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BULLETIN

DE LA

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SOCIETE ZOOLOGIQUE

DE FRANCE

POUR L'ANNÉE 1905

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

DE FRANCE

(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)

ANNEE 1 90 5

TRENTIEME VOLUME

P*^FtIS Vie

AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE 28, RUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes)

1905

AVIS

Les Membres de la Sociélé soiil inslammeut priés d'adresser, d'une façon Impersonnelle, tous les enrois d'argent et les mandats à

Monsieur le Tuésohiek DE LA Société Zoologiqle de France.

//ICI

LISTE

DES

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

AU 1er JANVIER 1905

AVEC I.A DATE DE LEUR ADMISSION

Le nom des Membres fondateurs est précédé de la leHre F

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE

F Blanchard (Prof. Raphaël), élu le 18 décembre 1900.

MEMBRES HONORAIRES

1894 Agassiz (Alexander), directeur du Musée de zoologie com- parée de Harvard Collège, à Cambridge. Mass. (Etats-Unis). F Bahboza du Bocage (prol. José Vicente), membre de l'Aca- démie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal).

1901 Fabre (J. h.), membre correspondant de l'Institut, àSérignan (Vaucluse).

1901 Grassi, professeur danatomie comparée à l'LIniversité, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie).

1878 GCnther (D'' Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo- gique du British Muséum, à Londres (Angleterre).

1901 1.IIMA (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokyo (Japon).

1901 Laveran, membre de l'Institut, membre de l'Académie de médecine, 25, rue du Montparnasse, à Paris.

1894 Lnx.n:BORG (W.), professeur émérite à l'Université d'I^psal (Suède).

1894 MoBius (K., directeur du Musée Zoologique, 43, Invaliden- strasse, à Berlin (Prusse).

1897 MrRRAY (John), Ph. 1)., directeur des publications de l'expé- dition du Challenger, Challenger lodge, Wardie, à Edim- bourg (Ecosse).

1897 Nansen (Fridtjof), professeur à l'Université de Christiania (Norvège). F Sharpe (R. Bowdler). F. L. S., chargé de la section ornitho- logique du British Muséum, à Londres (Angleterre).

I90I ScHULZE (F. E.), directeur de l'Institut zoologique, 43, Invali- denstrasse, à Berlin (Prusse).

189o Van Beneden (Edouard), membre de l'Académie royale de Belgique, professeur à l'Université de Liège (Belgique).

1903 ZoGRAK (Dr Nicolas de), professeur à l'Université (Musée poly- technique), à Moscou (Russie).

MEMBRES CORRESPONDANTS

1893 Brlsina (Spiridion), professeur à lUniversité, directeur du Musée national zoologique à Agrani (Croatie).

1886 DuGÈs (Dr Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique). 1888 Fritsh (l)r Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême).

1896 (Iraff (h. Vox), professeur à l'Université de Graz (Autriche).

1890 HoRST (D^ R.), conservateur au Musée d'Histoire naturelle, à

Leide (Hollande).

1902 LeverkChn (D^ Paul), Conseiller de la Cour, à Sophia (Bul- garie).

1897 Sluiter, professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande).

1904 Strebel (Hermann), au Musée Zoologique, Hambourg (Alle- magne).

1891 Ve.idovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême, è

Prague (Bohême).

MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1)

F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. 1888 Chancel (M'i'' Aline), décédée en J889. 1888 GuERNE (baron Frédéric de), décédé en 1888.

F Hamonville (baron d'), décédé en 1899.

F Hugo (comte Léopold), décédé en 1893. 1876 Semallé (vicomte René de), décédé en 1894.

F Vian (Jules), décédé en 1904.

(1) Par une délibération on date du 2;j janvier 188ij, le Conseil a décidé de main- tenir perpétuellement en tète du Uiillctiii la liste des Membres donateurs décédés.

MEMBRES TITULAIRES (1)

11)03 Aiîuic (Paul), licencié es sciences, 10, quai Debilly, à

Paris (10"). 1897 AcoNiN (Georges), avocat, 8, rue Sophie-Germain, à Paris (14''). 1890 Albert l'^^ (S. A. S. le prince), prince de Monaco {membre

donateur', correspondant de l'Institut, 10, avenue du Tro- cadéro, à Paris (10' ).

1889 Alluaud (Charles), 3, rue du Dragon, à Paris (0'^).

1893 Amaudrut, professeur au lycée, à Vesoul (Haute-Saône).

1892 André (E.), notaire honoraire, 17, rue des Promenades, à

Gray (Haute-Saône). 1897 AxTU'A (D'' Grégoire), directeurdu Musée dhistoire naturelle, rue Blona, à Bucarest (Roumanie).

1890 Arechavaleta (D^ José), directeur général du Muséum natio-

nal, 309, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay).

1893 Arrigom degli Oddi (comte), professeur à l'Université, à

Padoue (Italie), lo. 1897 Artallt (l)r Stéphen), 2, rueBoutarel, à Paris (4").

1893 AuBERT (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire

naturelle, 103 A, boulevard Boisson, quartier de la Blan-

carde, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1880 Bambeke (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue

Haute, à (iand (Belgique). 1880 Barrois (Di Théodore), professeur à l'Université. 220, rue

Solférino, à Lille (Nord). 1890 Barrows (Walter B.), professeur de Zoologie et de Géologie

au Collège d'agriculture, à Lansing, Mich. (Etats-Unis).

1879 Bava Y (Arthur), pharmacien en chef de la marine en retraite 82, rue Lauriston, à Paris (10'').

1903 Beauchamp (Paul de), licencié es sciences, 13, rue Saint-

Romain, à Paris (0'').

1901 BEAccLAm (Henri), vétérinaire à Cherré, commune de la Ferté Bernard (Sarthe).

1889 Bedot (Di" Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse).

1901 Bellari) (D' E. p. de), médecin chirurgien, à La Ceïba (Hon- duras). 2o. F Besnard (Auguste), conducteur des ponts et-chaussées, 68, route de Laval, au Mans (Sarthe).

1904 Best (D'' W. H. G. H.), médecin en chef de l'hôpital et parasi-

tologue du gouvernement, à Lagos (Afrique occidentale anglaise).

(I) La Socif'té s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (.1*^ // (/(/ Rèijlemenl)

VIII

1884 Bibliothèque de l'Université et de l'État, à Strasbourg (Alsace).

1889 Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère).

1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de

Bufïon. à Paris (o'^').

1892 Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via romana, à Florence (Italie).

1892 Bibliothèque de l'Université, à Rennes (Ille et-Vilaine).

1884 Bignon (M"'' Fanny), docteur es sciences, professeur à l'École Edgard Quinet, 102, rue du Faubourg-Poissonnière, à Paris (1(K).

1884 BiNOT (Di' Jean), chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, 22, rue Cassette, à Paris (6'').

1891 Blanc (Edouard), (membre à rie), explorateur, 52, rue de

Varenne, à Paris (7').

30. 1892 Blanchard (M™'^ Raphaël), {membre donateur), 226, boulevard Saint-Gerinain, à Paris (7'').

F Blanchard (!> Raphaël), {membre donateur), professeur à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 22(5, boulevard Saint-Germain, à Paris (7').

1889 Blasius (Dr Rudolph), 25, Petrithor Promenade, à Brunswick (Allemagne).

1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu- relle, 7, Gauss-strasse, à Brunswick (Allemagne).

1881 Blonav (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris (9').

1904 BoHN (Georges), docteur ès-sciences, préparateur-chef de Zoologie à la Faculté des sciences, 18, boulevard Saint- Marcel, à Paris (o*?).

1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université, I, calle Moreto, à Madrid (Espagne).

1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre donateur), 10, avenue

diéna, à Paris (16').

1898 BoNDOUY, préparateur à la Faculté des sciences, à Rennes (llle-et-Vilaine).

1893 B0NNAIRE (l)i' E.), professeur agrégé à l'Université, accoucheur

des hôpitaux, 37*'''', rue de Bourgogne, à Paris (7'').

40. 1903 Bonnet (Ainédée), (membre donateur), préparateur à la Faculté des sciences, 21, place Bellecour, à Lyon (Rhône).

1904 BoRCÉA (Jean), licencié ès-sciences, 9, rue Thoullier, à

Paris (5' ).

1904 Boubée (Ernest), naturaliste, 3, place Saint André des arts, à

Paris (6'^). 1880 BoucARD (Adolphe), Spring vale, île de Wight (Angleterre). 1897 BouTAN (Dr Louis), maître de conférences à l'Université de

Paris, directeur de la Mission pour l'exploration scienti-

lique de l'indo Chine, à Hanoi (Tonkin).

IX

|S!)() BoiviER (E. L.), professeur au Muséum (riiistoire uaturelle, 39, rue Claude IJeruanl. à l'aris (.")").

1893 Brabant (Edouard), au cliàteau de lAlouelle, près Caïubrai

(Nord). 18S9 Branicki (comte Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska,

à Varsovie (Russie).

1890 Braun (D"" Max), professeur à lUniversité, directeur du

Musée zooloi^ique, I, Sternwartstrasse, à Konigsberg (Prusse). 189^ Brian (Alfred), (membre donateur), 6, via San Sebastiano, à Gènes (Italie). 50. 1894 Brôlemann (Henry), directeur de la succursale du Comptoir national descompte, à Cannes (Alpes Maritimes).

189() Brumpt (Emile), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté de médecine, l(), rue (îustave Courbet, à Paris (Ki*').

1896 Bruyant, professeur-suppléant à lÉcole'de médecine, 26, rue

Gaultier-de-Biauzat, à Clermont Ferrand (Puy-de Dôme). 1892 Blchet (Gaston), rue de lÉcu, à Roinoiantin(Loir-et-Cber). 1904 Bl'gnion (Dr Edouard), professeur d'Embryologie à la Faculté

de médecine, au Mont Olivet, à Lausanne (Suisse).

1897 BujOR (Dr Paul), professeur de Zoologie à la F^aculté des

sciences de l'Université dlassy (Boumanie). F Bureau (D^ Louis), (membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire Inférieure).

1902 Galvet, chef des travaux pratiques, attaché à la Station

zoologique de Cette (Hérault). 1889 Camerano (D^ Lorenzo). professeur à l'Université, palazzo

Carignano, à Turin (Italie). 1880 Campbell (John Mac Naught), C. E., F. Z. S., senior assistant

curator, Kelvingrove Muséum, à (îlasgovv (Ecosse). 60. 1902 Carié (Paul), (membre donatenr), 130, rue de la Boëtie, à

Paris (8'-) et à Curepipe (lie Maurice). 1895 Caustier (Eugène), 32, rue Lacépède, à Paris (5''). 1900 Cazamian, professeur au Lycée de Dijon (Côte-d'Or).

1903 Caziot (Commandant), lï, quai Lunel, à Nice (Alpes-Mari-

times).

1903 Certes (M™*? Adrien), 53, rue de Varenne. à Paris (7').

1891 Ch.^ncel (Mme Marins), (membre donateur), ^2.(), boulevard

Saint Germain, à Paris (7'). 1900 Charlot (M"' Julie), 40, rue des Saints-Pères, à Paris. 1883 Chatin (1)1- Joannès). membre de l'Institut, professeur à

l'iîniversité. 174, boulevard Saint Germain, à Paris (6').

1904 Chatton, licencié ès-sciences, 5. rue de Navarre, à Paris (5'^). 1891 Chaves (Francisco Alfonso), directeur de l'Observatoire

météorologique, à Ponta Delgada, île Sào Miguel (Açores)

X

70. 1881 Chevreux (Edouard), (membre donateur), rouie du cs\^,kBône (Algérie).

1891 Chevreux (MH"), (membre à vie), 131, (îrande-Rue, à Boulogne

sur-Seine (Seine).

1899 Ghobait (Dr A.), 4, rue Dorée, à Avignon (Vaucluse).

1888 Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris (16'^).

1881 Clément (A, L.), (membre à lie), dessinateur, 34, rue Lacé- pède, à Paris (5^).

1876 Collardeau du Heaume (Marie-Philéas), 6, rue Halévy, à Paris (9^).

1887 CosMovici (Di" LéonC), professeur à l'Université, 11, Stefan cel mare, à lassy (Roumanie).

1900 CouTU^RE, (l)r H.) professcur à l'Ecole supérieure de Phar-

macie, 12, rue Notre-Dame des Cliamps, à l^aris ((V ).

189.") Dalmas (comte Raymond de)', 20, rue de Berri, à Paris (0').

1904 Dambeza, (membre à vie), avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, o, rue de Villersexel, à Paris (9").

8o. 1902 Darboix (G.), (membre donaieur), chargé de cours à la Faculté des sciences, o3, boulevard Périer, à Marseille ( Bouches du- Rhône).

1897 Darltv de (îrandré (Albert), directeur du Muséum Des-

jardins à Port-Louis (lie Maurice).

1884 Dautzenberg (Philippe), (membre donateur), 209, rue de l'Uni- versité, à Paris (7'').

1904 Davenport (Charles), director Station for expérimental Evo- lution ofcold spring llarbor, Carnegie Institution, New- York (Etats-Unis).

1898 Davenière (Emile), licencié es sciences, 0, rue Mizon, à

Paris (0'^). 1904 Debreuil (Charles), avocat à la Cour d'Appel, 2."), rue de Châ- teaudun, à Paris (9*?).

1887 Delage (Dr Yves), membre de l'Institut, professeur à l'Uni- versité de Paris, au laboratoire de la Faculté des sciences. Sorbonne, Paris (o^).

189o Delolche de Pémoret (Paul), au château des (^rubliers, com- mune d'Arthon (Indre).

1870 Demaison (Louis), archiviste, 21, rue Nicolas-Perseval, à Reims (Marne).

1901 Dessalle (L. A.), 2, rue Boutharel (lie Saint Louis), à l*aris(4''). 90. F DoLLFus (Adrien), <\\vqqXquy û.q\^ Feuille des jeunes naturalistes,

'•^o, rue Pierre-Charron, à Paris (8'^).

1892 DoLLFus (Gustave), (membre à vie), \o, rue de Chabrol, à

Paris (10').

1897 Domet de Vorges (Albert), licencié ès-sciences naturelles, 4, avenue ïhiers, à Compiègne (Oise).

XI

18S7 DoMiNici (Henri), licencié ès-sciences, 10. |»l;ice de LaJ)()r(le, à Paris (8'^).

1877 DorviLLÉ, professeur à l'École des Mines, 207, boulevard Saint Germain, à Paris (7').

1902 DiBAR, docteur en médecine, 73, rue Caumartin, à Paris (î)' ).

187(j DiBois (Aphonse), docteur es sciences, conservateur au Musée

royal d'histoire naturelle, 127, rue Franklin, à Bruxelles

(Belgique). 1897 DiBOSCQ (!>■ 0.), professeurde Zoologieà la Faculté des sciences,

à Montpellier (Hérault). 1904 Dupont (Charles), étudiant en sciences naturelles, 30, villa

Dupont (48, rue Pergolèse), à Paris (16''). 1902 DvÉ (Léon), préparateur à la Faculté de médecine, 123, avenue

de Wagram, à Paris (17'). loo. 1895 Ellingsen (Edvard), à Krager^ (Norvège).

1887 Emery (D' Emile), chef de clinique à la F'aculté de médecine,

105, rue Saint- Lazare, à Paris (8*').

1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse). 1884 Faurot (Dr Lionel), (membre à rie), 7, rue Gustave-Nadeau, à Paris (16"^).

1901 Favette (D'), à Saint-Bel (Rhône).

1902 FÉDOROFF (Mii'^ N.), docteur en médecine, 21, rue (îalilée, à

Paris ([(i^). 1902 Ferdinand I"(S. A. H.), prince deBiû'^arie, [membre donateur), à Sophia (Bulgarie). Direction de la Bibliothèque princière.

1893 FiELD (Dr Herbert Haviland), directeur du Concilium Bihlio-

graphicum, 38, Eidmattstrasse, à Zûrich-Neumunster (Suisse).

1894 Fischer (Henri), docteur ès-sciences, chef de travaux pra-

tiques à la Faculté des sciences, 51, boulevard Saint Michel, à Paris (o^).

1895 FocKEU (Dr Henri), chargé de cours à la Faculté de médecine,

34, rue Barthélémy-Delespaul, à Lille (Nord). iio. 1900 François (Ph.), docteur ès-sciences, chef de travaux pra- tiques à la Sorbonne, 20, rue des Fossés Saint Jacques, à Paris (5«).

1897 Freyssinge (Louis), licencié ès-sciences, pharmacien, 105, rue de Rennes, à Paris (0'^').

1890 Friedlànder (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse).

1895 FiLLARTON (Dr J. H.), zoologistc au Fishery Board for Scot- land, à Saint-Andrews (Ecosse).

1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen (Seine Inférieure).

1900 Garcia Canizares (Dr Philippe), professeur d'histoire natu- relle. 110, calle de Gonsulado, à la Havane (Cuba),

XII

1880 CiARMAN (Sainiiel). assistant of Ichthyology and Herpetology at the Muséum of Comparative Zoology, àt Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats Unis).

189't CiArDRY (.\lbert), membre de l'Institut, professeurau Muséum d'bistoire naturelle, 7 bis, rue des Saints Pères, à Paris (fi'^). 1895 Gaulle (Jules de), 41. rue de Vaugirard, à Paris (6e).

1879 Gazagnairk (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (Alpes-

Maritimes).

I20. 1899 Geougevitch (J.), professeur de Zoologie à l'Université, Belgrade (Serbie).

189ij Gervais (Di' Henri), assistant au Muséum d'histoire natu- relle, [li, rue de Navarre, à Paris (.ïe).

1887 GmoD (])> Paul), professeur à l'Université, à Clermont-

Ferrand (Puy-de Dôme).

1890 GmoDON (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône).

1903 GoELDi. (membre à vie), directeur du Musée Gœldi, 399, caixa do Correio, au Para (Brésil).

1900 Grandidier (Guillaume), chargé de missions scientifiques à Madagascar, 9, avenue Marceau, à Paris (8'^^).

1902 Gréban. notaire, rue de Paris, à Saint-Germain-en-Laye (Seine et Oise).

1891 Gruvel, maître de conférences à l'Université, à Bordeaux

(Gironde).

1900 GuÉRiN, préparateur de Zoologie, à l'Université de Rennes (IlIeetA'ilaine).

1880 GcERNE (baron Jules de), (membre donateur), (>, rue de Tour-

non, à Paris (()").

130. 1895 GuiART (!)'■ Jules), (membre donateur), docteur ès-sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Ecole de Médecine, à Paris, ((i').

1880 GuiTEL (Frédéric), professeur adjoint à la Faculté des sciences, 32, rue Gurvand, à Rennes (Ille et-Vilaine).

1894 Hakki (Ismaïl), professeur à l'École vétérinaire de Pankalti. à Constantinople (Turquie).

1891 Hallez (D> Paul), ju'ofesseur à l'Université, à Lille (Nord). 1900 Hamonville (Baron d), (membre à rie), au château de Manon- ville, par Noviant-aux Prés (Meurthe-et-Moselle).

1888 Hecht (l)r Emile), chef de travaux à la Faculté des sciences,

12, rue Victor Hugo, à Nancy (Meurthe et Moselle).

1902 Henry, répétiteur à l'École Vétérinaire, à Alfort (Seine).

1880 HÉROUARO (Edgard), (membre à vie), maître de conférences de Zoologie à l'Université, sous-directeur du laboratoire de Roscotï ,9, rue de l'Eperon, à Paris (0*).

1892 Herrera (Alphonse), aide-naturaliste au Muséum national,

à Mexico (iMexique).

XIII

l(Syi) Hertwk; (1)' Richard), professeur de Zoologie à l'Université de Miiiiich (Bavière).

140. 11)00 HÉRUBKL, licencié es sciences, 112, rue Monge, à Paris (.V).

1890 HoLSSAVE (Emile), ])harinacien de l'Assistance publi(|ue, a, rue de lEpée-de-Hois, à Paris (.'}'').

l!S9.") .Ia.mmks (!)'• L.), luailre de conférences à l'Université, à Tou louse (Haute (iaronne).

1893 Janet (Armand), (membre à vie), ancien ingénieur de la ma-

rine, 29, rue des Volontaires, à Paris (lo"). 1890 Jam:t (Uliarles). (membre à rie), docteur es sciences, ingénieur des arts et manufactures, villa des Roses, près Beauvais

(Oise).

1890 JoANiN (Albert), chef de travaux^à la Faculté de médecine, 2,

rue du Ponceau, à Chàtillon-sur Bagneux (Seine).

1882 JouBix (Iji" Louis), (membre à rie), professeur au Muséum d'his-

toire naturelle, 88, boulevard Saint-Ciermain, à Paris (.")').

1892 JouRDAN (Etienne), professeur-adjoint à l'Université, 0, rue

de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

F JoissEAiME (Dr Eéllx), (niemhre à rie), 29, rue de (îergovie, à Paris (14").

1883 Joyeux-Laffuie, professeur de Zoologie à l'Université de Caen

(Calvados).

150. 1900 Jimentié, préparateur;! la Faculté de médecine, 120, rue de la Pompe, à Paris (Kl').

1879 Kempen (Ch. van), 12, rue Saint Bertin, à Saint Omer (Pas- de-Calais).

1888 Kerhervé (L. B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais).

1897 Klixcksieck (Paul), éditeur, 3, rue Corneille, à Paris (0").

1894 Koi:hler (R.), professeur à l'Université, 29, rue Cuilloud, à

Lyon (Rhône).

1904 KoLLMANx (Max), agrégé de l'Université, 80''' rue de Rennes, à Nantes (Loire-Inférieure).

1893 Krasilsshtshik (Isaac). 82, Leovska'ia, à Kishinev (Russie

méridionale).

1903 Krempf, licencié ès-sciences, 7'" rue de Laromiguière, à

Paris (5e). 1879 Kl NCKEL d'Hercl'lais (Jules), assistant au Muséum d'histoire

naturelle, au laboratoire d'Entomologie, 55, rue de Bulfon,

à Paris (5' ).

1881 Klnstler (.Iules), professeur-adjoint à l'Université, à Bor- deaux (Gironde).

160. 1904 La Barre ((laston de), 10, rue de Phalsbourg, à Paris (17«).

1891 Larbé (Alphonse), docteur es sciences, chef de travaux pra-

tiques de Zoologie à l'Université, 28, rue Vauquelin, à Paris (5")

XIV

1891 Laboratoire colonial de l'École pratique des Haules-Études,

au Muséum d'histoire naturelle, 1x6, rue de Bufîon, à Paris (l'y).

1903 Labohatoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle,

'.y.'), rue de Bulïon, à Paris {l'y),

1892 Laboratoire de Zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe-

et Moselle).

1904 Lamv, préparateur de Malacologie au Muséum, 47, rue Claude-

Bernard, à Paris {l'y).

1892 Lande (I)' Adam), (>, Maryjânska, à Varsovie (Pologne). 1904 Landriei, 10, rue de la Falaise, au Havre (Seine-Inférieure).

1880 Langlassé (Bené), 50, rue Jacques-Dulud, à Neuilly sur-Seine

(Seine).

1883 Lar(,her {Jy Oscar), membre de la Société de Biologie, 97, rue

de Passy, à Paris (16' ).

170. 1900 Launois (1)1), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 12, rue Portails, à Paris (8<),

1888 Lavergne de Labarrière (Joseph Lois), inspecteur d'assu-

rances, 51, rue de Naples, à Paris (8').

1882 Lenxier ((î), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22,

route de la Hève, à Sainte Adresse, près le Havre (Seine

Inférieure). 1897 LÉVY (M"' Madeleine), licenciée es sciences, 9, rue Bataud,

à Paris (5'). 1891 LiGMKRES (Joseph), directeur de l'Institut de médecine vété

rinaire, à Buenos-Aires (Bépublique Argentine). 1890 LoRioL (de), à Frontauex, près (ieiiève (Suisse). 1897 Lovez (M"'" Marie), licenciée es sciences naturelles, professeur

à l'Ecole Edgar Quinet, 58, rue lîonaparte, à Paris (6' ).

1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret).

1893 Maës (Albert), 39'"% rue du Landy, à Clichy (Seine).

1889 MagalhÀes (!>' Pedro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, caixa do correio, n" 344, à Hio de-Janeiro (Brésil). 180. 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie).

1886 Magne (Alexandre), (membre ilonateur), 13, place Carnot (Bras-

serie Alexandre), à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

1899 Magretti (I)'' Paolo), 76, foro Bonaparte, à Milan (Italie).

1889 Maisonnetve (D^' Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des sciences, 5, rue V'olney, à Angers (Maine et-Loire).

1897 Malaquin (D"" A.), professeur suppléant à l'Université, 159, rue Brûle-Maison, à Lille (Nord).

1884 Man (J.-(î. de), docteur ès-sciences, à lerseke, Zélande (Hol

lande).

1887 Marchal (Paul), directeur de la Station entomologique de

Paris, professeur de Zoologie à l'Institut national agrono- mique, 30, rue desToulouses, à Fontenay-aux-Boses (Seine).

XV

F Mai'.mottan (I)'). ."il, rue Desbordes-Valinore, à Paris (10'). 1892 Maiitin (\y Henri), iJO, rue Singer, à Paris (10"). 1885 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre). 190- 1S93 Mafpas (E.), conservateur de la Hibliothèque nationale, rue de l'Etat major, à Alger (Algérie).

1890 Matrice (Charles), docteur es sciences, à Altiches, par Pont-

à Marcq (Nord).

1879 Mkgnix (Pierre), membre de l'Académie de médecine, 0, ave-

nue Aubert, à Vincennes (Seine).

1904 Meillassoux (Jean Baptiste), [membre (lonateur), 14, rue Pe-

louze, à Paris (S'). 1899 MiNCHiN (D'' Edward), profeseur de Zoologie à University

Collège, 12. Bramshill (îardens, Dartmouth Park Hill, à

Londres N. W. (Angleterre). 1901 MiTCHELL (P. Chalmers). professeur de Biologie au London

Hospital, Wbllechapel, London E (Angleterre). 1884 MoNiEz (Di Romain), inspecteur de l'Académie de Paris, 10,

rue Escudier, à Boulogne (Seine).

1895 MooRE (J. Percy) instructor in Zoology, 1 Jiiversity of Pennsyl-

vania, à Philadelphie, Penna (Etats-Unis). 1897 Moreau (Dr Louis), 189, boulevard Saint Germain, à Paris (7^).

1905 Mottaz (Charles), assistant au Musée d'Histoire naturelle, 39

Grand Pré, à Genève (Suisse). 200. 1892 Moulé (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du département de la Seine, 33, avenue Sainte-Marie, à Saint-Mandé (Seine).

1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse).

1888 Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Prusse).

1892 Musée zoologique de l'Université, à Pavie (Italie). 1883 Musée national zoologique, à Agram (Croatie).

1880 Narias (Dr B. de), (membre à rie), doyen de la Faculté de méde-

cine et de ])harmacie, 17''% cours d'Atiuitaine, à Bordeaux (Gironde), 1888 Nadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8').

1891 Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue

de Ponthieu, à Paris (8").

1891 Neumann (Georges), professeur à l'École vétérinaire, à Tou- louse (Haute Garonne).

1890 Neveu Lemaire (D' Maurice), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 23, quai Claude-Bernard, à Lyon (Rhône).

2X0. 1903 NiRELLE, uuc dcs Arsins, à Rouen (Seine-Inférieure).

1870 Orerthur (Charles), imprimeur, à Rennes (llle-et-Vilaine).

1893 Odlx (Amédé), directeur du Laboratoire maritime, 23, quai

de Franqueville, aux Sables d'Olonue (Vendée). 1890 Oka (])' Asajiro), au laboratoire de Zoologie de la Koto-Shi- han (îakko (Ecole normale supérieure), à Tokyo (Japon).

XVI

1892 Olivier (Ernest), directeur de la Remie scientifique du Bour-

bonnais, 10, cours de la Préfecture, à Moulins (Allier). 1890 Orlkta (Domingo de), ingénieur des mines, à Gijon (Espagne).

1903 Oldemans (Ijr Antonie Cornelie), leerar, 8."), boulevard, à

Arnhem (Hollande).

1879 OuDRi (général Emile), commandant la 9' division d'infan-

terie, à Orléans (Loiret) et à Durtal (Maine-et-Loire). 1884 OusTALET (Di" Emile), professeur au Muséum, 01, rue Cuvier,

à Paris (.")'). 1900 Pacallt (Edgar), 20, rue d Antin, à Paris (2). 220. 1889 Packard (A. S.), professeur à Bronn University, à Providence

U. I. (Etats-Unis). 1890 PsALAcKY (Jean), professeur à lUniversité de Bohême, il, rue

de Cracovie, à Prague (Bohème). 1889 Paszlavszkv (Joseph), professeur à la Réaliskola, 7, Bat

thyâny uteza, à Budapest (Hongrie). 1902 Pas (comtesse du), (membre à vie), 97 rue Royale, à Lille

(Nord).

1904 Patte (Paul), au château de (lorget, près Chartres (Eure-et

Loire).

1884 Pavlov (M'"'^ Marie), Sheremetevski pereulok, maison Shere- metiev, logement 32, à Moscou (iiussie).

1900 Pellegrin (1)1" Jacques), préparateur au laboratoire dHeri)é tologie du Muséum d'histoire naturelle, 143, rue de Rennes, à Paris ((>'-). F Pkxnetier (1)^' (îeorges), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à 1' Ecole de médecine, 9, rue Alain Blan chard, à Rouen (Seine-Inférieure).

1887 pERRn:R (Edmond), membre de l'Institut, directeur du Mu- séum d'histoire naturelle, o7, rue Cuvier, à Paris (o'').

1880 Perroncito (D^" Edouard), correspondant de l'Académie de

médecine, professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). 2)o. F Petit (Louis) aîné, (membre à vie), naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris (2"). 1897 Philippson (Maurice), docteur ès-sciences, 18, rue Guimard, à Bruxelles (Belgique).

1893 Pic (Maurice), (membre à r<cj, Les Guerreaux, par Saint-Agnan

(Saône et-Loire). 1879 PiERSoN (Henri), {membre à vie), à Brunoy (Seine-et-Oise).

1900 PixoY {\y Ernest), 30, rue de Versailles, à Ville d'Avray

(Seine-et-Oise).

1901 PizoN (Antoine), docteur èssciences naturelles, professeur au

lycée Janson de Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris (10"). 1899 Plate (1)'" Ludwig), privât docent à l'Institut Zoologique, 43, Invalidenslrasse, Berlin (Allemagne).

XVII

1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 148, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique).

1902 PoLAiLLON (Dr Henri), 229, boulevard Saint-Germain, à _ Paris (7'')

1903 PoNSFXLE (A.), étudiant en médecine, II i, avenue de Wagram,

à Paris (17'^). HO. 189G Porter (Chaiie-E.), casilla 1 lOS, k Valparaiso (Chili).

1896 Portier (Dr Paul), préparateur à la Sorbonne, 11, rue de la Pitié, à Paris (5' ).

1889 Preudhomme de Borre (Alfred), villa de la Fauvette, Petit

Saconnex, à Genève (Suisse).

1886 Prouho (Henri), maître de conférences à l'Université de Lille, à Rabastens-sur-Tarn (Tarn).

1893 Prlvôt (professeur Georges), directeur du Laboratoire Arago (Banyuls-sur-Mer), 28, rue Vauquelin, à Paris (o«).

1893 Racovitza (G. Emile), (membre à vie), docteur ès-sciences, directeur adjoint du Laboratoire Arago (Banyuls-sur-Mer), 2, boulevard Saint-André-des-Arts, à Paris (6'').

1882 Ratlliet (A.), membre de l'Académie de médecine, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine).

1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise).

1896 Ràtz (D^ Stephan von), professeur à l'xAcadémie vétérinaire,

23, Rottenbiller utcza, à Budapest (Hongrie).

1879 Rec.nard (l)i' Paul), membre de l'Académie de médecine, directeur de l'Institut national agronomique, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris (7*^').

!5o. 189o RÉGNIER (Raymond), juge de paix, à Lorgnes (Var).

1890 Reyckaert (J.), agent de la Société Zoologique, 28, rue

Serpente, à Paris (6'^').

1898 Ribemoxt Dessaignes (D^ A.), professeur agrégea la Faculté de médecine, membre de l'Académie de médecine, 10, bou- levard Malesherbes, à Paris (8<').

1887 Richard {\y Jules), directeur du Musée océanographique, à

Monaco (Principauté de Monaco).

1877 RiGHET []y Charles), professeur à l'Université, lo, rue de l'Université, à Paris (7<).

1903 Rivera (D^ Manuel), professeur d'entomologie à l'Intilut agricole du Chili, à Santiago (Chili).

1897 Robert (Adrien), préparateur du laboratoire de Roscoff

(Finistère), 3, rue Nouvelle, à Paris (9°).

1887 Rorinet (Charles), professeur au lycée. 72, rue Bonneval, à Chartres (Eure-et-Loir).

1893 RocHÉ (Georges), docteur ès-sciences, 4, rue Dante, à Paris(o'').

1901 RoDRiGUEz (Juan), à Guatemala (Amérif|ue centrale).

>6o. 1890 RoDRiGiEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris (6").

Bull. Soc. Zool. de Fr., 190.;. xxx

9

XVIII

1888 RoLLiNAT (Raymond), {membre à vie), à. Argeuton (Indre).

F Rothschild (Baron Edmond de), (membre donateur), 19, rue Lafïite, à Paris (9e).

1880 RoTRou (Alexandre), pharmacien, à La Ferté Bernard (Sarthe).

1895 Roule (D^ Louis), professeur à l'Université, 19, rue Saint- Etienne, à Toulouse (Haute-Garonne).

1900 RuDEVAL (Haoult de), imprimeur-éditeur, 4, rue Antoine

Dubois, à J^aris(()'').

1888 Sabatieu (l)r Armand), correspondant de l'Institut, professeur

honoraire à la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault).

1895 Saint Joseph (baron de), 23, rue François-l'^i', à Paris (S^).

1896 Saint Paul (Léonard de), pharmacien de l'x^ssistance publi-

que, 18, rue Saint Benoit, à Paris (0').

1897 Sand (René), candidat en sciences à l'Université, 45, rue des

Minimes, à Bruxelles (Belgique).

270. 1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place Gloucester square, à Londres (Angleterre).

1884 Sauvage {\y Emile), directeur honoraire de la Station aquicole, directeur du Musée, 39bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulo gne sur-Mer (Pas-de-Calais).

1881 Sauvinet (L. -Ernest), assistant au Muséum, 57, rue Cuvier, à

Paris (5-^).

1894 Sauzieh (Théodore), 80, rue du Rocher, à Paris (8' ).

1902 Savouré (P.), licencié ès-sciences naturelles, préparateur de Zoologie à la Faculté des sciences de Rennes (llle-et Vil.).

1886 Schlumberger (Charles), (membre donateur), ingénieur de la marine en retraite, 16, rue Christophe Colomb, à Paris (8').

1896 Scott (Thomas). LLD, F. L. S., naturalisttothefisheryBoard for Scotland, 280, Victoria Road, à Aberdeen (Ecosse).

1889 Secques (François), pharmacien de D'^ classe, 34, rue Mont-

gallet, à Paris (12^). F SÉuiLLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris (6^).

1895 SELOus(Percy Sherborn), à rireenville,Michigan (États Unis) 280. 1902 Semichon (Louis), licencié ès-sciences, 27, rue Cassette, à

Paris (6'^). IS76 Shellev (captain Georges-Ernest), (membre à rie), F. Z, S., 7, Princes street, Cavendish square, W., à Londres (Angle terre), F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris (16'^).

1901 Simroth (Henrick), i)rofesseur à l'Université, à Leipzig

(Allemagne).

1899 Slioumne(D^N.), à Ihôpital maritime de Cronstadt (Russie).

1899 Société scientifique et station zoologique dArcachon, à Arcachon (Gironde).

1893 Spengel (D' .1. W.), professeur à l'Université, à Giessen (Alle- magne).

XIX

1877 Steindachner (Hofrath D^ Frantz), Director des naturhistoris- chen Hofmuseums, Burgring, à Vienne (Autriche).

J891 Stiles (Dr Charles Wardell), correspondant de l'Académie de médecine, Chief of the Division of Zoology, Hygienic La- boratory, Public Health and Marine Hospital service of the U. S., à Washington, D. C. (Etats-Unis).

1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska à Varsovie, (Russie). 290. 1889 Studer (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse).

1895 SuARD (Dr Paul), médecin de première classe de la marine,

18, avenue Colbert, à Toulon (Var).

1897 SzczAwiNSKA (Mil'' Wanda), docteur ès-sciences et docteur

en médecine, 18, rue Dutot, à Paris (15'').

1898 Terxier (Louis), avocat, à Ronfleur (Calvados).

1893 Théry (André), à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie).

1896 Thézée (Dr Henri), professeur à l'École de médecine, 70, rue

de Paris, à Angers (Maine-et-Loire). 1805 Thompson (W. d'Arcy), professeur à l'Université, directeur du

Musée zoologique, à Dundee (Ecosse). 1901 TiLLiER (J.-B.). chef du transit du canal de Suez, à Isma'ilia

(Egypte). 1887 TopsENT (Emile), docteur ès-sciences, maître deconférences de

Zoologie à la Faculté des sciences, à Caen (Calvados).

1897 ToRRE (Carlos de la), professeur d'anatomie com parée à l'Uni-

versité de la Havane (Cuba). 300. 1878 TouRNEux (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne).

1894 Traizet (Emile), {membre à vie), 42, rue Notre Dame-de-Naza-

reth, à Paris (3'^). 1887 Trapet, pharmacien major de première classe en retraite, 8, rue Valentin Hauy, à Paris (L>).

1895 Troi'essart (D'' Edouard), 145, rue de la Pom])e. à Paris (16e). 1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'Iiistoire naturelle,

8, rue de Bufïon, à Paris (5'^).

1896 Vallé (Louis), docteur es sciences, 41, rue de l'Abattoir, à

Tourcoing (Nord). 1903 Vanev, docteur es sciences, chef des travaux de Zoologie à la

Faculté des sciences, à Lyon (Rhône). 1891 Vaudremer (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes. (Alpes Ma

ritimes).

1898 Versluys (J), docteur ès-sciences, Amsteldijk,6:i, à Amster-

dam (Hollande). 1876 ViAX (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Angias, à Paris (8'^).

310. 1894 ViGNAL (Louis), ÏH, avenue Duquesne, à Paris (7'^).

1899 ViGNON, préparateur au laboratoire de Zoologie de la Faculté

des sciences, 9, boulevard la Tour Maubourg, à Paris (7'^).

XX

1900 ViLLATTE des Prûgnes (Robert), ingéuieur-agronome, au Château des Prûgnes, par Vallon en Sully (Allier).

1888 ViLLEDiEix (Léopold), à Lariaux, par Saint-Didier en Rollat (Allier).

1902 ViSARD de Bocarmé (comte Ferdinand), 0, rue Grandgagnage

à Naniur (Belgique).

1903 Vlès (Fred), licencié es sciences, 15, rue deCluny àParis (o''). 1902 VoLOVATz (M"c Elise), docteur en médecine, 36, avenue de

Wagram, à Paris (8").

1897 Ward (Henry Baldwin), professeur à l'Université de Ne braska, à Lincoln, Nebr. (Etats-Unis).

1880 Wavrin (Marquis de), château de Rousele, par Somergem, près Gand (Belgique).

1880 Weber (Di' Max), professeur à l'Université, 3, Sarphatikade, à'Amsterdam (Hollande).

320. 1890 Wierzejskv, professeur à l'Université, (),Wielopole, à Cracovie (Autriche).

1900 YuNG (Dr Emile), professeur de Zoologie à l'Université de Ge- nève (Suisse).

XXI

LISTE GÉOGRAPHIOUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ

MH = Membre honoraire; MC = Membre correspondant

FRANCE (224)

Allier (3)

Hérault (3)

Olivier

Villate des Prûgnes

Villedieux

Calvet

Duboscq

Sabatier

Alpes-Maritimes (3)

Ille-et-Vilaine (6)

Brôlemann Gazagnaire Vaudremer

Bondouy

Guérin

Guitel

BouchesduRhône (3)

Oberthiir

Aubert Darboux

Rennes (Bibliothèque) Savouré

Jourdan

Indre (3)

Calvados (3)

Delouche de Pémoret

Joyeux-Laffuie Ternier

Martin (R.) Rollinat

Topsent

Isère (1)

Côte-d'Or (1)

Grenoble (Bibliothèque)

Cazamian

Loir-et-Cher (1)

Eure-et-Loir (2)

Buchet

Patte

Loire-Inférieure (2

Robinet

Bureau

Garonne (Haute) (4)

Kollmann

Jammes

Loiret (1)

Neumann Roule

Lucet

Tourneux

Maine-et-Loire (3)

Gironde (4)

Arcachon (station) Gruvel

Maisonneuve

Oudri

Thézée

Kûnstler

Marne (1)

Nabias(B. de)

Demaison

XXII

MeURTHE ET-MOSELLE (o)

Hamonville (baron cl')

Hecht

Magne

Nancy (Bibliothèque)

Nancy (Laboratoire de Zoologie)

Nord (8)

Barrois (Th.)

Brabant

Fockeu

Hallez * Malaquin

Maurice

Pas (Comtesse du)

Vallé

Oise (3)

Domel de \orges Janet (Ch.) Raspail

Pas-de-Calais (3)

Kempen (Ch. Van) Kerhervé (L.-B. de)

Sauvage

Puy-de-Dôme (2)

Bruyant Girod

Rhône (6)

Bonnet

Favette

Girodon

Kœhler

Neveu Lemaire

Vaney

Saône (Haute) (2)

Arnaud rut André

Saône-et Loire (1)

Pic

S A uni E (3)

Beauclair

Besnard

Rotrou

Seine (11)

M'

Chevreux {a

Fleutiaux

Henry

Joanin

Langlassé

Maës

Marchai (P.)

Mégnin

Meniez

Moulé

Railliet

Paris (121)

Abric

Aconin (Georges)

Alluaud

Artault

Bavay

Beauchamp (de)

Bignon (M'")

Binot

Blanc

Blanchard (M"-^ R.)

Blanchard (R.)

Blonay (R. de)

Bohn

Bonaparte (Prince R.)

Bonnaire

Borcéa

Boubée

Bouvier (E.-L.)

Brumpt

Caustier

Certes (M""-')

Cliancel (M""' M.)

Chariot (M'")

Chatin (J)

Chatton

Claybroocke (J. de)

Clément

Collardeau du Haume

Coutière

Dalmas (Comte de)

Dambeza

Dautzenberg

Davenicrc

Dcbreuil

Delage

Dessalle

Dollfus (A.)

XXIII

Dollfus (G.)

Pizon

Dominici

Polaillon

Douvillé

Ponselle

Dubar

Portier

Dupont

Pruvôt

Dyé

Racovitza

Emery

Regnard

Faurot

Reyckaert

Fédoroff (M'")

Ribemont-Dessaignes

Fischer

Richet

François

Robert

Freyssinge

Roche

Gaudry

Rodriguez

Gaulle (J. de)

Rothschild (Baron Edm. de

Gervais

Rudeval (de)

Grandidier

Saint Joseph (Baron de)

Guerne (Baron J. de)

Saint-Paul (L. de)

Guiart

Sauvinet

Hérouard

Sauzier

Hérubel

Schlumberger

Houssaye

Secques

Janet (A.)

Sédillot

Joubin

Semichon

Jousseauine

Simon

Jumentié

Szczawinska (M"')

Klincksicck

Traizet

Krempf

Trapet

Iviinckel d'Herculais

Trouessart

La Barre (de)

Vaillant

Labbé

Vian (P.)

Lamy

Vignal

Larcher

Vies

Launois

Volovatz {W-)

Laveran, 37. 11.

Lavergne de Labarricre

Lévy (M"')

Seine-eï-Oise (3)

Loyez (M"')

Marmotlan

Gréban

Martin (D^ H.)

Meillassoux

Pierson

M or eau

Pinoy

Muséum (Bibliothèque)

Muséum (Lab. colonial)

Muséum (Lab. de malacologie)

SeineIxférieure (o)

Nadar

Nervillft (F. de)

Gadeau de Kerville

Ouslalet

Landrieu

Pacault

Lennier

Pellegrin

Perrier (Edm.)

Nibelle

Petit (L.)

Pennetier

XXIV

ÏAUN (2)

Micgcmarquc Prouho

Var (2)

Régnier Suard

Vaucluse (2i

Chobaut Fabre, M. IL

Odin

Vendée (1)

ÉTRANGER (124)

EUROPE (92)

Chaves

AÇORES (1)

Allemagne (12)

Berlin (Musée) Biasius (R.) Blasius (W.) Braun Friedlânder Hertwig (R.) Môbius, M. H. Plate (L.) Schulze, M. H. Simroth Spengel Strebcl, M. C.

Alsace (1) Strasbourg (Bibliothèque)

AUTRICHE-HONGIUE (10)

Agrara (Musée)

Brusina, M. C.

Fritsh, M. C.

Grafï (L. von) M. C.

Palacky

Paszlavszky

Ràtz (S. von) Steindachner Vejdovsky, M. C. Wicrzejsky

Belgique (8)

Bambeke (Ch. van)

Dubois (Alph.)

Philippson

Plateau

Sand

Van Beneden (Ed.), M. H.

Visart de Bocarmé (Comte)

Wavrin (Marquis de)

Bulgarie (2)

S. A. R. Ferdinand I Leverkûhn (D'), M. C.

Espagne (2)

Bolivar Orueta (D. de)

Grande-Bretagne (12)

Boucard Campbell FuUarton Gùnther, M. II.

XXV

Minchin

Mitchell

Miirray (John), M. H.

Saunders

Scott

Sharpe, M. H.

Shelley

Thompson

Hollande (6)

Horst, M. C. Man (J.-G. de) Oudcmans Sluiter, M. C. Versluys Webcr

Italie (9)

Arrigoni degli Oddi (Comte)

Brian

Camerano

Florence (Bibliothèque des Invertr

brés) Grassi, M. H. Maggi Magretti Pavie (Musée) Perroncito

Monaco (2)

Albert I" (S. A. S. le Prince) Richard

Norvège (2)

Ellingsen Nansen, M. II.

Portugal (1) Barboza du Bocage, M. II.

Roumanie (3)

Antipa

Bujor

Cosmovici

Russie

Branicki (comte X.)

Krasilshtshik

Lande

Pavlov (M""^ M.)

Sliounine

Stolzmann

Zograf, 31. H.

Serbie (l) Georgevitch (J)

Suède (1) Lilljeborg, M. II.

Suisse (11)

Bcdot

Bugnion

Fatio

Field

Genève (Musée)

Larguier des Bancels

Loriol (de)

Mottaz

Preudhomme de Borre

Studer

Yung

Turquie (1) Ismaïl Hakki

ASIE (3)

Japon (2)

TONKIN

Oka

Ijima, M. H.

Boutan

XXVI

AFRIQUE (S)

AçoRES (Iles) (I) Chaves

Algérie (3)

Chevreux (Ed.)

Maupas

Théry

Egypte (1)

Tillier.

Brésil (â)

Gœldi

Malgalhàes (P. S. de)

Chili (2)

Porter Rivera

Cuba (2)

Garcia Torre (de La)

États-Unis (9)

Agassiz, M. H.

Barrows

Davenport

Garman

Moorc

Pacliard

Afrique ocao. anglaise |1) Best

Maurice (Ile) (2)

Carie

Daruty de Grandpré

AMÉRIQUE (21)

Selous Ward W. Stiles

Guatemala (1)

Rodriguez

Bellard

Honduras (1)

Mexique (2)

Dugès, M. C. Herrera

République Argentine (1)

Lignières

Uruguay (1)

Arechavaleta.

LISTE DES MEMBRES DECEDES pendant l'année 1904.

1893. Carus (J. Victor).

1877. Larguieu des Bancels.

1888. MiÈGEMAHQUE.

F Vian (Jules).

XXVII

BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1905

Membres du Bureau :

Président Pi'of L. Jol bin.

C X. Raspail. Vice-Présidents | (. Pruvôt.

Secrétaire général D^ J. Guiart.

( Pellegrin. Secrétaires ^^_ 3^^^^^^^^,^

Trésorier Ch. Schlumberger.

Archiviste-Bibliothécaire Hérubel.

Membres

/o Membres donateurs

S. A. S. le prince Albert P', de Monaco.

M™® R. Blanchard,

Prof. R. Blanchard.

A. Bonnet.

A. Brian.

Prince R. Bonaparte.

P. Carié.

M™« M. Chancel.

Ed. Chevreux.

G. Darboux.

Ph. Dautzenberg.

S. A. R. Ferdinand T r, de Bul- garie.

B"" J. de Guerne.

D' J. Guiart.

A. Magne.

Meillassoux.

B"" DE Rothschild.

SCHLUMBEKGER.

du Conseil :

^o Anciens présidents

Prof. Y. Delage. Di" Trouessart. Bava Y. Dr J. Richard.

E. HÉROUARD.

5*^ Membres élus

A. L. Clément. Dr F. Jousseaume Dr R. Moniez. Fr. Secques. G. Dollfus. L. Petit. E. Racovitza. L. Vaillant.

R. KOEHLER.

P. Marchal. E. Oustalet.

L. VlGN.\L.

Pour 1903

Pour 1904

PourlOOo

XXVIII

LISTE DES PRESIDENTS

DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIÉTÉ

MM.

MM.

1876 J. Vmn (t 1904).

1891 A. Railliet.

1877 J. Vian (- 1904).

1892 Ph. Dautzenberg.

1878 F. JOUSSEAUME.

1893 E, OUSTALET.

1879 E. Perrier.

1894 L. Faurot.

1880 J. Vian (f 1904).

1895 L. Vaillant.

1881 F. Lataste.

1896 E.-L. Bouvier.

1882 E. Simon.

1897 R. MoNiEz.

1883 J. KûNCKEL d'Herculais.

1898 H. FiLHOL (t 1902)

1884 M. Chaper (-1896).

1899 Ch. Janet.

188o P. MÉGNIN.

1900 Y. Delage.

1886 P. Fischer (f 1893).

1901 E. Trouessart.

1887 A. Certes (f 1903).

1902 A. Bavay.

1888 J. JuLLiEN (t 1897).

1903 J. Richard.

1889 G. Cotteau (t 1894).

1904 E. Hérouard.

1890 J. DE GUERNE.

1903 L. JouBiN.

XXIX

PRIX 3IAL0TALX DE GUERNE FRÉDÉRIC JULES

REGLEMENT

Article premier.

La valeur du prix est de 600 francs. Il est triennal et décerné par la Société dans son Assemblée générale annuelle. Il est attribué successivement :

à des travaux de Zoologie portant sur les animaux terrestres ou d'eau douce;

à un voyageur français, qui aura contribué à augmenter nos connaissances sur la Zoologie, particulièrement sur celle des colo- nies françaises. 11 devra s'être tenu en rapports avec la Société au cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques destinées aux Musées ou établissements publics français ;

30 à des travaux de Zoologie concernant les animaux marins.

Article 2.

Sont appelés à concourir pour les deux prix spécifiés aux para- graphes 1 et 3 de l'article précédent tous les Zoologistes, à quelque nationalité qu'ils appartiennent. Ils devront avoir moins de 35 ans au 1®"" janvier de l'année dans laquelle le prix sera décerné.

Article 3.

Les travaux présentés au concours seront manuscrits ou impri- més; ils devront être en langue française. Les travaux imprimés devront avoir été publiés à une date postérieure au précédent con- cours de même nature. Les thèses, dissertations inaugurales et travaux analogues destinés à obtenir un titre universitaire ou pro- fessionnel sont exclus du concours.

XXX

Ar.TicLE 4.

Les travaux présentés ou proposés seront examinés par une Commission composée de trois Membres désignés par le CoDseil. En outre des trois Membres élus, M. le baron Jules de Guerne, fondateur du prix, le Président et le Secrétaire général de la Société font partie de droit de cette Commission. Les pouvoirs expirent avec l'Assemblée générale dans laquelle elle aura déposé son rapport. Elle statue en dernier ressort.

Article 5.

Dans le cas la Commission déciderait de ne pas décerner le prix, les (JOO francs seront reportés à une période triennale ulté- rieure et ajoutés de ])référence au prix à décerner à un voyageur. Dans ce cas, le prix pourra être divisé.

Article 6.

Les travaux présentés au concours devront être adressés à la Société avant le 1'^'' novembre qui précédera l'échéance du prix ; la Commission compétente sera nommée par le Conseil dans la première quinzaine de novembre.

Article 7.

La Société se réserve le droit de faire paraître dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés. Dans le cas celte publication aurait lieu, l'auteur ne pourrait publier ailleurs son travail sans lassentiment de la Société.

Article 8.

Le prix sera décerné pour la première fois par la Société Zoolo gique de France dans son Assemblée générale de 1901. 11 le sera ensuite tous les trois ans à la même époque.

Article 9.

En cas de désaccord au sein de la Commission sur l'interprétation du présent règiemenl, il en est référé au Conseil, qui statue en dernier ressort.

XXXI

PRIX FRANÇOIS SECOUES

REGLEMENT

La rente de cette somme est de 0 francs par an. Elle servira à l'achat d'une médaille d'argent qui sera décernée tous les trois ans à la séance générale.

Elle pourra être attribuée à un fonctionnaire colonial (civil ou militaire) qui aura le plus contribué à augmenter nos connaissances zoologiques par l'envoi de collections, soit à la Société Zoologique de F'rance, soit au Muséum d'histoire naturelle de Paris, à condition que l'étude de ces collections ait été publiée dans les recueils de la Société Zoologique de France.

Pourront aussi concourir les instituteurs qui auront adressé à notre Société les notes les plus importantes sur la faune française.

Vu la modicité de la récompense, les voyageurs naturalistes à l'étranger, pourvus de missions ofïïcielles, à qui d'autres Compa- gnies réservent de plus grands avantages, ne pourront prendre part au concours.

Séance du iO Janvier ii)05.

PRÉSIDENCE DE MM. HÉROUARD ET JOUBIN, PRÉSIDENTS

M. Hérouard, président sortant ouvre la séance et prononce le discours suivant:

« Mes chers collègues,

» Vous avez bien voulu me confier le fauteuil présidentiel pen- dant l'année qui vient de s'écouler et 1 honneur que vous m'avez fait comptera pour moi, comme un des meilleurs souvenirs de ma carrière scientifique.

)) Avant de céder la place à mon successeur, permettez moi de jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les événements qui se sont pré- sentés pendant cette période. Dans une société comme la nôtre qui compte plus de 300 membres il est rare qu'au cours d'une année nous n'ayons pas à enregistrer la disparition de quelques uns des nôtres. Cette année si nous n'avons eu a déplorer que la mort de peu de nos collègues, Larguier des Bancels et J. Vian, notre deuil n'en a pas été moins cruel, car, comme M. R. Blanchard vous l'a rappelé dans un éloge funèbre, l'un des disparus J. Vian, avait été l'homme qui s'était dévoué pour la Société dans la période sa prospérité n'avait pas encore eu le temps de s'accuser et si aujourd'hui il nous est permis de regarder avec satisfaction la marche ascendante qu'elle poursuit, c'est grâce à ceux, qui comme lui, ont soutenu ses premiers pas : aussi la Société conservera t elle à J. Vian une éternelle reconnaissance. Heureusement quinze nouveaux adhé- rents sont venus se joindre à nous et affirmer le rajeunissement constant de notre Société et assurer la prospérité de nos séances.

)) Un de nos collègues, notre nouveau vice- président M. le D"" Pruvôt, dont chacun connaît la haute érudition et le profond dé- vouement à la science, a été promu Chevalier de la légion d'hon- neur.

» Pendant le mois d'août le cinquième congrès international de Zoologie s'est réuni à Berne. La Suisse avait tenu à honneur d'olïrir l'hospitalité à ce Congrès voulant affirmer une fois de plus l'intérêt qu'elle porte à tout ce qui intéresse la pensée humaine. Les mem-

SÉANCE DU 10 JANVIER d90o 2

bres de notre Société, s'y sont rendus en grand nombre autant pour manifester leur sympathie à ceux qui donnaient gracieusement asile à ce congrès que pour participer par leurs communications à l'intérêt scientifique de cette grande assemblée.

» Notre réunion générale annuelle a eu la bonne fortune d'être présidée par un des savants les plus considérables de cette nation amie, le sympathique professeur Ylng de Genève.

)) En prenant la présidence au commencement de Tannée 1904. je vous avais signalé tout lintérêt qu'il y aurait pour la Zoologie en général et pour la Société Zoologique en particulier d'entre- prendre la publication de la faune française. La commission nommée pour étudier cette proposition a jugé qu'il y avait lieu d'entrepren- dre ce grand travail et le projet détinitif est aujourd'hui à peu près arrêté. Pour lancer la société dans uue entreprise aussi considéra- ble, les préliminaires sont longs, car il est urgent de tout prévoir; il est nécessaire d'établir un plan définitif auquel chaque auteur ait l'obligation de se conformer, afin que l'ensemble soit homogène. Il faut aussi éliminer les anciens errements et faire de cette publi- cation une œuvre qui se distingue de ses ainées par sa clarté et sa précision et notre nouveau président M. Joubin a présenté une proposition qui parait répondre à ces desiderata. Il a, prenant exemple sur la paléontologie, pro])Oséde réaliser ceprojetde faune franraisc en publiant cette faune par fiches représentatives, conte- nant une figuration et non une description uniquement littéraire de l'objet que l'on décrit, et ce projet a été adopté. Cette détermi- nation heureuse, qui marquera dans l'étude des sciences zoologi- ques une étape vers un avenir meilleur, la Société Zoologique sera en droit d'en être lière, car c'est grâce à elle et à son autorité re- connue que la réalisation en sera possible.

» Nous aurons ainsi formulé que le charme de la phrase, qui compte tant d'adeptes, doit être sinon banni du domaine scientifi- que, du moins limité à l'exposé des acquisitions réellement utiles. La nécessité de voir l'objet ou son image s'affirme de plus en plus dans les sciences zoologiques et vous le comprenez si bien, mes chers collègues, que quand une observation intéressante est tombée sous vos yeux, vous ne vous contentez pas de nous l'exposer, mais vous prenez soin de nous mettre en main, pour accompagner vos des- criptions orales, les pièces du procès; ces pratiques vous les avez établies par suite des convictions que vous avez acquises de l'impor- tance de l'image.

)) Du temps la figuration offrait pour son exécution des diffi-

Bull. Soc. Zool. de Fr., lOOa. xxx 3

3 SÉANCE DU 10 JANVIER 190o

cultes matérielles parfois considérables, le désir du chercheur de faire connaître ses découvertes faisait souvent passer outre aux né- cessités delareprésentation; aujourd'hui oùla science du livreamis à la portée de tous la possibilité de rendre par l'image l'objet d'une descrijjtion, il serait impardonnable à ceux qui sont possédés du souci de bien faire, de ne pas user des facilités qui leurs sont données, pour rendre tangible à tous l'expression vraie de leurs observa- tions. La zoologie descriptive (et vous savez quelle place elle occupe dans la science qui nous est chère), aussi bien que l'anatomie, sont justiciables d'une telle pratique et quand on représente un organe sur lequel on désire attirer l'attention, on peut du mèmecoup,par l'image, montrer les rapports qu'il affecte avec les organes voisins. Ces données qu'on ne peut faire comprendre qu'imparfaitement par une description, quek[ue soit le talent du descripteur, vous, les rendez évidentes par la représentation et vous les rendez évidentes, non seuleuienl pour celui qui comprend votre langue, mais encore pour tout liomme qui sait lire et comprendre la géométrie de la nature. C'est là, mes chers collègues, une détermination quicomp fera dans les annales de la Société Zoologique de France, parce quelle marquera la fin de ce régime du bon plaisir l'auteur d'un nom peut, sans souci des difficultés dans lesquelles il jette ceux qui viennent a])rès lui, semer la confusion dans la connaissance du règne animal efforcer ses successeurs à se débattre dans la solution de problèmes parfois insolubles. Nous verrons ainsi la fin de ces débats indigestes sur la recherche de la priorité, parce que cette priorité, grâce à la fiche représentative, deviendra aveuglante et indiscutable ; jusqu'ici le dessin était considéré comme l'acces- soire du texte, aujourd'hui c'est l'inverse qui doit être.

)) Avantdequitter la présidence, je tiensà remercier les membres du bureau, du concours qu'ils ont bien voulu me prêter; vous connaissez tous le dévoùment de notre Secrétaire général M. Guiaut, (ligne successeur de celui qui fut pendantde longues années l'âme de nos séances; de notre excellent et sympathique Trésorier M. Sghlum BERGER, auquel vous me permettrez d'adresser tous nos vœux pour le prompt rétablissement de sa santé; de notre Archiviste bibliothécaire M. HÉRiBEL, qui mérite aussi tous nos remerciements pour les soins qu'il donne à notre bibliothèque, dont la richesse exige un gardien vigilant.

)) Le moment est venu de céder la i)lace à mon successeur, M. JouRiN. L'éloge de la carrière scientifique de notre nouveau pré- sident n'est plus à faire. Successivement préparateur de lachairede

SÉANCIi DU 10 JANVIER lOOiJ 4

Zoologie de la Sorbonne, maître de conférences, professeur et doyen à la Faculté des Sciencesde Rennes, l'importance de ses travaux, leur variété et leur perfection l'ont désigné récemment pour occuper la chaire de Malacologie du Muséum. C'est une charge considérable, à laquelle un seul homme peutà peine suffire, en raison de l'importance et du nombre de groupes zoohigic|ues qui y sont rattachéset lui seul peut-être, parmi les zoologistes de sa génération, était préparé pour occuper cette place avec distinction. Aussi, mes chers col- lègues, est-ce un plaisir et un honneur pour moi, de remettre en de telles mains les pouvoirs que vous m'aviez confiés. »

M. le professeur Joublx, président pour l'année 1905, prend place au fauteuil et prononce le discours suivant :

« Mes chers confrères,

» Mon i)remier devoir, en assumant la charge si honorable que vous m'avez confiée, est de remercier en votre nom notre président sortant M. le i)rofesseur Héroiard. Nous lui otïrons l'expression de nos sentiments les plus reconnaissants et les plus atïectueux pour le dévouement dont il a fait preuve envers la Société Zoologique de France.

» Il la laisse, à la tin de cette année, dans une situation des plus florissantes, et votre nouveau président s'estimera heureux de la remettre à son successeur dans un état de prospérité aussi satis- faisant.

» Votre passage à cette place, mon cher collègue et ami, restera marqué dans l'histoire de notre Société parle projet que vous nous avez soumis dès le premier jour de votre présidence, de publier une Faune française. Ce n'est i)as une petite affaire qui pouvait être entreprise à la légère ; aussi, sur votre demande et sous vos auspices, nous enavons fait une sérieuse étude préalable; après des discussions prolongées nous en avons établi les bases, et j'ai l'as- surance que ce projet, qui est votre œuvre, qui est à votre ini- tiative, entrera sous peu dans la période de réalisation. Vous avez donc droit à la reconnaissance très vive de la Société Zoologique de France.

» Vous demandiez dans noli-e première séance de janvier 1904 qu'une place fut faite dans un établissement de l'État à une col- lection des animaux de France; je vous avais, en principe, donné mon adhésion ; mais, je puis bien vous l'avouer, j'étais un peu inquiet sur la façon dont je pourrais vous donner une marque plus

5 SÉANCE DU lu JANVIER 11)05

tangible de ma bonne volonté. Eh bien, je suis heureux de vous dire que j'ai maintenant à ma disposition l'espace nécessaire pour organiser une partie de cette collection, celle qui con- cerne les classes d'Invertébrés dont je suis chargé au Muséum. J'es})ère qu'avant longtemps j'aurai pu réunir les éléments d'une collection, surtout d'une collection malacologique, de France. Ce ne sera peut être pas très brillant, ni très complet pour commencer, mais avec de la patience, et de la générosité de la part des collec- tionneurs, nous la perfectionnerons par la suite. )) Quand je dis nons, c'est avec intention. Si je ne comptais que

sur mes propres forces et sur les moyens laissez-moi ne pas les

qualifier que l'Etat meta ma disposition, je serais certain de

n'arriver à aucun résultat. Mais je fonde beaucoup d'espérance sur les Membres de la Société Zoologique pour maider à mener à bien cette entreprise.

» C'est vous, mes chers confrères, qui la ferez cette collection de France, et c'est au dévouement de chacun de vous que je fais appel; soyez mes collaborateurs dans cette œuvre je n'aurai qu'à centraliser toutes vos contributions.

)) Cette collection sera ainsi l'œuvre de la Société Zoologique de France; et j'espère que son intérêt, ainsi doublé, vous sera une raison pour vous risquer jusque dans les lointains parages du Jardin des Plantes; aous viendrez la consulter, voir ce qu'elle con- tient et ce qui y manque; qui sait même si plus tard vous ne ferez pas le voyage pour l'admirer!

» Je viens de prononcer le mot de colJahorateurs ; permettez moi, Messieurs, de vous dire ciu'en dehors des mes collaborateurs ofïi- ciels du laboratoire de Malacologie, j'ai le i)laisir d'en compter quelques autres qui sont pour la plupart membres de la Société Zoologique ; ils ont une autre qualité, très grande à mes yeux, c'est que ce sont tous des jeunes. Je vous en citerai quelques uns. Tout d'abord notre ancien Président M. Bavay, qui est certaine- ment l'étudiant le plus assidu de mon laboratoire; il a entièrement refait la collection des Pectens, et je vous engage à venir voir dans les galeries si elle ressemble à ce qu'elle était il y a un an. M. Bavay est occupé maintenant à constituer la collection spéciale de la Nouvelle-Calédonie. Je lui sais un gré infini du travail méthodi- que, scrupuleux, qu'il veut bien exécuter pour le Muséum et qui m'a été une occasion de réparer un oubli.

Depuis 23 ans M. Bavay avait droit à la rosette violette; il est vrai qu'il en a une rouge qui lui permettait d'attendre sans trop

SÉANCE or H) JANVIER 190.') 6

dimpatience ce léger complément. On a bien voulu écouter ma demande et j'ai été heureux du succès de ma démarche, appuyée par une lettre collective du bureau, car je n'avais pas d'autre jnoyen à ma disposition jiour exprimer à M. Bavay ma reconnais- sance pour le service qu'il veut bien nous rendre. Je lui olTre, en votre nom, nos sincères félicitations.

» Parmi les jeunes j'ai aussi le plaisir de compter M. Vignal, membre du (lonseil de la Société. Vous n'avez peut-être pas remar- qué qu'à toutes nos séances il arrive avec une petite caisse et que régulièrement il en remporte une autre; si vous avez été intrigués, parce mystère, je vais vous le dévoiler. M. Vigxal est le natura- liste qui connaît le mieux la famille du Ccrithidac; il a bien voulu se charger de classer la collection considérable de ces coquilles que nous avons rassemblée, M. Lamy et moi; mais comme ses fonctions rempêchent de venir vers les Cérithes, ce sont elles qui viennent à lui; tous les quinze jours M. Lamv apporte à notre séance un petit lot de Cérithes et les remet à M. Vigxal qui lui rend en échange le lot de la séance précédente, classé, étiqueté, étudié avec la préci- sion qui caractérise tout ce qu'il fait. J'espère bien que quand nous n'aurons plus de Cérithes à fournir à M. ViGxXal, il voudra bien nous donner le catalogue critique de la collection du Muséum. J'ai été heureux de demander, d'accord avec le bureau de la Société, et d'obtenir pour M. V'igxal, le ruban violet pour lequel je lui offre en notre nom à tous, nos plus cordiales félicitations.

» Je ne voudrais pas oublier quelques autres de mes collabora- teurs bénévoles: notre biijliothécaire M. Hérubel, qui s'est chargé de l'étude de notre collection de Siponcles; il y a trouvé des nou- veautés très intéressantes qu'il a décrites; vous en verrez d'autres; puis M. Krempf qui a fait la revision des Sériatopores, travail par- ticulièrement délicat: j'espérais qu'il aurait continué l'étude des Coraux, mais il part prochainement i)Our rejoindre M. Boutan au Tonkin; tous nos vœux l'y accompagnent avec nos souhaits de le voir revenir avec une ample moisson de découvertes. C'est encore notre confrère H. Fischer, qui veut bien accepter l'examen de ce qui nous arrive, trop rarement à mon gré, de l'Asie centrale.

» Je ne vous parle pas de ceux de nos confrères qui, en dehors de Paris, se sont chargés de l'étude de quelque partie de nos collec- tions, KoEHLER et Vaney à I>.yon, Calvet à Montpellier, Topsent à Caen, Roule à Toulouse. J'espère ([u'ils viendront ici vousfaire part des résultats de leurs recherches.

t) Vous voyez, mes chers confrères, que j'ai quelques bonnes rai-

7 SÉANCE DU 10 JANVIER 1905

sons de me réjouir d'avoir trouvé à la Société Zoologique un noyau de spécialistes consentant à devenir les collaborateurs béné- voles de mon service. Mais il y a encore cbez moi des matériaux immenses qui n'attendent que de nouveaux ouvriers. M(m labora toire est fort laid, très pauvre, sombre et mal commode, et en- combré; ce n'est évidemment pas très tentant d'y venir travailler; en tout cas. Messieurs, vous y trouverez le meilleur accueil qu'il nous sera possible de vous y olîrir, et de magniliques éléments de travaux.

» Je m'arrête là, mes chers confrères, car réellement j'abuse de votre patience. Il ne me reste plus qu'à vous remercier du très grand honneur que vous m'avez fait, et à offrir nos félicitatious à celui que vous avez élu pour la première fois au bureau comme Vice-Président, à mon camarade et ami le professeur Piuvôt. C'est une joie pour moi de l'avoir décidé à accepter cette fonction provi- soire que, beaucoup trop modeste, il s'obstjnait à refuser. Je crois, en triomphant de sa résistance, avoir rendu à la Société Zoologique un vrai service; c'est pour moi un excellent début, et vous pouvez compter, mes chers confrères, que je ferai tout mon possible pour ne pas en rester là. »

A l'occasion des promotions du jour de l'an, M. le Président adresse les félicitations de la Société à MM. BAVAYet Secques, nom mes Officiers de l'Instruction publique, ainsi qu'à MM. de La Barre, Nadar, Reyckaert et Vignal, nommés Officiers d'Académie.

MM. Hérouard et Semichon présentent M. Louis Fage, licencié es-sciences naturelles, demeurant 88 bis, avenue Kléber, à Paris.

MM. de Gi'ERNE, ÏROUESSART et RoRERT sout délégués pour repré- senter la Société au Congrès des Sociétés savantes, qui se tiendra cette année à Alger.

M. le Secrétaire général annonce que le 14 février prochain M. le D"" Trouessart fera au siège de la Société une Camerie sur la faune des Mammifères d'Algérie et de Tunisie.

M. le Secrétaire général annonce qu'un, cours d'Océanographie vient d'être fondé à Paris par S. A. S. le Prince de .Monaco. Les conférences ont lieu le samedi soir à 9 heures dans l'ancienne salle de l'Académie de Médecine, 49rue desSaints-Pères.Les [)rochaines conférences seront faites par M. Jourin les 26 janvier, 18 février^ 11 mars, et P' avril, par M. Portier les 4 et 2o février, et le 18 mars .

SÉANCE DL lu JANVIER 1905 8

M. le professeur H. Blanchard annonce la continuation des conférences de l'enseignement colonial libre. Ces conférences, au nombre de dix, porteront cette année sur le Maroc et se feront dans l'ordre suivant :

Vendredi 13 janvier, M. Stanislas Meunier : Géologie et Minéralogie.

Mardi 17 janvier, M. Marcel Dubois : Géographie.

Vendredi .20 janvier, M. H. Hua : Botanique.

Mardi M janvier, M. Raphaël Blanchard : Zoologie.

Vendredi 21 janvier, M. E. Hamy : A7ithropologie et EthnograpJiie

Mardi 31 janvier, M. Gaudeiroy-Demombynes : la Société indigène et les i)isfitulions.

Vendredi 3 février, M. H. Froidevaux : les Européens au Maroc jusqu'au milieu du XIX- siècle.

Mardi 7 février, M. Cli. Schefer : les Européens au Maroc dans la seconde moitié du ATA" siècle.

Vendredi 10 février, M. Raphaël Blanchard : iÎ7/f/iènc ef Médecine.

Mardi 14 février, M. Augustin Bernard : la pénétration euro- péenne au Maroc.

Les conférences sont publiffues et gratuites. Elles ont lieu les mardis et les vendredis, à o heures du soir, 49 rue des Saints-Pères.

M. le D'" Troiessart fait une communication sur les Acariens du Képhir. 11 a toujours trouvé V Histiogaster entomopliagus, qui se trouve être le deuxième Acarien trouvé en liquide alcoolique, le premier étant le Carpoglyphus passularum, qui se rencontre dans les vins de raisin sec. 11 signale en passant qu'il faut aussi rapporter à V Histiogaster entomophagus, YH. spermaticus décrit autrefois par lui dans un kystedu testicule; il en faitla sous espèce -.spermaticus.

MISSION DU BOURG DE BOZAS

DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STEGOMYIA

RECUEILLIE PAR LE D"^ BRUMPT A HARAR

PAU

M. NEVEU-LEMAIRE

M. Brumpt a recueilli, au cours de ses deux voyages en Afrique, un nombre considérable de Moustiques, dont il a bien voulu me confier l'étude. Je n'ai pas encore eu le temps de les examiner

9

SÉANCE DU 10 JANVIER 1905

tous, mais j'ai déjà constaté parmi eux la présence d'espèces fort intéressantes, dont quelques-unes probablement nouvelles. L'une d'elles, appartenant au genre Stefinm nia Theoha\d 1901, n'a pas encore été décrite et fera l'objet de cette courte note.

Stegomyia Brumpti nov. spec.

Tête brun foncé, avec quelques écailles blanc d'argent sur la ligne médiane et autour des yeux. Thorax brun foncé avec trois taches circu- laires d'un blanc pur, situées dorsale- ment de chaque côté de la ligne médiane. Abdoïiicn hrnn foncé avec des écailles argentées sur le bord des anneaux et des taches latérales blanches. Pattes 7ioires, annelées de blanc à la hase des articles du tarse; le dernier article du tarse des pattes postérieures entièrement blanc.

Description. cf Les antennes, plus courtes que la trompe, sont très plumeuses, excepté les deux derniers articles, qui sont longs et presque glabres. Les palpes maxillaires sont un peu plus longs que la trompe et formés de trois articles : le premier, i)lus long- que les deux autres réunis, présente un anneau blanc en son milieu; le second et le troisième sont annelés de blanc à leur base. Les parties foncées sont presque noires et recouvertes, ainsi que la trompe, de nom- breuses écailles brunes.

Les ailes sont iietites, maisdépassent cependant un peu l'abdomen; les écailles sont plus foncées sur la nervure costale que sur les autres. La première cellule sub-marginale est plus longue et plus étroite que la deuxième cellule postérieure; la nervure transverse postérieure est plus près de la base de l'aile que la transverse moyenne.

Les pattes sont noires et annelées de blanc. Les fémurs présentent une étroite bande blanche oblique, située vers leur tiers inférieur; les tibias présentent une bande blanche vers leur tiers supérieur; cette bande est beaucoup plus large à la troisième paire qu'aux deux premières. Aux deux premières paires de pattes, les articles du tarse ont un anneau blanc à leur base, et ces anneaux devien- nent de plus en plus étroits à mesure qu'on se rapproche de l'ex- trémité, le dernier article est même entièrement noir. A la dernière

Sterjoniijici Bi'Kiiijili n. sp. Oi- nementalion du thorax.

SÉANCE DU 10 JANVIER 1905 10

paire de pattes la disposition est inverse, la bande blanche s'élar- git à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité et le dernier article du tarse est complètement blanc.

Généralement les ongles sont inégaux et munis d'une grilTe, aux deux premières paires de pattes; ils sont égaux, et l'un est simple tandis que l'autre porte une grille à la troisième paire, disposition indiquée par la formule suivante :

1.1 —l.l —1.0

iMais cette formule n'est pas constante. A la seconde paire de pattes, certains individus présentent deux grilles à l'ongle le plus développé et l'on a :

1.1 2.1 1.0 Enfin chez d'autres individus ce sont les ongles de la troisième paire de pattes, qui varient et l'on observe parfois deux ongles égaux munis chacun d'une grilîe :

1.1 —Il —1.1

ou deux ongles égaux et simples :

1.1 —l.l —0.0

Longueur totale, y compris la trompe = o millimètres \/±.

9. Les antennes sont plus courtes que la trompe, les palpes maxillaii-es, plus courts que le tiers de la trompe, comprennent trois articles sensiblement égaux. La trompe, très foncée, est re- couverte d'écaillés brunes.

Les ailes dépassent un ])eu l'abdomen; elles sont plus grandes que celles du mâle. La disposition des nervures est la même, mais on trouve des écailles plus foncées à la base et sur plus de la moitié de la longueur de la nervure costale, ainsi qu'à la basedel'axillaire et de la première longitudinale.

Les pattes sont noires et les anneaux blancs sont disposés comme chez le mâle.

Les ongles sont égaux et portent chacun une dent aux deux premières paires de pattes; ils sont égaux et simples à la dernière. La formule unguéale est donc :

1.1 l.l —0.0

Longueur totale, y compris la trompe = 7 millimètres.

Diagno^e (lifferentielle. Deux autres espèces de Stegomyia pré- sentent des points blancs sur le thorax, ce sont :S. nigeria Theobald 1901 et S. sugens (Wiedemann 182S). Mais le premier présente seulement deux taches blanches, le second quatre, tandis que

11 SÉANCE DU 10 JANVIEIl 1!)05

S. Brumpti en présente six parfaitement nettes. Il est donc impos- sible de le confondre avec les deux espèces précitées.

Habitat. Les exemplaires rapportés par M. Brumpt sont au nombre de 8, dont 6 cf , :2 9 et quelques débris; ils proviennent de l'élevage de larves récollées à Harar le ;26 avril 190U. En compaj^nie de StegomijiaBnimpli, se trouvent un Stegomyia calopiis Ç, Mous- tique très commun à Djibouti, une espèce d'A7iopheIes et plusieurs espèces de Culex encore indéterminés.

COMPLÉMENT A L ÉTUDE DE HELIX VERMICULATA

l>AK

CAZIOT

Dans l'étude de YUcVix vermiculata parue dans le BuUclin de la Société Zoologique de France (XXIX, janvier 1901) il a été dit, p. 23, que cette Hélice descendait par Trieste, la Dalmatie et Cor- fou, pour s'avancer jusqu'aux îles Ioniennes. Cette allirmation, puisée dans différents auteurs, est à rectifier, car, d'après Fr. EtuAVE(;(I), auteur consciencieux et digne de confiance, que j'ai consulté depuis, cette espèce ne vit ni dans la province de Gorz, ni près de Trieste, malgré les indications contraires de F. J. Schmidt et d'autres auteurs; il ajoute qu'il ignore si elle se trouve dans l'Istrie et que le point le i)lus se|)tentrional il la observée sur la côte orientale de l'Italie est Novi sur le littoral de la Croatie

Il a été dit dans cette même étude (p. i2) que cette espèce habi- tait tout le littoral de la Méditerranée. Nous avons appris, depuis l'impression de ce travail, qu'elle ne se trouve pas aux environs de Venise, dans le « Veneto », et, si elle existe à Padoue, ainsi que nous l'avons fait remarquer, c'est qu'elle y a été importée par des plantes, au jardin botani(|ue (de Betta, Malacol. Veneta. 1870, p. 53).

Elle existe par contre dans les Calabres, à Palmi, Morasterace, RoccaAngito]a,Pizzo, Montelcone Palmi-Scilla, Palizzi-Monasterace (Paulucci); monte Argentaro (Paulucci); dans les îles Giglio et Giannutre, dans la mer Tyrrhénienne (D"" Major); dans les îles Pianosa et Capraia (D^" Cavanna) ; enfin la variété pcJagosaua existe dans l'île Pelagosa, dans l'Adriatique (Stossich).

(1) Fr. ER.IAVEG. Die Dialakologischen VerMltniA^e der gefilrsteten Grafschaft Giirz int osterreichischen Kiislenlande. Gôrz, 1877, p. 33.

Séance du 24 janvier 1905.

PRÉSIDENCE DE .MM. TROUESS.\RT ET R. BL.\NCH.\RD

M. le professeur Jolbin s'excuse de ne pouvoir assister à la séance,

M. le Président adresse les félicitations de la société à M. le D»^ J. GuiART, nommé Officier de l'ordre de l'Étoile d'Anjouan.

M.M. François et Racovitza présentent M. Charles Pérez, profes- seur de Zoologie à la Faculté des sciences de Bordeaux, au labora- toire de Zoologie, cours Saint-Jean, à Bordeaux (Gironde).

MM. B.vv.vY et Vig.nal sont nommés membres de la couimission de vérification des comptes.

M. de Be.\uch.vmi> fait une communication sur la morphologie et l'anatomie du Discobothrium fallax.

M. le Dr Troless.\rt présente un Mémoire de M. Oudemans sur les Acariens de la sous-famille des Cheylétinés.

ÉTUDE SUR QUELQUES COQUILLES

DE LA RÉGION CIRCA-MÉDITERRANÉENNE

(HELIX SERPENTINA)

PAU

le Commandant CAZIOT

(avec le concours de M. FAGOT).

Historique. L'Hélix serpentina a été décrite ])ar Férussac fils (1) et tigurée dans son Histoire générale et particulière des Mollusques (pi. XL, fig. 7), elle est fort bien représentée. Au contraire les figures 14 et lo du couiplément de Michai d ne représentent pas du tout lespèce tyi)e, telle qu'on peut la recueillir à Piseou à Livourne; il en est de même des figures de l'abbé Dlpuy dans son Histoire naturelle des Mollusques de France (pi. IV, flg. 4, a, b, c, d). Tous deux ont représenté YHelix trica de Paulucci (2). Il en est de même de l'Hélice que Mabille a désignée sous le nom d'H. Magnetti [ non H.

(1) FÉRUSSAC. Tableau systématique, (2), 1822, p. 35.

(2) Loc.\RD. Coquilles de France, 1894, p. 80.

13 SÉANCE DU 24 JANVIER 1903

Magnettii Cantraine (I) synonyme d'H. JtospUans Bonelli (2)]. Cette H. trica a été aussi représentée sous le nom d'H. Magitettii par Ko-

BELT (3).

En 1837 Beck [Iml. Moli, p. 40) i)laça cette Hélice dans le sous genre Helicogena établi en 1822 par Férlssag [Tabl. Syst., p. 35), sous genre dans lequel entraient aussi les H. poinatia, H. neinoralis, etc., n'ayant aucun rapport avec \H. serpent ina.

En 1849 Adams la plaça dans le sous-genre Iberus de Denis de MoNTFORT, sous-genre qui ne lui convient pas davantage et qui n'a été institué que pour la seule H. guaJtieriana Linné.

Nous pouvons donc établir ainsi qu'il suit la synonymie de cette espèce, synonymie déjà présentée par la marquise Paulucci.

Hélix serpentina Férussac 1822, TabL Sgst., (3), II, p. 31 et Hist. nat. gen. et part, des Moli, tav. XL, fig. 7.

Heli.r serpentina Rossnràss\er 183(5, leonog., IV, p. 9 et 20, tav. XVI l, fig. 239.

Hélix serpentina ( var. marmorala, afftnis) Rossm . Ibid. , p. 20, fig. 243.

Hélix muralis (pars) Cantraine 1840, I\Ialac. Méd. et littor., p. 109.

Hélix marmora ta Pfeitïer, 1848, Monog. Hel. vie, II, p. 280 (nom. H. marmorata Vévussixc Prodrom., 1822, p. 05).

Hélix serpentina Paulucci, 1882, Not. malac. sull. faune di Sardegna, p. 68, tav. IV, fig. 1, 2, 3.

Distribution géographique. —Férussac signale cette espèce à Pise, Livourne et Nice; c'est une fausse indication pour cette dernière ville; elle n'y a jamais existé, car elle n'a pas été dans les dépôts quaternaires de Menton et on ne l'a trouve pas trouvée non plus dans les argiles pliocènes et post-pliocènes des environs de Nice. Après l'abbé Veranv nous avons tenté de l'acclimater dans les ruines du château de cette ville; elle semble s'y reproduire. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le type se trouve à Pise, à Livourne et à Via- reggio (de Monterosato). Les échantillons que nous avons i-ecueillis à Bastia, ont une telle ressemblance, une telle analogie avec ceux des stations précitées, que l'on peut afiirmer l'existence en Corse, du type de l'espèce.

Paulucci l'a d'ailleurs signalée à Bonifacio; Cantraine ne l'ad- mettait pas, parce qu'il confondait ensemble les Hélix serpentina, H. cersoliana, H. muralis, etc.

(1) Cantraine. Malac. Méd. et litor., 1840, p. 108.

(2) In RossMASsLER. Arcli. de Malacot., I, 1869, p. 21 et 79.

(3) KoBELT. Cont. Roiismàss. Iconog., V, 1877, p. 12, tav. CXXIII, fig. 1181.

SÉANCE DU 24 JANVIER 190o 14

Adami, après Benoit (Moll. des env. de Sassari. Jiidl. Soc. Mal. liai, II, p. 220, 187()) la signale en Sardaigne; mais Paulucci, in- crédule, ne l'a pas relatée dans son étude sur la faune de cette île et estime quAnAMi a voulu désigner une variété de cette espèce, qui présente, en efïet, beaucoup de variations dans sa forme, sui- vant son habitat.

I^renant pour type l'espèce figurée par Férussac, elle admet la variété minor ([{ossmâsslkr. Iconnq.^ tav. XVII, û^. 239) à Livourne Pise, et aux bains de Saint (liuliano, près de cette dernière ville; la variété minor elata, dans le roc calcaire, près de Laconi ; la va- riété pallida, à Pise et à Laconi; la variété globosa (tav. IV, tig. 3 de Férussac) à Pise et à la villa nova Tulo, servant de passage à la va riété trka de Saint-Cyr, près Toulon.

MiCHAUD (Complément à draparnaud, 1831) dit qu'elle habite la Provence et ajoute qu'elle lui a été communiquée par M. de Fonte- NAY, colonel d'artillerie en retraite; ])lus tard, dans sa Galerie des Mollusqiiex du Muséum de Douai, il lui assigne Grasse comme lo- calité.

DupuY indique aussi qu'elle n'est pas rare en Provence, aux environs de Toulon et de Draguignan; nous ne savons pas quelle espèce il a bien pu viser, vivant dans cette dernière ville, mais il est certain qu'il a confondu aussi celle de Toulon avec YHelix Trica, bien caractériséeet localisée à Saint Cyr, dans le même département.

Moquin-Tandon a copié l'abbé Dri'iv et ajoute Grasse (d'après MiCHAUD et PoTiEz), la Corse à Saint Florent (ce qui est probléma- tique), Bonifacio et Bastia (ce qui est exact).

Les formes affines ou variétés : bonifaciensis {= jaspidea), pseudo hospitans, hospes, velanicia, halmuris, suburbana, sardica, conoïdea, pseudol(almyris, adjaciensis ccnestincnsis, habitent la Corse.

Les variétés : Adamii, adiaccnsis, Carae, belciniana, lessurgensis, subserpentina, cenestinensis, fallax, halmi/ris, Jiospitans, isilensis, bonifaciensis, tentadae, pudiosa, rillica, suburbana, Isarac habitent la Sardaigne.

Les variétés ou formes affines : trica et orgonensia, habitent la France.

Le groupe des Hélix des Baléares n'a pas de rapport avec YHelix serpentina.

En résumé les scrpentiniana, très communes dans la péninsule ita- lique, la Corse, la Sardaigne, deviennent moins nombreux à mesure

15 SÉANCE DU M JANVIER 1Î)(J.">

qu'ils se rapprochent des côtes méditerranéennes de notre pays, elles sont localisées et réduites à une seule espèce : YHelLv trica signalée aiithenticjueineHt à Saint Cyr et à Bandol (Var).

L"étude de la dispersion de quehjues coquilles circa-méditer- ranéennes. telles que \csmuraHaiia, serpottiniarta, xoisïnes du)iicien- siaiia, ainsi (|ueles Clausiliabiiknis, soUda, etc, conduisent à supposer (|u"elles semblent toutes rayonner de lApennin.

Séance (ht 14 fn-rier 1905 PRÉSIDENCE DE M. JOUBLX, PRÉSIDENT-

M. HÉRLBEL s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. Pkrez, présenté à la précédente séance est proclamé membre de la Société.

L'Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix annonce qu'un prix de trois mille francs, indivisible (prix Thiers), sera décerné dans la séance publique de juin 1907 « à l'auteur du meilleur des ouvrages soumis au jugement de l'Académie sur un sujet intéressant la Provence (Bouches du Rhône, V'ar, iVlpes-Mari- times, Basses-Alpes, Hautes Alpes, Vaucluse). Il pourra l'être également à l'auteur, en Provence, de toute œuvre que l'Aca- démie jugera digne de cette récompense, quel qu'en soit d'ailleurs le sujet. » L'Académie se réserve en outre d'attribuer des médailles d'or, ou d'argent ou des mentions honorables aux ouvrages qui lui paraîtront les mériter.

M. Marchal offre a la Société son travail sur la biologie et le dé- veloppement des Hyménoptères parasites et fait une communica- tion à ce sujet.

M. le Dr Trouessart offre à la Société le fascicule de son sup- plément au Catalogua Mammaluim et différentes notes relatives au Rat musqué des Antilles et aux Acariens marins de Normandie.

M. Petit présente à la Société un Plongeon {Colymbus septentrio- nalis) en parfait plumage de noce; ce magnifique exemplaire a été capturé dans la baie de Somme en janvier dernier. Il signale éga- lement la ca[)ture au même endroit d'un Flamant rose ne paraissant pas avoir vécu en captivité. Ce sont des cas très intéressants de transport d'Oiseaux à grande distance. M. Petit en a déjà signalé nombre de cas à la Société, il en existe baucoup d'autres dans la collection Marmottan au Muséum d'Histoire naturelle de Paris et M. Bureau, de Nantes, vient encore d'attirer sur ces faits l'attention des ornithologistes.

M. le D"" Trouessart fait une conférence sur la faune des Mammi- fères de l'Algérie et de la Tunisie. Cette conférence constituera la dixième cauHcrk scientifique et clôturera ainsi le premier volume de cette publication.

17 SÉANCE DU 14 FEVRIER 190o

ÉTUDE SUR QUELQUES COQUILLES DE LA RÉGION

CIRCA MEDITERRANEENNE

HELIX M LU A LIS

PAR

le Commandant CAZEOT

(avec le concours de M. FAGOT).

Historique. Hélix muraUs a été décrite par MCller {Verm. hist. II, p. 14, 1774) avec l'indication « en Italie » i)Our habitat.

Cette espèce est tellement bien caractérisée, que sa synonymie n'a donné lieu à aucune confusion : Michald (Complément à Dra- PARNAUD, p. 22, pi. XIV, fig. 9-10, 1831) décrivit et figura une es- pèce du même groupe que l.ffc/tj' de Millier, sous le vocable d'/Zr/ia? undulata, qui n'a pu être conservé, parce qu'il existait déjà une coquille du même nom établie par Férussac ; cette espèce, trou- vée à Orgon (Bouches du Rhône) a été appelée : Hélix orgotteima par Philbeiît (in Moquin Tandon, Hist. nat. Moll. France, II, p. 143, 18oo). Gras [Moll. hère. p. 28, 1840) cite Y Hélix undnlata Michaud de Gap, mais sa descri])tion parait se rapprocher de VHclixserpen- tina variété trica Paulucci.

Diverses variétés ont été établies; nous les citons par ordre. Ce sont les variétés rugosa Ziegler (d'après Rossmâssler ; Iconog. : 1 1 et 14, 231 b, 1836) d'Italie; la variété costulata Benoit (Hlust. Sistem Sicilia, tav. Il,fig. 9, 1857) à Segesta, Marsalaetau monte San Carlo; la variété crispata Benoit {ihid., tav II, tig. 15) à iMazzara; la variété alatace Paulucci {Faun. Calabria, p. 11(3. tav. III, fig. 2 4, 1880) au monte Consolino et au monte Stella; la variété Ciafaloi Cafici, {Na- tur. Siciliana, 1885) à Trapani; enlin la variété mesmnanensis (H. mursaîiensis SuWioili [Boll. Soc. Malac. liai., XIY, p. 18, 1888) à Saint-Raincri, près Mes.sine.

Mabuxe [Arch. malacol., fasc, p. 21 et 25, 1867) a décrit, sous l'appellation d'Hélix abromia et H. abrœa Bourguignat, des es- pèces de ce groupe qui habiteraient la Lombardie; mais cet ha- bitat est erroné, aucune espèce de muraUana n'ayant encore été constatée dans cette province.

D'après Cafu:i, VH. abrœa proviendrait de Trapani en Sicile, ce qui est possible et même probable.

SÉANCE Di: 14 FÉVRIEll 190o 18

Distribution géographique. L'Helir muralis typique, habite Florence (Issel), Rome (divers), lîle d'Elbe (Uzielli), la Sicile (Benoit), la Sardaigne (Issel, Villa et Pallucci).

Une variété existe en Calal)re, et le plus grand nombre dans la Sicile et les (h)ls adjacents. Une seule forme arrive jusciuà Orgon (BoLiclies-du-Kliùne), elle est cantonnée, sans intermédiaire jusqu'à Florence.

L'Hélix muralis a été citée en Portugal, en Espagne et aux Baléares, mais ces provenances sont douteuses.

Les espèces de ce groupe, ont une aire de dispersion moins étendue que les serpentiniana.

null. Soc. Zool. do Fr., 190o. xxx 4

Séance du 28 février 1905. Douzième Assemblée générale annuelle.

PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR NEl MANN, PRÉSIDENT D'HONNEUR ET DE M. LE PROFESSEUR JOUHIN, PRÉSIDENT

Etaient présents : MM. Alluaud, Bavay, De Beauchamp, M'i'\ F. Bignon, MM. R. Blanchard, Blalin, Borcea, Brunipt, Chatton, Clé- ment, Coutière, Dautzenberg, Debreuil, A. Dollfus, Dupont, Dyé, Faurot, Fischer, François, (îadeau de Kerville, (îuérin. De Guerne, Guiart, Hallez, Henry, Hérouard, Hérubel, A. Janet, Joubin, Joyeux- Laffuie, Lamy, Landrieux, Lennier, M''' Loyez, MM. Marchai, Ous- talet, Pellegrin, Perroncito, Petit, Pic, Pizon, Pruvôt, Racovitza, Reyckaert, Richard, Robert, Secques, Topsent, Trouessart, Vignal et Vlès.

MM. Van Beneden, X. Raspail et Schliuiiberger s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

MM. François et De Guerne présentent M. Bourgeois, demeurant à Sainte Marie-aux-Mines (Alsace-Lorraine).

MM. R. Blanchard et J. Guiart présentent M. le D^. Marc Blatin demeurant 40, rue de Grenelle, à Paris.

Le professeur Jourin, Président, invite en ces termes le pro- fesseur Neumann à prendre place au fauteuil présidentiel .

« Mes chers Collègues,

(( La Société Zoologique de France est réunie aujourd'hui pour sa douzième Assemblée générale.

« Cette solennité toute amicale, nous procure le grand plaisir de retrouver quelques uns de nos confrères de province et de l'étranger, et nous olïre l'occasion, trop rare à notre gré, de passer avec eux quelques journées agréables et profitables pour tous. Ces deux adjectifs me paraissent d'autant plus de circonstance, que nous voyons ici ce soir les représentants les plus qualifiés, pour- quoi ne dii-ais je pas les plus illustres, de la parasitologie.

(( C'est avec une vraie satisfaction que je les prie d'agréer nos meilleurs souhaits de bienvenue et de ne jamais oublier ce dernier mardi de février qui consolide et rajeunit les vieilles amitiés en en créant de nouvelles. Je puis bien en parler par expérience, car il n'y a pas encore bien longtemps je remplissais aussi fidèlement que possible ce rôle auquel je les convie ce soir.

SKANCK Dl" :1S KKVUIKR 190o 20

(( Mais si nous sommes ici entre amis, élèves, collègues, cama- rades et confrères, il n'en est pas uioins vrai ((ue nous sommes aussi entre zoologistes, et que nous devons tenir à honneur et con- sidérer comme un devoir de donner à celui d'entre nous, qui nous parait avoir le mieux mérité de la Science qui nous est chère, une marque de notre estime et de notre reconnaissance.

« C'est dans ce but que nous avons jadis décidé de confier la pré- sidence de cette séance annuelle à celui de nos confrères, qui, par ses travaux, son caractère, son dévouemeot à notre Société, est le plus digne de cette preuve de notre affectueux respect.

(( Notre choix s'est porté cette année sur le professeur Neumann, qui possède incontestablement toutes les qualités que je viens d'énumérer; nous connaissons tousses beaux travaux de parasito- logie, vous avez tous présente à l'esprit la série de ses intéressantes recherches sur les Ixodes, qui ont été publiés dans nos Mémoires. Qui n'a lu et relu son Traité des maladies parasitaires des animaux domestiques, si clair, si précis, et, permettez moi de le dire si com- mode pour les professeurs tout autant que pour les étudiants.

(( Mais si tout le monde connaît le nom classique du professeur Neumaxn, plusieurs d'entre nous n'avaient pas le plaisir d'être en relations personnelles avec lui; cette réunion annuelle nous pro- cure l'occasion agréable de combler cette lacune.

(( Je suis heureux, mon cher collègue, de vous prier de vouloir bien prendre cette place, vous ajjpellent l'estime et l'affection des membres de la Société Zoologique de France ».

Le profeseur Neumann; prend place au fauteuil présidentiel et remercie la Société de l'avoir choisi comme Président d'Honneur de la douzième Assemblée générale annuelle.

Après avoir donnélecture des comptes de l'année 1904, en rempla- cement de M. ScHLUMBERGER malade, M. VioxALlitlerapportsuivant:

(( Ayant été désignés, M. Bavay et moi, pour la vérihcation des com]Ues dont je viens de vous donner lecture, nous sommes heureux de pouvoir vous faire constater l'état satisfaisant des finances de notre Société ».

(( D'après les chifïres indiqués par notre Trésorier, vous avez vu que les recettes avaient été de 81)4 francs supérieures aux dépen- ses,ce qui est déjà un beau résultat; mais si nous examinons sépa rément certains couiptes, nous verrons que la situation est bien meilleure encore.

(( Eu effet, dans le total des dépenses signalé par notre Trésorier

21 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 19Uo

se trouve une somme de 1665 fr. 80 provenant d'achat de rente française, somme, qui, en réalité, n'est pas une dépense proprement dite, puis([ue nous augmentons d'autant l'actif de notre Société.

(( Si maintenant nous comparons les comptes de 11)04 avec ceux de 1903, nous remarquerons que l'impression et les dessins du Bulletin et des Mémoires ont coûté en 1904, 4697 fr. 55 soit 2036, fr95 de plus qu'en 1903, les mêmes dépenses ne s'étaient élevées qu'à 2660 fr. 60 ».

(( D'autre part nous sommes heureux de vous signaler, que cette augmentation de dépenses a été compensée en grande partie par la rentrée beaucoup plus importante des cotisations: les cotisa lions ordinaires et les droits d'entrée, qui, en 1903, s'étaient élevés à 4690 fr. montent à 5115 fr. en 1904 et les cotisations à vie, qui n'étaient que de 300 fr. en 1903 arrivent à 1180 fr. en 1904; c'est au total une augmentation de 1305 fr. pour 1904.

(( Quant à la partie matérielle des écritures nous ne vous annon- cerons rien de nouveau en vous disant, que, comme les années précédentes, les divers comptes sont tenus avec le plus grand soin et la régularité la i)lus parfaite.

(( Aussi nous vous prions de vouloir ])ien voter de chaleureux remerciments à notre sympathique Trésorier et de lui transmettre par la même occasion nos vœux les plus sincères pour son prompt rétablissement ».

Ces conclusions sont adoptées à l'unanimité et saluées de chaleureux applaudissements.

M. CouTiÈRE offre à la Société un mémoire sur les Alpheidae des îles Maldives et fait une communication à ce sujet.

M. Joubin présente un mémoire de M. Slliter sur les Tuniciers recueillis par M. Gravier en 1904 dans le golfe de Tadjourah. Renvoyé aux Mémoires.

M. Gadeau de Kerville fait une communication sur l'usage de la pince des Forficulidés.

M. Brumpt fait une communication sur un nouveau Flagellé observé dans le sang du Chabot de rivière : le Triipanoplasma Giiernei.

M. JouRix communique un curieux cas de pseudoparasitisme. 11 s'agit d'un Siplionops existant dans les collections du Muséum et qui aurait été vomi par une femme à Pernambuco. M. G. Gouvelle, voyageur du Muséum, ((ui a envoyé l'animal en

SÉANCK Dr 28 l-'ÉVRIKH 1905 22

181).j, a rédigé et signé la noie snivanle : « Le parasite que je dois à l'obligeance de M. Braga (îuimaraès, pharmacien, a été rendu dans un vomissement par la femme d'un Allemand résidant à Pernambuco en 1803. Cette femme soulïrait depuis plusieurs mois de maux d'estomac violents, accompagnés de phénomènes hysté- riques. L'animal a été gardé vivant, })endant quinze jours, par le pharmacien, qui lui donnait du pain trempé dans du lait; sa couleur était d'un jaune rosé. Le rejet du parasite par la bouche a eu lieu devant des témoins dignes de foi et m'a été certifié par plusieurs personnalités médicales de Pernambuco. Inutile de dire que pour le public la femme avait vomi un Serpent. » M. Joubin in(li(jue qu'il s'agit certainement d'un de ces cas de simulations, si fréquents chez les hystériques. Dans nos pays le soi-disant Serpent est généralement un Amphibien ou un Orvet; il est intéressant de constater qu'en Amérique également c'est à un Amphibien inofïen- sif qu'une hystérique a eu l'idée de s'adresser.

M. CouTiÈRE fait une communication sur le revêtement d'écaillés des Crustacés appartenant à la Famille des Pandalidae.

A la suite de cette communication M. de Guerne signale que sur les côtes de Norvège on pèche actuellement le Pandalus borcalis au casier, à de grandes profondeurs, pour en faire des conserves.

M. Pic indique quelques omissions parmi les Phytophages du Gênera Insectorum.

M. Petit présente deux cas de monstruosités chez le Chat et chez le Chien.

Il fait ensuite une communication, avec démonstrations à l'appui, sur l'emploi pour la chasse des Oiseaux articulés.

M. le 1)1" Trouessart fait une communication sur l'origine du Dromadaire.

Le mercredi l«r mars à 5 heures et demie un grand nombre de nos collègues se trouvaient réunis à la Sorbonne, au laboratoire d'anatomie comparée, mis gracieusement à notre disposition par le professeur Pruvôt.

M. PizoN expose ses travaux sur le développement des Botrylles et présente les cinématographies, qui ont obtenu au congrès de Berne le succès que nous avons rapporté en son temps. Cette présentation est accueillie par de chaleureux applaudissements.

23 SÉANCI-: DU 2(S FÉVHIKK 190o

Tous nos remerciements à MM. Pizon et Pruvôt, ainsi qu'à MM. Bull, de l'Institut Marey, Racovitza et Vlès, qui ont pourvu à l'installation nécessaire et contribué ainsi clans une lar^e mesure au succès de cette séance.

Le jeudi 2 mars à huit heures du soir a eu lieu le banquet annuel au restaurant Champeaux.

Etaient présents : MM. Alluaud, R. Blanchard, Blatin, Brumpt, Mii° Chariot, MM. Clément, Davenière, Debreuil, de Claybrooke, A. Dollfus, Dubar, M"'^' Fedorotï, MM. Fockeu, Cadeau de Kerville, De Ciuerne, (luérin, Cuiart, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin, J^angeron, Lennier, Marchai, Moniez, Neumann, Neveu-Lemaire, Oustalet, Perroncito, Pizon, Pruvôt, Reyckaert, Richart, Jiobert, De Rudeval, Ternier, Trouessart, Vignal, Fred Vlès, M et M™*' A. Vlès.

S'étaient excusés : le i)rince Roland Bonaparte, MM. Petit, X. Raspail, Schlumberger et Yung.

M. le professeur JouBiN, Président, porte un toast à M. le profes seur Neumann, Président d'Honneur.

M. le professeur Neumann, Président d'Honneur, prononce alors le discours suivant :

(( Mesdames, mes chers Collègues,

» Lorsqu'on a été choisi par une élite pour occuper, ne fût-ce qu'un jour, un poste d'honneur, il est d'usage que, dans l'allocu tion obligatoire, on témoigne l'étonnement qu'on a éprouvé de cet honneur et l'indignité qu'on se reconnaît.

» Je ne faillirais pas à cet usage si je ne le trouvais un peu malséant à l'égard des membres tant dévoués de notre bureau. Quand notre sympathique Secrétaire général m'a transmis le vœu qui aboutit à ma présence provisoire en cette place, je me suis demandé d'abord pourquoi ce vœu.

Qui de tant de héros va clioisir Cliildebrand ;

» Puis je me suis dit que notre Bureau devait bien savoir ce qu'il faisait, que mon mérite est peut être jikis grand que je ne le pense, ou bien que je bénéficie des 800 kilomètres qui me tiennent loin des séances de notre Société, que j'en acquiers ainsi quelque prestige et qu'auprès de vous les absents ont raison; ({u'après tout, étant ancien, plus dàge que de services, j'ai atteint le degré de

SÉANCK 1)1- 2S l'ÉVHlKR l!)0.') 24

iiiinistral)le; ])rel', je me suis dit bien d'autres choses de nièine valeur, dont je vous feis grâce, et, comme je suis discipliné avant tout, je me suis soumis au désir de ceux que nous avons chargés de nous diriger.

» Mais une des raisons de ma présence ici (s'il en est plusieurs), celle sur laquelle je n'ai pas d'hésitation, c'est qu'en me nommant Président d'Honneur, la Société a voulu témoigner encore une fois sa sympathie pour une branche des plus vivantes de la Zoologie, je veux dire la Parasitologie.

)) 11 n'y a pas vingt ans, je n'aurais osé prononcer ce mot. Notre science n'avait pas encore détat civil. Ce n'est point que les parasites manquassent ou fussent inconnus. Depuis que la vie existe et que les êtres se mangent les uns les autres, il s'en est trouvé de petits assez originaux pour mieux aimer manger les gros que d'être mangés par eux, assez insinuants pour vivre longtemps chez les puissants avant que ceux-ci s'avisassent qu'ils avaient des intrus. C'est, d'ailleurs, un phénomène social autant que biologique et, dans les groupes humains hiérarchisés, les forts, ceux qui rendent à la foule quelques services en échange du bien- êtrequ'ilsenreçoivent,ont toujours eu, dans leur giron, quelques favoris habiles à s'exonérer de toute charge réelle et de tout souci du lendemain.

') 11 y a donc eu toujours des parasites et depuis que, poussé par l'esprit de curiosité qui est un de ses caractères spécifiques, l'Homme observe ce qui l'entoure et s'observe lui-même, il a su en découvrir quelques-uns d'abord, un nombre de plus en plus grand ensuite. De ces hommes que l'on appelle des savants, parce qu'ils savent bien des choses que les autres ignorent (tout en en ignorant parfois tant que presque tout le monde sait), dessavants, donc, ont consacré leur vie à étudier ces êtres si intéressants par lesmystères de leur origine, les singularités de leur organisation, la variété de leurs formes, leurs manifestations inattendues, leur séjour si bien abrité, d'ordinaire, que les parasites semblent s'être dit, bien avant le Grillon de la fable :

Pour vivre heureux, vivons cachés.

» On a découvert ainsi un douiaine immense, qui donne à explorer tous les organes de toutes les espèces animales (sans parler des plantes), des animaux inférieurs commedes supérieurs, car un petit trouve toujours un plus petit qui le parasite. La multiplicité des formes, des groupes quiviventainsiauxdépens des autres a vite imposé les spécialisations, et l'on a eu l'Helmiu

25 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 190")

thologie, l'/Vcarologie et d'autres branches de la Zoologie, qui attendent encore leurs noms. C'étaient comn^ des peuplades indé- pendantes, mais appelées à former une nation.

» Un jour, le mot de « Parasitologie » fut prononcé, on ne sait au juste par qui. C'était sans doute, la traduction de la a Parasi- tenkunde » des iVllemands, qui apparut, il y a dix-huit ans, sur la couverture d'un Ccntralblatt publié par le maître Leickart. Le mot nouveau fut (( d'abord un bruit léger, rasant le sol comme Hirondelle avant l'orage »; mais bientôt il grossit, (( la bienvenue au jour lui rit dans tous les yeux «ou presque tous, et, maintenant, qui ne le comprend? qui le repousse?

» La manifestation du nouveau vocable fut aussi provoquée par la réorganisation des études médicales en France, qui transforma, sans l'avouer, la chaired'Histoirenaturelledes Facultés de médecine en chaire de Parasitologie. Il fallait un nom à un enseignement nouveau et celui ci s'imposait. Il n'est pas encore oificiel, mais de combien peu il s'en faut; il ne figure pas non plus dans les dictionnaires les plus récents (il est vrai qu'ils sont faits avec les anciens). En tous cas, il caractérise un laboratoire voisin, dont nous connaissons tous la savante, cordiale et précieuse hospitalité. Il caractérise des Archives, dont nous avons vu la naissance et le rapidesuccès, sousl'impulsion activedesonsympathiquedirecteur ; là, la Parasitologie règne en souveraine, elle réclame tout son domaine, sans chercher, comme dans le Coitralblatt de Lelckart, à se faire présenter et excuser par la Bakteriologie.

(( Nous la retrouvons encore dans les Écoles vétérinaires, l'enseignement de l'Histoire naturelle a subi une évolution ana- logue à celle qu'on lui a vu faire dans les Facultés de médecine. Chez nous, ce n'est pas le résultat d'une organisation nouvelle, mais celui du progrès des nombreuses sciences que nous avons à enseigner et qui, devenant de plus en plus vastes et précises, nous obligent à émonder ce qui, dans l'ensemble, présente un caractère somptuaire.

» Le vocable « Parasitologie » a l'avantage de préciser le groupe- ment de connaissances dont le lien n'apparaissait pas nettement, de lui donner en quelque sorte un état civil, avec le lustre que sa désinence lui confère en la mettant de pair avec d'autres sciences à passé glorieux. Nous avons maintenant un drapeau, ou tout au moins un fanion, et nous pouvons grouper autour de lui des pha- langes de chercheurs recrutés parmi les naturalistes et les médecins.

» Nous pouvons nous qualifier « parasitologues )) et trouver des

SÉANCR ni" 28 FKVRIKK liK».") 26

gens qui coinprenneiit ce que cela veut dire. 11 nen eût pas été de même il y a quelque vingt ans. Lorsqu'on me demandait alors sur quoi mes études portaient et que je disais que je m'occupais de parasitisme : «Ah ! les Microbes! » ne manquait on pas de me répon dre : il ny en avait que ])our eux. J'avouais humblement que je n'étais pas tout à fait dans ce train, et je m'expliquais, mais je sentais que je subissais la déchéance d'un tailleur de pierre qu'on a pris un moment pour un sculpteur. Le vulgaire se contente volon- tiers de juots, sans chercher tout ce qu'un mot embrasse de choses. On aurait tort de lui en vouloir : chacun de nous n'est-il pas partie du (( vulgaire » pour tout spécialiste d'un autre bord? Nous sommes du (( vulgaire » pour notre cordonnier, qui peut être aussi méritant que nous (surtout s'il nous permet d'aller à pied).

» Il y a donc des parasitologues et rien de ce qui est parasitisme ne doit les trouver étrangers. Est-ce à dire qu'ils connaissent ou qu'ils étudient tous les groupes de parasites, qu'ils sont à la fois helminthologistes et acarologistes, que leurs recherches vont des Protozoaires aux Diptères et au-delà, qu'ils peuvent se prononcer hicetnunc sur tout parasite qu'on leur présentera ou dont on leur parlera? Je ne crois pas qu'un seul ait cette prétention. Mais, en s'occupant plus particulièrement de quelques groupes mis à leur portée par des circonstances naturelles ou provoquées, ils sont documentés sur les autres. Un géographe, pour être digne de ce nom, est-il tenu d'être un globe-trotter? Qu'il soit alpiniste (tant que ses jambes et ses poumons le lui permettent), c'est tout ce qu'on est en droit de lui demander. Il n'en est pas moins apte à donner d'emblée sur telle localité des renseignements souvent plus précis que ceux d'un voyageur qui a couru beaucoup, mais peu regardé; et, s'il ne peut répondre ex abrupto, il sait trouver en quelques instant ce dont il a besoin pour lui ou pour d'autres.

» Cette documentation incessante, qui accumule des milliers de références dans les laboratoires de parasitologie, qui tient constam- ment l'attention en éveil, entretient aussi la curiosité; et le désir de savoir mieux engage à des recherches dont, au début, on était loin de prévoir l'étendue et la portée.

» C'est ce qui m'advint il y a une dizaine d'années, quand je m'aventurai dans l'étude des Tiques. Ma collection en comprenait plusieurs lots dont je n'avais pu faire une détermination satisfai- sante et j'y mettais de l'obstination. Après maintes et maintes ten- tatives en divers sens, je m'avisai d'un moyeu héroïque et sollicitai du Muséum d'histoire naturelle de Paris communication de sa col-

2.1 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1!)()"1

lection d'Ixodidés. Je fus satisfait au delà de tout espoir, grâce à la bienveillance empressée de M. le professeur Brongmart, conti- nuée généreusement par M. Bouvier. J'avais mis le doigt dans un engrenage, j'y fus bientôt pris tout entier. Deux de mes collègues et amis, MM. R. Blanchard et Tiîoiessart, un autre de nos éminents collègues, M. Eugène Simon, mirent leurs collections à ma disposi- tion. J'eus ainsi des richesses, et, si je m'en réjouis d'abord, je fus vite etïrayé des engagements (|ue j'avais pris. Jetais en pleine brousse : des milliers de spécimens, dont quebiues uns à peine et provisoireuient étaient déterminés ; presque tous attendant la bonne âme (c'était moi!) qui voudrait bien établirleur état civil. J'y allai de tout mon courage et commençai de publier ma Révmon delà famille des Ixodidés. Ce fut comme un signal : toutes les Tiques sublunaires aftluèrent dans mon laboratoire; il en vint de l'ancien et du lumveau monde, des tropiques et des pôles, des montagnes et des côtes, de la Taupe et de l'Eléphant, des Reptiles comme des Mammifères. J'ai tenu bon contre cette cohue ; j'ai fait prendre patience à chacun, tous ont obtenu satisfaction et la plupart s'en sont retournés avec l'étiquette qu'ils étaient venus chercher. Et il m'est arrivé qu'en désirantsiinplementfairedelainor])liologle, j'ai servi la médecine, en facilitant la diagnose des espèces qui transmettent maintes maladies mici'obiennes des animaux domes- tiques. Mais ces Acariens m'ont saisi; vous savez s'ils sont tenaces; je crains (juils ne me lâchent plus, car ils font encore des retours offensifs, plus espacés, il est viai, et de moins en moins vifs. J'ai, d'ailleurs, pris mon parti de cette ixodiase cérébrale, j'ai acquis l'accoutumance et je continue à me tenir à la disposition de tous ceux, naturalistes, explorateurs, conservateurs de musées, qui s'en reposent sur mon expérience pour déterminer leurs matériaux de ce groupe si serré.

)) Je ne fais, au reste, que suivre en cela les exemples que j'ai puisés ici. On parle beaucoup et partout de l'assistance mutuelle. pourrait on la trouver mieux appliquée que dans des Sociétés comme la nôtre? Chacun y travaille pour le bien commun, distri- ime aux autres, selon leurs besoins et ses piopres ressources, partie des richesses scientifiques qu'il a recueillies, et tous ces elîorts associés tracent une route, toujours en réparation, il est vrai, mais toujours en progrès, qui s'avance peu à peu vers le lointain idéal de science complète que nous entrevoyons comme un héritage pré- paré pour nos ultimes successeurs.

» Nous ne nous faisons pas l'illusion de croire à la longue péren-

SKAXr.K DU 2S l'ÉVHIKIÎ l'.M).") 2.H

iiité (le nos matériaux. Notre expérience de la vie scientitique nous apprend que leur bloc ne peut être sans fissure et qu'ils s'efîri- teront au moins en partie sous l'action du temps; mais nous avons la conviction de leur utilité et, comme le cordonnier dont je parlais tout à l'heure, nous pourrons dire que, grâce à nous, l'humanité aura marché.

» Vous me pardonnerez, )nes chers Collègues, de vous avoir si longtemps entretenus de ma personne. Mais la faute en est un peu à vous, qui, par votre bienveillance à m'élever à la présidence d'hon- neur, m'avez fait croire un moment que jetais un sujet intéres- sant. Et puis, on ne vit pas impunément vingtciiTq ans sous le soleil de Toulouse : on arrive par force à se croire quelque peu (( illustre », comme on dit là-bas, ce qui implique simplement un peu de notoriété.

» En tous cas, ce dont je demeure pleinement convaincu, c'est (lu haut prix de l'honneur que m'a tait la Société Zoologique de France; je lui en suis profondément reconnaissant et le trouverai toujours dans les meilleurs souvenirs de ma carrière. Je mesure cet honneur à l'importance de notre Société, à la valeur de ses membres, à la solidité de leurs travaux, à sa bonne organisation, à son excellente direction, à son activité dans tous les sens. Aussi est ce de tout mon cœur que je vous demande de boire à l'inces- sante prospérité de la Société Zoologique de France ».

Après avoir donné lecture des lettres et télégrammes d'excuse des membres absents, M. le secrétaire général remercie les dames et les membres de la province et de l'étranger qui assistent au banquet. 11 adresse les félicitationsdelaSociétéàM.etMnieALLUAUD de retour de leur intéressant voyage dans la région des grands lacs africains. Il envoie les vœux de la Société à M. et M'»" Boutan ton jours en mission au Toukin, ainsi qu'à M. Gruvel en mission sur les C()tes occidentales d'Afrique. Il remercie M"»^ Charlot. pour la charmante composition qui orne le menu et M. Petit, pour l'abondance d'Oiseaux qu'il a envoyés pour orner la table du ban- quet. Il termine par un toast aux dames, à la Société Zoologique de France et à ses présidents.

M. le professeur R. Blanchard porte un toast au professeur Per- ROxciTo, dont c'est levingt-cinquièmeanniversairedes mémorables travaux sur la maladie du Saint Gothard et sur l'Ankylostome, travaux qui marquent une date considérable dans l'histoire de la parasitologie. Ce discours est salué de chaleureux applaudissements.

29 SÉANTE ])V 2H FÉVRIER 190.")

Le vendredi 3 mars, la Société s'est réunie en séance extraordi- naire dans l'amphithéâtre Richelieu, àla Sorbonne, poury entendre une très intéressante conférence de notre collègue le D^' M. Neveu- LEMAmE, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Lyon. Le conférencier a retracé, avec de superbes projections à l'appui, le voyage qu'il lit à travers les hauts |)lateaux de la Bolivie, au cours de la récente mission De Créqui Montfortet Sénéchal de LaGrange. De nombreuses personnes avaient répondu à l'appel de la Société et ont souligné la conférence par de fréquents applaudissements.

En levant la séance M. le professeur Neumann, Président d'hon neur, s'est fait l'interprète de l'Assemblée en remerciant chaleu- reusement le conférencier.

LA LÉGENDE DE JENNER SUR L'ISOLEMENT DU JEUNE COUCOU DANS LE NID

PAR

XAVIER RASPAIL

Lorsque j'eus la bonne fortune de trouver réunies les conditfons les plus favorables pour étudier et déterminer la durée de l'incu- bation chez le Coucou chanteur {Cuciilus Canoris), je fus également favorisé, au cours de mes observations, pour arriver à élucider d'autres points de la biologie de cet Oiseau sur lesquelles, jusqu'à lors, n'existaient que des hy])othèses comme celle qui a donné cours à la légende due à Edw. Jenner.

Cet auteur, à qui on doit la vaccine, qu'il avait vu pratiquerchez les montagnards del'Ecosse, a rapporté, comme étant lerésultatde ses propres observations, que lexpulsiondes œufsoudesjeunes du nid était faite par le jeune (loucou lui même aussitôt après sa nais- sance. 11 exi»lit|uait ainsi les manœuvres à laide desquelles ce nou- veau-né parvenait à faire le vide autour de lui :

« En se glissant sous l'un des Oiseaux dont le berceau est par lui partagé, il tâche de le placer sur son dos il le retient à l'aide de ses ailes et se traine à reculons jusqu'au bord du nid par dessus lequel il jette la charge; lorsqu'il l'a laissée tomber, il recom- mence son travail et ne le discontinue pas jusqu'à ce qu'il soit venu à bout de son entreprise. 11 suit le môme procédé pour les autres petits et pour les œufs; et cette obligation dans laquelle doit se

SÉANCI-: DU 28 FÉVRIKR 1005 30

trouver le jeune Coucou pourrait être un des motifs qui détermine la mère dans le clioix du nid d'Oiseaux de petite taille pour le dépôt de son œuf ».

.Ikxxer est allé plus loin encore dans le domaine de la fiction en donnant, comme le résultat de ses propres expériences, cette con- ception née sans conteste de son imagination :

(( Ayant trouvé, dans le même nid, une fauvette, et r/ci/j' Coucous nouvellement éclos, avec un œuf de la première espèce, il vit les deux (Coucous se disputer entre eux la possession du nid ; chacun d'eux portait successivement son antagoniste jusqu'au bord et retombait au fond accal)lé sous le poids de sa charge, mais le plus gros, après beaucoup d'etïorts, parvint à jeter dehors son compéti- teur, ainsi que la petite Fauvette et l'œuf et il fut seul élevé » (1).

Ces faits furent admis comme véridiques parla plupart des orni- thologistes de l'époque et, à son tour, le ])' J. Fraxklin vint les étayer d'une explication non moius fantaisiste, attribuant au jeune Coucou, à sa sortie de la coquille, le rôle d'un véritable acrobate son dos devaut servir, à l'instar de la coupe qui termine le bout d'un bilboquet, à recevoir l'œuf ou le jeune à évincer du nid.

D'après lui, la nature a, dans cet unique Init, doué le jeune Cou- cou d'une dépression entre les épaules, de sorte qu'au moyen de ce creux, il parvient à soulever et à tenir en équilibre les œufs ou les jeunes pour les amener sur le bord du nid et les jeter à bas.

Dans deux mémoires présentés l'un eu 1895, à la Société Zoolo- gique de France (2), l'autre au Congrès ornithologique interna- tional de 1900 (.'3), j'ai fait justice de ces élucubrations qui font tache dans l'histoire naturelle des Oiseaux et j'ai montré pai- suite de quelles circonstances le jeune Coucou. [)arfailement innocent du crime qu'on lui impute, se trouve seul dans le nid aussitôt après sa naissance, isolement f[ui a pour but de lui réserver toute la nour- riture que ses parents adoptifs ont déjà bien de la peine à lui four- nir en quantité sufTisan te [)our satisfaire ses besoins. Ces observations, faites dans des conditions qui ne permettaient pas de me tiomper sur cette question de l'isolement du jeune (loucou dans le nid» eurent, au moment je les produisis, les honneurs de la plus, large publicité; repi'oduites intégralement par la Revue Sciottifiqiie et commentées dans les [»lus imi)ortantes publications scientifiques.

(1) La vérité sur lo Coucou, par 0. des Mlrs ; page ;')2, Paris, I.S79.

(2) Durée do l'incubation de l'œuf du Coucou et de l'éducation du jeune dans fe nid. Mém. de la Soc. Zonl. de France; VIII, page l.'jl, ISO,").

(3) Les légendes sur le Coucou; Oriiix, XI, page 2'i'i, lOfll.

31 SKANCK Dl' 28 FÉVRIKK 1905

périodiques, elles servireut de sujet à de nombreux articles dans la presse française et étrangère. Je croyais donc n'avoir plus à re- venir sur ce point jusqu'alors si controversé de la biologie du Cou- cou, d'autant plus qu'avant moi, de savants et plus autorisés oinithologistes avaient rejeté, comme absurde, l'explication de Jeû- ner renforcée par le D^' Franklin. Mais, s'il est touj(uirs difficile de faire entrer une vérité nouvelle dans le domaine scientifique, il l'est encore plus d'en faire disparaître une erreur, surtout lorsque, comme dans le cas de Jenner, cette erreur, par sou côté mystérieux, séduit l'imagination toujours disposée à accepter sans raisonner les faits merveilleux qui lui sont présentés et mon illusion ne fut pas de longue durée.

Dans La Nature du .3 novembre lî)00, je trouvai, en effet, une communication qui prétendait corroborer la légende de Jknxkr et surtout l'assertion du l)r Franklin à laide de pbotograpbies soi- disant prises d'après nature et ayant saisi sur le fait les manœuvres employées par le jeune Coucou pour faire place nette dans le nid. Je cite textuellement:

« Le dos de ces Oiseaux (Coucous), lorsqu'ils sont en bas âge, est foi't large et creusé en forme de cuvette; ils se glissent alors sous l'œuf ou l'oisillon dont ils veulent opérer l'éviction; celui-ci tombe dans cette sorte d'entonnoir: aussitôt qu'il sent ses épaules char- gées, le Coucou, s'arc-boutant sur les ailes, imprime à son corps une secousse brusque qui lance le fardeau hors du nid. Les photo- graphies de M. Craig montrent parfaitement ces divers mouve- ments en résolvant, sur ce point, le problème du Coucou ».

Je profitai néanmoins du dépouillement que je fus aj)pelé à faire, en ce qui concernait spécialement le Coucou, des feuilles de l'en- quête administrative prescrite, en 188;)-i886, sur les migrations et la disli'ibulion géographique des Oiseaux en France, pour mettre à néant celte audacieuse supercherie (1). Rien n'y lit.

En 1904, en effet, parut le tome II, consacré aux Oiseaux, d'un grand ouvrage de luxe spécialement destiné aux étrennes et inti tulé :

Les Animaux vivants dumonde. Histoire naturelle de Çh. CORMSH; illustrée d'aiwès la photographie directe!

Je détache tout particulièi-ement cette dernière partie du titre : illustrée d'après la photographie directe !

A l'article conceiuant le Coucou se trouvent reproduites tout au

(1) Le Coucou devanl l'orKjuèle administrative de 188a-I886. Revue scientifique ; (4), XVIII, page 142, août 11102.

SÉANCE Dl- 28 FÉVKIKR l!)0."i 32

long' les assertions de Jexnek et de Franklin contrôlées par l'auteur et par d'autres observateurs, notamment par M'"° Hcgu-Blackburn; j)our leur donner toute l'autorité désirable, on trouve, à la page 110, une photogi'avure (|ui représente un jeune Coucou occupant tout le fond d'un nid et ayant un œuf en éffuilibre sur le dos.

(Comment, après cela, pourrait on mettre en doute cequelapbo- tograi)bie directe a pris sur le vif!

L'invraisemblance saute aux yeux, le nid et l'oisillon sont tigurés comme si on les regardait directement en dessus; pour en obtenir ainsi la pbotographie, il aurait fallu que l'appareil fût braqué exac- tement dans le sens de la perpendicularité, ce qui est matérielle- ment impossil)le ; mais ce qui rend cette invraisemblance i)lus mani- feste, c'est que le jeune Coucou, occupant presque toute la capacité du nid est représenté ayant déjà les gaines des pennes et des miges qui ne commencent à pousser qu'à parti)' du quatrième jour. Or, on sait qu'aussitôt sorti de la coquille, il se trouve tou- jours solitaire au fond du nid, le vide ayant été fait autour de lui, ainsi que je lai observé à plusieurs reprises, parla femelle Coucou elle-même qui, loin de se désintéresser, ainsi qu'on le croyait, du sort de son œuf, surveille son éclosion.

En résumé, il est de toute évidence qu'il n'y a qu'un dessin de pure imagination reproduit ensuite à l'aide de la pbotograpbie.

11 me faut donc encore revenir sur ce sujet, au risque d'être ac- cusé de rabâchage, mais pour la dernière fois, car j'espère le faire dans des conditions qui ne permettront i)lus à cette légende de subsister, alors que jusqu'à présent, comme le Phénix, elle renaît sans cesse de ses cendres.

Je vais, à mon tour, recourir à la photographie pour détruire une bonne fois cette histoire de haute fantaisie qui fait du jeune Coucou, le meurtrier de ses frères de couvée.

Les figures représentées sont la reproduction exacte, de gran- deur naturelle des originaux que je conserve dans l'alcool, ainsi que de l'œuf du Coucou dont il est intéressant de faire renuirquer le volume si disproportionné à la taille de l'Oiseau adulte.

La figure 2 montre le jeune Coucou au moment il est prêt à sortir de l'œuf (fig. 1). Et, c'est ce petit être presque inerte, à peine plus gros qu'un jeune Bruant qu'on accuse de se livrer à des exer- cices de véritable acro])atie pour se débarrasser de ses frères de couvée !

« De toutes les espèces d'Oiseaux dont j'ai pu suivre les phases de la reproduction, ai-je déjà écrit précédemment, le jeune Coucou

.S3

SKANCK DU ES FÉVRIKR KlOo

est justement celui qui demande le plus de temps pour sortir de l'état de faiblesse, je dirai mieux de torpeur il reste après sa naissance; au bout de quarante-huit heures, alors qu'il a déjà grossi notablement, il reste encore dans le fond du nid, incapable de se dé|)lacer, tout au plus soulève t-il la tète quil agite toute trem- blante en ouvrant le bec quand on touche le nid et qu'il s'attend à

it

Fig. i. œuf de Coucou. t'ig. 2. Jeune Coucou prrt à sortir de l'œuf. Fig. ',]. Jeune âgé de 30 heures. (Ces trois ligures sont rigoureusement de grandeur naturelle).

recevoir la becquée. Evidemment, ni Jrnxer, ni le D'' J. Franklin, ni aucun des autres observateurs similaires n'ont vu naître un Cou- cou et, dans leur ignorance de la cause de son isolement dès la première heure, ils ii'ont l'ien trouvé de mieux que d'imaginer cette scène évidemment d'un très haut intéi^êt, si elle était vraie. » La figure 3 représente un jeune Coucou, dans un nidd'Eiïar-^

SÉANCE DU 28 FÉVRIER 190o

34

vatte, le 22 juillet 1902, entre onze heures et midi et que j'enlevai le lendemain à (5 heures du soir, ])ar conséquent trente heures après sa naissance. Rien que déjà notablement développé par rapport à ce qu'il était à sa sortie de Vœul {i'i'j;. 2), il gisait dans le fond du nid, sans mouvement, dans le même état que celui que j'ai décrit plus haut.

Fig. 4. Jeune Coucou Agé de G jours cl demi (grandeur naturelle).

Quant au creux signalé entre les épaules, par le D^" Franklin et destiné, selon lui, à recevoir œufs ou jeunes, on peut se convaincre qu'il n'en existe pas trace sur le nouveau-né (fig. 2).

Bull. Soc. Zool. de Fr,, 190o. xxx

35 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905

Chez le second, âgé de trente heures (fig. 3), apparaît une dépres- sion sur les reins que la photographie a exagérée, exagération qui résulte en partie du refoulement des cuisses en arrière par une pression un peu trop forte donnée au corps en le fixant sur le car- ton. En somme, elle n'a rien de commun avec la cuvette formant entonnoir décrite par certains auteurs.

Du reste, sur le sujet âgé de 6 jours et demi (fig. 4), le dos n'offre aucune dépression, la colonne vertéhrale est parfaitement droite.

La faiblesse toute particulière du jeune Coucou pendant les premiers jours de son existence persiste beaucoup plus longtemps que chez les jeunes des autres Oiseaux relativement à la durée de leur développement dans le nid. Le jeune Coucou (lig. 4), le 14 juillet 1902, dans la matinée, toujours dans un nid d'Efïar- vatte suspendu dans les roseaux des bords de l'Oise et que je pris le 20 à 4 heures de l'après-midi, m'a permis de le constater de nou- veau. Agé de G jours et demi, il pesait 29 grammes et avait déjà les yeux à demi ouverts.

Eh bien, malgré sa taille, qui lui faisait occuper presque loute la capacité du nid, il ne pouvait pas encore se mouvoir sufTisam- ment pour se déplacer; ses pattes n'ayant aucune force et, jusque là, sa croissance s'était faite pour ainsi dire d'une façon loute végéta- tive. Posé sur ma main, mes excitations lui faisaient bien remuer la tête et les ailes commençant à s'emplumer, mais je ne percevais aucun mouvement de ses pattes qui semblaient paralysées. Par conséquent, môme à cet âge, il aurait été incapable de nuire inten- tionnellement à ses frères de couvée, mais si ceux-ci avaient continué à partager leur berceau avec lui, il serait devenu involontairement leur meurtrier en les étouffant par son poids.

Voilà donc un point de la biologie du Coucou parfaitement élu- cidé.

Du moment que ce n'est pas le jeune Coucou qui fait le vide au- tour de lui, il faut que ce soitoules parents nourriciers, ouïe Cou- cou femelle lui-même : il n'y a pas place pour une troisième hypo- thèse. Or, encore, je suis très-heureusement parvenu à établir que c'est bien ce dernier qui enlève les œufs légitimes à l'instant mê- me où le sien vient d'éclore. Mes observations, qui ne me laissèrent aucun doute à ce sujet, ont été publiées enl-895(l). Elles vinrent du reste corroborer celles faites antérieurement par Walter (2) et que le D"^ Alp. Dubois a reproduites dans son grand ouvrage : Faune

(1) Mém. de la Soc. Zool. de France, tome VIII, page loi, 1895.

(2) Zeitschrift fur die Gesammte ornithologie, page 66, 1886.

SKANC.E DU 28 FÉVHIEK 1905 36

illustrée des Vertébrés delà Belgique, en leur donnant toute créance.

Par contre, un ornithologiste distingué M. Paul Bernard, de Montbéliard, nie qu'il en soit ainsi; il a publié, enlDOl, une note (l) pour démontrer que, contrairement à l'opinion de Walter et à la mienne, « ce n'est pas le Coucou femelle qui est le coupable, mais bien la mère adoptive du jeune Coucou qui est la meurtrière de ses propres petits ». A l'appui, il produit deux observations per- sonnelles qui lui permettent de manifester toute sa satisfaction d'avoir pu élucider un point d'histoire naturelle resté jusqu'ici inconnu.

Avant d'examiner l'assertion de M. Paul Bernard, je dois donner quelques explications préliuiinaires.

D'abord, la durée de l'incubation de l'œuf du Coucou que j'ai déterminée, par trois observations minutieusement poursuivies, est en moyenne de 11 jours, 12 heures. En général, les œufs des petits Passereaux, dont le nid est choisi par le Coucou femelle pour y déposer le sien, nécessitent un ou deux jours déplus pour éclore ; par conséquent, si l'œuf du Coucou est déposé dans un nid d'une espèce chez laquelle l'incubation est de 13 jours, comme chez le Bruant jaune, par exemple, il devra éclore avant ceux de ce dernier en supposant que le dépôt en ait eu lieu avant le commencement de l'incubation. Mais, il n'en est pas toujours ainsi ; j'ai constaté plu- sieurs fois, en effet, que la mère Coucou choisit indifféremment un nid contenant des œufs de toute fraîcheur ou dont l'incubation est déjà avancée, de sorte que ces derniers doivent éclore plusieurs jours avant l'inlrus.

C'est ici qu'api)araît le rôle de la femelle Coucou : surveillante attentive, elle frappe les œufs de la mère adoptive d'un coup de bec, tuant les petits au moment ils commencent les premiers efforts qui doivent amener leur délivrance et les laisse ainsi à moitié aplatis pour ne revenir les enlever que lorsque son œuf vient déclore.

J'ai vu deux fois ce fait qui me permit en toute certitude d'attri- buer à la mère Coucou l'enlèvement des œufs du nid qui doit ser- vir de berceau à son jeune. En réalité, il serait impossible aux parents nourriciers de produire un semblable écrasement de la coquille et, du reste, pour quelle raison agiraient-ils ainsi ? Admettons qu'ils soient amenés, par une force suggestive inconnue à préférer sacrifier leur progéniture pour adopter et nourrir un

(1) De l'expulsion des œufs ou des petits des parents adoptifs du jeune Coucou. Méin. de la Soc. d'émulation de Monlbéliard, 1901.

37 SÉANCE DU 28 FKVUIEK IDOo

étranger, quel intérêt auraient-ils à aggraver leur cruauté en tuant leurs petits avant l'éclosion de l'œuf intrus, sans s'en débarrasser immédiatement. Si, à ce moment, leur décision barbare était déjà prise, il serait bien plus simple pour eux de jeter les œufs liors du nid.

M. Paul Bernard donne à la vérité deux observations très détail- lées qui ont pour but de montrer les parents nourriciers comme les propres meurtriers de leurs petits. Ces deux observations ont été faites par lui, en 1901, en compagnie d'un garde-chasse, sur deux nids de Rouge-gorge. Dans l'une et l'autre, les deux obser- vateurs ont vu, à maintes reprises, la femelle Rouge-gorge jeter hors du nid ses jeunes trouvés à terre et qu'ils y avaient remis. Elle les prenait successivement et les déposait tout vivants sur le sol, les exposant ainsi sans pitié à mourir de faim à côté de l'é- tranger qu'elle allait nourrir avec un dévouement tout maternel. Un tel acte est bien contre nature.

Les observations de M. Paul Bernard viennent appuyer l'opinion émise par quelques naturalistes, notamment par Altum, qui, n'ac- ceptant pas l'explication de Jenner, imputaient la responsabilité de l'expulsion des œufs ou des jeunes aux parents adoptifs du jeune Coucou.

Loin de moi la pensée de mettre en doute la sincérité de ces observations, mais j'ai le droit, en m'autorisant des miennes, de les considérer comme ne relataat qu'un acte tout à fait exceptionnel de la part de deux individus de la même espèce d'Oiseaux. S'il est vrai que les exceptions confirment la règle, ce serait bien ici le cas, autrement, il faudrait admettre que les parents nourriciers, en détruisant eux-mêmes leur progéniture, obéiraient à la même loi qui les force à accepter un œuf étranger, à le couver et ensuite à nourrir consciencieusement, au lieu et place de leurs propres jeu- nes, le petit qui en sort. Or, les observations sont nombreuses, qui ont signalé dans le nid, la présence simultanée du jeune Coucou et des jeunes légitimes que les parents nourrissaient avec la même sollicitude.

J'ai expliqué que ce fait ne se produit que lorsque la femelle Coucou a été détruite accidentellement avant l'éclosion de son œuf .

Dans l'enquête administrative faite en 1885 .SO, j'ai relevé cette déclaration d'un observateur de la Haute-Vienne : « J'ai vu un jeune Coucou qu'une Hoche queue élevait avec ses vrais petits ». De même, la Revue Scientifique, ayant signalé comme extraordi- naire la découverte justement d'un nid de Rouge gorge contenant,

SÉANCE dl: 2H févriei{ JDOo 38

à côté de cinq jeunes, un petit Coucou, un éminent naturaliste, M. A. Mansiox a cité un cas analogue dans la même Revue (I).

En 1889, un garde-chasse lui apporta un Coucou femelle qu'il venait de tuer, dans le bois Bailly de la vallée de Hoyaux, au lieu dit Picherotte. Peu de jours après cette regrettable destruction que pratiquent trop souvent les garde-chasses par ignorance de la grande utilité de cet Oiseau ou le confondant par erreur avec l'Eper- vier, M. Mansion trouva, non loin de l'endroit elle avait eu lieu, un nid de Hoche queue renfermant quatre petits et un jeune Coucou.

(( Le fait, ajoute-t-il, de rencontrer l'intrus que je considérais alors comme un meurtrier, vivant en bonne intelligence avec ses frères de couvée, ne manqua pas de m'étonner singulièrement.

« En juillet 189.j, la lecture d'un article publié dans la Rcrue Scientifique, par M. Xavier Raspail, me remit en mémoire mon ancienne observation et me fournit en même temps l'explication du phénomène qui m'avait tant intrigué.

« Si ce n'est pas le petit Coucou qui est le meurtrier de ses frères d'adoption et si la mère, loin de se montrer indifférente, surveille attentivement l'incubation de son œuf sans laisser éclore jamais les œufs légitimes, n'est-il pas éminemment probable que le Cou- cou femelle tué à Picherotte, en 1889, n'était autre que la mère du jeune grimpeur en compagnie de quatre Hoche-queue ».

Ainsi, ce que j'avais admis par le raisonnement seul, se trouve confirmé par l'observation des plus concluantes de M. A. Mansion. Si donc, la mère Coucou a été victime d'un de ces accidents qui mena- cent les Oiseaux à toute heure de leur existence, les parents adoptifs conservent leurs propres jeunes avec l'étranger; dans toute l'échelle animale le sentiment maternel est trop développé pour qu'il en soit autrement. Peut-être, dans ce cas, arriveraient-ils, en multi- pliant leurs efforts, à donner à tous la subsistance nécessaire, si le jeune Coucou ne devenait pas, par le fait de sa croissance, le meurtrier involontaire de ses voisins. A peine parvenu à la moitié de son développement, il ne laisse plus de place pour ces derniers; non-seulement, il fait éclater les parois du nid, mais il les aplatit au point de les réduire en une sorte de plateau d'une solidité très problématique sur le({uel il a souvent beaucoup de peine à se maintenir en équilibre jusqu'au moment il est en état de se déplacer, ce qui n'arrive que du dix-huitième au dix-neuvième jour après sa naissance.

(1) Revue Scientifique, du 22 décembre 1900.

39 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1903

L'explicationdel'isolemeatdu jeune Coucou résultant du sacrifice cruel que les parents feraient de leur progéniture n'est pas nou- velle; elle remonte à la plus haute antiquité ;le génie universel que fut Aristote en faisait déjà mention 3o0 ans avant notre ère: (( Le père nourricier même rejette, dit on, ses propres petits hors du nid, les laisse mourir de faim tandis que grandit le jeune Cou- cou; d'autres racontent qu'il tue sa progéniture pour en nourrir le Coucou, car celui-ci est tellement joli ce(|ui ne cadre guère avec l'opinion de certains auteurs qui le comparent à un Crapaud que ses parents nourriciers dédaignent pour lui leurs propres petits. »

Après avoir énuméré d'autres racontars, Aristote a soin d'ajou- ter : (( tous ces récits sont avancés par des témoins prétendus ocu- laires, mais ils ne concordent pas quant à la manière dont péris- sent les jeunes de l'Oiseau nourricier. ))

Seule l'explication de Jkxneh n'y hgure pas. Pour être plus mo- derne, elle n'en est pas plus vraie et elle doit définitivement être classée dans les légendes de haute fantaisie dont s'est composée jusqu'ici la biologie du Coucou.

OBSERVATIONS ET RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES SUR LE GENERA INSECTORUM (PHYTOPHAGA)

PAR

M. PiC

J'ai publier [Bull. Soc. Zool. Fr., 1903, p. 232) un petit addenda et corrigenda aux Sagridae du Gênera Inscctorum de Wvtsman et je suis étonné que, dans un récent addenda à ce Gênera, l'on n'ait pas tenu compte de mes observations. En constatant celte nouvelle omission, on peut être en droit de se demander si certains auteurs ne négligent pas par trop complètement les Coléoptères paléarcti- ques pour se consacrer plus largement, et malheureusement d'une façon un peu trop exclusive, à l'étude des exotiques. Il me semble que la note vague, et en partie étrangère au sujet, de Clavareau [An. Belg., 1900, p. 334) ne peut suffire à excuser des omissions impor- tantes, ou empêcher certaines erreurs de se propager.

Jugeant qu'il est regrettable qu'un ouvrage d'ensemble, surtout écrit en collaboration, soit publié avec des données incomplètes

SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1903 40

sur la faune paléarctique plus étudiée que toute autre, je me per- mets, en vue de rendre service, de compléter ce Gênera dans la mesure de mes connaissances.

Pour compléter le Gênera des Sagridae je renvoie les spécialistes futurs, insuffisamment renseignés par le Gênera seul accompagné d'un addenda incomplet, non seulement à mon petit article cité plus haut {Bull. Soc. Zool. Fr., 1903, p. 252), mais encore à un précédent sur le même sujet {An. Belg., 1900, p. 353). Aujourd'hui, je veux simplement, et pour la première fois, compléter, ou recti- fier, le fascicule récent de cet ouvrage qui traite des Crioceridae (1). Je ne puis fournir aucun renseignement sur les exotiques que je n'ai pas étudiés et m'en tiens exclusivement aux Criocerides pa^ léarctiques.

lo Addenda.

Lema puncticolUs v. obscurior Pic, Variétés, II, 1897, p. 3, de France.

Lema Lacordairei Desbr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, CXXXVIII.

Ce nom est préoccupé et à remplacer par le suivant : algerica

Pic.

/.ema of/^mm Pic, Variétés, II, 1897, p. 3; Soc. H. Nat. Autun.,

1897, d'Algérie. Crioceris asparagi L. plusieurs variétés, Pic. in l'Echange, 189,

1900, p. 63.

Crioceris Linnei Pic [nom nouveau], L'Echange, 128, 1895, p. 88.

Crioceris macilenta Weise, plusieurs variétés. Pic in Variétés, II,

1897, p. 3; ces variétés sont : lineata, d'Algérie; corsica,

de Corse; hipponensis, Jacqueti et Tournieri, d'Algérie.

Crioceris tibialisy. nigripes Pic, L'Échange, n^ 79, 1891, p. 51, des

Alpes.

2o Corrigenda (ex parte).

Crioceris pupillata Ahr., n'est pas un synonyme pur et simple, mais doit être considéré comme bonne variété de asparagi L.

Crioceris Abeillei Pic, bonne variété et non synonyme complet : con- sulter ma note sur la validité de cette variété {Mise. Eut., VI, 1898, p. 155).

(1) Un autre fascicule également récent signé M. Jacoby et H. Clavareau, comme celui des Crioceridae, comprend la famille des Donacidae, je relève comme omissions dans le genre Donacia : microcephala Dan; v. cyanicollis et V. Waldaica Olsouf (de coccineo-fasciata Harr.). Il n'a pas été tenu compte par les auteurs de ce fascicule de l'importante note de Bergkoth sur le genre Haemonia {Ent. Nachr., 1893, p- 311).

41 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905

DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES DE MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES DES DÉPARTEMENTS DES ALPES- MARITIMES ET DE L'ALLIER

PAR

M. CAZIOT

Hélix conventae Sp. nov.

Testa depresso-globidosa mpra conico-tcctiformis subtus tumidula, undique striata, striis numerosissimis, obUquis irregularibus, crassius culus, parum prœminentibus, ad superficicm teste castaneo-rufescentis adspersis, procipue supra apcrturam : translucidis in idtimo anfractu usque ad suturam, iiitcr locum umbilicalem et aperturam ; anfractibus septem, parum conrexis, lente regulariterque erescentibiis, ultimo cari- mato in omni pereursu in breriter in parte terminali ; sutura sat pro- fu7ida ; apice obtuso, et sicut cœteros spira ambitus colorato ; umbilico minimo (3/4 i"™ lato, 5™™ profundo) ; apertura omnlno Hélix StrigeUa simillima rotundata margiiiibus non comniventus ; peristomate inter- rupto minimo rcflexo solum in dimidia parte descendente, intus robuste roseo-incrassato, entus fascia albida munito. D. 12 ; Alt. 9 mm.

Coquille subdéprlmée, globu- leuse, conique tectiforme , peu bombée en dessous ; striée sur toute sa surface par des stries obli- ques, grossières, irrégulières, nom- breuses, peu saillantes, sur un fond chagriné ; principalement au-des- sus de l'ouverture ; test marron brunâtre terne, subtranslucide, Fig. 1. Helix conventae sp. nov. luisant dans la première moitié du

dessous de la coquille entre l'om- bilic et l'ouverture, jusque vers la suture; 7 tours de spire peu convexes, croissant lentement, régulièrement et progressivement, le dernier caréné sur presque tout son développement, arrondi à son extrémité s'infléchissant brusquement sur une toute petite longueur à sa partie terminale; suture assez profonde; sommet obtus, de la même coloration quelesautres tours despire; ombilic petit (3/4 de millimètres de profondeur ; 2'""> de diamètre) ; ouver- ture comme dans l'Hélix strigella, arrondie, bords non conver- gents; péristome interrompu très peu réfléchi, seulement à partir

SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905

42

de la 2'' nioilié descendante; bourrelet intérieur robuste, non pro- loudémeut enfoncé, rose, avec une bande claire au dehors.

Habitat. Très rare, sur les cùtés herbeux d'un petit chemin desservant des villas, sur les tiges des plantes qui le borde, au nord du couvent des Ursulines, cul de-sac ayant son origine sur la route de Ciniiez, près Nice. (Je n'ai pu en recueillir que 2 spécimens). C'est une espèce du groupe de YHelix incarnata paraissant, d'après sa description se rapprocher de V Hélix permira de Bourguignat et de l'Hélix jiirinian a du même auteur. Elle a la taille plus grande, le dernier tour moins convexe en dessous, des tours plus bombés, la suture plus profonde : l'ouverture dilïérente, etc. Elle est aussi voisine, quoique différente, de ï Hélix xillae, Megerle von Muhlfeld, de Lombardie.

Hélix (Xerophila) subpapalis Sp. uov

Testa minuta, umhilicata, (jlohulom depressa, supra parum conica, subtus cojivexa sat solida, subopaca albida, fasciics brunneis continiiis tel subcontinuis atque striis ut in Hélix papalis simillimis ornata ; spira valde depressa ; anfractibus sex haud gradatis lente crescentibus ; sutura lineari separatis : umbilico minutulo, parum profondo ; apice in Hélix papalis consimili ; apertura oblique rotundata ; peristomate discontinuo, reeto acuto, intus in crassato roseo-violaceo marginibus (superiore et inferiore) subrotundatis ; columcllari autem ad wnbilicum reflexo, quem partim obtcgit. D. S; Haut 6mm.

Fig. 2. Hélix mbjHipali^, sp. nov.

Coquille ombiliquée, de petite taille, globuleuse, déprimée, très peu conique en dessus, bien convexe en dessous; test peu mince assez solide, subopaque, d'un blanc sale avec des bandes brunes continues ou discontinues, orné de stries comme chez YHelix papalis; spire très surbaissée : 6 tours de spire à profil presque tout à fait plat, croissant lentement et progressivement, non étages,

43 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905

séparés par une suture linéaire : ombilic très petit et très peu profond : sommet comme chez 17/('/à' ;;apa/js; ouverture oblique, bien ronde; peristome discontinu droit, aigu, bordé intérieurement par un petit bourrelet d'un rose un peu violacé, bords supérieur et inférieur arrondis, bord columellaire réfléchi vers l'ombilic qu'il cache en partie.

Habitat. Derrière l'égljse de Saint-André, au nord de Nice, au bord du chemin.

Sur le terrain inculte, autour de la ruine des Paiens, au nord de Falicon, à l'ouest de la colle Saint André, sur les plantes basses, le Chiendent, etc.

A Pointe de Contes, sur le bord de la route.

Autour du château de la Palarea, sur les terrains incultes du nummulitique, dans les Alpes-Maritimes. Embouchure du Var.

Cette espèce diffère de l'Hélix pa palis Locard, par ses tours plats, non convexes, non étages; par sa suture linéaire, son ombilic beaucoup plus petit, et son ouverture moins oblique.

LiMNEA FALICONICA.

Testa oblongo-subventricosa aut oblonga, corneo luteole pellucida, minute striatula; spira superne subdilatata infeime acuminata; apice Icevi, mamillato subobtuso ; anfractïbus 6 convexis ad suturam planatis scalariforbus, celeriter et regulariter crescentibus ; su- tura profonda separatis ; ultimo majore oblongo, sub- ventricoso tel mediam partcm altitudinis superante ; apertura fere recta, vix obWjua oblongo piriformi : pe- ristomate recto acuto, intus aliquando xix incrassato margine columellari reflexo rimam u7nbilicak'm suhte- gente in margine externo fere regulariter arcuata, marginibus ùx approximatis callo albidojunctis. Alt. 8 ; D. 31/2-4; ait. apert. 41/2-5; diam. apert. 3mm. 5. Fig. 3. Lun- Coquille oblongue, très peu ventrue, corné jau-

nea falico- ^^^^^^ brillante; stries très fines et très petites;

nica ; X 4. . . ' .

6 tours de spire très convexes, croissant progressi- vement et régulièrement, le dernier grand, égalant en hauteur la moitié de la hauteur totale : suture très profonde en escalier; ouver- ture presque droite, ventrue, à peine oblique, piriforme oblon- gue; peristome discontinu, tranchant; bord supérieur arrondi sur une petite largeur (le méplat de la suture) puis s'infléchissanl brus- quement; bord inférieur arrondi, réfléchi : les 2 bords de l'ouver- ture reliés par un callum blanc jaunâtre.

SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905 4'lr

Habitat. Source dans la montagne, 250'" d'altitude, dans une propriété d'Oliviers, ouverte au S. E. proche la colle Saint-André, près Nice (1).

Dans un bassin, propriété particulière, en plein champ au nord de Falicon, près Nice.

La Linuica faliconica du groupe de la Limnea truncatidade Mûller, est aussi voisine des Limnea lacedanica et spclea de Lourdes {W^^ Pyrénées) surtout de cette dernière espèce dont elle se sépare par son dernier tour plus ventru, ses autres tours moins méplats au voisinage de la suture, qui est profonde et comme canaliculée, son sommet presque subulé, son ouverture moins oblique et plus arrondie, etc.

Il est toutefois utile d'ajouter que certains échantillons ont le dernier tour moins renflé, ce qui leur donne un aspect plus subulé; mais les autres caractères demeurent constants, ce qui empêche de la séparer, même comme variété.

Limnea Guebhardi (2)

Testa ovoideaparum, ventricosa, suhcostulata (costidis numerosis pau- lo proeniinentihus irre(jularibus,distantibusqiœ in ultimo anfractu quem sicut malleatum apparet) et transverse percursis a costis pluribus elatioribus, irrefjidariter usque ad suturam dispositis ; anfractibus 5, parum regalariter crescentibus, primis lœvigatis aut leviter striatis, nitidis sub pellucidis e corneo rubescentibus, ultimo maximo fere totum partent testœ œquante ; sutura impressa : apice nitido subacuto ; umbilico parvo, subterto : apcrtura magna ocali irregularis in parte superiore subangulari, in inferiore rotundato ; peristomatediscontinuo, acutoferrugineopurpureo, margine columellariadbasin paulumreflexo :

D. lO-Uïnm. H. 14-17mm.

Coquille ovoïde, un peu ventrue, côtes peu proéminentes, nom- breuses, irrégulièrement espacées sur le dernier tour (lequel est comme mallée) et recoupés transversalement par d'autres côtes plus élevées, irrégulièrement disposées jusqu'à la suture, formant des méplats : les premiers tours de spire lisses ou très finement striés; assez mince, fragile, luisante, légèrement transparente, corné rougeàtre. 5 tours de spire à croissance peu régulière, le dernier grand, formant à lui seul presque toute la coquille; suture

(1) J'ai constaté une fois de plus à cette source, que les Mollusques (Limnées, Planorbes, Bythinelles) ne se placent jamais sur les tiges des végétaux cellulaires qui portent le nom de Chara fselida.

(2) Espèce dédiée à mon ami et collègue le D^ Guebhard, de St-ValJier de Tlîiey (Alpes-Maritimes).

45

SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905

Fig

4. Lininea Guehhardi ; x 2

bien nette; sommet un peu pointu, luisant ; ombilic recouvert : ouverture grande (H. IG. D. JU'»''") ovale (non régulier) subanguleuse dans le haut, arrondie en bas, gibbeuse aux 3/4 de son développe- ment : péristome discontinu, aigu, tranchant, couleur lie de vin

(non due à un arrêt de développement, car tous les individus, même les plus jeunes, pré- sentent cette particularité) bord columellaire très peu rétléchi.

Habitat. Dans le lit du Paillon, vallon de Laghet, près du monastère, aux environs de Nice.

Cette Limnée du groupe de la L. vulgaris de Pi'EiFFER, ditïère de celle ci par sa grosseur, son ouverture plus ample, sa spire un peu plus élevée, son dernier tour plus ventru, sa suture beaucoup plus accusée, son bord columellaire plus tordu, etc.

Elle dilïère de la Umosa par la nature du test, la forme de l'ouverture et ses dimensions : elle a beaucoup d'analogie avec la Limnea limosina de Locard, mais la forme de son ouverture, la nature du test, la couleur lie de vin de son péristome, suffisent à la différencier; il est vrai que M. Germain, dans son ouvrage sur les Mollusques de Maine-et-Loire, fait remarquer (page IGO) que cette couleur lie de vin du péristome se retrouve aussi chez certaines Limnea Hînosina et même chez certains échantillons de la. Limnea auricularia ; mais, dans les Alpes-Maritimes aussi bien que dans l'Yonne et dans Vaucluse, ce fait ne se produit pas.

J'aurais pu mettre cette Limnée dans le groupe de la Limnea Umosa, au lieu de la placer dans le groupe de la Limnea vulgaris, mais il y a lieu de considérer que ces deux groupes sont absolument superficiels et la Limnea Guehhardi, établit pi'écisément le passage entre ces deux groupes.

Balia Malleyi (1). Testa sinistrosa, tenui, fusco-castanea, conico-turriculata nitida, oblique ac regulariter striata, stries crassis dentisque sed in ultimo anfractu crassioribus et irregularibus ; anfractihus iO-ii, subinflatis, irregulariter sed lente accrescentibus ultime ventricoso, basi rotundato, ad aperturam paule ascendente; sutura obliqua, undique sat imfressa; rimula umbiUcali angustissima ; apertura piriformi contracta, inferne

(1) Espèce dédiée au sympathique docteur Malley, de Bourbon l'Archambault.

SÉANCE uu 28 i'Évi\ii:ii 1005

46

roiiindala, margiiiibiis superioribas callo tenui junclis ad insertioncm labvi externi lamclla lœvigaia albescenteque munilis, margine exierno minime sinuoso ; periatomate acuto, simplici reflexo prœcipue in parte infcriore; apice corneo, rotundalo. Ail. 10 mm. Diam. 2 mm.

Coquille senestre, réguliè- rement turriculée, lest fra- gile, de couleur marron, lui- sant, orné de stries obliques, fortes, serrées, nombreuses, régulières, plus fortes encore, et alors irrégulières, sous le dernier tour : 11 tours de spire renflés, croissant régu- lièrement mais d'une très petite quantité à chaque tour, le dernier ventru, arrondi à la base, remontant un peu vers l'ouverture ; fente très étroite; suture oblique, très accusée sur tous les tours ; ouverture pi riforme,rétrécie, arrondie dans le bas ; bords supérieurs réunis par un callum présentant, vers l'in- sertion du labre, une lamelle assez forte, lisse et blanchâ- tre ; bord externe très peu

sinueux : péristome aigu, tranchant, rélléclii surtout à la partie inférieure ; sommet arrondi, corné. Hauteur :10; diamètre : 2mm.

Habitat. Sur les ruines du vieux château de Bourbon l'Archam- bault (Allier).

Cette espèce diffère de la Balia perversa, par sa forme régulière- ment turriculée; son péristome beaucoup plus réfléchi; la forme de son ouverture ; ses stries plus accentuées; elle a la forme géné- rale de la Balia drshaijsiana mais son ouverture est plus arrondie dans le bas, son dernier tour est ventru, et les autres tours renflés et séparés par une suture très accusée. Sa coloration n'est pas non plus la même; sa hauteur est plus grande, son diamètre plus petit. Inutile de la comparer aux Balia pyrcnaia, rayiana, lucifuga et fischeriana, les seuls Balia connus de France, dont elle diffère notablement.

Fig. i5. Bulia Malleyi.

Séance du 14 mars 1905

PRÉSIDENCE DU PROFESSEUR JOUBIN, PRÉSIDENT.

Le Di'GuiART s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président fait part du décès de M. Preudhomme de Borre, ancien conservateur au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles.

MM. Blatin et Bourgeois sont proclamés membres de la Société.

M. François fait une communication sur les ingénieux procédés dépêche employés par les indigènes de certaines îles deTOcéanie, et spécialement de l'archipel Santa-Cruz. Ayant remarqué que les Poissons carnassiers suivent les vols d'Oiseaux de mer qui leur in- diquent les bancs de petits Poissons, lisse servent d'un cerf-volant ayant la silhouette d'une Frégate et auquel est attaché par une li- gne un hameçon de nacre en forme de Poisson; tout Poisson ayant mordu est harponné et placé dans une pirogue. Ils se servent aussi de flotteurs auxquels sont suspendus des hameçons automatiques à deux pointes, qui, avalés dans le sens de la longueur, viennent se placer transversalement dans le gosier du Poisson, qui se trouve ainsi immobilisé.

M. Petit présente des Nématodes récoltés par M. Petit de Rouen dans l'intestin dun Boa et un autre parasite récolté par lui-même dans le pharynx dune Biche.

M. JouBiN présente deux échantillons de Céphalopodes phospho- rescents fort rares. Le premier, Leachia cyclurd, qui possède sous les yeux cinq organes lumineux tous de structure différente, a été capturé en grande quantité dans les parages des Canaries par la dernière croisière du Prince de Monaco: l'autre, Meleagrotcrithis Hoijlei Pfeffer vient de l'expédition du Sibogà.

M. DE Beauchamp fait une communication sur la systématique des Tétraphylles du genre Acanthobothrhmi; il montre que VA. Bcne- deni Lônnberg 1889, identique à l'A. paidumLinion 1891, mais pro- bablement distinctde V Âcanthohothrium (Prosthecobothrium Diesing) Dujardini Van Beneden 1850. doit être considéré comme une sim- ple variété distinguée par la brièveté de son cou, de \A. ftlicoUe (Zschokkei887).

Comme les années précédentes, une réunion à laquelle sont con- viés les étudiants et les personnes qui s'intéressent aux sciences

SÉANCE DU 14 MARS 1903 48

naturelles se tiendra, pendant les vacances de Pâques, au Labora- toire Arago, à Banyuls sur-Mer, sous la direction de M. G. Pruvot, directeur du Laboratoire, et avec le concours de plusieurs profes- seurs des Facultés françaises et étrangères. Elle sera suivie d'une excursion aux iles Baléares.

Le temps du séjour à Banyuls (du 10 au 20 avril) sera employé à des dragages et des pêches diverses ellectuées à bord du vapeur le ((Roland», des conférences au Laboratoire, récoltes d'Algues, her- borisations dans la montagne, etc.

Puis, on gagnera par le chemin de fer Barcelone, aura lieu, le soir même, l'embarquement pour Palma. On visitera ensuite Ma- nacor, les grottes célèbres d'Artà et du Drach, le grand canon du Torrente del Pareis, Miramar, Soller et ses jardins d'orangers. L'ascension du pic de l'Ofre, un des plus hauts sommets de l'ile de Majorque, est également comprise dans le programme.

On sera de retour le vendredi matin 28 avril à Barcelone, les excursionnistes séjourneront, sils le désirent, et d'où ils pourront à leur gré soit regagner Banyuls, soit rentrer à Paris directement.

Le prix total de l'excursion, de Paris à Paris, sera pour les deux semaines de 200 francs environ.

On peut s'inscrire dès maintenant ou s'adresser pour plus amples renseignements au laboratoire d'Anatomie comparée de la Sorbon- ne. Mais, pour bénéficier de la réduction de 50 o/° consentie par les chemins de fer français, il est indispensable de s'inscrire avant le ler avril, dernier délai.

CHOUETTES ET GRANDS-DUCS ARTICULÉS POUR LA CHASSE

PAR

L. PETIT

Jusqu'à présent on n'avait guère pensé que les Oiseaux de rapine et de proie, tels que les Chouettes et les Grand- ducs, pourraient être utiles à quelque chose, et encore moins servir à la destruction des Oiseaux de leur espèce. Il est vrai que cette utilité n'apparaît qu'a- près leur mort et qu'il faut leur faire subir une transformation dont on me permettra de revendiquer l'invention.

Sollicité en efïet depuis longtemps par mes nombreux clients, grands disciples de Saint-Hubert, de leur trouver du nouveau en

49 SÉANCE DU 14 MARS 1905

fait dappeaux et d'épouvantails, j'ai réussi, après de longues recherches, à les satisfaire par linvention et la fabrication des Chouettes et des Grands-ducs articulés pour la chasse.

Je dois dire qu'une telle innovation, dont les modèles sont dépo- sés et dont le modèle est absolument français, m'a valu d'être plu- sieurs fois récompensé et félicité, sans parler des remerciements qui m'ont été adressés de tous côtés par tous ceux qui ont fait usage de mes articles.

Le principe qui ma guidé dans mon invention est double, c'est, à la fois, d'être utile à l'agriculture en permettant la destruction des Rapaces qui sont les plus grands ennemis des Oiseaux insecti- vores, et, en même temps doiïrir aux chasseurs un système d'ap- peaux beaucoup plus efficace que tous ceux existant jusqu'à ce jour.

Voici, par exemple, ma Chouette articulée servant à la chasse aux Alouettes et remplaçant avantageusement le miroir. Cette Chouette est fixée sur un piquet que Ion plante dans la terre. Une corde suit ce piquet, qui porte à sa base une poulie. On conduit la corde horizontalement à une pclite distance et, chaque fois que l'on tire sur cette corde, les ailes et la têle de la Choutte remuent et les Alouettes sont attirées et viennent tourner autour d'elle.

Voici maintenant trois modèles de (îrands-ducs {Bubomaximns), tous trois absolument parfaits, j'ose le dire, au point de vue du but à atteindre.

Le premier (hg. 1) a les ailes demi-ouvertes, comme la Chouette que nous venons d'examiner.

Le second (fig. 2) est au repos et a vraiment grand air. Il est fixé sur un morceau de bois horizontal qui porte en son milieu un trou pour recevoir la pointe d'un piquet quelconque.

Le troisième modèle est incontestablement le mieux réussi tant au point de vue de son utilité à la chasse qu'au point de vue de limitation parfaite de la nature.

11 présente cet avantage qu'on peut s'en servir de deux manières : soit au repos, les ailes complètement fermées, soit en mouvement. Pour cette seconde manière, il suffit de tirer la corde et le Crand- duc a aussitôt l'air de se jeter en avant puis de revenir à sa pre- mière position. Ce mouvement a lieu aulant de fois que l'on lire la corde. Pour attirer encore plus sûrement les Oiseaux, on joint à cela l'imitation du cri du Grand duc en embrassant fortement le des- sus de sa main. Ce cri excite tout à fait la curiosité des Oiseaux qui viennent en troupe tourner autour du Grand-duc articulé.

SÉANCE DU 14 MARS 1905

30

En somme, comme vous pouvez vous en rendre com})le [)ar celte présentation sommaire, rien de plus attrayant qu'une telle chasse, rien de plus utile aussi.

Avec une Chouette ou un Grand-duc articulés selon mon système on arrive en effet à la destruction rapide et certaine de tous les Oi- seaux nuisibles à l'agriculture et aux chasseurs : les Buses et Bu-

Fis. 1.

Fis. -2.

sards, les Faucons, les Éperviers, les Corbeaux, les Pies, les Geais, etc.

Tous ces Oiseaux cherchent en elïet leur vie dans les champs et

ils sont les pires ennemis des Perdreaux, Faisans, Lièvres, Lapins,

Poussins, Canetons, etc. Très méliants, ils ne se laissent pas prendre

aux pièges ordinaires. Seuls, les engins articulés arrivent à trom-

Bull. Soc. Zool. de Vr. 190;j. .\xx 0

51 SÉANCE DU 14 MARS 1905

per leur perspicacité et cela pour le plus grand bien de nos cam- pagnes.

Pour démontrer l'efricacité de mon système, je citerai, avant de terminer, ce que dit M. Emile Passekat. dans un passage de son ex- cellent livre sur la chasse au Grand-duc:

(( Les Busards m'enlevaient cha(|ue année, en mai. de nombreu- ses Perdrix sur leurs nids et aussitôt qu'un Poussin ou un Caneton s'écartait de la ferme il était perdu, malgré les pièges à poteaux et en jardinet disposés un peu partout et les Busards ne se pre- naient que très exceptionnellement.

(( C'est alors que je lis l'acquisition duu (Irand-duc empaillé et articulé.

« J'avoue qu'en recevant l'animal, je me mis à le considérer d'un œil plutôt sceptique... Mais je me rappellerai toujours ma joyeuse stupéfaction quand, à peine installé, je vis de tous côtés les Oiseaux de proie accourir faire les cabrioles les plus réjouissantes au-dessus de mon Grand duc placé à îli mètres de ma cabane, sur un petit arbre tiché en terre. En une demi-lieure je tirai la vingtaine de cartoucbes dont jetais muni et rentrai avec cinq Busards, deux Faucons, deux Pies, un (Corbeau et une Pie grièche, tableau assez varié comme vous voyez.

« Tous les jours, pendant une semaine je revins à ma cabane passer une heure ou deux et, au bout de la semaine, on ne voyait plus îtn seul Oiseau de rapine circuler sur ma propriété. »

On me permettra de me réjouir d'un tel témoignage que tous ceux qui usent de mon système m'ont renouvelé. Je suis également très heureux d'avoir concouru, par mon innovation, à la création d'un nouveau sport cynégétique et je pense en cela avoir bien mé- rité de Saint Hubert.

Séance du 2S mars 1905

PRÉSIDENCE DU PROFESSEUR JOUBIN, PRÉSIDENT

M. le J^-ésident adresse les félicitations de la Société au profes- seur R. MoNiKz, ancien Président, nommé Recteur de l'Université (le renoble.

MM. Joubin et Guiart présentent le laboratoire de biologie GÉNÉRALE dc l'Université de Dijon (directeur M. Bataillon).

M. le Bibliotbécaire annonce que le professeur R. Blanchard fait don à la Société de la Revue internationale des sciences de 1878 à 1883 et de ïAnatomie comparée de Cui'ier en neuf volumes.

M. le Président adresse au professeur R. Blanchard les remer cléments de la Société.

M. le baron de guerne annonce qu'une Exposition nationale d'Agri- culture coloniale aura lieu au Jardin colonial de Noi?ent surMarne, du 2.0 juin au 20 juillet IDO.'i. 11 a été créé une section des ani- maux utiles et nuisibles dont voici le programme :

Sériciculture : espèces séricigènes (Bombyciens et Araignées), élevage, cocons, soies grèges et autres produits.

Apiculture : Abeilles et autres Mellifères, matériel apicole, éle- vage, cire et miel en nature.

Insectes fournissant des produits utiles: Cochenilles, Insectes à cire et à laque, Vésicants.

Insectes nuisibles : parasites ennemis des cultures et des produits agricoles.

Insectes utiles comme destructeurs d'Insectes nuisibles.

Crustacés, Oursins et Holothuries (Trépang) comestibles.

Mollusques comestibles et producteurs de nacre ; perles, byssus; coquilles employées comme monnaie ou ornements.

Corail et Eponges; culture des Eponges.

Collections entomologiques et malacologiques. scientifiques ou ornementales; dessins, photographies et documents divers.

Ladministration de l'Exposition est décidée à accorder lem- ])Iacement à titre gratuit aux Expositions purement scieutiliques.

Toutes les demandes concernant l'Exposition doivent être adres- sées au Secrétaire général, au Jardin colonial, à Nogeut sur-Marne (Seine).

53 SÉANCE DU 28 MARS 1905

M. p. de BEAUCHAMP fait une communication sur le Phijllohothrium gracile Wedl.

M. le D. GUfART fait une communication sur l'Ascam/Mmftncoïrfes de l'Homme dans ses rapports avec rap[)endicite.

NOTE SUR LES FONCTIONS DE LA PINCE DES INSECTES ORTHOPTÈRES

DE LA FAMILLE DES FORFICULIDÉS

l'Ai;

HENRI CADEAU DE KERVILLE

Les Forficulidés, vulgairement appelés Perce-oreilles, composent une famille bien homogène de Tordre des Orthoptères.

Relativement à lappellation vulgaire de Perce-oreilles, je crois Cju'il est intéressant de présenter les observations suivantes :

D'après beaucoup d'entomologistes, ce nom provient d'anciennes et absurdes croyances d'après lesquelles ces Insectes pénètrent dans le conduit auditif de l'Homme et peuvent percer la membrane du tympan, voire même s'introduire dans le cerveau ils grossis- sent jusqu'à la taille d'un œuf d'Oie, en causant la mort de leur victime.

Par contre, d'autres entomologistes pensent que le nom de Perce-oreilles leur fut donné en raison de l'analogie de foi'me que présente, chez certaines espèces, la pince située à l'extrémité postérieure de leur abdomen et composée de deux branches, avec l'un des instruments dont se servaient autrefois les bijoutiers pour percer le lobule des oreilles.

J'ai cherché à savoir était la vérité, et suis enclin à penser que le nom de Perce-oreilles a pour origine les absurdes croyan- ces en question.

Voici mes raisons à cet égard :

(Ibacun sait fort bien que, jadis, on était très porté à croire à l'extraordinaire, au fantastique, au mystérieux, et l'on admettait couramment la réalité de nombreux faits que l'obsei'vation a re- connus pour être des erreurs colossales. Il n'est donc nullement étonnant que l'on ait attribué un pouvoir redoutable à la pince des Forficulidés, que ces Insectes relèvent dune façon menaçante quand ils sont inquiétés, et dont ils écartent les branches en s'ef- forçant de pincer et en déterminantà la peau humaine des piqûres allant parfois jusqu'à écoulement de sang. De plus, il est presque

SKANnK DU iH :\i.\ns litO.'i 34

certain que des Forficulidés se seront introduits parmégarde dans le conduit auditif de gens endormis, ils déterminèrent une dou- leur grandie démesurément par des récits successifs.

Non seulement on croyait jadis que les Forficulidés pouvaient, au moyen de leur pince, perforer la membrane du tympan et péné- trer dans le cerveau, fait qui, de toute évidence, est impossible, mais on croyait aussi que cette pince pouvait déterminera la peau humaine des douleurs épouvantables. En outre, un vieil auteur, Thomas Molfet, dit ceci, en parlant du Perce-oreilles (1): « Boréa- les Angli obscœno nomine Tivitchballock nominant », expression que je traduis par Pince-testicule, ne voulant pas employer ici le mot trivial, qui est pourtant le mot juste.

D'après ce qui précède, je considère comme tout naturel d'ad- mettre que le nom de Perce oreilles a pour origine les très graves méfaits attribués bien à tort à ces Insectes que Ion regardait autre- fois, et que quantité de personnes ignorantes regardent encore aujourd'hui, comme étant des Insectes dangereux.

En revanche, je ne puis guère admettre que le nom de Perce- oreilles provienne de la ressemblance entre leur pince et l'un des instruments dont se servaient jadis les bijoutiers pour percer les oreilles. Des recherches m'ont fait connaître la forme de difïé- rents instruments employés autrefois pour l'usage en question, et j'ai constaté que ces instruments ne ressemblaient certes à au- cune pince de Forhculidé, pince dont la forme est plus ou moins ditïérente selon l'espèce et le sexe.

Cependant, je possède une boucle d'oreilles perce-oreilles dont la forme olïre une certaine analogie avec celle de la pince du mâle de difïérentes espèces et de la partie postérieure de la pince du mâle de certaines autres. Cette boucle d'oreilles perce-oreilles, désignée, par abréviation, sous le nom de perce oreilles, et très employée autrefois, ne l'est plus aujourd'hui que dune façon res- treinte.

Les exemplaires que je possède se composent d'un anneau circu- laire en argent ayant un diamètre extérieur de quinze millimètres, et dont le fil a un diamètre de trois quarts de millimètre. L'une des extrémités de cet anneau est taillée en pointe, et à l'autre ex- trémité est soudé un petit tube creux, également en argent, et dans lequel on peut faire rentrer l'autre bout. Après avoir sulïisammeut écarté, grâce à la malléabilité du métal, les deux extrémités de cet

(1) Thomas ArouFET. Insecinruin sire Miniiiionuii Aninialiinii Thcalrinn, Londres, Ui.34, p. 171.

OO SÉANCE DU 28 MARS 1 90o

anneau sans charnière, on met entre elles le lobule de l'oreille (jue l'on transperce grâce à la pointe, après quoi on fait rentrer cette dernière dans le petit tube creux. Ceci fait, on laisse jusqu'à l'en- tière cicatrisation ce perce-oreilles que certaines gens gardent toujours, ayant ainsi des boucles d'oreilles qui, certes, ne sont pas coûteuses.

Je dois ajouter que mon savant Collègue à la Société Zoologique de France, M. le D^ .1. Joykux-Lafkcii:, a eu l'obligeance de me dessiner ce dont je le remercie sincèrement un ancien modèle de pince pour percer les oreilles, qui présente incontestablement une grande analogie de forme avec la pince du mâle de certaines espèces de Forficulidés. Dans cette pince, la partie servant à percer le lobule de l'oreille correspond à la |)artie antérieure de la pince des mâles en question, et les brandies que l'on tenait dans la main correspondent à la partie postérieure de la pince de ces Insectes.

En dépit de cette ressemblance, je crois f[u'il est plus logique d'admettre que les Orthoptères en question doivent leur nom vul- gaire de Perce-oreilles à une croyance absolument erronée, jadis très répandue et qui n'a pas encore disparu.

Cette digression étant terminée, j'aborde le sujet de ma modeste note.

En consultant de nombreux travaux relatifs aux Forficulidés, j'ai vu que plusieurs rôles ont été attribués à leur pince. Ce serait très long, et cela me paraît inutile, de reproduire ici les passages de multiples auteurs ont parlé de cet organe, et je me borne à traduire ce qu'en dit A. de Bormans dans sa magistrale mono- graphie des Forliculidés, qui est le travail systémati(iue le plus important que la science possède sur ces Orthoptères. La pince, dit il ( 1 ), est un organe d'intimidation et de défense, ainsi qu'un organe de maintien jMMidant Taccouplement, et qui sert, chez les espèces ailées, au déi)loiement et au reploiement des ailes.

Il convient de faire l'examen de ces trois points, au cours du- quel je fais connaître des observations jusqu'alors inédites.

I. La pince est un organe de défense et d'attaque.

On sait fort bien que, lorsqu'ils sont inquiétés, les Fodicuiidés relèvent leur pince et en écartent les branches d'une façon mena- çante, ce qui prouve qu'ils s'en servent comme d'un moyen d'inli

(1)A. dn Bormans et H. Krauss. Forficulidae und Hemimeridao, avoc 47 lifiu- ros dans lo loxto, dans DrtS Tierreicli,il'' livraison, Berlin, H. Frii^dlâiulcrct Solin, IIMJO, p. j.

SÉANCE DU :iS MAns 1905 56

midatioii. Ce moyen leui' réussit très bien auprès de beaucoup de personnes qui n'osent [)as alors les prendre avec les doigts.

M. Malcolm Burr ma écrit qu'à son avis la pince de ces Insectes élail une arme défensive et olïensive. En prenant un bain de mer à Barcelone (Espagne), il fut pincé par un Labidura riparia (Pall.)- La douleur fut légère, mais le saisissement tel, qu'aussitôt il laissa tomber llnsecte, qu'il reprit immédiatement. La pinçure était comparable à celles que Ton peut se faire avec les ongles, mais, comme le remarque judicieusement ce savant Orthoptériste, une telle pinçure aurait de limportance pour un petit animal, et même pour un Homme, si elle était faite en un point la peau est tendre.

Quand on saisit par sa partie antérieure un Fovficula aurkularia L., espèce des plus communes, il s'efforce de pincer la peau. Très généralement, il ne cause pas de douleur; mais le contraire a lieu parfois. Dans les montagnes de la Haute-Garonne, un Forficula aurkularia mâle ma pincé un doigt jusqu'au sang, et certaines espèces de Forficulidés dont les branches de la pince sont robustes, courtes et arquées, peuvent produire le même résultat.

Relativement à une espèce exotique, VApterygkla Unearis (Eschz.), mon excellent Collègue à la Société Entomologique de France, M. G. -A. Baeu, a publié liutéressante note qui suit (1) :

(( Dans mes précédentes communications sur mon voyage au Tucuman, j'ai déjà signalé quelques faits biologiques intéressants, concernant divers Insectes observés à Santa- Ana, petite localité située à quatre vingt-dix kilomètres au sud de la ville de Tucuman.

)) J'avais trouvé à Santa- Ana la ])lus large hospitalité chez un Français, M. C. Hileret, un des plus gros industriels de la Républi- que Argentine, qui habite une belle maison isolée au milieu d'un superbe parc et d'immenses jardins et vergers.

» Dans cette propriété, j'ai eu l'occasion de constater un fait assez curieux. Jusqu'alors j avais cru que toutes les histoires popu laires de piqûres de Perce-oreilles n'avaient aucune base sérieuse, mais j'ai pu me convaincre à Santa-Ana qu'une espèce fort répandue dans toute l'Amérique duSud, ApterygidalinearisEschsch., produi- sait des piqûres assez douloureuses en implantant dans la peau les deux i)ointes de sa queue bifurquée.

» Dans les derniers jours de novembre 1903, cette espèce était extrêmement abondante, et diverses personnes de la maison de

(1) G. -A. Baer. Note sur la piqûre d'un Forliculide de la République Argentine, Aptenjgida ItnearU Eschsch., tacmata Dohrn, 'Orthoptère;, dans le IhiU. de la Soc. Entomologique de France, 1904, p. 103; tiré à part, même pagination.

o7 SÉANCE nr 28 mars 1905

M. HiLERET en ont reçu des piqûres soit au cou, soit à la ligure, le soir, au lit, sans doute en cherchant à écarter de la main 1 Insecte qui les chatouillait en courant sur la i)eau.

» La piqûre double, qui fait sortir régulièrementdeux gouttelettes de sang-, produit l'etïet d'une brûlure, la douleur se dissipant assez rapidement la plupart du temps; elle laisse deux points rouges très marqués, et souvent il survient une inflammation indurée blanchâtre, de peu d'étendue, qui persiste pendant plusieurs jours.

)) Mon jeune chasseur qui dormait dans une chambre située sous les toits, ces Perce oreilles, attirés par la lumière, étaient parti- culièrement abondants, en étaitsérieusementincommodé; le matin il portait souvent plusieurs paires de piqûres fort visibles sur les côtés de la figure.

)) Il reste à savoir s'il s'agit pour l'Insecte d'un véritable moyen de défense, ou s'il implante ses deux pinces dans la i)eau unique- ment pour ne pas tomber lorsqu'on cherche à l'écarter. Quand on prend l'Insecte dans le creux de la main, il ne cherche jamais à piquer.

» J'ignore s'il s'agit d'un t'ait non encore signalé; je n'ai eu l'occa- sion de l'observer qu'à Santa-Ana ces Perce-oreilles entraient dans les maisons, le soir, par milliers.

)) Dans les autres localités du Tucuman que j'ai visitées, ils étaient bien moins abondants et on n'en était nullement incom- modé ».

Relativement à un détail de cette intéressante note, je dois dire qu'à mon avis les Forficulidés font usage de leur pince comme d'une arme de défense, et si les individus de l'espèce en question ne piquent pas quand ils sont dans le creux de la main, c'est tout simpleuient parce que n'ayant pas la sensation d'être attaqués, ils se bornent à fuir.

M. Malcolm Burr m'a obligeamment l'ait savoir que, dans la Nouvelle Galles du Sud (Australie), M. J.-.I. Walker avait été très fortement pincé au pouce par un Anisolabis colossea (H. Dohrn), qui est le plus gros des Forficulidés <;onnus.

Si la pince des Forficulidés est, d'une façon générale, inofïensive ou à peu près pour l'Homme, elle constitue néanmoins un bon or- gane de défense à l'égard des petits animaux, ce qui est confirmé par le fait que la pince est aussi un organe d'attaque.

En efïet, les Forliculidés ne se nourrissent pas seulement de sub- stances végétales vivantes et mortes et de substances animales mor-

SÉANCE nu 28 MARS 190.") 58

tes, mais ils mangent aussi des bestioles vivantes, et, dans ce cas, leur pince leur est souvent très utile.

Dans une intéressante note concernant le Labidura n;)Cfr/a(Pall.), Malcolm RuRR a fait savoir (1) qu'ayant capturé un mâle de cette espèce, il l'avait mis dans une petite bouteille et le nourrissait avec des Mouches que le Perce oreilles dévorait avidement. Un jour, il il lui donna une grosse Mouche bleue. Comme il la laissait tomber dans la bouteille, l'Insecte releva de suite, rapidement et verticale- ment, sa pince avec laquelle il saisit solidement la Mouche dont le corps fut entièrement pénétré par une branche de la pince. La Mouche était tombée sur la partie postérieure du corps du Perce- oreille, et, cependant, ce dernier la saisit instantanément et avec beaucoup d'adresse, comme s'il l'avait nettement vue venir. Mal- col m lîuRR s'intéressa beaucoup à constater cet usage de la pince qui. a t-il ajouté, est une arme dangereuse à l'égard des petits ani- maux.

H.- B. RoBERTsoN. qui nourrissait avec des Mouches et des Perce- oreilles une colonie de Labkhirariparia(PM.) de tous âges, a dit (2) qu'il était amusant de voir leur pince se relever quand on leur je- tait une Mouche bleue.

Il convient d'ajouter que dans un fort intéressant travail sur la pince des Forliculidés, E. J.- B. Sopp a fait connaître {'.]) des obser- vations personnelles concernant aussi le Labidura riparia, et mon- trant que les individus de cette espèce utilisent leur ])ince pour sai- sir des Mouches vivantes et les maintenir pendant qu'ils les mangent, Sopp a dit également, dans ce travail, qu'il est possible que les Forliculidés, Insectes altérés, se servent de leur pince pour percer des substances végétales et en faire sortir des sucs.

II. La plnce sert a maintenir les deux sexes pendant

l'accouplement.

Jusqu'alors, l'accouplement des Forticulidés n'a été que peu étudié.

(1) Malcolm Blrr. Labidura riparia, Pall.,using its forceps, dans The Ento- inologist's Record and Journal of Variation, Londres, Berlin et New Yorlc, vol. XV, ann. 1903, p. 2G2.

(2) R.-B. RoBEirrsoN. Entomological Notes from Hanls (Angleterre , dans TIte Entomologist'^ Record and Journal of Variation, Londres, Berlin et New York, vol. XVI, ann. 1904, p. 294.

(3). E.-J.-B. Sopp. The Callipers of Earwigs, dans le 28' Report and Pro- ceedings of the lancashire and Cheshire Eiitonwlogical Societij , Liverpool, 1904, p. 44; tiré à part, Southport, 1905, p. 4.

59 SÉANCK DU 28 MARS 11)05

L'illustre naturaliste Giiarles de Geer a décrit comuie il suit l'ac- couplement du Forficula auricularia L. :

« J'ai vu, dit-il (1), l'accouplement de ces Insectes. Le riiAle s'approche à reculons de la femelle, dont il ta te le ventre avec sa pince pour rencontrer l'endroit propre à s'unir à elle, et appliquant alors l'extrémité de son ventre contre le dessous du corps de la femelle, ils se trouvent ainsi joints l'un à l'autre par une partie qui sort de la jonction du pénultième au dernier anneau du corps du mâle. Ils restent tranquillement dans cette position, la pince du mâle appliquée contre le ventre de la fe- melle, et réciproquement celle de cette dernière contre le ventre du mâle. Les Perce oreilles sont alors placés dans une même ligne, la tète de l'un tournée d'un côté, et celle de l'autre du coté opposé ».

Dans cette description, de (Ieer ne dit pas que la pince sert à maintenir les sexes pendant le coït. D'ailleurs, sur la tigure qu'il donne et qui représente en cofjulation les deux sexes du Forficula auricularia placés subrectilignement, on voit très bien que les pinces ne jouent nullement le rôle en question.

J'ai moi-même observé l'accouplement de cette espèce et pu- blié une note sur l'accouplement des Forliculidés, d'où j'extrais le paragraphe suivant (2): (( Quand il désire s'accoupler, le For- ficula auricularia mâle s"api)roche d'une femelle, va et vient auprès d'elle, avance et recule, contourne son abdomen en ditïérents sens et paraît chercher à saisir la femelle avec sa pince qui, en réalité, j'insiste sur ce point semble ne lui être utile ni dans les préliminaires de l'accouplement, ni pendant cet acte ».

A. de BoRMANs a vu l'accouplement du Chclidura aptera (Charp.). « J'ai été témoin, dit il (.'S), de l'accouplement, le 27 septembre; le mâle reposait le dos à terre, la femelle, les pattes sur le sol; de façon que le mâle appuyait le dessous de ses pinces sur le ventre de la femelle, et vice-versa ».

L'accouplement du Chelidurapyrenaica (Gêné) [C. dilatata{Li\h\)].

m

(1) Charles (le Geer. Mémoires pour servir à l'IiiMoire dos Insectes, t. III, Stockholm, 1773, p. ,"j52, et pi. 25, fig. 25.

(2) Henri G.\de.\u de Kerville. L'Accouplement des Forliculidés (Orthoptères), avec une ligure dans le texte, dans le 7i»//. de la Soc. Enloiiiologique de France, ann. 1903, p. !SG; tiré à part, même pagination.

(3) A. de BoRMANs (.\. Dubrony, pseudonyme). Essai sur le genre Chelidura, dans les Ànnali del Museo civico.di Storia naiitrale di Genoca, \o\.\\], 1878, p. 449; tiré à part, p. 17.

SKANCE 1)1' :iS INIAUS l'JU.') 60

dit Xambeu (1), (( a lieu en avril ou en mai, suivant l'altitude. Il se fait dans la galerie protectrice, à reculons, par juxtaposition des deux corps bout à bout, celui de la femelle dessus, les deux grosses |)inces du mâle sous le corps de sa conjointe, et les pinces de celle- ci surral)domen de son copulateur, la tète de la femelle tournée vers le fond de la galerie, celle du mâle vers rentrée; la copulation cesse dès que l'abri qui couvre le couple est soulevé ».

M. E.-J. -B. Sopp ma obligeamment écrit qu'il avait observé lac- coujjlement du Lahidura riparia (Pall.), et constaté que la pince n'était pas utilisée pendant la copulation.

Ces diflérentes observations montrent que, chez les espèces en question, la pince ne sert pas au maintien des sexes pendant le coït. Je ne puis évidemuient afTirmer que, chez certaines espèces, cet organe ne joue pas ce rôle, mais j'en doute beaucoup. Ilestfort probable que cet usage aura été admis sans observations rigoureuses et que, sur ce point, des auteurs se seront copiés les uns les autres, sans le moindre contrôle.

III. La PIXCE est employée pour le DÉPLOn:MENT ET LE REPLOIEMENT DES AILES ET LE SOULÈVEMENT DES ÉLYTRES,

Voici, entre autres, des renseignements qui concernent cet emploi :

A l'égard du déploiement des ailes, monexcellentami Paul Noël, Directeur du Laboratoire régional d'Entomologie agricole de Rouen, ma obligeamment communi([ué l'intéressante observation qui suit:

Un soir de l'année 1880, m'a-t-il écrit, j'assistais à la représenta- tion d'un cirque installé sur une place herbue, à Evreux (Eure). Le siège ([ue j'occupais n'était séparé de la piste que par une corde tendue, à environ un mètre de hauteur, au moyen de piquets en bois, et j'étais assis tout près de l'un d'eux. Pendant la représenta- tion, j'ai observé des Perce-oreilles, presque certainement des For- ficuia auricularia L., qui grimpaient au piquet. Arrivés au sommet, ils ouvraient leurs élytres, puis, en recourbant en avant la partie postérieure de leur corps, ils déployaient leursailes à l'aide de leur pince et s'envolaient. J'en ai vu certainement une vingtaine pen- dant cette soirée, mais n'ai pas eu, depuis, l'occasion d'observer

(1) Xambeu. Instinct de la malcrnité chez le Chelidura dilatata, Lafrenaye, Orthoptère du ijroupe des Forficuliens, dans Le Naturalùte, Paris, n" du t.") juin 1!)U3, p. lU.

61 SKANCE DU 28 MARS 190."»

de nouveau ce fait intéressant. M. Paul Noël m'a également écrit que certains petits Insectes coléoptères de la famille des Staphyli- nidés, incommodés par la fumée de tabac, se servent de la partie postérieure de leur cor})S pour aider au déploiement de leurs ailes.

Au cours d'un très intéressant article de vulgarisation sur les Forficulidés, (Irant Allkx a montré, en accompagnant son texte de figures, qu'à une certaine phase du reploiement des ailes, les bran- ches de la pince (1) suppléent à l'action des muscles des ailes, l'In- secte relevant soudainement sa pince, écartant ses branches et appli(|uant l'extrémité pointue de ces dernières au bout des ailes, mouvements qui s'exécutent très rapidement.

Dans une intéressante note sur la fonction de la pince chez les Perce-oreilles, G. Morhis a observé (2) bien des fois chez un Forficula dont il ne donne pas le nom spécifique, que la pince, re- levée, servait invariablement à soulever les courtes élytres avant le déploiement des ailes, mais n'était pas utilisée pour déployer ces dernières.

La plupart des Forficulidés, dont le nombre des espèces actuel- lement décrites approche de cinq cents, sont pourvus d'élytres et d'ailes; mais il existe des espèces qui sont privées d'élytres, et d'autres qui ne possèdent ni élytres, ni ailes.

Afin de donner aux personnes qui n'ont pas étudié les Forficu- lidés un simple aperçu de la forme et de la taille de leur pince, mon excellent Collègue, M. A.-L. Clément, m'a fidèlement dessiné les seize figures ci-jointes qui représentent, toutes au double de la graii- deur naturelle, la pince de spécimens mâles et femelles de ma col- lection. Sur ces figures, grâce aux traits longitudinaux qui don- nent, en grandeur naturelle, la longueur de l'Insecte, de l'extrémité de la tête à l'extrémité de l'abdomen, la pince non comprise, on voit le rapport qui existe entre la longueur de l'Insecte et celle de sa pince.

Pour rendre facilement comparables entre elles la taille de la pince des deux sexes, dans chaque espèce, ces figures ont été fai- tes en admettant que les individus mâle et femelle avaient, dans chacune des espèces, la même longueur, de l'extrémité de la tète à l'extrémité de l'abdouieu, la pince non comprise, individus que, d'ailleurs, on peut facilement trouver chez les espèces en question.

(1) Grant Allen. Glimpses of Nature. VI. Those horrid Earwigs, dans The Strand Magazine, Londres, vol. XIV, 84, décembre 1897, p. 707 et lig. 12 et 13.

(2) Jno. G. Morris. What is Ihe function ot the forcops in Forficula '! dans The Canadian Enloniologiat, Loiidon (Canada), vol IX, 1877, p. 219.

SÉANCE DU 28 MARS 190-")

1t2

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13 - U

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Pinces df l-'uriiculidés (double de la graiicieur naturelle). l-'iy. l-"2. Apaclnjs lù-ae Borm., espèce ailée, mâle et femelle. Fig. 3-4. Pyragra Dohrni (Scudd.), espèce ailée, mâle et femelle. Fig. 5-6. Aiiisolahis maritimn (Gêné), espèce privée d'élytres et d'ailes, mâle et femelle. Fig. 7-8. CheUdiira slnuata (Germ.) var. Dufiniri (Serv.), espèce privée d'ailes, mâle et femelle. Fig. 9-10. Aticclntra nietallicd (H. Dohrn). espèce ailée, mâle et femelle. Fig. 11-12. Anecliiira liipunctata (F.), espèce ailée, mâle et femelle. Fig. 13-14. Opisthocosmia furcipatn (Haan), espèce ailée, mâle et femelle. Fig. 15-lti. Farfinila pubcsccns (Serv.), espèce ailée, mâle et femelle.

Chaque trait longitudinal donne la longueur d'un mâle et d'une femelle de ces dilTérentes espèces, de l'extrémité de la tète à l'extrémité de l'abdomen, la pince non comprise.

La détermination de ces espèces m'a été laite par le savant Orthoptériste, M. Malcolm Runn.

63 SÉANCE DU 28 MARS IDOij

En résumé, la pince des FoiTiculidés a de multiples fonctions, car elle est un organe de défense et d'attaque, qui aide au déi)loie- ment et au rejjloiement des ailes et au soulèvement des élytres, et qui, possiblement, sert aussi à piquer des substances végétales plus ou moins aqueuses pour en faire couler des sucs que boivent les Forliculidés.

11 importe absolument de considérer ces diverses fonctions de la pince comme étant seulement des fonctions générales chez les Forliculidés, car il est certain que la pince de nombreuses espèces ne joue pas ce multiple rôle.

Des entomologistes ont considéré la pince comme étant un organe d'ornement, ce que je ne peux croire.

Enfin, je suis très enclin à penser que la pince ne sert jamais ou presque jauiaisà maintenir les sexes pendant l'accouplement.

Avant de terminer cette modeste note dans laquelle je me suis efforcé de résumer, le mieux que je l'ai pu, nos connaissances sur les fonctions de la pince des Forficulidés, j'adresse des remerciements très sincères à MM. Malcolm Biiui, Paul Noël etE.-J.-B. Son* pour les renseignements fort intéressants qu'ils ont eu l'amabilité de me donner.

En finissant, je souhaite que des entomologistes ajoutent des observations précises et nombreuses à la question, encore ])eu connue, des fonctions de la pince des Forficulidés, Insectes humbles et sans beauté, mais dont l'étude est captivante.

Séance du il avril 1905.

l'RÉSIDENCE DU D^ TROl ESSART, ANCIEN PRÉSIDENT.

Le Laboratoire (h Biologie générale de l'Université de Dijon est pro- clamé Membre de la Société Zoologique de France.

M. F. Vlés fait une communication sur un nouvel organedes sens de la Nucule, avec présentation de préparations microscopiques.

M. L. Pktit annonce que les Hirondelles ont fait leur apparition le o avril aux environs de Paris, elles ont été signalées en même temps à Sceaux, au Rourget et à Neuilly Plaisance. Elles sont donc en avance d'une quinzaine sur l'an dernier, malgré une chute brus- que de température, le thermomètre étant descendu à 3°.

M. Troiessart cite à ce propos le cas d'une personne, qui, grâce à une nourriture appropriée, conserve des Hirondelles en cage du- rant tout l'hiver, à Paris. Le fait est rapporté en détails dans une note insérée au Bulletin de la Société 'nationale d'Acclimatation.

A propos de l'excursion organisée aux Baléares par le professeur Pruvôt, m. le Secrétaire général, annonce qu'un assez grand nombre de Membres de la Société font partie de l'excursion et se mettent à la disposition de leurs collègues pour les récoltes scientiliques.

NOTE SUR LES ORGANES LUMINEUX DE DEUX CÉPHALOPODES

PAlt

L. JOUBIN

l^rofcsseiu' au Muséum d'Histoire naturollc

Au cours des dernières campagnes de S. A. S. le Prince de Mo- naco on a recueilli entre les Açores et les^.anaries plusieurs exem- plaires d'un (léphalopode très rare, Leachia Cyclura. Cet animal porte sur le globe oculaire des organes photogènes. Une rangée équatoriale de 5 perles brillantes occupe le bord ventral de l'œil; deux autres sont placées entre le cristallin et les précédentes sur l'œil même. Ces organes, d'aspect argenté, tranchent nettement sur le fond noir des meml)ranes pigmentées du globe oculaire.

L'étude histologique de ces appareils m'a montré qu'ils ne dif-

65 SÉANCE DU 11 AVRIL 1905

fèrent pas essentiellement de ceux que jai décrits chez quelques autres Céphalopodes, et de ceux qu'ont sij^nalés Chun et Hoyle, le I)remier chez Thaumatolampas, le second chez Ptérygioteuthis. Mais si le plan général d'orçanisatiou est le même, les détails sont très diiïérents, et l'on peut dii"e que aucun de ces ori^anes nest identi- que à l'un des six autres. Je ferai i)lus tard connaître les détails de leur structure. Il est probahle que, dans ces conditions, leur fonc- tionnement n'est pas le même, et d'après certains indices, la cou- leur et l'intensité de la lumière émise par ces petits appareils doi- vent être dissemblables.

Un autre Céphalopode fort intéressant Mdeagroteuthis Hoylei Pf efïer (jui jusqu'à présent n'a été décrit que dans deux lignes d'un mémoire de H. Pkeffer, de Hambouri;-, et n'a pas été fig-uré (I), présente une énorme quantité d'appareils photogènes sur la face ventrale de son corps, de sa tête et de ses bras; il y en a aussi .«ur les côtés, et même quelques-uns sur la face dorsale, ce qui est tout a fait ex- ceptionnel chez les Céphalopodes. On peut même dire que ce fait est contraire à la règle chez les animaux i)élagiques producteurs de lumière, qui ont toujours leurs a|)pareils photogènes veutraux.

Ce Céphalopode a été capturé au cours de l'expédition du Siboga, au large de 1 île Paternoster (mer de Flores, au nord de Sumatra) par 500 à 700 mètres de profondeur. Je donnerai, dans le volume relatif aux Céphalopodes du Siboga, une descri[)tion détaillée de ce très curieux aniuial.

Pour le moment je ne veux examiner que les organes lumineux cutanés

On en observe plusieurs centaines, très rapprochés les uns des autres, faisant une légère saillie à la surface de la peau.

Si l'on examine à la loupe un de ces organes, on voit qu'il se compose de trois parties. Vn petit cor[)s ovo'ide noir ayant environ 1 millimètre de long; un corps hémisphérique blanc qui le surmonte, et une surface légèrement concave, blanche, qui vient ensuite; le tout a environ 3 millimètres de long.

Dans tous ces organes le globe noir est situé en arrière et les deux surfaces blanches en avant; il s'en suit que les rayons luuiineux émis par eux sont dirigés tous vers la pointe- des bras de l'animal.

L'épithélium cutané transparent passe j)ar-dessus l'ensemble de ces organes. On y trouve un certain nouibre de chromatophores

(1) Ceorg l'felïcr, Synopsis dor oei^opsidon Cophalopoden, 31itl. rtî/s di'in nalu^ hi!<lorischen Mu^cuiit, XVII, Hambourg, 1900, p. 170.

SKANCE Dr 11 AVRIL 1!)(K)

66

qui ont dans tous les appareils i)liotogènes une disposition absolu- ment constante. La lig. 1 montre leurs rapports. On voit en bas l'organe ovoïde P qui produit la lumière, au milieu la lentille L hémisphérique et au-dessus le miroir M. Tout autour de l'espace occupé parla lentille et le miroir il y a un cercle de chromatophores foncés, N; 3 grands autour du miroir, 7 petits autour delà lentille. Au milieu du cercle, au-dessus de la lentille, se trouve un gros chromatophore rouge (1 R. Il est absolument constant, et toujours à la même place, dans tous les appareils de l'animal. 11 en est de

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Vu;. I . Lambeau de peau montrant un organe photogène. Clî, chromatophore rouge; L, lentille; N, chromatophores noirs; P, organe producteur de lumière; M, miroir.

même des chromatophores foncés. Les autres, représentés sur le pourtour de la figure 1, sont des chromatophores cutanés quel- conques, sans relation directe avec l'appareil photogène.

De cette disposition on peut conclure à l'emploi de ces organes colorés par le Céphalopode de la manière suivante.

Si l'animal produit de la lumière blanche par exemple avec son appareil, il obtiendra le maximum d'intensité lumineuse en fer- mant tous ses chromatophores, Toute la lumière blanche émise par

Bull. Suc. Zool. de Fr., 19iij. xxx 7

57 SÉANCE DU 11 AVRIL lifOo

la souree P sera rélléchie i)ar le miroir M ou projetée par la lentille L. Si l'animal vient à ouvrir ses chromatophores noirs N, leur di- latation masquera une portion du miroir et de la lentille plus ou moins grande, et la lumière sera diminuée d'autant; en extension complète ces chromatophores forment un véritable écran noir de- vant l'appareil.

Mais il faut tenir compte du chromato])hore rouge médian. S'il est fermé, la lumière reste blanche; s'il est ouvert, il masque en grande partie la lentille. Le rayon lumineux émis sera donc rouge au centre et blanc sur ses bords.

Si l'animal étale ses chromatophores noirs en même temps que le rouge, tous les rayons blancs seront arrêtés; il n'y aura plus qu'un seul faisceau lumineux rouge partant de la lentille et traver- sant le chromatophore rouge.

Etant données la mobilité des chromatophores et la facilité bien connue avec laquelle les Céphalopodes les font se dilater ou se contracter à volonté, on doit penser que les jeux de lumière sont extrêmement variés, d'autant jtlus que l'animal peut en modifier le fonctionnement dans certains ])oints de son corps. Il peut, par exemple, produire de la lumière blanche sur ses bras, rouge sur sa tête, mixte sur l'abdomen; éteindre les uns, éclairer les autres, etc.

11 est encore possible que les deux chromatophores qui sur montent le miroir, entre les ',i grands chromatophores noirs, s'étendent sur ce miroir, et modifient la lumière qu'il réfléchit; or ils sont jaunes; cela produirait un nouvel élément de variations de la couleur du rayon réiléchi.

J'ai, pour plus de simplicité, supposé que la lumière produite par 1 appareil était blanche. J'ai eu l'occasion de voir, un soir, entre les Canai'ies et les Açores, un grand Céphalopode lumineux émettre sa lumière. C'était un spectacle merveilleux dont plusieurs personnes, dont le Prince de Monaco, ont été témoins; nralheu- reusement nous ne pûmes capturer ce Céphalopode dont les mou- vements étaient très vifs de sorte que j'ignore à quelle espèce il appartenait. La lumière qu'il produisait était bleu-verdàtre, claire, mais très intense; elle était limitée à la paroi ventrale de l'abdomen. On peut donc penser que la lumière émise ])ar les Céphalo])odes peut être légèrement teintée en dehors de toute inter vention des écrans colorés en jaune ou en rouge constitués par les chromatophores.

11 me reste à donner quehjues indications sur la structure de ces appareils; elles seront très brèves, car ils neditfèrent |)as beaucoup

SÉANCK m 11 AVRIL 1 !)();)

68

de ceux que jai décrits il y a ([uelques années chez les Histiotcuthis.

L'organe [)h()togène se compose d'un corps ovoïde recouvert d'un enduit épais de matière noire (0) sauf dans la calotte est enchâssée la lentille. Cet enduit noir me paraît être une transformation par- ticulière du pigment colorant des chromatophores (fig. 2).

A l'intérieur on trouve une épaisse couche de cellules; les unes (E) ont l'aspect lenticulaire très régulier, enchâssée les unes dans les autres, présentant un noyau central, et formées de lamelles très minces se recouvrant. C'est identique à ce que j'ai déjà décrit chez

FiG. 2. Coupes saf,àttalcs à travers l'organe phologcne, grossies Oi) fois. A gauche, figure passant par le plan médian; à droite, ligure passant parle bord de l'organe. A, épithélium cutané ; B, gaine fibreuse enchâssant la len- tille ;C.R,chromatophore rouge; E miroir interne lenticulaire; L, lentille; M, miroir externe; N, chromatophore noir; 0, gaine pigmentée; P, cellules photogènes.

Histioteuthis Ruppelli et qui a été revu par Hoyle et Ch[;x chez d'autres esf)èces. Mais ici il n'y a qu'une portion de ces cellules ayant gardé l'aspect lenticulaire; beaucoup d'autres se sont allon- gées, aplaties, et ont pris l'aspect de lames. Quoi qu'il en soit, ces cellules constituent un niiroir interne appliqué contre l'enduit noir et les rayons lumineux qui se produisent au foyer de ce miroir parabolique sont dirigés par lui vers la lentille L. La couche productrice de lumière (P) occupe le centre de l'appareil.

G9 SÉANCE DU 11 AVRIL 1905

L'histologie en est encore mal connue par suite de l'insuffisance de la fixation. Les réactifs pénètrent mal et lentement à travers les couches compactes qui l'entourent. On y distingue à la périphérie une couche assez épaisse de gros noyaux qui doivent se rap[)orter les uns à des cellules de soutien, les autres à de longues cellules cylindriques, ilexueuses, qui sont vraisemhlablement celles qui produisent la lumière. On les retrouve jusque sous la lentille qui les recouvre.

La lentille (L) concavo-convexe est formée de longues cellules hyalines, à noyaux facilement colorés par la safranine. Cette lentille très bombée est adossée au miroir externe (M). Celui- ci se compose d'éléments fibreux, en lamelles, ]dus abondants sur les bords, partant de la lentille elle-même. Autour de la lentille, on trouve un tissu granuleux compact (B), qui me parait être formé d'un amas d'iridocystes. Enfin un peu de pigment noir tapisse la face profonde de ce miroir.

L'une des deux figures, celle de gauche, montre une coupe sagittale passant par l'axe de l'organe et passe par le chromatophore rouge. L'autre orientée de la même façon passe en coté, sur le bord de la lentille, en dehors de ce chromatophore rouge. Elle montre la niasse des iridocystesqui entourent la lentille, bien plus abondante sur les bords que dans le plan médian de l'organe.

Je n'insiste pas davantage sur les détails de cet appareil dont je donnerai prochainement une description complète dans un travail d'ensemble sur les Céiihalopodes du Siboga.

Séance r.rtranrdinnirr du 20 arril 1005

TENUE A PALMA DE MALLORCA (ILES BALÉARES)

Sors LA Prksioknck d'Honnelr dv PROFKSSFAii Odon de Blf.n

ET LA IMlÉSIDENCE DU PROFESSEUR PrUVÔT.

La deuxième séance d'avril ayant lieu durant les vacances de Pâques et le Bureau et les Membres les plus assidus devant s'ab- senter à cette époque, il était permis de supposer que la séance ordinaire ne pourrait avoir lieu. Or l'un des Vice-Présidents et un certain nombre de Membres se trouvant réunis aux Baléares pour l'excursion organisée par l'administration du Laboratoire Arago, le Secrétaire général, avec l'assentiment du Président, a cru pou- voir prendre l'initiative dune réunion extraordinaire destinée à remplacer celle de Paris.

Étaient présents : MM. Adam et Anthony, M'"'^ Bande, M'i'^^ M. et T. Baude, MM. P. de Beauchamp, Brantza, Odon de Buen. Clément de (îrancourt, M"'"' Cuisinier et Décleiz, M. 0. Duboscq, M"'' A. Fol, MM.J.Fuset, Ch. Céneau,J. Cuiart,Lantz, J. Malberti, Fernando et José Moragues, A. Morlot, R. de Nogues, Ch. Perez, Pinoy, Mlle Pogor, MM. Pradales, G. Pruvôt, E. Racovitza, B. del Riego, Roule, Mi'*' E. Sakellarides, MM. J. Verges, F. Vies et

Mme VlèS.

M. le professeur Pruvôt ouvre la séance en remerciant les mem- bres présents et plus particulièrement les personnes de Palma parmi lesquelles nous citerons plus particulièrement M. Malrerti, ingénieur-chef du port, M Fernando Moragues, entomologiste et propriétaire de la grotte du Drach et M. José Fuset, professeur d'histoire naturelle, qui a fait mettre à notre disi^osition pour cette réunion la grande salle de l'instilut baléare. 11 fait Ihistoriijue de l'excursion et montre que sa bonne organisation est due en gran- de partie au dévouement de M. Malberti, qui peut être considéré comme la providence des naturalistes visitant Majorque. 111e prie de transmettre à la population nutjoi'([uiue les remerciements des naturalistes français et étrangers pour l'accueil toujours si cordial et souvent si chaleureux qu'ils ont reçu. 11 se fait également l'in- terprète de la Société Zoologique de France et remercie l'Ins- titut baléare de l'hospitalité qu'il nous olïre

M. le professeur Pruvôt propose de donner la présidence

71 SÉANCE DU 2(i AVHIL IIIO.")

d'honneur de la séance à AI. Odon de Buen, professeur d'histoire na- turelle à l'Université de Barcelone et après l'acceptation de l'assem- blée lui cède la place au fauteuil présidentiel.

M. le professeur Odon de Blîen remercie M. le professeur Pruvôt et les membres présents du i^rand honneur qui lui est fait. 11 donne lecture d'un télégramme du professeur Bolivar directeur du Musée d'histoire naturelle de Madrid, qui adresse ses salutations cordiales à ses collèf^ues de la Société Zoologique de France.

A la suite d'une demande signée de MM. de Beauchamp, Duboscq, (iuiart, Pérez, Pinoy, Pruvôt, Racovitza et Vlès, M. le professeur Odo.x de Buen est nommé par acclamation Membre correiipondant de la Société Zoologiijuede France.

MM. de Beauchamp et .1. duiart présentent M"'' Alice Fol, demeurant 2(5, rue Gay-Lussac, à Paris (o^). En considération de son illustre père, le grand naturaliste genevois Hermann Fol, les membres présents décident de devancer l'époque réglementaire et nomment par acclamation M'''' Fol membre de la Société Zoologique de France.

M. le Secrétaire général fait appel aux personnes présentes qui ne sont pas encore membres de la Société. Quand les Zoologistes connaîtront la cordiale camaraderie qui règne parmi nous, ils seront heureux de venir grossir nos rangs; quant aux |)ersonnes étrangè- res à la Zoologie elles auront la satisfaction intime de pouvoir col- laborer indirectement à nos travaux en contribuant à l'impression de nos |)ublications. Les personnes suivantes nous ont fait l'aima- ble surprise de répondre à cet appel.

Mi''^ E. PoGoiî, demeurant 4, rue Danjeau, à Paris (10'^), présentée par M M. duiart et Racovitza.

M'i' Lydie Mantell, demeurant 30, rue Dutot, à Paris, présentée par MM. (îuiart et Pruvôt.

M. Parls, préparateur à la Faculté des sciences de Dijon (Yonne), présenté par MM. (îuiart et Pruvôt.

M'"'' Nela Vlès, deuuHirant l.'i, rue de (lluny. à Paris (.")'), pré- sentée par MM. Guiart et Vlès.

M'"'' Eugénie Chatunesco, demeurant lO'i,. rue de la Tour, à Paris, présentée par MM. Guiart et Racovitza.

M. le Secrétaire général fait remarquer qu'en raison de l'iieure tardive et des fatigues de la journée, il |)rie ses collègues de vouloir bien lemettre à une séance ultérieure les communications qui

SKAiNCK l)i: 2(i AVUIL iDOo 72

n'auraient pas trait à la faune de Majorque ou n'auraient pas de rela- tion avec l'excursion en général.

M. Racovitza fait le récit de l'exploration dans la grotte du Dracli qu'il fit avec M. le professeur PruvôtetM. F. Moragues. Le premier animal qu'ils rencontrèrent est un Isopode nouveau (gen. nov. et s|). nov.) le Tiphlosirolana Moraguesi. Ce nouveau genre résulte d'une ada])tation à la vie cavernicole par perte des yeux et allonge- ment considérable des antennes et des pattes. Il a trouvé également d'autres animaux dans les lacs de la grotte et en particulier plu- sieurs Amphipodes et une Planaire. Quant à la faune terrestre elle est également assez abondante; elle compte notamment deux espèces de Diptères, un Hémiptère, des Myriapodes, des Isopodes terrestres, des Arachnides, etc. (Vest donc une des grottes les plus l)euplées, ce qui tient à ce que les animaux y trouvent une nour- riture cryptogamique abondante sur les racines qui traversent les parois.

iM de BiîAL'CHAMi^ fait une communication sur la faune des Rotifères d'eau douce de la région de Banyuls.

M. Udon de Bl'kx fait une communication sur la zoogéographie de la région méditerranéenne des Baléares et sur la faune de Ma- jorque en particulier.

M. le JJ' (îuiART api)elle l'attention sur une atïiche répandue à profusion dans l'île et relative à un remède souverain contre le paludisme: l'esanofèle. 11 tient à rassurer les personnes (|ui ont été piquées par des Moustiques, tous ceux qui ont été capturés étant des Ciilex et les formes graves de paludisme ne se rencontrant d'ailleurs que dans les régions d'Alcudia et de Campos, l'excur sion n'a pas pénétré.

TYPHLOCIROLANA MORAGUESI N. G. N. SP. ISOPODE AQUATIQUE CAVERNICOLE DES GROTTES DU DRACH

(BALÉARES)

PAK

EMILE G. RACOVITZA

Sous-Directeur du Laboratoire Arago (Baiiyuls-sur-Mer).

A l'occasion de la campagne de recherches océanographiques entreprise en juillet 1904 aux Baléares avec le vapeur du labora- toire x\rago, le « Roland », nous consacrâmes, M. Pruvot et moi,

73 SÉANCE DU 2(> AVRIL lilOo

trois jours à lexploration des grottes du Drach situées près de Porto Cristo dans lîle de Majorque. M. F. Mokacues, le proprié- taire de la grotte, nous accompagna aimablement pendant ces trois jours; il mit à notre disposition un guide et sa connaissance approfondie de son domaine souterrain.

Grâce aux etïorts dévoués de notre chef de service DAvm et de l'équipage du « Roland », un solide canot démontable en bois, prêté par un ami de M. Moragues, fut transporté, non sans peine, jusqu'au lac de la Grande Duchesse de Toscane; nous avions ap- porté aussi un canot en toile, très léger. Avec ces deux embar- cations nous pénétrâmes dans le lac de Miramar qui n'avait pas été visité depuis sa découverte ou mieux son exploration en 1896 par M. Martel et ses compagnons.

Nous exposerons autre part les résultats généraux de nos re- cherches et les modifications qu'il y a à apporter au plan et à la description qu'a donné Martel de cette partie des grottes du Drach ; nous avons pu, en effet, découvrir de nouveaux passages réunissant la salle des Piliers au dôme Moragues et acquérir des notions plus précises sur les directions des salles nouvelles par rapport aux parties bien connues des souterrains du Drach.

Pour le moment je ne veux signaler que quelques faits concer- nant la faune. On trouve dans l'intéressant travail de Martel (1) sur les cavernes des Baléares (p. 25), le passage suivant relatif à la faune des grottes du Drach :

« Au point de vue de la faune, M. F. Moragues m'a affirmé qu'on avait trouvé dans la caverne du Dragon un seul exemplaire d'une Fourmi (?) aveugle; les Insectes aveugles n'y manquent point: j'en ai recueilli moi-même; mais nos essais de pêche dans les lacs sont demeurés infructueux; toutes les nasses placées ont été relevées vides! »

On pourrait conclure que la faune de cette immense cavité sou- terraine est pauvre. Nos recherches nous ont montré qu'il n'en était rien. Nous pouvons affirmer au contraire, dès maintenant, que cette faune est très riche et très variée.

Nous avons trouvé en effet, malgré le peu de temps qu'a duré notre exploration, comme animaux terrestres: des Diptères extrê- mement abondants; un Hémiptère (Homoptère); deux espèces d'Aianéides abondantes; un Myriapode {Lilliobius) ixhondniil', un lsoi)ode terrestre abondant.

(1) E A. Mautkl. Les cavernes de Majorque (Iles Baléares). Spehmca, Paris, V, n" :)2, février 1903.

sÉAXCK nr H'} AviîiL h)05 74

Coinine aiiiinaux a(|uali(|iies : un lso[)ude, deux Anii)hipodes dont l'un est très nhoiulant, une Planaire.

Jusqu'à présent seule l'étude de l'isopode aquatl(|ue est terminée ; comme c'est une forme tout à fait nouvelle et fort intéressante, je vais en publier ici la diagnose me réservant de donner plus tard, dans le travail d'ensemble sur la faune souterraine de Majorque, les figures et la description détaillée de cette espèce.

Typhlocjrolana (1) n. g.

Crustacé Isopode de la famille de (lirolanidae telle que l'a établie H. J. Hanskn (i)

Diagnose générique. Antennnles : pédoncule à 3 articles, fouet à articles peu nombreux, mais plus de deux.

Antennea : pédoncule à o articles, fouet beaucoup plus long que celui des antennules, à très nombreux articles.

Yeux : manquent.

MaxiJIipèdcs ayant la lacinie du second article munie de crochets.

Percion avec épimères nettement délimitées sur les segments 4 à 7, en forme de cornet.

Péreiopodes delà première ])aire, courts, massifs, préhensiles; ceux des ^^ à 1^ paires, subsemblables, ambulatoires, grêles.

Pleon à segments libres, non soudés.

Pléopodes de la l''' paire durs en totalité, ne recouvrant pas en- tièrement les autres pour former un opercule; sans branchies; ayant presque la même longueur que ceux de la 2.'^ paire; avec branches de longueur presque égale.

Hampe des pléopodes plus large que longue.

Pléopodes de la P' et 2,'' paire ayant la branche externe ovo'ide et très différente de la branche interne, qui est étroite et subrectan- gulaire.

Uropodes durs, non respiratoires, à branches bien développées, inégales, avec hampe à angle postéro interne très saillant.

Différences sexuelles jjresque nulles.

Le genre Tijphlocirolana, ainsi déhni, rentre dans la section a de Hansen, c'est-à-dire dans la division des Cirolanidae qui comprend les genres dont la lacinie du second article des maxillipèdes porte des crochets. Il est très voisin des genres Cirolanael ConUera, mais

(1) De z-jy'yo: = avougle et Cirolana = genre d'Isopode le plus voisin.

(2) H. .1. Hansen. Cirolanidae et familiae nonuUae propinquae Musei Hauniensis. Videmk. SehU. Skr. G. Rœkke, naturvidensk. og mathem. .\fd. v. 3, KjfJbenhavn, 1890.

7o SÉANCE DU 2() AVIÎlL IDO")

en dilïère par des caractères iiiii)ortants, même si l'on néglige ceux qui sont dus manifestement à l'adaptation à la vie dans l'obscurité, cest-à-dire : l'absence d'yeux, l'allongement des antennes, des pat- tes et du corps, la disparition complète du pigment coloré, et le dé- veloppement considérable des organes tactiles. En efïet le genre Tijphlocirolana se distingue de Cirolana et Conilera par la structure des péreiopodes de la ])remière paire, qui sont beaucoup plus forts, plus larges et plus ramassés que les autres péreiopodes, et qui ne servent plus à la marche chez le Cavernicole, car ils se sont trans- formés en organes préhensiles, tandis qu'ils sont très semblables aux autres pattes chez les genres marins. 11 diffère aussi des Conilera et Cirolana par la structure des pléo[)odes de la première et seconde paire.

Au moment je fis ma communication à Palma à la séance extraordinaire de la Société Zoologique de France, c'est tout ce qu'il y avait à dire sur les rapports de ce nouveau genre avec les autres genres déjà décrits et voisins. Javais bien remarqué dans un travail de VmÉ (1) une figure (pi. II, fig. 2), d'ailleurs mani- festement insufiisante, représentant un Isopode dont la forme générale rappelait celui que j'avais trouvé. Mais, comme cet Isopode, portant le nom de Sphcewmides Raijmondi, avait été décrit par DoLFFUs et [)lacé par ce distingué spécialiste dans la famille des SphaTomidac, je n'avais pas à m'en occuper, étant donné que les Cirolanidae et [csSphseromidae sont des groupes tellement distincts qu'aucune hésitation n'est possible lorsqu'il s'agit de départager les formes qui peuvent leur appartenir.

Et pourtant Sphseromidcs est bien un genre voisin de Typhloci- rolana! Dans un nouveau travail qui vient de paraître, Dollfus et Vu\É (2) rectifient leur détermination précédente et déclarent (page 371) :

(( Nous avions cru pouvoir assimiler le Spliseromides Raymondi et la Faucheria Faucheri aux Sphéromiens, mais létude des pièces buc- cales nous a montré que nous avions affaire, sans hésitation pos- sible, à des Isopodes du groupe des Girolanes. »

Quoique les diagnoses du Sphœromides et Fauckeria soient encore incomplètes et les nouvelles figures tout à fait insuffisantes ce qui ne permet pas de fixer la position exacte de ces deux genres à

(1) A. Viré. Essai sur la faune obscuricole de France. Étude particulière de quelques formes zoologiques. Thèse de Paris, Baillère, 1899.

(2) A. DoLFFUs et A. Viré. Sur quelques formes d'isopodes appartenant à la Faune souterraine d'Europe. Ann. Se. nat., Zoologie, S' série, t. XX, p. 335-412. pi. XIV- XV.

SÉANCE 1)1 '2(\ AVIilL 190;» 7fi

l'intérieur de la famille des Cirolanidés on })eut uéauinoiiis arriver à la conviction que le genre Typhlocirolana est dilïérent de Sphœromides (dont il se distingue par les antennules beaucoup plus courtes que les antennes, les régions coxales nettement déli- mitées seulement à partir du V' segment, les seconde et troisième paires de j)érei()podes semblables aux suivantes) et très éloigné de Fauclieria. Quant à Proac<ia Virei Valle on ne peut lien en dire sinon qu'il est trop insutlisament décrit pour qu'on puisse savoir de quoi il s'agit.

ÏVFHLOr.UiOLAXA MOHAOL'ESI (1) 11. Sp.

Dimensions. Longueur maxima 10 mm chez une Ç immature, largeur de la même 2.1) mm.

Coloration blanchâtre, pâk\

Corps allongé, assez aplati, surlace de la carapace lisse et brillante.

Front large, échancré au niveau de l'insertion des antennules, prolongé en une petite pointe triangulaire sur la ligne médiane.

Lame frontale allongée, étroite, beaucoup plus longue que large et haute, légèrement dilatée du côté inférieur, non unie au bord frontal.

Clypeus lisse, plus large que long; ses bords latéraux dépassent les bords du labre et contournent les angles antérieur de ce dernier. Son bord antérieur forme sur la ligne médiane un angle saillant qui fait paraître triangulaire sa portion médiane.

Labre grand, à angles postérieurs très arrondis et à bord posté- rieur pourvu d'une sinuosité médiane peu profonde.

xintennules mesurant un peu plus du tiers de la longueur des antennes, ayant le pédoncule aussi long que le fouet qui compte 8 articles très nets, plus longs que larges, diminuant progressive- ment de dimension vers l'extrémité.

Antennes atteignant le l'y' segment pereial, ayant le pédoncule au moins deux fois et demi plus court que le fouet qui est composé d'une trentaine d'articles très nets, deux fois au moins aussi longs que larges, excepté du côté distal et proximal ou les articles sont presque aussi longs que larges. Les articles du pédoncule s'accrois- sent progressivement en longueur du b'^ au 5*^ qui est le plus long mais le plus grêle.

Mandibule\arii;e dans toute sa hauteur, en forme de botte, pourvue d'un condyle postérieur fort et conique de même forme et de même

(1) Dodié à M. A. Moragues, propriétaire des grottes du Drach et naturaliste aussi passionné que compétent.

77 SKANGE nr i6 avhil 190.")

force que le condyle antérieure. Le condyle auxiliaire est plus large que ce dernier et plus arrondi.

Acies nettement tridenté.

Lacinia mobilis ovoïde, pourvue d'épines légèrement courbées et garnie de petits tubercules près du sommet.

Pars molaris allongée, subtriangulaire, |)Ourvue sur le bord de dents aplaties, recouvertes par une lèvre membraneuse qui les caclie à moitié.

Palpe de trois articles : art. 2> art. 1 >art. 3. L'article 1 est nu; le '2™'' porte des soies barbelées irrégulièrement plantées sur la face externe. L'article 3 est en forme de lame portant d'un côté, sur le bord, une série de soies très régulièrement disposées qui augmen- tent de longueur du côté distal.

Deu.rihne mâchoire en forme de lame. Région basilaire présen- tant une seule articulation distincte.

Lacinie de l'article 2 ou interne portant sui' la trancbe 7 soies légèrement barbelées plus 3 tiges plus courtes et plus fortes, ciliées comme celle de la lacinie interne de la P'^ mâchoire. L'une des tiges est la plus inférieure de la rangée des soies, les deux autres sont hors série du côté ventral.

Lacinie de l'article 3 ou externe nettement double, chacune des parties portant à l'extrémité distale 8 à 9 soies longues, recour- bées, légèrement barbelées comme celles de la lacinie interne.

Première mâchoire. Le 3'^ article ou lacinie externe porte 11 fortes dents recourbées, jaunâtres et 2 soies plus minces, trans lucides, incolores, le tout disposé sur une ligne d'insertion qui se recourbe du côté dorsal. Huit dents sont ventrales et trois, les plus longues et les plus minces, dorsales. Les 3 dents dorsales portent, un peu au-dessous de la pointe, d'abord une série de stries puis 4 ou 5 tubercules très petits et coniques. Les deux soies sont finement dentées dans leur moitié distale et sont situées : la première entre les dents 1 et 2 ventrales, la seconde entre la Cf et la 7". Toutes les dents sont creusées d'un canal très net.

Lacinie interne ou du P' article pourvue de trois tiges très fortes, renllées à la base et ciliées à partir du premier tiers proximal jus- qu'au sommet ; 2 petits poils sont fixés du côté ventral à la base de l'insertion des tiges. Le corps de la lacinie ne m'a paru calcifié que dans la partie distale renfiée; le reste est membraneux.

Ma.rillipède. Région basilaire formé de 3 articles dont le pre- mier très court, rudimentaire, le 2'' et le 3'' bien déveloi)pés, nus, égaux en hauteur.

SÉANCE DU 2H AVRIL 1905 78

Laciaie du second article ovoïde, arrivant à peine à la hauteur du milieu du premier segment du palpe, pourvue dun crochet et de ï fortes tiges, ciliées de la base au sommet.

Palpe formé de ï articles lamelleux : art. 2 > art. 1 > art. 'A >art. ï. Le premier article à une forme de trapèze, le second et le troisième une forme plus ou moins quadrilatère, le quatrième va guement triangulaire. Les bords sont pourvus de soies légèrement recourbées et presque toute barbelées d'un côté. Ces soies barbelées sont d'autant plus fréquentes qu'on pa.sse du l'f au ¥ article. Sur le bord externe les soies sont plus fortes mais moins nombreuses. Sur le bord interne les soies sont implantées par bouquets et aug- mentent eu nombre du l'"^ au 4'' article. Elles sont implantées des deux côtés sur la région distale de l'article.

Vércion formé de segments très inégaux : le l'^ aussi long que le céphalon; les 2'^ et 3'^ très réduits à peine aussi longs que la moitié du \'^ ; le 3'' un peu plus long que les deux précédents ; le 4'' presque aussi long que le céphalon; le o' plus long que le 4'' et le 6'^ le plus long de tous.

Tergites avec une légère bordure postérieure qui s'élargit du 1"'' au 7'' segment et aussi avec une très faible carène uiédiaue qui n'est bieu nette qu'à partir du 4'' segment et qui augmente de ce segment au 7'^', en sétendant de plus en plus du bord postérieur dessegments vers l'avant. Parconséquence le 7'' segment est le plus largement bordé et le plus nettement et longuement caréné.

Epimères des segments 1, 2 et 3 indiqués par une légère ligne de suture du côté externe, non saillants du côté interne et absolu ment confondus avec le reste du segment.

Epimères du 4'', o'', H'' et 7'' segments en forme de cornet, nette- ment séparés du tergite du côté externe, très saillants du côté interne, se terminant en pointe du côté postérieur; ils augmentent de taille, et leur pointe postérieure s'allonge et s'effile de plus en plus du 4'* au 7' segment.

Péreiopodes de la l'^'^ paire, courts, massifs, préhensiles, armés de tubercules et de bouquets de soies sur les articles 4, 5 et (5. Ba- sipodite ovoïde, plus long que les autres articles; ischiopodite en forme de cornet embrassant la base du méropodite qui, du côté ventral, i)résente une profonde encoche en angle droit. Carpopo- dite (1) à moitié externe seule visible, carll est caché par les bords

(1) DoLFFUs et Viré (1. c. p. 371) notent dans la diagnosc du genre Sphxromides « péreiopodes des trois premiers segments à carpopodite élargi ». Cest très pro- bablement une erreur; e'est le propodite (lui est élargi comme le montre leur dessin de la planche .XIV.

79 SÉANCE DU i(i AVHIL I DUo

du méropodite de telle façon que le propodite paraît s'articuler en même temps avec le méropodite du côté interne et avec le propodite du côté externe, i^ropodite ovalaire, à contour uni du côté externe, avec trois forts tubercules munis de bouquets de poils du côté interne, et avec bords dentés entre les tubercules. Dactylopodile aussi long que la moitié de l'article précédent, muni d'un ongle fort (aussi long- que la moitié de la longueur de l'article) auquel vient se joindre du côté interne une épine.

Péreiopodes de la 2.'' à la 7'' paire, très différents de ceux de la première, grêles, allongés, très semblables entre eux. Ceux de la 2'^ et 3'^ paire subégaux, les autres sallongeaut de plus en plus de la 4'' à la 7'' paire. Basipodite plus long que les autres articles, muni de soies simples et acoustiques, les autres articles pourvus, surtout du côté interne, d'épines bifides. Ischiopodite en forme de cornet, les autres articles cylindriques. Dans les péreiopodes de la 2^" et 3'' paire, c'est le méropodite qui est le plus long des 5 articles dis- taux, dans (^eux des 4*^, o'', ()'', et 7'' c'est le propodite. Dacty- lopodite, court et grêle, ongle plus long que la moitié de la lon- gueur de l'article, accompagné d'une foile épine du côté interne.

Pléon formé par o segments libres; le l''^" plus long que deux des suivants qui sont presque égaux en longueur. Les segments 1 à 4 à angles postéro-latéraux très saillants vers l'arrière, formant une pointe latérale et une ventrale. Le o'' segment avec bords latéraux cachés sous les bords du segment précédent.

Pb'opodcs très variés comme structure; ceux de la U'' ]iaire re- couvrent à peine la base des branches de la 2'' paire; ceux de la paire cachent les deux tiers des branches de la 3^' paire qui re couvrent presque complètement la 4'' paire. La o^ paire est invi- sible.

Pléopode 1 entièrement dur, calcifié. La hampe est plus large que longue, munie de 7 crochets sur la moitié postérieure de son bord interne. Les branches sont subégales en longueur ; l'exopodite est ovoïde et recouvre à moitié l'endopodite, qui est étroit, sub rectan- gulaireeta le bord interne relevé en forme de gouttière longitudi- nale. L'exopodite porte environ 2(5, l'endopodite environ 1(5 soies ciliées.

Pléopode 2, membraneux, chitinisé. La hampe est plus large que longue et munie de 7 crochets surla moitié postérieure de son bord interne. Exopodite plus large et plus long que celui de la U'^ paire, ovoïde, plus long que lendopodite (jui est subrectangulaire, allongé et entièrement recouvert par l'exopodite .sauf dans l'angle

SÉANCE Di: 26 AVJUL 1905 80

antéro-interne. L'exopodile porte environ 31, lendopodite environ 8 soies ciliées.

Pleojiodes 3, 4 et o presque sembhi))les. La hampe est réduite, et plus larj;e que longue; celle du 3'^ a six crochets, celle du 4'' en a 3 sur la moitié i)ostérieure de son bord interne ; mais celle du 5'' n'en a pas. Exopodites chitinisés, ovoïdes, beaucoup plus longs que lendopodite, divisés en deux par une de ligne suture transversale, marquée seulement au bord sur le pléo])ode3, complète mais faible chez le i, très marquée chez le 5. L'exopodite du pléopode 3 porte en- viron 27 soies ciliées, celui du pléopode 4 environ 18, celui du o en- viron S. Endopodites mous, membraneux, sans soies, ovoïdes, entiè- rement recouverts parlexopodite sauf dans leur coins antéro-pos- térieurs.

Telson plus long que large et plus étroit en arrière; très convexe du côté latéral et postérieur. Son bord postérieur forme un angle très obtus dont le sommet est constitué par une faible proémi- nence conique; les angles postéro-latéraux sont également mar- qués par une légère proéminence. Ouelques rares et faibles poils existent sur le bord postérieur du telson.

Uropodes durs, calcifiés, dépassant à peine en longueur le tel son. Hampe pourvue d'un angle postéro interne très saillant, arri vaut jusqu'à la moitié de la longueur de lendopodite et armé denviron 7 fortes soies ciliées.

Exopodite étroit, plus de o fois plus long que large, pourvu d'épines sur ses deux bords et d'un bouquet de soies au sommet. Endopodite large, plus de deux fois plus long que large, ])Ourvu d'épines du coté externe, de soies ciliées du côté interne et d'un bouquet de soies simples au sommet.

Organe mâledu second pléopode, falciforme.à bord interne relevé, terminé en pointe aiguë, très étroit et long, dépassant de beaucoup le bord postérieurdespléopodes, arrivant presque au bord du telson.

Habitat : trois cf , une Ç non ovigère et un jeune trouvés en juil- let KIO'i et avril IDo:; dans les lacs d'eau douce des grottes du Orach, à Majorque (Baléares).

J'ai négligé, dans cette description, beaucoup de détails qui trou- veront leur place dans le mémoire auquel j'ai fait allusion plus haut ; les organes des sens et leur distribution seront étudiés et ligures aussi dans ce travail, car ils offrent de l'intérêt au point de vue de l'adaptation de cette forme à la vie dans l'obscurité.

J'ai voulu donner ici seulement une diagnose suffisante pour qu'il ne puisse y avoir doute sur l'identité du Typhlocirolana Mora<juesi.

Séance du 9 mai 1005. Présidence du imiofesseliu Joublx, Président.

M. le Président annonce le décès de M. Léopoldo Maggi, professeur à l'Université de Pavie.

M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. Robert, nommé chef des travaux pratiques de Zoologie à la Faculté des sciences de Paris et à M. Hérubel, nommé pré[)arateur du labora- toire de Zoologie expérimentale de Roscofï (Finistère).

]V[iies Pogor et Mantell, m. Paris, M"" "* Vlès et Cratunesco sont proclamés Membres de la Société Zoologique de France.

jVjiie pol et M'"''VlèsprésententleD' Raoul Anthony, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, demeurant 12, rueChevert,àParis(7«).

M"'^' Fol et M'"e Vlès présentent M. Izzet Salah el Din Folad, demeurant 104, rue de la Tour, à Paris (Hv).

]\jme Yiés et M. (luiart présentent M""' AVerner, demeurant 52, rue d'Assas, à Paris (6').

MM. De Beauchamp et Vlès présentent M. E. George, demeurant 1)1, boulevard Beaumarchais, à Paris.

MM. Marchai et (îuiart présentent M. Lavanden, élève à l'Institut national agronomique, rue Claude Bernard, à Paris,

M.BRLîMPTfait une communication sur le Tryjianoplasma Guernei qui vit dans le sang du Chabot deau douce [Cottus (johio) et sur sa transmission par la Clepsine.

11 fait également une communication sur un Sclérostomien qu'il a recueilli dans des tumeurs du gros intestin d'un Noir africain et qui vient dètre étudié par MM. Raillet et Henry sous le nom d' Œsophagostomum Brumpli.

Le D>' fiuiART fait une rectification à sa précédente communication relative à la répartition du paludisme et des ^wop/iele.s dans l'île de Majorque. Les formes graves de paludisme se rencontrent bien dans le nord de l'île, dans la région d'Alcudia et autour des marais del'Al- bufera. Dans le sud, les formes les plus graves se rencontrent non à Campos, mais dans la région comprise entre Palma et Llumayor et plus particulièrement dans la vallée de San Jorge. Les agents d'inoculation sont VAnophclcs maculipcnnis et peut-être aussi VA. bifurcatm.Ces(\ueslion^onl été surtout étudiées par le D'Pittaluga.

SÉANCE DU n MAI 1905 82

MISSION PERMANENTE FRANÇAISE EN INDO-CHINE POISSONS DE LA BAIE D'ALONG (TONKIN)

PAR

Le D' Jacques PELLEGRIN

La mission permanente française en Indo-Chine a rassemblé dans le i^olfe du Tonkin une importante collection de Poissons marins dont, à la demande du professeur Hérolard, l'examen m'a été confié.

Les animaux proviennent de récoltes faites au mois de novembre 1904 en divers points de la baie dAlong : Hongay, rade du Crapaud, rade de la Surprise, cirque du Crâne, baie de Pak ha-moun, baie de Hatan, Doson. Les matériaux ichtyologiques réunis sont consi- dérables; la quantité des espèces recueillies, en effet, n'est pas inférieure à une centaine; la plupart sont représentées par de nombreux exemplaires.

Sans doute, les Poissons marins de ces régions sont maintenant, engénéral, bien connus. La distribution géographique de beaucoup de ces espèces est des plus vastes et bon nombi'e d entre elles se rencontrent à la fois dans la mer Rouge, l'océan Indien, la Malaisie et une grande partie du Pacifique ; cela n'einpéche pas les collections ichtyologiques rassemblées par la mission de mériter une étude un peu détaillée. En dehors de plusieurs espèces fort intéressantes, elles renferment, en effet, une forme nouvelle pour la science, c'est un Poisson de la famille des Trachinidés, un Sillago f(ue je me suis fait un plaisir de dédier au chef distingué de la mission le pro- fesseur BOUTAN.

On trouvera ci-dessous la liste par familles de toutes les espèces récoltées. Les localités dentelles proviennent, toutes plus ou moins voisines les unes des autres, ne sont pas indiquées, car pour des Poissons marins, à distribution géographique souvent des ])lus étendues, cela ne présenterait qu'une utilité restreinte.

Trygon Zugei Miilter et Hoiilo.

Triacanthus brevirostris Sclilegel.

Monacanthus chinensis Blocli.

Tetrodon lunaris Blocli Scluieider.

Telvodon lunarU El. Sclui. var. spadicea Biceker.

Tetrodon obloufj us Bloch.

Tetrodon ocellatus Osbecli.

Tetrodon patocn Hamilton Bucliaiian.

Murœnesox cinereus forskal.

Bull. Soc. Zool. de Fr., 1905. xxx S

Trygonidak

1.

Triacanthidae

2

Balistidae

3.

TKTRODONTIDAf';

r,

6.

7.

8.

MUR.E.MDAE

9.

83

SKANCK ])V 1) MAI 190.")

SiLURIDAE

10.

11.

SCOPEUDAE

12.

Scombuesocidae13.

14.

13.

16.

Clupeidae

17.

18.

19.

20.

21.

22.

23.

24.

Pleuronectidae 2u.

2(3.

27.

28.

Mugilidae

20.

Atherinidae

30.

Sphyr^nidae

31.

Gobiidae

32.

33.

34.

33.

36.

37.

Trichiuhidae

38.

SCOMBRIDAE

3U.

40.

Stromateidae

41.

Carangidae

42.

43.

44.

43.

46.

47.

48.

Nomeidae

4<).

30.

Trachinidae

31.

32.

33. 34.

Plotosus arab Forskal.

Àrius thalassinus Riïppcll.

Saurida tvmbil Bloch.

Belone clwram Forskal.

Belone sUvngijluruii V. Hasselt.

Hemiram'phns Beynaldi Cuvier vi Valeiicicnnes.

Hemiramphus far F'orskal.

Engraulis Hamiltoni Giay.

Engvaulis kammalensis Blceker.

Engraidis Ihissumicri Cuvier et Valencieiines.

Engraulis. indiens V. Hasselt.

Chatoessus nasus Bloch.

Clupca mdaiiura Cuvier et Valeiiciennes.

Pellona Honeni Bleeker.

Dussumieria acnta Cuvier et Valenciennes.

Psettodes erumei Bloch Schneider.

Pseudorhombus arsius Bleeker.

Synaptura orientali>> Bloch Schneider.

Cgnoglossvs macroLepidotus Blceker.

Mugil cunnesius Cuvier et Valenciennes.

Atherina Forskali Rûppell.

Sphyrœna jello Cuvier et Valenciennes.

Goblus viridipunctatus Cuvier et Valenciennes.

Gobius crirtiger Forskal.

Gobius albomamlatm Rûppell.

Periophthabnus Koelreuteri Pallas.

Eleotris bu lis H. Buchauan.

Callionymuii sagitta Pallas.

Trichiurm japonicus Teniniinck et Schlegel.

Cybium gxiltalum Bloch Schneider.

Echcneiy. naucrates Linné.

Slromateus niger Bloch.

Caranx afftnis Rûppell.

Caranx djeddaba Forskal.

Caranx ire Cuvier et Valenciennes.

Caranx leptolepis Cuvier et Valenciennes.

Caranx hippos Linné.

Caranx armatus Forskal.

Pnettus argenleus Linné.

Eqnida splcndens Cuvier.

Eijuula insidiatrix Bloch.

Pereis hexophthalma Cuvier et Valenciennes.

Sillago siliama Forskal.

Sdlago Boutani nov. sp.

SUlagn maeidata Quoy et (iaiiuard.

séan«:e ni mai 1!)05

84

SCI.EMDAE

oo,

o().

;)7.

58.

POLY.NK.MIDAE

oU.

KUHTIUAE

GO

Teuthididae

(il.

62.

Scorp.*:mdae

63

64..

65.

Platycephalidai

■-. 66

67.

68.

Sparidae

69

70,

71,

Mullidae

72

73.

74.

Labridae

75.

Squamipennidae 76.

77.

78.

Pristipomaïidae 79

80.

81.

82.

83.

84.

85.

86.

^

87.

Pomacenïridae

88,

89.

90.

Gerridae

91

92

Percidae

93

i'mbyina Dussumieri Cuvicr et Valcncicmics.

Sciœna miles Lacépède.

Sciœna glane h s Day.

Ololithus arf/etiteus Cuvier et Valenciennes.

Pnhinemuîs sextarius Bloch Scluieidor.

l'emplieris mangnla Cuvier et Valenciennes.

Teiithis concatenata Cuvier et Valenciennes.

Teuthis oramin Bloch Schneider.

Seorpœnopsis oxyeephalus Bleeker.

Prosopodasys tracidnoides Cuvier et Valen- ciennes.

Pohjcaulus uranoscopus Bloch Schneider.

Platyeephalus scaber Linné.

Plaftjcephalns punctatus Cuvier et Valencien- nes.

Platyeephalus carbunculus Cuvier et N'alencien- nes.

LethyHnus nebidosus Forskal.

Chrysophrys haffara Forskal.

Clirysophrys ealamara Cuvier et Valenciennes.

Upeneoides trngida Richardson.

Upeneoides Bensasi Teniniinck et Schlegel.

Upeneoides sidphureus Cuvier et Valenciennes.

Platyglossus Dnssumieri Cuvier et Valenciennes.

Chœtodon oetofaseiatus Cmelin Linné.

Scatophayus argus Gnielin Linné.

Ephippus orbis Bloch.

Therapon jarbtia Forskal.

Therapon puta Cuvier et Valenciennes.

Hclotes sexUrieatus Quoy et (iainiard.

Diagramiua cinctum Teniminck et Sciilegel.

Diagramma piclmn Thunberg.

Diagramma punctatum Cuvier et Valencien- nes.

Scnlopsides Yosmeri Bloch.

Penlapus setosus Cuvier et Valenciennes.

Csesio lunaris Cuvier et Valenciennes.

Chromis analis Cuvicr et Valenciennes.

Pomacentrus violascens Bleeker.

Gbipliidodon cœlesUnus Cuvier et Valenciennes. var. Rahti Cuvier et Valenciennes.

Gerres {ilamentosus Cuvier et Valenciennes.

Gerres oyena Forskal.

Psammoperca luaigiensis Cuvier et Valencien- nes.

85 SÉANCE DU 9 MAI 190o

Percidae

94.

9o.

9().

97.

98.

;

99.

100.

101.

102.

103.

Epinephelus tauvina Forskal.

Epmephelns diacanthus Cuvier et Valencien-

nes. Epinephehif. akaara Temminck et Schlegei. Epinephelua boenack Bloch. Lutjaniis fulviflamma Forskal, var. Russelli

Bleeker. Lutjantis John'i Bleoker. Lutjanus vilta Quoy et Gainiard. Lntjanus madraa Cuvier et Valeucieiines. Ambassis gymnocephalus Lacépède. Apogon qundrifasciatus Valeiicieiines.

Quelques-unes de ces espèces mérilent une mention spéciale.

Le Psettodes erumci Bl. Sclm. est un curieux Pleuroneclidé qui présente cette particularité assez rare chez les Poissons plats, d'avoir les yeux situés inditïéremnieut suivant les exemplaires, tantôt sur le côté droit du corps, tantôt sur le côté gauche. C'est ainsi que des deux spécimens recueillis par la mission permanente en Indo- Chine l'un est dextre, l'autre est senestre.

D'une façon générale au contraire, chez les Poissons plats, tous les individus d'un genre donné, sauf le cas d'anomalie, ontinvaria- hlement les yeux situés du même côté droit ou gauche. Les Pset- todes font donc exception à la règle habituelle et à ce titre doivent être signalés.

Le StromateusnigerïM. qui appartient à la famille des Stromateidés que quelques auteurs comme GCmhkr ne séparent pas des Scoin- bridés est remarquable par ce fait qu'il existe des nageoires ventrales jugulaires chez le jeune qui disparaissent complètement avec l'âge.

Cette perte d'organes doit se faire assez brusquement, ou être tardive chez certains individus. En effet, sur six spécimens recueillis ])ar la mission, cinq mesurant de 120 à 140 millimètres de longueur ^oiit apodes, mais un autre atteignant la taille déjà respectable et en tout cas peu éloignée de celle des individus précédents, de 110 millimètres, possède des ventrales fort nettes de 1,") millimètres de long.

Cette disparition des ventrales n'est pas en elle-même un fait bien extraordinaire, ces nageoires jouant un rôle des plus restreints dans la locomotion des Poissons et le nombre des espèces apodes étant relativement assez considérable dans la classe. Je n'en veux ra|q)eler comme exemple, que les Oreslias, Cyprinodontidés des lacs élevés des Andes dont je me suis occupé ici même il y a peu de

SÉAiXCE DU 9 MAI 1905 86

temps (1), Ce qu'il est intéressant de constater c'est que cette perte de membres se fait dans le cours du développement individuel. 11 y a lieu d'insister sur ces formes encore plastiques et changeantes qui nous permettent de saisir en ([uelque sorte sur le vif, les étapes de l'atrophie dun organe, la marclie de révolution, de la dilïérenciatiou d'ungroupespécitique. On i)ourrait, semble-t-il, donnera cesespèces le nom de dynamiques par opposition aux espèces plus fixées, actuellement invariables ou statiques. On en arrive ainsi naturel lement à cette conclusion que le même caractère suivant qu'on s'adresse à telle ou telle forme est loin d'avoir la même importance. Il est incontestable, par exemple, que l'absence de ventrales chez le Stromateus niger Bl. doit être considéré comme un simple signe de maturité, purement individuel, tandis que chez les Orestias en raison de sa constance, de son invariabilité, elle a réellement la valeur d'un caractère générique.

La forme la plus intéressante recueillie par la mission perma- nente en Indo-Chine est un Trachinidé du genre SiUacjo qui doit être considéré comme le type d'une espèce nouvelle. Les SiUago qui présentent quelques rapports morphologiques avec les Sciœna et dont quelques auteurs à la suite de Richardson font une petite famille distincte, comprend, à l'heure actuelle, pour témoins, une dizaine d'espèces répandues dans la mer Rouge, l'Océan Indien, laMa- laisieetle Pacifique jusque sur les côtes méridionales australiennes.

Ce sont des Poissons côtiers qui remontent dans les estuaires et se font prendre dans les lames du ressac, sur les rivages sablonneux. Ils sont excellents au point de vue comestible, si excellents même qu'une espèce de Pondichéry doit son nom scienliliqiic de Sillago domina C. \. et sa désignation vulgaire, rap|)ortée par Sonnelîat, de « Pêche Madame » à ce fait que son goût (( agréait à un degré tout particulier à M'"e de la Bourdonnaye, femme du célèbre gou verneur de cette colonie » (2).

Voici la description de l'espèce nouvelle que nous dédions bien volontiers à M. Boutan.

SiLLAGO BOUTANI nOV. Sp.

D. XI I I, 21 ; A H, 22; P. 17; V. I, o; Ec. o \ 74 | 12.

Corps allongé, subcylindrique. Hauteur du corps contenue 7 fois dans la longueur sans la caudale, 8 fois en y comprenant la caudale, deux fois dans la longueur de la tête. Tête conique, légèrement

(1) Bull. S. Z. F., Cf. 1904, p. UU.

(2). CuviER et Valenciexnes. nut. nat. îles Poissons, 1829, III, p. 4IG.

87 SÉANCE DU 9 MAI 1905

aplatie en dessus. Museau allongé, pointu ; mâchoire inférieure proéminente. Bouche vue par la face inférieure en forme de fer à cheval. Mâchoires munies d'une large bande de fines dents villifor- mes. Des dents semblables sur le vomer. Bord du préopercule avec quelques denticulations. Opercule avec une épine nette au cen- tre de son bord postérieur. Trois rangées d'ecailles sur la joue. Œil légèrement allongé dans le sens horizontal. Le plus grand diamètre contenu près de 7 fois dans la longueur de la tête, 3 fois dans la longueur du museau, 1 fois 1/^dans l'espace interorbitaire. Ecailles fortement ciliées. Ligne latérale continue descendant légèrement jusque vers le ()'' rayon mou de la dorsale, puis devenant à ])eu près médiane. ."5 rangées longitudinales d'écaillés entre la ligne latérale et l'origine de la D'' dorsale, 7i en ligne longitudinale à partir de la fente branchiale, 12 rangées longitudinales entre la ligne latérale et le milieu de l'abdomen. Première dorsale comprenant 11 épines flexibles, les antérieures un peu supérieures à la hauteur du corps. Seconde dorsale composée d'une épine et de 21 rayon mous. Anale commen(;antlégèrementenavantdu débutde la dorsale, comprenant .2 rayons simples et 22 rayons mous. Pectorale de 17 rayons, faisant les 2/3 de la longueur de la tête, notablement j^lus longue que la par- tie de celle-ci couiprise entre le bord antérieur de l'œil et la fente branchiale. Epine de la ventrale non épaissie. Hauteur du pédicule caudal contenue 1 fois 1/2 dans la longueur. Caudale subtronquée, le lobe inférieur légèrement pointu, l'inférieur arrondi.

(Coloration jaune-olivâtre sur le dos, plus claire sur les côtés et l'abdomen. Joues et une ])artie de l'opercule jaune-orangé; une ou deux lignes de même teinte devant courir le long des tlancs. Nageoires uniformément grisâtres. Quelques traces de ponctuations sur les rayons de la deuxième dorsale.

Coll. Mus. 0o-218. Baie tie llalan (.Vlong) : Mission permanente française en ndo-Chine.

Longueur totale : 180 millimètres.

Cette espèce est voisine de Sillago sikamaForsk'cû, l'espèce la plus commune dugenreetqu'on rencontre aussi dans les mêmes régions. Elle s'en distingue toutefois par la petitesse de son œil qui est con- tenu près de 7 fois dans la longueur de la tête, au lieu de \ à o fois (1). La pectorale est en outre notablement plus longue, elle

(1) Sur un spécimen do S. ^ihaiiia Forskal de la baie d'Alonj^, provenant du même envoi et mesurant 19o millimètres de lonj>ueur, c'est à dire une taille presque iden- tique à celle du type, le grand diamètre de l'œil est contenu 4 fois 1/2 dans la lon- gueur de la tôte.

SÉAXCK 1)1- 1) MAI 1!JU;) 88

lait les 2i/3 de la longueur de la tète, au lieu de la moitié environ. Le corps est plus allongé.

L'espèce ofïre aussi certaines aiïinités avec le SiUafjo chondropus BleekerdesMoluques, mais lépinede la ventrale présente l'aspect habituel chez les SillafjO, elle n'est pas épaissie, arrondie. L'œil est aussi plus pelit que dans resi)èce de Bleekku (1).

SUR UN NOUVEL ORGANE SENSITIF DE NUCULA NUCLEUS L.

(note préliminaire)

PAR

Fred VLÈS

Les Protobranches sont remarquables au point de vue de la variété de leurs organes des sens; il existe en efïet chez eux, outre des diiïérenciations sensitives plus ou moins générales chez les Lamel- libranches (les otocystes, les osphradiums, les palpes), une série d'organes spéciaux. Les uns sont principalement tactiles : tentacule postérieur des palpes {Nucula, ïohlia, Leda, Mallctia), tentacule siphonal {Yoldia), papilles palléales antérieures (?) (Yoldia); les autres : organes palléaux postérieurs (Yoldia, Leda), organe de Stkmpell {Nucula), sont mal caractérisables en ce qui concerne leur physiologie. Il semble que ceux-ci doivent rentrer dans le groupe de ce que Simuoth a ap[)elé (( les organes des sens infé- rieurs ».

11 existe chez la Nucule [N. nuckus L) un autre organe des sens, pair, et situé dans la cavité palléale.

On remarque en elïet (tig. I) sur des coupes transversales de l'animal passant au niveau des ganglions cérébroïdes, un bourrelet épithélial assez élevé, adjacent extérieurement (par rapport à la bouche) à la base commune de chaque système de palpes, à l'endroit les cérébroïdes sont tangents à la paroi palléale ventrale.

Ce bourrelet épithélial est constitué par d'assez hautes cellules non ciliées, dont quelques-unes sont glandulaires; entre leurs pieds se trouvent des éléments plus petits, à caractères ganglionnaires. Sous lépithélium, une basale épaisse.

Chaque organe est innervé par le cérébroïde correspondant, qui lui envoie un faisceau nerveux relativement gros (tig. 2); ce nerf, bien individualisé, naît un peu en dessous et en arrière du nerf

(1) Dans la figure donnée par Bleeker, Atlas ichtyulogiqne, pi. CCCLXXXIX, fig. 2, l'œil est contenu à peine 5 fois dans la longueur de la tète.

89

SÉANCE Dr 9 MAI IDOij

palpo-teiitaculaire ; il est très court, traverse directement la couche musculo conjonctive sous-cutanée et la basale, et vient s'épanouir

Fig. 1. Coupe transversale, en avant de la Jiouche, montrant les rapports des g. cérébroïdes avec les organes sensitits latéraux {Nitcul(( nucleus L.) ; 1, organe sensitif latéral ; 2, ganglions oérébroïdes ; 3, ]ialpes ; 4, rétracteurs du pied ; 5, glandes génitales; 6, coquille; 7, pied ; 8, terminaison de l'adducteur antérieur.

à la base du bourrelet épithélial. Une telle innervation sullit à donner à cet organe une signilication nettement sensorielle.

SKANCK IHJ 9 MAI 1905

90

11 ne m'est guère possiI)le encore d'établir avec précision la physiologie de cet organe. Il y a lieu toutefois de l'aire remarquer son analogie (sinon son homologie) assez frappante, tant au point de

Fig. 2. Coupe longitudinale de l'organe sensiUf latéral, monti'ant l'innervation {Nucidn nucleus L.); 1, organe sensitif latéral ; 2, son nerf; 3, basale; 4, g. cérébroïde ; 5, adducteur antérieur ; 6. palpe externe ; 7, nuiscles.

vue de la structure histologique que des rapports anatomiques, avec certains organes des sens des Gastéropodes, et principalement avec la région dite olfactive de l'organe de Hangcok des Céphalaspides.

LES PRODUCTIONS TÉGUMENTAIRES DES SIPUNCULIDES

(note préliminaire)

PAR

Marcel A. HÉRUBEL.

Préparatoiu- à T Université de Paris.

Il n'est pas de Géphyrieu connu dont l'appareil tégumentaire ne soit bien décrit. Mais toutes ces descriptions gisent isolées. Une étude générale et comparative me parut donc nécessaire. C'est cette étude que j'ai l'honneur de publier aujourd'hui. A cet etïet, j'ai passé en revue la plupart des Sipunculides du globe, qui sont si richement représentés dans les collections du Muséum (laboratoire

91

SÉANCE DU 9 MAI l!)0o

de M. le Prof. L. Joubin), et coininenté les ouvrages (1) qui traitent de ces matières. Cette double série d'investigations m'a conduit au mode de classement (jue voici.

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Fig. 1. Papilles (les six premières de profil, les autres de face).

Papilles.

Je distingue d'abord les papilles qui sont dépourvues de plaque» de celles qui ne le sont pas. Celles-là consistent en un simple gon- tlement de la cuticule; celles-ci en un véritable système de petites plaques chitineuses enchâssées dans la cuticule. Je répartis les

(1) Jo ne prétonfls pas donner ici la biblioj^raphie complète. Je le ferai plus tard lorscjue j'aurai publié l'ensemble de mes recherches. Je citerai seulement aujour- d'hui (juehjues mémoires fondamentaux.

Damklssen et Kohe.n. (iephvrea. Norske Nordhavs-expedition, 187G-78. Chris- tiania, 1881.

OiATUEFAGES (A. de). Hlstoirc naturelle des Annelés marins et d'eau douce. An- nelides et Gephyrien II (1). Paris, 1865.

Roule. Notice préliminaire sur les espèces de Gephyriens recueillis dans les expéditions sous-marines du Travailleur et du Titli^niaii. Bull. Mut^éuitt HisL Nat.Parix, IV, 1898.

Selenka. Report of the Gephyrea collected duringthe voyage of H. M. S. Chal- lenger. Rep. Challenger, XIII, 188;;.

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î)3 SKANCE Dr 9 MAI 1905

premières d'après leurs formes générales et les secondes, qui se ressemblent à peu près toutes, d'après la forme et les dispositions respectives des plaques. Enfin, comme transition entre les papilles et les épines, j'ai constitué un troisième ordre : les papilles-épines. Ces préliminaires posés, il me reste à expliquer les épithètes sous lesquels je range les dilïérentes catégories : Ordre I (papilles sans plaques) a [type conique), b {troncoconique) etc.. La signification est impliquée dans le vocable lui-même; Ordre II {papilles avec pla- ques) : Tantôt on constate que les plaques sont enfermées dans une zone bien nettement circonscrite : c'est le type limité. TantcM, au con- traire, elles se répandent sans ordre sur le tégument. 11 n'y a pas de zone nettement circonscrite; bref, la papille n'a pas de bords : c'est te type illimité. Qu'on ne prétende pas que, dans ce cas, la pa- pille n'est qu'un mot. Il y a papille puisqu'il y a hampe axiale. Le type limité peut être plein ou épars. Il est plein lorsque la pai>ille est entièrement couverte de plaques. Il est f^pons lorsqu'elle présente des espaces vides de plaques. Dans le type plein, les plaques peuvent se comporter de trois manières différentes : I" elles sont toutes d'égale dimension (type plein uniforme); 2" elles sont d'inégale dimension et les plus petites bordent la base de la papille (type plein microba- sal); 3'^ les plus grandes bordent la base de la papille (type plein macrobasal). Les papilles-épines tirent leur nom du fait que les pla-

Selenka, de Man et Bulow. Die Sipunculiden. Eine systematischemono{);raphie. Wiesbaden, 1884.

Shipley. On a newspeciesof f /i(/»(rtSO//(a, with a synopsis of thegenus and some accnunt of ils geographical distribution. Quart. Journ. Micros. Sci., XXXII, 1891.

Sluiiku. Die Evertebraten ans der Sammlung des Kôniglichen naturwis- senschaftilichen Vereins von Niederlaudiscli- Indien in Batavia; zugleich III. Gephyrecn. Naturkuntlig Tijd><clirift Voor Nederlaudsch-Indie, L, 1891.

Sluiter. Gephyriens (Sipunculides et Echiurides) provenant des campagnes de l'Hirondelle et de la Prince^i<e Alice. Resuit. Conip. Scien. Albert /", fasc. Mona- co, 1900.

ÏHEEL. Etude sur les Gephyriens inermes de mer de la Scandinavie, du Spitz- berg et du Groenland. Bittang till. K. Sveuska. Vet. Alaid. Handlingar, (6) Stociiholm, 1875.

Je me permettrai d'y joindre quelques notes publiées par moi-môme.

Hérubel (Marcel-A.). Sur la distribution et les affinités réciproques des Sipun- culides. Bull. Soc. Zool. Fr., XX VIII, 1903, page 99.

HÉRUBEL. Première contribution à la morphologie et physiologie comparées et à la biostatique des Sipunculides (Ibid. p. III.)

HÉRUBEL. Les Sipunculides nouveaux rapportés par M. Ch. Gravier de la mer Rouge iSipuncuius Graineri). Bull. Mus. Hist. i\at. Paris, novembre 1904, et Coinp. Rend. Congres internat. Zoologie, Berne 1904.

HÉRUBEL. Liste des Sipunculides et des Echiurides rapportés par M. Ch. Gravier du golfe de Tadjourah (mer Rouge). Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, décembre H)04.

HÉRUBEL. Sur une nouvelle espèce de Sipunculide de la collection du Muséum Bull. .Mus. Hist. Nat. Pans, janvier 1905.

SÉANCE DU 0 MAI 190.') 94

ques sont étirées eu épines; elles constituent le troisième ordre. Dans le tableau que j'ai dressé, je fais suivre chacune des caté- gories de rénumération des espèces correspondantes. Mais, comme le tégument n'est pas identique sur tous les points d'un individu, il ma paru indispensable de désigner les régions intéressées par les lettres suivantes :

1», tiers postérieur du corps : m. tiers moyen ; a, tiers antérieur i, introvert dans son ensemble; i,, cercle sous la couronne ten- tacualaire i,, milieu de lintrovert ; i,, base de l'introvert; cr, espace libre entre les crochets ; au, région anale.

Epines et crochets.

Théoriquement au jnoins, tous les Sipunculides portent des papilles. 11 n'en est pas de même des épines et des crochets. Citons d'abord les nombreuses espèces qui en sont dépourvues :

Pliascolosoma mcmjaritaccum, P. capsiforme, F. papiUosum, /'. ca- pense, P. Prioki, P. Semperi. P. procerum. P. catharmae, P. eremita, P, pellucidum, P. squamatum, P. LiUjeborgii, P. flagriferum, P. pro- fundnm, P. approxlmatum etc....

PliascoUon manceps, P. Strombi.

PInjmosomaLôveni, P. AntiUarum, P.asser, P. pebna. P. Psaron,P. Weldoni, P. Meteori.

Sipuncidns... Il est inutile de les énumérer au long : il sont tous dépourvus de crochets et d'épines sauf S. australis. S. arcassonensis.

Aspklosiphoii voiahubim.

J'appelle dès maintenant l'attention du lecteur sur deux espèces; Pliascolosoma pellucidum et PliascoUon Strombi dont nous aurons à reparler plus loin.

Epines Certaines d'entre elles sont portées par une papille: on dira peut être que c'est une papille épine ? Non, cardans la papille- épine c'est la papille qui rem|)orte en grandeur. L'épine avec sub- stratuni est la transition entre la papille épine et l'épine franche. La base de l'épine est ou bien droite ou bien bifide. A cette dernière catégorie se rattachent les formes en éperon, trident et /'('/■ à cheral.

oRiJKE I [ a) base droite PliascoUon lubicola (i); Phyntosonia

(épines avec ) (fig- I) dentUjerum

papille comme i b) base bifide Dendrostoinaalutaceum, D.blandum,

substratum) ( (lîgH) D. ^ignifer

éperon PliascoUon collare (p), P. lubicola (fig. III) dérivés de la base } ^"dcnt - PliascoUon tridens

(fig- iv;

fer a cheval PliascoUon hedrœuin, P. lucifugax

bifide

(fig- V

95

SÉAXCE DL' !) MAI 1905

Ordre il

épines sans

papilles

a) base droite (lis- VI)

Phascolosoina eloïKjalii III , P. peliuci- dum, PhOit'Colion Stroiiibi, Sijiuncio- lus australe, S. arcaiisonc.nsis, A'/irt.s- colion hedrii'uni fij, Pluiacolosoiiia Dclagi'i, PlioAColosoina elongatnin piinctatuni.

Crochets Le crochet, qui se distingue immédiatement de l'épine toujours droite, a sa courbure plus ou moins prononcée. Soit un crochet (tig. Vil). Par le milieu de la base, j'élève une perpendicu-

Fig. 2. Epines et crochets.

laire. Puis, par le point celte ligne rencontre le bord convexe du crochet je mène une parallèle P>B' à cette base. Cette simple cons- truction nous donne un moyen de classilication. Le crochet est dit oai-erl, lorsque la pointe est au dessus de la ligne HP'; il est d'il à angle droit, lorsque la pointe est située sur la ligne IIP' (position n); il est recourbé, lorsque la pointe est au dessous de la ligne PU' (position p). Voila constitués trois types fondamentaux. Et on les retrouve dans les trois modalités que présentent les crochets : 1") le crochet est simple (fig. VII), c'est à dire qu'il n'a qu'une seule pointe: 2^) il a des denticulations à la base (hg. Vlll) : 3») il est composé (fig. IX) c'est à dire qu'il a deux pointes, une principale et une autre se- condaire.

SÉANCE DU !) MAI 190o

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crochcHs simples

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(lis. VII)

I l'hascolosniiia rulgari', P.C()riaceuiii,Fhy-

i inufioina lurco, /'. sco/oyv.s adcnticulaluiii,

type 1 Aapidimphon Cumingii. A. Kkmzingeri,

il) oiivcrl ] A. truncatus, A. torlxm, A. gracilii^, Phy-

I niofioina granulatuni (Méditerranée),

Phancolomina scutiger. P. Delagei.

type \ Phymoi^onui granulatuni, Fhascolosoma

b) recourbé ) ritrenm

Ordre II crochets avec denticulations

(/ig. VIII)

a) type ouvert

b) type recourbé

( Phymosoma pectinatum (de Maurice), P. deutigeruiii, P. nigrescens (de Fiji), P. sco- { laps Philippines)

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Pliynionoiiia nigrescenft (Maurice), /'. ni-

, grescciif (de Tadjourah, P. scolops (de I Mozambique), P. japonicuin

c) type à \ Pliymusoina paci/icuin, P. variant, P. angle droit ) albo-lineatuin

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composés

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Ai^pidosiphon Steenstruppi.

A^pidosiphon elegans.

Cloeosiphon aspergilluni, C. mollis.

Non seulement la présence des épines ou des crochets n'est pas constante dans un même genre, mais elle ne l'est pas toujours dans une même espèce. Le Phascoloaoma pclUiculum est, nous le savons, dépourvu de ces formations. Toutefois certains individus des Phi- lippines peuvent porter quelrpiefois des crochets. Le Phascolion Strombi offre, à cet égard, un vif intérêt. J'ai dragué, le long des côtes norvégiennes et dans les fjords, entre Bergen et Trondli- jem (1), une grande quantité de ces êtres. L'étude de leuranatomie montre qu'ils appartiennent tous à la même espèce (7^. Strombi). Cependant l'examen détaillé des épines seules conduirait à cons- tituer trois espèces. C'est ce qu'a fait IL Théél (2) en créant, à côté

(1) Herubei. (Marcel-A.) Sur les Priapulides des cotes occidentales de la Scan- dinavie. Bullelin Soc. Zool. de Fr., XXIX, 1904, p. 100.

(2)Tutth(U .)B.echerchessm-le Pliascolioii {Phascolo><onia) StroinbiMont. Bi haiig tiU. K. Svi^nska. Y et. Akad. Haiidlingar, (6) Stockholm, 187.").

97 SÉANCE DU 9 MAI 1905

de Pliascolion Strombi, les deux espèces P. tuberculosuin (pourvue d'épines) et P. spitzhergense (dépourvue d'épines). Selenka, de Man et BuLOW rabaissèrent ces espèces au rang' de variété (/*. Stromhi verrucoanm). En réalité, le PAasco/ioTi^'îrom^i subit des llucluations, qui se manifestent extérieurement par l'augmentation et la diminu- tion du nombre des crochets ou leur absence même. Si l'on classe selon un ordre décroissant la fréquence de ces trois cas, on a la série suivante : 1") absence de crochets ; 2") grand nombre de crochets ; 3") petit nombre de crochets. 11 y a donc deux modalités relative ment stables. Pourquoi la troisième, instable et presque exception- nelle, ne ressortirait-elle pas de la catégorie des phénomènes de mutations de Hugo deVniEs ?

Conclusions. En bonne et rigoureuse méthode, je devrais discuter les matériaux que j'ai classés. Mais cela dépasserait les limites permises à une simple note Jaborde donc immédiatement les conclusions.

1") Un groupement de crochets ne coexiste jamais avec un grou- pement d'épines.

2") Tous les crochets dune même espèce ou variété, distribués selon un certain nombre de cycles, sont construits sur le même type. Ils ne varient seuleuient que par leur r/wawîi/e. Cette variation porte ou bien sur la plus ou moins grande densité des crochets dans les cycles ou bien sur le plus ou moins grand nombre de cycles : elle est souvent d'ordre mdkiduel.

3°) Au contraire, les papilles, beaucoup plus stables, oiïrent une caractéristique générique. En d'autres termes, on peut dire qu'un revêtenïent papiilifère donné est a peu près constant dans un genre donné. Par exemple, les genres Sipu7icuh(s et Phaseolosoma prédo- minent dans l'ordre 1. Dans l'ordre II, ce sont les genres riiijmo soma et Aspklosiphon.

4") Toutefois (cas particulierj, les papilles dans une môme espèce sont quelquefois, en des régions différentes du corps, d'ordres dilTé- rents (Ex : Vliymosoma dentigcrium, P. Scolops; Aspiflosiphon rena- buhim, etc.) Mais un tel revêtement papiilifère, bigarré et hété rogène, est constant dans une même espèce.

5°) Les systèmes de papilles comme les systèmes de crochets, sans être localisés exclusivement chez les es\)èces des mers chaudes, se trouvent cependant la plupart du temps dans celles ci. Le déve- loppement du système papiilifère parait marcher de pair avec le développement des systèmes de crochets.

Séance du 23 mai 1005.

PRÉsrnExr.F, uk M. Bavay, ancien président.

Le Président adresse les félicitations de la Société au professeur R. Blanchard, élu membre honoraire de YAssocialion of économie BioIo(jists, et à M. Ch. Alluaud, qui vient d'obtenir de la Société de (îéoi^rapliie le prix Ch. Maunoir (médaille de vermeil) pour les résultats scient iliques de ses voyages en Afrique.

M"i'' Cratunesco et M"'' Pogor présentent M^i'- Dabija, demeurant hôtel de Belfort, rue de l'Arcade, à Paris.

MM. Debrel'il, De (Iuerne et Oustalet sont délégués pour repré- senter la Société au (-ongrès d'Ornithologie, qui se tiendra à Lon- dres en juin 190o.

M. de (luERNE, délégué de la Société au Congrès des Sociétés savantes, qui s'est tenu à x\lger durant les vacances de Pâques, fait l'exposé de la partie zoologique du congrès. 11 insiste plus parti- culièrement sur l'élevage des Autruches au jardin d'essai et sur les chasses herpétologiques et ornithologiques de notre collègue M. Olivier.

Le professeur R. Blanchard fait don à la Société de son livre sur l'Histoire naturelle et médicale des Moustiques et fait une courte communication à ce sujet.

Le Dr Pellegrlx fait une communication sur les Poissons marins récoltés dans la baie d'Along par la Mission permanente en Indo- Chine et insiste plus particulièrement sur une espèce nouvelle, le Sillago Boutani.

LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE DES BALÉARES (1)

par ODON DE BUEN

professeur à l'Université de Barcelone.

J'ai été profondément touché parla décision qu'a prise la Société Zoologique de France de tenir une séance à Palma et plus encore par le vote par lequel vous venez de m'en donner la Prési- dence d'honneur. Je vous suis très reconnaissant de cette

(1) Discours prononcé le 2G avril, lors de la réunion extraordinaire de la Société tenue à Piilma de Mallorca (lies Baléares).

Bull. .Soc. Zool. de Fr., 190o. xx.v 9

99 SÉANCE DU 23 MAI 190o

distinction imméritée, et je fais des vœux sincères pour que le séjour dans cette belle île vous soit agréable, et pour que les tra- vaux que vous faites donnent des résultats positifs pour la Science.

Si j'avais su plus tôt que j'aurais à vous faire une communica- tion, j'aurais préparé tous les documents nécessaires pour vous parler de l'expédition scientifique que le I^aboratoire Arago, avec son bateau le Roland, a entreprise dans la région des îles Baléares, ainsi que des résultats obtenus, ces deux dernières années, ])ar les sondages et les dragages opérés autour de Majorque, de Cabrera et de Minorque.

Je faisais partie de l'expédition avec l'autorisation du directeur de la mission, notre savant Président, le professeur Pruvôï, et il me permettra de vous dire quelques mots sur les travaux effectués.

Déjà par l'importante communication du D^' Racovitza, vous avez pu apprendre (jue la mission du Boland a eu l'honneur de décou- vrir la faune cavernicole lacustre de Majorque ; les fantastiques lacs des grottes majorquines étaient, croyait-on, inhabités; depuis les recherches de l'an dernier on peut alTirmer qu'ils contiennent une faune très intéressante.

L'étude zoologique des côtes baléares était le rêve de notre émi- nent maître le professeur de Lacaze-Dlthiers. C'est à lui que revient la gloire de cette initiative ; nous autres n'avons que l'honneur d'avoir mis à exécution son idée.

Aussitôt après la construction du nouveau iîo/oHf/ sous la direction du professeur Pruvôt, on se proposa de venir entreprendre l'étude de ces côtes suivant un plan consciencieusement tracé et rigoureuse- ment suivi. Et il est de fait que le Roland s'est comporté d'une façon admirable, et a dépassé toutes les espérances; c'est un bateau qui réalise des conditions exceptionnelles pour l'étude des faunes lit- torales et côtières.

Le Rola)id a fait ici deux longues campagnes, pour sonder et draguer le fond de ces splendides baies depuis le plateau qui réunit Majorque et Minorque et les entoure, jusqu'aux pentes rapides qui conduisent aux grandes profondeurs.

Pour que vous compreniez bien quel est le théâtre des travaux du Roland, je vous rappellerai que Majorque, Cabrera et Minorc[ue sont entourées |)ar un plateau situé à 100 mètres de profondeur; que l'espace compris dans cette région a sa plus grande largeur entre Cabrera et la Dragonera et est très étroit, formant comme une sorte de pont, entre Majorque et Minorque, depuis le massif monta- gneux de Capdepera jusqu'au cap Dartuch.

SÉANCE DU 23 MAI I 90o 100

Cette région est bien limitée et bien définie. De Majorque à Ibiza il y a des profondeurs dépassant 500 mètres, qui existent également entre le petit groupe des Pitiuses (Ibiza et Formentera) et la côte espagnole la plus procbe (cap de la Nao).

De toute antiquité on a maintenu cette division de l'archipel baléare en deux groupes d'îles.

'Le Roland, ])our venir étendre jusque sur ces côtes la zone d'in- lluence scientifi((ue du Laboratoire Arago, croise dans une région de la Méditerranée bien limitée, elle aussi, dont l'étude zoologique est du plus haut intérêt.

La côte du midi de la France, celle de Catalogne, de Valence jus(|u'au cap de la Nao, et les îles Baléares, limitent une région méditerranéenne, que nous pouvons désigner sous le nom de région de la tramontane ou du mistral à cause de l'intluence qu'ont ces vents sur elle ; région terminée à ses extrémités par deux golfes, celui du Lion et celui de Valence.

L'étude de cette très intéressante région, tant désirée par de Lacaze-Duthikrs, est un champ très vaste les activités des zoolo- gistes français et espagnols pourront s'exercer pendant de longues années pour leur plus grande gloire et pour le plus grand bénéfice de la Biologie.

Les Français ont déjà dans cette région le laboratoire Arago, avec le vaillant Roland qui en est le complément indispensal)le: à llieure actuelle, nous ne pouvons encore, nous autres Espagnols, collaborer avec vous qu'en mettant à votre service toute notre bonne volonté, toute notre inépuisable ferveur scientifique.

Il est nécessaire de créer sur ces côtes baléares un laboratoire frère de celui de Banyuls. Mes efforts tendent à cela, vous le savez, depuis déjà plusieurs années; je me butte à de sérieuses difficultés par suite du manque des moyens matériels dont on est si parcimo- nieux en Espagne pour le travail scientifique; mais malgré tout je puis vous annoncer que j'ai de grandes espérances de pouvoir bientôt créer le laboratoire Baléarique, où, quelque modestes que puissent être nos ressources, vous trouverez la même hospitalité fraternelle que nous avons rencontrée, nous, à Banyuls.

Elle est bien attrayante, cette région franco-espagnole de la Mé- diterranée; elle a des stations biologiques si intéressantes: la rade de Banyuls; le cap Creus; le golfe de Rosas; la côte catalane avec ses profonds îTc//.s ; les bouches de l'Ebre avec le grand port des Alfaques, qui est un vrai vivier; l'embouchure du Jùcar au fond du golfe de Valence; les côtes d'ibiza avec ses immenses salines

101 SÉANCE DU 23 MAI 190o

se métamorphose l'irfemia; les falai'ses de Formeiilera; les baies mallorquiues à fond calcaire; Cabrera, avec son admirable rivage; les côtes septentrionales de Minorque avec leurs rades profondes et leurs terrains paléozoiques; le splendide port de Mahon, dont un côté est devonien et l'autre miocène.

Le plateau continental se i)rolonge du nord au sud en une lan- gue de 100 mètres de profondeur, depuis les bouches de FEbre jusqu'en face de V^alence, et sur cette large plate-forme submergée, qui, au sud, descend par un rapide escar})ement vers les grandes profondeurs, se dresse le cône volcanique dont !e vaste ciatère dé- mantelé par les vagues forme le groupe des îles Golumbretes. C'est une zone sur laquelle j'attire votre attention. Vous voyez déjà quel est l'horizon ouvert aux campagnes combinées du laboratoire Arago, et de son jeune frère le futur laboratoire des Baléares.

Deux campagnes ont été effectuées par le Roland, pendant les étés de 1903 et 1904, sous la direction du professeur Pruvôt, avec à bord dans la première expédition : M"^^ Motz, le professeur Gru- VEL de Bordeaux, les ]y^ Mienkuîwicz et Livanov de l'Université de Kasan, et celui qui a Ihonneur de vous parler; dans la seconde, il y avait, MM. Piujvôt, Bacovitza et moi; dans l'une et l'autre: DAvm l'intelligent mécanicien du laboratoire x\rago, a rendu d'im- portants services.

Pendant les deux campagnes, les centres d'opérations lurent d'abord l'extrémité de lîlede Cabrera, admirablement située, avec un port exceptionnel, une faune littorale et côtière très riche; la baie de Palma; la rade liatjada, à l'abri du cap de Pera ; Port-Ma- nacor, à côté duquel s'ouvrent les grottes du Drach; la baie dePol- lensa ; Port-Mahon, et le port de Soller.

Le fond de la baie de Palma, entre cette ville et Cabrera et au large de la côte basse de l'île, est formé d'une boue calcaire et pau vre; vous savez déjà que, en général, les côtes calcaires n'ont pas de richesses. En quelques ])oints la végétation d'Algues est extraor- dinaire; on remonte parfois le chalut complètement plein dune Algue rouge et contournée que les pêcheurs appellent « herbe tordue » (la Vidalia volubilis), caractéristique de ces fonds calcaires. Dans les fonds de Vidalia nous avons rencontré, dans la baie de Pollensa, VAmphioxus. Une question intéressante est le changement de niveau du fond de ces baies tranquilles, le travail de sédi- mentation mécanique et organique est continuel; il sera facile de la résoudre en su])erposanl les lignes de |)r()l'ondeui- obtenues

SKAXCEDU 23 MAI inO:> 102

depuis quont été l;iits les premiers sondages pour le tracé des cartes marines.

Il n'est pas ])ossible de faire à Iheure actuelle la chronique des excursions du Roland par le travers de ces îles, et je me bornerai à vous signaler (fuelques questions intéressantes.

Fonds de Caulerpa. Dans le port de Palma, vous avez récolté en abondance la Caukrpa proliféra, qui caractérise les petits fonds de lintérieur des baies tranquilles et des rades les plus abritées. On la rencontre à Palma. Pollensa et Alcudia, dans le port de Campos, dans celui de Cabrera et dans les rades de Port-Mahon. il y a peu d'eau et du calme, la Caiderpa forme de vastes prairies d'un joli ton vert uniforme; Codium tomentosum, et Zostera nana l'ac- compagnent d'ordinaire.

Le même fond, avec une énorme végétation de Caulerpa se re- trouve dans le vaste port des Alfagues, dans le delta de l'Ebre, localité très intéressante pour les zoologistes. La Caiderpa vit sur les fonds de sable ou de vase; elle s'attache aux pierres, aux co- quilles de Mollusques et à tous les objets qui peuvent exister eu de tels fonds.

Les prairies de Caulerpa sont aboudam ment habitées par uiîe po- pulation très nombreuse de Poissons tout petits, appartenant aux mêmes espèces littorales (Oblada, Labrus, CreniJahrua, Julis, Serra- nus scriba, MiiUns, Sargus, Pagellus, Scorpœna, Gobius, Blennius, Syngitathus, Chromis), par d'abondants Crustacés (Portunus, Illa, AcantJionijx, Dromia, SplKrroi7ia, Stoiorlignchus, Inachus, Carchius mœnas) surtout des quantités énormes de Palémonidés dont les Caulerpa sont rhajjilat préféré [Nika eduUs prédominant, espèces diverses de Palsemon, Athanas, Virbius, Hippolyte, etc. etc). Les Ecliinodermes sont représentés abondamment par des Holothuries et des Ophioglyphes ; les Mollusques par Conus mediterraneus, Murex Irunculus, Columbella rustica, Lima, Ccrithium, de petites Aply- sies, etc, etc.

Dans la grande prairie des Alfagues (delta de l'Ebre), l'eau est très tranquille, viventenoutre, entre autres espècesimportantes: Sepia elegans, Styela plicata (vulgairement appelée Patague), Scyl- larus latus, Pœneus, Anemonia sulcata (forme spéciale).

La pêche dans ces prairies de Caulerpa doit se faire pendant des nuits obscures en se servant du petit filet que les pêcheurs ap- pellent ganguil et qu'ils emploient pour « faire gamba » (prendre des Palémonidés). La chaleur, dans ces endroits de faible profon- deur, est extraordinaire ; à Pollensa nous avons noté un jour 30° C

103 SÉANCE DF 28 MAI IIK).')

dans leau du port, et à Malion certain jour de chaleur sénégalienne l'eau était brûlante. Malgré tout, nous prîmes quelques Ascidies (Ciona intestinalis et quelques autres). C'est, sans aucun doute, une des causes de la rareté des animaux pendant le jour. De plus, avec la lumière, ils voient le filet et ils le fuient. Pendant les nuits de lune le Poisson est également très rare.

Bancs de Pinna nobils. -- C'est un point bien intéressant de la faune littorale baléare. La première année, en sondant le port de Pollensa, nous nous aperçûmes que nous étions au-dessus d'un banc de ces Mollusques gigantesques; la seconde année, nous avons retrouvé ce banc très étendu dans toutes les directions.

Les Pinna se rencontrent avec l'extrémité inférieure enterrée dans le sable, dressées, fixées par un byssus abondant au travers des racines et des Algues. La coquille rugueuse est couiplètement couverte d'une couche d'Algues, de Bryozoaires, d'Épongés, d'Asci- dies, de Mollusques, au milieu de laquelle se cachent un grand nombre de Vers et de Crustacés.

Ces bancs de Pinna nobilis étaient fréquents sur toute la côte des Baléares; ils abondaient à Ibiza, dans le port de Campos (sud de Majorque) et dans tous les parages abrités, tranquilles, couverts de Caulerim. Ils sont en train de disparaître, et sans doute le plus important de ceux qui restent est celui de Pollensa, sur lequel a dragué le Roland iiendant ces deux années.

Les Pinna sont appelées vulgairement dans le pays Nacares.

Ces grands Mollusques vivent depuis le rivage l'eau les cou- vre à peine, jusqu'à 5 ou (i mètres de profondeur.

On les trouve dans les prairies de Gauler pa, ils sont très nom- breux et de grande taille. A côté du Roland j'ai compté 42 indivi- dus.

David, étant descendu en scaphandre à 4 m 50, en a péché îio en une heure.

Ce serait un grand dommage qu'un l)anc si important disparaisse. Mais il y a lieu de craindre qu'il en soit ainsi. La baie de Pollensa est tran([uille et était autiefois peu visitée par les navires ; mais, depuis quelque temps, des escadres puissantes y mouillent fré- quemment et les ancres des bateaux, ainsi que les matelots, cons- tituent des agents de destruction suffisamment actifs.

L'année deruière, nous avons vu avec peine beaucoup de Pinna mortes. A leur intérieur vivent en commensalisme des Crustacés : Pontonia tyirhcna et Pinnotheres veterum, rarement les deux ensemble; presque toujours il y a un seul individu de Pontonia, par

SÉANCE DU 23 MAI 100.'; 101

exception deux; Pinnotheres se trouve souvent par couple dans chaque Pinna.

Chaque Mollusque porte une charge extraordinaire. La flore qu'il supporte est représentée par d'abondantes Caulerpa, par Codium tomentouïim, par la Padina paronia, Acetabularia méditer- ranea, Halimeda luna, PeijssoneJlia pohjmorpha, Valonia, Sphacel- laria, et Udotea.

La faune consiste en franges très abondantes de Zoobothryon peUueidum, et en nombreux Bryozoaires encroûtants; des Ascidies simples (Ciona, Cynthia, Microcosmus), des Ascidies composées en grands groupes qui ressemblent à des amas de certains Mollusques ; des Éponges rouges et jaunes, des Eponges du type de VEuspongia et du Sycoii ; CaryopliylUa Smithi et C. clavus; des Mollusques (Arca Noae, A. lactœa, A. tetragona, Chama yryphoidcs, Spondylus gœderopus, Pecten varkii^, Modiola barbata, Chiton oUraceun, Cli. fascicidans, Fissurella grœca, Anomia, ColumbcUa rustica); des Polychètes en quantité (Serpules, Polymnia nebulosa, Polynoe, Psammolycc arenosa, Polycirrus) ; des Planaires, des Crustacés divers, etc.

Vous voyez par ces données incomplètes quel est l'intérêt d'une étude attentive de ces bancs de Pinna nobilis, et quelle est la richesse de leur faune.

Fonds decascajo. Les excellentes cartes de la Marine espagnole que nous avons employées, faisant allusion à certains fonds du bord du plateau continental, répètent fréquemment le mot cascajo, et, comme on devra certainement adopter ce terme espagnol pour les graphiques de topographie sous-marine, il convientde préciser sa signification.

Le cascajo des côtes baléares est l'agglomération de concrétions calcaires de différentes grosseurs, généralement de la taille d'une Noisette à celle du poing. On peut y'A\)\^e\er cascajo organique, pour le différencier du cascajo minéral, agglomération de cailloux minéraux parce que les concrétions sont formées par des Algues calcaires, entre lesquelles se détachent les expansions pétriliées rouges de Peyssonellia sciuamaria. Il y a du casca/o blanc et du rouge ; les grosses masses rouges sont connues des pécheurs sous le nom de magrana (grenades).

Nous avons trouvé un fond de cascajo depuis 60 mètres jusqu'à 103 mètres autour de Cabrera ; de petites concrétions, entre Majorque et Minorque, à 77 mètres; à 3 milles de la Mola (entrée du port de Mahon) à 129 mètres de profondeur; à 2 milles du cap Caballeria

105 SÉANCE DU 23 MAI 190o

(côte de Minorque) à 92 mètres; près du cap Formeiito et au pied de la côte abrupte de cette région, à moins de 40 mètres.

En certains points le fond estcoquillier; il y a de grandes agglo- mérations de coquilles mortes et de fragments de coquilles mélan- gées avec les concrétions du cascajo.

Passé 100 mètres de profondeur; entre le cascajo et ces coquilles vides se trouvent mêlés des Bracliiopodes, de grands exemplaires très beaux de Tcrcbratnla ritrea, Mcfjerlia Iruncata, Tcrcbratulina caput-serpentis et Crania anomala.

Ces fonds de cnsrajo organiques et de ïérébratules sont très riches ; il y abonde de beaux échantillons de Laminaria Rodriguezi, de grands Hydraires, Dowcidaris papillata, Spataugiis purpurcus, Echmns acutm, Sphserechinus granularis, Hifalmsecia tubicola, un Polychète enfermé dans des tubes vitrés entrelacés, qui paraît être le Placostegus tricuspidatus, etc, etc.

Fonds coralufères. De toute antiquité on connaît les fonds corallifères de la côte Majorquine, dans la partie avoisinant Minor- que, au delà de la baie de Pollensa. C'était un objet d'exploi- tation quand le Corail atteignait un bon prix (de 22 à 23 pesetas la livre); aujourd'hui le Corail ne se pêche plus, parcequ'il est bon marché elles pêcheurs obtiennent plus de profit en s'adonnant à la pêche de la Langouste. Dans les bonnes époques on recueillait une quarantaine de quintaux de Corail par saison.

Il y a du Corail très près de terre, à côté des formidables escar- pements du cap Formento, par 25 ou 30 brasses; nous en avons eu quelques pieds près de la pointe Troueta, célèbre par la grotte qu'elle contient. C'est un des plus beaux sites de la côte Majorquine.

Il y a aussi du Corail autour de Minorque; je conserve quelques exemplaires provenant de cet endroit.

Les fonds de bon Corail, à grands rameaux, se trouvent dans les passages que les pêcheurs nomment Barre de Fora et La Pola, à environ 4 milles de la rade de Boca.

C'est dans le fond de cette rade (isthme de la |)resqu'ile qui va du port de Pollensa au cap Formento) que les pêcheurs de Corail nettoyaient leurs engins de pêche, et ils y ont formé, avec les débris undépôtcorallientrès intéressant, capable de désorienter n'importe quel paléontologue. Le dépôt a plus d'un mètre d'épaisseur et con- tient d'abondants fragments des espèces suivantes : Dendrophyllia ramea, Amphihclia oculata (vulg. Pola), CoraUium rubrum, Lophohe-

SÉANCE niT 2.'-] MAI 100;") lOfi

lia proliféra, Desmophyllum cristagalli, CarophiiUia arcuata (vulg. Pierres de vieille), radioles de Dorocidaris papillata.

Tel est le fond corallilère; dans ce dépôt on peut étudier sa com- position sans les fatigues et les dangers de la mer, inévitables sur ces côtes agitées, imposantes et belles entre toutes.

Le Roland nyimi cherclié le meilleur fond de Corail a Uni par le trouver après de fatiguantes recherches. Au lieu ap])elé La Vola (nom vulgaire de VAmpldhcUa) à 378 mètres, on rencontra le Corail accompagné de Amphihelia, Lopholielia, Gorgonia, Anthipathes, Tere- hraiulina capiit-serpentis, Megcrlia îrmicata, Crania lima, C. anomala, deux Gorgonides encore indéterminés, Placosiegus tricuspidatu!'!, Gephyra Dolirni, Avicida, des Éponges, des Serpules, etc.

J'éviterai de faire des comparaisons entre la faune recueillie par le Roland sur ces côtes, et les faunes littorales et côtières du midi de la France et de la (latalogne.

Depuis longtemps ajjparaissent de grandes ressemblances, qui indiquent l'existence d'une région méditerranéenne bien définie.

Le travail d'ensemble qui sera d'un si haut intérêt scienlilique, sera fait par notre sa vaut directeur, le professeur Pruvôt, dont l'érudition et la grande expérience permettent d'espérerd'importants résultats.

Je renonce à continuer, pour ne pas augmenter les fatigues d'une journée déjà trop bien remi)lie et })arce que je ne suis pas sans in- quiétude sur la façondont j'ai pu m'acquitter de l'honneur que vous m'avez fait

Puissiez vous, en quittant ces îles, emporter d'agréables souvenirs, et avoir obtenu de tels résultats scientifiques que vous n'ayez plus qu'un désir : celui d'y revenir.

Séance du 13 juin i005 Présidence du professeur Joubin, Président.

]VPi«^ Dabija, présentée à la précédente séance, est proclamée membre de la Société.

M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre adressée par la Société Entomologique de Belfjique à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation.

M. Pellegrin présente l'écaillé d'un Clupéïde, le Megalops atlan- ticus C. et V., abondant dans le golfe du Mexique et remarquable par la grandeur de ses écailles, ce qui lui a valu à la Martinique le nom de « grande Ecaille ».

M. Joubin annonce la réception au Muséum d'un magnifique exemplaire de IHeurotomaria Beiirichii (coquille et animal) envoyé de Tokio par le professeur Ijima.

M. Bava Y annonce la capture aux Baléares d'une espèce très rare de Mollusque : la Venm effossa. Cette capture a été faite par MM. Pruvôt et Uacovitza.

M. HÉROUARD fait une communication sur la circulation des Cladocères.

M. de Beauchamp rectifie quelques faits relatifs à l'organisation de Drilophaga DeJagei. 11 annonce avoir trouvé dans la môme localité le Pknrotrocha parasitica vivant en parasite sur un Oligochète, le Stilaria lacustris.

ROLE DES NAGEOIRES CHEZ LES POISSONS.

PAR

LE D' ALFRED DUGÈS

De Guanajuato (Mexique).

La détermination exacte du rôle de chaque espèce de nageoire chez les Poissons ne paraît pas avoir été traitée jusqu'à présent d'une manière pratique; en général, on regarde ces organes comme de peu d'importance pour la natation. J'ai pensé que quelques expériences pourraient élucider la question. Malheureusement je n'avais et ne puis avoir à ma disposition que des Poissons à na- geoires peu développées et en petit nombre, de sorte que les faits que je vais exposer n'ont qu'une portée relative, et que seuls les

8ka\(;k du I3.irix inO". 108

naturalistes disposant d'élénients sutïisants pourront arriver à établir des règles générales.

Je possédais dans l'aquarium du Collège de l'Etat trois ou quatre petits exemplaires de Goodea atripinnis (Pœcilidé physostome) longs de 40 à 50 mm, pris dans un étang de l'état de (ïuanajuato. Un de ces individus attira mon attention par le manque absolu de sa nageoire dorsale, soitqu'elle eût disparu par accident, soit qu'elle n'eût jamais existé. Comme l'animal nageait exactement comme ceux qui étaient complets, je pensai à rechercher le rôle de cette nageoire et aussi des autres, paires et impaires.

A. Individu sans dorsale. Mon préparateur tranche la nageoire anale au ras de sa naissance. Aucune espèce de changement ne s'observe dans les allures du Poisson: je conclus que, du moins chez les Coodea, cet organe n'a aucune action soit sur la natation, soit sur l'équilibre.

B. Je prends un autre Poisson et lui fais amputer les pecto- rales et les ventrales, c'est-à dire les quatre membres. L'animal paraît d'abord un peu étonné et hésitant; mais, au bout d'une heure, il finit par se mouvoir délibérément et nager comme d'habi- tude. Le rôle des nageoires paires pour la locomotion paraît donc nul ou à peu près.

C. Une troisième Goodea me servit pour l'étude de la nageoire caudale: celle-ci est retranchée seule. Le Poisson reste au fond de l'aquarium et va lentement se réfugier sous une tuile qui sert d'abri; il est alors trois heures de l'après midi. Le lendemain, à la même heure, je le trouve dans un paquet de plantes de Jumciia qui flotte à la surface de Peau.

Afin de bien examiner mes Poissons, j'enlève les plantes, et j'ob- serve que les individus A et 5 ne paraissent nullement influencés par l'opération qu'ils ont subie ; seulement l'individu B, privé de ses nageoires pectorales et ventrales, semble ne pouvoir reculer facilement. L'individu C agite vivement, et par secousses latérales ininterrompues, la partie postérieure de son corps ; il peut tourner, monter, descendre et nager en avant, mais avec beaucoup moins de rapidité et d'aisance que les autres qui, d'un coup de queue, partent comme des flèches, sans avoir besoin de frapper de nou- veau le liquide pour avancer. Ce troisième Poisson a fini par apprendre à suppléer sa caudale par les mouvements de la dorsale et de l'anale, qui se sont un peu accrues, sans doute par l'exercice.

11 me restait une dernière expérience à faire pour fixer le rôle des nageoires et celui de la vessie aérienne.

109 sÉANCK m' 13.IU1X

7). On coupe à un Poisson toutes les nageoires, paires ou im- paires, en respectant seulement la caudale. L'animal ainsi mutilé paraît d'abord, comme l'individu (\ indécis et se mouvant avec lenteur au iond de l'aquarium : mais, le lendemain, je le vois nager rapidement et exécuter avec agilité toutes ses évolutions habi- tuelles. La seule particularité notable est que, poursemainteniren place, il faisait vibrer avec rapidité et continuellement son unique nageoire, et que ces vil)rations communiquaient un tremblement à tout le corps. L'é(juilibre était donc encore conservé et la vessie aérienne ne faisait pas tourner le Poisson avec le ventre en l'air, quoiqu'il se tint au fond de leau, au milieu ou à la surface, éprou- vant par conséquent une série de pressions différentes. Mon savant ami le professeur F. Plateau, si connu par ses expériences sur les Insectes et qui m'a engagé à publier ces légères études, m'écrit qu'il enseigne à ses élèves (jue la locomotion clœz la plupart des Poissons s'effectue par des flexions de toute la partie caudale du corps et que les ondulations des nageoires impaires (dorsale, anale et cau- dale) ne servent (|u'à donner plus de précision aux mouvements généraux de la locomotion; et que, sauf dans des cas exceptionnels, le rôle des nageoires paires est à peu près nul. Je suis heureux de voir mes observations concorder avec les idées d'un savant dont le nom fait autorité.

Lorsque mes Poissons nagent doucement ou demeurent immo- biles, la nageoire caudale exécute des mouvements hélico'i'daux (godille) très nets: cette nageoire paraît donc non pas indispensa- ble, mais extrêmement utile pour la natation. Quant à la progres- sion en avant, elle est due aux flexions alternatives de la queue, c'est-à-dire de la partie du corps située en arrière de l'anus, comme tout le monde sait; mais, d'après l'observation faite sur l'individu C, il est évident que la nageoire qui la termine lui prête une aide très puissante, soit pour la rapidité, soit i)0ur l'uniforiuité du uiou- vement. Quant au rôle des pectorales, j'ai remarqué que, lorsque les Poissons qui les possédaient restaient en place, ils n'en conti- nuaient pas moins à agiter rapideuient ces nageoires et que celles- ci paraissaient alors destinées à produire dans l'eau des courants destinés à renouveler les parties de ce liquide qui avaient déjà cédé leur oxygène aux branchies, et restaient chargées d'anhydride carbonique.

11 est évident que ces expériences, sur une seule espèce et sur un si petit nombre de Poissons, sont insufTisantes pour déterminer d'une manière générale le rôle de chaque espèce de nageoires ;

SÉANCE nu i:».u:iN i!K)5 110

aussi ne les publiè-je que pour provoquer d'autres études plus variées, surtout au moyen de Poissons pourvus de nageoires bien développées. Quant à ceux de ces Vertébrés ([ui ne possèdent que la caudale, on sait que la forme de leur corps, surtout dans la partie postérieure, ox|)lique parfaitement la progression directe. Avant de finir cet article, je désire appeler l'attention sur un fait qui, peut-être, n'a pas encore été observé, ou du moins publié. La nageoire dorsale et les deux pectorales amputées ont repoussé en grande partie. Il est probable que les mutilés ont continué machi- nalement à se servir du moignon qui leur restait, sans doute avec un petit fragment de la nageoire, et que, sous cette action, le reste de l'organe s'est reproduit. Ce qui semblerait le prouver, c'est que, comme je lai dit en parlant de l'individu C, la nageoire dorsale s'était agrandie par l'usage qu'il en faisait pour suppléer la cau- dale ami)utée.

Séance du 27 juin 1905 Présidence du professeur Joubin, Président.

MM. Joubin et Richard présentent M. Sirvent, préparateur au Musée océanographique de Monaco.

M. le Secrétaire général présente le volume terminé des Tables généralesdu BnUetinet des 3Iémoires delà Société \iour les années 187() à 1895. Ces tables commencées depuis longtemps par M. Secques ont été rapidement terminées par M. Hérubel auquel le Président adresse les félicitations de la Société.

Ces tables seront adressées gratuitement à tous les membres.

M. De Guerne rend compte des travaux du Congrès ornithologi- que de Londres, auquel il a assisté en qualité de délégué de la Société Zoologique de P'rance.

M. L. Petit fait une communication sur la dispersion regrettable de certaines collections particulières. 11 cite entre autres la vente récente de notre ancien collègue Le Metteil, de Bolbec.

M. de CiUEBNE annonce à ce propos que la collection J. Vian vient d'être acquise par le Musée de Nantes.

M. Bavay fait une communication sur quelques espèces nouvelles mal connues ou faisant double emploi dans le genre Vecten.

M. de Beauchamp présente une ceinture de dame faite avec les écailles du Megalops atlanticus.

M. BoRCEA fait une communication sur l'origine des corps sur- rénaux des Sélaciens.

M. Pellegbin signale la présence et présente la photographie

d'un jeune Eléphant, âgé de 16 mois, se trouvant actuellement à l'exposition coloniale de Nogent.

M. Joubin annonce qu'il a reçu dans son laboratoire du Muséum les Invertébrés (sauf les Arthropodes) recueillis au cours de l'expé- dition du D'' Charcot dans l'Antarctique. Cette remarquable collec- tion a été entièrement faite par le D^ Turquet, naturaliste de l'expédition, dans des conditions particulièrement ditliciles et sou- vent périlleuses; M. Turquet a ainsi rendu à la Zoologie un service signalé et il est juste que la Société Zoologique de France en soit informée et lui en exprime sa reconnaissance.

Les Invertébrés en question ont été immédiatement répartis entre un grand nombre de spécialistes, dont la plupart sont membres de la Société. 11 est à croire que d'ici très peu de temps les résultats de l'expédition seront publiés sous forme de notes préliminaires.

M. Joubin signale parmi les Némertiens recueillis par le D^Tur-

SÉANCE D[- 2.1 JUIN 1905 112

QUET une Nénierte de très grande taille que l'on pêche en quantité à la ligne; cette Nénierte est Carnivore et lune d'elles contenait un gros morceau de viande de Phoque entourant un gros hameçon de fer avec un fragment de ligne en cuivre. Cette espèce se rattache au groui)e du Ccrebratulin^ marginatx!'; Renier, dont les représentants, tous de grande taille, prennent des aspects variés selon les latitudes et les habitats; les espèces qui représentent cette forme sont par exemple le C. Barcntzi dans les eaux Arctiques, C. Steineni dans les eaux magellaniques, C. grandis dans les eaux canadiennes, etc. M. JouBiN signale enfin deux Céphalopodes nouveaux qui feront l'objet d'une prochaine communication.

SUR UN FŒTUS A TERME DE CASTOR

PAR

Galien MINGAUD.

Tous les Castors que j'ai maniés depuis une quinzaine d'années, soit pour les naturaliser, soit pour rechercher leurs parasites {Platy- psijllus castoris Rits, et Schizocarpm Mingamli ïrouessart) étaient des mâles.

Je désespérais de posséder une femelle, lorsque le 12 mai 1905, je reçus un nouveau Castor tué de la veille. En l'examinant je recon- nus une femelle à ses quatre mamelles très apparentes. Mon opinion fut confirmée à l'autopsie : je trouvai, en etïet, un superbe fœtus bien conformé et qui présentait tous les caractères d'un fœtus à

Fœtus à torme de Castor du Rtione.

terme : ongles, pelage bien fourni, les deux incisives inférieures dépassant les gencives de 5 millimètres, etc. 11 pesait 725 grammes et mesurait 35 centimètres de longueur du museau à l'extrémité de la queue. D'ailleurs, la belle photographieque je dois à l'obligeance de mon excellent collègue, M. Paul Bi:renguii:r, me dispense de décrire ce fœtus.

La mère, un beau sujet adulte, pesait 23 kilogs 500 gr et mesurait 1 m 13.

113 SÉANCE DU 27 JUIN 1905

Elle fut prise le 11 mai à un piège placé sur l'un des « iluns » des Pradaoux, dans le petit Rhône, à environ 17 kilomètres au- dessous de Saint-Gilles. Cette femelle de Castor était donc sur le point de mettre bas. Il est réellement dommage qu'elle a-it été tuée si malencontreusement, car nous aurions pu l'élever au Muséum, ainsi que son petit.

A quelques jours de là, le 27 mai, je reçus un nouveau Castor, mais vivant cette fois. C'était une femelle demi-adulte, qui pesait 14 kilogs oOO grammes et mesurait 1 m 06 du museau à l'extrémité de la queue ; elle fut prise à un piège dans les mêmes parages que la première. Je la gardai vivante deux jours ; elle mourut des suites des blessures occasionnées par le piège. A l'autopsie, je ne trouvai rien dans la matrice.

Je ne pense pas que le Castor, quoique certains en aient dit, puisse se reproduire à un an. Il faut probablement, ainsi que le dit le Di' Trouessart, que l'animal ait deux ou trois ans. Les auteurs indiquent comme variant de deux à cinq, le nombre des petits du Castor. D'ailleurs on a des renseignements contradictoires sur ce nombre (1) ainsi que sur l'époque ou la femelle met bas.

Notre observation relative à un petit unique à terme, en mai, oll're donc un certain intérêt et appelle de nouvelles recherches relatives à la durée de la gestation et au nombre des petits du Castor du Rhône.

(1) .le puis pourtant mentionner une observation quant au nomljre des petits. Au moins de juillet 189G, on m'apporta un jeune Castor (jui venait d'être pris, avec deux autres jeunes, soit ti-ois en tout, dans un fileta Poissons dans le Gardon, près de Montferin : « Toute la nichée, me dirent les pêcheurs ». Celte petite bètc pesait 2 kg 200 et mesurait iiC centimètres de longueur.

Séance du ii juillet 4005.

Présidence du professeur L. Joubin, Président.

M. SiRVENT, présenté à la précédente séance, est proclamé mem- bre de la Société.

MM. Joubin, Hérouard et Lamy présentent M. Germain, institu- teur, demeurant 20, rue Coypel, à Paris.

MM. René Martin et Raymond Rollinat présentent M. Eugène Peignon, naturaliste, demeurant 22, rue des Grandes-Écoles, à Poi- tiers.

En raison de la période des vacances, MM. Germain et Peignon sont proclamés membres de la Société.

Le Secrétaire général annonce à la Société que le septième Congrès international de Zoologie se réunira à Boston (Etats-Unis), en août 1907, sous la présidence du professeur Agassiz. On y décer- nera le prix de S. M. lEmpereur Nicolas II, pour lequel la Com- mission internationale des prix met au concours la question suivante : JSoucelles recherches ejcpêrimentales sur la question des hybrides.

Les travaux manuscrits ou imprimés, mais dans ce cas publiés postérieurement à la présente insertion, devront être adressés avant le l'^^' juin 1907 à M. le professeur R. Rlanchard, boulevard Saint-Germain, 226, à Paris.

Dans le cas de présentation d'ouvrages imprimés, on est prié d'en envoyer plusieurs exemplaires (six au plus).

Le règlement du concours, élaboré par le Congrès de Moscou (1N92), dit expressément que les mémoires présentés devront être écrits en langue française. Le Congrès de Rerne (1904) a modifié cette condition en décidant que tout ouvrage écrit en allemand, anglais ou italien serait admis, pourvu qu'il soit accompagné d'un résumé en français.

Les naturalistes des Etats-Unis sont exclus du concours.

Le Dr Trouessart offre à la Société son nouveau supplément au Catalogue des Mammifères.

M. de Beauchamp offre à la Société un travail sur les Cestodes des Sélaciens et fait une communication sur les Rotifères des environs de Paris.

M. Joubin fait une communication sur deux Elédones nouvelles recueillies par l'expédition Cbarcot et présente une note du pro- Hiill. Soc. Zool. de l'r., 190.'). xxx 10

113 SÉANCE DU il JUILLET 190o

lesseur Hallez sur les Polyclades recueillies par celle même expé- clilion.

En réponse à une communicalion du professeur JouBiNs"élevant conlre l'emploi du formol pour la conservation des Mollusques, le D' GuiART présente deux Ténias conservés l'un dans l'alcool et l'autredans une solution alcoolique de formol (solution aqueuse de formol à 4 %, 2 parties; alcool à 90°, 1 partie). Alors que le Ténia conservé en alcool est opaque, contracté et informe, le Ténia con- servé dans la solution de formol est étalé et transparent, 11 en est de même avec les Trématodes. 11 ne faut donc pas généraliser el en ce qui concoure les Plathelmiullies le formol reste certainement le meilleur agent conservateur.

PREMIÈRE LISTE DE ROTIFÈRES OBSERVÉS AUX ENVIRONS DE PARIS

PAIl

Le D' P. de BEAUCHAMP.

Parmi les nombreuses lacunes que présentent nos connaissances sur la faune de la France, il n'en est guère de plus marquée que celle relative aux Rotifères, qui n'ont jamais fait l'objet d'aucun travail d'ensemble, à moins qu'on ne compte pour tel l'ouvrage de DuJARDiN, vieux de cinquante ans. Désireux de travailler à la com- bler, j'ai résolu de publier de suite un premier relevé des espèces qu'il m'a été jusqu'ici donné de rencontrer, principalement aux environs de Paris (j'y ai compris en les marquant d'un astérisque quelques formes rencontrées seulement par moi en d'autres points de la France, mais qui existent certainement aussi dans notre région). Cette première liste comprend 96 espèces ou bonnes varié- tés; ce cbiffre est ])eu élevé, mais il ne représente guère plus d'une année de recherches et de déterminations précises, bien que j'aie pu tenir compte de quelques observations antérieures, et j'aurai Foccasion de l'étendre considérablement, la faune française appa- raissant comme très riche; je n'y ai compris que les formes iden- tifiées avec certitude, sauf deux ou trois dont la diagnose faute de matériaux n'est pas absolument certaine et que j'ai marquées d'un point d'interrogation. Enfin le signe cf entre parenthèses désigne celles dont il m'a été donné d'observer les mâles. La liste ne peut donner une idée à peu près complète des Rotifères qui m'ont passé

SÉANCE DU 1 1 JUILLET 1905

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SOUS les yeux ((ue pour les Ploïinides, surloul les Loricidés plus faciles à préparer et à identifier; elle est très incomplète pour les Bdelloïdes, groupe très homogène et ditïicile à observer que j'ai un peu négligé jusquici, et pour les Rliizotides qui demandent à être recherchés d'une façon spéciale. Il n'y a aucune conclusion générale à mettre en évidence, sinon d'insister une fois de plus sur luniformité de la répartition géographique des Rotifères, nos espèces étant celles quon trouve en Allemagne, en Amérique ou en Australie; une seule était nouvelle, c'es^i Dr ilophaga Delagci décrit par moi l'année dernière. J'ai jugé inutile d'indiquer les stations, ce qui aurait été fastidieux pour les espèces communes et insufïi- samment caractéristique pour celles qui sont plus rares; je citerai parmi celles que j'ai le plus fouillé et qui mont fourni le plus d'espèces l'étang de Villebon, celui des Vaux de Cernay, le lac du Bois de Boulogne et à Paris même les bassins du Muséum, voire la fontaine Saint-Sulpice.

Ploïmida illoricidae. Hijdatina senta Ehrexberg (a'). Gastropus hijptopus (Ehh.). Asplanchna Imhofî de Guerne? Asplanchna priodonta Gosse (cf). Hertwigia parasita (Ehr.). Sjjnchseta pectinata Ehr. Sijnchada kitina lioussELEx? *Microcodon clams Ehr. Triarthra breviseta Gosse. Triarthra longiseta Ehr. Triarthra mgstacina Ehr. Polyarthra platyptera Ehr. Notommata aurita Ehr. Notommata hrachgota Ehr. Notommata tripus Ehr. Notommata torulosa (Dujardln). Taphrocampa annulosa Gosse. Eosphora digitata Ehr. (à^). Proaies petromgzon (Ehr.). Drilophaga Delagei de Reauchamp. Fnrcxdarin forficula Ehr. Furcularia gammari Plate. Furcularia longiseta (Mïjller). Diglena forcipata (Lamarck). Diglena grandis Gosse. Diglena catellina (Mûller).

Pleurotrocha constricta Ehr.? Pleurotrocha parasitica Jexnings. Diaschiza gracilis (Ehr.). Diaschiza cseca (Gosse). Diaschiza lacinulata (Mûller). Diaschiza gibba (Ehr.). Diascitiza ventripes Dixox-Xuttal. Albertia rermicidus Dujardlx. Albertia naïdis Bousfield.

Ploïmida Loricidae. Rattidus carinatus (Lamarck). RattulHS longisetus (Schrank). Diurella tigris (Mûller). Dinrella intermedia (Stexros). Diurella tenuior (Gosse). Diurella porcellus (Gosse). Diurella stglata Eyferth. Dinocharis pocillum (Mûller). Scaridium longicaudum (Mûller), Stephanops lamellaris (Mûller). Stephanops muticus Ehr. Cathgpna luna (Mûller). Distyla giessensis Ecksteix. Monostyla lunaris Ehr. Monostgla quadridentata Ehr. Euchlanis dilata ta Ehr. Euchlanis deflexa Gosse.

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SÉANCE DN 11 JUILLET 190;.»

Euchlanis piriformis Gosse. Euchlanis uniseta Leydig. Euchlanu triqiieira P^hr. Colurus bicuspidatus Ehr. Colurus obtuf;\is Gosse. Metopidia itolidus Gosse. Metopidia lepadella Ehr. (o'). Metopidia acuminata Ehr. Metopidia triptcra Ehr. Metopidia salpina (Ehr.). Salpina mucronala (Muller). Salpina brevispina Ehr. Salpina eaUala Gosse. Diplax trigona Gosse. Bradnoniin pala (Ehr.) (q^). Br. pala var. amphiceros Ehr. Brachiomts nrceolaria Ehr. (d^). Brachionns Baheri (Muller). Br. Bakeri var. breri^pina Efir. Brachionux angularis Gosse. Noteus quadricornis Faiu. Pterodina patina (Muller). Pterodina elliplica Ehr. Pompholyx sulcata Gosse.

Anurœa aculeata Ehr.

A. aculeata var. ralga Ehr.

A. cochlearis Gosse (cf).

A. cochlearis \ar. stipitata E^n.

Aotholca siriata (Miller).

N. siriata var. labis Gosse.

SCIRTOPODIDA.

*Pedalion mirum Hudson.

Bdelloïda. Philodina citrina Ehr. Philodina roseola Ehr. Philodina aculeata Ehr. Botifer rulgaris Schrank. Bntifer tardifs Ehr. Botifer elon gains Weber. Botifer neptunius (Ehr.). Callidina magna-calcarata Bryce.

Hhizotida. Floscularia ornata Ehr. Floscularia cornuta Dohie. Melicerta ringens (L.). Oecistes intermedius Davis (o^). Oecistes vêla tus (Gosse).

(Travail du laboratoire d'Anatomie conijmrée de la Sorbonne).

REMARQUES SUR DEUX ROTIFÈRES PARASITES

PAU

LE D' P. DE BEAUCHAMP

Les deux formes parasites doiil il va être ici question sont Pleu- rotrucha parasilica Jennings et Drlloiihaga IJelagei de Beauchamp. La liremière a été décrite en J901, (il n'est pas à ma connaissance qu'elle ait été signalée depuis) avec une iigure et une diagnose assez sommaires. Je puis appliquer le même qualilicalif à celles que j'ai publiées l'année dernière (2) en décrivant mon espèce, dont je n'avais plus déchantillons vivants sous les yeux. Jai pu depuis men procurer un certain nombre, insuflisainment pour trancher les questions intéressantes que soulève la biologie de

(1) Bull. of. the U. S. Cowni. of. Fish for ^8!)9, p. 84, pi. XV, liii. 13 14.

(2) BuU. Soc. Zool. (le Fn(ua>,\X\X, p. i;i7160.

SIÎANCE Dr 11 JUILLET IDO.'i

118

celte forme, mais assez pour en faire une élude anatomique assez complète ({u'il est utile de publier, d'autant plus que nos connais- sances sur ce genre se bornent à la description déjà ancienne de la première espèce Dr. biicephalus donnée lors de sa création par A'ejdovsky (l) qui paraît d'ailleurs être le seul à l'avoir observée. Il m'a paru intéressant de rapprocber l'étude de ces deux formes, à peu près de même taille (110 à l.'JO y.) vivant exactement dans

les mêmes conditions et appartenant à une même famille, pour faire res- sortir linfluencede l'adaptation à un mode spécial de parasitisme sur le mastax et sur les glandes digestives principalement.

J'ai rencontré PI. parasitica unique- ment dans létang des Vaux de Cernay Dr. delagel m'a paru jusqu'ici con- finé. Elle est fixée par son mastax protracté, comme ce dernier sur ï Hcrpobdella octomlata, sur unOligo chète commun, Stylaria lacmtris, le même sur lequel la observé Jexxinos. Au mois de juin dernier, presque toutes les Stylaires rapportées de l'étang en portaient au moins deux ou trois (elles étaient d'ailleurs infec- tées en même temps par un Rotifère eudoparasite, Albertia nduUs Rous- iield). Reaucoup moins exclusive- ment parasite que Drllopltaga, la Pkurotrocha se déplace fréquemment à la surface de son bote et l'abandonne assez volontiers. La forme générale (tlg. 1) est alors celle dun ovoïde

11, uncns- w, manubrium ; p, allongé, à face ventrale i»lane, lermi- piece dorsale ; ?-,i-anius; /,fulcli- , ^ , . , ,

rum; gw, glande du mastax ; "t^« en avant par une région cepba

gg, gl. gastriques ; ov, ovaire ; lique bien distincte, en arrière par ri, vitellogène ; ff, œuf ; «, rec- „^ ^j^ y^^^j^jg individualisé, qui lum ; gj), glandes pedieuses. '■ ' '

porte deux doigts assez longs et qu'on

prend à première vue, comme l'a fait Jennings, pour un pied. En

Fig. 1. Pleurotrocha panmika vue par la face ventrale, étalée ; X 600 ; ce, cils de la couronne ;

[D S. B. (1er Kon. Bohin. Gcs. der ll'/ssc»sc/(. zii Prog, jahrg. 1882, p. 390-07.

119

SÉANCE DL 11 .iriLLET

réalité, il ne mérite pas ce nom car le rectum le traverse de part en part pour venir s'ouvrir juste au-dessus des doigts : il ny a donc pas de pied, véritable, et, en rapport avec ce l'ait, les glandes pédieu- ses {g. /h) sont extrêmement réduites ei difficiles à voir. Les orteils, qui atteignent un sixième ou un cinquième de la longueur totale, sont renflés à la base, effilés à l'extrémité et légèrement incurvés vers la face ventrale.

La région céplialique est terminée en avant i)ar une troncature oblique dont le contour ovale est marqué par lim plantation des cils de la couronne {ce), assez longs et formant par conséquent un cercle uni([ue. Au centre de cette aire s'ouvre la bouche et viennent faire saillie les troplii. Quant l'animal est en place, cette région est en général à moitié invaginée avec les cils et forme un second organe de fixation, une véritable ventouse dont les bords s'appuient sur la peau de l'hôte retenue d'autre part à son piston

par les unci qui la pincent; pour se déplacer à sa surface l'animal n'a qu'à relâcher leur prise et à mettre les cils en mouvement, sans les dévaginer complètement et en s'arcboutant avec ses orteils. (Test la position que représente la ligure 12. Quand au contraire il est immobile et se laisse en- traîner passivement, toute l'aire péribuccale fait saillie en un cône dont les unci seuls en prise marquent le sommet et dont la base est entourée par la couronne ciliaire. Je signale de suite le cer- veau (c) allongé et piriforme, qui s'étend en bas jusqu'au rétrécis sèment collaire, et un tentacule dorsal très réduit (t) juste au- dessus de celui ci. Il n'existe pas d'yeux.

Le mastax appartient nettement au type virgé par l'allongement de ses pièces. La tige médiane du fulcrum (/) est flanquée de deux rami aliformes sur lesquels s'articulent les mallei eu forme d'arc de cercle à grand rayon dont la partie postérieure est le manu-

Fig. 2. Plciirotroclia parasitica légèrement contractée, vue laté- rale ; X 600 ; mêmes lettres que précédemment, plus : c, cerveau, cl t, tentacule dorsal.

SÉANCE DC l l JL'ILLET 190o J 20

l)rium [m), lantérieure runciis {u) terminé par deux petites dents et faisant pince avec celui du côté opposé. J^a masse musculaire sont enchâssées ces pièces ne forme pas tout le mastax bien qu'il paraisse dune seule venue; toute sa partie postérieure, globuleuse, est constituée par du protoplasma clair avec des noyaux arrondis à gros nucléole (gra). Elle est en réalité formée par les deux glandes qui se trouvent annexées au mastax chez la plupart des Rotifères etquona décritesquelquefois comme glandes salivaires, bien qu'on aie confondu sous ce nom des formations très dilïérentes (1;. Elles sont fondamentalement latéro-ventrales, mais ici, en raison de la fonction spéciale du mas- tax, elles prennent un grand développement et se fusionnent en bas en entourant la masse musculaire; on peut suivre, gràceau pro- duit de sécrétion granuleux qu'il renferme, leur col qui passe en dedans des manubria pour venir s'ouvrir dans la cavité, juste en dessous d'une pièce chitineuse impaire et dorsale (//), déjà connue dans le genre Diaschiza, qui représente un épaississement de la paroi buccale et est douée d'un mouvement de va et vient destiné à opérer la succion. Le reste du tube digestif est constitué par un court œsophage, un estomac (e) à parois assez minces qu'un rétré- cissement sépare du rectum (i) rentlé à son origine. Au contraire des glandes salivaires, les glandes gastriques sont assez réduites; de forme triangulaire et d'une transparence très grande il est dif- ficile de les distinguer sur l'animal vu de profil. L'appareil excré- teur comprend une vessie (r) noruialement constituée et qui des- cend jusque dans le faux pied. Les canaux latéraux et leurs fiam- mes sont, comme dans toutes les petites formes, très difficiles à voir. J'ai compté trois de celles-ci de chaque côté mais je ne saurais être très affirmatif sur leur nombre et leur position. Quant à l'appareil génital, rien de particulier à en dire : il comprend essentiellement un vaste vitellogène ventral, lobé, avec un ovaire latéral et généra- lement un œuf en voie de formation, qui est pondu à la surface du corps de la Stylaire. Le mâle est inconnu comme dans l'espèce sui- vante. Quant aux affinités de cette forme, il n'est pas sur qu'elle doive rester dans le genre l'a placée son auteur: il en a fait une Pleurotrocha en raison principalement de l'absence d'yeux ; or ce caractère (et c'est une réflexion qui vient souvent à l'esprit en étudiant la classification des Rotifères) est en général un caractère

(1) J'ai eu récemment l'occasion de les signaler dans une note en cours de publi- cation aux Archives de Zoologie expérimentale, chez Eosphora digitata Ehr. elles sont faciles à voir et très typiques.

1,21 .st:ANcic nr II .hillet lOO.'J

d'adaptation plutôt quiin indice de parenté réelle et dans l'espèce en question notamment il pourrait bien être lié au parasitisme. D'ailleurs le genre P/ei<rof?'oc/ia a, comme beaucoup de genres de Notammatinés, des limites un peu vagues, étant fondé sur trois espèces très imparfaitement décrites par Ehrkxbkrg. D'autre part, la taille, la forme du corps, les doigts, le mastax rappellent beaucoup chez PL parasitica les espèces du genre Diaschiza et je n'eusse pas hésité à l'y rapporter si j'avais constaté sur son corps les épaississements de la cuticule qui caractérisent celles-ci et en font des formes de passage vers les Loricidés.

Drilophaga Delagei, espèce beaucoup plus aberrante en apparence (fig. 3), va nous montrer une évolution dans le même sens plus accentuée et liée à un parasitisme beaucoup plus complet. 11 semble incapable de se nourrir autrement qu'aux dépens de son hôte, car son estomac ne renferme jamais de débris solides comme on en voit chez PL parasitica; autant il est commun de voir celle-ci quit- ter rOligochète ou se déplacer à sa surface, autant cela est rare liour Drilophaga qui se laisse emporter passivement par la Sangsue et ne lâche pas prise même en mourant. Dans son aspect extérieur, pour lequel je renvoie à ma note précédente, deux caractères sur- tout le différencient de PLparasitica : 1" l'appareil rotatoire est con- stitué encore par un cercle unique (ce), mais celui-ci, d'habitude invaginé tout à fait comme l'extrémité d'un doigt de gant, est entièrement préoral ; il correspond donc au trochus des autres Rotifères tandis que celui de /*/. parasifica correspond au cingulum. L'animal le dévagine parfois à moitié pour se déplacer sur son hôte en s'arcboutant lui aussi avec son pied peu propre à cet usage et en remuantactivement les trophi d'habitude immobiles. Je l'ai vu plus rarement encore se dévaginer tout à fait pour nager librement. Je ne reproduis pas le croquis que j'ai pris de l'aspect, bien différent de l'aspect ordinaire, qu'il prend alors, car il est absolument analogue à celui qu'a figuré Vejdovsky; :2» il existe un pied post-anal petit, mais bien individualisé, avec deux glandes pédieusesf^/jjj assez déve- loppées, dont le réservoir est probablement commun, et les orteils sont par contre minuscules. L'organisation interne est très diflicile à débrouiller en raison du faible développement de la cavité géné- rale et de la compression réciproque des organes. La musculature notamment est presqu'invisible.

L'allongement des pièces du mastax est encore plus marqué que dans PL parasitica, puisqu'il s'étend même aux rami (r) dont la forme en longues baguettes cintrées est un bon caractère difîé-

sKA.Nc.i: i>i' 1 1 .irii.r.KT I !)().">

122

VL .

reuliel d'avec />. hucephalm. Les maniihria (m) sont en forme de t àlextrémité postérieure comme dans celui-ci, et non coudés simple- ment comme je l'avais figuré par erreur l'année dernière. Les unci

(u) sont tout à fait spéciaux par leur forme en croissant qui n'existe chez aucun autre Roti- fère et rappelle plutôt les épai- sissements chitineux des lèvres chez Diaschiza. Les glandes du mastax {gm) sont bien plus déve- loppées encore que chez Pleuro- troclia; non contentes de former par leur fusion la partie infé- rieure de sa masse, elles envoient en bas un large lobe détaché dont je n'ai pu distinguer s'il est fondamentalement impair, comme c'est probable ou s'il représente une des glandes asy- métriquement accrue. Vejdovsky figure dans D. bucephalus (fig. 1 de sa planche) le mastax flanqué ventralement d'une glande piri- forme qui est à coup sur ce que nous venons de décrire et dor- salement d'une autre qui est tout à fait incompréhensible si l'on admet les rapports et les homologies que nous attribuons aux glandes du mastax. Je ne puis me défendre, à la vue de sa

Fig. 3.

Drilophaga Delagei à l'état normal, vue latérale; x 600 ; mêmes lettres que précédemment, plus : o,

points oculitormes et n, canal excré- ligure, de l'idée que cette pré-

teur.

tendue glande est en réalité le

cerveau; si bizarre que paraisse l'erreur, elle s'explique fort bien : ce ganglion, qui a tout à fait la même position, comme le montre mon dessin (c), est intimement accolé au tube digestif et j'ai regarder longtemps l'animal vivant avant d'être sur qu'il n'y était pas soudé; de plus, pendant la vie, son aspect est tout à fait hyalin comme celui des glandes. Enfin, sur la figure de Vejdovsky il n'y a pas de place entre la glande dorsale et le tégu- ment pour le cerveau qui devrait se trouver là, et l'auteur en

123 SÉAXCK DU 11 JlILLET I90o

effet dit n'avoir pas vu trace de système nerveux, ce qui est au moins bizarre. L'œsophage, l'estomac (e) dont les cellules assez basses renferment des granulations réfringentes, et le rectum (i), n'olïrent rien de particulier. J'ai cru d'abord à l'absence complète des glandes gastriques; je pense pourtant les avoir trouvées à leur place normale sous l'aspect de deux petites cellules claires {(jg), mal distinctes de l'estomac, arrondies ou déformées par la pres- sion des organes voisins. 11 est fort possible qu'elles existent aussi chez D. hucephalus et aient échappé à VE.movsKY quien nie l'existence.

J'ai déjà parlé du cerveau (c), l'on distingue nettement des cellules localisées dans la partie postérieure. Le pore nucal de l'auteur tchèque, homologue du tentacule dorsal des autres Rotifè- res, se trouve à la base de la protubérance rotatoire [t). J'ai dis- tingué dans celle-ci quand elle est évaginée, aux deux bouts du diauîètre transversal du cercle ciliaire, deux petits corpuscules incolores et réfringents ff^ue je ne veux pas qualifier d'yeux, bien qu'on l'ait fait dans certaines espèces, ce qui modifierait la dia- gnose du genre. On les retrouve avec de l'attention même à l'état d'invagination(o). L'appareil excréteur que figure VEJoovsKYchezZ). bucephalus est bien bizarre et bien aberrant pour un Rotifère avec ses pelotons de canalicules intracellulaires et ses entonnoirs large- ment ouverts dans la cavité générale; on peut se demander si, dans l'observation difficile de ces détails délicats, il n'y a pas eu un peu de schématisation inconsciente qui l'a rapproché des néphridies des Oligochètes. Quoi qu'il en soit, dans D. Delagei je n'ai pu obser- ver qu'un canal latéral {n) très transparent et difficile à voir sur lequel sont branchées des ampoules à ffamme vibratile, au nombre de trois (avec les mêmes réserves que plus haut), et qui n'ont de particulier que leur grande longueur relative, atteignant presque le diamètre de la vessie distendue. Celle-ci est bien entendu nor- male chez les deux formes (rj. Quant à l'appareil génital, il ne pré- sente à noter que le grand développement du vitellogène (ci) qui, comme chez beaucoup d'espèces comprimées latéralement, à l'état de maturité sexuelle contourne asymétriquement le tube digestif en passant à sa gauche et vient s'étaler dans ta partie dorsale du corps.

Pour résumer la comparaison que nous venons de faire de PL parasitica elDr. Delagei, elle nous montre les transformations entraî- nées dans l'organisation des Notommatinés par l'ectoparasitisme avec fixation par le mastax. L'allongement des pièces de celui-ci,

SKA.NCi: nu II .ILILLET 190.") \2\

le grand développement de ses glandes, la réduction complémen- taire des glandes gastriques liée à l'absence daliments solides, la simplification et linvaginalion habituelle de l'appareil rotatoire sont des caractères qui vont en s'accentuant de la première à la seconde plus exclusivement parasite. Faut-il pour cela les placer sur la même lignée évolutive et faire de l'une 1 ancêtre de l'autre? Plusieurs caractères s'y opposent: l'absence d'homologie entre les couronnes uniques qui ont persisté dans les deux cas, le dévelop- pement inégal des orteils, complémentaire de celui du pied et des glandes pédieuses, quelques caractères du mastax et la forme générale différente. Si Pkurotwcha parasitica se rapproche surtout comme vous l'avons vu de Diaschiza, le genre Drilophaga a plus d'affinités avec les Proaies dont une espèce, Pr. petromyzon, se fixe fréquemment sur des objets vivants (je l'ai trouvée récemment en grande quantité sur des Hydres d'eau douce). Nous n'avons une fois de plus, qu'un cas intéressant de convergence.

(Trarail du laboratoire d'Anatomie comparée de la Sorbonne).

NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES POLYCLADES RECUEILLIS DANS L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE DU o FRANÇAIS ».

PAR

Paul HALLEZ

Professeur à l'Université de Lille.

Le « Français » sous le commandementduDi' CHARcoxa rapporté cinq exemplaires de Polyclades dont l'étude m'a été confiée par le professeur Joubin. Ils proviennent tous de la baie Carthage, ils ont été dragués par 20 et 40 mètres.

Ces cinq exemplaires appartiennent à trois genres et à trois ou quatre espèces dont voici les caractères:

Stylochus albus, nov. sp. (N» 349; dragué à 40 mètres, le 4 avril 1904).

Un seul exemplaire.

Longueur: 4'""S largeur: 2'"'" o. Corps ovale, blanc, opaque. Face dorsale lisse, convexe, avec deux tentacules nucaux coniques, pas très éloignés du bord antérieur du corps, 6 à 7 yeux à l'intérieur de chaque tentacule; 3 yeux presque marginaux en avant de

125 SKANCE Dl' Il JLILLET lî)0."î

chaque tentacule; yeux cervicaux formant deux longues Irainées longitudinales, composées chacune de 16 à 17 yeux assez irrégu- lièrement distribués.

Le genre Stylochis est connu dans la Méditerranée, la mer Noire, la mer Rouge, l'Amérique du Nord (océan Atlantique) et le Japon, mais aucune espèce n'est cosmopolite.

ACEROS MACULATIS, UOV. Sp.

(N'^ 202; dragué à 20 mètres, le i:; mars 1904).

Un seul exemplaire.

Longueur: 4'"'"; largeur 2"i'»,

Corps arrondi aux deux extrémités, à bords latéraux droits, parallèles; à bord frontal à peine plus large que le bord postérieur. Pas trace de tentatules marginaux. Face ventrale aplatie d'un blanc légèrement jaunâtre. Face dorsale légèrement convexe, pré- sentant tout autour une marge assez large de couleur jaunâtre, un peu plus foncée que la face ventrale. Toute la partie ventrale du dos est couverte de nombreuses tâches pigmentaires de couleur fauve. Yeux tenlaculaires dorsaux: 5 à 6 de chaque côté, dont 3 ou 4 plus forts et 2 très petits. Yeux tenlaculaires ventraux: 11 à 12 de chaque côté dont 5 plus gros et 6 à 7 plus petits. Yeux cervicaux : deux groupes allongés dans le sens longitudinal. Chaque groupe comprend 14 ou 15 yeux dont 8 relativement gros et f) à 7 petits.

Sur la face ventrale, on voit, par transparence, le pharynx cy- lindrique dirigé en avant et situé en arrière du cerveau. La bouche s'ouvre exactement derrière le cerveau. Vers le milieu de la face ventrale, un grand disque duquel s'irradient des glandes dans toutes les directions et portant l'oritice génital femelle, marque la place des glandes coquillières. A peu près à égale distance de cet organe et de l'extrémité postérieure du corps se trouve la ven- touse.

Cette espèce antarctique, un peu plus grande que l'espèce médi- terranéenne, diffère surtout de celle-ci par sa coloration et par ses yeux lentaculaires et cervicaux.

Parmi les caractères du genre Aceros qu'il a créé, Lang fait fi- gurer le petit nombre des yeux cervicaux et des yeux lentaculaires ; ce caractère n'a plus que la valeur d'un caractère spécifique, Y)ro- pre kVAcerosinconspicuus Lang. .

SÉANCE DU 11 JUILLET 1905 126

SïYLOSTOMUM.

Le genre Slylostomum est assez largement distribué dans Ihé- niisphère nord. Sa découverte dans la zone antarctique montre combien est vaste sa distril)ution géographique.

Les diverses espèces de ce genre sont établies principalement sur le nombre et la disposition des yeux tentaculaires et cervicaux. Par l'ensemble de leur organisation, qui est des mieux caractéri- sée, elles se ressemblent tellement qu'on pourrait les considérer toutes comme de simples variétés, d'autant plus que le immbre des yeux peut légèrement varier d'un individu à un autre. Comme chez la plupart des Polyclades, il arrive même souvent que le nom- bre des yeux dilïère sur le coté droit et sur le côté gauche d'un même individu.

Espèces ou variétés, les trois individus recueillis par le « Fran- çais )) se rattachent à deux types :

Stylostomu.m puxctatum, nov. sp.

(N'5 204; dragué à 20 mètres, le lu mars 1904 et 349, dragué à 40 mètres, le 4 avril 1904).

Deux exemplaires.

Longueur : 3ni'" ; largeur : 2'"'". Blanc ; légèrement jaunâtre dans la région médiane du corps avec G à 7 taches arrondies d'un jaune brunâtre de chaque côté de la ligne médiane dorsale. Ten- tacules marginaux semblables à ceux de Stylostomum tariabile Lang.

Veux tentaculaires dorsaux : 3 à 4 dont 2 plus gros, de chaque côté. Yeux tentaculaires ventraux : 8 dont 3 plus gros, de cha- que côté. Yeux cervicaux : 9 à 11 de chaque côté, dont 2 plus gros correspondant aux gros yeux situés au-dessus du cerveau des autres espèces.

Stylostomum piuictatum est assez voisin de Stylostomum tariabile dont il ne se distingue que par les tâches pigmentaires paires et le nombre moins élevé des yeux tentaculaires.

Stylosto.mu.m antakcticum nov. sp.? (No 202; dragué à 20 mètres, le l.j mars 1904).

Un seul exemplaire.

Longueur : 2"!'» 5; largeur : 2""". Cet individu n'est peut-être qu'un jeune de .S/»//o.sfom(/m //(/«c?an(m. L'étude .seule des coupes

127

SÉANCE DU il JUILLET 1903

le démontrera. La coloration est la même, mais les taches dorsa- les iont défaut.

Yeux tentaculaires dorsaux : 4 à 7 de chaque ccMé dont 2 ou 3 plus gros que les autres. Yeux tentaculaires ventraux : 3 de cha que côté dont 2 gros et un petit entre les deux premiers. Yeux cervicaux : l'y de chaque côté dont 1 ou 2 un peu plus petits.

SUR UNE CHENILLE DU SOUDAN

PAR

Le Professeur R. BLANCHARD

M. A. Lucet. de Courtenay (Loiret), ma tiansmis une (liieniHc soudanaise qui m'a paru mériter une Ijrève description. J'ai fait don de cet exeinphiire au laboratoire dEntomologie du Muséum d'histoire naturelle.

L'animal (tig. 1) est cylindro'ide, hmg de 83""", large de 17">"i ;

Fig. i. Chenille du Soudan, de grandeur naturelle.

il est armé de forts piquants en rétroversion, qui lui donnent un aspect redoutable et en rendent le maniement dilîicile. Son tégu- ment est chagriné et d'un noir profond, à l'exception de la tête, du dernier segment abdominal, des piquants et des plaques stig- matifères, qui sont jaune fauve.

Les segments portent huit rangées longitudinales de piquants, soit quatre rangées de chaque côté, que Ton peut diviser en deux groupes, savoir : 1" un groupe dorsal, comprenant un piquant submédian (aj et un piquant latéral (U), et un groupe ventral, comprenant un piquant externe (r) et un piquant interne {d):

SÉANCE DU 11 JUILLET 190."j 128

Examinons un segment situé vers le milieu du corps, par exem- ple le quatrième segment de labdomen. On y remarque de cha- que côté :

a. Un fort piquant dorsal interne ou submédian, long de 8"^'", dun jaune fauve, noir au sommet, inséré avec les autres sur une ligne transverse qui coupe le segment en deux moitiés égales, A sa base et en avant, le tégument est lui-même jaunâtre sur un très petit espace semi-lunaire.

b. Un piquant dorsal externe ou latéral, très acéré, plus court que le i)récédent et ne dépassant pas 5"'^ -^ omm;;^ \\ est également jaune, avec pointe noire. A sa base, le tégument est jaune sur un très petit espace semi-lunaire, plus large pourtant que pour le piquant précédent. Le stigmate se voit immédiatement au-dessous ; il est percé sur un large écusson jaune, plus développé en avant, atteignant, d'une part, le bord antérieur du segment et se confon- dant, d'autre part, avec le bord antérieur du piquant sus-jacent.

c. L'U piquant ventral externe, jaune à pointe noire, encore ])lus court que le précédent et ne mesurant que 4'""^ de longueur. 11 simplante au bord postérieur d'un écusson, jaune, oblong et progressivement rétréci en avant, jusqu'à ce qu'il atteigne le bord antérieurdu segment ; il est alors contigu sur toute sa longueur avec l'écusson stigmatifère, mais en reste partout bien distinct.

d. Un piquant ventral interne, jaune à pointe noire, la teinte jaune envahissant le tégument voisin d'une façon peu appréciable Ce piquant s'insère à la racine et à la face externe des fausses pat- tes ; il occupe une position correspondante sur les segments dépourvus de fausses pattes.

Voilà le plan général. Envisageons maintenant les différents segments, en désignant, pour plus de simplicité, les piquants par les lettres ci-dessus.

Prothorax. Le piquante est absent. Le piquant ^est représenté par un petit tubercule jaune non épineux, situé au bord antérieur du segment, sur la même ligne longitudinale que le stigmate, qui occupe le bord antérieur. Le piquant c est absent. Le piquant d n'est représenté que par un tubercule jaune, surmonté d un très petit mucron noir et obtus.

Mésothorax. Les piquants a et b sont bien formés; ils sont entièrement noirs; c et d existent aussi; mais sont jaunes, à pointe noire.

Métathorax. Même disposition qu'au mésothorax.

Abdomen. Les sept premiers anneaux de l'abdomen sont cou-

129 SÉANCE DU 11 JUILLET 1905

formes à la description que nous avons donnée comme type; les les segments 3 à 6 inclusivement portent chacun une paire de fausses-pattes; les segments 1 à 8 inclusivement portent une paire de stigmates

Sur le huitième segment, les deux piquants a se sont fusionnés en un seul, dont la duplicité initiale est indiquée par la bifurcation de sa pointe; quant au reste, ce segment est conforme au type. Le neuvième et dernier segment, malgré sa forme particulière, est encore conforme au type.

Celte Chenille ne semble pas encore avoir été décrite. Le Muséum en possède quelcjucs-unes d'assez semblables, qui sont attribuées au genre Bunsea, de la famille des Saturniadae. Ce genre est tout entier africain; il comprend de 20 à 30 espèces. C'est apparemment à l'une de celles-ci qu'appartient la larve que nous venons de faire connaître.

CHSCHLUMBERGER

0/Jicier- de. IctyLé^wn d 'Ilonn.e.U-r

'l'rdivorier de, la. Société' Zootofficfue, ds'jfrariaî.

1S90 -1905

JPré<ftd/in.i d'IIonne-ur Rn.I903

!Va.mi,Phoi

CHARLES SCHLUM BERGER

Notice nécrologique

].a SociéléZoologiquede France vient d'être crnellement éprouvée parla mort de Charles Schlimbeuger, en qui elle a perdu son dévoué Trésorier, en même temps que le plus fidèle et le plus aimé de ses Membres. wSorti de l'Éeole polytechnique en 1845, il fut nojnmé, en 1881, Ingénieur en chef de la Marine. Ses hautes fonctions ne l'empêchèrent pas de se livrer avec ardeur à l'étude delà Zoolo- gie, et, en qualité de Président d'Honneur de notre Assemblée générale de 1!)()3, il nous a du reste raconté lui-même, avec sa bonne humeur habituelle, comment il était devenu Zoologiste. Ses nombreux travaux sur les Foraminifères sont d'ailleurs devenus classiques; c'est le meilleur éloge qu'on en puisse faire. Comme Trésorier il a rendu d'inoublia])les services à notre Société et beaucoup ignorent que bien souvent il a comblé de ses deniers les trous faits dans nos finances par nos publications. Tout de dévouement et de bonté, il a su porter partout son activité et il la mettait surtout avec ardeur au service des œuvres de science et de bienfaisance. On peut dire qu'il était encore jeune malgré ses 79 ans quand la maladie implacable est venue le ravir à l'aiïection de sa famille et de ses nombreux amis.

Ses obsèques ont eu lieu le 15 juillet 1905.

Nous ne pouvons mieux faire que de joindre à son portrait le discours qui fut prononcé sur sa tombe, au nom de la Société Zoologique de France, par M. le professeur R. Blanchard.

(( Messieurs,

)) C'est avec la plus vive émotion que je viens dire l'adieu suprême, au nom de la Société Zoologique de France, au plus aimable et au plus aimé de nos collègues. Il faisait partie de notre compagnie depuis le 9 mars 1S8() : depuis tantôt vingt ans, il fréquentait nos réunions avec une assiduité vraiment exein])laire; depuis le 1er janvier 1890, il remplissait les fonctions de Trésorier.

)) Je n'insisterai pas sur les services qu'il nous a rendus en cette qualité : ceux qui l'ont connu savent tout le dévouement dont il était capable et cette qualité chaque jour plus rare, qu'il possédait au plus haut point, s'est manifestée en des circonstances autrement

Bull. Soc. Zoul. de Fr., 190:5. x.xxii— 11

131 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

importantes, que j'indiquerai tout à l'heure. Mais je dois dire l'es- time aJïectueuse, le respect amical et familier que chacun de nous lui avait voué sans réserve.

» Venu parmi nous après avoir pris sa retraite d'Ingénieur en chef de la marine, par conséquent après avoir rendu d'éminents services à l'Etat, il était resté aussi simple que le plus modeste de nos collè- gues. Son extrême afîahilité, étrangère à toute affectation, mais reflétant une loyauté sincère et une bonté sans seconde, lui gagnait tous les cœurs. 11 était du nombre bien restreint de ces privilégiés qui n'ont que des amis; il avait pour ses collègues des délicatesses exquises; il nous traitait tous, jeunes ou vieux, débutants ou savants déjà connus, comme des cauiarades et nous avions pris la douce habitude de le considérer effectivement comme tel. Nous avions presque oubliéqu'ilétait notre aîné; il était si gai, si jeune d'esprit et de cœur! Il était la joie de nos réunions et de nos Congrès.

» Ces sentiments d'affection profonde, (jue j'essaie de retracer, se manifestèrent d'une façon non é(]uivoque, voilà deux ans, quand il fut appelé à la présidence d'honneur de notre dixième Assemblée générale (26 février 1903). Après les professeurs Milne-Edwards, Gaudry, Van Bambeke, il recevait ainsi de notre Société l'hommage le plus éclatant et le plus sincère, encore que modeste dans la forme, dont elle puisse honorer les savants qu'elle tient en particu- lière estime.

))Schlumberger était digne dune telle manifestation. Son œuvre zoologique lui survivra, car elle comporte une belle série de travaux assidûment poursuivis, exécutés avec talent, desquels est résultée une importante découverte. Il a conté lui-même, avec un humour charmant, comment il était devenu Zoologiste et comment ses nom- breux voyages dans presque toutes les forêts de France, pour la recherche et la réception des bois de marine, avaient fait de lui un collectionneur de fossiles.

» Parmi ceux-ci se trouvaient de nombreux Foraminifères. Il en- treprit l'étude de ces minuscules animaux, puis aborda l'examen des espèces actuellement vivantes; grâce à ses fonctions dans la marine, il lui fut facile de recevoir des échantillons des sables du fond de toutes les mers flotte notre pavillon. Les collections ainsi rassemblées sont, pour ce groupe de Protozoaires, probablement les plus importantes qui aient jamais existé : elles renferment un grand nombre de formes nouvelles, qui ont été décrites dans notre JiuUc- lin et nos Mémoires, ainsi que dans ceux de la Société (îéologique de France. Ces travaux descriptifs sont d'une rigoureuse précision;

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE 132

ils ont abouti à la belle découverte du diniorphisme de la coquille, qui jette un jour tout nouveau sur la structure des Foraminifères et sur leur mode d'accroissement.

» A l'occasion de l'Exposition de 1889, notre Société prenait l'ini- tiative de la fondation d'un Congrès international de Zoologie. Avec A. Milne-Edwards et quatre autres personnes, Schlumberger fut au nombre des fondateurs de cette réunion scientifique. Le succès dépassa toute ])révision; le Congrès s'est assemblé de|)uis lors très régulièrement tous les trois ans, à Moscou, à Leyde, à Cambridge, à Berlin et à Berne. Notre collègue n'a manqué aucune de ces réu- nions internationales; il y faisait toujours partie de la délégation du Ministère de l'Instruction publique, et sa présence parmi nous était, pour notre petite troui)e, un i.uissant élément de succès scientifique et mondain. Sa courtoisie i)roverbiale valait des attentions fiat- teuses et des égards particuliers au petit groupe des Français.

» Français, Scblumberger l'a été dans toute la force duterme. à Mulhouse, il a eu l'inexprimable douleur de voir la maison paternelle et sa chère terre d'Alsace violemment séparées de la France, au service de laquelle il avait voulu consacrer toute son intelligence et toute son activité, à laquelle il a voué aussi ses deux fils, tous deux officiers supérieurs dans notre armée. Comme direc- teur de l'Association des Alsaciens-Lorrains, comme organisateur de la fête annuelle de l'arbre de Noël, il a rendu à ses compatriotes d'inappréciables services : il a entretenu en eux la solidarité réconfortante, les doux espoirs, un i)atriotisme toujours ardent, une foi vive en des jours meilleurs. D'autres connaissent mieux l'admirable activité que Schlumberger a déployée à ce titre ; ils lui rendront l'hommage qu'il mérite. Je n'insiste donc pas, mais je dois signaler une autre face, plus ignorée mais non moins utile, de l'œuvre patriotique de notre ami.

)) Quand l'Association des Dauies Françaises fut fondée eu 1879 par le D'" Duchaussoy, Schluuiberger fut au nombre des premiers adhérents. La société nouvelle prenant l'admirable extension qu'on lui connaît et devenant l'un des plus puissants auxiliaires du service de santé des armées, on dut créer des Délégués régionaux auprès de chaque division militaire: Schlumberger fut choisi pour la région parisienne. Comuie membre du Conseil de l'Association, je sais avec r|uelle inlassable sollicitude il a veillé à l'organisation des hôpitaux de campagne et des très nombreuses ambulances qui, en cas de guerre, seraient installés à Paris ou dans la région. Son action généreuse, fruit du plus pur patriotisme, s'est exercée

133 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE

dune façon généralement peu connue, mais féconde et vraiment digne de notre respectueuse reconnaissance.

» Ce n'est pas seulement dans les Sociétés patriotiques ou savan- tes que j'ai connu Schlumberger. Il m'honorait de son amitié ; j'ai goûté le charme de son logis hospitalier, j'ai connu sa vie familiale et simple, sa femme affectueuse et dévouée, qui trouve dans son intelligence d'élite la force de supporter une vie toute de souffrance.

» La cruelle épreuve qui l'accable en ce jour de deuil doit trou- ver un adoucissement dans la certitude que celui qui fut le meil- leur des époux laisse un souvenir ineffaçable à tous ceux qui ont pu apprécier les rares qualités de son cœur et de son esprit.

» De tels hommes, en effet, sont la gloire de leur famille et l'orgueil de leurs concitoyens ; ils survivent par leur exemple, qui nous rend meilleurs et exalte en nos cœurs les sentiments d'honneur et de patriotisme. Leurs amis gardent dans le coin le plus intime leur souvenir attendri et vivant, comme un conseiller dont on aime à prendre l'avis dans les circonstances les plus graves de la vie ; l'avertissement qu'on en reçoit alors tient en cette simple formule : bonté, droiture et loyauté. »

Séance (ht 2i octobre 1005.

Présidence de M. Dautzenberg, ancien Président

MM. de Beauchamp et Joubin s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

M. le Président fait part du décès de notre dévoué trésorier M. Ch. Schlumberger, dont on trouvera plus haut le portrait et la notice biographique, ainsi que du décès tout récent de M. Oustalet, professeur au Muséum d'Histoire naturelle. La Société Zoologique de France adresse aux familles l'expression de ses plus sincères condoléances.

MM. U. Blanchard et L. Petit présentent M. Grobon, médecin vétérinaire, demeurant 1, rue des Filles Saint-Thomas, à Paris.

Le comité d'organisation de l'Exposition coloniale qui s'ouvrira à Marseille en mai 1906 annonce qu'il a décidé d'y joindre une exposition internationale d'océanographie, des pêches maritimes et des produits de la mer. Pour tous renseignements s'adresser à Paris, o, rue des Mathurins.

La Société d'Histoire naturelle d'Autun ayant organisé une tom- bola de 300.000 billets à un franc pour faire l'acquisition d'un immeuble pour ses réunions et ses collections, se recommande à la générosité de tous les amis des sciences naturelles.

M. le D"" Pellegrin fait une communication sur les Poissons recueillis par M. Gruvel sur la côte occidentale d'Afrique.

M. L. Petit annonce qu'un jeune sujet mâle de la Mouette de Sabine {Larus Sabinei) a été tué dans la baie de l'Orne (Calvados) le 22 septembre 1905. Si l'on se reporte aux captures de l'an dernier on constate que c'est en septembre et après de forts coups de vent que ces Oiseaux sont amenés sur nos cotes.

M. Alluaud annonce à la Société son prochain départ pour la région du Nil bleu il est chargé d'une double mission par le Ministère de l'Instruction publique et le Muséum d'Histoire natu- relle.

M. Le Président adresse à M. et M^e Alluaud les vœux de la So- ciété Zoologique de France.

135 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 190o

MISSION DES PÊCHERIES DE LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE,

DIRIGÉE PAR M. GRUVEL

POISSONS Par M. le D' Jacques PELLEGRIN

Les matériaux ichtyologiques rassemblés par la mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique, de janvier à avril 1905, sont torts importants. Ce n'est pas ici le lieu d'insister sur leur valeur pratique et industrielle, mais, même en se |)laçantau point de vue exclusivement scientifique, les collections de Poissons recueillies par l'expédition que dirigeait M'" Gruvel ne manquent pas d'intérêt.

Les pêches ont été etîectuées sur la côte mauritanique et sénéga- lienne, entre le cap Blanc et le Cap-Vert. Bien que ces parages soient connus depuis longtemps en cequi concerne leurpopulation ichtyologique et qu'ils aient été l'objet de nombreux travaux, bien qu'en outre la mission se soit efforcée surtout de recueillir autant que possible des Poissonscommuns, volumineux etmarchands, cela n'empêche pas que parmi les 66 espèces rapportées il s'en trouve plusieurs de fort rares et dont quelques-unes neliguraient pas dans les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris elles ont pu prendre place. L'une d'elle même est nouvelle pour la science, c'est un Platycéphale dont la présence est d'autant plus intéressante à signaler sur la côte occidentale d'x\frique, que la presque totalité des représentants du genre habite l'océan Indien et le Pacifique et que beaucoup d'ichtyologistes éminents doutaient de l'exactitude de la provenance des deux espèces décrites jusqu'ici comme venant de la côte américaine de l'Atlantique.

En ce qui concerne la distribution géographique des Poissons marins, la région ont été effectuées les pêches se trouve placée dans des conditions tout à fait particulières. On y rencontre, en effet, à peu près en quantité égale, à la fois des espèces des zones tempérées et des espèces tropicales. Il y a donc un lieu de fusion, de transition entre deux faunes relativement assez différentes. Bon nombre de nos espèces côtières métropolitaines habitant principa- lement la Méditerranée et les régions avoisinantes de l'Atlantique descendent jusque et se trouvent dans les envois de la mission,

SÛANCE n[I M OCTOBRE 1903 136

réciproquement une assez grande quantité d'espèces de l'Atlantique tropical, même de celles du golfe de Guinée et de la côte du Congo s'y rencontrent également.

Parmi ces dernières il en est quelques unes qui sont répandues dans tout l'Atlantique tropical jusqu'aux côtes américaines, cest-à- dire jusqu'au Brésil et au golfe du Mexique. Ce fait s'explique facilement, les conditions climatériques étant les mêmes et aucun obstacle ne s'opposant à travers l'Atlantique aux déplacements des espèces bonnes nageuses.

Une autre constatation plus curieuse et qui semble assez bien mise en relief par les envois de la mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique, c'est la présence sur les côtes sénégaliennes, parmi les espèces tropicales, de plusieurs Poissons habitant égale- ment l'océan Indien et le Pacilique. On en peut citer plusieurs exemples, dont l'un des plus typiques est peut-être le Platycéphale nouveau. Pour ces Poissons, les migrations sont assurément moins faciles. Il est évident néanmoins que le cap de Bonne Espérance ne s'avançant pas beaucoup au sud du tropique du Capricorne n'op- pose qu'un léger obstacle aux migrations d'espèces des mers chaudes venant de l'océan Indien ou des côtes australiennes. In- contestablement le passage est de ce côté beaucoup plus aisé que du côté américain le cap Horn, très austral, forme pour celles-ci entre le Pacilique et l'Atlantique un barrière quasiment infran- chissable.

Chaque espèce de Poisson a une distribution géographique parti- culière soumise d'ailleurs à une multitude de causes de variation dans le temps comme dans l'espace; aussi est-ilfortdifficile de jeter un coup d'œil d'ensemble et de diviser en un certain nombre de catégories, au point de vue de leur habitat, toutes les espèces rap- portées par la mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afri- que. Le tableau qui est donné ici n'a donc aucune valeur absolue; il permettra néanmoins de formuler quelques remarques intéres- santes. C'est ainsi que l'on est amené à constater que sur les 66 espèces récoltées entre le cap Vert et le cap Blanc, 31, c'est-à-dire environ la moitié, sont susceptibles de se rencontrer sur nos côtes métropolitaines.

Voici, au surplus, comment les 66 espèces peuvent être répar- ties au point de vue de la distribution géographique. 1. Espèces des mers tempérées se trouvant sur nos côtes, habitant principalement la Méditerranée et les parties avoisinantes de l'Atlantique 20

137

SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1905

II. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditerranée,

l'Atlantique tempéré et intertropical 7

III. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditerranée, l'Atlantique, l'océan Indien et au delà 4

IV. Espèces des mers tempérées, ne se rencontrant pas sur nos côtes,

habitant la Méditerranée et les parties avoisinantes de l'Atlan- tique 4

V. Espèces de l'Atlantique tropical plutôt spéciales à la partie nord

(Région de Madère, des Canaries, au nord du Cap-Vert) 14

VI. Espèces de l'Atlantique tropical plutôt spéciales à la partie sud

(golfe de Guinée, etc.) 10

VII. Espèces de l'Atlantique tropical, de l'océan Indien et au delà 7

ToRPEDix^ 1. Torpédo narce Nardo.

2. marmorata Risso.

Ra.tid^ 3. liaja miraletus Linné.

4. Platijrhina Schoeideini Mûller et Henle.

Trygonid.^ 5. Trygon pastinaca Linné.

Myliobatid.e 6. Rhinoptera Peli Bleeker.

Tetrodoxtid/E 7. Tetrodon lœvigatus Linné.

8. Chilomycterus reticidatus Linné. MuR.£NiD.E y. Mursona afra Bloch. ScoMBREsociD.*; 10. Belonc yracilis Lowe.

11. Exocœlus lineatus Cuvier et Valenciennes.

Elopid.e 12. Elops lacerta Cuvier et Valenciennes.

Clupeid.*: 13. Chipea senegalensis Bennett.

I'leuronectid.e 14. Pseltodes erumei Bloch Sclineider.

Vô. Hemirhombus guineensis Bleelîer.

16. lîhomboidichthys mancus Risso.

17. Solea vulgaris Quensel.

18. hexophthalma Bennett.

19. lascaris Risso.

20. Synaptura punctatissima Peters.

20. bis var. nigromamlata var. nov.

21. Cynoglossus goreensis Steindacliner. MuGiLiD.*: 22. Mugil cephalus Linné.

23. aaratus Risso.

24. Hoefleri Steindacliner. Sgombrid.e 25. Cybium tritor Cuvier et Valenciennes.

26. Echeneis naucrates Linné.

27. Stroniateus fîatola Linné.

28. inicrochirus Bonclli. Carangid.e. 29. Caranx dentex Bloch Schneider.

SÉANCE DU 2i or/roBRE

138

Carangid.e.

Trachixid.b.

BATRACHID.t:.

Sci.e.md.ï:.

polynemid.ï. scorp.'emd.e. Platycephalid.e.

TRIGLID.t:.

Sparid.e.

MULLID.*:.

Labrid.e.

Ch.ETODONTID-E.

Pristipomatid-e.

Gerrid^. Serranid.e.

30. carangus Bloch.

31. Temnodon saltator Bloch Schneider.

32. Lichia glaitca Linné.

33. vadigo Risso.

34. Traclvjnotus ovatus Linné. 33. Uranoscopus scaber Linné.

36. Batrachus didactyius Bloch Schneider.

37. Umbrina ronchus V'alenciemies.

38. Sciœna aquila Linné.

39. Corviim nigra Bloch.

40. Otolithus senegalensis Cuvier et Valenciennes.

41. Galeoides decadactylus Bloch.

42. Scorpœna ustulUa Lowe.

43. Platgcepludus Grureli nov. sp.

44. Trigla hirundo Bloch.

43. Canlharus linealus Montagu.

46. Box salpa Linné.

47. Sargus indgarix Geoffroy.

48. cervinus Lowe.

49. Pagrus auriga Valenciennes.

30. Pagellus erythrinus Linné.

31. Pagellus mormyrus Linné.

52. [peneus proyensis Cuvier et Valenciennes.

53. Crenilabym Bailloni Cuvier et Valenciennes.

54. Chœtodon Hoelleri Steindachner.

35. Ephippus goreensis Cuvier et Valenciennes.

56. Drepane punctata Linné Gmelin.

57. Pristipoma JubeUni Cuvier et Valenciennes, 38. Diagramnia mediterraneum Guichenot.

59. Dentex vulgaris Cuvier et Valenciennes.

60. filosus Valenciennes.

61. Gerres melanopterus Bleeker.

62. Morone punctata Bloch.

63. Epinephelus Ixniops Cuvier et Valenciennes.

64. alexandrinus Cuvier et Valenciennes.

65. œneus Geolïroy.

66. Serranus scriba Linné (1).

Platycephalls Gruveli nov. sp. D. I I VII 1 12; A. 12; P. 20; V, 1, 3; L. long. 50.

La longueur de la tète est comprise à peine 3 fois dans la longueur

(1) A cette liste peut être joint le BranchiosLoma lanceolaium Pallas, dont de nombreux spécimens de diverses dimensions ont été récoltés à Nouakcliott;

139 SÉANCE DU M OCTOBRE 1905

du corps sans la caudale ; la largeur de la tête 1 fois 1/2 dans sa longueur. L'espace inlerorbitaire concave fait un peu plus de la 1/2 du grand diamètre de l'œil qui est contenu 3 fois dans la longueur de la tête. Il n'y a pas d'épines au bout du museau ; une épine devant l'œil. 11 n'existe pas de filaments orbitaires. Le rebord orbi- taire est armé d'épines. Les lignes du vertex ne portent que quel- ques épines. La ligne de la joue est munie de 5 à 6 épines assez fortes. Le préopercule est armé de 3 épines; la supérieure plus forte, égale l'espace interorbitaire. Il n'existe pas d'épine proémi- nente à l'interopercule. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu'au delà du bord antérieur de lœil. Le museau fait 1 fois 1/2 le gi-and diamètre de l'œil. La ligne latérale est épineuse sur toute son étendue. Elle comprend oO écailles. Il n y a antérieurement que 2 rangées 1/2 d'écaillés entre la ligne latérale et la première dorsale. On compte 11 rangées longitudinales d'écaillés entre la ligne laté- rale et l'origine de l'anale. Lépine détachée qui constitue la pre- mière dorsale mesure les 2/3 du diamètre de l'œil. La deuxième épine de la deuxième dorsale épineuse est la plus longue ; elle est contenue presque 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Les pecto- rales sont un peu plus courtes que l'espace qui sépare le bout du museau du bord postérieur de l'feil. Les ventrales sont longues ; elles atteignent l'origine de l'anale. La caudale est légèrement arrondie.

Le dos est olivâtre, le dessous du corps rosé. Des marques noires existent sur la partie postérieure de la 2<' dorsale épineuse, à l'ori- gine et à l'extrémité des rayons de la caudale, sur les ventrales et sur les opercules. Des lignes de points foncés apparaissent sur les dorsales et sur les pectorales.

03-302. Coll. Mus. Environs de Guet N' Dar : Mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique. Longueur 160 + 30 = 190 millimètres.

Cette espèce que je dédie bien volontiers au chef de la mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique se distingue du Flatycephalus amerkanus Sauvage par ses formes plus courtes et plus ramassées, sa tête plus large, ses écailles notablement plus grandes (1).

La présence d'un Platycéphale sur la côte, de Sénégambie est un fait extrêmement intéressant. Le genre est représenté par de très

(1) L'existence de 3 dents au préopercule n'est pas un caractère d'une bien grande valeur car dans le type de P. ainericanus Sauvage, il y en a 2 d'un côté et 3 de l'autre.

SÉANCE DU 24 OCTOBRE I90;l 140

iioinl)reuses espèces dans la mer Rouge, l'océan Indien, les mers de (Hiine et du Japon, la Polynésie et les mers australiennes, mais beaucoup d'ichtyologistes nadmettent qu'avec les plus grandes réserves l'exactitude de la provenance des deux espèces connues jusqu'ici de l'océan Atlantique : l^latycephalns aurjustus Steindachner et Platycepliaius amerkanus Sauvage. C'est ainsi que Jordan et EvERMANX, dans leur récent et si important ouvrage sur les Poissons de l'Amérique centrale et septentrionale, s'expriment ainsi en parlant du genre yiatyceplialuH (1) « Two species of thisgenus hâve (( been described from American waters, in both cases apparently (( by error, as no American ichtyologist bas found any spécimens (( of either. »

Le Platycephalus angiistus Steindachner (2) est indiqué comme provenant de Surinam. Ses écailles beaucoup plus petites (L. long. 108) le distinguent facilejnent du Platycephalus Gruveli.

Le Platycephalus americamis Sauvage (3) doit venir du fleuve Po- tomac, sur la côte atlantique des Etats-Unis. M. Sauvage toutefois n'ose se montrer absolument catégorique en ce qui concerne son origine : « Si l'espèce provient bien de cette région, écrit il, il est singulier que les auteurs américains n'en aient pas fait mention ; il nous a dès lors paru utile d'attirer l'attention sur une espèce dont l'habitat serait complètement en dehors de celui des autres Platy- céphales. »

Les matériaux rapportés par M. Gruvel tranchent définitivement la question et montrent que le genre Platycéphale se rencontre indubitablement, au moins en ce qui concerne le côté africain, dans l'Atlantique intertropical.

Synaptura pungtatissima Peters.

L'espèce a été décrite en 1876 par Peters (4) d'après un exemplaire provenant de Victoria (Ouest-africain) d'une longueur de 250 milli- mètres. Elle a été redécrite en 1882 par Steindachner (5) d'après un autre de 320 millimètres d'Algoa-Bay.

La coloration des trois spécimens recueillis par la Mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique mesurant respective-

(1) Jordan et Evermann. Fishes of North and Middle America, Bull. U. S.Nat. Mus. 47, Part. II, 1898, p. 2028.

(2) Sitzgber. Akad. Wis>>. Wien., 1866, p. 213, pi. I, fig. 4.

(3) Nouv, Arch. Mus., I, 2'^ série 1878, p. 148, pi. H, fig. 3.

(4) M. B. Àk. Wiss. Berlin, XLI, 1876, p. 249. pi. fig. 2.

(5) Silzb. Ak. Wiss. Wien, LXXXIII, 1882, p. 207.

141 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1905

ment 390, 330 et 310 millimètres, se ramène à deux types dis- tincts.

Dans le premier (spécimens de 390 et de330 millimètres) qui paraît se rapprocher le plus de la coloration indiquée par Peters, la teinte générale du fond assez claire, même du côté des yeux, est rosée ; chaque écaille est marquée d'un |)oint noir,élendu le plus souvent tout le long du bord libre. La dorsale, l'anale, la caudale sont mar- quées aussi d'une multitude de petits points noirs qui se trouvent aussi bien sur la membrane interadiale que sur les rayons et justi- lient parfaitement répithètespéciliquede;^wwcfa/i.s'.stma. Les nageoi- res impaires sont bordées en outre d'un tin liseré blanchâtre peu apparent, étant donnée la teinte générale très claire. La pectorale du côté des yeux est noirâtre avec quelques petits points noirs à sa base. Le coté aveugle est uniformément rosé. On distingue à peine (juelques traces de larges taches un peu foncées sur le côté coloré.

Le second type représenté par le spécimen de 310 millimètres est d'aspect dilïérent et mérite de constituer, semble-t-il, une variété nouvelle.

Var. nigromaculala var. nov.

D. 73; A. 00; L. lat. 117 (1)

La coloration du côté des yeux est beaucoup plus foncée. Le fond est grisâtre, les petits points sont répartis de la même façon sur les écailles et sur les nageoires que dans les spécimens précédents, mais il existe de plus une cinquantaine de larges taches noires inégales, irrégulièrement arrondies, dont le diamètre est générale- ment compris entre 5 et 10 millimètres. Un lin liseré clair apparaît distinctement tout le long du bord aux nageoires impaires.

N" 0;J-296. Coll. Mus. Toute la cote mais plus spécialement entre Nouakchott et Guet N' Dar : Mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique.

Le genre Sijnaptura est avant tout répandu dans l'océan Indien et dans l'Inde archipélagique et le nombre des espèces décrites de l'Atlantique ou de la Méditerranée est des plus restreints. L'une d'elles le Synaptura lusUaiiica Brito Capello(2) se rencontre sur les côtes du Portugal.

(1) Les écailles sont comptées en ligne longitudinale depuis le niveau delà fente branchiale.

(2) Jorn. Ac. Se. Lisboa, V, 1868, p. 02 et VI, 1869, p. 153, pi. IX, fig. 1.

Séance du ii novembre 1005.

Présidence du professeur Joubin, Président.

M. le Président donne lecture d'une lettre de M™'^ Oustalet annon- çant l'envoi du portrait du professeur Oustalet.

M. Grobon, présenté à la précédente séance, est proclamé Membre de la Société.

MM. Petit et Guiart présentent M. de Renesse de Duivenbode, habitant 45, rue de Trévise, à Paris.

M. le Président annonce que le roi de Portugal viendra visiter le Muséum d'Histoire naturelle le ^4 novembre prochain et qu'une salle sera réservée aux membres du Bureau de la Société Zoologique de France.

Ala suited'unedemandeécrite signée de MM. Bavay,Dautzenberg, Guiart, Hérouard, Hérubel, Joubin, xMarchal et Trouessart, les Membres présents décident de décerner à Sa Majesté Dom Carlos 1^1-, roi de Portugal, le titre de Membre honoraire de la Société Zoolo- gique de France. Le diplôme lui en sera remis à l'occasion de sa visite au Muséum.

M. le Secrétaire général annonce que l'Assemblée générale de février aura pour Président d'Honneur le professeur Sharp, du Musée d'Histoire naturelle de Londres. La conférence sera faite par M. Gruvel.

M. le Président annonce que le Cours d'Océanographie, fondé à Paris par S. A. S. le Prince de Monaco, a été inauguré le il novem- bre en la présence du Président de la République. Les conférences ultérieures auront lieu, 49, rue des Saints-Pères, le samedi à 9 heures du soir et dans l'ordre suivant :

MM

Samedi 18 novembre Seurat

Samedi 2o novembre Joubin

Samedi 2 décembre Seurat

Samedi 9 décembre D^ P. Portier

Samedi 1(3 décembre A. Berget

Samedi 23 décembre Joubin

Samedi 6 janvier D' P. Portier

143 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1905

Samedi 13 janvier A. Berget

Samedi 20 janvier Joubin

Samedi 27 janvier D'' P. Portier

Samedi 3 février Mangin

Samedi 10 février Berget

Samedi 17 février Joubin

Samedi 24 février D^" P. Portier

Samedi 3 mars A. Berget

Samedi 10 mars Joubin

Samedi 17 mars D'' P. Portier

M. le D'' Trouessart fait une communication sur les collections de Mammifères et d'Oiseaux dans les Musées d'Histoire naturelle.

M. le D'' Guiart présente le crâne d'un Chien qui a subi dans son jeune âge des multilations ne pouvant guère s'expliquer que dans un but de perversion sexuelle.

M. le professeur Joubin présente un animal énigmatique, péla- gique, recueilli par le Prince de Monaco, aux Açores, avec le lilet Richard, entre 0 et 3.000 mètres.

MM. Dautzenberg, (îuiart et Richard sont d'avis qu'il s'agit d'un Mollusque pélagique et probablement d'un Ptéropode.

M. Borcea fait une communication relative à un mémoire récent de M. Widakowich sur la structure et le fonctionnement de l'organe nidamentaire chez Scyllhim canicula (Zeitschrift f. iciss. ZooL, 26 sept. 190o). Plusieurs points de ce mémoire ont été mis en évidence et publiés antérieurement par lui (voir C. B. Ac. Se, Paris, 11 janvier 1904 et /??///. Soc. ZooL France, 24 mai, 1904), tels que la sécrétion muqueuse des tubes glandulaires intermédiaires entre la zone albuminipare et la zone coquillière etcelledeceux delà partie inférieure de l'organe. Mais M. Rorcea ne considère pas ces tubes glandulaires comme constituant des zones à part, parce que chez plusieurs Plagiostomes, toute la zone albuminipare présente les caractères de la mucine et les tubes de la partie inférieure de l'or- gane nidamentaire sont loin de présenter la même importance que ceux des autres zones. Contrairement à Widakowich, il soutient que les tubes glandulaires de l'organe peuvent être considérés comme appartenant à la muqueuse de l'oviducte, de la même manière que les plis et les lamelles (le développement confirme cette manière de voir); de même, les filaments de la coque se for- ment au niveau des enfoncements semi-lunaires des bandes trans- versales. Enfin, le cas de conformation anormale cité, cas dans

SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1905 144

lequel un organe nidamentaire avait fonctionné normalement, tout en étant en solution de continuité avec l'oviducte supérieur, ne peut pas appuyer l'opinion de Widakowich suivant laquelle l'entrée en tension de l'organe nidamentaire, pendant son fonctionnement, serait sous la dépendance de l'afllux de sang dans des lacunes situées dans l'épaisseur de la paroi de l'oviducte supérieur et de l'oviducte inférieur.

NOTES ORNITHOLOGIQUES par E. PEIGNON

Parmi les Oiseaux que possède le département de la Vienne, je crois intéressant de signaler aux Ornithologistes les espèces sui- vantes, qu'on y observe plus ou moins rarement.

Aigle pygargue, Haliœius albicilla, Leach. Est rencontré acci- dentellement. Un jeune mâle me fut apporté vivant en novembre 1904. D'après Mauduyt, une femelle de cette espèce fut capturée vivante, sur son nid, dans la forêt de Lussac, en juin 1829.

Balbuzard tluviatile, Pandion haliœtits Lesson. Assez rare,a été tué à Chauvigny, Gençais, la Roclie-Posay.

Circaète Jean le blanc, Circaètus gallkus Vieillot. Sédentaire dans notre département ; quelques individus sont tués chaque année en forêt de Moulière, ils nichent régulièrement.

RoUier ordinaire, Coracias garrula Linn. Mon père a noté la capture d'un Oiseau de cette espèce, faite en 187S, en forêt de Mou- lière.

Guêpier vulgaire, Merops apiaster Linn. Une bande d'une ving- taine de ces Oiseaux resta plusieurs jours autour des ruches d'un instituteur de Migné-les-Lourdines, qui en tua plusieurs le 4 mai 1905.

Tichodrome échelette, Tkhodroma muraria lUiger. A été observé plusieurs fois au printemps et à lautomne, à Poitiers même, sur les murailles de la cathédrale.

Casse-noix vulgaire, Aucifraga cai'iocatactes Tem. De passage très irrégulier en automne. En novembre 1902, plusieurs de ces Oiseaux ont été tués dans de grands bois, près de Saint-Julien-l'Ars.

Bec croisé des Pins, Loxia curvirostra Linné. Passe à des in- tervalles éloignés en troupes nombreuses. Des passages ont été observés en juillet, septembre, novembre et mars.

Plectrophane des neiges, Plectrophanes nwalis Ney. et Wolf. De passage accidentel dans notre département. J'ai conservé plu-

145 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 190o

sieurs mois en cage un beau spécimen de l'espèce, pris au trébu chet, en janvier 1902, dans les faubourgs de Poitiers.

Traquet oreillard, Saxicola anrita Temminck. Se montre accidentellement en Poitou. Figure dans plusieurs collections ornithologiques de la région.

Jaseur de Bohême. Ampelis garndus Linné. N'a été tué qu'une seule fois à ma connaissance, en 1866.

Syrrhapte paradoxal, Syrrhaptea paradojois Licht. Une collée tion de Poitiers possède un exemplaire tué en 1904, le seul dont j'aie entendu parler.

Outarde barbue, Otis tarda Linné. Très rare dans le départe- ment. Une fut tuée vers 1885, près de Saint-Julien-l'Ars.

Ibis falcinelle. Ibis falcinelhis Temminck. Également très rare en Poitou; a été tué le l*""" septembre 1902, à Gençais.

Stercoraire pomarin, Slcrcnrarius pomariims Vieillot. Je n'ai eu connaissance que d'une seule capture d'un jeune individu, faite en 1902, à Neuville, il s'était abattu sur des cadavres de jeunes Lapins.

Labbe cataracte, Stercorarius cataractes Vieillot ex Linn. Un Oiseau de cette espèce fut tué en 1904, sur les rives du Clain, à Iteuil.

Bernache cravant, Bernicla brenta Steph, De passage acciden- tel aux époques de grands froids; a été tuée en janvier 1905, sur le Clain, dans la ville même de Poitiers.

NOTE SUR UN NÉMERTIEN RECUEILLI AU TONKIN PAR M. L. BOUTAN

PAR

L. JOUBIN

professeur au Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

Parmi les animaux que m'a récemment envoyés du Tonkin notre confrère L. Boutan, directeur de la Mission permanente en Indo-Chine, se trouve une Némerte d'assez grande taille qui pré- sente quelques particularités intéressantes.

L'animal a été trouvé le 13 juillet 1905, dans la baie d'Along, à la pointe du Talus, à marée basse, sur le sable humide, près du rivage. Lorsqu'il était vivant, l'animal mesurait environ 25 centi- mètres de long et un centimètre de largeur maximum. La conser- vation dans l'alcool l'a fait diminuer d'un quart environ.

SÉANCE DU li NOVEMBRE 1903

14o bis

M. BouTAX ma C()iiimuiii(|ué quelques indications de forme et de couleur prises sur lécliantillon frais, ce qui a une jurande impor- tance, car son séjour dans l'alcool la presque entièrement décoloré et a beaucoup modilié la disposition des plis et des fentes delà tète.

La couleur de l'animal frais était rose saumon, un peu plus rose sur la face ventrale, un peu ])lus saunion sur la face dorsale. Cette

B

I

\

Cerebratulus velatus. A. Aspect de l'animal vivant, vu par la lace dorsale, de grandeur naturelle. H. La tète de l'animal vivant, vue de prolil. C. La tète vue par la face ventrale dans l'animal conservi-. T). La tt'te vue de profil chez l'animal conservé. E. I^a trompe de grandeur naturelle.

dernière était parcourue par trois bandes blanchâtres longitudi- nales, lune médiane, les deux autres marginales. Les deux bandes saumon alternent donc avec les trois blanches qui sont en outre bien plus étroites.

L'alcool a non seulement changé la coloration générale, mais encore il a presque effacé les bandes blanches marginales. Celle

Bull. 8oc. Zool. de Kr., 190.";. xxxii 10

\M\ SÉANCE DU 14 NOVEMBHE 190."j

du milieu a complètement (lis])aru et même elle est remplaeée j)ai' une ligne brunâtre due probaljlement à la difïusion du pigment contenu dans le liquide de la gaine ])roboscidienne sous-jacente.

La tête, d'après le croquis de M. Boutan, était plate, allongée, lancéolée et couverte d'une forte tache dorsale de pigment noir; sur les bords des fentes latérales on voyait deux lignes noires onduleuses.

Sur l'échantillon conservé, la tète s'est fortementconlractée et il s'est produit un pli profond circulaire qui la sépare du corps, juste au-dessus de la bouche. 11 est fort probable que cette séparation n'était pas aussi tranchée sur l'animal frais.

D'autres plis se sont également produits sur la tète; ils ont dé- formé les fentes céphaliques, qui ne sont plus conformes aux indi- cations de M. BoLTAX ; les deux lignes noires qui les bordent ont disparu. Je crois devoir donner un dessin de face et un autre de prolil de la tète ainsi modiliée à côté du dessin qui la représente à l'état frais; la comi)araison est intéressante et peut être utile pour la détermination ultérieure d'autres échantillons conservés.

Deux détails importants se remarquent chez cette Némerte. C'est d'abord une forte tache pigmentée noirâtre autour de l'orilice de la trompe, au point de rencontre antérieur des deux sillons céphali- ques. L'orihce qui est relativement loin en arrière de la pointe de la tète et qui est grand le })araît encoi'e plus par suite de cette pig- mentation abondante qui l'entoure.

C'est ensuite, au-dessus de l'orihce buccal, (|ui est relativement petit, une sorte de membrane mince et transparente tendue transversalement qui recouvre la commissure supérieure comme d'un mince voile. Je ne connais aucune autre Némerte pourvue d'une membrane buccale aussi caractérisée. L'intérieur de la bouche est garni de plis radiés très nets et régulièrement espacés.

La pigmentation noirâtre du dessus de la tète euipèche de voir si elle porte des yeux.

Le corps est très aplati, un peu plus saillant sur les lignes média- nes dorsale et ventrale, de sorte que sa section est losangique, comme c'est d'ailleurs la règle chez les formes nageuses côtières et en particulier chez les Cerebratulus. La portion terminale du corps est plus arrondie, dépourvue de filament caudal, ce qui per- met d'écarter cette Némerte du genre Mkrura.

M. BoiTAX signale la trompe comme étant énorme. Je n'ai pu en examiner qu'un fi-agment ayant .') ou (5 centimètres et qui me parait en être la moitié.

SÉANCE DU li .NOVEMBRE 190.') 147

l*ar sa loriiie générale, celle de sa seelioii transversale, son ha- bitat, ses bandes marginales, la forme de sa tète, cette Némerte a[)partienl certainement au genre Cerebratulus et elle se rapproche du groupe dont C. marginatus est la forme type.

Je crois devoir en faire une espèce nouvelle, à laquelle je donne le nom de Cerebratulus velatus.

Séance da !2S iiocembrc l'JOJ.

PKÉSIDENCE \)L l'KUl' ESSEUll JOLBIX, l'UÉSIDENT.

M. HéruLel sexcuse de ne pouvoir assister à la séance.

M le Président annonce le décès de M. (î. Lexnieh, directeur du Musée dliistoii'e naturelle du Havre.

Il adresse les félicitations de la Société à M. F'red Vlès, nommé pré])arateur de Zoologie à la Faculté des sciences de Paris (labora- toire de RoscolT) ; à M. de Beaichami', lauréat de la Faculté de Méde- cine de Paris (médaille d'argent) i)our sa tlièse sur les Cestodesdes Sélaciens ; à M"'' Loyez, reçue docteur devant la Faculté des sciences de Paris, avec une thèse sur les œufs méroblastiques à vitellus abondant.

M. DE Re.nessr de Dlivexbode, présenté à la précédente séance, est proclamé Membre de la Société.

M. Bavay, en son nom et au nom de M. Tillier, fait une commu- nication sur la répartitiou des Mollusques testacés dans le canal de Suez.

M. le 1)1' Troiessart donne lecture de la communication sui- vante de M. (îalien Mixgaid, conservateur du Musée de Nîmes :

(( Jai eu en mains, le l.') octobre 190."), un Eider mâle jeune, cap turé en Camargue, sur les bords de la mer, près les Saintes-Mariés. Cet Oiseau était d'une maigreur extrême. Il fut pris à la main par une personne qui, le voyant épuisé, sélança à sa poursuite et fut assez heureuse pour l'attraper. Ce Canard fut apporté aux Saintes- Mariés aucun des vieux chasseurs ne le reconnut. C'est alors qu'un de mes amis, archéologue et peintre distingué, M. Ivan Pra nishnikofï. me l'envoya pour en savoir le nom.

(( La capture d'un Eider. dans la première ([uinzaine d'oclobi'e, est un fait des plus rares pour la région méditei'ranéenne. II y a trois ans, en 1902, aux mois de novembre et décembre, par des températures de ."> et 7 degrés au-dessous de 0, deux Eiders jeunes furent tués surlesbordsdu Petit Rhône, près Saint Gilles (dard). »

M. DE Real'c.ha^u' rend comjjte du premier Co/<///v'.s- /'(v/r/Y////'////t'r- it al ional d' A iialomie, ienu îx (ienève du (1 au Kl août 190."). 11 était formé jiar la réunion, i)Our une séance générale simultanée, de

SRAXCR Dr 2S XOVRMRMK I !)().') 11!)

ciiuj sociétés : Anatomical Society of (jrfat Britain and Iroland, Ami- tomische Gesdlschaft, Aitaociationdes Anatomistes, Association of Ame- rican Anatomits, et Unione Zoologica Italiana, dont les bureaux réunis formaient le bureau du Congrès et dont les présidents fonction- naient à tour de rôle. Vn bureau et un comité local avaient été constitués sous la présidence du iirofesseur Etf.rnod, tous les professeurs suisses d'anatouiie avaient adhéré et les anatomistes non membres d'une des Sociétés fédérées étaient cordialement invités. Plus de tiois cents conjuressistes étaient réunis à (lenève, parmi lesquels la Société Zooloi^ique était représentée par Mi''^^ Fol et Lovez, MM. dk Bi:aicha.\ip, Bedot, BuGNmN, Field. Kuxstler, Lauxois et Toi'HNEL'x. Durant les quatre journées du Congrès, les communications eurent lieu le matin dans VAula de l'Université, les démonstrations l'a près-midi dans le bâtiment de l'Ecole de Médecine, était égaleuient organisée une exposition des industries se rap- portant aux sciences anatomiques.

Le mardi H août eut lieu à l'Université linauguralion du busle du professeur H. Fol. Des discours furent prononcés par soji ancien collaborateur, M. Sarasin. au nom du comité du monument; par M. le conseiller d'Etat Mussard, au nom de l'Elat el de la Ville de (ienève; par M. Martin, recteur de l'Université, au nom decelleci ; par le professeur Waldeyer au nom de la science allemande. Tous retracèrent la carrière du savant. Enfin M. Henneguy apprécia ses travaux et sut revendi((uer la part de la France, avec laquelle H. Fol avait tant de liens. Une couronne a été également déposée au monument récemment inauguré de Michel Serveï.

Parmi les nombreuses communications, pour la plupart d'inté- rêt zoologique, ([ui ont été produites, je ne citerai, en raison de leur intérêt général, que trois motions : vœu du professeur Prex.\nt tendant à perfectionner le mode de pul)lication des docu ments anatomi(iues : vœu deM .Chaîne tendantà la nominationd'une commission chargée d'établii- une nomenclature myologique uni- verselle, applicable dans toute la série des Vertébrés; vœu du pro- fesseur Renaut tendant à cequ'à l'avenir, pouréviterFécourtement des communications et de la discussion, dont on a vu les fâcheux résultats, les premières fussent imprimées etdistribuéesà l'avance.

Tous nos remerciements à M'"'' Fol, à MM. Bugnion et Eterxod, ainsi qu'à tout le comité local, à l'Association des intérêtsdeGenève, à l'Etat et à la Ville, pour les fêtes et réceptions aussi brillantes que cordiales dont ont bénéhciéles congressistes, qui tous emportèrent de cette réunion le meilleur souvenir.

|,")() SÉANCE l)[J i(S NdVEMRIîK lilO.'i

INTÉSESSANTE CAPTURE ORNITHOLOGIQUE AUPRÈS DE SAINT-OMER

(Pas-de-Calais)

PAR

Charles VAN KEMPEN

J'ai eu la bonne fortune de trouver, au marché de Saint-Omer. un Palmipède tué le 2.',') mars 190."), sur un élani>\ dans nos marais et qui n'avait jamais été signalé dans notre dé|)artement. C'est une Oie d'EgT]»te femelle, adulte, en j)himage de noces, CJienalope.r vegyptiaca Linn. Klle était seule et aucun autre sujet ne laccom- gnait. Cette espèce passe régulièrement en (îrèce et sur la mer Noire; accidentellement en France, en P)elgifpie. en Angleterre et en Allemagne. M. de Norcuet, dans son catalogue très com plet des Oiseaux du nord de la France, paru en 18(5;'), ne cite l'Oie d'Egypte que parmi les races domestiques. Marcotte, en lS(iO, dans les Veilébrés del'arrondissement d'Abbeville. n'en faitpasmenlion. J'avais d'abord cru que cet Oiseau avait pu s'échapper, soit d'un Jardin d'acclimatation, soit d'un i)arc particulier; mais après un examen approfondi, j'ai conclu que cette Oie était un individu sau- vage; car, lors(|ue l'on tient des Palmipèdes peu familiers en cap- tivité, on les éjointe toujours afin d'éviter qu'ils ne s'envolent; en- suite les ongles des j)attes sont usés chez les Oiseaux qui n'ont pas leur entière liberté, à cause de leur séjour sur la terre, tandis ([ue ma femelle les a longs et aucunement détériorés.

Je ne connais qu'une paire adulte d'Oies d'Egypte, tués en chasse, dans les collections ornithologiques du Pas-de-Calais. Elle se trouve chez M. Le Sergeant de Bayenghem, au Château d'Upen près de ïhérouanne; elle a été capturée au Crotoy, en novembre 190(1.

Ee très riche cabinet ornithologique de M. de Bavenghem, trop peu connu, contient des raretés, jjarfaitement empaillées par leur possesseur, entre autres, provenant de noire région et de la baie de Somme : l'Epervier majeur {Accipiter major Degl.) ; le Milan noir (Milvïis ater Linn.); la Buse vulgaire [Buteo imlgaris Linn.) et la Buse l)attue (Archibuteo lagopus Brùnn.) en superbes variétés; le Canard |)ilet, cf, adulte {Anas muta Linn.) variété albine; la Macreuse l»rune (Oïf/emiff /"?/sca. Linn.) variété avec la tète et la couverture des ailes blanches; de magnifiques Echassiers et Palmi|)èdes en complet plumage de noces, qui arrêtent l'attention des visiteurs, ainsi (|u"un grand nombre d'autres pièces, qu'il serait (l'oplong de citer.

SKANCIi 1)1 2S NONEMBHi: llM),i l.'il

FLAMANT ROSE (PHiENlCOPTERUS ROSEUS Pall.) TUÉ PRÈS DE DUNKERQUE.

PAR

Ch. VAN KEMPEN

l'u Oiseau excessivement rare, et dont la capture est tout à fait fortuite dans notre région a été tué le 18 octobre 190;'» à Saint-Pol, près de Dunkerque. C'est un Flamant rose {[^hœnicopterus ^o.sr?^s Pall.) adulte. Ce Palmipède, commun en Afrique, se rencontre dans le midi de la France, nuus accidentellement dans le nord, Ion ne cite que deux ou trois exemplaires provenant de nos dépar- tements.

REMARQUE SUR UNE INCUBATION DE BUSES VULGAIRES {BUTEO VULGARIS Linn.)

PAR

Ch. VAN KEMPEN

Un de mes amis, chasseur passionné, me racontait dernièrement la remarque suivante, qui me paraît intéressante à noter. Au prin- temps dernier son attention avait été attirée par une paire de Buses vulgaires [Buîeo vulgarh Linn.), qui établissait son nid au sommet d'un Chêne. Lorsque la femelle se mit à couver, il la tua; le lende- main, passant par le même endroit, il aperçut un second Oiseau sur le nid, il le tira et, en le dépouillant, il constata avec surprise, que c'était une seconde femelle. Le mâle l'aura sans doute décidée à remplacer sa compagne morte et elle accomplissait sa besogne cons- ciencieusement. Pensant le nid abandonné, le chasseur fut ([uel- ques jours sans venir dans la région se trouvait le nid ; aussi, fut-il fort étonné, quand il y passa, d'apercevoir une troisièmeBuse sur les œufs. C'était le mâle, qui, il faut le présumer, n'ayant pas trouvé de troisième femelle, avait pris le parti de mener à bien sa couvée, ce qu'il ne put faire, car une balle vint mettre fin à son projet.

MÉTHODES NOUVELLES POUR RÉUNIR ET CONSERVER LES COLLECTIONS DE PETITS MAMMIFÈRES.

PAR

le D' E. TROUESSART

Par suite des exigences de la science moderne, la manière de

152

sl':ax(:e du 2.8 novembre 1905

former et de conserver les collections de INIainmifères s'est com- plètement modifiée depuis 30 ans. A côté des collections de Mammifères montés exposés dans les

Fiii. 1.

Potils Mainiiiifcros (Rondeur cl Chauve-Souris), préparcs suivant la méthode anuTicaiiic jioui' les colleetions de Laboratoire.

j^aleries i)uljliques. on exii;e aujourd'liui des collections beaucoup plus nombreuses de Mammifères en peaux. Les premières sont

SKANr.F, i»r 2S .\()vi;miîhk lilO."» lo.'H

destinées à la vulgai-isalioii des notions de Zooloi^ie parmi les gens du monde, et pour cela quelques types de chaque genre, choisis parmi les espèces les plus répandues, suffisent largement. Les autres, au contraire, sont destinées à servir aux études des natu- ralistes de profession et doivent rester dans les laboratoires, ]iar leur nature même (peaux plates ou très légèrement bourrées), elles tiennent peu de [jlace dans les tiroirs et les carions. Ces spé- cimens doivent être aussi nombreuxqne possible, afin (jue Ton puisse étudier l'espèce dans les deux sexes, à tous les Ages, dans toutes les saisons et sur tous les points de sa répartition géographique.

Ceci ne peut pas toujours s'appliquer aux .grandes espèces, trop difliciles à se procurer et trop encombrantes, mais s'applique très facilement aux petites espèces, qui représentent plus des trois quarts de la classe des Mammifères, et qu'on peut se procurer en nombre et très aisément au moyen de pièges très simples tendus pendant la nuit.

Les naturalistes américains sont entrés les premiers dans cette voie: aujourd'hui, dans les grands musées de Washington, de New-York et de Chicago, il est telle espèce de petit Rongeurqui est représentée par plus de 300 spécimens, provenant de tous les points du vaste territoire des Etats-Unis. Ces300 spécimens en peau, rangés méthodiquement sur plusieurs épaisseurs, dans un tiroir ou un carton, tiennent peu de place, tandis que, montés* ils occu peraient un espace énorme dans les galeries, tout en devenant beaucoup moins propres à l'étude.

Si l'espèce est très disséminée et comprend plusieurs sous-espè- ces, le nombre des spécimens augmente. 11 n'est pas rare de voir un type spécifique, avec ses sous-espèces, représenté par 1.000 à 1.200 spécimens.

Lorqu'on a besoin détudierces spécimens, rien de plus facile que de les étaler sur unegrandetableoùonles passe facilementenrevue.

Ces collections s'accroissent continuellement par des échanges. Mais pour que ces échanges soient possibles et vraiment utiles, il est indispensable que les peaux soient préparées suivant une méthode toujours la même et qui permette de placer un spécimen nouveau dans la collectio7i, saïis qu'il y fasse tache par sa préparation défectueuse ou son attitude irrégulière, comme c'était presque toujours le cas avec les anciens procédés de taxidermie.

Pour arriver à ce résultat, les musées ont édité de petites bro- chures, avec figures, indiquant en quelques pages les procédés les plus simples pour préparer les peaux et pour les disposer dans

l.")'! SÉANCE Di: 28 NOVEMBRE 1903

rattitiide requise et toujours la même, qui permet de classer le spécimen immédiatement à la place qui lui convient dans la collection, sans être forcé de le ramollir pour lui donner une meilleure position.

Ces brochures, répandues à profusion sur le vaste teri'itoire des Etats-Unis, parmi les correspondants de tout genre, voyageurs- naturalistes, marchands naturalistes, instituteurs primaires, agents forestiers, ont formé d'excellents taxidermistes, ([ui rendent aujour- d'hui à la science des services incalculables.

Le département de la Mammalogie du British Muséum de Londres est entré dans la même voie en éditant une courte Notice (pii donne, en deux pages, tous les renseignements nécessaires pour |)réparer correctement une peau de petit Mammifère et la placer dans l'attitude qui lui permet de prendre place immédiate- ment dans les collections de cet établissement (je reproduis ci- après le texte de ce document).

C'est une erreur absolue de croire que la faune mammalo- gique de la France soit actuelleiuent bienconnue: c'estle contraire qui est vrai. Tout est à faire dans cette voie, même après les travaux de Gerbe qui datent de ."iO ans (1).

Des Américains et des x\nglais, venus eu France en simples touristes, ont découvert des espèces de Mammifères nouvelles dans les Alpes et les Pyrénées françaises !

J'ai donc raison de dire qu'il n'est pas besoin d'explorations lointaines richement subventionnées pour enrichir nos collections nationales. En intéressant à ce genre de recherches, par une connaissance exacte des faits et par la distribution de la feuille ci- après, les instituteurs, les marchands-naturalistes, les gardes- forestiers et jusqu'aux simples taupiers, on formerait sur le terri- toire de notre belle France, aux sites si variés, tout un réseau de taxidermistes bien stylés, qui réuniraient pour nous des collections d'un prix inestimable. D'abord elles nous feraient connaître une faune qui nous est moins familière que celle du Congo ou de Madagascar; puis elles nous permettraient de faire avec l'Amé- ri(|ue et les auti'es régions de l'Europe des échanges excessivement fructueux |)Our nos propres collections.

La dépense, en tous cas, serait excessivement minime, surtout si des distinctions honorilîques, accordées avec discernement, montraient à nos instituteurs primaires, si modestes et si dévoués

(Il l^'llo de Corso, notammont, aurait besoin d'une exploration scientifique qui n'a jamais été faite et qui donnerait très probalîlenient des résultats inattendus.

SKA.Xr.K 1)1" iS NOVKMHRE 190.")

loo

Ja valeur (jne nous atlaclions à leur précieux concours. Les résul- tats obtenus par les Musées scolaires que l'on a pu voir aux diver- ses expositions prouvent que le projet exposé ici est réalisable.

La Notice qui suit a été rédigée en Anglais par M. Oldfield Thomas, premier Assistant de Mammalogy au Bristish Muséum, en ISDij. Je lai traduite en français, sur sa demande, atin qu'on ])uisse la dislribuei' dans ions les jiays l'on parle notre langue.

Instructions pour préparer les petits Mammifères en peaux (1).

I. Lanimal fraîcbement tué étant placé devant vous, écrire l'étiquette. Celle-ci doit porter un numéro d'ordre, la localité, l'alti- tude au-dessus de la mer. le sexe, la date et les mesures suivantes.

/)■ T'^ouessarl

wmf/a^//j!v/y^jm'y^/^yyy^//yAy^/^yA)m^^^^

V\'^. 2. Petit .Mammifère (lionaeur), préparé d'après l'instruction du lirdi^h Mitiieuiii de Londres, pour les collections de Laboratoire; mesure de l'oreille, de la queue et du pied à l'aide du compas.

en millimètres, piises sur l'animal en cbair : longueur 1" de la tète et du corps ; 2" de la queue sans la toufïe de poils terminale ; 3" du pied postéiieur sans les ongles ; et de l'oreille, de l'échancrure de la base à la pointe. (Ces mesures sont prises à l'aide d'un compas que l'on reporte sur une règle divisée en millimètres.) Pour les deux premières mesures, le corjts doit être étendu (sur la table) autant (juil est ytossible : la queue doit être redressée à angle droit avec la ligne du dos et les mesures doivent être pinses à partir de l'angle ainsi formé. (Voyez les figures.) L'étiquette portera en outre,

(I) En hiver, les animaux fraîchement tués peuvent voyager sans être préparés, (liiand la distance n'est pas considérable ; il suffît d'ouvrir l'abdomen et d'en retirer les viscères. Les Chauves souris vivante>< voyai^ent très facilement en toute saison.

1;)()

sKANci': ur ÎH novk.mhue !!)(>.")

de l'autre côté, toutes les notes nécessaires pour bien préciser la localité le spécimen a été pris.

EXKMI'LE dEtIOCETTE.

RECTO

VERSO

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Q "V (Kspacc pour li' nom soienlifique).

\ Corzt' (M.-et-Loire) Si(|ii,iliin'

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Prairies au bord du Loir. I.~i00

2. 4.

40 10

(['ii'(jf il rcssiiiij

Il importe que la place des diverses indications, la façon d'écrire les dates et la direction de la légende (en partant de la ticelle) soient exactement comme dans l'exemple ci-dessus, de manière que des peaux d'origine dilïérente soient toutes étiquetées de la même uianière.

II. Ouvrez la peau en coupant le ventre depuis l'extrémité du sternum jusqu'à l'anus ; séparez à droite et à gauche les membres postérieurs et coupez les pattes à l'articulation du genou ; nettoyez les os de la jambe des principaux muscles et séparez la peau jus- qu'à la queue. Alors saisissant solidement la peau à la base de la (jueue entre l'ongle du pouce et celui de l'index, ou en se servant de la fourche d'un bâton fendu, on dépouille les vertèbres caudales à l'aide de cette pince ; on renverse la peau par dessus la partie anté- rieure du corps, pour dépouiller les épaules et la tête; on sépare les pattes antérieures au coude et l'on prend grand .soin de ne pas couper la peau lorsqu'elle passe par-dessus les yeux ; la peau est enfin complètement séparée de la bouche en coupant avec soin tout autour des lèvres. Pendant toute cette opéi-ation. de la sciure de bois très fine est d'une grande utilité pour garder les uinins, et par suite le pelage de l'animal, secs et sans souillures.

III. Nettoyez avec de la .sciure de bois la face interne de la peau du sang, de la graisse, etc, puis enduisez-la partout de savon arsenical (1), en prenant soin toutspécialementd'en enduire l'inté- rieur des membres. On ne doit mettre aucun poison, ni particu- lièrement de la poudre d'arsenic, sur les faces externes de la peau. Mais le poivre, la naphtaline, le camphre, peuvent servira préserver les peaux des Teignes pendant le voyage.

IV. On retourne la peau le poil en dehors, et l'on remplit la

(1) Dans les climats humides l'acide arsénieux en poudre doit servir à séclier les peaux, mais il faut éviter d'en respirer pendant l'opération et d'en répandre sur le cùti' poilu de la peau.

SÉANCt: UC 2(S NOVKMlîlti; lUO.'i l.")7

cavité du corps avec de l'ouate de coton, que l'on introduit antant (|ue possible d'une seule pièce ; on peut encore renverser la peau |)ar-dessus louate en poussant la pince par dessus la face poilue de la peau depuis lextréniité de la queue, et saisissant la masse de coton par la bouche. (Dans les climats troi)icaux on peut verser sur le coton (|uelques gouttes d'acide phénique ou d'un autre désin- fectant pour écarter les Insectes.) On prendra soin de remplir la peau sans la bourrer outre mesure et Ion s'appliquera à remplir toutes les peaux d'une façon égale. Prenant alors until de fer droit assez long- pour aller de l'ouverture antérieure du ventre au bout de la ({ueue, et l'aiguisant, au besoin, à l'une de ses extrémités, on l'entoure d'une spirale de coton suffisante pour remplir la peau de la queue et on l'enduit de savon arsenical ; puis on pousse l'extré- mité pointue jusqu'au bout de la queue, et l'on cache l'autre dans le ventre en l'enveloppant du coton qui remplit cette partie. On pousse une petite boule d'ouate dans la peau vide des quatre meni bres. Entin on coud l'ouverture du ventre, et on attache l'étiquette au talon droit.

V. On dispose la peau ainsi préparée sur une planchette de bois ou de liège, en étendant les pattes antérieures en avant, et les fixant au moyen d'une é])ingle piquée dans le milieu de la paume des mains. On aura soin de rapprocher les pattes le plus possible du cou et de la tète, de manière à éviter que les griffes ne s'atta- chent aux autres peaux lorsque plusieurs seront empaquetées ensemble dans une même boîte. On tixera de la même manière les pattes postérieures dirigées en arrière, la plante du pied en dessous et rapprochée des côtés de la ([ueue. Il est très important que les pattes antérieures et postérieures ne forment pas saillie latérale- ment et ne puissent se recourber en séchant, et que les doigts et les orteils restent rapprochés et parallèles sans former de saillies en dehors.

VI. Pendant que la peau sèche, on veille à ce qu'elle prenne une ai)i)arence aussi naturelle que possible, à ce (|iie les oreilles restent plates et dressées.

VII. Le crâne ayant été séparé du tronc, on l'étiquette avec un numéro correspojidant à celui de la peau, et on le laisse sécher. Sous un climat sec, on peut presque se dispenser de le nettoyer de la chair; même sous un climat humide, si ce crâne peut être placé dans de la sciure de bois artiliciellement desséchée, on peut égale- ment s'en dispenser en partie; mais tout au moins on doit enlever les yeux et la cervelle, en prenant soin, lorsqu'on extrait celle-ci,

Iij8 SÉANCE L»U :2s NOVEMBKI': IDUo

de ne pas abîmer la partie postérieure du crâne. D'une façon géné- rale, on ne doit dépouiller le crâne qu'autant qu'il est nécessaire, étant donné le climat, pour euipêcher ([u'il ne pourrisse. Il vaut mieux le sécher naturellement ou artiliciellement; on ne doit pas le saupoudrer d'arsenic ou d'autres poudres chiiuiques, les Insectes étant écartés par l'euiploi de boites en fer-blanc fermant berméti- ([uement et l'emploi d'un peu de napbtaline ou d'un autre désin- fectant placé dans la boîte.

VIII. Empaquetez séparément les peaux, lor<[u"elles sont sèches, dans de petites boites, en ayant soin de les envelopper d'un peu de cotoH pour les empêcher de se froisser entre elles; on ne doit pas les rouler séparément dans du papier à moins que les exigences du voyage ne rendent cette manière de faire absolument nécessaire.

Il est bon d'avoir avec soi un carton à Insectes à foiid de liège, dans lequel les jjlaques de liège peuvent être lixées pour le voyage. Lorsque les peaux sont à demi sèches, elle peuvent être enlevées de dessus les plaques de liège et Hxées à l'aide d'épingles l'une près de l'autre dans la boîte elles voyagent en sûreté et sèchent en même temps.

IX. Les ChauveS-Souris doivent être fixées à laide d'épingles, comme les autres animaux, les ailes repliées de chaque côté du corps de manière à ne pas cacher le pelage du ventre. Les pouces doivent être dirigés en- dedans ou en arrière, non en dehors. Un ou deux spécimens de chaque espèce doivent être, autant que possible, conservés dans l'alcool.

Le dépouillement des animaux de grande taille se lait iiéeessairenieiil il'une manière un peu différente, mais l'étiquetage et le maniement des peaux doit être conforme à ce qui précède, sauf (|ue. lorsque la longucui- du corps ajoutée à celle de la queue dépasse 7."» centimètres, la queue doil être rabattue sous le ventre, tandis (|ue les patics antérieures cl posté- rieures sont dirigées en arrière. La longueur totale de toutes les peaux de moyenne taillé (Renards, ctc), ne doit pas dépasser s'il est possible 75 centimètres ; les peaux (pii dépassent cette dimension seront réduites en dirigeant les pieds de derrière en avant, ou même eu repliant la peau sous le ventre.

On désire en général tous les petits Mammifères même connnuns (pdurvu qu'ils ne soient pas domestiques ou habitants des maisons) c'est-à-dire les Ecureuils, Rats, Souris, Musaraignes, Taupes, Chauves-Souris, Relettes Hermines, etc. II ne faut pas craindre d'envoyer trop d'individus de la même espèce, |iourvu qu'ils soient préparés et étiipielés avec soin, comme il est indi(jué ci-dessus ; ces instructions, cependant, doivent

SÉANCE DU 28 NOVE.MBUE lîH).") \")\i

néccssairompiil être niodiliées dans le cas de spécinipiis récoltés pour In tente. Des séries de peaux représentant les différentes saisons sont aussi intéressantes.

Ces animaux peuvent être obtenus principalement en plaçant des pièges en bonnes places ; les sentiers et les terriers creusés par les Rats serviront d'indication pour cela. Le collectionneur doit avoir un certain nond)re de petits pièges en métal ; il se servira aussi utilement des pièges en usage dans le pays il se trouvera. Des pièges à trébuchet formés d'un vase de verre ou de métal enterré au niveau du sol, donnent aussi un excellent résultat.

Cette notice de deux });iges ( recto et verso), inipriniées sur une seule feuille, condense comme on voit en quelques lii^nes tout ce ffu'il est nécessaire de savoir pour bien pré|)arer un petit Mammifère. Le British Muséum y joint une i)etite règle de 10 centimètres de long, graduée en millimètres et achetée en France. En effet, il n'est pas inutile de rappeler (jue le mètre et ses subdivisions nont pas encore cours légal en Angleterre. La fabrication de règles sub- divisées en pouces et en lignes est seule autorisée parla loi. J'ai donc fait expédier à M. Thomas, par grosses, cette petite règle si commode, que l'on trouve cbez nous, pour un piix si modique, dans tous les bazars sous le nom de double-décimètre, et ([ue le Brilish Muséum envoie maintenant à tous ses corres|)ondants, qui doivent s'en servir pour mesurer exactement l'animal frais, avant toute i)réparalion.

DIAGNOSES D'AMPHIPODES NOUVEAUX PROVENANT DE L'EXPÉDITION

ANTARCTIQUE DU FlUyÇAIS

l'A n

Ed. CHEVREUX.

l. LYSIANASSIDAE

CHEmiMEDOX DEXTIMANIS nOV. Sp.

N"« 24G, iTlJ, 388, 098. 8111, 822. île Wandel etile Wienke, draga- ges par 20 à 40 mètres de profondeur. Nombreux exemplaires.

FemeUe. Corps modérément obèse, mesurant 10™^ de longeur. Tête plus longue que le premier segment du mésosome, lobes laté- raux prolongés, subaigus. Plaques coxales des quatre premières paires à peu près deux fois aussi hautes que les segments corres- pondants du mésosome. Plaques coxales de la cinquième paire un

1(50

SÉAXCI': 1)1' 28 NOVEMBRE 190o

peu moins larges {[ue Jiyutes. Angle postérieur des pla(|ues épinié- rales du Iroisième segment du métasome légèrement prolongé en arrière et terminé par une petite dent. Premier segment de l'uro- some présentant une légère dépression dorsale.

Yeux grands, réniformes. Antennes supérieures (fig. l,A)un peu plus longues que l'ensemble de la tète et du premier segment du ]nésosome. Premier article du pédoncule atteignant trois fois la longueur de l'ensemble des deux articles suivants. Flagellum prin- cipal plus long que le pédoncule et comprenant 17 articles. Fla-

Fiii. I. ('hciriniedon ck'tiltinaini>^, nov. sp A, anlennc siipi-riciirL' ; /i, Jintcnne inférieure ; C, gnatliopodc antérieur ; D, gnatliopode postérieur ; E, patte (le la troisième paire ; F, patte de la cinquième paire ; (î, patte île la sixième paire; H, patte de la septième paire; [, uropodc de la dernière paire; J, telson (A, B, X 14 ; C, D, E, V, G, H, X 10 ; I, J, X 26).

gellum accessoii^e 7 articulé. Antennes inférieures (fig. 1,B) un peu plus longues ({ue les antennes supérieures. Quatrième article du l)édoncule beaucoup plus long que les troisième et cinquième articles, qui sont d'égale laille. Flagellum comprenant 19 articles. Epistome ne débordant pas sur la lèvre antérieure. Lobes de la lèvre postérieure régulièrement arrondis. Angle externe du bord trauchant des mandibules jirolongé en l'orme de dent aiguë. Pro- cessus molaire bien déveloiqié. Palpe de la longueur de la mandi- bule et lixé vers son uiiliou, à la bailleur du processus molaiie. Lobe interne des maxilles de la [)remièi'e jiaire terminé ])ar deux soies cilées. Lobe externe bien dévelopi)é, armé de l'oiies épines

SÉAXCIi Di: 2S NOVEMBUE lOO.'j l()l

créiieléos. l'alpo courl, dépassant à peine le lobe externe. Lobe externe des niaxilles de la deuxième paire beaucoup plus large et plus long que le lobe interne. Lobe externe des maxillipèdes n'at- teignant pas tout à fait l'extrémité du deuxième article du palpe, qui est bien développé et se termine par un article dactyliforme.

Gnatbopodes antérieurs (lig. 1, C) courts mais robustes. Carpe triangulaire, jirolongé en arrière pour former un lobe étroit et allongé. Propode rectangulaire, à peu près deux fois aussi longque large, légèrement dilaté à son extrémité. Bord palmaire un peu convexe, per])endiculaire au bord postérieur et garni d'une rangée de petites dents. Dactyle recourbé, un peu plus long que le bord l)alinaire. Cinatbopodes postérieurs ((îg. 1, D) remarquables par le développement du carpe, qui est près de deux fois aussi large que le propode. Exti'émité postérieure du propode prolongée de façon à former, avec le dactyle, un petit organe chéliforme. Pattes des troisième et quatrième paires (lig. 1, E) garnies de longues soies au bord postérieur. Pattes des trois dernières paires (lig. 1, F, G etH)assez courtes, augmentant progressivement de longueur, de la cinquième à la septième paire. Article basai faiblement crénelé au bord postérieur.

Branche externe des uropodes de la première paire beaucoup plus longue que la branche interne. Branche externe des uropodes de la deuxième paire un peu plus longue que la branche interne et de même longueur que le pédoncule. Branche externe des uropodes de la dernière paire (fig. 1, I) beaucoup plus longue que la branche interne, portant trois épines au bord externe et munie d'un petit article terminal. Branche interne ne portant (|ue deux soies au bord interne. Telson (tlg. 1. J) un peu plus long que large et fendu sur la moitié de sa longueur.

Cette espèce, très voisine de Ckcirimedon Fotigurri Walker, en dilïère surtout par la grande hauteur de ses plaques coxales des quatre premières paires et par la dent qui termine l'angle posté- rieur des plaques épimérales du troisième segment du métasome.

Orcho.menell.v m.vcronvx nov. s[).

N«-^ 18(), 11)1 et [\):1. Baie Carthage, 15 mars l!)Oi, dragage, pro- fondeur 40 mètres. Quatre exemplaires.

Corps assez obèse, mesurant 0°^™ de longueur. Tète beaucoup plus longue que le premier segment du métasome, lobes latéraux

Bull. Soc. Zoul. do Ir., I90j. xxxii 11

162

SÉAiNCE hV 28 NOVEMBRE llJUo

très saillants, larges et arrondis. Plaques coxales des quatre premières paires étroites, beaucoup plus hautes que les segments correspondants du niésosonie. Plaques coxales de la cinquième ]taire un peu moins larges que liantes. Troisième seguient du métasoine présentant une légère dépression dorsale et des jilaques épimérales arrondies à laugle postérieur. Premier segment de Furosome présentant une dépression dorsale très profonde, suivie d'une carène arrondie.

Yeux grands, bien conformés, ovales. Antennes supérieures

Kig, 2. Orchoiiienella macronyx, nov. sp, A, antenne supérieure; B, antenne inférieure; C, mandibule; D, maxille de la première paire ; E, maxille de la deuxième paire; F, maxillipède; G, gnathopode antérieur ; H, gnathopode postérieur ; 1, patte de la dernière paire ; J, uropode de la dernière paire; Iv, telson (A, B, G, H. X 26 ; I, X 20 : C, D, E, F, .1, K, X 4(;).

(lig. 2. A) très courtes. Premier article Noiumiiieux, presque aus.si large que long. Flagellum pi'incii>al beaucoup plus court (|ue le pédoncule, (i-articulé. Premier article aussi long ({ue l'ensemble des trois articles suivants. Flagellum accessoire ti'iai'ticulé, ])remier article aussi long (|ue celui du llagelluin princijial. Antennes infé- rieures (fig, 2, B) un peu ])lus longues quelesanlennessupérieures. Dei'nier article du pédoncule moins long que larticle jirécédent. Flagellum 7-articulé, l)eaucoup plus court (|ue l'ensemble des deux derniers articles du pédoncule.

Epistome ne débordant pas sur la lèvre autéi'ieure. Mandibules (lig. 2, (!) robustes, ))rocessus molaire bien développé, palpe fixé ])lus près de l;i hase de la mandibule (|ue le processus molaire.

SlÎANCt; Dl IH NOVEMBRE 1905 163

l^alpe des iiiaxilles de la première paire (lig. :!, D) armé, au bord dislal, de quatre petites dents et d'une épine. Lobe externe un peu obliquement tron((ué. Lobe externe des maxilles de la deuxième paire (tig\ '2, E) un peu plus long- que le lobe interne. Lobe externe des maxillipèdes (tig\ i, F) étroit, natteignant pas l'extrémité du deuxième article du palpe et denticulé au bord interne. Palpe grêle et allongé.

(înathopodes antérieurs (tig. 2, G} robustes. Carpe triangulaire, lobe postérieur allongé, arrondi à lextrémité. Propode large et court, bord palmaire un peu obli({ue, portant quelques petites crénelures et peu nettement délimité du bord postérieur. Dactyle plus long que le bord palmaire. (înatbopodes postérieurs (lig. 2, H) relativement robustes, propode beaucoup plus court et plus étroit ([ue le carpe et légèrement prolongé au bord postérieur. Dactyle l)ien développé, plus long que le bord palmaire. Article basai des jjaltes des trois dernières paires ne présentant pas de crénelures au bord postérieur.

Uropodes de la dernière paire (tîg. 2, J) dépassant de beaucoup les uropodes précédents. Branche interne lancéolée, plus longue que le pédoncule, légèrement crénelée au bord interne. Branche externe de même longueur que la branche interne, aussi large à son articulation avec le i)etit article terminal qu'à sa base, crénelée à l'extrémité du bord interne. Telson un peu plus long que large et fendu sur un peu moins des deux tiers de sa longueur.

Chahcotl\ obesa nov. gen. et sp.

N" 1)1)8. île Wandel, 4 décembre 1904, dans l'estomac d'un Pij(jo- scclia antarctica. Un exemplaire. N'^ 87."), baieBiscoe(îIed'Anvers), lat. S. (i4» ÎJO", Il février 190.'), dragage, profondeur I 10 mètres. Un exemplaire.

Femelle orifjhr. Corps très obèse, long de [Imw ^^ mesurant 7'»»' dans sa plus grande épaisseur. ïéguuients remarquablement épais et durs. Lobes latéraux de la tête prolongés, aigus. Plaques coxales des quatre première^ paires plus de trois fois aussi hautes que les segments correspondants du mésosome. Plaques coxales de la ([uatrième paire (lig. 3, A) prolongées en arrière sur toute la lon- gueur du bord inférieur des plaques coxales suivantes. Plaques épimérales du troisième segment du métasome terminées en ar- rière par un petit crochetaigu. Premier segment de lurosome sur- monté d'une carèue dorsale haute et anguleuse.

164

SÉANCE DU 28 NOVEMBRE ['i)()l')

Yeux grands, bien conformés, réniformes. Antennes supérieures (tig. 3, B) très courtes, à peine plus longues que la léte. Premier article du pédoncule volumineux, deuxième et troisième articles très courts. Flagellum principal 13-articulé. Flagellum accessoire 8-articulé. Antennes inférieures (lig. 3, C) à peine plus longues (juc les antennes supérieures. Quatrième article du pédoncule un peu plus long que les troisième et cinquième articles, qui sont dégale taille. Flagellum l.'kirticulé.

Epistome proéminent, débordant un peu sur la lèvre antérieure,

l'"ig. '.i. Cluorutia oho^a, nov. gen. et sp. A, patte de la t]uatriénic paire; B, antenne supérieure ; C, antenne inférieure ; D, mandil)ulc ; E, niaxillipéde ; V, gnatliopode antérieur : G, gnatliopode postérieur ; H, patte de la cinquième paire ; I, uropode de la dernière paire et telson fA, H, X •"> : H, C, F, G, X 10; D, E, I, X 14).

dont il est séparé par un sinus assez profond. Lèvre postérieure modérément large, prolongements postérieurs courts et non diver- gents. Processus molaire des mandibules (lig. .'î, D) anguleux. Palpe peu développé, plus court que la mandibule et lixé tout près de sa base. Lobe externe des maxilles de la première paire armé de lar- ges éjjines crénelées. Lobe interne terminé par deux soies ciliées. Palpe bi articulé. Lobe externe des maxilles de la deuxiètne paire un peu plus long et plus étroit que le lobe interne. Lobe externe des maxillipèdes (fig. 3, E) très développé, atteignant le milieu du troi- sième article du ])alpe. Quatrième article du pali)e unguiforme.

SÉANCE Dr 2S NOVEMBRE 190.")

(iiiatliopofles antéritMirs (lîii-. lî, F) assez courts. Carpe triangu- laire, propode non siil)('lH''liforme. diminuant régulièrement de lon- gueur, de la base à lextrémité. Dactyle recourbé, finathopodes postérieurs (tig. 3, G) beaucoup plus longs quelesgnatliopodes pré- cédents. ]*ropode ovale, non prolongé au bord postérieur. Pattes de la cinquième paire (fig. .'{, H) remarquables parla formedeleur article basai, qui est brusquement rétréci à sa partie supérieure. Article basai des pattes des deux paires suivantes ovalaire, de forme normale, bord postérieur lisse. Branchies des pattes des cinq dernières paires possédant un lobe accessoire plus ou moins digi- tiforme (fig. 3, A). Branchies des pattes de la sixième paire por- tant un second lobe accessoire digitifoiMue. de l'autre côté du lobe principal. Lamelles incubatrices longues et étroites.

Branches des uropodes de la dernière paire (tig. 3, 1) étroitement lancéolées, plus longues que le pédoncule. Branche interne un peu plus courte ([ue la branche externe et garnie, sur ses deux bords, de longues soies ciliées. Branche externe portant des soies ciliées sur son bord interne et quelques épines au bord externe. Telson ffig'. 3. l) beaucoup plus long que le pédoncule des uropodes de la dernière paire et presque entièrement fendu, chacun de ses lobes étant terminé par une petite échancrure garnie dune épine.

Ce nouveau genre, assez voisin de Menigrates, en diffère surtout par le présence de lobes accessoires aux branchies et par la forme des uropodes de la dernière paire et du telson.

Je suis heureux d'olîrir la dédicace de ce nouveau genre d"Am- phipodes au 1)'' Charcot, chef de l'Expédition antarctique du

Smnce du 1S décembre 100~)

PRKSinEXCE DL' PHOI RSSF.CU .IO[niX. PPiKSmF.XT

M. Pellegrin sexcuse de ne pouvoir assister à la séance.

AI. le Président adresse les remerriements de la Société à M. Gadeau de Kerville. qui sinscrit en qualité de Membre dona- teur.

Sa Majesté le Roi de Portugal remercie de sa nomination en qualité de Membre honoraire de la Société.

M. Bruce, directeur de l'Expédition antarctique écossaise, demande un jeune Zoologiste, qui, moyennant une rétribution annuelle de 3.000 francs, remplirait près de lui les fonctions d'assistant et de secrétaire.

Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse le programme du Congrès des Sociétés savantes qui s'ouvrira à la Sorbonne le mardi 17 avril lîHK). Parmi les questions mises à Tordre du jour, nous signalerons les suivantes :

Repeuplement en Poissons des ileuves et cours d'eau. Aquicul- ture.

Monographies relatives à la faune et à la tlore des lacs français.

Etude géologique et biologique des cavernes.

Applications de la photographie et de la radiographie aux diverses sciences.

Méthodes microphotographiques et stéréoscopiques.

La peste; ses diverses formes et sa propagation; possibilité de sa propagation en France.

Du rôle des Insectes et spécialement de la Mouche vulgaire dans U\ propagation des maladies contagieuses.

Prière de n'envoyer au ministère que des manuscrits entière- ment terminés, lisiblement écrits swr /e recro et accompagnés des dessins, cartes et croquis nécessaires, de manière à ce que, si elle est décidée, leur impression ne souffre aucun retard. Les Mémoires devront parvenir avant le 30 janvier 1000, au 5'' bureau de la direc- tion de r Enseignement supérieur.

SÉANCi; 1)1 \2. DÉCEMIMIE 1*.)0.") IH7

Le D'" Trouessarl fait une conniiunicalion sur la réiiai liliou de lEcureuil en Europe el sur ses principales variétés.

M. DK Bkauchamp présente deux caricatures relatives à la Zoolo-. i^ie el à la Paléontologie.

SUR DEUX POISSONS DU GENRE CIŒNICICHLA DE LA COLLECTION DU MUSÉUM DE PARIS

PAIt

M. LE D^ JACQUES PELLEGRIN

Depuis la publication de la monographie consacrée par moi aux Poissons de la familles des Cichlidés (1), M. C. Tate Kegan, du Bristish Muséum de Londres, a entrepris la revision des Cichlidés américains. Dans une note toute récente sur les Poissons des genres Crenacara, Balmrhops et Crcnicichla{2,),\\ s'écarte parfois un peu de ma manière de voir, (l'est ainsi par exemple qu'il élève au rang d'espèces la prescjue totalité des variétés que je distinguais chez le Cvenkkhia brasilioïKis Bloch. Sans entrer ici dans la discussion des points sur lesquels nos opinions diffèrent, je crois utile de donner dès maintenant la diagnose exacte de deux spécimens de Crenici- chla de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. La description du premier, suivant M. Regax lui-même, demandée être complétée et le second, d'après ce qui se ressort de son mémoire, me semble devoir constituer une variété nouvelle.

(Ihexicichla marmorata Pellegrin.

^Crenicichla brasiUeitsis, var. inarmorata Pellogvin, IÇHKi. Mrni. Soc. Zool. do Fr., XVI, p. 483, fig. 42 n" 4.

H. :j 1/2; T. 1/3: OE. 0; D. XXIV 17; A. 111 II; P. 17;

S. Den. T.; Ec. i:; | IKi | 34; L. lat. f?; Ec. .1. 18. o 14

Longueur du museau contenue 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête; espace interorbilaire 3 fois 1/2. Maxillaire étendu jusqu'au

(1) .1. Pellegrix. Contribution à l'tHude anatomique, biologiquo et taxinomi([uo des Poissons de la famille des Cichlidés. Méiii. Soc. Zool. France, XVI, 19015.

{2) C. Tate Reoan. A revision of the Fishcs of South-American Cichlid gênera Crenacara, Batrachops, and Crenicichla. Fr. Zool. Soc. London, 190."j, i, p. 152 à IGS, pi. XIV et XV.

J68 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1 nO;>

dessous du bord antérieur de l'œil. Ecailles de l'opercule éi>alant celles des flancs. f]cailles denticulées, excepté sur la léte, les par- ties inférieures du thorax et de l'abdomen et antérieurement au-dessus de la lij^ne latérale. 12 écailles entre la dernière épine dorsale et la ligne latérale, 5 entre la ligne latérale supérieure et l'inférieure. Epines dorsales légèrement croissantes à parlir de la 7*^, la dernièi'e contenue 3 fois 3/4 dans la longueur de la tète. Pectorale faisant presque les 2/3 de la longueur de la tète, ventrale faisant la \/i. Pédicule caudal environ aussi long que haut. Cau- dale écailleuse, arrondie.

Jaune clair avec une bande brune irrégulière à la partie supé- rieure du corps et une seconde bande formée par une suite de taches brunes irrégulières et de points au niveau de la ligne latérale in férieure. Base de la pectorale brune. Traces d'une bande brunâtre le long du bord supérieur de la dorsale.

A. 9496. Coll. Mus. ? : Ancien cabinet. Longueur : 270 + iiO = 320 millimètres.

Je considérais ce Poisson simplement comme une variété jmu velle de Creiiicicida hraslliensls Bloch. M. Tate Iîegan dans sa revi- sion des Crenicichla s'exprime ainsi (1) : « Crenicichla brasiliensis var. mormorata Pellegrin is probably a valid species belonging to this section (2), but is insufticiently described. »

(le Poisson se rapproche, en etïet, beaucoup de Crenkkhla lugu- briH Heckel que j'ai rapporté aussi à une variété de C. brasilioi- sis Bloch, mais, si on élève au rang d'espèces les diverses variétés de C. brasiliensis, il n'y a pas de raison pour ne pas considérer comme une espèce nouvelle C. marmomta, qui sécarte complète- ment de C. liigiibris par sa coloration et aussi par quelques autres légers caractères, ainsi qu'on peut s'en rendre compte d'après la descriji-tion donnée ci dessus.

Crenicichla Johaxna Heckel; var. CARSEvr:NNENsis var. nov.

c reuicichla brasiliensis, var. ritiata, Pellegrin, 1903. Mém. Soc. Zool.deFr., .\V1 p. ;',Ki, fig. 42, 1 .

H. 4 2/3; T. 3; OE fi 1/2; 1). XXII Hi ; A. III. 12; P. 17;

s. Den. 7. ; Ec. 18 | 105 \ W ; L. lat. ~ ;Ec. J. 14; Br. 11.

o

18

(1) Op. cit., p. i:;s.

("2) La section dont il s'agit comprend d'après M. lU:ii.^.N : Cr. strigala Giin- ther, C. Ivfjubris Heckel, C. cincla Rogan [C. brasiliensis var. fasciata Pol- loiirin).

SÉANCE nu 12 nÉci'.MRRF: 1905 Hiil

Longueur du museau éiiale à l'espace interorbitaire et contenue 'A fois \/\ dans la longueur de la tète. Narine plus près de lextré- niilé du museau que de l'œil. Maxillaire étendu jusqu'au-dessous du bord antérieur de lœil. Ecailles de l'opercule égalant celles des lianes. Ecailles cycloïdes, 10 entre la dernière épine dorsale et la ligne latérale, (> entre la ligne latérale supérieure et l'inférieure. Epines dorsales très légèrement croissantes, la dernière contenue .'i fois 1/2 dans la longueur de la tète. Pectorale arrondie faisant un peu plus de la moitié de la tète, ventrale contenue 2 fois 1/4 dans la longueur de la tète. Pédicule caudal environ aussi long que baut. Caudale écailleuse, arrondie.

Brunâtre au-dessus, jaunâtre au-dessous, avec deux larges ban- des foncées longitudinales, la supérieure d'abord confondue avec celle du côté opposé étendue depuis la nuque tout le long de la base de la dorsale, l'inférieure allant de l'œil jusqu'à la caudale, elle se termine en s'amincissant (l). Pas de points sur la tète. Deux bandes obliques noirâtres sur la caudale se rejoignant à l'extrémité des rayons médians.

90. 112. Coll. iMus. Entre les rivirres Carsevennc et Cachipour (contesté franco brésilien) : Geay. Longueur : 170 -|- 40 = 210 millimètres.

M. Reoax (2) place, avec un point de doute, ce Poisson que je considérais comme une variété de Crenicichla brasiUensis Bl. dans la synonymie de Crenicichla strigala Gûntber.

Ce Crenicichla adulte s'écarte nettement non seulement par sa coloration, mais encoi^e par ses écailles, toutes cyclo'ides, de l'es- ])èce telle que l'a décrite M. Regan. Il doit prendre place auprès du Crenicichla JohannaUeckel. Il en est même si voisin que je ne puis le considérer que comme une simple vaiiété, car il me paraît difficile d'accorder une valeur spécifique à des caractères tirés simplement de la coloration.

(1) Entre ces deux bandes existent des traces d'une douzaine d(^ lignes foncées transversales.

(2) Op. cit. p. 16o.

170 SÉANCE Dl \2. DÉCK.MHUi: 1!)0.")

LES MOLLUSQUES TESTACÉS DU CANAL DE SUEZ

, PAR .MM.

L. TILLIER, et A. BAVAY,

niroclour du transit du Canal Pharmacion on cliof do la Marino.

de Suez, en retraite.

L'étude de la faune d'une région spéciale l)ien et nettement déterminée est toujoui's intéressante pour l'histoire naturelle géné- rale, puisque c'est en rapprochant les unes des autres et en coni parant ensemble les faunes particulières (ju'on peut arriver à des généralisations et à des vues d'ensemble, qui sont, en dernière ana- lyse, le but linal de la science.

Parmi toutes les faunes régionales que Ion peut envisager, celle des eaux du Canal maritime de Suez est certainement une de celles qui olïre le plus d'intérêt pratique, car elle permet d'étudier des faits biologiques importants en se plaçant à deux points de vue différents. D'une part, en effet, en établissant aujourd'liui uncala- logue complet des espèces marines qui peuplent les eaux du Canal on peut voir comment et jusqu'à quel point s'est peuplé, après une période de 35 années, un milieu nouveau artiliciellement créé. Tandis que, d'autre part, en rangeant, dans ledit catalogue, toutes les espèces d'après la mer (Aléditerrannée ou mer Rouge) elles vivaient avant le creusement de la grande voie maritime ouverte au commerce du monde, on peut rechercher (luelles sont les for- mes qui ont actuellement plus ou moins complètement changé d'habitat. Ce travail a été fait par l'un de nous pour les Poissons (I ) et esquissé par l'autre pour les Mollusques (i); nous présentons aujourd'hui le résultat définitif de nos communes recherches en ce qui concerne les Mollusques testacés.

I^our (|ue le lecteur puisse juger en toute connaissance de cause du degré de confiance qu'on peut accorder au travail que nous soumettons à son examen, nous pensons qu'il est utile de dire, tout d'abord, un mot de la méthode que nous avons suivie au cours de nos explorations des faux du Canal.

Nos recherches ont été poursuivies, en toute saison, pendant trois

(1) Mém. Soc. Znnl. de France, XV, 1902, p. 279,

(2) Bnl. Soc. y.ool. de France, 23 octobre 189cS, p. 101.

sÉANi;r. DU 12 i>i';(;i:.mbkk I1K>."> 171

années consécutives. Des drajiai'es, avec la petiledraj-iie à co(|iiilles ordinaire, ont été multipliés sur toute létendue du plafond du Canal et dans les deux lacs (lac Tinisahet lacs Amers). De très nombreu- ses recherches ont été faites sur les talus, jusqu'à la profondeur qu'on peut atteindre à la main, par des indigènes qui ont pour profession de pécher des coquilles comestibles pour les vendre sur le marché de Port-Saïd. Des employés de la Compagnie qui habitent les campements situés à 10 kilomètres les uns des autres et qui remplissent, dans ces campements, les fondions de chefsde gares du Canal maritime, ont fait recueillir par les matelots placés sous leurs ordres toutes les coquilles vivantdans leurs circonscrip- tions. Chaque récolte a été examinée et il a été pris note du nom- bre des individus de chaque espèce ainsi récoltés. On a totalisé ces nombres, de sorte que les renseignements relatifs à l'abondance ou à la rareté résultent d'observations très répétées. Enfin, pour vérifier autant qu'il était possible de le faire le résultat des dra- gages et des pèches, ou a fait dans chaque région, soit dans le Canal ])roprement dit, soit dans les lacs, plusieurs explorations complètes au scaphandre. Sans doute, même dans ces conditions, (|uelques espèces peuvent avoir échappé à nos recherches, malgré leur multiplicité et malgré leur durée, mais il est certain que le nombre de ces espèces doit être fort resteint et nous croyons i)ou- voir afTirnier que le catalogue des espèces que nous donnons ci-des sous comme constituant la faune malacologique de llsthuie est aussi complet que possible.

Dans le travail dont nous avons parlé ci-dessus, relatif à la faune ichthyologique du Canal on a donné des renseignements détaillés sur ce qu'on pourrait appeler la géographie physique des eaux maritimes de llsthme de Suez ; nous estimons qu'il est nécessaire de résumer ici, brièvement, lesdits renseignements qui sont, en réalité, indispensables pour qu'on puisse se rendre compte du mode suivant lequel les coquilles ont pu se disperser d'une mer à l'autre et se fixer, suivant leurs mœurs et leur nourriture, dans telle région du Canal plutôt que dans telle autre.

Dimensions du Canal. Le Canal de Suez a IG2 kilomètres de longueur totale, avec une largeur moyenne de 40 mètres à la cuvette et de 100 mètres à la ligne d'eau. Sa profondeur, au plafond, est de 9 mètres au minimum.

A partir de Port-Saïd, son point terminus sur la Méditerranée, il traverse, sur une longueur de 44 kilomètres, les eaux peu pro- fondes du lac Menzaleh ; ses berges le séparent du reste, compté-

172 SÉANCE nu' 12 nKr.KMBHE l!)0.")

teinenl, des eaux du lar. De ce point au lac Timsah, c'esl-à-dire sur uue longueur de 30 kilomètres, il coupe d'abord une dépres- sion jteu marquée (ancien lac Ballah complètement desséché au- jourd'hui), puisquelques très petites collines de sableet enhn deux (( seuils )). celui d'El Ferdane et celui d"El (luisr, plus élevés, mais dont la hauteur maxima ne dépasse cependant pas 23 mètres.

Le lac Timsah, qui était, avant le creusement du Canal, une val lée humide dans sa partie la plus déclive, a une superficie totale de l/iOO hectares. Ses rives sont ti'ès irrégulièrement découpées et il est entouré d'un chapelet de lagunes communiquant entre elles et avec lui. Du côté Afrique, ces lagunes reçoivent des inlil- Irations d'eau douce et quel(|ues-unes sont saumàtres.

En quittant la dernière lagune du lac Timsah, kilomètre 8."}, le Canal est creusé à travers un (( seuil » qui a reçu le nom de seuil du Sérapeum sur une longueur de 12 kilomètres environ, et il débouche ensuite dans une dépression, qui était, en 1868, une val- lée et qui constitue aujourd'hui le bassin des lacs Amers.

La pai'tie nord du Bassin. (|ui est la plus ])rofonde (9 mètres), porte le nom de grand lac Amer; la partie sud, les fonds natu- rels sont beaucoup moindres (3mètres)et qui estaussi moinslarge, se nomme petit lac Amer. La longueur tolale des deux lacs est de 35 kilomètres, la largeur maxima du grand lac est de 12 kilomètres. La superficie des deux lacs réunis est de 34.590 hectares. Les rives sont assez régulières ; elles n'ont nulle part la forme de lagunes pro- prementdites. Onadmetquelesdeux îacssontséparésl'un delautre par une petite presqu'île sur laquelle est établi le campement de Kabret.

Le Canal quitte la vallée des Lacs au kilomètre 133 et est, à par tir de ce point, creusé de nouveau entre des berges jusqu'au kilo- mètre 158, il coupe dans cette partie, avant d'entrer dans la plaine de Suez, un (c seuil » assez élevé (21 mètres) celui de Chalouf.

A partir du kilomètre 158 jusqu'au ])oint il débouche dans la rade de Suez proprement dite, kilomètre 102, le chenal est creusé dans la ])lage couvrant et découvrant aux marées de la baie de Suez.

Marées et courants. Les marées à peine sensibles de la Médi terranée se font cependant sentir dans le Canal jusqu'à quelques kilomètres du lac Timsah ; mais les courants qu'elles produisent sont très faibles et sont nettement iniluencés par les vents régnants.

Le flot et le jusant de la mer llouge s'établissent au contraire tivs

SÉANCK l>r \2 DHCliMBriK iîM).') 173

régulièrenieul de Suez jusciu'aii débouclié du Canal dans le peLil lac Amer.

En dehors de ces courants de marée 11 existe un grand courant général saisonnier provenant de ce que le niveau moyen des deux mers varie légèrement suivant les saisons. En été les eaux s'écou- lent de la Méditerranée vers la mer Rouge, en hiver elles suivent une direction opposée. La vitesse du courant est au maximum de 1 à 2 ou kilomètres de Port-Saïd aux lacs Amers, mais elle peut atteindre 7 kilomètres avec certains vents entre Suez et ces lacs.

Salure des eaux. La salure des eaux varie suivant les saisons dans les {iroporlions suivantes :

A Port-Sdid : de 26 grammes à 38 grammes par litre.

Dans le lac Timsah : de 40 à 60 grammes par litre au milieu du lac.

Dans le grand lac Amer : en toute saison 7.'i grammes par litre.

Dans le petit lac et à Saez : de 40 à 43 grammes par litre.

Comme il existe un banc de sel dune grande épaisseur dans la partie la plus profonde du grand lac Amer, on doit admettre que pendant de nombreuses années leau conservera son très fort degré de salure actuel dans cette région, et que cette forte salure gênera le passage des espèces dans un sens ou dans l'autre à travers le lac.

Enfin il est Important d'ajouter que, toutes les fois (ju'en un point quelconcjue du plafond, la profondeur est inférieure à 9 mètres, on |)orte immédiatement, par des dragages appropriés, la profon- deur à 10 mètres. Chaque point de la cuvette du Canal se trouve ainsi dragué, en moyenne tous les trois ans. Les fonds, au point de vue de la biologie marine, sont donc tout à fait instables.

Comme nous l'avons dit ci-dessus, l'étude de la faune malacolo- gique du Canal de Suez intéresse les naturalistes à deux points de vue; celui du peu])lementd'un milieu artificiellement créé, et celui de la dispersion des espèces empruntant la nouvelle voie qui leur était ouverte, pour se répandre plus ou moins loin de leur habitat l)rimitif.

Pour qu'on [)uisse se rendre compte, à la fois, du peuplement et de la dispersion, nous^vons dans les tableaux que nous donnons divisé le Canal en huit régions distinctes, pour chacune desquel- les nous faisons connaître la nature des fonds et réparti les espè- ces dans ces huit régions en indiquant, à laide des abréviations ordinaires, l'abondance ou la rareté de chaque espèce en individus. Ces huit régions sont les suivantes : Port de Hort-Sdid. De l'extrémité des jetées à la courbe

171 SÉANCE DL li UKCEMBRii l'JUL)

d'entrée du canal proprement dit : kilomètre 3. Les diiïérents bas- sins du port font naturellement partie de cette région. (]omme on le verra, d'assez nombreuses espèces de la mer Kougeont été trouvées dans les bassins du port et ([uelques unes dans lavant-port sans que nous ayons pu nous les procurer jusquici en rade même. Nous considérons ces espèces comme ne passant pas d'une mer dans l'autre. 11 est cependant probable que quelques unes se trouvaient à la mer, mais elles y sont sans doute très rares. Nous n'avons fait aucune bypothèse à ce sujet et nous donnons comme médi terranéennes seulement les espèces que nous avons trouvées en rade.

Les fonds dans cette région sont de vase mélangée de sable très lin.

Entrée du canal. (lette'région va juscjuau kilomètre 10 en- viron. Un certain nombre d'espèces ne pénètrent pas d'avantage dans le canal proprement dit.

Mêmes fonds que dans le port.

Région nord. Cette région va du kilomètre JOau lac Timsali (67 kilomètres). Nous indiciuons, lorsque cela est nécessaire, les espèces qui n'occupent i)as la région entière.

].«es fonds de sable vaseux, jusqu'au kilomètre iO, sont ensuite de sable pur, avec des bancs d'argile assez dure sur certains points.

4" Lac Timsah. Nous comprenons les lagunes du lacdanscetle région, qui a ainsi (i kilomètres.

Les fonds sont de vase molle recouverte dune légère coucbe de sable.

1')° Seuil de Sérapeum. Du lac Timsali au déboucbé du canal dans le grand lac Amer (gare du Déversoir) : [2. kilomètres.

Fonds en général d'ai'gile dure avec quekiues parties rocheuses.

Grand lac Amer. De la gare du Déversoir au phare sud : îi) kilomètres.

Fonds de vase extrêmement collante et molle.sauf dans la partie la plus profonde oii le sol est constitué par un banc de sel l'ecouvert d'une légère couche de vase molle.

1" Petit lac Amer. Du phare sud à la gare du kilomètie 133, c'est-à-dire à l'endroit le canal est de nouveau creusé entre berges : 18 kilomètres comptés sur l'axe.

Fonds très variables, quekiues îlots de roche dure.

8" Seuil de Chalouf. De la gare du kilomètre 133 au kilomètre 11)2, le canal débouche sur les plages de la rade de Suez.

Fonds dai'gile dure et bancs rocheux.

SÉANCE IJU \2. DÈCKMBHK l!)Uo

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(1» Ne dépasse pas le kiloiiièli-e 20.

(2) Trouvé une seule fois (b) eu hiver.

Oi) Trouvé une seule fois ((i) en hiver.

(4) Pholcis dactylus fiasix prfsque ccrtaineinoiit en rade de Suez, mais n'y a pas été rencontrée.

(b) Trouvé une seule fois (i'i) en hiver.

(ti) Disparaît entre les kilomètres 20 et tiO.

(7) Ostrœasteiitiua passe probablement dune rade à l'autre, mais n'a pas été rencontrée à Suez .

17(5

SÉAXCK Dr 12 DKCKMBP.l', l!»0,')

ESPÈCES

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(1) Dans lies Ascidiées.

(2) .lusqu'à Kabrel on est R.

(3) Jus(iirà K.ibret est K. (3) Jusqu'à Kabret est TC.

SÉANCK DU 12 DÉCKMIîKE li)<).">

177

KSPICCES

DE

LA AI Eli UOUGE

M('fiO(le)>)iHi striata Heeve. . Lioconclia arabica Lk. . . Liocouclia picta Lk. . . . Crisla pectinata Reeve. . . Circe corrugata Chcin. . .

Tapes liUerata Lk

Dosinia (Artcmis) erijlhrœa

Rociii

Radula (Lima) paucicostata

Sow

Pelvicola llempriclui IsseL Cardium (Hemicardium) aii-

ricuki Fork

Chama BroderipH Heeve (2) Chama Riippelii Reeve. . . Cardium papyraceum Lk. . Lucina fischeriaîia Issel . . Lncina globularis Lk. . . . MijtilHS Pharaonis Fischer. Modtola flavida Reeve. . . Modiola aHricidata Krss. . Modiola areolafa Reeve. . Modiolaria. viridula ilimls. . Perna crassidens Jou.ss. . . Meleagrina radiata Dcsii. . MallcKS régula Forsk. . . . Pinna bicolor Cliem. . . . Arca (Harliatia) lacerala Lin. Arca imbricata Brll,i,^ . . . Spondglus aculeatus Chcm.

Perna mgtiloïdes

Vulselta fipongiurum Lk. . Ostrea Forskalii Gin. . . . Pecten squamosus Gni. . .

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(1) Jus(|u'à Kabrel est P..

(2) R tronvi'- à Alexiinilrii'.

Iliill. Suc. 7a\u\. ([,• Fr iDo;;.

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SÉANCE DU \2 DÉCEMBRE IDU.')

ESPKCES COMMUNES

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AUX DEUX MERS

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AVANT LE CREUSEMENT DU CANAL

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Méditerranée.

ESPÈCES VIVANT DANS LE POUT ET LAVANT POHT DE POUT SAÏD MAIS NE PÉNÉTRANT PAS DANS LE CANAL PHOPUEMENT DIT

Columbella rustica Lin 11

Natica millepunclata Lk. . Ilr

Corbiila gilla Oliv G

Tellina pidchella Lk R

Donax truncuius Lin TC

Dosinia lupinus Lin C

Arca (Barbatia) barbuta Lin H

Mer Rouge.

ESPÈCES VIVANT SUR LES PLAGES DE LA liAIE DE SUEZ MAIS NE DÉPASSANT PAS l'eNTUÉE DU CANAL PROPREMENT DIT (kil. lo8)

Murex anguliferus Lk C

Melongena paradisiaca ^Heeve TC

Strombus tricornis Lk TC

Cgprœa turdns Link TC

CerUhium nodulos.iim Hrui^' U

CerUhmm variegalum Quoy H

Turbo radialus Gni C .

Trochus (polydonta) squim-osus Lk H

Clanmlus pliaraonis Lin C

TelUna Listeri Hanley Rrr

Circe litterata Pliil C

Avicula marmorata Piiil Rr

Pectunculus pecMniformis Lk C

Liinopsis midiistriata Forsk R

Pecten erythr;i>ensis Sow R

Pecten porphyreus G ni R

PlicaUda depressa Lk R

lUOI'.VIlTITION DES .MOLLUSQUES PANS LK CAXAL

Muj?£X TIJISULUÎ

£mi KmM&Am

(fRiTHIUM fCAgRIPUM PlANMIi SawMU . TerEW ELOIVMTVf CRJSM PEaiNAlA DoilNIA ERYTHRtA MVTILIiJ PH/IRi(ON[S Melhcriha RADIAM Chama Brcoeripii Pmmmobia RuPPeuM', Malleuf Recuu

/llVATUM LASIAIA

Petricol/i Hempkichii . FissuWLW Kmnw

CARDIUM PAPYRACtl/M, METIS COXA

Siph:naria siPHO

LUCINA nSHfPIAKA MaCTP7\ OLûRIfiA /ANCILLARIA fRAisA NAi>A ERYTHRAA NERITACRASSIL/lfRI^ EUCHEUJS aiClNCTUi LiOCdNCHA FICTA TELLINA Waltoni Trochus Kockii

CERITHiaW CERiatUW_

Patella radiata

CiRa CORRWATA MliP.EX AOUSTIJ^

ClRlIHIL'M MOaiii—

Cerithhw Ruppelii

CERIWIUM CLTPtOMOEl LfRiTHILiM TlIRRITUM RlîELLA li^ELLI SlPHONARIABAfflNENili. ChITûN SPIM6ER ChITON DECORAn'è CHITON SUEZIENSIS MEBûDEiMA >TRIATA LiOCCNCHAAMeKA Chama Ruppelii

RaDULA PAL'CICO^TATA

Caroium AuRiaaA

MODlûLA AURIlI/LAW MODIOL/. ARfOLATA MODICLA FlAVIDA MOOIOLARIA VIRIDULA Arca IMBRI^ATA AacA laukata

Qàri^A FOR^KALII Periva MYTILOIDEî Alaba SEMISTRIAEA

PECTEN SpUAMOSUi PERNA CRA^ JPENi PERNA SiCOtOR SPOMDVLUSACUUAru

Tapes litterata

Vli-iELLASPCNGlARlIM LUCINA ÛLOBi/LARIS

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Patella cœrulea

MvriLUiGALLOPflÛVlNdWi VENIK VERRI/C05A NA-î'-A RETICULATA fVlODlCLA BARBATA lAPESAUREUÎijExiiiWT/^) . yAPfSA;>Pfl'H"BKcioR)

-Murex truwculus

_TfLLIMA CUMANA

_ Vew.î gallina . Bulla striata

.NATICA JCfEPHIKA . NASSA MUTABlUt .TAPEs PULLAsTRA

_PSAMMOBIA^'EINKAlirn _50LEN MARCINATUS _CyCLOPs NERITEUi .ÛASTRANA TRAOIUS POTAMIOEA CONICÀ' _Cardium EDULE _CHirON 01SCREPAN5

. DiPLODONTA aon-'NcwtA . Mactra comllina .Phûlas OACTYLUS .OÇTR/ÇA STm\m

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s V E Z-- -->

180 SÉANCE Di 12 i)i':i;i:.MBHi': lilO.'i

x\ous donnons à part les 8 espèces de la Méditerranée qui pénè- trent dans lavant-port et le port de Port-Said, sans que nous les ayons jamais trouvées dans le canal proprement dit, c'est-à-dire au sud du kilomètre ^5.

Et à part également les espèces, au nombre de 17, qu'on trouve du kilomètre J.">8 à la rade de Suez, c'est-à-dire sur les plages tra- versées par le canal, mais couvertes et découvertes en partie aux marées, sans qu'elles aient jamais été recueillies au sud du kilo- mètre 158, c'est-à-dire en dehors du canal proprement dit.

L'examen des tabeaux et du diagramme qui les résume nous montre que : (U espèces de Mollusques de la mer Houge pénètrent plus ou moins avant dans le Clanal de Suez, et que, sur ce nombre, 10 paraissent actuellement acclimatées dans la mer Méditerranée, depuis le crcmement du Canal (1); que 27 espèces de la Méditei-ra- née pénètrent de leur côté dans le Canal et que 3 seulement d'entre elles (."» au plus?) sont arrivées dans la mer Rouge depuis le perce- ment de l'Isthme.

11 y a donc une inégalité manifeste entre ces deux courants in- verses d'es|)èces. Nous pouvons dès jnaintenant chercher à expli- quer cette inégatité. Elle résulte à notre avis decauses troisau moins:

La prépondérance marquée du courant maritime érythréen sur le courant méditerranéen, (le facteur nous parait de beaucoup le plus imi)ortant.

2" La richesse plus grande de la l'aune malacologi(|ue éry- thréenne, relativement à la faune méditerranéenne.

La plus grande adaptivité de la faune érythréenne. Celle-ci en elïet est en réalité ])eu distincte de la faune indo-pacitique. Très peu d'espèces entrées par Suez dans le Canal sont exclusivement érythréennes, toutes les autres sont répandues dans l'océan Indien tout entier et beaucoup vivent aussi dans le Pacifique, occupant ainsi une aire de dispersion immense par ra])[)ort à la Méditerra- née et aux cotes atlantiques d'Euro])e. Ces espèces indo-.paciliques doivent avoir acquis du fait de cette vaste dis[)ersion une aptitude particulière à s'étendre en surface tout en se pliant aux circons- tances de \;\ vie.

Quoi qu il en soit.ilestintéressantde noter au sujet de cette inéga- lité dans la progression des deux faunes ma/aco/o^ùy //es érythréenne

(I) .M. !(• inariiiiis di' Monterosato nous a siiiinali' linnella ciiiccp)^ Lk, ospôce in(l()-p;u'i(i(iuo, comme Iroiivée par lui dans les Epon.yi's de Tripoli. On l'aurait rcncuniréc aussi à Alexandi'ic; ne l'ayant trouvée nous-mêmc ni à .Su(^z. ni dans le Canal nous n'avons pas cru devoir comprendre ceUe espèce dans noire liste.

SKAXCE 1)1 DKCKMBUi; I !)0;') |S|

et iiiéditeiTHiirpiiiic. léi^alilé piH'sqne coniplèle dans la pro- gression (les l'aunes iftltyolo(jiquc>> des mêmes mers (une très légère inégalité dans le nombre des espères de Poissons passées dune mer à Vautre, se trouve être en sens opposé de ce qui a lieu pour les ^foUusques). Cette dissemblance tient, pensons-nous, à ce que les déplacement des Poissons sont actifs, c'est à-dire dépendant beau- coup des animaux euxmêmes, tandis que les déplacements des Mollusques sont jiassils. liés f|u"ils sont aux conditions extérieures et particulièreiuent dans le cas actuel à la direction |)répondérante des courants.

Il y a lieu de remarquer le ressaut prolongé que présente la ligne de pénétration érythréenne au niveau du kilomètre 130, 24 espèces de la mer Rouge se trouvent subitement arrêtées. Il est évidemment à ce que c'est à ce point que cesse de se faire sen- tir l'influence des marées de la mer Rouge. Un peu plus loin, dans le grand Lac. un autre arrêt se produit encore, il est du à un maxi- mum de salure des eaux, qui se manifeste vers le kilomètre lin. Cette salure excessive paraît avoir Jiioins d'action sur les .Mollus- ques venant de la Méditerranée.

Nous ferons observer aussi que pendant le creusement du canal plusieurs espèces de Mollusques actuels ont été trouvées fossiles dans les déblais de la partie sud, du kilomètre 158 au kilomètre 100. Reaucoup de ces espèces ont élé retrouvées rirmites dans la partie sud du canal. Leur présence à l'état fossile prouve que la mer Rouge s'est jadis (et même à une époque historique) avancée vers le nord plus quelle ne le fait aujourd'hui et que ces espèces avaient alors la même propension à progresser dans ce sens.

Enlin nous pouvons dire que le soin extrême que nous avons apporté à la recherche des Mollusques, les facilités exceptionnelles que l'un de nous avait pour les effectuer, nous permettent d'espérer que les listes que nous donnons, ainsi que le diagramme de la ré- partition de ces espèces constitueront une base solide pour l'élude qui sera certainement faite plus tard de la progression i-elalive des espèces des deux mers dans un sens ou dans l'autre.

Nous ajouterons que toutes les déterminations litigieuses ont été contrôlées par des Conchyliologistes compétents, par nos collègues MM. JorssE.\uMR, Dautzexberg et Vk.xal, auxquels nous adressons ici tous nos remercîments.

Séance du S6 décembre iOOi

PRESIDENCE DU PIlOFESSEUR .lOLBIX, PllESfDEXT.

M. le Président adresse les félicitations delà Société à M. le iJi ÏROUESSART, élu Vice-Président de la Société de Biologie pour 1900.

MM. R. I)!:inchard et J. (îiiiart présentent M. Henri Dalmox. habi- tant 60, avenue d'Orléans, à Paris et M. Maurice Royer, demeurant rue de Villiers, à Levallois-Perret (Seine).

Le D"" ÏROUESSART fait une communication sur le blanchiment des poils.

M. Germaix fait une communicalion sur les Mollusques terresties et lluviatiles récoltés par le lieutenant Lacoin dans la région du lac Tchad et du Chari. Il montre que cette faune na rien de spécial et ressemble à celle du Haut-Nil.

Le !)•■ Pellegrin confirme aussi Tidentité de ces deux faunes en ce qui concerne les Poissons.

Le Di' Pellegrin fait une communication sur deux froissons du genre Crcnicichia.

Le ]>■ de Béai champ fait une communication sur l'organe relro- cérébral de certains Rotifères et sur le mâle de VEoiiphora digi- tata.

M. le Secrétaire général donne communication de la promulga- tion récente de la Convention pour la protection de."; Oiseav.r ntilef! à l'agriculture. Les membres présents décident que l'insertion en sera faite dans le Bulletin.

L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élec- tion du Bureau et du tiers sortant du Conseil, M. Reyckaert, \liks PqI Qi Loyez sont élus scrutateurs. Sur 1 1!) votants ont ol)tenu :

Président: X. Raspau. par 110 voix.

,,. T, , . 1 , \ (i. Pruvôt. . .". il!) »

Vice-Presidents : ,, ^i im

/ P. Marchal II!) ))

Secrétaire général : D^ J. (îuiart 11(1 »

,, ,^ . { Brumpt llî) »

Secrétaires: ! , ,,,,

/ D'' Pellegrix IPI

SÉANCK 1)1" Ht DÉCKMBUH IDO.'i I S."}

rf\

résorier : L. \u;s\\ 118 voix

Archiviste-l)il)li()!hécaire: H. HÉRUBEi 118 »

A. L. Clément IIS »

1)1 .loUSSEAUMK Ilî) »

^fembres du Conseil : ■{ Prol. Y. Delage 118 »

Prof. H. COL'TIÈRE 119 ))

Cil. Allcai'I) 111) ))

MM. l'^iscHER et François, présentés par le Conseil, sont élus membres du Conseil en remplacement de MM. Marebal et Vignal devenus membres du Bureau.

CONVENTION POUR LA PROTECTION DES OISEAUX UTILES A L'AGRICULTURE

Le président de la Républif[ue française ; S. M. l'empereur d'Allemagne, roi de Prusse, au nom de l'empire allemand ; S. M. l'empereur d'Aulriche, roi de Bobêiiie, etc, et roi apostolique de Hongrie, agissant également au nom de S. A. le prince de Liclitens- tein; S. M. le roi des Belges; S. M. le roi d'Espagne et, en son nom, S. M. la reine régente du royaume; S. M. le roi des Hellènes; S. A. B. le grand-duc de Luxeml)ourg; S. A. B. le prince de Monaco; S. M. le roi de Portugal et des Algarves ; S. M. le roi de Suède et de Norvège, au nom de la Suède, et le conseil fédérai Suisse, reconnaissant l'opportunité d'une action commune dans les différents i)ays pour la conservation des Oiseaux utiles à l'agriculture, ont résolu de conclure une convention à cet effet et ont nommé leurs plénipotentiaires, lesquels, après s'être communiqué leurs pleins pouvoirs, trouvés en bonne et due l'orme, sont convenus des articles suivants :

Art. 1^1". Les Oiseaux utiles à l'agriculture, spécialement les Insectivores et notamment les Oiseaux énumérés dans la liste n" 1 annexée à la présente convention, laquelle sera susceptible d'addi- tions par la législation de chaque pays, jouiront d'une protection absolue, de façon c|u"il soit interdit de les tuer en tous tejupsetde quelque manière que ce soit, d'en détruire les nids, œufs et couvées.

En attendant que ce résultat soit atteint partout, dans son

!Si sÉANci: Dr 26 dkckmbrf. I !)()')

ensemble, les haiiles parties contraclaules seiiij;agenl à |)rendre ou à proposer à leurs législatures respectives les dispositions néces- saires pour assurer l'exécution des mesures comprises dans les articles ci-après.

Art. 2. Il sera défendu d'enlever les nids, de prendre les œufs, de capturer et de détruire les couvées en loul temps et par des moyens quelconques.

L'importation et le transit, le transport, le colportage, la mise en vente, la vente et Tacliat de ces nids, œufs et couvées seront inteidits.

Cette interdiction ne s'étendra ])as à la destruction, par le pio- priélaire, usufruitier ou leur mandataire, des nids que des Oiseaux auront construits dans ou contre les maisons d'habitation ou les bâtiments en général et dans l'intérieur des cours. 11 pourra de plus être dérogé, à litre exceptionnel, aux dispositions du présent article, en ce qui concerne les œufs de Vanneau et de Mouette.

Art. '.]. Seront prohibés la pose et l'emploi des pièges, cages, filets, lacets, gluaux, et de tous autres moyens quelconques ayant |»our objet de faciliter la capture ou la destruction en uiasse des Oiseaux.

Art. 4. Dans le cas les hautes [tarties contractantes ne se trouveraient pas en mesure d'appliquer immédiatement et dans leur intégralité les dispositions i)rohibitives de l'article qui {)ré- cède, elles pouroni apporter des atténuations jugées nécessaires auxdiles prohibitions, mais elles s'engagent à restreindre l'emploi des méthodes, engins et moyens de capture et de destruction, de façon à parvenir à réaliser peu à peu les mesures de protection mentionnées dans l'article ;}.

Art. "). Outre les défenses générales formulées à l'article .'», il est interdit de prendre ou de tuer, du l'Mnarsau il'} septembre de chaque année, les (Jiseaux utiles énumérés dans la liste n" 1 annexée à la convention.

La vente et la mise en vente seront interdites également pendant la même période.

Les hautes parties contractantes s'engagent, dans la mesure leur législation le permet, à i)rohiber l'entrée et le transit desdits Oiseaux et leur transport du L'i' mars au l.'i septembre.

La durée de l'interdiction prévue dans le présent article pourra, toutefois, être modifiée dans les ]iays septenti'ionaux.

Art. (J. Les autorités compétentes ])ouri'oiit accorder exception-

SKANCK 1)1 2i\ DKCK.MIÎHK 190,") I S."

nullement aux i)i()|tiiélaires ou exploiUiuts de vif^nobles, veri>ers et jardins, de pépinières, de eliamps plantés ou ensemensés, ainsi qu'aux agents préposés à leur surveillance, le droit temporaire de tirer à l'arme à feu sur les Oiseaux dont la présence serait nuisible et causerait un réel domma.i>e.

Il restera toutefois interdit de mettre en vente et de vendre les Oiseaux tués dans ces conditions.

Arl. 7. Des exceptions aux dispositions de cette convention pourront être accordées dans un intérêt scientifique ou de repeu- plement par les autorités compétentes, suivant les cas et en pre- nant toutes les |)récautions nécessaires pour éviter les abus.

Pourront encore être perm'ises, avec les mêmes conditions de précaution, la capture, la vente et la détention des Oiseaux desti- nés à être tenus en cage. Les permissions devront être accordées par les autorités compétentes.

Art. 8. Les dispositions de la présente convention ne senmt pas applicables aux Oiseaux de basse-cour, ainsi qu'aux Oiseaux- gibier existant dans les cbasses réservées et désignés comme tels parla législation du ])ays.

Partout ailleurs la destruction des Oiseaux-gibier ne sera auto- risée qu'au moyen des armes à feu et à des époques déterminées jtar la loi.

Les États contractants sont invités à interdire la vente, le trans- port et le transit des Oiseaux-gibier dont la chasse est défendue sur leur territoire, durant la période de cette interdiction.

Art. 1). —.Chacune des parties contractantes pourra faire des exceptions aux dispositions de la présente convention.

1" Pour les Oiseaux que la législation du pays permet de tirer ou de tuer comme étant nuisibles à la chasse ou à la pêche ;

.2" Pour les Oiseaux que la législation du pays aura désignés comme nuisibles à l'agriculture locale.

A défaut d'une liste officielle dressée par la législation du pays, le 2" du présent article sera appliqué aux Oiseaux désignés dans la liste n" 2 annexée à la présente convention.

Art. 10. Les hautes parties contractantes prendront les mesures propres à mettre leur législation en accord avec les dispo- sitions de la présente convention dans un délai de trois ans à par- tir du joui- de la signature de la convention.

Art. H. Les hautes parties contractantes se communiqueront, ])ar rintei'inédiaire du (iouvei-nement franeais. les lois el les déci-

186 SÉANCE l»U 2(> DÉCEMHRK I !)().">

sions administratives qui auraient déjà été rendues ou qui vien draient à l'être dans leurs Etats, relativement à lobjet de la présente convention.

Art. 12. Lorsque cela sera jugé nécessaire, les hautes parties contractantes se feront représenter à une réunion internationale chargée d'examiner les questions que soulève l'exécution de la convention et de proposer les modifications dont l'expérience aura démont l'utilité.

Art. 13. Les Etats qui n'ont pas pris part à la présente con- vention sont admis à y adhérer sur leur demande. Cette adhésion sera notitiée par la voie diplomatique au gouvernement de la Ré[)ubli(iue française et par celui-ci aux autres gouvernements signataires.

Art. \\. La présente convention sera mise en vigueur dans un délai maximum d'un an à dater du jour de l'échange des rati- fications.

Elle restera, en vigueur indéliniment entre toutes les puissances signataires. Dans le cas l'une d'elles dénoncerait la convention, cette dénonciation n'aurait d'elïet qu'à son égard et seulement une année après le jour cette dénonciation aura été notifiée aux autres Etals contractants.

Art. L"l. La présente convention sera ratifiée et les ratifica- tions seront échangées à Paris dans le plus bref délai possible.

Art. IG. La disposition du deuxième alinéa de l'article H de la présente convention pourra, exceptionnellement, ne i)as être appliquée dans les provinces septentrionales de la Suède, en rai- son des conditions climatologiques toutes spéciales elles se liouvenl.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signée et y ont apposé leurs cachets.

LISTE N" I

OISEAUX UTILES

Rnpaces noctnrnes.

Chevêches (Athene) et Chevêchettes (Glauçidinm).

Chouettes (Surnia).

Hulottes ou Chats-Huants (Syrrium).

Elïraie commune {Strix flammea L.)

Hiboux brachyotte et Moyen Duc (Otus).

Scops d'Aldrovande ou Petit Duc {Scop!< giu Scop.).

SKAXCE DC 2() hKCr.MHKK 190") 187

Grimpeurs. Pics {Picm, Gecinns, etc); toutes les espèces.

Sjpidactyks.

Rollier ordinaire [Coraeias (jarrtda L.)- Cl u è |i i e rs (Mcrops) .

Passerea ux ordinaires.

Huppe vuli;aii"e (Upupa epops).

Grimpereaux, Tichodronies et Sitelles (Certhia, Tichodroma, Sitta).

Alartiiiels (Cijpsdus).

Engoulevents (Caprimulfiiis).

Rossignols (Liiscinia).

riorges-Bleues (Cyanecula).

Rouges-Queues (Ruticilla).

Rouges-(îorges (Rubecula).

Traquets (Printacola et Sa.ricola).

Accenteurs (Accenlor).

Fauvettes de toutes sortes, telles que : Fauvettes ordinaires (Sijh-ia); Fauvettes babillai'des (Currura); Fauvettes ictérines (Hypolais); Fauvettes aquatiques, Rousseroles, IMiragmittes, Lo- (Mistelles (AcroccphalKs, Calamodjita, LocusteUa), etc : Fauvettes cisticoles (Cisticola).

Pouillots (PhyUoscopus).

Roitelets (Reguliis) et Troglodytes (Troglodytes).

Mésanges de toutes sortes [Parus, Panar us, Orites, etc).

(iobes-Mouclies (Muscicapa).

Hirondelles de toutes sortes (Hlrundo, Chelydon. Cotyle).

Lavandières et Bergeronnettes (Motadlla, Budytes).

Pipits (Anthus, Corydala).

Becs-Croisés (Loxia).

Venturons et Serins (Citrinella et Serinus).

Chardonnerets et Tarins (Carduelis et Chrysoniitris).

Etourneaux ordinaires et Martius [Sturnus, Pastor, etc.).

Echassiers. Cigognes blanche et noire (Ciconia).

ISS SÉAiNCIÎ DU 26 DKCKMBIÎK !!)().")

LISTE N" 2

OISEAIX M'ISIRLKS

Rapaces diurne fi.

(iypaèle barbu [Gypaetus barhatus L.).

Aii^les (Aquila, Niscetus); toutes les espèces.

Pygarsues (Haliœtus); toutes les espèces.

Balbuzai'd lUiviatile (Pandion halianus).

Milans, Klanions et Nauclers (Milms, Elanits, Naudcrus); toutes les espèces.

Faucons : (îerfauts, Pèlerins, Hobereaux, Emerillons (FaJco) ; toutes les espèces, à l'exception des Faucons kobez, Cresserelle et Cresserine.

Autoui- ordinaire [Aatiir palumbariiis L.).

Eperviers (Accipiter).

Busards (Circus).

Rapaces nocltirnea.

llrand Duc vulf^aire [Buho maximm Fleni.).

Passereaux ordinaires.

(irajid (Corbeau [Corvus corax L.).

Pie voleuse [Pica rnstica Scop.).

Cieai iglnndivore (Garndus glandariiis L.).

Echassiers. Hérons cendré et pourpré (Ardea). Butors et Biboreaux (Bautorus et Nyclicorax).

Palmipèdes.

Pélicans (Pekcanus).

Cormorans (Phalacrocorax ou GracuJus).

Harles (Merfjus).

Plongeons (Colymbns) .

Le président du conseil, ministre des affaires étrangères et le ministre de lagriculture sont chargés, cbacun en ce ((ui les con- cerne, de l'exécution du présent décret,

Fait à Pai'is, le 12 décembre 190o.

EXULR LOIRET.

l^ar lo Président de la République :

Le président du conseil, minisire des affaires étrangères,

ROUVIER.

Le ministre de l'nrfricrtUnre,

nru'.

IS!)

ESPECES ET r.EXRES NOUVEAUX

DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE lOOo

Poissons

Cl eniciiiila Jdlianiin var. carsevenncm^is Pellcgrin 108

Plalijccphaliis (intvcli - 138

Sillago Boulani 80

Syuaptura punctatisxiiiia \;ir. iiiijroniacitUtta 141

Insectk

SlcijoiHijia linuiipli Neveu Lomairc 9

Crustacés

Cliaixolia obi'xa E. Chcvreux 103

Cliéiritni'(hm dentinianui^ E. C lot)

Orchoiiienclla niacroiujx E. C 161

Typhlocirulana Moraguesi Racovitza n. g., n. sp 74

Mollusques

Balia Hlalleiji Caziot 45

Hélix conventac C 41

Hélix (Xerophila) suhpapalis c 42

Liiiinea faliconica C 4;j

I. Guebhardi C 44

Vers-

s

Aceros maculatua V. Ilallcz 125

CerehraUilui^ relaini< L. .Imibin 14d

SUjlocIms albuf: \\ Hallcz 124

Stjjtustoinuiii antarcticuin 1'. Il 120

S. punctahini P. H 120

11)0

TABLE DES MATIERES

PAR ORDRE ALPHARÉTIQUE D'AUTEURS

A. Bavay et L. ïiLLiEH. Les Mollusques testacés du Canal de Suez 170

D' P. UE Beaichamp. Première liste de Rotitères observés aux envirous de

Paris ll'j

D' P. DE Beauchamp. Remarque sur deux Rotifères parasites 117

D' R. Blanchard. Sur une Chenille du Soudan 127

Caziot. Complément à l'étude de 17/e/(\r «cr//((C(//(f<(/ 11

Caziot. Etude sur (juclques coquilles de la région méiliterranéenne (We/Lt:

serpentina) 12

Caziot. Etude sur quelques coquilles de la région méditerranéenne (Heltx

)nwalis] 17

Caziot. Description d'espèces nouvelles de Mollusques terrestres et lluvia-

tiles des départements des Alpes-Maritimes et do l'.Mlier 41

E. Chevreux. Diagnoses d'.\mpliipodes nouveaux provenant de l'expédition

antarctique du Franraif^. l.Lysianassidae l'M

A. DuGiîs. Rôle des nageoires chez les Poissons 107

H. Gadeau de KERvrLLÉ. Note sur les fonctions de la pince des Insectt^s ortho- ptères de la famille des Forficulidés .'j.'i

P. Hallez. Note préliminaire sur les Polyclades recueillis dans l'expédition

antarctique du Français 124

M. IFÉRUBEL. Les productions tégumentaires des Sipunculides 90

L. .louiuN. Note sur les organes lumineux de dctix Céplialopodes 64

L. JoLRiN. Note sur un Némertien recueilli au ïonkin par L. Boutan . . . 14;j

C. Van Kempen. Intéressante capture ornilhologique auprès de Sainl-Oiner

(Pas de Calais; liJO

C. Van Kempen. Flamant rose {Pliœnicopleruii rnscus Pall.) tu(' près de

Dunkerijue l.il

C. Van Kempen. Remarque sur une incubation de Bu.ses vulgaires (Biiteo

rulgari!> Linn.) lui

G. MiNOAiD. Sur un fœtus à terme de Castor 112

M. Neveu- LEMAmE. Mission du Bourg de Bozas : description d'une nouvelle

espèce de Siegoiiiyia,' recueillie par le D"^ Brumpt à Harrar ... 8

Obon de Buen. La région méditerranéenne des Baléares 99

E. Peignon. Notes ornithologiques 144

D' J.Pellegrin. Mission permanente française en Indo-Chiuc : l'oissons de

la baie d'Along (Tonkin) 82

T)' .1. Peleegrin. Mission des pêcheries île la côte occidentale d'.Vfricpic, diri- gée par M. (îruvel : Poissons \o,\

D' J. Pellegrin. Sur deux Voissons du genre Crenicichla de la collection

du Muséum de Paris Kî"

L. Petit. Chouetlos et (irands-Ducs arliculi'.s pour la chasse 48

M. Pic. Observations et renseignements complémentaires sur le Gênera

rnsectarum (Phytophai^a) oi»

E. R.vcovrrzA. Typhlocirolana Moniguest n. g. n. sp., Isopode a([uatique

cavernicole des grottes du'] Dracli (Baléares) 72

X. R.vsPAiL. La légende de Jenner sur l'isolement du jeune Coucou dans le

nid 29

L. TiLi.iER et A. B.w.vv. Les Mollus»|ues testacés du Canal de Suez 170

D' E. Trouess.xut. Méthodes nouvelles pour réunir et conserver les collec- tions de petits Mammifères l.il

F. Vlès. Sur un nouvel oriiane sensilif de .Vhch/(( ;iHc/eH.>>- 88

VJl

TABLE

PAU ORDRE DES MATIÈRES

Liste (le Membres V

Liste géograpliiiiiie des Membres XXI

Liste des MemJjres d<'eédés pendant l'année l'.KIi XXVI

Bureau et conseil pour ItKI.'i XXVII

Liste des l'rcsid(Mits de[)uis la fondation XXN'III

Frix Maiotaux de (iuerne (règlement) XXIX

Prix Secques (règlement) XXXI

Séance du 10 janvier VMJ.i 1

2i 12

14 février K'

28 (12'- Assemblée générale) !■'

14 mars 47

28 iî2

11 avril <>4

26 (tenu'e à Palnia de Mallorca) 70

0 mai 81

23 ns

13 juin 107

27 m

11 juillet 114

Charles ScuLbMitEHGKEî, notice nécrologique 130

Séance du 24 octobre KWj ' '134

14 novembre 142

_ 28 - 14λ

12 décembre— 1<»*>

_ 26 1H2

Convention pour la protection des Oiseaux utiles à l'agi'iculture .... 183

Espèces et genres nouveaux décrits dans le llulli'lin de l'.K);') 189

Table des matières par ordre alphabéticiue d'auteurs 190

Le Sccrrtaire général, aérant. Dr J. GUIART.

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TABLE

PAR QRDRE DES MATIERES

Liste des Membres v

Liste géographique des Membres xxi

Liste des Membres décédés pendant l'année 1905 xxvi

Bureau et Conseil pour l'année 1906 xxvii

Liste des Présidents depuis la fondation de la Société xxviii

Prix Malotau de Guerne (règlement) xxix

Prix François Secques (règlement) xxxi

Séance du 9 janvier 1906 1

23 36

13 février 41

28 (treizième Assemblée générale annuelle) . . 46

13 mars 76

27 81

10 avril 87

24 90

,8 mai . . . 98

2 99

2 juin 108

111

40 juillet 118

23 octobre 124

13 novembre 128

27 132

11 décembre 135

138

tome XXXI 148

t Genres nouveaux décrits dans le Bulletin de 1906 149

matières par ordre alphabétique d'auteurs , . 150

r ordre des matières 152

Le Secrétaire général, gérant, Dr J. GUIART

Ecole Professionnelle d'Imprimerie à Noisy-le-Giaïul (Seine-et-Oise)

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MBL/WHOI LIBRARY

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