de Waelhem. Elle croit en grande abondance dans les prairies et sur les bords de la grande Nèthe, près de Waelhem, Quoiqu'elle ne soit pas mentionnée par nos botanistes, l’indigénat de cette espèce n’est pas douteux. » En 1866, dans la 2° édition du Manuel (p. 289), elle fut comprise parmi les espèces vraiment indigènes el sa dispersion indiquée comme suit : « Zone cam- pinienne : entre Licrre et Emblehem, Waclhem, Tête de Flandre. — IT semble que ectte espèce ait existé à Blandain., » | En 1579, M. Vanden Brocck la découvrit à Austru- weel (Bulletin, 1. XVII, 2° partie, p. 29); en 1885, M. Bury eut l'heureuse chance de la rencontrer dans le Hainaut entre Pecq et Erquelmes, confirmant ainsi l'ancienne donnée de Marissal (Bullet, t. XXI, 2° partie, p. 128). L'habitation découverte par M, De Wildeman est donc intermédiaire entre l'habitation de Pecq et celles des environs d'Anvers. On voit qu'en Belgique ce Leucoium n’a pas encore été trouvé en dehors du bassin de l'Escaut, mais, d'après {1 122 Fürster, il existerait dans le bassin de la Meuse, à Fau- quemont, non loin de nos frontières (1), D'après les Flores, il semble manquer à l'Eifel, au Grand-Duché de Luxembourg et au nord de la France. Pourtant, au sujet de cette dernière contrée, un renseigne- ment assez curieux semble avoir échappé aux floristes français. Dans sa Flore de l'arrondissement d' Hazebrouck, publiée en 1850, Vandamme l’indiquait dans « les fossés près d'Hazcbrouck. » Les habitations belges du fHaut- Eseaut nous portent à croire que Vandamme avait bien rencontré cette plante. Le Leucoium aestivnm est largement disséminé dans toute l'Europe; il ne fait complètement défaut que dans la Suède, la Norwège, la péninsule ibérique et la Russie proprement dite, Il est très rare en Angleterre, en Hoi- lande, en France(2), en Allemagne, en Suisse (Yverdon, Nidau), mais généralement abondant dans ses habitations. Son abondance relative en Danemark (une dizaine d’habi- tations, d'après M. Lange) a lieu de surprendre. Un peu plus répandu dans l'Europe orientale et dans Pltalie boréale et centrale (Parlatore lui assigne une vingtaine d'habitations), il gagne par la presqu'ile balkanique, l'Asie mineure et le Caucase, pour atteindre sa limite orientale dans la Perse boréale (province de Ghilan). C'est en somme une de ces plantes, peu nombreuses, (1) Fürster. Flora excursoria des Regierungshezirkes Auchen, p. 555. (2) En 1855, dans la Flore de France, t. WE, p. 251, Grenier et Godron, après avoir indiqué le Zeucoium aestivum dans quelques rares localités de l'est et du midi, disent, sur la foi de Boreau, qu'il est CC. dans le dépar- tement de Loir-et-Cher. Maïs dans la 3e éd. de la Flore du Centre de la France, publiée en 1857, Borcau dit que ce Leucoiïum cest RR. dans son domaine, mais CC. dans une localité (Gué la Goutte) de Loir-et-Cher. 195 qui peuvent étre considérées comme rares dans tout leur domaine. Dans notre pays, l'Ophrys apifera passait pour une plante calcicole des plus caractéristiques. Cette gracieuse Orchidée a été indiquée dans une trentaine de localités, mais toujours dans les terrains calcaires ou crétacés du bassin de la Meuse. Au mois de mai, une institutrice de Schaerbeek, Me [sid. Ostène, l'a trouvée dans la zone argilo-sablon- neuse, sur des coteaux à Volkegem près d’Audenarde. La plante était si abondante qu'on pouvait en faire de gros bouquets. MM. Lemoine et Henrion, d’Arlon, présentés par MM. Errera et Crépin, demandent à faire partie de la Société. M. Tonglet, de Dinant, présenté par MM. Loche- nies et Préaux, M. Albert Marlier, à Nivelles, présenté par MM. Tribut et Marchal, et M. Gérard, de Hasselt, présenté par MM. Bamps et Th. Durand, font la même demande. La séance est levée à 10 heures. Méianges et nouvelles. Dans le « Bulletin scientifique de la France et de la Belgique », 1° partie 1890, M. Heckel vient de publier un travail sur les fleurs souterraines des Linaria spuria Mill. ct Polygonum avicutare L. La première de ces deux plantes fait l'objet de la plus grande partie de l’article; cette espèce appartenant à la flore belge, il serait intéressant de voir siles modifications observées chez cette plante se représentent sur les échantillons que l’on peut récolter en Be'g'que. 124 La deuxième plante cst'plus intéressante à examiner, car c'est la première fois que l’on y signale des fleurs souterraines. | M. Heckel a vu portées sur la tige, dans la région hypocotylée, un grand nombre de fleurs enfouies dans la terre; et, sur des rameaux étalés, des fleurs s’enfonçant également dans le sol. M. Heckel signale le fait aux botanistes à qui il est possible d'observer cette petite plante dans des terrains humides où l’enfouissement peut se faire plus facilement. Ces conditions se réalisent assez bien en Belgique. Il y aurait donc lieu de rechercher ce cas, afin d’etudier quelles sont les modifications entrainces dans la structure florale par cet enfouissement. FDA Une nouvelle espèce pour notre flore indigène vient d'être découverte dans le Limbourg, le Carex cyperoides L. Cette précieuse trouvaille a été faite par M. Gérard, pharmacien, à Hasselt, COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —eepbiece— ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 11 octobre 1890. PRÉSIDENCE DE M. E. MarcHai. La séance est ouverte à 8 heures du soir. Sont présents : MM. Aigret, L. Coomans, De Bulle- mont, Delogne, De Wildeman, Th. Durand, Francotte, E. Marchal et Vindevogel; Crépin, secrétaire. Le procès-verbal de la séance du 22 juin 1890 est approuvé. Le Secrétaire analyse la correspondance. Ouvrages reçus pour la bibliothèque : Euc. Warmnce. — Symbolae ad floram Brasiliae centralis cognescendam. Copenhague, 1890, in-8° F.-C. ScaueBeLer. — Viridarium Norvegicum. — Norges Waexstrige et bitrag Nord-Europas natur- og Cul- turhistorie, 5° volume. Christiania, 1889, 1 vol. in-4°. (Don de l’Université royale de Norvège.) 12 DE RES oi error he Et rare 2 s. RE ee si nn RUE nor tait het 126 — Les premiers volumes de cette importante publication ont été reçus antérieurement. C.-J. Maximowicz. — Flora Tangutica sive Enumeratio plantarum regionis Tangut (Amdo) provinciae Kansu, nec non Tibetiae praesertim orientalibo- realis alque Tsaidam. Petropoli, 1889, tomes 1 et 2, 2 vol. in-4°. J. Gonox. — Flore du Cambrésis. Distribution géogra- phique des espèces. Cambrai, 1889, 1 vol. in-8°. SERENO WaTson. — Contributions lo American Botany, XVII, 1890, in-8°. Van Baugeke (Ch.). — De l'existence probable chez Phal- lus (Ltthyphallus) impudicus (L.) d’un involu- crum ou indusium rudimentaire. Gand, 1890, in-8°. MM. Th. Durand, De Wildeman et Delogne font des communications dont l'impression est votée. MM. Dens et Pietquin font déposer un catalogue raisonné de Lichens, que MM. Marchal et Delogne sont chargés d'examiner. NOTES RUBOLOGIQUES, par Tu. Duran. L'obligation de terminer à jour fixe le manuscrit de notre Essai d’une Monographie des Ronces de Belgique, nous a forcé de laisser de côté certaines formes intéressantes que nous n'avions pas réussi à identifier avec une entière cer- titude. En outre, depuis la publication de notre travail quelques amateurs qui ne se laissent pas arrêter par les 127 difficultés, ont abordé l'étude du genre et ont bien voulu nous soumettre leurs récoltes. M. Mathieu Halin, de Dison, a réuni une collection déjà fort intéressante des Ronces de la Vesdre moyenne. Nous avons eu aussi, à l’examen, les spécimens sur lesquels MM. Fonsny et Collard ont établi leur tableau des Rubus dans la Florule de Verviers. Ce sont ces matériaux divers qui nous ont fourni les éléments de cette petite note. Celle-ci fait connaitre, outre quelques Ronces nouvelles pour la flore, un certain nombre d'habitations non encore signalées pour des espèces rares ou peu connues (1), M. l’abbé N. Boulay, de Lille, a bien voulu déterminer plusieurs formes qui nous laissaient des doutes. SUBERECTI. Rubus nitidus W. et N. T.; Durand, Essai d’une monographie des Ronces, in Bull. Soc. roy. bot. Belg., t. XXVI, p. 527. — — subsp. hamulosus Boul. — R. hamulosus, Lefevre et P. J, Muell, in Versuch einer mono- graphischen Darstellung der gallo-germanischen Arten der Gattung Rubus (1859), p. 3. Ce qui distingue surtout cette sous-espèce, c'est son aculéation extrêmement remarquable ; les pédoncules et les pédicelles sont garnis de petits aiguillons crochus très nombreux qui se poursuivent jusque sur le calice. Dans la 2"° édition de la Monographie des (1) Diverses collections formées par MM. É. Marchal (environs d’Olloy), Mansion (env. de Huy), ete., ne sont pas encore étudiées ; nous ferons con- naître, dans la suite, ce qu’elles renferment d’intéressant. 128 Rubus du bassin de la Loire (p. 343), G. Gene- vier, après l'avoir longuement décrite, l’indique dans les départements du Cher, de la Haute- Vienne et de l’Indre-et-Loire. Wirigen l’a publiée dans son Herbar. pl. select. Îl. rhen., no 1062; elle figure aussi plusieurs fois dans l'Exsiccata de l’Association rubologique pu- blié par M. l'abbé N. Boulay, sous les n° 66 (Montagny, Oise), n° 531 (Brême), n° 598 (St- Amand). Nous l’avons découverte, croissant en abondance, dans la forêt de Soignes (près de Groenendael) et publiée, dans la même collec- tion, sous le n° 870. M. Boulay dit que nos spécimens concordent exactement avec ceux des n° 66 et551 de l’Asso- ciation rubologique. R. sulcatus Vest; T. Durand, |. c., p. 326. Ard. : Vallée de la Gileppe, en aval du bar- rage. Cale. : Lambermont (M. Halin). CANDICANTES. R. arduennensis Lib.; Th. Durand, 1. c., p. 350. Calc. : Lambermont (M. Halin). R roseolus P.-J. Muell. in Boulay, Ronces vosgiennes, ne 4 et 4Pis, Nous devons à M. l'abbé Boulay la détermina- tion de cette belle Ronce. Lors de la publication de l’Essai, nous n'avions trop su qu'en faire et nous disions en note, p. 537: Dans la zone argilo- sablonneuse, à Beaulieu (Court-St-Étienne), M. É. Marchal a découvert une fort belle Ronce m © x 129 voisine du À. pubescens, mais qui devra sans doute en être séparée lorsqu'elle sera mieux étudiée. En 1887, 1888 et 1889, nous avons pu en récolter de beaux échantillons pour l'Association rubologique (n° 882). M. Boulay écrit dans ses Notes rubologiques que « le Rubus de Beaulieu » ne diffère pas sensiblement du R. roseolus des Vosges, dont il reproduit jusqu'à la teinte vineuse qui recouvre les tiges et les rameaux exposés au soleil. » « Notre n° 699 de Fontainebleau en constitue une forme plus ample et plus vigoureuse des lieux frais et ombragés. Toutes ces plantes se rangent sous le titre collectif de R. thyrsoideus Wimm. » Le R. roseolus nous semble encore plus voisin du À. arduennensis Lib. RHAMNIFOLIT. . afinis W.et N.; T. Durand, L c. p. 5329.: Calc. : Petit-Rechain (M. Halin). VILLICAULES. . ulmifolius Schott f.; T. Durand, I. c., p. 332. Cale. : Grand-Rechain (M. Halin). macrostemon Focke; T. Durand, |. c., p. 336. Cale. : Verviers (M. Halin}: . geniculatus Kalt.; T. Durand, |. c., p. 437. Cale. : Petit-Rechain (M. Halin). . Villicaulis Koehl.; T. Durand, |. c., p. 337. Calc. : Goffontaine-Fraipont (M. Halin). 130 | VESTITI. R. pyramidalis Kalt.; T. Durand, 1. c., p. 545. Cale. : Grand-Rechain (M. Halin). R. vestitus W.etN.;T, Durand, I. c., p. 346. Ard. : vallée de la Gileppe (M. Halin). Calc. : Lambermont, Grand-Rechain (M.Halin). Arg.- sabl. : Beaulieu (Court-St-Étienne) (Nob. in Exsic. Assoc. rubol., n° 895). RADULAE. R. foliosus W.et N. — Cette Ronce est nouvelle pour la Belgique. Elle a été découverte par MM. Fonsny et Collard qui l'ont signalée, dans leur Flore de Verviers, sous le nom de R. Schleicheri; elle croit dans la zone calcaire à Andrimont,. Dans notre Éssai, nous l’avons admise parmi les espèces à rechercher; nous en avons donné les caractères dans le tableau analytique. R. Lohri Wirtgen, Herb. Rub. rhen., éd. 1, n° 22 (1854). Arg.-sabl. : Beaulieu (Nob. in Exsice Assoc. rubolog., n° 901). Cette Ronce est nouvelle pour la flore. Au sujet de nos échantillons, l’éminent spécialiste de Lille écrit: Comparée au type distribué par Wirt- gen (Herb. Rub. rhen., éd. 2, n° 29), cette plante a la tige plus velue, la foliole terminale plus large et plus courte, de forme plus ovale, les calices et les pédicelles un peu plus hérissés de soies. Cependant la similitude est assez grande pour assurer l'attribution des deux plantes à un 151 même type. De plus, les spécimens publiés par M. G. Brauen (Herb. Rub. germ., no 77 f. rupincola) sont beaucoup plus semblables et annulent plusieurs des différences relevées à l'égard du type. Il ne reste que la villosité de la tige 1e1 plus prononcée. M. Focke considère le B. Loehri Wirtg. comme une forme affine du R. rudis W. et N. (T. Du- rand, |. ©., p. 551) dont il se distingue surtout par ses turions poilus à feuilles pedato-quinées, son inflorescence allongée, souvent feuillée, à rameaux étalés, sensiblement égaux; ses sépales appliqués sur le fruit après l’anthèse et ses pétales elliptiques. HYSTRICES. R. rosaceus W. et N.; T. Durand, |. c., p. 555. Calc. : entre Lambermont et Goë (Fonsny et Collard), Chèvremont (Strail). R. hystrix W.et N.; T. Durand, |. c., p. 556. Ù R. Sprengelii Fonsny et Collard (non W. et N.), Florule de Verviers, p. 155. Calc. : Limbourg (F. et C.). GLANDULOSI. R. Schleicheri W.et N.; T. Durand, I. c., p. 358. Cale. : Ruisseau de Bilstain (F. et C.) R. serpens Weihe; T. Durand, I. c., p. 359. M. M. Halin l’a retrouvé à Verviers. R. Bellardi W.etN., T. Durand, I. c., p. 561. Calc. : Soiron (M. Halin). 132 CORYLIFOLII. Sous-cRourE : SEPINCOLI. R. macropetalus Lef. et P.J. Muell. Versuch, p. 181. Cale. : Grand-Rechain, Dison (M. Halin). Arg.- sabl. : Watermael (Nob.). Le R. macropetalus est une forme secondaire des mieux caractérisées ; elle se rapproche du R. nemorosus Hayne. Tige glabre, glaucescente, à aiguillons nom- breux (pour la section), droits, dépourvue de soies et de glandes. Folioles quinées, grisätres, tomenteuses en dessous, à nervures même secondaires formant un réseau fortement marqué, la terminale orbicu- laire cordiforme, brièvement acuminée, double- ment dentées. Rameau florifère robuste, allongé, subarrondi, axe floral principal épais, armé d'’aiguillons robustes, droits, à soies rares et à glandes fines peu apparentes. Pétales largement ovales, d'un rose assez pâle. NOTE SUR LES STACHYS LANATO X ALPINA GRAVET MSS. ET ALPINO-LANATA RAPIN, PAR Tu. DurAnp. Dernièrement, M. F. Crépin nous remit pour l'herbier du Jardin botanique un Stachys hybride qui lui avait été envoyé par M. F. Gravet. L'étiquette attachée à la plante était ainsi libellée : Stachys lanato X alpina Gravet in 153 litt. — Louette-St-Pierre, 28 juin 1889. Observé, en 1888, dans mon jardin en compagnie des S. lanata et alpina. Dans la lettre qui accompagnait l'envoi, M. Gravet disait encore : « Le S. lanato X alpina est une plante hybride parfaitement caractérisée. Le pollen provient du S. lanata, qui ne produit pas de graines ici. Depuis que mon Stachys hybride existe, je n’ai pas observé une seule graine et je puis assurer qu'il est stérile. Jusqu'à présent, je n'ai pas pu savoir si cet hybride était déjà connu. » M. W. O. Focke qui, dans son ouvrage Die Pflanzen- Mischlinge, publié en 1881, à fait le relevé des hybrides connus, n'indique pas d’hybrides du S. lanata. Pourtant déjà en 1862, Rapin, dans la 2° édition du Guide du botaniste dans le canton de Vaud, a décrit (p. 470) comme suit un S. alpino X lanata Rapin : « Plante tomenteuse, cendrée, ayant le port de l'Épiaire des Alpes, de laquelle elle diffère par ses feuilles cauli- naires finement crénelées et faiblement échancrées, les florales lancéolées 2 Moulin Bornu, en compagnie de l'Épiaire laineuse. » Disons, à ce propos, que le S. lanata de l’Europe orien- tale a été introduit au Moulin Bornu en 1814 par les Cosaques et qu’il y a persisté jusqu’à ce jour (1). M. Crépin ayant écrit à M. Gravet que son hybride devait être le S. alpino X lanata Rap., ce botaniste lui répondit le 11 octobre dernier: « Comme il est certain que le pollen provient du S. lanata, ma plante doit se nommer S. lanato X alpina. L’hybride observé en Suisse doit être (4) T. Durand et H, Pittier, Catalogue de la flore Vaudoise in Bulletin de la Soc. roy. de Bot. de Belg., t. XXI, p. 206, 154 différent, si c'est réellement un S. alpino X lanata, le pollen aurait été fourni parle S. alpina. J'ai communiqué ma plante à des botanistes allemands qui m’ont répondu n'en avoir trouvé aucune mention dans leurs ouvrages. » Nous avons dit que M. Focke lui-même n’avait pas eu connaissance de la découverte de Rapin. Au cours de nos recherches, nous nous rappelèmes que dans l'Herbier belge du Jardin il y avait un Stachys hybride, qui avait, dans nos souvenirs, la plus grande analogie avec la plante de Louette-St-Pierre. C. Van Haesendonck, qui l'avait obtenu dans son jardin, à Tongerloo en 1878, l'avait appelé sur l'étiquette conservée dans l’herbier de l'État « Stachys alpini X germanica Nob. » C'était bien la même plante que celle de Louette! Mais que venait faire ici le S. germanica ? Heureusement que Van Haesendonck avait eu soin d'envoyer des échantillons des parents de son hybride. Nous reconnümes, avee M. É. Marchal qui a bien voulu étudier ces plantes avec nous, que le prétendu S. germa- nica était le S. lanata. Van Haesendonck se serait donc trouvé d’accord, sans le savoir, avec Rapin pour appeler l'hybride S. alpino X lanata. Rapin ayant trouvé son hybride à l’état spontané a pu se tromper sur le rôle joué par les parents, mais il est curieux que Van Haesendonck qui a obtenu également la plante dans son jardin, ait cru que le pollen provenait du S. alpina(1). (1) Les auteurs sont rarement d’accord sur la nomenclature des hybrides. Qu'il nous suflise de rappeler que Schultz appelait généralement Mentha arvensi X aquatica, arvensi X rotundifolia, les plantes que Wirtgen nommait M. aquatico X arvensis, rotundifolio X arvensis, etc, 155 Pour nous, les S. alpino X lanata Rap. et lanato X alpina Grav. constituent une seule et même plante. Mais nous croyons le nom donné par M. Gravet plus exact. Elle a le port du S. alpina, mais en diffère : 1° par son vestimentum qui rappelle davantage le S. lanata. 2° par ses verticilles qui semblent plus multiflores et plus agglomérés au sommet des rameaux. Elle s'éloigne du S. lanata : 1° par son port. 2° par ses fleurs plus grandes à tube dépassant le calice, à couleur foncée, rappelant davantage le S. alpina. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES ALGUES DE BELGIQUE, par E. De WiILDEMAN. La courte note que je présente aujourd’hui à la Société, contient les nouveautés récoltées dans les excursions algo- logiques que j'ai pu faire dans ces derniers temps. Outre le peu de recherches qu’il m’a été possible de faire, j'ai reçu des renseignements de MM. Lochenies et Troch, de MM. Marchal et François. Ces derniers ont récolté prin- cipalement aux environs d’Olloy et de Chimay, dans une région dont on ne connaissait presque rien de la flore algo- logique. M. De Wevre m'a également fourni quelques renseignements pour les environs de Bruxelles. Dans la demi centurie de noms cités ci-après peu se trouvent signalés pour la première fois dans mes « Contri- butions », mais quelques-unes des espèces signalées ont néanmoins leur valeur au point de vue de la géo-bota- nique. 136 Qu'il me soit permis de remercier ici tous ceux qui m'ont fourni des matériaux d'étude, et de faire un pres- sant appel à tous les membres de la Société, pour obtenir autant que possible des algues terrestres et d’eau douce, afin que nous puissions dresser, dans un avenir peu éloigné, un inventaire détaillé de la flore algologique de Belgique. Spirogyra setiformis Roth. — Sept-Fontaines. — inflata Vauch. — La Hulpe (E. M.) (1). — quinina Kütz. — Tourneppe; La Hulpe (E. M.). — nitida Link. — Eyne; Watermael (D.W.)(); La Hulpe (E. M.); Vierves (M. F.) (©. — Grevilleana Hass. — La Hulpe (E. M); Olloy (M. F.). — varians Hass. —La Hulpe(E.M.); Dourbes(M.T.). — Catenaeformis Hass. — Olloy (M. T.). — tenuissima Hass. — Olloy (M. T.). Zygnema cruciatum Ag. — La Hulpe(E. M.); Vier- ves (M. F.); Eyne. Mesocarpus pleurocarpus De By. — La Hulpe, Peuthy (E. M.); Watermael (D.W.); Olloy, Vierves (M. F.). Obs. — Cette espèce commune se rencontrera probablement un peu partout en Belgique; elle vit toujours associée à d’autres algues. Staurospermum quadratum Hass. — Jardin Botani- que de l'Etat à Bruxelles. Closterium acerosum Ehrb. — Vatermael (D.W.). (1) EM.=M. €. Marchal (2) D.W. = M. A. De Wevre. (9) M.F, = MM. Marchal et François. 137 Closterium Ehrenbergii Menegh. — Bois de la Cambre (E. M.); Dourbes (M. F.). — Dianae Ehrb. — Vierves (M. F.). Cosmarium bioculatum Menegh.— La Hulpe (E. M.). — undulatum Corda. — La Hulpe (E. M.). — Broomei Thw. — Dourbes (M. F.). — crenatum Ralfs. — Vierves (M. F.). Staurastrum punctulatum Bréb. — Vierves (M. F.). Euastrum insigne Hass. — Calmpthout. Pandorina morum Bory. — La Hulpe, Peuthy(E.M.). Polyedrium enorme De By.—Peuthy (E.M.); Laeken. Dictyosphaerium reniforme Buln. —Peuthy(E.M.). Nephrocytium Naegelii Gr. — Peuthy (E. M.). Misschococcus confervicola Näg. — Laeken, Neder- Eenaene. | Scenedesmus acutus Mey. — La Hulpe (E. M.). — quadricauda Bréb. — Olloy (M. F.). Hydrodictyon utriculatum Roth. — Canal de Lou- vain. Obs. — C’est M. le Dr Poskin qui m’a indiqué cette impor- tante habitation. : Ophiocytium cochleare Eich. — Watermael (D. W.), Eyne, Neder-Eenaeme. Sciadium arbusculum Br. — Jardin botanique de Bruxelles. Gonium pectorale Müll. — Jardin botanique de Bruxelles. Characium ornithocephalum Br. — Laeken. Chlamydomonas pulvisceulus Ehrb. — Jardin bota- nique de Bruxelles. Vaucheria racemosa Ag. — Jardin botanique de Bruxelles. 158 Vaucheria terrestris Lyngb.—Pipaix (G. Lochenies). sessilis Vauch. — Modave (E. M.), Pipaix (G. Lo- chenies). hamata Lingb. — Chimai (M. F). sericea Lingb. — Peuthy, Auderghem (E. M.). De Baryana Wor. — Pipaix (G. Lochenies). M. Lochenies a eu la bonne fortune de trouver le V. De Baryana; celte espèce avait déjà été récoltée en Belgique par M. Van Wilder et signa- lée en 1857 dans le Bulletin de la Société, p. 80. Cette trouvaille est d'autant plus remarquable que c’est dans la même vallée que l’on a trouvé pour la deuxième fois cette espèce. C’est au bord de la Dendre, à Pipaix, que M. Lochenies la récoltée; elle croissait là en compagnie du Vau- cheria sessilis. Dans la note citée plus haut, j'ai donné une description sommaire de cette espèce : je crois inutile de la reproduire ici. C'est donc la sixième fois que cette espèce est récoltée : à Montreux, à Halle, aux environs de Prague, en Hollande et deux fois en belgique. (De Toni, Sylloge alg., p. 402). Coelastrum sphaericum Näg. -— Jardin botanique de Bruxelles. Cladophora glomerata Linn. — Olloy (M. F.). ‘Enteromorpha intestinalis Linn. — Cette espèce a été trouvée en abondance flottant sur le canal de Charleroi à Virginal; abondante aussi dans le canal de Louvain où elle m’a été signalée par M. le Dr Poskin. Hormiscia zonata Web. et Mohr. — Modave (E. M.), Olloy (M. F.). 139 *Trentepohlia umbrina (Kütz.) Bornet. — Commun sur tous les troncs d'arbres. — aurea Mart. — Anseremme, Falmignoul, Pont-à- Lesse (P. Troch); Huy. Microthamnion Kuetzingii Ag. — Watermael (D. W.). Jardin botanique de Bruxelles. Chaetophora cornu-damae Ag. — Vierves (M.F.). Coleochaete scutata Bréb. — Sur les rhizoïdes de l’Azolla cultivé au Jardin botanique. Batrachospermum moniliforme Roth. — Chimai (M. F.). “Lemanea torulosa Ag. — Olloy, Dourbes (M. F.). NOTE SUR LE POLYPORUS INCENDIARIUS BONG., par C.-H. Dezocne. Cette rare espèce est récoltée de temps immémorial, comme comestible, aux environs d’Olloy, d’où M. Marchal nous en a rapporté des fragments qu’il avait reçus de M. François. Elle se développe dans les bois montueux sur les vieilles souches atteintes par le feu quelques jours après qu’on a brülé les ramilles sur le sol pour y semer du grain. Le Polyporus en question est connu à Olloy sous les noms d'Obusson de Qu'Waitia ou Kwaitia et se prépare à la cuisine comme c’est l'usage pour la Chanterelle comes- tible. Cette incinération des ramilles sur le sol, après l’exploitation des coupes de bois, se pratiquait autrefois et se pratique peut-être encore dans d’autres parties du pays. L'espèce en question pourrait donc se retrouver ailleurs en Belgique. 140 C'est pour ce motif que nous croyons utile d’en donner ici la description, description qui ne se trouve du reste que dans un très petit nombre d'ouvrages généraux sur les champignons. Chapeau entier, charnu-coriace, lisse, glabre, convexe, déprimé ou infundibuliforme, non zoné, blanc; stipe central, glabre, blanc, droit ou courbé; pores décurrents sur le stipe, grands, en hexagones irréguliers, inégaux, dentés, blancs; spores blanches. Les auteurs qui ont décrit l’espèce donnent les dimen- sions suivantes : chapeau large de 5-12 cent.; stipe long de 2-6 cent., épais de 5-9 mill. Le Polyporus incendiarius Bong. n'était signalé que dans la Petite Russie, où il est abondant par places sur le bois pourrissant après l'incendie des forêts. On peut en outre consulter sur ce sujet: E. Fries. Hyme- nomyceles Europaei sive Epicrisis systematis mycologici, editio altera, p. 527; P.-A. Saccarpo. Sylloge Fungorum hycusque cognitorum, vol VI, p. 70. Bibliographie. Lllustrationes florae insularum maris Pacifici, auct. E. Drake del Cas- tillo. fase. I-VI, Paris, 1886-1890. C’est en 1886 que notre savant confrère de Paris a commencé la publi- cation de cet important ouvrage dont le 6me fascicule vient déjà de paraître. Dans l'introduction, l’auteur définit « les iles du Pacifique » qui com- prennent trois groupes, la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie. Elles appartiennent à deux catégories de terrains : les terrains volcaniques et les terrains madréporiques présentant deux végétations bien tranchées. Plusieurs de ces îles ont des chaines de montagnes fort élevées, dépassant 2000 mètres à Tahiti et 5000 mètres aux Sandwich. De là une flore très- variée. 141 Voici quelques chiffres qui donnent une idée de l’importance de ces diverses flores. Iles Viti, 1000 espèces dont un tiers environ sont particulières à ces îles. Iles Sandwich, 759 » dontla moitié » » » 7 Polynésie française 700 espèces (espèces endémiques non encore bien connues). L’archipel néo-calédonien est de beaucoup le plus riche; on y a trouvé à l'heure qu’il est plus de 5000 espèces, mais le nombre des espèces endémiques n’est pas encore bien connu. Pour son travail, M. Drake del Castillo a surtout consulté les riches collections du Muséum, mais il à aussi eu à sa disposition les herbiers particuliers de Lépine et de Nadeaud. Les {llustrationes forment un beau volume in-4°. L'énumération systé- matique, qui en est aux Goodenowiene, est fort soignée, les espèces nou- velles ; nombreuses, sont bien décrites; en outre, des planches fort bien dessinées par M. d’Apreval complètent cette belle publication. Remarque sur la flore de la Polynésie, par E. Drake del Castillo. Paris 1890. Broch. in-4° de 50 pages. Ce mémoire fort intéressant et bourré de faits ne se prête guère à un rapide résumé, mais il était nécessaire d'attirer sur lui Pattention des botanistes qui s’occupent de géo-botanique. Qu'il nous suffise de dire que l'Académie des sciences, reconnaissant la haute valeur de ce travail, a décerné à son auteur le prix Gay pour 1889. LiDE Flore du Cambrésis. — Distribution géographique des espèces, par l’abbé J. Godon. Brochure de 65 pages. Cambrai 1890. Ce mémoire, fruit de consciencieuses recherches, complétant nos connais- sances sur la flore du département du Nord, est le complément des beaux travaux de MM. les abbés Boulay et Maselef sur ce département. L’arrondissement de Cambrai appartient presque exclusivement au bassin de l’Eseaut ; une petite portion seulement est tributaire du bassin de la Sambre. Le relief du Cambrésis est peu accidenté; le point culminant atteint 175 mètres, aussi la flore en est-elle peu variée. Nous n’y voyons qu’une espèce qui manque à la Belgique, Papaver hybridum, mais les environs de Cambrai présentent néanmoins quelques bonnes plantes que l’on retrouve du reste, sauf une exception ou deux 15 142 dans le Hainaut : Cicula virosa, Peucedanum palustre, Alisma ranuneu- loides, Liparis Loeselii, Carex paradoxa et filiformis, Adonis aestivalis ct /lammea, Torilis nodosa, Lathraea squamaria, Orchis purpurea, Cephalanthera grandiflora et Avena pralensis. M. Godon donne une bonne planche du Ranunculus trichophyllus Chaix var. heterophyllus Freyn (R. Godroni Grenier) qui croit en abon- dance à Ors, dans le bassin de la Sambre. Il est plus que probable que cette Renoncule croit aussi dans notre pays. A RÉF Mélanges et nouveiles. M. Rafter a publié, dans le Journal de la Société des ingénieurs civils d'Amérique, un travail sur le résultat d’une série d'observations sur les algues, par rapport à la pureté des eaux dans lesquelles on les rencontre. Un grand nombre d'algues proprement dites et de Schizophycées peuvent contribuer à rendre de l’eau non potable en suite de l'odeur nauséabonde qu’elles produisent, odeur due probablement, d’après les recherches de l’auteur, à la décomposition de l’enveloppe mucilagineuse, de l’amidon ou de l'huile contenue dans les cellules. En outre du Beggiatoa, qui comme on le sait possède la propriété de dissocier les sulfates des solutions, Pauteur cite les genres suivants : Cladophora, Vaucheria, Batrachospermum, Drapaualdia, Chactophora, Volvox, Eudorina, Pandorina, Hydrodictyon, Palmella, Cenothrix, Oscil- laria et la plupart des Diatomées, parmi lesquelles il signale spécialement le Méridion circulare. Les Desmidiées paraissent la plupart sans action. É D. W. Un membre de la Société a fait pour son usage personnel une Table alphabétique complète (synonymes compris) de la Flore cryplogamique des Flandres, par J.-J. Kickx. Cette table comprend 124 pp. in-#e, à 2 colonnes.—- Son emploi rend d’un usage extrêmement commode l’excel- lent ouvrage dont il s’agit et qui, sans ce secours, présente de grandes difficultés de comparaison avec les autres ouvrages de cryptogamie. L'auteur consent à laisser publier son travail, par souscriplion, si les nombreux possesseurs de la Flore cryplogamique le désirent, — Le prix DEEE TT 7 IR pee OS 0 LA 145 varierait d’après le nombre des souscripteurs mais ne dépasserait, en aucun cas, la somme de 1 fr. Les souscripteurs sont priés d'envoyer leur nom et leur adresse à M. Fr. Crépin, secrétaire de la Société. MM. Lemoine, Hanrion, Tonglet, Marlier et Gérard, présentés à la dernière seance, sont proclamés membres de la Société. La séance est levée à 9 heures. COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —0962e— ANNÉE 1890. Séance mensuelle du 8 novembre 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 8 heures du soir. Sont présents : MM. Aigret, Ch. Bommer, Bordet, L. Coomans, De Bullemont, Delogne, De Wildeman, Francotte, Dr Lebrun, Massart, Nypels, Rodigas, Van der Bruggen et Vindevogel; Th. Durand, ff. de secrétaire. M. Tocheff assiste à la séance. M. Crépin fait excuser son absence. Le procès-verbal de la séance du 11 octobre 1890 est approuvé. dr M. le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante : Liége, le 25 octobre 1890. MONSIEUR LE SECRÉTAIRE, Je me fais un-devoir de signaler à la Société botanique une collection de Cryptogames offerte au Gouvernement par M. Franquinet, consul de Belgique à Maestricht. Cet herbier, formé par feu Jean-Lambert Franquinet, se compose de six grands volumes et comprend les Algues, les Mousses, les Champignons 14 146 y compris les Lichens. Les nombreuses espèces de cet herbier sont repré- sentées par des spécimens soigneusement préparés et en parfait état de conservation. Un index fort bien rédigé termine chaque volume et facilite singulièrement les recherches. Les spécialistes regretteront peut-être de ne trouver que rarement l'indication des localités où les récoltes de M. Franquinet ont été faites. Néanmoins, je suis persuadé que cette collection sera consultée avec fruit par tous ceux qui s’occupent de la flore cryptogamique de notre pays. A ma demande, M. le Ministre a bien voulu ordonner que cet herbier soit conservé à l'Institut botanique de notre Université, qui possède déjà les Lycopodiacées et les Sélaginelles de Spring, les herbiers de Cryptoga- mes cellulaires de Mie Libert, de Chauvin, Courtois, Dossin et Lejeune, ainsi que de nombreux exsiccata de Bellynck, Delogne et Gravet, Husnot, Oudemans, Piré, Rabenhorst, Roumeguère, von Thümen, Wittroch, etc. Inutile d’ajouter que les membres de notre Société qui désireraient étudier ces matériaux seront cordialement reçus à l’Institut botanique de Liége. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire, l’assurance de mes senti- ments dévoués. A. Gravis. Ouvrages reçus pour la bibliothèque : Léo Errera. — La respiralion des plantes. Lecon élémen- taire de physiologie expérimentale. Bruxelles, 1890, in-8. A. Toparo. — Hortus botanicus Panormitamus. Tom. IE, fasc. VIT. C.-H. Decocxe. — Genre Coprinus Pers., analyse des espèces de Belgique et des pays voisins. Bruxelles, 1890, in-8°. M. Ch. Bommer fait une communication dont l’im- pression est votée dans la première partie du Bulletin. M. De Wildeman présente et analyse le travail suivant, dont l'impression est votée à l'unanimité. td RS, Sn Dette DA RE LM pATELLS - à et, 147 TABLEAU COMPARATIF DES ALGUES DE BELGIQUE, par É. De Wicoeman. En présentant, à la Société de botanique, ce tableau de la flore algologique de Belgique, résumé par provinces, je me suis proposé un double but. D'abord celui de don- ner une liste complète de toutes les espèces signalées jusqu’à ce Jour sur le territoire belge, en en exceptant toutefois quelques formes, signalées dans différentes notes, sous des noms qui prêtent à. confusion, et que je n'ai pas eu l'occasion de vérifier jusqu'ici. Ensuite, celui de faire connaitre les richesses relatives des provinces, c’est-à-dire d’indiquer aux amateurs quels sont les points de notre pays qui leur laissent le plus à découvrir. J'ai non-seulement tenu compte, dans cette liste, des algues terrestres et d’eau douce, mais aussi des algues marines de nos côtes relevées par Kickx dans la Flore des Flandres. Parmi celles-ci, bien des espèces doivent être étudiées à nouveau, et il est plus que probable que, par des recherches bien conduites, on arrivera à trouver encore plusieurs espèces qui sont signalées sur les côtes voisines et qui n’ont pas encore été indiquées chez nous. Parmi les espèces marines, une seule ne se trouve pas signalée dans la Flore des Flandres, c'est le Fucus platy- carpus Thuret, que j'ai eu l’occasion de trouver, il y a quelques années, assez abondamment sur la côte à Ostende. Cette espèce a été longtemps confondue avec le F. vesiculosus. C'est en 1851 que pour la première fois M. Thuret l’en a distinguée ; il y rapporte pidsiquns des variétés indiquées sur nos côtes, variétés dont je n'ai pu tenir ae (. (1) Voyez Tuurer. Études phycologiques, p. 59, pl. XVI-XVII. 148 Le nombre des espèces marines a de beaucoup été réduit : plusieurs, admises par les anciens auteurs, ayant été réunies par ceux qui se sont occupés de l'étude des algues dans ces dernières années. J'ai suivi, autant que possible, les caractères donnés par Hauck dans sa Flore (1). Le nombre total de 485 espèces pour la flore complète des algues, en en exceptant les Schizomycètes, les Diato- mées et les Characées, est déjà assez considérable; il est certain que de nouvelles recherches l’augmenteront con- sidérablement. Ces 485 espèces se répartissent de la façon suivante : Floridées. . Phéophycées Chlorophycées. Phycochromacées . 74 46 304 61 Au point de vue de la richesse des provinces, nous ITrouvons : Flandre occidentale Brabant. Luxembourg Anvers . Liège Limbourg . Flandre orientale . Hainaut. Namur . Le chiffre de 190 espèces, que nous voyons signalé (1) Rasexnorsr. Kryptogumen Flora, Bd I; Meeresalgen von Dr Fev. Haucr, 1885. 149 dans la Flandre occidentale, parait extraordinaire, par rapport à ceux que nous fournissent les autres provinces, mais il faut tenir compte du fait que la plupart de ces espèces, sont des algues marines, qui ont été relativement bien étudiées. Sans elles, la flore de la Flandre occidentale viendrait loin en arrière de celle des autres provinces. Cette province doit être cependant un pays assez riche, qui fournira probablement encore bien des espèces à ajouter à sa florule algalogique. Plusieurs des algues relevées n’ont été signalées que dans une seule province et souvent même dans une seule localité. On ne peut donc encore tirer aucune conclusion quant à leur dispersion. Les données de ce catalogue ont été extraites des notes parues sur les cryptogames dans le Bulletin de la Société, consignées dans plusieurs comptes-rendus d'herborisa- tions, dans la note de M. Aubert(1), dans les notes de Westendorp, dont les résultats ont été repris dans la Flore des Flandres(2), dans une note de Bellynek(3) et dans un travail de Marissal (4). J'ai également consulté la note de M. Päqués(5) et les différentes contributions que j'ai présentées à la Société depuis 1885. (4) Auserr. Catalogue des cryptogames récoltés aux environs de Louette- St-Pierre, Bull. Soc. roy. de bo#, vol. IV, pp. 302-535. (2) J. Kixx. Flore cryptogamique des Flandres, œuvre posthume, vol. 2, p. 517. (3) Bezcrnck. Catalogue des cryptogames recueillis dans les environs de Namur, Bull. Ac. Belgique, t. XII, n° 1. (4) Manrissaz. Calalogue des espèces omises dans la Flore du Haïnaut, Soc. hist. et litt. de Tournai, Mém., t. I. (5) Paques. Recherches, etc., in Bull. Soc. roy. bot, Belgique, vol. XXIV, pp. 7-56. 150 Quelques renseignements ont encore été extraits des herbiers de Mie Libert et de Lejeune, qui sont conservés au Jardin botanique. Dans la « Flore cryptogamique des environs de Lou- vain », Kickx (1857) signale également quelques algues, dont une surtout, le Lemanea fluviatilis serait à recher- cher : il l'indique dans la Senne à Hal (Halle). Un catalogue paru dans les Bulletins de l’Académie de Belgique en 1852, ne mentionne que quatre algues(1). MM. Errera et Aigret ont répondu à l'appel que j'ai fait dans le dernier Bulletin de la Société, en me commu- niquant les algues qu'ils ont récoltées ; je prie MM. Errera et Aigret de recevoir tous mes remerciements. . (2) Br. Anv. F.Or.F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam. Ht FLORIDEES. Bangia atropurpurea Ag. . | — Porphyra laciniata (Lightf. ) Ag _ Lemanea torulosa [Ve : | —| — —Hucina Bor.i! 21161. 011e — | — fluviaulis Ag. : _ Batrachospermum te Roth 4. + Nopum Sir ii Ne et — | | — corbula Sirdt . . . . .|— Kr] — Dillenii Bory | — Boryanum Sirdt. — tenuissimum Bory. — helminthosum Bory. ti (1) Lesurron. Catalogue de quelques cryptogames nouvelles pour la flore de Louvain, Bull. Ac. Belgique, 1852, t. II, p. 539. (2) Br. — Brabant; Anv. — Anvers ; F. Or. — Flandre Orientale; F. Oc. — Flandre Occidentale ; Lb. — Limbourg ; Lg. — Liége; Lxg — Luxembourg; Nam. = Namur; Ht — Hainaut. (3) Ex. herb. Jardin botanique de Bruxelles (Collect. Lejeune), Env. de Nessonvaux. Chantransia chalibea Kütz. — virgatula (Harv.) Thur. Rhodochorton Rothii Näg. Antithamnion plumula (Ellis) Thur. Spermothamnion Turneri (Mert.) Aresch. Callithamnion tetricum (Dillw. ) nn — polyspermum Ag. . . . — tetragonum Ag, — byssoideum Arn. — granulatum (Ducl.) Ag. . Ptilota plumosa (L). Ag. . , — elegans Bonnem. Ceramium Deslongchampii Chauv. . — diaphanum (Lightf.) Roth. — rubrum Huds. ) A g. - — flabelligerum Ag. Griflithsia setacea (Ellis) Ag. — corallina Ag. Fastigaria furcellata (L. ) Stackh. Cystoclonium purpurascens(Huds.) Kütz. . Dumontia filiformis Grev. . Chondrus crispus (L.) Stackh. Gigartina mamillosa Ag. Gymnogongrus norvegicus Ag. — plicatus (Huds.) Kütz, Phyllophora Brodiaei (Turn.) Ag. — rubens Grev. . Chylocladia articuluta (Huds. ) Grey. — clavellosa (Turn.) Grev. . . Rhodymenia palmata (L.) Grev. . — ciliata Grev. . SRE — palmetta (Esper) Grev. Plocamiumcoccineum(Huds.)Lyngh. Nitophyllum Gmelini Grev. Delesseria alata (Huds.) Lamour — sinuosa Lamour. : Hydrolapathum sanguineum (L.) Stackh. Gracilaria confervoides (L. ) Grev. Catenella opuntia Grev. Polyides rotundus Grev, Lomentaria reflexa Chauv. . — kaliformis Gaillon . Laurencia pinnatifida Lamour. . Vidalia volubilis (L.) Ag Polysiphonia pulvinata Kütz — urceolata Grev. ; — Stricta Grev Tes — Insidiosa Crouan , , 151 Br. Av. F.Or. F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam. Ht Fa SRE S MURS oi RE 0 ei A ES a SE TO ES in 152 Polysiphonia fibrata Harv. — violacea Grev. , — rigidula Crouan . . . — nigrescens Grev. ES — atro-rubescens Grev. — fastigiata Grev. Bostrychia scorpioides Kütz,. Dasya coccinea (Huds ) Ag. Melcbe-ia membranacea Lamour Corallina officinalis E. . — squamata El. et Sol. . — virgata Zanard.. . . _— rubens L. Jania spermophoros Kütz PHÉOPHYCÉES. Ascophyllum nodosum (L.) Lao Halidrys siliquosa (L.) Lyngb. Fucus serratus L. . — vesiculosus L. . . . — platycarpus Thur. . — ceranoides L. Fucoidium canaliculatum Ag. — tubereulatum Ag. Himanthalia lorea (L ) Lyngb. Cystosira fibro-a (lluds.) Ag. — barbata Ag. . Sargassum bacciferum Ag. Dictvota fasciola (Roth.) Lamour. — dichotoma (Huds.) Lamour. Taonia atomaria (Waodw.) Ag. . Padina pavonia (L.) Gaillon Ectocarpus Le Jol. ©: — fenestralis Griff. — granulosus Ag. — fasciculatus Griff. — tomentosus Lyngb . Pilayella littora'is (L.) Kjellm. Sphacelaria radicans Ag — cirrhosa Ag, — Ulex Bonn Elachista velutina Aresch — scutulata Ag. — flaceida Aresch, — ferruginea Rab, . . . Dasytrichia spongiosa Lamour . — veiticillata Lamour. Mesogloia vermicularis Ag . Castagnea Griflithsiana Ag. . confervoides (Roth) Br. Anv.F.Or. F.Oc.Lb. Lg. [x Nam. Ht | #1) | | | | Punctaria plantaginea Ag. . . Desmarestia aculeata Lamour , Arthrocladia villosa (Huds) Duby. Sporochnus pedunculatus Ag, Asperococeus compressus Grif . — Laminariae Ag. ; _Scytosiphon filum Aa. LE, — lomentarium Ag. : Phyllitis fascia Kütz, . Laminaria disitata Lamour... . — saccharima Lamour. . . Alaria esculenta Grev. . . . Halygenia bulbosa DC. . . , CHLOROPHYCÉES. Coleochaete irregularis Pringsh. — setigera Pringsh as — sole Pringsh. ES — scutata Héeh | ARR - — orbicularis Pringsh, . Bulbochaete setigera Ag. , — rectangularis Witr. — pygmaea Pringsh.. Oedogonium fonticolum Br. — apophysatum Pringsh. — capillaceum Kütz.. + , — excisum Wittr. et Lund. — undulatum Br.. — Reinschii Roy . . . . — Rothii Bréb. . , . . — tumidulum Kuütz. . — ciliatum Pringsh, . . — princeps Wittr. — pulchellum Kütz. . — cardiacum Kütz. . 2 — vesicatum Link. Eldroc apsa involuta Reinsch. — nuda Reiasch . À Monostroma latissima Kütz. — fuscum Wiltr, . Ulvaketuerk:s :, Sn — Bertoloni Ag. . Enteromorpha intestinslis Link. — compressa Grev. . . — CatDTAA A CERN — ramulosa Hook, . . , raiPereursa Ait ie 2e Prasiola erispa Lighf AR TE Schizogonium murale Gay. . — parietinum Gay. . Br, Anv.F.Or.F.Oc.Lb, Lg. Lxg Nam. Ht | 155 | | 154 Br. Anv. F.Or. F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam.Ht Schizogonium crenulatum Gay., .| — — — Hormiscia flaccida Kütz.. . . .| — — — _ — zonata Aresch. . | — —_ — subtilis (Kütz.) De Toni. . — Aphanochaete repens Br. . — Chaetophora Cornu-damae “er — — | — — | — — pisiformis Ag. . . . |—|— | — _ — — elegans Ag. — — ="“longipila Kate. LL — — tuberculosa Ag, . . — = Draparnaudia glomerata Ag _ — — — plumosa Ag. . L' Pre — — Stigeoclonium tenue Ag . — Jongipilus Kütz. . ,. . . Conferva fontinalis Berk, . . .|— — bombyciaa Ag. . . . .|—|—|— 18 Microspora floccosa Thur. . . .|— — — amoena Kütz . .. Ts Urospora penicilliformis Aresch. Trentepoblia aurea Mart, ,. . .| — — umbrina (Kütz.) Born. * .| — Microthamnium Kuetzinginum Näg | — | — Chaetomorpha linum Kütz — crassa Kütz. Rhizoclonium pannosum Kütz. — setaceum Kütz TE Cladophora glomerata Kütz. . .| —|—"— — — crispata Kütz(1) . . | — Botrydium granulatum L, . —- — | — Vaucheria Diliwynii Web. et Mobr. — | — — De Baryana Wor. . ".. . —\| = — geminata DC. . el — | - = | — racemosa Rabh — caespitosa DC. — sessilis Vauch. — sericea Lyngb.. . ROLE | — terrestris DC. . . . . .|—| — | — l'E — hamata Lyngb.. AE ES — —|— — Volvox globator L. Bryopsis plumosa Huds., . . . | — — minor Stein. — hypnoides Lamour. . . | (1) Je ne fais mention ici que de deux espèces d’eau douce, qui forment le type des deux classes créces parmi ces algues ; ce genre renferme des espèces marines dont plusieurs sont signalées dans la Flore cryptogamique des Flandres. Ce groupe est fort mal connu; avant de pouvoir donner un relevé des espèces, il demanderait à être étudié à fond. Eudorina elegans Ehrb, . Paudorina morum Ehrb, Gonium pectorale Müller. Chlamydomonas pulviseulus Ehrb k Hydrodictyon utriculatum Roth, Scenedesmus quadricauda Bréb. — acutus Meyen . — obtusus Meyen. : Sorastrum spinulosum Näg.. Caelastrum sphaericum Näg. Sciadium arbuscula Br. Pediastrum Boryanum Turp. — Ehrenbergii Br. — pertusum Kütz. — bidentulum Br. Mischococcus confervicola Näg. Ophiocytium cochleare Br. Raphidium aciculare Br. — falcatum Corda. — polymorphum Fres. Selenastrum Bibraianum Reinsch . Tetraedron trigonum Hansg. — regulare Kütz.. — enorme Hansg. . Characium NE EE Br. — tenue Herm. . Schizochlamys gelatinosa Br. Tetraspora gelalinosa Kütz, — cylindrica Hilse. . . , — bulbosa Ag — lubrica Kütz. Staurogenia rectangularis Br. Hydrurus penicillatus Ag. (1) Dictyosphaerium FARINE Näg. . ‘ — reniforme Buln. . Nephrocytium Naegelii Grun Gloeocystis rupestris Rabh Botryococcus Braunii Kütz . Palmella batryoides Lyngb. . — cruenta Ag. Stichococcus bacillaris Naeg. Pleurococcus vulgaris Menegh Protococcus viridis Ag. — pluvialis Kütz . .F.Or.F.Oc. Lb. Lg. 155 Lxg Nam. Ht (1) Ex. Herb. Jardin botanique de Bruxelles (Collection Lejeune), dans l’Ourthe à Angleur. 156 Br. Anv.F.Or, F.Oc. Lb, Lg. Lxg Nam. Ht Pleurococceus turgidus Kütz, , .l — — | — = COCCOMARUER 2: se oi — gigas Grun . . . |—|— Mesocarpus pleurocarpus De By QE nt rt or — | — — nummuloides Hassall . . .| — — intricatus Hassall . . . . — — parvulus De By Ë ; Nr = "ansusius Mass LIL ou — sealaris De Bye. dé | — Staurospermum quadratum De By. — | — un — capucinum Kütz | — viride Kütz. . . . = | — Zygnema cruciatum Vauch . — | — Dillwynii Web. et Mohr. .| — era | — stellinumKütz. . . . .| — | AR KT === tenue RUIZ OT . .|—1| El _|"— — Vaucheri Ag. . “ls | T Zygogonium ericetorum De By. 3 al — Énuiniescens RUE nt L' ÉHHOorUIORURER UE: MAT UE. Spirogyra Grevilleana Kütz, . . — longala Kütz. . OR — varians Kütz. . AS HOT AS SUN RNA RL Cie oinlata Vanch OC EEE, — porticalis Vauch. Hi DIN — jugalis Kütz. ie = SeHiDTMIS PEL: NOUS gracilis Kütz. | | | catenacformis Kütz. . . DRE am Er A laps -- condensata Kütz. . . | TM | —tpollica "Pelit ET 2 2200 | Th | — dubia Kütz. — | = | | — neglecta Kütz. . . . . . — | — tenuissima Kütz. : . . .| — mn | | | — — insignis Kütz. . NII = | | | — polymorpha Kirchass #7 | | — | — pluviatilis Hilse, Al AS À | | — orbicularis Hass. | — | — Hlassallii Kütz.. . —|—| | Sirogonium sticticum Kütz. —|—|—. | Cosmarium ansatum Kuütz. — — Brebissonii Menegh. : . — — botrytis Menegh. | mn) lac LEXUS — bioculatum Bréb. NERO EE | —. — Broomei Thwaites . . .| —|— EG | Æ — biretum Bréb. — | = -- Cucumis Corda. . RES | — coelatum Ralfs. . . | (7 | — conspersum Ralfs . | me | col (254 Br. Anv. F.Or. F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam. Ht Cosmarium Cucurbita Bréb. . |—|— — — — — — connatum Bréb. ,. ,. . .| — | — — = erenatum RalfsM 00,40) — a sranatun Bréb 25 2 == huit — margarctiferum Menegh.. .| — | — EE en tt Er En Dre A0, Per 'ontibai — Naegelianum Bréb. . . . | | ON ÉUTO ON EN OPEN — | mn Pont Pr | — orbiculatum Ralfs, . , | — | Drovale Halls: js or — | | — phaseolus Bréb. . . . | — = — pyramdatum Bréb. . . | UN À — |— | — — Portianum Arch: |. . :' | | | = — quadratum Ralfs. . . . .| | | |— | — smolandieum Lund. É —= | | — Sublobatum Ralfs.. . . .| — | 7e CBIdUnREUN 0. |. = | | En UNCEUDR RAS 2. ab | — — tetraophtalmum Bréb., , . | — — undulatum Corda . . | —|— ne el rT ee ANCEDS LUN, à, 4: N : ART Penium Brebissonii Ralfs. . . .| — | | | — — Cylindrus Bréb. , . . = ke — DisiusBréb:y 4 . = A Pl RE = — Margarilaceum Bréb.. . | 7 | î — navicula Bréb.. . . . .|l — h | - | — Hyalotheca dissiliens Ralfs, , . == RAT ENT SPnucos Nas T NICE Corn | - — Tetmemorus Brebissonii Ralfs , — | | = — granulatus Ralfs. , . .:. — et Ent rs Er nevisU Ras. le cat 210 — AN Pleurotaenium trabecula Näg. . .| — | — re Docidium baculum Bréb, , , . — | | — Ehrenbergii Ralfs . . . TR tt — minutum Ralfs ne me dir Ver — nodulosum Bréb. . . . . — | — truncatum Bréb, , , , = Mesotaenium Braunii De By. . = Ta — Endlicherianum Näg. , . h — Yiolascens De By “A WA = Bambusina Brebissounii Kütz, . .| — ae es Closterium acerosum Ebhrb.. , .|—|—|—|- ||" | aculum Brébs "0 en: | - LITE angustatum Kütz., ,. . ni attenuatum Ehrb,, . , | Ter costatum Cord LH - | corn Ebrben Na ent — rl | Dianse ERPD, su ON Et — = 7 MIE didymotocum Corda,. . . — PF | Ehrenbergii Menegh. : 3 — NN ant =. gracile Rrébs 7 CN 0 — |} | SE à 158 Br. Anuv.F. Or. F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam. Ht Closterium Jenneri Ralfs. . ,. .|—|— | — juncidum Ralfs. . À Junula Ebrb. +: . . . .|— Leibleinii Kütz. . . . —|— lineatum Bail. À moniliferum Ehrenb.. obtusum Bréb. c'e Er rostratum Ehrb. , . | — striolatum Ehrb. . . ; setaceum Ehrb. . . . .|— strigosum Bréb. Ses le targitumiEhrb.? LL. — — tenue Kütz. . . — Arthrodesmus convergens Ehrb. . — incus Hassall. . . D — Staurastrum alternans Bréb. 9 Ds aristiferum Ralfs asperum Bréb.. brachiatum Ralfs. FEU controversum Bréb. cuspidatum Bréb. . cyrtocerum Bréb. . à —_ — var. pentacladum Wolle . dejectum Bréb.. . . . . = furcigerum Bebe gracile Ralfs. . hirsutum Ebhrb. . HySrRRale OMR SERRE: 1 laeve Ralfs. . 1m | muricatum Bréb. . . . . | Il muticum Bréb.. . . margaritaceum te monticulosum Breb. inConspiCuuI Nordst. . orbiculare Ralfs paradoxum Meyen. pungens Bréb.. !. à: .'. polymorphum Bréb. . . . pygmaeum Bréb. punctulatum Breh 67 al quadrangulare Bréb, spongiosum Bréb. tetracerum Ralfs . . . | teliferum Ralfs. . tricorne Bréb. . vestitum Ralfs . Euastrum ansatum Ralfs. — ampullaceum Ralfs. — affine Ralfs. — binale Ralfs. 1 Ces — — elobatum Lund, tre | lee |l # EE FPE =PÉLÉe2n PRE EN LI 159 Br. Anv. F.Or.F.Oc. Lb, Lg. Lxg Nam. Ht Ervastrum crassum Kütz . . . [ml il — — serobiculatum Lund, . . = . dipoil | —relegans Ku(zn 00e — Se: — compactum Wolle . mi ide RAM TS — | — formosum F. Gay . INSEE HASSE ee CUT | — —werme Lund PL EL", — | | | | — oblongum Ralfs — pectinatum Bréb. ., . . —|— | mil Laat — rostratum Ralfs. . . . . — — verrucosum Ehrb, . . . — | — Spirotaenia condensata Bréb. . . | | —) | =robscura Ras) 0. d . | | Lars | | | Xanthidium armatum Bréb . . A ÉÉTI — cristatum Bréb . . , . | — | — fascieulatum Ebhrb, . { te ete — octocornis Ehrb. , . . tee | Micrasterias denticulata Bréb, . | LA | — fimbriata Ralfs, . . . . — — | — oscitans Ralfs . . . . . | _— | — — pinnatifida Rabh. . | (ou — rolatd-Rallsst es 0." | | — Gr or non Bree à — Calocylindrus De Baryi Arch. . — Thwaithesii Ralfs. . Desmidium cylindrieum Grev. , Fun) — Swartzii Ralfs. … . . == Gonatyzogon Brebissonii De By. . | — Ralfsii De By MAR Sphaerozosma excavatum Ralfs, , — JenneriRalfs . ,. LOReS = | | — vertebratum Ralfs. . . .]| et (TE | PHYCOCHROMACÉES. 0 | Aphanothece stagnina Rabh. . , | — — punetata Megen. … . : HLIUE | |— Merismopedia glauca Näg. . . ,.|—|—) veut E Foret (Tsrat 1 UC Clathrocystis roseo-persicina Cohn | — | | | Gomphosphaeria aponina Kütz. .| — | Spirulina oscillarioides Turp. . ,.| — | DOME — .tenuissima Kütz. . . . .| lu | | Oscillaria leptotricha Kütz, . . | — | | TE + antar a JÜFS ES | — Da RUE — limosa Ag. . | — anguina Bor. | — Froelichii Kütz, ,. , , .| — viridis Zeller , , . . . | —- — tenerrima Kütz. connus AL IEUNETE 160 Br. Any. F.Or. F.Oc. Lb. Lg. Lxg Nam. Ht Oscillaria cortiana Kütz. . . | ES) — Porettana Menegh.. . . . Qu LU — — margarelifera Kütz. +. | — — princeps Vauch. . . . | — Phormidium vulgaris Kütz. . Microcoleus terrestris Desm. . Chthonoblastus lacustris Rabh,. . Symploca minuta Rabh. ., . . , — Grateloupii Bory. lt — —;pannosa Desmnre D tee = Lyngbya acruginosa Ag.. . . .| | — — majuscula Harv. . Re | — Goniotrichum elegans Le Jol. DS — Calotrix scopularum AR ER y <= — pulvinata Ag. , =: me Dee Lu — parietina Thur. . , . Rivularia atra Roth. . , . , . | = NT AGE AE RTE | — — bullata Berk. dur = Gloeotrichia pisum Thur. LE = | Lun — natlans Rab. . de PENSE Hapolosiphon pumilus Kirch. : . san Stigonema ocellatum Thur.. , , LA — informe Kütz. . PRET | | ER Scytonema Myochrous Ag. ue 1) — Hoffmanni Ag. . SL 20 | SU | Vous Tolypothrix lanata Wartm.. . |! | — tenuis Kütz. ; NN rt at | | Nostoc cuticulare B. et FI, A" À Lion — riyubre KUiz 720 er +} — Linckïa Born: . LL à . sol Done cas "CAT neEUn ASS SE Re | — — muscorum À ve | = — humifusum Carm. . 2 = — commune Vauch. (1). ANS | = | ne — sphaericum Vauch. , , | FM] — micrescopicum Carm. AS | — cacruleum Lyngb. ,. . . re Anabacna variabilis Kütz. . , . A gui | — oscilarioides Bory. 4 . . | — me Nodularia sphacrocarpa B. et FI. . | us Cylindrospermum stagnale B. Ju = — majus Kütz. . . . | — — licheniforme Kütz. . . , =- Nantes — muscicola Kütz. . — | Aphanizomenon incurvum Morren = (1) Cette espèce que M. Flahault indique comme ubiquiste, et qui existe fort probablement partout en Belgique, n’a cependant pas encore été signalée dans toutes nos provinces. 161 Bibliographie. Manuel technique de physiologie végétale, par le Dr W, Detmer, traduit de l’allemand par le Dr H. Micheels (1). En 1888, le Dr Detmer, professeur à l’Université d'Iéna, publia sous le titre de « Das Pflanzenphysiologischen Praktikum » un vade-mecum des études physiologiques botaniques. Ce travail fait pour ainsi dire suite à l'important travail de M. Strasburger « Botanische Praktikum ». En tra- duisant cet ouvrage, M. Micheels a eu la main heureuse, car il a doté la littérature botanique française d’un travail qu’elle ne possédait pas encore, et il a rendu un grand service à ceux qui étudient cette science et qui sont peu familiarisés avec la langue allemande. Ce travail qui a été revu et considérablement augmenté par l’auteur lui-méme, est un traité indispensable à toute personne qui veut faire l'étude physiologique des plantes. Il ne contient pas de théories : ce ne sont qu’expériences décrites, les unes après les autres, pour lesquelles tous les renseignements techniques nécessaires à une bonne réussite sont indiqués, Il répond donc fort bien au titre que lui a donné l'auteur. Ce traité est divisé en deux parties : la première traitant de la physiolo- gie de la nutrition; la seconde, de la croissance et des mouvements dus à la sensibilité. La première partie se compose de trois divisions relatives aux aliments des plantes, aux forces moléculaires, et aux transformations chimiques qui se passent dans l’organisme végétal, Chacune de ces divisions renferme un certain nombre de chapitres. La deuxième partie ne comprend que deux divisions : 1° les mouvements dus à la croissance des plantes, et 2° ceux qui sont provoqués par leur sensibilité. L’addendum qui termine le volume, indique quelques recherches récentes de grande importance, qui n’avaient pas encore été publiées lors de l’apparition du volume de M. Detmer en 1888. Parmi celles-ci, il faut citer les expériences sur l'assimilation de l’azote libre de l’atmosphère, qui ne peut se faire que chez les plantes de la famille des légumineuses. Nous félicitons notre confrère de la belle et lucide traduction qu’il a faite de ce livre remarquable, É. D. W. (1) L vol. avee 150 fig. dans le texte; Paris, C. Reinwald. 162 M. Arthus Bris, ingénieur à la Vieille Montagne, à Chènée, présenté par MM. Crépin et Strail, et M. André Tocheff, étudiant à l’Université de Bruxelles, présenté par MM. De Wildeman et Th. Durand, demandent à faire partie de la Société. | La séance est levée à 9 heures. COMPTES-RENDUS DES SEANCES SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 02286680 — ANNÉE 1890. Assemblée générale du 7 décembre 1890. PRÉSIDENCE DE M. L. ERRERA. La séance est ouverte à 2 h. 40 m. Sont presents : MM. Aigret, Bauwens, Ch. Bommer, L. Coomans, Delogne, Dens, de Selys Longchamps, De Wildeman, Th. Durand, Errera, Gooris, Gravis, Henry, Laurent, Lochenies, Marchal, Massart, Molle, Nypels, Pietquin, Préaux, Rodigas, Tocheff, Van der Bruggen, Van Nerom et Vindevogel; Crépin, secrétaire. MM. Hardy et Wesmael font excuser leur absence. Le procès-verbal de l'assemblée du #4 mai 1890 est approuvé. Le Secrétaire donne lecture de la correspondance. Publications reçucs pour la bibliothèque : M. Cozueino. — Resumen de los dalos estadisticos concer- nientes a la vegetacion espontanea de la Peninsula Hispanico-Lusitana e islas Baleares. Madrid, 1890, in-8°. Bouray (l’Abbé). — La Flore pliocene dans la vallée du Rhône. Paris, 1890, in-8°. 16 164 WanminG (Eug.). — Botaniske Exkursioner. LI. Fra Ves- terhavskystens Marskegne. Copenhague, 1890, in-8°. — Podostemaceae. 1890, in-8°. M. le Président prend la parole pour donner lecture de son rapport annuel : Messieurs ET CHERS CONFRÈRES, Notre Société a poursuivi cette année sa marche paisible et heureuse. Ne croyez pas que Je veuille insinuer par là qu'elle n’a pas d'histoire. Elle en à une : l’histoire de ses travaux, que j'ai le devoir de rappeler brièvement devant vous. j Le volume de Mémoires qui est sous presse et vous sera prochainement distribué, contient une série d'articles inté- ressants qui touchent aux sujets les plus variés de la bota- nique. Vous y lirez : La biographie de Piré, par M. Crépin; La biographie de Stephens, par le baron de Selys Long- champs ; Revue critique des espèces du genre Acer, par M. Wesmael; Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui, par M. Laurent; Observations algologiques, par M. De Wildeman ; Continuation des recherches de MM. Cardot et Renauld, sur les Mousses d'Amérique ; Notice tératologique, par M. Baguet ; Catalogue de Lichens, par MM. Dens et Pietquin, et diver- ses notices par MM. Mansion et Ch. Bommer. 165 Nos Comptes rendus mensuels, eux aussi, font foi d’une activité qui ne s’est pas ralentie. Notre confrère, M. Pittier, continue ses remarquables envois de plantes de Costa-Rica. Quelques Pipéracées nouvelles ont été décrites dès cette année dans nos publications par le savant monographe du Prodrome, M. Casimir de Candelle, L’étude des Roses a fait l'objet de quatre notices de notre infatigable Secrétaire, M. Crépin. Est-il besoin de faire leur éloge devant cet auditoire? Nous connaissons l’auteur de longue date, et nous savons qu'il n’est pas de chercheur plus consciencieux, d’observateur plus exact, de rhodologue plus compétent. La flore indigène a provoqué, comme de coutume, des recherches nombreuses dont plusieurs ont été couron- nées de succès. Grâce à M. Gérard, de Hasselt, une nouvelle espèce est venue s'ajouter à la liste de nos Phanérogames : le Carex cyperoides. Nous devons à MM. Gramme et Mansion la connaissance d’une riche habitation d'Aceras ; et ce dernier a eu la bonne fortune de retrouver aussi le Lycopodium alpinum près de la Baraque de Fraiture, où M. Crépin l'avait découvert il y a longtemps. De nouvelles localités de Leucoium aestivum et d’Ophrys apifera trouvées, l’une par M. De Wildeman, l’autre par M'° Ostène, ont fait l’objet d'une note de M. Durand, auquel nous devons aussi la description d’un Stachys hybride et des notes rubologiques — complément de sa belle monographie des Ronces de Belgique, cou- ronnée par notre Société. Ê La cryptogamie, pour laquelle un mouvement commence décidément à se dessiner parmi nos confrères, se trouve représentée dans nos Comptes rendus, comme elle l'est dans nos Mémoires, M. De Wildeman nous à donné 166 une contribution à l'étude des Algues de Belgique, et M. Delogne une note sur le Polyporus incendiarius. Grâce à une piquante étude linguistique de M. Van Bambeke, nous savons, d'une façon qui me semble déci- sive, qu'il ne faut dire ni un hyphe, ni une hypha, ni un hyphé, mais bien une hyphe de Champignon. La physiologie des plantes a conservé ses trop rares adeptes. M. Laurent à fait des expériences sur la colora- tion des raisins en rapport avec leur nutrition; il nous a montré, par son étude des formes chromogènes, que les bactéries n'ont pas le monopole des couleurs brillantes parmi les microbes, et que les types bourgeonnants peu- vent rivaliser à cet égard avec les types seissipares; — de plus, il nous a tous conviés à une enquête sur la distribu- tion géographique du Gui en Belgique, dont les résultats ne peuvent manquer d’être intéressants. Enfin, M. Errera a communiqué des expériences qui montrent que l’aimant n'agit pas sur le noyau en division du Tradescantia vir- ginica. Une innovation qui rencontre, j'en suis sûr, votre adhésion unanime a été introduite dans nos Comptes rendus. Les pages blanches disponibles à la fin de chaque numéro ont été consacrées à la Bibliographie ainsi qu'aux Mélanges et Nouvelles, de façon à vous faire connaitre les ouvrages les plus importants reçus par la Société et à vous tenir au courant des menus faits de la vie botanique, Je me reprocherais de ne point saisir cette occasion pour remercier nos collaborateurs et pour mentionner d'une facon spéciale les excellentes notices bibliographiques de M. Gravis sur les travaux d'anatomie de M. Vesque, et de M. Dewevre sur le grand ouvrage de MM. Van Tieghem et Douliot. : 167 En dehors des publications courantes, vous avez encore reçu cette année les Tables générales des vingt-cinq pre- miers tomes de notre Bulletin. Labeur immense qui eût fait reculer les plus intrépides et dont, seuls, un Bénédic- tin — ou notre excellent confrère Théophile Durand pouvaient s’acquitter. Non content de mener à bonne fin son Index Generum qui est aujourd’hui le répertoire indispensable de la botanique descriptive, M. Durand a su trouver le temps et la persévérance nécessaires pour relire, pour annoter, pour classer le contenu de nos vingt-cinq volumes. Grâce à lui, une foule de faits oubliés ou inaperçus sont incorporés à tout jamais dans le patri- moine scientifique. Je ne parle pas seulement de la table par ordre de matières et de celle par noms d'auteurs — qui sont pourtant fort utiles — mais surtout de cette table des genres et des espèces, dans laquelle plus de soixante mille renseignements, épars dans nos publications, sont mis en ordre, étiquetés, groupés alphabétiquement, for- mant en quelque sorte l'herbier durable de nos travaux. J'ose dire, Messieurs et chers Confrères, que cette Table générale est un modèle du genre, et vous vous associerez certainement à moi, pour proclamer que M. Durand a bien mérité de la science et de notre Société. (A pplaudis- sements.) Tel est, Messieurs, le bilan de notre année. J'ajoute que le nombre de nos membres effectifs est actuellement de 179. Je devrais mentionner encore notre herborisation d’Arlon, si bien conduite par M. Lemoine, et le projet d'organisation d’une salle de botanique au « Palais du Peuple », pour lequel vous avez nommé une commission composée de MM. Gravis, Durand et de votre Président. 168 Mais des rapports spéciaux vont vous être soumis relati- vement à ces objets. Le tableau de notre vie sociale dont je viens de vous faire une rapide esquisse ne présenterait aucune ombre, s'il ne me restait à rappeler devant vous la mémoire de deux confrères que nous avons perdus depuis un an: H. Stephens, membre effectif, auquel M. le baron de Selys Longchamps a consacré des paroles émues, encore présentes à notre souvenir, et l'un de nos membres asso- ciés les plus éminents, le D" Ernest Cosson, dont notre Secrétaire a retracé la carrière si bien remplie. Cosson laisse deux livres d’un mérite supérieur : sa Flore des Environs de Paris, et ses travaux, malheureusement inachevés, sur la flore du Nord de l'Afrique, qui sont des chefs d'œuvre d’exactitude et de soin. Le nom de Cosson restera dans la science et l’on peut dire que sa sollicitude pour la botanique lui survit, puisqu'il a légué tous ses matériaux et les ressources nécessaires, au naturaliste qu'il charge de terminer son grand ouvrage. Messieurs et chers Confrères. Sur le point de remettre à celui que vous allez élire, les pouvoirs que je tiens de votre bienveillance, je veux vous remercier encore une fois, de tout cœur. En constatant avec vous la situation prospère dans laquelle nous sommes, j'ai un autre devoir à remplir. C’est d'en faire remonter le mérite à tous ceux qui con: courent à la gestion de notre Société, en toute première ligne à notre Trésorier, le zélé défenseur de nos intérêts matériels, et à notre Secrétaire, M. Crépin, le défenseur infatigable de nos intérêts moraux, la personnification vivante de la Société royale de botanique. C'est par une 169 pensée de reconnaissance à leur adresse que je tiens à terminer ce rapport. (Applaudissements.) M. Th. Durand lit le compte rendu de l'herborisation générale de 1890 rédigé par M. Lemoine. M. Errera donne lecture du rapport suivant : RAPPORT PRÉSENTÉ SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE PAR LA COMMISSION CHARGÉE DE S'OCCUPER D'UN PROJET D'ORGANISATION DE LA SALLE DE BOTANIQUE AU PALAIS DU PEUPLE À BRUXELLES{(N, MESSIEURS, Suivant le désir du Roi, une partie des locaux qui ont servi en 1880 à l'Exposition du Cinquantenaire va être convertie en un Palais du Peuple. M. Ch. Buls, bourg- mestre de Bruxelles — qui fut aussi l’un de nos Confrères — a indiqué dans un récent rapport ce que doit être cette création nouvelle. Nous ne voulons manquer de rendre ici hommage à la haute pensée qui a guidé le Roi et au Rapport remarquable dans lequel M. Buls en a préparé la réalisation. Ce Palais du Peuple sera en quelque sorte un Musée populaire de vulgarisation scientifique. L'une des salles (1) La commission est composée de MM. Gravis, Th. Durand, et Errera, rapporteur, 170 sera consacrée à l'Astronomie et à la Géographie, une autre à la Géologie, la troisième à la Botanique, celle-ci à la Zoologie, celle-là à l’Anatomie humaine et à l'Ethno- graphie, d’autres encore aux Applications des Sciences, à l'Economie et à l'Hygiène ménagères, à l'Economie et à la Statistique sociales ; enfin, un grand amphithéâtre servira à des conférences et à des projections lumineuses. Tout cela est indiqué dans le Rapport de M. Buls avec netteté, avec une compétence qui s'applique également aux mul- tiples objets passés en revue. La commission du Palais du Peuple a prié notre Société de se charger de l’organisation de la Salle de Botanique et, dans votre séance du 22 juin dernier, vous nous avez fait l'honneur de nous désigner pour vous présenter à ce sujet un rapport détaillé. C'est de cette mission que nous venons nous acquitter. Les grandes lignes de l’organisation à créer ont été très bien esquissées par M. Buls. Nous n’avons eu pour notre part qu'à préciser davantage et à spécialiser son rapport. Les principes qui nous ont guidés sont les suivants. Pour que le Musée soit véritablement-efficace, il faut que la science y vienne au devant du visiteur, attrayante et facile; qu’il se sente comme pris par la main et conduit pas à pas; qu'on n’exige de lui aucune connaissance prélimi- naire et qu’on lui demande un minimum d'efforts. Mais en même temps, tout dans le Musée doit être strictement scientifique, contrôlé avec soin par les hommes compé- tents : pas de tableaux de fantaisie, pas d’à peu près, point de science de pacotille, rien enfin que Île visiteur ait à désapprendre plus tard s'il se met à approfondir l’une ou l’autre des branches dont il aura trouvé iei les premiers 171 rudiments. En un mot, peu de notions, mais de qualité irréprochable. Un choix limité d'exemples n’est pas seulement néces- saire, comme le dit avec raison le rapport de M. Buls, « pour éviter l'encombrement à la fois dans la salle et dans la tête des visiteurs. » Cette modération s'impose encore si l’on veut s’abstenir de faire double emploi avec les Musées spéciaux : Musée d’histoire naturelle, collections de l'Ob- servatoire royal, Jardin botanique de l’État, etc. Il est bien entendu que c’est toujours à ceux-ci que l’on devra recourir pour une étude plus complète, pour tout ce qui est érudi- tion et science spéciale Le Palais du Peuple devra servir d'introduction à tous ces Musées et ne faire concurrence à aucun. Nous n'avons à nous occuper ici que de la salle de Botanique. D’autres se sont chargés de la zoologie, de l'anthropologie, ete. Mais après tous ces projets séparés, un travail de coordination sera indispensable. La commis- sion plénière du Palais du Peuple aura à établir l’équilibre entre les diverses salles. Si l’on représente tout le règne végétal au moyen d’une quarantaine de types, il serait excessif de représenter, par exemple, une à une, dans la salle anthropologique, les soixante à soixante-quinze races ou sous-races de l'espèce humaine. Il faut que cette réunion en un même Musée de toutes les sciences forme un orga- nisme harmonique dans lequel aucune branche ne soit hypertrophiée au détriment de l’ensemble. Examinons successivement les objets que nous voudrions voir figurer dans la salle de Botanique. Nous les groupe- rons en six séries distinctes : I. Notions de morphologie végétale : collection intro- ductive et vocabulaire en nature, 172 IT. Classification des plantes : aperçu systématique des principaux types végétaux. IT. Géographie des plantes : paysages caractéristiques. IV. Notions d'anatomie végétale. V. Notions de physiologie végétale. VI. Maladies des plantes. CHAPITRE I. NOTIONS DE MORPHOLOGIE VÉGÉTALE : COLLECTION INTRODUCTIVE ET VOCABULAIRE EN NATURE. L'idée de présenter au débutant un vocabulaire, illus- tré, non par des dessins, mais par les objets eux-mêmes, a été, à notre connaissance, émise d’abord par M. Buls en 1874, dans la Revue de Belgique. Cette idée se trouve aujourd’hui réalisée en partie dans le nouveau musée d'histoire naturelle de Londres (Musée de South Kensing- ton, dépendant du British Museum). Grâce aux renseignements et aux croquis qu'a bien voulu nous communiquer notre compatriote, M. G.-A. Boulenger, le savant erpétologiste de ce musée, nous pouvons indiquer iei comment ce genre de collection est organisé à Londres. Le Guide officiel du « Natural history branch of the British Museum », publié en 1889 par le directeur, M. Flower, dit au sujet de cette sorte de Manuel élémen- taire en nature (p. 20) : « Cette Série élémentaire ou introductive, par laquelle l'étude de chaque groupe devrait commencer, comprend les traits essentiels de la structure et, autant que possible, le développement des diverses parties de quelques types Le es Me, °C mn le à, Re GR en dé MS a D à + 175 principaux, présentés d’une manière simple et claire. Les termes employés dans les descriptions y sont expliqués au moyen d'exemples démonstratifs. » Ce programme a été réalisé déjà pour la minéralogie ; il est en voie d'exécution pour la zoologie et la botanique. Mais — dit le Guide (pp. 19, 25) — avant que soit achevée cette collection encore dans l'enfance, il faudra plusieurs années, à cause de la difficulté qu’il y a à se procurer les spécimens les plus démonstratifs au moment où on en a besoin, et du temps nécessaire pour les préparer et les grouper. M. Boulenger ajoute dans la lettre qu’il nous adresse : « Les spécimens (préparations, sections, etc., sèches ou dans l'alcool, et alors renfermées dans de petits vases plats quadrangulaires)sont fixés sur des tablettes verticales légè- rement en pente, dans des meubles ni trop hauts, ni trop bas, afin que tout puisse s’examiner commodément. Les armoires vitrées qui garnissent les murs de chaque com- partiment sont occupées par les grandes pièces, squelet- tes, etc. Les explications sur étiquettes imprimées sont très concises et parfois complétées par des diagrammes ou des figures grossies pour les objets fort petits. » Voici de quelle manière nous comprendrions l’arrange- ment de la collection introductive, dans la salle de Botani- que du Palais du Peuple. (Le signe Osignifie que l’objet doit être placé sous un verre grossissant ; [veut dire qu'on doit mettre auprès de lui une reproduction artificielle fortement agrandie; D signifie un dessin à grande échelle ; N veut dire l’objet en nature et conservé à Pair; L, l’objet conservé dans un liquide approprié.) Nous avons adopté généralement les définitions très claires du « vocabulaire » qui précède le Manuel de la 174 Flore de Belgique (5° éd.) de notre excellent confrère M. Fr. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'Etat. Ajoutons qu'un index alphabétique devrait renvoyer, pour chaque terme, à la partie de nos tableaux où il est expliqué; car c’est véritablement d’une sorte de diction- naire qu'il s’agit ici. A. — La Racine. La RACINE est la partie ordinairement souterraine, privée de feuilles et de bourgeons, par laquelle les plantes sont fixées au sol et y puisent de l’eau et des matières nutritives. On distingue la racine principale ou pivot et les racines secondaires; les racines les plus minces sont souvent appelées radicelles. Exemple : Racines d’un jeune Sapin. N. Dans certaines plantes, la racine princi- pale se ramifie peu, et ne porte que des racines secondaires très grêles. Elle est alors dite pivotante... sg, iteh van lasl ieud-a dti Elle peut même être succulente, charnue, et fonctionner comme dépôt nutritif pour la plante. «| «its sentent 6 aroftEotetie Les racines de cette sorte les plus forte- ment renflées en forme de toupie sont parfois dites napiformes . . . . . . Navet. Dans certaines plantes, la racine prinei- pale cesse bientôt de se développer et est remplacée par un faisceau de racines acces- soires : racines fibreuses ou fasciculées . . Blé. N. Lorsque des racines accessoires sont char- nues et renflées, la racine est dite tubercu- RS “CON ON. . Dahlia. . Ce que l'on appelle improprement les bulbes de nos Orchidées indigènes repré- sente également des racines tuberculeuses Orchis (à tubercules entiers, id. à tubercules palmés). N. La racine toute jeune de l'embryon dans la graine müre a reçu le nom de radicule Embryon ©) de Haricot ou de Fève. B. — La Tige. La vice est la partie, ordinairement aérienne, des plantes qui porte les bourgeons, les feuilles et les fleurs. Comme pour les racines, on peut distinguer la tige principale et les rameaux. Exemple : Jeune Sapin. N. Par opposition aux feuilles, aux aiguillons et autres appendices, la tige et ses ramifications sont souvent dési- gnées sous le nom d’axes. Toute partie continuant direc- tement un axe est dite axile. (Pour l'explication du terme « placenta axile, » voy. le Fruit.) Les plantes pourvues d’une tige apparente sont appelées caulescentes; les appendices portés latéralement par la tige et ses ramifications sont dits caulinaires. Cirsium acaule var. caulescens, avec tige et feuilles caulinaires. N. Les plantes dont la tige est réduite au point de paraitre nulle sont dites acaules ; leurs feuilles et leurs fleurs sem- blent alors partir directement de la racine et sont impro- prement appelées radicales... Cirsium acaule lype, avec feuilles radicales. N. (N. B. — Cet exemple montre en même temps que ce 176 caractère peut varier notablement chez une même espèce végétale.) La tige en forme de cylindre est dite cylin- drique 2 ER EE EN Sr pus GTS TEEN en forme de prisme à base triangulaire, elle est dite trigone ou triquètre . Scirpus triqueter. N. en forme de prisme à base quadrangulaire, elle est dite tétragone. : ., . . ...… . Lamium.N On appelle nœuds les régions, souvent renflées, de la tige et des rameaux, où s’attachent les feuilles; les portions de la tige qui s'étendent entre deux nœuds successifs sont les entrenœuds . . Agrostemma Githago, Bambou. N. Direction des tiges. Les tiges dressées sont celles qui s'élèvent verticalement de bas en haut . . . . Plantago major, Drosera rotundifolia. N. Les tiges ascendantes sont arquées à leur base, pour se relever ensuite verticalement. Plantago media, Drosera intermedia. N. Les tiges étalées sont celles qui divergent, plus ou moins horizontalement, en différen- tes directions. . . . . . Plantago Coronopus. N. Les tiges décombantes sont celles qui fétombent vers le sob #10, 170460 ,% 0 NN Ru bus Lorsque la plupart des rameaux d’un arbre sont décombants, l'arbre est dit pleu- reur . . . | . : Portion de Hêtre pleureur.'N: Les tiges géniculées présentent au niveau de quelques-uns de leurs nœuds des angles plus ou moins marqués, en forme de genoux Alopecurus geniculatus. N. n77 Les tiges sarmenteuses sont longues, gréles, et s’accrochent ou s’enroulent aux supports qu’elles rencontrent dans leur voisi- Hagens ee : =... + . …. Daemonorops. Lorsque c’est la tige elle-même qui s'en- roule en hélice autour du support, la piante est dite volubile; le sens de l’enroulement est tantôt direct (dans le sens du mouvement des aiguilles d’une montre) . . . . . . Houblon. tantôt inverse (en sens opposé à celui du mouvement des aiguilles d'une montre). . Haricot. _ Lorsque la tige ne participe pas elle-même à l'enroulement, mais que ce sont des par- ties de la feuille, ou bien des racines, ou des organes spéciaux, filiformes (vrilles), qui s’enroulent autour des supports, la plante est dite grimpante : l'enroulement peut se faire par le pétiole Clematis. N. par une portion spéciale de la feuille Nepenthes. par des vrilles foliaires . . Vicia, Pisum. par des racines . . . Tillandsia bulbosa. par des vrilles caulinaires . Vitis, Bryonia. Les tiges radicantes sont couchées sur le sol et fixées par de nombreuses racines adven- NES NN"... © Nasturtiwm officinale, (On appelle adventifs des organes qui nais- sent tardivement et en dehors de leur lieu de production habituel : racines adventives du Lierre. bourgeons adventifs de l’A splenium furca- tum et du Bryophyllum. Lorsque les rameaux rampants ne s’enra- cinent qu'aux nœuds et présentent de longs N. N. N: N. LP F2. 178 entrenœuds filiformes, on les nomme des stolons et la plante est dite stolonifère . . Kraisier. N. Ramification des tiges. On appelle dicholtomes les tiges qui se divisent complètement en deux branches ÉAUINAIRIMES ER SR Sr Lycopodium Selago. N. Le plus souvent la dichotomie n'est qu'apparente, c'est-à-dire que la pointe de la tige principale subsiste à côté des rameaux équivalents auxquels elle donne naissance Stellaria Holostea. N. On dit que les rameaux sont divariqués lorsqu'ils s'écartent de leur point d'attache à angle très ouvert ou droit . . Geranium divaricatum. N. Au contraire, les rameaux fastigiés sont ceux qui sont dressés et appliqués les uns contre les autres . . . . Gypsophila fastigiata. N. Consistance des tiges. On distingue: les tiges herbacées, qui ont la consistance des feuilles ou de l'herbe Sambucus Ebulus, Hêtre en germination. N. les tiges ligneuses, qui ont la consistance du bois . . . Sambucus nigra, branche de Hétre. N. Les plantes dont la tige est ligneuse sont dites frulescentes. Suivant la taille, on distingue parmi les plantes fru- tescentes : les arbres. . . . » L . e. . L] Hôétre. NA les arhrisseaux "04 . .… … Hour, Bu. M les sous-arbrisseaux. . . . Daphne Mezereum. N. ar * # 179 La tige est appelée fistuleuse quand elle est creuse dans toute sa longueur . . . Heracleum, Scirpus, Bulomus. N. (Tige entière et coupée longitudinalement.) On réserve plus spécialement le nom de chaume à la tige des Céréales et de la plupart des autres Graminées, qui est creuse aux entrenœuds et pleine aux nœuds. Blé. N. (Tige entière et coupée longitudinalement.) Les plantes vivaces (voy. Fruit) ont une portion de leur tige sous terre, produisant chaque année une pousse aérienne herbacée qui se détruit avant l'hiver après avoir porté des fleurs et des fruits. Cette portion souterraine et persistante de la tige a reçu le nom de souche; les jeunes pousses auxquelles elle donne naissance sont parfois nom- mées {urions. . . . . . . (Geranium (vivace). N. La souche est dite cespiteuse, lorsqu'elle est courte et donne naissance à des tiges aériennes pressées les unes contre les autres et formant une touffe assez compacte. Carex vulpina. N. Elle est dite traçante ou rampante lorsqu'elle est allon- gée horizontalement, ne produisant que des tiges aérien- nes isolées, de distance en distance. Carex arenaria. N. Les souches rampantes, gorgées de réserves nutritives sur toute leur longueur, et ressemblant plus ou moins à des racines dont elles se distinguent toujours par la présence de bourgeons et de feuilles ou au moins de feuilles réduites (écailles), reçoivent plus spécialement le nom de rhizomes. ris, Equisetum- arvense, Sceau de Salomon. La tige peut quelquefois perdre d’une façon encore plus complète son aspect habituel, ou, comme on dit, se métamorphoser encore plus profondément : 17 180 Dans certaines plantes, des portions de tige souterraine se renflent, se gorgent de matériaux nutritifs (tels que l’amidon, le sucre, etc.), tandis que leurs feuilles sont réduites à des écailles presque imperceptibles. Ce sont les tubercules. [ls se distinguent des racines par la présence de bourgeons (« yeux ») et par d’autres caractères visibles au microscope... Pomine de terre entière et coupée en deux; plante complète de Pomme de terre, séchée ou conservée dans un liquide. Dans d’autres plantes, au contraire, ce sont des feuilles de dimension réduite (écailles), mais nombreuses et serrées les unes sur les autres, qui se gorgent de maté- riaux nutritifs, tandis que la tige reste mince. C’est ce qu'on nomme un bulbe, et les plantes qui présentent cette particularité sont dites bulbeuses. Bulbes (Lis, Jacinthe, Ail) entiers et coupés en deux. On réserve parfois le nom de cayeux aux jeunes bulbes qui se forment à l'aisselle des écailles du bulbe prineipal. Allium. N. On appelle bulbilles de petits bulbes qui naissent à l’aisselle de feuilles aériennes. . Dentaria, Lilium. N. ou dans l'inflorescence de certaines plantes. Allium. N. Parfois les rameaux prennent complètement l'aspect et les fonctions des feuilles. On les nomme alors cla- dodes. Ruscus. N. (Cladode, feuille réduite à une écaille.) Les épines sont des rameaux ou des feuilles transformés en pointe piquante; les organes munis d’épines sont dits spinescents ou épineux. Prunus spinosa. N. (Entier, et coupe longitudinale de l’épine.), Berberis, Ulex. N. On réserve, au contraire, le nom d’aigquillons à des excroissances piquantes qui ne représentent ni des 181 rameaux, ni des feuilles, mais de simples productions des couches superficielles de l'écorce. Rosa spinosissima, | Rubus discolor. N. Les organes qui ne portent ni épines, ni aiguillons sont dits inermes . . . . Rosa spec., variété inerme. N. La tige toute jeune de l'embryon dans la graine müre a reçu le nom de tigelle. Embryon © de Haricot ou de Feve. C. — La Feuille. La FEUILLE normale et verte sert essentiellement aux plantes à assimiler un aliment gazeux (lacide carbonique) contenu en faible proportion dans l'air. Les feuilles sont des organes appendiculaires. Elles naissent latéralement sur la tige et les rameaux, jamais sur la racine. Quand la tige est extrêmement courte, les feuilles sont improprement appelées radicales (cf. supra). Elles partent alors toutes à peu près du même niveau et forment par leur réunion une roselte de feuilles. Sempervivum (entier et coupé), Bellis perennis. N. Lorsque la tige a quelque longueur, les feuilles y sont insérées soit une par une, à des niveaux différents : feuilles alternes. Chrysosplenium alternifolium, Polygonatum multiflorum. N. soit deux par deux, l'une en face de l’autre : feuilles opposées. Chrysosplenium oppositifolium, Lysi- machia vulgaris type. N. soit 3-4 ou plus au même niveau : feuilles verticillées. Polygonatum verticillatum, Lysimachia vulgaris à 5 et à 4 feuilles. N. 182 soit — ce qui est fort rare — deux par deux, l’une à côté de l’autre : feuilles géminées. Physalis Alke- kengi. N. Les feuilles alternes sont dites distiques, lorsqu'elles sont disposées sur deux des faces seulement de l’axe qui les porte et forment ainsi 2 rangs. . . . . Blé. N. tristiques, quand elles sont disposées sur trois lignes le long de l’axe qui les porte et forment ainsi 3 rangs.Carex. N. Le plus souvent, les feuilles alternes sont disposées suivant plus de 5 lignes longitudinales; elles sont alors polystiques . . . , . . . Helianthus annuus. N. L'angle formé par l'insertion de la feuille sur la tige se nomme l’aisselle de la feuille. Une fleur, un bourgeon qui se développent en cet endroitsontdits axillaires.Syringa.N. Dans les plantes phanérogames (voir l'explication de ce mot dans la Botanique systématique), les bourgeons sont presque toujours axillaires ; les bourgeons extra-axillaires y sont une assez rare exception. Monstera, Linaria en ger- mination. N. Une feuille normale, complète, comprend une partie inférieure qui entoure plus ou moins la tige : la gaine; une portion amincie : le pétiole (vulgairement « queue » de la feuille) ; et une portion terminale, large et mince: le limbe. Il existe parfois (Graminées, Cypéracées,...) au som- met de la gaine foliaire une languette mince, appelée ligule, qui peut être membraneuse . . Poa annua. N. ou déchiquetée en poils nombreux . . Bambusa. N. … Une feuille qui présente à sa base une gaine bien mar- quée est:ditéengainañlen tin. 1 mnmaaçueSeigle. IN: Mais d'ordinaire la gaine est peu distincte, et la feuille, RL hé er he A non D 18€ au moins à l’âge adulte, s’attache simplement par le pétiole. Elle est alors dite pétiolée . Mentha piperita. N. Enfin, le pétiole peut lui-même faire défaut : la feuille s'attache alors à la tige par son limbe et elle est dite sessile. Mentha viridis, Hyoscyamus. N. Si le pétiole, sans être absolument nul, est extrême- ment court, la feuille est subsessile, c’est-à-dire presque sessile. . , . . . . . Mentha aquatica var. N. Les feuilles imbriquées se recouvrent l’une l’autre comme les tuiles ou les ardoises d’un toit. . Thuia. N. Une feuille est embrassante ou amplexicaule, lorsque sa base élargie « embrasse » la tige par deux expansions foliacées plus ou moins marquées que l’on nomme oreil- DES AO RE SC Silubum-Marianim AN N. B. — On appelle également oreillette toute expan- sion foliacée d’une feuille ou d’une partie de feuille. Sagittaria. N. Si la base foliaire n’entoure qu’à moitié la tige, la feuille est dite semi-amplexicaule Inula semiamplexicaulis. N. Lorsque les oreillettes sont très fortement dévelop- pées, sans que la feuille soit complètement amplexi- caule, on la dit auriculée (c'est-à-dire munie d’oreil- leties) den 12e, 0 SAME N. Au lieu d'oreillettes, il peut y avoir deux petits lobes ou expansions foliacées accessoires, indépendants, que l'on appelle stipules. Dans ce cas, la feuille est dite SET (MSIE 0 RAR oO IN Pc Gi UNE Il arrive même parfois que les stipules prédominent sur la feuille véritable au point d'en remplir les fonctions. Lathyrus Aphaca N. (feuilie réduite, stipules foliacées). Les feuilles sont appelées décurrentes quand leur limbe - 184 se prolonge sur le pétiole ou sur l'axe qui les porte, en produisant des ailes tantôt larges, tantôt étroites. Citrus, Symphytum, Onopordon. N. Dans certains cas, la base du limbe entoure complète- ment la tige et est soudée avec celle-ci de façon que le limbe semble être traversé par elle. C’est ce que l’on nomme des feuilles perfoliées. Claytonia perfoliata (à feuilles inférieures pétiolées et feuilles supé- rieures perfoliées) N. D'autres fois, deux feuilles opposées et sessiles se soudent par leur base de facon à sembler constituer un limbe uni- que traversé par la tige : feuilles connées. Lonicera Capri- folium. N. Les formes des feuilles sont extraordinairement variées. Les feuilles simples possèdent un seul limbe, qui peut être plus ou moins profondément découpé, mais à divisions ou segments non articulés à la base. Paulownia, Anemone, Aralia. N. Quand le limbe est extrêmement divisé en segments, non articulés à leur base, les feuilles sont dites décompo- (112) PANPAIPET EE Ho, sauronAdonts, DaucusiN: Les stipules RE qui peuvent accompagner les divisions d’une telle feuille, reçoivent le nom de stipelles. Thalictrum. N. Les feuilles composées sont celles qui possèdent plusieurs limbes complètement distincts ou folioles, articulés sur le sommet du pétiole. Æsculus, N. (folioles, articulation). ou échelonnés le long de la continuation de ce pétiole, à laquelle on donne le nom de rachis. Fraxinus excelsior, Robinia. N. (folioles, rachis, articulation). Les folioles elles-mèmes peuvent être sessiles ou petiolu- 185 lées, c'est-à-dire munies d’un petit pétiole individuel ou pétiolule . . . . . Fragaria (à folioles sessiles) N. Fragaria (à folioles pétiolulées) N. Formes principales des feuilles. Le limbe régulier est celui qui peut se diviser suivant sa longueur en deux moitiés parfaitement symétriques. Syringa. N. Le limbe irrégulier est celui qui ne peut se diviser sui- vant sa longueur en deux moitiés symétriques l’une de FautremomMont 0e rue vUmuss BegontaN. Le limbe est d'ordinaire coloré également en vert sur toute sa surface ; lorsqu'il présente çà et là des taches soit plus claires, soit plus foncées, il est dit macule. Arum maculatum, Pulmonaria officinalis. N. Les feuilles creuses dans toute leur longueur sont, comme les tiges, appelées fistuleuses. À llium fistulosum. N. Les feuilles sillonnées d’une gouttière longitudinale sont dites canaliculées . . . Juncus, Polianthes. N. Les feuilles gibbeuses sont charnues et ont leurs deux acesieonvyexes lon 1 ON Leu uno SehmiacreN. Quand le pétiole, au lieu de partir comme d'habitude de la base du limbe, s’attache au centre de sa face inférieure, on dit que la feuille est peltée . . . Tropaeolum. N. Si le limbe est marqué au centre d’une dépression ou ombilic, la feuille est dite ombiliquée. Cotyledon Umbilicus. N. Une feuille à sommet arrondi est dite obtuse. Rumex obtusifolius, Ficaria. N. Une feuille terminée en pointe est dite aiguë. Ranun- culus Lingua. N. 186 Suivant la forme particulière du limbe, on emploie encore les désignations suivantes : orbiculaire, c’est-à-dire à contour en forme de cerele plus ou moins parfait . . . Tropaeolum, Hydrocotyle. N. elliptique, c'est-à-dire en forme d’ellipse plus ou moins parfaite . . . . . . . Pulmonaria tuberosa. N. réniforme, c'est-à-dire en forme de rein ou de rognon. Asarum N. ovale ou ovoide, dont la forme ressemble à celle d’un œuf, c’est-à-dire arrondi et plus largement obtus à la base qu’au sommet. Pulmonaria officinalis, Neottia ovata. N. obové, obovale, en forme d’ovale renversé, c'est-à dire plus largement obtus au sommet qu'à la base. Arabis pauciflora, Samolus Valerandi. N. cordé, cordiforme, ovale échancré à la base, comme le cœur des cartes à jouer. Tamus, Syringa vulgaris. N. obcordé, en forme de cœur renversé . . Oxalis. N. atténué, rétréci ou aminci d’une façon graduelle. Con- vallaria maialis. N. spatulé, longuement rétréci à la base, s’élargissant à l'extrémité en forme plus ou moins obovale . Bellis. N. oblong, assez étroit, peu rétréci aux deux bouts et plu- sieurs fois plus long que large . . . . Viscum. N. lancéolé, en forme de fer de lance, c’est-à-dire assez étroit, élargi vers le milieu et se rétrécissant insensiblement en pointe aux deux bouts. Chenopodium album, Plantago lanceolata. N. rhomboïdal, en forme de quadrilatère irrégulier. Cheno- podium foctidum. N. triangulaire, en forme de triangle . . Atriplex. N, deltoïde, en forme de triangle à peu près équilatéral, comme la lettre grecque delta (A). Populusvirginiana. N,. 187 trigone, en forme de prisme triangulaire plus ou moins régulier . . . . . . . Mesembryanthemum. N. triquètre, trigone et pourvu de 5 angles saillants plus OU MOINS AMAIMES NA. . . . © |. © PBuiomus.N: cunéiforme, à base en forme de coin triangulaire. Saxifraga tridentata. N. sagitté, en forme de fer de flèche, c’est-à-dire en lame lancéolée aiguë, prolongée à la base en deux longues oreil- lettes aiguës peu divergentes. Rumex Acetosa, Sagittaria | sagittaefolia. N. falciforme, en forme de faux ou de faucille. Bupleurum falcatum, Eucalyptus Globulus. N. hasté, en forme de fer de pique, c’est-à-dire muni à la base de deux oreillettes très divergentes et étalées plus ou moins horizontalement. Rumex Acetosella, Atriplex hastata. N. ensiforme, en forme de lame d’épée, à bords reetilignes, lonR Se z2TiPSe acné >. 6/2 Sue AO PEUNE linéaire, long, étroit, d’égale largeur dans presque toute sa longueur . . Shoes 2er LCR CN PNR BIEN subulé, en forme d alène (aiguille de cordonnier), très- étroit, eflilé, à bords rectilignes . . . Subularia. N. aciculaire, en forme d’aiguille, c'est-à-dire encore plus étroit et plus pointu que le limbe subulé . . Pinus. N. sétacé, tin, délié et souple, ressemblant plus ou moins à ADO SOI NE En EE Rborn: N. capillaire, fin, délié et raide ressemblant plus ou moins à UNE CU CM" 0 de Festucu vin. Ne acuminé, qui se termine insensiblement en pointe ÉCRAN RARE. . .. :Cerasus Padus cuspidé, se dit de tout organe prolongé en une pointe UM CHAQUE Pole en ee .. «là, SOA N,. 188 apiculé, terminé au sommet par une pointe courte et aiguë 414%. . Sargassum. N. (Notice sur la mer de Sar- gasses). 194 6. Plocamium ou Ceramium. N. 7. Chara fragilis. N. D. Champignons. 8. Muacor Mucedo. L. D. [] 9. Ustilago Carbo. Épi de Blé attaqué. D. 10. Penicillium glaucum. L. D. [3 11. Peziza aurantia. L. D. 12. Saccharomyces Cerevisiae. N. D. O 13. Puccinia graminis. Feuilles de Blé et d'Épine-vinette. D. [2 44. Agaricus campestris. L. D. C7 14bis, Collection Auzoux de Champignons véné- neux et comestibles. I. Muscinées. Hépatiques : 15. Marchantia et Jungermannia. ND: Mousses : 16. Polytrichum commune. N. D. [1 LIL, CRYPTOGAMES VASCULAIRES . Fougères : 17. Pteris. N. Coupe de pétiole (double aigle). C1 Prèles : 18. Equisetum limosum. N. C3 Lycopodes : 19. Selaginella helvetica. N. D. Types disparus : 20. Un spécimen de Fougère fossile avec D. | 21. Sigillaires et Lépidodendrons : spécimens fossiles et D. IV. PHanÉROGAMES. 1. Gymnospermes. 29. Cycas ND: 01 23. Pia, Nr Cu 195 Type disparu : 24. Cordaïtes : spécimen fossile et D. 2. Angiospermes. A. Monocotylédones: Germination de Secale [7 25 26 27 28 29 Le N°7 Froment, Orge, Seigle, Avoine. N. [7 Carex. N. [1] Palmier. N. D. Orchis Morio. N. [27 B. Dicotylédones : Germination de Phaseolus C7 a. Choripétales. 30. 31. 92. 39. 94. 99. 96. Saule (Salix alba). N. C7 Oeillet (Dianthus Caryophyllus). N. C3 Renoncule (Ranunculus acris). N. 2 Giroflée (Cheiranthus Cheiri). N. [2 Carotte (Daucus Carota). N. C7 Rose églantier (Rosa canina). N. [3 Pois (Pisum sativum). N. C7 b. Sympétales. 97. 38. 42, Consoude (Symphytum oflicinale). N. [7 Pomme de terre (Solanum tuberosum). Ne . Muflier (Antirrhinum majus). N. [2 . Lamier blanc (Lamium album). N. [2 ou Stachys palustris. N, [7 . Campanule (Campanula Rapunculus). N. 0 L Chrysanthème. N. [21 Pour chacun de ces exemples, on présente, autant que possible, la plante sèche, un tableau colorié et un modèle 18 196 démontable, grossi, de la fleur et du fruit. Chaque spéci- men est accompagné d’une étiquette explicative, concise, en français et en flamand, mentionnant la famille à laquelle la plante appartient et signalant à l'attention du visiteur les détails dignes d'intérêt. CHAPITRE II. GÉOGRAPHIE DES PLANTES : PAYSAGES CARACTÉRISTIQUES. Les plantes ne sont pas distribuées au hasard à la sur- face de la Terre, et comme leur répartition est réglée en première ligne par le climat, on conçoit qu’il y ait un certain rapport entre les zones botaniques et celles que la géographie nous apprend à distinguer. On exposera done tout d’abord une grande carte murale — un planisphère en projection de Mercator — et on y marquera par des teintes différentes les différentes régions botaniques du globe. La carte de Grisebach (1872) et l'Atlas der Pflan- zenverbreitung de Drude (1887) devront être pris pour guides. On se bornera à indiquer avec ce dernier qua- torze régions. Mais une telle représentation est trop schématique pour nous suflire, Elle devra être complétée par des images qui parlent aux yeux et frappent l'esprit. Nous voudrions de grands tableaux de 5 mètres de haut sur 6 de large ou, mieux encore, des vues panoramiques, avec des fonds largement brossés, donnant le caractère des forêts et des cultures, et des premiers plans en nature pour lesquels on emploierait de vraie terre et de vraies pierres, de vrais troncs d’arbres, des vraies plantes, de vrais fruits, et, à défaut de l’objet même, une imitation artifi- ; “ 197 cielle exacte qui püt donner l'illusion de la réalité. Les reproductions que l’on a pu voir dans le Pavillon des Eaux et Forêts à l'Exposition de Paris de 1889 donnent une idée de ce que nous voulons dire. On constituerait de la sorte une série de paysages caractéristiques, des coins de nature bien choisis, illustrant ce que de Humboldt appelait « la physionomie des plantes ». Le visiteur pourrait se croire transporté succes- sivement sous les divers climats. Chaque paysage porte une inscription qui renseigne sommairement sur les détails intéressants, donne les noms des plantes avec l’indication des familles dontelles font partie et leurs usages, s'il y a lieu. Fidèles aux principes énoncés tantôt, nous ne mettrons dans chaque paysage qu’un petit nombre de végétaux caractéristiques et seulement de ceux que l'on peut réel- lement trouver réunis au même endroit. Les paysages figurés dans le Treasury of Botany de Lindley seront, à ce point de vue, précieux à consulter. Un paysage serait emprunté à chacune des régions principales, sauf pour la région formée par le Nord de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique, et pour la région méditerranéenne qui, vu leur intérêt spécial, seraient représentées chacune par deux paysages. On aurait donc, en allant du Nord au Sud : J. RÉGIONS BORÉALES. 1° Paysage arctique : une toundra des Samoyèdes (Sibérie), avec son tapis de Mousses et de Lichens, ses Saules nains rampant sur le sol glacé, ses Myrtilles et ses touffes d'Empetrum, son Rhododendron de Laponie, ses Framboises jaunes (Rubus Chamaemorus), ses Graminées et ses Carex, égayés çà et là par une fleur brillante de 198 Dryas, d’Andromède, de Silène, de Saxifrage, de Renon cule ou de Myosotis. Aucune agriculture. 2 Paysage tempéré boréal. Un coin de forêt belge, avec nos arbreset nos herbes: le Hètre,le Chène, l'Orme, le Noisetier, le Pin,le Sapin,etc.,la Fougère double-aigle, la Fougère mâle, le Polypode commun, l'Anémone des bois, la Ficaire, ete., etc. A côté, des spécimens de nos champs et de nos vergers. 3° Paysage méditerranéen. Les bords de la Méditer- ranée avec le Pin parasol, le Palmier nain, les arbres au feuillage grisätre : Chêne-yeuse, Olivier, Grenadier, Citronnier; et les buissons toujours verts: Laurier, Myrte, Cistes..….. Puis les grandes herbes : l'Arundo Donax, le Sorgho, le Papyrus et la riche floraison des Scilles, des Narcisses et des autres Monocotylédones bulbeuses. Cultures : le Riz, le Maïs, la Vigne, l'Olivier, l'Oran- ger, etc. _ 4° Paysage saharien : une oasis dans le désert. Des Dattiers, des Ephedra et toute la flore des plantes grasses et des plantes épineuses, — la Manne (Lecanora escu- lenta), etc. Do Paysage japonais. Quelques Conifères très caracté- ristiques : le Sciadopitys, l’étonnant Ginkgo, dernier survivant d'une grande lignée disparue; — puis aussi: le Ketmia, le Li-Tschi, les Bambous, les Lis, les Chrysan- thèmes, et des spécimens du nanisme artificiel des jardins japonais. Cultures : Thé, Campbrier, Canne à sucre, Riz, Amomum. Il. RÉGIONS TROPICALES. 6° Paysage tropical : une forêt africaine avec sa variété de Cycadées, de Palmiers à feuilles en plume (Elaeis) ou 199 en éventail, des Bananiers, des Acacias, des Mimosa, de grands Figuiers, des Fougères en arbre et, s'enchevétrant parmi ces plantes, les lianes, les épiphytes (Loranthacées, Aroïdées, Orchidées), les parasites si curieux. Des spéci- mens aussi des cultures tropicales : Tamariniers, Arachides, Caféier, Riz, Canne à sucre, Bananes, etc. III. RÉGIONS AUSTRALES. 7° Paysage du Cap, avec son choix inépuisable de Bruyères, ses Lauriers, ses Pelargonium, ses Stapelia, toute sa flore qui est comme le pendant, dans l’hémisphère austral, de la flore méditerranéenne. 8 Pampas de l’Argentine : vastes prairies gaiment ver- doyantes, pareilles à un océan d'herbes, formées de Stipa, de Gynerium argenteum, d’Andropogon, interrompus çà et là par de véritables invasions de plantes introduites du Sud de l’Europe, qui se sont naturalisées au point de constituer d’impénétrables fourrés : le Cardon (apporté d'Espagne en 1769 dans le pelage d'un âne) et d’autres Chardons (Silybum, Lappa), le Fenouil, etc. 9° Paysage tempéré austral, de l'Amérique du Sud, avec son Hêtre antarctique et sa grande Composée en arbre (Flotowia), sa Rosacée arborescente (Eucryphia). sa végétation qui reproduit bien des traits de la flore tempérée boréale. 10° Paysage australien. Une flore très spéciale, avec les Araucarias, les Casuarina aphylles, les arbres à feuilles grises, entières, verticales, ne donnant presque pas d'ombre, tels que les Eucalyptus, les Mimosa, puis les Protéacées, les Myrtacées, les arbres à aspect de Graminées (Xanthorrhea, Kingia), l'herbe aux Kangurous(Anthistria), les Immortelles, les Monocotylédones bulbeuses, ete. 200 CHAPITRE IV. NOTIONS D'ANATOMIE VÉGÉTALE. Ces notions ne peuvent s’acquérir, pour la plupart, que par une étude au microscope. Il n’est done pas possible de les présenter en détail aux visiteurs du Palais du Peuple et nous eroyons devoir nous borner à quelques points fondamentaux. Une coupe longitudinale et une transversale d’un pétiole d'A spidium donneront une idée de ce qu'est une prépara- tion microscopique et de ce qu'on entend par la structure cellulaire des plantes. Placées derrière une lentille de grandes dimensions, ces coupes seront accompagnées d’un dessin fortement grossi sur lequel on indiquera les cellu- les, l'épiderme, le tissu fondamental, les faisceaux fibro- vasculaires. A côté, il y aura une énorme cellule en verre de cin- quante centimètres de haut, dans laquelle on aura représenté schématiquement la membrane, le protoplasme, le noyau, les grains de chlorophylle, le suc cellulaire. Un autre modèle en verre représente un vaisseau réticulé; un troisième, une fibre. Les étiquettes donnent des explica- tions succinctes sur la structure et les fonctions principales (assimilation, transport de l’eau, solidité) de ces éléments. Viennent ensuite six préparations placées chacune der- rière une lentille grossissante : 4. Portion de coupe tranversale d'une feuille de Renoncule. 24% 2. Coupe transversale d’une tige de Polytrichum. D -» » d’une tige d'Aspidium. 4... » d’une jeune tige de Seigle. di Monge » d'une jeune tige de Renoncule. ginnis » d’une racine de Seigle. A chacune des préparations est joint un dessin à grande échelle : le premier montre l'épiderme foliaire avec stomates et poils, le parenchyme et une nervure ; les sui- vants font ressortir en quelques traits les différences carac- téristiques de structure des tiges chez les Mousses, les Fougères, les Monocotylédones, les Dicotylédones (et Gymnospermes), ainsi que la structure typique des racines. Enfin, un morceau de tronc d'arbre servira à illustrer les notions de moëlle, de bois, de liber, d’écorce et de liège. CHAPITRE V: NOTIONS DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, Présenter des notions de physiologie aux visiteurs d'un Musée, est une innovation assez délicate, Car, pour l’étude physiologique, il importe surtout de voir vivre l'être vivant, d'analyser comment il se nourrit, il s’accroit, il réagit, il se reproduit, de se rendre compte, en un mot, des changements qui s’accomplissent, par l'effet de sa vie, en lui et autour de lui. Dans un Musée, il ne saurait être question de suivre les étapes d’une expérience quelconque, et tout ce que l’on peut faire consiste à en montrer, en simulacre, le commence- ment et la fin, le point de départ et le résultat. Voici comment on pourrait y parvenir, 202 À. — Nutrition des plantes. 1. La composition chimique des plantes. De quoi se composent dix kilos d'herbe? Tout d'abord de 7 1/2 kilos d’eau, qui seront exhibés dans un grand flacon. On mettra à côté le foin sec obtenu, pesant 2 1/2 kilos. Des flacons successifs montreront les éléments que l'analyse chimique nous apprend à extraire de ce foin: la matière organique, savoir : 1100 grammes de carbone, sans parler d’un kilo d'oxygène, de 150 grammes d'hydro- gène et de 50 grammes d’azote qui seraient encombrants à exhiber à l’état gazeux; — puis quelques pincées de cendres minérales : 50 grammes de potasse, un peu de chaux, de magnésie, de fer, de soude, de silice, de l'acide phosphorique, de l'acide sulfurique, du chlore. 2. La respiration. | Une peinture représente un bocal ouvert dans lequel de l'orge a poussé; et un bocal fermé, dans lequel l'orge, asphyxiée, a cessé de croitre après un jour ou deux. Conclusion : la plante a besoin d’air comme l'animal. Une autre peinture représente un bocal dans lequel on a mis de l'orge tuée par la chaleur. On ouvre le bocal, on y introduit une bougie allumée : elle continue à brüler. Un bocal semblable a reçu, depuis un jour, de l'orge vivante; on y introduit une bougie : elle s'éteint. Conclusion : la plante vivante modifie l'air par sa respi- ration. Elle le rend impropre à la combustion, (L'analyse chimique montre qu’elle a absorbé de l’oxygène et dégagé une quantité correspondante d’acide carbonique.) 203 3. La transpiration. Première figure : début de l'expérience : Un grand tube en U, gradué, rempli d'eau, porte d’un côté un rameau feuillé, fixé au moyen d’un bouchon. Le tout est placé sur une balance. Deuxième figure : résultat de l'expérience : Le même appareil, 6 heures plus tard. Le niveau de l’eau a fortement baissé dans la branche ouverte du tube. Le poids total a diminué d’autani. Conclusion : la plante vivante dégage sans cesse de la vapeur d’eau par sa surface, elle transpire. Donc : nécessité de lui fournir de l’eau pour remplacer celle que la transpiration lui fait perdre. 4. La nutrition par les racines. Un tableau représente une série de Maïs cultivés dans l'eau, L’un a reçu dans l’eau tous les sels nécessaires. Il est vert, vigoureux, il fleurit, il fructifie. Les autres figures montrent qu'en enlevant un seul de ces éléments, le développement devient languissant, anormal. Conclusion : Pour nourrir une plante, il ne suffit pas que ses racines reçoivent de l’eau. Elles doivent trouver encore à leur disposition certaines matières minérales : nitrate, phosphate, sulfate, potasse, chaux, magnésie et fer. Quand ces éléments se trouvent en trop petite quantité dans le sol, il faut les y ajouter. C'est le principe des engrais. ÿ En revanche, on voit par là que le chlore et la silice, quoiqu'ils existent dans toutes les plantes, ne leur sont pas indispensables. LA 2 “ 204 5. La nutrition par les feuilles. Un tableau représente un grand bocal rempli d'eau, qui renferme des plantes aquatiques ou des feuilles de plantes terrestres, recouvertes d’un entonnoir renversé dont le bout s'engage dans une éprouvette, renversée également, et pleine d’eau. Le tout est vivement éclairé : des bulles de gaz s’échappent des plantes et se réunis- sent dans l’éprouvette. L'analyse chimique apprend que ce gaz est de l'oxygène et qu'une quantité correspondante d’acide carbonique a été soustraite à l’eau ambiante. Même expérience à l'obscurité : aucun dégagement de gaz. Même expérience avec des plantes mortes : aucun dégagement. Même expérience avec des racines ou d’autres organes végétaux non verts (plus exactement : privés de chloro- phylle) : aucun dégagement. Conclusion : les organes verts des plantes vivantes, exposés à la lumière, décomposent l'acide carbonique, en fixent le carbone et en dégagent l'oxygène; c’est-à-dire qu'ils accomplissent ainsi un acte de nutrition précisément inverse de leur respiration. Le produit le plus ordinaire de cette assimilation, accomplie au soleil par les feuilles, est l’amidon. Ce corps est facile à déceler, grâce à la coloration bleu noir qu'il prend sous l’influence de l'iode. Un bocal, rempli d’eau iodée, nous présente une feuille prise le soir, remplie d’amidon, et par conséquent presque noire ; et une autre, de la même plante, prise le lendemain matin, au lever du soleil : la formation d'amidon à été interrompue pendant l'obscurité et l’amidon de la veille a 205 émigré vers les tiges et les jeunes bourgeons. Aussi cette seconde feuille ne s’est-elle nullement colorée par l’iode. 6. Le parasitisme. Certaines plantes, au lieu d'emprunter exclusivement leur nourriture au sol et à l'atmosphère, la prennent à d’autres êtres vivants : plantes parasites proprement dites. Un tableau représentera : un Pin attaqué par l’Agaric miellé; une chenille attaquée par le Cordyceps; du trèfle attaqué par la Cuscute. On signalera ici la réduction des feuilles, la disparition de la chlorophylle. Le parasitisme n’est pas toujours aussi absolu. Il est des plantes qui, habitant sur l'écorce des arbres, ne leur font guère de mal; elles possèdent de la chlorophylle, de façon à assimiler pour leur propre compte l’acide carbonique de l’air : plantes épiphytes. Un dessin représente un arbre tropical portant des Orchidées, des Broméliacées, des Aroïdées épiphytes. D’autres végétaux, tout en ayant des racines suffisantes et des feuilles vertes, se procurent un surcroît d’aliments en capturant des insectes, qu’ils tuent et digèrent ensuite : plantes carnivores. Tel le Drosera, si commun dans les marais de la Campine. Il sera représenté au Palais du Peuple par un exemplaire séché ef un grand tableau, montrant les diverses phases de la digestion d'un insecte. Enfin, le parasitisme se modifie parfois de façon à être avantageux à la fois aux deux êtres associés : mutualisme. 206 C’est ce qui a lieu notamment pour les Lichens, qui résul- tent de l'association d’une Algue et d’un Champignon. Des exemplaires secs et un grand tableau colorié indique- ront les traits essentiels de la structure des Lichens. B. — Croissance des plantes. 1. La croissance en longueur. Elle est localisée en certains endroits de la plante, généralement au voisinage de l’extrémité des racines et des rameaux. On le démontre aisément en faisant des marques sur la plante et en mesurant, après quelque temps, de combien elles se sont éloignées les unes des autres. Un premier tableau représente une racine de Fève, (cultivée dans un bocal) sur laquelle on a tracé, à l'encre de Chine, des lignes équidistantes, de millimètre en millimètre; puis la même racine 24 heures plus tard. Tableau analogue pour une tige de Fève. On constate par ces deux tableaux que la croissance est répartie d'une façon fort inégale dans l'étendue de la zone d'allongement : très lente au voisinage de la pointe de l'organe, elle s'accélère ensuite, atteint un maximum, décroit et finit par s’éteindre. On remarque, en outre, que la zone de croissance est beaucoup plus longue sur les tiges que sur les racines. Un autre tableau nous fait connaître [a distribution des zones de croissance dans la plante tout entière (d’après le schéma de Sachs et Frank). Le tableau suivant nous offre l’image d'une pomme de 207 terre qui a germé dans une cave, à l’obscurité. Elle n’a done pu se nourrir, et la croissance de ses bourgeons ne s’en est pas moins effectuée. Conclusion : la croissance en elle- même est indépendante de la nutrition. L’obscurité fayorise même l'allongement. On le voit par un tableau qui représente une plante cultivée à la lumière et une autre, de même espèce, cultivée pendant le même temps à l'obscurité. Celle-ci est, comme on dit, étiolée. Elle frappe par l'allongement démesuré de ses entrenœuds, par la petitesse des ses feuilles, par l’absence de chlorophylle. 2, La croissance en epaisseur. Une série de dessins se rapporte à des coupes de rameaux de Tilleul, d'année en année. Entre le bois et le liber, on voit chaque fois s'ajouter uae couche nouvelle de bois et une couche nouvelle de liber, comme des feuillets supplémentaires intercalés dans un livre. Elles dérivent d’une zone spéciale de tissu, qu'on appelle cambium. Des couleurs vives permettront de bien saisir ces modifications et feront ressortir l’écartement progressif des masses ligneuses et libériennes d’une même année. Comme application pratique, on signalera la possibilité de compter l’âge d'un arbre d’après les couches annuelles de son bois. Toutefois la production de couches annuelles ne s'ob- serve ni chez les Fougères, ni chez l’immense majorité des plantes monocotylédones. l 208 C. — Sensibilité des plantes. 1. La sensibilité à la pesanteur. . Si nous prenons une plante en pot, vigoureuse, en pleine croissance, et que nous la couchions horizontale- ment, nous constatons, au bout d’un jour, qu'elle s’est relevée en exécutant une courbure énergique. C’est cette expérience que nous figurerons. Une peinture en marquera le début, une autre, le résultat. Deux peintures semblables seront consacrées à une jeune racine de Haricot, mise horizontalement. Conclusion : les organes végétaux sentent de quelque manière la direction de la pesanteur et se courbent quand on les écarte de leur position normale (géotropisme). La plupart des tiges se courbent en s’éloignant du centre de la terre (géotropisme négatif), les racines principales en s’en rapprochant (géotropisme positif). Au moyen de mesures pareilles à celles que nous avons faites pour l’accroissement en longueur, on s’assurerait que cette sensibilité ne se manifeste que dans les portions de tiges et de racines encore capables de croissance. La base adulte de la racine et celle de la tige ne se courbent plus. 2. La sensibilité à la lumière. Tableaux et conclusions analogues pour l’héliotropisme. 3. Les plantes volubiles. Un dessin à grande échelle nous montre trois phases progressives de l'enroulement d'une tige de Haricot, observée de 6 en 6 heures. On remarque le mouvement de rotation que l'extrémité de la tige exécute. Un quatrième dessin représente un pied de Haricot 209 cultivé depuis un jour ou deux, avec la tête en bas. L’ex- trémité de la tige, au lieu de continuer sa marche primi- tive, s’est relevée et s’est enroulée de nouveau, de bas en haut, autour du tuteur. Conclusion : outre le mouvement de rotation, un second facteur, le géotropisme négatif, intervient dans l’enroulement des plantes volubiles. Aussi cet enroule- ment n’a-t-il pas lieu autour d'un tuteur horizontal ou à peu près horizontal. \ 4. Les plantes grimpantes. lei, des organes spéciaux, sensibles au contact, servent à la plante à s’accrocher aux supports. Nos figures repré- senteront trois ou quatre phases successives de l’enroule- ment d'une vrille de Bryone, de demi-heure en demi- heure. On verra qu'ici ’enroulement peut se faire indiffé- remment dans toutes les directions : c'est un phénomène de sensibilité spéciale et le géotropisme n’y est pour rien. ». Le sommeil des plantes. Un pied de Haricot, un pied d’Acacia et un pied de Tabac, à la lumière, avec feuilles étalées; un pied de chacune de ces espèces, mis pendant 2 heures à l’obseu- rité, avec feuilles repliées, serviront à donner une idée des mouvements auxquels l’usage botanique conserve le nom de veille et de sommeil des plantes. Un tableau sera consacré aux mouvements analogues que nous présentent les fleurs; mais chez elles, c’est d'or- dinaire le changement de températurè plus que le chan- gement d'éclairage, qui amène le mouvement. On verra une plante de Tulipe dont les fleurs sont closes; un échauffement d’une vingtaine de degrés les fera épa- 210 nouir au bout de quelques minutes. C’est cette expérience que nous figurerons. 6. La Sensitive. Un certain nombre de végétaux exécutent de brusques mouvements à la suite d'un choc. L'exemple le plus connu est la Sensitive (Mimosa pudica). On en représentera un exemplaire avant et après l'excitation. D. — Reproduction des plantes. Les phénomènes reproducteurs, tout en conservant partout les mêmes traits essentiels, varient considérable- ment dans leur apparence extérieure chez les divers végé- taux. Il ne peut être question 1c1 que de choisir un très petit nombre de types caractéristiques. Nous proposons les tableaux suivants : 1. Algues. Reproduction d’un Fueus. 2. Mousses. Reproduction d’un Polytric. 3. Fougères. Reproduction du Polystichum Filix-Mas. 4. Phanérogames angiospermes. Reproduction du Lis. 5. Intervention du vent dans le transport du pollen : Noisetier, Pin, Maïs. 6. Intervention des insectes dans le transport du pollen : Sauge, Primevère, Lis. 7. Principaux modes de dissémination des plantes : organes reproducteurs mobiles, graines projectiles, graines flottantes, graines volantes, graines adhé- sives, graines comestibles. 211 E. — Évolution des individus et variabilité des espèces. Sous cette rubrique, nous voudrions grouper quelques exemples destinés à faire voir que tout être supérieur — la plante comme l’animal — affecte dans son développement individuel une série de formes successives très différentes les unes des autres. C’est là l’évolution embryonnaire ou embryologie. Puis, à l'exemple de ce qui à été fait pour les animaux au British Museum, nous montrerions que lesindi- vidus d’une même espèce présentent aussi entre eux des différences, qui peuvent être considérables. Ces variations, comme on les appelle, sont surtout rapides et profondes sous l'influence de la culture; mais on les rencontre également, très fréquentes, parmi les plantes sauvages. A tel point que les meilleurs naturalistes ne sont pas d'accord pour décider où la variété finit et où l'espèce nouvelle commence. 1. Évolution des individus. | Le développement du Navet depuis l'œuf fécondé jus- qu’à la plante adulte, sera représenté par une douzaine de préparations, dont les plus petites seront placées sous des lentilles grossissantes. Des dessins (Kny, pl. X) et de courtes explications les accompagnent. A côté, quelques spécimens de plantes en germination et de plantes adultes d’une même espèce, nous prouvent combien les premières feuilles peuvent différer des suivan- tes. Cette hétérophyllie se manifeste parfois entre les diverses feuilles de la plante complètement développée. On présentera comme exemples : une Renoncule aqua- 19 212 tique, certains Brassica, le Trapa natans, la Sagittaire, l’Eucalyptus Globulus, le Broussonetia papyrifera, un rameau végétatif et un rameau floral de Lierre, le Stru- thiopteris, etc. La chose est surtout frappante chez les plantes qui s'écartent beaucoup, à l’âge adulte, du type ordinaire de la famille, et qui s’en rapprochent au contraire dans leur première jeunesse. Ainsi les premiers entrenœuds des plantes volubiles ne s’enroulent pas, les premières feuilles de l’Ulex sont trifoliolées comme celles du Genèt à balais, les premières feuilles des Acacias à phyllodes sont pennées comme celles de beaucoup de Légumineuses, le Carmi- chaelia australis avec ses rameaux adultes aplatis et foliacés est tout d’abord une Légumineuse typique, les Conifères qui portent des écailles (Juniperus Sabina, Cupressus, Thuia, etc.) commencent par porter de longues feuilles en forme d’aiguilles, comme c’est la règle pour les Coni- fères, et on les avait même décrits en cet état comme des Retinospora, etc. De tels exemples, trop peu connus et cependant bien dignes de fixer l'attention et d’éveiller dans l'esprit les réflexions les plus hautes, seront exposés au Palais du Peuple en spécimens caractéristiques, séchés ou conservés dans un liquide. 2. Variabilité des espèces. Un tableau nous montrera le Cynara Cardunculus sau- vage de la région méditerranéenne, puis le Cardon et l’Ar- tichaut si dissemblables, et qui en sont cependant tous deux les dérivés. Un autre empruntera à de Vilmorin le portrait fidèle des principales races de Choux cultivés — et on sait qu’elles sont nombreuses ! — sans omettre, bien entendu, 215 le Chou auquel Bruxelles doit une partie de sa notoriété; et, à côté de toute cette lignée illustre, on aura soin de représenter l’'humble et vénérable ancêtre : le Brassica oleracea, qu'on trouve encore sauvage à Helgoland et en quelques autres points de l’Europe. L'inépuisable série des Potirons, les variétés de Gro- seilles, la floraison multicolore des Dahlias ou des Pensées pourront faire l'objet de tableaux analogues. Les variétés sauvages ne seront pas oubliées. On figu- rera quelques-unes des formes intermédiaires qui relient entre elles diverses variétés, longtemps admises comme espèces distinctes, de Rose, de Rubus ou d'Hieracium. CHAPITRE VI. MALADIES DES PLANTES. On peut se demander si l'étude des maladies des plantes rentre bien dans la Botanique pure, ou si, avec la connaissance des drogues végétales, des bois de con- struction, etc., elle n'appartient pas plutôt au vaste domaine de la Botanique appliquée. Deux motifs nous ont engagés toutefois à lui réserver une place dans notre cadre : son grand intérêt pour le public, qui possède en général sur ce sujet les idées les plus étranges et les plus fausses ; et l'absence d’une salle spéciale de technologie ou d’agri- culture, dans le projet des promoteurs du Palais du Peuple. Les principaux phénomènes de pathologie végétale qu’il s'agirait de faire connaitre au moyen de spécimens bien choisis et de dessins à grande échelle sont les suivants : 1. Blessures superficielles (extra-cambiales) et profondes 214 (intra-cambiales) des arbres. Formation de liège et production d’un bourrelet. [nclusion éventuelle de corps étrangers dans la blessure. —- Plantes atteintes par la grêle ; arbres frappés par la foudre. 2, Action des gaz nuisibles — notamment de l'anhydride sulfureux — sur les plantes; aspect d’un champ ravagé par des fumées industrielles. 3. Défaut de lumière : plantes étiolées; — « verse » des blés. Indiquer le semis à des distances régulières et suffisantes, comme moyen d'éviter l’étiolement et la verse. 4. Défaut de chaleur : effets de la gelée sur les plantes. Moyens de protection contre la gelée. 5. Parasites végétaux : a. Hernie des Choux (Plasmodiophora Brassicue). Moyen de la combattre. b. La maladie de la Pomme de terre (Phytophthora infestans). Moyens de la combattre. c. Charbon, carie et nielle des blés (Ustilaginées). Emploi du sulfate de cuivre. d. Rouille des blés ; son cycle de migrations. — Moyens de la combattre. e. L’ergot de Seigle. f. La rouille du Sapin et les « balais de sorcières. » g. L'Agaricus melleus et les rhizomorphes des arbres. Moyens de combattre ce Champignon. h. Le Polyporus annosus et la pourriture rouge des Conifères. i. La cloque des arbres fruitiers (Exoaseus). j. L'oïdium de la Vigne. Le soufrage. k. Le mildiou, l’anthracnose et le pourridié de la Vigne. l. Dégâts causés par l’Orobanche, la Cuscute et le Gui. 215 6. Parasites animaux. Parasites épuisants : a. L’araignée rouge. b. Les pucerons. Parasites hypertrophiants (galles) : c. Le Phytoptus et l’« Erineum. » d. Le Chermes du Sapin. e. Le puceron lanigère et le chancre des pommiers. f. Le Phylloxera de la Vigne. Son cycle évolutif. Les remèdes. g. Le Cynips et les galles du Chêne. Tel est, Messieurs, le tableau de ce que nous voudrions voir figurer dans la Salle de botanique du Palais du Peuple. Le projet, assurément, est vaste. Mais sa grandeur n'a pas de quoi effrayer toutes les bonnes volontés coali- sées. Distribuer en gros sous les trésors de la science, c'est là une idée heureuse, vraiment démocratique. Nous estimons qu'elle mérite l’appui chaleureux de la Société royale de botanique de Belgique. Mis aux voix, ce rapport a été adopté à l'unanimité. 216 NOTICE SUR SEPT LICHENS NOUVEAUX POUR LA FLORE DE BELGIQUE, par A. Tonczer. 1. Acarospora glaucocarpa Kôrb., Par., p. 57. (Lichen glauco- carpus Whlbg; Lecanora glaucocarpa Ach.; Lecanora cervina glaucocarpa Nyl.). Thalle épais formé de squames orbiculaires, aplaties, crénelées, adhé- rentes au substratum, mais libres au bord, d’un brun-roux ou verdätre en dessus, blanches en dessous. Apothécies grandes, immergées puis sessiles, à disque rouge-vincux couvert d'une pruine glauque, à rebord saillant disparaissant avec l’âge. Spores hyalines, simples, de 2x de large sur 5 de long, très nom- breuses dans chaque thèque. Epithecium brunâtre.Thecium et bypothecium incolores, ce dernier séparé par une bande médullaire d’une couche gonidiale assez épaisse, L’iode colore lhymenium en bleu intense. Sur des affleurements de tuf calcaire à Anseremme, 2 Psora testacea Hoffm. Sydow in Flerhten Deutschlands, p. 145. (Lecidea testacea Ach.; Biatora testacea Fr.) Thalle étendu formé de squames imbriquées, d’un gris sale, à bord blanc légèrement crénele, Apothécies immarginées, bombées, d’un brun-canelle clair. Spores simples, elliptiques-allongées, de 5 de large sur 104 de long, 8 par thèque. Epithecium granuleux, brun-orangé. Thecium et bypothecium incolores. L’iode colore l’hymenium en rouge-vineux. La potasse caustique dissout la couche épithéciale. La solution teint l’hymenium en rose Le chlorure de chaux rougit légèrement les granulations épithéciales. Sur un rocher calcaire à Anseremme. ». Toninia mamillaris Flagey. Lich. Franche-Comté, p. 546. (Thulloi- dima mamillare Kürb. ; T. mesenteriforme Vill, ; Lecidea mamil- larie Nyl.) 217 Thalle aréolé, vésiculeux, à vésicules grosses, gonflées et presque arrondies au centre, sublobé à la circonférence, nettement chagriné. Apothécies assez grandes, immarginées, plano-convexes, noires, nues, situées sur le bord des aréoles. Spores hyalines, simples, elliptiques-allongées, de 8 de large sur 14 de long, 8 par thèque. Paraphyses renflées au sommet. Epithecium brun-roux. Thecium légèrement roussâtre. Hypothecium brun-noir. L’iode colore les paraphyses en jaune et les thèques en rouge-vineux. Dans des fissures de rochers calcaires à Bouvignes et à Moniat (Waulsort). Cette rare espèce ressemble beaucoup à une autre espèce plus fré- quente, la Toninia candida Th. Fr. Elle s’en distingue à ses vésicules thallines plus grosses, plus chagrinées et à ses apothéeies non pruineuses. 4. Lecidea alboatra Nyl., L. Se, p. 235. (Diplotomma alboatrum Kôrb.; Buellia alboatra Th. Fr.) Thalle épais, blanc, déterminé. Apothécies grosses, bombées, nues. Spores ellipliques, légèrement courbes, 3-septées, d’abord gris de fer puis brunes, de 8u de large sur 18: de long, 8 par thèque. Para- physes brunies au sommet. Hypothecium brun. Cà et là sur des rochers calcaires à Anseremme, Bouvignes, Dinant et Moniat (Waulsort). Nous n’avons observé que la var. ambigua Nyl. L. Sc., p. 256, reconnaissable à ses apothécies pourvues d’un second rebord grisâtre simulé par la croûte thalline 5. Lecidea episema Nyl. in Flora 1868, p. 165 et Prod. Gall., p. 125. Thalle nul, Apothécies parasites noires, pelites, souvent confluentes, à marge entière. Spores hyalines, elliptiques-allongées, simples mais quelquefois uni- septées, de y de large sur 124 de long, renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, à parois épaisses. Paraphyses peu cohérentes, articulées, gonflées et brunies au sommet. Epithecium noir. Hypothecium brunâtre. L’iode colore les paraphyses en jaune et les thèques en bleu, puis en rouge-vineux. Le chlorure de chaux rougit l’épithecium et la partie supérieure de l’hymenium. 218 Parasite sur Lecanora calcarea Th. Fr. Affleurements calcaires à Moniat (Waulsort). 6. Sarcogyne pruinosa Kôrb., L. S. G., p. 267. (Biatorella prui- nosa Th. Fr.; Lecidea pruinosa Nyl.) Thalle très mince, grisätre, peu distinct. Apothécies planes, agglomérées, arrondies ou anguleuses, noires. Rebord propre, mince, persistant. Disque couvert d’une pruine bleuâtre caractéristique, mais fugace, Spores simples, hyalines, elliptiques-allongées, de 2x de large sur 6u de long, très nombreuses dans des thèques renflées. Paraphyses articu- lées, cohérentes. Epithecium granuleux, brun. Thecium incolore. Hypo- thecium légèrement brunâtre à la partie inférieure. L’iode colore l’hymenium en bleu foncé qui passe rapidement au rouge-vineux, En mélange avec d’autres espèces sur des offleurements calcaires à Moniat (Waulsort.) 7. Collema polycarpon Ach. (C. sygium Arn.). Thalle noirâtre ou noir-olivâtre, orbiculaire, adié-lacinié à la cir- conférence, à bords épais et relevés. Apothécies très nombreuses, couvrant presque entièrement le thalle, à disque rouge-brun, plano-convexe, à marge entière, pâle, élevée et parfois incurvée. Spores hyalines, elliptiques, 2-3-septées à loges nucléées, de 7x de . large, sur 18u de long, 8 par thèque. L'iode mise en contact avec un fragment mince du thalle lui com- munique une coloration rouge-pourpre. Sur des rochers calcaires humides à Leffe (Dinant). 219 COMPTE-RENDU DE L'HERBORISATION GÉNÉRALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE EN 1890. par E. Lemoine. Dans son assemblée du 4 mai dernier, la Société décida que l’herborisation générale de 1890 aurait lieu aux envi- rons d’Arlon et de Vance, les 22 et 25 juin, et voulut bien me nommer commissaire pour diriger l’exeursion. Le samedi 21, je me trouvais à la gare d’Arlon, avec mon collège, M. Henrion, pour recevoir trois excursion- nistes venant de Bruxelles, au train de 5 1/2 heures : c’étaient MM. L. Coomans, Vanpé et D' Lebrun. Le fort contingent ne devant arriver qu’à 10 1/2 h. du soir, l'avant-garde en profita pour visiter notre petite ville et escalader la hauteur où est perchée l’église S'-Donat. De cet endroit, on jouit d’une vue agréable et fort étendue. Au delà de la vieille ville qu'il domine, l'observateur aperçoit une grande plaine ondulée, où les bois forment des taches sombres sur le clair des campagnes cultivées, et parsemée de quelques villages, dont les maisons blan- chies à la chaux brillent sous les rayons du soleil. La plaine s’élève graduellement jusqu’à la grande crête qui est le commencement de l’Ardenne ; l'immense forêt d’Anlier, en Belgique, et les bois de Perle, Rhodes, Lannen, dans le Grand-duché, ferment l'horizon. Laissant nos confrères admirer le paysage à loisir, je me mis à la recherche de M. Sibenaler, qui, avec son obli- geance habituelle, nous fit les honneurs du Musée provin- cial, dont il est l’habile conservateur. Nos confrères examinèrent avec beaucoup d'intérêt les diverses curiosités renfermées dans les collections, notamment les anciennes 220 pierres sculptées représentant des divinités payennes, et qui proviennent de la vieille ville, et le squelette complet d'un guerrier franc, trouvé également dans notre province. À 10 h. 1/2, nous étions de nouvau à la station pour recevoir le gros de la troupe arrivant sous la direction de M. F. Crépin. Quelques minutes plus tard, la « malle » amène le Président de la Société, M. L. Errera. Après force présentations et poignées de main, nous nous mimes en route pour notre quartier général qui était, pour les 35 journées, l’Hôtel central. Le lendemain, le train de 7 heures nous amena à notre grande satisfaction quelques botanistes du Grand-Duché. L'un d'eux, M. Koltz, était chargé d’une énorme gerbe de plantes rares ; il en fit une distribution générale et elle eut bientôt disparu engouffrée dans les vasculum des amateur belges. Tout annonce une journée superbe; mais il est 7 1/2 heures, donc grand temps de partir, car nous avons du chemin à faire. M. Crépin donne le signal du départ et nous voilà en route. Nous sommes au nombre de 50. La Société Luxembourgeoise est représentée par MM. Koltz, Thill, D’ Feltgen, Kintgen, Ferrant, Reisen, Kraus, Noppeney et Salenting. Les botanistes belges sont : MM. Errera, président de la Société, Crépin, secrétaire, Durand, De Wildeman, Gravis, Molle, Vanpé, Pierry, Coomans, Lochenies, Dr Lebrun, Cluysenaar, Mansion, Préaux, Nypels, Ney, Delaite, Remy, Dutrannoit, Henrion et Lemoine. Il faut aussi compter le garde particulier du bois du Bénert, M. Hans, qui accompagnait M. Koltz. 221 Toute la bande, assez respectable comme on le voit, descend le faubourg de Bastogne et arrive bientôt aux prairies de la chapelle Ste-Croix ; heureusement celles-ci ne sont pas fauchées et nous y faisons bonne provision d'A lopecurus utriculatus Pers. — Autrefois Tinant avait indiqué cette espèce près d’Arlon, où elle n’avait pas été revue depuis ; je l’ai encore retrouvée à Stockem, Frey- lange et Luxeroth. — Nous nous dirigeons ensuite, par les campagnes, vers Frassem. En route, nous recueillons le Botrychium Lunaria Sw., qui n’est pas rare sur les coteaux incultes des environs. À signaler sur les mêmes coteaux, quelques mousses et lichens : Funaria fascicularis Sch., Thuidium abietinum B. S., Camptothecium lutes- cens Sch., Hypnum Schreberi Willd., H. cupressiforme L. var. ericelorum Sch., Cladonia coccifera FIk, €. furcata var. subulata FIk, C. furcata var. pungens Fr. Dans les moissons, se montrent quelques pieds de Cen- taurea Scabiosa L. qui, de même que quelques autres plantes, parait plus répandu que les années précédentes. Par contre, certaines espèces, assez abondantes quelque temps, disparaissent tout à coup et deviennent introu- vables. Tel est le cas pour Vicia villosa Roth que je n'ai pas revu depuis deux ans dans les campagnes de Bonnert, où j'en avais recueilli passablement auparavant. M. Man- sion, de Huy, a fait la même observation pour ce Vicia. Au delà de Frassem, nous nous engageons dans des coteaux herbeux à gauche de la route de Dickirch. Nous y rencontrons : Asperula Cynanchica L., Melampyrum arvense L., Botrychium Lunaria Sw., quelques belles touffes bien fleuries de Lychnis viscaria L., le Trifolium montanum L. et le Genista sagittalis L. C’est là aussi que je fis remarquer, dans une partie de 222 coteau où l'on avaitextrait des pierres, quelques beaux pieds d’Ajuga genevensis L., croissant dans le sable pur. Au reste, j'ai déjà observé le même fait à propos du Carex hirla L., qui, bien que se plaisant surtout dans les en- droits frais, ne dédaigne pas pour cela les lieux secs; il y a dans nos environs un coteau tout à fait aride et sablon- neux où cette cypéracée pullule. Pendant que des confrères font la chasse aux insectes, d’autres recueillent le Campanula glomerata L. abondant dans la prairie voisine. Au même endroit, le Dianthus deltoides est abondant; malheureusement il n'était pas fleuri. Le Galium sylvatium L. est assez répandu dans le bois à droite de la route. Dans les débris d'une carrière, au pied de la côte de Guirsch, on recueille A/yssum calycinum L. Nous quittons ensuite la route pour nous diriger, en longeant les bois de Bonnert, vers une prairie maréca- geuse dite : Katzenwies, où j'ai trouvé, pour la 1"° fois, le Carex Davalliana Sw. Cette prairie est bien connue de MM. Koltz, Feltgen et Noppeney, qui vinrent en 1888, y constater la présence de la rare cypéracée. Nous l'y retrouvons, en effet, ainsi que les Comarum palustre L. et Greum rivale L. Mais ce Carex est bien plus répandu dans les prairies du moulin « la Platinerie », sous Bonnert. En cet endroit, chacun put en admirer de nombreuses et fortes touffes mâles et femelles, et en faire une bonne provision. Dans les mêmes prés, M. le D' Feltgen et Crépin découvri- rent le Carex Hornschuchiana Hoppe, qui est loin d'être commun dans la région ; près du ruisseau, croissaient aussi Geum rivale L. et Gymnadenia Conopsea KR. Br. Plusieurs mousses et hépatiques rares sont récoltées I 223 dans ces prairies : Hypnum intermedium Lindb., H. ver- nicatum Lindb., H. Kneifjii Sch., Hylocomium squar- rosum Sch., Jungermannia crenulata Sw., J. crenulata Sw. var. gracillima Sw., Chilonyphus polyanthus Corda, Fassombronia pusilla Dmrt., Pellia epiphylla Corda. Dans le grand étang du moulin, se montre une nom- breuse colonie de Scirpus lacustris L., et sur le revers humide de la colline en face : Drosera rotundifolia L., Lycopodium inundatum L. et Scirpus caespitosus L. Cette dernière espèce, qui n’est signalée pour larégion jurassi- que qu'au Pont-de-Lagland, existe aussi à Stockem. Le (renista pilosa L. est extrèmement abondant sur les colli- nes sablonneuses de la Platinerie, mais la floraison en est passée depuis une quinzaine de jours. Par contre, l’'Heli- chrysum est à peine en boutons. On trouve en grande abondance sur ces collines un lichen intéressant, le Cladonia uncialis Fr. var. dicraea Ach. forma depressa Rabenh. Nous nous dirigeons ensuite vers les bois de Tonte- lange, près desquels nous devons recueillir une rareté, le Calepina Corvini L., dont les amateurs peuvent récolter des échantilons d’une vigueur exceptionnelle. Cette rare crucifère était introduite dans un champ de seigle à proximité de la frontière. Mais nous ne sommes pas loin d’Oberpallen, village grand-ducal, le longchamps des Arlonais. La proposition d’aller s’y rafraichir est acclamée et 1/4 d'heure après nous voilà tous attablés dans une auberge de la localité. Tout en causant botanique, nous dégustons le petit vin aigrelet de la Moselle, qui est une boisson nouvelle pour plusieurs d’entre nous. Chacun lui fait honneur, car il nous donnera des forces pour nous rendre à Attert, 224 qui est encore à une grosse lieue et où la Société doit déjeuner. En route ! Par des chemins de traverse, nous gagnons, en passant par Tontelange, la grand’route de Bastogne qui nous conduit directement à Attert. En chemin, pas de trouvaille digne d’être signalée. Le déjeüner était passable, bien qu’un peu trop épicé. Après une halte d’une heure, chacun reprend la boite et la canne et l’herborisation continue. Nous remontons la route vers Arlon et bientôt nous la quittons pour nous engager dans la prairie de Metzert et gagner les bois de cette localité. Depuis le matin, nous avons laissé les sables et nous sommes maintenant dans la marne de Jamoigne. La flore y est plus riche, mais aussi plus tardive : ainsi, bien que nous soyions à la fin de juin, nous n'avons pu voir les Lathyrus hirsutus L. et Anagallis coerulea Schreb. com- muns dans les moissons des environs, et que j'ai rencon- trés seulement un mois plus tard. Faisant notre deuil de ces deux plantes, nous entrons dans une Jeune coupe où bientôt nous découvrons de belles et nombreuses touffes de Carex umbrosa Hoppe, qui n’était pas encore signalé dans la région jurassique; je l'avais déjà remarqué à Tontelange, vers la fontière grand-ducale, mais toujours sur l'argile de Jamoigne. Dans une partie fraiche de ce bois de Metzert, nous rencontrons aussi, mais en moindre quantité, une autre cypéracée non moins rare : c'est le Carex tlomentosa L. qui semblait appartenir exelusive- ment à la partie méridionale de la zone calcareuse. Sur la lisière, en débouchant du taillis, nous apercevons en grande quantité les Inula salicina L. et Serratula tinctoria L., mais non encore en fleurs. Au même endroit, se trouve ut. dt. Dé À AÉRSS à 225 une autre espèce rare, le Spiraea Filipendula L. signalé comme RR. Cale. et dont la Société put voir une vingtaine de piantes bien fleuries. Dans un champ de froment voisin, je recherche, mais en vain, le Turgenia latifo- lia L. dont je ne m'explique pas l'absence, car cette belle ombellifère y était abondante l’année dernière. Pendant que tout notre monde est éparpillé dans les champs et les prairies, je rentre sous bois avec deux con- frères pour recueillir le Rubus saxatilis L.; en revenant, mes compagnons récoltent Trifolium montanum L. et Ajuya genevensis L., quelques cryptogames des plus inté- ressants : une mousse qui tapisse tous les vieux troncs les Antitrichia curtipendula Brid., plusieurs lichens sur les trones de chènes dans les fourrés, Sficta pulmonacea Ach., Sticta scrobiculata Ach., Physcia ciliaris DC. var. erinalis Schleich. et, sur la lisière du bois, le rare Pelti- gera venosa Hoffm. Mais M. Crépin est en train de fureter dans la prairie, Que peut-il bien chercher? Guïdé par son expérience, il a deviné la présence de l'Ophioglossum vulgatum. En effet, nous découvrons bientôt de nombreux pieds de cette fou- gère, qui n’était pas encore signalée daus les environs d’Arlon. Nous quittons à regret ce petit coin si riche en plantes rares (cette année, j'y ai encore découvert Stachys annua L., Euphorbia stricta L. et, en abondance, Gentiana ciliata L.) et nous reprenons la direction d’Arlon, avec l'intention de visiter le marais du bois du Bénert. Mais il nous arrive un petit incident qui nous retarda quelque peu. A Metzert, nous nous trouvons en pleine fête du village, en face de l'unique bouchon de l'endroit ; il faut bien s’y arrêter un instant, d'autant plus que le bois se trouve être 226 bien connu de M. Koltz et du père du garde qui nous accompagne. On fait donc halte et chacun se rafraichit à sa guise : mais nous sommes bientôt tous rappelés au dehors et ressemblés près de la maison. M. De Wildeman braque son instrument sur notre groupe immobile et... c’est l'affaire de cinq secondes, nous voilà croqués. L'opération réussit à merveille : la belle photographie envoyée dans la suite à tous les excursionnistes en fait foi. Au départ, notre troupe se divise en deux : les uns guidés par M. Henrion, regagnent la grand'route ; les autres me suivent et nous allons au Bénert. Sur de petits monticules sablonneux, nous recueillons de maigres échantillons de Veronica verna L.en fruits. Dans le marais, croissent quelques touffes de Polystichum cristatum Roth, mais les frondes de cette rare fougère sont bien jeunes et encore stériles. Nous récoltons aussi, eaché dans les buissons, le Polystichum Thelypteris Roth, espèce non signalée dans la zone jurassique et que je n'ai encore aperçue qu'ici. Quant au Polystichum cristatum Roth, j'en ai trouvé un pied dans un marais du bois d’Arlon, où je nvétais égaré, et je suis persuadé que les parties fangeuses de cette forêt en récèle beaucoup. Mais il se fait tard ; nous n'avons d’ailleurs plus rien à rechercher et le mieux est de regagner le quartier général par le chemin le plus court. La journée assez rude avait singulièrement aiguisé les appétits, aussi fimes nous honneur au diner dont le menu était fort bien composé. Lorsque l'heure des toast fut venue, M. le président Errera but à la santé des botanistes luxem- bourgeois et en particulier à M. Koltz, qui a donné une si vive impulsion à l’étude de la botanique dans le Grand- + 297 Duché(!). MM. Koltz et Kintjen répondent à ce toast de la façon la plus heureuse et rappellent les relations cordiales qui existent depuis tant d'années déjà entre les naturalistes des deux pays. Diverses communications scientifiques furent alors faites par MM. Crépin, Durand et Mansion. Toutefois malgré le charme d’une telle réunion, il fallut bieutôt se séparer : les récoltes de la journée réclamaient une prompte mise en presse et on devait aussi songer à prendre un peu de repos. L’excursion du lendemain ne fut pas très féconde en résultats : l’étappe était trop dure. Partir d’Arlon à 7 h. du matin sur Lagland, pour de là aller diner à Vance à 1 heure et reprendre le train de 4 1/2 h. à la station de Fouches, est chose faisable pour un bon marcheur, mais il est matériellement impossible d'herboriser fructueuse- ment pendant le trajet. On recueillit sur les arbres de la route et des fourrés voisins : Usnea plicata Ach , U. arti- culata Hoffm., U. florida Fr. (ce dernier parfaitement fructifié), de splendides Ramalina fraxinea Fr., Parmelia acelabulum Dub., P. saxatilis Fr. et P. olivacea Ach. La Société était surtout attirée à Lagland par une belle découverte faite, lan dernier, par M. Noppeney, celle du Schoenus ferrugineus L., nouvelle cypéracée pour la Bel- sique. Malheureusement, cette rareté, Le clou de la journée, resta introuvable, malgré les plus actives recherches. = (1) M. Errera commenca par rendre un hommage justement mérité à M. E. Lemoine, l’explorateur si zélé des environs d’Arlon. M. Lemoine, activement seconde par M. Hanriou, a fait tout ce qu’il a pu pour assurer ‘e succès de l’herborisation. (Note du Secrétaire.) 90 228 Les meilleures plantes récoltées furent Carex filiformis L., Scirpus caespilosus L., Oxyccocus palustris Pers. et Vaccinium uliginosum L. A Vance, nous n'eûmes malheureusement que le temps de faire honneur au déjeüner qui nous avait été préparé dans l'excellente auberge tenue par M. Balon. Il était déjà tard et ceux d’entre nous qui devaient prendre le train à 4 h. 1/2 à Fouches, distant de 5 k. 1/2 ne pourraient plus songer à herboriser. Nos confrères s'installèrent sur un grand charriot muni de bancs. Après force poignées de main, ils se mirent en route et eurent bientôt disparu. Il ne restait plus à Vance que MM. Koltz, Noppeney, D' Lebrun, Mansion et moi. l'ous visi'än.es alors les environs de Vance, où nous recueillimes les Carex pulicaris L., C. limosa L., C. fili- formis L. et C. paniculala L. var. simplicior, de plus, une curieuse et belle mousse : le Splachnum ampulla- ceum L. en parfait état de fructification. Cette espèce devient de plus en plus rare par suite du desséchement des marais Vers Fouches, nous récoltâmes les Ranun- culus Lingua L. et Ériophorum gracile L. MM. Koltz et Noppeney nous quittèrent alors pour retourner à Luxembourg. MM. Lebrun et Mansion, devant prendre la direction de Bruxelles, ne partaient qu’à 7 heures. Nous nous conti- nuèmes l'exploration des fanges. Les Drosera intermedia Hayne, Galium uliginosum L. et Carex teretiuscula L. furent les seules espèces récoltées. Il est 7 heures, le train pour Bruxelles entre en gare; mes deux derniers compagnons me quittent. Je regagne alors Frassem. a D de ons mme. 229 Je me trouve bien seul après ces deux grandes journées passées en si bonne et si agréable compagnie, mais je suis heureux et fier d’avoir pu guider la Société royale de botanique dans ces bois et ces marais témoins de tant de courses solitaires. M.Crépin a bien voulu me donner de précieux renseignements sur la marche à imprimer à mes recherches sur la géo-botanique et les résultats acquis à la fin de l’automne étaient déjà fort intéressants. J'espère, Messieurs, pouvoir soumettre plus tard à votre examen un travail d'ensemble sur la flore de la région jurassique et vous témoigner ainsi ma reconnaissance pour l'honneur que vous m'avez fait en m'appelant à diriger votre excursion. M. Tonglet fait déposer un catalogue de Lichens dont l'impression est votée. Mesdames Bommer et Rousseau font déposer un mé- moire intitulé : Contributions à la flore mycologique de Belgique. MM. Marchal et Delogne sont nommés commis- saires pour examiner ce travail. On procède aux élections. M. A. Gravis est élu président. MM. A. Baguet, Ém. Rodigas et A. Wesmael sont élus vice-présidents. MM. P.-J. Cluysenaar, L. Errera, Él. Marchal sont élus conseillers. 250 MM. Bris et Tocheff, présentés à la dernière séance, sont proclamés membres effectifs de la Société. M. G. Dutrannoit, étudiant à l’université de Bruxelles, présenté par MM. De Wildemann et Th. Durand, demande à faire partie de la Société. La séance est levée à 5, 50 heures. LISTE DES MEMBRES SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE 1890-1891. MEMBRES EFFECTIFS (1), A1GRET (Cl.), géomètre, rue de Lausanne, 42, à St-Gilles (Bruxelles), Bacuer (Ch.), docteur en droit, rue des Joyeuses-Entrées, 6, à Louvain. Bawps (C.), docteur en médecine, à Hasselt. Barsey (William), à Valleyres (canton de Vaud. — Suisse). Barzin (J.-J.), professeur à l'École moyenne, à Andenne. BasÈQuE (L.), instituteur en chef, aux Ecaussinnes (Hainaut). JAUWENS (L.), receveur des contributions, à Koekelberg (Bruxelles). Beausean (R.), directeur honoraire de l’École moyenne, à St-Hubert. Bernays (Éd.), étudiant, avenue Van Eyck, 42, à Anvers. BenvimoLin (H.), directeur de l’École industrielle, à Tournai. (4) Les noms des mewbres fondateurs sont imprimés en caractères gras. 252 Boparr (l'abbé J.), curé, à Godinne, près de Dinant. Booson (L.), pharmacien, ruc des Guillemins, 14, à Liége. BogaerTs(J.), directeur honoraire des Pares ct Jardins royaux, rue Léopold, 118, à Laeken (Bruxelles). Bommen (Ch.), docteur en sciences naturelles, rue des Petits- Carmes, 19, à Bruxelles. Bommer (Madame É.), rue des Petits-Carmes, 19, à Bruxelles. Bomence(JX.-E.), conservateur au Jardin botanique de l’État, professeur à l'Université, rue des Petits-Carmes, 19, à Bruxelles. Bonnier (Gaston), professeur à la Faculté des sciences, rue Amyot, 7, à Paris. — Membre à vie. Bonper (Ch.), étudiant en médecine, rue de la Ruche, 42, à Schaerbeek (Bruxelles). Bosmans (J.), ancien précepteur de son Altesse Royale Île Prince Baudouin, place du Champ de Mars, 5, à Ixelles. Briarr (Alexandre), botaniste, à La Hestre (Hainaut). Bris (Artus), ingénieur à la Société de la Vieille-Montagne, à Chenée. Broquer (B.), commissaire d'arrondissement, à Ath. CaLiaYy (A.), pharmacien, au Chesne (Ardennes. — France). Campion (F.), greffier de justice de paix, à Vilvorde. Canoëze (E.), docteur en médecine, à Glain, près de Liége. Canpor (Jules), propriétaire, à Stenay (Meuse. — France). Caruier (L.), rue du Moulin, 127, St-Jusse-ten-Noode(Bruxelles). Carnoy (le chanoine 4J.-B.), professeur à l’Université, marché-aux-Grains, 11, à Louvain. Cannon (G.), rue Coppens, 5, à Bruxelles. Cunisr (Victor), pharmacicn, à Chimay. CLuYsENAAR (P.-G.), professeur à l'École normale, à Huy. Cocniaux(A.), professeur à l’École normale, avenue Hanlet, 25, à Verviers. nd ie butée 255 Cou (J.), instituteur, à Louctte-St-Pierre, près de Gedinne. Coomans(21.), pharmacien, rue du Poincon, 69, à Bruxelles. Coomixs (V.), chimiste, rue du Poinçon, 62, à Bruxelles Coyox (A.), ancien professeur au Collége communal, à Dinant. CRanINx (Osc.), rentier, rue de la Loi, 41, à Bruxelles. Crépin (F.), directeur du Jardin botanique de l’État, rue de l'Association, 31, à Bruxelles. De Boxscuere (Ch.), professeur à l’École normale, à Lierre. De BuizemonT (E.), rue de l’Arbre-Bénit, 39, à Ixelles. Decawps (L.), professeur, à Carnières. De CHESTRET DE HAnerre (le baron P.), au château d’Ouhar, par Comblain-au-Pont. DE GHELLINCK DE WaLe, propriétaire, quai des Récollets, 5, à Gand. ve Kercove De Denrencnenm (le comte Osw.), membre de la Chambre des représentants, rue Diguc-de-Brabant, 5, à Gand. DeLuaise (H.), instituteur, à Bonneville (commune de Scla ÿyn). DeLogxe (C.-H.), aide-naturaliste au Jardin botanique de l'État, à Bruxelles. Be Moor (V.), médecin-vétérinaire, à Alost. Denaeyer (A.), pharmacien, place Liedts, 3, à Schaerbeek (Bruxelles). De Nosece(L.), pharmacien, professeur à l’École d’horticulture de l’État, chaussée d'Anvers, 1, à Gand. Dexs (G.), substitut du procureur du Roi, à Nivelles. DE Prrreurs (le baron Ch.), docteur en sciences naturelles, à Zepperen. | DE Prins (A.), docteur en droit, place du Peuple, à Louvain. pe SELYS LonGcaamps (le baron Edm.), sénateur, à Longchamps- sur-Geer, près de Waremme. Dererne (S.), docteur en médecine, à Mariembourg. 254 pe ViLens-MasBoURG (A.), au château de Schaloen. De WaeL (J.), docteur en sciences naturelles, rue Edelinck, 35, à Anvers. De WEvRE (A.), docteur en sciences naturelles, chaussée de Watermacl, 47, à Watermael, près Bruxelles. De Wizpeman (Ém.), préparateur au Jardin botanique de État, rue Verte, 54, à St-Josse-ten-Noode. Doucer (H.), conseiller communal, rue de la loi, 152, à Bruxelles. Drake DEL CasTILLO (E.), rue Balzac, 2, à Paris. Duronr (Éd.), directeur du Musée royal d'histoire naturelle, à Bruxelles Dupuis (G.), professeur à l’École de médecine vétérinaire, rue d'Allemagne, 64, à Cureghem. DuranD (Ém.), chimiste et professeur, rue Albert de Latour, 24, à Schaerbeek. Dunanp (Th.), aide-naturaliste au Jardin botanique de l'État, rue Albert de Latour, 24, à Schacrbeek. Durranvorr (G.), étudiant à l’Université, chaussée d’Ixelles, 260, Ixelles. Enrera (L.), professeur à l'Université, place Stéphanie, 1, à Bruxelles. FaDeux, pharmacien, chaussée de Haecht, 95, à Schaerbeek. Fiscner (E.), médecin-vétérinaire, à Luxembourg. FLAHAULT (Ch.), professeur à la Faculté des sciences, à Mont- pellier. FONTAINE (G.), bourgmestre, à Papignies. FrancorTE (E.), professeur à l’Athénée royal et à l’Université, rue Gillon, 64, à St-Josse-ten-Noode. GenTy (P.-A.), rue de Pouilly, 15, à Dijon. GéraRD (T.), pharmacien, à Hasselt, GuaysBrecarTs (l’abbé L.), aumonier militaire, à Diest. | | 10 ©! DC GiELEX (J.), rentier, à Maeseyck. GizserT (Ch.), rentier, rue du Nord, 26, à Anvers. GiLkiNEr (A.), professeur à l’Université, rue Renkin, 15, à Liége. GILLEKENS (G.), répétiteur à l’Institut agricole de l’État, à Gembloux. GizLeens (L.), directeur de l’École d’horticulture de l’État, à Vilvorde. GizLor (X.), docteur en médecine, rue du faubourg St-An- doche, 5, à Autun (France). — Membre à vie. Goers8Loers (M! Maria), à Hasselt. Goonis (F.), rue de l’Étuve, 26, à Bruxelles. Graver (F.), à Louette-St-Pierre. GRAVIS (A.), professeur à l’Université, rue Bassenge, 35, à Liége. Guizmor (l'abbé), curé, à Florefte. Haezewyck (L.), pharmacien, rue Neuve, 48, à Charleroi. Hace (V.), pomologue, rue Léopold, 19, à Courtrai. HamoR, étudiant à l’École de médecine vétérinaire, ruc du Constantinople, 76, à St-Gilles (Bruxelles). Harpy (A.), régent à l’École moyenne, à Visé. HAvERLAND (E.), à Roubaix. HÉéNeau (A.), instituteur, rue Vanderkindere, 16, à Molen- beek-St-Jean. HENNEN (J.), directeur de l'École n° 4, rue du Caillou, 14, à Anvers. Henry (1.), régent à l’École moyenne, à Flobecq. Heywan (Ch.), rue des Deux-Églises, 42, à Bruxelles. JANSSENS (Ph.), trésorier de la Société royale Linnéenne, avenue de la Reine, 114, à Schacrbeek. Joly (4.), professeur à l'Université, rue du Parnasse, 38, à Ixelles, KozrTz (J.-P.-J.), inspecteur des eaux et forêts, boulevard du Prince, 39, à Luxembourg, 256 Lacroix (E.), géomètre-expert, rue de Pascale, 55, à Bruxelles. LaGassE (A.), pharmacien, à Nivelles. Lazoux (H.), avenue d’Avroy, 112, à Liége. LamporTe (E.), docteur en médecine, à Verviers. LaurenT (Ëm.), professeur à l’Institut agricole de l’État, à Gembloux. Lesrun (A.), régent à l'École moyenne, à Dinant. LesruN, docteur en médecine, rue de la Régence, 29, à Bruxelles. Lecoyer (J.-B.), instituteur pensionné, à Momignies. LEMOINE (C.), commis au Gouvernement provicial, à Arlon. Locuenies (G.), à Leuze. Lusgers (L.), chef de culture au Jardin botanique de l’État, rue du Berger, 26, à Ixelles. Mac Léon(L.), professeur à l’Université, chaussée de Bruxelles, à Ledeberg-lez-Gand. MaLiNvaUD (E.), secrétaire général de la Société botanique de France, rue de Linué, 8, à Paris, — Membre à vie. Macorps (E.), avocat, rue des Chariots, à Louvain. MaLrer (F1.), professeur à l'École moyenne, à Vilvorde. Mansion (A.), surveillant à l’Athénée royal, à Huy. MarcuaL (Él.), conservateur au Jardin botanique de l'État, ruc Vonck, 5, à St-Josse-ten-Noode. ManrTens (Ed.), professeur à l’Université, rue Marie-Thérèse, 27, à Louvain. MassarT (J.), docteur en sciences naturelles, rue Grande-Haie, 65, à Etterbcek. Masson (J.), pharmacien, à Andenne. Maury (P.), préparateur à l'École des hautes études, ruc Censier, 53, à Paris. MicaeeLs (H.), professeur au Collége communal, à Ypres. Miécevice (l'abbé), à Notre-Dame-de-Garaison (France). — Membre à vie, 257 Mixer (À.), instituteur en chef, à Montignies-sur-Sambre. MoLLe (Ph.), professeur à l'École moyenne, à Jodoigne. Mouron (V.), ruc d’Archis, 41, à Liége. NoëËz (A.-L.), contrôleur des douanes en retraite, rue de Hollande, 14, à St-Gilles (Bruxelles). Nouie, docteur en médecine, à Flobecq. Nypecs (P.), docteur en sciences naturelles, rue Forgeur, 7, à Liége. Paque (l'abbé E.), professeur au Collége du Sacré-Cœur, à Charleroi. Perir (E.), propriétaire, à Nimy. Pierry (L.), rue Beckman, 22tis, à Liége. Pierquix (L.), secrétaire des Hospices, à Nivelles. Prrrier (H.), directeur de l'Observatoire météorologique, à San Jose (Costa Rica). Poisson (J.), aide-naturaliste au Muséum, rue de Buffon, à Paris. PREUDROMME DE BoRrE (A.), rue Seutin, 11, à Sehaerbeck. Préaux (A.), rue St-Pierre, 114, à Jette, près Bruxelles. Puissant (l'abbé P.), professeur au Grand-Séminaire, à Troy (États-Unis). — Membre à vie. Pynaerr-Van Ggerr (Ed.), horticulteur, professeur à l’École d’horticulture de l'État, rue de Bruxelles, 136, à Gand. RenauLp (F.), commandant du palais, à Monaco. Rodigas (Ém.), directeur de l’École d’horticulture de l'État, à Gand. RossiexoL (A.), professeur à l’Athénée royal, à Chimay. RorTenBurG (V.-H.), pharmacien, rue Haute, 175, à Bruxelles, Rousseau (Madame M.), rue Vautier, 20, à Ixelles. Rouy (G.), secrétaire du Syndicat de la presse parisienne, rue Condorcet, 66, à Paris. SCHAMBERGER (P.), professeur à l’Athénée royal, rue de l’Agncau, 10, à Anvers. 258 Scamirz (l'abbé), professeur au Collége N.-D.-de-la-Paix, à Namur. Schutz-Loubrie (A.), négociant en vins, quai des Char- trons, 5, à Bordeaux. SIMON (P.-J.), instituteur, à Vezin. Sorell, ingénieur, à Maredsoux (Denée. — Prov. de Namur). SOROGE (D.), capitaine de gendarmerie, à Mons. STASSE (N.), pharmacien, rue de la Cathédrale, 34, à Liége. STERKEN, professeur au Collége St-Hadelin, à Visé. STRAELEN-KEMPENEERS (Madame), à Hasselt. Strail (l'abbé Ch.), à Fond-de-Forêt, par Trooz. Teiruncer (J.), professeur à l’École normale, rue St-Joseph, 18, Molenbeek-St-Jean. Tueuwissen (F.), instituteur, à Lommel (Limbourg). TiserGnien (L.), docteur en médecine, rue du Nord, 59, à Bruxelles. Tocuerr (André), étudiant à l’Université, rue d'Orléans, 49, à Ixelles. TonGLer (A.), commis au Gouvernement provinical, à Dinant. Tosquinet (X.), médecin principal honoraire, rue d'Écosse, 4, St-Gilles (Bruxelles). Tisur (C.), professeur à l’École normale, à Nivelles, Van Bambeke (Ch.), docteur en médecine, professeur à l’Université, rue Haute, 5, à Gand. Van BasreLaer (D.-A.), membre de l’Académie de médeeine, rue de l’'Abondance, 24, à St-Jossce-ten-Noode. Van DEN BroEck (H.), rentier, rue de l'Église, 4113, à Anvers. Van De Pur(John), rue Kipdorp, 71, à Anvers. Van DER BRuGGEN (A.), candidat-notaire, rue Capouillet, 55, à Bruxelles. VANDERHAEGHEN (H.), chaussée de Courtrai, 182, à Gand. VANDERKINDERE (L.), professeur à l’Université de Bruxelles, à Uccle. 259 Vanoerysr, agronome de l’État, à Hasselt. Van Geerr (Ch.), horticulteur, rue de la Provinec, à Anvers. Van Heurck (H.), professeur-directeur du Jardin botani- que, rue de la Santé, 8, à Anvers. Van Nero (Ch.), boulevard d'Anvers, 58, à Bruxelles. Vanré (J.-B.), régent honoraire d’École moyenne, à Forest, près Bruxelles. Van Verren (F.), propriétaire, rue d’Or, 54, à Bruxelles. Van ZuyLex (AÏb.), avocat, avenue de l'Industrie, 19, à Anvers. Vergisr (le chanoine A.), supérieur du Petit-Séminaire, à Hoogstraeten. VERHEGGEN (H.), directeur de l’École moyenne, à Walcourt. VERNIEUWE (Th.), chef de bureau au Ministère de l'agricul- ture, rue Van der Meersch, 37, à Schaerbeek. ViNDEvOGEL (F.), sous-chef de culture au Jardin botanique de l'État, à Bruxelles. Vrrs (A.), régent à l’École moyenne, à Vilvorde. Wesmael (A.), architecte de jardins, à Nimy. 240 MEMBRES ASSOCIÉS. ALLEMAGNE. AscuersoN (P.), professeur à l’Université, Bülowstrasse, 51, à Berlin. Coux (G.), professeur à l’Université, directeur du laboratoire de botanique, à Breslau. EnGer (Ad.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Berlin. FLückiGer (G.-A.), professeur à l'Université, à Strasbourg. Garcke (A.), professeur à l’Université, Gneisenaustrasse, 20, à Berlin. Prerrer (W.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Leipzig. PrincsueiM (N.), membre de l’Académie des sciences, Bend- lerstrasse, 51, à Berlin. Sacus (J.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Wurzbourg. STRASBURGER (E.), professeur à l’Université, directeur du Jar- din botanique, à Bonn. ScHWENDENER (S.), directeur de l'institut botanique de lPUni- versité, Matthaikirschstrasse, 28, à Berlin. ANGLETERRE. A BagiNGtTon (Ch.-C.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Cambridge. Baker (J.-G.), conservateur des herbiers aux Jardins royaux, à Kew. 241 Hooker (J.-D.), directeur honoraire des Jardins royaux deKew, à Sunningdale. Masters (docteur Maxwell T.), à Londres. Ouver (D.), professeur à l’Université, à Kew. AUSTRALIE. von MüLLer (le baron Ferd.), directeur du Jardin botanique, à Melbourne. AUTRICHE-HONGRE. HaynaLp (le cardinal D' L.), archevêque, à Kalocsa. Srossisca (A.), secrétairede la Société d’horticulture, à Trieste. DANEMARK. Lance (Joh.), professeur de botanique, éditeur du Floru Danica, à Copenhague. WarminG (E.), professeur à l’Université, à Copenhague. ESPAGNE. CoLmeiro (M.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Madrid. ÉTATS-UNIS. Warson (Senero), conservateur de l’herbier de l’Université, à Cambridge. FRANCE. BaïLLoN (H.), professeur à la Faculté de médecine, à Paris. JERTRAND (E.-E.), professeur à la Faculté des sciences, à Lille. BouLay (l’abbé), professeur à la Faculté catholique des scien- ces, à Lille. Bureau (Éd.), professeur- administrateur au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris, 242 CLos (D.), professeur, directeur du Jardin des plantes, à Toulouse. DucuarrRe (P.), ancien professeur à la Faculté des sciences, rue de Grenelle, 84, à Paris. Joroan (A.), rue de l’Arbre sec, 40, à Lyon. Le Jouis (V.), président de la Société des sciences naturelles, à Cherbourg. NyLANDER (W.), passages de Termopyles, 61, à Paris. RenauLr (B.), aide-naturaliste au Muséum, rue de la Collé- giale, À, à Paris. Van Tiecnen (Ph.), professeur-administrateur au Muséum, rue Vauquelin, 22, à Paris. HOLLANDE. De Vies (Hugo), professeur à l'Université, à Amsterdam. Ounemaws (C.-A.-J.-A.), professeur à l'Université, à Amsterdam. SuriNGar (N.-F.-R.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Leyde. ITALIE. CarueL (T.), professeur, directeur du Jardin botanique, à Florence. Saccarpo (P.-A.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Padoue. Toparo (T.), sénateur, directeur du Jardin botanique, à Palerme. JAVA. Treus (M.), directeur du Jardin botanique, à Buitenzorg. ROUMANIE. Bnanpza (D), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Bucharest, 245 RUSSIE. Fiscuer DE WaLpHeim (A.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Varsovie. ReceL (Ed.), directeur du Jardin imperial de botanique, à St-Pétersbourg. WononIne D.), à St-Pétersbourg. SUÈDE. Fries (T.-M.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Upsal. SUISSE. Carisr (H.), rue St-Jacques, 5, à Bâle. DE CANDOLLE (A.), Cour-St-Pierre, 3. à Genève. Fiscner (L.), professeur à l'Université, directeur du Jardin botanique, à Berne. VÉNÉZUELA. | Enxsr (A.), professeur à l’Université, directeur du Musée natio- nal, à Caracas. 2 244 Liste des Académies, Sociétés savantes, revues pério- diques, etc., avec lesquelles la Société échange ses publications. Allemagne. Arnstadt. — Deutsche botanische Monatsschrift,. Berlin. — Botanischer Verein für die Provinz Brandenburg und die angrenzende Länder. Bonn. — Naturhistorischer Verein der preussischen Rhein- lande und Westphalens. Braunsweig. — Verein für Naturwissenschaft. Brême. — Naturwissenschaftlicher Verein. Breslau. — Schlesische Gesellschaft für vaterländsche Cultur. Carlsruhe. — Naturwissenschaftlicher Verein. Cassel. — Botanisches Centralblatt. Chemnitz. — Naturwissenschaftliche Gesellschaft. Dresde. — Naturwissenschaftliche Gesellschaft Isis. Erlangen. — Physikalisch-medecinische Societät. Giessen. — Oberhessische Gesellschaft für Natur- und Hecil- kunde. Halle. — Leopoldino-Carolinische deutsche Akademie der Naturforscher. léna. — Geographische Gesellschaft. Kiel. — Naturwissenschaftlicher Verein für Schleswig-Holstein. Künigsberg. — Künigsliche physikalisch-ükonomische Gesell- schaft. Landshut. — Botanischer Verein. Leipzig. — Botanische Zeitang. Metz. — Société d'histoire naturelle. Offenbach A. M.— Offenbacher Verein für Naturkunde. Sondershausen. — Thüringischer botanischer Vercin. Wiesbaden. — Nassauischer Verein für Naturkunde, Zwickau. — Verein für Naturkunde, 245 Angleterre. Belfast. — Natural History and Philosophical Society. Édimbourg. — Botanical Society. Glasgow. — Natural History Society. Londres. — Trimen’s Journal of Botany. » Linnean Society. » Royal Microscopical Society » The Gardeners’ Chronicle. Australie et Tasmanie. Hobart-Town. — Royal Society. Sydney. — Linnean Society of New-South Wales. Autriche-Hongrie. À gram. — Société d'histoire naturelle de Croatie. Briünn. — Naturforschender Verein. Budapest. — Musée national de Hongrie. Graz. — Naturwissenschaftlicher Verein für Steiermark. Klausenburg. — Magyar Nüvenytani Lapok. Losce. — Ungarische Karpathenverein. Trieste. — L’'Amico dei Campi. » Museo civieo di storia naturale. » Societa adriatica di scienze naturali. Vienne. — Kais.-Künig. naturhistorisch Museum. » Kais.-Künig.-Zoologisch-botanische Gesellschaft. Belgique. Bruxelles. — Académie royale des sciences, des lettres et des beaux arts. » Fédération des Sociétés d’horticulture. » Musée royal d'histoire naturelle. » Observatoire royal. 246 Bruxelles. — Société belge de géographie. » » belge de microscopie. Ù » entomologique de Belgique. » » malacologique de Belgique. Dinant. — Cercle des naturalistes dinantais. Fraipont-Nessonaux. — Société botanique. Gand. — Kruidkundig Genootschap Dodonaea,. Huy. — Cercle des naturalistes hutois. Mons. — Société des sciences, des lettres et des arts du Hainaut. Verviers. — Cercle des sciences naturelles, Brésil. Rio-de-Janerio. — Museu Nacional. Canada. Toronto. — Canadian Institute. Danemark. Copenhague. — Botaniske Forening’s Kjübenhavn. États-Unis. Boston. — American Academy of Arts and Sciences. » Society of Natural History. Craw/fordville. — The Botanical Gazette. Manhattan. — Kansas State Agricultural College. New-Haven. — The american Journal of Science. Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences. Mew- York. — Torrcy Botanical Club. » New-York microscopical Society. Philadephie. — Academy of Natural Sciences. » Faculty ofthe Wagner free InstitutionofScience. 247 St-Lous. — Academy of Sciences and Arts. » Botanical Garden. Sulem. — Peabody Academy of Sciences. San Francisco. — California Academy of Sciences. Topeka. — Kansas Academy of Science. Trenton. — The Trenton natural History Society. » Departement of Agriculture. Washington. — Smithsonian Institution. France et Algérie. Alger. — Association scientifique Algérienne. » Société algérienne de climatologie, sciences physi- ques et naturelles. Angers. — Société académique de Maine-et-Loire. » » d’études scientifiques, Annécy. — Société Florimontane. Autun. — Société d'histoire naturelle. Bone. — Académie d'Hippone. Bordeaux. — Société Linnéenne. Brest. — Société Académique. Caen. — Suciété Linnéenne de Normandie. Cherbourg. — Société des sciences naturelles. La Rochelle. — Société rochelaise de botanique. Lyon. — Société botanique. » » d'agriculture, sciences et arts utiles. Montmédy. — Société des amateurs naturalistes du Nord de la Meuse, Montpellier. — Société d’horticulture et d'histoire naturelle. Moulins. — Revue scientifique du Bourbonnais. Paris. — Bulletin seientifique de la France et de la Belgique. » Feuille des jeunes naturalistes. » Journal de botanique. 248 Paris. -— Muséum d'histoire naturelle. » Société botanique de France. » ) Linnéenne. Rouen. — Société des amis des sciences naturelles Semur. — Société des sciences historiques et naturelles. | Toulouse. — Académie des sciences, inscriptions et belles- | lettres. » Revue mycologique. » Société des sciences physiques et naturelles. D Société française de botanique. Grand-Duché de Luxembourg. Luxembourg. — Institut royal Grand-Ducal. » Société botanique. Hollande. Nimèque. — Nederlandsche botanische vereeniging. Italie. Florence. — Nuovo giornale botanico italiano. Gênes. — Malpighia. Milan. — Societa italiana di seienze naturali. Modène. — Societa dei naturalisti. Palerme. — Academia di scienze e lettere. » Giornale di scienze naturali ed economische. Portici. — R. Scuola superiore d’agricoltura. Rome. — Instituto botanica di Roma. Venise. — Reale Instituto veneto di scienze, lettere ed arti. » Notarisia. Mexique. Mexico. — Sociedad Centifica. 249 Portugal. Coimbra. — Sociedade Broteriana. République Argentine. Buenos-Ayres. — Academia nacional de ciencias. La Plata. — Museo de la Plata. République de Costa Rica. San Jose. -- Museo national. Russie. Ékatheringbourg. — Société Ouralienne d'amateurs des scien- ces naturelles. Helsingfors. — Societas pro Fauna et Flora Fennica. Moscou. — Société impériale des naturalistes. Odessa. — Société des naturalistes de la Nouvelle-Russie. St-Pétersbourg. — Jardin impérial de botanique. Suède et Norwège. Christiania. — Université de Norwège. Lund. — Botaniska Notiser. » Université. Upsal. — Société royale des sciences. Suisse. Coire. — Naturforschende Gesellschaft Graubündens. Franenfeld. — Thurgauissche Naturforschende Gesellschaft. (ienève, — Société botanique. Lausanne. — Société Vaudoise de sciences naturelles. Veuchâtel. — Société des sciences naturelles. Saint-Gall. — Naturwissenschaftliche Gesellschaft, Sion. — Société Murithienne. Zurich. — Société botanique suisse, ee ———— 7 à éd TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XXIX. PREMIÈRE PARTIE, Pages. Biographie de Louis-Alexandre-Henri-Joseph Piré, par Francois BTE DIR ANA NES PRS EN ET RER NE IT À Revue critique des espèces du genre Acer, par Alfred Wesmael. . 17 Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui (Viscum Mbine ne prbiniie Daurent dei ei LE 2 QAR 67 Observations algologiques, par E. De Wildeman , . . . . . 95 biébens, par G: Lochenies .. : +. 4 : % Ve … 153 Mousses nouvelles de l’Amérique du Nord, par F. Renauld et J Cardot . L . . L LC] . . . . . . e . - . . 145 Musei exotici novi vel minus cogniti, auct. F. Renauld et J. Cardot, GE en ci EN Pa LC PUIS AS ESS GORE SUCER ER SR Catalogue annoté de Lichens observés en Belgique, par G. Dens et PÉTER AN LR ee EUR EU LINE 21060 Lo LEE Contributions à la Flore mycologique de Belgique, par Mwes E. Bommer CM ROUSSCA pe RUN NE CRU PR TA DE Notice nécrologique sur Henri Stéphens, par Edm. de Selys BP CRANDS EE Se MR ENT ANSE Notes algologiques, par É. De Wildeman . . . . . . . . 511 Note sur une fleur monstrueuse de Fuchsia coccinea, par PUDEUR ae. Nc ONU" "315 DEUXIÈME PARTIE. Conseil d’administration pour l’année 1890, , . . . . . . 9 Séance mensuelle du 12 janvier 1890 RL, PTE RE D Les Roses récoltées par M. Paul Sintenis dans d'Arménie turque en 1889, par François Crépin . . . … ./. 6 L'aimant agit-il sur le noyau en division? par L. Errera. . 17 DIDROR AB A CC". où PRINCE 42 Bétiuberielayoles tent nt re NN TS UNOSRERSS 48 Pages. Séance mensuelle du 8 février 1890, . . . . . . . . . 49 Le docteur Ernest-Saint-Charles Cosson. Notice biographique. : 50 Les stipules peuvent-elles offrir des caractères distinctifs dans les Rosae caninae? par Francois Crépin . . . 5% Le Rosa rubiginosa L. var. decipiens Sagorski, par Francois CRÉDIT SU RTE EME ET Me RO NS CRETE Ace nensuelle du 8 mars 1800 4 mel, 0 CANON Comment faut-il rendre en français les mots ‘Ty, hypha? pan Ch:-Van Bambeke sf 41m at rmhatnml Tente Piperaceae costaricenses novae auctore C, de Candolle . . 69 Influence de la radiation sur la coloration des raisins, par Énule Caurente Menu at à 4 Lie NON ME EN Note sur les formes-levures chromogènes, par Émile Laurent 76 Melangeset nouvelles LS te 280 ES RAD LA rs "280 Séance mensuelle du 19 avril 1890 . . . . . CRE TR Bibliographie, mélanges et nouvelles . . . 5. . . 86 Assemblée générale du 4 mai 1890 . TT SUN SNS EL ENRREEE Séance extraordinaire tenue à Arlon le 22 juin 1890. . . . . 97 Classification des Roses européennes par le docteur E. Ripart (œuvre posthume) accompagnée d'observations, par Fran- COS CRE DIR ST 7 UE RS RS EN CRT NET Note sur une nouvelle habitation d'Aceras anthropophora Re Br par Arthur Mansion Mer MONUMENT ATIE Le Lycopodium alpinum retrouvé en Belgique, par Arthur DHNSION IN EN ANNEE SENTE TRE DRETE : Le Leucoium acstvium et l’'Ophrys apifera trouvés dans la Flandre-Orientale, par Th: Durand +4 4 E MD Melanges etnauvellest Ne 0 Rte JO ONE Séance mensuelle-du 1l octobre 1890, 0. LULU ACC REE Nolesrubologiques, par Th Durandpi en AE Note sur les Stachys lanato X alpina Gravet mss. et alpino Xlauata Rapie, (par Th: Durand © © 50m. 0" . , 192 Contribution à l'étude des Algues de Belgique, par É. De MED C SRE ee Note sur le Polyÿporus incendiarus Boug., par C.-I. Delogne 159 sn de RU PA 0” . 155 Bibliégraphie , :: © ."% Mélanges et nouvelles , . e | . 1e . } AY . 253 Pages. Snce mensuelle du 8 novembre 1890 . . . . . its TR 145 Tableau comparatif des Algues de Belgique, par É. De Wil- OU M 1e Ateimalvo eue La CLONE Bibliographie. . . ae L'aV re CENSaNT TERRE Assemblée générale du 7 es 1890. Te a) eee 108 Rapport sur les travaux et la situation de la Société en 1890, par ML: /Errera, président. % «1 . © : . + 164 Rapport présenté à la Société de botanique par (à Com- mission chargée de s'occuper d’un projet d’organi- sation de la salle de botanique au Palais du peuple à Bruvelles par MT Brrert, LL MONO LS ee 0169 Notice sur sept Lichens nouveaux pour la flore de Belgique, DARRAPURODSIEL EU et Jun ie (ie Lee: 286 Compte-rendu de l’herborisalion générale de la Société royale de botanique de Belgique en 1890, par E. Lemoine 219 Biske des membres.dels Sociétés, 4) Lie EM SN nu SU Liste des Académies, Sociétés savantes, revues périodiques, etc., avec lesquelles la Société échange ses publications . . 244 RO HE PNA SE: ù MES AM Cai j [ ji MBL/WH |