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Ted fl TE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830, RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE ORDONNANCE DU ROI, DU 3 AVRIL 1832) £ L 2 $ s 1 : > N : ! ; se pi] 5 ; Su À cd | : 1 É e n en ; - C | +0 1 4 L . à 2 4 d ë é ë £ El ï Ë É 8 Fr : | | ë 1 ä È t q f È 2 du F # > : : È £ Ë * of a (VER Ê d £ ; Ë ll E 2, k E i a È 1 , -Y 7. k out % ; 4 HAE t 4 ; #“ < € EU * N F * Li f 2 et « À ë SE TRS EVE s ; 4 de F « 4 à Se È ES 7 # \ Ü w., ; : xt À à a \, x - ET ÿ * d + + « he « É Lu 1 PA [LE < [| (62) _ À [ea] bd mi Le E=| pt . # CM = nl m 4 Le] mi [e) 4 Fa BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 1883 à 1884 PARIS PAU StLGE DE LA SOCIÈTE 7, rue des Grands-Augustins, 7 sea LI (AR a Let Ru SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Séance du 5 Novembre 18885. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. Par suite des présentations faites à la réunion extraordinaire de Charleville, le Président proclame membres de la Société : MM. le Comte DE CHALLAYE, propriétaire et directeur des carrières de marbre de la Vernaz, près Thonon (Haute-Savoie), présenté par MM. Gosselet et Bioche. Henri Royer, maître de forges, à Bologne-sur-Marne, présenté par MM. Gosselet et Daval. SOREIL, à Marédret (Belgique), présenté par MM. Mourlon et Bioche. Il annonce ensuite cinq présentations. Le Président fait part à la Société, de la mort de MM. Max Braun, Barrande et Cloez. Il annonce également que M. de Lamothe, colonel d'artillerie en retraite, a fait don à la Société d’une somme de mille francs, et qu'il sera inscrit à perpétuité sur la liste des membres. Le Président présente, de la part de M. von Koenen, une bro- chure intitulée : Beitrag zur Kentniss der Placodermen des Norddeutschen Oberdevon's. | M. Hébert offre à la Société un opuscule qu'il vient de publier (G. Masson, éditeur), sous le titre de Notions générales de Géologie. PE 6 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D nov. M. Hébert présente à la Société au nom de l’auteur, M. le Pro- fesseur Karl Zittel et du traducteur M. Gh. Barrois, le premier volume du Traité de Paléontologie qui vient d'être publié en langue française, chez l'éditeur Octave Doin, à Paris. Ce volume contient les Protozoaires, les Célentérés, les Échinodermes et les Molluscoïdes. Ce n’est pas une simple traduction de l'édition alle- mande ; les nombreuses améliorations apportées par M. Zittel en font une œuvre originale et nouvelle. M. Zeiïller présente la note suivante : Étude paléontologique sur les tuîs quaternaires de Resson, Par M. Fliche. On rencontre dans l’arrondissement de Nogent-sur-Seine, un dépôt assez important de tufs quaternaires qui ont attiré l’attention de tous les géologues qui se sont occupés du département de l'Aube ou du bassin de la Seine. Situé dans le petit vallon de la Doué, il est indiqué dans leurs travaux sous le nom de Tufs de Éesson, du nom d’un hameau dont il occupe une partie du territoire. Comme presque tous les dépôts de l'espèce, celui-ci présente de nombreuses em- preintes végétales ; on y trouve aussi des coquilles de mollusques terrestres ou d'eau douce, des ossements de mammifères et d'’oi- seaux ; enfin on y a constaté des ossements humains, des silex taillés et des entailles faites de main d'homme sur des bois de cerf. Parmi ces différents fossiles, les débris de mammifères ont seuls, jusqu’à présent, été l’objet de déterminations précises ; et encore, l'examen n’en a pas élé fait d’une facon complète. Quant aux végé- taux, l'étude en a été à peine ébauchée, et cependant ils sont très intéressants chaque fois qu'il s’agit d’un dépôt quaternaire, puis- qu'ils peuvent nous aider à résoudre les problèmes que présente encore la succession des climats et des flores pendant la période qui s'étend de la fin des époques tertiaires à l’aurore des temps actuels. Les tufs de Resson ont été longtemps l’objet d’une exploitation active ; ils fournissaient une pierre poreuse, très légère, employée dans les constructions. On lui préfère maintenant la brique ; aussi, n’ouvre-t-on plus de carrières, et les anciennes sont à peu près aban- données. Il serait, par suite, fort difficile aujourd'hui, de former une : collection de fossiles, permettant de se rendre un compte quelque peu exact de la faune et de la flore qui vivaient dans la localité au moment où la Doué déposait les tufs. Heureusement, un assez grand 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 7 nombre de fossiles ont été recueillis à l’époque où les carrières étaient en pleine activité. Le musée d'histoire naturelle de Troyes en possède une belle collection. On pourrait la désirer plus nom- breuse, mais, telle qu’elle est, elle fournit de précieux éléments d'étude. M. Ray, conservateur de l'établissement, a bien voulu me la confier. Grâce à son extrême obligeance, j'ai pu aussi étudier la . collection formée par M. Chertier, son ami, docteur en médecine à Nogent-sur-Seine. Je prie ces messieurs d’agréer tous mes remercie- ments. Je les dois surtout à M. Ray, qui a fait du musée de Troyes un dépôt si remarquable pour l’histoire naturelle et l’archéologie préhistorique ; sans lui, le travail que j'ai entrepris sur les tufs de Resson, aurait été impossible. Mes études les plus habituelles rendaient particulièrement intéres- sant, pour moi, l'examen des empreintes végétales, et j'avais d’abord songé à publier seulement le résultat de mes recherches à leur sujet. Après avoir étudié le dépôt sur place, avoir examiné aussi les débris appartenant à l’homme et aux animaux, qui en proviennent, il m'a semblé possible de faire plus, et d'essayer une monographie des tufs, des débris de l’homme, des animaux, et des végétaux qu'ils renferment. Je ne me dissimule pas d’ailleurs que, indépendamment des additions que l'avenir réserve souvent à un travail paléontolo- gique, il serait dès à présent désirable que les ossements humains, fussent examinés par un anthropologiste, et que les coquilles de mollusques recueillies en plus grand nombre, devinssent l’objet d'un travail spécial fait par un malacologiste de profession. Avant d'expo- ser le résultat de mes recherches, je crois utile de rappeler les prin- cipaux travaux qui leur sont antérieurs. Les tufs de Resson ont été décrits pour la première fois par Ley- merie dans la Statistique géologique de l’Aube (1). Il donne des détails très précis sur les allures du dépôt, les roches qui le constituent, les conditions probables de la formation. Comme débris organisés, il cite des dents de Castor et d’£lephas primigenius, des coquilles terrestres et d’eau douce, parmi lesquelles des Zymnées, Cyclostomes, Hélices ; des plantes aquatiques et terrestres, notam- ment des chara, des roseaux, des feuilles de scolopendre et d’arbres dicotylédones. En 1868, M. Belgrand (2), à propos de la présentation à la Société géologique d’une note de M. de Saporta sur les plantes de la période (1) Leymerie. Séatistique géologique et minéralogique du département de l'Aube. Troyes, 1846, page 102. (2) Bulletin de la Société géologique, 2e série, tome XXV, page 574. (Séance du 16 mars 1868). 8 FLICHE, = ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov. quaternaire, fait observer que les restes de végétaux quaternaires sont extrêmement rares dans le bassin de la Seine, et il signalé comme évidemment quaternaire et pouvant fournir des données sur ce sujet, le dépôt de Resson déjà indiqué par Leymerie. Il en repro- duit les données, En 1869, le même géologue, dans son grand ouvrage sur le bassin de la Seine (1), revient à plusieurs reprises sur le dépôt de Resson. Dans le passage le plus important parmi ceux qu’il lui consacre à la page 167, il signale quelques nouveaux objets : ossements d'oiseau, crâne humain ; mais pour les coquilles et les plantes, il s’en réfère à ce qu'avait dit Leymerie. Il termine par la phrase suivante : « Voilà dans un bien petit bassin, les deux couches de terrain de transport, le fond du lit, le terrain à ossements et à coquilles fluviatiles et ter- restres, représenté par un travertin.. et l’alluvion déposée rapide- ment, tumultueusement comme le dit Leymerie. » En 1877, M. Meugy (2), dans un travail d'ensemble sur le terrain quaternaire du nord de la France, place les tufs au nombre des dépôts qui lui appartiennent, et il cite ceux de Resson. « Il est diffi- cile, dit-il, de déterminer avec précision l’âge de ces tufs, quand ils ne sont recouverts par aucun autre dépôt ; car les sources qui les ont produits, peuvent s'être fait jour à différentes époques de la période quaternaire. Mais quand on reconnaît, comme à Resson par exem- ple, que les vallées où ils existent avaient déjà recu des terrains remaniés de l’époque du limon, et que l’on ne constate dans ces vallées aucun dépôt postérieur à ces tufs, il est rationnel de les classer à la partie supérieure du terrain quaternaire. » Dans la dis- cussion qui suivit la lecture du travail de M. Meugy, M. Tournouër fit observer que tous les tufs ne devaient pas être placés aussi haut que l’admettait son confrère, et que ceux de La Celle, notamment, occupaient certainement une position bien inférieure. L'année où M. Meugy présentait son mémoire à la Société géolo- gique, je faisais à la Société des sciences de Nancy (3), une commu- nication préliminaire sur la flore des tufs de Resson. J’en faisais ressortir l’analogie avec la flore actuelle de la contrée, et le caractère non boréal par comparaison avec celle des lignites quaternaires de Jarville et de la base de la tourbe en Champagne. (1) Belgrand. Le Bassin de la Seine aux âges antéhistoriques. Paris, 1869. (2) Note sur le terrain quaternaire du nord de la France, par M. Meugy. (Bulletin de la Soc. géol., 3° série, tome V, page 61). (3) Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 2e série, tome IT, p, 72, (Séance du 5 novembre 1877). 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 9 En 1881, M. Rothpletz (1), dans son étude sur le quaternaire des environs de Paris, cite Resson avec l'indication des restes d'êtres organisés indiqués par Leymerie et Belgrand, et fait remarquer qu'il ne connaît pas de déterminations plus précises. En 1882, M. de Mortillet (2), dans l’ouvrage qu'il a consacré à une étude d'ensemble sur l'archéologie préhistorique, place le dépôt de Resson parmi ceux de son époque moustiérienne. Il s'appuie en par- ticulier sur la forme des silex taillés et sur les mammifères qui y ont été trouvés. Il fait remarquer que, parmi les mollusques, on rencon- tre notamment l’Aelix fruticum, espèce des stations humides, qui ne descend pas jusqu’au midi de la France, mais ne remonte pas aux régions froides du pôle. Enfin, il donne une liste des plantes dont les restes se trouvent dans les tufs. Cette énumération, faite d’après mes déterminations, est moins complète que celle qui sera dans ce tra- vail. M. de Mortillet a pu examiner une partie de la collection du musée de Troyes à l'Exposition universelle de 1878. Depuis cette époque, l’étude de nouveaux échantillons m’a permis de faire d'im- portantes additions à la flore des tufs de Resson. J'ai visité, je l'ai déjà dit, le dépôt de Resson et j'ai pu constater l'exactitude de la description de Leymerie. Comme l’a établi ce géo- logue, il a la forme d’une ellipse dont le grand axe dirigé du N.0. au S.E, aurait environ un kilomètre. Il occupe une partie du flanc N.0. et du fond d’un vallon creusé dans les calcaires lacustres de la Doué, et les argiles qui les supportent. Cette dépression descend de Mont- potier à la Saulsotte où elle débouche dans le bassin de Nogent. Une bonne coupe existe le long du chemin rural qui va de la Saulsotte (Saint-Ferréol) aux champs, en longeant le bord N.0. des tufs; on en trouve une autre dans une carrière ouverte dans un bois de bouleaux, enfin plusieurs petites et très médiocres le long du chemin vicinal de Resson. On voit très bien qu’à la partie supérieure du dépôt, des éboulis de calcaire lacustre viennent recouvrir les tufs ; mais, pas plus que Leymerie, je n’ai pu observer aucune relation entre ceux-ci et les grèves des hauts niveaux de la Seine, L’épaisseur totale du dépôt est de 8 à 10 mètres ; elle se divise en deux assises qui passent graduellement de l’une à l’autre. L’inférieure est du tuf à peu près pur, tantôt terreux, tantôt agrégé de manière à former une pierre celluleuse tendre. Dans la supérieure, le calcaire est bien plus gros- sier ; on trouve des fragments de calcaire lacustre, des silex, des lits de sable tantôt pur, tantôt mélangé d'argile. Certains lits de sables (1) Das Diluvium um Paris, von Rothpletz. Zürich, 1881, p. 34. (2) De Mortiliet. Le Préhistorique. Paris, 1882, p. 336, 10 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov, très fins semblent toutefois se rapporter aux tufs inférieurs. Ceux-ci, se sont évidemment formés lentement, par suite de dépôts effectués par des sources calcarifères, sans ou à peu près sans apport de maté- riaux arrachés aux terrains environnants. La partie supérieure du dépôt, au contraire, a été formée par des eaux plus agitées, dépo- sant encore du calcaire tenu par elles en dissolution, mais apportant en même temps des débris venus sans doute de la région supérieure du vallon. La séparation habituelle des coquilles d’eau douce, et de celles des mollusques terrestres, semble indiquer aussi que l’eau ne recouvrait pas d’une façon continue toute la surface occupée aujour- d’'hui par le dépôt, qu’à de certaines époques de l’année des portions émergées servaient à l'habitation des Æélices, par exemple, dont la dépouille était ensuite recouverte par les sables aux moments de débit plus fort des sources. La surface du dépôt est mamelonnée, mais une seule butte est à peu près isolée, c’est celle qui le termine à l’aval. C’est surtout dans les lits de sables purs ou mélangés d'argile fré- quemment colorée par de la matière organique, qu’on trouve les coquilles. Elles ont le test très fragile, mais elles ont souvent con- servé en grande partie leurs couleurs, On en trouve aussi dans le tuf proprement dit. Les Hélices sont très abondantes, ce sont elles qui, par le nombre et par la taille, ont joué le rôle le plus important. Comme je viens de le dire, les lits à Hélices et ceux à coquilles d’eau douce sont généralement séparés. Les empreintes de Monocotylédones sont très fréquentes dans les deux formations; les Chara moins abondants, mais cependant com- muns, paraissent appartenir de préférence à l’inférieure. C’est dans celle-ci que semblent confinés les feuilles et autres débris de Dicoty- lédones, sans doute aussi de Scolopendres et de Mousses, aujour- d’hui rares, mais qui ont dû être rencontrées plus fréquemment autrefois, à en juger par ce que renferment les collections. La nerva- tion des feuilles est le plus souvent très bien conservée, mais il est rare de rencontrer des empreintes entières; le plus souvent elles sont même très fragmentées, de manière à rendre parfois toute détermination impossible. En dissolvant le calcaire par un acide, il m'a été possible d’isoler des Chara, des Mousses et quelques frag- ments de feuilles de Dicotylédones présentant encore leurs tissus formés de cellulose plus ou moins altérée. C’est aussi dans la formation inférieure que paraissent se rencon- trer exclusivement les ossements de Mammifères. L'homme existait dans Île pays au moment où se sont déposés les tufs de Resson; on y a trouvé des ossements lui appartenant, des fragments de crâne et 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. A1 de mâchoire notamment, qui sont déposés au musée de Troyes. Il a laissé d’autres preuves de sa présence. Une lance de silex du type du Moustier, trouvée par M. Gérost, existe aussi au musée de Troyes; elle est épaisse, fortement cacholonnée, présente son bulbe de per- cussion, et mesure 11 centimètres de longueur sur 5 de largeur. J'ai trouvé un silex non taillé, mais brisé, qui me semble avoir été apporté par la main de l’homme. Je l’ai rencontré, en effet, dans le tuf inférieur en dehors de la portion du dépôt où ont été apportés par les eaux les fragments volumineux. Ossements humains et silex semblent bien, par leurs caractères extérieurs, par les souvenirs qui se rattachent à leur découverte, pro- venir de la même portion du dépôt que les ossements de Mammi- fères. Quelques-uns de ceux-ci portent d’ailleurs les preuves irrécu- - sables de la présence de l’homme. Un bois de Cerf commun, de la taille de celui qui habite aujourd’hui quelques forêts de France, a été brisé avant son enfouissement, et peut-être a-t-il été sectionné avec un instrument tranchant. Mais l'intervention de l’homme est encore plus visible sur deux fragments de bois d’un très gros Cerf qui sera décrit plus loin. L’un d'eux a été évidemment taillé au sommet, et peut-être les deux andouillers de base ont été aussi coupés et non détachés accidentellement. L'autre porte des coupures bien nettes et antérieures à la fossilisation. Je vais maintenant donner l’'énumération des espèces animales et végétales que j'ai étudiées, en accompagnant leur nom des observa- tions que chacune d'elles me semble comporter. Je les disposerai suivant les classifications zoologique et botanique, et j'indiquerai pour chacune d'elles, à qui appartiennent les pièces qui ont été entre mes mains. Celles qui ont été trouvées par moi ayant été don- nées au musée de Troyes, figureront avec celles de ce dernier éta- blissement. Animaux MOLLUSQUES \ Helix hortensis, Müll. — Coll. Chertier. — Cette espèce habite la France centrale et septentrionale. Elle vit dans les bois, les jardins, les haies, les arbustes. Helix candidula, Hud. — Musée de Do — Une coquille fort endommagée paraît appartenir à cette espèce qui habite toute la France. Helix ericetorum, Müll. — Musée de Troyes. -- Cette espèce, nn 19 FLICHE, —— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON: D nov, sentée par plusieurs échantillons, vit dans les endroits secs, le long des chemins, sur le bord des champs, sur les arbustes, les pelouses. Helix fruticum, Müll. — Musée de Troyes. — Cette espèce est aussi représentée par plusieurs échantillons. Elle habite presque toute la France, excepté le midi. Cependant elle a été signalée dans la Drôme, les Landes, les Basses-Pyrénées. Elle vit dans les bois, sous les haïes, sur les tiges des arbrisseaux. Planorbis complanatus, Hud. — Musée de Troyes. — Cette espèce habite presque toute la France, du nord au midi. Elle vit dans les bassins, les fossés, les eaux stagnantes. Planorbis albus, Müll. — Musée de Troyes. — Cette espèce habite presque toute la France, du nord au midi. Elle vit sur les plantes aquatiques, dans les eaux tranquilles. Lymnæa palustris, Flem. — Musée de Troyes. — Cette espèce habite presque toute la France, du nord au midi. Elle vit dans les fossés, les étangs, les marais, les canaux, ne s'élève pas très haut dans les montagnes, où elle dépasse rarement 450 mètres, Lymnæa truncatulata, Beck. — Musée de Troyes. = Cette espèce habite presque toute la France. Elle semble plus commune dans le nord que dans le midi. Elle vit dans les bassins, les fossés, les ruis- seaux, les rigoles des prairies, aime à se tenir hors de l’eau. Lymnæa limosa, L. (Moq.-Tand.), Z. ovata, Beck. — Coll. Chertier. — Cette espèce habite toute la France. Elle vit dans les sources, les ruisseaux, les rivières, les fossés, les mares. Cyclostoma elegans, Drap. — Cette espèce habite toute la France. Elle vit sous les haies, le long des murs gazonnés, dans les lieux ombragés, sous les feuilles mortes et sous la mousse. Je ne l’ai pas vue dans les provenances de Resson, mais elle y est citée par Ley- merie, et M. Deschiens m’a affirmé par lettre qu’on l’y avait rencon- trée ; la coquille est si caractérisée qu'une erreur n’est pas possible. ARTICULÉS Insectes. La collection Chertier renferme une larve appartenant à cette classe, mais elle n’a pu être déterminée. | VERTÉBRÉS Oiseaux. Anas boschas, L. — Musée de Troyes. — Un cubitus et un méta- carpien, comparés avec les mêmes os provenant d’un individu de cette 18383. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 13 espèce ayant vécu récemment, ne laissent aucun doute sur cette dé- termination. Un tibia paraît avoir appartenu au même oiseau. L’in- dividu de Resson était de forte taille. Le canard sauvage a déjà été rencontré à diverses reprises dans le terrain quaternaire et dans les dépôts de l’époque moderne (1). J'ai trouvé, dans le tuf de Resson, un fragment de cubitus d’un autre oiseau. Son état imparfait en rend la détermination précise impossible. On peut affirmer, cependant, qu'il ne provient pas d’un canard ; la courbure prononcée, les impressions pennaires, semblent indiquer un gallinacé, et, parmi ceux-ci, sa section presque circu- laire le rapprocherait des faisans et des tétras. [Il offre une très grande ressemblance avec le même os chez le Tetrao albus, espèce trouvée dans les dépôts des cavernes. Il est très légèrement plus fort que le même os figuré par M. A. Milne-Edwards, d’après un échan- _ tillon de cette provenance. Mammiferes. Canis familiaris, L., fossilis, Blainv, — Musée de Troyes. — La présence de cette espèce dans le dépôt de Resson est indiquée par une première molaire vraie du côté gauche de la mâchoire supé- rieure. Elle appartient certainement à un chien, qui ne saurait être le loup ; elle est environ d’un quart plus petite que la même dent chez cette espèce. Cette dernière est, en outre, plus épaisse, à crêtes moins marquées ; l’analogie de taille, de formes, de crêtes, est, au contraire, complète avec un chien domestique de race braque, dont le squelette appartient à la Faculté des sciences de Nancy. Je ne prétends pas d’ailleurs que l’animal auquel a appartenu cette dent ait vécu à l’état de domesticité, je ne le pense même pas, et je crois, comme M. de Mortillet l’a fait remarquer encore récemment (2), qu'il n’y a pas eu de chiens soumis à l’homme à une époque aussi ancienne que celle où se sont déposés les tufs de Resson. Mais il me semble évident que l'animal qui vivait alors à l’état sauvage, a été la souche de notre chien domestique, et c’est poux cela que je lui ai conservé le nom admis par les anciens paléontologistes, au jieu de lui imposer celui de Canis ferus proposé par M. Bourgui- gnat (3), l’état de liberté ou de domesticité ne me semblant pas un (1) Voir notamment Milne-Edwards (Alphonse), Recherches sur les oiseaux fos- siles de France, I, p. 159. (2) De Mortillet, le Préhistorique, p. 385. (3) Recherches sur les ossements de Canidæ constatés en France à létat fossile pendant la période quaternaire (Ann, Sc. géol., VI, 1875.) 44 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 novy. caractère suffisant pour donner deux noms à la même forme ani- male. Les ossements de l’animal qui a été probablement la souche sauvage de notre chien domestique sont rares ; cela donne quelque intérêt à la dent de Resson. Castor fiber, L. — Musée de Troyes. — Une maxillaire avec une incisive et trois molaires ne laissent aucun doute sur l'existence de cette espèce, qui a vécu en France jusqu’à une époque assez rappro- chée de nous. Elephas primigenius, Blum. — Musée de Troyes. — Une molaire appartient à cette espèce. Je l’ai vérifiée. Rhinoceros tichorhinus, Guv. — Je n’ai pas vu de débris appartenant à cette espèce, mais une dent a été trouvée autrefois dans le tuf in- férieur de Resson, par M. Deschiens qui habite aujourd’hui Vin- cennes. L’auteur de la découverte a bien voulu me donner, parlettre, des détails dont je le remercie, et me dire que cette dent a été donnée par lui à un de ses amis mort aujourd'hui. Il ignore, par suite, ce qu’elle est devenue. Le Rhinoceros tichorhinus était le compagnon si fidèle de l’£/ephas primigenius, qu'il n’y a pas de doute à avoir sur la légitimité de la détermination spécifique. Cerphus elaphus, L. — Musée de Troyes. — Les débris appartenant à cette espèce sont assez nombreux. Ils indiquent des animaux de taille différente ; les uns ressemblaient sous ce rapport aux individus qui vivent encore aujourd'hui en France, les autres leur étaient su- périeurs. Aux premiers se rapportent un fragment de bois d’un in- dividu adulte; un fragment de bois d’un individu de quatre ans com- plètement analogue de tous points à ceux d’un individu du même âge tué dans les environs de Paris et faisant partie des collections de l’École forestière ; une portion du crâne, avec des sutures, est adhé- rente à ce bois. C’est aussi à cette forme qu’il faut, je pense, ratta- cher deux molaires de cerf du musée de Troyes. La seconde forme est représentée par deux fragments de bois et, probablement, deux vertèbres. Des dernières je n’ai rien à dire; les premiers méritent, au contraire, quelques observations. Ils proviennent d'animaux de très grande taille ; le plus fort a 22 centimètres de circonférence au- dessus de la meule, tandis que des bois de taille exceptionnelle d’un individu actuel (coll. Écol. for.) ont seulément 19 centimètres au même endroit. Mais cette grande taille a été fréquemment signalée chez les individus de l’époque quaternaire, par Cuvier notamment qui déjà n'y attachait aucune importance (1). Elle s'explique très (1) Recherches sur les ossements fossiles, t. VI, p. 208. 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 15 bien par les conditions d’existence si favorables que l’espèce rencon- irait alors. Aujourd'hui encore la taille est chez elle assez variable. Les deux morceaux de bois, appartenant au musée de Troyes, en constituent la base ; l’un d’eux est un peu plus droit en arrière que cela n’est chez le vivant, mais cette différence s’efface sur le second échantillon. Le premier a été évidemment taillé au sommet, et peut- être les deux andouillers de base ont-ils été coupés de main d'homme ; il a été évidemment roulé, une partie de la meule est détruite, et les aspérités sont en général très effacées. Le second, moins complet, brisé, mais portant des traces de coupures, n’est nullement roulé. Végétaux. ACOTYLÉDONES Characées. . Chara fœtida, AL. Braun. — Musée de Troyes ; coll. Chertier. — A en juger par le nombre des échantillons recueillis, cette espèce de- vait être abondante dans les eaux où se déposaient les tufs. Ces échatillons sont de valeur très inégale ; mais sur quelques-uns il est possible de faire de très bonnes coupes transversales ou longitudi- nales permettant de se rendre parfaitement compte de la structure de la plante. La détermination est donc absolument certaine. Cette espèce qui est très commune dans le département de l’Aube a déjà été trouvée dans les dépôts quaternaires du Forfarshire et de Cann- stadt. Chara hispida, L. var. brachyphylla. — Coll. Chertier. — La déter- mination de cette espèce me semble suffisamment certaine ; ce se- rait le Ch. hispida au sens d’AIl. Braun, mais avec peu d’aiguillons. Il est remarquable d’ailleurs que dans les dépôts quaternaires du Forfarshire et de Cannstadt, où elle a été aussi signalée, elle en est complètement dépourvue. Elle paraît avoir été, à Resson, beaucoup plus rare que la précédente. Aujourd’hui, elle est moins commune que celle-ci dans la région, mais sans y être rare. Mousses. Bryum bimum, Schreb. — Musée de Troyes, — Cetie mousse est assez largement représentée sur un échantillon où elle est jointe à des Chara indéterminables. Il m'a été possible, en dissolvant, par de l'acide azotique très étendu, le carbonate de chaux qui l’incrustait, d'obtenir un individu qui s’est montré complètement identique avec 16 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. > nov. des échantillons de Praslin, près de Melun, que je possède et qui proviennent de l’herbier de M. de Brébisson. La plante de Resson était remarquablement développée. Le Br. bimum habite, à l'époque actuelle, les prairies marécageuses et les rochers humides des plaines et des montagnes inférieures de l'Europe tempérée; il s’avance ce- pendant jusqu’en Suède et en Norvège, et il monte rarement dans la région alpine. Fougères. Scolopendrium vulgare, Sÿmons. — Musée de Troyes; Coll. Cher- tier. — Cette espèce a dû être très abondante à Resson, si on en juge par le nombre des échantillons quiexistent dans les collections. Ce sont des empreintes, généralement très belles, de frondes. L’une d'elles, appartenant au musée de Troyes, porte des sores. Elles dé- notent des plantes d’une très grande vigueur. Les frondes fertiles se distinguent des formes que l’on rencontre habituellement aujour- d’hui parce qu’elles sont plus bombées, et qu'elles portent des sores très gros et plus rapprochés de la nervure médiane. Ce dernier ca- ractère se montre assez fréquemment chez les échantillons du midi de la France et de Corse; on le rencontre aussi, mais rarement, dans le nord; je l’ai vu, dans l’herbier Soyer-Willemet, sur un pied du Saint-Mont, aux environs de Remiremont. Les frondes bombées se rencontrent aussi dans le midi, mais elles ne sont pas aussi accusées que chez notre fossile. Parmi les échantillons que j’ai pu étudier, celui qui s’en rapprocheraït le plus, serait un qui a été recueilli en Corse par Salle, et qui se trouve dans l’herbier Soyer-Willemet ; les frondes chez lui sont également assez étroites, caractère qui se re- trouve dans la plante de Resson. Le $. Hemtiontitis, Sw., de l'Europe méridionale a aussi les frondes très bombées et les sores gros, mais il est impossible de lui rapporter la fougère que nous étudions. Elle ne me semble pas pouvoir être séparée du S. vulgare; les frondes fertiles appartiendraient tout au plus à une variété. Le S. vulgare est répandu dans presque toute l’Europe; il est assez commun dans la région, et il a déjà été trouvé dans des dépôts quaternaires, notam- ment à La Celle. MONOCOTYLÉDONES Graminées. Phragmites communis, Trin, — Musée de Troyes. — Un échantillon présente un paquet de tiges et de feuilles appartenant à cette espèce 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 17 qui est encore très commune aujourd’hui dans toute la région. Elle a déjà été rencontrée dans des dépôts quaternaires. On trouve, en outre, dans les échantillons, soit du musée de Troyes, soit de la collection Chertier, la preuve que plusieurs autres graminées ont vécu à Resson au moment où se déposaient les tufs ; mais les empreintes sont en très mauvais état, trop fragmentées, il y a absence complète d'organes de fructification et, par suite, il est impossible de tenter des déterminations même génériques. C'ypéracées. Scirpus. — Musée de Troyes. — L’empreinte d’un organe foliacé très réduit paraît appartenir certainement à ce genre. Il ressemble aux bractées et aux feuilles rudimentaires qu’on trouve à la base de la tige de certaines cypéracées. C’est en définitive avec ces feuilles arrivées à l’état d’écailles, telles qu’on les observe chez les Scirpus que l’analogie est la plus grande ; la forme, la nervation, sont les mêmes de part et d’autre. Si l’attribution générique ne me laisse guère de doute, il me semble impossible de rien affirmer comme détermination spécifique. Carex glauca Scop. — Musée de Troyes. — L’empreinte de la face inférieure d’une feuille de carex présente une ressemblance assez complète avec les feuilles de cette espèce, pour que la détermination semble certaine; elle paraît être accompagnée d’un fragment de tige. Le C’. glauca est une des espèces les plus communes dans les prairies et les bois humides de toute la région. Carex maxima, Scop. — Musée de Troyes. — Trois empreintes de fragments de feuilles de carex, de grandes dimensions, semblent appartenir à cette espèce; pour deux d’entre elles la détermination laisse place à un doute légitime, mais pour une recueillie par moi, la similitude est telle dans les dimensions, dans la nervation, dans les grosses cannelures bien régulières qui les parcourent, avec les échantillons actuels que l'attribution me paraît certaine. Le C. maxima se rencontre, au bord des ruisseaux surtout, dans les forêts de presque toute la France. Il est rare dans le département de l'Aube. Carex flava, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte d’un frag- ment de feuille présente une nervation admirablement conservée. Par son extrême régularité elle rappelle mieux encore une espèce très voisine, le C. Œ'deri, Ehrh., mais la taille de la feuille fossile est plus grande que celle du même organe chez celui-ci; il y a, au contraire, identité avec le €. flava, à ce point qu’on a pu opérer une XIIe 2 18 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov. superposition exacte avec une feuille d’un échantillon des Fonds-de- Toul aux environs de Nancy. Le C. flava se rencontre dans les prai- ries humides et marécageuses de toute la France; il est commun dans toute la région. Indépendamment de ces empreintes déterminables, on trouve dans les collections du musée de Troyes et de M. Chertier, bon nombre de feuilles, de tiges, parfois des pieds entiers, qui ont appar- tenu à des cypéracées, quelques-uns certainement à des carex ; mais ces organes sont trop fragmentés ou en trop mauvais état pour qu'il soit possible même de hasarder une détermination. Joncées. Juncus. — Musée de Troyes. — Une empreinte paraît avoir été produite par une tige de ce genre ; les lignes très saillantes séparées : par des espaces plans, qu’elle présentait, rendent cette attribution très plausible ; mais le fragment est si petit que toute détermination spécifique est impossible. Typhacées. Typha! latifolia, L.? — Musée de Troyes et coll. Chertier. — A en juger par le nombre des échantillons, les éypha ont été très abon- dants à Resson. On trouve leurs rhizomes avec des racines, leurs tiges, pius rarement leurs feuilles. L’analogie de tous ces organes avec ceux du 7. latifolia est complète ; les feuilles sont étroites, mais il y a sous ce rapport, des écarts assez notables chez cette espèce. Toutefois, en l’absence des organes de la reproduction, il est difficile de se prononcer d’une façon absolue entre lui et le 7. an- gustifolia. Cette dernière espèce est très rare aujourd’hui dans toute la région, tandis que le 7’. latifolia y abonde ; il a été déjà rencontré dans des dépôts quaternaires. DICOTYLÉDONES PBétulacées. Betula ! alba, L.? — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille appartient à ce genre, et très probablement à cette espèce qui est très commune dans toute la région, souvent plantée, mais fréquem- ment aussi à l’état spontané. Betula alba, L., var. papyrifera, Spach. — Musée de Troyes. — Un beau fragment d’empreinte de feuille appartenant au bouleau, se distingue, par ses nervures fortement enfoncées dans le parenchyme, 1883. FLICHE. == ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 19 du type du 2. alba; il se rapproche, sous ce rapport, de la forme qui est habituellement décrite comme spécifique sous le nom de £. pu- bescens, et des Bouleaux américains. Mais la feuille de Resson n'était évidemment pas velue, c’est donc chez les seconds qu’il faut cher- cher ses analogues. C’est avec le 2. papyrifera, Mich., que la ressem- biance est plus grande. Comparée avec des feuilles d’un pied élevé dans le jardin de l’École forestière, il y a identité dans les dimen- sions de l'organe, dans l’écartement des nervures ; on a pu procéder à une superposition exacte. Les nervures sont un peu plus divari- quées qu'elles ne le sont d'habitude, mais il y a sous ce rapport, chez le vivant, des variations de feuille à feuille ; les nervures ter- tiaires sont peut-être un peu plus marquées. J’ai suivi l’opinion de Spach, adoptée par M. Regel dans le Prodrome, en réunissant à titre . de variété le 2. papyrifera au B. alba. Cette réunion me semble par- faitement légitime, et la présence de cette forme de l'Amérique du Nord et de là Sibérie, dans le dépôt de Resson, lui apporte une nou- velle confirmation. _ Alnus glutinosa, Gartn.? — Musée de Troyes. — Des empreintes de feuilles, très médiocres, parce qu’elles sont incomplètes et que la ner- vation a disparu en grande partie, me paraissent cependant apparte- nir à cette espèce. Ce qui confirmerait cette détermination, c’est la présence, à côté des feuilles, d'empreintes de rameaux triangulaires qui présentent une incontestable analogie avec les jeunesramules “d’Aune glutineux. L’A. glutinosa est très commun dans les stations humides de toute la région. Alnus incana, DC.? — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille incomplète, et dont malheureusement les bords sont cachés, appartient certainement aux Bétulacées ; ‘les analogies avec l'A, in- cana sont incontestables. Il y cependant des différences ; ainsi les nervures principales, qui se détachent de la médiane, sont plus écar- tées que cela n’est d'habitude chez cette espèce. Sous ce rapport, c’est avec des échantillons de Haguenau et un de Vens que j'ai constaté la plus grande ressemblance, la feuille était aussi remarquablement développée, les grosses nervures de troisième ordre sont plus mar- quées. Il est fort possible que l'espèce de Resson, si on pouvait l’étudier sur des échantillons plus complets, fût une espèce distincte quoique voisine de l'A. incana, peut-être une variété des stations basses ; la ressemblance avec les échantillons de Haguenau militerait en faveur de cette dernière opinion. N'ayant point à ma disposition des matériaux suffisants, j'ai préféré, au lieu de créer une nouvelle espèce, me borner à indiquer des affinités certaines avec l'A. incana, Cette espèce, qui n’existe pas dans le département de l'Aube, habite 20 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov. les montagnes d’une partie de la France, mais elle en descend sou- vent avec les eaux et elle peut même s'installer sur des points où le climat est très tempéré. C'est ainsi que je l’ai vue, en Italie, au-dessus de Castello, près de Lecco, et en Suisse, au S. Salvador, près de Lu- gano. Salicinées. Populus'canescens, Sm. — Coll. Chertier. Musée de Troyes. — Des empreintes de feuilles de la collection Chertier, provenant d’un peu- plier, rappellent un peu le Tremble, mais la faible saillie des ner- vures, la nervure principale nettement creusée en gouttière, les di- mensions des feuilles, les rapprochent du P?. alba et plus probable- ment du ?. canescens, forme assez variable d’ailleurs, qui paraît être un hybride du P. fremula et du P. alba. La ressemblance est remar- quable avec un échantillon des bords du Rhin, en Alsace. Une em- preinte du musée de Troyes, incomplète, mais dont la nervation est bien conservée, paraît aussi appartenir à cette forme. Le ?. canescens se rencontre çà et là dans la région, où il est probablement toujours planté. Il a déjà été signalé par M. de Saporta dans les tufs quater- naires de La Celle. Populus tremula, L. — Coll. Chertier. — Plusieurs empreintes de feuilles, dont une bien dégagée, appartiennent à cette espèce très commune aujourd'hui encore dans la région, comme dans tout le centre et le nord de la France. Salix purpurea, L. — Musée de Troyes. — Une feuille, dont la matière organique est encore en partie conservée, appartient à cette espèce très commune aujourd'hui au bord des eaux dans la région, comme dans presque toute la France. Salix cinerea, L. — Musée de Troyes. — De belles empreintes de feuilles appartiennent certainement à cette espèce très commune au bord des eaux, dans les marais et dans les bois humides de toute la France, en plaine et dans les régions de coteaux et de basses mon- tagnes.-Elle a déjà été signalée dans les dépôts quaternaires, notam- ment par M. de Saporta dans celui de La Celle. Salix grandifolia, Ser.? — Coll. Chertier. Musée de Troyes. — Des empreintes de feuilles nombreuses appartiennent comme les précé- dentes à un saule de la section des Caprœæa, mais elles en sont diffé- rentes. Parmi les espèces vivantes, c’est avec le S. capræa et le S. grandifolia que sont leurs analogies. Il est à peu près impossible, sur de simples empreintes de feuilles, de prononcer d’une façon cer- taine sur l'attribution à l’une ou à l’autre ; ce qui pourrait faire pen- cher pour la première, c’est qu’elle est encore très commune dans la 1883. FLICHE. -— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 21 région, tandis que la seconde est une espèce du Jura et des Alpes, qui peut d’ailleurs descendre assez bas, comme au Mont-Boro près de Lecco, où elle pénètre au moins dans la région de la vigne. Les raisons qui me font admettre la probabilité plutôt en faveur du S. grandifolia, sont : la grande taille des feuilles, leur forme géné- rale, mais surtout la forte saillie des nervures à la face inférieure de la feuille, Si nous sommes en présence du S. capræa, les pieds qui vivaient à Resson ressemblaient beaucoup plus, par la grande taille de leurs feuilles, à ceux que l’on rencontre dans les régions monta- gneuses qu'à leurs congénères des plaines ou des côteaux. Peut-être aussi l'espèce qui croissait à Resson différait-elle des deux formes vivantes ; on sait combien les saules de cette section sont difficiles à étudier quand on n'a pas à sa disposition des échantillons com- _ plets. : Salix nigricans, Sm. ??. — Musée de Troyes. — Cette détermi- nation est plus douteuse encore que la précédente. La feuille dont nous avons étudié l’empreinte appartient certainement à un saule latifolié, et parmi ceux-ci, la ressemblance avec la var. fragifolia du S. nigricans est incontestable; mais en présence de la variabilité considérable des feuilles chez les saules de cette section, je ne me prononce pas, je donne une simple indication qui peut servir pour des recherches futures, et il est fort possible, qu'ici encore, nous soyons simplement en présence d’une forme du $S, capræa dont l’existence est très naturelle dans les tufs de Resson, tandis que le S. nigricans est une espèce des montagnes de l’est de la France, complètement étrangère à la flore de l'Aube. Corylacées. Corylus avellana, L. — Musée de Troyes. — Belles empreintes de feuilles complètement identiques à celles des pieds vivant aujour- d'hui. Cette espèce est très commune dans les bois, les haies, les buissons de toute la région ; elle a été rencontrée à diverses reprises dans les dépôts de l’époque quaternaire et du commencement de l’é- poque actuelle. Cupulifères. Fagus sylvatica, L. — Musée de Troyes. Coll. Chertier, — Plusieurs empreintes de feuilles, dont la détermination ne laisse aucun doute, montrent que cette espèce était assez commune à Resson. Elle l’est encore, sinon dans les environs immédiats des tufs, au moins dans toute la région. Elle a déjà été signalée, en France, dans les terrains 929 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D now. quaternaires, et n'est donc pas d’arrivée aussi récente qu’on a voulu parfois le soutenir, en se basant sur une interprétation fausse, à mon avis, des remarquables résultats obtenus, pour l’histoire de la végé- tation, de l’étude des tourbières du Danemark. Juglandées. Juglans regia, L. — Musée de Troyes. — Deux empreintes de fragments de feuilles présentent la nervation des Juglans. L'une d'elles est assez complète ; elle donne une portion du contour de la feuille, du côté droit aussi bien que du côté gauche ; la largeur des dernières mailles formées par les nervures, l’écartement des nervures principales, la forme de la feuille, le contour presque entier, présen- tant seulement de rares crénelures, concordent entièrement avec ce qu’on observe chez le J. regia. Cette espèce est abondamment cul- tivée dans l’Aube, mais elle n’est plus nulle part spontanée en France. Elle a déjà été signalée dans les tufs quaternaires de Meyrargues en Provence, par M. de Saporta. Sa présence à Resson prouve qu'elle a eu une large extension dans notre pays. Elle paraît y avoir disparu par suite des basses températures qui ont régné à la fin de la période quaternaire et au commencement de l'époque actuelle, et n’a été introduite par la culture qu’à une époque relative- ment récente (1). Il est bon de faire remarquer, d’ailleurs, que le noyer est fréquemment semé par les oiseaux dans les boïs de la Champagne et de la basse Bourgogne; qu’il lève et se développe pendant quelques années, pour disparaître devant la concurrence que lui fait la végétation spontanée, mieux adaptée que lui aux con- ditions actuelles. E'uphorbiacées. Buxzus sempervirens, L. — Musée de Troyes. — Plusieurs em- preintes de feuilles, sur l’une desquelles on trouve encore des traces de matières organiques, ne laissent aucun doute sur l'existence de cette espèce. Elle n’est plus spontanée dans les environs de Resson, mais on la rencontre dans les jardins, dans les haies, où elle croît parfaitement. Elle abonde sur les collines calcaires de la Bourgogne. On la retrouve, fort rarement d’ailleurs, dans des stations plus septentrionales, aux environs de Stenay, par exemple, dans le nord du département de la Meuse. M. de Saporta l’a trouvée dans les tufs quaternaires de La Celle. (1) Voir A. de Candolle, Origine des végétaur cultivés, p. 343. 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 23 Oléacées. Ligustrum vulgare, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille évidemment coriace, très glabre, très lisse, à bords entiers, allongée, appartient certainement à cette espèce; des feuilles de Troëne vivant ont pu lui être exactement superposées, en même temps que la nervation est identique de part et d'autre. Cette espèce qui abonde aujourd’hui encore dans les environs de Resson, n’a point été signalée jusqu'ici dans les dépôts quaternaires. Cornées. Cornus sanquinea, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille appartient certainement à cette espèce, très commune aussi dans les environs de Resson, et qui n’a point encore été signalée dans les dépôts quaternaires. Araliacées. Hedera Helix, L. — Musée de Troyes. — Belle empreinte de feuille absolument identique à celles des pieds vivant aujourd’hui dans la localité. Cette espèce a été rencontrée dans plusieurs dépôts quater- naires. Ombelliferes. Un fragment de tige complètement minéralisé provient d’une plante de cette famille. L’analogie"est même très grande avec cet organe chez l’Æeracleum sphondylium, L.; l'attribution me semble très probable, mais on comprend qu’on ne saurait l’affirmer sur un débris de cette nature. Rosacées. Rubus fruticosus, L. — Musée de Troyes. — Un fragment de ra- meau et des empreintes de feuilles appartiennent certainement à cette espèce entendue dans son sens le plus large. Le rameau est cannelé et épineux; quant aux feuilles, elles ont la nervation de celles des ronces. Parmi les différentes formes que l’on a détachées du À. fruticosus, pour en constituer des espèces plus ou moins légi- * times, c'est le À. rhamnifolius, Weïh. qui présente la plus grande res- semblance avec la plante fossile ; la comparaison a été faite avec un échantillon des environs de Nancy. Cette forme existe, mais paraît être assez rare, dans le département de l'Aube. La détermination de toutes ces petites espèces est trop difficile, même sur le vif, pour 24 FLICHE, — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. ) nov. qu'il faille voir ici autre chose qu’une simple indication. Mais le fait seul de la présence à Resson du Z. fruticosus, entendu dans son sens le plus large, est déjà intéressant puisque la seule ronce signalée jusqu’à présent, dans les terrains quaternaires, est le À. idœus. Amygdalees. Cerasus! padus, D. G., ? — Coll. Chertier. — Une feuille provient certainement d’un cerisier qui ne saurait être que le merisier ou le cerisier à grappes. Par sa taille, par ses bords qui paraissent avoir été garnis de dents très petites, elle ressemble à celles du C’. padus ; mais il est difficile de se décider sur. un seul échantillon entre des feuilles qui se ressemblent beaucoup sur les empreintes qu’elles peuvent laisser, et il est possible que le cerisier de Resson ait été le C. avium, commun aujourd’hui encore dans le département de l'Aube, tandis que le €’. padus, spontané dans les plaines de l’ex- trême nord de la France et dans les montagnes, n’y existe pas. Aucune des deux espèces n’a d’ailleurs été signalée jusqu'ici à l’état fossile. Rhamneées. Rhamnus frangula, L. — Coll. Chertier. — Des feuilles de cette espèce ont laissé leurs empreintes. Elle est commune aujourd'hui dans les marais et les bois humides de toute la région. Elle n’a point encore été signalée à l’état fossile. Tiliacées. Tilia ! platyphylla, Scop. ? — Musée de Troyes. —- Une belle em- preinte de feuille dont la nervation est admirablement conservée, permet d'affirmer l'attribution générique. La détermination spéci- fique n’est pas aussi certaine, parce qu'on ne voit pas les bords de l'organe. Cependant, par sa grande taille, l’angle que font les ner- vures secondaires avec la nervure principale, leur espacement, cette feuille se rapproche entièrement de celles du 7. platyphylla. Cette espèce n’est pas spontanée dans les environs immédiats de Resson, mais on la rencontre dans plusieurs forêts de la région. Elle a déjà été, aussi bien que le 7, parvifolia, rencontrée dans les terrains qua- ternaires. Acérinées. Acer campestre, L. — Musée de Troyes. — L’empreinte d’un frag- ment de feuille, en très mauvais état, mais évidemment lobée, 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 25 appartient certainement à cette espèce. La taille, tous les détails de la nervation, distribution, écartement, grosseur des nervures, sont les mêmes que chez les feuilles de l’Érable champêtre. Cette espèce est très commune dans tous les environs de Resson; elle a été si- gnalée dans les dépôts quaternaires, mais avec doute. Acer platanoïdes, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille palminervée, dont la nervation était un peu effacée et les bords imparfaitement visibles, pouvait se rapporter à l’érable plane ou à la vigne ; j'étais d’abord disposé à la rapporter à cette dernière, cependant les nervures principales sont plus redressées que chez elle ; mais j’ai pu trancher la question d’une facon certaine. L’em- preinte présentait encore à la surface une partie des tissus, notam- ment des nervures et de l’épiderme ; soumis à l’examen microsco- pique, ils se sont montrés semblables à ceux de l’érable plane, parfaitement distincts de ceux de la vigne. Cet érable est très rare à l'état spontané dans le département de l’Aube ; on ne le rencontre que dans la forêt de Clairvaux, à une assez grande distance de Resson. C’est une espèce des stations fraiches, qui habite les coteaux du nord de la France, plus habituellement les montagnes ; elle n’a point encore été signalée à l’état fossile. Acer opulifohum, Vill. — Musée de Troyes. — On peut lui rappor- ter plusieurs fragments de feuilles d’un érable dont la nervation rap- pelle un peu celle de l’érable champêtre, mais se rencontre aussi chez l’A. opulifolium. La taille de ces feuilles, leur bord fortement réfléchi, les sinus et les dents largement arrondis formant presque une ligne ondulée, laissent peu de place au doute, quant à l’attribu- tion à cette espèce qui n’existe plus aujourd'hui en Champagne. On la rencontre dans le Jura, les Alpes, les Pyrénées et les Cévennes, et elle a été signalée dans les tufs quaternaires de la Provence. Renonculacées. Clematis vitalba, L. — Musée de Troyes. — Des empreintes de feuilles en très mauvais état, mais dont la nervation et le contour sont bien distincts, appartiennent certainement au genre Clematis. L'attribution à la clématite des haies est rendue aussi à peu près cer- taine, par la forme des feuilles et par ce fait que l’espèce est encore très commune sur les sols calcaires de toute la région. Elle a été trouvée aussi dans les tufs de La Celle. M. Kasan (1) dans un travail consacré à une question plus générale, attribue, d’après des obser- (1) Kasan. Uber den combinirten Einfluss der Warme und des Lichtes auf die Dauer der jahrlichen Periode der Pflanzen ; ein Beïitrag zur nachweisung der ursprünglichen Heimathzone der Arten. Bot. jahrb. 3° vol. 1° liv. p. 74. 26 FLICUE, + ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D nov. vations phénologiques, une origine méridionale, avec marche pro- gressive et récente vers le nord, au Clematis vitalba. On voit que les données paléontologiques ne vérifient pas, au cas particulier, les idées de l’auteur, qui sont d’ailleurs fort intéressantes et dignes d'être prises en sérieuse considération. CONCLUSIONS. Si nous cherchons, d’après tout ce qui vient d’être dit, à nous re- présenter ce qu'étaient les environs de Resson, au moment où les tufs, leur portion inférieure notamment, se déposaient, nous voyons que des sources, beaucoup plus abondantes que celles de la Doué actuelle, venaient sourdre au milieu d’un petit marais où elles dépo- saient une grande partie du carbonate de chaux qu'elles tenaient en dissolution. En certains endroits le sol était complètement sous l'eau; en d’autres il était émergé, au moins pendant la saison la plus sèche. Le débit des sources, tout en étant très fort, paraît avoir été soumis à quelques variations devenues particulièrement sensibles à la fin de la période de formation du terrain. Dans le sein de l’eau vivaient des plantes aquatiques dont quelques-unes complètement submergées, parmi lesquelles les Chara ont joué un rôle très impor- tant. Les autres avaient seulement le pied couvert par l’eau et se dé- veloppaient en abondance; les 7ypha et quelques grands Carex pa- raissent avoir joué le premier rôle parmi elles. D’autres espèces s’y joignaient également, parmi lesquelles certainement le PAragmites communis ; probablement les Scirpus et un grand nombre d’autres monocotylédones, dont plusieurs Cypéracées ou Graminées, vivaient plutôt sur la terre humide que dans l’eau. Au milieu d'elles, on voyait aussi des dicotylédones herbacées, parmi lesquelles de grandes Om- belliferes. C’est là que devaient commencer à se montrer les Saules, qui ont été évidemment très communs et représentés par plusieurs espèces ; tantôt seuls, tantôt mélangés avec des Aunes, des Bour- daines, ils commencaient une riche végétation forestière qui devenait plus puissante et plus variée en s’éloignant du bord immédiat de l'eau. Des Bouleaux, des Peupliers, le Hêtre et le Noyer commun, des Tilleuls, des Érables d'espèces variées, formaient un étage supérieur à l'abri ou dans le voisinage duquel on voyait de nombreux arbustes ; Coudriers, Troënes, Cornouillers, Ronces, Nerpruns, constituaient tout un sous-étage buissonnant, tandis que le Puis occupait les stations les plus sèches. Le Zierre rampait sur le sol, puis s’élevait sur les arbres en société de la Clématite des haies. Sur le sol des Mousses, des Fougères, la Scolopendre au moins, des Cypéracées, des Graminées, 1883. FLICHE. —— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 2 formaient un tapis végétal mêlé sans aucun doute de plusieurs dico- tylédones herbacées. Sur ces arbustes, sur et sous ces herbes, dans un milieu plein de fraîcheur, on rencontrait de nombreux mollusques ; les Æélices, en particulier, y promenaient des coquilles de formes et de couleurs variées. Les eaux étaient largement habitées par des animaux du même embranchement. Le monde végétal et celui des animaux inférieurs présentaient, on le voit, une grande analogie avec la nature actuelle: quelques modifications survenues dans la flore n’en altèrent pas le caractère général. Les différences les plus pro- fondes, pour un observateur un peu superficiel, auraient consisté dans l’extrême vigueur de la végétation, se traduisant par le dévelop- pement des feuilles, et dans l’abondance plus grande des mollusques. Les vertébrés lui auraient réservé de bien plus grandes surprises. . Pendant que des canards sauvages voguaient sur les eaux, un gal/linacé plus gros que nos perdrix et nos cailles, se tenait probablement dans les grandes herbes qui peuplaient les clairières de la forêt. Celle-ci était fréquentée par des troupes de cerfs le plus Souvent de grande taille, par des éléphants, par des rhinocéros; tandis que des castors bâtissaient leurs digues et leurs huttes au bord de l’eau. Cette faune de mammifères herbivores avait pour ennemis des carnassiers qui paraissent avoir été peu nombreux, et l’omme qui leur faisait la guerre pour se nourrir de leur chair, sans doute aussi pour se cou- vrir de leur peau et pour utiliser les parties solides de leur corps. Les traces laissées par ses outils de pierre, sur les bois de cerf, donnent à cette dernière supposition plus que de la vraisemblance, Il ne suffit pas d’avoir ainsi présenté à notre imagination une vue générale du marais, de la forêt, des animaux qui les habitaient, et de l’homme qui était le maître sauvage, mais déjà puissant de cette nature, il nous faut poursuivre la solution aussi rigoureuse que pos- sible de plusieurs questions intéressantes : Quelle relation y a-t-il entre la flore ancienne et celle qu’on observe aujourd’hui à Resson et dans les environs ? Sous quel climat a-t-elle vécu ? enfin quel est son âge et quels rapports présente-t-elle avec les autres flores quater- naires ? La flore des marais, si accusée dans les tufs, a disparu ; la Doué, comme nous avons eu déjà occasion de le dire, est un petit ruisseau de débit faible et très régulier. Quant à la végétation forestière, elle est bien représentée sur les tufs eux-mêmes, mais le chêne-rouvre y joue un rôle prépondérant, le hêtre y est extrêmement rare, la spontanéité du bouleau est douteuse, les peupliers sont représentés par le tremble, les érables par le champêtre ; on ne voit pas de tilleuls, le cerisier Mahaleb abonde, tandis que le cerisier à grappes 28 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D noy fait défaut. Quant au noyer et au buis, ils n'existent pas dans la forêt. Si, au lieu de nous en tenir aux environs immédiats de Resson, nous comparons la flore forestière des tufs à celle de la région où est située cette localité, nous voyons qu'elles se ressemblent beau- coup. Cependant, en nous bornant aux espèces dont la détermination présente un degré de certitude suffisant, nous voyons que sur trente espèces ou variétés notables rencontrées, il en est quatre qui ont abandonné la contrée. Ce sont les : | Betula alba, L. var. papyrifera, Spach. Juglans regia, L. Buxus sempervirens, L. Acer opulifolium, Vill. La première n’existe même plus en Europe, mais c’est une simple variété d'une espèce encore commune dans le département de l’Aube : le buis se rencontre abondamment sur les collines de la Côte-d'Or; pour trouver l’érable à feuilles d’osier, il faut aller jus- qu’au Jura. Quant au noyer, il n’existe plus à l’état spontané dans la flore européenne, mais, comme je l’ai dit plus haut, il est bien près, même dans les environs de Resson, d’une naturalisation complète. En résumé, on peut considérer la flore de Resson comme très voi- sine de celle d’aujourd’hui. Elle paraît avoir été composée exclusive- ment de formes vivant à notre époque ; peut-être y aurait-il, comme cela a été dit plus haut, une seule exception à faire pour un aune. Seulement, la distribution des espèces était un peu différente de ce qu’elle est dans les environs immédiats de Resson. Cette distribution différente tient évidemment, en partie, à ce que le sol était marécageux, tandis qu'aujourd'hui, il est sec. C’est pour cette cause, par exemple, que les Chara, les Typha, les grands Carex, le Salix cinerea, ont été éliminés. Mais il y a eu une influence plus générale, puisqu'elle s’est exercée sur des espèces forestières qui habitaient certainement en dehors du marais; ce ne peut être que celle d’un climat différent, et il est assez facile de nous rendre compte de ce qu'il était. La température devait être très voisine de ce qu’elle est aujourd’hui ; la présence du noyer commun et du buis semblerait indiquer qu’elle était un peu plus élevée ; il est probable qu’elle était surtout plus régulière : la moyenne de l'été étant au plus égale à celle d'aujourd'hui, celle d'hiver un peu plus élevée, et sur- tout les minima moins bas. Ce qui justifie cette hypothèse, c’est qu'à côté de ces espèces, qui appartiennent à des climats un peu plus chauds, on en trouve d’autres qui réclameraient plutôt une tempéra- ture moins élevée que celle qu’on observe aujourd’hui à Resson; tel 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 29 est, par exemple, l’Acer platanoides. Cela serait encore plus vrai de quelques espèces dont la présence, tout en étant un peu douteuse est cependant assez probable : l’A/nus incanus et le Cerasus padus, par exemple. Ce qui devait surtout caractériser ce climat, c'était une grande fraicheur ; l'abondance du hêtre, la présence du bouleau, des tilleuls, de l’érable plane, la largeur des feuilles se traduisant par des variétés notables pour le bouleau blanc et peut-être pour le saule Marceau, le prouvent surabondamment. On pourrait penser qu’il y a eu changement de climat pendant que les tufs se déposaient, que les espèces se rencontrant habituellement daus des stations plus froides que celles convenant au buis et au noyer, leur sont antérieures ou postérieures. Le mélange des em- preintes est complet ; pour n’en citer qu'un exemple, mais caracté- _ristique, j'ai rencontré des feuilles de buis à côté de celles de l’Acer platanoides. Les mollusques, bien que nous les connaissions imparfaitement, corroborent entièrement les conclusions auxquelles nous amène l'étude des végétaux. Ils sont nombreux, les espèces vivent aujour- d'hui dans les régions tempérées et les stations fraiches. Une seule fait un peu exception, c’est l'ex ericetorum ; comme le buis, parmi les végétaux, elle préfère les stations sèches que pouvaient d'ailleurs lui fournir, même avec un climat plus humide, la colline de calcaire lacustre qui dominait le marais. Cette régularité de la température, cette grande fraîcheur, tenaient à des causes générales qui nous échappent en grande partie; mais elles devaient aussi se relier à l’état complètement boisé du pays. Couvert d’une forêt à peu près continue, comme l'était l'Amérique du Nord, lorsque les Européens sont venus s’y installer, il offrait à la vie des conditions analogues ; rien d'étonnant, dès lors, à voir, de part et d'autre, même vigueur de végétation, mêmes variétés à feuilles largement développées. Reste à déterminer l’âge du dépôt ; question presque toujours fort délicate, quand il s’agit de formations quaternaires. À Resson, le caractère stratigraphique nous fait défaut, puisque, cela a déjà été dit, on n’a pu observer de relations entre les tufs et les graviers de la vallée de la Seine ; maïs nous possédons des fossiles animaux carac- téristiques : les Zlephas primigenius et Rhinoceros hichorhinus. Leur présence donne raison à M. de Mortillet qui, daus l’ouvrage cité plus haut, cherche à diviser d’une façon rigoureuse, la période quater- naire, en se basant à la fois sur la faune, sur la flore et sur les don- nées de l’archéologie préhistorique. Il place les tufs de Resson dans son Moustiérien, époque du règne incontesté des deux grands mam- 30 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov. mifères que nous venons de nommer; mais en même temps, il les considère comme supérieurs à ceux de La Celle, si bien étudiés par M. de Saporta (1), avec lesquels il y a tout intérêt à les comparer, puisque ces derniers sont situés à peu de distance, et se sont dépo- sés dans des conditions géologiques fort analogues. Il me semble, au contraire, qu'ils doivent être contemporains ; les nouvelles déter- minations que j'ai pu faire diminuent la dissemblance qui existait primitivement entre les deux flores, la présence du buis et du noyer, notamment, montrent qu'à Resson, comme à La Celle, le climat devait être plus chaud qu'aujourd'hui. Il n’en reste pas moins que la flore de la seconde localité a un facies bien plus méridional, accusé par les #icus carica, Laurus nobilis et Cercis siliquastrum ; mais il ne faudrait pas, je crois, attacher une importance exagérée à cette différence des deux flores. À l’époque où se sont déposés les tufs, le relief du sol était à peu de chose près le même qu’à l’époque actuelle ; or, lies environs de La Celle sont encore, grâce à cette condition, notablement plus chauds que le reste du pays et que ceux de Res- son ; cela influe beaucoup sur la végétation, soit spontanée, soit cultivée. Dans une visite que je faisais à La Celle, le 15 octobre 1878, avant le redoutable hiver qui a fait périr tant de végétaux, dans le nord et le centre de la France, non seulement je constatais que la flore spontanée était celle des collines les plus chaudes du pays, mais en- core, j'admirais dans les jardins les Ficus carica, Viburnum tinus, Rhamnus alaternus, Jasminum officinale, Laurus nobihs, Arundo donax, Cercis siliquastrum, toutes espèces qui, ou ne se rencontrent pas à Resson, ou n’y croissent pas avec la même vigueur qu'à La Celle. On voit, pour le dire en passant, que dans les deux localités, les espèces disparues, depuis l’époque quaternaire, peuvent encore vivre dans ie pays, mais qu’elles exigent aujourd’hui, pour se maintenir, l'inter- vention de l’homme, ce qui montre combien est faible l'écart chima- térique des deux époques, Non seulement la température a toujours dû être un peu plus basse à Resson qu’à La Celle, mais encore, le milieu où se déposaient les tufs était plus marécageux, plus aquatique même, La présence, l'abondance même des Chara et des Typha, qui font défaut dans les environs de Moret, le prouvent de la façon la plus évidente. Si l’on tient compte de ces différences locales dans les conditions de végé- (1) G. de Saporta. Sur le climat des eñvirons de Paris, à l'époque du Diluvium gris, à propos de la découverte du Laurier dans les tufs quaternaires de La Celle. — (Association française pour l'avancement des sciences, 5° section, à Clermont= Ferrand, p. 640). 1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 31 tation, il est difficile de n’être pas frappé de l'extrême ressemblance des deux flores. De part et d'autre, absence complète des conifères des régions froides, végétation fort analogue à celle qu’on rencontre aujourd’hui dans le pays, avec ce mélange remarquable de quelques espèces demandant une température un peu plus élevée, et de quel- ques autres recherchant des stations plus fraîches. Sur dix-sept espèces déterminées à La Celle, sept se retrouvent à Resson (À); deux autres, les Salix fragilis, L. et Acer pseudo-Platanus, L., y sont représentées par des espèces d’exigences similaires et appartenant aux mêmes genres ; enfin, des espèces de genres différents ont aujourd hui des habitats identiques, les Z'vonymus lahifolius, L. et Acer opuhfolium, Vill., par exemple. L'opinion que nous émettons sur le synchronisme des deux flores, est du reste, parfaitement d'accord avec les résultats de l’étude faite par M. Tournouër, des tufs de La Celle (2). Ce géologue, si exact, les les avait d’abord cru plus anciens qu'ils ne sont réellement; mais à la suite d'un sondage, il vit qu’ils reposaient sur les alluvions anciennes de la Seine. Aussi, tout en reconnaissant qu'ils ne sont pas de l’époque moderne, ce que prouve l'étude des végétaux et des mollusques qu’on y trouve, .il tire, de ce fait stratigraphique, la conséquence très rigoureuse qu'ils ne sauraient être plus anciens que la partie supérieure de ces mêmes alluvions. Or, celle-ci corres- pond à l'époque où l’Z/ephas antiquus avait bien définitivement fait place à l’£ephas primigenius, c’est-à-dire à celle que l'observation directe des fossiles nous a fait admettre pour Resson. On a vu que je suis arrivé pour le climat de cette période à des conclusions identiques à celles de M. de Saporta. Ce paléontologiste, si autorisé, a donné une classification des flores tertiaires supérieures et quaternaires (3); il y place les plantes de La Celle à la fin de son étage quaternaire inférieur. C’est donc là qu'il faut mettre aussi les tufs de Resson. M. Albert Gaudry annonce que M. Croizier, capitaine d’ar- tllerie de marine, lui a remis pour le Muséum plusieurs pièces d’un (1) Ce sont les Scolopendrium vulgare, Sym., Populus canescens, Sm., Salix cinerea, L., Corylus avellana, L., Buxus sempervirens, L., Hedera helix, L., et Clematis vitalba, L. (2) Note complémentaire sur les tufs quaternaires de La Celle, près Moret (Seine-et-Marne), par M. R. Tournouër. (Bull. Soc. géol., 3e série, V. 1877, p. 646). (3) G. de Saporta. Tableau de la classification des étages tertiaires et quater- naires. Matériaux pour servir à l’histoire primitive de l’homme, 1880. 32 LEMOINE. — FAUNE CERNAYSIENNE. D NUV. grand Téléosaurien trouvé dans le Kimméridien des environs d'Angoulême. Ces pièces sont de nombreuses vertèbres du cou, du dos et de la queue, des côtes, des os des membres incomplets et des plaques osseuses de la carapace, qui sont épaisses, présentent de profondes anfractuosités et indiquent une bête fortement cuirassée. Ce Téléosaurien signalé par M. Croizier, devait avoir à peu près la même taille que le Zeleosaurus cadomensis de la pierre de Caen. Il donne lecture de la lettre suivante de M. Croizier, indiquant le gisement de ce fossile : « Dans les travaux exécutés à la fonderie nationale de canons de » Ruelle (6 kilomètres N.-E. d'Angoulême), sur les bords de la Tou- » vre, on a trouvé sous la terre végétale une couche épaisse de gra- » viers, alluvions anciennes de cette rivière, puis un calcaire noirâ- » tre, très marneux (contenant environ 27 0/0 d'argile), renfermant » quelques débris de lignite et des lumachelles d’£'xogyra virgula. » C’est à la partie supérieure de ce calcaire, presque au contact avec » les graviers, qu'on a trouvé les restes du Saurien. Les ossements » encore engagés dans le calcaire à Æ£xog. virqula, montrent bien » qu'ils sont kimméridgiens. » M. Ramonet, sous-agent administratif à la fonderie, qui a assisté » à leur découverte, et à l’obligeance de qui je les dois, m’a écrit que » ces ossements se trouvaient réunis sous un petit espace, les verte- » bres presque dans le prolongement l’une de l'autre. » M, Fischer présente un ouvrage de M. Issel, intitulé : Oscilla- ziont lente del suolo, et une brochure de M. Locard sur Ja faune du pliocène du département de l’Aïn. M. Lemoine présente un certain nombre de pièces osseuses, relatives à des mammifères de fort petite taille appartenant à la faune cernaysienne. Ces mammifères lui semblent devoir être rapportés à un genre nouveau. Ce genre paraît pouvoir être caractérisé par la forme très allongée de son maxillaire inférieur, à peu près complètement dépourvu d’apophyse coronoïde, par l’inclinaison de ses deux paires d'incisives _comprimées par ie développement spécial de sa quatrième prémo- laire, et par la disposition cupuliforme de ses arrière-molaires dont la troisième manque de talon. Les incisives supérieures, par suite du développement spécial de la paire interne à bandes d’émail saillantes, et les molaires supérieures, par suite du volume de leur denticule interne, rappellent les mêmes dents du Plesiadans. 1833. 135.00 186.00 LL XIT. rs nr eZ 22 CL MARCEL BERTRAND. — SONDAGE DE SALIES. 33 Les quatre espèces ap- partenant à ce nouveau genre, seraient caractéri- sées à la fois par leur taille différente et par la forme de la quatrième prémolaire inférieure. Un humérus, un fémur à col allongé et oblique, un Ccalcanéum et plusieurs autres pièces osseuses pa- raissent, par suite de leur petit volume, pouvoir être rapportés à ce même genre. M. Lemoine présente également le maxillaire d'une nouvelle espèce de Neoplagiaulax caractéri- sée par la forme grêle de l'incisive et par la dispo- sition demi-circulaire de la prémolaire. Un calcanéum de la forme la plus étrange lui semble pouvoir être rap- porté au Veoplagiaulax. M. Douvillé présente au nom de M. Marcel Bertrand, une conpe du sondage de Sa- lies, qui lui a étéenvoyée par M. Chavanne, ingé- nieur-directeur des re- cherches. Le sondage est placé au sud du pointe- ment ophitique, dans un petit vallon où rien ne pouvait faire prévoir l’exis- tence d’alluvions aussi profondes, aussi loin que 34 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov. possible de l’ophite et à la limite de l’affleurement des couches con- sidérées comme crétacées. La carotte de sel, extraite de la profondeur de 210 mètres, se com- pose de plaquettes, séparées par de petits lits marneux, le tout pré- sentant une horizontalité parfaite. M. Chavanne signale en outre, des fragments de diorite (?) pris dans le sel. La coupe de ce sondage, la nature et l’horizontalité des bancs tra- versés, semblent exclure pour le « cortège ophitique » de Salies, tout autre explication que la présence en ce point du Trias, qui formerait une bande étroite et allongée au milieu du Crétacé. Il y aurait là un problème stratigraphique, analogue à celui des vallées tiphoniques du Portugal décrites par M. Choffat. M. Cha- vanne se propose d’ailleurs, de donner prochaineïnent une coupe détaillée de la région. Explication de la coupe. (Page 33.) 1. Alluvions, tourbes, gypses remaniés. Marnes irisées, gypse gris fissuré, avec cavités remplies de graviers d’al- luvion. Calcaire compact, très noir, géodique, tapissé de cristaux de gypse. Marnes irisées. Grès blanc, très dur. Terrain vaseux, très tendre. . Calcaire magnésien, très noir, très dense, à petits trous très nombreux, espèce de trapp. 8. Courant d’eau ; grotte remplie de blocs d’anhydrite corrodés 9. Anhyürite. 10. Marnes très blanches, très tendres. 11. Gypse cristallin blanc. 12. Marnes vertes avec sel. 13. Sel gemme, poudinguiforme, bien stratifié et sans pendage sensible. LO) I Oo Où À Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Sur les Échinides du Miocène moyen de la Bretagne, . par M. l'abbé Bazin. PI. I-TIT, Le plus grand nombre des oursins décrits et figurés dans les pages suivantes, ne l’avaient point été encore dans les ouvrages d’Agassiz, d'Orbigny, Desor, etc., et ils ont même été oubliés presque tous par M. Cotteau, dont la plume savante s’est fait une sorte de propriété 1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 39 de la famille, si intéressante pour la Géologie, des échinides. Plu- sieurs d’entre eux, cependant, sont déjà connus, et ils ont depuis longtemps pris place dans les collections publiques ou privées. _ M. Vasseur, dans la remarquable thèse où il a résumé les travaux publiés jusqu à ce jour sur les faluns de la Bretagne, nomme sept échinides : Crdaris avenionensis, Arbacia fragilis, Scutella Faujasü, Echinolampas dinanensis, Spatangus britannus, Nucleolites sp., Cassi= dulus Bazini. Mes recherches personnelles, ainsi que la collection de M. Lebesconte, mise à ma disposition avec une grande bienveil- lance, m'ont permis d'ajouter à cette liste quelques espèces nouvelles et c’est le sujet de ce petit travail, extrait d’une étude sur les faluns de la Bretagne, que je me propose àäe publier prochainement. Les planches sont dues au crayon de M. Humbert, CipaRis AVENIONENSIS, Des Moulins, var. Sancti-Juvati. PL I, fig. 1-14. Ce Cidaris a été désigné par Des Moulins, sous le nom d’avenionensis ; désignation acceptée par Agassiz, d'Orbigny, Pictet, Desor, Tour- nouër, Vasseur, etc. M. de Loriol l’a figuré dans ses Échinides ter- tiaires de la Suisse, et M. Cotteau dans ceux de la Corse. Une partie assez considérable du test, trouvée à Saint-Juvat, près de Dinan, m’a permis d'en donner une figure plus complète. Espèce d’une taille assez haute, circulaire, déprimée en haut et en bas : zones porifères très peu flexueuses, composées de pores arrondis, unis par un petit sillon transversal; l’état de l’exemplaire dessiné n’autorise pas à juger de la largeur du renflement granuliforme qui séparait les deux côtés des zones porifères. Aires ambulacraires peu enfoncées. Aires interambulacraires garnies d’une double rangée de six ou sept tubercules gros, largement espacés, à base lisse, à mame- lon perforé et non crénelé, plus forts au milieu de l’échinide qu’à ses extrémités. Les scrobicules larges, elliptiques, entourés de gra- nules assez saillants, ont entre eux une petiie zone miliaire étroite. Radioles très variables, si variables même, qu’on s’étonne qu'ils appartiennent à une même espèce. On en distingue trois sortes; les uns longs, cylindriques, garnis de granulations plus ou moins espa- cées, souvent plus fortes sur une des faces du radiole (fig. 9, 10); les autres ont leur tige atténuée à la base, qui est lisse à la collerette, mais striée dans toute sa longueur jusqu’à son extrémité, fermée et . non épanoulie (fig. 6) ; une troisième espèce de radiole se remarque. par une cupule terminale profonde plus ou moins large et fortement sillonnée ; les sillons se prolongent sur la tige (fig. 3, 4, 5). Cette dernière espèce de radioles l'emporte par la profondeur et la largeur A er one Ad “2 Fr CNE a TEA ee qe " 1 p a" PPT OU TA ; ÿ k pa É. 34 + LE” à Ai CT QOAE P T R 30 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov. de sa cupule sur les radioles semblables trouvés dans le Miocène, aux Angles, près d'Avignon; à Saint-Paul-Trois-Châteaux, à Bonifacio, en Corse, par M. Locard. Serait-ce une raison suffisante pour en faire une variété ? Cidaris avenionensis, var. Sancti-Juvati? Collection de M. Lebesconte. Explication des figures. PI]. I. Fig. 1. Portion du test interambulacraire. Fig. 2, 3, 4, 5. Radiole à large cupule. Fig. 6. Autre radiole fermé à son extrémité. Fig. 7 à 14. Divers radioles. PsammEecxinus monilis, Desor (PI. XVIIT). PI. I, fig. 15-24. Arbacia monilis, Ag.; Arbacia fragihs, Duch., Vasseur, etc. Le genre Psammechinus d’'Agassiz a subi, sous la plume de Desor, des modifications généralement admises ; il a pour caractères prin- cipaux, l’absence de fortes entailles au péristome, et par conséquent sa forme circulaire ; sa taille petite, ou moyenne et déprimée; ses tubercules nombreux, lisses, formant des séries verticales multiples, mais d’inégale valeur, qui le distinguent des C'ottaldia,dont les tuber- cules sont uniformes ; ses pores semblent être disposés par triples paires. L’Arbacia vint trop tard, en 1835, désigner le genre vivant Z'chino- cidaris, créé déjà par Des Moulins; il est à retrancher. Sur le Psammechinus monilis de la Bretagne, les deux séries de tubercules principaux sont très visibles dans chaque aire, mais il n’en est pas ainsi de la disposition des pores ; sont-ils unigéminés ou sont-ils rangés par triples paires ? La loupe promenée longtemps sur les ambulacres laisse encore la question assez indécise et l’on com- prend les deux affirmations opposées de M. Forbes et de M. Cotteau. Explication des figures. PI. I. Fig. 15. Face supérieure. Spécimen d’une parfaite conservation (Saint-Juvat). Fig. 16. Face inférieure du même. Fig. 17. Le même, vu de côté. Fig. 18. Exemplaire dont le test usé permet d’apercevoir les pores. Fig. 19 et 20. Spécimen plus petit à l’aspect plus granuleux (Saint-Juvat). Fig. 21. Une aire ambulacraire grossie. Desor donne la figure d’un Psammechinus monilis plus petit. Est-ce par distraction qu'il dit dans le texte que les pores sont disposés par triples paires et qu'ils sont unigéminés sur la planche? 1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 37 HippONOE, sp. PI. I, fig. 22-95. Les deux plaques trouvées à Saint-Juvat ne me paraissent pas autoriser à établir une espèce nouvelle, mais elles attestent parfaite- ment que nous sommes en présence d’un Hipponoë; incontestable- ment ce fossile n’est pas le Zripneustes Parkinsoni, Ag., dessiné dans la planche XVIII du Synopsis de Desor et appartenant à la molasse de Foz, car le spécimen de Saint-Juvat, au lieu de deux rangées longi- tudinales de gros tubercules interambulacraires, en a au moins quatre; de plus, dans les ambulacres, la disposition des pores n'est pas du tout la même que chez le Æ. Parkinsonti. Desor ne cite que deux Tripneustes fossiles, appartenant tous les - deux au Miocène moyen, et ce genre ne remonte pas plus haut que cet étage géologique. Le genre Zripneustes est d'Agassiz, en 1841, et, en 1840, Gray avait déjà nommé Âipponoë les mêmes échinides. Ce dernier nom doit donc être adopté. Explication des fiqures. PI. I. Fig. 22. Partie d'un ambulacre. Fig. 23. Autre plaque vue à l’intérieur. Fig. 24. Bouton d'un tubercule grossi. Fig. 25. Partie grossie. Ecainocyamus LEBEsCONTEr, nobis. PI. III, fig. 4 à 6. Espèce de très petite taille, déprimée, elliptique, élargie et légère- ment tronquée en arrière, à bords renflés. La face supérieure est un peu arrondie, plus ou moins selon les individus, sans doute à cause des dix cloisons de l’intérieur plus ou moins élevées; la face infé- rieure offre une faible excavation vers le milieu. Les ambulacres, à peine visibles, même à ia loupe, sont imparfaitement pétaloïdes. Le péristome, presque central, un peu plus en avant, est rond, petit, sans lèvres saillantes. Le périprocte s'aperçoit à l'extrémité de la face inférieure et quelquefois il est même marginal, surtout dans les individus plus renflés. Il s’ensuivrait qu'il y aurait probablement dans les faluns du Miocène breton plusieurs espèces d’Zchinocyamus à dis- tinguer, mais Desor l’a remarqué avec justesse : si petite est la diffé- rence entre les espèces de ce genre, qu’elles sont d’un faible secours. Localités : Saint-Juvat, Saint-Grégoire. 38 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov. Explication des figures. PI, VIT. Fig. 1. Face inférieure. Fig. 2. Face supérieure. Fig. 3. Vue de côté, Fig. 4. Individus plus petits. Fig. 5 et 6. Grossis. ScuTELLA FauJasi, Defrance. PI. II, fig. 1-4. La Scutella Faujasii a Eté figurée par Grateloup, par Agassiz, et elle a été plus ou moins complètement décrite par Des Moulins et par Desor, etc. Ces auteurs s'accordent à lui assigner comme caractèrés spéciaux, la truncature postérieure plus accusée que dans les autres scutelles et plus étroite ; les pétales ambulacraires amples et arrondis à leurs extrémités, le périprocte tantôt au quart, tantôt au tiers de la distance du bord au péristome et surtout, d'après Agassiz, l’épais- seur du bord comparée à la hauteur peu considérable du test. La scutelle, représentée ici, abondante dans le bassin de Saint- Juvat, réunit ces caractères, et par conséquent elle doit porter le nom de Sc. Faujasi, quoique l'épaisseur de ses bords varie souvent, ainsi que l’espace renfermé entre les deux sinus au bord postérieur. Desor réunit dans une même espèce les Scutella Brongnmarti, Scu- tella Smithiana, d'Agassiz, et il n’y voit que des variétés de la Sc. Fau- jasi. I serait possible d'aller plus loin encore, tant les caractères diagnostiques signalés dans les différentes espèces de ce genre s'effa- cent lorsqu'on les compare attentivement et d'autant plus que le genre Scutella n’a été trouvé encore que dans le seul Miocène. Explication des fiqures. PI. IT. Fig. 1. Face supérieure. Fig. 2. Face inférieure. Fig. 3. Profil. Fig. 4. Ambulacre. SCUTELLA CIRCULARIS, nobis. PI, IT, fig. 5. Cette espèce, de taille médiocre, d’une forme subconique, présen- tant une légère déclivité du sommet peu élevé au bord, se distingue de toutes les autres scutelles par sa forme circulaire et par son pour- tour non ondulé, de sorte que la troncature du bord postérieur dis- paraît entièrement et que sa largeur égale sa longueur. La face supérieure est unie, très peu renflée. Les cinq pétales ambulacraires, d'une longueur moyenne, s’arrondissent et s’élargissent vers leurs 1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 39 extrémités où ils se ferment. L'espace compris entre les zones pori- fères est sensiblement moins large que les zones elles-mêmes ; les pores des rangées externes sont très allongés, au lieu que les internes sont ronds et petits ; les sillons qui les unissent sont dirigés oblique- ment du dedans au dehors. La face inférieure, presque plane, est un peu déprimée vers la bouche, qui est centrale, ronde, et laisse entre- voir la roseite buccale; à peu de distance du péristome, cinq rayons qui en partent, se bifurquent et, en arrivant près des bords, les deux sillons se ramifient. L'appareil apicial, pentagonal, central, au point culminant de la face supérieure, montre ses quatres pores génitaux bien plus visibles que les pores ocellaires. Les granules répandus sur les deux faces sont serrés et égaux; vus à la loupe, ils sont de petits tubercules imperforés avec un scrobicule lisse. Le périprocte ‘s'ouvre plus communément aux deux tiers de la distance entre le bord et le péristome, mais au tiers le plus voisin du bord; il est rond et petit, également éloigné des deux ambulacres pairs antérieurs. Cette scutelle, abondante à Saint-Juvat, n’est peut-être qu’une variété de la Sc. Faujasi, dont elle a les zones porifères; j'ai cru devoir la séparer de cette dernière, à raison de sa forme circulaire et de l’étroitesse de ses zones porifères. Elle varie de grandeur mais .n’attéint jamais celle de la Sc. Faujasi. L'intérieur des scutelles, les séries de piliers rangées à leurs bords, leur solide appareil masticatoire et les lames qui hérissent leurs mâchoires pourraient peut-être devenir de bons caractères pour la spécification des espèces, mais cette construction intérieure n’est pas assez visible dans les spécimens de Saint-Juvat. NUCLEOLITES DINANENSIS, nobis. PI. II, fig. 6-10. Espèce d'assez petite taille, allongée, arrondie et plus étroite en avant, élargie et tronquée en arrière. Sa face supérieure obliquement convexe, renflée dans la région postérieure a sa plus grande hauteur près du bord, au-dessus du périprocte; la face inférieure est déprimée, convexe même au milieu, autour du péristome qui est excentrique en avant, pentagonal, avec floscelles et bourrelets peu visibles. Le périprocte se laisse seulement deviner, vers le haut de la face posté- rieure, à cause de l’état incomplet du spécimen. Les zones porifères sont droites, étroites, prolongées jusqu’à l’ambitus au-dessous duquel elles ne se dessinent plus qu’obscurément ; les pores arrondis et simples ne sont pas unis par un trait, mais plutôt séparés de chaque côté de la zone par une ligne longitudinale. Les zones porifères anté- rieures sont sensiblement moins longues que les postérieures. Le RTE TOO st MS ce aa the re le 3 nd, ur +: N : 40 BAZIN. —= ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov. sommet ambulacraire est excentrique en avant. À l’appareil apicial trois plaques seulement sont perforées. Le nom de /Vucleolies a été donné à cet échinide parce que ses zones porifères ne sont pas conjuguées, comme elles le sont dans les Echinobrissus : il n’est pas non plus un Cassidulus (Cassidulus Bazin, Tourn. et Vasseur), qui a le péristome entouré de forts tubercules avec floscelles, et dont les pétales sont courts. Le ucleolites Bazini ne peut pas être confondu avec le Vucleolites Lebescontei que Tour- nouër a décrit et rapporté avec raison au Tongrien de la Chaus- sairie (Rennes) (Bulletin de la Soc. géol., 7 avril 1879). Explication des figures. PI. II. Fig. 6. Face supérieure. Fic. 7. Face inférieure. Fig. 8. Couché sur l'appareil apicial pour que l’on voie le périprocte (presque disparu dans le modèle). Fig. 9. Idem, pour qu'on juge de sa hauteur. Fig. 10. L’ambulacraire impair, grossi. Gisement : Un seul exemplaire trouvé à Saint-Juvat, ou du moins que l’on m'a affirmé être de cette localité. On sait que Desor a séparé des Z'chinobrissus (de Breyn 1782) les Nucleolites (de Lamarck 1801) en s’appuyant surtout sur les zones porifères non conjuguées dans les Vucleolites, et au contraire unies par un trait dans les Æ'chinobrissus qui, d’ailleurs, ne se rencontrent que dans les formations jurassiques et crétacées. ECuINANTHUS AREMORICUS (1), nobis. PI, I, fig. 26-30. Espèce de taille moyenne, ovale, allongée, arrondie en avant et élargie en arrière. Face supérieure un peu convexe, unie et sans carène dans la région postérieure; face inférieure légèrement enfoncée à son milieu. Sommet ambulacraire excentrique en avant. Aires ambulacraires antérieures pétaloïdes, à fleur de test, assez larges, s’amoindrissant avant d'atteindre l’ambitus et s’élargissant ensuite, mais à peine visibles au-dessous des bords; les postérieures plus longues que les antérieures. Dans tous les ambulacres, les pores des rangées externes sont légèrement ovales et plus grands que les pores des rangées internes, unis tous les deux par un sillon superfi- ciel. Les tubercules scrobiculés fins et serrés sur les deux faces. Périprocte ovale, au haut d’un petit sillon peu accusé, évasé en (1) Pline dit aremoricus et non pas armoricus (Dictionnaire de Quicherat), 1583. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. AA s’atténuant, et comme abrité sous le prolongement de la face supé- rieure. Le péristome, excentrique en avant, est orné d’un floscelle, dans une dépression peu profonde, pentagonal plutôt qu’ovale et un peu oblique. A l’appareil apicial, trois pores génitaux ronds et ouverts entourent la plaque madréporiforme rugueuse, longue et s'étendant un peu au delà des plaques ocellaires postérieures. Une variété, trouvée à Saint-Juvat, est plus ronde, plus enflée, a sa face inférieure presque plane, et elle se rapproche de l’ÆZchinan- thus Cuvieri (fig. 29). Localités : Saint-Grégoire, près de Rennes. — Saint-Juvat. Collection de M. Lebesconte et la mienne. Explication des figures. PI, I. Fig. 26. Face supérieure, var. de Saint-Juvat. Fig. 27. Face inférieure. Fig. 23. Vu de côté, face postérieure. Fig. 29. Autre individu plus enflé. Fig. 30. Appareil apicial grossi. ECHINOLAMPAS DINANENSIS, Tournouèër. PI. III, fig. 7-9. Espèce de taille moyenne, un peu plus longue que large, arrondie en avant, allongée postérieurement : la courbe du rostre se rétrécit à partir du point de l’ambitus ou l’Echinolampas a sa plus grande largeur. Face supérieure renflée et légèrement conique : à la ré- gion postérieure, une longue et large carène s’allonge jusqu’au- dessus du périprocte ; face inférieure un peu concave, surtout au- près du péristome. Le sommet apicial répond au péristome. Aires ambulacraires pétaloïdes, saillantes, longues, ouvertes à leurs extré- mités : les deux antérieures plus courtes que les postérieures : l’aire ambulacraire impaire est plus droite et plus étroite que les autres. Zones porifères un peu déprimées : les pores internes plus arrondis que les externes auxquels un sillon les unit : l’un des côtés de chaque zone porifère est plus long que l’autre, et l’espace inter- porifère est plus large que les zones qui le conscrivent. Les aires ambulacraires cessent d’être pétaloïdes aux deux tiers de leur lon- gueur : continués par de simples points peu visibles, elles s’élargis- sent en traversant l’ambitus et se rétrécissent de nouveau avant d’a- boutir au péristome. Tubercules fins, serrés, un peu plus espacés sur la face inférieure. Péristome légèrement excentrique en avant, obscurément pentagonal, plus large que long, orné d’un floscelle, phyllodes et bourrelets bien visibles. Périprocte très près du bord, oval, transverse, presque triangulaire, ayant la pointe en avant. 42 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov. L'appareil apicial laisse apercevoir quatre pores ouverts dans les plaques génitales entourant la plaque madréporiforme qui est oblon- gue et couverte de très petits tubercules. Les caractères indiqués dans l’£chinolampas dinanensis conviennent, il est vrai, presque tous aux autres Z’chinolampas, et ils sont souvent modifiés dans les exemplaires de la même espèce plus ou moins haute, large, longue. Cependant celui qu’on vient de décrire se dis- tingue de ses congénères connus dans le Miocène : — De l'£chinolampas hemisphæricus, Ag., moins conique, plus arrondi, à ambulacres plus allongés et moins larges. — De l'£chinolampas Laurillardi, Ag., moins rostré et dont la lar- geur est moins grande à la naissance de la courbe de l’ambitus for- mant la partie postérieure de l’oursin. — De l’£chinolampas Klein (que Goldfus figure dans la pl. XLII de son Atlas, et qu'il donne comme appartenant au Pliocène), parce que ce dernier est moins long, plus anguleux dans son contour, moins haut, et que ses ambulacres sont plus étroits. — L'Echinolampas Hayesi, Desor, figuré par M. Locard dans la pl. X du Miocène de la Corse, ressemble davantage à l’'£. dinanensis dont il se sépare pourtant par sa forme moins arrondie, par l’étroi- tesse de ses bords, par le maximum de sa largeur placé plus avant, — Enfin l’£chinolampas lycopersicus du Miocène des îles Saint- Barthélemy, aux Antilles (décrit par M. Cotteau, Description des Échinides tertiaires, 1875), se distingue de l’Z, dinanensis par sa face postérieure moins acuminée et surtout par son appareil apicial presque circulaire au lieu d’être allongé. À Chazé-Henri (Maine-et-Loire), j'ai trouvé un grand E chinolampas presque en forme de disque, dont la bouche est plus centrale et le floscelle fortement accusé. Sa face supérieure d’une conservation très imparfaite a empêché de le dessiner. Localité : Assez abondant à Sainti-Juvat, près Dinan. Explication des fiqures. PI. II Fig. 7. Face supérieure. Fig. 8. Face inférieure. Fig. 9. Zone porifère, paire postérieure. Brissus HumgerTi, nobis, PL. IL, fig. 10. Espèce de taille moyenne, allongée, ovale, peu renflée; face supé- rieure légèrement convexe, fortement carénée dans sa région posté- rieure; mais la carène aiguë semble provenir d’une pression et comme d’une fracture du test. 1883. BAZIN. =— ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. A3 La face inférieure n'existe plus dans l’exemplaire dessiné. Sommet ambulacraire assez excentrique en avant : sillon antérieur nul : aire ambulacraire impaire droite, indiquée seulement par quel- ques pores peu visibles. Aires ambulacraires paires antérieures divergentes, un peu élevées en avant, pétaloïdes : les postérieures sont plus droites, plus longues et plus larges. Zones porifères ayant leurs pores, petits, ronds et semblables unis par des sillons : bien incomplètes dans l’exemplaire dessiné. Le périprocte, large et oval, s'ouvre dans la face postérieure. L'appareil apicial laisse plutôt deviner que distinguer quatre pores génitaux. Les fascioles sont invisibles. J'ai trouvé ce Prissus à Saint-Juvat et je le crois le seul de son espèce connu encore : malheureusement trop mal conservé pour qu’on puisse le décrire complètement. | L’appeler du nom de l'artiste si distingué, qui a comme consacré son talent aux échinides était un devoir de reconnaissance : d'autant plus que son crayon, trop habile peut-être dans la reproduction du Brissus tel qu'il devait être, mais tel qu’il n’est plus, lui donnait un droit de paternité ; et c’est vraiment le Prissus Humberti. SPATANGUS BRITANNUS, Michelin, PI. III, fig. 11-12-13. Cet échinide se trouve dans plusieurs collections, sans avoir été encore figuré: sa beauté lui donne droit à une complète descrip- tion. Espèce de grande taille, cordiforme, échancrée en avant, arrondie et un peu tronquée en arrière, plus longue que large (de 8 milli- mètres). Face supérieure convexe, renflée, ayant sa plus grande épaisseur en arrière du sommet apicial et sa plus grande largeur au point qui, dans l’ambitus, répond au point le plus élevé de la face supérieure : face inférieure presque plane, légèrement déprimée en avant du péristome et renflée dans l'aire interambulacraire im- paire postérieure, formant un plastron long et presque triangulaire. Sommet ambulacraire un peu excentrique en avant, comme dans tous les spatangues, sillon antérieur s’élargissant du sommet api- cial à son extrémité, peu relevé sur ses bords et d’une profondeur médiocre. L’aire ambulacraire est formée de petits pores à peine visibles et espacés. Les aires ambulacraires antérieures sont plus divergentes et plus virgulaires que les autres. Zones porifères an- térieures larges, fermées à leur extrémité ; à pores inégaux, les in- ternes plus ronds et plus petits que les externes, unis par un sillon : le côté postérieur de chacune de ces zones plus sinueux, en forme » l x n At me “ “ * LL æ PRE sel cel ATOS DA pp ei Des Li nl LA") +80 Lun 2 A À #} PET TT + PL Si der 4 AA LU : Te Ru so oder tin * CRT Es D MP QG an Pal AS ES D MOT De 44 BAZIN. = ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. S'nov. de virgule, garde ses pores dans toute son étendue, tandis que l’autre côté, en se rapprochant de l’appareil apicial, perd ses pores vers le milieu de sa longueur et ils sont remplacés par des points microsco- piques, très visibles encore au-dessous du test brisé. Les zones inter- porifères sont assez larges et suivent les inflexions des ambulacres. Diverses sortes de tubercules : les uns très petits, serrés, répandus sur la face supérieure dont ils font comme le fond du dessin : les autres moins serrés, mieux scrobiculés, de grandeur variable sont sur la face inférieure ; et enfin de gros tubercules nettement per- forés, séparés, espacés, couvrent les quatre aires interambulacraires où ils forment cinq ou six lignes régulières, dirigées des zones pori- fères parallèlement à l’ambitus, en nombres variables de tuber- cules. Péristome infra-marginal assez éloigné du bord, semi-lunaire, la lèvre postérieure s’arrondit en s’avançant vers la lèvre antérieure ; des tubercules plus gros entourent la bouche en dessinant une sorte de croix. L'appareil apicial laisse voir distinctement quatre pores génitaux ronds et égaux ; les deux antérieurs, plus rapprochés entre eux, sont au bout de la plaque madréporiforme, les deux autres, plus espacés, sont à ses côtés. Les cinq plaques ocellaires sont moins visibles à l'extrémité des aires anterambulacraires. Le périprocte oval, transversal, au haut de la face postérieure est entouré d’un fasciole sous-anal. A Saint-Juvat, il existe une variété plus large, plus déprimée, qui ressemble beaucoup au Spatangus ocellatus, De France, cité par Ch. des Moulins comme étant dans cette localité (Études sur les Echi- nides, p. 398.) Ma collection possède cette variété, très rare, ainsi qu’un moule du Spat. ocellatus, trouvé auprès de Saucats. Grateloup (Mémoire sur les oursins fossiles. p. 72), indique à Saint- Juvat le Spatangus ornatus, il en donne même la figure, et il renvoie à une autre figure dessinée dans le Petrefacta Germanie, de Gold- fus. Ilsuffit d’un regard sur ces deux dessins pour reconnaître que les deux oursins mentionnés ne peuvent pas être le vrai Spatangus britannus qui s’en sépare par ses ambulacraires plus virgulaires, par ses tubercules plus nombreux et mieux arrangés, etc. Localités : Saïnt-Juvat. Gahard (trouvé par M. Lebesconte :) Je ne sache pas qu’on ait constaté son existence dans les faluns de la Touraine et même dans ceux de l’Anjou. Explication des figures. PI. TITI. Fig. 11. Face supérieure. Fig. 12. Face inférieure. Fig. 13. Appareil apicial et zone porifère antérieure. 1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 29 Il est remarquable qu’à peu de distance des faluns de la Bretagne, dans la Manche, se trouve vivant encore le Spatangus purpureus qui a des points nombreux de ressemblance avec le Sp. britannus, avec lequel il ne peut cependant être confondu. On ne trouvera pas figurés dans nos planches deux échinides cités déjà dans le Miocène du nord-ouest de la France. Le premier est le 7oxopneustes Delaunaeu, que M. Cotteau a décrit en 4872 (Echinides nouveaux, p. 158). Il a été plusieurs fois recueilli dans le Maine-et-Loire, mais il ne l’a pas été jusqu'ici en Bretagne. On à remarqué avec vérité sa ressemblance avec le Toxopneustes livi- dus qui habite encore la Manche à quelques pas des faluns. _ Le second est l’Amphiope bioculata, Agassiz, pl. IL fig. 1-5 (Tou- raine), et l’'Amphiope perspicillata, Agassiz, pl. I, fig. 6-10 (Tou- raine). Cette espèce, très facile à distinguer de l’'Amphiope bioculata par sa forme générale bien moins arrondie et largement rostrée en avant, est aussi dans ma collection, provenant de la Touraine : mais elle a une épaisseur plus grande que ceile qu’a décrite Agassiz et que lui avait donnée, dit-il, M. Michelin, comme provenant des terrains ter- tiaires de Rennes. Les familles d’échinides représentées dans les faluns de la Bretagne sont donc : Les Cidarides, par le Cidaris avenionensis, pl. I, fig. 1-14. — Psammechinus monilis, pl. I, fig. 15-21. — Tripneustes (ou Hipponoe), pl. I, fig. 22-25. — Toxopneustes Delaunaen? Les Clypéastroïdes, Æchinocyamus Lebescontei, pl. TT, fig. 1-6. — Scutella Faujasii, pl. II, fig. 1-4. — Scutella circularis, pl. IT, fig. 5. = Amphiope bioculata.? — — perspicillata? Les Cassidules, Nucleolites dinanensis, pl. IT, fig. 6-10, — E'chinanthus aremoricus, pl. I, fig. 26-30. — Echinolampas dinanensis, pl. IT, fig. 7-9. Les Spatangoïdes, Prissus Humbert, pl. II, fig. 10. — Spatangus britannus, pl. IL, fig. 11-43. PR - RE PP RE EE M EE ee 46 BLEICHER. — MINERAÏI DE FER DE LORRAINE. D noy. Le secrétaire donne lecture de la note suivante : Le Minerai de fer de Lorraine (las supérieur et oolithe infé- rieure) au point de vue stratigraphique et paléontolo- gique, Par M. Bleicher. L'utilité de reconnaître au minerai de fer de nos régions, une grande importance dans la série des formations jurassiques de Meurthe-et-Moselle, paraît s'être imposée à tous les géologues qui se sont occupés de ces terrains. Cette importance est due, pour les industriels, à la présence du fer, pour les géologues, au caractère ambigu de cette formation géologique, dont les relations sont telles, que pour la connaître à fond, il est indispensable d'étudier à la fois les deux étages, lias supérieur et oolithe inférieure, sur les confins desquels elle se trouve placée. On jugera de la difficulté du sujet, de l'embarras des géolo- gues, par les nombreux travaux sur la matière, dont le résumé forme la première partie de cette étude. Dès 1848, M. Husson (1) admet, après Guibal (2), une division de la formation oolithique inférieure, caractérisée par le minerai de fer hydroxydé ; à cette époque, l'exploitation du fer, actuellement si active dans nos régions, ne faisait que commencer, et il fallait se contenter, pour l’étudier, des coupes naturelles, malheureusement peu nombreuses. Aucun fossile caractéristique n’est indiqué par M. Husson, qui sépare déjà nettement le minerai du calcaire grès, qu’il assimile au grès supräliasique, et dans lequel il indique une gryphée indétermi- née, Pecten lens, et P. personatus. Levallois, en 1849 et 1851 (3), classe le minerai de fer hydroxydé de Meurthe-et-Moselle dans les marnes supràliasiques, dont il forme la partie supérieure. Les fossiles qu’il a recueillis dans le minerai, de Longwy à Nancy, sont: Pelemnites tripartitus, Schlot., B. irreqularis, Schlot., 8. paxullo- sus, Schl., B. niger, Lister, Ammonites primordialis, Schl., À. aalensts, Ziet., Gryphea cymbium, G. polymorpha, Goldf., Ostrea ferruginea, Terq., Trigonia similis, Ag., etc. (1) Esquisse géologique des environs de Toul et supplément, 1849. (2) Statistique du département de la Meurthe, 1843, première partie. (3) Annales des mines, t. XVI, p. 241, 1849, Idem. Aperçu de la Constitution géologique du département de la Meurthe, 1851, p. 24. 1883. BLKICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. | 417 Plus tard (1), le savant professeur de la Sorbonne, M. Hébert, con- firma les observations de Levallois. Il recueillit à Champigneulles, à la limite supérieure du minerai : Melania striata, Sow., Lima proboscidea, Sow., Astarte excavata, Sow., Pholadomya fidicula, Sow., Montlivaultia decipiens, Edw. et H. Il admet que, par suite du contact et de la faible épaisseur des marnes qui se trouvent au toit du minerai, dans les régions de Nancy et de Metz, on peut y trouver les représentants des deux faunes liasique et ooli- thique inférieure qu’elles séparent. De plus, M. Hébert reconnut que des associations d’espèces de niveaux différents sont fournies par les assises qui renferment le minerai de fer (2) : « Ainsi nous voyons, dans la Meuse, le minerai présenter des » fossiles appartenant pour la plus grande partie au lias moyen, et » quelques-uns au lias supérieur, et dans la Meurthe, le minerai » associé à des espèces, la plupart liasiques et quelques-unes seule- » ment de l’oolithe inférieure. Les eaux ferrugineuses auraient-elles » eu la propriété de permettre un peu plus tôt la propagation ou » l'apparition de certaines espèces ? » C’est surtout à la note de M. Fabre, parue en 1862 (3), qu'il faut remonter pour trouver des renseignements paléontologiques et stra- tigrafiques précis sur le minerai lui-même et sa zone limite supé- rieure. Cet excellent observateur a donné une coupe détaillée prise à 400 mètres environ à gauche de la route de Nancy à Metz (côte Leprètre), qui résume parfaitement les traits généraux du minerai et de la base de l’oolithe inférieure dans nos régions. Il y distingue le minerai de fer liasique, épais de 6 mètres, conte- nant: Belemnites tripartitus, Schl., Ammonites primordialis, Schl-A. aalensis, Ziet., Ostrea ferruginea, Terq., O. polymorpha, Goldf,, Trigo- mia simihis, Ag., Mytilus gregarius, Goldf., Trigonia navis, Ag., de la couche durcie avec galets ferrugineux, base de l’oolithe inférieure, caractérisée par : Lyonsia abducta, d'Orb., Ammonites Murchisone, SOW., Astarte Menardi, Desh., Montlivaultia Delabechei, M. Edw. et H. Ses observations s'étendent plus haut, et signalent dans le même gisement et dans la forêt de Haye, l’horizon du Cancellophycus scopa- rius et de l’Amimonites Sowerbyi. En 1869, M. A. Benoît (4) fit paraître un mémoire sur la paléonto- logie du lias supérieur des environs de Nancy, dans lequel il cherche (1) Les Mers anciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris, p. 14. (2) Id., p. 24. (3) Bull. Soc. géol., 1862, p. 357. (4) Bull. Soc. linnéenne de Bordeaux, 1869. TN ÉTLe: ME PER mL 48 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. a établir des divisions qui diffèrent si peu de celles de Quenstedt, qu'il est à peine nécessaire de les mentionner. Voici, d’après les notes des cours de notre regretté maître et ami, M. le professeur Delbos, le résumé de ce mémoire et les appréciations qu'il lui a suggérées. D'après M. A. Benoît, le lias supérieur des envi- rons de Nancy se divise de bas en haut en : 4° Argiles à poissons, qui ne sont autres que les schistes à Posidonomya Bronnti, partie de & de Quenstedt ; 2° Marnes bitumineuses, subdivisées en couches à Ammo- nites bifrons et serpentinus, couches à Turbo subduplhcatus, correspon- dant, les premières à + de Quenstedt (partie supérieure), les secondes à & du même auteur; 3° couches à Zrigonia navis, compre- nant les marnes micacées à Ammonites thoarcensis, 6 Quenstedt (par- ? rs Draps 277 Crée RARE ape LORS UPS ME MP RTS D AA LC. Dr * Er # j ; cé Ed 2 ee d'à _ PE à 2 ST. : LE «D ” ET D EEE M ro Sr mes mi ne D por ds = a à 2 s Ds AR « PA qe a em em pone me tie supérieure), couches de fer hydroxydé, subdivisée en horizons de la Trigonia navis et de l’Ammonites aalensis, partie inférieure du Jura | brun du géologue allemand. ee Les publications diverses de M. l’ingénieur des mines Braconnier et particulièrement ses : Descriptions des terrains qui constituent le sol du département de Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1878 ; Description géologi- que et agronomique des terrains de Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1883, don- nent sur le minerai de fer, les renseignements les plus détaillés, soit au point de vue technique, soit au point de vue minéralogique. C'est l'étage P, argiles, sables, minerais de Thil et de Laxou k quatrième partie des marnes supràliasiques, surmontant l'étage O, argiles de Gorcy, Ludres, Vaudéléville, troisième partie des marnes supräliasiques. L’étage P, ou du minerai, est formé de trois zones distinctes. L’inférieure est un grès argileux ; la moyenne est l’en- semble des bancs de minerai de fer ; la supérieure est une argile sur laquelle repose l’oolithe inférieure. De Longwy à Pont-Saint-Vincent, le minerai est sujet à de nom- breuses variations qui se traduisent par des différences dans l’épais- seur, la répartition des couches de minerai utile, alternant avec des couches de grès argileux ou d’argiles. La coupe de l'étage P, prise à Ludres, nous donne quelques ren- seignements paléontologiques. Les argiles jaunâtres sableuses de la partie inférieure sont carac- térisées par Zrigonia navis, Belemnites breviformis, Pholadomya fidi- cula ; dans la partie supérieure de la couche inférieure du minerai qui surmonte ces argiles, se rencontre Pecten demissus. Aucun fossile n’est indiqué dans la couche moyenne. Plus haut, à la limite extrême de celle-ci, M. Braconnier a trouvé Ostrea polymorpha, O. calceola, Pecten personatus, immédiatement au-dessous d’un calcaire ferrugi- neux durci avec Ammonites Murchisonæ et gryphée très analogue à la asie à BASE ES Ad LENS TRE re re PET ER ete PRE , DRE 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 49 G. cymbium, qui représente évidemment la couche limite à galets taraudés, ravinée, décrite pour la première fois par M. Fabre. Des argiles sableuses micacées, atieignant 3"50 d'épaisseur, viennent terminer l'étage du minerai. Dans son récent ouvrage (1883), M. Braconnier admet pour les gisements du groupe de Nancy et de Longwy, les divisions suivantes, fondées sur les caractères minéralo- giques : 4° Minerai proprement dit, divisé en couche inférieure, moyenne, supérieure ; 2° calcaire ferrugineux. On voit, d’après ce qui précède, qu'entre ses mains, la question de savoir où placer le minerai de fer dans la série des terrains n’a pas fait de progrès. Il est même à remarquer que pour lui, la limite pourtant si nette des faunes de l’oolithe inférieure avec À. Murchisonæ et du lias supé- rieur avec Zrigonia navis est flottante et indécise; n’admet-il pas en effet (1) que l’oolithe inférieure ne commence qu’au-dessus des mar- nes superposées aux couches de calcaire durci à Ammonites Mur- chisonæ ? Les limites du minerai sont elles-mêmes peu précises ; dans cer- taines coupes, il y comprend les marnes supérieures au calcaire durci, dans d’autres 1l n’en est pas question. _ Les renseignements siratigraphiques et paléontologiques sur le minerai de fer de la portion du département de Meurthe-et-Moselle qui faisait autrefois partie de la Moselle, nous sont fournis par une notice de M. Terquem, datant de 1855 (2). L’étage de l’hydroxyde ooh- thique, ou fer supràliasique, prend place entre le grès supràliasique inférieur et les marnes grises micacées supérieures. L'auteur fait remarquer que les faunes du grès supräliasique et du fer hydroxydé sont semblables, et qu'on y rencontre un mélange ou une association d'espèces que l’on trouve d'ordinaire à des niveaux différents. L’ou- vrage le plus important, à tous égards, qui ait paru sur le minerai de fer lorrain, considéré au point de vue stratigraphique et paléontolo- gique est celui de M. Branco, intitulé: Der Untere Dogger deutsch Lothringens von Dr. W. Branco, avec 10 planches lithographiées de coupes et de fossiles, Strasbourg, 1879. Cet ouvrage, nous ayant été d'une grande utilité pour ia comparaison stratigraphique du lias supérieur et de l’oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle, avec les mêmes étages de’ la Lorraine annexée, nous en donnerons ici un résumé succinct. Le lias supérieur de la Lorraine annexée, ressemble beaucoup à (1) Description, 1878, p. 169 ; id., 1883, p. 191. (2) Paléontologie du département de la Moselle. Extrait de la Statistique, p. 22. XII. 21 PE 2 Cu ÉREN LP COR Pr REX da PORTE Pa LCA or A SO PE QE Lx 5 M PE Se a D) SES ap E À LÉ s0 BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE, > nov. celui de la Souabe, mais il convient de faire commencer le Dogger ou oolithe inférieure plus bas que ne le font les géologues français. Il se compose de bas en haut, 1° de marnes schisteuses, bitumi- neuses à Posidonomya Bronnti ; 2 de marnes noires avec ellipsoïdes de calcaire noduleux très fossilifères : ; 3° dans certaines parties du nord de la Lorraine, il existe une assise qui ne se rencontre pas dans la partie méridionale; c'est le calcaire gréseux. Vers la partie supé- rieure des marnes n° 2, caractérisées par Harpoceras bifrons, et sans changement minéralogique appréciable, on voit apparaître de rares échantillons d’une faune nouvelle, caractérisée par Astarte Voltzü, Cerithium armatum. C'est là, pour M. Branco, le commencement de la zone souabe de l'A. torulosus et la base du Dogger. Le Dogger lui-même comprend : 41° les couches à Farpoceras striatu- lum (thoarcense), subdivisées en : a, zone inférieure, argiles à Asfarte Voltzii, Cerithium armatum ; b, zone supérieure, argiles pauvres en fossiles, zone de l’Ammontes concavus de certains géologues français ; 2° les couches à 7Zrigonia navis et Ammonites (Harpoceras) Murchisonæ du minerai. Il est impossible d'identifier complètement les zones fossilifères du Dogger de Lorraine avec celles de la Souabe, car l’Ammonites (Lytoceras) torulosus, si important dans ce pays, puisqu'il caractérise la couche À ci-dessus, y manque, de même que certains fossiles très importants, Ammonites (Harpoceras) opalinus, eic. ; de plus, certaines formes, telles que Ammonites (Harpoceras), thoarcensis, Bel. acuarius, remontent bien plus haut dans le Dogger ainsi compris, que dans l’est de l’Allemagne, et il existe même dans le minerai à 7r:gonia navis, des espèces franchement liasiques. M. Branco n’admet pas la zone à Amm. concavus pour les raisons suivantes: cette ammonite est excessivement rare, à ce niveau, tandis que À. fhoarcensis continue à y être commune ; la faune de cette zone, extrêmement pauvre d’ailleurs, ne diffère pas essentielle- ment de celle de la zone sous-jacente. Il n’y à pas de séparation à tracer entre les couches à Astarte Voltzu et les couches à 7rigonia navis. Le système du minerai de fer de la Lorraine annexée, forme un tout homogène qui peut cependant se laisser diviser à l’aide de Ja paléontologie en deux zones : Zone inférieure de la 7rigonia navis et de la Gryphea ferruginea ; ; Zone supérieure de la À. Murchisonæ et de Pholadomya reticulata. Les deux termes de cette série sont extrêmement variables au point de vue minéralogique ; les grès de la zone inférieure peuvent être remplacés latéralement vers le parallèle d’Ars et de Gorze par les 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 51 argiles ; dans lés régions du nord de la Lorraine annexée, les argiles appartiennent à la zone de A. fhoarcensis, et les grès qui les sur- montent, contiennent Zrigonta navis. Le minerai lui-même peut manquer plus ou moins complètement, et passer latéralement au grès. Il en est de même de la couche de marne qui forme sa limite supérieure, mais il lui arrive plus souvent de s’amincir que de disparaître. La puissance du minerai diminue du nord vers le sud, depuis les Ardennes jusque vers les contreforts du plateau central. Dans le sud de la Lorraine et spécialement dans la Lorraine restée française, l'ex- ploitation du minerai se fait par galeries. Il n’en est pas de même dans le nord et dans le Luxembourg où elle se fait à ciel ouvert. Ge fait s'explique par la présence dans le sud d’un puissant système de calcaires formant le toit du minerai ; ce toit manque dans le nord. Il en résulte de irès grandes difficultés pour l'étude du minerai dans le département de Meurthe-et-Moselle ; les fossiles y sont rarement recueillis dans les couches en place, ordinairement dans les haldes, et il est dès lors, sinon impossible, du moins difficile d’y tracer de bonnes divisions paléontologiques. Quant au minerai lui-même, il ne mérite pas le nom de minerai oolithique sous lequel il est généralement connu, ses grains ne pré- sentant aucune trace de couches concentriques. On peut le diviser au point de vue minéralogique, dans la région d’Esch, de Villerupt, en : couche noire et couche grise (zone de la Trigonia navis), couche rouge et couche sableuse (zone de Ammomiées Murchisonæ). On retrouve ces divisions à travers le Luxembourg, la Lorraine annexée, jusque vers le sud, où elles deviennent de moins en moins évidentes. Les variations minéralogiques et paléontologiques dont elles sont susceptibles, peuvent être résumées de la manière suivante. Zone de la Trigonia navis. Grès remplaçant le minerai à la mon- tagne du signal de Boevange, argile à Ars, en d’autres points, marne sableuse, plus ou moins ferrugineuse, noire ou grise, avec plaquettes calcaires vers le sommet. Fossiles nombreux : Ammonites thoarcensis à la base, plus haut série nouvelle de Céphalopodes du type de À. radians, Bélémnites, remontant des couches inférieures, Trigonia navis, T. Zitleli caractéristiques. Zone de À. Murchisonæ. Grès de la montagne du signal de Boe- vange, minerai rouge, sableux de la région d'Esch, Villerupt; ; des espèces de fossiles spéciales, bivalves abondantis, quelques-uns caractéristiques, Lima Lessbergi, Trigonia similis, formes de céphalo. podes moins abondantes que dans la zone précédente. ER ne. 10.20 À NS ON PL NUAT Et ré NAN TS a»! ve - ! ; tn: 52 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. M. Branco reconnaît enfin dans les marnes grises micacées qui surmontent le minerai ainsi compris, un horizon pétrographique excellent, que l’on peut suivre de Nancy, à travers la Lorraine, jusque dans le Luxembourg. Il y a reconnu 36 espèces de fossiles, parmi lesquels A. Murchisone. Au-dessus de ces marnes, commencent les couches avec Ammonites Sowerbyr et Gryphea sublobata, calcaires et grès à ciment calcaire (calcaire ferrugineux de Terquem), contenant 39 espèces de fossiles parmi lesquels les plus importants sont: À. Sowerbyi, G. sublobata, Lima Schimperi, Bel. gingensis. En résumé, l’ouvrage de M. Branco complété par des descriptions et des figures de fossiles nouveaux du Dogger, sur lesquels nous au- rons l’occasion de revenir, est un ouvrage capital, qui ouvre des horizons nouveaux sur cette question si importante du minerai de fer lorrain, et nous y avons largement puisé pour cette étude. Pour compléter ces renseignements bibliographiques sur le mine- rai de fer jurassique de nos régions, il nous reste à citer: une note de M. Schlumberger sur trois espèces d'Alaria du niveau des A. Mur- chisonæ et Sowerbyi. L'auteur regarde le minerai de fer, comme dépas- sant le niveau de la première espèce et allant jusqu'à celui de la se- conde. Une note de M. Meugy (1) dans laquelle il s’occupe des conditions de dépôt du minerai de fer lorrain, des Ardennes aux environs de Nancy. C'est par un soulèvement lent dans la direction E. 0. c’est-à-dire perpendiculaire au grand axe du bassin minier, qu'il explique les plongements différents, est ou ouest, des couches non seulement du minerai, mais du lias tout entier, Une note très récente (27 mars 1882) des comptes-rendus de l’Aca- démie des sciences de M. Vélain, maître de conférences à la Sor- bonne. Elle est intitulée : Sur la limite entre le Las et l'oolithe inférieure dans l'est de la France, d’après des documents laissés par M. Hermite. Vu son importance, nous croyons utile d’en reproduire ici une partie. Le résultat de ces études faites par M. Hermite au laboratoire de géologie de la Sorbonne, sur des échantillons recueillis à Mar- bache, sont les suivants : «1° Zone à À. opalinus (minerai exploité) » A. opalinus, Schl., À. aalensis, Ziet., A. costula, Reinecke ; A. flui- » tans, Dum., À. radiosus, Schlem? Belemnuites sp., Pholadomya fidi- » cula, SOW., Ph. Haussmanni, Gervillia, Hinnites. 2 Zone à Amm. » Murchisonæ (calcaire marneux jaunâtre avec petites oolithes ferru- (1) Bull. Soc. géol., 2e série, t. XXVI, p. 510. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 53 gineuses), Drtremaria bicarinata, d'Orb ; Alaria Lorieri, Sch]., Pleuro- » domaria armatla, var. (roldfussi; Pl, actinomphala, PI. Roubaleti, » Desl., Pholadomya glabra, Ag; Ceromya glabra, Ag; Ceromya sp; » Astarte excavata, Sow ; Macrodon sp ; Hippopodium isoarca ; Unicar- » dium incertum, Phil; Trigonia striata; Lima proboscidea ; Ostrea » Marshii; O articulata, Schl., Terebratula perovalis, Sow. ; Montli- » vaullia decipiens. » Ces deux listes, établies par M. Hermite sur des échantillons pris » en place, dans chacun de ces horizons fossilifères, indiquent une » distinction absolue entre ces deux zones, qui ne présentent pres- » que aucune espèce commune ; cette distinction est encore appuyée » sur un fait stratigraphique important, M. Hermite ayant reconnu à » la limite de séparation des deux bancs, des traces d’érosion mani- ». feste, indiquant une interruption entre leurs dépôts; la couche fer- » rugineuse à À. opalinus se termine en effet par un banc calcaire » durci, perforé par des mollusques lithophages, souvent raviné et » couvert d'huîtres (Ostrea sublobata). La faune de ‘ce minerai ferru- » gineux aun Caractère liasique très prononcé ; elle se rattache inti- » mément aux couches à Amm. bifrons qui se voient au-dessous, » Celle du calcaire ferrugineux à 4. Murchisonæ dont toutes les es- » pèces appartiennent à l’oolithe inférieure, se relie avec celle des » calcaires marneux à À. Sowerbyi qui la recouvrent, et dans lesquels » M. Hermite a recueilli les espèces suivantes, dans une localité voi- » sine de Marbache, à Pierre: A. Sowerbyi; À. malagma; Alaria » lotharingica ; Trigonia litterata, Goldff.; Astarte sp. » La zone à À. Æumphriesianus a été reconnue au dessus. Ces ob- » servations, qui établissent en Lorraine, entre la zone ferrugineuse » à À. opalinus et le niveau de l’ÀA. Murchisonæ, une séparation bien » nette, viennent apporter une nouvelle preuve à l'existence dans » toute la ceinture du bassin anglo-parisien, de cette ligne d’érosion, » marquant au-dessus des couches à À. opalinus, la limite du lias su- » périeur, limite qui, dès 1857, avait été reconnue et mise en évi- » dence par M. Hébert, dans ses études sur la distribution des mers » anciennes dans le bassin de Paris. » On nous permettra d'ajouter en terminant que cette note a été pré- cédée de quelques jours par une communication faite par nous à ia Société des sciences de Nancy : Sur le minerai de fer de Meurthe-et. Moselle au point de vue paléontologique et stratigraphique, à la séance du 45 mars 1882 (voir le résumé de cette communication dans le Bulletin de la société des sciences de Nancy, 1882-1883). Le présent mémoire n'est que le développement de cette communication, et de celle qui a été faite à la Réunion des Sociétés savantes de la session de 1882. —_ LA ES ET. RENTE Ne LARESS ES FRE += 1% $ Se = DS Me AU EE ON di x A - ! : 8 MG "AUS à FURNÉ É 144 RS. à 4 . À qe ne 54 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. il résulte des travaux nombreux auxquels a donné lieu le minerai de fer de Meurthe-et-Moselle : 1°) Que, suivant les auteurs qui se sont préoccupés de paléhnto- logie, la limite de séparation entre le lias et l'oolithe inférieure, en Lorraine, est marquée par une couche de marne durcie à surface ra- vinée et cailloux taraudés, mais les uns la placent dans les couches à A. Murchisonæ, les autres entre celles-ci et la limite supérieure du minerai à À. opalinus. 2°) Que suivant les uns, il y a mélange des espèces oolithiques infé- rieures aux espèces liasiques dans le minerai à 77igonia navis, sui- vant les autres, séparation absolue des deux faunes. 3°) Que pour les géologues même qui ne se sont occupés du mine- rai qu'au point de vue technique, les limites supérieures et infé- rieures du minerai ne peuvent être tracées d'une manière absolue, vu ses variations très grandes, d’un point à un autre. 4°) Que dans la Lorraine annexée et le Luxembourg, le minerai exploitable à une puissance bien plus grande que dans nos régions et peut être plus facilement subdivisé en horizons paléontologiques. Le but des recherches à entreprendre sur un pareil sujet est donc tout indiqué. Il s’agit d'étudier le lias supérieur tout entier, l’oolithe inférieure toute entière, de Longwy à la limite méridionale du dé- partement de Meurthe-et-Moselle, au point de vue de leurs variations minéralogiques et paléontologiques, en se servant des nombreux renseignements donnés sur ces étages par les géologues français et allemands. C'est ce but que nous nous sommes proposé, en suivant pas à pas les affleurements de ces deux étages dans la région ci-des- sus délimitée. | La division naturellement indiquée pour une pareille étude est la suivante : I. Le lias supérieur au-dessous du minerai à 7rigonia navis. IT. Le minerai de fer: a) liasien ou à Trigonia navis : D) oolithique inférieur où à Ammontes Murchisone. III. L’oolithe inférieure à partir des marnes micacées, partie supé- rieure de la zone de À. Murchisonæ ; les zones de Ammonites Sowerbyi et de Ammonites Humphriesianus, jusqu'aux limites supérieures de l’oolithe inférieure. IV. Résumé et conclusions. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 55 LIAS SUPÉRIEUR AU-DESSOUS DU MINERAI A TRIGONIA NAVIS. Aucun étage n’est plus difficile à étudier dans le département de Meurthe-et-Moselle que le lias supérieur, dans les limites indiquées par le titre de ce chapitre. Les massifs de marnes et d’argiles dont il se compose, forment généralement les pentes cultivées des collines ou les fonds des prai- ries, des vallons et vallées qui découpent les massifs jurassiques. Une bonne coupe au milieu de pareilles formations est encore à trouver. Il faut se contenter de troncons de coupes, que l’on peut rarement mettre bout à bout, ou le plus souvent se borner à la recherche de fossiles au milieu de champs ou de vignes, sans espérer ainsi aucun renseignement sur l'allure générale des couches et leur succession verticale. Les affleurements du lias supérieur dans le département de Meurthe-et-Moselle, s'étendent de Pagny à Favières, reprennent aux environs de Longwy vers Hussigny, Villerupt, mais c’est surtout aux environs immédiats de Nancy que nous les avons étudiés avec soin, _ nous servant des renseignements paléontologiques fournis par quel- ques amateurs zélés de cette ville et spécialement par 1 MM. Gaiffe, Roubalet, Henri Chenu et Monal. Schistes à Posidonomyes. — La division inférieure du lias supérieur ou schistes à Posidonomya Bronni doit être conservée, sans cepen- dant y introduire les modifications proposées par M. À. Benoït. Partout on les distingue nettement au-dessus des marnes sableuses durcies du grès médo-hasique à Amim. spinatus et Plicatula spinosa, avec lesquels ils contrastent par la consistance de leurs plaquettes in- tercalées au milieu des marnes. C'est, grâce à cette circonstance, l'horizon du lias supérieur le plus facile à reconnaître et à aborder. On le suit fort bien, des environs de Pont-à-Mousson, où un ré- cent glissement les a mis à nu sur les flancs de la colline de Mousson, à Favières, mais il est rarement possible de l’aborder sur toute son épaisseur, Cependant il paraît démontré que ces schistes diminuent d'épaisseur du nord au sud, de Pont-à-Mousson à la montagne de Sion, sur les flancs de laquelle on les observe assez commodément. C'est l'horizon £: du Jura noir de Quenstedt, avec ses caractères es- sentiels. On y rencontre, en effet, à la partie inférieure (Baraques de Ludres) Nr he TE SNER: D LE APCE Se LET ON pe fees DE Mr Pr ST SR ES ES er rer nee RSR EE Eh "ha EEE CE SRE QT PET € LE Ans td Pa 7 SE RS se DER (PURE 2 LR es Mecs T'Y a. CAS MR PLIS OMIPELE, PAT tiaet PAU EUNAT ü PQ 26 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov. ps une sorte de cloaque ou couche schisteuse riche en débris d'Ichthyo- saures, dont M. Gaïiffe possède deux squelettes presque entiers. Avec ces reptiles, abondent les débris de poissons malheureusement indé- sr ÉTÉ ne E'i. terminables. Ce niveau peut se suivre de Messein, Ludres à Bou- e xières, Millery, mais au delà, vers le nord et le sud, la trace s’en ‘4 perd. 5% Quant au niveau de Armmonites annulatus, qui se trouve partout in- ‘4 diquée dans ces schistes à Posidonomyes, nous n'avons jamais pu | *4 l’aborder, ni trouver en place ce fossile qui, cependant, doit être | a commun à en juger par le grand nombre des échantillons qui | 54 existent dans le musée de la ville et les collections particulières. | En. Vers la partie supérieure de la zone des schistes à Posidonomyes, Da que les géologues nancéiens appellent familièrement les schistes car- | F1. tons, en raison de la consistance raide et flexible des feuillets de la | ‘738 roche, on trouve constamment des plaquettes de calcaire marneux | 1 bitumineux, avec Avicula (Monotis) substriata, Ziet., en abondance. | 3 Ce fossile, aussi abondant que Posidonomya Bronni peut servir de | “1 repère. l | D Les caractères de la division inférieure du lias supérieur peuvent | 4 se résumer ainsi : Marnes schisteuses plus ou moins fissiles, pla- | 1 quettes de calcaires marneux, formant un ensemble d’une épaisseur 1 variant de 5 à 8-10 mètres, ne se laissant pas subdiviser aisément en | horizons paléontologiques, mais présentant souvent des débris de | ‘4 reptiles à sa base, presque toujours des débris de poissons vers sa è ne. partie supérieure, caractérisé par l’abondance des plaquettes avec | de Avicula substriata. | La Posidonomya Bronni s’y trouve partout abondamment, sauf vers la partie moyenne, souvent dépourvue de fossiles ; elle s’y présente | sous deux formes, grande à la partie inférieure, plus petite vers la | partie supérieure, comme en Souabe. | Les fossiles qu'on peut y recueillir en place, dans les feuillets : schisteux, sont : | Ammonites (Harpoceras) bifrons, Brug. — Ludres. | À Ammonites (Harpoceras) Holandrei, d'Orb. — partout abondante. | LA —- (Harpoceras) annulatus, Sow. — Ludres. | à | — (Harpoceras) complanatus, Brug. — rare, Nancy. | Le: Lyonsia aspasia, d'Orb. (Lutraria elliptica, Goldf.) — Lurdes. < 4 1 * Inoceramus ellipticus, Roem. — Vendeuvre. — cinctus, Goldf. — Vendeuvre. _ dubius, Goldf. — Essey. — undulatus, Ziet. — Vendeuvre. Avicula (Monotis) substriata, Ziet. — Partout. 4 Posidonomya Bronni, Voltz. — id. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 57 Les fossiles caractéristiques sont ces deux derniers et À. Aolandrei ; A. bifrons est bien plus rare, quoique cependant M. Gaïffe l'ait trouvé avec les Ichthyosaures de la base. Marnes grises noirâtres avec et sans nodules, zone de A. bifrons. — Cette zone est plus facile à distinguer de la précédente par ses carac- tères minéralogiques que par sa faune. En effet, elles possèdent toutes les deux À. bifrons et Posidonomya Bronni, mais tandis que le premier de ces fossiles y est très abondant, le second y devient extrè- mement rare ; de plus, cette ammonite s’accompagne bientôt d’une faune spéciale qui est assez bien connue pour les espèces d’une cer- taine taille, moins connue pour celle de petite taille qui y sont ce- pendant par places, fort abondantes. Elle débute par des marnes noires grisâtres, schisteuses, avec de nodules d’un calcaire extrêmement compact, dans lequel les fossiles sont abondants et généralement bien conservés. Plus haut, les marnes continuent à être schisteuses, mais se chargent de cristaux de gypse, se débarrassent de nodules. On y rencontre même, en certains points, aux environs de Cham- pigneulles, à droite de l'entrée du vallon de Belle-Fontaine, une couche de 15 à 20 centimètres de minerai micacé, sableux qui em- pâte un certain nombre de fossiles dont le test a disparu; ce sont : P. Bronni (petite), Pecten pumilus, Avicula (Monotis) substriata, Inoce- ramus Sp. indét. C'est un peu plus haut, qu'il faut placer un horizon fossilifère très intéressant, qui afffeure à Dommartemont, Saint-Max, Houdemont. Les marnes sont ici remplies de grumeaux calcaires pétris de fos- siles qui paraissent, sinon avoir été roulés, du moins avoir été cor- rodés par des actions chimiques. On y rencontre encore A. bifrons, dont cet horizon marque la limite extrême : elle y est toujours accompagnée de À. raquinanus. La faune de la zone de À. bifrons est plus riche en espèces que la précédente, mais il est bien plus rare d’y trouver les fossiles en place. C’est dans les champs, dans les vignes, qn’on peut ordinaire- ment l’aborder. Elle a pour caractère l'abondance des ammonites, bélemnites, des petites espèces de bivalves et de gastéropodes peu ou point connus. Son épaisseur est difficile à calculer : nous l’estimons, pour les environs de Nancy, de 23 à 30 mètres, en faisant remarquer que si À. bifrons se rencontre encore à sa limite supérieure, c’est peut-être à l’état de fossile roulé et que, d'autre part, on commence à y trou- ver un représentant de la faune liasique plus récente, Turbo subdu- plicatus. L'’abondance extrême de A. raquinianus vers la partie supé- DS BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. rieure de cet horizon, aux environs de Nancy, doit être remarquée» 3 mais elle ne nécessite pas, suivant nous, la création d’un horizon ï à spécial caractérisé par cette ammonite. | Il est préférable de conserver l'espèce plus cosmopolite A. bifrons, partout assez commune dans nos régions, en signalant le fait de la localisation de A. raquinianus dans les couches supérieures. La zone de À. bifrons peut donc être caractérisée de la manière sui- à vante : marnes à nodules fossilifères, marnes plus ou moins schis- | teuses et gypseuses, minerai par places, marnes à grumeaux fossili- fères, se laissant subdiviser au point de vue paléontologique en trois séries : l’inférieure riche, la moyenne pauvre, la supérieure riche par - place en A. bifrons. Les fossiles les plus communs sont : Ammonites (Harpoceras) bifrons, Brug. — Pont-à-Mousson, Nancy, Saint-Max, 400 Ludres. “ — (Harpoceras) serpentinus, Schl. — Nancy. a _ (Harpoceras) complanatus, Brug. — Houdemont. #4 — (Harpoceras) raquinianus, d'Orb. — Saint-Max, Houdemont. Dr - (Harpoceras) subarmatus, Young. — Ludres (base). 4 — (Harpoceras) insignis, Ziet. — Pont-à-Mousson (rare). ” — (Harpoceras) thoarcensis, d'Orb. — (rare) partie supérieure. É = (Lytoceras) cornucopiæ, Young. — Messein (rare, p. sup.) ‘12 Belemnites irreqularis, Schl. — partout. ‘e _ breviformis, Voltz.; B. brevis, Blainv. (B. meta.) “4 | — tricanaliculatus, Hartm. — Ludres. "a — acuarius, Schl. — id. ne: Nucula Hammeri, Defr. — Saint-Max. . Turbo subduplicatus, d'Orb. — id. ce Re: Les fossiles caractéristiques sont, pour l’ensemble de la zone, A. bifrons ; pour la base, A. subarmatus ; pour le sommet, À. raqui- =, D : NE: nianus. ne. | Marnes noires avec ou sans nodules cloisonnés, sableuses, micacées, 4 gypseuses , avec À. thoarcensis et Astarte Vollzii. — Les géologues "4 allemands font commencer ici le Pogger ou oolithe inférieure. ‘4 Nous ne croyons pas devoir les imiter, la classification d’Oppel + n'étant pas applicable à la Lorraine annexée d’après M. Branco 4 lui-même, pour les raisons indiquées plus haut dans le résumé de son important mémoire. Il y a d’ailleurs peu d’avantages à tra- cer une ligne de démarcation de cette importance au milieu d'un pareil massif de marnes, alors que plus haut la chose est facile, "4 _ grâce à des changements profonds dans la nature de la sédimenta- | tion. Nous conserverons donc cette division dans le lias supérieur ou 4 toarcien, tel que le comprennent les géologues français; du reste sa ar as 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. +58 faune se relie par an certain nombre d'espèces communes (voir le tableau précédent) avec la division inférieure, tout en admettant un certain nombre de formes nouvelles, généralement de petite taille, cantonnées dans des couches d’une épaisseur peu considérable. Quoique cette division du lias supérieur soit la plus riche en fos- siles bien conservés, peu de géologues peuvent se vanter de les avoir recueillis sur place. La tuilerie de Champigneulles, les déblais de Clévant, sont des localités classiques ; dans le premier gisement on peut, à la rigueur, après une sécheresse prolongée, aborder direc- tement les couches à fossiles, mais nulle part on n’y arrive aussi aisé- ment que dans une fouille de marne au pied du village de Viterne, entre les deux routes qui y mènent, de la route de Nancy à Neufchà- teau. Une couche de marne grise, devenant jaunâtre par exposition à l’air, d’une épaisseur de 30 centimètres environ, y contient à peu près tous les représentants de cette faune dont la liste suit : Ammonites (Harpoceras) thoarcensis, d'Orb. — partout. — (Harpoceras) variabilis, d'Orb. — Viterne, Nancy. — (Harpoceras) insignis, Ziet. — Viterne, Pont-à-Mousson. — (Harpoceras) concavus, Sow. — Viterne, Champigneulles. — (Lytoceras) cornucopiae, Young.— Viterne, Champigneulles. Nautilus latidorsatus, d'Orb. — Bouxières. Belemnites irreqularis, Schl. — partout. —— acuarius, Schl. — ( a. rare) Viterne. — tricanaliculatus, Hartm. — (id.) Viterne. — breviformis (Voltz), B. brevis, Blainv. (B. meta.) — Viterne. — tripartitus, Schl. — partout. Turbo elegans, Goldf. — Bouxières. — subduplicatus, d'Orb. — partout. — capitaneus, d'Orb. — Viterne, Messein. Pleurotomaria subdepressa, d'Orb. — Champigneulles. — perseus, d'Orb., — Messein, Nancy. Cerithium armatum, Goldf. — partout. — pseudo-costellatum, d'Orb. — id. Eucyclus Philiasus, d'Orb. — Bouxières. Chemnitzia periniana, d'Orb. — Bouxières. Pholadomya decorata, Hartm. — Malzéville. Panopea petrea, Buv. — Villers. Lucina Gabrielis, d'Orb. — Villers, Champigneulles. — plana, Ziet. — Villers, Saint-Max, Champigneulles, Thracia gnidia, d'Orb. (Tellina). — Saint-Max. — truncata, d'Orb, — Viterne. Cardium subtruncatum, d'Orb. — Villers. Astarte Voltzii, Hoening. — partout. — subtetragona, Munst. — Viterne. Trigonia pulchella, Ag. — partout. Arca elegans, Roem. — Viterne, Champigneulles. Leda Zietenii, d'Orh. — Champigneulles. dd sx LE ps æ a * n. Ra [a PRE: — ie 1 DALT UE PERS ETS PL PCR EE ER NES HMS SE ET RON NE CE ALT Me NX 0 ET « AS nt À PE OR ER RC Ve (72 60 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. Nucula Hammeri, Defr. — partout. — subglobosa. Roem. — Villers. — Eudore, d'Orb. — id. Gervèllia Hartmanni, Munst. — Viterne, Champigneulles. Plicatula Neptuni, d'Orb. — Viterne. , Pecten pumilus, Lamk.— partout. Ostrea subauricularis, d'Orb. — Malzéville. Rhynchonella Moorei, Davids. (?) — Malzéville. Serpula voisine de éricarinata, Goldf. — Viterne. Thecocyathus mactra, Edw. et H.£— partout. Glypheus Munsteri, Goldf, — Villers. Côtes de Reptiles. — Malzéville. Ces fossiles provenant de différentes localités des environs de Nancy, appartiennent-ils à un seul horizon ou à plusieurs ? Si le gisement de Viterne est remarquable au point de vue de l’a- bondance des fossiles et de la possibilité de les recueillir en place, il est moins satisfaisant au point de vue d’une coupe complète du lias supérieur. Au-dessus de cet affleurement, dans les champs, on ne voit, à une certaine hauteur, affleurer que les marnes à nodules contenant À. thoarcensis. Une étude de la côte de Ludres, depuis l’em- barcadère du minerai de la maison Dupont et Fould, jusque vers le sommet de la colline, nous a donné, à ce point de vue, quelques ré- sultats qui peuvent êlre utilisés pour élucider cette question. On peut y suivre en succession régulière, les schistes à Posidonomyes, les marnes avec ou sans nodules de la zone à À. bifrons, sur lesquelles reposent immédiatement les marnes sableuses avec Trochus subduph- catus, Bel, acuarius. Nous n'avons pu malheureusement y retrouver Cerith. armatum, Astarte Voltziü, mais la présence du 7rochus subdupli- catus qui les accompagne toujours, sur une hauteur de 20 à 30 mètres au moins, nous semble un argument en faveur de l'opinion qui admettrait plusieurs horizons fossilifères superposés contenant tous cette dernière espèce, mais dont un seul serait caractérisé par C. armatum et À. Voltzu. Quel serait la place de cet horizon fossilifère si important? En combinant les renseignements fournis par les divers gisements, nous croyons pouvoir le mettre sur la limite inférieure des marnes qui ne contiennent plus que À. {hoarcensts. Cet horizon est des plus intéressants au point de vue de la strati- graphie comparée. En effet, on y trouve la Lucina plana, Ziet., fossile auquel Quenstedt accorde une grande importance, puisqu'il en fait la caractéristique d’un banc de la division « du Jura brun. Si la pré- sence de ce bivalve dans notre lias supérieur démontre les affinités de notre bassin jurassique lorrain avec celui de la Souabe, elle doit 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 61 aussi servir à démontrer que les conditions de dépôt, de, vitalité, de dispersion des espèces n’ont pas été les mêmes sur les deux versants des chaînes jumelles du Schwarizwald et des Vosges. En effet, tandis qu’en Souabe, au-dessous du banc à Zucina plana se développent les couches à Ammonites torulosus, A. opalinus, chez nous, pour trouver les fossiles contemporains, il faut monter bien plus haut, jusque dans le minerai; de plus, dans le département de Meurthe-et-Moselle, nous n’ayons aucune trace de bancs calcaires dans cette partie du lias supérieur. La sédimentation typique du lias, marnes, sables et argiles, s’est continuée chez nous bien plus tard qu’en Souabe. Pour arriver au minerai de fer liasique, il ne nous reste plus qu'à étudier la partie supérieure de cette zone, celle qui ne con- tient plus À. Volzi, mais reste caractérisée par À. thoarcensis. C’est pour M. l’Inspecteur général des Mines Jacquot, l'horizon de PAmmonites concavus, mais on à vu plus haut que M. Branco recon- naît cette subdivision inutile dans le pays messin. Nous nous rangeons volontiers à l’opinion du savant géologue allemand, car les seuls échantillons d’ammonites que nous puissions rapporter à cette espèce, appartiennent au niveau de l’Astarte Voltzu et ont été trouvés avec Cerithium armatum, Lucina plana, etc., à Cham- pigneulles. Ces réserves faites, il est cependant indispensable de faire remarquer que la faune si riche du tableau précédent disparaît à peu près complètement dans cette partie supérieure de la zone à À. thoarcensis, que les nodules souvent cloisonnés y abondent, et que plus haut le fer fait son apparition au milieu de marnes sableuses, rarement en plaquettes (Saint-Max), Les seuls fossiles que l’on rencontre ici sont : À. thoarcensis, Bel, irregularis, B. tripartitus. Nous n’y avons pu constater jusqu'ici aucun fossile précurseur de la faune du minerai liasique à Zrigonia navis, comme l’a fait M. Branco pour la Lorraine annexée, où il a trouvé dans ces couches Bel, compressus, Bel. subclavatus. Il n'y a donc, dans nos régions, aucune faune intermédiaire entre celle de l’Astarte Volitzü et celle de la Trigonia navis, maïs il existe dans cette zone de À, thoarcensis deux groupes faciles à distinguer : le groupe inférieur riche en fossiles bien conservés et variés, le groupe supérieur extrêmement pauvre en fossiles; le lien qui les réunit l’un à l’autre est À. éhoarcensis. Les caractéristiques minéralogiques et paléontologiques de cette zone peuvent être résumées ainsi : (premier groupe) massif puissant d’une épaisseur variable de 40 mètres au moins, formé de marnes SE: 115, CA Fr gr "+ HE hé Æ ES 24 UT + ES = ‘ ne na RE DS SR TE Te VO ne OO et 62 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. sableuses, d’abord peu micacées et fossilifères, intercalées au milieu de marnes schisteuses, puis : (deuxième groupe) de marnes d’abord micacées, contenant ensuite des nodules cloisonnés de calcaire marneux, qui disparaissent plus haut, où dominent les marnes schis- teuses avec nodules ferrugineux. Fossiles caractéristiques de l’ensemble : À. {hoarcensis; du premier groupe: Astarte Voltzu, Cerithium armatum; du second : Pelemnites irregularis. On verra plus loin que dans notre département, comme dans la Lorraine annexée, ces marnes schisteuses du deuxième groupe peu- vent remplacer latéralement le minerai liasique à 7rigontia navts, remonter jusqu'aux couches de minerai oolithique à À. Murchisonæ et toucher par conséquent aux marnes oolithiques inférieures, de manière à rendre toute division non basée sur les caractères paléon- tologiques impossible. Il LE MINERAI DE FER a) Liasique à 7rigona navis ; b) oolithique inférieur à Am. Murchisonæ. A mesure que dans nos formations jJurassiques on s’approche des limites supérieures du Lias, on voit s’accumuler des difficultés d'interprétation qui ne se rencontrent pas dans les étages inférieurs. La nature des fonds varie à de courtes distances, comme si le relief sous-marin s'était considérablement modifié sous l'influence des mouvements lents, La nature minéralogique change en fonction de cette variation dans la nature des fonds. Il en est de même des faunes qui, tout en restant comparables pour une même série de couches, d’une région à l’autre, présentent de grandes différences, venant de l’apparition de stations particulièrement favorables à la multiplication de certaines espèces. Le minerai de fer (liasique et oolithique) des auteurs français est, de l’aveu de tous les géologues qui s’en sont occupés, plus difficile à étudier dans le groupe minier de Nancy que dans ceux du Luxem- bourg et de la Lorraine annexée. On a vu plus haut que d’après M. Branco, ce fait tient au mode d’exploitation par galeries, néces- sité par le puissant système de calcaires, manquant dans le nord de la Lorraine, qui au sud couvre partout le minerai. A l’époque où M. Fabre publiait son excellente note, les affleure- ments de minerai étaient fort rares en effet. Ils sont devenus plus 1883. BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 63 abondants, grâce à l'immense développement qu’a pris l’industrie du fer dans le département de Meurthe-et-Moselle. Sans compter ceux du groupe de Longwy, que nous avons étudié à Saulnes, Mont- Saint-Martin, Hussigny, Villerupt, il en existe quelques-uns dans le groupe nancéien, à Ludres, Chavigny, Champigneulles, Bouxières, qui, ou bien donnent la série entière des couches du minerai, ou une partie de la série. Les renseignements stratigraphiques ne manquent donc plus, et il est permis actuellement d'entreprendre cette étude dans des condi- tions satisfaisantes pour l’observation sur le terrain. Quelles sont les limites du minerai de fer liasique et oolithique ? On a vu plus haut que pour la plupart des géologues français, le minerai de fer liasique comprend les couches à 7rigonia navis, Amm. aalensis, primordialis, etc., que le minerai oolithique se borne aux couches de calcaire ferrugineux, de marnes durcies à galets avec Amm. Murchisonæ, ou remonte plus haut jusqu’à celles qui contien- nent À. Sowerbyr. Les géologues allemands reconnaissent dans la Lorraine annexée et le Luxembourg les divisions suivantes dans le minerai de fer du Dogger. 1° Couches à Gryphæa ferruginea et Trigonia navis, subdivisées en : a) zone inférieure, grès qui forme la base du minerai dans le nord de la Lorraine; remplacé à sa base par des argiles dans le midi de la Lorraine (grès supràliasique ou Marlysandstone de Terquem (en partie); d) zone supérieure , banc inférieur de minerai (noir et gris) d Esch, Oetrange, Villerupt, Hayange, minerai d’Ars et de Bronvaux tout entier, partie moyenne des grès de la montagne du Signal de Boevange, jusqu’au banc fossilifère qui y est inclus (hydroxyde ooli- thique de Terquem en partie, grès supràaliasique, id). 2° Couches à Harp. Murchisonæ et Pholadomya reticulata, subdivisées en a) zone inférieure ; banc supérieur de minerai (rouge et sableux) des environs d'Esch, d’Oetrange, partie supérieure du grès supérieur de la montagne de Boevange (hydroxyde oolithique de Terquem en partie); b) zone supérieure. Les marnés supérieures au minerai qui se trouvent également superposées aux grès de la montagne du Signal de Boevange. L'ensemble du minerai ainsi compris atteint une puissance de 43 mètres à Esch près de Villerupt, c’est-à-dire dans le prolonge- ment oriental des affleurements du groupe de Longwy. On voit, d’après ce qui précède, que les géologues français sont d'accord avec les géologues allemands pour y reconnaître deux zones caractérisées l’une par Trigonia navis, l'autre par A. Murchisonæ, que x i Î 64 BLEICHER. — MINRRAI DE FER DE LORRAINE. D nov. les géologues allemands admettent de plus la substitution latérale des marnes et du sable au minerai en certains points, et l’amincis- sement de la zone à A. Murchisonæ (comme minerai de fer exploi- table) vers les limites méridionales de Ja Lorraine annexée. Dans ce qui va suivre, nous avons plus d’une fois l’occasion de reconnaître l'exactitude de ces résultats, mais, contrairement aux géologues allemands, nous limiterons le minerai aux marnes mica- cées qui surmontent immédiatement les couches de calcaire à galets ferrugineux taraudés avec A. Murchisonæ, quoique l'horizon de cette ammonite s’étende bien plus haut. À Le but de cette éiude étant surtout de faire ressortir le minerai de fer exploitable et exploité au milieu de la série des formations juras- siques, où il se trouve compris, il nous à paru utile de ne pas dépasser dans ce chapitre ses limites, qui ne nous paraissent pas être les mêmes que dans la Lorraine annexée et le Luxembourg. Il nous a paru également utile de signaler l'importance stratigra- phique de ce banc de marne micacée qui constitue, de Longwy à Favières, un repère des plus précieux, facile à retrouver partout, et assez généralement riche en fossiles. Si la limite supérieure du minerai est facile à tracer, en raison du changement brusque dans la sédimentation, qui intervient au mo- ment du dépôt de ces marnes, il n’en est pas de même de là limite inférieure. Les sondages et les affleurements du minerai montrent au-dessous de ses couches exploitables des marnes bleuâtres, micacées, durcies, ferrugineuses par place, avec 77rigonia navis, à Ludres et Chavigny. Ces marnes, lorsqu'elles sont privées de fossiles, ce qui est le cas le plus fréquent, ne se distinguent de celles de la zone sous-jacente à Ammonites thoarcensis, que par le caractère négatif de l'absence de cette Ammonite. Il en est de même dans les affleurements non exploitables de la zone du minerai, comme il est facile de le constater entre Faulx et Mousson sur la rive droite de la Moselle. Partout où la nature du sol permet sur ces collines, dont les flancs sont cultivés et les sommets boisés, des observations précises, on voit les couches à À. {hoarcensis passer sans transition aux couches sableuses de la zone du minerai qui est assez pauvre en fer pour mériter le nom de marnes sableuses. Ce sont cependant les équivalents du vrai minerai, car la couche de marne durcie avec cailloux ferrugineux, limite de la zone de À. Murchisonæ, les surmonte immédiatement. Sur la-rive gauche de la Moselle, au N.-0. des gisements précédents, 1. Soc.Deol.de France. SELON La Du 5 Mov 1383.) u eu nmce (#1 (5 axuiw. si Le 1 (2 Pbote de 910! L'AEP 1°) 1 We] EX * el aux LHPELE RS à PRE & 7% HIT ATE ms 7e ü ji Fi È © 2 e 6 © 4 sn À pa 5 £ ne O4 «9 TS o à ES ME ere Er © DE je) 1Q G EN 1 N N ED En 2 Ou sr © a Ë O « 2» GE = « Le Fe £ (ge) ue - A EN (A YF — ne. + 10 . + Fig : Soc.Geol.de France. Moote de Mb! L'OBPe Paru. D Smet AL Pi AU ( Séance Ou 5 Mov. 1883.) < LTÉE ILES SERA LES Re reeres HA RAA? = a ER Pen pie RES Frs ES AT DATE PAR Ne 0 Hurtis es (Lean SUUE tot Le Sete 4 SA MECS = É ke Enp.B ecquet fr. Paris. Etae doc, br CAIOE Seutrelle Faujas1. SE Clse nest NMucleochtres dnmmamansnee | 2 . 1 Soc.Géol.de France. Mhote de NV'L'ARBe Bari. SE Sane, te, PI. TL. (Séance du 5 Mov- 1883.) dE y | Imp Bec quet Fe Paris. (Mg. 1 _6. Echinocyamus Lebesconti. | Dig 10 Brissus Humbert. Mo Echo aTRp 45 CiNaAnensis 11 13. Spatanqus britannus. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 65 aux environs d'Onville, on retrouve les mêmes difficultés résultant du remplacement du minerai par des marnes sableuses qui ont été signa- lées par M. Branco, pour les environs d'Ars, de Gorze, mais nôus n'avons nulle part trouvé comme lui dans les couches à Trigonia mavis, Pecten lens, Quenst., Æhynchonella infra-oolithica, Opp., Rh. sub- decorata, Davids., qui ne se rencontrent aux environs de Nancy qu'à la base de l'Oolithe inférieure. Au sud des gisements de Ludres et de Chavigny qui, dans le bas- sin minier de Nancy, présentent le minerai dans son plus beau déve- loppement, on voit se reproduire les mêmes faits de substitution de la marne sableuse au minerai. Les rares affleurements que l’on peut aborder de Pont-Saint-Vincent à Viterne, Favières, ne montrent nulle part de ligne de démarcation entre les marnes à A. éhoarcensis et les marnes sableuses du minerai liasique surmontées de la marne durcie à galets de l'horizon de À. Murchisonæ.. La seule annonce de l'approche des temps où la sédimentation ferrugineuse l'emporte généralement dans nos régions sur la sédi- mentation sableuse est indiquée ici, comme aux environs de Faulx, de Mousson, par des nodules creux de limonite terreuse, qui en se décomposant donnent au sol une couleur ocreuse. C’est grâce à cette couleur que partout où la partie supérieure du Toarcien et la base du Bajocien affleurent dans nos régions, ils se signalent de loin par leur couleur ocreuse, là même où le fer ne se trouve pas en quantité suffisante pour donner lieu à une exploitation. Il résulte de ce qui précède, que partout où la zone de la 7rigonia navis prend franchement les allures du minerai de fer, dès sa limite inférieure, les fossiles apparaissent (Ludres, Chavigny), et que par- tout, au contraire, où la limonite s’y trouve en faible proportion, les fossiles (Faulx, Mousson, Viterne) deviennent rares; dans le premier cas, la délimitation de la base du minerai est à peu près possible, dans le second cas, elle est impossible. Y aurait-il une relation de cause à effet entre l'abondance du fer et l’abondance des fossiles ? On serait tenté de le croire et d'expliquer ce fait par un empoisonne- ment des animaux marins par des boues ferrugineuses rapidement déposées sur place. Le groupe minier de Longwy diffère de celui de Nancy, par les caractères suivants : Le minerai y débute au-dessus des couches de marne à À. thoarcensis par des marnes sableuses ou même par des grès qui atteignent en certains points (Mont-Saint-Martin) une épais- seur considérable. | Quoique les fossiles y soient extrêmement rares, les relations de ces couches avec cette marne d’une part, avec le minerai contenant, XII. Ô NL PUMA T AN TE TR PET PEROU Ne à +9 66 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. sinon À. Murchisonæ, au moins la faune oolithique inférieure, d'autre part, enfin la présence de la 7rigonia navis dans des marnes sableuses et occupant la même position stratigraphique dans la Lorraine annexée et le Luxembourg, démontrent qu'elles sont bien l’équiva- lent des couches inférieures du minerai de Ludres, de Chavigny. Les limites inférieures et supérieures du minerai étant ainsi com- prises, nous adopterons également dans l’étude qui va suivre une délimitation un peu différente de celle qui a été admise jusqu'ici entre le minerai liasien et le minerai oolithique inférieur. En cer- tains points, en effet, (Ludres, Chavigny), la zone de l’A. Murchisonæ comprise dans le, minerai dépasse évidemment les 0"60 que lui attribue M. Fabre dans sa coupe de Champigneulles. Elle se compose alors non seulement de la marne durcie avec galets ferrugineux, dans laquelle cette ammonite est commune à Marbache, mais encore du minerai rouge sableux qui atteint l’épaisseur de À mètre à 1750 au-dessous d'elle. Il est en effet caractérisé dans nos régions par Ostrea calccola, Trigonia simulis, T. v. costata, Pholadomya reticu- lata, etc., et un gisement (Chavigny) nous a fourni dans cette roche une ammonite que ses caractères rapportent à A. Murchsonæ. C’est là l'équivalent atténué des couches rouges et -sableuses du Luxembourg et de la Lorraine annexée. La marne durcie à galets ferrugineux de M. Fabre n’indiquerait donc pas le commencement d’un nouvel état de choses, mais coïnei- derait simplement avec un mouvement lent qui aurait substitué une sédimentation marneuse à un essai très court de sédimentation cal- caire, comme l'indique le tableau ei-joint. | Ces remarques faites, nous avons cru, pour la parfaite compréhen- sion de ce qui va suivre, devoir étudier successivement : La région centrale du bassin minier de Nancy, ou du minerai exploi- table ; la région septentrionale du même bassin (minerai non exploitable); la région méridionale du même bassin (minerai non exploitable) ; la région du bassin minier de Longwy (minerai exploitable), en le reliant avec les travaux des géologues allemands sur la Lorraine annexée et le Luxem- bourg. 4° RÉGION CENTRALE DU BASSIN DE NANCY Elle comprend le périmètre des exploitations minières, tel qu'il a été tracé sur les cartes photographiques de l'ouvrage de M. Bracon- nier, c'est-à-dire la région des mines qui se groupent autour des massifs du plateau de Haye, de la colline de Malzeville, du bois de Faulx et de la colline de l’Avant-Garde. . Le tableau ci-joint, qui résume les notions acquises sur le minerai, I: TABLEAU DES GOUPES DU MINERAI DE FER LIASIEN ET OOLITHIQUE INFÉRIEUR DE LA RÉGION CENTRALE DU BASSIN DE NANCY. T. XIE, p. 66. L 2 3 4 mn 5 ; 6 4 8 Maron CHavigoye Ludres Laxou h op Champigneulles Bouxières Marbache = —————— Marnes-sableuses ferrugineuses Marnes sableuses micacées (Limite/peu/nette). (Limite assez nette) 5 & /Galcairesa- | Galc.… sableux | Calcaire. mar- | Calc: mar- | Calc mar- |. Calc. mar- Calc: mar-|h Calc. mar- 2 S | bleux tarau- sans galets. de” |.neux, durci, ta- | neux,-.durci, | neux, fossi- |. neux, fossi- |kneux, fossi- |. neux, fossi- 2. déaveccail- | Iydienne, très | raudé, avec ga= |htaraudéavec |Mjestrèsabon- | lestrèsabon- |Mlestrèsabon- | lestrèsabon- ‘ENS |Mloux roulés ferrugineux, |lets, fossiles ra-\|hgalets, fossi-|Mdants, 0220 dants, 0M30/ | dants, Echi- |"dants, 4 © S |-delydienne. om10. res, 0M85, les-rares, A Murchi- nidesirrégu- | Murchisonæ, ES 085 sonœ. liers: Echinides. ES Calcairesa- |. Minerai .cal- |. Minerai jaune; |. Minerai Minerai -Minerai Minerai Miner. jaune, “2 \bleux, ferru- |“cairesableux | rougeâtrelet sa-|\jaune,. rou= | jaune; rou-| jaune, rou- | jaune, .rou- rougetre £ 8 ineux avec | avec O0. calceola, | bleux, avec. les | getrelet sa- | reâtre, avec | "geâtrelet sa- |Ngeûtretet sa- | et ,sableux, S à streancal= || Trigonia v.-cos- mêmes fossiles, |hbleux,. avec |hO caiceola. bleux, Tsi- | bleux, mais |. mais-faisant . 2 |. ceola, 0m60. | tataret Al Mur-|hpas-de A: Mur-,| les. mêmes Ë milis, Ti v.|faisant corps.| corps avecla ES chisonæ? 1250. |\chisonæ. fossiles, Trige costala. avecla/couche| couche pré- a © similis. précédente. | cédente. s 8 | a ——— | ——— | ——————— | ———— | ————— —————— Mineraiter- |. Minerai mar- |. Minerai. mar- |. Marnesfer- Minerai Minerai Minerai Minerai 8 reuxavecBe- |" neux et terreux | =neux avec Bel. |" rugineuses; marneux, marneux, marneux;, marneux, S |Zemnites sub- |havec."Trigonia |\compressus, … B |. fossilifères grumeleux grumeleux | grumeleux,…|"avec fossiles e giganteus, mavis, brevifornmis: versla partie "avec Gr. fer- |Navec Apri- 150; abondants, .S moyenne: bruginea. mordialis. A.“ aalensis, 5 1m50) à 3m, Labducta, | & Mineraiex- | Minerai nodu- | Minerai à fos-|h. Minerai Mineraitrès | Mineraino- | Mineraisri- pie cu Si ploitable, leux avec Zyon- |. siles rares: friable “avec |Mfossilifère à |"duleux avec|-che, Ph:vfidi- JE UD 8 sia abducta, Am]. Minerai.à. fos- Mbancsdemar-/|MTnavis. Timavis, Bel. | "cula, LL ab- Grès argi- 3 monites (Harpo- | silesabondants, |snes,.1m30. 4° Épaisseur subgiganteus, |" ducta: leuxbleuâtre: o) ceras) subundu= |\T. navis, T.si- | \subinsignis,, visible, 6m Gr ferrugi- a latus;-Belsubgi-.|\milis,.T\formo= | MOppel: ; D |Nnea."1m50: a ganteus,.etc, sa, etc. = Minerai. gris | Mineraiexploi- | "Marnes mi: Minerai ‘8 noir, très fossi= |.té, peu fossili- |"cacées. sansfossiles, 5 lifère, T. navis. |. fère: 1250 = Marnesisableu- | Marnes/sableu- à ses;.ferrugineu- |Mses, ferrugineu- S sesavecTenavis.…|\ses avec Tmavis. ép: tot, 10053, Marnes-à Ammonites thoarcensis, sans Tnavis (Mimite supérieure flottante) 00 pur ED pu QG em à ‘ Le C1 pe on vue amer mm en ride D Nip De Tate EDR € Aa ae AN Cd DR ARE GT La PONS LOS VE 2 M PTE f EAN 13883. BLEICHER. —- MINERAI DE FER DE LORRAINE. 67 là ou il est le plus abordable, montre qu’il doit être divisé en deux séries d’inégale épaisseur. La série liasienne est la plus importante dans nos régions, à l’in- verse de la Lorraine annexée et du Luxembourg ; elle atteint, par- tout où son épaisseur a pu être mesurée, de dix à douze mètres. Elle correspond, dans ce tableau, comme dans ceux qui suivent, aux couches inférieures, moyennes, et en partie aux couches supérieures du minerai tel que le comprend M. l'ingénieur des mines Bracon- nier, dans sa Description géologique et agronomique des terrains de Meurthe-et-Moselle, 1883. C'est vers la partie moyenne de cette série, que se trouvent les couches les plus riches en minerai exploitable ; vers la partie infé- rieure, la couleur noire ou grise domine, comme dans le Luxem- bourg et la Lorraine annexée. Mais là s'arrête l’analogie de composition du minerai liasien à 7ri- gonia navts dans les deux régions. Nous n’avons reconnu nulle part, dans notre champ d’études, les grès remplaçant en tout ou en partie le minerai à Zrigonia navis que M. Branco indique dans la Lorraine annexée. La 7rigonia navis apparaît chez nous pour la première fois, dans les marnes micacées ferrugineuses plus ou moins durcies de la base du minerai, et se trouve de plus en plus abondante à mesure qu'on s'approche de la partie moyenne. Elle ne disparaît qu’à la limite inférieure du minerai rouge sa- bleux, tel qu’il est indiqué sur le tableau. i La Éphen ferruginea l'accompagne surtout vers la partie supé- rieure, et nous l’acceptons avec M. Branco comme caractéristique du minerai liasique tout entier, en faisant remarquer qu’elle paraît être bien plus abondante et bien plus répandue que la Trigonia navis. La deuxième série, ou du minerai oolithique inférieur, caracté- risée par À. Murchisonæ, est moins importante, soit au point de vue industriel, soit au point de vue de sa puissance. Elle ne dépasse guère dans nos régions 2 mètres d'épaisseur, et correspond à une partie de la couche supérieure du minerai de M. l'ingénieur Braconnier, et au calcaire ferrugineux de ses coupes. Le minerai y prend des caractères spéciaux qui permettent de le reconnaître, en l'absence même des fossiles. il est rouge, sableux, riche en calcaire marneux, et fait contraste avec le minerai ordinai- rement terreux qu'il surmonte. Plus haut, la pâte de la roche devient plus calcaire, se charge de galets de marne durcie enduits de limonite, et sa surface limite su- périeure enfin, présente partout des traces évidentes de l’action des mollusques lithophages. GS BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov. L'agitation sur place, provoquée par des mouvements d’oscilla- tions rend compte de la formation de la plupart de ces galets, dont la substance se retrouve dans la roche même du dépôt, mais elle ne peut suffire à expliquer la présence de cailloux d’une sorte de lydienne que nous avons reconnus aux environs de Maron, dans ces couches à galets. Il faut ici faire intervenir des courants venus de loin, soit des Vosges, où la lydienne se retrouve dans les terrains anciens, soit plutôt des massifs de transition des bords du Rhin. Quoi qu'il en soit, la faune de cette série est bien plus variée que celle de la série pré- cédente. Les céphalopodes des formes de À. radians qui y dominaient, sont devenus moins nombreux ; les bélemnites sont pauvres en formes, mais ici encore la richesse de la faune est pour ainsi dire en fonction de la richesse en fer. C’est là où le minerai oolithique est le plus exploitable, que se trouvent les stations fossilifères les plus riches en espèces variées : de Champigneulles à Marbache, le minerai de fer oolithique tout entier et surtout sa partie supérieure, connue des géologues nancéiens sous le nom Conglomérat, de tort du minerai, con- tient un très grand nombre de formes nouvelles, parmi lesquelles il convient de citer les échinides irréguliers, les céromyes, qui appa- raissent pour la première fois dans nos mers jurassiques. Le minerai liasique contient les espèces suivantes, qui ont été re- cueillies en place. Les chiffres correspondent aux numéros d’ordre des coupes du tableau précédent. Ammonites (Harpoceras) subinsignis, Opp., grands exemplaires de cette espèce bien caractérisée, 4. Ammonites (Harpoceras) aalensis, Ziet., a, rare, 2, 3,8. _— (Harpoceras) opalinus, a. rare, p. sup., 6, 8. — (Harpoceras) mactra, Dum., 3. — (Harpoceras) costula, Rœm., 7. _— (Harpoceras) fluitans, Dum., 3. == (Harpoceras) pseudo-radiosum, Branco, 2. —_ (Harpoceras) subundulatum, Branco, Var., externe punctatum et externe comptum, 2, 3, 5, 6. — (Harpoceras) Lessbergi, Branco ? 2, 8. — (Lytoceras) dilucidum, Dum., 3. _ (Amaltheus) Friderici, Branco, 6. Nautilus inornatus, d'Orh., 3. Belemnites tripartitus, Schlot., 3, 4. — breviformis, Voltz, 1, 2, 3, 4,5. _— rhenanus, Opp. (compressus), Voltze, 3, 7. =— irregularis, Schl., p. inf. — spinatus, Quenst., 2, 3, 4,6, 7, 8. —_ subgiganteus, Branco, 2, 3, 6. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE, 69 Ostrea calceola, Ziet. 3. — (Gryphea) ferruginea, Terq., 1, 6. Pecten demissus, Goldf., 3, 5, 6. — personatus, Goldf. (pumilus), Lam., 3. Avicula (Monotis) elegans, Munst. 7. — Munsteri, Goldf. ou 4. digitata, Desl.? 3. | Gervilhia Hartmanni, Munst., 2, 3, 5, 6, 7, passant aux formes suivantes : G. pernoides de Quenst. et Gervillia modiolaris, d'Orb. Pinna mitis, Phill., 3. — opalina, Quenst., 3. — diluviana, Ziet?, 6. Modiola gregarea, Goldf., 3, 5, 6. Trigonia navis, Lam., 2, 3, 4, 5, 6. — similis, Ag., grande, 6. — formosa, Lyc., 3. Tancredia donaciformis, Lyc., 2, 3, 5, 6. Pholadomya triquetra, Ag., 2, 3, 6. — cordata, Quenst., 3. — fidicula, Sow., partout. Lyonsia abducta, Phil. partout. Cardium subtruncatum, d'Orb., 2, 3, 5, 6. Protocardia (Cardium) striatulum, Quenst., 2, 3. Total 39 espèces, auxquelles il convient d'ajouter celles de la liste suivante, qui ont été trouvées dans les haldes, mais dont il faut tenir compte, en raison de leur association constante à 77igon1ia navis et Gryphea ferruginea, qui sont pour nous, comme pour M. ‘Branco, les caractéristiques de cette zone. Ammonites (Lytoceras) torulosus? Un seul échantillon fragmenté recueilli en face de Bellefontaine, dans une fouille abandonnée. Hettangia voisine de Dionvillensis, Terq., Bouxières, Liverdun. Pecchiola Terquemi, Bayan, des haldes de Frouard ; collection de M. l'abbé Chevalier, Liverdun. Ostrea voisine de subauricularis, d'Orb., Champigneulles. — voisine de subcrenata, d'Orb., id. Panopea oblonga, d'Orb., coll., de M. Gaiffe. Nucula Hammeri, Defr., Liverdun. Mytilus sowerbianus, d'Orb., Champigneulles. Astarte Voltzii, Hoening., Liverdun. Terebratula indét., et moule de Trochus, Maxéville, Dents de Plésiosaures, Vertèbres d’'Ichthyosaures, Liverdun, Malzéville. Cancellophycus scoparius ? Thioll., Liverdun. Chondrites bollensis,Kurr., Villers-lès-Nancy. Ces deux listes de fossiles ressemblent beaucoup à celles que donne M. Branco, pour le minerai à 7rigonia navis (zone supérieure du Luxembourg et de la Lorraine annexée), avec cette seule diffé- Pl A 8" À & 1 PE « h ls COPA TE À NON \ LS Ai MR 0 D à d D Al Re: FN AR TRE di LL , bé Le Ç dd: + .s en ' PRO PENMEREE IR RU RÉ COEUR (BUT 2 LATE 70 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. rence que chez nous, les brachiopodes et les gastéropodes sont rares et le Cancellophycus douteux. On y rencontre la même abondance d'ammonites du type radians ; | certaines espèces des couches inférieures du Lias supérieur s'y re- trouvent : Astarte Voltzi, Nucula Hammeri, À. subinsignis, mais s'é- teignent avec la fin de la période où a vécu 7rigonia navis, tandis que d’autres : Pecten personatus, Gervillia Hartmanni franchissent la imite du Lias supérieur, pour pénétrer dans l’Oolithe inférieure ; du reste, il est à remarquer que la grande majorité des types de la faune des lamellibranches a déjà ici un faciès oolithique, grâce à Zyonsia abducta, Avicula Munsteri, Ostrea calceola, Pecten demissus, Modiola So- werbyi, M, gregarea qu'on y rencontre: Il y a donc là deux séries, l’une franchement liasique, composée des céphalopodes et de quelques rares bivaives, l’autre franchement oolithique, composée de bivalves précurseurs des temps plus récents. Quant à la répartition des espèces en surface, elle est telle que, de Ludres à Liverdun, du S.-E. au N.-0., on remarque une diminution sensible des céphalopodes, tandis que les lamellibranches et les algues surtout deviennent plus communs, au 1 milieu d’un minerai qui prend un aspect vaseux. Le fait du mélange des deux faunes dans les proportions indiquées ci-dessus, a été nié par la plupart des géologues qui se sont occupés du minerai des environs de Nancy, quoique, dès 14855, M. Terquem l’ait signalé pour le département de la Moselle, dans les marnes suprà- liasiques et dans le minerai qui est un des faciès de celui-ci. Rappelons que M. Branco cite les mêmes fossiles que nous dans dans son minerai à Trigonia navis, et qu’en Angleterre, Phillips, dans sa Géologie d'Oxford et de la valléé de la Tamuse, 1871, p. 118, reconnaît aux couches de transition entre l’oolithe inférieure et le lias supé- rieur un caractère tellement particulier, qu’il propose pour leur, en- semble le nom de Sables de Mildford. Ce célèbre géologue se base sur ce que «en prenant le groupe des céphalopodes, on trouve qu’un » certain nombre d’espèces du lias supérieur sous-jacent se sont » continuées. Ce sont Ammonites bifrons, opalinus, striatulus, concavus, » Belemnites compressus, wrreqularis, tripartitus : d'un autre côté, quel- » ques mollusques bivalves qui se présentent avec les Céphalopodes, » ont des affinités évidentes avec la faune oolithique et non avec » la liasique. Tels sont : Âinnites abjectus, Trigonia striata, Modiola » Sowerbyti, Pholodomya fidicula. La vie oolithique a commencé avant » que la vie liasique ait pris fin. C’est là un fait de grande impor- » tance pour qui 45 les causes successives des variations de la » population marine. » 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 11 Le professeur Wrigth (1), après avoir donné des coupes intéres- santes des collines de Frocester et de Dundry, où affleure la zone du Lytoceras jurense, ou sables de Mildford, indique dans la liste des fos- siles de cette zone un grand nombre de lamellibranches de l’Oolithe inférieure. | Dans cette liste, dit-il, « les espèces marquées d’une astérisque » appartiennent à l'Oolithe inférieure, mais elles sont presque toutes » naines ou rabougries, comme si les conditions physiques de leur » existence avaient été défavorables à leur développement. Le ra- » bougrissement des lamellibranches immobiles forme un remar- » quable contraste avec le développement des céphalopodes vaga- » bonds, qui sont enfouis dans les mêmes couches. L'apparition de » ces espèces paraît avoir été le signal d’une lutte pour l'existence, » tandis que les conditions dans lesquelles vivaient les céphalopodes > étaient favorables à leur continuation dans le temps, comme cela » paraît évident, d’après le grand nombre des individus trouvés dans » les bancs de Frocester. Leur vie par contre a été abolie brusque- » ment à l'avènement de cet ordre de choses physique différent, » qui se place au commencement des dépôts de la formation ooli- » thique. » Gette tendance qu'ont les céphalopodes du Lias supérieur à sur- vivre dans nos régions aux époques où ils avaient disparu dans le bassin jurassique de la Souabe, a été remarquée également en Alsace par M. Lepsius (2), qui reconnait dans l'horizon de l’Ammonites (Lyto- ceras) jurensis.la survivance des Ammonites insignis, radians, hircinus : on sait enfin que dans certains points de la France, il n’est pas rare de trouver dans les mêmes couches À. énsignis avec À. aalensis. Dans nos régions comme en Angleterre, il y a donc non seulement conser- vation des formes anciennes des céphalopodes liasiques jusqu’à la limite de cet étage, mais disparition presque complète des bivalves liasiques de la base du minerai et remplacement des formes anciennes par un certain nombre de nouvelles appartenant à la faune ooli- thique. Les fossiles du minerai de fer oolithique de l'horizon de À. Mur chisonæ sont le plus souvent recueillis dans les haldes, mais au milieu de roches.tellement caractérisées par leurs galets ferrugineux taraudés et leur surface limite ravinée, qu'il est permis de les considérer comme ayant été pris en place. Nous n'avons donc pas établi de = (1) Paleontographical Society, 1879, p. 146 et suiv. Monograph of the lias Am- moniles. (2) Bettrage zur Kenntniss der Jura formation in Unter-Elsass, 1875, p. 18° Ra en . ÉLIRE tri Le ia ere £ AE E ER à ” DS + EME à TRUE T EP TARA ESTSAN à u , f o 1 Va Re - BA. ES x DIR) oi, pr 84 Ë \ À + 72 ; BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. ligne de démarcation entre les fossiles recueillis en place, et dans les haldes. Les chiffres correspondent, comme dans le tableau précé- dent, aux numéros d'ordre des coupes. Ammonites (Harpoceras) Murchisonæ, Sow., 2, 5, 7, 8, grande, très aplatie, généralement assez bien conservée. Ammonites (Harpoceras) mactra, Dum., Eulmont, partie inférieure (minerai sableux). Belemnites spinatus, Quenst., 7, 8. — subgiganteus, Branco, en débris souvent roulés, 6 _ breviformis, Voltz, 7, 8. Chemnitzia coarctata, d'Orb., 7, 8. Natica bajocensis, d'Orb., 7, 8. Nerinea, indét., 5 Alaria Lorieri, Schlumb., 8 — lotharingica, Desl., 8. Trochotoma marbachiensis, Hermite, 8. Ditremaria bicarinata, d'Orb., S. Pleurotomaria armata, Var. Goldfussi, 8 — actinomphala, E. Desl., 8 _— Roubaleti, Desl., 8 — punctata, SOW., 8e — subscalaris? Desl., 7, 8. — granulata, Gold., 8. — _ subreticulata, d'Orb,, 7. _— mutabilis, Var. ambiqua, E. Desl., 8. Turbo camillus, d'Orb., 8. — lamellosus, d'Orb., 8. — Schlumbergeri, Desl., 8. — voisin de Belus, d'Orb., 8. Purpurina, voisin de Bira, d'Orb.,8. Cerithium tortile?, &. Desl., 8 Otrea calceola, Ziet., partout à la base, minerai sableux. — subcrenata, d'Orb., 6, 7, 8. — articulata, Schl., 8. Pecten gersonatus, Goldf., 1, 3, 7, 8. — dentatus?, Sow., (Musée de Nancy). — silenus, d'Orb., 1, 2. — lens, Sow., partout. — texturatus, Munst., 2, 3. 6. — demissus, Goldf., 1, 5. — ariiculatus, Goldf., 5. Hinnites tuberculatus, d'Orb., 5. Lima proboscidea, Sow., 8. — tenuistria, Munst., 5. — duplicata, Sow., 7. Modiola cuneata, Sow.. 5. — __gibbosa, SOw., 1, 2, 5, 7. — gigantea, Quenst., 2, 5,8. — gregarea, Goldf., 6. _ Sowerbyi, d'Orb., 6. 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. Perna, voisine de crassitesta, Munst., 1, 5. Pinna diluviana, Ziet., 5. Cucullea cancellata, Phil., 5. Arca elegans, R@Mm., 5. Arca (Macrodon) voisine de hirsonensis, d'Arch., 5, 7, 8. Trigonia sûnilis, Ag., petite, renflée, minerai sableux. — v. de costata, Ag., partout. _ formosa, Lyc., 5. _ striata, Mill., 8. Hettangia, voisine de dionvillensis, Terq., 5, 8. Pholadomya siliqua, Ag., 8. — reticulata, Ag., partout. — fidicula, Sow., 1, 5, 8. Homomya obtusa, Ag., 1. Arcomya calceiformis, Ag., 5. — sinistra, Ag., 5. Plewromya FERUISTAIAN NS. 506 TS. Lyonsia abducta, d'Orb., partout. _ rotundata, d'Orb., 5. Opis similis, Sow., 5, T7, 8. Cardium subtruncatum ?, d'Orb. Unicardium incertum, Phil., 8. Ceromya glabra, Ag., 8. Cyprina indét. Cypricardia lebruniana, d'Orb., 8. =. cordiformis, Desh. ?. Astarte minima, Phil., partout. — detrita, Goldf., 5. — rhomboïdalis, Phil., 5, 8. — excavata, SOW., 5, 7, 8. Hemithyris spinosa, d'Orb., 2, 5, 8, forme petite. Terebratula Wrigthi, Desl., 2, 7, 8. — infraoolithica; Desl., 8. = perovalis, Sow.. 5, 8. Rhynchonella furcillata, Theod. — Frireni, Branco, 8. — concinna, Sow., plus var., 5, 7, 8. _— Forbesii, Davids.. 8. Radioles de Cidaris indéterminables. Pygaster semi-sulcatus, Wrigth., 7. Stomechinus bigranularis, Ag., 7. Hyboclypus Theobaldi, de Lor., 7. Berenicea Archiaci, Edw. et H., 8. — diluviana, Sow., 2, 7. Lichenipora Phillipsii, Edw. et H., 3. Montlivaultia Delabechei, Edw. et H., partout. —— trochoïdes, Edw. et H., id. Thecosmilia gregarea, Edw. et H., 5, 8. Serpula quadrilatera, Goldf. 13 Débris de crustacés indéterminables, de dents de poissons des genres Sfro- phodus et Acrodus. 74 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov. Les fossiles caractéristiques du minerai de fer oolithique inférieur, sont : A. Murchisonæ et Pholadomya reticulata, comme dans la Lor- raine annexée et le Luxembourg, avec une forme petite et extrême- ment abondante d’Ostrea calceola et Trigonia v. costata qui y est aussi très répandue. Il est à remarquer que A. Murchisonæ est géné- ralement assez rare dans nos régions, en dehors des stations si riches de Marbache et de Champigneulles, tandis que PA. reticulata se retrouve à peu près partout. Quant à la 7rigonia v. costata, elle mériterait même d'être consi- dérée comme le fossile le plus caractéristique du minerai de fer ooli- thique inférieur, car elle n’en dépasse pas les limites supérieures, tandis que À. Murchisonæ et Ph. reticulata remontent bien plus haut. La liste de fossiles que nous avons donnée ci-dessus ne doit, du reste, être considérée que comme provisoire, cet horizon étant, dans certains gisements, tellement riche en espèces qu'il suffira à défrayer longtemps encore les travaux des paléontologisies. Mais cette richesse paraît être tout à fait locale. Les belles coupes de Maron, Ludres, Chavigny, ne donnent que très peu de fossiles, tandis qu'à partir de Champigneulles, vers Bouxières, Marbache, elle va en augmentant. C’est à Bouxières qu'ont été trouvés les premiers Échi- nides irréguliers de nos formations jurassiques, par MM. Gaiffe et Roubalet qui nous les ont gracieusement communiqués et ont permis ainsi à M. Cotteau de les déterminer avec exactitude. C’est dans cette région que les brachiopodes, les bryozoaires, les polypiers, extrêmement rares dans le Lias supérieur, se sont dévelop- pés avec des formes variées et franchement oolithiques. Il en est de même pour les gastéropodes, qui, par le nombre des pleurotomaires, trochotomes, Alaria, Trochus, rappellent la faune de la mâlière de Normandie. Les bivalves, parmi lesquels apparaissent les céromyes, ne sont pas moins remarquables, par la prédominance des formes de trigo- nies, astartes, pholadomyes. Par contre , les céphalopodes sont moins nombreux ; le type de l'A. radians paraît épuisé, et il en est de même des bélemnites, à peine représentées par deux espèces. L'A. Murchisone ne se trouvant sûrement et en abondance que dans la marne durcie à galets, et peut-être dans le minerai sableux dont la faune est déjà franchement oolithique, et ces deux couches atteignant en certains points (Chavigny) 1"60 au-dessous de la surface ravinée, taraudée de MM. Fabre, Hermite, Velain, il est donc inexact de dire que la zone limite des faunes de la Zrigonia navis et de À. primor- dialis est taraudée et ravinée. La surface ravinée et taraudée est plus haut ; elle limite la roche appelée souvent à tort « conglomérat » par al dome. ‘sidés. ee bé. —… di |: LE AT ESS 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 75 les géologues nancéiens, dans laquelle se trouve déjà et en abon- dance À. Murchisonæ, accompagnée de gastéropodes, bivalves, échi- nides oolithiques inférieurs. La limite des deux étages du Lias et de l’Oolithe inférieure se trouve donc ramenée à un plan limite idéal et non à une surface d’érosion. L'érosion, l’agitation au milieu de laquelle se sont formés les cailloux roulés de marne durcie, ne coïncident pas avec un chan- sement de faune. Celui-ci s’est produit partiellement, avant le dépôt de ces cou- ches, puisque nous trouvons des lamellibranches oolithiques dans le minerai liasien, et il était achevé lorsque la surface limite taraudée et ravinée s’est formée au fond de la mer, au moment où des sédi- ments marno-sableux ont succédé à des sédiments marno-ferrugi- neux durcis. Nous voyons dans cette série de phénomènes géologi- ques la preuve d’oscillations lentes, de violentes agitations sur place, de courants venus de loin (galets de lydienne), plutôt qu'un indice d’une ligne de démarcation entre le Lias et l’Oolithe. On verra plus loin que ces mêmes séries de phénomènes se sont répétées à plu- sieurs reprises pendant la période bajocienne, sans se placer par conséquent sur la limite de deux étages. 2° RÉGION DU NORD DU BASSIN DE NANCY (MINERAI NON EXPLOITABLE). La région du N. N.-E. du bassin minier de Nancy, de Dommarte- mont à Amance, Bratte, Mousson, Preny, Onville, ne présente que de rares coupes complètes du minerai liasique et oolithique. Nous avons pu à grand'peine en réunir sept, qui puissent être mises en.parallèle avec celles de la région centrale; elles sont loin d'avoir la précision de ces dernières, les épaisseurs exactes des cou- ches ne pouvant y être indiquées, et celles-ci elles-mêmes étant bien moins distinctes que dans la région du minerai exploitable. SE ce À ot SE et Di Line + *SIQDU DIUOPIUT SURS SISU92400} SONUOWUF R SOUXPI 9S199pUI OJLUUTT *Sasn9) *XnouISn *XN9I9 * XN949 *SuIaId | -SIY9S no sosnorq . | -19J sopnpou so9ejd saIMpOu € S999 | So[Npou E S999 | XNOUISNAOTSAMPOU | -ES ‘SOSNOULSNAUO] *So99volut | aed ‘SoJPalou sous 8 -CIIUU SOUICI -BOIUL SOUICI] | € S99989IUI SOUCI SO99P9IU SOU SOSNOIES SAUILN ‘SASNOIUeS SUJET D pe | 030 ‘sunipos odA | + E x : ‘Ol9JIISSOT nod np ‘“wuy oouvig À > Z \* . . _ ( [en] [ob] , = "saosnojqes | TRJOUIL ‘sosnaurs Snjdwo9 ‘1rA SM e É ‘S999V9IUI SOULEIT -DAl9 Nn9d SAUT Ssnyvpnpun (Sv429 &' Fe = -OdUDI]) Sopuowwuy S «a, = "QUUDUIADF * QUOr) & 8 2 *SYW40/1091q ‘XN9INPOU TPIQUTIN 919 ‘sniduU09 ‘PA *099 ‘Din | ‘WNINJDIUJS ‘PA RUES = ‘T ‘snssoudwuo) ‘90 ‘saquu muurg | ‘ Snjomnpun Ssoqou | -509 ‘uowuwuy ‘ogonp | ‘sngnuids ‘g ‘snssauid 4 = *{ 9918 ‘SoSn9]{ ‘SAIS | ‘snssawuap uo9994 ‘sns | -ouwuy ‘pponpqn was | -qu misuoñT ‘wn92p | -109 "J9g ‘SIAUU ‘I 19 © E -8Ss ‘sosnouls | -SOJ SUES Sosnou | -saudwo9 ‘og 0018 | -uofigoode xnopnpou | -/ vhwopryoyq 9048 | voubnatol ‘x 9018 a -NJIOY SOUL : | -LOÔNLIOT SOUPE XN9119) ICJOUIN ‘XNOJJ9) IPJQUIN XN9II9) IPJOUIN XNOII9Y ICJOUIN : A É= 2 ‘Juap99aad neajqej 91 suep onb oJjou SuUIOU 9JIUUUT [ea => ER £ "Qju9s S— ‘oJu9s94d94 “Jjuosaidor | ‘ayuosaudox uorq zos | -oador uoiq zosse S 2.5 | autod € xnojq | ourod e ‘xnojq | -Se ‘7099709 ‘Q 094€ | ‘vJ0e9709 ‘o 0948 | ‘oquesgidoi ourod ® “ajuosgudor autod Ÿ 5-2 © -ES . 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TA Ce tableau doit être complété par des coupes partielles prises dans la région de Pagny, d'Onville, sur les limites de la Lorraine annexée, et par celles que les géologues allemands ont publiées pour les envi- rons d’Ars. | Toutes ces coupes, que nous ne croyons pas devoir donner ici en détail, montrent qu'à mesure qu’on s'éloigne de la région centrale du bassin minier nancéien, le minerai diminue d'épaisseur, mais d’une manière fort irrégulière, restant exploitable en certains points, pas- sant en d’auires à des marnes sableuses plus ou moins teintées de rouge par la limonite. | Ges marnes sont surtout développées sur la rive droite de la Moselle dans les environs de Millery, Autreville, montagne Sainte- Geneviève, Mousson. Plus loin, vers Preny, c’est à peine si l’on peut reconnaître un minerai de fer liasique, et cette difficulté devient plus grande à Onville, à l'extrême limite du bassin. Les marnes sableuses, qui représentent le minerai liasique contiennent ici très peu de fer, incor- poré à des plaquettes de calcaire marneux riche en débris de fossiles Prigonia, Pecten demissus, et le minerai de fer oolithique inférieur lui-même conserve ce caractère de marnes, d’où une grande diffi- culté pour le géologue de s'orienter. Ce cas est heureusement rare, et le plus souvent ces marnes sableuses du minerai liasique passent brusquement vers la partie supérieure à des marnes plus ou moins durcies avec galets et fossiles oolithiques qui permettent de recon- naître l'horizon de l'A. Murchisone. Les coupes d’Ars enfin, telles que les donne M. Branco, nous mon- tirent le minerai liasique avec 7rigonia navis, et le minerai oolithique inférieur, tel que nous le comprenons, réduits à une épaisseur totale * de 2 mètres. Les variations sont donc très étendues pour les deux zones de minerai de fer, mais paraissent l'être plus pour le minerai liasique que pour le minerai oolithique inférieur. Celui-ci perd rarement ses caractères minéralogiques et paléontologiques ; si on n’y trouve pas habituellement À. Murchisonæ, du moins est-il rare de ne pas y ren- contrer Montlivaultia Delabechei, Astarte minima, Trigonia v.. costata, … Pholadomya reticulata. Les marnes sableuses du minerai liasique au contraire, sont généralement pauvres en fossiles. Si à Dommarte- mont, à Amance, à Autreville, il en existe quelques-uns, il n’en est pas de même à Sainte-Geneviève, à Mousson, Preny ; Bel. compressus est souvent le seul fossile qu’on y trouve. Remarquons enfin qu'ici, comme dans la région centrale du bassin minier nancéien, c’est à la partie supérieure du minerai contenant la \ AU + 4 A, 19 ne “ : è or et Û ke È . . : 1.6 Me it ai w} A: y (NS : : (ro € dx , METRE - De PTE TUE Un J Ven 1 54! RE ' 18 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. faune oolithique inférieure, souvent riche en galets, que se trouve la surface taraudée et non à la limite supérieure des couches à 7rigonia ravis. 3° RÉGION DU SUD DU BASSIN DE NANCY (MINERAI NON EXPLOITABLE). Nous n'avons pu réunir que quatre coupes assez complètes pour figurer à côté de celles des tableaux précédents, de Pont-Saint-Vin- cent au parallèle de Vandéléville, Sion, Saxon, Aboncourt, Beuvezin. Une seule, celle de Vandéléville, empruntée à M. l'ingénieur des mines Braconnier, donne l’épaisseur des couches. Les autres ren- seignent sur les caractères minéralogiques et paléontologiques que nous avons pu saisir sur le terrain. 18 BLEICHER. 1883. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 0 || ‘um ‘XNOIIOAC SA “OLurz :1n0s818d9 ‘XNOUIEUI SOI1P9 -[09 Sop 9940 JUEUIOITE IRIQUILU OP S9UIN09 SIOAT, *SLLNU ‘J SUES ‘S5U9940077 sanuowuwuy ® ASI99PUI 9JLUUTT » *sasnou -18N1107 SOSNAI{ES SUJET "OJAJIIIS -so7 jurod no nod “j2edtu09 SQ1J XUOUIEUI TBIOUTI *SOIIS -SOJ SUES XN9414197 lEJOULI ‘OJIOU $Q4} OJLUUUT pr EEE « ‘OlmO ‘J98d -L09 XNOUISNAIOT 241CITEr) 2 SOSNAIATS SOUICIN sauiofiaatq *T ‘WINAUNIT ‘104 994 SOSNOUTSUIMO} S9SI18 SO90LIIU SOUICIN "OUAIS ‘SNIdUW0OI -Jea ‘snyomnpun (‘10d407f) SANUOWWY ‘srwuo/ra21q ‘109 ‘SAUU ‘J] 991 9909 IUT SUIOUI nO Sud ‘XnoI unis XNOI0) TCJOUTN A A ee Lie = TR M ra role Co D IUT *°21099709 *(Q 20A 94109 -[R9 SQ1) XNOIQES TRIOUTIN « "XNO]qRS 19 9ACOTEO JUDUOIIO} ‘Xnou °SOICI $J010S ‘opnex | -ISUAMOF SJOIRS 99A8 OI9ANP -0] nod J98dw09 94109129 auJeut ‘29pnrear] 998JAnS ‘07099909 ‘() 98AP OLVOIIEI ‘o8nox XNOI{RS TRIOUIN *19U922Q0J0{ ‘@IIUOI ‘0}0n2W04 ‘JOYA ‘XNOUIS -DJJOJ SJO[CÉ 2948 9OTIINP auieuxt ‘ogpnede} 998716 Pr ee à *S1A DU DauoPUT 991 UOISRIT “LOUIN ‘? *“DUOSVY9 = UNI ‘Ur y D9AR Jneriojur onbry1 -I[00 IRJQUIN ‘9 oo LÉ | *sogju9s94dou OUL9A R S09989IUI SOUXCIN ŒTITAMTAANV A ST ‘pans ne piou np Aanossred9,p JUENUTUIP U9 JUEI[R ‘SOSNAIARS S099U9TUX SOUXETA NOXVS ‘NOIS a E ANYUHLTA 9T RÉ LNHONTA-LNIVS ENOd L'ALE —_—_—_ —_—_——_—_—_—_—_ _…———_——___—__…"———————…—"…———_———————"——…———————"…""——————…—…—…—"— *AONVN QG NISSV4 NG ans NOIDEN VT ua MAALUTUNT HNÔIHLITOO LA NAISVIT IVUANIN AG SH4N09 SAG AVATAVL ‘III S0 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov. Ce tableau, tout en mettant en relief dans cette région du sud quelques-uns des caractères que nous venons d'indiquer pour la région du nord, permet de saisir quelques particularités. En effet, on voit reparaître à Vandéléville, comme à Ars dans le nord, le minerai exploitable qui avait à peu près disparu entre Pont-Saint- Vincent et Viterne, mais les marnes sableuses micacées qui forment la limite supérieure du minerai oolithique inférieur s’amincissent vers le sud et finissent par y disparaitre. Cet amincissement commence déjà à Maron (coupe n° 4 du tableau [), et on verra plus loin qu'il coïncide avec un grand dévelop- pement de couches marno-sableuses au niveau plus élevé de l'A. Sowerbyt. Au point de vue paléontologique, cette région est extrêmement pauvre ; en l'absence de A. Murchisonæ, ce sont les espèces indiquées pour la région du nord, qui servent. à caractériser le minerai oolithi- que, qui souvent se présente aussi avec ses galets de marne durcie et sa surface taraudée. Quant au minerai liasique, au delà de Pont-Saint-Vincent, nous l'avons trouvé tellement dépourvu de fossiles que force nous a été de déterminer sa place à l’aide des caractères fournis par l’absence de À. thoarcensis, et des espèces les plus répandues du minerai ooli- thique ; dans ces limites, le minerai liasique est marno-sableux, et rarement gréseux. | à 4° RÉGION DU BASSIN DE LONGWY (MINERAI ÆXPLOITÉ). À partir de Pagny, d’Onville, le minerai de fer disparaît sous la masse calcaire des formations oolithiques, suit dans la Lorraine annexée le cours de la Moselle, la quitte vers Thionville pour se diri- ger vers le N.-0. où ses affleurements se soudent à ceux du territoire de Meurthe-et-Moseille, de Rehon à Longwy, Mont Saint-Martin, Saulnes, Hussigny, Villerupt. Le groupe minier, dit de Longwy, a été particulièrement étudié. par M. Braconnier (4), qui reconnaît dans le minerai de ces régions les quatre subdivisions du groupe des environs de Nancy; calcaire ferrugineux correspondant au minerai de fer oolithique inférieur, couches supérieure, moyenne, et inférieure du minerai à rgomta navis ou liasique ; d’après ses tableaux, le calcaire ferrugineux varie beaucoup d'épaisseur. Il est de 2235 à Mont-Saint-Martin, 880 à (1) Description géologique et agronomique de Meurthe-et-Moselle, 1883, p. 302 et suivantes. 1883. BLEICHER., — MINERAI DE FER DE LORRAINE. St 11232 à Saulnes, pour retomber à Hussigny à 239, et reprendre vers Micheville 810, et 9°20 à Villerupt. Quant au minerai liasique, son épaisseur est également variable, mais les données positives manquent ou sont incomplètes. C’est également dans les récents travaux des géologues allemands qu’il faut chercher les renseignements paléontologiques sur cette région, que nous avons parcourue après eux, et reconnue comme eux pauvre en fossiles. M. Branco indique les espèces suivantes dans les couches à 7igo- nia ravis, ou du minerai gris et noir : Ammonites (Amaltheus), Friderici, Branco, Longwy. A. (Lytoceras) dilucidum, Dum. Villerupt. Nautilus inornatus, d'Orb. — Belemnites breviformis, Voltz. — B. rhenanus (compressus), Opp. — Gryphea ferruginea, Terq. — Gervillia Hartmanni, Goldf. — G. tortuosa, Opp. == Pinna mitis, Phill. — Modiola cuneata, Sow. — M. gregarea, Goldf. — Trigonia navis, Lam. == Pholadomya fidicula, Sow. — Homomya oblusa, Ag. == Lyonsia abducta, Phill. — Terebratula ovoïdes, Sow. — Les minières de Mont-Saint-Martin, de Saulnes, de Hussigny, de Villerupt, nous ont donné quelques-unes des espèces ci-dessus indi- quées. À Saulnes, à environ 9 mètres au-dessous de la surface taraudée, limite supérieure du minerai de fer oolithique, nous avons pu constater la présence de grandes ammonites du type radians ; à Hussigny, à Villerupt, l’association de Gryphea ferruginea avec Pec- ten Germaniæ paraît fréquente. Quant aux limites inférieures du minerai liasique, elles ne sont pas moins difficiles à tracer ici que dans le bassin nancéien. A Saulnes, au-dessous du minerai liasique à ammonites du type radians, on voit bientôt apparaître des marnes qui contiennent À. fhoarcensis. Pour la limite à tracer entre le minerai liasique et le minerai oolithique inférieur, nous n'avons que peu de données. À Mont-Saint-Martin, à environ 1"50 au-dessous de la surface limite taraudée du minerai oolithique inférieur, on voit apparaître dans un minerai terreux Belemnites abbreviatus, B. compressus qui appartiennent au minerai liasique. XII. 6 DR A AL EG PE LR CU ON A (NL ‘ M bee A x LCR 82 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. Dans les minières de Saulnes, on ne rencontre guère de fossiles entre cette surface limite, qui y est couverte de galets de marne dur- cie et la zone des ammonites ou du minerai de fer liasien qui se trouve à environ 9 mètres au-dessous. Le minerai compris dans ces limites est positivement sableux et calcaire, mais nous n’y avons trouvé nulle part À. Murchisonæ. Il en est de même à Villerupt, où % cependant les fossiles sont plus abondants. C’est donc sur des don- nées minéralogiques plutôt que paléontologiques qu’il faut se fonder ici pour faire la délimitation des deux étages du Lias et de l’Oolithe inférieure. | Dès qu’on s'élève vers la partie supérieure de ce minerai de fer M sableux, souvent rouge, qui appartient tout entier, suivant les au- M teurs allemands, à l’horizon de À. Murchisonæ, les caractères essen- tiels de la couche de marne durcie à galets ferrugineux, à surface limite taraudée et érodée, telle que nous l'avons décrite pour le bas- 4 sin nancéien apparaissent avec la plus grande netteté. Le long de la voie du chemin de fer, entre Hussigny et Villerupt, on peut alors y recueillir les fossiles les plus caro naue de cet horizon. Trigonia v. costata, T. similis de petite taille, Pholadomya reticulata, Lyonsia abducta, Astarte minima, Tancredia donaciformis, Pecten Ger- maniæ, Ostrea calceola, et peut-être 0. voisine de pictaviensis ou Beau- monti, Héb., Monhvaultia Delabecher. Il en est de même à Saulnes, où, soit en place, soit dans les haldes, nous avons pu recueillir ces mêmes fossiles, des débris de gastéro- podes et des dents d’Acrodus. 11 résulte de ce qui précède que si, par places (Mont-Saint-Martin), le minerai du groupe de Longwy ressemble, trait pour trait, à celui « du groupe nancéien, dans la pupant des gisements de la vallée qui s'étend de Saulnes à Villerupt, il n’en est pas de même, par suite du développement du minerai oolithique inférieur sableux, rouge, à peine représenté dans les environs de Nancy. C’est, d’ailleurs, le « seul trait distinctif de ce groupe, puisque la surface taraudée avec M galets de marne durcie se irouve, comme aux environs de Nancy, | reportée à la limite extrême du minerai oolithique inférieur, c'est-à- dire pour certains points, en tenant compte des récents travaux des M géologues français et allemands, à 11"32 au-dessus du plan de sépa- ration idéal du Lias supérieur et de l’'Oohthe inférieure. PQ PER Pol er RE, Lo 7e AE VASE PTS 4 TEE 2 À 3 RL, VAE AE EU FÉMT ES » hits Ab 1883. ; BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 83 TIT L'OOLITHE INFÉRIEURE A PARTIR DES MARNES MICACÉES (PARTIE SUPÉ- RIEURE DE LA ZONE DE A. MURCHISONÆ); ZONES DE A, SOWERBYI ET DE A. HUMPHRIESIANUS. « L’oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle, d’après les travaux les plus récents, se compose, à partir de la marne micacée qui nous a servi de limite supérieure pour le minerai oolithique, de la série sui- vante: partie supérieure de la zone de À. Murchisonæ, marnes sableuses, calcaire marneux durci, marnes sableuses et terreuses à Cancello- phycus scopartus; zone de A. Sowerbyi, calcaire gréseux en bancs réguliers, compacts et homogènes, ou avec cailloux de marne durcie, bancs ferrugineux (forêt de Haye) avec A. Sowerbyr, Montlivaultia Delabechei, Lyonsia abducta, Belemnites giganteus, Pholadomya fidicula, Panopea Jurassi, Trigonia costata, Lima proboscidea, Pecten silenus, Cypricardia cordiformis, Arca oblonga, Gervillia Zietenn, Ostrea sub- crenata, Terebratulu perovalis. Les limites inférieures el supérieures de cette zone sont à peine tracées : zone de l’Ammonites Humphriesianus ou Bajocien propre- ment dit, comprenant la roche rouge des carriers lorrains, fossiles abondants : Arca oblonga, À. Humphriesianus ; le calcaire à Polypiers, divisé en deux masses, inférieure et supérieure, par un lit mar- neux dont la base est toujours riche en grosses phasianelles, Ce lit marneux contient, vers sa partie supérieure, un banc d’Ostrea subcrenata. La masse supérieure des polypiers est pétrie de radioles d’oursins. C'est celle qui forme la majeure partie des escarpements du sommet des collines qui entourent Nancy. Elle se termine par une surface taraudée, qui limite le Bathonien inférieur, ou Grande oolithe. M. Branco, dans la Lorraine annexée et le Luxembourg, admet dans les parties correspondantes du Dogger les subdivisions sui- vantes : zone de À. Murchisonæ, b) division supérieure, marnes supé- rieures au minerai, qui sont l'équivalent des grès de la montagne du Signal de Boevange ; fossiles caractéristiques : À. Murchisonæ, Bel. brevifornus, Phol. reticulata. Cette division correspond à nos marnes sableuses micacées, aux calcaires marneux durcis, et aux marnes sableuses et terreuses à Cancellophycus, épaisseur 20 mètres ; zone de À. Sowerbyi, calcaires et calcaires sableux (calc. ferrugineux des . Terquem) fossiles caractéristiques : Gryphea sublobata, Lima Schim- D} 1 VI PEAR, ” '. dE, SM Rés ia, M Es (Es Lo 84 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov. peri, Bel. gingensis, Ammonites Sowerbyi, épaisseur 10 mètres; Æo- rizon de A. Humphriesianus subdivisé en calcaires compacts, avec A. Sauzei, et calcaires à Polypiers. Si les grandes lignes de l'étude de l’Oolithe inférieure de notre département sont tracées, le vaste champ de la paléontologie et des variations des couches en surface, parait avoir été peu exploité par les géologues. Tout n’est même pas dit sur les fossiles caractéristiques des zones que l’on a admises pour nos régions. En effet, les ammo- nites qui servent ainsi, sont extrêmement rares dans notre départe- ment. C’est à peine si l’on trouve quelques débris roulés de À. Murchi-. sonæ dans les couches supérieures au minerai oolitique inférieur ; quant à À. Sowerbyi, en quatre ans de recherches minutieuses faites de Longwy à Favières, sur environ 120 kilomètres de longueur, nous l’avons rencontrée une seule fois ; il n'en est pas de même pour À. Humphriesianus, qui est généralement plus commune. Les difficultés ne se bornent pas là; en comparantides coupes prises dans l’oolithe inférieure, de Longwy à Favières, on constate de nombreuses varia- tions, provenant de passages latéraux, souvent brusques, d’une roche à une autre, des apparitions et disparitions de couches à galets, de surfaces taraudées, et enfin, au point de vue paléontologique, des alternances fréquentes de couches privées de fossiles avec des cou- ches qui en sont pétries. Le but du géologue, dans ces conditions, consiste à trouver, par la comparaison d'un grand nombre de coupes, des repères fixes et à peu près invariables. Le seul que nous puissions indiquer dans cette partie de l'Oolithe inférieure, avec la marne limite men- tionnée dans le chapitre précédent, est l'horizon déjà reconnu en 1862 par M. Fabre du Cancellophycus scoporius. Son importance est telle, que de Mont-Saint-Mariin (Longwy) à Maron, au sud de Nancy, on peut le suivre et le retrouver partout, entre des marnes durcies M souvent avec galets ferrugineux en bas, et des calcaires scintillants avec Pecten pumilus et Gryphea sublobata en haut. Malgré son peu d'épaisseur, car il ne dépasse guère 0©60, comme l’avait déjà reconnu M. Fabre, il conserve, sur une longueur de près de 100 kilomèires, les mêmes caractères qui font de ces « coups de balai » tracés en , creux dans une marne grossière et sableuse, des témoins précieux de l'extension vers le nord de cette algue scoparienne, que nous avons retrouvée jusque dans l’ouest de la province d'Oran. Hâtons-nous de dire que cette importance accordée au Cancello- phycus ne doit pas être exagérée : elle est toute locale; vers le N.E, « cette algue disparaît sous le parallèle de Metz. Elle ne joue aucun rôle dans les classifications de M. Branco, qui la retrouve par contre ESSAI D'UN TABLEAU D'ASSEMBLAGE DES COUPES PRISES DANS LES ZONES DE LA. Sowerbyi er pe LA. Munchisontæ, A PARTIR DES MARNES MICACÉES. MEXINR B5. Maron Calc. sableux compact. Marnes à fossi- lesroulés, 060, Calc. sableux. Marne durcie à galets. ferru- gineux et fossi- lifère. Calc. sableux. Chaviguy Ludres Calcaire com- Id: pact à P. lexlu- ratus. Banc de marne Manque: !| durcie à fossiles roulés. Calc. gréseux Id. scintillant. Marne sa- Id. bleuse avec fossiles rou- lés rares. Calc. sableux. à galets de : marne durcie, | Calcaire)sa- taraudée. Do ee P. Calc. sableuxà || © Ostreasublobata. Champigneulles Zone de l'Ammoniles Sowerbyi. Id: Manque. Id. Id: Marnesableuse à galets ferru- ineux … fossili- ère. Calc. sableux à 0: sublobata: Pect. personatus: "Dommartemont | Saint -Geneviève Piedmont Id. Id: Id- Manque. Manque: 6 Manque: Id. Id: Id. Marne sa- Id ? bleuse à fos- siles roulés: Id. Id. Id. Calcaire sa- Id. Id. bleux à 0. su- blobata Zone). de l’Ammonites Murchisonæ. Hussiqny. Alternance. de marnes sableu- ses avec des cal- caires sableux sans Pecten. Alternance. de marnes. sableu- ses et de cal- caire… marneux plus ou moins sableux, avec O, sublobata à la base. Marnes terreuses et sableuses avec Cancellophycus scoparius, et rares fossiles marins (Bryozoaires). Calc. marneux, |[Marnessableuses.| Calc. mar- |. Galc.marneux, Id. Calc. mar- Id. ferrugineux neux, Sa- ferrugineux avec neux à ga- 0. calceola: (mi- bleux ävec | O.calceola. lets … fossili- Alternance. de nimum d'épais- ou. sans ga- fères. marnes sableu- seur). lets. = ses et de bancs Calc: sableux, Calcairesa- |. Calc. sablétx. Bancs de Calc. mar- Calc. mar- dejcalcaire mer épaisseur.plus |kbleux. calcaire com- | neux sableux. || neux, sa= | PEux sableux. considérable. pactà Pecten. bleux à Can- cellophiycus. É (Minimum d'épaisseur.) Marnes,sableuses micacées plus ou moins gréseuses. o (Maximum d'épaisseur.) EE La 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 85 déjà dans le minerai à Zrigonia navis. Quoique nous ne l’ayons jamais rencontré à ce niveau, sauf peut-être à Liverdun, dans les haldes du minerai liaisique, nous admettons volontiers la récurrence de cette algue, démontrée d'ailleurs par le tableau suivant. On y verra en effet, que nous en indiquons deux niveaux dans la coupe prise à Piedmont (Mont-Saint-Martin). Dans nos mers jurassiques, l’in- vasion des algues scopariennes a chassé la faune si riche de la zone de À. Murchisonæ, et a duré assez longtemps pour faire disparaître complètement cette espèce d'ammonite, qui dans le N.E., se retrouve encore dans les couches correspondantes. Le caractère fourni par ces algues scopariennes nous paraît mériter plus d'attention que les surfaces taraudées et les couches de marnes durcies à galets qu’on rencontre dans cette partie de la série ooïithique inférieure. Il semble en effet que chaque banc de marne durcie s’y termine par une sur- face taraudée correspondant à un nouvel ordre de dépôts : marne sableuse, succédant à du calcaire marneux durci. Ces surfaces taraudées ne peuvent, d’ailleurs, pas être toutes sui- vies sur de grandes distances, et elles se répètent trop souvent, aussi bien ici que plus haut, dans la zone de À. Sowerbyi, pour qu'il y ait lieu de leur accorder une grande importance dans les essais de clas- sification des couches. Dans le tableau ci-joint, nous acceptons les divisions ci-dessus énon- cées, en rappelant la rareté des ammonites, qui doivent servir à les caractériser, dans les marnes sableuses micacées, dans les calcaires ferrugineux et marneux, leur absence dans les couches à Cancello- phycus. Ces trois groupes demandent à être étudiés séparément. Marnes sableuses ferrugineuses et micacées. — Elles sont extrême- ment puissantes au N.N.E. du département ; elles vont en diminuant ‘au sud, au point de disparaître à Vandéléville. Partout, dans cette région, elles forment un horizon d’une netteté parfaite, qui tranche, par sa couleur et sa nature minéralogique, sur les formations ferru- gineuses sous-jacentes; mais il n’en est pas de même à partir de Ludres et de Chavigny, où elles se chargent fortement de limonite et se distinguent peu du minerai oolitique tel qu’il a été décrit plus haut. M. Fabre n'y a guère trouvé à Champigneulles que des fossiles roulés. Nous avons été plus heureux que lui, et dans nos quatre ré- gions du minerai de fer, il a été possible d’y recueillir un certain nombre d'espèces, parmi lesquelles dominent les bryozoaires et les polypiers. Ce sont : Heteropora pustulosa, Edw. et H. — Marbache, Bouxières, Chavigny. H. conifera. — Edw. et H. — id, id. is oee; | Rs ce D on Sn EC ES 2 LÉ LC LORS EAN RS EE aan | Le? | cp. " den F à ' ?, ‘ LA < se PRE NS LE PS CE TE Vs ca a TR 86 BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE. Lichenipora Phillipsii, Edw. et H. — Villers-les-Nancy. Diastopora lamellosa, Edw. et H. — Bouxières. D, retiformis, Edw. et H. — id. Stomatopora dichotomoïdes, Edw. et H. — id. Theonea vois. de clathrata, Edw. et H. — id. Spiropora cespitosa, Edw. et H. — id. — straminea, Edw. et H. — id. Montlivaultia Delabechei, Edw. et H. — partout. — Holli, Edw. et H. — Marbache. — trochoïdes, Edw. et H. — Dommartemont, Marbache. Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — partout. Thamnastrea Defranciana, Edw. et H. — Marbache. — mettensis, Edw. et H. — Champigneulles. — Terquemi, Edw. et H. — id. Marbache. æ M'Coyi, Edw. et H. — id. Isastrea Richardsoni. Edw. et H. — id. Bouxières. Serpula quadrilatera, Goldf. — Bouxières. Il faut y ajouter la plupart des espèces de la liste donnée au cha- pitre précédent pour le minerai oolithique inférieur, dont cette couche de marne sableuse n’est distincte que par sa nature minéra- logique et par sa faune de bryozoaires et de polypiers. Vers la partie supérieure de ces marnes sableuses qui envahissent, aux environs de Longwy, tout l'horizon de A. Murchisonæ, au-dessus du minerai oolithique, on rencontre de vrais bancs de Zima probos- cidea, avec d’autres fossiles et spécialement des échinides irréguliers. Les fossiles les plus caractéristiques de ces marnes sableuses pa- raissent être Zerebratula Wrigthi, Eud. Desl., Bei. geéngensis, Opp., Pholadomya reticulata, Ag., qui s’y rencontrent, de Mont-Saint-Martin à Pont-Saint-Vincent, tandis que les bryozoaires et les polypiers ne sont abondants que dans certaines stations, appartenant aux envi-: rons de Nancy. | Calcaires ferrugineux et marneux. — Plus ou moins développés, souvent remplis de galets de marne durcie, à enduit ferrugineux, taraudés ou non (dans les environs de Nancy), plus sableux au nord et au sud. Cette série de couches, qui peut atteindre 4 à 5 mètres et se réduire à 4"50, est riche en fossiles, qui appartiennent presque tous aux espèces déjà citées dans la liste du minerai de fer oolithique. Les Trigonia costata, formosa, les grandes astartes, dont une peut-être nouvelle, y sont très répandues, surtout à Dommartemont, Malzé- ville; à Chavigny cette série contient Pholas Baugieri, d'Orb. Dans le groupe de Longwy, où il n’existe pas de traces de ces bancs de calcaires marneux ferrugineux à galets, les marnes sableuses plus ou moins durcies qu’ils remplacent, ainsi qu’on la vu plus re TER (45 VE 1883. BLEICHER. —= MINERAI DE FER DE LORRAINE. 87 haut, ont une faune beaucoup moins riche que celle des couches correspondantes des environs de Nancy. Marnes sableuses ou terreuses à Cancellophycus. — Elles forment ordinairement une série d’une épaisseur variable dans laquelle entre une couche remplie d'algues scopariennes (de Nancy à Maron) ; quant à leur nature minérale, elle ne varie pas plus que leur richesse en « coups de balai », si faciles à reconnaître et si caractéristiques. Le Cancellophycus est d’ailleurs le seul fossile que nous ait donné la couche d'algues scopariennes. Les marnes sableuses qui l’accompa- gnent contiennent de rares bryozoaires et brachiopodes des espèces ci-dessus mentionnées. Zone de l’'Ammonites Sowerbyi. — La zone de À. Sowerbye, limitée inférieurement par les marnes sableuses et terreuses à Cancello- phycus, supérieurement par les premières assises de roche rouge où l’on trouve À. Humphriesianus, et caractérisée par la prédominance des calcaires sableux sur les marnes, dont elle contient cependant au moins un banc, avec fossiles roulés, d'épaisseur variable. C’est dans les environs de Nancy que cette marne a son minimum d’épais- seur; vers le N.E. du département, de Longwy à Hussigny, Villerupt, la marne sableuse paraît l’emporter sur la marne durcie ou le cal- Caire. Sous ces couches de marne, on rencontre souvent des surfaces taraudées, et les bancs de calcaire marneux durcis qui alternent avec elles peuvent contenir des galets de la même roche durcie avec enduit ferrugineux. Cette série qui rappelle, trait pour trait, celle du minerai de fer oolithique de la base de la zone de A. Murchisonæ, con- tient également des associations pareilles de types d'animaux. Il semble, en effet, que les causes qui ont produit cette alternance si remarquable de roches durcies à galets et sans galets, à surface souvent taraudée, avec des marnes, se soit répétée ici, après l’inva- sion des algues scopariennes. La liste suivante de fossiles, recueillis dans tout le département, prouvera que le fond de la faune est resté le même, sauf pour les ammonites. Amm. (Harpoceras) Sowerbyi, d'Orb. — Forêt de Haye, Dieulouard, Maron. — (Waagenia) propinquans, Bayle. — Maron. — (Harpoceras) Sutneri ? Branco. — Hussigny. Belemnites giganteus, Schl. — Maron. — gingensis, Opp. — partout.) = spinatus, Quenst. — Maron. Chemnitziu coarctata, d'Orb. — Champigneulles. Ditremaria bicarinata, dOrb. — id. Pleurotomaria mutabilis, E. Desl. — id, Turbo, var. de Belus, d'Orb. — id. Alaria lotharingica, E. Desl. — Forêt de Haye, Maron. 8SS BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. Alaria Roubaleti, E. Desl. — id. Cerithium (Turrit.) muricatum, Quenst. — Champigneulles. Ostrea (Gryphea) sublobata, Desh. — partout. — calceola, Ziet. — id. — subcrenata, d'Orb. — id. Pecten disciformis, R. — Maron. — lens, Sow. — id. — articulatus, Goldf, — partout. Variétés nombreuses. — texturatus, Munst. — partout. — pumilus, Lam. — id. Lima proboscidea, Sow. — Maron. — sulcata, Goldf. — partout. — Schimperi, Branco. — Maron, Arca oblonga, Goldf. — Maron. Perna voisine de crassitesla. — partout. Hinnitles abjectus, Morr. — id. Gervillia Zietenii, d'Orb. — Maron. — consobrina, d'Orb. — Liverdun. Modiola cuneata, Sow. — partout. — gregarea, Goldf. — id. Pholadomya reticulata, Ag. — Maron, roulée ? — fidicula, Sow. — Champigneulles. Lyonsia abducta, d'Orb. — partout. Homomya gibbosa, Ag. — partout, forme grèle et allongée. Pleuromya tenuistria, Ag. — partout. — arenacea, Ag. — Maron. Inoceramus lævigatus, Munst. — id. Trigonia formosa, Lyc. — id. — costata, Ag. — partout. _ signata, Ag. — Bouxières. Astarte excavata, Sow. — Dommartemont. Hemithyris spinosa, d’'Orb. — partout. Rhynchonella concinna, Sow. — id. —- subtetraedra, Davids. — partout. Terebratula Wrigthi, &. Desl. ? — rare. — perovalis, Sow. — Maron. — infra-oolithica, E. Desl. — id. Radioles de Cidaris, indét. Montlivaultia Delabechei, Edw. et H. — partout. — trochoïdes, Edw. et H. — Maron. Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — partout. Thamnastrea mettensis, Edw. et H. — Maron. — : Defranciana, Edw. et H. — partout. Les fossiles caractéristiques sont : Gryphea sublobata, Belemnites gingensis, Homomya gibbosa (forme allongée et étroite), plutôt que À. Sowerbyi, extrêmement rare dans nos régions. Quelles sont les causes qui ont pu déterminer une troisième fois la formation d’une série de marnes durcies à galets, surmontés de marnes sableuses? Ce sont évidemment, comme dans la période du 18383. BLEICHER. — MINERAT DE FER DE LORRAI &. 89 dépôt des couches à À. Murchisonæ, des oscillations lentes, qui, se suivant à de courts intervalles, ont tantôt approfondi la mer et favorisé l'extension d’algues scopariennes, tantôt, au contraire, ont créé des stations de haut fond favorables aux polypiers, aux gastéropodes, aux mollusques perforants, mais il est à remarquer que si en remon- tant la série des dépôts oolithiques inférieurs on voit les mêmes causes produire les mêmes effets, au point de vue de l’ordre de succession des dépôts, ici on constate un réel appauvrissement des formes animales. En effet, il suffirait de comparer la liste précédente à celle de la zone de À. Murchisonæ, surtout dans sa partie inférieure ou du mine- rai oolithique, pour remarquer que le fond de cette liste est surtout formé d'espèces vagabondes et indifférentes telle que Zyonsia abducta, Montlivaultia Delabechei, Homomya gibbosa, etc., tandis que les es- pèces variées d'’astartes, trigonies, pleurotomaires y manquent, sauf en certains points et sont remplacées par Arca oblonga, Gervillia Zietenu, qui sont les vrais fossiles précurseurs de l’époque suivante. L'épaisseur de cette zone varie de 10 à 8 et 15 mètres au maxi- mum. Zone de lAmmonites Humphriesianus. — La limite inférieure de cette zone est plus ou moins nettement marquée, suivant que cette ammonite se rencontre ou non dans les couches les plus-inférieures de la roche rouge. Rien n’indiqué, d’ailleurs, la fin de l’ère précé- dente, sinon peut-être à Maron, une surface légèrement taraudée et une couche très mince remplie de fossiles roulés. Quant aux roches, elles ont le même aspect à la limite des deux zones. Pour la limite supérieure, elle ne peut être délimitée, qu’à condi- tion de partir de ce principe que toute couche supérieure au Bajo- cien avec ou sans polypiers, contenant Ostrea acuminata, appartient au Bathonien ou grande oolithe. Ce principe, qui paraît être accepté par tous les géologues, nous permet de tracer, ainsi qu’il suit, les limites supérieures de cette zone. Du parallèle de Thiaucourt à Fa- vières, c'est-à-dire à l'extrême limite méridionale du département, il y a le plus souvent passage brusque de l’oolithe inférieure à poly- piers, aux couches à Ostrea acuminata. C’est ordinairement un cal- caire gris subcompact, ferrugineux, à surface taraudée, qui sur- monte les dernières couches renfermant A. /umphriesianus ; en certains points des environs de Nancy, il contient Am. niortensis, d'Orb. Cette surface taraudée à une signification qui n’a échappé à aucun des géologues qui se sont occupés de ce terrain, mais il est bon de la ramener à sa juste valeur par les remarques suivantes : La surface taraudée se trouve à la partie supérieure du banc où a 90 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D noy. paru pour la première fois O. acuminata, et non à sa limite avec les couches bajociennes. Les polypiers en plateau du Bajocien remontent à Belleville, à Li- verdun, dans les environs de Thiaucourt, jusque vers les couches les plus élevées du Bathonien inférieur ou marnes de Longwy (Ter- quem). À Belleville, ils sont accompagnés de polypiers branchus du genre Cladophylha. L'ère des récifs coralliens n’a donc cessé brus- quement dans nos mers jurassiques que dans certains points. Partout ailleurs, il y a une transition lente et IÉNBESES entre les époques baton et bathonienne. Ce fait peut être facilement démontré au nord de Thiaucourt, dans les environs de Briey où, au-dessus des polypiers, se développent des roches sableuses contenant une ammonite dans un mauvais état de conservation, qui pourrait être À. Æumphriessanus, avec O. acuminata et Waldheimia orrithocephala. Aux environs de Longuyon, Rehon, Longwy, le passage se fait le plus souvent sans transition, comme de Thiaucourt à Favières, mais l’Osirea acuminata ne se rencontrant pas partout immédiatement au-dessus des polypiers bajociens, force est de recourir, dans certains cas, aux caractères lithologiques. C'est alors que le fait de la succession brusque d’une marne quelquefois oolithique, à des calcaires marneux avec ou sans polypiers, peut servir. La zone de l’A. Æumphriesianus, quelle que soit sa composi- tion minéralogiqne, débute toujours par des roches sableuses, dures, faciles à reconnaître et qui partout, avec cette ammonite, sont pétries de Gervillia Zietenii, Arca oblonga, Ostrea calceola. On peut dire qu’elles sont moins compactes, ce qui arrive entre Hussigny et enne où elles ont presque la consistance d’un sable. Nous y avons constaté les espèces suivantes : Ammonites (Stephanoceras) Humphriesianus, d'Orb.; forme grande, aplatie. — partout. — Sauzei, d'Orb., peut-être Brongniarti, Sow.; roulée et couverte d’huîtres (collection de M. Gaïffe). Nautilus truncatus, d'Orb. (coll. Lebrun.) Belemnites giganteus, Schl. — Bouxières. — gingensis, Opp. — Nancy (Saint-Mansuy),. Natica abducta, d'Orb. — partout. Pleurotomaria sauzeana, d'Orb. — Nancy. — ornata, d'Orb. — Nancy. Lyonsia abducta, d'Orb. — id. Gervillia Zietenii, d'Orb. — id. Goniomya scalprum, Ag. — Nancy. Area oblonga, Goldf. — id. Cypricardia cordiformis, Desl. — à. rare. Trigonia costata, Ag. — Hussigny, Nancy. 1883. BLEICHER. —= MINERAI DE FER DE LORRAINE. 91 Trigonia signata, Ag. — Bouxières, Rehon. Perna vois. de crassitesta, Munst. — Rehon. Lima gibbosa, Sow. — Bouxières. — lunularis, Sow. — Houdemont. — semicircularis, Goldf. — id. — proboscidea, Sow. — id., partout. Avicula tegulata, Goldf. — partout. — digitata, Desl. — Saint-Mansuy. Pecten silenus, d'Orb. — Laxou. — lens, Sow. — partout. — articulatus, Goldf. — rare. Ostrea calceola, Goldf. — partout. — subcrenata, d'Orb. — id. Terebratula perovalis, SOW. — rare. Diastopora ramosissima, Edw. et H. — Liverdun. _— lamellosa, Edw. et H. — id. Spiropora straminea, Edw. et H. — Ludres. Holectypus hemisphæricus, Desor. — Houdemont. Pseudodiadema pentagonum, Ag. — Villers, Malzéville. Galeropygus indét., id.; radioles de Cidaris, articles de pentacrines, dents de poissons. Les fossiles caractéristiques sont : Arca oblonga, Gervilha Zietenti, Bel. gingensis, Ostrea calceola. Gette faune est surtout caractérisée par l'abondance des pentacrines, dont la roche est pétrie, des grands bivalves et la rareté des brachiopodes. | Au-dessus de la roche rouge, se développe la série bajocienne supé- rieure ou des polypters qui, d’après nos recherches, peut présenter un certain nombre de faciès. Le faciès le plus répandu est celui que l’on peut constater aux environs immédiats de Nancy, jusque vers Pont-à-Mousson et qui se retrouve de Longuyon à Longwy. Il se compose de bas en haut et sur une hauteur de 25 à 30 mètres des séries de couches suivantes : 4°) Calcaire gris oohthique se débitant en dalles minces, à stratifi- cation transgressive, rempli de débris de fossiles, contenant à sa partie inférieure des bancs de Pecten silenus et de Gervillia Z'ietenii, à sa partie supérieure un niveau très net de C‘lypeus angustiporus, Cott. . 20) Masse inférieure des polypiers, calcaire subcristallin blanc, sou- vent ferrugineux, plus ou moins compact, en bancs souvent minces, taraudés, avec alternances de minces couches de marnes sableuses quelquefois rutilantes, riches en fossiles roulés, radioles de Cidaris, Pecten articulatus, Ostrea subcrenata, Terebratula infraoolithica. Les espèces de polypiers qui abondent ici, sont : Isastrea limitata, Edw. et H. — bernardana, Edw. et H. Thamnastrea Defranciana, Edw. et H. 99 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 novy. 30) Calcares, marnes, calcaire marneux & oolithes cannabines, niveau de Phasianella striata. Gette série peut être divisée de la manière sui- vante : | Calcaire compact, scintillant, taraudé, à ÂVeronea lebruniana, d'Orb., Cypricardia cordiformis, Desl., couche mince de marne à Pseudodiadema Jobae, Cott., Haut-de-la-Chèvre, Frouard, Pagny. En certains points (Morey, colline de Malzéville), se développent à ce niveau, un ou plusieurs bancs de calcaire subcristallin blanc à articles de pentacrines, dans lesquels MM. Schlumberger et Gaiffe ont découvert une faunule extrêmement remarquable de petits gas- téropodes des genres ÂVerinea, Trochus, Pleurotomaria, Cerithella, Ris- soina, etc., dont la détermination n’a pas encore été faite. Bancs de polypiers branchus appartenant à /Zaplophyllia Guettardi, Edw. et H., isolés ou avec quelques rares polypiers en plateau pou- vant manquer : marnes et calcaires marneux à grosses oolithes cannabines avec Phasianella striata, d'Orb., Rhynchonella subtetraedra, Davids., etc. 4°) Masse supérieure des polypiers, avec 1sastrea limitata, Edw. et H., 1. bernardana, Edw. et H., Z. Conybeari, Edw. et H., T’hamnastrea De- franciana, Edw. et H., en bancs irréguliers minces, avec marne in- terposée et surface taraudée. 5o) Calcaire gris oolithique à oolithes irrégulières disposé en pla- quettes à stratification trangressive, subordonnée ou non à la masse supérieure des polypiers et pouvant la remplacer (Champ-le-Bœuf, Malzéville). Ces calcaires peuvent être caractérisés par leur abon- dance en petits gastéropodes roulés. Nous avons cru y reconnaître Cylindrites turriculata, Lyc. et quelques espèces indéterminées des genres ssoina, Cerithella (Orthostoma), Pleurotomaria, Trochus, Ne- rinea, peut-être IV. anghca, N. cingenda. Parmi les bivalves, on peut citer : Avicula braamburtensis (?), À. tequ- lata (?), avec des débris de Terebratula. Des Anomies indéterminables _ comme espèces y sont tellement abondantes qu’elles peuvent servir de caractéristique à ce calcaire oolithique. Enfin, les radioles de Cidaris spinulosa et C. Zschokkei n’y sont pas rares. Ce faciès normal de l’horizon bajocien des polypiers est assez riche en fossiles ; on en jugera par la liste suivante, dans laquelle chaque espèce porte un numéro indiquant la subdivision de la série précédente dans laquelle il a été trouvé. Amm. (Stephanoceras) Humphriesianus, Sow.. — Pont Saint-Vincent, Saxon, — 3. — Sauzei, d'Orb., ou peut-être Brongniarti, Sow. — 2. Nautilus truncatus, Sow. — Nancy. — 3. Belemnites giganteus, Schl., — Frouard. — 3. 1383. BLEICHER. == MINÉRAI DE FER DE LORRAINE. Natica pictaviensis, d'Orb. — Clairlieu. 3. — abducta, d'Orb. — Montauville. — 3. Nerinea lebruniana, d'Orb. — Frouard, Clairlieu. — 3. — cingenda, Bronn. (?) — Champ-le-Bœuf. — 5. — anglica, d'Orb. (?) — id. — 5. Cylindrites turriculata, Lyc. (?) — 5. Phasianella striata, d'Orb. — partout. — 2. Chemnitzia coarctata, d'Orb. — Frouard. — 3. — procera, d'Orb. — id. —- id. Pleurotomaria Palemon, d'Orb. — Clairlieu. — 3. — Proteus, Desh. — Nancy. — 3. Ditremaria affinis, d'Orb. — partoul. — 3. Purpurina Bathis, d'Orb. — Montet, Longwy. — 8. Turbo Belus, d'Orb. — Liverdun, Marbache. — 3. Cerithium quadriseriatum, E. Desl. — Montet. — 3. Pholadomya texta, Ag. — Marbache. — 3. _ bucardium, Ag. — Dieulouard, Ars, — 3. Homomya obtusa, Ag. — Marbache. — 3. — gibbosa, Ag. — partout. — 3. Panopea marginata, d'Orb. — id. — id. — subelongata, d'Orb. (Pleuromya, Ag.) — id. — id. Arcomya sinistra, Ag. — id. — id. — acuta, Ag. — Clairlieu. — 3. Pleuromya tenuistria, Ag. — Marbache, — 3, Jurassi, Ag, — id. — id. Lyonsia abducta, d'Orb. — partout. — 3. — rotundata, d'Orb. — Clairlieu. — 3. Opis lunulata, d'Orb. — id. — id. Lucina Bellona, d'Orb. — partout. — 3. — Zietenii, d'Orb. — id. — 8. Unicardium incertum, Phil. — partout. — 3. Cypricardia cordiformis, Desh. — Marbache. — 3. Area oblonga, Goldf. — id. — id. — sublineata, d'Orb. — Clairlieu. — 3. Modiola gigantea, Quenst. — Marbache. — 3. — reniformis, SOW. — partout. — 3. — cuneata, Sow. — Houdemont, Sion. — 3, Myoconcha crassa, Sow. — partout. — 3, Lima proboscidea, Sow. — partout. — 3. — semicireularis, Goldf. — Marbache. — 2, 3. — lunularis, Desh. — id. — 3. — gibbosa, Sow. — id. — 3, — tenuistriata, Munst. — id. — 3, — Helena, d'Orb. — Marbache. — hellica, d'Orb. — Clairlieu. — 3. Avicula braamburiensis, Sow. — Champ-le-Bœuf. — 5. — tegulata, Goldf. — id. — 3, 5. — Munsteri, Goldf. — id. — 2, 3. Gervillia Zietenii, d'Orb. — rare. — 3. — lata, Phil, — Clairlieu, — 2, 3. Pecten lens, Sow. — Villers. — 2, 3, 4, 5. 93 94 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D novy. — articulatus, Goldf. — partout. — 3, 4, 5. Ostrca subcrenata, d'Orb. — Villers. — 2, 8, 4. Rhynchonella quadriplicata, Ziet. — Marbache. — 2. — concinn«a, SOW.— partout. — 2, 3. —_— subtetraedra, Davids. — Clairlieu, Malzéville. — 2, 3. — obsoleta, Sow. — Malzéville. — 3. === subdecorata, Davids. — id. — 3. Hemithyris spinosa, d'Orb. — Marbache. 2, 3. Terebratula perovalis, Sow. — Maron, Liverdun. — 3. — infra-oolithica, E. Desl, — Villers-les-Nancy. — 3. Serpula contorta, Goldf. — partout. — 8. — quadrilatera, Goldf. — partout. — 3. Diastopora ramosissima, Edw. et H,. — partout. — 3. Berenicea diluviana, Edw. et H. — id. Lichenipora, sp. nova. — Malzéville. — 3. Cidaris vois. de bathonica, Cott. (1). — Clairlieu. — 3. — spinulosa, Rœm. — Clairlieu, Jauny, Villers. — 3. _— cucumigera, Ag. — Onville, Morey, Nancy, Favières. — 2, 3. — Zschokkei, Desor. — extrêmement abondant partout. — 4, 5. — Sæmanni, Cott. — Marbache. —3, Acrosalenia spinosa, Ag. — Frouard. — 3. | 4 Holectypus hemisphæricus, Desor. — id. — id. | — depressus, Ag. — partout. 4 Pseudodiadema depressum, Ag. — Pagny. — 3. _— pentagonum, Wright. — Villers. — 3. _ Jobæ, Cott. — Villers, Frouard, Pagny. — 2, Pseudopedina Babeaui, Cott. — Frouard, — 3. Hemipedina Chalmasi, Cott. — (coll. Gaïffe). — 3. Stomechinus bigranularis, Desor. — Krouard, Pont-Saint-Vincent. — 3. Clypeus Ploti, Klein. — Marbache. — 3. Aplophyllia Guettardi, Edw. et H. — presque partout. — 3. 4. Isastrea explanulata, Edw, et H. — id. — 2, 4. — Bernardana, Edw. et H. — id. — 2, 4. — Conybeari, Eûdw. et H. — Liverdun, Pagny. — 4. — Richardsoni, Edw. et H. — Villers. — 4. Thamnastrea Defranciana, Edw. et H. — partout, — 2,4. — M'Coyi, Edw. et H. — Villers. — 4. Comoseris vermicularis, Edw. et H. — Villers. — 4. Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — Pagny. — 4. Les fossiles caractéristiques de la série entière des polypiers sont : Phasianella striata, Serpula contorta, Rhynchonella subtetraedra, Pseudo- diadema Jobæ, Cidaris cucumigera, enfin Zsastrea Conybeari pour le niveau supérieur des polypiers. En résumé, l'ère des polypiers du Bajocien supérieur est caracté- risé dans nos régions par la grande abondance des formes d’échinides réguliers et des brachiopodes que l’on y rencontre dans les couches intermédiaires entre les deux dépôts coralligènes. (1) Lés déterminations des échinides cités dans ce Mémoire, sont toutes dues à l’obligeance de M. Cotteau. NT RE TR TR EVA AE ON NN ANT AE ET A A UE Less PEN CRT PSN TRE ONE rs he Ke FOR 4° f g PAPE “A À PTE a Ÿ ñ 7 4707 Ï \ 0 Pi 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 95 Le fait de l'alternance des polypiers branchus du type Aplophyllia avec les polypiers en plateaux des types /sastrea, Thamnastrea, n’est pas moins intéressant à signaler. Les surfaces taraudées, les bancs - de marne intercalés au milieu des masses des polypiers compacts cristallins, montrent enfin qu’il y a eu des oscillations nombreuses pendant que se déposaieni les récifs coralliens. À ce type normal de l'horizon à polypiers de la zone de l'A. Æumphriesianus, se rat- tachent un certain nombre de variations que nous devons indiquer. 1°) Le calcaire gris oolithique à gastéropodes roulés, subordonné à la masse supérieure des polypiers peut manquer. C'est celle-ci qui supporte directement le calcaire compact taraudé qui forme la limite inférieure du Bathonien. Environs de Crepey : carrières derrière la Photoviila près Champ- le-Bæœuf (Nancy). | 2°) Ce calcaire gris peut se terminer à sa partie supérieure, sous la couche limite du Bathonien, par des marnes oolithiques à grandes pholadomyes indéterminables et par des grès siliceux à grains fins avec débris de plantes (carrière des Baraques de Toul). Notre collaborateur et ami M. le professeur Fliche, expose ainsi qu'il suit les résultats auxquels il a été amené par ses recherches sur ces impressions végétales. (Ztudes de la Flore de l'oolithe inférieure des environs de Nancy, par MM. Fliche et Bleicher, Bull. Soc, sc. Nancy, 1881.) | La zone à plantes n’a que 3 à 5 centimètres d'épaisseur. Les débris - végétaux y abondent, mais leur état de conservation laisse souvent à désirer. Ils appartiennent le plus souvent à des portions résistantes du corps des plantes, qui végétaient alors dans les îlots ou îles des mers jurassiques. Les bois, les écorces, les rameaux, les graines sont prédominantes; des organes foliacés on trouve surtout des frag- ments de pétiole de grandes feuilles composées, des feuilles ou folioles de petite taille et coriaces. Quand les organes ont eu un certain degré de mollesse, ils sont plus ou moins repliés sur eux-mêmes ou fragmentés. Tous ces faits indiquent que ces débris de plantes ont été transportés à d'assez grandes distances, flottés même un certain temps, car quelques frag- ments de tiges ligneuses, de cycadées probablement, sont complète- ment recouverts de serpules, Si imparfaits que soient les fossiles végétaux des Baraques de Toul, une étude attentive nous a permis d'en obtenir quelques-uns susceptibles d'être rapportés à leur classe, famille; quelquefois même nous avons pu arriver à une déter- Mination spécifique. . Les algues ny sont pas représentées ; aux acotylédones cellulaires 96 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. se rapporte une empreinte que ses caractères permettent d'attribuer aux hépatiques. Au moment où ce mémoire a paru, un rhizome de fougère, une empreinte d’équisetacée qui paraît se rapprocher des Phyllotheca, si - communs dans les dépôts de même âge en Russie, élaient les seuls restes des acotylédones vasculaires. Des empreintes très nettes de rondes de fougères sont venues depuis confirmer cette détermina- tion. Les gymnospermes sont largement représentées par les deux classes des conifères et des cycadées. Des cycadées, on trouve des débris appartenant à la tige, aux frondes, aux écailles gemmaires, aux graines et à leurs supports; le tout ordinairement très frag- menté ; cependant, nous avons pu arriver à des déterminaisons suffi- santes, pour montrer que les cycadées ont joué ici le rôle important que toutes les recherches sur la végétation jurassique ont amené à constater. Elles étaient nombreuses et de formes variées. Des folioles détachées appartiennent à l’Ofozamites microphyllus, Brong., peut- être aussi à l’'Otozamites Reglei, Sap.. espèces bathoniennes, ratta- chant noire flore à celles qui ont été étudiées jusqu'ici; quelques fragments de frondes indéterminables spécifiquement, mais parais- sant avoir appartenu à des Podozamites et des Æiptozamites, concou- rent aussi à Ce rapprochement. En même temps, des formes non encore décrites, particulièrement un pétiole, une tige et deux graines ajoutent à nos connaissances relatives aux cycadées jurassiques. Les conifères n’ont pas laissé des traces moins nombreuses de leur * existence et elles se rapportent à des types variés. Les araucariées si communes dans les dépôts jurassiques nous offrent des fragments de rameaux feuillés de Pachyphyllum, des graines, avec des frag- ments d’écailles de cône, probablement un morceau de bois et des débris d’inflorescence mâle. Les Pachyphyllum constatés en France dans le Lias et l'Oolithe moyenne, n’avaient point été rencontrés dans l’Oolithe inférieure de notre pays. Les graines des plantes de cette famille nous présentent deux formes qui n’ont encore été décrites ni l’une nil’autre. Les abiétinées nous ont laissé des débris permettant d'affirmer leur existence, de nous rendre aussi compte des formes qui les repré- sentaient dans la forêt qui a fourni ces débris; des feuilles, des écailles de cône, une graine et des fragments d’écorce appartiennent à cette famille. Il est assez difficile de dire à quel genre appartien- nent les feuilles, si l’on fractionne les Penus de Linné, comme on le fait généralement aujourd’hui; l’une d'elles au moins, n’est pas sans analogie avec celles qui ont été décrites par Heer sous le nom de - Pinus Nordenskioldii ; l'empreinte d’une écaille de cône, vue par sa 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 97 face interne, ne laisse pas de doute sur son attribution à une abié- tinée, par sa forme, par des traces très nettes qui indiquent à sa base la présence de deux graines. Elle paraît appartenir à une espèce différente de celles qui ont été décrites jusqu’à présent, elle présente toutefois d’incontestables analogies avec les Z£latides ovalis et brand- tiana décrits par M. Heer et provenant des dépôts jurassiques de Sibérie. Comme eux, l'espèce lorraine paraît devoir être rattachée, non aux vrais Pinus, mais bien aux abiétinées dont les écailles du strobile sont dépourvues d’écusson. C’est dans la même section qu'il faut également chercher les analogues de la graine que nous avons trouvée aux Baraques. Par sa forme, sa taille, elle rappelle celle des Picea et des Larix. Les taxodiées ont laissé peu de traces ; l'empreinte d’une écaille de strobile démontre l’existence des Leptostrobus, ou d’un genre très étroitement allié à celui-ci. Les salisburiées sont représentées, et cela est d'autant plus inté- ressant que, rares dans le Jurassique français, ces végétaux y ont été signalés jusqu'ici seulement dans le Corallien. Une empreinte de feuille peut leur être attribuée avec certitude, et peut-être au genre Czenakowskia, signalé par M. Heer dans le Jurassique de Sibérie. Une graine ressemble entièrement à un organe semblable, également de Sibérie et rapporté avec doute, par M. Schmalhausen, au même _ genre. Quoi qu'il en soit de cette attribution, cette graine paraît appartenir certainement aux salisburiées, et sa présence simultanée en Sibérie et en France constitue un fait intéressant. L’empreinte d’un rameau, avec cicatrice laissée par la chute de la feuille, peut être rapportée aussi avec certitude au groupe des salisburiées. Une empreinte de feuille rappelle les contours et la nervation des liliacées arborescentes, mais sans qu'il soit possible d'affirmer cette détermination. | Il n’en est pas de même d’une empreinte présentant un fruit, un fragment de tige et la base d’une feuille. Elle paraît devoir être rap- | portée aux naïadées, compris dans le sens le plus large, c’est-à-dire } en y joignant les zostéracées. L'espèce fossile ne paraît avoir appar- | tenu à aucun des genres vivant aujourd’hui. Cette florule a les plus grandes analogies avec celles qui ont été décrites pour l’Oolithe infé- rieure du nord de l’Europe et de la Sibérie, grâce à la présence des salisburiées et des abiétinées. Le mélange de ces conifères aux araucariées et aux cycadées semble indiquer que la terre d’où : venaient ces débris se relevait rapidement pour constituer une région | montagneuse élevée. Dans cette hypothèse, la côte et les régions montagneuses infé- XIL. 7 | EEE 98 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5. now. rieures auraient été peuplées de cycadées, d’araucariées, peut-être de salisburiées; ces dernières se seraient élevées plus haut; enfin on aurait rencontré les abiétinées, et peut-être le petit nombre des débris laissés par elles tiendrait plus à leur éloignement de la mer qu'à leur rareté absolue. C’est, selon toute probabilité, du côté de l’est, dans. les Vosges, ou leur prolongement septentrional, là où se trouvent les terrains les plus anciennement formés, qu'il faut chercher la terre accidentée, à roches riches en grains de silice qui nourrissait cette curieuse végé- tation, 3° Les calcaires, marnes, calcaires marneux à oolithes cannabines du niveau de la Phasianella striata peuvent se développer aux dépens de deux masses de polypiers, et surtout de la masse supérieure, au point de la faire disparaître plus ou moins complètement. Ils attei- gnent alors une épaisseur considérable. Le type de cette variation se rencontre dans les fossés du fort de Sainte-Barbe, au-dessus de Pont-Saint-Vincent, que notre excellent ami M. le capitaine du génie Clinchard nous a permis d'étudier en détail, pendant la période de construction de ce fort. Le grand développement des marnes et cal- caires marneux paraît ici avoir influé sur la faune qui est riche en bivalves, en Amm. Humphriesianus et en Aplophyllia Guettardi. 4° Les polypiers confondus en une masse unique peuvent se pré- senter surmontés de puissantes assises de calcaire bleu gréseux, de marne sableuse grise, avec nodules siliceux, dont la faune a un carac- tère assez ambigu. Les tranchées du chemin de fer de Valleroy à Briey, de Briey à Moyeuvre, près de Homécourt, nous offrent des exemples de cette variation importante. Sur une hauteur de 40 mètres environ, on rencontre des couches de calcaire sableux avec une ammonite écrasée, À. HMumphriesianus ? une grande espèce de nau- tile indéterminable, Pelemnites canaliculatus, Schl., Trigoma costata, Ag., T. signata, Ag., Avicula tequlata, Goldf., Pholadomya bucardium, Ag., Ph. nymphacea, Ag., Arcomya indét., Pinna ind., Terebratula perovalis, Sow., qui d'après leur position stratigraphique font partie des marnes de Longwy de M. Terquem, c’est-à-dire de la base du Bathonien. On y rencontre en effet quelques rares échantillons d'Ostrea acuminata et de Waldheimia ornithocephala. Le passage d’un étage à l’autre se ferait ici sans surface taraudée, à moins de recher- cher celle-ci à la partie supérieure des polypiers, ce que la nature du terrain ne nous a pas permis de faire. Quoi qu'il en soit, c’est à Homécourt même, sur les bords de l’Or- nain, que les polypiers confondus en une masse unique, se présentent avec une apparence qu'on ne leur voit nulle part ailleurs, de dykes Je e 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 99 massifs de 10 mètres de hauteur sur 20 mètres de large entre lesquels se développent les marnes et les calcaires noduleux avec polypiers rares, Phasianella striata, Lucina Zietenii, Tereb. infra-oolithica, Lima semicircularis, Ostrea subcrenata. Ces masses de calcaires subcristal- lins, traversés de bandes de marnes, font saillie sous la forme de tours rocheuses résistantes, au milieu des marnes qui le sont moins. Il ya donc eu ici, pour des causes inconnues, formation synchronique des couches à polypiers et des couches à phasianelles, qui alternent partout ailleurs, et de plus il est possible de saisir sur le vif la dis- position des récifs coralligènes, s’élevant en masses plus ou moins isolées au milieu de la mer jurassique. Ces différents faciès, surtout 1 et 2, se relient souvent très brus- quement par des passages latéraux au faciès normal. Une coupe faite aux environs de Nancy, de la carrière du Bâlin aux Baraques de Toul, sur une longueur de 1,500 mètres au plus, présente successi- vement le faciès normal, remplacé en certains points par le faciès n° 2 et enfin aux Baraques par n° 3. La colline de Malzéville, de l'Est à l'Ouest, présente la succession du faciès normal au faciès n° 8, et on peut dire qu'en règle générale l'importance des massifs de Poly- piers diminue de l’Est à l'Ouest, de telle facon, qu’aux environs de Liverdun, au moment de disparaître sous le Bathonien, ils sont réduits au minimum et ne se sont guère développés que sous la forme. de minces lentilles intercalées dans les marnes ou calcaires marneux. Le tableau qui suit est la représentation schématique des combinai- sons de ces différents faciès. néstnitd PSS Lé , br 2 LL LE “(16 9884) 9INOH9JUL 9UJIOO,[ 0p SAOIdAJOË s0p ojeuiou o198 EL AnO 07x07 9[ sUEP S09dope 919 10 MP $91199 JU08 SUONRIOU $9T / vor) en QUONDUTUL 5 [ Deer Jr LEUVPUOULIOSUDE 97} CTI? 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BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 101 IV RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS Le but de cette étude a été de faire ressortir, à l’aide des carac- tères stratigraphiques et paléontologiques, le rôle que joue le minerai de fer de Meurthe-et-Moselle, au milieu des formations du Lias supé- rieur et de l’Oolithe inférieure dont il dépend. Une analyse détaillée des couches de chacun de ces étages, suivis pas à pas, sur une lon- sueur d'environ 120 kilomètres, de Villerupt, Hussigny, Longwy à Vandéléville, Favières, nous a permis d’en reconnaître les variations très étendues. Ces données nouvelles nous autorisent à formuler un certain nombre de conclusions relatives à chacun de ces étages, considérés, non plus au point de vue exclusif du minerai qu’ils con- tiennent, mais comme étages jurassiques tels qu’ils sont admis par la plupart des géologues. Lias supérieur. Le Lias supérieur de Meurthe-et-Moselle commence par les schistes à Posidonomya Bronni, qui forment partout un niveau facile à reconnaître ; il se termine au-dessous de la couche de marne durcie à galets taraudés, à surface limite ravinée, décrite pour la première fois par M. Fabre, mais à une profondeur variable, suivant les lieux, de 0%10 à 150, aux environs de Nancy, de 8 à 10 mètres aux environs de Longwy et dans la Lorraine annexée, d’après les travaux les plus récents des géologues français et allemands. Le passage du Lias supérieur à l’Oolithe inférieure se fait par subs- titution du minerai sableux ou marneux à galets, au minerai terreux ou grenu à nodules marneux, La substitution de la faune de l’Oolithe inférieure à celle du Lias supérieur à lieu brusquement pour les gastéropodes, bryozoaires, échinides, polypiers, mais non pour tous les céphalopodes et lamel- hibranches dont quelques-uns au moins ont déjà paru dans le minerai liasien à Trigonia navis. La marne durcie à galets, avec la surface ravinée limite est réduite à la proportion d’un accident géologique marquant la fin des sédi- ments ferrugineux exploitables de l’Oolithe inférieure. Le Lias supérieur de Meurthe-et-Moselle, compris entre les limites que nous venons d'indiquer, peut se subdiviser en cinq zones qui sont de bas en haut : | 1° Schistes à Posidonomya Bronni et Ammonites Holandrei ; épais- seur variant de 5 à 10 mètres; 2° Marnes grises noirâtres, avec ellipsoïdes; Amm. bifrons très 102 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 now. abondante vers la partie supérieure avec À. raquinianus ; épaisseur 25 à 30 mètres ; 3° Marnes noires et grises jaunâtres, sableuses, micacées, gyp- seuses, avec ou sans nodules; Amum. thoarcensis, Astarte Voltzi, Cerith. armatum, formant avec Lucina plana un niveau; Zrochus subduplicatus se trouvant dans toute l'épaisseur; 20 à 30 mètres; %o Marnes sableuses micacées, avec nodules cloisonnés, sans nodules, marnes schisteuses, noirâtres, souvent ferrugineuses, avec Amm. thoarcensis et plus rarement Zel. irregularis ; 20 à 80 mètres d'épaisseur. 5° Minerai liasique ou marnes sableuses, gréseuses, minerai nodu- leux, grenu, terreux, passages latéraux du minerai aux marnes sableuses ; 7rigonia navis, Gryphæa ferruginea; épaisseur 6 à 10 mètres. Trois faunes se sont succédé dans le Lias supérieur de Lorraine; dans la première, domine A. bifrons, qui apparaît dès la base des schistes à Posidonomya pour ne disparaitre qu’au moment ou À. fhoar- censis a déjà paru. Cette dernière espèce domine dans la seconde faune. La troisième, concentrée dans le minerai, est riche en ammo- nites du type radians, mais À. éhoarcensis a disparu. Les ammonites peuvent donc servir à caractériser chacune de nos zones du Lias supérieur, leur distribution verticale et horizontale atteint dans nos régions la plus grande uniformité. Les gastéropodes n’y ont qu’un seul maximum, vers l’époque du C, armatum et de l’A. Volézü, et encore les espèces sont-elles toutes de petite taille. Les bivalves ont subi les mêmes influences qui ont amené le rape- tissement des formes animales autres que les céphalopodes, dans les fonds alors très vaseux de la mer jurassique. C’est à partir de l’époque où apparaît cette faune de l'A, Voltzi, que se montrent pour la première fois des bivalves qui franchissent les limites du Lias pour entrer dans l’Oolithe inférieure. Ces bivalves deviennent abondants pendant la durée du dépôt du minerai de fer à 7rigonia navis. Ils vivent côte à côte avec des formes liasiques nombreuses d’am- monites des types insignis et radians. Au point de vue de l’ensemble de la faune, le Lias supérieur de nos régions est caractérisé par l'extrême rareté des brachiopodes, échinides, bryozoaires, polypiers, par la localisation des faunes les plus riches dans de minces couches, enfin par l’abondance des céphalopodes. Le minerai de fer liasique résulte d’une simple modification des marnes sableuses normales de la partie supérieure de l'étage, par apport de sédiments ferrugineux. On peut suivre, du sud au nord, e.. SE D | | | . 14883. BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 103 de l’est à l’ouest, tous les passages des marnes sableuses plus ou moins normales, c’est-à-dire de moins en moins teintées de rouge, jusqu’au minerai devenu exploitable par la substitution complète, par places, de la limonite grenue ou terreuse aux marnes sableuses. Le minerai exploitable affecte dans son ensemble l’apparence de lentilles plus ou moins étendues, et épaisses, plus ou moins nom- breuses, sur une même coupe verticale. Il n’occupe donc pas partout le même niveau paléontologique, mais paraît surtout se rencontrer pour le minerai liasique, vers les parties moyennes et supérieures de la zone de la Trigonia navis, qui est elle-même d'épaisseur variable, Oolithe inférieure. T’Oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle com - mence par les couches de minerai sableux ou marno-calcaire à galets contenant, à défaut de A. WMurchisonæ qui s’y rencontre rare- ment, sauf dans les environs de Nancy, une faunule de bivalves et de polypiers qui permet de le distinguer facilement du minerai lia- sique sous-jacent. Elle se termine aux environs de Nancy, soit par une couche de calcaire marneux durci et taraudé, soit par des marnes qui n’appartiennent plus à l’oolithe inférieure, en raison de l’appa- rition de l'O. acuminata. C’est au-dessus de ce calcaire ou de ces marnes que se trouve le plan de séparation idéal des deux étages. Aux environs de Briey, ces marnes sont remplacées par des calcaires sableux et des marnes sableuses très puissantes, qui contiennent à leur base une ammonite qui paraît être A. Humphriesianus avec 0. acuminata et Waldheimia ornithocephala. L'Oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle ainsi limitée, peut être subdivisée en trois zones, qui sont de bas en haut : 1° Zone de l'A. Murchisonæ, composée de la série suivante : Minerai oolithique inférieur, se décomposant en minerai sableux et calcaire à Ostrea calceola et Trigonia v. costata, très développé dans le groupe de Longwy, Villerupt, moins bien représenté dans les environs de Nancy, où il est souvent peu distinct des marnes durcies à galets, couches à surface limite, ravinée, taraudée (toit du minerai, conglomérat de quelques géologues nancéiens), riches, de Champi- gneulles à Marbache en Amm. Murchisonæ, en gastéropodes, bivalves, échinides, plus calcaire et plus pauvre dans le groupe de Longwy. Le minerai de fer de l’Oolithe inférieure comprenant le minerai sableux et calcaire et les marnes durcies a galets n’est guère utilisable dans les environs de Nancy; il n’en est pas de même dans le groupe de Longwy, Hussigny, Villerupt, où il atteint son maximum d’épais- seur. - Marnes sableuses ferrugineuses ou micacées, repère excellent dans le N.N.E. de la Lorraine, couche allant en diminuant d'épaisseur, du 104 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. nord au sud, où elles disparaissent ou deviennent peu distinctes du minerai oolithique ; niveau des bryozoaires, polypiers, brachiopodes. Marnes ferrugineuses durcies ou non, culcaire ferrugineux. Calcaires marneux avec ou sans galets, avec ou sans surface limite taraudée ; même faune que dans les marnes durcies à galets de la base dela zone, mais plus grande abondance de formes de trigonies, d'astartes, et prédominance de l'élément calcaire sur l’élément ferrugineux. Les marnes sableuses et terreuses avec Cancellophycus scoparius termi- nent la zone de l’A. Murchisonæ et servent d’intermédiaires avec la suivante ; épaisseur totale 6 à 15 mètres. 2 Zone de l'A. Sowerbyi. Limites inférieures assez nettes, grâce à la couche à Cancellophycus, limites supérieures, moins nettes. Cal- caires plus ou moins compacts scintillants, calcaire marno-sableux avec galets à enduits ferrugineux. Fossiles les plus abondants : Pecten personatus, P. texturatus, Gry- phœæa sublobata; 6 à 10 mètres. 3° Zone de l'A. Humphriesianus, très variable dans sa partie supé- rieure, contient toujours à sa base plusieurs bancs de : Roche rouge compacte, sableuse, souvent pétrie d’articles de penta- crines, qui conserve ses caractères d’un bout à l’autre du départe- ment, sauf vers Hussigny, Villerupt, où elle devient marno-sableuse; faune uniforme, composée de grands Bivalves Arca oblonga, Gervillia Zietenii. Au-dessus de cette roche se développent le plus habituelle- ment (série normale) les couches suivantes : Calcaires gris oolithiques en bancs minces, à stratification transgres- sive ; Pecten silenus à la base, plus haut niveau de C/ypeus angustiporus; masse inférieure des polypiers en plateaux, calcaires subcristallins et marnes rutilantes, isastrées et thamnastrées. Calcaires taraudés, marnes, calcaires cristallins à pentacrines et petits gastéropodes, calcaire marneux oolithique cannabin à Phasia- nella striata, avec ou sans bancs minces de polypiers branchus du genre Aplophyllia accompagnés de rares polypiers en plateau. Faune très riche en gastéropodes, bivalves brachiopodes, échinides régu- liers. Masse supérieure des polypiers en plateaux, calcaire subcristallin à polypiers en plateau, vers la base quelques Aplophyllia, Fhamnastrea et /sastrea particulièrement J/. Conybeari à grands calyces. Cette série se termine souvent par une puissante masse de cal- caire marneux à oolithes irrégulières, à bancs ou stratification trans- gressive, avec petits gastéropodes roulés et radioles de Cidaris Zschokkei; épaisseur totale 40 à 60 mètres. céensahad on) ne 2 æ | | 1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 105 Ce faciès normal peut se modifier : 1° Par diminution d'épaisseur d’une ou de plusieurs des subdivi- sions 2, 3, 4, 5 du tableau, correspondant au développement exagéré d’une autre subdivision (couches à Phasianella striata se développant aux dépens des masses de polypiers). 920 Par disparition de certaines d’entre elles; dans ce casily a ordinairement passage latéral d’une subdivision à l’autre (masse supérieure des polypiers remplacée par le calcaire gris oolithique avec rares lentilles de polypiers); 3° Par suite du dépôt simultané en certains points (Homécourt) du calcaire à polypiers et des couches à Phasianella striata, partout ailleurs nettement superposées. : 34° Par addition de dépôts marneux et sableux avec débris de plantes, Baraques de Toul, Frouard, Liverdun. D’après ce qui précède, on voit que l’Oolithe inférieure du dépar- tement de Meurthe-et-Moselle est loin d’avoir l’uniformité que nous avons constatée dans les dépôts du Lias supérieur. Il y existe cependant des repères sürs et d’un caractère pratique, en l’absence des ammonites caractéristiques des zones, qui se ren- contrent assez rarement dans nos régions. Ce sont de bas en haut : La couche de marne durcie à galets, à surface limite ravinée taraudée, qu’on ne peut confondre avec celles qui la suivent, en raison de ses relations avec le minerai liasique d’une part, d'autre part avec les marnes sableuses à bryozoaires. La couche de marne sableuse ou terreuse avec bancs contenant Cancellophycus scoparius. La roche rouge à Gervilha Zietenu. Les calcaires compacts et marneux oolithiques cannabins à PAa- sianella striata. Les premières couches à Ostrea acuminata. Les conditions biologiques ont considérablement changé, dans le passage de la période liasique à la période oolithique inférieure. De fréquentes oscillations, des courants puissants y ont occa- sionné des perturbations qui se traduisent par de nombreuses sur- faces taraudées et ravinées, des marnes durcies avec galets, des grès siliceux avec débris de plantes, des alternances de dépôt de marnes et de roches durcies. : La roche rouge seule paraît correspondre à une période de calme ; elle sépare les temps agités de l'A. chisonæ et de l’A. Sowerbyi, des temps non moins agités pda les récifs coralliens ont apparu dans nos mers. C'est encore à des oscillations lentes qu ‘il faut attribuer l’arrivée 106 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov. dans nos bassins jurassiques des polypiers branchus et d’une faune vaseuse très riche, entre deux périodes de dépôts entièrement formés de polypiérites en plateaux. On pourrait même admettre que la période oolithique inférieure a été dans nos régions signalée par cinq grandes oscillations, dont trois antérieures au dépôt de la roche rouge, deux postérieures. La première oscillation daterait de la fin du dépôt du minerai de fer oolithique à À. Murchisonæ ; elle aurait été signalée par le dépôt des marnes durcies à galets taraudés, à surface ravinée, découvertes par M. Fabre. La deuxième daterait de la seconde série de marnes durcies avec ou sans galets du même horizon; elle se serait terminée par l’inva- sion des algues scopariennes. La troisième daterait du dépôt des couclies à A. Sowerbyi. Ces deux dernières oscillations paraissent avoir été moins énergi- ques et moins générales que la précédente, car leur trace ne se suit pas aussi nettement dans le nord et le sud du département que dans sa partie moyenne. Les quatrième et cinquième oscillations appartiendraient à la série corallienne du Bajocien supérieur. À chacune d’elles correspondrait une des deux masses de poly- piers ; le temps de repos qui les sépare serait marqué par les cal- caires, marnes, Calcaire marneux à oolithes cannabines. Les courants sous-marins se laissent aussi bien deviner que les oscillations sous-marines. On peut distinguer à ce point de vue l'agitation sur place, qui a donné naissance à des galets de calcaire compact ow de marne dur- cie, suivant le fond de boue calcaire ou de vase, et les courants venus de loin, qui, seuls, peuvent expliquer les cailloux de lydienne, les grès siliceux avec plantes. La disposition en lits minces à stratification transgressive de cal= caires oolithiques, au-dessous et au-dessus des masses de polypiers, indique également de l'agitation dans le dépôt de ces formations. Ces conditions d’instabilité des fonds expliquent suffisamment la répartition des animaux marins en surface et en hauteur, pendant la durée des dépôts oolithiques inférieurs. La richesse de certaines stations (Marbache, Chap) peut tenir à ces causes d’agitation sur place, dans des hauts fonds, où la faune de l’époque de A. Murchisonæ a pu s'épanouir compet | La répétition des mêmes causes plus tard, suffit pour faire com- prendre le retour presque complet des mêmes .formes jusque dans la zone de À. Sowerbyi. AIN Poe N vw FACE ENS Len a thé une db de 2 6 bent ide, te CONCORDANCES DES. ZONES DU LIASMSUPÉRIEUR ET DE L/00LITHE INFÉRIEURE DE MEURTHE-ET-MOSELLE, DE LA LORRAINE ANNEXÉE ET DU LUXEMBOURG: M: XII, p. 407. ——————_— MEURTHE-ET-MOSELLE MEURTHE=EBT-MOSELLE MEURTHE-EDMOSELLE LORRATNE ANNEXEE, LUXEMBOURG! M. HUSSON. M:BRACONNIER® M: BLEICHER- MM: TERQUEM, BRANCO, 0 — O0LITHE INFÉRIEURE : | Calcaire subcompact & Masse-supérieure des, poly= Z k & piersetcalcairegrisoolitmque: Calcaire/à polypiers & |“supérieur à Calcaire cannabins, ec 3 : | et calcaires à Phasianella stri= et A SL|L Galtaire à Mélanies. RS Gta. a ; ; 2 8 ( Calcaire lumachelle- NÉ}, Masse inférieure des, poly> |esrcaires marneux oolithiques. (Où Etage O. calcaires de 2 piers: Et 8 JA Calcaire à Entroques. = Calcaire gris oolithique à C{y- po) JE Longwy, Briey, Mous- A peus angusliporus: E | Galcaire Subcompact N Et ferrugineux (roche Roche rouge. nl . o son, Sion, 1 partie de rouge n 5 inférieur. DES - Ok= loolithe inférieure: VS Calcaire sableux, marnes sa= | Calcaires et calcaires fennusi- O à Calcaire ferrugineux 2) bleuses, marnes durciestà ga- ) neux(Terquem}avecA.Sower- &\ . | res ” 3 ) lets, ferrugineuses. et fossili- by et Grypheasublobatæ. CRE 8 Sa (res. © 4 12 Hi & 2 = Marnes sableuses à Genres Marnes et grès avec A. Wur- ie) Étage P. Argiles, sa 2% plycus; valcairesetmarnesdur- |. chisonæ et Pholadomya relicu- < & | Galcaire gris. 5 Fo 52 )\ciesà galets;marnes sableuses,.) ata- À ä bles et minerai de fer S S ) marnes durcies à galets, sur- Zone du minerai rouge sa- in si 213 |: faces ravinées, mineraisableux, |: bleux et calcaire, grès hydrox. O à de Thil, Laxou: 4 par - NS | calcaire. ool: de Terquem. [2] LS 8 Minerai de fer ooli- | tie des marnes suprà- LIAS SUPÉRIEUR. hi n Minerai terreux, grenu, mar- Partie inférieure du minerai ROUES iasiques . nes/sableuses (zone dela Zri- |.noïrou gris; mêmes fossiles, gonia navis et Gryphea ferru- | suprà-liasique(enp.)Terquem: PR ON RE le ee nl eee Ce ut | ë OP [7 | Marnes sableuses micacées à | Argiles et marnes sableuses, | Marnes sableuses micacées à Argiles de ue sableuses, à : : É P Amm.thoancensis: pauvresenfossiles; zone de À’. Ë | | Maïne supérieure schis- Etage ON Agiles de Gorcy, torulosus, (de Quenstedt ; zone | < ; | teuse et plus ou moins mi- { Ludresket Vandeléville, 3° pare | de A concauvus, Jacquot: 2 ü = Z e a | cacée. j ss I Marnes noirestet-grises schis= |" Mêmesfossiles;saufL'plana, 2 3 ie de pr Rupee tjas teuses avec A.thoarcensis, As |\zone de A%orulosus, Oppel,de & a ques: tarte Voltzii, CG. armatum, Lu- | Quenstedt, commencement du È 7 cina plana. dogger. Sr NE RE D E ë El Marnessgrises,noïrâtres avec | Juramnoire, Quenstedt: | Schistes marno-calcaires ellipsoïdes, &labase:/A"bifrons. a DOS! EE < : . Te Marnes et schistes à Posidono- Jura noir, Quenstedt. = | bitumineux. mya Bronni,Amm.-Holandrei. x 1883. BLEICHER ET MIEG-== TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 107 Les stations à faune spéciale, riches en espèces, disparaissent pen- dant la période de dépôt de la roche rouge, sous l'influence de l’uni- formité des fonds. Les dépôts coralligènes de la fin des temps bajociens ont provoqué le développement d’une faune riche en échinides réguliers, tandis que les sédiments calcaires et marno-calcaires oolithiques, qui cor- respondent à l'intervalle de temps qui sépare leurs deux masses, sont caractérisés par une faune vaseuse. Au point de vue paléontolo- gique, les caractères de l’Oolithe inférieure peuvent se résumer ainsi : Rareté des céphalopodes (ammonites et bélemnites). Abondance des échinides réguliers dans la série corallienne. Apparition des échinides irréguliers dès la base de la zone de À. Murchisone. Abondance de formes de brachiopodes dans toute la série. L'Oolithe inférieure présente donc à ce point de vue le contraste le plus parfait avec le Lias supérieur. Le secrétaire donne lecture de la note suivante Note sur la paléontologie du terrain carbonifère de la Haute- Alsace, Par MM. Bleicher et Mieg. Dans une Note du 19 juin 1883, adressée à la Société géologique et publiée dans ses Bulletins (1), nous avons fait connaître différents gisements du terrain carbonifère marin en Haute-Alsace, et spécia- lement celui de la ferme de Püttig, situé au fond du vallon d’Ober- burbach. Comme conclusion à ce travail, nous faisions ressortir que ce gisement était inférieur au Culm ou Carbonifère à plantes, et que sa faune était différente de celle du premier gisement trouvé à Ober- -burbach, sur le chemin qui mène de ce village à Massevaux (Comptes rendus, 13 février 1882). Nous constations en outre que les méla- phyres étaient antérieurs au Carbonifère marin nouvellement décou- vert, et que les argilolithes des environs d’Oberburbach étaient plus récents. Les recherches faites depuis dans le vallon d’Oberburbach et les vallons adjacents, ont amené la découverte de trois gisements nouveaux, et ont complété nos connaissances sur la faune et la flore de ce terrain en Alsace, par la mise au jour d'échantillons plus com- HS SÉMEMOCID 501; 108 BLEICHER ET MIEG. — TERAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. D nov, plets et plus déterminables que ceux qui ont servi à nos premiers travaux. Deux de ces gisements se trouvent sur le chemin creux qui, de l'église, descend au N.-E. vers le ruisseau qui coule au fond du ravin. Le troisième est situé sur le chemin du Rossberg (Club alpin), à 300 mètres environ du/col du Hundsrück, c’est-à-dire à 2 kilomètres au N.-E. du précédent. Ils nous ont donné un nombre de fossiles suffisant pour reconnaître la grande extension du carbonifère marin dans les environs d'Oberburbach. Le nombre des gisements fossilifères de ce terrain est donc actuel- lement porté à six, en comptant celui de la grotte du fond du vallon d’Oberburbach, dont nous avons fait mention dans la note citée plus haut. Ils sont échelonnés sur toute la partie haute du vallon etfisur les vallons latéraux jusqu’au col du Hundsrück, mais les deux pre- miers découverts, c’est-à-dire ceux du chemin de Massevaux et de la ferme Püttig sont les plus remarquables, en raison de l’abondance et du bon état de conservation des échantillons paléontologiques. On en jugera par les listes de fossiles que nous donnons plus loin et qui sont dues à l’obligeance de M. L.-G. de Koninck, de Liège, qui a bien voulu revoir nos échantillons et nous prêter son con- co urs pour leur détermination. Nous devons aussi exprimer ici notre re connaissance à M. Grand Eury qui a examiné nos empreintes vé- gétales et nous en a promis la détermination exacte. Gisement du chemin de Massevaux. — Ce gisement décrit par l’un de nous (Comptes rendus, 13 février 1882), comprend {des schistes fossilifères jaunâtres, très fendillés et détritiques, qui se conti- nuent sur environ 150 mètres, à partir des dernières maisons du village et passent plus haut à une grauwacke grise métamorphique qui n affleure que sur quelques mètres de longueur. C'est dans cette roche surtout que les fossiles sont abondants. Les schistes jaunâtres fendillés qui la surmontent en paraissent privés. Cet ensemble est recouvert de grauwackes détritiques, d’argilophyres, enfin de por- phyre rouge semblable extérieurement à celui du Rothüttel, qui sur- monte le gisement de la ferme Puttig. Les fossiles dont nous donnons ici la liste proviennent tous de la grauwacke grise métamorphique. Ce sont : Goniatites sphæricus, Mart. Straparollus Dionysii, D. de Mont. Tychonia Omaliana, de Kon. Macrochilina Newberrgi ?, Stevens. M. voisine de ventricosa, de Kon. 1883. BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 109 Worthenia, voisine de Waageni, de Kon. Platyschisma glabrata, de Kon. Ptychomphalus sulcifer, de Kon. _ _ voisin de variatus, de Kon. — voisin de glans, de Kon. Baylea spirata, de Kon. Phanerotinus nudus, Sow. Loxonema, voisin de priscum ?, Goldf. Murchisonia amæna? de Kon, Naticopsis planispira, Phill. _— Sturii, de Kon. Entalis ingens?, de Kon. — acumen ?, de Kon. Chonetes papilionacea, Phill. — voisin de Dalmaniana, de Kon. Atrypa, Sp. Spirifer lineatus, Mart. — glaber, Mart. — Sp. Orthis resupinata, Mart. Productus cora, d'Orb. — scabriculus, Sow. — semireticulatus, Mart. Orthotetes crenistria, Phil. À ces fossiles déterminés par M. L.-G. de Koninck, il convient d'ajouter les bivalves lamellibranches suivants que nous avons pu reconnaître parmi les échantillons de ce gisement : Pecten variabilis, M'Coy. Aviculopecten, nov. espc. Conocardium alæforme, Sow. Isocardia (Edinondia) unioniformis ?, de Kon. Nucula, voisine de Palmæ, Sow. Aviculopecten variabilis, M'Coy. — voisin de spinulosus, M'Cox. — lunulatus?, de Kon. — hemisphæricus ?, de Kon. Un certain nombre d'échantillons enfin se rapportent aux genres : Paleoarca, Pterinea, Cardiomorpha, Mytilus. De plus, cette grauwacke est riche en articles d’encrines, en radioles d’'Archæocidaris, en fora- minifères du genre Æ£ndothyra, en écailles incomplètes, rayons et vertèbres de poissons ganoïdes paléoniscidés. Les polypiers y sont à peine représentés, ainsi que les bryozoaires. Quant aux végétaux, dont les débris sont épars dans cette roche, ils paraissent appartenir aux fougères du genre Paleopteris ou 7ri- phyllopteris, et aux lycopodiacées lépidodendrées, chacune de ces familles n'étant représentée que par une seule espèce. 110 BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACÉ. D nOY. Il convient enfin de relier à cette grauwacke, les schistes fossilifères jaunâtres qui affleurent au-dessous d'elle, en face des dernières mai- sons d'Oberburbach, car nous avons pu y constater : Productus cora , d’Orb., Chonetes papilionacea, Phill., Loxonema indét., articles d’en- crines, etc. Ç | Gisement de la ferme Püttig. — Ge gisement a été décrit dans notre Note du 19 juin 1882 du Bulletin, nous renvoyons donc le lecteur à la coupe qui l'accompagne et qui montre une série de couches car- bonifères marines, allant du mélaphyre du fond du ravin, au por- phyre rouge du sommet de Rothüttel. De nouvelles recherches nous permettent d'y ajouter les remarques suivantes : Les schistes argileux noduleux (n° 43 de la coupe), à fossiles ma- rins et à plantes peuvent se subdiviser en une zone inférieure où do- minent les articles d’encrine et un petit Chonetes, Ch. tuberculata ? M’Coy, une zone moyenne très fosssilifère, à Productus giganteus et autres, lamellibranches, plantes, une zone supérieure à petits fos- siles marins, gastéropodes, lamellibranches, avec nombreuses pin- nules de Paléoptéris, débris de Lépidodendrés; au-dessus enfin se trouve une zone peu fossilifère. Les schistes siliceux ferrugineux n° 10, passent en certains points à une grauwacke grise, moins métamorphique que celle du gisement de la route de Massevaux, et contiennent une faune extrêmement riche et variée, de brachiopodes et de lamellibranches. C’est là seu- lement que les Phillipsia sont assez bien conservés pour être déter- minables. Il en est de même des bryozoaires èt des polypiers. Les couches 4 à 9, grauwacke métamorphique, avec argilophyre à la base, sont absolument stériles. Enfin 1 à 3, argilolithes et grès à plantes, ont conservé le caractère mixte que nous avons constaté dès la base de la série, mais les fossiles marins y deviennent rares, tandis que les végétaux prédominent. Ils paraissent d’ailleurs appar- tenir aux mêmes horizons paléontologiques que les couches plus an- ciennes. Nous donnons ici la liste des principales espèces recueillies dans les schistes fossilifères n° 13, d’après les déterminations de M. L, de Koninck : Cythere (Cypridina) inornata? M'Coy. Nautilus sulcatus, Sow. Euomphalus pentagonalis ?, Phill. Bucania textilis, de Kon. Naticopsis elegans, de Kon. Macrochilina, vois. de monodontiformis, de Kon. Raphistoma junior, de Kon. Chonctes tuberculata ? MCoy. 1883. BLEICEER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. AAA Productus gigonteus, Mart. — giganteus, Mart. var., hemisphericus. — cord, d'Orb. _ fimbriatus, Sow. — undotus, Defrance. _ woisin de rugatus, Phil]. — sennireticulatus, Mart. var. Martini. Orthotetes crenistria, Phill. Spirifer duplicicosta, Phill. — bisulcata, Sow., passage au frigonalis. FRhynchonella pugnus, Mart. Aviculopecten semicircularis, M'Coy. — voisine de dissimilis, M'Cox. — Sowerbyi, M'Coxy. — tumidus? de Kon. 3 _ voisine de spinulosus, MCoy.- — Eknockoniensis ?, M'Cox. — rugulssus ?, M'Cox. — nOV. Sp. Schizodus nuculoïdes ?, de Kon. Polearca sqyamosa ?, de Kon. — vois. de costellata, M'Cox. Cardiomorpha, no%. sp. — sulcata, de Kon. Tellinomya, nov. sp. Edmondia, n0%. sp. Mytilus où Modiola, voisine de M. ungaloba, M'Cox. Monticulipora tumida, de Kon. Les pinnules de Paléoptéris et les débris de Lépidodendrées y sont plus abondants que dans le gisement précédemment étudié du chemin d'Oberburbach à Massevaux. Outre la plupart des fossiles de cette liste, la couche n° 40 nous à donné des échantillons parfaitement déterminables de Phillipsia gemmulifera, Phill., Orthis resupinata, Mart., Orthoceras voisin de neglectum, de Kon., des Bryozoaires des genres Monticulipora, Fenes- tella, des tiges et un fragment de calice d’encrinite, des polypiers déterminables des genres Zaphreutis, Axophyllum, des bivalves et univalves nouveaux pour notre Carbonifère marin d'Alsace. Au-dessus de cette couche n° 10, on ne rencontre plus guère, dans les schistes à plantes et les argilophyres, que Spirifer duplocicosta, Phill. et Chonetes tuberculata? M°'Coy, qui sont les espèces dont la durée paraît avoir été la plus longue dans notre bassin carbonifère, puisqu'on les rencontre dès la base de la série de la ferme Püttig. Il résulte de ces remarques, qu'ici comme dans le gisement du chemin de Massevaux, la division de la série carbonifère marine en zones caractérisées par des fossiles spéciaux est impossible, mais que 112 BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 5 nov. la série de la ferme Püttig se caractérise par ses formes rabougries, même pour les grandes espèces, comme le Productus giganteus, dont la variété hémisphérique, aplatie, P. kemisphæricus, Sow., est domi- nante. Les quatre autres gisements des environs d’Oberburbach nous ont donné les renseignements paléontologiques suivants : Le gisement de la grotte du haut du vallon d’Oberburbach ne comprend que des schistes complètement métamorphisés et trans- formés en hornstein. A côté de débris indéterminables de polypiers, il est possible d'y reconnaître Chonetes papilionacea, Phill., qui met ce gisement sur le même niveau que la grauwacke et les schistes du chemin de Massevaux. Des deux gisements du chemin creux qui mène de l’église d’Ober- burbach au fond du ravin, un seul, le supérieur, situé en face d’une source qui émerge vers le milieu de la pente, contient dans une grauwacke grise peu métamorphique des fossiles déterminables. Ce sont : Chonetes papilionacea, Phill., Productus cora, d'Orb., qui le font rapporter au niveau de la grauwacke et des schistes du chemin M de Massevaux. Le second, inférieur au premier, et immédiatement superposé au mélaphyre qui affleure au fond du ravin, nous montre une roche grise verdâtre très dure, riche en calcene, qui par places, contient de petits gastéropodes. Elle a toutes les apparences d’une grauwacke métamorphique et affleure dans une fouille ou petite carrière que de récents travaux en vue de construire la maison d'école d’Oberburbach, ont fait ouvrir à gauche du chemin, à l'entrée du pont jeté sur le ruisseau. Il est séparé du précédent par une puissante masse de schistes plus ou moins complètement silicifiés, dans lesquels il nous a été impossible de découvrir aucun fossile. Quoique les gastéropodes contenus dans cette roche soient peu déterminables, il est utile d'en faire mention, car ce sont les fossiles marins les plus anciens de la série carbonifère marine, puisqu'ils se trouvent bien au-dessous des grauwackes à Chonetes papilionacea, qui sur le chemin de Massevaux ne se rencontre que dans les schistes inférieurs à la grauwacke grise métamorphique. La coupe de ce chemin creux est encore instructive à un autre point de vue; au-dessus de ces deux horizons fossilifères dont nous venons de parler, on voit affleurer des grauwackes schisteuses fortement re- dressées, laminées, qui ne contiennent plus que des débris végétaux de fougères et de lépidodendrées. Elle nous donne la confirmation de ce fait que la coupe de la 1883. BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 413 ferme Püttig nous avait déjà fait entrevoir, à savoir que les forma- tions carbonifères à plantes ont peu à peu remplacé les formations mixtes, que la faune marine a été peu à peu éliminée par l’envahis- sement des dépôts terrestres. Le gisement situé sur le côté gauche du chemin que le club alpin a fait pratiquer pour aller d'Oberburbach au sommet du Rossberg, à environ 300 mètres du col, n’est pas moins intéressant, Les fossiles qu’on y rencontre dans une grauwacke schisteuse qui paraît redressée et écrasée sous la masse du porphyre de Rothüttel, sont les suivants : Productus giganteus, Mart., Raphistoma junior, de Kon., Cardiomorpha, indét. Il est donc permis de le rattacher au gisement de la ferme Püttig, dont il est séparé par toute l'épaisseur de la masse montagneuse qui porte à son sommet la calotte de porphyre rouge du Rothüttel, en faisant remarquer cependant qu'ici les grauwackes schisteuses fossilifères sont accompagnées de bancs de conglomérats, ou plutôt de poudingues à éléments quartzeux et granitiques. Cette roche qui apparaît pour la première fois dans le Carbonifère marin, mérite une mention spéciale. Sa présence ici montre combien les conditions dans lesquelles se sont formés les dépôts marins en Haute-Alsace, ont varié d’un point à un autre, à de très courtes distances. Grâce à l'abondance des fossiles dans les deux gisements du che- min d'Oberburbach à Massevaux et de la ferme Püttig, grâce surtout à leur détermination exacte par M. L.-G. de Koninck, il est actuelle- ment possible de les comparer l’un à l’autre au point de vue paléon- tologique, et de tirer de cette comparaison quelques conséquences importantes au point de vue de l’étude de ce terrain nouvellement découvert en Haute-Alsace. Les deux gisements ne renferment, outre Productus semireticulatus, que peu de fossiles communs, mais la plupart des espèces, quoique différentes d’un gisement à l’autre, appartiennent à l'horizon de Visé. Le Chonetes tuberculata?, M'Coy, qui paraît caractériser de bas en haut toute la série de Püttig, manque complètement dans la grau- wacke et les schistes du chemin de Massevaux. Ici, par contre, les lamellibranches sont peu nombreux, mais on y rencontre le genre Conocardium, qui appartient à un horizon paléontologique inférieur à celui de Visé. Par contre le Phillipsia gemmulifera, qui se trouve déjà dans les couches de Tournay, bien inférieures à celles de Visé, existe dans la partie moyenne de la série des couches de la ferme Püttig. Il est difficile, dans ces conditions, de ne pas paralléliser à peu près ces deux gisements, en admettant qu’à de courtes distances les XII. 8 114 VON KŒNEN. — DÉVONIEN SUPÉRIEUR DE L'HÉRAULT. 5 nov. fonds marins différaient alors beaucoup, d’où la prédominance dans chacun des deux gisements de certaines espèces, au milieu d’un fonds commun de brachiopodes et spécialement de Productus. Tous ces gisements carbonifères marins appartiendraient dès lors aux couches les plus élevées de ce terrain, mais peut-être y trouve- t-on avec la faune de Visé, un certain nombre de représentants de celles de Tournay, de Vaulsort, de Namur. Les conditions biolo- giques ont pu être telles en Alsace, que les faunes qui, ailleurs, se présentent séparées en horizons superposés, se trouvent ici réunies dans les mêmes couches. Ce caractère particulier de notre Carboni- fère marin tient peut-être au voisinage d'une terre accidentée, cou- verte d’un maigre tapis végétal de fougères et de lépidodendrées, qui isolait notre bassin carbonifère de ceux plus étendus de la Belgique, et contribuait à son comblement par des dépôts détritiques puis- sants aidés de mouvements lents ? Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Sur le D'évonien supérieur ef le Carbonifère de l'Hérault, par M. von Koœnñren. L'année passée, lors d’un voyage dans le midi de la France, j'ai été fortement contrarié par le mauvais temps qu'il faisait durant la plus PES partie du mois de septembre, de manière que je n'ai pu voir qu’une partie de ce que je m'étais proposé. A Montpellier, M. de Rouville voulut bien me montrer les nom- breux fossiles qu’il avait recueillis dans l'Hérault et m'engager à publier les quelques observations que j'avais à lui faire sous le rap- port des comparaisons de ces faunes avec celles de l'Allemagne sep- tentrionale. C’étaient surtout trois gisements différents : 1° Des calcaires noirâtres trouvés au sud-est de Vailhan et au nord de Neïfiès (que M. Chantre me montra, du reste, aussi au Musée de Lyon). Ces calcaires ressemblent complètement au calcaire à Gonia- tites (partie inférieure du Dévonien supérieur) de Bicken près Her- bonn (Nassau), Braunau-Wildungen (Waldeck) et Altenau (Hartz) et contiennent comme ceux-là : Goniatites intumescens, Beyr., Cardiola cf. costulata, Munst., Ortho- ceras Cf. subflexuosum, Sandb., Avicula obrotundata, Sandb., Cardola retrostriata, v. Buch., À. lœvis, À. Rœmer ?. Ce Let fu le 1883. VON KOŒNEN. — DÉVONIEN SUPÉRIEUR DE L'HÉRAULT, 415 Il faudra donc les reporter également à la partie inférieure du Dévonien supérieur. 2° De nombreux goniatites, orthoceras, bivalves et brachiopodes, conservés en moules de pyrite plus ou moins transformée en hydro- xyde de fer, trouvés dans des schistes foncés à La Serre, près Cabrières (Hérault), fossiles mentionnés à plusieurs reprises dans le Bulletin de la Société géologique de France. J'ai pu déterminer les espèces suivantes : Goniatites simplex, x. Buch. Orthoceras ellipticum, Munst. — subpartitus, Munst. — sp. — Verneuilli, Munst. Phragmoceras sp. — curvispina, Sandb. Posidonia (?) venusta, Munst. — sacculus, Sandb. Cardiola retrostriata, v. Buch. 1 undulatus, Sandb. — duplicata, Munst. — planidorsatus, Munst. Orthis sp. C’est donc la faune des couches à clyménies, hormis les clymé- nies elles-mêmes, c’est-à-dire exactement la faune des schistes de Nehden, près Brilon, que M. Kayser a considérés, à juste titre comme la zone inférieure de la partie supérieure du Dévonien supérieur. Il convient d’ajouter que les fossiles de La Serre ressemblent à ceux de Nehden, tant par leur conservation que par leur gran- deur, etc. tellement, qu’il n’y a pas moyen de les distinguer. Il n’y à donc pas de doute sur l’âge des schistes de La Serre, 3° Marbre griotte : M. de Rouville avait trouvé dans un calcaire schisteux rougeâtre à Tourière, à l’ouest de Cabrières (par Cler- mont-l'Hérault) un échantillon assez beau et un fragment de tour usé d’un céphalopode, que jene savais point placer de suite. M. de Rou- ville eut l’obligeance de me donner le fragment, que plus tard, arrivé chez moi, je crus pouvoir rapporter à Clymenia intermedia, Munst., de manière que le marbre griotte aurait été le Dévonien le plus supérieur (1). Cependant, après avoir étudié de près le bel ouvrage : de M. Barroiïs « sur les terrains anciens des Asturies et de la Galicie », j'ai changé d'avis et j'ai vu que le fragment en question pouvait être: à plus juste titre, rapporté au Goniatites Henslowi, Sow., espèce figu- rée et décrite en bons échantillons par M. Barrois. C’est donc bien au calcaire carbonifère, ainsi que M. Barrois l’a montré, qu'appar- tient aussi le marbre griotte de l'Hérault. Il y reste donc encore à découvrir les couches à clyménies. (1) C’est là ce que j'ai dit dans une note insérée par moi dans le VNeues Jahrbuch 1883, 1, p. 171. 116 G. POIRIER. — ARGILE PLASTIQUE DE PROVINS. D nov’ Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Sur un lambeau de l'Argile plastique des environs de Provins, par M. l'abbé G. Poirier. Il existe, à la partie supérieure et sur les flancs d’une protubérance crayeuse portant la cote 132, et dominant les villages de Sigy et de Luisetaines (canton de Donnemarie-en-Montois), une formation assez puissante de sables et d’argiles, à l’état de lambeau tout à fait isolé. Or cet îlot, d’ailleurs remarquable, n’est pas signalé sur la feuille de Provins, non plus que sur la carte géologique de Seine-et-Marne, par M. de Sénarmont. Le sol est jonché sur les pentes de petits blocs de grès ferrugineux, et même on rencontre, vers l’ouest, quelques poudingues épars, qui semblent relier insensiblement les sables de Sigy aux galets du Ralloy (route de Donnemarie à Bray), ainsi qu'aux sables de la forêt de Preuilly. Il n’était pas sans intérêt, selon nous, de signaler à la Société ce témoin oublié de l’ancienne exten- sion du bassin tertiaire. J’ajouterai, pour ne pas rester incomplet, que j'ai observé, au pied du versant nord, un autre petit lambeau de sable plus ferrugineux encore que les premiers, avec lits intercalés de silex noirs roulés. Ce dernier lambeau m’a paru distinct du lambeau supérieur. Je n’ose- rais pas cependant l’affirmer. Il m'a été impossible jusqu’à présent de les relier ensemble, à cause des bois qui cachent une grande partie du sol. fl J J / 4 5 LÉGENDE - [84 Aräile plastique - Ce Craie blanche 1883. CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANCONNAIS. 117 Le Secrétaire donne lecture de lafnote suivante : Note sur deux faits nouveaux de la géologie du Briançonnais (Hautes-Alpes), par M. Ch. Lory. Une tournée que j’ai faite dans le Briançonnais, au mois de sep- tembre dernier, m'a donné l’occasion de constater, aux environs de Guillestre, d’après des échantillons qui m'ont été communiqués par M. de Lavalette, deux faits nouveaux et importantsipour la géologie de cette partie des Alpes françaises. Le premier consiste en un affleurement de roche porphyrique massive, sous-jacente aux grès (dits guartzites) du Zreas, dans la gorge du Guil, entre Guillestre et la Maison-du-Roi (1). Ce fait, sans analogue jusqu'ici dans les Alpes françaises, rappelle le gisement, non moins exceptionnel, du porphyre de la Windgelle, dans les Alpes suisses, que j'avais eu l’avantage d'étudier un mois auparavant, dans l’excursion dirigée par mon éminent confrère de Zurich, M. Heim, à la suite de la réunion de la Société helvétique à Zurich. La roche de Guillestre me paraît présenter des caractères pétrogra- phiques un peu différents de ceux du porphyre de la Windgelle, mais les conditions de gisement me paraissent être les mêmes. Bien que cette roche massive apparaisse comme formant le noyau d'un pli anticlinal des couches triasiques et jurassiques, je ne pense pas qu’il y ait lieu de lui attribuer aucune action fsoulevante; je la con- sidère comme antérieure aux grès triasiques, qui en ont empâté des débris roulés dans leurs couches inférieures ; et je suis disposé à la rapporter à l’époque permienne, qui ne paraît être représentée, dans cette région, par aucune formation sédimentaire bien caractérisée. Le porphyre massif, accompagné de quelques roches bréchiformes ou altérées, forme, en dessous de la partie la plus élevée de la route, le petit gradin de Montgovi et l’encaissement abrupt du Guil, sur plus de 100 mètres de haut et près d’un kilomètre delong; mais il - n’est abordable que dans ses parties supérieures. Le deuxième fait nouveau que présente la même coupe suivant la route, entre Guillestre et la Maison-du-Roi, est relatif à la partie su- périeure de l'énorme série de calcaires compacts superposés au Trias et que, jusqu'ici, faute de documents paléontologiques, j'avais . dû désigner en bloc sous le nom de Calcaires du Briançonnais. (1) Voir Carte et coupes géologiques du Briançonnais, Bull, 2 série, t. XX, pl. n1 et 1v. 118 CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANCÇONNAIS. D noy. Ces calcaires, comme la Société a pu le constater dans sa réunion extraordinaire de 1861, se lient par une continuité incontestable avec les calcaires compacts du massif des Encombres, en Maurienne, ren- fermant des ammonites du Lias moyen et du Lias inférieur, et repo- sant directement, dans les conditions normales, sur les couches à Avicula contorta. Depuis Saint-Michel-de-Maurienne jusqu’au col du Galibier, et de là jusqu’à Briançon, on suit ces calcaires, superposés au 77rias, comme celui-ci l’est au terrain houiller. Il était donc naturel de les rapporter au Zias, et, dans l’étendue que je viens d'indiquer, cette conclusion ne me paraît pas devoir être modifiée. Mais à partir du parallèle de Briançon, l'épaisseur de ces calcaires paraît augmenter beaucoup. On voit se développer, dans leur partie supérieure, des amas plus ou moins épais de iconglomérats grossiers, à éléments hétérogènes, attestant des conditions géogéniques diffé- rentes et une origine plus récente, puisqu'ils sont formés, en ma- jeure partie, de fragments roulés des calcaires sous-jacents. C’est ce que l’on voit dans la partie supérieure du pic de Prorel, à l’ouest de Briançon ; et même, en faisant ressortir ces caractères (1), je n’avais pas été éloigné de considérer ces conglomérats, et par conséquent les couches sur-jacentes, comme un faciès littoral du terrain num- mulitique, très développé non loin de là, daus la Vallouise. Cepen- dant, l’absence fréquente de ces conglomérats, la concordance et l’analogie extrême des calcaires sus-jacents avec ceux de dessous, enfin l’absence de nummulites et de tout autre document paléon- tologique décisif ne permettaient guère de s'arrêter à cette idée, et dans ma Carte géologique du Brianconnais (1863), je ne pouvais que comprendre tout cet ensemble de calcaires en un seul grand groupe provisoire, dont la majeure partie, du moins, paraissait certaine- ment se rapporter au Lias. Dans la partie supérieure de cet ensemble, on trouve, à Guillestre, un calcaire rouge, exploité comme pierre de taille et comme marbre, et dont les carrières se sont multipliées et ont acquis, dans ces der- nières années, un grand développement. Ce calcaire rouge est sou- vent rempli d’ammonites, mais tellement écrasées et déformées qu’elles ne comportent aucune détermination certaine. Depuis long- temps, j'avais signalé l'intérêt qu’il y aurait à rencontrer dans cette roche des fossiles mieux caractérisés. Il y a quelques années, M. de Lavalette me communiqua deux ammonites, les seules qu’il eût puse procurer semblant déterminables : l’une d’elles était un Perisphanctes (1) Descript. géolog. du Dauphiné, $ 275. Lite x ile "1L1ATAR 1883. CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANÇONNAIS. 119 insuffisamment caractérisé: l’autre ressemblait à l’'Ammonites trans- versarius, et je la montrai à M. Douvillé, qui était disposé à la consi- dérer comme appartenant à cette espèce ; d’autres paléontologistes, entre autres M. de Loriol, ne partageaient pas cette opinion et se maintenaient dans une réserve absolue. Mais j'ai trouvé à Guillestre, chez M. de Lavalette, des fossiles plus facilement déterminables, Be- lemnites hastatus, Bi., B. latesulcatus, Voltz., A ptychus lœvis latus, qui ne pouvaient laisser aucun doute sur le caractère oxfordien de cette assise. Le calcaire de Guillestre est recouvert par une série plus ou moins épaisse d’autres couches calcaires (au moins 40 mètres, et ailleurs plusieurs centaines de mètres d'épaisseur), sur lesquelles repose, en discordance bien sensible, le système très épais des schistes et grès nummulitiques. On suit à peu près la limite des deux formations, sur la route de Guillestre à Vars. Au S.-E. de ce dernier village, le calcaire rouge, plongeant toujours à l’O., vient passer dans le vallon Laugier (Carte de l'État-Major, feuille de Gap}, où j'ai trouvé encore, en place, dans ce même calcaire, le Pelemnites hastatus. Un peu plus au nord, entre Vars et Escreins, la même couche rouge passe tout près du sommet de la Serre ou Grande-Baume (cote 2458 de la Carte); on voit en dessous une cinquantaine de mètres de calcaires noirs alternant avec des poudingues grossiers, dont les cailloux sont, pour la plupart, calcaires, liasiques, mais aussi en partie gréseux, friasiques. Sous ces conglomérats, il y a de minces couches de marnes feuille- tées, charbonneuses, dans lesquelles on a fait des recherches de combustibles ; une de ces couches, épaisse de 056, est pétrie de fossiles indéterminables, surtout de gastropodes turriculés, ressem- blant à des cérithes. Le tout repose sur un énorme escarpement de calcaires compacts homogènes, du type ordinaire des Calcaires du PBriançonnais. Sur le chemin d’Escreins à Guillestre, on rencontre un énorme développement de ces poudingues à éléments principalement a- siques et en partie friasiques, ou même plus anciens. Ils marquent : évidemment une dscontinuité entre deux grands étages calcaires, l’un superposé directement au 7rias et que je persiste à considérer comme liasique, l’autre comprenant le calcaire rouge de Guillestre et caractérisé maintenant comme oxfordien. L'ensemble de ces cal- caires constitue tout l'énorme massif (3370 m. d’alt.) compris entre la vallée nummulitique de Vars et la combe triasique de Ceillac : l’étroite et profonde combe d’Escreins résulte de la rupture des mêmes calcaires suivant un pli anticlinal. Ces mêmes calcaires con- tinuent, vers le S.-E., à travers la haute vallée de l’Ubaye, entre le fort de Tournoux et Maurin. F20 SÉANCE. 19 now. La zone de poudingues, avec ses petites couches charbonneuses et ieurs fossiles de caractère littoral (peut-être même d’eau saumâtre), ne serait-elle pas un représentant rudimentaire et littoral des dépôts bajociens et bathoniens dont l’existence est toujours si problématique dans les chaînes apines du Dauphiné et de la Savoie, tandis qu’elle est bien nette dans la région subalpine, aux environs de Gap, de Digne, etc.? C’est là une question qui appelle des recherches nou- velles, à poursuivre surtout dans la continuation sud des mêmes couches à travers les Basses-Alpes. Ce qui est du moins bien établi jusqu’à présent, c’est qu’à partir de la latitude de Briançon, il y aura lieu de rechercher la délimita- tion entre les calcaires lasiques, prolongement de ceux des En- combres, et les calcaires oxfordiens, comprenant le marbre rouge de Guillestre ; délimitation qui sera souvent bien difficile à tracer d’une manière précise, à cause de la ressemblance des roches et de la con- figuration abrupte des grands massifs qu’elles constituent. Séance du 19 Novembre 18885. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. L. Carez, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites à la dernière séance, le Prési- dent proclame membres de la Société : MM. Caire SERRE, pharmacien de ‘première classe, à Apt (Vau- cluse), présenté par MM. Sardi et Dollfus. Dame, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Digne (Basses-Alpes), présenté par MM. Doze et Fallot. FRUCHIER, juge de paix, ancien conseiller général, à Mézel (Basses- Alpes), présenté par MM. Doze et Fallot. Léon BourGeoïs, docteur ès sciences, 23, quai de la Tournelle, à Paris, présenté par MM. Fouqué et Michel-Lévy. FéLix PRUuDHOMME, 15, rue Piedfort, au Havre, présenté par MM. Lionnet et de Lapparent. Il annonce ensuite trois présentations. M. Albert Gaudry entretient la Société de curieux essais de restauration de reptiles fossiles qui ont été faits au Muséum par M. le D' Fischer. L'un des animaux qui ont été montés, est une tortue du Miocène inférieur de Saint-Gérand-le-Puy, à laquelle + ose tates és...) os: à had “aasltée tros de à: 1" 1883. BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 121 M. Pomel a donné le nom de Péychogaster ; l’autre est un crocodilien du même gisement qui a recu la désignation de Diplocynodon. On voit sortir de la carapace de la tortue, le cou portant une tête en bon état; le plastron s'ouvre en mettant à découvert la plus grande partie des membres. Le crocodilien ne montre pas seulement sa tête, les os de son tronc et de ses membres mis en connexion ; mais M. Fischer a réussi à assembler une partie des plaques osseuses de sa carapace et de son plastron. Les montages ont pu être faits grâce à une multitude de pièces qui ont été généreusement données au Muséum par M. Alphonse Milne-Edwards. M. Vaillant se livre en ce moment à leur étude. M. Bergeron fait la communication suivante : Note sur les terrains Silurien ef Dévonien de Murasson (Aveyron), Par M. Jules Bergeron. Les terrains anciens forment dans la partie méridionale du dépar- tement de l’Aveyron, une large bande qui correspond aux derniers contreïlorts du versant septentrional des Cévennes. Les auteurs qui les ont étudiés, n’y ayant pas trouvé de fossiles, les ont classés de façons différentes. Marcel de Serres, dans sa Notice géologique sur le département de l'Aveyron (1), rangeait ces dépôts anciens dans la partie inférieure du groupe de transition, sans spécifier aucun étage. MM. Reynès et de Rouville, dans une {Vote sur la Géologie de l'ar- _rondissement de Saint-Affrique (Aveyron) (2), qui parut en 1858, fai- saient rentrer les schistes et les calcaires qui constituent cette bande, dans le terrain cambrien. Dix ans plus tard, M. Reynès (3) rattacha à l'étage, qu’il désignait sous le nom de Silurien inférieur, les couches comprises entre les micaschistes et le terrain permien. Il s’appuyait sur la « ressemblance » parfaite des caractères pétrographiques des schistes de cette ré- » gion, avec ceux de Neffiez ». Ces derniers, qui ne sont autres que (1) Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, publiés par l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres de Belgique, t. XVIII, 1845. (2) Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des setences, t. IV, 1858. a Essai de Géologie et de Paléontologie aveyronnaise. In-8°, Paris, Baillère, 199 BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 19 nov. les schistes à Asaphus de Cabrières, appartiennent au Silurien moyen. M. Boisse (1) pensait également qu'il fallait rapporter au terrain silurien, le groupe de transition de l’Aveyron; lui aussi s’appuyait sur la « composition pétrologique » des assises. Il dit bien qu’on ya trouvé des fossiles, « mais déformés, fondus en quelque sorte dans la » roche encaissante, présentant en général des caractères trop effa- » cés pour qu'il soit possible de les bien déterminer. » J'ai été un peu plus heureux que ces différents auteurs, et s’il est vrai que la plupart des schistes et des calcaires de transition de l’Aveyron doivent rentrer dans le terrain cambrien, il en est d’autres dans lesquels j’ai pu trouver des fossiles, mal conservés, mais per- mettant néanmoins, d'établir la présence des étages moyen et supé- rieur du terrain silurien et celle du terrain dévonien. Près du village de Murasson, s'élève la montagne d’Escripy. Elle est formée en grande partie, par des schistes bleus, très fissiles, très plissés, qui prennent une teinte brune par altération. Au milieu de ces schistes, se rencontrent en grand nombre des nodules, dont les plus gros ont à peine les dimensions du poing, d’un calcaire noir, très dur, dans lesquels se voient des traces d'organismes indétermi- nables. En bien moins grand nombre que ces nodules calcaires, s’en trouvent d’autres de dimensions bien plus grandes, qui ont une forme ovoïde, allongée, et qui sont dus à une agglomération des schistes fortement comprimés ; ils sont identiques à ceux que l’on voit à Cabrières dans des schistes bleus semblables à ceux de Muras- son, et qui appartiennent à l'étage du Silurien moyen. Il y a donc identité au point de vue minéralogique entre les dépôts de ces deux localités. Mais, à Murasson, ces nodules schisteux sont très pauvres en _ fossiles. Malgré de longues recherches, je n’ai pu y trouver qu’un trilobite. Par son pygidium sans ornement et à axe court, il appar- tient à la famille des ///ænus qui sont propres au Silurien moyen, mais certainement il n'appartient pas au genre //{/ænus ; ses plèvres à sillons, la forme du thorax et du pygidium le rapprochent des Bar- randia. Malheureusement la tête manque, et elle seule eût permis d'établir le genre avec certitude. Il est regrettable que cet exemplaire soit en si mauvais état, car il eût été très intéressant de retrouver en France, ce genre qui a été créé par M’Coy, en 1849, pour des trilo- bites des Llandeïlo-flags. (1) Esquisse géologique du département de l'Aveyron. In-8°, Paris, Imprimerie nationale, 1870. 1833. BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 193 L'épaisseur de cet étage ne peut être évaluée, même approximative- ment, par suite du très grand nombre de plissements qu'ont subis ces couches. Le sens général de leur plongement est dirigé du sud vers le nord. Contre ces schistes bleus du Silurien moyen, viennent buter des schistes noirs dont les couches sont très sensiblement horizontales ; cette disposition est due à une faille. Au milieu de ces schistes, se montrent des amandes d’un calcaire noir, ampéliteux, renfermant de nombreux fragments d’orthocères. J'ai pu reconnaître Orthoceras Lychas, Barr. ; il y a encore un autre orthocère très allongé, mais dont le mauvais état de conservation a rendu impossible toute dé- termination spécifique. La première de ces deux formes se ren- contre en Bohème dans l'étage E; on la retrouve encore en Nor- mandie, à Feuguerolles, dans des calcaires de même composition que ceux de Murasson, et qui appartiennent au Silurien supérieur. Ce dernier étage existe donc aussi dans l’Aveyron, Enfin, sur ces schistes et ces calcaires noirs, se voient en stratifi- cation qui semble concordante, des lambeaux d’un calcschiste noir, très cristallin par places, qui est rempli de fragments de tiges d’en- crines et d'un polypier qui paraît appartenir au groupe des Favo- sites. Ces fragments d’encrines se rapprochent surtout du Cyathocrinus rugosus, Miller, que l’on rencontre dans le terrain dévonien de l’Eifel. Fournet (1) avait déjà trouvé cette espèce dans un calcaire gris dévo- nien de la Montagne-Noire; il l’avait désignée sous le nom de Pentacri- nites rugosus. Je pense donc que jusqu'à nouvel ordre, on peut ranger ces lambeaux de calcschiste dans le terrain dévonien. Le dépôt dé- vonien de Murasson a dü être enlevé en grande partie par les éro- sions qui ont creusé la vallée au fond de laquelle se trouve ce village. On ne connaissait jusqu’à présent de dépôts des terrains paléo- zoïques, que sur le versant méridional des Cévennes, sur une grande bande partant de Cabrières et allant jusqu’à Caunes dans le départe- ment de l’Aude. La présence des terrains silurien et dévonien sur le versant septentrional des Cévennes me semble donc présenter un certain intérêt, au point de vue théorique ; elle montre que les mers qui ont déposé ces sédiments, couvraient une surface beaucoup plus considérable qu’on ne l’avait supposé jusqu'ici. Il est même fort probable que ces mers s’étendaient jusqu’au Plateau central, sur le (1) Fournet. Note sur les terrains houillers du Languedoc. Bull. de la Soc. Géol, de France, 2e série, t. II, p. 784. 19% MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 19 nov. versant méridional duquel M. Michel-Lévy a déjà reconnu la pré- sence des terrains cambrien (1) et dévonien (2). M. Meugy fait la communication suivante : Note sur la Garte Géologique Agronomique de l'arrondissement de Mézières, par M. Meugy. : L’arrondissement de Mézières présente certaines particularités assez intéressantes pour faire l’objet d’un court préambule annexé à la légende des terrains. J'ai jugé utile, au point de vue agronomique, de distinguer par des teintes spéciales les divers étages du Calcaire sableux et c’est en fai- sant cette distinction qu’en parcourant la contrée, je suis arrivé à constater des faits qui n’avaient pas encore été reconnus ou au moins qui avaient été jusqu'ici passés sous silence. Sauvage, dans la description de la Carte géologique des Ardennes, divise le calcaire sableux en 3 étages : L'inférieur, composé d’alternances de calcaires et de sables jaunä- tres (Romery, Sedan, etc.). Le moyen, consistant aussi en alternances de calcaires et de sables, mais où l'élément argileux communique à l’ensemble des propriétés un peu différentes de celles de l’étage inférieur, en ce sens que les calcaires qui sont bleuâtres ne donnent pas une chaux grasse comme les précédents et que les sables de nuance grise ou bleuâtre, ne lais- sent pas passer l’eau aussi facilement que ceux de dessous. Cet étage moyen, bien développé dans la commune de Saint-Laurent, au- dessus de Romery, est caractérisé par la Gryphæa obliquata. Enfin l’éfage supérieur, tantôt marneux (calcaire de Villette, près Donchery), tantôt sableux (comme à l’est de Garignan), et dont les fossiles comprennent la Gryphœæa cymbium. Cette partie de l’explication de la Carte Géologique des re m'a paru exiger quelques éclaircissements. Ainsi, quelle est la posi- tion du calcaire dit de Villette par rapport aux couches sableuses des environs de Carignan? D’après le texte (page 229), ces deux dé- pôts appartiennent à la partie supérieure du calcaire sableux. Mais quel est le niveau du calcaire de Villette relativement à celui des sa- (1) Michel-Lévy. Bull. de la Soc. Géol. de France, 3° série, 1. IX, p. 182. (2) Michel-Lévy. Carte géologique de France; Notice explicative de la feuille d'Autun. 4883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. 123 bles de Carignan? D'un autre côté, la liste des fossiles relative à l’étage supérieur mentionne surtout des localités situées à l’est du département, du côté de Carignan, où il y a en effet un grand dé- veloppement de sables calcaires, mais où on ne signale pas de bancs avec intervalles marneux. Or, en examinant les choses de très près, des faits de superposition très nets observés en plusieurs points dans les environs de Rimogne, de Harcy et de Renwez, m'ont conduit à cette conclusion qu'immédiatement après le calcaire de Saint- Laurent, venaient des sables avec calcaire concretionné en bancs discontinus (vulgairement appelés Tétes de chats), et au-dessus de ces sables, des alternances de calcaires et de marnes, c’est-à-dire, qu'au lieu de trois étages, le calcaire sableux en comprendrait quatre alternativement sableux et argileux ou marneux. Il était intéressant de fixer la position respective des calcaires sa- bleux ou marneux supérieurs dont la distinction et la séparation sur la carte importait d’ailleurs au point de vue agronomique, les pro- priétés de la terre végétale étant toutes différentes sur l’une ou l’autre des deux roches. Maintenant, voici le résumé des faits. Dans l’est du département, la série est complète. Le ‘deuxième étage (le Saint-Laurent) qui se distingue en ce que les bancs cal- caires sont séparés non seulement par des sables argileux, mais aussi par des marnes bleuâtres (Mogues), fait suite immédiatement au calcaire jaunâtre de Romery. On voit très nettement la superpo- sition des deux étages près du village de Villiers sur la frontière belge. Au-dessus du Saint-Laurent qui donne des terres plus ou moins humides, on remarque un grand développement de sables ordinaire- ment jaunâtres avec quelques bancs calcaires discontinus qui recou- vrent une bonne partie des communes de Puilly, Auflance, Sapogne, Herbeuval et Margny et dans lesquels MM. Jannel et Nivoit ont constaté la présence de nodules phosphatés grisâtres. À ces sables, succèdent des alternances de calcaires gris-bleuâtre et de marnes grises et bleues, micacées et assez compactes, qu'on peut observer en beaucoup de points, notamment à Sachy, Osnes, Carignan, Blagny, Linay, Charbeaux, Margny, Herbeuval. Dans ces deux dernières communes qui touchent au département de la Meuse, on rencontre encore au-dessus du système marneux précédent, de nouveaux lits de sables intercalés dans les bancs cal- caires et exploités pour les forges de Stenay. ; Mais c’est là un fait exceptionnel au moins pour le département des Ardennes. Car partout ailleurs, on passe immédiatement des 126 MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 19 nov. couches calcaires et marneuses à la marne moyenne à ovoïdes ferru- gineux comme on peut le voir très distinctement à Charbeaux. Entre Sedan et Mezières, les sables de Puilly, Auflance, etc., n’exis- tent en aucun point, et le calcaire de Villette repose directement sur celui de Saint-Laurent qui lui-même est superposé à celui de Romery. Au-delà de Mézières en marchant vers l’ouest, on peut suivre les mêmes étages avec les mêmes caractères minéralogiques et conchy- liologiques et constater les mêmes faits de superposition. Aïnsi, à Renwez, on voit parfaitement dans les carrières de cette localité, les deux calcaires de Saint-Laurent et de Romery se succédant l’un à l’autre. A Lonny, e’est encore le calcaire de Saint-Laurent; et à Sor- monne, c’est celui de Villette qui se prolonge vers Murtin et Bogny. A fun 0, le calcaire de Romery disparaît; mais celui de Saint- Laurent se montre toujours bien caractérisé ; et, ce qu’il importe de remarquer, c'est qu'au sud de la Sormonne, au village du Châtelet, le calcaire de Villette paraît faire encore suite à celui de Saint-Lau- rent, tandis qu’au nord de la même rivière, vers Harcy, on peut constater entre ces deux étages de Saint-Laurent et de Villette, des sables à concrétions calcaires qui sont exploités près de Rimogne, à l’ouest du Bourg et qui s’étendent pour ainsi dire sans discontinuité vers l’est jusqu’au nord de Renwez, et au-delà. De plus ces sables sont recouverts sur le plateau, à l’est de Harcy, par le calcaire de Villette qui là, est très imprégné de petits grains ferrugineux ooliti- ques. Tels sont les faits que révèle l’exploration attentive des localités. Comment peut-on les expliquer? Comment se fait-il que les sables supérieurs, si développés au-delà de Carignan, n’occupent qu'un espace très circonscrit du côté de Renwez et qu'on n’en voie pas trace dans le centre de l’arrondissement de Mézières? C'est ici qu’il convient de faire ressort les nombreux accidents qui traversent toute cette zone. J'ai déjà relevé près de Mézières trois principaux systèmes de failles dont il a été question dans la communication faite au congrès de Rens, en août 1880 : le premier, à peu près parallèle au cours de la Meuse entre Sedan et Mézières, et dirigé (O0. 18° N.); le second, presque perpendiculaire au premier (N. 26° E.); et le troisième, orienté (E. 16° N.). Ces directions qui se rapportent au soulèvement des Pyrénées et à ceux des Alpes occidendales et de la chaîne princi- pale des Alpes, se manifestent dans la plupart des carrières ouvertes près de Romery et de Saint-Laurent, ainsi que dans les accidents topographiques du sol, tels que les crochets que fait la Meuse autour 1883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. 197 de Mézières et de Charleville, tels aussi que les vallées de la Vence, des ruisseaux d’'Evigny, de Prêle et de This. L’inspection de la carte démontre par exemple la nécessité de l’existence d’une faille du pre- mier système entre Mohon et Prix, un peu au sud de la grande route, pour concevoir comment le calcaire de Romery qui affleure sous l’église de Mohon, peut se trouver au même niveau que les marnes moyennes qu’on trouve immédiatement au sud du village. Il est évi- dent aussi qu'une faille du même système existe entre le village de Semeuse et le chemin de fer, puisqu’à Semeuse, affleure le calcaire de Saint-Laurent, tandis qu’à très peu de distance et à la même altitude, la tranchée du chemin de fer de Mohon à Villers ne traverse que les marnes moyennes à ovoides. Les vallées de la Vence, d'Evigny, du moulin de Renwez, de Prêle, se rapportent aux failles du deuxième système, celle de This à celles du troisième système. On voit encore au village de Sury un exemple de dislocation parallèle à la Meuse, et sur la hauteur, à l’ouest, un dos d’âne perpendiculaire à la première direction. Mais indépendamment de ces trois principaux systèmes de failles qui exercent une si grande influence sur la physionomie de la con- trée, on en remarque encore d’autres affectant des orientations nota- blement différentes. Ainsi la vallée de Tournes à Charoué (0. 67° N.) se trouve très probablement dans la direction d’une faille rejetant vers l’ouest les couches qui affleurent sur la rive gauche du ruisseau. Il en est de même à Cliron. Je citerai aussi une faille partant de la Grange Lecomte près de Tournes et se dirigeant vers Lonny (0. 30 à 35° N.), dont l'effet est d'amener la marne moyenne au contact du calcaire sableux de Saint- Laurent. Une autre faille parallèle à la précédente passe entre le vil- lage de Sormonne et le chemin de fer et rejette le calcaire de Villette au sud, à un niveau bien inférieur à celui du calcaire de Saint- ne rent qui affleure le long du chemin de fer. Ces derniers accidents semblent se rapprocher par leur direction des soulèvements du Thuringerwald (entre le Trias et le terrain ju- rassique) et du Mont Viso (entre la partie inférieure et la partie supérieure de la craie). La ligne droite indiquée sur la carte, de Revin à Laifour et à Naux (O. 10 à 15° N.) marque aussi la trace des fracture rappelant par sa direction le système des Ballons qui a précédé le terrain houiller et le long de laquelle ont surgi au commencement de l’époque crétacée, des sources ferrugineuses qui ont laissé en beaucoup de points des traces de leur passage. Parmi les faits stratigraphiques qui sont la conséquence des failles 128 MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. A9 nov. dont. il vient d’être question, il en est un que je dois particulière- ment signaler : c’est la légère inclinaison de l’ouest à l’est qu’affec- tent les couches du calcaire sableux de Mézières à Vrigne-Meuse. Cette inclinaison est toute locale et indépendante de la pente géné- rale qui a lieu du N. N. E. au $S. $S. O. Elle est évidemment la conséquence de la faille (N 26° E) qui longe la Meuse près des Fours à chaux Périn en face de Charleville. C’est encore une faille parallèle à cette direction qui suit la rivière de la Bar et qui a pour effet de relever sur la rive droite les marnes supérieures au calcaire sableux. On remarque ici, comme entre Mézières et Vrigne-Meuse, une incli- naison vers l’est qui résulte de ce soulèvement et qui permet de suivre les marnes jusqu’à l’extrémité du village de Cheveuge, où des puits les ont rencontrées à peu de profondeur sous des détritus cal- caires. Les vallées de la Bar et de la Vrigne, de même que le grand coude de la Meuse en amont de Donchery, correspondent à deux fractures parallèles, qui, jointes à deux autres failles du premier système (O. 18° N.) passant l’une à Donchery, et l’autre à trois kilomètres au nord de ce village, comprennent une grande plaine où les marnes moyennes se trouvent au contact du calcaire sableux qui affleure plus au nord, jusqu’au-delà de Briancourt. Ainsi, voilà un ensemble de faits qui prouve qu’à différentes époques, le sol des environs de Mézières a subi des bouleversements qui, dans beaucoup de cas, ont eu pour résultat de modifier les ni- veaux relatifs des différentes couches de la série géologique. Eh bien ! pourquoi n’admettrait-on pas aussi qu’à l’époque même du Lias, l’écorce terrestre subissait fréquemment les effets des com- motions intérieures (1)? Les faits observés dans l’arrondissement de Mézières, rapprochés de ce qui se passe aux environs de Carignan, tendraient à faire sup- poser, en effet, qu'après le dépôt du calcaire de Saint-Laurent, il s’est opéré dans la partie centrale de l'arrondissement, un bombement par suite duquel la limite des rivages où se sont déposés les sables avec concrétions calcaires (troisième étage du calcaire sableux) a été re- poussée à une certaine distance au sud. Puis, un nouveau mouvement, inverse du premier, venant à se produire, le calcaire de Villette a pu se déposer plus au nord, en recouvrant, en siratification transgres- sive, les sables précédents ainsi que le calcaire de Saint-Laurent au- quel il paraît immédiatement succéder. (1) Déjà j'ai été conduit à des conclusions analogues en étudiant les terrains liasiques dans l’est de la France. (Mémoire sur le Lias. — Bulletin de la Société géologique, ?° série, tome XXVI, 1868-1869). D es de 1883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 129 Nous croyons devoir donner, en terminant, quelques coupes montrant la disposition générale des divers étages du calcaire sa- bleux dans la traversée de l'arrondissement de Mézières. Elles per- mettent de se rendre compte des anomalies qui, au premier abord, semblent résulter de l'inspection des lieux et doivent aussi faire mieux comprendre les détails géologiques indiqués sur la carte. XII. ÿ = t 4} OP ULELMIOL I — SEL TE D TERRESTRE) Ar ptits RS OT OÙ 91189IE9 ‘7 = quaanert-quieS op QITEITEO ‘9 — sanotmgdns soqes ‘2? — ‘OFOTITA 9P DUROIIEE) ‘D | XIE 200000 fes — : REINE fo | ERA d ete. T | mous sp o$u(LA 0'S ATUEA 9 cz A o d : ; LOS SOQQ £ LA RAA ICONE RON RRQ SON | XX uar[[la9 © HSE [Y EE SU À X) À LA {) RSS 6 p DRASS LD de RP, AS ON DA Re g D net RE SR VAVATADS ee ’ o = LA Q; OV A n = —— 5 a a De ner à es ie 2P IA ' / Un (w00€)zamuoy (yLLe) Aoseyf (261) fo g q - ‘0'S LE | odey dd p'S nu “TN np 21eS 10450841 sdne en ao, ANA Re = 7 : — — SS | | | / P 4 sr ZoW ZOMUIM f re (y091) TepeSs 252% ouÿIIA (PLUIE SEE 0€) Laef ee | re a (00) OUTRE | ON 0 "4S 4 STI ONOL P oteuipnquo] odno) 1883. PARRAN. -— TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 131 M. Parran fait la communication suivante : Coupe des terrains Tertiaires lacustres entre Rousson et Mons, arrondissement d’'Alais (Gard), Par M. Parran. La formation lacustre du Gard fait partie de cette série de dépôts d’eau douce ou saumâtre qui couvre d'immenses étendues dans le midi de la France et qui peut se diviser en deux périodes : l’une, antérieure à la mer nummulitique, et l’autre, postérieure, qui a pris n au retour de la mer des mollasses miocènes. Les grands lacs ont alors disparu généralement de la région méditerranéenne et ont été reportés plus au nord. Tontefois, les sédiments nummulitiques marins n’ont pas recou- vert partout, dans le midi, les dépôts lacustres antérieurs. Dans le Gard, en particulier, la formation d’eau douce n’a pas discontinué depuis l’émersion des couches supérieures des calcaires à hippurites (considérées aujourd'hui comme faisant partie du terrain crétacé supérieur), jusqu'à l'invasion de la mer des mollasses. Il y a donc là un ensemble de dépôts laguniens ou lacustres qui se sont succédé sans interruption apparente, et qui représentent la série des dépôts désignés en d’autres régions sous les noms de garumnien, éocène et oligocène. E. Dumas avait étudié avec un soin minutieux la formation la- custre dans le Gard et dans les régions voisines, et tracé avec sa sûreté habituelle les divisions naturelles qu’elle présente, ne laissant à combler par ceux qui sont venus après lui que des lacunes de . détail. Il a distingué trois étages, savoir, de haut en bas : Alaisien. — Marnes argileuses, grès, poudingues à éléments volu- mineux, parfois bréchiformes, particulièrement développés dans les environs d’Alais et de Saint-Ambroix. Sextien. — Marnes, argiles, gypses, lignites et calcaires équivalents des calcaires à gypse d’Aix, et de ceux des environs d'Apt (Vaucluse). Uzégien. — Argiles rutilantes, lignites, sables, poudingues et cal- caires avec pisolites, bien développés dans le pays d'Uzège, dont la ville d'Uzès occupe le centre. Les travaux du chemin de fer de Saint-Julien à Uzès ont mis à jour, dans les terrains tertiaires lacustres des environs d’'Alais, près de Célas et de Monteils, une faune (poissons, insectes, mammifères, reptiles), et une flore intéressantes dont les types, très bien con- _ 1: #7 “s #4 #4 2 me: “ PA ns TE PL "20 à Le 20 S DA L 148 RCE HE te *E De ri . cp 241 4; L'ÉR sm 19 nov. 132 PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. nn mm mm me me a DU Ge 00 RS OO QT FN nu PPTPPTE rennes me me ne eee ee N & Ke er IT x | = ‘ o ({\s \= 8 A) sers 5 RNA UF + VA ge 7 ur | N 1 n | B9ApUIIEG (ur #) | x op 8 /] UO#HNOy] 2p 0 as O'N gr? à La re Dr DA PT M2 A re SOLE ER ES AE PER "8 V7 4 | D] 90 , joug re 2p omoy î saovmbor EPST 8 >upurteg : 1e o N 3P UIULS LA) 1883. PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD, 133 servés, ont été adressés au musée de Marseille, et dont la description sera publiée par M. Marion. En attendant cette description, qui sera d'un grand intérêt pour la science, il nous à paru utile de préciser les niveaux fossilifères nouvellement découverts. La coupe ci-jointe, dirigée du N.0 au S.E., depuis Rousson jusqu’à la colline comprise entre Célas et Mons, indique la succession des assises lacustres qui sont, de haut en bas (1) : 10. Bancs de poudingues à galets de calcaires volumineux, désignés dans le pays sous le nom d’Amella. LACUSTRE JAUNE | 9, Marnes et argiles avec lignites (ossements de Rhinoceros, ou Acerotherium à incisives). ALAISIEN | Marnes et argiles bariolées sans fossiles ; (E. Dumas). S Grès calcaires bleus passant aux poudingues, exploités pour pierre de taille, renfermant Flabellaria et Anthra- cotherium magnum. 7. Marnes et lignites de Célas, avec planorbes, dents de cro- | codile et ossements d’Anoplotherium. 6. Marnes grises avec bancs minces de calcaire marneux for- mant l’entrée du tunnel du côté de Célas, et renfermant, surtout à la partie supérieure, des débris de plantes, (Es insectes et des poissons. 5. Grès calcaire bleu à empreintes végétales. 4, Calcaire tubuleux et asphaltique, en bancs de 0"60 à 1 mètre avec cyclades, mélanies, potamides, etc. 3. Calcaires fissiles exploités à Célas, avec nombreuses em- preintes de Sequoia Sternbergii (branches et fruits), et donnant à Monteils les belles plaques à empreintes de poissons, de Sabalites, etc. LACUSTRE ROUGE { 2. Calcaires durs avec nombreuses cyclades, lymnées et lits UZÉGIEN -_ de silex bruns. (E: Dumas). 1. Argiles rutilantes, au-dessous et à l’est de Mons. U. Urgonien à Chama. N. Néocomien. D. Calcaires à Terebratula diphyoïdes. E. Calcaires ruiniformes, zone de l’A. fransitorius. F. Calcaires en strates régulières à À, polyplocus. LACUSTRE BLANC (E. Dumas). SEXTIEN = La coupe montre que les couches lacustres se sont déposées dans les dépressions des terrains urgonien et néocomien et que les dépôts se sont successivement reportés de l’est à l’ouest par suite des affais- sements résultant de la grande faille N.N.E. qui, dans cette région, affecte et dénivelle tous les terrains qu’elle rencontre sur un par- cours de plus de 50 kilomètres. Elle paraît s'être produite ou réou- verte avec son maximum d'effet à la fin de la série éocène. (1) L’échelle des hauteurs a été quadruplée pour rendre les détails intelligibles, et la coupe a dû être divisée en deux parties, à cause de ses dimensions. 134 PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 19 nov. Le contact des calcaires à Z'erebratula diphyoides avec le Jurassique supérieur, à lieu suivant la faille même et les bancs sont redressés jusqu’à la verticale. Le calcaire à Chama de Rousson est exploité, au pied du coteau, pour extraire la castine nécessaire à l’usine de Salindres. On la atteint en perçant par une tranchée le poudingue Amella. A l’autre extrémité de la coupe, les marnes néocomiennes d’un gris foncé, ou jaunâtres avec rognons calcaires alignés, sont redressées par l'effet d'une selle que M. Torcapel a exactement figurée dans sa coupe de Saint-Just. La tête du tunnel de Célas est établie dans les marnes grises redressées, presque verticales et plongeant au nord. Elles sont recouvertes par les calcaires lacustres en stratification absolument discordante. Passons maintenant aux différents termes de la formation lacustre : Le N° 1 est une argile rouge que l’on voit affleurer entre Célas et Mons, qui constitue le Serre-Rouge, et s'étend ensuite en se déve- loppant beaucoup vers le sud-est, dans les communes de Baron, d’Aigaliers et de Froissac, arrondissement d'Uzès; E. Dumas a signalé depuis longtemps, à la base de cet étage, un calcaire d’eau douce gris, très compact, avec pisolites, renfermant des fossiles que M. Matheron avait rencontrés dans le calcaire à Lychnus placé sous la ville des Baux. Cyclostoma heliciformis, Math. — disquncta, Math. Auricula Requientii, Math. On sait que cet auteur a synchronisé depuis avec le Garumnien de Leymerie, l'étage dont il s’agit. Le N° 2 est formé de bancs calcaires blancs, de 0220 à 0:60 d’é- paisseur, bien stratifiés, renfermant des lits de silex bruns, et criblés de moules spathisés, Lymnées, Pupa, Mélanies, Néritines. Les cy- clades sont aussi très nombreuses dans ces calcaires, les deux valves le plus souvent ouvertes et opposées par leurs crochets. Le N°3 se lie insensiblement au N° 1 par des calcaires plus mar- neux qui se séparent en plaques minces, d’une ténuité parfois com- parable à celle des feuillets d'un livre, aux environs de Monteils. Dans cette localité, les fouilles faites par M. Pouthier, chef de section du chemin de fer, ont permis d’extraire des plaques à empreintes de poissons admirablement conservées, avec leurs écailles encore colo- rées (Atherina, Lebias, et autres non décrits). On y trouve aussi de nombreux insectes, et des débris de plantes, Sequoia, Sabalites, ete. Ce riche gisement se poursuit du côté de Saint-Hippolyte-de-Caton, \ 1883. PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. / 435 où d'Hombres Firmas l’avait fouillé il y a plus de cinquante ans, et où E. Dumas avait lui-même recueilli de nombreux fossiles. C’est dans les assises calcaires 2 et 3 que d'Hombres Firmas avait recueilli les ossements de mammifères déterminés par Paul Gervais sous les noms suivants : Anchterium Dumasii. Palæotherium medium. Lophiotherium cervulum. Hycœnodon Requienii. — minor. Tylodon Hombresu. Les calcaires fissiles N°3 sont exploités au-dessus du hameau de Célas. Ils sont là très riches en empreintes végétales, et principale- ment en tiges, fruits et graines de Sequoia Sternbergu. Les divisions 2 et 3, d'épaisseur à peu près égale, présentent, près de Célas, une puissance totale d'environ 40 mètres. Elles se dévelop- pent plus au nord et ont plus de 100 mètres aux environs de Barjac. Le n° 4, dont l'épaisseur ne dépasse guère 8 à 10 mètres, présente une certaine importance industrielle. Il est formé par des bancs de calcaires massifs, durs et compacts, mais parfois aussi crayeux ou poreux et souvent intimement pénétrés d’asphalte, résidu naturel des huiles ou pétroles qui ont surgi par une série de failles dirigées : N.N.E., dont l’une est figurée sur la coupe. Il n’est pas douteux que les sources pétrolifères n’aient jailli de l’intérieur, car l’asphalte se retrouve dans les assises sous-jacentes tertiaires et néocomiennes. Il n’est pas douteux non plus que ces sources ne soient venues au jour par ces failles, car les gisements d’asphalte et les sources miné- rales bitumino-sulfureuses (Euzet, les Fumades) sont alignés sur les dites failles. Il ne serait pas impossible d’atteindre peut-être la nappe pétrohfère à une certaine profondeur par des sondages pratiqués au- dessous des gisements asphaltiques les plus riches, ainsi que cela s’est fait dans d’autres pays. _ Au-dessus des calcaires asphaltiques, se trouve {N° 5) un grès cal- caire bleu, ocreux à la surface, se désagrégeant parfois en sables près de Célas, et dont les lits de stratification sont mamelonnés ou couverts d'empreintes de feuilles dont les espèces n’ont pas été déterminées, et appartiennent pour la plupart à la famille des Laurinées. Le N° 6 est formé par des marnes argileuses, d’un gris foncé, d’une puissance d'environ 30 mètres, avec bancs de calcaires marneux minces interstratifiés, et terminées dans le haut par un faible banc de grès calcaire à empreintes végétales, semblable au N° 5. 136 PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 19 nov. La tête du tunnel, du côté de Célas, est établie dans ces marnes, et c’est dans un petit banc calcaire de 0"40, qui affleure à la voûte du tunnel, un peu au-dessous du banc de grès, que M. Pouthier a recueilli cette riche moisson d'insectes, de poissons, de reptiles, dont M. Marion fait l'étude en ce moment. Le N° 7 est le petit bassin à lignite qui se trouve entre le coteau de Célas et la route de Bagnols. Le lignite est assez brillant, à cassure conchoïde, brûlant avec cendres blanches et odeur empyreumatique. La couche a de 1 à 2 mètres d'épaisseur, mais ne s'étend que sur un espace très limité. La roche encaissante est une marne noi- râtre avec nombreuses coquilles aplaties de planorbes et de lymnées. L'exploitation de ce lignite a mis à découvert des dents et ossements de crocodiles et d’Anoplotherium. L'ensemble à une épaisseur d’en- viron 30 mètres. Le niveau de ce lignite est un peu plus élevé que celui de Barjac, où l’on a trouvé des mâchoires de Palæotherium, et qui a pour mur les calcaires asphaltiques, dont le grain est ici oolithique. Nous limitons au lignite de Célas l’étage moyen ou Sextien d'E. Dumas. Nous pensons que le marécage charbonneux indique plutôt la fin que le début d’une série de dépôts, et d’ailleurs le contact des assises 7 et 8 est formé, près de la station de Cativiel, par des graviers désagrégés qui indiquent un ancien rivage. Les couches marquées 8 débutent par deux assises de grès et pou- dingues d’un gris bleuâtre, jaunissant à l’air, employés comme ma- tériaux de construction, et séparées par un intervalle argilo-marneux. La tranchée de la station d’Alais au Rhône, près Cativiel, a été percée dans le banc inférieur. Le banc supérieur affleure au pied du Serre de Brunet et a été exploité, au point A, pour les constructions du chemin de fer de Saint-Julien (P.-L.M.). C’est là qu'ont été rencon- trés les Flabellaria, et une belle mâchoire d’'Anthracotherium magnum déterminée par M. Marion. Les assises supérieures sont principalement formées d'argiles mar- neuses, grises, jaunes ou roses. D’autres poudingues reparaissent dans le lit de la rivière d’Avène, un peu en aval de Salindres. L’en- semble des couches 8 à une puissance de 150 mètres au moins. Le N° 9 se compose de calcaires, de marnes ligniteuses blanches et de bancs de poudingues discontinus, englobés dans des marnes argi- leuses jaunes. La grande usine à produits chimiques de Salindres est bâtie sur les marnes et calcaires dont les berges de la rivière, derrière la station, présentent une bonne coupe. Épaisseur : 40 à 50 mètres. On a trouvé les débris d’un rhinocéros à incisives (Acerotherium ?) dans les fondations même de l'usine. Le même terrain existe à 1883. PARRAN. —= TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 137 Montagnac (3 kilomètres S.0. d’Alais). D’Hombres Firmas y avait aussi trouvé des ossements d’un rhinocéros à incisives, que de Blain- ville avait appelé Æhinoceros minutus. Des découvertes semblables ont été faites au même niveau, à Saint-Étienne (4 kilomètres à l’ouest de Saint-Ambroix) et à Saint-Christol-les-Alais, mais tous ces débris ont été dispersés et n’ont pu être soumis à une revision qui serait indis- pensable pour fixer les espèces. Il faut attendre d’autres trouvailles. Le N° 10 est le terme supérieur de la formation lacustre. Il se com- pose de poudingues ou de brèches à fragments volumineux, arrachés pour la plupart aux calcaires néocomiens et urgoniens, et réunis par un ciment argilo-calcaire: On lui donne dans la localité le nom d'Amella (amande). Il provient de l’éboulement des falaises néoco- miennes, et d’un roulis par les brisants du littoral. C’est au pied des coteaux du calcaire à Chama (Rousson, Saint-Ambroix) que ces brè- ches et poudingues atteignent leur maximum de développement (50 à 60 mètres). Ils ne renferment que les fossiles propres aux roches préexistantes. En résumé, c’est dans les assises 3 (Monteils), 6 (Célas), 8 A (Serre de Brunet), qu'ont été faites les intéressantes découvertes de M. Pouthier. Nous remarquerons en finissant que, comme dans toutes les forma- tions lacustres, la puissance, l’étendue et le caractère pétrographique des couches sont soumis aux plus grandes variations, et que les dé- pressions dans lesquelles se sont effectués les dépôts nous paraissent plutôt dues à des failles parallèles dirigées N.N.E. qu’à de simples ondulations des terrains urgonien et néocomien. Ces failles ont pro- duit des mouvements d’affaissement au pied du pic de Rousson, et au-dessous du hameau de Célas, et d’exhaussement sur les couches 8, qui atteignent, dans les bois de la Liquière, l'altitude de 250 mètres. A la suite de cette communication, M. Albert Gaudry dit qu’en rangeant les collections du Muséum, il s’est aperçu d'une singulière méprise à laquelle a donné lieu le 7’ylodon Hombresii cité par M. Parran. Ce genre a été établi d’après un échantillon dans lequel on a, par mégarde, collé un morceau postérieur d’une man- dibule d'Adapis avec un morceau antérieur d’un petit carnivore di- delphoïde qui est sans doute un //yœnodon. Aïnsi Adapis, Aphelo- thertum, Palæolemur, Tylodon seraient du même genre. On pourrait ajouter que C’œnopithecus paraît très voisin d’Adapis. 138 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 419 now. Le secrétaire donne lecture de la note suivante : Position des Hippurites dilatatus et Hippurites bioculatus dans la série crétacée, Par M. H. Arnaud. Les diverses notes que j'ai publiées sur le synchronisme du Turo- nien et du Sénonien inférieur dans le sud-ouest et dans le midi de la France, reposent sur deux principes dont il paraît difficile de con- tester sérieusement l’exactitude aujourd’hui : 1°, Différences des faunes contemporaines suivant les milieux : conditions bathymétriques, exposition des côtes, origine et direc- tion des courants, nature des éléments charriés et déposés, constitu- tion chimique de eaux, etc. ; 2° Déplacement et een des tie par l’effet des révolu- tions : par suite, occupation de niveaux différents par des faunes de même origine. Ces principes dont l'importance a rapidement grandi dans ces dernières années ont suggéré à M. Credner les observations sui- vantes : « Le changement des mondes végétal et animal, au cours des pé- » riodes qui se sont succédé, n’a pas eu lieu en même temps pour tout » le globe : d’une part, les conditions locales de transformation et » d'immigration étaient plus ou moins favorables ; d’autre part, il s’é- » Coulait de longs intervalles avant que des formes nouvelles vinssent » à rayonner de leur patrie dans les contrées voisines ; et enfin le dé- » veloppement des habitants d’un continent isolé ou d’un bassin » fermé se faisait tout à fait indépendamment des autres bassins et » continents, Il en résulte que le caractère organique de la surface » de la terre à ces époques anciennes, présentait ainsi des différences » locales et que le développement de l'ensemble des organismes » pouvait déjà être porté loin sur un point, tandis qu'ailleurs il était » resté stationnaire. Malgré l'identité ou la ressemblance extraordi- » naire de leurs caractères paléontologiques, des formations peu- » vent très bien n'être pas synchroniques, mais simplement avoir » acquis plus tôt ou plus tard et indépendamment un même degré » de développement (4). » De son côté, M. de Lapparent s'exprime ainsi : (1) Credner. Traité de Géologie, t. V. p. 331 et suivantes. — Voir aussi Zittel. Paléontologie, trad. Barrois, p. 17 et suivantes. 1883. H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 139 « Ii convient de remarquer que la notion du synchronisme ne sau- » rait, en géologie, avoir un sens absolu. De ce que deux assises » observées dans deux régions différentes renferment des faunes » tout à fait semblables, il ne s’ensuit pas que leur dépôt corres- » ponde rigoureusement au même moment de l’histoire du monde : » l'identité organique implique seulement l'identité dans les condi- » tions physiques : or, ces conditions peuvent cesser d’exister en un » point, tandis qu’elles se transportent en bloc en d’autres points » plus ou moins voisins, déterminant une migration correspondante » des espèces animales et végétales ; de la sorte deux groupes re- » connus identiques, ne représentant pas toujours deux formations » synchroniques, mais bien deux ensembles équivalents, et peut-être » successifs, dont l’un, en raison des conditions extérieures, a pu se » prolonger au point qu'il occupe, beaucoup plus longtemps que » l’autre (1). » Il semble donc que le premier objet à poursuivre dans une étude de synchronisme, doit consister dans la recherche des révolutions et de l’extension de leurs effets. C’est dans cet ordre d'idées que j’ai tenté d'établir le synchronisme du Turonien et du Sénonien inférieur. Pour y parvenir, j'ai dû rechercher, dans le bassin du S.-0., la trace des événements dont il a élé le théâtre et j'en ai déduit l’his- toire, pour le Turonien, dans ma note du 18 février 1878 (2), dont les constatations peuvent se résumer de la manière suivante : 1° L’Angoumien couronné par la pierre de tailleà Radiolites lumbri- calis offre, dans tout le bassin, une constitution calcaire homogène, attestant qu'il a été, pendant cette période, soumis à des conditions uniformes ; 2° Ces conditions se sont modifiées avec l’avènement du Proven- cien, dont les éléments se transforment à mesure qu’on s’avance vers le sud et passent, des calcaires qui le composent exclusivement au N.-0., à des sables, des argiles, des calcaires marneux et des grès au sud ; 3° Le nouvel étage ainsi formé s'étend trangressivement sur les couches qui ont successivement constitué l’Angoumien ; 4° Le Provencien à pris fin par une nouvelle révolution qui marque, selon d’Orbigny, la séparation du Turonien et du Sénonien ; ÿ° Le Sénonien s’étend à son tour transgressivement sur le Pro- vencien. (1) De Lapparent : Traité de Géologie, p. 655. (2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3e série, t. VI, p. 233 et suivantes. 140 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 149 nov. De là ressort la trace des deux modifications fondamentales sur- venues dans le S.-0. : l’une entre l’Angoumien et le Provencien ; l’autre entre le Provencien et le Sénonien. Si l’on soumet à la même étude les étages supérieurs de la craie, on arrive aux résultats suivants : Uniformément répandu sur les diverses zones du Provencien (zone inférieure à l'ouest, zones moyenne et supérieure au centre et à l’est), le Coniacien débute à l'ouest par des sables meubles ou con- solidés, passe au centre à des calcaires arénacés, à l’est à des marnes. Aux sables et aux grès de l’ouest, succèdent, dans l’ordre ascen- dant, des calcaires durs, noduleux, suberistallins, chargés de glau- conie ; à l’est, des calcaires jaunes ou rouges, tendres ou très durs, quartzifères et micacés, exploités comme pierre de taille dans le Sarladais. Le Coniacien supérieur ne présente qu'au centre, les couches:glau- conieuses homogènes, qui constituent la pierre de taille de Péri- gueux. l'invasion des marnes, à l'ouest, signale l'apparition du Santo- nien : de l’ouest à l’est, l'élément arénacé les pénètre et finit par s’y substituer en donnant, sur quelques points, naissance à des bancs calcarifères exploités comme pierre de taille, notamment entre Belvès et le Got (Dordogne), où ils ont été utilisés pour les ouvrages d'art du chemin de fer. L'ensemble du Coniacien et du Santonien suit un développement uniforme du N.-0. au S.-E., où l’on constate par suite de ce dévelop- pemént, l'apparition de bancs fossilifères inconnus à l’ouest : Bancs à Hippurites dilatatus, Hipp. bioculatus ; Bancs à Ostrea acutirostris. La première période du Sénonien se traduit ainsi dans le S.-0. par un double caractère : — Prédominance des influences locales, — Extrême mobilité des conditions de dépôt. Ces caractères lui sont communs avec le Provencien, et c’est à leur persistance qu'est due l’atténuation des effets de la révolution qui les sépare. A partir de ce moment, ces conditions changent brusquement. Aux formations diverses et variables sur chaque point de la pé- riode précédente, succède un étage d’une uniformité constante, dans toute l'étendue du bassin et pendant toute la durée de son dépôt, étage homogène, attestant la modification profonde apportée au ré- gime des mers pendant cette seconde période. 1883. H. ARNAUD. —= HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. A4 Inversement à l’étage précédent, le Campanien se développe du S.-E. au N.-0. Le Danien apparaît à son tour dans des conditions nouvelles, sur la distinction desquelles ne s'élève aucune divergence. Le Crétacé supérieur se divise ainsi naturellement en trois bran- ches : à quel point doit se placer la division des deux premières? Si l’on se rattache à ce que j'ai appelé ailleurs l'observation des phénomènes généraux, il est difficile de contester la place qui lui a été assignée par les auteurs qui ont approfondi la craie du S.-0. Indépendamment de la transformation des caractères minéralo- giques, on peut en quelque sorte saisir sur le fait les traces du mou- vement qui l’a provoquée : on en voit notamment un exemple dans les tranchées du chemin de fer de Périgueux à Agen, entre Belvès et le Got, à Larzac, où les calcaires blancs, gélifs, avec bancs plus so- lides et cordons de silex noirs, succèdent aux grès de Las Tuques. La. base de la tranchée de Larzac révèle, au début du Campanien, la présence de zones noduleuses, endurcies, chargées de glauconie et de taches ferrugineuses, indices manifestes des oscillations qui ont accompagné l'apparition du nouvel étage. L'étude des faunes vient-elle contrarier ces déductions ? Qu'il y ait entre le Santonien et le Campanien, au-dessus et au- dessous de la ligne de démarcation que je viens d'indiquer, un nombre considérable de gastropodes et de lamellibranches com- muns, c’est un fait incontestable que j'ai depuis longtemps signalé : je dois ajouter que, dans le S.-0., la grande majorité de cette faune, relativement déjà ancienne, passe dans le Danien qu’on ne songe cependant plus à fondre dans l'étage précédent : chaque jour de nouvelles découvertes accroissent le nombre de ces espèces tenaces dont on trouve les premiers représentants dès le Cénomanien, et qui, de là, se poursuivent jusqu'aux dépôts les plus récents de la craie : aussi est-il facile de tirer des listes de fossiles à peu près tout ce que l’on veut à l’appui du système que l’on adopte. Chacun est libre de _ considérer comme caractéristique telle ou telle espèce, tel ou tel genre ; mais, jusqu à ce que la totalité de la faune soit connue, et elle est loin de l’être, jusqu’à ce que des listes complètes aient été dressées, quel critérium justifiera cette préférence ? L'observation ne montre t-elle pas que telle espèce, spéciale sur un point à un étage, occupe sur un autre point un étage différent ? La communauté d’un plus ou moins grand nombre d’espèces à deux étages successifs ne saurait donc en légitimer la confusion : pour juger sainement, il faudrait pouvoir mettre en regard les deux faunes tout entières ; or, ces faunes sont loin d'être complètement connues; chaque jour 442 H. ARNAUD. = HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov. contribue à les enrichir et à en modifier par suite les relations. Dans l’état actuel, en ce qui touche les rapports du Santonien et du Campanien dans le S.-0., je me borne à constater : 1° Qu'abstraction faite de la persistance des phénomènes généraux dont l'importance ne saurait être contestée, les liens paléontolo- giques du Santonien offrent leur plus grande intimité avec le Conia- cien, non avec le Campanien : la constatation récente de la persis- tance de Wicraster brevis jusqu’au sommet du Santonien tend à les resserrer encore ; | 2° Qu’avec le Santonien à Wicraster brevis, expirent dans le S.-0., notamment : Ammonites texanus, Rœm. Botryopygus Nanclasi, Coq. A. Ribourianus, d'Orb. Pyrina ovulum, Ag. Car diaster tenuiporus, Cott. — Bourgeoisi, Cott. Faujasia Delaunayi, d'Orb. Hippurites dilatatus, Deir. Botryopygus Toucasi, d'Orb. — bioculatus, Lk., etc. Avec le Coniacien s'étaient éteints Aminonites petrocoriensis, Coq. — Margæ, Schl. 3° Que l’avènement du Campanien se signale dans le S.-0. par l'abondance de : Scaphites binodosus, Schl. Baculites anceps, Lk. qui s y associent à : Belemnitella quadrata, d'Orb. Heteroceras polyplocum, d'Orb. Amnmontites neubergicus, Schl. Ancyloceras pseudo-armatum, Sch]. étrangers à la période précédente. 4° Qu’au début de l'étage, apparaît le genre Schizaster qui jusqu'à ce jour, avait paru cantonné dans des couches plus récentes, et oc- cupe le Campanien avec : Micropsis petrocoriensis, Arn. Cyphosoma Sæmanni, Coq. Micraster glyphus, Schl. — girumnense, Des. Offaster pilula, Des. — inflatum, Arn. Cardiaster granulosus, Forbes. — Boopis, Arn. Holaster carentonensis, Gott. Terebratella santonensis, d'Orb. Salenia anthophora, Mull. Crania ignabergensis, Retz, etc. fossiles qu’on chercherait vainement dans le Santonien. Et de là je déduis avec les auteurs qui ont complètement étudié la craie du S.-0., la légitimité de la division correspondant à l’événe- UMA % * “+, Fe + 7 * +" K L ñ ë 1883. H. ARNAUD. —— HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 143 ment qui a introduit dans le bassin cette nouvelle faune, notamment les céphalopodes dont le rayonnement paraît offrir des données plus sûres que celles des autres genres. En résumé, les divers étages que je viens d’énumérer se classent sous trois modes de formation successifs, caractérisés chacun par un faciès particulier. 1° Faciès uniforme dans le temps et dans l'espace : ANGOUMIEN 2° Faciès ondoyant, variable à un même moment suivant les localités et sur un même point suivant l'âge : PROVENCIEN, CONIACIEN, SANTONIEN. Division du Provencien et du Coniacien par l’effet d’une révolution qui a modifié l’assiette des mers et la constitution des faunes sans interrompre les conditions de dépôt. 3° Faciès uniforme et homogène : CAMPANIEN J’ai indiqué antérieurement : 1° Que l’émersion du bassin de la Provence et son occupation par les eaux douces après le dépôt des bancs à O. acutirostris, étage de Fuveau de M. Matheron, correspondent au Campanien (1); 2° Que les modifications apportées aux conditions de dépôt entre PAngoumien et le Provencien, n'indiquent pas l'existence d’une la- cune entre les deux étages qui se sont immédiatement succédé (2). _ La même observation s'applique au changement de faciès survenu entre le Santonien et le Campanien. Quant aux faunes, il convient de rappeler : 1° Que les rudistes répandus en bancs puissants dans le Turonien du S.-0., s'arrêtent brusquement au sommet de l'étage, sous la seule exception de Sphærulites Coquandi que nous retrouvons dans le Santonien ; 2° Que la grande majorité de la faune des gastropodes et des la- mellibranches du Turonien franchit cette limite et passe dans le Sénonien avec quelques échinodermes connus dès l’Angoumien infé- rieur. Si du S.-0., on se transporte dans le midi et que l’on recherche, (1) Mém. Soc. Géol de Fr., 2e série, t. X, Mém., IV, p. 55. (2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. VI, p. 240. 4244 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov. en prenant le même point de départ, les phénomènes qui ont présidé à la formation des dépôts crétacés, on constate : 1° À la base : « Un dépôt puissant qui se distingue par son en- » semble SH indivisible qui lui donne l'aspect d’une véritable » assise (1) ; » 2° Au- es un ensemble de grès, de marnes et de jé mar- neux, inégalement et irrégulièrement distribués ; 3° Enfin des couches saumâtres. Cette succession de phénomènes généraux, assimilable à celle que nous avons constatée dans le S.-0., correspond-elle aux divisions que nous y avons indiquées ? L'opinion contraire cherche sa justification dans l'étude des faunes. J’ai exprimé ailleurs (2) mon sentiment sur la valeur absolue attri- buée aux faunes par quelques géologues et les considérations que j'ai émises à ce sujet ont trouvé leur confirmation dans les observa- tions des auteurs cités au début de cette note. Je ne prétends pas toutefois repousser par une simple fin de non- recevoir l'examen de la question soulevée : il est utile, pour l’exac- titude de la solution, qu’elle soit étudiée sous toutes ses faces. Pas de difficulté pour l’Angoumien, séricto sensu ; l'assimilation n’en est pas contestée. Au sommet de la masse qui le constitue dans le midi, et en regard de laquelle M. Toucas place le Provencien du S.-0., se trouve une zone distinguée, sous le nom de « calcaires à Ceratites Fourneli et à Cyphosoma Archiaci », classée dans les derniers travaux de l’auteur à la base du dénonicns La faune de cette zone est indiquée, Bull. Soc. Géol de Fr., 3° série, t. X, p. 158; il convient de la compléter par celle du premier Mé- moire (3° série, t. VIII, p. 45), où l’on voit figurer : O. eburnea, O. diluviana, Chemnitzia pailleteana, Periaster Verneuilli, etc. La faune tout entière des gastropodes et des lamellibranches se trouve dans le $.-0. à la base de l’Angoumien, sous la seule excep- tion peut-être de Janira quadricostata, car je ne puis rapporter avec certitude à cette espèce une forme qui apparaît dès le Ligérien. Les échinodermes occupent la même station : je n'ai jamais re- cueilli, dans le S.-0., ni Cyphosoma Archiaci, ni Periaster Verneuilli dans le Sénonien; Æhynch. petrocoriensis (Rh. latissima dans les premiers travaux de M. Toucas), commune à la base du Sénonien, descend (1) Toucas. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. X, p. 161. (2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. IX, p. 417 et suivantes ; t. VI, p. £34et suivantes. 1883. IH. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 145 dans le Turonien ; quant à Ammonites pelrocoriensis, qui dans le S.-O. est spécial au Sénonien, je ne puis lui reconnaître l’analogie signalée avec Ceratites Fourneli : elle s’en distinguera toujours par la profonde division de ses selles en deux branches, chacune trilobée, et par ses lobes aigus quinquéfides. Quant aux rudistes attribués aux couches précédentes (1), ils sont, dans le S.-0., communs à l’'Angoumien et à la base du Provencien. Si donc nous nous tenons sur le terrain de la comparaison des faunes, c’est dans le S.-0., avec l'Angoumien, que l’assimilation est possible, et c’est en effet au Turonien que M. Toucas avait primitive- ment rapporté les les calcaires à Ceratites Fournelr (2). S’il pouvait naître un doute sur l'exactitude de cette première _ attribution et sur la convenance de détacher ces calcaires des couches qui leur succèdent, ce doute serait résolu par les obser- vations de M. Toucas qui a constaté (3) la transgressivité des grès à Micraster sur les calcaires à Ceratites et la transformation de la cons- titution et de la faune au-dessus de cette limite : « À ce point, débute une série de grès et de calcaires marneux qui » se distinguent facilement des couches précédentes par leur nature » minéralogique aussi bien que par leur faune (4). » Il peut être intéressant de rechercher quelle est, dans le S.-O., la station connue jusqu’à ce jour des espèces indiquées à ce niveau su- périeur dans la craie du Midi : l’'énumération en est donnée ci- après (5) : FOSSILES COMMUNS STATION DANS LE S.-0. Céphalopodes communs aux deux zones distinguées par M. Toucas. Nautilus sublævigatus. Ligérien sup., Angoumien inf. et moyen. Ammonitles subtricarinatus. Coniacien moyen. — texanus. Santonien inférieur. Céphalopodes spéciaux à la zone à Micraster brevis. Ammonites Bourgeoïisi. Coniacien moyen. | Ceratites sp. . Inconnu. Céphalopodes spéciaux à la zone à /noc. digitatus. Ammonites Margz. Coniacien supérieur. — serrato-marginatus. Inconnu. — gollevillensis. du Ligérien sup. au Danien inclusivement. (1) Bull. Soc. Géol de Fr., 3 série, t. VIII, p. 45. (2) Bull. Soc. Géol. de Fr., æ série, t. VILLE, p. 60. (3) 1bid., p. 57. (4) Zbid., p. 60. (5) Tbid., t. X, p. 210 et suivantes, tableaux. XII. 10 146 H. ARNAUD, == HIPPURITES DILATATUS ET BIOGULATUS. 19 noye Echinodermes communs aux deux zones distinguées par M. Toucas. Echynocoris vulgaris. Campanien. Pyrina ovulum. | Santonien. Salenia Bourgeoisi. du Santonien au Danien inclusivement. Cidaris sceptrifera. de l’Angoumien inf. au Danien inclusivt. — subvesiculosa. du Provencien au Danien inclusivement. Échinodermes spéciaux à la zone à M. brevis. Micraster brevis. du Coniacien moyen au Santonien sup. Nucleolites oblongus. Danien. Echinobrissus minimus. du Coniacien au Danien inclusivement. Cidaris Jouannetti. Coniacien moyen et supérieur. — gibberula. Carentonien inférieur. Cyphosoma magnificum. du Santonien au Danien inclusivement. — Archiact. Angoumien inférieur et moyen. Orthopsis miliaris. du Carentonien au Danien inclusivement. Échinodermes spéciaux à la zone à /noc. digitatus. Micraster cortestudinarium. Santonien moyen. Cidaris pseudo-pistillum. du Coniacien inf. au Danien inclusivement. Manquent dans le S.-0, jusqu’à ce jour : Ammonites pailleteanus. Micraster gibbus. _ Haberfellneri. _ tercensis. Turrilites plicatus. Echinoconus conicus — acusticostatus. Hemiaster Desori. Hamites plicatilis. Cidaris clavigera. Holaster integer. — pseudo-sceptrifera. Micraster Heberti. — pistillum. — Matheroni. — hirudo. C’est au-dessus de cette faune, que M. Toucas place la coupure à l’aide de laquelle il attribue au Campanien les couches supérieures sous le nom de zone à Bélemnitelles et deuxième niveau à Hippu- rites. Soumettons cette faune au même examen que la précédente : Céphalopodes. ? Bélemnitelles. Nautilus Dekayi. du Coniacien au Danien inclusivement. Ammonites ribourianus. Santonien inférieur. — syrtalis. Santonien, Campanien. Rudistes. Hippurites bioculatus. Santonien. — dilatatatus, Santonien. — Toucasi. Provencien. — OTJANISANS Angoumien, Provencien. 1883. H. ABNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 147 — COPNUVACCINUM » Angoumien, Provencien. Radiolites acuticostatus, Danien. — excavatus. Provencien supérieur. — fissicostatus. du Santonien au Danien inclusivement. Sphærulites Toucasi. Provencien ; Danien moyen et sup. — Sæmanni. Danien moyen. — angeoides. Provencien. — Desmoulinsi. Angoumien, Provencien inférieur. — sinuatus. Provencien supérieur. — Coquandi. Prov. sup., Sant., Camp., Danien. — Boucheroni. Provencien. = — Hœninghaust, Santonien supérieur, Campanien, Danien. Echinodermes. Botryopygus Toucasi. Santonien inférieur. Hemiaster nasutulus (regulusanus). Prov.?, Santonien, Camp., Danien. Holectypus lævissimus (turonensis). Ang., Prov., Coniacien, Sant.. Camp., Dan. Salenia scutigera. Coniacien, Santonien, Campanien, Danien. — Bourgeoisi. id. id. Cidaris sceptrifera. Angoumien, Danien. — subvesiculosa. du Provencien au Danien inclusivement. = pseudo-hirudo. Inconnu. _ — pseudo-pistillum. Coniacien, Danien. Orthopsis miliaris. du Carentonien au Danien inclusivement. Cyphosoma microtuberculatum . Santonien. — corollare. Santonien. Si l’on compare entre elles ces deux faunes, abstraction faite des gastropodes et des lamellibranches, dont l’interminable longévité per- met les appréciations les plus opposées, et qu’on les rapproche de celles du S. 0., on est frappé de cette circonstance que la faune supérieure (Campanien de M. Toucas) présente dans son ensemble un faciès plus ancien que celle qui l’a précédée. Sur 16 espèces de rudistes, 10 appartiennent dans le S. ©., soit à Ml'Angoumien soit au Provencien, et sur dix, huit ne dépassent pas le “sommet du Provencien, respectant la limite tracée par d'Orbigny entre le Turonien et le Sénonien. Aussi ne puis-je, comme l’a fait M. Toucas (1), considérer cette faune comme constituée par des es- pèces caractéristiques du Campanien de l’Aquitaine : parmi les ru- distes, les céphalopodes et les échinodermes, aucun n’est spécial au Campanien. Il est au contraire remarquable qu’il n’en est pas un seul qui ne soit représenté dans ie Santonien : aussi est-il permis de se demander pourquoi cette faune du midi est plutôt campanienne que santonienne : pour établir entre le midi et le S. O. l’assimila- tion proposée, il a fallu prendre dans le Santonien du S. O., des termes (1) Bull. Soc. Géol, Fr, 3° série, t. X., p. 166. 148 H. ARNAUD. == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 now. de comparaison, et, à défaut de la vraie faune campanienne dont j'ai plus haut indiqué quelques représentants (céphalopodes et échinodermes), faire passer tout le Santonien dans le Campanien, c'est-a-dire supprimer en réalité le Santonien et laisser à la base du Sénonien, sous le faux nom du Santonien, le Coniacien tel qu'il a été décrit et limité par son auteur (4). J'ai parlé de céphalopodes : il me reste à présenter une observa- tion à ce sujet. Qu'entend-on universellement quand on parle des zones à Bélemnitelles de la craie du nord? Uniquement les zones à Bel. mucronata et à Bel. quadrata. Au-dessous, il y a certainement des céphalopodes, bélemnitelles pour les uns, Acéinocamax pour les autres : Bel. vera, Bel, westphalica… I n’est jamais venu à la pensée des auteurs de réunir les couches qui les recèlent aux zones à Bélem- nitelles. Si donc les bélemnitelles indiquées, mais non déterminées au tableau de M. Toucas, ne sont ni Ë. mucronata ni B. quadrata, si elles doivent être rapportées aux formes nommées Acéinocamax par les auteurs, on ne saurait, sans une fâcheuse confusion de mots, donner à ces couches le nom de zone à Bélemnitelles et perpétuer une assimilation dont la base fait défaut. L'établissement d’un Campanien marin dans le midi offre, il est vrai, l'avantage de lier, sans changement de nature, les divers mem- bres de la formation crétacée.*Mais, pour que cet avantage subsiste, il faut en fait que la persistance de l'occupation marine soit démon- trée. La faune énumérée le prouve-t-elle? Je ne puis l’admettre. Je crains que l'excès des lacunes proposées dans certains cas ait pro- voqué chez d'excellents esprits une réaction trop énergique, et en- traîne à un excès contraire. J’estime qu'il faut se tenir en garde contre toutes les exagérations. Existe-t-il une raison sérieuse d’ad- mettre dans le midi la possibilité d’une lacune marine? Trouve-t-on la trace d'un fait qui l’explique et la rende au moins vraisemblable ? Ce fait, il est palpable, manifeste : il est attesté par l'intervention des eaux douces et l'extension de leur empire. Leurs dépôts ne cou- vrent pas à ce moment l’universalité de la région méditerranéenne, je le veux bien; mais leur présence sur un point suffit pour attester l’é- mersion, le fait qui a donné naissance à l'interruption sédimentaire. Cette interruption ne saurait être contestée : la discussion peut por- ter sur sa date, sur son étendue, non sur son existence. Or, ainsique je l’ai dit ailleurs, aux lacs il a fallu des rivages, Quelles en sont les limites? A quels signes les reconnaître, si ce n’est à l'absence de dépôts marins peuplés d’une faune correspondant incontestablement à celles des autres régions? Si dans le S. 0. (où la concomitance de (1) Bull. Soc. Géol. Fr., 2° série, t, XIV, p. 84-88, 852. 2 -S'IRÈRR 1883. H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 149 l'avènement du Campanien avec l’émersion du midi est attestée par l’affaissement corrélatif du lit de la mer et par la nature de ses sédi- ments) on trouve, dans le Santonien, les éléments de la faune cor- respondante à celle du « deuxième niveau à Hippurites », pourquoi, dans le midi, attribuer cette zone à un niveau supérieur, c’est-à-dire au Campanien ? Il ne faut pas oublier que, longtemps avant l’ouver- ture des discussions engagées, c'est-à-dire sans parti pris sur les questions qui nous divisent, M. Matheron, qui a si complètement étudié le bassin de la Provence, a constaté, dans les dépôts d’eau douce de cette région, une succession de faunes en attestant la durée et a pu dès lors mettre légitimement en parallèle les couches infé- rieures, étage de Fuveau, avec le Campanien (1). Je maintiens donc avec une conviction absolue que le « deuxième niveau à hippurites » de M. Toucas (Hipp. bioculatus, H. dilatatus) ne saurait franchir la limite supérieure du Santonien (2); qu’il ne peut ni être placé sur l'horizon des véritables zones à Bélemnitelles, telles qu'elles sont unanimement admises, ni y être rattaché comme un membre inférieur. - Les couches qui constituent ce « deuxième niveau à Hippurites » | doivent-elles occuper exclusivement le Santonien? Une partie ne peut-elle descendre à un niveau inférieur ? Les observations que j'ai présentées ci-dessus sur la répartition des rudistes autorisent cette dernière supposition, qui pourrait être facilement corroborée par l’examen des gastropodes et des autres lamellibranches, si, ainsi que je l'ai dit, la longévité des espèces offrait une sécurité suffisante à l’appui des déductions que l’on en peut tirer. 5 À quels niveaux et dans quelles conditions ces rudistes se sont-ils | développés dans le $S. 0? Si l’on étudie, dans cette région, le début du Provencien, que con- slate-t-on ? A Saint-Girq, Dordogne, au-dessus des calcaires blancs à Sphæruli- tes salignacensis : 1° Un banc peu épais de calcaire cristallin jaunâtre avec Actéo- nelles. 20 Banc de calcaire marneux, bleu ou roux, avec grains oolithi- ques, renfermant une petite exogyre striée, voisine d’Z. caderensis. 30 Marne argileuse bleue, avec lignites et pyrites. (1) Ph. Matheron : Notice sur les reptiles fossiles de Fuveau. Paris, Savy, 1889. (2) J'entends du Santonien vrai, celui auquel son créateur a donné ce nom et qui est limité au sommet par les bancs à Ostrea acutirostris et Conoclypeus ovum. 150 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov, 4° Calcaire marneux semblable au n° 2. 5° Marne bleue semblable au n° 8. 6° Calcaire jaune, dur, arénacé, sans fossiles. 7° Argile bleuâtre sableuse. 8° Calcaire jaune passant à 9° Calcaire gris arénacé avec /ipp. cornuvaccinum, Sph. patera, Rad. angulosus. | : 10° Marne sableuse, grise, avec lignites et tarets. 41° Calcaire marneux blanc : Sphær. angeiodes, Sph. ponsianus, Sph. radiosus, Hippur. cornuvaccinum, Rad. angulosus, etc. _ 49° Calcaire jaune, sableux, ferrugineux avec ARad. cornupastoris, Hipp. cornuvaccinum, Sph. patera, etc. 13° Sable argileux avec lignites et pyrites. 14° Calcaire arénacé, jaune, en deux bancs, sans fossiles, passant supérieurement à des rognons empâtés de marne. 150 Calcaire marneux bleu avec veines d'argile noirâtre : Æipp. organisans, H. Toucasi, H. cornuvaccinum, H. nov. sp. (non #. Re- quient), Sph. angeiodes, Sph. Toucasi, Sph. Coquandi, Sph. sinuatus, Sph. Martini, Rad. angulosus, À. ercavatus, Plagioptychus Coquandi, Exogyra caderensis, Ostrea Tisnei, Arca Archiaci, Venus subplana, 4 Myoconcha supracretacea, etc. Cette assise forme le couronnement du Provencien. Avec elle, s’ar- rêtent les bancs à rudistes. Le Coniacien sans rudistes succède sans transition. À Sauveterre (Lot-et-Garonne), on observe entire l’Angoumien et le Coniacien, une successsion analogue, avec prédominance mar- quée de l'élément arénacé et substitution aux bancs à rudistes du Provencien supérieur d’un calcaire marneux, bleu, d’aspect juras- sique, exploité pour chaux hydraulique et ciment, sans trace de « rudistes. Sur les rives du Lot, près de Fumel, on retrouve à Saint-Vite et Bouhoume les grès et les marnes bleues ci-dessus signalés. Au Pech del Trel, le Provencien se sépare de l’Angoumien par l’interposition de sables argileux, glauconieux et ligniteux, avec Holectypus turonensis. | A Vézac, près de Sarlat, cette formation de lignites s’annonce déjà dans les bancs supérieurs angoumiens. Le Provencien y débute par des marnes verdâires avec une riche faune de gastropodes et de lamellibranches. En avançant à l’est, dans le Lot, près de Gourdon, dans la Dor- « dogne, à Carbex, à Montignac, les grès provenciens se développent graduellement ‘et finissent, sur certains points, par se substituer en- 1883. H,. ARNAUD, ==> HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 151 tièrement aux calcaires, mais le Provencien supérieur les couronne avec la faune de rudistes que j'ai indiquée. Que représente cette faune de rudistes? Je n’y ai point recueilli Hippurites bioculatus ni H. dilatatus. La forme que j'avais rapportée à cette dernière espèce, paraît appartenir à un type nouveau non dé- crit. Mais on y trouve /Zipp. organisans, Hipp. Toucasi, Hipp. cornu- vaccinum associés à Rad. angulosus, Sph. Coguandi, Sph. sinua- tus, etc. | Où se trouvent ces sphérulites dans le midi? Au-dessus ou au-des- sous des bancs à Wicraster brewis? La réponse est donnée : Bull, Sac, (réol., t. X, p. 166. Si les hippurites sont communes à l’Angoumien, Sph. Coquandh, Sph. sinuatus n’y ont jamais été indiqués. Ils en sont séparés par les bancs à Micraster brevis. Pourquoi, dans le classement des faunes, donnerait-on la prééminence au genre hippurite dont nous voyons les représentants (/7. cornuvaccinum, H. organisans, 1. Toucasi) pas- ser au midi, dans les couches attribuées au Sénonien, tandis que, dans le S.-0., ces espèces sont cantonnées dans le Turonien? A quel titre imposerait-on à ce genre ou à quelques-unes de ses es- pèces, une fixité de station refusée aux autres rudistes? N’est-il pas vrai que, dans le S.-0. notamment, certaines espèces, connues dès le Provencien, et disparues avec lui, sont ressuscitées dans le Dor- donien? Qu'il a donc fallu que, chassées par l'avènement du Séno- nien, elles trouvassent, en dehors du bassin, des conditions favora- bles à leur salut, et que, laissant ailleurs leurs dépouilles pendant ce temps intermédiaire, elles attendissent, pour y rentrer, le retour des conditions indissolublement liées à leur existence? Singulière coïncidence! c’est précisément le Sphær. sinuatus qui a servi à Reynès à désigner les couches dont le classement nous divise. Or ce rudiste, dans le S.-0., est situé au-dessous de M. brevis I et rien qu'au-dessous, tandis que, dans le midi, il est au-dessus de || Micraster brevis et rien qu’au-dessus. Dans le S.-0., ilest, au niveau | inférieur qu'il occupe, associé à la majeure partie de la faune qui | l'accompagne dans le midi. Que conclure de là, sinon cette alternative? Ou les bancs à Wicraster brevis se sont déposés dans le midi, pen- . dant que les rudistes provenciens se déposaient dans le S.-0. Ou ce Provencien du S.-0. n’a pas d’équivalent dans le midi, et le niveau correspondant y est représenté par une lacune, dont l'existence est nécessaire pour arriver à paralléliser les bancs à M. brevis dans les deux régions. On ne saurait en effet justement paralléliser avec l’Angoumien du 159 I, ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS, 49 now. midi, où ces sphérulites font défaut, cette faune de rudistes supé- rieure à l’Angomnien vrai du S.-0., le seul qu’il soit exact d'y assimiler. La faune des calcaires à Cératites indiquée par M. Toucas est, ainsi qu'il l'a démontré, essentiellement angoumienne, et c'est immédia- tement au-dessus de ces calcaires à Cératites, que débutent dans le midi les bancs à M. brevis. Si donc, entre ces bancs à M. brevis et les calcaires à Cératites, il n’existe pas de lacune, le M. brevwis du midi est contemporain du Provencien du S.-0. | Ces deux faunes ne se ressemblent pas dans les deux régions, je n'hésite pas à le reconnaître. A quelle cause en attribuer la diversité? A une différence de milieux contemporains? ou à une différence de date dans leur existence, entraînant alors nécessairement la preuve d’une lacune correspondant au Provencien du S.-0.? Il y a bien, entre les calcaires à Cératites du midi, et les bancs à M. brevis, une discordance de stratification signalée par M. Tou- cas (1). Mais toute discordance de stratification, si elle indique un changement dans le régime des mers, n’entraîne pas nécessairement la preuve d’une émersion, d’une lacune entre deux dépôts qui peu- vent s'être immédiatement succédé. Le bassin du S.-0. en fournit des exemples frappants. J’admets, dans le midi, la lacune correspon- dant au Gampanien marin, parce que j'en trouve la cause génératrice dans une émersion incontestable, et que ce phénomène vient confir- mer les données paléontologiques. Mais je cherche vainement, entre les calcaires à Cératites et les bancs à M. brevis, la trace d’un phéno- mène analogue, expliquant l'absence de la faune provencienne et excluant l’idée de la persistance d’une occupation marine, dont les conditions seules se seraient modifiées : la lacune est possible, mais non démontrée. . Les phénomènes généraux la rendent-ils vraisemblable? Pour moi, la solution résulte du parallèle précédemment établi dans les deux régions : Concordance de la transformation au-dessus de l’Angoumien. Egalité de constitution pendant le Provencien, le Coniacien et le Santonien. Changement au-dessus de cette limite. Il est frappant de suivre, du nord au midi, la transformation, dans le S.-0., du Provencien qui accuse successivement des caractères d'autant plus semblables à ceux de la craie des Corbières et de la Provence, que la distance qui les sépare diminue davantage. (1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3me série, t. VIII, p. 57. 1883. H. ARNAUD, — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS, 153 Tout tend donc à démontrer l’unité de ces phénomènes généraux, agissant simultanément dans les deux bassins, se traduisant par des formations identiques et ne laissant subsister des différences que celles des conditions vitales subordonnées aux influences du climat, des courants, des communications et du niveau du lit des mers. Quelles sont donc les conséquences de l'admission de l’une ou de l’autre des hypothèses que j'ai indiquées ? S'il y a lacune : On doit admettre que le retour de l'occupation marine s’est pro- duit au moment du dépôt du Coniacien moyen du S.-0., première apparition de M. brevis. Conséquement, c’est avec le Santonien qu’il convient de paralléli- ser les bancs à rudistes et la faune citée au troisième tableau de M. Toucas. En faveur de cette hypothèse, milite l'absence de rudistes dans les bancs à #. brevis et'Inoc. digitatus, qui, par suite, appartiennent à un même système, et l’analogie de ce système avec celui du S.-0., où les rudistes sont rares et ne constituent qu’une exception dans le Coniacien. S'il n'existe pas de lacune : Les dépôts qui, dans le S.-0. et dans le midi, reposent sur l’An- goumien, sont nécessairement contemporains, et alors : Les bancs à Wicraster brevis se placent sur l'horizon du Provencien inférieur. Les deuxième et troisième niveaux à Hippurites (première colonne du tableau de M. Toucas (Bull. Soc. Géol., 3° série, t. VIIL, p. 82) correspondent aux bancs à rudistes du Provencien moyen et supé- rieur, Sph. sinuatus occupant, dans ce cas, le même niveau dans les deux régions. , A l’appui de cette hypothèse, se placent les considérations que j'ai précédemment exposées : Uniformité des phénomènes généraux; identité de leur ordre de succession. Gette uniformité des phénomènes généraux pendant le Provencien, le Coniacien et le Santonien, rend dans le midi, la distinction du Turonien et du Sénonien d'autant plus difficile, qu’on s’avance da- vantage vers l’est. Il faut alors, pour en constater les limites, une étude minutieuse et approfondie, Insuffisante, elle entraîne à des di- vergences que peut-être une observation plus attentive fera dispa- raître. C’est ainsi que certains fossiles paraissent, dans les deux ré- sions, occuper des niveaux différents : Codiopsis Arnaudi, Cott., par exemple, recueilli dans le Provencien inférieur à Angoulême et Monthiers (Charente), et dans le Provencien supérieur à Périgueux, 4154 H,. ARNAUD. == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov. paraît aux Martigues classé dans le Santonien (Pal, Fr. Terrains cré- lacés, t. VII, p. 787.) J'ai exposé les deux hypothèses sur l’une ou l’autre desquelles peut uniquement, suivant moi, se baser le parallélisme de la craie du midi, avec celle du S.-0. A côté de la plus séduisante peut-être, j'ai indiqué celle que je crois étayée des considérations les plus sé- rieuses : le lecteur choisira le système qu'il trouvera le mieux justifié. Pour moi, je ne puis en aucune façon souscrire à l’extraction du Santonien de son cadre naturel et à son implantation dans le Cam- panien. Je ne puis admetire la confusion des couches à Æippurites bioculatus, Hipp. dilatatus, avec les zones à Bélemnitelles. Pour mieux faire ressortir la comparaison, j’ai rapproché, dans le tableau ci- joint, l’application des deux hypothèses que j'ai discutées. J’ai em- prunté au premier mémoire de M. Toucas (1), la colonne relative à la craie du Beausset, dont les éléments détaillés se prêtent à une com- paraison suivie, que ne permettent pas les énonciations générales du second et du troisième mémoire (2), et j'y ai réuni tous les élé- … ments sérieux de parallélisme de faune que j'ai cru pouvoir y intro- duire, en les puisant dans les travaux de mon honorable confrère. J'en ai complété la partie supérieure par l’adjonction du Danien d’après les travaux de M. Matheron, et par l’addition aux couches à O. acutirostris, du genre Âemipneustes indiqué dans les derniers tra- vaux de M. Toucas. Je dois rappeler, à ce sujet, que, dans le Santonien supérieur du S.-0., grès du Bugue (Dordogne), niveau des O. acutirostris et Hipp. dilatatus, M. Hébert a découvert un Æemipneustes, fixant à la première apparition de ce genre une date bien plus ancienne que celle qui lui avait été assignée jusqu'ici. Les grosses hippurites, qui accompagnent cet échinoderme dans la Provence, sont avec un point de doute, attribuées par M. Toucasà Hipp. radiosus. Je n'’attacherais qu’une importance secondaire à l'exactitude de cette détermination hypothétique. M. Toucas nous à appris combien, dans le midi, la situation de certaines espèces dé- route les prévisions, à Bagnols par exemple, où les rudistes qu’on ne rencontre dans le S.-0. que dans le Danien, occupent le premier niveau à rudistes, c’est-à-dire l’Angoumien, conjointement avec les espèces spéciales à cette zone (3). Ce fait n’a d’ailleurs rien d’absolu-. | ment exceptionnel, car il est à remarquer qu’en général, de nom- (1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3 série,t. VIII, p. 82, (2) Bull. Soc. Géol. Fr.,3° série, t. X, p. 209. (3) Bull. Soc. Géol. Fr., 3° série, t. X, p. 165. 1883. H., ARNAUD, == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 155 breux représentants de cetie famille ont commencé à apparaître dans le midi, avant le moment où l’on peut constater leur présence dans le S.-0. ; observation qui tend à appuyer le classement possible d’une partie des bancs à App. dilatatus dans le Provencien. L'attribution à ©. acutirostris de l'huître de Beaufort (Saint-Front de Pradoux), déterminée comme 0. conirostris par Coquand, et in- diquée à ce point dans sa monographie, peut zoologiquement être exacte. Je n’ai ni à le reconnaître ni à le contester. Mais cette attri- bution possible n’autorise pas à supprimer les bancs à 0. acutirostris incontestable du Santonien supérieur, dont l’espèce se distingue de celle de Beaufort, non seulement par l’écart du niveau stratigra- phique, mais par des différences certaines de taille et de forme. Enfin, je place stratigraphiquement au niveau du Campanien infé- rieur, les couches saumâtres contemporaines du début de l’émersion de la Provence. Elles attestent la lutte entre les eaux douces et ma- rines et marquent incontestablement l’origine de l'étage supérieur. Elles ne pourraient être placées à la base du Danien que bar suite de l'admission d’une lacune produite par un retrait immédiat de la mer santonienne, et l’absence dans le midi de tout dépôt, marin ou lacusire, correspondant au Campanien. On s’expliquerait mal, dans cette hypothèse, le retour des eaux salées, uniquement pour la cons- titution d’une couche saumâtre destinée à céder aussitôt la place aux eaux douces. Il me paraît plus simple et plus conforme aux faits constatés de considérer ces couches saumâtres comme immédiate- ment consécutives au Santonien, Les observations rapportées dans le cours de cette note pourraient laisser supposer que j’admeis la nécessité d’une division prineipale entre l’'Angoumien et le Provencien qui, dans ce cas, devrait être rat- taché à l’étage sénonien. Telle n’est pas ma pensée. En indiquant la marche des phénomènes généraux dans le sud du bassin, je me suis préoccupé de la recherche des liens qui l’unissent aux formations correspondantes du midi. Mais je ne puis scinder l’ensemble de la M. craie du S.-0., ni perdre de vue la région septentrionale du bassin, M dans laquelle l’'Angoumien et le Provencien sont intimement liés, tant par leur faune que par la similitude de leurs caractères minéralogi- ques. Il me paraît done préférable de maintenir la division tracée par d'Orbigny au-dessus du Provencien et qui coïncide avec le mo- ment où out le bassin à été simultanément affecté par l'avènement du Sénonien. J'ai d’ailleurs indiqué précédemment les liens établis entre PAngoumien et la Craie supérieure par une faune commune de gas- tropodes et de lamellibranches descendant au-dessous du Provencien. Au résultat de mes dernières études, la division de premier ordre 156 H, ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov. à établir dans la craie du S.-0. se place entre le Carentonien et le Ligérien. C'est à ce moment que, malgré le passage d’un certain nombre de fossiles dans l'étage supérieur, une distinction profonde s'établit, attribuant à l'horizon inférieur des genres qui ne le fran- chissent pas, tels que : Caprina, Caprinella, Caprotina, Heterocaprina, C'haperia, etc., et, à l'horizon supérieur, les genres Æadioltes, Hippu- rites, Plagioptychus, etc., qu'on ne rencontre pas dans le premier niveau. Les recherches les plus récentes tendent d'ailleurs à attribuer au Carentonien du S.-0. une extension de limites que ne je lui avais pas antérieurement reconnue. La découverte par MM. Mouret et Dumas de la dalle de Manoric (1), la constatation que j'avais faite à la même époque d'empreintes de Caprinella triangularis à Simeyrols, retrouvées depuis par M. Mouret à Domme, à la base de la série crétacée, dé- montrent que la mer carentonienne a au moins effleuré au S.-E. les limites actuelles du bassin. Au-dessous de la division principale que je viens d'indiquer, se place, comme division de second ordre, celle que d’Orbigny a établie entre le Turonien et le Sénonien, c’est-à-dire entre le Provencien et le Coniacien. Si le nombre des espèces communes entre les deux termes qu’elle sépare s’est accru, on ne peut méconnaître que le fa- ciès du crétacé supérieur s’accentue d’une manière tranchée au- dessus de cette limite dont l'importance est attestée par la généralité des effets de la révolution avec laquelle elle coïncide. Les deux membres ainsi divisés présentent à leur tour des divisions de troisième ordre : Ligérien, Angoumien, Provencien pour le Turo- nien; Santonien, Campanien, Danien pour la Craie supérieure. La division du Santonien et du Campanien, telle qu’elle a été établie par M. Coquand, et que je l’ai indiquée dans le cours de cette note, a été récemment consacrée, dansles mêmes limites, par M. Cotteau (Æchi- nides du sud-ouest de la France, p. 191-192). Si l’on cherche, au-delà des régions étudiées dans cette note, la trace des transformations subies dans les mêmes limites verticales par les étages crétacés, on constate la progression suivante : Dans le nord de la France, le faciès calcaire ammonitique (craie à Ammonites peramplus, Micraster breviporus, etc.) persiste sans divi- sion tranchée jusqu’au milieu du Santonien (2). Dans la Sarthe et le Loir-et-Cher, ce double facies s'arrête à la base (1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3 série, t. VIII, p. 32. (2) Arnaud , De la division du Turonien et du Sénonien, tableau. CPE" ee d usée VOS ,] eng “g ‘mom de sûrie, t. XII, p. 160 ss “ddipg ‘anses sp cmd gg ‘ODA EJGOIPOY © EME) = | 213 | “pe mod SU) ISIN AMEN) mmanmbeg | dors vds + Wrdwo ancre) digg “trognemtag qe ‘ramamnwed -ydS | - “mur £re cop æmddig ‘ouv2 inG SAFO “rausluS K ‘Trourmosxs 1] œuyues FEPÉSY3A() “TRS pan “Jar ‘d SNS “ERP uen 647] ER LAS ZOuE 17400 AUTED ; OV mmtoydé ‘sorgens por | -1® 20 “ONE 2 ATEN) & d ON Yrerass Lymag “sn | nJom2qun) “PEU 70: sonrobend wo anyone some) | € 2e 2p A “200 SHNENE) D il | “212 ‘rmrnpge N17017 #DjOH ‘s LEZ LUI 2 toboqur 127 RJDULADIAY “LL : 9 O9 ‘XN9/Npou ‘XNOUIUU Q11E2IE) “node muunmbmog sn} XNaUALU S01189]E9 19 SON2]Q SAULETY “un 4 “enynbuoye Ui DOSONYT undopnasd sOpnasongNE £ sobvanvs «oydS ‘siuo/op HRURYY : SQ18 10 sosno[qus SOUJUJQ *“saunddiA % near I SSAEAUTE *9) ‘1D]] 0409 DOS oqdfg ‘S0MOL “4 ‘wnpnao vuuig DIPNO DUT ‘SSD Din duo “puonbog snjoMdüi6oyg ‘sninjsons 4 “y “poy “snpoiponb ‘+ F"YdS ‘#DONOZL “LoydS nAjOUDS “HE “PADIONDP °H ‘ TH: ‘supsiunbio ‘H ) ‘Daa/ragdaos ”: pnasd s140p17 1499 VU Sesnolqus SaUIUU Ja D ‘Dsopnnsaaqn : sapru so n2D S2]J01PD ‘s2pc “ydS ‘isuin “yds : H *SnD}P}:P “II 640 *f “wnur22vanu103 ardâjod ap 1e sasipns ap ed SSO} Qui ‘XNOUIOU JEU) Ouayds ‘monbuoz snygjonyoq -1ds pafiboxg : sors sauRadwg : SOSUÈ SaUJEUI 39 XNQUSEU AITEIE) anenbejd ua dupe snuconya -LODjuèg ‘DFOJNONS. any} fidopnasd suwpig : sae1dijod xnaiq “Ou 39 SSD EN) suo wuuos ue sn2jq “SUB SUITE “LOPRZ “puy “snyD7S02 poy “snyomus *S ‘rpuonb OYÉMUDE “YdS ‘EsDMOL Dau DPETQ “27020 AR ‘opyoa *F |‘asdood smoump 3aae 2 “Op ugd 5147504 XD2UIEU 2IrE2fe) rances D (87 0 l que « RITES SIARUG HSISVHOIR 20 BKSIKOMRONLS A1 4nS ÆSVE SANAVS 20 axSrIgTIVavA IGN NG A1vuS patadontanSociété Gtotor enbédoye) ‘ensodorm ssyrescag ‘ris ‘027307 pu "HN ‘0x2 rupnepéso p'uns | © spunddig “rnrnapnke MONEY “YydS ‘rune “vds ‘uoboanse -2æmyd6 : oryuom A1 2p sopmmdn DEA DE FU] ) XPSUTANLIO) QU ‘sou “Hpua SUIIE) “00pojut -?3e oure2jes ‘edWOo IE :H "10 ‘up "WUSIL Das) COPERET À 019 ‘D#0/j# ID} D NQAQ "uvÂopg “rougins pod y rusoenuob = J FISU2110304 700 #0 ‘Psou 5 |" de D1fbox jo “up ? : uinons % $ sue ‘M o “019 ‘#1} “s#n410d0xD} Z = Ll- Z é EN 12 1948 a no j9edtu09 on) 11 “suu0/0p “U 10f (1 SIULIID}UI 2 Li jenbun Lajspnuey ‘Dsopn2 = ) ‘unyusidopnosd "pin 7 pin ‘(sisu 1) TA o UF) ‘bang ou y K= Javu pie DOTE) 21189 4 ‘or “nn SLIDP “d A43]S$D1P4D 7 SOAqns SLADPIT) douogg ‘pyaDJ “engopsonss) “poy ‘rpupnbon sU220yj40S "di ‘snyoiopp ddiyg ‘orsods2a “y ‘9pnz Dyjouoyouñyy “tepanai sd) “swdoh} OÙ sJIUOUUY : SAARJUNIIES SquA ‘xna[0pou no XNQUIEU SOIIEOIES) “et na ‘HgMOL DEDMOL “‘rpurnbor S “UNnLDUIpn}S2)405 4 }S DA Ü) nNNEDU LMI ‘Dunsstsow -1ds “7 ‘osopnnssagns #10p15 ‘un -Jiubou vwosoydhs ‘wvjounx *L “FU2IDIUCD VINJDSQAIL *DIDITRIGP “4 ‘oupiuorusy}ou DAÂbOrg ‘sisuau On} ‘O ‘swuuo/oruobug “O ‘suoi/ "O ‘ssuauoquos *Q “vsprs0oqoud “O 24 “( : S0ensO p sauned no SU SOUsEU E JUES sed “xQIIS 294 xN2UIEU QUIEDIE) ,N ne ‘1 -1026m0g ”"S “njouobis niu20S “enuosngnbas) snpngnsou yet “euruauan) fai 235001 ‘iuna0 snadfpouc] ‘ryrnaudiu2 LPIRDIE my . Sues no 32A? ‘XDELIEM SMEIE DO SAUT ,N 9 FHULGQYA so jg “snavyD LHDEUYS “sloun s2yn20g “ins £ [SPOuLQ 5210ydD3S : XAIIS E 2NEN3IY 26 ouejq “eobjoempig aueye) “4 | PApDAË Dyj2puwz2g : 23y Z LS 1mmaueSs ‘oueiq 2AOED "do ÿ FA a É CE ; 2e ee £ 6 £3 €. ee = A : + = u In e cénplanmcren Terra \2 CIRE e] € | 4 CA Teillé,.…… In ta ge é iller , Térrain, hot f + { » v- x \ ivière,pi/lage La R a DE CLSS l &, SCT TSuS de md éta n,, Silurien Ne €eFTa1 N mr —. nt _ PS ; Ë M PC VITE, MTL... -2.-- La Tard 7 %.. 2 “ 2) F W # 4 ; i res { ‘ L 0] L Al 4 \ 4 *: {* \t (2 $ RE, L N d évon éla ée Cr / _Lieremersene CE EST TOUR US : PSN NÉ Es RAS LL EN 27 Me ES ES CAEN ES Re Et SES TE AT A eu ER Mes DE = pale ie et bel == raies Les es RE ME Te A een (Eee EE 2e LE Eee nt Des Po PES VS Sr RE ES nn de Nr ACTE SPECTRE ME ee EN ARRET ren) re PTT ES ER SO NS QUE PET Len En EE a LES ON je OSEO ES LE OT Se _ ME + S - Se jagrmmaenés--se--e CEE RES See SRE Ses se ECC Sa L a Des - À Ce . 2 - __ Tree = & dl : se = Ce Ch - ETES Cora AA CAS ES nee CE ES SE SENS NU SR & Be PE re EC ARE NN ET DES OT QU Ce sat FA - = rie ee = Se ° = -— ù ” nee ee RER ESS LATE CT D CSA Le Cole Lie S à EC on 23 2 ÉCART CS DES NE - LA PE _ ZT Dur de CES « = D CRE = “ os n = = / DES CE = Tr - LI L3 = = s Le Dre D] - EN ks" x ue M. SRE ES « \. Ÿ K à DS ù \ N « D \ à x \ 1 w \ w \ \ | MY * x on Va s ANDIIOJUT 28619 "NO UP TN Ü U Q Q Oo DC\. 0€ 02 09 CA QQ _ mue — - TN | Rochers de L. Fourrneaur des PR tn (ounotuafur-2410r) 97227 19 ‘stuoouy soud ‘ouguyna DLL 2AJU9 “NOT 25804 0} 2p auvunud wssrg np 2dn07 tag . ñ étal ? évonien, € » Nr J'éll n” d / 2 Ce M ue me h Ancenis. 4 Tor 2 Fr ’ + Ye ee \\ \ Ü F dév Terrain ae mue = ne 5 Fourneare. de l'Ecochere.. onien n 4 US : " A n “ : ES k È à È D 7 La PNR + > Terram silurien, étage CN st 207. CE hochens de Lierre-Meoudier caschiste. i M Tue se 8% te on 1883. SÉANCE. 179 10. La petite bande de schistes portant dans l’ancienne coupe ce numéro, ici supprimé, m'a paru n'avoir rien de constant et n'être qu'une dépendance du calcaire. 41. Grès à Tigillites, bande du nord, passant par la butte de l’Angellerie, Bé- lan, la Demptière. C’est la couche n°4, qui reparaïit au nord, après avoir formé, avec les schistes ondulés, le fond de la cuvette méridionale. Le soulèvement a été tel que le grès est maintenantrenversé, comme le calcaire. | 11 bis, C’est la couche de schistes siluriens n° 3, qui reparaït au nord, après avoir accompagné le grès dans toute la largeur de la cuvette méridionale, dont elle forme le fond. F. Faille très probable. 12. Grauwacke en général d’une couleur brunâtre ou grisatre. On n'y a pas trouvé de fossiles. Cette grauwacke correspond probablement au n° 8 et le repré- sente dans la cuvette septentrionale. 13. Psammite et schistes houillers, avec couches de poudingue quartzeux, d'euritine et de charbon, exploité actuellement aux mines de la Tardivière. Nom- breux fossiles végétaux : flore de la partie la plus élevée de l'étage houiller infé- rieur, 14. Grès argileux (grauwacke) d’une couleur vert pâle, tantôt compact, tantôt schisteux, sans fossiles. Il surmonte tous les dépôts de la cuvette septentrionale, dont il remplit le milieu. 5 15. C’est le niveau n° 13 qui reparaît avec les mêmes caractères et la même flore fossile, après avoir décrit une courbe sous le ne 14 replié. Puits et carrières à ciel ouvert au village de la Rivière. 16 à 19. Alternance de poudingue quartzeux et de poudingue de grauwacke, Ges couches paraissent, sous une autre forme, représenter le niveau n° 12. 20. Terrain silurien, étage supérieur. Schistes verts, rouges ou gris jaunâtre, avec bancs de phtanite à Graptolithes. Séance du 17 Décembre 1883. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. - Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré- sident proclame Membre de la Société : M. Ep. AnDRé, ingénieur civil à Beaune, présenté par MM. Locard et Fischer. Il annonce ensuite cinq présentations. Le Président annonce la mort de M. ARNAUD, avoué à Aix. 180 COTTEAU. == ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 17 déc. M. Cotteau fait la communication suivante : Note sur les Échinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud-Ouest de /a France, Par M. Cotteau. Je viens de publier dans les Annales de la Société des Sciences natu- relles de la Rochelle, un mémoire sur les Échinides jurassiques, cré- tacés, éocènes du Sud-Ouest de la France. En offrant ce volume à la Société, je crois devoir en présenter le résumé. J'ai mentionné deux cent vingt-sept espèces ; pour le plus grand nombre, je me suis borné à renvoyer aux descriptions et aux figures données dans la Paléontologie française ; je ne suis entré dans les dé- tails zoologiques, que lorsque j'ai rencontré des particularités inté- ressantes à noter ou des espèces nouvelles à décrire. J’ai indiqué avec soin le gisement des espèces, les localités où elles ont été re- CUEMES, les collections principales qui les renferment, et à la fin du travail, j’ai présenté des listes générales montrant la ee des espèces dans les différents terrains. J’insisterai surtout sur cette dernière partie de mon Mémoire. L’étage oxfordien n’est représenté que par une seule espèce qui lui est propre : Collyrites elliptica Lamarck, Des Moulins. Deux espèces ont été rencontrées dans l'étage corallien inférieur : Stomechinus perlatus (Desmarets), Desor. Pygaster umbrella, Agassiz. Trente-cinq espèces appartiennent au terrain corallien supérieur : Cidaris florigemma, Phillips. Diplocidaris miranda (Agassiz), Cot- — marginata, Goldfuss. teau. — Blumenbachi, Munster. — verrucosa, Gauthier. — constricta, Agassiz. Pseudosalenia aspera (Agassiz), Étal- — Beltremieuxi, Cotteau. lon. — Basseti, Cotteau. Pseudocidaris mammosa (Agassiz), de Rhabdocidaris Orbignyi (Agassiz), De- Loriol, SOr. — rupellensis (Gotteau), — nobilis (Munster), Desor. Gauthier. — trigonacantha (Agassiz). Hemicidaris intermedia (Fleming), — megalacantha (Agassiz), Forbes Desor. Hemicidaris Agassizi (Rœmer), Dames. — virgata, Gauthier. Hemipygus tuberculosus, Agassiz. 1883. COTTEAU. —= ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 181 Acrocidaris nobilis, Agassiz. — planissimum (Agassiz), Pseudodiadema aroviense (Thurmann), Desor, Desor. — rupellense, Gotteau. == florescens (Agassiz), de — Beltremieuxi, Gotteau. Loriol. Acropeltis æquituberculata, Agassiz. —_ pseudodiadema (La- Pe l.na sublævis, Agassiz. marck), Cotteau. Polyycyphus distinctus (Agassiz), Desor. — Orbignyt (Cotteau), Stomechinus Robineaui, Cotteau. | Desor. Pygaster umbrella, Agassiz, _— mamillanum (Ræœmer), — Gresslyi, Desor. Desor. Holectypus corallinus, d'Orbigny. Parmi les plus intéressantes de ces espèces, je citerai le Cidaris Blumenbachi, dont j’ai fait figurer un très bel exemplaire appartenant au Muséum Fleuriau, pourvu d’une grande partie de ses radioles et présentant parfaitement tous les caractères du type ; le Cidaris Bas- seti, espèce nouvelle, connue par un radiole très allongé, grèle, cylindrique, acuminé vers le sommet, garni sur toute la tige de côtes longitudinales peu nombreuses, espacées, fortement épineuses, que séparent des stries serrées, fines, délicates et granuleuses ; le Pseudocidaris mammosa que nous connaissons maintenant muni de ses radioles ; l’exemplaire figuré appartient à M. Basset, de la Ro- chelle, et ne laisse aucun doute sur l'identité des Pseudocidaris mam- mosa et ovifera. Sur les trente-cinq espèces recueillies dans l’étage corallien supé- rieur, une seule, Æhabdocidaris Orbignyi, se retrouve dans l'étage kimméridgien, qui renferme en outre huit espèces particulières : Pseudocidaris Thurmanni (Agassiz), Pseudodesorella Orbignyi (Cotteau), Étallon. Étallon. Hemicidaris Hoffmanni (Rœmer), Agas- Echinobrissus Brodiei, Wright, siz. — Perroni, Étallon. Pseudodiadema conforme (Agassiz), Pygurus jurensis, Marcou. Étallon. Dysaster granulosus (Goldfuss), Agassiz. La plus curieuse de ces espèces est sans contredit le Pseudodesorella Orbignyi, remarquable par sa forme plus large que longue, par sa face inférieure Étli Tate et son périprocte très rapproché du sommet. Ge type bizarre que j'ai signalé pour la première fois, en 1855, dans mes Études sur les Échinides fossiles de l Yonne, a été rencontré suc- cessivement à Andryes, à Merry-sur-Yonne (Yonne) et à Valfin (Jura), dans l'étage corallien inférieur; à Martin-sur-Armencon (Yonne), dans l'étage corallien supérieur ; plus tard à Stramberg, dans le ter- rain tithonique ; sa présence aux environs d'Angoulême vient étendre encore l'horizon stratigraphique et géographique de cette espèce. 182 L'étage cénomanien contient quarante-six espèces (1), TÉpArRERS dans vingt-six genres : Cidaris vesiculosa, Goldfuss. — cenomanensis, Cotteau. Rhaëbdocidaris Schlumbergeri, Cotteau. Peltastes acanthoïdes (Des Moulins), Agassiz. Salenia gibba, Agassiz. Pseudodiadema tenue (Agassiz), Desor. _ Michelini (Agassiz), De- sor. = ornatum (Goldfuss), De- sor. _ pseudo-ornatum , Cot- teau. —. variolare (Brongniart), Cotteau. — Guerangeri, Cotteau. — elegantulum, Cotteau. Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau. Cyphosoma cenomanense, Cotteau. — subcompressum, Cotteau. Goniopygus Menardi (Desmarets), Agas- siz. — major, Agassiz. Codiopsis doma (Desmarets), Agassiz. Cottaldia Benettiz (Kænig), Cotteau. Psammechinus Beltremieuxi, Cotteau. Pygaster truncatus, Agassiz. COTTEAU, —— ÉCHINIDES DU S.-0, DE LA FRANCE. Hemiaster cenomanensis, Cotteau. 17 déc. Ë Anorthopyqus orbicularis (Grateloup), « Cotteau. | — Michelini, Cotteau. Holectypus excisus (Desor), Cotteau. — cenomanensis, Gueranger. — crassus, Cotteau. Pyrina ovalis, d'Orbigny. — Des Moulinsi, d'Archiac. Caratomus faba, Agassiz. — rostratus, Agassiz. Pygaulus macropygus, Desor. — _ subæqualis, Agassize Nucleolites similis (d’Orbigny), Desor. | Catopygus carinatus (Goldfuss), Agassiz. — columbarius (Lamarck), Agassiz. Pyqurus lampas (de la Bêche), Desor. Archiacia sandalina, Agassiz. — _ gigantea, d'Orbigny. — santonensis, d'Orbigny. Claviaster Beltremieuxi, Cotteau. Holaster suborbicularis (Defrance), Agassiz. — nodulosus (Goldfuss), Agassiz. “ Epiaster distinctus (Agassiz), d'Orbigny. Linthia elata (Des Moulins), Cotteau. Les types intéressants abondent ; j'en citerai seulement quelques UDS : 2 Cidaris cenomanensis. — L'exemplaire que j'ai fait figurer offre unes monstruosité très digne de remarque; une des aires interambula- craires, beaucoup plus étroite que les autres, ne présente, à la face” supérieure, qu'une rangée de gros tubercules, se dédoublant seule-« ment aux approches du péristome ; près du sommet, l’aire interam- bulacraire se réduit à une bande étroite et granuleuse. En dehors de cette anomalie, le test s’est développé très régulièrement. Cet exemplaire fait partie de la collection de la Sorbonne. È _ Rhabdocidaris Schlumbergeri. — Espèce nouvelle, caractérisée par sa (1) À ces quarante-six espèces, il y a lieu d'ajouter le Pedinopsis Arnaud espèce fort rare recueillie à Piedmont par M. Arnaud, décrite et figurée dans nos Échinides nouveaux ou peu connus, 1° série, p. 224, pl. XXXII, et que par erreur je n’ai point citée dans mon travail. CR ET PPT CRD r ET LÀ ENT # j AS" 488: COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 183 | | petite faille, ses zones porifères onduleuses, à fleur de test, composées “de pores arrondis, serrés par un sillon, séparés par une ligne granu- “Jeuse transverse. C'est la première fois que le genre Ahabdocidaris | est signalé dans l'étage cénomanien. — Anorthopyqus orbicularis. — Cette espèce est commune dans les Ésrès de Piedmont et s'y rencontre souvent admirablement con- cervée. Un des exemplaires recueillis par M. Arnaud a son péri- «procte garni des petites plaques qui le fermaient; elles sont angu- Jeuses, inégales, finement granuleuses, irrégulièrement disposées ; c'est du côté du bord inférieur que l’ouverture anale est située. % Archiacia gigantea. — Cette belle espèce est encore très rare dans “les collections. Un des exemplaires recueillis à Fouras, et apparte- nant à la collection de l'École des Mines de Paris, se distingue par s24 forme plus allongée, par sa face antérieure tronquée plus vertica- ler ent, par son péristome un peu oblique, et par son périprocie plus largement développé. Malgré ces différences, cet échantillon ne Es pas paru devoir être séparé du type figuré par d'Orbigny. . Claviaster Beltremieuxi. — Les trois exemplaires de cette espèce ‘que nous avons pu étudier sont malheureusement incomplets, et > réduisent à la partie supérieure cylindrique et allongée en forme * de doigt. Chez un de nos échantillons, la base s’élargit obliquement et fait supposer que l'ensemble du test avait quelques rapports avec celui des Arcacia, tout en s'en éloignant d’une manière positive par li forme cylindrique et la longueur démesurée du sommet, par les tubercules épars et saillants dont il est recouvert, et surtout par la structure toute particulière des aires ambulacraires. Les Clariaster co) utus et Beltremieuri ne sont encore connus que par des frag- m nents. Ilest à désirer que la découverte d'un individu entier per- e de préciser les caractères de cette espèce étrange. ne les quarante-six espèces de Fétage cénomanien, neuf se re- rouvent dans l'étage turonien, principalement dans les couches ir eures (Ligérien) : is vesiculosa. Goniopyqus Menardi. odiadema tenue. Cotéaldia Bencitie. — variolare. Anorthopyqus Michelini. hopsis miliaris. Nucleolites similis. Z CEROIRARENSE — Une seule de ces neuf espèces, Oréhopsis miliaris, persiste au delà le de l'étage turonien et se montre encore dans l'étage sénonien infé- eur et supérieur, Restaient trente-huit espèces, en y comprenant le einopsis Arneudi, qu'on peut considérer comme caractéristique de l'étage cénomanien. ÿ 184. COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 17 déc. L'étage turonien qui se compose du Ligérien, de l’Angoumien, du Provencien et correspond en grande partie à la Craie moyenne de M. Arnaud, renferme quarante et une espèces : Cidaris vesiculosa, Goldfuss. — lLigeriensis, Cotteau. — subvesiculosa, d'Orbigny. — sceptrifera, Mantell. _ perlata, Sorignet., Pseudodiadema variolare (Brongniart), Cotteau. — tenue (Agassiz), Desor. Orthopsis granularis (Agassiz), Cotteau. — miliaris (d’Archiac), Cotteau. Cyphosoma cenomanense, Cotteau. Codiopsis Arnaudi, Cotteau. Cottaldia Benettiæ (Kænig), Cotteau. Anorthopygus Michelini, Cotteau. Holectypus serialis, Deshayes. Discoïdea infera, Desor. Nucleolites similis (d'Orbigny) , Desor. — parallelus, Agassiz. — Minor (Agassiz), Cotteau. Catopygus obtusus, Desor. Cassidulus ligeriensis, Cotteau. Epiaster crassissimus (Defrance), d'Or- . — Archiaci (Agassiz), Cotteau,. bigny. — Orbignyi, Cotteau. — meridanensis, Cotteau. _ perfectum, Agassiz. Micraster Michelini, Agassiz, = Delaunayi, Cotteau. — brevis, Desor. — Bourgeoisi, Cotteau. — breviporus, Agassiz. ® ?!:044 — Schlumbergeri, Cotteau. — laxoporus, d'Orbigny. —= carantonianum (Agassiz), Hemiaster Orbignyi, Desor. Desor. — Leymeriei, Desor. Goniopyqus Menardi (Desmarets), — nasutulus, Desor. Agassiz. Linthia conica (d'Orbigny), Cotteau. e marticensis, Cotteau. = — Arnaudi, Cotteau. Verneuilli (Desor), Peron et Gauthier. Presque toutes ces espèces étaient connues avant mon travail ; comme espèce nouvelle, je citerai seulement le Goniopyqus Arnaud, qui, par la forme subquandragulaire de son périprocte, muni de quatre petites impressions semicirculaires, ainsi que par la disposi- tion de ses tubercules ambulacraires, présente de grands rapports avec le Goniopyqus delphinensis, de l'étage aptien de l'Isère, tout en offrant cependant quelques différences qui ne permettent pas de confondre les deux espèces. Sur les quarante et une espèce qu’on rencontre dans l'étage iuro- nien, treize remontent dans l'étage sénonien inférieur : Holectypus serialis. Nucleolites parallelus. Cidaris subvesiculosa. — sceptrifera. — perlata. _ minor. Orthopsis miliaris. Micraster brevis. Cyphosoma Orbignyi. — laxoporus. — Delaunayi. Hemiaster nasutuluse — Burgoeoisi. Re Res RE unes 18383. COTTEAU. —— ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 185 Sur ces treize espèces, cinq persistent dans l'étage sénonien su- périeur : Cidaris subvesiculosa. — perlata. Orthopsis miliaris. Cyphosoma Orbignyi. Hemiaster nasutulus. Ces nombreux passages démontrent les rapports très étroits qui existent entre les divers étages de la Craie proprement dite. Quarante-trois espèces appartiennent à l'étage sénonien inférieur. qui comprend le Coniacien et le Santonien : Cidaris subvesiculosa, d'Orbignx. — sceptrifera, Mantell. — T° perlata, Sorignet. — Jouanetti, Des Moulins. — pseudopistillum, Cotteau. Salenia scutigera (Goldfuss), Gray. — Bourgeoisi, Cotteau. Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau. Cyphosoma regulare, Agassiz. Holectypus serialis, Deshayes. Pyrina ovulum, Agassiz. — insularis, Arnaud. Nucleolites parallelus, Agassiz. — minimus, Agassiz. — minor (Agassiz), Desor. Catopygus elongatus, Desor. _— Arnaudi, Cotteau. Botriopyqus Toucasi, d'Orbigny. _ Orbignyi, Cotteau. — Nanclasi, Coquand. — Delaunayi, Gotteau. — Arnaudi, Cotteau. _— Bourgeoisi, Cotteau. Clypeolampas ovum (Agassiz), Cotteau. _ microtuberculatum, Gotteau. Faujasia Delaunayi, d'Orbigny. — magnificum, Agassiz. Claviaster cornutus(Agassiz), d'Orbigny. _— raretuberculatum, Cotteau. Gardiaster ligeriensis, d'Orbigny. — Ameliæ, Cotteau. — tenuiporus, Cotteau. — cireinatum (Breyn), Agassiz. Micraster brevis, Desor. — remus, Cotteau. — laxoporus, d'Orbigny. — tenuistriatum, Gotteau. — cortestudinarium (Goldfuss), — engolismense, Arnaud. Agassiz. _ Cotteaui, Arnaud. Hemiaster nasutulus, Sorignet. Holectypus turonensis, Desor. — stella. - Le genre Cyphosoma, déjà très nombreux à l’époque précédente, est représenté par treize espèces dont deux, les C’yphosoma engohs- _mense et Cotteaui, précédemment décrites par M. Arnaud, n'avaient pas encore été figurées. La première, voisine du Cyph. girumnense, s'en éloigne par sa face supérieure plus épaisse et plus renflée, par ses tubercules moins nombreux, par sa zone miliaire granuleuse et non déprimée au sommet, par son péristome large et à fleur de test. La seconde espèce rappelle le Cyph. Arnaudi; elle en diffère par sa face supérieure moins conique, par ses pores plus fortement bigé- minés à la face supérieure, par ses tubercules ambulacraires et inter- ambulacraires plus nombreux, par le décroissement plus régulier de ses tubercules au-dessus de l’ambitus, Mentionnons également, 186 17 déc, dans cet étage, les PBofriopyqus Toucasi, Nanclasti et Arnaud; la pre- mière de ces espèces avait seule été décrite et figurée ; la seconde connue, avant notre travail, par une simple diagnose, se distingue du Botriopyqus Toucast par sa forme encore plus allongée, par ses aires ambulacraires plus étroites, par son périprocte situé un peu plus haut. Nous en avons donné des figures détaillées ainsi que du Botr. Arnaudi, qui en diffère certainement par sa forme moins longue, plus ovale, par sa face supérieure plus bombée, par sa face inférieure plus plane, par ses aires ambulacraires plus larges et plus courtes, par son floscelle moins apparent. Sur les quarante-trois espèces de l'étage sénonien inférieur, treize espèces avaient vécu dans l'étage turonien; cinq de ces treize es- pèces, auxquelles il faut en joindre seize Que montent dans l'é- tage sénonien supérieur : COTTEAU. —— ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE, Cidaris subvesiculosa. Cyphosoma remus. — perlata. — tenuistriatum. — Jouanetti. — Cotteaui. — pseudopistillum. Goniopygus royanus. Salenia scutigera. Holectypus turonensis. Orthopsis miliaris. Nucleolites minimus. Cyphosomaæ.Orbignyi. Catopygus elongatus. — regulare. Clypeolampas ovum. — microtuberculatum. Cardiaster tenuiporus, — magnificum. Hemiaster nasutulus. — Amelie. Restent quatorze espèces qui peuvent être considérées comme propres à l'étage sénonien inférieur. L’étage sénonien supérieur, comprenant le Campanien et le Dor- donien, termine la série crétacée et contient soixante- -quatorze es- pèces : Cyphosoma magnificum, Agassiz, Seemanni, Coquand. girumnense, Desor. Arnaudi, CGotteau. pulchellum, Colteau. Cidaris subvesiculosa, d'Orbigny. — perlata, Sorignet. — — Jouanetti, Des Moulins. — — pseudopistillum, Coiteau. == — Ramoneti, Cotteau. = Salenia scutigera (Goldfuss), Gray. — trigonata, Agassiz. — Bourgeoisi, Cotteau. — Bonissenti, Cotteau. Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau. Cyphosoma regulare, Agassiz. — Orbignyi, Cotteau. _ microtuberculatum, Gotteau. — Verneuilli, Cotteau. — Ameliæ, Gotteau. _ remus, Cotteau. —— tenuistriatum, Agassiz. — radiatum, Sorignet. re costulatum, Cotteau. _ Des Moulinsi, Cotteau. — Raulini, Cotteau. 1883. Gyphosoma Bonissenti, Cotteau. — minus, Arnaud. = Cotteaui, Arnaud. — propinquum, Arnaud. — inflatum, Arnaud. . Goniopygus royanus, d'Archiac. + Holectypus turonensis, Desor. Pyrina petrocoriensis, Des Moulins. — flava, Arnaud. Nucleolites minimus, Agassiz. _ oblongus (d'Orbigny), Desor. — analis (d'Orbigny), Desor. — Des;Moulinsi, Cotteau. — scrobiculatus, Goldfuss,. Catopygus elongatus, Desor. Stimatopygus galeatus, d'Orbigny. Echinanthus Heberti, Cotteau. Cassidulus lapiscancri, Lamarck, _ Arnaudi, Cotteau. Rhynchopygus Marmini (Des Moulins), COTTEAU. == ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 187 Clypeolampas orbicularis, Arnaud, Cot- teau. Faujasia apicalis (Desor), d'Orbigny. Faujasi (Desmoulins), d'Orhi- BNYe — longa, Arnaud. Echinocorys vulgaris, Breyn. — orbis, Arnaud. Holaster carentonensis, Cotteau. Cardiaster granulosus (Goldfuss), Forbes. _ tenuiporus, Cotteau. _ transversus, Cotteau, — Arnaudi, Cotteau. Offaster pillula (Lamarck), Desor. — Bourgeoisi (d'Orbigny), Desor. Hemipneustes striato-radiatus (Leske), Cotteau. GE Micraster laxoporus, d'Orbigny. —. glyphus, Schluter. d'Orbigny, — regularis, Arnaud. Clypeolampas Leskei (Goldfuss), Pomel. Hemiaster nasutulus, Sorignet. — ovum (Grateloup), Cot- — ligeriensis, d'Orbigny. ; teau. _ Des Moulinsi, d'Orbigny. — acutus (Des Moulins), — prunella, Desor. : Cotteau. — excavatus, Arnaud. _ conicus, Arnaud, Cotteau. Schizaster atavus, Arnaud. — perovalis, Arnaud,? Cot- teau. Je signalerai d’abord le grand développement du genre C'yphosoma, représenté par vingt et une espèces, dont quelques-unes, telles que les Cyphosoma microtuberculatum, magnificum, girumnense, Ameliæ, sont très abondantes. Parmi les Cyphosoma peu connus, je citerai les Cyph. minus, propinquum, et inflatum, décrits précédemment par M Arnaud, mais qui, comme les Cyph. engolismense et Cotteaut de l’é- tage sénonien inférieur, ne se trouvent pas dans la Paléontologie fran- corse et n'avaient pas encore été figurés. Associées à ces Cyphosoma, serencontrent un grand nombre d'espèces intéressantes, apparte- nant presque toutes à la riche collection de M. Arnaud. MJe me borneraï à en mentionner quelques-unes : le Cidaris pseudo- mu pistillum, dont on ne connaissait que les radioles assez abondants, à Royan, à Meschers, à Talmont, mais dont nous avons décrit le test, sans qu'un doute soit possible sur son identité, car il présente, adhérent à l’un de ses tubercules, un radiole parfaitement caracté- nisé; l'EZchinanthus Heberti, premier représentant d’une genre si abon- dant à l’époque éocène, espèce remarquable par sa face supérieure 188 COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. A7 déc. renflée, déclive sur les côtés, subcarénée en arrière, par ses aires ambulacraires grêles, étroites, allongées, par son périprocte élevé, aigu, s'ouvrant au sommet d’un sillon apparent; le Cassidulus Ar- naudi, qui offre au premier aspect la physionomie du Sfimatopygus, mais s’en distingue par son périprocte dépourvu de la fente supé- rieure caractéristique des Séimatopygus, et sera toujours reconnais- sable à sa taille relativement grande, à sa face supérieure oblique- ment déclive en avant et sur les côtés, renflée et évidée en arrière, à son périprocte arrondi, très étendu et s’ouvrant dans une large dé- pression ; l’£'chinocorys orbis, très jolie espèce, que sa taille constam- ment petite et sa forme générale rapprochent des individus jeunes de l’£chinocorys semiglobus, et notamment des exemplaires qu’on ren- contre dans la Craie du Danemark, mais qui s’en distingue par ses . pores ambulacraires placés à la partie inférieure des plaques, par sa granulation plus fine et plus écartée, par sa face inférieure plus bombée et plus déprimée autour du péristome ; l’Æolaster carento- nensis, espèce nouvelle, de forte dimension, qui présente plusieurs - rapports avec l’Æolaster integer, mais qui en diffère par sa forme plus élevée, plus conique, plus élargie au milieu et relativement . moins longue, par sa face inférieure plus bombée, par son sommet ambulacraire plus excentrique en arrière ; le Cardiaster tenuiporus, que la profondeur de son sillon antérieur gibbeux et renflé sur les bords, l’étroitesse excessive des zones porifères antérieures des aires ambulacraires paires, séparent nettement de ses congénères ; l’Ae- miaster nasutulus dont nous avons pu étudier un exemplaire, chez lequel le périprocte est fermé par de petites plaques anguleuses, iné- gales, groupées autour de l'ouverture anale ; ce précieux échantillon a été recueilli dans les falaises de Meschers, et fait partie de la collec- tion de M. de Loriol; le Schizaster atavus que la largeur et la profon- x deur du sillon antérieur, son sommet très excentrique en arrière, ses aires ambulacraires flexueuses, placent incontestablement dans le genre Schizaster, si rare encore à l’époque crétacée. Le terrain éocène développé seulement dans la localité de Saint- | | Palais, m'a offert vingt et une espèces. Je me suis borné à les signaler et à renvoyer au volume des Annales géologiques dans lequel elles seront prochainement décrites et figurées. 1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 189 M. Zeiller fait la communication suivante : Note sur les Fougères du terrain houïiller du Nord de la | France. Par M. R. Zeiïller. J'ai l'honneur d'offrir à la Société une Note sur les fructifications de quelques espèces de Fougères du terrain houiller (1). J’ai été assez heureux pour rencontrer, parmi un grand nombre d'empreintes provenant des houillères du Nord et du Pas-de-Calais,des frondes fertiles bien conservées dont les sporanges, transformés en charbon, montrent au miscroscope tous les traits extérieurs de leur organi- sation. J'ai pu reconnaître ainsi quelques types génériques nou- VeaUx, SaVOIr : Crossotheca. — Caractérisé par des sporanges coriaces, pendant ou s'étalant sous forme de frange au bord des segments fertiles ; ceux-ci de forme ovale et de dimensions très réduites, complètement diffé- rm des segments stériles. La seule espèce observée (Crossotheca Crepini Zeiller) appartient, par ses pennes stériles, au groupe des Sphénoptéridées. | Dactylotheca. — Sporanges coriaces, indépendants, effilés en pointe, appliqués sur le dos des nervures. Type : Pecopteris dentata Brongit. | Renaultia. — Sporanges coriaces, de forme ovale, indépendants, isolés ou groupés à l'extrémité des nervures. Type : Pecopteris chœæro- lohytloïdes Brongt. Myriotheca. — Sporanges coriaces, de forme ovale, réunis en très grand nombre sous les pinnules fertiles, comme ceux des Acros- ichées. Type : Myriotheca Desaillyi Zeïller. 1M (4) Extrait des Ann. des Sc. nat. 6° sér., Bot., t. XVI, p. 177 à 209; pl. IX à XI: Fructifications de Fougères du terrain houiller. — Peu de mois après la pu- pate de cette Note dans les Annales des Sciences naturelles, à paru à Vienne anäimportant travail de M. D. Stur : « Zur Morphologierund Systematik der Culm | und Carbonfarne ÿ, dans lequel l’auteur a également créé plusieurs genres nouveaux le Fougères houillères, fondés sur la connaissance des organes de fructification. «le dois signaler ici la concordance de quelques-uns de ces genres avec une partie les miens, savoir du genre Hapalopteris avec mon genre Renaultia, du genre accopteris avec mon genre Grand'Eurya, et du genre Sorotheca avec mon genre Zmossotheca; ces noms de M. Stur, plus récents que les miens, ne peuvent par ‘onséquent être conservés, non plus que ceux de Renaultia et de Grund'Eurya 1uil applique à des Pecopteris étudiés par M. Renault sur des échantillons silici- és On trouvera d’ailleurs plus de détails à ce sujet dans les Annales des Sciences raturelles, 6e série, Bot., t. XVII, p. 130. (Note ajoutée pendant l'impression.) 190 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU Non. 17 déc, Ces quatre genres paraissent, de même que les Calymmatotheca, Stur, dont j'ai pu examiner une espèce, rentrer dans la famille des Marattiacées. \ Un autre type, très singulier, auquel j’ai donné le nom de Grand’ Eurya, est caractérisé par de gros sporanges munis d'une bande élastique légèrement renflée, formée de plusieurs rangées de cel- lules, qui semble partir de leur point d'attache et les entourer com- plètement ; ces sporanges sont groupés, au nombre de 5 à 7, comme les côtes d’un melon, formant sous chaque pinnule fertile un sore unique, très volumineux, de forme à peu près sphérique. Les frondes fertiles de Grand’ E'urya que j'ai observées, m'ont paru pouvoir être, avec beaucoup de probabilité, rapportées au Sphenopteris coralloides M Guitb. D’après M. H. B. Geinitz, qui a bien voulu me faire part de ses remarques à ce sujet, elles appartiendraient plutôt au Pecopteris erosa Gutb. ; les frondes stériles de cette espèce ont en effet une grande ressemblance de forme avec les pennes fertiles que j'ai observées, mais il y a aussi des différences assez importantes dans les dimen- sions relatives et l'aspect du rachis, comme dans l'orientation et le mode d’attache des pinnules. En tout cas, le 2. erosa appartient par ses fructifications, telles que M. Geinitz a pu les étudier sur des échantillons de Zwickau, au genre Grand’'Eurya. Ce genre qui, à ce que je crois, comprend également le Spheno= pteris Essinghi Andræ, viendrait se placer dans la famille des Bo-M tryoptéridées, auprès des Z'ygopteris et des Botryopteris. Enfin j'ai observé quelques Fougères à sporanges annelés, qui ren- trent dans des familles actuellement vivantes : ainsi l’étude des fruc- tifications du genre Oligocarpia, représenté par l'O. Gutbieri Gæpp. et par le Sphenopteris formosa Gutb., m'a prouvé que ce genre avait positivement sa place parmi les Gleichéniées. "| Un autre Sphenopteris, le Sph. delicatula Sternb., (Spk. quadridac-« tylites Gutb.), m’a offert des fructifications ayant nettement le carac- tère de celles des Hyménophyllées. | J’ai en outre examiné des frondes fertiles de Diploiémema acutilo-« bum Sternb. (sp.), recueillies par M. L. Crépin, ingénieur aux mines de Bully-Grenay, à l’obligeance de qui je dois également de magni-Ml fiques frondes stériles de cette belle espèce; par leur aspect extérieur elles ressemblent à la fois aux Z/ymenophyllum et au genre Dicksontites créé par M. Sterzel pour le Pecopteris Pluckenetr Schloth. (sp); mais les sporanges eux-mêmes n'étant pas visibles, je n’ai pu fixer la place de cette curieuse Fougère, qui, par son mode de ramification, se rapproche des Zygodium et surtout de certains Mertensia. Malheureusement les quelques espèces sur lesquelles ont porté 1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 191 ces observations ne représentent encore qu'une bien petite fraction de la flore ptéridologique du bassin houiller de Valenciennes, et l’on reste dans l'incertitude sur la place que doivent occuper, dans la classification, le plus grand nombre des Fougères du terrain houiller moyen. J’ai pu, en effet, en constater près de 60 espèces différentes parmi les échantillons que l’Ecole nationale des Mines a reçus à di- verses reprises du Nord et du Pas-de-Calais, et dont la plus grande partie a été donnée par M. l'inspecteur général du Souich, qui a recueilli dans ce bassin une magnifique collection. Je ne crois pas inutile de donner ici la liste de ces espèces, dont plusieurs n’ont pas encore été signalées en France, SPHÉNOPTÉRIDÉES. Les Sphénoptéridées constituent un ensemble fort hétérogène, et la connaissance du mode de fructification de chaque espèce permet- tra seule de vérifier, si les groupes artificiels qu'on y a établis, ont quelque valeur. On peut toutefois réunir provisoirement certaines espèces dont les frondes stériles ont une assez grande analogie, par leurs pinnules divisées en lobes presque toujours arrondis, à limbe assez développé, parcouru par des nervures plusieurs fois dichotomes. Ce groupe, qu’on pourrait appeler groupe des Sphenopteris nevropte- roides ou groupe du Sph. obtusiloba, comprend : Sphenopteris obtusiloba Brongt. (Sph. trregularis Andræ.) — Espèce assez répandue dans tout le bassin, mais surtout dans la région la plus élevée. M. L. Crépin en a recueilli à la fosse n° 7 de Bully- Grenay un superbe échantillon, dont le rachis présente une largeur de 07,03 : il porte de part et d'autre des pennes primaires tripinnées, et se suit sur 0",53 de longueur, puis il se divise, sous un angle de «50°, en deux branches également garnies de pennes; mais celles-ci sont seulement bipinnées, les derniers segments étant, il est vrai, quinqué ou trilobés; ces divisions du rachis primaire mesurent, Pune 0%,015, l’autre 0",010 de largeur. M. Stur a observé un mode de division semblable du rachis chez quelques-uns des Sphenopteris qu'il à réunis dans son genre Calymmatotheca (1). Le mode de fruc- tification du Sp. obtusiloba n'étant pas connu, il est impossible de Savoir s’il rentre vraiment dans ce genre. Sph. nevropteroides. (Pecopteris neuropteroides Boulay). — Cette (1) Culm-Flora, pl. XXV à XXVIL. 1492 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 147 déc. espèce, distincte de la précédente par la forme, moins étranglée à la base, de ses pinnules et des lobes de celles-ci, ainsi que par l’absence, entre les nervures, des fines stries parallèles qui s’observent chez le Sph. obtusiloba, se rencontre dans les couches élevées du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, par exemple à Dourges, à Courrières, à Bully-Grenay, à Lens, à Marles, et surtout à Liévin où elle est abon- dante. Ses pinnules présentent quelquefois des sortes de petites pus- tules ponctiformes, faisant saillie à leur face supérieure, comme. celles que M. Lesquereux a figurées sur son Pseudopecopteris anceps (1), espèce peut-être identique à celle-ci; il me paraît probable qu’elles sont dues à la présence de quelque champignon parasite, Sph. Schillingsi Andræ. — Cette espèce, indiquée déjà à Vendin par M. l'abbé Boulay, se rencontre aussi à Nœux. Sph. polyphylla Lindl. et Huit. — Je ne puis rapporter qu'à cette espèce une Fougère de Lens et de Bully-Grenay, bien distincte par le segment terminal de chaque penne, plus grand que tous les au- tres. Elle n'avait encore été signalée qu’en Angleterre. Sph. trifoliolata Artis (sp.) — J’en ai observé des empreintes net- tement caractérisées et tout à fait conformes au lype d’Artis, dans les concessions de Vieux-Condé, d’Anzin, d’Aniche, de l’Escarpelle, de Courrières; le Muséum d'histoire naturelle en possède notamment, des mines d'Aniche, un magnifique échantillon. J’ai pu m’assurer, en suivant la variation de forme des pennes dans les différentes por- tions de la fronde, qu’il faut bien positivement rapporter au Sph, trifoliolata l'échantillon d’Anzin qu’Ad. Brongniart a figuré sous ce nom et que MM. Andræ (2) et Schimper (3) ont cru devoir attribuer plutôt au Sph. irreqularis. Sph. nummularia Gutb. — Cette espèce, à laquelle je réunirais le Sph. convexiloba Schimper, tel du moins que l’a compris et figuré M. l’abbé Boulay, paraît se trouver surtout dans les régions moyenne et supérieure du bassin, Je doute qu’elle appartienne au genre Dr- plotmema, malgré la bifurcation du rachis qu'indique l’une des figures de Gutbier, ceite bifurcation pouvant n'être qu’accidentelle, comme celle que j'ai signalée tout à l’heure sur un échantillon de Spa. obtusiloba. (1) Aélas tothe Coal-Flora of Pennsylvania, pl. XXX VIII, fig. 2. (2) Andræ, Vorweltl. Pflanz., p. 26. (3) Schimper, Traité de paléont. végét. 1, p.372, 374. 1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 193 En dehors du groupe, d'apparence assez homogène, auquel appar- tiennent ces six espèces, il serait assez difficile d’en former d’autres, les affinités qui peuvent exister entre certains des Sphenopteris que je vais avoir à énumérer étant généralement des plus incertaines ; je … m'abstiendrai en conséquence de tout groupement. Sph. Hœninghausi Brongt. — Abondante dans les couches infé- rieures et jusque dans les couches moyennes du bassin du Nord, cette espèce paraît manquer dans les couches supérieures. On en trouve fréquemment des fragments de rachis, reconnaissables aux écailles dont ils sont hérissés, et atteignant plusieurs centimètres de largeur. Sph. Laurent: Andræ. — Je ne l’ai rencontré jusqu'ici qu’à Vicoi- gne ; il n'avait encore été observé qu’à Eschweiler. Sph. mixta Schimper. — J'en ai trouvé à Courrières des échantil- lons absolument identiques aux figures données par M. Lesquereux dans le Geol. Survey of Illinois (1), mais non à celles du Coal-Flora (2) publiées sous le même nom et qui me paraissent appartenir à une autre espèce. Le Sph. mixta n'avait pas encore été signalé en dehors des États-Unis. Sph. (Renaultia) chærophylloides Brongt (sp.). — Je l’ai observé dans la zone supérieure, à Bully-Grenay, à Lens, à Liévin, à Dour- ges, etc. Sph. stipulata Gutb. — Cetté espèce me paraît, comme la précé- dente, particulière aux couches élevées du bassin du Pas-de-Calais; elle semble, du reste, peu commune. Sph. | (Hymenophyllites) delicatula Sternb. (Sph. quadridactylites Gutb.). — Se trouve dans la région moyenne et plus abondamment dans la région supérieure du bassin. Sph. (Hymenophyllites) Bronni Gutb. — Espèce voisine de la pré- | cédente ; j'en ai vu de Lens des échantillons bien caractérisés. (1) Vol. IX, pl. XXXIX, fig. 5, 6; vol. IV, pl. XV, fig. 7, 8. (2) Atlas to the Coal-Flora of Pennsylvania, pl. LIV. XIT, 13 194 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc. Sph. (Hymenophyllites ?) herbacea Boulay. — J'ai retrouvé cette es- pèce, découverte par M. l'abbé Boulay, à Lens, sur un grand nombre de points du bassin, aussi bien dans la région moyenne, à Aniche et à Anzin, que dans la région supérieure. M. Dernoncourt en a recueilli, à la fosse Thiers d’Anzin, un échantillon fructifñié qui, sans être tout à fait net, malheureusement, me paraît de nature à faire ranger le Sph. herbacea dans la famille des Hyménophyllées. Sph. trichomanoides. Brongt. — Il est possible que le type de l’espèce, qui provient d’Anzin, ne soit, comme l’a pensé M. l’abbé Boulay, qu'un fragment de penne de Sph. furcata; ce n’est donc qu'avec quelque doute que je lui rapporte des pennes d’une Fou- gère à consistance très délicate, d'aspect analogue à diverses Hymé- nophyllées vivantes, que j'ai observée à Bully-Grenay. Sph. (Oligocarpia) formosa Gutb. — Cette espèce n'est pas très rare dans les couches supérieures, notamment à Bully-Grenay, à Lens et à Liévin ; on la trouve presque toujours fructifiée. Sph. (Grand Eurya?) coralloides Gutb. — Répandu surtout dans la région supérieure du bassin; les échantillons fructifiés que je lui ai attribués, et que M. Geinitz rapporte au Pec. erosa, Gutb., viennent, les uns d’Aniche, les autres de Ferfay. Sph. (Grand'E'urya) E'ssinghi Andræ. — Je ne l’ai encore vu que des mines d’Aniche, mais en échantillons parfaitement nets. Décou- vert à Eschweiïler, il a été retrouvé déjà en Belgique par M. F. Crépin. Sph. (Crossotheca) Crepini Zeïller. — Je ne connais cette espèce que de Lens, de Liévin et de Bully-Grenay ; elle a été observée égale- ment, comme je l’ai dit, par M. F. Crépin dans les couches supé- rieures du terrain houiller de Mons, aux mines du Levant-du-Flénu. Sph. lanceolata Gutb. — Cette espèce, à laquelle je réunirais le Sph. acutiloba, Andræ, non Sternb., a été rencontrée en divers points de la région supérieure du bassin, de Dourges à Liévin. Sph. macilenta Lindl. et Hutt. — J’indiquerais pour celle-ci là même provenance que pour la précédente, si des échantillons de _ Meurchin, présentant des pennes qui me semblent lui appartenir, ne me faisaient penser qu’elle se montre déjà à un niveau plus bas. 1883. ZEILLER. = FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 195 Sph. spinosa Gœpp. — J'en ai vu des empreintes très nettes pro- venant de Liévin et de Bully-Grenay, c’est-à-dire de la région supé- rieure du bassin. Cette belle espèce n’a encore été signalée qu’à Sarrebrück, par M. Gæppert, et en Belgique par M. F. Crépin. Diplotmema acutilobum Sternb. (sp.) — Je lai observé de di- verses provenances, Courrières, Bully-Grenay, Liévin, mais pas en dehors de la zone supérieure, Dipl. furcatum Brongt. (sp.) — Assez répandue, sans être com- mune nulle part, cette espèce paraît se montrer sur une assez grande étendue en hauteur, depuis la région inférieure jusque dans la région | supérieure du bassin. Myriotheca Desaillyi Zeïller. — Je ne connais de cette espèce qu'un fragment fertile, recueilli à Liévin par M. Desailly, et tout juste suffisant pour fixer sa place dans les Sphénoptéridées. Calymmatotheca asteroides Lesq. (sp.) — L'École des Mines en pos- “ède de Dourges un échantillon bien net, mais qui ne présente mal- … heureusement aucun caractère de nature à faire préjuger quelle | peut être l’espèce, déjà connue à l’état stérile, dont il représente la |fructification. D’après M. Stur, le genre Calymmatotheca compren- L drait surtout des Sphénoptéridées, et c’est pour ce motif que je le signale ici à la suite de cette famille. NÉVROPTÉRIDÉES. 1 Nevropieris Scheuchzeri Hoffm. — Cette belle espèce, bien carac- |térisée par les longs poils dont sont garnies ses pinnules, se ren- «contre dans toute la zone supérieure, à Dourges, à Bully-Grenay, à Lens, à Liévin, etc. M. L. Crépin en a recueilli au-dessus de la veine Saint-Augustin, à la fosse n° 2 de Bully-Grenay, un magni- fique échantillon, dont le rachis, large de 0,010, est garni, entre les | pennes qu'il porte, de grandes pinnules arquées en faux, flanquées | à leur base, du côté supérieur, d’une petite pinnule ovale. Les pennes, simplement pinnées, portent de grandes pinnules sembla- | bles à celles qui garnissent le rachis principal, et dont la longueur | atteint 0,08. J'ai donné ailleurs (1) le détail de la synonymie, assez | compliquée, de cette espèce. PB: (1) Mém. dé là Soc. géol, du Nord, t. I. Notes sur la flore houillère des Asturies, | P: 6 à 10, 196 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc. Nevr, acuminata Schloth. (sp.) — Je n’en ai observé que quelques pennes, les unes de Vieux-Condé, les autres d’Anzin, recueillies par M. Dernoncourt. Nevr. gigantea Sternb. — Zone moyenne ou supérieure, à Aniche, l'Escarpelle, Courrières, Bully-Grenay, Nœux. Nevr. flexuosa Sternb. — Se rencontre sur un grand nombre de points du bassin, depuis Vicoigne et Vieux-Condé jusqu'à Bully- Grenay, Nœux, etc. Nevr. tenuifolia Schloth. (sp.) — Cette espèce, distincte de la suivante par la forme de ses pinnules, atténuées au sommet, ainsi que par ses nervures plus fines et un peu moins serrées, est répandue presque dans tout le bassin, mais semble cependant plus commune dans la région supérieure, à Dourges, à Courrières, à Liévin, à Bully- Grenay, à Nœux, à Marles, etc. On trouve très fréquemment sur ses pinnules le Spirorbis carbonarius, Daws. Nevr. heterophylla Brongt. — Se rencontre depuis les couches les plus basses jusque dans les plus élevées ; plus abondant toutefois, à ce qu'il semble, dans les zones inférieure et moyenne. J'ai pu en examiner de grandes plaques, et en en comparant les diverses por- tions aux échantillons types de Brongniart, je me suis convaincu que, … comme l’a déjà dit M. l’abbé Boulay (1), le N. Zoshi ne représente qu’une des formes du !. heterophylla, et ne peut même pas être re- gardé comme une variété. On trouverait facilement, du reste, sur la pl. LXXI de Brongniart, consacrée au !V. heterophylla, des pennes ou portions de pennes identiques à la fig. 4, pl. LXXII, qui représente le N. Loshi. Cette espèce, outre les variations de forme que subissent ses pinnules suivant la place qu’elles occupent sur une même fronde, ne laisse pas, du reste, d’être quelque peu polymorphe, et l'on en rencontre, à Bully-Grenay, par exemple, des formes qui, sans pou- voir être séparées de celles qu'on trouve dans les régions plus basses, à Carvin, Meurchin, ou Vieux-Condé, ont cependant des pinnules de forme un peu différente, rappelant à certains égards le V. Grangeri Brongt. M. L,. Crépin en a recueilli, à la fosse n° 4 de Bully-Grenay, une grande plaque dont le rachis, irrégulièrement ramifñé, atteint 003 et plus de largeur. D’autres portions de rachis ont jusqu’à 007 et 008 et portent de grands Cyclopteris sessiles. (1) Recherches de paléont. végét. dans le terrain houiller du Nord de la France, p. 21. | Î | | | ‘1883. ZEILLER. == FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 197 Nevr. rarinervis. Bunb. (N. attenuata Boulay, non Lindil. et Hutt.) — Très répandu dans toute la zone supérieure, à Dourges, Cour- rières, Lens, Liévin, Bully-Grenay, Marles, etc. On en trouve fré- quemment des empreintes dont le rachis porte à la fois des pennes feuillées et des Cyclopteris. Je me suis assuré, par l'examen de spéci- mens authentiques de Pensylvanie, que M. R. D. Lacoe a bien voulu m'envoyer pour l’École des Mines, de l’identité de cette espèce, dis- tincte du À. attenuata, Lindi. et Hutt. parce que, chez celui-ci, la pinnule terminale de chaque penne est toujours plus petite que toutes les autres, au lieu d’être plus grande comme chez le NV. rari- nervis et le N. heterophylla. … Dictyopteris sub-Brongniarti Gr. Eury. — Très abondant dans toute la:zone supérieure du bassin du Pas-de-Calais. J’ai pu constater, ‘en le comparant à des empreintes bien conservées de Dict. obliqua Bunb. de l’Amérique du Nord, que je dois à l’obligeance de MM. Les- quereux et Lacoe, qu’il différait décidément de cette espèce, dont j'avais un instant songé à le rapprocher en raison de l'identité d’un grand nombre des espèces qui leur sont associées à l'un et à l’autre (1). … Daict. Münsteri Eichw. (sp.) — Cette espèce, dont j'avais, il y a “quelques années, signalé la présence à Marles, se retrouve sur plu- sieurs autres points dans les couches supérieures du Pas-de-Calais, notamment à Lens, à Liévin et à Bully-Grenay, mais sans être com- -mune nulle part. Je ne serais pas surpris, d’après les variations de forme que j'ai observées sur des empreintes d'assez grandes dimer sions, qu'il fallût lui réunir le Dict. Hoffmanni, Rœumn. J'ai observé avec elle à Bully-Grenay des pinnules fructifiées dont la forme et la dimension indiquent une Névroptéridée, mais dont la mervation est malheureusement à peu près indiscernable. Elles sont -garnies de grandes capsules pendantes, ressemblant à celles des Cros- .sotheca et des Scolecopteris, et elles rappellent à tous égards, sauf “leur taille un peu plus petite, les pinnules fructifiées que j'ai décrites “comme appartenant au Dict. Schützei (2); je crois qu'elles doivent | être rapportées au Dict. Münsteri. ODONTOPTÉRIDÉES Odontopteris sphenopteroides Lesq. — Je n'ai observé encore cette (1) Notes sur la flore houillère des Asturies, p. 11. (2) Explic. de la Carte géol. de la France, t. IV, ® partie, p. 57. 198 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc{ belle espèce qu’à Liévin (fosse n° 1) et à Bully-Grenay (fosse n° 5, veine Saint-Alexis). Elle n’avait jusqu’à présent pas été signalée en dehors des États-Unis. Odont. obliqua (Pecopteris obliqua Brongt.). — Cette espèce, qui me paraît avoir sa place marquée dans le genre Odontopteris et à laquelle il faudrait peut-être réunir l’Odont. britannica Gutb., est répandue, sans être commune, dans la zone inférieure et dans la zone moyenne du bassin; il est rare d’en rencontrer des fragments de pennes de dimensions tant soit peu notables. Mariopteris nervosa Brongt (sp.) — Se rencontre partout, depuis les couches les plus basses jusque dans les plus élevées, mais peut- être avec plus d’abondance encore dans ces dernières. J’en ai re- cueilli à Marles un échantillon dont le rachis porte, les unes au dessus des autres, trois feuilles alternes, nettement distiques, toutes divisées en quatre pennes. Mar. muricata Schloth. (sp.) — Très voisine de la précédente, mais pourtant distincte, à ce que je crois, cette espèce me parait être moins répandue et ne pas s’élever aussi haut que le Mar. nervosa; elle semble du moins, à l’inverse de celle-ci, moins abondante dans la zone supérieure que dans la zone moyenne. Mar. latifolia Brongt. (sp.) — Je l’ai observé d’un grand nombre de provenances, aussi bien des couches inférieures, de Vieux-Condé, par exemple, que des couches élevées, comme celles de Lens et de Bully-Grenay; elle présente des variations assez notables, mais il me paraît impossible de distinguer spécifiquement les diverses formes sous lesquelles elle apparaît et qui se lient les unes aux autres par des passages insensibles. Je suis même porté à croire que le Mar. acuta Brongt. (sp.), que j'ai rencontré notamment à Lens et à Bully- Grenay, n’en est qu’une modification pouvant à peine prétendre au rang de variété. Le Pecopteris Loshi Brongt., me paraît également ne représenter qu’une des formes de cette espèce. ALÉTHOPTÉRIDÉES Alethopteris Grandini Brongt. (sp.) — Rare dans le bassin du Pas- de-Calais, où il ne se montre que dans les couches supérieures, à Dourges, à Lens, à Liévin, à Bully-Grenay. 1883. ZEILLER. -— FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 199 Aleth. Serli Brongt. (sp.) — Beaucoup plus abondante que la précédente, cette espèce se rencontre dans la zone moyenne et sur- tout dans la zone supérieure, d’Anzin jusqu'à l'extrémité occidentale du bassin. Si l'étiquetage de certains échantillons recueillis par M. L. Crépin est exact, elle aurait été trouvée également à Annœul- lin, c'est-à-dire à un niveau assez bas et dans lequel elle semble man- quer ailleurs. Aleth. lonchitica Schloth. (sp.) — Assez commune dans les régions inférieure et moyenne du bassin, depuis Vieux-Condé et Vicoigne | jusqu’à Aniche. Aleth. Mantelli Brongt. (sp.) — Plus rare que la précédente, cette espèce paraît cependant assez abondante sur quelques points, no- tamment à Meurchin et à Ferfay, dans le Pas-de-Calais. Aleth. gracillima Boulay. — M. l'abbé Boulay a signalé cette espèce à la fosse de Rœulx de la concession d'Anzin, et à l’Escarpelle;: je l'ai vue également de la fosse Casimir-Périer d’Anzin. Aleth. Davreuxi Brongt. (sp.) — Se rencontre dès la zone infé- Lrieure, à Vieux-Condé, par exemple, mais se montre surtout abon- …dante à un niveau plus élevé, dans les couches supérieures d’Anzin, à Douchy, et sur quelques points du Pas-de-Calais. Je n’ai, notam- ment, observé que cette espèce à Douchy, où M. l’abbé Boulay cite comme assez commun son Aleth. valida. Lonchopteris rugosa Brongt. — Dans les couches inférieures et L moyennes, à Meurchin, à Aniche, etc. Lonch. Bricei Brongt. (Z. Rœhli Andræ). — J'ai, dans l'£rpli- cation de la Carte géologique de la France (4), réuni cette espèce et la hk précédente, comme l'avaient fait beaucoup d'auteurs, mais l’exa- men attentif des figures de Brongniart m'a montré que les mailles de Pune et de l’autre semblaient n'avoir pas les mêmes dimensions, celles du Z. rugosa paraissant plus serrées, et celles du Z. Bricei plus lâches et moins nombreuses. L'examen des types conservés au Mu- sSéum m'a convaincu qu'en effet ces deux espèces étaient positive- ment distinctes, et que le Z. Rœhli Andræ n'était autre chose en réa- lité que le Z. Bricei Brongt. Cette espèce est assez abondante à Anzin, où Brongniart l'avait recueillie; je l'ai observée également (1) Tome IV, 2° partie, p. 79. , 200 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc. venant d’Auchy-au-Bois, et l'École des Mines en a reçu du Grand- Buisson, près de Mons, de magnifiques échantillons, qui dénotent des frondes de dimensions peu ordinaires : d’après la longueur de certains fragments de pennes encore attachés au rachis primaire, il est certain que la largeur de ces frondes devait atteindre 2 à 3 mè- tres, car les pennes primaires mesuraient au moins 4"50 de lon- gueur. Le Z. Bricei semble correspondre à un niveau un peu plus élevé que le Z. rugosa. Lonch. eschweileriana Andræ. — J’ai rencontré cette espèce à la fosse Chabaud-Latour de la concession de Vieux-Condé; elle n’avait été signalée encore qu’à Eschweiler. PÉCOPTÉRIDÉES Pecopteris (Asterotheca) abbreviata Brongt. — Très répandue dans la zone supérieure, ctete espèce, dont j'ai discuté ailleurs la syno- nymie (1), se présente fréquemment avec des fructifications bien conservées, dont la constitution montre qu’elle rentre dans le genre Asterotheca Presl, auquel appartiennent un grand nombre de Pecop- teris du terrain houiller supérieur. Pec. (Asterotheca) crenulataBrongt. — Le Pec. crenulata, créé par Brongniart sur une penne de FouSère de Geislautern, n'avait pas été retrouvé ailleurs, du moins avec certitude ; je me suis assuré, par l’exa- men du type, de l'identité des échantillons du bassin du Nord, dont j'ai recueilli un assez grand nombre dans les couches supérieures, À Dourges, Bully-Grenay, Marles, etc. Je dois à l’obligeance de M. L. Crépin des spécimens fructifiés de cette espèce, qui montrent net- tement leurs sores, formés de quatre ou cinq capsules coriaces sou- dées en synangium, identiques de tout point à ceux des Asterotheca Seulement ces groupes de capsules, au lieu d’être, comme dans la plupart des espèces de ce genre, voisins de la nervure médiane de chaque pinnule, sont presque marginaux, ce qui donne aux pennes fertiles un aspect tout à fait caractéristique. Les segments stériles M varient considérablement de forme et de dimensions, suivant la por- tion de la fronde à laquelle on a affaire, mais ils sont presque tou-… jours, sauf les plus petits, légèrement crénelés sur le bord. | Pecopteris integra Andræ (sp.) — Je n’ai vu cette espèce que de | Bully-Grenay, fosse n° 5, veine Sainte Barbe; les échantillons re- (1) Note sur la flore houillère des Asturies, p. 12 à 14. Det 14 RE: I 1883. ZEILLER. = FOUGÈRES DU TERRAIN HOULLER DU NORD. 201 cueillis dans cette veine par M. L. Crépin se rapportent si exactement, quoique un peu fragmentaires, aux figures publiées par Germar du Sphenopteris integra, ainsi qu'aux spécimens de Saint-Étienne donnés par M. Grand’ Eury à l'Ecole des Mines, que je ne puis avoir de doute sur l'identification : on trouve du reste dans la même veine l’An- nularia stellata Schloth. (sp.), de sorte qu’on ne peut s'étonner beau- coup d'y rencontrer aussi une Fougère de l'étage houiller supérieur. Pec (Dactylotheca) dentata Brongt. Cette espèce se montre, sans être très abondante, dans toute l'étendue du bassin, depuis les cou- Ches les plus basses jusqu'aux plus élevées : elle est assez poly- morphe, se présentant tantôt avec des pinnules bien développées, à sommet obtus, tantôt avec des pinnules presque triangulaires, rétré- cies et aiguës au sommet. Cette dernière forme correspond au Pec. plumosa Brongt, mais on trouve entre les deux types extrêmes tous les intermédiaires possibles, et je serais porté à rattacher encore à la même espèce le Pec. delicatula Brongt. Pec. pennæformis Brongt. — Je crois que, comme l'avait pré- sumé Brongniart, et comme l’a admis Schimper, cette espèce et le Pec, æquahs, Brongt, ne doivent pas être séparés. J’en ai observé des empreintes provenant de niveaux assez différents, depuis la région inférieure du bassin, où Brongniart l'avait signalée à Fresnes, jusqu’à la région moyenne et supérieure, à Auchy-au-Bois, à Nœux, à Bully- Grenay. M. L. Crépin en a recueilli dans cette dernière localité un certain nombre d'échantillons, bien caractérisés par leurs fortes ner- Vures et presque exactement identiques à certains spécimens de Pec. pennæformis provenant de Sarrebrück, qui se trouvent dans les col- lections du Muséum. L'un de ces échantillons, portant des pennes fructifiées, a été généreusement donné à l’École des Mines par M. Crépin : malheureusement les sores sont recouverts par les bords des pinnules, qui se replient sur eux, et il est impossible de voir comment ils étaient constitués ; chaque penne fertile porte à sa base trois ou quatre paires de pinnules stériles, au delà desquelles les pin- nüles sorifères, beaucoup plus courtes, simulent un long épi linéaire dont l'aspect rappelle un peu les pennes fertiles de Grand'Eurya ; cest, je crois, à cet échantillon que M. l'abbé Boulay à fait allusion en le désignant sous le nom d’Okigocarpia Gutbieri (1). Quant à la forme Pec, æqualis, dont le type vient d’Anzin, c’est d’Anzin auss (1) Recherches de paléont. végét. dans le terrain houiller du Nord de la France, p.24, 902 ZEILLER. =— FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD, 17 déc. que je l'ai vue le mieux caractérisée; mais l'existence de formes intermédiaires me porte à penser, comme je l’ai dit, qu'elle ne doit pas être distinguée spécifiquement du Pec. pennæformis. Pec. aspera Brongt. — Cette espèce n’a guère été signalée jus- qu’à présent que dans l'étage houiller inférieur, dans la Basse-Loire, à Berghaupten, à Berthelsdorf en Saxe, et à Ostrau en Moravie. Ce- pendant M. Lesquereux la mentionne, sans la figurer (1), à Morris, (Illinois), c’est-à-dire dans le vrai terrain houiller. En tout cas il m'est impossible, après examen des types de Brongniart, de ne pas lui rapporter positivement certaines pennes de Fougères provenant, soit de Vieux-Condé, soit d'Annœullin, et bien caractérisées par leur forme et leur nervation, ainsi que par les aspérités qui couvrent leurs rachis, Le Pec, aspera vient ainsi prendre place dans la catégorie, très peu nombreuse, des Fougères communes à l'étage inférieur et à l'étage moyen du terrain houiller. (enre APHLEBIA Aphlebia crispa Gutb. (sp.) — J'ai vu cette singulière forme vé- gétale de diverses provenances, en général de la zone supérieure ou de la zone moyenne, mais sans pouvoir affirmer son absence dans les niveaux inférieurs. L'École des Mines en possède notamment, de Nœux, deux grandes frondes bien conservées, dont on ne peut toutefois tirer aucun renseignement sur la place à leur attribuer. J’en ai observé, il y a quelques années, à Decazeville une fronde de grande taille, associée à un Pecopteris voisin du P. dentata, comme sielle avait été fixée sur le rachis primaire de celui-ci; j’en ai trouvé de même à Aniche des fragments appliqués sur une fronde de Pec. dentata. Il est fort possible, évidemment, qu’il n’y ait eu, dans ces échantillons, qu'une juxtaposition accidentelle de fragments de plantes diffé- rentes ; on peut cependant se demander, en présence de ces associa- tions, si les frondes d’Aphl. crispa ne représenteraient pas des pro-« | ductions de même nature que les folioles sessiles, irrégulièrement découpées (Fucoïdes filiciformis Gutb. — Schizopteris adnascens Lindl. et Hutt.), qui, chez le Pec. dentata et chez quelques autres espèces du même groupe, naissent sur le rachis à la base de chaque penne :il n’y aurait pas trop d'invraisemblance, en effet, à supposer que ces grandes feuilles, plus ou moins profondément découpées, hérissées de poils ou d’écailles, étaient attachées, comme pennes adventives, à la base ou sur la portion inférieure des pétioles du Pec. dentata, soit que ceux-ci partissent directement du sol, soit qu'ils fussent portés (1) Coal Flora of Pennsylvania, p. 242. En - 1883. ZEILLER, = FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 203 par des troncs arborescents. Ce n’est, bien entendu, qu'une hypo- thèse, mais il est peut-être utile de la signaler à l’attention de ceux qui ont l’occasion d’observer et de recueillir sur place des empreintes de végétaux houillers. TRONCS DE FOUGÈRES Les troncs de Fougères sont excessivement rares dans le terrain hoviller du Nord et du Pas-de-Calais; je n’y ai rencontré, non plus que M. l’abbé Boulay, aucune trace de Caulopteris, et il est permis de s’en étonner en présence de l’abondance des empreintes du Pec. (As- |“ rerotheca) abbreviata ; il est en effet à peu près démontré que c’est aux M Pec. (Asterotheca) cyathea, arborescens, et autres, que correspondent les diverses espèces de Caulopteris qu’on trouve avec tant de fré- quence dans l'étage houiller supérieur, et il était permis de penser “que les frondes des Asterotheca de l'étage houiller moyen avaient dû … Être également portées par des troncs arborescents de constitution analogue. J'ai vu, il est vrai, de Bully-Grenay, une empreinte qu’on peut regarder comme représentant un Pfychopteris très déformé, et les beaux échantillons recueillis à Commentry par M. Fayol éta- …blissent que les Piychopteris ne sont autre chose qu'une portion in- terne des Caulopteris, correspondant probablement à la gaïne de sclé- mrenchyme qui entourait le cylindre ligneux central. Cette empreinte est malheureusement trop peu précise pour qu'on puisse rien affir- mer, et il ne serait pas impossible qu’elle représentât simplement Mune très vieille écorce de Zepidodendron, bien qu’elle semble offrir sur quelques points des traces de la cicatrice vasculaire en V ren- versé, caractéristique des Cauloptéridées. Quoi qu'il en soit, il a été trouvé dans le bassin du Nord quelques mironcs de Fougères authentiques, mais du genre Megaphyton. M. l'abbé Boulay a signalé à Bully-Grenay le Meg. approximatum, Lindl. et Hutt. J'ai observé, pour ma part, deux autres espèces du même genre. Meyaphyton Souichi Zeïller. — Je ne le connais encore que de | la fosse du Chaufour, de la concession de Raismes. Meg. giganteum Goldenb. — Par la forme moins allongée de ses | cicatrices comme par leurs dimensions plus grandes, cette espèce me | paraît bien distincte de la précédente ; M. Dernoncourt en a recueilli, | également dans les travaux de la fosse du Chaufour, plusieurs‘beaux échantillons, dont l’un porte encore des fragments de pétioles adhé- rents aux cicatrices ; mais ces pétioles ne fournissent aucun indice 204 TORCAPEL. == URGONIEN DE LUSSAN. 17 déc. permettant de présumer quelles étaient les frondes portées par ces troncs. On peut se demander seulement, en tenant compte des associations qu'on a pu observer entre les diverses espèces connues de Megaphyton etles pennes de Fougères qu'on rencontre dans les mêmes couches, si les troncs de ce genre ne correspondraient pas aux Pecopteris du groupe du ?. dentata; mais ce n’est là qu’une simple conjecture. Il ressort de la liste que je viens de donner que les Sphénoptéri- dées tiennent la première place dans la flore houillère du Nord et du Pas-de-Calais au point de vue de la variété des formes spécifiques; quelques-unes de leurs espèces, comme le Sph. obtusiloba, sont en même temps très abondantes; mais il semble toutefois qu’au point de vue du nombre des individus les Sphenopteris ne devaient occuper qu'un rang secondaire; il est vrai que leurs frondes, plus délicates, plus finement découpées, ont dû être plus facilement détruites par la macération. En tout cas, parmi les empreintes, ce sont les Névrop- téridées et les Aléthoptéridées qui semblent de beaucoup les plus nombreuses. Les Pécoptéridées seraient presque effacées si le Peec. dentata ne se montrait avec une certaine fréquence dans tout le bas- sin, et le Pec. abbreviata plus abondant encore dans les couches supé- rieures, car les autres espèces ne figurent dans l’ensemble que pour une part peu importante. Enfin, parmi les Odontoptéridées, les Ma- riopteris, qui ne se rattachent à cette famille que par certains carac- ières de leur nervation et par la forme souvent bilobée de la pinnule basilaire de chaque penne, sont seuls un peu abondants ; l’un d'eux, le Mar. nervosa, peut être regardé, à raison de sa fréquence, comme l’une des espèces caractéristiques de cette flore. Quant aux Odontop- teris, on n’en trouve que quelques traces, et il faut aller jusqu’au ter- rain houiller supérieur pour les voir convenablement représentés. : Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Note sur l'Urgonien de Lussan (Gard), par M. A. Torcapel. Dans une nouvelle note dont je n’ai pu prendre connaissance que tout récemment (1), M. Carez renouvelle ses attaques contre ma clas- sification du Néocomien du Languedoc. Les explications que j'ai (i) L. Garez, Note sur l'Urgonien et le Néocomien de la vallée du Rhône. Buil Soc. Géol., 1883, p. 350, 1883. TORCAPEL. —= URGONIEN DE LUSSAN. 205 déjà données me paraissent suffisamment claires et précises, pour que je n’aie pas à revenir sur les points précédemment controversés; aussi me bornerai-je à présenter, dans cette nouvelle réponse, quel- ques observations sur les arguments nouveaux que M. Garez apporte à l'appui de sa manière de voir et notamment sur le niveau qu'il attribue aux couches marneuses de Lussan et de Saint-Remèze, infé- rieures au Calcaire à Chama, couches que j'ai placées dans l’Urgo- nien, et dans lesquelles notre confrère ne voit que du Néocomien inférieur. . Les raisons qu’il en donne sont d’abord, que ces couches ont été classées par E. Dumas dans son étage 3, dit Calcaire à Spatangoides. Mais, ainsi que je l'ai fait remarquer, cet habile géologue, à l'œuvre savante duquel je suis le premier à rendre hommage, a compris sous cette dénomination, non seulement les couches à Ammonites radiatus, mais aussi les calcaires à ROUES du Cruasien, et les marnes à Echinospatagus ricordeanus dont j'ai fait le Barutélien. Il en résulte que son étage 3 ne correspond nullement au Calcaire à Spatangues du bassin parisien. On n’est donc pas fondé à s'appuyer sur son autorité pour dire que toutes les couches de cet étage 3 sont du Néocomien inférieur. . Ayant constaté la complexité de cet étage 3 et ayant reconnu que les horizons supérieurs à l’Amm. radiatus forment dans le Gard et LI'Ardèche des zones continues et nettement distinctes, j'ai cru utile : de les définir d’une façon précise. Me suis-je trompé et ai-je fait, au contraire, ainsi que le prétend M. Carez, une œuvre nuisible aux progrès de la science ? Je laisse à ceux de nos confrères qui ont suivi cette discussion le soin d’en décider. M. Carez s'appuie, en second lieu, pour classer les marnes de L'Lussan et de Saint-Remèze dans le Néocomien inférieur, sur la faune qu’il y a reconnue et qui se compose de 10 espèces, savoir : Echinospatagus cordiformis, Breyn. (1), Collyrites subelongata, d'Orb., — _ ricordeanus, Cott., Crioceras Duvalii. Léveillé. (1) Cette espèce paraît très rare dans le Barutélien du Gard central (Lussan, les Augustines, Euzet, Nîmes, etc.), et ainsi que je l’ai dit dans ma dernière note, je n’en ai pas encore trouvé un seul exemplaire dans cette région, mais je l’ai au contraire trouvée en grand nombre, récemment, avec la variété Ech. amplus, Desor, dans le Barutélien de l’arrondissement du Vigan, à Sébenc près Sauve, où elle est associée à l'Ech. Collegnii, à peu près aussi abondante. Il suit de là et des recher- ches de M. Leenhardt, que l’Ech. cordiformis n’est nullement une espèce spéciale au Calcaire à Spatangues comme on l’a cru jusqu'ici, 206 TORCAPEL. == URGONIEN DE LUSSAN. 17 déc, trouvés sur le plateau de Saint-Remèze. Notre confrère a retrouvé les deux premières espèces à Lussan et en outre : Ammonites subfimbriatus, d'Orb., Ostrea Couloni, d'Orb., — cassida, d'Orb., Rhynchonella depressa, d'Orb., Nautilus neocomiensis, d'Orb., Terebratula Garteroniana, d'Orb. (1). Si je n'avais trouvé moi-même dans ces couches que les 40 espèces ci-dessus, je ne me hasarderais certes pas à fixer leur âge d’une façon aussi absolue que M. Carez, car, en raison des passages nom breux d'espèces que l’on constate entre les diverses zones néoco-" miennes, ce n’est que sur un ensemble faunique, qu’on peut se pro! noncer, et non d’après quelques espèces seulement. Dans tous les cas, en raison de la présence de l’Amm. cassida, du Crioceras Duval, de l’£chin. ricordeanus, j'hésiterais beaucoup à les ranger dans le Néocomien inférieur, d'autant plus qu’elles recouvrent des calcaires où M. Carez a trouvé Amm. angulicostatus et Amm. Deshayesi, fossiles qui appartiennent au Néocomien supérieur et à l’Aptien. Heureusement mes recherches me permettent d'ajouter à cette faune les espèces suivantes, que j'ai trouvées moi-même dans les marnes de Lussan, n° 6 de la coupe de M. Carez, et sous le village même de ce nom : Nautilus plicatus, Sow., Ostrea aquila, d'Orb. (0. Couloni, types Ammonites difficilis, d'Orb., n° ] et.3, Pet C:) _ rouyanus, d'Orb., Rhynchonella gibbsiana, Sow., Panopæa plicata, Sow., Pygaulus Desmoulini, Ag. Arca aptiensis, Pictet et Campiche, Ces espèces se retrouvent pour la plupart dans les mêmes marnes… n° 6 de Valerargues et de Colorgues rencontrées par la coupe de M. Carez. J’y ai trouvé en outre le Codechinus rotundus. Je pourrais allonger cette liste, en y ajoutant d’autres espèces que. renferment les mêmes couches, dans leur prolongement vers Seynes et Euzet, telles que ÂVautilus lallerianus, Ancyloceras matheronianus, Plicatula placunea, PI. radiola, E'chinobrissus Requieni, mais en voilà, je pense, assez pour faire voir que les couches marneuses de Lussan et de Saint-Remèze ne sauraient faire partie du Néocomien inférieur, et qu'elles contiennent, au contraire, à côté de formes de cet étage, (1) Je ne comprends pas dans cette liste l’Amm. asterianus, que M. Carez a trouvé dans des couches qui ne paraissent pas en continuité certaine avec les cou- ches n° 6 du plateau de Saint-Remèze. | X L ! 4 | | 1883. TORCAPEL. — URGONIEN DE LUSSAN. 907 et qui, pour la plupart, ne lui sont point spéciales (1), un nombre d'espèces du Néocomien supérieur et de l’Aptien, largement suffisant pour justifier la distinction que j'en ai faite et la position que je leur ai donnée dans l’Urgonien, position que leur assigne d’ailleurs la | stratigraphie, puisqu'elles sont comprises entre le calcaire à Chama a et le Cruasien, qui doit, ainsi que je l’ai montré, être rattaché à l’Urgo- | mien. Il y a donc concordance parfaite de la position stratigraphique et de la faune. Si M. Carez eût suivi ses couches n°* 5 et G vers l’ouest et le nord, il aurait trouvé qu'elles reposent sur les calcaires cruasiens à Ancy- loceras, à Amm. recticostatus, et autres Céphalopodes complètement étrangers au Néocomien inférieur. il aurait constaté que ceux-ci recouvrent à leur tour les calcaires marneux à Amm. radiatus, Amm. Cryptoceras. Amm. clypeiformis, etc. Il aurait trouvé sous ces derniers la zone puissante des marnes à Pelemnites latus, et enfin les couches de Berrias, Il se serait alors convaincu que sa coupe de Lussan ne donne qu'une idée très incomplète du Néocomien du Gard, puis- qu'elle n’entame que les deux zones les plus supérieures : le Don- £érien et le Barutélien, Il ne me reste que quelques mots à dire sur la coupe d’Orgon, que donne M. Carez, pour combattre les vues que j'ai exprimées sur la présence possible du Barutélien dans cette région. Je rappellerai | d'abord que c’est seulement d’une façon hypothétique et sous béné- | fice d’une vérification ultérieure, que j'ai présumé que cette zone | pourrait être représentée par le système de calcaires et de marnes | qui s'étend entre les calcaires crayeux à Chama d’Orgon, et les cal- Caires compacts, également à Chama, de Cavaillon, et qu'il pourrait ÿ avoir, sur ce point, deux niveaux différents de couches à Chama. | Siréellement ce système est le calcaire à Lychnus garumnien, comme | l’annonce M. Carez, il ne saurait, à coup sûr, représenter le Baru- | télien, mais la coupe donnée par mon contradicteur ne suffit nulle- ment pour trancher la question des deux niveaux de calcaire à Chama, ni pour montrer que le Barutélien n’existe pas dans la région. Ilest facile de dire que la butte de Cavaillon n’est que la réapparition, par faille, des calcaires d'Orgon, mais ce n’est là qu’une hypothèse, et il faudrait autre chose qu’une simple affirmation pour décider la question. Une étude plus complète de la stratigraphie de la contrée (1) Le Collyrites elongata, seul des 10 espèces citées par M. Carez, n’a pas encore été trouvé dans les étages supérieurs au calcaire à Spatangues ou Hauterivien. — La Terébratula carteroniana à été trouvée dans le Donzérien de Saint- Pons-de-la- Calm, par M. Pellet, agent voyer inspecteur du Gard, DER EC 208 SÉANCE. 7 janv. me paraîtrait nécessaire. Tant que cette étude n'aura pas été pro- duite, je m’en tiendrai, quant à moi, aux vues que j'ai exposées pré- cédemment, et que je n’ai pas émises à la légère. Quand je consi- dère la puissance et l’aspect rocheux que prend le Cruasien dans les environs de Nîmes et d’Aramon, par exemple, où il ressemble, à s’y méprendre, au calcaire à Chama, je me dis qu'il a dû se dé- poser dans des conditions très analogues à celles qui ont présidé au dépôt de ce calcaire, et que l’existence de véritables couches à Chama dans sa partie supérieure n’aurait rien que de très vraisemblable. M. L. Carez présente les observations suivantes : Je ne veux pas rouvrir encore une discussion qui a déjà trop duré et que je considère comme définitivement close. D’ailleurs, la note qui vient d’être présentée à la Société, ne fait connaître aucun fait nouveau, de sorte que je me borne à maintenir formellement mes conclusions antérieures. J’ose croire, en outre, que la coupe d’Orgon est suffisamment nette et démonstrative pour ne pas avoir besoin d’être revue. Séance du 7 Janvier 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési- dent proclame membres de la Société : MM. Sue wicz, pharmacien à Cette, présenté par MM. l'abbé Sou- lier et Fallot; DESsERCES, surnuméraire de l'enregistrement, 14, rue de l’Evé- ché à Angoulême, présenté par MM. Arnaud et Dubergé; PRIE, professeur au Lycée de Rennes, présenté par MM. Hé- bert et Munier-Chalmas ; | Wegzscu, élève de l'Ecole Normale supérieure, 45, rue d'Ulm à Paris, présenté par MM. Hébert et Munier-Chalmas ; ZuRcRER, ingénieur des ponts et chaussées, à Toulon, pré- senté par MM. l’abbé Michalet et Bertrand: Il annonce ensuite une présentation. | DSnoine del. Mote De Mb zmone, Emp.B ecquet fr. Paris. SAS ere, ce JUIN TANT (Séance Ou 3 ODec. 85.) Maubert th. POP UE ET ER LEE F 1883. SÉANCE. 209 Le Président annonce la mort de M. Innocenzo RATTI. On procède au vote et au dépouillement du scrutin de la province pour l'élection du Président. M. Parran, ayant obtenu 98 voix, sur 165 votants, est proclamé président. La Société nomme ensuite successivement : Vice-Présidents : MM. PoTiER, PERON, CAREZ, MALLARD. Secrétaire pour l'Étranger : M. DAGINCOURT. Vice-secrétaire : M. De MARGERIE. Membres du Conseil : MM. DELAIRE, BERTRAND, CHAPER. Par suite de ces nominations, le bureau et le Conseil sont com- posés pour l’année 1884, de la manière suivante : Président : M. PARRAN Vice- Présidents : MM. Porrer. MM. Carez. PERON. MALLARD. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. E. Fazror. DE MARGERIE, MM. Montuiers, pour la France. DAGINcourT, pour l'Etranger. Trésorier : Archiviste : M. Biocac. | M. FEerraND DE Missor. Membres du Conseil : MM. Fiscuer. MM. de CHANCOURTOIS. HÉBERT. SAUVAGE, SCHLUMBERGER MoREaAu. DouviLLé. DELAIRE. ZEILLER. BERTRAND. GAUDRY. CHAPER. Dans sa séance du 17 décembre 1883, le Conseil a fixé de la ma- nière suivante la composition des commissions pour l’année 1884 : 1° Commission du Bulletin : MM. Sauvage, Gaudry, Bertrand, Schlumberger, L. Carez. 2° Commission des Mémoires : MM. Vélain, Mallard, Douvillé. 3° Commission de Comptabilité : MM. Jannettaz, Parran, Ferrand de Missol. 4° Commission des Archives : MM. Moreau, Bioche, Schlumberger. XIL. 14 210 SÉANCE. 14 janv. Séance du 14 Janvier 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. = M. Parran remercie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait en le nommant président pour l’année 1884. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Présis dent proclame membre de la Société : é M. EuvGÈène RisLer, directeur de l’Institut agronomique, présenté par MM. Fischer et Schlumberger. Il annonce ensuite une présentation. =" M. Paul Marès présente la thèse de M. A. Pomel sur la Classi fication méthodique et Genera des Échinides vivants, et fossiles. #4 Fe M. Cossmann fait la communication suivante : J'ai l'honneur de déposer sur le bureau, au nom de M. von Klips- tein, professeur à l'Université de Giessen, trois fascicules faisant suite au premier volume de son ouvrage intitulé : Contributions, à l'étude géologique et topographique des Alpes orien-, tales. Cette première partie, publiée en 1843 et renfermant 21 planche} de coupes géologiques et de fossiles, a été analysée par Élie de Beau mont, et a donné lieu, dans la séance du 18 juin 1855, au dépôt. d'une note de M. Kæchlin-Schlumberger (PBull., 2 sér., t. XIE p. 1055), tendant à prouver qu’un certain nombre des espèces créées. par Münster et par M. de Klipstein pourraient être SUPPrinés comme faisant double emploi. Dr Les fascicules que M. de Klipsiein m’a chargé de remettre NN. Société n’ajoutent aucun fossile nouveau à cette liste que M. Kæchlin= Schlumberger trouvait déjà beaucoup trop longue. Ils résument seus lement les notes et les observations recueillies par l’auteur pen= dant les excursions plus récentes qu’il a faites dans le Tyrol, dans l’ordre des localités qu'il a successivement visitées. + Cette étude consciencieuse contient donc des matériaux réciei pour ceux qui s’occuperont ultérieurement de dresser la carte géo- logique de cette région d'un accès difficile. | A884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 911 M. Jannettaz fait la communication suivante : Mémorre sur les clivages des roches (schistosité, longrain), et sur leur reproduction, par M. Éd. Jannettaz. PREMIÈRE PARTIE | \ “ra | HISTORIQUE Déjà, en 1813, sir James Hall avait publié des expériences nom- breuses sur le plissement que des refoulements latéraux impriment “aux matières molles et flexibles telles que des morceaux d’étoffe (1). Sedgwick est le premier observateur qui ait distingué les uns des autres les plans de séparation qui sillonnent les roches dans des directions souvent régulières (2). Il a reconnu que les fentes visibles qu'on appelle Joints et qui divisent des masses considérables, telles que les granites du mont Perdu, en blocs à formes de prismes rhom- …hoidaux, n'existent que là où on les voit, et qu’on ne peut les con- fondre avec cette fissilité des schistes qui conserve généralement, par exemple, dans la partie nord du pays de Galles, une direction constante sur de grandes étendues, à travers des bancs de composi- | tion minéralogique très différente et sans cesse ployés ou même «contournés, quelquefois de la facon la plus bizarre. La figure 1 est la copie d’un des nombreux exemples que Sedgwick a publiés dans son mémoire cité plus haut. «|. . | | | | F Les lignes épaisses y représentent les bancs, et les lignes minces la direction toujours la même de la fissilité. Près du milieu de la Coupe on remarque un plan de flexion des bancs. Sur l’axe anticlinal (1) Transactions of the Royal Soc. of Edinburgh, VII, 1813. (2) Transactions of the Géol. Soc. of London, second series, vol, III, 1829. se trouve un grès quarizeux dur, flanqué à droite et à gauche de schistes cristallins. La fissilité ou clivage de la roche garde partout la même direction, en plongeant presque au nord-ouest. Comme la fissilité ou clivage, les joints gardent leur direction en passant du granite aux schistes. En 4843, John Phillips a vérifié la jus- tesse des observations de Sedgwick ; il a, en outre, signalé la défor- mation des coquilles minces et des trilobites que renferment les schistes ; la déformation semble y résulter, disait-il, d'un mouvement d’étirage des particules de la roche le long du plan de fissilité. La figure 2 montre une Ammonite ainsi déprimée. Elle nous a été communiquée par notre collègue M. Pellat, qui l'a recueillie dans les calcaires schisteux liasiques sur les rives du Bréda à Allevard (Isère). (Partie inférieure du Lias moyen.) Le plan, suivant lequel a eu lieu la compression de ce fossile, est parallèle à celui du clivage général de ces schistes. Poursuivant ces observations commencées avec tant de bonheur, Sharpe est arrivé à conclure que « les formes tordues actuelles des coquilles au milieu de plusieurs roches schisteuses, en Angleterre », peuvent s'expliquer par la supposition que ces roches avaient subi une compression perpendiculaire à la direction plane du clivage, et une expansion correspondante suivant le sens de plongement dans ce plan. En 1853, serrant de plus près cette question, Sorby a remarqué, « comme Sharpe, l'allongement opéré suivant la ligne de plongement du clivage, dont la direction générale est perpendiculaire à celle qu'à dù suivre la pression; il vit de plus que, dans certains schistes où le mica se montre en nombreuses lamelles cristallines, ces lamelles sont presque toujours disposées suivant le plan de clivage; il fit alors une expérience devenue célèbre : il comprima un mélange d'oligiste et de terre à pipe molle, et la structure schisteuse s’y manifesta, en 4 1 1 242 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.… 1884. * E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 9213 même temps que les lamelles d’oligiste s’y étendaient le long des feuillets. Plus tard, John Tyndall communiqua la structure de Pardoise à des matières qu’il soumettait à la fois à l’action de la pres- sion et à celle d’une sorte de laminage. À plusieurs reprises, on a signalé en France dans les roches d’ori- gine évidemment sédimentaire, les différences d'inclinaisons et de directions des couches ou plans de dépôt et de la fissilité qui s’y était produite sous l'influence d'actions extérieures. En 1842, dans leur “Statistique minéralogique et géologique du département des Ardennes, Sauvage et Buvignier en ont cité des cas nombreux. Ils y ont ajouté cette remarque importante, que les couches et les feuillets sont les seules inclinaisons apparentes, mais qu’il y a dans beaucoup de bancs exploités pour la fabrication des ardoises, à Fumay, par exemple, une seconde direction plane, de séparation facile, qui ne se voit pas, mais que les ouvriers connaissent, qu'ils mettent à profit et qu'ils appellent le longrain. En 1845, la Description géologique du départe- ment de Maine-et-Loire par Cacarrié, nous apprend que les schistes d'Angers sont aussi divisés ou divisibles dans plusieurs directions, C’est d'abord un feuilletage incliné en sens contraire de la veine et dévié par rapport à elle de 10° à la Paperie, de 20° aux Fresnays; puis une seconde division oblique au feuilletage donne à la roche une disposition fibreuse. Les ouvriers appellent érusses les cassures qu'elle produit. Enfin les bancs sont parcourus encore par des fissures diverses, les unes perpendiculaires aux plans des feuillets (chefs), les » autres obliques et irrégulières (chauves ou délits). M. Daubrée à repris d’un bout à l’autre cette question. D’une première série d'expériences, il a conclu que pour acquérir la schis- tosité, l’argile doit s'étendre par un commencement de laminage. Il a vu que les Bélemnites, corps allongés, résistants, se couchent dans le pian de la schistosité, qu'ils y subissent un étirement, et que la roche tout entière participe à cet étirement, comme le montrent ses fissures injectées souvent de substances étrangères. (Fig. 3.) % L 214 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. Dans une autre série d'expériences, M. Daubrée a étendu aussi le À champ ouvert par'les essais de Hall. Nous ne pourrions transcrire dans ce mémoire ses nonombreux travaux, condensés du reste dans son grand ouvrage intitulé : « Æudes synthétiques de géologie expéri- mentale, » mais nous ne saurions nous dispenser de en présenter en quelques mots les principaux résultats. En soumettant à des pressions horizontales des matières plastiques sur lesquelles agissaient en même temps des pressions verticales supérieures aux premières, il a vu se produire dans la matière com- primée des inflexions. La coupe de ces inflexions est une ligne sinusoïdale, une série dem lignes synclinales et anticlinales, lorsque les pressions verticales sont homogènes. Elle rappelle le renversement de certaines couches des Alpes ou d’autres régions tourmentées par les mouvements du globe, lorsque la pression verticale n’est pas constante en tous les points de la masse sur laquelle elle agit, ou que celle-ci n’a pas partout la même section. Puis, frappé comme Sedgwick, comme Phillips et plus récemment William King, de la constance avec laquelle se maintient la direction des joints sur de grandes étendues, M. Daubrée a rattaché ces joints aux failles, dont elles ne se distin- guent guère que par l'absence des rejets. En général, dans une faille, les deux portions d’une couche ‘qu’elle sépare ne restent pas au même niveau horizontal, tandis que les deux parois d'un même joint ne s’écartent pas verticalement, d'ordinaire, l’un par rapport à l’autre. Phillips avait déjà observé .que les joints ont dans le Yorkshire deux directions dominantes perpendiculaires entre elles. M. Daubrée de son côté avait vu que dans les Vosges, et en particu lier dans les escarpements que forme le sommet du Schneeberg, ces joints coupent en deux les cailloux de quartz ou de porphyre. Il soumit différentes matières dures, et particulièrement des lames de glace à une forte torsion. Il les encastrait solidement par un bout et les tordait à l’autre au moyen d’un tourne-à-gauche. Ces lames de verre montrent, après leur torsion, une sorte de réseau de félures, en lignes à peu près droites ou en éventails aigus, sensiblement parallèles entre eux et à deux directions conjuguées, imitant les systèmes de joints qui sillonnent les roches dans la nature. Enfin M. Daubrée a observé que la direction des grandes cassures du globe qui ont produit non seulement les failles, mais encore les vallées d’une région était en relation avec celle des joints ou mieux encore avec la bissectrice de l’angle que forment les direc- tions conjuguées de ces fentes qu’il appelle diaclases, tandis qu’il donne le nom de paraclases aux failles ou fissures accompagnées du 4 4 | 1884. E. JANNETIAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 215 rejet, c’est-à-dire du déplacement relatif des deux portions des mêmes couches séparées l’une de l’autre par la cassure. M. À. Favre a aussi reproduit, en 4878, les expériences de Hall, sous une autre forme également heureuse. Il a fixé des couches d'argile à une bande de caoutchouc tendre; puis, il a laissé la bande revenir sur elle-même. Pendant le retrait du caoutchouc, l’argile s'est plissée, ridée, rompue parfois au sommet des voûtes ou des plis; les accidents de sa surface rappelaient en petit ceux de la surface du globe (1). M. de Chancourtois a réalisé une expérience analogue au moyen d’un ballon de caoutchouc plein d’air et enduit de cire (2); ä mesure que l'air s’échappait, l'enveloppe du ballon se ridait en s’affaissant sur elle-même. Dans la nature, comme l’a montré M. Lory, “ces mouvements sont accompagnés de glissements, de chutes de masses considérables (3). Ils sont sans doute accompagnés de pres- sions que les masses minérales exercent les unes sur les autres, en se refoulant et en s’écrasant mutuellement. DEUXIÈME PARTIE OBSERVATIONS Relations des propriétés thermiques des roches schisteuses et de leur Structure. — Nous venions de publier en 1872 un mémoire (Ann. de Oh. et de Phys., IV° série, t. XXIX, p. 3.) où nous avions démontré qu'en général les corps cristallisés conduisent moins bien la chaleur “dans la direction perpendiculaire que dans les directions parallèles ‘à leur plan de clivage. Nous avons alors pensé que si la schistosité des roches était assimilable à un clivage, elle serait soumise à la même loi. L'expérience nous a montré qu’en effet la schistosité proprement “dite, celle dont les ardoises offrent le véritable type, se comporte ‘absolument comme les clivages des minéraux vis-à-vis de la chaleur. Si l'on recouvre de graisse une section faite dans une ardoise per- pendiculaire à son plan de elivage et qu’on chauffe un point de cette section, la courbe que dessine le bourrelet formé par la graisse fondue après son refroidissement est une ellipse, dont le grand axe {1} A. Favre. Compte rendu da Congrès international de géologie. Paris, 1878, p. 35. (2) De Chancourtois. Compte rendu du Congrès international de géologie, Paris, 1878, p. 43. (3) Lory. Compte rendu du Congrès international de géologie, Paris, 1878, p. 39 et Suiv. kr) 7 216 E. JANNETTAZ. —— CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. est toujours parallèle, et le petit, perpendiculaire par conséquent au plan de la schistosité. Influence de la composition minéralogique. — Nous avons comparé les degrés de schistosité que des roches de composition différente ont pu acquérir sous l’action d’une pression égale. Nous devons à l’excursion extraordinaire de la Société faite aux environs de Gre- noble sous la présidence de M. Lory, en 1881, une coupe qui nous a permis cette comparaison sur place. Nous l'avons étudiée en détail depuis cette époque et nous avons indiqué dans notre dessin, figure 4, la position exacte des échantillons qui ont servi à nos expériences. Fig. 4. Le massif, dans lequel elle est prise, domine la Lignarre, qui coule à peu de distance en avant de sa base, et la route de Grenoble à Bourg-d’Oisans, qui le longe sur son flanc droit. Il se dresse en escar-" pement concave devant la Lignarre, à quelques centaines de mètres du village de la Paute; il est composé de bancs tous contournés à la fois et tous striés ensemble par les plans de clivage presque verti= caux, el à peu près perpendiculaires à la section qu'il détermine dans le massif, La section va de l’est (à gauche) à l’ouest (à droite) ; les 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES, 947 plans de clivage du nord-nord-ouest, vers le sud-sud-est. Ils sont inclinés d'environ 20° sur la verticale (34 centimètres par mètre). | Les bancs sont tous des calcaires plus ou moins argilifères; certains d'entre eux se divisent en feuillets assez tenaces pour qu'on puisse Jes employer comme ardoises; on y rencontre un assez grand nombre de bélemnites. M. Schlumberger nous à confié un de ces fossiles, courbé légèrement sous l'influence de la pression. (Fig. 5.) L { | Fig. 5. | | Dans l’ardoisière même (fig. 6) de M. Eustache Ponsol, on voit très nettement cette disposition des schistes. Si on en regarde l’en- semble sur la tranche, perpendiculairement au feuilletage, on remarque des bancs de bélemnites très courtes qui les traversent obliquement. Deux de ces bancs épais, l’un de 0"4, l’autre de 05, sont à 6 mè- tres de distance l’un de l’autre. (Voir fig. 7.) Ces bélemnites, que les ouvriers appellent des boutons, empèê- chent les schistes de se fendre régulièrement, On voit déjà que la schistosité est parfaitement indépendante de la stratification et que les bancs ont dû être fendus brusquement. Le longrain, appelé fil dans la carrière de la Paute, est presque vertical comme la schisto- | | | . 12 218 = E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. sité: mais il la coupe à peu près à angle droit; il est dirigé à peu à près de l’est à l’ouest et il penche de 10° environ vers le sud. S. Schiste ardoisier; schistosité perpendiculaire au plan du papier. — P. Carrière. - C. Bancs calcaires. — R, Route nationale, n° 91, de la Paute à Bourg-d'Oisans.. — E. Eboules. | 4 A 694 mètres d’altitude sur le flanc de la montagne, on voit aussi. des bélemnites d’une espèce plus grande couper obliquement las schistosité. A l’est de la carrière, des bélemnites se rencontrent alignées parallèlement à la schistosité dans des blocs éboulés. J'ai comparé entre elles les courbes isothermiques sur des plaques: prises en des points différents. Soit d’abord des plaques ayant leurs faces perpendiculaires à la schistosité, parallèles au plan même dela fig. 4. Les grands axes sont tous alignés suivant les stries du dessin. qui indiquent les traces des plans de schistosité. 20 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 219 Points d'où proviennent Rapports des axes. Proportion relative les échantillons. HUE “d'argile de calcaire RACINE TONER EEE: 1.4 62 38 Bdenls doure 4. - - . . 1223 35 65 1 65 NME EN An | . À (partie intérieure), C.. 1.19 Le à SUOMI R 1-1 6 94 dl st NN DC 1,09 2, 1, d'SEMEeSS 1.06 à 1.08 À (partie extérieure). . . 1.06 10 90 L’ardoise exploitée contient, d’après mes analyses : | Silice, 37,4; alumine et oxyde de fer, 16.9; chaux, 22.1; soude, 3.18; acide carbonique, 15.9 ; eau, 4.3; total : 99.8. Si on en retire 38.2 de carbonate de chaux, il reste 61.8 d'argile; si on rapporte à 100 la silice, l’alumine, etc., on voit que l'argile serait composée de : MSilice, 60.52 ; alumine et oxyde de fer, 27.34; soude, 5.14; eau, 6.96 ; total 99.96. Les échantillons recueillis en F contiennent : CRDONAlENTeNCRAUAPNE Ve A ENS 64 — GIE) HENRI NE RENE APS PERTE ae 6.2 SON RENTONS SOUMET 2] ENTER en es LR N e e De — P TI 100.0 L’argile rapportée à 100 serait formée de : SHC dr Ne. 61 AIDHMINneR M ten 24 Soude, potasse . ONE SAUCE 6 CIRAD RNA A AR TRS ARR SE AA 1.5 Mabnésies | 1: D NEA Us nn 0.6 IDE, NME NE ve RATS S ÿ 100.1 Les carbonates forment des agrégats grenus qui brillent des plus vives couleurs en lumière polarisée ; l'argile est en général opaque; mon y distingue cependant des sortes de fibres qui s’éteignent suivant leur longueur. Les différents échantillons, taillés en lames minces | perpendiculaires à la schistosité, montrent bien en lumière naturelle au microscope leur structure schisteuse. Le massif liasique où se trouve la coupe précédente forme une bande dirigée du nord au sud, enclavée entre des masses de gra- nite protoginique et coupée en écharpe par la vallée de la Romanche (Voir la carte géologique du Dauphiné par M. Lory). 220 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. _Au sud-est de cette vallée, vers son confluent avec celle du Vénéon, les plans de schistosité du Lias alpin se dressent verticalement sur des schistes cristallins qui les débordent, en s’inclinant seulement de 25° au-dessous de l'horizon. Les schistes cristallins (gneiss, etc.), renferment le quartz aurifère de la Gardette. En montant à ce fameux filon, mon guide, M. Albertazzo, qui savait et qui comprenait le but de mon excursion, m'a montré dans un bloc de schiste éboulé une grande ammonite comprimée. Fees: B AE Il m'a prié de la laisser à l’admiration des touristes instruits, ce que j'ai fait d'autant plus volontiers qu’elle n’aurait pu d’ailleurs être déplacée sans tomber en miettes. . J'en ai mesuré sur place la plus grande et la plus petite dimension en longueur. J’ai trouvé 27 centimètres suivant la direction CD, 17 centimètres suivant la direction AB. Un fragment que j’ai emporté pour le soumettre à mes observations m’a donné 1.4 pour rapport du plus grand au plus petit axe de l’ellipse isothermique, l’ordre de grandeur de ceux-ci étant le même que celui des direclions AB, CD. Dans la même série d'excursions, je suis allé à Vénosc, et j'ai visité une ardoisière abandonnée à ce moment. Les ardoises qu'on en retirait étaient beaucoup plus douces que celles de Bourg-d’Oisans; elles se travaillaient bien au tour ou même avec des outils de menui- sier ; on en faisait des supports. Vénosc étant situé à peu près aux limites du Lias et du terrain houiiler, je n’ai pu déterminer l'âge de ces ardoises; je puis dire cependant que leur composition et leur caractère minéralogique les rapprochent des schistes de Saint- Michel en Maurienne. L'analyse chimique m’a donné : SIC LÉ RUN TE CN RER RER 51.8 ATAMANCTENS EE QE NE M RE RENE RE PTE 20.7 OxvdE TETE RS NE PRE 6.4 Chaux Pet MAN DE PERS RENE 5.1 SOUAET. HR U IR LNEA RA EE Er 9.6 HAUSSE NS ER PR TRE ER TRE RSR 6.1 AGIdeRCATDONIQUEE LAMPE SERRE CEE 9.4 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 291 La poussière en est presque aussi douce au toucher que celle de la pyrophyllite. Au microscope, à un fort grossissement, on voit qu'elles est com- posée de fibres ou d’aiguilles extrêmement déliées qui s’éteignent dans la lumière polarisée parallèle à 30° de leur longueur; je les regarde provisoirement comme formées principalement d’une va- riété de mica allongé suivant une face de prisme; mais c’est une étude qui fera l’objet d’une note prochaine. Cette matière qui ne contient qu’une quantité insignifiante de carbonate de chaux s’est admirablement prêtée à la schistosité; le grand axe. de la courbe isothermique, sur le plan perpendiculaire à ce clivage, atteint 2.2 en moyenne, en prenant le petit pour unité. J'ai comparé aux calcaires schisteux de Bourg-d’Oisans ceux d'Allevard et des rives du Bréda. L’échantillon qui renferme des ammonites comprimées dont une a été dessinée, fig. 2 de cette note, montre une ellipticité à peine sensible; mais c'est du calcaire presque pur et cristallin. Dans un autre morceau recueilli également par M. Pellat à l'entrée de la gorge du Bréda et renfermant aussi des ammonites comprimées, l’excentricité est de 1.14; mais elle est accompagnée d’une certaine teneur en argile. J'ai comparé encore aux schistes du Bourg-d'Oisans, ceux de Saint-Colomban-des-Villars, village situé à 1,100 mètres d'altitude, à 15 kilomètres de la Chambre, mais sur la rive gauche de l’Arc et sur le flanc occidental de cette bande de Lias qui part du nord de la chaîne des Grandes-Rousses et traverse la Maurienne. Je dois à M: Villet, garde-mine de Saint-Jean-de-Maurienne, qui a bien voulu me guider dans quelques excursions au travers de la vallée de l'Arc, une coupe qui montre la position des exploitations d’ardoise, ou, si on aime mieux, du calcaire schisteux employé comme tel et assez estimé dans cette région comme pierre tégulaire. Fig. 9. INC) =. à AEEPNS d m S ps Le Clandon nd Ée a È 2 Ju S © C4 S | S = | Co CRIE = mi. Q | 2 TE œ CA œ| ® |e 5 ® CAES ® E 4 | Turbine SoY90Y SOUII[87)ST19 AL + 4 Du *2 4 vs L} : ES. | Pol PAR IOER LITE pu UE) ir ua Me 4 je + \ CAS" E L À | l # * A k Fra e Sie 9299 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv En A, B, sont les exploitations ; la direction générale dans les car rières de M. Tardy est N.0.-S.E. ; l’exploitation se fait par gradins D'après mes analyses, les sn ares renferment 30,9 0/0 de cal: caire et 69.1 d'argile. Sur la tranche ou section perpendiculaire à la schistosité, l’excentricité est de 1,426. J'ai mesuré aussi l’excentricité de l’ellipse sur un calcaire schis- teux de la station de Veynes, près Gap; elle n’était que de 1,42; mais la teneur en argile n’y était pas considérable. Je rapprocherai enfin de ces calcaires argileux celui dont un de nos collègues, M. Michel, a fait l'analyse dans un but différent du mien, et qui provient des environs de Gap. Il contenait : Acide carbonique. :-0. 1% 26.25 CAE RE PAPE RER EEE 39.48 SEE FM Ve ( 66.03 F2 GERIIGNENe I EUSS AA RAMENVES CPR PO 2,95 S'OULEB ST LUS Re NE ER TPNE 0) AUS UE PERTE ERA PNR EEE 2.30 SUCRE RE RE FR ET MENAGER SA Alumine et fer AE NES OS Le Ex SE NT A ER RON TE CAES ee 385741 Argile ChAUR NN UT UE 2.06 | Magnesie ne TERRE 0.71 Potassetet SOUTe ME EN 1.25 99:24 SIICE ADEME CT EEE EURE ENS 56.73 AIMER EE EN SEE 24.24 CRAMELNES RATES OS ER RES 6.14 IMAGE SION EE MEME ts et 40848 Potasse let SOUTENIR CR HAUT EUR ACER in PET EL Re 6.92 99.92 Cette composition est assez voisine de celle de l’argile des schistes du Bourg-d'Oisans. 4 Schistes de la vallée de la Maurienne. — La Maurienne si bien étudiée par M. Lory, en partie aussi par M. A. Favre, me fournis* sait un beau champ de recherches. Jai commencé par les schistes micacés de Saint-Michel. Ils passent, en prenant un grain de plus plus grossier, aux grès micacés si caractéristiques du terrain houillet de cette région. L’acide chlohydrique ne les attaque que partielle: ment; ilne dissout que 8,8 0/0 d’alumine et de fer; 8,26 de chaux: € 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 225 ‘Après calcination, ces schistes, naturellement noirs, deviennent un peu jaunâtres. : J'ai visité une mine de houille du pont de la Saussaz, dirigée par M. Gaillon. Les couches dirigées N.S. pendent à l'est. Un échan- tillon de schiste très luisant, renfermant l’anthracite exploitée, con- tient : AICIdeSCArDONIqUEJ PAM EN 4.94 ie Protoxyde desfers. nm. 7.91 à TES RER AE RS Rp a LE RE 54.90 Ja NS UT EAN NE ON An AE re SR 19.99 CHAUD Me Cane 7e ve 0.50 87.38 DONC: ais NME AE NAT EnEe TEEr 9.90 A CT rt 1.09 RAT VON GENS NOR An À 100.23 La matière non soluble dans l’acide chlorhydrique serait formée en centièmes de : SUCER te Teen ten dete NA z 63.5 AIUNNINerS Mr APCE NIET, DU | SOCIETES AA TS 1404 | A A SU unit 1,2 CHA NS Se One ARE ALES 0.6 99.8 | | — Le rapport des axes de l’ellipsoïde isothermique est de 1.675. [Sur un grès micacé passant au schiste, j'ai obtenu pour rapport | des axes, 1.45. («Sur le grès micacé grossier, ce rapport ne dépasse pas 1.2. | Sur l'échantillon de schiste arénacé, caractérisé par le rapport ("1:45 des axes de la courbe isothermique, on observe au microscope lMdes lamelles de mica très vivement colorés en bleu, en rouge, sui- Mvant leur épaisseur, et des fibres un peu contournées qui s’éteignent obliquement sous des angles un peu variables dans les sections per- pendiculaires au plan de la schistosité. Je terminerai cette énumération par l’étude des schistes nummu- litiques qui fournissent des ardoises à Saint-Julien-en-Maurienne, à | Villargondran, etc. | Je n’ai pas besoin de reproduire ici la belle coupe de cette vallée {relevée par M. Lory, où l’on voit les schistes du célèbre golfe num- mulitique alpin repliés sur eux-mêmes, pincés entre les couches du Lias (1). | i ) (1) Réunion extraordinaire en Savoie, Bull., 2e série, t. XVIII, pl. XV, p. 698. 224 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. La schistosité est dirigée du nord au sud, avec pendage à l’est sous un angle de 34° dans la carrière de M. Tardy. J’ai trouvé aux échantillons que j’ai pris sur place la composition suivante : Carbonate de chaux . . . .. ST R 34.8 an | AO TEL ET RNA REA NE FE sc SLCE SU NE ER nIT een T Lecs 38.4 AlQMINE 2 RER ER ARR TR FRS 12.6 ChaURe SE NE E PER OR RARE M PE 714, ALL 64.8 Magnésie. . . . . Aie 0.9 99.6 Saude (peutde potasse) . . 0 5.3 HU SO A EN. NL Le TERRE 4,4 99.6 Rapportée à 100, la partie insoluble dans l’acide étendu serait composée de : SALCB PPS Tr LIT MANN PERSO NS AU IN es US COAST ER ER 19.4 ChAUX 22 NC EN ET ART PRET 5 Magnésie sv LR RRRER Ne SES 1.8 Soude rer ets mar ROUE Dod sie Sd RAS EN PLU RTE RTE ES RE CE 627 100.2 Les courbes isothermiques sont caractérisées par le rapport 1.53 de leurs axes. Généralité de l'existence du longrain dans les schistes. — Je rappelle qu’on donne, dans les exploitations des différentes régions, des noms divers, mais surtout ceux de longrain, de long et de fil, à ces directions planes, de division particulièrement facile, qui permet- tent de débiter les ardoises en sortes de longs rubans, lorsqu’on a déjà mis à profit la schistosité pour les diviser en lames après l’aba- tage en blocs. On a donc deux plans de division ou de clivage. L'un est celui de la schistosité, souvent parallèle, mais quelquefois plus ou moins oblique par rapport à la stratification primitive ; c’est celui. aussi du clivage le plus facile et le plus net. L’autre, qui coupe le premier sous un angle variant généralement de 60 à 90°, est un plan de clivage moins facile, mais qui l’est pourtant plus que les autres directions, comme l’atteste le parti que les ouvriers en tirent depuis un temps immémorial. Le longrain étant un clivage de second ordre est souvent moins facile aussi à reconnaître que la schistosité. Aussi est-il resté ignoré en général dans les schistes qu'on n’exploitait pas: Dans les Pyrénées cependant, les paysans eux-mêmes ont utilisé ces deux clivages des roches schisteuses pour en faire des échalas. 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 295 J'ai montré comment les courbes isothermiques manifestent l’exis- tence du longrain dans les roches schisteuses en général, non seule- ment des Ardennes et d'Angers, mais de la Mayenne (1). Désireux de savoir si des schistes d’autres contrées offriraient aussi ces deux plans de division, j'ai parcouru, pendant les vacances de l’année 1882, . “quelques-unes des exploitations d’ardoises de l’Oisans et de la Mau- rienne, dans les Alpes. Dans l’Oisans, l’ouvrier se servait du longrain | et il avait appris à le chercher dans les ardoisières de Saint-Julien e Maurienne ; dans celle-ci, les ouvriers connaissaient également le ons ou fil, et l’un d’entre eux l'avait utilisé antérieurement à An- Ligérs et à Labassère (Hautes-Pyrénées); enfin, à l’aide de mes courbes isothermiques, je l’ai reconnu dans les ardoises de la carrière aban- donnée de Vénosce et de Saint-Colomban-des-Villars. | Je résumerai dans le tableau suivant les rapports des axes des | | courbes isothermiques sur le plan perpendiculaire à la schistosité et | | sur Celui du longrain. La figure théorique ci-contre (fig. 10) rendra plus claires ces rela- | fions des axes, des courbes et des plans de séparation des roches. À Pour plus de simplicité, j'y suppose les deux plans de clivage per- | pendiculaires. ABCD, plan de la schistosité. BDF, plan du longrain. CDEF, plan perpendiculaire aux deux précédents. Pour une roche ayant cette structure, les trois plans ABCD, BDF, | CDEF, sont les trois sections principales de l’ellipsoïde AE . mique, dont les axes sont : aa, grand axe parallèle à l'intersection BD _ dela schistosité et du longrain ; ce, petit axe, perpendiculaire à la (1) Bull. Soc. Géol., t. IX, p. 196. XII. 15 226 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. ; schistosité ; 0b, axe moyen, parallèle à la schistosité, perpendicu- laire au longrain. Rapports des axes des ellipses. A sur le plan de sur le plan du Régions d'où proviennent les échantillons la schistosité longrain ABCD. BDF, Phyllade de Génos (Hautes-Pyrénées). . . . . . boël 1.9 Id. de Fumay et Ardennes (Sil. inférieur) . . . de 1.05 à 1,01 de 1.8 à 2.2 Id. de La Bassère (Hautes-Pyrénées) , . . . . de 1.02 à 1.03 118 Id 06 "Anpers EE NA NE AN PET AUS de 1.03 à 1.06 1.6 rdede Vitré (SIIAMOVEN) AN ENS ARS 1-27 1.4 Tu deAncenisS (CAT) EN Er AU ANR 1.066 Schiste de Laval (Carbonifère) . . . . . . . : . 1.04 1.1 Schiste micacifère de Saint-Michel en Maurienne (Carboniière) MEDAL En ANSE 1.09 1.45 Id: deAVénose,:0isans etre AE ER D Al 22 Saint-Colomban-des -Villars (Lias). . . . . . . . 1.03 1.426 Oisans (Lias) (A de la figure 4 ). . . . . . . . 1.05 1.06 — (GAMIde ER en pl 1.03 1.19 — (E id, D te ess 1.06 1.08 — (He Mid: Jon Mel 0 1.06 1.09 — (Ed je td Al 1.05 1.08 _—- Ardoisière, fig. 62102 Rene 151 1.4 Route d'ATevard (Li2s) 1er MEMOIRE 1.06 1.14 Schiste rhomboïdal de lallée Maïntenon, Ba- gnères-de-Bigorre (entre Crétacé et Jurassique). 1.4 1.416 Saint-Julien de Maurienne (Nummulitique) . . . 1.03 : 1.6 Je n’ai pas encore analysé le schiste rhomboïdal de l'allée Mainte- non (Bagnères-de-Bigorre), que je dois à l’obligeance de M. Fros- sard, Le longraïin s’y trouve parallèle à l’une des fentes qui divisent na- turellement ce schiste en parallélogrammes de 60 et 120°. Ordinaire- ment, dans ces schistes rhomboïdaux, le longrain est parallèle à la bissectrice de l’angle aigu, comme je l’ai dit précédemment (1). On remarquera cette coïncidence des bissectrices des angles des schistes rhomboïdaux avec les axes des courbes isothermiques, d’une part, et d'autre part avec la direction des grandes cassures du globe qui ont produit les vallées (voir plus haut, page 214). En résumé, le longrain existe probablement dans la plupart des schistes; les courbes isothermiques sont éminemment propres à en révéler l'existence, quand même elle ne se trahirait pas extérieure- ment par une sorte de fibrosité, (1) Tome IX, 3° série, p. 198. ) 1884. E. JANNETTAZ. == Ç(LIVAGES DES ROCHES. 997 La structure fibreuse n’est apparente que dans les schistes qui montrent des ellipses isothermiques très allongées sur les deux plans de la schistosité et du longrain; les schistes de Vitré en fournissent un des meilleurs types. La plupart des schistes ont plutôt en appa- rence une structure simplement laminaire. TROISIÈME PARTIE EXPÉRIENCES Origine et reproduction de la schistosité et du longrain. — Cette divi- sibilité des roches suivant un plan n’est pas contemporaine de leur première formation ; elle leur a été communiquée par des influences extérieures. Sans doute, une roche qui renferme du mica présente après sa consolidation une schistosité qui tient au clivage même du mica ; les courbes isothermiques restent d’accord avec cette dispo- sition, puisque les grands axes de ces courbes sont parallèles, non seulement aux plans du clivage des roches, mais aussi à ceux des minéraux et particulièrement à celui du mica parallèle aux bases des cristaux de cette substance; or, les paillettes de ce dernier minéral se plaçant toujours sur leurs bases, lorsqu'elles sont déposées parles eaux, il est évident qu’elles donneront aux argiles, sables, calcaires auxquels elles sont mêlées la propriété de se diviser facilement sui- vant le plan du dépôt et celle aussi defmieux conduire la chaleur, sui- vant les directions de ce plan que suivant la direction perpendicu- laire. C'est ce que nous avons observé sur des roches formées artificiel- lement par M. Fayol, ingénieur en chef des houillères de Commen- try. M. Fayol a fait arriver 4° pendant 35 jours, dans un bassin à niveau constant, un cours d’eau dans lequel on jetait du sable, de Pargile, de la houille, des végétaux ; 2 dans un autre de 120 mètres de long, de 35 de large et de 1 mètre de haut un courant d’eau qui apportait des schlamms provenant du lavage de la houille et diverses matières jetées dans le courant; 3° un courant d’eau continu qui a déversé, pendant dix ans, dans les parties basses d’une galerie en fond de bateau d’où elle s’échappait par une crevasse, des matières argilo- ferrugineuses, mêlées de matières charbonneuses, qui ont formé un dépôt de 1 » 50 d'épaisseur ; 4° un courant d’eau dans une galerie qu'il noyait, en y entraînant de l'argile très fine, mêlée d’une grande quantité de paillettes ténues de mica; celui-ci a fourni une roche assez consistante, à structure évidemment schisteuse, et perforée en tous sens de très petites cavités sphériques. 298 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. A4 janv. Les trois premières roches artificielles n’ont pas de plan de division spécialement facile, et les courbes isothermiques y sont des cercles, sur le plan parallèle comme sur les plans perpendiculaires au dépôt, [Il n’en est pas de même de l'argile n° 4. Celle-ci donne sur la tranche une ellipse isothermique dont le grand axe est parallèle aux lamelles de mica et au plan du dépôt : le rapport des axes atteint 4,95. Mais, comme nous le verrons, la pression augmente singulière- ment cette excentricité. | Les espèces minérales peuvent, lorsqu'elles forment soit des agré- gats, soit des dépôts parallèles à leur direction de plus grandes con- ductibilité thermique, influer évidemment sur les courbes qui me- surent cette conductibilité ; mais les argiles, les matières amorphes ne peuvent exercer la même action; aussi les trois premières espèces de roches artificielles de M. Fayol donnent-elles des cercles, comme les argiles et les roches naturelles de même composition minéralo- gique. Nous avons montré (1) que dans les roches stratifiées, comme dans les minéraux à structure stratiforme, les courbes isothermiques sont circulaires, que dans les roches schisteuses comme dans les minéraux anisotropes possédant des plans de clivage, ces courbes sont elliptiques. | Comme nous l’avons montré aussi (2), de même que les agré- gats fibreux, lamellaires de matières cristallines ont les mêmes pro- priétés thermiques que les cristaux dans les mêmes directions, de même les roches stratifiées n’ont pas de propriétés thermiques dif- férentes de celles qui doivent résulter de leurs éléments. Donc les masses d'argile ne peuvent devoir l’ellipticité de leurs courbes iso- thermiques dans certaines directions qu'à des actions extérieures. Nous avons encore établi précédemment (3) que les courbes isother- miques, lorsqu'elles sont sensibles à l’action du retrait, ont leurs grands axes perpendiculaires aux fentes ou surfaces de séparation déterminées par ce phénomène. Il ne reste donc enfin à invoquer que la pression. La pression et des actions mécaniques extérieures en général peu- vent communiquer de la schistosité à de l’argile pulvérisée, à de l'argile dans un certain état d'humidité, comme on l’a vu dans lhis- torique sommaire présenté au début de ce mémoire. Le longrain. — Mais en outre le longrain caractérise, comme nous l’avons dit plus haut, la plupart, ou, pour mieux dire la presquem totalité des roches schisteuses. | Bull 3 séme te pt503. (2) Bull., 3° série, t. VI, p. 202. (3) Bull, 3°série, t. IV, p. 8 et f IV, p: 203. 1884. E. JANNETTAZ. —— CLIVAGES DES ROCHES. | 299 Après avoir constaté cette grande généralité du longrain dans les roches de cette structure, nous nous sommes demandé quelle pou- vait être son origine. Nous avions d’abord pensé à la réaction des parois qui encaissent les roches, au moment où elles les compri- ment. Mais les parois capables de réagir sont souvent bien loin, et Pon conçoit difficilement cette action qui ne diminuerait pas d’in- tensité à mesure qu'elle s’étendrait à de plus grandes distances. Les premiers expérimentateurs n'avaient pas cherché à reproduire le longrain, qui ne peut généralement pas se reconnaître à l’œil nu. Nos courbes isothermiques nous mettant à même de le découvrir partout où il existe, nous avons recommencé les anciennes expé- riences. | Il nous fallait pour cela des moyens plus puissants que ceux dont on dispose d'habitude dans les laboratoires. Nous les avons heureu- sement trouvés dans les ateliers d'essais mécaniques de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée et nous exprimons Lùunotre vive et sincère gratitude à M. Lebasteur, ingénieur de la Com- pagnie, chef de service, qui à bien voulu nous permettre d'utiliser les puissants appareils de ses ateliers pour nos recherches; nous de- vons en même temps reconnaître combien nous a été précieuse la collaboration active et intelligente de M. Neel, qui dirige les essais, et de M. Clermont, attaché au même service. La grande machine qui à servi à nos expériences consiste en un cylindre hydraulique qui est actionné par la vapeur et dont le piston est relié par l'intermédiaire de bielles, d'un côté à l'appareil com- presseur et de l’autre à une bascule permettant de mesurer des efforts jusqu'à 100 tonnes (100,000 kilogr.) avec une précision de 1/100000. Elle permet de transformer les efforts de traction en efforts de pression par une disposition aussi simple qu'habile, au moyen de deux plateaux qui vont à la rencontre l’un de l’autre, tout “enétant guidés de façon à conserver un mouvement rigoureusement parallèle. Entre ces plateaux est introduit le corps soumis à la pression, soit directement, s’il est en masse consistante, soit enfermé dans une boîte convenable, s’il est en poudre. Pour répéter les expériences relatives à la schistosité, pour voir en même temps si elle serait ac- compagnée de longrain comme dans la nature, nous avons enfermé un bloc d'argile cubique, ayant encore son eau de carrière, de 1 déci- mètre de côté, dans une boîte parallélipipédique en fer à parois très résistantes (fig. 11), ayant environ 0"30 de hauteur, 0720 de largeur et 0712 de profondeur. Une des parois verticales mobile, }?£/, pouvait être poussée vers le fond de la boîte, qui en réalité n'avait que cinq Peu + 230 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. Fig. 11. servait de fond, 4ef; à l’autre était reliée par la tige P la paroi mo- ÿ bile. À mesure que les deux parois se rapprochaient l’une de l’autre, … XX : Ÿ > ES 5 STE = RKRSSN À [= RSS ÈR SO NN À RSS = S SK R MN A] —_——= ÈS RQ N\ \ = Se ITK :" = = hÈFRSS \ KR ESS, à * | 1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 934 le bloc d'argile diminuait d'épaisseur, mais il s’étendait en largeur et en hauteur ; il finissait par s’extravaser en forme de plaque de 001 d'épaisseur. La figure 12 est la section de la précédente par un plan perpendiculaire aux deux parois e/k, jkl, mené par le milieu du piston. Elle montre la masse M d'argile extravasée, enroulée sur elle- même à son extrémité; comme la paroi mobile entrait à frottement doux dans la boîte, une partie de la matière s’est extravasée de même entre elle et les parois latérales ab, cdef; on voit fig. 19 la matière étalée en lame mince sur la paroi de gauche ab, par suite de cette extravasation. | Voici les résultats de ces expériences sur plusieurs blocs d’argile : 1° Il y a eu développement de la schistosité, comme le montre l’ellipse isothermique obtenue sur une section perpendiculaire à la plaque; le grand axe de la courbe est parallèle et le petit, perpendiculaire aux faces comprimées de cette plaque; c’est ce qu’on voit sur la face ABCD. 2° Ils’est produit un longrain, comme le manifeste l’ellipse iso- | thermique obtenue sur la face MEA parallèle à la paroi mobile, per- pendiculaire à la schistosité. Le grand axe est parallèle à la direction que suit l'argile, lorsque la pression la force à sortir de la boîte par la paroi restée ouverte, ef qu’on peut appeler la direction d'extravasation | où d'écoulement. Cela est si vrai que sur l’enduit argileux qui tapisse la paroi latérale, le grand axe de la courbe analogue est horizontal, | "comme la direction suivie par l’argile au travers de la fente. L’ellip- | ticité n’est pas très forte, mais elle est très nette dans les différentes courbes. Toutes les courbes, et nous en avons produit un grand nombre, alignent leurs grands axes verticalement sur les deux plans ABCD, MEA. Sur le plan ABCD, perpendiculaire à la schistosité, qu'on peut comparer à la tranche d'un livre, le grand axe a été 1.06 à la partie inférieure, 4.1 dans le milieu de la masse comprimée à 20 atmosphères (20 kilogrammes par centimètre carré de surface pressée), de 1.13 à 30 atmosphères, le petit axe étant pris pour unité. Souvent le bloc se replie sur lui-même en zigzag dans la partie extérieure M. Sur la face MAE le petit axe étant pris pour unité, le grand axe est de 1.03 et 1.04 sur les enduits des faces latérales tels que M (épaisseur de l’enduit 225); ce grand axe est de 4.06 dans la partie supérieure (épaisseur 1°3), de 1.08 dans le milieu de la boîte (épais- seur 24). | Dans plusieurs de nos expériences, le bloc d'argile présentait après la compression, sur sa face parallèle au piston compresseur, des stries semblables à celles que nous avons observées sur le plan de schistosité 239 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. A4 janv, | dans certaines roches ayant cette structure, par exemple à Saint- Colomban-des-Villars (Maurienne), à la Paute (Oisans). Ce striage est indiqué sur la face MEA ; il est parallèle au longrain. comme dans les roches de la nature. En résumé, l'argile plastique des environs de Paris (Issy), soumise dans une boîte qui ne lui permet de s’étaler que dans une seule direction à des pressions d’environ 40 kilogrammes par centimètre carré en moyenne, acquiert de la schistosité perpendiculairement à la pression et un longrain parallèle à la direction qu'elle est forcée de suivre en s’étalant. On remarquera enfin que cette masse d’ Varie sortie de la î bote représente assez bien certaines parties de pics élevés qui dominent des masses ambiantes plus basses. La différence d'altitude des points culminants de différentes roches comprimées peut donc tenir à des différences de plasticité qui élèvent les unes plus que les autres, plutôt qu’à des dénudations, au moins dans certains cas. Lorsqu'on la laisse libre de s’étaler en tous sens, l’argile n'offre plus cette direction spéciale de clivage qui est l’analogue du lon- grain des roches naturelles, mais seulement de la schistosité. L’argile micacée artificielle de Commentry (p. 228 de ce mémoire), comprimée à 20 atmosphères, acquiert une schistosité déjà notable- ment supérieure à celle qu'elle offre naturellement; le rapport des axes de la courbe isothermique sur la tranche s'élève à 1,47. Les roches artificielles obtenues par M. Fayol (n° 2 et 3, voy. p. 228). de ce mémoire), l’une noire et l’autre plus jaunâtre, qui ne donnaient que des cercles, ont fourni, après avoir subi une pression d’environ 40 atmosphères, des ellipses dont l’excentricité était mesurée par le rapport 1.2. Conclusion. La règle générale est donc la suivante : Zorsqw’elles ont élé soumises à des pressions, les matières plastiques se montrent divisibles : À° en lames parallèles aux surfaces comprimées ; 2 en files paralléles à la direction qu'elles ont suivie pour s'échapper, lorsqu'elles ont pu trouver une issue. La première direction plane de séparation facile est la schistosité , a seconde, le longrain. Les courbes isothermiques ont leur grand axe, celui qui mesure la plus grande conductibilité pour la chaleur, parallèle à la direction de cette sorte d'écoulement, soit à la trace du longrain sur le plan de la schistosité, soit à la trace de la schistosité sur le plan du longrain. Action de la pression sur les métaux en masses. — Bien que cette étude sorte un peu des questions géologiques et que nous l’ayons encore à peine abordée, nous signalerons ici plusieurs de nos pres 1884. E. JANNETTAZ, == CLIVAGES DES ROCHES. 233 miers résultats qui ne sont pas sans intérêt, même pour la géologie, En comprimant un bloc de métal de cloche jusqu'à 6,000 atmos- phères (6,000 kilogrammes par centimètre carré), nous avons vu le bloc s’élancer d’entre les plateaux compresseurs en éclats qui ont volé de toutes parts autour de nous. Ces éclats étaient presque brû- Jants lorsque nous les avons ramassés ; ils étaient couverts, dans une grande partie de leur étendue, d’une sorte de vernis d’un jaune d’or, M qui indiquait une fusion superficielle de la matière et qui n’était pas sans analogie avec celui dont sont enveloppées les pierres météo- riques. Action de la pression sur les matières pulvérulentes et les sels chi- miques. — Nous avons trouvé dans les ateliers d’essais de la Com- pagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée un appareil tout préparé pour cette étude. Notre savant confrère, M, Zeiller, ingé- nieur des Mines, ayant voulu vérifier un des résultats annoncés par M. Spring (1), celui de la transformation de la tourbe en houille sous l'influence d’une forte pression, la Compagnie avait fait cons- truire un appareil destiné à répéter cette expérience qui aurait eu des conséquences industrielles extrêmement importantes. Cet appa- reil se compose d’abord d’un tube d'acier divisé suivant sa longueur en deux moitiés rigoureusement applicables l’une sur l’antre. Ces deux demi-eylindres entrent dans un autre tube entier dont les parois ont plus de 15 centimètres d'épaisseur. Dans la cavité du tube “intérieur, après en avoir fermé l’extrémité inférieure au moyen d'un bouchon d’acier, on verse des poudres; on introduit en partie le piston dans ce qui reste vide, et tout cet appareil est enfin placé entre les plateaux qui doivent transmettre la pression. Tout est dis- posé pour que le piston reste bien parallèle à lui-même ainsi que tout l’ensemble de l’appareil pendant l'opération. Par ce moyen, on exerce cur le piston des pressions qui peuvent atteindre 10,000 atmosphères, soit 10,000 kilogrammes par centimètre carré. M. Spring, qui avait le premier imaginé un appareil analogue, pensait avoir fait cristalliser beaucoup des matières pulvérulentes que ces fortes pressions agrègent en masses cohérentes. M: Neel et M. Clermont ont bien voulu m'aider dans ces recher- ches. Déjà M. Friedel avait contesté la cristallisation des corps dans ces conditions (2). Nous sommes parvenus aux mêmes ré- (1) Annales de Chimie et de Physique, 5° sér., t. XXII (1881), p.170. — Recher- ches sur la propriété que possèdent certains corps de se souder sous l'action de la pression, par M. Walter Spring. (2) Bull. Soc. chimique de Paris, t. XXXIX, p. 526; t. XL, p. 51, 515, 520, 526; LXBT, p, 114, 234 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. sultats négatifs. Sous lPaction des plus fortes pressions, les poudres s’agrègent et prennent une cohérence remarquable; mais elles ne” cristallisent pas. Un certain nombre de matières qu’on peut appeler plastiques ou grasses acquièrent une structure schisteuse, comme l'ont déjà vu bien des expérimentateurs, comme nous venons de le redire tant de fois dans ce mémoire, mais nous n'avons pas vu la cristallisation gagner quelque chose à la pression. Mais ces expériences n’en avaient pas moins un haut intérêt pour nous, puisqu'elles nous fournissaient un moyen d'estimer en nombre le degré de schistosité que les corps acquièrent sous l'influence de pressions déterminées que la balance de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon- -Méditerranée permet de mesurer avec une si grande précision. Dans le tableau suivant, le petit axe des courbes est pris pour unité; le grand axe est toujours perpendiculaire à la pression, les courbes isothermiques ayant été produites sur des sections perpendiculaires à la schistosité, parallèles à l'axe de l'appareil. Pressions en Corps soumis à l'expérience atmosphères Rapport des axes Cuivre en poudre impalpable, telle que l’emploient les) lpeintres. Mine 8000 -3,5 Cuivreten dimanlesr een en 8000 DPI Paiton en malle Ne NOPARPTNNErTE 8000 1,9 PNA OL DHVINEC APN EURE 8000 1,4 An DOI ADIEU OPEN ER RRES 8000 1,2 BISMULR EMEA : EN NEA 8000 1,06 ee DR ARTE 8000 1,03 Vermilons Peter rente rt 8000 1,05 CEA DIT RTS ENTRE RP TRE 8000 5 Ad R ANA ru ere ns reer 4000 NP MO Le ME SAR EC PANNES 2000 15 Poudrema gants 00e) PAU 4000 3,1 RG CU EU AR ASE Le 2000 1,53 Argile désséchée depuis Mira an- NéES APONDRMTISÉES ANNE 8000 1,25 AOL A2 SE RQN A QU AAA ARE DANS ER a AU 4000 * 1,18 5 NAME AA AN CA APR Ed AT 2000 1,034 Craie, Li At eds En UE À 8000 1,06 On voit, ce qui était facile à prévoir, que l’augmentation de pres=" sion fait croître l’excentricité des ellipses, que les poudres les plus fines-et les plus grasses sont celles qui atteignent le plus grand degré de ischistosité. Le graphite et la poudre à gants se sont agrégés en masses consis= 5% 1884. E. JANNETTAZ. == CLIVAGES DES ROCHES. 935 tantes qui ressemblent complètement à des schistes graphiteux ou talqueux. Influence du diamètre intérieur du compresseur. — Le tube inté- rieur, dans lequel on comprimait toutes ces substances, n’avait que 15 millimètres de diamètre. En comprimant de l’argile en poudre dans un tube plus large ayant 6 centimètres de diamètre, j’ai vu que lPexcentricité était déjà de 1,19 à 3500 atmosphères, tandis qu’elle n’atteint cette valeur qu'à 4000 atmosphères dans un tube plus étroit, ce qui semble indiquer une réaction de la paroi latérale. L'exentricité, il est vrai, n'est pas constante en tous les points d’un mème cylindre comprimé. Souvent, il s’en détache une sorte de cône auprès du piston qui communique la pression, et c’est près de ce cône que l’excentricité est la plus grande. Les poudres métalliques se soudent, comme l’a vu M, Spring, en masses d’une certaine cohérence qui se laissent travailler avec la lime ou la scie. La plupart des précipités chimiques, les poudres qui n’ont pas de liant n’acquièrent pas de schistosité : silice, alumine, magnésie, silicate de magnésie, chlorure de plomb, sulfate de cuivre, marbre pulvérisé, sulfure de plomb ou de zinc, lignite, ambre, etc., toutes ces matières forment seulement des masses d’une certaine cohérence. Le sel gemme acquiert, il est vrai, une assez grande ténacité et une certaine iransparence. Les courbes isothermiques sont toujours des cercles sur des surfaces planes de direction quelconque, taillées au hasard dans l’une ou l’autre de ces matières. Action de la pression sur des mélanges de matières différentes. Pression Parties d'argile Parties de calcaire Grand axe 8000 5 0 4,25 4 1 4,17 3 2 4,09 2 3 1,02 DICAIRE SNDUNE NE ENT NAN A Acaten RTE 1,00 La variété-de calcaire employée était du marbre pur en poudre fine. Ceci fait comprendre les varialions de l’excentricité dans les roches schisteuses différentes qui portent l'empreinte d’une même action ._ mécanique, telles que celles de l’Oisans (page 219). Influence de la pression sur les combinaisons. — En comprimant à 8000 atmosphères de la fleur de soufre mêlée successivement | à du fer, du zinc, du cuivre, du plomb, du bismuth en poudres aussi fines que possible, dans les proportions où pouvaient se for- 236 AMEGHINO. == GÉOLOGIE ARGENTINE. 14 janv. mer feS, Zn S,Cu?$, PbS, Bi?$3 (les poids atomiques des éléments ë : étant : soufre, 32; fer, 56; zinc, 65; cuivre, 63,5: plomb, 206,92; bis muth, 218), neus avons obtenu de petites quantités de sulfures, mais de bien petites quantités. Le mélange de soufre et de cuivre ressem- blait bien après la compression à de la chalkosine ; ceux de soufre et de plomb, ou de soufre et de zinc à de la galène ou à de la blende; mais en enlevant le soufre non combiné à l’aide du sulfure de car- bone, nous avons constaté qu’il ne s'était formé que quelques mil- lièmes de sulfures, surtout de ceux de bismuth et de cuivre. Le bisul- fate de potasse cristallisé, conservant son eau de cristallisation nous a permis de constater la formation de très petites quantités de sul fure de plomb et de zinc, par le dégagement d'hydrogène sulfuré au quel ce réactif donne lieu, quand on le fait agir sur certains mono sulfures, tels que ceux de plomb et de zinc, comme nous l'avons observé. 4 Les petites quantités de sulfures formés nous forcent à penser que M ces combinaisons sont dues à la chaleur que produit la pression, plu=« tôt qu’à la pression elle-même. On sait qu'une haute température suffit pour produire ces combinaisons de soufre et de fer, de soufre et de cuivre, etc. Or, pendant la compression de toutes ces matières," il se dégage des quantités considérables de chaleur, comme nous avons dû nous en convaincre en comprimant du métal de cloche" (voy. plus haut, page 233). Ces expériences ayant été exécutées sur des matières solides et à : froid n'infirment pas, bien entendu, celles qui ont été effectuées ä« des températures plus élevées avec le concours de vapeurs eMpri _sonnées dans des espaces hermétiquement clos. | M. Gaudry présente deux brochures de M. Ameghino sur les | Mammifères fossiles du Parana, un mémoire sur le genre Schistopleurum ainsi que le résumé suivant : + Résumé d'un mémoire de M. Adolphe Doering sur la Géologie < argentine, Par M. Ameghino. Il s’agit d’une publication assez peu connue (1), bien que d'une haute importance scientifique. C’est le compte rendu de la commis= (1) Informe oficial de la Comision cientifica agregada al E. {M. G. de la expes dicion al Rio Negro, realizada en los meses de Abril, Mayo y Junio de 1879; bajo las 6rdenes del general D' Julio Roca. Entrega III. Geologia. — Buenosz Aires, 1883, | 1884. AMEGHINO. —= GÉOLOGIE ARGENTINE. 231 | sion scientifique attachée à l'expédition au Rio-Negro, qui formera un ouvrage volumineux, de format in-4°, et illustré de nombreuses planches ; il en a déjà paru deux livraisons, qui traitent de la Zoo- logie et de la Botanique, et l'on distribue maintenant la troisième qui traite de la Géologie. Cette partie du compte rendu a été rédigée par le D' Adolphe Doering, avec des développements si considérables, qu'ils nécessiteront une quatrième livraison, qui doit bientôt pa- raître. Pour la Géologie des Pampas, à laquelle j'ai déjà travaillé en ama- ‘eur, cet ouvrage est tellement important, que je crois utile de donner un aperçu, au moins de la partie qui vient de paraître. La première partie de cette livraison est consacrée à l'étude des formations éruptives et primitives qui se montrent dans les diffé- rentes petites chaînes isolées de la Pampa. Il y passe successive- ment en revue les sierras ou petites chaînes de Tandil, Ventana, Pichi-Mahuida, Choique-Mahuida, Lihue-Calel, Calen-C6, Luan-Ma- huida, Cochi-C6 et Luam-C. Les Sierras du Tandil et de la Ventana étaient déjà connues par des descriptions plus ou moins exactes, aujourd'hui complétées par les observations du D' Doering, mais toutes les autres petites chaînes ci-dessus mentionnées étaient jusqu’à aujourd'hui tout à fait incon- bnues au point du vue géologique ; aussi cet ouvrage apporte-t-il des données précieuses pour la connaissance géologique de ces régions, Mais la partie de l'ouvrage, la plus intéressante et la plus impor- tante, est certainement celle qui regarde l’étude des formations céno- | zoïques de ces contrées. Bien que Darwin, d’Orbigny et Bravard aient décrit à grands traits les phénomènes qui caractérisent les formations tertiaires de la Plata, depuis lors on a fait peu de progrès dans leur classement | Systématique comparé, soit au point de vue stratigraphique, soit au point de vue paléontologique. On aurait dit que les successeurs de “Ces savants s'étaient ligués pour choisir, parmi leurs observations, tout ce qu'il y avait d’erroné pour en faire un dogme scientifique, en . Mimposant avec le despotisme de l’autorité, et tout cela dans le seul but apparent de rajeunir autant que possible les formations sédimen- aires cénozoïques de la République Argentine, en les divisant en «deux étages : le Pliocène, représenté par le terrain patagonien et le | Quaternaire, représenté par le limon des Pampas. Les terrains sédimentaires du bassin de la Plata forment un en- | semble de couches de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, de | nature et d'aspect très différents, mais reposant toutes les unes sur les autres en stratification concordante, ce qui semble indiquer 238 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 44 janv. une période de formation continue, sans interruption notable pen dant un espace de temps immense. On a reconnu, qu’en Europe et dans l'Amérique du Nord, les terrains tertiaires forment une succession de 14 ou 15 étages différents, avec leurs faunes respectives caractéristiques. Comment est-il possible que l’ensemble des terrains tertiaires argentins soit rapporté à un seul étage ? et au Pliocène ! C’est cependant ce qu'a prétendu im=" poser dans la science une certaine école. Pour cela on a fait du terrain patagonien, que Darwin regardait déjà comme miocène et d'Orbigny comme éocène, une formation pliocène, avec des fossiles caractéristiques de l’Éocène ! De plus on a fait de la formation pam- péenne qui renferme une faune profondément distincte de l’actuelle, avec des fossiles caractéristiques du Tertiaire, une formation qua- ternaire ! On lisait jusqu'à ces derniers temps, dans tous les traités de géologie, que la plaine argentine était d'époque récente, puis- qu’on trouvait à sa surface d'immenses strates de coquilles marines récentes. Il était inutile de nier l'existence de ces vestiges de la pré- sence de l’Océan, il était inutile de remplir les musées de ces formes de vertébrés terrestres extraordinaires, qui se trouvent ensevelis dans le sol de la Pampa. Il y a une huitaine d’années, bien qu’inconnu et sans études appro= fondies, mais ayant déjà alors des idées propres que j'avais acquises dans l'observation des terrains des Pampas, je prétendis appli- quer les données de la paléontologie comparée à la classification des terrains de transport de la Plata, mais ma voix fut couverte par les railleries d’ignorants que m'adressèrent ceux qui, n'ayant pas d'idées géologiques propres, défendaient celles d'autrui, sans les comprendre. | Je m’attaquai ensuite aux vieilles et fausses idées, dans un autre’ milieu qui pouvait mieux me juger, en démontrant que ce qu’on: appelle formation et faune nampéenne, était la Succession de trois faunes distinctes, correspondant à trois étages également différents, qui représentaient le Pliocène d'Europe et de l’Amérique du Nord, et j'ai déterminé en même temps les dépôts, qui, dans les Pampas représentaient les terrains quaternaires, tant au point de vue strati- graphique qu’au point de vue paléontologique. Cette démonstration, sans doute prévue par les savants européens qui trouvaient contra= dictoires les données que l’on possédait sur ces terrains et les (os siles qu'ils renferment, les fit cependant réfléchir, et aujourd'hui aucun d’eux n’écrit que la formation pampéenne soit marine et qua ternaire. | Cependant, je n’avais fait que mettre un peu d'ordre dans une. 1884. AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 239 partie très restreinte des dépôts sédimentaires du bassin de la Plata. Il restait les couches plus anciennes et plus puissantes, appelées patagonienne et quaranitique qui, jusqu à ces derniers temps, se pré- sentaient encore à nous comme un mystère impénétrable, comme une barrière qui empêchait toute classification systématique. Heureusement, pendant que j'ouvrais une large brèche dans le système érroné de classification des formations sédimentaires de la Plata, d’autres s’occupaient de lui porter le coup de grâce, en l’atta- mquant par sa base, en la réduisant à néant, pour refaire la classifi- cation systématique de nos formations sédimentaires, d’après les données que fournissent la stratigraphie et la paléontologie com- parées. Ce fut la tâche du D' Doering lequel, après de soigreuses observations personnelles et une étude comparée de tout ce qu’on a écrit sur les formations cénozoïques de l'Amérique du Sud, classe celles de la République Argentine, d’après le système qu'indique le tableau suivant. ES 20 a map EE EE Système des formations cénozoiques de la région atlantico-australe. » | . Horizon géolo= gique probable. Formation alluviale . . . .1 Étage arianien. . . . . . | PAluyionse | Étage de la Plata (Ampullaria orbi- \ | à CHOEUR LE ONE OS on Le *. Formation post-pampéenne. | ane Ce DU ne 0 Diluvium. | ROUSDUEICRANQ) EME ee IWFormation erratique . . . .| Étage LÉHTÉlCNE MEN NMENSEPNE NS ERE | Glaciaire, | Etage pampéen lacustre (Paludestrina | ARODNIN)E PNA PENSE COUE | Formation rene Etage éolithique (Equus) . . . . . . Pliocène. | Étage a inférieur (Typothe- | | 1} ium). ee et le ete ele latte is. l'elpèe me Étage AHeraEes FRE PAR tir Etage araucanien (Nesodon, Anchithe- POIL) 1 LEE ANRT AT D PATES PRE ° Formation araucanienne . . | Étage patagonien {Ostrea patagonica). | Miocène. | Etage mésopotamien (Megamys, Ano- plotherium) Étage paranien (Ostrea Ferrarisi). Étage du Mesotherium . . . . . . . | Formation guaranienne À ; : : 8 É c Etage guaranien , . . . . . ol aramique : An Formation patagonienne . . Oligocène etlieer tue Ve ner elfe eee e | | | Éocène. | | Quatorze étages au lieu de deux ou trois qu’on admettait d’après le vieux système ! La différence n’est pas petite. Les adversaires des HAnnoyations trouveront là une multiplication exagérée de divisions, |mais s'ils se donnent la peine de se rappeler que les terrains ter- tiaires du vieux monde se subdivisent en quinze étages géologiques 240 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 14 Janv. distincts, et que dans les quatorze étages sus-indiqués, on trouve | compris ceux quireprésententles terrains quaternaires etmodernes, de même que ceux qui semblent correspondre à la formation laramienne de l'Amérique du Nord, l’on sera bien obligé de reconnaître que le D' Dœring a été modeste dans ses subdivisions. D'un autre côté, la paléontologie confirme pleinement cette classi- fication, comme j'ai l’occasion de le constater tous les jours, en clas- sant les débris de mammifères fossiles qui me sont adressés de toutes les régions de la République; ces débris de la vie des anciens mondes démontrent avec la plus grande évidence la succession de nombreuses faunes bien distinctes. La formation guaranitique, la plus ancienne de nos formations cé nozoiques, reste subdivisée au moins en deux étages très différents; l’un inférieur, pré-tertiaire et équivalent probable du Zaramien, des États-Unis; l’autre supérieur, que l’on peut reporter à l’Éocène in- férieur et dans lequel on a trouvé les plus anciens vestiges de mamM mifères sud-américains. Ces vestiges consistent en morceaux de côtes appartenant certainement à des Édentés de la famille des Mégathé-" roïdes, et dans un crâne d’un animal énigmatique que l’on à appelé Mesotherium et qui semblerait appartenir à un animal de l’ordre des Proboscidiens; on dirait même qu’il est voisin de l'Éléphant. Dans la même formation, un ingénieur militaire à recueilli des côtes, des vertèbres et des os longs d’un énorme reptile, qu’il a adressé comme cadeau au général Roca, président de la République. J’ai reconnu dans ces débris un représentant des plus gigantesques de l’ordre des Dinosauriens. C’est vraiment une association étrange. La formation patagonienne, que, jusqu’à maintenant l’on a attribuée à une seule époque, le Pliocène, se trouve subdivisée en trois étages bien distincts, avec leur faunes respectives, bien délimitées : le Paray | men, le Mésopotamien et le Patagonien. L'étage paranien, équivalent probable de l’Éocène supérieur, se | trouve représenté par des strates d’origine marine, déposées à une époque pendant laquelle la plus grande partie de la République Argentine était occupée par l'Océan. Le fossile caractéristique est l'Ostrea Ferrarisi. Le Mésopotamien correspond à l’Oligocène et se trouve représenté par la partie moyenne de la formation patagonienne; il contient beaucoup de débris de mammifères et il se présente à découvert et très développé dans la province d'Entre-Rios dans le nord, et dans la région comprise entre le Rio Colorado et le Rio Negro dans le sud” Un des résultats les plus importants des études du D’ Dæring, est la démonstration que cet étage est d’origine fluviatile et sous-aérienne; 1884. | AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 2/4 et qu'il a été déposé pendant une époque de recul de l’ancienne côte marine. La plaine argentine devait avoir alors, avec peu de diffé- rence, ses limites actuelles, bien que sa configuration physique fût tout autre. C’est de cette partie moyenne que proviennent les fameux débris, classés par Bravard comme provenant d’Anoplotherium et de Palæotherium. Une fort jolie collection de mammifères fossiles de cette formation que m'a adressée récemment M. Pierre Scalabrini, professeur à l’École Normale du Parana, me permet de dissiper les doutes qui existaient sur la nature de ces deux animaux. Le pre- mier est en effet un animal très voisin de l’Anoplotherium, mais cependant génériquement distinct : je l’ai nommé Prachytherium cuspidatum. Le deuxième est un mammifère également voisin du Palæotherium, mais encore davantage du Macrauchenia dont il est, je crois, le précurseur; je lui ai donné le nom de Scalabrinitherium Bravardi, en l'honneur des deux savants qui l’ont découvert. Le Patagonien, qui comprend l'étage supérieur, est la formation patagonienne classique, par ses caractères physiques et par sa faune, particulièrement, par la grande huître qui porte le nom d’Ostrea patagonica ; elle diffère profondément de celle qui se rencontre dans Pétage inférieur, ce qui démontre une fois de plus, la grave erreur dans laquelle tombaient ceux qui prétendaient réunir le tout dans un seul étage, le Pliocène. Le Patagonien, qui est un dépôt d’ori- gine marine, démontre un avancement de la côte atlantique sur le continent mésopotamien, mais elle ne pénétrait pas autant dans Pintérieur, qu'on le croyait généralement. De la formation patagonienne, on passait toujours à la Pampéenne, comme si celle-ci avait succédé immédiatement à celle-là, mais il reste maintenant démontré que les couches de sable demi-fluide qui dans la province de Buenos-Aires se trouvent au-dessous du Pampéen, correspondent à une vaste formation fluviatile ou sous-aérienne, qui slétend sur une partie considérable de la République et qui a reçu du D’ Dæring le nom de formation araucanienne. C’est à cette forma- tion, qu'appartient une partie considérable des mammifères que l’on | ättribuait au Patagonien, comme les Vesodon, l’Homalodontotherium, | | l'Anchitheri ium australe et plusieurs autres, découverts dans ces der- | | niers temps. Cette formation, qui SE au Miocène d'Europe et de l'Amérique du Nord, indique un nouveau recul de l’Atlantique, | qui atteignit son maximun pendant l’époque pampéenne. A cette époque, la plaine argentine s’étendait vers l’orient, sur un vaste | espace occupé aujourd’hui par les eaux de l'Océan. | | La livraison, dont j'ai tâché de donner une idée, se termine par la description de la formation araucanienne, en laissant pour la qua- XII. 16 249 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. LA janv. | trième livraison, l’examen des formations pampéenne, tehuelche et. | quérandienne. Cependant le tableau systématique de la classification des terrains nous permet de juger, dès à présent, de l’âge relatif des différents étages, correspondant à ces dernières formations. Ainsi, pour la formation pampéenne, le D' Dœring accepte ma divi= sion en trois étages, de même que son âge pliocène, que j'avais établi d'après de nombreuses données, fournies par tous les groupes du règnen animal qui ont laissé des fossiles dans cette formation, en faisant exception pour les mollusques, auxquels je n’ai pas pu demander de renseignements, n’étant pas spécialiste. Cependant j'avais démontré qu’il n'existait pas de coquilles marines permettant d'attribuer Ie« Pampéen à l’époque quaternaire, et qu’il ne renfermait que des co quilles d’eau douce dont je ne pourrais juger la valeur spécifique. Eh bien ! le D' Dœring, qui est spécialement versé dans l'étude des mol- lusques, à entrepris l'étude de ces anciens habitants des eaux douces que renferme la formation pampéenne, et il a trouvé que, même dans ceux qui appartiennent à l'étage le plus récent de la formation, il existe des espèces éteintes, et qu’il y a des formes disparues, même parmi les terrains post-pampéens les plus anciens : voici done un nou- veau et puissant contingent de preuves positives en faveur de l’anü- quité du terrain pampéen, que quelques-uns veulent attribuer à une époque récente, et qui, pour cela, trouvent suffisant de passer sous silence les preuves que l’on a fournies du contraire. Un autre point assez obscur de la géologie argentine, qui, d’après le tableau précédent, semble recevoir une solution peut-être défini- tive, c’est celui qui a rapport à l’âge géologique de l’époque glaciaire dans notre sol. Le D' Dœæring, en se basant sur des données positives que lui a fournies l'étude stratigraphique des terrains de la région australe de la Pampa, place l’époque glaciaire entre la formation pam-= péenne et la quérandienne, qui correspond à mes terrains post-pam- péens; de très récentes observations que j’ai faites, non loin de Buenos-Aires, dans les dépôts classiques de Lujan, semblent, en effet, \ confirmer d'une manière décisive que l’époque glaciaire correspond & ici au grand Aiatus géologique, paléontologique et archéologique, qui existe entre les terrains pampéens les plus modernes et les terrains post-pampéens les plus anciens. Si, comme je n’en doute pas, la quatrième livraison éclaire tous ces: problèmes difficiles et correspond à la magistrale description des ter=" rains pré-pampéens que l’auteur fait dans latroisième livraison, il aura élevé un vrai monument à la géologie de la plaine argentine et aura attaché son nom par un lien indissoluble à l'étude des formations cenozoïques de l'Amérique du Sud. à (4 | | | | | | | 1884. ARNAUD. — HUITRES DE JARNAC. 243 Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Présentation d’un travail de M. Lièvre sur les dépôts d'huîtres de Jarnac (Charente), par M. H. Arnaud (1). “Notre confrère, M. Boutillier, a publié dans le Pulletin de la Société (2) une note sur les intéressants dépôts d’huîtres dont la présence a depuis longtemps été signalée aux Grands-Maisons, près de Jarnac (Charente); c'est, dans sa pensée, à un formidable raz de marée que serait dû l’apport de ces mollusques répandus en un banc régulier sur une assez large étendue. La même question a récemment été étudiée par M. Lièvre, membre ét ancien président de la Société archéologique et historique de la Gharente. Il en a fait l'objet d’une note que j'ai l'honneur d'offrir en son nom à la Société, avec quelques observations du même auteur surles fosses gallo-romaines de Jarnac, dont l'étude se lie intime- ment à la solution de la question précédente. L'existence constatée par cet habile et consciencieux observateur dun lit d'argile rapportée au-dessous du banc d’huîtres, rapprochée dela découverte faite à Avranches d’un lit de mastic ou de ciment dans la même situation, a déterminé M. Lièvre à attribuer ce dépôt à d'anciens viviers destinés à conserver les huîtres à l’état de domes- cité pendant la période gallo-romaine Une médaille de Trajan, irouvée au-dessous du banc, au milieu des débris gallo-romains qui remplissent quelques-unes des fosses sur lesquelles repose le dépôt, permet de fixer avec certitude la date extrême de la création de ces réservoirs. | M: Lièvre discute les deux hypothèses ci-dessus indiquées; il constate qu'on a trouvé à Bordeaux, Saintes, Avranches, Poitiers, Glermont, des dépôts identiques à ceux de Jarnac et estime qu'il est Impossible d'attribuer à un raz de marée ces bancs, dont quelques- uns atteignent quatre-vingts et même quatre cents mètres d'altitude. Cette impossibilité serait confirmée par la constitution du banc, par son défaut de continuité au delà de limites restreintes, enfin par la nature des dépôts meubles et plus légers sur lesquels il est assis et que le raz de marée n’eût certainement pas respectés. (GW) Eièvre. — Les Huitres nourries en eau douce dans l'ancienne Aquitaine. (Problème d'Archéologie et de Zooéthique). In-8°, 7 p. 1883. (2) Bull. Soc, Géol., 3e série, t. IV, p. 28. 244 SÉANCE. 28 janv. L’objection, qu’il place en regard du système auquel il s’est rat- taché, consiste dans la difficulté de transporter et renouveler en quan- tité suffisante l’eau de mer, nécessaire à l’entretien de la vie de ces mollusques, et dans la probabilité qu'ils n’ont pu s’acclimater dans les eaux douces ; mais rien ne s’oppose à la possibilité d’une salure artificielle des eaux, tout au moins à titre d'expérience suffisamment prolongée pour expliquer ce dépôt; la prodigalité des Romains de la décadence pour le luxe de la table explique tout au moins une tenta- tive dans ce but. Cette solution ferait sortir la question du domaine des faits géolo- giques et la réduirait aux proportions d’une industrie alimentaire. Séance du 28 Janvier 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési- dent proclame membre de la Société : M PéÉRaRD, professeur au collège de Montlucon, réec LES par MM: Dagincourt et Vélain. Le Président annonce la mort de M. le docteur GRAUGNARD. M. de Lapparent offre à la SO son Traité de Minéra- logie. M. Chaper annonce l’envoi d’une Note sur la présence du diamant dans la Pegmatite de l'Inde. Conformément aux propositions du Conseil, la Société décide que la réunion extraordinaire de 1884 aura lieu dans le Cantal. M. Bioche, trésorier, rend compte de la gestion financière pen- M dant l’année 1882-83 et fait l'exposé du projet de budget pour l’année 1883-84. “JaISSold4 ‘NW aed gnjsur xd 9] AnOd ‘1} 00€ _ _ = = (&) "AUDUWOS npuat 3jdW07 ne a1A E SUONESIJ09 AnOd ‘AJ OST ‘S99N)997J9 59739991 SOI SUP ‘SIIdWO9 X (2) 20 °9 GP ‘A] 66LE OP 9SN9IS II AOUCIII JUN SIIÏWIO9 UON (1) (e) 89 F09'0r 9€ TSP' LE SF SIG'£ES 0 e e e 0 ° ° 0 e Q e e 0 e e e e e A2) XAVLOIT, | / Se 00€ CC K «ae « ‘1S9nQ,[ 9P J9J 9p SUIWAU9 S9p UOI}ESI[{O UN P JUAWISINOQUIN SF «& 0G ee LLE «& 0G es See Tente ce Mere de eee ee ere Ce *(£) SOSI9ATP S911999Y PI [*SASI9A1DP 911999 «€ 0067 «« 006P € 0087 ° * * *S9118)e20F-SNOS $59)9100$ SOp o8eJ1899 ‘oSeyneuo ‘J0ÂOT £ 26 «« OGFF 06 FISY «4 O0£F e 0 ° e° e e CE e e * . e e OO. "0 e ° e e e e ee e ‘SNU9AOY er (« 00G FT T7 7: SAIOUW9N XNE O[[9H9MSIUIWT UOrAUISNOS IT «« OOST «« 00 «« 000 . . . . ; . . . . . . . SYentertte se, © “O[[2119)STUTUU UO1)P90I[V QI n «QC 0G GO F8 «UC OS RTS PUR DS de ire 1 Dec Pen M EC Or NO ECS CC) S9ITEUITPIOCIIX9 S9)1999Y 6 *SUOTJROTIQN A SAP = «C O8 «Q 8L, UC OS "1 7 7 °° : * ‘21801099 EI 9p SQUBO1 S9P 9IOMSILI 9P — 8 SJIMPOId ee «« 00ZF 06 £S8I£ «« 006 . ° . . , . . e e e L] e e e e e e e e e e S9IT0 9 IN S9P ae L PA S a «» 0007 08 £00F ACT SR EURE ES NE Ro CE) Goouer no CON. | 9 2 «« « «&« OO0I EK « D A Re M ART CES SES od1o0 s1Q G : [et] «« O0CTH C« 0197 «ut OO$F e. . . . . . . 0 e . : . . e . . . . 0 e e e ‘OIA e PS G *SUOIJES1109) el «« 09G «ue CFG «« 00€ . e . . , . . . . ° Û e . . . . . . . ° e sagdtoijue PS 2 Saop 19 S A GR Le A A ne à SUONdS9Q SOp E 0 «& OST 00€ FR) SHIUPOI FA (& OOLIT «« GO8FT SAC UC PER RATE OMS OQUUE FO SUUMESNOZ) ra 1 $ ADOS «QC 00 «« 009 TN D I Go 10) ELITE) (D EL OT I 1e 89 F6 (CCC «« « RS 07) ESS OITOIOONENNE OSSICONUNT «ua « sr 868r 8F S68F A M) TENUE NON 010 LE CS War pi RER RE RE RP DV DIE ED VS-ESST | £ES-CSSI | ES-CSSI ë ; anod uo anod : e SL LAOAHA SHAAHUA | SHANLOHAIA| SHNAHUA SHLLHOAU SA AHALVN = œ S sp a — Es NOILVN9ISHG = S'AHLLAOAUH , =) SALLAOAH “YQ-CSST UOd LHDUIY HU LufUud —— a s Sr dm |} SU SUEP Ti UT CC uit (wxe = POLFT S GUYIT 5 FAT _*JR90I neoAnou np tnt f anod re” & ‘saomoago sos4049p sol ae STdWO0 LA dr F 4 £ 80 LE" TS Re nn ie nn ne ee ROPNIEAS 180 PE8L 900 FE UE OSSICOU0,T Si. - | 2 DDR D ne de à Do PU De © M © MR ONIUA JU) SOnAg1d/S0)I0007 SOD [PIN ENT ne ex SO PE GUN COUR CIRE CSSS Se SOUS ONE MENOSSTEMRUS EITE) SEAT D ed RC à de M ie "2 aug Sp 2a : $9)19991 sop vero Les G&e 96 89 966'LE Œ& OLO'TE ‘XAVLO\ IT, Fe (01s32 &FE «« 0G : ; | * * (2) sasaoatp sosuod9( à É C&£ 88£ (COTE 0) OS ODIDLA XII a Ce a 00GZ 6SEF ««C OO8S 5 ï ‘0190 ‘OIA © SUOTPSIJ09 9P JUOLO9CI 2 007 6Le «00 | : ie + + + + + + + + s04JJO] OP SHOd 26 au 008 9YL «« OOSF : :SOITR[NOÏTO 9P J9 AVYINE 9P SIA = 000€ 6c6 «« 000€ ; LU PARENT SOITO ON ] À = 006 Frg (« O00F A UOUOSSIUOBAN .. 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L'époque du Miocène supérieur marque l’apogée de l’ordre des Ruminants, dont la richesse et la variété des formes nous ont été révélées par l'étude des célèbres gisements de Pikermi et du Léberon. Da suprématie appartenait alors à {a famille des Antilopidés, qui étaient représentés en Europe par des genres variés. Les Cervidés ou Ruminants à bois, bien que représentant une branche divergente déjà ancienne de la souche des Ruminants, ne comptaient qu’un petit nombre d'espèces, et les Bovidés ou Ruminants à cornes creuses nélaient pas encore apparus en Europe. L'époque du Pliocène inférieur ne paraît pas avoir amené de verands changements dans la prépondérance relative de ces familles ; du moins, l’étude des faunes de Montpellier, de Perpignan, de Casino (Italie) et sans doute d’Alcoy (Espagne), montre encore la prépondérance des grandes espèces d’Antilopes (Antilope boodon, rechicorms, Massoni, etc.) sur les Ruminants à bois, qui s’y trouvent pourtant représentés. Mais ces relations changent dès qu'on arrive à l’époque un peu plus récente du Pliocène de Perrier. Ici, les Antilopes deviennent rares et de petite taille ; la famille des Cervidés, au contraire, se développe avec une richesse de formes très remarquable, et celle des « Bovidés fait en Europe sa première apparition. Pour l'étude des faunes de cet âge, aucune région ne saurait être comparée à l'Auvergne pour la richesse des matériaux accumulés, et il serait sans doute difficile de trouver, à l’époque actuelle, une région du globe qui puisse, sur une surface aussi restreinte, fournir autant de formes de Cervidés que celles qui ont été recueillies dans les alluvions volcaniques de la montagne de Perrier et de quelques autres localités du bassin d'Issoire. L'étude des faunes pliocènes d'Auvergne est pourtant loin d’être complète, malgré les travaux importants déjà publiés par Croizet et a 248 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. Jobert, Devèze et Bouillet, Bravard, P. Gervais et par MM. Aymard et Pomel. Des matériaux importants avaient été réunis, il y a quelques années déjà, dans ce pays, d'une part par l'abbé Croizet, de l’autre par Bravard. Ces deux savants sont morts sans avoir pu les étudier et les décrire complètement. Leurs précieuses collections ont été acquises par le Muséum de Paris, où j'ai pu les étudier, grâce à la généreuse obligeance de M. le professeur Gaudry. Je remplis ici un agréable devoir en remerciant l'illustre maître dont les encourage- ments et les conseils m'ont suivi dans ce travail long et quelquefois un peu ingrat. | | Le savant professeur du Muséum a bien voulu communiquer en mon nom à l’Institut (séance du 15 octobre 1883) un aperçu som- maire donnant les résultats de cette étude. Le travail descriptif plus complet, et accompagné de figures que j’ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à la Société, servira, je l’espère, à mieux faire connaître ces Ruminants intéressants et variés, qui peuplaient le centre de la France à une époque géologiquement peu ancienne. 4° TRAVAUX ANTÉRIEURS. — Le premier travail publié sur le sujet date de 1827. Il est intitulé : £ssai géologique et minéralogique sur les environs d'Issoire et principalement sur la montagne de Boulade, par Devèze de Chabriol et Bouillet. La partie paléontologique, seule intéressante ici, n’occupe qu'un assez court chapitre, dans lequel les auteurs énumèrent un certain nombre d’espèces du gisement de Boulade (synonyme de celui de Perrier) parmi lesquelles le genre Cervus compte 7 formes distinctes. Parmi celles-ci, deux seraient, vivantes : le Renne et l'Élan ; les 5 autres, plus ou moins voisines de l’Élaphe et du Chevreuil, sont considérées comme nouvelles, sans être pourtant ni décrites ni même nommées. Parmi les planches qui accompagnent l'ouvrage, dix sont consacrées aux débris des Rumi- nants, et il m’a été possible de reconnaître dans la plupart d’entre elles des formes identiques à celles des collections Croizet et Bra- vard. Les indicationS concernant les figures de ces planches seront données avec la description de chacune des espèces. L'ouvrage très remarquable, pour l’époque où il a été écrit, de Croizet et Jobert (Æecherches sur les ossements fossiles du Puy-de-Dôme, 1828), est aussi resté tout à fait inachevé, surtout en ce qui concerne les Ruminants. Les planches seules, des animaux de cet ordre, au nombre de vingt et une, ont été publiées; mais elles sont restées jusqu'ici (à l'exception de trois ou quatre vaguement déterminées par P. Gervais), sans texte correspondant et même sans explication de figures. Grâce aux pièces originales de la collection Croizet, que RC 2e Si Le ang 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 249 j'ai eues entre les mains au Muséum, il m'a été possible de rétablir cette légende explicative, sans laquelle les belles planches de l’ou- yrage étaient restées sans grande valeur scientifique. L'importante collection réunie par Bravard réclamait également une étude plus approfondie; son auteur est mort avant d’avoir pu la terminer, et les noms seulement des espèces figurent dans les diverses publications de cet auteur (1) et dans le catalogue inédit qui accompagne la collection du Muséum. On verra du reste que la plu- part de ces noms forment double emploi avec ceux qui avaient élé donnés précédemment par l’abbé Croizet dans son catalogue égale- ment inédit. Le savant qui a le mieux fait connaître les vertébrés fossiles de Auvergne, est sans contredit M. Pomel, dont les travaux remar- -quables ont surtout trait à la distinction stratigraphique des diverses faunes tertiaires et alluviales de ce pays. Dans les premiers de ses écrits (2), les indications paléontologiques se réduisent à des listes d'espèces, nommées sans aucune description, et plus vaguement établies encore parmi les Ruminants. Il n’en est heureusement plus de même dans le dernier et le plus important de ces ouvrages, publié sous le titre de : Cataloque méthodique et descriptif des Vertébrés fossiles découverts dans le bassin hydrographique supérieur de la Loire et de l'Allier, 1854. Le savant professeur y fait connaître les différentes espèces qu'il a distinguées, et spécialement celles de la collection Groizet, qu'il avait sans doute eu l’occasion d'examiner en Auvergne. Les Ruminants y comptent 25 espèces pliocènes ou quaternaires : 1% proviennent de la montagne de Perrier (11 Cerfs, 1 Antilope, 2 Bœufs); 4 des alluvions très anciennes ou pleistocènes (2 Cerfs, —Ll'Antilope, 1 Chèvre); 7 enfin de la faune quaternaire proprement dite (3 Cerfs, 1 Añtilope, 1 Mouton, 2 Bœufs). Ces descriptions, très exactes, mais beaucoup trop sommaires, et sans planches à l'appui, sont encore aujourd'hui les seules auxquelles on puisse se rapporter pour la connaissance de ces intéressantes faunes. (1) Monographie de la montagne de Perrier, 1828. — Considérations sur la dis- mibution des Mammifères terrestres fossiles du Puy-de-Dôme, 1845. — Lettre à M: Pomel sur les animaux fossiles de l'Auvergne (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. I, 1846, p. 197). (2) Essai sur la coordination des terrains tertiaires du département du Puy-de- Dôme et du nord de la France (Annales scient. et lit. de l'Auvergne, vol. XV, 1842). — Ann. scient. de l'Auvergne, vol. XVI, 1843. — Description géologique et paléontologique de la colline de la Towr de Boulade (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. I, 1844, p. 579). — Quelques nouvelles considérations sur la paléontologie de l’Au- vergne (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. III, 1846, p. 198 et 355). 250 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE. 28 janv. Toutes les listes qui ont été publiées depuis cette époque et notam-« ment celle de P. Gervais (1) et de Poulett Scrope (2) ne sont que la reproduction plus ou moins complète du travail de M. Pomel. L 2° AGE GÉOLOGIQUE. — Les ossements et les bois de Ruminants que : j'ai étudiés ont tous été recueillis en Auvergne et d’une manière plus précise, dans la haute vallée de l'Allier. Il faut en excepter quelques pièces de la collection Croizet, provenant du bassin parallèle, mais « bien distinct, de la Haute-Loire ou bassin du Puy, et dont je ne m’occuperai pas pour le moment. Dans la vallée de l’Allier elle-même, les localités assez variées, dont proviennent ces fossiles, ne sont pas toutes du même âge. Je les classerai stratigraphiquement de la manière suivante, en me conformant d’ailleurs aux idées de Bravard et de M. Pomel. I. Pliocène moyen. — Age de la montagne de Perrier (faune de là base ou la plus ancienne). La plupart des espèces de la collection Croizet viennent de la montagne de Perrier elle-même (Perrier, ravin des Etouaires, Pardines), qui a fourni sans doute, si l’on en juge par l'identité des formes, les espèces de la collection Bravard, rangées par cet auteur dans sa faune mastozoïque ou des alluvions volcaniques anciennes. Il est regrettable toutefois que les noms de localités ne figurent pas dans le catalogue qui accompagne cette dernière collec-« tion. Je considère comme étant du même âge que Perrier quelques autres gisements du même canton d’Issoire, tels que : alluvions vol- caniques d’Ardé, de Bourbon, Cros-Roland et une partie au moins de Neschers. L’ensemble de ces couches paraît à peu près synchronique du pliocène de Vialette et du Coupet (Haute-Loire), du crag fluvio-ma= rin d'Angleterre, et d’une grande partie des couches du Val d’Arno Il. Pliocène supérieur. — Age des alluvions très anciennes, que l’on« désigne souvent sous le nom de pleistocènes, caractérisées par la fré« quence de l’£/ephas meridionalis, et contemporaines de la deuxième faune ou faune supérieure de Perrier, des sables de Saint-Prest, dun du forest-bed de Cromer, et d’une partie du Val d’Arno. Ce sont les" sables volcaniques de Malbattu, synchroniques, d’après M. Pomel, } des alluvions de Champeix, de Tormeil, des Peyrolles, ete. | IIT. Quaternaire. — Age des alluvions anciennes vraies ou quater= paires, dans lequel je range les espèces des atterrissements de la montagne de Gergovia (collection Croizet), et toutes celles qui tons partie de la faune appelée par Bravard faune éléphantique. (1) P. Gervais, Zoologie et paléontologie françaises, 2e édition, 1859. (2) Poulett Scrope, The geoloyy and extinct volcanos of Central France, 1858: _ 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. [NS (ar ES 2, I. — PLIOCÈNE MOYEN Ac FAMILLE DES ANTILOPIDÉS. Espèce 1. Gazella borbonica, Depéret ex Bravard. PI. VIII, fig. À et 2. Syn. Antilope borbonica, Bravard. Collection Muséum. — ? Antilope antiqua, Pomel. Cat. méth. p. 112. Des alluvions volcaniques de Bourbon et de la montagne de Perrier. Diagnose. — Espèce de petite taille, à cornes implantées directe- ment au-dessus de l'orbite, un peu infléchies en arrière et presque | parallèles. Chevilles osseuses de ces cornes aplaties latéralement, à surface presque lisse, sans trace de carènes. Molaires supérieures de wait (les seules connues) et molaires inférieures de remplacement munies du pli d'émail antérieur -et transverse des Chèvres, sans traces de colonnettes interlobaires. Description. — Un maxillaire supérieur presque complét (pl. VIT, Mig. 2), porte la série des molaires de lait (coll. Bravard), au nombre de quatre ; les prémolaires sont allongées comme chez les jeunes Ru- minants. Les plis d’émail sont peu accentués sur la muraille externe : - eton n’y voit point en dedans de colonnettes interlobaires. La lon- sueur de la série dentaire est de 0,040, répartie de la manière sui- vante : 0,008, 0,009, 0,040, 0,013, de la première à la dernière qui _ est la plus longue; elle est un peu inférieure à celle de la série des molaires du même âge de la Gazella brevicornis (et même du Palæoreas Lindermayer: (0,042) de Pikermi : dans ces deux dernières espèces, on n observe pas non plus de colonnettes internes aux molaires de . lait, bien que le Palæoreas en ait à la mâchoire supérieure chez l'adulte. - Une dernière arrière-molaire inférieure adulte, pourvue en avant _ d'un pli transverse d'émail aussi prononcé que dans le Palæoreas, manque de colonnettes interlobaires comme cette dernière espèce. Sa longueur est de 0,017. Une belle portion de crâne, dont les dimensions concordent avec celle des pièces précédentes, et qui porte les chevilles osseuses des cornes (pl. VIIL, fig. 4) a été découverte en 1879 dans le Pliocène de Perrier par M. Barissa. Les chevilles, malheureusement brisées à leur partie supérieure, sont fortes, plantées directement au-dessus de l'orbite, rapprochées à la base, et peu divergentes entre elles. La Coupe est ovalaire, à grand axe antéro-postérieur; la surface est 2592 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jany, presque lisse, marquée seulement de quelques stries longitudinales “ fines, sans trace de carène sur tout le pourtour. Diamètre maximum à la base : 0,050; diamètre transverse : 0,040. Ces chevilles doivent avoir été fort longues, car les diamètres sont à peine diminués à 7 centimètres au-dessus de la base. . Rapports et différences. — Par la taille, et par la forme des molaires, la Gazella borbonica paraît voisine des trois petites Antilopes du mio- cène supérieur de Pikermi. La présence da pli transverse antérieur des molaires, et l'absence de colonnettes interlobaires, la rapproche, pour la dentition, surtout du Palæoreas Lyndermayeri, qu’il est facile d’en distinguer par la forme spirale de ses cornes. Ce dernier carac- tère l’éloigne également de l’Anfidocras Both, dont la taille est à peu près égale à la sienne. La (Gazella brevicornis est un peu plus forte; ses molaires n’ont pas de pli antérieur, et portent le plus souvent des colonnettes aux… deux mâchoires. Ses chevilles osseuses sont plus courbées en arrière, plus divergentes entre elles, plus coniques, et la coupe en est circu- laire au lieu d’être elliptique; enfin la surface est garnie de côtes lon- gitudinales très apparentes. L’Antilope clavata, de Sansan, a des chevilles osseuses beaucoup plus grêles, plus courtes et encore plus coniques. L'Antilope antiqua, Pomel, du pliocène de Perrier, est trop peu connue pour. pouvoir être comparée : Je la suppose provisoirement identique, bien que sa taille « un peu supérieure à celle d’un mou- ton », ne soit pas tout à fait d’accord avec les dimensions de l'espèce que je décris. La forme comprimée des chevilles des cornes de la Gazella borbo- nica rappelle beaucoup plus les Gazelles vivantes, et notamment la Gazella dorcas, dont il ne m’a pas paru possible de la distinguer génériquement. Cependant, cette dernière espèce est plus forte; ses chevilles osseuses plus recourbées en arrière, sont relativement moins épaisses, et divergent entre elles en dehors, à partir de leur base, en décrivant dans leur ensemble la figure d'une lyre. Espèce 2. Antilope ardea, Depéret ex Croiïzet. PI. VIIT, fig. 3 Syn. Antilope d'Ardé, Croizet. Collection Muséum. Des alluvions volcaniques d’Ardé et de ? Perrier. Diagnose. — Espèce de la taille du Cerf élaphe. Chevilles des cornes inconnues, excepté à leur base, dont la coupe est ronde et la surface 18384. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE. 253 rugueuse. Molaires supérieures robustes, à émail épais et lisse, sans pli transverse antérieur ni colonnettes interlobaires. Description. — Deux moitiés de maxillaire supérieur d’Ardé (coll, . Croizet), l’une droite (pl. VIII, fig. 3), l’autre gauche, proviennent sans doute d’un même sujet très adulte. La série des molaires, com- plète du côté droit, indique un animal de la taille du Tragocerus amalthœus de Pikermi, voisine de celle du Cerf commun. Les prémo- laires sont bien développées, à contour sinueux et arrondi, et, comme chez la plupart des Antilopes, leur longueur totale (0,043), dépasse la moitié de celle des arrière-molaires (0,062), qui sont aussi très robustes. La muraille externe de toutes ces dents porte des plis verticaux assez saillants, mais arrondis ; leur couronne est large et peu élevée; l'émail très épais et lisse; et l’on ne voit aucune trace de pli antérieur ni de coionnettes interlobaires. La longueur totale de la série des molaires est de 0,106. Une portion de crâne de la même provenance porte une base d'axe osseux de corne dont la surface est couverte de rugosités irré- | oulières, et dont la texture celluleuse rappelle un peu les cornes des Moutons. La coupe est circulaire et le diamètre égale 0,045. Un métacarpien découvert à Perrier par M. Barissa (coll. Muséum), long de 0,270, dont l’épiphyse inférieure très élargie rappelle les Antilopes, se rapporte peut-être à la même espèce. Sa forme, sa lon- sueur supérieure à celle du même os dans le Cerf élaphe (0,245), in- diqueraient un animal plus élancé que n'aurait pu le faire supposer la forme des molaires. Rapports et différences. — Il est difficile de préciser les affinités réelles de cette espèce en présence de matériaux aussi incomplets, et la détermination générique elle-même doit être entièrement ré- servée. Parmi les formes fossiles, l’'Antilope d'Auvergne, rappelle, par la dentition, le Zragocerus de Pikermi, dont il a aussi la taille, mais dont les nue sont presque toujours pourvues de colonnettes très apparentes, et dont les chevilles des cornes sont triangulaires à partir de la base. Pour M. Rutimeyer (1), cette dernière espèce a de grandes affinités avec les genres Ægoceros et Damalis vivant en Afrique, mais non pas avec les Chèvres. Pour M. le professeur Gaudry (2), les cornes du Zragocerus marquent pourtant une tendance vers ces derniers ani- maux, et la texture très celluleuse des chevilles osseuses de l’Anti- lope d'Auvergne paraît indiquer une affinité toute semblable, (1) Fertiare Rinder und Antilopen. (Mémoires de la Société paléontologique de Suisse, 1878). (2) Enchaînements du monde animal. Mammifères tertiaires, 1878. 254 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv Il se pourrait qu'une cheville de corne, d'espèce indéterminée, de A Pikermi (Gaudry : Animaux fossiles de l'Attique, pl. LII, fig. }, fût. extrêmement voisine de l’Antilope ardea : cette corne, que j'ai exa— minée au Muséum, est ronde, à surface rugueuse, et sa texture interne celluleuse rappelle les cornes de Mouton, comme l’a indiqué M. Gaudry. 9o FAMILLE Des CERVIDÉS. C'est de beaucoup la famille la plus intéressante par le nombre et la variété des espèces. Vingt-quatre noms différents ont été proposés par Croizet, Bravard, P. Gervais et par M. Pomel pour les seules formes pliocènes d'Auvergne. Beaucoup de ces noms sont de simples synonymes; d’autres ne représentent que des formes d’âge ou des races locales : j’ai cru devoir conserver seulement dix espèces bien distinctes. Croizet et Jobert divisaient leurs Cerfs fossiles en deux sous-genres fondés sur la présence (1° sous-genre Cataglochis), ou l’absence (2° sous-genre Anoglochis) d’un andouiller basilaire. Cette division, acceptée par Bravard et par M. Pomel, qui y a introduit des sections: secondaires, n’est pas très naturelle; de plus elle est difficilement applicable, car on observe une transition insensible entre les espèces dont le maître andouiller touche la meule, comme les Cervus iss10- dorensis, Perrieri, etc., et celles où il naît de plus en plus haut sur le merrain. Le Cervus borbonicus, par exemple, pourrait appartenir, à. volonté, à l’une ou à l’autre des divisions de Croizet. J'ai adopté les sous-genres admis par P. Gervais, dans la Zoologie et Paléontologie françaises, parce qu'ils ont l’avantage d’avoir presque tous des repré- sentants actuels, et de mettre ainsi mieux en évidence les affinités zoologiques des espèces éteintes. - Genre Cervus, L. Premier sous-genre. Polycladus, P. Gerv. Cette section comprend les espèces dont les bois sont partielle- ment aplatis, surtout vers le haut, mais ne forment pas une véri-, table empaumure. Le premier andouiller naît à une distance notable: au-dessus de la meule. Ces espèces, au nombre de deux, forment: une sorte d’intermédiaire entre les Daims et les véritables Cerfs. DT RON APM PR ONE PURE DEPÉRET. —+ SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE, 255 Espèce 1. Cervus ardeus, Croizet. Dre let 2 mSyn. Cervus ardeus, Croizet, coll. Muséum. — Id. Bravard, coll. Mus. — Id. Pomel, Cath. méth. p. 108. — Id. P. Gervais. Zool. et pal. fr. 2° éd. p. 146. Croizet et Jobert. Ossements fossiles du Puy-de-Dôme. 2 sous-genre, pl. IT, mien, et pl: IV, f. 6° Des sables volcaniques d’Ardé, canton d'Issoire. Diagnose. — Taille supérieure à celle du Cerf élaphe. Front étroit et élevé ; perches très rapprochées à la base, infléchies brusquement “en arrière et en dehors à partir de la naissance du premier andouil- mer, qui est antérieur, robuste, élevé de 14 centimètres au-dessus de ia meule, et porte, du côté interne, an gros tubercule saillant. Le bois s’aplatit vers le haut, revient en avant et en dedans, et se ter- mine par une petite empaumure triangulaire, pourvue en dessus de : trois grosses digitations. Description. — La naissance des bois est caractéristique. Sur trois frontaux, l’un de la collection Croizet, les autres de la collection Bra- “ward, le front est étroit, élevé, et les pédicules osseux, vus de face, Minterceptent un angle aigu (pl. V, fig. 4), de sorte que la portion de Pos frontal comprise entre les bois est nettement concave. Les per- ches (pl. V, fig. 2, coil. Croizet), sont très rapprochées à la base, la “distance entre les meules variant de 3 à G centimètres. Elle sont d'abord peu divergentes, et presque rondes ou à peine un peu apla- ties latéralement jusqu’à la naissance du maître andouiller, qui naît à 13 ou 14 centimètres au-dessus de la meule. Celui-ci, très-fort, haplati latéralement vers sa base, se recourbe en haut et en avant : il porte du côté interne un fort tubercule, plus ou moins développé Suivant les sujets. Cette pointe, qui peut passer quelquefois pour une véritable bifurcation, s’est montrée constante sur les sujets que j'ai eus sous les yeux (voir Croizet et Job. pl. I, £. 3), mais elle est quel- quefois réduite à une simple saillie sans importance. Au niveau de cet'andouiller, le bois présente une inflexion brusque en arrière eten dehors, pour revenir ensuite en avant et en dedans dans sa partie supérieure. Il s’aplatit de plus en plus vers le haut, et se termine par une sorte d'empaumure triangulaire munie en avant de trois longues digitations. La surface du bois est assez rugueuse, et parcourue par des cannelures longitudinales larges et peu profondes. Les molaires sont épaisses, à plis verticaux bien marqués, munies en haut et en bas de tubercules interlobaires forts, triangulaires; à 256 DEPÉRET. —- SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. mais peu élevés. Les prémolaires sont relativement un peu plus longues que celles du Cerf commun. Les os des membres indiquent un animal robuste et trapu, d’une taille notablement supérieure à celle de l’Élaphe, ce qu’il sera facile de vérifier par le tableau suivant de leurs dimensions comparées : C. ardeus. C. elaphus, Mâchoire. Long. des 6 molaires . . . . . 0,114 0,106 — des 3 arrière-molaires. . 0,065 0,069 — des 3 prémolaires. . . . 0,049 0,037 Mandibule, Long. des 6 molaires . . . . . 0,122 0,118 — des 3 arrrière-molaires . 0,075 0,075 — des 3 prémolaires. . . . 0,047 0,043 HUMÉTUS MALTE MEN DAS OMAN ARMES 0,059 0,035 Tibia. | Hontoiale CURE NE 0,380 0,956 Astragale. Long. sur le bord externe. . . 0,057 à 0,063 0,055 Métacarpien. Long totale re 0 20/2071 0,245 MétatarsientiNEong-Mtotale AE SES 0,327 0,260 Rapports et différences. — Le Cervus ardeus est une espèce bien caractérisée. Si la forme de l’empaumure rappelle un peu les Daims, l’absence d’andouiller basilaire et le peu d’aplatissement général du bois la séparent franchement de ce groupe pour la rapprocher des véritables Cerfs. | Le Cervus martialis, P. Gerv., du pléistocène de l'Hérault, est une espèce bien voisine du Cervus ardeus par la forme générale du bois et de l’empaumure à trois divisions qui le termine. Quoique distinct du Cerf d'Auvergne, par un peu plus de complication des bois qui portent un deuxième andouiller, médian, et par la bifurcation plus complète et plus constante de ses andouillers, il est permis peut- être de voir en lui une race dont le Cervus ardeus représenterait la forme ancestrale plus simplifiée. Comparé avec les Cervidés vivants, le Cervus ardeus offre quelques lointaines analogies avec le groupe auquel appartiennent les C'ervus nemoralis, columbianus et virginianus de l'Amérique du Nord, la der- nière surtout dont ie bois porte un andouiller basilaire et un rudi- ment d’'empaumure à quatre digitations. Par l’intermédiaire de ces espèces, il se rattache à une forme du groupe des Axis, le Cervus borbonicus, fossile des mêmes terrains pliocènes d'Auvergne. Espèce 2. Cervus ramosus, Croizet PI. V, fig. 3-8. Syn. Cervus ramosus et Croizeti, coll. Muséum. — Cervus ramosus, Croizeti, pla- tuceros et cladoceros, Bravard, coll. Mus. — C. ramosus et cladoaceros, Po- mel, Cat. méth., p. 108. — G. polycladus, P. Gerv. Zool. et pal. fr., p. 146: 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 9257 Croizet et Job. Oss. /oss., 2° sous-genre, pl. IV, fig. 1-5 et pl. V. — Devèze et Bouillet. Essai géol. sur la mont. de Boulade, pl. IV, fig, 1 et 2, et HP NUS. 12,3, 4 et 5. Des sables volcaniques d’Ardé, de Bourbon et de Perrier Diagnose. Espèce de taille intermédiaire entre le Cerf et le Daim, portant des bois aplatis sur toute leur longueur, sans former d’em- paumure, et d'une courbure générale gracieuse rappelant celle d’une lyre. Le premier andouiller est surbasilaire ; le deuxième est très éloigné du premier et commence une série régulière et décroissante d'andouillers aplatis, en forme de hameçon, souvent munis de pointes secondaires, et qui se succèdent à intervalles égaux le long du bord antérieur du bois, devenu rectiligne dans sa partie supérieure. La surface du bois est couverte de fines stries longitudinales, mais de- vient beaucoup plus rugueuse chez l’adulte. Description. — En résumant les matériaux des collections Croizet et Bravard, il m'a été possible de constituer une série remarquable des bois de cette espèce depuis le jeune âge jusqu’à l’âge très adulte. Ces différentes formes ne se relient bien que dans une série aussi complète que celle du Muséum et diffèrent assez entre elles pour avoir mérité des auteurs jusqu’à cinq noms spécifiques distincts. a) La forme de dague ou premier bois est inconnue. b) L'une des perches de la collection Croizet C. Croizeti (pl. V, f: 3), correspond au deuxième bois. Le merrain à peu près rond, est porté sur un pédicule élevé : il est droit jusqu’à la naissance d’un andouiller unique, placé à 8 centimètres au-dessus du cercle de pier- rures, et dirigé en avant et en haut. Cet andouiller, en forme de crochet aplati latéralement, est aussi long, mais plus grêle que la branche principale, qui s'incline en arrière, et se termine par une extrémité mousse et arrondie. La surface est rugueuse, ornée de côles longitudinales étroites et régulières. c) La forme un peu plus âgée ou troisième bois (Cervus Croizetr, coll. Croizet, pl. V fig. 4 et Cervus sans nom, coll. Bravard) est repré- sentée par deux perches gauches, un peu moins rondes à la base que la précédente, aplaties surtout au niveau de la naissance des andouillers. Ces derniers, au nombre de deux, sont antérieurs, et naissent l’un à 8 centimètres au-dessus de la base, l’autre plus petit à 20 centi- mètres au-dessus du premier. Leur forme en crochet aplati et re- courbé en haut, leur naissance à angle obtus sur la perche, sont des Caractères que l’on observe dans tous les âges de cette espèce. Le bois se termine par une pointe aiguë et à peu près droite. Un certain nombre de perches, notablement plus robustes que les XII. 17 | DCR. 258 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 98 janv. précédentes (C. Croizeti, coll. Croizet, C. platuceros, Bravard, pl. EL fig. 5), indiquent sans doute un âge un peu plus adulte, quoique non caractérisé par l'augmentation du nombre des andouillers. Le bois plus rugueux et un peu plus aplati latéralement, décrit au-dessus de l’'andouiller inférieur une courbe ovalaire très gracieuse, dont la convexité est dirigée en arrière. Sur l’une de ces perches, le deuxième andouiller porte sur son bord supérieur un tubercule supplémen- taire, et marque déjà une tendance à la bifurcation, qui devient un caractère des bois plus adultes. | d) Les âges plus avancés (C. Crotzeti, coll. Croizet, pl. V, fig, 6, C. platuceros, pl. V, fig. 7 et cladoceros, Bravard) sont marqués sur- tout par l'augmentation du nombre des andouillers, et par la ten- dance des andouillers supérieurs à se bifurquer et à former des pointes secondaires de dimensions parfois égales à la pointe princi- pale. Le premier andouiller, toujours simple, naît à 10 centimètres. de la base ; le second, placé à une grande distance du précédent (27 centimètres), en est séparé par la grande courbure de la perche, qui devient verticale dans sa partie supérieure, et porte un troisième et parfois un rudiment de quatrième andouiller, rapprochés entre eux. L'ensemble du bois tend à s’aplatir de plus en plus en travers, au point de former deux crêtes tranchantes antérieure et postérieure. Les rugosités longitudinales de la surface sont aussi plus accen- tuées. e) Enfin la forme très adulte (C.ramosus, coll. Croizet, pl. V, fig. 8 C. cladoceros, Pomel, C. polycladus, P. Gerv,; Devèze et Bouillet,* pl. IX, fig. 1), diffère notablement des précédentes par sa grande taille, par la rugosité de la surface, et surtout par l’aplatissement extrême du bois qui prend sur toute sa longueur l'aspect d’une sorte d'empaumure. Néanmoins, on y retrouve la forme typique, en crochet, des andouillers, qui sont presque tous hérissés de tubercules secondaires, et forment une série décroissante el régulière (au nombre de 7 et même plus) le long du bord antérieur de ce singulier bois. Le front de cette espèce est moins étroit que celui du Cervus ardeusà la portion de frontal, comprise entre les bois, décrit, lorsqu'on la rez garde de face, une courbe régulière concave, mais les perches sont notablement divergentes à partir de leur base, de sorte que la dis: tance entre les meules est déjà de 8 centimètres. Cette concavité du frontal est beaucoup moins prononcée sur les jeunes sujets. La longueur des séries des molaires indique un animal d’une taille intermédiaire entre le Cerf et le Daim, mais bien plus voisine du premier. A la mâchoire supérieure, les molaires sont grêles, 1884. DEPÉRET. == SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 959 pourvues de plis externes étroits et saillants ; les tubercules interlo- baires sont détachés du fût, et continus avec un bourrelet basal très accentué. À l'inverse du Cervus ardeus, les prémolaires sont raccour- cies. Il en est de même à la mâchoire inférieure, où les tubercules des arrière-molaires sont petits et bien isolés. Les os des membres sont presque aussi allongés, mais plus grêles que ceux du Cerf élaphe et surtout que ceux du Cervus ardeus. Ges os m'ont présenté des variations de taille très grandes, sans doute en rapport avec les âges ou le sexe des objets examinés. Le tableau suivant donne les mesures comparatives moyennes de cette espèce : C. ramosus. C. elaphus. C. Dama. Mächoire. Long. des 6 molaires . . . . 0,102 0,106 0,070 — 8 arrière-molaires. 0,061 0,069 0,041 — 3 prémolaires. . . 0,041 0,047 0,029 Mandibule. Long. des 6 molaires. . . . . 0,110 0,118 =—0,079 — 3 arrière-molaires . 0,060 0,069 0,050 — 3 prémolaires . . . 0,050 0,049 0,029 Humérus. Long. totale. . . . . . ÉUEE 0,268 0,275 0,165 mire em Das... 3: Hubs 0,056 0,055 0,035 Radius gnsMofales te hit Lo: 0,280 0,280 0,170 Tibia. mor menibase rai 0,048 0,050 0,032 Astragale. Long. sur le bord externe +. . 0,054 0,055 0,034 Rapports et différences. — Les bois du Cervus ramosus se distin- guent aisément de ceux de la plupart des Cerfs vivants et fossiles. Il est même difficile de reconnaître les affinités de cette curieuse forme : le Cervus Sedgwicki, Falconer, cu forest-bed d'Angleterre, aux bois si étrangement compliqués, est la seule espèce qui paraisse pouvoir être comprise dans un même groupe naturel, caractérisé par la présence, le long du bord de la verche, d’une série nombreuse d'andouillers aplatis qui donnent naissance à des digitations secon- daires, toutes disposées dans un même plan vertical. Dans les deux espèces, le bois est longuement pédiculé, recourbé en arrière à partir de la naissance du premier andouiller, qui est éloigné de la meule ; mais, dans le C’. Sedgwickii, tous ces andouillers sont à peu près équidistants, tandis que dans le C. ramosus, le deuxième naît bien au-dessus du premier et en est séparé par la grande courbe du bois. De plus, la tendance à la production des pointes secondaires sur les andouillers est exagérée encore dans la première espèce, dont l’andouiller inférieur porte jusqu’à quatre digitations. Ce groupe que l’on peut désigner avec Falconer sous le nom d’Æu- clodacerus, ne paraît plus avoir de représentants dans le monde actuel, 260 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. Deuxième sous-genre. Axis, H. Smith. Espèces à bois arrondis, pourvus seulement de deux andouillers; l’un basilaire, l’autre plus ou moins rapproché du sommet, qui prend la forme d’une fourche. Géologiquement plus ancien que les vrais Cervus, quoiqu'il renferme aussi des espèces vivantes, ce groupe semble représenter une phase de développement des Cerfs à bois compliqués, qui passent tous, dans leur jeune âge, par une forme analogue à celle des Axts. Les terrains pliocènes d'Auvergne en con- tiennent deux espèces. Espèce 3. Cervus borbonicus, Depéret ex Croizet. PI. VI, fig. 1 et 2. Syn. Cervus borbonicus, Groizet, coll. Mus. — Cervus cylindroceros, Bravard, coll.= Mus. & Devèze et Bouillet. Mont. de Boulade, pl. IX. fig. 3. Des alluvions volcaniques de Bourbon, près Issoire. Diagnose. Espèce non décrite, de la taille du Cerf élaphe, dont le bois rond, presque lisse, est caractérisé par la position surélevée du premier andouiller, qui est conique, effilé, et muni d’un tubercule accessoire du côté interne. Les perches, d’abord très courbées en dehors, reviennent ensuite en dedans par une inflexion brusque et ca= ractéristique, au niveau de laquelle se produit, par l'intermédiaire d’une partie plate et dilatée, la bifurcation de l’andouiller supérieur. Description. — Le bois, porté sur un pédicule allongé, est rond à la base, robuste, et s’élève d’abord verticalement sur une longueur de 9 centimètres. À ce niveau, naît un gros andouiller conique, aplati à sa base, d’abord recourbé en dedans et terminé par une pointe effilée qui regarde un peu en dehors. Cet andouiller est presque toujours muni d’un tubercule accessoire, sur son bord supéro-im terne, et à la moitié environ de sa longueur totate (1). La perche décrit ensuite une forte courbe en arrière et en dehors, puis revient. en dedans par une inflexion brusque et comme forcée, qui ramène les bois sur la ligne médiane du front, et quelquefois même un peu (1) D'une manière générale, il ne faut pas attribuer une valeur exagérée à la présence de ces tubercules secondaires ou des bifurcations des andouillers des Cerfs : dans la belle série de Cervus Axis vivants que possède le Muséum, il est facile de voir exceptionnellement, sur certains sujets, des pointes secondaires dé- veloppées sur l’andouiller inférieur. Cette remarque est applicable à plusieurs des espèces fossiles d'Auvergne, telles que les Cervus ardeus, borbonicus, issiodoren: sis, etc., bien que, dans la pratique, la considération de ces tubercules m'ait fourni des caractères distinctifs d’une grande valeur. Î | | | | | 1884. DEPÉRET. —— SUR LES RUMINANTS D’AUVERGNE, 261 au delà. Au niveau de cette courbure, le bois s’aplatit et se dilate de manière à former un rudiment d'empaumure triangulaire, qui donne naissance à un andouiller postérieur, arrondi, éloigné du premier d'environ 35 centimètres, et aussi fort que la branche terminale de la perche. La surface du bois est lisse, excepté à la base, qui est ornée, ainsi que l'andouiller inférieur, de sillons longitudinaux sé- parés par des côtes rugueuses. | Les mâchoires et les os du squelette n’offrent rien de spécial. Les plis externes des molaires sont peu prononcés ; les tubercules inter- lobaires, courts et triangulaires à la mâchoire supérieure, sont petits et grêles à l'inférieure. Ces dents et les os des membres indiquent une taille égale à celle de l’Elaphe; les mächoires de la collection Croizet se sont montrées un peu plus petites, ainsi que les bois et les autres parties de la même espèce : ces différences sont sans doute en rapport avec le sexe ou l’âge des sujets. Le tableau suivant donne les principales dimensions de ces parties : Mâchoire. Longueur des 3 arrière-molaires, 0,069 Mandibule. » des 6 molaires . . . . 0,122 » » des 3 arrière-molaires. 0,075 » » des 3 prémolaires. . . 0,047 Humérus Parsueur/en bas 0,270 00,055 éins tPongueurtotale.." 0.0/1). 1000200 Métacarpien » DTOUE PNR AU pren te 0,270 Astragale. Longueur sur le bord externe. . 0,046 (Coll. Croizet). Rapport et différences, — Cette espèce, bien distincte, n’a jamais été décrite. Aucune planche ne la représente, à l'exception peut-être d'une portion de bois figurée par Devèze et Bouillet (pl. X, fig. 3). M: Pomel (Cat. méth., p. 112) ne donne que l'indication suivante : « Le Cervus Croizeti ou borbonicus Croizet, nous paraît être un jeune ramosus ou polycladus, qui n’a encore que deux andouillers. » Cette opinion est certainement erronée, du moins en Ce qui concerne le nom de borbonicus, ce dernier n’offrant avec le Cervus ramosus au- Cune espèce d’analogie. C'est dans le groupe nord-américain qui comprend les Cervus vir- gimianus, nemoralis, similis et columbianus, qu’il faut chercher, parmi les formes vivantes, les analogues de l’espèce fossile d'Auvergne. On retrouve notamment dans le Cervus virginianus l’andouiller surbasi- laire et la forte inflexion en dedans de l'extrémité supérieure du bois. Toutefois, cette dernière espèce manque de la pointe secondaire sur l’andouiller inférieur et se divise en un plus grand nombre de digi- tations supérieures; les formes de jeune âge, simplement bifurquées en haut, sont remarquablement voisines du Cervus borbonicus. &” W'ALA7 262 DEPÉRET. —— SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. J Espèce 4. Cervus pardinensis, Croizet. PI. VI, fig. 3 et 4. Syn. Cervus pardinensis, Croizet, coll. Mus. — Cervus (Rusa) pardinensis, Pomel, Cat. méth., p. 166. — Cervus (Axis) pardinensis, P. Gerv., Zool. et pal. fr., 2° éd., p. 146.—Cervus pardinalis et pardinensis, Did co Mus. — Cervus CR Brav., id. Croizet et Job. Oss. foss., 1er s Senne pl. IX, fig. 4 et 5 et pl. VI, fig. 3-8. Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier (à Pardines) et de Cros-Roland. Diagnose. — Espèce de petite taille, un peu supérieure à celle du Daim, caractérisée par la rectitude générale de son bois, qui est rond, faiblement sillonné, et pourvu de deux andouillers antérieurs, droits, formant, avec la perche, des angles très peu ouverts : le pre- mier est presque basilaire, le second naît un peu au-dessus de la moitié de la longueur du bois. Description. — Les bois, très simples et légèrement divergents, sont remarquables par leur rectitude presque parfaite, interrompue seu- lement par une très légère inflexion en arrière et en dehors, au ni- veau de la naissance de chacun des andouillers qui sont au nombre de deux, antérieurs, et presque accolés à la branche principale, dont ils ne divergent que sous un angle très aigu. Le premier naît à une distance de 6 à 7 centimètres au-dessus de la meule et peut être con- sidéré comme surbasilaire ; il est rond, droit et assez épais. Le second, éloigné du précédent de 27 centimètres, est placé un peu au-dessus de la moitié de la longueur de la perche qu’il bifurque, mais en res- tant beaucoup plus court et plus grêle que la branche principale. La surface, parcourue, seulement vers la base, par des sillons larges et peu profonds, est à peu près lisse dans la partie supérieure. Les dents et les os des membres sont rares et peu caractéristiques; ces pièces correspondent à un animal un peu plus élancé que le Daim, si l’on en juge par les longueurs comparées d’un métacarpien; d’un tibia et de l’astragale : ces mesures sont reproduites dans le tableau ci-contre : HUMÉCUS MATSEUTICHIDAS RARES 0,032 AiDiS ON PLeUTITOIRLe EEE NS de T0 DU LATE CUTENDAS PEN ER REE 0,045 _ Métacarpien. Longueur totale. , . . . .. 0,241 Astragale. » sur le bord externe. 0,048 » Lareeurken Das 0,030 J’ajouterai, à titre de renseignements complémentaires sur cette intéressante espèce, les mesures suivantes, que j'ai pu prendre au 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 263 Muséum de Lyon, grâce à l’obligeance de M. le professeur Lortet, sur de belles pièces du Cervus pardinensis, provenant du pliocène de Vialette, dans le bassin du Puy : Longueur d’une arrière-molaire sup.. . . . . 0,017 Menus Largeur en bas. 2, 0,042 et 0,041 We tEirceur en-haut.:. 1. UN 0,066 » » CUS DAS ee OR SRE VC nbee 0,039 Méracarpien. Largeur en bas , : 5 . . . : 0,033 Métatarsien. » CHAT ENS LPC ENNN RTE AMEONRE 0,029 » » ÉTAD ASP ARR ENCr SEE 0,034 Astragale. Longueur sur le bord externe. . . 0,043 à 0,046 » PARSÉMRNEN DAS AMEN APM 0,026 a 0,027 Rapports et différences. — Le Cervus pardinensis est un véritable Axis, mais qui diffère des espèces vivantes en Asie (Cervus axis, hip- pélaphus, aristotelis, etc.) par la rectitude remarquable de son bois, par la faible divergence de ses andouillers, et par la position de son deuxième andouiller, qui est antérieur au lieu d’être postérieur ou interne. Parmi les espèces fossiles, le Cervus Perrieri, du pliocène d’Au- vergne, est celle qui s’en rapproche le plus; mais, dans cette dernière, ilMexiste constamment trois andouitlers à l’état adulte; la perche présente à leur niveau des inflexions plus prononcées, et l’angle que Ceux-ci forment avec la branche principale est beaucoup plus ouvert. Troisième sous-genre : Z£'laphus, P. Gerv. Espèces pourvues d’un ou deux andouillers basilaires et d’un nombre variable d’audouillers disposés sur toute la longueur du bois. En général, les espèces à double andouiller basilaire et à bois com- pliqués sont quaternaires ou actuelles. Les espèces pliocènes n’ont qu un andouiller basilaire unique, un médian et un supérieur. C’est àcette dernière section qu'appartiennent trois espèces d'Auvergne. Espèce 5. Cervus issiodorensis, Croizet. PI. VI, fig. 6. Syn. Cervus issiodorensis, Croiz., coll. Mus. — /d. Bravard, coll. Mus. — Id. Pomel, Cat. méth., p. 105. — Id. P. Gervais, Zool. et pal. fr., p. 447. — Cervus triglochiceros, Bravard, coll. Mus. Cr. et Job. Oss. foss., 1e s.-genre, pl. I et pl. II, fig. 5 et 17. Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier, près [ssoire. Diagnose. — Grande et forte espèce, supérieure à l'Elaphe, pourvue de bois robustes, triangulaires, presque lisses, composés d’une série \ 264 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. de courbures régulières, à la jonction desquelles naissent les an- douillers, au nombre de trois et antérieurs. Le premier andouiller, tout à fait basilaire, aplati, est pourvu à son aisselle d’un gros tuber- cule élevé; le deuxième naît un peu au-dessus de la moitié de la lon-" gueur totale; le troisième forme, avec l’extrémité de la perche, une fourche à Déisaes sensiblement égales. Description. — Le bois de cette espèce est remarquable par son épaisseur, et par la série de courbures régulières, à concavité anté- rieure, qui constituent la branche principale en s’ajoutant bout à bout. Les andouillers, au nombre de trois, et antérieurs, prennent naissance aux points de jonction de ces courbures., Le premier est w tout à fait basilaire, c’est-à-dire que sa base commence à élargir la perche immédiatement au-dessus de la meule; il est très haut, aplat en travers, relativement court, recourbé en dehors, et porte, chez l’adulte seulement, un gros tubercule d'autant plus développé que le sujet est plus vieux. Le bois est triangulaire au-dessus de cet an- douiller, dont le bord supérieur se continue avec une crête bien marquée sur la face antérieure du merrain. Cette forme triangulaire est moins prononcée dans les parties supérieures. Il existe, au moins chez l’adulte, deux autres andouillers, antérieurs, plus longs que le basilaire : l’un, placé à 38 centimètres du premier, naît un peu au- dessus de la moitié de la longueur totale du bois ; l’autre, supérieur, distant de 28 centimètres, est aussi fort que la branche terminale de la perche. La portion de bois qui avoisine cette fourche supérieure est aplatie et notablement dilatée. La surface est presque lisse, sauf dans le voisinage de la meule, où elle est parcourue dans sa longueur par des sillons larges et peu profonds. Dans la perche droite de cette espèce, figurée pl. VI, fig. 6, l’an- douiller médian a été accidentellement brisé pendant la vie de l'animal, et le fragment supérieur s’est placé en croix avec la partie basilaire, à laquelle il est resté soudé malgré la cassure. Les séries très complètes de mâchoires et d'os des membres que possède le Muséum ne m'ont offert rien de particulier que leur taille qui est notablement supérieure à celle du cerf commun et même du Cervus ardeus. Les principales dimensions du squelette sont les suivantes : Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . . . 0,122 0,105 (jeune) » » des 3 arrière-molaires. . 0,072 » » des 3 prémolaires . . . 0,050 Mandibule. Longueur des 3 arrière-molaires. 0,085 0,072 (jeune) Humérus. Largeur en bas. . . . . DNA UE RE 0,059 RadiusLongueuntotale MERE Et 0,312 1884. DEPÉRET, == SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 265 Métacarpien (jeune). Longueur totale. . . . 0,304 Hi arseur)en Das, 200 LA a AE 210087 Astragale. Longueur sur le bord externe. . . 0,061 » Parreurien Das se eue er rex 0,037 Caicameum’Longueur totale 2. 0, . : 0,128 Métaarsien Largeur en bas... 51. 0,049 Rapports et différences. — Le Cervus issiodorensis doit être distingué avec soin du Cervus Perrieri, espèce de la même section, de taille à peine plus faible, mais qu’on reconnaîtra à l’aide des caractères sui- vanis : - 4° Dans le premier, le bois est formé d’une série de courbures jointes bout à bout; dans le deuxième, les portions de bois comprises entre les andouillers sont rectilignes et forment entre elles des angles brusques à chacune des bifurcations. Il est nécessaire d'ajouter que cette rectitude, très marquée sur les bois adultes (pl. VL fig. 7), du ©, Perrieri, est beaucoup moindre sur d’autres bois plus grèles (coll. Muséum) et plus jeunes. Elle manque également sur une magnifique perche de cette espèce, provenant de Figline (Toscane) et qui fait partie du Muséum de Lyon. 9 L’andouiller basilaire du C. issiodorensis touche la meule; il est toujours aplati, épais, mais relativement court; chez l'adulte, il porte un tubercule axillaire. Dans le C. Perrieri, l'andouiller basilaire naît à» ou 6 centimètres au-dessus de la meule; il est cylindrique, plus srêle et plus long que celui de l'espèce voisine. 3° Le deuxième andouiller naît chez le premier très peu au-dessus de la moitié du bois ; chez le second, il naît aux deux tiers de cette hauteur. 4° Le bois du C. Perrieri a une surface plus rugueuse que celui du C. issiodorensis. Les bois jeunes du C’. sssiodorensis, à deux andouillers seulement, ont une grande ressemblance avec les bois adultes du C. Ztueriarum, _ de Perrier. Les caractères distinctifs seront donnés à propos de cette dernière forme. Je ne connais aucune espèce vivante voisine du €, issiodorensts. Espèce 6. Cervus E'tueriarum, Croizet. PI. VI, fig. 5. SYN: Cervus Etueriarum, Croiz., coll. Mus. — Cervus (Rusa) Etueriarum, Pomel, Cat. mêth., p. 106. — Cervus (Axis) Etueriarum, P. Gerv., Zool. et pal. lp. 147. 266 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. Croiz. et Job., Oss. foss., 2° sous-genre, pl. VI, fig. 4, pl. VI bis, fig. 1 et 2, pl. VIL pl. VIII, pl. IX, fig. 1, 2, 3, 6 et pl. X: Du ravin des Étouaires (montagne de Perrier). 3 Diagnose. — Espèce (ou peut-être race du C'ervus issiodorensis), un peu plus petite que le Cerf élaphe, à bois ronds, divergents, lisses, pourvus de deux andouillers antérieurs : le premier, basilaire, court et effilé; le deuxième, placé un peu au-dessus du milieu de la hau- teur du bois, plus grêle que la branche principale. La perche décrit dans sa longueur deux courbures à concavité antérieure. va Description. — Les bois, grêles, à peu près ronds sur toute leurlon- eueur, sont divergents en dehors et en arrière. , Je n’y ai jamais observé que deux andouillers qui sont antérieurs. Le premier touche presque la meule: il est très court, rond, excepté vers sa base qui est un peu aplatie, et se termine par une pointe effi- lée qui regarde en haut et en dehors, Cet andouiller fait avec la perche un angle remarquablement ouvert, et ne porte aucune trace de tubercule axillaire. Le deuxième, arrondi, éloigné du premier de 25 centimètres, est plus court et aie grêle que la portion terminale du bois, qui se rejette en arrière à son niveau. et forme avec lui une fourche à branches très divergentes. La base de cet andouiller marquem le point de jonction des deux courbures à concavité antérieure que forme dans sa longueur le bois de cette espèce. La surface est lisse,« excepté vers la base, qui est un peu sillonnée ainsi que la moilié infé—. rieure de l’andouiller basilaire. | Les molaires, dont la muraille est à peu près lisse, et les os des membres, sont d’une taille un peu inférieure à celle du Cerf élaphem J'ai remarqué que l'extrémité inférieure des canons était remarqua=« blement élargie aux deux membres; ce caractère, déjà figuré par Croizet et Jobert (pl. X, fig. 4 et 8), correspond sans doute à une« forme des pieds élargie, un peu comme chez le Renne. + Les dimensions suivantes ont été choisies toutes sur des sujets bien adultes : + à + Mâchoire. Longueur des 6 molaires, , . . . 0,104 . — 3 arrière-molaires . 0,064 —_ 3 prémolaires. . « 0,040 Mandibule. Longueur des 6 molaires . . . . 0,104 —— 3 arrière-molaires. 0,070 — 3 prémolaires. . . 0,034 Humérus:ÆLarseur/en bas. . 100 2.00,0%4 Radius. Longueur totale : : . - . . . - . . 0,272 Métacarpien. Longueur totale. . . . . . . . 0,242 Largeur en bas. . . . . . . . 0,045 (Cerf. 0,040) 1884. DEPÉRET. —= SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 267 Astragale. Longueur sur le bord extérieur. . 0,054 HART EN DAS APE Nes UE MOI 0,035 Métatarsien. Longueur totale. . . . . . . . 0,274 Largeur en bas. . . . . . . . 0,042 (Cerf. 0,038) Rapports et différences. — Les caractères de cette espèce montrent combien sont peu naturelles et peu faciles à appliquer les divisions “en sous-genres établies parmi les Cerfs. En ne tenant compte que du nombre des andouillers, qui est de deux au plus, le Cervus Etueria- rum, devrait être rangé dans la section des Axis, et c’est ainsi qu’il a “été classé par P. Gervais et par M. Pomel. Mais d’autre part, une très grande anaïogie dans la courbure générale du bois, dans la posi- tion et la forme des andouillers, le rend tellement voisin du Cervus issiodorensts, que j'ai dû me demander s’il ne représenterait pas sim- plement une phase de transition, c'est-à-dire une forme de jeune âge de cette dernière espèce. La belle collection du Muséum m'a permis de résoudre ce problème en me montrant d’un côté des molaires très usées et des os des membres de faible taille, à épiphyses entièrement soudées, qui ont été recueillis et classés par l’abbé Croizet, avec les bois du C. Ætueriarum; de l’autre côté, des os des membres de taille bien supérieure aux premiers, à épiphyses incomplètement soudées, mélés aux os adultes du C. issiodorensis. De plus, un fragment de mandibule de ce dernier, portant encore la dentition de lait, était de taille au moins égale à celle des plus fortes mandibules adultes du C. Etueriarum. Enfin, la comparaison entre les bois du C. £'tueriarum et les vrais bois du jeune âge du C. issiodorensis (coll. Bravard, sous le nom de Ctriglochiceros), m'a permis de constater quelques différences, qui portent sur les points suivants : dans le premier, les bois sont ronds sur presque toute la longueur, et seulement un peu triangulaires à la base du premier andouiller; dans le second, ils sont triangulaires et aplatis sur plus de la moitié de leur longueur, plus même que sur les bois adultes. L’andouiller basilaire est rond et plus court dans le premier ; il est très haut et très aplati dans le second. On peut conclure de cet examen comparatif que le C'ervus E'tuerta- rumn'est pas la forme jeune du C'ervus issiodorensis, ni d'aucune autre espèce d'Auvergne, Les caractères indiqués ci-dessus me paraissent un peu insuffisants pour en faire une espèce à part, et peut-être vau- drait-il mieux n’y voir qu’une race locale de petite taille du C. tssio- dorensis. 268 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv Espèce 7. Cervus Perrieri, Croizet. Pl. VI, fig. 7. Syx : Cervus Perrieri, Croizet, coll. Mus. — Id. Pomel. Cat. méth., p. 104. =" Id. P. Gerv., Zoo!. et pal. fr. p. 147. — Cervus Perrieri et perrierius, Bras vard, coll. Mus. Cr. et Job. Oss. foss. du Puy-de-Dôme, 1‘ sous-genre, pl. II, fig. 1-16, pl. IV äg. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, fig. 3 et 4. — Devèze et Bouillet, Montagne de Boulade, pl. XI et pl. XII, fig. 1-3. Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier. Diagnose. — Espèce un peu plus grande que le Cerfélaphe, portan | des bois robustes, triangulaires en bas, sillonnés, formés, chex l'adulte, d’une suite de portions rectilignes, rejetées successivement: en arrière au niveau de la naissance des andouillers, qui sont au nombre de irois et antérieurs. Le premier, arrondi, naît à 6 cent mètres au-dessus de la meule; le deuxième aux deux tiers de la lon gueur totale; le troisième, tout à fait supérieur, est plus grêle que la» branche terminale du bois. Description. — Les bois du Cervus Perrieri, très adulte (pl. VI, fig. 7}, sont très robustes, divergentis en dehors à partir de la base, et toute leur surface est couverte de sillons réguliers et profonds. La perche est ronde, à l'exception du tiers inférieur qui est un peu triangulaire: Je n'ai jamais compté plus de trois andouillers, bien que, d’après M. Pomel, il puisse en exister quelquefois un quatrième rudimen- taire. À la naissance de chaque andouiller, le bois, formé de portions rectilignes se rejette brusquement en arrière et en dehors, de ma“ uière que l’ensemble figure une ligne brisée. Les sujets à bois plus grêles et sans doute moins adultes, ne présentent pas cette rec titude, et les diverses portions du bois, quoique infléchies en arrière à la naissance des andouillers, décrivent des courbures concaves en avant, plus ou moins accentuées. Le premier andouiller naït à 5 ou 6 centimètres au-dessus de la meule; il est rond, conique, assez allongé et déjeté en dehors; il forme avec le bois un angle bien ouvert. Le deuxième, également conique et allongé, naît à 40 centimètres au-dessus, et à peu près aux deux tiers de la longueur totale du bois. Celui-ci est notablement élargi et dilaté à son niveau formant presque un rudiment d'empaumure. Le troisième andouiller, situé à 23 centimètres du précédent, forme la branche antérieure courte et grêle de la fourche terminale. s Les molaires du C. Perrieri, sont anguleuses, à émail mince et lisse, et portent des tubercules interlobaires grêles et peu élevés. Leurs dimensions moyennes concordent avec celles du Cerf commun, 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 269 OR CR ÉD RER RS CDS CREER CORERER AE EE et il en est de même des os et des membres, avec des variations assez sensibles en plus ou en moins; en général, ces os m'ont paru un peu plus grêles. Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . , . . . 0,107 == 3 arrière-molaires . . . 0,066 — S Prémolaires 2510.14 0;041 Mandibule. Longueur des 6 molaires. . , . . NOUS — 3 arrière-molaires . . . 0,075 — S PrÉMOIAIrEs ee 110,080 Humérus. Éoncueurtotale 00e our ie 02280 Bar enrientbDas es RENE 0 056 Eims Eonsueur totale’... 1 10 001029 MMétacarpien. Longueur totale: “1.2 | 4/1, 4 "0,285 Larceuren bas es poeme 0 04S Hibia-sRarceuren Das . .).... ON 053 Astragale. Longueur sur le bord exterue . . . . 0,060 Erreur en/bas RANCE" A St ED DS Baleaneume Longueur Lotale 10100 D 00,118 Mérarsien- Longueur totale 5000) 11000 0,283 Rapports et différences. — Le Cervus Perrieri, entre de plein droit dans le groupe des Cerfs pliocènes à bois peu ramifiés, munis d’un nombre d’andouillers constant, et que l’on peut considérer comme les précurseurs des Cerfs actuels du groupe des Élaphes. Jai indiqué plus haut, à propos du Cervus issiodorensis, les ca- racières qui permettent de le distinguer de cette espèce fort voi- sine. Dans la nature actuelle, il n’est guère de Cerf qui ressemble au C Perrieri. Une espèce asiatique, le C'ervus hippelaphus, de la section des Azs, porte quelquefois (galeries du Muséum) un troisième an- douiller supplémentaire; mais, dans cette espèce, le deuxième andouiller est toujours postéro-interne, au lieu d’être antérieur, et la courbure du bois est unique et régulière. Troisième sous-genre. Capreolus, Briss. Les Chevreuils sont de petits Cervidés, dont les bois aplatis portent en général deux andouillers : un antérieur et médian, ou du moins toujours assez éloigné de la meule; l’autre, postérieur, formant une fourche avec la pointe terminale de la perche. Les espèces, aussi bien _ mvantes que fossiles, ne se distinguent que par des caractères peu importants. 270 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv Espèce 8. Cervus cusanus, Croiïzet. PI. VII, fig. 4 et 2. Syn : Cervus cusanus, Croiz., Coll. Mus. (Cerf de la rivière de Couse). — Ceryus| cusanus. P. Gerv., Zool. et pal. fr. p. 149. — Cervus platycerus, Pomel, non cusanus, Cat. méth., p. 110. Cervus dichroceros, Bravard, coll. Mus. Croiz. et Job. Oss. foss., 2° sous-genre, pl, VIII. Des alluvions volcaniques pliocènes de Perrier et d’Ardé. | Diagnose. — Espèce de la taille du Chevreuil vivant, pourvue del bois courts, très aplatis, rugueux seulement vers la base. Il existe deux andouillers chez l’adulte : l’un antérieur, presque médian l’autre postérieur, plus élevé, légèrement déjeté en arrière, plus court que la pointe terminale du bois qui est effilée et droite. Description. — Le bois adulte (pl. VIT, fig. 2), est droit, un peu incliné en dehors, court, et très large, par suite de son aplatissement transversal qui est surtout marqué dans la moitié supérieure. La sur- face est couverte de sillons irréguliers peu profonds, excepté versa base, qui est assez rugueuse. Le premier andouiller, antérieur, peu divergent, naît à 43 centimètres au-dessus de la meule, presque au milieu de la longueur de la perche, et son bord inférieur continue, par une courbe très douce, le bord antérieur du bois. Le deuxième. andouiller, postérieur, placé à 9 centimètres au-dessus du précédent, est un peu plus divergent que l’andouiller antérieur; il est plus court et plus grêle que la branche terminale du bois qui est effilée et ver. ticale. Les sujeis jeunes et pourvus encore de la dentition de lait, que Bravard a désignés sous le nom de Cervus dichroceros (pl. VI, fig. 4}, portent des bois de même forme et de même largeur, mais plus courts, et pourvus d’un seul andouiller, antérieur, effilé, placé L 7 centimètres seulement au-dessus de la meule. Les mâchoires offrent quelques particularités intéressantes. Les molaires sont pourvues aux deux mâchoires d’un émail épais et lisse, très peu plissé sur la muraille externe. Les arrière-molaires infé- rieures ont un contour remarquablement arrondi, et portent des tubercules interlobaires peu développés. Les prémolaires inférieures sont longues et compliquées, la première et la deuxième étant for mées d’une muraille externe qui porte un pli vertical en arrière, et qui projette en dedans trois saillies transverses dont l’antérieure et la postérieure sont bifides. La troisième prémolaire est plus compli- quée encore, son lobe antérieur étant à peu près identique à une moitié d’arrière-molaire, tandis que le lobe postérieur ressemble | 1884. DEPÉRET. —= SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 971 à celui de la deuxième prémolaire. Ces caractères des prémolaires m'ont paru caractéristiques et constants dans cette espèce. Les os des membres n’ont rien d’intéressant que leurs dimensions qui sont à peu près celles du Chevreuil actuel : Mâchoire. Long. des 3 arrière-molaires. . . . . 0,041 à 0,045 Mandibule Long. des 6 molaires, . .: ... . , , , 0,075 — 3 arrière-molaires. , . . . , . , 0,045 ns Drémolairess 2 Un à 0,030 Humérus. Pong. ”#totale/:: 20. DAS EMEA 0,144 Mone entbase D 00, A D NEO gs Radius. Ponpietotalenre =). PE A RE Métacarpien. Larg.enhaut. . . . . . AU RE N E 0,024 Tibia. Bévonenc Das, dont CR Ra aa 0,031 à 0,034 D asale NL Eons. sur le bord ext. . . . . De nn 0,034 Pan RE nNDaS ES RARE URI RIRE 0,020 M Lonc.. 1otale.: : . , 0. 0,082 Métatarsien. Long. totale. . .: . . . .. MER NAS 0,233 een AR ER CNE Ne Le ete 0,024 Rapponts et différences. — Le Cervus cusanus est une espèce en somme peu éloignée du Chevreuil actuel dont il diffère par un bois plus élargi dans le haut, moins rugueux, et surtout par l’andouiller supérieur qui est un peu divergent, au lieu d'être presque à angle droit, comme dans l’espèce suivante. Il existe aussi quelque différence dans la structure des prémolaires inférieures, Les bois jeunes (C. dichroceros, Brav.), simplement bifurqués, réa- lisent, mais pour une période transitoire, la forme définitive de cer- tains bois de Cervidés fossiles, tels que les Drcrocerus du miocène de Sansan, ou mieux éncore le Cervus australis, P. Gerv., du pliocène inférieur de Montpellier. Il en est d’ailleurs de même des jeunes Chevreuils actuels. M. Pomel (Cat. méth., P. 110), a décrit sous le nom de Cervus cusa- nusune espèce « à merrain non comprimé et presque rond », certai- nement différente de celle qui porte ce nom dans la collection Croi- Zeb. Le Cervus cusanus de ce dernier correspond plutôt à l'espèce trop sommairement décrite par M. Pomel sous le nom de Cervus platycerus. Le Cervus cusanus semble avoir été très répandu à l’époque du pliocère de Perrier, non seulement dans le bassin d’Issoire, mais aussi dans celui du Puy. La fréquence de ses débris dans la plupart des collections donnent à cette espèce une véritable valeur stratigra- phique. La A2 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv. Espèce 9. Cervus neschersensis, Depéret ex Croizet. PI. VII, fig. 3 Syn. Cervus neschersensis, Croiz., coll. Mus. — ?Cervus (Capreolus) furcifer, Pomel, Cat. méth., p. 111. | Du ravin des Étouaires à Perrier, de Neschers et d’Ardé. Diagnose. — Espèce un peu plus petite que le Cervus cusanus; maïs | très voisine, distincte seulement par ses bois encore plus aplatis et plus dilatés, et surtout par la position du premier andouiller, qui est de moitié plus rapproché de la meule. Description. — Le C'ervus neschersensis repose sur des pièces encore | un peu incomplètes. Une perche droite presque entière (pl. VII, fig. 3), est courte, très aplatie à partir de la base, et se dilate de plus en plus | vers le haut, de manière à figurer une sorte d’empaumure. La sur- face est peu rugueuse, parcourue seulement par quelques côtes irré- | | | | | | | gulières. Le premier andouiller, antérieur et grêle, naît à 8 centi- mètres de la meule, au lieu d’être presque médian, comme dans l'espèce précédente. Le deuxième naît sur le bord postérieur du bois, à 10 centimètres au-dessus du premier. Quoique brisé en partie sur la pièce figurée, il est plus divergent, plus déjeté en arrière que dans le Cervus cusanus, ce qui le rapproche du Chevreuil actuel. L'ensemble du bois paraît encore plus court que dans ces deux espèces, à cause de son extrême aplatissement. Les molaires ressemblent à celles du Cervus cusanus, mais avec une taille un peu plus faible; il en est de même des os des membres. Mandibule. Long. des 6 molaires. . . . 0,069 — 3 arrière-molaires. . 0,042 Humérus. Larsen bas ee . 0,025 Métacarpien Lars en haut PE 0,022 Astragale. Long. sur le bord ext. . . . 0,030 Métatarsien. Larg. en haut. . . . . . . 0,020 Rapports et différences. — Quoique très voisine du Cervus cusanus, cette espèce déjà distinguée par l’abbé Croizet, m’a paru pouvoir! être maintenue, malgré le petit nombre de matériaux sur lesquels elle! repose. Ces pièces n’ont jamais été ni figurées, ni décrites. Peut-être le Cervus furcifer de M. Pomel (Cat. méth. p. 111) se rap- | porte-t-il à un jeune bois simplement bifurqué de la même espèce, | si l’on en juge par la phrase suivante, qui constitue toute sa descrip-| tion : « Bois ayant beaucoup d’analogies avec le précédent (C. cusa-| | » nus) dans l’andouiller inférieur qui est ici unique et plus près de | » la base. La pointe du merrain est un peu comprimée. » Au ré- | PE …_ Ybolce de MoN Eh. OMeperel. oc. Géol. de France. L Sue NP (Scance dun 28 Sauvier 1884.) Fig. 2) | Fig. Ô. Imp.Bec HO Be : SH ENS POSSILE SUDAEMERGNE M Dervus andeus, Croizet Fig 3_8. Cervus ramosus, Crorzet. ( au huitième de grandeur naturelle.) Pbote de NU! CA. Oeperet. Bull.Soc.Geol.de France. DS Éie MtACIL PI AL « Séance du 28 Sanvier 1884.) ing d. Formant lith. | /mp Pecqu ettr Parts. CODES HOSSILES DAUVERCNE. Fig. 12. Cervus borbonica, Deperet ex Croiz._F1g. 34. Cervus pardinensis, Crorzet Fig 5. Cervus Etueriarum, Croiz Fig. 6. Cervus issiodorensis, Croiz. Mig7 Cervus Perrieri, Croiz. fau hutieme de grandeur naturelle.) ÿ £ Ne Ü N ï 1 ; à PERS s “ ‘ 1 > ), D a Ag | + ee _— . . | Obote de Mb’ CR.ODeperet. Bull. Soc. Géol. de France. SES JO LATE ( Seauce Du 28 damoier 1884.) Fig. 4, Formant Lt. Ip Béc quet fr. Paris. MU DES RO SSILE SNDAUVERONE. | | | Mg 42. Cervus cusanus, Croizet. (quart de gr nat) — Mq.S. Cervus neschers ensis, Deperet ex Croiz. ( quart de gr. nat.) _ Fig. 4, Cervus buladensis, | Depéret ex Croizet. ( quart de gr nat)_ Fig. 5_7. Cervus arvernensis, Croizet. (s1x1ème de gr.nat.)_ Fig. 8. Cervus (Dama) somonensis, G.Cur. ( cinquième de grnat GYbote de NO! Ch. Oeperet. “Bull Soc.Géol.de France. Soie, CCI AA É ( Séance Du 28 Sanvier 1884.) Formant lith. Imp B ecquet Paris. ÉHRMIPOPEDES HOcSILES DE L'AUVERGNE. gt 2. Gazella borb om1Ga, Depéret exBravard. (Grnat.) _ Fig. 5. Antilope ardea , Deperet ex Crorz. ( Gr nat) _ Fig. 4x5. Tragelaphus torticornis, Aymard . ( A de gr. nat. ) Y je 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 973 sumé, le Cervus neschersensis devra être étudié avec de nouveaux ma- tériaux. Espèce 10. Cervus buladensis, Depéret ex Croizet. PI. VII, fig. 4. Syn. Cervus buladensis, Croiz., coll. Mus. — Cervus microceros, Bravard, coll. Mus. De Boulade (montagne de Perrier) et du ravin des Étouaires. Diagnose. — Espèce de petite taille, un peu inférieure au Cervus cusanus, caractérisée par des bois très grêles et allongés, un peu apla- tis, cannelés et assez rugueux : une dent obtuse et saillante qui se montre à une hauteur de 415 centimètres au-dessus de la meule re- présente un premier andouiller rudimentaire. La terminaison des bois est inconnue. | Description. — Les premiers bois ou dagues (coll. Croizet), sont simples, à peine aplatis, un peu divergents; leur bord antérieur forme une carène marquée qui porteaux deux tiers de sa hauteur une dent obtuse et saïillante. Les bois adultes, désignés par Bravard sous le nom de Cervus microceros (pl. VIL, fig. 4), sont rapprochés à la base, un peu divergents, allongés et très grêles, plus aplatis que les pre- miers. Leur surface est marquée de cannelures longitudinales pro- fondes. Les bords, et surtout le bord antérieur, forment des crêtes aiguës ; le dernier porte à une hauteur de 15 centimètres au-dessus de la meule, une dent plus saillante que dans les jeunes. Cette saillie, constante sur tous les sujets que j'ai eus entre les mains, rappelle par sa présence l’andouiller médian des Chevreuils, qui serait resté tout à fait rudimentaire. Le bois semble avoir été plus élargi dans sa partie supérieure qui est malheureusement brisée sur toutes les pièces du Muséum. Les mâchoires diffèrent peu de celles du Cervus cusanus, sinon par la taille, qui est d'un quart plus faible, et par un peu moins d’épais- seur relative des molaires. Les dimensions de ces dents et celles des os des membres sont à peu près identiques à celles du Cervus nes- | chersensis. * Mâchoire. Long. des 3 arrière-molaires. . . 0,036 Mandibule. Long. des 6 molaires. . , . .. . 0,068 - — 3 arrière-molaires, . . . . 0,040 Humérus. Laroelion bases enter 0,032 Radius. Fons totales eue 0,188 Métacarpien. Lars. en haut... .. 0,023 Tibia. Faro en basent Ce en 0,030 mm Astragale. Long. sur le bord externe. . . . 0,028 Valcaneums, ‘Long: totale. L A. 00. 01. 0,072 Métatarsien. Larg. en haut. . . . . hate 0,023 KITS 18 274 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jan Rapports et différences. — Bien que fondé sur des pièces un peu. insuffisantes, le Cervus buladensis se distingue nettement du groupé des véritables Chevreuils, qui comprend les Cervus cusanus et 14 chersensis d'Auvergne par l'allongement et par l’extrême gracilité de” ses bois. Il est même possible, lorsque lespèce sera mieux connues qu'il ne puisse être maintenu dans le sous-genre Capreolus. Je ne. vois dans les Cerfs vivants aucune forme qui puisse en être rappros chée, et il en est de même des petites espèces fossiles indiquées an : M. Pomel. 3° Famirce Des BOVIDÉS, = Les Bœufs ont fait leur apparition en Asie beaucoup plus anciens nement qu'en Europe; on en trouve déjà dans le Miocène supérieur des monts Sewalick, tandis que les terrains miocène et pliccène… inférieur de nos régions en sont jusqu'ici totalement dépourvus, L'espèce la plus ancienne a été découverte depuis longtemps dans le. Pliocène moyen de Perrier par l’abbé Croizet, et a mérité de ce savan le nom de Bos elatus, en raison de ses formes sveltes qui contrastent À avec la lourdeur des Bœufs quaternaires et actuels d'Europe. Par se caractères de iransition, cette espèce montre le lien de parenté réunit la famille des Bœufs à certains genres de la famille des Antis lopes. Espèce 1. Pos elatus, Pomel ex Croizet. Syx. : Bos elatus, 1828, Croizet (grande et petite race), coll. Mus. — Bos ela et Bos elaphus, Pomel, 1854. Cat. méth., p. 114. — Bos (Bonasus) elatus/. P. Gervais, Zool. et pal. fr., p. 114. — Bos elaphros magnus et Bos elaphros minus, Bravard, coll. Mus. — Bos etruscus, Falconer, 1857, Palæontological memoirs and notes. — Bos (Bi00s) etruscus, Rutimeyer 1866, Versuch einer natürlichen Geschichte des Rindes (Abth. II, p. 4% 77 et pl. I, fig. 3-5). & Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier. æ Diagnose. — Espèce de petite taille, se rapprochant des Bison pi son front légèrement bombé, et par ses cornes très divergentes, courtes, spirales, recourbées en avant. Os des membres bien plus” grêles que dans les sections des Zos et des Bison. Molaires à fût peu élevé relativement, étroites, et recouvertes d’une faible quantité de cément. Prémolaires plus longues et plus compliquées que dans les Bos, ayant un aspect antilopin très accentué. Colonnettes interlo=. baires longues, étroites, souvent isolées du fût. La première et la deuxième arrière-molaires portent du côté interne un tubercule ou colonnette accessoire plus ou moins développée. à 9 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 15 Description. — Le Muséum de Paris est très riche en débris de cette espèce qui n'a été jusqu'ici que très sommairement décrite ; aussi ai-je cru devoir entrer dans quelques détails en raison de l'intérêt qui s'attache à ce premier représentant dans nos pays d’une famille qui est aujourd’hui à son apogée de développement. Jai pu étudier une portion postérieure de crâne (coll. Bravard), avec l'origine des deux cornes. Le front est légèrement bombé dans son ensemble, moins pourtant que dans l’Aurocbs et présente son maximum de largeur sur une ligne transversale qui réunit la base des cornes, et qui est placée, comme dans le Prison, en avant du plan occipital, au lieu de former en arrière, comme Chez les Bœufs, la limite extrème du crâne. Les cornes, courtes, coniques, rejétées tout à fait en arrière de la tête, s’insèrent sur un prolongement épais de los frontal, et, à leur naissance, se dirigent d’abord en travers de laxe du crâne, ou s’infléchissent même un peu en arrière de cette ligne. Elles reviennent ensuite en avant, en restant à peu près hori- zontales, par une courbure régulière, qui est moins forte et à peine spirale chez les jeunes sujets (coll. Croizet); dans cette dernière pièce, le cône figuré par l’axe osseux de la corne est plus surbaissé ebà base relativement plus large que chez ladulte. Dans les vieux sujets, la courbure spirale est plus prononcée, de sorte que la pointe dela corne regarde en avant et en haut» L’axe osseux des cornes, couvert de rugosités superficielles, porte sur la face postérieure ou convexe, des sillons longitudinaux profonds qui suivent l’inflexion spirale de la corne, et dont deux sont surtout plus accentués. La lon- sueur de ces axes, mesurée suivant la courbure, est environ de 20 centimètres. Les mâchoires sont très intéressantes à étudier. Comparées à celles des Bœufs actuels, les molaires supérieures, de forme carrée, pré- sentent à la jonction de la couronne et de la racine un collet appa- rent qui manque à ces derniers; l'émail est plus mince, et le cément moins développé ou presque absent. Les colonnettes interlobaires sont plus étroites, et moins solidement accolées au fût, Les molaires inférieures sont plus étroites et plus allongées; elles ontun aspect anfilopin qui frappe à première vue, bien qu’on y retrouve les principaux caractères des Bœufs, ét notamment la forte Saillie de la côte médiane à chaque lobe des arrière-molaires. Toutes Sont pourvues d’un collet, moins marqué pourtant que dans les Cerfs. Bes”arrière-molaires portent en avant un gros pli transverse d’émail, Comme celui des Chèvres, et que j'ai aperçu à la dernière seulement chez le Bison priscus, Les colonnettes externes sont moins larges, et _ Moins étroitement accolées au fût que dans les vrais Bœufs, mais 276 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 98 janv. elles y sont aussi longues et aussi rapidement entamées par l’usure de la dent. Sur les nombreuses mandibules que j'ai examinées, la première et la deuxième arrière-molaires présentaient, sur le milieu de leur côté interne, un tubercule conique ou colonnette accessoire, plus ou moins détachée du fût, mais dont le développement est très M variable. La présence de ce tubercule m'a paru assez constante pour servir souvent à reconnaître le Pos elatus, bien que j'ai eu occasion d'observer exceptionnellement une colonnette semblable sur plusieurs autres Ruminants, tels que l’Antilope boodon, le Bos primigenius, ete. Elle m'a semblé faire entièrement défaut chez le Bœuf et l’Aurochs: Les prémolaires sont encore plus caractéristiques par leur étroi- tesse et leur longueur, eu égard à l’atrophie relative de ces mêmes dents chez le Bœuf et l'Aurochs. Dans ces deux derniers, l’atrophie K porte surtout sur le lobe postérieur de la dent qui est coupée carré= M ment en arrière ; tandis que dans le Bos elatus, ce lobe est bien déve- loppé et bifide comme dans les Cerfs. Ainsi, on observe chez le ! Bœuf de Perrier, quatre saillies verticales du côté interne des prémo- laires, au lieu des deux seulement qui existent sur le Bison priscus, et des cinq que l’on observe chez les Cervidés. | On remarque également des caractères intermédiaires sur les os M des membres, que l’on prendrait difficilement pour ceux d’un Bœuf, si on les considérait isolément. Le tableau suivant donne les proportions principales de l’animal M adulte ou grande race de Croiïzet et Bravard. Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . . . . 0,126 » » des 3 arrière-molaires . . 0,080 Mandibule. Long. des 6 molaires, . . . . . , 0,140 » » des 3 arrrière-molaires. . . 0,087 » » des 3 prémolaires . , . . : 0,053 Humérus. Largeur en bas. . . , . . … . . . . 0,085 Radius-FLongueur totale Cu se 140;300 » Largeur en haut. 2. Luce . 0,082 Métacarpien. Longueur totale, . . . . . . .. 0,240 » Largenr(ent"hantr ete . 0,054 Tibias/Longueuritotale, 56 2e cn 60:38 D, « Largeuren bases 2 es ee 0,060 Astragale. Longueur sur le bord externe . . . 0,071 » LArS CUT EN DAS ER TERRES s = 0,045 Calcanéum. Longueur totale . . . . . .. 172 1049 Métatarsien. Longueur totale, . . . . .. ti 0276 » Largeur en haut. . . .. + + «+ 0,046 Rapports et différences. — La description qui précède permettra d'apprécier aisément les différences qui séparent le Bos elatus des | _ 1884. DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 977 autres espèces européennes, avec lesquelles il n’a du reste que des parentés assez éloignées. Si la forme bombée de son crâne et la dis- position des cornes le rapprochent de la section des Pison, dans laquelle il a été placé par P. Gervais, on reconnaîtra que les carac- tères spéciaux et comme antilopins de la dentition, l’éloignent de ce groupe qui présente, au contraire à un haut degré, le type normal de la dentition des Bœufs. M. Rutimeyer a été amené par ses belles recherches sur la filiation des Ruminants à rapprocher le Pos etruscus (identique ou très analogue au Bos elatus), d’un groupe de Bœufs asiatiques vivants (Bos gaurus, sondaicus, indicus, etc.), et fossiles (Bos palæogaurus du pleistocène de l'Inde), formant le sous-genre B1bos, qui n a laissé aucun descendant direct en Europe. Ce groupe se rat- tache facilement aux Antilopes par l'intermédiaire des Bubalus, et semble d'autre part avoir été la souche commune des Bisons et des yrais Bœufs. On a découvert dans le pliocène du val d’Arno, dont l’âge diffère peu de celui de Perrier, de nombreux débris d’un Bœuf, que Falconer asommairement décrit sous le nom de Pos etruscus. M. Rutimeyer, qui à beaucoup étudié cette espèce, soupçonnait son identité avec le Bos elatus de Perrier, d’après quelques débris de ce dernier qu'il avait vus au Musée du Puy et en Angleterre, ces derniers provenant de l'abbé Croizet. Après une comparaison minutieuse des beaux spécimens de Bos etruscus que possède le Muséum de Paris, et des pièces typiques du Pos elatus, je suis arrivé à la même conviction, |. Bt Pidentité entre ces deux formes ne me paraît pas douteuse. Les | quelques petites différences que j'ai observées, notamment dans la forme des cornes qui étaient un peu plus longues et plus spirales dans les sujets d'Italie, s'expliquent par une différence d'âge; j'ai : déjà indiqué, en effet, que les cornes étaient aussi plus courtes et moins recourbées dans les jeunes sujets de Perrier. En présence de ce résultat, j'ai cru devoir maintenir le nom plus ‘ancien de Bos elatus, donné par l’abbé Croizet dès 1828. Ce dernier nom n'est, il est. vrai, accompagné d'aucune description ni d'aucune figure ; mais M: Pomel l’a reproduit en 1854, et a fait connaître l’espèce, trois ans avant que Falconer l’eut désignée sous le nom de Pos etruscus (857), qui s’est seul répandu, à tort, dans les publications mo- dernes. Oroizet admettait dans son Pos elatus une grande et une petite race, que M. Pomel a élevées au rang d’espèces sous les noms de Pos elatus et de Bos elaphus. Je ne saurais admettre cette distinction, fondée uniquement sur les dimensions de quelques os des membres, qui seraient d'un tiers moindres dans le Pos elaphus et un peu plus grêles. D'après mes observations, la portion de mandibule de la col- lection Croizet, la seule connue de la petite race, est d’un jeune du Bos elatus, encore pourvu de la dentition de lait. Quant aux os des membres, rapportés par Bravard à son Zos elaphros minus, un certain nombre, et notamment deux métacarpiens (0,240) et un métatarsien (0,276), sont identiques de taille à ceux du Zos elaphros magnus. D’autres, parmi lesquels un radius, un astragale, et une portion de | fémur, sont, il est vrai, un peu plus petits, mais restent compris dans les limites des variations individuelles d'âge ou de sexe, II, — PLIOCÈNE SUPÉRIEUR Age des alluvions anciennes à £/ephas meridionals. Les sables volcaniques de Malbattu (canton d'Issoire), sont l’unique gisement des Mammifères de cet âge représentés dans la collection. Croizet. J’ai compris dans le même chapitre un certain nombre d’es pèces des aliuvions anciennes d'Auvergne, recueillies par Bravard, et portées dans son catalogue sans aucune indication de localité. 1° Faure Des ANTILOPIDÉS Espèce 1. Antilope (Tragelaphus) torticornis, Aymard. PI. VIIL, fig. 4 et 5. Sn. Antilope torticornis. Aymard et Dorihac. Notice sur le cratère du Coupet (Ann. Soc. Agr. Scienc. et Arts du Puy, vol. XIX, p. 509, fig. 8, 1854} Id. Rutimevyer. Die Rinder der Tertiär-Epoche (Albhandl, der schweïz palæont. Gesellschaft, vol, IV, 1877, p. 84). — Antilope arvernensis, Bras vard, coll. Muséum. Des alluvions anciennes d'Auvergne (coll. Bravard). Des produits volcaniques remaniés du Coupet, près le Puy (M. Aymard). Des ‘ volcaniques pleistocènes d'Auvergne (M. Rutimeyer). Diagnose. — Espèce de taille à peine supérieure à celle du Chamois d'Europe, de formes générales trapues. Chevilles osseuses insérées au-dessus de l'orbite, courtes, prismatiques, munies de deux carènes spirales dont la postérieure est la plus aiguë. Molaires étroites, éle= vées, à émail épais et lisse, à collet bien marqué, pourvues de très petites colonnettes interlobaires qui ne sont pas constantes. Mo laires inférieures portant en avant un large pli transverse d’émails Représente une forme de transition entre les Palæoreas miocènes ét les 7ragelaphus vivants d’Afrique. Description. — Dans le bassin de la Limagne, je ne connais de l'A 1884. DEPÉRET. => SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE, 279 tilope torticornis que deux arrière-molaires et un métacarpien de la collection Bravard. Aussi ai-je dû compléter l’étude de cette espèce par celle des matériaux plus importants venus du volcan du Coupet (Haute-Loire), et qui font également partie des collections du Mu- séum de Paris. : Une cheville osseuse de corne. presque entière (pl. VITE, fig. 4), de cette dernière localité, est prismatique, et contournée en spirale comme celle des Palæoreas de Pikermi. La surface, couverte de fines rugosités, porte deux carènes qui naissent l’une en avant, l’autre en arrière de la corne, et suivent une spirale qui ne décrit pas tout à fait un tour complet. La carène postérieure forme, surtout vers la base, une crête très accentuée. La longueur totale de cette cheville est de 0,170, mais elle est légèrement brisée à sa partie supérieure, Les molaires sont étroites, à fût élevé, à émail épais et lisse, Par Ja présence d’un collet bien marqué, elles se distinguent de celles des Chèvres, avec lesquelles elles ont certains rapports, surtout dans le-développement du pli transverse antérieur d'émail aux molaires inférieures. Les dents provenant d'Auvergne sont identiques de forme àä.celles du Coupet, mais elles sont dépourvues aux deux mâchoires des toutes petites colonnettes interlobaires qui existent, mais pas constamment sur les molaires de cette dernière localité. Longueur d'une première arrière-molaire supérieure 0,019 ; d’une deuxième arrière-molaire inférieure 0,023. | Un métacarpien (pl. VII, fig. à), est court et trapu, à peu près dans lés proportions de celui du Chamois d'Europe. Il est élargi en travers etrirès dilaté, surtout au niveau de son épiphyse inférieure. À. torticornis. Chamois. Métacarpien. ont rtolaler-rertne 0,147 0,134 — Arc AENMRAUt Eee 0,938 0,025 — are ren basse 0,044 0,029 Astragale (du Coupet). Long. en dehors . . . 0,053 0,030 — Fare-en) bas: ter 0,034 0,020 Humérus (du Coupet) Larg. en bas. . , , . 0,050 0,030 Rapports et différences. — M. Rutimeyer qui a étudié cette espèce surdes pièces du Coupet qui sont au musée de Bâle, et sur d’autres débris de la Limagne au British Muséum et dans les musées d’Au- —vergne, rapproche l’Antilope torticornis, par la forme et la situation des cornes, plutôt des vrais Strepsiceros vivants que des genres Oreas et lragelaphus. La dentition, au contraire, paraît fort voisine de ce dernier genre, ainsi que des Palæoreas fossiles. « Tout cela, dit le »savant professeur de Bâle, ne laisse guère de doute que l'Antilope »ossile d'Auvergne se rapproche du genre des Strepsicères, et cons- 280 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jany.… » titue une forme de passage entre les Palæoreas miocènes et les Thil » gelaphus vivants d'Afrique. » J’ajouterai que certains caractères de la dentition et la structure passablement celluleuse des cornes, mar- quent une tendance naturelle vers le groupe des Chèvres. La place stratigraphique de l’espèce est encore un peu douteuse : je l’ai comprise dans le Pliocène supérieur ou Pleistocène, avec Bra- vard et M. Rutimeyer, bien que la faune du Coupet, dont elle fait aussi partie, soit certainement un peu plus ancienne, et sans doute contemporaine du Pliocène moyen de Perrier. Les renseignements sur la localité dont elle provient en Auvergne me font entièrement défaut. 90 FAMILLE DES CERVIDÉS Espèce 1. Cervus (Elaphus) arvernensis, Croizet. PI. VII, fig. 5-7. Svx. Cervus arvernensis, Croiz., coll. Mus. — Cervus (Axis) arvernensis, P. Gerw. Zool. et pal. fr., p. 141. — Cervus trigonoceros arvernensis, Bravard, coll. Mus. i Croiz et Job. Oss, foss., Cerfs fossiles de Malbattu, pl. XI, fig 1 et 2, pl. XI et pl. XII bis. Des sables volcaniques de Malbattu, canton d’Issoire. Diagnose. — Espèce de la taille du Cervus issiodorensis, à front large et plat, à bois divergents, dès la base, ronds, sillonnés, pourvus de deux andouillers antérieurs : le premier, tout à fait basilaire, dé- jeté en bas vers le front, le deuxième, tout à fait supérieur, robuste, formant avec la perche une fourche très ouverte. | Description. — Le Cervus arvernensis est facile à distinguer de ses congénères d’Auvèrgne par l'extrême écartement de ses bois (pl. VII; fig. 5), dont les meules sont déjà distantes de 9 centimètres. Il em résulte que la portion de frontal comprise entre les bois est à peu près plane, au lieu d'être concave, comme dans les espèces à bois rapprochés, tels que les Cervus ardeus et ramosus. La disposition du. premier andouiller est aussi irès caratéristique : il est antérieur, épais, tout à fait en contact avec la meule, et l’angle qu'il forme avec la perche dépasse de beaucoup l'angle droit, de sorte qu'il est rabattu en bas dans une direction parallèle au front de l'animal (pl. VII, fig. 6). A partir de leur base, les perches divergent en ar- rière et en dehors, et s’écartent de plus en plus jusque près de leur extrémité qui revient un peu en dedans. À une hauteur de 40 centi- mètres au-dessus de la meule, naît un deuxième andouiller, anté-= 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D’AUVERGNE. 281 rieur, grêle et pointu, formant avec le bois un angle très ouvert. La seule perche, un peu complète que j'ai eue entre les mains, était brisée à sa partie supérieure, et ne permettait pas de décrire l’extré- mité terminale du bois. Celui-ci est arrondi, et la surface est par- courue dans sa longueur par des sillons réguliers et profonds qui se prolongent aussi sur les andouillers. La perche droite figurée par Croizet et Jobert (pl. XII bis, fig. 1) et qui fait partie de la collection du Muséum, est boursouflée et irrégu- lière à la base du deuxième andouiller; elle a subi en ce point une altération accidentelle, car cette dilatation n’existe plus sur les autres figures de Croizet (pl. XII, fig. 1 et pl. XIT bis, fig. 2). C’est sans doute le-même bois que M. Pomel (Cat. méth., p. 112) considère comme un bois « trop anormal pour caractériser l'espèce. » La série des molaires supérieures du côté gauche (coll. Croizet), indique un animal de forte taille, supérieure au Cervus ardeus. Ces molaires sont remarquables par leur épaisseur, et par les côtes très saillantes de leur muraille externe. Les tubercules interlobaires, pe- tits et bien détachés du fût, sont continus, avec un bourrelet basal très accentué. Les mandibules de la collection Bravard sont plus petites et appartiennent à des sujets plus jeunes. Les plis verticaux internes ysont bien marqués, et les tubercules interlobaires grêles et cylin- | driques. Les os des membres sont inconnus, à l’exception d’une extrémité “supérieure de Tibia de grande taille. Mâchoire. Longueur des 6 molaires, . . . .. 0,120 me 8 arrière-molaires. . . 0,077 — 3 prémolaires . . . . 0,043 Mandibule. Longueur des 3 arrière-molaires. . . 0,070 Astragale (d’après Croizet). Longueur. . . . . 0,060 Rapports et différences. — Le Cervus arvernensis est une des espèces les plus faciles à caractériser par la forme plane du frontal, l'extrême divergence des bois, et la direction proclive de l’andouiller basilaire. Mais les affinités zoologiques de l’espèce sont obscures. Il est difficile d'admettre, ainsi que le fait P. Gervais, son rapprochement avec les Axis, qui n'ont de commun avec lui que le nombre des andouillers. Ilksemble plus naturel d'y voir une espèce à bois très simplifié, à andouiller basilaire unique, de la section des Élaphes, dont les bois présentent avec ceux du C, arvernensis, une certaine analogie géné- rale. ; Brayard a recueilli en outre dans les alluvions anciennes d’Au- vergne, des débris de deux espèces de Cervidés, qu'il a désignées DEPÉRET. =— SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janw. [Ro] @2) bo dans son catalogue sous les noms de Cervus tarandoides et de Ceru magnus. Les bois font défaut d'une manière presque absolue : après un examen attentif des mâchoires et des os des membres, j'ai cru pouvoir les rattacher aux deux formes suivantes : | Espèce 2. Cervus (Elaphus) Perrieri, Croizet. Syn : Cervus tarandoïdes, Bravard, coll. Mus. Espèce déjà étudiée dans le Pliocène de Perrier, et représentée ici par des mâchoires et des os des membres, de formes et de dimen- sions identiques à celles de la collection Croizet. Si je ne tenais compte de l'indication de Bravard, qui comprend cette espèce dans sa faune éléphantique ou superficielle, je serais tenté de croire que ces débris proviennent également de Perrier ou d'une localité du même | âge. Espèce 3. Cervus (Dama) somonensis, G. Cuv. PI. VII, fig. 8. Syn : Cervus magnus, Bravard, coll. Mus. — Cervus dama giganteus, Laurill. Dict hist. nat. — Cervus (platyceros) somonensis, Pomel, Cat. méth., p. 103: = Cervus dama cussacus, F. Robert. Il n'existe de cette espèce, dans la collection Bravard, qu’un seul fragment de bois (pl. VIT, fig. 8), aplati, triangulaire, concave sur une face, et qui répond exactement, sauf les sillons plus marqués delà surface, à la base de lempaumure du grand Daim des alluvions qua ternaires de la Somme. La même espèce existe à Solilhac, près du Puy, dans un terrain d’alluvion généralement considéré comme plio- cène supérieur. Il ne m’a pas semblé possible de distinguer la forme pliocène de la forme quaternaire de la Somme. Les mâchoires et les os des membres, dénotent un animal de forte taille, supérieure de plus d’un tiers au Daim actuel, Les principales de ces dimensions sont les suivantes : na . * Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . , . : 76,445 _ 3 arrière- eue . 0,068 Mandibule. Longueur des 6 molaires. . . . . . 0,135 _— 8 arrière-molaires . . 0,082 Humérus VLATTEUR ENNEMI ER 0,061 Métacarpien. Longueur totale. . ,. . . . . .. 0,315 Hibia-"Larseur en \hase METRE 0,060 ASITADAle + LONENEUT en 0 MEN NRERCE 0:0:072 Largeur en DAS FRE TE ET 0,046 A. _ 1884. DEPÉRET. = SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 283 D 'TU Nota. — L'âge géologique des deux dernières espèces de Cerfs est incertain, en l'absence de toute indication de localité. Je les range ici à la suite des espèces pliocènes, sans préjuger leur classement définitif dans l’une ou l’autre des faunes de cette période. “IL — QUATÉRNAIRE OÙ ALLUVIONS ANCIENNES PROPREMENT DITES (etie faune, beaucoup mieux connue que les précédentes, est très riche en Auvergne, et ses principaux gisements sont : Coudes, Neschers, tour de Boulade, Gergovia, Parentignac, etc. Elle est dési- gnée par Bravard, sous le nom de faune des atterrissements superfi- ciels ou faune é/éphantique. J'ai reconnu parmi les Ruminants, les espèces suivantes, qui sont ‘très connues, et que je me borne à énumérer : | 1° Le Renne (Cervus tarandus, L.) ou Cervus (uettardi, Pomel, dont Bravard avait fait trois espèces : (€. parentignacus, rangiceros et taran- doides, part. (de Neschers), 2° Le Cerf commun (€. elaphus, L.), des brèches de Coudes, que Bravard avait distingué sous le nom de Cervus elaphoceros. Le C'ervus gergouanus de Croizet, de la montagne de Gergovia, ne peut pas en être séparé. 9° Le Bison prisceus, Schl. ou Aurochs, représenté seulement par quelques molaires, dont Bravard avait fait son Pos pardinensis. Explication des figures. Planche V, au huitième de gr. nat. Fig. 1-2. Cervus ardeus, Croizet. — 1, Bois. — 2. Portion de crâne (coll. Croizet). Fig. 3-8, Cervus ramosus, Croizet. — 3. Bois de jeune âge (C. Croizeti. coll. Croiz.). — 4. Bois plus âgé (C. Croizeti, coll. Croizet). — 5. id, (G. plaiuceros, coll. Bravard). — 6. Bois adulte (C. Croizeti, coll. Croiz.). — 7. Id. (GC. platuceros, coll. Brav.). — 8. Bois très vieux (C. cladoce- rus, Coll. Croiz.). Planche VI, au huitième de gr. nat. > Fig. 1-2: Cervus borbonicus, Depéret ex Croiz. — 1. Bois (G. borbonicus, Coll. Croiz.). — 2. Bois (C. cylindroceros, coll. Bravard). Fig. 3-4. Cervus pardinensis, Croiz. — 3. Bois (QC. pardinensis, coll. Croiz.). — 4. Base de bois (C. Cros-Rolandi, coll. Brav.). Fig. 5. Cervus Etueriarum, Croizet. — Bois (coll. Croizet). Fig. 6. Cervus issiodorensis, Croizet. — Bois (coll. Croizet). Fig. 7. Cervus Perrieri, Croizet. — Bois adulte (coll. Croizet). Planche VII. Les figures 1-4, au quart ; les figures.5-8, au huitième de gr, nat, 4 PA * Le PA] 98% DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 98 janv. 4 Fig. 1-2. Cervus cusanus, Croizet. — 1. Bois jeune (CG. dichroceros, coll. Bravard). — 2. Bois adulte (C. Cusanus, coll. Croizet). Fig. 3. Cervus neschersensis, Depéret ex Croizet. — Bois (coll. Croizet). Fig. 4. Cervus buladensis, Depéret ex Croizet. — Crâne et portion de bois (CG. microceros, coll. Bravard). Fig. 5-7. Cervus arvernensis, Croizet, — 5. Portion de crâne (coll. Croizet}. — 6. Base de bois (coll. Croizet). — 7. Base de bois (C. Trigonoceros aver: nensis, Coll. Bravard). Fig. 8. Cervus (Dama) somonensis, G. Cuv. — Portion de la base de l’em- paumure (C. magnus, coll. Bravard). Planche VIII. Les figures 1-3 de gr. nat; les figures 4-5 à demi-grandeur. Fig. 1-2. Crâne et portions de chevilles des cornes (coll. Muséum, M. Ba- rissa). Gazella borbonica, Depéret ex Bravard. — 2. Maxillaire supérieur de jeune âge )coll. Bravard). Fig. 3. Moitié droite de maxillaire supérieur d’Antilope ardea, Depéret ex Croizet. Fig. 45, Antilope (Tragelaphus) torticornis, Aymard. — 4. Cheville de corne (du Coupet, Haute-Loire, coll. Mus.). — 5. Métacarpien (d'Auvergne, coll. Bravard). Note sur les roches éruptives de l'île de Jersey, par M. A. de Lapparent. L'île de Jersey ne paraît pas avoir attiré jusqu'ici, autant qu'elle le mérite, l’attention des géologues. Ce n’est pas que les explorateurs aient absolument fait défaut; mais leurs travaux sont demeurés sans lien et, la plupart du temps, chaque nouveau venu semble avoir ignoré les recherches de ses devanciers. Le premier en date, parmi ceux qui ont étudié Jersey au point de vue géologique; est Macculloch, Dans un travail daté de 1817, cet auteur mentionne la superposition du schiste à la syénite, ainsi que l'existence d’un poudingue ou d'une brèche argtleuse formant la pointe nord-est de l’île et dans le voisi- nage de laquelle il indique un porphyre pétrosiliceux (hornstone por- phyry). La même année, Plees fait connaître, dans une description générale de Jersey, un travail de Kônig, signalant l'existence d'un porphyre argileux joint à une roche amygdaloïde. Cependant la Carte géologique de France, publiée en 1840, se borne à représenter l'ile comme divisée, par une ligne nord-sud, en deux parties à peu près égales, dont l’une est formée de terrain de transition, tandis que l’autre est constituée par une roche granitique. En 1851, M. Transon, alors ingénieur des mines, a publié, dans les Annales des Mines (1), une bonne description géologique de l'île, avec (1) 4e série, XX, p. 501. # 1884. DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L ILE DE JERSEY. 285 carte à l’appui. L'auteur signale trois massifs de granite syénitique, au milieu desquels se trouve un terrain de schiste argileux et de grau- wacke, dont les couches sont dirigées N. 29° E. Il reconnaît deux épanchements porphyriques, s'étendant, l’un de Fremont-Point à Bouley-Bay, l’autre autour de la pointe de Montorgueil et reliés par une bande d’une roche de couleur variable, qu’il qualifie de grès, bien qu'il reconnaisse sa structure rubanée et, par endroits, ses remar- quables séparations prismatiques. Enfin M. Transon marque, à l’ouest de Saint-Hélier, un affleurement de ce qu'il appelle des porphyres argileux amygdaloides, qu'il considère comme du schiste ancien, métamorphosé par le contact de la syénite. Le travail de M. Transon, écrit avec soin, est d’ailleurs rempli d'observations intéressantes et consciencieuses. En 1862, MM. Ansted et Latham ont publié sous le titre : « The Channel Islands », un livre où M. Ansted a donné une coupe de Jersey mais sans mentionner le travail de M. Transon. Dans cette coupe, dirigée de l’ouest à l’est, la masse principale de l’île est représentée comme composée de schistes, souvent durcis, disloqués par la syé- nite. La pointe orientale laisse apercevoir, reposant sur cet ensemble, ce que M. Ansted a nommé un conglomérat ancien (old conglomerate), entremêlé de schistes pétrosiliceux (hornstone schist), lesquels suppor- tent un conglomérat plus récent, à cailloux variés et à pâte rougeûtre, où l'auteur n’est pas éloigné de voir un dépôt permien ou triasique. Ainsi ce travail, fort en retard sur l’œuvre de M. Transon, semble ignorer absolument les roches porphyriques dont Macculloch avait reconnu l'existence dès 1817. En 1878, M. J. À. Birds publiait, dans le Geological Magazine, une note où il n’est fait aucune mention de l’étude de M. Transon, mais où la position des trois masses principales de granite amphibolique (syénite) est bien indiquée. En même temps, l’auteur signale, là où M: Ansted avait parlé de schistes pétrosiliceux, des roches porphy- riques à pâte felsitique. En 1879, ces roches porphyriques ont été LPobjet d'une étude sommaire de M. Thos. Davies (1). Sur des échan- Ltillons envoyés par M. Dunlop, ce savant a reconnu et décrit, sous le L\nom de rAyolites anciennes, des porphyres pétrosiliceux, où les struc- tures perlitique et sphérolithique étaient remarquablement dévelop- pées. L'auteur signale la dimension des globules, capables d'acquérir jusqu'à deux pouces de diamètre et mentionne, d’après M. Dunlop, la présence du porphyre en fragments dans le conglomérat le plus récent de la pointe nord-est de l’île. (1) Mineralogical Magazine, 1879, n° 14. 286 DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 98 janv. L'année dernière, M. l'abbé Noury m'ayant adressé, de Jersey, des’ échantillons de ces « rhyolites », je fus frappé d'y reconnaître un porphyre pétrosiliceux brun-chocolat, identique avec ceux du Per mien des Vosges et de l’Esterel, ainsi qu'une pyroméride des mieux caractérisées. Comme précédemment j'avais reçu de M. l'abbé de» | Joannis, avec des diorites anciennes et des diabases de Jersey, un morceau bien franc de porphyre labradorique amygdaloïde, rappe- lant également les types des Vosges, je soupçonnais qu’il devait exister, dans l'île, un massif éruptif de l’époque permienne, auquel serait bhsdoné le conglomérat le plus récent de M. Anti J’engageai donc M. Noury à réunir le plus possible d'échantillons. A Ld l’entrée de l’hiver dernier, mon savant correspondart me remettait toute une collection de roches parfaitement choisies, qui confirmait. 4 nos déductions et nous faisait connaître, en même temps, le plus beau type de pyroméride qui ait jamais été rencontré. Ces roches; jointes à celles que m'avait précédemment envoyées M. de Joannis, ont été vues par plusieurs pétrographes compétents, notamment par | M. Michel-Lévy, qui a bien voulu en faire tailler quelques plaques et me communiquer ses appréciations, dont je crois devoir faire proies À notre Pulletin, en y joignant les observations que j’ai provoquées de La roche stratifiée la plus ancienne de l’île est une grauwacke. schisteuse, souvent très dure et dont M. Transon a reconnu l'ana= rain, qui occupe la partie centrale de Jersey, est entouré par trois massi!s d'une roche granitique que les auteurs ont qualifiée de syénite« mica verdätre en partie décomposé, devient souvent porphyroï | par le développement de grands cristaux d’orthose. Aucun des. on peut constater la grande ressemblance de ce granite avec celuk i de Flamanville, près de Cherbourg. | rence granulitiqne. Il en résulte des massifs ou filons d’une granu lite à mica très noir et assez rare, fort différente d’ailleurs des gra- ge qu’on observe, auprès du Mont-Mado, sous la forme d’une bande € 200 à 300 mètres de l’est à l’ouest et de 2 kilomètres du nordaus sulfuré, qui conduisent à la faire considérer comme un accident pegmatoïide. à ja part de M. Noury. - k logie avec . phyllades cambriens de Granville en Cotentin. Ce ter Cette roche, formée de feldspath rougeâtre, de quartz vitreux et d échantillons que rous avons vus ne nous à offert d'amphibole nette” 4 Un fait node est la tendance du quartz à prendre l’appa- nulites du Plateau central et dont l'affleurement le plus net est 4 2 i Cette bande est accompagnée de filons quartzeux, avec Role ES La même tendance s’observe au sud- est, dans le massif de la baie 5 PT mon sms eve RE D ne mn Come - 5 de 84. DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 287 | de Sainte-Brelade, où la granulite tourne parfois au porphyre quart- “ifère microgranulitique. Il en est de même dans le massif du sud- ouest, remarquable aussi par le développement que prend, dans la baie de Saint-Clément, une belle diorite à feldspath blanc et à am- phibole verte, que traversent des veines de diabase foncée et com- pacte. À Elisabeth Castle, tout le rocher est formé par une diabase grani- …toide d'un très beau grain, soudée à un granite rose dont elle empâte | des fragments anguleux. Mais le principal intérêt de l'île réside dans la bande qui s'étend, Mtnord-est, depuis la baie de Granville jnsqu’au Havre-Giffard et à Ja baie de Bonne-Nuit. Toute cette bande est constituée de roches | porphyriques, où domine un porphyre pétrosiliceux brun-chocolat, à | exture fluidale souvent bien marquée et, parfois, à séparations pris- matiques comme celles des porphyres pétrosiliceux des Vosges ou Me la Creuse. M. Michel-Lévy reconnaît la grande ressemblance de Ices porphyres avec les eurites de Sincey et de Bourganeuf, mais sur- Mjout avec les porphyres pétrosiliceux de la forêt de Perseigne, près “d'Alençon et ceux de la Sarthe. On y remarque la présence d’une matière secondaire de décomposition, analogue à la Plaviérite, étu- diée en Bretagne, par MM. Jannettaz et Munier-Chalmas. ‘Outre la teinte brune, le porphyre peut offrir avec une grande Lcompacité et un grain indiscernable, des couleurs diverses, jaune- | clair, verdâtre, grisâtre, etc., rappelant les teintes variables des por- Lphyres et des tufs de l'Odenwald. Sur sa limite septentrionale, depuis la tour d’Archirondel jusqu’à l'Étaquerel, la bande porphyrique change de caractères ; sans cesser d'être d’un brun foncé, elle devient très compacte, très dure et est “parsemée de petites veines blanches de calcédoine. En examinant la roche avec attention, on reconnaît que là calcédoine tapisse des fis- “sures perlitiques, isolant parfois des noyaux sphériques. Mais ce ca- | ractère devient surtout tranché au nord, près de Bouley-Bay. En ce L point, c'est une vraie pyroméride qui se développe, avec des noyaux Lirès nets, ayant en moyenne un à deux centimètres de diamètre, mais dont quelques-uns atteignent 0%25. Sur tous, on observe une |très belle division en couches ou écailles concenitriques de un à | deux centimètres d'épaisseur ou moins, séparées par des filets de | calcédoine. Les plus gros noyaux sont vides à l'intérieur et la cavité centrale l'est occupée, non seulement par de la calcédoine, mais par du quartz en cristaux pyramidés très nets, quoique jaunâtres et non limpides. “On peut dire que ce type de pyroméride dépasse en netteté et en 988 DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 28 janv. dimensions tout ce qui a été décrit jusqu'ici. Il est remarquable qu'il ait échappé aussi longtemps à l'attention, n'étant connu scientifique- ment que depuis la description de M. Davies, faite sur des échantil=« lons qui, d’ailleurs, étaient loin d’en représenter les plus belles va- riétés. Nous ne croyons même pas faire un jugement téméraire en supposant que c’est cette roche qui, vu la compacité et la forme arrondie de ses parties, a dû être qualifiée par M. Ansted d'ancien conglomérat. Car cet old conglomerate est indiqué juste aux points où affleure la pyroméride, laquelle n’est pas mentionnée dans le travail en question. Dans les environs du Havre-Giffard, la pyroméride est bréch# forme et prend les allures d’une argilolite. | Cette roche est recouverte par un conglomérat qui forme la pointe nord-est de l’île et où des cailloux roulés ou anguleux sont pris dans un ciment rougeâtre, souvent rubané en fines veinules. La granulite figure parmi les cailloux de ce conglomérat, où l’on rencontre aussi d'incontestables fragments de porphyre pétrosiliceux. Si certains échantillons du conglomérat semblent indiquer une roche sédimen- taire, d’autres plaident pour un tuf et la teinte générale est d'accord avec celle des argilolites du Permien des Vosges. Aussi admettons- nous l'attribution, faite depuis longtemps avec doute, de ce conglo= mérat au nouveau grès rouge. Et nous étendons cette détermination d’âge au massif ou plutôt à la bande de porphyre et de pyroméride, tant à cause de sa relation avec le conglomérat qu’en vertu desa constitution pétrographique, si bien d’accord avec les caractères que M. Michel-Lévy a indiqués comme essentiels dans les épanchements permiens. Il existe encore à Jersey d’autres roches fort intéressantes. Dece nombre sont les eurites à teinte foncée de la baie de Bonne-Nuitet les mélaphyres amygdaloïdes de Saint-Hélier. Ces derniers, à pâte brune, avec grands cristaux feldspathiques d’un blanc verdâtre, rappellent beaucoup certains porphyres labradoriques des Vosges“ mais ils se font remarquer par l'abondance des amandes remplies de calcite spathique. M. Transon avait considéré ces roches, nommées par lui porphyres argileux, comme le produit du métamorphisme des phyllades cambriens au contact de la syénite. Mais nous ne pensons pas que cette manière de voir puisse être soutenue et, à défaut d’ob- servations plus précises, nous inclinerions à voir dans ces roches. | mélaphyriques un épanchement basique de la même époque d’érup- | tion que les porphyres. | En résumé, l'ile de Jersey nous offre, dans le voisinage immédiat du Cotentin, un massif éruptif du plus haut intérêt, riche en types / 1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D’ÈZE. 289 vraiment exceptionnels et dont il semble que le classement chro- nologique puisse se faire, sans doute possible, dans la série per- mienne (du moins en ce qui concerne les roches porphyriques), par Papplication des principes de classification pétrographique posés par M. Michel-Lévy. M. E, Fallot fait la communication suivante : Note sur un gisement crétacé fossilifère des environs de la gare d'Èze (Alpes-Maritimes), par M. E. Fallot. PI. IX Notre confrère, M. Bréon, a envoyé l’an dernier à la Sorbonne, une collection de fossiles, recueillis par lui aux environs de la gare d’Eze (Alpes-Maritimes). Un premier examen nous à fait immédiatement rapporter ces coquilles à l'étage albien. En effet, la présence des espèces suivantes : Ammonites Beudanti? Brongn. Natica gaultina, d'Orb. Plicatula radiola, Lamk. Terebratula dutempleana, d'Orb. Discoidea conica, Desor. était bien suffisante pour justifier une semblable opinion. Mais au milieu de ces formes si caractéristiques, nous en avons remarqué un certain nombre qui paraissaient nouvelles, ou appartenir à des couches inférieures. | C'est à l’étude de cette petite faune intéressante que nous consa- crons cette note; mais avant d'arriver à la partie paléontologique, nous donnerons quelques détails sur la position du gisement décou- vert par M. Bréon. Un voyage que nous avons fait dans le Midi, cet automne, nous à permis d'étudier les environs de Nice et de recueillir, nous-même, la plupart des espèces rencontrées par notre confrère. Lorsque l’on suit la côte de la Méditerranée, entre Nice et Menton, on remarque qu'elle est bordée en général par une chaîne de rochers pittoresques, d’une altitude qui ne dépasse pas six cents mètres, et lormés d'un calcaire très compact, d’un blanc grisâtre, dont il est assez difficile d'apprécier l’inclinaison et l’âge relatif. Élie de Beau- mont et Dufrénoy (1) avaient considéré ces calcaires comme appar- | tenant au grès vert inférieur, c’est-à-dire au Néocomien. De la (1) Carte géologique de la France. XIL. 19 290 E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 98 janv. À Bèche (1) dit que, d’après E. de Beaumont, ces calcaires et les dolo\ mies qu’il place dans le même ensemble, constituent la partie infé rieure de la formation du Grès vert ou la partie supérieure du système | oolitique. La présence de quelques Polypiers dans ces calcaires, au Saint-Hospice, détermina plus tard M. de Tchihatchef (2) à exprimer. l'opinion qu’on pourrait peut-être les rapporter au Coral-rag. Depuis, on a trouvé, dans ces calcaires si pauvres en fossiles, quelques débris | quiont engagé Coquand (3) à les rattacher aux Calcaires à Diceras Lucu, c’est-à-dire à la partie supérieure du terrain jurassique. M. Caméré,« dans sa carte géologique (4), les a placés dans la série jurassique, sans aucune désignation de zone. Enfin, M. Potier (5) range « les calcaires blancs, stratifiés supérieurement, de Menton », parmi E | | calcaires à Z'erebratula moravica de Nice. | Ces couches jurassiques ne sont souvent recouvertes d'aucun . | sur le littoral, mais dans certains points, aux environs de Beaulieu et d'Eze, elles sont surmontées de formations plus récentes. 4 Reynès (6) a donné une coupe des environs d'Eze, mais il n’en indique malheureusement pas la direction. Elle semble cependant, être orientée du nord au sud. Il y aurait, de cette façon, au nord du village, un petit lambeau crétacé, comprenant le Néocomien, le Gault, le Cénomanien, puis au sud, vers la mer, un autre, formé pan le Néocomien, surmonté par la craie de Rouen et les couches à Ostrea columba. Nous ne dirons rien du premier de ces lambeaux que. nous n'avons pas étudié; quant au second, il ne nous semble pas exactement décrit. 4 En effet, lorsqu'on suit, par la route de Nice à Monaco, le pied mé ridional de la falaise jurassique dont nous avons parlé plus haut, on arrive à deux cents mètres environ à l’est de la gare d’Eze, près : _ (1) On the Geology of the environs of Nice. (Transactions of the Soc. Geol. of e don, 2m série, t. III, 1829, p. 171.) (2) Observations géologiques sur Nice et ses environs. (Un Coup d’æil sur * constitution géologique des provinces méridionales du royaume de Naples, in-8, 1842, p. 181.) “4 (3) Coquand. Sur le Klippenkalk des départements du Var et des AIpes-Maris times. (Bull. Soc. Géol., 2° série, t. XXVIII, p. 208, 1871.) — Observations sur les Calcaires blancs jurassiques du midi de la France. Bull. Soc. Géol., 3° série, t. V, p. 813, 1877.) (4) Fe Carte géologique d’un portion du département des Alpes-Mari- times. (Bull. Soc. Géol. de Fr., 3 série, t. V, p. 803, pl. XV, 1877.) (5) Potier. Notice Hot des feuilles 213 bis et 225 bis (Saorge et Pont- Saint-Louis). (6) Reynès. Étude sur le synchronisme et la délimitation des terrains crétacés du Sud-Est de la France, Paris, 1861. DUT E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 291 pont du chemin de fer, à un petit ravin orienté du sud au nord et au fond duquel se trouve le gisement en question. Au pied des rochers jurassiques, on voit des couches verticales formées de calcaire blanc très compact, ne présentant aucune trace de fossile et qu'il nous semble difficile, en l’état actuel de nos con- naissances, de rapporter d’une facon bien certaine à la formation néocomienne. En effet, cet étage qui est en général très réduit dans les Alpes-Maritimes, est formé ordinairement de marnes et de cal- caires grisâtres alternant ensemble; cet aspect fait défaut ici. Du reste, la végétation et les éboulis empêchent d'étudier suffisamment ce point. Quoi qu'il en soit, on remarque, immédiatement appliqué contre ces couches de calcaire blanc, et en stratification concordante, un lit “mince, formé d’une sorte de calcaire blanc, plus ou moins friable, “rempli de glauconie et de débris de calcaire siliceux. Cette couche, “épaisse de vingt centimètres environ, est pétrie de fossiles, assez fragiles, mais généralement en bon état de conservation. C’est d’elle, que proviennent les espèces recueillies par M. Bréon et par moi. En voici la liste : Nautilus. Ammonites Beudantit Brongn. Cardita, Sp. Janira. — ci. milletianus, d'Orb. (1). — charrierianus, d'Orb. — Sp. Belemnites semicanaliculatus, Blainville. Plicatula radiola, Lamk. Terebratula dutempleana, d’Orb. — sulcifera, Morris. Rhynchonella sulcata, Sow. … Opis glareosa, de Lor. Solarium cf. tingryanum, Pict. Natica gaultina, d'Orb. Avellana lacryma, d'Orb. (2). Trigonosemus, sp. Cidaris, sp. (baguette). Discoïdea conica, Desor. Trochocyathus. Lorsque l’on examine cette faune, on voit quela plupart des espèces appartiennent à l'étage albien. Une seule, Terebratula sulcifera, Mor- ris, monte à un niveau supérieur; en effet, M. Davidson la cite dans le Lower Chalk des Anglais (3). La Plicatula radiola se trouve à la fois dans l’Aptien et le Gault. C’est ainsi que M. Leenhardt (4) la cite (1) L'espèce que nous avons sous les yeux, ne diffère de l’Ammonites milletia- nus, d'Orb. type, que par son dos plus arrondi. Elle est en quelque sorte intermé- …daire entre l'A. milletianus, d'Orb. et l'A. crassicostatus, d'Orb., espèce de l’Aptien de Gargas. L'espèce d’Eze est identique à celle que l’on trouve à Clansayes (Drôme), dans les couches du Gault. (2) L'échantillon que nous possédons est tout à fait conforme à une des variétés figurées dans de Loriol. Études sur la faune du Gault de Cosne (Mém. Soc. pa- léontol. suisse, vol. IX, 1882, pl. V, fig. 3.) … (3) Palzontographical Soc., vol. VIII, p. 64, pl. VII, 1854. (4) Étude géol, sur le Mont-Ventoux, p. 95, 1882. ART ON TON PTE | L'ENUTEE [ie] © LO E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 28 janv comme très commune dans les marnes aptiennes à Am. Dufrenoyi, 1 c'est-à-dire dans l’Aptien supérieur. Quant au PBelemnites semicanali- culatus, si caractéristique de l’étage aptien, nous l’avons trouvé nous- même dans des couches glauconieuses, à Jabron (Var), sur la route de Castellane à Draguignan, avec la faune spéciale au Gault; voici” quelques-unes des espèces qui l’accompagnaient dans cette localité qui semble n'avoir pas été étudiée jusqu’à présent (1) : Ammonites Deluci, Brongn. Turrilites catenatus, d'Orb. — Lyelli, Leymerie. Natica gaultina, d’Orb. — nodosocostatus, d'Orb., var. Inoceramus concentricus, Parkinson. _ latidorsatus, Michelin. Terebratula dutempleana, d'Orb. — tardefurcatus, Leymerie. Echinoconus castanea, d’Orb. — Delaruei, d'Orb. Là, le Gault repose sur des calcaires appartenant au Néocomien supérieur. Le même fait se présente fréquemment dans cette région, notamment à Escragnolles, où le Gault repose directement sur le Néocomien à Am. difficilis et Am. charrierianus (2). ut L'Ammonites charrierianus que nous venons de citer dans les cou ches qui constituent le Parrémien de Coquand, est assezabondant dans la zone d’Eze dont nous pe rlons, et l’on est étonné de le voir associée avec des espèces si éminemment caractéristiques du Gault. Cependant, c’est bien avec la Zerebratula dutempleana et la Discoidea conica qu’ellë se trouve en abondance et non dans les calcaires blancs compacts placés au-dessous, et qu’on aurait pu à la rigueur rapporter au Bar- rémien. On trouvera plus loin des détails sur cette espèce (voir pl. IX}, qui n’a pas été figurée par d’Orbigny dans la Paléontologie française. Avec toutes ces espèces, se trouve un certain nombre de formes nouvelles que nous décrirons plus loin; la plus abondante est un. Crioceras que je me fais un plaisir de dédier à mon savant mails | M. Hébert. 2 On trouvera plus loin la description des espèces nouvelles les plus remarquables de cette zone : 4 Crioceras Heberti, n. sp. Turbo Kiliani, n. sp. Trochus Chalmasi, n. sp. Crassatella Breoni, n. sp. Pleurotomaria Bergeroni, n. sp. Rhynchonella Vasseuri, n. sp. Cette couche, dont je viens de décrire la faune, semble donc, par ses caractères minéralogiques et paléontologiques, se rapporter piu= (1) M. Panescorse, cite cependant Jabron, parmi les localités où on trouve du phosphate de chaux. (Étude sur les phosphates de chaux et coprolithes fossiles du Var, Draguignan, 1872.) (2) Hébert. Réunion à Nice. (Bull. Soc. Géol, de France, t. V, p. 799, 4877.) 1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 293 tôt à l'étage albien, qu’à des couches plus inférieures, bien qu’elle ait avec elles de nombreuses affinités. C’est donc une zone de pas- sage que nous plaçons à la base du Gault, dans l’état actuel de nos connaissances. De nouvelles recherches viendront, je l’espère, jeter une lumière complète sur ce point délicat. Au-dessus de cette zone inférieure à Discoidea conica, Terebratula dutempleana, etc., se trouve une nouvelle couche glauconieuse, épaisse de 10 centimètres environ, et formée de débris de fossiles, de petits cailloux roulés, et de nodules phosphatés. C’est bien là, minéralogiquement parlant, le Gault typique. Du reste, parmi les quelques fossiles informes que nous en avons pu retirer, nous avons “reconnu l’Æolaster Perezii, Sismonda, caractéristique de l'étage albien. Cette zone supérieure est recouverte par des marnes grises sans fossiles, qui occupent tout le ravin, jusqu’à la route et au chemin de fer, qui, en ce point, longent de très près la mer. Ces marnes rap- pellent bien, comme faciès, les marnes cénomaniennes de la région, qui, comme nous l'avons pu observer, renferment en abondance, au Pont de Peille et à Saint-Laurent près l’Escarène, l’Aolaster sub- globosus. Du reste nous avons trouvé à peu de distance du point que nous venons d'étudier, à Rompe-Talon, près du Saint-Hospice, des cou- ches glauconieuses à Ostrea columba. La succession des couches dans le ravin d’Eze est donc celle-ci, de bas en haut : 4° Calcaire blanc compact sans fossiles. 20 Calcaire friable, rempli de glauconie, très fossilifère, avec Discoïdea conica, Plicatula radiola, etc., etc., et faune nouvelle . 3, Couche glauconieuse, formée de coquilles brisées ou roulées et de nodules MODES avec Holaster Perez is 5... Us ou ce 0.10 4» Marnes grises (Cénomanien). DESCRIPTION DES ESPÈCES Ammonites (Haploceras) charrierianus, d’'Orb. PLOIX fps la, ie. Syn.: 1846. — Ammonites charrierianus, d'Orb. — Paléontologie française, ter- rains crétacés t. I, p, 618. 1847, — Ammonites Parandieri, Quenstedt. — Ceph., pl. XVII, fig. 7, p. 219. 1850. — Ammonites charrierianus, d'Orbigny. — Prodrome, p. 99. 1859. — Ammonites charrierianus, Pictet. — Fossiles de Sainte-Croix, p. 359. [RS] co tre 1872, — Ammoniles charrierianus, Tietze. — Geologische und palæonto= logische Mittheilungen aus dem südlichen Theil des Banater- gebirgsstockes (Swinitza). (Jahrb. der K. K. geologischen Reichsanstalt, t. XXII, p. 134.) 1883, — Haploceras charrierianum, Uhlig. — Die Cephalopodenfauna der Wernsdorfer Schichten (Abd. aus dem XLVI Bande der Denkschriften der Kaiserl. Akad. der Wissenschaften von Wien, p. 231 (107)). L'espèce que nous figurons PL, IX, fig. 1 a, b, c, n’est pas nouvelle, mais elle n’a jamais été figurée ni décrite d’une façon satisfaisante, | D'Orbigny (1) cite parmi les Ammonites du Néocomien, l’Am. charrieMk rianus, avec cette note : « Cette espèce ressemble beaucoup à. A. Parandieri; c’est même avec elle que je l'avais confondue, lorsque j'ai cité (p. 129), l’Am. Parandieri aux environs de Castellane, cita=t tion que j’ai rectifiée p. 276. L’une, l’Am. charrierianus, est propre“ aux terrains néocomiens, tandis que l’autre se trouve seulement dans! le Gault. » Plus tard, dans le Prodrome, le même auteur donne comme synonymie de cette espèce : Am. Parandieri, Quenstedt. L'auteur allemand a en effet figuré (Ceph., pl. XVII, fig. 7) un petit | échantillon du Néocomien de Provence auquel il donne le nom de Am. Paranderi. C'est à cette figure que d’Orbigny renvoie pour l'Am. charrierianus ; mais la figure de Quenstedt ne semble pas très exacte et de plus, il ne figure pas le dos. Les auteurs qui ont parlé de cette espèce, depuis les travaux que je viens de citer, se sont tous reportés à l’Am. Parandieri de Quenstedt. C’est ainsi que Pictet cite l’Am. charrierianus (loc. cit.), en disant qu'il ressemble à l’Am. Parandieri, maïs qu’il est aplati sur les côtés, que son ombilic est bordé d’une carène et qu’il a les sillons moins pro fonds. M. Tietze cite ce fossile dans les couches de Swinitza, qu’il rap=Ml porte à l’Aptien, et il figure dans la pl. IX de son mémoire, sous le nom d'A. charrieranus, une espèce qui s’éloigne beaucoup de celle dé d'Orbigny et de l'espèce d’Eze. En effet, les sillons de l’espèce de d’'Orbigny font un coude prononcé en avant, et de plus, l’ombilic est plus profond que dans l'A. charrieranus, Tietze. M. Uhlig (loc. cit., pl. XV, fig. 5; pl. _XVE fig°5, 6, 1: pl Xi fig. 11, 14) a figuré plusieurs échantillons qu’il rapporte à l’ Am. char: rierianus, mais ces figures représentent des exemplaires si mal con- servés qu'on ne peut guère se prononcer à leur égard; néanmoins leurs caractères s’éloignent assez de l’espèce type, pour empêcher tout rapprochement avec l’espèce de d’Orbigny. (1) Paléont. france., p. 618. 2 2 $ A E. FALLOT. —— CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 28 janv. | En Luet PRE UN. «QU 3 LU PHASE 1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 295 “Grâce à la bienveillance de M. Fischer, nous avons pu contrôler, sur les types de la collection d’Orbigny, les échantillons recueillis par M. Bréon et par nous. Ceux de la collection d’Orbigny sont classés dans l'Urgonien, c'est-à-dire dans le Barrémien de Coquand, et proviennent de Saint-Martin (Var), Ils sont conformes à ceux que nous avons trouvés à Eze. En voici la description : MONS Diametre sn il, ms ep. en. 37 mill. — Parce dernier tour NPC EU 19 mill, — nn DAS QUES Sale ON NET EE ARS 10 mill. Coquille discoïdale assez comprimée, à pourtour arrondi; les flancs sont aplatis, ornés de sillons au nombre de 10 environ (1). Ces sillons qui s'élargissent légèrement vers la périphérie, passent sur le dos où ils forment une très légère convexité en avant. Lorsqu'on les examine sur les flancs de l'Ammonite, on voit qu'à partir de l’ombilic, ils “sinfléchissent en avant, jus que vers le milieu du tour de spire, puis font un coude en arrière pour aboutir directement au dos. Quelque- fois on aperçoit, entre les sillons, de légères ondulations parallèles : à leur direction. Ombilic profond, hélicoïde, coupé carrément à son pourtour. Bouche allongée, de forme presque ovalaire. Cloisons mal conservées. Rapports et différences. — Nous avons suffisamment indiqué dans l'historique les rapports de l’Am. charrierianus, d'Orb., avec les espèces qui lui ont été assimilées. Elle diffère de l’Am. Paran- RÉ ER lient (2) parce qu’elle n’a pas de côte obtuse saillante entre chaque maouble sillon, et parce qu’elle est moins globuleuse. Elle se distingue de l’Am. Celestini, Pict. et Camp., par la direction des sillons qui sont plus coudés en avant et qui passent sur le dos; de plus, celui-ci est lisse dans l’espèce de Pictet. C’est aussi surtout cette disposition anguleuse des sillons qui le différencie de l’Am. …Tachtahæ, Tietze. Enfin l’'Am. Beudanti a des sillons plus fins et beau- coup plus rapprochés; de plus il a le dos lisse et la bouche plus | triangulaire. Collection de la Sorbonne. (1) Les échantillons qui proviennent du Néocomien supérieur ont souvent un ou deux sillons de plus et sont un peu plus renflés que ceux d’Eze, mais ce carac- | ère n’est pas constant. (2) Paléont, franc, pl. XXVIII, p. 129. 296 E. FALLOT. -— CRÉTACÉ DE LA GARE D ÈZE. 28 janv. Crioceras Heberti, E. Fall. Bo 0 tn GC: Dimensions: "DIamMeIMeEMMAnNE NUS. L RME 35 mill. — = DPAISSEUR ER UE Sr tee à 15 mill. — — Larceuniuernier OUR SRE 16 mill. Coquille comprimée, ornée par tour d'environ 30 côtes droites ou légèrement obliques en avant. Ces côtes, qui ne descendent pas jus- qu'au tour de spire contigu, du moins quand il s’agit du dernier, sont munies chacune de trois tubercules : un vers l’ombilic, un second vers le bord externe et le troisième sur le dos; ces tubercules sont géné- ralement pointus, surtout sur les tours intérieurs de la spire. Les dernières côtes n’ont que des tubercules très émoussés et à peine marqués ;,parmi ces dernières, il s’en présente quelques-unes qui sont, complètement lisses, et s'arrêtent vers le tiers interne du tour de spire. Ges côtes supplémentaires, peu nombreuses, sont placées à 1a« fin du dernier tour et toujours entre deux côtes tuberculeuses. Dos carré, presque lisse au milieu, les tubercules dorsaux n’étant unis que par des côtes atténuées à leur milieu; les côtes supplémen-" taires, par contre, passent entièrement sur le dos. ° Spire composée de tours à peine détachés, d'aspect un peu qua= drangulaires ou mieux pentagonaux. Bouche subcirculaire ou légèrement pentagonale. Cloisons invisibles. Rapports et différences. — Cette espèce s'éloigne en général beau- coup de toutes celles qui ont été décrites par les auteurs. Cependant M. Uhlig a décrit sous le nom de Crioceras Hoheneggeri (loc. cit., pl. XXXI, pl. XX XII, fig. 2) une grande espèce qui rappelle un peu celle que je décris, mais dont il ne figure malheureusement pas le dos. L’espèce de M. Uhlig s’en distingue par les caractères suivants : 1° par la présence de petites côtes lisses, au nombre de deux en général, placées entre les côtes tuberculeuses, dans les tours de spire intérieurs, 2° par l’inclinaison en arrière des côtes qui, dans notre espèce, sont plutôt légèrerement inclinées en avant; enfin, par sa forme moins carrée. Collection de la Sorbonne. 4882. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 297 Trochus Chalmasi, E. Fall. PIX ie. 3, a, bc. D bus Dongueur-totale 4540). Mar, 9 mill, 2 Hnuieurdu dernier tourne LL 0 een CU AR TN ENE anms 2 Diametrendelahase ms ie lmes s n er . . + 10nm6 Coquille conique, très fortement ombiliquée. Spire composée de cinq tours plans, croissant rapidement, et pré- sentant une carène à la partie supérieure (1) : cette carène est très marquée dans le dernier tour. Les ornements, bien visibles dans les deux derniers tours, se composent de petits tubercules allongés, obliques en arrière et placés vers la suture; il s’en échappe une sorte de pinceau de petites côtes très fines, dirigées d’abord en arrière, pour revenir bientôt légèrement en avant. Elles passent sur la ca- rène, sinfléchissent en arrière et s’atténuent un peu pour repa- raitre très nettes au pourtour de l’ombilic. Celui-ci est entouré, de celte facon, d’une auréole de très légers tubercules, ce qui lui donne Papparence d’un ombilic de Solarium ; il est très profond. Les côtes, dont je viens de parler sont très rapprochées, et accompagnées d’au- tres petites côtes semblables et parallèles prenant naissance entre les “tubercules; elles sont coupées par une série de stries transversales très fines et très rapprochées les unes des autres, de telle sorte que lornementation des tours de spire semble constituée, au dessus. des tubercules, par un quadrillage très fin de stries, se coupant à | angle droit. Bouche triangulaire. Rapports et différences. — Cette jolie espèce rappelle de loin les échantillons jeunes du 7rochus nivernensis de Lor., qui a l’ombilic moins rond et les tubercules plus nombreux, plus rapprochés ; de . plus dans cette dernière espèce, chaque tubercule est muni d’une | seule côte, tandis qu'il y en a souvent plusieurs dans celle que nous décrivons. Enfin la bouche est plus arrondie et la carène moins mar- | quée dans le 7. nivernensis. Collection de la Sorbonne. | | | Pleurotomaria Bergeroni, E. Fall. PI. IX, fig. 4 a, b, c. Daéensions : Longueur totale, . , . . : . . 145 mill. | —_ Diamètre dela base air AE 19 mill. — Hauteur du dernier tour de spire (1) Cette carène n’est pas suffisamment marquée sur la figure 3c qui représente une portion grossie des deux derniers tours de spire, 298 E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 98 janv. | Coqguille conique, assez épaisse, munie d’un ombilic étroit et com- posée de tours larges. Ils sont ornés de côtes fines, parallèles à la suture ; ces côtes sont très rapprochées et très inégales de gros- seur : elles sont coupées par de petites rides verticales ou légère- ment obliques en arrière. Chaque tour de spire est muni d’une carène supérieure, mousse. Bande du sinus très marquée et ornée de petites rides semi-circulaires, concentriques, à ouverture antérieure. La base est ornée de stries concentriques fines et nombreuses, cou- pées de distance en distance par des indices de stries d’accroisse- ment, disposées comme des rayons. Bouche rhomboïdale. Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche du P. dupi- niana, d'Orb. Mais elle s’en distingue par sa bouche plus quadrangu- laire, plus élevée, par ses tours moins carénés et par la bande du sinus placée plus haut dans le tour de spire. Collection de la Sorbonne. Turbo Kiliani, E. Fall. PI. IX, fig. 5, à, 6, c. Dimensions Hauteuritotale 1 PR RE 9 mill, — Diametre du dernier tour MMS PRE RER 9 mill. — Hauteurdu dernier tour EM PR NE 5 mill. Coquille ombiliquée. Spire composée de tours très convexes, bien distincts, ornés parallèlement à la suture, de fines côtes très rappro- chées, qui n’apparaissent qu’à la partie supérieure des tours et sur- tout dans le dernier. A la partie inférieure des tours de spire, se montrent de petites rides obliques de bas en haut et d’avant en ar- rière. Ces rides disparaissent vers le milieu du tour. Enfin, autour de la bouche, on remarque quelques petites stries d’accroissement partant de l’ombilic. Bouche ronde. Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche beaucoup du Turbo fleurierianus, Pict. et Camp., mais elle en diffère parce que les côtes parallèles à la suture ne se trouvent qu’à la partie supérieure des tours de spire et surtout dans le dernier tour. Il se distingue du Z’urbo conicus, Sow., par la disposition de ces mêmes côtes fines et par la rondeur des on de spire. Collection de la Sorbonne. 1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 299 Crassatella Breoni, E. Fall. PI. IX, fig. 6. Dimensions : Diamètre antéro-postérieur . . . . . . . . . . 38 mill. —_ — umbO-marGinal MM Es NE NUE 25 mill. — Epaisseur de la valve figurée . . . . . . . .. 10 mill. Coguille allongée, épaisse, légèrement quadrangulaire, ornée de “lignes d'accroissement irrégulières très rapprochées. Elle est coupée presque carrément du côté anal et présente un côté buccal arrondi, avec une très légère échancrure près de la charnière. Corselet peu excavé. Lunule lancéolée. Labre épais. Rapports et différences. — Elle rappelle par sa forme la Crassatella Guerangeri, d'Orb., mais elle en diffère par son diamètre umbo-mar- ginal moindre, par sa forme moins carrée, l’'échancrure postérieure moins accusée, et enfin par ses lignes d’accroissement irrégulières. Collection de la Sorbonne. Rhynchonella Vasseuri, E. Fall. Pix era, oc; dd. M ons Doneueur 0 is) mu: 20 mill. — ILES DE LE SEM RS EN Se Qt 16 mill, _ RDS SEUL PAM DEN EAST PNA ANT NE EAU 16 mill. + Coquille plus longue que large, fortement renflée, subpentagone, ornée, par valve, d'environ 16 côtes bien accusées, un peu angus= mleuses. Grande valve peu convexe, aplatie sur sa partie moyenne ; petite valve régulièrement hémisphérique. Crochet saillant, muni d'une petite ouverture ovale, placée très bas sous le crochet. Com- missure latérale, légèrement courbe vers le crochet, puis presque “droite. Commissure palléale légèrement infléchie des deux côtés, de manière à échancrer un peu la petite valve. Rapports et différences. — Cette espèce offre quelque ne avec Rhynchonella polygona, d’Orb. Cependant elle en diffère par sa lar- geur moindre, par sa ‘grande valve beaucoup moins excavée, par la position de l'ouverture qui est placée tout à fait à la base du crochet, enfin par sa forme pentagonale plus régulière. En effet, dans la Rynchonella polygona, d’Orb., les deux côtés latéraux inférieurs sont plus petits que les supérieurs; au contraire, dans l’espèce que nous décrivons, ces mêmes côtés ont à peu près les mêmes dimensions que les côtés latéraux supérieurs. Collection de la Sorbonne. 300 SÉANCE. 18 fév. EXPLICATION DES FIGURES (PI. IX). 1 a — Ammonnites charrierianus. — Individu de grandeur naturelle vu de côté. 1 6. — Id. Vu du côté de la bouche. 1 C. — Id. De plus petite taille, destiné à montrer la forme de l’ombilic. 2 a. — Crioceras Heberti., — Individu de grandeur naturelle vu de côté. 2 b. — Id. Vu du côté de la bouche. 2 ©. — Id. De plus petite taille, perforé par des Pholades. 3 a. — Trochus Chalmasi. — Individu de grandeur naturelle, vu de côté. 3 b. — Id. Destiné à montrer la face supérieure du dernier tour de spire. 3 ce. — Id. Portion des deux derniers tours de spire grossiss 4 &. — Pleurotomaria Bergeroni. — Individu de grandeur naturelle. 4 db, — Id. Destiné à montrer la face supérieure du der- ; nier tour. 4 ©. — Id. Portion des deux derniers tours de spire grossis, 5 a. --- Turbo Kiliani. — Individu de grandeur naturelle. 5 6. — Id. Destiné à montrer la face supérieure du dernier tour de spire. 6. — Crassatella Breoni. — Valve gauche de grandeur naturelle, Ta. — Rhynchonella Vasseuri. — De grandeur naturelle ; face ventrale. 7 0. — Id. Face dorsale. TC. — Id. Vue de côté. 7 d. — Id. Vue sur la région palléale. Séance du 4 Février 1884. i PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce deux présentations. M. Delaïire présente, de la part de M. Lefort, une brochure inti- tulée : Observations géologiques sur les failles du dé- partement de la Nièvre. Séance du 18 Février 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 1884. DOUVILLÉ. —- NOUVEAUX TRAVAUX DE QUENSTEDT. 301 Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membre de la Société : MM. l'abbé Draver, curé à Saint-Martin d’Aspres (Orne), présenté par MM. Douvillé et de Lapparent. Haug (Émile) à Niederbronn (Alsace), présenté par MM. Hébert et Munier-Chalmas. MM. Marion professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Marseille, et CnAUvET, Président de la Société archéologique et histo- rique de la Charente, à Ruffec, sont admis, sur leur demande, à faire de nouveau partie de la Société. Le Président annonce annonce la mort de M. DUBERGÉ. M. Douvillé appelle l’attention de la Société sur une nouvelle publication de l’infatigable professeur Quenstedt, intitulée « die Ammoniten des Schwäbischen Jura » (1). Tous les géologues connaissent les beaux travaux du professeur Quenstedt, et en particulier sa monographie stratigraphique et pa- léontologique du Jura du Wurttemberg, qui est restée classique. Dans les études de cette nature, on s'aperçoit bien vite que les fos- siles sont loin d’avoir tous la même valeur au point de vue géolo- gique. Les uns se recontrent exclusivement sur un horizon déterminé et caractérisent alors bien nettement la période correspondante, d'autres au contraire sont relativement indifférents : ils apparaissent sur un point, puis disparaissent, pour reparaître plus tard sur d’au- tres points, dans des périodes géologiques plus récentes. C'est ainsi que nous voyons un géologue qui s’est voué depuis longtemps à l’é- tude du terrain crétacé du Sud-Ouest de la France, M. Arnaud, faire allusion dans un mémoire récent (2) à « l’interminable longévité des gastropodes et des lamellibranches » qui, dans la comparaison des faunes, « permet les appréciations les plus opposées ». Des faits du même ordre pourraient être cités dans le terrain jurassique où le retour d'un même faciès vaseux, corallien ou spongitien amène la réapparition de faunes presque identiques, à des niveaux stratigra- phiques très différents, et semble mettre la paléontologie en défaut, ätel point que des faunes d'âge différent mais de même faciès pour- rOnt paraitre identiques, tandis que des faunes de faciès différent et.de même âge seront au contraire très dissemblables. C'est que (1) Stuttgart. E. Schweizerbartsche Verlags handlung (E. Koch), 1883. (2) Bull. Soc. Géol., 19 nov. 1883, p. 147. 302 DOUVILLÉ. —— NOUVEAUX TRAVAUX DE QUENSTEDT. 18 fév. certains fossiles paraissent être dans une dépendance étroite des conditions de milieu ou de faciès, et que les variations qu'ils éprou-| vent en passant d’un horizon à un autre sont très faibles ou du moins ont échappé jusqu'ici aux paléontologues. En un mot, au point de vue du géologue pratique, il y a de bons fossiles et ily ena d'indifférents. Parmi les premiers, les Céphalopodes et surtout les Ammonites oc- cupent incontestablement le premier rang. Animaux essentiellement nageurs et de haute mer, ils échappent à l'influence des conditions locales et seront par suite indépendants de la nature des dépôts Sans doute leurs coquilles cloisonnés flottaient presque toujours à la surface après la mort de l’animal et étaient rejetées à la côte, commele sont aujourd’hui les coquilles de la spirule. Les Ammonites ne seront par suite réellement abondantes que dans les formations littoraless mais on peut imaginer également bien des cas où, soit par suite de fracture accidentelle, soit par suite de la destruction du siphon, les coquilles cloisonnées auront étéenfouies dans les sédiments profonds, et permettront ainsi un rapprochement entre des couches de nature et de faciès différents. Ajoutons à cela que par la multiplicité de leurs formes et leur extrême variabilité, les Ammonites nous tradui sent avec une remarquable sensibilité les changements progressifs, que le temps a amenés peu à peu dans les conditions générales dela, vie à la surface du globe. On comprendra dès lors que leur étude présente pour le géologue un intérêt et une importance tout à fait. exceptionnels. } C’est par l’étude des Ammonitidés que Quenstedt commençait en 1846 son grand ouvrage sur la Paléontologie de l'Allemagne, à peu. près à la même époque où d’Orbigny publiait lui-même les premiers \ volumes de la Paléontologie française. Depuis cette époque les découM vertes se sont multipliées ; le développement donné aux recherches \ géologiques a augmenté dans une proportion considérable le nombre M des formes fossiles connues; aussi ce premier ouvrage ne donnait plus qu’une idée incomplètes des richesses paléontologiques acc mulées dans les collections de Tubingue par l’éminent professeur. C’est pour combler cette lacune que Quenstedt vient d'entreprendre la monographie des Ammonitidés de la région qu'il a principalement M étudiée. | Les planches déjà publiées montrent bien l'intérêt tout spécial de cette publication. Les échantillons sont figurés tels qu'ils sont, sans h être ni restaurés ni complétés. Les lignes de suture des cloisons, M qui prennent une importance de plus en plus grande dans l'étude D des Ammonites, sont dessinées avec un soin tout particulier. Lau | 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 903 teur s’est enfin attaché à montrer les modifications souvent considé- rables que les espèces éprouvent à leurs différents âges; et toutes les fois que les échantillons l’ont permis, les formes adultes ont été figu- rées en vraie grandeur, au moins partiellement et avec leurs cloisons, On trouvera donc dans cet ouvrage tous les éléments nécessaires pour la connaissance complète de chaque espèce. Les deux premières livraisons parues jusqu'ici sont consacrées à l'étude des Psilonoti, des Angulati et des Arietes, groupes correspon- dant aux genres Psyloceras (Hyatt) Schlotheimia (Bayle), et Arietites “(Waagen); Quenstedt propose de substituer à ces dénominations celles de Psulonoticeras, Angulaticeras, Arieticeras; on voit que l’au- teur fait, en réalité, bon marché des règles de la nomenclature, il les met systématiquement de côté ; ainsi, pour n’en citer qu’un exemple il conserve des dénominations ternaires, comme celle d’Amm. psilonotus lœvis, proposée par lui en 1843, tandis qu'il indique en synonymie Amm. planorbis, Sow., 1824 : c’est une double infrac- tion à la nomenclature binaire et à la loi de priorité. Il est vraiment regrettable que dans une œuvre de cette importance, l’auteur n'ait pas cru devoir se conformer à des lois acceptées aujourd'hui par la presque universalité des naturalistes. En dehors de cette critique de pure forme, l’ouvrage n’en reste pas moins d’une importance capitale pour les géologues et les pa- léontologues et nous n’avons qu’à souhaiter qu'il soit rapidement mené à bonne fin. M. Michel-Lévy présente à la Société la note suivante : Note sur la constitution géologique d'une partie de la Zambézie, par M. H. Kuss. PI. X Nous avons eu, en 1881, l’occasion de faire en Zambézie un voyage de plus de six mois, dans le but d'étudier les ressources diverses et spécialement les richesses minérales d’une partie de cette vaste région, encore si peu connue. Nous avons rendu compte de ce voyage, au point de vue géographique, dans le Bulletin de la Société de géographie (2° trimestre 1889); nous en présentons aujourd’hui à la Société géologique les résultats géologiques les plus saillants. Les nombreux échantillons de roches que nous en avons rapportés ont été soumis à l'examen de M. Michel-Lévy, qui a bien voulu en faire 304 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév. l'étude microscopique et donner ainsi à nos déterminations un CaraC- tère de précision et de certitude complètes : nous tenons à lui en. M exprimer ici toute notre gratitude. | La carte jointe à la présente note permet de se rendre compte al l'étendue de la région explorée; elle s’étend depuis l'embouchure du Zambèze jusqu’à 500 kilomètres environ dans l’intérieur. Les par- ties blanches correspondent à des territoires que nous n'avons pu visiter; il appartiendra à d’autres explorateurs de compléter des tracés dont nous ne pouvons donner qu’une première esquisse. On voit immédiatement, à l'inspection de cette carte, que les” roches anciennes, granite et gneiss, constituent l’ossature principale de toute la région; des porphyrites, des euphotides, des diorites les traversent sur certains points; des grès houillers, aux environs de Tête ; d’autres grès, aux environs de Senna ; puis des alluvions dans les vallées, les recouvrent en partie. Rien Aus ne se trouve qui puisse être assimilé aux terrains jurassiques ou crétacéss l’absencé complète de toute formation calcaire, à l'exception d'un dépôt local subordonné aux micaschistes, près de Muchena, est un des traits caractéristiques de la constitution de cette région. Il semble qu'elle ait été définitivement émergée avant le commence: ment de la période jurassique et ait joui, depuis cette époque, d'un repos et d'une stabilité presque absolus. Nous examinerons successivement, en suivant l’ordre d'âge pro bable : 1° Les roches cristallines anciennes des bassins du Zambèze et des fleuves voisins ; 2° Le terrain houiller des environs de Tête; | 3° Les porphyrites de la Luia, de la Lupata et de l’Uréma ; 4° Les euphotides du Rovugo, les mélaphyres ophitiques de la Lupata, les diorites du Revue ; 9° Les grès de Senna; 6° Les alluvions. I. — ROCHES CRISTALLINES ANCIENNES Nous avons, dans notre carte, divisé les roches anciennes en roches éruptives représentées par la lettre y et la teinte rose foncée et en roches stratifiées, représentées par la lettre +’ et la teinte rose pâle. Ce n’est pas que la division soit toujours facile et que nous ayons, en général, la prétention de tracer des démarcations certaines et défini tives : sur certains points, par exemple au sud-ouest de la ville de Tête, on constate des alternances fréquentes de gneiss et de granite ou de 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 305 pegmatites ; il ne nous à pas été possible de les figurer d’une manière rigoureusement exacte. Sous la réserve de cette observation, nous indiquons ci-après les points sur lesquels nous avons pu étudier la constitution du terrain. En remontant le Zambèze à partir de la mer, on traverse d’abord, ‘sur 125 kilomètres environ, les alluvions qui en constituent le delta, puis on atteint, un peu en aval du confluent du Chiré, le massif gra- mtique du Morumbala, dont le mont Chamoara constitue le contre- fort le plus avancé vers le sud. A Chamoara même on observe, tout “autour de la maison de Senhora Maria, station bien connue des voyageurs, une syénite verte, très cristalline, avec amphibole très abondante et feldspath blanc en petits cristaux; des filons de pegma- tite à grandes lamelles d’orthose rose traversent cette syénite, qui ne tarde pas d’ailleurs à faire place à un granite proprement dit, peu micacé, traversé par de nombreuses veinules et par quelques gros filons de quartz blanc; le remplissage de ces filons, très réguliers, dirigés à peu près nord-sud et plongeant vers l’ouest, renferme des veinules chloritiques et talqueuses, avec indices de minerai de cuivre et de pyrite de fer décomposée. Plus au nord, le mont Morumbala est également formé de granite ordinaire. Entre le Chiré et le Zambèze, s'étend le massif considérable des monts Maganja, que nous n'avons pu étudier en détail, mais qui est certainement formé de roches cristallines anciennes; les récits des voyageurs, notamment de Livingstone, les renseignements oraux que nous avons recueillis dans le pays, quelques échantillons que nous avons eus entre les mains, enfin la nature des sables qui en pro- viennent ne permettent pas d'en douter. Nous sommes porté à croire que les roches granitiques y sont prédominantes : nous avons pu en effet explorer la lisière ouest de ce massif et constater qu’elle Lestentièrement granitique. C'est ainsi qu’en remontant la vallée du L Moatise, affluent du Rovugo, qui se jette lui-même dans le Zambèze, | à deux kilomètres en aval de Tête, nous avons traversé successive- ment le terrain houiller, des euphotides ophitiques, des micaschistes Let des gneiss, pour arriver enfin à des granulites qui paraissaient se L continuer fort loin vers le nord-est. Deux échantillons rapportés par nous de l’Ignamatrara, affluent du Moatise, ont été examinés par * M: Michel-Lévy et déterminés : Le premier, comme un gneiss granulitique (influencé et injecté par de la granulite), avec microcline (orthose), oligoclase, mica . abondant et beaucoup de fer oligiste; Le deuxième, comme une granulite proprement dite, riche en | mica blanc. Ajoutons qu’un de nos compagnons, M. Durand, a trouvé XII. 20 306 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIF. 18 f6v dans les sables ferrugineux provenant de la décomposition de la gra nulite, de la molybdénite et un bel échantillon de corindon pierreux. Plus au nord, près de Muchena, nous avons encore observé le pas- sage des micaschistes au gneiss, puis à la granulite; de même encore à Maxinga, où la granulite est ordinairement srenatifère ; un échan: tillon soumis à M. Michel-Lévy a été reconnu par lui te riche en microcline. La granulite de Maxinga est traversée par un filon de 4 quartz légèrement aurifère; on retrouve également un peu d’or dans les arènes granitiques qui recouvrent le granite non décomposé € et dans les alluvions des ruisseaux. Entre le Zambèze et le massif montagneux dont nous venons de décrire la lisière ouest, s'étendent des collines de faible élévation qui séparent le Rovugo du Mavuzi, l’un et l’autre affluents du Zambèze Ici la roche fondamentale dominante est le gneiss ou le micaschiste, Nous avons observé des micaschistes au nord-ouest et à l’ouest du Muchena, sur le Musumbusé, affluent du Rovugo; en ce dernier point, où l'on nous avait indiqué une prétendue mine de cuivre, à 6 kilomètres environ de Muchena, nous avons trouvé une bande d’un beau calcaire, avec mouches isolées de malachite, intercalée dans les schistes micacés. Cette bande, dirigée N. 120° E. et plon geant de 70° vers le sud-ouest, a 200 mètres environ de puissances on y voit des calcaires compacts subcristallins, d’un blanc à peine teinté de rose; d’autres calcaires mouchetés de taches vertes, pro bablement chloritiques, puis quelques zones chargées de petits gres nats. Ce calcaire, évidemment subordonné aux micaschistes, offre un intérêt spécial, parce que c'est absolument le seul que nous ayons vu dans tout notre voyage. | Les gneiss ordinaires forment d'ailleurs la masse principale à d tout le terrain compris entre Müchena et le Zambèze; nous revi À drons plus loin sur les euphotides qui les traversent et devons seu ment signaler encore l'abondance de l'amphibole au voisinage d Morongozé, le dernier affluent de la rive droite du Rovugo: le gnëis ‘commun y est remplacé par des gneiss amphiboliques et, en certains points, par de véritablés amphibolites. Deux échantillons de cé amphibolites ont été examinés par M. Michel-Lévy, qui a constaté | dans l’un la présence du sphène, dans l’autre celle d’un peu. $ pyroxène ouralitisant et d'épidote secondaire; l’amphibole paraît être consolidée en même temps que le feldspath labrador ; on! remarque en outre de belles veines rouges d’oligiste. | Sur la rive droite du Zambèze, en cheminant vers le sud-oues partir de Tête, on traverse d’abord quelques collines de grès houille puis on atteint bientôt les roches cristallines anciennes. Ge ee. | KUSS. =— CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 307 Dora les gneiss amphiboliques et les amphibolites qui dominent ; de nombreux filons de pegmatite et de granite les traversent. 1. gneiss sont formés de quartz, orthose en beaux cristaux roses, mica noir ou amphibole; ils sont remarquables par la netteté de leur Urubanement. On atteint ensuite une zone de pegmatite à microcline : Mtout.le sol y est recouvert de gros rhomboèdres d’orthose rose; on retrouve des gneiss, puis une deuxième zone de pegmatite. Là com- _mence un massif important de porphyrite micacée sur lequel nous LI reviendrons ultérieurement et qui s'étend jusqu'à la rivière Luia. Au sud de cette rivière, on ne trouve plus que des gneiss, très souvent amphiboliques, que le cours du Mazoe met à nu et permet d’exa- “miner en détail. Les strates de la roche sont sensiblement verticales; Mon y distingue du feldspath blanc ou rose, du quartz, du mica noir, ! de la hornblende, parfois du grenat, du fer oligiste, de la pyrite de fer. Dans le lit même du Mazoe, on remarque d'innombrables cavités cylindriques (marmites de géants), verticales, ayant souvent plus d'un mètre de profondeur, avec 040 à 050 de diamètre. Nous avons fait vider quelques-unes de ces marmites, dans le remplissage des- jelles nous pensions trouver de la poudre d’or plus abondante que sles sables de la rivière ; nous n’y avons trouvé, avec des sables et galets de toute nature, que du grenat, du fer oligiste et de la agnétile, accompagnés de faibles traces d’or et peut-être de platine. >s eneiss sont d’ailleurs traversés par des filons assez nombreux de anite rose; des filons d’eurite noire, plus récents, traversent à leur Mour le gneiss et le granite. Sur certains points, les gneiss sont Mextraordinairement riches en grenat, notamment au voisinage des filons d’eurite. En résumé, les roches anciennes de la rive droite du Zambèze, ans la résion comprise entre ce fleuve et le Mazoe, sont essentielle- ent des gneiss amphiboliques, à travers lesquels se sont fait jour “nasses parfois considérables de granite et de pegmatite, abon- tes surtout dans la région voisine du Zambèze, au nord de la ide de porphyrite micacée dont nous n’avons fait qu’indiquer istence et sur laquelle nous reviendrons ultérieurement. Passons maintenant de deux degrés plus au sud, tout en restant Psunlarive droite du Zambèze. Nous y retrouverons encore, sur la toute de Senna à Manica, un puissant développement de roches tallines anciennes. Après avoir traversé des grès, puis des por- yrites, on arrive en effet, près de l’Ignazoe, affluent de l'Uréma, à Leranites à grands éléments, où domine l’orthose rose accompa- gnée.de quartz blanc ou gris et d’un peu de mica, c’est-à-dire à des { granies très voisins des pegmatites; on atteint ensuite bientôt les 308 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév. gneiss amphiboliques, traversés par des filons de pegmatite et par d’autres filons d’eurite, jusqu’à Gorongoza. Les roches qui affleurent. ainsi dans le bassin du rio Uréma rappellent de la manière la plus frappante celles du Mazoe. Si nous ajoutons que la lacune comprise dans notre carte entre le Mazoe et Gorongoza a été parcourue parle voyageur allemand Karl Mauch, qui y a signalé la prédominance des gneiss et la présence de quelques massifs granitiques (voir Peter- mann's Mitth., 1874, n° 37), nous serions presque en droit d'étendre notre teinte rose sur tout l’espace compris entre le 46° et le 47° paral: lèles, de l’'Uréma à la Luia. Si nous ne le faisons pas, c’est surtout parce que nous ignorons si les deux bandes de porphyrites de la Luia et de l'Uréma peuvent être directement rattachées l’une à l'autre. | Au sud de Gorongoza apparaît un massif montagneux, dont le point culminant atteint 2,000 mètres d'altitude ; tout ce massif est entièrement granitique ; généralement c’est le granite syénitique qui y prédomine. Deux échantillons recueillis à la base du massif, près de la lisière nord, dans le ravin de Singa, ont été examinés par M. Michel-Lévy, qui a reconnu : Dans l’un, un granite à amphibole, avec quartz de corrosion, orthose, oligoclase, amphibole en débris, quartz granulitique, un peu de mica et des fragments de gneiss ; Dans l’autre, un granite à amphibole, diallage et mica noir, conte- nant : fer oxydulé, mica noir, diallage, amphibole, labrador, oligo- clase, orthose, quartz, épidote secondaire. La roche est remarquable à cause de la présence, à côté du quartz libre, d’un beau diallage ouralitisé, à inclusions alignées dans le plan A. En cheminant de Gorongoza vers l’ouest, on marche constamment sur du gneiss ordinaire, formant des coteaux ondulés dont la mono= tonie n’est interrompue que par la présence de quelques filons gra= nitiques très saillants, arrondis en forme de pains de sucre, jusqu'à ce que l’on atteigne les montagnes de Manica, où reparaît le granites celui-ci forme près du rio Condé, aux monts Mahoué-Ma-Smique, un entassement vraiment curieux de blocs énormes; de loin, on dirait les ruines immenses de quelque ville fortifiée par des géants. Tout le haut plateau de Manica (altitude 2,000 mètres) est également formé de granite, ainsi que le mont Doë, le sommet le plus élevé qui domine le plateau. Dans la partie sud du massif de Manica, le granite se charge de nouveau d’amphibole ; on y trouve en même temps des nodules de fer oligiste, puis on atteint des schistes verts, luisants; à toucher onctueux, que l’on prendrait aisément pour des schistes talqueux. L'examen microscopique a montré à M. Michel-Lévy qu'en | oo 7 | | | | | | | 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 309 réalité c'étaient des schistes argileux entièrement amorphes, dé- pourvus de talc. Ils paraissent recouvrir comme d’un manteau le versant sud du massif granitique; ils sont eux-mêmes recouverts, au voisinage du Revue, par des alluvions, à travers lesquelles apparais- sent quelques pointements de roches dioritiques. Les alluvions an- ciennes du Revue sont légèrement aurifères; elles sont recouvertes par des alluvions modernes, formées principalement d’argile rouge, dans lesquelles nous n’avons pas trouvé d’or. II, — TERRAIN HOUILLER DES ENVIRONS DE TÊTE. L'existence dans le bassin du Zambèze d’une formation houillère importante a été signalée pour la première fois par Livingstone “(voir par exemple £'xplorations du Z'ambèze, traduction Loreau, p. 49, 137, 172). L'illustre voyageur a décrit sommairement les grès de Mête et indiqué que des grès semblables se retrouvent en amont du massif de roches anciennes qui forme dans le Zambèze les rapides de Kébrabasa. Nous avons retrouvé sur le Morongozé, affluent du Rovugo, une galerie de mine ouverte autrefois par Livingstone. Notre intention n'est pas de donner ici une description détaillée du bassin houiller de Tête et des magnifiques couches de houille qu'il renferme, notamment sur le Moatise. L’un de nos compagnons mde voyage, M. Lapierre, avait été spécialement chargé de l’étude de ces gîtes et il va en donner la description dans les Annales des Mines, 6° livraison de 1883. Nous devons nous borner à en indiquer briève- ment les caractères essentiels et à tracer d'une manière approchée les limites du bassin. Comme on le voit sur notre carte, le bassin houiller de Tête s’allonge le long du Zambèze et prend son plus grand développement dans Pangle compris entre le Zambèze et son affluent le Rovugo. Nous en avons reconnu et nous en indiquons à peu près exactement les limites au nord, au nord-est et à l’est; la limite sud-ouest n’a été relevée par nous que sur deux points, à l’ouest et au sud de Tête; nous n'avons pu reconnaître non plus l’étendue exacte de la langue de terrain houiller qui suit le Zambèze en le remontant en amont de Lête; peut-être s’approche-t-elle des chutes Kébrabasa un peu plus que nous ne l'avons indiqué. Tandis que, sur la rive gauche du Zambèze, le terrain houiller ne forme que des collines d’une faible hauteur, il s’élève au contraire sur la rive droite, au sud-ouest de Tête, jusqu'à 300 mètres environ au-dessus du fleuve (serra Car- roeira). De ce côté, il paraît buter contre les terrains anciens et en être séparé par une faille ; il plonge en effet doucement vers le sud- 310 KUSS, — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. Â8 fév ouest, sans se relever au voisinage des gneiss et sans s’appuyer sur eux. Vers le centre du bassin principal, un petit massif de micaschiste émerge du terrain houiller sur la rive gauche du Rovugo, en face de | Chingosa. L'existence de ce massif, qui doit se relier souterraines ment aux gneiss et micaschistes de la rive droite du Rovugo, l’allurem des couches et celle des roches qui entourent le terrain houiller, per- | mettent difficilement de lui attribuer une grande puissance sur la rive gauche du Zambèze. Sur la rive droite, au contraire, nous avons : | dit qu’il s'élève à une hauteur assez grande et est formé de couches en stratification régulière. 1 Indépendamment du bassin principal, on retrouve encore sue divers points, entre Tête et la Luia, des lambeaux isolés de grès houiller recouvrant les gneiss et les pegmatites et, sauf erreur, tra versés par les porphyrites de la Luia ; on voit aussi, au nord, près de Muchena, affleurer sur les berges du Rovugo des bancs de grès argileux rouges qu'à raison de leur peu d'importance nous réunis sons simplement au terrain houiller, mais qui peut-être seraient un | peu plus récents. n'A Ce sont les grès qui dominent d’une manière frappante dans le 4 bassin houiller de Tête. Ils ont généralement un grain grossier, une | couleur grise claire tirant sur lelbrun : à l’œil nu, on y distingue tot | les éléments des roches anciennes sur lesquelles ils s'appuient; 1e grès de Tête est évidemment un agrégat de débris de roches granit tiques. M. Michel-Lévy a trouvé dans un échantillon de ce grès qu'il a examiné et qui provenait de Tête même : orthose, oligoclase, microcline, quartz, mica noir, avec ciment légèrement calcaire. {Ma étudié aussi trois autres échantillons Dors de l'extrémité sud- est du bassin (Lupata) : 4 4° Grès avec quartz et microcline abondants, à ciment bpales co éléments remarquablement roulés ; un débris de quartzite; | 2° Grès à grain plus fin, avec ciment hématiteux et opalescents 3° Grès à grain beaucoup plus fin passant au quartzite; que secondaire en agrégats irréguliers, orientés sur une certaine étendue Ce dernier échantillon a été pris dans des roches voisines du contaë 6. | des grès avec les porphyrites de la Lupata : nous attribuons linfluence de ces porphyrites la texture quartziteuse qu’il a pris | sentée. ; Les schistes bien caractérisés sont fort rares; nous n’en avons trouvé qu’au voisinage immédiat des couches de houille, sur le 1e à tise ; encore plusieurs des couches reconnues ont-elles des grès pour toit et pour mur. D: Nous renverrons au travail déjà cité de M. Lapierre pour 1 des: 3 > KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 341 ption des couches qu'il a étudiées sur le Moatise ; bornons-nous à fesque le charbon qu’elles fournissent est noir et brillant; qu'il e aisément avec une flamme moyenne en donnant un coke er; bien fondu et que de nombreux essais ont donné en moyenne | omposition immédiate suivante : Carbone Red NDS À 160 Dunes, 2,00. 117:à.22; Total : 100. Matières volatiles . . . . 92 à 93 position qui fait rentrer le charbon de Moatise dans la caté- e.des houilles grasses ordinaires. Il est fâcheux que la proportion cendres soit si élevée. Il n’en est pas moins vrai que le bassin de te peut être considéré comme une réserve importante, à laquelle jour peut-être la navigation de l’océan Indien sera heureuse de ourir, lorsque les combustibles plus purs lui feront défaut, que ransports sur le Zambèze seront devenus plus faciles qu'ils ne le aujourd'hui et que l’accès du port qui se trouve à l'embouchure ras principal du fleuve sera devenu possible aux bateaux d’un age un peu Dodo Da l IT. PORPHYRITES DE LA LUPATA, DE LA LUIA ET DE L'URÉMA, Vous réunissons sous une même rubrique les porphyrites que us avons observées dans la chaîne de la Lupata, sur la Luia et sur ma et que nous avons figurées sur notre carte par une teinte et letire uniques, mais nous n'entendons nullement préjuger par e réunion la question du synchronisme des trois groupes ni é là région montagneuse, accidentée ; elle constitue, comme fait justement remarquer, la limite naturelle de la région du Isatteignent dans quelques autres, par exemple dans l’échan- n° 4 ci-dessous, des dimensions de 45 à 20 millimètres. La dela pâte est toujours d’un gris tirant sur le brun. Quatre 312 KUSS. -— CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 48 fév. échantillons de ces roches, pris en remontant le Zambèze, ont été examinés par M. Michel-Lévy et caractérisés par lui comme suit: 4) Porphyrite andésitique à pyroxène. — I. Fer oxydulé, orthose (2), oligoclase, pyroxène ; les feldspaths très rongés, silicifiés. — II. Pâte finement microlithique, avec oligoclase. Roche silicifiée et calcifiée | par des actions secondaires. | 2) Porphyrite micacée à orthose. — 1. Fer oxydulé, orthose (micro-=_M cline), oligoclase. — II. Dans la pâte, microlithes de mica noir. 3) Même roche, avec fer oligiste abondant; texture euritique ; oligo- clase de deuxième consolidation et microlithes de mica vert ou d’am: phibole. | 4) Même roche que n° 1, franchement micacée; apatite en gros cris= taux. La chaîne de la Lupata doit donc être considérée comme formée de porphyrites andésitiques et micacées. 9° Luia. — On reilrouve des porphyrites analogues aux prébil dentes, mais non identiques, et notablement plus acides, sur la rive gauche de la Luia et de son affluent, le Kangouzi. On y voit à l’œil nu beaucoup moins de cristaux de feldspath ; mais on y observe, par compensation, beaucoup d’amygdales remplies de quartz sous. forme de jaspe ou de véritables agates. M. Michel-Lévy en a exa= miné quelques échantillons provenant des bords du Kangoui : 4) Porphyrite micacée, avec microlithes de mica noir ; texture très compacte, pâle amorphe; vacuoles contenant du quartz et de là chlorite. | 2) Porphyrite micacée et andésitique, vacuolaire, avec microlithes d’oligoclase. 3) Porphyrite micacée. À) Même roche, avec quelques grains de quartz et microlithes four- chus d’oligoclase. | 5) Jaspe. Ce sont, d’après M. Michel-Lévy, des types de porphyrites allant avec les vrais mélaphyres et formant leur passage à des types plus acides jusqu’au porphyre pétrosiliceux. On en trouve de beaux exemples permiens dans les Vosges, notamment au bois des Faites et à Senones (Voir Minéralogie micrographique de MM. Pons : Michel-Lévy). 3° Uréma. — Les premières collines que l’on rencontre en allant de Senna à Gorongoza, sur les bords du Rio Magudo et de quelques affluents de l’Uréma, sont également formées de porphyrites dont l'aspect extérieur rappelle beaucoup celles de la Luia. La pâte de ces porphyrites est constamment brune ; elle est souvent criblée de va- 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 313 cuoles à remplissage de quartz ou de zéolithes; près du Rio Capimbi, nous y avons trouvé en très grande abondance des amygdales de stilbite rouge (détermination faite par M. Des Cloizeaux). Ailleurs, les remplissages ont disparu et l’on ne voit plus qu'un porphyre celluleux dont l’aspect extérieur rappelle assez celui des scories vol- caniques. Ailleurs enfin la roche est compacte et l’on n’y distingue plus aucun des éléments. Ces porphyrites disparaissent entre le Rio Morozi et É Rio Igna- 1706; elles sont séparées des gneiss amphiboliques de l’Ignazoe par “une bande de granite à grands éléments. Elles présentent une ana- logie d'apparence frappante avec celles de la Luia et diffèrent au contraire sensiblement de celles de la Lupata. En comparant les porphyrites de la Luia et de la Lupata à d’autres porphyrites d’âges bien connus, M. Michel-Lévy est arrivé à consi- dérer les porphyrites de la Luia comme probablement permiennes ; celles de la Lupata lui ont paru un peu plus anciennes. Nous sommes porté à regarder les porphyrites de la Lupata comme postérieures à la formation du grès houiller de Tête. Tandis, en effet, que ce grès contient de nombreux fragments de roches anciennes, que c’est une véritable arène granitique cimentée, on y constate même à la Lupata, au voisinage immédiat du contact avec les porphyrites, l’ab- sence complète de tout élément Porphyrite. provenant de ces porphyrites. Certaines couches de grès sont A ES jouse avec fragments métamorphisées, transformées en de porphyrite. k quartzites au contact de la roche Porphyrite dure à grands cristaux éruptive. D’autres, également mé- de feldspath. tamorphisées, sont recouvertes de nappes porphyriques dans un ordre de superposition qui serait Grès rouge fin, métamorphisé. | Conglomérat grossier de grès. incompréhensible si le grès était | postérieur aux porphyrites. Nous Niveau du Zambèze. — avons relevé, par exemple, dans me a Lupata, la coupe ci-contre où la superposition des porphyres sur les grès est bien visible. Nous considérons, en conséquence, les porphyrites de la Lupata comme venues au jour à l’époque permienne ; si, comme il semble, celles de la Luia, également permiennes, et celles de l'Uréma que nous leur assimilons sont moins anciennes, rien n'empêche d’ad- mettre que plusieurs éruptions se soient succédé dans la même pé- _miode géologique. Nous verrons tout à l'heure que des éruptions de | mélaphyres et d’euphotides paraissent avoir été, aux environs de 314 KUSS. == CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév Tête, la dernière manifestation de cette activité éruptive. qui a suivi la période houilière. : L IV. MÉLAPHYRES DE LA LUPATA. =—— EUPHOTIDES DU ROVUGO. — DIO®S | RITES DE MANICA. … | 4° Mélaphyres de la Lupata. — Immédiatement en amont du défilé” de la Lupata, sur les bords mêmes du Zambèze et sur sa rive gauche, apparaissent une série de mamelons formés encore de roches por: phyriques, mais dont l'apparence et les allures tranchent netieres sur celles des porphyrites de la Lupata et qu'à première vue on esl amené à rapprocher des mélaphyres amygdaloïdes d'Oberstein ou a Zwickau. Une pâte d’un brun foncé contient quelques cristaux dis- | cernables de feldspath et d’olivine, quelques grains de fer oxydulé et. et de nombreuses cavités à remplissage de calcite ou parfois deu quartz, couvert d’un enduit de chlorite d’un beau vert. En en er | nant quelques échantillons au microscope, M. Michel-Lévy ya reconnu des mélaphyres à texture ophitique et vacuolaire. IL y: trouvé, par exemple : | 4) Mélaphyre ophitique labradorique, présentant par places un véri- table verre jaune palagonitique et sphérolithique et formé de : I. Fer oxydulé. Il. Labrador, moulé par de l’augite brune et de la palago= nite ; le verre brun est rempli de ponctuations opaques (cristallites), 2) Mélaphyre à oligoclase, formé de feldspath (l'oligoclase domi nant) et d’olivine, dans un magma vitreux TERRA de cristallites den fer oligiste. À 3) Même roche, formée de : I. Olivine, fer ee. feldspath rare | IT. Grands microlithes d’oligoclase, de labrador; augite rare; verre brun rempli de cristallites arborisés de fer oligiste. Dans les vacuoles quartz, chlorite, calcite. È 4) Même che) avec vacuoles à remplissage de chlorite d’un beau vert-émeraude, sensiblement polychroïque. à En résumé, M. Michel-Lévy rapproche ces mélaphyres de ceux des Vosges et les considère comme permiens ou triasiques. 1 - 2 Euphotides du Rovugo. — Lorsqu'on remonte l’une des rivières qui traversent le bassin houiller de Tête, par exemple le Moatise, “of rencontre, d’abord en filons traversant les grès houillers, puise masses séparant ces grès des gneiss sous-jacents, de nombreux épanchements d’euphotide, de diorite et de diabase. Nous les avons indiqués sur notre Carte par la même teinte verte et la même lettre que les mélaphyres de la Lupata, qui occupent une position sen KUS3. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 315 ble : nous ne prétendons point trancher la question du synchro- me de ces deux séries. ; Les échantillons suivants provenant du Moatise ont été examinés ar M. Michel-Lévy. Ml et 2) Diabase très cristalline formant un beau filon vertical de 0 h.. de puissance, dirigé nord 155° est, traversant le terrain ouiller et y formant un rejet de 5 à 6 mètres. Le filon barre le batise qui en tombe en dessinant une jolie cascade. L’échantillon 1 contient du labrador comme feldspath dominant: le pyroxène se au diallage et à l’amphibole ; le fer oxydulé, le mica noir et les ges de pyroxène moulent les microlithes feldspathiques ; quartz alcite secondäires. Dans l'échantillon no 2, le feldspath dominant de l’oligoclase ; le pyroxène est en partie ouralitisé (transformé en iphibole). La structure de cette roche est nettement ophitique. , 4, 5, 6) Gisement : masses séparant le terrain houiller du ter- rain ancien, dans le ravin d'Ignapsicondo, affluent du Moatise. 3) Fuphotide à labrador, diallage; mica noir, amphibole et épidote ondaires. L’amphibole épigénise le fin par trainées alignées hivant 4; le mica noir a un aspect chevelu très spécial. 4) Même roche, passant à la diorite par l'abondance de l’amphibole, JM Euphotide, partiellement transformée en serpentine, avec fer né recouvert d’un enduit de sphène. J Même roche, passant à la diabase par la prédominance du py- ène; structure ophitique; quelques indices de matière vitreuse ne remplie de cristallites. | es euphotides, notamment celles de lignapsicondo, sont rem- sde grains et de rognons parfois volumineux de fer oxydulé et fer titané. D’après M. ir toute cette série rappelle fort Ile des ophites des Pyrénées ou du Cap. et celle des euphotides des Ipes : elle est vraisemblablement triasique. Des roches analogues se retrouvent sur la rive droite du Rovugo, milieu des gneiss, entre Giba et Ignamitipiso. Elles sont remar- Quables à Giba par l'abondance du diallage dont il est facile de rer de gros blocs; à dons so, par celle du fer oxydulé. Tout ol y est M Laent couvert de blocs pouvant atteindre 200 ou 0 kilogrammes, de fer oxydulé pur. Nous considérons les roches | Giba comme le prolongement dans le gneiss des euphotides du iSe; nous ignorons, d’ailleurs, jusqu'où cette formation se pro- evers le N.E. et comment elle s’y termine. Diorites de Manica, — Mentionnons ici, sans vouloir d’ailleurs blir aucune assimilation, la présence au Revue, dans la région de Ma, d’un certain nombre de pointements dioritiques; ces roches 316 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 18 fév traversent les schistes argileux qui s'appuient sur le massif grani- tique de Manica et sont elles-mêmes, en majeure partie, recouvertes par les alluvions du Revue. Elles ne paraissent pas avoir une exten-. sion considérable et les circonstances ne nous ont pas permis de les étudier en détail. En résumé, les mélaphyres et les euphotides des environs de Tête nous paraissent former une série à peu près continue, dont la venue au jour a pu commencer à l'époque permienne et se poursuivre peut-être pendant qu'ailleurs se formaient les dépôts triasiques. Les porphyrites de la Lupata marqueraient le commencement de ces éruptions ; celles de la Luia et de l’Uréma seraient du même âge ou un peu plus récentes ; viendraient ensuite les mélaphyres ophitiques observés en amont de la Lupata et enfin les euphotides ophitiques du Rovugo. V. GRÈS DE SENNA. Il ne nous reste plus qu'à indiquer, sans y insister aucunement faute de renseignements suffisants, une formation de grès argileux rouges ou roses, faiblement cimentés, que l’on observe en divers points du Zangadzi, près de Senna, etc. Ils forment une plaine légè- rement ondulée, très boisée, couverte de végétation, où nous n'avons pu les observer que sur quelques points isolés; nous n’y avons trouvé aucun fossile. Il semble, d’ailleurs, qu’ils n'aient qu’une faible épaisseur, et nous pensons qu’on retrouverait bientôt, au-dessous, des gneiss ou peut-être le terrain houiller; nous n’affirmons même pas que les roches anciennes n’affleurent en aucun point de la région couverte par ces grès. Quoi qu’il en soit, nous sommes obligé de laisser indéterminé l’âge de cette formation; nous pouvons dire seu lement que nous serions assez porté, d'après leur facies, à les regarder comme triasiques, mais, encore une fois, nous n’avons aucun argu- ment certain à donner à l’appui de cette manière de voir VI. ALLUVIONS.. Les alluvions du Zambèze ne nous ont paru présenter aucune par- ticularité d’un intérêt spécial; on ne peut les observer que sur les berges du fleuve; on y voit la succession habituelle d’assises caillou- teuses, d’assises argileuses et d'assises sableuses : ces dernières pré- dominent ordinairement. Les sables que le Zambèze charrie et qu'il dépose actuellement partout où son cours est ralenti proviennent | | | | | 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 317 évidemment, en majeure partie, de la désagrégation de roches gra- nitiques ou gneissiques; ils contiennent souvent, sur les berges du fleuve, une notable quantité de fer oxydulé ou de fer oligiste. Les alluvions du Revue sont plus intéressantes à étudier. Elles recouvrent les diorites dont nous avons dit quelques mots plus haut. On y distingue nettement des alluvions anciennes et des alluvions modernes. Les premières sont formées surtout de sables, de blocs et cailloux roulés avec quelques lits interposés d'argile bleue ou grise ; les alluvions modernes sont représentées par des argiles sableuses rouges atteignant parfois 10 et même 15 mètres d'épaisseur. L’étage inférieur est généralement caché ; il n'apparaît que sur les berges mêmes du Revue ou dans les points où l'argile rouge supérieure a été enlevée par érosion. Les sables et les cailloux qui constituent l'étage inférieur, celui des alluvions anciennes, ont été autrefois et sont encore aujourd'hui plus ou moins exploités pour or par les indigènes, De nombreux essais auxquels nous avons procédé pour déterminer la teneur approximative en or de ces alluvions nous ont donné une moyenne de 05"480 par mètre cube, avec un maximum de 18:05 et un minimum de 08'017. L’argile sableuse qui constitue l'étage supérieur, celui des alluvions modernes, est absolument stérile. En résumé la grande richesse en or attribuée par la tradition au pays de Manica, c’est-à-dire aux alluvions du Revue, nous a paru absolu- ment légendaire. | Nous étions arrivé déjà à la même conclusion pour quelques autres placers à la richesse desquels on avait cru sur la foi de rensei- #nements superficiels : on est facilement amené à penser que, si des nègres et des nègresses parviennent, avec un outillage évidemment primitif, à extraire un peu d’or des sables d’une rivière, des Euro- péens obtiendraient, avec un outillage perfectionné, des résultats bien meilleurs. À Maxinga, sur le Mazoe, les orpaiileurs indigènes produisent incontestablement un peu d’or; mais, laissant de côté toutes les difficultés matérielles, on se tromperait gravement en voulant en conclure la présence de placers riches, étendus, écono- miquement exploitables. Ce serait un raisonnement plus faux encore que celui qui consisterait à vouloir conclure de l'existence, dans Îles sables de beaucoup de rivières en Europe, d’un peu d’or que les orpailleurs parvenaient à en extraire, à la possibilité d’établir sur ces sables de grandes exploitations industrielles. 318 | BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. M. Bertrand fait la communication suivante : Rapports de structure des Alpes de Glaris et du bassin houi | er du Nord, Par M. M. Bertrand. PLeX % 4 M. Lory a entretenu, il y à un an, la Société (1) d’une coupe remar quable, signalée depuis 4840 par Escher de la Linth, et qui mon tre le Nummulitique fortement plissé, recouvert par la série normale ef presque horizontale des couches permiennes et triasiques. L'étran: geté du fait est encore accrue par l’intercalation entre les deux s& le: d’une bande très étroite, souvent réduite à quelques mètres, de eow ches d’âÂge et de nature variables, jurassiques et triasiques, presqu horizontales, comme la série supérieure, mais toujours renversées, Le beau livre de M. Heim (2), où à côté de vues théoriques d’un haute importance, les faits d'observation se trouvent décrits“ groupés avec une remarquable clarté, ne peut laisser subsistel aucun doute, ni sur l’exactitude des déterminations d'âge, ni sur celle des positions relatives. L’explication proposée par Escher et développée par M. Heim, a le grand avantage d’embrasser, dans un formule très simple, l’ensemble de ces singulières anomalies ; elk a rendu ce phénomène célèbre sous le nom de « double pli des Alpe - de Glaris » (3). | | ‘4 Je ne me serais pas permis d'écrire cette note sur-un pays quede n’ai pas visité, si je n'avais été frappé, en étudiant ur M. Heim, des ones rapports de structure que (le relief dus mis à ) cette partie des Alpes présente avec le bassin houille le franco-belge. J'ai essayé simplement d'étendre aux Alpes l’expli cation, si simple et si rationnelle, que M. Gosselet a donnée pot le Nord (4). J'ajouterai que, si elle était admise par ceux qui, €0I naissant le pays, peuvent mieux juger la question, loin de contredÿ les idées de M. Heim, elle leur apporterait une nouvelle confirmat or (1) Bull. Soc. géol, 3° sér., t. XI, p. 14. (2) Heim, Mechanismus der Gebildbildung. (3) L’explication de M. Lory suppose que le Nummulitique repose directeme sur les roches cristallines, ce qui me semble en opposition avec les coupes à région. (4) Bull. Soc. géol., 3° sér., t, VIII, p. 505. BERTRAND. == ALPES DE GLARIS. 319 … Je reproduis (pl. XI, fig. 1) une des coupes de M. Heim, qui suffit Our bien se rendre compte des faits. Les pointillés indiquent la ntinuation supposée des deux grands plis qui inclinés, l’un vers le d, l’autre vers le sud, enserrent comme dans un anneau presque mé-la masse des terrains tertiaires. La petite bande de calcaire assique supérieur qui, avec son accompagnement intermittent de gseret de Trias renversés, sépare le Nummulitique du Permien, trejoindre en profondeur, vers le nord, les couches jurassiques bien développées qui supportent ce même Nummulitique ; on aurait si un vasie pli, dont l’axe serait couché vers le sud, et dont la iiéinférieure, comprimée et étirée, aurait presque disparu. Cette expression de « pli comprimé et étiré » appelle quelques aircissements. Il n'est guère de géologue français qui, en pré- ce.de la figure 1, ne songera à une faille et ne désignera de ce n l’ensemble du phénomène, quitte à expliquer ensuite la pré- ce de la petite bande renversée, et aussi à chercher les con- ences de la présence d’une faille aussi considérable et aussi inclinée sur la structure profonde du pays plus au nord. Les ogues suisses, au contraire, sont habitués à trouver tous les médiaires entre un pli normal, sans amincissement de couches, Mpli étiré, c'est-à-dire un pli sur les flancs duquel certaines hes sont réduites ou supprimées: dans l’exemple actuel, il leur donc de voir quelques bancs dans la position relative où les trait l’existence d’un pli normal, pour conclure à l’existence réelle “de ce pli, sauf à chercher et à expliquer plus tard comment et pour- “quoi les couches qui manquent ont pu disparaître. Au fond, ii y 2 surtout là une différence de mots. Prenons, pour Mieux préciser, l'exemple d’un pli bien caractérisé et indiscutable, aminci sur un de ses flancs (fig. 5). On passe de là comme limite, au 10 | Pig. 8. . Pli normal. Pli étiré. pl faille. 320 BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 18 fév. cas où les quatre lignes de e en f arrivent à se confondre, et oùilya D alors proprement faille et par suite glissement relatif. M. Heim rap-=… proche dans son livre les deux figures et crée même, pour la seconde, le nom de pli-faille, Faltenverwerfung. X1 est donc clair qu’à ses yeux lamincissement, même avant d'arriver à supprimer la couche, cor- respond déjà à un glissement relatif des bancs entre lesquels elle est comprise. La chose est d’ailleurs évidente. Les couches sont incompressi- bles, donc celles qui s’amincissent s’allongent, ce qui, à cause de la solidarité des bancs, implique la nécessité d’un déplacement re- latif. Supposons ainsi (fig. 6) que la couche AB A’B’ restant immobile, Fig. 6. la couche BCB' C' s’étire et vienne en BC B”C”. Le point C’ s’est déplacé dans le sens de l’inclinaison des couches, par rapport au point B’ d’une longueur égale à B'B”, et le point D’ a du venir en D”, Si done la couche CC'DD' ne s’est pas étirée, c’est qu’elle a glissé précisément de la longueur B'B”. Ainsi, non seulement l’amincissement des cou- ches le long d’un pli implique le glissement, et équivaut à ce point de vue à une faille, mais même il donne en quelque sorte la mesure du déplacement; si / est la longueur primitive du pli normal, e l'é- paisseur des couches considérées, e leur épaisseur moyenne après le mouvement, le glissement relatif est I(2 = | Les remarquables études de plaques minces, ,dont M. Heim a donné le résultat, permettent même d'aller plus loin et de se rendre compte du mécanisme probable des phénomènes. La figure 3; planche XI, empruntée à la planche XV de l’ouvrage précité, montre une couche marneuse amincie divisée en un grand nombre de petits fragments par des plans à peu près parallèles à l’axe du pli; chacun de ces fragments s’est déplacé légèrement par rapport au voisin, et se trouve ainsi plus oblique par rapport aux nouvelles courbes que 1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 321 dessinent leurs extrémités; d’où le rapprochement de ces courbes, et par conséquent l’amincissement de la couche. L’apparence finale est la même que si la couche eût été plastique et qu'il y eût eu réel- lement écoulement de cette matière plastique (1). En résumé, on peut dire que quand il y a eu étirement de couches le long d'un pli, c’est qu'il y a eu dans ces couches, parallèlement à leur stratification, des surfaces de glissement et des zones de glisse- ments. Ces zones de glissements ont dû évidemment se produire d’au- tant plus facilement que les plis sont plus couchés, c’est-à-dire que la direction de la force agissante était plus voisine des plans natu- rels de division de la roche, qui sont les plans de stratification. On se figure difficilement de grands mouvements de l'écorce terrestre “se produisant sans que des fragments plus ou moins considérables ne jouent les uns par rapport aux autres ; ce jeu se fait plutôt par failles dans nos pays de plaines; dans les pays de montagnes, il se morcelle en quelque sorte, il se fait par glissements élémentaires ou par zones de glissements, et se traduit par l’amincissement des cou- ches. C’est là sans doute une des causes d'une différence souvent si- snalée, et parfois même attribuée en partie, au moins tacitement, à la différence des observateurs (2). Si l’on applique ces considérations à la coupe de Glaris (fig. 1), on voit que la grande ligne presque droite, qui sur une longueur de près de 15 kilomètres forme la base du Permien, correspond à une surface de glissement, et que la petite bande renversée représente une zone de glissements. Son épaisseur moyenne ne dépasse pas une dizaine de mètres, et l'épaisseur normale des terrains qui devraient y figurer (Hrias et Jurassique, sans parler même du Crétacé, dont l'absence, d'après M. Heim, pourrait tenir à des causes mécaniques) atteindrait au moins 600 mètres. On voit donc, sans insister, quel immense dé- placement il faut supposer dans le sens de l’axe du pli supposé. Ce déplacement, en maintenant la disposition des pointillés, ne peut évidemment s'être effectué que du nord vers le sud. Il faudrait donc reculer de bien des kilomètres vers le nord l'extrémité synclinale du pli, et on ne peut s'empêcher de reconnaître que cette hypothèse arrive à prêter à la solution, malgré sa grandeur et sa simplicité incontestables, un certain degré d’invraisemblance. (1) Si l'on cherche sur une coupe à évaluer la longueur primitive d’une couche avant le plissement, en mesurant le développement de cette couche, on obtient non pas la longueur cherchée, mais cette longueur augmentée de la somme algé- brique de tous les déplacements relatifs. Ci. ajoute, d'après une remarque bien simple de M. Douvillé, que a pesanteur ne peut jouer uu rôle dans la production des dénivellations que s’il y à eu exten- Sion, et jamais quand il y a eu compression. XII 21 322 BERTRAND. -— ALPES DE GLARIS. 18 fév. M. Heim, qui résulte de l’inclinaison différente de l’axe du pli prin- * cipal et de ceux des plis secondaires englobés (plis du Nummu-« 4 litique). Comparons maintenant la structure du bassin houiller du Nord.h Pour plus de clarté je reproduis d’après M. Gosselet (fig. 4, pl. XI) la coupe schématique du bassin houiller à Anzin. Les traits princiä paux peuvent s’en résumer ainsi : une grande faille F, dite Faille du Midi, plongeant vers le sud sous un angle variable, souvent très. faible, et sur laquelle les schistes siluriens du Condros reposent en | concordance ; une seconde faille L, dite Faille-limite, peu inclinée y sur la première, et isolant avec elle une bande de Dévonien et dem Carbonifère renversés ; au nord, ou si l’on veut, au-dessous de cetté& bande, des couches beaucoup plus récentes (houille grasse de De: nain), présentant une série de plis et de crochons fortement accusés, et une stratification tout à fait indépendante des précédentes ; enfin 1 une troisième faille R, la Faille ou le Cran de retour, au nord de laquelle une série plus ancienne (houilles de Vicoigne et d’Anzin}),M repose sans plissements et régulièrement sur le Calcaire carbonifère, À M. Gosselet rend compte ainsi qu'il suit de ces apparences com- | pliquées : les schistes siluriens du Condros étaient déjà soulevés et plissés avant l’époque dévonienne, dont les dépôts se sont ainsi faits | en discordance. Après l’époque houillère, le pli du Condros s’est” : accentué, puis renversé vers le nord; une brisure s’est produite suivant l'axe, et la partie supérieure, comme glissant sur un vaste plan i an a été refoulée et remontée bien loin vers le nord, en recou= vrant les plis successifs de la région plus septentrionale. Dans ce mou vement, la masse refoulée a entraîné des lambeaux de la masse inférieure ; autrement dit, en même temps que glissement, il ÿ a eë rabotage. La partie ainsi entraînée est celle qui est comprise entre les deux failles F et L, celle que M. Gosselet appelle le /ambeau 10 poussée. Elle montre des terrains variables, mais toujours renversés; à ils ne sont pas parallèles à la faille limite, mais d’après les figures et | les explications de M. Gosselet, il est permis de penser que l'angle qu'ils forment avec elle est l’angle de discordance du terrain dévonien avec le terrain silurien, ou mieux que, si un lambeau … silurien entraîné se trouvait quelque part au-dessous de la faille du. midi, il lui serait également parallèle. LA ci pour un moment, dans la coupe de M. Heim, on appelle faille du midi la surface de séparation du Permien avec la petite bande” amincie de Trias et de Jurassique renversés ; faille-limite, la surface de séparation de cette bande avec le Nummulitique, on peut réunir _ 1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 323 “ans une même phrase, applicable aux deux régions, soit l’ensemble des phénomènes, soit l'explication proposée : Une vaste région fortement plissée a été recouverte d’un manteau de terrains plus anciens, dont la limite inférieure, parallèle à leurs | plans de stratification, est peu inclinée sur l’horizon; une bande, d'épaisseur variable, de terrains d'âge intermédiaire et toujours ren- | versés, sépare les deux systèmes ; la direction (au moins celle des couches les plus anciennes) est dans cette bande égaiement parallèle MA Ja surface de séparation. La cause de cette disposition peut se —irouver dans un refoulement général vers le nord de la masse située au-dessus de la faille du midi, cette masse ayant dans son mouvement entrainé avec elle un « lambeau de poussée ». Dans le Nord, une immense dénudation, puis le retour de la mer et M laccumulation de nouveaux dépôts ont masqué en partie les phéno- Lmènes primitifs. Dans les Alpes, il n’en est pas ainsi ; l’explication doit donc être serrée de plus près, ou plutôt suivie plus loin. Il ne suffit plus qu’elle rende compte de la superposition anormale, il faut “encore qu elle en fasse comprendre les rapports avec la structure du reste du pays. En d’autres termes il ne suffit pas de dire qu’il y a eu Lrefoulement, il faut qu’on puisse concevoir d’où est venue la masse des terrains refoulés, et aussi où elle s’est arrêtée. un A la première au moins de ces questions, la réponse me semble “facile. Reprenons la coupe de M. Heim (pl. XI, fig. 2), en nous bornant b ‘à considérer le pli nord. On peut considérer que ce pli couché est le Pérésultat de deux mouvements distincts, l’un correspondant à la for- f mation de plis verticaux, l’autre à FACE aisde progressive de leurs Maxes vers le nord. Qu’on prête ou non quelque réalité à cette succession de deux phases distinctes, la décomposition des mouve- ments est permise ; c’est la simple application d’un des théorèmes [Miondamentaux de la mécanique. Ceci posé, rétablissons le pli nord dans sa position verticale, en lui conservant l'amplitude supposée par M. Heim ; faisons de même | naturellement pour ceux qu’on voit plus au nord et pour ceux qu'on peut supposer plus au sud ; nous arriverons à une figure analogue à | la partie barrée de la figure 2 (pl. XI). La seconde phase, celle du cou : chement des plis, sera marquée sur la même figure par les lignes en pointillé. Supposons alors qu'il se produise une brisure suivant l’axe [“ahbh du premier pli couché. On se trouve avoir tous les éléments de dafigure finale, correspondant à l’état de choses actuel; il reste seu- “lement à expliquer comment le lambeau supérieur a! b’ k', a pu des- cendre en a” 4” k". Le trajet est de 15 kilomètres environ. Lest clair d’abord qu’il n’y a pas à invoquer comme cause appré« 324 BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 18 fév. ciable l’action de la pesanteur. L'analogie avec le bassin belge où elle aurait au contraire agi comme force résistante, suffit à le prouver. | Mais on peut concevoir que le phénomène de plissement que j'ai essayé d'analyser se poursuive progressivement vers le sud avec les mêmes phases successives et qu’une série de plis a, à, & b:, toujours couchés et poussés vers le nord à mesure de leur formation, con- tinuent à transmettre la poussée. Pour les mêmes causes, la ligne de. brisure a’ d’ se poursuivrait dans tous ces plis, en se transformant sans doute en profondeur en une zone de glissements. D’après la figure ainsi obtenue, l’image d’un écoulement lent, se transformant près de la surface en glissements successifs, s’impose en quelque sorte, sinon pour expliquer, au moins pour résumer le phénomène. Cette hypothèse d’un écoulement sous pression des masses pro- fondes, peut, si l’on se reporte au début de cette note, se traduire d’une manière plus précise par celle de la multiplication en profon- deur des zones de glissements, c'est-à-dire encore par la possibilité pour les particules de la roche de se déplacer légèrement les unes par rapport aux autres; c’est ce qui constitue la plasticité. Or M. Heim, par de savantes et ingénieuses déductions, est précisément arrivé à cette conclusion, que la plasticité des roches croît avec la profondeur ou mieux avec le poids dont elles sont chargées, et que la différence de cohésion, due à la différence de nature des roches, devient. même négligeable à une profondeur et sous une pression suf-.M fisantes (1). Cette « plasticité latente » des roches, pour employer l'expression de M. Heim, est, il est vrai, assez contraire à l’idée que nous nous faisons ordinairement de la cohésion des solides. On peut remarquer. cependant, d’une part, que les expériences de M. Tresca ont déjà M montré la possibilité, au moins pour les métaux, de l’écoulement etrM du rabotage ; âe plus pour réaliser dans de semblables expériences M les conditions supposées nécessaires par M. Heim à la production des phénomènes, il faudrait exercer la pression, non pas seulement sur id (1) Je ne puis que renvoyer ici encore une fois à l'ouvrage de M. Heim. Il më semble pourtant intéressant de rappeler brièvement le point de départ de son M analyse : l'expérience des travaux souterrains a montré que les parois latérales, fl aussi bien que le sol et le toit d’une galerie profonde, tendent à « se gonfler » etäs M rétrécir lentement le vide qu’elle a formé ; on peut en conclure que la pression, résultant de la charge des terrains supérieurs, se transmet également dans tous les sens. Mais on reconnait là le théorème fondamental de l’hydrostatique, et l'analogie. Mu de la loi qui résume dans les deux cas les efforts statiques, permet de concevoir la M possibilité d'une égale analogie dans les mouvements, si une force extérieurervient” à agir. | 1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 320 une ou plusieurs faces, mais sur foute la surface du solide, puis en- suite l’'augmenter ou la diminuer sur une faible partie de cette surface. J'ajoute, toujours pour me conformer aux idées de M. Heim, qu'il faudrait agir, non pas sur un solide homogène, mais sur un solide stratifié. Alors seulement le résultat pourrait être sérieusement con- -cluant, soit pour confirmer, soit pour rejeter l'hypothèse. Enfin il faut remarquer que cette hypothèse a été introduite par MM. Heim, non pas, comme ce serait le cas ici, pour légitimer d’autres hypothèses, mais pour expliquer des /üts d'observation, dont l’exac- titude n’est contestée par aucun géologue, tels que le pli de la Wind- gälle (loc. cit., profils I et Il}, et les « coins » des Alpes bernoises. Non seulement cette hypothèse rend un compte satisfaisant de ces faits extraordinaires, mais c’est la seule, dans l’état actuel de la science, qui permette de le faire. Le mouvement de glissement, étant du à un refoulement, n’a pu se produire et se continuer que s’il n’y a pas eu détachement du massif central, c’est-à-dire que le recouvrement a dû être continu; par conséquent, sans l’action postérieure de la dénudation, on obser- verait sur une largeur de 20 kilomètres, une série régulière allant du Permien, peut-être même des roches cristallines, jusqu’au Cré- tacé, et cette série recouvrirait sur toute cette largeur une autre série régulière, et complète jusqu’à l’Éocène, qui serait complètement masquée. … Il reste, pour montrer que l'explication de M. Gosselet peut s’appli- quer aux Alpes, à trouver la ligne le long de laquelle se serait arrêté le mouvement de glissement, la ligne qui limite la masse de recouvrement et la série normale. Il semble que cette ligne, si elle existait, devrait être une ligne tranchée, signalée par tous les observateurs, en de- hors de toute explication, comme un des traits le plus frappants de là région. Mais on doit remarquer que, si cette ligne a existé, les dénudations, les actions de la pesanteur, glissements et éboule- ments, ont dû contribuer à la masquer; elle ne peut pas a priori avoir conservé sa netteté primitive, et elle doit maintenant cor- respondre à une bande plus ou moins étendue, telle qu’il s’en pré- sente si souvent dans toutes les régions, mais surtout dans les pays de montagnes, où, pour compléter la carte, l'observation est insuffi- sante et où le rôle de l'interprétation devient prépondérant. De part ét d'autre de cette bande, les terrains pourront être les mêmes ; on pourra du moins imaginer telles combinaisons de pendages et de plissements qui sans discontinuité les relient entre eux, et même aussi avec les affleurements intermédiaires. Mais, sans parler des petites anomalies locales, cette interprétation même laissera présu- 326 BERTRAND. == ALPES DE GLARIS. 18 fév. mer, par quelques irrégularités, notamment par les différences dans le sens d’inclinaison des plis, la présence probable de quelque ano=« malie plus profonde. | | L'existence d’une semblable ligne semble au moins bien probable“ entre le lac des Quatre-Cantons et Glaris ; elle irait de l'Axenberg à Muotta, pour suivre de là à peu près la vallée du Klôn et passerait entre le Glärnisch et le Wigzis, dont les structures géologiques sont en effet complètement distinctes ; plus à l’est il faudrait la chercher dans le lac même de Wallenstadt, et sur les flancs du Churfisten. Les cartes laissent moins nettement apercevoir sa continuation jusqu’à la vallée du Rhin. En tout cas cette ligne, telle que je peux provisoirement la conce- voir, pourrait se définir ainsi : elle limite au nord tous les lambeaux" de recouvrement, mais ces lambeaux n’arrivent pas partout jusqu’à elle, et alors elle marque d’une manière très nette dans la masse re- couverte l'existence d’un ressaut, ou, si l’on veut, d'un retour de couches plus anciennes. Ce retour se fait, soit par un pli-faille, soit per un pli étiré ; or, ce sont là, comme je crois l’avoir montré, deux modes différents de glissement relatif, qui équivalent l’un et l’autre. à une véritable faille. Nous retrouverions donc dans les Alpes dev Glaris une nouvelle analogie avec le bassin du Nord, l'existence d’un cran de retour, comme à Anzin. Ce n’est là d’ailleurs, en effet, qu’une conséquence directe et bien naturelle de l'hypothèse de M. Gosselet ; la masse de recouvrement atteint au Glärnisch, où pourtant il y a eu certainement des dénuda= tions, deux mille mètres d'épaisseur. Il n’y a pas lieu de s'étonner que la superposition d’un semblable poids ait au moins contribué à produire un affaissement de la partie recouverte. Enfin l’étude même de la disposition des couches au Glärnisch me semble apporter une nouvelle confirmation. M. Baltzer a consacré à cette montagne un livre intitulé : Un Problème de la Géologie alpine. Je» reproduis ici (fig. 7) une de ses coupes, en modifiant seulement less pointillés; on voit que c'est une montagne formée de plis couchés, même au delà de l'horizontale, avec plis-failles et plis étirés, c'est-à… dire avec surfaces et zones de glissement. Si on la supposait retournée: de 90 degrés, et mise de champ sur son flanc sud, l’étrangeté de sa: structure disparaîtrait en partie, Or, c'est là précisément le mouves ment inverse de celui que j'ai supposé avoir été effectué par la masse de recouvrement (fig. 2). De plus, le glissement d'ensemble le long de la « faille du Midi », a dû avoir pour corollaire une série de glisw sements relatifs, ce qui expliquerait l’étirement considérable des” | 4882. plis du Glärnish, et l’amincissement ou la disparition des couches sur leurs flancs. BERTRAND. == ALPES DE GLARIS, 327 Fig. 7, — Coupe du Glärnisch. D = + { € ce D I) SAMI [1100020007 ne = Het DRDDNEET" DIE su = RSS et mm ms uns 1. Valenginien. — 2. Hauterivien. — 3. Urgonien. 1 résulierait de là que dans le Glärnisch, tous les plis doivent {ourner leur « courbure anticlinale » vers le nord et leur « courbure ur » vers le sud, ainsi que l’indique la figure; c’est-à-dire que, si jamais l'on trouve pour une couche sur le terrain l'extrémité —observable de l’un des plis, l'arc de cercle qu'elle dessine devra en- Lvelopper des couches plus récentes ou plus anciennes, selon qu’il regarde le nord ou le sud. Il y a là peut-être un élément de vérifi- | cation. mu L'étude des cartes géologiques de la Suisse mène à cette conclu- Msion, que le phénomène du recouvrement n’est pas spécial aux M'Alpes de Glaris. La feuille de Sion, récemment publiée, donne dans son ensemble l’impression très nette d’un « fond » de Flysch, sur lequel s’étalent de grandes taches de terrains plus anciens, occupant en général les hauts sommets, Quelques lambeaux sont, il est vrai, dans le fond des vallées, maïs ce serait là le résultat d’un glissement postérieur, uniquement dû à la pesanteur, tel qu'on en voit encore actuellement se dessiner et s’annoncer en quelque sorte, partout où une puissante corniche calcaire couronne une pente de terrains mar- neux. 328 BERTRAND, — ALPES DE GLARIS, 18 fév. +4 : Le sud de la feuille de Fribourg, et la carte de la région de - à Mont-Blanc, par M. Favre, permettent de suivre les mêmes phéno- mènes, dont les dernières traces s’arrêteraient en face de la pointe sud du Mont-Blanc (près de Serraval, à l’ouest du mont Charvin). Partout on semble constater, limitant tous les lambeaux de recou- vrement, et toujours parallèle au massif central, la continuation du « cran de retour ». Il y a lieu de signaler seulement les décroche- ments, souvent considérables, que subit cette ligne, aïnsi que celle” qui limite la mollasse, en face des principales vallées normales à la” chaine (1). me. A l'est de Glaris, dans le Tyrol (Rhætikon), M. Moijsisovics (2) a observé des faits du même ordre; il y a là de plus cette circonstance bien intéressante, que les terrains dans la masse de recouvrement présentent le faciès alpin, et dans les autres affleurements le facies helvétique. J’ai essayé de reporter ces. résultats sur une petite carte de la Suisse, simplement pour donner une idée sommaire de l’extension que, sous toutes réserves, je suis porté à attribuer à ces phénomènes; les renseignements m'ont manqué seulement pour la région qui s'é- tend du lac de Lucerne au lac de Thun. J’ajoute que, d’après une étude encore sommaire, je ne les crois limités ni à cette région, ni même à ce versant des Alpes. J'ai aussi indiqué sur la carte la place des principaux « blocs exo- tiques » (3), dont l'existence m'a été, à la suite de ma communication, obligeamment indiquée par notre confrère, M. Haug. Ces blocs eu- rieux, trop volumineux pour qu’on attribue leur transport à des gla- ciers (4), offrent toujours des caractères pétrographiques différents de ceux que présente en Suisse la formation à laquelle leurs fos- siles ou leur nature minéralogique les font rapporter; quelques-uns, notamment ceux qui proviennent du Maim ou de l'horizon de l’Am- monites planorbis, rappellent, d’après M. Mæsch, le faciès connu des dépôts alpins; ils sont tous, ou au moins ont tous été incontesta* (1) Ce fait, que je me contente ici d'indiquer, n'est pas rare dans les pays des montagnes. J'en ai observé dans le Jura des exemples très nets, en rapport direct avec les cluses. M. Suess a, le premier, je crois, dans son nouvel ouvrage, Das Antlitz der Erde, appelé l'attention sur la généralité de ces sortes de glisse- ments, et il a proposé le nom de b/att, pour les failles de nature spéciale qui les limitent de part et d'autre. (2) Mojsisovics, in Suess, das Antlitz der Erde, p. 184. (3) Mæsch, Saint-Gall, p. 276. (4) Le bloc de granite d'Haukern (formé d'un granite non connu dans le mas: sif central), mesure 1500 mètres cubes. Quelques blocs forment de véritables petites montagnes au milieu du Flysch. +: sonbnox® S20IT © ‘UTTPIS IS JISSUN [Fr ‘JUOUIOLANVOOA 2p XNEIQUET [NII] ‘“INn0)941 2p UE!) Re ‘mbrssemouroure[d ej op soxua'y AONAHOATL ! PLACNTONS) KA +: O:f} + L ner HE + y). Re ; ME OU 8\) ©/ Eat ++ FR F \ 4 ; ++ ; $ + t . j* + + N "124 22 DAME mOUrey y À 4) 7 ‘+ + + +20 A +++ F> b, à na" SN NS CLP ë SR Ë À DTe Fig 3 Coupe dineroche | dolomitique dulrias | d'après MO Hem PIX F5 A {1} Qrossissement 24 diametres | {l 1 Oravë che LWthrer Ride LABEE delEpér$" ; \ Schéma Vicoiine à 1" Silurien (etDévomen meneur) 2 Devomen 3 Carbonifère # HouilledeVicoïine 5 Houille grasse de Denain Fig "Coupe schematique diBassin dAnzin dapres M (Gosse. Anzin # Faille dumidi 1 Faille hmite R Æaïlle déretour Zrp Monrocg. L en 7 . # LA 4 t s : . ” . “ L n _ ! . LE 1 e ! : 4 «188%. FERRAND DE MISSOL. — COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 337 augmentation provient de la cotisation perpétuelle versée par notre confrère M. de Lamothe. Il y a aussi une augmentation de 503 fr. 20 sur l’article Vente du Bulletin et de la Table ; au lieu de 3,500 francs, on a reçu 4,003 fr. 20, Ce chapitre comprend de plus la vente du Compte rendu sommaire pour lequel il y a eu cette année 6 souscriptions à vie, soit une somme de 180 francs. On avait prévu pour l'allocation ministérielle 4,000 francs et on n'a reçu que 500 francs, somme qui était due par le Ministère sur Pexercice précédent. Pour la souscription aux Mémoires, on avait prévu 600 francs. Le Ministère a supprimé la souscription aux Mémoires, mais il a porté l'allocation annuelle à 1.500 francs. Le payement de cette somme a subi un retard qui a empêché de le com- prendre dans les recettes de l’exercice 1882-1883, Les recettes diverses avaient été prévues pour 50 francs, elles sont de 377 fr. 83. Dans cette somme figurent les 300 francs encaissés pour le concours institué par M. Plessier, et dont la contre-partie sera portée en dépense ultérieurement. DÉPENSES . Les dépenses qui avaient été prévues pour. . 32.670 fr. » RERERSont EélByées qu'à. . 4 0, Lie, 27,996 68 SOL eRNMOINS eue) NN 4,673 fr. 39 L'article Mobilier ne figurait que pour 4,000 francs, mais, par suite Mde l'extension de la Bibliothèque, les dépenses se sont élevées à 2,941 fr. 85, soit une augmentation de 1,941 fr. 85. Le mémoire payé | au menuisier s'élève à 2,345 francs. Il y a diminution sur l'impression du Bulletin, sur le port du Bul- | letin, et sur l'impression des Mémoires. Pour le Bulletin, il n’a été dépensé que 8,769 fr. 15, au lieu de 12,000. Pour les Mémoires, 953 fr. 41, au lieu de 3,000, et pour le port du Bulletin, 544 fr. LO, au Mieunde 1,000, ce qui donne pour ces trois articles une diminution de5,834 ir. 14, mais plus apparente que réelle, car elle provient duwrétard qu'a subi la publication des Réunions extraordinaires, et Sera compensée ultérieurement. Les dépenses diverses présentent une augmentation de 292 fr. 80; | Onavait prévu 50 francs et on a dépensé 342 fr. 80. Dans cette | dépense figure une somme de 127 fr. 35 pour la souscription Darwin. XIL. 22 | 3 mars FERRAND DE MISSOL. == COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 398 QC OSE'I 88 S£I G « £8 Le£s « «&« OOI « 06 II «« 009 « «( 00G | « CO F7£ « «« 8G « 06 £8c'e « O8 £0G « QC OOF'I « (QC Cyr (K OZI « « (K« 69£ «CC OO . » Rs | nnemmmeey | commen | onnnnennnnes NOLANIRIG INOLLVINENDAY 83 68 «« 06 «eu co «« 06 où «x «« «K «te «« SAHALOHAAH &El'£E LLE 006 °F 1167 00G F8 84 E8("€ £00°F 009°& Ga O8T 698°II 00G S3113934 (QC OSE" 68 «« «« «« og 008°F 00€‘ F 009 0001 0G 08 006 00ç°€ 008" 1 008 00€ 009°IT 009 SHNAHYd S3113934 ea eme dette re die OS OR EM EER: D -890]-SN0S 59191008 s0p oSeitepo9 ‘oSeyneqo “AO DER D ET GR bete: °° * * *SONOUWOJT X0E 9 M9ISIUIU UOrdrI9sN0S ns es ce + à « eOMSISUIU U0rE0Iy tte ec ee + + + “SOIBUIPAORIJXO S0)090Y ‘ ‘ * ‘21801099 EJ 9p SR4S01d SOD OULOISIFI 8P — RER RP TOO I SO D Le D °°: * © *OTQUL €] 9P 19 TON ND OJU9A "tt: * * * *sorjonjodiod 99 ol © Re PR doué =. L2 LL LJ L2 L LU e . 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La Commission vous propose d'approuver les comptes de l’an- | née 1882-1883 et de voter de vifs remerciements à M. Bioche, pour les services qu’il rend à la Société avec tant de zèle et de dévouement. Lu et approuvé : A. PARRAN. En. JANNETTAZ. FERRAND DE MissoL. Les conclusions de ce rapport sont adoptées à l'unanimité, M. de Raincourt fait la communication suivante : Note sur des gisements fossilifères des sables moyens. Par M. De Raincourt. En 1851, M. Hébert a découvert près du hameau de Crênes, à peuk de distance de Chars, sur la limite du département de l'Oise, un petit gisement fort intéressant des sables moyens. Les quelques espèces nouvelles que notre savant collègue y à dé- couvertes ont été décrites par M. Deshayes; mais malheureusement M ce gisement est resté fort peu de temps accessible aux recherches des paléontologistes. | Depuis quelques années, l’ouverture de sablières et le tracé de. routes et chemins sur les territoires de Crênes, du Ruel, de Quonian| | et autres, ont remis à jour cette intéressante faune. Les belles espèces découvertes par M. Hébert y ont été retrouvées, accompagnées d’un certain nombre d’espèces nouvelles qu'il est in- téressant de faire connaître. Je présente donc à la société la descerip- tion de quelques-unes de ces espèces. Il en est d’autres, déjà connues, mais qui offrent un grand intéré | par leur présence dans les sables moyens, où elles n’avaient pas En4 core été rencontrées : leur bon état de conservation ne permet pas de supposer qu’elles ont été arrachées à des dépôts préexistants. 1884. DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 341 PYTHINA EOCOŒENICA. EDR een le Le genre Pyfhina, de la famille des Ærycinidæ, Desh., n'avait jamais été rencontré dans les terrains tertiaires. Cette belle espèce est presque équilatérale, elle a le bord ventral sensiblement droit : sa surface offre quelques rares stries d’accroisse- ment fortement accusées; elle est ornée en avant et en arrière de quelques côtes peu saillantes qui produisent, vers le bord, de faibles dentelures, mais disparaissent entièrement vers les crochets. La valve gauche porte, au milieu, une petite dent cardinale assez épaisse, courbée dans sa longueur, et deux dents latérales ; sur la valve droite, on observe aussi une dent cardinale et deux dents latérales. Les impressions musculaires, orbiculaires, sont placées très haut; l’im- pression palléale assez distante du bord, est entière. … Dimensions : Longueur 8 mill. Largeur 5 mill. - Habitat : Crènes. HINDSIA PARISIENSIS. D XIe 2 Cette petite et intéressante espèce est de petite taille; à peu près équilatérale, assez étroite et légèrement arquée. Toute la surface est couverte de granulations qui la feraient ressembler au Aindsia pustu- lata Desh., si elle n’en différait entièrement par sa forme générale et par sa charnière. Au-dessous d’un crochet assez saillant, se trou- vent deux dents cardinales divergentes. Les impressions musculaires sont peu marquées, l'impression palléale est large et entière. … Dimensions : Longueur 3 mill. Largeur 1 1/2 mill. … Habitat : Le Ruel. ARGIOPE HEBERTI. PI. XIL, fig. 3. Ce genre, qui vit encore aujourd'hui, a fait son apparition dans le Bias de la Normandie, où M. Deslonschamps en cite deux espèces. Assez abondant dans la Craie de Meudon, il n’était plus représenté dans les formations éocènes, que par les quelques espèces, fort rares des calcaires grossiers du bassin de Paris. Nous avons été assez heu- reux pour rencontrer ce genre dans les Sables inférieurs d'Hérouval eb dans les Sables moyens du Ruel. L'espèce que nous décrivons est petite, plus large que longue, 342 DE RAINCOURT. —— FOSSILES DES SABLES MOYENS. 3 Mars … presque semilunaire. Sa surface est ornée de douze côtes rayon- nantes, dont les extrémités rendent le bord des valves flexueux. Un fort grossissement fait apercevoir de fines ponctuations à l’intérieur et à l'extérieur des valves. Les dents cardinales sont fortes. On observe à l’intérieur un septum médian qui divise la cavité en deux loges. Dimensions :Longueur 2 1/2 mill. Largeur 3 1/2 mill. Habitat : Le Ruel. PLANAXIS FISCHERI. PI. XII, fig. 4. Coquille de petite taille, épaisse, ventrue, à laquelle on compte. cinq à six tours séparés par une suture assez profonde. La surface de ces tours est couverte de sillons assez espacés, mais devenant plus nombreux vers l’extrémité du dernier tour. L'ouverture ovale, angu- leuse en arrière, se termine en avant par une troncature. La colu- melle, presque droite, est revêtue d’un bord gauche assez large. Dimensions : Longueur 7 mill. Diamètre 4 mill. Habitat : Crènes. Tous les exemplaires que nous avons pu recueillir de cette inté- ressante espèce sont plus ou moins roulés et ne paraissent pas devoir avoir vécu 2n situ, RISSOINA MORELETI. PI. XII fig. 3. Cette jolie espèce a quelques rapports de forme avec le ÆRissoina Schwartz, Desh.. mais il est impossible de les confondre, cette der- nière étant entièrement lisse. La coquille que nous décrivons est de petite taille, ventrue, la spire, assez courte et obtuse, est légèrement arquée. On y compte sept tours ; le dernier occupant plus de la moitié de la longueur totale de la coquille. Les tours de spire, légèrement convexes, sont séparés par une suture peu profonde et bordés par um petit bourrelet ; toute la surface de ces tours, à l’exception des deux premiers, est ornée de stries d’une parfaite régularité. L'ouverture; oblongue, semilunaire, est terminée, en arrière, par un angle aigu“. en avant, elle s’arrondit et se confond insensiblement avec la colu= melle. Le bord droit légèrement épaissi se projette en avant. Demensions : Longueur 9 1/2 mill. Diamètre 3 mill. Habitat : Le Ruel. ne EE à Eu) 1884. DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 343 LACUNA LANGLASSEIT, PL XII, fig. 6. Le genre Zacuna n’a pas été encore, je crois, rencontré dans les Sables moyens. L'espèce que nous y avons trouvée a quelques rap- ports avec la Lacuna sahdula, Desh., des Sables inférieurs et aussi avec à Lacuna labiata, Sandb., des Sables supérieurs; mais on ne peut «cependant la confondre avec ces espèces : elle fait partie du groupe pour lequel MW. Adams ont proposé le nom d’£pheria. Notre espèce courte, ventrue, à spire pointue, est composée de quatre tours séparés par une suture linéaire; le dernier tour très globuleux est plus long que la spire. La surface de la coquille est lisse. L'ouverture, assez large, est terminée par une légère tronca- ture de la columelle; cette columelle est renversée en avant. La fente ombilicale est assez grande et accompagnée de cinq ou six stries peu apparentes qui la bordent; le bord droit, simple, est un peu dilaté. Dimensions : Longueur 3 mill. Largeur 2 mill. Habitat : Le Ruel, PEDIPES LAPPARENTI, Pl. XIT, fe, 7. Le genre Pedipes n'avait encore été rencontré dans le bassin de Paris que dans les sables inférieurs et les calcaires grossiers ; le Pe- dipes Low, Desh., très rare dans les sables inférieurs et les Pedipes Marceaux1 et Pfaifferi, Desh., non moins rares dans les calcaires gros- siers. Le nombre d'individus et le bon état de conservation de l’es- | pèce que nous avons rencontré au Ruel, dans les sables moyens, ne Lpermet pas de douter que cette coquille n’ait vécu en situ. . —… Cette espèce beaucoup plus grande que ses congénères du bassin de Paris est oblongue, légèrement ventrue; la spire assez longue est | Un peu obtuse au sommet: on y compte six tours, légèrement con- vexes, bordés par un bourrelet méplat, assez large : le dernier tour | est beaucoup ‘plus long que la spire. Le bord gauche renversé sur la columelle, laisse apercevoir une fente ombilicale. L'ouverture assez | étroite se termine en arrière par un angle aigu. Sur la columelle on | compte trois plis croissants graduellement; les deux premiers plus obliques que le dernier : à l’intérieur du bord droit s'élèvent deux et : quelques fois trois petites côtes. Dimensions : Longueur : 9 mill. ; largeur : 5 mill. Habitat, : Le Ruel. 344 DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 3 mars SELLIA PULCHRA. PI. XII, fig. 8. La coquille que nous allons décrire nous a vivement préoccupé. Nous avons vainement cherché à la rattacher à un genre connu et malgré le regret que nous éprouvons de charger encore la nomencela= ture, nous nous voyons forcé de proposer un nouveau genre. La coquille que nous décrivons est courte, trapue, composée de six tours s’accroissant rapidement : les trois premiers sont convexess les suivants sont partagés par une carène qui devient de plus en plus saillante vers le dernier tour. La partie antérieure de ces tours est plane et parallèle à l’axe de la coquille; la partie postérieure inclinée d'environ 45° conserve une certaine convexité. L'ouverture, ovalaire, est terminée en arrière pour un angle peu sensible. Le bord gauche appliqué vers le haut sur la columelle, laisse apercevoir une fente ombilicale étroite; mais assez longue et profonde : le bord droit est mince, mais non tranchant. | Dimensions : Longueur : 5% 1/2; diamètre : 3 mill. Habitat. : Le Ruel. Nous possédons une coquille du pliocène de Gourbesville qui doit appartenir au même genre. BORSONIA CRESNEI. PI. XIL fig. 9. Cette espèce voisine du PBorsonia obesula, Desh., s’en distingue cependant par sa forme et par son ornementation. Cette coquille, allongée, conique, a sa spire composée de sept tours; le dernier n'o€- cupant pas tout à fait la moitié de la longueur totale. Toute la sur: face est couverte de stries assez fortes et obsolètes. Les tours de spire limités par un bourrelet assez saillant, sont ornés de fortes côtes se correspondant d'un tour à l’autre et s’arrêtant vers les deux tiers du dernier tour où ils forment une série de tubercules. L'ouvers ture assez étroite se rétrécit encore vers l'extrémité. La columelle porte trois plis obliques peu saillants, surtout vers l'extrémité de l’ou- veriure. Dimensions : Longueur : 12 mill.; diamètre : 4 4/2, Habitat. : Crènes. 1884. DE RAINCOURT. —— FOSSILES DES SABLES MOYENS. 345 CANCELLARIA BEZANCÇONI, PI. XII, fig. 40. Nous ne pouvons rapporter cette espèce à aucune de celles déjà connues : elle est de très petite taille, courte, ventrue : sa spire ob- tuse est composée de cinq tours, les deux premiers lisses, les suivants séparés par une suture canaliculée, sont ornés de côtes saïllantes, un peu obliques et traversées par des stries assez fortes et proémi- . nantes : on observe sur cette coquille quelques rares varices. L’ou- “veriure subovalaire est terminée en avant par un canal étroit. La columelle, parallèle à l’axe porte deux plis, tranchants, rapprochés «et presque perpendiculaires à l’axe : le bord droit est garni de cinq | “dents très marquées et assez allongées. Dimensions : Longueur : 5 mill. ; diamètre : 3 mill. Habitat. : Le Ruel; assez commune. PURPURA COSSMANNI: PI. XII, fig. 11. -Par sa forme cette espèce se rapproche beaucoup de la Purpura | …funiculosa, Desh., mais elle en diffère par son ornementation. Cette M coquille, étroite, a sa spire plus longue que le dernier tour. On y compte cinq tours, séparés par une suture assez profonde; chacun de ces tours est orné de trois cordons; les deux premiers assez rap- prochés; le troisième un peu plus distant : l’espace qui sépare ces cordons est légèrement plissé. L'ouverture est petite : la columelle, épaisse et un peu concave en arrière, est revêtue d’un bord droit à Pintérieur duquel on observe deux ou trois petites dents. Dimensions : Longeur : 5 mill. ; diamètre : 2 mill. Habitat. : Le Ruel. MITRA GAUDRYI. PI. XII, fig. 12. L'espèce que nous décrivons a quelques rapports avec la Mitra extranea, Desh., des sables inférieurs et la Mitra Barbieri, Desh., du calcaire grossier; mais il est impossible de la confondre avec ces espèces. Allongée, étroite, à spire turriculée, notre coquille a six à Sepiiours, plans, séparés par une suture étroite et bordés par un cor- don méplat. Le dernier tour qui égale la hauteur de la spire est di- visé, vers la moitié, par un angle très net, au-dessous duquel on he 346 HAUG, — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars observe trois stries transverses : des côtes assez fortes ornent les tours. L'ouverture assez étroite est terminée par une troncature. La columelle porte quatre plis décroissants d’arrière en avant, le dernier fort peu sensible. Dimensions : Longueur : 8 mill. ; diamètre : 3% 1/2. Habitat. : Crènes. M. Haug fait la communication suivante : Note sur quelques espèces d'Ammonites nouvelles ou peu connues du Lias supérieur, Par M. Émile Haug. PI. XII, XIV XY. Dans des recherches en vue d’une révision des espèces du genre Harpoceras et d’une étude approfondie de leur évolution, étude que j'espère être en mesure de publier bientôt, j'ai découvert dans les collections de la Sorbonne et de l'Ecole des Mines un certain nombre de formes nouvelles qui me paraissent assez intéressantes pour être figurées dans ce Bulletin. Je pourrai ainsi me dispenser, dans mon travail général, de revenir sur les détails concernant ces espèces. | Je les énumère sous le nom de /arpoceras, car, partisan décidé de la division de l’ancien genre Ammonites en un certain nombre de coupes auxquelles j’accorde une valeur générique, je ne puis me ré soudre à écrire, comme font beaucoup d'auteurs, le nom Ammonites. & en tête et le nom nouveau, comme sous-genre, entre parenthèses. Cette répugnance qu'ont bien des géologues à adopter les coupes # faites parmi les Ammonites vient certainement de l’abondance de noms nouveaux qui envahit l'étude de ce groupe d'organismes. Le plus sûr moyen de parer à cette invasion, me paraît être de réserver M pour un grand groupe le nom générique, quitte à donner à des divi- sions plus restreintes des noms de sous-genres, qu’on écrira entre M parenthèses dans les monographies paléontologiques et dans les listes M consciencieuses de fossiles, mais qu'on omettra dans le langage courant ou dans des listes superficielles. Pour moi, le genre Æarpoceras, tel qu’il a été caractérisé par M. Neumayr, dans sa note sur la systématique des Ammonites (Zeitschr. d. deutsch. geol. Ges., 1875), comprend plusieurs sous= genres, tels que Grammoceras, Hyatt (groupes de l’Amm. radians et de M l’'Amm. undulatus), Hildoceras, Hyatt (groupe de l’Amm. bifrons), | » | ‘| | dr * 1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 341 Lioceras, Hyatt (groupe de l’Amm. falcifer, de l'Amm. discoides, etc., Ludwigia, Bayle (groupe de l’Amm. opalinus). Comme je prépare une étude critique de ces sous-genres et que je ne suis pas encore entièrement fixé sur leur valeur (surtout sur celle du genre Ludwigia), je cite, dans la présente note, les espèces sous le nom de Æarpoceras seul, en omettant le sous-genre. J’ai fait une exception pour le seul Jammatoceras que je décris, car cette section me paraît devoir constituer un véritable genre, comprenant les groupes de l’Amm. 2nsignis, de l’'Amm. variabilis, de l'Amm. Sowerbyi (Sonninia, Bayle, Bull. Soc. Géol., 3° série, t. VII, p. 92), etc. Je ne veux pas passer à la description des espèces sans remercier MM. Hébert, Fischer et Douvillé de la bienveillance qu'ils m'ont montrée en me permettant d'étudier à loisir les espèces du groupe qui m'occupe en ce moment dans les collections de la Sorbonne, du Muséum et de l’École des Mines. Je tiens aussi à remercier M. Munier-Chalmas de m'avoir consacré une partie de son temps, en m'aidant dans l'exécution des dessins de cloisons et en m'assistant de ses conseils. Je dois ajouter que M. Baron et M. Chelot ont eu l’obligeance de me communiquer quelques échantillons de leurs collections. HARPOCERAS STAHLI, Opp. PI. XIII, fig. 1, a, b, c. 1853. Ammonites radians numismalis, Opp. Der Mittl. Lias Schwabens, p. 61, pl. III, fig. 2. 1856. Ammonites Stahli, Opp. Die Juraformation, p. 168. ? Ammonites venarensis, Reynès, in coll. … Dimensions : Diamètre 50 mill.; largeur maxima du dernier tour 18 mill.; épais- Seur 10 mill.; largeur de l'ombilic 26 mill. Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée ; tours ellip- tiques, ornés d’une trentaine de côtes bien accentuées, d’abord droites, puis brusquement infléchies en avant, atteignant la carène en s'effaçant légèrement. La carène est peu proéminente sur le moule. Les côtés des tours tombent en pente douce vers l'ombilic sans former de bande suturale nettement séparée des flancs. Le test nest pas connu, la dernière loge n’est pas conservée. Les cloisons sont très découpées. Le premier lobe latéral est divisé entrois parties égales, le deuxième n’est pas symétrique et est beau- Coup plus petit, il est très oblique, de même que le lobe accessoire. Laselle dorsale est très large et se décompose en deux parties iné- 348 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 MArs” gales, les selles latérales sont étroites et plus découpées que la selle dorsale. Le Æarpoceras Stahli se rapproche beaucoup par son mode d’en- roulement et par ses cloisons du Æ/arpoceras binotatum, Opp. (Am: monites Valdani, d'Orb.), la direction des côtes est la même dans ces deux espèces, mais les côtes du Æ/arpoceras Stahli sont beaucoup plus rapprochées et sont dépourvues des deux tubercules caractéris- tiques du //arpoceras binotatum. Par son ornementation Æarp. Stahlh. se rapproche aussi du groupe du Æarpoceras undulatum, Stahl (Harp. Levesquei, d'Orb.). Oppel a décrit cette espèce comme venant de la zone à Amm. ibex de Hinterweiler, dans le Wurtemberg. L’exemplaire que j'ai fait figu- rer provient du même niveau à Venarey, dans la Côte-d'Or. Il appar- tient à la collection du laboratoire de recherches de la Sorbonne et portait l'étiquette Ammonites alisiensis, Reyn. Cette espèce est iné- dite et doit se confondre avec l’espèce d’Oppel. HARPOCERAS SUBUNDULATUM, Branco. Pl XL Re 2 im Diee 1879. Harpoceras subundulatum, Branco « Der untere Dogger Deutsch-Lothringens », Abh. zur geol. Spezialkarte von Elsass-Lothringen. Tome I, 1r livraison, p. 84-88, var. externe costatum, pl. III, fig. 3. Dimensions : Diamètre 67mm; largeur maxima du dernier tour 24mm; épaisseur 8mm ; largeur de l’ombilic 26m, Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyennes tours extérieurs aplatis, tours intérieurs probablement beaucoup plus arrondis. Ils sont ornés de côtes droites, espacées, n’atteignant pas la carène, les tours extérieurs sont ornés de côtes plus serrées, légèrement ondulées sur les flancs, puis subitement infléchies en avant dans la région externe. La carène est peu proéminente. Les flancs descendent subitement vers la suture ombilicale, surtout dans les tours internes. Le test n’est pas conservé, l'ouverture est incon- nue. Les cloisons sont assez découpées, le lobe siphonal (1) présente de chaque côté deux branches inégales. Le premier lobe latéral est découpé en trois branches non symétriques. Les deux lobes suivants M sont ascendants, ils sont beaucoup plus simples et plus petits quele premier. La selle dorsale est divisée en deux parties de dimensions (1) Pour ne pas faire régner de confusion, je m’abstiens de parler de lobe ventral, 4 comme on devrait le faire, pour désigner le lobe externe. 1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 349 peu différentes. La selle latérale peut être considérée comme unique et divisée par un lobe adventif en deux parties très inégales, mais toutes deux pendant vers le côté interne des tours. La selle acces- soire est unique, elle est coupée en deux par la suture ombilicale. M. Branco a décrit cette espèce sous le nom de /arpoceras subundu- latum, il en distingue trois variétés : les var. externe costatum, externe Comptum et externe punctatum. L’exemplaire sur lequel se base ma description, appartient à la première, mais il a un ombilic plus large et des côtes plus aplaties. Il vient de la Verpillière, où il se trouve au contact de la zoné à /arpoceras opalinum et de la zone à Lytoceras jurense. J'ai jugé utile de le faire figurer, car le Harpoceras subundu- latum était peu connu en France et mon échantillon est très bien conservé. Il est probable que des Ammonites à dos très arrondi et à côtes droites et espacées assez fréquentes à la Verpillière, ne sont que des jeunes de cette espèce, mais il est difficile de les distinguer des jeunes du /arpoceras Lessbergr, Branco. HARPOCERAS MUNIERI, N. SP, PI. XIIL, Big. 8, a, 6, c. Dimensions : Diamètre 54mm ; largeur maxima du dernier tour 19mm ; épaisseur l5mm; largeur de l'ombilic 21mm. Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyenne; tours extérieurs parfaitement elliptiques, tours intérieurs plus arron- dis. Les tours sont ornés de distance en distance de côtes fortement marquées sur le moule, atténuées sur le test, d’abord droites et Jésèrement penchées en avant, puis fortement dirigées en avant sur la résion externe, elles passent par-dessus la carène presque sans “seffacer. Parmi ces côtes fortes, on voit souvent des côtes plus légères, se bifurquant sur la région externe. Le test présente en outre des stries d’accroissement. Les côtes sont plus rapprochées dans le jeune que dans l'individu de taille moyenne ; dans l’adulte elles disparaissent et cèdent entièrement le pas aux stries d’accrois- sement. Une partie de la dernière loge est conservée, mais l'ouverture est inconnue. La carène disparaît presque entièrement sur le test. Les cloisons sont peu découpées, les selles sont arrondies, le lobe Siphonal et le premier lobe latéral sont à peu près de même gran- deur, le deuxième lobe latéral et le lobe adventif sont très petits : ce dernier est en forme de pointe. Cette espèce ressemble beaucoup au Aarpoceras subundulatum, Branco, figuré plus haut, mais il en diffère avant tout par les côtes 350 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars plus serrées dans l’exemplaire jeune et passant par-dessus la carène, comme cela se voit chez l’Ammonites viticola, Dum., espèce apparte= nant au genre £Z'chioceras de M. Bayle. Les cloisons sont moins. découpées que celles du Æarpoceras subundulatum, mais il ne faudrait.) pas attacher trop d'importance à ce caractère, car précisément dans une espèce du même groupe, le Æarpoceras undulatum, Stahl, les cloisons varient extrêmement d’un individu à l’autre. L'espèce décrite plus haut est certainement nouvelle; je la dédie à M. Munier- Chalmas qui a trouvé l’exemplaire sur lequel se base ma description: Il provient de la zone à Marpoceras opalinum de Sainte-Marie du Mont (Calvados). Le Harpoceras Munieri est rare, outre l’échantillon figuré, je ne connais que quelques exemplaires assez incomplets munis de leur test, de Gundershoffen (Alsace). Ils se trouvent dans:la même couche qu’en Normandie. HARPOCERAS STRIATULUM, SOW., VAR. COMPTUM. PI XV, fig..92, a,0. J'ai cru utile de faire figurer une variété intéressante du Æarpoce- ras striatulum à côtes disposées constamment deux à deux en forme de V. Elle provient des environs de Mareil dans la Sarthe, où elle paraît être commune, j'en dois la communication à l'obligeance de M. Chelot. Je ne veux pas revenir ici sur la synonymie si difficile du Harpoceras thouarsense et du Harpoceras striatulum, je réserve cette discussion pour une autre occasion. HARPOCERAS COMPACTILE, SiMPps. . AIN CPI XV he dar bre 21830. Ammonites depressus, Ziet. (non Brug.) Verst. Würt., pl. V, fig. 5. 1855. — compactilis, Simps. Foss. of Yorksh. Lias, p. 75. ? 1864. — eæaratus, Dum. (non Young et Bird). Études paléont. sur les dép: Jurass. du bassin du Rhône, IV, p. 67, pl. XI, fig. 11, pl: XII, fig: 1876. Harpoceras compactile, Tate et Blake. The Yorkshire Lias, p. 308, pl. MH, fig. 6. Dimensions : Diamètre : 49 mill.; largeur maxima du dernier tour : 26 mill épaisseur : 6 mill.; largeur de l’ombilic : 6, 5 mill. Coquille discoïde, très comprimée, très étroitement ombiliquée. Dos très tranchant, carène surélevée, très apparente même sur Je moule. Les tours tombent à angle droit sur l’ombilic, ils sont ornés Sur les côtés de larges côtes peu élevées, en forme de faucille et tout. à fait effacées dans la partie qui constituerait le manche. 1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 351 Les cloisons se composent d’un lobe dorsal assez large et peu profond, d'un premier lobe latéral étroit et pointu, puis de 2 ou 3 lobes latéraux larges, à pourtour carré et disposés en décroissant, | desorte qu’il n’est pas facile de dire où ils cessent et où commencent | les lobes accessoires, ces derniers finissent par avoir un aspect de | lobes de goniatites. On arrive ainsi à avoir de 6 à 9 lobes sur les côtés. En considérant les selles, on voit que la selle dorsale et la première selle latérale forment en quelque sorte un tout, qui est en | réalité la selle dorsale divisée en deux parties inégales par un lobe ad- ventif. La 2° et la 3° selle latérale constitueraient le lobe latéral et toutes celles qui suivent seraient des selles accessoires. Ces dernières sont fortement portées en avant. Chaque lobe et chaque selle étant peu découpés, leur contour forme sensiblement une série de carrés ouverts d'un côté. Comme deux cloisons sont juste assez rapprochées | pour qu'elles se touchent presque en certains points, sans toutefois Me couper, et que la partie terminale de chaque lobe forme, avec les trois côtés du lobe correspondant de la cloison voisine, sensiblement un carré, il en résulte une disposition générale des cloisons en damier, qui frappe à première vue. Les échantillons que j'ai sous les yeux sont tous jeunes; ils ne pré- sentent n1 le test, ni la dernière loge. Dumortier a figuré une espèce au moins très voisine sous le nom d’'Ammonites exaratus, mais l'espèce de Young et Bird est toute différente, ainsi que le démontrent les figures données récemment par MM. Blake et Tate et par M. Wright. Je crois que les exemplaires figurés par Dumortier sont des adultes de mon espèce ; d'après cet auteur le rapport de l’épaisseur des tours et celui de la largeur de l’ombilic avec le diamètre augmentent avec l’âge, ces rapports mesurés sur un de mes échantillons sont de 12 et de | “13 0/0, tandis que sur ceux de Dumortier ils varient de 19 à 23 0/0 et «de 18 à 30 0/0. Malgré cette analogie je ne puis me prononcer avec certitude pour l'assimilation de mon espèce aux types figurés par huDumortier. MM. Tate et Blake l’ont figurée sous le nom de Æarpocerus mcormpactile, Simps., leur figure est bonne, mais comme l'excellent ouvrage des deux auteurs anglais est peu répandu et qu'ils ne figu- rent pas les cloisons, j’ai pensé qu'il serait bon de figurer à nouveau espèce de Simpson. Le Harpoceras compactile est très voisin, par sa LMiorme extérieure, du //arpoceras cumulatum, Hyatt (Amm. bicarinatus, | \Ziet. non Münst.), il en diffère cependant considérablement par les Cloisons. Leur disposition en damier est caractéristique du groupe mudu Harp. opalinum (Ludwigia), avec lequel mon espèce a quelques affinités. -L'exemplaire figuré appartient à la collection de l’École des Mines 392 HAUG. :— NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 mars N. et m'a été communiqué par M. Douvillé, il provient de Saint-… Romain (Rhône); d’autres échantillons proviennent du Clapier et ont été recueillis par M. Reynès. J’ai vu également en Alsace quelques échantillons de cette espèce provenant des couches à Lytoceras jurense, c’est-à-dire du même niveau que dans le Yorkshire. HARPOCERAS KILIANI, N. Sp. PI. XV, ho. 21000): Dimensions : Exemplaire de la Sorbonne : Diamètre 119 mill. ; largeur maxima du dernier tour 35 mill.; épaisseur 24 mill.; largeur de lombilie 58 mill. Exemplaire de l’École des Mines: D 118 mill.; largeur maxima du der- nier tour : 39 mill.; épaisseur : 29 mill.; largeur de L'OMbIES 59 mill. Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée; tours ar- rondis sur le côté externe, à côtés parallèles et formant brusquement vers l’ombilic une surface légèrement inclinée. Les tours internes sont ornés de côtes rapprochées, disposées deux à deux, effacées dans la région ombilicale, très accentuées dans la région externe et légèrement dirigées en arrière. Chaque tour est orné de 42 à 44 côtes," à mesure qu’on s'éloigne du centre elles sont plus effacées du côté de l’ombilic. La carène est assez élevée, elle est arrondie et n’est pas accompagnée de sillons latéraux, du moins dans l'adulte. Le test n’est pas connu, la dernière loge n’est qu’en partie conservée. Les cloisons sont de plus en plus rapprochées à mesure qu’on s’approche de la dernière loge, mais elles n'arrivent pas à se couper. Elles sont médiocrement développées, les selles sont très arrondies; la selle externe est divisée en deux parties très inégales, la partie externe est de beaucoup la plus petite; la selle latérale est de même grandeur | que la partie interne de la selle externe. Il y a deux lobes advenüis | très courts, séparés par une petite selle très étroite. | Cette espèce présente, à première vue, une grande ressemblance avec le /Zarpoceras {Hildoceras) Levisoni, Simps., mais elle en est net- tement séparée par le manque de sillons des deux côtés de la carène et par la disposition des côtes deux à deux sur les tours internes Les cloisons se rattachent au type de celles du groupe du Harpoceras M bifrons, mais la division de la selle externe en deux parties inégales.M est très particulière. Je dédie cette nouvelle espèce à mon ami M. Kilian. J’ai eu deux échantillons de cette espèce entre les mains; [1 l'un d'eux, que j’ai fait figurer, appartient à la collection de la Sor= M bonne et provient de la Jamonière, près Fontenay-le-Comte (Vendée); l’autre appartient à la collection de l'École des Mines et provient de M Verson (Calvados). Ces deux exemplaires sont presque identiques | | î | | À ‘| | | | 1884. HAUG. — NOUVELLLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 353 tant par leurs dimensions que par leur ornementation et leurs cloi- sons. Ils viennent tous deux des couches à Æarp. Levisoni et falci- ferum, (serpentinum aut. non Rein.). HARPOCERAS DOUVILLEI, ND, Sp. d PI, XVE fig. 1, a, b, c. Dimensions : Diametre 61 mill.; largeur maxima,du dernier tour 18 mill. ; épais- seur 146 mill. ; largeur de l’ombilic 28 mill. Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyenne. Tours presque carrés, présentant vers l’ombilic une bande suturale. Chaque tour est couvert de 21 côtes droites, très élevées, entière- ment effacées à l'approche de la carène. La carène est élevée, même sur le moule, elle est accompagnée, de chaque côté, d’un sillon peu profond. Le test est conservé par endroits, la dernière loge a disparu. Les cloisons sont espacées, elles sont peu découpées. La selle ex- terne est très large et se décompose en deux parties égales, la selle latérale est simple et plus étroite. C'est là tout à fait la disposition qu’on observe chez le //arpoceras Levison. Notre espèce présente avec cette dernière de grandes ana- logies en ce qui concerne son mode d’enroulement et la conforma- tion de la région siphonale, mais ses côtes droites l’en distinguent, carle ÆZarp. Leuisoni (Wright Lias Ammon., pl. LX) possède toujours des côtes d'abord infléchies en avant, puis subitement rejetées en arrière. Elle est voisine également de l'espèce que M. Wright figure sous le nom de /Æarp. Levisoni sur la planche LXI, fig. 1-3 de sa mo- nographie des Ammonites du Lias, et qui n’est pas le ÆZarpoceras Le- visont véritable, ainsi que j'ai pu m'en assurer en étudiant des jeunes de-cette espèce provenant de Fontaine-Etoupefour et présentant tous les caractères des tours internes de l’Ammonite figurée sur la planche LX. L'espèce de la planche LXI, fig. 1-3 de M. Wright diffère pourtant de mon espèce par ses côtes de plus en plus rares, à me- Sure qu on s'approche du centre. Il est possible que mon espèce, lemvéritable Zevisoni et la forme de M. Wright prennent avec l’âge des-caractères identiques, de sorte qu’on ne peut plus les distinguer. L'exemplaire figuré provient des couches à Æarp. Levisoni et à Harp: falciferum de Saint-Jacques, près Thouars et fait partie de la collection de l'École des Mines. Je dédie l'espèce à M. Douvillé. XIE, NU 93 304 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars HARPOCERAS FRANTZI, Reyn. 1868. Ammonites Frantzi, Reyn. Géol. et paléont. Aveyron. p. 103, pl. V, fig. 6. Dimensions : Diamètre 93 mill.; largeur maxima du dernier tour 28 mill.; épaisse seur 16 mil]. ; largeur de l'ombilic 44 mill. Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée. Tours en. 4 biseau, carène arrondie, accompagnée de chaque côté d’un sillon assez profond, limité du côté des flancs, par une seconde carène, à laquelle viennent aboutir les côtes. Les flancs n’étant pas limités du côté de l’ombilic par une bande suturale très marquée, les côtes nais-« sent presque sur le bord de l’ombilic; elles sont d’abord dirigées en avant, puis brusquement rejetées en arrière, pour former du côté de la carène une courbure en avant. Elles sont élevées, presque tran=« chantes. Les cloisons sont mal conservées dans l’unique échantillon jury ’ai entre les mains. La dernière loge est en partie conservée, il n’en est pas de même du test. ù Reynès a très bien figuré cette espèce sous le nom d'Amm. COMEN* sis, Buch, plus tard il a reconnu qu’elle était nouvelle, mais il l'a | décrite d’une manière insuffisante. Il y a réuni à tort l’Amm. comen* sis figurée et décrite par M. de Hauer dans son ouvrage intitulén « Ueber die Cephalopoden aus dem Lias der N.-0. Alpen, 1856 », p. 37, pl. XI, fig. 1-9. Cetteespèce est l’Amm. Bayani de Dumortier, il se peut HrRe que les figures 1 à 3 appartiennent à une autre espèce. Les figures À et 2 sont très bien réussies, de même que la figure de Dumortier (Études paléontologiques, IV, pl. XVI, fig. 7, 8). La figure des cloisons est très inexacte {:d. fig. 9), celle de M. de Hauer (loc. cit. fig. 6), par contre, peut servir à caractériser l'es- pèce. Pour en revenir au arpoceras Frantzi Joue qu’il sen | beaucoup au Æarpoceras Levisoni, Simps. Il s’en distingue par ses sillons, bordant la carène, beaucoup plus marqués, même dans l'æ dulte, par ses côtes atteignant les deux carènes latérales sans s 'effa= cer, comme cela a lieu chez le Aarp. Levisoni. | Reynès cite l’espèce du Clapier (Aveyron), dans la zone à Amm. bifrons ; l’'exemplaire que j'ai sous le yeux provient des mêmes cou= ches de Chassilée, dans la Sarthe; il m'a été communiqué par M. Chelot. Il n’est pas assez bien conditionné pour être figuré, da figure de Reynès peut d’ailleurs suffire à caractériser l’espèce. | 1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 339 HAMMATOCERAS OCCIDENTALE, N. Sp. PI. XV, fig. 3, a, b. Dimensions : Diamètre : 122 mill.; largeur maxima du dernier tour 49 mill. ; lar= seur 28 mill. ; largeur de l’ombilic 33 mill. | Coquille comprimée, carénée, à ombilic assez étroit. Les tours Sont tranchants, les flancs sont bombés et sont limités du côté de | Pombilic par une bande suturale inclinée, formant avec eux un “angle obtus. Le moule présente des côtes nombreuses, infléchies en avant, effacées dans la région ombilicale. Le test est entièrement dépourvu de côtes et de nodosités et ne présente que des stries d’ac- croissement. La carène fait défaut sur le moule, elle est par contre très élevée sur le test. La dernière loge n’est pas connue. Les cloisons sont juste assez rapprochées pour se couper en quel- ques points ; elles sont peu découpées. Les lobes ne sont pas profon- dément divisés; la selle äbdominale, par contre, est divisée en une |: petite selle externe et en une selle interne beaucoup plus grande; la première selle latérale est très large, il y a trois lobes accessoires. («Cette espèce présente tous les passages au //ammatoceras variabile, …d'Orb., il y a des variétés de cette espèce où les flancs sont presque dépourvus de côtes et où les tubercules sont très effacés, les cloisons «sont à peu près les mêmes tout en étant moins découpées dans mon espèce; il y a cependant des échantillons de l’espèce de d’Orbigny dont les cloisons sont très réduites, plus même que dans le Zamma- toceras occidentale. La carène est la même que celle du Zamm. varia- ble; comme dans cette espèce, elle manque sur le moule et est très élevée sur le test. Ge caractère est celui du Æarpoceras (Grammoceras) —radians. Une espèce de ce groupe, le Æarpoceras fallaciosum, Bayle (Expl. de la Carte géol. de la France, t. IV, pl. LXX VII, fig. 1, 2), présente une variété à tours très embrassants, qui rappelle d’une manière frappante le Æammatoceras occidentale. L’enroulement, la carène, voire même les cloisons, sont absolument semblables à ceux “de mon espèce, mais les côtes sont accentuées, même autour de Pombilic et les flancs sont plus aplatis. Ces analogies paraissent éta- blirdes relations intimes entre le groupe de l’Amm. insignis et de PAmm. variabilis et celui de l'Amm. radians, maïs ces deux groupes difièrent essentiellement par leur évolution, le premier se rattachant ainsi que le montrent les jeunes du Æamm. insigne — au genre iriasique Zropites Mojs (1), le second se reliant par Amm. binotatus et (1). Une espèce de ce genre, provenant des couches à Aegoceras (Schlotheimia) angulatum, à été signalée par M. Canavari à la Spezia (v. Palæontographica, | EXXIX, pl. XXI, fig. 1-5). |A SARE 306 HAUG. = NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars Actæon au genre Aegoceras. Mon travail général sur l’évolution du. genre /larpoceras devra approfondir cette question. | -2 Les exemplaires du Æammatoceras occidentale que j'ai eus entre les 4 mains proviennent de la zone à Lytoceras jurense de Sainte-Marie du 2 Mont (Calvados). é: Explication des planches. PLANCHE XIII, Fig. 1. Harpoceras Stahli, Opp. Lias moyen. Venarey (Côte-d'Or). a. Vue de face. b. Vue de profil. c. Cloisons. Fig. 2. Harpoceras subundulatum, Branco. Z. du Harp. opalinum. La Verpil-| lière (Isère). a. Vue de face. b. Vue de profil. c. Cloisons. 4 Fig. 3. Harpoceras Munieri, n. sp. Z. du Harp. opalinum. Sainte-Marie du Mont (Calvados). sh D a. Vue de face. b. Vue de profil. c. Cloisons. PLANCHE XIV. Fig. 1. Harpoceras compactile, Simps. Z. du Lyloceras jurense. Saint-Romain (Rhône). a. Vue de face. b. Vue de profil. c. Cloisons. Fig, 2. Harpoceras Kiliani, n. sp. Z. du Harp. falciferum. La Jamonière, près Fontenay-le-Comte (Vendée). £ a. Vue de face. b. Vue de profil. c. Cloisons. Lu DE: À PLANCHE XV. Fig. 1. Harpoceras Douvillei, n. sp. Z. du Harp. falciferum. Saint-Jacques, près Thouars (Deux-Sèvres). 4 a. Vue de face. + b. Coupe d'un des tours. ce. Cloisons. Fig. 2. Harpoceras striatulum, Sow. var. comptum. Lias supérieur. Mareil {Sarthe} a. Vue de face. # b. Coupe d’un des tours. - Fig. 3. Harpoceras occidentale, n. sp. Z. du L: pores as urense, Sainte-Marie au Mont (Calvados). _a. Vue de face. ; b. Coupe d’un des tours. 3) 4 H 1 | j À j 4 ; À 1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 397 M. Lemoine présente de nombreuses pièces du squelette de “lEupterornis qui indiquent un type très bon voilier. Il montre ensuite une vertèbre caudale de Gastornis, admirablement con- “servée, et un maxillaire inférieur complet de Pleuraspidothe- M, Fontannes fait la communication suivante : PI. XVI. Ilest peu de régions, dans le bassin méditerranéen, où la Mollasse à Æchinolampas hemisphæricus ne renferme un Pecten généralement désigné sous le nom de Pecten latissimus, Brocchi, et qui, en effet, présente une grande analogie avec le type pliocène des environs de Sienne. Le bassin du Rhône ne fait pas exception et la Mollasse à Oursins et grands Peignes de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Mollasse à Pecten præscabriusculus) en a livré de nombreux exemplaires. Bien que les Lamellibranches jouissent généralement d’une aire séologique et géographique beaucoup plus étendue que la plupart des Gastéropodes, il n’en est pas moins étonnant de rencontrer, | près de la base de la Mollasse helvétienne, une espèce subapen- nine, cantonnée dans un dépôt d'une faible épaisseur, et qui, après cette courte apparition, disparaît du Sud-Est pendant toute la fin de époque miocène, pour y revenir ensuite avec la faune pliocène de Saint-Ariès. Des représentants de ces deux phases si distinctes de l’histoire du ‘eroupe du Pecten latissimus, se rencontrent en assez grande abon- ‘dance dans les environs de Saint-Restitut (Drôme) : au sommet de la"colline, dans la Mollasse calcaire, ceux de la phase miocène accompagnés de Peignes de grande taille, Pecten solarium, var., P. \SuD=Holger:, — à la base, au milieu des sables de rivage du golfe |de Saint-Ariès, le type subapennin comptant de nombreux spé- cimens, dont quelques-uns, malgré leurs dimensions, sont d’une remarquable conservation. Si l’on compare avec soin les individus provenant du premier de ces horizons avec ceux fournis par le se- . cond, on ne tarde pas à constater des divergences sensibles et surtout très constantes, qui, au premier abord, s’effaçaient devant l’analogie des caractères les plus saillants. Ces divergences m'ont engagé, en 358 FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 3 mars A881, à distinguer sous le nom de Pecten restitutensis la forme miocène, que je rattachai à titre de variété au ?. latissimus (4). | Je ne ferai pas ici la description du Pecten latissimus pliocène, connu de tous les géologues, et dont on trouvera sur la planche qui accompagne cette note, une figure plus complète ou plus exacte que celles publiées jusqu'ici (PI. XVE, fig. 2.). Le Pecten restitulensis, qui est aussi représenté dans toutes les grandes collections et figuré même planche, figure 4, en diffère par une taille notablement moins grande. | Cette divergence ne saurait être imputée à des influences de milieu, ainsi qu’on est en droit de le faire, par exemple, pour les mollusques de la mollasse de Cucuron, où presque toutes les espèces acquièrent un développement inusité (2). Le Pecten restilutensis est accompagné de Peignes dont les dimensions dépassent sensiblement les siennes : le Pecten latissimus, au contraire, n’est escorté que d’es- pèces de petite taille. L’exemplaire le plus développé que j’aie ren- contré du premier, mesure 143 millim. sur 160; le second atteint 292 millim. sur 260. Le contour du Pecten restitutensis est toujours plus ou moins oblique, le côté antérieur étant sensiblement moins élargi que le côté postérieur. Cette obliquité semble d’ailleurs, au moins chez un certain nombre de Peignes du Sud-Est, un caractère ancien qui se perd peu à peu, à mesure qu’on s'élève dans la série des formes néogènes. Le Pecten præscabriusculus de l’Helvétien inférieur est très oblique ; les Pecten du groupe du ?. scabriusculus de l'Helvétien su- périeur le sont beaucoup moins, et je pourrais citer d’autres exemples. Les oreillettes sont proportionnellement plus développées chez le Pecten restitutensis, où elles atteignent les 55 centièmes du diamètre antéro-postérieur. C’est là un fait qui n’est pas isolé et j'ai déjà signalé une divergence semblable entre les formes miocènes et les formes pliocènes du groupe du Pecten benedictus (3). La sculpture extérieure, si elle n'offre pas de différences cons- tantes au point de vue du nombre et de la disposition des côtes, en présente une très sensible par contre en ce qui concerne les costules qui couvrent les côtes et leurs interstices ; ces costules ordinaires ment si nettes, si nombreuses sur le Peigne subapennin adulte, sont le plus souvent rares et très obsolètes chez le Peigne miocène. (1) Les Mollusques pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, t. I, p. 186: (2) V. Etude IV : Les lerrains néogènes du plateau de Cucuron, p. 50. (3) V. Etude III : Le bassin de Visan, p. 84. 1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 359 En résumé, les deux formes peuvent aisément et toujours se dis- tinguer ; je n'ai pas encore rencontré, dans le bassin du Rhône, de spécimens qui établissent un passage graduel entre elles. Le Pecten latissimus type n’est pas plus représenté dans la mollasse helvé- tienne que le ?. restitutensis dans les sables plaisanciens. Cet isole- ment des deux formes n’est pas, d’ailleurs, propre à cette région ; tous les Peignes de ce groupe provenant du niveau de Saint-Restitut quil m'a été donné d'étudier, appartiennent indubitablement au P. Restitutensis. Je signalerai entre autres les exemplaires de l’Helvé- tien de l'Asie Mineure cités sous le nom de P. latissimus, comme re- présentant sans conteste, ainsi que j'ai pu m'en assurer au Muséum, la forme ancienne de la Drôme (1). Ce cantonnement dans des horizons bien distincts et sur une vaste étendue, venant s'ajouter aux divergences analysées plus haut, ilconviendrait suivant moi, au point de vue systématique, de consi-. dérer ces deux formes comme deux espèces; mais les analogies morphologiques qui les unissent sont cependant assez nombreuses et assez accusées, pour qu'il soit intéressant de chercher à en dé- duire leur degré de parenté. ILa été recommandé, au Congrès de Bologne (2), d’établir autant que possible à l’avenir une distinction entre les modifications suc- cessives et les modifications contemporaines d’un même type, les premières devant être désignées sous le nom de mutation, les se- …condes sous celui de variété. Il serait très désirable, en effet, qu’une notion aussi importante püt être mise en évidence par un procédé aussi simple; mais la distinction entre une mutation et une variété peut-elle être, dans la plupart des cas, assez nette, assez générale, pour être traduite facilement et brièvement dans la nomenclature? Prenons pour exemples les Pecten restitutensis et P. latissimus. Ces deux formes sont unies par des,caractères communs assez nombreux pour que quelques auteurs puissent lhésiter à les séparer spécifiquement. La première appartenant à une époque différente “de celle qui a vu se développer la seconde, devra être considérée par eux, non comme une variété, mais comme une mutation ; elie sera donc désignée sous le nom de Pecten latissimus, Brocchi, mul. …restitutensts, Font. Or, n’est-il pas étrange de faire changer une forme qui n'existe pas encore, en d’autres termes, de regarder comme une mutation la forme qui apparaît la première ? Pour épargner à la nomenclature cet anachronisme, serait-il pré- (1) V. P. Fischer ir Tchihatcheff, Asie-Mineure, Paléontologie, D. 267. (2) C. R. de la session de Bologne, 1881, p. 168. 360 FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 3 mars ‘4 férable de considérer désormais comme le type le Pecten Restitutensis et comme une mutation le P?. latissimus, et de désigner celui-ci sous le nom de Pecten restitutensis, Font., mut. latissimus, Brocchi? Je pense qu’au point de vue de la pratique, cette solution, quoique conforme aux données chronologiques et les traduisant avec plus de netteté, serait fâcheuse et de nature à susciter de regrettables con- fusions. Car le type d’un groupe, au lieu d’être une forme précise, fixée dans notre esprit, deviendrait ainsi des plus instables et chan: gerait avec le progrès de nos connaissances sur l’enchainement des êtres. : J’ai proposé, il est vrai, un moyen très simple non pour résoudre, mais pour tourner la difficulté (1). La forme primitivement décrite et figurée serait considérée, ainsi qu’elle l’a toujours été jusqu'ici, comme le type, etles mutations seraient dites ascendantes ou descen- dantes suivant qu’elles auraient précédé ou suivi la phase de dévelop- pement maximum de la forme typique. Dans le cas qui nous occupe, le Pecten restitutensis serait une mutation ascendante du ?. latissi= mus, Ce qui pourrait se traduire facilement ainsi : Pecten latissimus, Brocchi, m. a. restitutensis, Font. Mais une semblable dénomination serait-elle partout justifiée ? Je me suis adressé à M. Th. Fuchs pour avoir sur les caractères de l’'es= pèce miocène du bassin du Danube, rapportée par Hærnes au Pecten latissimus, des détails qui me permissent de la rapprocher soit de” la forme de Saint-Restitut, soit de celle de Sienne. Voici ce que le savant Conservateur du Cabinet impérial de minéralogie de Viennea bien voulu me répondre : « Les distinctions que vous établissez entre les Peignes pliocènes et les Peignes miocènes désignés jusqu'ici sous le nom commun de Pecten latissimus, sont en très grande partie justifiées, et longtemps j'ai moi-même pensé que lés deux formes ne sauraient être confon dues sous une même dénomination spécifique. Un grand nombre de spécimens du Leythakalk sont si étroits, si bombés et si obliques, qu'au premier abord il est difficile d'admettre qu'on puisse les assis miler à l'espèce pliocène qui est toujours beaucoup plus plate, plus équilatérale et plus arrondie. Les exemplaires miocènes offrent, en outre, au moins pour la plupart, un test plus épais, des nodosités apicales plus accentuées et une taille plus petite. « En poursuivant cette étude comparative, j'ai cependant reconnu que, dans notre miocène, à côté de la forme restitutensis, se trou- (4) Nouvelles observations sur les terr. tertiaires et quaternaïres de l'Isère, de la Drôme et de l'Ardèche, 1882, p. 17. / 1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 301 vaient aussi des exemplaires qui sont parfaitement conformes aux spécimens pliocènes. J'ai, par exemple, sous les yeux un exemplaire des sables de Neudorf qui est si aplati, si équilatéral, si mince de test et si peu noduleux au sommet qu'il me serait impossible de le distinguer du Pecten latissimus typique. « En somme, il me semble ressortir de mes observations à cet égard que, dans le bassin de Vienne, le P. latissimus se rencontre principalement dans les sables, le P. restitutensis plus spécialement dans les calcaires. On pourrait donc conclure que, dans le miocène, apparaissent deux espèces, le ?. latissimus type et le P. restitutensis, tandis que, dans le pliocène, on ne rencontre plus que la première: » Ainsi les deux formes qui se succèdent et ne se confondent sur aucun point dans le bassin du Rhône, sont contemporaines dans le Beythakalk du bassin du Danube, c’est-à-dire à un niveau intermé- “diaire entre la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les sables de Saint-Ariès. Les géologues français qui ne voudraient pas voir dans ces deux Peignes des espèces distinctes devront logiquement consi- dérer l’un des deux comme une mutation, tandis que les géologues autrichiens qui les trouvent associés dans la même zone ne verront dans le premier qu’une variété du second. Je n’aurais pas aussi longuement insisté sur cette question, si elle ne devait pas dépasser, suivant moi, les bornes d’un simple procédé denomenclaiture. Les rapports et différences des Pecten restitutensis “et P. lalissimus m'’auraient certainement moins préoccupé, si je ne Voyais là non un cas spécial, isolé, mais une manifestation particu- “lièrement évidente d’un processus biologique sur lequel je crois devoir appeler l'attention. J'estime, en effet, que la plupart des formes qu’on pourrait regar- der comme des mutations d'un certain type, ont été à un moment “donné, sur certains points, de simples variétés contemporaines de cetype. La transformation finale n’est pas due à l’ensemble de l’es- pèce se mouvant lentement, continuellement dans une direction unique, mais bien à l’extinction de certaines variétés anciennes qui ont disparu sous des influences diverses, et à la survivance de cer- taines autres qui, par le fait d’une distribution particulière ou d’une plus grande force de résistance aux changements de milieu, ont con- tinué la lignée en lui imprimant un faciès spécial, conséquence forcée de la loi d’hérédité. Le Pecten restitutensis que les observations de M. Fuchs et les | "miennes tendent à ranger parmi les espèces calcicoles, s’éteint dans le bassin du Rhône dès que le régime sableux de la mollasse à Ostrea 362 FONTANNES. —— PECTEN RESTITUTENSIS. 3 Mars | crassissima tend à y dominer exclusivement. Il se perpétue dans Ie bassin du Danube jusque dans le Tortonien qui comprend des dé pôts calcaires, mais il ne peut survivre à la grande émigration de toute cette brillante faune du Leythakalk et des argiles de Baden, chassée par l’exhaussement du sol qui débute avec la période sarmas tique. Mais, en mêmetemps que lui, vivait, dans cette même région, uue variété qui recherchait au contraire les fonds sableux. Celle-ci résiste et se propage de proche en proche dans le bassin méditerra péen, à mesure que se déplacent dans les eaux marines les lignes d'égale température, d’égale profondeur, etc. (1); elle acquiert en- fin son maximum de développement numérique et géographique dans les sables pliocènes de l’Italie et du midi de la France. Ce n’est pas le Pecten restitutensis qui est peu à peu devenu le 2, latissimus sous l'effet de changements graduels dans les conditions extérieures ; c’est une forme affine, mieux organisée sans doute pour supporter les vicissitudes des migrations, surtout mieux adaptée au nouveau milieu créé par les ondulations du sol, qui a survécu à l’ex- tinction du type miocène. Cette manière de EG TEDTENN® la succession dans le temps des formes'affines, peut s'appuyer sur de nombreux exemples, mais je ne pense pas que ce soit ici le cas d'entrer à cet égard dans des con- sidérations développées (2). Je n’en citerai qu'un autre, choisi dans un milieu différent de celui qui m’a fourni le sujet principal de cette note. Dans l’Allemagne centrale, de même que dans le midi de la France, au-dessus et au-dessous de la mollasse, comme au-dessus et au-dessous du pliocène marin, on trouve des mollusques terrestres et d’eau douce qui offrent de grandes analogies, tout en présentant des caractères qui, dans la plupart des cas, permettent de les distin- guer. Je citerai en particulier les Limnées, les Planorbes (groupe du PI, cornu), les Bythinies (groupe du Z. allobrogica d'Hauterives), les (4) V. à ce propos dans le C. R., Acad. Sc., déc. 1883, une note très intéressante de M. le D' P. Fischerintitulée : Sur les espèces de Mollusques arctiques trouvées dans les grandes profondeurs de l'océan hante intertropical, et dont voiti deux conclusions importantes : « Les espèces des mers froides que nous avons draguées présentaient dans leur distribution bathymétrique une particularité remarquable, pressentie &’ailleurs par S. Loven. Les limites de leur profondeur USERS mesure qu'on s'avance vers l'équateur. » « La température de l’eau règle la distribution des animaux marins plutôt que l'intensité de la lumière qui, sous toutes les latitudes, n’est plus perceptible à une distance relativement faible de la surface. » | (2) V. Extension et faune de la mer pliocène, etc., Bull, Soc. géol., t. XI, 1882 M p. 139 et suiv. | TS T4 1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 363 Hydrobies (groupe de l’Æydrobia gracrlis), les Valvées, etc. Faut-il né- cessairement conclure de la succession des diverses formes d’un même groupe, que ce sont des mutations graduelles d'un même type? Je ne le pense pas. Les Mollusques terrestres sont en général très polymorphes. Des nombreuses modifications que présentent les espèces, les unes Semblent ubiquistes et indépendantes du milieu; d’autres, au con- traire, sont intimement liées soit à la nature du sol, soit à l'altitude, soit au degré d'humidité, de chaleur, etc. Supposons que la mer puisse, par un retour offensif, isoler quelque temps un de nos grands massifs montagneux. Les variétés de la plaine, des sols alluviens, pourront être anéanties; celles des hauteurs persisteront, en partie au moins, et lorsque la mer seretirera de nouveau, c’est de cette région, devenue pour ainsi dire un centre de création, que rayonneront les mollusques qui iront peupler les terres rendues au continent. L’en- semble de cette faune aura évidemment un faciès très semblable à celui de la faune qui occupait ce même domaine avani l'abaissement du sol, puisqu'elle est issue de variétés contemporaines de cette der- nière, et cependant il est facile de concevoir qu'elle pourrra pré- sentier un cachet spécial, sans admettre forcément une lente modi- fication des espèces pendant l'invasion des eaux marines. C'est ainsi qu’on peut expliquer, à mon avis, les différences si sub- tiles, d’une étude souvent si délicate, qui existent, dans le Sud-Est, entire les faunes continentales du miocène supérieur et celles qui se sont développées dans la vallée du Rhône après le retrait de la mer pliocène. Les modifications que, dans le sud de cette contrée, on se- raït en droit de considérer comme des mutations, peuvent être con- temporaines dans le nord, où la mer pliocène n’a pas pénétré et où les deux phases continentales se soudent en une seule et même grande époque. Il semble ressortir de tout ce qui précède que la notation de « mu- tation », si elle est appelée à rendre quelques services dans des cas Spéciaux, ne saurait être que rarement employée dans des études d'un cadre étendu et pourrait même, dans certaines circonstances, engendrer quelque confusion; — 2°, que le mot lui-même de muta- on ne pourrait être appliqué à toutes les variétés successives que nous observons, ces variétés n’étant parfois que des modifications con- temporaines du type, isolées dans le temps par des causes diverses. On peut aussi tirer des considérations que je viens d’exposer, cette conclusion qu’il ne faut pas nécessairement réunir deux espèces parce qu'on trouve des formes transitoires, quels que soient le rôle et 364 DE ROUVILLE, == DÉVONIEN DE L'HÉRAULT. 3 mars la fréquence de celles-ci; que la notion de l'espèce doit se dégager. d’un ensemble d’observations aussi multipliées que possible et ne saurait être atteinte par des variations extrêmes, par les aberrations de quelques individus ; enfin, qu'on ne saurait étudier avec trop de soin, ni mettre trop en relief les caractères de répartition soit géolo-\ gique, soit géographique des formes qu’on étudie. Le Pecten restitu-\ tensis correspond à une phase bien déterminée de l’histoire du groupe du ?. latissimus, c’est là un caractère qui, au point de vue du | rang à lui assigner dans nos classifications, toujours plus ou moins! artificielles, a plus de valeur à mes yeux qu’une côte de plus ou de moins, qui cependant lui donnerait au premier abord une individuas lité plus accusée. | M. de Rouville envoie la note suivante : Note sur le Dévonien de l'Hérault, Par M. de Rouvilile. La question du Dévonien de l'Hérault ayant été remise récemment à l'ordre du jour par M. von Kœnen, à la suite de son intéressante comparaison des fossiles de nos régions avec ceux de Saxe et d’Alle- magne, je crois opportun de faire intervenir l'élément stratigra= phique. 1 Coupes du pic de Bissous et de Tourière (——, Hauteurs doublées). Fig. 4. Fig. 2. Pic de Bissous + Ge S.SE. Tourière 283 | ' l ; l ( | KR 1. Schistes siluriens à Asaphes. 4, Lydiennes. | 2 Schistes et calcaires intercalés. 5. Calcaires amygdalins rouges et à M 3. Lydiennes et calcaires intercalés. Goniatites. | 6. Calcaires blancs à Polypiers. | 1884. DE ROUVILLE. — DÉVONIEN DE L'HÉRAULT. 365 M. von Kœnen serait. amené par la ressemblance de l’un des Mreprésentants de notre faune avec Gomatites Henslowi, Sow., signalé | par M. Barrois dans le Carbonifère d'Espagne, à rapporter à cet ho- | rizon les calcaires rouges, marbre griotte de l'Hérault, et ceux de la localité de Tourière en particulier. | Je crois bien faire de montrer dans une coupe la situation strati- | graphique de ces calcaires ; ils sont au pic de Bissous (fig. 1) et à Tou- Lrière (fig. 2), surmontés par d’autres calcaires, mais ceux-ci blancs, Lpénétrés de rognons de silex, offrant un grand nombre de Poly- Mpiers, et avec ces derniers, des fossiles qui ont été considérés comme Mdévoniens, et dont quelques-uns même sont communs à ce dernier terrain et au Silurien. M Ge sont, en énumérant les Polypiers : Cyathophyllum helianthoïdes, LHehohtes interstincta, Chœtetes Trigeri, Terebratula princeps ou | subwilsont, Atrypa reticularis, Orthis crenistria, Phacops latifrons, Bron- | teus pahfer, etc. MuUne pareille faune normalement supérieure aux calcaires rouges Liaintient ceux-ci nécessairement dans l'horizon dévonien, au risque Mdevoir dans Gontatites Henslowi, si c’est décidément à lui qu’on a baffaire, un représentant avant coureur de la faune carbonifère, dans nos contrées. J'ajoute que les calcaires blancs à Polypiers (6) en recouvrement sur le marbre griotte, sont ailleurs avec lui dans des relations très Mintéressantes et très nettes de passage latéral et d'équivalence, dont \lemassif appelé la Serre, très voisin de Tourière, donne un exemple remarquable. Le calcaire blanc s’y présente dans des conditions de polymorphisme remarquable, sous la forme dolomitique dans la Mplus grande partie de son étendue, sous celle de calcaires blancs “par places, contrastant avec le faciès dolomitique, mais y passant Lävue d'œil et s’y fondant, et sur d’autres points très rapprochés, se délitant en plaquettes rouges, du plus beau marbre griotte, sans Mcontinuité, et présentant des Goniatites. Impossible d’y établir deux Mhorizons, tant sous le rapport pétrographique qu’au point de vue | Stratigraphique. J'ajoute enfin que ces mêmes calcaires rouges sup- hportent à la Serre les Schistes noirs à fossiles pyriteux, énumérés | par M. von Kœnen, et qu'il donne comme composant la faune des | Schistes de Nehden. Le Dévonien et le Carbonifère de l'Hérault me paraissent se dis- Müinguer neltement l’un de l’autre. Il n’en est pas de même des rela- tons du Dévonien et du Silurien, dont j'espère avoir l'honneur d’en- | tretenir un jour la Société. 366 ZEILLER. — FOUGÈRES FOSSILES. 17 mars Séance du 17 Mars 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce la mort de M. QuinTino SELLA, président de l’Académie royale dei Lincei. Il rappelle les divers travaux cris- tallographiques et géologiques de M. Sella et prie la Société de s'associer publiquement aux regrets qu'inspire sa perte à ses con- frères italiens. M. Zeiller offre, de la part de M. le marquis de Saporta, une brochure extraite des Annales des sciences naturelles, intitulée : Nou- velles observations sur la flore fossile de Mogji, au Japon. L'auteur y fait remarquer l'identité de plusieurs des espèces de cette flore, décrites par M. Nathorst, avec celles du Pliocène inférieur de Meximieux et surtout des Cinérites du Cantal; il en conclut qu'au lieu de rapporter les dépôts de Mogi au Pliocène récent ou au com- mencement de la période quaternaire et d'y voir l'indice d’un abais- sement de température, on est plutôt conduit à placer Mogi sur le même horizon que les Cinérites et à admettre qu'il s’agit d’une forêt montagneuse ayant vécu sous un climat plus humide que le climat actuel de la même région. M. Zeiller fait la communication suivante : Sur la dénomination de quelques nouveaux genres de Fougères fossiles, par M. R. Zeiller. J'ai offert, il y a peu de semaines, à la Société, en en résumant les principaux résultats, une étude sur les fructifications de quelques Fougères du terrain houiller du nord de la France, étude publiée en août-octobre 1883 dans les Annales des scrences naturelles. Peu de jours après cette communication, j'ai reçu de M. D. Stur, de Vienne, un important travail sur le même sujet (1), que j'ai du reste signalé (1) Zur Morphologie und Systematik der Culm und Carbonfarne. 1884. ZEILLER. =— FOUGÈRES FOSSILES. 367 en note (1), en annonçant la publication prochaine, dans le même recueil, d'un nouvel article consacré à l'examen des principaux “genres nouveaux créés dans ce travail. C'est cet article que j'ai l'hon- neur de présenter aujourd'hui à la Société (2), en me bornant à en indiquer les points essentiels. Je signalerai notamment la concor- dance parfaite de quelques-uns des genres de M. Stur avec une partie de ceux que j'ai moi-même créés, concordance que j'ai constatée avec grand plaisir, et qui me paraît prouver que ces coupes géné- riques correspondent bien à des groupes naturels. Sur quelques autres points les conclusions de M. Stur ne sont pas en accord aussi complet avec les miennes, mais du moins nos observations, en sénéral, se confirment mutuellement, et les quelques divergences qu'elles présentent peuvent, je crois, s’expliquer par de simples diffé- rences de conservation des échantillons que nous avons examinés J'un et l’autre. En indiquant, dans la note que je présente aujourd’hui, la coïnci- dence respective des genres //apalopteris, Saccopteris et Sorotheca de M'Stur avec mes genres Renaultia, Grand’ Eurya et Crossotheca, j'ai ajouté que le travail du savant paléontologiste de Vienne n'ayant paru que le 4°* décembre 1883, les genres créés par moi se trouvaient avoir la priorité, et qu’il fallait, par suite, abandonner en même temps les noms de Æenaultia et de Grand'Eurya appliqués par M° Stur à d’autres types que ceux que j'avais choisis, ces deux noms constituant désormais des doubles emplois. En réponse à l'envoi que je lui ai fait de cette note, M. Stur a bien voulu me signaler et m’a demandé. de faire connaître que, dès le mois de mai 1883, il avait publié dans l’Anzeiger der K. Akad. der Wissenschaften (3) un résumé de son travail. Je saisis donc l’occasion qui m'est offerte aujourd’hui de réparer une omission involontaire, et de remercier M. Stur de l’obligeance avec laquelle il a bien voulu me communiquer cette publication, que je n'avais pu trouver dans les bibliothèques publiques de Paris (4) : à la suite d’un court résumé des résultats généraux de son travail, présenté par lui à _—PAcadémie dans la séance du 10 mai, M. Stur y donne la liste nomi- native des genres, soit nouveaux, soit anciens, entre lesquels il | répartit les espèces qu’il a étudiées. Ces nouveaux noms auraient donc la priorité sur les miens si l’auteur les avait alors définis, soit (1) Bull. Soc. géol. de Fr., t. XII, p. 189, note 1. (2) Extr. des Ann. des sc. nat., 6° sér., Bot.,t. XVII, p. 130. Sur quelques genres de Fougères fossiles nouvellement créés. (3) No XII, 10 mai 1883, p. 95 à 98. (4) Je l’ai trouvée ultérieurement à la Bibliothèque de l’Institut. 368 ZEILLER. == FOUGÈRES FOSSILES. 417 mars par une diagnose, soit du moins en citant l'espèce, déjà décrite, qu'il prenait pour type de chacun des genres qu'il voulait créer; mais il s’est borné à une simple liste de noms, en ajoutant seulement à chacun d’eux le nombre des espèces qu'il y faisait rentrer, comme par exemple « Genus Sorotheca, Stur (2 sp.). » Je n’aurais donc pu, si j'avais eu connaissance, avant la publication de mon travail, de cette note de l'Anzeiger, reconnaître la coïnci- dence des genres que je proposais de créer avec ceux dont M. Stur venait d'annoncer les noms ; mais j'aurais du moins renoncé à me servir des noms de ARenaultia et de Grand'Eurya qu’il manifestait l'intention d'employer. Seulement, ne l’ayant pas fait, dans l’igno- rance où j'étais de l'existence de cette note, je ne pourrais plus au- jourd’hui, sans violer l’une des règles de la nomenclature le plus universellement admises, abandonner des noms génériques que, par le fait, je me trouve avoir définis le premier, puisque j'en ai, dès les mois d'août et d'octobre 1883, publié des diagnoses précises accom- pagnées de figures détaillées, tandis que le travail de M. Stur, conte- M nant les définitions de ses nouveaux genres, n’a paru que le 4° dé- cembre suivant. Dans ces conditions, les noms de enaultia et de Grand'Eurya ne pouvaient, au moment où je les ai publiés, constituer des doubles emplois, puisque en réalité, il n’y avait pas eu encore emploi de ces deux noms, l'emploi d’un nom résidant essentiellement dans son application à un objet déterminé. Toute annonce d’un nom, sans définition de l’objet auquel il s'applique, ne peut être considérée, en effet, que comme une intention et ne saurait conférer à un auteur le droit, à son profit, de mise en interdit du nom ainsi annoncé. Il suffit de rappeler à ce sujet que tous les codes de nomenclature édictés jusqu’à présent ont unanimement admis cette règle, indiquée dès 1813 par de Candolle, que la prise en considération d’un nom exige que ce nom ait été nettement défini dans un ouvrage publié et imprimé; et pour ne citer que les lois qui doivent régir la paléonto-, logie végétale, je me bornerai à mentionner la condition posée par le S 5 des Æeègles votées au Congrès géologique international de Bo- logne (1) et l’article 46 des Lois de la nomenclature botanique adoptées par le Congrès international de botanique de 1867 (2). (1) $5. « Le nom attribué à chaque genre ou à chaque espèce est celui sous lequel ils ont été le plus anciennement désignés, à la condition que les caractères du genre et de l'espèce aient été publiés et clairement définis. » (2). Art. 46. « Une espèce annoncée dans un ouvrage sous des noms générique et spécifique, mais sans aucun renseignement, ne peut étre considérée comme pur bliée. Il en est de même d’un genre annoncé sans aucune indication, pas même | 1884. SÉANCE. | 369 La solution de la question de priorité qui est ici en jeu ne donne donc prise à aucun doute ; mais si je ne puis, dans ces conditions, proposer l'abandon des noms de genres que j’ai choisis, j’ai tenr, du moins, à réparer l’omission bibliographique que j'avais commise el à donner sur ce point à M. Stur la satisfaction à laquelle il a droit, estimant d’ailleurs à grand honneur pour moi que nous nous soyons ainsi rencontrés dans des travaux entrepris tout à fait indé- pendamment l’un de l’autre. Le Secrétaire dépose sur le bureau, au nom de M. Philippe Thomas, un mémoire intitulé : Recherches stratigraphi- ques et paléontologiques sur quelques formations d'eau douce de l’Algérie. Ce mémoire est accompagné de plu- sieurs planches. Séance du 7 Avril 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la “dernière séance dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membre de la Société : La BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE TouLousE (Section des Sciences), …présentée par MM. Lartet et Caralp. M; Nivoiïit annonce que la Compagnie de l'Est, sur l'initiative de son éminent directeur, M. Jacqmin, vient de s’attacher un géologue. Elle à choisi pour occuper ce poste un employé de ses bureaux, M: Jannel, qui a une véritable passion pour la Géologie. N'ayant que ses soirées et ses jours de congé à sa disposition, M°Jannel les consacre exclusivement à sa science de prédilection. Il est parvenu, par ses recherches patientes, à éclairer quelques points obscurs de la Géologie de l’Ardenne ; il a contribué notamment à fixer l’âge de ces schistes violets et bleuâtres qui constituent une grande partie du massif ardennais. Ceux d'entre nous qui ont as- sisté à la réunion de la Société géologique l’année dernière ont pu constater combien son concours nous a été utile. en disant de quelles espèces d’un autre genre on le compose. Si plus tard l’auteur ou ure autre personne font connaître publiquement ce que signifiait ce nom, la date de cette seconde publication est la seule qui compte. » XII. 24 370 COSSMANN. == FAUNE DE L'ÉTAGE BATHONIEN EN FRANCE. ‘7 avril J'ajouterai que les études géologiques sont de tradition à la Com- pagnie de l'Est. L'illustre ingénieur qui a été longtemps placé à sa tête, Sauvage, leur a consacré une bonne part de sa carrière si bien…| remplie, et il est suivi avec succès dans cette voie par puseus in- | génieurs ou chefs de section. Ce n’est pas ici d’ailleurs qu'il est nécessaire d’insister sur les ser- vices que les chemins de fer peuvent attendre de la Géologie, ni sur ceux que, par réciprocité, ils sont appelés à lui rendre. Je crois donc qu'il y a là une excellente mesure qui fait le plus grand honneur à la Compagnie de l’Est et que nous devons proposer comme un exemple à suivre à toutes les autres Compagnies. M. Tardy envoie une notice intitulée : L'homme quater- naire dans la vallée de l'Ain (Ext. des Mémoires de la Soc. des Sc. nat. de Saône-et-Loire). M. Cossmann fait la communication suivante : Sur un Mémoire concernant la faune de l'étage bathonien en, France. J’ai l'honneur de déposer sur le bureau, un travail exclusivement, | paléontologique, formant la première partie d’une étude que j'ai en- | treprise sur la faune de l'étage bathonien, en France. La paléontologie. jurassique, en général, a été, jusqu’à présents M l'objet de nombreux travaux qui facilitent beaucoup la tâche des M géologues ; mais, en ce qui concerne plus spécialement les couches bathoniennes, il m’a paru que les publications antérieures n'étaient. h pas en rapport avec la richesse de la faune que ces couches contien- nent, et qu’en tous cas, les éléments de la détermination de ces M coquilles étaient épars dans divers recueils et méritaient d’être coor= M donnés dans une monographie spéciale à l’étage en question. | En effet, depuis l'époque où d'Orbigny a laissé inachevée la P& M léontologie française, la découverte de nouveaux gisements, renfer- | mant des fossiles d’une rare conservation, a donné lieu à la publi 4 cation de descriptions locales, parmi lesquelles je citerai ceiles de, M. Piette sur les coquilles de la grande Oolithe des Ardennes, le M volumineux Mémoire de MM. Terquem et Jourdy sur les fossiles du) Bathonien de la Moselle, la note de MM. Rigaux et Sauvage, sur ies M espèces nouvelles de Fullers’ Earth et du Cornbrash des environs de M Boulogne, enfin la continuation de la Paléontologie française en ce “1884. COSSMANN. — FAUNE DE L'ÉTAGE BATHONIEN EN FRANCE. 3171 qui concerne les coquilles ailées, les Brachiopodes, les Bryozoaires, les Crinoïdes, les Échinides, etc. Laissant donc de côté ces divers ordres, ainsi que les Céphalo- podes, les Zoophytes et les Foraminifères, je me suis spécialement attaché aux Gastropodes que la Paléontologie n’a pas terminés et aux Lamellibranches, qu’elle n’a même pas commencés. Le Mémoire que je remets aujourd'hui à la Société, concerne les Gastropodes ; le tableau général, qui est à la fois la base et le résumé de ce travail, n’en énumère pas moins de 428 espèces : c’est un total considérable, surtout si l’on songe que la Paléontologie française n'en a décrit que 92, et que le Prodrome en cite 118 pour la France. Sur ce nombre d'espèces, il n’y en a guère que 53 qui soient abso- lument nouvelles, c’est-à-dire moins de 13 0/0. Je serais presque tenté de m'applaudir de ce résultat qui tendrait à prouver le soin avec lequel j'ai évité de créer des espèces sur de simples variétés locales, et avec lequel j'ai, au contraire, cherché à réunir, quand il y avait lieu, des espèces que d’Orbigny ou d’autres auteurs ont sépa- rées, par la seule raison qu’ils les classaient à des niveaux stratigra- phiques différents. | «Je crois superflu d'ajouter que les matériaux de ma propre collec- tion n'entrent que pour une faible part dans le nombre des espèces décrites et figurées. C’est aux communications qui m'ont été faites avec une obligeance et un empressement, dont je ne saurais assez remercier nos confrères, que je dois d’avoir pu examiner les types de la plupart de ces espèces. Malgré ces circonstances favorables, il ya encore un certain nombre d’espèces que je n’ai pu citer ou dis- cuter que d’après des figures plus ou moins imparfaites, ou même d'après des citations souvent hypothétiques. Aussi, ai-je dû recourir plus d’une fois au classique point d'interrogation, n’attribuant, à {«ort ou à raison, une confiance absolue qu'aux déterminations des “échantillons que j'ai eus sous les yeux. “Pour compléter ce travail, il eût été nécessaire de le faire suivre Imou précéder d’une étude stratigraphique, discutant les limites et les s| divisions de l'étage bathonien, dans les diverses régions de la France. Mais, outre qu’une pareille étude eût été au-dessus de mes forces eébde ma compétence, elle eût nécessité, de ma part, des déplace- ments nombreux et prolongés qui me sont interdits par ma rési- dence. J'ai donc dû me ‘borner à donner, au sujet des divers gise- … “ment, d'où proviennent les coquilles que j'ai recueillies, ou que l’on Re : : à . | Me confiées, des renseignements sommaires extraits de plusieurs | publications. 312 GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. ‘7 avril Pour m'’éviter la recherche d’un synchronisme minutieux, qui au- rait pu m'amener à des conclusions contradictoires selon les loca- | lités, j'ai adopté, comme la plupart des auteurs, trois grandes divi- sions. Dans le Bathonien inférieur, je range le Âuller’s Earth, les couches à Clypeus Plotn; dans le Bathonien moyen, la grande Oolithe ou Oolithe miliaire, les couches à Zhynchonella decorata et à . Rhynchonella Hopkinsi; enfin, dans le Bathonien supérieur, le Forest marble et le Cornbrash. En admettant ces divisions tranchées, un peu arbitraires, il est vrai, mais qui ne sont au fond qu'une”question d’accolade, dont la solution n’a d'autre intérêt que de faciliter le classement synoptique des espèces, j'ai trouvé que le Bathonien inférieur renferme 176 es- pèces, dont 17 existaient déjà dans l’Oolithe inférieure ou le Lias; que, dans le Bathonien moyen, on compte 220 espèces, dont 134 seu- lement commencent à apparaître à ce niveau; enfin que le Batho- nien supérieur contient 210 espèces, dont 102 n’existaient pas anté- rieurement, et dont 17 remontent dans le Callovien et l’Oxfordien. Il y a 49 espèces que je connais à la fois du niveau inférieur et du niveau supérieur, mais qui n’ont pas encore été rencontrées dans le niveau intermédiaire, ce qui s'explique, si l’on songe que la plupart des gisements connus dans le Bathonien moyen, à l'exception de ceux des Ardennes, ont une faune de haute mer toute spéciale, bien distincte des faunes de rivage que l’on trouve surtout au-dessus et au-dessous, et en tous cas, peu riche en Gastropodes. L’examen de ce Mémoire est renvoyé à la Commission compé- tente. M. Gaudry fait la communication suivante : Sur un Sirénien d'espèce nouvelle trouvé dans le bassin Ge Paris, | Par Albert Gaudry. Planche XVII En faisant les tranchées du chemin de fer qui réunit la station de Saint-Cloud à celle de l’Étang-la-Ville, on a mis à nu sur toutle parcours de cette nouvelle ligne, l'étage des sables de Fontainebleau avec les marnes coquillières qui en forment la base, M. Chouquet, déjà bien connu des géologues par ses découvertes aux environs de Moret, a suivi les travaux des tranchées, y recher- chant les fossiles, et, conformément à ses habitudes de générosité, il a donné au Muséum les produits de ses recherches. MM. Olewinskiei M FA 1884, GAUDRY. == NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. 373 “Calot, qui ont conduit, sous la direction de M. l'ingénieur Luneau, les beaux travaux d'art du nouveau chemin de fer, ont non seule- ment accordé à M. Chouquet et à moi toutes les facilités pour exa- miner les terrains, mais encore ils ont envoyé au Muséum les pièces . qu'ils ont recueillies. Parmi les fossiles qui ont été rencontrés, je dois citer quatorze côtes d’un Âalitherium, vraiment étranges par leurs proportions : elle indiquent une espèce nouvelle à laquelle on pourrait donner lenom d'Aalitherium Chougueti, pour la distinguer de l’espèce ordi- naire du bassin de Paris, l’Aalitherium Schinzi, Kaup., souvent appelé Haltherium Guettardi. M. Chouquet m’a conduit à l’endroit où ces grosses côtes ont été déterrées ; elles proviennent de la marne à Ostrea cyathula, très près de l'emplacement de la nouvelle gare de Louveciennes. L’ouvrier, qui les a mises à jour, nous a dit qu’elles étaient réunies confusément les unes sur les autres. Dans le voisi- nage, nous avons trouvé des Ostrea cyathula et longirostris, une dent de Lamna, un morceau de Myliobates, des vertèbres de poissons os- seux et des pièces de l’Æalitherium Schinzi. M. Chouquet et M. Ole- winski ont recueilli de nombreux débris de ce même Æalitherium Schinzi à l'Étang-la-Ville, Déjà du temps de Cuvier, un ingénieur, M: Bralle, en avait rencontré dans la même région, à Marly (1). M: Lepsius (2), dans le bel ouvrage qu’il a récemment publié sur PAahtherium Schinzi, a fait remarquer combien les côtes de cet animal sont épaisses. L’Æalitherium Chouqueti exagéraïit encore ce ca- ractère, J'ai fait représenter dans la planche XVII, figures 1 et 2, une côte de chacune de ces espèces. La côte de l’Halitherium Chougueti (fig. 2), est longue seulement de 0,43 sur son contour interne ou concaye, et de 0,52 sur son contour externe ou convexe, et pourtant elle a 0,20 de circonférence dans son milieu; nous en avons même qui ont 0,22. Ce qui est surtout curieux, c’est que l'épaisseur égale la largeur ; comme on le voit sur notre figure, la coupe donne dans le milieu 0,059, dans le sens de l’épaisseur, aussi bien que dans celui de la largeur; cela établit une différence sensible avec les côtes de L'Halitherium Schinzi qui a vécu dans la même région (fig. 4). A la mérité, il y a des côtes de l’Aalitherium Schinzi qui sont plus rondes, | plus trapues que celles de notre figure 4 ; mais ce sont les dernières | Blainville, M. Munier-Chalmas ont fait connaître les restes de l’Halitherium Schinzi qui ont été trouvés aux environs d’'Étampes. (2) Halitherium Schinzi, die fossile Sirene des Mainzer Beckens, avec 10 planches, | in-4°, Darmstadt, 1882. M. Lepsius vient d'envoyer au muséum de Paris les mou- läges d'un squelette entier de cette espèce. | (1) Les recherches de Guettard, Sergent, Cuvier, M. Desnoyers, Béchu, de 37% GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. ‘7 avril. côtes: or, toutes nos côtes de l’Æalitherium Chouqueti ayant été trouvées ensemble, il est vraisemblable qu’elles proviennent du même individu ; je suppose que ce sont les 10°, 11°, 12°, 136, 14°, 15°, 46°,. ATe et 18° côtes. La différence entre l’épaississement des côtes de l'Halitherium Schinzi et de l’Halitherium Chouqueli est surtout consi-. dérable près de la pointe sternale ; si, par exemple, nous mesurons l'épaisseur des côtes, représentées fig. 4 et 2, à 7 millimètres au-dessus de la pointe sf, nous trouvons que l'épaisseur dans l’Æalitherium Chouqueti est de 0,053, tandis qu’elle est seulement de 0,028 dans l’Halitherium Schinzi. é On a de la peine à s’imaginer la conformation d’un animal avec une cage thoracique d’une telle épaisseur : c'était une sorte de blindage. Des côtes si lourdes devaient être difficiles à soutenir, car non seule- ment elles étaient plus grosses comparativement à leur longueur que dans aucun autre animal, mais encore, ainsi que tous les géologues le savent, les côtes d’Æalitherium sont d’une densité étonnante. Cinq seulement des côtes de l’Æalitherium Chouguetri sont conservées dans la partie où elles s’articulent avec les vertèbres ; dans ces cinq côtes, la facette articulaire (diarthroïdale) de la tête (fig. 2, &.) est très ré- duite ; celle de la tubérosité (fig. 2, fu.) est à peine marquée. Cela semble indiquer que ces côtes avaient des mouvements bornés. Ge qui leur était surtout nécessaire, c'était de puissants ligaments qui les attachassent fortement aux vertèbres. Dans leur région angulaire (fig. 2, a.), plusieurs des côtes ont un bombement très accentué, qui a dû donner attache à de très forts faisceaux des muscles sacro-lom- baires. Sur le bord externe de quelques-unes des côtes, on observe vers le tiers inférieur une dépression oblique qui marque une légère torsion. La pointe ventrale des côtes a une très petite facette ; ül faut sans doute conclure de là que les cartilages qui unissaient les côtes au sternum étaient étroits. M. Chouquet a recueilli avec les débris du gros animal de Louve- ciennes un très petit humérus sans épiphyses, de forme allongée comme dans l’ÆZalitherium Schinzi. Je ne peux dire de quelle espèce il provient. L’ÆHalitherium Chouqueti ne s’est pas arrêté à Louveciennes ; il a dû traverser l’emplacement où est actuellement Paris, car nous avons dans le Muséum des morceaux de côtes qui semblent lui appartenir et qui ont été trouvés à Belleville. Voici ce que Blainville (1) en a dit : Dans ces dernières années, par suite des travaux entrepris pour les fortifications de Paris, on a trouvé une très grande quantité de ces frag- (1) Ostéographie. Manatus, p. 109. 1884. GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. 375 A] ments de côtes, de peu de longueur, mais d’une grosseur considérable, à Belleville, dans une sorte de marne sableuse, intermédiaire au calcaire grossier et au gypse, et nous en possédons plus d'une vingtaine dans un état de fraîcheur remarquable. En réalité, les anciens catalogues des collections du Muséum indiquent seulement quatre tronçons de côtes de Belleville, dont deux portent le nom de M. Boucault et deux por- tent celui de M. Laurillard, avec cette mention : Belleville, au-dessus du plâtre, au-dessous du banc d'huîtres, 1840. Dans un important Mémoire sur les Siréniens fossiles du S.-0. de la France, M. Delfortrie (4) a figuré des côtes d'Aalitherium provenant du Miocène inférieur de Cenon (Gironde), qui se rapprochent des nôtres par leur forme épaisse. | L’AÆalitherium Schinzi est l'espèce qui diffère le moins de l’Ha- lithertum Chouqueti par la forme de ses côtes. L’Aalitherium fossile de Pépoque des faluns (2) a des côtes plus longues et plus aplaties. Christol, Gervais, M. Capellini, M. le baron de Zigno, qui ont bien étudié les Siréniens pliocènes, n'ont pas signalé des côtes semblables à nos côtes de Louveciennes. J'ai vu dans le musée de Saint-Pétersbourg le squelette de la Rhytine, et dans celui de Bordeaux les débris du #hytiodus ; ces deux animaux ont des côtes bien plus allongées, proportionnellement moins épaisses et plus minces que celles de l’Aahtherium Chouqueti. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVII. Fig. 1. — Côte d'Halitherium Schinzi, vue sur le bord postérieur, aux 2/5° de grandeur : é. tête de la côte ; {u. sa tubérosité; a. angle de la côte; st. facette d'attache du cartilage du côté sternal ; la coupe la plus basse a été faite à 7 milli- mètres au-dessus de cette facette. — Etage des sables de Fontainebleau, environs d’Etampes. Fig. 2. — Côte d'Halitherium Chouqueti, vue sur le bord postérieur aux 2/5° de grandeur : €. tête de la côte; tu. sa tubérosité; a. sa région angulaire ; sé. facette d'attache du cartilage du côté sternal ; la coupe la plus basse à été faite à 7 mil- limètres au-dessus de cette facette. — Marnes à Ostrea cyathula, à la base de l'étage des sables de Fontainebleau. Près de la station du chemin de fer, à Louveciennes (Seine-et-Oise). (1) Étude sur les restes fossiles de Siréniens du genre Halitherium, dans le bassin de la Garonne, pl. XXII, fig. 44 et 46 (Actes de la Société linnéenne de Bor- deaux, vol. XX VIII, in-4°, 1871). (2) Le muséum de Paris possède de beaux échantillons de cette espèce. Notre confrère, M. Paul Vulpian, vient d’en trouver de nombreuses pièces dans le falun de Fosse, non loin de Segré. 316 FONTANNES. = MARNES PLAISANCIENNES DE SAINT-ARIES. 1 ayril M. F. Fontannes signale un nouveau gisement fossilifère des marnes plaisanciennes de Saint-Ariès, situé près d'Ey- guières (Bouches-du-Rhône). Il fait suivre cette communication des conclusions suivantes : 1° Le chaînon qui s'étend du nord au sud entre Saint-Saturnin et Saint-Rémy et que coupe la Durance entre Noves et Caumont, est constitué en grande partie par des marnes argileuses appartenant à l'Helvétien, ainsi qu’en témoignent les stations fossilifères de Noves, de Caumont, de Saint-Saturnin. Le caïlloutis à galets de quartzite qui la couronne est quaternaire ; 90 Les marnes à /Vassa semistriata et Ostrea barriensis affleurent à la base orientale des Alpines, en face de Sénas et pénètrent dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence. Toutes les espèces recueillies sur ce point, — le premier des Bouches-du-Rhône qui ait livré une faune marine pliocène bien caractérisée, — se trouvent dans les marnes et faluns de Saint-Ariès, Dans son ensemble, et surtout par ses carac- tères négatifs, cette faunule rappelle plus particulièrement le faciès ontologique de l’Argile grise à Polypiers de Saint-Restitut, déposée au pied des falaises mollassiques de la colline de Saint-Paul-Trois-Chà- teaux (Drôme); 3° La mer pliocène de Saint-Ariès ayant généralement pénéiré dans les terres miocènes par les vallées actuelles dont le creusement a débuté à la fin du Tortonien et inauguré, à s’en tenir aux faits les plus généraux, l'époque pliocène, il est à présumer qu'un bras de la Durance, sinon toute la rivière, a dû avoir une embouchure äistinete de celle du Rhône et se jeter dans la mer aux environs d'Eyguières; 4° La composition géologique du sous-sol de la Crau et de la plaine d'Avignon présente la plus complète analogie avec celle du sous-sol de la plaine d'Orange, de celle de Crest, de la vallée de Beaurepaire, etc. L'Helvétien moyen en constitue la plus grande partie et n’est raviné par le Plaisancien que sur une surface res- treinte. . Fe 1884. PARRAN. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. SI Séance générale annuelle du 17 Avril 1884. PRÉSIDENCE -DE M. PARRAN Remplaçant M. Lory, Président pour l'année 1883, Puis de M. FoNTANNES, Vice-Président. M. DesroNcaawrs, professeur à la Faculté des sciences de Caen, ancien membre de la Société, est admis, sur sa demande, à en faire de nouveau partie. M. le Président annonce en outre une présentation. Le Président annonce la mort de M. Auçuste GARNIER et se fait l'interprète des regrets que la perte d’un géologue aussi distingué inspire à tous les membres de la Société. Le Président prononce l’allocution suivante : « Messieurs, » En vous souhaitant la bienvenue dans cette réunion annuelle, et avant de donner la parole à ceux de nos confrères qui nous appor- tent leurs intéressantes communications, je vous demanderai la per- … mission de consacrer, suivant l’usage, quelques instants au souvenir des membres de la Société que nous avons eu le regret de perdre en 1883. » M. Joachim Barrande, dont nous avions admiré en 1877, au Con- grès de Géologie, l’ardeur encore juvénile, a suivi de près dans la tombe un prince dont il avait été le précepteur et l’ami. La Société tiendra à honneur de consacrer une notice spéciale à celui qui nous a révélé avec un éclat et une autorité incomparables les êtres du monde Silurien, mais nous ne saurions ici passer sous silence les regrets que sa perte nous a inspirés, et la libéralité avec laquelle Bar- rande communiquait à ses confrères les précieuses brochures où se trouvent résumées ses plus importantes découvertes. » M. Louis Gruner avait été en 1865 président de notre Société. Ses remarquables travaux font l’objet d'une notice dont il va vous être donné lecture. La bienveillance de Gruner et l'élévation de son carac- tère sont connues de tous ceux qui l’ont approché. » M. Amédée Burat était un des vétérans de la phalange qui avait 378 PARRAN. = ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 17 avril. suivi Élie de Beaumont et Dufrénoy dans leurs premiers travaux. On Pa PRE ; \ Es : lui doit divers traités de géologie appliquée, écrits avec une grande clarté, des monographies houillères, des études sur les gites métalli- fères et un volume d'ensemble sur la géologie de la France. Profes- seur de fondation à l’École centrale des Arts et Manufactures, il a pris une part active dans la création ou la direction de nombreuses mines et particulièrement de celles de Blanzy. » M. le Feldsmarschal, lieutenant de Hauslab, était un des plus an- ciens membres de la Société; il s’est occupé surtout de géographie physique, et est cité dans l'ouvrage de Beaumont sur les systèmes de montagnes, comme l’auteur d’un ouvrage remarquable sur l’orogra- phie des États autrichiens et autres régions. Il avait, en 4854, pré- L senté à notre Société une note tendant à faire entrer les éléments de la symétrie quadrilatérale dans les ridements de l’écorce terrestre, contrairement aux idées de Beaumont qui n’admettait, pour cet ordre de phénomènes, que la symétrie pentagonale. » M. Émile Benoît suivait assidûment les séances de notre Société, et sa mort a laissé un vide sensible dans nos rangs. Ses travaux ont eu principalement pour objet la géologie du Jura méridional. Une de ses dernières communications (avril 1879) avait trait à l’extension géographique et stratigraphique du Purbeckien dans le Jura. » M. Jaubert, ingénieur de la Compagnie P.-L.-M., a été l’un des premiers, avec M, Matheron, qui aient songé à profiter du creuse- ment des tranchées et des études de tracé rentrant dans leur ser- vice, pour recueillir les observations précieuses qu’on en peut tirer au profit de la géologie. Leur exemple a été très heureusement suivi, et nous devons à leurs successeurs, MM. Torcapel, Saunier, Poul= thier, des découvertes d’une grande utilité. La Compagnie de l’Esta pris récemment à cet égard, ainsi que nous l’a annoncé notre con frère, M. Nivoit, une initiative qui sera, nous l’espérons, suivie par les autres Compagnies, Elle a créé un service spécial de géologue. » Jaubert avait étudié particulièrement les terrains du Midi, et avait rassemblé une très belle colléction. La réunion extraordinaire de Grenoble l’avait choisi comme vice-président en 1881. » M. Justin Dorlhac, ingénieur, a dirigé successivement les mines de houille de Brassac et celles de Montigné (Mayenne). » Très bon géologue, Dorlhac a publié divers mémoires sur les filons de la Haute-Loire, sur la Lozère, et autres régions du Plateau central; un travail important sur l’origine des roches et la forma= tion des filons, honoré d’une médaille d’or par la Société de l'In- dustrie minérale; enfin une description des bassins houillers de Brioude et de Brassac, imprimée aux frais de l’État en 1881, k 1884. PARRAN. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 319 » M.J. Tissot, ingénieur en chef des mines de la province de Cons- tantine, avait exploré cette province pendant vingt années et venait d'en publier la première carte géologique complète qu’il qualifiait d'essai, malgré tout le soin qu'il y avait apporté, et qu’il se proposait de reviser aussitôt que le levé topographique de la province aurait “été terminé. Il avait déposé au bureau des Mines une collection de fossiles au nombre d'environ 15,000. Entraîné peu à peu par l'attrait irrésistible des problèmes que soulève l’étude de l'écorce terrestre, il s'était laissé aller comme Auguste Comte, comme Boucheporn, à la recherche des principes naturels qui régissent le monde physique et moral, et dont la marche progressive des sciences doit nous mettre en possession, dans les limites assignées à la portée de l'esprit bu- main. Avec son labeur acharné, avec la pénétration de son esprit, Tissot est sans nul doute allé plus loin que ses prédécesseurs dans cet ordre de recherches, mais il n’a pu résister à la fatigue d'un semblable travail; il est mort à la peine, avant d’avoir pu livrer à l'im- pression le second volume de son! Zssai de philosophie naturelle. » M. 7. B. Tawney, du Woodwardian-Museum, à Cambridge, s’est principalement occupé des terrains tertiaires, houillers, permiens et jurassiques de l'Angleterre ; il a fourni, dans la description des envi- rons de Bristol, les parties relatives aux terrains houiller, permien, Rhétien, basique, inf, oolite, etc. » M. Berthelot s'était plus spécialement voué à la botanique; il est Mort, pendant la mission du Sénégal, d’une insolation. » MM. Mérian, professeur de géologie à l’Université de Bâle; Mon- nerot, directeur de la Compagnie d'assurances /a Nationale; Max Braun, ancien directeur des mines de la Vieille-Montagne, géologue et minéralogiste distingé; Cloez, examinateur à l’École polytech- nique; M. le docteur Zassy, M. le docteur Æatti, viennent clore cette Hste nécrologique, malheureusement plus remplie que d’ordinaire. » Nos jeunes confrères se montreront jaloux de recueillir l'héritage Iket de suivre les traditions de ces illustres vétérans de la science, dont nous avons le regret de voir disparaitre peu à peu les derniers survi- | vants. » La Société s’empressera d'enregistrer leurs succès et de les con- Sacrer par le prix Viquesnel qui a été décerné cette année, par les suffrages de nos confrères, à M. Franz Léenhardt, de Montpel- 1 lier, professeur à la Faculté de théologie de Montauban, l’auteur du remarquable travail sur la géologie de la région du Mont-Ventoux. » Dans ces dernières années, les méthodes et les moyens d’inves- tigation ont subi, dans les sciences naturelles, une transformation 380 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER, 17 avril radicale qui a amené des progrès rapides, et conduit de plus en plus à la division du travail. | » Cette évolution peut être utilement servie par nos réunions ordi- naires, qui permettent à nos confrères spécialistes de se retrouver sur un terrain commun où ils échangent amicalement leurs idées, et par nos publications où se resserrent en faisceau les recherches indi- viduelles dont l’ensemble contribue à enrichir la moisson scienti- fique de notre siècle. » Ainsi se trouveront réalisées, Messieurs, avec votre concours, les vues de nos prédécesseurs et maîtres, les fondateurs de cette Société, et de ceux qui, venus après eux, tiennent à honneur de marcher sur leurs traces. M. Parran prie M. Fontannes, de le remplacer au bureau et donne lecture de la notice suivante : Notice sur les travaux géologiques de Louis Gruner, par M. A. Parran. Emmanuel-Louis Gruner, né le 41 mai 1809, en Suisse, à Wor- blaufen, près Berne, était le quatrième d’une famille de seize enfants dont douze ont vécu ensemble pendant plus de trente-cinq ans. Il descendait, par sa mère, Julie de Jenner, de l’illustre natura- liste Albert de Haller, et, par son père, de l’auteur d’un ouvrage bien conau sur les glaciers. En 1898, il fut admis avec le n° 3, à l’École polytechnique, à titre de sujet Suisse. En 1830, il obtint la petite naturalisation, qui lui permit d'entrer comme élève ingénieur de l’État à l’École des mines de Paris (1). En 1834, après un voyage de deux ans consacré à visiter le Hartz, Freyberg, la Styrie, le Tyrol, il était envoyé à Saint-Étienne comme ingénieur ordinaire, et nommé bientôt après professeur de chimie et de métallurgie à l'École des mines de cette ville. Il y resta jus- qu’en 1847. Ses aptitudes exceptionnelles, son instruction fortifiée par les voyages et par la connaissance des langues, sa prédilection marquée pour les sciences qui se rattachent à l’art du mineur et du métallur- giste le mettaient, mieux que tout autre, en mesure de tirer parti (1) Ces détails biographiques sont empruntés à la notice de M. Castel (Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, 2e sér., t. XII, 1883). | | pe 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 381 des ressources que lui offrait le vaste champ d’études où il venait d’être appelé. Il entreprit aussitôt et mena de front cette double série de recher- ches géologiques et métallurgiques qui l’ont occupé jusqu’à la fin de sa laborieuse carrière. Le cadre de cette notice, consacrée spécialement à l’œuvre du séologue, nous oblige à laisser de côté l’œuvre du métallurgiste, qui trouvera d’ailleurs dans les Annales des Mines une place mieux appro- priée à son importance et une appréciation plus autorisée. Notre tâche, ainsi allégée, ne laisse pas de rester assez ardue, car les recherches de Gruner se rattachent aux questions les plus compliquées de la géologie : terrains anciens, roches éruptives, filons, formations houillères. Nul n’était, on peut le dire, mieux armé que lui pour aborder avec succès ces problèmes, dont les données doivent être recueillies sur les pentes abruptes des montagnes aussi bien que dans les galeries souterraines, et dont la solution doit être poursuivie dans le labora- toire du minéralogiste. Observateur pénétrant et judicieux, Gruner excellait à saisir sur le terrain l’allure et les rapports des masses minérales et à démêler les “accidents dont elles sont fréquemment affectées, Ses connaissances approfondies, son attention à se tenir toujours au courant des publications étrangères, lui permettaient d'appliquer à l'interprétation des faits observés toutes les ressources de la science, et d'arriver ainsi à des déductions qui portent le cachet de la rigueur et de la simplicité. Ent Chargé de la Carte géologique de la Loire, Gruner commença ses premières courses en 1836 et, dès la fin de 1838, il avait à peu près terminé les études générales qu’il résumait dans son mémoire sur la Nature des terrains de transition et des porphyres du département de la Loire, publié en 1841, dans les Annales des Mines (3° sér., t. XIX). DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA LOIRE. — De nouvelles courses en 1840, 1841, 14847 et 1851 lui permirent de mettre la dernière main à sa Description géologique de la Loire, qui fui livrée au public en 1859 Seulement, bien qu’elle porte la date de 1857. Il avait déjà fait connaître, en 1847, dans l’annuaire local, la consti- tution géologique du département, et publié une carte générale avec coupes et texte explicatif du bassin houiller de la Loire, où, pour la première fois, les divers étages houillers sont indiqués et délimités. Lorsqu'il entreprit, en 1836, l'étude géologique du département, les terrains paléozoïques n’avaient pas été encore reconnus et étaient restés confondus avec les terrains anciens; tout était à faire sous ce 382 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril rapport. Gruner établit les divisions de ces terrains, qui sont les sui- LE vantes, en allant de haut en bas : 4. Terrain houiller proprement dit Porphyre quartzifère (système du Forez, N. 15° O.). 2. Grès à anthracite. Porphyre micacé granitoïde (système des Ballons E. 15° S.). 3. Grauwacke ou calcaire carbonifère. Ces résultats importants firent sensation dans la science. Ils attachaïent le nom de Gruner à l’un des systèmes de montagnes (système du Forez), adopté immédiatement par Élie de Beaumont et à un type de roche éruptive d’un âge bien déterminé, fournissant par cela même un point de repère précieux, et établissant, commen l'indique son nom si heureusement choisi, un passage pétrogra- phique et chronologique entre les granites et les porphyres. A Ce titre, le nom de porphyre granitoïde est un de ceux qui méritent, au plus juste titre, d'être conservés dans la nomenclature française. On a reconnu depuis que la Grauwacke ou Calcaire earbonifère pouvait se dédoubler en deux sous-étages qui se retrouvent super posés dans le même ordre, dans plusieurs bassins carbonifères d'Eu- rope, savoir : le Culm (sens restreint) et le Calcaire carbonifère; le grès anthracifère étant l’équivalent de ce que les Allemands ont appelé la Grauwacke moderne. Gruner avait indiqué nettement pour la Loire cette division, mais il s’est abstenu de la généraliser, en 1857; les points de comparaison qu'ont fournis depuis les pays étrangers étant, à cette époque, trop peu connus. : La Description géologique de ‘la Loire fut présentée par l’auteur à" notre Société dans la séance du 21 février 1859. : MM. Delesse et Hébert s'empressèrent d'en proclamer le mérite et présentèrent d'intéressantes observations; Delesse, sur ia présence de l’albite dans certains porphyres, en indiquant que ce feldspathM paraissait surtout d’origine métamorphique; M. Hébert, sur l'exis= tence des filons et des rognons siliceux dans les schistes ardoisiers de la Meuse, existence qui ne pouvait être attribuée au granite éruptif commun, considéré par Gruner comme anté-silurien. La réserve de M. Hébert était fondée, car l’éruption principale de ce granite a été suivie par celle d’autres roches granitoïdes, accompa= gnées d'intrusions siliceuses, pendant les périodes cos et dévonienne. Gruner en a lui-même fourni les preuves dans son travail sur la classification des filons. Postérieurement aux porphyres granitoïdes et quartzifères et au 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 383 terrain houiller, est apparu un troisième porphyre, l'Eurite quartzi- “ère, qui court sensiblement du sud au nord. Chacun de ces por- phyres, comme aussi les granites et les pegmatites, ont provoqué la —{ormation de filons quartzeux spéciaux; mais les plus importants de ces filons, ceux qui renferment en outre spécialement de la barytine, de la fluorine, de la blende, de la pyrite et de la galène, sont d’un âge plus récent ; leur direction habituelle est le N.0.-$S.E., ils se rat- “iachent intimement aux dépôts métalHières des arkoses triasiques et liasiques et aux dislocations qui ont produit en si grande abondance, dans le Morvan, des filons de même direction et de même remplissage. Les terrains secondaires et tertiaires sont loin d’avoir dans la Loire l'importance des terrains cristallins et paléozoïques. Gruner à déduit de ses observations les conclusions suivantes : La lisière nord du Plateau central a dû s’affaisser lentement depuis Vorigine de la période jurassique jusqu’à la fin du dépôt des argiles à jaspes de l’Oolithe inférieure et, à partir de ce moment, le sous-sol ancien se souleva graduellement pendant tout le reste de durée de la période secondaire. “À dater de la période tertiaire, il s’abaissa de nouveau jusqu’à la fin de la période miocène. L'origine de la période pliocène a été marquée par un dernier sou- lèyement du Plateau central. Le terrain lacustre tertiaire des bassins de la Loire et de l’Allier, se compose de trois parties dont l’altitude et l'extension s’accroissent de-bas en haut, tandis que leur puissance varie en sens inverse. La base de ces dépôts, bornés aux bassins supérieurs de la Loire étde l'Allier, correspondrait, d’après Gruner, au terrain éocène, la partie moyenne au Miocène inférieur (Tongrien), et la partie la plus élevée au Miocène supérieur (Falunien). Enfin, les trachytes et les basaltes sont postérieurs au terrain ter- tire le plus récent du département de la Loire. Tels sont, dans leurs traits généraux, les faits mis en lumière par la Description géologique de la Loire. GISEMENTS DE FER, MANGANÈSE. — En 1841, 1843, 1844, 14845 et 1846 furent insérés aux Annales des mines les résultats des essais, analyses ebexpériences faites au laboratoire de l’École des mines de Saint- Etienne, sur les combustibles minéraux, les eaux de la Loire, les minerais de fer de Saône-et-Loire, du Gard et du Var. Gruner signa- lait en particulier dans le Massif des Maures un bisilicate ferreux de lafamille des pyroxènes et des amphiboles, appelé Grunérite par MM: Dana et Rammelsberg, et qui se trouve en connexion dans ce massif ancien avec les gisements de fer oxydulé. 384 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 7 avril En 1845, Gruner publia dans le même recueil (t. VIT, 4° sér.) un mémoire sur le gisement et la nature de quelques minerais de fer des environs de Privas et de la Voulte. Il décrivit exactement et mit à leur véritable place ces gisements classés à tort dans le Lias supé- rieur par Dufrénoy. En octobre 1847, Gruner, nommé ingénieur en chef, était envoyé. à Poitiers et chargé du double service de Nantes et de Guéret; ily resta quatre années qu'il consacra à l’étude des bassins houillers de la Creuse et à celle des terrains métallifères du Plateau central; il. étendit ses excursions jusque dans les Pyrénées et les Alpes, pour chercher des termes de comparaison. Dans son mémoire sur le gisement et le mode de formation des minerais de manganèse des Pyrénées (Annales des Mines, 1850, t. X VII, 4° sér.), l’auteur a constaté que le minerai de manganèse, mélange de peroxyde et de sesquioxyde, remplit une série de poches ou cavités irrégulières dans les schistes anciens, argilo-calcaires, sui-. vant une direction parallèle à l’axe des Pyrénées. Les parois des poches présentent de minces fissures tapissées de manganèse carbo- naté rose en cristaux rhomboédriques très purs, ce qui démontre pour la formation de ces gisements l'intervention de sources miné- rales bicarbonatées. FILONS MÉTALLIFÈRES ET AUTRES. — Gruner publia en 1856 et 1857 dans les Annales de la Société d'agriculture et d'histoire naturelle de Lyon, deux mémoires d’une grande importance dont il communiqua le résumé à la Société géologique, le 7 décembre 1857 (2° série, t. XV, p. 221). Le premier est intitulé : £'ssai d’une classification des principaux filons du Plateau central de la France avec indication des roches éruptives et des soulèvements auxquels ils semblent se rattacher ; il comprend 103 pages et 2 planches avec nombreuses coupes de filons. Le second est une description des anciennes mines de plomb du Forez (82 pages et deux cartes des districts miniers de Saint-Martin- la-Sauveté et de Saint-Julien-Molin-Molette). Ce dernier mémoire comprend, outre la description détaillée des gisements, l'historique complet des travaux et les documents fournis par les archives locales sur les exploitations faites par les anciens seigneurs du Forez, puis par la famille de Blumenstein, qui, venue d'Allemagne, avait obtenu ses premières licences en 1718 par l'in- fluence du maréchal de Villeroy. Les Blumensiein, mineurs de père en fils, poursuivirent pendant près d’un siècle, avec persévérance et avec des chances diverses, l’exploitation des mines du Forez. Ce n’est & 10 AU k ‘À CRAEMET £ ut. ; - Ve M 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 389 même qu'en 1844 qu'ils abandonnèrent définitivement les iravaux de Saint-Martin-la-Sauveté. Leiravail de Gruner où se trouvent recueillies les traditions des mines du Forez servira de point de départ à toute reprise de ces | mines qui pourrait être tentée dans l'avenir. Le premier mémoire, d’un intérêt plus général, doit par son im- portance nous arrêter quelques instants. Chaque roche éruptive traversant les dépôts sédimentaires sous forme de dykes est accompagnée d’une auréole spéciale de filons à structure concrétionnée (métallifères ou stériles) qui pourtant, en oénéral, sont moins un produit immédiat des roches elles-mêmes qu'un dépôt lent et prolongé provenant, les uns d’émanalions ga- zeuses, les autres, et le plus grand nombre, de puissantes sources minérales et thermales, dont la première origine doit être attribuée äl’apparition des masses éruptives, et dont la circulation s’opère à Paide des fentes ou cassures du terrain qui les accompagnaient. Ces filons concrétionnés sont simples, c’est-à-dire dus à une seule cassure et à un seul remplissage, ou complexes, c’est-à-dire dus a des cassures réitérées et à des remplissages successifs correspon- dant à des roches éruptives d’âges différents. 1° Le plus ancien type se compose de nombreux amas et rognons “quartzeux, développés sous l'influence du premier granite éruptif à mica noir (système du Longmynd, d’Élie de Beaumont) dans les ter- rains antésiluriens, tels que les micaschistes, les schistes à séricites, chloritoschistes, etc. Toutefois, nous ferons remarquer que ce gra- nite n’est pas le plus riche en silice, et que le quartz dont il est par- tiellement constitué n’a pas un pouvoir d’intrusion aussi grand que celui des roches granitoïdes postérieures. De plus, les schistes qui renferment les rognons quartzeux ne sont pas toujours les plus rap- prochés du granite. Aussi pensons-nous qu'une partie de ces rognons appartient plutôt aux types suivants. 2° Le deuxième type est lié aux granites à deux micas et aux peg- matites; ce sont des filons ou veines de quartz avec wolfram, cassité- rite, émeraude, mispickel, tourmaline, etc. L'âge de ce type, dit Gruner, est un peu incertain; mais, dans tous les cas, les pegmatites ont fait éruption après la sortie des granites ordinaires (système du Longmynd) et avant le dépôt du terrain carbonifère. Nous pensons que ce type peut être dédoublé et qu'il y a lieu de sé- parer les quartz stannifères appartenant aux Greisen et liés à des gra- nites à deux micas, des quartz tourmalinifères liés à des granulites eb à des pegmatites plus feldspathiques et plus récentes, mais tou- : jours antérieures au terrain carbonifère. Ces dernières se trouvent ile : 95 386 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril fréquemment dans la Lozère; la tourmaline abonde dans les veines quartzeuses, mais l’oxyde d'étain et ses minéraux congénères nes pi © trouvent plus. 3° Le troisième type se compose, dans le Forez, de veinules quar- tzeuses minces et d’une sorte d’imprégnations siliceuses se reliant à l’apparition du porphyre granitoïde que Gruner rattache au 7 des Ballons. Gruner pense qu'on peut aussi rattacher à l'apparition de ce por- phyre la première ébauche d’un certain nombre de filons de Ja Lozère, des Vosges et du Hartz orientés sur l'heure 8 de la boussole; et dont le remplissage successif s’est opéré ultérieurement. 4° Les émissions du porphyre quartzilère et les mouvements du sol qui entr’ouvrirent, vers la même époque, les vallées houilières de la Loire et de Saône-et-Loire, ont engendré de nombreux filonset amas calcédonieux, en partie au centre même des terrains carbomi- fères ; c’est le quatrième type. Il n’est point métallifère dans le Fo= rez, mais plusieurs des filons plombeux de Pontgibaud, de la Bre= tagne et des Vosges doivent très probablemeni leur quartz calcédoine aux émanations siliceuses de l’époque en question. Nous pensons que les filons de quartz avec antimoine sulfuré se rattachent aussrà ce type ou au type précédent, car ces filons traversent la grauwacke carbonifère et ne pénètrent pas dans le terrain houiller. 5° Le cinquième type de filons a été formé sous l'influence des eurites et argilophyres quartzifères qui parurent vers la fin del période houillère ou à l’origine de la période permienne. Les dykes euritiques et les filons &e cette classe sont nombreux dans les dépar tements de la Creuse et de l'Aveyron, la Lozère, la Bretagne, etc. Les: filons sont essentiellement quartzeux et courent généralement du nord au sud. Ils renferment sur divers points de la galène riche en argent qui doit être d’une venue postérieure. 6° La période permienne et l’origine de celle du trias sont marque par l’apparition des porphyres noirs de la Sarre, de la Nahe, des Vosges et du centre de la France. Ces porphyres ont surtout engen= dré les filons ferrugineux $S. S. O., N. N. E. des Vosges et de la Sarre; et les hématites brunes en rognons, amas et couches du grès vos= gien et du grès bigarré. On retrouve des épanchements ferrugineux correspondants dans les dépôts inférieurs du Trias, dans les départe= ments du Gard et de l'Ardèche. Les filons cuivreux et leurs épanche= ments dans les schistes permiens et dans les parties inférieures du Trias nous paraissent devoir être rattachés à ces porphyres, surtout ‘ aux éruptions basiques. 7° Enfin, le dernier type comprend les nombreux flons quartzo- 1884. PARRAN. — TRAYAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 387 …barytiques et plombo-barytiques généralement orientés en Alle- magne et en Italie (filons de Bottino) aussi bien qu'en France, du N. O. au S. E. La formation ou la réouverture principale des fentes et failles N. O.-S. E., dont le Morvan présente des types nombreuxet variés, a | atteint son maximum d'effet aux époques triasique et liasique. Les = serpentines des Vosges et du centre de la France surgissent à l’é- poque triasique, et, autant qu’il est possible d’en juger, suivant le même alignement. Dès ce moment commence aussi le remplissage des fentes, et, sauf des variations plus ou moins grandes dans la na- ture et l'abondance des substances filoniennes, ce remplissage se poursuit durant tout le cours de la période du Lias, et même encore pendant la première partie de l’époque oolithique (argiles à jaspes manganésifères du Nontronais). La baryte est la gangue dominante de ces gisements, elle est as- sociée à la fluorine, à la calcite, à la dolomie, au quartz, à la py- rite de fer et de cuivre, à la blende, et à la galène pauvre ou moyen- nement riche en argent. Si les matières filoniennes des précédents types se rencontrent parfois sous forme d’amas, rognons ou veinules, en dehors des filons mêmes, dans les terrains sédimentaires, ce phénomène se ma- mfeste surtout d’une manière très frappante et sur une large échelle autour des filons de ce dernier type. Partout où le Lias repose sur des terrains plus ou moins sillonnés de filons quarzo-barytiques, on Le rencontre imprégné de substances étrangères. Alors, à la place du | lias normal, apparaissent des dépôts métallifères d’un aspect tout à Ljuit spécial, des arkoses siliceuses, cuivreuses, plombo-barytiques ou ferrugineuses, dépôts qui varient de composition suivant les lieux | “et le niveau géologique auxquels ils appartiennent. | Gruner déduit enfin de ses importantes recherches la conclusion Lwsuivante, confirmée par toutes les observations faites depuis. | « En un mot, les filons concrétionnés doivent pouvoir se ciasser, muDiquant à leur âge, comme les autres formations géologiques, et | lon arrivera sans doute un jour à montrer la correspondance » exacte de la plupart des filons et de leur remplissage concrétionné MuMaAvec les roches éruptives d’une part, et avec certaines masses subor- | données spéciales des dépôts sédimentaires ordinaires de l’autre. » | CREUSE. — Gruner, chargé de poursuivre l’étude des bassins houil- | Mers de la Creuse, à la suite de l’ingénieur Furgaud, avait terminé ce | travail en 1851, mais la publication en ayant été ajournée, il revint | presque tous les ans dans la Creuse pour perfectionner son œuvre | retmettre à profit les indications fournies par les travaux de la mine | | 388 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 117 avril … d’Ahun. En livrant son manuscrit et ses planches à l’impression, en 1867, Gruner pouvait dire que son travail se trouvait à jour jus- qu’à fin 1866. Nous devons ajouter que ce travail ne laissait rien à désirer. Gruner a distingué dans la Creuse les terrains suivants, en com- mençant par les plus anciens : Le vrai gneiss passant à la base au granite ancien ae ou moins schisteux, mais qui ne possède aucun caractère éruptif, car il n’em- pâte His aucun fragment de roche préexistante, et n'apparaît nulle part sous forme de dykes. Ce granite renferme deux micas; le noir et le blanc; mais ce der- nier manque quelquefois. Sa présence paraît liée dans le granite et dans le gneiss à celle des veines de pegmatite. Le granite est carac- térisé par l'abondance du quartz et la rareté relative du feldspath strié du système irrégulier: il résiste à l’action atmosphérique. Le gneiss est moins développé dans la Creuse que dans la Haute- Vienne, Il n’y forme qu’une zone peu large, entre le granite ancien qui lui sert de base, et le micaschiste qui lui sert de toit. Le mica- schiste, qui succède au gneiss et parfois alterne avec lui, occupe une zone assez importante et fait place à son tour à des schistes quartzo- graphitiques. Le granite éruptif correspond en France à la clôture de la période _ anté-silurienne. Le relèvement du plateau central concordant avec la sortie de ce granite est la cause de l’absence de dépôts siluriens proprement dits dans la majeure partie du plateau central. Ce gra- nite, comme celui des ballons des Vosges, contient un seul mica brun, vert ou noir, de l’orthose, et en proportion plus élevée que dans le granite ancien, du feldspath strié du sixième système, et de la pinite en petites masses amorphes ou lamelleuses ayant l’appa-« rence et presque la nuance jaunâtre de la cire. Le quartz est gris hyalin. D'après M. Mallard, la proportion de silice est moindre dans CE granite que dans le granite ancien. La roche se décompose en arènes, du milieu desquelles ressortent de grands blocs arrondis, fort durs, dont les larges écailles concentriques se détachent peu à peu sous. l'influence des agents extérieurs. Elle est à grains moyens et souvenb porphyroïde, avec des cristaux d’orthose atteignant parfois 0", 410 de longueur. Ce granite est incontestablement éruptif. Il pénètre sous forme de dykes dans le terrain de gneiss et en empâte des fragments plus ou moins émoussés. Le granite éruplif est accompagné dans la Creuse d’une sorte de 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 389 tuf granitique et micacé, à grains moyens, renfermant les éléments du granite éruptif, et ressemblant au premier abord à certains gneiss dont il diffère cependant par une apparence grésiforme et une ten- dance plus marquée à la stratification. La pegmatite se rencontre très abondante dans tous les terrains ci-dessus, en veines, sitockwerks et dykes. Elle est caractérisée par la présence du feldspath orthose non mâclé, le mica blanc ou jaune doré, et dans les variétés trés quartzeuses par la tourmaline. Elle passe à la granulite, roche grenue, rose clair, pauvre en mica, et renfermant de petits cristaux de grenat. La pegmatite a partout réagi sur le terrain encaissant, en l’impré- snant presque toujours de mica clair. Delesse à depuis longtemps si- enalé ces effets d'imprégnation dans les Vosges, et M. de Cessac avait attribué en partie le métamorphisme du granite ancien de la Creuse et la présence du mica clair à l'influence des pegmatites. Le granite éruptif a pu subir aussi un métamorphisme de même nature. La direction des zones de pegmatites paraît coïncider avec celles des granites à deux micas qui vont sensiblement de l’est à l’ouest. Il existe dans la Creuse des lambeaux de dépôts schisteux, de grès quartzeux, argilo-micacés et feldspathiques avec de rares calcaires oris-bleuâtres, semi-cristallins, bitumineux et avec argiles anthraci- “ieuses dans la partie supérieure. Cet ensemble représente le terrain anthracifère du Roannais. Le Porphyre granitoïide est ici plus rare que dans le Roannais, mais le porphyre quartzifère à grands cristaux d'orthose et les Eu- rites quartzifères se montrent à chaque pas. ; On constate, en résumé, dans la Creuse, le même ensemble de ro= ches carbonifères que dans la Loire. A la base, des grauwackes ordi- M naires alternent avec des schistes et des bancs calcaires. L’éruption du porphyre granitoide micacé suspend le dépôt de ces roches, puis provoque, à leur place, la formation de poudingues et de grès por- phyriques, entremêlés de schistes noirs anthracifères. Le porphyre Quartzifère bouleverse ce nouvel étage. Vient ensuite le terrain houil- ler proprement dit, lequel, à son tour, est sillonné par les Zurites quartzifères. La grauwacke de Bourganeuf, d’un gris, vert foncé, à pâte compacte, parsemée de lamelles feldspathiques blanches, est le représentant des grès porphyriques anthraciières du Roannais, du Morvan et des Vosges, dont la majeure partie est considérée aujour- d'hui comme une roche éruptive. Le terrain houiller de la Creuse forme deux groupes, celui d'Ahun et de Saint-Michel de Vaisse dans la vallée de la Creuse, et celui de 390 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril Bostmoreau, de Bouzogles et Mazuras, dans la vallée du Thorion. « Ce terrain est très dérangé. Il est sillonné à Bouzogles et à Mazuras par les Æ'urites quartziferes, et à Ahun par le &app ou porphyre noir (la Dioritine de Cordier, le basaltite des Allemands) qui s’est répandu en puissantes coulées, au sein des dépôts houillers d'Ahun, à l'é- poque même de leur formation. b Il est de plus affecté par des failles N. O.-S. E. dont le remplissage correspond comme la direction aux filons si nombreux qui coupent dans le Morvan les dépôts triasiques et liasiques. Le porphyre granitoide micacé et le porphyre quartzifère sont bien moins fréquents que dans la Loire, mais les Z'urites quartziferes pren- nent ici une netteté de caractères très remarquable. L'Eurite quartzifère de la Creuse est formée par une pâte feldspa-" thique compacte ou terreuse, d’une nuance jaune, passant tour à tour au blanc, au rose, au rouge ou au vert pâle. Dans cette pâte qui manifeste parfois une très grande tendance à la kaolinisation, on cb serve toujours de petits cristaux bi-pyramidés de quartz et des no dules ou cristaux de pinites, tandis que les lamelles feldspathiques n'y apparaissent que d'une façon exceptionnelle. Les Eurites de Bourganeuf forment des filons dont la direction s'éloigne peu du méridien vrai, et sont associées à de puissanis et pittoresques filons quartzeux dont la formation a dû être provoquée par leur apparition et qui présentent la même direction. $ Le terrain houiller d’Ahun est formé à sa base par un conglomérat, à débris roulés de granite, de gneiss, de micaschiste, de SrauWaGkesS à de porphyre granitoïde et quartzifere. Au-dessus vient le systèmen houiller proprement dit, alternance de grès, de schistes et de coue à ches de houille. Le tout est couronné par un grès grossier stérile La puissance totale atteint 450 à 500 mètres dont 300 à 350 pour le système houiller. Dans cette houille la teneur en matières volatiles varie de 12 à 30 0/0. Le terrain houiller d’Ahun est limité à l’est par une grande faille î N. 0.-S. E. qui a relevé, brisé et parfois renversé les couches boul _lères. C’est une faille de direction. La bordure ouest du bassin est aussi recoupée par des failles parallèles à celle-ci, mais moins im portantes. Le même mouvement a produit aussi des failles trans versales qui paraissent de même date, car elles sont raccordées par le contournement régulier des couches qui semble bien prouver que les deux classes d'accidents résultent de cette cause unique. Le maximum d'effet de ces failles est évidemment postérieur aux dé- pôts houillers, mais il est très probable que leur origine et leurs pre=« 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 391 miers mouvements coïncident avec la formation de la vallée houil- lère et avec le développement des dépôts. ; Vers la fin de la période houillère, la majeure partie du plateau central, en particulier le territoire du département de la Creuse fut et mm demeura émergé jusqu'à l’origine de la période tertiaire. Le terrain | permien et toute la série des terrains secondaires forment, en effet, | autour du plateau central, un ensemble de zones plus ou moins con- centriques, qui accusent, surtout au Nord, le retrait continu des eaux de la mer. À l’origine de la période tertiaire, des lacs se forment dans les basses terres jurassiques et jusqu'aux parties plus élevées du plateau central (plaines de la Limagne et de Brioude, celles du Puy, du Forez, et de Roanne). à À l’époque miocène, ces lacs s'étendent dans toutes les plaines du centre. Ils pénètrent dans le bassin de Gouzon (Creuse), et y déposent des argiles, des gypses et des calcaires ; puis, des sables partielle- ment durcis par un ciment koalinique, siliceux ou calcaire (grès ou grison de Réville). On n’y trouve ni galets de trachyte, ni galets de basalte. Les terrains quaternaires sont représentés dans la Creuse par les alluvions caillouteuses des vallées, la terre à brique qui existe dans certaines dépressions et par les tourbes des plateaux granitiques. MRAPPS HOUILLERS. — La roche verte des Fourneaux, dont Gruner muavait constaté l’intercalation en coulées contemporaines dans les assises houillères, l’amena à s’occuper des autres roches analogues, dites trapps ou basanites, reconnues ailleurs, dans les dépôts du même àge, et désignées sous les noms de whinstone, greenstone, toad- stone en Angleterre, de roche noire à Noyant et Fins, de dioritine à “Commentry, de porphyre verdûtre à Brassac, de porphyre pyroxénique sur les rives du Lot, de porphyre noir à Rive-de-Gier èt dans le Roan- mais, de mélaphyre dans la vallée de la Nahe, près de Saarbruck. Il _Communiqua à la Société, le 20 novembre 1865, le résultat de ses _ recherches. | Il remarque que ces roches sont constituées principalement par du pyroxène, du plagioclase et du mica brun, dont la proportion est très variable ; qu’elles forment des dykes et des coulées dans les sirates houillères ; qu’elles renferment des carbonates de fer et une certaine quantité d’eau. | Dans le voisinage des dykes, la roche encaissante est altérée et la houille transformée en anthraëite. Ces modifications ne se produi- Sent pas au contact des masses de coulées, probablement par suite de Minterposition de la vapeur d’eau, mais la partie inférieure des cou- EE Lu 392 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril lées, montre en général, une roche plus blanche et plus hydratée que celle du dessus. C’est, sans doute, une modification analogue à ‘4 celle qui produit la palagonite sous les coulées basaltiques. | Gruner considère l’ensemble de ces roches, dont il a trouvé la pre- mière apparition dans les grès anthracifères du Roannais, et dont les dykes coupent les assises houillères supérieures à Brassac et à jommentry, comme formant une série d’éruptions basiques paral lèles à celle des roches acides désignées par lui, sous les noms de porphyres granitoïdes, porphyres et eurites quartzifères, et venues” au jour pendant la période carbonifère-permienne. MM. Fouqué et Michel Lévy, qui ont étudié ces roches au micros- cope, les ont désignées sous le nom de porphyrites et mélaphyres. La Porphyrite andésitique micacée à pyroxène de ces auteurs, dont ils ont pris le type dans la roche anciennement appelée Minette du Morvan, et qui passe aux mélaphyres par l’adjonction de microlithes d’augite et de cristaux de péridot, correspondrait, d’ apres eux, aux trapps houillers du plateau central. Gruner avait aussi porté son attention sur la flore du terrain houil ler d’Ahun, et l’avait comparée avec les cinq zones de végétation établies en 4856 par M. Geinitz, pour la formation houillère de la Saxe. | Les échantillons d'Ahun, soigneusement recueillis en place par M. Robert, l'ingénieur de la mine, avaient été déterminés par Adolphe Brogniart, | l Gruner a reconnu que le bassin d'Ahun appartient par sa flore, à la partie supérieure du terrain houiller. Cette conclusion, confirmée pour Ahun, comme pour les autres lambeaux houillers du plateau central, par les études de M. Grand Eury, fut communiquée à la Société Géologique, dans sa séance du 3 février 1868. 2 PnospnATEs DU GAULT. — Tout le monde connaît l'étude si origi- nale et si profonde d'Élie de Beaumont, sur l’utilité agricole et sur les gisements géologiques du Phosphore. Un intéressant travail, lu par Gruner dans ia séance du 10 juillet 18714, vint rappeler l'attention de la Société sur cette question. | Il avait constaté que le Gault fossilifère présente, à la perte du Rhône, une épaisseur de 6 à 7 mètres, et renferme trois bancs sableux fossilifères, dont les deux premiers de 0",80 et de 0,60 reposent l’un sur l’autre, et dont le troisième de 0490, est séparé des premiers par 1 à 2 mètres de sables ; que le phosphate de chaux, dans la propor- tion de 30 à 60 0/0, associé à du carbonate de chaux, dans la propors tion de 27 à 45 0/0, a rempli l’intérieur des coquilles par voie des 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 393 concrétion ; qu'il y a très peu de nodules et de coprolites dans les couches dont il s’agit, et que les sables renferment eux-mêmes une très faible proportion de phosphate, cette substance s’étant concen- trée de préférence dans l’intérieur des coquilles. Le phosphate s’est évidemment déposé par voie de dissolution ; mais d'où vient, pendant cette période du gault, cette énorme accu- mulation de phosphate calcaire ? La bonne conservation des coquilles encore recouvertes de leur test nacré, semble indiquer qu’elles ont été déposées dans un bas-fond abrité, peut-être dans une lagune, où la dissolution phosphatée provenant de la décomposition des êtres organisés par l’eau et l’acide carbonique, se serait lentement déposée par voie de concrétion et sous forme de phosphate calcaire, dans les chambres des coquilles. Lexplication des mêmes phénomènes par l’apparition de sources phosphatées pendant la période du gault, proposée par M. Daubrée, s'était présentée à l’esprit de Gruner, mais il se trouvait arrêté dans cette hypothèse par l'absence de filons phosphatés dans les terrains jurassiques. Ce fait négatif, qui pouvait être invoqué en 1871, comme une objection sérieuse, ne peut plus l'être aujourd’hui; les dépôts concrétionnés de phosphates en poches ou fentes irrégulières dans les calcaires jurassiques supérieurs et urgoniens du Midi, ont été découverts dernièrement en telle abondance, qu’un épanchement de sources phosphatées pendant les dépôts de gault de cette région, ne peut aujourd'hui être révoqué en doute. Il est done tout naturel d'attribuer à cette activité des sources phosphatées, l'énorme propor- tion de phosphates calcaires qui se trouvent concentrés dans ces “couches, soit qu'ils résultent d’un dépôt immédiat, soit qu'ils aient passé préalablement par l'intermédiaire des êtres organisés. Gruner avait été rappelé à Saint-Étienne en 1852, comme direc- teur de l’École des Mines où il avait professé déjà pendant douze ans la chimie et la métallurgie. Il y reprit le cours de ses études spéciales sur le bassin houiller, et ne cessa de les poursuivre jusqu'à la publication de son grand ou- Yrage sur ce bassin, imprimé en 1882 aux frais de l'administration. En 1855, il fonda, avec le concours des professeurs de l'École et de ses anciens élèves, la Société de l’Industrie minérale, dont il fut le président dévoué. Cette Société compte aujourd’hui, près de trente années d'existence et un nombre d’adhérents considérable. Le Bulletin de cette Société, qui est devenu le répertoire pratique leplus complet des mines et de la métallurgie, renferme de nom- breux mémoires techniques de Gruner ; nous citerons seulement Ceux qui ont trait à la géologie et qui se trouvent dans les années 394 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril 4855, 57 et 66, sur le pouvoir calorifique des combustibles minéraux, sur les mines d'argent du Chili, sur l’âge des gîtes plombeux de la Toscane, et sur la classification des couches du bassin houiller de la Loire. , La chaire de métallurgie à l'École des Mines de Paris était devenues vacante en 4858, et Gruner se trouvait naturellement désigné pour en devenir le titulaire. Ce ne fut pas sans regret qu'il se décida à quitter l’École où il avait passé dix-huit années de sa vie, et la belle résidence de Chantegrillet si favorable au travail; mais les ins: tances de sa famille qui craignait pour lui le climat trop rude des Saint-Étienne, triomphèrent de ses hésitations. Il professa à Paris le cours de métallurgie pendant quatorze ans, de 1858 à 1872; il avait été nommé Inspecteur Général des Mines en 1866, et investi en 1873 de la Vice-Présidence du Conseil générak des Mines, dont la présidence est réservée au Ministre. Il la conserva jusqu "à sa mise à la retraite en 1879. Gruner assistait assidûment aux séances de notre Société, dont la présidence lui fut déférée en 1865. Son caractère et son savoir lui avaient mérité l'estime et la considération de tous nos confrères. RÉUNION DE Roanne. — Le 31 août 1873, la Société géologique ou= vrait à Roanne sa réunion extraordinaire, dont la présidence était dévolue à Gruner comme un témoignage d'estime pour ses beaux travaux. Cette réunion fut particulièrement intéressante. La succession des roches éruptives de la région, telle qu’il l’avait établie en 1841 : Granite, Pegmatite, Porphyre granitoïde, Porphyre quartzifère, Eurite quartzifère, fut constatée par la Société. M. Michel Lévy, proposa d’intercaler dans cette série, un nouveau terme érup= tif, intermédiaire entre le porphyre granitoïde et le porphyre quartzi fère, celui des porphyres noirs ou bruns quartzifères de Fridifont els Villemontais, présentant pour la première fois, une pâte porphy= rique, et devant être rapprochés, par leur composition et leur struc… ture, des porphyres noirs ou bruns du Morvan et des Vosges ; il proposait en même temps de séparer ces porphyres, des grès anthra® cifères mélamorphisés, dans lesquels Gruner les avait compris. Gruner avait hésité avant de se prononcer sur le véritable carac= tère de ces mimophyres de la Loire, et de les ranger dans la caté= gorie des roches sédimentaires, il s’y était décidé par la prédomis nance des éléments détritiques et les considérait d'ailleurs comme des tufs résultant d’éruptions sous-marines de certaines variétés plus: noires et plus basiques de porphyre granitoïde, mais il avait reconnu que ces variétés avaient dû continuer à surgir pendant le dépôt des grès anthracifères, 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 395 L'étude des plaques minces a montré à M. Michel Lévy, que ces roches doivent être en partie rangées parmi les roches éruptives, et qu'elles constituent un type spécial défini minéralogiquement par sa pdte fluidale, amorphe en partie, par l'abondance de l’oligoclase, et péologiquement par son cortège d'auréoles multicolores vertes et rouges et de brèches souvent très développées. Les types analogues, verts ou bruns, se retrouvent, d’après le mème géologue, dans le Morvan, les Vosges, à Lugano, à Quenast, et ont reçu de lui le nom générique de Porphyrites. Ils forment la contre-partie neutre et basique des éruptions acides qui se sont succédé dans la période carbonifère-permienne, et qui sont repré- sentées par des porphyres plus ou moins quartzifères de teinte claire ou rougeûtre. Les porphyres quartzifères avaient été étudiés depuis longtemps par Gruner dans la Loire, la Creuse et d’autres régions du plateau central ; il en a fixé la date qui se trouve comprise entre les grès an- thracifères qu'ils tra versent en filons et le terrain houiller supérieur bassin de Saint-Étienne), dont les poudingues inférieurs renferment : des débris roulés de ces porphyres. Il en avait également fixé la direction générale N. 15° O. (système du Forez). Les eurites quartzifères recoupent le terrain houiller supérieur et äpparliennent, au moins en partie, à l'époque permienne. La succession des roches éruptives ainsi établie par Gruner est un des plus importants services qu'il ait rendus aux sciences géologiques. Elle à fourni aux pétrographes des jalons sur lesquels ils ont pu se guider en toute sécurité pour établir, à l’aide des procédés nouveaux, les caractères de composition et de texture propres aux roches érup- tives d'âges différents, comme la stratigraphie avait permis aux paléontologistes de reconnaître l’ordre chronologique des faunes. Il l'est pas besoin d'ajouter que les caractères pétrographiques per- mettent, une fois qu'ils ont été définis, de déterminer à leur tour l'âge d'une roche éruptive isolée (au moins pour les roches acides), comme les caractères paléontologiques permettent de fixer l’âge d'une assise dont les rapports géognostiques ne peuvent être saisis. Peu de temps après la réunion de Roanne, M. Michel Lévy expo- sait à la Société, dans la séance du 11 février 1875, les remarquables Inrecherches dont les roches éruptives du Roannais, de Lugano et du | Morvan, lui avaient fourni les matériaux et présentait la série chro- _ uologique des roches acides et intermédiaires, dont il précisait l’âge _ ebles caractères minéralogiques, savoir : Granite ancien. Granite porphyroïde. CS 396 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril | Evans et granulites, comprenant les pegmatites. Porphyres anthracifères, comprenant : 4o Les porphyres granitoïdes quartzifères rouges ou micropegma- tites de Boën et d'Urphé, et les porphyres granitoïdes feldspathiques ou microgranulites de Saint-Just ; 2% Les porphyres noirs, roches neutres ou intermédiaires à pâle d'aspect fluidal. Porphyres houillers, comprenant : 1° Les porphyres rouges microgranulitiques ; 2° Les porphyres bruns ou verts, chloritiques à magma, cristallisé partiellement, de microgranulite ou de micropegmatite, et à pâle amorphe avec apparition de sphérolites ; 3° Les porphyres bleus non quartzifères à pâte amorphe, fluidale, en partie vitreuse, formant la suite naturelle des porphyres noirs, et inconnus en France jusqu ici. Porphyres permiens, comprenant : 1° Les eurites quartzifères à pâte terreuse claire, à grains de quartz hyalin, à magma cristallisé et pâte amorphe, fluidale en masse avec sphérolites à croix noires et veinules de calcédoine ; 2° Les porphyres bruns et violets, dans lesquels la fluidalité de la masse est très accusée, à veinules de calcédoine et à sphrs radiées offrant le phénomène complet de la croix bleuâtre. Porphyres triasiques, comprenant : Porphyres bruns, amarante et violets. Pyromérides à lobules volumineux ; Pechsteins : dans lesquels l’absence de loligoclase, la vitrosité et ja forme Dre sont les caractères dominants. ( Ces résultats, dont la haute importance a été si justement appré- ciée, ne perdent rien de leur mérite par la part que nous faisons à M Gruner, en disant que ses observations dans le Roannaïs et dans la KW Creuse, ont fixé les points de repère principaux de la chronologie des roches anciennes. L'indépendance que Gruner avait établie dès ses premières études, en 1837, entre le terrain houiller de la Loire et le terrain anthracifère du Roannais, fut également constatée par la Société. M. Douvillé rappelait, à ce propos, la division qu'il venait de pro- poser pour la période carbonifère; le terrain anthracifère en connexion et en concordance avec le calcaire carbonifère constituamt le terrain houiller inférieur ; les couches de Rive-de-Gier et de Saint- Étienne, dans leur position indépendante et leur passage dans le haut aux couches permiennes, constituant le terrain houiller supés rieur. Au premier, se rattachent les bassins de la Rubr et de la Bel- 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 397 gique, au second, les bassins de Sarrebruck et tous ceux qui dépen- dent du plateau central en France. Le mouvement qui s’est produit a été un mouvement violent, car il a été accompagné d’éruptions porphyriques et de la formation de puissants conglomérats. Sa direc- tion E. 25° N., est connue depuis la Saxe jusqu'aux Ardennes. Gruner avait lui-même signalé depuis longtemps comme de la même époque, la faille de Régny, et les failles limites de direction du bassin de Saint-Étienne, dont la première ouverture a donné naissance à la vallée houillère. BASSIN HOUILLER DE LA LoiRe. — En 1877, Gruner faillit succom- ber à une maladie des plus graves. Il se rétablit pourtant et put reprendre la publication de son étude sur le bassin de la Loire, dont illivra le manuscrit à l'impression, en décembre 1881. Cette étude devait former le tome II de la description géologique de la Loire, dont le premier volume avait paru en 1857, mais l’administration nayant pu disposer à cette époque des fonds nécessaires à cette publication, il fallut attendre jusqu’en 1879. Ce délai n’est pas à regretter, car il a permis à l’auteur, qui faisait de fréquents voyages dans la Loire et se tenait exactement informé de tous les faits constatés dans les travaux souterrains, de mettre à profit les observations nouvelles et de laisser ainsi à la science, un monument achevé. A défaut d’un résumé, qu'il serait OR de faire rentrer dans le cadre de cette notice, nous voudrions appeler du moins l'atten- tion sur quelques faits et sur quelques principes que Gruner a pu établir et qui sont d’une grande importance pour le géologue, comme pour le mineur. C'est à Beaunier, ingénieur en chef des mines de Saint-Étienne, qu'est due la première publication, en 1813, sur l’ensemble du bassin. À cette époque, il n’était guère possible, à cause du faible développement des travaux souterrains, de fixer les rapports des diverses parties des dépôts houillers. Chaque district était considéré comme une unité indépendante ; on ne soupçonnait encore aucun rapport entre les couches de Rive-de-Gier et celles de Saint-Étienne, lorsque Gruner commenca, en 1835, ses premières études sur le bas- sin de la Loire. En 1847, il résumait les résultats de ses observations, par la publi- cation né carte géologique avec coupes et texte explicatif à l'appui, où, pour la première fois, les rapports stratigraphiques des diffé- rentes parties du bassin étaient établis et exprimés par une succes- Sion de neuf divisions, dont quatre avec couches de houille, et cinq stériles, : NE] ——— 398 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril Le travail définitif, publié en 1882, comprend un volume de texte à en deux parties et un atlas de 28 planches, dont deux doubles. La première partie du texte est consacrée aux généralités qui intéres- sent le géologue et aux faits qui peuvent révéler le mécanisme de la formation du bassin ; la deuxième, consacrée à la description de tous les districts, est spécialement destinée à ceux qui désirent étudier en. détail les couches de houille, en vue de leur exploitation. Gruner rappelle d’abord les divisions du système carbonifère com- pris entre le dévonien et le permien, savoir, en allant de hauten bas : Couches servant de transition entre le Permien et le Terrain houiller. Saint-Étienne, dépôts disséminés en a Terrain houiller caractérisé par = ,; | des bancs de poudingues, grès gros-| bordure sur le plateau central; Ott- ï siers, couches de houille, puis- | weiler et Saint-Wendel dans le bassin £ 2) santes, irrégulières, peu nom-}) de Saarbrück;, Ilefeld au Hartz, Ilme- à 7 breuses, disposées souvent en forme nau, en Saxe, d'après M. Grand’Eury. T d’amas. a Æ | d’un grès poudingue plus ou moins | Vendée, la presque totalité des dépôts E A grossier à la base (millstone grit), | houillers belges, allemands, anglais, £ 2 jet vers le haut d’une alternance } américains, Donetz, etc. = | de grès, de schistes et de nom- Es breuses couches de houille. Grauwacke moderne des Alle- mands, composée de grès quartzo- feldspathiques. Plateau de Neulize, entre Roanne et les plaines du Forez. — Houilles mai- gres de la basse Loire, de la Mayenne et de la Sarthe, d'après M. Grand- Eury. À Amions et Bully, rive gauche, à Saint-Symphorien, Combres, etc., rive droite de la Loire; Thann, dans les Vosges. Culm de Westphalie et du Nas- sau; formation argilo-charbon- neuse, parfois imprégnée de pyrites de fer avec couches irrégulières d’anthracite. Calcaire carbonifère comprenant Nord-ouest et centre de la France, non seulement des calcaires plus | à Régny, Saint-Germain-le-Val, Né ou moins bitumineux, mais le plus À ronde (Loire), à Belmez (Andalousie): souvent aussi des schistes argilo- charbonneux, et du grès de nuance foucée contenant des couches de houille irrégulières. Terrain houiller moyen, Nord et Pas-de-Calais, Vouvant,. Terrain houiller inférieur. L’'immense bassin du Donetz, dans la Russie méridionale, présente d'après les recherches les plus récentes en superposition régulière les divisions ci-dessus, sauf peut-être l'équivalent des dépôts de Saint-Étienne qu'on n’a pu distinguer jusqu'ici, soit qu'il fasse dé- faut, soit qu'il se confonde avec le terrain houiller moyen. En. 1884 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 399 revanche, l'étage permo-carbonifère, dont un témoin existe aux en- virons de Saint-Étienne, se montre nettement développé dans la partie nord du bassin du Donetz. Le terrain houiller de la Loire occupe au sein des terrains anciens, une dépression triangulaire qui s'étend des bords de la Loire aux rives du Rhône; il dépasse même ce dernier fleuve, au pont de Gi- “vors pour se perdre dans la direction du nord-est sous la plaine ter- iiaire et quaternaire du Dauphiné, où des sondages récents exécutés sur les indications de MM. Gruner et Grand'Eury l'ont recoupé “Vers 200 mètres de profondeur. | Gruner divise le terrrain houiller de Saint-Étienne en 7 étages dont 3 stériles et 4 plus ou moins riches en houille, savoir de haut en bas : 7 Étage stérile servant de couronnement au terrain stéphanois, (500 mètres), argileux ou quartzo-micacé vert, rouge (permo- * carbonifère). 6. Etage houiller supérieur de Saint-Étienne (200 à 250 mètres, 10 à 12 couches de houille) dit du Bois d’Aveize. 5. tage houiller moyen de Saint-Étienne (350 mètres, 8 à 9 cou- ches de houille) dit de Saint-Étienne. 4. Étage houiller inférieur de Saint-Étienne (850 à 900 mètres, 10 à 12 couches de houille) dit de Saint-Chamond. 3. Étage stérile de Saint-Chamond entre les faisceaux de Saint- Chamond — Rive-de-Gier, et ceux de Saint-Étienne (poudin- gues quartzeux et micacés, 200 à 800 mètres). 2, Étage ou faisceau houiller de Rive-de-Gier (100 à 120 mètres, 4 couches de houille). 1. Brèche de la base. Les limites de ces divisions tracées sur une carte, forment une IMsérie de courbures grossièrement concentriques, à part quelques ressauts brusques occasionnés par les grandes failles transversales. Gruner à constaté, dans la brèche de la base, des blocs de gneiss, mde-micaschiste, de granite porphyroïde et de porphyre quartzifère de nuance claire. Il explique la formation de cette brèche par l’ef- Miondrement et les éboulis du sous-sol ancien dus à deux grandes Miailles, à pentes inverses que l’on à constatées à une certaine dis- tance l'une de l’autre, à droite et à gauche du grand axe du bassin. Crest sur cet immense éboulis, nivelé et cimenté par les apports tor- rentiels que s’est constitué le bas-fond ou marécage, et que s’est dé- veloppée, pendant une longue période de calme, la première végéta- ton houillère de la contrée. 14 CFA Ant {1 N Ÿ 400 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. A7 avril Le faisceau houiller de l’étage 4 est séparé du faisceau houiller de l'étage 3 par une épaisseur stérile de 150 à 200 mètres et celui de l'étage 3 est séparé de l'étage 2 par une épaisseur stérile de 100 à 150 mètres. Gruner évalue à 3,000 mètres environ l'épaisseur totale du ter- rain houiller et à 30 le nombre de couches de houille de plus d’un mètre d'épaisseur. L’épaisseur utile totale des couches de houille varie de 50 à 80 mè- tres, mais il importe de ne pas oublier que, même au centre du bassin, au sud de la ville de Saint-Étienne, il n’est guère probable que ces 30 couches comprenant 50 à 80 mètres de houille, soient réellement toutes superposées les unes aux autres, suivant une même verticale. M. Grand’Eury a constaté que chacun de ces divers étages est carac- térisé par une faune spéciale qui se modifie graduellement par l’ap- parition de nouveaux types et l'extinction des anciens. Il a également constaté : 1° Que le 7° étage, stérile dans la Loire, correspond par sa faune en partie permienne aux schistes bitumineux d’Autun, aux schistes et houilles de Fréjus (Var), et qu'il forme le passage au terrain per- mien proprement dit, auquel appartiennent les houilles de Bert (Allier). 2° Que le stérile de Saint-Chamond correspond par sa faune au faisceau houiller de Bességes (Gard). Le terrain houiller de Saint-Etienne repose directement sur Îles micaschistes du Pilat au sud, sur les gneiss de la Riverie au nord, et sur le granite éruptif du Forez à l’ouest; il s'étend depuis le Rhône à Givors jusqu'à la Loire au-delà de Firminy, coordonné dans sa direc-= tion, à la vallée du Janon et du Gier, tributaires du Rhône, et à celle de l'Ondène, tributaire de la Loire. Mais à l’ouest, dans la région où le bassin s’élargit, règne la direc-… tion N. 20° O., sensiblement normale à la précédente et coordonnée à la direction de 4 vallées correspondant aux plus importantes failles transversales du terrain houiller : la vallée inférieure de l’izérable, celle du Furens, celle qui descend du Cluzel à Villars, et celle de Roche-la-Molière. La Brèche qui constitue la base du terrain houiller est formée d’un amas confus de blocs non émoussés, parfois très volumineux, de granite, de gneiss, de micaschiste, avec quelques rares galets de porphyre quartzifère ou de roches des terrains de transition amenées de loin par les eaux. C’est une brèche d’éboulement produite par les énormes failles longitudinales du bassin. . » Vote de MU’ 0e Ramcourt. | FBull. Soc. Géol. de France. 30, $ Se IP MER IS (Séance Du 3 Mbors 1384.) es GARE RENE ed È A a , 11 ’ ; Maub ert del.etlith. Imp B écquet fr. à Paris. CU RICE dw 3 Mars 1884.) / Serie (Séome e S BulkSoc.Géol.de France. SR FX Pants, p-Becquetf. Inx (2 MP PIE uce du 3 9 Serie e TZ D) IMÉttrance. . Geo e Pull. So 0 / Sex sine DL PAU DE CETTE TARA ere De APIs. Ip B ecquet f P +h. 1 Arnoul 1 Vbote de NV! Jay. M 1 Soc Géol.de France. | 3° Série, t.XIL, PLXV 110 (Seomce div 3 Mars 1884.) 1 Î 4 À Ÿ | | | | | | À ET SE ’ 3 ÿ Br N# b à 4 ] " | j \ 7 4 k D % He) NS / Inp B ecquet fe Paris. Mbote de IV FE Bull. Soc. Géol,. af ae France à Série, t XIL P] XVI. Ylars 1884) e G- a S S e [1 [e>] a È Go QC Helio$ & Imp.Lemercier fr C® Paris, D F ÎE ; | : |! / 7 l Pecten Restitutensis Fontannes /Cr nat 143 2 LL 60 mm.) late SNS oc NN ON ON) ; Vote de NT! Caudry. 07 Semie, tv 0 ACTE + (Sécmee Ou 7 Cou 1884.) nn, = orne, H Formant Lith. Imp Bec quet fr. Paris. SRANENSNEDU BASS INODE PARIS. PM Cote d Halitherim Schinzi. F.2. Côte d Halitherium Chouquet. Aux 2 de gran deur. 5 | 1884. L’allure générale du terrain est caractérisée par la direction lon- situdinale des couches N, 50 à 600 E., à S, 50 à 600 O., qui est la di- rection normale et leur disposition en fond de bateau, et par la di- rection transversale N. 20° O, à S. 20° E. ou anormale, coordonnée aux failles transversales. La quille du fond de bateau est très rapprochée de la lisière sud, le long de laquelle le contact du terrain houiller a lieu suivant une grande faille limite ; les couches se rapprochent de la verticale, tan- dis que, sur la lisière nord, les couches sont inclinées seulement de 10 à 25°. La direction longitudinale et la direction transversale se raccordant par des courbes régulières, Gruner, après avoir bien cons- taté ce fait par de nombreuses observations, en conclut nécessaire- ment que cette double direction est le résultat d’un mouvement ré- sultant de la simultanéité des failles longitudinales et transversales. Les dépôts houillers présentent certains accidents évidemment contemporains de leur formation. … Ge qui frappe à première vue dans ces terrains, c’est la variabilité des assises. Les poudingues passent latéralement aux grès et aux schistes ; l'épaisseur de certains bancs augmente parfois si rapide- ment qu'ils prennent la forme de coins ou d'amandes aplaties vers les bords, et ces inégalités sont augmentées encore par les érosions contemporaines. Les couches de houille se transforment de même graduellement dans le sens de leur direction ou suivant leur pente; le charbon gras devient maigre, il perd ou acquiert de la dureté, de la pureté; l'épaisseur des veines varie de quelques centimètres jus- qu'à 10 ou 15 mètres ; elles se divisent ou se réunissent. - Les couches de charbon passent dans certains cas au schiste par accroissement progressif des nerfs schisteux qu’elles renferment. Les poudingues ou les grès immédiatement superposés aux cou- ches de houille sont connexes d’érosions plus ou moins profondes subies par ces couches. - Ces modifications, contemporaines des dépôts, impriment aux ter- rains houillers de la Loire, comme à ceux du plateau central, un ca- tactère essentiellement différent de celui des terrains houillers du nord où les dépôts ont dû se faire dans de vastes lagunes marines à l'abri de l’agitation des courants dont l'influence intermittente a laissé des traces si manifestes dans les premiers. Aussi, tandis que la coupe des puits du Nord est à peu près constante dans la même localité, elle présente dans la Loire des variations très prononcées. - Gruner a spécialement étudié ces variations et en a déduit deux lois importantes; celle de l’accroissement de grosseur du grain avec l'épaisseur de la roche, et celle de la disposition cunéiforme des XIT, 26 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 401 402 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril bancs quand la grosseur du grain change brusquement. Il a reconnu là des faits analogues à ceux qui se passent à l'embouchure des tor- rents dans les lacs Alpins, et en a conclu que les bancs cunéiformes dénotent une formation essentiellement littorale. D’autres accidents sont au contraire postérieurs à la formation des dépôts. Gruner cite quelques exemples de failles inverses ou de refoule- ment; il constate que jusqu'ici elles ont été trouvées relativement peu nombreuses et peu importantes dans le bassin de la Loire. Il a étudié avec un soin particulier les failles directes ou de glis- sement, et recueilli sur ce genre d'accidents des documents aussi importants pour le géologue que pour le mineur. _ Il désigne d’abord sous le nom de tranchants les fractures simples, rapprochées, parallèles, ne produisant pas de rejets appréciables, qui sont les avant-coureurs des failles de même direction et de même inclinaison. Il appelle sauts, rejets et glissements, les cassures ou fractures simples, sans épaisseur, donnant lieu à un glissement qui main- tient sensiblement le parallélisme du banc des deux côtés du plan de fracture. | Aux dislocations majeures correspondent des fentes d’une épais- seur très variable et remplies par les débris broyés des roches en- caissantes, les unes planes ou régulières, les autres ondulées ou bosselées. Les failles planes et régulières sont les plus fréquentes dans le bassin de la Loire; leur épaisseur remplie de houille et de schistes broyés ne dépasse pas deux décimètres et le rejet atteint rarement 60 mètres. | Les failles ondulées et bosselées sont le résultat de mouvements. bien plus considérables et leur épaisseur est souvent de plusieurs mètres. Le remplissage renferme des blocs émoussés par le frottement; les ondulations et bossellements proviennent de l’inégale résistance des terrains soumis à l'effort de rupture. Elles sont l'effet de refoule- ments, de compressions ou de torsions qui ont donné aux bancs des deux côtés de la faille des allures très différentes. Ces failles sont en réalité des filons sans ciment incrustant; les rejets qui en résultent atteignent parfois une amplitude verticale de plusieurs centaines de mètres, et nous avons nous-même constaté dans le bassin d’Alais un déplacement de 1,000 mètres dans le sens horizontal. Toutes les grandes failles du bassin de la Loire appartiennent à … 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 403 cette catégorie, et notamment la grande faille de la vallée du Fu- rens, entre les mines du Treuil et du quartier Gaillard. Il est rare que des failles de cette nature et de cette importance soient isolées ; cela arrive pourtant quelquefois, et Gruner en cite des exemples. Le plus souvent, elles sont accompagnées par une escorte de failles parallèles de moindre importance qui découpent dans le terrain encaissant des gradins contigus ou placés en échelons; par- fois, elles sont bifurquées ou ramifiées, mais ces ramifications s’éva- nouissent rapidement; certaines failles de la Loire présentent une série de lignes brisées et par suite une allure polygonale. La grande faille des puits Mars et Saint-Claude, à Méons, offre cette particu- larité. Néanmoins, en s’attachant aux directions prédominantes et fai- sant abstraction des accidents parasites, Gruner a reconnu que les failles du bassin de la Loire se coordonnent dans leur ensemble à deux systèmes de faisceaux rectilignes et orientés, l’un suivant l’axe du bassin, l’autre perpendiculairement à cette direction. « La direction des failles, dit-il, obéit aux mêmes lois que l’allure » des couches. L’une et l’autre résultent des mouvements du sol qui » ont façonné le bassin. Quand on compare l'allure des failles avec » Celle du terrain, on voit que les mêmes accidents coupent les .». assises, tantôt suivant le sens de leur pente, tantôt parallèlement à » leur direction. » Les failles transversales sont plus nombreuses que les failles longi- tudinales dans le bassin de la Loire. | Gruner a soin d'indiquer que l’inflexion des couches contre la faille ne donne pas le sens du rejet; l’inflexion peut-être dans le même sens ou en sens contraire du rejet. Il rappelle ensuite que l’amplitude du rejet varie sur le parcours de la faille, que le rejet devient nul parfois à une certaine distance et quelquefois dans les deux directions opposées, c’est-à-dire qu’il a deux points zéro; que si la faille se poursuit au-delà de son point zéro, si elle devient, comme disent les mineurs, une faille à ciseaux, le rejet change de sens, en sorte que la règle de l’angle obtus, vraie d’un côté du point zéro, n’est plus vraie de l’autre côté. La faille du puits Egarando à Rive-de-Gier présente cette intéressante particularité. L'étude attentive des failles du bassin de la Loire a conduit Gruner aux conclusions suivantes, dont la portée peut être étendue à tous les bassins houillers circonscrits comme celui de la Loire. L’affaissement tantôt lent, tantôt saccadé du fond du bassin, qui a permis la formation successive des bancs de houille, de schistes et 404 PARRAN, == TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril de grès fut relativement faible sur la lisière nord du bassin, tandis que, sur la lisière sud, il fut précipité par la faille longitudinale, faille limite dont l'amplitude diminue aux deux extrémités, mais s’accroît considérablement vers le centre, auprès de Saint-Étienne, où la puissance du terrain houiller atteint son maximum. « En s’affaissant ainsi entre deux massifs anciens, comme entre » les mâchoires d’un puissant étau qui inclineni l’une vers l’autre, le » terrain houiller a dû se loger dans un espace de plus en plus étroit; » de là les effets de refoulement latéral, la forme en fond de bateau, » les failles inverses, les plis et les inflexions de couches, etc. » Cet affaissement n’a pu s’opérer tout d’une pièce, sans fractures transversales, puisque son amplitude est plus grande au centre que vers les deux bouts, mais comme l'allure longitudinale se relie dans les couches à l’allure transversale par une courbure régulière, Gruner en a déduit avec juste raison que les deux allures, comme les deux ordres de failles, sont dues à une seule et même action dynamique, s’exerçant d'une manière plus ou moins intermittente pendant et même après la durée des dépôts carbonifères. Les mouvements bien ultérieurs du sol, qui ont amené la surélé- vation du chaînon du Pilat et celle du plateau de Saint-Étienne, n’ont porté aucune atteinte essentielle à la structure du terrain houiller. Gruner termine son important chapitre sur les failles, en mention- nant deux autres sortes d'accidents qui se rattachent à celles-ci. En dehors des amincissements qui affectent parfois les couches de houille et qui sont dus à une érosion postérieure, on rencontre assez fréquemment des étranglements ou barrages et des brouillages. Les premiers sont caractérisés par des dislocations partielles du toit et du mur, accompagnées d’un étirement ou laminage de la couche dont le charbon se trouve brisé et ne fournit que du menu à l’abattage. Les choses se passent comme si la couche était coupée par une faille inverse d’inclinaison presque égale, produisant un rejet presque nul. Les brouillages sont des parties de terrains bouleversées, plus ou moins étendues, qui se trouvent au contact des grandes failles ou dans leur remplissage, mais surtout vers les régions de rencontre ou de croisement des failles. La trace d’un grand accident se reconnait généralement à la surface par la traînée de terrain brisé qui en suit la direction et occupe toujours une certaine largeur. Dans deux mémoires insérés aux Annales des Mines en 1852, (5° série, t. II) et 1873 (7° série, t. IV), Gruner avait établi une clas- sification rationnelle des houilles, admise depuis en France et à l'étranger. | { | | | | | 1884. PARRAN. == TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 405 Il a montré que les combustibles minéraux sont caractérisés par le rapport de la quantité d'oxygène et d'azote à la quantité d'hydrogène qu'ils renferment, et par la quantité relative de charbon fixe résul- tant de la distillation en vase clos, Les extrêmes sont représentés par le ligneux pur pour lequel le rapport est égal à 8, avec un rendement de 0,928 à 0,30 de charbon fixe, et par les anthracites pour lesquels le même rapport est de 4 à .0,75 avec un rendement de 0,90 à 0,92 en charbon fixe. Pour les houilles, le rapport varie de 4 à 4 et le rendement de 0,50 à 0,90, suivant qu'elles se rapprochent des ligaites ou des anthracites. Les houilles ont été divisées par Gruner en cinq types, établis d'après la nature et la proportion du charbon fixe et d’après leur pouvoir calorifique. 1° Houilles sèches à longue flamme ou charbons secs (4-3) ; . 20 Houilles grasses à longue flamme ou charbons à gaz (3-2); 3° Houilles grasses ordinaires ou charbons de forge (2-1) ; 4 Houilles grasses à courte flamme ou charbons à coke (1); ” 5° Houilles maigres ou charbons anthraciteux (1). Le rapport entre la quantité d'oxygène et azote et la quantité d'hydrogène, est indiqué par les nombres placés à la suite de chaque type. Le type 4 n’est pas collant parce qu’il renferme une forte propor- tion d'oxygène, et le type 5 ne l’est pas non plus, parce qu’il renferme “trop peu d'hydrogène. Pour distinguer ces deux types, souvent con- fondus auparavant, à cause de leur propriété négative de ne pas s'agglomérer au feu, et malgré les différences profondes qui les sépa- rent, Gruner a appelé les premiers secs et les derniers maigres. Les pouvoirs calorifiques représentés en calories, c’est-à-dire par le nombre de kilogrammes d’eau échaufiés d’un degré centigrade pour un kilogramme de houille brûlée, sont indiqués respectivement par les nombres: (8,000 à 8,500), (8,500 à 8,800), (8,800 à 9,300), (9,300 à 9,600), (9,200 à 9,500), pour les types 1 à 5 pris à l’état de pureté, c’est-à-dire abstraction faite des cendres. Quant à la composition élémentaire des houilles, elle oscille entre les limites extrêmes suivantes : HAMDONO ee ee 20 POSE A 93:0/OL HAMEOSENCS 20 et, VOL SG A; Deyéne EL 4ZOLe . 72. 7149 473 Gruner à appliqué ces principes à l’étude des houilles de la Loire. Il a reconnu que la composition et la nature de la houille varient 406 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril avec la situation spéciale du district, la profondeur relative des cou- ches et, dans une même couche, avec la distance plus ou moins grande en aval des affleurements, Le bassin de la Loire ne renferme aucun charbon sec et les char- bons maigres concentrés dans le voisinage de Saint-Chamond et de Sorbiers, ne forment qu’une minime proportion de la production totale du bassin. Gruner a constaté dans ce bassin, que la proportion de matières volatiles diminuait, et que la houille s’amaigrissait en profondeur sur la même verticale. Cette loi a été aussi vérifiée dans certaines régions du Nord, mais elle n’est pas générale. La flore fossile du bassin de la Loire a été étudiée avec un remar- quable succès, par M. Grand’Eury, dont le travail a été publié en 1371. Gruner, en rappelant les résultats et le mérite des recherches de cet ingénieur, dont il était le maître et l’ami, a émis sur la formation même de la houille dans le bassin de la Loire, une opinion qui diffère à un certain point de vue de celle de M. Grand’Eury. Tous deux s'accordent à considérer la houille comme formée par l'accumulation de débris végétaux, mais M. Grand’ Eury pense que ces débris ont été entraînés par le ruissellement des eaux et déposés dans les lagunes de fond, alternativement avec des vases et des sables. Gruner pense que la couche de houille a été formée sur place, sans transport, et que les schistes du toit où les grès provien- nent de l’envasement ou de l’ensablement des marécages peu pro- fonds, dans lesquels les débris végétaux, s’accumulaient pendant les périodes de calme, avec cette exubérance qui est le caractère de la végétation houillère. Il se fonde sur la présence de troncs de sigilla= rinées enracinés et restés debout dans le grès du toit de la cinquième couche, à la mine du Treuil, au-dessus de la couche même de houille, et sur l’existence assez fréquente, immédiatement au-des- sous des couches de houille, d’un banc argileux désigné par les An- glais sous le nom de Under-Clay, sorte de terre végétale dans laquelle il a constaté de nombreuses stigmariées dans leur position naturelle. Si le mode de formation indiqué par M. Grand’Eury, s'accorde mieux avec les détails si délicats et la régularité si parfaite de la sédimentation houillère dans certains bassins, il est probable cepen- dant, que le mode de formation proposé par Gruner, a dû se réaliser aussi, notamment dans les bas-fonds boisés et marécageux. Les récentes observations de MM. Fayol et Renault sur les lentilles brillantes à structure conservée, empâtées dans des couches de 4 _ 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 407 houille, viennent à l’appui de l'hypothèse d’une formation sur place pour les houilles qui présentent cette particularité. Gruner a signalé dans le bassin de Rive-de-Gier, la présence de la roche verte, analogue aux trapps ou basanites houillers du plateau central. Cette roche forme des dykes, des culots isolés ou même des nappes offrant la structure colonnaire dans l'étage le plus inférieur du bassin de la Loire, entre Rive-de-Gier et Givors, notamment à l'est de Fontanas, auprès des maisons Journaud. Gruner n’a pu constater la présence de l’Eurite dans le terrain houiller de Saint-Étienne, mais il a fait connaître des dépôts siliceux d'un grand intérêt, qui se montrent à un niveau constant, vers le tiers de la hauteur de l’étage stérile de Saint-Chamond et dont la butte de Saint-Priest est le type le plus saillant. Ils consistent en bancs de calcédoine ou en galets de cette substance mêlés aux autres éléments des grès et poudingues. C'est dans ces galets siliceux que M. Grand'Eury a découvert de xéritables graines et des fleurs, parfaitement conservées dans leur prison siliceuse. Gruner attribue ces dépôts à des sources thermales siliceuses dont lapparition a accompagné celle de la rothe éruptive verte, dont il a été question plus haut. Après avoir décrit chaque district avec tous les détails nécessaires à ceux qu'intéresse l'exploitation des houillères de la Loire, l’auteur résume à grands traits les phénomènes dynamiques, auxquels a été liée la formation du bassin houiller de Saint-Étienne. « Si je ne m’abuse, dit-il, les étages supérieurs du bassin de la » Loire étaient, dès l’origine, d'autant moins étendus que leur âge » est plus récent, et cette réduction graduelle des marécages houil- » lers est la conséquence de l’affaissement fort inégal du sous-sol » houiller, inégalité qui eut pour résultat l’ouverture successive de » cassures nombreuses, le long desquelles les assises et les couches » houillères s’affaissèrent selon les lieux et les temps, tantôt lente- » ment, tantôt par sauts brusques, pour faire place à de nouveaux » dépôts, qui s’abîimaient ensuite à leur tour également. » L'origine des failles doit donc remonter à des époques diverses, ». les plus anciennes appartiennent au pourtour, les plus récentes au » centre du bassin. Mais, dans la plupart des cas, lé mouvement se » continua, le long de ces cassures, tant que dura la formation de » l'un au moins, et le plus souvent, de plusieurs sites successifs » du bassin houiller. » 408 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril. Tel est l'ensemble des travaux géologiques de Louis Gruner. Si l’on y joint les travaux d'une autre nature que lui imposaient ses fonctions administratives, et les recherches qu’il a poursuivies pendant plus de quarante ans, en vue de son enseignement métallur- gique, on aura la mesure des résultats obtenus par un labeur con- tinu, mis au service d’une intelligence d'élite. Gruner avait entrepris la publication d’un traité général de métal- lurgie dont les deux premiers volumes parurent en 1875 et 1878. Il ne put mener à fin cette importante publication. Une fluxion de poitrine, contractée à l’usine de Saint-Montant près Beaucaire, l’enlevait le 26 mars 1883 à sa famille, à la science et à ses nombreux élèves qui l’aimaient et le vénéraient comme un père. Il était âgé de 74 ans. Depuis 1877, sa santé ne lui permettait plus de suivre régulière- ment les ce de notre Société. Gruner était commandeur de la Légion d'honneur. Membre du Comité consultatif des Arts et Manufactures et du Conseil de perfectionnement du Conservatoire des arts et métiers. Président honoraire de la Société de l'Industrie minérale. Membre de la Commission supérieure des Expositions internatio- nales. La notoriété de Gruner dans le monde scientifique et industriel était universelle ; elle lui valut les titres de: Membre honoraire de l’Iron and Steel Institute de Londres (sur un nombre total de huit membres honoraires). Membre honoraire de l’Américan Institute of Minings Engineers (sur un nombre total de quatre membres honoraires). Gruner n’était pas insensible aux distinctions honorifiques dont il était l’objet, mais il était plus jaloux de les mériter que de les obte- nir. Sa devise constante fut : Sein, nicht schein ; être, non paraitre. Sa vie austère, vouée exclusivement au travail et au bien, a été un honneur pour le corps des Mines et un exemple pour tous. OUVRAGES, MÉMOIRES ET NOTICES GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. ANNALES DES MINES 1841. Tome XIX. Mémoire sur la nature du terrain de transition et des porphyres du département de la Loire. 1841. Tome XX. Résultats principaux des travaux faits pendant l’année 1840 dans le laboratoire de l’École des mines de Saint-Étienne. Calcaires, laitiers, minerais divers, houilles et lignites. 1841. 4° Série, Tome I. Résultats principaux des expériences faites dans le labo- ratoire de l'École des mines de Saint-Étienne pendant 1841. PE : 1984, PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 409 Entre autres : Analyse des houilles du bassin; leur classification d’après la richesse en gaz et en carbone et leur qualité collante. — Analyse des eaux de la Loire. Minerais de fer de Saône-et-Loire, etc. 1843. Tome VI. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire de l’École des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1843. Entre autres : Houilles et minerais de fer. 1844. Tome VII. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire de l'Ecole des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1844. Entre autres : Houilles du bassin de Saint-Etienne, minerais divers. 1845. Tome X. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire de l'Ecole des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1845. Houilles de Saint-Etienne. Anthracites de Roanne. —Calcaires de transi- tion de la Loire. 1845. Tome VII. Mémoire sur le gisement et la nature de quelques minerais de fer des environs de Privas et de La Voulte. 1846. Tome XIV. Essais et analyses faits au laboratoire de l'Ecole des mineurs en 1846. Minerais de fer et houilles du Gard et du Var. — Divers aciers des fabri- ques de la Loire. 1847. Cartes et coupes du bassin houiller de la Loire avec texte explicatif. 41350, Tome XVIII. Mémoire sur le gisement et le mode de formation des mine- rais de manganèse des Pyrénées, suivi de quelques considérations sur le rôle des sources minérales dans la formation de certains minerais. » Rôle de l'acide carbonique dans la formation de ces minerais et des gîtes métailifères en général. Formation par sources minérales des dépôts carbonatés. Origine aqueuse des jaspes. Mode de formation de la baryte sulfatée, des sulfures et carbonates de plomb et de zinc. BULLETIN DE L'INDUSTRIE MINÉRALE. 1855, 1r° Série, Tome I. Notice sur les mines d'argent du Chili. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES ET ARTS DE LYON 1856. Mémoire sur la classification des filons du Plateau central. 1857. Mémoire sur les filons plombeux du département de la Loire. BULLETIN DE L'INDUSTRIE MINÉRALE. 1857. Tome II. Note concernant l’âge des gîtes plombeux de la Toscane. 1866, Tome XI. Notice sur la classification des couches du bassin houiller de la Loire. 1857. Description géologique du département de la Loire, avec atlas. REVUE CHRÉTIENNE. 1863. Etude : Dieu et la création révélés par la géologie. 1868. Etude des bassins houillers de la Creuse, avec atlas. 1882. Description détaillée du bassin houiller de la Loire, volume de 800 pages, grand atlas de 30 planches. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 2 Série. Tome VI. Notice sur un amas de fer oxydulé et de bisilicate ferreux dans les schistes grenatifères des Maures (Var); (Grunérite d’après Ram- melsberg et Dana). 410 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril Tome XV. Sur les filons du plateau central de la France. Tome XVI. Note concernant la carte et la description géologique de la Loire. Tome XXIII. Sur une roche éruptive trappéenne de la période houillère. Tome XXV. Flore du bassin houiller d’Ahun. Tome XXVI. Sur un vieux bois d'étai de la mine de Littry (Calvados), trans- formé en une substance voisine des lignites ou des houilles sèches à longue flamme. Tome XXVIII. Note sur les nodules phosphatés de la perte du Rhône. Note sur les traces d'anciens glaciers au Mont-Dore. Observations sur une communication de M. Levallois, relative au minerai de fer en grains ou minerai pisiforme. 3e Série. Tome I. Observation sur la communication de M. Munier, relative aux gneiss de la vallée de l’Eyrieux. Réunion extraordinaire à Roanne (Loire). Président M. Gruner. Sur les terrains carbonifère et anthraxifère du Roannais. Sur la classification des terrains de transition du Roannais. Compte rendu de la course de Régny (Loire). Compte rendu de la course à Cordelle et au plateau de Neulize (Loire). Compte rendu de la course à Charlieu (Loire). Compte rendu de la course dans les montagnes de la Madelaine (Loire), Tome II. Observations sur une note de M. Michel Lévy, sur une classe de roches éruptives intermédiaires entre les granites phorphyroïdes et les porphyres granitoides. Tome IV. Observations sur la note de M. Mallard, des oscillations séculaires des glaciers et des variations qu'elles accusent dans les éléments météorolo- giques du globe. Tome V. Sur la division des bassins houillers en étages basée sur les plantes fos- siles. M. Fontannes félicite M. Parran pour le talent avec lequel il a résumé les travaux de Gruner. L’hommage rendu chaque année à quelqu’une des illustrations que la mort nous a enlevées, est une des plus nobles et des plus chères traditions de la Société géologique. Le soin de le continuer ne pouvait s'exercer au profit d'une mémoire plus sympathique et plus vénérée que celle de Gruner; il ne pouvait être confié à un savant plus compétent et plus imbu de la religion du souvenir reconnaissant que M. Parran. Lemoine met sous les yeux de la Société plusieurs pièces d'un nouveau reptile de la faune cernaysienne, appartenant au genre Simædosaurus, qui doit, d’après lui, former une famille distincte dans ce groupe d'animaux, 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. AU M. OEhlert fait la communication suivante : Études sur quelques Brachiopodes dévoniens, par M. D. Œhlert. PI. XVIII à XXII. Dans le Prodrome de Paléontologie de d’Orbigny, il existe un cer- tain nombre d'espèces caractérisées seulement par quelques lignes, et qui semblent avoir été souvent oubliées par les paléontologistes. Les types du Prodrome se trouvant au Muséum dans la collection d'Orbigny, déposée au laboratoire de Paléontologie, nous avons pu les étudier, grâce à l’obligeance de M. le professeur Gaudry et de M. le D: Fischer, choisissant tout d’abord, de préférence, les espèces dévo- miennes, et en particulier les Brachiopodes qui ont pour nous un plus srand intérêt. Parmi ces espèces, les unes n’ont été mentionnées “nulle part, et les autres ont été méconnues : faire connaître les pre- mières et établir nettement l'identité des secondes, tel était tout d'abord le but de cette note qui s’est ensuite trouvée augmentée de l'étude de quelques formes voisines de celles du Prodrome. Le groupe des Rhynchonelles nous à tout spécialement fourni des documents. Le genre Rhynchonella appartient à l’un de ces types si intéressants qui se sont perpétués depuis les faunes siluriennes jusqu’à nos jours, et les nombreux échantillons appartenant à diverses espèces qu'il nous a été donné d'examiner, se sont montrés semblables, au point de vue de la disposition interne (plateau cardinal, appareil apophy- saire, muscles, impressions vasculaires), aux formes les plus ré- centes de ce genre. Tout au plus pourrait-on dire, qu’en général chez les Rhynchonelles anciennes, le septum médian de la valve ventrale est un peu plus accusé, et que, dans quelques espèces, on observe une tendance à se rapprocher des formes les plus atténuées des Pentameridæ. Quant aux caractères externes, nous voyons des Rhynchonelles paléozoïques qui offrent de telles analogies avec des espèces secon- daires et crétacées qu’elles pourraient presque leur être identifiées en prenant l’espèce dans le sens large du mot, et que les différences qu'elles présentent sont parfois moins importantes que les variations qu'on observe parmi les individus d’une même espèce DEAN n ant d'un même terrain. Donc, tandis que certaines formes semblent constantes et se con- tinuent, sans changement important pendant toute la série des pé- 47 avril riodes géologiques, d’autres au contraire donnent naissance dans une même couche à des variétés qui permettent de relier entre elles, des espèces distinctes d’une même époque. C'est ainsi que la A. cypris de d'Orbigny devient beaucoup plus globuleuse dans certaines couches, offrant des caractères de pas- sage à la 2h. subpareti de la Sarthe, qui n’est elle-même qu’une mo- dification locale de la Àh. Pareti d'Espagne, mais dont les carac- tères sont suffisamment fixés pour qu'il soit nécessaire de lui donner un nom distinct. Parmi les Rhynchonellidæ paléozoïques, on remarque certaines formes qui par leur seul aspect externe se distinguent assez nette- ment des Rhynchonelles proprement dites, pour avoir déterminé quelques auteurs à en faire un groupe séparé ( Wilsoniennes de Quens- tedt), et qui, par diverses particularités de leurs caractères internes, méritent de constituer un genre à part. Ce genre prévu par King et par d’Orbigny a reçu dernièrement le nom d’Uncinulus (Bayle) ; nous espérons que les renseignements nouveaux que nous apportons à ce sujet, feront adopter cette nouvelle section d’une façon définitive: 419 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. Rhynchonella cypris, d'Orb. PP XIX He. ATaterc. (Rhynchonella cypris, d'Orbigny, Prodrome, 1847, page 92, N° 855.) Coquille de petite taille, triangulaire, ornée de 14 à 46 plis angu- leux, régulièrement espacés et traversés par quelques lignes d'ac- croissement un peu squammeuses. Ligne palléale sinueuse au front, presque droite sur les côtés de la coquille qu’elle partage en deux parties à peu près égales, laissant un peu plus de profondeur à la valve dorsale, Commissure frontale tranchante. Valve ventrale présentant un sinus médian qui prend naissance dans la région umbonale, et qui se creuse et s’élargit rapidement, de façon à devenir bien accusé par rapport aux parties latérales de la valve. Crochet petit, saillant, faiblement recourbé, au-dessous du- quel se trouve une ouverture ovalaire séparée de la ligne cardinale par deux pièces deltidiales extrêmement petites. A l’intérieur, les dents sont supportées par de petites cloisons rostrales. — Impres- sions musculaires très rapprochées du crochet, dont deux grandes latérales qui montrent distinctement dans un grand nombre d'é- chantillons quatre points d’attaches musculaires (paire interne : diducteurs; paire externe : ajusteurs ventraux) et deux très petites centrales complètement entourées par les premières (adducteurs). Vaive dorsale avec un bourrelet médian remontant jusqu'aux en- | 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 413 virons du crochet, et constitué par quatre côtes sub-égales. Pro- cessus cardinal nul. Plateau cardinal faisant saillie au-dessus des fossettes et constitué par deux lames triangulaires, légèrement con- caves, séparées par une échancrure linéaire, qui près du crochet se termine par une petite ouverture arrondie; du plateau cardinal par- tent deux lames apophysaires arquées, courtes et très recourbées du côté ventral. Septum médian bien développé, séparant les quatre impressions des adducteurs, dont deux ovalaires très nettes situées sur le milieu de la valve, et deux autres moins importantes conti- guës à celles-ci, placées plus près de la ligne cardinale et ne se con- fondant jamais avec les premières. Localités : Néhou, Gahard, Izé, La Baconnière, Saint-Germain, Saint-Jean, etc. (1). Observations : D'Orbigny donna en 1850 le nom de Ah. cypris à une espèce de Néhou « voisine de l’Afrypa livonica, mais moins haute, plus petite et plus triangulaire » (2). En outre, on peut dire que les valves sont moins inégalement développées, que la forme est plus allongée et que les plis qui constituent le bourrelet sont sem- blables à ceux des parties latérales de la valve. Bien que cette espèce rappelât extérieurement certaines Rhyncho- nelles des terrains jurassiques, nous avons tenu à nous assurer de ses caractères génériques internes. Par suite de nombreuses prépara- tions, et de moules internes bien conservés, nous avons pu constater qu'elle présentait les traits normaux du genre; les parties latérales du plateau cardinal, sont, il est vrai, plus rapprochées que dans la plupart des Rhynchonelles, mais on sait que chez ces dernières, ce Caractère n’est pas général et que l’on trouve tous les passages de- puis la large séparation médiane sub-carrée, comme dans Ah. nigri- cans (PI. XX), jusqu’à l’ouverture étroite, presque fermée à l’extré- mité du plateau cardinal par le rapprochement des parties latérales et le renflement interne de celles-ci, comme dans 2h. limbata, Schl. (PL. XX); la disposition la plus commune du plateau cardinal chez les Rhynchonelles, sert d’intermédiaire, celui-ci présentant ordi- naäirement une échancrure triangulaire plus ou moins ouverte et arrondie à son sommet. (Æ2h. cynocephala, PI. XX, Rh. psittacea, PI, XX, Rk. plicatilis, Sow.). (4) M. Barrois a signalé avec doute R. cypris ? d’Orb., dans le calcaire de Mo- Mello et dans celui d'Arnao, Espagne. Il indique six plis sur le bourrelet; ce ca- ractère, qui n'existe jamais dans l’espèce de Néhou, nous porte à croire que la forme d'Espagne ne doit pas porter le nom de R. cypris. (Terrains anciens des As- turies, p. 268.) (2) D'Orbigny, Prod., p. 92. A14 ŒHLERT. >— BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril Les empreintes musculaires de 2h. cypris sont analogues à celles de Æh. loxia, type du genre, et de Æh. cynocephala qui en est très voisine et que nous figurons, Ainsi que dans les espèces que nous venons de citer, il n'existe pas de processus cardinal dans #h. cypris, et les muscles diducteurs devaient, comme dans ces dernières, s’at- tacher directement au sommet du plateau cardinal. Les spécimens typiques qui existent au laboratoire de paléonto- logie du Muséum et que M. le professeur Gaudry a bien voulu nous communiquer, sont de dimension moyenne et identiques à une forme extrêmement abondante dans certains gisements dévoniens de l’ouest de la France où nous en avons recueilli un grand nombre, ce qui nous a permis d'étudier l’espèce de d'Orbigny, depuis ses formes jeunes, jusqu'à l’âge adulte, et de la suivre dans toutes ses modifica- tions. Dans le jeune âge, des coquilles atteignant à peine 2 millimètres de longueur, sont déjà parfaitement caractérisées et sûrement dé- terminables; celles-ci sont linguiformes, très aplaties, et même déprimées au milieu de chaque valve, en se rapprochant du bord frontal qui est presque droit. La commissure palléale est tranchante. Cependant le bourrelet dorsal ne tarde pas à apparaître (5 millimètres de longueur) et bientôt la coquille devient transverse, trilobée, et enfin subglobuleuse. Dans certaines couches où, du reste, tous les fossiles ont de plus grandes dimensions, cette espèce atteint le double de la taille nor- male; dans ce cas, les individus sont plus globuleux, mais ils con- servent cependant tous les caractères spécifiques de Ah. cypris. Nous avions tout d’abord confondu l'espèce de d'Orbigny avec 2. Pareti, Vern., nom sous lequel elle a été désignée par erreur dans l’un de nos travaux sur la faune dévonienne de la Mayenne (1). C’est grâce à l’examen des spécimens typiques de d'Orbigny et à l'é- tude que nous avons faite d'échantillons de 2. Pareti provenant d'Es- pagne, que nous avons pu reconnaître distinctement deux formes qui tendent peut-être l’une vers l’autre, si l’on compare des spéei- mens exagérés ou amoindris de ces deux espèces, mais dont les types normaux doivent être spécifiquement séparés. C’est ainsi que la va- riété globuleuse de A. cypris que nous venons de décrire et qui est ‘une forme extrême de A. cypris se rapproche d’une forme amoindrie | -de la RÀh. Pareti, mais qui cependant offre des modifications suili- (1) Marie Rouault ne semble pas l’avoir connu; aucune de ses descriptions me semble correspondre à cette forme. | | | | | 41884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 715 samment constantes et distinctes du type d'Espagne, pour qu'il soit nécessaire de la mettre à part; c’est pourquoi nous proposons pour cette espèce qui se trouve assez fréquemment dans les gise- ments dévoniens de la Sarthe, le nom de Æh. sub-Pareti. Nous rappellerons d’abord les caractères de RAA. Pareti, puis nous décrirons la forme du Dévonien de la Sarthe (2h. sub-Pareti) afin de mettre en parallèle ces différentes espèces qui présentent en commun certains caractères. Rhynchonella Pareti, de Vern. PRE he2 90, eic. Hemithyris Pareti, de Vern. 1850. Bull. Soc. géol. Fr., 2° sér., t. VII, p. 177. Terebratula — 9? — 1850. = — — — _p. 780. — — —— 1855. Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. XII, p. 1016, Paléont. de l'Asie Mineure. — — — 1870. Bonissent, Ess. géol. de la Manche, p. 252. Rhynchonella Pareti, de Vern. 1878. Bigsby, Thes. Dev. Carb., p. 46. _. _ — 1883. Barrois. Ter. anc. Asturies, p. 267. … Coquille un peu plus large que haute, subtrigone, cunéiforme, et dont le point culminant se trouve au bord palléal. Surface ornée de MUIG à 18 plis larges, anguleux, très élevés et à sommet tranchant, qui remontent jusqu’au crochet. Bord palléal très sinueux; commissure L fatérale des valves fortement déprimée, de chaque côté du crochet, L formant deux cavités dans lesquelles les plis sont très atténués. … Arêtes cardinales anguleuses. Valve ventrale très peu profonde, avec un sinus ayant environ le | tiers de la largeur de la coquille et se prolongeant en une longue languette recourbée qui va rejoindre le bourrelet de la valve opposée. Parties latérales de la valve courtes et relevées sur leur bord.Crochet aigu, petit et peu saillant. Ouverture ovalaire touchant la ligne car- dinale et limitée de chaque côté par une petite pièce deltidiale trian- gulaire, Valve dorsale beaucoup plus profonde que la valve ventrale, avec un bourrelet formé de quatre plis, les deux externes présentant deux grands talus lisses et subparallèles; ce bourrelet prend naissance L vers le milieu de la valve: il est d'abord assez étroit, puis il s’évase L et se relève près du bord palléal, tandis que les parties latérales : dela valve s’allongent et décrivent une courbe convexe pour aller » rejoindre les parties correspondantes, si courtes, de l’autre valve. ET. Cette espèce fut décrite en 1850 par M. de Verneuil, sous le nom 416 ŒHLERT, == BRACHIOPODES DÉVONIENS, A7 avril d'Aemithyris Pareti (1), dans une étude sur la faune de Sabero (2). — « On trouve à Viré, dit-il en terminant, une espèce presque iden- tique. » Ce doute semble avoir disparu de l'esprit de M. de Verneuil qui, dans ses travaux postérieurs, a confondu, sous un même nom, les formes analogues trouvées dans le Dévonien inférieur des diffé- rentes localités de l’ouest de la France, en Espagne et dans les dépôts de même âge du Bosphore; c’est ainsi que le nom de 4. Pareti servit à désigner, à tort, la ÆA. cypris. Actuellement, nous distinguons : 4° RA. cypris, d'Orb., abondante dans les localités de Néhou, Gahard, Izé, La Baconnière, Saint-Jean et présentant parfois des variétés globuleuses que nous avons figurées; 2° Ah. Pareti, de. Verneuil, dont le type provient des couches dévoniennes des Asturies et qui se trouve représentée à Néhou concurremment avec 2h. cypris; 3° Rh. subpareti, qui, dans la Sarthe, constitue une forme représen- tative de la A. Pareti d'Espagne, mais qui, pour ses caractères constants, mérite d'être désignée par un nom distinct. Ces espèces forment un groupe naturel avec Ah. livonica, Rh. nympha, Barr., Rh. pseudolivonica, Barr., etc., et ne sont sans doute qu'un même type, modifié dans le temps ou dans l’espace, auquel, pour l'étude minutieuse des terrains et des faunes, il est utile actuellement de donner des noms différents. La 2h. Pareti d'Espagne présente des variétés parmi lesquelles nous figurons un spécimen globuleux (coll. d’Orbigny) (PI. XIX, fig. 2e, 24). Les jeunes possèdent le caractère que nous avons signalé chez les adultes du relèvement des plis près du bord frontal; ce fait, qui existe aussi très nettement accusé chez les jeunes de 24. subpareti montre les liens qui unissent ces deux espèces, tandis que chez RA. cypris, la forme de ceux-ci est toute différente, ainsi que nous l’avons indiqué dans la description de cette dernière. Rhynchonella subpareti, OEhl., nov. sp. PI. XIX, fig. 3, 3a, etc. Terebratula Pareti, de Vern. Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. VII, p. 780. _— — _— Guéranger, Répertoire, p. 12. Cette espèce, que nous avons longtemps considérée comme une simple variété de l’espèce d'Espagne, nous semble, depuis qu'il nous a été donné d’en observer un plus grand nombre d'échantillons, (1) Voir plus loin, nos observations sur la valeur du genre Hemithyris, d'Or- bigny. (2) Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. VII, p. 177. ep a 1884. CŒHLERT. —= BRACHIOPODES DÉVONIENS, A7 …— devoir constituer une espèce à part, se distinguant du type par sa forme amoindrie, moins cunéiforme et par certains caractères qui Jui sont spéciaux; c’est ainsi qu'elle est plus petite, plus globuleuse et présente moins de disproportion dans les différentes parties des valves, aussi bien en ce qui concerne leur profondeur relative que dans le développement de leurs parties latérales et médiane. Le contour de la coquille est rendu plus nettement triangulaire par l'absence d’arêtes cardinales anguleuses et par l'allongement des parties latérales dont les plis se poursuivent régulièrement au lieu de se recourber vers la ligne cardinale comme dans la Ah. Pareti ; de même, la partie déprimée de chaque côté du crochet est remplacée par un méplat souvent peu accusé. Les plis, qui ne diffè- rent pas en nombre, sont moins forts et moins anguleux; le bour- relet est également relevé au bord palléal et composé de quatre plis auxquels se joignent parfois un ou deux autres plis secondaires, ren- dant les talus moins abrupts. Certains spécimens de cette forme atténuée de la 2h. Pareti, rap- pellent, ainsi que nous l’avons dit plus haut, la variété globuleuse de Rh. cypris. Toutefois, si à l’âge adulte ces deux espèces offrent quel- ques caractères communs, on ne saurait les confondre sous un même nom, alors que, dès le jeune âge, leur différenciation est facile à éta- blir. Les jeunes individus mesurant 4 millimètres ont déjà la forme rhynchonelloïde .bien accusée; ils sont renflés ainsi que dans la forme adulte et atteignent de même leur plus grande épaisseur au bord palléal où l’on distingue un sinus et un bourrelet médians très nets. On remarque également un aplatissement à la commissure des valves de chaque côté du crochet. Loc. : Viré, les Courtoisières, Vaux-Michel, Saint-Céneré. Rhynchonella boloniensis, d’Orb., sp. PE XX ie. 1 Meetc. Atrypa boloniensis, d'Orb., 1850. Prod., t. I, p. 92, N° 859. Rhynchonella boloniensis, de Verneuil, Paléont. Asie Mineure, p. 12, 1866. — _ _— non Gosselet, 1377. Ann. Soc. géol. Nord, t. IV, p. 264, De — non Gosselet, 1880. Esquisse géol. du Nord,. p.49, DIAIN, hors: Coquille subpentagonale, légèrement transverse, d’une épaisseur médiocre dont le maximum est atteint vers le milieu des valves. Surface couverte de 30 à 32 plis simples, peu élevés et serrés les uns contre les autres. XII. 21 + 1 | * [0 4 AT ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril Valve ventrale modérément profonde, avec un large sinus dans” lequel on compte six à sept côtes de même dimension que les côtes latérales. Crochet petit et recourbé, laissant voir un très petit foramen ovale, séparé de la ligne cardinale par deux pièces delti- diales peu développées. Parties latérales du crochet carénées. Valve dorsale plus profonde que la valve opposée, régulièrement convexe et munie d’un bourrelet prenant naissance un peu en avant du milieu de la valve et qui est peu élevé, aplati à sa partie supé- rieure et orné de sept côtes. M. le professeur Gosselet a représenté et décrit une Bhyoshot très abondante dans le Boulonnais, qu'il rapporte à l'espèce de | d'Orbigny, mais qui cependant, d’après la description qui en est faite, ne nous semble pas la même : « Coquille trilobée, couverte de plis simples, légèrement arrondis, » quelquefois tranchants, au nombre de trois (rarement plus) dans le » sinus, et de cinq ou six sur les ailes. La valve ventrale est réguliè- » rement courbe, de sorte que lorsque la coquille est à plat sur le » dos, son point culminant est au milieu de la valve ventrale, tandis! » que dans 2h. livonica, dont elle est très voisine, ce point culmi-\l » nant est sur le front ou près du front. Long. : 0"012; larg. 0015: » Cette espèce me paraît bien voisine de certaines variétés de » {ih. pleurodon venant de Tournai et d’Avesnelles. Je lui aurais » donné ce nom si j'avais été convaincu que l'on doit laisser à la, » Ah. pleurodon l'extension que lui a donnée M. Davidson (1). » De même, les spécimens de la collection du Muséum ne concor-\ dent pas avec la figure donnée par le savant professeur de Lille. | La Rh. boloniensis de Gosselet est plus globuleuse, beaucoup plus M élevée au bord palléal et ses plis sont moins nombreux. Du reste, les rapports établis par l’auteur entre cette Rhynchonelle et 2h. pleum rodon montrent que cette forme appartient à un groupe différent de celui de la ZA. boloniensis de d'Orbigny qui, au contraire, semble être extrêmement voisine de 2h. elliptica de Schnur, du calcaire dek Gerolstein (2); elle diffère de celle figurée par Davidson (3) et pro-« venant de Budleigh-Salterton. Toutefois, cette dernière espèce est plus large et à plis plus nom-M breux (38 côtes en tout, dont 12 sur le bourrelet et 13 de chaque côté). De plus, les plis ne paraissent pas remonter jusqu’au co ni d’après la figure de Schnur. D'Orbigny avait brièvement différencié A. boloniensis de Ah. livo- (1) Gosselet. Ann. Soc. géol. Nord., t. IV, p. 264, pl. III, fig. 1. (2) Dunker et Meyer. Paleon., 1854, t. II, pl. XXII, fig. 7 à, 6, c, d. (3) Davidson. Paleont., Soc., vol. XXXV, pl. XXXVIIÏ, fig. 22, 25 ; 1884. _ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 449 nca en signalant « sa forme moins élevée, plus large et ses côtes . plus nombreuses » (1). … Ahynchonella boloniensis, d'Orbigny, appartiént au groupe de Ah. Minerva, Barr., du Silurien E de Bohême. Le crochet est plus aigu dans l’espèce de Bohême et les côtes sont moins nombreuses. « Loc. : Ferques. _ Rhynchonella Guillieri, OEhl., nov. sp. DIX HE 9 007 /eLC: | Espèce de forme subtrigone, plus large que haute, ornée de plis mumtrès anguleux, serrés et simples, au nombre de 24 à 28. Ligne palléale sinueuse au front, devenant presque droite en remontant vers le crochet et divisant la coquille en deux parties à “peu près égales, de facon cependant à laisser un peu plus de profon- “deur à la valve dorsale. Commissure frontale tranchante : commis- sure latérale formant une faible arête qui se termine non loin du crochet par une petite oreillette, et qui s'élève au milieu d’un méplat plus ou moins accusé s'étendant de chaque côté de la région cardinale. Valve ventrale pourvue d’un sinus large, très évasé et nettement “délimité, qui est visible jusqu'aux environs du crochet, où il est très étroit, et qui, au bord palléal, occupe à peu près le tiers de la lar- méeur de la coquille; le nombre des plis placés au fond de ce sinus varie de quatre à six. De chaque côté de celui-ci, les parties latérales de la valve se renflent et s’étalent en devenant légèrement aliformes. Crochet obtus, dépassant faiblement la ligne cardinale et recourbé de manière à cacher complètement le foramen. Valve dorsale très bombée (surtout dans la région umbonale), à courbure régulière et dont le maximum de profondeur se trouve vers le milieu de la valve, point qui correspond à la plus grande épaisseur de toute la coquille. Bourrelet médian moins accusé que le sinus “correspondant de l’autre valve; dans la plupart des échantillons, il disparaît à peu près dans le renflement général de toute la valve et ne devient distinct qu’au tiers inférieur, près du bord frontal. Une série de coupes polies, faites transversalement, nous ont “démontré l'existence de fortes dents à la valve ventrale; la valve dor- “sale est munie d’un court septum et d'un appareil apophysaire constitué par deux lamelles arquées descendant très bas dans la valve dorsale et, à leur extrémité, se projetant en avant du côté ventral. Fe (1) Prodrome, p. 92. 420 ŒBLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril Cette Rhynchonelle n’est mentionnée dans aucun catalogue ; nous l'avons découverte à Vaux-Michel, près Brulon et depuis, divers échantillons appartenant à cette espèce, nous ont été communiqués par MM. Guillier, Soye et Joubert, qui les avaient recueillis dans la tranchée de Sablé. Cette espèce représente dans le Dévonien certaines formes silu- riennes de Bohême, telles que : /h. rympha, Latona, Amalthea, etc. Loc. : Sablé, Vaux-Michel près Brulon. Rhynchonella fallaciosa, Bayle, sp. PI. XVIIL, fig. 5, 5a, etc. (Uncinulina fallaciosa, Bayle. Expl. cart. géol. Atlas, pl. XIIT, fig. 13-16.) Coquille globuleuse, subcuboïde; surface de chaque valve couverte d'environ 20 à 24 plis larges, anguleux, simples, remontant jusqu'au crochet et modérément saillants. Parties latérales des crochets com- primés et lisses. Valve ventrale peu profonde, aplatie, avec un sinus large et très peu profond, dans lequel on compte cinq plis. Ge sinus prend naissance vers le milieu de la valve et se continue sous la forme d’une lan- guette à bords subparallèles, qui s’infléchit en formant un angle droit avec le reste de la valve, dont elle égale à peu près la longueur. Crochet court, obtus et s’appuyant sur le sommet de l’autre valve: Impressions des diducteurs flabelliformes, et entourant celles des adducteurs qui sont juxtaposées, très petites et de forme ovalaire. Valve dorsale fortement convexe et très profonde, atteignant son point culminant à une faible distance du bord frontal. Bourrelet peu élevé, sur lequel on compte six plis. Parties latérales de la valve lon- gues et fortement arquées. Septum dépassant le milieu de la valve et séparant les impressions des adducteurs qui occupent de chaque côté une surface allongée et triangulaire. Dimensions : Longueur : 0"95; largeur : 0"24; épaisseur : 022: Localités : Nehou, Gahard, La Baconnière, Saint-Germain-le-Fouil- loux, Saint-Jean-Sur-Mayenne, etc. Observations : A l’état le plus jeune que nous ayons pu observer, cette coquille a une forme allongée, peu épaisse, subtriangulaire, avec un crochet petit, presque droit, et un bord palléal, faiblement, mais distinciement sinueux el très tranchant. Un peu plus tard la - coquille, sans augmenter sensiblement d'épaisseur, s’est considéra- blement élargie, gardant toujours la forme triangulaire, mais avec un [a _ 4884. ŒBLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. %21 bourrelet et un sinus médian plus accusés ; le bord palléal est encore tranchant. Enfin elle devient globuleuse ; les parties latérales de la valve ventrale s'arrêtent dans leur développement, tandis que la partie médiane, faisant suite au sinus, prend au contraire une très srande extension. Le contraire a lieu à la valve dorsale dont le mi- heu reste court, tandis que les parties latérales se développent en enserrant de chaque côté la languette de la valve ventrale. Le moule interne montre nettement la place laissée par les plaques rostrales de la valve ventrale; du côté dorsal on remarque une fis- sure médiane avec la trace des impressions musculaires de chaque côté. Cette espèce se différencie de l’espèce figurée sous le nom de Æhyn- chonella (Terebratula) Stricklandi, Sow. (1), par sa forme subcuboïde au front, par le contour de la coquille et par son moins grand nombre de côtes sur les parties latérales des valves, aussi bien que Sur le bourrelet et que dans le sinus (3 à 6 au lieu de 8 à 11). Elle est également très distincte de Æh. daleidensis, Rôemer sp., de la grauwacke de l’Eifel (2), par l’aplatissement subcarré de la région palléale, par sa forme massive, le grand développement de la valve dorsale, le peu d’élévation du bourrelet médian, et par la forme de “ses côtes qui sont moins anguleuses. Nous avons conservé à cette espèce le nom générique de Rhyncho- nella, bien que M. Bayle l’ait prise pour type d’un groupe nouveau auquel il à donné le nom d’Uncinulina (3). Les caractères internes que nous avons pu observer, c’est-à-dire la disposition des muscles, ebla forme du plateau cardinal (fig. 5/) ne présentent pas de carac- tères particuliers permettant d'adopter ce nouveau genre. Rhynchonella Barroisi. OEhl., n. sp. DIX ie de 17 /eLc: On trouve aussi à la Baconnière une autre Rhynchonelle qui y est “assez rare et dont nous ne connaissons que le moule interne ; il rap- pelle certaines formes globuleuses de 2h. cypris, qui sont de plus petite taille, mais qui, par leurs contours et leur aspect général en sont les formes les plus voisines. C'est une coquille plus large que longue, à contour subtriangulaire, eb atteignant son point culminant près du bord frontal; elle est un (4) Schnur. Paléont. Vol. IL, p. 172473, pl. XXII fig. 2. (2) Schnur. Paléont. Vol. III, p. 172-173, pl. XXII, fig. 1. (3) Bayle. Explic. Cart. géol. Fr. Atlas, pl. XIIL, fig. 13-16. 499 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril peu cunéiforme, surtout dans le jeune âge : ce caractère s’atténuant plus tard par suite du bombement régulier de la valve dorsale, Ligne palléale droite sur les côtés de la coquille, très sinueuse au front. Région frontale élevée, triangulaire, mais non aplatie. Les plis, au nombre de seize à dix-huit, sont simples, anguleux, et ne sont appa- rents que près de la commissure des valves. La valve ventrale, très peu profonde, présente un sinus, ou plutôt une légère dépression non délimitée, qui occupe une; grande parlie de la largeur de la valve, ne laissant que peu de place pour un relè- vement des parties latérales. Le milieu de la valve se prolonge en une languette dans laquelle on compte ordinairement de deux à quatre plis : le pli externe, situé de chaque côté, étant moins élevé que les autres et incliné vers eux de façon à donner un aspect suban- suleux à la languette et non sub-carré comme dans Unc. OEhlerti et Unc. subwilsont. Plaques dentales bien accusées. Muscles situés près du crochet, analogues à ceux de Xh. cypris et de la plupart des autres Rhynchonelles : deux grands diducteurs latéraux et deux petits adducteurs au centre. Valve dorsale profonde, renflée, avec un bourrelet indiqué seule- ment près du bord frontal par le soulèvement de trois à cinq plis plus forts que ceux des parties latérales de la valve et légèrement inclinés: Un septum médian descendant jusqu’au milieu de la valve, sépare les deux empreintes ovales des adducteurs. Localité : La Baconnière. Uncinulus, Bayle. PL XXI. Uncinulus subwilsoni, d'Orb. Rhynchonella auctorum, pars. Hypothyris, Phillips, 1841, pars. Hemithiris, d'Orb., 1847, pars. Hypothyris, King (non Phillips), 4850. Wilsonia (groupe des..….), Quenstedt. 1871. Uncinulus, Bayle, 1878 (figuré, non décrit). Coquille de forme généralement globuleuse, avec un sinus et un pli médian peu accusés, et ornée de côtes rayonnantes. Valve ventrale (Intérieur). Plaques dentales peu développées et soudées aux parois de la coquille. — Impressions des diducteurs, allongées, grandes et profondes, occupant près des _ de la longueur de la valve et entre lesquelles se trouvent les deux petites empreintes 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 223 des adducteurs. Cet ensemble de muscles est séparé par un septum médian peu élevé, entouré par une crête mince très nettement ac- cusée. Les impressions ovariennes occupent un espace très étroit entre cette crête et la branche ascendante du système vasculaire qui se compose comme chez les Rhynchonelles d’un rameau descen- dant et d'un rameau ascendant, ce dernier ayant plus d'importance et présentant des divisions plus nombreuses et plus rapprochées que chez les véritables Rhynchonelles. … Valve dorsale, généralement très bombée dans la région umbo- nale (Intérieur) : — Plateau cardinal, épais, massif et saillant, constitué par une partie médiane, de forme sub-carrée, légèrement déprimée au centre et accompagnée de chaque côté d’un court sitlon qui la sépare d’une petite protubérance latérale servant de rebord à la partie postérieure des fossettes. La partie médiane présente à son sommet une série de petites crêtes subparallèles, au nombre de 8 à 12, qui devaient servir de point d'attache aux muscles diducteurs. — Cavités fovéales profondes, striées, et limitées en avant, du côté interne, par un renflement de forme allongée qui se continue assez loin le long de la ligne cardinale et qui est dans le prolongement des protubérances situées de chaque côté du plateau cardinal. … L'appareil apophysaire est représenté par deux tiges cylindriques, éfñlées à leur extrémité et fortement recourbées du côté ventral. Le septum médian bien accusé, et parfois même très élevé, s’avance au-delà du milieu de la valve. Impressions musculaires (adducteurs) au nombre de quatre : deux grandes ovalaires, très nettement délimitées, et en arrière de celles- ci, deux petites empreintes moins accusées; ces impressions qui occupent le milieu de la valve, sont toujours moins profondes qu’à la valve ventrale et sont entourées d’une crête moins développée que dans celle-ci. Rapports et Différences. — Ge genre qui se distingue des véritables Rhynchonelles par sa forme externe, s’en sépare surtout par ses ca- ractères internes : la disposition de son plateau cardinal si différent des deux lames horizontales, échancrées au centre, caractéristiques des Rhynchonelles depuis les temps primaires jusqu’à l’époque actuelle (1) ; la place et le développement remarquables des muscles, ainsi que l'importance des rameaux vasculaires ascendants, justi- fient la création d'un nouveau genre ayant pour type : Aemithyris Subwilsoni, d'Orb. ‘ (1) Nous donnons une série de figures de diverses Rhynchonelles qui permet- tront de mieux saisir ces caractères essentiels. {PI. XX.) ; 4924 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril Historique. — Ce genre qui, par son aspect extérieur, forme un groupe assez nettement délimité au milieu des Rhynchonelles paléo- zoïques, avait été prévu par King dans son travail sur les Fossiles Permiens (1). Hypothyris. — Il prit pour type de cette section À. cuboides, Sby., et lui donna le nom d'ÆZypothyris, emprunté à un travail de Phil- lips (2) qui lui avait déjà attribué une autre signification, et c'est 4 pour cette raison que ce nom ne peut être conservé. Philips considérant comme un caractère très important la pré- sence ou l'absence du foramen, ainsi que sa forme et sa place, avait divisé les Brachiopodes articulés en Aéhyridæ (Producta, Calceola), Delthyridæ (Orthis, Spirifer, Strigocephalus, Pentamerus, Cleiothyris) et Cyclothyridæ (Epithyris et Hypothyris), ces deux dernières sections étant accompagnées d'une courte diagnose : Crochet tronqué, perforé : Æpithyris. Crochet aigu, perforation située dessous : ypothyris. Cette différentiation semble seulement indiquer la séparation des Térébratules et des Rhynchonelles, dans le sens large du mot. Phillips ne cita en effet aucune espèce, comme type de ces deux genres dont les noms ne réapparaissent plus dans son travail. En 1850, King crut pouvoir faire revivre ces termes en leur don- nant une attribution plus restreinte, et appliqua le nom d’Æpithyris à un groupe de Térébratules paléozoïques (type : Terebratulites elon- gatus, Schloth., et donna le nom d’/ypothyris à une section rhyncho- nelloïde, à la tête de laquelle il placa : Afrypa cuboides, Sow. King reconnut depuis que le nom de Æpithyris avait été dévié de son sens primitif et, pour éviter toute confusion, il le remplaça par un nouveau nom, Dielasma, qui devint synonyme du premier (3). Pour la même raison, le nom d’'Aypothyris doit être également abandonné. Hemithyris. — En 1847, M. d'Orbigny (4) créa dans la famille des Rhynchonellidæ, le genre Æemithyris, pour certaines formes dont « l'ouverture est contiguë à la charnière, et sans deltidium » (5). L'existence de pièces deltidiales à été depuis reconnue dans Île type du genre : /. psittacea ; ces pièces, lorsque l’espèce est adulte, sont rudimentaires mais analogues à celles qui existent chez les & (1) King. Permian Fossils, p. 114. (2) Phillips. Paleozoic Foss., p. 55. (3) Nat. Hist. Rev., t. VI, p. 519. Douvillé. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. VII, p. 269. (4) Comptes rendus Acad., t. XXV, p. 268. (5) Ann. Sc. Nat., 3° sér., t. XIII, p. 332, 1850. | . 1884. CŒHLERT, — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 425 jeunes des Rhynchonelles. Quant aux caractères internes ils ne pré- sentent aucune différence importante avec les Rhynchonelles des autres terrains. Ouire À. psittacea, espèce vivante, M. d'Orbigny range encore dans le genre Æemithyris, les formes globulenses des Terrains paléo- zoiques : À. Wilson: et I. subwilsoni, increbescens, Henrici, stricklan- du, etc, etc. (4). Quelques années plus tard, M. Davidson publia une étude sur le genre Rhynchonelle (2) dans laquelle il n’admettait pas la nouvelle section d'Hemithyris, créée pour Æh. psittacea, parce qu’il pensait que les espèces paléozoïques (Z2. Wilsoni et subwilsoni) réunies à ce nou- veau groupe, diffèrent plus de #2}. psittacea que cette dernière espèce une diffère elle-même des vraies Rhynchonelles ; à ce propos l’auteur a figuré (/oc. cit., pl. XIII) des moules de 2. Wilsoni et de À. subwilsont (ces dernières provenant de Néhou), en même temps que des Rhyn- chonelles secondaires et vivantes, pour montrer les différences qui existent entre ces diverses fonte. Il ajoutait que si plus tard une distinction générique devait avoir lieu pour la forme globuleuse pa- léozoïque, on ne saurait recourir au nom d’Æ/emithyris fait pour #4. psutacea, mais qu'il faudrait reprendre celui d’/ypothyris de Phillips, 1847. Nous avons démontré comment ce nom doit aussi être aban- donné, n'ayant point été défini par son auteur, et n'étant devenu précis que plus tard d’après une interprétation arbitraire de King. Les prévisions de King et de M. Davidson ont été confirmées par les découvertes faites postérieurement, et le groupement de certaines “formes globuleuses rhynchonelloïdes paléozoïques est devenu une section générique, par suite de la création du genre Uncinulus de M. Bayle (1878). [1] nous reste encore à examiner le genre Xhynchotrema, Mall, qui parfois a été confondu avec ÆHemithyris, et la gen du groupe des Térébratules Wilsoniennes de Quenstedt. Rhynchotrema. — Parmi les nombreuses Rhynchonelles paléo- “oiques de l'Amérique, M. Hall avait cru devoir faire une section pour une espèce gibbeuse qu’il avait d’abord désignée sous le nom de Ah. increbescens (1847) mais dont la première dénomination, AA. capax de Conrad (1842) doit être seule conservée. — Voici les carac- tères essentiels qu'il signale : Plateau cardinal de la valve dorsale comme dans les Rhynchonelles, mais ayant « un processus cardinal central, étroit et plus distinct qu’il ne l’est d'ordinaire. » A la valve (1) Prod., t. I, pages 18, 37, 92. (2) Ann. and Mag. of Nat, Hist., Vol, IX, 2° série, p. 249-267, 1852. OA 426 ŒULERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril. ventrale, « l’espace triangulaire placé au-dessus des dents est occupé: » totalement ou en partie par une area concave, solide, au-dessous de » laquelle il existe un foramen qui débouche au sommet de la valve » ou près de celui-ci. » Un épaississement de certaines parties de la valve qui rend les empreintes des muscles beaucoup plus profondes, principalement à la valve ventrale, est aussi signalé par M. Hall, mais ce caractère n’est souvent qu'’accidentel et ne saurait être seul invoqué pour la création d’un nouveau genre. En présence des renseignements encore vagues que l’on possède sur les caractères internes de Æh. capax (type du genre Æhyncho- trema), et pour compléter les indications fournies par les dessins de M. Hall, nous figurons le crochet d’une valve ventrale, et le plateau cardinal de la valve dorsale d’une Æh. capax de Richmond (Hudson river group), provenant de notre collection et de la collection de l'École des Mines. Nous n'avons pu constater la présence de l’area concave signalée par Hall; il existe seulement une lame mince dou- blant la cavité apicale et limitée latéralement par les plaques dentales qui, dans cette espèce comme dans lncinulus, se soudent aux pa- rois de la valve. — A la valve dorsale, le plateau cardinal est cons- titué comme celui des Rhynchonelles ; le seul caractère qui lui soit plus particulier, est l'importance du septum qui, en atteignant le plateau cardinal se bifurque en formant une petite cavité angulaire en forme de V, rappelant celle des Stenocisma, Camaraphoria, etc., — et montrant les liens‘intimes qui unissent Iles Rhynchonelles aux Pentamères. Tous ces caractères de détail sont insuffisants pour la création d’un genre qui, du reste, semble avoir été abandonné par les auteurs américains, mais que nous avons tenu à rappeler pour montrer que Rh. capax n'appartient pas au même groupe que ?. subwilsont. Groupe des Wilsoniennes de Quenstedt. — Quenstedt dans l'étude qu'il a faite des Brachiopodes siluriens et dévoniens (Bicorner des Uebergangsgebirge) (1), distingue plusieurs sections ; dans l’une d’elles il groupe un certain nombre d’espèces autour de Zerebratula Wilson, et il considère celles-ci comme les vibrations d’une méme forme dans le temps et dans l’espace ; il nomme ces différentes mani- festations Wilsoniennes et intercale le mot W/soni entre le nom de genre (Zerebratula) et le nom spécifique donné par les auteurs; Terebratula Wilsoni gothlandica, Terebratula Wilsoni bohemica, Tere- bratula Wilsoni prinupilaris, etc., etc. Ce nom ainsi employé, ne peut être considéré comme un terme (1) Quenstedt. Petrefactenkunde, Brachiopoden, p. 192 à 201. $ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 427 générique, ainsi que l’ont prétendu certains auteurs ; les règles de la nomenclature binaire s’y opposent, et nous ne voyons là qu’un oroupe, plus ou moins artificiel, analogue à ceux qui furent établis par v. Buch (Pugnacæ, Concinnæ), et qui n’ont jamais été considérés comme des genres. L'auteur du Petrefactenkunde Dao hion de montre les modifications que présente, suivant les localités, le type Wilsonien et nous parta- seons entièrement sa manière de voir en considérant les {. subwilsoni, orbignyana, etc., comme descendant de formes analogues du terrain Silurien ({. Wälsoni, princeps, Henrici). … Toutefois, nous pensons que l’ensemble des caractères peut seul permettre de bien limiter ce groupe, et nous serons moins affirmatifs que l’auteur allemand pour l’adjonction de certaines espèces qui nous sont insuffisamment connues. Les caractères internes que nous avons signalés, venant s’ajouter à ceux qui étaient déjà décrits, donnent une valeur générique au groupe des Wilsoniennes qui se trouvent ainsi séparées des véritables “Rhynchonelles et qui, par conséquent, doivent être désignées par un nom spécial. C'est pourquoi nous adoptons le nom de Uncinulus, Bayle, prenant “avec ce savant paléontologiste, l'espèce Ÿ/. suhwilsoni, comme type de “ce nouveau genre. | “À cette première forme qui nous est la mieux connue au point de vue interne, nous ajouterons U. OEhlerti, provenant des mêmes “couches, dont nous n'avons pu dégager le plateau cardinal, mais dont la disposition nous a été indiquée avec certitude par de nom- breuses coupes. Uncinulus subwilsoni, d'Orb., sp PI: XXI, fig. 1, 1a, etc. Hemithyris subwilsoni, d'Orb., Prod., p. 92. Terebratula —- — Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t. VII, p. 780, a — — Gueranger, Repert., p. 12. = — — Davidson An. a. Mag. of Mat. hist., 1852. » Rhynchonella — — de Verneuil. Asie Mineure, p. 9 et p. 468. e … Coquille globuleuse, à front vertical, dont la largeur, la longueur et l’épaisseur sont presque égales dans tous les sens. Sinus et pli médian très peu accusés. Côtés de la coquille aplatis ou très légè- Frement convexes; région frontale subquadrangulaire, ‘très élevée et presque plate, — commissure palléale, sinueuse, ne formant aucune Saillie au milieu de la compression circulaire des valves, 228 ŒHLERT. == BRACHIOPODES DÉVONIENS. 47 avril Surface couverte de nombreux plis arrondis, très rapprochés, di- chotomes, et de grosseur médiocre, remontant jusqu’au crochet et dont on compte environ 50 à 60 au bord palléal. Valve ventrale, beaucoup moins profonde que l’autre valve, légère- ment convexe près du crochet et présentant près du bord frontal une faible dépression médiane mal délimitée, qui se prolonge en une languette sub-carrée, à bords parallèles, qui ne remonte pas jusqu’à la partie supérieure de la région frontale et sur laquelle on compile huit à dix plis. — Bords de la valve retombant perpendicu- lairement. Crochet petit, peu saillant, recourbé sur le sommet de la valve opposée, et perforé chez les jeunes par une petite ouverture ovalaire qui s’oblitère avec l’âge. Deltidium rudimentaire composé de deux pièces, caché Du la courbure du crochet. (Intérieur). — Intérieur de la valve ventrale occupé en majeure partie par les empreintes musculaires des diducteurs qui sont pro- fondes, striées longitudinalement, et forment une cavité semi-ova- M4 laire, entourée par une crête et divisée par un septum médian; ce septum, très net, peu élevé, est large à sa base et tranchant au sommet (fig. 12, 1n, 1.) Les diducteurs sont limités en arrière par une secrétion calcaire en forme de coin (1), qui prend de plus en plus d'importance avec l'âge, et dans laquelle est ménagée, au centre, une petite cavité très profonde, destinée à recevoir les muscles adducteurs qui sont sé- parés par la partie postérieure du septum médian qui s’amincit brus- quement dans la partie comprise entre ces talons calcaires (fig. A). Les plaques dentaires toujours très rudimentaires et accolées aux parois de la valve, disparaissent complètement à l’âge adulte, et la partie apicale. comprise entre elles, forme une cavité arrondie, à parois épaisses et lisses. Cet ensemble de caractères donne au moule interne un aspect tout particulier, par suite des dépôts calcaires qui encroûtent la base des. muscles diducteurs et qui sont en creux dans les moules, tandis que les empreintes des diducteurs eux-mêmes, celles des adducteurs (2), (1) Cette même disposition se retrouve dans les espèces suivantes : Rhynch. or= bignyana (Bul. Soc. géol. Fr., t. XII, pl. XVIII); RA. pila (Schnur, Brach. Eifel, pl. XXVI); Rh. subcordiformis (Schnur, Brach. Eïfel, pl. XXV), (25), etc., etc.; tandis que dans d’autres formes du groupe Wilsonien, les muscles diducteurs re- montent jusqu'au crochet. Ex. : Rhynch. princeps (Barr. Brach. sil. de la Bohême; pl. XXVI). (2) Le moulage de la cavité des adducteurs qui forme un relief étranglé à la base, est rarement conservé dans les moules internes que l’on trouve dans les grauwackes dévoniennes. ._ A884 CŒHLERT. —= BRACHIOPODES DÉVONIENS. 429 ainsi que la cavité apicale, sont représentées par des reliefs fortement accusés (fig. 1n). Les impressions vasculaires dont le rameau ascendant nous est seul connu, sont très rapprochées de la crête qui entoure les diduc- teurs, de facon à laisser un espace extrêmement restreint aux im- pressions ovariennes. Cette branche ascendante donne naissance à cinq rameaux secondaires qui se subdivisent plusieurs fois dans leur parcours en formant des rameaux tertiaires, quaternaires et DA même quinaires (fig. A0). … Valve dorsale légèrement convexe, un peu aplatie; pli médian peu distinct et ne s’élevant pas au-dessus de la convexité générale de la valve. (Intérieur). — Surface interne remarquable par le peu d'importance que prennent les empreintes musculaires comparativement à celles de la valve opposée. Ces dernières sont constituées par deux impres- “sions ovales très nettes, accompagnées en arrière de deux autres plus petites, qui leur sont juxtaposées. Ces quatre empreintes (adduc- teurs) qui sont à peu près placées à la moitié de la hauteur de la valve, sont séparées par un septum s’avançant jusque dans le voisi- nage du bord frontal (fig. 1m, 1e). La forme du plateau cardinal et la disposition de l’appareil apo- physaire ont été complètement décrites dans la diagnose générique IM(p. 422). Cette espèce dont nous avons pu suivre le développement depuis la forme jeune (1"" —_ jusqu’à la forme adulte (20 millimètres) a toujours le même aspect globuleux et les mêmes proportions rela- *—iives des valves ; seulement le pli médian et le sinus sont beaucoup plus accusés dans le jeune âge, et le crochet, ainsi que nous l’avons dit plus haut, est perforé par un petit foramen ovalaire. … Uncinulus subwilsont diffère de Unc. Wilsoni, Sow., de l’Angle- terre, par sa forme générale moins arrondie, par la courbure de ses valves aplaties à leur partie supérieure et dont les bords retombent à angle droit, et enfin, ainsi que l’auteur l’a fait remarquer dans son -Prodrome (p. 92), par ses plis plus fins et plus nombreux. De même, elle se distingue de Unc. (1) orbignyana, de Vern., par son sinus et son bourrelet presque indistincts à l’âge adulte, et par Pabsence d’une particularité qui caractérise cette espèce, nous voulons parler de la côte médiane longitudinale qui existe au milieu du sinus, et du sillon correspondant qu’on observe sur le bourrelet. Le) ER. onbignyands de Vern. : Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t,. VII pl. III, fig, 10, 430 OŒHLERT. —— BRACHIOPODES DÉVONIENS. Unc. cuboides, du dévonien supérieur, se distingue facilement de Unc. subwilsoni par la forme de sa valve dorsale, très renflée à la partie médiane, et dont les parties latérales s’abaissent graduellement jus- qu'à la suture des valves qui présente un angle saillant, tandis que dans Unc. subwilsoni la commissure se confond dans l'aplatissement circulaire de la coquille. Dans Unc. (1) pila, Schnur, du Dévonien de L'Eifel, il existe égale- ment une côte et un sillon au milieu du sinus et du Po mais beaucoup moins nettement définis que dans Unc. orbignyana, tou tefois ce caractère, joint à sa forme plus large que dans Une subwilsont suffit pour différencier ces deux espèces que Sandberger pensait pouvoir réunir. Uncinulus Œhlerk, Bayle. PI. XXI, ig.2, 20, etc. . Terebratula Eucharis, de Vern., aff. Barr. Bull. Soc. géol., 2° sér.,", p. 780.t. VII — — Gueranger, Repert., p. 12. Atrypa — Œhlert, Bull. SocAgéol::Fr.; 3e sér 21e NP 2pe 597 Uncinulus ŒElhlerti, Bayle. Expl. cart. géol. Fr. Atlas, pl. XI, fig. 17-20. Coquille plus longue que large, renflée du côté dorsal, aplatie du côté ventral, et très épaisse au front où elle atteint son maximum de hauteur; région frontale subtrigone. Angle apical aigu, à partir du _ quel les contours latéraux s’arrondissent légèrement jusqu’à la partie! antérieure de la coquille qui est droite. Commissure frontale très sinueuse el tranchante de chaque côté de la languette; commissure latérale non saillante. Sinus et pli médian peu neltement définis, | excepté près du bord palléal.Surface ornée de 16 à 22 plis simples, | arrondis, larges, peu élevés. Ces plis n'existent que dans le voisinage de la région frontale et disparaissent complètement sur tout le reste de la valve, ainsi que sur les bords de chaque côté du crochet, de sorte que la commissure latérale qui est fortement denticulée dans toute la seconde moitié de la coquille, devient absolument rectiligne dans la partie postérieure. — Les plis qui ornent le sinus et le bour®# relet sont beaucoup plus forts que les autres, et en nombre variable (2 à 7) (fig. 2c, 29). Valve ventrale aplatie, légèrement convexe près du crochet et dé- _primée vers le front. Bords latéraux courts et recourbés à angle droit: Partie médiane de la valve se prolongeant en une longue languette, 4 un peu concave, qui retombe perpendiculairement et dont le sommet} (1) Sandberger. Rheëin. Schich. in Nassau, pl. XXXIII, f. 43. | 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 431 | lécèrement arrondi, remonte presque jusqu’au point culminant de | Ja région frontale. — Crochet petit, aigu, recourbé sur le sommet de l’autre valve; fo- ramen très petit, s’oblitérant avec l’âge ; côtés du crochet carénés. (Intérieur). Plaques rostrales rudimentaires et soudées aux parois de la valve. Impressions musculaires des diducteurs allongées, très profondes, striées obliquement et remontant jusqu’au crochet, sans qu'il existe postérieurement de dépôt calcaire analogue à celui qu’on “observe dans U. subwilsoni, et dans ses congénères. Les adducteurs sont petits, centraux, et complètement entourés par les diducteurs. Ces muscles sont séparés par un septum qui ne dépasse pas ordi- nairement le milieu de la valve, et sont limités circulairement par tune petite crête (fig. 2m). | Valve dorsale très bombée suivant son axe longitudinal; sans …_bourrelet distinct, sauf au bord frontal où il se relève et se montre orné de plis très courts et en nombre variable, — Parties latérales très développées et s’abaissant rapidement par une légère courbure pour rejoindre les bords de la valve ventrale, avec lesquels elles s'unissent sans former d’arête. Sommet apical bien développé, dis- paraissant sous le crochet de la valve ventrale. (Intérieur). Le plateau cardinal que nous n'avons pu dégager com- (mplètement nous à cependant montré très nettement les pelites I. crêtes parallèles qui occupent la partie postérieure du plateau cardi- …nal d’U. subwilsont et qui paraît être une surface d'insertion pour les muscles diducteurs; le reste du plateau, d’après les nombreuses Coupes que nous avons faites, nous paraît du reste conforme à celui que nous avons décrit dans la diagnose générique d’Uncinulus. De “chaque côté du plateau cardinal, on observe, comme dans l'espèce de d'Orbigny, un renflement allongé qui accompagne le bord car- dinal et qui laisse dans les moules une empreinte très accusée. — Le septum est élevé, et s'étend environ sur la moitié de la longueur de la coquille, séparant les empreintes des adducteurs qui sont pla- cées un peu en avant du milieu de la valve; celles-ci sont peu pro- {ondes et constituées par quatre empreintes, dont deux très nettes, de forme ovoïde, en arrière desquelles se trouvent deux autres petites | empreintes qui sont juxtaposées aux premières et qui se prolongent {un peu le long du septum (fig. 2/). | Les impressions vasculaires, visibles sur un certain nombre de moules internes, sont constituées de chaque côté par deux branches principales : l’une ascendante, l’autre descendante. Le rameau as- | “cendant qui a son point de départ à la partie antérieure des adduc- teurs, décrit d’abord une courbe semi-circulaire qui laisse un assez 239 ŒHLERT. — BACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril large espace libre pour les impressions ovariennes, puis remonte le long des parties latérales en fournissant de nombreux rameaux secondaires (8 environ), qui se bifurquent plusieurs fois dans leur parcours suivant des angles aigus, formant ainsi des rameaux ter- naires, quaternaires, et parfois quinaires. — La branche descendante est courte et ne fournit qu'un petit nombre de ramifications au bord. frontal (fig. 2h, 2%). Ç Cette espèce, ainsi que l'avait fait observer M. de Verneuil (b), diffère de l'espèce de Bohème (X. Æucharis, Barrande), « par sa forme globuleuse et par ses plis qui disparaissent avant d'atteindre le crochet. » | Nous ferons remarquer toutefois que certaines variétés figurées récemment par M. Barrande, tendent à rapprocher ces deux formes, et il serait sans doute possible de trouver tous les passages entre les termes extrèmes du Silurien de Bohême et du Dévonien inférieur de l'ouest de la France, où cette espèce présente certaines variations suivant les gisements et les couches qui la renferment (2). Spirifer Venus, d'Orbigny. PI. XVIII, fig. 3, 3a, etc. Spirifer Venus, d'Orbigny, Prod., p. 95, ne 923, t. I. — non Bayle, Atlas, pl. XIV, fig. 9, 10. Coquille de taille médiocre, très transverse, et presque deux fois aussi large que longue; sinus et pli médian lisses. Parties latérales s’amincissant et devenant très étroites à leurs extrémités où elles sont effilées et pointues. Plis au nombre de 7 à 9 de chaque côté; ces plis sont simples, élevés, anguleux et diminuent graduellement d'importance depuis le milieu de la valve jusqu’à l'extrémité card nale où ils sont beaucoup plus petits, mais toujours bien accusés: Stries d’accroissement squammeuses, imbriquées et très rapprochées surtout près du bord palléal. Valve ventrale avec un sinus étroit, profond, dont les talus sub-pa* rallèles laissent entre eux une surface aplatie, et très nettement définie depuis le bord frontal jusqu’au sommet de la coquille. Cro= chet petit, recourbé au-dessus de l’aréa qui est peu élevée, légère ment concave et pourvue d’une large ouverture triangulaire médiane: Valve dorsale avec un bourrelet très saïllant, dont le sommenl pré- sente un méplat bien caractérisé ; crochet nul, aréa linéaire. (1) Bull. Soc. Géol de Fr., 2e série, t. VII, p. 780. (2) Barrande. Syst. Sil. Bohéme, vol. V, pl. XXVI, fig. 4, pl. LXXXIII, fig.2: A: , 1884. OŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 133 Cette espèce par sa forme mucronée et par la constitution de ses «lis appartient au même groupe que les Sp. Rousseau et subspeciosus. Cette dernière forme que M. de Verneuil décrivit pour la première fois dans un travail sur les fossiles dévoniens de Sabero (1), lui pa- raissait voisine de l'espèce que nous décrivons, car il ajoute dans ses rapports et différences : « On trouve aussi dans les couches dévo- miennes de Normandie et de la Sarthe des Spirifer très voisins de celui-ci (S. spectosus) et qui n’en diffèrent que par les stries transverses qui recouvrent les plis longitudinaux. » Toutefois la forme subcarrée et peu transverse de la figure donnée ne rappelle nullement la disposition aliforme de Sp. Venus; de plus les plis, un peu plus nombreux (10 à 12 sur chaque côté), sont ar- rondis au sommet et non anguleux et le bourrelet ne présente pas 'aplatissement caractéristique de l’espèce de d’Orbigny. En outre, MM. Quenstedt (2) et Barrois (3) ont fait observer que la seule figure donnée par l’auteur ne représente qu’une variété de petite | taille, très aplatie et peu transverse, et qu'il existe d’autres formes appartenant à la même espèce qui sont beaucoup plus larges et plus rapprochées comme contour du Sp. speciosus. La figure donnée par M: Barrois (PI. IX, fig. 9), se rapproche davantage de la forme gé- nérale du Sp. Venus, mais les plis sont plus nombreux, plus arrondis, etle bourrelet ne présente pas le caractère très constant que nous avons signalé dans l’espèce de d’Orbigny et que cet auteur dans la Wicourte diagnose donnée dans le Prodrome avait négligé de men- Mionner : « Espèce très allongée transversalement, aiguë sur les côtés, ornée de neuf grosses côtes de chaque côté du sillon médian. » M. Bayle a figuré sous le nom de Sp. Venus (PI, XIV, fig. 9, 10), une forme de grande taille, très transverse, à côtes nombreuses (15 Lude chaque côté) et à bourrelet arrondi, qui ne peut être considérée comme représentant le type de d'Orbigny, décrit dans le Prodrome Letexistant dans la collection du Muséum. L'espèce que nous figurons est assez abondante dans les schistes dévoniens qui alternent avec les calcaires de Saint-Jean-sur-Mayenne; elle présente dès le jeune âge sa forme caractéristique et les spéci- mens de très petite taille sont bien distincts des Spirifer Rousseau, —. lævicosta, et undiferus avec lesquels ils se trouvent mélangés. Nous figurons-un individu de 3 millimètres de long, qui présente déjà l’a- … platissement du bourrelet, ainsi que la forme générale de cette (1) Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série, II, VII, 1855, p. 159, pl. IV, fig. 5 4, 0, c. (2) Quenstedt. PI. LII, fig. 43. (3) Barrois. Ter. Anc. des Asturies, p. 247. XII, 28 434 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril espèce. — La taille maximum du Spirifer Venus est toujours infé- rieure à celle qu’atteint normalement le Sp. Éousseau. Dans l’espèce - de d'Orbigny, les valves, arrivées à l’âge adulte, s’accroissent lente- ment sur les bords, par une série de lamelles imbriquées, très ser- rées, qui, par leur superposition donnent un aspect plus globuleux à l'individu, sans augmenter sensiblement ses dimensions en longueur et en largeur. | Orthis fascicularis, d'Orb., 1847. PI. XVIII, fig. 4, Aa, etc. Orthis orbicularis, d'Arch. et de Vern. (non Sow.)Bull. Soc. Géol. de Fr., 2 série, t. Il, p. 478, pl. XV, fig. 9. — fascicularis, d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 90. — orbicularis d'Arch. et de Vern. (non Sow.), Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série, t VIT Gp. 782 —— — — Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série, t, XII, _ = _ p. 1016. _- — — id. t. XXI, p.151 _ _ — de Verneuil, Paléont. Asie Mineure, p. 29. — = — _ Barrois, Ter. anc. Asturies, p. 234, Coquille subpentagonale, plano-convexe ; surface couverte de pe- tites côtes rayonnantes, anguleuses, saillantes, très nombreuses et de grosseur inégale par suite de l’intercalation de côtes intermé- diaires qui naissent irrégulièrement sur toute l’étendue de la valve, mais qui sont surtout abondantes près du bord palléal; en se rappro- chant de la charnière elles forment de petits faisceaux entre les côtes primordiales, caractère qui a valu à cette espèce le nom de /ascicu- laris donné par d’Orbigny. En se rapprochant du crochet, les côtes s’infléchissent fortement vers la ligne cardinale, caractère visible sur les deux valves, mais particulièrement évident sur la valve dor- sale. — Toutes ces stries rayonnantes sont traversées par des lignes d’accroissement nettement accusées et au nombre de 3 ou de 4, qui semblent indiquer que dans le jeune âge, la coquille avait une forme un peu plus transverse. Ligne cardinale rectiligne, présentant le minimum de largeur de la coquille, le maximum se trouvant reporté vers le 1/3 inférieur de la valve non loin du bord frontal qui est droit sur une partie de son étendue. Aréas aux deux valves faisant entre elles un angle de 45°. Valve ventrale très légèrement carénée le long de la ligne médiane. Crochet très petit, presque nul. Aréa triangulaire surbaissée et pour- vue d’un large foramen fermé à sa partie supérieure par un delti- L _ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 435 dium rudimentaire, la base de l'ouverture étant occupée par le pro- cessus cardinal de l’autre valve. Valve dorsale avec un faible sinus médian allant du crochet au bord frontal où il s’évase et s’accuse de façon à relever légèrement la ligne de commissure des valves. Nucleus distinct au sommet de la valve où il forme une légère saillie au-dessus de l’arête cardinale qui est droite. — Aréa plus étroite que celle de la valve opposée, et présentant au milieu un renflement triangulaire auquel certains auteurs donnent le nom de pseudodeltidium ou hypodeltidium et qui n’est autre chose que la base du processus cardinal. Le spécimen typique de la collection d’Orbigny, que nous figurons, présente moins d'épaisseur que la majeure partie des échantillons : de Ferrones que nous avons eus entre les mains ; dans celui-là, la 1 valve dorsale est plane, tandis que dans les autres elle est légère- ment bombée. Historique. — Cette espèce a été découverte en Espagne par. MM. de Verneuil et d’Archiac qui la réunirent « avec doute », à 0. orbicularis, Sby. Ces auteurs ajoutaient : « L’O. orbicularis à la- quelle nous la rapportons provisoirement n’a encore été signalée qu'en Angleterre dans l’étage silurien du Ludlow. » Quelques années après, d’Orbigny reconnaissant dans la forme ‘dévonienne d'Espagne, une espèce distincte, lui donna le nom d’0. …fascicularis. Il la caractérisa en ces termes : « Espèce suborbiculaire, …rès déprimée, petite valve presque plate ornée de stries en faisceaux uqui partent de centres communs, droits au milieu, arqués sur les LMcôtés. Espagne, Ferrones Asturies (4). » - Cette diagnose semble avoir échappé aux auteurs qui depuis ont étudié les faunes paléozoïques d'Espagne et M. de Verneuil (2) ayant plus tard admis avec Sowerby, que l’O. orbicularis, Sby, du Silurien, L n'est autre qu’une variété d’O. elegantula, crut pouvoir garder pour l'espèce du Dévonien d’Espagne, qu’il regardait alors comme une forme distincte, le nom d’O. orbicularis sous lequel il l'avait désignée tout d'abord (3). … C'est sous ce nom qu’on la trouve mentionnée dans tous les tra- vaux postérieurs, sans qu'il soit fait mention du nom d’O. fascicularis . donné par d’Orbigny. (1) Prodrome. T. I, p. 90. (2) Voir (1850), Bull. Soc. Géol. de Fr., > série, t. VII, et (1866), Asie Mineure | Paléontologie, p. 29. Voir Siluria, pl. XX, fig. 9. 4 | N Di | à (3) Pour Davidson, O. orbicularis, Sby, est synonyme de O. Zunata, British, Fos. Brach., part. VII, n° 3, p. 215. 436 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril Bien que le nom d’O. orbicularis ait été donné à l’espèce dévo- nienne d'Espagne, par MM. d'Archiac et de Verneuil en 1845 et que le nom de d’Orbigny date de quelques années plus tard, ce der- nier doit cependant être seul conservé, le nom d’orbicularis ayant été employé par Sowerby ponr désigner une autre forme qui est tombée en synonymie, et ne pouvant être repris par aucun autre au- teur. Cette espèce, ainsi que l’avait reconnu M.de Verneuil dans sa des- cription, appartient au groupe des Arcualo striatæ, c'est-à-dire aux Orthis dont les stries sont arquées vers la région cardinale (1). Ex, : O. opercularis, Gervillei, basalis, ete. Leptæna Thasbe, d'Orb., 1847. PI. XVIII, fig. 2, 20. « Espèce un peu transverse, néanmoins presque aussi longue que large, peu ‘» convexe, ornée de fines stries dichotomes, rayonnantes, égales. » Néhou. D'Orb. Prodrome, N°:709 MID #80; Cette espèce dont nous connaissons seulement la valve ventrale, est médiocrement bombée et à contours arrondis. — Ligne cardi- nale égalant la plus grande largeur de la coquille. — Surface externe couverte de fines stries rayonnantes très nombreuses et régulières. — Aréa striée transversalement. Le moule interne de la même valve montre un septum médian qui occupe les 2/3 de la longueur de la valve et sépare les impressions musculaires qui sont flabelliformes et limitées du côté externe par une petite crête. Ce Lepiæna appartient au groupe de Leptæna explanata, Sow. (W.: Schnur., Dunk. et Mayer., t. III, pl. XXXIX, fig. 6, d’Arch.etde Vern. Trans. Géol. Soc., 2° sér., vol. VI, pl. XXX VIIL, fig. 8). La figure de Schnur est celle d’un moule interne de valve ventrale qui semble bien identique à celle de Zept. Thisbe. Le peu de carac- tères, fournis par l'échantillon type de d’Orbigny, ne paraït pas jus» tifier la création d’une nouvelle espèce; d’un autre côté, nous ne pouvons, pour les mêmes motifs, l'identifier au ZLepiæna explanata, Sow. ; en tous cas, nous pensons éclairer la question en le faisant figurer. (1) Le caractère des stries à courbure concave vers la ligne cardinale nest point indiqué dans la figure donnée par M. de Verneuil, Bull. Soc. Géol. de Fr, 2 série, t.. LU, pl. XV, fig. 9: 7 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 437 | Nous pensons que cette espèce a pu être désignée sous le nom | d'Orthis hipparionyx par certains auteurs (1). | Strophalosia Lorterei, d'Orb., sp. PV is 22/27 elLC. Productus Lorieri, d'Orb., 4847. Prod., t. I, p. 78. N° 779. — — — 1855. Davoust, Bull, Soc. ag. Sarthe, 2 sér., t. III, | p. 474. Coquille presque plano-convexe, subtrigone, à contours arrondis. ‘sauf à la partie médiane du bord frontal qui est droite. Ligne cardi- nale courte et rectiligne. Aréa à chaque valve, formant entre elles un angle très ouvert. Valve ventrale globuleuse, surtout près du crochet; celui-ci est petit, peu saillant, surmonte l’aréa qui est de dimension moyenne “et présente au centre une pelite ouverture triangulaire fermée par un deltidium. Surface ornée de côtes longitudinales arrondies, sub- égales et présentant dans le sens de leur longueur quelques renfle- «ments qui indiquent la base des épines. Des stries concentriques …d'accroissement sont visibles us du crochet, sur le premier tiers de la coquille, … Valve dorsale faiblement concave et ornée de côtes longitudinales, Mmoins saillantes que celles de l’autre valve, et de côtes concentriques qui existent sur toute l'étendue de la surface dorsale. Aréa étroite, nettement définie. “Dimensions : Longueur, 14 mill. Largeur, 10 mill. Épaisseur, 6 mill. Observations. — La forme productoïde, qui apparaît dans le Dévo- Wnien, est représentée à la base de ce terrain, tant en Amérique qu’en Europe, par de rares espèces que les auteurs américains, M. Hall men particulier, ont une tendance à désigner sous le nom de Produc- tella. Chez les espèces qui ont servi à caractériser ce genre, les im- pressions musculaires et les impressions réniformes rappellent celles des Strophalosia ; la forme générale est celle d’un Productus, il existe une longue et étroite aréa à chaque valve ainsi que des dents car- dinales, caractères qui manquent aux Productus de l’époque carbo- mifère. Outre les genres Productus et Productella, signalés dans le Dévonien, quelques auteurs ont aussi indiqué un petit nombre | d'espèces qu'ils ont rapportées au genre Strophalosia, groupe émi- nemment permien, caractérisé extérieurement par une aréa ventrale bien développée et munie d’un deltidium, une ligne cardinale courte, () De Tromelin. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° sér.,t. XIV, p. 3; Bonnissent : Géo- logie de la Manche, p. 252. 138 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril et le peu de concavité de la valve dorsale. L'existence de ce genre dans le terrain dévonien a été mise en doute par M. Hall (4), qui pense que les espèces en question ont été placées dans le genre S#ro- phalosia, d'après la forme externe et que la disposition des carac=. | tères internes les séparent de ce groupe pour les ranger dans les genres Productus où Productella. Quoi qu'il en soit et bien que nous ne connaissions pas l’intérieur de Productus Lorierei, nous croyons toutefois qu'il mérite plutôt le nom de Sérophalosia que celui de’ Pro- ductus ou de Productella par sa forme générale trigone, le peu de lon- gueur de la ligne cardinale et surtout le développement en hauteur de l’aréa ventrale. D’Orbigny avait signalé cette espèce dans le terrain dévonien de Viré (Sarthe), où elle fut découverte par M. de Lorière. Il la carac- térise ainsi : « Petite espèce qui diffère des trois précédentes (Pr. productoides, dissimilis et subaculeatus) par ses stries rayonnantes régu: lières et par les rides transverses de son crochet. » Nous pouvons ajouter par sa forme générale et la disposition de sa région cardinale. Deux espèces de Productus ont été signalées dans le Dévonien de Gahard : P. subaculeatus, Murch. et P. Twamleyi, M. Rouault. La pre- mière forme, qui est abondante dans le Dévonien supérieur de Fer- ques, nous paraît fort douteuse dans les calcaires de Gahard et nous n'avons jamais rien trouvé dans les gisements analogues qui püût rap- peler cette espèce. Quant au P. Twamleyi, il rentre dans la catégorie. trop nombreuse des espèces énigmatiques signalées par Marie Rouault, EXPLICATION DES PLANCHES Planche XVIIL Fig. 1. Orthis fascicularis, d'Orb. Valve dorsale, gr. nat. — la. — — Valve ventrale, gr. nat. — là, = — Front, gr. nat. — IC. — — Profïil, gr. nat, — Id. — — Région cardinale, grossie. Échantillon provenant de Ferroñes (Espagne). Col. d'Orbigny. Fig. 2. Leptæna Thisbe, d'Orb. Moule interne de la valve ventrale. — 24. — — Moule externe de la valve ventraie. Échantillon en grauwache, provenant de Néhou. Col. d'Orbigny. Fig. 3. Spurifer pere d'Orb. Valve ventrale, gr. nat. — 34. — — Valve dorsale, gr. nat. — 30. — — Front. — . 3c 34. — — Individu jeune, grossi Échantillon provenant de Saint-J PEUR (1) Paleont. of New-York, vol. IV, p. 151. | 41884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 439 EE ÉS . 4. Strophalosia Lorierei, d'Orb., sp. Valve dorsale, gr. nat. 44. — — Profil. 46, — — Valve ventrale. . 5a. Rhynchonella fallaciosa, d'Orb. Valve ventrale. 56. — — Valve dorsale, 5c. _ 1 (Profil. 54. = — Front. 5e 5f 59. — — Forme aplatie, non adulte. 5h. — — Moule interne (valve dorsale), 52. — — Moule interne (valve ventrale). 5k. _ — Moule interne, vu du côté du crochet, 5l. — — Plateau cardinal. 5m 5n 50. — — Individu jeune, grossi, Planche XIX. is. 1. Rhynchonella cypris, d'Orb. Valve dorsale, gr, nat., Saint-Jean. 14. — — Valve ventrale, gr. nat. 26: — — Front. 1e: — — Profil, 14. — — Plateau cardinal. le. _ — Section longitudinale montrant l’un des cruras. 1f. _ — Individu jeune. 19. — — Individu plus grand. 1h. — — Moule interne, valve dorsale; ad et ad ad- ducteurs. Moule interne, valve ventrale; ad, adduc- 2. — — teurs; dav, diducteurs et ajusteurs ventraux. 14 10 1m. — — Variété globulense. La Baconnière. is, 2. Rhynchonella Pareti, de Vern. Valve dorsale, gr. nat. (Espagne). 24. — . — Front, gr. nat. 2b. — = Profil, gr. nat. 2C. — _ Valve ventrale un peu renversée., : 24. — — Variété globuleuse, profil. 2e. — — — front. 2f, . — _ Individu jeune, gr. nat. 29. = = — — 2h. _ — = _ 21. — — — — ig. 3. Rhynchonella subpareti, Œfhl, Front. _ 3e — . æ Profil. 30, — — Valve dorsale. 3c. Ad — Individu jeune, grossi. 3, — = — — 3e. _ — _ — Planche XX. ig. 1. Rhynchonella boloniensis, d'Orb, Valve ventrale, gr. nat. Type prove- nant de Ferques. Col. d'Orbigny. 1&. — — Valve dorsale. 440 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 47 avril — là. | — — Profil. TIQUE a — Front. Fig. 2. Rhynchonella Guillieri, Œhl. Valve dorsale, gr. nat. Viré. Pr 0: = — Valve ventrale. — #20 La == — Profil. DnteCe a — Front. — ?d. NE — Individu plus globuleux, gr. nat. ee = — Le même, vu de front. : Fig. 3. - Rhynchonella cynocephala, Rich. Valve ventrale grossié, montrant les impressions ovariennes et les em- preintes musculaires. RASE = — Région caräinale de la valve dorsale. Fix. 4, Rhynchonella nigricans, Sow. Crochet de la valve ventrale montrant la doublure qui tapisse le sommet de la valve entre les lamelles dentaires Echant. du musée de Laval, grossi, (Vivant). met de — Région cardinale de la valve dorsale. nn: Fe — Valve dorsale renversée, montrant le sep… tum et les impressions musculaires. Fig. 5. Rhynchonella limbata, Schloth. Crochet et deltidium de la valve ventrale, . grossi. (Craie de Meudon). ROLE = — Région cardinale de la valve dorsale mon trant l’étroite ouverture du plateau car- dinal et les deux protubérances qui uk existent à la base des cruras. Fig. 6. Rhynchonella psittacea, Gmel. Crochet de la valve centrale. (Vivant). © mo EE — Région cardinale de la valve dorsale. =. 02 = — Individu jeune, agrandi. Fig + 7: Rhynchonella vespertilio, d’Ord. Région cardinale de la valve dorsale. &- 8. Rñynchonella sulcata, Parkinson. Moule interne montrant les ramifica tions du système vasculaire, d'après Davidson. Pal. Ter. crét., pl. X, fig.35;, + 9. Rhynchonella, sp. Crochet de la valve ventrale, renversé pour montre” la disposition des dents et des lamelles dentaires (Grande Oolithe). : S. 10. Rhyncotrema capax, Conrad. Valve ventrale, d'après un échantillon de l'Ecole des Mines. — Crochet de la valve ventrale, grossi. — Plateau cardinal. e …. 104. mE 104. Es Planche XXI. . l. Uncinulus subwilsoni, d'Orb. Valve ventrale. la. — — - Valve dorsale. 10. + — Profil. lc. — — Le même, vu du côté frontal. a — Le même, vu du côté cardinal. e. ms _— Valve dorsale vue de l'intérieur. 1 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. à LM — — Plateau cardinal, grossi. — — Le même, renversé pour montrer l’inser- tion du septum sous la protubérance cardinale. 1h. — ; _ Valve ventrale, vue à l’intérieur. FE. — _ La même, agrandie. CE — _ Section d'un moule interne montrant le septum dorsal et l’une des pointes cru- rales. En. — — Section montrant l’épaississement du test et l'importance du septum médian dans la région cardinale. 1/. — — Moule interne, montrant la disposition des rameaux ascendants du système vascu-. laire, à la valve ventrale. Im. À _ — Moule interne, montrant les impressions musculaires (valve dorsale). In. — — Le même, vu du côté ventral, 10. _ _ Le même, vu de profil. 19. — — Le même, vu du côté frontal. 19. — — Individu jeune, grossi trois fois, JF AN — _ Le même, vu de profil. Is, EEE — Le même, vu de front. Planche XXII. 1g. 1. Rhynchonella Barroisi, Œhl. Moule interne, vu du côté ventral, gr. nat. 1a. — — Le même, vu du côté dorsal. 16. — — Le même, vu de profil. 1e, — — Échantillon vu de front, LI, — — Section montrant l’une des pointes crurales. 2. Uncinulus ŒEhlerti, Bayle. Vu du côté dorsal, gr. nat. 24. — — Côté ventral. 20. — _— Front. 2C- — — Autre individu n'ayant que deux plis dans . le sinus. VAR — — Valve ventrale (forme triangulaire). 2e. — — Valve dorsale. 2) — — Profil d’un individu présentant la forme normale. 29. es — Front d'un spécimen ayant sept plis dans le sinus. : 2h. —_ — Moule interne montrant la forme des em- preintes musculaires et la disposition du système vasculaire (valve dorsale). 21. = — Le même, vu de profil. 2k. = — ‘ Moule interne, vu du côté cardinal. 21: — — Le même, vu du côté dorsal. 2m. — — Le même, vu du côté ventral. 2n. — — Section montrant le septum ventral, le sep- tum dorsal et le système apophysaire, grossi. de 449 BLEICHER., — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. A7 avril M. Bleicher fait la communication suivante : Note sur la limite inférieure du Lias er Lorraine, par M. Bleicher. La limitation exacte et précise du Jurassique et du Trias n’a pas encore fait dans nos régions l’objet d’un travail d'ensemble et nous ne trouvons, dans les auteurs qui se sont occupés de ces terrains, au point de vue à la fois stratigraphique et paléontologique, que peu de renseignements sur ce sujet. Levallois, en 1851 (1), indique à la partie supérieure du Keuper la présence de marnes rouges, puis, en 1856, de grès à Avicula contorta dans les environs, de Dieuze (Lorraine annexée) et reconnaît leur existence au même niveau dans le département de la Meurthe. L’étage du Keuper, tel qu’il le comprend, se termine par des marnes- rouges ou versicolores surmontant les couches à Avicula contorta et les séparant des assises les plus inférieures du Lias inférieur. Celui-ci est divisé en deux groupes caractérisés, l’un par la Gryphée arquée, l’autre par les Bélemnites courtes. En 1862, MM. Terquem et Piette signalent la zone à Ammonites angulatus dans la colline de Varangeville-Saint-Nicolas, dont ils donnent une coupe comprenant une partie du Rhétien. En 1865 (2), les mêmes observateurs s'expliquent ainsi qu’il suit sur cette ques- tion : « Dans la Meurthe et dans la Moselle, le Lias ne présente que » des assises marneuses. Il commence par une couche d'argile » rouge sans fossiles. De nombreux bancs de marnes bleuâtres et de » calcaires propres à la fabrication de la chaux hydraulique la * » recouvrent. Les plus inférieurs renferment des Ammonites pla- » norbis; ceux qui leur sont superposés contiennent des Ammonites » angulatus; puis vient la puissante formation des calcaires à Ostrea » arcuata, dont les couches supérieures renferment des £Pelemnites » aculus. » Les zones à Avicula contorta, à Ammontles angulatus, séparées par une couche de marne rouge dans le département de la Meurthe, se trouvent donc nettement indiquées par les travaux de nos devan- ciers. Il nous reste à étudier à fond chacune d'elles, soit au point de vue stratigraphique, soit surtout au point de vue paléontologique, à (1) Aperçu géologique du département de la Meurthe (Ann. min., 4 sér., t. XIX, p. 18). (2) Le Lias inférieur de l'Est de la France (Mém. Soc. géol., p. 5). | 1884. BLEICHER. — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 443 les suivre sur une certaine distance pour en constater les variations. “Nous avons aussi à rechercher l’Ammonites planorbis et à déterminer Ja signification des marnes rouges, keupériennes ou infrà-liasiques suivant Levallois, liasiques suivant MM. Terquem et Piette. Cette note a pour objet de donner un premier aperçu sur cette question ‘et ne doit être considérée que comme une introduction à l’étude du Rhétien et du Lias inférieur, que nous poursuivons depuis quelques années dans le département de Meurthe-et Moselle. Elle ne porte que sur une partie de la bande rhétienne et sinémurienne qui y affleure ; celle qui s'étend sur 35 kilomètres environ, de Lenoncourt, Varange- ville-Saint-Nicolas à Bainville-aux-Miroirs et Gripport, au sud de Bayon. Les localités les plus riches en fossiles sont, pour le Rhétien : Plavigny-sur-Moselle, Varangeville-Saint-Nicolas, routes de Lenon- court et de Manoncourt, Saint-Phlin, Xeuilley, Saint-Remimont, Bamville-aux-Miroirs, Gripport; pour la zone à Ammonites angulatus : Flavigny, Saint-Remimont, Bayon. Acceptant comme zone limite du Lias et du Rhétien les marnes rouges ou versicolores de Levallois, qui forment un niveau excellent, partout facile à constater, nous étudierons successivement : 4° le Rhétien, qui se trouve au-dessous des marnes rouges; 2° /a zone à A. angulatus qui se trouve au-dessus. 1° Rhétien. La limite supérieure du Rhétien est facile à tracer, gràce à la présence des marnes rouges de Levallois, grâce aussi au Lu changement brusque de la nature des dépôts, qui, de gréseux ou do- jomitiques qu'ils étaient, deviennent tout à coup marno-calcaires, avec l'apparition de l’Ammonites angulatus. C'est à la surface supé- rieure des marnes rouges de Levallois que nous plaçons la limite du «Rhétien et de la zone à À. angulatus, contrairement à l’opinion de MM. Terquem et Piette. Cette opinion nous est suggérée en l’absence mude fossiles, par la nature minéralogique de ce dépôt qui ne rappelle ben rien les calcaires marneux du Lias inférieur, tandis qu’il imite à sy méprendre les marnes versicolores du Keuper, auquel le Rhétien est intimement lié. — La limite inférieure du Rhétien est plus indécise, quoique cepen- dant il paraïisse logique de la faire passer au-dessous des grès à Avi- “cula contorta, là où (Varangeville Saint-Nicolas) disparaissent les marnes durcies, plus ou moins feuilletées, couvertes de Zingula tenuissima, Bronn. Entre ces limites, il y a souvent 8 à 10 mètres de grès siliceux fins, Où passant au poudingues, de dolomies grenues ou compactes, de umarnes feuilletées grises ou noires, de marnes rouges ou jaunâtres. En général on observe la succession suivante, de bas en haut : 444 BLEICHER. — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 17 avril Premier massif de grès siliceux à grains fins, passant rarement au poudingue, de dolomies grises grenues, sableuses et sub-cristallines, ou plus ou moins compactes, avec ou sans cailloux roulés quartzeux. Ces roches sont généralement assez riches en fossiles, et atteignent l'épaisseur de 4 à 6 mètres. Nous y avons constaté (1) la présence des espèces suivantes : Gyrolepis tenuistriatus, Ag., Gripport. Saurichtys acuminatus. Ag., Gripport, Chemnitzia (Turbonilla) indéterminable, Gripport, Varangeville.” Avicula contorta, Portl., Flavigny-sur-Moselle, Blainville (Levallois). Anatina præcursor, Qu., Flavigny, Saint-Phlin. Gervillia præcursor, Qu., Flavigny, Varangeville, Flavigny, Gripport. Cardium philippinum, Dunk., Varangeville, Flavigny, Gripport. Mytilus minutus, Goldf., Flavigny, Gripport. Trigonia postera, Qu., Flavigny. Pecten cloarinus, Qu., Klavigny, Marnes feuilletées, noires ou grises, tachetées de blanc, sans fos- siles ou avec traces de végétaux indéterminables. Épaisseur : 1 mètre à 1750. É Deuxième massif de grès siliceux plus ou moins compact, passant souvent au poudingue, surtout vers la partie supérieure, à ciment cal caire, et plus rarement dolomitique, contenant de rares fossiles bivalves du genre Anatina, et des os, dents et écailles de poissons et de reptiles appartenant aux espèces suivantes : Saurichtys acu= minatus, Ag.; Gyrolepis tenuistriatus, Ag. Flavigny ; Hybodus sublævis ou minor, Ag., Saint-Phlin, Varangeville; Acrodus minimus, Ag., Fla= vigny; Ceratodus indét., Varangeville ; Zchtyosaurus où Nothosaurus ?, Varangeville (2). La dureté de cette roche, vers la partie supérieure de ce deuxième massif de grès, est telle à Flavigny, qu’il est extrêmement difficile d'en dégager les fossiles. Les grains de quartz qui en forment la pâte, sont arrondis, de petite taille, liés entre eux par un ciment calcaire ou dolomitique, des nodules ferrugineux, des masses arrons dies d’une substance blanche, pulvérulente (calcite avec traces d'æ patite), des cailloux roulés de petite taille, presque tous quartzeux, plus ou moins teintés en vert par une matière colorante, verte, (1) Cette liste de fossiles n’est que provisoire; nous possédons de ce niveau ui grand nombre d'espèces de bivalves non encore déterminées, des genres Cardinia;, Schizodus ou Trigonia, Anatina, etc. (2) Ces deux espèces de fossiles ont été trouvées sous mes yeux, pendant l'im- pression de cette note, le premier par M. Millot, chargé du cours de métébrologie à la Faculté des sciences de Nancy, le second par M. Bazin, préparateur du cours de minéralogie de la même Faculté. ra 1884. BLEICHER., — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 415 isolée en grumeaux dans la pâte, donnant, avec les débris roulés hude poissons, une physionomie toute particulière à ce grès. Il nous semble rappeler à certains égards l’arkose de l’infrà-lias de Bour- sogne, tel que nous l’avons vue et étudiée à la réunion extraordi- “naire de la Société à Semur en 1879. Ajoutons enfin que ce deuxième massif peut être atténué au point qu'il est dans certains cas, difficile de le retrouver (Blainville, Grip- port), ou très développé sous la forme de grès et de poudingues (Va- rangeville). Il a, dans les gisements les plus favorables aux recher- ches, et spécialement à Flavigny et à Varangeville, une épaisseur de 1 mètre 50 à 3 et 4 mètres. Nous n’avons rien à ajouter à ce qui a été dit par MM. Levallois, “Terquem et Piette sur les marnes rouges. Comme eux, nous les avons trouvé sans fossiles, et atteignant une épaisseur variant de 1 mètre, 17 50, à 5 mètres. Lorsqu’elles sont très développées, elles “semblent remplacer la masse supérieure de grès. 2 Zone de l'Ammonites angulatus. Contrairement à in de MM. Terquem et Piette, nous n’admettons pas dans le département de Meurthe-et-Moselle, de zone à Ammonites Planorbis. Quant à celle de l’A. angulatus, elle est tellement atténuée et passe si rapidement à la zone de la gryphée arquée, qu’elle doit être considérée comme absolument rudimentaire. Partout où il est pos- “sible de l’aborder, à Art-sur-Meurthe, Saint-Phlin, Lenoncourt, Ma- | noncourt, Xeuilley, Saint-Remimont, Bayon, Flavigny, elle n’atteint : quel cu de 060 au plus, et il n’est pas rare de trouver des blocs de calcaire marneux de ce niveau, contenant à la fois Ammo- munies angulatus, type, ou sa forme #moreanus, avec la gryphée arquée. M Elle est d’ailleurs assez riche en fossiles parmi lesquels nous avons pu reconnaître : mAmmonites angulatus, Schlot., atteignant 25 à 30 centimètres de diamètre ; partout. 4, moreanus, d'Orb., Bayon, Saint-Remimont. Apsilonotus (plicatus), Quenst.; la forme lævis; (A. planorbis, Sow.) ne se trouve pas dans nos régions ; échantillons de 8 à 10 centimètres de diamètre. Nautilus striatus, d'Orb., Xeuilley, Bayon. Littorina minuta, Terq., Bayon. Ostrea irregqularis, Munst., Bayon. Lima hettangiensis, Terq., Bayon, Art-sur-Meurthe. L\ dentata, Terq., Bayon. L: compressa, Terq., Bayon. | L° Fischeri, Terq., Bayon. Lsuccincta, Schlot., partout. | Pholadomya glabra, Ag., Bayon. | Pleuromya striatula, Ag., Bayon. “| Astarte thalassima, Quenst., Bayon. [4 À L Ai 416 BLEICHER. — LIMITE INFÉR, DU LIAS EN LORRAINE. 17 avril Cardinia concinna, d'Orb., Bayon. . Pecten jamoignensis, Terq. et P., Bayon. P. punctatissimus, Terq. et P., Bayon. Mytilus tenuissimus, Terq. et P., Bayon. Rhynchonella plicatissima, Quenst., partout. Rh. Deffneri, Opp., Xeuilley. Montlivaultia denticulata, E. de Fr., partout. M. sinemuriensis, d'Orb., Bayon. Stylastrea sinemuriensis, d'Orb., Bayon. On y remarquera la présence d'un certain nombre d'espèces de la faune d’Hettange, surtout les Lamellibranches. Les Gastropodes y sont bien plus rares, et généralement de petite taille. Au point de vue lithologique, cette zone se fait remarquer par l'abondance de nodules plus ou moins ferrugineux, de phosphate de chaux impur, isolés dans la roche de marne durcie, ou remplissant certaines coquilles, surtout les Nautiles. Ces nodules sont vraisem- blablement d’origine animale, car, à la loupe, on y distingue des dé- bris de coquille, et certains d’entre eux, traités par l’acide chlorhy- drique, étendu à froid, montrent au microscope, à un faible grossis- sement des débris de carapace de Foraminifères et de Cypris. En nous résumant, nous pouvons conclure de la manière suivante : Le Rhétien de Meurthe-et-Moselle se sépare nettement du Lias in- férieur par sa faune et sa composition minéralogique; il se sépare moins nettement des’marnes irisées, dont il se distingue cependant par sa faune composée d'espèces qui lui sont propres. Il commence par des couches de grès siliceux ou des dolomies grenues, caracté- risées par Avicula contorta et la faune habituelle du Rhétien, et se termine par les grès à débris de poissons et les marnes rouges de Levallois. | La zone de l’Ammonites planorbis n’existe pas dans le département de Meurthe-et-Moselle; celle de l’Ammonites angulatus est très atté- nuée et passe sans transition aucune à la zone de la gryphée arquée, de laquelle on ne peut guère la séparer. La zone de l’A. angulatus est assez riche en fossiles qui appartiennent à la faune d’'Hettange. À 1884. OF. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 417 Séance du 21 Avril 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési- dent proclame membre de la Société : M. J. Ganizx, à Pontoise, présenté par MM. G. Dollfus et Ra- mond. I] annonce ensuite une présentation. M. le Président fait part de la mort de M. Ducroco. M. Fontannes fait la communication suivante : Note sur la présence des sables à Potamides Basterotr dans la vallée de la Cèze (Gard), Par M. F. Fontannes. À l’époque où la mer pliocène pénétrait dans le Sud-Est jusqu’au midi du Lyonnais, la pittoresque vallée de la Cèze constituait un M iord étroit, profondément encaissé, dont la largeur ne dépassait Louère trois kilomètres, et qui s’enfonçait jusqu’à Saint-André-de- mhRoquepertuis, à plus de vingt-quatre kilomètres de son débouché dans le golfe de Saint-Ariès. Les dépôts subapennins peuvent, en effet, se suivre presque sans interruption sur la rive gauche de la rivière, au pied des collines crétacées qui dominent la vallée ; ils …affleurent sur une bande étroite, avec une inclinaison marquée vers le. sud, se dégageant ainsi des alluvions que recouvrent les assises | pliocènes. … … Ce sont généralement des sables et des grès de rivage où abon- dent les Balanes, les Huîtres (0. barriensis, 0. cucullata, var., etc.), accompagnées de quelques Peignes (P. pusio, var., P. pes felis), de rares Spondyles (Sp. ferreolensis), Hinnites (47. ercolanianus), etc. | Des dépôts argileux se rencontrent aussi à peu de distance du littoral, Melremplissent entre autres les petites anses de Saint-André et de Saint-Laurent; mais ils sont beaucoup plus développés vers le centre de la vallée, dont ils constituent, au moins en grande partie, le | sous-sol, On peut s’en convaincre dans les environs de Bagnols, où 4148 F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 9 avril” les exploitations des tuileries montrent l'argile subapennine sous les alluvions anciennes et modernes de la Cèze. La faune de ces forma- tions est beaucoup plus variée que celle des sables, el j'ai déjà eu l'occasion de signaler au fond du fiord quelques gisements intéres- sants ; je puis leur adjoindre aujourd’hui les environs de Chusclan, où j'ai recueilli dernièrement de nombreux fossiles représentant les espèces suivantes : GASTÉROPODES Murex Lassaignei, Bast., v. Natica aff. helicina, Brocchi. — ariesensis, Font. — Josephinia, Risso. — imbricatus, Brocchi. Solarium simplex, Bronn. Triton Doderleini, d’Anc. — Mmoniliferum, Bronn. Pollia fusulus, Brocchi, v., davidiana, Turritella dicosmema, Font. Font. — subangulata, Brocchi. Nassa bollenensis, Tourn. — communis, Risso, v. ariesen- — semistriata, Brocchi. sis, Font. ren — limata, Chemnitz. Vermetus arenarius, Linné. — vreticulata, Lam. Fissurella italica, Defrance. — eurosta, Font. Dentalium delphinense, Font. Mitra aperta, Bellardi, v. Mallea denticulata, Desh., v., Aragoi, Font. LAMELLIBRANCHES Sazxicava arctica, Linné. Lucina spinifera, Mont. Panopæa glycimeris, Born., v. Faujasi, Mytilicardia elongata, Lam., v. semivæ M. de la Grove. rians, Font. Corbula gibba, Olivi. Barbatia restitutensis, Font. Lutraria elliptica, Roissy. — lactea, Linné. Venus multilamella, Lam. Anomalocardia pectinata, Brocchi. — Bronni, May., v. comitatensis, Pecten pusio, Linné. Font. — scabrellus, Lam. Venus verrucosa, Linné. Lima inflata, Chemnitz. — ferreolensis, Font. Spondylus ferreolensis, Font. — islandicoides, Lam. Anomia ephippium, Linné. Tapes decussata, Linné. Ostrea barriensis, Font. Cardium multicostatum, Brocchi. — cucullata, Bronn. v. — papillosum, Poli. — cochlear, Poli, v. naviculanis, Chama gryphoides, Linné. Bronn. Balanes, Polypiers, etc. Cette faune qui comprend 21 Gastéropodes et 26 Lamellibranches et classe Chusclan parmi les stations les plus fossilifères du Gard, est absolument caractéristique du Plaisancien de Saint-Ariès et par- ticipe à la fois du faciès de ce gisement typique et de celui de l'ar- 1884. F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 449 gile à Polypiers de Saint-Restitut (1) Cinq espèces seulement n'’a- vaient pas encore été rencontrées dans le département du Gard : Triton Doderleini, Natica Josephinia, Solartum moniliferum, Tapes de- cussata, Pecten scabrellus. Le Solarium moniliferum ne m'était encore connu dans le Sud-Est que des environs de Saint-Restitut (Drôme). Quant au Pecten sca- brellus dont je n’ai trouvé qu'un seul exemplaire, c’est la première fois que j'ai à le signaler en dehors du Roussillon, où il est au moins aussi abondant que dans ses stations les plus riches de l'Italie. L'exemplaire de Chusclan est identique à ceux de Millas et de Ba- nyuls. Les caractères négatifs de cette faune seraient certainement cu- Mumrieux à analyser, mais je n’oserais le faire dès aujourd’hui, mes re- D cherches à l'entrée du fiord de la Cèze n’ayant pas été assez minu- . “ieuses, pour me permettre de croire que l’on ne pourrait y découvrir Le. les espèces dont l’absence dans la liste ci-dessus a lieu de surprendre. Ce n'est pas d’ailleurs sur ce gisement, quelque intéressant qu'il soit, que je désire plus particulièrement appeler l’attention. . Entre Chusclan et Bagnols, sous le bois de Gicou, de profonds ravins sillonnent les dépôts pliocènes qui atteignent ici une forte épaisseur et montrent les couches immédiatement superposées aux argiles et sables à ÆVassa semistriata et Ostrea barriensis; celles-ci sont constituées par un sable assez fin, ferrugineux, plus ou moins argi- leux, qui, avec quelques coquilles remaniées des formations marines sous-jacentes, renferme une faune spéciale. J'y ai trouvé les espèces suivantes : — Potamides Basteroti, M. de Serres. Corbula gibba, Olivi. Bythinia allobrogica, Fontannes. Scrobicularia plana, Da Costa, v. pipe- Helix, sp.? rata, Gmelin. Limnæa Bouilleti, Michaud, v. lauren- Cardiun rastellense, Fontannes. tensis, Font. Pecten pes felis, Linné. Planorbis cf. heriacensis, Fontannes, v. Empreintes végétales. occitana, Font. Cette faunule se compose de trois éléments distincts, Les débris de Peignes datent d’une époque antérieure au dépôt de ces sables, ou ont été rejetés par les marées; les Bythinies, Helix, Lymnées et Pla- norbes, ainsi que les végétaux dont les empreintes nombreuses sont malheureusement indéterminables, représentent les apports du con- tinent. Seuls les Potamides, les Corbules, les Cardium et les Scrobi- culaires représentent les genres qui pouvaient vivre sur ce point, … (1) V. Extension et faune de la mer pliocène dans le Sud-Est. (Bull. Soc. Géol., & sér., t. XI, p. 132.) XII. 29 . TR 2450 F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 21 avril au moment où se déposait l’assise où l’on rencontre leurs coquilles. Or, ces genres caractérisent les dépôts saumâtres, et plus particu- lièrement ceux qui se forment à l'embouchure des fleuves ou des ruisseaux. Les Potamides, ainsi que leur nom l'indique, n’abondent que dans le voisinage des embouchures et remontent assez haut dans certains cours d’eau de la zone tropicale. Il est rare d’ailleurs que le Pota- mides Basteroti dont on connaît aujourd'hui une douzaine de gise- ments dans la Provence et le Languedoc, ne soit pas accompagné d’espèces continentales, le plus souvent submaritimes. Au sommet du Miocène marin, comme dans le Pliocène, les Cor- bules du groupe du Corbula gibba ne pullulent qu’à partir de l'horizon où les dépôts perdent leur caractère exclusivement marin. Les petits Cardium du groupe du C. rastellense ne se développent largement que sur les plages sableuses, à proximité de l'embouchure des cours d’eau ; aussi se rencontrent-ils presque exclusivement dans les couches de mélange qui couronnent les formations marines plio-« cènes, et supportent les sables à Masfodon arvernensis. Il en est de même des Scrobiculaires ou Lavignons, genre nouveau pour la faune du Gard, mais que j'ai déjà signalé au même niveau dans les départements de la Drôme et de Vaucluse. Les Lavignons, dit Deshayes, sont des Mollusques littoraux qui se plaisent sur les plages basses et vaseuses qui avoisinent l’embour- chure des rivières. — Wood fait observer que le Scrobicularia plana est presque entièrement confiné dans les estuaires, et qu’il en a trouvé un exemplaire associé avec des Unio, des Cardium, etc. (4). — Le Scrobicularia piperata, d’après le D' F. Daniel, vit aux environs de Brest dans la vase, sur le bord des rivières eù remonte la marée et dans les anses vaseuses où se jettent des ruisseaux (2). Ces quatre genres viennent donc confirmer, par les conditions bio- logiques nécessaires à leur développement ce qu’on pouvait déduire, des caractères stratigraphiques et géographiques des dépôts subapen: nins de la vallée de la Cèze, à savoir que celle-ci était déjà formée avant l'invasion de la mer de Saint-Ariès et que des eaux fluviatiles s’en emparaient à mesure que se retiraient les eaux marines. La Cèze pliocène qui se jetait tout d’abord dans la mer près de Saint-André de Roquepertuis, au sortir du défilé de Montclus, a peu à peu avancé son embouchure jusque dans les environs de Chusclan, près de Codolet, (1) Voir Fontannes, Les Moll. plioc. de la vallée du Rhône, etc., t. II, p. 43. (2) Faune malacologique terrestre, fluviatile et marine des env. de Brest. (Journx de Conch., t. XXIII, p. 223.) F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE, A5A . 1884. où elle a rencontré le Rhône qui, à la faveur de la même ondulation, poussait de plus en plus son delta vers le sud. Les espèces qui vivaient alors sur le continent et dont les débris se trouvent mêlés avec les coquilles saumâtres des sables à Potamides Basteroti, appartiennent à la faune de Saint-Geniès, de Saint-Lau- rent-des-Arbres, dont j’ai décrit et figuré les principaux types (1) et qui paraît être contemporaine de celle de Hauterive (Drôme). La plus commune à Chusclan, la PBythinia allobrogica, Font. (2), est extré- “mement abondante dans les marnes à lignite du Bas-Dauphiné (Hau- terive, Fay-d’'Albon, etc.). L'histoire pliocène de la vallée de la Cèze concorde donc exacte- ment sous tous les rapports avec celle de la plupart des vallées tri- Mbuiaires du Rhône, et notamment des vallées de lArdèche, de | EL de la Drôme, de l'Isère, dans la partie basse desquelles on ï “retrouve la même succession de faunes. Au-dessus des formations saumâtres ou fluvio-marines et des 4 marnes à lignite de eette époque s’accumulent, ainsi que le montre mule diagramme théorique n° 1, des sables et des galets charriés par % de nombreux cours d’eau et fonc le relèvement du sol hâte de plus ï en plus le dépôt. AN 5 e D Diagr. 1. Diagr. 2. 4 n. 1 LA 1 2 La, | Ë A GG 09 29 5 a Q go o2|2c fs DES TS 2c Roszoes 2 si 5 - { C all UT VE — el 2 = k ee 1) | sl ïÊ J Fi 3 2 1 b 1! — à / == mi EE 1 2 45 6 (1 | af Es: 2c 3 1] 1 Eur ; SES Fe Û ") = 7 | 0e 15 1< FALL. :| Le” ï " | Î ve ; lee, ee] a, Il nn) RER] L'aeS | RS D) > JR à _ Re es SA RSR TER. LR RES d Ke A? LE TA OR D ss, RSR : es Re Gone eee ere» RS ER Re je Rd Lee ss see, 2 ee ss sens, es LR LD 0] } Re NS RRRRRRRRN ONE, 4 Ke . ee Rs ee Le RSS us re res 3: RS S «? 209,009 Se RS LRRSS RS eee, PS RD RD RNCS SR Se Re RS RO Re Res RSS se RSo RS Re Ls Rs RS Se Fa ne Res se ee æ. — Terrains prémolassiques. — 14 Miocène marin; 16 Miocène saumâtre et uvio-marin; 1e Miocène continental. — 2a Pliocène marin; 26 Pliocène sau- mètre et fluvio-marin ; 2c Pliocène continental. — 34 Quaternaire des terrasses; #0 Quaternaire des vallées ; 3c Alluvions actuelles. Ceux-ci achèvent rapidement de combler la plupart des dépres- sions dues au premier creusement des vallées rhodaniennes, et s’é- tendent alors en une nappe immense sur les plateaux qui les bor- daient. Puis ces phénomènes de transport ne tardent pas à perdre de leur grandiose amplitude. Les rivières, affouillant leurs propres allu- (1) Diagnoses spéces et de variétés cle des terrains tertiaires du bassin du Rhône, avril 1883, p. 6, 7 et 9, fig. 16, 17, 18, et 22, 23. (2) Étude VI : Le Ba de Crest, 1880, p. 180. 452 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 21 avril vions, s’encaissent dans des lits de plus en plus resserrés, dont les terrasses actuelles nous permettent de reconstituer le tracé et de mesurer la largeur (Diagr. 2). Et, sous l'effet de ce nouveau creuse- ment qui caractérise la période quaternaire, le sol acquiert enfin son relief actuel. M. Munier-Chalmas, après avoir fait remarquer l'intérêt et la grande valeur du travail de M. Fontannes, lui demande son avis sur l’âge des couches à Congéries. M. F'ontannes répond qu'il n’a pas fait sur ces dépôts d’obser- vations nouvelles. Les couches à Congéries n’affleurent dans le bassin du Rhône que sur quelques points isolés, dans une région peu étendue et sur des surfaces très restreintes. Leur faune, par sa nature spé- ciale, les isole aussi bien du Miocène que du Pliocène, mais par leurs caractères stratigraphiques ct géographiques, elles se lient beaucoup: plus intimement avec les argiles et les sables pliocènes qu'avec les dernières assises inconteslablement miocènes. L'Helvétien et le Tortonien étaient déjà profondément ravinés par un premier creusement de la vallée du Rhône, au moins dans la région où les couches à Congéries sont connues, lorsque celles-ci se sont formées. La discordance qu’on peut observer entre ces dépôts et le Plaisancien, ne saurait donc avoir, au point de vue de la classi- fication à adopter pour le Sud-Est, la même importance que celle qui sépare le Tortonien à #ipparion gracile, du Messinien à Congeria subcarinata. M. Munier-Chalmas, se basant sur la faune des couches à& Congéries, qui appartiennent d’une manière générale à une seule grande époque, et sur l’extension de la mer qui les a déposées, croit que ces dépôts doivent être plutôt rapportés au Miocène supérieur; par conséquent le premier creusement de Ia vallée du Rhône doit être reporté à cette époque. Une deuxième oscillation descendante aurait donné à la mer pliocène une plus grande extension, et ses dépôts seraient en discordance sur les couches à Congéries ou au moins disposés très transgressivement par rapport à ces dernières. M. M. Bertrand fait la communication suivante : Failles courbes dans le Jura et bassins d’affaissement, par M. M. Bertrand. Entre Arbois et Lons-le-Saunier, une ligne dirigée S. 30° O. limite les premiers escarpements calcaires du Jura ; à l’ouest de cette ligne éteinte. Métis hate et me D a 1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 453 s'étend jusqu’à la Bresse la région du vignoble, formée de coteaux marneux où les couches du Lias et du Trias, avec une direction géné- rale parallèle à celle de la chaîne, se montrent très faillées et plis- sées, surtout près de la limite occidentale ; à l’est s’élève le premier plateau du Jura, où les cotes d'altitude varient de 5 à 600 mètres et où les couches bajociennes et bathoniennes se succèdent régu- lièrement, avec un léger pendage vers l’est. Si, en face de Lons-le- Saunier, à Conliège, par exemple, on gravit cette ligne d’escarpe- ment, on rencontre la série complète du Lias, sur laquelle reposent normalement les assises inférieures du Bajocien. Mais il n’en est plus de même entre Arbois et Poligny, non plus qu’entre Voiteur et Pannessières, ainsi qu'on peut s’en convaincre en suivant par exemple la route de Buvilly à Chamolle ou celle de Lons-le-Saunier à Champagnole; entre le Lias et le Bajocien on traverse une ligne de calcaires blancs compacts ou spathiques qui forment la falaise et que leur nature minéralogique ne permet de rapporter qu’au Bathonien. La stratification est souvent difficile à préciser, mais paraît dans son ensemble former un petit pli synclinal. Les fossiles sont rares ; pour- tant la présence de l’Ostrea acuminata près de Plasnes, celle de la Rhynchonella decorata au nord de Poligny viennent confirmer la pre- mière détermination. Les figures 1 et 2 mettent en évidence la diffé- rence des deux coupes : d’un côté la série normale, de l’autre un lambeau de Bathonien tombé entre deux failles. Si l’on cherche à suivre les contours de ces lambeaux sur la carte, “on voit qu’ils forment deux bandes étroites (voir la carte, fig. 8, et les fig. 1 et 2): la première, au sud d’Arbois, a une longueur de Fig. 4 et 2. 1: Calc. à Gryphées arquées. — 2. Lias moyen. — 3. Couches à Posidonies. — 4. Lias supérieur. — 5. Bajocien. — 6. Bathonien. 12 kilomètres et une largeur variant, de quelques mètres seulement (auprès de Pupillin), jusqu'à 300 mètres (au nord de Poligny); la seconde, au sud de Voiteur, est un peu plus large et continue le même alignement sur une longueur de 8 kilomètres. Aux points où cessent ces bandes, il m’a été impossible de constater dans leur 454 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 21 avril prolongement aucun dérangement des couches, elles ne se ratta- chent ainsi à aucune cassure plus importante ni à aucun accident. d’un autre ordre; elles ne jalonnent pas une ligne de dislocation. Elles sont au milieu d’une région normalement stratifiée, isolées | chacune par une faille elliptique complètement fermée. J'avais essayé d'abord de rapprocher ces faits de ceux qu’on observe plus à l’est à l'extrémité orientale du premier plateau. Là, entre Montrond et la route de Salins à Champagnole, on peut suivre une bande étroite d'Oxfordien de 200 mètres de largeur au plus, 4 bordée sur une longueur de plusieurs kilomètres par des escarpe- ments bathoniens et même bajociens ; mais cette bande est la conti- nuation d’une grande ligne de faille, celle de la chaîne de Leuthe, et alors on s’explique facilement, comme conséquence même de la dislocation du terrain, la formation de vides plus ou moins étendus où les couches supérieures ont pu s’affaisser. A défaut de dénivella= tion et de faille proprement dite, l’existence seule d’un pli avec forte courbure des bancs pourrait mener à une explication analogue; mais le long des bandes précitées je n’ai pu observer qu'en deux points, au sud de Pannessières et au nord de Poligny, un pendage anormal (vers l’ouest) des couches du Lias qui s’appuient contre la bande bathonienne; et encore la cause doit-elle en être cherchéeh probablement dans des glissements locaux et postérieurs des assises marneuses. Partout ailleurs l’inclinaison est très faible et semble àä« très peu près la même de part et d'autre de la bande. Au sud de Lons-le-Saunier, on trouve dans le vignoble, entre” Gevingey et Vincelles, une bande analogue, Là, il est vrai, les condi- tions d'observation ne sont pas partout aussi favorables, par suite de la culture, des éboulis et des recouyrements quaternaires (argiles à chailles). Je crois pourtant que l’esquisse ci-jointe (fig. 3) repré- sente exactement les divers affleurements. La partie cd doit surtout être remarquée pour la netteté avec laquelle se présente la ligne de séparation; lai différence de couleur des deux roches dessine et permet de suivre, même à distance, sur le plateau dénudé, l’extré-"_ M mité courbe de la faille elliptique. Un peu plus au nord, en de, lan faille, devenue parallèle à la direction des couches, se traduit seule- ment par la disparition d’une partie des assises bathoniennes et oxfordiennes ; plus loin, de l’autre côté du ruisseau de Gevingey, on trouve en contact dans les vignes les Marnes irisées et l'Oxfordien supérieur. Les chailles quaternaires masquent l’extrémité nord de la courbe, mais de l’autre côté du petit plateau, dans le vallon de Chilly, on peut s'assurer qu'il n’y a plus rien d’analogue; il faut done admettre là une terminaison de la courbe plus ou moins symétrique + Se) : Fr) x O6 (eB]d Faille. Ligne qui limite = Î la bande affaissée. 1 Quaternaire. Astertien. Cr en. . Oxfordien. & Bathonien. item à "+ + til HE IT Mn Se — ( . C1 Ba jocien £ SULies. man Marnes irisées. Pa Infralias et calcaire à Gryphées. e 3. Lias. — 8. Astartien. thonien. — 6. Oxfordien. — 7. Corallien. — 4. Bajocien. — 5. Ba- 456 M. BERTRAND. —— FAILLES COURBES DANS LE JURA. 91 avril l’est à l’ouest, normalement à l’accident fet à la chaîne, montre les rapports de la bande affaissée avec les terrains qui l'entourent. J'ai eu également l’occasion, en Provence et spécialement dans les environs immédiats de Toulon, d'observer des failles de même nature. La structure d'ensemble de cette région semble offrir si peu de rapports avec celle du Jura que, pendant longtemps, je n'ai pas voulu m'’arrêter à ce rapprochement. Les faits sont pourtant iden- tiques, puisque dans les deux cas ces lignes de failles fermées enve- loppent des terrains plus récents que ceux qui les entourent, c’est-à- dire des terrains affaissés. Je citerai seulement ici l’exemple du Faron, la montagne isolée dont les crêtes blanches et dénudées s’élèvent, au nord de Toulon, jusqu’à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer (fig. 5). Le sommet en est formé d'Urgonien qui, au nord, butte successivement contre les différents étages du Jurassique et du Trias et qui, au sud, repose régulièrement sur le Néocomien à Zere- bratula prœlonga et sur les dolomies jurassiques, dont la base passe aux couches à fossiles bathoniens. Celles-ci sont à leur tour séparées du Muschelkalk par une faille et cette faille peut se suivre sans dis- continuité sur les flancs de la montagne jusqu'à ce qu’elle aille rejoindre celle du versant nord. On peut ainsi faire le tour de la montagne sans rencontrer de dérangements; on ne peut la gravir sur aucun de ses versants sans traverser une grande faille. La coupe! que j'en donne (fig. 5) marque en gros traits pointillés la continua- Fig. 5. — Coupe du Mont Faron (1/20000°). Fortifications ; de Toulon c: mes 007 da\ Ba jocien |. 5 À à, / 439%. 2€ ET. - oe Les ee” ne VEen Ssy A Reite tion supposée de cette faille en profondeur; une coupe parallèle, X faite 3 kilomètres plus à l’est ou plus à l’ouest, ne montrerait que la succession normale des terrains inférieurs. J'aurai l’occasion de revenir avec plus de détails sur cette ei | de Toulon, dont je n’ai pas encore terminé l'étude, mais je puis dire dès maintenant que ces sortes de faits y sont fréquents ; aïnsi les | | | 1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 457 sommets du Coudon et du Cap Gros se présentent dans les mêmes conditions d'isolement géologique que celui du Faron, et sur une plus grande échelle, le bassin du Beausset, au moins dans sa partie est, est entouré de deux grandes failles sinueuses et concentriques. Ces phénomènes sont bien difficiles à expliquer, si l’on veut voir dans toutes les failles des cassures qui traversent de part en part l'écorce terrestre, ou même seulement le résultat d'efforts d’ensemble auxquels cette écorce aurait été soumise. Ils me semblent au con- traire avoir une signification bien nette si, sans s'arrêter à ce mot de faille et à l’idée qu’il éveille ordinairement, on les considère en eux- mêmes et indépendamment de dislocations générales, auxquelles l’observation directe ne les rattache pas : puisque des terrains strati- fiés se trouvent au milieu d’autres plus anciens, c’est qu'ils sont des- cendus de leur position première, c’est par conséquent qu’il existait au-dessous d’eux un vide où cet affaissement a pu se produire. La cause de ce vide peut être discutée ; le mécanisme du mouvement peut plus ou moins facilement se concevoir ; mais le fait en lui-même ne semble pas contestable. La considération des bassins d’affaissement est bien loin d'être nouvelle. Les phénomènes actuels suffisent à en faire concevoir la possibilité et, on peut dire que la part à leur accorder dans les mouvements du sol, tend à s’accroître à mesure que se poursuit l'étude plus détaillée des diverses régions. C’est par eux que M. Lory explique la plupart des dislocations des Alpes dauphinoises, et M: Gosselet (1) rattache aux mêmes causes certains plissements des Ardennes. Enfin M. Suess, dans l’importante classification qu'il vient de donner des cassures de l’écorce terrestre, distingue deux groupes principaux : celles qui sont dues à des poussées latérales et celles qui résultent d’affaissements; pour ces dernières, dit-il, si l’on ne borne pas son étude à telle ou telle cassure isolée, mais que l’on considère l’ensemble d’une région, on les voit se coordonner en réseaux et systèmes, qui dessinent généralement l'emplacement d’un bassin d’affaissement, et qui, comme les plis d’une même chaîne, sont les produits d’une seule cause d'ensemble (2). S'il s’agit d'affaissements régionaux, cette cause doit évidemment être en rapport avec l'étendue des phénomènes; ainsi M. Lory la cherche pour les Alpes dans le jeu lent et progressif des failles anciennes ; il a même proposé d'étendre cette explication aux plisse- ments du Jura. Mais dans les cas que j'ai cités, la nature isolée et _ (1) Bull, Soc. géol., 3 sér., t. IX, p. 689. (2) Suess. das Antlitz der Erde, p. 165. 458 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 91 avril en quelque sorte superficielle du phénomène ne permet pas d'adopter la même hypothèse. Pour concevoir la formation de ces vides res- treints et si voisins de la surface, l’action des eaux, arrivant à la longue à dissoudre les calcaires et à délayer les argiles, une sorte de dénudation souterraine, paraît la seule explication possible. Dans le cas le plus simple, il est clair que les couches affaissées doivent former un pli synclinal, ne différant pas à la surface de celui qu'aurait produit une pression latérale (fig. 6 et 7); les bords n’en Fig .6: Lo É seront qu'en certains points marqués par des lignes de faille et n’apparaîtront pas partout avec la même netteté. Mais si une dénu- dation superficielle vient à agir, enlève les couches supérieures et approche du fond du bassin, les parois de la cavité primitive devien- dront observables et les deux séries, celle des terrains affaissés et celle des terrains sur lesquels s’est fait l’affaissement, se trouveront séparées par une ligne annulaire et fermée. Dans certains cas l’appa- rence pourra être simplement celle d’une superposition anormale, ou même à la rigueur d’une lacune dans la série stratigraphique;M dans d’autres, au contraire, les parties affaissées auront pu s’enfoncer plus ou moins par leur poids dans les terrains sous-jacents et cette ligne limite se présentera comme une faille verticale. C’est ainsi que s’expliqueraient les exemples précédents. Ces dénudations inégales au-dessus d’un bassin d’affaissement peuvent aussi rendre compte de certaines anomalies, telles que celles que j'ai déjà décrites aux environs de Salins (1), où un léger ravine- ment sur le flanc d’une colline astartienne met au jour les marnes (1) Bull. Soc. géol., g° SÉT:5 COX UD: 1240 _ 1884. M. BERTRAND. —— FAILLES COURBES DANS LE JURA. 459 du Lias. Un fait semblable se présente plus bas que Lons-le-Saunier, au sud du hameau de Grusse, entre les points marqués 409 et 574 sur la carte d'état-major (ligne ab sur la carte, fig. 3). Les pentes mamelonnées qui s'élèvent au sud du village sur une largeur de 300 mètres, sont formées de Trias et de Lias inférieur (calcaire à Gryphées), dont les couches sont très tourmentées et que deux failles à l’est et à l’ouest séparent de pentes bathoniennes et oxfor- diennes. Le plateau qui s'étend plus au sud est au contraire formé de roches bajociennes et bathoniennes peu inclinées; le contact avec les mamelons marneux, difficile à observer, ne semble pas se faire par superposition normale. Sur ce plateau, une petite bande de prés (ab), large de 50 mètres à peine, dirigée à peu près N.S., in- —errompt la série des bois et va rejoindre la route de Beaufort à Augisey. Dans ces prés, un peu avant la route, un fossé nouvellement creusé m'a permis d'observer les Marnes irisées, qui se trouvent ainsi former une bande étroite au milieu du Bathonien. La bande marneuse s’interrompt un peu plus au sud, pour reprendre bientôt, | toujours entre deux murailles calcaires, dans la direction de l’Aber- sgement-Rosay. “De même, au pied du Faron, la route militaire de l’ouest traverse mun petit vallon où affleurent, au milieu du Bathonien à Cidaris mean- Mrina et des dolomies qui le surmontent, des marnes gypsifères en | filets verticaux. Ces marnes, d’après ce que je connais de la région, | ne peuvent appartenir qu'au Trias. C’est sur elles qu’aurait eu lieu | Jaffaissement des terrains supérieurs et la pression exercée les aurait | fait remonter dans les fentes du calcaire. West naturel de se demander si ces bassins d’affaissement sont des “faits isolés dans le Jura, ou si la cause à laquelle ils se rattachent n’a pas eu une action plus générale. Il est certain que les grands plisse- ments réguliers du Jura oriental appellent l’idée d’une compression latérale, dont il semble difficile de ne pas chercher la cause première dans le soulèvement alpin; mais il faut reconnaître aussi que l’ouest dela chaîne, notamment sur les feuilles que j’ai étudiées, de Besan- çonet de Lons-le-Saunier, s’écarte singulièrement de ce type en \ quelque sorte classique. Il y a longtemps que M. Marcou a fait la même remarque; l'étude de détail ne fait que la confirmer. Même “au-point de vue orographique, c’est la convergence des chaînes bien plutôt que leur parallélisme qui est la règle et les nombreux bassins fermés sur lesquels M. Parandier appelait déjà l’attention en 1830 (1) Lpourraient bien n'être autre chose que le résultat de ces sortes d'actions. fl | | (1) Bull. Soc. géol., 3° sér., t. XI, p. 441. 460 Fig. 8. = Bassins daffaissement 5. entre Besançon et Lons-le-Saunier Dar fariles LA plis nn Bas it © [Lons-le-Saunier ER eve Gr A © 1] =. —_— TUE nina ——- = Lu _ és Ps - 1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 461 Comme je l’ai expliqué plus haut, ce n’est qu'exceptionnellement qu'un bassin d'affaissement doit se montrer limité par une faille sur toute son étendue, car à l’affaissement n’est pas nécessairement liée une rupture sur les bords. Pour une recherche méthodique il faudrait dresser, comme j'a fait M. de Lapparent pour le pays de Bray, les courbes de niveau de la surface d’une même couche supposée con- tinue, et je n’ai pas encore les éléments nécessaires pour terminer ce travail. Mais l'examen seul des contours géologiques dessine déjà irès nettement un grand nombre de ces bassins; l’esquisse ci-jointe (fig. 8) où les lignes pleines désignent les failles et les pointillés les « plis monoclinaux », en montre l’extension présumée sur les feuilles de Besançon et de Lons-le-Saunier. En suivant la chaîne, bien plus au sud, on rencontre le petit bassin miocène de Soblay, qui est intéressant à ce même point de vue. L'exploitation des lignites à depais longtemps fait découvrir dans ces couches l’Æipparion gracile et le Mastodon tapiroides. Un exa- men superficiel peut faire croire que ces couches, horizontales dans le champ d'exploitation, se sont déposées en discordance dans une “dépression des calcaires jurassiques ; c’est l’opinion qu'émettait en 1859 M. Jourdan, lors de la Réunion extraordinaire à Lyon (1) et je ne crois pas que depuis elle ait été contredite. Or, l'étude de la région m'a montré que cette prétendue discordance n’est qu'une discor- dance mécanique, et qu'en réalité on a simplement affaire à un affaissement de la nature de ceux que je viens de décrire. Près du village de Soblay, les couches miocènes horizontales sont, il est vrai, bordées de tous les côtés par l’Astartien, plus ou moins incliné, presque vertical à l’ouest; mais là même il est à remarquer que quand l'exploitation a atteint le bord du bassin, le banc de lignite horizontal se relevait brusquement à angle droit en arrivant {contre les couches jurassiques. En descendant au sud vers la vallée du Suran, une série d’affleurements de sables miocènes (immédiatement inférieurs aux argiles à lignite) relie les couches de Soblay à celles “de Varambon et permet d’observer leurs véritables relations strati- graphiques. En face du pont de Saint-André (fig. 9), ces sables sont “verticaux, même légèrement renversés, semblant plonger en concor- dance sous les dolomies portlandiennes, c’est-à-dire sous les couches les plus supérieures du Jurassique. Celles-ci butent par faille contre PAstartien, et cette faille, qui se suit au sud vers Turgon, est la conti- nuation de la ligne qui forme plus au nord le bord du bassin. Sur la rive gauche auprès du même pont, on ne voit que le Portlandien (A) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XVI, p. 1123 4692 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril É plongeant fortement vers la rivière, c'est-à-dire vers le Miocène, ainsi enveloppé dans un pli très aigu du Jurassique. La même action 1. Oxfordien, — 2. Corallien. — 3. Astartien. — 4. Portlandien. — 5. Sables mollassiques. — 6. Alluvions des plateaux. a donc affecté en même temps les deux étages et la discordance est une apparence locale aux points où le paquet affaissé ne montre plus. È que des couches miocènes. L'existence d’un ravinement profond an=« É térieur au dépôt de la Mollasse serait en désaccord avec tous les faits observés’dans la chaîne et on n’a pas plus le droit de tirer cette con=" clusion de l'exemple de Soblay ie ne l'aurait de chercher dans les. faits cités au début, la preuve d’une discordance entre le Bajocien et. le Bathonien. # Ce petit bassin de Soblay acquiert ainsi, au point de vue deces. ol mouvements d’affaissement, une certaine importance, parce qu "1% permet, sinon de fixer leur âge, au moins d’affirmer que cet âge est relativement récent et postérieur au Miocène. Ils pourraient done x: suffire à expliquer dans les chainons de l’est du Jura, comme ils | l'expliquent à Soblay, l'inclinaison des couches mollassiques suï les flancs des plis synclinaux. On arriverait ainsi à se rprsees le. Jura comme résultant de deux actions successives : une poussée latérale, liée au grand mouvement alpin, et une série d° affaissements longitudinaux. Ces derniers seraient postérieurs à la Mollasse, mais, le ridement primitif pourrait être beaucoup plus ancien. En tous cas, que ces phénomènes d’affaissement aient joué ou non un rôle important dans l’histoire de la chaîne, ils se sont certaine ment produits dans le Jura occidental. Les faits signalés ne me parais= sent pas susceptibles d’une autre interprétation et ils ont du moins l'intérêt de montrer que certaines failles peuvent être tout à fait. superficielles et n’affecter qu'une très faible portion de l’écorce terrestre. M. Munier-Chalmas rappelle à ce propos les cours d’eau sou- terrains de l’'Istrie, qui indiquent la présence de grands vides inté- 1882. F. FONTANNES. —— SOUS-SOL DE LA CRAU. 463 -rieurs formés par les eaux et les nombreux effondrements, en forme d'entonnoirs, qui en résultent dans la région. Note sur la constitution du sous-sol de la Crau et de la plaine d'Avignon, par M. F. Fontannes (!). Depuis les temps les plus reculés de l’histoire des sciences natu- «relles, la formation et l’âge des craus du midi de la France et en “particulier de la grande Crau d’Arles, ont été l’objet des études et surtout des spéculations des naturalistes. L'historique de tous ces essais qui embrassent une période de plus de deux mille ans et rap- prochent les noms d’Eschyle et de Strabon de ceux de Saussure et L de Martins, a été fait d’une manière très complète et avec sa verve ordinaire, par M. Coquand, — peut-être un peu sévère pour des savants dont la plupart n’ont eu que le tort de ne pas mettre en pra- | tique, il y a plusieurs siècles, les méthodes d'investigation décou- myertes par la science moderne. De tous ces travaux, le plus complet, assurément, le seul d’ailleurs qui s’appuie sur des observations minu- Liieuses, méthodiquement conduites, est celui que le fécond géologue marseillais a publié en 1869 dans le Pulletin, sous le titre de : La Crau, sa composition géologique et son origine (2). M. Coquand y établit avec beaucoup de netteté que les conglo- Mmérats rapportés par les auteurs à une formation unique, celle de la “Grau, appartiennent en réalité à cinq horizons géologiques distincts qu'il désigne ainsi : 1° Le système garumnien; 2° l’étage falunien; 3% la formation pliocène; 4° la période quaternaire ancienne ; 5° la - période actuelle. Ayant ensuite isolé, d’une part les poudingues à cailloux calcaires hprédominants, de l’autre les alluvions à cailloux presque exclusivement suhceux, qui constituent les premiers le sous-sol, les secondes le sol dela Crau, il s'applique à démontrer que les uns et les autres ne doivent rien à la Durance, au moins directement, — que les poudin- gues calcaires sont d’origine marine et contemporains du terrain tertiaire lacustre supérieur des Basses-Alpes, tandis que le cailloutis siliceux superficiel est le produit direct du Rhône quaternaire. Celles de ces conclusions qui concernent l’âge des deux formations oo _— oo ts ntm ntm 2 —— | (1) Note relative à sa communication du 7 avril, parvenue en retard au secré- tariat. (2) Bull. Soc. géol. de France, 2° sér.,t. XXVI, p. 541. 164 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 21 avril caillouteuses de la Crau, ont été adoptées par le savant auteur de la Statistique géologique du Gard, qui eut à étudier dans ce département des dépôts analogues et me paraissent confirmées par les observa- tions que j'ai été à même de faire dans les Bouches-du-Rhône (1). Peut-être pourrais-je présenter un léger amendement aux proposi- tions de M. Coquand et réserver à la période intermédiaire entre le régime marin exclusif et le régime continental, le charriage des galets dont les bancs ou les lentilles, entremêlés de lits sableux, couronnent les marnes argileuses de formation manifestement A marine. Les poudingues paraissent en effet correspondre exactement à cel niveau qui, dans le Midi, présente de nombreux fossiles d’eau douce (Limnées, Planorbes, Bythinies, Unio, etc.), mêlés à quelques coquilles marines (/Vassa semistriata), ou saumâtres (Potamides Basteroti), ou submaritimes (Auricula Serresi) et qui reproduit si fidèlement, après une longue période, le faciès ontologique des sables miocènes à Nassa Michaudi et Helix delphinensis. Mais comme les fossiles man- quent jusqu'ici à l’appui de l’une ou de l’autre de ces manières de voir, il serait prématuré de vouloir dès aujourd’hui approfondir cette question qui, d’ailleurs, n'offre qu’une minime importance. Les: dépôts entre lesquels est compris ce poudingue à cailloux calcaires prédominants, sont clairement datés par les restes organiques qu'ils ont livrés ; l’époque de la formation du terme qui les sépare, ne sau- rait donc osciller dans notre esprit qu'entre des limites très rappro= chées. Mais si les conclusions de M. Coquand sur cette question, si long temps en litige, me paraissent à l’abri d’une critique sérieuse et prouvent en faveur de la sagacité de ce vaillant géologue, dont les. années respectèrent si longtemps la laborieuse ardeur, il est à remar= quer que les arguments qu’il a tirés de l'étude des terrains néogènes dans les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône; témoignent d’une connaissance insuffisante des caractères et de l'extension des terrains pliocènes dans le bassin du Rhône. Aussi, dans la crainte qu’une semblable constatation n’entraîne un jour (1) Pour m'écarter le moins possible du sujet de cette note, je m’abstiendrai de discuter ici la classification des AZluvions des plateaux (P de la carte géol. dé- taillée), que certains géologues rapportent à l’époque pliocène, tandis que d’au- tres n’y voient que le début de cette grande période de transport, qui, après plusieurs phases de comblement et d’affouillement, a donné à nos vallées leur configuration actuelle. L'âge relatif de ces alluvions est nettement établi par la h stratigraphie; leur classement définitif n’est donc plus qu’une question d’accolade: ou d'opportunité, dont la solution, d’ailleurs, peut être influencée par des considé- rations locales. ANR 2 M me Yo | Æ 1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 465 quelque défiance à l'égard de solutions qui semblent fondées, crois-je devoir étayer de nouvelles observations plus précises une argumen- tation d’ailleurs très habiie. Après avoir cité, d’après Sc. Gras, le gisement fossilifère de Bol- Iène (Saint-Ariès) — un des meilleurs types du Pliocène marin rho- danien, — M. Coquand rapporte au même niveau ceux de Visan, de Valréas et de Caïranne (Vaucluse), qui appartiennent, sans conteste suivant moi, aux marnes helvétiennes à Ancillaria glandiformis et Cardita Jouanneti de Cabrières-d’Aigues, dernier dépôt de la mer miocène dans le Sud-Est. Plus loin, l’auteur rappelle les graviers de Lyon et de ses environs, où l'on aurait trouvé le Wastodon arvernensis associé aux /Vassa Michaudi, Dendrophylha Colonjoni, etc."Or, il a été “reconnu depuis longtemps que les graviers du Lyonnais où l’on ren- contre des débris organiques du Miocène de Tersanne, font partie des alluvions anciennes et si, réellement, il y a été trouvé des osse- ments du Mastodon arvernensis, il faut admettre que ceux-ci ont été arrachés aux sables pliocènes, de même que les coquilles qui les “accompagnent dans ces graviers l'ont été à la mollasse helvétienne. Mais laissons ces dépôts trop éloignés de la Crau pour qu’il soit néces- saire d'en fixer ici l’âge, — fort exactement établi d’ailleurs dans Mdes publications postérieures au mémoire de M. Coquand — et reve- .nons à la Provence. « Les marnes subapennines, — dit le savant auquel la géologie du “midi de l'Europe et de l’Algérie doit tant d'observations, — fran- chissent la Durance et nous les avons découvertes sur plusieurs points du département des Bouches-du-Rhône, notamment dans les WMierritoires de Saint-Rémy, d’Eyragues, de Lagoy, de Noves, sur le Lrevers septentrional des Alpines, et, ce qui a une importance capi- “tale, à la base même de la grande Crau, dans les communes de \Mouriès et d'Arles, entre la Teulière et Barbegal. C’est le terrain que M: Matheron désigne par le nom de Tertiaire supérieur marin, et dont il fixe très exactement la position entre la mollasse miocèue et tune couche de poudingue en tout semblable à celui de la Crau (1). » Chargé du tracé des terrains tertiaire et quaternaire de la feuille d'Avignon, j'ai terminé l'étude de la région mentionnée ici par … M: Coquand, et j'avoue n'avoir rencontré les marnes pliocènes sur aucun des points de la plaine d'Avignon cités par cet auteur, et à teintés comme tertiaires supérieurs par M. Matheron sur sa carte des Bouches-du-Rhône, — œuvre remarquable, d’ailleurs, pour — l'époque où elle parut (1843). (1) Loc. cit., p. 555. XII 30 + | | 1 * | | 1] 466 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 21 avril L'étroit chaînon qui s'étend du Nord au Sud depuis Sorgues jus- qu'àiSaint-Rémy et qui, sur la rive gauche de la Durance, porte à son sommet cette couverture de cailloux siliceux qui a valu au troncen des Bouches-du-Rhône le nom de Petite Crau, est constitué par des marnes argileuses bleuâtres, souvent sableuses, générale- ment très pauvres en fossiles. M. Coquand cite de ce niveau les Turritella Brocchi et Ostrea undata, puis des Pecten, de nombreux Bryozoaires et des dents de Squales. Les deux seules déterminations spécifiques qui figurent ici sont-elles exactes et, dans l’affirmative, les fossiles ainsi désignés ont-ils bien été recueillis dans les marnes argileuses de la colline d’Eyragues ? La Turritella Brocchii, Bronn, ne m'est pas connue du Pliocène du sud-est de la France. C’est une grande espèce du groupe dun T, turnis, dont elle se rapproche assez pour avoir été confondue avec d le type de Bordeaux; or, ce groupe est bien représenté dans le Mio=M cène rhodanien et " figure de Brocchi rappelle à quelques égards l’espèce des marnes helvétiennes, que j’ai désignée sous le nom de. Turritella valriacensis (41). Les Huîtres rapportées généralement a l’Ostrea undata (auct.) de la Provence et du Languedoe, présentent" des formes trop diverses pour que cette citation, dont le contrôle esta 4 impossible, soit d’une grande valeur. Les Pecten ne sont pas spécifia quement dénommés ; les Bryozoaires qui pullulent dans le Miocène… et en particulier dans l'Helvétien, jusqu’à représenter parfois une partie notable des éléments constitutifs de la roche, sont sen lement peu communs dans le Pliocène provençal; quant aux dents de Squales, elles y sont d’une telle rareté, que leur présence soule dans les marnes d'Eyragues suffirait à éveiller le doute relativement, à l’âge pliocène de ce dépôt. + Ces marnes bleuâtres où grises reposent d’ ans à ce qu'il m a semblé, en stratification concordante sur la mollasse à Pecten præsctMl briusculus qui affleure depuis Saint-Rémy jusqu’au Mas Blanc, a pied septentrional des Alpines et dont l'exploitation, aujourd'hui. délaissée, remonte à une haute antiquité (2). ‘a À Noves, à Caumont, à Saint-Saturnin, j'ai réussi à trouver queE ques gisements fossilifères qui, en effet, m'ont livré des dents de Squales, des Peignes, des Huîtres et de nombreux Bryozoaires, mais” {6 (1) Étude V : Description de quelques fossiles nouveaux ou peu CONNUS. (2) Ainsi que l’a observé M. Léenhardt, l'Helvétien moyen (zones à O. €» assise sima et P. Gentoni) est parfois dans cette région en discordance avec l'Helvétien inférieur (zone à P. præscabriusculus) ; mais ce phènomène est local et souvent réduit à une minime extension, 1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 467 toute cette faune est incontestablement miocène. Le Pecten (Gentoni, Font., qui caractérise la grande formation marno-sableuse comprise entre la Mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les marnes de Cabrières-d’Aigues, est très commun à Saint-Saturnin. Le grès supé- “rieur que M. Coquand a rapproché de la Panchina des géologues italiens, renferme, au-dessus du village même de Saint-Saturnin, de nombreuses valves d’une Huître qui est abondante dans l’Helvétien moyen des environs de Caïranne, de Nyons, de Valence et que je rattache à l’Ostrea luberonensis, Fisch. et Tourn. À Noves et à Cau- mont, à la base des collines qui dominent ces villages, on trouve avec de nombreux Pecten du groupe des ?. Gentoni, P. ventilabrum, M des fragments représentant celui des P. spinulosus et P. Haueri du “ Miocène méditerranéen. Je citerai en outre, de la dernière de ces mlocalités, des dents de Lamna, des pinces de Cancériens, des valves de Balanes de grande taille, des moules de Gastéropodes (indétermi- IMnables), de Tellines, du ZLutraria elliphea, (Roissy, qui n’est pas rare dans l'Helvétien du Comtat), des valves de Thécidées et d’Argiopes maippartenant vraisemblablement aux espèces communes à ce niveau Mdans le Viennois (Balmes de Saint-Fons, de Feyzin, etc.), un article Me Pentacrinus, une des grandes raretés paléontologiques du Miocène Ladu Sud-Est, de nombreux Bryozoaires identiques à ceux qui abondent Mans la Mollasse du Comitat, depuis la base de l’Helvétien jusqu'au Léorès à Patelles de Visan, enfin un Polypier commun dans le grès à Gardites de Grane. : Mu Ces marnes argileuses des collines de la plaine d'Avignon sont Mdonc incontestablement miocènes et très probablement découpées Mdaäns le prolongement, un peu épaissi, des couches marno-argileuses qui alternent avec les sables et les grès de l’Helvétien moyen dans le MComtat (Grignan), le Valentinois (La Vache près de Valence, etc.). Ainsi s'explique l’inclinaison des strates mise en évidence par les bcoupes de M. Coquand, et qui serait assez anormale à une telle dis- l'iance du rivage, si ces marnes appartenaient en réalité à l'étage \plaisancien (1). «Il est utile de faire observer qu’il serait tout à fait impossible de rapporter au terrain de la Mollasse les sables, les argiles, les marnes, lecaicaire coquillier et les poudingues que nous venons de décrire. La Mollasse miocène existe au sud de Saint-Rémy où elle est forte- ment redressée, et c’est dans son prolongement vers le nord qu’elle s'enfonce sous la petite Crau, qu'elle supporte par conséquent, ainsi que le terrain subapennin intermédiaire. » (a) Loc. cit., p. 558. 468 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril | La Mollasse de Saint-Rémy représente le terme inférieur de l'Helvétien du Comitat et de la Provence, normalement surmonté de plus de 300 mètres de sables, de grès et de marnes, — et pour attribuer au Pliocène le chaïinon d’Eyragues, de Noves, de Saint- Saturnin, il faudrait admettre une puissante dénudation du groupe de Visan, dont la base seule formerait entre le Rhône et le Luberon … une vaste cuvette, remplie par les argiles subapennines, ravinées à leur tour par les courants quaternaires. Cette succession de phénomènes n’aurait rien que de très conforme à ce que nous savons de l’histoire tertiaire de la vallée du Rhône, mais aucun fait stratigraphique, aucune donnée paléontologique ne prouve qu’elle ait concouru à la formation des collines argileuses de la plaine d'Avignon. Les documents que j'ai recueillis témoignent tous, au contraire, de l’âge miocène de ces dépôts, qui doivent sans doute à leur faciès pétrologique d'avoir été assimilés aux marnes subapennines (1). L'Helvétien inférieur soulevé au midi par les Alpines, à l’est par le Luberon, au nord par le petit massif de Châteauneuf, à l’ouest par celui de Villeneuve, et, dans l'intérieur de ce périmètre, par l'ilot crétacé de Védènes, borde de tous côtés la plaine d'Avignon, sup- portant l’Helvétien moyen, dont les strates convergent visiblement vers le fond, assez accidenté, de la cuvette. C'est dans les grès et les marnes de cette dernière assise que les courants quaternaires ont taillé le relief actuel ; sans doute la mer pliocène les avait déjà entamés, mais ce ne peut être que sur un espace très restreint. La composition géologique et l’origine de la plaine d'Avignon sont donc absolument les mêmes que celles des plaines ou vallées ou vertes sur la rive gauche du Rhône par ses principaux affluents des temps pliocènes ou actuels, et en particulier de la plaine d’ Drag de celle de Crest, de la vallée de Beaurepaire, etc. Rapprochons-nous maintenant de la grande Crau et franchissons la chaîne des Alpines. Entre Aureille et Mouriès, la région des marais d'Arles est bordée à l’est par un escarpement qui montre la constitution sur ce point du sous-sol de la Crau. Ce sont des argiles, des sables, des grès, — au sommet, des bancs de pou- (1) Il en est de même des argiles de Villeneuve-lez-Avignon, des Angles, exploi- tées par plusieurs tuileries, et qui ont été indûment rapportées par Dumas & Pliocène; ce dépôt qui atteint une épaisseur notable, appartient à l'Helvétien moyen, ainsi qu'on peut s'en convaincre soit par l'étade des rares fossiles con- tenus dans ses dernières couches, soit en le suivant au nord jusqu’au château de l'Insolas, où les argiles, de plus en plus sableuses, passent sous des sables et des grès dont l'âge miocène est de toute évidence. 1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 469 dingues, — que M. Coquand assimile aux terrains des collines d'Eyragues et classe par conséquent dans le Pliocène. Je n’y ai trouvé aucun fossile et je ne me permets de combattre l'opinion des maîtres, que lorsque les documents réunis me paraissent absolument concluants ; je ne me prononcerai donc pas dès aujourd'hui à lésard de leur âge, sur lequel je n’ai que des présomptions. Il en est de même des falaises qui dominent au sud l'étang de Comte. Je me bornerai à faire remarquer que les pointements tertiaires qui percent la nappe des alluvions quaternaires de la Crau, à quelques kilomètres au sud-est d'Aureille et de Mouriès, me paraissent appar- tenir au grès miocène qui borde à l’est et au sud, la vaste plaine caillouteuse. Ainsi, de tous les dépôts invoqués par M. Coquand, pour démon- trer par analogie l’origine marine et l’âge subapennin du poudingue calcaire de la Crau, les uns, — et c’est le plus grand nombre, — sont certainement miocènes, les autres ne sauraient être encore classés avec une entière certitude. La thèse si brillamment soutenue par cet auteur avait, on le voit, besoin d’être étayée d'arguments plus solides que ceux qu’il a fait valoir; aussi est-ce avec une grande satisfaction que j'ai rencontré, l’an dernier, à quelques centaines de mètres au nord de la Crau, dans les environs d’Eyguières, un gise- ment fossilifère incontestablement pliocène, qui me paraît devoir éclairer vivement la question. … Le mont Menu au pied duquel est bâti le village d’Eyguières, s'élève entre deux vallons qui le séparent, l’un de la montagne mol- Mlassique du Défends, l’autre de la chaîne crétacée des Alpines, et qui font communiquer, ainsi que le pertuis de Lamanon situé un peu plus à l’est, la plaine de la Durance avec celle de la Crau. Le “fond du vallon occidental qui aboutit au nord au château de Ro- quemartine, est constitué par des marnes grises, cachées en grande | partie par des alluvions ou des éboulis. Sur plusieurs points, et no- tamment près du mas de Gras, du château de Saint-Pierre-de-Vence, ces marnes argileuses, jadis exploitées par une tuilerie, présentent d'assez nombreux débris de fossiles. Voici la liste des espèces que j'ai pu reconnaitre : Nassa semistriata, Brocchi. Arca Noæ, Linné. Turritella subangulata, Brocchi. — tetragona, Poli. Vermetus arenarius, Linné. Anomalocardia diluvii, Lamarck. Dentalium delphinense, Fontannes. Barbatia barbata, L., v. restitutensis, Corbula gibba, Olivi. Font. Venus islandicoides, Lamarck. — acanthis, Fontannes. Circe minima, Montagu. Pecten pes felis, Linné. 4170 F. FONTANNES. —— SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril Lima inflata, Chemnitz. Ostrea barriensis, Fontannes. Spondylus, cf. gæderopus, Linné. — cuculata, Born. Ostrea cochlear, Poli, v. navicularis. Polvpiers. Toutes ces espèces font partie de la faune du Pliocène rhodanien, et caractérisent particulièrement le: faciès que j'ai désigné sous le nom d’Argile grise & Polypiers de Saint-Restitut (1). En les suivant au sud, on voit ces marnes passer, au débouché du vallon dans la Crau, sous les sables et poudingues calcaires qui supportent eux-mêmes les cailloux quaternaires. La coupe est très nette sur ce point ; elle montre d’une part que les sables et proba- blement les graviers appartiennent au même groupe que les marnes. sous-jacentes, de l’autre qu’ils sont supérieurs à l'horizon des marnes argileuses à ÂVassa semistriata. Sont-ils comme ces dernières d’'ori- gine marine ? | A l’exception de Montpellier, — où la faune mammalogique qui caractérise les sables à Mastodon arvernensis, est associée à des fossiles marins et particulièrement à de nombreuses Huîtres (2), — les sables et graviers, les marnes et argiles qui succèdent aux couches à Vassa semistriata, sont généralement dépourvus de toute trace de fossiles marins. Dans le Comtat, et notamment dans les environs de Nyons (Drôme), les rares débris de coquilles qui se rencontrent dans les marnes coupées de bancs de poudingue à cailloux calcaires, qui couronnent la formation pliocène marine, représentent presque exclusivement des coquilles terrestres et surtout des Hélix. Ces co- quilles ont-elles été entraînées dans des lacs ou des étangs abandon- nés par la mer pliocène, par les cours d’eau qui, dans leurs périodes de violence, ont charrié les galets? L’absence de tout débris orga= nique marin ou saumâtre tendrait à le faire croire, car les condi- tions biologiques, même dans le rayon d’un delta, ne sont pas telles que certains mollusques ne puissent s’y développer, au moins dans les phases de calme ; le delta pliocène du Var le prouve surabon= damment. | (1) Extension et faune de la mer pliocène, etc. Bull. Soc. Géol., 3° série, t. XE p. 132. (2) Il ne faut pas croire, d’ailleurs, que la limite entre les argiles et les sables corresponde partout exactement, comme les tableaux synthétiques tendraient à le faire supposer, à la limite des faunes marines et continentales du pliocène. Tandis que, sur certains points, les dernières couches argileuses ne renferment déjà que des coquilles terrestres et d’eau douce, sur d’autres, parfois peu éloignés, les pre miers dépôts sableux offrent encore de nombreux débris de fossiles marins (Sca= laires, Pecten, Huitres, Anomies, Bryozoaires, etc.). Les bancs compacts ou gréseux présentent alors un faciès qui ressemble, à s'y méprendre, à celui de cers taines couches de la mollasse. — > EE SN I NE CR 1 188%. F, FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 471 Quoi qu'il en soit, le poudingue de la Crau correspond certainement à cet horizon de transition dans lequel on ne saurait chercher une unité de formation, incompatible avec le régime sous lequel il s’est déposé. Fluvio-marins à Montpellier, plus exclusivement fluviatiles à Nyons, les dépôts de cette époque, dans la Crau, peuvent dépendre d'un régime saumâtre ou lacustre, mais aucune observation précise ne permet encore de se prononcer pour l’une ou l’autre de ces ma- nières de voir. Je ne crois pas, d'ailleurs, que les marnes plaisanciennes occupent sous les sables et graviers une grande étendue, car, ainsi que je l’ai dit plus haut, les rares affleurements tertiaires qui se dégagent de la nappe des alluvions, au nord comme au sud de la route d’Arles à Salon, entre cette dernière ville et Mouriès, m'ont paru appartenir à la mollasse qui borde la plaine sur toute sa lisière orientale. Le sous- Sol de la Crau présenterait donc une composition géologique iden- tique à celui des plaines d'Avignon, d'Orange, de Crest, etc., c’est-à- dire une vaste surface occupée par les sables et grès helvétiens, entamés et sillonnés par les anses ou les fiords de la mer pliocène. Ces considérations conduisent à tirer de la présence des marnes à Nassa semistriata dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence, une déduc- ton intéressante au point de vue du cours primitif de la Durance, question si souvent discutée et qui a été de nouveau soulevée par M: Gollot, lors du Congrès de Montpellier (1). S1 on jette les yeux sur la carte de la mer pliocène dans le sud-est de la France (2), on remarque que les eaux marines s’avançaient plus ou moins dans toutes les vallées rhodaniennes, qui étaient déjà Creusées, en partie du moins. Cette opinion que j'ai émise en 1880 (3), a été soutenue depuis par M. Torcapel et appuyée de nou- “elles preuves dues aux intéressantes recherches de notre con- frère (4). (1) C.-R. 45s. fr. Av. des Sciences., t. VIII, p. 660. (2) Fontannes, in Moll. pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, t. II. (3) Etude VI : Le bassin de Crest, p” 132 60 SUIV., DA 181 … « Les galets perforés des bords de la mer pliocène, plaqués contre les collines sableuses qui lui servaient de rivage, attestent que le transport des alluvions cal- Caires était en pleine activité à cette époque — .» Id., p. 142. » n (4) Le plateau des Coirons et ses alluvions sous-basaltiques. (Bull. Soc. Géol., 3e série, t. X, 1832, p. 406.) “Je ne saurais cependant partager l'opinion de M. Torcapel sur l’âge du Conglo- mérat de Chambaran, qu’à l'exemple de l’éminent doyen de la Faculté des sciences de Grenoble, il rapporte au Miocène. Il me paraît impossible de séparer cette nappe d’alluvions de celle qui s'étend sur les dépôts pliocènes des environs de Hauterives, de Saint-Vallier, de Saint- Michel-de-Montmiral, etc. E 472 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril Malheureusement le rivage pliocène est beaucoup plus difficile à suivre dans le département des Bouches-du-Rhône que dans le Comtat et le Dauphiné, et je ne saurais encore en indiquer un lam- beau quelconque dans la plaine de la Durance comprise entre les contreforts du Luberon et le Rhône (1). Est-ce à dire que la Durance pliocène suivait un autre cours que la Durance quaternaire et se jetait dans la mer par une embouchure distincte de celle du Rhône? M. Coquand ne l’admet pas, mais si cette manière de voir rencontre des objections aussi péremptoires que le pense cet auteur, il ne serait nullement invraisemblable qu’un bras se fût détaché au-des- sous d’Orgon, où la rivière venait buter contre les falaises crétacées des Alpines, pour suivre la base orientale de cette chaîne et s’en- gager dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence. Dans les intéressantes discussions qui ont cherché à fixer le cours de la Durance à l’époque du dépôt du poudingue et des alluvions de la Crau, afin d’en déduire la part que cette rivière a pu prendre à leur formation, on s’est uniquement préoccupé du pertuis de Lama=" non, la voie la plus large, en effet, qui fasse actuellement communi- quer la Crau avec la Durance. Maïs là on ne rencontre que des dépôts mollassiques, et l’hypothèse du passage d’un grand cours d’eau soit pliocène, soit quaternaire, ne saurait y trouver des preuves absolu- ment irrécusables (2); il en est autrement du vallon de Saint-Pierre, où l’on peut constater la présence de formations tertiaires évidem- ment plus récentes que celles qui sont entamées par le défilé de La- manon. Les faits qui ressortent de ces quelques observations sur les ter- rains tertiaires qui s'étendent au nord et au sud de la chaîne des AI pines, — observations que je me propose de compléter prochaine- ment, — peuvent donc se résumer ainsi: 1° Le chaînon qui s'étend du nord au sud entre Saint-Saturnin et (1) De nouvelles recherches me permettent de signaler aujourd'hui trois nou- veaux lambeaux plaisanciens, plaqués contre les collines helvétiennes de Bédar- rides, de Sorgues et le massif crétacé de Barbentane, et qui viennent confirmer le tracé approximatif que j'ai donné du rivage pliocène dans cette région. Les deux premiers m'ont été indiqués par M. Léenhardt, et j'en sais d'autant plus de gré à mon excellent confrère, que l’un d’eux, celui de Bédarrides, enfoui pour ainsi dire dans les sables et grès miocènes, eût probablement échappé à mon attention. (2) Des observations récentes sur les éléments des dépôts caillouteux de la Crau ont cependant décidé M. Collot à abandonner les idées de M. Coquand, en ce qui touche l'exclusion de la Durance de toute participation à leur formation, et à se rapprocher de la manière de voir de M. Martins, « qui considère cette plaine comme le lit de déjection de la Durance, ayant passé par le pertuis de Lamanon ». — Loc. cit., p. 600. DC" Le 4 El nr De | | 1884. SÉANCE. 473 Saint-Rémy, et que coupe la Durance entre Noves et Caumont, est constitué en grande partie, par des marnes argileuses appartenant à lFelvétien, ainsi qu’en témoignent les stations fossilifères de Noves, de Caumont, de Saint-Saturnin. Le cailloutis à galets dé quartzite qui le couronne est un dépôt quaternaire. 9° Les marnes à /Vassa semistriata et Ostrea barriensis affleurent à la base orientale des Alpines, en face de Sénas et pénètrent dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence. Toutes les espèces recueillies sur ce point, — le premier des Bouches-du-Rhône qui ait livré une faune marine pliocène de quelque importance, — se trouvent dans jes marnes et faluns de Saint-Ariès. Dans son ensemble, et surtout par ses caractères négatifs, cette faunule rappelle plus particulière- ment le faciès ontologique de l'argile grise à Polypiers de Saint-Res- titut, déposée au pied des falaises mollassiques de la colline de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme). 3° La mer pliocène de Saint-Ariès ayant généralement pénétré dans les terres miocènes par les vallées actuelles, dont le premier creusement a débuté à la fin du Tortonien et inauguré, si l’on s’en tient aux faits les plus généraux, l’époque pliocène, il est à présu- mer qu'un bras de la Durance, sinon toute la rivière, a dû avoir une embouchure distincte de celle du Rhône et se jeter dans la mer aux environs d'Eyguières. 4° La composition géologique du sous-sol de la Crau et de la plaine d'Avignon, présente la plus complète analogie avec celle du sous-sol de la plaine d'Orange, de celle de Crest, de la vallée de Beaure- paire, etc. L’Helvétien moyen en constitue la plus grande partie et nest raviné par le Plaisancien que sur une surface relativement res- treinte. Séance du 5 Mai 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. - M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membre de la Société : | M. GrzLIÉRON, professeur à Bâle, présenté par MM. Renevier et : Alphonse Favre. M. le Président annonce la mort de M. SEIGNETTE. 474 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5Mmai M. Munier-Chalmas présente la communication suivante, de M. Léon Dru : Note sur la géologie et l'hydrologie de la région du Bechtaou (Æussie-Caucase), par M. Léon Dru. PI... XXIII à XX VI. En 1882, je fus chargé par le gouvernement impérial de Russie" d'une mission au Caucase. Le programme qui m'était tracé compor- tait l'examen des eaux minérales de Piatigorsk et des localités voi-« à sines, tant au point de vue de la genèse des sources qu'à celui de leur aménagement et de leur exploitation. Les recherches et travaux de sondages que j'entrepris et qui furent consignés dans un rap port (1), me donnèrent l’occasion de faire une étude stratigraphiquen des terrains, des accidents qui les ont affectés et du régime des eaux souterraines. L'existence dans cette région de roches éruptives et de nombreuses sources thermales constituant des phénomènes con-« nexes d’un réel intérêt, je les ai réunis dans un même exposé, espé rant ainsi faciliter l'examen des personnes qui s’intéresseront à la géologie et à l'hydrologie de ce curieux pays. Les publications ayant trait à la description géologique de cetiel partie au Caucase sont encore peu nombreuses et ne donnent que des aperçus généraux sur les stations balnéaires de Piatigorsk;, 4 Geleznovodsk, Essentouky et Kislovodsk. M. E. Favre, dans ses études si consciencieuses sur le centre du Caucase (2), en a fait une description sommaire ; après un voyage dans l'Iméritie, la Soua nétie, l'Ossétie et la Kabarda, il visita les gisements fossilifères dem Kisiovodsk; mais une maladie qu'il contracta subitement dès 2 arrivée dans cette localité interrompit le cours de ses excursions, ei“ nécessita son retour à Tiflis. Ses mémoires reproduisent (p. 55 et suivantes) des analyses de sources minérales et quelques observa= tions attentives et raisonnées sur les stations thermales. Les notes ; les plus remarquables et les plus étendues sont dues au savant géo-… logue M. Abich, qui les a consignées dans de nombreux ouvrages (3) (1) Rapport sur les eaux minérales du Caucase, Léon Dru, Paris, 1883. (2) Recherches géologiques dans la partie centrale de la chaîne du Caucase, par Ernest Favre ; Genève, Bâle, Lyon, 1875. 4 (3) Darren géologique du versant septentrional de la chaîne du Caucase depuis le mont Elbrous jusqu'au mont Betchaou, par M. Abich, 4853 (publié en. russe et en allemand). — Géologie d'Essentouky, par M. Abich. Bull, méd., n° 19, T3 L. 0 SOURCES DE GEL: = = 3 : £ - _ < EE S es À £ = LC DÉSIGNATION É351z23|> 214 | Tranchée Ne 9,0. ice Sin 69,120 | 2.8€00 Griaznouchka supérieure. . . .| 44° 94.116 2.8340 hr: Griaznouchka inférieure. . . .| 438 » Neé:5:e616, Sms RAT ENT 36° 5 » 2,6980 l Mouravieff chaude. . . . . . .| 41° D 2.7680 - SO RS anirie nie Le n. 1 PRE 31.200 | 2.6722 "Qu de fcEvanovsky. 77-710 AE EEE 10.800 2.9120 - Michel. te Rate 0ER PISE: 21,948 2.541738 il l'Est. No10:2410:024- 2 ee LEE 23 6 4.800 | 2.8790 gr: Bariatinskyi:t. DEL ES Ce 24° 27.996 2.8009 fie NOT BEEN. FSMERA NN ECS 13° 3.600 2,6651 D) ZAVAÏOYSEV IS LS 2..." 2 17° 60.576 2.6880 0 Mouravieff froide . . . . . . . 19 8 18 660 2.6500 10) Mouravieff vieille , , . . . . . 11° » 2.5460 Sous-groupe f Galerie N° 1. .. . . . . . . . 439 8 » 2.5500 ii? de l'Ouest. Galerie: No 2.5. 2.5) FU NtAsnR 2 2 6408 po | Il | | } | 1 | = a 2 Et Ste > é |. GRECE MERE D a #, ki: : \ \ IE, ES mu © = GR - DESIGNATION 8254|z35|25É5| 664 RES PRE SE sesle le 2 | = = = : SE Sous-groupe { Tranchée no 2. . . . . .. .| 51°3 | 69.120 | 2.8800 | 067408 de | Mouraviefr chaude: Le ETMIE » 2.7680 | 064610 l'Est. lisa. oo. ee js. vie | 23295 0M30:800 SRE Sous-groupe { Emmanuel. .. . . ...... 28°8 | 21.600 | 2.4400 | 0:58670à de l'Ouest. Kegami}7.l:l Re OS 2.7080 | 0.622 NOTA. — Les analyses du tableau II n'ont pas été mises dans le tableau, | | | | | | ADDSK. — TABLEAU I O [ea] RUE ; Lee É o | D cris S | = BUS 2 | ES UQNE FA = es © T “M © 5 ÉNONS SOINS 6 © © Stere (®) 5 © © FSU) Se 2 REIQLE) TD & m OS © TD 5 © © = [re] © A < el eo) A S © 2 © a | à 2 Æ CA & ss) ë = és A T Er e A © (e) (S] O El S = e | pe | Voir le tableau II. l 0.44133 0.17781 0,.71400 0.14151 0.00543 0.01270 » 0.41507 0.18637 0.70660 0.141498 0.006838 0.04028 » - Voir le tableau II. ———— _0.39992 0.19021 | 0.73135 | 0.15449 0.00615 0.02252 » —————— Voir le tableau II. Re 0.34504 0.21644 0.71906 0.16241 0.00977 0,05032 D 0.42091 0.16717 0.81778 | 0.14744 0.01086 0.02828 « 0.51421 0.13975 0.79600 0.12789 0.01243 0.03490 » 0.29418 0.14478 0.75556 0.14311 0.00253 0.03032 » 0.39730 0.38020 0.84080 0.01147 » » 0.42070 0.43910 0.785170 « 0.00785 » » Îl » « » D » D » 0.46747 » 0.63890 0.15588 0.00846 0.03890 » 0.37390 » 0 76940 % 0.00765 » 0.28150 EE DD DES PR de n À a k L % S que -e A ACIDE CARBONIQUE é 12 = a © pd D 1 | NL = AISNE re) ‘A ER ï ES © © 3 4 < Z ONE é Es 2 | à S % =. O6 Ex C4 nes À molrs O < © combiné. libre. TOTAL | LT | < £ = ca él eo 1 1.902 0.74298 0.383487 0.05981 0.00522 0.54168 » p ! 0,54898 0.36749 0.06521 0.00230 0.38790 0.03142 0.80722 : 0,61553 0.42351 0.06314 0.00134 0,59044 0.237356 1.41844 |É 0.96488 0.3:500 0 06650 0.00144 0.570296 0.46904 1.61096 Û 0.63216 037039 0.05693 0.00583 0.64416 0.83084 2.11916 ï 1e la forme différente que leur a donné M. le chimiste Fahmine. ! (l a! | | | | _ 4834. À La Société en a donné des extraits dans les tomes XII et XV de la L » LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 415 Hesérie. Il faut citer également M. Frédéric Dubois de Montpéreux, auquel on doit les premières indications géologiques, parues dans une rela- tion de ses voyages éditée en 1839 (1) et dans les Pulletins de la Société de Géologie (2). Cet important travail, aujourd’hui introu- vable, se rattache principalement à l’histoire, à l’archéologie et à …lethnographie, mais on y trouve des notes fort utiles sur l’ensemble des soulèvements qui ont affecté, à diverses époques, l’isthme cauca- sien. En paléontologie, on peut consulter une publication faite par le service des mines de l'empire Russe (3); elle donne une monogra- phie des fossiles des couches crétacées, et quelques tableaux indi- ln. Cm ment nt em quant la répartition des terrains et des faunes dans les localités qui viennent d'être désignées. ; La question des eaux minérales a fait l’objet d’un mémoire édicé par M. Jules Francois, inspecteur général des mines (4). Elle avait | “été traitée antérieurement par M. Fr. de Koschkull, ingénieur des | mines à Tiflis, qui a relevé avec un soin minutieux l’orientation des fissures de la Goriatchaïa-Gora (Montagne chaude) à Piatigorsk (5) et par MM. les docteurs Nébuline, Conradi vers 1830, Smirnow et … Miloutine, ces derniers auteurs de guides publiés plus récemment sur les groupes thermaux du Caucase, M. le docteur Smirnow, ancien directeur des établissements bal- créaires a donné un historique des eaux de Piatigorsk, dont l’usage Len Russie remonte aux années 41807 ou 1808 (6). A cette époque, les mu874 (publié en russe). — Etude comparative des mouvements de terrain, ete. — Prodrome d'une géologie du Caucase, par Abich; Saint-Pétershbourg. 1858 (publié en allemand). — Observations géologiques sur une excursion au Caucase faite pendant l'année 1873, par M. Abich (Bull. de la Société Imp. des naturalistes de Moscou (publié en allemand). | (1) Voyages autour du Caucase chez les Tcherkesses et les Abhases, en Colchide, en Géorgie, en Arménie et en Crimée, avec un atlas, t. I-VI, par Dubois de Mont- péreux ; Paris, 1839-43. (2) 1°° série, t. VIII, p. 371. (3) Documents pour la géologie du Caucase, avec carte pour la description géo- logique de la région de Piatigorsk, publiés en russe par le service impérial des | mines: Tiflis, 1876. (4) Mémoire sur la genèse des eaux minérales et des émanations salines des | groupes nord du Caucase, par Jules François ; Paris, 1875. (5) Compte rendu des travaux exécutés aux eaux minérales de Piatigorsk, Gelez- novodsk et Essentouky, par Fr. de Koschkull; Tiflis, 4871 (publié en russe). (6) Guide aux eaux minérales du Caucase, par le docteur Smirnow. — Moscou | 1870 (publié en français). 476 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai malades qui se hasardaient aux bains de Piatigorsk, étaient obligés de revenir passer la nuit à 4 kilom. environ des sources, dans la petite forteresse de Constantinogorskaïa, construite en 1780. Ces précautions étaient indispensables, car les forêts du Bechtaou et de | la Machouka servaient de refuge à des montagnards kabardiens, qui trouvaient un profit assez avantageux dans la rançon des voyageurs russes qu'ils avaient faits prisonniers. On trouve dans ce guide des | renseignements statistiques et la désignation de toutes les sources et bains qui ont existé avant l’année 1870. | L'ouvrage du docteur Miloutine (1), paru en 1879, intéresse les quatre stations balnéaires ; il contient des analyses très complètes de la plupart des sources, et l’appréciation de géologues et naturalistes sur les terrains. L’exposé de la formation des roches éruptives du Bechtaou est curieux à parcourir à cause des théories qui y sont dé- veloppées, et que l’auteur attribue à M. Bayern. Ce manuel détaillé renferme, en outre, des plans et vues des stations thermales. On a désigné sous le nom générique d’eaux minérales du Caucase, l’ensemble des émanations hydro-minérales qui existent autour du Bechtaou et dans le steppe de Piatigorsk, quoique d’autres sources importantes se rencontrent également dans le Caucase et en Trans- Caucasie ; mais cette désignation, un peu exclusive, il est vrai, leur a été donnée parce qu’elles furent les premières exploitées, puis à cause de leur nombre et de leur étonnante variété. Ces sources ne paraissent avoir été découvertes par les Russes que dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, vers l’année 1774, mais on suppose qu'elles étaient déjà connues en 1717, lors de la mission du médecin Schobert que le czar Pierre le Grand envoya à Pétrovsk et dans le Térek. En 1793, le naturaliste Pallas, puis en 1807, Jules Klaproth, orientaliste distingué, fils du célèbre chimiste, et de savants voyageurs tels que Dubois de Montpéreux, Haas, etc….., en firent la description dans leurs relations de voyage. Les occupations de la conquête et une peste terrible qui sévit au Caucase en 1804 et 1808 firent délaisser momentanément ces sources; celles du versant de la Machouka étaient alors à peu près les seules que l’on fréquentât. En 1811, deux cents familles russes les visitè= M rent, chiffre considérable, si l’on songe aux difficultés de route et aux dangers que couraient les voyageurs. Vers la même époque, le gouvernement fit venir une tribu de Kalmoucks des steppes d'Astra= M kan, pour peupler le pays et former un centre de colonisation; puis M (1) Les eaux minérales du Caucase, par le docteur Miloutine. — Moscou. 1879 (publié en russe). | | — Ro eme enr, 1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 471 la petite forteresse de Constanstinogorsk et ses annexes, situées à environ trois ou quatre kilomètres de Piatigorsk, ne suffisant plus pour abriter les baigneurs, on construisit des maisons qui furent le commencement de la ville actuelle, qu'un décret, promulgué en 1830, transforma en chef-lieu de district. Dans l’histoire des eaux minérales du Caucase, on cite les généraux Obreskoff, Ermoloff, Em- manuel, Vorontzoff et Bariatinsky comme ayant le plus contribué à la formation des établissements thermaux et au développement des stations que nous allons examiner. | Aperçu général sur la Géologie de la région. — Quand on parcourt les vastes plaines qui s'étendent du Volga au Don, et du Kouban aux premiers versants de la chaîne caucasique, on est frappé de l’unifor- mité qu'elles présentent : c’est un immense steppe avec quelques éminences qui en rompent à peine la monotonie et dont la disposi- lion orographique, comparée à celle du Caucase proprement dit, indique que la contrée n’a pas participé aux grands mouvements qui ont affecté la région montagneuse voisine. Cette régularité dans l’aspect du pays n’est troublé que vers Sta- vropol, et elle commence à disparaître à cent vingt-huit kilomètres environ de cette localité, quand on se rapproche de Piatigorsk. Le contraste est d'autant plus frappant que l’on quitte un pays peu accidenté pour se trouver subitement en présence d’une série de montagnes et de dykes isolés, inscrits dans un cercle d'à peu près vingt et un kilomètres de rayon, avec des altitudes comprises entre 380 et 1,398 mètres au-dessus du niveau de la mer Noire. La vue se repose agréablement sur un horizon nouveau dont la ligne est éner- giquement accentuée par ces reliefs imposants couverts d’une végéta- ton inconnue aux steppes du Kouban. Ce pays est le centre des Stations thermales si renommées du versant nord du Caucase; en effet, 1l offre sur un espace relativement restreint les variétés les plus nombreuses d’émanations hydro-minérales : telles sont les sources sulfurées alcalines thermales de Piatigorsk ; celles bicarbonatées alcalino-ferrugineuses thermales de Geleznovodsk; les sources bi- Carbonatées alcalines, et alcalino-sulfureuses froides d’'Essentouky ; celle bicarbonatée ferrugineuse froide de Kislovodsk, etc. Beaucoup d’autres sources d'eau minérale, dont la nomenclature est résumée dans le tableau ci-joint se rencontrent en grand nombre dans la région; quelques-unes sont remarquables par leur minéralisation : telles sont, par exemple, les sources sulfatées fer- rugineuses de la montagne des Serpents, désignées sous le nom de Kouporossni, qui empruntent leur composition à des pyrites conte- nues dans les couches tertiaires ; celles de Gorko-Salionni, chloro- 478 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU 5.maiml sulfatées magnésiennes et la série des eaux alcalines sulfureuses sodi- ques d’Essentouky et du mont Kouma. ‘| Eaux minérales de la région du Bechtaou. LOCALITES NATURE DE L'EAU Piatigorsk. Sulfurée alcaline acidule chaude. Mont Byk (source Kalmoukaïevski). Sulfurée sodique chaude. Mont Kouma. Id. id. id. Colonie Tempelkow. Id. id. id. Lacs Tamboukan. Sulfatée sodique froide. Essentouky. Bicarbonatée alcaline froide. Vallon de la Kirkili. Id. id. id. Vallon de la Djemougha. Magnésienne sodique froide. Vallon (source Gorko Salionni). Chloro-sulfatée magnésienne froide. Lisogorskaia. id. id. id. Lacs amers de la colonie Karras. Sulfatée magnésienne froide. Geleznovodsk. Bicarbonatée alcalino - ferrugineuse chaude. Kislovodsk. Bicarbonatée ferrugineuse froide. Plateau du Bermamout. Id. id. id. Mont Zmeïnaïa (source Kouporossni). | Sulfatée. id. id. Quant aux sources d’eau douce, elles sont non moins nombreuses": quelques-unes, comme celles du mont Youtza ont un débit considé- rable et une origine filonienne; d’autres, parcourent d'immenses” fissures et cavités à la manière des sources vauclusiennes, et dans ce genre on peut citer celle du Moulin de la Bérézovaia, à Kislovodsk Dans les affleurements des assises tertiaires, au milieu des traver: tins et des conglomérats, on voit encore des sources assez abon* dantes : telles sont les sources de Zolotouchka et Perkalka, à Pia- tigorsk, du ravin des grottes d'Essentouky; et sur les pentes du Bechtaou, à 250 mètres au-dessus du steppe, émergent également des eaux pures et froides dont le régime est entretenu d’une manière permanente, par les eaux météoriques. L'apparition des eaux minérales est contemporaine de celle des roches éruptives ; elle a correspondu à une série d’oscillations du sol qui, en déplaçant les points d'émergence ont modifié la composi- tion chimique des eaux; de là, des différences marquées dans les. dépôts qu’elles ont laissés et qui ont cependant une origine com- M 1884 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHYAOU. 479 mune. L'activité éruptive qui s’est produite pendant l'ère tertiaire, et dont le Pliocène a vu l'apogée, a été la cause majeure de ces nombreux mouvements; des roches sont arrivées au jour par les fis- sures profondes du versant caucasique et ont formé la plupart des reliefs actuels du steppe de Piatigorsk. Du sommet des monts Machouka et Youtza, j’ai tracé deux vues d'ensemble (pl. XXIV) qui reproduisent une partie de ces accidents séologiques remarquables que M. Abich a très justement comparés à un archipel dont les îles émergent de la mer. Cet éminent géologue a émis l'idée que ces mouvements du sol ont eu lieu à la fin de la pé- rode crétacée, à deux reprises différentes et dans deux directions principales ; la première s’est faite suivant une orientation nord- ouest, et aurait donné naissance aux monts Bechtaou et Kouma ; la seconde, dirigée vers le nord-est comprendrait les autres mon- “iagnes, et principalement la Machouka qui présente une large frac- ture par laquelle les eaux thermales de Piatigorsk se sont écoulées. | “Cest peut-être attribuer une date trop ancienne à ces soulèvements, car les roches éruptives des environs de Piatigorsk appartiennent à Mlasérie des microgranulites récentes, formant diverses variétés de M porphyres qui semblent être apparues postérieurement à la période ? tertiaire. Quant aux sources thermales, elles durent arriver au jour par les mêmes orifices qui ont livré passage aux dykes : elles se localisèrent ensuite dans des canaux souterrains éntretenus par une circulation Mplus active, puis elles changèrent de lieu d’émergence et de direc- tion sous l'influence de nouvelles oscillations. Les terrains qui constituent le sol de cette contrée, pris dans leur “ensemble, se réduisent aux termes suivants : 1° Les roches éruptives, tels que les microgranulites et les por- phyres pétrosiliceux qui par leur faciès paraissent se rattacher à la IMsérie des roches anciennes, mais qui sont contemporaines de la for- mation tertiaire ; 22 Les terrains sédimentaires qui appartiennent aux groupes se- | condaire et tertiaire ; 3 Les terrains les plus récents tels que les alluvions anciennes dessteppes, des thalwegs et les dépôts laissés par; les sources ther- males. Roches éruptives. — C'est à l’époque tertiaire que prennent place | leséruptions dykales du steppe de Piatigorsk : dans une note pu- bliée en 1875 (1), M. Jules François les a reliées au massif de l'El- (1) Mémoire sur la Genèse des Eaux minérales du Caucase, par Jules François, | inspecteur général des Mines, Paris, 1875. \ 180 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai brous, et il désigne le mont Djoutza comme le premier évent d’une coulée partie de ce grand centre d’éruption. L'action éruptive se serait ensuite dirigée au N.-N.-E., pour aboutir au Mont Kouma, (Koum-Gora). Mais la différence qui existe entre les roches éruptives ne permet pas de les réunir et de con- fondre les influences qu’elles ont pu exercer sur la genèse des eaux minérales du Caucase. L'expansion des microgranulites de la région de Piatigorsk se montre comme un ensemble indépendant éloigné de plus de 85 kilomètres de l’Elbrous dont le massif est composé en majeure partie par des andésites, et l'examen de la carte (pl. XXII), met en évidence la distinction qu’il convient d'établir. Le mont Bechtaou se distingue par son importance et son alti- tude (+ 1,398 mètres) des dykes moins élevés qui l’entourent : ceux-ci sont désignés sous les noms de Montagnes de Fer, du Lion, des Serpents, des Sangliers ; Monts Chameau, Kouma, Djoutza, etc. D’autres sommets contemporains des mêmes accidents géolo- giques, ne sont formés que de couches crétacées et tertiaires : cel sont les monts Chauve, Machouka et la Colline d’Or. Le nom de Bechtaou, d’origine tartare, veut dire cing têtes, et il a été donné à ce massif de roche éruptive, à cause des cinq pitons qui découpent son profil anguleux sur l'horizon. Peu de voyageurs en font l'ascension, et cependant on ne saurait trop la recom- mander à cause de l’admirable panorama des steppes du Kouban, du pays de Kabarda et de la chaîne du Caucase que l’on découvre de son sommet; sur près de 200 kilomètres de longueur se déploient aux regards les cimes neigeuses du Caucase que dominent à l'Est Ie M mont Kasbek (+ 5,043 mètres), et à l'Ouest la masse colossale de | l’Elbrous (+ 5,646 mètres). On se rend au Bechtaou directement de M Piatigorsk par le versant Sud-Est de la montagne dont les pentes herbeuses conduisent au niveau des sources d’eau douce qui s’écou- lent presque en totalité sur le flanc Est. | Ces eaux proviennent des pluies qui atteignent, à Piatigorsk, une M moyenne annuelle de 0"551 (1) et leur permanence est entretenue k par la fonte des neiges qui durent jusqu’au mois de juin. Elles s’em- magasinent dans les fissures des microgranulites et des porphyres, pour se déverser ensuite à la limite d’affleurement des marnes ter- tiaires, ou à travers les éboulis des pentes. Du côté de Gélernovodsk, qui n’est séparé du Bechtaou que par le ravin de la Geleznaïa (pl. XXIII et XXIV), cette ascension est égale- ment possible et elle offre même une promenade plus accidentée. On (1) Docteur Smirnoff. — Guide aux eaux minérales du Caucase, août 1870. 1884. LÉON DRU. =—— GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 181 se dirige vers le sommet sous des couverts de bois, puis à travers une prairie parsemée d’arbustes jusqu’au pied du piton principal que l’on #ravit par une pente de 40° environ. Le chemin est tracé par des lacets que les chevaux cosaques montent et descendent avec un faci- lité surprenante. | Dans tout ce parcours, la microgranulite offre divers aspects: quel- quefois elle est corrodée, presque perforée, ce qui indiquerait le pas- sage de sources thermales ; en d’autres endroits on y reconnaît la forme prismatique que l’on ob= É nl : à A £ né © F— = dre ne S " Œhlert. Yhote de MT ADO LEE CU <& dw 17 Aer ” S éT J SF de France Bull. Soc.Géol ) L 1884 aout cs TRE SD ES SÉAN AS Te Ve Le mp .B ecquet fr. Paris. Oéhlert del. Maubert lith. Le L'RTLLUS LS URL ON te Su 4 Le. ï Li k 4 14 ® k à [ fi L | te - | 1884. LÉON. DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 513 SO MR ON ie à Dear Riu An . Gault. 2/0, ORDER M NS Se NOR Put Id. Cyprina rostrata, LT RER 4 AE DS QE RE RME TE AR ES Id. OS M'OPDE SA MR ut en Id. EE ST PONS EN Up ee le nn nome Id. COLE SOON IDR VEN 1 AR NRA NES RE RE ee Néocomien. = COMORES EE Re Gault. 1 SUD SONT Re RO ER Id. 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Terebratula tamarindus, SOW. . . . . . . TN ER LCA CR HORS ae LE Id. — OT ENN ER A Re tar le bmhe ve de HU M tu Us Id. = SAT CONVERSE I RAT en NE ns A ns Id. OI SON OS ANT te at ane Id. M Ellatdenressa,: d'Orbe Je SE terne, hihi Id. D niana, D'Orb se. ue. 2e Ne Sera ee Eat Id. ÉCHINODERMES Hehinoconus subconicus. d'Orb . . . ..: . . : . . 4 . . 4. 2... Sénonien. es Dr0bd, LAN à, 5. 5 4 «el se ee eee Id. = LENS ee Re ER TT CON A Se SEE Id. — PRE D PE Dee ee a) eMail Mae D ve : Id. CO EE EL de are ane re ane come le. de Id. M men Hebents de Laëv.s..5. do. ss. sn ae sie Id. Offaster caucasicus, Dru. . . . . . - . . STAR NE RU EMEA OA LE ETC - Id. XIL. 39 514 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai Offaster caucasicus, L. Dru. PI. XX VI, fig. 5 à 10. Syn. Holaster caucasicus, L. Dru, 1884. Rapp. sur les eaux minér. du Caucase, Léon Dru, p. 11. Espèce de petite taille, élevée, globuleuse, un peu plus longue que large, présentant un sillon antérieur assez profond qui part du péris- tome et qui disparaît un peu avant d'atteindre l’appareil apical; test épuis. Face supérieure très haute, munie près de l’appareïl apical et sur les bords du sillon antérieur, d’une dizaine de tubercules plus forts que les autres; aires ambulacraires munies de plaques ayant la même disposition que celles de l’Offaster pilula ; pores ronds et obli- quement conjugués; fasciole circulaire et marginal; périprocte très élevé, petit, circulaire, situé en haut du bord postérieur qui tombe presque perpendiculairement. Face inférieure convexe, surtout sur la région médiane; bords ar- rondis, l’antérieur fortement échancré parle sillon de l’aire ambula- craire impaire; péristome petit, sub-circulaire; aires interambula-. craires médianes et latérales munies de tubercules assez forts; aires ambulacraires postérieures, présentant des granulations bien déve- loppées. Habitat. Cette espèce est caractéristique des couches sénoniennes les plus élevées de Kislovodsk, d’'Essentouky et de Piatigorsk, où elle est très abondante. | Diamètre antéro-postérieur : 19 mill.; largeur : 18 mill. ; hau- teur : 17 mill. Variété A. Plus allongé et plus surbaïissé que dans le type. Diamètre antéro-postérieur : 21 mill.; largeur : 19 mill.; hau- teur : 17 mill. ; HER Rapports et différences. L'Offaster caucasicus (pl. XXVI, fig. 7-10), se distingue très facilement de l’Ofaster pilula (pl. XXVI, fig. 1 à 4), par un sillon très prononcé. — Une autre espèce recueillie par M. Hé- bert dans les couches à Pelemnitella quadrata (Sénonien supérieur), entre Guerne et Dennemont, et décrite par M. Munier-Chalmas sous le nom de Of. Pomeli (1) (pl. XXVI, fig. 11-14), est intermédiaire (1) L'espèce décrite par M. Munier-Chalmas, sous le nom d’Offaster Pomeli, dif fère de l’'Offaster pilula par son sillon antérieur plus accusé, et par sa face infé- rieure beaucoup plus remplie, et sa moindre longueur relativement à la hauteur 1834. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 515 entre l'Ojff. caucasicus et l’0/f. pilula. La différence entre la profon- —deur du sillon antérieur permet encore de séparer sans difficultés ces deux espèces. Il est encore intéressant de faire remarquer que cette nouvelle espèce est un trait d'union entre /’Off. Pomeli, Mun. Ch., et une autre décrite par M. de Loriol, sous le nom de Cardiaster Gillheron: (1). L'espèce suisse qui est plus cardiforme que celle du Caucase en diffère encore par son sommet plus acuminé, etc. Observations. Dans mon rapport sur les eaux minérales du Caucase javais désigné cette espèce sous le nom d’Æolaster caucasicus ; les échantiilons, nouvellement préparés, ont montré l'existence d’un fasciole très développé qui la rattache au genre Offaster. La variété B nest représentée que par un seul échantillon, en dehors de sa forme plus allongée, les autres caractères restent les mêmes que dans le _ |ype. 1. EXPLICATION DE LA PLANCHE XX VI. Ofjaster pilula. Fig, 1. Face supérieure grossie 2 fois et demie. Fig. 2. Face inférieure, id. Fig. 3. Partie antérieure, id. Fig. 4. Vu de profil. Offaster caucasicus, L. Dru. Var. A. x Fig. 5. Face inférieure, grandeur naturelle. Fig. 6. Vu de profil, id. Forme typique. Fig. 7. Face supérieure, grandeur naturelle. Fig. 8. Partie antérieure, id. Fig. 9. Face inférieure, id. Fig, 10. Vu de profil. Offaster Pomeli, M.-Ch. Fig. 11. Face supérieure, grandeur naturelle. Fig. 12. Partie antérieure, id, Fig. 13. Face inférieure, id. (1) De Loriol, Echino. Helvet., 2 partie, p. 338, pl XXVIIÏ, fig. 4. 916 VAN DEN BROŒCK. — NOUVEAU MODE DE CLASSIFICATION. 5 mail M. Gustave Dollfus présente une brochure de M. Van den Broeck intitulée : Sur un nouveau mode de classification et de nota- tion graphique des dépôts géologiques, basé sur l'étude des Phénomènes de la sédimentation marine. Dans cette notice, M. Van den Broeck s’est proposé de nous expo- ser combien il s’associait à un récent travail de M. Rutot, sur les Phénomènes de la sédimentation marine étudiés dans leurs rapports avec la stratigraphie régionale, et comment, poussant plus loin les prin- cipes du même auteur, il en déduisait une notation géologique nou- selle pour les terrains tertiaires belges, applicable à la nouvelle carte géologique en cours d'étude et de publication dans son pays. La thèse des oscillations séculaires des rivages prend une énorme importance en Belgique, où les dépôts tertiaires se sont formés dans “b un golfe peu profond dont les rivages étaient bas et étendus. | L'ordre des sédiments d’une oscillation complète du sol, est le suivant: Cailloux et graviers littoraux. Sables côtiers. Vases et argiles de zone plus profonde. Sables côtiers. | EE Cailloux et graviers littoraux. Chacun des termes de cette série symétrique pouvant venir à man- quer par suite d’oscillations plus longues et plus brèves, d’autres pouvant se prolonger pendant une grande durée. Les graviers étant les termes les plus importants du cycle pour la classification. Étant donné une suite de faunes distinctes M. N. O., il suffira d'indiquer à la suite, par une seconde petite lettre, sa nature a, b, €; d, e, pour connaître sa place dans le cycle. S'il existe plusieurs faunes M, M1, M2, etc., successives et voisines sans être identiques, dans le même étage, elles prendront respecti- vement les formules Ma, Mb, Mec, et Mia, M1, Mie, etc. Les lettres M, N, O, étant les initiales des noms des divers étages distincts. 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 517 M. Gustave Dollfas présente la communication suivante de M. Marcou : Notes à l'occasion du prochain Congrès géologique international, avec des remarques Sur les noms des terrains fossilifères les plus anciens, Par M. Jules Marcou. Les deux sessions du Congrès géologique international ont mon- iré l'impuissance de l’adoption de classifications générales, la diffi- culté extrême de l'unification dans le coloriage des cartes, et l’im- possibilité de fixer le langage géologique. Les classifications et nomenclatures uniformes, qui avaient paru être d’abord le but principal et unique des organisateurs de ces Congrès, n’ont pas même été discutées. C'était facile à prévoir, car ce ne sera pas avant plusieurs siècles, et seulement après qu’une expioration et description complète, mi- nutieuse et très soignée, de toutes les parties de la terre aura été faite, que l’on pourra discuter avec les documents en main, et ar- river à quelque chose de vrai et de pratique. Dans la période de création de la géologie, dans laquelle nous sommes encore, il n'y à qu'un moyen, qui s'impose d’ailleurs à tous ceux qui observent et cherchent à décrire ce qu'ils voient sur le terrain, c'est la classification géographique pour chaque partie de la terre, au fur et à mesure qu’on les étudie en détail. Ainsi, pour l'Europe centrale, l’Europe méridionale, l’Europe septentrionale, PInde, la Chine, l’Afrique méridionale, l'Australie, la Nouvelle- Zélande, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, on à créé des classifications, et on en créera de plus en plus à mesure qu’on étendra les études minutieuses et soignées, Bien entendu que je ne parle pas ici des personnes qui écrivent des Manuels et Traités de géologie et de paléontologie, ni même de celles qui, après avoir créé une classification spéciale d’une partie des roches stratifiées essayent, par des voyages rapides et surtout des visites aux. collections et aux réunions des Sociétés savantes, d’é- tendre leurs vues et opinions dans un but de satisfaction person- nelle, Pour le langage géologique, l’idée de chercher à le fixer n’a pu venir qu'à des mathématiciens et à des chimistes, tout au plus à quelques professeurs de géologie s’occupant beaucoup plus de 518 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai théorie que de pratique. Que leur bonne intention soit réelle, il n’y pas à en douter. Mais de là à la pratique, il y a un abime qui ne sera jamais comblé, parce que la question est insoluble et que, bien plus, elle n’a pas besoin de solution. Ceux qui ont mis en avant la fixation du langage géologique, ont oublié que la géologie est de l’histoire naturelle au premier chef, une description historique de la terre, et non sa mesure, son poids, ses mouvements dans l'espace, ses phénomènes physiques et chi- miques, etc. Ils n’ont pas pensé que chaque peuple possède une langue à lui, dont tous les mots et toutes les nuances ne sont pas traduisibles littéralement. Leur tentative n’est pas autre chose qu'un essai partiel et renouvelé d’une langue unique. Utopie jugée depuis longtemps. Aussi les discussions sans fin du Congrès de Bologne n’ont nu aboutir à rien de pratique. Chacun y comprenait différemment les mots : Roche, formation, terrain, groupe, série, système, étage, zone, horizon, division, dépôt, assise, couche, lit, banc, période, âge, époque, cycle, temps, ère, faisceau, etc. Chacun avait élaboré et était prêt à proposer au moins une classification et à en démontrer la supériorité. L'accord a fini par être déclaré chimérique, puisqu'on ne pouvait s'entendre sur rien, même sur les questions les plus simples, Toutes les délibérations ont été sans issues ; et l’on était tel- lement divisé, que l’un des membres en est venu à « exprimer le vœu qu’on ne vote que sur les points sur lesquels on est d'accord ! »" On peut juger dans quel labyrinthe inextricable et inutile on se lan- çait, si l’on pense qu'il n'y avait à ce Congrès qu'un fort petit nombre de géologues — moins de deux pour cent — et que la plu=4 part de ceux qui étaient là n'avaient recu aucun mandat de leurs confrères, ou tout au moins étaient sans pouvoir d'aucune espèce d'engager leurs adhésions aux résolutions qu’on y pouvait prendre: Un seul exemple suffira pour montrer l’insolubilité de la fixation" du langage géologique. Le mot ferrain ne peut se traduire ni en an glais, ni en allemand, ni en scandinave; et le mot terrane que l’on proposait de lui substituer n’est qu’un expédient sans valeur philo=M logique, et dont l'emploi rencontre les mêmes difficultés que le mot terrain. Qu’a-t-on fait? On a proposé alors de supprimer ce mot et de le remplacer d’abord par groupe, puis par système. Eh bien ! en fran çais cette suppression est impossible dans la géologie pratique. Que dans un cours et un manuel de géologie, le professeur parvienne à ne jamais prononcer ou écrire le mot terrain, cela est possible, non toutefois sans de grands efforts et non sans nombreux /apsus lin=, guæ. Mais sur le terrain, en face des roches, je pose en fait qu'il est 22 nes Pme ue … 1984. : J. MARCOU. —— TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 519 impossible de faire une description en langue française sans se servir de ce mot, qui rend mieux que tout autre les liaisons et asso- ciations des strates. Les géographes se sont montrés beaucoup plus pratiques dans leurs Congrès internationaux, en ne soulevant pas la question de fixer le langage géographique. Ainsi, un peuplé nomme un cours d'eau un fleuve, un autre nommera le même cours d’eau une ri- vière, un troisième dira: cela, un fleuve ? une rivière ? non, c’est un torrent! un gave! un arroyo ! un creek! un bayon ! un bras de mer même. De même pour les mots: Montagne, chaîne de montagne, sierra, cordillière, crête, pic, dômes, môle, butte, dent, corne, cône, yama, etc., etc., qui sont tous laissés à l'appréciation de chacun, sans qu’il en résulte la moindre difficulté dans les des- Criptions et ouvrages géographiques. D'ailleurs, l'emploi d’un nom ou d’un autre dont les significations sont identiques ou se rapprochant beaucoup, tels que : Terrain se- condaire, terrain jurassique, terrain oxfordien, n’a jamais empêché de comprendre une description géologique ; et toutes les unifica- tions et fixations du langage géologique n’augmenteront en rien la valeur d’un mémoire. Quant à la question de l'unification du coloriage des cartes géolo- giques, il n’est guère possible d’avoir été plus mal inspiré que le Comité d'organisation italien, qui a eu la singulière idée de la mettre Au concours, en y attribuant des prix et des médailles. Les couleurs et les signes conventionnels pour les représentalions graphiques des roches sur les cartes et profils géologiques, ne peuvent avoir de la valeur que par suite d’une longue pratique et des années d’expé- rience d'une réunion ou corps de géologues. Comment a-t-on pu penser qu'un homme, quelles que soient sa valeur et son expérience, “püt offrir une solution ayant quelque valeur, lorsque cette question a fait l’objet des études et des essais continuels, et cela pendant qua- rante et cinquante années de corps constitués dans le but spécial de colorier les cartes de l'Angleterre, de la France, de l’Autriche, etc... Aussi le résultat a-t-il été des plus maigres. | Il n’y avait qu’à présenter au Congrès les tableaux et index des couleurs et signes adoptés pour les grands travaux des cartes géolo- giques du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, de la France, de l’Autriche-Hongrie, de l'Allemagne, de la Scandinavie, de la Belgique, de la Suisse, l'Espagne, l'Italie, etc., etc. ; les com- parer et voir si l’on pouvait arriver à une entente. Je la crois impos- Sible, moins à cause des prétentions patriotiques et nationales de chacun, que par suite des travaux énormes déjà exécutés et qui ne 520 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai peuvent pas se recommencer, et aussi surtout par les impressions différentes que font les couleurs suivant qu’on les regarde dans cer- tains pays et sous certains climats. Il est bien certain que la gamme des couleurs n’a pas la même valeur pour toutes les nations, et que des préférences s’accentuent suivant les régions géographiques et géologiques. À cet égard, je fais appel aux souvenirs de tous les géo- logues-voyageurs ? Après avoir constaté l'impuissance d'unification des procédés gra- phiques, pour toutes les cartes géologiques, le Congrès de Bologne s’est rabattu sur un essai d'unification borné seulement aux cartes d'ensemble, de chaque pays. Et afin de mettre en pratique l'idée, le représentant de l’Autriche-Hongrie a proposé l'exécution d’une carte géologique de l'Europe, à l'échelle de 1 : 500,000, en 49 feuilles. La proposition de faire aussi une carte géologique de la terre, sous la forme d’un atlas, a présenté de si grandes difficultés, que la Com- mission internationale l’a immédiatement écartée, préférant se con- centrer et se consacrer entièrement à l'exécution de la carte géolo- gique internationale d'Europe. Le Congrès a décidé que cette carte serait exécutée à Berlin et non à Vienne, malgré l'initiative qu'en avait prise l’Autriche et la haute position et très grande valeur de l’École géologique de Vienne. De plus, après n’avoir admis que cinq membres représentant l'Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la France, l'Angleterre et la Russie pour la Commission exécutive ; l'Allemagne, pour reconnaître les bons services de l'Italie, dans l'acceptation de Berlin comme lieu d'exécution de la carte, a fait joindre l'Italie aux cinq grandes puissances. Puis, le représentant de la Suisse, qui avait mis en avant l’idée singulière et complètement impraticable de la création d'un bureau international à Berne, subventionné par tous les pays d'Europe, finit aussi par être ajouté à la Commission d’exé- cution. | L'Espagne, le Portugal, la Belgique, la Scandinavie, etc., sont laissés de côté. Pourquoi? Les surfaces géologiques n’ont rien à faire avec les puissances politiques, et l’on ne voit pas l'avantage d’exclure les péninsules ibériques et scandinaves, dont la géologie certes joue en Europe un aussi grand rôle que celle de n'importe quelle autre contrée. On à cru d’abord que cette carte marcherait vite, et qu'on la pu- blierait dans quatre ou six années. Maïs on n’a pas tardé à s'aperce- voir des grandes difficultés d'exécution, même pour les feuilles de l'Europe centrale, que l’on croyait déjà avoir toutes prêtes et sous la main. Que sera-ce lorsqu'on voudra exécuter les feuilles du Nord? de l'Est? du Sud ? Mettons largement douze et dix-huit années pour ant ? 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. s21 son exécution ; heureux si elle a entièrement parue avant le siècle prochain. Alors on pourra juger de sa valeur comme essai partiel d'unification des procédés graphiques, et des nomenclatures et clas- sifications. Son inconvénient principal, et qu’on peut signaler dès à présent, sera l’autorité qu’elle prendra aux yeux de la majorité des géolo- gues. Quoique n'obligeant personne à accepter ses classifications, nomenclatures, couleurs et langage technique, elle sera forcément un argument du plus grand poids et une arme qui sera employée constamment pour empêcher les changements et modifications mêmes les plus nécessaires, que les observateurs pourront indiquer. La plus petite altération sera tout une affaire, et par suite, les progrès seront fort difficiles à réaliser et à être acceptés. | Si la carte d'Europe était l’œuvre d’un seul ou de deux géologues, “comme cela est arrivé jusqu'à présent, des changements et modifi- cations seraient beaucoup plus faciles. Ne s'imposant pas avec cet appareil de Commission des grandes puissances, qui donne une tournure officielle obligée, les géologues lui préfèreront toujours une carte qui ne leur opposera pas par sa nature une espèce de non possu- us, ou tout au moins un obstacle formidable à placer dessus leurs découvertes originales. Car il ne faut pas croire que cette carte géo- logique internationale de l’Europe sera définitive. Quelque soin qu'on y apporte, ce ne sera qu’un essai. Bref, il y à là un danger et “une menace contre la liberté individuelle, dans une science qui est en train de se construire, de s'établir, dont toutes les grandes dé- couvertes et bases sont dues aux géologues isolés non ofticiels, et dont toutes les grandes lignes ne sont pas encore assurées, et ne se- ront bien certaines et définies que dans plusieurs siècles à venir. Car nous connaissons si peu ! Les observations précédentes ne visent en rien l’utilité et la grande valeur des Congrès géologiques internationaux (1); seulement on les a mal engagés dans des voies dont il faudra à toute force sortir et le (4) Les résultats les plus pratiques et de grandes valeurs du Congrès tenu à Bologne, ont été les publications, en vue du Congrès, par le gouvernement ita- lien de la Carta geologica d'Italia, et par le Comité d'organisation du Congrès de la Bibliographie géologique et paléontologique de l'Italie. Il est à regretter qu’on “aie pas eu l’idée de mettre au concours, la description géologique résumée de Pltalie ; et de reconnaître par des médailles ou prix les travaux analogues pu- bliés dans ces dernières années sur la Belgique, l'Angleterre, l'Irlande, la Nor- vèze, etc., etc. De pareils travaux sont surtout de la compétence des Congrès in- …ernationaux, parce qu'ils font avancer la science comparative en donnant l'état actuel des questions dans chaque pays, et en permettant des rapprochements et identifications des résultats obtenus entre pays voisins. 529 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai plus tôt possible. Ainsi que l’a dit M. Torell à Bologne, il faut «réserver une place aux études purement scientifiques à côté des tra- vaux d’unification ». Il y a tant de questions pratiques internatio- nales à résoudre ; tant de progrès à accomplir, qu'il n’y a que l’em- barras du choix pour faire de la belle et bonne besogne. C'est dans l’espoir de contribuer à éclaircir les questions des grandes classifications, si difficiles pour maints motifs, que j’offre au- jourd’hui les notes suivantes sur un point bien obscur quoique da- tant de cinquante années au plus. Taconique versus. C'ambrien et Silurien. — Le temps est venu de montrer les droits de priorité et les avantages véritables du « sys- tème taconique », sur les expressions généralement employées de « Silurien » et de « Cambrien », pour désigner les strates que ren- ferme la faune primordiale. D'abord, c’est une question de justice; et il n’est guère possible que le troisième Congrès géologique inter- national qui doit se tenir au mois de septembre prochain à Berlin, n’aie pas à s’occuper des noms à choisir pour les grandes divisions des terrains de la carte géologique d'Europe. Je vais prouver par des faits et dates que l’Amérique a droit à nommer un des grands systèmes ou série des strates ; et que c'est grâce aux observations et aux travaux exécutés de ce côté de l’Atlan- tique, que l’on a premièrement connu la véritable base de l'échelle Stratigraphique. Ne voulant pas se servir du nom allemand de « Grauwake », ni du terme « Terrain de transition » des Français; voici comment Mur- chison explique l’origine des termes « Silurien » et « Cambrien » (1). « À cette époque (1835), j'ai proposé le nom de Silurien, et voici . comment ? Mon ami, l’'éminent géologue français, Elie de Beaumont, frappé de la clarté de la classification que je venais d'établir dans l’ordre de superposition et des fossiles caractéristiques, dans cha- cunes des séries descendantes, appuya fortement auprès de moi pour que j’adopte un nom général pour tous les groupes naturels." Voyant que la région qui renfermait les meilleurs types était réelle- ment le pays des Silures du vieux roi breton Caractacus, j'ai adopté (1) Cambria du latin Cimbri (voleurs) et du celte Cymry, la Britannia secunda des Romains, comprenait tout le pays de Galles, depuis la rivière Severn jusqu'à celle de Dee. Trois peuples l’habitaient; au sud, les Silures (Siluria), à l'ouest, les Dimetes (Dimetia), et au nord, les Ordovices (Ordovicia). Tous ces noms ont été employés par les géoligues anglais qui, en outre, ont proposé d’autres nomS$ gallois, tels que : Menevien, Pebidien, Arvonien, Longmynd, Llamberris, Harleck, Festi- niog, Tremadoc, Arenig, Caradoc, etc. Aucun pays n’a fourni autant de noms géo- graphiques à la géologie, que la petite principauté de Galles. LA " Àj nr De 11% & El 1328 4 = A) No: 7 a s ‘ DN - CZ a ra Fo s | 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 593 cenom (Silurien). Je savais que tous les noms géologiques établis au moyen des caractères minéralogiques et paléontologiques n'avaient EU aucun succès et ne satisfaisaient pas ; et que les noms fantai- sistes tirés du grec étaient encore moins goûtés. Alors il m’a semblé “qu'un beau nom harmonieux géographique, choisi dans une région où la classification avait été bien étudiée, et où chacun pouvait aller et se convaincre par lui-même, était après tout ce qu’il y avait de “mieux » (Life of sir Roderick J. Murchison, vol. I, p. 227, London, 1875). | «Le mot Cambrien a été imprimé pour la première fois en 1836... » æWVoici son origine. Ayant envoyé un exemplaire de ma nouvelle classification à Élie de Beaumont, cet éminent géologue voulant dé- signer par un nom spécial, tout groupe de strates séparés par une | ligne de dislocation, proposa de donner le nom d’Æ/ercynien, près des montagnes du Hartz en Allemagne où, d’après lui, les plus an- ciens schistes devaient être plus anciens que ceux auxquels j'avais …ippliqué le nom de Silurien. Ne voulant pas qu’un nom choisi dans un pays étranger, où jusqu'alors on n’avait pas fixé encore d'horizons paléozoïques certains, fussent donnés à ces roches infra-siluriennes, je me suis hâté d'engager le professeur Sedgwick de donner à ces roches schisteuses, que je croyais en toute confiance inférieures aux Miennes, un nom géographique, ayant une origine similaire au « Silurien ». «Je suis allé même jusqu’à lui soumettre le nom de Snowdonien, parce que je savais que mon ami regardait la partie Nord-Ouest de la chaine galloise comme formée des plus anciens massifs fossilifères ; “mais préférant un nom géographique plus facile à comprendre, il choisit celui de Cambrien. Avec cette classification, nous élions cer- täins tous deux qu'aucun malentendu ne pouvait trouver place dans la classification du Paléozoïque inférieur, parce que les masses mi- nérales étant contiguës, nous pouvions plus tard étudier leurs rela- tions et les fossiles qu'ils renfermaient, sans aucune crainte d’erreur ou de conflit de vues théoriques » (On the meaning originally attached 10 the lerm « Cambrian system », etc., by Murchison, dans Quarterly Journal of the Geological Society, vol. TT, p. 1467, London, 1847). D'après ces deux citations, Élie de Beaumont serait l’inspirateur des noms géographiques à terminaison en en pour désigner les groupes stratigraphiques. Ce n’est que partiellement la vérité. De Beaumont n’a jamais proposé que deux noms géographiques, savoir : le. Grès vosgien en 1841, et le Cambrien en 1847. Ce dernier, pour essayer de mettre d'accord Murchison et Sedgwick, et désigner les strates contenant la faune seconde. Ni l’un ni l’autre des adver- 5924 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai saires n’ont accepté cette transaction. Mais de Beaumont avait été frappé du succès des noms de «Portlandien, Kimméridien, Coral- lien et Oxfordien », proposés et employés dès 1832, par Jules Thur- mann, dans son Æssai sur les soulèvements jurassiques du Porrentruy. Thurmann, géologue à idées nouvelles et originales, est celui qui, le premier, a reconnu lutilité des termes géographiques à terminai- son uniforme en en, et qui le premier s’en est servi, dès 18392, pour ses très remarquables classifications orographiques des montagnes du Jura. Poursuivant son idée, en 1834, il trouva et employa le nom: « Néocomien », pour désigner la partie inférieure du terrain cré- tacé, appelé alors « Crétacé du Jura », ou « Jura-Crétacé ». Ce nom fut proposé et employé dans une réunion de la Société géologique des Monts-Jura, tenue à Besançon, les 1°" et 2 octobre 1835, ainsi qu’il résulte d’une lettre que Thurmann a écrite à Élie de Beaumont, et que ce dernier a publiée dans le tome VII du Bulletin de la Société géologique de France, 1° série, p. 209, où l’on lit : « Je (Thurmann) propose de donner le nom de terrain néocomien (/ÂVeocomensis), c’est- à-dire de Neuchâtel, comme on dit Portlandien, Oxfordien, etc. ». La coïncidence de la suggestion d'Élie de Beaumont, de se servir du mot /ercynien vers la fin de 1835, avec la création du terme MVéo- comien que Thurmann venait de lui communiquer, montre bien que l'initiative de ces termes géographiques terminés en en vient vrai- ment de Thurmann, ainsi que le prouvent les dates des documents publiés. Sedgwick et Murchison avaient fait entre eux une espèce d’asso- ciation amicale pour étudier les roches stratifiées anciennes de l’Angleterre, Murchison explorant les grauwackes des comtés de Hereford, Radnor, Pembroks, tandis que Sedgwick étudiait plus spécialement la région ardoisière ou schisteuse du nord du pays de Galles. Ce dernier reconnut vite la succession des massifs principaux de schistes, ainsi que les dislocations qui les ont affectés. Il vit fort bien que son « Groupe de Bala » reposait en discordance de stratifi- cation sur les schistes du Jestinoig et de Longmynd. Et comme on n'avait pas trouvé de fossiles dans les strates au-dessous du groupe de Bala, leur épaisseur et leur structure n’ont pas tout d’abord été étudiées. On se contenta de savoir que l'épaisseur devait être très grande et que la structure en était fort compliquée, surtout dans les comtés de Pembroks, de Cardigan et de Caernavon. Toute l'attention de Sedgwick se concentra sur le groupe de Bala. Il y reconnut une série de strates qu’il subdivisa en deux étages, contenant toute une faune spéciale. Sedgwick ne se préoccupa pas de l’étudier dans le Shropshire et Montgomeryshire, où Murchison le rencontrait et s'en | | | _ 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 595 emparait pour en former son « Silurien inférieur ». Comme excuse, Murchison dit qu'il pensait que les fossiles recueillis par Sedgwick - étaient différents de ceux qu’il plaçait dans son « Silurien inférieur » et qu'il a été fort étonné d'apprendre que Sedgwick n'avait trouvé seulement que des fossiles siluriens dans son « Cambrien. » Par con- séquent, dit-il, le « Cambrien » «n’est pas dans une position infé- rieure aux parties les plus basses des roches stratifiées de mon Silurien de la région du Shropshire et de la région voisine du Mont- someryshire, ainsi que nous l’avions supposé, mais il est simple- ment une continuation des mêmes couches » (Siluria, L'° division, p. 8, London, 1854). Et afin de prendre date, Murchison s’empressa de publier son « Silurian system, » en 1839, en ayant grand soin d’y faire décrire tous les fossiles qu'il avait pu se procurer par des spécialistes tels qu'Agassiz, Sowerby et surtout Lonsdale. De plus, il eut le talent de soumettre quelques-unes des portions de son manuscrit, principale- ment l’Introduction, à son ami Sedgwick, à qui ille dédia et il engloba dans son volume, comme étant de lui, une quantité d'observations de la plus haute valeur, faites par d’autres géologues, qui les lui avaient très libéralement communiquées. Citons surtout le Révérend … T. T. Levis, vicaire d'Aymestry, qui avait débrouillé et classé tous les strates de ses environs avant que Murchison n’y vint et dont les talents d’observateur étaient au moins égaux à ceux de Murchison, suivant l'opinion d’un bon juge, le professeur Phillips (Zife of Mur- chison, vol. I, p. 242). Sedgwick, d’une grande honnêteté de caractère, très simple dans ses manières et ne pensant qu'aux progrès de la stratigraphie et de la géologie, dont il était certainement le représentant le plus savant et le plus capable, depuis la mort de « Strata Smith », ne vit pas tout d'abord le grand avantage de cette publication, qui lui coupait en quelque sorte l'herbe sous les pieds et le devançait d’une marche. Il continua ses études, réunissant patiemment tous ses matériaux avec le plus grand soin, observant surtout avec habileté et un grand savoir toutes les superpositions, les dislocations et les associations des strates et, sans se presser, il retarda la publication de ses fos- siles jusqu’en 1855 : « À Synopsis of the classification of the British paleozoic rocks, by Adam Sedgwick, with a systematic description of the British palæozoic fossils in the geological Museum of the Uni- versity of Cambridge, by Frederick Mac Coy, Royal 4° Cambridge. » Il est vrai que, dans l'intervalle, une controverse des plus actives, surtout de la part de Murchison, s’éleva entre les deux associés, devenus des ennemis irréconciliables et qu’une rupture complète et 526 J. MARCOU. =— TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mail des plus regrettables, dans l'intérêt de la science, eut lieu entre eux. A présent, il est admis que Sedgwick a eu raison d'insister sur l’indépendance de la faune seconde et sa séparation de la faune troisième qui, seule, a le droit de s'appeler silurienne; que dès les premières observations il a reconnu un système différent de celui des groupes de Wenlock et de Ludlow et qu’en le nommant « Cam- brien » il a agi suivant les règles reconnues en stratigraphie pour - établir les grands terrains ou systèmes. 1) Mais il est nécessaire de revenir en arrière, pour montrer la chro- nologie des progrès accomplis, d'abord hors de l Angleterre, puis en Angleterre même. La publication du «Silurian system » en 1839, fut un véritable. événement et marque un point important dans les progrès de la géologie. Toutefois, il est bon de dire qu’en Amérique, ce livre n’a eu tout d’abord presque aucune influence et que ce n’est qu’à partir M du voyage de de Verneuil, en 1846, que cette influence s’exerca dans de certaines limites. Depuis 1836, Vanuxem, Emmons et Conrad étudiaient et classaient avec le plus grand succès les terrains de transition de l’état de New-York. Les assises étant en partie horizontales, ou peu s’en faut, et se succédant par retrait, les géologues américains eurent peu de difficultés à établir une bonne classification sans avoir à faire les raccordements difficiles qui ont arrêté Sedgwick et Murchison en. Angleterre. | En Europe, linfluence de la publication du « «Silurian system » à été immédiatement très grande et cela, par suite de causes très diverses. Tout d’abord son auteur s’est mis à parcourir l’Europe dans tous les sens, cherchant partout à reconnaître et à établir sa classi=} fication silurienue. Ce n’est pas qu’il n’ait pas trouvé une assez grande résistance de la part des géologues allemands, scandinaves et russes, résistance qu'il à fini toutefois par surmonter, grâce à l’appui des géologues français, de tout temps très disposés à l’anglomanie. | Mais celui qui surtout a fait la fortune du « Silurian system » est Barrande. Exilé à Prague avec la famille royale de France, Barrande avait commencé depuis quelques années l’étude du bassin de la Bohême, recueillant systématiquement des fossiles et des sections M géologiques. Le manque de points de comparaison et la résistance. qu’il éprouvait de la part des géologues et paléontologistes de la Bohême, qui tous déclaraient que la géologie de ce pays était un fait unique et ne se rattachant à rien de semblable dans l’histoire de la terre, fit que Barrande accueillit le premier exemplaire qu'il vit à Vienne, en 1840, du « Silurian system » comme un navigateur _ 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 527 qui, la nuit, dans le brouillard, aperçoit un phare. Aussi, par recon- naissance pour les grands services que lui a rendus ce livre, non seulement il employa le terme Silurien, mais il l’étendit à des strates bien au-dessous du niveau de celles décrites par Murchison, leur ajoutant d’un seul coup 3,000 mètres, en moyenne, de couches con- tenant la faune primordiale — sa division C — entièrement inconnue à Murchison et à Sedgwick et, de plus, ses étages azoïques À et B. Barrande, tout en ayant entendu parler des divergences de vue et de la véritable querelle qui avait éclatée en 1846 et 1847 entre Sedg- wich et Murchison, ne pouvait avoir une opinion sur la solidité des revendications de Sedgwick, sans aller étudier la question sur les lieux, dans le pays de Galles et le Shropshire, ce qui lui était alors matériellement impossible de faire à cette époque de sa:vie; tout le peu de temps dont il pouvait disposer étant pris par ses études sur la géologie de la Bohême. —Sedewick n'ayant publié son « Synopsis... » avec les fossiles par Mac-Coy qu’en 1855, Barrande ne put en faire usage dans sa classifi- cation de 1850 et toutes ses publications avec carte géologique, tant dans le Pulletin de la Soc. géol. de France, en 1851, que dans son pre- mier volume du « Système silurien du centre de la Bohème», en 1852, ne font aucune mention du « Cambrian system » qu’il ne connaissait pas. Il n’est pas douteux qu'avec sa grande loyauté et son amour de “là justice, Barrande aurait reconnu les droits réels de Sedgwick et “de son « Cambrian system », comme il l’a fait plus tard pour le « Ta- —conic syslem », qu'il ignorait tout autant, quoique publié dès 1846. Une fois sa classification publiée et son grand ouvrage commencé, Barrande ne pouvait plus revenir sur le terme adopté et changer son titre. - … Voici ses divisions du système silurien de la Bohême : H. Division silurienne : faune troisième. supérieure. Division silurienne | C. Schistes protozoïques ou faune primordiale. inférieure, G F E. D. Quartzites ou faune seconde. C B UN Schistes et conglomérats azoïques. Granite et (Gneriss. Murchison s’empressa de profiter des beaux travaux de Barrande et, avant même que Sedgwick, se décidât, à la fin, à publier son 598 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai « Synopsis, » depuis si longtemps attendu et annoncé et qui ne parut qu'en 1855, quoique daté de 1851 et 1852 dans l’Introduction, Murchison, toujours sur le qui-vive, fit paraître une nouvelle édition, plus populaire et dans le format in-8° de son « Silurian system ». \ Seulement, mettant de côté tout ménagement, il plaça hardiment | dans son « Silurien inférieur » non seulement les formations de | Caradoc et de Llandeiïlo ou Groupe de Bala de Sedgwick, mais bien | plus, il y met aussi les « Lingula-flags » et le «Longmynd ou Bottom- | rocks » et supprime tout à fait le « Cambrien ». Il fit même plus : le succès du terme « Silurien » lui fit oublier toute prudence et il comprit, dans sa nouvelle édition du « Silurian 4 system » toutes les séries paléozoïques sous le titre unique de « Siluria ». Plaçant sous cette rubrique de « Silurie » les faunes pri- mordiale, seconde et troisième, le Dévonien, le Carbonifère et même tout le nouveau Grès rouge de Russie (Dyas et Trias), qu'il désigne sous le nom russe de « Permien ». Dans les deuxième et troisième 4 éditions de « Siluria », en 1859 et 1867, les strates dont il donnait | des descriptions, allaient toujours en augmentant, citant déjà le | Jurassique et le Crétacé et, s’il avait publié une édition de plus, W toute la série stratigraphique aurait passée sous le titre de « Silurie », M ne s’arrêtant tout au plus qu’au Quaternaire glaciaire. | Cet excès de « Silurie » et de « Silurien » amena une réaction et | c’est Barrande lui-même qui en donna le signal. | Rappelons d’abord qu’il y à quarante années et même seulement trente ans, les communications n'étaient pas faciles comme à pré- sent et que les publications, d’un pays à un autre et surtout d’un hémisphère à l’autre, n’arrivaient qu'avec beaucoup de peine et même souvent n’arrivaient pas du tout. Aussi ne faut-il pas s'étonner si, malgré les recherches très actives et persistantes de Barrande sur tout ce qui avait paru sur la faune primordiale et les roches qui la renferment, tous les Mémoires et Rapports d'Emmons lui avaient M entièrement échappés. Avec une véritable intuition prophétique, Barrande avait successivement annoncé l'extension de la faune pri mordiale qu’il avait établie en Bohême en 1846, à la Suède, à la Norvège, à l'Angleterre, à l'Espagne, au Haut-Mississipi, à Braintrie, | près Boston, dans la Géorgie, au Texas et au Missouri. | | Cela n’a pas été toutefois sans une certaine opposition, oppos- M tion dont le centre était en Angleterre, où personne n’en voulait, pas plus Sedgwick que Murchison et le « Geological Survey ». Avec son esprit fin et courtois, Barrande nomme la « faune primordiale » M Mademoiselle de Trop. Effectivement elle était de trop pour Mur- chison, qui croyait avoir tout compris dans son « Silurian system» M _ 41884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 929 et elle venait aussi fort mal à propos pour Sedgwick, qui faisait décrire par Mac-Coy tous les fossiles recueillis dans son « Cambrian » et qu'il était en droit de regarder comme les êtres les plus anciens, formant la base des types organiques. Enfin le Relevé géologique (Geological Survey), avec son nombreux état-major d'assistants et de collectionneurs de fossiles et le soin extrême qu’il mettait à étudier le Pays de Galles et les collines de Malverm, n'aimait pas admettre qu’un étranger, dans un rapide «séjour à Londres et sur divers autres points du pays pendant Phiver de 1850 à 1851 », avait pu trouver toute une nouvelle faune, qui leur avait complètement échappé. Personne n’a eu l'esprit plus élevé et n’a porté à un si haut degré la moralité dans les découvertes et recherches géologiques et paléon- tologiques que Barrande. Pendant quinze années il a consacré la plus grande partie de son temps et de ses ressources « à créer la faune primordiale », suivant l’expression d'Omalius d'Halloy et, lorsqu’en 1860 il recut du docteur Emmons et de Billings les docu- ments publiés sur le « Système Taconique », il n’hésita pas un ins- «tant à reconnaître et à proclamer les droits de priorité d'Emmons et du « Taconic system ». mm…Voici les termes qu'il emploie : « À l’origine, c’est-à-dire de 1838 d jusqu’en 1844, ce système Taconique n’était présenté que comme Ë fondé sur des observations pétrographiques et stratigraphiques et il muconstituait simplement la base sédimentaire, suivant l'expression amé- | Bicaine. Il n’était encore caractérisé par aucune faune quelconque. «Mais, en 1844, le docteur Emmons ayant découvert dans ce ter- rain des fossiles jusqu'alors inconnus, son Taconic system représen- ait, suivant lui, la base paléozoique. …» Cette expression, usitée sur l’autre bord de l’ Atlantique, cest évi- «demment équivalente à celle de faune primordiale, que j'ai appliquée au groupe trilobitique le plus ancien de la Bohème, défini pour la première fois dans ma MVotice préliminaire, en 1846. …» On sait que les Lingules, qui caractérisent l'horizon correspon- dant des Lingula flags dans le Pays de Galles, c’est-à-dire dans la région cambrienne, en Angleterre, n’ont été découvertes par M. Davis qu'en 1845 (Siluria, 2° édition, p. 43, 1859). ….» En comparant ces dates, il est clair que le docteur Emmons avait annoncé le premier Vaste d’une faune antérieure à celle qui avait été établie dans le Silurian system comme caractérisant la division silurienne inférieure et que j’ai nommée faune seconde. Il est donc juste de reconnaître cette priorité et je crois d'autant plus conve- … -nable de la constater en ce moment, qu’elle n’a point été réclamée XII, 34 550 j. MARCOU. — TERRAÎNS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai jusqu’à ce jour » (Documents anciens el nouveaux sur la faune primor- diale et le Système Taconique en Amérique dans le Bull, Soc, géol. de France, 2° sér., t. XVIII, p. 295, 1861). On ne peut désirer une plus complète démonstration et juslifica= tion de la priorité du système Taconique, et de sa posilion à la base de tous les systèmes de strates, et du grand rôle qu'il joue dans l’échelle stratigraphique. Il est évident que si Barrande avait connu les mémoires d'Em- mons dès leur apparition, il aurait employé le nom de Taconique pour désigner toute cette partie inlérieure des strates les plus an- ciennes de la Bohême, qu'il a nommé faute de mieux, division A, Ê et G du Silurien inférieur. De même qu'il n’est pas douteux que si Sedgwick et Mac-Coy avaient publié quinze années plus tôt le « Synopsis ofthe Brinish Palæ=l zoic rocksand fossils », Barrande aurait reconnu le « Cambrien » dans son étage D des quartzites à faune seconde. Mais Barrande a publié son « Système silurien de la Bohême », en 1852, tandis que Sedgwick n'a publié son grand ouvrage qu’en 1855, et que les documents Ta-M coniques d'Emmons ne sont Dents entre les mains de Barrande | qu'en 1860. | Ces dates expliquent et répondent à toutes les obiections. Il ne peut plus être question de réunir dans un seul système ou terrain, les strates contenant les faunes primordiale, seconde et troisième; ce serait, dans l’état actuel de nos connaissances, un anachronismenl aussi grand que de faire un seul système des strates contenant les faunes triasique, jurassique et crétacée. Aussi Linnarson, malgré le peu d'épaisseur des strates du Paléozoïque inférieur de la Suède, n au pas hésité à y reconnaître trois grands terrains. qu'il nomme : Cam brien, Ordovicien et Silurien. Ce savant ne s’est occupé ni de ques-M tions de priorité, ni de savoir avec précision la signification du terme « Cambrien »., Quant au terme « Ordovicien », mis en avant dans ces dernières années, par quelques géologues anglais, pour désigner les | roches contenant la faune seconde, il n’y a aucune raison de lac} cepter, pas plus que le nom « Cambro-Silurien », proposé jadis pal Lyell. |. Le terme « Taconique » ramené sur le tapis avec tant d’éclat par M Barraude, est aujourd’hui bien connu; on l’a employé en Allemagne, M en Norwège, en Espagne, en Italie et en France. Je m'en suis servi M dans les deux éditions de mon essai de Carte géologique de la Terre: Pour le nom de « Cambrien » on ne peut l’appliquer en toute jus= tice qu'aux séries de roches renfermant la faune seconde. Vouloir. l'étendre aux strates des faunes primordiale et seconde, ainsi que _ 1884. j. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 531 | J'essaye depuis plusieurs années l'école géologique de Cambridge en Angleterre, c'est tomber dans les mêmes fautes que l’on reproche _ aux partisans de Murchison, qui dans son « Silurian system » a étendu le nom de silurien aux faunes troisième et seconde. Sedewick et Mac-Coy ont complètement ignoré l'existence de la faune pri- mordiale, et dans leur « Synopsis, etc., » de 1855, il n’y a pas un seul fossile primordial. Comment avec un pareil hiatus et une igno- —rance absolue de l’ordre d'apparition des types organiques et du È premier terme de l'évolution paléontologique, peut-on essayer d’ap- … pliquer le nom de « Cambrien » à la base de l'échelle stratigra- — phique ? Ce serait contraire à toutes les règles qui ont dirigé jus- qu présent les classifications et dénominations des grands terrains. (Comme l'a dit Barrande, — car il faut toujours revenir à lui et le citer lorsqu il s’agit de tout ce qui touche de près ou de loin aux trois premières grandes faunes conservées dans les strates de la Terre, — le « côté moral qui accélère ou retarde les solutions des à questions scientifiques doit être envisagé, avec un esprit d'équité et de justice ». Le temps des controverses et des animosités est passé. Iny à plus que très peu de survivants; et avant la fin du siècle, il ne restera plus un seul de tous ceux quiontpris part aux discussions taux polémiques. C’est aux jeunes générations des géologues ac- tuels, à rendre à chacun des maîtres, qui ont créé les classifications : et qui ont été les premiers à l’œuvre difficile de déchiffer et d'expli- quer le manuscrit de la Terre, ce qui leur est dû ; tout en tenant compte de l'équilibre dans la classification générale, de la logique les faits enregistrés, et surtout de la priorité. À tous ces points de “vue, je n'hésite pas à leur proposer comme solution, les trois ter- 6 mTains ou systèmes suivants : HI. Système silurien, contenant la faune troisième. 1. Système cambrien, contenant la faune seconde. ÿf Système taconique, contenant la faune primordiale. Systèmes correspondant dans le temps, dans l’espace, et dans l'évolution des êtres à trois autres grands systèmes consécutifs, tels “QUE par exemple : les terrains triasiques, jurassiques et crétacés. «La question des liaisons et passages d’une grande faune à une 1 autre, est un fait aujourd'hui mis hors de doute et incontestable ; et “que toutes les explications au moyen de failles invisibles et de plis- séments de l’école des uniformistes à règles absolues et mathémati- “ques ne peuvent plus ni arrêter et encore moins supprimer. “Barrande le premier a découvert et montré en Bohême les colo- mes de la faune troisième dans la faune seconde. Puis j'ai appelé attention sur les colonies de la faune seconde dans la faune pri- D92 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS, 5 mai - ; mordiale des bords du lac Champlain. Le docteur E. Kayser a reconnu dans le Hartz et dans le Nassau des colonies, placées aussi dans des lentilles calcaires, de la faune troisième ou silurienne, dans la faune quatrième ou dévouienne. Le professeur H. S. Williams vient de trouver dans l’État de New-York à Ithaca et au lac Canandai- gna, dans la faune quatrième ou dévonienne, une colonie de la faune cinquième ou carbonifère. Enfin dans l'Inde, à la Nouvelle-Zélande, dans la Californie, dans le Tithonique, le Réthique, le Dyas inférieur, le groupe de Laramée, etc., etc., partout, à tous les degrés de l’échelle stratigraphique et sous toutes les latitudes, les passages existent, les êtres organiques se sont mélangés dans des proportions suffisantes pour accrocher les uns aux autres tous les anneaux des chaînes, et former des séries conti- nues dans l’évolution générale. Les grandes lignes de la série stratigraphique sont à présent tirées d'une manière assez distincte. Les géologues d'Europe ont eu l’hon- neur de reconnaître et de créer cette magnifique classification dans l’ordre chronologique des temps qui se sont écoulés depuis que la . Terre est habitée. Sur un seul point ils ont été devancés par leurs confrères d'Amérique. Le premier degré de l’échelle; le plus ancien de tous les systèmes, a été reconnu d’abord dans le Nouveau-Monde. Il n’est que juste que cette découverte soit enregistrée dans la clas=« sification générale. Aux géologues européens, je dirai : l'Amérique occupe une place qui ne ia cède que peu, dans l’histoire des progrès de la géologie, à ce qui s’est fait en Europe. Tous les jours des découvertes de la plus grande importance sont faites en Amérique ; et comme vient de le dire le professeur K. A. Zittel de Munich à son retour d’une rapide excursion à travers l'Amérique du Nord : « Le temps des grandes découvertes a commencé en Amérique, tandis qu’il est fini en Eu 1° rope.. Iln' y a pas de doute que le développement futur de la géo= logie et de la paléontologie sera surtout influencé par l’Amérique.» En acceptant le « système taconique » et en le plaçant dans lé- chelle des formations, vous ferez un acte de courtoisie et de gracieuse bienveillance. | Aux géologues américains, je dirai : Vous avez un devoir de patrio- tisme à remplir. C’est sur votre sol et par un des vôtres, un Américain dans toute l’acception du terme, car Emmons n’est même jamais allé en Europe, — que l’on a, pour la première fois, trouvé, décrit et nommé, la faune primordiale et les assises qui la renferme. En em- ployant le terme « taconique », vous défendez un droit, que depuis Barrande aucun géologue n’a contesté. 1884. J. BERGERON. —— STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 533 Enfin à tous mes confrères géologues, aussi bien Américains qu’Eu- ropéens, à ceux de l’Inde, aux Australiens, aux Nouveaux-Zélandais, aux Javanais et Africains : je vous demande au nom de la justice, du droit de priorité et de l’équité, de vous servir du « système ta- conique ». M. Jules Bergeron fait la communication suivante : Note sur les strobiles du Walchia piniformis, Par M. Jules Bergeron. PI. XXVII et XX VIII. J’ai trouvé, dans la localité célèbre de la tuilière de Lodève, un rameau de Walchia piniformis qui porte quelques cônes à l'extrémité de ses branches. Les différents auteurs qui se sont occupés de cette espèce, soit dans des traités de Paléontologie végétale, soit dans des monographies relatives au terrain permien, ont rarement parlé de ces cônes ; aucun ne dit en avoir trouvé sur des rameaux et d’ailleurs les exemplaires figurés sont différents de ceux que j'ai trouvés. C’est “pourquoi J'ai cru intéressant de présenter cet échantillon à la Société géologique. Je ne veux pas faire ici une étude complète du Walchia piniformis, ni des autres espèces de Waïlchia qu'on pourrait iui rapporter; je laisserai également de côté la synonymie de cette espèce, synonymie qui d’ailleurs se trouve développée tout au long dans le 7raité de Paléontologie végétale de Schimper (1); je ne m'occuperai que des strobiles attribués au Walchia piniformis, de ceux que j'ai trouvés, et j'exposerai les conclusions auxquelles je suis arrivé à la suite de mes recherches. Sternberg, dans son ouvrage flora des Vorwelt, tome I, p. 22, pl. XXXIV, donne deux figures de cônes qui appartiennent peut-être au W. piniformis; mais les exemplaires figurés sont mal conservés ; Pauteur ne dit rien dans le texte qui soit relatif à ces strobiles. Geinitz, dans le Dyas, représente, planche XXXI, fig. 3 et 4, deux cônes qu'il attribue au W. piniformis ; le premier se rapproche de la figure donnée généralement comme celle du fruit de cette espèce ; le second appartient sans doute à une autre espèce que le premier, mais aucun des deux ne peut être rapporté au W. piniformis. Quant aux figures de la même planche, qui portent les numéros de 5 à 40, (1) Tome II, p.5236. 34 J. BERGERON. — STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 5 Mai elles représentent des organes qui sûrement n’appartiennent pas non … plus au W. piniformis; les écailles des strobiles que j'ai trouvés ne correspondent pas à des graines d’aussi grandes dimensions. Schlotheim dans Die Petrefactenkunde auf ihrem jetzigem Stand- punckte a peut-être reproduit dans la planche XXV, fig. 2, un cône de Walchia, mais l’exemplaire est si mal conservé que l’auteur n’en parle même pas. Güppert, dans son étude sur la Æore fossile de la formation per- mienne (1) est le premier qui se soit occupé sérieusement des cônes du W. piniformis. Mais il ne dit pas qu'il ait trouvé ces stobiles sur les branches; il les à rapprochés de l'espèce en question « à cause » de la forme des feuilles qui y sont encore et qui ne permet aucun » doute sur ce fait qu'ils appartiennent bien au W. piniformis ». En traitant des cônes que j'ai trouvés, j’exposerai ma manière de voir sur les exemplaires qu’il figure. Schimper, dans son 7raité de Paléontologie végétale, reproduit (2) les figures de cônes de W. piniformis qu'a donnés Güppert, sans rien ajouter de nouveau. Gutbier (3) a donné des figures de cônes, d’ailleurs assez mal con- servés, qui appartiennentbien au W. piniformis; mais ils sont figurés sans aucun nom d'espèce. La figure 13 de la planche X est un jeune strobile en voie de développement. L’échantillon que j'ai rapporté de Lodève résout la question des cônes d’une façon certaine. En effet, le rameau qui porte les stro- biles appartient incontestablement au Walchia piniformus ; le seul | doute que l’on puisse avoir à la vue de ces derniers est relatif à leur … sexe; sont-ils mâles ou femelles? Le cône complet ne laissant paraître aucune trace de graines, soit par suite de son organisa- tion, soit à cause de l’état de conservation dans lequel il se trouve, on ne peut en déterminer le sexe avec certitude. Cependant il me semble qu'il y a de grandes présomptions pour que ce soit un cône femelle. En effet ce même rameau porte en b (pl. XXVII) un axe de sirobile sur lequel se voient encore les points d'insertion des bractées qui sont tombées. Or, en général, dans les Conifères, l’axe du chaton mâle, peu riche en fibres ligneuses, est facilement destruc- tible et disparaît pour ainsi dire en même temps que les sacs pol- liniques. Si cet axe a persisté, c'est donc qu’il appartient probable- ment à un cône femelle. (1) Palzontographia, t. XII, pl. XLIX, p. 236. (2) PI LXXLII, fig. 6 et 7. (3) Die Versteinerungen des Rothliegenden in Sachsen, 1849. 1884. J. BERGERON. —— STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 535 Les Walchia, et plus particulièrement le Walchia piniformis, rap- pellent d'une façon singulière les Araucaria du groupe des Eutassa, tels qu'Araucaria excelsa, Ar. Cuninghami, Ar. Bigwili. J'ai étudié ces différentes espèces et j'ai pu voir que les cônes mâles ne portent pas de bractées, tandis que les cônes femelles en portent de longues dont l’extrémité est très acutée. D'ailleurs, chez la plupart des Coni- fères chez lesquels les cônes mâles portent des braclées, celles-ci sont de très faibles dimensions, et on s’expliquerait mal, en effet, que des cônes mâles, dont le pollen doit se disséminer de tous côtés, fussent couverts d’écailles dont le but paraît être de recueillir la poussière fécondante. Ces faits n’ont malheureusement pas la valeur d’une preuve matérielle, mais ils viennent à l'appui de mon opinion. Une fois en possession de cônes appartenant à coup sûr au W. piniformis, j'ai cherché à réunir les strobiles que l’on pourrait en- core rattacher à celte espèce. De cette façon je suis arrivé à recon- paître en partie la structure de ces cônes; elle était assez obscure sur l'échantillon figuré planche XXVII, mais on peut s’en rendre compte, en comparant la figure a de la planche XXVIT et les figures 1, 2a et 3 de la planche XXVIIT. On voit, en effet, que les écailles étaient enroulées en spirales autour de l’axe ; c’est surtout la figure 3 “de la planche XX VIII qui permet le mieux de reconnaître cette dis- position qui se laisse pressentir dans la figure 2a (1). Ces écailles, minces et elfilées dans le début, devenaient assez larges par la suite, mais elles présentaient toujours une extrémité très aiguë. Toutes ces modifications se voient avec tous leurs passages dans la figure 3, où se rencontrent, à l'extrémité, les bractées les plus jeunes qui sont très étroites et semblables à celles qui constituent les cônes de la figure 2 de la planche XXVIII, et ceux des figures a, c, d, e de la planche XXVII. En avançant en âge les bractées finissent par ac- quérir une largeur double de la première, telles qu’on les voit à la base du cône, c’est-à-dire là où se trouvent les bractées les plus anciennes. La figure 3 de la planche XX VIII représente le moulage d'une em- preinte en creux d’un cône dont les dimensions et la forme sont, au premier abord, différentes de celles des cônes des planches XXVII et XXVIIT, mais, ainsi que je le disais plus haut, les écailles sont encore les mêmes. C’est bien un fruit de W’alchia piniformis, mais qui a subi des modifications analogues à celles que subissent fré- quemment les sirobiles des conifères actuels. … (1) La figure 26 représente un cône qui appartient à une autre espèce et proba- blement à un autre genre de conifère. ï 536 J. BERGERON. — STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 5 mai En comparant ces strobiles à ceux figurés par Güppert (1), je vois des différences sensibles. Les cônes qu'il a représentés par les figures 2, 3, 4, 5, doivent appartenir à une autre espèce que ceux des fi- gures 6 et 7; peut-être les premières appartiennent-elles au Walchia piniformis ; cependant la forme des bractées est différente de celles de cette espèce, surtout dans les figures 3, 4 et 5. La figure 9 repré- sente un cône dont les bractées sont plus larges et plus courtes que celles des cônes que j'ai trouvés; de plus l’extrêmité de la bractée est beaucoup moins acutée, elle ne présente pas la pointe ter- minale; c’est évidemment une autre espèce que le W. pinifor- mis. D'ailleurs Goppert rapportait, avec doute, cet exemplaire à cette espèce. Quant à la figure 1 de la même planche, au lieu de re- produire un rameau avec de jeunes strobiles en voie de formation, elle représente des bourgeons foliaires semblables à ceux que j'ai figurés planche XX VIIT, figure 4. La série de bourgeons que donne Gôppert n’expose donc pas toute la suite des modifications que subit le bourgeon fructifère ; les uns en effet sont des bourgeons foliaires, les autres sont des bourgeons fructifères d'espèces différentes. C'est encore le rameau figuré planche XX VII qui permet de cons- tater des faits intéressants, relatifs à la végétation du W. piniformis. Sur l’axe principal se voit en ç un petit bourgeon naissant sur l’axe même; en det en e se trouvent deux autres bourgeons qui sont par- venus déjà à une période plus avancée. A la manière dont sont im- briquées les écailles de ces différents bourgeons et à leur forme même qui rappelle beaucoup celle du cône arrivé au complet déve- loppement, on voit que ce sont de jeunes sirobiles en voie de for- mation; les bourgeons fructifères naissaient donc à la base du ra- meau foliaire. De plus la branche qui porte le cone femelle se développe en même temps que le bourgeon fructifère, quoiqu'elle n’apparaisse que postérieurement à ce bourgeon ; le cône femelle est terminal. Enfin, sur un même rameau, les cônes peuvent se trouver à différents états, depuis le bourgeon naissant, jusqu’à l’axe fruc- tifère dépouillé de toutes ses bractées, tombées après maturité complète. La comparaison de ces cônes m’a conduit encore à grouper un certain nombre de rameaux qui pouvaient peut-être passer pour des branches appartenant à une autre espèce. C’est ainsi que j'ai pu réunir au W. piniformis le rameau figuré planche XX VIII, figure 4, quoique les feuilles de ce dernier soient plus longues et plus touffues que celles attribuées généralement à cette espèce; mais à la base (1) Goppert, Op. cit., pl. XLIX, fig. 2, 3,4, 5, 6, 7, 8, 9. 1884. J. BERGERON. == STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 537 du cône les écailles prennent des dimensions moindres et se rap- prochent davantage de la forme ordinaire des feuilles, telles que celles figurées sur la planche XX VIT; il finit même par y avoir identité absolue entre les écailles du cône que porte cette branche el celle du strobile de la planche XX VIT. Les cônes étant semblables, il n’y a pas de doute sur la communauté d’espèce des deux échantillons. Ce fait présente un certain intérêt car il montre que déjà à l’époque per- mienne les feuilles de certains conifères présentaient ce dimorphisme que l’on peut observer actuellement sur quelques espèces vivantes, telles que Juniperus bermudiana. C’est là peut-être un dimorphisme plus apparent que réel, n'offrant rien de comparable au vrai dimor- phisme que présentent quelques conifères et qui correspond à la pré- sence de feuilles vertes assimilatrices. Le même exemplaire repro- duit figure 1 offre une particularité curieuse et jusqu'ici inexpliquée : l'axe de cette branche porte des stries transversales. C’est un fait que j'ai observé sur le rameau représenté figure 4 et sur quelques ra- meaux de W. piniformis qui se trouvent dans les collections du Muséum; Gôppert a figuré (1) également un rameau portant ces stries, J'ai fait représenter planche XXVIIL, figure 4, un fragment fort incomplet d’un rameau dont les branches latérales portent des feuilles qui semblent être différentes de celles du W. piniformis, elles sont falciformes; mais en vieillissant elles se redressent et repren- nent la forme ordinaire. L’extrémité de chacune de ces branches porte un bourgeon qui me semble devoir être considéré comme un …bourgeon foliaire plutôt que fructifère; en effet, si on le compare aux bourgeons fructifères de la planche XX VII, on voit que les écailles terminales sont semblables à celles qui recouvrént les branches, tandis que les bractées des strobiles sont généralement plus étroites et plus longues que les écailles des branches. À la suite de l’étude de ces échantillons, tout d’abord si différents quoiqu'ils appartiennent bien vraisemblablement à la même espèce, je pense que si l’époque permienne semble si extraordinairement riche en espèces du genre Walchia, cette richesse provient peut-être de notre ignorance des différentes formes que peut présenter un même conifère, suivant l’âge des rameaux que l’on étudie. Je crois done, et en cela je suis d'accord avec plusieurs de nos savants paléontologistes (2), qu’au lieu d’accepter toutes ces espèces de Wailchia, il conviendrait de ne reconnaître comme espèces que celles MMGoppert. Loc. cit., pl. XLIX, fig. 1. (2) MM.. Munier-Chalmas, Renault et Bureau, à qui j'exprime tous mes remer- ciements pour les conseils qu’ils ont bien voulu me donner. 538 GORCEIX. —— GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR,. o mai "| dont on aurait pu déterminer le fruit, ce dernier étant souvent le seul organe qui permette d'établir avec certitude le genre et même l'espèce chez les Conifères. M. Jannettaz présente la note suivante de M. Gorceix : (risement de Diamants de Grao-Mogor (province de Minas-Géraës) Brésil, Par M. Gorceix. Le bassin de Grao-Mogor, à l'extrémité nord de la province de Minas-Géraës, a élé le premier poirt du globe où le diamant ait été signalé comme se trouvant en place dans une roche ancienne et en- tièrement différente des dépôts quaternaires où jusqu'alors il avait été exploité, soit dans le lit des rivières, soit sur des plateaux élevés. | La découverte du gisement de Sao-Joao da Chapada, sur lequel j'ai transmis une note à l’Académie des sciences (1), est venue en- suite montrer que ce fait, si important et si intéressant pour l'his- toire encore si obscure de l’origine de cette pierre précieuse, n’est pas unique au Brésil. _ Comme, depuis Helmreichen, cetie partie de la province de Minas n’a donné lieu à aucune étude géologique, je crois utile de faire connaître, dès à présent, le résumé des observations que j'ai recueil- lies sur les lieux mêmes au mois de juillet 1883. Le gisement de Grao-Mogor est situé, comme la plupart des ter- rains diamantifères du nord de Minas, dans le bassin du Jéquétin- honha, à 300 kilomètres environ au nord de la ville de Diamantina.” La route qui y conduit s'éloigne peu du cours de la rivière et suit une série de plateaux d’une altitude de 800 à 900 mètres, recouverts par une argile rouge que je considère comme quaternaire. Au-des- sous de cette argile apparaissent d’abord, sur les rives du Jéquétin- honha, des dépôts de conglomérats appartenant à la série des ter- rains supérieurs aux roches métamorphiques azoïques du centre de Minas. Ces conglomérats recouvrent des schistes, des quartzites micacés, des micaschistes, dont on voit les affleurements dans des ravins assez profonds pour que les couches supérieures aient été entièrement (1) Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, t. LXXXIII, p. 981, année 1881, _ 1884. GORCEIX, — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 539 entamées, comme cela:a lieu dans le lit du Jéquétinhonha au gué de Santa Cruz, où on passe sur la rive gauche de cetle rivière. À peu de distance de ce point, après avoir quitté le village de Terra-branca, la route s’engageant dans une espèce de défilé irrégu- lier, les schistes et les quartzites augmentent d'importance et par- tout où ces roches elles-mêmes ont été enlevées se montrent les gneiss granitoides et les vrais granites qui forment la base de tous les terrains de Minas-Géraës. Dès qu’on a quitté les deux cours d’eau du Rio Manso et de l’Ar- rassuahy, dont les sources sont voisines de celles du Jéquétinhonha, et comme elles placées au milieu des quartziles et schistes micacés, aucuns des ruisseaux que l'on traverse sur la rive droite de cette der- nière rivière ne contiennent de diamants; il en est de même sur la rive gauche, après qu’on est sorti du plateau de Diamantina. Ce n’est qu'à 150 kilomètres au nord de cette ville, que lon re- “irouve, avant Grao-Mogor, un autre petit bassin diamantifère, celui du Jéquitahy et de la Serra de Cabral, mais où les ruisseaux pren- nent leurs sources au milieu des mêmes roches que celles de Dia- mantina et où les graviers contiennent en abondance les mêmes mi- “néraux, oxydes de titane, tourmalines, etc., si caractéristiques des mu sraviers diamantifères de cette régicn. Autour de Grao-Mogor, à partir de la rivière de l’Itacambirassou, affluent du Jéquétinhonha, les quartzites micacés schisteux sont seuls visibles et c’est au milieu d'eux qu'est creusé le cirque irrégu- hier où est placé la ville qui a donné son nom à cette localité. Ces quartzites, en général très flexibles, sont formés de petits grains de quartz avec de très faibles quantités de mica blanc. Ils sont relevés de 40 à 50° vers l’ouest et sont dirigés N.-S.; di- rection autour de laquelle se groupent les principaux accidents topo- graphiques da centre de Minas. C'est dans une série de petites fentes irrégulières (f) peu profondes “ben général ayant la forme d’un coin (fig 1) que se trouve le gra- vier diamanti!ère. Il est formé de quelques grains de quartz transpa- rent ou laiteux, peu roulés, et de rares cristaux de rutile, martite, pyrites avec paillettes de mica et de disthène. Ce n’est d’ailleurs que dans les graviers de l’'Itacambirassou que Von peut se procurer une quantité notable de ces minéraux, leur peu …d'abondance est par suite en relation avec la pauvreté relative de ces “dépôts qui n’ont jamais donné lieu à de grandes recherches et dont Pexploitation est aujourd'hui presque complètement abandonnée. | Au milieu de ces Quartz, sur les bords du cirque, tant à l'est qu’à Poyest, se montre une couche de conglomérats dans laquelle, en un L: 540 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 5 Mai point (A de la coupe fig. 1), le diamant se trouve en place. Ces con- glomérats sont formés de galets oblongs de quartz fragmenté où compact au milieu d'une masse granuleuse de même nature que celle qui constitue les quartzites encaissants. Leur consistance est peu considérable, sauf au point A, où ils ont été imprégnés de silice, au milieu de laquelle sont noyés les galets. Fig. 1. — Coupe E.-0. du bassin diamantifère de Grao-Mogor passant un peu au nord de la ville. E ! ' ' 0 Se < n , SK NN \ Riberao da Gdade @rrego Rico @rrego dos bois Age À # \ 4 a serie A. Couche de conglomérats avec Diamants, Pyrites et Martites. B. Quartzites micacés flexibles. C. Quartzites moins schisteux que ceux de B. f. Fentes qui contenaient du gravier diamantifère. d. Petits cours d’eau dont les graviers sont diamantifères. Echelle : 4 mill. 5 pour 10 mètres, distances horizontales. 2 On note en même temps en ce point une abondance plus considé- rable de mica vert, et l'apparition de cristaux entiers à faciès bril- lants, à arêtes vives, sans traces d'usure, de pyrite martiale et de martite. L'aspect de la roche est telle que, sans les galets, il serait impossible de la distinguer de certains quartzites métallifères à fuch= site des environs d'Ouro-Preto, désignés, en général, sous le noms vague d'Itacolumite employé par les auteurs qui se sont occupés de la géologie du Brésil. Le diamant a été exploité dans cette roche dont la figure 2 1n- dique l’aspect et il s’y trouve en cristaux intacts, engagés au milieu du quartz, dans les mêmes conditions que la pyrite et la martite. Ce fait qui ne peut être mis en doute, puisque j'ai eu ent: les mains un échantillon de la roche contenant un diamant et q al fait faire sous mes yeux des recherches, soulève deux questiois /m= portantes. | En premier lieu, ces dépôts de conglomérats et les quartzite les surmontent sont-ils du même âge que les quartzites flexibles ” 1884. GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 541 lesqueis ils reposent et quel niveau géologique doivent-ils acupel dans les terrains azoïques de Minas ? En second lieu, le diamant s'est-il formé au milieu de ces roches ou, comme les éléments qui les constituent, provient-il de dépôts plus anciens auxquels il a été enlevé? Fig. 2. . Quartzites flexibles grenues. . Quartzites siliceux. . Conglomérat diamantifère. . Commencement de galerie. Fentes en forme de coins qui contenaient du gravier diamantifère. . Blocs détachés des quartzites. ENS EH > O Je crois pouvoir répondre affirmativement à la première question, bien qu’une coupe, fournie d’ailleurs de mémoire par le géologue Derby Helmreichen, semble indiquer une différence dans l’incli- naison des couches inférieures et supérieures, séparées par les con- glomérats. Je n'ai rien vu qui puisse indiquer cette différence dans la stratification. Quand on monte (fig. 2) de D vers A, point où RL on de la picrre à diamants, pierre riche comme la désignent les mineurs du pays, a été poursuivie, on suit d'abord les quartzites flexibles bien caractérisés, avec leur forte inclinaison; puis ils deviennent plus compacts, se chargent d’un ciment siliceux, quelques galets appa- 542 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR 5 mai raissent et les lits de stratification disparaissent en partie. Les mêmes faits se reproduisent à la partie supérieure où ils repassent à des quartzites micacés aussi inclinés que ceux de la base, avant la même direction mais moins schisteux et dépourvus de flexibilité. Ces deux caractères différentiels ne sont cerlainement pas sulifisants pour faire placer ces roches dans deux séries différentes. Cette flexibilité, qui a servi à caractériser les quartzites ou grès micacés du Brésil ne me paraît qu’un accident secondaire de struc=« ture pour des roches qui pourraient appartenir à des horizons géolo= giques différents. À Ouro-Preto, les quartzites du sommet de l'Ita= columy ne la possèdent pas ; elle se retrouve quelquefois dans les roches à mica vert des carrières de cette ville, inférieures aux précé- dentes et beaucoup plus schisteuses. Elle proviendrait, soit de la disposition des grains de quartz, soit de l'existence entre eux de petites lamelles de mica. mais surtout, d’après le géologue Derby, d’une altération de la roche et d'un com= mencement de désagrégation. Il a observé, dans la sierra de la Montiquevia, des quartzites schisA teux découverts par une tranchée du chemin de fer, qui étaient resiés compacts dans les parties profondes et étaient devenus. flexibles, là où les agents atmosphériques avaient produit un com mencement d'altération. Il est donc encore vrai que là, comme à Grao-Mogor, des couches appartenant à la même série peuvent ne pas posséder simultanément cette flexibilité, et alors on ne doit pas en faire un caractère déterminant de leur âge relatif. La sitvation de ces quartzites au-dessus des micaschistes, les dis= locations qui les ont affectés, leur forte inclinaison, me les font considérer comme appartenant au même horizon géologique que les: roches schisteuses, mitacées ou à fer oligiste (Itabirites) du centre, de Minas, qui constitueraient un groupe parallèle au Huronien de Amérique du Sud, tandis que les micaschistes, amphibolites, gneiss, sur lesquels ils reposent correspondraient au Laurentien. . Maïs cette assimilation, basée sur la composition minéralogiques de ces terrains et leur faciès, ne peut avoir le degré de probabilité. que donnerait la découverte de quelques fossiles dans un quelconqu 2 des membres de cette série ou de celle qui lui est supérieure. L’exis= tence de conglomérats, de poudingues, au milieu de ces roches, à Grao-Mogor, comme près de Curral del Rey, d'Ouro Preto même, ne peut laisser le moindre doute sur leur origine sédimentaire et dé= tritique. Il peut très bien se faire que la plus grande partie de leurs éléments minéralogiques aient été empruntés à des granites et à des, pegmatites dont la Serra do Mar contient de nombreux et impor= 1884. GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 543 tants gisements, mais je ne crois pas que cette proposition puisse être étendue à tous ces éléments. Les pyrites de toute nature, l’or, les tourmalines, l’amphibole, les oxydes de titane, etc., minéraux en filons, en fentes, ou en couches in- tercalées entre les strates, ne proviennent certainement pas de dépôts plus anciens et se sont bien formés là où on les trouve aujourd’hui. Il en est de même d'une partie du mica qui abonde dans certains termes de cette série de terrains, et surtout de la fuchsite en cris- taux nets, brillants, si abondante dans les quartzites métallifères des environs d Ouro-Preto et que je n’ai jamais rencontrée jusqu'ici dans les roches cristallines de cette région, granite ou pegmatite. Pourquoi le diamant ferait-il exception à ces minéraux qui, au Brésil, l’'accompagnent constamment? Si, lui aussi, provenait de la destruction de terrains plus anciens, “ne devrait-on pas le trouver disséminé plus irrégulièrement au milieu des couches dont les éléments auraient avec lui une commune origine ? : Or, dans un très grand nombre de points de la province, il existe des. quarizites, des schistes identiques à ceux de Diamantina, de Grao-Mogor, etc. ; leur destruction donne lieu à des graviers qui, à première vue, ont une si grande analogie avec les Cascalhos diaman- tifères que bien des chercheurs de diamants les ont essayés, et ja- mais une seule de ces pierres précieuses n’est venue récompenser leurs travaux ! | À Grao-Mogor, la couche de conglomérat a une grande extension ; on peut suivre ses affleurements sur une longueur de 300 à 400 m., on la retrouve sur le bord ouest, au milieu même de la ville; elle a été l'objet de bien des recherches et il est impossible d'affirmer qu'ailleurs qu’au point indiqué, un diamant y ait été trouvé en place. En ce point, elle a été soumise à des actions secondaires qui ont apporté la silice, le quartz cristallisé qu’on y rencontre aussi, la pyrite, etc. Il peut exister d’autres de ces cheminées au milieu de cette couche ; une seule expliquerait difficilement l'existence du dia- mant dans des dépôts d'alluvions d’une grande étendue. Il peut même se faire que le diamant, comme quelques minéraux, se soit aussi formé à une certaine distance de la fente primitive. Ce sont des faits qui expliqueraient bien comment de temps en temps à Grao-Mogor, après les grandes pluies, apparaissent quel- ques diamants dans les graviers provenant de la destruction du con- glomérat, destruction que les habitants facilitent en le sillonnant de petits canaux. Dans un district métallifère il est bien rare qu'un filon soit isolé et 544 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. D Mai très fréquemment à Minas, l'or, dont l’origine filonienne n’est pas douteuse, imprègne la roche sur une grande étendue. En second lieu, si le gisement primitif du diamant, au Brésil, de- vait être placé dans les roches cristallines, il faudrait admettre que les agents de destruction de ces roches ont spécialement, à l’époque où ils ont agi, attaqué les parties où cette pierre précieuse se rencon- trait et n’ont laissé que celles qui étaient stériles. En effet, comme je l’ai déjà indiqué, de Diamantina à Grao-Mogor, on rencontre un grand nombre de petits ruisseaux prenant leur source et courant sur les granites ; leurs graviers empruntent leurs éléments à ces roches, et le diamant n’y a jamais été rencontré. Plus bas, dans le cours moyen du Jéquétinhonha, dans le bassin d’une série d’affluents de l’Arrassuahy, les granites, les pegmatites dominent; c’est au milieu d’eux que sont creusés les lits du Gravata, Sétoubal, Ouroubou, Piauhy, etc., où abondent les pierres colorées: Cymophane, triphane, andalousite dicroïque, béryls, tourmalines, grenats, etc., et la staurotide, le disthène, la fibrolite. Avec l’aide d’un de mes collaborateurs, M. Sena, nous avons re- trouvé les gisements primitifs de ces minéraux, soit dans des filons de quartz au milieu des graniles et des micaschistes, soit dans la pegmalite même. Les graviers qui les contiennent ont été soumis pendant des an- _nées à des lavages analogues à ceux des dépôts diamantifères; pour- tant aucun diamant n’y a été signalé ! Il me semble donc plus ration- nel de considé er le diamant, au Brésil, comme un minéral de filon, au même titre que l'or, les oxydes de titane, les terres phosphatées et ses autres satellites. Ce n’est encore là, j'en conviens aussi, qu’une hypothèse, mais lan découverte dans le gisement de Sao-Joao da Chapada, de Grao-Mogor, d'un diamant enchâssé au milieu d’un cristal d’Anatase (je ne parle que des observations faites par moi), me paraît devoir lui donner plus qu’un caractère de probabilité, que j'essayerai de développer dans un travail complet sur les gisements diamantifères du Brésil. Cette hypothèse, en tous cas, rend complètement compte de toutes les particularités que présentent ces gisements. Que le dia- mant, dans d’autres pays, se rencontre dans des conditions diffé- rentes, cela peut être. Je dois pourtant noter que M. Ball, dans son travail sur le dia mant, l'or et le charbon de l’Inde, indique comme roches mères du premier de ces minéraux, des grès, quartziteset conglomérats obser- vés dans les districts de Karnul, Kistna, and Godavére, etc. Il dé- Clare, d’ailleurs, que le diamant pourrait provenir des mêmes roches 1884. GORCEIX. —— GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 545 plus anciennes qui ont fourni les éléments minéralogiques de ces terrains appartenant à la série Vindhyan, des géologues de l'Inde; mais, comme au Brésil, aucune de ces pierres précieuses n'avait jamais été, jusqu'alors, rencontrée avec certitude, dans la série des roches cristallines, le fait nouveau et si intéressant, découvert par M. Chaper ne changerait en rien mes conclusions relatives au Brésil, Il en serait du diamant comme de l’or. Pour Forbes, l’or se trouve- rait spécialement en relation avec les roches granitiques ou diori- tiques. Or, au Brésil, sauf quelques mines sans importance placées dans les roches granitiques de la côte, toutes les autres exploitations sont poursuivies au milieu de micaschistes, schistes micacées, quartzites et itabirites. Dans deux cas seulement, les filons pourraient être considérés “comme étant en relation avec des roches ampbiboliques, dé sorte “que ce qui ailleurs serait la règle générale, deviendrait ici une excep- tion représentée par un bien petit nombre de faits ! M. Gourdon envoie une note sur le gisement du pré de Roger (Pic du Gar, près Saint-Béat). Ce gisement découvert par lui le 1% avril 1880 lui avait donné des Ammonites et des Oursins. Il y est retourné à la fin de l’automne 1883 et il y a récolté de nou- veaux fossiles. M. Ch. Barroiïs, qui les a étudiés, a reconnu qu'ils ap- partenaient à l'étage aptien. Les fossiles déterminables récoltés sont : Ammonites Deshayesi, Belemnites sp., Plicatula placunea, E’chinospata- gus Collegnyi. M. Gourdon signale également la découverte qu’il a faite en oc- tobre 1883 d'un nouvel horizon du Silurien supérieur, à Bourg, vallée d'Oueil (Haute-Garonne). Il a récolté à Bourg des fossiles dans lesquelles M. Barrois a reconnu des fossiles identiques à ceux récoltés à San Domingos (Portugal) par M. J. Delgado; c’est sa faune à Ne- reites. L'auteur cite les fossiles suivants : Vereutes Sedgwichi, Hyo- Le simplex, Pleurotomaria?, Encrines. M. Collot envoie la note suivante : Dans le compte rendu sommaire du 7 avril 1884, je trouve le résumé d’un travail de M. Fontannes, dans lequel il est dit : « Il est à présumer qu'un bras de la Durance, sinon toute la rivière, a dû avoir une embouchure distincte de celle du Rhône et se jeter dans la mer aux environs d'Eyguières, » Cette conclusion se rapporte à la mvière plaisancienne. L'étude des poudingues de la vallée de la Du- rance et de la Crau, m’a conduit à la même opinion. En 1880, après XIL, 39 546 COLLOT. == OBSERVATIONS. 5 mai avoir distingué les deux poudingues qui constituent la Crau, je fai- sais remarquer que l’un d'eux, de couleur fauve, atteint l'altitude de 163 mètres entre Eyguières et Aureille. J’indiquais que sa grande altitude et l’altération profonde de ses cailloux me le faisaient con- sidérer comme très ancien, c’est-à-dire pliocène supérieur. J’ajou- tais : « Ce poudingue jaune de la Crau me paraît avoir été formé par la Durance arrivant par les défilés de Lamanon et Eyguières, vers la même époque où elle abandonnait les cailloux roulés des plateaux et des sommets des mamelons, au Puy de Durance (près Peyrolles), aux Gardi, à Cadenet, à Lauris. » Les observations de M. Fontannes étant complètement indépen- dantes des miennes, les unes peuvent servir de confirmation aux autres. Je suis heureux de voir un observateur aussi distingué que M. Fontannes arriver par une autre voie à des déductions analogues aux miennes. Rigoureusement, les conclusions de M. Fontannes s'appliquent à un âge un peu plus ancien que celui du poudingue en question. Mais rien n'indique qu'il faille, au point de vue du cours de la Du- rance, faire une distinction entre ces deux âges successifs. Au con- traire, le poudingue jaune de la Crau atteignant le niveau du col d'Eyguières, qui est d’ailleurs son point le plus élevé, il est évident que c’est par là que sont passés les éléments de ce poudingue. Non seulement la dérivation directe des eaux de la Durance sur la Crau s’est continuée de l’époque des marnes de Saint-Ariès et d'Ey-… guières à l’époque du poudingue jaune (pliocène supérieur), mais elle a continué pendant les temps quaternaires. Pendant ceux-ei elle a passé par le pertuis de Lamanon, à l’exclusion de celui d’'Ey- guières trop élevé. En effet le sol du défilé de Lamanon est consti- tué par un poudingue où abondent les variolites, euphotides, dio- rites, comme dans le lit de la Durance actuelle. De là ces roches se sont répandues dans toute la Crau orientale, sans arriver dans sa partie occidentale (Saint-Martin, Raphèle, Arles). Dans la Crau, de même que dans la vallée de la Durance le deuxième poudingue diffère du premier par son altitude, inférieure d'environ 70 mètres; — par l’abondance des roches vertes; — par la non-altération de ses cailloux; — par la couleur grise qui en est la conséquence. \) 1884. _. SÉANCE. 54 Séance du 19 Mai 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce une présentation. Le Président annonce la mort de M. LAGRANGE et de celle M. A. Guyot. M. Cotteau présente la 69° livraison de la Paléontologie fran- caïse (terrain jurassique). Dans cette livraison l’auteur continue la description des espèces du genre Stomechinus. L’une des plus répan- “dues est le Séomechinus serratus, Desor, qui commence à se montrer ‘dans l'étage bajocien et atteint le maximum de son développement dans l'étage bathonien. Parmi les espèces nouvelles, M. Cotteau cite le Stomechinus Heberti qu'on rencontre, en assez grande abondance, dans l'étage callovien d’Etrochey (Côte-d'Or) et qui se distingue de ‘ses congénères par le nombre et la petitesse de ses tubercules aug- mentant à peine de volume à la face inférieure. Une des espèces curieuses est encore le Sfomechinus Desnoyersi, Cotteau, rencontré aux environs de Mortagne (Orne) par M. Desnoyers, dans l'étage callovien inférieur et dont les tubercules, très petits à la face supé- mrieure, augmentent brusquement de volume au-dessous de l’am- bitus. M. Cotteau présente ensuite le 2 fascicule d’un travail conte- nant des Échinides nouveaux ou peu connus. Parmi les espèces les plus intéressantes décrites dans ce fascicule, M. Cotieau signale le Séomechinus Bazini provenant de Palerme (Sicile), et recueilli probablement dans le terrain pliocène. C’est la première fois que le genre Stomechinus, si abondant à l’époque juras- sique et devenu déjà très rare à l’époque crétacée, est indiqué dans le terrain tertiaire. Dans cette livraison, M. Cotteau a décrit deux senres nouveaux : le genre Asferopsis, bien caractérisé par ses pores “bigéminés et ses tubercules crénelés et imperforés et qui offre, au premier aspect, quelque ressemblance avec les genres Æ’chinopedina, 548 SÉANCE. 19 mai Leiopedina, Micropsis et Pedinopsis, mais ne saurait y être réuni ; le genre Coplechinus qui diffère très nettement de tous les genres d'Échinides connus par la disposition de ses pores simples, espacés, onduleux, et surtout par l’arrangement de ses granules rayonnant autour des tubercules et se reliant en lacets obliques. L'aspect de ses granules rapproche le genre Coptechinus des genres Dictyopleurus et Arachniopleurus récemment établis par MM. Duncan et Sladen pour de petits Échinides tertiaires de l'Inde, mais les Copiechinus en diffèrent essentiellement par leurs pores plus espacés, plus onduleux, par leurs tubercules lisses au lieu d’être crénelés. L'espèce qui a servi de type au genre, le Coptechinus Bardini, a été recueillie à Saint-Georges-Chatelairon (Maine-et-Loire), dans le terrain miocène, par M. l’abbé Bardin. | En offrant à la Société, au nom de MM. Peron, Gauthier et au sien, le dernier fascicule des Æchinides fossiles de l'Algérie, M. Cotteau présente quelques considérations générales sur l’en- semble des espèces décrites et figurées dans cet ouvrage. Ces espèces appartenant au terrain jurassique supérieur, à l’étage tithonique, aux étages néocomien, urgo-aptien, albien, cénomanien, turonien et sénonien sont au nombre de 296. 87 de ces espèces se rencontrent en Europe ; restent 209 espèces qui peuvent être considérées comme étant propres à l’Algérie. Un fait intéressant à constater, c'est que la proportion des espèces communes diminue sensiblement dans les étages supérieurs. Le terrain jurassique, sur 46 espèces, en renferme 27 qui se retrouvent en Europe. Dans l’étage cénomanien, la propor- tion est encore de 95 sur 86 ; dans l'étage turonien, elle n’est plus que de 5 sur 29, et dans l'étage sénonien, de 6 sur 62. En ce qui touche les espèces propres à l’Algérie, le grand développement des Hemiaster est à signaler ; sur 42 espèces décrites, aucune n’a été signalée en Europe. | M. Delaire présente, de la part du prince Roland Bona- parte, une brochure contenant des renseignements sur l’éruption du Krakatau en 1883. M. Ch. Frossard offre une brochure contenant la liste des mi- néraux et des roches trouvés dans les environs de Bagnères-de- Bigorre. M. Ch. Frossard donne un résumé de ses études géologiques sur le Pic Péguère, aux environs de Cauterets. 1884. DE RAINCOURT. — FAUNE DE SEPTEUIL. 549 M. de Raincourt fait la communication suivante : Note sur la faune de Septeuil, Par M. le Marquis de Raincourt. Dans le département de Seine-et-Oise, entre Mantes et Houdan, au village de Septeuil, existe un gisement très intéressant des calcaires grossiers. Ce gisement se trouvant dans l'intérieur d'un parc, fort peu de personnes en possèdent des fossiles. Grâce à l’aimable inter- vention de notre collègue, M. de Selle, M. le docteur Bezancon et moi avons pu nous procurer les espèces de cette localité. Cette faune étant peu connue et quelques-uns de nos collègues m’ayant témoigné le désir d’en voir publier la liste, je la présente à la Société géolo- sique. J'ai cru devoir m'abstenir d'y faire figurer les nombreux fora- “ minifères que renferme cette faune; M. Terquem les ayant fait con- naître dans un mémoire qu'il a publié il y a deux ans. Certaines espèces, fort rares dans d’autres localités, se rencontrent assez fréquemment à Septeuil : je citerai, en outre, le Pedipes Pfeif- feri, Desh., dont on ne voit, en général, qu'un petit nombre d’exem- plaires dans les collections, que l’on rencontre là en certain nombre. Capsa minima? Desh. Psammobia Bervillei, Desh. Teredo angusta, Desh. Gastrochena ampullaria, Lamk. Cultellus fragilis, Desm. Ceratosolen. Corbulomya. Corbula minuta, Desh. — Lamarkii, Desh. — rugosa, Lamk, — angulosa. Neœra. Sphenia angusta, Desh. — rostrata, Lamk. — nilida, Desh. — _n. Sp. — n, Sp. Mactra semisulcata, Lamk. Syndosmya pusilla, Desh. _ n. Sp, Tellina rostralina, Desh. — exclusa, Desh. — collustrata, Desh. Tellina corneola, Lamk. — donacialis, Lamk. — sinuata, Lamk. — nn, Sp. - donacilla, Desh. — n. Sp. Donazx nitida, Lamk. Venerupis hermonvillensis, Desh. — n. Sp. Venus obliqua, Desh. — fallaciosa, Desh. — texta, Lamk. Cytherea analoga, Desh. — _gibbosula, Desh. — elegans, Lamk. Cyrena Charpentieri, Desh. — breviuscula, Desh. — tetragona, Desh. Cypricardia sillicula, Desh. Cardium granulosum, Lamk. — scobinula, Merian. — aviculare, Lamk. — impeditum, Desh. — obliquum, Lamk. — verrucosum, Desh. , Diplodonta bidens, Desh. Lucino elegans, efr.D : 550 DE RAINCOURT,. —— FAUNE DE SEPTEUIL. Lucina saxorum, Lamk. — striata, Desh. Erycina radiolata, Lamk. — n. Sp. Lepton nitidissimum ? Desh. Crassatella grignonensis, Desh. — lævigata, Lamk. _— trigonata, Lamk. Cardita serrulata, Desh. Nucula subovata, Desh. — minor, Desh. Trigonocælia deltoiïdea, Lamk. — n. Sp. Limopsis. Arca barbatula, Lamk. — angusta, Lamk. — scapulina, Lamk. — Gisseyi, de Rainc, — quadrilatera, Lamk. Modiola crenella, Desh, Avicula Hornesi ? Desh. Lima obliqua, Lamk. — bulloïdes, Lamk. Ostrea flabellula, Lamk. Anomya tenuistriata, Desh. Leptochiton Raincourti, de Roche. Tonicia parisiensis, de Roche. Lepidopleurus Heberti, de Roche. Dentalium sulcatum, Lamk. Gadus parisiensis ? Desh. Patella delicatula, Desh. Fissurella incerta, Desh. Parmophorus. : Calyptræa lamellosa, Desh. Cœcum lituus, Desh. Turritella semistriata. _— fasciata, Lamk. — n. Sp. — n. SP. _ un. Sp. Scalaria decussata, Lamk. — turrilellata, Defr. — mullilamella, Bast. — heteromorpha, Desh. — striatularis, Desh. Mathilda. Littorina incompleta, Desh. Diastoma costellata, Desh. Lacuna. Lacunella. Truncatella parisiensis, Desh. Keilostoma minor, Desh. Adeorbis Fischeri, Desh. Melania lactea, Lamk. — fibula var. Desh, — minulissima, Desh. — n.sp. Bithinia Demaresti, C. Prevost. — microstoma, Var. Desh. — Eugent, Desh. — nilens ? Desh. _ dissita, Desh. — _ globulus, Desh. Aciculina gracilis, Desh. — np .Pyramidella terebellata, Lamk. Eulima, n. sp. — nn. Sp. Odostomia hordeola, Lamk. — n. Sp. Turbonilla acicula, Desh. — parva, Desh. — angusta, Desh. Tornatella Ferussaci, Desh. — sulcata. — sphœæricula, Desh. Ringicula Raincourti, Morlet. — Langlassei, Morlet. Bullæa, n. sp. Bulla conulus, Desh. — Caillati, Desh. — Lebrun, Desh. — assula, Desh. Solarium plicatum, Lamk. —_ ammonites, Desh. Bifrontia marginata, Desh. — serrata, Desh. Limnæa. Planorbis subangulatus, Desh. — nitidulus, Desh. Pedipes Pfeifferi, Desh. Auricula Lamarckii, Desh. Turbo denticulatus, Lamk. Trochus Lamarckii, Desh. Phasianella parisiensis, d'Orb. Teinostoma rotellæformis, Desh. Delphinula striata, Lamk. — conica, Lamk. — n. Sp. — n. Sp. — ne SD: Natica Caillati, Desh. 1.7 SNS è LISTES tr DAS REA w 1884. DE RAINCOURT, — FAUNE DE SEPTEUIL. 551 Natica epiglottina, Lamk. Pleurotoma sulcata, Lamk. — separata ? Desh. Cerithium denticulatum, Lamk. — tiara, variétés, Lamk. — fragile, Desh. — costulatu, Lammk. — lapidum, Lamk. — lamellosum, Brug. — cinctum, Desh. — tristriatum, Lamk. — angulosum, Lamk. — prælongum, Desh. — muricoïdes, Lamk. : _— cancellatum, Lamk. — quadrisulcatum? Lamk. _— echinoides, Lamk. Triforis minutus, Desh. Fusus longevus, Lamk. — excisus, Lamk. — scalaroides, Lamk. — bulbiformis, Lamk. | Pleurotoma obliterata, Desh. — polygona, Desh. — cepacæa, Lamk. — striarella, Desh. | — sigaretina, Desh. — cytharella, Var., Desh. — parisiensis, d'Orb. — _plicata, Lamk. | | Nerita mammaria, Lamk. _ lineolata, Lamk. |. Cancellaria canaliculata, Desh. — n. Sp. Conus nodulus ? Desh. turbinopsis, Desh. Terebellum sopitum, Brand. — Isabella, Bernay. Terebra plicatula, Lamk. Oliva laumontiana, Lamk. — Marmini, Michelin. — Mitreola, Desh. Ancillaria buccinoïdes, Lamk. A — Margin dubia, Desh. ella crassula. Desh. — bifidoplicata, Ewards. hordeola, Desh. — ovulata, var., Lamk. Mitra terebellum, Lamk. Voluta cythara, Lamk. spinosa, var., Lamk. ventricosa, Defr. un. — costulatus, Lamk. Vermelus. || — hordeolus, Lamk. Scalpellum. | — poligonus, Lamk. Dactylopora | Turbinolia dispar. sulcata. — n. Sp. Sphenotrochus crispus. — n.sp. Alveolina oblonga. — n. sp. Fabularia discolites. | Murex crispus, Lamk. Nummulites. | — n.sSp. Orbitolites complanata. Asterias poritoides. | — inflexza, Lamk. Dents de poissons, | — angulosa, Desh. Os de poissons. | — granulata, Lamk. Crustacés. (DTA (74 LO SÉANCE. 9 juin Séance du 9 Juin 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membres de la Société : M. ALEXANDRE STUER présenté par MM. Boutellier et de Lap- parent. M. Vicror GAUTHIER, ancien membre de la Société. Il annonce ensuite deux présentations. M. le Président annonce la mort de M. de Lamothe, Colonel d’Artillerie en retraite. Il rappelle que M. de Lamothe suivait avec le plus vif intérêt les progrès des sciences géologiques et qu’il s'était associé encore tout récemment au développement de la Société, en se faisant inscrire comme membre à perpétuité. Il termine en se fai- sant l'interprète des sentiments de regrets que sa perte inspire à la M Société. M. Albert Gaudry présente deux notes de M. Hans Pohlig sur le Quaternaire de la Thuringe. M. Albert Gaudry présente un mémoire de M. Capellini intitulé : Z/ chelonio veronese, et s'exprime en ces termes : Suivant notre savant confrère de Bologne, on découvrit, il y a trente-deux ans, dans le Crétacé {la scaglia) des environs de Vérone les restes d’un grand animal fossile. Le bruit se répandit que c'était un homme. Le propriétaire pensa qu’un homme crétacé valait son pesant d’or, et il en demanda un demi-million. Il y a deux ans, le propriétaire entendit dire que c'était un Saurien, et alors M. Capellini l'obtint à un prix raisonnable. L’ayant dégagé de la pierre, il vit que ce n’était pas un Saurien, mais une grande tortue du groupe des Sphargis, c’est-à-dire de ces tortues moins tortues que les autres, dans lesquelles les pièces de l’endo-squeletie, non sou- dées à celles de l’exo-squelette, laissent comprendre plus facilement la singulière organisation du type chélonien. Il est intéressant de | | | | | 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FRUVIO-LACUSTRES DU GARD, 553 trouver dans un terrain secondaire une tortue aussi peu avancée dans son évolution que le sont les ‘Sphargis. M. Capellini l’a nommée Protosphargis veronensis. 1] l’a décrite avec son habileté ordinaire et lui a consacré sept belles planches. M. Dagincourt présente deux notes de M. Tardy intitulées : Quelques mots sur la masse aquifère inférieure des Dombes et Huit jours d'excursions aux environs de Grenoble. M. Paulow présente deux de ses brochures sur le ferrain juras- sique du Bas- Volga. M. de Sarran d’Allard envoie la communication suivante : _ Recherches sur les Dépôts fluvio-lacustres antérieurs et postérieurs aux assises marines de la craie supérieure du département du Gard, _ par M. L. de Sarran d’Allard. PI. XXIX I EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE Les dépôts fluvio-lacustres du bassin du Rhône ont, de tout temps, attiré l’attention des géologues. Dès 1836, M. Dufrénoy vint étudier la formation d’eau douce du midi de la France, qu’il rapporta dans son ensemble (même les lignites de Saint-Paulet), au fertiaire moyen (1). C'est sous cette dénomination qu’elle figure sur la carte géologique de France et, malgré l’opposition des géologues méridionaux, cette opinion était encore admise en 1862. Quelques années plus tard (1844-1846), £. Dumas faisait paraître les cartes géologiques des arrondissements du Vigan, d’Alais et de Nimes. Il eut à examiner les bassins d’eau douce de Sommières et d'Alais, qu'il nota sur ses cartes sous le nom de formation lacustre, (éocène où parisien). En 1868, devant la Société géologique réunie à Montpellier, M. Leymerie présente son mémoire sur l’origine et les progrès de la (1) Mémoire sur les terrains tertiaires du midi de la France, p. 87. Mémoire pour servir à une description géologique de la France, t. Il, p. 45 et t. III, p. 111. 994 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin question relative au type garumnien (1) dontil voit le représentant dans les assises rutilantes de l'Hérault et de la Provence. A ce sujet, ïl fait la réflexion suivante : « Il manque à cé concert la voix de notre » éminent confrère et ami, E. Dumas, que des circonstances parti » culières ont tenu éloigné, depuis trop longtemps, de la géologie » régionale... Je ne doute pas qu'il reconnaisse notré étage dans le » Gard, où il doit, sans doute, se montrer, avant d'atteindre la Pro- » vence (2). » Depuis la réunion extraordinaire d’Alais, aucun ouvrage didac- tique n’était venu compléter la notice sur la constitution géologique de la région supérieure ou Cévennique (3). C’est cette lacune que M. Par- ran est venu combler en publiant son £'ssai de classification stratigra- phique des terrains du Gard, par étages (4). Le tableau des étages est suivi d'observations nombreuses, dont nous détachons les suivantes : — Ilest facile de reconnaître, dans la division supérieure des cal- caires lacustres éocènes, l'équivalent des dépôts gypseux à Paleothe- rium. — Les assises rouges inférieures du village d'Euzet représentent également les dépôts infra-nummulitiques (garumnien). | — Il y aurait lieu de rechercher, dans les calcaires lacustres infé- rieurs, la faune des couches du Montaiguet. — Quant aux dépôts argileux ou lignitifères de Vagnas, Vénéjan, et Cornillon, ils pourraient correspondre, les uns aux argiles de Rognac, ou aux lignites de Fuveau, les autres à ceux du Plan d'Aups (5). ; | Enfin, en 1875, parut, grâce aux soins pieux de son gendre, M. Lombard-Dumas, le grand ouvrage d'Émilien Dumas, si impatiem- ment attendu par ses amis, sous le titre modeste de Siatistique géolo- gique, minéralogique, métallurgique et paléontologique du département du Gard. Il y a lieu de remarquer que la division du terrain tertiaire et du terrain crétacé est la même que celle adoptée pour la carte géo- logique d’Uzès, dont la minute était terminée dès 1852; elle fut indi- quée par Dumas à Coquand, dans une course qu'ils firent ensemble à Pont-Saint-Esprit (6). (1) Bull. Soc. Géol. Fr., Réunion extr. Montpellier, 1868, p. 24. (2) Note de la page 34, loc. cit. (3) G. rendu de la Réunion extraord. d’Alais, 1846 ; 2° édition en 1872. (4) C. rendus de la Soc. scient. et litt. d’Alais, 1871, t. III, p. 13, loc. cit., p. 36 ets. (5) Loc. cit., p. 36 et suiv. (6) Bull, Soc. géol. Fr., 2° série, t. XIV, p. 61, 1857. ASS. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 555 La même année MM. Hébert et Toucas publiaient la description du Bassin d'Uchaux (1). Cet ouvrage présente une nouvelle classification des terrains crétacés : M. Hébert crée l’assise des grès de Mornas (non mornasien, Coq.) et la place entre le calcaire à Hippurites et les grès d'Uchaux, rendant à ces derniers la place que, dès 1852, E. Dumas leur avait assignée. Peu de temps après, M. Toucas signale, entre Saint-Nazaire et Bagnols (2) les calcaires de Villedieu, à Ostrea matheroniana, au-des- sus des couches à Spherulites mammillaris. En dernier lieu, nous citerons une note de M. Carez, sur l’Ur- gonien et le Néocomien dans la vallée du Rhône, où l’auteur présente une critique contre la création, par M. Torcapel, d’étages multiples, entre le Néocomien à spatangues et l’Urgonien à Chama. Nous n’examinerons pas, ici, cette critique qui est étrangère à notre sujet, nous relèverons seulement les résultats que M. Carez a con- signés dans sa coupe de Lussan à Serviers (3). Il indique, entre La- beaume et Serviers, au-dessus du calcaire à Hippurites, des marnes plus ou moins rouges, avec lignites. Il considère (4), provisoirement, ces couches comme l’équivalent du Garumnien, mais il a besoin de quelques études complémentaires pour fixer définitivement ce point, II COUPES GÉOLOGIQUES RELEYÉES DANS LES ENVIRONS DU PONT- SAINT-ESPRIT, BAGNOLS, UZÈS ET ALAIS. 1. — Coupe de Laval-Suint-Roman, à Latourette près Chusclan, par Carsan et Vénéjan. PI. XXIX, fig. 1. Le village de Laval-Saint-Roman repose sur : 1. — Calcaire blanc, compact, résistant, se reliant aux rochers qui encaissent l'Ardèche, en amont d’Aiguèze, avec rares Réquienies, empâtées dans la roche : Requienia carinata, Math. Heteraster oblongus, d’Orb. — ammonia, Goldf., sp., Math. Pygaulus depressus, Agass. Heteraster Couloni, d'Orb. Janira deshayesiana, Math., sp., d’Orb. (1) Ann. des Sc. géol., t. VI, art. 2. Bull. Soc. géol., 3° série, t. IT, p. 472. (2) Bull. Soc. géol., 3° série, t. IV, p. 311. (3) Bull. Soc. géol. Fr., 3° série, t. XI, pl. VII, fig. 3, p. 351. (4) Loc. cit, p. 359. ir , + .1" 1 5356 DE SARRAN D’ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin … Ce calcaire est très développé dans cette région et sa puissance AFNIVO À + — euh ce jeff eo en cenunt 0e SU CT SOON 2, — Calcaire plus ou moins marneux, en dalles, gris-clair, teinté de bleu et de jaunâtre, renfermant à la Combe de Mars, près Saint- Roman, empâtés dans la roche, de grands fossiles, à l’état de moule, pour la plupart : Belemnites grasianus, Duval. Cyprina cf. cordiformis, d'Orb. _ semicanaliculatus, Blain. Corbis aptiensis, E. Dumas, — C. cor- Nautilus nekerianus, Pict. rugata, d'Orb. — radiatus, Sow. Plicatula placunea, Lamk. — requienianus, d'Orb. = radiola, Lamk. — cf.subradiatus, &'Orb. Ostrea aguila, d'Orb. Ammonites crassicostatus, d'Orb. Rhynchonella Bertheloti, d'Orb. — fissicostatus, d'Orb. Terebratula sella, Sow. — cornuelianus, d'Orb. Echinospatagus Collegnii, E. Sism. Ammonitoceras Ucetiz, E. Dumas. — Ucetiae, E. Dumas, sp. Ancyloceras matheronianus, d'Orb. (Toxaster). Pleurotomaria pailleteana, &Orb. Heteraster Couloni, Agass., sp. Panopea Prevostu, d'Orb. Orbitolina discoïdea, Alb. gras. L'épaisseur est'de - 5 5 0 A SE NE 3. — Marnes argileuses bleu-cendré, avec très rares petits bancs - calcaires intercalés, assez peu fossilifères, épais de . . . . 55. Ostrea aquila, d'Orb. Rhynchonella Bertheloti, d'Orb. Belemnites semicanaliculatus, Blainv. Echinospatagus Collegnü, E. Sism. 4. — Calcaires en dalles, formant un escarpement de. . , 20° au-dessus des marnes précédentes, d'un aspect gris-jaunâtre avec grains chloriteux, renfermant de nombreux débris de fossiles, rares à rencontrer en bon état de conservation. Discoïdea decorata, Desor. Orbitolina, cf. lenticulata, Lamk., sp. Belemnites semicanaliculatus, Blainv. 5. — Grès marneux, glauconieux, avec nodules de phosphate de. | chaux, épais'de 0604". 5: SON DER ENS Ammonites auritus, SOW. Turrilites robertianus, d'Orb. —_ gardonicus, Héb. et M.-Ch. — astierianus, d'Orb. _ valbonnensis, H. et M.-Ch. — vibrayeanus, d'Orb. Turrilites catenatus, d'Orb. _ Toucasi, Héb. et M.-Ch. _ elegans, à’ Orb. Scalaria dupiniana, d'Orb. 6. — Grès sableux, sans fossiles, et sans consistance, à fausse stratification, 80 de . - . - . D - L - - LI . . . 1007 ; 1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 557 1. — Grès à gros grains siliceux, jaunâtres, avec petits points jaunes et verts, se liant intimement à l’assise précédente. Ammonites Delucii, Brongn. Turrilites costatus, Lam. — mayorianus, d’'Orb. — Bergeri, Brongn. — latidorsatus, Michelin. Pecten asper, Lam. = inflatus, SOw. Ostrea carinata, Lam. EEur épaisseur estide L'\1... 2 | FR SUN 8. — Alternances de marnes gris-jaunâtres et “e ne calcaire gri- sâtres, plus ou moins durs, d’une épaisseur très variable. MnniDusSance esL dei is re hidiaueuntactasel 2807 Pecten asper, Lam. Epiaster distinctus, Agass, sp. Holaster carinatus, d'Orb. Orbitolina concava, Lamk. 9. — Grès siliceux, rougeâtres, lustrés, donnant naissance, par leur DO tion, à des be jaunes, sans mica, sans fos- do 10. — Alternance de marnes, de grès, de sables et de calcaires lacustres, avec 3 couches de lignites de 0"50 à 1 mètre d'épaisseur, Mormant un ensemble de. . .. . . . . .. . , ,. . ,. 40" … fossiles lacustres ou saumâtres. La partie supérieure de l’étage est formée par : 10 bis. — Banc de grès calcaire, épais de . . . . . . . 2" Ostrea flabellata. — columba. Tout ce sytème forme le fond du bateau, de sorte que l’on re- trouve, de nouveau, sous le lignite, le n° 9..— Grès rouge, lustré, très grossier, converti, généralement en D RS ne a Re GR Log | Très rares fossiles : | Door Deslongchampsi, M. (dedalea, Trigonia affinis, Park. d’Orb.). — sulcataria, Lamk. Trigonia quadrata, Agass. Ostrea vesicularis, SW. | 8. — Grès calcaires, dur, glauconieux, avec bancs de marnes gri- sâtres : Belemnites ultimus, d'Orb. | Orbilolina convava, Lamk. NME M 0, 20 1. — Grès marneux, plus ou moins compact, chloriteux, bien 558 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin moins fossilifère qu'à Cabaresse et à Mézerac, d’une épaisseur de e e e e e e e e e e e e e e a e Q e 0 ° 102 Ammonites salazacensis, Héb. et M. Ch. Ammonites inflatus, Sow. — mayorianus, d'Orb. Turrilites Bergeri, Brong. 6. — Grès grossiers, se décomposant en sables jaunes sans fos- siles, formant le fond de la vallée de Carsan. Base invisible. . 9m — Faille, direction N. 80° E., partant du massif de Saint-Antoine et de Lablachère et se continuant jusque dans le bois de Valbonne, avec une inclinaison de 15° vers le S.-F. Cette faille met en contact les grès sableux avec la Ç 10 bis. — Formation ligniteuse qui se présente avec les mêmes caractères qu'à Saint-Paulet et renferme 3 couches de lignite. 10. — Mêmes fossiles. 11. — Grès calcaire, marneux, gris et glauconieux . . . 145" Inoceramus labiatus, S'oliska. Pterodonta inflata, d'Orb. Epiaster nov. Sp. Trigonia scabra, Lamk (Lyriodon, scaber Ammonites deverianus, d'Orb. Bronn. Acteonella Ameliæ, E. Dumas. Ostrea columba, Desh. 12. — Grès calcaire, marneux, jaunâtre ou blanchâtre, devenant quelquefois sableux, dans le haut et renfermant de petites paillettes de mica : . ., 70) 0 ue Eee AZ Ostrea columba var., media et major. Trigonia scabra, Lamk. Cucullæa matheroniana, d'Orb. Cardium productum, Sow. Pterodonta inflata, d'Orb. — subalternatum, d'Orb. Natica lyrata, Sonn. Caprina Aguilloni, d'Orb. Cette assise, vers Saint-Alexandre, est recouverte par les P. — Argiles bleues subapennines et les sables jaunes qui leur sont superposés. Les sables sont sans fossiles, mais les argiles, qui sont exploitées par les tuileries, ont fourni à M. Fontannes les fossiles dem, la zone à Cerithium vulgatum de Saint-Ariès, entre autres : | Congeria subcarinata, Desh. — _ var., rhodanica, Font. Le pliocène est, à son tour, recouvert par les A. — Alluvions de l’Arnave. | Si l’on traverse la rivière et si l’on monte à Roquebrune, on ren= M contre : 14. — Calcaire gréseux, jaune ou gris-jaunâtre, cristallin avec petits bancs de calcaire jaunâtre, dur, formant escaliers à la partie supérieure. | — 1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 559 Hippurites toucasianus, d’'Orb. Radiolites Toucasi, d'Orb. — flexuosus, Nerinea trochiformis, d'Hombres-F, — cornuvaccinum, Bronn. Ostrea mornasiensis, Héb. et M.-Ch. —_ organisans, Desm. — frons? Park. Spherulites Sauvagesi, Bayle. — ponsianus, d'Arch. _ mammillaris, Math. — martinianus, d'Orb. Rhynchonella Cuvieri, d'Orb. Terebratula toucasiana, d'Orb. Biloculina antiqua, d'Orb. Triloculina cretacea, d'Orb. D hit our GO ieclinculée alto SO 44 bis. — Calcaire marneux, noduleux, blanchâtre ou jaunâtre, avec marnes blanchâtres ou bleuâtres intercalées : Hippurites cf. organisans, Desm. Ostrea mornasiensis, Héb. et M.-Ch, — cf. cornuvaccinum, Bronn. — frons, Park. Spheruliles sinuatus, d'Orb. Turritella sexcincta, Goldf. —— Coquandi, Bayle. = SP. — cylindraceus, Desm. Radiolites fissicostatus ? d'Orb. Cerithium Toucasi, d'Orb, Rhynchonella deformis, d'Orb. Crassatella orbicularis, Math. Ostrea matheroniana, d'Or. var. spi- Lima marticensis, Math. nos«. Arcopagia numismalis, Math. Ostrea acutirostris, Nilss. Nucleolites minor, Agass. Cypræa marticensis, Math. Ce système est très puissant, il dépasse . . . . ,. . . 80" Il s'étend depuis les hauteurs de Roquebrune, jusqu’à la ferme de la Marmière, où il forme un fond de bateau dans lequel se sont dé- posés des | 15. — Sables et grès sableux, rouges, jaunes ou blancs avec minerai de fer à la base. Entre les sables sont intercalés, à 8 mètres d’inter- valle, deux couches de lignite. L’inférieure a 450 et la supérieure 4280 d'épaisseur ; chacune d’elles se compose d’une alternance de lignite schisteux et de lignite pur. Ces couches ont été exploitées, en 1855, au mas de la Roquette et au mas Dardaillon, près Véné- jan (1). Le système supérieur est formé par des marnes bitumineuses, des grès et des sables qui occupent tout le centre du bassin ligniti- fère. Des affleurements sont peu visibles, la terre végétale les mas- quant, ils se présentent au nord du village de Vénéjan, sur le chemin Sn ESpril, di, SU Shi a au), 80m À partir de Vénéjan, les bancs se redressent et laissent apparaître les mêmes couches qui composent les assises 414 bis et 14. Mais, ici, les couches sont plus développées et affleurent au jour sur une étendue bien plus considérable. Aussi, se présentent-elles mieux à l'étude. Sous le rocher de la Queue d’Hirondelle, après avoir dépassé la ferme de Jonquière, on voit apparaître une assise que nous n’avions (1) Voir plus loin, la coupe du puits Dardaillon, donnée par E. Dumas. 560 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin pas encore examinée et qui, bien qu'invisible (1) entre Saint-Alexandre et Roquebrune, se développe dans la vallée de l’Arnave. Cette assise se compose de 13 dis. — Grès durs et quartzites rougeâtres, se transformant en sables, plus ou moins agglutinés et versicolores, d’une épaisseur variable HS SN SUR IREM 0e SES ONE EN US Rares fossiles, mal conservés : Turritella requieniana, d'Orb. Chenopus simplex, d'Orb., sp. Nerinea requieniana, d'Orb. Ostrea malletiana, E. Dumas. Acteonella gigantea, d'Orb. — mornasiensis, H. et M.-Ch. Débris de végétaux silicifiés. 13. — Argiles et marnes grises, avec grès, sables versicolores et. filets de lignite intercalés. Ostrea mornasiensis, Trigonia scabra. BUISSANCENA AMENER DR € :" 1 00 Dès qu’on entre dans le bois de Marcoule, on rencontre un nouvel étage que l’on reconnaît pour être le même que le n° 42. 12. — Grès calcaires, marneux, jaunâtres ou blanchâtres, souvent sableux. 4.00 0 TRS ee PR 2 Ostrea columba. Natica lyrata. Cucullæa matheroniana. Trigonia scabra. Pierodonta inflata. 11. — Calcaire gréseux ou marneux, gris et glauconieux. . 457 Inoceramus labiatus, Ostrea columba. Hemiaster Fourneli, Desh., + Arrivé à la Tourette, cet étage est recouvert par les | P. — Sables jaunes subapennins à Ostrea barriensis, Font., qui sont à leur tour recouverts par le D. — Diluvium rouge caillouteux de la vallée du Rhône et, enfin par les | À. — Alluvions modernes, 2. — Coupe de Pougnadoresse à Saïint-Pancrace, par Cavillargques et Sabran. PI. XXIX, fig. 2. Si, partant du bois de Varus, on se dirige vers Pougnadoresse, on rencontre successivement : (1) J’ai tout lieu de croire, comme le représente ma coupe, que ce groupe manque, par suite d’une dénivellation due à une faille, dans laquelle s’est creusé le lit de l’Arnave. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 561 4. — Calcaire blanc, ruiniforme, confusément stratifié, coupé par de nombreuses fentes verticales, qui forment en certains endroits des abîmes, entre autres, l’Aven dau Prat ; fossiles très rares : ROM 0 TO CU ere CE AE ns 0: 00 2. — Calcaire grisâtre, jaunâtre au dehors, plus ou moins marneux, en assises irrégulières, peu résistantes. Les fossiles, quoique moins rares que dans la zone précédente, sont presque toujours à l’état de moules calcaires, adhérant plus ou moins fortement à la roche : Belemnites grasianus. Plicatula radiola. — semicanaliculatus. Ostrea aquila. Cyprina cf. cordiformis. Echinospatagus Collegnii. Corbis aptiensis. Orbitolina lenticulata. MoGceur 0 4). . 1 Pr e 307 3. — Marnes et calcaires marneux gris- ee se ‘délitant à l'air, “formant talus au-dessus des calcaires n° 2, d’une épaisseur de 30" L pelemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. Phicatula placunea. Ostrea aquila. 4. — Grès argileux, jaunâtre ou verdâtre, avec points glauconieux et débris de coquilles : mhOrbitolina cf. lenticulata. Belemnites semicanaliculatus. Épaisseur. . . ; dd ie ie …. 207 7. — Calcaires et D die oies se bonne sou- vent en sables, fossiles assez rares : » Belemnites minimus, Lister. Rhynchonella compressa, d’Orb. k Ammonites salazacensis, Héb. et M.-Ch. Discoïdea decorata, Desor. pb Scaphites huygardianus, d'Orb. Holaster Perezii, E. Sism. MA USSEUr, . : . … RUE “UAO0E |... 8. — Grès jaunâtre ou verditre. avec neo de contes cal- | Caires plus ou moins marneuses, formant une épaisseur totale de 30" | Ostrea carinata, Lamk. Hemiaster phrynus, Desor. Collyrites hemisphærica. Micraster trigonalis, Desor. Hemiaster bufo, Desor. Orbitolina concava, Lamk. 9. — Sables versicolores, rouges, jaunes ou blancs, surmontés par un grès rouge siliceux et ee plus ou moins dur, lustré, Hans Mlossiles. .: . . RME en ve | 'JD C'est sur ce grès rooms qu le bâti le village de Pougnado- | resse, ainsi que le vieux château. 10. — Alternance de calcaires marneux, de marnes, de sables et XII. ï 30 dl dr, LR, rs " "Te WUR LS 962 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUV(O-LACUSTRES DU GARD. 9 juin d'argiles bitumineuses, avec deux couches de lignite intercalées, « ÉpaiSseur, Ne 5), die AN RER DCS RP ONE ES Fossiles lacustres : 00 Cassiope non renauæiana. Cyrena non globosa. — non coguandiana. Cerithium Julieni. Ampullaria Faujasii. Débris de végétaux : Fi ceA d'arbres. d 10 bis. — Couche de calcaire marneux, formant le sommet de fl l'étage précédent, remplie de débris d'huîtres. . à : . : Ostrea fiabellata. Ostrea columba. 11. — Calcaire gréseux ou sableux avec intercalation de marnes jaune-grisâire.. 002 00, de, ue OMS ER < Inoceramus labiatus. Ostrea columba. Ostrea flabellata. Trigonia scabra. 12. — Calcaire plus ou moins marneux, jaunâtre, souvent siliceux, avec intercalation d'une couche argileuse jaune, micacée, très fossi- - lifère, peu épaisse (2-3). Pyramidella canaliculata, d’'Orb. Natica lyrata. à Ostrea columba. Cucullæa matheroniana. Pterodonta infata. . Trigonia scabra. Tout cet ensemble plonge en fond de bateau, de sorte que si l’on descend la colline, en se dirigeant vers le mas de Carrière, ok retrouve la couche fossilifère à Pyramidelles, dont nous venons de parler. - Au-dessous vient le n° + 14. — Calcaire gréseux ou marneux grisâtre, Het et Osire COUMMDB LES NT Se ERA MN Se EC RER ES Puistie n° 10 Dis = Banc M OSÉTACES NS PONS 4 10. — Calcaires, sables et marnes à Hits ren L'exploitatitl ] du mas de Carrière: 1192205 ORNE 9. — Banc de grès rouge, siliceux et ferrugineux, sur lequel esi bâti le mas de Carrière. \ 42 45.0 SOS 8. — Grès jaunâtre ou verdâtre, avec intercalation de calcaires ; marneux, à peu près, mêmes fossiles que ceux cités précédemment, dans le grès portant le même numéro : ; am Er Pecten asper, Lamk. Orbitolina concava, Lamk. A Ostrea conica, d'Orb. ; 4 Epaisseur ti. 14 LIEU SORT MT 2R CREER 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 563 7. — Calcaires et grès jaunâtres, chloriteux, plus ou moins sa- D Un NUE eu ASE Belemnites minimus. Rhynchonella compressa. Ammonites inflatus. Discordea decorata. — salazacensis. Holaster Perezii. Turrilites Bergeri. —— lœvis. = costatus. Hemiaster phrynus. 4, — Grès calcaire plus ou moins argileux, jaunâtre ou verdâtre, avec points glauconieux et débris de fossiles. . . . . . 25" Discoïdea decorata. Orbitolina cf. lenticulata. 3. — Marnes argileuses gris-cendré, visibles en partie . . 30" Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. Plicatula placunea. Rhynchonella Bertheloti. Le fond de la vallée de Cavillargues est occupé par les | P. — Sables pliocènes à Ostrea barriensis ; ils sont recouverts par le D — Diluvium et les À — Alluvions récentes. Les groupes 1, 2 et 3 sont cachés par ces dépôts; ils forment, sous Cavillargues, un vaste dos d'âne. En effet, si partant de la gare de Cavillargues, on fait l'ascension de la montagne de Sabran, on revoit le groupe n° 4. — Grès calcaire plus ou moins argileux, avec marnes et sables D On =... 4. : 4,907 Discoiïdea decorata. Beleminites semicanaliculatus. Im Orbitolina cf. lenticulata. 1. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, chloriteux, plus ou moins 0. mi Hits di 468 L Belemnites minimus. Cyprina cf. Rhodant. | Ammoñites inflatus. Discoïdea decorata. — salazacensis. Holaster Peregii. — mayorianus. — lœvis. Turrilites Bergeri. Hemiaster phrynus. _— costatus. Holectypus crassus, Cott. Scaphites hugardianus. 8. — Grès calcaire jaunâtre et verdâtre avec marnes interca- Su au ..85e Pecten asper, Janira faucignyana, Peron ? Ostrea conica. VE Orbitolina concava. 9. — Grès rouge chargé de minerai de fer, se décomposant en sables rouges ou jaunes à la partie supérieure. . . . . . 40° 564 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 0 10. — Alternance de calcaires, de sables, de marnes et d’argiles bitumineuses, dans lesquelles sont intercalées deux couches de li- LRILESÀ 02 0 eue, de 20 AE TE" OS Ampullaria Faujasi. Cerithium Julieni. Débris de végétaux. 10 bis. — Calcaire marneux, banc à Ostracés. . . . . . 9» Ostrea flabellata. Ostrea columba. 11, — Calcaire grisâtre, gréseux ou argileux, se décomposant en sables gris-jaunâtre ou blanchâtre. - : . _ 71 Fossiles assez rares : Ostrea flabellata. - Pterodonta inflata. — columba. Inoceramus labiatus. Ceratites Evaldii. Epiaster Guerangeri. - Ammonites Vielbanci. 12. — Grès argileux, jaunâtre, passant souvent à des sables ou à des argiles jaunâtres 45,4 cr en RCE RS Turritella requieniana. Trigonia scabra. Nerina requieniana. Cardium productum. e ” Pterodonta inflata. — subalternatum. ‘ Natica lyrata. Ostrea flubella. Cucullæa matheroniana. — columba. 5 Teredo requienianus. Periaster Verneuili, Desor. sp. 13. — Système très complexe de sables à stratification entre-croisée de grès plus ou moins calcaires et d’argiles versicolores alternant en- semble et présentant entre leurs bancs de minces filets d'argile char- bonneuse, le tout formant une épaisseur de. . . . . . . GA fort peu de fossiles, sauf quelques petites huîtres : Turritella requieniana. Trigonia scabra. : Nerinea requieniana. Ostrea matheroniana. Acteonella gigantea. — malletiana. Chenopus simplex, d'Orb. sp. — mornasiensis. | Bois silicifiés. 13 bis. — Grès quartzeux, plus ou moins dur, se décomposant en sables rouges ou jaunes, surmontés par des bancs de grès durs, très siliceux, rouges ou jaunes. . . . nr SAT GATE fossiles plus rares que dans la zone “ re Eulima amphora. Spondylus hystrix. Acteonella crassa. Chenopus simplex. Cardium hillanum. Pectunculus renauxianus. 1884. DE SARRAN D ALLARD. —— DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 565 Pectunculus requienianus. Ostrea mornasiensis. Ostrea matheroniana. : — malletiana. — Tisnei. 14. — Grès calcaire jaune, en petits bancs, avec intercalation de IS FCNGUR 0 RM MSN ER rh Rhynchonella Cuvierti. Spherulites Sauvagest. Terebratula toucasiana. _ martiniand. Hippurites cornuvaccinum. Radiolites Ponsiana. — lata, Math. — Toucasi. — galloprovincialis, Math. — socialis. — organisans. Catopygus gallinus. Caprina Aguilloni. Polytrema marticensis. Spherulites mammillaris. 14 bis. — Calcaire marneux et calcaire gréseux, passant à des sables jaunâtres, surmontés par un banc de grès molasse sableux, occupant le sommet de la butte de Sabran. “Rhynchonella deformis. Radiolites fissicostatus. Terebratula toucasiana. Ostrea mornasiensis. Spherulites cylindraceus. — Tisnei, Hippurites organisans. — frons. — cornuvaccinum. — matheroniana. _ radiosus. Épaisseur ne le HVRE st V30r Si l’on veut ia de Cabrel à L lee de la Eée il faut recouper les calcaires de la zone n° 14, qui forment un escarpement autour de la montagne, jusqu’à ce que l’on arrive au n° suivant. 13 bis. — Gros banc de grès quartzeux, très dur, devenant de Mplus en plus sableux dans le bas et renfermant des traces de minerai de fer, qui donne à la roche un aspect rougeâtre ; peu fossilifère : Ostrea Tisnei. Spondylus hystrix. — matheroniana. Chenopus simplezx. — MOrnasiensis. 13. — Alternance d’'argiles multicolores, de grès plus ou moins Calcarifères et de sables à stratification confuse, avec filets ligniteux. Trigonia scabra. Eulima amphora. Cucullæza matheroniana. Ostrea matheroniana. Cardium productum. — MOrnasiensis. Les sables sont recouverts par le pliocène (sables jaunes à Osfrea Varriensis) qui, à son tour, est recouvert par le diluvium et par les alluvions modernes. Si, après avoir traversé la Céze, on gravit la montagne qui se trouve vis-à-vis, on rencontre uné grande barre calcaire. 566 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin C’est l’étage que nous avons décrit sous le n° 44. À 14. — Grès calcaire, assez dur, en plaquettes, avec rares fossiles. « Nerinea trochiformis, d'H. Firmas=N. brevis, d'Orb. Rhynchonella Cuvieri. Hippurites bioculatus. — corn uvaccinum. — latus. _ galloprovincialrs. — organisans. Epaisseur. 14 bis. — Calcaire marneux, quelquefois gréseux et passant, à la partie supérieure, à une mollasse sableuse ; fossiles peu communs. Rhynchonella deformis. Terebratula toucasiana. Hippurites organisans. ee COTNUVACCInUM. — radiosus. Si l’on veut redescendre la montagne, pour traverser le ruisseau de l’Arnave, on rencontre une certaine difficulté à cause du grand escarpement formé par les deux zones précipitées. Au-dessous, nous retrouvons notre n°. — Grès quartzeux rougeâtre, passant, dans le bas, à un« grès sableux et à des sables multicolores, sans fossiles. L'Arnave a dû, certainement, creuser son lit dans une faille qui cache le n° 13 et met le n° 13 bis en contact avec le n° 12. — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins marneux, assez - 13 bis. peu fossilifère : Turritella verneuiliana. — requieniana. Nerinea requieniana. Natica lyrata. Rostellaria ornata. Teredo requienianus. Épaisseure CDR Â1. — Calcaire marneux, grisâtre, très sableux, assez fossilifère * : À Acteonella Ameliæ, E. Dumas. Pterodonta inflata. Cucullæa matheroniana. Trigonia scabra. Epaisseur. Inoceramus labiatus. Ostrea flabella. Epiaster cf. Guerangeri. Hippurites canaliculatus. Plagioptychus Aguilloni. Spherulites mamillaris. — martiniand. — Sauvagesi. Polytrema marticensis. Biloculina antiqua. Triloculina cretacea. eu. 4 2 RP NE Radiolites fissicostatus. Ostrea mornasiensis. — Tisnei. — frons. — matheroniana. Trigonia scabra. Cardium productum. — subalternatum. Ostrea flabella. — columba. Periaster Verneuili. 25 — columba, var. media et minor. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 367 10 bis. — Banc de calcaire marneux à Ostracés : Ostrea flabella. DOS CFE Ne a ER NE tIR AN QUE — columba. e 10. — Alternance de calcaires marneux, de marnes et d’argiles | “bitumineuses, avec 3 couches de lignites intercalées, fossiles lacus- tres : Ampullaria Faujasi. | Valvata Faujasii. Melania Pauletii. Unio Lombardi. — Faujasii. Débris de végétaux. . A0" 9. — Grès siliceux, rougeâtres, ferrugineux et lustrés, se décom- posant en sables jaunes ou rouges. Trigonia dedalæa. Trigonia sulcataria. RE Ne uen Sn 8. — Grès calcaire, gris jaunâtre, glauconieux; alternance de sables et de marnes cendrées : Janira faucygniana. Cardiaster fossarius. Ostrea-carinata. Epiaster distinctus. — canaliculata. Hemiaster Greepenki, — conica. Pecten asper. 2 ME Orbitolina concava. . . . . 10 1. — Grès jaunâtre ou verdâtre, se Dons en plaquettes et pas- sant à des sables : Belemnites ultimus. Turrilites Bergeri. Ammonites latidorsatus. =) Ce — inflalus. Cyprina evryensis.! — _salazacensis. Cardium hillanum. — mayorianus. Rhynchonella compressa. Scaphites hugardianus. Holaster lœvis. … Hamites rotundus. Holectypus crassus. Épaisseur invisible. Tout cet ensemble plonge en forme de dos d'âne, car, si l’on se dirige vers le Pont-Saint-Esprit, on retrouve, au-dessus des grès sa- bleux que nous venons de décrire. 8. — Les mêmes grès calcaires, alternant avec des sables et des argiles où nous retrouvons la faune de la zone Orbitolina concava. Vient au-dessus. 9. — Le gros banc de grès ousbaire ferrugineux, se décompo- sant, par place, en un sable jaunâtre; sans fossiles ; 568 DE SARRAN D'ALLARD. = DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. Que surmontent : 10. — Les grès calcarifères et les argiles à lignites, à Ce et Bivalves. Cette formation est bientôt recouverte par les : P.— Sables jaunes pliocènes à Ostrea barriensis, sur lesquels le diluvium a répandu une couche plus ou moins épaisse de cailloux roulés. Si, de la plaine de Saint-Paulet, on se rend à la chapelle Saint- Pancrace, on aperçoit d'abord, des : 192. — Calcaires gris-jaunâtres, gréseux ou marneux, à fossiles assez rares : Cucullæa matheroniana. Cardium alternatum. Ostrea columba, minor et media. Spongiaires ? Trigonia scabra. 13. — Grès sableux, jaunes, se décomposant facilement en sables jaunâtres ou blanchâtres, sur lesquels est bâtie la chapelle de Saint- Pancrace ; fossiles très rares et en mauvais état (1) : Trigonia scabra. Spondylus hystrix. Cucullæa matheroniana. Eulima amphora, En descendant la butte, on rencontre sous les grès sableux l'as- u | sise inférieure : | 12. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, sableux ou marneux à Cucul- lées et Ostrea columba. Il repose sur : | 11. — Grès calcaire marneux, grisâtre, en assises plus où moins compactes, visible sur. seit. vosmacer eat ie 0e | Inoceramus labiatus. Ostrea columba. Epiaster cf, Guer Der: Cette assise, dont on ne voit pas k base, est recouverte par les sables jaunes Écrans P. avec leur revêtement de cailloux diluviens. Et, enfin, si on continue la coupe jusqu'à l'Ardèche, on rencontre les alluvions modernes. (1) Je dois la connaissance de ce gisement à M. Louis Bruguier-Roure, du Pont-Saint-Esprit, 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 569 3. — Coupe de Saint-André de Roquepertuis au château des Aupiats et à Flaux. PI. XXIX, fig. 3. 1 d. — Calcaire blanc cristallin, confusément stralifié, percé par de nombreuses crevasses (grotte du Soulier, près la Céze). | Requienia ammonia. Requienia Lonsdalii. | S2. — Calcaire blanc, plus ou moins marneux, lacustre, à fossiles | non Secnlsibonela plupart 04 Loin or er Sn | Unio Dumasü. Planorbis rotundatus. | Lymnea fabula. …._ S'!. — Argiles grisâtres ou jaunâtres, renfermant des débris de coquilles lacustres indéterminables. . . . ENT NT Cette formation lacustre bute contre le bn n° 1 d à repose sur 4. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconieux, à fossiles très rares : | Belemnites semicanaliculatus. Discoidea decorata. Orbitolina lenticulata. Au-dessous de ces grès on remarque : —…—_ 3. — Marnes argileuses, bleuâtres, avec rares bancs calcaires . intercalés. | Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. | _Plicatula placunea. : Ostrea aquila. | M7 — Calcaires marneux, gris-bleuâtres.. . 7 4. . . 5" Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. Ammonites crassicostatus. Ostrea aquila. — fissicostatus. Rhynchonella Bertheloti. Panopæa Prevostii. Terebratula sella. Cyprina cordiformis. Æchinospatagus Collegnii. Corbis aptiensis, E. Dumas. Heteraster Couloni. Lima cottaldina. Orbitolina discoïdea. Ces deux assises, recouvertes par les alluvions de la Céze, se retrouvent de l’autre côté de la rivière, ainsi que le calcaire à /2e- quienia qui s’étend jusqu’à la Bastide d’Orniols. À partir de ce point, on rencontre : | 2 Calcaire marneux bleuâtre. ,. . ... ,. , . . 410" Belemnites semicanaliculatus. | Ostrea aquila. Corbis aptiensis. Echinospatagqus Collegni. 570 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 3. — Marnes argileuses bleuâtres, avec minces bancs de calcaire marneux intercalés. 5 4 Ua ES RENNES Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. Ostrea aquila. 4. — Calcaire gréseux, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. Belemnites semicanaliculatus. Discoïdea decorata. Orbitolina lenticulata. 9. — Grès rouge, siliceux et ferrugineux, lustré, sans fossiles. 15" 40. — Alternance de marnes, de FIRE, de sables et d’argiles lignitifères ou bitumineuses. . . . 20% 11. — Calcaire gréseux ou marneux, Sade en. en à des sables; ‘par décomposition. 2 4 Met CORRE Ammonîtes Vielbanci. Inoceramus labiatus. | Pterodonta infiata. Ostrea flabella. ca _ intermedia. — columba. Trigonia scabra. Epiaster cf. Guerangeri. 12. — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins marneux. . 20" Turrilella granulatoïdes. Ostrea flabella. wa — requieniana. — columba, media et major. Natica lyrata. Plagioptycus Aguilloni. Rostellaria ornata. Radiolites ponsiana. Trigonia scabra. Cryptocænia terminaria. Toutes ces couches plongent en forme de fond de bateau, de sorte que, si l’on se dirige vers le château des Aupiats, on rencontre, au-« dessous, le A1. — Calcaire marneux grisâtre, à Ostrea columba et Inoceramus. 10 bis. — Banc de calcaire marneux grisâtre, lumachelle à Ostrea … columbanet flabellg : ANNE .. 20 10. — Formation lacustre, tone nanoute de cie de marnes et d’argiles, avec amas de gypse. . . 040. Ampullaria Faujasu. Cerithium Matheroni. 9. — Gros banc de grès rouge lustré, souvent sableux renfermant des nodules de minerai de fer. . . . : RÉ — 8. — Grès calcarifère, jaunâtre, AU avec bancs de marnes grisätres et de grès sableux intercalés. . . . . . 602 Turrilites costatus. Holaster tercensis. 0 a : 9 . Ostrea carinata. Micraster trigonalis. Pyrina Paumardi. Orbitolina concava. Collyrites hemispherica. 1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 971 Ici, les couches se redressent pour s’abaisser ensuite en forme de bateau, et l’on voit apparaître les 9. — Grès rouges lustrés que nous avons déjà recoupés à deux er leon den A5 Au-dessus, nous voyons la 10. — Formation ligniteuse avec ses calcaires, ses marnes et ses argiles bitumineuses : Ampullaria Faujasi. Cerithium Matheroni. Troncs d'arbres. . . . i DD A0 bis. — Calcaire marneux à lnachelle. d’ Étnes ONCE Ostrea columba. Ostrea flabella. D Caleaire marneux grisdtre. . ., 2 4, , . ." 507 Le château des Aupiats est bâti sur cette assise : _ Pterodonta inflata. Ostrea flabella. Trigonia scabra. — columba. _ Inoceramus labiatus. Hemiaster Fournel. 22 Calcaire jaune, plus ou moins marneux. . . . . 15” Turritella granulatoïides. Cardium productum. — verneuiliana. Ostrea flabella. _ Pterodonta inflata. — columba. Natica lyrata. Cassidulus Desorii, E. Dumas. Cucullæza matheroniana. Periaster Verneuil. Trigonia scabra. Hemiaster nucleus. —… Si, de ce point, l’on se rend au bois de la Chaux, on rencontre sous M l'étage que nous venons de signaler : 11. — Calcaires gris, marneux, à /noceramus et Ostrea columba. A D Da UN CE A er Nr 40 10. — Formation ligniteuse à Cassiope. . . AS 9. — Grès rouge Lpoe Ne D Dee eu. A0 Et enfin : mu. 1. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconifère, à Belemnites semica- bunaliculatus et Orbitolina lenticulata. | Immédiatement après, on rencontre l'étage Ad. — Calcaire blanc, cristallin, coralloïde du bois de La Chaux. Nerinea Archimedi. Requienia ammonia. Janira deshayesiana. — Lonsdali. Rhynchonella gibbsiana. — trilobata. | Cet ensemble est très confusément stratifié, on peut cependant constater qu'il se replie en dos d’âne, et, si l’on continue la coupe 572 DE SARRAN D’ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. vers le chemin de fer d’Alais au Rhône, on rencontre, au-dessus du calcaire blanc, les étages 2 et 3 qui manquent au bois de La Chaux, cachés qu'ils sont par une petite cassure, mais ils se développent à l’est, vers Cavillargues. C'est, d’abord, l'étage 2, — Avec son calcaire gris-bleuâtre marneux, se délitant en plaquettes 0 qe te in tte A ET TS COTE IE Belemnites grasianus. Plicatula radiola. — semicanaliculatus. Ostrea aquila. Cyprina cordiformis. Echinospatagus Collegni. Corbis aptiensis. 3. — Marnes argileuses, gris-cendré, fusant à l’air, avec rares bancs “ édigaires.iniercalésD "is $ GUOUOMUENR, SSP Belemnites semicanaliculatus. Ammonites Dufrenoyi. Ammonites Nisus. Plicatula placunea. _— Martini. — radiola. — Guettardi. Ostrea aquila. 4, — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle 415®. Orbitolina lenticulata. Belemnites semicanaliculatus. Discoidea decorata. 8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux 10", Scaphites hugardianus. Discoïdea decorata. Turrilites costatus. Holaster Perezii. Pecten asper. — lævis. Janira faucygnianu. Hemiaster phrynus. Ostrea carinata. Holectypus crassus. 9. — Grès rouge siliceux, lustre. 00 1... 2 TS 10. — Sables, marnes et argiles bitumineuses, lignites. he 40%. Ampullaria Faujasii. Débris de végétaux. 4 11. — Calcaires marneux, grisâtres, souvent sablonneux. . . 252 ; Trigonia scabra. Ostrea flabella. Inoceramus labiatus. — columba, media et minor. 4 12 — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins dur. . . . 4 Pyramidella canaliculata. Trigonia scabra. - Pterodonta inflata. _ Ostrea flabella. "4 Natica lyrata. — columba, media et major. L Cucullæza matheroniana. | | | 1884. DE SARRAN D'ALLARD. = DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 573 . 13. — Marnes grises, argiles réfractaires, calcaires marneux et Aus où moins COnSIStANIS. 2 à. 1. à ciel erle 9e:1208 Trigonia scabra. Ostrea Matheroni. Ostrea mornasiensis. 13 bis. — Grès quartzeux rougeâtres et sables versicolores. . 30m Fossiles très rares : Ostrea mornasiensis. Cette assise, ainsi que la précédente, forme un fond de bateau qui a été rempli par les calcaires lacustres à Unio Dumasti. Après avoir passé la Tave, on retrouve de nouveau : 13. — Alternance de marnes, d’argiles, de grès et de sables à petites huîtres, avec minces filets de lignite. . . . . . . 25m Puis : 12. — Calcaire jaunâtre, avec couche à Pyramidella. . . 20" 11. — Calcaire gris, marneux, à Ostrea columba, . . . . 95" 10. — Formation ligniteuse, à fossiles lacustres. . . . . 40m 9. — Grès quartzeux, rougeâtre, lustré, sans fossile . . . 95m 8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux . 10" Turrilites costatus. Discoïdea decorata. Ostrea carinata. Holaster lævis. 4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle 10" Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticula. Discoiïdea decorata. 3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtre, avec calcaires marneux RE 5 du. San 3 LAND Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola. Plicatula placunea. Ostrea aquila. 2. — Calcaire Marneux, gris-bleuâtre, se délitant en dalles | minces . RE LR et MN er 1 Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila. Corbis aptliensis. Echinospatagus Collegnii. Plcatula radiola. Ces calcaires reposent sur le 1 d. — Calcaire blanc, coralloïde, à gros bancs, confusément stra- | tie, du bois de Varus, entièrement identique à ss du bois de La D mais bien moins fossilifères. Ici, également, le calcaire à Requienia forme un vaste dos d'âne, de Sorte que, près du chemin de Valabris, on voit apparaître : 2. — Calcaire {gris bleuâtre, MAPNEUXS 0. 422 AN PEN RARE EAN Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila. | Gypria cordiformis. | Echinospatagus Collegnii. ic | 37 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 3. — Marnes argileuses, gris-cendré. . . . . . . : . 500 Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila. Plicatula placunea. Terebratula sella. — radiola. 4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconifère, à lumachelle. 410" 4 Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoïdea decorata. 8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux. . 307 Turrilites costatus. Cardium hillanum. Scaphites hugardianus. 9. — Grès quartzeux, contenant des nodules defer hydraté. 107 13. — Argiles réfractaires donnant lieu à des exploitations, et sables à stratification entre-croisée. . . . . . - . . . - 30. Ostrea mornasiensis. Cet ensemble forme un fond de bateau, dans lequel s’est effectué” un dépôt de: S°. — Calcaire siliceux, plus ou moins marneux, à fossiles lacus- tres. Cyrena, sp. Melania Laurz. S'. — Argiles et marnes jaunâtres, formant la base de l'étage ci- > | À * be Ls: 7. | dessus. 8] Si l’on continue la coupe vers Flaux, on rencontre, sous le n° 13, en couches relevées jusqu’à la verticale. 9.— Grès rougseatre, Ierrugineux. 0 e. .… …. 8. — Grès calcaire, gris jaunâtre, plus ou moins marneux. 10" Turrilites costatus. Discoïdea decorata. 4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. 5 Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoïdea decorata. 3. — Marnes argileuses bleuâtres : ." . . ES Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea. Ostrea aquila. — radiola. 4 2. — Calcaire marneux, bleuâtre, plus ou moins dur. . . 105 Belemnites semicanaliculatus. Echinospatagus Collegnü. Ostrea aquila. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 575 Ce dernier repose sur le 1d. — Calcaire blanc, cristallin, à Réquienies, qui se continue au … delà de la route d'Uzès. Si, de ce point on se rend à Flaux, avant d'arriver au chemin qui conduit à ce village, on voit apparaître butant contre le calcaire à Chama : M. —- Molasse calcaire, plus ou moins marneuse ou sableuse. 30" Pecten prœscabriusculus. : Echinolampas sculiformis. COUPES RÉGIONALES Fig. 4. — Coupe de Picorel près Vagnas, à Bessas (Ardèche). E.N.E. Picorel 1a Trouilère Bessas 0.S.0, longueur : = hauteur : - Echelles Ad. — Calcaire blanc cristallin à Réquienies : Requienia ammonia. .…. L'épaisseur de ce calcaire ne peut être évaluée, car on voit buter | contre lui 13. — Grès sableux, avec marnes bitumineuses et argiles réfrac- aires subordonnées, filets de lignite, au nord de Vagnas, peu fossi- | Lifères : Ostrea matheroniana. Ostrea mornasiensis. D it nu. 0 menu nee 13 bis. — Grès dur, rougeâtre, passant de la dureté du quartzite à race des Sables. .,.,. . ....:,.,. 50 » Je n’y ai pas trouvé de fossiles. 14. — Calcaire dur, blanc-jaunâire, en assises assez bien strati- D EU OP oise). 307 Hippurites organisans. Rhynchonella cf. Cuvieri. — Ccornuvaccinum. Nerinea trochiformis. 9176 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin - 14 bis. — Calcaire jaunâtre, plus marneux que le précédent. 50" Ostrea mornasiensis. Hippurites cf. cornuvaccinum. Hippurites cf. organisans. Rhynchonella cf. Cuvieri. — canaliculatus. Près de la Trouillère, ce système fait place à F. — Argiles violacées, souvent bitumineuses, avec sables ferru- gineux subordonnés et renfermant deux couches de lignite (7). L'une de ces couches se trouve à l’est, l’autre, à l’ouest du vallat de Fer- M rières ; elles ont donné lieu, autrefois, à une exploitation. 1 La puissance de ce système lignitifère approche de. . . 1007 Les fossiles sont très rares et ne présentent que des débris de co- quilles lacustres indéterminables. G. — Argiles jaunâtres ou blanchâtres, avec bancs de calcaire gri- sâtre intercalés. Empreintes de coquilles lacustres. . . . 15" V!, — Argiles rutilantes avec banc de calcaire rougeâtre souvent bréchiforme, sans fossiles. . . . PMU Ne LETTRES m. — Calcaire blanchâtre, comen Een débats RTE ANSE 5" Si. — Argiles détritiques, jaunâtres ou grisâtres. . . . 1572 S?, — Calcaire marneux, fissile, blanc, ou blanc-grisâtre, à texture … oolitique, ou tuffacée, avec nodules de silex bruns, et empreintes végétales: ‘ut V1 +2 ERNEST ES Chara destructa. S,. — Calcaires blancs ou grisâtres, compacts, avec couches de calcaires fissiles souvent asphaltiques et marnes grises subordon- nées. 7, PAUSE BTS ESRI BASTIA SONORE ES Melania cf. Lauræ. Melanopsis mansiana. Unio Dumasi. — dubiosa. Cyelas sp. Chara destructa. Neritina aquensis. A!. — Argiles jaunâtres, avec points rougeâtres, présentant quel- quefois, un aspect fleuri, sans fossiles. A?. — Grès mollasse lacustre, couronné par un barc de pou dingue à éléments plus ou moins volumineux, réunis par un ciment argilo-calcaire plus ou moins résistant. Dans la mollasse, se trouve intercalée une couche d'argile bitumi- neuse qui a donné lieu, aux environs de Bessas, à des travaux de recherches, restés sans résultats. La molasse lacustre, est peu fossilifère, sauf quelques empreintes de Sequoia Stenbergü, Heer, et Chamerops dumasiana d'Hombres- Firmas. 1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU. GARD. 917 Quant aux autres fossiles, ils proviennent du remaniement du Néo- comien. Tels sont : Ostrea Couloni et Echinospatagus cordiformis. Fig. 5. — Coupe de Sauvan, près Issirac, à La Roque. À + : (S #7. N & A N\ Re NN à NS 0 ÀX NK EE AN te £- cz > 4 £ Fins Longueur : ——. = .00: Échelle. SRE Hauteur se Si, partant du mas de Volle, on se dirige vers La Roque, par Sau- van, on rencontre, d'abord, formant le sommet de la butte de Volle, 5’. — Calcaire blanc ou blanchâtre, plus ou moins compact avec D is de marnes intercalés. . . .. . : .. .. ! .+2lsi3807 Fossiles lacustres très rares : Unio Dumasii. Empreintes végétales. … Melanopsis dubiosa. S2,. — Marnes et calcaires marneux fissiles, avec zones de silex bruns. L] L] L2 L L2 LL ° L3 e e L2 L 1 e ° L] LL L2 e e SO Empreintes végétales. St, — Argile jaunâtre ou grisâtre, sans fossiles. . . . . 410” m, — Calcaire peu épais, grisâtre, plus ou moins grumeleux. 1 Planorbis cf. pseudo-rotundatus. Ferrussina, sp. … Vi. — Argiles rutilantes avec couche de gypse subordonnée, affleu- Hnl/au-dessus du mas de Sauvan. ... +, ie sais +... 407 . Cette formation lacustre repose sur : n 4. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. 12° Discoïdea decorata. Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. 3. — Marnes argileuses gris-cendré. . . . . . . . . 15° Belemnites semicanaliculatus. Rhynchonella Bertheloti. XII. 34 518 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 2, — Calcaire marneux, grisâtre, avec taches verdâtres ou jau- MALTÉS 8 en de ee SUN NI tt ANNE RUsar NE Ostrea aquila. Panopea Prevostii. | Echinospatagus Collegnii. Cyprina cordiformis. Belemnites semicanaliculatus. - Corbis apliensis. | Amrmonites crassicostatus. Arca Costei. | — cf Arnaudi. | Plicatula placunea. — fissicostatus. — radiola. Ammonitoceras Ucetiæ. Terebratula sella. Rostellaria gargasensis. 14. — Calcaire blanc cristallin à Réquienies. Requienia Ammonia. Ce calcaire dont l'épaisseur ne peut être fixée, forme un bombe- ment, de sorte que, en continuant la coupe vers La Roque, on ren- contre, au-dessus : | 2, — Les calcaires marneux gris-jaunâtres à Ostrea aquila et les principaux fossiles ci-dessus cités. . . . 0. . 5 Viennent ensuite | 3. — Les marnes argileuses bleues à fPelemnites semicanalicu- letuis 28 er NN SN IRAN ERA ee ot ee DE Puis 1 4. — Calcaire gréseux, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumackielle.« | Orbitolina cf. lenticulata. Discoidea/decorata MORE AMIS 7. — Grès calcaires jaunâires, chlorités et marnes grises à Turrilites Bergeri. Janèra faucygniana. — costatus, Rhynchonella compressa. Ammonites inflatus. — lala. — mayorianus. Holaster trecensis. Scaphiles hugardianus. Micraster Michelini. ; Lima clypeiformis. Holectypus crassus. . . . . 20% Après ces calcaires, on remarque, dans les couches, un petit dé- rangement, auquel on peut attribuer l'absence des zones n° 8 et n° 9% On rencontre, en effet, au-dessus des calcaires chlorités : EL 10. — Alternance de calcaires, d'argiles et de marnes bitumineuses avec fossiles fluvio-lacustres : Cürena, non globosa, Math... 20e NN 11. — Calcaire grisâtre, marneux, quelquefois sableux : Inoceramus labiatus. Ostrea columba. Nautilus cf. triangularis, Montf. — flabella. . . . ‘ nt Ammoniles peramplus, Epiaster cf. Guerangeri. v à 30 Plerodonta inflata. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 579 12. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins marneux, . . ,. 50" Turritella granulatoïdes. Cardium productum. Péerodonta inflata. Ostrea flabella. Natica lyrata. — columba. Cucullæa matheroniana. Caprotina archiaciana. Teredo requienianus. Periaster Verneuili. Trigonia scabra. 13. — Marnes grisätres, avec bancs d’argiles, de grès et de sables intercalés, TASSE OMIS RS 50" Q o ° ® ° e 6 ® Ostrea mornasiensis, 43 dis. — Quartzite, grès et sables multicolores, jaunes, rouges OÙ blancs e e e e C] © ° e © 9 L] e L2 ® e e e È » 20" Turritella sp. Ostrea mornasiensis. 14. — Grès calcaire, jaune ou blanc jaunâtre, plus ou moins cris- | _tallin. e Q 0 8 e e 0 e ® e ® e o 0 e 0 ° e C) 302 Nerinea trochiformis. Hippurites organisans. — pailleteana. — COTNUVACCINUM. 1% bis. — Grès calcaire, marneux ou sableux, présentant Îles mêmes fossiles que la zone inférieure : Nérinées, Hippurites, plus L'Ostrea mornasiensis. Turritella sexcincta. : | Rhynchonella Guvieri, Spherulites Coquandi. : . . 197 Au-dessus vient un MF. — Système assez puissant de sables, d’abord jaunes, puis blancs Let rouges, ayec traces de minerai de fer, ocres, argiles réfractaires versicolores, et marnes bitumineuses et lignitifères, sans fossiles. di no Nam re, 85m M. — Mince couche de calcaire grisälre, grumeieux, mauvais coues lacustress 0 AO Uno ones S', — Argiles jaunâtres ou grisâtres, sans fossiles. . . . 15" |" 5. Calcaire blanc, plus ou moins compact, Fi de marnes gri- sûtres intercalés, avec gypse subordonné à la base. . . . 100" | Melañopsis mansiana. Cerithium Lamarkii. | Unio Dumas. La formation lacustre couronne deux monticules, au-dessus des | Calcaires à Hippurites. Sil'on redescend la montagne, dans la direction de la vallée de la | Céze, on retrouve, sous la formation lacustre, les calcaires à Hippu- 580 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin rites, 14 et 1% bis, puis, les grès et sables du n°13 bis, avec les marnes et argiles n° 13. Au-dessous, l’on rencontre les calcaires jaunes n° 12, présentant quelques Sans identiques, à ceux du Travers de la forêt de Cornil- lon : Turritella granulatoïdes. Natica lyrata,. Pterodonta inflata. Cucullæa matheroniana. Cette assise repose sur 11. — Calcaire marneux, grisâtre, Plus ou moins consistant à Inocérames. Cette couche n’est visible qu’en partie, car les alluvions de la Cèze la recouvrent. Après avoir traversé la rivière, on voit sortir, de dessous les allu- vions, l’assise n° 12 que nous avons remarquée de l’autre côté de la Cèze. En continuant la coupe vers La Roque, on rencontre successi- vement : 43. — Marnes et argiles, plus ou moins réfractaires à 40% OSÉTEL MOPNASTENSIS ST AN ETIENNE AS TRS OMS INSEE 13 bis. — Quartzites, grès et sables agglutinés, avec sables versi- colores, excessivement pauvres en fossiles. . . . . …. 60% visibles sur une très petite surface, une calotte lacustre be surmon- tant. Cette butte est ainsi composée de bas en haut. F. — Sables bigarrés, jaunes blancs ou rouges et lits de marnes argileuses intercalés, sans fossiles, . . . Aa Pro ère 307 m. — Mince banc de calcaire, plus ou moins marneux crane grumeleux : débris de coquilles lacustres. . . … . . . . 5 5. — Argiles jaunâtres et grisâtres, sans fossiles, . . . . 157 S?, — Calcaire marneux, blanchâtre, souvent siliceux, à empreintes e e 20" végétales. 401) SR OR 9 20 ST OMAN S5, — Calcaire blanc, plus ou moins compact, avec lits de marnes grisâtres intercalés. Melanopsis mansiana. Cerithium Lamarkii., . . . 60° Unio Dumasir. L'étude de la butte lacustre terminée, on redescend dans les grès ne 43 bis et, si l’on monte la rampe de La Roque, on peut examiner au-dessus 14. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins foncé, plus ou moins com- pact, souvent cristallin, quelquefois crayeux, fossiles assez com- 507 muns ; e » , 0 e 0 e , , . , . . , . . EE dub BE 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 581 Nerinea trochiformis. Hippurites organisans. Ostrea cf. frons. Caprina Aguilloni. — mornasiensis. Biloculina antiqua. Hippurites cornuvaccinum. Triloculina cretacea. Ces calcaires sont couronnés par une assise de 44 bis. — Calcaire jaunâtre, ou blanchâtre, plus ou moins mar- Mn Sc zossiliielemni entente de... .\... 2. 007 Ostrea frons. Hippuriles organisans. — mornastiensis. Spherulites Coquandi. Hippurites cf. cornuvaccinum. Turritella sexcincta. Fig. 6. — Coupe du Ruisseau de Rodières à Goudarques, par Cornillon. Longueur : —— Échelle. Hauteur : Le ruisseau de Rodières coule dans 2, — Calcaire marneux bleuâtre, avec taches jaunâtres, se déli- tant facilement, assez fossilifère. Belemnites grasianus. Corbis aptiensis. — semicanaliculatus. Plicatula placunea. Nautilus radiatus. — radiola,. Ammonites crassicostatus. Ostrea aquila. _ fissicostatus. Rhynchonella Bertheloti. — cf. Arnaudi, Terebratula sella. Rôstellaria gargasensis. Echinospatagus Collegni. Panopea Prevosti. Heteraster CGouloni. Cypria cordiformis. Orbitolina discoïdea. . La base n’est pas visible en cet endroit. 3. — Marnes argileuses bleuâtres ou gris-cendré, fusant à l'air, | fossilifères : Belemnites semicanaliculatus. Toxoceras royerianus. Ammonites Martini. — emericianus. — crassicostatus. Plicatula placunea. — gargasensis. — radiola. 582 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LAGUSTRES DU GARD. 9 juin Ostrea aquila. Terebratula sella. Rhynchonella Bertheloti. Terebratulina martiniana. Épaisseur\i0 0er AD AC HAT MORE A AU %. — Calcaires gris-jaunâtre, mouchetés de vert, à lumachelle, nombreux débris de coquilles et d’échinides. Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoïdea decorata. visibles SU: 20m D AT e ot nee re * Une cassure met ce calcaire en contact avec 10. — Calcaire, marnes et argiles bitumineuses et lignitifères à fossiles fluvio-lacustres, Unio Lombardi. Cerithium Julieni, . ‘1, NU800 11. — Calcaire gris-jaunâtre, très marneux, assez pauvre en fos- siles. Ostrea columba. Epiaster cf. Guerangeri. — flabella. visible sur 0e A LU : ù FONDS Ce calcaire est event Due une te ÉGUre dent voici la coupe de bas en haut : F. — Sables diversement colorés, d’abord jaunes, puis blancs et rouges, avec ocre et traces de minerai de fer, argiles TéHacIAres intercalées : Sans fossiles. 0000) ue AE a m. — Calcaire grisâtre, plus ou moins compact, A ÉEUnx- Î05- Sp ho siles lacustres, très mal conservés. . . . . . . . ON LE Argiles on ou blanchâtres, it sans fos- \ Ses no 0 He | 15" S?, — Calcaire marneux, blanchâtre, fissile, avec lits ou nodules de silex et empreintes végétales. .,.. 2.4 CM AO 0 1 S5, — Calcaire plus ou moins compact, avec intercalation de lits de marnes gypsifères, à la base. . , . . . ./.: 1; 4. 100 Melanopsis mansiana. Cerithium Lamarkii. Unio Dumasii. Puis, sortant de dessous la formation lacustre. A _— Calcaire jaunâtre, ou bleuâtre, en bancs plus ou moins marneux, assez fossilifères. 274.012 de eee RES ES Ostrea frons. Hippuriles cf. organisans. — mornasiensis, Spherulites Coquandi. Hippurites cf. cornuvaccinum. Turrilella sexcincta. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 583 Ce calcaire recouvre. 44. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins foncé, en assises plus ou moins compactes, cristallin ou crayeux, fossiles assez communs : Nerinea trochiformis. Caprina Agquilloni. Ostrea cf. frons. Spheruliles mammillaris. — mornasiensis. Radiolites ponsiana. Hippurites cornuvaccinum. —. TOUCASTANE MEN 307 — organisans. Si, de Cornillon, on descend vers Goudargues, on rencontre succes- sivement : 13 bis. — Quartzites et grès plus ou moins durs et plus ou moins sableux, très rares fossiles : 60% | D O0 En NUE UN LR, 13, — Marnes et argiles réfractaires à Ostrea mornasiensis. . AO® | 12. — Calcaire jaune, plus ou moins compact, fossiles assez communs. © 0 © e e 8 [2] e o e e ® e © © 9 eo C] 302 Turritella granulatoides. Natica lyrata. Pterodonta inflata. Cucullæa matheroniana. . On ne voit point l’assise n° 41, sur laquelle ces calcaires reposent, les alluvions de la Cèze, recouvrant toute la plaine. À Goudargues, les alluvions reposent sur Ad. — Calcaire blanc, dur, cristallin, fossiles fortement empâtés dans la roche. l Requienia ammonia. Terebratula lata. — Lonsdalei. Rhynchonella faba. Fig. 7. — Coupe de Belvézet à Serviers (4). Belrczet 0, -Serviers Me 152 A AA + 1 A + LE + \ \ k | Ü à ; F lb la Longueur : 10,000 ° ] 80. 000° Échelles. Hauteur : (1) Cette coupe que j'ai relevée vers la fin de l’année 1878, est dirigée à peu près dans le même sens que celle de Lussan à Serviers, donnée par M. Carez (voir Supra, Je suis heureux de voir mon profil contrôlé par mon honorable confrère de Paris, 84 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUV(O-LACUSTRES DU GARD. 9) juin | 4b. — Calcaire blanc plus ou moins compact, alternant avec des couches de marnes gris-jaunâtre, et des calcaires marneux, se divi-. sant en nodules polyédriques. “4 Les marnes sont très fossilifères : Natica Bruguieri. Rhynchonella lata. — allaudiensis. Terebratula prælonga. Corbis corrugata. _— carteronian«a. Ostrea Couloni, var. aguila. — sella. Rhynchonella depressa. Echinospataqus ricordeanus. Urgonien moyen — Barutélien, Torcapel. . . . . . 250% 1d, — Calcaire, blond à la base, assez souvent Fe devenant. de plus en plus compact et blanc à mesure que l’on s'élève dans les. bancs supérieurs. Ces derniers sont cristallins et pétris de débris de coquilles. Les fossiles sont très difficiles à extraire en bon état 1e conservation. Requienia ammonia. Terebratula faba. — Lonsdali. Débris de polypiers et d'échinides. Urgonien supérieur — Donzérien, Torcapel . . . . . . 750 2. — Calcaires marneux, bleuâtres, avec taches jaunâtres, plus ou moins COonsistanis) 5: 20) 20000 DONNE 12% - L4 Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea. Ammonîites Stobieckii. _ radiola. — fissicostatus. Ostrea aquila. Ammonitoceras Ucetiz. Rhynchonella Bertheloti. Ancybeceras matheronianus. Terebratula sella. — gigas. Echinospatagus Collegnii. Panopea Prevostii. Heteraster Couloni. ; Cyprina cordiformis. Orbitolina discoïdea. Corbis aptiensis. 3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtres, plus ou moins cendrées, füsdnt à lair. 0, Lancet. SR ON Belemnites semicanaliculatus. Rhynchonella Bertheloti. Plicatula placunea. Terebratula sella. _— radiola. Se martiniana. Ostrea aquila. 4. — Grès calcaire, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, fossiles très raresen bon: état. 02020 Te 0e CS Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoidea decorata. CE 1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 585 . &, — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisâtres, avec points verts de glauconie, et lits de marnes intercalés, . . . . . 4925" Malgré sa grande puissance, cette zone est très peu fossilifère. Turrilites costatus. Orbitlolina concava. : Pecten asper. Fa 9. — Grès rouge, lustré, ferrugineux, sans fossiles, . . . 50" 43, — Marnes et argiles réfractaires, avec lits de grès plus ou moins sableux, intercalés; fossiles excessivement rares : . , 50" - Ostrea mornastiensis. 43 bis. — Grès siliceux rougeâtres ou blanchâtres et sables multi- A D os cdés D 00 ann eee curl 0 «lion | 14. — Calcaire, plus ou moins gréseux, compact, jaunâtre ou M Huile assez fossilifère à - : Oo , e , . . , 307 LNerinea trochiformis. Hippurites organisans. L'Ostrea mornasiensis. — galloprovincialis. D 'Rhynchonella Cuvieri. Spherulites Sauvagesi, MHippurites bioculatus. ES socialis. — COPNUVOCCINUM . Biloculina antiqua. — latus. Triloculina cretacea. 14 bis. — Calcaire jaune ou bleu, plus ou moins marneux, . 45" Ostrea mornasiensis. Hippurites bioculatus. … — matheroniana. — radiosus. “Rhynchonella Cuvieri. Spherulites fissicostatus … . . 245" bTerebratula toucasiana. F. — Marnes argileuses, violacées, avec argiles noirâtres, bitumi- uneuses et lignitifères, n'ayant, jusqu’à ce jour, fourni aucun débris organique déterminable ; cette formation repose sur les calcaires su- périeurs à Hippurites en stratification légèrement discordante. 50" G. — Au-dessus viennent des marnes, plus ou moins calcaires … passant à de minces couches calcaires, avec fossiles lacustres. Physa, sp. EANERNSDU NN EME AMENN AS TON Vi, — Marnes et argiles rutilantes, en couches stratifiées, avec lits de calcaire plus ou moins pisolitique ou bréchoïde, à la partie su- | périeure : fossiles lacustres, très mal conservés. . . . . . 30" Tout cet ensemble lacustre occupe un fond de bateau, entre La- | beaume et Serviers. Ce dernier village est bâti sur 14 bis. — Calcaire jaunâtre ou bleuâtre, avec débris de coquilles A MANU ABDARSAN ua Hippurites radiosus. Rhynchonella Cuvieri, etc. 4 586 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. m Si l’on se dirige vers la rivière de la Seyne, on rencontre successi- vement, en descendant l'échelle stratigraphique : | 14. — Calcaire compact, jaunâtre ou blanchâtre . . . . 307 Hippuriles cornuvaccinum. Nerinea trochiformis. * — organisans. Ostrea mornasiensis. Foraminiféres. . 13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores, sans fos- STIBSS LC at eu UT UE LE CE NE re 43. — Marnes argileuses, réfractaires, avec intercalations de lits_ des grès plus ou moins sableux. Ostrea mornasiensis. / .… 9. — Grès rouge lustré, siliceux, ferrugineux, sans fossiles. 30% 8. — Alternance de grès calcaire plus ou moins marneux, grisâtre, glauconieux, et de marnes grisâtres ou noirâtres. . . . . 12518 e A Turrilites costatus. Pecten asper. 4. — Grès calcaire, jaunâtre, à lumachelle, fossiles très rares. Belemnites semicanaliculatus. Discoïdea decorata. 3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtre, plus ou moins cendrées, ISA LA AIT ROUE Belemnites semicanaliculatus. Ammonites crassicostatus. Lima sp. Plicatula placunea. — radiola. Orbitolina concava. Orbitolina lenticulata., . Ostrea aquila. Rhynchonella Bertheloti. Terebratula moutiniana. _— martiniana. Discoïdea decorata. ë, . 351 2. — Calcaires marneux, bleuâtres avec taches jaunâtres, . 122 Belemnites semicanaliculatus. Nautilus nekerianus. — radiatus. — plicatus. Ammonites Stobieckii. — cornuelianus. Ammonites royerianus. _ fissicostatus. Ammonitoceras \Ucetiz. Ancyloceras matheronianus. — gigas. Pleurotomaria pailleteana. Panopea Prevosti. Cyprina cordiformis. Corbis aptiensis. Plicatula placunea. — radiola. Ostrea aquila. Rhynchonella Bertheloti. Diplopodia sp. Echinospataqus Collegnii. = Ucetiæ. Heteraster Couloni. Orbitolina discoïdea. 1 N27 1884. DE SARRAN D'ALLARD, == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 587 Les assises 4, 3 et 2, forment un bombement dont la partie supé- rieure a été entamée par l'érosion, de sorte que l’on voit sortir de dessous les calcaires bleus : | Ad. — Calcaire blanc, plus ou moins cristallin à Réquiénies. Puis, en remontant, après avoir de nouveau traversé les assises 2, 9 et 4, on se trouve en présence de M. 5°. — Calcaire blanchâtre ou grisâtre, plus ou moins marneux, m quelquefois siliceux, fossiles lacustres. … Melania mansiana. Potamides, sp. | — dubiosa. Cyrena gargasensis. Melania, sp. Chara destructa. Fig. 8. — Coupe de Marignac à Serviers, par Gatiques. AA Marignac Gati êues Serviers * : 252 «, s# Div. id ! 80.000 far eee { Hauteur : ALU Longueur : Échelle : > TR EE PS AR het = Ê. DO 5; © ee …1d. — Calcaire blanc compact, plus ou moins cristallin à Ré- Le pi | “Requienia ammonia. Requienia Lansdalii. |: ne ë i à D — Caleaire marneux, bleuâtre. . . . . , .. . . . , , , . 427 HE Le ; : : M Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea. … Ammonites fissicostatus.… | — . radiola. _…Panopea Prevostii. Ostrea aquila. Lh\Cyprina cordiformis. Echinospatagus Collegnii. Corbis aptiensis. Heteraster Gouloni. 3. — Marnes argileuses bleues ou gris-cendré.. . . . . . . . 30" Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila. Plicatula placunea. Rhynchonella Bertheloti. — radiola. %. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, fos- D RL a AR AAN en ag Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoïdea decorata. 358$ DE SARRAN D’ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin À 8. — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisâtre et glauco- nieux, alternant avec des marnes bleuâtres ou grisâtres. . . . 50 Turrilites costatus. Pecten asper. 9. — Grès ferrugineux, rouge lustré, sans fossiles. . . . . . 30" 13. — Alternance de grès marneux, d’argiles réfractaires et de sables, OStrea marnasiensissiwasnme aient + + : ce steam 2 GRR 13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores, sans fos-, siles. 3 è où L LL n 5 ou L] “ L2 ue L e D è é 3 L2 L] L] L2 L2 L L] L 32 14, — Calcaire or ou Pncaise. plus ou moins compact. Hippurites organisans. Spherulites Sauvagesi. — COTNUVACCINUM . Radiolites canaliculatus. Spherulites angeoides. Nernea trochiformis. Foraminiferes. Épaisseur.. . . . . NE a CESR 14 bis. — Calcaire Henane unitre ou bleuâtre.. 5 CES Hippurites radiosus. Ostrea mornasiensis. Rhynchonella Cuvieri. F. — Marnes argileuses ou sableuses, bigarrés, avec argiles noi râtres, bitumineuses et lignitifères, reposant sur les calcaires supé- ë, rieurs à Hippurites, en stratification légèrement discordante. Pas de fossiles: : : : 227100 SET EN, RARE SSRRIQR EC NERES G. — Calcaires plus ou moins marneux, souvent pisolitiques; coquilles lacustres très rares et très mal conservées. . . . . . 15 Vi. — Argiles rutilantes, avec banc supérieur de calcaire bréchoïde, passant quelquefois au poudingue. . ... 307 Toute cette série fluvio-lacustre forme un bn 5e Fer ns les dépressions du calcaire à Hippurites, de sorte que, si l’on continue la coupe, par Serviers et au-delà, on rencontre successivement : 14 bis. — Calcaire supérieur à Hippurites, légèrement mar- neuxs . 9 Nas 0h 00e OM OR NO TORRES Hippurites radiosus, etc. 14. — Calcaires inférieurs à LE NE généralement com- pacte ia RR 13 bis. — Grès et LAbIES TR sans dose RE 13. — Grès marneux, argiles et sables à Ostrea' mornastiensis PSN RENE RE 50° “1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 589 | 9. — Grès ferrugineux, rouge, lustré, sans fossiles . . . . . 30" |” 8. — Grès calcaire, marneux, glauconieux et marnes bleuâtres ou orisâtres, sans fossiles, en cet endroit. An EL OO 4. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, ete .TÉSSEON ESSR MORE Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoidea decorata. 3. —- Marnes argileuses bleuâtres à Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea, etc. . . . 257 man L’étage n° 2, n'apparaît pas, sur cette coupe, car on rencontre immédiatement : Molt. — Molasse sableuse, avec bancs de grès et de poudingues subordonnés. Dents de Squalidés Pecten prœscabriusculus, Font. Cidaris avenionensis, Desm. | Echinolampas scutiformis, Leske. Colepora, sp. _ Scutella pauclensis, Agass. PERS CRE EEE EEE ONE ere Pr enas Épaisseur : 39 à - SARA à À DNA Re CRM LOL Mol. — Marnes sn aNareee LAS © ou It eg DA CA SRE OS Dents de Zamna. LTurritella vermicularis, Brocchi, var. Clypeaster Scillai, Desor. nPecten prescabriusculus, Font. Cidaris avenionensis, Desm. L Echinolampas scutiformis, Leske. Mo. — Molasse calcaire, très peu fossilifère. . . . . . . . . 30" Pecten cf. latissimus, Brocchi. Fig. 9. — Coupe de Marignac au pont du Bourdiquet. NE, Zacdigtier S.0. Po. Longueur : 1 Echelle : 5 OUTS Hauteur : = Ad. — Calcaire blanc, plus ou moins cristallin, compact, à fos- _ siles fortement empâtés dans la roche. Requienia ammonia. 590 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 2, — Calcaire marneux, gris-jaunâtre, se délitant à l’air avec assez de facilité. Ostrea aquila. Plicatula radiola. Belemnites semicanaliculatus. Echinospatagus Collegnii. Plicatula placuneai\s ECM NAS ARENA tn . 12 3.-— Marnes arsileuses bleues, ,,. 44.148) 0 Re A EN ONEE Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila. Plicatula placunea. Rhynchonella Ber theloti. 4 — radiola. 2 4. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. Aa Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata. Discoidea decorata. 8. — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisètre et glauco- ê nieux, alternant avec des marnes bleuâtres ou grisâtres. . . , SO &. 9, = Grès ferrugineux, rouge, lustré, sans fossiles. . . . . 302 À 13. — Alternance de grès marneux, d’argiles réfractaires et de. sables : A PL: OStrea inornasiensis MEME SANS NE 50° 13 bis. — Quartzites, grès et sables Me sans fos- SES, 40 MUR des L 0600 33m 14. — Calcaire jaunàtre où Ranch plus ou moins compact. Hippuriles organisans. Spheruliles Sauvagesi. — COTNUUACCINUM . Nerinea trochiformis, | à Foraminiferes. 44 bis. — Calcaire marneux, jaunâitre ou bleuâtre, . . . .. 150 | Hippurites cf. cornuvaccinum. Ostrea mornasiensis. — cf. organisans. fer Va. — Calcaire plus ou moins DE en grisâtre, à pâte fine, fos= 1 siles fluvio-lacustres, inédits pour la plupart, avec bancs de marnesM et de grès pisolitiques subordonnés, . : ., ..., . .... 20% Pupa sp. Bulimus tenuicostatus. Auricula Requient,. Megaspira, Sp. Paludina novemcostata. F. — Marnes, argiles et sables bigarrés, avec argiles moirâtres, bin tumineuses et lignitifères reposant ainsi que la zone précédente, suï le calcaire à Hippurites, en stratification légèrement discordante. Pas de fossiles. 4h nie ne NOR 1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 591 G. — Calcaire plus ou moins marneux, souvent pisolitique, très peu fossilifère, coquilles is généralement mal conser- a ten enaRs SE Vi. — Argiles rutilantes avec ae en de nee bréchoïde Manoudingulforme, . 5: . 2, ...,... ! De OU Ge système vient buter contre Île Dale ee one à Paie am- monia. Fig. 10. — Coupe de Bézut à la route d'Uzes. NE : 50.000 CR L ( Hauteur ns 1 Longueur : Échelle : 1d. — Calcaire blanc compact, cristallin, empâtant fortement les fossiles. Requienia ammonia. 2. — Calcaire gris-jaunâtre, plus ou moins marneux, se délitant à Pair avec beaucoup de facilité. Ostrea aquila. ; Belemnites semicanaliculatus. . 12 .—. Marnes bleuätres, usant à l'air. . . : . … . . ... : . 30" Ostrea aquila. Plicatula radiola. - Belemnites semicanaliculatus. Terebratula sella. Plicatula placunea. k,— Grès calcaire gris-jaunâtre à lumachelle. . . . . . .. 42" Orbitolina lenticulata. Discoidea decorata. Belemnites semicanaliculatus. 9. — Grès rouge, quartzeux, ferrugineux, lustré. . . . .. 80" 13. — Alternance de grès, de marnes, d’argiles He et de . ..,....1!.14%..: 50 Ostrea mornasiensis 13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores. . . . . 32% “14 — Calcaire généralement compact, jaunâtre ou blan- D De Li ue. « 9307 : Hippurites organisans. Spherulites Sauvagesi. — COTNUVACCINUM, : \ 2 592 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin Foraminifères. 44 bis. — Calcaire marneux, jaunâtre ou bleuâtre. . . . . . 45" Hippurites radiosus. Ostrea mornasiensis. Rhynchonella Cuvieri. Va. — Calcaire lacustre, plus ou moins compact, grisâtre, à pâte fine, avec banc de grès pisolitique blanchâtre subordonné, fossiles terrestres, anédiisipour la plupart 26200 ee. 20% Pupa, Sp. Cyrena globosa, Math. Pupa Sp. nov. (E. Dumas, t. II, pl. 4, — Ferrusaci, Math. fig. 9.) Paludina novemcostata, Math. | Auricula Requientii, Math . Bulimus tenuicostatus, Math. | Melania lyrata, Math. Megaspira sp. Melanopsis galloprovincialis, Math. Ampullaria proboscidea, Math. F. — Argiles et sables bariolés, avec marnes bitumineuses. 40% G. — Calcaire blanchâtre, plus ou moins marneux, quelquefois pisolitique où bréchiforme: 2.72" ERREUR Paludina heliciformis, Math. : Cyclostoma, Sp. Cyclostoma disjunctum, Math. Lychnus, Sp. Vi, — Argiles rutilantes avec banc supérieur de calcaire bréchoïdes ou poudinguiforme. . . . . . RO D Li se... 010 Près de la route d'Uzès, ce système Mieui buter contre le calcaires donzérien à Réquienies. Fig. 11. — Coupe de Brouzet au Serre Rouge. (4) Fi » à 2 © j ST N LPS à ‘ FA © «à S Fi ES S Led : (a) Ÿ ÿ. Longueur : 80. ne Hauteur : —— Echelle : 1d. — Calcaire cristallin, blanc, formant le grand massif du Serre de Bouquet... Len Rien US EEE sh bre ae ERRE f 1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 593 Nerinea gigantea, d'Hombres Fir. Terebratula sella, Sow. Gervilia anceps, Desh. Requienia ammonia, Math. Rhynchonella lata, d'Orb. — Lonsdalii, d'Orb. Terebratula faba, Sow. 14%. — Calcaire blanc, jaunâtre, plus ou moins tendre, à Hippu- … rites, butant, par faille, contre le calcaire à Chama. Nous n’y avons pas rencontré de fossiles. À *. — Argile jaunâtre, avec alternance de grès et de marnes cal- caires, grisâtres ou bleuâtres, avec empreintes de plantes. . . 925» Flabellaria, sp. A?. — Bancs supérieurs formés par des poudingues à éléments Paleaires, plus ou moins volumineux. . ... . . . . . . .. SRÉRERREE LE 1d. — Calcaire cristallin, à Chama, fortement disloqué . .. 4507 4d’. — Calcaire jaune rosé, plus ou moins compact, avec nodules d'argile bleue, formant la base du calcaire à Chama. . . . . 407 Rhynchonella lata. 1b. — Marnes argileuses, calcaires, noduleuses, gris-jaunâtre. Rhynchonella lata. Echinospatagus ricordeanus, Cott. 30m Panopea plicata, Sow. 1b'. — Calcaire plus ou moins compact, marneux, renfermant, dans le haut, une couche de marnes à Spatangues et à Ostrea Cou- loni L 2 e e < » L2 ® L2 Her retlelte Ceres y e L2 L1 L L2 9.97 oh ar ve e e e e e 207 Echinospatagus ricordeanus. Ostrea Couloni, var. aquila . . A0 Botryopygus obovatus, d'Orb. 1b1. — Calcaire compact, ressemblant au calcaire à Chama, sans a. . . . . Re DD Me ni nd do de oo 152 1b”. — Marnes et calcaires marneux blanchâtres, fossiles D om 40 D EME 207 ct. — Calcaire blond ou bleuâtre, spathique, dur, rocheux, d’un aspect généralement blanchâtre, avec rares bancs de silex et de lu- machelle, très peu de fossiles. . . . .. .. . . . . . . .. Se PT Le C'. — Calcaire bleuâtre, à cassure conchoïdale, plus ou moins marneux ; très rares fossiles. . . . . . . . RARE PE RAR ANS ue AD H. — Alternance de marnes et de calcaire noduleux, gris-bleuâ- “ire, jaunissant à l'air, à cassure fragmentaire. . . . . . . . . 30” Echinospatagus cordiformis, Breyn. Ostrea Couloni. XIT. 38 594 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin N. — Marnes argileuses, bleues ou grises, jaunissant à l'air, en feuillets -résultens NEED, LUE RE LAN ESS Aptychus Didayi. Ammoniles grasianus. Belemnites orbignyanus. — diphyllus. — bipartitus. — neocomiensis. — Emerici. — asperrimus. Ammoniles astierianuse — roubaudianus. N'. —: Marnes calcaires, grises ou gris blanchâtre. . . . . . 5e Ammonites cryptoceras. Ammonites ophurus. Vi, — Alternance d’argiles rutilantes et de calcaires, donnant le détail suivant, de haut en bas : a. — Conglomérat à éléments généralement calcaires, plus ou Moins agsluiinés fs shell tr SON NN 6" b. — Calcaire blanc, plus ou moins terreux à Cyrènes (Cyrena vois. detC' garummcn; LE) ER SNMP 0,50" cs Argllesi jaunes) ira EUTAU TE RSR eee 15 d. — Calcaire blanc à fossiles lacustres, très mal conservés. 1% e. — Argiles rouges, avec concrétions calcaires, tubuleuses et minces lits de calcaire blanc: intercalés:. 4 2e ( 1 \Argiles jaunes. ss 2 ee RE Hana f. 3" g. = Conglomérat. sé eu 1 nn EN EN SE DO h. — Calcaire blanc, grumeleux, avec points argileux rouges. 2e à, — Calcaire grisâtre, dur, en plaquettes. . . . . . . . .. 4° J. — Argiles rouges ou jaunes. . . . . . Res | — Après le Serre Rouge qui est constitué par l’ensemble que nous venons de décrire, on rencontre, de nouveau, les marnes néoco- miennes (N) sur lesquelles reposent de l’autre côté du vallon : S*, — Calcaires lacustres, blancs, plus ou moins compacts, dont certains bancs sont exploités, rares fossiles : Cyrena Dumasii. x Ces bancs s'étendent jusqu’au delà de la route d’'Uzès où se ter mine la coupe. Fig. 12. — Coupe de l'arche de Baron à Moussac. Ad. — Calcaire blanc, compact, cristallin, à Chamaammonia. 300% V'..— Argiles rutilantes, sans fossiles. | .: : 0... "0 m. — Bancs minces dé calcaire, plus ou moins pisolitique, égale-. MENLISANSTOSSIES ARMES RE a RE ee 3” | | | | n € es à "© FE Suns É - D" Où 2 à à À | LES D … | * ‘à’ | Ÿ : : = er K À à SR , | NS \ N NN | NQNNISNS \ e GS: S & Ve v de 1 Ÿ Ê f nm © 1 no Longueur : —— ë ‘ 1 l Hauteur : en Épaisseur. . : :. Longueur : 1 Echelle : Hauteur : A2. — Bancs de grès et de poudingues (amenba), d’inégale épais- D RTE EL ANR EUS Hé S1, — Argiles jaunes avec lits de cailloux roulés intercalés. “_ _S2. — Calcaire plus ou moins marneux, lacustre, grisâtre ou jau- nâtre, avec lits de silex, empreintes de Sequoia. . . . . . 5°. — Calcaire blanc, plus ou moins marneux, plus ou Mie avec débris de coquilles lacustres .-. . .:. 4. : . .!. A1, — Argiles jaunes, marnes el grès avec empreintes de plantes. Moulézan 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. Moussac 9725 Cardon Rio MERS 995 157 30% moins fis- 007 307 107 Courne Rs 36 596 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin De la station de Fons au village, on marche sur A2. — Poudingues plus ou moins agglutinés. . . . . . . . 95m At. — Argiles jaunâtres et grès calcaires, jaunes, subordonnés, avec marnes à empreintes végétales, à la base. . . . . . . . . 55% S3, — Calcaire blanc, compact, devenant marneux à la base, avec argiles jaunâtres subordonnées. E. Dumas y signale : Anchiterium Dumasii, P. Gervais. Cyrena aquensis, Math.. . . . 207 S?, — Calcaire blanc, plus ou moins compact, plus ou moins mar neux, renfermant à divers niveaux des lits de silex, assez abondants pour donner à la roche un aspect rubigineux. . . .. .. .. . 55m Melanopsis mansiana. St. — Argiles détritiques, tantôt blanchâitres, tantôt rougeûtres,. tantôt jaunâtres, avec lits de cailloux intercalés. . . . . . . . 9252 m. — Calcaire blanchâtre, plus ou moins dur; fossiles rares. 40" Bulimus subcylindricus, Math. Strophostoma lapicida. — Hopei, M. de Serres. Ferrusina globosa, EE. Dumas, t. LU, Planorbis pseudo-rotundatus, Math. pl 3,16: V2. — Poudingue et brèches calcaires, à ciment calcaire, plus ou moins colorés en rouge par l’oxyde de fer. . . . . . . . . .. 3 Vi, — Argiles rouges stratifiées, avec minces lits de calcaire, plus ou moins marneux, intercalés. . : . . .: + sk 21. 04. 000 Nous n’y avons pu rencontrer aucun fossile. Ad. — Calcaire blanc, cristallin, quelquefois siliceux . . . 100% Requienia ammonia. Hemicidaris neocomiensis. — Lonsdalii. Débris de Polypiers et d'Échinides. Certaines couches de cet horizon prennent l'aspect crayeux ; c'esbh ainsi qu'il se présente aux carrières du bois de Lens. | b'. — Calcaire compact, pseudo-urgonien, alternant avec des cal= M caires marneux et des marnes noduleuses, . . . . . . . . . . 250? Nautilus requienianus, d'Orb. Panopea plicata, Sow. Ammonites, cf. difficilis, d'Orb. Cyprina Saussurii, Brongn. Serpula antiqua, Sow. Corbis corrugata, d'Orb. ue | | ù | | | 1834. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVYIO-LACUSTRES DU GARD. 597 _ Ostrea Couloni, var. aquila. d'Orb. Terebratula sella, Sow. * Rhynchonella depressa, d'Orb. Botriopygus obovatus, d’Orb. — lata, d'Orb. Echinospatagus argilaceus, Cott. Terebratula carteroniana, d’Orb. Nemausina neocomiensis, E. Dumas. — . biplicata, Brocchi. c!, — Calcaire de couleur variable, gris ou blond, souvent sili- | ceux, généralement dur, d'aspect blanchâtre et rocheux. . . . 200" Nous n’y avons pas rencontré de fossiles. c. — (Calcaire gris bleuâtre, spathique, plus ou moins mar- F neux, e L] e e e prier ever tels .e erEfelueltie ris elfe] -siMelrie y ets e e [3 e ® e ® 4 3 La Nemausina neocomiensis. H. — Calcaire bleuâtre, jaunissant à l’air, marneux, à cassure frag- «mentaire, avec assises marneuses intercalées, . . . . . . . . 200" mOstrea Couloni, d'Orb. Pholadomya cf. elongata, Münst. “Ammonites radiatus, Brug. Echinospatagus cordiformis, Breyn. —_ astierianus, d'Orb. N. — Marnes argileuses, grises, jaunissant à l'air, en lits très ER. 2... . RER NES E 150% Spherodus neocomiensis, Agass. Belemnites binervius, Rasp. t Aphtychus Didayi, Coq. — Emerici, Raspail. Belemnites pistilliformis, Blainv. — conicus, Blainv. — subfusiformis, Duval. Ammonites cryptoceras, d'Orb. = orbignyanus, Duval. — astierianus, d'Orb. — bipartitus, Desh. Ce système est bien développé et très fossilifère, depuis Moulézan, Ljusqu’au ruisseau de Courme. LIL. DESCRIPTION ET CLASSIFICATION DES ÉTAGES MARINS ET, : FLUVIO -LACUSTRES. Les coupes qui précèdent nous paraissent suffire pour indiquer, d'une façon complète, la composition de la formation qui nous oc- cupe. Il ne nous reste plus qu’à les coordonner. Le tableau suivant présente le classement des couches, par ordre 598 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin chronologique, avec les noms des étages auxquels elles appartien- nent. | A?. Argiles supérieures avec poudingues Supérieur. À : à et conglomérats sans fossiles. 10 à 50 SE At. Argiles jaunes, marn rè 2 Alaisien. à ë J À DA EL PERCES à caires, molasse lacusire, ossements de Inférieur. - | Rhinoceros et d’Antracotherium magnum, coquilles lacustres. . . . . . 50 à 150 S%% Calcaires lacustres supérieurs, An- Tertiaire Supérieur. ? chiterium Dumasii, Cyrena aquensis.« lacustre. 50 à 150. S2. Calcaire lacustre inférieur, plus où : dur, plus ou moins marneux, à. Sextien. Moyen. SES D ET k 5 silex. Débris de Paleotherium, Lymnean« longiseat® 1 2 MR SI MNOT AUDIT ES à: St, Argiles généralement jaunâtres, Inférieur. { quelquefois rougeâtres, détritiques, avec el re JE sun OS OR m. Calcaire lacustre, plus ou moins dur, « Horizon du quelquefois pisolitique, rarement fossi- Montaiguet. Vitrollien. lifère. Bulimus subcylindricus.. 4 à 10 $ Horizon ce Vi. Argiles rutilantes avec brèches et cal- Crétacé Vitrolles. caires intercalés, sans fossiles. 15 à 100 à poto RAA G. sis À lacustre grisâtre plus ou moins mar acusire. neux, fossiles de Rognac, Lychnus. . . . . . 3 à 25 re F. Argiles et sables à lignites, coquilles lacustres Fuvélien. | très rares et généralement indéterminables.. . . 40 Le nniEn Va. Calcaire généralement marueux, grisâtre, fossiles à lacustres de Valdonne. Paludina heliciformis. 3 à 40 4 Craie du { 14 bis. Calcaire supérieur à Hippurites, avec fossiles Plan d'Aups.t du plan d’Aups, Hippurites radiosus. . . . 80 à 100 Caleaire à 14. Calcaire inférieur à Hippurites : Hippurites 07 Hippurites. ( ganisans, Hippurites cornuvaccinum. . . . 50 à 150 Supérieur. { 13 bis. Grès ei quarizite, sables plus Des ens ou moins agglutinés, rares fosssiles. 100 13. Grès, sables, marnes et argiles ré- | Inférieur. fractaires. Ostrea mornasiensis. . . ne | 42. Calcaire jaune plus ou moins compact, d'Uchau” d 11/00 SCO. SNS RENE . 60 11. Grès calcaire gris, plus ou moins marneux à Inoceramus labiatus:. AREA 100. 40 bis. Bancs à Ostracées. . . . . . . . . . 2 à 10 10. Système fluvio-lacustre ou saumâtre : grès, sables, Angoumien. fs Ligérien. Pauletien. : NIET S marnes, calcaires et argiles à lignites : Ampullaria" Faujasii o_ + +» se let ee) "e ele “otre meteo 1e tele 40. Fanene 9. Grès et sables rouges ou jaunes à Trigonies. dou dedalea, T. Deslongchampsi. . . . . . . 40 Rotomagien + . Grès, calcaires et marnes à Pecten asper et Orbi- PRE ARE nt ns de NA sn 350. 4 Grès, marnes et calcaires à Ammonites 1n- Vraconnien. “ atus. . . . L [2 L . L2 L2 . L . LA . LA LA . LA L » . 10- | PR. | 1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVYIO-LACUSTRES DU GARD. 599 6. Gault sableux, sans fossiles. . * . . ,. . . 35 Albien. 5. Gault fossilifère à Ammonites auritus. . . . 2? 4. Grès à Discoïdea et Orbitolines . . . . . . . 20 Aptien. 3. Marnes argileuses, bleues ou grises à Belemnites SOARICGRICUIAUUSE. US NT RE te ee 60 Rhodanien. { 2. Calcaire marneux à Ostrea aquila et gros Cépha- DOTE S RNA 0 EP MR RERO 20 ‘Æ HR 3 : | é : Dnséion. 1 Ca caire blanc à Chama ammonia, Urgonien su DEMEURE MMM eat. ete. RE POUEE CN ES 300 | — Telles sont les divisions que nous avons cru devoir adopter pour notre carte géologique détaillée (1) du canton de Pont-Saint-Esprit Mdont, j espère, sous peu, terminer la minute, grâce au concours que pourra me prêter mon ami M. Pierredon, par suite de sa présence Maux environs de Pont-Saint-Esprit même. Nous allons passer, successivement, en revue, chacune de ces Lt zones. LT. — COUCHES CRÉTACÉES MARINES ANTÉRIEURES AU LIGNITES DE SAINT- PAULET, 1° Donzérien. — Torcapel. Je ne parlerai que pour mémoire de l'étage urgonien qui forme le substratum du grès vert et dont M. Torcapel a mis en lumière (2) Les trois zones que nous avons, d’ailleurs, signalées dans nos coupes, à savoir : Zone supérieure : Donzérien (1 d) Calcaire à Chama ammonia. muZone moyenne : Barutélien (1 b) Calcaires et marnes à £'ch. argi- | laceus. Zone inférieure : Cruasien (1 c) Calcaire à Criocères et à silex. LuuJci n’est pas la place de reprendre la discussion qu’à soulevée le Mémoire de notre savant confrère de Nîmes, je me bornerai à dire h que les divisions qu'il a introduites ont été parfaitement reconnues par presque tous les géologues qui ont vérifié ses coupes. Mu. Dans toute la région que j’ai explorée, le calcaire à Chama paraît former un niveau constant, mais, je suis loin de nier qu’il en soit autrement, dans d’autres contrées, par exemple au mont Ventoux, ainsi que vient de l’établir M. Léenhardt, dans son beau Mémoire . géologique, où même, en Espagne, où nous savons, d’après les tra- vaux de M. Landerer que le calca re à Réquienies occupe divers ni- veaux dans l'étage tenencien (3). R (1) Sur la minute de la carte d'État-Major au TS avec courbes de niveau. (2) Urgonien du Languedoc. (Revue des Sc. nat, Montpellier, 7 septembre 1882.) (3) EL piso tenencico y sua fauna. 600 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin Voici, du reste, la liste des fossiles que nous avons rencontrés dans la région qui nous occupe, ou qui y ont été signalés par divers” de nos confrères (1). — LC “|o|s 5ly S 15 E LS An SISslE al£lo © |. &|s|e s|al&lnm|=|S siISImMleulsl|Ss|s|æls JIRmI:ISIS Œl= ls © ols12s=192}<|e0tR T Lu > |=la À |— = ler © un E ailes a l'o lo S|s|> " [a al2lsa S un |, wa Fume; SD. LS RQ NT ANNE LE Nerinea gigantea, d'Hombres, Pal. fr. 5 ‘Ter. crét., Mn DIESEL 129 ra OR le — Archimedi, d'Orb.,Pal. fr., II. D. 28, PE 158. fig. 3-4 . eue. +) le". /e, 0e "le le ee, "0e e Pter GCCRA ISSN NSTs de TS NS ONE RE TEN * Gervilia anceps, Desh., Pal. fr., III. p. 482, pl. 394.|.. Pecten deshayesianus, (Janira), Math., Pal. fre: Técréts PTIT pe 626 AIT EE Ce Janira atava, ie Pal frs Al. /p. 627, pl: 7442; LOTS ONU TES te ele Jeet cer Rhynchonella manie D British cret. Brach., ls 415) A 140 De at le —_ lite a te Pal. 17e IV. p . 24, pl. 491, fig. 8-17. SR et EM | 12 2 — renauxian«, d’ Orb.., Pal. fre, IV. p. 23, pl. 490. fig. 58 . (IE OUR Terebratula faba, Sow., Pal. fr, IV. p. 506, fig. 8-12|.. — sella, Sow., — T. cret., IV pl. 510, Requienia ammonia, Math: Pal /r 2 "AN vb s72 — trilobata, Math., — IV: pl: 572: L — Lonsdalii, Math., — IV. pl. 573-574] 1 2À LE SL LE ; Ja *Heteraster Couloni, LE sp. Ech, Suisse, I. p.22. . 4, fig. 9-10. * Hemicidaris reoropens. Cott., Echin. de l'Yonne, : ASS DOME QE EP Del PRE * Astrocænia nb E, de From., Desc. Polp. foss. néo., p. 45, pl. é fig. 1-2 . — our is, E. _e From., Dito. p. 47, pl. GA AGTISL ANT EU ART EE * Heteraster oblongus, don. Pal. fr., Ech. cret., DNSGT AP LENS EN SE Te CRIER * Pygaulus depressus, AL Gras., Ours. foss., p. 49. .|..|.. S VORUS SpA ESS RER AR LOL ENRE RARRE Han) LES VAGUES LL Le 2. Rhodanien. — Renevier. La base du grès vert est toujours constituée par des calcaires mar- neux plus ou moins fissiles, gris ou gris-jaunâtre, d’une épaisseur. variant entre 10 et 20 mètres, On les voit affleurer, presque partout, au pied de l’Aptien, principalement dans les environs de Laval (1) Tous les fossiles marqués d’un astérisque sont signalés par moi, pour la pre- mière fois, dans la localité ou dans le Gard, les autres ont été déjà mentionnés par E. Dumas, MM. Hébert et Toucas, Torcapel, Carez et Fontannes. 1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUYIO-LACUSTRES DU GARD. 601 de Saint-Roman, de Salazac, de Saint-Christol-de-Rodières, et, enfin “dans la vallée de la Seyne, à Fontcouverte, Baron, Montaren et Serviers. Le Rhodanien est, surtout, caractérisé par l’abondance des srands Céphalopodes et des grandes Ostrea aquila. Voici, d’ailleurs, la liste des fossiles qu'a fournis cet étage : - D Ua) un 2 c | &n # INl=|=le sÉKERÉERE RES ND|sls= |= S | GR TES ES ce = AiSs|5312|5|s|m 2É8) PET æ |A ea AAA NE Me po HP AE PH LA LE Beléemnites grasianus, Duval, Pal. univ, à Ha MES Ce dan) Se) en Re trS S L _ ous Rene Pal, > OL TOI SR MN aan en ne) en DE Et) role Eee Nautilus er rnaist Pictet, M. foss. gré verts, p. 16, pl, 1,66 2 + Ale Ro etioe AA Re AIRES — plicatus, Sow., par INRA crét., Ep: 72 pl. à MENT 0 ARE PES 7 leclerc EI radiatus, Sow., Gin, ÉCROIDANT TES EAN A ES A PS ES EE EE — neocomiensis, d'Orb RTE es sm : os ubradiqeus, d'Orb., Pal. fr, 1 : DR AD AR Un 7. +. “Anvmmonites crassicostatus, d'Orb., Pal. fr., 1. DO MDI HUE. 11 re EE ES EE CS EN PE EE OS SE DE — Stobieckii, d'Orb., Prod. pal. strat., + NÉ VICRES RE RER ER 3 | ON el SI le Il al ee SE EI E — royerianus, dOrb., Pal. fr., 1. D ete ee ht) Ph, _ fissicostatus, Philips, Pal. fr. : p. 147, pl. 47 ER Date A MER RES ES ES ES ES RE — cornuelianus, d'Orb., — M Den te doc M emltale Pa AN LL Lot Bo — Arnaudi, Cod, Mon. . Re Espagne, DE ne 1 : ROLLER * Ammonitoceras Ucetiæ, E. Dumas, % IL, p. | 459, pl. 5, fig. 1. la Rs he onhi de mi IC CS ES ER A EE SE EC ES * Ancyloceras matheronianus, d’Orb., Pal. 14 Îr 1. p. 497, pl. OPA E a E e AE) LEA Ve PES Ja EE ER ES ESS Le D — gigas, Forbes, Pal, fr., p. 499, LS TD ARR RS SRE NE LE REA Se Le ee lee | +1+ D nd... de... AA ado n A M'LS LE Pleurotomaria pailletecna, d'Ord., Pal. 15e IDE TARA PRET locales) ol) lee Rostellaria gargasensis, d'Orb.,Prod. Pal. fr., 116, MONTS ES Me Nr EE ef eoloslo.looleos ++ |., os.le.le. Panopea Prevosti Desh., ee in Leym. M. Soc. s 4 . p. 3, PL 9, fig 7. 5 O6 el. Cyprina Pelleti, ie qq. foss. n. Urgo- nien du Languedoc, p. 4, FE 8, cu RE Are UE SURe RENE one on een onE + CHE 602 DE SARRAN D'ALLARD, =— DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin … = FE = Es En © = nn | un R|S|E le |«|SlSlSIS lee NIARUE RÉ EE ASUS SION dE NENENSS Pise llelsiels|s|s|a 1521514 Annee Se mois Cole ue Aptien, Esp., pl. 22, RO en RE LEE [+ Lima cottaldina, DoEs Bal frs vcret., ILE: pe 537, “pl. 416, fig. ÉMIS n R en ELEol | panel SON ESRI. LRU Plicatula placunea, Lamk., An. soc.vert.,t. 6, : DGA LL fr ee PA ER PR ER AN ES PS ESPN LS CS — radiola, Lamk., Pal. fr. PA RO RENE HD pl fie. 145. 11000 HE Rhynchonella Bertieloté ‘d'Ord., PRO EELO LOS D PRE A APTE ES 2 6 52 +... ++ LI Terebratula sella, Sow., Min. conch., pl. 437, fig. 1 et 2 SRE ER RES NE LILAS 2 NS ane Roanne < Terebratula moutiniana, d'Orb., Pal. Fe LA pl. 510, fig. Ge UN ARS DURE Ostrea aquila, Brong.,sp. Pal. fr. ut p. 706, pl. 4 ie RS Er do Etels EIRE IR IR IE Echinospatagus Collegni, E. Sism., sp. VI. P'AOONDIIISRGE AL STE 2 ei eo — Ucetiæ. E. Dumas, Stat. Gard. II. p. 481, pl. 2. fig. 4. SAS IE . eo Heteraster Couloni, Agass., sp., Echin. Suisse, I. p. 22, pl. 4, fig. 9-10. . neclele haletietos Orbitolina discoidea, A. Gras., Foss., Isère, p. 52, pl. 4, fig. 7 à9 RO " [+]. +++ )-- à — lenticularis, Pect. et Ren., Foss. ŒUNITR. aptien, D:#466;2pl:725, HIDE OT ANDRE NAN PERS SET PE D BON A LR RO CURE > Diplonoa Ep RMS EN Eee elle M boot aol dlederle 3. Aptien. — D'Orbigny. L’étage aptien est formé par une ee de 60 mètres, en moyenne, de marnes argileuses, grises ou bleues, se délitant à l'air et formant des talus plus ou moins rapides au-dessus des calcaires rhodaniens. Quelquefois, les marnes sont entrelardées de minces lits de calcaire marneux, de couleur cendrée. On rencontre cet étage partout où se trouve le-Rhodanien. Selon les localités, sa richesse en fossiles varie. Nous y avons rencontré les suivants : ” #+ ps SE OT 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 603 3 | 2 A slal2lolz = CO UE n = Q SIT IZIS S|012|21s mMio|=s|ul- Ir |=|s|s|s ls PIEUQRE 2>f2al2l< lala PEN 20 EE ED en DEA A OA DS En PNREUNENIE A A MEN LE re AAA MOREL s|=|5s|+|2 en al= > [© [DID |Q æ |A, pe) Belemnites semicanaliculatus, Blaïinv., Mém. sur les Belemnites, p. 67, pl. 1,f. :8. Ammonites Nisus, d'Orb. Pal., fr., T. crét., 1. p. 184, pl. 55, fig. 7 à 9. ot — ou d'Orb., ne 15 12 crét., LD: 191, pl. 58, ig. Re A EE sl DE) PE A —_ gargasensis, d'Orb., Pal. fr., T : de crét., I p. 199, pl. 59, fig. 5-7.{|..1. * — crassicostatus, d'Orb., Pal. fr. bp 07 pl 00 fic, 1-4. . — Guettardi, Raspail, Pal. fr., T ÉRÉPDIEDDE LG ED 02102426, Re — Dufrenoyi, d'Orb., Pal. fr., T.crét., L°1p: 1200: pl: 33, fig. 4-6... Toxoceras royerianus, d'Orb., Pal. TRE Ter ét., I. p. 365, pl. 112, fig. 3 — emericianus, Raspail, Pal. fr. CHEN D 160 pl 51 ae 1-3 Ostrea aqguila, Brong. Sp., Pal, 10, 3E. crét. RO ol A TO Terebratula sella, Sow., Min. conch., pl. 437, PR Ae DUO NE APE LU) ee LA ES] VAR LR PSN EC VO Ar VAS LA AS RS RES Rhynchonella Per theloti, d'Orb., Prod., June PANIER CU ee en en Narleie +- AR A US NS er Terebratula ; d'Orb., Pal., pk 502, fig. 8-12. . Echinospatagus Collegnii, Ë. Sism., cp Sp. VI DAE60 pl SSL RE UTeN Plicatula placunea, Pamk An Soc Vert. ERMOND HS0 MPa... 2e on D eo DE D — radiola, Lamk, Pal. fr., II. pl. 463, fig. 1-15 (n. 6-7). D ae Gr ra A PE ea re ar Eu D LE 4 5 Lo. te db 20) OA ae LS CIRE Discoïdea decorata, Desor., Mon. des Galer.. sd DS pl 8 fie 13). +]. 4. Grès à Discoidea. . L’étage aptien est constamment recouvert par un grès calcaire, compacte, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, qu’'£. Dumas à parfaitement reconnu et qu’il a rangé dans le Gault inférieur sous le nom de calcaire à Orbitohina lenticulata (1). Cet étage renferme beau- HOuP de débris organiques, généralement indéterminables, ce qui fait qu'on peut être indécis sur la classification de ce niveau, dans la série du grès vert. E. Dumas, y ayant rencontré divers fossiles du gault Galerites decorata. Holaster lœvis. (1) Loc. cit., 2, p, 409. 60% DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin à Pradon, près Salazac, associés avec le Belemnites semicanaliculatus de l’Aptien et une orbitoline qu'il rapproche, sans en être sûr, de l'Orbitulina lenticulata (1), pensait (2) que cet étage avait plus de rapport avec le Gault qu'avec l’Aptien. Coquand et M. Parran qui ont signalé ce même étage, après E. Dumas, ont été du même avis, Dans leur étude sur le bassin d’Uchaux, MM. Hébert et Toucas (3) ont rangé cette assise (n° 5 de la coupe de Saint-Pancrace à Salazac), dans l’Aptien. Mais, cette coupe était erronée, en ce sens que le n°6 n’est autre que l’Aptien inférieur (calcaire marneux n°2, 3 et 4). C'est, d’ailleurs, ce qu’à reconnu M. Toucas qui, dans le tome IV du Bulletin de la Société géologique (Note sur les terrains crétacés du S.-E, de la France, p. 309, — 1876), donne une coupe rectificative de la précédente. Nous y remarquons que l’assise des grès compactes avec fragments de Cidaris, Belemnites, etc., n'y figure plus et qu’elle est remplacée par une couche n° 5. — Grès marneux, seulement à la partie supérieure, renfermant dans les bancs compactes, des frag- ments d’Echinides, d'Huîtres et de Belemnites minimus et, dans les couches marneuses, un grand nombre de fossiles du Gault. C’est donc, à la fois, l’assise n° 5 et l’assise n° 8 de l’ancienne coupe et c’est elle (le n° 5 seulement) qui, ainsi que le fait remarquer l’au- teur, couronne la butte, sur laquelle est bâti le village de Salazac. Or, M. Toucas déclare que cette assise appartient au Gault et non à l’Aptien. En effet, par son faciès, ce niveau se distingue nettement de l’Ap- tion supérieur qui est essentiellement marneux et grisâtre, tandis que l'étage qui nous occupe, forme au dessus des talus marneux, une calotte jaunâtre ou verdâtre, d'aspect gréseux ou sableux, ce qui lui donne toute l’apparence du vrai Gault. D’un autre côté si, sur une carte détaillée, comme celle que j’ai entreprise pour le Pont-Saint- Esprit, il est facile de distinguer sa limite inférieure, c’est-à-dire sa. séparation d’avec l’Aptien, il est bien téméraire de tracer une dé- marcation d'étage surtout, franche et nette, d’avec le Gault vrai. Quand ce ne serait que pour cette raison, je crois devoir ranger cette zone dans l’Albien, ainsi que l’a fait E. Dumas, contrairement à l'opinion de M. Carez. Notre confrère de Paris (4), signale les sables (1) Je dois à l’obligeance de notre éminent confrère de Lausanne, M. Renevier, la communication de quelques échantillons de l’Orb. lenticularis de l'Aptien infé- rieur (Rhodanien) de la perte de Rhône, elle me paraît ne pas pouvoir être assi- milée à notre Orbitoline du grès à Discoïdea. (2) Loc. cit., p. 410. (3) Ann. Sc. géol., t. VI, 1875, p. 31. (4) Bull., lac. cit. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 605 verts à Belemnites, comme nouvelle division à introduire dans l’Ap- tien. Je suis loin de nier cette zone, dans le bassin de l’Ardèche, à Bransas, près Saint-Marcel-d’Ardèche, où l’on rencontre le Pelem- mites minimus associé au Bel. semicanaliculatus et où, d’ailleurs, les grès à Discoidea sont également visibles. Mais, dans la région que j'ai explorée, je n’ai trouvé aucune trace de cette assise, sauf, dans ma coupe de Cavillargues, où l’on rencontre quelques lits de sables verdâtres ou jaunâtres, au-dessus de l’Aptien. Il n’y a pas lieu pour moi de distinguer cette petite zone qui se rattache d’une manière très intime au calcaire à Discoïdea et Orbhitolines. Le grès calcaire à Discoidea, varie d'épaisseur dans les divers bas- ….sins où il existe ; c’est dans celui de la Tave qu’il est le mieux déve- loppé, sa puissance y est de 15 à 20 mètres, tandis qu'aux environs d'Uzès et dans le bassin de Saint-Paulet, il a à peine, 8 à 10 mètres. Ainsi que nous l'avons déjà dit, il renferme fort peu de débris organiques déterminables. Voici la liste des fossiles qui lui sont propres : Ai = | 2 els lalalels == | À Lis |siSs|is|s|2ls1zlà misiæiss|slsls == (æ] — d = sl: |Sls|< C2 Le LEON D ES Nr nISI-ILI2|x > |> als SIS|s|s|ls |. | >= > Cp] o|gi21|° =) — — —— — | — = | — | | — | — » Discoïdea decorata, Desor, Mon. des Gal., De CEE ATEN ES SAS PE HIHI ++ * Belemnites semicanaliculatus, Blainv., Mém. sur les Bel., p. 67, pl. 1, fig. 13 . .[H{+I+I+I+I+41..Hl+i+ ii “Belemnites minimus, Lister, Pal. univ., pl. 76, 5 Ge ALT SN SONO RE EE) el POS ee 1e OC nie D A NU GS NES set, CPE A AN AAA RRRANRES AS Orbitolina, cf., lenticulata, Lamk. . . . . .|.. +++ Hi 5. Gault. Immédiatement au-dessus de la division que nous venons de dé- crire, on rencontre une petite assise fossilifère qui a été mise en lumière par les travaux de recherches pour le phosphate de chaux, aux environs de Salazac et de Saint-Julien-de-Peyrolas, où l’on n’a- “wait pu distinguer le vrai gault du vraconien. Le premier de ces étages est formé par une épaisseur variant entre 0750 et 2 mètres de grès marneux, glauconieux, renfermant de nombreux nodules de phosphate de chaux. (1) Signalés par M. Toucas (loc, cit.). 606 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin Au point de vue paléontologique, cette zone a fourni la liste sui- vante : Saint-Julien RERRRREEEEEREETETE Belemnites minimus, Lister, Pal. fr., T. crét., I. p. 57, pl. 2. . . . . . .| IH Ammonites auritus, Sow., — — lp 227 DIM SEE à d _— latidorsatus, Michelin. — I. p. 270, pl. 80 = jallaber- LIONUS, + PiCtet Se NERO ERNEST RAIEE Ammonites mayorianus, d'Orb. — LL Pi 267% PI TO EMEA ONE Ammoniles Geo Éépertiet M=CRalmas A PR re .| + — splendens, Sow, Pal. fr., L. p. 222, pl. 63-64 = A. Fittoni, d'Arch.|.. — valbonensis, Hébertet MizGh 24 0 DUR EN ene + Turrilites catenatus, d'Orb., Pal. fr. I. p. 574. pl. 140, fig. FE Met +- — elegans, d’Orb., — I. p.577, pl. 140, fig. 6-7. * . . . .|+ — robertianus, d'Orb., — I. p. 535, pl. 148 + MAR Le dre an — astiemanus, d'Orb:, = WIND: 578; D 440 10 SA + — vibrayeanus , d’'Orb., — I. p. 538, pl. 147, fig. 9-41. . . . . .|+ _— Toucasi, Hébert;et/ MECS + Scalaria dupiniana, d\Orb:,:Pal. fr 1° p.54, pl 454 0 MUPABEMNEN EC NLCIEE Natica gaultina, d'Orb., — TPE DIEM ER NSELRREN E + — Clementina, d'Orb., — IL2D.454,) ph MATRA RES CINE — Evryna, d’'Orb., — IT, p, 1594 Das Ro Tee RIES — excavata, Michelin, — pi: 185, pi TS Ne MER TC Solarium tingryanum, Pictet et Renv., Des. des moll. foss., p.215, pl. 21, fig. 1 |. Arca fibrosa, d'Orb:, Pal. fr., Al. p. 212, pl SL2 RENTRER nn +4 Plicatula radiola, Lamk., Pal. PNA SD: 683, DILAIS EPA IE + — gurgilis, Pictet, Desc. des moll. TOSS De A7, 10e ARR UT ++ Rhynchonella sulcata, d'Orb, Pal. frs AS p 495 0 ASS NOR EMIUEEe REA + 6. Gault sableux. «.] Le vrai gault est recouvert par une assise plus ou moins épaisse, M 10 à 50 mètres, de grès sableux, sans consistance et sans fossiles très confusément stratifiés. Ils sont siliceux, jaunes, chloriteux, mi= cacés; ce dernier caractère permet de les distinguer des grès jaunes, souvent saäbleux, que l’on rencontre au mur des couches à lignites. De même que l'étage précédent, ces sables ne sont visibles que dans le bassin de Pont-Saint-Esprit, à Saint-Julien, à Salazac,«« à Carsan et à Saint-Laurent-de-Carnols. Partout ailleurs, ils font. défaut, ainsi que l’a déjà fait remarquer E. Dumas (1). De l’autre côté du Rhône, le même fait se produit dans le S.E. du bassin d'U- chaux, à Orange et à Bédouin (2) si, toutefois, on range dans le Gé- nomanien, comme l’a fait M. Hébert, les sables rougeâtres, sans Îos- siles (c' de M. Léenhardt, Description du mont Ventoux, p. 113.) 7. Vraconien, Renevier. | (1) Loc. cit., p. 410 et suiv. (2) Hébert et Toucas, loc. cit., p. 63. Ne. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 607 L espèces qui lui sont propres : C'est au-dessus du gault sableux que l’on rencontre l’étage vraco- nien, qui offre un mélange de fossiles caractéristiques de l’albien et “du cénomanien et qui a été souvent pris pour le gault lui-même. Il se compose, en général, d’un grès calcaire à grains siliceux, plus ou moins gros, et glauconieux. Ce grès, dont la couleur est généra- lement jaunâtre ou verdâtre, avec petits points roses ou verts, ne «présente pas partout la même consistance, il passe souvent à des Lsables marneux, avec lesquels il alterne. L’épaisseur de l'étage est peu considérable, elle ne dépasse pas 3 à 10 mètres. Sa richesse paléontologique est assez grande. Voici la liste des [= D les) ANS = = a æ (er TD an St.-laurent la Vernède Fonhtarèches St -Laurent- de-Carnols Cavillargues * Belemnites minimus, ter, Pal. fr, T. crét., 1. p. 87, pl. 2 .|+|+|+1+ | ? Ammonites latidorsatus. Michelin, — I. p. 270, pl. 80 | = jallabertianus); PACICLANS NIMES Se lt nn 1“Ammonites varians, Sow., Pal. fr., I. p. 311, pl, 92 (= tiria- | sinuatus) , SON AUTRE RTS à ace lle Le Ammoniles RCE Nice CD 280, pDlrs2 re ei NM ONE +, L — splendens, Sow, Pal. fr., I. D. 222, pl. 63-64 (= cre- natus), Sow.. DES pEINAee A EN ART EE DU ER RE nn A] LU DWArmmonites brotiianus, d'Orb., p.290 ples5, fie 1810P |" Aa Le | — inflatus, Sow., D D 904 DL 90 MEN TEMIEEICE are — salazaäcensis, Hébert et M.-Chalmas . : . . . . . : cu ame olie mayorianus, d'Orb., Pal. fr., I. de 267 DOC IAE IRIS | Scaphites hugardianus, d'Orb., — | EVA LP ER PRE 7 RE ++)..). Se Me eue es ile Dee ee Erlemteele |l Hurnites rofundus (Sow., Pal.-fr, 1: p.536; pl. 132. fig. 154: re lee .. | — flexuosus, d'Orb., 1.)p. 535, pl. 134, fig. nel _ +|.. | Turrilites Bergeri, Brong. , — p. 592, pl. 143, fig. SACS DO 0e el te lee Le - | — astierianus, d'Orb.,— p. 577, pl, 140, fig. 6, 7 . . .|..l+1..1..1..|.. — costatus, Lamk, Pal. [ris L.p- 593, pl. 114, fig. Does lalaet= elles | — tuberculatus, Lamk., Pal. FF ep is98: pl. MASSE FÀ | Baculites baculoïdes, d'Orb., — p.562, pl. 138, fig. 6-11 .|..|+|..|.. de LCyprina evryensis, d'Orb., | — III. p. 102, BL GE SOS RON RME LES Le PASS dan | — Rhodani, Pictetet R., — Description, pl. 34 . + |. he | Trigonia aliformis, Park., — Il. p.143, pl. 291, fig. 1-3|..|+ MAP EOe C Pecten asper, Lamk., — Il. p. 599, pl. 434, fig. 1-6 +|+ “kg else Janira faucyyniana, Peron, D PURE NP EAN RS ALT EEE CRETE ++ APCE Ostrea canaliculata, d'Orb., — Ill. p.709, pl. 471, fig. 4-8|..|+ Li A Se — -laciniata,; Goldf., Pétref. germ., I. p. 35, pl. 9, fig. 12.|. |+ Ier re note, AM. in sales HE ES ler — arduennensis, d'Orb,, Pal. fr., IIL p. 711, p. 472, fig. 1-4|+|+ ë D" compressa, d'Orb., — IV. pl. 497, fig. 1-6 (= alata), Geinitz). MONS Ee A RE ne +|+ + SO delete eu tele lee: e Le el. .|+ re Holaster Perezii, E. Sism., Echin. foss., p. 11, pl. 1, fig. nets: — A lœuis, Âgass., Echin. Suisse, je P. 17, pl. 8, fig. I-3. ++ 2e | Hemiaster Phrynus, Desor, Agass. cat., D. 12. + . . « ÉPNNUEN PCS ET [+ | Holetypus CTASSUS,, Gi LATE |. | Discoïdea decorata, Desor, Mon. des galer., D. °63, pl 8, fig. 13. EE | | | 608 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin On a nié l'existence du mélange de fossiles albiens et cénomaniens. M. Héberts’est surtout occupé (1) de démontrer l'indépendance de la zone à Zurrilites Bergeri et Ammonites inflatus, relativement au gault et a été conduit à refuser au vraconien son titre d'étage. Quoi qu'il en soit, nous ferons remarquer que le vrai gault est séparé du vraconien par une épaisseur de sables sans fossiles (2) qui atteint, dans cer- taines localités, près de 100 mètres, tandis que la zone à Am. inflatus se lie intimement au vrai cénomanien. 8. Rotomagien, Coquand. Ainsi que nous venons de le dire, l'étage vraconien se lie intime- ment, par le haut, à l'étage rotomagien. Ce dernier est composé par une alternance plus ou moins répétée de marnes glauconieuses, et de calcaires jaunâtres ou grisâtres, tantôt marneux, tantôt com-= pactes, surtout à la partie supérieure de l'étage qui est caractérisée, ainsi que l’a déjà indiqué E. Dumas, par Orbitolina concava. Cet étage est très diversement ann ainsi, dans le bassin d'Uzès, il présente 100 à 150 mètres d'épaisseur, tandis que dans celui de Pont-Saint-Esprit il n’atteint que 40 mètres. Ses fossiles sont les suivants : > "2 . AË £ olE|=lelcle Ci — S|slels|e|® a|L|S|sSI2e ep LEP n a|=|—|=||; AD|5s|=|<|S/S s|3x mie) © = er Belemnites ultimus, d'Orb,, Pal. univ., de 19 lite ire USER Nautilus triangqularis, Montfort, Pal. fr. T. crét., 1. p. 79, pl. 12. Turrilites tuberculatus, Lamk., p. 593, pl. 144, fig. 1-2. Trigonia crenulata, Lamk., III. p. 154, pl. 295 . . — sulcataria, Lamk., p. 150, pl. 294, fig. 5-9. Lima clypeiformis, d'Orb., p. 544, pl. 418, fig. 1-4. Pecten asper, Lamk., p. 599, pl. 434, fig. 1-6. Ostrea carinata, Lamk., p:714; pl. 4747004708 — ricordeana, d'Orb., Prod paA71. Cénomanien. n° 524. — canaliculata, d'Orb., Pal. fr. III. p. 709, pl. 471, fig. 4-8 — diluviana, Linné, —— p. 728, pl. ASOS LES — Conica, d'Orb., — P. 726, pl. 478, fig. 5-8 — olisoponensis, Sharpe, sp. Sect. rocks. Portugal, p. 185, pl::49, 119.429, ha eee APR 6e CRAN — pectinata, Lam., Ann. Mus., t. VIII, p. 405, pl. 28, fig 1 — vesiculosa, Sow., HER EEE 08 SRE ENNEMI JORMRANOUCYIRNIAN, PÉTONA NOM N ENS NESE (1) Bassin d'Uchaux, p. 81. (2) Qui ne sont pas signalés dans la coupe de Salazac à Saint-Pancrace, bien W qu'ils soient visibles dans les ravins de Mézerac et de Cabaresse. . 1 A di oo om pm EE 1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 609 Salazac St.Raurent de Carnols Cavillargues Pont-St.-Esprit — | — | — | — Rhynchonella compressa, d'Orb., Pal. fr., IV. p. 479, fig. 1-6 . |+|..|.. Pyrina Paumardi, Cott., Desor, (Synops.), p. 191 . . . . . . . _. Collyrites hemispherica, Desor, (Synops.), p. 210. . . . . . . mrarginals, Avasst, Cat. :p: 184. 7... . à. , see en nérecensis, Levm., Mém. soc. géol., t. N, p.2, pl. 2. fig. 1.1... 0). Hatem distinctus, Agass.isp., Cat, p. 129. , . . . | . His fol. Ni Hemiaster bufo, Brong. sp., Geol. par., p. 84 et 389, pl. 5, fig. 4. |+|. Cardiaster fossarius, Forbes, Geol. Surv., IV. p. 18. . . . . 2 E PEUE A LEE Epiaster trigonalis, d'Orb., Pal. NBC D 80 Die 850). em NE M UE — Michelini, d'Orb., — — D 205 D 8562 CPP) Re A ennen rs Hemiaster Grepenkii, Strombeck, Desor, Synop., p. 377. , . . LOUS CROSSTSNOQUERNNERE RE PE Er Orbitolina concava, Lamk., An. S. vert., II. —- Mich. Zcon. , ONDES DS, Ds Hienn Os LA) USE AA Sas Eh. l. NET A tn mia nn ne EU PA AR AA 9, Tavien, E. Dumas. Au-dessus du Rotomagien on rencontre des grès siliceux, tantôt durs, tantôt sableux, rougeâtres ou jaunâtres, ferrugineux, d’appa- rence geysérienne, ainsi que le fait remarquer E. Dumas, qui n’y a “pu rencontrer aucun fossile. Plus heureux que lui, M. Toucas (1) y a rencontré, à 2 kilomètres N.E. de Carsan, sur la route de Pont-Saint- Esprit : | Trigonia Deslongchampsi, M.-Chalmas. Trigonia sulcataria, Lam. — affinis, Park. | Ostrea vesiculosa, Sow. qui permettent de les ranger au niveau des grès à Trigonies du Maine. E. Dumas, qui a fait de ces grès son étage Zavien, les compare aux grés quartzeux du Salève et, s'appuyant sur l'étude de M. Favre (2), 1e admet, conformément à la théorie de M. Gressly (3), que ces grès sont le résultat d’éjections semi-plutoniques qui auraient eu lieu après le dépôt du gault. « L’étage de grès rouge lustré nous paraît donc être le résultat » d’une émission de silice à l’état gélatineux et nous pensons que le » phénomène d'éjection siliceuse et ferrugineuse qui lui donna » naissance se lie à celui qui a produit les grands filons de fer que (1) Bassin d’'Uchaux, p. 34. . (2) E. Dumas, t. II, p. 418 et suiv. (3) Jura Soleurois, p. 251, 1841. XII. 89 610 DE SARRAN D'ALLARD. =— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. » l’on observe à Connaux, sur la colline néocomienne de Sarcin. Ce » serait par des canaux analogues, ouverts dans le Néocomien, que » ces.éjaculations seraient venues interrompre la sédimentation ré- » gulière du grès vert. L’'inégal développement de cet étage pourrait, » aussi être attribué au plus ou moins grand éloignement du centre » d'émission siliceux » (1). | Ainsi que je l’ai déjà dit, les grès peuvent passer à des sables tantôt jaunes, tantôt rouges, quelquefois même blancs ; on pourrait, alors, facilement les confondre avec les sables du Gault ; ce qui les en distingue, c’est l’absence complète des paillettes de mica blanc, argentin, tandis qu’on les trouve en abondance dans le gault sableux.« IT. — LIGNITES DE SAINT-PAULET, FORMATION FLUVIO-MARINE. 10. Paulétien, E. Dumas. | Après le dépôt du Tavien, le sol a subi divers mouvements qui ont 2. eu pour résultat d'émerger une grande partie des grès rouges co | la mer s’est éloignée, ce qui a permis aux apports fluvio-lacustres +. de déposer leurs sédiments dans les bas-fonds du Pont-Saint-Esprit,«« de la Céze et de la Tave, mais c’est surtout aux environs du Pont Saint-Esprit, à Saint-Paulet, que cette formation est bien dévelop ce qui à suggéré à E. Dumas le nom de Paulétien, qu'il a imposéà 4 cet étage. C’est ce même étage que, plus tard, Coquand a appelé | Gardonien (2) et qu'il a assimilé aux lignites d'Aix, ce qui est une | grave erreur, ainsi que l’a fait remarquer M. Hébert (3), ceux- Cu étant recouverts par les couches de Fouras à O-bitolina concava, baSem 3 des grès du Maine, tandis que les lignites de Saint-Paulet se sont à déposés dans une dépression de ces mêmes grès du Maine. Cette raison, jointe à la question de priorité, oblige de rayer le Gardonien \ à des catalogues, à moins de le réserver pour les lignites de l'Aqui= taine, qui auraient alors un nom bien peu en rapport avec leur pos tion géographique. La formation ligniteuse paulétienne est composée d’un ensemblen plus ou moins puissant de couches, tantôt marno-calcaires, tantôt, gréseuses ou sablonneuses. Ces dernières affleurent au fond du bassin de la Tave, tandis qu’à partir de Pougnadoresse et de Cavillargues l’élément calcaire domine. Il en est de même dans le bassin de la Céze et dans celui de Saint-Paulet (4). (4) E. D loc. cit., p. 419. (2) Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t. XIV, p. 65 et 861. (3) Bassin d'Uchaux, p. 86. (4) E. Dumas, loc. cit., p. 423. “1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. GI C’est entre ces diverses couches que sont intercalées des marnes ouargiles noirâtres, bitumineuses, renfermant une série, variant selon les exploitations, de bancs de lignite plus ou moins pur. , Voici, pour chacun des bassins, la coupe détaillée de l'étage à lignite, d'après les puits forés dans les diverses concessions. Bassin de Saint-Paulet. — Il est essentiellement compris dans la concession de Saint-Julien-de-Peyrolas, dont les propriétaires ont donné, depuis quelques années, une extension considérable à leurs travaux. | Coupe a MÉZERAC : SAINT-PAUEET : Rerrenésétale -..: « 2050 » Terrésvécétale mms OS Altern. de calc. et de sabl. 5.50 » Alternance de calcaires de Marne bitumineuse. . . . 1.00 >» marnes et d’argiles . . . 6.50 >» M ESS D", . 450 > ÉTOILE RER net TER LEIOMIS Mile noiratre . . - « . , 0.50 _» MARneRErISC PARA PES Lignite schisteux inexpl. . » Om25 Lignite exploité. . . . , . x» 1.30 Marnes et calcaires. . , . 4.30 >» Marines rite sir ss Or Lignite schisteux inexpl. . » TÉAUTOMANES DEN TU SONATA NES PP" OS Calcaires et schistes. . . , 3.00 Marne Srises M. EU: S5 De Bimite exploité. : . . . . >» 1.50 Ligniteavec marnesinterc. » 2-95 Schistes argileux . . . . . 0.50 » SCI TES A re etape 10220 » me LL lé. à 2.00 » Calcarreshiis, 4 rte MAO ON xD CN NU Profondeur des puits. , 21m355 16055 Bassin de la Céze. — L'étage à lignites du bassin de la Céze a donné lieu à l'établissement de trois concessions : Saint-Marcel-de-Careiret “et Saint-André-d'Olérargues et Goudargues. Voici la coupe de ces trois concessions : SAINT-MARCEL : Rlcaire ligérien. + . . . » » SAPIEMTES SR EM DST 0050 Galcaires et marnes . . . 3m00 » Calcaires et marnes. . . 10200 » MEniie ue +. » 00 Mer bionites tee ns dr. » 0.40 Calcaires et marnes . ._. 2.00 » Calcaires et marnes . . . 20.00 » EE D... . . . >» OPPOMMMIENPIONITE eee ne 0 1.00 Calcaires et marnes . . . 2.00 » Calcaiïres et marnes « . . 3.00 » MAIDEN e « … . » GORGES tAVIeN AS ON TENTE » » Calcaires et Marnes deu: )05.00.: SAINT-ANDRÉ : Calcaire ligérien. . . . . » » 22 Lignes M AR EN DT ges Mrnite. . . . . . ne » . O0mM25 Calcaires et marnes. . . 3m00 » Calcaires et marnes . . . 3m00 » ARE NERO GR MONET » 0.20 EMILE... . ., » 0.37 Calcaires et marnes . . . 2.00 » Calcaires et marnes. . . ‘7.00 » 1e Dicnites à ie tee à » 0.20 IE NITe . à: . . . . . » 6.20 Calcaires et marnes. ... : 25.00 » Calcaires et marnes . . . 2.00 » 612 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin, GOUDARGUES : Calcaire ligérien. . . . . » » 3. Lignites "10e » Om10 6 eLienite RAR EEARIEUr »it..20m95 Calcaire.:. .,,. + MA 0MSTODRES Calcaire marneux . . . . 3m00 » 2. Lignites «(us CREME RDS RMS SE ST Ed » OMS ANGAICAITENEMORSS shsite tt 2 CODES Calcaire EEE STE QD 1. Lionite: SERRE » 0.15 A DIS NITES ne ET EU » 0:15: Calcaire. "SM SO OURS Calcaire ses NERO RS AOUERE Bassin de la Tave. — Parmi les diverses concessions instituées dans le bassin de la Tave, nous avons exploré les suivantes : concession du Pin, du Mas-de-Carrière, de Massepas et Solan, et de Cavillargues, Voici les diverses coupes relevées dans chacune de ces concessions: LE PIN MAS DE CARRIÈRE Terre végétale et calcaires. 14m » Calc, marneux ligérien, . . » ) Cale. rocher de la Garde. . 0.50 » 1 couche du rocher(lignite) » 1:25 Caleaire me er on 200 » Calcaires et marnes. . . . 25m00 » Grès IA DIE TRE RE ER UD » ATOUC LR ALERT NS NN AE OB EL NS AN DIN ER ORPESRSE2 » 11258 Calc. rocher de Valpine. . 2.00 DS ATEMESS RS TETE NE ENS AO) » Marne LEE. se VR 50 pt Calcaires etanartes ee ESF 00 2° couche du rocher . , . » 0,75 Caleaire rouge avec lits de MA TE RES FAMILIERS CQRX 5.00 » Calc. rocher dela Clauselle. 0.50 » Couche de la Clausselle. . D 20715 Calc. rocher de la Minette. 0.50 » Couche la Minette . . . . Y-4:25) -Hignite: MAINS LES >. 2-00) Rocherncalcaire 00702700 » Calcaire ou marnes. , . . 10.00 » - Grande COUChE TEL 0 D 2:20 Mint EPA Re D 22525 MAPHES ER ets OUR, | Calcaire re 144.007 -»1#-Calcaireseétmarne PS AUE COS BassCCouche ne » 0.70 Grès et sables de la base. » » : "Tavien.. NE Aus » » MASSEPAS ET SOLAN Calc.sup. avec filets char- 3. Mauvais lignite‘ 5 pans » + ponneUux LE RME Se » »*, Calcaire”. Ne 00 ». ER AAA AE AM TE » 0.75 2. Lignite inexploité . . . » 0.50 Calcaire fossilifère . . . . 2.00 ».., 1Calcaire. .: 5428 SCORE Rte » 6. Lignite la Minette . . . » 0.75 ]. Basse mine Lignite . . » 0.90 CAICAT EMA EP RS MERE » - Calcaires de la base =. . 230700 5. Lignite Le Rocher. . . DITS MAT NVIEN ENS AE RRE » » Calcaire fossilifère . . , . 7.50 » 4. Lignite Grande mine . » 0.95 Calcaire RUE e ODA Re 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 613 CAVILLARGUES Calcaire supérieur . . . . 25"00» Calcaires et marnes, « . . 4m90 » MSIE"... . 1 DMC MO NON Ie der » 4150 Calcaires et marnes,. . ND 00 » Calcaires et marnes, . , . 6.00 » ÉBIITOn . 0 e . L. » SOA EIDNITe SERRE » 2.00 Calcaire et marnes. . . 2.00 » Calcaire de la base. , . . 20.00 » LICENSE » 0.40 AVENUE HN Ne » » D'après les diverses coupes qui précèdent et dont la plupart ont été relevées sur les travaux effectués par les concessionnaires on voit que, dans un même bassin, les couches de lignite sont loin de pré- senter la même uniformité, de sorte qu'il serait arbitraire de cher- cher à établir un parallélisme entre les couches des diverses exploi- tations, ainsi que le fait très bien remarquer E. Dumas (1). Ii nous reste à donner la liste des espèces fossiles qui caractérisent le Paulétien, dans chacune des localités précitées : | Saint-Julien Saint-Paulet Les Aupiats Cavillargues Goudargues US el RL, EN Pret 2 le nat un Cassiope non renauriana, CAO NE ENS LE OR OA A ADI 0 non coquandiana, Or te ++). Ampullaria Faujasii, E. Dumas, An. M, XIV, “pl. 19. ñg. nu nie ns ane. +|+ILI+.. Melania Pauletii, E. Dumas, t. XIV, pl. 19, fig. SO. | EN om die — Faujast, Duras XV DIS 10 Re AA Ne ONE een Valvata Faujasii, E. Dumas, t. XIV, pl. 19, fig. An Eole c me MON SD 20 RNA pe Sn DT PAR En AN ec lFar lo ge tm Julien Math, (in letté ined.) : 5°. . : . : : :. ball éles Cyrena non globosa, Mb D et SAR to et CA alle Unio Lombardi, Kovaliski, (in lett. ined..). . . « . . . te |. El DO SD MN ER RE ner RE RO VOA SPA LE PE RS clin) d'Orb., Pal. fr,;ep. 475) 110. io ii Le lle — columba, Desh., p. 721 : . . . La RP AR TRE ReT MERE mel le let Dicotyledones NE NIUE ARR NNN LE nee +|+|..|+1+ MATOS, NOV. ISD. 1 D. dau, à. ES PT PS EE IS Boule HER Corbula angusta, SON NET EN US TT EEE EEE PE A se ë si . Cardium Mo PAS ASE PNR DER NSE SAT TES SRE TN [+ pa gene ZAttelS RER Se ee 2e ele .. Mie noy sp. . . : . Ra NON tele LAS AR MR ar ent .|+-|. Se ROM, TO OS OPA AE Pa ren rie .. La présence de ces divers fossiles fluvio-marins indique un dépôt d'estuaire analogue à ceux des îles tropicales, qui s’est effectué, dans des conditions à peu près semblables à celles qui se sont pro- (1) Stat. III, p. 297. 614 DE SARRAN D'ALLARD, —— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. duites à l'époque bathonienne pendant la formation des howilles sti- pites du Lazac (1). 10 bis. Couches à Ostracées, Au-dessus du Paulétien, avec lequel ils forment un tout inséparable on rencontre des bancs à Ostracées qui atteignent 2 à 3 mètres d’é- paisseur et qui marquent la fin de la période ligniteuse. Les princi- paux fossiles qu'on y rencontre appartiennent au genre Osérea : Ostrea columba, var. media. — flabella. — nov. Sp. On les trouve presque partout au sommet du Paulétien. IT. — COUCHES CRÉTACÉES MARINES POSTÉRIEURES AUX LIGNITES SAINT-PAULET. A1. Ligérien, Coquand. Le système que nous venons de décrire est recouvert par un ensemble de calcaire marneux gris ou gris-jaunâtre, quelquefois glauconieux, passant souvent à des sables jaunâtres ougrisâtres, micez cés. On le voit affleurer presque partout où la série crétacée est com plète. Il a été décrit par E. Dumas, sous le nom de calcaire gris à Ostrea columba (2) et par M. Hébert, sous le nom de grès à Æ'piastems La puissance de ce système est très variable, on peut l’évaluer de 90 à 100 mètres, en moyenne. La faune est la suivante : Aupiats Cavillargues Cornillon Saint-Esprit um = = Eu e = = al 2 = e s=] æ Eu = — = 2 Nautilus triangularis, Montfort, Pal, fr., T. crét. 1. p. 79, pl. 12. Ammonites peramplus, Mantel, — TL. crét:, R.p333 PRUOE œ, 45 ess ee, Far ser fet e fre eh real ele Un), tons era — deverianus, d’'Orb, — p. 356, pl. 110 evile ele eine Riel lens: etBef Ve VW) Mer Eat Lette tete toto tEs Cia) tie te Sn intermedia, d'Orb., — 1813, DIS 220 PEER Trigonia ei Lamk., An.S. vertèbres, t. IN, p. 63. (Lyriodon, LOnDi) PA SRTENCTE ele. :squiiel Re fit Dapta lle Telffelt fa (ete siitiefsare. dal Le, Fete. Mfertte 2e Te) folie Tieltrel f'oite Mettre 1ts5 latte ta toi. eh, Payiio Fées. joie “eù Lette lors (1) Bleicher. Bull. Soc. Géol. de Fr. 3° série, t Il, p. 25-26, 1873. (2) E. Dumas, Loc. cit., II, p. 432. “ Ammonites requienianus, d'Orb., Pal. fr., 1. p. 315, pl. 93. RP ER I NS PONT TN Om PET LP le PAS. N CM dy LAMENALE Ca / “1384. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 645 12. Angoumien, Coquand. Après le Ligérien vient le grès d'Uchaux que, d'accord avec Co- quand, je range dans l’Angoumien. C'est le sous-étage supérieur ou B du Turonien d'E. Dumas (1). Cette assise est formée par un grès calcaire plus ou moins compact, avec grains de quartz et paillettes de mica, d'une couleur jaunâtre, quelquefois rougeâtre, par suite de Pabondance de la silice. Par ses fossiles, elle correspond à la fois aux grès à Ammonites papas et aux grès à Ammonites requienianus de M. Hébert (2). Bien qu'elle soit loin de présenter dans le Gard, le même développement et la même richesse paléontologique que dans le département de Vaucluse, on les voit couronner les assises ligé- riennes, au-dessus desquelles elle forme, généralement un abrupt. «Sa puissance varie dans les mêmes proportions que celle du Ligé- rien, c'est-à-dire entre 30 et 50 mètres. Les fossiles sont très souvent rougeâtres, à test silicifiés. Voici la liste des diverses espèces que l’on y rencontre ; parmi elles plusieurs ont été signalées dans le Ligérien, d’autres montent dans les étages supérieurs. Cornillon Aubpiats Saint-Esprit St. André-de-Roqueperluis Cavillargues St. André-d'Olérarques . St Laurent-la-Vernide mn a 1 ro) A _ 5 d T 5 n & pe) & = me | — | — — | Mantell, — p. 333, pl. 100, 1E où 202 APE RSR OR EE A EE EE — deverianus , d'OrD EU D:.856, pl. 110, 1 | Turritella, BD LUE See Re A er AT On | — granulatoïdes, d'Orb. Pal frs A erÉt-H Il. p.46, DROIT EN en Rte en Ml — | verneuiliana, d'Orb., = ‘Il p. 47,'pl. 153, MOTS NOR RAT OR DAS ts Peu Le ER à — Behauwiana, d'Orb., -— "11. p.40, pl. 91, : | MAP EE Se CU NUE anse AR Nerinea requieniana, d'Orb., — Il. L 94, Dé 163, AS TE AURA LE SLR 2 |A LS Pyramidella canaliculata, d'Orb., — p. 104, “pl. 464, bee RON NP ATAUITaE PES Ne RASE A A A PA EU à inflata, E. Dumas, Stat. Gard,, II. p. 463 .|..|+1|. Pterodonta inflata, d'Orb., Pal. fn, Me pe 888,4pl. 219 2 me | Natica lyrata, Sow., — p. 161, pl. 17, fig. 5. . .|..[+|. Ta subbulbiformis, d'Orb.,— p. 162, pl. 174, ie 3, JE]: Eulima. amphora, d'Orb., — p. 66, pl. 96, He ae NPA Teredo requienianus, Math. — IIl. p. 308, pl. 343, fo Se +]. (1) Loc. cit, ps 429. (2) Loc. cit., p. 89-90, Trigonia scabra, Lam., Pal. fr., II. p. 93, pl. 296 Cardin pradutlum ss SSP MMENS LL 7 SNS RON ARTS Æiadiesieal.miie — subalternatum, d'Orb Pal. fr, IN. p:30, pl.1246 AE EPS NI ASS Cucullen MmatRETORANE NET OUI D en Eee EE ES ES ER RS Ostrea columba, media etmajor, d'Orb., Pal. fr., III. p.721, pl. AI NME à ds Mat à PRET OO ee ++ I4 +++) 1 Ostrea flabella, d'Orb., Pal." fr. SpA TR INR PIE EI Caprotina archiaciana, d'Orb., — VS DL 0588, MI PEINE AIRE Caprina Aguilloni, d'Orb., — De 538 Ne MM I EIRE III Radiolites ronsiana, d'Orb., p..552he dolce adsl Cassidulus Desorii, E. Dumas, Stat. Gard., II, p . 480 A PA EE RE Et PR RS - Linthia Verneuili, Desor sp., Cat. rais., P. du UT se TA SI EI AE) AETEESS Hemiaster nucleus, Desor, Échin. , P. 240, pl. 276. lead les dise Cryptocania terminaria, Michelin, sh: Icon. z00ph. 3 pl. : 21. pl. 5, fig. DE LC] . Q'l'e | 27 ele), este, je. rer Le L'eflete eee e . . - .. LA 13. Ucétien. E. Dumas. Au-dessus des bancs de calcaire que nous venons de décrire vient un ensemble gréseux et arénacé qui correspond au grès de Mornas bien que MM. Hébert et Toucas aient nié leur existence sur la rive droite du Rhône (1). Ce système qui a été appelé Ucétien par E. Dumas peut se diviser en deux groupes que nous allons successivement décrire. 13. Assise inférieure. — Cette assise est extrêmement variable dans sa composition minéralogique. Elle est généralement formée par des bancs de sables siliceux, multicolores, de grès plus ou moins durs généralement jaunâtres, avec bancs d’argiles réfractaires et de F4 marnes bitumineuses et lignitifères. Toutefois, les lignites de cette assise sont loin de se présenter en couches, comme ceux du Paulé- tien. Ils ne sont, en général, que de simples filets charbonneux, se. répétant, quelquefois, à diverses hauteurs, au milieu de l’étage. Si, au point de vue industriel, cette zone est très importante à cause des argiles réfractaires qu’elle renferme aux environs d'Uzès, elle est réellement insignifiante au point de vue paléontologique, malgré sa puissance qui arrive à 400 mètres. (1) Bassin d'Uchaux, p. 66. 1884. DE SARRAN D ALLARD, — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. (617 Voici, en effet, les seuls fossiles reconnus : S ARE Of | - | Ë &) EL AT ER OMAN EN CU Eee A ET Lire ein AA US NÉS ass he D aonmialscabra, Lamk., Pal. fr, III. p. 153, pl. 296. : . |. lle OC ER En EN No UE NO es +]... Meme amphora, d'Orb., Pal! fr., Il. p. 66, pl. 156, fig. 41 . . . : . lente LPectunculus requienianus, d'Orb., III. p. 190, pl. 307, fig. 1-6. . . . |[+|..|.. ne NE eh En ne [+++ and 0 ON ie LED AS er nu — Ucetiz, E. DumaseStar. Gard pr 475 pl 135100 7e UN NE ICE IeE # — mornasiensis, Hébert et NS CHEN enr e ANER ARR QATAR AN IH IT — malletiana, 1 Dumas, Stat. Gard., Il, p. 475, a SAROR +++ re 604 ON CR SR an) ir _ requieniana, d'Orb., Pal. fr., IT. p. 43, pl. 152, NE een ES) A QE Nerinea requieniana, d'Orb., — a on pl. 163, fig. 1- Le SE CIE AE A Acteonella gigantea, d’Orb., — H° pl. 165, fig. US a LA To ne I ES ee A LE Pole sine Us +|..|.. 4 Chenopus simplez, d'Orb., Pal. RATE D 200 MDIEN208 0, 16-70 MIEL IE RICE D NA Se du ons do our Jia COS D'APOTOS: & AM RER PR Re er EE +++ 13 bis. Assise supérieure. — Cette assise est constituée par des grès, des sables, des quartzites souvent très durs. Les grès sont siliceux, rarement calcaires. Quant aux sables, ils sont multicolores, à stratifi- cation confuse et entrecroisée, leur couleur varie du blanc au rouge le plus vif. Les quartzites sont durs, à grains de silex plus ou moins gros, rougeâtres ou jaunâtres, assez analogues au grès taviens, dont ils n’ont pas cependant, le lustré. Coquand, qui (1) a signalé l’assise précédente et l’assise que nous décrivons, y indique comme fos- Sile : 7rigonia scabra, ce qui a causé une méprise singulière. Co- “quand et après lui Reynès (2) et bien d’autres encore, ont considéré ces couches comme représentant les grès d'Uchaux, qui se trouvaient, ainsi, placés au niveau des grès de Mornas et des grès de Beausset. Ce n’est qu’en 1875 que M. Hébert a remis l'horizon d'Uchaux à sa vraie place, qu'il avait soupconnée en 1872 (3), alors que dès 1854, E. Dumas, dans ses notes et sur sa carte d'Uzès, avait sainement compris la position de ces grès d'Uchaux. (1) Loc. cit., p. 63. , (2) Terrains crétacés du S.-E. De l'étage dans la formation crétacée. Bull. Soc. Emulation, Provence, III, p. 176 et suiv. (3) Bull. Soc. Géol., 2 série, t. XXIV, p. 415. D 618 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin: Comme fossiles, cette assise est encore plus pauvre que la précé- dente. Nulle part, nous n’y avons trouvé, soit dans l’une, soit dans l’autre, ces Polypiers et ces Rudistes qui pullulent dans la zone moyenne des grès de Mornas. Voici, d’ailleurs, les quelques espèces qe nous y avons rencon- trées : Sabran Vénéjan, SUCRE PR Æ ALTER DEEE SD SE: ts ER ON CRE st Fa Ge SRE DURE * — requieniana, d'Orb. RAR EE EL. p. 43, pl. 152, fig. 5. . . LL * Acteonella crassa, d'Orb., — D. 111, pl TG RS re AAPMAE: = gigantea , d'Orb., —— pl. 165; fig. LAET Me | IN * Chenopus simplez, d'Orb. Sp. _— p. 290, pl. 208, fig. SN ARR ME * Ostrea Tisnei, Coquand . . M: suis 02 +00 SR * — malletiana, E. Dumas, Stat. Gard. IL./p. 4155, “pl. ‘18, fig. 6, : . TE Fr — mornasiensis, Hébert et M.-Chalmas. ee. à 2 NN EE + Ostreæ.Ueetie, M:]Dumas. 7,15 OMR EN AN EMEA PRE LE Terebrataline, Cr! Clementi . MEN UN CORNE TERRE RTE +2 Rhynchonella, cf. .depressuss.. 1x. 2. Uk. 22 RSS Végétaux silicifiéss 2312 fe 1 ET RE TE REP CE 0 + HE! | ; NET Sc dd 14. Calcaires à Hippurites. Lorsque la série crétacée est complète, on voit les calcaires à Hip= purites reposer, sans transition, sur le système gréseux et arénacé… de l’Ucétien, au-dessus duquel ils forment généralement des abrupis | plus ou moins prononcés. Au point de vue géologique, comme ai" point de vue paléontologique, nous croyons devoir diviser cette assise en deux zones que nous allons successivement passer L revue. 14. Calcaire à Hippurites inférieur. Cette assise débute par des couches assez minces de calcaires gréseux, jaunâtre ou blanchâtre, plus ou moins dur, souvent cristallin. C’est dans cette série de bancs” qu'est ouverte la ne de Roquebrune, au col que traverse la” route de Bagnols à Pont-Saint-Esprit. Entre les bancs calcaires, son£n intercalées de rares couches de marnes dans lesquelles sont dissé- minés des fossiles, principalement des Hippurites ; ce sont les sui- vants : Kéhates = 1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 619 = None = <|<|2|s : ARE HÉAMAACE oT|=lil|s|m Le) Aie AE AU SI Nerinza RORUOPNeS, d'Hombres Fir., — brevis, d'Orb., Palin IT. p. 92, pl. 162, fig. 3-4 DE ATAR l +++ i+s.. [+ — pailleteana, d'Orb., JADE à URI OL ÊG. 1284 ML AR RE A RP et - Cerithium toucasianum, ‘d’Orb., Prod. Pal., II. p. 230, n° 401|+|. CNET LA QU Ostrea mornasiensis, Hébert et NC LE PAU AE +. Alle RER — diluviana, Un sn Monog. du g. Ostrea, DD 20 MENT ÉLUS sat nc ane lle Are Rhynchonella Cuvieri, d'Orb., ai fr., IV. p. 497,'fig. 12-15|+ +. +. JA Terebratula loucasiana, d'Orb., Prod. EE: 258, n° 961 +|. HA PE DES TO Hippurites Moulinsii, d'H. Firmas = (cornuvaccinum), d'Orb., Pal. fr., pl. 526, fig. 1-2. (non 3). .[+|+ di on | a en ee OC bioculatus, Lamk. , Pal. NET mp. GEL. IV DINORO: AE ee == latus, Math. A LR CE AR TR ne UT NT + |. — organisans, Montfort, Pal.:fr., AN pl. 533, Mel he ae L + ‘ Fe * — galloprovincialis, Math, SU CRE NET EC AA A Le = “Plagioptychus Aguilloni, d'Orb., Pal. fr Ve pl 5380 APE tea sl ni 1" Biradiolites canaliculata, d'Orb.. _ TV. LOIS 7 EST AA LEE IN DES PUS AS PR Eu US …_ Radiolites ponsiana, d'Orb., — DISSOUTE 2 A PER SEE PR EU ES APE — toucasiana, d'Orb., — DIS SEEN AIRES ARS nr ulites mamillaris, Math. — DIMSOD MECS D SR (ANA PA PASS VO SES ES | angeoides, P. de Lap. Spe, Pul- JT. DL. 5492) IUT DISEASES — martinianus, d'Orb. sp., — 1 pl, 559, .| El. . PE BASS _ Sauvagesti, d Hombres KFir. Sp.— pl. 553 + + | +] à — SomaisdOrb.,- Pal fn) pl. 555, fo, 4-81 2 et... — cylindraceus, Desm., Spherulites, pl. 4 . . .[+ A A Le — desmoulinsianus, Math, Pole INDES SI pe ON SDL Lin ous in less eV. an Toucasia Toucasi, d'Or. sp., Pal. fr, IV. pl, 591 AT te ER AN A La AL TES ACatopygus gallinus, Desor, Synops., p. 284 . . . . . . .|..1..|..1..1..{..|..1+ CT GE COMIEUSD). Lin D Lol. ils en à EE Den PSP A RM LE LE SOS SD MR AMEL AUS CRE MORE LES At SE A RATE LRU LTÉE . Biloculina antiqua, d’ Orb., Prod. Pal., IL p. 210, n° 358.1+|..|+|+I+i+i+)- Triloculina cretacea, d'Orb., = IT, p. 210, n° 359.|+|..|+|+|+l+)+)+ La puissance de toute la zone inférieure varie entre 80 et 100 mètres. 14 bis. Calcaire supérieur à Hippurites. — Cette assise est formée par un ensemble marno-calcaire. Les calcaires sont presque toujours marneux ou noduleux, jaunâtres ou blanchâtres. Quant aux marnes, ellés sont plus ou moins argileuses, de couleur grisätre ou bleuâtre. C'est très probablement, dans celte zone que M. Toucas a rencontré là faune sénonienne qu'il a signalée, entre Saint-Nazaire et Ba- gnols (1), (1) Bull. Soc. géol. de Fr., 1876, p. 311. 620 DE SARRAN D'ALLARD. =— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. La faune est, d’ailleurs, la suivante : dslmnliQ 8 513 SISIS EE # slPalels el : | UN) ME) > fé il Ê o [2 5 à RACE FR RUE | | Hippurites cf. organisans, Montfort, Pal. fr., IV. pl. 533.|+ ++ +] +]ÆI+IÆN COPRUVACCINUM, d’Orb., — pl. 526, [+ fig. 3 (non 1-2) di er RTC M NME LONEGS CEE RICE IEIRISS S — radiosus, Desmoul., Spherulites, p. 11, | ; DIODES LR RES AU reel ane PIECE SORETUTESESNUOSUSSEEMETT EU: Pelle ee EE A le — angeoïdes, P. de Lap., sb. Palfre, AND. 549. > celles ac RSI — CDIUANATENEMENEN RRSOAR ET LE PAROISSE A OA PPUE 2 EE ESA pu Hippurites bioculatus, Lamk., INA DL Re TRM PAAEREe Spherulites cylindraceus, Desmoulins, Spherulites pl NEC AEMIEOIEE 2 Hippurites canaliculatus, Rolland, Pal. TRS UNE DIE NS 3 ONE x ; À Radiolites fissicostatus, d'Orb. SP, — pl. 570 1e Lan MEANS + AIS Terebratula toucasiana, d’Orb., Prod. Pal., II. ù 258, MA IOG IE RU nee MN NES TUE AA. + Rhynchonella difformis, d'Orb., Pal. fr., T. crét., "pl. 98, 4 Me Bi ous ANT n Use lee HI+i..1:sl.. LL — Cuvieri, d'Orb., — IV.p. 497, fig. 19-15 [ie +. | FIRE Ostrea matheroniana, d'Orb., — Ijl.p. 737, pl. 485.2 CPE CT TS — acutirostris, d'Orb., — JIL p. 730, fig. 14-3.|+|+ A 1e . — mornasiensis, Hébert, DS Érenbts LV. tire rene Li+Hi+ + se +] + —. Tisnei, Coquand. .: . . . su dre foie Notes MOINE CN ENCRES — frons, Park., III. p. 733, pl. 483.|+|+|+ ++ +4 Turritella sexcincta, Goldf., IT pe 107, pl 197) MERIPP ME EIE CIC CIRE _— DONS NSDEP MENT Me en IT D ACER Hal... EE Cyprea marticensis, Math., Cat., p. 285. pl. 40, fig. 21 .[+|..|. Varigera, sp E Cerithium (era d'Or; Prod Pull AE D:6230; ln Fe de Vale ve ne) rer Lielg as de tfet telle) 'es-e lof re tea toile SAONE ve etre ME UI SE. mel RE te 0 EU LE a 2 2 Crassatella ne Math. Cat pouAl pl 48 A0 TAN CRIE ER RIES Lima marticensis, Math., (= ovala, Rœmer), Pal. fr. PSS p. 554, PL. ARTS PR te LÉ He oi IS Arcopgagia ao MOTS Pol) AE DAS ie 379, | | Do ED: RÉ RNOORE r NE sl. e le Nucleolites minor re SD AC GTS AD IO ANNEE EU TEEN +l..f.. 12) lies AGCLEON EIRE DR MIE CARE RE NE NEA CE TE +... HolÉCEpUS Sp, NP EN EN DR CRRE ARTE RICE D HT SL TEE L'APTOTOCET ISERE PR RE LEO ND CNE EN OR HIVIÈNE ++ Natica Sp 2e DM PM So CNE PROS MES ER A EE ARE +++ Wens SDS ME NET ANR SRE EAN A RG RAI Ce ee mn | PE LITE IsSocandia Sp SNA A EAU ER NRA EA MERE es lee +++) ARCAISD SES TL 3 CUS NS SEE ER SEE MR RA ET ARE NE am ES dE +| ++ La puissance de toute cette assise varie entre 80 et 100 mètres. Il y a lieu de remarquer que E. Dumas formait des calcaires à Hippurites un seul étage qu'il reconnaissait, cependant, être l’équi- valent d’une partie du Turonien et du Sénonien de d’Orbigny. Il avait CR mt CES 2 » p ét re : Yi. SDS. PL ” pu 4 L pu: L “Her: = & Er a f 2 = / “1982. DE SARRAN D ALLARD, — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 621 soin, d’ailleurs, de mettre en parallèle ces calcaires avec ceux de “Piolenc, des Bouches-du-Rhône et des Corbières. IV. — COUCHES CRÉTACÉES LACUSTRES, POSTÉRIEURES AUX CALCAIRES A HIPPURITES. 15. Étage Valdonnien, Mathéron. Dans le bassin d’Uzès et de Pont-Saint-Esprit, après les dépôts des derniers calcaires à Hippurites, le sol à subi un mouvement qui a “permis à la mer dese retirer des bas-fonds, dans lesquels se sont “lormés des dépôts d’estuaire avec couches de lignite intercalées. C'est, en effet, à cet étage que nous rapportons les lignites de Vé- “néjan qui sont le pendant des lignites de Piolenc, et comme eux “reposent sur les calcaires à Hippurites. Malheureusement nous “n'avons pu encore y rencontrer aucun fossile pour venir à l’appui de notre assimilation. Cependant E. Dumas qui, d’ailleurs, classait ces Mlisnites dans le Tertiaire, fait remarquer (1) qu'un puits creusé près “du mas Dardailhon, à Vénéjan, mit à découvert une mince couche de lignite (5 à 6 centimètres) intercalée dans un calcaire gris à fos- “Siles marins (Hippurites), surmonté lui-même d’un banc de 4 mètre, formé par un grès dur à foraminifères et à particules de charbon, Ceci est une preuve très convaincante de la lagune fluvio-marine, Malaquelle ont pu même survivre quelques Hippurites. Dans les environs d’Uzès, il existe des lignites, mais nous ne les Leroyons pas aussi anciens que les précédents. Une seule exception «pourrait être faite pour les lignites d’Aigaliers qui, d’après la coupe | du puits ouvert en 1854 et reproduite par Dumas (2), reposeraient Mdirectement sur le calcaire à Hippurites lui-même, par une interca- “lation de 3 mètres de marnes bitumineuses. Quoi qu’il en soit, après avoir étudié la formation lacustre cré- tacée de Provence, je me décidais à visiter, dès 1878, le gisement de Bézut, signalé par E. Dumas (3), où M. Mathéron avait bien voulu m'indiquer la présence de son étage Valdonnien. C’est à ce sujet que je fis la coupe jointe à la présente note. J—L'étage Valdonnien repose, à Bézut et à Marignac, directement sur le calcaire supérieur à Hippurites. Il est formé par un calcaire WMacustre grisâtre, par des marnes et par des grès plus ou moins piso- litiques. Comme fossiles, il renferme toute la faune fluvio-terrestre de la zone à Melanopsis galloprovincialis des Bouches-du-Rhône. MPBoc. cit, t. IL p. 508. (2) Loc. cit., t. III, p. 350. (W)}MLoc. cit., t. Il, p. 501. 622 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin Voici les espèces qui lui sont propres : Pupa, us DONS LES RSR ET Se Ansicala Reyuicnss, Main Ann ; pl 2, fs 1425 En D —= RON SR ARMES se LL LR RS ! Paludina novemrosiate, Math., Ann., pL E, Ge 12 2 Bulimus tenuicostatus, Maih., Cat., pl. 36, fig. 192. - _ . - - - _ - -- Melania lyrata, Maïñh., Cat, p. 21, pl. 37, fig. 840... -- = Melanopsis galloprovineialis. Math., p. 219, pl 37, fig. EG. 2 = = Ampullaria proboscidea, Math. ge 235, pl. 37, fe CE. TE RU RD Cyrena globosa, Maïñh., p. 148, pL 14, LE CS CORRE LEE i- — Ferrussari, Maïh., ÿ. 149, pl. 14, fig. 4415. 0 © 0 | Mesaspire, nav. SD 42-00 Cet étage, qui m'a paru n'affleurer que dans les deux localités pré ré ciiées, peut avoir une puissance de 10 à 30 mètres. 16. Fuvélien, Mathéron. Au-dessus du Valdonnien se présentent des couches araileuses € sableuses qui renferment diverses couches de lignites, dont quek ques-unes ont été exploitées aux environs de Serviers. Ces couche n'ont fourni que des débris indéterminables de coquilles terrestre ou fluviaties, principalement des Unio, ce qui, avec leur position géologique, permet de les ranger au niveau des lignites de Fu ea L'épaisseur est très variable, son maximum est de 100 mètres, quel quefois elle n’atteint que 10 mètres. Je range, provisoirement, dan cet étage les sables sans lignite avec argiles réfractaires que Pos trouve à Cornillon et à Vagnas, au-dessus des caleaires à CES ÎLes bien que je n’y ai pas encore trouvé de fossiles. 4 17. Garumnien, Leymerie. 3 Le Fuvélien est surmonté par des couches calcaires et marne qui ressemblent assez à celles du Valdonnien, au point que EI mas (1) a réuni ensemble les fossiles de ces deux eouches, ans lesquelles il a vu l'équivalent des calcaires de Rognac (Math.), ce n’est, évidemment, vrai que pour la M qui renferme, ( 1 effet, la faune du Rousset et de Rognac. | (1) Loc. cit, t. IL, p. 502. r " æ “1884. DE SARRAN D'ALLARD. —— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 623 Cette faune est la suivante : © æ = ef = œ = Paludina heliciformis, Math., Cat., p. 210, et Ann., pl. 1, fig. 46-17. , . . mCyclostoma disjunctum, Math., Ann., III. p. 59, pl. 2, fig. 1-4. . . . . . | _ SU AO in 2 UE Wu de eUndin dub Cru etya Eee 5 5 D 3 Le soute ook «pm à Cet étage, qui n'apparaît fossilifère qu'à Bézut et à Marignac a “une épaisseur qui varie entre 3 et 25 mètres. Nous ne l'avons encore “reconnu que dans les deux localités précitées; cependant il pourrait “exister au Serre-Rouge, près de Mons, où j'ai trouvé une Cyrène qui, “d'après M. Mathéron, à qui je l’ai montrée, a la plus grande ressem- “blance avec Cyrena garumnica, Leymerie. 48. Vitrolhien, Mathéron. Au-dessus des calcaires de Rognac, on voit apparaître un ensemble plus ou moins considérable d’argiles rutilantes, avec rares couches kcalcaires et brèches intercalées. Nous n’y avons jusqu’à présent Lirouvé aucun fossile. Ces marnes rouges sont surtout bien déve- | loppées aux environs de Serviers et dans la plaine des Candouillères, Lce sont elles aussi qui constituent la butte du Serre-Rouge, près Mons. | L\M. Calcatres du Cengle et du Montaiquet. — La partie supérieure Mdu Vitrollien passe à des calcaires qui sont loin d’être aussi puissants “et aussi fossilifères que ceux du Cengle et du Montaiguet, près Aix- “en-Provence. Il sont même bien moins développés que dans l’Hé- rault, où ils forment une bande continue, au-dessus du Garumnien Let du Vitrollien. | E. Dumas a cependant rencontré, soit dans l'Hérault, soit dans le Gard, divers fossiles qui sont caractéristiques de cette zone qu'il | confond avec son Sextien inférieur. 624 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin, Voici les quelques fossiles de cet horizon : un [e2) = En + un = = APE ER SR LS 2 | © An Bulimus subcylindricus, Math., Cat., pl. 34, fg.16-7 UN +|.,[+ * Planorbis pseudo-rotundatus, Math., Cat., p. 213, pl. 35, fig. 28-29. . |+|..|.. Strophostoma lapicida, Leufroy, Ann. sc. nat., 1828, pl. 11, fig. 1-3. . |. ,[+1+ Ferrussina? globosa, E. Dumas, p. 540, pl. 4, fig. 8. . . AUS E. Dumas avait parfaitement reconnu l'étage Vitrollien, qui forme une partie de son groupe Uzégien, dont il fait la base du tertiaire (4). Il avait aussi reconnu l'horizon de Bézut qu’il place au niveau des couches de Rilly-la-Montagne, à cause, je pense, de certaines formes qui se rapprochent des espèces décrites pas Boissy (2). Quant aux couches de Montaiguet, de même que M. de Rouville, il les classait dans son étage Sextien (Sextien inférieur ou a, E. D.), sans indiquer le rapport qu'elles ont avec leurs équivalents d'Aix. IL est vrai qu’à cette époque encore, l’auteur lui-même de la division du Lacustre en Crétacé et en Tertiaire, rangeait toutes ces couches“ dans le Tertiaire inférieur. L’étage Vitrollien termine la série crétacée ; immédiatement après on lui voit succéder la série tertiaire lacustre, dont nous n’avons pas. à faire l’étude ici. Cependant, comme, sur nos coupes, nous avons indiqué quelques divisions du Tertiaire lacustre, nous allons les indiquer succincte- ment. V. — COUCHES TERTIAIRES LACUSTRES DU SEXTIEN. Sextien, de Rouville. S'. Sextien inférieur. — La base du groupe Sextien est généralement formée par des argiles analogues à celles signalées par M. Mathéron, aux environs d'Aix (3), sous le nom d’argiles et poudingues des Milles, et par M. Collot (4). (1) E. Dumas, t. II, p. 449 et suiv. (2) Loc. cit., p. 495. (3) Loc. cit., 1864, À (4) Description des environs d’Aix-en-Provence. La # cr 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUYIO-LACUSTRES DU GARD. 6925 Ces argiles ressemblent beaucoup aux argiles vitrolliennes, avec lesquelles on peut les confondre si l’on n’a pas pour guide, à leur base, les calcaires du Montaiguet, surtout lorsqu'elles affectent les méouleurs rouge ou jaune, qui sont les nuances dominantes. “E. Dumas, lui-même, ne s’est pas mépris sur l’âge relatif de ces marnes rouges, cest ainsi que les marnes multicolores qui forment à base des calcaires lacustres, dans le bassin de Quissac, ont été rap- “portées par lui au Sextien à Paleotherium (1). — D'autrefois, ces marnes perdent leurs couleurs vives, comme à «Brisnon et à Saint-Cézaire, elles sont, alors, grises ou gris-jaunâtre, Ces argiles sont souvent détritiques, aussi ne renferment-elles pas “de fossiles. …S2. Sextien moyen. — E. Dumas (2) a divisé son étage sextien en À deux sous-étages que nous croyons devoir adopter. L'étage inférieur qi devient notre Sextien moyen, est généralement constitué par des calcaires marneux, en couches tantôt épaisses et compacts, tantôt minces et schisteuses, comme des ardoises. C’est dans cette série «d'assises que M. Ponthiers, sous-ingénieur au chemin de fer Paris- “Lyon-Méditerranée, ancien chef de section principale à Alais et M. Saunier, chef de section, ont découvert le gisement à poissons de «Monteils, caractérisé spécialement par une Afherina et par d’autres Donèces que M. Marion, professeur à la Faculté de Marseille, se pro- pose d'étudier, dans un travail spécial sur la faune et la flore tertiaires du Gard, dont il a donné un apercu dans son discours d'ouverture à Ma séance anniversaire de la Société d'étude des Sciences naturelles kde Nimes, le 22 décembre 1883. «C'est, également, dans ce sous-étage que M. Faysse, entrepreneur “du chemin de fer, a découvert, toujours sur la commune de Monteils un gisement analogue à celui signalé par d'Hombres-Firmas et Emi- lien Dumas (3) : Anchiterium Dumasii, P. Gervais. Hycnodon Requienii, P. Gervais. Paleotherium medium, Cuvier. — minor, P, Gervais. _— minus, Cuvier. etle Zylodon Hombresii, P. Gervais, qui a donné lieu à la singulière méprise signalée par M. Gaudry (4). (1) E. Dumas, Il, p. 510. (2) Loc. cit., p. 510. (3) E. Dumas, II, p. 491. (4) Bull. Soc. Géol., 1884, 3° série, t. XII, p. 137. XII. 40 Les coquilles, lacustres déterminables ou déterminées à ce jour, sont rares : nous ne pouvons citer que les suivantes : Ne Lymnea longiscata, Brong., Ann. du Mus., t. XV, p. 372, pl. 22, fig. 9. . |+|.. [0 x Melanopsis mansian«, Male ue OI UN Re CNRS | FIÈRS x Cyrena aquensis, Math., Cat. "pl. 2 119,480 lt CREME Ce +] [HR Enfin, c’est principalement dans cet étage que se rencontrent des. silex. Telles sont les couches à silex des environs de Saint- -Hippolytes et du Patis-de-Salazac. | C’est, aussi, à ce niveau que se trouvent les gypses de Cornillom équivalents probables de ceux d’Aïx, ainsi que les lignites de Barjac et d'Avéjan. 2 S°. Sextien supérieur. — Le sous-étage supérieur est caractérisé par des calcaires lacustres, généralement plus compacts et moins mar- neux que les précédents, sauf dans les couches inférieures ou tout à fait supérieures où l’élément argileux domine. Les fossiles sont un peu plus communs, surtout, aux environs de sommières. À En voici la liste : AE SR R=7 | = |<|2|51s = 1S ll ENS & =|E Oo i|< 5121 =] [eb] . k ES A|= 2: [ee De Melania baurz;- Math; Gal, pl 36 AN 2324 CRE ++ D | Planorbis rotundatus, Brong., Ann. Mus., t. XV, p. 370, pl. 22, fig. 4l..{.. 8 MaPGludina, Dubuissonr ee ILE NE AE SUR AE 1. |. 1 * Lymnea fabula, Brong., Ann. Mus., t. XV, p. 370, pl. 22, fig. % MORE Potamides L conte Bovillet, Cog. foss. du Cantal. p. 8, pl. De D, ADR EN ER ee NES RE. 4 Unio Dumasü, M. de Serres, sp. E. Dumas, II. p. 541 ne 3 îse 8. 16 he Re | Cyrena gargasensis, Math., p. 147, pl. 14, fig. 6. . . . [12 — aquensis, Math., pl. 14, fig. SOLE PEUR ARE Ne RE PU EE ET | Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. XII, p. 6%, } LÉ LL ho rt 3 | DE SARHAN. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, | DÉSIGNATION GARD ARDÉCHE DROME VAUCLUSE PROVENCE + — ELLE mm — des _ = È , M. CAREZ MM. CAREZ ET FONTANNES DOTE HOT NENTONE M. MATHÉRON ÉTAGES : : RE = L (nobis) (nobis) (nobis) MM. HÉBERT er TOUCAS|. M. LÉENHARDT (9) Calcaires. Tacustres. avec |} Calcaires Jacustres à Pa= Calcaires lacustres Calcairés "lacustreS plus |[mCäalcaires plus on moinsmar- Leotherium, peu-fossilifères à la base: à >» Paleotlierium. neux à Paleotherium, Lymnea longiscata. Calcaires plus ou moins durs sans fossiles: ou moins durs avec débris de Paleothenium® débris de Paleothierium, et Lymnealongiscala, peu fossilifères à Ja bases Sextien® Base détritiquende l'étage Sextien: Base détnitique de l'étage Sextien Poudingues des Millestetar- Base plus on nioins détri= giles,-rouge-bnique, d'Aix: Base détritique dellétage tique de-l'étage Sextiens. Sextien: Calcaire blanchâtre» Calcaire du Montaiguet et de Cinques: Calcaire lacustre à Bulimus SUbeylindricus: Calcairede Vitrolleset. du ? Horizon de Suzette. HÉRAULT MM: MATHÉRON ET DE ROUVILLE Galcaires des Grabels et des Matelles à Paleotherium®: Calcaires du Mas de Novi, Sous-étage inférieur marno- caillouteux Sextien, de Rou- ville. Galcaire À PL: pseudorotunda- lus. Calcaires, marnes et calcaires de la Garrigue deVallemagne: AUDE MM. MATHÉRON FT rot Calcaire du Mas à Pateotherium. SLs-Pus Marnes et gypses de hi Puelles: “sis Grès de Carcassonne. Calcaire de Venere Numimilitique den tagne Noire. RES Gouches à Physes te lieu. & mou. Mono. | terminables® Galcaires marneux, fos- siles\de Valdonne : Palu- dina heliciformis Craie. À Echinoconus sub , a Valdonnien, rotundatus. Calcaire supérieur à Hip- |. Calcaire supérieur à Hip- Calcaire supérieur, àHip- punites; fossiles. du Plan | purites. punites de Piolenc!(3c): d'Aups : Hippurites radio- » » Couches supérieures sus. É à HUnnuLEE Calcaires inférieurs à Hip- Calcaires inférieurs à Hip- Grès calcaires et calcaires purites: Hippurites organi- Sans et cornuvaccinum. purites: Hippuritesorganti- sans, » du Grétacé méridional: en plaquettes. Calcaire. à Rudistes "de Mornas (2:). Grès et quartzites avec | Grès quartzites. rares fossiles: >: Sables à Ostrea plicifera. Grès à Ostreæ plicifera: . Utétien. Grès AMOshrea monnasien- Grès, sables, marnes et.|. Grès à Ostrea mornasien- argiles à Oshoa morna- |h sis n sise : à Siensis. Grès grossiersMet sables quartzeux- Grès à Asrequienianus et Grès calcaire à Trig. sca- ‘ rudistes ausommet (1), bra. » Grès calcaires jaunes à Angoumien...|| Trigonia scabra. Grès. à A. papalis et Os- 2 trea ebumea Grès calcaires gris à Zno- || Grès. calcaire à, Jn. Va- Calcaire à In. labiatus. Turonien.. . … CLigérien. ...|hceramus labiatus: biatus. » » Se cha Lignites de Banc rouge à k Bancs à Ostracées. Paulétien . . .| Ou saumatre à ie à Ampullaria Faujasi. De Lignites de Mondragon- » = Ampullaria Faujasü. Grès; sables rouges ou jaunes àMigonies. Grès-et sables rouges. Grèset sables rouges. Grès'etsables à Trigontes: HO à à 0 à Calcaire à Orbitolinacon- cava. Grès, calcaires, marnes à Pectenvasper et Orbitolina concava Galcaire à Orbitolinascon=|M\Calcaire à Orbconcavu” cava: Zone à Holastensubqlo= Gosus: Zone à "A"varians. CénOMANIEN. ...(ROtOMAgIEN D ——— —— Grès, marneset calcaires Mannes à Am. in/latus. à Marnes à Amn.inflalus. à Ammoniles inflatus. Grèsteumannes à A4#m470- mianuss : - Marnes à Am.inflatus. Mraconnien Gault sableux, sans fos- Gaultmsableux;.sans fosMGault sableux, sans fos- | Gault.sableux; sans fos M VSables.marinssans f0s siles® siles: siles, siles” siles- | ———_ Gault fossilifère à Arno F F Ÿ Gault. EDGE TR 7 Gau]lt a Amauius. Gault'a An. auritus. Gault à Am. auritus. » Da——— | sables verts à Bélemnites. ï Caléaire etIgrés AUDI Sables yerts à Bélemnites. à Coidea el Orbitolines. Calcaires à Discoïiden. Calcaire à Discoïdea. » Marnes à Belemnites se- & À Marnes à B,semicanali- Micanalieutatus. culatus Marnes à B. semicanali- culatus Marnes à B«semicanali- Culatus,. Marnesgréseuses AB, se- ‘Aptien. 1 micanaliculatus. Dufrenoyi. 11e — — |} RRQ om Calc. à grosses Ammonites A . et grosses Ostrea aquila. Calcaires à Ostrea aguila. | |Calcaires à Ostrea aquila. Res | ü = consobrinus. | Calcaïres à Requienia am- | Calcaires à Réquienies, |M\Gaicaires à Réquienies. [Mu Calcaires à Réquienies. .… Urgonien à| Calcaire: D 4 .| monia e Réguienie Lons-\ ; " || Orbitolines | Céphat onzérien. . .| dalit, 1h 1 sy ä avec bancs, ë de D ee A PENSE é ï Rhodani Urgonien-aptien.…. nien + Calcaires à Ostrea aquila.. 11: TOR : cl ALU Vitrollien- Cengle, à Lymneaobliqua: Aïgiles rutilantes avec CRE EE brèches. calcaires interca= : Argiles rutilantes et brèches lées: Argiles rutilantes: du Tholonet. É RS — 2 Calcaire lacustre;fos- |MCalcaire et arpiles. jau- Calcaire de Rognacet Rousset e siles"de-Rognac, Zychinus. | nâtres: à Lychnus. H Garumnien, » >» » ë d Argiles let grès biparrés. 2 = —————————_— | —_—_—_—_—__ S Argileset sables à ligni- : M Calcairemarneux de Fuveau ê x tre Agiles lignitifères de Grès; (sables et lignites de RQ Grès, marnes violacées. Fuvélien: Coquilles lacustres indé- | Vagnas. D Piolenc: el Lt Coucties à Physargardanensis. ——————————————————— | ————————_——_—…_—_—_—_—_—_—_—a—aaLaLaaEEE LL RE PE “Gault à 4m. auritus. » a Calcaires, marnes à 4." . Calcaires et-marnes urgo-ap- || ———_— Argiles rulilantes, — "| Calcaires des Dentelles, mar- |} Galcaire alternant avec q nes et grès de Marconine. argiles rutilantes, ;| Calcaire de Fondouce. 1 Argiles gypseuses. Calcaires à PAysa doliolum. Grès'etargilesdeRoquemale. Cyrendgarumnica, | —————— | Dépôt sidérolitique. Grès d'Alet avec rares Patn,| Lignites de Fuveaus: Unio: CalcaireLà"MelanopsisNgallo= | provincialis. Calcaire saumätre à Cassiope, Grès et sables à Lignite, | Calcaire à Ostreæ acutiros- j Grès à Turrit. sexcinclas ris. Marnes à Osbrea Malleron | Calc. marneux à Osfrea vesi- » Calvaires à végétaux, culanis: e Calcaires à Hippuniles (tn) Calc à "Hipp\bioculatus (3°). Marnes à Osérea proboscidea. Grès et sables quartzeuxs Calcaires à Rudistes (2°). = Calcaires à Hippurites, ————…“—“"“mmî Marnes.et calcaires à /Jnoce- Calcaires à Inocérames ramus > Calcaires à Wicraster Mae! GälCaires. à Micraster. Ma- Toni. béheron: Grès à Micrasler brevis, LIMartnesèmMicrastenmbreuis. Grès à Sprérulites et Échi- nides: » Û : Calcaires à Ueratiles. Calcaire à Sph Sauvagest. Calcaires à Sp, Saubagest, ———…—…—…—…——…—…—…—…—.—_—____——…—……….….….… “aa Calcaire. à Bin. cornupasto= ris (4%). » Calcaire à Cidaris hirudo. Calcaire à Hippuriles commu vaccinurm (1%): Grès à Nerinea Requieni. Grès à Térébralelles et Ostrea columba Marneseticalcaires à Perias- ter Verneuil, » —_—_—— Calcaire supérieur à Caprina Calcaire à Caprinaraduersæ fadvensas 5 : ARR AR mme Zone à Helerodiademantybi- Cum. Calcaire à Jchtyosarcolites. Zone à Monti=onbiculaniss Calcaire à Caprinelles, » Calcaire à Ostrea flabellu» Calcaire à Zchtyosarcoliles. | ‘Grès à Am rolomagensis et Calcaire à Orb. concava. Turrilites costatus: S Grèssetcalc. à 4. inflatus® » » » Gault à A. millelianus, » » 2 Calcaire argileux à Ammo- Marnesargileuses à 4. HF Calcaires à Ancylocéras- _ Calcaires et marnes. | Urgo-aptien à Reguienia nues à FRE et Orbi- és d Lonsdali et Ostrea aquila. . || Gruasien à Janira atava. LA Z ir Te, DE SARRAN. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 697 et d'Uzès, des zones siliceuses, vers la partie supérieure, mais, en général, elles sont moins considérables que dans l'étage précédent. A la partie supérieure de l’étage, se trouvent les lignites de Célas —qu{#. Dumas (1) plaçait dans son groupe supérieur ou Alaisien tandis que M. Parran (2) les range encore dans le Sextien, dont ils formeraient la limite supérieure, par la raison que les - lignites précités (n° 7 de sa coupe) sont surmontés par des grès et des poudingues qui semblent indiquer un ancien rivage (couche 8). VI. — COUCHES TERTIAIRES LACUSTRES POSTÉRIEURES AU SEXTIEN. Alaisien, Dumas. Comme Dumas, nous divisons l'étage alaisien en deux zones : 1, Alaisien inférieur. A! — Molasse lacustre : — Cette assise est ormée, en général, par des argiles versicolores, plus ou moins plas- tiques, par des calcaires et par des grès plus ou moins fins qui don- nent à l’ensemble un aspect de Molasse. Les fossiles y sont très rares : on y a trouvé des débris de Æhino- | ceros et d'Antracotherium. Cette Molasse est souvent très puissante … (50 à 150»). 41 2. Alaisien supérieur. À? — Au-dessus de cette zone, viennent, de — nouveau, des argiles qui passent à des poudingues ou des conglo- “mérats à éléments plus ou moins agglutinés qui forment, presque partout, la partie supérieure de la formation lacustre des environs d'Alais. Ces poudingues sont à éléments souvent très gros et renfer- ment, comme seuls fossiles, des débris organiques arrachés aux ter- … rains qui ont fourni les galets dont sont formés ces conglomérats. — Tels sont les Ostrea Couloni et les spatangues que l’on rencontre mu milieu de ces galets désagrégés. COMPARAISON DES TERRAINS DU GARD, AVEC CEUX DE QUELQUES AUTRES É | RÉGIONS. —= RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. — Nous né saurions terminer notre travail, sans présenter quelques “comparaisons des terrains que nous venons d'étudier avec ceux des ln régions voisines. Si nous nous reportons au tableau synoptique joint à la présente L … note, où sont résumées les assises de divers bassins du Midi, compa- à _ rées avec celles du Gard, nous remarquons que l’Urgonien présente le faciès coralligène, sans aucun passage pélagique ou vaseux comme MLoc-\cit., p. 520: (2) Terrains lacustres du Gard (Bull. Soc. Géol., 3 série, t. XII, p. 136). k 628 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin. au Ventoux. L’Aptien est identique partout, sauf que, dans l’Ardèche et dans la Drôme, l’assise la plus supérieure est constituée par des sables verts à Belemnites, signalés par M. Carez (1). Quant au Gault et au Cénomanien, le bassin de Pont-Saint-Esprit présente les mêmes types que ceux des autres bassins. Dès le Turonien, la mer s’est un peu retirée de notre région, où se sont déposés les sédiments d’estuaire fluvio-marins du Paulétien. Le Ligérien est presque partout caractérisé par la zone à /nocera- mus labiatus. L'Angoumien est, aussi, identique à celui des autres pays, sauf que les faunes ne permettent pas la même division que dans le bassin d'Uchaux et la Provence où, d’ailleurs, la fin de l’époque a été marquée par un abondance de Rudistes, énorme re- lativement à notre région, où ce genre ne présente que d'assez rares échantillons à ce niveau. L'Ucétien correspond, exactement, aux grès de Mornas : voilà, ainsi établie, ou plutôt rétablie, dans le Gard, une zone que MM. Hé- bert et Toucas ont cru manquer, dans notre région. La faune de cet étage est loin d’être aussi riche que celle du même horizon aux Mar- tigues. Quant aux calcaires à Hippurites de Saint-Nazaire et de Vénéjan, leur position, au-dessus de l’Ucétien, ne permet pas de les ranger dans le premier niveau à Rudistes, comme l’a fait M. Toucas, qui, d’ail- leurs, a signalé, au-dessus de ces mêmes calcaires, les calcaires mar- neux de Villedieu (2). Nous avons divisé les calcaires à Hippurites, ainsi que l’Ucétien, en deux zones, qui correspondent, assez aux nouvelles divisions admises par M. Toucas, pour les deux étages, dans le bassin d’U- chaux. Nous n’ayons, encore, pu rencontrer, au-dessus, la faune sau- mâtre à Cassiope qui forme un horizon si constant en Provence. Par contre, l'étage Valdonnien existe bien caractérisé aux environs de Baron, ainsi que l’avait soupconné notre éminent confrère M. Ma- théron. Quant au Fuvélien, nous pensons que l’on doit y ranger la plupart. des lignites de l’arrondissement d’Uzès, sauf, peut-être, ceux de Vé- néjan qui paraissent plus anciens ; mais, comme ils ne nous ont pas pas fourni de fossiles, cette assimilation présente encore un certain doute. Le Garumnien (étage de Rognac) est bien représenté à Bézut où, déjà, E. Dumas l'avait remarqué. (4) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. XI, p. 101. (2) Bull. Soc. Géol, de Fr., IV, 1876, p. 311. 1884. SCHLUMBERGER. —= NOTE SUR LES MILIOLIDÉES TRÉMATOPHORÉES. 629 Quant au Vitrollien, de même que le Fuvélien, il est excessive- - ment pauvre en fossiles, il en est de même pour les calcaires du Montaiguet qui surmontent les argiles vitrolliennes. La recherche des fossiles, dans l'horizon du Montaiguet, a une cer- taine importance ; elle seule peut permettre de ranger, soit dans le Sextien, soit dans le Vitrollien, ces divers amas d’argiles rouges du bassin d’Alais. L’étage sextien débute, presque toujours, par une assise qui a, souvent, les plus grands rapports avec celle de Vitrolles. Ce n’est qu’au-dessus que se présente l’horizon des calcaires mar- neux avec débris de Paleotherium, si précieux pour 1e synchronisme de ces couches (1). En terminant, je dois appeler la bienveillance de mes savants confrères sur ce modeste travail que l’auteur est loin de présenter comme un ouvrage exempt d'erreurs. M. Schlumberger présente en son nom et au nom de M. Mu- nier-Chalmas une note sur les Wéliolidées trématophorées. Les auteurs ont étudié la faune des Foraminifères des couches à … Hippurites cornuvaccinum des Martigues. A propos des Foraminifères de la Craie, ils critiquent l’opinion qui s’est propagée dans la science sur la constitution de la Craie blanche. Les Foraminifères y sont irès disséminés et rares ; on ne peut donc admettre l'hypothèse “d'après laquelle les Foraminifères actuels qui occupent les grands fonds de l'Océan représentent la continuité de l’époque crétacée jus- qu'à nos jours. . Dans leur note, MM. Munier-Chalmas et Schlumberger établissent les caractères spéciaux des Miliolites trématophorés, déjà indiqués —sommairement par l’un d'eux (2) dans la séance du 5 juin 1882. La présence d’un trématophore et l’enveloppe entière des loges : les distinguent de toutes les autres Miliolidées. Les auteurs décrivent et figurent les deux genres /dalina et La- cazina. | Le genre /dalina, très abondant dans les calcaires sénoniens des Martigues, est très remarquable par son polymorphisme extérieur. Dans l’/dalina antiqua, d'Orb., adulte, le plasmostracum ovoïdal est composé d’une seule loge. A l’intérieur, on trouve une série de loges (1) Cette note dont la rédaction remonte au mois d'avril dernier, était terminée lorsque j'ai reçu le Bulletin n° 5, 14884, qui contient une note remarquable de M. Fontannes sur la faune et la Classification du groupe d'Aix, dans le Gard, la Provence et le Dauphiné. (2) M. Munier-Chalmas. 630 BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin. biloculinaires, puis les loges sont disposées par trois, enfin par quatre ou cinq jusqu’à la loge centrale sphérique. De plus, ce genre est dimorphe et on retrouve les formes A et B (1). L'Idalina antiqua, d’Orb. sp., comprend les deux genres Biloculina antiqua et Triloculina cretacea mentionnés par d'Orbigny dans son Prodrome (Étage 21°, n°° 353 et 359). Le genre Lacazina, Munier-Chalmas (2), ne présente aussi à l'exté- rieur tantôt qu’une loge unique, tantôt deux loges dont la dernière est très embrassante. Les premières loges internes sont disposées comme dans les Biloculines, puis les suivantes deviennent envelop- pantes dans un sens perpendiculaire aux premières. Toutes les loges sont subdivisées par des trabécules en canaux longitudinaux corres- pondant entre eux par des passages latéraux. Le Lacazina compressa, d'Orb. sp., provient aussi des calcaires sé- noniens des Martigues et figure dans le Prodrome et la collection de d’Orbigny sous le nom de Alveolina compressa (Ët. 21°, n° 357). La note est accompagnée de deux planches et de nombreuses sec- tions. M. l’abbé Bourgeat envoie la communication suivante : Note sur la découverte de trois lambeaux nouveaux de Cénomanien dans le Jura par M. Bourgeat. On connaît actuellement dans l’intérieur des montagnes du Jura 9 lambeaux de Cénomanien, dont 4 appartiennent à la région suisse et 5 à la région française. Les quatre de la région suisse sont ceux de Souaillon, de Mouille-Mougnon, de Fleurier et des Ponts dont la découverte revient à Du Bois de Montperreux, au docteur Campiche et à MM. Jaccard et Gressly. Les cinq de la région française sont ceux de Saint-Point, du val d'Oye, de Laiïns, de Leyssard et de Genin. Les deux premiers sont situés dans le département du Doubs et fu- rent signalés par M. Lory en 1849 ; le troisième est dans le départe- ment du Jura, près de Saint-Julien-sur-Suran, et fut découvert en 1858 par Bonjour Defrenoux et frère Ogérien; les deux autres se trouvent dans le département de l'Ain, et furent connus à la suite des communications faites par Émile Benoît en 1858, et par Charles d’Aleizette en 1862, à la Société géologique de France. (1) Comptes rendus, 1883, p. 862 et 1598. (2) Bullet. de la Soc. géol., t. X, p. 472. 1884, BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 631 Tout récemment MM. de Tribolet et Charpy signalaient un dixième Jambeau de la même formation aux environs de Cuiseaux, dans le dé- partement de Saône-et-Loire, sur l’un des premiers contreforts occi- dentaux du Jura. Je voudrais faire connaître aujourd'hui à la Société trois autres localités du Jura français, où ce terrain existe encore, mais où il n’a pas été signalé jusqu’à ce Jour. Ces trois localités sont celles CE Grand-Essart, de Leschères et de Mournans. La première est située au pied des escarpements occidentaux de la Montagne d'Avignon, qui limite vers le nord l'horizon de Saint- Claude, et à 4 kilomètres à peu près du village de Valfin. La position du Cénomanien peut y être déterminée d’une facon très précise par mu] connaissance des formations géologiques qui y attirent tout d’a- Cr L bord l’attention. Il y a là en effet un marais tourbeux, qui repose sur 4 . “des débris glaciaires engagés eux-mêmes dans un repli du Néoco- mien. Quelques-uns de ces débris émergent au couchant du marais ét y dessinent une gibbosité ellipsoïdale, dont le grand axe est orienté à peu près parallèlement au marais et au fond du pli, c’est-à- dire du Nord-Est ou Sud-Ouest. Or c'est à peu près exactement à we lPextrémité de cette gibbosité, et derrière une ferme appartenant …ctucilement à M. l'ingénieur Monneret que le Cénomanien se ren- MU. FU SE #1 mais il y est tellement masqué par des broussailles qu’il m'est im- contre. Il y repose sur le Gault, appuyé lui-même sur l’Urgonien; "à Do d'en bien préciser les dimensions. Il m’a paru avoir de 10 à nc mètres de long sur 2 à 3 de large, avec une épaisseur qui varie K entre 50 et 80 centimètres. Le Gault sur lequel il repose est à peu près quatre fois plus épais et présente un ensemble assez uniforme d’argiles vertes peu fossili- —fères et assez imperméables pour qu'on ait pu y creuser des réser- “voirs d'eau. Ces argiles sont mélangées à leur partie supérieure de 2ros rognons de grès mi-verdâtres et mi-roses par suite de la pré- | L de l’oxyde de fer, où les fossiles s y rencontrent en très grande abondance. La pâte de ces grès est calcaire, et ils font très vite ef- M fervescence à l'acide; ils sont de plus traversés par des veines de spath d'Islande, qui en rendent la cassure très irrégulière et ne per- mettent pas d’en extraire facilement les fossiles. J'y ai pu recueillir cependant : -Hamites rotundus, Sowerby. Solarium cirroïde, d’Orbigny. Nautilus clementinus, d'Orbigny. Nalica gaultina, id. Ammonites luberculatus, Sowerby. Phasianella gaultina, id. Pleurotomaria gurgites, d'Orbigny. Thetis minor, Sow. | … Solarium ornatum, id. Inoceramus sulcatus, id. 632 BOURGEAT, == LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin. Le Cénomaïñien, qui vient immédiatement au-dessus, forme une croûte irrégulière et fracturée de calcaire blanchâtre, -rappelant par sa couleur la craie cénomanienne de Blanc-Nez, mais en diffé- rant par une texture plus compacte. Je n'y ai trouvé aucune trace de silex; il est seulement traversé çà et là par de minces veines de calcaire brun, qui me semblent dues à des tests de mollusques. Les espèces que j'y ai trouvées sont les suivantes : Scaphites æœqualis, Sow. -Inoceramus coquandianus, d'Orbigny. Ammonites rothomagensis, Defrance. Cyprina quadrata, id. — Mantelli, Sow. Terebratula obesa, Sow. — varians, id. Rhynchonella Cuvieri, d'Orbigny. Nautilus sowerbyanus, d'Orbigny. Holaster subglobosus, Agass. = fleuriansianus, id, Parmi ces 11 espèces, l’Æolaster subalobosus est de beaucoup la plus commune et c’est le,fossile qui se trouve dans le meilleur état de conservation. Le second dépôt de Cénomanien, ou celui de Leschères, est situé à quelques centaines de mètres au sud de ce village et n’est guère distant que de à kilomètres du premier dans la direction du Nord. Il se trouve à l’origine du chemin de Vichaumois, dès qu’on a passé le barrage qui retient les eaux des usines de Montenet. Je ne l'y ai pas vu reposer sur le Gault, mais ce dernier terrain se montre à quelque distance plus au sud près de la route nationale des Crozets, avec les mêmes caractères et à peu près la même épaisseur qu'à Grand-Essart. Le Cénomanien est ici en contact immédiat avec les assises supérieures du Valanginien, contre lesquelles il se trouve pla- qué en vertu d'un effondrement des couches urgonniennes dont j'aurai occasion de parler dans une prochaine note. Il forme un lambeau d’une vingtaine de mètres de long sur une largeur de 1 mètre à 1 m. 50, et une épaisseur de 80 centimètres au plus. Beaucoup plus crayeux et un peu plus blanc qu’à Grand-Essart, ilse présente en plaquettes minces traversées par des silex rameux, de couleur jaunâtre ou brune, analogues à ceux qu'Émile Benoît à signalé dans la craie du département de l’Ain. Le seul fossile, bien déterminable que j'y aie rencontré est l’/noceramus cuneiformis de d'Orbigny. Il y est accompagné de quelques lamellibranches en mauvais état de conservation; mais nulle part je n’y ai pu décou- vrir l’Æolaster subqlobosus si commun à Grand-Essart. Le troisième dépôt de Cénomanien est à plus de 50 kilomètres au nord-est des deux premiers, à l'extrémité à la fois méridionale et occidentale du bassin néocomien de Nozeroy. Il est visible au sortir du village de Mournans, à un talus de l’ancienne route de Pontarlier ti w æ- nr. 1884. BOURGEAT, — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 633 à Champagnole. Je ne saurais en donner les dimensions, car tout ce que j'en ai vu se réduit à quelques blocs crayeux couronnant le Gault et plus ou moins engagés dans l’intérieur de ses assises les plus élevées. En retour, le Gault qui le supporte atteint un dévelop- pement considérable que je ne saurais évaluer à moins de 15 mètres. Sa base est formée de sables micacés très fins de couleur jaune ou blanche, que l’on a exploités quelque temps pour les hauts fourneaux de Syam et dont l'épaisseur totale est de près de 10 mètres. Il ne m'a pas été possible d'y découvrir de fossiles, et je ne serais pas loin de croire que cette formation représente, dans ses assises inférieures du moins, l'étage aptien signalé par le frère Ogérien avec des carac- tères à peu près semblables dans le voisinage de Charbonny. Au- dessus vient un mélange de sables et de grès ferrugineux de 41 mètre à 1250 d'épaisseur avec nombreux grains de quartz hyalins de la srosseur d'un pois. Puis le tout se termine par un mélange d'argile, de sables et de grès, au sein duquel apparaissent les quelques blocs ….crayeux du Cénomanien. La couleur qui domine dans ces deux der- Lie couches est la couleur jaune de la limonite, bien différente, -comme on le voit, de la couleur verdâtre des argiles de Grand-Essart et de Leschères (1). C’est principalement dans les grès répandus sous D de rognons que se trouvent la plupart des fossiles. J'y ai pu découvrir, avec des Serpules, un assez grand nombre de Mollusques | . dont les DENÉIpAUX sont : | pe dAmmonites mammillatus, Schlotheim. Opis sabaudiana, d’Orb. +4 — milletianus, d'Orb. Inoceramus concentricus, Parkinson. _ interruplus, Bruguières. — sulcatus, Sow. — Lyelli, Leymerie. Venus vibrayeana, d'Orb. — tuberculatus, Sow. Analina. royana, d'Orb. # Natica gaultina, d'Orb. Thetis minor, Sow. 54 — clementina, d'Orb. Cyprina regularis; d'Orb. Pieurotomaria guryites, d'Orb. Ostrea rauliniana, d'Orb. L Cerithium gargasense, d'Orb. Quant aux calcaires crayeux, ils m'ont fourni quatre espèces qui me paraissent bien en établir la position. Ce sont : Ammonites rothomagensis, Defrance. Trigonia ornata, d'Orb. …Neritopsis pulchella, d'Orb. Echinobrissus Morrisit. Ils sont crayeux comme à Leschères, mais un peu moins blancs et …(1) Je dois dire cependant que, dans une excursion récente, jai vu le Gault de Mournans se terminer par un peu d'argile verte que le creusement des fossés mettait en évidence. Le Cénomanien dans ces fossés mesurait 0m30 d'épaisseur. (Note ajoutée pendant l'impression.) 634 BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin sans trace de silex. Ils rappelleraient assez bien la craie cénoma- nienne des falaises de la Manche. La découverte de ces trois lambeaux porte maintenant à treize le nombre des gisements de Cénomanien du Jura en y comprenant celui de Cuiseaux. Ce ne sont sans doute pas les seuls ; mais, quel que soit le nombre de ceux que l’on signalera encore dans l’avenir, il est permis de conclure que la mer au sein de laquelle ces dépôts se sont formés avait une grande extension dans la région du Jura. Il ne me semble pas néanmoins qu'elle y ait constitué un large bassin sans aucun encombre de seuils ou d’îilots; car comment expliquer avec cela les différences de composition, d'épaisseur et de faune que pré- sentent les divers lambeaux du Cénomanien ? Celui de Cuiseaux, qui est siliceux et qui rappelle si bien la Gaize, comme l’a fait remar- quer M. Douvillé et ainsi que j'ai pu le constater sur des Holaster venant de cette localité, a dû se déposer dans des conditions sensible- ment différentes de celles qui présidaient à la formation des lam- beaux calcaires. Quant à ces derniers, il est tout naturel de rattacher ceux de Leschères et de Grand-Essart aux gisements de Leyssard et de Genin, avec lesquels ils ont plus d’un rapport. De même on ne saurait guère séparer le Cénomanien de Mournans de celui de Saint-Point, qui se relie sans peine à celui de Fleurier, de Sainte- Croix et des Ponts. Mais peut-on le rattacher aussi facilement aux dépôts du midi de la chaîne? Je n’oserais le croire, vu surtout la différence considérable que présente le Gault, sur lequel il repose, avec celui des régions qui avoisinent la Perte du Rhône. Mon opinion - serait donc qu’à l’époque cénomanienne le Jura était formé de terres basses au milieu desquelles s’avançaient trois grands golfes dont deux venaient de l'Est par les environs de Neuchâtel et de Bellegarde et le troisième de l'Ouest par Cuiséaux, penchant dans la direction d’'Andelot-lès-Saint-Amour et de Saint-Julien. C’est à l'avenir de con- firmer ou de contredire cetle opinion, à laquelle je n’attache, du reste, pas plus d'importance qu’à un grand nombre d’autres hypo- 4 thèses géologiques. . 41884. CAREZ. — PRÉSENTATION D'UNE NOUVELLE CARTE. 635 MA LR + 7 à “ F Las 4 - È ‘© ee à Séance du 23 Juin 1884. PRÉSIDENCE DE M. PARRAN. M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la … dernière séance dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- mm. sident proclame membre de la Société : . M. Léororp VizLeDiEux, présenté par MM. Fallot et Kilian. M. NoôrruiG, présenté par MM. Hébert et Cotteau. . Il annonce ensuite une présentation. M. de Lapparent présente, de la part des auteurs MM. Cor- #} bière et Bigot, une étude extraite des Mémoires de la Société des sciences de Cherbourg et relative à la tranchée du chemin de fer de Sottevast à Martinvast. On relève dans cette tranchée la superposi- mtion suivante, de bas en haut : 4° Anagénites ; 2° Phyllades ; 3° Grès «.…feldspathique ; 4° Grès armoricain ; 5° Schistes à Calymene Tristant ; 6° Grès de May; 7° Schistes à Zrinucleus ornatus. C'est la première fois que les schistes à Trinucles sont signalés aux environs de Cher- bourg et leur superposition démontrée au grès de May confirme l'ordre admis en Bretagne par MM. de Tromelin et Lebesconte. … M. L. Carez présente à la Société, au nom de M. G. Vasseur et au sien, les deux premières feuilles d’une nouvelle carte géo- mlogique générale de la France à l'échelle du 1/500000. LA . Il accompagne cette présentation des paroles suivantes : — « Le Congrès géologique international réuni à Bologne en 1881, a, . sur la proposition de M. Van den Broeck, émis le vœu, qu'une carte à géologique au 1/500000 fût exécutée dans chacun des États de l'Eu- mrope. Or dix-huit mois s'étaient déjà écoulés sans que ni les services Iépublics, ni les particuliers eussent commencé aucun travail de ce Isenre, lorsque M. Vasseur vint me proposer de l’entreprendre. . » Aujourd’hui notre carte est très avancée ; sur les quarante-huit l'E feuilles qui la composeront, deux sont entièrement terminées, et | "3 cinq sont gravées, de sorte que nous espérons pouvoir présenter la | carte complète avant le mois de juin 1883. … » Maïs il reste encore en France quelques régions inexplorées, ou | pour lesquelles les documents publiés jusqu’à ce jour sont très insuf- | “fisants: nous faisons donc un pressant appel à tous les géologues Le bou ÿ % 636 HÉBERT. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR D'ITALIE. 23 juin. qui auraient dans leurs notes, des observations inédites pouvant ser- vir à notre carte, et nous les prions de vouloir bien concourir, en nous les communiquant, à l’œuvre que nous avons entreprise. Une notice explicative accompagnera la carte et indiquera tous les docu- ments que nous aurons consultés. » M. Zeiller offre à la Société, au nom de M. B. Renault et au sien, une note extraite des Comptes rendus, sur un nouveau genre de fossiles végétaux découvert par M. Fayol dans le terrain houiller su- périeur de Commentry, et auquel ils ont donné le nom de Fayolia. Les Fayolia sont des organes de fructification sans doute, formés de deux valves opposées soudées par leurs bords, tournant en hélice autour d’un axe idéal, munies tout le long de chacune des carènes correspondant aux sutures, d’une colleretie hélicoïdale, à bord en- tier ou frangé, et portant en outre une série d’épines insérées en hélice un peu au-dessus de chaque carène. Ils viennent se placer à côté des Paleoxyris. M. Hébert présente à la Société, au nom de M. Capellini, un Mémoire imprimé en italien : « /{ cretaceo superiore e il gruppo di Priabona nell ÂApennino settentrionale, etc. », dans lequel il signale LE résultats suivants : « M. Capellini a constaté que le Flysch crétacé de l’Apennin de la province de Bologne (Montese, san Martino et Il Salto) renferme des: Inocérames, de petits Fucoïdes (Paleodictyon) et de véritables traces de Vers, comme on en trouve dans les roches incontestablement cré- tacées de la Ligurie et de la Toscane. ; » 1 a reconnu que les Fucoïdes sont les mêmes que ceux des grès de Celles et de Soueix (Ariège), qu’il a pu étudier sur des exemplaires recueillis par lui aux environs de Foix, ou donnés par M. de Lacvi- vier, ou enfin communiqués par M. Hébert. Les schistes à Fucoïdes de Soueix sont identiques à ceux de Vezzano, de Ponte à Sieve, de Montese et autres localités. Les fossiles caractéristiques sont Fu- coides intricatus et Fucoides Targioni. En outre, Gleichenophycus gra- nulosus, Massal., se trouve à Soueix comme à Pennabili, et Vemertites Strozzi, de Saint-Paul, est identique à celui de Venezzano et Mon- tese, où les mêmes couches renferment des Inocérames. | » Les grès de Rébenac, qüe M. Hébert considère comme les équi- valents de ceux de Celles, ont fourni à M. Capellini des empreintes de Nemertites, semblables à celles que l’on trouve à Pistoia dans les grès à Inocérames, 1884. ROLLAND. —= DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 637 » Les calcaires à Inocérames de Bidart contiennent également “— Fucoides Targioni et Taonurus flabelliformis. » Dans l’Apennin comme dans les Pyrénées, toutes ces formes 3 sont donc crétacées, voisines de celles qu’on trouve dans les assises …… jertiaires, mais non identiques. » De cette ressemblance est résultée une grande confusion dans …l'Apennin, entre le Flysch crétacé et le Flysch tertiaire, qui se trou- 4 vent quelquefois directement superposés. ….… » C'est ainsi que, dans l’Apennin septentrional, plusieurs localités montrent, directement au-dessus du Flysch crétacé dont il vient d'être question, des assises de nature semblable, mais avec Orbi- | toides stellata, O. papyracea, O. aspera, Serpula spirulea, Clavulina … Szaboï et une petile Nummulite striée, qui appartiennent au groupe “de Priabona; puis viennent des couches avec empreintes de Fu- —coïdes semblables à celles-qui caractérisent le Flysch de Suisse. | Dans l’Apennin de l'Émilie, le terrain crétacé se terminerait donc D des couches appartenant au Sénonien inférieur, et le terrain ter- …tiaire débuterait par l’Éocène supérieur, synchronique des couches - de Priabona. | …._ » L'Éocène inférieur et l’ Éoeène moyen manquent dans l’Apennin . septentrional. « M. Capellini fait remarquer que, dans les Alpes bavaroises ei dans les environs de Vienne, on a reconnu qu’une partie du Flysch que l’on croyait éocène est crétacé, et que peut-être il en est de même “dans certaines régions des Alpes suisses. Aussi ce nom de #/ysch “doit-il disparaître des classifications géologiques. » M. Rolland fait la communication suivante : Résumé des observations de M. Th. Kjeruli sur les dislocations de la vallée de Ghristiania, par M. G. Rolland. A & J'ai l'honneur de présenter à la Société darts de la part de . Th. Kjerulf, professeur de géologie et de minéralogie à l’'Univer- Le 7 de Christiania, un travail sur les Dislocations dans la vallée de … Christiania (1). : (1) Les brochures que M. Kjerulf m'a chargé de remettre à la Société, sont g extraites du Nyé Magazin for Naturvidenskaberne. “Une traduction allemande en a été faite par M. O. Herrmann de Leipzig, eta “été publiée dans le Newes Jahrbuch für Mineralogie, Geologie ùnd Paliontologie, 3 sus, Bd I. 63S ROLLAND. —= DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 93 luin. » Dans ce travail, le savant géologue de la Norwège décrit des exemples remarquables de dislocations de l'écorce terrestre, el si- gnale une région dont le relief résulte directement de fractures dans les terrains qui la constituent, et de déplacements relatifs ayant accompagné ces fractures. ; » La région dont il s’agit, s'étend au nord-ouest du fjord de Chris- tiania. Elle est traversée par une série de vallées encaissées, sensible- ment rectilignes, parallèles, ou faisant entre elles des angles très aigus. Ces vallées coïncident avec des lignes de dislocations, suivant lesquelles ont eu lieu des déplacements relatifs dans le sens vertical et dans le sens horizontal. En particulier, les bandes étroites de ter- rains qui se trouvent à l’aplomb des vallées, ont été abaissées vertica- lement par rapport aux terrains encaissants, et l’on a là des exemples fort nets de vallées formées par des affaissements de voussoirs. Les travaux antérieurs de M. Kjerulf ont fait connaître la consti- tution géologique de la région considérée. Les terrains appartiennent aux étages du silurien inférieur et du silurien supérieur; les couches sont fortement relevées, et présentent une succession remarquable de plissements synclinaux et anticlinaux, dont les axes sont voisins de l'horizontale. La partie supérieure de cet ensemble de couches plissées fut, à une époque géologique très ancienne, l’objet d’une vaste dénudation, qui nivela la région et donna lieu au plateau qui s'étend actuellement au fond du fjord de Christiania; cette dénuda- tion fut accompagnée du dépôt d’un conglomérat quartzeux, de for- mation littorale et d'âge peut-être dévonien, qui s'étend sur le pla- teau comme un manteau et repose en discordance sur les tranches des couches siluriennes relevées (1). Le conglomérat en question est lui-même recouvert, au nord-ouest, par des dépôts ultérieurs de tufs porphyriques et par de puissantes nappes de porphyres, lesquels constituent les massifs montagneux qui, de ce côté, s'élèvent à l’ar- rière plan, au-dessus du plateau silurien. Il faut enfin noter, dans cette région, de nombreux filons de diabase, de porphyres feldspa- thiques, etc. | Les dislocations sur lesquelles M. Kjerulf appelle notre attentiôn, sont postérieures à toutes ces formations sédimentaires ou éruptives, et les recoupent indifféremment. La série des vallées ou des couloirs naturels qui entaillent le pla- teau silurien et le sillonnent en ligne droite, est dirigée approxi- (1) Le même conglomérat s'étend, au nord-ouest, sur un étage de grès sans fossile, qui repose en concordance sur le silurien supérieur et qui est sans doute dévonien. x { 1884. ROLLAND. —— DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISIIANIA. 639 mativement du nord au sud, et se trouve presque perpendiculaire à la direction des couches relevées. Ces lignes de dépressions _encaissées se poursuivent au nord au travers des montagnes por- phyriques; elles sont en relation avec des lignes de dépressions “iransversales, occupées par des vallées, des lacs, des détroits, etc. - Les principaux couloirs nord-sud qui découpent le plateau, ainsi que les parties intermédiaires, sont indiqués de l’ouest à l’est, par le tableau suivant : Massif Massif Massif Massit Plateau Plateau u du du du de de Bergsfjeld Skauumaas Seminar Tanum Jong Sandviken fl & << [(æ) = de > = = = ë 3 & = & o, Qi © [hr es © S Ww - - & (we) tüN 2 (C2) ro) E © au a [se] = = 8 ® 5 = S a = Cu ° Eh 5 se ï ° S au e (ee) 5 | La figure 3 donne un aperçu général du relief et de la constitution —céologique de la région comprise entre le plateau de Sandviken et le massif du Skauumaas. | m… Je résumerai brièvement les observations de M. Kjerulf au sujet Le. des dislocations de la vallée de Sandviken et du défilé de Slaepend. Le - Ainsi que le montre la figure 3, il y a lieu de distinguer dans la vallée de Sandviken deux sections principales, l’une en amont, “l'autre en aval. Dans la partie supérieure, le fleuve de ce nom coule en ligne droite, du nord au sud, au fond d’un couloir rectiligne ; puis “iltourne à angle droit vers l’est, et ensuite, faisant un nouveau coude, reprend son cours vers le sud, avec des sinuosités, au fond d’un autre Mcouloir semblable; il se poursuit ainsi jusqu'à Sandviken, où il se jette dans le fjord de Christiania. Quant au prolongement sud de la partie supérieure de la vallée de Sandviken, il est formé par le défilé de Slaepend, lequel est également encaissé et rectiligne, et se trouve |: “ainsi juxtaposé, vers l’ouest, à la partie inférieure de la vallée de | “Sandviken. C’est dans la partie supérieure de la vallée de Sandviken que furent faites en premier lieu les observations qui nous occupent. M. O. Herr- Mann avait montré que cette vallée était en relation avec des phéno- -mènes intéressants de dislocations, accompagnés de déplacements relatifs dans le sens horizontal. M. Kjerulf vérifia ces faits, et des | “recherches plus détaillées l’amenèrent à constater, de plus, que le "1 L \ ut: Fo ENT MAT" | \ LN * | | 14 ; ‘4 30 640 ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 23 Juin. couloir même de la vallée était dû à l’effondrement vertical d’une bande correspondante et étroite de terrain par rapport aux parois encaissantes. De même, en aval, pour la vallée proprement dite de Sandviken. Le mode de formation de cette vallée a pu être représenté théorique- ment par M. Kjerulf au moyen d’un modèle géométrique d’une grande simplicité (fig. 1), modèle dans lequel on a fait subir à la tranche de la vallée un mouvement de descente vertical. Les couches siluriennes, plissées alternativement en forme de V et de A sont figurées sur ce modèle. Considérons un groupe de couches … déterminées, pliées en forme de V : les deux systèmes de lignes opposées et inverses que ces couches tracent sur chaque flanc de. la vallée, présentent entre eux, vers le haut, un écart horizontal cd, « lequel est plus grand que vers le bas, où cet écart n’est que ab. Si la vallée était due à l'érosion par les eaux comme c’est le cas général, la tranche de terrain située à l’aplomb de cette vallée serait en place, et les couches considérées se poursuivraient au travers du fond du couloir avec le même écart ab qu’à la base des parois laté- rales. Si, au contraire, la vallée est due à l’abaissement relatif d'une tranche de terrain, et si le déplacement vertical de celle-ci est égal à la différence de hauteur qui correspond à la différence des écarts cdet ab, les lignes d’affleurement des mêmes couches au fond du couloir seront écartées d’une distance horizontale c'd —cd; enfin, si c'd' n’est pas égal à cd, le rapport de c'd à ab donnera la mesure du déplace- ment vertical. On voit donc que, dans le cas d’un abaissement vertical ‘de la tranche de la vallée, les plis synclinaux seront plus ouverts dans le fond de la vallée qu’au bas des parois latérales, au même niveau ; au contraire, les plis anticlinaux seront plus fermés : et le rapport des témé SE à par M. Kjerulf au moyen d’un autre modèle (fig. 2), où, non seulemen 1884. ROLLAND. == DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 641 écarts horizontaux au milieu et de chaque côté de la vallée per- mettra de mesurer le déplacement vertical. Pour de semblables recherches, il fallait que le sous-sol de la vallée ne fût pas uniformément recouvert par des alluvions, et qu’il apparût à nu en certains points ; il importait aussi que la formation consi- dérée présentât certaines couches faciles à reconnaître au milieu des autres et pouvant servir de fil conducteur au travers de cet en- semble complexe de plissements. Ces diverses conditions se sont trouvées réunies dans la région où opérait M. Kjerulf. Le groupe de couches caractéristiques qui lui a servi pour ses déterminations comprend, de bas en haut : un calcaire bleu à Pentamères (étage 6 de cet auteur), des schistes brun-chocolat avec tiges d’Encrines, et des schistes verts avec Graphtolites et Orthocères. Appliquant la méthode indiquée ci-dessus, M. Kjeruilf a cons- taté qu’en effet, la vallée de Sandviken résultait de l’abaissement d’une tranche nord-suc de terrain, et que, de plus, il y avait eu abaissement du côté ouest de la vallée par rapport au côté est. Les amplitudes de ces mouvements relatifs ont pu être mesurées à la hauteur d'Engervand et de Jong. Le fond de la vallée est descendu verticalement de 197 mètres par | apport au plateau d'Engervand, à l'est; de plus, le plateau de Jong, à l’ouest, est descendu de 144 mètres : en somme, le {id de Ja vallée est descendu par rapport au plateau oriental d’une cinquau taine de mètres plus bas que le plateau ccidental, et la vallée m ême st bien due à l’affaissement d’un voussoir. Ajoutons que des dénu- dations ultérieures ont en partie racheté la différence de niveau entre les plateaux est et ouest. Des déplacements horizontaux ont également eu lieu dans la vallée de Sandviken, mais bien qu'à l'ordinaire plus faciles à déterminer ils n’ont pu être mesurés dans le cas actuel, où ils semblent d’ailleurs peu importants. A l’ouest de la vallée proprement dite de Sandviken se trouve le défilé de Slaepend, qui forme, ainsi que j'ai dit, le prolongement sud de la partie supérieure de la vallée. Le mode de formation de ce défilé est tout à fait analogue; il a été représenté théoriquemen Le Von à fait descendre verticalement la tranche correspondante pa, rapport aux pièces latérales, mais encore où l’on a fait subir successi - vement aux pièces des déplacements relatifs dans le sens horizontal. De plus, la figure 2 se rapproche davantage de la réalité que la figure 4, en ce que les plateaux qui s'étendent de chaque côté du couloir naturel, n'ont pas été absolument nivelés par les dénuda_ XIL. 41 642 ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA, 93 juin tions, mais sont sillonnés alternativement par des crêtes saillantes et par des zones déprimées, en relation avec les affleurements plus ou moins résistants des couches relevées : des lignes transversales correspondantes, en saillie ou en creux, se retrouvent au fond du couloir d’effondrement. Sur toute la longueur du défilé de Slaepend, M. Kjerulf à constaté des dislocations. Les observations de ce géologue ont été particuliè- rement intéressantes dans la partie située entre Hestehagen et Slae- pend. Ici, de même que dans beaucoup de vallées et de fjords de la Nor- vège, se dresse, au milieu du défilé, un rocher isolé, semblable à un ilot. De part et d’autre, les parois de la vallée sont à pic; elles pré- sentent des traces incontestables de friction, consistant en surfaces polies et en larges stries, lesquelles ne sauraient être confondues avec des stries glaciaires : ces stries inclinées indiquent les direc- tions des mouvements relatifs dont elles sont les empreintes, et don- nent les rapports de leurs composantes verticales et horizontales. Enfin, de chaque côté, se trouve une brèche de friction, dont les élé- ments concassés atteignent la grosseur du poing, et qui forme comme une couche verticale, plaquée sur la paroi escarpée et sur les tranches des couches siluriennes. En comparant les positions des couches sur les parois latérales et. dans le rocher central, et en étudiant les directions des stries de friction, on conclut que la pièce centrale s’est abaissée par rapport aux pièces latérales. De la discussion à laquelle M. Kjerulf se livre pour la détermination des amplitudes des déplacements relatifs, 1l semble résulter que la tranche de terrain située à l’aplomb du défilé de Slaepend s’est abaissée verticalement de 30 mètres et déplacée horizontalement de 18 mètres vers le sud par rapport au flanc ouest; 1884. ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA, 643 et que, de plus, le flanc est à lui-même subi par rapport au flanc ouest un abaissement vertical de 14 à 22 mètres et un déplacement horizontal de 50 à 60 mètres vers le sud, Un peu plus au sud, le défilé de Slaepend est traversé par un groupe de plusieurs filons de porphyre feldspathique, au moyen des- quels on peut constater un déplacement horizontal de 40 mètres d’un côté du couloir par rapport à l’autre. Ces filons forment une large . iraînée qui continue au loin vers l’ouest, qui recoupe la vallée de Nœs, puis celle de Skutad, et qui, au delà, se suit jusqu’au massif porphyrique du Skauumaas (voir la fig. 3). Le défilé de Slaepend aboutit au sud au fjord de Christiania, où lon trouve, sur son prolongement en ligne droite, le détroit du Gronsund, puis le détroit du Hestesund. Dans le Grônsund, la com- paraison de certains plis anticlinaux, des deux côtés du détroit, indique un déplacement relatif de 30 mètres dans le sens horizontal, Dans le Hestesund, un filon de porphyre feldspathique présente un rejet horizontal de 25 mètres, En résumé, pour ce qui concerne le défilé de Slaepend et son pro- …jongement tant au nord qu’au sud, M. Kjerulf a vérifié, sur une lon- sueur de 5 kilomètres, que ce couloir naturel était en relation avec des dislocations, et, en cinq points différents, il a pu mesurer les dé- — placements verticaux ou horizontaux. La ligne de ia vallée de Sandviken se poursuit également au sud dans le fjord de Christiania, où son prolongement est formé par le détroit du grand Ostsund. Tout le long de ce détroit, le côté ouest est déplacé horizontalement vers le sud par rapport au côté est; ces « déplacements horizontaux ne laissent pas que d'être importants : en un premier point, M. Kjerulf a trouvé 195 mètres, en un second en- — core 125 mètres, et en un troisième 150 mètres. De plus, le côté ouest est abaissé verticalement par rapport au côté est, de même que plus au nord sur la même ligne de dislocation, dans la vallée de . Sandviken. Les recherches de M. Kierulf ont également porté sur les autres vallées ou couloirs naturels, qui sont situés à l’ouest des précé. dents et que nous avons déjà cités. Partout il est arrivé à des conclusions analogues. -Ces lignes dépri- mées du relief sont dues à des dislocations et, en de nombreux points, les déplacements relatifs que l’on observe peuvent être mesurés, grace à l'existence de certaines couches caractéristiques, aux plisse- “ments synclinaux et anticlinaux de ces couches, à la présence de filons au travers de la formation, etc. Enfin, après avoir étudié les dislocations du plateau silurien, M. Kje- DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 23 Juin 644 ROLLAND. (Jmuof K°P 9 8e I 2p SOIHUEUIT E NOTA 21TO(EO 'SÈQ U[ U F | | nent [Q É => am nbnpreds "71 To Pydodl op U07?} } «07 2 NS TUAIANDIS D] SUVP SON?) s1410700u00 SAINO) D Dano1) . ' J (4 . « L SOU ‘ mpIS S0Y3n07 Res opuoSoT MINT ue EE — > RENE l fl | | | M | | — ne, a 5 AO EEE N Re Ze Te jA ANVA SW35S TI | 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. G45 rulf a complété ses travaux en explorant au même point de vue les massifs porphyriques que nous avons signalés au nord-ouest de cette région. Là également, il a rencontré une contrée entièrement dislo- quée, et constaté que les divers massifs avaient subi des déplace- ments verticaux et horizontaux les uns par rapport aux autres. Le mode général de formation de la région dont nous venons de donner un aperçu, au nord-ouest du fjord de Christiania, a été re- présenté théoriquement par M. Kjerulf au moyen d’un modèle d'’en- semble (fig. 3), où ne sont figurées que les principales lignes de dis- location et les déplacements les plus importants; l'échelle des hauteurs a été amplifiée, de manière que les déplacements dans le sens vertical ressortent mieux. . On voit sur ce modèle que les lignes de dislocation découpent la région en longues tranches, que ces tranches ont subi des déplace- ments relatifs dans le sens vertical et dans le sens horizontal, et que ce sont, avant tout, ces déplacements relatifs qui ont motivé le relief actuel. On voit, en particulier, que ce sont les affaissements verticaux de certaines tranches étroites de terrain qui ont donné lieu aux vallées encaissées et rectilignes de la région. . Remarquons, en terminant, que si dans un modèle géométrique, chaque tranche de terrain a dû être représentée comme formant un solide invariable et comme ayant été déplacée en bloc sur toute sa longueur, il est évident que, dans la nature, les phénomènes de . dislocation et de mouvements relatifs des pièces disloquées se sont passés moins simplement. _ M. Lodin fait la communication suivante : Note sur la constitution des gîtes séannifères de la Villeder (Morbihan), par M. Lodin. Le département du Morbihan paraît renfermer un assez grand nombre de gîtes stannifères : on a trouvé de la cassitérite près de l'embouchure de la Vilaine, non loin de Pénestin, dans les amphi- bolites interstratifiées dans les gneiss et dans les micaschistes, près de Questember des filons stannifères ont été signalés à la Villaulau et à Pourmabon, près de Guéhenno; les deux derniers gisements, compris dans la concession actuelle de la Villeder, et situés près de la limite du granite et du schiste, ont donné lieu à quelques re- cherches peu importantes. Mais on n’a exécuté de travaux sé- 646 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin rieux que sur la zone stannifère qui s'étend au sud-ouest de Ploërmel, sur plus de quatre kilomètres de long, de Maupas à la Villeder. Cette région présente des particularités intéressantes au point de vue géologique et des caractères spéciaux qui nous pa- raissent de nature à éclaircir certains points de la théorie des gîtes stannifères. Le seul point où l’on puisse aujourd’hui y faire des études sérieuses est la mine de la Villeder; les travaux y ont atteint une profondeur de près de 100 mètres et un développement de 400 mètres suivant la direction du gîte. Les autres affleurements situés au nord de la Villeder, jusqu'aux carrières de Maupas, ont été, il ya trente à quarante ans, l’objet de recherches peu profondes, mais très multipliées. D’après les notes laissées par M. Durocher, les caractères des affleurements ainsi explorés se rapprochaient beau- coup de ceux des filons de la Villeder; nous donnerons plus loin, d’après ces notes, quelques indications sur leur allure et leur appa- rence générale. En dehors des filons, l’étain se rencontre fréquemment dans les alluvions anciennes qui présentent dans cette région un grand déve- loppement et atteignent des altitudes relativement considérables. Ces alluvions se composent de quartz et de débris schisteux fortement roulés ; elles contiennent, outre la cassitérite, de l’or et du mercure en petite quantité (1), des grenats, du disthène, de la tourmaline, etc. Historique. — Les alluvions stannifères paraissent avoir été exploi- tées à une époque fort ancienne, peut-être préhistorique; ce qui le ferait supposer, c’est qu'on a trouvé en 41854 dans une prairie située entre la lande de la Hy et le village du Haut-Quily des scories et des grains d'étain fondu au milieu de la masse même des alluvions stan- nifères que l’on était en train d'explorer. Peut-être les explorateurs primitifs recherchaient-ils, en même temps que l’étain, l’or qui se trouve dans les alluvions en quantité fort appréciable. Les filons stannifères ont été également exploités à une époque très reculée; un certain nombre de leurs affleurements, ceux de la Villeder notamment, avaient été largement attaqués et avaient donné lieu à la création de vastes excavations dont l’origine avait été com- plètement oubliée plus tard. Au commencement du siècle, on les attribuait à d’anciennes ver- reries; mais la découverte dans les environs de la Villeder d'un certain nombre de haches, tant en pierre polie qu'en bronze, doit faire supposer que ces travaux remontent à une antiquité très reculée, comme les exploitations analogues du centre de la France. (1) Durocher, Comptes rendus de l’Académie des sciences, I, XXXII, p. 902 (4851) | | 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 647 - En 1833, on ignorait absolument que ces excavations pussent se rattacher d’une manière quelconque à l'exploitation de minerais mé- talliques, lorsque M. de Bellevue, propriétaire du château de la Vil- leder, remarqua dans le quartz de filons voisins, exploités pour l’em- pierrement des routes, une substance brune, d’une forte densité. Il en fit parvenir un échantüillon à M. Biavier, alors ingénieur des mines à Rennes, qui reconnut la cassitérite (mars 1834) et publie peu de temps après, avec M. Lorieux, une description du gîte dans les An- nales des Mines (3° sér., t. VI, p. 381). L’administration des mines fit faire, en 1836, sur les fonds de l’État, quelques recherches superf- cielles qui donnèrent quelques notions générales sur l’allure du gîte, : mais n’eurent pas d’autre suite. En 1844, on découvrit la cassitérite dans les carrières de Maupas (1); vers 4851, on trouva le filon de la Villaulau près de Guéhenno; en 1854, on reconnut, d’après les indices donnés par d'anciennes fouilles, les filons de Pourmabon dans la même région. … Des iravaux d'exploration importants avaient été entrepris dans la région à partir de 1846; ils ont abouti à l’institution de la conces- sion de la Villeder, le 19 novembre 1856. Les concessionnaires, après avoir fait à la Villeder des recherches étendues, qui avaient atteint 56 mètres de profondeur, entreprirent d'exploiter à ciel ouvert les granites décomposés de la surface, plus ou moins stannifères au voisinage des filons; ils abandonnèrent en même temps les travaux souterrains. Cette combinaison donna de fâcheux résultats; les granites abattus rendaient au maximum 2 kilogrammes de minerai marchand par mètre cube en place, ce qui était tout à fait insuffisant pour payer les frais. Aussi l’exploi- tation fut-elle suspendue le 1° mars 1863. En 1873, on rentra dans les travaux et on fit quelques recherches peu importantes ; mais ce ne fut qu’en 1880 que l’exploitation fut sé- meusement reprise par la société qui la poursuit encore aujourd'hui. … Allure des roches encaissantes. — Les gîtes stannifères des environs de la Villeder sont des filons quartzeux, de puissance très variable, dirigés généralement nord-nord-ouest et plongeant vers l’ouest sous un angle considérable, Ils affleurent à une petite distance du bord d'un vaste massif granitique qui s'étend à l’ouest jusque vers Baud et Locminé ; la limite de ce massif présente dans tous les points, où se rencontrent les filons stannifères une direction générale assez rapprochée de celle de ces filons. | . Les affleurements se montrent généralement en dedans du contour (1) Ann. des Mines, 4° sér., t. VII, p. 181. CE NNY b 648 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin du massif granitique ; on en observe également dans les schistes qui entourent ce massif, mais en nombre beaucoup moindre, Cette diffé- rence peut être réelle ou n’être qu'une apparence tenant aux carac- tères superficiels des deux terrains. Les granites forment un plateau relativement élevé, peu cultivé, où les affleurements apparaissent nettement ; les schistes, au contraire, constituent le sous-sol de vallées plus ou moins recouvertes d’alluvions et de terre végétale. Les filons qui peuvent y exister sont peu apparents et il faudrait des recherches méthodiques pour arriver à les reconnaître. Le massif granitique dont nous nous occupons présente probable- mentune assez grande variété de roches cristallines, mais il n’a guère été étudié jusqu'ici à ce point de vue. Au voisinage des gîtes stannifères, la roche granitique contient à la fois du mica blanc et du mica noir; elle paraît se rattacher aux granulites, d’après l’exa- men que M. Michel Lévy a bien voulu en faire. Aux carrières de Maupas, exploitées anciennement pour les tra- vaux du canal de Nantes à Brest, on avait rencontré un filon de peg- matite bien caractérisée, contenant des cristaux de mispickel. Les schistes qui reposent sur le massif granitique sont ordinaire- ment d’un gris plus ou moins foncé, souvent lustrés et d’une fissilité très variable. Leur âge ne peut jusqu'ici être déterminé avec certi- tude ; ils n’ont pas fourni de fossiles et l’étude stratigraphique de la région n’est pas assez complète pour suppléer positivement à l'absence d'indications paléontologiques. Elle paraît cependant con- duire à rapporter ces schistes à la formation cambrienne et cette manière de voir concorde bien avec leur aspect, très analogue à celui des schistes de Rennes. Leur direction la plus fréquente est vers l’ouest nord-ouest ; sou- vent ils la conservent jusqu’à une très petite distance du massif gra- nitique et viennent pour ainsi dire buter contre celui-ci; d’autres fois ils s’infléchissent près du contact et s'appliquent à peu près en concordance sur la surface extérieure du massif granitique. Mais c’est là un phénomène tout local; l’apparition du massif grani- tique au milieu des schistes semble avoir bien peu dérangé la strati- fication de ceux-ci. Au contact de la roche éruptive, les schistes sont sensiblement modifiés dans leur composition; ils se chargent de mica blanc et parfois de chiastolite; en certains points ils prennent en même temps une couleur rougeâtre, comme on peut le voir dans la grande tranchée de la Villeder. La surface de contact est ondulée et irrégulière (1) ; en plan, son af- (4) La limite du granite et du schiste a été tracée sur la petite carte ci-contre d'après les indications de Durocher. Elle est en réalité beaucoup plus irrégulière; 649 # re LRCYRAA TT FPU40 20037 es = A (2s) el = ee (= < TEE = ea) A un [ea] [= ges ss À 29728 = ENG | D un = Œ (a . \ A KWO 9 À Jne0Q09 ST Ê Z 4 a x +922 N/OS SIP/UOI0LUT = L2l coute fins guonf'op syuourwuno {Jp JOTIAOU opusTo'r 1884. | "49pP9/PA D] 9p SUOAQUA sp adn09 — °Yy ‘SIA 650 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin fleurement présente des dentelures très marquées, quelquefois d’une grande étendue; c’est ainsi qu’au nord des travaux de la Villeder, dans le ravin de Brohaïis, une pointe de schistes vient pénétrer fort avant dans le massif granitique; une autre protubérance schis- teuse analogue se trouve plus au nord, près le Poudelan. Outre ces grandes ondulations, la limite des schistes et du granite présente de fréquentes irrégularités locales ; d'assez nombreux filons de la roche éruptive pénètrent dans le schiste jusqu’à une certaine distance. En moyenne, la surface de séparation des deux roches n’est pas très inclinée; sa pente dépasse rarement 45° et se tient plutôt entre 20° et 25°. Allure générale des gîtes. — Vers le nord, la limite du faisceau stannifère reconnue jusqu'ici se trouve aux carrières de Maupas, près du canal de Nantes à Brest. Le granite y est très solide, se divi- sant en plaques épaisses de 0"05 à 0192, qui plongent faiblement vers l’est ; on a constaté dans une tranchée de recherches l’existence d’une veine de pegmatite déjà mentionnée plus haut. Les affleure- ments principaux se composaient de deux veines de quartz, de forme assez irrégulière, atteignant au maximum une puissance de 180 et accompagnées d'un grand nombre de veines secondaires; l’ensemble de ces veines était orienté 150° E. en moyenne et plongeait vers l'ouest-sud-ouest sous un angle considérable. Dans les affleurements et dans une petite galerie, d’une vingtaine de mètres, ouverte en direction sur un groupe de filets quartzeux, on a trouvé de beaux cristaux de cassitérite, d’'émeraude, de blende noire et de mispickel. Ce dernier minéral imprégnait souvent, sous forme de mouches cristallines, le granite encaissant, qui ne parais- sait pas avoir éprouvé de décomposition visible. A l’ouest des carrières de Maupas, sur une largeur de 200 mètres environ, affleurent à la surface du granite un très grand nombre de filons quartzeux par faisceaux; deux de ces faisceaux, comprenant l’un quatorze, l’autre onze veines de quartz ont été explorés vers 1847 au moyen de tranchées superficielles. La puissance individuelle de chaque veine variait de 0°15 à 0"35, leur direction générale était de 150 à 15° est, et leur plongement de 60 à 80° vers l’ouest-sud- ouest. Le remplissage se composait uniformément de quartz fé- tide, de cassitérite, de mispickel et d’émeraude blanche. Le quartz était fréquemment coupé par des surfaces de glissement, d'apparence talqueuse. d’après les observations récentes de M. Burthe, directeur actuel des mines de la Villeder, elle présente des sinuosités très brusques près du Lédo et surtout vers Poudelan. 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 651 Au château du Gras et à la Pelleray,”à des distances de 700 et 900 mètres environ au sud de Maupas, on a également constaté l'existence dans le granite d’un faisceau, vraisemblablement unique, de veines quartzeuses fort analogues aux précédentes : seulement la cassitérite et le mispickel paraissent s’y être concentrés du côté du toit. Dans la deuxième localité le mica blanc abonde dans les géodes; la tourmaline, rare à Maupas, commence à se montrer et devient de plus en plus abondante à mesure que l’on avance vers le sud de la zone stannifère. Les affleurements de ce groupe ont généralement la direction 155° E.; l’un d'eux cependant, à la Pelleray, a une direction 138° E. Le plongement moyen est de 79° à 80° vers l’ouest- sud-ouest; le granite encaissant est généralement solide et divisé en bancs qui plongent faiblément vers l’est ou le nord-est. A six cents mètres environ au sud de Maupas, au Lédo, on avait foncé vers 1846 un puits à quelques mètres de la limite superficielle du granite et du schiste ; le granite était décomposé près du contact, mais il devenait de plus en plus dur à mesure que le puits s’enfonçait. On exécuta en outre à la limite même du schiste et du granite, une tranchée qui mit en évidence les ondulations de la surface de con- act, le métamorphisme du schiste, imprégné de mica blanc au voi- sinage du granite, et le peu d'influence que l’apparition de la roche fi éruptive a exercé sur l’allure de ce schiste, celui-ci étant orienté 110° E. et plongeant 60° à 650 N.N.E., alors que ia direction de la surface de contact est sud-est en ce point, Fig. 2. — Coupe d’une tranchée faite près du puits de Lédo, (d'après Durocher, 1847). _. F 10700 /. CES EN A. Granite ou granulite. — B. Schiste micacé. — C. Quartz en filons. La coupe fournie par la tranchée/montrait nettement que le rem- plissage stannifère s'était développé non seulement dans le granite, "s —. À 1 rl « (x (il 652 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin mais aussi suivant la surface de contact et dans les schistes où il s'était intercalé fréquemment entre les feuillets. Au sud de la région de Maupas, sillonnée ainsi de veines nu oe sur près d’un kilomètre de long et sur 300 à 400 mètres de largeur, les affleurements deviennent plus rares jusqu’au voisinage de la Vil- leder. On en a cependant constaté près du village de Trégugnet, à celui du Poudelan, et près du moulin de Bobuay. A 200 mètres envi- ron au nord de Trégugnet, on a suivi en tranchée sur 65 mètres un affleurement quartzeux dirigé 130° E, et plongeant de 70° vers le sud-ouest; il était encaissé dans un granite assez solide et présen- tait ordinairement de la cassitérite au toit, avec de la tourmaline au mur. Un filon voisin avait une direction 445° E. avec un plon- gement de 70° vers le nord-ouest. Tardis que les divers affleure- ments décrits ci-dessus sont tous voisins du contact du granite ei du schiste et ne s’écartent pas à plus de 200 mètres d’un axe géné- ral passant par Maupas et la Villeder, les affleurements du Poudelan et du Bobuay sont à plus de 500 mètres à l’ouest de cette ligne, le pre- mier à 400 mètres, le second à un kilomètre des schistes. Au Poudelan ce sont de minces veines quartzeuses avec cassitérite, presque verti- cales, dirigées 145° E. dans un granite divisé en bancs plongeant de 12° à 15° vers le sud-est. Au Bobuay, on a exploré des veines quar- tzeuses de 0 mètre 20 à 0 mètre 25 de puissance, avec cassitérite, mispickel et tourmaline; la direction de l’une de ces veines est 1450 E., celle de l’autre 1550 E. ; leur plongement est de 60° à 65° ouest-sud-ouest. Les affleurements du Poudelan et du Bobuay pour- raient bien faire partie d’un faisceau distinct du précédent et situé notablement plus à l’ouest. Les anciens explorateurs n’avaient fait aucune recherche entre Tréguguet ou le Bobuay d’une part et la Vilieder d’autre pari, c'est-à-dire sur une longueur de 1200 à 1500 mètres. Depuis on a observé sur la pente nord du ravin de Brohais quelques affleure- ments quartzeux contenant un peu de cassitérite. Les environs du moulin de la Villeder ont été, ainsi que nous l'avons vu, l’origine de la découverte de l’étain dans la région; ils. ont élé également le siège des travaux les plus importants. Le mou- lin de la Villeder est situé sur une sorte de promontoire de granite ou plutôt de granulite, entouré par les schistes dans trois direc- tions ; c’est au sud de ce point que la ligne de contact du schiste et du granite s’infléchit définitivement vers l’est. De l’autre côté, au nord, se rencontre la protubérance schisteuse déjà mentionnée qui pé- nètre assez loin dans le massif granitique suivant le ravin de Brohais. La granulite où les filons sont encaissés est très décomposée à la D 1884. LODIN. — GITES STANNIFÉÈRES DE LA VILLEDER, 253 surface ; en profondeur elle devient de plus en plus solide; au ni- veau de 75 mètres, le plus profond des travaux actuels, elle est sou- vent plus dure que le quartz des filons. Il faut remarquer que les fragments empâtés dans les gros filons de quartz, sont ordinairement plus solides que la roche encaissante au mème niveau. Le contact de la roche granitique avec les schistes s’observe aujourd’hui vers le nord dans la grande tranchée et au sud dans la galerie d’écoule- ment : il est assez ondulé et plonge sous une inclinaison médiocre vers l'extérieur du massif granitique. Le schiste est micacé, rou- geâtre et assez altéré près du contact; il reprend un caractère normal à peu de distance. Un certain nombre de filons de granulite y pé- nètrent ; l’un d'eux, puissant de 4 mètre 50, a été observé dans les re- cherches de Plinet faites à 300 mètres au sud du moulin de la Vil- “Jeder et formant dans cette direction la limite des explorations exé- cutées. En ce point, à plus de 100 mètres de la limite du massif grani- tique, le schiste était orienté 135° E. avec un plongement presque vertical ; il était gris bleuâtre, mais au voisinage du filon de roche éruptive, il se chargeait de mica blanc et prenait une teinte jaunâtre. À 3 mètres à l’est du filon granitique, on a reconnu et exploré par un petit puits de 8 mètres de profondeur, un filon quartzeux dirigé comme ceux de la Villeder et plongeant de 60 à 70° vers l’ouest-sud- ouest; il contenait de la cassitérite en quantité assez importante et du mispickel. D'après les échantillons que nous avons vus, la cassi- térite n’avait pas l’aspect cristallin ordinaire à la Villeder; elle parais- sait être en fragments anguleux cimentés par du quartz. Le filon se perdait à l'approche de la roche granitique, mais paraissait reprendre de la puissance après avoir pénétré dans celle-ci. On n’a fait d’ail- leurs sur son prolongement aucune exploration sérieuse, pas plus que sur un autre aïffleurement quartzeux, parallèle au premier, constaté près du puits de Plinet vers 1853. A la Villeder, les travaux ont atteint un développement d'environ cing cents mètres en direction, sans parler de la galerie d’écoule- ment dirigée vers Plinet, et poussée en grande partie dans les schistes, en dehors de la zone métallifère. Actuellement le niveau inférieur est à 75 mètres etle puits Saint-Michel n’est pas loin d'atteindre 100 mè- tres de profondeur. Malgré ce développement considérable, ces tra- vaux sont loin d’avoir élucidé complètement l'allure si complexe du faisceau de veines quartzeuses qu’ils ont recoupé. Ces veines consti- tuent un niveau inextricable enveloppant des fragments anguleux de granulite de toute dimension. C’est un véritable stockwerk au milieu duquel on peut distinguer deux ou trois veines principales, dirigées 654 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin 152 à 455° E., c’est-à-dire à peu près nord-sud magnétique, et plon- geant vers l’ouest sous un angle considérable, La veine la plus impor- tante, connue actuellement sous le nom de filon n° 4, mais qui paraît correspondre au filon n°9 des anciens exploitants, est presque verti- cale; le puits Saint-Michel la suit en profondeur. Sa puissance est de Fig. 3. — Coupe de la grande tranchée de la Villeder (d'après Renouf, 18538). Ouest L ében de fe Cranite décompose: SV Züons de quartr starrs/fère 8 à 4 mètres; les autres filons sont moins épais aux affleuremenis, et ils n’ont pas encore été bien nettement reconnus par les travaux sou- terrains. Le faisceau de fractures de la Villeder est d’une irrégularité telle qu’on peut seulement s’en faire une idée au moyen de figures détaillées, telles que celles qui nous ont été communiquées en août 1883 par M. Chauveau, alors directeur de l'exploitation et qui sont reproduites ci-contre (1). Dans cet ensemble de veines contempo- raines et enchevêtrées, il semble impossible de distinguer utilement des filons isolés. L'irrégularité et l’enchevêtrement des veines élémentaires est un caractère commun à tout le faisceau stannifère qui s’étend de Mau- pas à la Villeder; comme nous l’avons fait observer déjà, ce faisceau a des caractères intermédiaires entre ceux des stockwerks et ceux des filons proprement dits. | La direction générale suivant laquelle les affleurements sont ali- gnés, se rapproche beaucoup de la direction nord-sud, alors que les affleurements eux-mêmes ont des directions comprises généralement entre 150° et 155° E., se déviant même souvent jusqu'à 140° E. L'o- ! (1) Voir également les croquis publiés par M. de Limur. (La mine d’étain de la Villeder. — Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 1882.) LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 1884. 655 CE CD RIOMOET { JUowW2/n009p 19/6 E] 9P SNSS9P NE SOUJOU D) SoN SW 9] soud osaaatn [op pns toaed e] op odno cer 3P 69497 ( IU9W9N099p otuojé$ tj 9P nvoaIU ne) Q oN symd AL 7° À PI àS SAM I anus ostud uoneyodxs I sp pans enaed +] JP < odno 2: ‘7 Si 2.80 L1099P SDL) TAN 49H 656 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin rientation générale du faisceau et celle de ses éléments diffère beau- coup de celle que l’on observe le plus ordinairement dans le Corn- wall; elle est presque perpendiculaire tout en se rapprochant de celle des filons du district de Saint-Just. Il est cependant bien dif- ficile d'admettre que la direction véritable de la veine stannifère soit différente de celle des filons el que ceux-ci aient été enrichis par le croisement de veines transversales, inexplorées jusqu'ici. Il n’a été signalé en effet dans toute la région qu’un seul filon est- ouest, situé près de Serent, à cinq kilomètres environ au sud-ouest de la Villeder; encore a-t-il été impossible de retrouver à une date récente l'emplacement exact de ce filon. Dans toute la zone décrite ci-dessus, les nombreuses recherches qui ont été faites n’ont amené jusqu'ici la découverte d'aucun affleurement orienté est-ouest ; la disposition du remplissage des divers filons reconnus ne donne d’ail- leurs aucune raison de supposer que le minerai ait pu y être intro= duit par des réouvertures transversales. Nous nous bornerons donc à faire observer que la direction des filons stannifères situés entre Maupas:et la Villeder se rapproche de la direction générale de la surface de contact du schiste et du gra- nite, surface fort irrégulière, ainsi que nous l'avons déjà dit. Ce caractère, joint au rapprochement constant qu’on observe entre le contour superficiel de la masse granitique et les affleurements stannifères, se retrouve dans un certain nombre de districts du Cornwall; le plus important de ces districts, celui de Camborne et Redruth, en offre un exemple frappant. Le filon est-ouest, signalé autrefois près de Serent, satisferait à cette condition de parallélisme au contour extérieur du massif granitique; en effet dans cette ré-… gion ce contour s’infléchit complètement et se dirige vers l’ouest. M Remplissage des filons. — Les minéraux reconnus jusqu'ici à lan Villeder sont fort nombreux et généralement bien cristallisés; ce sont, outre le quartz qui constitue la masse dominante, la cassité- rite, le mica blanc, l’émeraude, la phénakite, la topaze, la tourma- line, l’apatite, la fluorine, la molybdénite, le mispickel, la pyrite, la blende noire, la chalkopyrite, la galène et enfin divers minéraux secondaires, tels que l’oxyde de fer hydraté et divers arséniates de fer provenant de l’altération du mispickel. Le wolfram ne paraît pas avoir jamais été rencontré dans les filons, bien que Durocher affirme | l’avoir trouvé dans les alluvions stannifères près de Sérent. Quel- ques-uns des minéraux énumérés ci-dessus sont fort rares ; ainsi, la topaze, signalée il y a longtemps déjà par Durocher comme un mi- # néral exceptionnel n’a été retrouvée que deux ou trois fois depuis la | reprise des travaux de la Villeder; elle se présente en petits cris- | 1884. ‘ LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 657 taux incolores, à l’intérieur des géodes du remplissage quartzeux. La phénakite se rencontre presque aussi rarement et dans la même situation ; elle est en rhomboèdres obtus incolores et translu- cides, qui sont ordinairement entourés de cristaux de mica (1). La fluorine aurait été trouvée, d’après Durocher, en dodécaèdres rhomboïdaux d’une couleur jaune miel, lors des premières explora- tions ; on n’en à pas observé depuis. Il en est de même de la mo- lybdénite. — La galène n’est guère moins rare ; on en a trouvé quelques petits … cristaux dans une veine quartzeuse. La pyrite de fer est peu commune; elle est en cristaux de petite dimension, isolés dans le quartz. … La tourmaline noire se présente sous forme de longues aiguilles —disséminées dans le quartz; elle est assez abondante, mais elle semble se rencontrer spécialement dans certaines veines, peu incli- nées sur l'horizon et où l’on ne trouve pas d'oxyde d’étain en quantité appréciable. Le quartz de ces veines particulières a un aspect un peu différent de celui des filons stannifères ; il ne répand pas sous le marteau l’odeur fétide caractéristique de ce dernier. Cette espèce d'exclusion réciproque qu'exercent l’une sur l’autre la cassitérite et 12 tourmaline a été signalée il y a longtemps déjà ; M. Chéron, ingé- …nieur en chef des Mines, qui avait dirigé les premières explorations en 1836, en faisait mention dans le rapport où il rendait compte des …ravaux exécutés ; Durocher a répété cette observation, faite de nou- veau par les exploitants actuels, Le fait présente un réel intérêt, bien qu’il comporte quelques exceptions; ainsi que Durocher le fai- sait remarquer, la cassitérite et la tourmaline se trouvent parfois réunies. Nous possédons en effet un cristal d'oxyde d'’étain de la Villeder qui porte à sa base de fines aiguilles de tourmaline avec du _ mica blanc. Ce dernier minéral et l’émeraude accompagnent d’une façon cons- tante la cassitérite. Le mica blanc se trouve d’ailleurs partout dans les filons de la Vil- …leder ; il tapisse leurs épontes, énveloppe et pénètre parfois les cristaux d'oxyde d’étain appliqués sur celles-ci, coupe en veinules irrégulières le quartz massif des filons, imprègne souvent les mouches de blende noire avec mispickel et chalkopyrite et enfin rem- plit de ses légers cristaux les géodes restées ouvertes au centre des filons quartzeux. D’après nos essais, faits suivant la méthode de De- (1) M. de Limur. — Catalogue raisonné des minéraux du Morbihan. — Vannes, Xti, 42 A AT, NU ON LES La 14 “ ai I k Im 1 “ 658 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin ville, il contient 3,31 0/0 de fluor; la lithine n’y existe pas en quan- tité sensible, L’émeraude se présente sous deux aspects différents. Empâtée dans le remplissage quartzeux, elle est blanche ou jaunâtre, opaque, en cristaux hexagonaux basés, sans modifications: elle se trouve alors surtout sur les épontes des grands filons et dans certaines veines quartzeuses plus minces. D’autres fois elle se trouve à l’intérieur des géodes, en prismes transparents, incolores, un peu salis exté- rieurement par de l’oxyde de fer, présentant des modifications sur les angles et les arêtes de la base. à Nous devons signaler à cette occasion une confusion qui a été faite bien fréquemment à la Villeder. On a pris pour de l’émeraude : d’une part des prismes hexagonaux généralement très allongés, d'un vert-bleuâtre, qui se rencontrent en grand nombre dans le quartz des filons; d’autre part, des cristaux de même forme, mais plus pe- tits, tantôt d’un vert bleuâtre, tantôt incolores, qui se trouvent sou- vent à l’intérieur des géodes avec le mica blanc et l’oxyde d’étain. Les cristaux de la deuxième catégorie sont fréquemment terminés par une sorte de pointement à faces courbes parfois un peu Cor rodées. Ces divers cristaux prismatiques ne sont pas autre chose que de l’apatite. (le minéral avait été signalé dès 1866 par M. d’Aultm du Mesnil et depuis par M. Sandberger (1); nous avons pu constater qu'il était en réalité fort abondant. Dans le quartz voisin des affleu=« rements on observe fréquemment des vides hexagonaux que l'on attribuait à la disparition de cristaux d’émeraude; ils représentent probablement des cristaux d’apatite dissous par l’action des agents atmosphériques. En effet, en traitant par l'acide azotique moyenne» ment étendu les quartz avec prismes hexagonaux bleuâtres, on obtient des échantillons cariés tout à fait semblables à ceux qu'on observe près des affleurements. L’apatite de la Villeder ne contient que des traces de chlore ; elle doit être rangée parmi les variétés exclusivement fluorifères. Tout en attribuant à l’apatite l’origine de la plupart des cavités hexagonales qu on constate dans les quartz de la Villeder, nous de- vons faire quelques réserves. L’émeraude de la Villeder se décom- pose très facilement et finit par se transformer en une sorte de kaolin blanchâtre ; entre cette matière et l'émeraude intacte on peut | observer tous les degrés d’altération. Il n’y a pas de doute qu’on me | doive attribuer à la présence antérieure de l’'émeraude la plupart des | vides hexagonaux qu’on observe à l’intérieur des cristaux de cassis (1) M. de Limur. = Catalogue raisonné des minéraux du Morbihan, p. 100: 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 659 térite; ce minéral s’est en effet moulé très fréquemment sur l’éme- raude, tandis qu'il n’a enveloppé l’apatite que plus rarement, quand il s'est déposé, à l’intérieur des géodes, faisant ainsi partie de cette formation secondaire où l’apatite abonde, La cassitérite peut se présenter dans des conditions assez di- verses; le plus souvent elle est en cristaux volumineux, brun foncé et opaques, appliqués sur les épontes du filon dont ils sont séparés ordinairement par une couche de mica blanc. Celui-ci s'incruste souvent dans les faces même des cristaux; l’émeraude (traverse leur masse et semble avoir été formée antérieurement, ainsi que Durocher l'avait déjà remarqué. Jamais nous n’avons constaté un ordre de cristallisation inverse sur un même échantillon; il est cependant bien probable que les émeraudes des géodes ont dû se former alors que la plupart des cristaux de cassitérite s'étaient déjà déposés sur les parois des filons. Ë Quelquefois la cassitérite se trouve en cristaux disséminés ou en masses irrégulières au milieu des remplissages quartzeux ; d’autres fois enfin on la rencontre sous forme de cristaux d’un brun rougeâtre assez clair, translucides, dans les géodes du quartz des filons. Ces F4 “derniers cristaux sont parfois complets et isolés au milieu du mica blanc, ils sont à faces très brillantes, beaucoup moins cannelées que celles des cristaux provenant des parois du filon, Ce sont ces cristaux Gui enveloppent parfois des cristaux d’apatite, comme nous l'avons déjà signalé. D’après un essai fait à l’École des Mines en 1836, les h “échantillons de cassitérite envoyés par M. Chéron auraient contenu | : de l’acide titanique ; nous avons inutilement recherché cette subs- _ tance. Le quartz de la Villeder est blanc laiteux, fréquemment coupé par IL Udes plans de division normaux aux épontes des filons : sous le choc | mil dégage une odeur fétide. Taillé en lames minces et examiné au microscope, il laisse voir une quantité extraordinaire d’inclusions Mliquides, qui paraissent formées essentiellement d’eau et d'acide car- | | bonique liquide. | Il enveloppe ordinairement ia cassitérite, l’émeraude, l'apatite, le mispickel, la blende, etc; mais au milieu de sa masse se sont déve- “Joppées des géodes où il a cristallisé en prismes transparents souvent très allongés. A l'intérieur de ces géodes il s’est formé, comme nous avons déjà dit, un deuxième dépôt de mica blanc, cassitérite, éme- raude et apatite. Ce dernier minéral est parfois recouvert d’un mince enduit de petits cristaux de quartz. Les sulfures divers, blende, pyrite cuivreuse, mispickel, ne se rencontrent jamais dans les géodes, où l'on à, au contraire, observé la topaze et la phénakite. DAC, Li. re LE. + 660 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin Sauf dans les géodes, qui semblent correspondre à la période finale de la formation des filons, le mispickel se trouve partout dans le remplissage de ceux-ci ; il pénètre même assez fréquemment la granulite des épontes. Il se présente alors en prismes cannelés, assez allongés, terminés par un biseau très net, sans que la roche paraisse d’ailleurs avoir éprouvé d’altération bien sensible. Il est difficile de comprendre comment a pu se produire l’intrusion de pareils cris- taux ; la roche où ils se trouvent ne semble pas avoir été modifiée, et cependant elle devait être complètement consolidée lors de la forma- tion des filons, car les nombreux fragments des épontes contenus dans le remplissage quartzeux sont de forme franchement anguleuse et nettement délimitée. Le mispickel est toujours cristallisé; il se trouve parfois au voisi- nage des épontes et est alors recouvert assez souvent par les cristaux de cassitérite; d’autres fois il se rencontre au milieu du quartz, si intimement associé avec la blende, la chalkopyrite et le mica blanc, qu'on ne peut douter de la simultanéité du dépôt de ces diverses substances. La blende, bien qu’associée très fréquemment avec le mispickel, se montre moins souvent que celui-ci au voisinage des épontes; on a donc plus rarement l’occasion d’observer ses relations avec la cassi- térite, concentrée dans cette région de filon. Nous avons trouvé ce- pendant quelques échantillons où la cassitérite s’est moulée sur la blende et sur le mispickel; ce cas exceptionnel a une certaine im portance théorique sur laquelle nous reviendrons plus loin. La blende de la Villeder est noire, assez brillante, toujours eristal- lisée, mais rarement sous une forme nette : elle est ordinairement empâtée dans le quartz et son aspect se rapproche assez de celui du wolfram pour que les premiers explorateurs l’aient confondue avec cette substance. Elle contient une forte proportion de fer (1); nous y avons inutilement recherché le sélénium. Elle n'est pas sensible- ment argentifère, pas plus que le mispickel des mêmes gîtes (2); mais ce dernier, d’après des essais récents contiendrait une quantité d’or fort appréciable, correspondant à 8 à 9 millionièmes. C’est là probablement qu'il faut chercher l’origine de l’or rencontré fréquem- ment à l’état natif dans les alluvions stannifères de la région. Nous devons ajouter que, d'après Durocher (3) certains échantil- lons de cassitérite seraient sensiblement argentifères. Les essais faits (1) Un échantillon nous a donné 13,1 0/0 de fer. (2) Durocher. Ann. des Mines, 4° série, t. XVII, p. 47, 54, 70 et 74. (3) Durocher. 16id, p. 48, 64, 70 et 74. a — mme 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 661 sur des échantillons de Trégugnet, du château du Gras et du Lédo au- raient donné un résultat négatif, mais un échantillon de la Villeder aurait contenu 0,00016 et un échantillon de Maupas 0,00077 d’ar- … gent. C'est le seul exemple que nous connaissions de la présence de l'argent dans la cassitérite et il est difficile de dire sous quelle forme je métal précieux peut vraisemblablement se trouver. La formation d’arséniates de fer et d’oxyde de fer par altération du mispickel dérive de l’action des agents atmosphériques et ne pré- sente aucun intérêt spécial. En mettant de côté ces phénomènes re- lativement récents, on voit par ce qui précède qu’il n’est guère possible d’assigner un ordre rigoureux de formation aux divers minéraux qui constituent le remplissage des filons de la Villeder. On peut dire cependant qu’en moyenne la cristallisation de l’'émeraude paraît avoir précédé celle de la cassitérite, qui a précédé elle-même celle … des autres éléments, quartz, blende, chalkopyrite, apatite ; mais cet ordre souffre certaines inversions, comme nous l'avons vu. Le mica blanc se rencontre dans toutes les parties des filons ; le mispickel est dans le même cas, sauf qu’il ne se montre pas dans les géodes où se sont développées ces élégantes cristallisations d’apatite, mica, cassi- térite, qui semblent correspondre à la période finale de la venue _ métallifère. _ Conséquences relatives à l'origine des filons stannifères. — Les gîtes de la Villeder présentent un ensemble de caractères que l’on trouve rarement réunis. Leur alignement sur plus de quatre kilomètres de long, la constance relative de direction et de plongement des veines quartzeuses qui les constituent, l'extension rectiligne sur une assez grande étendue de certaines de ces veines, ne permettent guère de ne pas les assimiler à un faisceau de filons. Cependant ils se rappro- chent beaucoup des stockwerks par le détail de leur allure et les ca- ractères de leur remplissage; l’association de minéraux que nous avons signalée, la cristallinité très marquée de leurs éléments rap- pellent les stockwerks de Zinnwald et de Michaels Mount et con- trastent avec la structure compacte fréquente dans les grands filons du Cornwall. | | . Nous avons déjà exposé avec détail les faits qui permettent de se faire une opinion sur l’ordre de formation des divers minéraux des gites de la Villeder; bien que la blende s’y soit déposée, en moyenne, après la cassitérite, il n’est point douteux qu’en certains points elle ne se soit formée la première. D'autre part il est incontestable que la formation du mica blanc s’est continuée pendant le dépôt entier - du gîte et que ce minéral se rencontre intimement associé à la blende et à la chalkopyrite, 662 LODIN, == GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin Ce dernier point n’est pas spécial à la Villeder ; nous ayons cons- taté à Brokwood, près Buckfasteigh, dans le Devonshire, le dépôt de mica blanc à l'intérieur des géodes d’un filon composé de fluorine, quartz et pyrite de cuivre, cù d’ailleurs l’étain faisait complètement défaut. On ne saurait donc considérer les silicates fluorifiés comme appartenant exclusivement aux filons stannifères ; on doit admettre, au contraire, que leur formation est compatible avec celle des miné- raux sulfurés. D'autre part, la tourmaline, loin d'accompagner régulièrement l’oxyde d’étain, semble exercer sur lui une action répulsive, Il faut reconnaître d’ailleurs, que l’association de la tourmaline et de l’oxyde d'étain n’est nullement un fait constant, comme certains auteurs ont paru le supposer. A Zinnwald, la tourmaline est rare; au Michaels. Mount, elle ne se trouve pas dans le remplissage quartzeux des veines du stockwerk et ne se rencontre que dans la roche grani- tique encaissante. Elle fait défaut dans beaucoup de gîtes impor- tants du Cornwall, tels que Dolcoth, Tincroft, Carn Brea, East Pool, et, au contraire, se montre fréquemment dans ce pays sans être accompagnée d'oxyde d’étain. Un autre silicaie borifère, l’axinite, est bien plus exceptionnel encore que la tourmaline dans les gîtes stannifères. Ce minéral a bien été rencontré à Botallack, mais il : provenait en réalité, de veines spéciales, dirigées du nord-est au sud-ouest, c’est-à-dire à peu près perpendiculairement aux filons stannifères (1) ; on ne paraît pas l’avoir rencontré dans aucun autre filon d’étain. On ne peut donc poser en principe que les silicates borifères accompagnent fréquemment la cassitérite ét on ne saurait tirer de leur présence, aucune conciusion sur le mode de forma- tion des gîtes stannifères, La théorie généralement admise pour expliquer l’origine de ces gîtes a pour base l'intervention du perchlorure ou du perfluorur8 « d’étain anhydre à l’état de vapeur, et la réaction de ces composés sur la vapeur d’eau, donnant dans ces conditions de l’oxyde d'étainm et de l'acide chlorhydrique ou de lacide fluorhydrique. Il est incon: testable que cette réaction, opérée au rouge dans un tube ou danS un creuset de porcelaine, donne de la cassitérite cristallisée, ainsi que l’a montré M. Daubrée (2), et qu'on obtient le même résultat en faisant passer au rouge de l’acide chlorhydrique sur de l’acide méta= stannique amorphe, suivant les expériences de M. Saint-Claire De= ville, Mais ces expériences ingénieuses présentent-elles quelque rap- (1) Carue, — Transactions of the Geological Society of Cornwall, vol, II, p. 59, (2) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1849, t, XXIX, p.227. 1884. LODIN, — GITES STANNIFÉRES DE LA VILLEDER. 663 port avec le mode de production de la cassitérite naturelle, C’est ce “qui nous parait bien douteux. Les fissures du sol ne sont vraisem- blablement pas disposées de manière à permettre la circulation distincte d'une part de chlorures ou fluorures anhydres, d’autre part de vapeur d'eau; dans tous les cas, on ne comprendrait guère qu’une semblable rencontre de vapeur eût pu se produire uniformément sur des profondeurs de plusieurs centaines de mètres et une étendue horizontale de plusieurs kilomètres, ainsi qu'il faudrait l'admettre pour expliquer l’origine de certains filons stannifères. Les innom- brables inclusions liquides contenues dans le quartz de la Villeder paraissent d’ailleurs démontrer que ce quartz a cristallisé à l’inté- rieur d’une dissolution, et non pas au milieu d’une masse gazeuse. Il faut remarquer que le dépôt de quartz est au moins, en par- mie, contemporain de celui de l’oxyde d'étain, et qu’on ne peut par suite attribuer aux deux minéraux une origine différente; si l’un s’est — formé par voie liquide, l’autre a dû se former de la même manière. Le mélange du quartz et de la cassitérite est d’ailleurs dans beau- coup de gîtes stannifères plus intime encore qu'à la Villeder; or il a 66 impossible jusqu'ici de reproduire le quartz par réaction au rouge du chlorure ou du fluorure de silicium tant sur la vapeur d’eau que sur des bases diverses. I1 y a là une objection des plus graves à la M. ihéorie de la formation des gîtes stannifères par réaction de vapeurs. … Une des raisons qui avaient fait admettre l'intervention du fluorure d'étain dans la formation des gîtes stannifères, est la présence rela- “tivement assez fréquente des silicates fluorifères dans le remplissage mude ces gîtes. Mais nous avons vu que la tourmaline est rarement …ssociée à la cassitérite et paraît plutôt l’exclure ; la topaze, à peine connue à la Villeder, ne se rencontre dans le Cornwall qu’en un mirès petit nombre de points; certains gîtes de Saxe sont les seuls où elle se présente avec quelque abondance. L’émeraude ne con- tient du fluor qu'exceptionnellement, en proportion très minime; la fluorine accompagne ordinairement dans le Cornwall le minerai cui- “rreux et non la cassitérite: elle est beaucoup plus commune dans les gîtes plombifères que dans les gîtes stannifères. Il ne resterait donc comme minéraux fluorés caratéristiques de ces derniers que le mica blanc et l’apatite. Mais nous avons vu que le premier minéral peut se rencontrer également dans des filons exclusivement cui- vreux: le deuxième se trouve dans des gisements de nature fort variée et dans les roches éruptives les plus diverses. L'intervention du fluor dans la formation des gîtes stannifères n’a peut-être donc pas eu l'importance qu'on pourrait supposer; il reste à savoir, dans mmious les cas, sous quelle forme elle a pu s'exercer, 664 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin D’après tout ce que nous savons aujourd'hui de la présence cons- tante de l’eau dans les émanations provenant des profondeurs du globe, un dégagement de vapeurs de fluorure d’étain anhydre a quelque chose d’assez peu vraisemblable; nous avons vu d’ailleurs qu'il était difficile de ne pas admettre que la cassitérite des gîtes stannifères et notamment de ceux de la Villeder, avait dû se préci- piter d’une solution aqueuse, ainsi qu’on l’admet pour les minéraux des filons ordinaires. Cette solution contenait-elle du fluorure d'étain ? Certaines associations de minéraux constatées à la Villeder nous ont paru de nature à élucider la question ainsi posée. Nous avons vu en effet que la cassitérite se rencontrait parfois déposée sur de la blende et du mispickel qui ne présentaient aucun indice d’altération : il y avait donc lieu de rechercher quelle serait l’action d’une dissolu- tiou de fluorure d’étain sur ces minerais sulfurés, et c'est ce que nous avons essayé de faire. Nous avons rencontré dans ces recherches quelques difficultés dues au peu de renseignements précis que l’on possède jusqu'ici sur les propriétés des fluorures d’étain. D'une part il convenait d'obtenir ces produits aussi exempts que possible d'acide fluorhydrique en excès, or la dissolution de l’étain métallique ou de l'acide stannique dans cet acide se fait assez difficilement et on ne parvient que très lentement à la saturation. D'autre part il est pro- bable que l’évaporation prolongée dissocie partiellement les fluorures d’étain neutre et hydratés et amène un dégagement d'acide fluorhy- drique. Malgré ces diverses causes perturbatrices, nous avons pu constater que le perfluorure d’étain neutre et hydraté attaquait sen- siblement la blende vers 100°: cette observation a d’ailleurs été con- firmée par les expériences suivantes. ; Nous avons opéré, comme l’avait fait M. Daubrée, avec du perchlo- rure d’étain; pour être certain de la neutralité de la dissolution em- ployée, nous l’avons préparée avec du perchlorure anhydre, Par une ébullition prolongée, le perchlorure d’étain hydraté ne réagit pas sen- siblement sur le mispickel, mais il attaque la blende. En substituant à cette dernière substance du sulfure de zinc précipité, la réaction est beaucoup plus rapide ; en peu de temps, le zinc est entièrement dis- sous et il reste du sulfure d’étain, inattaquable par le chlorure de zinc. Nous avons vérifié que ce dernier caractère s’appliquait éga= lement au fluorure de zinc et que dans une ébullition prolongée de ce fluorure avec le bisulfure d’étain, il ne se produisait pas la moindre réaction entre les deux substances. Nous avons ensuite étudié la réaction du perchlorure d’étain hy- draté sur le mispickel et la blende dans des tubes scellés, à des tem- 1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 665 pératures variant de 1200 à 480°. Le mispickel est resté intact ; mais la blende s’est partiellement transformée en sulfure d’étain, bien reconnaissable à sa couleur, et il s’est dissous du chlorure de zinc. En tubes scellés et vers 170° à 180°, la dissolution de perchlorure d'étain paraît attaquer également les pyrites de fer et la chalkopy- rite, mais la réaction est d’une lenteur extrême. On s’explique assez facilement ces divers phénomènes chimiques lorsque l’on sait que la solution de perchlorure d’étain, obtenue comme nous l’avons indiqué, laisse précipiter de l’acide stannique gélatineux vers 120°; il y a donc dissociation au moins partielle du chlorure et mise en liberté d’une certaine quantité d’acide chlorhy- drique en présence duquel le sulfure d’étain est stable, mais le sul- fure de zinc ne l’est pas. La blende n'ayant subi aucune altération à la Villeder par suite du dépôt de la cassitérite à sa surface, il y a tout lieu de présumer que l'origine de celle-ci n’est pas due à la circulation de dissolutions con- tenant du chlorure ou du fluorure d’étain à l’état libre. Il faut d’ail- leurs remarquer que, si le fluorure se dissocie facilement en présence (de l’eau, comme le fait le chlorure, il aurait dû exercer sur les épontes des filons, formées de silicates, une action corrosive intense dont on n’observe aucune trace. … En effet, si dans quelques localités on n’a pu admettre que le kao- lin doit son origine à la décomposition du granite par les vapeurs fluorifères qui auraient amené l’étain, ce n’est certainement pas à la Villeder qu’on trouvera des arguments à l’appui de cette opinion, Nous avons vu que dans la région de Maupas le granite qui encaisse les filons est très solide; celui de la Villeder est altéré à la surface il est très vrai, mais en profondeur il devient extrêmement dur. Les frag- ments de cette roche qui sont empâtés dans le quartz des filons sont “plutôt moins altérés que ne l’est la masse encaissante au même ni- veau ; ils ont dû cependant être exposés bien davantage à l'influence des émanations métallifères. Il n’est donc pas douteux que l’altéra- tion du granite ne soit due ici à l’action atmosphérique, et qu'elle n'ait aucune corrélation avec l’origine des filons. - En résumé l'étude des filons de la Villeder nous paraît conduire à des résultats peu favorables à l'intervention dufluorure d'étain à l’état libre dans la formation de ces gîtes. Peut-être les fluostannates sont- ils intervenus dans cette formation, mais aucune expérience n’est venue jusqu'ici jeter quelque lumière sur ce point. Ce qui nous paraît hors de doute, c’est que la distinction si tranchée qu'on a voulu établir entre les gîtes stannifères et les autres gîtes métallifères au point de vue de leur origine devra s’effacer de plus en plus. De- PL "7 +7 L =: + : F | 666 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin puis longtemps on sait que dans le Cornwall les mêmes filons con- tiennent la cassitérite et des minéraux cuivreux; mais dans cette région il est parfois assez difficile de dire s'il s’agit d'une formation unique ou de deux venues distinctes; beaucoup de gites importants semblent à première vue présenter des caractères à l'appui de cette dernière hypothèse. Il semble bien qu’en moyenne dans le Cornwall la venue cuivreuse soit un peu postérieure à la venue stannifère; mais l'exemple de la Villeder prouve que ces deux séries de phé- nomènes peuvent non seulement se superposer, mais même alterner dans un même gîte. On pourrait même aller plus loin si les échantillons de galène dé- couverts à la Villeder étaient moins exceptionnels et permettaient de se rendre compte des relations qui peuvent exister entre ce miné- ral et les autres éléments essentiels du gîte. Au Groënland on a éga- lement rencontré la cassitérite et la niobite associées non seulement à la cryolithe, mais aussi à la galène et à la sidérose. Peut-être cette réunion anormale de minéraux est-elle due à une réouverture; peut-être en est-il de même à la Villeder et c'est ce que le dévelop- pement ultérieur des travaux pourra seul nous apprendre. Ce qui pourrait faire croire à la postériorité de la galène, c’est que la di- rection des filons de la Villeder se trouve coïncider presque exacte- ment avec celle des grands filons de plomb de la Bretagne et du Cornwall, circonstance qui a du faciliter tout particulièrement les réouvertures. Il y a donc incertitude sur la date du dépôt de la ga- lène trouvée à la Villeder; mais néanmoins la découverte de ce mi- néral dans un filon stannifère est un fait exceptionnel qui présente quelque intérêt pour l'étude des filons de ce genre. Les gîtes de la Villeder présentent d’ailleurs à un très haut degré l’analogie déjà signalée entre certains gîtes stannifères et les filons de pegmatite qui contiennent souvent en cristaux isolés la cassitérite, le rutile, l'émeraude, etc. Ils permettent d'établir, comme nous l'avons montré, la contemporanéité d'origine de la venue stannifère et de la venue cuivreuse: ils présentent donc un intérêt considérable au point de vue théorique et il y a lieu de présumer que le dévelop- pement des travaux souterrains pourra encore dans Ja suite y donner lieu à d'intéressantes observations. 1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS, 667 M. de Boury fait la communication suivante : + Observations sur quelques espèces nouvelles du Bassin de Paris, décrites par M. le marquis de Raincourt, Par M. E. de Boury. - M. le marquis de Raïincourt a décrit, soit dans le Journal de Con- —chylhologre, soit dans le Pulletin de la Societé Géologique de France un Ada ie assez grand nombre d'espèces du Tertiaire parisien. Parmi les nome breuses et intéressantes formes ose: il en est quelques-unes qui avaient déjà été publiées. Nous croyons utile dans l'intérêt de la synonymie de faire quel- ques rectifications aux descriptions de ces espèces. Nous en profite- …rons pour indiquer des localités nouvelles pour d’autres fort intéres- santes faisant partie des mêmes publications. 4. Scalaria Munieri, Raincourt, 1870. “Scalaria Munieri, de Raïncourt. Bull. Soc. Géol. de France, 2 série, t. XX VII, p. 627, pl. XIV, 1870. Calcaire grossier : Parnes et Chaussy. — Cette jolie petite coquille qui, à notre avis, n’est pas un véritable …Scalaria, a les plus grands rapports avec le Scalaria primula, Des- hayes, dont M, le D' Baudon a bien voulu nous communiquer le type. L’embryon est plus pointu, composé d’un plus grand nombre de tours, dont les derniers sont ornés de fines stries longitu- “—dinales. Il nous semble aussi y avoir quelques légères différences dans l’ornementation. 2, Cyprœa Selle, Raïncourt, 1874. : Cypreæa Sellei, de Raincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. IT, p. 202 et suivantes, pl. VI, fig. 2, 2a et tirage à part, p. 4, 16 mars 1874. Calcaire grossier intérieur : Chaumont, Parnes, Cette petite coquille n'existe pas seulement à Chaumont. Nous l'avons retrouvée dans les couches inférieures de Parnes. 3. Scalaria Sellei, Raincourt, 1876. Scalaria HEURE, de Raincourt, Bull. Soc. Géol. de France, 3e série, t. IV, p. 290 et suivantes, pl. V, fig. 3, 3a et tirage à part, p. 2; 21 fév, 1876, Eire grossier : Septeuil. Ce très rare petit Scalaria que nous avons trouvé en plusieurs en« * 668 DE BOURY.— ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin droits n’a pas le disque lisse comme M. de Raincourt l'indique. Cette partie en assez mauvais état sur le type que l’auteur a eu lobli- geance de nous montrer, est, au contraire, couverte de stries concen- triques très fines comme sur le reste de la coquille. 4. Nerita equina, Bezançon, 1870. Nerita equina, Bezançon. Journ. de Conchyl., vol. XVIII, p. 320, pl. X, fig. 5, 1870. Nerita Sainti, de Raincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. IV, p. 352 et suivantes, pl. X, fig. 3, 34, 30 et tirage à part, p. 2, 17 avril 1876, Sables de Cuise : Hérouval. Galcaire grossier inférieur : CGahaignes (Eure). L'espèce dont il est question ayant été décrite par M. le D' Bezan- con, en 1870, le nom de M. de Raincourt doit être supprimé. Nous avons aussi quelques doutes sur l'horizon indiqué par M. le D' Bezancçcon. La sablière de Cahaïgnes renferme certainement du calcaire grossier inférieur, mais les sables de Cuise n’existent-ils pas à la base? Il y a trop longtemps que nous avons visité cette sablière où nous n'avons pas fait de fouilles, pour pouvoir rien affirmer à ce sujet. Dans les environs plus ou moins immédiats de Magny, les sables de Guise et le calcaire grossier inférieur offrent souvent une assez grande ressemblance pour qu’un examen superficiel induise fa- cilement en erreur. 5. Eulima Ludovicæ, Raïincourt, 1876. Eulima Ludovicæ, de Raincourt. Bull, Soc. Géol. de France, 3° série, t. IV, p. 352 et suivantes, pl. X, fig. 5 et tirage à part, p. 3, 17 avril 1876. Calcaire grossier ;: Requiécourt (Eure), Parnes, Chaussy (Seine-et- Oise). Cette espèce se rencontre aussi à Parnes et à Chaussy. Elle est toujours fort rare. Nous croyons sans pouvoir l’affirmer d’une ma- nière absolue, que le type de l'espèce appartient à la collection de M. l'abbé Saint. Nous pensons qu’il en est de même des espèces sui- vantes également décrites par M. de Raïincourt : Isocardia eocenica, Raïnc., de Vaudancourt, Saintia Munieri, Raïinc,, d'Héroudal: 1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 669 6. Cypræa Velaini, Raincourt, 1877. 7508 EN Raïincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. V, p. 332, pl. IV, fig. 4, 4a, 5 mars 1877. Calcaire grossier inférieur : Fontenay, près Guitry (Eure). Le Bois- geloup, près Gisors (Eure). M. de Raincourt a décrit cette magnifique espèce d’après l’exem- plaire, unique alors, mais en parfait état, appartenant à M. l'abbé Saint. Depuis nous en avons vu un fragment très important prove- nant du calcaire grossier inférieur du Boisgeloup et faisant partie de la collection de M. Bénêche de Monjavoult. 1. Pedipes Lapparenti, Raïncourt, 1884. Pedipes Lapparenti, de Raïincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. XII, p. 343, pl. XII, fig. 7,3 mars 1884. Sables moyens : Le Ruel (Seine-et-Oise), Marines (Seine-et-Oise), Montagny (Oise). | Cette très belle espèce de Pedipes : n'existe pas seulement au Ruel, Nous la possédions depuis longtemps déjà des deux autres localités citées plus haut. Nous l’avions mise dans Dore collection comme - espèce nouvelle, | Qu'il nous soit permis d'exprimer ici un regret, celui de ne pas “voir M. de Raincourt citer une seule fois notre nom au sujet des riches localités de cette région. , C’est en 1874 que nous découvrimes la localité du Ruel. Nous n’a- vons aucunement tenu le gisement secret, et c’est par suite de nos indications qu'il s’est trouvé peu à peu connu de beaucoup d’autres séologues. Nous avons plusieurs fois entretenu M. de Raïncourt des —sisements des environs de Marines. Cette dernière localité nous fut indiquée par M. le D’ Bezançon vers 1878. Quant au célèbre gisement de Crênes, nous sommes resté totalement étranger à sa nouvelle dé- couverte. Cistella Bouryi, Morgan, 1883. nr Buy Morgan, Bull. Soc. Zool. de France, t. VIII, pl. XII, fig. 19-24 et tirage à part, p. 21, 1883. Be Heberti, de Raïincourt. Bull. Soc. Géol, de France, 3° série, t. XII, p. 321, pl. XII, fig. 3, 3 mars 1884. Sables moyens : Le Ruel (de Raincourt); Marines (de Boury). — (non Le Guépelle, de Morgan, par erreur). Nous avons recueilli à Marines il y a plusieurs années, trois valves . LÉ *: 1 Ni Li. ATX 670 DE BOURY. — ESPÉCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS, 23 juin inférieures et trois valves supérieures de cette rarissime espèce que M. de Morgan a bien voulu nous dédier. Le type fait partie de notre collection et nous y rapportons, sans hésitation, l'espèce décrite par M. de Raïncourt, provenant d’un ni- veau identique et d’une localité très voisine. Il n’est pas étonnant que M. de Raincourt n’ait pas reconnu notre coquille. Le dessin de M. de Morgan n'indique pas bien les côtes rayonnanties qui sont cependant très accentuées. Elles le sont parti- culièrement chez les individus plus jeunes; nous possédons une valve, moins adulte que le type, qui se rapporte parfaitement à l’es- pèce du Ruel. Cette petite coquille n’est pas un Argtiope ou plutôt un Megathyris. Ainsi que M. Morgan le fait voir, le genre Argiope à dû changer de nom, ce mot Argiope ayant été employé antérieurement par La- treille pour un genre d’Araignées. Le genre Megathyris est caracté- risé par la présence de trois septums internes. La coquille du Ruel, qui n'en offre qu'un, appartient dès lors au genre Cüstella créé par Gray en 1853. C’est par erreur que M. de Morgan cite le type du Guépelle. Notre coquille vient de Marines (Seine-et-Oise). M. de Raincourt ajoute avoir trouvé ce genre très intéressant dans les sables de l’étage de Cuise. Nous le possédons également de cet horizon. On trouve même parfois à la limite de ces couches et du calcaire grossier inférieur toute une faunule de petits Brachiopodes relativement assez abondants : Cistella (plusieurs espèces), Zerebratu:- lina. Les sables inférieurs sont, du reste, d’une grande richesse sur- tout à Hérouval ; nous y avons également rencontré plusieurs genres nouveaux pour cette zone : Chiton, Plicatula, etc., ainsi que le raris- sime Ztttorina monodonta, Desh., dont on ne connaissait que le type provenant du Calcaire grossier de Grignon. Ces deux dernières espèces proviennent d'Hérouval. M. de Boury fait la communication suivante : Liste de quelques espèces rares recueillies à Cuise- Lamotte, Par M. E. de Boury. Une excursion que nous venons de faire, tout récemment, dans les sables inférieurs de Cuise-Lamotte, nous a procuré un nombre relativement considérable d'espèces très rares, qu’il nous à paru inté- 1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 671 ressant de faire connaître. Nous devons ajouter qu’elles nous ont été fournies par près de deux cents kilogrammes de tamisage obtenus en plusieurs jours. 4. Fissurella sublamellosa, Deshayes. 2. Serpulorbis Morchi, Deshayes. 3. Scalaria'aizyensis, Deshayes. Un exemplaire magaifique de ce dernier et quelques fragments. Nous avons été à même d'observer un nombre relativement assez grand d'exemplaires provenant de Guise, d’Aizy, d'Hérouval. Nous sommes de plus en plus porté à réunir les S. aizyensis et S. involuta, Desh. ; cette dernière espèce ne nous paraissant qu’une variété. 4. Scalaria marginalis, Deshayes. Espèce toujours très rare et bien différente des S. Lamarcku, Desh., et S. obsoleta, Desh., par sa forme étroite, pointue, à côtés non renflés. Un exemplaire entier et trois fragments. Nous ne con- naissons encore cette espèce que de Cuise. 5. Scalaria transversaria, Deshayes. Un individu entier et un fragment. Ce n’est pas un véritable Scalaria. 6. Littorina prisca, Deshayes. Deux individus, dont un remarquable. 7. Quoya heterogena, Deshayes. - Deshayes n'indique pas cette espèce de Cuise où nous en avons trouvé un bel exemplaire. M. le D' Bezançon en possède plusieurs «de la même localité. 8. Melanopsis Dufresnu, Deshaÿes, La Toujours très rare. 9, Bithinia crassa, Deshayes, Un exemplaire dont la pointe manque. Deshayes n’en connaissait qu’un seul individu. 10. Tornatella turgida, Deshayes. Un magnifique exemplaire. Le type fut figuré par Deshayes, d’après l’unique individu de la col- lection Watelet : il provenait de Laversines, et depuis Deshayes en recueillit un fragment à Cuise. Cette espèce est remarquable et se 672 DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin reconnaît immédiatement par la présence d’une perforation : cale. | 11. Bulla radius, Deshayes. 12. Sigaretus Levesquei, Recluz. 13. Cancellaria dentifera, Deshayes. 14. Cerithium spectabile, Deshayes. Remarquable espèce, voisine du C. angulatum, Brander. Deshayes en trouva seulement quelques fragments. Le type décrit fait partie de la collection de M. Hébert. Deshayes ne connaissait pas d'autre exemplaire entier. Le nôtre est à peu près intact; la partie anté- rieure de l’ouverture est un peu mutilée. 15. Fusus sulcatus, Deshayes. 16. Murex flexuosus, Deshayes. Un certain nombre d'individus jeunes pour la plupart. 17. Typhis coronarius, Deshayes. Deux adultes et quelques jeunes. 18. Buccinum ovatum, Deshayes. Jeunes. 19. Mitra extranea, Deshayes. Deux. 20. Conus bicoronatus, Melleville. Un exemplaire. Cette coquille fait partie des cônes A à elle porte des cor- dons transverses. C’est le Conus bicoronatus (Melleville, Sables ter- haires, p. 75, pl. X, fig. 19, 13). L'espèce n’est pas figurée dans Des- hayes qui ne fait que la mentionner dans ses considérations sur le genre Conus. D'Orbigny dans son Pots le cite de Guise et de Laon. Melle- ville ne la connaissait que de cette localité. 21. Belosepia tricarinata, Watelet. 22. Teredo modica, Deshayes. Une valve. Deshayes ne connaissait que le tube de cette espèce. M. de Rain- court a fait connaître les valves trouvées par lui dans un tube. M. de Boury présente ensuite deux études qu'il a publiées l'an- 1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. (673 Mée dernière dans le Journal de Conchyliologie (Janvier et octobre 1883). La première consiste dans la diagnose d’une dizaine de Scalaires nouvelles du bassin de Paris. La seconde partie de la description accompagnée de planches paraîtra très prochainement dans le même recueil. L'une d'elles, provenant du Fayel, le S. Bourdoû est une ma- onifique espèce qui a beaucoup de rapports avec le S. Zelebori, Frauenfeld, de la Nouvelle-Zélande. Le second travail, beaucoup plus considérable, consiste dans la description de neuf Mathilda nouveaux qui, joints aux trois espèces placées par Deshayes avec les Scalaria, porte à douze le nombre des espèces du bassin de Paris. Elles sont réparties dans toutes les couches marines de cette région, de sorte que la lacune indiquée par 0. Semper, entre les sables de Bracheux et l’Oligocène, se trouve lar- sement comblée. L'auteur donne en outre la liste de toutes les espèces actuellement connues, Comme il le prévoyait quelques-unes lui ont échappé, entre autres celles décrites par MM. Bosquet, Briard et Cornet, de Folin et Périer. Ces formes jointes à d'autres nouvellement découvertes, soit dans le bassin de Paris, soit ailleurs, - feront l’objet d'un premier supplément. Il faudra y ajouter plusieurs “Mathilda dont un avec l'embryon que M. Cossman vient de recon- naître dans les terrains jurassiques. On voit donc que ce genre, qui en résumé compte maintenant une cinquantaine d’espèces, possède une existence assez étendue. …. M. Cossman vient de faire observer à l’auteur que le nom de Ya- thilda a été changé par Bosquet en celui de Mathildia plus correct et «plus conforme aux règles de la nomenclature. C’est donc le nom qui «devra être adopté postérieurement. - M. de Boury termine par quelques observations sur l'extension des sables de Cuise et du calcaire de Saint-Ouen aux environs de Magny. … Les sables de Cuise s'étendent au sud bien plus qu'on ne le suppo- sait il y a quelques années. On les retrouve jusqu'aux environs de Mantes, tandis que leur ancienne limite avait été fixée au nord de Magny. Les sables rouges très développés au sud avaient été attri- bués aux formations de l'argile plastique. La détermination de l’âge “de ces couches était rendue moins facile par l’absence presque totale de fossiles. Cependant aux environs immédiats de Magny et jusqu’à Banthélu ils sont encore assez fossilifères. En arrivant sur Vigny les seuls et rares débris de fossiles existent principalement à la base. XII. A3 674 DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin J'ai pu reconnaître quelques espèces entre autres le Z'urritella edita, des Cardites, etc. Voici (fig. 1) la Coupe théorique de la côte entre Avernes et Ga- dancourt, soit à la Pointe-Saint-Pierre, soit à la fontaine du Caq. A. Craie blanche. B. Argile plastique, souvent réduite à un simple filet argileux. À sa partie supé- rieure se trouve le niveau des sources et des suintements. C. Sables de Cuise dont la puissance moyenne est de dix mètres. Leur partie su- périeure dénuée de fossiles est souvent rouge. Eu se rapprochant de la base, qui renferme quelque rares débris de coquilles, ces sables deviennent gris. D. Calcaire grossier inférieur. Nombreux fossiles, mais que l’on ne peut obtenir entiers. E, Calcaire grossier moyen, tantôt en masse, tantôt à l’état rudimentaire. Ce sont alors de sortes de caillasses appelées Crons dans le pay$. On y trouve quelques Anomia et Orbitolites. F. Calcaire grossier supérieur. Cette disposition des couches se retrouve dans presque toute la contrée. Nous observons facilement les sables de Cuise dans les localités suivantes qui indiquent leur distribution géographique : Gaïllon près Meulan, Seraincourt, Théméricourt, Avernes, Gadan- court, Guiry, Santeuil, Banthélu, Magny, Parres, Ambleville, Guerny (Eure), Fontenay-Saint-Père. À Théméricourt et à Ambleville on observe deux coupes de sables de Cuise assez intéressantes. Nous les avons relevées avec soin, et nous les donnons ici (fig. 2 et 2). La première se remarquait ily a quelques années à gauche du bâtiment de la distillerie. Elle est ac- tuellement en partie masquée. C'est aux environs de Magny qu’on commence à rencontrer un certain nombre de fossiles parfois intéressants. A Banthélu, où la faune est assez pauvre, nous avons mis la main sur un Pseudohva fissurata, espèce des sables de Bracheux que l’on retrouve très rare= ment dans l’horizon de Cuise. DE BOURY. == ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 615 Fig. 2. — Coupe prise à Théméricourt. O. Calcaire grossier ere visible dans une biere au- hi: dessus de la route. … Sables de Cuise N. Sables sans fossiles visibles dans Le même sablière. Mois de dr. et » Calcaire grossier { M. Couches masquées par la route (sables de Guise et argile |. | argile mr pan L'1 L'hArole brune d'UVrenEs 502 0... . . 030 1 L. Argile plastique parfois bleue et res belle ANNE 0m40 4 K. Argile à Cyrênes. Huîtres, EE DV AE SEA ED RER 010 1 I. Sables jaunes ou gris (Sables de ai plastique). 0m?25 Li IEEE NON EE RE SPA NEO ER Ets 0m30 Argi IEEE AG MSables commerenttr tn nr er een 0205 M HAneilelnoire diamies 2e Lin en AVE ue 0m08 F2 E. Couche à Cyrènes, Huîtres comme en K , . . . . . Oml0 b'" DESable commente eee UE Ur DU et 010 Là CAOIBiSe emeeLlES Cale ue Len, Du 0m06 k ? à Brie brune te AA NTM iR Tee Lin A ie om30 MAC raemblanche) visible SUPERMAN EAN 1m50 ne. D anien Belemnitella mucronata. Rare. Le calcaire de Saint-Ouen est également très développé dans cette Du. On le rencontre au-dessus dés sables moyens sous forme de -Marnes blanches dont l'épaisseur est d'environ cinq ou six mètres. Mo marnes sont généralement dépourvues de fossiles, cependant on Ÿ : parfois, à Lainville par exemple, de nombreuses queue 676 ZEILLER. — TRACES D'INSECTES. Fig. 3. — Coupe prise à Ambleville. 15. Terre végétale” 2r5 27 20e CESR K. Sables de Cuaise Sans fossiles. 7 OCR I H . Couche de petits galets. . Couche cendreuse vers le haut. Argile grise, lignites végé-= taux, etCe G. Argile bleue. F. Argile jaune. E. Argile rose. D. Partie invisible. Probablement base de l'argile plastique et fin du calcaire pisolithique. Environ 4 mètres. 1 C. Calcaire pisolithique. 7 mètres de visible. La puissance de cette couche doit être de 10 à 12 mètres. B. Partie invisible. Limite de la craie blanche et du calcaire pisolithiqüe. à A. Craie blanche visible dans le talus de la route. Nombreux silex. 2 mètres de visible. Argile plastique 2m50 de visible bord de la route d’Avernes, Gadancourt aux lieux dits : les Quarante= Arpents et la Grande-Remise, à Maudétour. Le calcaire de Saint Ouen de notre contrée avait été autrefois assimilé au gypse. M. Zeiller fait la communication suivante ; Sur des traces d'insectes simulant des empreintes végétales, Par M. R. Zeiller. PI. XXX Dans son important Mémoire sur quelques traces d'animaux sans ver- tèbres, M. Nathorst cite des traces formées à la surface de sols argi- leux par des animaux « qui, immédiatement au-dessous de la sur- + Emme * D mn aps a. Pa ss bé ri terres a OP à 1884. ZEILLER. == TRACES D'INSECTES. 677 » face, donnent naissance à des conduits cylindriques en forme de » tunnels et parallèles à cette surface (1). » Il signale notamment une trace rencontrée par lui sur un chemin argileux et « dont la struc- » ture concordait parfaitement avec celle du Phymatoderma (2); » l'animal inconnu qui l’avait produite « avait rampé sous la surface » de la vase, qui était relevée en une foule de petits mamelons » res- semblant à ceux qu’on observe dans le genre précité et que Schimper a comparés aux exCroissances papilliformes de quelques Caulerpa. J'ai observé l’été dernier, près de Villers-sur-Mer, des traces du même genre, et j'ai été frappé de leur analogie avec certaines em- preintes de végétaux fossiles. Ces traces occupaient le fond d’une petite mare d’eau douce à demi desséchée, située sur un des pla- teaux formés à mi-côte des falaises par le glissement des marnes oxfordiennes (märnes de Villers); elles étaient produites par un ani- mal qui avait creusé des galeries de 0"015 de diamètre, à une pro- fondeur de 0*005 au-dessous de la surface (voir la coupe PI. XXX, fig. 5) et parallèlement à elle, et qui avait relevé l’argile sous forme de demi-cylindres surbaissés, munis sur toute leur longueur de mame- lons saillants affectant parfois une disposition spiralée assez régu- lière (fig. 2) ; dans d’autres cas, les mamelons étaient groupés en deux séries longitudinales parallèles, séparées par un sillon médian (fig. 1, 3, 4). Ce qui donnait le plus nettement à ces traces l’aspect d'empreintes végétales, c'était leur ramification assez fréquente, une série de galeries se détachant à angles aigus, tantôt à droite, tantôt à gauche, de celle qui semblait former l’axe du système, et ces ra- meaux courant à peu près parallèlement les uns aux autres, se rap- prochant parfois, mais sans s’anastomoser jamais ; la plupart se perdaient au milieu des touffes de plantes, prêles et massettes, qui croissaient dans la mare; mais quelques-uns d’entre eux étaient … plus courts et nettement terminés. Les fig. 4 à 4 de la pl. XXX représentent des fragments de ces traces en demi-relief, que j'ai pu conserver en enlevant l’argile qui, en se desséchant, s’était divisée d'elle-même en plaquettes de 0"060 d'é- paisseur, légèrement relevées sur les bords et faciles à détacher complètement de la couche sous-jacente encore humide et molle à laquelle elles n’adhéraient plus que faiblement. Leurs dimensions considérables, le relief accusé et la régularité des mamelons dont ces traces sont couvertes écartent l’idée d’une (1) Traduction française. Kongl. Svenska Vet, Akademiens Handlingar, Band 18, MA D. 78. (2) Ibid., p. 84. Not Lu 2 D: L 1 V=s 4 678 ZEILLER. — YRACES D'INSECTES, . 23 juin comparaison avec les Phymatoderma, ou du moins avec le PA. lia- sicum; mais il est difficile de méconnaître l’analogie qu’elles offrent avec certaines empreintes de conilères, du genre Prachyphyllum, et notamment avec le Fr. Desnoyersi Brgt (sp.) (1), de l’oolithe de Ma- mers et d'Étrochey. Je ne songe nullement d’ailleurs, en faisant cette comparaison, à contester la nature végétale de ces Brachyphyllum, qui ne saurait être mise en doute; mais je crois que si l’on trouvait à l’état fos- sile des empreintes semblables aux traces que je viens de décrire, on pourrait bien en méconnaître la nature et, les rapportant à des végé- taux, les ranger, suivant leur netteté plus ou moins grande, soit parmi les conifères à côté des Brachyphyllum, soit parmi les algues à côté des Phymatoderma. J’ai exploré en vain les galeries qui couraient au fond de la mare, « pour y trouver l’animal qui les avait creusées; mais si cette re- cherche immédiate a été infructueuse, j'ai réussi depuis lors, par l'examen des traces que portent leur parois, à en déterminer l’au- teur avec certitude. Ces traces sont, en effet, très caractéristiques : elle se composent, au plancher de la galerie, de sillons transversaux toujours groupés par quatre, profonds de 0001 environ (PI. XXX, fig. 6), tels que pourrait en produire un peigne muni de quatre petites dents, aussi larges à la base que hautes, et aiguës au sommet. Au plafond des galeries on observe une succession assez régulière d'impressions à bord dentelé, correspondant, à ce qu'il semble, aux mouvements par lesquels l'animal. se frayant un passage à travers l’argile molle, produisait le soulèvement des petits mamelons qu’on voit à l’exté- rieur (PI. XXX, fig. 7). Parfois aussi on observe au plafond les mêmes traces qu’au plancher de la galerie, l’animal ayant évidem ment pivoté sur lui-même. | Les sillons du plancher de ces galeries, comme les dimensions mêmes de celles-ci, faisaient songer tout d’abord à des galeries de courtilières, mais je ne m'étais pas arrêté à cette idée, sachant que ces insectes ne peuvent vivre dans l’eau ; j'y ai été ramené plus tard par une indication de notre confrère, M. Schlumberger, qui, con- naissant les lieux, m'a fait remarquer que les mares des falaises de Villers étaient à sec, au moins en partie, pendant presque tout l'été, et que rien ne s’opposait alors à ce que des courtilières vivant aux alentours de ces mares y étendissent leurs incursions et allassent y (1) De Saporta. Paléontologie francaise. Végétaux jurassiques, t. III, pl, CLXIN, 1884. ZEILLER, = TRACES D'INSECTES, 679 chercher pâture. J'ai en conséquence cherché à me rendre compte de la nature des traces qui doivent exister sur les parois des galeries creusées par ces insectes quand ils travaillent dans une terre argi- leuse et plastique : ne pouvant mettre dans les conditions voulues des courtilières vivantes, j'ai essayé simplement, avec des individus morts, quelles traces donneraient, sur de la terre glaise, les pattes antérieures dentelées en peigne, qui leur servent à fouir la terre : j'ai reproduit ainsi des sillons absolument identiques à ceux du plan- cher des galeries trouvées à Villers, et j’ai pu reproduire de même les impressions dentelées du plafond en appuyant sur l'argile le bord antérieur de ces mêmes pattes, alternativement à droite et à gauche, ainsi que ces insectes doivent le faire pour s'ouvrir un passage. J'ajouterai, comme confirmation des résultats ainsi obtenus, que j'ai observé, en deux ou trois points du plafond des galeries, des em- » preintes linéaires très délicates, finement striées en travers, iden- tiques à celles que produisent les antennes des mêmes insectes quand on les appuie légèrement sur l’argile molle. C’est donc posi- … tivement à des courtilières (Gryllotalpa vulgaris) qu'il faut attribuer les traces que j’ai observées. Je dois, avant de terminer, faire une réserve au sujet de l” Mo RAe que ces traces présentent avec des empreintes végétales : c’est qu’en cas de fossilisation, si par exemple les mares de Villers venaient à … être envahies par un dépôt sableux, il arriverait sans doute, le plus souvent, que le sable pénètrerait aussi dans la galerie, et plus tard l'empreinte moulée en creux dans la couche de grès serait accompa- #née dans la couche marneuse sous-jacente par une sorte de tige ramifiée, en relief, qui porterait à sa surface le moulage des sillons et des dentelures des parois de la galerie. Ces ornements, de nature “toute particulière, pourraient alors mettre en garde contre l’attribu- ion à un végétal du moule en creux offert par la face inférieure du banc de grès. Mais si la galerie venait au préalable à se remplir de nouveau de boue argileuse, ce qui est évidemment possible, il ne subsisterait plus que la bande en demi-relief couverte de mamelons saillants, et l’on aurait sans doute alors quelque peine à en recon- naître la véritable nature. EXPLICATION DE LA PLANCHE XXX. Fig. À à 4. Reliefs formés à la surface du sol argileux par le pas- sage de l’insecte à une faible profondeur au-dessous de cette sur- face. Les figures 1 et 2 montrent des ramifications de la galerie prin- cipale ; dans l’échantillon de la figure 2 la galerie secondaire n’a pas été poursuivie, et l’insecte est revenu sur ses pas, 680 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin Fig. 3. Coupe d’une galerie par un plan vertical perpendiculaire à sa direction. Sur plusieurs échantillons, à la suite du dessèchement complet de l'argile la partie soulevée s'est détachée du reste de la masse suivanta betc d. Fig. 6. Plancher d'une galerie en cul-de-sac, portant les sillons tracées par les pattes antérieures de la courtilière. | Fig. 7. Plafond de la galerie représentée fig. 2, vu du côté inté- rieur, en retournant la partie en demi-relief, qui s’est séparée du reste suivant a bet c d de la fig. 5. M. Zeiller fait la communication suivante : Note sur la compression de quelques combustibles fossiles, Par M. KR. Zeiller. 4 M. Jannettaz a fait connaître il y a quelques mois à la Société, = dans son savant Mémoire sur les clivages des roches, les résultats qu'il M avait obtenus en soumettant à de fortes pressions diverses matières pulvérulentes, que M. Spring annonçait avoir fait eristalliser dans | ces conditions (1). Il a bien voulu rappeler que l'appareil dont il s'était servi pour ces expériences, aux ateliers du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, avait été préparé sur ma demande, dans le but de vérifier l’un des résultats publiés par M. Spring, à savoir lan transformation de la tourbe en houille sous l'influence d’une com- pression énergique. | Il n’est peut-être pas sans intérêt de faire connaître, comme com= plément à cette indication, les résultats, complètement négatifs, du reste, que j'ai obtenus dans ces essais. ; D’après M. Spring (2), « sous une pression de 6.000 atmosphères, « la tourbe se change en un bloc noir brillant, dur, ayant tout l'as pect physique de la houille, présentant même, sur les bords de la cassure vue au microscope, l'allure feuilletée de la houille; le pro- duit ainsi obtenu ressemble à la houille au point d’être con- fondu avec elle par tous les observateurs non prévenus, et, chauffé en vase clos, il donne un coke gris, à éclat métallique impar- fait, compact, ne différant en rien du coke obtenu au moyen de. la houille ». M. Spring conclut de là qu’une élévation de température est inutile pour changer la tourbe en houïlle, et que les matières végé- (1) Bull. Soc. géol., 3° série, t. XII, p. 233. (1) Annales de chimie et de physique, 5° série, t. XXII, p. 201. 1884. ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 681 tales ont bien pu se transformer d’abord en tourbe par fermentation, . et se changer ensuite en houille sous l’action de la pression seule, sans élévation de température. Ayant recu, grâce à l’extrême obligeance de notre confrère : M. Trautschold, de Moscou, une certaine quantité de Papierkohle du terrain houiller de la Russie centrale, qu’il voulut bien recueillir lui- même à mon intention à la mine de Tovarkova, j’eus le désir de re- produire les expériences de M. Spring sur cette matière, restée de- puis son dépôt à l’état d'acide ulmique (1), et à laquelle il semblait, d’après les conditions de son gisement, n'avoir manqué qu’une com- pression suffisante pour achever sa transformation en houille. Mon camarade et ami, M. Henry, ingénieur en chef du matériel et de la traction de la Compagnie P.-L.-M:, ayant pris connaissance du travail de M. Spring, jugea, de son côté, la question assez intéres- sante, au point de vue industriel comme au point du vue scienti- fique, pour mériter vérification, et il voulut bien faire construire les appareils nécessaires et les metire à ma disposition. Ces appareils sont, ainsi que l’a indiqué M. Jannettaz, des moules en acier dur de forme extérieure tronconique, percés suivant leur axe d’une cavité cylindrique dans laquelle se fait la compression, et divisés en deux moitiés suivant un plan diamétral de manière à permettre, comme dans l’appareil de M. Spring, le démoulage facile de la matière com- primée. Les deux moitiés du moule sont maintenues réunies par un anneau d'acier de même hauteur, cylindrigne extérieurement el percé au centre d'une ouverture tronconique dans laquelle s’em- boite la surface extérieure du moule ; cette conicité permet de sé- parer plus facilement le moule de sa frette après la compression. Un bouchon d’acier exactement ajusté ferme le fond du moule, dans lequel la compression s’exerce au moyen d'un piston cylindrique en … acier dur, ajusté lui-même aussi exactement que possible. L’effort est donné par la machine à essayer les métaux, dont la puissance va jusqu'à 100 tonnes. Dans celui de ces appareils dont je me suis servi, le vide cylin- “drique du moule a un diamètre de 0015 et une hauteur de 0080. Le diamètre extérieur du moule est de 0045 pour la petite base et de 0055 pour la grande. Enfin l'anneau d’acier a un diamètre total de 0"136. Toutes les opérations de compression ont été faites sous la direc- tion de M. Neel, ingénieur à la Compagnie P.-L.-M., chef de l'atelier MB Soc. ‘bot. t. XXVII, 1880, p. 348. — Exposition universelle de 1878. Rapports du jury, classe 43, section I, p. 17. — Bull. Soc. géol., 3 série, EXT, p.:6. NE VON Ne DC NUS l'a * r 682 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin des essais, à qui j'adresse ici tous mes remerciements, ainsi qu’à M. Clermont, attaché au même service, pour l’obligeant concours qu'ils ont bien voulu me prêter. J'ai essayé tout d’abord l'acide ulmique naturel de la couche de Papierkohle de Tovarkova, et l’ai soumis à des pressions de 2.000, 4.000 et 6.000 kilogrammes par centimètre carré; j'ai obtenu ainsi des cylindres d’un brun noir brillant, et j'ai constaté, comme M. Spring, que sous ces pressions la matière devient absolument plastique et pénètre, par une sorte d'écoulement, dans tous les joints de l'appareil. Mais la substance ainsi comprimée a gardé sa com- plète solubilité dans l’ammoniaque : elle est donc restée à l’état d’a- cide ulmique et n’a subi aucune transformation. Les résultats ont été identiquement les mêmes quel qu'ait été l’état de la matière soumise à la compression, sèche ou imbibée: d’eau ; lorsqu'elle était humide, la matière, entraînée par l’eau, cou- lait d'abord en grande partie par les joints, et le cylindre comprimé parfaitement sec qui restait à la fin de l’opération ne différait que par sa moindre longueur de celui qu’on avait obtenu en comprimant la poudre sèche. Un essai de carbonisation fait au Bureau d’essai de l’École des Mines par M Rioult, sur un des cylindres comprimés à 6.000 kilo- grammes, a donné un cylindre de charbon extrêmement léger, ne ressemblant que de fort loin à du coke, et qui, allumé par une extré- mité, s’est consumé en quelques instants à la manière d’un morceau d’amadou : les résultats numériques de cet essai ont été les suivants : | GarBDn exe ES 5,48 Matières volatiles. . . . . . 54,95 Cendres très ferrugineuses. 40,27 | 100,00 On voit qu'il ne peut être question d’un rapprochement avec la houille, tandis que, dans les expériences bien connues de M. Frémy, l’acide ulmique chauffé sous pression entre 200 et 300 degrés pendant plusieurs jours avait subi une véritable transformation chimique et avait donné une matière ayant réellement une composition semblable à celle de la houille (1). Ici il n’y a eu qu’une simple agglomération. J'ai recommencé l’expérience sur des houilles ligniteuses de. la même provenance, que M, Trautschold avait bien voulu joindre à (1) Comptes rendus, t, LXXXVIIT, p, 4048 et suiv, Frémy, Recherches chimis ques sur la formation de la houille, 1884. ZEILLER. —— COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 683 son envoi. Dans leur étude sur les houilles de la Russie centrale, MM. Auerbach et Trautschold (1) ont fait remarquer que les houilles des mines de Malovka et de Tovarkova ressemblent beaucoup plus, sous tous les rapports, à du lignite qu’à de la houille proprement dite. On serait porté, comme pour le Papierkohle, à admettre que cest à l'absence de couches de recouvrement, et par conséquent au défaut de pression, qu'est due cette transformation incomplète de la matière végétale ; il était, par conséquent, intéressant de voir quelle influence une compression énergique exercerait sur ces char- bons. L'analyse de deux échantillons, faite comme la précédente par M. Rioult au Bureau d’essai de l’École des Mines, a donné : Echantillon A. Echantillon B. Carbonerhxe. 0, à 21. 36,4 35,0 Matières volatiles . . . . . . A5,6 46,8 Cendres argileuses . . . . . 18.0 | 18,2 100,0 100,0 La compression a été poussée, pour ces charbons jusqu’à 10.000 kil. par centimètre carré; l'analyse des échantillons ainsi comprimés a donné les résultats suivants : Echantillon A. Echantillon B. Garpone fixe. os. SOLE 39,4 40,0 Matières volatiles . . . RU, 2 40,4 Cendres argileuses . . . .. 19,4 19,6 | 100,0 100,0 La matière est restée agglomérée après la calcination, mais le coke ainsi ebtenu n’était nullement identique au coke de houille. On voit que la composition chimique n’a pas été modifiée par la com- pression, car si la proportion du carbone fixe paraît un peu plus forte, cela s’explique très simplement par l’état même des matières soumises à l’essai : on compte en effet comme matières volatiles toute la perte de poids que l’on constate après calcination, et qui comprend nécessairement la quantité, assez faible d'ordinaire, mais variable, de carbone brülé par l’air qui reste dans le creuset : or il est évident que, si la matière est fortement agglomérée, il devra s’en (1} Nouveaux Mémoires de la Soc. Imp. des naturalistes de Moscou, t. XII, liv, I (Ueber die Kohlen von Central-Russland, von J, Auerbach und H. Traut- schold, p. 25 à 30), B. 684 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin brûler moins que si elle est en grains et si elle offre ainsi plus de surface à l’action comburante de Pair; j'ai, d’ailleurs, pour m’en assurer, prié M. Rioult de refaire l’essai sur un échantillon d’abord comprimé à 10,000 kil., puis pulvérisé, et les résultats ont été les suivants : Carbone.) ARR 27,0 Matières volatiles . . . . .. 59,6 CénUresS 7 RPM 13,4 100,0 On voit que la proportion de carbone fixe a été très notablement diminuée par le fait de la pulvérisation, bien que l'échantillon eût une teneur en cendres sensiblement moindre que les précédents. En résumé, cette houille ligniteuse n’a, pas plus que l'acide ulmi- que, été transformée en houille par la compression. Malgré ces résultats négatifs, j’ai voulu essayer encore la tourbe, puisque c’est à cette substance que se rapportaient les expériences de M. Spring, et la soumettre précisément à la pression qu'il avait lui-même indiquée. J'ai opéré sur de la tourbe de Long, dans la vallée de la Somme, parfaitement compacte et sèche, extraite depuis un an, que M. Ba- doureau, ingénieur des mines à Amiens, avait eu l’obligeance de m'envoyer. Deux prises d’essai ont donné à l'analyse les résultats suivants : a. F2: Carbon exe re ETES 252 2452 Matiéreswolatles 27e 61,2 68,4 CORATES AS AN RP EE 7,8 10,4 400,0 100,0 Les cylindres obtenus par compression à 6.000 kil. ont donné : a b. Garbonerixertt amine 25,0 29,4 Matières volatiles . . . . . . 66,4 68,0 Cendres: ts LAN Eu 8,6 9,6 100,0 100,0 On voit que les résultats de l'analyse sont presque identiquement les mêmes pour la tourbe comprimée que pour la tourbe non com- dE 1 72 1884. ZEILLER. == COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 685 primée ; on trouverait seulement, si l’on ramenait la composition à une même teneur en cendres, une proportion de carbone fixe un peu plus forte dans le second cas que dans le premier, et cela pour la raison que j'ai indiquée tout à l’heure. Quant au coke, ou plus exactement au carbone fixe, obtenu par la calcination, il était resté, pour les échantillons comprimés, sous la forme de cylindres compacts, mais peu denses, qui, allumés par un bout, ont brûlé comme de l’amadou, ainsi qu'il était arrivé dans les mêmes conditions pour le charbon de l’acide ulmique comprimé. J’ajouterai que la tourbe comprimée à 6.000 kil. se comporte vis-à- vis des réactifs chimiques identiquement comme la tourbe non com- primée : elle se dissout en partie dans la potasse en colorant Îla liqueur en brun presque noir, et l’acide nitrique l’attaque avec une extrême vivacité. Enfin, ce qui est plus caractéristique encore, si lon plonge dans l’eau des fragments des cylindres obtenus par cette compression à 6.000 kil., ils ne tardent pas à se désagréger d’eux- mêmes et à se fondre en une bouillie gluante qui ne diffère en rien de la tourbe désagrégée et mouillée. Ainsi, la tourbe, pas plus que l’acide ulmique naturel et la houille ligniteuse de Tovarkova, n’a subi par le fait de la compression au- cune modification essentielle ; il n’y a pas eu transformation en houille, et il est impossible de voir dans la pression seule, quelque considérable qu’elle puisse être, l'agent auquel il faut attribuer la formation de nos couches de combustible minéral. | M. Douvillé présente, de la part de M. Zurcher, une « Note sur la zone à À. Sowerbyi, dans le S.0. du département du Var. » L’auteur a lmÉétudié à nouveau les coupes signalées par MM. Hébert et Jaubert et a pu reconnaître les mêmes couches dans la vallée de Valaury, près de Rochbaron et dans les environs de Brignoles. M. Zurcher a reconnu pariout au-dessus des calcaires à silex à Zima heteromorpha une couche mince de 0*30 à 0770 extrêmement fossilifère et représen- tant la zone à A. Sowerbyi; au-dessus, dans un puissant massif de calcaires marneux, il signale les À. éripartitus, subradiatus, Parkinsonr. M. Douvillé a étudié la faune d’Ammonites très intéressante décou- verte par M. Zurcher dans la zone à A. Sowerbyr; il a pu y recon- naître avec des formes voisines de cette dernière espèce (A. adicrus, A. propinquans), d’autres espèces bien caractérisées, telles que les A. corrugatus, À. Sauzei, À. Brocchii, À. Edouardi, A. Truelle et , «des formes nouvelles parmi lesquelles deux espèces voisines, de l'A. subradiatus et de l’A. Romani. À l’occasion de la description de ces espèces, il passe en revue les espèces voisines et insiste sur les ca- #4 ee ci ” L . | RE 2 2 … 686 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin ractères de quelques genres encore incomplètement définis (Zud- wigia, Sonnina, Sphæroceras, eic.). L'une des espèces nouÿelles présente des caractères si particuliers qu'elle paraît représenter un genre nouveau voisin des Lissoceras. M. Pavlow fait la communication suivante : Notions sur /e système jurassique de l'Est de la Russie, par M. À. Pavlow. Les assises jurassiques de la Russie européenne ont attiré, depuis longtemps, l'attention des géologues russes et étrangers, non que le développement complet et compliqué du Jura en ait été la cause : on n'y voit que les assises supérieures de ce système, et ces assises ne paraissent que dans quelques localités isolées, conséquences des éro- sions énormes qu'elles ont subies dans la période quaternaire, période dont les dépôts puissants recouvrent tout ce qui est resté des assises secondaires, dans presque toute la Russie septentrionale. Les affleu- rements de ces assises ne paraissent ordinairement que dans les vallées des rivières et dans les berges des ravins profonds; c'est la richesse et la diversité des fossiles, parmi lesquels on trouve un. grand nombre d'espèces complètement inconnues dans le reste de l'Europe, qui leur ont ioujours attiré l'intérêt des savants. Ce carac-« tère particulier de la faune russe et la rareté relative des formes communes rendaient bien difficile la comparaison des assises juras-"_ siques russes avec celles de l'Europe occidentale. Dans le travail de M. le Professeur Neumayr — Die Ornatenthone von Tschuikowo (1), — nous trouvons la définition de l'âge géologique de nos assises ju=« rassiques plus précise qu'on ne l’a fait jusqu'ici. Dans le même travail nous trouvons un schéma général du Jura russe (2) que nous | reproduisons ci-contre : 1. Couches à Inocérames de Simbirsk. 6. Grès vert-olive, glauconieux, à Amnm. catenulatus et Amm. fulgens. 5. Bancs à Aucella mosquensis et Amm. catenulatus. 4. Couches à Amm. virgatus de Moscou. 3. Couches à Amm. alternans. 2.. Couches à Aram. Jason et Amim. coronatus de Tschulkowo. 1. Schistes à Bélemnites d'Elaima. APN AT 1 à Ÿ (1) Benecke, Geogn. palæontologische Beitrage, 1876. B. IL (2) Ce schéma e$t indiqué dans le Traité de Géologie de M. de Lapparent, 188. 1884. PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 687 Depuis l'apparition de ce travail, les recherches nombreuses des géologues russes, surtout celles de MM. Milachevitch, Lahusen, Nikitin, ont contribué à compléter et à changer en partie ce schéma, À l'heure qu’il est, la succession de nos assises jurassiques peut être représ entée de la manière suivante : ÉTAGE VOLGIEN b. Volgien supérieur, couches à Amm. catenulatus (Oxynoticeras catenulatum, Fisch., Olcostephanus subditus, Traut. — Amm. Xœnigi, d'Orb. des auteurs, Pel.russiensis, d'Orb. Dans la plupart des loca- lités, ces couches peuvent être encore subdivisées en deux zones: Zone supérieure à Amm. nodiger (Olcosteph. nodiger, Eichw., Olcosteph. … haschpuricus, Traut.);. Zone inférieure à Amm. okensis (Olcosteph. okensis, d'Orb., Oxynoticeras fulgens, Traut.). a. Volgien inférieur, couches à Amm. virgatus (Perisph. virgatus, = Buch., Perisph. Quenstedti, Riir., Bel. absolutus, Fisch.). ÉTAGE OXFORDIEN — 0°. Couches à Amm. alternans (Cardioceras alternans, Buch., —… Dlcosteph. stephanoïdes, Opp.). o!. Couches à Amm. cordatus (Cardioc. cordatum, Sow., Cardioceras Mrenuicostaium, Nik., Cardioc. quadratoïdes, Nik., Perisph. plica- ns, Sow.), D ÉTAGE CALLOVIEN nn Callovien supérieur, couches à Amm. ornatus, Schloth., Cosm. … Pollux, Rein., Quenstedioceras Lamberti, Sow. k2. Callovien moyen, couches à Steph. coronatum, Brug., Steph. Re- nardi, Nik., C'osm. Jason, Ziet. | k!. Callovien inférieur, couches à Steph. macrocephalum, Schloth., Steph. tumidum, Rein., Cadoceras Elaimæ, Nik., Cosm. goweria- num, SOw., Perisph. Kænigi, Sow., Cardioc. funiferum, Phill. C’est surtout le Jura de la Russie centrale qui a été étudié dans ces dernières années. Les assises de l’est de la Russie et les affleure- ments des rivages du Volga ont fait le sujet des recherches qui datent de loin. On sait parfaitement que ces affleurements sont com- posés des couches suivantes : _ 4. Argile à Inocérames de Simbirsk ; 3. Grès à Aucelles; 2. Schistes bitumineux à Amm. virgatus ; 1. Argile marneuse de Gorodistche. | — Ce qui a été moins bien connu, c’est (a) la relation existant entre 688 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin les assises jurassiques et les couches du système sous-jacent; (4) l’âge géologique de l'argile de Gorodistche, dans laquelle on trouvait quelquefois les fossiles de différents étages du Jura (Cardioceras alternans, Buch., Cosm. Jason, Ziet.); (c) l’âge de l’argile à Inocérames de Simbirsk, — les uns l’ont considérée comme l'assise supérieure du Jura, les autres l'ont rangée dans la série crétacée. Ce fait, ainsi que quelques indications de la littérature, permettaient de supposer que nous avons là une série progressive de dépôts de la mer avec des faunes se succédant les unes aux autres sans interruption et que par conséquent, la délimitation de ces deux systèmes serait assez arbitraire. Cette transition était-elle réellement si peu marquée, ou bien existe-t-il quelques données pouvant délimiter les deux sys- tèmes ? Voilà ce qu’il restait à résoudre par l’observation. Mes recherches personnelles à ce sujet m'ont permis de conclure que la subdivision du Jura du bas Volga en quatre couches doit être abandonnée parce que le changement pétrographique des sédiments ne coïncide pas avec le changement de la faune. Donc, pour pou- voir comparer ces assises à celles des autres pays, elles doivent être subdivisées en zones, suivant la distribution des fossiles et surtout des céphalopodes. A la base de l’assise argileuse de Gorodistche, on trouve la zone à Amm. cordatus avec Cardioc. cordatum, Sow., Car- dioc. tenuicostatum, Nik., Perisxh. phcatilis, Sow., etc., cette zone est recouverte par la zone à Awmm. alternans; au-dessus de celle-ci se rencontre une couche avec les représentants des genres Æoplites et Aspidoceras du groupe Cycloti, caractérisant la zone à Oppelia tenui- lobata, (Hopl. eudoxus, d'Orb., Æopl, pseudomutabilis, Lor., Aspid. liparum, opp., etc.). Cette dernière est recouverte par la zone à Pe- risph. virgatus ; Sa composition pétrographique est variable : la base est argileuse, comme le sont toutes les zones précédentes, et plus baut nous voyons des schistes bitumineux s’intercaler dans cette ar- gile ; le tout est recouvert par des grès riches en fossiles, parmi les- quels les espèces du genre Aucella et Perisph. virgatus, Buch., sont les plus nombreuses. Dans la partie supérieure de ce grès on ne trouve plus de Perisph. virgatus, Buch., mais d’autres espèces caracté- risant une autre zone; ce sont : Olcosteph. okensis, d'Orb., Olcosteph, subditus, Traut. Cette zone à Olcosteph, subditus est à son tour recou- verte par le grès à Olcosteph. kaschpuricus, Traut., qui est développé au sud, dans le district de Sysran, manquant dans le reste de la région ju rassique du bas Volga (nord du gouvernement de Simbirsk). Au-des- sus des grès à Aucelles est située l'argile noire à Inocérames. Ces grès n'étant pas également développés dans différentes localités et mon- trant quelquefois des traces d’érosion, m ont amené à poser la imite . 1884. PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 689 du système jurassique et crétacé entre les grès et l’argile noire à Inocérames. Cette conclusion est appuyée par la différence bien tranchée de ces deux assises, par leur composition minéralogique autant que ‘par leur faune : la faune de l'argile noire porte déjà bien nettement le caractère néocomien et rappelle beaucoup la faune des assises du Hils de l'Allemagne. Dans le but de déterminer la relation existant entre les assises —_jurassiques et celles des marnes bigarrées du système sous-jacent, je me mis à examiner les localités avoisinant la frontière du gouver- nement de Simbirsk et de Kazan, près d’un village mordvien, Doli- nowka, où ces marnes bigarrées apparaissent sur les rives du Volga et occupent plus loin, vers le Nord, un espace énorme. d’ai observé ici une série puissante de dépôts se trouvant entre les marnes bigar- …rées et l'argile de Gorodistche; cette série se compose de roches très différentes. 4. Conglomérat marneux avec débris de fossiles roulés . . 0"925 DH OADIe MICACÉ. 4, a en ee Re eh 2 3” 2, Argile grise foncée, nDNDeuse Darplace sr. 41, qi ne Dom Vendatre Le. Lu tn 4250 Plus bas sont situées les marnes bigarrées (permiennes — suivant l'opinion de M. le professeur Stuckenberg); à la partie supérieure de - ces marnes, on rencontre une Bee couche riche en fossiles (Uno, MhFsiheria, etc.). La détermination de l'âge des couches situées entre les marnes bigarrées et l'argile de Gorodistche (Oxfordien) présente des diffi- “culiés considérables à cause de la pauvreté extrême de ces couches LE en fossiles. Dans le grès brun inférieur j’ai trouvé le moule de …l'alvéole d’une Bélemnite; parmi les galets de la couche supérieure se trouvent des débris arrondis de fossiles du Callovien inférieur : …Cardioc. funiferum, Phil. (Chamousetti, d'Orb.); Cosmoc. cf. goweria- Munum, Sow.; Bel. subabsolutus, Nik. La présence de ces débris m'a IMépermis de conclure que ce conglomérat, recouvert par l'argile Moxfordienne, a pu se déposer à la fin ou dans le milieu de l’époque “callovienne, lorsque le continent, composé en partie de marnes bisarrées et en partie de roches calloviennes inférieures existait | déjà ; le conglomérat que je décris à dû se déposer près des rivages. Cette déduction peut être confirmée par la présence de quelques fossiles non roulés dans la couche située immédiatement au-dessous | du conglomérat. On y trouve : Bel. cf. calloviensis, Opp., Avicula Mmæquivalvis, Sow., Pseudomonotis subechinata, Lahus., Posidonomya ornata, Qu., Waldheimia Trautscholdi, Neum., qui sont caractéristiques XIL. 44 F 690 PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin. des couches calloviennes moyennes du gouvernement de Rjazan. Mes recherches dans le bassin de Soura (partie occidentale du gou- vernement de Simbirsk)}, m'ont permis de vérifier les résultats obtenus par les recherches géologiques que je viens de décrire, de préciser davantage l’âge des assises apparaissant sur le Volga sous” l'argile oxfordienne, et de rattacher les observations faites dans l'Est de la Russie aux recherches antérieures sur les mêmes assises dans la Russie centrale, Aux bords de Soura, j'ai trouvé des argiles gris foncé ressemblant aux mêmes argiles du Volga, mais étant riches en fossiles, qui indiquent l’âge callovien inférieur du dépôt (C'adoceras Elaimæ, Nik., Cosmoc. Galilæi, Opp.). Par le mode de conservation de ces fossiles dans les concrétions calcaires, ces argiles sont com- plètement semblables à celles du même âge, que M. Nikitin a étu- & diées près d'Elatma sur l’'Oka. Ces argiles reposent sur le sable, qui est ici moins développé que sur le Volga; au-dessous de toute la £ série s'étendent les marnes. En haut, la série callovienne se termineh par une marne oolithique dure, compacte, en fragments anguleux, riche en fossiles du Callovien moyen. Les fossiles les plus caracté ristiques de cette marne sont : Steph. coronatum, Brug., C'adoceras (Stéphan.) stenolobum, Nik., Cosmoc. Gulielmi, Sow., Bel, subabsolutus,« Nik. Sur cette couche marneuse repose l'argile grise oxfordienne, semblable à l’argile de Gorodistche. Les assises calloviennes supé-" rieures manquent ici, comme sur le Volga. Cette absence des assises ; calloviennes supérieures, développées plus loin à l'Ouest, commen par exemple dans le gouvernement de Rjazan, et la présence de. * galets See qui se sont déposés à lépoque callovienne MOYCRRE, M à émergée, formée : en partie de marnes bigarrées permiennes, en partie de marnes calloviennes. =: De cette manière la succession des assises du système jurassiquem et leur relation avec celles des systèmes voisins peut être exprimée par la coupe générale ci-jointe (fig. 1). n | Passons maintenant à quelques observations générales sur les zones jurassiques décrites plus haut. La composition minéralogique et les particularités des couches que nous venons de décrire indiquent, que le début des dépôts des" sédiments jurassiques en Russie s’accomplissait d’une autre Ma nière qu'on est porté à le supposer ordinairement et qu'il n’y à pas eu de marche régulière et progressive de la mer jurassique de l’ouest à l’est. Nous savons que les assises calloviennes inférieures sont bien développées dans toute l'étendue de la Russie ; leur présence“ Pig. L to. PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUESDE L'ESI DE LA RUSSIE. 661 Argile à Inocéremes de Sénbirsk/ a ; Q an Grès &/Aucelles & Olcosteplu sub- ne g Lust Crès a Aucelles à Frisph vürg«/ | | à @: 4 < Scistes bitumirneue «/Ferisph/ o —_— DEqaËus. > GE De Argie/grèse/&/Perisph/virgatus. 7 | Ar (2 ee étes (Z a Op, e/- lez. = ee Ah eraelobata/ “ ——— ë | Argile grise à/Cardioc. alternans. à © Argilegrése/è/Cardioc’ cor dati L: | À 5 : Sables, grès ct/argiles pauvres er à fossé 5 (4) ï LA a Zu S © ER n & d &: "Te En "à %. + { sa) 692 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin. est indubitable dans le bassin de Petschora, dans bien des localités de la Russie centrale, et dans les gouvernements de : Nijnii Now- gorod, Kazan, Simbirsk, Samara, Orenbourg, Kief; c'est précisément à l’Est de la Russie que les changements de la distribution des terres et des eaux ont eu lieu, ainsi que l'interruption des dépôts à la fin de l’époque callovienre et au commencement de l’époque oxfor- dienne. Une étude plus détaillée des assises calloviennes de la Russie, surtout au Nord, dans le bassin du Petschora, à l'Est au pied de l’Oural et au Sud dans le gouvernement de Kief, promet de fournir de nombreux documents, d’où l’on pourra tirer des conclusions inté- ressantes pour l’histoire de cette période, non seulement en Russie, mais dans l’Europe occidentale. | Les puissants dépôts d'argile grise — 0’, 0°, k, a — présentent sur- tout un grand intérêt scientifique. La distribution des fossiles qui s'y trouvent prouve que ce dépôt a débuté dans la mer à Amm. cordatus et a continué presque sans changer de faciès dans tout cet immense laps de temps, pendant lequel les mers européennes de l’ouest ont subi des changements dans les faunes d’Ammonites, caractérisant les zones : à Peltoceras transversarium, Peltoceras bimammatum, Op- pelia tenuilobata, et ayant subi plus d’une fois la substitution des faciès pélagiques argileux et riches en Ammonites aux faciès litto- raux, Coralliens ou nérinéens. La fin de ce dépôt n’a eu lieu que lorsque la mer jurassique russe fut déjà peuplée par la faune carac- térisant la partie inférieure de notre étage volgien (couches à Perisph. virgatus). Il est donc facile à concevoir qu’un dépôt si puissant et progressif ne peut être considéré comme un horizon géologique unique et doit être subdivisé, à la manière des argiles liasiques de l’Europe occidentale, en plusieurs horizons différents, qui pourraieni« être comparés aux différents dépôts que nous venons de signaler. Ce problème de la subdivision régulière de l’argile grise de Goro- distsche ne peut être considéré comme résolu même à l'heure qu’il est. Je n’ai réussi qu’à en déterminer l'horizon inférieur à Cardoc. cordatum et le plus élevé à Perisph virgatus et à constater la pré sence de la couche intermédiaire avec les représentants du genre Hoplites et du genre Aspidoceras du groupe Cycloti, horizon, qu'il est possible, je suppose, de placer parallèlement à la zone européenne de l’ouest à Oppelia tenuilobata. Les couches situées immédiatement au-dessous et recouvrant les couches à Cardioc cordatum attendent une étude encore plus appro- fondie. D’après quelques débris d’Ammonites qu’on trouve dans les alluvions du Volga, on peut s'attendre à la découverte dans ces cou- ches d’autres faunes d’Armmonites, dont la présence dans le Jura du | RM RSENÉ ANT ES : 1884, PAVLOW. —— SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 693 bas Volga inspire un intérêt non moins grand, que la faune de la zone à Oppelia tenuilobata. L'étude de la composition et de la distri- tion des faunes dans l’argile de Gorodistche promet, à ce qu'il paraît, de fournir des résultats plus fertiles que l'étude de ces faunes dans les horizons équivalents de l'Europe occidentale, où la substitution fréquente des faciès et les changements des conditions de la vie dans la mer jurassique ne présentent pas de facilité aussi grande à l’étude de l’évolution et des phènomènes de migration des espèces. De tous les horizons de l’argile de Goroditsche ceux du milieu présentent le plus grand intérêt (couches à Æoplites et à Aspidoceras “du groupe Cycloti), car on y trouve des formes que l’on considérait jusqu'à présent comme étant caractéristiques du Jura de l’Europe centrale, et dont l’absence dans le Jura russe à été indiquée comme constituant son caractère distinctif. (La présence des représentants du genre Oppelia a été également signalée par M. le professeur La- husen dans son travail sur le Jura du Rjazan (1). On considérait ordinairement le Jura Baltique, Saxo-Bohême et Krakovien comme étant la limite orientale de la province euro- péenne moyenne. La découverte des couches, correspondant à la …one à Oppelia tenuilobata sur les rives du Volga permet d’élargir considérablement les limites de la province jurassique moyenne. Du reste, en ce qui concerne le prolongement des couches à Aoplites à l'Est, à n'en juger que d’après les fossiles, que j'ai eu l’occasion de voir dans les différentes collections recueillies dans la Russie orien- 1 tale, on peut affirmer que ces couches atteignent un développement considérable dans les ‘gouvernements de Samara et d'Orenbourg, b jusqu'au pied de l’Oural du sud. C’est l’Aophtes Kirghisensis, d'Orb., qui est le fossile le plus caractéristique de ces couches dans la Russie - orientale. = La présence des couches à Ammonites, caractérisant la province européenne moyenne sur le bas Volga et la relation des formes eu- ropéennes avec les boréales, indique qu’on ne peut expliquer le fait de la distribution des fossiles dans les couches du Jura russe par la séparation seule du bassin russe de la mer de l’Europe centrale. Nous sommes donc obligés de supposer d’autres causes. Il a été déjà indiqué quels pourraient être les phénomènes influant sur la distri- bution des formes dans les mers jurassiques. … Dans un série d'études, M. le Professeur Neumayr démontre qu’on “doit considérer la différence des conditions climatériques {comme (1) La faune des formations jurassiques du gouvernement de Rjazan. Mém. du Comité géol. de Saint-Pétersbourg, t. I, 694 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin étant un des éléments principaux dont dépend la différence de com- position de la faune des provinces jurassiques européennes, surtout de celle de l’Europe ‘centrale et méditerranéenne (4), Dans un tra- vail récent (2), il insiste davantage sur cette explication en l’étendant sur les autres provinces jurassiques ; et il observe que le caractère particulier de la faune jurassique russe doit être dû essentiellement à de mêmes causes climatériques. | La présence dans les assises jurassiques du bas Volga de la faune caractérisant la province jurassique moyenne de l’Europe confirme on ne peut mieux cette opinion. Les horizons moyens de l'argile de Gorodistche : assises à Æoplites et à Cardioc. alternans — attirent encore l'attention par la présence des aucelles qu’ils renferment. Les représentants du genre Aucella sont ordinairement considérés comme étant les plus caractéristiques des couches supérieures du Jura russe, où ils apparaissent avec quel- ques formes d’Ammonites, inconnues dans l’Europe occidentale et fournissant au Jura russe son caractère original. Ces mêmes Aucelles sont les formes les plus caractéristiques des dépôts jurassiques des pays boreaux. Ce fait a provoqué l'hypothèse d'un abaïissement con- sidérable du sol ayant eu lieu au nord de la Russie à la fin de la pé- riode jurassique, abaissement qui a établi une communication entre la mer jurassique russe et la mer polaire, d’où sont arrivés les Au- celies ainsi que les Ammonites spéciales aux assises supérieures du Jura russe. Mais les Aucelles n’appartiennent pas exclusivement aux couches les plus élevées du Jura russe. Il y a bien longtemps que leur présence a été signalée dans les couches à Cardioc. alternans du Jura de Petschora par M. le comte Keyserling et M. le professeur Stuckenberg. La répétition de ce fait dans le Jura du bas Volga pré- sente un intérêt considérable pour l’appréciation de la valeur strati- graphique de ces fossiles et de leur utilité pour l’histoire de la pé- riode jurassique. Les Aucelles, après avoir paru sur le Volga dans les couches à Cardioc. alternans se rencontrent plus nombreuses dans les horizons situés plus haut et arrivent enfin à leur maximum de développement dans les couches les plus élevées du grès à Aucelles. Ge fait ne permet pas de considérer ces fossiles comme étant exclusivement (1) Der penninische Klippenxug. Jahrb. d. K. K. Geol. Reichsanstalt 1871. Bd. XXI. Heft 4; Ueber Jura-Provinzen. Verh. d. K. K. Geol. Reichsanstalt 1872. N° 3; Die Ornatenthone von Tchulkowo. Benecke Geogn. Paleont. Bei- trage 1876. Bd. IT., etc. (2) Ueber klimatische Zonen wärend der Jura und Kreïidezeit. Denkschriften der Wien. Akad. 1383. 1884. PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 695 propres aux couches supérieures du Jura russe et de tirer des con- - clusions sur leur Sir nu dans la Russie centrale, d’autant plus que, au Nord, nous n’avons pas d'indications précises sur la présence …dAucelles, accompagnées d’Ammonites, caractérisant les horizons supérieurs (Volgien sup.) du Jura. Au contraire, ni dans les listes de …fossiles, ni dans les collections rapportées par les expéditions bo- n réales, renfermant toujours des Aucelles, nous ne trouvons nulle …partla présence d'Ammonites du Volgien, auxquelles on attribueune Mprovenance boréale. Cela pourrait être un accident, bien explicable “par ces phénomènes d'érosion dont les formations sédimentaires du Nord ont tant souffert; mais ce cas curieux doit nous inviter quand mème à être prudents dans nos déductions. Il me semble, qu'ayant actuellement ces faits à notre disposition, nous sommes en droit de … supposer, qu'au lieu d'un vaste abaissement de la région boréale, à » ]a fin de la période jurassique, un phénomène complètement inverse “eu lieu ; qu'une élévation lente s’est produite, en débutant dans le “Nord à la fin de l'époque à Cardioc. alternans. Cette élévation, attei- : gnant peu à peu des latitudes de plus en plus australes, devait s’ac- ‘compagner de la substitution des dépôts pélagiques argileux aux “dépôts littoraux. A peine ferait-on erreur d'attribuer au banc à Aucelles le faciès litioral de la mer boréale. A l’état actuel il ny aurait rien d’invrai- semblable dans l'hypothèse suivante : ce faciès à Aucelles atteignait au nord son développement complet encore à l’époque du dépôt des couches à Cardioc. alternans en Russie; déjà, à cette époque, les colo- nmisateurs de ce faciès apparaissaient jte, dans la Russie cen- trale et laissaient des traces de leur existence dans les couches assez 1 rofondes de l'argile de Gorodistche. Ce faciès s’avancant toujours vers le Sud, suivant le déplacement de la ligne du rivage, a pu atteindre les limites de la Russie centrale déjà à l'époque où la mu- tation de Cardioc. alternans et de ses ammonites contemporaines ter- mina son existence, et fut remplacé par les zones successives à Am- monites. Cette hypothèse tout opposée à celle qui est généralement ë pie, trouvera à peine une grande contradiction dans les faits, ue nous avons à notre disposition jusqu'ici. 44 Disons maintenant aux couches les plus élevées du Jura du bas Nolga (a, a!, a, b de la coupe ci-jointe, fig. 1). Ces couches se distin- guent par une faune toute spéciale, inconnue dans l’Europe occiden- , et ne peuvent être comparées à aucun des étages connus du Jura ipérieur de cette contrée par leurs caractères paléontologiques. Ce fait a permis de les séparer en un étage, Volgien, particulier, “appelé ainsi par M. Nikitin, à cause de son grand développement, + on GRAINS né En ï = RS DS pt PERS NOESIS EE 1e DOS 99 DR RDS nn (PATES GERS FO DS LES 696 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE, 923 juin surtout dans le bassin du Volga. Il est généralement considéré comme équivalent des étages kimméridgien et portlandien de l’Europe occi- dentale, mais une équivalence plus complète dans des suhdivisions plus petites ne peut être établie. Les caractères pétrographiques de ces couches et leur relation avec les sédiments néocomiens, situés plus haut, indiquent, que l’os- cillation du niveau de la mer à la fin de la période jurassique, qui a laissé des traces très visibles dans l’Europe occidentale (par l’inter- ruption de la sédimentation, par des conglomérats et par les dépôts d’eau douce), se faisait également sentir sous une forme moins nette dans les limites de la Russie orientale. La faune volgienne du bas Volga se distingue de celle des couches supérieures du Jura allemand, aussi nettement que celle de la Russie centrale. Cependant il ne faut pas perdre de vue, que cette diffé- renciation des faunes appartenant aux couches jurassiques supé- rieures ne s’observe pas exclusivement dans le Jura russe, mais cons- iitue un phénomène plus général, indiqué dernièrement d’unemanière très nette dans le Jura anglais, par M. le professeur Struckmann (1). Quant à l’étendue géographique des zones supérieures de notre Jura russe, nous savons que les couches à Perisph. virgatus sont lar- gement étendues dans le sud-est de la Russie ; elles prennent part à la formation des contreforts de l’Oural du sud (Obschii Syrte) et s'étendent vers le sud, presque jusqu’à la mer Caspienne (Jura d’In- dersk). La question de la limite boréale de ces couches, malgré tout l'intérêt qu’elle présente, reste en attendant sans solution défini- tive. On ne peut donc pas considérer le Perisph. virgatus de même que les Ammonites, caractérisant les zones suivantes du Jura russe, comme des espèces boréales, attendu qu’elles n’ont pas été encore signalées dans les dépôts des rives du Petschora, ainsi que dans les assises jurassiques des régions polaires. M. Tardy fait la communication suivante : Nouvelles observations sur la Bresse, ou de la jonction du Pliocène ef du Quaternaire, par M. Tardy. Sous le premier de ces deux titres, j'ai publié l’année dernière (2) une note sur les assises inférieures de la Bresse. Dans cette note, je (1) Struckmann, Ueber den Parallelismus der hannoverschen und der englischen oberen Jurabildungen. Neues Jahrb. für Miner. 4881, Bd. II. (PIB ULL NS TSI MP 1518: 1884. TARDY, — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 697 résumais dix ans d'observations, en n'’insistant que sur les assises de la succession lacustre, la seule représentée en Bresse, avec la succession erratique. Aujourd'hui, je me propose d'aborder l'étude des formations erratiques, en décrivant sept kilomètres de tranchées du chemin de fer de Lyon à Trévoux, comprises entre Sathonay et Fleurieux. APERÇU GÉOGRAPHIQUE DU BASSIN GÉOLOGIQUE Le bassin de la Saône est en majeure partie formé par une vaste plaine dont la moitié méridionale est connue sous le nom de Bresse. C’est une région ondulée, bordée de toutes parts par des montagnes dont les sommets s'élèvent jusque vers mille mètres d’altitude. Cette plaine présente deux issues vers la mer : l’une, la vallée suivie par le canal du Centre, semble fermée depuis longtemps; l’autre, la vallée du Rhône, est encore ouverte. La présence, au point de partage des eaux du canal du Centre, d’argiles réfractaires reconnues par M. Potier, et l'impossibilité d'identifier ces roches avec celles du même genre qui existent en Mu Bresse, semblent prouver que la vallée du canal est fermée depuis les premiers temps du Pliocène. Depuis cette époque la Saône existe et suit le bord occidental de la Bresse, en passant près de Lyon. En effet, du Jura, au hameau de la Petite-Cote de Neyron, on voit constamment des dépôts argileux pliocènes qui ferment de ce côté toute issue. Au contraire, entre La Pape, les Échets et Lyon, on ne rencontre que des alluvions. Cette masse de cailloux est coupée profondément de l’est à l’ouest par le ravin de Sathonay. Ce ravin renferme des dépôts fluviatiles et des moraines anciennes. On y rencontre, à diverses hauteurs, des lehms très abondants. Mais la plupart des assises y sont couvertes d’éboulis épais. L’enlè- vement de ces derniers dans la plupart des tranchées du chemin de fer a rendu possible l'étude de cette région. La voie ferrée s’engage, en quittant la gare de Sathonay, dans un ravin secondaire. Bientôt après elle traverse le ravin principal et, tournant à l’ouest, en suit la rive nord, pour passer au-dessus de Fontaine-sur-Saône. Elle tourne alors vers le Nord et continue à descendre dans la vallée de la Saône jusqu'à Fleurieux. Au delà, la “voie reste constamment dans la plaine et ses tranchées m'ont paru offrir un bien moindre intérêt (1). (1) Une petite carte, copiée sur la feuille de Lyon de la Carte de l'État-Major, m'a paru fort utile. Elle ne comprend que la région exclusivement occupée par les alluvions. Les puits atteignent dans cette région des profondeurs excessives : 698 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. * 23 juin Fig. 4. — Carte au 80/000°, = 280 cagts S = 3= ES È = SE = = F = Re > 50°95 Rosage - © 328 Vazncia (fe) vtt ji il Lettres a à x, voir le profd fig. 2 et la quatrième eolonne du tableau final. Fig. 2. — Profil sur le plan de la Rive N. 132 E. À ET d &, Ex E + à : 2. 31" = a = RS £- A É = 79 à = Tv EN E >» 2 à 5 = 4 » = = RG ES a = Ver S = rt _ 2 D s. ñ. = Le) L = a 2 -u “a Ses h QE £ = 2 LS = s © D 5 0 S Dee SNA 2 2e - NES - =] = : = e ‘3 & DE = E = Et Fe T3 POLE à ERA TEE MS nd = . se S À > à s Che: — pe Viper Eve de) SO + Vu E Le © Ei-tP ES Xer = u. Horizon des grandes moraines médianes ; æ. Horizons du retrait des glaciers et des terrasses ; z. Dépôts modernes. > m. Horizon de Saint-Clair; n. Horizon de Rochetaillée ; r. Horizon de Sathonay; — s. Horizon de Fontaine ; et e. Moraine Dee a. Horizon de Mollon; €. Horizon à Pyrgidium; ee, Surface de la moraine de BR. pompe de Sathonay : Pliocène. LES Pointillé : rnx, chemin de fer ; #23, ravin de Sathonay et la Saône. - TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 699 DESCRIPTION DES ASSISES Avant d'aborder la description, je dois tout d’abord remercier M. Jacquot, le savant directeur de la Carte géologique détaillée de la … France et tous les ingénieurs de ce service, de l’aide si empressée qu'ils m'ont toujours donnée pour ces études. Je parlerai d’abord des gneiss rencontrés entre Fleurieux au nord et le Petit-Moulin au sud. | Les gneiss sont visibles sur les deux rives de la Saône dans les quartiers nord de la ville de Lyon. Plus au nord, on les retrouve autour de Rochetaillée. Sur ce point, ils sont recouverts par des … dépôts diluviens, et ne sont visibles qu’en quelques endroits, par suite d'érosion. Ils m'ont paru former deux éminences arrondies, —_céparées par le chemin de fer et un instant par le ruisseau des Échets. Ces deux monticules allongés sont dirigés N. 13 E. environ. Celui de l’ouest est visible à Rochetaillée ; l’autre, plus étendu, est … coupé en tranchée par le chemin de fer, derrière l’usine à bleu éud'outremer Guimet, à Fleurieux. La coupe offre d’abord, au nord, un …pointement de micro-granulite rose, dont le mica s’aligne comme “dans les gneiss en lits stratiformes. Ensuite le gneiss se présente M cous la forme de monticules isolés, mais c’est sans doute le résultat M d'érosions anciennes. Cette coupe m'a paru utile à reproduire à Mkcause de certains faits ; j'en donne seulement la partie située au nord Mu de l'usine Guimet. «…. Le gneiss est coupé de nombreuses fissures et fentes qui se grou- upent en trois types différents, répartis peut-être un peu inégalement M dans tout le massif de gneiss. Le 1° groupe est dirigé N. 157°E.; le 2 N.108°E.; le 3 N.75E. ja Le prolongement des failles de chacun de ces groupes s’éloigne peu d'un plongement moyen propre à chaque groupe. La schistosité Mhvarie de même de direction et de pente. Par exemple, au niveau du ruisseau, vers 170 mètres d'altitude, elle est dirigée N. 40° E., et ma pente vers l’ouest est de 50°, Au contraire, à 230 mètres d'altitude, M un peu à l’est du point précédent, sur le même sentier, on trouve : Direction, N. 20°0. à N.20°E. ; pente, 60° vers l’ouest. Dans la fi- gure 3, j'ai indiqué à droite l'orientation et à gauche la pente. CE pe ES CEE Re e . PE TE por de ds Sr LS à RE AE À 40 mètres aux Échets, 60 à Rosage, 50 à Sathonay, La plupart des nombres inscrits sur cette carte sont des cotes d'altitude, mais quelques-uns, accompagnés d'une ligne droite et d’un petit (o) sont les degrés d'orientation de ces lignes. 1 Ces degrés sont comptés du nord au sud par l’est. Les chemins de fer sont seuls indiqués, ainsi que les ruisseaux. 100 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin Le gneiss présente différents états. En ga (fig. 3), il se montre sous la forme d’une argile rose; en gd c’est un gneiss dur; en gp C'est du gneiss altéré et décomposé sur place. En ge on pourrait appeler le eneiss erratique, car il repose sur un lit de cailloux épars; il est sans doute descendu des pentes du mamelon, ce qui prouve l’exten- sion de celui-ci vers l’est sous les terrains diluviens. Fig. 3. — Partie nord des qneiss de Fleurieux. m. microgranulite; gd. gneiss ;dur ; ge. gneiss diluvien; gp. gneiss décomposé ga. gneiss argileux. Sur le gneiss ge on rencontre une première alluvion, qui ne ren ferme pas de roches spéciales aux Alpes. Au-dessus on voit plusieurs lits de lehm jaune alternant avec des lits de cailloux et recouverts par des cailloux et du limon rouge. Sauf ces derniers lits rouges, tous les autres, même les limons jaunes, produits d’éboulements sur les pentes, sont coupés par les failles N. 75°E. L’âge de ces failles est ainsi très récent et postérieur à la formation de la vallée actuelle de la Saône, ou plutôt à son déblaiement final. Ces failles ont la même direction que celles de la Bresse, dont j'ai parlé le 44 juin 1883. Quelques fentes verticales semblent encore avoir bougé après le dernier mouvement des failles N. 75° E. PREMIÈRES ALLUVIONS En étudiant les gneiss de Fleurieux, nous avons vu que les pre- mières alluvions de la vallée de la Saône étaient dépourvues de cail- loux des Alpes ou du moins de roches caractérisant la provenance des Alpes. Ces alluvions antérieures à la venue des cailloux des Alpes se rencontrent en deux autres points; d'une part, au sud, sous forme de sables ; d'autre part, sous forme d'alluvions, en dehors de la voie ferrée, à Fleurieux, au nord du massif de gneiss. Sablière de Fleurieux. — Cette sablière est située au nord du massif de gneiss, au flanc de la côte, Dans le fond, on trouve des sables qui ne renferment pas de grains verdâtres ; ils sont purs et m'ont paru a 4 0 [LE * >». ji TES à A fi LS ar.s #5 L + É 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 701 ne pas contenir de graviers ni de cailloux. Sous ce rapport ils se rapprochent des sables visibles sous la culée sud du grand viaduc du Petit-Moulin, au kilomètre 11 de la voie. L’altitude la plus voisine de la sablière sur la carte est 271 mètres ; mais elle se rapporte évidem- ment à la partie supérieure de la côte, et pour établir la cote de la sablière, il est préférable de partir de la voie ferrée. Cette cote doit être environ 185 à 158 mètres, presque la même que celle des sables du Petit-Moulin (185 mètres). La grande analogie entre les deux dépôts nous permet de les assimiler et de conclure de leur altitude, 185 mètres, leur âge. Mais avant d'aborder ce sujet délicat, il m’a paru préférable d'étudier toute la suite des ailuvions du profil du chemin de fer de Trévoux. : Distinction des dépôts caillouteux. — Obligé, depuis dix ans, de renoncer à la géologie ou de trouver un moyen de grouper entre elles les alluvions, à l’aide des seuls caractères physiques, - toute faune faisant défaut dans les alluvions qui entourent Bourg-en- Bresse, j'ai dû faire une étude assidue de tous les caractères de ces … dépôts. Le travail que j'entreprends ici roulant presque tout entier Sur ces Caractères, je crois devoir les indiquer tout d’abord figure 4. Si on parcourt le lit d’une rivière à régime très variable, comme celui de nos rivières de montagnes, on remarque que tous les cail- Joux ont en général la forme de galets, c’est-à-dire trois dimensions très inégales. Quelquefois deux Gimensions sont presque égales ; mais cela n'arrive qu’à une grande distance du lieu d’origine; le galet a en général une forme ellipsoïdale très aplatie. : A. B. Dans la rivière le galet ne prend pas une position incer- taine et variable; sa situation dépend surtout de la direction du cou- rant et est, par cela même, à peu près constante. Dans un courant (les cailloux se disposent comme les tuiles d’un toit par rapport à 1 l'eau de pluie qui coule dessus. En coupe,le courant venant du point B (fig. 4), les cailloux se disposent suivant le dessin B, et leur plus grande surface plonge vers le point d’origine du courant. C'est là (un caractère constant et prépondérant. En plan, ils se disposent suivant le dessin À. C. La position déterminée par le courant est si prépondérante que dans une alluvion d'inondation où la masse d’eau se déverse du lit vers le rivage et même, lorsqu'un autre cours d’eau vient à former barrage, d’aval en amont, les cailloux prennent de suite une légère inclinaison dans le sens du courant. Ces lits d'inondation présentent surtout cela de très particulier, que tous les cailloux sont plus arrondis et toujours sans mélange de sables, C’est dans un lit de ce TE SA 102 TARDY. = NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin genre, très étendu, que. l’on a trouvé, dans la vallée de l’Ain, dans la ballastière d'Ambronay, une pierre à aiguiser les aiguilles d'os, ayant servi vraisemblablement à l'Homme quaternaire. Dans la figure C, le courant principal vient dans la même direction qu'en B, c’est-à-dire de C; aussi, en terminant le dessin, ai-je in- diqué ce qui se produit et se voit toujours, le retour au courant principal. D. Lors de la réunion de Nice, j'ai pu étudier en dis points, près d'Antibes et dans le delta du Var, la disposition des galets de plage, et j'ai constaté ainsi l'exactitude de plusieurs des affirmations de M. de Rosemont. Dans l’étude des alluvions sur le chemin de fer de _ Sathonay à Trévoux, j'ai retrouvé une disposition analogue, mais non identique. J’ai cherché à la rendre dans le dessin D. Ce sont des alluvions en lits alternants, formés par des courants alternatifs de sens opposés ; c’est pour ainsi dire le produit de la lutte de deux courants. La direction du courant le plus fort est indiquée par le lit dans lequel se trouvent les plus gros cailloux. | M. On observe dans l’alluvion de plage maritime des masses de cailloux terminées chacunes vers le haut du côté du rivage par une crête tranchante de cailloux. Chaque crête est séparée de celle qui l’a précédée par un lit de cailloux abandonné par le retrait de la lame. Ainsi chaque flot remue une assez forte épaisseur de cailloux, l’entraîne sur le talus et, en se retirant, ne déplace que les caïlloux de la surface. C’est la même disposition que j’ai observée dans les alluvions diluviennes de plage à Saint-Amour dura au-dessous des assises à Pyrgidium (1). E. et F. Dans les éboulements sur les pentes l’aspect présenté par les cailloux est différent suivant la position de l’observateur. Si celui- ci fait face à la côte, les cailloux sont dans le désordre le plus com=« . = à à » gi plet (E fig. 4). Si, au contraire, on a la côte à droite en R (F fig. 4), onu voit que les cailloux sont stratifiés comme s'ils avaient été déposés par des eaux coulant à la surface de la côte. La comparaison des deux vues peut seule convaincre de l’origine de la stratification. 4 Lorsque des éboulements, produits ainsi, lentement, ont atteint une certaine épaisseur, il n’est pas rare de voir des Rene sous-ja- centes, en place en R, renversées par le glissement des terres. Cela est très sensible sur les roches feuilletées. Dans le dessin F j'ai« cherché à indiquer cet effet par la courbure des hachures vers la surface supérieure du rocher en Q. G. En indiquant ici par un croquis la disposition des dépôts gla-= {1} V. Bull., 3° série, t. XI, p. 573. TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 103 Fig. 4. — Positions diverses des cailloux. IDD 70 TES, e pe 2 ", Y UV DD 2 ” Dp on À , x sh a Légende de toutes les lettres et Résumé du texte. _ l'opposé. , Alluvions produites par la lutte de deux courants; le plus fort vient ici de D. glissements, E. Eboulement vu de face. F. Vue de profil. Glaciaire. I. Moraine ordinaire type. J. Moraine dont les cailloux ont tous la - même inclinaison. Les hachures indiquent la boue glaciaire. Moraine de chute. L. Dans les limons argileux. K. Dans les alluvions de .… graviers. | Diluvium final à Bourg. N. Côté nord. P. Amas de cailloux préexistants. U. Sables, avec un lit de graviers, V. le courant venant de T. . Passage insensible X, d’une moraine Y, à une alluvion W qui en provient. s à + * Her RUN bre ” His Av = VO " n A) » à n« 104 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin … ciaires, j'ai pour but d'appeler l'attention sur les Moraines d'appa- rence stratifiée (J, fig. G). Tandis que dans toutes les Moraines, don- nées pour type, les cailloux sont en désordre et en tout sens (L.'% fig. G), au contraire, dans plusieurs Moraines de la Bresse, les call loux, sans aucun ordre quant à leur poids et à leur volume, ont tou- à jours la même orientation; ils semblent déposés par un courant venu à du glacier. La présence de l'argile glaciaire, indiquée par les ha chures dans la fig. G, éloigne ponte toute idée de courant. Cette disposition ne m'a pas paru jusqu ici facile à expliquer, même après “ l'étude des dépôts diluviens, qui eux aussi renferment des cailloux épars et régulièrement Eve H. Je rappellerai qu’au-devant de certaines Moraines on trouve des limons remplis de cailloux plantés verticalement. La seule expli- cation qui m'a satisfait jusqu'à ce jour, est celle des glaces ilot- tantes laissant tomber dans la vase des cailloux. J'ai trouvé les mêmes faits au milieu de certaines alluvions ; c'est ce que j'ai voulu. rappeler dans la partie K de la fig. H, tandis qu'en L j’ai indiqué le limon par des hachures. à N. Enfin, comme j'aurais dû parler ici de nouveau du diluvium final du Nord, qui clôt l'époque quaternaire et commence l'époque moderne, j'en figure en N les diverses phases. C’est d’abord l’arrivée du courant du nord, entraînant les cailloux des éminences, précé demment déposés (P) par un courant du sud; puis, l'abandon de cailloux dans les limons par un courant venant du nord, c'est-à-dire de N dans la fig. N. Ensuite viennent des cailloux de chute, puis encore des cailloux du nord, et enfin les courants RE ar cours actuel, et sur le plateau de Bourg on a des courants ven du sud. Ë T. Je n’ai pas encore trouvé de moyen assuré de constater la rection du courant dans les sables. Lorsqu'il n’y a pas de graviers, les grains de sable n'ayant aucune forme ne peuvent donner d'inde cations précises ; et lorsqu'il y a des graviers épars, on peut craindre que ce ne soient des apports d'inondations. | En effet, ces lits minces de graviers présentent souvent deux lits de sens contraires. Dans cette circonstance, il est probable quelle courant général est indiqué par l'inclinaison des graviers du ht su périeur. Toutefois c'est surtout l’ensemble qui doit ici guider et dé cider de l'opinion à adopter. Dans le croquis T, U indique sables et V les graviers. 4 W. Enfin, pour rassembler ici tous les faits relatifs à la disposition des cailloux, je donne en X un croquis essayant de montrer le pas” sage (X), tout à fait insensible d’une Moraine Y à une alluvion con Perd ds nas N EL 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 705 temporaine W. C’est un fait qu'on peut observer sur le chemin de fer de Sathonay à Trévoux, dans l’ancienne sablière. On y voit à une distance de moins de dix mètres, d’un côté une alluvion parfaite, de Pautre une Moraine intacte du vrai type I (fig. G). : Cette transformation rapide est utile à constater, car elle montre avec quelle facilité une Moraine peut disparaître et être remplacée par une alluvion, dont quelquefois des cailloux striés indiqueront seuls l’origine. Sablière de Fleurieux. — Au-dessus des sables que j'ai déjà indiqués à la base de cette sablière, vient une assise de graviers et de sables AA dont on peut, par suite du grand nombre de lits de graviers qu'elle renferme, étudier la provenance. Cette alluvion ne contient encore aucun caillou d’origine essentiellement alpine. La direction du courant, précisée ici avec soin, vient de N. 200 E. Ce n’est pas à proprement parler le lit de la Saône actuelle; mais la différence n’est pas très grande, surtout si on considère certains faits géologiques qui tendent à prouver que pendant la formation pliocène de la “Bresse, la Saône devait passer au-dessous de Saint-Jean-de-Thuri- eueux, à l’est de Trévoux. C’est en effet dans cette commune et aussi à Ambérieux-en-Dombes que les puits allant chercher l'eau sous des Mu marnes pliocènes sont les plus profonds : 30 mètres à Ambérieux et (15 à Saint-Jean. Si on tient compte encore de la présence près de MuNeuville-sur-Saône de la source importante de la Roye, on arrivera Mfacilement à se convaincre que l’ancien lit pliocène répond par- faitement par ces jalons, à la direction N. 200 E. indiquée ci-dessus. Au-dessus de la zone À A, l’alluvion se charge de plus en plus de (cailloux, et ceux-ci deviennent jusqu’à un certain niveau de plus en plus gros, sans toutefois atteindre et surtout dépasser les trois di- («_mensions suivantes qui font à peu près la grosseur du poing (005, 010, 0208). Cette nouvelle alluvion À, à peu d'épaisseur, 20 centi- mètres environ: mais la direction du courant est très différente de (Mia précédente; elle est de N. 105° E. Cette direction semble indi- “quer que la Saône de cet âge divaguait dans une vaste plaine. Il “convient de remarquer ici que la direction du courant N. 405° E. est singulièrement concordante avec la moyenne de l’un des groupes de directions des fentes du gneiss à Fleurieux. Cette concordance est peut-être fortuite; mais, comme il en existe une semblable pour une autre direction dans l’alluvion suivante Z, “il m'a paru utile de la signaler. L’alluviou A se termine par un lit mremanié de 30 centimètres d'épaisseur, à peu près horizontal, dans lequel tous les caïlloux sont, malgré cela, très en désordre. Ce lit XII. 45 # 706 TARDŸ. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin ressemble pour l'aspect au croquis E (fig. 4). Cette disposition est assez fréquente entre deux alluvions de régime différent et de même grosseur de cailloux, c’est-à-dire de même puissance de courant. On pourrait croire ce lit produit par des eaux luttant les unes contre les autres sans que celles-ci l'emportent sur celles-là. Une alluvion Z recouvre le lit remanié de l’alluvion A. Cette nou- velle bande de cailloux accuse un courant assez différent du précé- dent. Le courant À venait de N. 405° E. ; le courant Z vient, au con- traire, de N. 155° E. Cette nouvelle direction se rapproche beaucoup d'une direction assez fréquente dans les failles du gneiss de Fleu- rieux. Ce groupe de failles, qui est peut-être le groupe primitif, parce « qu'il est perpendiculaire à la schistosité, semble ainsi avoir réagi sur M la direction des courants de l’alluvion Z. La comparaison du régime orographique actuel avec l'orientation du courant Z paraît indiquer M l'arrivée sur ce point des eaux de la vallée du Rhône. Pour le mo- ment ce n’est qu’une opinion à noter; mais cette observation devant s’ajouter à beaucoup d’autres, cette opinion prendra par la suite l’aspect d’une vérité, et nous devrons admettre la proximité du lit « Rhône dès cette époque. Jusqu'ici nous n’avons pas trouvé un seul caillou qui püût indiquer M la présence des roches des Alpes. Nous n’en trouverons pas davan-… tage dans le lit suivant H. Les alluvions AA, À, Z et H proviennent donc pour ainsi dire exclusivement du bassin de la Saône actuelle, Elles sont, par suite, antérieures à la venue des cailloux alpins aux environs de Bourg-en-Bresse, c’est-à-dire au Diluvium qui recouvre à Bourg la faune à Pyrgidium Nodoti. La couche suivante, H, encore exempte de cailloux essentiellement alpins, présente un aspect particulier : elle est rouge de rouille assez intense et à ce point de vue mérite une description spéciale, « parce que son aspect indique, en général, un changement de régime, très accentué ici. Son épaisseur, relativement faible, 40 centimètres environ, est néanmoins fort constante. Jusqu'ici le mode de forma=« tion de ces lits, dans lesquels les cailloux sont d'ordinaire dans un désordre complet et mélangés d'argile rouge, me semble difficile à" expliquer. En effet, auprès de Bourg on voit à la surface du plateau, sous une couche de limon rouge parfois dénudée, un banc de ce genre qui atteint un mètre environ d'épaisseur. Il ne peut pas être à Bourg le produit d’éboulements. En outre la puissance de ces lits est” toujours très constante. Le lit H repose, comme je l’ai déjà dit, sur une alluvion venant du. sud (N. 155° E). Néanmoins son premier lit de cailloux indique un L PAT LE € ‘al 18814. TARDY, — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 707 courant venant du nord. Ensuite sa partie supérieure est, comme je lai dit ci-dessus, mêlée d’argile rouge. La modification de régime indiquée par le lit H est très évidente. En “effet, jusqu’à la partie supérieure du lit H, il n’existe dans ces allu- ions aucun Caillou pouvant venir des Alpes ; au contraire, immé- diatement au-dessus, ceux-ci abondent, attestant la proximité des » torrents alpins. | L’alluvion B, supérieure au lit H, est formée de plusieurs lits qu’il conviendrait de séparer. La partie inférieure est sableuse et renferme quelques lits argileux. Un lit rougeâtre la sépare d’une alluvion dont les couches sont plus inclinées. Enfin, vers le nord, des bancs plus Caillouteux ravinent les deux alluvions précédentes. Tout cet en- semble (B), vient sensiblement de N. 20° E. Sa puissance est d’envi- von six mètres. On y voit en grand nombre des cailloux de jaspes …rouces (exotiques de M. Pillet). Ces alluvions venues de la Saône, L. apportant pour la première fois des cailloux des Alpes en abondance, doivent correspondre à la venue des mêmes cailloux, auprès de M. Bourg, c’est-à-dire couronner la faune à Pyrgidium Nodoti. … Une banquetle de grès, G, couronne l’alluvion B. La conclusion | sur l’âge de ces grès se fera d’elle-même à la fin de cette note. » L'alluvion D, qui recouvre les grès G, présente un caractère qui Lo paraître singulier de prime abord, mais que les alluvions A et B fe ‘ont déjà offert et qui se retrouvera dans l’horizon (S) du tableau final. lé ‘Chaque système d’alluvion ne contient au début que du sable ou des | cailloux de faible dimension, tandis que vers sa fin les cailloux pren- “nent plus de grosseur. Dans l’alluvion A le fait est très net; pour À Douvion B il en est de même, sableuse à la base, elle se termine par de gros cailloux. — La progression de la grosseur des cailloux est très nette et très “rapide dans l’alluvion D : de la grosseur du poing au plus à la base, hits sont en haut de la grosseur de la tête au moins, La direction du courant, prise vers le haut, donne pour l’alluvion D (N. 25° E.), direc- tion presque concordante avec celle de l’alluvion précédente B IM(N. 20° E.) et tout à fait en rapport aveciles données fournies par les puits profonds de la Dombes. (M Za partie supérieure de la sablière de Fleurieux est occupée par des IMehms qui contrastent par leur couleur rougeâtre avec la couleur | jaune de l'alluvion D. Ce contraste ne peut laisser aucun doute sur [absence de liaison entre cette alluvion et ies lehms, car il existe entre les deux une couche de trois mètres de terre jaune J, mêlée |‘de gros cailloux qui relient assez bien cette couche J avec les allu- St 2° » « 708 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin Tranchées des Gneiss. — En quittant la sablière de Fleurieux pour étudier les tranchées successives du chemin de fer entre Fleu- rieux et Sathonay, il faut passer sur les gneiss déjà décrits (fig. 3). Nous y avons vu des lehms jaunes éboulés avec leurs lits de cailloux sous-jacents, sur les pentes du gneiss. Ces lehms jaunes rappellent ceux de la couche J de la sablière. Ces éboulements sont donc plus récents que la formation J; néanmoins ils sont coupés par les failles N. 75° E. du gneiss. Ces failles sont donc bien plus récentes que la formation du lehm J. Tranchée au nord de la gare de Rochetaillée. — Dans cette tranchée on observe, du côté du nord, un lehm fossilifère de la terrasse de 20 mètres. Au-Gessous quelques alluvions graveleuses de la Saône semblent du même âge. Mais bientôt, en marchant vers le sud, on arrive à des alluvions qui rappellent tout à fait l’alluvion D de la sablière de Fleurieux et qu’il me semble naturel de rattacher « à ce même horizon. C’est le même ensemble de faits, la même allure, la même grosseur de cailloux, le même mode de succession des « couches ; seulement il s’y mêle, vers la gare, dans la partie moyenne de l’alluvion, plusieurs lits de cailloux charriés par un courant venu du sud; ces lits se terminent tous à peu de distance vers le nord: L'ensemble de cette alluvion offre néanmoins la même progression dans la grosseur des cailloux, la même altitude qu'à Fieurieux\ 194 mètres vers sa partie supérieure. Il me semble donc impossible de séparer l’alluvion de Rochetaillée de l’alluvion D de Fleurieux C’est un point important, dont je regrette de ne pouvoir donner de preuves plus convaincantes, car tout le reste de cette étude reposeram sur ce point de départ. J'espère toutefois que, cette étude achevée, l'assimilation énoncée ci-dessus se fera du moins accepter comme la meilleure solution. + Au-dessous, ou plutôt sur le flanc de l’alluvion de la tranchée, à l’ouest de la gare de la Rochetaillée, sur le chemin de la gare au village, on voit des blocs de poudingue en place. Tout d'abord, on est tenté de les faire contemporains de l’alluvion de la tranchée, parce que dans les deux dépôts les lits de gros cailloux se correspondent, mais c’est là un aspect trompeur, qui m'a beaucoup embarrassé au début. En examinant avec soin les lits de cailloux du poudingue et leur orien- tation par le courant, on voit ces lits se terminer suivant une ligne au delà de laquelle la grosseur des cailloux reste la même sur un même niveau horizontal, mais les directions des courants sont dif- férentes. Si cette ligne séparative des alluvions est inclinée, on peut hésiter à la prendre en considération; mais lorsqu'elle est verticale ACT FE CR DA 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 7109 et continue sur une grande hauteur, il est impossible de ne pas en tenir compte (1). Alors, une foule de détails s’y associant, la limite devient virtuellement très nette. En effet les lits de sables, par exemple, s'arrêtent brusquement contre les poudingues. Les lits d'inondation sont de même nettement limités, tandis que dans une alluvion homogène, ils se terminent toujours par des biseaux très allongés. Pour toutes ces diverses raisons, les poudingues de Roche- … taillée sont très certainement antérieurs aux alluvions qui les recou- vrent immédiatement dans les tranchées du chemin de fer, soit au nord de la gare de Rochetaillée, soit au sud du viaduc. Viaduc de Rochetaillée. — Sous ce viaduc passe le ruisseau descendant du marais des Echets, si souvent cité dans les travaux “ d'E. Benoït, et dans ceux de MM. Falsan et Chantre sur les glaciers de la Dombes. … Tranchée entre les deux viaducs. — Entre le viaduc de Rochetaillée et celui du Petit-Moulin, le chemin de fer coupe en tranchée un monticule assez élevé, à peine recouvert de lehms qua- ternaires. La tranchée est profonde, le terrain argileux, jaune; les lits plongent légèrement vers la Saône; quelques-uns sont assez durs pour se éliter à la manière des calcaires marneux. En un mot, ces divers lits peu épais et souvent feuilletés rappellent tout à fait les assises du Pliocène lacustre de la Bresse, que j'ai décrit l’année dernière (Pull., 3° sér., t. XI, p. 543). Aucune différence bien essen- : tielle ne peut les séparer. Une argile bleuâtre s'observe entre l’alluvion D de Fleurieux et de Rochetaillée, qui paraît au sud du viaduc du nord, et les marnes jaunes argileuses mentionnées ci-dessus. Cette argile bleu-cendré ressemble beaucoup à des argiles de même nuance rencontrées sur la ligne de Bourg à Lons-le-Saulnier. Sèches, elles sont très dures et ne présentent aucun lit de straüfication; mouillées, elles deviennent gluantes; mises dans l’eau elles s’étalent d’elles-mêmes au fond du vase, comme une poussière impalpable. Les mêmes propriétés se rencontrent dans les argiles glaciaires. L’alluvion qui supporte ces argiles derrière Rochetaillée est légèrement cimentée, comme les bancs de l’alluvion D autour de la gare, au nord du viaduc. L'eau retenue par ce conglomérat a fait des argiles bleu-cendré une vase molle sans résistance qui a causé un vaste éboulement dans les ar- giles jaunes sus-jacentes. … (1) On en voit un exemple concluant sous le village de Sathonay. L'EST RL 4 TU So ”! LE RS SALE bn # % d LA PA 4 21 MONTE A PRRETIN 710 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin Les argiles marneuses, jaunes, qui surmontent l'alluvion D de Ro- chetaillée, et les argiies bleu-cendré commencent de part et d'autre par un lit jaunâtre, à stratification confuse, ressemblant bien plus à un lehm jaune qu'aux argiles lacustres de la Bresse. Au contraire la partie supérieure est formée de lits minces qui se délitent en un grand nombre de feuillets. Toutes ces assises sont blanc-jaunâtre, comme tous les horizons calcaires des assises lacustres pliocènes de la Bresse. Leur enlèvement d'abord, puis un éboulement, ont amené la découverte, dans le lehm inférieur aux marnes, d'une extrémité de défense d'Éléphant présentant une très faible courbure, moins À de 10 centimètres. Une ligne, N. 5° E. environ, aligne trois éboulements. Est-ce le fait M | de failles toutes récentes ? Je ne puis le dire; mais cette orientation, quoique très rare dans le Jura méridional, se rencontre quelquefois. în lehm blanc jaunâtre clair et argileux, recouvre les argiles jaunes « dont je viens de parler et que j'aurai encore l’occasion de rappeler sous le nom d’argiles de Rochetaillée. Tout le plateau de la Bresse et de la Dombes est recouvert, sauf sur les bords de la Saône, d'un lehm argileux plus ou moins rougeâtre, veiné verticalement de zones bleuâtres au centre et blanchâtres sur leurs bords. Ce lehm, lorsqu'il sert de fond d’étang dans la Dombes devient uniformément bleuâtreM et blanchit par la dessiccation à l’air. On peut done considérer que la décoloration du lehm est due à l’action désoxydante ou dissolvanteM de l’eau qui entraîne le fer dans la profondeur, après l'avoir trans-« formé en sels de protoxyde. Les lehms du voisinage de la Saône sont“ au contraire sableux et présentent une teinte uniforme grisâtre. Ces. derniers lehms doivent être un apport de la Saône, tandis que bien des lehms, surtout au nord du département de l'Ain, sont le produit de l’altération lente des couches sous-jacentes. C’est à ce dernier groupe qu'il convient de rapporter le lehm de Rochetaillée, toujours situé sur les argiles jaunes. Un lehm gris sableux, de la fin du Quaternaire, se voit au sortir de la tranchée du côté du viaduc du Petit-Moulin. Ce lehm est très fos- silifère. Notre confrère R. Tournouër fit à mes assertions sur Ce sujet des objections sérieuses. Je les ai examinées avec soin, et je puis” assurer que les lehms fossilifères signalés dans cette étude peuvent guider les études paléontologiques sur les variations des espèces pendant les temps quaternaires. En effet, si ces coquilles se sont. introduites dans ces lehms après leur dépôt, ce ne peut être qu'anté-… rieurement à leur recouvrement par des éboulements äivers. Or, il me semble résulter de mes observations que ces éboulements, dont on peut sur plusieurs points fixer la date avec une étonnante préci- y ef 8 puis this ble dns van $ oD nm nm Re Lei, 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 711 sion, datent presque toujours d’une époque qui suit de très près celle où le lehm a dû être abandonné définitivement pariles eaux d’inonda- - tion qui avaient contribué à sa formation. Il en résulte que si les fos- siles ne sont pas exactement contemporains du dépôt du lehm dans lequel ils se trouvent, ils sont au moins de l’âge des dépôts intermé- diaires entre la formation de ce lehm et le dépôt du lehm suivant au niveau de la terrasse immédiatement inférieure. L'âge des fossiles ne diffère donc pas sensiblement de l’âge du dépôt. Viaduc du Petit-Moulin. — Dans la vallée du Petit-Moulin, on ne voit plus le gneiss à la surface du sol, mais on l’a rencontré à une faible profondeur du côté du nord. Au sud on voit, à 185 mètres d'altitude, des sables fins, identiques à ceux de la Bresse et très analogues à ceux du fond de la sablière de Fleurieux. Ces sables sont très bien stratifiés en lits minces, étendus et horizontaux. Ils ne renferment aucun gravier ni aucune trace de fossiles. Gare de Fontaine. — Le palier de la gare de Fontaine est à 498250 d'altitude, presque au niveau de la terrasse de 40 mètres qui se dessine nettersent dans la direction de la vallée de la Saône. Tout …_ autour de la gare, on peut observer le lehm blanc jaunâtre recou- — vrant les argiles de Rochetaillée. Tranchée de la passerelle en fer. — En quittant la terrasse de la gare de Fontaine, on entre dans une tranchée qui montre un M nouveau système d'assises et sa superposition aux argiles de Roche- | taillée. Des sables jaunâtres reposent tout d’abord sur les dernières assises des argiles de Rochetaïllée. Ces sables sont de moins en moins argi- leux à mesure que l’on s’élève et finissent par être tout à fait privés d’argiles vers leur surface. Celle-ci, cimentée par du calcaire, donne naissance à de petits lits de grès qui, restés en saillie sous l’action du vent, montrent par leur discontinuité sur un même plan, que ces Fables (Y) ont subi des éboulements. L’inclinaison des fentes et sur- («tout celle des lits prouve que les éboulements glissaient vers un vide Situé à l’est, où se trouve aujourd'hui le plateau de Sathonay. La disposition en lits continus des bancs supérieurs à ces sables montre que les éboulements sont anciens et antérieurs à toute la puissante série d'assises qui va maintenant nous occuper. Un lit argileux blanc, pétri de cailloux non roulés, recouvre les sables précédents; c’est une moraine du type J (fig. 4). . Des sables et des graviers rouges reposent sur cette moraine, Ge lit, 712 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin ainsi que je l'ai déjà dit à propos de la sablière de Fleurieux, doit indiquer par sa couleur et par sa régularité une lacune ou un chan- gement de régime. Rien autre ne vient confirmer la lacune; mais le : changement de régime est assez accentué; des lits de graviers for- mant une puissante alluvion, recouvrent ces sables rouges. Ces lits de graviers plongent vers l’est et indiquent ainsi que le thalweg de leur vallée était de ce côté. Ils présentent une teinte générale jaune- rougeâtre, et accusent la présence des courants de la Saône au début, et du Rhône ensuite. Leur partie supérieure est rasée au niveau de la passerelle en fer par un plan traçant sur le flanc de la iranchée une ligne horizontale recouverte par des sables. Cette érosion, d’après ce que nous verrons plus loin, est d'au moins quarante mètres de hau- teur et représente ainsi un notable changement dans l’orographie. Chemin du cimetière. — En passant sur le pont qui est à l’ouest de la passerelle en fer, on peut étudier toute la série des cou- ches qui surmontent cette tranchée. Ce sont d’abord des sables gras, puis des argiles et enfin des sables maigres entremêlés de lits argi- « leux. Ceux-ci offrent sur un point des contournements qui annoncent le voisinage de la rive. Celle-ci est indiquée, d'autre part, par l'in-M clinaison des couches de sables et d’argiles vers l’est. Il en résulte : que sur ce point, où se trouve la berge de la terrasse de 40 mètres dans le dernier âge äu Quaternaire, la rive de l’âge des sables dont je parle a complètement disparu, emportée par une puissante éro- sion postérieure non seulement au äépôt des sables mais encore à celui des argiles et des cailloux qui terminent cet âge, et postérieur même à des dépôts plus récents qui couronnent le plateau au niveau du cimetière neuf de Fontaine. Ÿ Faille N. 75° E.— En descendant du cimetière neuf de Fontaine directement vers le sud, ou en suivant la voie ferrée, on arrive à un passage à niveau qui domine l’abattoir de Fontaine, puis après avoir franchi un ravin profond, on entre dans une tranchée ouverte dans les sables argileux supérieurs de la passerelle en fer. Lorsque l’ou- verture de la tranchée était toute fraîche, on voyait sur ce point une faille qui, pour bien des raisons, me semble passer vers le clo- cher de Fontaine et être dirigée N. 75° E., comme les autres failles de la Bresse déjà signalées l’année dernière. Au nord de celle-ci, il s’en trouve une autre très nettement alignée par un éboulement qui s’est produit de bonne heure à la gare de Neuville-sur-Saône. Au sud, la côtière du Rhône, de Miribel à Meximieux, est de même alignée N. 75° E., en sorte qu'il est probable que cette berge a été 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 113 provoquée par le mur d’une faille. L'origine de ces failles récentes remonte, ainsi que nous l’avons vu, au gneiss, qui présente des failles assez récentes (groupe N. 75° E. de Fleurieux) pour que les éboule- ments d’argiles jaunes de Rochetaillée aient été coupés par les failles. L'âge des failles N. 75° FE. se rapproche aïnsi considérablement de la fin des temps géologiques; il est en effet postérieur non seulement aux argiles coupées par la faille, mais encore à toutes les assises erratiques qui recouvrent ces argiles, et postérieur même à leur éro$ion pour l'ouverture de la vallée de la Saône à Fleurieux. Il reste néanmoins plus ancien que l’âge des cluses du Jura. Ce qui semble le plus à remarquer, c’est que ces failles très inclinées ont l’orien- tation générale du bassin de la Méditerranée, en y comprenant le lac Aral. C’est un fait intéressant, surtout à cause des résultats fournis par les dernières explorations sous-marines. Tranchées des viaducs de l'Étang. — Dans ces diverses tranchées on voit les mêmes sables, argileux à la base, devenir de plus en plus sableux et de moins en moins argileux à mesure qu’on … s'élève dans la série des couches. Enfin, dans la dernière tranchée, à la limite du département de l'Ain, les sables se relèvent vers l’est et sondulent, annonçant ainsi le voisinage de la rive orientale du cours d’eau de cet âge. Les dernières couches de sables sont mêlées de quelques lits de graviers qui indiquent la présence du courant du Rhône. Mais en continuant à s'élever, les graviers sont peu à peu remplacés, sans limite distincte, par des lits de cailloux même très gros, indiquant une lutte des deux courants du Rhône et de la Saône. Ensuite, le volume des cailloux diminue et les sables finissent par reparaître tout en haut. Au-dessus, dans les champs, viennent d’autres assises qui m'ont paru, après de longues et minutieuses recherches, devoir faire partie d’un horizon plus récent. Tranchées des Ponts. — À l’est du dernier viaduc de l'étang, on entre dans une haute tranchée ouverte dans des alluvions Jaunes, très caillouteuses, qui ne ressemblent en rien aux alluvions situées à l’ouest du viaduc : ces dernières étaient blanches; les autres sont jaune rougeâtre. Les principaux bancs ne se correspondent pas d’un côté à l’autre du vallon assez étroit qui les sépare. Il semble donc qu'il y a deux systèmes bien distincts, et malgré toute mes recher- Ches, cette première opinion est restée la conclusion de cette étude. Entre les éboulement récents qu’on rencontre toujours sur les pentes de tous les vallons, et les alluvions caiïllouteuses jaune-rougeâtre en 114 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin lits réguliers, on observe ici deux éboulements plus anciens dont l’âge est pour ainsi dire fixé par diverses circonstances. L'un de ces éboulements, le plus extérieur, ne renferme aucun débris des assises les plus supérieures de la tranchée. Il semble donc qu'il est antérieur à ces dernières assises, formées essentiellement de lehm argileux et de loess sableux blanchâtre. L'âge de ces lehms est facile à établir. Ils se terminent à moins de deux cents mètres à l’est et sont alors remplis de diverses coquilles. C’est le rivage de ces lehms. Ce rivage est presque à 80 mètres au-dessus de la Saône. En sorte que nous sommes sur ce point en présence d'un lambeau res- treint de la terrasse de 80 mètres. Cette terrasse occupe le milieu du dernier âge quaternaire, celui du retrait définitif des grands glaciers. Vers la base des loess ou lehms sableux de cette terrasse, on a recueilli la tête, les os et les défenses d’un mammouth ancien. Les lames de ses dents étaient plus écartées que celles des dents de l’Æ, primigenius ordinaire, m’a dit M. Gau- dry qui a bien voulu déterminer une des dents recueillies avec la mâchoire. Cette différence entre les dents de l’Éléphant de la terrasse de 80 mètres et celle du véritable Z. primigenius concorde avec la différence d'âge de ces deux Éléphants. La limite postérieure de l’éboulement est ainsi antérieure à la ter- terrasse de 80 mètres, et le vallon dans lequel s’est produit l’ébou- lement est aussi antérieur à cette terrasse. Le début de l’érosion du ravin de Sathonay a donc précédé la formation de la terrasse de 80 mètres à un niveau supérieur au fond de ce vallon. | La limite antérieure de l’éboulement est fixée par l’étude de ses matériaux ; ceux-ci sont les mêmes que ceux des tranchées des via- ducs de l'étang. Les alluvions de ces tranchées étaient ainsi déjà déposées à l’époque de l'ouverture du vallon du dernier viaduc. L’éboulement le plus ancien est situé sous le précédent. Par l'absence M complète dans ce dépôt de toute trace indiquant l'existence des allu- vions des viaducs de l'étang, il devient à peu près évident que cet éboulement leur est antérieur. En résumé, les alluvions jaune-rougeâtres semblent avoir été cou- pées par une érosion dirigée N. 132° E. Dans cette vallée un éboule- ment s’est fait et à servi de rivage aux alluvions des viaducs de l'Étang. Enfin une nouvelle érosion, agissant comme à Toussieux (Isère), plus énergiquement sur les dépôts de la rive, a fait dispa- raître le contact entre les alluvions du viaduc de l'Étang et les dépôts antérieurs. Il n’en reste qu’un lambeau ayant tout le faciès d’un éboulement lent. C’est ce dernier éboulement que j'ai décrit 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS: SUR LA BRESSE. 715 tout d'abord et qui est antérieur au dépôt du læss de la terrasse de quatre-vingts mètres. Les alluvions jaune-rougeûtre, en bancs réguliers très étendus, dans * lesquelles nous entrons maintenant, sont ainsi, par tous leurs carac- tères et par leurs diverses conditions de voisinage, antérieures aux alluvions du viaduc de l’'Étang. Elles rappellent les alluvions de la —…. base de la tranchée de la passerelle en fer. Comme dans cette tran- — chéé, on voit au-dessous des alluvions, d’abord un niveau de sables rouge-noirâtre, puis, un dépôt glaciaire assez bien défini, qui se présente ici sous la forme d’une moraine de chute. Ainsi de part et d'autre on trouve le même ensemble; c’est ce qui m'engage à iden- —{ifier ces deux lambeaux séparés par une distance d’un kilomètre occupé par les sables et les argiles des viaducs de l’'Étang. Ces allu- —vions jaune-rougeâtre se suivent ensuite jusque dans le dernier em- —prunt situé près de la route de Sathonay au camp, à l'endroit où le —… chemin de fer tourne vers le sud. Le rivage des alluvions jaune-rougeûtre se trouve par l'allure des couches : toutes ces assises de sables ou de cailloux se relèvent len- tement toutes ensemble et prennent enfin vers la route une pente assez rapide et ondulée, qui est l’un des aspects les plus constants é des dépôts de rivage. On y retrouve les sables rouges du fond situés “sur la moraine de la passerelle en fer. Au-dessous les cailloux sont plus gros, moins colorés, quoiqu'il y ait encore quelques lits très Î rougeâtres. Mais la faible partie visible de ces dépôts anciens ne permet pas de les étudier suffisamment en détail. On pourrait toute- fois les assimiler aux assises disparues qui occupaient la vallée de la L Saône, à l’ouest de la passerelle en fer, à l’époque du dépôt des 3 sables (Y) inférieurs à la moraine de cette tranchée. 1: Le Ancienne sablière.— Aussitôt après avoir franchi la route qui conduit de Sathonay au camp, la voie ferrée longe sur un rem- 3 blai une ancienne sablière ouverte à l’est. Cette exploitation donne une magnifique coupe qui, avec une dernière tranchée et deux autres fouilles importantes, complète tout ce que j'ai pu apprendre “sur les alluvions des environs du village de Sathonay. La masse des malluvions se subdivise nettement dans la sablière en trois parties bien distinctes : des lehms en haut, des alluvions et des moraines en “dessous, puis une ligne droite bien tracée et faiblement inclinée limite un poudingue. Au-dessous se développe une puissante alluvion très régulière, indiquant une unité de formation qui n’existe pas dans les couches supérieures. Ancienne moraine. — Pour suivre maintenant l’ordre purement stra- 716 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 Juin tigraphique, je dirai que, d'après mes observations, comme d’après celles de M. Gotty, officier d'administration, on rencontre vers 218 mètres d'altitude, au-dessous du ravin de Sathonay, un dépôt glaciaire assez bien caractérisé. Au début, M. Gotty lui donnait une autre origine, parce que la présence d’un dépôt glaciaire dans une telle situation, sous une telle masse d’alluvions, lui semblait impos- sible. M. Gotty avait observé ce dépôt au fond de la sablière qui est en face de la pompe à feu du camp de Sathonay. Depuis, on l'a reconnu dans les fondations de la pile du milieu du viaduc, située auprès de cette pompe. Enfin, les 24 degrés hydrométriques de l’eau de la pompe et de celle du ruisseau qui prend sa source au fond du ravin de Sathonay, prouvent que la moraine a une assez grande étendue pour qu'il soit indispensable d’en tenir compte. Au-dessous de la moraine, M. Gotty a observé des sables qu’il a appelés «des mollasses », et plus bas d’autres sables qu'il a distin- gués sous le nom d’ «alluvions anciennes ne contenant que des sables marins très fins ». Les sables qu’il indiquait sous ces deux désignations ressemblent beaucoup à ceux qui viennent affleurer sur … la route de la Saône entre le pont de Collonges et le vallon de Fon- taine-Sathonay. C’est tout ce que je puis en dire, ne connaissant pas le lieu exact où M. Falsan a recueilli des fossiles de molasses marines aux environs du Vernay, c'est-à-dire dans le voisinage du pont de Collonges. Alluvions supérieures à la moraine. — Au- is de la moraine les observations de M. Gotty et les miennes sont aussi PET SONRT EE que possible. x M. Gotty disuünguait bien plusieurs lits, mais il lui semblait tou- jours que les différences étaient trop fugitives, trop peu saisissables pour qu’on püt les indiquer et dans sa coupe il classait toutes ces subdivisions sous une seule légende : « alluvions caïillouteuses, sables siliceux, poudingues ». Néanmoins il distinguait, dans un croquis que je possède de la grande sablière de la pompe à feu, des allu-« vions anciennes (4 bis), puis, au-dessus, des lits plus sableux, et ensuite des alluvions mêlées de lits de poudingues. À ces observa- tions j'ajouterai que les premières alluvions renferment des cailloux alpins dès leur début. Les sables sont aussi très rarement purs; le plus souvent, ils sont mêlés de graviers. Enfin, la masse des allu- vions est homogène et atteint environ cinquante mètres. 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 717 POSITIONS STRATIGRAPHIQUES Depuis notre point de départ en suivant la voie de Fleurieux à la pompe à feu de Sathonay, je n’ai parlé qu’une fois des poudingues équi constamment supportent la série des alluvions meubles que M” j'ai décrites; j'ai fait remarquer avec détails que, malgré l’absence M de toute limite très apparente, il fallait séparer ces poudingues des alluvions meubles. En renoncçant à cette séparation, comme le vou- draient quelques-uns, on rend la géologie détaillée de ces alluvions impossible. En l’admettant, ne fût-ce qu’à titre provisoire, on peut, je crois, tirer un bon parti de l'étude des cent mètres d'épaisseur _ d’alluvions qui entourent le ravin de Sathonay. C’est pourquoi, malgré les nombreuses objections de mes confrères, j'ai continué cette étude avec le ferme espoir de les voir un jour de mon avis. Des sables fins existent à la base des coupes les plus profondes. On les voit à Fleurieux et sous le remblai du Petit-Moulin, vers 185 mètres d'altitude. On peut très bien les identifier avec les « mol- lasses » de M. Gotty ou avec ses « alluvions anciennes ne renfermant que des sables très fins ». Toutefois, ces dépôts de M. Gotty sont peut-être à une altitude un peu plus élevée. - À l’ouest de Miribel, au Bas-Nevyron et à la Petite-Côte, on rencontre … des argiles bleuâtres et des sables de la formation lacustre pliocène de la Bresse. La faune de ces assises s’identifie presque avec celle Mn des lignites de la rivière d’Ain à Mollon et, par cela même, avec celle des puits de Sanciat et de Treffort, dont j'ai parlé le 18 juin 1883. Les argiles et les sables qui les accompagnent sont à la Petite-Côte à 186 mètres d'altitude. Ces sables sont semblables à ceux de Fleu- rieux et du Petit-Moulin ; peut-on les identifier ? C’est très probable. Une alluvion ne renfermant aucun caillou de provenance excelusi- yvement alpine couronne les sables précédents à Fleurieux et accuse -une plus grande intensité des cours d’eau. Si cette plus grande acti- vité des rivières correspond à une modification générale du climat, nous pouvons admettre que ces alluvions sont du même âge que le deuxième erratique dont j'ai parlé dans ma note de l’année dernière. Le deuxième erratique est placé entre les lignites de la rivière à Mollon et les argiles à Pyrgidium Nodot. Cet erratique renferme, près de Treffort, des cailloux qui sont peut-être alpins, mais qui peuvent aussi avoir une origine moins éloignée. Dans le Sud le Pyr- gidium Nodoti n’a pas encore été rencontré, et d’autre part la faune à Valvées du Sud ne se trouve pas dans le nord. Seuls, la VNematurella lugdunensis et le Pisidium tardyanum relient, d’après M, Locard, ces 115 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin deux faunes entre elles. Or, d’après les déterminations de Tournouër indiquées dans ma note de l’an dernier, la Nematurella lugdunensis est une espèce commune aux deux horizons séparés par le deuxième erratique. Il ne reste ainsi que le Pisidium tardyanum et la Bythinia tentaculata, d’après les collections de Tournouër, pour identifier la zone à Pyrgidium iNodoti du Nord avec celle à Vivipara tardyana et à Valvata vanciana du Sud. On ne peut donc encore fixer au Sud la position des faunes du Nord. Mais en étudiant le travail de M. Lo- card on peut grouper : en bas, le Bas-Neyron, Trévoux, Meximieux, Pérouges, Montgardon et Condal; au-dessus, Cormoz, le Villard; en haut, Loyes, les Boulées, Sermenaz. Au-dessus de ces faunes on n’a recueilli qu’üne Succinée. La grande différence de faune qui, du fait de cette Succinée, semble . exister entre ces argiles et celles à Pyrgidium, qui sont au-dessous, paraît indiquer qu'il convient de placer ici l’une de nos grandes divisions. Cette opinion, que j'emprunte à M. Potier, m'a semblé devoir être admise sans difficulté par un grand nombre de mes savants confrères, mieux placés que moi pour l’apprécier. Je placerai donc, avec MM. Potier, Gaudry, etc:, la division du Quaternaire et du Pliocène en ce point bien précis, facile à tracer sur la plupart de nos cartes et dans presque toutes les coupes de la Bresse. La consé- quence la plus considérable sera de ranger dans le Quaternaire toutes les dernières grandes extensions de glaciers, de donner ainsi 5 à cette époque une réelle raison d’être qu’elle semblait perdre de plus en plus. Il en résuliera aussi plusieurs solutions intéressantes. D'abord tous les Mastodontes resteront pliocènes, et tous les Élé- phants deviendront quaternaires. Ensuite la faune des autres mam- mifères sera très homogène; celle des mollusques, espérons-le, ne le sera pas moins. | | En Bourgogne, et notamment sur le chemin de fer entre Dijon et Chalon, les sables à Z’/ephas meridionalis et F'quus stenonis, etc., repo- sent toujours sur les argiles à Pyrgidium Nodoti ; jusqu’à ce jour on n’a constaté de terrain erratique qu’au-dessus des sables. Dans la Bresse de l’Ain ou du Sud, on trouve cà et là l’Z. meridionalis dans des sables, mais sans qu'aucune coupe détaillée d’un de ces gise- ments ait été donnée. Toutefois c'est dans des sables et dans des dépôts superficiels de Saône-et-Loire et du Jura que ces découvertes ont eu lieu. Il résulte de ces circonstances que ces trouvailles ont dû être toutes faites dans des assises supérieures au troisième er- ratique de la Bresse, c’est-à-dire sur la moraine des puits profonds de la Dombes et de Bourg, ou dans des alluvions à peu près con- temporaines. TARDY. — NOUVELLES OBSÉRVATIONS SUR LA BRESSE. 719 1884. Si dans le Nord du département de l’Ain on trouve des sables au- dessous des chailles du troisième erratique, ces sables font défaut dans les tranchées du chemin de fer de Bourg à Besancon, soit au point kilométrique 487 k. 700, soit aux kilomètres 491 et 493 À 487 k. 700, les chailles jurassiques de ce niveau reposent sur les argiles et sont ensuite recouvertes par des sables. Aux kilomè- —ires 491 et 493 on voit affleurer les cailloux alpins les plus septen- “trionaux du troisième erratique ; ils reposent sur des argiles. Plus au sud on trouve sous cet horizon caillouteux une nappe aquifère très abondante. L'étude des puits profonds de la Dombes, comparée “avec les résultats de mes dernières recherches me porte à penser dr que la moraine du troisième erratique, très nettement observée à ai Bourg, a raviné les assises lacustres pliocènes. Et, selon toute pro- babilité, l’£lephas meridionalis est postérieur à la moraine qui, dans tous les cas, est très voisine de l’âge de cet Éléphant. La morainc de l'E. meridionalis, ainsi que nous pourrions presque nous permettre de la nommer, renferme à Bourg de nombreux cail- loux alpins. Son extension jusqu’au nord de la ville nous donne une idée de l’excessive puissance des glaciers de cet âge. Cette Moraine se raccorde très bien, par les puits profonds de la Dombes, avec Mu ja Moraine du fond du ravin de Sathonay. —. L'alluvion B de la sablière de Fleurieux, venant de la vallée de la “à Saône, et contenant pour la première fois des cailloux alpins, peut être immédiatement postérieure à cette Moraine. À Sathonay une alluvion identique repose sur la Moraine profonde. Nous pouvons donc considérer ces deux alluvions comme étant du même âge. | L'alluvion B de Fleurieux et les alluvions régulières qui entourent la pompe à feu de Sathonay sont à peu près du même âge. De part et d'autre elles sont meubles à leur partie inférieure et cimentées Iudans le haut. Elle semblent toutes deux devoir être, à leur base (I à la même cote d'altitude. Leur puissance varie toutefois; mais IMcette variation est une diminution constante d'épaisseur depuis Sa- thoray jusqu'à Fleurieux. En sorte qu'il suffit d’une érosion anté- rieure à la cimentation des couches par des eaux calcaires pour expliquer cette différence de puissance. Enfin, je rappellerai que si | l'alluvion B de Fleurieux est la première qui ait amené par la vallée (M de la Saône des cailloux alpins, la Moraine de la pompe à feu semble aussi, à tous les points de vue, être le prolongement du troisième | erratique de la Bresse du Nord, formé essentiellement de cailloux “alpins au nord de Bourg. Aussi, si l’alluvion régulière ne correspond | pas à tout l’ensemble B de Fleurieux, il est du moins fort probable | qu'elle est du même âge que les assises supérieures de cet ensemble. 120 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 Juin Des coquilles marines usées et remaniées ont été trouvées autrefois dans ces alluvions et ont fait l’objet de longues discussions à l’époque de Fournet. On en rencontre encore, et ce fait permet de raccorder avec ce niveau les alluvions de la plaine située au sud-est de Lyon et de classer ies Moraines de cette plaine. . Des ossements et des dents d'animaux ont été trouvés sur le chemin de fer de Sathonay à Trévoux dans la tranchée qui est au sud du viaduc de la pompe à feu de Sathonay et de l’ancienne sablière. Au-dessus des alluvions régulières dont je parlais tout à l'heure, on voit des bancs de poudingues. C’est au milieu de ces bancs, dans une poche occupée par des alluvions meubles, qu’on a trouvé sur un lit sableux une brèche osseuse renfermant d’après M. Gaudry, des débris de Cheval, de Bœuf, d'Hyène, ({yæna spelæa) et de pe- tits rongeurs, ainsi qu'une mâchoire d’un grand Bovidé resté indé- M terminé pour M. Gaudry. L'un de ces os semble avoir été rongé par M des carnassiers. Des os d'ÜUrsus arctos ont été mêlés aux premiers M ossements trouvés dans ce gîte. Leur meilleure conservation permet, | à cause de l’exisience d’une grotte vers ce point, de les croire plus | récents que les autres dont j'ai recueilli quelques-uns en place; par- ticulièrement des dents d'/yæna spelæa. L'âge de l’alluvion à ossements n’est pas douteux. Partout, autour des ossements, l'alluvion est fortement cimentée; or, aucune allu- vion postérieure à la couche de grès G de Fleurieux, n’est cimentée | de la même facon. D'autre part, on peut suivre de Sathonay jusque tout près de Fleurieux ces bancs de poudingues très durs, très com- pacts et très épais, et s'assurer qu'ils forment un seul tout. Le contraste entre l'ancienneté de l’alluvion et l’apparence ré-« cente de la faune, m’a conduit à faire une étude minutieuse de cette alluvion. Après bien des recherches j'ai dû la séparer des a/luvions régulières qu'elle couronne tout autour de Sathonay. La ligne de dé- marcation entre les deux alluvions n’est pas très apparente. Il est cependant facile de l’observer, car les deux courants n’ont pas la même direction. L'alluvion régulière se termine par un courant ve-«M nant du sud, tandis que l’alluvion à ossements vient du nord. C’est dans les anfractuosités d’un premier poudingue que les ossements\ ont été laissés, et les secondes alluvions ont recouvert ces débris os- seux d’une conservation très variable, Les ossements situés au-dessus de l’alluvion qui accompagne la Moraine du troisième erratique de la Bresse semblent de l’âge des assises lacustres qui ont fourni la grande Succinée de la collection de l'École des Mines de Paris, c’est-à-dire des argiles et des marnes de Bourg-en-Bresse. Leur faune serait ainsi celle indiquée ci-dessus. 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 721 L'alluvion qui recouvre les ossements doit, ainsi que nous l'avons vu pour le deuxième erratique, correspondre à un nouveau déve- loppement des phénomènes climatologiques qui ont provoqué l’ar- rivée des cailloux au milieu des dépôts lacustres de la Bresse. Cette alluvion serait alors du même âge que le quatrième erratique visible, ainsi que je l'ai dit l’année dernière, à Césile, auprès de Montrevel. On l’observe encore à la Chambière, à Buellas, à Corgenon, à Saint- Remy et à l’ouest de Bourg. Dans ces dernières localités il renferme déjà des petits blocs soit jurassiques, soit alpins. Des sables recouvrent autour de Bourg le quatrième erratique ; ils se retrouvent sous forme de grès au-dessus de l’alluvion précé- dente, dans l’ancienne sablière sur la ligne de Lyon à Trévoux. Le grès G de Fleurieux est encore du même âge, car il est dans la même situation, L'alluvion D de la sablière de Fleurieux, reposant sur les grès G, correspond sans doute aux alluvions et aux sables qu’on ren- contre vers Perrex et qui forment vers Vandeins, à l’ouest de Corge- non et de Buellas, des montagnes de cailloux dont E. Benoît a parlé _ dans l’une de ses notes. Les argiles jaunes de Rochetaillée recouvrent à Fleurieux l’allu- vion. D. De même les sables de Perrex sont recouverts à Saint- André-d’Huriat par des marnes jaunes identiques à celles de Roche- taillée. Ces marnes renferment, d’après Tournouër, la Succinea oblonga et trois espèces du Villars-de-Donsure. Mais ces trois der- nières sont, avec le Pyrgidium, toujours roulées et usées. A cette époque, les rives du bassin lacustre, sont assez éloignées de Bourg pour qu'on puisse observer au voisinage de cette ville le lit d’une rivière ancienne. À la Chagne, ce lit présente des argiles jaunes, mais aucun fossile. En établissant la succession des couches des sablières de la Chagne, on peut s'assurer qu’elle correspond exac- tement à celle de Sathonay. Les argiles jaunes de la Chagne sont celles de Rochetaillée, Au-dessus des argiles, je n’ai plus de point de comparaison en Bresse. Une simple énumération des diverses assises me reste à donner. Je la ferai dans le même ordre, c’est-à-dire en m'élevant dans la succession sédimentaire. Des sables rouges recouvrent les argiles jaunes de Rochetaillée sur le chemin de fer, vers le pont du cimetière de Fontaine. Le profil des poudingues montre qu'à l'époque des argiles jaunes le “lit du bassin se trouvait sur l'alignement Fontaine-Fleurieux ; à l’époque des sables rouges il se trouve à l’est entre Fontaine et 5a- thonay. Aux sables rouges de Fontaine doivent correspondre les XII, 46 729 LARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BASSE. 23 juin _alluvions rouges du fond du premier emprunt près de Sathonay. Une Moraine repose sur les sables précédents. On en trouve la trace à un kilomètre plus loin, vers l’est; mais dans l'emprunt men- tionné ci-dessus elle n’est pas représentée d’une façon certaine. Le lit rouge sableux, souvent noirâtre, qui repose sur la Mo- raine précédente, près de la passerelle en fer, se retrouve dans les tranchées au-dessous de Sathonay; il y est très net et très épais. Des alluvions jaune-rougeâtre recouvrent de part et d'autre les sables rouges. Dans la tranchée de la passerelle en fer elles sont coupées horizontalement par les assises suivantes. Vers Sathonay M elles sont coupées de la même manière par des assises bien posté- " rieures. Nous ne pouvons donc pas connaître la puissance exacte qu’elles ont eue. Une érosion d'au moins quarante mètres ravine les alluvions précédentes et prépare le lit des alluvions suivantes. Cette érosion coupe la voie ferrée suivant la direction N. 132° E. du côté de Sa- thonay. | Un éboulement se produit sur la rive N. 132° E. avant le dépôt des alluvions suivantes (S du tableau final). Des alluvions ou alluvions du viaduc de l'Étang occupent le vide produit par l’érosion précédente. Elles s’appuient sur les alluvions. jaune-rougeûtre à la passerelle en fer. Elles y débutent par des sables argileux. Au dessus, ce sont de véritables lits d'argile un peu sableuse; puis les sables reparaissent, accompagnés de graviers et surmontés par des cailloux. Enfin des sables existent vers le haut. “M Une faille, dont le banc le plus argileux de la succession précé- dente à seul conservé la trace, coupe tout cet ensemble. Ce fait permet de fixer la date des failles de cette direction N. 75° E. à une“ époque bien postérieure à celle que j'avais pu établir l’année der- nière. Les éboulements de Fleurieux permettent du reste d’en rap-« procher encore davantage la date. “à Cette faille nous montre que les sables même un peu argileux ne conservent aucune trace des failles qui les traversent ; les argiles seules peuvent nous les indiquer. A plus forte raison les alluvionsM n’indiqueront-elles aucune de ces dislocations du sol. _ C'est ici que je me suis arrêté dans la description des assises, en suivant la voie ferrée; je n’ai dit qu'un mot des assises suivantes, lorsque j'ai nommé l’ancienne sablière, Je vais maintenant, parler de ces diverses couches. Une érosion indiquée par un plan légèrement incliné qui coupe toutes les assises précédemment mentionnées : Alluvions S, alluvions DL: MT : y 4884. TARDŸY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 793 jaune-rougeâtres, poudingues, alluvions supérieures aux ossements, alluvions anciennes, etc., succède à toutes ces assises. Ce plan d’é- rosion offre cette particularité que sa trace sur les flancs du ravin détermine une surface parfaitement plane quelle que soit la résistance des alluvions nivelées. Cette surface est faiblement inclinée vers la Saône. _ Une moraine et une alluvion reposent sur le plan d’érosion. L’al- luvion, formée de très gros cailloux s’observe très bien dans la moitié nord de l’ancienne sablière et ensuite partout vers l’ouest. La mo- raine, au contraire, forme une bande amincie par des érosions, au sud dans l’ancienne sablière et au nord dans la tranchée suivante, juste au-dessus de la faune du grand Bovidé à Ayæna spelæa. Une alluvion dont on ne peut pas apprécier la durée sépare cette première moraine d’une deuxième, que j’appellerai la moraine mé- diane. Les moraines médianes et leurs alluvions sont très distinctes des — précédentes à Sathonay et à Bourg. De part et d'autre le groupe in- férieur est jaunâtre et le groupe supérieur est tout différent. La mo- raine inférieure n'existe pas auprès de Bourg, à La Chagne, mais la moraine médiane y est très puissante et ses produits dérivés ou accessoires se retrouvent encore plus loin vers le nord. Ces deux moraines se superposent constamment dans le nord de la Dombes; elles y sont séparées par une nappe aquifère dont les infiltrations donnent quelquefois à la moraine inférieure une couleur bleuâtre. Alluvions supérieures à la moraine médiane. J'irai ici au-devant d’une objection que mes prédécesseurs dans létude des alluvions glaciaires sont en général très disposés à faire. Ils disent que les superpositions de moraines sont le plus souvent le fait d’un torrent éphémère qui a intercalé des alluvions au milieu d’une même mo- raine. Cette objection est-elle bonne pour les moraines médianes et inférieures dont je parlais tout à l’heure ? Je ne puis le dire. Mais l'extension de la nappe aquifère qui les sépare et sa constance me font croire qu’il y a deux moraines distinctes séparées par un horizon argilo-sableux bleuâtre très constant quoique très mince. Au-dessus de la moraine médiane cette objection tombe d’elle- même. Auprès de Bourg on trouve constamment à ce niveau une alluvion du nord. Celle-ci prouve que tous les courants diluviens qui jusqu'à ce moment étaient venus du sud par la vallée de Bourg ou de la Reyssouze s’écoulent maintenant en sens inverse, c’est-à- dire par le sud, en passant sur un col qui atteint environ 260 à 270 mètres d'altitude. Au cimetière de Fontaine-sur-Saône on voit des alluvions de rivage 124 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 Juin du même âge dont l'altitude est la même. Ensuite, il suffit d'étudier le plateau de Fourvières, Saint-Irénée, Sainte-Foy pour juger du ni- veau des eaux et des points où passait la Saône. Il semble, en un mot, qu’à cette époque le bassin de la Saône s’est fermé vers Lyon et que son plan d’eau s’est élevé jusqu’à 270 mètres d'altitude. Un lehm ancien blanc-jaunâtre s’observe dans les vallonnements de l’alluvion précédente. Il est argileux et très différent des lehms bien plus rougeâtres qui couvrent le plateau de la Dombes et la mo- raine supérieure ou finale dont je vais parler. Moraine supérieure, base du dernier âge quaternaire. Au-dessus du lehm ancien, on voit des dépôts de cailloux dans l’ancienne sa- blière et sur bien d’autres points, notamment au cimetière de Fon- taine, au-dessus du Miribel et sur la côte de Sainte-Foy. Ceux-ci correspondent toujours à des dépôts glaciaires, c’est-à-dire aux moraines les plus supérieures, à celles qui sont partout presque à la surface du sol. L'extension de ces amas glaciaires est bien moins grande que celle des glaciers antérieurs. La moraine de l’£. meridio- nalis est de toutes la plus étendue ; la moraine médiane et celle de la passerelle en fer viennent ensuite. Par son extension il arrive souvent que la moraine médiane vient si près de la surface du sol que de faibles tranchées suffisent pour l’atteindre. Cette circonstance a dû souvent tromper sur l’âge de ces moraines. Les moraines supé- rieures ont une extension très restreinte si on la compare aux exten- sions indiquées en général pour les glaciers par MM. Falsan et Chantre. Ce travail, d’une exactitude rigoureuse, s'applique à l’en- semble de l’époque glaciaire et aux traces que nos savants confrères ont reconnues, mais sans distinguer les diverses extensions. Du reste à l’époque où ce travail a été exécuté, il ne pouvait encore être M question de plusieurs grandes extensions successives des glaciers, « et l'étude dont je donne ici les principales conclusions n’aurait pu l se produire. ; Les moraines supérieures s'étendent plus loin vers Lyon que dans le nord. Souvent elles présentent un aspect démantelé très caractéris-« tique. Alors elles sont souillées par un lehm rouge dont j’ai déjà entretenu la Société à diverses reprises, notamment le 40 avril 1878; c’est le lehm de la terrasse de 600 à 700 mètres d'altitude. La der-«« nière grande tranchée du chemin de fer de Sathonay à Trévoux en donne un exemple; mais l’intercalation du lehm ancien n'étant visible que sur un point très restreint; on peut croire de prime abord que la moraine démantelée n’est autre que la moraine médiane lavée et altérée. La séparation des deux moraines est très difficile à faire en ce point. Elle l’est encore plus en se rapprochant de la gare. Bull Soc. Géol.de France. Note de M. TARDY. Ordre de succession-des divers faits géologiques dela -période-finale. COUCHES QUION PEUT CONSIDÉRER COMME SUFFISAMMENT CONNUES Dépôts modernes/(néolithiques)et contemporains\de la prairie dela Saône Derniendiluvium au nord ousfinal: Merrasse de 20m,.enface du barrage de Couzon- Stations solutréennes de l'Ain. Meassemde om au Petit Moulin, sur la Voie ferrée Hache acheuléennede l'Ain. (Chelléenne,.G: de Mor> tilletet D.) Merrasse de 80m a l'est du viaduc de l'Étang E* primigenius ancien. ferrasse de 160, Plateaurde la Dombes,-surfaces Éboulis sun es pentes à Fieurieux, coupés par la failles Terrasse de 320m, Plateau de la Dombes, couche moyenne: Moraines de Vancia® Merrasse de 600m. Montagne de la chapelle de Napt, 700m: Moraines, Lyon, Ruelle. Alluvions supérieures du. cimetière de Fontaine, Lehm ancien: ancienne sablière et cimetière de Fontaine: Alluvions supérieures, ancienne sablière et cime- tière de Fontaine, Moraines médianes, ancienne sablière, Alluvions ancienne sablière.. Emprunts de Sa- thonay” Moraineamincie de l’ancienne:sablière: Erosion de-tous les dépôts antérieurs. Alluvion dela tranchée du viadue de l'Étang. Aroile jaune pâle coupée par la faille N 75° E: de Fontaine: Sables-argileux supérieurs de la passerelle en fer. Érosion duilit des alluvions (S): de la passerellelen fer au viaduc à l'Etang. Alluvion. jaune-rouge, passerelle/enfer, ponts par= dessus. Emprunts: Moraine dela passerelle en. fer et des ponts par- dessus. kSables et alluvionstrouges (Y).: pont dulchemin du cimetière de Fontaine et emprunt de Sathonay-. Argiles jaunes de Rochetaillée; Eléphant défense droite. Sables et alluvions D: de Fleurieux, -Rochetaillée. Grès G.de Fleurieux, poudingueset grès: ancienne sablière,, etc. Alluvions à ossements.: Cheval, -Bœuf, Hyène (Hyænanspelæa) rongeurs, etc.; "Ursusarctos, peut-être plusécent: Alluvions régulières, puissantes de Rochetaillée.à Sathonay, BdeFleurieux. Moraine 28m altitude, sous la pompe à feu de Sa= thonay- (1 Err. Alpin connu à Sathonay). Alluvion: cailloux exclusivement originaires dela Saône à Fleurieux: Sables de 185% altitude au Petit-Moulin® Alluvion\desables fins de la base "dela coupende M:\Gotty: DISLOCATIONS DU SOL; ÉROSIONS ET RACCORD DES COUCHES AVEC LA BRESSE Station de Veyrier (Salève): Moraines durlacde Genève: Cluses-du,Jura:central: Moraines de Belley: 2wéboulement du viaduc de l'É- tang. Faïlles nord 75%est, ayec minerais fer et manganèse: Ein\durcreusementdulitduRhône: Moraines Loyes à Lagnieu,-etc. Erosionkdu Rhône Débuts: Moraines de Vantia: Lehmrinférieur de la Dombes: Dernière grandetextension. Alluvion du nord,à La Chagne: Moraines vers Bourg. Alluvion. Emprunts-de Sathonay. Erosion plane. Viaduc de 1° éboulement rive lEtang, nord 432° St:-Anudré d'Huriat probablement. 4Erratique (note duM8 juin 1883:) Argile à Succinéel(Sp?) Bourg: 3°Erratique, Bourg.(2*Err Alpin Bresse) Muf de Cormoz: Argiles\à Pyrgidium Nodoti. Dufs à Mastodanvernensis, Sables 4 Helix Chaivi. Argilesrà faune du Niquedet- 2 Enr (1#avec roches des Alpes en Bresse?) 186m,altitude.Bas-Neyron. FaunesdeMollon-nivière,Lref- fort Sanciat, etc. Au-dessous (Voir tableau etnole du 18 juin 1885.) COUCHES RESTANT ENCORE A M ÉTUDIER, A COMPLÉTER OUA RECHERCHER Terrasse de 20m,.sa faune? Givilisation solutréenne de l'Ain: Terrasse de 40m, sa faune? Givilisation acheuléenne-et/chelléenne de l'Ain, Terrasse de 80, sa faune? Terrasse de 160, sa faune? (Succinea oblonga.) Moraines du Jura et.de l'Ain? /(Nurieux): Terrasse de 320, sa faune? (Mas Rillier). Terrasse de,600 n, sa faune”? Dépôts divers de l'avancement des glaciers? Phases diverses du retrait des glaciers: Lehmsanciens,-leur faune Valeur relative de cette grande extension. Durée relative de cet âge. Valeur relativede cette grande extension Aupoint de vue de l'importance relative ces al= luvions,-les argiles jaunes et lessables/sont-ilsile produit dunephase secondaire. de-retrait.des gla- ciers,-de la grande extension/glaciaire antérieure aux alluvions (r) ou dlun-âge-spécial séparé des alluvions (r)}\par une grande-extension| glaciaire” Partie disparue du vide actuel\de la vallée “dela Saône: Faune”? Chercher ici la relation qui peut unir ou séparer ces deux genres de dépôts trèsidistincts entfait Succinée(collection de l'Ecole des Mines à Paris) (sp-?) Faune (Z/assa Michaudi remanié; Fournet,-etc:) Position.de L'Étephas meridionalis sumousous cette moraine. Positionde cette faune: Faunemde Martinaz, en face de Mollon,-au niveau de.l'Aïn} Sables “du gouffre de Martinaz- LETTRES D) Du PRopy, | Ni] Fig, » | PROR z No mob 2 8 5 H F à a = = Q RER 1 5 È à ï a Er 4 3 $ Eau Ë « 5 2 © 3 E 2 x ë < a e à È Un “200 a LAN | si à © Su où d { EE nd à u ea s A JE CE 6 RS ——_— 33 À $ CIC CI EE CE HE A = Ë ï 4 F ÉRIC cn n (53% SEE Ci Ÿ GE ASS +: 2 2 Dé É £4 m & $0 EM au e = ———| £ É YE0) 2 2 c LA " 2 © a $ £ ——— 8 E es] no 82 SS 2 52 Æ © ie, 1 ET TA + 40 ; À Li Ë 1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 725 DERNIER ÉTAGE QUATERNAIRE J'ai donné, dans ma première note du 45 avril 1878, la classifi- . cation du dernier étage quaternaire; je n’ai rien à changer à la pre- mière partie (p. 428) du tableau qui termine cette note. Il n’en est pas de même de ma deuxième note et de la seconde partie (p. 429) du tableau. Cette partie, où j'avais pour but de montrer que les oscillations du sol sont en quelque sorte l’état normal du globe, est toute à refaire au point de vue des concordances stratigraphi- ques. Aujourd'hui, pour ne pas sortir de ma région et ne parler ici que de ce que j'ai pu contrôler avec soin, je bornerai mon tableau final à la Bresse et au Jura, et rappelant en quelques endroits le tableau de l’an dernier, auquel celui-ci fera suite, je ne donnerai - de détails que pour les faits relatifs à la présente note. Dans les dernières tranchées du chemin de fer de Trévoux à Sathonay, on observe facilement les lehms supérieurs et leurs su- perpositions : celui de 600 mètres tout d’abord, ensuite celui de 320 mètres, puis celui de 160 mètres. En outre, sur le chemin de fer on rencontre les lehms fossilifères de la terrasse de 80 mètres avec ossements d’Z. primigenius ancien (1). Plus bas, au Petit-Moulin, on traverse encore les lehms de 40 mètres. Enfin de Fleurieux à Trévoux on recoupe plusieurs fois les divers lehms inférieurs. Un petit profil en travers (fig. 2), fait en projetant sur un plan unique les divers accidents géologiques et orographiques, m’a paru un complément utile. J'ai choisi pour plan celui du rivage N.132°E. de l’'éboulement qui précède la venue des alluvions S. du viaduc de l’Étang. J'y ai projeté en pointillé, le ravin de Sathonay et la Saône en partie, le chemin de fer enx, et le relief du sol pris à une faible distance de la voie ferrée. La légende géologique est la même que celle de la carte et se trouve appliquée dans le tableau final ci-joint, Parmi ceux qui ont étudié cette région avant moi, je dois citer Fournet, puis MM. Falsan, Locard, Chantre. En outre je dois une mention toute spéciale à E. Benoit qui y découvrit le premier les .moraines des Echets. Je ne discuterai pas ici les opinions de mes confrères; mais je dirai que Benoit, dans ses cartes géologiques et agronomiques du département de l’Ain, a colorié comme terrain glaciaire non seulement les moraines du plateau, mais aussi celles que j'ai reconnues depuis sur les flancs du même plateau. Les obser- (4) L'Ursus arctos mentionné ci-dessus pourrait être de ce niveau ou plus récent. EP TATNURE 4 1 126 LORY. — REMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 23 juin vations de Benoit concordent donc parfaitement avec!les miennes. Dans le tableau ci-joint, j'ai conservé la disposition adoptée l’année dernière; mais j'ai ajouté sur le côté une division par lettre pour la légende du profil et de la carte, puis une division par étages et sous- étages ou horizons. Plusieurs préfèrent les désinences univoques en ien; je leur propose le nom de Safhonien pour désigner le Quater- naire, Il aura le grand avantage de rappeler une localité où chacun pourra toujours étudier à loisir cet étage, tandis que le mot de Sa- harien adopté par M. Mayer-Eymar indique une région encore ina- bordable pour longtemps à la plupart d’entre nous. M. Lory envoie la communication suivante : Remarques au sujet des Alpes de Glaris ef des allures du terrain éocène dans les Alpes, Par M. Lory. | J'ai lu, avec le plus grand intérêt, dans une des dernières livrai= sons du Zulletin (1), les ingénieuses considérations par lesquelles M. Marcel Bertrand a fait ressortir l’analogie du problème des Alpes de Glaris avec la structure du bassin houiller franco-belge, si bien élucidée par M. Gosselet. Ce rapprochement établit de plus en plus l'intervention des failles dans les anomalies stratigraphiques de cette partie des Alpes. C’est aussi, d’ailleurs, la conclusion à laquelle aboutit le nouveau travail de M. Rothpletz (2) : le Verrucano aurait glissé sur l’Éocène, suivant une faille très inclinée vers le nord; l’explication de cette superposition anormale s’accorderait avec l'hypothèse déjà émise depuis trente ans par M. Studer. Le repli du Verrucano et d’une partie du terrain jurassique sous eux-mêmes, se trouverait dès lors restreint dans des limites qui ren- draient ce fait bien plus facilement concevable et supprimeraient, ce me semble, toute difficulté, à l'égard de l'explication que j'en ai proposée (Pull., 3° série, t. XI, p. 14), pour la partie où ce replise manifeste d'une manière incontestable, dans la coupe passant par le Bützistæckli, entre Elm et Linththtal. Ce qui me paraît le point capital, dans la structure des Alpes de (1) Bull., 3° série, t. XII, p. 318. | (2) Zeitschrift d. deutsch. geol. Gesellsch., 1883, t. XXXV, p. 434, — Ern, Favre, Revue géol. suisse, pour 1883; Arch. des Sciences de Genève, 1884, 1884. LORY. — RÉMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 127 Glaris, c’est qu’elles sont situées exactement sur le prolongement du massif des Alpes bernoises et qu’elles correspondent à un affaisse- ment très brusque et: très considérable du massif des schistes cris- tallins sous-jacents, dont les Alpes bernoises sont, au contraire, une saillie mazima. C'est le même fait que dans les Alpes calcaires vaudoises, situées entre le massif ancien des Alpes bernoïses, d’une part, et ceux du Mont-Blanc et des Aiguilles-Rouges, d'autre part. Les complications stratigraphiques exceptionnelles qui caractérisent les terrains secondaires et tertiaires dans ces deux districts de Vaud et de-Glaris sont essentiellement liées à cette dépression brusque de leur soubassement de roches anciennes. Sur les flancs des massifs saillants, en éventail (Mont-Blanc ou Alpes bernoiïses), les terrains secondaires ont dû s’affaisser en plis synclinaux plongeant sous les schistes cristallins ; — au contraire, là où les massifs de gneiss ont subi un mouvement d’affaisséement, suivant leurs axes anticlinaux, les terrains secondaires et tertiaires ont dû descendre dans les cavités ainsi produites, à lèvres plus ou moins surplombantes, et éprouver, alors, dans leur ensemble, un renfoncement, un repli sous eux-mêmes, analogue à celui d’un doigt de gant dont on fait rentrer l'extrémité. Ce n’est là qu’une conséquence particulière toute simple du carac- ière fondamental de toute la première zone alpine (1) dans laquelle les dislocations et les plissements des terrains secondaires sont essen- tiellement subordonnés aux failles de leur soubassement de terrains anciens, plissés et disloqués antérieurement à ces terrains secon- daires, et sur lesquels ceux-ci reposent en stratification constamment | discordante. Le terrain éocène, dans les Alpes, se trouve dans deux conditions “essentiellement différentes. Dans les chaînes subalpines du versant “nord-ouest, à partir des environs de Chambéry, et à travers toute la Savoie et la Suisse, il repose généralement, en concordance, sur le terrain crétacé. Mais d'autre part il s’étend souvent en dehors des limites de celui-ci, et repose alors, en discordance complète, sur tous les terrains plus anciens. C’est dans ces dernières conditions que se trouve, par exemple, la large bande de terrain nummulitique des Bassés-Alpes et des Hautes-Alpes, formant les puissants massifs qui entourent Barcelon- nette et Embrun, entre le massif primitif des Alpes-Maritimes, au sud-est, et celui du Pelvoux äu nord-ouest ; c’est cette même bande qui se prolonge en une languette étroite, vers le nord, jusqu'aux en- (1) Bull,, 3 série, t. IX, p. 655. 128 LORY. — REMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 23 juin virons de Saint-Jean-de-Maurienne et de Moutiers ; et la Carte géolo- gique d'Italie en indique un prolongement analogue, par le col de l’Armentière et le haut de la vallée de la Stura. Dans cette région des arrondissements de Barcelonnette, de Gap et d'Embrun, le terrain éocène a encore, dans son ensemble, une dis- position à peu près horizontale, et il repose, souvent à de faibles dis- tances, sur les terrains les plus divers, depuis l’Oxfordien jusqu'aux Schistes cristallins. De plus, on le voit, en divers points, entourer des pitons saillants de calcaires jurassiques, soit oxfordiens, soit lia- siques, qui se montrent bien clairement comme ayant formé des îles dans la mer éocène. J’ai décrit, il y trente ans, ces faits, que Rozet avait interprétés tout autrement, mais sur le sens desquels il ne sau- rait rester aucun doute (1). Il ne me paraît pas en être autrement pour ces diverses saillies de terrains jurassiques, ou même plus anciens, qui se montrent entou- rées par le terrain éocène, et aussi par le terrain crétacé, dans le dé- partement de la Haute-Savoie, et qui se lient intimement avec les Pré-Alpes suisses des cantons de Vaud, de Fribourg et de Berne, jus- qu’au lac de Thoune. Je crois que ces dispositions résultent de dis- locations qui ont eu lieu antérieurement au terrain éocène, ou même à une partie ou à la totalité des terrains crétacés. J'ai cité, dans le Dévoluy (Hautes-Alpes), une superposition dis- cordante des calcaires à silex sénoniens (surmontés de l’Éocène num- mulitique), sur les tranches des calcaires oxfordiens (2). Dans les environs de Thônes (Haute-Savoie), les îlots de roches jurassiques et triasiques de la montagne de Sullens, près Serraval, et de celle des Almes, près le Grand-Bornant, entourés par les terrains éocène et crétacé (3), ne me paraissent pas avoir besoin d’être caractérisés au- trement que comme des récifs saillants au milieu des mers où se sont déposés ces terrains plus récents. Ce sont les plus méridionaux de ces affleurements que M. Marcel Bertrand a figurés sous le titre de /ambeaux de recouvrement (4); maïs je suis porté à croire que le terrain éocène ne passe pas par-dessous, et que l’on peut étendre à ces divers lambeaux, dans les Pré-Alpes de la Savoie et de la Suisse, l'interprétation beaucoup plus simple que je viens d'indiquer, et qui est d'accord avec les allures du terrain éocène autour de lambeaux (1) Bull., 2 série, t. XII, p. 7; et Descript. géol. du Dauphiné, S 242. (2) Bull., & série, t. X, p. 33; — Descript. géol. du Dauphiné, S 184. (3) Voir Bull., 2° série, t. XVIII, p. 801, et Alph. Favre, Recherches géologt- ques, etC., t. IT, p. 207-209 et 216-221. | (4) Bull., 3e série, t. XII, p. 329. AS 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 729 analogues, dans d’autres parties des Alpes beaucoup moins boule- versées. Le Secrétaire dépose une note de M. Hollande, intitulée : Ze- cherches géologiques sur le massif des Beauges (Savoie) et les terrains ter- harres situés dans la zone subalpine (Savoie et Haute-Savoie). M. Fallot fait observer que M. Hollande place dans l’Éocène moyen des couches à Cerithium elegans, Cerithium plicatum, Natica crassatina, espèces caractéristiques des sables de Fontainebleau, c’est-à-dire du Miocène inférieur. La présence des schistes à fucoïdes au-dessus de cette zone ne lui semble pas suffisante pour autoriser une pareille classification. M. Kilian fait la communication suivante : Note sur les terrains tertiaires du territoire de Belfort et des environs de Montbéliard (Doubs). Par M. W. Kilian. INTRODUCTION Nous venons de terminer l’étude des affleurements que présentent les terrains tertiaires sur les feuilles Montbéliard et Ferrette de la carte géologique de la France au 1/80,000°. Les explorations nom- m breuses que nous avons faites pour établir les contours géologiques nous ont fourni des documents assez intéressants. Il nous à été pos- sible de rectifier ainsi quelques erreurs qui avaient été commises “dans la classification des assises tertiaires de la région. Nous devons à l’obligeance de MM. Henry L’Epée et Meunier d'avoir pu consulter à loisir les échantillons de fossiles éocènes et “miocènes que possède le musée de Montbéliard; M. Parisot, de son côté, nous à communiqué gracieusement une série de coquilles la- Custres recueillies à Châtenois. Il nous a paru utile de faire part à la “Société géologique des résultats auxquels nous sommes arrivé et de les rattacher aux observations que vient de publier M. Andreæ (1) sur les terrains tertiaires de l’Alsace annexée. La détermination des espèces lacustres réclame une grande habi- (1) A. Andreæ. Beitrag zur Kenntniss des elsaesser Tertiaers. Strasbourg, Schultz, 1884. 130 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS, 23 juin tude et une expérience que nous n’avons pas. Comme nous ne nous sommes pas occupé d'une manière spéciale de la faune tertiaire, il nous à semblé que nos indications paléontologiques devaient être contrôlées par des savants plus compétents. MM. Munier-Chalmas et Boettger de Francfort, ont bien voulu examiner une partie de nos fossiles, et nous tenons à leur en exprimer ici toute notre reconnais- sance, ainsi qu'à MM. Zeiller et Fliche qui nous ont aidé à déter- miner les débris de végétaux des schistes de Réchésy. Les terrains tertiaires des vallées de l’Allaine et de la Savoureuse ont été décrits à plusieurs reprises dans les ouvrages excellents qui. ont fait connaître les environs de Montbéliard et de Belfort, et si nous reprenons leur étude, c’est que nous croyons devoir apporter des modifications notables aux divisions adoptées jusqu'ici pour les assises éocènes et miocènes. Afin d'éviter de fastidieuses répétitions, nous renverrons donc nos lecteurs, en ce qui concerne les détails paléontologiques et stratigraphiques, aux travaux remarquables de MM. Contejean, Parisot, Delbos et Koæchlin-Schlumberger, Sandber- ger, Sauvage, Oustalet et Muston, et nous nous bornerons à consigner« daus cette note les faits qui ressortent de nos observations person- nelles. | Les dépôts tertiaires occupent de grandes étendues au sud-est de Belfort. On peut les étudier facilement toutes les fois que l’on tra- verse l’épais manteau diluvien qui couvre toute la contrée ; les affleu-« rements sont nombreux le long des vallées, sur le flanc abrupt des collines dont le sommet porte le plus souvent une couche de lehm et de graviers quaternaires. Au sud et au sud-ouest ces assises repo=M sent, en s’amincissant, sur les terrains jJurassiques; elles vienneni mourir ainsi le long d’une courbe qui passerait pas Belfort, Châte nois, Montbéliard, Dasle, Badevel, Delle, Courcelles, Réchésy et qui 4 coïncide à peu près, comme nous le verrons dans la suite, avec le littoral de la mer tongrienne. | A l’est les couches tertiaires disparaissent sous les alluvions ant ciennes; mais des sondages pratiqués en Alsace (1), non loin de Ja frontière paraissent montrer que les marnes miocènes acquièrent rapidement une épaisseur de plus de 100 mètres. Au nord de Belfort, M région qui est en dehors de notre champ d’études, les terrains ter=l tiaires vont s'appuyer sur le grès rouge à Saint-Germain (2). Les affleurements sont du reste assez restreints de ce côté pour que leur description puisse être négligée sans inconvénients. (1) D'après M. Andreæ (loc. cit., p. 167), on a traversé en 1883, à Seppois-le= Bas, 270 mètres de marnes léfliaires sans atteindre le substratum jurassique. (2) D'après la carte géologique du territoire de Belfort, par M. Païisot. . 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP,. DU DOUBS. 131 . À — HISTORIQUE De nombreuses ‘études ont été publiées sur les dépôts éocènes et miocènes du département du Haut-Rhin, notamment sur ceux des environs de Mulhouse et de Colmar; le territoire de Belfort a été “exploré à plusieurs reprises, ainsi que la vallée de l’Allaine ; néan- moins le résumé des diverses classifications qu'ont proposées les auteurs pour les terrains tertiaires de ce pays montrera que les géolo- —oues sont loin d’être d'accord sur la superposition des assises qui font suite au terrain jurassique. …—. M. Koæchlin-Schlumberger (1) (1858) mentionne le premier les dépôts sidérolithiques et tongriens des environs de Belfort; mais il “ne donne aucune indication précise sur la succession des assises qui “constituent ce système. — M. Contejan (2) (1861), dans son mémoire sur lrrohdissement de Montbéliard, décrit le minerai de fer et la molasse de la contrée; il Madopte l’ordre suivant (de haut en bas) : Grès, etc. DD EseEL Conglomérats. Calcaire lacustre (Châtenois ?) Minerai de fer sidérolithique (Kocène moyen ?) Terrain tertiaire, M. Parisot (3) (1868) étudie à son tour les couches tertiaires du territoire de Belfort, il en donne la succession qui suit : À Schistes à poissons de Froidefcntaine. Miocène. ? Calcaire lacustre de Châtenois. Molasse, marnes et conglomérats. Minerai de fer sidérolithique et nagelfluh. Terrain tertiaire. Mu La description minéralogique et géologique du département du MHaut-Rhin de MM. Delbos et Koæchlin-Schlumberger (1867) con- | tient une foule de documents sur les dépôts qui nous occupent; la succession est la suivante (4) : / Calcaire lacustre de Châtenois. Schistes à poissons. Formation merine tongrienne (grès et conglomérats de Bourogne, marnes de Méroux, etc.) . Miocène inférieur. (1) Bull. Soc. géol. de Fr., 2° sér., t. XV. (2) Ch. Contejean. Esquisse dune description géologique et physique de l’arron- Wissement de Montbéliard. Mém. Soc. d'émulation de Montbéliard, 2e sér., vol. I. IM(3) Parisot. Esquisse géologique des environs de Belfort. Mém, Soc. d'émulation le Montbéliard, 2e sér., vol. I. (4) Nous ne. dofnons ici que les subdivisions qui se rencontrent aux environs le Belfort et de Montbéliard, ; À x _ Si Re nn ——@—— r 132 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS, 93 juin Calcaire d'eau douce de Morvillars. D UE { Terrain sidérolithique et conglomérats. Pour M. Oustalet (1) (1870) l’ordre de superposition des assises est résumé dans le tableau ci-contre : = hr à Calcaire de Châtenois. Miocène, Tongrien Grès de Bourogne et marnes à Meletta (= S. de Fontainebleau (Sch. à poissons). et M. à Cyrènes). Marnes à Cyrènes. Eocène supérieur. | Terrain sidérolithique et nagelfluh. La nouvelle édition (2) (1877) de la description du territoire de Belfort de M. Parisot reproduit la classification adoptée en 1867 par MM. Delbos et Koæchlin-Schumberger. M. Bleicher (3) (1880) signale dans la Haute-Alsace l'existence, dans le Miocène inférieur, de trois groupes superposés correspondant à des faciès paléontologiques différents ; ce sont : 1° Un groupe inférieur à faune marine. Marnes, grès fins et gros.- siers : Vaiica crassatina, Pectunculus obovatus, P. angusticostatus, Ostrea cyathula, Foraminifères ; 20 Un groupe moyen ou de passage (Faciès littoral détritique). Conglomérats sans fossiles. 3° Un groupe supérieur (Faciès littoral et saumâtre). Alternance. plusieurs fois répétée de poudingues, de grès et de marnes : Pois- sons (Zebias paralates) ; végétaux (Cinnamomum polymorphum) et co quilles saumâtres (Mytilus Faujasi, etc.). M. Muston (4), dans ses «Notices géologiques (1881) », donne pour les terrains tertiaires des environs de Delle la classification suivante : Pliocène. | Dépôts d’eau douce. Schistes à poissons de Froidefontaine. Molasse. Eocène, | Sidérolithique et conglomérats. Miocène. { Enfin nous ne pouvons passer sous silence une monographie très, complète que vient de faire paraître M. Andreæ (5) sur les terrains tertiaires de l’Alsace annexée. L'auteur allemand expose dans cet (4) Bull. Soc. géol. de Fr., % sér., t. XX VII. (2) Parisot. Description géologique et minéralogique du territoire de Belforë Belfort, 1877. (3) Bull. Soc. Géol., 3 série, t. VIII. (4) Muston. Notices géologiques, Montbéliard, 1881. (5) Andreæ. Beitrag zur Kenntniss des elsaesser Tertiaers, Strassburg, Schultz, | 1884. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 133 ouvrage, à côté de recherches originales stratigraphiques et paléon- tologiques, toutes les connaissances acquises sur les terrains éocène et miocène de l’Alsace; on trouvera dans le tableau qui est joint à cette note le résumé de la succession que M. Andreæ a définitive- ment établie pour ces couches. Nous puiserons dans son travail des renseignements précieux pour notre étude. L'auteur mentionne à plusieurs reprises les environs de Belfort; mais sans entrer dans des détails sur la contrée. Nous parlerons de ces remarques à propos des assises auxquelles elles se rapportent. Les résultats que nous avons obtenus ne diffèrent du reste que peu des conclusions émises par M. Andreæ; elles ont trait principalement à la position du calcaire de Châtenois ; nous plaçons en outre à un niveau un peu plus élevé les couches lacustres de Morvillars ; il nous répugne enfin (malgré notre patriotisme) d'admettre que les eaux qui ont donné naïssance aux dépôts du Tongrien marin aient été en relation directe avec le bassin parisien. Il. — DESCRIPTION DES COUCHES Terrain éocene … É'ocène supérieur. — Tandis que dans la basse Alsace et dans le Jura l'étage moyen de l’Éocène est représenté par des dépôts lacus- tres à Planorbis pseudammonius, les terrains secondaires sont recou- verts directement aux environs de Belfort par des assises plus | récentes. | a) Minerai de fer sidérolithique (Bohnerz des géologues allemands). IMNotre intention n’est pas de reprendre ici la description du ter- “rain sidérolithique ; MM. Contejean, Benoît (1), Greppin, Parisot, LKœchlin Schlumberger et Muston l'ont étudié avec un soin et une IMexactitude qui rendent inutile un exposé nouveau. Nous attribuons au minerai de fer sidérolithique une origine hydrothermale, comme on le fait généralement, et ainsi que parais- sent le démontrer suffisamment les découvertes de M. Quiquerez, dans le val de Delémont. — L'âge de ce dépôt correspond à l’Éocène supérieur ; M. Greppin a signalé dans le minerai de fer du Jura Ber- nois des ossements de Palæotherium; nous mettons notre terrain …sidérolithique au même niveau, car il est compris à Châtenois comme dans les environs de Delémont entre les calcaires jurassiques et des “couches à Melania Escheri et Planorbis rotundatus (Châtenois). … (1) Bull. Soc. géol., 2 sér., XII. 734 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin Le minerai de fer repose en transgressivité sur les diverses assises du Jurassique supérieur; les épanchements thermaux ont eu lieu probablement, ainsi que l'indique M. Contejean, lorsqu'une partie des étages avait été dénudée, et les nappes d'eau ferrugineuse se sont étendues en les attaquant sur les bancs de l’Astartien, du Ptéro- cérien ou du Virgulien. Nous ne pouvons rattacher au terrain sidérolithique, ainsi que l'ont fait les auteurs, les conglomérats calcaires qui surmontent dans nos régions le minerai de fer. Ces poudingues (Nagelfluh, Gompho- lithe), sont parfaitement stratifiés; ils ne se distinguent nullement « des conglomérats franchement miocènes qui les recouvrent ; ils s'ap- : puient en beaucoup de points directement sur le Jurassique sans « que l’on puisse constater la présence du minerai de fer sidéroli- thique. D'après M. Greppin, on trouverait dans le Jura Bernois, au sein des dépôts sidérolithiques, des bancs de poudingues calcaires « semblables à ceux que nous pouvons observer aux environs de Monti- béliard. Nous n'avons jamais, pour notre part, rencontré dans la 1 région qui nous occupe la nagelfluh jurassique en alternance avec le“ minerai de fer en grains. Les conglomérats renferment, il est vrai, des Pisolithes en certains points; ces grains sont même incrustés dans les galets ; il nous semble néanmoins n'avoir affaire ici qu à un remaniement des dépôts sidérolithiques. Les galets à incrus-- tations de minerai ne pourraient bien être autre chose que des frag- ments de la roche jurassique altérée par le dépôt ferrugineux, arra= chés et roulés par la mer tongrienne. En effet, ces conglomérais se sont formés sur place, car ils ne contiennent que des éléments em pruniés à leur substratum quel qu’il soit; pour expliquer cette” formation, il paraît nécessaire d'admettre l'existence d'une me ; dont le flux et le reflux aurait donné lieu à de puissants cordor ltioraux. L'extension des poudingues dans notre région ne permet pas d’attribuer leur origine à l’action de couranis fluviaüles. | La coupe du terrain tertiaire de Danjoutin, donnée par M. Parisot en 1863 (1), montre d'une facon évidente que les conglomérais cal= caires sont nettement supérieurs au minerai et qu'ils sont stratifiés La stratification uniforme de la Gompholithe et la concordance par faite qui la relie aux dépôts miocènes semblent constituer une preuve de plus en faveur de notre opinion. Nous considérons les conglomérats qui recouvrent directement le minerai de fer sidéroli=« thique et qui sont surmontés par l'équivalent des marnes à Cyrènes (1} Loc. cit., p. 332. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAÎRES DU DÉP. DU DOUBS, 7135 tunculus obovatus et Panopæa Heberti, qui forment en Alsace avec les schistes à Poissons et les marnes à Septaires le substratum des marnes à Cyrènes (4). On peut suivre ces conglomérats sur de grandes distances, le long des Vosges et de la Forêt-Noire où, asso- ciés à des perforations de Lithophages, ils fournissent des jalons qui permettent de suivre les limites de la mer miocène. Nous les avons rencontrés partout au contact du Jurassique et du Miocène (Dan- joutin, Trétudans, Montaineau, Dasle, Morvillars). Il en existe un lambeau fort restreint à Saint-Michel, près Sainte-Suzanne. Cet affleu- rement indiqué par M. Benoît comme appartenant au Sidérolithique parait être masqué. Des fragments de nagelfluh calcaire épars sur le plateau virgulien témoignent seuls de son existence. Le terrain sidérolithique a été signalé en de nombreux points de notre région : à Danjoutin, à Leupe, près d’Andelnans, à Grand- Charmont, à Fèche-l'Église, Dampierre, Badevel, aux Bourbais entre Dasle et Audincourt, au Bosmont, entre Nommay, Bethoncowurt et Grand-Charmont, à Châtenois, à Sevenans, à Trétudans, à Exincourt, Taillecourt, au N.E. d’Audincourt, dans le bois de Belchamp. b) Calcaire à Melania Laure Syn. : Calcaire de Brunnstatt, Palæotherienkalk, Melanienkalk (Andreæ). Couches de Bembridge (Wight). Obereocaen (Andreæ), Éocène supérieur (Gypse du bassin de Paris). Raitche de M. Greppin. Entre Morvillars et Bourogne, la route et la voie ferrée traversent M une petite colline très intéressante par sa constitution géologique. Dans une anfractuosité des calcaires kimméridiens se trouve un Mlambeau de calcaire et de marnes lacustres; les tranchées du “chemin de fer et de la route sont ouvertes dans ces couches, dont MM. Parisot (2) a donné une coupe détaillée, à laquelle nous ren- voyons nos lecteurs. Les bancs du calcaire jurassique affleurent à l'est et à l’ouest du gisement, à des altitudes égales et supérieures à celle des assises d’eau douce; il n’existe pas de faille à cet endroit, car l'inclinaison des assises kimméridiennes est la même de part et d'autre, et l’on peut en suivre les strates très facilement. A l’ouest, le calcaire jurassique est directement recouvert par les conglomé- mrats et la molasse miocène. Enfin il est à noter que nous n'avons pas | | constaté trace de minerai de fer sidérolithique soit sous le calcaire (1) Nous comprenons ici sous le nom de Marnes à Cyrènes l'équivalent des "«Cyrenenmergel » du bassin de Mayence et non les marnes vertes du bassin de | Paris ou leur représentant. M)Parisot, 1877, loc: cit., p. 179: 136 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 Juin lacustre, soit entre les conglomérats et les bancs du Jurassique su- périeur. Les couches d’eau douce de Morvillars ayant été fort bien décrites par divers auteurs, nous croyons pouvoir passer immédiatement à l'étude des fossiles qu’elles renferment en abondance; nous citerons : Planorbis goniobasis, Sandb. (P. rotundatus, Brg.). Très commun dans le calcaire lacustre de Morvillars (ma collection, musée de Montbéliard). Les échantillons que nous avons examinés sont par- faitement conformes aux types des environs de Paris et de Nogent- le-Rotrou (Calcaire de Saint-Ouen). Il importe de noter la fréquence de cette espèce à Morvillars, car elle paraît être assez rare dans le : calcaire à Megalostoma mumia et Melania Lauræ de l'Alsace annexée. Lymnæa longiscata, Brongn. Espèce abondante à Morvillars ; nous en avons recueilli nous-même un certain nombre d'exemplaires typiques. Lymnæa convexa (1), F. Edw. Desh., pl. 45, fig. 7-8. Ce fossile est caractéristique des calcaires de Morvillars. Nous avons comparé les” échantillons que nous possédons à l’exemplaire figuré par Deshayes, qui appartient à M. Munier-Chalmas. La Z. convexa se distingue aisément des autres Lymnées par son ouverture moins haute que le dernier tour de spire, la convexité et la largeur de l’avant-dernier tour. Nous l’avons trouvée abondamment; le musée de Montbéliard nous l’a communiquée en nombreux individus. Cette espèce a été signalée dans le Calcaire de Saint-Ouen des environs de Paris et dans les dépôts à Planorbis rotundatus de Nogent-le-Rotrou. Lymnæa caudata, F. Edw. Plusieurs exemplaires; variétés allon- gées. Musée de Montbéliard. Melania Lauræ, Math. (MW. Koechlini, Grepp.) (M. Escheri, var. Lauræ, Sandb., pl. XVIL fig. 17-17/). Espèce très variable ; com- mune à Morvillars ; nos échantillons sont bien conformes aux figures que donne M. Sandberger (2). La M. Laur«æ est très abondante dans les calcaires d’eau douce de Brunstatt (Haute-Alsace) et de Kleinkems (Bade), dont elle peut être considérée comme le fossile caractéris- tique. | Enfin l’on rencontre fréquemment à Morvillars de petits corps ovoïdes, allongés, de la grosseur d’une balle de fusil. Les auteurs les (1) Cette espèce a été citée sous le nom de L. fusiformis par les auteurs ; nous avons pu nous assurer du fait en examinant les échantillons du musée de Mont- béliard. (2) Sandberger. Land und Süsswasser conchylien der Vorwelt. Wiesbaden, 1870-75. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAÏRES DU DÉP. DU DOUBS. 137 ont cités dans les listes sous le nom d’'OEufs de Tortues ; M. Munier- Chalmas voit dans ces globules des Œufs de Bulimes ; M. Boettger les considère avec réserve comme des œufs d’'Hirudinées. À Châtenois, M. Parisot a signalé l'existence au-dessus du minerai de fer sidérolithique d’un calcaire bitumineux noirâtre, dans lequel il a trouvé les espèces suivantes : Melania Escheri, Lymnea fusiformis. Planorbis rotundatus, M. Parisot nous a communiqué une série de fragments de ce cal- caire qui n’a pu être étudié qu'à l'occasion du creusement d’un puits. Ces morceaux étaient pétris de coquilles de petite taille mal- heureusement fort mal conservées; M. Boettger y a reconnu les genres suivants : Patula, Planorbis, Lymnea, Valvata? ou Amnicola. (Cette coquille nous paraît se rapprocher beaucoup du V. circinata, Mérian. du calcaire de Brunstatt). Pisidium ? ? Le calcaire bitumineux de Châtenois paraît avoir été confondu par MM. Parisot, Delbos et Kæchlin-Schlumberger avec les dépôts la- custres miocènes qui affleurent dans cette même localité. M. Ous- talet a fait ressortir l'étrange association de fossiles (1) de la pre- mière liste de M. Parisot, et dans la deuxième édition de son livre, ce dernier auteur a montré que le calcaire à Planorbis rotundatus devait, en effet, être séparé à Châtenois d’une assise lacustre plus récente caractérisée par l’Æ/elix osculum, Tho. Nous n'’hésitons pas à assimiler avec M. Parisot les couches bitu- mineuses de Châtenois, à Welania Lauræ, Planorbis rotundatus et Lymnées aux calcaires de Morvillars éloignés seulement de quelques kilomètres et caractérisés par une faune identique. La position des calcaires à Melanies de Châtenois au-dessus du minerai sidérolithique est un fait important. M. Andreæ a assigné “aux calcaires de Brunnstatt et de Morvillars (ces deux dépôts sont intimement liés par leur faune) un âge relativement ancien ; il les place dans ce qu'il appelle l’Éocène supérieur (Obereocaen), c’est-à- dire dans l’Éocène moyen des géologues français, malgré la présence du Palæotherium medium dans ces dépôts. La superposition observée à Châtenois nous semble prouver d’une (1) L'Helix osculum y figurait à côté du Planorbis rotundatus, etc. XIT. 47 135 KILIAN. — TERRAÎNS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin façon indiscutable que nous avons à faire à des calcaires lacustres assimilables tant par leur faune que par leur position à la raitche à Melania Lauræ, Lymnea longiscata, Cyclostoma mumia de M. Greppin qui, dans le val de Delémont, surmonte nettement le minerai de fer à Palæotherium medium et P. crassum. Nous ne pouvons nous ré- soudre à placer les calcaires de Morvillars, de Châtenois et de Brunns- tatt dans l’Éocène moyen dont la faune est du reste représentée dans le Jura par les brèches d'Egerkingen (canton de Soleure) à Lo- phiodon et Proviverra. L'analogie des calcaires de Brunnstatt avec les dépôts de l’île de Wight (calc. de Bembridge), qui montrent également dans l’Eocène supérieur une association de Mollusques du calcaire de Saint-Ouen (Planorbis rotundatus, Lymnea longiscata) avec les mammifères carac- téristiques du Gypse parisien (Palæotherium crassum, P. medium, P. minus, etc.) ne fait que confirmer notre manière de voir. C’est ainsi que dans le Tarn les Palæotherium sont accompagnés du Melania Lauræ comme à Bembridge et à Brunstatt. Terrain miocène. Miocène inférieur. — (Oligocène moyen et supérieur des Alle- mands.) Le Miocène inférieur débute dans le Grand-duché de Bade par des marnes à Cyrènes que M. Andreæ rapproche des marnes vertes du bassin de Paris; ces marnes, représentées également à Zillisheim (Haute-Alsace), supportent sur la rive droite du Rhin des sables ma- rins auxquelles correspondent : a) Sables et marnes de Dannemarte. Syn. : S. de Roetteln (Bade), marnes d’Altkirch (Andreæ), couches de Rœders- dorf, d’'Oltingen, etc., marnes à Huîtres, S. de Fontainebleau (base), sables de Weinheim (Mayence). Molasse marine inférieure de M. Grep- bi pin, 1* groupe de M. Bleicher. Nous signalerons comme très rapprochés de notre champ d’étude les marnes et sables à Pectunculus obovatus, Panopea Heberti, Ostrea cyathula, Fusus elongatus développés à Dannemarie (Alsace) et décou- vertes par M. Andreæ (1); à ces marnes correspondent de nombreux dépôts marins dans les environs de Ferrette et de Bâle. Conglomérats littoraux. — Nous rattachons à ces couches les con- glomérats littoraux d’origine évidemment marine (2) qui recouvrent (1) Nous avons eu l’occasion de visiter à plusieurs reprises ce gisement que nous avait indiqué le savant allemand. (2) M. Andreæ (p. 295) a découvert des foraminifères dans des marnes subor= données à ces poudirnigues. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DÜU DOUBS. 739 le minerai de fer aux environs de Montbéliard et de Belfort. Ces pou- dingues ont été suivis sur tout le pourtour du golfe alsatique, dans le duché de Bade et dans ie Jura bernois, il en a été parlé à propos du Sidérolithique avec lequel ils ont été souvent confondus. b) Schistes à Poissons de Froidefontaine. Syn. : Meletiaschiefer, Fischschiefer, Amphisyleschiefer (Andreæ), Septarienthon (Mayence), S. de Fontainebleau (p. parte). Nous n’entrerons pas ici dans la description des schistes à Pois- _ sons de Froidefontaine bien connus par les travaux de MM. Parisot, sauvage, Kæchlin-Schlumberger, Oustalet, Muston et Rzehak. M. An- dreæ vient de résumer récemment tout ce que nous savons sur les schistes à Amphisyle ; il en a décrit les Foraminifères et a constaté leur superposition aux marnes de Dannemarie (à Altkirch) et leur transformation en marnes à Septaires typiques à Aue, près de Sen- theim. | Dans les environs de Montbéliard et de Belfort la place des couches à Poissons à la base du système de la Molasse de Bourogne ne peut faire l’objet d’un doute. Le gisement même de Froidefontaine ne peut fournir aucun renseignement sur la position stratigraphique des schistes à Amphisyle. Les fosses qui ont servi à l'extraction de la roche sont comblées ou remplies par les eaux, et l’on ne voit af- fleurer aux alentours que les alluvions anciennes recouvrant d'un épais manteau les collines avoisinantes. Cependant une étude plus attentive de la région nous à conduit à considérer les schistes à Poissons comme inférieurs aux marnes et aux grès de Bourogne. En effet, M. Muston (1) assure avoir rencontré dans un puits à Allenjoie, ainsi que dans le fond de la vallée Saint-Nicolas, sur les «Lerritoires d'Eschène, de Bourogne, de Brébotte, d'Autrage, des af- “fleurements non équivoques de schistes à Poissons. — S’il en est ainsi, comme il n'existe pas de failles sur les bords de la vallée (2), les schistes doivent nécessairement servir de substratum aux grès et aux conglomérats de Bourogne qu forment les collines des bords de l’Allaine et de la rivière Saint-Nicolas. D'autre part, en allant de Brébotte à Morvillars, on rencontre suc- IMcessivement : 1° Les marnes lie de vin et les grès du système suivant Ik(S: de Bourogne) qui affleurent sous les alluvions anciennes derrière la maison d'école de Brébotte ; — 2° les schistes à Poissons de Froi- (Mn (1) Muston. Notices géologiques, p. ‘77. (2) On peut constater de part et d'autre de la vallée l'existence des mêmes bancs _ 740 KILIAN. —— TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin defontaine; — 30 les calcaires kimméridiens, près de la station de Morvillars. — Toutes ces couches plongent vers l'E. D'après M. Muston les schistes à Poissons reposeraient sur la Mo- lasse; cette Molasse qui n’a été observée que dans des sondages re- présenterait pour nous les marnes de Dannemarie et d’Altkirch qui supportent en Alsace les couches à Amphisyle ; mais il nous paraît impossible de la rattacher comme le fait M. Muston aux assises de Bourogne que nous allons décrire dans le prochain paragraphe. M. Parizot (1) a constaté à Charmois la présence sous les schistes à Poissons de marnes diversement colorées qui, d’après nous, se rap- porteraient également aux couches marines à Pectoncles. Les couches à Poissons ne sont visibles actuellement qu’à Froide- fontaine; mais très imparfaitement. MM. Parisot et Muston (2) en ont indiqué l’extension d’après les sondages qu'ils ont opérés dans la région. — Il est probable que ces schistes se sont déposés dans une anse assez profonde de la mer tongrienne, occupant à peu près l'emplacement de la vallée de Saint-Nicolas et de celle de l’Allaine + entre Morvillars et Allenjoie. Sur les bords du bassin, à Danjoutin, Exincourt, et sur la colline de Morvillars ce dépôt est représenté par des conglomérats littoraux qui se confondent avec les précédents et séparent le calcaire jurassique des assises du système de Bourogne. A Morvillars les schistes à Poissons occupant un niveau plus bas que le calcaire à Melania Lauræ il faut admettre une discordance assez importante entre les couches éocènes et miocènes de la ré- . gion. c) Système de Bourogne. Syn.: Couches de Pierrefitte et d'Ormoy ; Sables d'Elsheim et Cyrenenmergel du bassin de Mayence; 3° groupe de M. Bleicher, Oligocène supérieur de # M. Andreæ, Tongrien (p. parte de Delbos et Kæchlin-Schlumberger, Ton- grien de M. Parisot, Molasse de MM. Contejean et Muston, Grès de Bou-… rogne et marnes à Cyrènes de M. Oustalet. Les collines qui s'élèvent de chaque côté de la vallée de l’Allaine entre Bourogne et Sochaux, sont formées par un ensemble d'assises auquel nous donnons le nom de Système de Bourogne. Ainsi que nous l’avons démontré, ces couches surmontent les schistes de Froi- defontaine. Elles s'étendent au nord du côté de Vézelois et de Mé- roux et au S.-E. jusqu'à Delle et à Réchésy, A Danjoutin, Châtenois, (1) Loc. cit., p. 189. S (2) Parisot et Muston. Notice sur le dépôt des schistes bitumineux à Poissons de Froidefontaine (Haut-Rhin). Arch. Soc. d'Emul. de Porrentruy, 1862. 1884. KILLAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 7141 Exincourt, Dasle, Courtelevant, Réchésy, ces couches s'appuient sur les conglomérats qui sont, pour nous, une formation littorale de la mer tongrienne. Les coupes fort nombreuses que nous avons relevées et celles . qu'ont données MM. Parisot, Delbos et Kæchlin-Schlumberger ainsi que M. Oustalet nous ont montré que le Système de Bourogne, très complexe en apparence, présentait la composition suivante : Au-dessus des conglomérats marins de l’assise précédente, l’on remarque des couches de marnes rouges lie de vin, grises ou jau- nâtres, alternant souvent avec des bancs de molasse fine et argileuse et des conglomérats calcaires. À ce niveau vient s’intercaler à Allen- joie, à Moval (tranchée du chemin de fer) et à Châtenois une assise de calcaire lacustre jaunâtre à Æehix dont nous parlerons plus loin en détail. A Réchésy ce sont des bancs de marne schisteuse à végé- taux qui occupent cet horizon. Nous trouvons ensuite de nouvelles marnes rutilantes alternant avec des bancs de molasse (1) et de nagelfluh; puis, apparaissent à Méroux, à Grandvillars, à Courtelevant et à Boncourt des assises fos- silifères à Cyrena convexza (Cyrena semistriata). — À Méroux, dans une carrière ouverte sur la hauteur à l'O. du village (non loin de la cote 377), les coquilles (Cerithium plicatum, Mytilus Faujasi, Cyrena convexæa et petits Gâstropodes) sont renfermées principalement dans des marnes grises (2) intercalées entre des bancs de grès molassiques pétris de Cyrena convexa formant parfois lumachelle. M. Bleicher qui a exploré ce gisement avant nous, nous dit avoir rencontré dans les marnes grises de Méroux des restes (graines) de Mimosées et des Typha. Dans la tranchée du Tiamont, près de Bourogne, nous re- trouvons ces marnes grises assez bien développées. M. Parisot y a rencontré Mytilus Faupasi, et le Cyrena donacina. À La Chaux, près de Montbéliard, les travaux entrepris pour la construction des caves M de M. Arlen, brasseur, ont mis au jour des marnes grises à débris de coquilles que nous identifions aux argiles de Méroux. Enfin, à Grandvillars et à Courtelevant, l’on rencontre au milieu des argiles bigarrées des plaquettes de grès couvertes de Pryozoatres indétermi- nables et de Cyrena convexa. À Fèche cette espèce est accompagnée du Cytherea splendida et du Mytilus Faujasi. C’est également à ce niveau qu'il convient de placer la molasse à grains fins, très dure et calcaire, d’un blanc jaunâtre qui affleure à (1) Les bancs de molasse renferment souvent des galets calcaires emprunté$ au Jurassique supérieur. (2) Cette coquille est 'ici pourvue de son test. Ce fait est à signaler, car il est isolé pour la contrée. 142 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 Juin l'E. de Boncourt (Suisse). Cette roche est intercalée dans une série de lits de molasse argileuse en dalles et de marnes bigarrées. Nous avons recueilli dans la molasse calcaire de Boncourt de nombreux exemplaires du Cyrena convexa et un Helix indéterminable (1). La partie supérieure du Système de Bourogne est constituée par des masses puissantes de conglomérats calcaires-et de molasse fine, quartzeuse, à ciment calcaire, dont les bancs sont exploités à Bou- rogne, aux environs d’Étupes et à Taillecourt. Ces assises ont été dé- crites en détail par les géologues qui se sont occupés de la région. Le Système de Bourogne caractérisé par une stralification régu- lière est incliné d’une manière constante vers l’est (E.-S.-E. généra- ment); N.-E. à Exincourt et à Étupes ainsi qu'à Réchésy. Faune du Système de Bourogne. Cypris. — Dans les marnes bigarrées. — Partout. Cerithium plicatum, Brug., var. Galeotti, Nyst. — M. Boettger rat- M tache à cette variété les échantillons que nous lui avons envoyés. Nous en avons trouvé de nombreux exemplaires dans une carrière située au N.-0. de Méroux ; ces Cérithes remplissaient une couche d'argile jaunâtre comprise entre deux bancs de Molasse. Le Cer. pli- catum, var. Galeotti se rencontre en abondance dans les marnes à Cyrènes du bassin de Mayence et a été signalé dans les sables d'Or- moy, près d’Étampes. Cerithium plicatum, var., enodosa, Sandb. Cette variété caractérise également les « Cyrenenmergel » de l'Allemagne du. Nord. Nous avons extrait des marnes de Méroux un certain nombre de“ petits Gastropodes dont le mauvais état de conservation n’a pas permis à M. Boettger de nous donner une détermination certaine: ce sont, d’après le savant allemand : Melanopsis callosa, Tho (?), pourrait aussi être une forme plus an-« cienne. Hydrobia, sp. rappelle plutôt le Æ. Dubuissoni, Bouill. des sables de Valnay, près d'Étampes, que le #. ventrosa, Montg. du Miocène moyen de Mayence. à Euchilus? ou Nystia. Melania. — Peut-être le M. semidecussata, Lam. Cyrena convexa, Brongn. (= C. semistriata, Desh.). Espèce éminem-« ment caractéristique du Tongrien supérieur de la région de l’Ajoie.m Nous l'avons trouvée à Méroux (dans la couche à Cer. plicatum ei EU 4 tenu tire à mel bus EE ee 7 VU UT À ME (1) M. Andreæ (loc. cit., p. 284) mentionne le gisement de Boncourt que nous avons découvert en 1883 en compagnie de M. W. Deecke. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 143 dans un grès molassique où elle était pourvue de son test), à Grand- villars, à Boncourt, à Courtelevant (colline au S. du village), à Méziré. On en voit des exemplaires de Moval et d’Étupes au musée de Mont- béliard. La Cyrena convexa (C: semistriata) est très fréquente dans les marnes à Cyrènes (Cyrenenmergel) du bassin de Mayence qui occu- pent, au-dessus des sables marins de Weinheim, un niveau équiva- lent à celui de notre Tongrien supérieur des environs de Belfort. . On a rencontré cette espèce dans les sable de Pierrefitte. Loc. : Méroux (avec le test). Fèche-l’Église (musée de Montbéliard), Grandvillars, Boncourt, Courtelevant. Cyrena (Corbicula) donacina, Braun., Sandb., pl. XXVI, 5, Nous croyons pouvoir rapporter à Cet De plusieurs échantil- lons du musée de Montbéliard provenant de l'argile grise de Méroux. — Corbiculakalk. Cytherea splendida, Mer. Fèche- -PÉglise (musée de Montbéliard). Corbicula Faujasi, Desh., sp. Il n’est guère possible de rapporter M, à une autre espèce un moule que nous a communiqué M. Meunier « et qui appartient au musée de Montbéliard. — Nous ne nous pro- nonçons cependant que sous toutes réserves, quoique nous ayons eu sous les yeux des échantillons du bassin de Mayence. Zoc. : Fèche- l'Église. — Corbiculakalk de Mayence. _ Mytilus Faujasi, Brongn., Sandb., pl. XXX, fig. 5. Le musée de Montbéliard possède de superbes exemplaires de cette espèce, aussi leur détermination est elle absolument certaine. Ils ont été trouvés à Méroux où ils abondent dans une argile grise. De moins bons échantillons proviennent de Fèche-l’Église : nous possédons le I M. Faujasi que nous avons recueilli également en abondance dans les marnes lie de vin à Rouffach (Haute-Alsace) — Cette espèce se (M irouve dans les couches à Cérithes (Cerithienkalk) et à Corbicules (“(Corbiculakalk) du bassin de Mayence. — Elle aurait donc avec le k Corbicula Faujasi fait son apparition plus tôt en Alsace. De nombreux fossiles ont été cités dans les couches de Bourogne : | Ossements de Lamantin (d'après M.Con- Palæotherium (tibia), (Delbos et K.Schl.) tejean.) Anoplotherium — (Parisot, 1883). Ces déterminations paraisssent être douteuses, car il s’agit proba- “blement de la même pièce rapportée par les uns au Palæothertum, |par les autres à l’Anoplotherium. || On a sigñalé en outre : \“Natica micromphalus, Sandb. Lutraria sequana, Delbos. “| Cardium Raulini, Héb. Cytherea striatissima, Desh. (M Pectunculus angusticostatus, Héb. Algues. 4 744 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin Nous n'avons rencontré aucune de ces espèces dans nos exCur- sions. M. Bleicher vient de découvrir des restes de Mimosées (graines avec l'embryon reconnaissable) et de 7ypha dans des marnes grises à Cyrènes qui provenaient d’un puits creusé dans le village de Mé- roux. — Il nous a obligeamment communiqué ces indications. ASSISES DÉPENDANT DU SYSTÈME DE BOUROGNE Calcaire lacustre d’Allenjoie. Syx. : Calcaire de Châtenois (p. parte) (Parisot 1863 et Oustalet), cale. de Châte- nois (Parisot 4877, Andreæ, etc.) ; marnes noires à Helix de Courren- dlin (Greppin). Ainsi que nous venons de le montrer, on peut observer en certains points des environs de Belfort, à la base du Système de Bourogne, un ou plusieurs (Moval) bancs de calcaire lacustre fossilifère. A Châtenois où cette formation atteint son maximum de puissance (3 mètres), le calcaire d'eau douce est recouvert : 1° par des marnes lie-de-vin; 2° par des marnes grisâtres ; 30 par des bancs de molasse fine et schisteuse ; 4° par des marnes, puis par une assise de conglomérats. L'on peut suivre le Calcaire de Châtenois de l’autre côté de la Savou- reuse, à Dambenois; il se continue jusque près d'Allenjoie. Derrière le moulin d’Allenjoie, dans les escarpements qui bordent l'Allaine, nous avons retrouvé le Calcaire de Châtenois avec sa faune (1) et sa nature compacte et jaunâtre. Il repose en cet endroit sur Les marnes lie-de-vin et supporte nettement les bancs de conglomérats et de molasse de Bourogne sous lesquels il disparaît bientôt. A Moval, dans la tranchée du chemin de fer, le Calcaire lacustre repose sur des marnes bigarrées ; il est représenté par plusieurs banes de 0750 à 0780 d'épaisseur, séparés par des lits argileux. Il renferme des Æelix et des Zymnées. M. Parisot a donné en 1877 (2) une bonne coupe de la tranchée de Moval; il mentionne les bancs de calcaire que sur- montent des marnes; mais il ne lui vient pas à l'esprit de rattacher à ce dépôt le Calcaire de Châtenois, qui occupe la même position stra- tigraphique. M. Contejean signale à Fèche-l'Église une assise lacustre au sein de la molasse. Cette couche, dont nous n'avons pas pu reconnaître l'existence, doit probablement se rattacher au Cal- caire d'Allenjoie. (1) Les fossiles se rencontrent principalement à la surface des bancs de calcaire dans des lits de marnes rougeàtres. (2) Loc. ci£., p. 186. — L'auteur, p. 184, mentionne un dépôt analogue à Bou- rogne (tranchée), OS 1, Cheb re 0 ne 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 745 M. Boettger, qui a bien voulu déterminer les Hélix que nous lui avons envoyés, y à reconnu : Helix (Coryda) cf. subsulcosa, Thom. (var. de l’Helix rugulosa, pour M. Sandberger). Espèce caractéristique du Calcaire de Hochheim (— C. de Beauce); on l’a trouvée à Sornetan (Jura Bernois). Loc, : Châtenois (musée de Montbéliard). Helix (Coryda) nov. sp. Châtenois (musée de Montbéliard); Moval (notre coll.). Helix (Coryda) girondica, Noulet (— Æ. moguntina, var. minor, Sandbherger). On connaît cette espèce du calcaire à Corbicules du bassin de Mayence; on l’a recueillie aussi à Saucats. Loc. : Allenjoie (notre coll.); Châtenois (coll. Parisot, Musée de Montbéliard). -Petraeus (Buliminus) Allenjoie (notre coll.). Le calcaire lacustre de Châtenois a été étudié par nos prédéces- seurs, tous ont cité comme seul fossile dans ce dépôt l’Helix osculum; Tho. Nous nous sommes procuré les échantillons (Musée de Mont- béliard, coll. Parisot) sur lesquels se basent ces indications, et M. Boettger a pu reconnaître qu'ils se rapportaient tous aux espèces précitées ; l’Æelix osculum, Tho., n’a donc jamais existé à Châtenois, et aucune des coquilles qui ont été récoltées dans cette localité ne peut en être rapprochée. Le calcaire à Hélix, auquel nous donnons le nom de Calcaire dAl- lenjote, afin d'éviter des confusions pouvant résulter de la coexistence à Châtenois de deux formations lacustres, l’une éocène, l’autre mio- cène, ne saurait trouver sa place au-dessus du Système de Bourogne, ainsi que l’ont indiqué jusqu'à présent tous les géologues qui se sont occupés.des environs de Belfort. Il est incontestable que cette for- mation doit être considérée comme un accident lacustre, dû au \ retrait momentané de la mer, au milieu des couches saumâtres qui représentent les « Cyrenenmergel » dans l’Ajoie. Nous avons vu que ce dépôt pouvait être suivi dans tout le golfe de Montbéliard. RTE est probable qu'une incursion de la mer aura mis fin à cette for- mation lacustre et déposé les conglomérats qui la surmontent, puis = les eaux marines se retirant aussi rapidement qu’elles étaient venues, il se sera formé des lagunes dont la trace nous est conservée dans les Marnes de Méroux et la Molasse de Bourogne, qui sont, nous tenons à le répéter encore, postérieures au Calcaire d’Allenjoie. Les couches à Hélix d’Allenjoie ont leur équivalent exact dans le Jura Bernois, à Courrendlin, où des marnes noires à //elix rugu- losa (1) Mart., sont intercalées à la base du système saumäire et (1) L'H. subsulcosa, Tho., étant rapportée par quelques auteurs à l’H. rugulosa, il se peut que l’espèce de Châtenois soit la même que celle de Conrrendlin. 746 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP., DU DOUBS. 23 juin lacustre (1) qui recouvre près de Delémont la molasse marine infé- rieure (— Sables de Fontainebleau). Couches à Feuilles de Réchésy. À quelque distance de la frontière Suisse, à Réchésy, on remarque, à la sortie du village, à gauche de la route qui se dirige vers Beur- pevésain, une petite carrière très intéressante. On y voit les assises tertiaires fortement redressées et présentant la succession suivante : 1° Conglomérat calcaire (de bas en haut). . . .. 1e 2° 1GrÉS NAMolassSiIQque. |. HELENE . 0780 3° Marne d’un brun jaunâtre, schisteuse, à em- preintes de feuilles. . . . . . AU AS 4% Araile le de vin, .: ... 0 NN nant Am50 5° Conglomérat calcaire. En suivant la chaussée du côté de la frontière, on voit affleurer, sous le conglomérat (1° de notre coupe), une couche de marnes lie- * de-vin, puis l’on rencontre les poudingues littoraux (assise inférieure du Miocène inférieur) qui vont s'appuyer sur les calcaires jurassiques ravinés. Le contact de ces bancs peut être étudié dans une carrière au bord de la route, à quelques mètres de la borne frontière. La couche de marne (3° de la coupe) schisteuse qui occupe ici la même position que les calcaires d’Allenjoie, nous a fourni un cer- tain nombre de feuilles malheureusement dans un état médiocre de conservation. Nous avons communiqué le produit de nos recher- ches à M. Fliche qui a reconnu les espèces suivantes : Acotylédones : Lygodium Gaudini, Meer. Equisetum Paralatorü, Sch. (Physagenia Paralatort, Heer). Champignon épiphyte indéterminable. Monocotylédones : Cyperites multinervosus, Heer. | Typha latissima, AI. Br. (2 échantillons). Phænicites spectabilis, Ung. Fragment de feuille d’un autre palmier, à nervation palmée; c’est peut-être le Sabal hoeringiana, Ung.; mais sans qu'on puisse rien affirmer, le fragment de feuille étant très petit et en très médiocre état de conservation. Fragments de feuilles indéterminables. Racine. (1) Delémontien (base) de M. Greppin. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 741 Dicotylédones : Populus. 2 échantillons permettant d'affirmer la dé- termination générique ; mais trop incomplets pour donner lieu à une attribution spécifique. Myrica deperdita, Ung. — zachariensis, Sap. Myrica, nov. sp. voisine du M. Laharpüi. OQuercus myrtilloides, Ung. Ficus scabriuscula, Heer. Cinnamomum polymorphum, Heer, 8 échantillons. Benson paucinerve, Heer, ou une espèce très voisine. — NOV. Sp. Grevillia hœringiana, tt. Banksia helvetica, Heer ? Andromeda protogea, Ung. — subprotogea, Sap., 11 échantillons. Vaccinium vitis Japeti, Ung. _ Sapotacites parvifolius, Ett. Pihosporium, espèce voisine du ?. Tobira vivant actuellement Îlex berberidifolia, Heer. « Cette petite flore, ajoute le savant botaniste de Nancy, a un ca- » ractère aussi Aquitanien que Tongrien proprement dit, ce qui n’a » d’ailleurs rien de surprenant; on connaît déjà beaucoup d’espèces » qui passent d’un étage à l’autre dans le Miocène et d’une façon » générale dans le Tertiaire. Elle est remarquable par le petit » nombre des Acotylédones, l’absence totale des Gymnospermes ; le » petit nombre comme espèces et comme individus des Monocotylé- » dones et, malgré cela, la présence de deux Palmiers appartenant à » des types bien différents; quant aux Dicotylédones, elles sont .» assez variées, toutes ligneuses ; en outre, les arbres y sont » très rares ; on ne peut citer comme tels que les Peupliers et peut- » être le Figuier, l’un et l’autre très faiblement représentés. Les …» Myricées, les Laurinées, les Éricinées représentés par les An- » dromeda (Leucoth®æ) jouent un rôle prépondérant ; certains grou- » pes importants, celui des Légumineuses par exemple, font totale- » ment défaut. » Sinous cherchons à nous rendre compte de l’aspect présenté » par le pays que recouvrait une semblable flore, nous voyons des » eaux douces bordées par des fourrés d'Equisétacées, de Typha et » de grands Cyperus, auxquelles venait aboutir un terrain couvert » d'une végétation arbustée, abondante et variée, offrant un appui à » une Fougère grimpante, laquelle ne paraît pas d’ailleurs avoir été 718 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin » très commune. Quant aux arbres, à en juger par la rareté et » l'extrême imperfection des débris qu'ils ont laissés, ils devaient se » rencontrer seulement à une assez grande distance de l’eau ; il pa- » raît, et pour les mêmes raisons, en avoir été de même des Pai- » miers. » Nous remercions ici M. Gieselbrecht, instituteur à Beaucourt, dont le secours nous a été très utile pour nous procurer les restes végétaux de Réchésy. A côté des empreintes végétales, les marnes de Réchésy renfer- ment un grand nombre de Bithynies de petite taille. Nous avons découvert un banc à végétaux à Bourogne, dans des carrières, au S.0. de l’église. La position de cette couche est supé- rieure à celle des marnes de Réchésy ; elle doit être placée dans les assises supérieures du Système de Bourogne. En résumé, le Système de Bourogne présente de haut en bas la composition qui suit : 3. Conglomérats et molasse en bancs épais, marnes (plateau de Bourogne, Etupes). 2. Conglomérats, molasse en bancs moins épais, marnes bariolées et lie de vin à Cypris. Marnes grises de Meroux à Cyrena con- vexza et Cer. plicatum, molasse de Boncourt à Cyrena con- vexa, etc. 4. Conglomérats, marnes lie de vin. Calcaire à Æelix d’Allenjoie. Couches à feuilles de Réchésy. Marnes bariolées et conglo- mérats. TOLAI ER 40 mètres. Nous avons rencontré les marnes, grès et conglomérats de Bou- rogne dans une foule de localités. Nous citerons les affleurements de la Chaux, près Montbéliard, d’Exincourt (colline O. du village, route d’Audincourt), de Taillecourt (carrières au N. du village, lisière du bois Longeais), de la Combotte (tranchée du chemin de fer, vallon au S. du bois des Écouteaux), d'Étupes (tout autour du village, sur le flanc des collines recouvertes d’alluvions anciennes), de Fesches-le-Chatel (des deux côtés du vallon entre le village et la gare du chemin de fer), du grand magasin de Fesches (tranchée du chemin de fer), de Méziré, de Grandvillars (route de Delle par Thian- court), de Thiancourt, de Fèche-l’Église, de Boncourt (tranchée du chemin de fer près de la frontière), de la gare de Delle (bois entre Boncourt et la ferme de Saint-André), de Florimont (hauteur à l'est du village), de Réchésy (à l'O. du village et sur la route de Suisse, 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 719 sur la lisière du bois, au S.E. du village), de Grosne, de Brébotte (près de la maison d’école), de Morvillars (à l’O. du gisement éocène), de Bourogne (tout autour du village), de la tranchée des Vernes, de la Ragie-Pernot, de Moval (tranchée du chemin de fer), de Vézelois (0.S.0. du village,route de Belfort), du bois de la Brosse et du Bos- mont, de Méroux (cote. 377, fort en construction), du bois Grand- Jean, des bois qui s'étendent entre Trétudans, Vourvenans et la route de Moval à Bourogne (carrières à droite et à gauche de la route), de Vourvenans, de Dambenoiïs, de Brognard. Enfin ce sys- ième forme les collines qui bordent l’Allaine de Brognard à Bou- rogne; il peut être étudié à Châtenois (route de Montbéliard, car- rières) et à l'entrée de la route militaire du fort la Chaux (1). Nous avons étudié en détail tous ces gisements; partout nous avons été frappé de la rareté des fossiles et de la monotonie qui caractérise la composition de ce système. Les bancs du système de Bourogne sont les derniers représentants des terrains tertiaires dans la région que nous avons étudiée. Les assises classiques de la colline de Rouffach, que M. Bleicher nous a fait connaître dans tous leurs détails, correspondent exactement aux couches que nous venons de décrire ; nous avons déjà fait res- sortir cette analogie à propos du Mytilus Faujasi qui y est accom- pagné, comme à Méroux, du Cyrena convexa (d’après M. Andreæ), En Alsace, M. Andreæ a décrit des dépôts saumâtres à Cerithium plicatum, C. Lamarcki, C. margaritaceum, C'yrena convexa, très riches en Foraminifères à Kolbsheim, Truchtersheim, etc. (Basse-Alsace); ces couches renferment une faune quelque peu différente de celle de notre Système de Bourogne. Le caractère des marnes de Kolbsheim est plus marin, comme le fait remarquer, non sans raison, M. Andreæ. Nous ne voyons dans ce fait qu’une conséquence toute naturelle du dessèchement progressif du golfe alsatique. La mer se retirant vers le nord, les lagunes ont dû se montrer d’abord à l'extrémité sud du bassin, tandis que dans la basse Alsace, les eaux subissaient encore l'influence d’une mer très rapprochée; à Mayence se déposaient en même temps les Sables d’Elsheim (base des Cyrenenmergel), dont la faune est presque essentiellement ma- rine, Il nous paraît démontré tant par la position stratigraphique des marnes et grès de Bourogne que par la faune que renferment ces couches, que c’est bien aux marnes à Cyrènes (Cyrenenmergel) du bassin de Mayence, qu’il convient de les rapporter. La présence à la _ (4) M. Contejean (loc. cit., p. 79) a signalé à Courcelles, à la Petite-Hollande et à Seloncourt des lambeaux isolés de molasse, dans les crevasses du terrain jurassique. 150 KILIAN, — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS: 93 juin base du Système des Schistes à Poissons et des Marnes de Danne: marie, nous interdit de les assimiler aux sables marins de Weinheim: les considérations que nous avons exposées au sujet du retrait des eaux marines tongriennes ne nous permettent pas d’assigner au Système de Bourogne un âge plus récent, correspondant par consé- quent à une époque où l'éloignement de la mer aurait rendu impos- sible l'existence de lagunes dans notre contrée. Le Calcaire d’Allen: joie, intercalé à la base des assises de Bourogne, se trouve par conséquent correspondre lui aussi aux Cyrenenmergel. L'existence d'une formation lacustre à ce niveau n’est pas un fait isolé ;:M. Grep- pin a signalé à Courrendlin (Jura Bernois) des marnes à Hélix sur cet horizon. Dans le bassin de Mayence, l’on rencontre, vers la partie supérieure du système, des bancs de calcaire d’eau douce (à Æelix osculum, etc.), et il ne faut pas s’étonner si ces dépôts continentaux ont apparu plus tôt (4) sur les points du bassin que la mer avait abandonnés en premier lieu. Il nous est impossible cependant de nous rattacher à l’opinion de M. Andreæ qui, se fondant sur quelques différences dans la faune, différences du reste toutes naturelles, étant donnée la distance qui sépare l'Alsace du bassin de Mayence, nous dit que la mer qui a déposé les Sables de Dannemarie était en com- munication directe, non pas avec Mayence et la Belgique, mais avec le bassin de Paris (2). Tous ceux qui ont étudié quelque peu le bassin de Paris savent que les sables de Fontainebleau s’amincissent au sud et disparais- sent complètement au nord du département de l’Aube, vers cette ré- gion on y rencontre fréquemment des galets indiquant le voisinage d’un rivage. Il est probable que ces sables s’étendaient plus loin ; une partie des dépôts a pu être enlevée par les érosions ; néanmoins il nous paraîtrait plus que téméraire d'affirmer que ces couches s’éten- daient jusqu’en Bourgogne et en Alsace. Les phénomènes diluviens ont pu être violents; mais ils ont laissé subsiter des dépôts lacustres de l’âge du calcaire de Brie et, si les sables et grès de Fontainebleau avaient recouvert une partie de la Bourgogne, il nous semble qu'il en resterait quelques traces ne fût-ce que dans les anfractuosités des couches lacustres sous-jacentes. Au nord du bassin, il n’en est pas de même ; les érosions ont été plus fortes, elles ont enlevé toutes les assises jusqu’à la craie ; mais les sables de Fontainebleau né pré- sentent point dans leurs affleurements les plus septentrionaux un caractère littoral aussi accusé que dans la partie méridionale. (1) C’est de cette façon que l’on peut s'expliquer l'apparition prématurée daus notre région du Mytilus Faujasi, du Corbicula Faujasi (?) et du Cyrena donacina: (2) Loc.ucit., p.187 | L ! 18824, KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 151 Quoi qu’il en soit à cet égard, nous croyons avec M. Hébert (1) que le bassin alsatique était un golfe de la mer du Nord et que cette mer ne S’étendait pas plus loin que les environs de Bâle et de Delémont. Nous avons tâché de montrer qu’il n’existait pas de communica- tion directe entre le bassin de Paris et l’Alsace à l’époque ton- grienne. Nous croyons pouvoir affirmer que le golfe alsatique était entièrement fermé au sud et à l’ouest ; en voici des preuves indiscu- tables : | 4° Les bords de la mer tongrienne sont indiqués dans les environs de Belfort et de Montbéliard par des cordons littoraux, ce qui exclut la possibilité de l'existence d’un bras de mer reliant à l’époque mio- cène l’Alsace au bassin anglo-parisien ; _ ®Il n'existe pas de dépôts miocènes marins à l’ouest de Belfort et de Montbéliard. Aux environs de Gray (Cuiserey, Lä Chapelle Saint- Quillain, etc.), l’on peut voir d’une part des calcaires à Pithynia pli- cata remplaçant le calcaire de Brie, de l’autre des couches à /Zelix Ramondi sans que l’on ait signalé l’existence du Tongrien marin dans cette région. Ce fait nous paraît témoigner suffisamment de l’émer- sion de la contrée pendant le Miocène inférieur ; 3° Au S. de Bâle, dans l’Argovie, le Tongrien est représenté par des formations essentiellement iacustres. Le Jura argovien était donc également émergé à cette époque ainsi qu’une partie du Jura central ; ces régions furent bientôt envahies à leur tour par ia mer helvétienne qui ne pénètra pas en Alsace ; ceci nous montre qu’il existait déjà à l’époque tongrienne un ridement correspondant au Jura, conclusion à laquelle nous conduit aussi l’étude de la région de l’Ajoie. Les différences, peu importantes d’ailleurs, que signale M. Andreæ, entre les marnes de Dannemarie et les sables marins de Weinheim sont probablement dues aux conditions de dépôt de ces couches à - l'extrémité d’un long fjord ; ce fait explique l’analogie de la faune avec celle des environs d'Étampes. La dissemblance qui distingue notre système de Bourogne des marnes à Cyrènes de la Basse-Al- sace et de Mayence est due aussi probablement à la position extrême de cés dépôts dans la mer tongrienne. Les eaux marines commen- Gant à se retirer, il est évident que les effets de l’assèchement ont dû se faire sentir à l'extrémité du golfe avant d’être caractérisées nettement dans les parties plus profondes, Nous ne nous étonnerons done pas si les marnes à Cyrènes encore marines (S. d’Elsheim) à leur base dans le bassin de Mayence, ont chez nous dès leur début (1) Bull. Soc. Géol de France, 2°, t. XIV, 1855. 152 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin un caractère franchement saumâtre et présentent même des inierca- lations lacustres (Calc. de Châtenois). La présence du gypse de Zimmersheim au-dessus des calcaires de Brunnstatt et celle des marnes à Cyrènes du duché de Bade qui ont été observées à la base des couches marines tongriennes fournissent à M. Andreæ un argument de plus en faveur de sa théorie. Comment ces dépôts de lagunes se seraient-ils formés au sud seulement du golfe alsatique si la mer était venu du nord? D’après le savant alle- mand, il semble que ces dépôts auraient dû se constituer aussi dans le bassin de Mayence et dans la Basse-Alsace. Nous avouons qu'il nous paraît plus rationnel d'admettre que les marnes à Cyrènes et les gypses de Zimmersheim ont été formés sous l’influence d'une mer située au nord et qui nous à laissé des témoins incontestables de sa présence, que d’attribuer l’origine de ces dépôts au voisinage d'un Océan dont nous n’avons aucune raison de supposer l’existence. La présence des marnes à Cyrènes et du gypse à l'extrémité de la baie tongrienne n’a, du reste, rien qui puisse nous étonner. Dans le bassin de Paris il en est exactement de même et les observations ont montré que les marnes à Cyrènes qui surmontent le gypse à faune lacustre perdaient de plus en plus leur caractère saumâtre à mesure qu'on les suivait vers le nord-est. En Belgique, elles sont remplacées par des couches marines (S. de Grimmertingen, argiles de Henis) ou submarines. III. — RÉPARTITION DES EAUX DANS L’AJOIE A L'ÉPOQUE TERTIAIRE Résumons rapidement les données que nous a fournies, sur la configuration de la contrée aux époques éocène et miocène, l'étude . des terrains tertiaires des environs de Belfort et de Montbéliard. La fin de la période éocène a été caractérisée dans l’Ajoie par l'existence de lacs probablement en communication avec ceux des environs de Mulhouse (Brunnstatt). En même temps se produisaient les phénomènes hydrothermaux qui ont donné naissance aux dépôts sidérolithiques dans le sud de la région. Puis, survint une dislocation par suite de laquelle la mer du Nord (1) put pénétrer en Alsace. Dans le sud, elle fut précédée, comme dans le golfe parisien, de lagunes où vécurent les Cyrènes d’Istein et d’Effringen (Bade). La mer tongrienne déposa ses vases dans le fond de la dépression (Danne- marie, Altkirch), et accumula les galets sur ses bords (Danjoutin, (1) Dans la Basse-Alsace où se déversait, d’après M. Andreæ, un fleuve d'eau chaude, les formations d’estuaire dominent à cet époque ; les dépôts asphaltifères de Lobsann en témoignent. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 153 Chätenois, Réchésy, etc.), l’affaissement continua à se produire ainsi qu'en témoignent les couches riches en Foraminifères des Marnes à Septaires et des schistes à Poissons peuplés d'espèces émi- grées du bassin de Mayence. Un exhaussement survint alors; les eaux de la mer se retirèrent vers le nord et des lagunes s’établirent dans la Haute-Alsace. — A cette phase correspond la formation de notre système de Bourogne. Des oscillations se firent sentir à plu- sieurs reprises entretenant le degré de salure des eaux saumâtres en occasionnant des incursions marines comme semblent le démontrer les bancs plusieurs fois répétés de conglomérats que nous rencon- irons à ce niveau. Enfin, il se forma des lacs (calcaire d’Allenjoie) et la mer se retira non sans avoir réapparu plusieurs fois, laissant une terre émergée. ; C’est ici que s’arrête l’histoire de l'Ajoie ; nous ne pouvons la con- tinuer faute de documents. Les dépôts lacustres de l’Aquitanien et les graviers à Dinotherium du Jura suisse s’étendaient-ils jusque dans nos parages, et ont-ils été enlevés par les érosions puissantes qui ont dû précéder la formation . des alluvions anciennes ? — Nous ne saurions le dire, et force nous. est d'avouer ici l'ignorance complète dans laquelle nous laisse l’ab- sence de toute assise postérieure aux grès de Bourogne et antérieure aux graviers à £’lephas primigenius si puissants au S.-E. de Belfort. IV. — PARALLÉLISME Nous avons cru devoir résumer dans le tableau ci-joint le synchro- nisme que nous avons établi entre les dépôts tertiaires de l’Alsace et des régions avoisinantes d’une part, et ceux des bassins de Paris et de Mayence de l’autre (4). — Le bassin alsatique se relie d’une manière intime à celui de Mayence ; on reconnaîtra à l'examen du tableau que les formations se succèdent dans le même ordre de part et d'autre et que les caractères paléontologiques sont les mêmes. En nous reportant vers une autre anse du littoral miocène, vers le bassin de Paris, nons sommes frappés de la grande analogie que . présente la succession des assises tongriennes avec celle que nous avons constatée dans le bassin du Rhin. — Cette ressemblance est une conséquence des conditions dans lesquelles se sont formés les dépôts : le bassin de Paris était un golfe comme la vallée du Rhin et le développement de la vie dans ses eaux a été le même ; seulement (1) Nous avons donné dans ce tableau les successions éelles que les ont publiées les auteurs cités; maïs nous nous sommes permis d'établir quelques synchronismes nouveaux, XIL. AS 154 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin le fjord parisien étant moins étroit, moins allongé que le golfe rhé- nan, les eaux n’y ont pas acquis aussi tôt qu'en Alsace le caractère saumâtre précurseur de l’émersion, et c’est avec les parties septen- trionales de la baie, avec le bassin de Mayence que les ressemblances sont le plus accusées. Nous nous dispenserons d’ insister sur les similitudes des diverses faunes ; les espèces communes (1) étant citées en partie dans notre \ tableau: il nous suffira de noter ici quelques remarques que nous a suggérées l’étude à laquelle nous nous sommes livré. Nous avons synchronisé les calcaires de Morvillars et de Brunn- statt avec le Gypse parisien malgré l’analogie de leur faune malaco- logique avec celle du calcaire de Saint-Ouen. Nous avons été amené à ce parallélisme que paraît ne pas admettre M. Andreæ par trois motifs : 1° La présence de restes du Paleotherium dans le calcaire de Brunn- stati ; 20 La superposition de ce calcaire (raitche) au minerai à Paleothe- rium du val de Delémont; 3° La présence dans le Jura (Egerkingen) et en Alsace (Bouxwiller) d’une faune de Vertébrés correspondant à l’époque du calcaire gros- sier supérieur, différente par conséquent de celle du minerai de fer. Il est nécessaire d'admettre, une lacune séparant ces deux horizons et représentant une période de transition entre les faunes (S. de Beauchamp, caic. de Saint-Ouen). Les marnes à Cyrènes d’Istein et de Zillisheim (?) représentent les marnes vertes du bassin de Paris. Leur présence dans la Haute-Alsace nous confirme dans l’idée que le calcaire de Brunnstatt doit être as- similé au gypse. Effectivement, les dépôts saumâtres d’Istein corres=. pondent probablement à une période de transition pendant laquelle“ les eaux douces des lacs à Welania Escheri se sont peu à peu trans- formées en eaux saumâtres, puis se sont reliées à la mer. Dans le bassin de Mayence où aucune formation lacustre n’a pré- cédé le Tongrien marin, ces couches n'existent pas, la mer a tout de suite pris entièrement possession de son domaine sans se mélanger d’abord avec des eaux douces. — Dans les environs de Montbéliard et de Belfort, région extrême du golfe rhénan, la mer n’est arrivée que tard, alors que les eaux du lac de Morvillars s'étaient probable- (1) Les sables d'Elsheim contiennent une faune dont les rapports avec celle des sables de Pierrefitte nous ont frappé dès l’abord. Nous avons été heureux de, constater par une lettre qu'il nous a écrite que M. Boettger avait aussi remarqué cette étroite analogie. ot À aral D 4.1. 22. + ÉbS Load 4 ttes + fi > D le Se DO ORNE CN VAN CN CE RAS USE LE VA NA LE VAN CL HS PEL US CES 1 Nm M À ET VUE N'ES LR RERENV CUT EE POLE EL LS LASER L'expo er Bull. Soc. Gtol. de France. CLASSIFICATION ALLEMANDE MIOCENE OLIGOCÈNE ÉOCÈNE Inférieur, ———— ———— . Supérieur. BASSIN DE MAYENCE Lepsius 1883, (1) Sables aEppelsheim à Dinotherium gi= gauteum, Dryopithecus Fontani, Machai- rodusceultridens, Rhinoceros, etc: Discordance: Argile à Littonnelles (bittorinellenthon): Littorinella ventrosa, Lymnea pachy- gaster, Planonbis connu, Helix mogun- Una, Cypris, Rhinoceros Schleiermacheri, Ateratheriumincisivum,lapirus priscus: BASSE-AISACE Andreie 4884 Basalle inférieur —————_——————— a — —————————————_—— Calc à Corbicules (Corbiculakalk).et à Indusies. (Phnyganeenkalk), Corbicula Faujasi,Cyrena donacina, Mytilus Kau- jasi, Cer. plicatum, Helix osculum, He moguntina, Pl: cornu. Galcaire à Cérithes (Gerithienkalk). et Landschneckenkalk de Hochheim. Cer. Lamarcki, C. Rathi, C. plicatum, Cyth: incrassata, Helix osculum, H. Ramondi, H° rugulosa, Lymnea fabula, PJanorbis cornu, Rhinoceros. Mannes à Cyrènes. supérieures (Echte. Cyrenenmergel), saumä- tres avec intercalations lacustres. Cyrena convexa (semistriata), Cer. Lamarcki, C: abbreviatum, C: plicatum, var: Galeotti, C: margaritaceum, Murex conspi- cuus, Helix osculum, Lymneafa- bula, Planorbis cornu, Littori- nella Dubuissoni, Anthracothe- rium alsaticum. Sables d'Elsheim marins, quel- ques fossiles lacustres par places, Gyrenenmergels Chenopus oxydactylus, G: pli- catum, ar. papillatum, C: La- marcki, Pectunculus. obovatus, AYicula stampinensis, Corbulo- mya Nysti, Gyth, incrassata, C.su- baratas O: cyathula, Littorinella Dubuissonis Lymnea fabula. Elore riche. | Argiles à Seplaria (Septavienthon) Na- tica Nysti, N, crassatina, Moluta Ra- thieri, Leda Deshayesiana, Nucula Chastelii, Lucina tenuistria, Cyth. splen- didaÿ Péctunculus angusticostatus, P. obovatus. Poissons : Amphisyle Heinri- chi, Molotta, … RRoraminifères. — Flore riche Sables marins (Meeressande) d'Alzey, de Weinheim, etc. — Cérithium plicatum, C. trochleare, C: Boblayei, C.limula, C. intradentatum, Natica crassatina, NN. Nysti, Murex Deshayesii, Fusus elonga- tus, Purbo cancellato-costatus, Murex A. pereger, Moluta Rathieri, Panopæa He- bernti, Peëtuneulus obovatus, Pangusti= costatus;M@y1h® splendida, C. incrassata, Nucula; Ostreacyathula, O: callifera, Lamna Leuspidata, Anthracotherium magnum, Bancs d'huitres. de EZZ———]_Ï EE —Ï —]—|—aE—— (1) R. Lepsius, Daps Mainzer Becken geologisch beschrieben, Darmstadt 1833. Grès à feuilles de Truchtersheim, du Gloeckelsberg, etc: Marnes à Cyrènes de Kolbsheim, Mruchtersheïm à Cer: plicatum, var. papillatum, C: Lamarcki, C. NOTE DE M. KILIAN! HAUTE-ALSACE Andreæ 1884 Conglomérats, marnes et grès de Rouffach à Mytilus Faujasi, Gy- renaconvexa (semistriata),Cypris, Paralates Bleicheri, Cinnamonum, margaritaceum, C. abbreviatum, Cyrena convexa, Tellina Nysti, Alsatia turbiniformis. Foramini- fères: Marnes à Septaria et marnes ru- péliennes (Rupelthon). Chenopus oxydactylus, Pectunculus obova- tus, Leda Deshayesiana, Nucula Chastelü, Gorbulomyes, l'erebra- tula Haasi. Nombreux foramini- fères. Calcaire asphaltifére de Lobsann (dépôt d'estuaire à Anthracothe- rium magnum, A.alsaticum, En- telodon magnum, Hypopotamus velaunus, Rhinoceros) et marnes supérieures. à Foraminfères de. Schwabwillen (?). Couches à Cin- namomum. Conglomératsilittoraux du Bastberg, Scbarachberg, etc., etc. Mannes grises à pélrole, grès ä feuilles de Schwabwiller; couches à bitume de Pechelbronn, Lobsann,-etc. Planorbis cf. goniobasis—(rotundatus), Melania cf. muricala, Anodonta Dau- breana, Chara variabilis. Quelques fo- raminifères, Discordance: CalcairendumBischenterg, Megalostoma mumia,-Hydrobies, Plpseudammonius: Calcairedle Boumiller à Planorbispseu- dammonius PA Chertien, Glandina Cor= dieni, Lymnea Michelin, Euchilus Des> chiensi, Lophiodon. Marnes à Lignites. Minerai de fersidérolithiques Insectes. Marnes à Cyrènes ? Grésià feuilles et Meletta de Habs- heim et schistes à Poissons (Boux- willer (Haute-Alsace, Aue, etc.) Marnes à Ostrea callifera d'Oll- willer, Rodern, etc. Nombreux Foraminifères, Cer. plicatum, Pectunculus obova- tus; etc: Marnes sableuses. marines de Dannemarie et d'Altkirch, sables marins des environs de Fevrette et du duché de Bade : Natica crassatina, N°Nysti, Murex Des- hayesii, Kusus elongatus, Cer. trochleare, Clima, Pectunculus oboyatus, P. angusticostatus, Cy- therea incrassata, C.splendida, Panopæa Heberli, Psammobia Meyeri, Pecten pictus, Halithe- rium Schinzi, etc. Conglomérats/littorauxde/Rouffach, Mürnkheim et de la li ——_—_—_——————————————..". —_——.—.—.—— Marnes à Cyrènes dustein (Bade)et de Zillisheim (2). .Marnes à pétrole et grès à feuilles de Hirtzbach. ENVIRONS DE BELFORD ÉT DE MONTBÉLIARD NW: Kilian 1884 a ——_—_—_——_—_—_—_—_—_——_—_ — —_——— a ——_——— 3. Conglomérats et molasse de Bou- rogne en bancs épais. 2. Marnes de Mérour à Cyrena conyexa, Mytilus Raujasi, Cer. plicatum. Molasse en dalles, conglomérats et molasse de de Boncourt. 1. Mannes lie de vin À Cypris, calcaire d'Allenjoie à Helix girondica, C. \Feuil- les de Réchésy. Schistes & Poissons de Froidefon- taine à Amphisyle Heinrichii,, Meletta longimana, Foraminifères (Virgulina Mustoni, Bolivina me- lettica), etc. ———————_—_—— _Marnes multicolores et. molasse indiquées sous Jes schistes à Pois- sons; par MM,Muston et Parisot, à Réchésy, Châtenois, etc. Conglomérats. Conglomérats littoraux bien développés au Bosmont, (Discordance): JURA BERNOIS Greppin 1871 (2) Galets DE. SRE RON SPP AU | SR ETC | OU NE Dinotherium dubois de Raube, etc. (Oeningien pp.) Couches à Melania Escheri (aqui- tanica), Helix moguntina, Anchi- teniumaurelianense et. molasse (Helvétien) à Osti'ea crassissima. Te XI, p.155, | BASSIN DE PARIS ——————— EE ——————_—_— Falunsude Touraine, sables dela So- logne, marnesde|lOrléanais, calcaire" de Montabuzardetsables de l'Orléanais : An- chiterium, Rhinocéros. —(Discordänce.) Calcaüies et marnes lacustres à Helix Ramondi, H. rugulosa, PI: solidus, etc. Marnesebcalcaires bigarrés piso- lithiques à Helix Ramondi. H:ru- gulosa, etc. EE | Molasse, Nagelfluh, marnes noi- res, schistes bitumineux, marnes jaunes, rouges, micacées. (An- thracotherium.) Sables et grèsà feuilles. Iutercalation d'un, banc à Hélix rugulosæ (Gourrendlin). Loc: Neucul, Wahlen, Bris- lach: Schistes à Poissons de Brislaeh,® à Meletta crenata et Foramini- fères. Molasse marine inférieure. Calcaire sableux (faciès littoral) etmarnes nojrätres, (faciès .va- seux} : Natica crassatina, Cer. plicatum, Panopaea Heberti, Lu- cinaDhierensi, Pectunculus an- gusticostatus, Cythereaincrassata, C“splendida, Lamna, etc. Bancs d'Ostreacyathula, Mié- court, Brislach,-etc. Basalte inférieur (Centre de la France). —————————————————— Calcaire de l'Onléanais à Helix Tristani, H° Moroguesi, Planorbis cornu. Molasse du Gâtinais. Calcaire de Beauce inférieur, Helix Ra- mondi, Planorbis cornu, Limnea cornea, Cer Lamarcki, Anthracotherium. RER 7 eee PT Calc. de Beauce. Couches à Antlvracotherium della Ferté- Aleps: Sables d'Ormoy et du Carrefour : Cav- dità Bazini, Qyth. incrassata, Avicula stampinensis, Cerithium plicatum, var. Galeotti, Cer. Lamarcki, C. abbreviatum, bancs, à Littorinella Dubuissoni, Cer. (Potamides) Lamarcki, Helix ÿMunieri, Gyel. antiquum. Sable de Pierrefitle et sable à. Corbulo- myes, Cardita Bazini, Cyrena convexa, Gyr. subarata, Avicula stampinensis, Corbulomya triangula, Pectunculus obo- vatus, Cer. Lamarcki, etc. Sables à Galetset sables de Morigny, Pec- tuuculus obovatus, Gytherea incrassata, C. spendida, Lucina Heberti,. Avicula stampinensis, Pecten.pictus, Natica acha- tensis, Cer. trochleare, Buccinum Gos- sardi, Pleurotomabelgica, Cer: plicatum, var. Galeotti, Murex pereger, Fususelon- gatus: Falun de Jeures : Natica-crassatina, Vo- luta Rathieri, Cer. limula. C.intradenta- tum, CG Boblayei, G: trochleare, Turbo cancellato-costatus, Deshayesia.parisien- sis, Pectunc.angusticostatus,; Panopaea Heberti, Gyth. incrassata, C:splen- dida, Pecten\pictus, Ostrea cyathula: Marnes èhutlres et molasse d'Etréchy. (O/longirostris,-etc.) Calcaire de Brie, marnes/ vertes et 14a7- nes à Cyrena convera ————— — ER —————————_—_— | —_—_—_ ——_—— | —————…—….…"…"”…" ….…"…"…"…"…"…"…"…"…" —"— "—_—. _—_—_— Gypse de Zimmerslieim, Hattstatt,- NWa= senWiller, Calcuireude Brunnstatt à Melania Lau- tae,Planorbis-rotundatus, Lymnealon- Biscata, Megalostoma-mumia, Palacothe- rium,-medium.Grès à feuilles de Spech- bach: Marnes bleues. | ——_—_——— Calcairen à Planorbis pseudammonius de Hobel\(Suisse). PIMBMGreppinDescripionspéologiquedunmuranbernoisetide quelquestdistriets adjacents, Calcaire"de Morvillars et calcaire infé- nicude Châtenois “à Melania Lauræ Lymnea.longiscata, L. COnvexa, Planor- bis goniobasis (rotundatus). Mineraikder fer sidérolithique | Mat pl Mciriegéol SuissenLS71e Terre jaunerebraitche à Melania Laurae Lymnealongiscata, \Gy- clostoma/mumia: MineraÿdefersidérolithiquePa> lacotheriumcrassum, P. medium. Gypse à Paluotheriumet.mavnesla= custres. Gypse à faune marine Voisine de celle desvsables-de-Beauchamp. — —— —— ————_———_——— —————————— Plsrotundatus. Llongiscata® L: convexa, etc. Calc/de Saint-Ouen* { Sablesde-Beauchamp. Bréches dEgerkingen àäsLophio= don Prevosti, L. Gartieri, Provi- verra typica- Calcaire grossier supérieurvet calcaire de Longpont, Saint-Parres, Provins,-etc. Planorbis pseudammonius, P.Chertieri, Glandina Cordieri, LymneaMichelini, Euchilus.Deschiensi,.Lophiodon. Moyen: S. de Fontainebleau. Calc. de Brie. Supérieur. ñ Inférieur. MIOCÈNE CLASSIFICATION de H —_—" —————_—_—_—_—_—_—_——_— ÉOCÈNE 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 755. ment déjà écoulées vers l’Alsace par suite de l’exhaussement de la lisière du Jura qui paraît s'être effectué à cette époque. Ceci nous explique l’absence des marnes à Cyrènes, près de Belfort où les dépôts de la mer tongrienne sont, du reste, essentiellement détri- tiques et littoraux. . Les dépôts tongriens inférieurs sont représentés dans la Basse- Alsace par les couches asphaltifères de Lobsann, ce sont pour M. An- dreæ des formations d’estuaire; elles nous ont conservé les restes des animaux (Anfhracotherium) qui peuplaient les bords de la mer à l’époque des sables de Fontainebleau. Il est probable que les couches marines synchroniques se continuent aux alentours de l’estuaire et qu’on les découvrira un jour ou l’autre sous les assises plus récentes. Nous croyons aussi devoir insister sur les rapports intimes des - Cyrenenmergel du bassin de Mayence avec les dépôts de Kolbsheim, …_ Rouffach et notre système de Bourogne. La (Cyrena convexa et certaines variétés du Cer. plicatum se retrouvent dans toutes .ces couches ainsi qu'à Pierrefitte et à Ormoy, dont les. assises coquil- lières ont des ressemblances frappantes avec les sables d’Elsheim et les Cyrenenmergel (v. le Tableau). - Le calcaire de Hochheim (Landschneckenkalk), les couches à Céri- thes (Cerithienkalk) et le calcaire à Corhicules (Corbiculakalk) repré- sentent pour nous le calcaire de Beauce (sensu lato) avec ses mé- «_ langes de coquilles saumâtres (Cer. Lamarchi) et lacustres à la base. l.… Les assises de l’Allemagne contiennent du reste un certain nombre Mn d’espèces de nos calcaires de Beauce et de l’Orléanais. C’est au- —_ dessus du calcaire à Corbicules que vient se placer l’éruption basal- M tique la plus ancienne (1). On sait qu’en France c’est également le …._ calcaire de Beauce qui sert de substratum au basalte ancien. Il nous semble que ce fait mérite d'attirer l'attention et qu'il devrait entrer en considération dans toute tentative sérieuse de synchronisme. Au-dessus apparaissent en Allemagne, comme dans le bassin de Mn Paris, des assises dans lesquelles sont enfouis les restes d’une faune de Vertébrés (Æhinoceros Schleiermacheri, Anchithertum aurelianense, Aceratherium incisivum, Tapirus priscus, etc.) caractéristique. Nous placons donc sur la même ligne l'argile à Littorinelles (Littorinel- lenthon) et notre Miocène moyen avec la faune des sables de l’Orléa- naïs, du cälcaire de Montabuzard, et des couches de Sansan. Ici se termine la série des dépôts tertiaires dans le bassin de Paris. F4 À Mayence les argiles à Littorinelles sont recouvertes en sératifi- M. cation discordante par les sables à Dinotherium giganteum d'Eppels- (1) V. Neues Jahrbuch für Mineralogie, etc., 1884, III”, Beilage Band, 1, p. 141. 156 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 923 juin heim que l’on s'accorde à placer dans le Miocène supérieur. Ces sables sont représentés dans le Jura bernois par les dépôts de galets à Dinotherium du bois de Raube. _L'essai de parallélisme que représente notre tableau est bien im- parfait peut-être; mais nous nous sommes attaché à faire ressortir un certain nombre de points de repère qui seront utiles aux per- sonnes désireuses de se rendre compte du régime des eaux et de la marche de l’évolution des faunes aux époques éocène et miocène dans les régions dont nous parlons. — On voit que, sauf de petites divergences purement locales, les phénomènes géologiques se sont succédé dans le même ordre depuis l'Éocène supérieur jusqu’au Miocène moyen, en Alsace, dans le val de Delémont, dans les bas- sins de Mayence et de Paris. La succession de faunes bien définies (Époques des Lophiodon (C. de Provins), des Palæotherium (Gypse), des Anthracotherium (Miocène inférieur), des Xhinoceros (Sansan, Montabuzard) et des Dinotherium giganteum (Eppelsheim) nous enseignent que parmi les Vertébrés aussi bien que pour les Moilusques l’évolution a été la même partout. Ces transformations se correspondent-elles exactement dans le temps ? c'est ce que nous ne saurions dire avec une entière certitude. Quoi qu'il en soit à cet égard, il ne peut qu'être intéressant de cons- tater en les juxtaposant l'identité de succession des faunes et des formations. IT. — REMARQUES STRATIGRAPHIQUES, MOUVEMENTS DU SOL Maintenant que nous avons fixé aussi exactement que la rareté des documents paléontologiques nous l’a permis, l’ordre de superposition des assises qui constituent les terrains tertiaires des environs de Belfort et de Montbéliard, il convient d'examiner quels peuvent être les rapports que présentent entre elles ou avec d’autres terrains ces couches qui occupent une étendue assez considérable dans le terri- toire. En étudiant l'agencement des strates, nous avons été amené à re- trouver, dans la portion de la lisière jurassienne que comprend notre champ de recherches, la trace de plusieurs mouvements con- sécutifs du sol. 4° Les dépôts sidérolithiques affectent tantôt le Ptérocèrien (Chä- tenois, Charmont), tantôt le Virgulien (Montaineau, Pésol, etc.), tantôt le Corallien (d’après MM. Benoît et Contejean), tantôt l’Astar- tien (Leupe); ils se sont donc formés lorsque la région avait eu à subir déjà des érosions puissantes. Le fait qu'ils sont d’origine con- 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 71 tinentale implique en outre qu'entre le dépôt des dernières assises jurassiques et la formation du minerai doit avoir eu lieu un mou- vement d’'émersion qui, non seulement a mis la contrée à l’abri des incursions marines, mais a empêché les HUE crétacés de s’y cons- tituer. Le calcaire éocène de Morvillars, reposant en discordance sur le _ calcaire kimméridien nous montre également que les assises juras- siques avaient été soulevées avant l’établissement dans la contrée des lacs à Mélanies. — A Châtenois le calcaire à P/anorbis rotundatus paraît présenter une disposition analogue. 2° Les dépôts (conglomérats) miocènes reposent en stratification discordante sur les assises éocènes lorsqu'elles existent. — Ils re- couvrent les poches remplies de minerai de fer sidérolithique (1) et s'étendent beaucoup plus loin que les couches éocènes. À Morvillars le calcaire lacustre à Mélanies occupe une altitude supérieure à celle des dépôts miocènes constatés aux alentours (schistes de Froidefon- taine). De plus il existe à côté de l’affleurement éocène, sur le flanc N. de la butte une couche de conglomérats et de grès miocènes re- posant directement sur le calcaire jurassique. ; Partout où l’on peut observer le contact du Miocène et du Juras- _ sique, ces terrains sont en discordance (Montaineau, Réchésy, etc.). Ces faits prouvent qu’il y a eu entre les époques éocène et mio- cène des mouvements du-sol dans notre région. Ces dislocations ont permis à la mer de revenir, d'enlever en partie les dépôts éocènes qui n’existent plus que par lambeaux et de recouvrir en beaucoup de points directement les calcaires kimméridiens. 3° Les bancs de conglomérats plusieurs fois répétés et l'existence du. calcaire lacustre d’Allenjoie dans notre système de Bourogne semblent indiquer que l’époque miocène a élé signalée sur la lisière du Jura par de fréquentes oscillations du sol. 4° Les assises tongriennes ne sont pas horizontales dans les envi- rons de Belfort et de Montbéliard. Nous avons déjà dit qu’elles . étaient généralement inclinées vers l'E. ; cette direction générale est modifiée par le voisinage des couches jurassiques dont le plissement à occasionné le changement de position des assises tertiaires. Le redressement des couches a été considérable ; à Réchésy (route de (1) Il est plus que probable que les dépôts sidérolithiques s’étendaient primitive- ment en vastes nappes dans la contrée. Les érosions n'ayant épargné que des lambeaux fort restreints de cette formation, on s'explique fort bien les difficultés qu'ont eues les auteurs à expliquer la présence de ces amas dans les crevasses du terrain jurassique sans qu'aucune cheminée ne puisse rendre compte de leur grigine. 158 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin Beurnevésain) les couches tongriennes sont presque verticales ; à Florimont sur le flanc de la colline à l'E. du village, on peut voir également les bancs de molasses redressés vers l'E.-S.-E. Que conclure de ces faits, sinon qu'une dislocation considérable a eu lieu après le Miocène inférieur et avant l’époque quaternaire. En effet, les alluvions anciennes à Æ£lephas primigenius ne parais- sent nullement avoir participé à ces mouvements du sol; elles recou- vrent d’une manière uniforme les couches les plus diverses (Juras- sique, Eocène, Miocène) et ne s'élèvent pas au-dessus d'une certaine altitude (450 mètres au Fays, près de Delle). Cette manifestation des forces internes a été évidemment très im- portante ; l'étude des terrains tertiaires dans l’intérieur de la chaîne du Jura ne permet pas de la rapporter à une époque antérieure au Miocène supérieur car l’on rencontre les assises helvétiennes et oeningiennes (de M. Greppin) violemment PRES de leur position horizontale, Nous pouvons donc trouver dans l'étude des formations tertiaires des environs de Belfort et de Monthéliard une vérification de ce fait que le soulèvement (1) du Jura central a eu lieu progressivement. Des mouvements d’exhaussement ont préludé avant l’époque éocène et avant la formation des dépôts miocènes à un plissement considérable et définitif qui a eu lieu à la fin de la période miocène. RÉSUMÉ I. Nous croyons avoir démontré dans ce travail : 1° Que les conglomérats qui recouvrent le minerai de fer sidéroli- thique devaient étre détachés de cette formation et considérés comme représentant les cordons liticraux de la mer tongrienne; 2° Que Îes schistes à Poissons sont inférieurs aux dépôts saumâtres du système de Bourogne et que cette superposition peut être cons- tatée aux environs de Belfort comme elle l’a été en Alsace par M. Andre ; é 3° Que le système de Bourogne doit être assimilé aux marnes à Cyrènes du bassin de Mayence et qu'il est contemporain des cou- ches à Cer. plicatum de la Basse-Alsace étudiées par M. Andreæ; 4° Que le calcaire de Châtenois des auteurs occupe la base des grès et conglomérats de Bourogne auxquels il est subordonné. Il ne doit en aucun cas être placé à un niveau plus élevé que celui des marnes à Cyrènes du bassin de Mayence, (1) Nous employons ici ce mot dans un sens tout relatif, car c’est évidemment un phénomène de plissement auquel nous faisons allusion, x En REY LACS 1884. LOCARD, —— NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 759 Il. Nous avons établi un synchronisme aussi exact que possible enire les couches tertiaires du Haut-Rhin français, de l’Alsace an- nexée, du Jura bernois, des bassins de Mayence et de Paris d'après les travaux les plus récents. IT. Enfin il nous a été possible de tirer de la disposition et des rapports des couches entre elles, quelques indications sur la confi- guration de la région à l’époque tertiaire et sur les mouvements du sol qui lui ont donné son relief actuel. M. Locard envoie la communication suivante : Note sur un Géphalopode nouveau de la famille des Loliginidæ le Pleuroteuthis costulatus, par M. Arnould Locardl. Nous devons à l'extrême complaisance de M. Boulangier, ingénieur civil des mines de Lyon, la connaissance d’une forme nouvelle de Céphalopode mou de la famille des Loliginidæ, trouvé par lui dans les dépôts liasiques supérieurs des mines de fer de Villeboiïs, dans le département de l'Ain. Cet individu, par ses caractères si nets et si tranchés constitue, comme nous allons le voir, non seulement une espèce nouvelle, mais même encore un genre nouveau, qui doit prendre rang dans les classifications, à côté des genres Teuthopsis Deslongchamps (1) et PAylloteuthis Meck et Hayden (2). Description du genre. — Animal inconnu. — Gladius penniforme _ simple, solide, testacé, armé d’une carène médiane longitudinale saillante, visible sur toute sa longueur, orné en dessus, sur les par- ties aïliformes, d’une série de costulations de grosseur variable, mais régulièrement et symétriquement disposées par rapport à la carène médiane. Il existe déjà plusieurs espèces de Zoliginidæ fossiles appartenant également aux formations jurassiques. Nous citerons notamment les genres Teuthopsis E. Deslongchamps, du Lias supérieur et de l’Ooli- the de France et du Wurtemberg; Phylloteuthis, Meck et Hayden, du Lias français et de la Craie d'Amérique; Celæno, Münster (3), du (1) Subnome : Teudopsis, Deslongchamps, 1835. In. Mém. Soc. Linnéenne de Nor- mandie, t. V, p. 74. (2) Meck and Hayden, 1860. Report of the United-States geological Survey, MOT p:1505, pl XXXIIT, fig. 3. - (3) Kelæno, Münster, olim. 1839. Beitr. x. Petref., t. I, (2e édit., p. 102). — 1842. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 46. 760 LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 23 juin Kimméridgien de Solenhofen; Pelotheuthis Münster, du Lias supé- rieur du Wurtemberg (1); Pelemnosepia, Agassiz et Buckland, du Lias supérieur du Calvados, de Lyme-Regis en Angleterre, du Wur- temberg et de l’Oxfordien de Chippenham (2); enfin Leptotheuthis Meyer, du Kimméridgien de Solenhofen (3). En général, chez toutes les espèces ap- CT partenant à ces différents genres, le g/a- À dius, pour nous servir de l'expression heu- TN reusement proposée par M. le docteur Paul {\E Fischer, pour définir la partie solide des Céphalopodes mous de la famille des Lo- liginidæ (4), le gladius, disons-nous, est corné comme dans les genres actuellement vivants, Zoligo et Teuthis; son axe central ou carène, est plus ou moins accentué; son galbe spatuliforme plus ou moins ir- régulier, avec ou sans expansions subaili- formes ; enfin les ailes latérales sont ornées de simples stries transversales plus ou moins irrégulières, plus ou moins accu- sées. Dans notre nouveau genre, Le galbe du gladius est nettement penniforme; de là le nom de Pleuroteuthis (5), que nous pro- posons de lui donner ; sa partie médiane, sur toute sa longueur, est ornée d’une crête ou carène saillante -assez étroite, mais faisant nettement saillie sur toute létendue du gladius. Enfin, et c’est là son caractère le plus essentiel, les stries sont ici remplacées par des costulations régulières, exactement symétriques, tout à fait analogues aux costulations que l’on observe sur certaines Ammonites du même étage, comme par exemple l'Ammomites com- planatus, Bruguière (6). LEZ (1) Münster, 1843. Beitr. z. Petref., t. VI.—1844. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 380. (2) Agassiz et Buckland, 1836. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 76. (3) Meyer, 1834. Mus. Senk., t. I, p. 292, — 1836. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 56. (4) Paul Fischer, 1881. Manuel de Conchyliologie, p. 351. (5) Du grec zksuoov, côte, +euêls, calmar. (6) Ammonites complanatus, Bruguière; d'Orbigny, Paléontologie française, Ter- rains jurassiques, t. I, p. 353, pl. CXIV. LR = De 1884, LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 761 Nous ne saurions mieux décrire notre échantillon qu’en le com- parant à un fragment d'une Ammonites complanatus de très grand diamètre, dont un segment taillé dans le dernier tour, par un plan perpendiculaire au plan de la carène, serait régulièrement développé suivant ce plan. Nous y retrouverions la carène de notre Pleuroteu- this, et ses costulations disposées d’une facon tout à fait comparable. Ajoutons, pour affirmer encore notre comparaison, que lorsque cet échantillon nous fut présenté, nous attendant fort peu à y voir une forme aussi nouvelle, et tenant compte du faciès de la roche, nous pensions avoir sous les yeux quelque Ammonite déprimée, comme celles que l’on trouve parfois dans les schistes du Lias d’Allevard, dans l'Isère. Pour qu'un gladius, dans un dépôt de constitution pétrographique aussi peu homogène que celui qui nous occupe ait laissé une empreinte semblable, ne peut-on pas en conclure qu’il devait être, lui-même, solide, résistant, comme testacé. Nous en arrivons ainsi à conclure que notre Pleuroteuthis avait un gladius non pas simple- ment corné comme celui des autres genres de la famille des Zoligi- nidæ,mais bien que ce gladius plus fort, plus résistant, était constitué avec une substance testacée suffisamment épaisse pour qu’elle puisse comporter à sa surface des costulations plus profondes, plus accusées que les simples stries ou ondulations parfois comme obso- lètes, que l’on observe sur les gladius des Calmars actuellement vivants. Description de l’espèce. — Animal inconnu. — Gladius d’un galbe penniforme allongé, lancéolé, faiblement arqué dans le sens longi- tudinal, fortement bombé dans le sens transversal, terminé en pointe aiguë à la partie supérieure, probablement arrondi à la partie inférieure ; — carène longitudinale centrale, rectiligne, à section rec- tangulaire, large de un millimètre et demi dans sa partie médiane, un peu moins haute que large, lisse en dessus, donnant naissance, sur les côtés, aux costulations latérales des ailes; — ailes latérales simples, symétriques, ornées sur toute leur surface de costulations longitudinales très obliques ; profil des bords supérieurs très oblique, presque rectiligne, faisant avec l’axe de la carène un angle de vingt- cinq degrés environ ; bords latéraux très légèrement arrondis, ayant leur maximum d’écartement à peu près au milieu de la longueur totale des ailes; bord inférieur probablement arrondi ; — costula- tions régulières, régulièrement espacées, symétriques, au nombre de dix à douze par centimètre carré, partant toutes de la carène mé- diane pour aboutir à la périphérie des ailes ; les costulations supé- rieures presque droites, très obliques, très allongées, sensiblement 762 LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 93 juin parallèles aux bords supérieurs des ailes, les suivantes, un peu moins obliques, droites à leur naissance vers la carène, puis légère- ment recourbées vers le haut à leur extrémité; dans leur partie courbe, les costulations s’épanouissent un peu à leur extrémité et paraissent plus larges à mesure que l’on se rapproche de la partie inférieure du gladius. Dimensions : Longueur totale connue. . . . . . , 92 mill. Longueur totale supposée . . . 440 à 150 — Largeur tOtale Max UMA T0 VERS 32 — Hauteur totale Maxima. "1700 9 — ‘Observations. — De tous les Loliginidæ connus, la forme dont notre Pleuroteuthis costulatus semble se rapprocher le plus, est le Teufhopsis Brunelli Deslongchamps, du Toarcien de Curcy et d'Amayé-sur-Orne, dans le Calvados (1). Il en diffère cependant par son galbe général plus allongé et surtout beaucoup plus lancéolé, proportionnellement beaucoup moins élargi dans le bas et plus régulièrement penniforme; en outre, ses ailes latérales ont une ornementation beaucoup plus saillante, avec des costulations bien plus accentuées, plus profondé- ment burinées, plus régulières, subégales dans toute leur longueur et partant de la carène médiane pour aboutir à la périphérie. Ce ne sont plus, comme on le voit, de simples striations plus ou moins accentuées comme chez les Teuthis et les Logo, mais bien un régime régulièrement disposé comme chez certaines Ammonites carénées. Habitat : Ge curieux Céphalopode, l’un des plus anciens Céphalo- podes mous connus jusqu'à ce jour, a été découvert, comme nous l'avons dit, dans les dépôts jurassiques de l’étage Toarcien du dépar- tement de l’Ain, à Villebois. Dans cette station, comme dans les formations synchroniques du département de l’Isère et du Mont d’Or Lyonnais, le Toarcien est représenté à la base par des calcaires mar- neux d'un gris noirâtre, durs, solides, renfermant quelques rares Oolithes très petites (2); la partie supérieure devient plus nettement oolithique et se charge de fer au point de devenir exploitable pour la métallurgie, sur une épaisseur de un mètre environ (3); plus haut (1) Deslongchamps, 1835. Loc. cit., p. 76. (2) Voyez : E. Dumortier, 1874. Études paléontologiques sur les dépôts jurassi- ques du bassin du Rhône, 4 part. Lias supérieur, p. 7. A. Falsan et A. Locard, 1866. Monographie géologique du Mont-d'Or lyonnais et de ses dépendances, p. 252. (3) Ce minerai de fer quoique peu riche a cependant donné lieu, à diverses re- prises, à des exploitations suivies ; par suite de sa gangue calcaire, en le mélan- seant convenablement à des minerais siliceux, on a pu sérieusement l'utiliser ds 1584. LOCARD. =— NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 163 encore, on retrouve une nouvelle couche ferrugineuse d’à peu près même épaisseur, séparée de la première par un banc stérile de 60 centimètres d'épaisseur. L’ensemble des couches a une inclinaison moyenne de 25° environ, avec une direction sensiblement nord-sud. C’est en creusant une galerie dans les couches les pius inférieures de l'étage Toarcien, pour aller retrouver les bancs ferrugineux, que M. Boulangier a rencontré notre nouveau fossile, avec quelque au- tres espèces de mollusques, notamment des Ammontites bifrons en assez grande quantité. C’est ce même horizon que E. Dumortier dé- signait (1) sous le nom de zone à Ammonites bifrons du Lias supé- rieur, par opposition à la zone à Ammonites opalinus qui la sur- monte et termine ainsi la série liasique dans la partie centrale du bassin du Rhône. _Nous croyons intéressant de relever ici, d’après E. Dumortier, la liste des espèces récoltées dans les mines de fer de Villebois, et ap- partenant à cette zone de l’Ammonites bifrons à la base de laquelle a été rencontré le Pleuroteuthis costulatus : Dome tripartitus, Schloth. Ammonites malagma, E. Dum. — irregularis, Schloth. — annulatus, Sow. x Nautilus Fourneti, E. Dum. — crassus, Phill. Ammonites bifrons, Brug. an mucronatus, d'Orb. — subplanatus, Oppel. _ cornucopiæ, Y, et Bird. — bicarinatus, Münst. — Regleyi, Thiol. _— lythensis, Y. et Bird. Eucyclus capitaneus, Münst. = exaratus, Y. et Bird. Avicula substriata, Münst. —— CONCAVUS, SOW. Inoceramus cinctus, Goldf. — radians, Rein. — dubius, Sow. — Eseri, Oppel. Lima punctata, Sow. — toarcensis, d'Orb. Pecten disciformis, Schüpbl. — undulatus, Stahl. Rhynchonella jurensis, Quenst. — insignis, Schübl, — Forbesi, David. — variabilis, d'Orb. Pentacrinus jurensis, Quenst. A Yillebois, du reste, la coupe des terrains jurassiques est assez complète; nous trouvons en effet toute la succession des étages de- puis le Lias inférieur ou calcaire à gryphée, jusque y compris l’Ox- dans les hauts fourneaux de Givors (Rhône) ou de- Chasse (Isère); voici du reste quelle est sa composition moyenne, d'après M. Boulangier : d HET AN AR EE 27 Galcaires Haas 50 SHICeNEL Aa Relle PAR ANS Eau de combinaison 8 Total 100 (1) E. Dumortier. Loc. cit., p. 6, 764 LOCARD, == NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 93 juin fordien, avec leurs faunes fossilifères respectives. Rappelons quenon loin de là, se trouvent les grandes carrières de calcaires connues sous’ le nom de Choin de Villebois, ouvertes dans le Bathonien, et en stratification discordante avec la série des couches précédentes ; elles sont en effet séparées par une faille profonde qui met en con- tact le Bathonien d'une part avec le Lias inférieur d'autre part. Nous renvoyons pour plus de détails aux études stratigraphiques faites par notre collègue et ami M. A. Falsan sur les dépôts jurassiques de cette région (1). AA La famille des Zoliginidæ ne paraît pas avoir fait son apparition avant les dépôts de l’étage Toarcien. Notre Pleurotheutis costulatus est donc par cela même un des plus anciens types connus de cette fa- mille aujourd'hui si largement représentée dans toutes les mers (2), sinon comme nombre d'espèce, du moins comme quantité d'indi- vidus. En Angleterre, le genre Belemnosepia apparaît avec les idépôts de Lyme-Regis et plus tard dans l’Oxfordien de Chippenham. Dans le Wurtemberg, nous retrouvons également le même genre dans le Lias supérieur accompagné du genre Peloteuthis; dans l’Oolithe du même pays figure le genre Z'euthopsis, tandis que dans le Kimmerid- gien de Solenhofen, nous voyons deux espèces du genre Celæno etun Leptoteuthis. En Amérique, cette même famille figure également dans quelques formations géologiques, mais relativement moins an- ciennes. Meck et Hayden ont créé le genre Phylloteuthis pour une espèce de la craie du Nebraska, tandis que Gabb signalait le genre Püloteuthis dans le Néocomien de la Californie. En France, les formes que l’on peut rapporter à cette famille sont très peu nombreuses. Nous signalerons les Teufhopsis découverts par M. E. Deslongchamps (7. Prunelli et T. Caumonti) à Curcy et à Amayé-sur-Orne, dans le Calvados, et que d'Orbigny a réunis en une seule espèce le 7euthopsis Brunelh. Ces formes appartiennent également au Toarcien. Le Pleuroteuthis costulatus est le premier Loliginidæ qui ait été signalé dans le bassin du Rhône. (1) À. Falsan et E. Dumortier, 1873. Note sur les terrains subordonnés aux gisements de Poissons et de Végétaux fossiles du Bas-Bugey, in V. Thiollière, Descr:. Poissons fossiles des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, 2 livr., tir. à part\pe15). | (2) A. T. de Rochebrune, 1883, Etude monogr. fam. Loligopsidæ, in Bull. Soc. philom. Paris. 1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 165 M. l’abbé Pouech envoie la communication suivante : Note sur la constitution géologique du Pech de Foix, par M. l’abbé Pouech. A la date du 19 juin 18892, et en prévision de la prochaine réunion extraordinaire de la Société géologique à Foix, j'avais présenté à la Société dans sa séance ordinaire de ce même jour, une courte note accompagnée de deux coupes (Pull., t. X, 3° sér., p. 462): l’une (fig. 1) du rocher de Foix (rive gauche de l'Ariège) à Vernajoul, par le Pech Saint-Sauveur, avec détails stratigraphiques, l’autre (fig. 2), par la montagne orientale dite du Pech de Foix, en face de la pre- mière (rive droite), celle-ci sans détails stratigraphiques, vu l’iden- tité des terrains figurant dans l’une et dans l’autre; me bornant à signaler les accidents géologiques particuliers affectant ce massif, La Société, pendant son séjour à Foix, ne visita pas, à mon grand regret, cette montagne à laquelle, ainsi qu’à celle du Saint-Sau- veur, était destinée ma note, du moins dans ma pensée, me propo- sant uniquement de fournir à Messieurs les membres un premier canevas, un simple fil conducteur dans l’exploration de ces deux massifs si intéressants et si singulièrement tourmentés. Je m'étais piqué d’exactitude, surtout dans le tracé de mes coupes, — et je croyais avoir réussi, Aussi, grand a été mon étonnement, quand j'ai lu, deux ans après, dans les comptes rendus de cette réunion extraordinaire, parus ces jours-ci, à propos du compte rendu particulier de l’excursion de Foix à Pradières par M. de Lacvivier (Pull., 3° sér., t. X, p. 543), les observations suivantes concernant ma communication de 1882 au su- « jet du Pech de Foix : « Quant à la série jurassique, elle se présente - » deux fois d'une manière à peu près symétrique. Toutefois, au sud- » ouest, les dolomies se sont brisées et les bancs ont glissé vers le » bas de la montagne; on les voit nettement en suivant le petit che- » min qui passe derrière l'hôtel Rousse. … » Sur ce point M. l'abbé Pouech indique une faille qui aurait « » supprimé la dolomie. Ceci est inexact. » Les dolomies se montrent encore au sommet de la crête du » Pech, au-dessus de Jean-Germa, et quelques lambeaux les relient » aux bancs qui plongent au nord, sur l’autre versant. Du côté de » l'Ariège, le glissement de ces assises a mis à découvert le Lias » moyen, quise montre sur une large surface et donne une teinte » jaunâtre à cette partie de la montagne, Il n’est donc pas néces- 766 POUECE. — SUR LE PECIL DE FOIX. 93 juin » saire d'imaginer le plissement des assises du Lias, comme fait » M. l'abbé Pouech, afin d'expliquer leur grand développement. » Ainsi, dans ces quelques lignes, M. de Lacvivier me reproche les erreurs suivantes : 4° D'avoir indiqué une faille aux environs de on been sur le versant S.0. du Pecb, c’est-à-dire vers le point R (fig. 1 et 2 accom- pagnant la présente note), niant du même coup, dans cette région, puisqu'il n’y en signale pas, l'existence d’une faille quelconque; Fig. 1. Coupe géologique (N.S.) du Pech de Foix, du point P. sommet de cette montagne à N.-D. de Montgauzy, passant par le col et le mamelon de Jean-Germa. 16h 8 Eee Infra-lias | (irias) | nfra-hes ram P. Sommet du Pech. Point le plus élevé de la montagne appartenant au lams beau N. È _ C. Col de Jean-Germa, faille mettant face à face le Lias2 ou Lias moyen, avec à : le Bonebed. J-G. Mamelon dolomitique. Sorte de promontoire, que la plaque de dolomie qui couvre le flanc de la montagne en face de Foix et de Bouychères jusqu'à Rieucourtès, pousse vers l’ouest jusqu'à Jean-Germa. Ce petit lambeau À secondaire appartient au grand lambeau $. R. Entrée de la vaste échancrure de la plaque dolomitique ci-dessus men- tionnée, où se trouve cette large surface signalée par M. de Lacvivier et occupée par le Lias moyen mis à découvert par EDS de la dolomie qui l’a couvert originairement,. H. Hôtel Rousse et crête dolomitique cernant au S. cette large surface occupée par le Lias moyen à découvert. C’est à travers cette crête et l’espace vide R;. que passe le petit chemin signalé par M. de Lacvivier, 1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 767 29 D’y avoir mal à propos imaginé un plissement des assises du Lias afin d'expliquer leur grand développement dans cette région S.0. de la montagne. Je m'arrête à ces griefs, auxquels je vais répondre, en demandant la permission de reproduire ici la partie de ma coupe de 1882, afférente à la présente discussion, avec quelques modifications d’ailleurs peu importantes, les seules concessions qu’il me soit permis de faire à mon loyal et savant contradicteur. Les lignes pointées marquent le dénivellement et le ploiement des couches résultant de la faille (C). Dans cette coupe le n° 1, Keuper ou marnes irisées, représente le Trias; Les n°° 2, 3, 4 (bb), (avc), (pl) l’Infrà-lias, c’est-à-dire le Bonebed, couches à Avicula-contorta, et calcaire à Plicatula intustriata ; . Les n° 5, 6, 7 le Lias; le n° 5 bréchiforme et siliceux; ie n° 6 ru- banné; le n° 7 schisteux, seul fossilifère ; Enfin, les n° 8, 9 représentent le Jurassique supérieur; le n° 8 est cette dolomie dont il est surtout question dans cette note. .Quant à la mince couche pointée n° 10, c’est une couche argileuse pisolithique rouge dite Bauxite ; Les n° 11 et 12 représentent le Crétacé, pressé contre le granit (G), _ faillé et hors série. ND. Église de N.-D. de Montgauzy, sur le granit, et limite S. de la coupe. | Au pied de ce mamelon est censée passer une faille théorique par- faitement invisible, masquée qu’elle est par le dépôt diluvien de la plaine. (A) le lit de l'Ariège. Cette coupe suffirait peut-être à la présente discussior ; néanmoins pour plus de clarté, j’y joins le fragment de plan suivant, représen- tant la région, et pris sur le cadastre. On y voit le pont et le quai de Foix, l'hôtel Rousse et le petit chemin passant au-dessus signalé par M. de Lacvivier ; Jean-Germa, Boychères, tous les points men- tionnés en un mot, et surtout la large surface où se voit en noir le Lias moyen à découvert, toute cette région du Pech, sujet de la pré- sente discussion. Enfin la faille que j'y indique avec sa position et sa direction marquée par une flèche pointée. 768 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 93 juin Fig. 2. Plan de la région litigieuse pres sur le cadastre au 1/10,000°- J.-G, Jean-Germa. R. Point litigieux, K. Faille. h. Hôtel Rousse, Pour les assises géologiques qui figurent dans ce plan, la légende est la même que celle de la coupe ci-dessus ; néanmoins, je la repro- duis pour la plus grande commodité du lecteur. N° 4 Keuper ou marnes irisées visibles sur la droite du ravin qui, du point C col de Jean-Germa, descend dans la direction de la gare; N° 2 Infrà-lias, Bonebed. N° 3 n’y figure pas. N° 4 calcaire à Plva- tula intustriata ; N° 5, 6 Lias, ou Lias inférieur sans fossiles, le n° 6 rubanné et le n°5 bréchiforme. N° 7 Lias, schisteux noir fossilifère. N° 8 Dolomie grenue. | Maintenant, passons à la discussion des AE formulés pee M. de Lacvivier contre ma note (/oco citato). Premier grief. Qu’au point R j'indique une faille qui aurait supprimé les dolomies, et que cela est inexact. Que sur ce point les dolomies soient supprimées, c'est ce qu'indique ma coupe de 1889, ainsi que celle de 1884 ci-jointe, et la chose est parfaitement exacte; mais que j'indique là une faille opérant cette suppression, comme M. de dE: | , 1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 769 Lacvivier l’affirme, je le nie. C’est cela précisément qui est inexact. J'ai signalé, en effet, une faille aux environs de Jean-Germa, en C, et non pas en R; au N. et non pas au S. de Jean-Germa ; et celle-là, je la maïintiens contre tous les raisonnements de M. de Lacvivier, qui la nie implicitement. Oui, « les dolomies se montrent au sommet de la crête du Pech », sommet situé au N., bien en arrière, apparte- nant au lambeau septentrional, et qu'aucun lambeau dolomitique intermédiaire ne relie au mamelon dolomitique de Jean-Germa, qui appartient au lambeau S., et que M. de Lacvivier semble prendre à tort pour le vrai sommet du Pech. Quoi qu’il en soit de ces obscurités, sinon de ces erreurs d’exposi- tion de la part de mon adversaire, venant au fait, j'ai dit, je redis et maïintiens, qu'en C, au col qui se trouve au N. de ce pic ou sommet de Jean-Germa, passe une faille, que je ne veux pas suivre à l'E. pour le moment, mais qui, vers l’'O., à partir de ce col GC de Jean- Germa, suivant le ravin qui en descend de ce côté, ‘au N. du petit Paris, se prolonge dans la direction de la gare. Gette faille que tout géologue tant soit peu expérimenté, peut re- connaître au premier coup d'œil dès la première indication, est aussi la première qui m'’ait frappé par son évidence. C’est de part et d'autre de son plan queles assises des deux lambeaux se montrent an- ticlines, et avec un dénivellement tel, que l’Infra-lias, le Keuper pres- que, du lambeau N., se trouvent mis face à face avec le Lias moyen et,la dolomie de celui du S. En descendant le ravin indiqué, l’obser- vateur ne rencontre plus au N. ou à droite, que le Keuper oui les marnes irisées, tandis qu'au S. ou à gauche, il ne rencontre que le | Lias moyen et les deux membres du Lias inférieur jusqu’à ce que les alluvions anciennes viennent dérober le sous-sol à ses regards, au N. du petit Paris. M. de Lacvivier n’a qu’à se transporter sur les lieux et il sera convaincu (voir fig. 4 et 2 ci-dessus). Second grief. J’ai tort d'imaginer le plissement des assises au point R pour expliquer la mise à découvert du Lias moyen sur cette large surface de teinte jaunâtre qui domine au N. l'hôtel Rousse et |: le quai de Foix. Le glissement de la dolomie, d’après M. de Lacvi- _ vier, doit être seul invoqué pour expliquer ce fait. Me voici donc ramené sur ce redoutable point R, où mon infati- … gable adversaire m'appelle encore pour me combattre, non plus sans doute à propos de faille, sujet sur lequel j'ai eu l’honneur de le sa- | tisfaire, je crois, mais à propos de glissements qu'il y veut, et que | je répugne à admettre, de plissements que j'y indique, et qu'il n'y veut pas. Voyons les glissements d’abord. XII. 49 770 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 23 juin _ La théorie des glissements récemment introduite en géologie, est certes très rationnelle et appelée à rendre de grands services, té6- moin, les heureuses applications qu’en a faites M. Lory dans les Alpes ; mais comme toute théorie, elle ne peut et ne doit être invo- quée, que quand les faits l’autorisent et le réclament. Est-ce le cas ici ? C’est ce que nous allons voir d’abord. De quoi s'agit-il ? d’une large surface déclive dénudée des couches géologiques supérieures et où les couches inférieures se montrent seules au jour. Voilà le fait. Ici c’est le Lias moyen qui est seul au jour dans la région marquée par le point R; la dolomie qui le cou- vrait là originairement a été supprimée, et M. de Lacvivier veut à toute force que ce soit par glissement. Par glissement, cela serait possible sans doute ; la plaque dolomitique verticale et même ren- versée (S) dont le bord supérieur forme cette crête de rochers den- telés dominant le quai rive droite, ainsi que les hôtels et autres habitations qui le longent, a certainement pu glisser de ce côté sur le Lias, de nature schisto-terreuse ; le sol était assez déclive de ce côté, et le substratum était glissant. Accordé tout cela. Maïs la ques- tion est de fait, cette dénudation du Lias, sur cette large surface, par suppression de la dolomie, est-elle évidemment le résultat du glissement de celle-ci, de Jean-Germa, vers l'Ariège, d’amont aval, du N. au $S.? voilà la question. S'il n'y avait que la crête dolomitique dominant le quai où sont situés l'hôtel Rousse et les autres, j'avoue que l’affirmative me pa- raîtrait à peu près certaine ; mais il n’en est pas ainsi. Cette chaîne (voir fig. 2) va se joindre à l’appendice de Jean-Germa au N.-E., sur le flanc du Pech, vers Bouycherès, pour former avec lui la plaque continue qui couvre tout le flanc S. de la montagne jusqu’à Riou-. courtés. Alors il ne suffit pas de supposer le glissement de la pièce dolomitique de l’hôtel Rousse sans faire en même temps glisser avec elle celle de Jean-Germa, qui lui est solidaire. Or, celle-ci repose nor- malement sur la couche liasique qui la supporteet coïncide avec elle parfaitement, sans que celle-ci la dépasse du côté du N. comme cela devrait être, s’il y avait eu glissement effectif de la dolomie sur le Lias, d’amont aval, ou du N. au $S. comme le veut M. de Lacvivier. Passons au plissements. On sait l'effet des plissements sur les couches rigides des roches, ce sont des ruptures aux extrados. « Imaginons » en R, un pli con- vexe ou en voûte suivant un axe parcourant le flanc inférieur ou méridional du Pech parallèlement à la route. Le Lias, à l'intrados, jusqu’à un certain point plastique et flexible pourra supporter cette flexion forcée sans se rompre tandis que la dolomie, épaisse, sèche, | 1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 771 massive et rigide nécessairement, se brisera en fragments, que l'érosion (1) subséquente emportera. De là le Lias à nu, sur cette plus ou moins large surface, aussi bien que par un glissement quel- conque, et les faits respectés. Les faits respectés. En effet : au mamelon dolomitique de Jean- Germa on voit la dolomie avec le Lias sous-jacent ployés sensible- ment en tartelette, la courbure concave en dessus. D'ailleurs, cette courbure concave de la dolomie se continue dans toute la longueur de cet appendice d’abord, et ensuite de là jusque vers Rieucourtés, sur toute la longueur de la plaque dolomitique désormais continue, qui rempare le flanc S. de la montagne, où elle s’accuse, par une série de creux très profonds. De plus, sur tout le pourtour de cette enceinte où paraît seul le Lias, à partir du point R jusque vers le travers de Bouycherès, c’est un rempart presque à pic de plus de 20 mètres de hauteur que forme au N. la dolomie, sous laquelle on voit toujours s’enfoncer le Lias et il en est de même, à l’intérieur et tout le long de la crête qui la limite au S. De plus encore, en R, et jusqu’à une certaine distance en avant dans l'intérieur de cette en- ceinte, apparaît le Lias inférieur perçant le Lias moyen, plongeant sous lui au N., au S. et à l’E., se montrant enfin seul, en cou- ches emboîtées, imbriquées, sortant les unes de dessous les autres, à, mesure qu’on avance vers l’ouest. Voilà les signes d’un bombement ou d’un pli en voûte, venant après un pli concave, et l'enceinte en question, à l’entrée de laquelle se trouve le point R n’est pas autre chose qu’une demi-boutonnière par laquelle le Lias moyen affleure, comme eut dit Leymerie dans son langage imagé. Maintenant que mes deux plissements essentiels sont sauvés, je suis heureux d'accorder quelque chose à mon excellent ami, en lui sacrifiant le troisième, celui peut-être qui lui répugnait le plus. J’en étais peu satisfait moi-même. Parfois la main s’égare, et il est rare aussi que le graveur à son tour, n’exagère pas les défauts d’un trait mal tracé. Au reste, chacun le sait, ces coupes plus ou moins réus- sies, ne sont après tout que de simples diagrammes destinés à se faire comprendre. Après cela, ce point réglé, il nous sera facile de nous entendre sur celui de la deuxième faille que je fais passer comme M. de Lacvivier, entre le calcaire crétacé du rocher de Foix et le (1) Érosion. Il ne faut pas que mon honorable contradicteur se récrie. Ce qu'il fait faire, lui, à l'érosion est bien autre chose. Ne lui attribue-t-il pas l’ablation totale de la dolomie et des assises urgoniennes jusqu'au niveau de l’Ariège, depuis le Roc de Foix jusqu’à Montgaillard ? C’est en effet bien autre chose que de lui faire enlever quelques milliers de blocs mobiles du flanc déclive du Pech de Foix. v T4 ARS SE UE «# a à in 7 P'Ob n x 772 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 23 juin granit du cap defla ville, faille que j'ai toujours admise, comme le prouve le dernier alinéa de la page (465) de ma note de 1882, malgré limperfection des figures, et que j'ai soin de mieux marquer ici (fig. 1). Ainsi, pour résumer ce débat : 1° J’accorde à M. de Lacvivier qu'il n’y a point de faille au point R. Maisfjeïmaintiens qu'il y en a une au point C; 2° La théorie des glissements ne s'applique pas au fait de la dénu- dation du Lias moyen, au-dessus et au N. de l'hôtel Rousse, celle des plissements tient mieux compte des faits; 3° Enfin, dans laffig. 2 de ma note de 1882, les courbes représen- tant les plissements sont réellement exagérées, et la faille rive gauche, s’y trouve insuffisamment marquée, c'est là tout ce que je puis accorder et ce que j'accorde aussi volontiers à mon savant contradicteur. J'ai fini javec M. de Lacvivier, celte discussion est amicale avant tout, et la concorde entre nous, ne saurait en être troublée. Personne ne connaît et n’apprécie mieux que moi, non seulement le savoir de mon adversaire d’un moment, mais surtout sa loyauté et son noble caractère. Puisse seulement la science avoir gagné ici quelque chose ; c’est ce que nous voulons tous les deux. Bull.deta Soc Céol de Frances Note de M! LÉON DRU. J'éurce die 5 Mai188%. TXT PIX, oo. CARTE GEOLOCIQUE DE LAREGION DU BECHTAOU ET DE LA CHAINE DU CAUCASE, AUNORD DU MSELBROUS ES ENS 5 à RE LEGENDE wi. rs $ 1 Dépôts quaternarres et système évcéne Système crétacc: (énées superteures ) Système crétacé. (Séries inférieures) Système jurassique (Séries supérieures) Jitème jurassique (Séries inférieures) Granit Micro prarailite Porphyre pétroviliceux Echelle = CNE 10 15 20kie rt — os" À | Canon Nota. Ze a/itudes sont indiquées en)metres au-dessus du nipeur de le Mer Notre. Bulle dote Soc. Cole de France NOTE DE M“ LEON DRU. Vérbloudi- Cora (MM Clrameau) + 88# Cheloudiv È (Mens Byk-Gora ON Tanieau) -Gora +6 ) es (TS ME Ostraia 32 Série, XI, PL ANIV M | Vue panoramique prise surile ME Youtza (9652) MANTrrGlrontei Mi Bechtuow notre +398 Lisara Cora (ME C vel Piatigarsie Pointue ) :n URPodkounok : 1 i Cheloudivaia-Gora ME Bechtaow Vue prise sur le Mt Machoulca (+984) Célemaia-C Razvalka =Gora Koum-Gora Zineinaia= Cora DOMS29 Gnleus ei) Kaban-Gora +138 Mein Ro OPA (MY du Lion ) (ME Kotuma ) UMEUS AESES pren :+ 872 (Mt VdesiSanghers) : SET AR +924 381 +996 + 763 { NES ; dr j ù ; Gélemnovodsk l À ï Géleznovodsle= Coupe géologique N°40°/.0/delakSource Emmanuel à la Rivière Géleznaïa. Montagne de Fer #56 Géleznovodsk Source Ermnanuel +665 Butte de l'Archevèque +645 LÉGENDE RE cosrnan — (5e. Terrains wuper fietels ec al/niores, -—- Boo. : RE : : - Coupe géologique du Mont Kouma MÉKouma Marne tertiaire (ocèré) +38: £ Gétace Supérieur (Sérorien) Riv: Kouma Sources de Roumiogorale H Î == si Micrograaitenceporporepenosiliceus Nota: Ze atitudes v0ne tiques er mitres au-dessus de taMer Noire: Grave (her L'Wahrer rde (Abbé de LEper 4 Zap. Robelin Fri À Bull, de la Soc Giole de France ; NOTE DE M* LEON DRU Jérib, XI, FLXXV. F MMachouka(:9Bk M) Source Perkalka Pare Emmanuel +590 ï +690 4607 PIATIGORSK Coupe géologique N:S:de la Source Perkalka à la Riv. Podkoumok à ButteMichel Gonratchaiïa-Gorx +556 Coupe &coloëique S:4k0°0:du Grand Proval al'extremité orientale dela Goriatchaïa-Gora Podkoumole era Cantet o en Potkonmrols M Svistoun (+818) Mann jaune + 7u ESSENTOUKY Coupe Séologique N:5020:du Mont Svistoun a la Rivière Podkoumok Ravin des Goultes Source-alealineN218 +607 Podkoumoke +586 Profil géologique N:60/0/passant par le contact des fronpes, Secondaire eb-tertiaire en amont dela Stanitza dSsentouly Coupe géologique transversale du Sous groupe del'Est SRE N°5 Sond N°# Source N°10 Sonde N°3 Sond. N°2 Sond! N°1 +58 +58: +58 +580 +58 +586 GELEZ NOVODSK Coupe géologique du Sous groupe de L'Est Source Criaznouchka nf. Source GriaznouchkasSupià MÉnode ter + Gi2 +G15 | KISHOMODSK Srête de Djinal Coupe géologique O.E. +406 Bane d'argile noire Nivoaude sources À Niyeau de sources ia +172 B Horiron des Grottes | +920 j fais 1412 u Nota Zenit ont indiquées er metres au-dessus dela Mer Noire mène del Couchestroufes Riv0Ikoÿka a Croix! Narzan LÉGENDE Creoné Aes L'Nalirer re de lb de lEpée/# D Séperiets D] Atuvions des pentes Limon ET yrarne tertiaire /Focène) re En] rain crétacé supérieur (Sénonten) CPE DT 2 22 moyen (cat) DM irons des plateaux DM 4 4 inf" (Néoromien) M2 rase D) orgie etpor pire parer Ÿ Tmp-Robelin Taris "À ï e = d , F? Er < ' Éé: 2 ; . eh io ma en sq RTE DOPER ET = ) … RS TP Eu eee CE es Cri apres roue . ; +— « n . = r = Pre - = : : = Fes. Op me oo 27 CA 9 EG TE arm - — { , > : é : f 2 ; + 7 ; : é i 1 4 k ; ; * : ET TL LA ce ln ÉT: on Ou Dote De ST: o GE ES OAI Ow 5 Moi 1884.) X 3€ Série, +. l.de France. ÊTe) Bull. Soc.G ! LaMLc£z (DS mp .Bec qu etfr. Paris . Humbert lith. MÉdAUBASICUS ME NDES. 1 4. Offaster pilula. Sion ON Off. Pomel: Mun-Ch. MIE : > rw 5 gel ai» 498 ut D CD A En. + den ER eh pages : a …, 4 : u à Led ctiné — . È ‘ + 354 + ei! _” à male T4 rx 2 D han édité ; ÉTÉ ps: de = . Ehpnbdies dE Gr e É Er. — : d , 5 = à # i ‘ ”1 FLAT À OR , ’ L € L 4 C Li { 4 : 4 a L : e . # h } 7 "] ÿ ST ui ' È y Toy ’ = i ” 1 n + at A ; # : e a LP A 7 ” , | f ï { : ÿ É \ = Î + | Î ' g Î L 1 s _ LL ï ' s r x 4 t + ï ‘ ' $: / Î 4 Î / / 1 Ï { . ' , f û Î ; STUIOFLUL. BL O [AA sie © à erbog du l Cygel MUC 110 mm DTAXXATANTIXAAMETLS nn ) 2901 2p 1099 206 IR mob :UG °e #06 I Mbote de MO? Per geron. VIII ) XX 1884. I B Heu AI du 5 Ma le ér ! Lomce AS Co ss ‘ol. de France eo Bull. Soc.G die ge ee QUE PA A js #7 ESS SES 1S. Inp Bec qu et fr. Par th. ï Ârn oul ] de la Jocx Céol. de France NOTE DE M de SARRAN TXIL PEXNIX (Scéance dur 9 Sur 1888) Lé gende Auons Diluoium Plivcène S° Caleaire lacustre Jortier \S' Angiles de la Base Limites de Vénéjan.- Le = LES [élarres & hippurites L ketien Anguznien Ligerien Bancs à Ostracées Fuetien à Tavienr bRotomagierr ? Voconnien 6 Goult Sableur à Goult à Aron. auritus } Cres à Dércoïdea et orbitolines 5 Aptien 2 Fodanien M Vryoriers sup! Donzérien { hauteuss 0 200 Echelle * | Jongueurs 856050 Bee lez LWidliner,& rue de UAlbé de. VEpée Fig:1 Coupe de Laval Saint Roman à la ourette, par CarsantetVénejan- Route 22290 du Font S'Esprit 190 Bamouin KRowde Mravoute Vatbonne Ruiss. S Le] à à È È È ? Ÿ Cnaur, Rip, Cru 146.80 Route de Bagnols. > Le Tmytier - Lo Murnuère S È Ÿ Û À Fig.2 Coupe de Pougnadoresse à Saint Pancrace par Cavillargues et Sabran. S à Ÿ $ ÿ $ © ÿ Aliëne EL Mllasse à Pcten-prascabrétseulus. 2 239 0.50 235 Rugnadoresse, 229.70 ARA. z7. 23040 Mas Carriere:y7.g0 243 Bois de Varus 243.70 o Montaigu. Guollargues, 133,90 E Arnave Ruiss, Gare SÉPanerace Houte de Bagnols 47: . Ardécle Kio, Coupe de Saint André de Roquepertuis au Château des Aupiats et à Flaux. Ode SE Victor RE de Canillarques "de Fer A RM La Veyre Hair. Che Volabris Alzon Re Joute d'Usës Æoute de Barjac Aguilhon Ruèsr. Ciaimne sr. La Brrtide Cxe R nn ges Se té me mm Per. L À al Motte de NA 00 à L ee S eol. de France. Bull. Soc.G _B ecqu et fr. Pari Jmonte) Î y A Jobin ad nat del. éinsectres. lrde-s =. ES ET "A ; VA TEA AETT | ’ ; DE : ERSEr SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE RÉUNION EXTRAORDINAIRE A AURILLAC Du 24 Août au 2 Septembre 1884. Les Membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la session sont : MM. BERGERON, MM. Mourer, BERTRAND (Marcel), MoniER-CHALMAS, BOISSELLIER, Pissor, DE CHAIGNON, POTIER, COLLOT, Puet, DOUMERC, RAMES, FABRE, RicaRD, FERAUD-GIRAUD, RICHE, FouQuÉ, ROBINEAU, DE GRAMONT, de ROUVILLE, JANET, Royer (Ernest), LANGLASSE, Royer (Henri), LAUMONIER, SAYN, LHOTE, TABUTEAU, de MaARGERIE, TOURNAIRE. Micuez-Lévy, Plusieurs personnes étrangères à la Société ont pris part aux excursions, ce sont : | MM. Bapoce, MM. Fine, BouLE, HUMBERT, DE CARBONNAT (père), LOISNEL, DE CARBONNAT (fils), MASFRAND, CARTAILHAC, OFFRET, CHIBRET, SAURY. FESo, XII. | 50 = = CS: 1664. 1796. 1602. 1803. 1805. 1809. 1815, 1821. 1822. 1823. 1825. 1826. 1827. 1828. RÉUNION D'AURILLAC. 24 août LISTE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS RELATIVES A LA RÉGION QUE DOIT VISITER LA SOCIÉTÉ EL. Coulon (l'abbé). — Les rivières de France, ou description géographique et historique des cours et débordements des rivières, avec une carte minéralo- gique, (1° notion du Plaleau central). . Guettard. — Mémoire sur quelques montagnes de la France qui ont élé des volcans. Mém. de l’Ac. des Sciences pour 1752, page 27. (Publié en 1756). . Guettard. — Mémoire sur la minéralogie de l'Auvergne, 1759. Mém. de l'Ac. Roy. des Sc., année 1759, page 538. (Imprimé en 1765). . HBesmarest. —- Mémoire sur l'origine du basalte. Mém. de l’Ac. des Sc., année 1771, page 705, et année 1773, page 599. . Monnet. — Quatrième voyage minéralogique fait en Auvergne, 1772. Obser- vations sur la physique, tome XXXIII, page 321, nov. 1788. Monnet. — Histoire d’un voyage politique et minéralogique fait dans les dé- partements du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, en nov. et déc. 1791. Man. autog. de la Bibl. de l’école des Mines, page 220. HDolomieu. — Rapport fait à l’Institut national par Dolomieu, sur ses voyages de l'an V et VI. Journ. de Chim. de Phys. et d'Hist. Nat., prai- rial, an VI, tom. III, page 401. Journal des Mines, n° 41 et 42, tom. VII, an VI. Lacoste de Plaisance (l'abbé). — Observations sur les volcans de l’Au- vergne, 1 vol. in-8°, Clermont-Ferrand, an XI. d.-KF. d’Aubuissomn. — Mémoire sur les volcans et les basaltes de l'Auvergne, 1803. Journ. de Chim. de Phys. et d'Hist. Nat., tom. EVIII, an XII, page 310 ; tom. LIX, an XIII, page 367 ; tom. LXXXVII, 1849, page 432. Lacoste de Plaisance (l'abbé). — Lettres minéralogiques et géologiques sur les volcans d'Auvergne, 1 vol. in-8°. Clermont-Ferrand, 1805. Alexandre Brongniart. — Mémoire sur les terrains qui paraissent avoir élé formés sous l’eau douce. Ann. du Muséum d'Hist. Nat., tom. XV, an- née 1810, page 357. P.-IL.-A. Cordier. — Mémoire sur les substances diles en masse, qui entrent dans la composition des roches volcaniques de tous les äges. Lu à lAcad. Roy. des Sc. dans les séances des 16 et 30 oct., et 6 now. 1851, page 457. Hbaubeny. — Letters lo professor Jameson on the volcanos of Auvergne. Ox- ford, 1821, (2 lettres). F, Raulhac, — Discours lu en séance publique de la Soc. d'Agriculture du Cantal. Aurillac, 1822. Steininger. — Die erloschenen Vulcane in Südfranreich, Mainz, 1823, 1 vol. in-8°, Poulett Scrope. — Considerations on Volcanos. 1 vol. in-8°. London, 1825. Daubeny. — À description of active and extinct volcanos, etc., London, 1 vol. in-8°, p. 31 et suiv. Poulett Scrope. — Memoir on the geology of central France including the volcanic formations of Auvergne, etc. London, 1827. 1 vol. in-4 et Atlas. Dufrénoy. — Calcaire cristallin enclavé dans le gneiss. Ann. des Mines, 1" livraison, 1828, p. 59. ri 13884. RÉUNION D'AURILLAC. 7115 1829. Lyell et Murchison. — Sur les dépôts lacustres du Cantal et leurs rap- ports avec les roches primordiales et volcaniques. (Extrait des Ann. des Sc. Nat., oct. 1829, avec 2 planches coloriées). 1832. J.-B. Bouillet. — J{inéraire minéralogique et historique de Clermont-Fer- rand à Aurillac, etc., Clermont-Ferrand, 1832. 1833. A. Burat. — Description des terrains volcaniques de la France centrale. Paris, 1833, avec 10 planches. 1333. Peghoux. — Promenade au Cantal. Clermont-Ferrand, 1833, 1 planche. 1833. Bufrénoy et Elie de Beaumont. — Mémoire sur les groupes du Cantal et du Mont-Dore et sur les soulèvements auxquels ces montagnes duivent leur relief actuel, avec deux cartes. (Extrait des Ann. des Min., 3 série, tom. III, 1833). 1834. A. HDesgenevez. — Observalions sur le Cantal, les Monts-Dores et la com- position des roches volcaniques, avec une coupe coloriée et une vue. Mémoires de la Soc. Géologique de France, tom. I, 2° partie, 1834. 1834. Le Comte de Montlosier. — Du Cantal, du basalte et des anciennes ré- voluliuns de la terre, en réponse à un nouvel écrit de M. E. de Beaumont. (Extrait des Ann. Sc. de l'Auvergne, 1834). 1834. J.-R. Bouillet. — Description historique et scientifique de la Haute-Au- vergne (département du Cantal), accompagnée d’un atlas de 35 planches gravées et lithographiées, Paris, 1834, 2 vol. in-8°. 1836. J.-B. Bouïillet. — Catalogue des espèces et variélés de Mollusques lerres- tres el fluvialiles, etc., suivi d'un autre catalogue des espèces fussiles, etc. Clermont-Ferrand, 1836. 1 vol. in-8°. 1840. Becquerel. — Observations sur la présence des sables aurifères dans le gise- ment de galène de Saint-Santin-Cantalès (Cantal), etc. (Extrait des Comptes rendus des séances de l’Acad. des Sc., séance du 27 juillet 1840), 1841. Dufrénoy et Elie de Beaumont. — Bassins houillers placé; sur La sur- face des montagnes du centre de la France, suivant une ligne droite, etc. Explication de la carte géologique de France, tom. I, page 625. 1842. Ruelle. — Mémoire sur Les travaux du percement du Lioran. Bulletin de la, Soc. Géol. de France, tom. XIV, 1842. 1842. HRaulin. — Bulletin de la Soc. Géol. de France, tom. XIV, 1842, 1843. MRozet. — Mémoire sur les volcans de l'Auvergne, (présenté à l’Acad. des Sciences, le 3 avril 1343), avec une carte géologique. 1843, ©. Prévost. — Résumé de la discussion relative à la formation des cônes volcaniques du Cantal et du Mont-Dore. Bull. Soc. Géol. de France, t. XIV, 6 février 1343. 1843. DD. Baudin. — Carte géologique du département du Cantal, dressée pen- dant les années 1838 à 1841, au 1/209,000°, avec 2 coupes générales et 8 teintes conventionnelles, 1843. D. Baudin. — Siatistique minérale du département du Cantal ow descrip- tion géologique et minéralogique des terrains qui constituent le sol de ce département, etc., 1843, 1" livraison (terrain primitif), seule parue. 1848. Daubeny. — À description of aclif and extinct volcanos, etc., 2° édition. 1855. W. Nivet. — Enux minérales du Cantal. Dict. stat. et hist. du Cantal. Lettre C, p. 405 à 452. 1858, Poulett Scrope. — The geologic extinct volcanos of central France, second edition, enlarged and improved. With illustrative maps, views and pano- ramic sketches. London, 1858. 1866. 1867. 1867. 1869. RÉUNION D'AURILLAC. 24 août Tournaire. — Géologie et minéralogie du Cantal, Dict. stat. du Cantal, t. I, p. 368 à 403. . De Parieu. — Essai sur fla stalistique agricole du dép. du Cantal. Auril lac, 1859. . Poulett Scrope. — Mémoire sur la formation des cônes et des cratères. Avec nombreuses planches. Paris, 4860. . H. Lecog.— Les eaux minérales du massif central de la France, etc. 1 fort vol. Paris, 1854. . De Parieu. — Essai sur la statistique agricole du dép. du Cantal, 2 édit. corr. et aug. Aurillac, 1864. . F. de Lanoye. — Voyage aux volcans de la France centrale. Avec cartes, vues et nombreux dessins. Le Tour du Monde, 1864. Cantal ; page 65 à 110. 3.-B. Rames. — Études sur Les volcans. Aurillac, 1866. H. Lecoq. — Les époques géologiques de l'Auvergne, avec 170 planches ou figures dont plusieurs coloriées, etc. 5 forts volumes. Paris, 4867. Nordling. — Troncs d'arbres fossiles dans les tufs et conglomérats du Cantal. Bulletin de la Société Géologique de France, 2° série, t. XXIV, 15 avril 1867, p. 500. A. Julien. — Des phénomenes glaciaires dans le plateau central de la France, particulièrement dans le Puy-de-Dôme et le Cantal. (Thèse pour le doctorat). Paris, 1869. ; 1870. E. Collomb. — Noie sur les anciens glaciers du plateau central de la France. Arch. de la bibl. universelle. Janvier, 1870. 1870. 3. Marcou. — Nofe pour servir à l’histoire des anciens glaciers de l'Au- 1870. 1870. 1873. 1873. 1876. 1877. 1878. vergne. Bulletin de la Société Géologique de France, 2° série, t. XX VII, janvier 1870. Tardy. — Sur la succession des dépôls volcaniques dans le Cantal et dans le Velay. Bulletin de la Soc. géologique de France, 2° série, t. XXVII, p. 621, mai 1870. J.-B. Rames. — Géogénie du Cantal avec une étude historique et crilique sur les progrès de la géologie dans ce département. 1 vol. in-8°, 2 pl. Paris, 1873. G. de Saporta. — Forêts ensevelies sous les cendres éruptives de l’ancien vol- can du Cantal, observées par M. J.-B. Rames, et conséquences de cette @ou- verte pour la connaissance de la végétation dans le centre de la France, à l'époque pliocène. (Extr. des Comp. rendus de l’Inst., 3 février 1873). G. de Saporta. — Sur les caractères propres à la végétation pliocène, à propos des découvertes de M. J.-B. Rames, dans le Cantal. Bul. de la Soc. Géol. de France, 3° série, t. I, 17 février 1873. G. de Saporta et F. Marion. — Recherches sur les végélaux fossiles de Mazximieux. Introduction stratigraphique, par À. Falsan, 1 gr. vol., nom- breuses planches. Cantal, p. 186 et suiv. (Extrait des Archives du Mu- séum de Lyon, 1876). €. Grand'Eury. — Flore carbonifère du département de la Loire et du centre de la France. Paris, 1877, 2 vol. et atlas in-4. Terrain houiller du Cantal, 2° partie, p. 526. : F. Fouqué.— Notice sur la carte géologique du massif du Cantal au 1/40000-. Exposition universelle à Paris en 1878. Notices relatives à la carte géol. et aux topog. souterraines, p. 40, 41, 42. 1884. RÉUNION D'AURILLAC, 711 1878. Amiot. — Étude géologique des bassins houillers de Ghampagnac, etc. Exp. univ. à Paris, 1878. Nolices relatives à la carte géol. et aux topog. soutere raines, p. 119, 120, 121, 122, 123. 1879. J.-B. Rames. — Topographie raisonnée du Cantal. Aurillac, 1879. 1879. Stanislas Meunier. — Une excursion géologique dans le Cantal. Revue scientifique de la République française ; 14 octobre 1879. 1879. F. Fouqué et A. Michel-Lévy. — Minéralogie micrographique. Roches éruptives françaises. Mémoires pour servir à l'explication de la carte géologique détaillée. Paris, 1879, 1 gr. v. et 1 atl. Figures avec descrip- tions détaillées relatives au Cantal: pl. XXII, fig. 1 et2; XXVIII, fig. 1 et2; XXXVIIL fig. 1 et 2; XL, fig. 2; XLI, fig. 1 et 2; XLVI fig. 1 et 2 ; XLVII, fig. 2; XLVIIL fig. 2; LII, fig. 2. 1880. @&. de Saporta. — Tableau de la classification des élages tertiaires et qua- ternaires. Avec un tableau hors texte. Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme. XV° année, 2 série, t. XI. Cantal, p. 279 et 280 tableaux. 1882. @&. de Saporta, — Sur quelques types de végétaux récemment observés à l’é- tat fossile. Terrain pliocène inférieur, cinérites du Cantal. (Extr. des Comp. rend. des séances de l’Ac. des Sc., t. XCIV, séances des 3 et 10 avril 1882). 1882. Albert Gaudry. — Observation sur une communication de M. Torcapel. !: Bull. de la Soc. Géol. de France, 5 juin 1882, 3° série, t. X, p. 420, 421. _ 1882. F. Fouqué. — Carte géologique dét. de la France au 1/80000°, Feuille Saint- Flour (185), 1832. Feuille Brioude (115), 1882. 1883. M. Boule. — Compte rendu de l'Exposition des sciences à Aurillac en 1883. Bull. de la Société d’horticulture des Sciences et des Arts du Cantal. Au- rillac, 1883, n° 4, p. 33 à 43. 1884. @. de Saporta. — Nouvelles observations sur la flore fossile de Mogi, Japon méridional. Relation de ceite flore avec celle des Cinérites du Cantal. 4 pl. (représentant des feuilles fossiles du Cantal) et fig. intercalées dans le texte. Extr. des Ann. des Sc. nat., 6° série. Bot., t. XX VII, pl. 6, 7, 8, 9, Paris, 1884. 1884, Æ. Fouqué. — Carte géologique délaillée de la France au 1/80000°. Feuille d'Aurillac (184), 1884. 1884. J.-B. Rames et F. et EL. Bouygues. — Carte oro-hydrographique et routière du département du Cantal, au 1/150000°, tirée en 3 couleurs, avec un profil général et panoramique, gravée par Erhard, 2° édit., 1884. 1884. G. de Mortillet. — Silex taillé tertiaire. L'Homme, journal illustré des sciences anthropologiques. N° 1, 10 janvier. Paris, 1884, p. 14, 15, 16. 2 PROGRAMME. 24 août mn | @ 2) PREMIÈRE SÉANCE Du 24 Août 1884. PRÉSIDENCE DE M. DE ROUVILLE, Puis de M. RAMES. Les membres de la Société se réunissent à midi et demi dans une salle de la mairie d’Aurillac, mise à leur disposition parla municipa- lité. En l’absence des membres du bureau annuel de la Société géo- logique, M. de Rouville prend la présidence provisoire, assisté de M. E. de Margerie. M. le Président invite les membres présents à procéder à la cons- titulion du bureau définitif de cette session. M. Rames est nommé président. MM. Michel-Lévy et de Rouville sont élus vice-présidents. MM. Laumonier et de Margerie sont choisis comme secrétaires. Le bureau définitif ainsi constitué, M. Rames prend place au fauteuil et remercie les membres de la Société qui l’ont appelé à diriger la réunion extraordinaire de 1884. Le Président donne leciure de plusieurs lettres : de M. Monthiers, s’excusani, en son nom et au nom de M. Parran, de ne pouvoir assis- ter à la réunion extraordinaire ; de M. E. Fallot, s’excusant égale- ment de ne pouvoir venir à Aurillac; de M. Fouqué, professeur au collège de France, annonçant l'envoi d’un panneau contenant les quatre feuilles au 80,000° de la carte géologique détaillée du Cantal. Par suite de la présentation faite dans la séance du 23 juin 1884, le Président proclame membre de la Société, M. Pavrow, professeur à l’Université de Moscou, présenté par MM. Albert Gaudry et de Lap- parent. Le Président annonce dix présentations. Le Président soumet à la réunion le programme des excursions, précédemment présenté au Conseil de la Société. Ce programme, légèrement modifié, estfixé comme suit. Dimanche 24 août. — Départ en voiture à 2 heures. — Ex- cursion aux environs d'Aurillac. — Le bassin d’Aurillac (612) et les collines qui l’entourent. — Ze Puy Courny (163). — Argile éocène sans fossiles. — Miocène aquitanien (Chara destructa, Cypris faba, Paludina Dubuissoni, Cerithium Lamarcki). Bancs de ménilite, bancs de silex. — (Planorbis cornu, Limnæa pachygaster, Helix arvernen- 1884. PROGRAMME. 719 sis, etc.). — Basalie miocène. — Alluvions miocènes tortoniennes (silex taillés ?). — (Dinoth. giganteum, Rhinoceros Schleiermacheri, Hip- parion gracile, Mastodon, Tragocerus, Gazella deperdita, etc.). — Tuf ponceux andésitique. — Brêche d’andésite. — Failles post-torto- niennes.-- Plaine d’'Arpajon. = Terrasses et sablières chelléennes avec haches de silex taillé. — Terrasse moustiérienne. — Puy de Vaurs (180). — Coupe naturelle de toutes les assises des terrains _-éocènes et miocènes du Cantal. — Vieux diluvium pliocène supé- rieur des plateaux (première période glaciaire). — Moraine pliocène (première période glaciaire). — Vue d'ensemble de la vallée de la Cère. — Failles. — Phénomènes d’érosion. — Carnéjac. Moraine frontale quaternaire (deuxième période glaciaire) barrant la vallée de la Cère. Déjeuner à Aurillac. — Retour en voiture, dîner et coucher à Au- _ rillac. Lundi 25 août. — Départ en chemin de fer pour le Lioran. _ Ascension du Puy de Griou (1694) et du Puy Mary (1787*). — Le Bioran (1152%), — Cirque de Font-Allagnon. — Domite, labradorite, andésite pyroxénique. — Font de Cère. — Brèche d’andésite pyroxé- nique. — Col de Rombières. — Brèche d’andésite à amphibole. — Andésite amphibolique des hauteurs en puissantes coulées. Ascen- sion du Piton phonolitique de Griou (1694%). — Phonolithe. — Vue d'ensemble de toutes les cimes et de toutes les hautes vallées du vol- can du Cantal. — Crêle de Peyre-Arse. — Col-de-Cabre (4539*). F1ï- lons de phonolithe scoriacée. — Brèche de Rolland. Ascension du piton du Puy Mary (1787*). — Andésite à amphibole. — Panorama des plateaux basaltiques et des vallées du Nord et de l'Ouest. Déjeuner au Col-de-Cabre. — Diner au Lioran. — Départ en che- min de fer pour Aurillac. — Coucher à Aurillac. Mardi 26 août. — Départ en voiture, à 9 heures du matin, pour Vic-sur-Cére. Vic-sur-Cère (680%). — Sources minérales. — Domite. — Ze Pas- de-la-Mougudo (980"). Couches de cinérite du Pliocène inférieur avec nombreuses empreintes de feuilles. Déjeuner à Vic-sur-Cère. — Retour en voiture à Aurillac. — Diner ‘et coucher à Aurillac. — Quelques membres pourraient coucher à Vic-sur-Cère. Mercredi 27 août. -- Départ en chemin de fer pour Le Zioran. Ascension du Plomb-du-Cantal (1858*). — Col de Sagnes (1250). — 780 PROGRAMME. | * 94 août Pentes du Plomb. — Nombreux filons et nombreuses variétés d’an- désite amphibolique. — Andésite de Ramburtet avec quartz. — Butte basaltique du Plomb. — Dasalte des plateaux. — Filons de basalte. — Panorama : les Pyrénées, l’Aubrac, la chaîne de la Margeride, les volcans de la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, le Mont-Dore, les pla- teaux basaltiques et les vallées du sud, de l’est, du nord-est, et toutes les hautes cimes et crêtes du Cantal qui entourent la Caldeira. — Crête du Plomb du Cantal au Cantalon (1800®%). — Couches de pé- périno, inelinées de 30 à 40°, s’élevant brusquement sur les pentes douces de 3 à 40. — Obsidienne porphyroïde verte du ravin des Vey- rières. Route du Lioran à Laveissière. — Brèche inférieure, domite, ba- salte miocène, calcaire aquitanien. Déjeuner au sommet du Plomb-du-Cantal, — Dîner au Lioran. — Retour à Aurillac en chemin de fer. — Coucher à Aurillac. Jeudi 28 août. — Départ en voiture, à neuf heures du matin, pour Carlat, Carlat (840*). — Terrain glaciaire (deuxième période) de la vallée de la Cère (620%) et des vallées adjacentes. — Terrasses. — Moraines. — Plateau de Puy Basset (880"). — Moraines et blocs roulés, plio- cènes (première période glaciaire). — faille du ruisseau de Carlat. — Dyke d’andésite de Murghat. — Cailloux roulés du Pliocène supérieur sous le basalte des plateaux. — Table basaltique de Carlat (840%). — Vue d'ensemble donnant une idée dela dénudation subie par le vol- can à la fin des temps pliocènes. — Panorama des grandes tables basaltiques couronnant les plateaux escarpés de la Chaux, du Dat- Soubeyre, du Dat, de Prax, de Maussac, de Ronesque. — Aspect gé- néral du terrain tertiaire, —Failles post-tortoniennes étagées en gra- dins depuis le bassin d’Aurillac jusqu’au Mur-de-Barrez (Aveyron). Déjeuner à Carlat. — Retour à Aurillac en voiture. — Diner et coucher à Aurillac. Vendredi 29 août. — Vallée de la Jordanne. — Rocher andé- sitique de Caussac; couches calcaires soulevées. — Basalte porphy- roïde sur le plateau de la rive gauche. — Blocs roulés. — Crête de basalte des plateaux (1000) au dessus de Boussac; blocs erratiques et blocs roulés de basalte porphyroïde perchés sur cette crête. — Basalte porphyroïde de Bouygues. Samedi 30 août. — Départ en chemin de fer pour La Capelle- Viescamp. me ati D Res ; DE pe 1884. PROGRAMME. 181 La Capelle-Viescamp (513*). — Granite porphyroïde. — Viaduc du Riveirès. — Gorges de la Cère. — Nombreuses variétés de roches érup- tives avec orthose à structure granitoïde avec mica noir, amphibole, pyroxène. — Départ en voiture pour Laroquebrou. Laroquebrou. — Granulites. — Microgranulites. — Granulites roses à mica blanc. — Porphyre rouge à grands cristaux de feld- -spaih. Déjeuner à Laroquebrou. — Retour à Aurillac. — Diner et coucher à Aurillac. Dimanche 31 août. — Le matin, excursion aux alluvions tor- toniennes de Veyrac et de la Condamine. Le soir, séance à Aurillac. Lundi 4°” septembre. — Départ en chemin de fer pour Thiézac. | Thuézac (807%). — Failles du terrain primitif et du terrain tertiaire. _— Domite de l'entrée du Pas-de-Compain (variétés blanche, grise, rose, rouge, bariolée, flambée, bréchoïde, porphyroïde, fondue, etc.). Bancs de silex et de calcaire du terrain miocène broyés dans la brèche andésitique et métamorphisés en un magma de silex résinite et d’aragonite. — Andésite pyroxénique avec opale. Ascension du Pic de l Élancèze (15032), — Basalte porphyroïde de Triboulan; eristaux libres d’augite offrant plusieurs variétés de forme. Andésite à amphibole, porphyroïde de Fallitoux. Déjeuner et diner à Thiézac. —' Retour à Aurillac en chemin de fer. — Coucher à Aurillac. Mardi 2 septembre. — Départ en chemin de fer pour !Veus- sarques. Neussarques (800%). — Gneiss et micaschiste. — Granulite en masse. — Terrain glaciaire de la vallée de l’Allagnon (deuxième pé- riode glaciaire). — Basalte des plateaux; grand rocher basaltique de Laval (1009); gerbes de prismes, scories. — Cinérite grossière pro- duite par projection. — Cinérite stratifiée du pliocène inférieur de Joursac. — Grottes magdaléniennes de Neussargues avec silex taillés et Renne. Déjeuner et dîner à Neussargues. — Retour à Murat en chemin de fer. — Coucher à Murat. Mercredi 3 septembre. — Départ en chemin de fer pour Massiac. 782 RAMES. — BASSIN D’'AURILLAC. 924 août Massiac (5377). Gorges de l'Allagnon. — Gneiss et micaschiste. — - Gneiss amphibolique. — Nombreux filons de granulite. Le Suc de Védrines (895) volcan basaltique pliocène supérieur. — Bombes, larmes volcaniques, scories rouges, «etc. Argile éocène et calcaire miocène sous le volcan. Vue d'ensemble d'un grand nombre de petits volcans basaltiques du Pliocène supérieur. — Différences de niveau considérables of- fertes par le calcaire miocène de la région. — Failles et glissements post-torloniens. os Après l'adoption de ce programme, la séance est levée à une heure et demie. .: Compte rendu de la course du 24 août, dans le Bassin d’Aurillac, Par M. Rames. La Société, partie à 2 heures en voiture, est arrivée en quelques minutes au Puy Courny où elle a mis pied à terre. Elle a d’abord observé au-dessus de la route, un affleurement de la zone inférieure de l’Aquitanien avec Cypris faba, Paludina Dubuissoni, Cerithium La- marcki, Chara destructa, Thypha latissima. Cette zone est constituée par des couches de calcaire marneux alternant avecdes liés et des bancs de silex résinite et de silex corné et pyromaque. Un banc de ménilite pétri de Paludines, de Cérithes et de Cypris tranche sur l’ensemble. - La Société, après avoir gravi un petit boïs d’arbres verts, s’est trouvée en présence d'une puissante coulée basaltique. Ce basalte, appelé basalte miocène parce qu'il repose sur les couches aquita- niennes à Limnæa pachygaster et qu'il supporte les couches torto- niennes à //ipparion, joue dans tout le Cantal un rôle très impor- tant : il indique, en effet, nettement la première manifestation des phénomènes volcaniques. Les alluvions tortoniennes qui reposent sur le basalte ont ensuite attiré notre attention. Ces alluvions sont quartzeuses, elles ont une faible épaisseur, 2 à 3 mètres tout au plus, mais elles sont très inté- ressantes car elles représentent l'horizon de Pikermi, du Mont Lube- ron, eic. Ce gisement, que la Société a examiné avec soin, est connu de- puis de longues années: il a fourni, de loin en loin, des débris de Mammifères. Dans ces derniers temps, notre savant confrère, M. Albert Gaudry a étudié ces débris, et il y a reconnu : Dinotherimm 1884. RAMES. —— BASSIN D'AURILLAC. 183 giganteum, Mastodon à dents mamelonnées (angustidens ?, longiros- tris?), Rhinoceros Schleiermacheri, Hipparion gracile, Tragocerus taille de l’amaltheus), Gazella deperdita. Mais ce gisement est remarquable à un autre point de vue : il offre des éclats de silex présentant tous les caractères d’une taille inten- tionnelle. Ces éclats ont tous une patine brillante noire, bistre foncé, plus rarement jaune sombre, et, chose étrange, ils appartiennent absolument tous aux deux plus belles variétés de silex corné et de silex pyromaque, variétés les plus rares au milieu des nombreux bancs de silex résinite, jaspoïde, ménilite qui, dans l’Aquitanien, aiternent avec les couches de calcaire marneux. Des anthropologistes du plus grand mérite (Cartailhac, Chantre, Capellini, etc.) ont visité ce gise- ment et, aujourd'hui, ces éclats de silex sont décrits et figurés dans des publications renommées et très répandues. Les membres de la Société groupés sur le rocher basaltique de Coissy considèrent un instant le paysage qui les environne: la plaine d’Arpajon (620%), au confluent des vallées de la Cère et de la Jordanne, et les collines qui se succèdent et s’étagent jusqu'à l’ho- rizon. Les géologues du Cantal exposent à leurs confrères les principaux traits de la géologie de ce district : dans le lointain, à l’ouest, les montagnes granitiques de la Corrèze ; plus près, au midi, une rangée de collines primitives formant un arc de cercle ; à l’est et à l’ouest des puys et des témoins isolés ayant la même structure géologique que le Puy Courny ; dans la plaine, les affleurements d'argile rouge tongrienne (1) et les terrasses et les moraines quaternaires des val- lées de la Cère et de la Jordanne (612, 630") et enfin, les moraines pliocènes du plateau de Vaurs (7707) et du piton du Montal (768). De ce même point, la Société commence aussi à se faire une pre- mière idée de l'épisode des failles qui suivit le dépôt de l’étage torto- nien et qui eut pour résultat le bombement du Plateau central. En effet au Puy de Vaurs (770*), qui n’est séparé du Puy Courny que par le val Mammon qui est très étroit, nous apercevons l’Aquitanien et le Tortonien portés à 50 mètres plus haut qu’au Puy Courny. Quittant le rocher basaltique nous allons visiter, à quelques pas de là, la carrière des chauffours de Coissy qui offre une belle coupe de l’Aquitanien où se détachent à vit les alternances souvent répé- tées des calcaires marneux compacts ou feuilletés avec les lits et les (1) Les argiles et les sables qui, dans le Cantal, n'avaient encore fourni aucun débris fossile, étaient regardés comme éocènes mais, depuis la session extraordi- naire, ces argiles et ces sables ont livré : Acerotherium lemanense, Entelodon magnum, etc.; ils appartiennent donc au Tongrien. 7184 RAMES. — BASSIN D'AURILLAC. 9% août bancs de silex très variés depuis les couches à Cypris faba, Paludina Dubuissoni, Cerithium Lamarcki, etc., jusqu'aux assises calcaires à Limnæa pachygaster, Planorbis cornu et Helix arvernensis. Nous reprenons les voitures et nous retournons sur nos pas pour descendre dans la plaine d’Arpajon. Aussitôt que nous dépassons Aurillac nous côtoyons sur la rive droite de la vallée une terrasse de 15 mètres de haut couverte de cailloux de grande taille roulés et de blocs erratiques. Arrivés dans la plaine, nous nous arrêtons à la grande sablière d’Arpajon. | Cette sablière, qui recouvre une terrasse taillée dans l'argile ton- grienne, fait partie de la moraine profonde des glaciers quaternaires réunis des vallées de la Cère et de la Jordanne. Cette moraine a été profondément remaniée par les eaux torrentielles provenant de la fusion définitive des glaciers quaternaires, c’est ce remaniement qui explique l’abondance des cailloux roulés avec intercalation de lits et d’amas de sable. Au premier coup d’æil, cette composition fait naître des doutes sur la nature morainique de ce vaste dépôt de ter- rain de transport qui comble toute la plaine d'Arpajon, mais les nombreux blocs erratiques à angles plus ou moins vifs et à méplats caractéristiques qui sont partoutnoyés dans la masse de terrain tor- rentiel, témoignent de l’origine glaciaire de ce dépôt. Les cailloux roulés et les blocs erratiques représentent de nombreuses variétés de roches tertiaires et volcaniques, les géologues du Cantal indi- quent à leurs confrères les gisements d’origine de chacune de ces variétés. Ce terrain erratique remanié à fourni des instruments en silex taillé du type chelléen étudiés dès 1863, par E. Lartet, et de- puis lors, signalés par plusieurs auteurs. Reprenant nos voitures, nous descendons 1 lee la côte d’Ar- pajon, c’est-à-dire la rampe de la terrasse chelléenne que nous ve- nons de quitter et, aussitôt, la vallée de la Cère nous apparaît splen- dide. Nous sommes au pied du Puy de Vaurs qui offre une coupe naturelle de presque toutes les assises tertiaires qu’on peut observer dans le Cantal. Nous gravissons lentement la pente; nous observons d’abord l'argile tongrienne rouge et bariolée qui est surmontée d'une épaisse couche d'argile verte ; au-dessus de ces argiles nous retrouvons l'étage aquitanien identique à celui que nous avons vu à la carrière de Coissy, ce sont les mêmes alternances de couches cal- caires marneuses et de bancs siliceux avec les mêmes fossiles : Cypris, . Paludines, Cérithes, etc. Les carrières qui surmontent cet ensemble sont établies dans les puissantes assises calcaires qui terminent l’Aquitanien du Cantal. Ces dernières assises sont pétries de moules de Lèmnœæa symmetrica, L. pachygaster et de Planorbis cornu remar- Péé-. AZ Tire le PR. HSE ANT EL IR 1884. RAMES. — BASSIN D AURILLAC. 785 quables par leur grande taille. Les poches creusées à la surface du calcaire sont remplies par les alluvions quartzeuses tortoniennes Au-dessus des carrières nous étudions la tranche vive d’une moraine pliocène supérieure. Les blocs roulés, sont aussi nombreux que les blocs erratiques à arêtes vives. Les roches ne sont pas très variées dans cette moraine de la première période, ce sont pour la plupart des andésites amphiboliques à labrador, des basaltes des plateaux et des basaltes porphyroïdes ; elles proviennent presque toutes de hauts sommets aujourd'hui disparus. Tout le tiers inférieur du volcan, äe 700 mètres à 1,000 mètres d’altitude, est parsemé de pa- reilles moraines avec blocs roulés et blocs erratiques. Cet appareil glaciaire pliocène des plateaux n’a aucun rapport avec le glaciaire quaternaire des vallées ; il occupe toujours des lieux élevés terminés de toute part par des escarpements et séparés des points culminants actuels par un versant à pic ; ces lieux élevés ne peuvent par consé- _ quent être actuellement parcourus par aucun cours d’eau. Ici, au Puy de Vaurs, ce glaciaire pliocène est à 150 mètres au-dessus de la sablière d'Arpajon que nous avons étudiée tout à l'heure, mais il est souvent à 250, 300 et même 400 mètres (Dat Soubeyre) au-dessus du terrain glaciaire quaternaire. Il est de toute évidence que les gla- ciers et les eaux torrentielles qui ont engendré ce glaciaire pliocène des plateaux existaient ou prenaient naissance sur des cônes d’érup- tion très élevés (le Mont Saporta et l’Albert-Gaudry) que la dénu- dation a fait disparaître. La Société, avant de redescendre, admire les perspectives loin- taines qui s'ouvrent de tous côtés : au nord-est la crête déchiquetée du volcan ; à l’est la chaîne des Monts Margeride ; au sud-ouest le volcan d’Aubrac; en face, les escarpements de la vallée de la Cère, les plateaux basaltiques et la crête de Puy Basset (8907) recouverte par une moraine pliocène identique à celle que nous foulons aux pieds, mais à 250 mètres au-dessus du thalweg de la vallée de la Cère ; en avant des Monts Margeride, les plateaux primitifs de la Viadène sur lesquels nous voyons blanchir, au Mur-de-Barrez, les assises cal- caires de l’Aquitanien à 800 mètres d'altitude; vers le nord et vers l’ouest dés groupes de collines et des puys semblables au Puy de Vaurs. Cette topographie nous rappelle l’histoire des failles post-tor- toniennes et de la grande dénudation de la fin du Pliocène supérieur. L'heure nous presse, nous rejoignons nos véhicules et pendant % kilomètres nous remontons la rive droite de la Cère. De chaque côté de la route nous ne voyons partout que blocs et cailloux roulés ainsi que blocs erratiques quaternaires formant tantôt la moraine 786 RAMES. — OBSERVATIONS. 294 août profonde, tantôt la moraine latérale. Nous touchons au terme de notre première course, nous arrivons à la moraine frontale quater- naire de Carnéjac. Cette moraine frontale barre complètement la vallée depuis Carné- jac jusqu’au hamean de Pendants. Sa surface est parsemée d'é- normes blocs erratiques. Sur Ja rive gauche de la vallée, la Cère, pour continuer son cours, a creusé dans la moraine un étroit sillon recouvert par la végétation ; sur la rive droite le chemin de fer l’a profondément entaillée. Cette grande tranchée nous permet d'en étudier la structure intérieure. Comme dans toutes les moraines du Cantal, les cailloux roulés et le sable y sont très abondants, çà et là, se montrent les blocs à arêtes vives et les très grands blocs erra- tiques. Les cailloux striés y sont rares mais nous en avons néan- moins recueillis quelques-uns avec des stries très caractéristiques. La véritable moraine frontale du glacier de la Cère est à 12 kilo- mètres en aval de celle de Carnéjac. Cette dernière a par conséquent été édifiée pendant un très long temps d’arrêt qui s'établit après un mouvement de retrait considérable du glacier de la Cère. Les étapes de ce retrait sont marquées, entre les deux moraines que nous ve- nons de citer, par plusieurs petites moraines frontales. Ce phéno- mène se reproduit dans toutes les principales vallées du Cantal. Pendant l’excursion, des discussions se sont engagées au sujet du basalte miocène et des alluvions quartzeuses tortoniennes. MM. Mi- chel-Lévy, Potier et M. Bertrand sont disposés à admettre que le basalte miocène loin de représenter une coulée reposant sur l'Aquitanien et supportant le Tortonien et toute la masse du terrain volcanique, ne serait, au contraire, qu'un blindage appliqué contre les flancs de la vallée et représentant un basalte très récent qui au- rait coulé dans les vallées creusées depuis longtemps et aurait été ensuite dénudé par un second creusement des vallées qui aurait res- pecté les parties de la coulée appuyées contre les pentes. Plusieurs membres se demandent aussi si ce basalte ne seraït pas du basalte des plateaux, ou tout autre basalle qui, n'ayant pu arriver au jour se serait injecté dans la masse du terrain volcanique préexistant. M. Rames répond que ce basalte miocène affleure toujours au même niveau géognostique sur un très grand nombre de points de la base du volcan très éloignés les uns des autres. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d'œil sur la belle carte géologique de M. Fouqué. Ici, dans le bassin d’Aurillac, ce basalte miocène affleure dans toutes les vallées que nous apercevons : le val Mammon, la ke | : c ù Ci ES 4 1884. POTIER ET BERTRAND. — OBSERVATIONS. 787 vallée de la Jordanne et la vallée de l’Authre, ces affleurements ont, dans chacune de ces vallées neuf kilomètres de long. Sur ce grand zigzag, l’on voit souvent ce basalte en retrait, partout il repose sur le terrain miocène. Dans la vallée de la Jordanne et dans le val Mammon il est brisé, soulevé et même renversé (Cantuel) par des labradorites pyroxé- niques qui sont au nombre des roches les plus anciennes du volcan, L'on ne voit, du reste, jamais ce basalte reposer sur des cailloux roulés, ce qui n’aurait pas manqué d'arriver s’il eût coulé sur le fond des vallées. Partout, ce basalte est dénudé au même titre que les autres roches volcaniques qui forment les escarpements des vallées ; toutes ces vallées datent du Pliocène supérieur et absolu- ment aucun indice n’autorise à dire qu’il y ait eu dans le Cantal deux creusements des vallées : l’un antérieur au basalte qui nous oc- cupe et l’autre postérieur à ce même basalte. Pour ce qui est de l’intrusion de ce basalte au milieu de couches préexistantes, il serait tout à fait extraordinaire de voir cette intru- sion avoir lieu entre le Miocène et les roches volcaniques superpo- sées. Ce basalte miocène n’a que très rarement l’aspect du basalte pliocène des plateaux; il se présente, au contraire, souvent à l’état de wacke grumeleuse et vacuolaire, de plus, il est toujours beaucoup plus altéré que le basalte des plateaux et offre par suite une bien plus grande abondance de minéraux visibles, soit à l’œil nu, soit à la loupe, tels que calcite, aragonite, mésotype, chabasie qui le distin- guent empiriquement du basalte des plateaux. Si l’on croyait pou- voir admettre l’intrusion pour le bassin d’Aurillac, il serait impos- sible de l’admettre pour d’autres localités que nous visiterons, Carlat, par exemple, où le basalte miocène a une épaisseur beaucoup plus considérable que les terrains volcaniques qu’il supporte et qui le revêtent d’une frêle écorce qu’il lui eût été facile de percer pour se répandre à ciel ouvert. Le basalte des plateaux tend fréquemment a passer à la dolérite sur de grands espaces, le basalte miocène tend, au contraire, à passer à la limburgite avec chabasie et aragonite. Enfin le hasalte miocène est, de toutes les roches volcaniques, la seule: qui ait été intéressée et dénivelée par les failles dont l’âge est compris entre le Tortonien et le Pliocène inférieur. MM. Potier et M. Bertrand pensent que les alluvions quart- zeuses tortoniennes, au lieu de constituer une nappe alluviale pas- sant sous: le terrain volcanique, pourraient bien n'être qu’un simple placage contre le basalte. 788 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août M. Rames fait observer que ces alluvions quartzeuzes ne peu- vent être un placage, puisqu'elles sont tortoniennes et que la vallée qui les présente a été creusée à la fin de l’époque pliocène. Si l’on admet qu'il y a placage, il faut aussi nécessairement admettre que les eaux qui ont déposé des alluvions absolument quartzeuses, ont remonté les vallées, car le quartz ne peut provenir que du terrain primitif que l’on voit à l'horizon au pied du volcan. Mais ce terrain tortonien a fourni la faune de Pikermi non seulement ici, au Puy Courny, mais aussi à Apchon, à Joursac et à Printegrade; de plus, il renferme une flore œningienne à Joursac et à Andelat, et, tous ces affleurements, très éloignés les uns des autres, et situés sur toutes les pentes du volcan du fond des grandes vallées, indiquent à coup sûr l'existence d'une grande nappe alluviale passant sous la masse volcanique. L’âge de ces alluvions était connu du temps de Cuvier, les premières dents de Pinotherium recueillies au Puy Courny furent déterminées Tapir gigantesque et comparées à celles du Zapir gigantesque d'Eppelsheim; les deux gisements ont été alors synchro- nisés. Les alluvions quartzeuses sont partout englobées par lam- beaux dans la brèche volcanique inférieure, et cela à toutes les hau- teurs, comme on le voit sur les escarpements des vallées ; il fallait donc nécessairement que ces alluvions existassent quand la brèche venait les déchirer et les englober. Le Tortonien est, comme le ba- salte miocène dénivelé par les failles post-miocènes supérieures. Compte rendu de l'excursion du 95 août au Puy de Griou ef au Puy Mary par M. Rames. La Société est partie à 4 heures et demie du matin de la PRE d’Au- rillac (631 mètres) pour le Lioran (1152 mètres). Au départ, le paysage est encore plongé dans une demi-obscurité, mais le jour grandit rapidement, et les aspects pittoresques et variés de la vallée de la Cère nous font oublier la longueur du voyage. Notre attention est tour à tour attirée par les rochers bizarrement découpés qui surplombent Polminhac, par les escarpements en gradins qui entourent la petite ville de Vic, et par les longues lignes grisâtres régulières qui couronnent les points culminants et qui in- diquent le front des nappes basaltiques des plateaux. Nous venons de prendre les grandes pentes, et maintenant, de quelque côté que nous portions nos regards, nous n’apercevons que des hautes cimes. Nous saluons le front chauve du Puy de Griou. La 4 1884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 189 montée du chemin de fer est en corniche; dans la profondeur se dé- roule la gorge tortueuse, resserrée, et à pic du Pas-de-Compain dont le fond est un chaos de rochers éboulés. Les tunnels et les viaducs se succèdent, nous voilà à 1,152 mètres, et, au sortir du dernier grand souterrain, nous nous trouvons au cœur du volcan dans la haute vallée de l’Allagnon, au milieu d'une forêt de sapins, entrecoupée de profonds ravins et de torrents. C'est de ce point que nous devons commencer les ascensions. Après nous être réconfortés à l'hôtellerie du Lioran, nous partons à 7 heures 1/2, et nous nous dirigeons vers l’est pour attaquerle Puy de Griou par sa pente nord-est. Chemin faisant, nous nous entrete- nons d’un fait qui, pendant le voyage, a frappé la Société : la masse presque entière du volcan est formée de tufs, de conglomérats et de brèches à grands éléments; les coulées de basalte, de doemite, d’an- désite, de phonolithe, n'ofirent relativement qu’une importance médiocre, et le basalte des plateaux lui-même, malgré son épaisseur et sa vaste étendue, ne peut être considéré que comme une légère armure recouvrant, en certains points, 800 à 900 mètres et même davantage de roches tuffacées, conglomérées ou brèchiformes. Ces roches à blocs souvent frittés doivent leur origine au feu, et cepen- dant, elles offrent, jusqu’à un certain point, l’aspect des dépôts mo- rainiques dus à l’action de la glace... Pendant que nous devisons ainsi, le cirque de Font-Allagnon s'ouvre tout à coup devant nous; sa crête, dont les points culminants sont les rochers de Vassivières, le Puy de Bataillouze (1,686), et Rombières (1,576*), forme un crois- sant dont l'ouverture est de 4 kilomètres. Ses pentes accidentées par quelques escarpements sont recouvertes d’une puissante végétation; elles circonserivent une prairie que nous traversons pour gagner le Col-de-Cère. Après avoir franchi l’Allagnon, qui dans le cirque même est déjà un torrent, nous gravissons un premier gradin et nous nous trouvons sur un lacis de grands filons d'andésite à mica noir et à sphène, et d’andésite à amphibole et labrador qui traversent des coulées im- portantes de labradorite. Les labradorites sont venues au jour après le basalte miocène et après la domite ou trachyte inférieur, elles ont été rejetées en même temps que la brèche inférieure pendant la troi- sième éruption; les andésites à mica noir et à sphène sont aussi contemporaines de la brèche inférieure. Les filons d’andésite à amphibole qui coupent les coulées de labradorile appartiennent à la fin de la sixième éruption qui fut celle de la brèche supérieure. M. Michel-Lévy nous donne la description micrographique | XIE. 51 7190 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. .. 95 août précise de ces roches : les labradorites ont souvent été prises pour des basaltes. Les minéraux du premier stade de consolidation sont le fer oxydulé, l’apatite, la hornblende, l’anorthite; ceux du second stade sont des microlites de labrador et de petits granules d’augite et de fer oxydulé; ceux de formation secondaire sont le plus souvent la palagonite développée aux dépens du magma vitreux, la tridymite et l’opale. L'association de la hornblende et de l’anorthite est à remarquer, elle rappelle l’association de la diorite orbiculaire de Corse. L'absence de péridot différencie surtout les labradorites des basaltes. L'’andésite à mica noir et à cristaux de sanidine plus ou moins dé- veloppés, renferme comme minéraux du premier stade de consolida- tion : l’apatite, le mica noir, le sphène, l’amphibole, le pyroxène, le fer oxydulé et titané, et du labrador; les minéraux du second stade consistent en microlites d’oligoclase, ces microlites sont fibreux et feutrés. La iridymite abonde parfois, comme minéral secondaire, au milieu du magma amorphe fondamental. Le mica noir est très abondant. Le fer oxydulé forme une auréole autour de quelques cristaux d’amphibole. Le fer titané accompagne le sphène. Les filons d’andésite à amphibole et labrador sont pliocènes, ils coupent les précédents et s'élèvent jusqu’à la erête; ils sont généra- lement plus grisâtres et plus poreux; on y distingue facilement à l’œil nu des cristaux de labrador, d’amphibole et d’augite. Les miné- raux du premier stade de consolidation sont : l’apatite remarquable par ses inclusions, la hornblende, le pyroxène et le labrador. Le se- cond stade est représenté par des microlites d’oligoclase et par des cristaux de fer oxydulé. La tridymite et l'opale hyalitique sont les minéraux secondaires immédiats. Le fer oxydulé forme des couronnes autour des cristaux de hornblende, Les étiquettes que nous écrivons sous la dictée de M. Michel-Lévy rendent infiniment précieux les nombreux échantillons que nous détachons à grand’peine de ces roches dures et vives. Du point où nous sommes nous apercevons au fond du cirque un affleurement blanchâtre, c’est la domite ou trachyte inférieur. L'âge de cette roche a été exactement déterminé par M. Fouqué : elle est postérieure au basalte miocène et antérieure à toutes les autres ro- ches volcaniques ; elle forme sous les régions centrales du volcan des coulées considérables. Nous n'’allons pas visiter cette domite parce que dans la course de demain nous aurons l’occasion de l’étudier à Vic-sur-Cère. LR Nous suivons la pelouse jusqu’au Col-de-Cère (1,276*) qui sépare le Puy du Lioran (1,368) des premiers contreforts du Pay de Griou ; 7 s 41884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 791 nous entrons dans la forêt où nous prenons un chemin creux qui monte en écharpe le long de la pente interne est du cirque de Font- Allagnon. Les crêtes, les pics, les cols que les contreforts nous ca- -Chaïent apparaissent un à un à mesure que nous nous élevons, et ce changement de décor nous fait oublier la monotonie de la brèche inférieure qui affleure partout et que nous foulons aux pieds pen- dant une heure. Cette brèche inférieure est formée de fragments et de blocs d’an- désite à amphibole de grosseur très variable, à arêtes plus ou moins vives, souvent frittés et même scoriacés. Le ciment qui les réunit est tuifacé et très dur. Çà et là, se montrent aussi quelques fragments de gneiss, de micaschiste, de granulite, d'argile, de cal- caire, mais surtout de silex. Ces débris proviennent de la masse des terrains primitifs et tertiaires brisés par les explosions, engouffrés au moment de l'élargissement du cratère et rejetés en fragments pen- dant l’éruption de la brèche. Nous sommes sur un des centres d’é ruption de cette brèche inférieure : les blocs frittés et scoriacés en- _traînés avec la boue brûlante roulaient, poussés en avant et chassés par l'énorme pression des matériaux de même nature que le cratère rejetait flot sur flot. Il y avait aussi projection de blocs et, par inter- valle, émission de coulées de labradorite et d’andésite à mica noir semblables à celles que nous avons examinées au Col-de-Cère. Cette brèche inférieure s’étend à 42 et 15 lieues vers tous les points de J’horizon, mais à mesure qu’elle s’éloigne du centre d’éruption, elle change d'aspect et de nature : les fragments d’andésite à amphibole deviennent de moins en moins nombreux, le ciment tuffacé de- vient moins dur et sa couleur plus claire; à une distance de 3 à 4 lieues, les blocs sont devenus de plus en plus rares, et la roche est passée par degrés à un conglomérat identique au conglomérat de Perrier ; finalement, elle se transforme en trass ou les petites ponces et les petits fragments frittés sont en irès grande abondance. Les débris du terrain tertiaire jouent dans ce trass un rôle important, on y aperçoit aussi de nombreux fragments de tuf volcanique stratifié. Les coulées de labradorite et d’andésite à mica noir se montrent à tous les niveaux de la brèche, près et loin du cratère. Elles affec- tent la forme de lopins séparés ayant chacun une individualité bien tranchée et atteignant à peine 100 mètres de long. Ces petites coulées ont sans doute roulé comme des avalanches sur le cône en voie de formation, elles offrent, en effet, des indices qui prouvent qu’elles ont produit des dérangements considérables sur les terrains sur lesquels elles ont glissé. Elles sont toujours enveloppées d'une couche de conglomérat par frottement, et, celles qui sont arrivées 71992 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 25 août sur le terrain tertiaire et sur le basalte miocène ont déchiré ces ter- rains et en ont agglutiné de très grands lambeaux sous toutes les inclinaisons; c’est le cas de toutes celles qui sont descendues jusque dan» le voisinage d’Aurillac. Avant d'atteindre la limite de la végétation forestière, nous quit- tons enfin la brèche inférieure pour nous engager dans la brèche supérieure. Rien, au premier abord, ne semble indiquer qu'il soit possible de distinguer nettement ces deux brèches qui, cependant, doivent leur origine à deux éruptions tout à fait distinctes et indé- pendantes et qui ont eu lieu à des époques séparées par un immense laps de temps, car c’est entre ces deux brèches que sont intercalées la cinérite et ses forêts pliocènes et les épaisses coulées de basalte por- phyroïde. Cette brèche supérieure a la même composition minéra- logique et le même mode d’origine que la brèche inférieure et, comme celle-ci, elle s'étend au loin sur toutes les pentes du volcan, mais elle en diffère par les caractères suivants : elle est beaucoup plus riche en fragments d’andésite et par conséquent, beaucoup plus pauvre en ciment ; elle est absolument dépourvue de débris du terrain tertiaire; ne se modifie nullement à partir du cratère jus- qu'au pied du volcan, et, enfin, comme nous le voyons ici au-dessus de no- têtes, elle alterne dans les hautes régions avec de puissantes coulées continues d'andésite à amphibole et labrador. Nous voici sur la crête au Col-de-Rombière, nous marchons main- tenant sur les larges croupes d’andésite à amphibole. Cette roche nous offre de distance en distance une suite de variétés très tran- chées, soit à l'œil nu, soit à la loupe, mais ces différences s’effaçent à l'examen microscopique qui fait rentrer toutes ces variétés dans un type uuique. M. Michel-Lévy nous a magistralement exposé, au Col- de-Cere, la composition minéralogique des filons de cette roche plie èue, Eu vous dirigeant vers le sud-ouest, nous nous élevons jusqu’à 4.5 à n ètres, sur un grand morne d’andésite qui, de ce côté, sert de pié 6 al au Puy de Griou, aussi, voyons-nous aussitôt l’andésite di- à: Î re sous la phonolithe. La Société est vivement intéressée par last etimposant des ruines basales du vieux volcan. Nous désirons tous contempier ce spectacle du sommet du pic phonolitique et rous le gravi-sons en suivant une crête tantôt rocheuse, tantôt en partie cache sous un amoncellement de grandes dalles de phonolithe ; à droite et à gauche sont des abîimes à pic; une arête vive nous con- duit sur ‘étroit sommet (1,694*) où nous nous réunissons ensun or ré N ecupons le centre même de la Caldeira dont le diamètre est 1384. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY 193 de 11 kilomètres. Du haut de notre observatoire, aucun détail ne nous échappe, nous embrassons du regard les pentes abruptes de l'enceinte et les pics qui sont entés sur la crête circulaire. Vers le haut, les escarpements rocheux andésitiques forment des zones à pic qui alternent avec des éboulis et des pentes raides couvertes d'herbe ou cachées par des forêts de sapin et de hêtre. A l'est et à l’ouest, la chute dépasse 800 mètres. M. de Rouville demande à M. Rames de vouloir bien donner quelques explications sur la géologie des grandes ruines qui nous environnent. M. Rames dit qu'il est impossible de trouver un point mieux choisi que le sommet du piton phonolithique de Griou pour se faire rapidement une idée exacte, soit de l’état présent du volcan, soit des théories qui ont été émises pour arriver à la restauration de ce vol- can. Ce sommet n’est pas seulement le centre de la Caldeira, il est aussi le centre de tout le massif volcanique ; autour de lui sont groupés symétriquement tous les puys, toutes les vallées rayon- nantes et tous les plateaux. Les principaux puys, parmi tous ceux que nous apercevons, sont : le Puy Brunet (1,806), le Plomb-du- Cantal, le plus élevé de tous (1,858%), le Puy de Bataillouze (1,686"), le Puy de Peyre-Arse (1,767), le Puy Mary (1,787), le Puy Chave- _ roche (1,744), le Pic de l’Elancèze (1,503") qui ferme le circuit au sud-ouest. Tous ces puys sont constitués par l’andésite à amphibole et labrador. Le Plomb-du-Cantal est couronné par un lambeau de basalte. Les deux pitons les plus rapprochés de nous, le Griounot (1,452) qui est à nos pieds et l’Usclade (1,439*) qui ressemble au puy de Griou, sont comme celui-ci taillés dans le massif phonolithique. Derrière le cercle de cimes andésitiques, mais à une distance double, il y a une seconde rangée circulaire de puys basaltiques au nombre de quatorze, atteignant ou dépassant 1,500°. Ces puys com- mandent les plateaux basaltiques ; nous sommes trop bas pour les apercevoir, heureusement les trois plus grandes vallées, celles de la Cère et de la Jordanne au sud-ouest et celle de l’Allagnon du nord- est, ébrèchent profondément les remparts de la Caldeira, et nous ou- vrent des échappées de vue qui nous permettent d'apercevoir quel- ques-uns de ces puys et de grandes étendues de basalte des plateaux. La stratigraphie de toute la masse de terrain volcanique est très nette. Nous avons vu de loin la domite ou trachyte inférieur dans le fond du cirque de Font-Allagnon. Nous voyons d'ici les coulées de labradorite du Col-de-Cère où nous avons fait notre première halte ; 794 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY 25 août elles reposent sur la domite. Nous pouvons juger de l'importance de la brèche inférieure que nous suivons à perte de vue dans les vallées de la Cère, de la Jordanne et de l’Allagnon. Jusqu’à ce niveau, le vol- can est miocène supérieur. La zone blanchâtre que nous apercevons, au-dessous de nous, dans la haute vallée de la Jordanne est un affleurement de cinérite du Pliocène inférieur qui se montre dans toutes les vallées ; par place, elle est pétrie de feuilles ; nous l'étu- dierons demain à Vic. La flore pliocène inférieure que renferme cette cinérite, représente une intéressante période biologique coupant en deux la vie plutonique du volcan. Cette cinérite et toutes les assises. qui lui sont superposées sont pliocènes. Plus haut, la petite plaine, dite La Font-des-Vaches, qui est ici en contre-bas, à l’est, offre un affleurement de basalte porphyroïde ; ce basalte, superposé à la ciné- rite, se distingue facilement à simple vue du basalte miocène et du basalte des plateaux, mais il s’en distingue aussi au microscope par de petits grains de pléonaste qui manquent aux autres basaltes. La brèche supérieure nous apparaît maintenant bien délimitée, depuis la cinérite et le basalte porphyroïde jusqu’à l’andésite à amphibole et labrador ; près de la crête, de quelque côté que nous regardions, nous la voyons alterner nettement jusqu’à trois fois avec l’andésite et nous voyons celle-ci prendre définitivement le dessus et une grande épaisseur pour constituer toutes les hautes croupes et toutes. les cimes. La phonolithe a fait éruption après l’andésite. Tout le massif phonolithique dont nous occupons le point culminant repose, pendant près d'une lieue, sur l’andésite du côté de la vallée de la Gère ; il repose au contraire, sur la brèche supérieure du côté de la: vallée de la Jordanne. A deux kilomètres en dehors de la Caldeïra, à la faveur des cols situés entre le Puy Mary et le Puy Chaveroche, nous apercevons un piton phonolithique grisâtre, c’est Roche-Taillade (1,608). Ce piton, de même que le Puy de Griou repose au nord- ouest sur la brèche supérieure et au sud-est sur l’andésite. A droite- du Plomb-du-Cantal (1,858), entre ce sommet et celui du Cantalon (1,805*), nous distinguons une grande corniche. Cette corniche est formée par de minces couches de pépérino alternant un très grand: nombre de fois avec des couches de sable volcanique, de lapilli et de fragments scoriacés ; ces couches sont inclinées de 35° à 40°, elles reposent en stratification transgressive sur les grandes assises du volcan dont l’inclinaison maximum est seulement de 4° à 5° : elles sont soudées à ces assises et leur base s’insinue comme des racines dans les anfractuosités de l’andésite et de la brèche supérieure ; elles ont une importance capitale au point de vue théorique. Il en existe | de pareilles au pied du pic du Rocher (1,800®), qui domine le plateau. C# 1884. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 795 à gauche du Plomb-du-Cantal, et, à l’ouest, sur les pentes nord du Puy Chaveroche et vers le pied du piton phonolithique de Roche- Taillade. La grande éruption basaltique pliocène fut la dernière : elle recouvrit tout le volcan et inonda au loin le terrain tertiaire et le terrain primitif. Les plateaux que nous apercevons de chaque côté des trois grandes vallées sont recouverts par ce basalte. La butte du Plomb-du-Cantal (1,858?) qui est le point culminant, est formée par un témoin de ce basalte des plateaux reposant sur l’andésite. On voit sur la carte de M. Fouqué les pentes de la Caldeira par- courues par des légions de filons relevés avec un soin infini. Ces filons en se croisant et en coupant les assises de roches, confirment la chronologie que je viens d’indiquer : les coulées inférieures de la- bradorite sont coupées par les filons d’andésite à amphibole et la- brador qui s'élèvent jusque sur la crête ; à leur tour, ces filons d’an- désite sont coupés par les filons de phonolithe et ceux-ci par les filons de basalte des plateaux. Notons un fait remarquable : les pics phono- Hthiques de lUsclade (1,439°) et de Roche-Taillade (1,6082), sont l’un et l’autre coupés en deux par un filon de basalte qui passe par leur sommet. Avec l’aide des ruines et des nombreux témoins isolés qui nous entourent, nous pouvons nous représenter le volcan tel qu’il était avant son démantèlement, avant les érosions et la dénudation qu'il a eu à subir depuis le déclin des temps pliocènes jusqu’au commence- ment des temps quaternaires. Les lacis de filons de roches diverses qui s’élancent de toutes parts du fond de la Caldeira, l’arrangement symétrique, et la grande épaisseur des roches autour de cette région des filons, nous prouvent que c’est là qu'étaient les cratères. C’est là que de grands lambeaux de terrain primitif et tertiaire furent engloutis et rejetés avec la brèche inférieure ; c’est là que jaillissaient les sources de roches broyées et fondues ; c’est de ce point que les explosions de gaz et de vapeurs lançaient dans les airs les cendres, le sable, les ponces, les scories et les blocs; c'est sur cet ue que s’élevaient les cônes d’éruption. Il est bien évident que le volcan n’a pas été engendré à l’état de ruine et de délabrement sous lequel nous le voyons aujourd'hui. Les témoins isolés, si nombreux, si éloignés les uns des autres, presque toujours perchés sur des sommets, ne sauraient avoir une origine logiquement explicable si l’on voulait les individualiser et les re- garder comme sortis du sein dela terre à la place qu'ils occupent ef dans leurs conditions actuelles de gisement. En admettant que, primitivement, le volcan avait une altitude 196 RAMES, — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août dépassant 4,000 mètres, tout s'explique facilement. Pour ma part, avant d’avoir eu l’idée d’une restauration, je n’ai rien pu comprendre ni au volcan actuel, ni aux phénomènes glaciaires dont il a été le théâtre. La carte de M. Fouqué sera notre meilleur guide dans cette res- tauration : tous les plateaux basaltiques qui revêtent les flancs du cône sont plus ou moins triangulaires ; le sommet du triangle tourné vers les hauteurs centrales, s’allonge toujours en un long promontoire à falaises escarpées. Ces promontoires et les lignes de plus grande pente de tous les plateaux convergent et vont se couper idéalement en deux points, l’un situé précisément ici à plus de 2,500 mètres au-dessus de nos têtes, entre le Puy de Griou et le Puy de Bataillouze, l’autre vers la même hauteur un peu au nord-ouest du Puy Mary. Ces deux points de convergence, séparés par une distance de 4,200 mètres, représentent les sommets de deux cônes d’érup- tion : le Mont-Saporta au-dessus de nous et l’Albert-Gaudry à l’ouest. Maïs ces deux pitons acrocérauniens n’étaient pas seulement constitués, comme les corniches que je vous ai signalées, par des assises de fins produits de projection parfaitement stratifiés sous une inclinaison de 35° à 40°, au contraire, leurs flancs, jusqu’à plus de 3,000 mètres étaient formés de basalte porphyroïde, d’andésite à amphibole, de phonolithe et de basalte ; les brèches et la cinérite y étaient aussi largement représentées. L’andésite à amphibole formait un anneau continu de 7 lieues de diamètre ; elle avait été très uniformément répandue par arrose- ment circulaire, et, si nous faisons passer une ligne joignant tous les sommets andésitiques, nous n’aurons qu’une faible idée de son ancienne épaisseur. | L'importance de la masse phonolithique n’était pas moins considé- rable : le lambeau commandé par le Puy de Griou, le Griounot et l'Usclade, n’est qu’un faible témoin de l'immense nappe qui s’éten- dait très loin à l’est du point où nous sommes, bien au delà de Roche-Taillade qui n’est qu’un témoin situé en dehors de la Cal- deira au même titre que beaucoup de témoins d’andésite. Le som- met andésitique que nous voyons entre le Puy Mary et le Puy Cha- veroche, s’appelle le Puy Abbatial, il est divisé par un grand filon de phonolithe que nous apercevons distinctement quoique nous en soyons séparés par une distance de plus de cinq kilomètres. Un autre filon phonolithique beaucoup plus important coupe à l’est et un peu en contre-bas la pyramide d’andésite du Puy Mary, c’est le point le plus élevé qu'atteint la phonolithe, elle dépasse là 1,700 mè- 1884. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 797 tres. Nous apercevons encore deux filons de phonolithe blanchâtre qui traversent l'extrémité ouest du Col-de-Cabre. D’autres filons phonolithiques énormes se montrent sur les flancs de la haute vallée de la Jordanne au sud de la place que nous occu- . pons; nous ne pouvons les apercevoir; les voici sur la carte de M. Fouqué, à Rugières, Courcy, le Clou, La Font, Fraissignes. Tous ces filons nous disent qu'ils versaient des torrents de phonolithe au- dessus de l’andésite à amphibole et labrador; les épaisses coulées qu'ils avaient fournies et qui avaient plus de cinq lieues de dia- mètre, ont été dénudées et ont disparu, il n’en est resté que deux grands témoins : le massif où nous sommes, qui a une lieue de long et qui occupait un bas-fond, et la butte de Roche-Taillade, celle-ci est un témoin aussi caractéristique de la dénudation que les buttes classiques du bassin de Paris. Les filons de basalte des plateaux étant de couleur sombre nous ne pouvons distinguer que les principaux. La carte de M. Fouqué nous les montre criblant et traversant les plus hautes crêtes d’andé- site, celles, par exemple, au midi du Plomb-du-Cantal qui dépassent 1,806 mètres, et celles du Puy Mary et du Puy Chaveroche. Ces filons surplombent donc de près de 200 mètres les grands plateaux basaltiques ; nous savons que.le pic de l’Usclade et Roche-Taïllade sont l’un et l’autre traversés par un grand filon de basalte. Tous ces filons nous démontrent que le basalte traversa l’andésite et la masse de phonolithe pour se répandre à grands flots au-dessus de ces deux roches. Les plateaux basaltiques sont escarpés de toutes parts. Ils s’é- tendent sur la majeure partie du cône volcanique. Ils sont en pente douce de 4° à 5° seulement, comme nous pouvons en juger sur les plateaux qui dominent les vallées de la Cère, de la Jordanne et de PAllagnon. Mais en approchant des pentes externes de la crête de la Caldeira, ils se relèvent brusquement, en passant sur l’andésite, et ils prennent des pentes de 8° à 12°. Ce relèvement signifie que, jadis, les plateaux se continuaient jusqu’à de très hautes altitudes, là, ils faisaient corps avec les filons qui les ont produits. Aujourd'hui, ces têtes de plateaux sont à pic et à 4 ou 5 kilomètres en dehors du do- maine des filons. Si nous n’avions pas recours à une immense dénudation, rien ne pourrait justifier la présence des filons isolés et des gerbes de filons sur les crêtes et au sein des pics. Si le volcan eut été comme il est aujourd'hui, ces filons auraient versé par torrents les roches fondues dans la Caldeira qui aurait été comblée et ils ne se seraient pas élevés jusqu'aux points culminants. 798 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août Tous les phénomènes éruptifs et par suite la production soit de toutes les coulées, soit de toutes les roches par projection ont tou- jours eu lieu dans la région centrale du volcan car tous les filons sont sroupés dans cette région; au delà, ils manquent absolument. La constitution de butte du Plomb-de-Cantal, la présence dans la région de corniches de pépérino inclinées de 35° à 40° et les phéno- mènes glaciaires viennent confirmer la théorie que je viens d'exposer. La butte qui couronne l’andésite du Plomb-du-Cantal (1,858%) est de basalte des plateaux ; elle n’est qu’un témoin séparé des grandes nappes qui forment la Planèze. Ces nappes sont aujourd'hui très éloignées de ce témoin et à plus de deux cents mètres en contre-bas. Ce témoin nous fournit donc la preuve d’une séparation verticale de plus de deux cents mètres. Quant aux corniches de pépérino formées de couches inclinées de 35° à 40°, surplombant aujourd’hui les pentes abruptes de la Gal- deira, comment les interpréter, sinon comme les ruines basales de la coque ou de l’enveloppe extérieure des anciens cônes d'éruption. Nous avons eu dans notre première course l’occasion d'étudier au Puy de Vaurs un lambeau de moraïine de la période glaciaire plio- cène et j'ai exprimé l'opinion que ce terrain erratique recouvrait le tiers inférieur des pentes du volcan et s’étendait aussi à deux ou trois lieues au delà, sur les puys et les plateaux de terrain primitif. Or les blocs erratiques et les blocs roulés qui constituent cette vaste auréole pliocène appartiennent presque tous aux roches de la crête qui nous entoure, Pour que des glaciers aient pu enlever ces blocs sur cette crête, il fallait nécessairement que ces gla- ciers fussent déjà considérables. Ils descendaient done puissants des flancs élevés de l’Albert-Gaudry et du Mont-Saporta, et, c'est dans ces hautes régions, certainement à plus de 3000 mètres qu'ils commençaient à se charger des blocs erratiques qu'ils transpor- taient ensuite sans mélange par-dessus le manteau basaltique pour aller les déposer au pied du volcan. Les blocs roulés sont presque tous d’andésite à amphibole et labrador et de basalte por- phyroïde, ils descendent plus bas et ils commencent plus haut que les moraines. Ils doivent évidemment leur origine et leur trans- port à des eaux torrentielles douées d’une vitesse vertigineuse. Ce ne sont pas, certes, les plateaux basaltiques qui ont fourni la substance de ces blocs roulés ni engendré les eaux capables de les transporter car ils sont à pic de tous côtés; il fallait donc nécessairement que ces blocs fussent arrachés à de grandes hauteurs sur le Mont-Saporta et l’Albert-Gaudry par des eaux qui avaient déjà acquis une très grande vitesse sur ces terres élevées. Ces eaux provenaient de la ne 8 2. 2° 1884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 7199 fonte des névés et des glaciers pliocènes; elles ont creusé les vingt- quatre vallées rayonnantes du Cantal, et commencé le démantèle- ment des cônes d'éruption. Quand on a l'habitude de la géologie du pays, l’on peut dire,sans crainte de se tromper, que, si l’on pouvait remettre en place tous les débris rocheux arrachés au-dessus de la crête et qui jonchent maintenant les plateaux, l’on arriverait à un _ entassement de blocs qui dép asserait de beaucoup 4000 mètres. Une autre preuve de l'existence de très hautes cimes nous est fournie par la différence énorme d’étendue et d'importance qui existe entre le terrain erratique pliocène et le terrain erratique qua- ternaire. Ce dernier, engendré par de petits glaciers classiques sur le volcan décapité, diminué plus que de moitié et privé de ses grands condensateurs, est relégué dans le thalweg des vallées en contre-bas des plateaux sur lesquels l’erratique pliocène occupe cent fois plus d'espace. M. Michel-Lévy veut bien, à la prière de la Société, résumer les résultats des études qu'il a faites avec M. Fouqué sur la structure microscopique et la composition minéralogique des phonolithes du Cantal : la phonolithe du massif commandé par le Puy de Griou offre comme, minéraux du premier stade de consolidation : fer oxydulé, apatïite, sphène, hornblende, augjite, haüyne, sanidine, oli- goclase ; comme minéraux du second stade : microlites d’oligoclase, de sanidine, d’augite, et, comme minéral secondaire immédiat, la tridymite. Les microlites d’oligoclase sont très allongés, ils s’étei- gnent suivant leurs longueurs, et offrent les macles multiples de l’albite. Les microlites de sanidine sont, aplatis et à contours frangés. La néphéline est relativement rare. L’amphibole, presque toujours maclée offre des auréoles de microlites d’augite. La phonolithe du grand filon de La Font, près Thiézac, présente à peu de chose près la même composition minéralogique que celle du massif de Griou; eile en diffère par l'abondance des microlites de sanidine et par la rareté ou l’absence de sphène et de tridymite. La phonolithe des filons du Pas-de-Compain, en amont de Thiézac, est remarquable par sa pauvreté en espèces minérales : elle contient de la sanidine, de l’oligoclase, du fer oxydulé et de l’haüyne, comme minéraux du premier stade. Il est probable que dans cette roche, parmi les sec- tions de cristaux qui n’agissent pas sur la lumière polarisée, il en est qui appartiennent à la néphéline. M. Michel-Lévy considère tout le massif phonolithique comme étant un grand dyke. M. Tournaire se rallie à cette manière de voir. S00 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 295 août M. Rames, loin de voir un dyke dans ce massif croit, au con- traire, que tout s'accorde pour le faire regarder comme le débris d'une nappe considérable : on voit du côté de la vallée de la Cère, partout où l’absence de végétation le permet, la phonolithe reposer sur l’andésite; d'autre part, du côté de la vallée de la Jordanne, la superposition de la phonolithe sur la brèche supérieure est bien évi- dente. La forme arquée, en croissant du massif, l’inclinaison de sa base à la fois vers la vallée de la Jordanne et suivant la pente géné- rale des deux vallées, s'opposent à l’idée d’un dyke; du reste, l’on n’aperçoit nulle part de dérangements. Si la phonolithe n’avait formé d'immenses gisements dans les hautes régions, où pourrait-on cher- cher l’origine de la masse effrayante de cailloux roulés et de blocs erratiques de phonolithe qui forment presque entièrement la moraine profonde quaternaire que nous voyons sur la carte de M. Fouqué, occuper tout l'ouest de la plaine d’Aurillac et de la plaine d’Arpajon, c'est-à-dire plusieurs lieues carrées. Si de pareils filons existent dans le terrain primitif, c'est que tout est grandiose dans ce terrain qui est la carapace du globe terrestre; mais dans un volcan qui n’est qu’un point sur le globe terrestre un pareil filon serait exorbitant, contraire à l'harmonie générale, et il aurait bouleversé les roches encaissantes sur son passage. Ce massif n’est qu’une sorte de culot, c'est-à-dire le point le plus bas et le plus épais d’une coulée venue de très haut. Nous descendons en nous éparpillant sur les pentes et les arêtes du pic, et nous sommes bientôt réunis auprès d’une source, un peu en contre-bas du Col-de-Rombières, où nous déjeunons. De là, nous nous acheminons pleins d’entrain vers le Puy Mary. Nous suivons pendant longtemps un sentier tracé au point de contact de la brèche supérieure et de l’andésite, et nous arrivons au Col-de- Cabre dont le point le plus bas est à 1,539 mètres. Cependant le ciel est devenu orageux, l'atmosphère est lourde, le soleil qui se montre par intervalles est brûlant. Nous sommes sur pied depuis 4 heures du matin, c’est notre première course dans la montagne, aussi bien, nous commençons à ressentir un peu de fatigue, et nous sommes très loin du Lioran, notre quartier général. Le coup d'œil est ravis- sant, nous voyons s'ouvrir à nos pieds les vallées de la Jordanne et de la Santoire; les plateaux basaltiques qui recouvrent les pentes nord- est du volcan, s'étendent jusqu'à l'horizon, monotones comme des steppes, et nous pouvons voir leurs promontoires escarpés qui remon- tent jusqu’à 1,500 mètres sur les pentes externes. Nous prenons le croquis des trois pics phonolithiques qui se détachent admirable- ment au milieu du grand cirque. Le Col-de-Cabre (1,539®)esttaillé dans 1884. POTIER. — OBSERVATIONS. 801 la brèche supérieure, mais il offre à ses deux extrémités d'énormes gradins d’andésite ; ceux du midi sont les contreforts du puy de Ba- taillouze (1,686), et ceux du nord les contreforts du puy de Peyre-Arse (1,767*). Nous employons une heure pour traverser le col et arriver jusqu'aux filons de phonolithe qui coupent son extrémité nord. Cette phonolithe est blanchâtre, nacrée et satinée par un commencement de fusion des cristaux; elle est scoriacée par place, et elle oo de nombreux fragments d’andésite. Nous sommes entourés de tous côtés par des escarpements consi- dérables et à vif; nous les étudions longuement avec les épreuves de la carte de M. Due et, en quittant le col, chacun de nous em- porte une idée très nette de la stratigraphie du volcan. Vu l'heure avancée et la fatigue générale, la Société décide qu’il n’est pas opportun d'entreprendre l’ascension du Puy Mary. Cepen- dant, MM. Tournaire, Bertrand, Collot, Finet et Albert Chibret ne veulent point renoncer à cette ascension, ils tiennent à honneur de remplir le programme. Ils partent et nos vœux les accompagnent. Nous redescendons au Lioran en faisant des haltes fréquentes. Quelques membres ont pris le devant, ils vont recueillir, dans les sorges de la Cère, des échantillons d’obsidienne verte porphyroïde. Nous terminons notre journée par un diner servi en plein air au milieu d’un paysage alpestre. À 11 heures du soir la Société rentrait à Aurillac. Compte rendu de la course du 26 août à Vic-sur-Cère et au Pas-de-la-Mougudo, Par M. J.-B. Rames. À 9 heures et demie la Société partait en voiture pour Vic-sur- Cère (6807). Nous longeons pendant quelques instants le bassin d'Aurillac et nous nous engageons dans le val Mammon. Notre première halte a lieu au pont de Veyrac. La structure géolo- gique des flancs du vallon nous est parfaitement connue, elle est la même que celle du puy Courny que nous avons étudié l’avant-veille. Nous examinons le basalte miocène reposant sur le calcaire aqui- tanien. Les alluvions tortoniennes recouvrent ici le basalte mais il y en a aussi de grands lambeaux dans le tuf andésitique. M. Potier après avoir observé un de ces lambeaux, supporté et 802 POTIER ET BERTRAND. — OBSERVATIONS. 26 août surmonté par le tuf, déclare, qu’à son avis, les alluvions quartzeuses paraissent contemporaines du tuf andésitique. M. Rames objecte que non seulement les alluvions quartzeuses se montrent dans le tuf mais qu’elles s’y montrent à tous les ni- veaux même à sa partie supérieure et sous toutes les inclinaisons. C'est par hasard que ces lambeaux sont, ici, horizontaux, ils sont le plus souvent verticaux; c’est le cas pour l’un d'eux qui est à 150 mètres, juste au-dessus de celui que nous considérons, près du sommet de la colline du Bois de Lafage (800). Il est impossible que les alluvions quartzeuses soient arrivées primitivement en ce point et dans la position verticale ; elles y ont été portées par les avalan- ches de tuf qui les ont arrachées de leur gisement primitif. Dans tout le val Mammon, comme partout ailleurs, les alluvions quart- zeuses gisent sur le basalte miocène et quand celui-ci manque, elles recouvrent le calcaire aquitanien. C’est ce que nous apercevons sur la rive gauche du val : l’assise brune qui surmonte le calcaire des carrières du château de Vaurs représente le front des alluvions quart- zeuses tortoniennes qui, en face de nous, dans le bois de La Conda- mine, reposent sur le basalte. Plusieurs failles ont concouru à esquisser le val Mammon : le calcaire, le basalte, les alluvions torto- niennes sont, comme nous le voyons, à environ 50 et 60 mètres plus élevés sur la rive gauche que sur la rive droite, le tuf andésitique n’est pas faillé, il a roulé en avalanches sur les gradins des terrains antérieurs disloqués, il à nivelé ces gradins, il a fréquemment enlevé les alluvions tortoniennes incohérentes et il les a englobées dans sa masse. à Nous reprenons notre course, et pendant trois kilomètres, nous saisissons au passage, chaque fois que l’absence de végétation le permet, les différences de niveau que présentent de tous côtés le calcaire et le basalte. Nous nous arrêtons près du pont du Ruisseau Mammon pour étu- dier un point ou plusieurs petites failles s’entre-croisent et où la brèche inférieure repose, par exception, sur le calcaire à Zimnæa pa- chygaster très incliné. MM. Potier et Bertrand, remarquant que des fragments de la brèche volcanique pénètrent profondément dans les bancs calcaires, voient dans ce fait un indice de contemporanéité de la roche volca- nique et de ces bancs qui ne paraissent pas d’ailleurs être ici le cal- caire aquitanien en place. DE LE EPA 18824. RAMES. —— EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 803 M. Michel-Lévy constate que, partout où les fragments -volca- niques se mêlent au calcaire, il y a remaniement de ce dernier et que l’on peut suivre les cheminées d'infiltration qui expliquent ce phénomène. M. Rames fait observer que si des fragments de brèche pénè- trent jusque dans les bancs calcaires, les fragments calcaires avec _ fossiles pénètrent aussi la brèche dans toute son épaisseur (plus de 100 mètres) et abondent surtout à sa partie inférieure. Cette double pénétration indique qu’il y a eu simplement arrachement et bras- sage. Du reste, chronologiquement, la brèche inférieure est séparée du calc ire aquitanien par le basalte miocène, par les alluvions quartzeuses et par la domite ; si elle repose ici sur l’Aquitanien, c’est que les trois terrains que je viens d'indiquer font défaut. La brèche _ inférieure a rencontré, ici, une petite vallée à fond calcaire, mais à droite et à gauche du calcaire nous la voyons recouvrir le basalte miocène et offrir plus de 100 mètres d'épaisseur. Nous sommes dans une localité où le sol est très bouleversé, le calcaire qui est ici dans _ le thalweg est étagé à droite et à gauche, de gradins en gradins jusque près du plateau, le basalte miocène et les alluvions quartzeuses l’accompagnent. Mais de plus, un cratère s’est ouvert ici, postérieu- rement à la formation de la brèche inférieure, et il a fourni une grande coulée de véritable trachyte grumeleux et un peu vitreux; la carte de M. Fouqué nous la montre avec tous ses contours, le val l’a divisée en deux parties. Il nous faudrait une demi-heure pour monter jusqu'à cette remarquable coulée, malheureusement le temps nous fait défaut pour cela. Nous devons forcément aller jusqu’à Vic-sur-Cère d’une seule traite. Le Mauvais-Pas qui termine le val Mammon nous conduit dans la vallée de la Cère. La route est entaillée très haut sur le flanc droit, et, autant nous avions la vue bornée dans le val, autant nous voyageons maintenant à ciel ouvert et avec un vaste horizon. Les points de vue géologiques sont admirables ; nous reconnaissons de loin les diverses assises de roches volcaniques qui nous sont toutes - familière et nous commentons nos précédentes observations. La route descend rapidement; à Polminhac nous sommes sur la mo- raine profonde, nous rencontrons de temps en temps des embryons de moraines frontales et pendant une heure le chemin se poursuit dans les mêmes conditions et dans le même cadre: le thalweg for- mant une plaine régulière de 2 kilomètres de largeur, couverte de prairies ; une végétation puissante, recouvrant des pentes de 400 mè- tres, interrompue par des escarpements rocheux. 804 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 26 août A 11 heures nous faisons notre entrée à Vic-sur-Cère. Pendant qu'on met la dernière main à notre déjeuner, nous allons visiter l'établissement des sources minérales. Ces sources jaillissent du sein de la domite. Elles sont gazeuses, acidulées, ferrugineuses. bicarbonatées, sodiques. Leur température est de + 12°, 2. Elles ont été analysées par 0. Henry, E. Filhol, F. Garrigou. Des centaines de sources identiques ou analogues viennent sourdre de toutes parts sur le volcan depuis les régions centrales (La Bastide, Mondailles, Pas- de-Compain, le Caire, etc.) jusqu’à son pied et même sur le terrain primitif qui l'entoure immédiatement. Après le déjeuner nous nous rendons au gisement de domite (tra- chyte inférieur). La nouvelle route de Raulhac entaille profondément cette roche et nne longue coupe nous permet de l’étudier sur une grande épaisseur. Elle est ici de couleur jaunâtre et se présente en roche vive et en fins produits de projection, tantôt cimentés sur place, tantôt remaniés par les eaux et en partie stratifiés ; on y voit de nombreux fragments de roches primitives et tertiaires projetés par les explosions. Elle repose sur le calcaire aquitanien qui affleure au pont de Fournols que nous apercevons un peu en amont de Vic. Elle supporte 400 mètres de brèche inférieure, de cinérite, de brèche supérieure et de basalte des plateaux. Elle a fait éruption après le basalte miocène et après le dépôt des alluvions tortoniennes. M. Michel-Lévy nous donne la description micrographique de cette domite : elle paraît assez terne entre les nicols croisés ; elle est riche en grands cristaux de sanidine, renferme du mica noir et du sphène, très peu d’hornblende et d’augite; les microlites sont d’orthose mélangé parfois à de l’oligoclase en petite quantité. Au moment où nous nous disposons à monter au gisement de cinérite pliocène du Pas-de-la-Mougudo (980%), le ciel se couvre de nuages qui depuis le matin planaient sur la montagne et le vent nous envoie des ondées. Nous ne renonçÇons pas à l’ascension et nous nous divisons en deux groupes. L’un des groupes monte en droite ligne à travers la forêt, l’autre suit un chemin creux beaucoup plus long mais qui permet d'observer la brèche inférieure et les bancs de silex résinite qu’elle renferme. Nous sommes à peine à moitié chemin que l'orage, éclatant dans toute sa violence, nous oblige à chercher des abris, mais voyant qu'il n’y a point d’éclaircie, nous continuons quand même notre ascension. Nous ne tardons pas à nous trouver en face du grand escarpement de cinérite dont les épaisses couches se dessinent aussi nettement que le feraient des strates jurassiques. \ 4 r 1884. RAMES. — EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 805 Cette cinérite est l’assise volcanique la plus intéressante de tout le Cantal. Elle a été lancée dans les airs et elle s’est déposée en couches pendant une seule éruption caractérisée par une longue série de fréquentes et très violentes explosions. Ces phénomènes ont dû être accompagnés de pluies torrentielles engendrées par la condensation des vapeurs. La cinérite recouvrit le volcan, à demi-édifié, qui venait de traverser une très longue phase de repos absolu. Les plus hautes altitudes dépassaient à peine 1,300 mètres. Elle s’accumula en masse sur plusieurs districts et, partout, elle détruisit de fond en comble et ensevelit profondément les forêts vierges qui s’étaient établies sur les pentes du cône et jusque dans les cratères assoupis. Sa pente générale {de 3 à 4 degrés) est jalonnée par les affleurements qui se montrent depuis les hautes vallées jusque dans la plaine. Ses caractères minéralogiques sont invariables : elle est constituée par des éléments plus ou moins fins, plus ou moins légers, provenant de la pulvérisation de roches andésitiques. Ce que nous voyons ici se retrouve dans tous les autres affleurements. La couche la plus inférieure, composée de plusieurs bancs, repose sur la brèche inférieure. Elle est d’une extrême finesse, presque tou- jours très dure et se débite en plaques. Elle est ici gris-bleuâtre, mouchetée de blanc par d'innombrables petites ponces, et se ren- contre dans tous les affleurements. Elle peut être blanche, grise, jaune et même rouge, mais les ponces sont toujours d’un blanc écla- tant. Cette couche inférieure recouvre un banc rempli de feuilles en mau- vais état serrées et empâtées : on voit qu'elles étaient déjà à demi pourries avant d’être ensevelies sous la cinérite. Ce premier lit de feuilles n’est autre chose que le lit de feuilles mortes qui jonchaient le sol de la forêt pliocène ; ii se montre dans des conditions iden- tiques sur tous les points du volcan où la cinérite affleure. Dans les gisements des hautes vallées, le lit de feuilles mortes est, par place, représenté et remplacé par un mince banc de silex rési- nite xyloïde offrant à l’œil nu ou à la loupe la structure du bois. Les _troncs séparés ou confondus en une masse commune et les vieux dé- - bris de la forêt s’y présentent à tous les degrés de fossilisation, depuis l’état de bois parfaitement conservé et se coupant au couteau jusqu'à l’état de silex résinite vitreux et translucide. Ce silex rési- nite xyloïde offre toutes les couleurs excepté le bleu : il est le plus souvent blanc de lait, noir foncé, jaune clair, orangé, vert clair, bistre, rubané de diverses nuances ; les bancs qui affleurent au Puy Mary du côté des vallées de la Rhue et de la Santoire, sont opaques, d’un rouge vif à reflets métalliques ou d’un noir intense à reflets gris XIL. 92 806 RAMES. — EXCURSION À VIC-SUR-CÈRE. 926 août d'acier ; si l’on ne rencontrait tous les passages entre ces dernières variétés et le bois bien conservé, l’on ne croirait pas avoir affaire à un silex d'origine organique. Ici, à la Mougudo, les troncs silicifiés sont rompus mais ils sont debout, l’éboulis nous les cache aujour- d'hui, nous pourrons tout à l'heure nous en procurer de beaux spéci- mens grâce à l’amabilité du propriétaire du gisement. Les cavités des trones silicifiés sont remplies d’une matière tendre et d’un beau vert ressemblant à de la chlorophylle. Les troncs et les feuilles sont quelquefois transformés en pyrite ou en limonite, c’est le cas pour le gisement de Saint-Clément, à 3 kilomètres au sud-est de la Mougudo, de l’autre côlé de la montagne. À un pied environ au-dessus de la couche à feuilles mortes, l’as- sise de cinérite à grains fins est pétrie de feuilles admirablement conservées, tautôt posées à plat, tantôt disposées au hasard. Vien- nent ensuite de puissantes assises formées de produits de projection plus ou moins grossiers, frittés et scoriacés, leur ensemble ne mérite pas le nom de cinérite nous les joignons néanmoins sous ce nom aux couches à grains fins parce qu'elles les accompagnent constamment. Ces couches grossières atteignent 30 mètres d'épaisseur, elles sont séparées à divers niveaux par des lits de sable volcanique, et de gra- vier arrondi et cimenté sous forme de poudingue friable; elles ren- ferment des troncs brisés et quelques feuilles éparpillées. 11 est probable que le vent soufflait de l'Est pendant cette éruption, car, vers l'Ouest, la cinérite s'étend à 30 et 35 kilomètres des cratères (Auzers, Niac, Giels, Ayrens, La Vaurette, etc.), c’est aussi dans l'Ouest qu'elle offre, et de beaucoup, le grain le plus fin. Le vent opérait probablement un triage au sein de l’air et emportait à de plus grandes distances les particules les plus ténues. Les principales espèces ensevelies dans la cinérite sont les sui- vantes : Abtes pectinata, Bambusa lugdunensis, Smilax mauritanica, Ruscus, voisin de l’aculeatus, Populus tremula, Carpinus orientalis, Mi- croptelea Marion, Sassafras afficinarum pliocenicum, Lindera lat:fola, Fagus pliocenica, des Quercus à feuilles entières et à feuilles crénelées, Zelkova crenata, Ulmus effusa, Vaccinium raridentatum, Vitis subinte- gra, Corylus insignis, Planera Ungeri, Tilia expansa, Pterocarya fra- æinifolia, Carya maxima, Hedera helix, Acer latum pliacenicum, Acer opulifolium, A. polymorphum, Viburnum tinus, Dictamnus major, Ra- nunculus voisin du philanotis, et un certain nombre d’autres espèces encore inédites, notamment des Fougères et des Mousses. Notre savant confrère M. le marquis de Saporta, dont nous regret- tons l’absence involontaire, a fait connaître cette liste de plantes — 1884. RAMES. —— EXCURSION A VIC-SUR-CÉRE. 8307 i du Pliocène inférieur; il l’a interprétée à divers points de vueetil en 4 a tiré des induclions très variées et très sûres (1). Cette flore est forestière ; elle nous force à rejeter d’une façon ab- solue toute idée de l'intervention de grands lacs ou de grands marais tendant à expliquer l'accumulation de la cinérite en strates et en feuillets minces. En effet, la couche à feuilles mortes où les feuilles se rencontrent par myriades ne nous a jamais fourni une seule plante lacustre ni une seule plante amie des marécages. Cette observation porte sur plus de 98 gisements (2) très éloignés les uns des autres. Les essences indiquent une forêt montagnarde. Le Lierre appartient à la variété qui rampe sur le sol des forêts ; le Ranunculus est une forme sylvicole; les Fougères, les Mousses et les arbustes appartien- rent à des types qui aiment à s’abriter sous de hautes futaies. Il aurait fallu pour que la cinérite ait pu se former dans des bas- sins lacustres que les flancs inclinés du volcan aient supporté des laes nombreux, très étendus et excessivement profonds car les cou- ches très bien stratifiées offrent quelquefois plus de 46 mètres d’é- paisseur (butte du Sarthre, la Pradelle, la Pevyre-del-Cros, la ferme du Chauvier, le Rocher de Cuze, la Mougudo, Niac, etc.). Il n’en est rien; bien au contraire, l'intervention et les effets des eaux courantes sont partout évidents. Ces eaux ont même parfois rongé profondé- ment les lits qu’elles venaient d’édifier à la hâte pour combler aussi- tôt le déblai par d’autres lits en stratification discordante avec les premiers (village de Niac). Si les lacs avaient joué un rôle quelconque, les Planorbes et les Limnées se rencontreraient en abondance à l’état fossile associés à des plantes lacustres. Les couches de cinérite, identiques à celles de la Mougudo, se présentent à des altitudes où l’on ne peut supposer l’existence de lacs et surtout de lacs profonds. Ges couches affleurent en plusieurs points des hautes vallées de la Santoire, de la Rhue, du Fouilhoux, de la Marse, de l’Aspre de la Maronne, de la Jordanne, ete. De ces lieux élevés, les alfleurements : _ échelonnés de loin en loin descendent en pente douce jusqu'au pied du volcan et même au delà, sur le terrain tertiaire. Ces faits de stra- tigraphie et l'absence de plantes et de mollusques lacustres démon- trent la non existence des lacs et des marais. En examinant avec soin les débris végétaux, l’on voit également UE EL Ee D UE Un ge eme US SC St ESS (1) Voyez page 774 Liste des publications sur le Cantal. Marquis de Saporta ._ Six mémoires de 1873 à 1884. L (2) Les principaux gisements sont : La Pradèle, la butte et le bois du Sarthre, | Le Claux, la côte de Cheylade, la ferme du Chauvier, Colancres, La Peyre-del- Cros, Chavaspre, Palémon, La Pierre, le Rocher de Cuze, Chaumont, Saint-Vin- cent, le Falgoux, Franconèche, Auzers, Saint-Clément, Niac, Ayrens, Ciels. 808 RAMES. == EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 26 août que l’éruption eut lieu à la fin du printemps; qu'elle fut très vio- lente et de courte durée. Nous ne trouvons, en effet, dans la couche à feuilles mortes que des feuilles entièrement développées, le plus grand nombre a conservé l'aspect fané, flétri et desséché que présen- tent les feuilles d'automne. Au contraire, les feuilles éparses à tous les niveaux de la cinérite sont parfaitement conservées, beaucoup n’ont pas leur entier développement, elles ont toutes la fraîcheur, le moiré et le velouté qu’elles offrent au printemps; il en est qui sont encore en vernation et non entièrement déplissées. Il est bien évi- dent que ces jeunes feuilles ne se sont pas détachées d’elles-mêmes de leur tige, c’est la pluie de cendres, la grêle de ponces et de scories, la chute de blocs, l’orage volcanique qui les ont arrachées et disper- sées. Ce n’est pas tout, avec ces myriades de jeunes feuilles nous trouvons des fleurs et des fruits printaniers : samares de Zygophyl- lum, d'Ulmus, d’Acer, fleurs d'Aulne, houppes d’étamines de Coni- fères, jeunes rameaux. Enfin, l’accumulation des couches a eu lieu rapidement, car, ici même, nous voyons des troncs debout, et nous remarquons aussi de frêles tiges de Bambous encore debout ou ployées qui, à diverses hauteurs, traversent plus de trente feuillets de cinérite, deux ou trois bancs de sable volcanique ou de fragments frittés. | La flore des cinérites offre un mélange de types européens, cana- riens, japonais et nord-américains. Elle est étroitement alliée par des espèces soit identiques, soit analogues avec la flore pliocène in- férieure de Meximieux (Ain) qui s’étendait sur la plaine, et avec la flore fossile de Mogi (Japon) qui est très probablement du même âge, Ces deux dernières flores présentent comme celle du Cantal un as- semblage d'espèces et de types aujourd'hui cantonnés dans des ha- bitats séparés par des distances considérables et occupant des lati- tudes et des climats très différents. Dans les cinérites du Cantal, le \ Bambusa luydunensis, le Sassafras officimarum, le Lindera latifolia, etc., aujourd’hui exotiques, sont associés au #ragus phocenica, au Tremble, au Chêne, au Lierre, aux Érables qui sont des types indigènes ac- tuels. Mais il ne faudrait pas croire que des espèces américaines, ja- ponaises, canariennes soient venues peupler le Cantal pendant la pé- riode pliocène inférieure pour se retirer ensuite dans leur lieu d’ori- gine. Au contraire, tous ces types aujourd hui si largement dissociés et cantonnés sous des climats si divers étaient arrivés par bans de terres septeutrionales ou elles ont pris naissance et elles s’étaient arrêtées et assemblées dans une zone large, ondoyante, plus ou moins continue où elles avaient trouvé un terme moyen de chaleur et d’hu- midité qui leur permettait de vivre côte à côte. Quand la température 1884. . SÉANCE. 809 vint à baisser dans certaines parties de cette zone, dans le Cantal, par exemple, le Bambou, le Snulax,. le Sassafras, le Lindera, etc., disparurent, tandis que le Hêtre, le Tremble, le Tilleul, les Ormes, les Renoncules continuèrent à prospérer. Mais ces derniers types succombèrent dans les régions où la sécheresse fit place à l’humi- dité. Ce sont donc les changements dans les conditions climaté- riques qui ont opéré çà et là le sarclage absolu de certaines espèces qui, primitivement, pendant le Pliocène inférieur, étaient répan- dues dans toute la zone tempérée boréale, jouissant d’un climat doux, égal et humide. C’est ainsi que pendant les premiers âges glaciaires le règne de l'humidité est venu encore entretenir un climat tempéré et ‘sans écarts, aussi bien, il y eu de nouveau sur de vastes étendues, tant pour le règne animal que pour le règne végétal cohahitation d’es- pèces des pays chauds d'espèces méridionales et d'espèces originaires du Nord. Au retour de la sécheresse, ces alliances furent rompues, il se produisit des extinctions, des migrations et des cantonnements d'espèces. La vraie cinérite pliocène inférieure est encore inconnue dans le nord-est et dans l’est du Cantal. Les gisements regardés comme tels, celui de Joursac dans la vallée de l’Allagnon, et celui d’Andelat, près Saint-Flour, appartiennent au Tortonien; ils sont constitués par de fines argiles schisteuses, micacées et par des grès psammites fissiles formés aux dépens du terrain primitif. Les feuilles fossiles y sont mal conservées, elles se trouvent souvent dans de minces lits de feuilles de mica. L’Acer trilobatum et le Carpinus pyramidalis si com- mun à Oeningen sont les deux seules espèces déterminées jusqu'à présent. Les averses qui nos harcèlent sans répit nous forcent à quitter le Pas-de-la-Mougudo. Nous redescendons à Vic-sur-Cère pour re- prendre nos voitures, et à 7 heures et demie nous rentrons à Au- rilllac. Séance du Jeudi 28 Août 1884. PRÉSIDENCE DE M. RAMES. La séance est ouverte dans une salle de la mairie d’Aurillac à neuf heures un quart. M. Laumonier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 810 MICHEL-LÉVY, RAMES. =— OBSERVATIONS. 28 août M. Cartailhac oïffre à la Société le XVII volume et les livrai- sons 4-8 du XVIII volume des Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l’homme; — une Notice sommaire sur l'Anthropologie, extraite du catalogue de l'Exposition internationale de géographie de Toulouse; — enfin la Zecon d'ouverture de la deuxième année du Cours d'anthropologie, qu’il professe à la Faculté des sciences de Toulouse, M. le Président prie M. Michel-Lévy de résumer les diverses excursions géologiques faites depuis le dimanche 24 août par la Réunion (V. £'xc. des 24, 95, 26 août.) (1). En rendant compte de l’excursion du 27 août, M. Michel-Lévy signale l’existence, sur les pentes du Plomb de Cantal d’une brèche andésitique, inférieure pour M. Rames, supérieure pour M. Fouqué. Cette divergence d'opinions est déterminée par l’absence de la ciné- rite. Aux burons de Rambuste, on rencontre deux filons en croix l’un d'andésite à sanidine et mica noir, dans lequel M. Fouqué a signalé la présence de silice en amas, l’autre d’andésite à hornblende. Les couches des premiers plateaux et de la planèze présentent une alternance entre le type vitreux et le type trachytoïde. M. Michel- Lévy demande à ce propos à M. Rames quelques renseignements sur les blocs erratiques de leurs surfaces. M. Rames répond que la plupart de ces blocs étant formés d’andé- site à amphibole et très peu de basalte, avec basalte porphyroïde, _ leur présence est seulement explicable par la destruction de deux pitons que les phénomènes glaciaires ont entraînés en débris. Le terrain erratique ainsi constitué a coulé sur le basalte sans l’atteindre profondément. Ces deux pitons étaient situés l’un vers le Puy Mary, l’autre vis-à-vis le Plomb; et les pépérites redressés du Plomb seraient pour M. Rames les témoins de l’ancienne existence de ce dernier piton. | Après le déjeuner, pris au Lioran, la Société suit la roule de Murat et y étudie d’abord une dolérite, analogue à celle des MS Dome, traversée de filons d’andésite à hornblende, puis deux coupes basal- tiques, l’une en rapport avec le calcaire aquitanien, l’autre en contact avec des couches liguitifères. Ces couches, au nombre de deux, sont séparées par une autre couche d’intercalation, provenant de roches anciennes, et paraissent, d'après M. Potier, buter contre le ba- salte miocène. M. Sayn signale dans la couche d'intercalation des Cyclas des Planorbis, Spirorbis pour M. Rames, et des fragments de végétaux. (1) Notes communiquées par M. Laumonier, secrétaire de la réunion extraordi- naire, PS Su LS CE ER 1884. SÉANCE. g11 Prénnent ensuite la parole : M. Potier, pour indiquer la super- position du basalte aux couches lignitifères: M. Boule, pour si- gnaler, sur la route de Murat, la res du basalte à la brèche andésitique. La séance est levée à dix heures trois quarts. M. Gollot fait la communication suivante : Sur le Glaciaire de Carnéjac, par M. L. Collot. Je suis descendu dans la tranchée du chemin de fer, sous le pont de Carnéjac, et j'ai constaté que le dépôt dans lequel elle est ouverte présente tous les caractères des formations glaciaires. Non seulement On y trouve des cailloux rayés, mais beaucoup de cailloux polis gros- sièrement sur la majeure partie de leur surface, qui ont conservé sur les faces non frottées des dépressions et des angles tels que les a produits là rupture primitive de la roche. Il ést juste d'ajouter que nombre de cailloux sont arrondis et paraissent roulés. Tous ces matériaux sont mêlés sans ordre, sans stratification. Parmi eux se trouvent de gros blocs anguleux dont les surfaces sont restées très fraîches, grâce à leur transport sur la glace et à leur conservation ultérieure dans la boue glaciaire. Il y a ici, en effet, cette boue tenace qui, formée sous la glace à l’abri de l’oxygène de l'air, con- serve sa couleur grise à elle-même et aux cailloux qu'elle emballe (1). Tels sont les caractères que l’on peut observer dans la moraine du pont de Carnéjac, et dont aucun n’est perceptible dans la terrasse alluviale d'Arpajon, exploitée pour gravier, ou dans les amas de blocs superposés au calcaire aquitanien de la carrière de Vaurs. Séance du 31 Août 1884. PRÉSIDENCE DE M. RAMES. La séance est ouverte à une heure dans la salle de la mairie d’Au- rillac. M. Läumonier, secrétaire, lit le procès-verbal de la séance précé- dente, qui est adopté. (1) J’attribue également l’origine glaciaire à l’'amas de cailloux de graviers que nons avons vus le 1* septembre sur le phonolithe de la Font-de-Cère, en face Thiézac. S12 RAMES. — COURSE A CARLAT. 31 août M. le Président donne lecture d’une lettre de M. Gosselet, qui s’excuse de ne pouvoir assister à la Réunion extraordinaire d’Aurillac, pour des raisons de santé. Le Président exprime les regrets de la Société pour cette absence et son motif. M. le Président annonce ensuite la présentation de M. ALBERT Cuisrer, présenté par MM. Rames et Sayn. M. de Rouville retrace en quelques paroles les principaux traits de la Géologie du Cantal et fait ressortir le mérite des travaux de M. Rames sur ce sujet. M. Fouqué se joint à lui pour faire l'éloge de M. Rames et regrette qu'aucune des notabilités de la ville d'Aurillac ne soit pré- sente pour entendre ce que la Société dit de leur compatriote. M. Rames prend la parole pour résumer la course du 28 à Carlat. Compte rendu de la Course du 98 août à Garlat, par M. Rames. La Société est partie‘en voiture à une heure pour Carlat (840 mè- tres). ; Arrivés à Arpajon, nous traversons la vallée de la Cère et nous la remontons, pendant 4 kilomètres, en côtoyant le pied d’une falaise de micaschiste qui forme le flanc de la rive gauche et qui contraste avec les coupes naturelles du Tongrien, de l’Aquitanien et de la brèche inférieure dont les assises variées et bien accusées consti- tuent les pentes de la rive droite. La route sillonne la moraine pro- fonde quaternaire. L’argile tongrienne apparaît sous cette moraine et vient buter contre le micaschiste; elle est considérablement réduite par la dénudation. Au point où la moraine frontale de Carnéjac rejoint le mica- schiste, nous quittons la vallée de la Cère par un petit col qui sépare le Puy d’Espinet du Puy de Souez et nous atteignons bientôt le vallon de Vézac. Ce vallon aboutit par ses deux extrémités, Caillac et Les Granges, à la vallée de la Cère ; il recevait une ramification du glacier de cette vallée, qui y déversait ainsi une partie de sa moraine latérale. Au bas de la côte de Vézac nous nous arrêtons pour exa- miner une moraine frontale qui barre le vallon; elle s’est formée en même temps que celle de Carnéjac, pendant le temps d'arrêt qui ae ne de. rs PCR 21 1884. RAMES. == COURSE A CARLAT. 813 suivit le premier épisode de fusion des glaciers quaternaires ; elle est à 10 kilomètres en amont de la grande moraine frontale. Nous entrons en plein dans le {errain primitif qui entoure le pied du volcan, nous observons des affleurements d’un micaschiste très brillant à séricite qui borde la route et nous en recueillons des échan- tillons. Au sommet de la côte, avant d'arriver au domaine de La Gane, nous traversons de grands lambeaux de moraines de la période glaciaire pliocène et nous apercevons de tous côtés des blocs roulés énormes qui représentent la période interglaciaire. Les blocs erratiques et les blocs roulés sont presque tous de basalte porphyroïde ; les plus volu- mineux sont d'andésite à amphibole des hauteurs. Ces lambeaux de moraines pliocènes et ces blocs roulés interglaciaires se retrou- _vent sur tous les puys et sur tous les plateaux environnants ; ceux de La Chaux sont à 835 mètres, ceux de Puy-Basset atteignent 900 mè- tres. Derrière le château de Cabane, un grand escarpement de tuf andé- sitique (brèche inférieure) renfermant des fragments de toutes gros- seurs de roches tertiaires et de roches andésitiques et même des fragments de couches stratifiées de sable volcanique, rappelle d’une manière absolue, à quelques-uns d’entre nous, le conglomérat de la colline de Perrier. Nous apercevons très haut devant nous la table basaltique de Carlat, but principal de notre excursion. Pour y arriver, il nous faut traverser le profond ravin du Ruisseau d'Embennes. Les loin- tains disparaissent, mais, pendant la descente et la montée, nous faisons d’intéressantes observations : l'argile tongrienne se montre sur le micaschiste, elie plonge rapidement en masse au nord-est; depuis le bois de Cabane, où elle est à 711 mètres, nous la suivons jusque dans le thalweg du ruisseau, à 480 mètres ; un peu en amont du pont, près de Caïizac, elle est surmontée par le calcaire aquita- nien et celui-ci est recouvert par le basalte miocène. En montant la côte de la rive gauche nous traversons plus de 100 mètres de mica- schiste brillant à séricite, recouvert par une puissante assise de micaschiste blanc, nacré, écailleux, avec mâcle et grenats et, sur ce dernier, nous retrouvons l'argile tongrienne qui nous accompagne jusqu’à Carlat, à 800 mètres d'altitude. Le tuf andésitique (brèche inférieure) a nivelé tous les creux et tous les reliefs ; il a, en effet, plus de 200 mètres d'épaisseur sur l'argile du thalweg, tandis qu'il a tout au plus dix mètres sur l'argile du village de Carlat et sur celle du plateau de la Chaux. Aussitôt que nous arrivons au niveau de la grande ouverture qui sé- 814 RAMES. = COURSE A CARLAT. 31 août pare la table basaltique de Carlat de celle du Dat-Soubeyre, le tableau change subilement : la vue rase, vers le sud, une série dé plans et d'arrières-plans qui dessinent les mouvements dé terrain les plus élevés des départements de l'Aveyron, du Lot, du Tarn, du Tarh-et-: Garonne et de la Haute-Garonne. Les dernières coulées volcaniques viennent mourir sur le micaschiste. Le pays devient brusquement sauvage ; il est partout entrecoupé de ravins et de précipices et sil- lonné par ‘des gorges décharnées, resserrées, profondes, tortueuses. Une enfilade de plateaux séparés les uns des autres par des abîmes et couronnés par des tables basalliques, produit un effet des plus pittoresques. Au bout de la côte nous prenons un chemin qui traverse un Chaos de blocs de basalte éboulés, et nous arrivons au pied de la table ba- saltique pliocène de Carlat, du côté du sud-est. Notre premier soin est d'examiner attentivement l’assise de cailloux roulés qui supporte la table basaltique. Ces cailloux roulés appartiennent à diverses va- riétés d’andésite, à un basalte ordinaire et au basalte porphyroïde. Nous en cassons un grand nombre, et M. Michel-Lévy en remarque ün d'aspect insolite dans lequel il reconnaît aussitôt le basalte déi- deuil. Intrigués par cette découverte, nous cherchons avec un rédou- blement d'attention, et nous en découvrons quelques autrés pa- reils. Le gisement primitif de ce basalte est absolument inconnu dans le Cantal. Un limon ferrugineux mêlé de sable cimente les cail- loux roulés qui sont impressionnés par la formidable pression que le basalte leur a fait éprouver. | Nous suivons ensuite le pied de l’escarpement sud-est de la table basaltique qui nous offre des exemples rémarquables de toutes les formes par retrait : prismes droits, prismes courbes, dalles, lopins irréguliers, etc. Le lit de cailloux roulés affleure çà et là sous forme de pou‘ingue très dur, et nous constatons qu'il repose sur le tuf andésitique (b'èche inlérieure). _ Ce n’est pas sans étonnement que la Société aperçoit lé Figuier(!) la Mélisse, le Fensuil, l: Pourprier, le Panic glauque, etc., qui crois- sent spontanément et prospèrent sur la paroi basa tique verticale à 840 mètres d'altitude. Nous quittons un instant le front de la table pour nous grouper au milieu des arêtes d’un grand rocher d’andésite appelé le Murghat. Ce rocher, bizarrenient découpé en une gi:antesque © ête dentelée, sur- plombe le village de Carlat, et ressemble à un dyke. L'anaésite qui le constitue est bleuâtre, porphyroïde, à cristaux de sanidine et de pyroxène, et à grandes paillettes de mica bronzé. Un chemin taillé dans lé roc nous conduit sur la plate-forme. Le d Sr ÈS Ednims odtaé «5 à ».' ne à Sp AGEN | DRE QE ES ER AE A à 1 A 1884. RAMES. = COURSE A CARLAT. 815 point de vue dont nous jouissons est un des plus remarquables de toute l’Auvergne : il nous est possible de saisir en détail la stratigra- phie et la topographie dé tout un vaste district; nous pouvons äinsi nous faire une idée exacte d’abord de la succession des phénomènes géologiques et ensuite de l’'énormité de la dénudation qui a changé du tout au tout l'aspect que présentait primitivement la contrée. La rangée de plateaux basaltiques que nous voyons se perdre à l’hori- zon excite par-dessus tout notre admiration. Nous voyons chaque assise, chaque affleurement, chaque lam beau, chaque témoin se réfléchir sur la carte de M. Fouqué comme dans un miroir, et nous pouvons reprendre en sous-œuvré et dans . l'ordre chronologique tout ce que nous avons observé pendant notre course : Le micaschiste brillant à sérécite est recouvert ici même, à Carlat, par le micaschisie blane, satiné, avec mâcle et grenats ; surles crêtes aiguës, au delà de Calves, un talcschiste, en lits peu importants, com- mencCe à récouvrir le micaschiste blanc. Sur les flancs du ravin nous Yoyons que les assises de ce terrain primitif plongent au nord, et que ses plis sont dirigés de l’est à l’ouest. L’argile tongrienne, que nous apercevons de tous côtés dans la p'o'ondeur, nous offre des différences de niveaux, 711 mètres au bois de Cabane, 480 mètres dans le lit du Ruisseau, 800 mètres à Cärlat, qui indiquent deux failles rapproc'iées, mais le calcaire aqui- tanien dont nous distinguons très bien les affléurements étagés de- puis Belbès (681 mètres) dans les environs d'Aurillac, jusqu à Rau- 1hac et jusque dans l'Aveyron, au Mur-de-Barrez (812 mètres), nous prouve que les failles sont nombreu AA, B #wsonia Cresnei, de Raïinc.; fig. 10, Cancellaria Bezanconi, de Rainc.; fig. 11, Purpura Cossmanni, de Raïnc.; fig. 12, Mitra Gau- dryi, de Rainc. . p. 346. HauG. — Fig. 1, Harpoceras Stahli, Opp.; fig. 2, H. subun- - dulatum, Branco; fig. 3, H. Munieri, Haug. | . (suite). — Fig. 1, Harpoceras compactile, Simps. ; fig. 2, H. Kiliani, Haug. . (suite). — Fig. 1, Harpoceras Douvillei, Haug.; fig. 2, H. striatu- lum, Sow., var. comptum; fig. 3, H. occidentale, Haug. . P. 857. FoNTANNES. — Fig. 1, Pecten restitutensis, Font. ; fig. 2, D. latissimus, Brocchi. . P. 872. Gaupry. — Fig, 1. Halitherium Schinzi, Kaup.: fig. 2, H. Chouqueti, Gaudry. . p. 411. ŒuLerrT. — Fig. 1, Orthis fascicularis, d'Orb.; fig. 2,.Lep- tæna Thisbe, d'Orb.; fig. 3, Spirifer Venus, d'Orb.; fig. 4, Stro- phalosia Lorizrei, d'Orb.; fig. 5, Rhynchonellu fallaciosa, d'Orb. . (suite). — Fig. 1, Rhynchonella Cypris, d'Orb. ; fig. 2, Rh. Pareti, de Vern.; fig. 8, Rh. subpareti, Œhl. . (suite). — Fig. 1, Rhynchonella boloniensis, d'Orb:; fig. 2, Rh. Guil- lieri, Œhl.; fig. 3. Rh. cynocephala, Rich.; fig. 4, Rh. nigricans, Sow. : fig. 5, Rh. limbata, Schl.; fig. 6, Rh. psitiacea, Gmel.: fig. 7, Rh. vespertilio, d'Orb.; fig. 8, Rh. sulcata, Park.; fig. 9, Rhynchonella sp.; fig. 10 Rhynchotrema capax, Conrad. (suite). — Fig. 1, Uncinulus subwilsoni, d'Orb. (suite). — Fig. 1, Rhynchonella Barroisi, Œhl: fig. 2. Uncinulus Œhlerti, Bayle. p. 474. Dru. — Carte géologique de la région du Bechtaou et de la chaine du Caucase, au nord du Mont-Elbrouz. (suite). — Coupes de la région du Bechtaou. Vue panoramique prise sur le Mont-Youtza. Vue prise sur le Mont-Machouka. Coupe géologique N. 40° O. de la source Emmanuel à la rivière Géleznaïa. Coupe géologique du Mont-Kouma. Coupe géologique du Grand Proval. . (suite). — Coupes de la région du Bechtaou. Coupe Géol. N.-<. de la source Perkalka à la rivière Podkoumok. Coupe S. 40»: O. du Grand Proval à l'extrémité orientale de la Goriatchaïa-Gora. Coupe N, 50°0. du Mont-Svistoun à la rivière Podkoumok. Prolil géol., N. 60° O. passant par le contact des groupes secondaire et tertiaire en amont de la Stanitza d’Essentouky. Coupes du sous- LISTE DES PLANCHES, 899 groupe de l'Est (Géleznovodsk), Coupe géologique O.-E. (Kislo- vodsk). XXVI. (suite) — Fig. 1-4, Ofaster pilula; fig. 5-10, Off. caucasicus, L. Dru.;\ fig. 11-14, Off. Pomeli, Mun.-Ch. XXVII. p. 533. BERGERON. — Walchia piniformis. XXVIIT. p. 533. BERGERON. — Walchia piniformis. XXIX. p. 352. DE SARRAN D'ALLARD. — Coupes. Fig. 1. Coupes de Laval Saint-Roman à la Tourette, par Carsan et Vénejan, Fig, 2. Coupe de Pougnadoresse à Saint-Pancrace par Cavillargues et Sabran. Fig. 3. Coupe de Saint-André de Roquepertuis au chàteau des Au- prats et à Flaux. XXX. p. 616. ZeiLcer, — Traces d’'Insectes. DATES DE LA PUBLICATION DES NUMÉROS QUI COMPOSENT CE VOLUME. Livraison 1, (Feuilles 1-4, pl. I à III), décembre 1883. CS — + À NEC) RME janvier 1884. — 3, — 10-43, pl. IV), février 1884. _ù À, — 14-17, pl. V à VIII), mars 1884. — — 18-21, pl. IX à XI), avril 1884. — 22-25, pl. XII à X VIT), mai 1884. — 26-32, pl. XVIII à XXII), juin 1884. — 33-49, pl. XXIII à XXX), novembre 1884. —. 50-55 juin 1885. Retro rene) telle) ts Eee La — t D QD — Qt … sw nn LS TS en NS Te) Sr ss C1 ERRATA Pages Lignes * XII (3° série), 146, 34, 35), au lieu de : Belemnitelles, Nautilus De- kayi, lisez : Bélemnitelles ? Nautilus Dekayi, du Conia- cien au Danien inclusive- , | ment. _— 150, 32, au lieu de : Bonhoume , lisez : Bon- homme. _— 150, A. au lieu de : Carbex, lisez : Carlux. — 350, 25, au lieu de : PI. XV, lisez : PI. XIV. — 352, de au lieu de: PI. XV, lisez : PI. XIV, — 853, 8, au lieu de : PI. XVI, lisez : PI. XV. — 519, 9, au lieu de : bayon, lisez : bayou. — 523, 40, . au lieu de : Cambrien, lisez : Cumbrien. _ ROMA RATE 22. au lieu de : Jestinoig, lisez : Festiniog. — SRE) au lieu de : division, lisez : édition in-8°. — 529, 16, au lieu de : l'expression d'Omalius, lisez: l'expression de d’Omalius. — 626, (titre courant), au lieu de : 526, lisez : 626. — HET, So au lieu we : 02060, lisez : 05010 d’épais- seur. — 684, 25, (échantillon a) au lieu de : Carbone fixe... 25, 2, lisez : Carbone fixe. ... 25,0. _— 740, 9, 9e au lieu de : Parizot, lisez: Parisot. — 194-355, Tableau (Note de M. Kilian), 1'€ colonne, 11° ligne, au lieu de Aceratherium, lisez Acerotherium, 6° colonne (Jura bernois) 40° ligne, mettez : Minerai de fer sidérolithique, ete., dans la case immédiatement en regard de : Gypse (Bassin de Paris, Te colonne) et de Minerai de fer sidérolithique de la 5° colonne. — 4® colonne (en marge), au lieu de : Türnkheim, lisez : Türckheim. — 3e colonne, 22e ligne, au lieu de : Hypopotamus, lisez : Hyo- potamus. — Note (1) au dieu de : Daps, lisez : Das. F, Aureau, — Imprimerie de Lagny. . 4 _ | \ ” : ” ë » 5 . à re à F te ” « A : ‘À à } : }) : ‘ : 1 “ j : : . ' à ai j Lee De s\ | ts } T3, 4! 2 À OT ” ? L : e ‘4 Eu a ‘ \ L { : "4 « _ .: e LA 4 « , 1: ‘ » 4 À , | \ : L ; € 11 A TTC « ” . \ PU : ts NUE AP GLPE 00 à À 4 n - t + . \ De \i \ot . { . 1 VE Cr us Ù : # F à À e . : Ce - 1 * | d | SRE Y FA 2e é + 2 £ t + ru LE “ EEE Pond & ON MS: L Et AU Û , RATE À « } = 7 + s Ru BL: NE pe } } } t : : “ » e L e. L , " . ’ + % : n EN * , é " . nl “= « : : : ; , + ne - | a. 1 “ Rs Ne . , à L'7 à ! V “ L \ i F ” Î / « n G } = i / x CRE ’ ' A 3 : » … à 11 « e LED . LE | F-? : » LU 2 , : , . +: FA è é ? 2 x { L , : L nue 5 #4 » g . 2 . <= F : … ï . 323 * : : + : e : £ ; : ï : ‘ - : * , . j | M ee L “ } : # t ‘ à à ‘ ’ 5 i : n \ + : 4 : : r , ; | H D L) de Vif # £ : 7? ; ; ( LL A , € : * k ‘ ie Eh 4 À à À . 5 A | } } sl f 4 ; À È \ ‘ ‘ L : - .() EN - 40718 p 4 . L + + : . | . “ LA * Ï ‘ pe , » . , "| l "04 Yi , PERRET ET PRES CS nt atnste . éééndihtes coment . - 4 vu : .. ns 7 6 » . La » “A > _ * ! » à LA à is 4 CP LISTE DES OUVRAGES - REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE bu ES juin au &5 Novembre 1883 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES (Les noms des donateurs sont en italiques). | Albrecht. Note sur un sixième costoïde cervical chez un jeune Hippopotamus amphibius, L., in-8, 6 p., 1 pl. (Extr. du Bull, du Musée royal d'hist. nat. de Belgique, t. I, 1882). — Note sur la présence d’un rudiment de proatlas sur un exem- Musée royal d’hist. nat. de Belgique, t. Il, 1883). t. II, 1883). in-8°, 31 p., Bruxelles, 1883. de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, 1883). géol. du Nord, t. X, 1883). 2 pl. (Ext. des An. Soc. géol. du Nord, t. X, 18383). Chinon (124), Brioude (175), Saint-Flour (185). XII. a _ plaire de Æatleria punctata, Gray, in-8°, 8 p., 1 pl. (Extr. du Bul. du — Note sur le basioccipital des Batraciens anoures, in-8°, 4 p., À pi. (Ext. du Bul. du Musée royal d’hist. nat.de Belgique, t. IE, 1883). — Notes sur une hémivertèbre gauche surnuméraire de Python Sebæ, Duméril, et sur la présence d’épiphyses terminales sur le corps des vertèbres d’un exemplaire de Manatus americanus, Desor, in-8o, 48 p., 1 pl. (Ext. du Bull. du Musée royal d’hist. nat. de Belgique, — Mémoire sur le basiotique, un nouvel os de la base du crâne, Arnaud (I1.). Profils géologiques des chemins de fer de Siorac à Sarlat et de Périgueux à Ribérac, in-8°, 15 p., 3 pl. (Ext. des Actes Barrois (Ch.). Note sur les recherches du docteur J. Lehmann dans la région granulitique de la Saxe, in-8°, 16 p. (Ext. des Ann. Soc. — Sur les faunes siluriennes de la Haute-Garonne, in-8°, 19 p., Carte géologique détaillée de la France. Feuilles au NT de Château- Las) DONS. — 18 JuIN-5 NOVEMBRE 1883. Castel. M. Gruner (Emmanuel-Louis), in-8o, VI-68 p., Saint- Étienne, 1883 (Don de la Soc. de l'Industrie minérale). _ Cope. First addition to the fauna of the Puerco eocene, on the brains of the eocene mammalia Phenacodus and Periptychus ; Fourth contribution to the history of the permian formation of Texas, in-8°, 30 p., 2 pl. (Ext. Am. Phil. Society, 1883). — On the mutual relations of the bunotherian mammalia, in-8°, 7 p. (Ext. de Proc. of the Ac, of nat. sc. of Philadelphia, 1883). — On the characters of the skull in the Hadrosauridæ, and on some vertebrata from the Permian of Illinois, in-8°, 14 p., 4 pl. (Ext. de Proc. of Ac. of sc. of Philadelphia, 1883). À — The siructure and appearance of a Laramie dinosaurian, in-8”, 4 p., 4 pl. (Ext. de American Naturalist, 1883). — The genus Phenacodus, in-8, 1 p., 4 pl. (Ext. de American Naturalist, 1883). Firket. Découverte de la Chalcocite à Moët-Fontaine-(Rahier), in-8°, 3 p. (Ext. des An. de la Soc. géol. de Belgique, 18383). — Sur l’extension en Angleterre du bassin houiller franco-belge, in-8°, 3 p. (Ext. des An. Soc. géol. de Belgique, 1883). — Documents pour l’étude de la répartition stratigraphique des végétaux houillers de la Belgique, in-8°, 9 p. (Ext. des Annales de la Soc. géol. de Belgique, 1883). Frossard. Tiste des minéraux et des roches trouvés dans les envi- rons de Bagnères de Bigorre, in-8°, 8 p. (Ext. du Bull. de la Soc. Ramond). Gotische. Die sedimentaer Geschiebe der provinz Schleswig-Hols- tein, in-8°, 66 p., 2 cartes, Yokohama, 1883. Hayot. Sucriers et vivriers, in-8°, 64 p. Hébert. Notions générales de géologie, in-12, 107 p., Paris 1884. Issel. Le oscillazioni lente del suolo o bradissimi saggio di geolo- gla storica, in-8°, 422 p., 1 pl., Genova, 1883. Kœnen (von). Beïtrag zur Kentniss der Placodermen des Nord- deutschen Oberdevons’, in-4°, 40 p., 4 pl., Gôttingen, 1883. Lacoe. List of paleozoic fossil insects of the United States and Canada, N° 5, in-8°, 21 p. (Ext. du Wyoming hist. and geol. Society, 1883). Locard. Recherches paléontologiques sur les dépôts tertiaires à Milne-E dwardsia et Vivipara du Pliocène inférieur du département de l’Ain, in-8°, 160 p., 4 pl., Mâcon, 1883. Loriol (de). Paléontologie française ; terrain jurassique; Crinoïdes, livr. 62 et 64, in-8°, 96 p., 24 pl., Paris, 1883 (Don du Comité de la Paléontologie française). FEU DONS. — 18 JUIN-D NOVEMBRE 1883. 3 sien de la Guerre. Carte topographique de l’état- -major au %- Nouvelle édition, feuilles 50 (Châlons), 66 (Provins), 67 (Arcis), 81 (Sens), 82 (Troyes), 91 (Château-Gontier), 93 (Le Mans), 105 (An- cenis), 106 (Angers), 113 (Gray), 195 (Beaune), 126 (Besançon), 140 (Les Sables-d'Olonne, 1 quart), 131 (Tour de Chassiron, 2 quarts), 152 (La Rochelle), 153 D 161 (Saintes), 162 (An- goulême, 2 quarts), 179 is (Bonneval, 2 quarts), 180 (Bordeaux, 2 quarts), 183 (Brive, 2 quarts), 184 (Aurillac, 4 quart), 207 (Rodez, 2 quarts), 213 (Saint-Martin-Lantosque, 3 quarts), 213 bis (Saorge, À quart), 225 (Nice), 2925 bes _ Saint-Louis, 2 quarts), 237 (Antibes, 3 quarts), 239 (Mauléon), 240 (Tarbes), 250 (Urdos, 2 quarts), 251 (Luz). Mohn. Den Norske Nordhaus expedition ; meteorologi, in-&°, 450 p., -3 pl., À carte, Christiania, 1888. Parandier. De la question des chômages d'été sur le canal de Bourgogne, in-4°, 49 p., Dijon, 1848. — Exposition d'instruments viticoles et vinicoles à Poligny, in-8°, 18 p., Paris, 1876. — = ctnen de carte orographique avec projections stratigraphi ques, in-4°, 2 p., À carte. — Enquête sur l’avant-projet d’un canal de l’Allan à la Saône, 1878. k . — Note sur l’ensemble du relief Nord-Est-Sud de la France et sur les conséquences sommaires qui en résultent tant pour le tracé des artères de communications internationales que pour le système défensif des frontières, in-4°, 45 p., À carte. — Étude sur les courants de circulation, in-8, 54 p. (Ext. des Annales des Ponts-et-Chaussées, 1879). — Topographie stratigraphique et géognostique applicable. aux points fortifiés et passages défensifs à travers les zones frontières soumises aux servitudes militaires, in-8°, 16 p., Paris, 1881. — Vœu en faveur du projet de loi sur le nivellement général de la France, in-8, 8 p. (Ext. du Bul. de la Société des Agriculteurs de France, Arbois, 1882). — Vues générales sur les travaux de l’Académie suivies de consi- dérations spéciales sur l'utilité de la géologie dans les recherches archéologiques, in-8&, 20 p. (Ext. du Recueil de l’Académie de Besançon, 1882). — Création d’une société et de salles de collection pour les études géologiques et leur application dans le département du Doubs, in-8°, 45 p. (Ext. du Compte rendu de la huitième session du Congrès scientifique de France, tenue à Besançon en sept. 1840). LE a M a ba pt on Qt a dé Pin LEA PL ES Lo LG NS DA DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. Pery. Estatistica agricola do districto de Beja; concelho de Beja, in-4°, 53 p., 2 cartes, Lisboa, 1883. Purves. Sur les dépôts fluvio-marins d’âge sénonien ou sables aachéniens de la province de Liège, in-8°, 30 p., 1 pl. (Ext. du Bull. du Musée royal d’hist. nat. de Belgique, t. Il, 1883). Renevier. Etude géologique sur le nouveau projet de tunnel coudé traversant le massif du Simplon, in-8°, 27 p., 4 pl. (Ext. du Bull. de la Soc. Vaudoise des sciences naturelles, t. XIX, 1883). — Rapport d'expertise sur les eaux thermales de Lavey, in-4°, 56 p., 7 pl., Lausanne, 1883. — Le Musée de Lausanne en 18892, in-8°, 7 p. (Ext. de la Soc. Vaudoise des Sc. Nat., t. XIX, 1883). Ricciardi. Sulla diffusione del Vanadio nel regno minerale e vege- tale, in-4°, 6 p. (Ext. de Alti dell ?Accademia Gioenia di Sc. nat. in Catania, 1882). — Sulla composizione chimica dei basalti di Cattolica e Tremi- glia e di una breccia basaltica, in-4°, 5 p. (Id., 1883). | — Sulla composizione chimica di diversi strati di una stessa cor- rente di lava eruttata dell’ Etna nel 1669, in-4°, 8 p. (Id., 1882). — L’Etna e l’eruzione del mese di marzo 1883, in-4°, 35 p., 2 pl., Catania, 1883. Rupert-Jones. On some fossil entomostraca from the Purbeck for- mation at Boulogne, in-8°, 6 p. 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DONS. == 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. 5 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES France. Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus de l’—, t. XOVI, N°5 25 et 26, 18-25 juin 1883, Daubrée. — Météorite charbonneuse tombée le 30 juin 1880 dans ia République Argentine, non loin de Nogoga (province d'Entre-Rios), 1764. _ Grand’Eury. — Sondage de Rilhac (bassin de Brassac), 1869. — Sondage de Toussieu (Isère), 1870. — — Id., t, XOVIT, N° 1-18, 2 juil.-29 oct. 1883. Hébert. — Observations à propos du quatrième fascicule de la Faune carboni- fère de Belgique, par M. de Koninck, 350. De Voit. — Note relative à un fossile découvert en Russie, à l’île d'Œsel, province de Livonie, 560. L. Crié. — Sur les affinités des flores éocènes de l’Ouest de la France et de l'Angleterre, 610. Gaudry. — Echantillons de fossiles rapportés de Russie, 693. Dieulafait. — Les serpentines et les terrains ophiolitiques de la Corse; leur âge, 811. — Horizons dioritiques de la Corse; leurs âges, 918. . Depéret. — Nouvelles études sur les Ruminants fossiles d'Auvergne, 866. — Annales des Mines. Table des matières de la vrre série décen- nale, 1872-1881. — Id., t. IIT, N° 1 et 2 de 1883. Lodin. — Note sur certains combustibles tertiaires de l’Istrie et de la Dal- matie, 209. — Journal des Savants, juin-sept. 1883. — La Nature, N° 525-544, 93 juin-3 nov. 1883. St. Meunier. — L'ossuaire d'Argenteuil, 113. — Une coupe géologique, 251, Bleunard. — Les carrières d’ardoise à Angers, 150. Ch. Vélain. — La Géologie de l’Indo.Chine, 154. — Club alpin français. Annuaire du —, 9° année, 1882. Daubrée. — Études expérimentales pour expliquer les déformations et les cas- sures qu'a subies l'écorce terrestre, 513. — — Bulletin mensuel, juin et octobre 1883. — Revue des travaux scientifiques, t. IT, N° 12, et t, III, N°° 2, 3 et Z. — Société d’Anthropologie de —. Bulletin de la —, 3° série, t. VI, N° 2 et 3, mars-juillet 1883. — Société botanique de France. Bulletin de la —, t. XXX, Comptes rendus des séances, N° 2, 3, 5 et 6, et Bulletin bibliographique A, Bet C. — Société de Géographie. Compte rendu des séances, N°° 12-14, juin-juil. 1883. — — Bulletin de la —, 1°"-3° trimestres 1883. 6 DONS. —— 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. — Société philomathique de —. Bulletin de la —, 7° série, t. Le Nos 2, 3, 1882-83. Filhol. — Description d'un nouveau genre de Pachyderme provenant des dépôts de phosphate de chaux du Quercy, 94. — Description de la base du crâne des Hyænodon, 95. — Description de la base du crâne des Pterodon, 98. — Descrip- tion d'un nouveau genre de rongeurs provenant des phosphorites du Quercy, 99. — Société zoologique de France. Bulletin de la — 1882, N°6 et 1883, N°3 et 4. Béziers. Société d’étude des sciences naturelles de —, Bulletin de la —, 6° année, 1881. Cannat. Deux excursions géologiques dans l'Aude, 92. Bordeaux. Journal d'histoire naturelle de — et du Sud-Ouest, 2° année, n°% 6-10, 30 juin-31 oct. 1883. Benoist. — Le puits artésien de Saint-Denis d'Ambarès, 102. — Étude géolo- gique sur le Médoc, 138. Châlons-sur-Marne, Société d'agriculture du département de la Marne. Mémoires de la —, année 1882-83. É Nicaise. — Étude sur la découverte d’ossements humains associés à des silex taillés et à la faune quaternaire à Chälons-sur-Marne, 57. Havre (Le). Société géologique de Normandie. Bulletin de la —, t. VIII, 1881. Bucaille, — Etude sur les Echinides fossiles du département de la Seine-Infé- rieure, 16. | P. Bizet. — Notice à l'appui du profil géologique du chemin de fer de Mamers à Mortagne, 40. : Lennier. — Etude géologique sur Villequier, 71. Prud'homme. — Note sur le limon des plateaux aux environs du Havre, 83. Beaugrand. — Note sur les éboulements de Bréauté et de Goderville, 102. Savalle. — Note sur les sables néocomiens, 104. — Note sur un gisement d’aptychus, dans les argiles kimméridgiennes à Ammonites d'Octeville, 105. Lennier. — Les éboulements au cap la Hève, 108. Lille. Société géologique du Nord. Annales de la —, t. X, N“2 et 3, juin-août 1883. Ladrière. — Le terrain quaternaire du fort du Vert-Galant, 86. Gosselet. — Quelques remarques sur la flore des sables d’Ostricourt, 100. — Une excursion dans les Pyrénées, 108. — Sur les mines de Commentrv, 145. Van den Broeck. — Sur les dépôts oligocènes du Limbourg, 115. Six. — Sur l’origine et le mode de formation des minerais de fer liasiques, 121. Dollo. — Étude sur les Dinosauriens de Bernissart, 138. De Candolle. — Les Ripplemarks, 140. Malaise. — Échelle stratigraphique du massif du Brabant, 143. Fayol. — Note sur la nomenclature des terrains de sédiment, 148. Ch. Barrois. — Sur les faunes siluriennes de la Haute-Garonne, 151. — Note sur les recherches de M. Lehmann, dans la région granulitique de la Saxe, 173. Van Ertborn. — Forage fait à Alost, 188. Six. — Les Dinosauriens de Bernissart, 189. or A * UMA EAN te CAES LL DL ÉTNer EL QE Vs OH LE ES LS D AN IT ES OU | AMD iME et Da be D A EN PRES Ps SAN PR DES Der AT 1 ‘40 + AUDE î ? DONS. =— 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. | 7 Nancy. Académie de Stanislas. Mémoires de l’——, 4° série, t. XV, 1882. Saint-Étienne. Société de l’industrie minérale. Bulletin de la —, 2e série, t. XIE, N°$ À et 2, avec atlas. | Villet. — Note sur les anthracites et les chaux de la Maurienne (Savoie), 5. Payen. — Bassin houiller du Donetz (Russie méridionale), 417. — — Comptes-rendus mensuels, juin-août 1883. Toulouse. Société académique franco-hispano-portugaise de —. Bulletin de la —, t. IV, N° 2, 1882. Troyes. Société académique du département de l'Aube. Mémoires de la —, 3° série, t. XIX, 1882. Valenciennes. Société d'agriculture. Revue agricole, etce., t. XXXVI, N°5 4-9, avr.-sept. 1883. Allemagne. Berlin. Geologischen Gesellschaft. Zeitschrift der D. —, t. XXXV, N° 2, avr.-juin 1883. Sven Axel Tullberg. — Ueber die schichtenfolge des Silurs in Schonen, nebst ‘einem Vergleiche mit anderen gleichalterigen Bildungen, 223. Bornemann. — Palæontologisches aus dem cambrischen Gebiete von Canal- : grande in Sardinien, 270. H. Credner. — Die Stegocephalen aus dem Rothliesgenden des Plauen’schen Grundes bei Dresden, 275. Geinitz. — Ueber die gegenwärtige Senkung der mecklenburgischen Ostsee- . küste, 301. Kayser. — Beschreibung einiger neuen Goniatiten und Brachiopoden aus dem rheinischen Devon, 306. Fritz Noetling. — Ueber diatomeenführende Schichten des westpreussischen Diluviums, 318. — Beitrag zur 1 ser Stellung des Genus Porambonites, Pander, 355. Bonn. Naturhistorischen Vereines der preussischen Rheinlande und Westfalens, t. XXXIX, N° 2, 1882, O. Follmann. — Die unterdevonischen Schichten von Olkenbach, Verdhl., 129. W. Trenkner. — Die Muschel pos nie in der nächsten ace von Osnabrück, Verh., 216. Dücker. — Lüss in Westfalen, Verh., 234. Riemann. — Ueber die Grünsteine des Kreises Wetzlar und einige ihrer Con- tacterscheinungen, Verh., 245. Angelbis. — Das Alter der Westerwälder Bimsteine, Verh., 308. — —, &. XXX, N° 1, 1383. Ducker. — Lôssin Westfalen, Vern., 310. Von Dechen. — Notiz über die zweite Ausgabe der geologischen Uebersichs- karte der Rhein provinz und der provinz Westfalen, Verh., 312. \ Breslau. Schlesischen Gesellschaft für LP AA Cultur. Jahresbericht der —, t. LX, 1885. Gôppert. — Ueber fossile Saugethiere in Schlesien, 140. — Ueber die soge- 8 DONS. — 18 JUIN-D NOVEMBRE 1883, nannten Meerbälle, 141. — Ueber die fossile flora der miocänen Gypsformation Oberschlesiens, 142. — Ueber die versteinten Stimme des Kyffhaüsergebirges, 142. Kunisch. — Fossile saugèthiere aus Schweuz, 124. Rômer. — Die geognostiche Uebersichtskarte des Harzes, von Lossen, 150. — Vorkommen von glimmerschiefer bei Gr. Peterwitz bei Canth, 152. — Geognos- tiche darstellung des niederschlesisch-bôhmischen Steinkohlengebirges nebst Uebersichtskarte von Schütze, 152. — Geologische specialkarte von Preussen und den thüringischen Staaten, 153. — Fossile reste des australischen Dingo, 153. — Vorkommen von Bleighanz im Steinkohlengebirge Oberschlesiens, 153. Frankfurt. Senckenbergischen Naturforschenden Gesellschaft. Abhandlungen herausgegeben von der —, t. X, N° 1-4, 1876, t. XI, N°° 1-4, 1877-79, et t. XIII, N° 2, 1883. — — Bericht über die —, 1878-79. Gotha. Geographischer Anstalt. Mitteilungen aus Justus Perthes’ —, t. XXIX, N° 6-10, 1883. — — Id., Erganzungsheït, N°° 72 et 73. Stuttgart. Neues Jahrbuch für mineralogie, geologie und palaeon- tologie, 1883, t. I, No 3. Haug. — Ueber sogenannte Chaetetes aus mesozoischen Ablagerungen, 171. Klein und'Jannasch. — Ueber Antimonnickelglanz (Ullmannit), 180. Diller. — Anatas als Ummandlungsprodukt von Titanit im Biotitamphibolgra- nit der Troas, 187. 21883 LIL NA Neumayr. — Ueber einige Süswasserconchylien aus China, 21. — Ueber Bra- chialleisten der Productiden, 27. — Ueber einige tertiäre Süswasserschnecken aus dem Orient, 37. Marcou. — Mittheilungen über die Geologie Californiens, 52. Link. — Zwei neue Spongiengattungen, 59. Haeusler. — Ueber die neue Foraminiferengattung Thuramminopsis, 68. Czernyschew. — Einige Bemerkungen über die silurischen und devonischen ablagerungen im südlichen Ural, 73. — — Beilage-Band II, N° 3, 1883. Harada. — Das Luganer Eruptivgebiet, 1. Bauer. — Beitrige zur mineralogie, 49. Groddeck. — Zur Kenntniss einiger Sericitgesteine, welche neben und in Erzlagerstätten auftretten, 72. Sommerlad. — Ueber Hornblendeführende Basalgesteine, 139. Verbeek et Fennema. — Neue geologische entdeckungen auf Java, 186. Von Kænen. — Die Gastropoda holostomata und tectibranchiata, Cephalopoda und Pteropoda des Norddeutschen Miocän, 223. Stelzner. — Ueber Melilith und Melilithbasalte, 369. Stutz. — Geologische Beschreibung der Axenstrasse, 440. Fuchs. — Welche Ablagerungen haben wir als Tiefseebildungen zu betrach- ten ?, 487. Williams. — Die Eruptivgesteine der Gegend von Trybd&g im Schwarz wald, 585, en AE Mg a A A OL À No PS LE PA DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1853. +5 )n — Jahreshefte des Vereins für vaterlandische Naturkunde in Wür- temberg, t. XXXIX, 1853. Fraas. — Die Bohrmuscheln am Eselberg bei Ulm, 106. Klemm. — Ueber alte und neue Ramispongien und andere verwandte Schwamm- formen aus der Geislinger Gegend, 243. Nies. — Ueber die verkieselten Baumstämme aus dem würtembergischen Keu- . per und über den Verkieselungsprocess, 98. Peine. — Untersuchung der Stuttgarter Wasserversorgung, 128. Probst. — Beschreibung der fossilen Pflanzenreste aus der Molasse von Hegg- bach O. A. Biberach, und einigen andern oberschwäbischen localitaten, 166. Wundt. — Ueber die Vertretung der zone des Ammonites transversarius im schwäbischen weissen Jura, 148. — Würtembergische naturwissenchaftliche Jahreshefte, t. XIX, N° 4, 1863. Autriche-Hongrie. Vienne. Berg und Huttenmannisches Jahrbuch der K. K. Bergakademien zu Leoben und Pribram, t. XXXI, N°° 1-3, 1883. —(Geologischen Reichsanstalt. Abhandlungen der K. K. —, t. VII, N°5, 1879. Neumayr. — Zur Kenntniss der fauna des untersten Lias in den Nordalpen. — — Id., t. VII, N° 6, 1882. Vinceuz Hilber. — Neue und wenig bekannte conchylien aus dem Ostgalizis- chen Miocän. ne t VIN, N°2, 1877. Stur. — Die culm-flora der Ostrauer und Waldenburger Schichten. — — Id., t. X, 1882. Moijsisovics. — Die Cephalopoden der mediterranen triasprovinz. dt. XII, N°5 1-3, 1870. Hœrnes et Auinger. — Die Gasteropoden der Meeres-ablagerungen der ersten und zweiten miocänen mediterran-stufe in der ôüsterreichisch-ungarischen monar- chie. — — Jahrbuch der K. K.—, t. XXXII, N° 4, oct.-déc. 1882. Woldrich. — Beiträge zur fauna der Breccien und anderer diluvialgebilde Œsterreichs, 435. Scharizer. — Der Basalt von Otterdorf in Œsterreichischen Schlesien, 471. Becker. — Die tertiären se in der Umgebung von Kaaten, Komo- tau, und Saaz, 499. Mo fe — Der Gebirgsbau des mittleren Egerthales, 537. Handmann. — Die fossile Mollusken fauna von Kottingbrun, 543. Pollack. — Beiträge zur Kentniss der Bodenbewegungen, 565. Teller und John. — Geologisch-petrographische Beitrage zur Kenntniss der dio- ritischen Gesteine von Clausen in Südtirol, 589. Tietze. — Bemerkungen über die Bildung von Querthälern, 685. 10 DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883, — — Id., it. XXXIII, N°5 1-3, janv.-sept. 1883, Sandberger. — Ueber den Basait von Naurod bei Wiesbaden und seine Einschlüsse, 33. Fr. Toula. — Materialien zu einer geologie der Balkanhalbinsel. 61. Pelz et Hussak. — Das Trachytgebiet der Rhodope, 115. Bittner. — Ueber den Charakter der sarmatischen fauna des Wiener Beckens, 131. Harada. — Ein Beitrag zur geologie des Comelico, und der westlichen Carnia, 151. Stur. — Funde von untercarbonis hen Pflanzen der Schatzlarer Schichten am Nordrande der Centralkette in den nordôstlichen Alpen, 189. V. Foullon. — Ueber die petrographische Beschaffenheit der Krystallinischen Schiefer der untercarbonischen Schichten und einiger alterer Gesteine aus der gegend von Kaisersberg-bei St-Michael ob Leoben, etc., 207. Kriz. — Der Lauf der unterirdischen Gewasser in den devonischen Kalken Mahren's, 253. Tietze. — Beitrag zur geologie von Galizien, 279. — Notizen über die gegend zwischen Plojeschti und Kimpina in der Wallachei, 381. Laube. — Das Erdbeben von Trautenau am 34 jänner 1883, 331. Stur. — Geologische verhältnisse der wasserführenden schichten des Unter- grundes in der Umgegend der Stadt Fürstenfeld in Steiermark, 373. Groddeck. — Zur Kenntniss der grünen Gesteine (grünen Schiefer) von Mitter- berg im Salzhurgischen, 397. Bittner. — Nacträge zum Berichte über die geologischen aufnahmen in Judi- carien und val Sabbia, 405. Uhlig. — Beiïtrag zur Geologie der westgalizischen Karpathen, 443. — — Verhandlungen der K. K. —, N°° 9-12, mai-août 1883. Bittner. — Eisendungen von eocänen und neogenen petrefacten aus der Herce- govina durch Hauptmann Baron v. Lôffelholz, 134. Eberhard Fugger und Kastner. — Glaciale Erscheinungen in der Nähe der Stadt Salzburg, 136. : Woldrich. — Diluvialbildungen mit mammothresten bei Jicin, 139. Cobalcescu. — Ueber einige Tertiärbildungen in der Moldau, 149. Paul. — Die neueren Fortschritte der Karpathensandstein-geologie, 157. Handmann. — Die sarmatische conchylienablagerung von Hôlles, 165. — Die fossile Binnenfauna von St-Veit, 170. x Hilber. — Ueber eine neue fossilsendung aus der miocän-bucht von Stein in Krain, 175. Hôrnes et Hilber. — Eine excursion in das miocängehiet um St-Florian in Steier- mark 179. Teglas. — Eine neue Knochenhôhle in dem siebenburgischen Erzgebirge in der Nähe von Toroczko, 180. Laube. — Zum Trautenauer Erdbeben am 30 jänner 1883, 181. Trausch. — Zur Berichtigung, 181. Keller. — Inoceramen in Wiener Sandstein von Pressbaum, 191. Seeland. — Küustlicher lignit, 192. Teller. — Neue Vorkommanisse diploporen führender dolomite und dolomitischer Kalke im Bereiche der altkrystallinischen Schichtreihe Mitteltirols, 193. Bittner. — Der Untersberg und die nächste umgebung von Golling, 201. LS. 2 r * a int à AS A A DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. A1 Budapest. Geologischen Anstalt. Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. U. —,t. VI, N° 5, 1883. Halavats. — Die pontische von Langenfeld. Id. & VL, N°6, 1883. Theodor Posewitz. — Das Goldvorkommen in Borneo. — — Id., t. VI, N°7, 18383. Szterenyi Hugotal. — Az O-sopot es Dolnya-Lyubkova. — — Id, t. XIII, N° 4-6, 1883. L. v. Roth. — Geologische Aufnahme im Leitha und im Banater gebirge, 221. — Geologische notizen aus dem Leithagebirge, 257. Halavats. — Bericht über die im Jahre 1882 in der Umgebung von Versetz Durchgefürten geologischen aufnahmen, 226. Johann Bockh. — Geologische Notizen von der Aufnahme des Jahres 1882 im Komitate Krasso-Szoreny, 232. Belgique. Bruxelles. Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique. Annuaire de l’—. 1881, 1882 et 1883. — — Bulletins de l’—, 2° série, t. L, 1880. P. J,. Van Beneden. — Les Mysticètes à courts fanons des sables des environs d'Anvers, 11. — Mémoire sur deux Plésiosaures du Lias inférieur du Luxem- bourg, 295, 308. — — Id., 3° série, t. I, 1881. P.J. Van Beneden. — Sur un poisson fossile nouveau des environs de Bruxelles et sur certains corps énigmatiques du crag d'Anvers, 116. : Boulenger. — Sur l’arc pelvien chez les Dinosauriens de Bernissart, 63, 600, 608. Rutot. — Sur la position stratigraphique des restes de mammifères terrestres recueillis dans les couches de l’Éocène de Belgique, 506, 454, 460. L. G. de Koninck. — Sur le Presiwichia rotundata, découvert dans le schiste houiller de Hornu, près de Mons, 479. De la Vallée-Poussin. — Sur les porphyroïdes fossilifères rencontrées dans le Brabant, 901, 875, 876. Petermann. — Troisième note sur les gisements de phosphate en Belgique et particulièrement sur celui de Mesvin-Ciply, 126, 74. — — Id. 3 série, t. II, 1881. Malaise. — Documents paléontologiques relatifs au terrain cambrien de l’Ar- denne, 73.: Purves. — Sur la délimitation et la constitution de l'étage houiller inférieur de la Belgique, 514, 437, 442. . Dupont. — Sur l’origine des calcaires dévoniens de la Belgique, 264. . Renard. — Sur la monazite des carrières de Nil-Saint-Vincent, 128, 71, 72. — La substance micacée des filons de Nil-Saint-Vincent, 287, 224. — — Id., 3° série, t. III, 1882. Dewalque. — Sur l’origine des calcaires dévoniens de la Belgique, 165. — Ré- plique à M. Dupont, 464. Dupont. — Sur une revendication de priorité introduite devant l’Académie, 12 DONS. — À8 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. par M. Dewalque, à propos de ma note sur les calcaires dévoniens de la Belgique, 243. — Sur la nouvelle note de M. Dewalque concernant sa revendication de priorité, 738. Renard. — Sur le zircon des carrières de Nil-Saint-Vincent, 169, 143, 144. St. Meunier. — Examen minéralogique des roches qui accompagnent le diamant dans les mines du Cap de Bonne-Espérance, 374, 316, 321. — — Id., 3° série, t. IV, 1882. Dewalque. — Sur la nouvelle note de M. Dupont, concernant sa revendication de priorité, 472. | Mourlon. — Considérations sur les relations stratigraphiques des psammites du Condroz et des schistes de la Famenne proprement dits, ainsi que sur le clas- sement de ces dépôts dévoniens, 504. — — Id. Tables générales du recueil des —, 2° série, t, XXI à L, 1867-1880. — — Mémoires de l’—, t. XLIII, N° 2, 1882. P.J. Van Beneden. — Deux Plésiosaures du Lias inférieur du Luxembourg. — — Id., t. XLIV, 1882. — — Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers, in-40, t. XLIV, 1882. Van den Broeck. — Mémoire sur les phénomènes d’altération des dépôts super- ficiels par l’infiltration des eaux météoriques étudiés dans leurs rapports avec la géologie stratigraphique. = == id in-80 & XXXD XXI XXII ARPIESO! — Musée royal d'histoire naturelle de Belgique. Annales du —, t. VIII, texte et planches, 1883. De Koninck. — Faune du calcaire carbonifère de la Belgique; Gastéropodes (suite et fin). — — Id., ti. 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Zeuger. — Note relative à la périodicité des tremblements de terre, 1025. Dieulafait. — Calcaires saccharoïdes et ophites du versant nord des Pyrénées, 1089. A L. Vaillant. — Sur le genre Plychogaster, Pomel. Chélonien fossile de Saint- Gérand-le-Puy, 1152. A. Gaudry. — Observations à propos de la Note présentée par M. L. Vaillant, sur des restaurations de Reptiles fossiles de Saint-Gérand-le-Puy, 1154. De Lesseps. — Propagation marine de la commotion du tremblement de terre de Java, 1172. Bouquet de la Grye. — Sur la propagation des lames produites par l’éruption des volcans de Java (août 1883), 1228. St. Meunier. — Contribution à la théorie volcanique, 1230. V. Lemoine. — Sur l’Adapisorex, nouveau genre de Mammifère de la faune cernaysienne des environs de Reims, 1325. L. Crié. — Sur la découverte du genre Equisetum dans le Kimméridgien de Bellême (Orne), 1327. P. Fliche. — Sur les lignites quaternaires de Bois-l’Abbé, près d’Epinal, 1329. C. Eg. 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Maufras. — L'époque néolithique ou de la pierre polie dans-le bassin de la Charente, 154. — Société linnéenne de —. Actes de la —, 4° série, t, VI, 1882. Benoist. — Sable nummulitique provenant d’un forage aux Docks, III. — Note sur un fragment de bois fossile, de Sort (Landes), perforé par le Teredo Da- lcani, IX. — Deux Pleurodesma fossiles nouveaux, trouvés à Saucats, IX. — Note sur les puits artésiens des Docks de Bordeaux, IX. — Fémur humain trouvé dans les argiles de Soulac, XIII. — Deux coquilles fossiles inédites, provenant du falun de Mérignac, XV.— Note sur les sables coquilliers de Terre-Nègre, XXV. — Couches coquillières et ossifères observées à Saint-Christoly-de-Blaye, par M. Merlet, XLIII. — Note complémentaire sur les couches de terrain ren- contrées dans le forage d’un puits à Saint-Christoly-de-Blaye, XLVIII, — Présen- tation d’un travail, accompagné d’une carte, sur la géologie du Médoc, LVII. L. Motelay. — Ammonite gigantesque de Cove (Charente-Inférieure), IX. Brochon. — Melanopsis faussement attribué à Gaas, XV. Borau-Lajanadie. — Grès fossilifère de Larnèche, XXI. Degrange-Touzin. — Note géologique au sujet de l’excursion trimestrielle à Sainte-Croix-du-Mont, XXX, — Le retrait glaciaire dans les Pyrénées, LIX. Arnaud. — Présentation d’un travail intitulé : Profils géologiques de Périgueux à Riberac et de Siorac à Sarlat, LVIII. Épinal. Société d’émulation du département des Vosges. Annales de la —, 1883. La Rochelle, Société des Sciences naturelles de la Charente-Infé- rieure. Annales de 1882. Ed. Beltremieux. — Excursions géologiques à Bords, à Soubise et à Saint- Agnant; rapport par M. —, 11. G. Cotteau. — Echinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud-Ouest de la France, 45. Saint-Étienne. Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus mensuels, sept.-oct. 1883. Toulouse. Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme, par M. Em, Cartailhac, 2 série, t. XIII, 1882, liv. 7-11. Forel. — Essai sur les variations périodiques des glaciers, 336. Locard, — Etudes malacologiques sur les dépôts préhistoriques de la vallée de la Saône, 435. Chèvremont. — Les mouventents du sol sur les côtes occidentales de la France et particulièrement dans le golfe normand-breton, 476. Allemagne. Berlin. Deutsche Geologische Gesellschaft. Zeit- schrift der —,t. XXXV, n°3, juillet-septembre, 1883. Tecklenburg. — Geognostische Beschreibung des Krähbergtunnels, 399, DONS. — 5 NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883. 23 F. Rœmer. — Ueber eine Art der Limuliden-Gattung Bellinurus aus dem con kohlengebirge Oberschlesiens, 429. G. Schulze. — Die Serpeutine von Erbendorf in der bayerischen Ober-Pfalz, 433. : F. Kollbeck. — Ueber Porphyrgesteine des südostlichen China, 461. K. Bleibtreu: — Beiträge zur Kenntuiss der Einschlüsse in den Basalten mit besonderer Berücksichtigung der Oliviufels-Einschlüsse, 489. J. Lemberg. — Zur Kenntniss der Bildung und Umwandlung von Silica- ten, 557. E. Laufer. — Ueber Aufschlüsse im Diluvium von Schonen und der Insel- Hven, 619. — Ueber die weitere Verbreitung von Riesenkesseln in der Lünebur- ger Haide, 623. Von Kænen. — Nordische Glacial-Bildungen bei Seesen und Gandersheim, 622. — Ueber Anoplophora, 624. Gotha. Mittheilungen aus Justus Perthes’ geographischer Anstalt, t. XXIX, n° 11, 1835. Halle. K. Leopoldinisch-Carolinische Deutsche Akademie der Na- turforscher. Verhandlungen der — (Nova Acta), t, XXIV, 1883. — — Leopoldina, t. XVII, 1882. Stuttgart. Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleon- tologie ; t. II, no 2, 4883. | L, van. Verwecke. — Eigenthümliche Zwillingsbildung an Feldspath und Diallag, 97. R. Brauns. — Ueber die Ürsache der anomalen Doppelbrechung einiger regu- lar Krystallisviender Salze, 102. O. Luedecke. — Beobachtungen an Harzer Mineralien, 112. A. Weisbach. — Mineralogische Notizen IIT, 119. P. Jaunasch. — Die Auflindung des Fluors in dem Vesuvian vom Vesuv, 123. G. Ulrich. — Ueber die Goldvorkomnisse in Neuseeland, 136. M. Schlosser. — Ueber die Extremitaten des Anoplotherium. 142; — Ueber- sicht der bekannten Anoplotherien und Diplobunen nebst Erläuterung der Bezie- hungen zwischen Anoplotherium und anderen Säugethier familien, 153; — Ueber Chalicotherium-Arten, 164. F. Sandberger. — Ueber einige neue Funde im Mittelund Oberdevon der Lahngegend, 176. — Ueber eine Lôssfauna von Zollhaus be Hahusletten unweit Diez, 182. H. Reusch. — Mikroskopische Studienan norwegischen Gesteinen, 178. A. Cathrein. — Petrographische Notizen aus den Alpen, 183. C. Rohrbach. — Ueber die Verwendbarkeït einer Bariumquecksilberjodid-Losung zu petrographischen Zwecken, 186. Autriche-Hongrie. Vienne. Geologische Reichsanstalt. Ver- handlungen der K. K. —; 1883, n° 23 et 14. F. Sandberger. — Die kirchberger Schichten in Oesterreich, 208. G. Stache. — Aus dem Westabschnitt der karnischen Hauptkette, 210. V. Uhlig. — Reisebericht aus Westgalizien, 216, 235. O. Lenz. — Beiträge zur kenntniss der Tertiärbildungen in Nord-und Westa- frika, 225, 24 DONS. — 5 NOVEMBRE-A17 DÉCEMBRE 1883. E. Fugger und G. Kastner. — Der Kohlenschurf in den Gosauschichten des Aigner Thales, 231. K. Paul. — Zur Deutung der Lagerungsverhältnisse von Wieliczka, 233. Belgique. Bruxelles. Société royale malacologique de Belgique. Annales de la —, t. XVII, 1882. E. Van den Broeck. — Réponse aux observations de MM. Cogels et Van Ert- born, faite à l’occasion de l'exposé sommaire de mes recherches dans le Limbourg, VIII, LXV. — Diestien, Casterlien et Scaldisien, Note sur les dépôts lagunaires pliocènes d'Heyst-op-den-Berg et de Beersel et sur leur synchronisme dans la région d'Anvers, CII. — Note sur la position stratigraphique des sables grossiers et des sables chocolatés tongriens de la région de Butsel, Mont-Saint-Martin, etc., entre Tirlemont et Louvain, CVIIL — Additions à la faune malacologique des sables à Zsocardia cor du fort de Zwyndrecht, près Anvers, CLIITI. — Quelques mots en réponse à la note de M. Velge, intitulée : Tongrien et Wemmelien, CLV. — Exposé sommaire des recherches géologiques et paléontologiques entreprises dans l’Oligocène des environs de Louvain et dans les couches pliocènes et quater- paires de la Campine anversoise, CXC VIII. Vandendaele. — Sur la découverte de fossiles wemmeliens dans les grès ferru- gineux de Saint-Sauveur (planchette de Frasnes) CXV. Cogels et Van Ertborn. — Contribution à l’étude des terrains tertiaires en Bel- gique, XXIV, XLIII. — Réponse aux observations de M. E. Van den Broeck, LIV. — De l’âge des couches d’argile quaternaire de la Campine, CCX. G. Velge. — Tongrien et Wemmelien, CXVI, CLXXXVII. — Coupe de la bruyère de Castre, CCXXXV. E. Delvaux. — Notes sur quelques niveaux fossilifères appartenant aux systèmes ypresien et paniselien, CXXI. — Contribution à l'étude de la paléontologie des terrains tertiaires, CXLVII. — Note sur la découverte d’ossements appartenant à des espèces éteintes dans le Quaternaire de Mons et de Renaix, CLXXXV. A. Rutot. — Notes sur des observations nouvelles faites aux environs de Bruxelles, Castre et Renaix, CLVIII. — Résultats de nouvelles recherches dans l'Éocène supérieur de la Belgique, CXLVIIIL. — Note sur le Mont de Castre, CCXXXV. — Procès-verbaux des séances, 4 août, 1882. — 1° juillet 1883. Danemark. Copenhague. Mém. de l’Académie royale de —, 6° série, vol. 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Studleston. — On fossiis and rock specimens from West Australia, 532. Jukes-Browne. — On the relative ages of certain River-valleys in Lincoln- shire, 596. Sollas, — On the Estuaries of the Severn and its Tributaries, 611. Diller. — On the geology of the Troad, 627. Newcastle upon Tyne. Transactions of the North of England Insti- tute of mining and mechanical Engineers. Vol. XXXI, n° 5, oc- tobre, 82. Kendall. The hœmatite deposits of Fumey, p. 211. — — Id. T. XXXII, n°5 1, 2, 3, 4, 5, déc.-82-nov.-83. Kendall. The structure of the Cumberland Coalfield, 319. Hd D. XXXIIL n° 1, déc. 83. Penzance. Transactions of the Royal Geological Society of Corn- wall. Vol. X, n° 5. Worth, — Notes on sonœæ teeth from a Stinehouse bone Cave, 165. Italie. Pise. Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali. Vol. III, 1883. Canavari. Contribuzione III alla conoscenza dei Brachiopodi degli « Sérati a Terebratula aspasia. Mgh. » nell Apennina Centrale, 278. 26 DONS. — D NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883. — — Alcune nuove considerazioni sugli Ammoniti del Lias inferiore della Spezia, 279. Russie. Saint-Pétersbourg. Mém. de l’Académie des Sciences de —, VII série, t. XXXI, n° 5, 6, 7, 8, 1883. Kiprijanow. — Studien uber die fossilen Reptilien Russlands. Schmidt. — Nachirag zur monographie der Russischen Silurischen Leperditien. — Die Crustaeenfaune der Eurvypterus Schichten von Rootzikull auf Oesel. — Comité géologique de Russie. N°‘ 1, 2, 3, 4, 5, 6, 1883. Moscou. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de —, n19 1884 Suisse. Neufchâtel. Bull. de la Soc. des Sciences naturelles de —, t. XIII, 1883. — M. de Tribolet. — Notes géologiques et paléontologiques sur le Jura neuf- châtelois, 268. 2 EN da HAE Te Éd LU ARMES Re da A d'EPS de TRES" be NS DAMES TE GENE CRUE A OT ARNO ERNST ERS PACE LA "e NY T4 4 : * + en LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Du 1% Décembre 1883 au 18 Février 1884. A° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES (Les noms des donateurs sont en italiques.\ Ameghino. Sobre la necessitad de borrar el genero Schistople- urum y sobre la clasificacion y sinonymia de los Glyptodontes en general, in-8°, 34 p. Buenos-Ayres. 1883. — Sobre una nueva colleccion de mammiferos fosiles recogidos por el profesor Scalabrini en las barrancas del Parana, in-8°, 104 p. | Buenos-Avyres. Buenos-Ayres. Informe oficial de la Comision cientifica agregada al estado mayor general de la expedicion al rio Negro (Geologia). Cauderan. Visite géologique aux eaux minérales de Sentein (Ariège), in-8°, 4 p., 1882. Chaper. De la présence du diamant dans une pegmatite de l’In- doustan, in-4°, 3 p. (Extrait des Comptes rendus de l’Acad. des sciences 14 janv. 1884.) Chojfjat. Ueber die Stellung des Terrains à Chailles, in-8°, 4 p. (Extrait du N. Jarbuch fur Mineralogie, avril 1883). Collot. Lettte à M. Torcapel à propos des alluvions tertiaires et quaternaires, in-8°, 4 p. (Extrait du Bull. de la Soc. d'étude des Sc. nat. de Nimes, 11° année.) _ Cope. The evidence for evolution lin the history of the extinct mammalia. (Extrait des Proc. of the Am. Ass. of the advance. of Science) in-8°, 19 p. Salem, 1883. — On a new hasin of White River age in Dakota, on the distribu- tion of the long fork formation in new Mexico. A second edition to the knowlegde of the fauna of the puerco epoch. On the trituber- culate type of molar tooth in the mammalia, in-8°, 109 p. (Paleont. Bull., n° 37), Philadelphie. 28 DONS. =— 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884. — The batrachia of the permian period of North-America, in-8?, 39 p., À pl. (Ext. de l’Amer. Naturalist., Janv. 1884.) Delvaux. Sur deux fémurs humains recueillis dans la tourbe avec des instruments de l'époque robenhausienne aux environs d’Aude- narde, Bruxelles, in-8°, 11 p., 1883. — Les puits artésiens de la Flandre. Liège, in-8°, 48 p., 1883. Dépôt de la querre. Carte d'état-major à ——. Report sur pierre (feuilles révisées) : 89, Vannes; — 90, Redon; — 92, La Flèche; — 94, Beaugency ; — 102 (1/4), Belle-Isle; — 103, Quiberon ; — 135, Saint-Pierre ; — 146, Moulins; — 195, Figeac. Favre (A.). Sur l’ancien lac de Soleure, in-8°, 7 p., 1 pl. (Extrait des Arch. des Sc. phys. et nat. de Genève, t. X, 1883, décembre.) Fischer. Manuel de conchyologie, in-8°, fase. VI, p. 513-608. Fliche. Sur les lignites quaternaires de Bois-l'Abbé, près Épinal, in-8°, 3 p. (Extrait des Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1883). Fontannes. Description sommaire de la faune malacologique des formations saumâtres el d'eau douce du groupe d’Aix dans le Bas Languedoc, la Provence et le Dauphiné, in-8°, 60 p.,7 pl., 4 tableau. Fornasini. Nota preliminare sui foraminiferi della marna pliocenica del fronticello di Savona nel Bolognese. (Extrait du Bull. del Com. Geol. ital.) (ronzalez Fragoso. Apuntes para la flora de la provincia de Sevilla. in-8°, 28 p., 1883. | Gosselet. Note sur l’arkose d'Haybes et du Franc-Boiïis de Willerzies, in-8°, 14 p., 1 pl. (Extrait des Ann. Soc. géol. du Nord, t, X, 1883.) Ælipstein. Beiträge zur geolog. und topog. Kenntniss der ostlichen Alpen. B. 11. Abth. 2 et 3. Lapparent (de). Cours de minéralogie, in-8°, 560 p., 1 pl. 1881. Lefort. Observations géologiques sur les failles du département de la Nièvre, in-8°, 1883, 44 p., 26 coupes, 1 carte. Lievre. Les fosses gallo-romaines de Jarnac et les puits funéraires, in-8°, 11 p. 1883. (Extrait Bull. Soc. archéol. et hist. de la Charente, 1882.) — Les huîtres nourries en eau douce dans l’ancienne Aquitaine, in-8°, 7 p. (Extrait de la Revue archéologique, 1883), avec une note et une coupe manuscrite. Lundgren. Bemerkungen uber die von der swedischen expedition nach Spitzhbergen, 1882, gesammelien Jura und Trias fossilien. — Studier ôfver fossilfürande lôsa. — Om forhandallandet mellan lagret med Visonnia polymorpha (Schenk.) och det med Mytylus Hoffmann. DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884. 29 Morgan (de). Notes sur quelques nouvelles espèces de Mégathy- ridées, in-8°, 20 p., 4 pl. (Extrait du Bull. Soc. zool. de France), 1883. Ministère de la Guerre. Catalogue des cartes, plans et autres ou- vrages composant le fond du dépôt général de la Guerre, in-8°, 1884. Ministère des Travaux publics. 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I-IV du Geological Survey of —, in-folio, 48 cartes, 1882. JU DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FTÉVRIER 1884. 29 OUVRAGES PÉRIODIQUES France. — Paris. Académie des sciences. Comptes rendus de l’— t. XOVII, N° 25-27, 17-31 décembre 1883. B. Renault. — 3%° note pour servir à l’histoire de la formation de la houille. Genre Arthropilus. Gœæppert, 1439. Ed Jannettaz. — Sur la reproduction de la schistosité et du longrain, 1441. Stanislas Meunier. — Expérience relative au mode de formation de la Bauxite et du Gypse, 1444. Barrois — Sur les schistes nbhiholiques à glaucophane de l’île de Groix, 1446. Grimard. — Sur une roche à Anorthite de Saint-Clément (Puy-de-Dôme), 1445. E. Yung. — Chute de poussières cosmiques, 1449. Dieulafait. — Relations des roches ophitiques avec les substances jee parti- culièrement dans les Pyrénées, 1507. Errington de la Croix. — Catastrophe du Krakatoa ; vitesse de propagation des ondes liquides, 1575. Daubrée. — Observations relatives à la communication précédente, 1575. — Id, t. XCVIII, 1884. N°° 1-92, 7-21 janv. 4884. Chapel, — Secousses de tremblement de terre manifestées le 30 décembre à Do- rignies (Nord), 59. — Nouvelle note sur les mouvements du sol, observés à Dori- gnies, 166, Daubrée. — Observations relatives à la communication précédente, 59. Chaper. — De la présence du diamant dans une Pegmatite de l’Indoustan, 113. G. Cotteau. — Sur les échinides du terrain éocène de Saint-Palais (Charente- Inférieure). Stan. Meunier. — Sur le cipolin de Paclais (Loire-Inférieure), 157. E. Renou. — Sur les oscillations produites par l’éruption du Krakatoa, 160. — N° 4-6, 28 janvier-li février. Stanislas Meunier. — Gisement tongrienu de Longjumeau (S.-et-O.), 310. Ph, Thomas. — Sur quelques formations d’eau douce tertiaires d'Algérie, 311. Stan. Meunier. — Présence de la Pegmatite dans les sables diamantifères du Cap. Observations à propos d’une note de M. Chaper, 380. Ph. Thomas. — Sur quelques formations quaternaires d’eau douce d’Al- gérie, 381. — Annales des Mines, 8»° série, t,. IV, AT nager de 1883. Villot. = Étude sur le bassin de Fuveau et sur un grand travail à y exécuter, 5 — Journal des Savants. Déc. 1883, janvier 1884. = La Nature, n°° 851-559, 22 décembre 1883-15 fév. 1884. G. Tissandier. — Échantillons de fourrure du Mammouth au Muséum d'His: toire naturelle de Paris, 67. E. Vimont. — La grande éruption volcanique du détroit de la Sonde, désastre du Krakatoa, 70. G. Tissandier. — Restauration de Reptiles fossiles au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, 97. L. B. — La température des galeries dans le percement des grands tunnels, 108. 2 nca nt y) OR PRE 2 res à ASSUME, Se, ASS DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 rÉvRisr 1884. 31 — Paléontologie française. Terrains jurassiques. Livr. 65 et 66. Échinodermes réguliers par M. Cotteau. Texte C, feuilles 38-40, atlas, pl. 419-4492, déc. 1883, janvier 1884. Terrains crétacés. Livr. 30, t. VIII. Zoophytes, par M. de Fromentel, textes, feuilles 34 et 35. Altas, pl 145-156, janvier 1884. — Revue des travaux scientifiques, t. III, N° 8 et 9. . — Société botanique de France. — Bulletin de la —, t. XXX. Revue biographique D, sep.-oct. 1883. — Société zoologique de France. Bulletin de la —, 1883. N°° 5 et 6, 1884. _J.de Morgan. — Note sur quelques éspèces nouvelles dé Mégathyridées, 371. G. Cotteau. — Échinides nouveaux ou peu connus, 2e partie, 450. . — Société de géographie. Compte rendu de séances. N° 17 et 18, . 1883. N°5 1, 2 et 3. 1884, 18 janv.-1° février 1883. — — Bulletin de la —, 4e trimestre. — Société philomatique. Bulletin de la —, 7° série, t. VIII, n° 1, 1883-84. Lille. Société géologique du Nord. Annales X, 1882-1883, 4e li- yraison. J. Gosselet. — Sur l’arkose d'Haybes et du Franc-Bois de Willerzies, 194. Note sur les collines de Cassel, 207, Ch. Queva. — Compte rendu de l’excursion à Solesmes, 238. — Compte rendu dé l’excursion dans l'Aisne et les Ardennes, dirigée par M. Gosselet, 242. — Excursion géologique dans le bassin de Paris, dirigée par | M. Gosselet, 259, | L. Wertheimer. — Compte rendu de l’excursion dirigée par M. Gosselet dans le calcaire carbonifère des environs d'Avesnes, 256. P. Frazer. — Note sur les variations de l’aiguille aimantée, 288. À Rouen. Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de —, 1883, 1°° semestre. | Saint-Etienne. Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus mensuels. Nov.-déc. 1883, janv. 1884. — — Bulletin de la —, 2° série. t. XII, 35° livr., 1883, avec atlas in-f°. Delmiche. — Note sur le creusement des puits n° 4 de la Cie de mines de Dro- court, 539. Vuillemin. — Découverte de la houille dans les environs de Valenciennes, 455. B. Simonnet. — Le Laurium. Etude sur les dépôts métalliques, 641. Toulouse. Académie des sciences. Inscription et Belles-Lettres de —, Mémoire de l’ —, 8"° série, t. V, 1°" et 2°*° semestres. Lartet. — Sur les gisements salifères des petites Pyrénées de la Hte-Gafonne et de l’Ariège, 260: 32 DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884. — Bulletin de la Société Acad. Franco-Hispano-Portugaise, t. IV, n° 2, 1883. Allemagne. — Stuttgart. Neues Jahrbuch fur Mineralogie, Geo- logie und Paleontologie. B. 14, n° 3. Francfort. Bericht über die Senckenbergische naturforschende Gesellschaft, 1882-1883. Kinkelin. — Mittheilungen aus dem Mainzer Tertiärbecken, 265. Geyler. — Verzeichniss der Tertiärflora von Florsheim, 285. Gotha. D' Petermann's Mittheilungen, 29 B, n° 12, 30 Bb, n°4; Australie. Sidney. Annual report of the department of mines, 1882. — — Report of the fossiliferous beds. p. 148. Autriche-Hongrie. — Vienne. Verandlungen der K. K. geolo- gischen Reichsanstalt, n° 15, 1883. Laube. — Notiz uber das Vorkommen von Anthrazit an der Grenze des Erzge- birgischen Porphyre bei Nikiasberg, 249. Vacek. — Gliederung und Lagerung der Karpathen Sandsteine, 250. — N°17 et 18, 1883. Foullon. — Der Augitdiorit des Scoglio Pomo in Dalmatien, 283. Schüster. — Serpentin aus der Pasterzen-Morane am Gross-Glockner in Kärnten, 2817. E. von Dunikowski. — Geologische Untersuchungen in Russisch Podolien, 288. Mojsisovics. — Ueber die geologischen Detailaüfnahmen im Salzkammergut, 290. Vacek. — Ueber die Gegend von Glarus, 293. Teller. — Ueber die geologischen Aufnahmen im Pusterthale, 294. Jabrbruch der Bergakademien zu Leoben und Pribram. XXI Band., 4 heft. 1883. | Budapest. — Mittheïlungen aus dem Jahrbuche der K. ungarischen geologischen Anstalt, 1833. Moriz Staub. — Tertiäre Pflanzen von Felek bei Klausenburg. — Harmadkori nôvenyek felek viderol, vol. VI, n°° 7,8, 9, 40. — Fôldtani Kôzlony (Geologischen Mittheilungen) vol. XIII, n° 7, 8, 9, 10. Jahresbericht der K. U. geologischen Anstalt für, 1882. — Mittheilungen aus dem Jahrbuch der K. N. geologischen Anstalt, VI Bd, n° 7. Hugo Szterémyl. — Ueber die eruptiven Gresteine des Gebietes Znischen O. Sopot. Canada. — Toronto. Proceedings of the Canadian institute, vol. 4, fasc. 4 et 5, 1883. | DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 TÉVRIER 1884. 33 Espagne. Madrid. Sociedad Española de historia natural. Anales de la —, t. XIT, no 3. J. Macpherson. — Sucesion estratigrafica de los terrenos arcaicos de España, p. 341. Calderon. — Nota sobre el reconocimiento experimental de nuevos caracteres miniero petrograficos. — Comision del Mapa Geologica de Espana. Memorias de la —-. Provincia de Valencia, par Daniel Cortazar et Manoel Fato, 1882. États-Unis. Philadelphie. Academy of natural Sciences. Pro- ceedings of the —, 1882. H. Williams. — New crinoids from the rocks of the Chemung, 17. Heilprin Angelo. — On the relatives ages and classification of the post-eocene tertiary deposits of the atlantic slope, 150. — Of the age of the resin rocks of Ca- _lifornia and the occurrence of Ammonitic remains in tertiary deposits, 196. Newberry. — On supposed tertiary ammonites. Cope. — Contemporaneity of man and pliocene marmmals. — On Bathmodon and Triisodon. ._ — American Philosophical Society. Proceedings of the —, vol. XX, janv.-avril 1883, part. 4. Cope. — On the bains of the eocene mammalia phenecodus and periptychus, 563. Fourth Contribution to the history of the permian formation of Texas, 628. Claypole. — Note on a large fishplate from the upper Chemung beds of nor- thern Pennsylvanie, 664. —— — part. 2. Cope. — On the fishes of the recent and pliocene jakes of the western part of the great basin and of the idatro Pliocene lake, 184. — On some fossils of the Puerco formation, 168. Neehern. — Some evidences of great modern geological changes in Alasko, 187. Heilprin. — The synchronism of geological formations, 197, — Note on à col- lection of fossils from the Hamilton group, 223. Rand, — Notes on the geology of Chester valley and vicinity, 240. — — Transactions of the —, vol. XVI, part. 1, 1883. Washington. Smithsonian Institution. Annual report of the Be of regents of the —, 1881. Cambridge, Museum of comparative Zoology. Bulletin of the —, vol. XI, N° 3, 4, 5, 6, 7. — Annual report of thé curator of the museum of comparative z00logy, 1882-83, J. Withney. — Report on the geological department. Shaler. — Report on paleontology. Columbus. Geological Survey of Ohio. Zoology and Botany =, vol. IV, 1882. Supplément au t, XII, (Bull, Soc. Géol.) “ 34 DONS. == 47 DÉCEMBRE 1883-18 FEVRIER 1884. Boston. Society of natural History. Proceedings of the —, vol. XV, part. 3 et 4, 1873; — vol. XVI, part. 1 et 2, 1874; — vol. XXI, part. 4, 1882; — vol. XXII, part. 1, 1883. — Memoirs of the Boston Society of nat. history, vol. 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North of England Institute of mining and mechanicai Engineers, dransactions of the —, vol. XXIII, pari. 2, déc. 1883. Inde. Geological Survey of India. Memoirs of the —, vol. XXII. Lydekker. — The geology of the Kashmir and Chamba Territories and the British district of Khegan. Italie. Rome. Academia dei Lincei. Aiti detie —, 1879. 1880, vol: IV, fasc. 1-7. , Id. Vol. VIIT, 1883-1884, fasc. 1-5. — Comitato geologico d'Italia. Bollettino del R., —, vol. IX, 4878; vol. X. 4879; vol. XI, 1880 ; vol. XII, 4881; vol, XII, 1889 ; vol. XIV, 1833, 1-10. — Societa Toscana di scienze naturali, vol. IX, 1878. — — Processi verbali, 1880-81. Meneghini, == Trias in Sardegna. — Resti di Tipuro e d'itrice nella lignite di ghirizzano, —- Studeo microscopico delle varie calcarie fossilifere delle alpi apuane, D. 73 DONS, — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884, 35 Acconci. — Continuazione delle studio dei fossili rinvenuti nelle Caverne di Cucigliana, p. 76. Lawley. — Nuovi resti fossili di pesci, p. 79. Stephani. — Paragone tra i molluschi viventi nell’ Africa centrale e tertiari recents d'Europa, p. 679. — I typi delle rocce sedimentaræ. — Il calcare ammoni- titero di Matanna. — I fossili triassici dei marini apuani, — I calcari an selce del Caniaiorese. — Serpentine delle Alpi apuane, Meneghini. — Ammoniti del Lias medio, p. 188. Canavari. Alcuni nuovi Brachiopodi degli strata a Terebratula aspasia nell ÂApennino centrale, p. 199. | Meneghini. — Nuovi trilobiti di Sardegna, p. 201. Stephani. — Studi microlithologici pel paleozoico e pel Trias delle Aïpi apuane. æ Origine degli strati fossilici interno al Mediterraneo. — Sui terreni marini del!” epoca postpliocenica. — Le pieghe dell’ infra-lias nelle Alpi apuane. Bosniaski. — Una pianta fossile del Verrucano dei Monte Pisani, p. 219. — L’eta geologica dei monti della Tofe, p. 227. Forsyth Major. — Squalodon quaternarium, p. 227. — Studii sugli aranzi plioce nici del genere Sus. Meneghini. — Ulteriori notitie sui Trilobiti de Sardegna e sui fossili paleozoici delle Alpi apuane, p. 233. Fontanello. — Note di micropaleontologia e micropetrographica, p. 239. Achiardi. — Coralli fossili di Asolo. Meneghini. — Pasiziane relativa dei varii piani siluriani dell Iglescente in Sar- degna, p. 258, Acconci. = Supra alcune ossa fossili di Elefante rinvenute nel quaternario delle zone Marimenta in Sardegna, p. 266. Giorgi (de). — Relievo geologico delle provincie di Salerno, p. 268. De Stefani. — Le alghe fossili nelle rocce delle alpi apuane, p. 280. — Le pieghe dei terreni eocenici delle Alpi apuane, p. 283. Russie. Saint-Pétersbourg, Académie impériale des sciences de. Mémoire de l —, ©. XXXI, N°9. Bulletin de l’Académie impériale des sciences de Saint-Péters- bourg, T. XX VIII. Schmalhausen, = Contributions pour la paléontologie des plantes, 426-438. æ Comité géologique de Saint-Pétershourg. Mémoires du —, ROLL ENS" 4. 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Mémoire sur les schistes métamorphiques de l’île de Groix (Morbihan), in-8°, 71 p., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. Géol. du Nord). — Mémoire sur les Dictyospongidæ des psammites du Condroz, in-8°, 86 p., 1 pl., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. Géol. du Nord). Capellini. Carta geologica dei Vintorni del golfo di Spezia e dal di Magra inferiore, 2° éd., 1881, Rome, 1 feuille. (Comité géologique d'Italie). Carta geologica d'Italia. Rome, 2 feuilles, 1881. (Comité géologique d'Italie.) Carthaillac (E£.). Cours libre d’Anthropologie, à la Faculté des Sciences de Toulouse, 2° année. Leçon d'ouverture, in-8°, 35 p., Toulouse, 1884. Delaire (A.). Les progrès de la Géologie et la conception de l’uni- vers, in-8°, 35 p., 1883 (Extr. du Correspondant). Delvaux (E.). Époque quaternaire. De l’extension des dépôts gla- claires de la Scandinavie, et de la présence des blocs erratiques du Nord dans les plaines de la Belgique, in-8°, 45 p., Liège, 1883. — Époque quaternaire. Sur la découverte de blocs erratiques es dinaves dans les plaines occidentales de la Belgique, in- 8, 2nEe 1883 (Extr. du Bull. de l’Acad. Roy. de Belgique). 7 Survey of Great Britain. — Cartes au : —— 1° Solid Geology. E- 36Ù « London and its environs ». Feuilles 4 NW. NE. SW. SE. — 29 — 3 — 46 NE. SE. — 47 — 48 SW. SE. — 51 NW. NE. SW. SE. — 64 — 80 NW. SW. — 87 NW. SW. 38 DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884, — $8$S NE. NW. SE. — 89 NE. NW. SW. — 90 NE. SE. — 91 NW SW. —- 92 SW. SE. = 93 NE. NW. SW. — 94 NE. — 95 NW. SW. SE. — 96 NE. SE. — 97 SE. — 98 NE. SW. SE. — 101 SE. — 103 NW. SW. NE. SE. — 104 SW. SE, — 105 SW. SE. — 106 NE. SE, — 109 SE. — 20 Superficial geology (Drift, etc.). 4. — 7 48 49 NW. SW. — 50 NW. SW. — 51 NW. SW. SE. — 66 NE. SE. — 67 N. SW. — 68 E. — 80 NW. SW. -— 81 NW. — 88 SW. — 89 SE. — 90 NE. SE. — 91 NW. SW. — 93 NE. — 94 NE. SE. — 95 NW. SW. SE. — 96 NE. SE. — 103 NW. NE. SE. — 104 SE, — 405 NE. SE. — 109 SE. — 3° Horizontal sections : 62, 63, 69 à 74, 77, 18, 80 à 108; 110 à 123, 195, 126, 127, 130. — 4° Vertical sections : 98 à 69. — Index of Colours. À feuille. — 8° Lancashire : 2 45, 47, 22, 47, 48, 49, 55, 56, 57, 61, G2, 63, 64, 63, 69, 70, 71, 72, 73, 17, 78, 19, 80, 84, 109. — Scotland : 1° Carte au : —— = *1à7, 9, 14, 43 à 15, 22 à 926, 30, 31, 40, 57, à 97. — 9 Edinburghshire : —=- 18. …— 3° Haddingtonshire : » 44. — 9° Fife et Kinross : » 30, 31, 35, 86, 37. — 5° Horizontal Sections : 3 à 9. — 6° Vertical Sections : 3 à x — Ireland : 4° Cartes au : ==. 13, 19, 20,21, 26 à 29, 34 à 49, 45 à 54, 57 à 97, 103 à 107, 143. — 9° Horizontal Sections : 921 à 26. — Index of Colours, 1 feuille, — Mémoires explicatifs : — England. Memoirs ou Sheets 48 SE, — 48 SW, — 50 SW, — 51 SW, — 64 — 66 NE, SE, — 68 E, — 80 NW, SW, — 82 NE, SE, — 87 NW, SW, — 88 SE, — 90 NE, SE, — 92 SE, — 93 SW, — 95 SW, SE, NW, — 96 SE, — 101 SE. — Geology of the country around London, in-8o, — Decades, 12, 13 (in-4°). | — Explanatory memoirs ou sheets of the one inch Geological Map of Scotland : 1 à 4 — 7 —9 — 13 à 15 — 92 à 24 — 31 — 97. Hébert. Observations sur la position stratigraphique des couches à T'erebratula Janitor, Am. transitorius, etc., d’après les travaux ré- cents, in-8°, 7 p., 1883 (Extr. du Bull. Soc. Géol.). DONS. — 48 rÉvRIER-21 AvRIL 4884. 39 Administration du British Museum. Hinde (George Jennings). Cata- Jogue of ihe fossil Sponges in the Geological Department of the British Museum. With descriptions of new and little known species, in-4°, 248 p., 88 pl., 1883. Hofmann (Æ.). Beiträge zur Kenntniss der Fauna des Haupt-Dolo- mites und der älteren Tertiärgebilde des Ofen-Kovacsier gebirges, in-6°, 25 p., 6 pl., 1873 (Extr. du Jahrb. d. k. Ungar. Geol. Anstalt). Janet (Ch.) et Bergeron (J). Excursions géologiques aux environs de Beauvais, in-8°, 28 p., 1 pl., 1883 (Extr, des Mém., de la Soc. Acad, de l'Oise). Japan. Geological Survey of. — Geological and topographical maps of the old lands Japan, 1 feuille in folio. . Koninck (L. G. de). Note sur le Sptrifer mosquensis et sur ses affi- nités avec quelques autres espèces du même genre, in-8°, 95 p., 3 pl,, 1883 (Extr. du Bull. du musée Roy. d'Hist. Nat. de Belgique). Lasaulx (A. von). Ueber die Tektonik und die Eruptivgesteine der franzosischen Ardennen, ins besondere des Massivs von Rocroy, in-8o, 30 p., 1884 (Extr. des Verhandi. d. Nat.. Ver. de Bonn). _ Locard (A.). De la valeur des caractères spécifiques en Malaco- logie, in-8°, 49 p., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. d’Agric. de Lyon). | Lyman (B. S.). À geological and topographical sketch map of the New-York and Westmoreland gas coal Company’s lands, 1 feuille, 1883. — À geological and topographical rough Survey map of the Hinckley Coal lands, near Warsaw (Ohio), 1 feuille, 1883. — À geological and topographical Sketch map of ne Hinckley Goal tracts (Ohio), 1 feuille, 1883. Macpherson (J). Sucesion estratigraphica de los terrenos arcaicos de España, in-8, 40 p., 1 pl., 1883 (Extr. des Ann. de Hist. Nat.). Ministère de la Guerre. Carte d’État-Major au 1/80,000. Édition re- visée et publiée en quarts, feuilles complètes : 4, 33, 60, 75, 80, 110, 427, 156, 165, 194, 212; feuilles incomplètes : 43 1/4, 101 1/4, 415 2/4, 139 2/4. Ministère des Travaux publics. Statistique de l'Industrie minérale pour l’année 1882, 1 vol. in-4°, 207 p., 4 pl., 1883. New Jersey.Geological Survey of —. Annual Report of the state geologist for 1883, in-8° 188 P- G. H. Cook. State SObE of New Jersey. Raulin (V.). Essai d’une division de l’Aquitaine en pays, in-8’, 26 p., 1 pl. Rütimeyer (L.). Beïträge zu einer natürlichen Geschichte der 40 DONS. == 48 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. Hirsche, 2% Theil, in-4°, 122 p., 6 pl., 1883-84 (Extr. des Mém. de la Soc. Paléont. Suisse). Saporta (M de). Nouvelles observations sur la Flore fossile de Mogi, dans le Japon méridional, in-8°, 36 p., 4 pl., 14884 (Extr. des Ann. des Sc. Nat., Botanique). Sella. Commemoragione funebre del deputato —, Atti Parlamen- tari. Camera dei Deputati. Teisseyre (L.). Ein Beïtrag zur Kenntniss der Cephalopoden fauna der Ornathenthone im gouvernement Rjäsan (Russland), in-8°, 94 p., 8 pl., 1883 (Extr. des Sitzb. der k. Akad. d. Wiss. de Vienne). Thomas (Ph.). Recherches sur les Bovidés fossiles de l’Algérie, in-8e, 47 p., 2 pl., 1882 (Extr. du Bull. de la Soc. Zool. de France). — Note sur une Tortue fossile des terrains supérieurs du Man- sourah (Prov. de Constantine), in-8°, 6 p. (Extr. de la Rev. des Sc. Nat.). Torcapel (A.). Quelques fossiles nouveaux de l’Urgonien du Lan- guedoc, in-8°, 42 p., 9 pl., 4884 (Extr. du Bull. de la Soc. d'Ét. des Sc. Nat. de Nîmes). | _Tribolet (M. de). Ischia et Java en 1883, in-8°, 37 p., Neuchatel, 1884. Van den Broeck (E.). Note sur un nouveau mode de classification et de notation graphique des dépôts géologiques basé sur l’étude des phénomènes de la sédimentation marine, in-8°, 29 p., 1883 (Extr. du Bull. du Mus. Roy. d'Hist. Nat. de Belgique). Zeiller (R.). Sur quelques genres de fougères: fossiles nouvelle- ment créés, in-8°, 16. p., 1884 (Extr. des Ann. des Sc. Nat., Bota- nique). 20 ‘OUVRAGES PÉRIODIQUES France.— Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus de l —,t. XCVIII, n°% 7-15, 18 février-14 avril 1884. - Dupont. — Origines et modes de formation des calcaires dévonien et carboni- fère de la Belgique, 449. A. Inostranzeft. Sur la variabilité de la concentration et de la composition des sources minérales, 452. Dieulafait. — Existence du manganèse à l’état de diffusion complète dans les marbres bleus de Carrare, de Paros et des Pyrénées, 589. — Manganèse dans les marbres cipolins de la formation primordiale. Conséquences géologiques, 634. — Origine de certains phosphates de chaux, en amas dans les calcaires de la série secondaire, et de certains minerais de fer appartenant à la division des minerais en grain, 841. Daubrée. — Notice sur les travaux de M. Sella, 652. . À. Gaudry. — Présentation, au nom de Sir Richard Owen, d’une note sur la DONS. == 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. 2 | découverte d’un mammifère dans le Trias, 657, — Sur un Sirénien d'espèce nou- velle, trouvé dans le bassin de Paris, 777. V. Lemoine, — Simædosaure, reptile de la faune cernaysienne des environs de Reims, 697. A. F. Noguès. — Gisement d’or à Pénañflor, en Andalousie, 760. Ch. Brongniart. — Sur un gigantesque Neurorthoptère, provenant des terrains houillers de Commentry (Allier), 882. | F. Gonnard. — Sur la diffusion de la Christianite dans les laves anciennes du Puy-de-Dôme et de la Loire, 839. - Ad. Carnot, — Dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables et dans les roches, 917. St. Meunier, — Pseudo-météorite sibérienne, 928. — Annales des Mines, 8° série, t. IV, 5° livraison de 1883. — Journal des Savants, février et mars 1884. — La Nature, n° 560-568, 93 février-19 avril 1884. A Sueur. — Puits d’eau chaude, 250. J. Tardieu. — Pluie de poussières, 282. — Club alpin français. Bulletin mensuel, 1833, n°°1-3, janvier-mars. ._ — Revue des travaux scientifiques, t. III, n° 10-11, 1883, t. IV, n° 1-2, 1884. — Société Botanique de France. Bulletin de la —, t. XXX, 1883, Comptes rendus des séances, n° 5 et G. — — T, XXXI, 1884, Comptes rendus des séances, no 1. — Société de Géographie. Compte rendu des séances, n°% 4-8, 12 février-4 avril 1884. — Société Philomathique. Bulletin de la —, 7° série, t. VIII, n° 9, 1883-84. H. Filhol. — Description d'un nouveau genre d’Insectivore fossile, 62. — Note sur une nouvelle espèce d’Insectivore du genre Amphisorex, 63. — Description d'une nouvelle espèce de Rongeur fossile, 54. — Note sur un nouveau genre et une nouvelle espèce de Pachyderme fossile, 64. — Société d’Anthropologie. Bulletin de la —, 3° série, t. VI, 4° fascicule, juillet-décembre 1883. — Matériaux pour l'Histoire primitive et naturelle de l’homme, par MM. Cartailhac et Chantre, 3° série, t. I, 1884, janvier-avril. Mis de Nadaillac. — De la période glaciaire et de l'existence de l’homme durant cette période en Amérique, 440. Bordeaux. Journal d'Histoire naturelle de — et du sud-ouest, 3° année, n° 2 et 3, 29 février-31 mars 1884. Caen. Société Linnéenne de Normandie. Bulletin de la —, 3° série, vol VII, 1882-83. Bigot. Note sur la base du Silurien moyen dans la Hague, 31. — Compte rendu de l’excursion géologique à May-sur-Orne, 303. Lecornu. — Sur la composition de certains sables et de certaines alluvions, 134, Notice sur M, Herault, 286. 492 DONS. == 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1854. ES Morière, — Note sur une Eryonidée nouvelle trouvée à La Caine (Calvados) dans le Lias supérieur, 116. — Note sur une empreinte de corps organisé offerte par le grès de May, 150. Péroche. — La précession des équinoxes et l’excentricité terrestre, 64, Renault. — Etude stratigraphique du Cambrien et du Silurien dans les vallées de l'Orne et de la Laize, 16, 38, 261. — Note sur le Lias de la prairie de Caen, 130. — Nouvelle station de schistes à Calymene Tristani dans le bois de Maltot, et découverte du genre Néréites dans les phyllades d'Étavaux, 154. Sauvage. — Note sur le genre Pachycormus, 144. Lille, Société géologique du Nord. Annales XI, 1883-84, 4°° livrai- son, février 1884. | Ch. Barrois. — Sur les Schistes métamorphiques de l’île de Groix, 18, — Sur les Dictyospongidæ des Psammites du Condroz, 80. Gosselet. — Fossiles des Psammites du Condroz, 78. Renard. — Sur la revision des terrains des environs de Saint David's, par M. Geikie, A. Six. — Analyse des travaux de M. L. Dollo sur les Dinosauriens du Cré- tacé supérieur de la Belgique, 1, 5. E. Van den Broeck. — Nouvelles observations faites dans la Campine en 1883, comprenant la découverte d’un bloc erratique scandinave, 72. Lyon. Société d'Agriculture. Annales de la —, 5e sér., t. V, 1882. F. Fontannes. — Note sur les terrains traversés par quelques sondages récem- ment exécutés dans les départements de l’Isère, de la Drôme et de la Vaucluse, 73. Saint-Étienne. Société de l'Industrie minérale, Comptes rendus mensuels ; février et mars 1884. — — Bulletin de la —, 2° sér., t. XIT, 4° livraison; 1883 (avec atlas). Toulouse. Société académique Franco-Hispano-Portugaise. Bul- letin de la —, t. IV, N° 3 et 4; 1883. Valenciennes. Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXXVI, N°12; décembre 1883. Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften. Sitzungsbe- richte der —, Jahrgang 4883. 2° Halbband. N° XXX VIIT-LIIT, 48 oct. 15 déc: Burmeister. — Beschreibung des Panzers von Eutatus Seguini, 1045, Ewald, — Ueber die Beziehungen von Tæniodon ellipticus Dunker zu einigen damit verwandten Fossilien, 1139. — Deutsche geologische Gesellschaft. Zeitschrift der: —, Bd. XXXV, Hft. 4 october-december, 1883. W. Dames. — Ueber ancistrodon Debey, 655. F. Nœtling. — Ueber das alter der samländischen Tertiärformation, 671. Steenstrup et Lorenzen. — Ueber das metallische Eisen aus Gronland, 695. F. Rœmer. — Notiz über die gattung Dictyophyton, 704. G, Schweinfurth, — Ueber die geologische schichtengliederung des Mokattam bei Cairo, 709. DONS. — 18 FÉvVRIER-21 AVRIL 1884. 43 E. Koken. — Die Reptilien der norddeutschen unteren Kreiïde, 735. O: Jung. — Analyse eines Granit porphyrs von der Kirche Wang in Schlesien, 828. F. Wahnschaffe. — Ueber glacialerscheniungen bei Gommern unverit Magde- burg, 831. - : A. Wichmann. — Ueber Fulgurite, 849. Kosmann. — Das schichtenprofil des Roth auf der Max-Grube bei Michalkowitz (Oberschlesien), 860. G. Berendt. — Ueber « Klingenden Sand », 864 Gotha. Mitteilungen aus Justus Perthes geographischer Anstalt, t. XXX, N°52 et 3; 1884. Stuttgart. Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleon- tologie. Jahrgang 1884; 1° Bd., n°° À et 2. F. Sandherger. — Lanistes fossil in Tertiär-Schichten bei Troja. Weitere Wirbelthiere aus dem Loss vom Zollhaus bei Halmstälten, 73. — Neue Beobach- . tungen im Ries; geologisches alter des Sürswasserkalks und der Eruptivgesteine desselben, Pittrieit Vorkommen am Spitzberg und Wenneberg, 76. A. Osann. — Ueber einige basaltische gesteine der Färoer, 45, M. Neumayr. — Die Intertrappean Beds im Dekan und die Laramiegruppe im Westlichen Nordamerika, 74. H. H. Reusch. — Vulkanische Asche von den letziten Ausbrüchen in der Sundastrasse, 78. E. von Mojsisovics. — Randglossen zum Funde des ersten deutschen Keuper Ammoniten, 78. Benecke. — Geologische Karte des Grigna-Gebirges, 81, Th. Kjerulf. — Die Dislocationen im Christianiathal, 116. J. M. Clarke. — Ueber deutsche oberdevonische Crustaceen, 178. G. Steinmann. — Reisenotizen aus Chile, 198. Von Kœnen. — Ueber den marbre griotte der Gegend von Montpellier, 203. Weiss. — Ueber den Kruchtstand Pothocites Grantoni, 205, Australie. Sydney. Linnean Society of New South Wales. Address deliverea at the annual meeting 1884. Autriche-Hongrie. Vienne. K. K. Geologische Reichanstalt Verhandlungen der —, N° 16, 1883. A. Rzehak. — Die südlichsten Ausläufer der hercvnischen Kreïdeformation in Mähren, 265. — Grunder Schichten bei Rebeschowitz, 266. A. Bohm. — Ueber die Hottinger Breccie, 267. — 1d., 1884, N°° 2.6. F. Sandberger, — Neue EHinschlüsse im Basalt von Naurod bei Wiesbaden, 17. — Bemerkungen über tertiäre Susswasserkalke aus Galizien, 33. F, Karrer. — Ueber das Vorkommen von Ligniten gang junger Bildung im Untergrund von Baden, 18. J. Blaas. — Notiz über die glacialformation im Innthal, 19. H. Walter und E. v. Dunikowski. — Das Petroleumgebiet der Galizischen Westkarpathen, 20. G. Stache. — Elemente zur Gliederung der Silurbildungen der Alpen, 25. C. von John. — Ueber altere Eruptivgesteine Persicus, 35. — Untersuchung MONO At é TRE 44 DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. Zweier ungarischer Rohpetroleumvorkommen, 53. — Ueber Melaphyr von Hallstadt und einige analysen von Mitterberger Schiefer, 76. V. Uhlig. — Vorlage der kartenblatter Pilzno und Ciezkowice, Grybow und Gorlice Bartfeld und Muszyna und Abwehr gegen Walter und Dunikowski, 37. L. Szajnocha. — Ueber das Karpathensandsteingebiet in der gegend von Say- busch und Biala in Westgalizien, 54, C. F. Frauschér. — Die Focanfauna von Kosavin nachst Bribir im Kroatischen Küstenlande, 58. — Eocane KFossilien aus Mattsee, 113. Cobalcescu. — Paludinen-Schichten in der Umgebung von Jassy, 73. A. Rzehak. — Valvata macrostoma Sternb. im mahrischen Diluvium, 75. — Die Kreidefossilien von Alt-Blansko, 75. A. Bittner. — Aus den Salzburger Kalkalpen ; Gebiet der unteren Lammer, 78. — Aus den Salzburger Kalkhochgebirgen; zur Stellung der Hallstatter kalke, 99: E. Tietze. — Das Vorkommen der Türkise bei Nischapur in Persien, 93. — Jahrbuch der-— — --, Bd. XXXIV, 1884, N° 4. E. Tietze. — Geologische Uebersicht von Montenegro, 1. — Beiträge zur Geo- logie von Galizien (2te Folge), 163. C. von John. — Ueber ältere Eruptivgesteine Persiens, 111. A. Bittner. — Zur Literatur der osterreichischen Tertiärablagerungen, 137. A. Bohm. — Die Hottinger Breccie und ihre Beziehungen zu den glacial- ablagerungen, 147. V. Uhlig. — Geologische Beschaffenheit einer Theil der ost-und mittelgalizis- chen Tiefebenc, 175. Budapest. Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. ungarischen geologichen Anstalt, Bd. VI, N° 9-10, 1884. G. Primics. — Die geologischen Verhaltnisse der Fogarascher Alpen und des benachbarten rumanischen Gebirges (n° 9). Th. Posewitz. — Geologische Mittheilungen über Borneo (n° 40). — Fôldtani Küzlôny (Geologische Mittheilungen), Bd. XIII, N° 41- 12, 1883. Th. Posewitz. — Ueber die jetzige Bildung von Harzablagerungen, 409. Béla Tobortfy. — Chemische analyse der Rudolfs-Quelle von Ploszko, 407. — Cracovie. Académie de —, Mémoires de l’ —, t. XVII, 1883. Belgique. Bruxelles. Musée Royal d'Histoire naturelle. Bulletin du —, t. Il, 1883, No 3. EL. Dollo. — Note sur les restes de Dinausauriens rencontrés dans le Crétacé supérieur de la Belgique, 205. — Quatrième note sur les Dinosauriens de Bernis- sart, 223 L. O. de Koninck. — Notice sur la distribution géologique des fossiles carbo- nifères de la Belgique, 253. Ganada. Commission géologique et d'histoire naturelle du Canada. Rapport des opérations de 4880-81-82 (Un exemplaire en français et un en anglais). A. R. C. Selwyn. — Comptes rendus sommaires, 1. — Nomenclature géolo- DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. 145 gique, et coloris et notation des cartes géologiques, 49. — Notes sur la géologie de la partie sud-est de la province de Québec, (A) 1. F. G. Adams. — Notes sur la structure microscopique de quelques roches du groupe de Québec, (A) 9. G. M. Dawson. — Rapport préliminaire sur la géologie de la région des Rivières aux Arcs et du Ventre, terr. du nord-ouest, se rattachant spécialement aux gisements de houille, (B) 1. R. Bell. — Rapport sur la géologie du bassin de l& rivière de l’Origfnal et de la région avoisinante, (C) 1. — Rapport sur la géologle du lac des Bois et de la région environnante, (C) 14. R. W. Ells. — Rapport sur la géologie du Nouveau-Brunswick et de la baie des Chaleurs (D) 1. — Rapport sur les formations géologiques dans la péninsule de Gaspé (DD) 1. C. W. Willimott, — Notes sur queiques mines de la Province de Québec (GG) 1. G. C. Hoffmann. — Contributions chimiques à la géologie du Canada (A) 1, Danemark. Copenhague. Académie Royale de —, Mémoires, 6° sér., Classe des Sciences, vol. I, N° 6 et vol. IE, N° 3. —_ — Bulletin, 4876, N° 2. — Id., 4877, N° 2. — Id., 4889, N° 2. États-Unis. Cambridge, Science, vol. I, 1883, févr.-juin, N°5 4-21. T. C. Chamberlin. — The copper-bearing series of Lake Superior, 455. W. M. Davis. — The Cachar Earthquake of 1869, 67. — Lakes and valleys in N.E. Pennsylvania, 304, — The origin of Cross-valleys, 325-356. Classification of islands, 484, — Lake Bonneville, 570. G. M. Dawson. — Glacial deposits of the Bow and Belly River country, 477. — Eruption of Mount Etna, 390. — Geological nomenclature and coloring, 245, 600. C. Gotische. — Notes on the geology of Japan, 466. — Active Japanese volca- noes, 329 T. Sterry Hunt. — The geology of Lake Superior, 218. — The decay of rocks geologically considered, 324. J. S. Newberry. — On the physical condition under which coal was formed, 89. S. H. Scudder. — Gigantic waiking-stick from the coal, 95. KR, P, Stevens. — Evidences of glaciation in Kentucky, 510. M. E. Wadsworth. — Meteoric and terrestrial rocks, 127. — St Davids Rocks and universal law, 541. — The microscopie evidence of a lost continent, 590. G. F. Wright. — Glacial phenomena in Ohio, 269. — [d., vol. If, n° 22-47, juil.-déc. 1883. E. D. Cope.— The evidence for evolution in the history of extinct mammalia, 272. J. M. Coutter. — Some glacial action in Indiana, 6. J. D. Dana. — Evidence fromS. New-England against the {ceberg theory of the Drift, 390. J. W. Dawson. — Some unsolved problems in geology, 190. J. S. Diller. — Notes on the geology of the Troad, 255. G. K. Gilbert. — Drainage system and Loess distribution in Easter Iowa, 762. C. H. Hitchcock. — The early history of the North American continent, 298. H. G. Lewis. — The great terminal moraine across Pensylvania, 163. J. B. Marcou. —+ Thé affiniities of Richthofenia, 403, 46 Dons. — 18 révriern-21 AVRIL 1884. A. C. Peale, — Some geyser comparisons, 104. M. E. Wadsworth. — Ocean water et bottoms, 41. W. C. Williamson. — The vegetation of the Carboniferous age, 529, — Id., vol. II, n° 48-61, janv.-avr. 1884. A, Winslow. — Peculiarities of weathering in the Pottsville Conglomerate, 12. L. €. Wooster. — Kames near Lansing, Mich., 24, A. W. — Limits of Tertiary in Alabama, 32. E. Nugent. — Synchronism of geological formations, 32. À. Heilprin. — Synchronism of geological formations, 60, Wm. Dall. — A new volcano island in Alaska, 89. À. Hyatt. — The Evolution of Cephalopoda, 122. G. Davidson. — Volcanie eruption of Mt Si-Augustin, oct. 6, 1883, 186. C. D. Walcott. — Appendages of th: Trilobite, 279. C. A. Ashburner. — Pennsylvania anthracite, 310. I. C. Russel. — Lakes of the Great Basin, 322, G. K. Gilbert, — Ripple marks, 375. J. S, Newberry. — High tides in geological history. 402, New Haven. 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Morris. — The Clalk : Its Distribution and Sub-Divisions, 208. H. M. Kiaassen. — On a Section of Lower Lonion Tertiaries at Park Hili, Croydon, 220. E. T. Newton. — Note ou Coryphodon Remains, 250. ‘J. W. Judd. — On the methods which have beun devised for the rapid deter« mination of the specific gravity of minerals and rocks, 273. J. R. Mortimer. — Description ofthe origine and distribution of the unwater- wWorn Chalk-gravel on the Yorkshire Chalk Hills, 237. E, Maule Cole. — On the discovery of a polished Stone in à Gravel-Pit in East Yorkshire, 298. Ordinary Meetings, 187, 255, 277. Excursions : To the Medway Valley, 192: — to Bangor, Snowdon, Ho- lÿhead, etc., 195. Inde. Calcutta. Geological Survey of India. Records of the —, vol. XVII, part. 4. Annual Report for 1883, 4. W. King. — Considerations on the Smooth-water anchorages, or mud Banks of Narrakal and Alleppy on the Travancore coast, 14. R. Bruce Foote. — Rough notes on Billa Surgam and other caves in the Kur- noo!l district, 27. C. À. Mac-Mahon. — Notes on the Geology of the Chuari and Sihunta parga- nahs of Chamba, 34. R. Lydekker., — Note on the occurence of the genus Lyitonia, Waag., in the Kuling series of Kashmir, 37. Îtalie. Pise. Societa Toscana di Scienze Naturali. Atti della —, Processi verbali, vol. IV. Lotti. — Un piccolo lembo di roccie antiche in mezzo al pliocène presso i Bagni di Casciana, 45. — Sullé Serpentine dei Monti Livornesi, 45. Simonelli. — Cenni Geologoci sull isola di Pianosa, 45. Rome. R. Comitato Geologico d'Italia. Bollettino, 1883, n°* 11 et 12, novembre-décembre. Lotti. — Contribuzione allo studio delle serpentine italiane et della loro ori- gine, 281. | | _ Taramelli, — Sunto di alcune osservazioni stratigrafiche nell’ Apennino pia- tentino, 298, , 48 DONS. -— 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. Brugnatelli. — Nota sulla composizione di una roccia pirossenica dei dintorni di Rieti, 314. Id. 1884, n°“ 1 et 2, janvier-février. L. Mazzuoli et A. Issel. — Nota sulla zona di coïncidenza delle formazioni ofiolitiche eocenica e triassica della Liguria occidentate, 2. A. Issel. — Della esistenza di una zona ofiolitica terziaria a Rivara Cana- vese, 23. | A. Negri. — Le valli di Leogra, di Posina, di Laghi et dell’ Astico nel Vicen- tino, 33. ; B. Lotti. — Osservazioni geologiche sulle isole dell’ arcipelago Toscano, 56. — R. Accademia dei Lincei. Atti della —, Série 3a, Transunti, vol. VIII, n°° 4-9, 20 janvier-23 mars 1884. G. Capellini. — Il Chelonio veronese (Protosplaurgis veronensis, Gap ) Sco- perto nel 1852 nel Cretaceo superiore presso S. Anna di Alfaldo il Valpoli- cella, 111. B. Lotti. — Osservazioni geologiche sullo isole dell’ arcipelago toscane, 13, P. Blaserna. — Sulla temperatura corrispondente al periodo glaciale. Nota IT, 101. Taramelli. — Della posizione stratigrafica delle rocce ofiolitiche nell’ Apenñino, Nota I, 173, 201. __ Roumanie. Bucharest. Annarulu Biuroulni Geologicu. Anulu 1882-83, N° 1. Russie. Moscou. Société impériale des Naturalistes. Bulletin de la —, année 1883, n° 3. A. de Gregorio. — Sur les Pecten excisus Pusch et Bronn, et P. pyxidatus Brocc. et Born., 36. H. Trautschold. — Ueber Edestus und einige andere Fischreste des Moskauer Bergkalks, 160. _ Suède. Stockholm. Geologiska Fôrennigens i — Forhandlingar, B VII, n°2 et 3, février-mars 1884. Holst et Eichstädt. — Klotdiorit fran Slätturossa, Järeda socken, Kalmar län, 134. T. Thoroddsen. — Vulkanerne paa Reykjanes i Island, 148. Suisse. Société Géologique Suisse. Rapport annuel du Comité, à l’Assemblée générale de 1883. | LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Du 21 Avril au 23 Juin 1884, 4° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES (Les noms des donateurs sont en italiques.) Aibrecht (P.). Sur la fossette vermienne du crâne des mammifères, in-8°, 24 p., 1 pl., 1884 (Ext. du Bull, de la Soc. d’Anthropologie de Bruxelles). Barrois (Ch.). Recherches sur les terrains anciens des Asturies et de la Galice (Espagne), in-8°, 13 p., 4 pl., 1883 (Extr. de l’Ass. franc. pour l’avanc. des Sc.). — Observations sur la constitution géologique de la Bretagne, in-8o, 5 p., 1884 (Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord). — Mémoire sur les grès métamorphiques du massif granitique du Guéméné (Morbihan), in-8°, 36 p., 1884. Bonaparte (Prince R.). Les premières nouvelles concernant l’érup- tion du Krakatau en 1883, dans les journaux de l’Insulinde, in-8&, 93 p., 1 pl., 1883 (Extr. de la Æevue géogr. internat.). Boury (£, de). Description d'espèces nouvelles de Mathilda du bassin de Paris et révision du genre, in-8o, 44 p., 1 pl., 1883 (Extr. du Journ. de Conchyliologie). — Diagnoses Scalidariam novarum et Acirsæ novæ in stratis eoce- nicis regionis « Bassin de Paris » vulgo dictæ repertis (1° article), auctore. — In-8°, 6 p. 1883 (Extr. du Journ. de Conchyliologie). Calderon. 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Sur les Échinides du terrain éocène de Saint-Palais (Charente-[nférieure), in-4°, 3 p., 1884 (Extr. des comptes rendus de l’Acad. des Sciences). — Note sur les Échinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud- Ouest de la France, in-8°, 9 p., 1883 (Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France). — Note sur les Échinides jurassiques de l'Algérie, in-8°, 3 p., 1883 (Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France). — Échinides nouveaux ou peu connus (2° article), in-8°, 13 p., 2 pl. (Extr. du Bull. de la Soc. zool. de France). — La géologie au Congrès scientifique de Rouen en 1883 et Compte rendu du Congrès, in-8°, 21 p., 4884 (Extr. du Bull. de la Soc. des Sc. historiques et nat. de l'Yonne). —, Peron et Gauthier. Échinides fossiles de l'Algérie, 2° fascicule. Etages tithonique et néocomien, in-8, 99 p., 9 pl., 1884. Couriot (H.). L'industrie des mines devant le Parlement, in-8°, 31 p., 1884 (Extr. du Compte rendu des travaux de la Soc. des Ingé- nieurs civils). Daniels. 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