CR TA A à CERTA ee dpt ni dard” 6 È ra > : + DR RP en LT EEE Pate UT pa se ne ge tri Be ai é r = botte ee Re Te ae Aa 8m or Pa re >: Armes ne apte Med ÉTRCAS Re tree de NUE paré sv Ent re are tn va je w: An Ja to (re rat BULLETIN . PARIS ‘ is (ee, Lu NOTES & MÉMOIRES présentés dans les Séances DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE ÉTUDE DE L'ÉROSION DANS LE PLATEAU ARDENNAIS, par H. ARCTOWSKI (1). Le plateau ardennais n’est qu’une minime partie de cette vaste plaine d’abrasion (2) qui marque encore de nos jours l’emplacement et la direction de la chaîne hercynienne, de la fin de l’ère paléo- zoïque. Cette chaîne de montagnes, dont les sommets devaient s’élever à plus de 5.000 mètres de hauteur (3), a été totalement rasée î par la dénudation marine (4). Ce sont les mers transgressives (5) : de l’époque permienne, la mer cénomanienne et la mer du Tongrien qui ont effectué ce travail ; — des falaises se sont formées le long de ce continent d’alors et comme le niveau de la mer cénomanienne s’est, de toute probabilité, élevé progressivement, le travail érosif de la vague n’a pu prendre fin, les falaises ont fait suite aux falaises * jusqu’à ce que tout ce continent, toute cette chaîne immense, soit complètement détruite et engloutie par les flots. C’est pourquoi les têtes des anticlinaux et des contournements si variés des terrains primaires de cette région, sont coupées, suivant un plan 4 è & S.: (1) Note présentée à la séance du 21 janvier 189%; manuscrit remis le 8 janvier. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 6 février 189,5. (2) von R. RicaThorEN. Führer für Forschungsreissende, pp. 473, 356, 614. (3) Corner et Briarr. Sur le relief du sol en Belgique (4nn. Soc. géol. Belg. IV, p. 114). (4) Comparez von R. RicaTHoren. China II, p. 766 et suivantes. (5) E. Suess. Die Entstehung der Alpen, p. 104 et p. 48; comparez également E. Suess, Das Antlitz der Erde. L H. ARCTOWSKI légèrement incliné; c’est également pourquoi aucune faille n’est marquée, à la surface, par une dénivellation. L’ensemble de ces terrains se présente en forme d’une bosse, très aplatie, émergeant légèrement hors des assises du Secondaire et de l’ère tertiaire qui l’environnent de toute part. La preuve immédiate de ce fait, que c’est la mer du Crétacé supérieur qui a contribué pour la plus large part à l’abrasion de la chaine hercynienne, est la présence du petit îlot cénomanien de Hokai qui, à l’altitude de 565%, couronne l’une des parties les plus élevées du plateau, et si d’autres vestiges, de cette importante transgression, n’ont pas été gardés, c’est que la mer tongrienne, également transgressive, s’est chargée de relaver ces dépôts; la preuve de son passage sur ce plateau est donnée par la présence de nombreux ilots de sables blancs que l’on retrouve par places dans le Condroz et ailleurs. Dans le bois de Herocay, près de Houffalize, ils s'élèvent au niveau de 460n. Ces faits montrent clairement que le travail d’érosion des eaux ruisselantes a dû s’effectuer, dans cette contrée qui nous intéresse, dans des conditions tout particulièrement simples. Le creusement est effectivement de date récente, il n’a pü com- mencer qu'avec la période miocène; dès le début, le pays était une plate-forme à pente douce, légèrement recouverte d’une sédimen- tation fraiche, qui a pu être rapidement enlevée et que nous n’avons pas besoin de mettre en ligne de compte; la surface de ces terrains, d’une dureté extrême, était débarrassée de toute aspérité, elle était pour ainsi dire lisse; enfin, le climat étant humide et les terrains étant imperméables, toute l’eau qui tombait devait ruisseler. Le travail mécanique que les eaux qui s’écoulent sur une pente doivent effectuer se subdivise, comme on le sait, en trois facteurs : l’ablation, le transport des matériaux et la corrosion que les maté- rlaux transportés exercent sur les parois du canal d'écoulement. L'érosion tend à approfondir sans cesse la vallée car, en chaque point de la rivière, l’eau qui se meut a le pouvoir d'exercer un travail mécanique égal au produit de sa masse par le carré de sa vitesse et par suite, la rivière doit tendre sans cesse à se créer un. lit dont la courbe des pentes soit celle pour laquelle le travail érosif, suivant la verticale, deviendrait nul. D'ailleurs, cette courbe doit nécessairement légèrement varier d’une rivière à l’autre, car elle est fonction des conditions particulières de chacune d’elles. Mais dans chaque cas particulier, tant que cette courbe ne sera pas atteinte, la rivière ne cessera de travailler au creusement de la roche et les AS ARCS ES __ ÉTUDE DE L'ÉROSION DANS LE PLATEAU ARDENNAIS is) F2 KO AIES à km. VAS; & 150008 10 Fig. 1. — Courbe hypsométrique des pentes de la vallée du Hoyou, petit confluent de la Meuse. ; c152 mr nn n— CL —_— DLL F .. _— _ EE — ie $ _—— 2. — Série de coupes hypsométriques transversales de la vallée de depuis la source jusqu’à l'embouchure de cette rivière. . N Ve dd 7 ES, ee LD . _ __— ne a 2 _ _ _—— — —_ _ Fig. 3. — Coupes hypsométriques de la vallée de l’Ourthe, 6 H. ARCTOWSKI alternatives de quartzites résistants et de schistes fissiles, pouvant donner lieu à de notables variations dans les formes des parois et la largeur de la vallée notamment, n’altèreront en rien la régularité de cette courbe, puisque tout le travail se concentrera au besoin en un seul endroit, tant que l’obstacle ne sera franchi. La fig. { nous représente le tracé hypsométrique des pentes de l'un des petits ruisseaux ardennais des plus caractéristique. Il s'écoule du N. au S. vers la Meuse, et au fur et à mesure qu’il s’en approche, il entame de plus en plus profondément le plateau. Cette figure nous montre clairement que ce lit de rivière ne suit pas une pente régulière, cette pente est au contraire discontinue et, je dois le faire remarquer, il n’y apas de relation simple entre ces discon- tinuités et l'emplacement des affluents, ni la nature géologique du sol. Du reste, il doit en être ainsi, car ces vagues de creusement que l’on voit se dessiner sur la figure doivent aller en se déplaçant avec le temps : l'embouchure de la rivière étant le lit d’un fleuve, va effectivement en s’approfondissant peu à peu et par suite, tel profil déjà tout érodé a demandé de toute nécessité à être retracé depuis l'embouchure jusqu'à la source même du ruisseau le jour où la Meuse s’est déplacée, ne fut-ce que de quelques mètres de profon- deur... En ce moment géologique, les eaux ont dû reprendre le travail, précédemment déjà achevé près de l’embouchure, et cette nouvelle érosion est allée en s’avançant dans le vieux lit, tandis que d’anciennes vagues n’ont cessé de remonter peu à peu la rivière. Il n’y a donc rien d'étonnant à ce que le profil idéal (indiqué par la ligne pointillée) n’ait pu être achevé jusque maintenant. La fig. 2 représente un choix de coupes transversales de la vallée de cette même rivière. On le voit, la grandeur du triangle d’érosion augmente avec la puissance de la rivière ou mieux avec la masse d’eau, mais évidem- ment, aucune proportionnalité n’est à rechercher, le volume du prisme de matière enlevée devant égaiement dépendre de la nature du sol et avant tout de la profondeur à laquelle les eaux doivent s’écouler. Ce dernier point nous est démontré clairement par les tracés de la fig. 3, qui nous représente un choix de coupes trans- _versales de la vallée de l’Ourthe. On le voit, la grandeur du triangle est également fonction de la profondeur que doit affecter l’entaille. Une particularité remarquable des rivières ardennaises est leur tendance à suivre d’innombrables sinuosités. Un grand nombre de ces tournants se ressemblent à tel point qu’on ne saurait les distin- guer au point de vue de la forme. Leur raison d’être tient incontes- ) ne A T2 Te 1 4 à ÉTUDE DE L'ÉROSION DANS LE PLATEAU ARDENNAIS 7 tablement à une cause unique d'ordre général, et il est à prévoir que l'examen attentif sur le terrain et l'étude des relations hypsomé- triques peuvent nous dévoiler leur mode de formation. Il est à remarquer que non seulement ls diverses rivières ardennaises sont différemment affectées de sinuosités, mais encore une même rivière n’est pas également sinueuse dans les différentes parties de son cours; — en plus, aux pentes fortes correspondent des rivières très sinueuses, tandis que les rivières à cours recti- ligne s’écoulent en général sur les pentes les plus faibles. Dans cette contrée on rencontre des sinuosités resserrées, en forme de zigzag, là où dans d’autres pays il y aurait formation de torrents rectili- gnes. Comme exemnle nous pouvons citer les nombreuses petites vallées sèches qui descendent de la route de Beho vers la vallée de l’Our : Sur une longueur de 3 à 4,200 mètres elles subissent effecti- vement une chute de 180 à 220 mètres, c’est-à-dire qu’elles ont une pente de 5 à 7 °/, en ligne droite. La roche étant massive et dure l’érosion verticale est difficile et, par ce fait, le ruisseau a plus facile à allonger son cours en érodant les flancs de la vallée que de se creuser la ligne de pente qui correspond à sa chute normale. De la sorte son cours s’allonge, il y a production de promontoires en forme de langues et tout le travail d’approfoudissement continue à se faire obliquement, suivant la direction de ces langues, car c’est là que la force de toute la masse de l’eau se concentre. Tous les tournants se sont développés progressivement. Le cours d’aujourd’hui n’est point la projection des cours d'autrefois et bien loin de là : partout où la rivière suit une courbe les eaux se sont déplacées avec le temps dans la direction de la courbure. La rivière a voyagé, vers la gauche, un peu plus loin vers la droite, puis de nouveau vers la gauche et la direction de ces déplacements, aux différents endroits, nous est fournie aujourd’hui : 4° par l’emplace- ment des alluvions anciennes, qui correspondent à un dévelop- pement plus ou moins parfait de la vallée ; ce qui fait que l’on trouve ces alluvions à des hauteurs très variables de 60, de 100 mètres et mème plus au-dessus du lit actuel du fleuve (exemple : la Meuse) ; et 2° par ses relations hypsométriques. L'étude des coupes hypsométriques tracées perpendiculairement à la rivière, aux différents endroits d’un même tournant, nous fournit une idée claire de la marche progressive du déplacement. Et, remarquons tout d’abord que, d’une facon générale, dans les tournants les deux pentes des flancs de la vallée sont très différentes. Tandis que la pente interne est toujours faible, — soit rectiligne, 8 H. ARCTOWSKI soit plus ou moins concave ou convexe vers le ciel, de sorte que la partie de terrain que la rivière contourne affecte la forme d’un cône ou d’une bosse, — la pente externe est au contraire abrupte et, par suite, la rivière est toujours entourée d’un cône très régulier et la courbure de la rivière qui s'écoule à ses pieds est également régulière. C’est que, effectivement, la pente faible correspond à la rive que la rivière abandonne, tandis que la rive à forte pente est excentrique, c’est la rive que la rivière attaque, c’est là une pente d’éboulement, une falaise. Fig. 4. Ainsi, sur la fig. schématique ci-contre, la pente forte À B n’a pas été faconnée par l’eau : la vallée ne s’est pas creusée peu à peu le long de la ligne A B et la forme de cette rive est indépendante et de l’histoire de l’activité de l’eau courante de la rivière et de la vitesse du creusement, du rayon de courbure, etc., cette rive est une véritable falaise dont les pieds n’ont cessé d’être minés et que par cela même a toujours été en voie de recul. Sa pente (et sa forme) est simplement fonction de la nature de la roche. Avec le temps, le cours d’eau s’est donc avancé régulièrement de S jusqu’en R, mais en même temps qu'il rongeait la falaise et emportait ses débris il s’enfonçait peu à peu; ceci fait qu'il laisse derrière lui une pente parfaitement régulière et la grandeur de la pente nous exprime aujourd’hui fidèlement l’histoire relative de la marche de ce déplacement. La fig. 5 nous montre clairement que la ligne ad nous exprime réellement par sa forme, sa longueur et son inclinaison, une véri- table histoire. Ce sont là deux coupes superposées, l’une ade est transversale au tournant, l’autre bdc est faite à la sortie du tour- nant. En ce point la rivière a toujours suivi la même direction et son travail d’érosion a donné un ravin; ici il n’y a pas eu d’érosion tangentielle, la surface du triangle doit donc être minimum, car la vallée est le produit de l’abaissement progressif de la rivière dans le sens vertical, ÉTUDE DE L'ÉROSION DANS LE PLATEAU ARDENNAIS ) Dans le coude, au contraire, la vallée actuelle nous est donnée par la somme de toute une suite de vallées, creusées aux différentes époques, vallées qui ne se superposent pas. “æ D: MN # À Es -# Je ne puis insister, en cet’endroit, sur les nombreux détails que : l’on peut observer dans les formes qu’affectent les divers chenaux É d'écoulement ; néanmoins, je ferai remarquer que l’étude hypsomé- £. trique des tournants, des boucles que forment certaines rivières, + des simples rigoles que l’on trouve sur les flancs des vallées, des # nombreux réceptacles que l’on peut observer partout sur les hau- £ (1 14 . . È teurs, que cette étude de détail peut nous faire comprendre le à mécanisme même de la production de toutes ces formes. : Il est presque inutile de faire remarquer que l’ensemble des faits &. acquis se comprend très bien en ne supposant en action que des ‘4 masses d’eau peu différentes de celles qui s’écoulent actuellement * des plateaux : — des hypothèses diluviennes, bien loin de nous 5 faire comprendre les formes simples que l’on peut observer en Ë Ardenne, rendraient au contraire un bien grand nombre de faits E- absolument incompréhensibles. La production de formes régulières # #1 e à x. d nécessite un travail progressif et lent. PE bi 1 10 LE LIAS ET LE JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL, par Ph. GLANGEAUD (1). Le Jurassique du bassin sud-ouest de la France forme une bordure aux formations cristallines ou primaires du Plateau Cen- tral. On peut, au point de vue de son extension géographique, le considérer comine formant deux grandes régions réunies par une partie rétrécie. La région du sud, qui à une largeur maximum de 90 kilomètres, est comprise entre Brives, Terrasson, Cahors, Figeac et Vaour à l’est de Montauban. La partie retrécie, par suite de la transgression du Crétacé, n’a qu’une largeur moyenne de 15 kilo- mètres. Les deux points extrèmes sont Terrasson et Nontron. A partir de ce dernier point, un nouvel épanouissement du Jurassique constitue une bande de 40 à 50 kilomètres de large, barrant le seuil Poitevin et s'étendant jusqu’à l'Océan, au sud du massif vendéen. Je n’ai étudié, dans mon travail, que le Lias et le Jurassique moyen compris entre Turenne (au sud de Brives), Montmorillon, Poitiers et Niort, au nord. Mais c’est sur la bordure jurassique du Plateau Central que j’ai recueilli le plus de données. I — STRATIGRAPHIE J’étudierai d’abord la stratigraphie de la région que je viens de définir ; l'étude tectonique sera traitée séparément. INFRA-LIAS Rhétien. — Le Rhétien affleure d’une façon discontinue le long de la bordure ouest du Plateau Central et repose en discordance sur les schistes cristallins, parfois sur la granulite comme à Nontron. Dans les environs de Brives, il y a eu, comme l’a montré M. Mouret, des mouvements du sol post-triasiques qui ont amené une discordance entre le Trias et l’Infra-Lias. Cette discordance existe également dans les départements du Lot et du Tarn-et-Garonne. (1) Note présentée à la séance du ?1 janvier 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétarial le 16 février 1895. LE LIAS ET LE JURASSIQUE MOYEN DU PLATEAU CENTRAL 11 Dans le détroit du Poitou, les dépôts les plus inférieurs du Lias pe se montrent pas sur les bords anciens du seuil. On ne les trouve ni sur le versant parisien, ni sur le versant girondin ; mais ils existent le long de la bordure méridionale du massif vendéen, aux environs de Mazières-en-Gâtine, mais surtout vers Fontenay-le- Comte. Dans une grande partie du bassin de l’Aquitaine, le Rhétien est presque exclusivement formé par des grès d’une pauvreté extrême en fossiles. Aux environs de Brives, le régime surtout gréseux de l’époque carbonifère et du Trias se continue au commencement de l’Infra- Lias. Les premiers sédiments jurassiques, d’une épaisseur variable, sont constitués par des grès variés, quelquefois avec des poudingues à la base et des argiles à la partie supérieure. [ls sont, en général, durs, résistants et rarement colorés. Le quartz est l’élément domi- nant, le mica est très rare ; parfois les grès passent à des sables. La stratification de ces sédiments est souvent irrégulière, ce qui indique des courants rapides se faisant sentir le long des côtes (fig. 1). Fig. 1. — Allure des grès rhétiens dans la carrière de la Folie, près de Thiviers (Dordogne). PTS CY , T7 LIL LIU, S, schistes satinés ; @&, grès sableux blancs ; db, grès à gros éléments avec galets de granulite, de schistes satinés, etc. ; €, grès très fins. Corrèze. — Le Rhétien est remarquablement développé à la Bachel- lerie et on peut l’étudier dans les tranchées de la gare, où il repose sur des schistes satinés. Il débute par des sables grossiers quartzeux etmicacés, avec galets de quartz, de granulite et de schistes satinés, etc., surmontés par des sables blancs micacés, puis par de nouveaux sables bariolés à gros galets constituant un véritable poudingue. D’autres sables blancs réapparaissent ensuite avec des galets de quartz. La deuxième tranchée montre la série supérieure des couches infraliasiques se continuant par des sables argileux avec de petits nodules d’argile verte. L’argile verte a été ici détruite peu 12 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE après sa formation. L'ensemble de ces grès sableux a une épaisseur d'environ 30 mètres. M. Mouret a indiqué les caractères des grès rhétiens dans la , . région sud, où ils sont plus réguliers dans leur allure. Dordogne. — Le Rhétien se retrouve dans la vallée de l’Auvezère, à l’est de Saint-Martial Laborie ; aux environs d'Excideuil : à l’est vers Preyssac et au nord-ouest vers Clermont, où il iorme un ilot de plusieurs kilomètres de long. Les grès rhétiens affleurent le long de la vallée de l’Isle, au nord de Corgnac, et dans le fond du vallon, qui s'étend vers Thiviers. Ils forment un anticlinal s'étendant de Corgnac aux Mouroux et ont été exploités comme sables à Monmardy. Dans ce dernier point, où l’on a ouvert de grandes carrières, on peut constater la disposition entrecroisée des lits et à la partie supérieure de la formation la pré- sence d’argiles grises et brunâtres alternant avec des bancs sableux. L'ensemble se termine par des argiles assez consistantes que recou- vrent les calcaires hettangiens. M. Mouret a observé ces couches dans les tranchées du chemin de fer de Thiviers à Saint-Jean-de-Côle. Les grès sont bien représentés à la gare de Saint-Jean. A l'inverse de ceux de Corgnac, ils sont très durs et leurs assises inférieures ont une teinte lie de vin. Les couches supérieures blanchâtres contiennent de gros grains de quartz, des cristaux de feldspath, des fragments de roches amphiboliques et de schistes satinés. Certains bancs renferment de nombreuses tiges d’Equisetum. Ces grès se retrouvent avec des caractères semblables à l’est de Millac où ils butent par faille contre le Charmouthien et le Toarcien. Au nord-ouest de Nontron, les grès rhétiens forment plusieurs ilots sur le granite. Ils apparaissent également sous des argiles grises tertiaires qu'ils semblent border d’un liseré, ayant une faible largeur. J'ai recueilli dans ces grès, assez fortement colorés en brun rougeâtre, quelques fossiles pour la plupart indéterminables. Ce sont : Pecten dispar, Ostrea Sp., Lima. Cette formation s'étend entre la Tuilière et le Bourdeix avec une épaisseur d'environ 15 mètres. On la retrouve entre Pys et Etouars, où elle disparaît en partie sous les argiles tertiaires. A Boëre, près Teyja, le Rhétien est extrêmement réduit, de même que tous les étages du Lias ; il n’a plus que 4 à 5 mètres d'épaisseur. Il est constitué par des grès grossiers avec des argiles sableuses vertes et gris-bleuâtres à la partie moyenne. Te CPP UM LI nai d'a tie AN. ht bn ES à À L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 13 Charente. — En se dirigeant vers Montbron, la formation rhétienne reprend une grande importance. Les grès qui constituent une grande partie de la colline qui s’étend de Puybon à Ecossas contiennent de nombreuses tiges d’Equisetum. C’est le long de cette arête monta- gneuse qu'ils sont en contact avec le Bajocien moyen de la plaine d’Orgedeuil. Le vallon de Neuville laisse apparaître les micaschistes' sur lesquels repose le Rhétien. Les grès affleurent sur les deux versants des vallées qui descendent d’Ecuras et de Rouzède, où ils reposent tantôt sur le granite, tantôt sur les micaschistes. Coquand a déjà signalé l'existence de grès feldspathiques à Genouillac et à Cherves et l’intercalation, à divers niveaux, d’argiles bleues sableuses au milieu de ces grès. Les flancs et le fond de la vallée de la Bonnieure, depuis Genouillac jusqu'à Chatelars, sont constitués par les grès infra-liasiques. Un autre affleurement est visible près du pont Sigoulant, sur la Charente. L’affleurement le plus septentrional du Rhétien le long du Plateau Central est signalé par Coquand, aux environs d’Alloue. Il est encore constitué par des grès analogues à ceux que l’on observe dans la vallée de la Bonnieure. Vienne et Deux-Sèvres.— Plus au nord, il n'existe aucun gisement de Rhétien sur le versant parisien du détroit Poitevin. Les grès de Pressac et ceux de Champagné-Saint-Hilaire, signalés par de Longuemar, appartiennent probablement au Rhétien; ce qui indiquerait l’existence d’un rivage cristallin au milieu du détroit du Poitou pendant l’Infra lias. A des époques plus récentes, nous verrons dans cette même région la transgression marinese faire d’une façon très nette. Il faut aller ensuite sur le bord méridional du massif vendéen pour retrouver le Rhétien également sous forme de grès et d’argiles. C’est surtout aux environs de Fontenay-le-Comte (Vendée) qu’il est bien développé, car il atteint 10 mètres de puissance. Sur le versant parisien du massif, on ne retrouve pas l’Infra-Lias : c’est le Toarcien qui repose directement sur les roches cristallines. En résumé, nous voyons que le Rhétien est constitué dans une grande partie du bassin de l’Aquitaine par des grès souvent gros- siers et rarement par des argiles. C’est là un dépôt de rivage indi- quant l'apparition des mers jurassiques. 14 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE HETTANGIEN ET SINÉMURIEN Si la mer triasique ne s’était avancée dans le bassin de l’Aqui- taine que peu au delà du méridien de Brives, la transgression de la mer rhétienne s'était fait sentir beaucoup plus au nord, jusqu’au bord méridional du massif vendéen. A la fin du Rhétien la mer s’approfondit et aux sédiments grossiers, gréseux ou argilo-sableux succèdent dans tout le bassin de l’Aquitaine des formations calcaires. C’est à peine si, en quelques points, on trouve des dépôts indiquant la proximité immédiate de la terre ferme. Cependant jusqu’à l’époque charmouthienne la faune est encore très pauvre et seules quelques rares espèces, bien représentées néanmoins au point de vue individuel, se montrent au milieu des sédiments. Ce sont exclusivement des Lamellibranches et des Gastropodes. Les Cépha- lopodes, documents si précieux au point de vue paléontologique, ont à peine laissé des traces. En raison de cette pauvreté en fossiles, on comprend combien il doit être difficile de classer les couches comprises entre le Rhétien et le Charmouthien. Leur différenciation n’a été faite, par M. A. Fournier, que dans les environs de Niort. Ce géologue distingue, à la base de la formation une série de calcaires dolomitiques, généralement brun noirâtre ou brun chocolat contenant une faunule ayant beaucoup de rapports avec celle décrite par M. Baron dans la Vendée et que celui-ci considère comme appartenant à l’Hettangien. M. A. Fournier cite comme espèces : Littorina clathrata, Perna cf. infraliasica, Patella Dunkeri et Astarte consobrina. Au-dessus de cet horizon, se montrent des calcaires siliceux gris blanchâtre ou gris bleuâtre, appelés caillebotine dans le pays, présen- tant parfois des intercalations de calcaires oolitiques. Ces calcaires renferment à la base : Arietites Conybeari, Cardium truncatum et une série de Cardinies parmi lesquelles : Card. copides, Card. cras- siuscula, Card. similis et à la partie supérieure Ostrea irregularis et Spiriferina Walcoti. M. Baron cite dans les calcaires oolitiques de la Vendée qui sur- montent les calcaires dolomitiques : Avicula sinemuriensis. . M. de Longuemar avait également recueilli dans les mêmes calcaires des environs de Sanxay et de Ménigoutte : Schlotheimia angulata et une faunule de Gastropodes et de Lamellibranches. Il résulte de ces différentes observations que l’Hettangien et le A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 15 Sinémurien seraient représentés dans les environs de Niort et dans la Vendée. Près de Saint-Maixent, dans le ravin de l’Hermitain, entre Cher- chenay et les Fontenelles, j'ai relevé la coupe suivante qui a beaucoup d’analogie avec celle donnée par M. Fournier : A. 3m Calcaire dolomitique jaune brunâtre, un peu cargneuliforme par places. Bern Calcaire compact, gris blane, à cassure lithographique très dur. C. 1"60 Calcaireoolitique blanc,compact,avecciment calcaire à Nérinées,etc. IDANET Calcaire compact gris bleu dans la profondeur, devenant jaunatre à l'air. Les couches A appartiennent probablement à l’Heltangien, tandis que B C D paraissent sinémuriennes. Lorsque l’on quitte le bord occidental du détroit Poitevin et que l'on se dirige vers le bord oriental du même détroit pour examiner les formations calcaires comprises entre le Rhétien et le Charmouthien, on constate la disparition des calcaires siliceux et oolitiques qui représentaient le Sinémurien, dans les environs de Niort. En même temps toute trace de Céphalopodes disparaît et il devient difficile de savoir si le Sinémurien manque le long du Plateau central ou sil est constitué par la partie supérieure des calcaires dolomitiques située au-dessous du Charmouthien. L'affleurement le plus septentrional de cette formation calcaréo- dolomitique se trouve à Champagné-Saint-Hilaire et le long de la vallée du Clain entre Moulin-Neuf et Villemonnay. Elle est consti- tuée de la facon suivante : A. Calcaire dolomitique miroilant jaune brun. B. Calcaire argileux jaune nankin, intercalé entre deux lits de marnes. C. Argiles atternant avec des lits calcaréo-marneux feuilletés et des calcaires mouchetés de manganèse. D. Calcuire argileux jaune nankin à texture compacte et cloisonnée. De Longuemar avait recueilli à la base de ces derniers calcaires une petite faune de Gastropodes et de Lamellibranches qu’il rap- portait à l'Hettangien et à la base du Sinémurien (zone à 4rietiles bisulcatus), sans donner cependant des caractères paléontologiques bien certains. Plus à l’est, dans la haute vallée du Claïn, entre Verneuil et la Caillotière et aux environs de Pressac, cet ensemble est constitué par des calcaires jaune nankin alternant avec des calcaires à oolites ‘également jaunes renfermant des Lamellibranches. Désormais, vers le sud, le long du Plateau central, on retrouve 16 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE ces calcaires jaunes, à teinte plus ou moins claire ou plus ou moins foncée. Ils sont généralement compacts mais s’émiettent souvent en fragments et alternent avec des couches oolitiques jaunes à Lamel- libranches. Ces calcaires se montrent dans la vallée de la Charente, entre le Breuil et Ambernac, où ils forment une partie des deux rives de la vallée. Coquand les signale à Vieux-Ruffec où une faille les fait affleurer. Ils apparaissent également dans la vallée de la Sonnette, au-dessous du village de Panissou et au Ris de la Combe, où ils reposent sur le granite. Aux environs de Chasseneuil les calcaires dolomitiques sont bien développés le long des vallées de la Bonnieure, du Rivaillon et du Maine Gardon. Ce sont encore des calcaires marneux dolomitiques jaunâtres à fossiles bien conservés en quelques points. J'ai recueilli à la partie moyenne de la formation des Lamellibranches apparte- nant aux genres Avicula, Pecten, Ostrea. | A la partie supérieure, des couches d’argiles vertes alternent avec les calcaires jaunes dolomitiques. On retrouve ces calcaires à Montbron, où Coquand je a décrits comme appartenant au Lias moyen ; à Varaignes et à Boëére, près Teyja. C’est dans cette dernière localité qu’ils se montrent le plus réduits ; ils ont à peine 3250 d'épaisseur et ne présentent aucun horizon oolitique. A partir de ce point et en continuant à longer, vers le sud-est, le bord du Plateau central, on constate que l’épaisseur des calcaires va en augmentant. À Nontron ils ont environ 15" de puissance. On les retrouve beaucoup plus au sud, aux Mouillères, près Millac et le long de la vallée de la Côle au nord de Saint-Jean de Côle. Les vallons profonds qui entourent Thiviers, rendent leur étude très facile. Le chemin qui descend de la Peyre à Monmardy, près d'Eyzerac, coupe en tranchée toutes les assises constituées par une série de calcaires compacts marneux et dolomitiques alternant avec des calcaires oolitiques jaunes très fossilifères à nombreux Lamel- libranches. J'ai compté sept intercalations de calcaires oolitiques n'ayant pas moins de 6® d'épaisseur, tandis que l’ensemble a 40% environ de puissance. Les calcaires dolomitiques butent contre les schistes primitifs le long de la faille qui va de Corgnac aux environs de Preyssac. On les retrouve formant, sur une assez grande étendue, les deux berges de la vallée de l’Auvezère, à l’est de Tourtoirac, où le chemin de fer de Nontron à Sarlat les coupe en tranchée. 7 A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 17 Aux environs de St-Orse, certains bancs deviennent cargneuli- formes, mais ce n’est qu’à partir de la Bachellerie que la complica- tion se fait nettement sentir. Une coupe faite d’Azerat à Veyre permet d'observer toutes les couches du Lias. Au-dessus des dernières couches sableuses rhé- tiennes on trouve : A. Calcaires dolomitiques pulvérulents, fossilifères par places. B. Calcaires gris très marneux, avec intercalation de lits argileux. C. Calcaires dolomitiques jaunes alternant avec des calcaires oolitiques et des calcaires lithographiques. D. Cargneules très épaisses. E. Calcaires dolomitiques comme C. F. Calcaires jaune très vif avec grains de quartz. Les calcaires À et B correspondent aux couches à argiles vertes de M. Mouret, couches qui sont formées plus au sud par une alternance d’argiles de couleur variée et de calcaires compacts ou dolomitiques. M. Bleicher a recueilli dans ce système de couches à argiles vertes, bien développées près de Figeac et près de La Capelle Marival (Lot), les fossiles suivants : Gervilia precursor, Anatina precursor, Leda Deffneri, etc., ce qui indique que ces couches correspondent à l’Infra-Lias. Les calcaires supérieurs C, D, E, F, qui atteignent une grande épaisseur dans le Lot, sont peut-être l’équivalent du Sinémurien. CHARMOUTHIEN À la fin de la période sinémurienne il y eut, dans tout le bassin de l’Aquitaine, une transgression marine qui se traduisit par l'extension des dépôts de rivage. Aux calcaires dolomitiques, oolitiques et aux cargneules de la période précédente succédèrent des sédiments détri- tiques, des grès, parfois des poudingues, des calcaires gréseux, rarement des calcaires purs ou des argiles. En plusieurs points les grès seuls existent, témoignant de la proximité des côtes. Dans d’autres ils alternent avec des argiles et des calcaires, ce qui dénote un régime variable. La faune si pauvre des mers infra-liasique et sinémurienne devient subitement très riche et les rivages se couvrent de nom- breux Lamellibranches et surtout dans la région sud (Lot, Aveyron et Tarn-et-Garonne) de Céphalopodes. Un grand nombre de formes côtières sont associées aux coquilles flottantes d’Ammonites qui venaient s’échouer sur le littoral. C’est la première fois que dans le bassin de l’Aquitaine on rencontre des espèces franchement carac- 4 Mars 1895. — T. XXIII. Bull, Soc. Géol. Fr. — 2 18 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE téristiques des zones sédimentaires. Avec l'invasion de la mer a donc lieu le développement et l’épanouissement de la faune. Celle-ci prendra un essor encore plus considérable dans les mers plus récentes. Le seuil du Poitou va en effet s'ouvrir et la libre commu- nication des mers de l’Aquitaine et du bassin de Paris se fera par ce détroit jusqu’à la fin de la période jurassique, permettant aux courants de disséminer les espèces d’un bassin dans l’autre. Le long du Plateau Central, l’épaisseur du Charmouthien est assez réduite et il est difficile d'établir des subdivisions par suite de l’absence presque complète de Céphalopodes. Mais vers le sud, depuis Brives jusque dans le Lot et le Tarn-et-Garonne, la puis- sance des couches va en augmentant. En outre, les Céphalopodes se montrent en nombre suffisant pour qu’on puisse retrouver les zones habituelles de l’étage. Lot et Corrèze. — Dans les départements du Lot et de la Corrèze, M. Mouret a pu établir les niveaux paléontologiques du Charmou- thien, dont la puissance à Saint-Céré atteint 60 mètres. Voici la composition qu’en donne cet auteur : Calcaire à Am. normanianus ; Argiles grises à Am. sinuosus; avec, à la base, zone à Am. Jamesoni. Marnes gréseuses et schisteuses à Am. margaritatus et Gryphæa cymbium. D. Calcaire gréseux à Am. spinatus. ox Ces différentes zones correspondent aux zones classiques; la première pouvant se paralléliser avec la zone à Deroceras armatum, la seconde avec les zones à Phylloceras ibex et Deroceras Davæi. A mesure que l’on remonte vers le nord, la présence du Charmou- thien diminue. À Turennes (fig. 2), au sud de Brives, l'étage n’a plus que 30 mètres d'épaisseur et les Céphalopodes sont déjà rares. A partir de ce point, les argiles se réduisent beaucoup, et à Terrasson elles sont à peine représentées. La coupe suivante, que j'ai relevée dans les environs de cette dernière localité, montre d’ailleurs le changement considérable qui s'est produit. Au dessus des calcaires dolomitiques sinémuriens, on trouve la série suivante : A. Calcaire lithographique gris-bleu aliernant avec des marnes feuilletées à Ostrea sportella et Pecten priscus, etc. B. Calcaire compact violacé (lumachelles par places), à Am. margaritatus et Gryphœæa cymbium, etc. C. Calcaire gréseux gris-bleu dans la profondeur, rougeâtre à la surface, à Rhynch. tetraedra, Ter. punctata, Zeil. cor., Pecten priscus, elc. A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 19 L'ensemble atteint environ 15 mètres. Après Terrasson, le Charmouthien passe à un calcaire gréseux gris-bleu qui va se retrouver avec une grande uniformité Le long de la bordure cristalline du Plateau Central, dans les départements de la Dordogne et de la Charente et avec un maximum de 12 mètres d'épaisseur. Fig. 2. — Coupe des environs de Turenne (Lot). et E 268 D } Tourmente 198 a, calcaire lithographique alternant avec des marnes feuilletées à Ostrea sportella; b, calcaire compact à Amatheus margaritatus ; c, calcaire gréseux gris bleu à Amutheus spinatus; d, argile gris noirâtre à Harpoceras Levisoni; e, argi- les avec ovoïdes calcaires à Harpoceras bifrons; f, argiles sableuses alternant avec des bancs calcaires à Harpoceras fallaciosome et Grammoceras aalense ; i, calcaire gris bleu à Ludwigia concava ; h, calcaire oolitique; à, calcaire dolo- mitique ; j, calcaire à oolites irrégulières à Nérinées (Bajocien supérieur). Les Céphalopodes se réduisent à l’Amaltheus margaritatus ; il est difficile de savoir si les autres zones de l'étage sont repré- sentées. La Gryphæa cynbium ne se montre plus également que dans le détroit du Poitou. Il est curieux d'observer qu’une forme aussi répandue dans le sud et le nord du bassin n’ait pas laissé de repré- sentants vers l’est. Dordogne. — Sauf aux environs de Thiviers et de Millac, je ne pense pas que le Charmouthien ait été signalé sur la feuille de Péri- gueux. J’ai pu cependant le suivre depuis St-Orse jusqu’à Nontron, partout où affleurent les autres étages liasiques. Dans la vallée du Blâme, le Charmouthien contribue à former avec les autres étages liasiques un petit anticlinal qui s'étend de Granges-d’Ans à St-Orse. Il est surtout formé par des grès calcari- fères gris-bleuâtres devenant ochracés suivant les lignes d’affleure- ment et renfermant de nombreux grains de quartz. Les fossiles sont très abondants, surtout les Bélemnites. 20 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE Le Charmouthien conserve jusqu’à Thiviers les caractères que nous venons d'indiquer. Il se montre tel sur les deux rives de l’Auvezère où il est en saillie et sert de soubassement aux argiles toarciennes. Le dernier affleurement de cet étage, vers l’ouest, est à Tourtoirac. | Depuis Excideuil, la Roche, jusqu’à Saint-Germain-des-Prés, on trouve le Charmouthien dans la plupart des vallées qui confluent dans celles de l’Isle et de la Loue. Les tranchées du chemin de fer de la Courtade et de la Gravetie mettent à nu les différentes assises de l’étage dont la constitution est la suivante : A. 020 Argiles jaune brunâtre avec nodules ferrugineux ; Binan Grès gris-roux provenant de la décalcification de grès calcaires gris bleuâtre. Pas de fossiles. C. 4 Calcaires gréseux gris bleuâtres très durs, avec banc fossilifère à la partie supérieure, contenant : Bel. niger, Bel. paxillosus, Ter. punctata, Zeil. cornuta, Pecten acuticostatus, Pecten priscus, etc. Le Charmouthien offre une remarquable extension dans les envi- rons de Thiviers, où il forme un ilot de plusieurs kilomètres carrés. Il constitue également, à un niveau assez élevé, un liseré très net le long des coteaux qui couronnent Nanthiat et Eyzerac. Près de Bel-Air et dans la première tranchée de la route en lacet qui va à Nanthiat, on observe au-dessus des dernières couches du calcaire dolomitique la succession suivante : A. 00 Sables et galets de calcaire nankin, reposant sur les couches inférieures rapinées. B. 3250 Calcaire dolomitique gréseux jaunâtre. C. Grès calcarifère un peu dolomitique. D. 910 Calcaire gris bleuâtre compact, avec fossiles habituels. Localement toutes les couches charmouthiennes sont fortement métamorphisées dans les tranchées du chemin de fer des lignes de Nontron et de Limoges. Il y a eu décalcification, puis silicification des sédiments charmouthiens et formation d’une roche exclusive- ment siliceuse. Les fossiles eux-mêmes sont devenus siliceux. Le Charmouthien redevient normal à St-Jean-de-Côle et aux Mouillères, près de Millac. A Nontron, le Charmouthien a été étudié par Delanoue en 1837, mais la coupe qu’a donnée cet auteur est inexacte. Tous les sédi- ments gréseux qu’il signale appartiennent au Charmouthien ; quant aux argiles qui couronnent le coteau des Fourneaux, elles sont tertiaires et non toarciennes. \ ddr ee RENE Re ETUIS TS A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 21 A Boëre, près Teyja, l’étage a subi une diminution considérable d'épaisseur, car il n’a plus que trois mètres. C’est l’un des points du . bassin de l’Aquitaine où il est le plus réduit. En outre, il présente des particularités intéressantes au point de vue pétrographique. Il débute par un banc de grès surmonté par des calcaires dolo- mitiques pulvérulents, gris bleuâtres dans la profondeur et deve- nant blanc jaunâtres à la surface. Les assises supérieures sont constituées par un calcaire dolomitique pulvérulent avec de nom- breuses géodes de calcite. Ces calcaires dolomitiques me paraissent formés par suite de modifications chimiques postérieures. Il faut mentionner également la ressemblance extrême de ces calcaires avec ceux du Bajocien inférieur de la même région. Le même fait peut se constater au pont de Soudat, près Varaignes. Ce sont là les derniers affleure- ments du Charmouthien, dans le département de la Dordogne. Charente. — Dans le sud du département de la Charente, Coquand a signalé le Charmouthien aux environs de Montbron, mais il a complètement méconnu ses caractères. Il a considéré comme appar- tenant au Lias moyen les calcaires dolomitiques hettangien ; il n’a pas vu un seul affleurement de l’étage qu’il croyait décrire. La coupe du pont de Menet qu’il a donnée est incomplète, car il manque non seulement tout le Charmouthien, mais aussi une partie du Toarcien. HE | Ce qui a trompé Coquand, c’est que les étages moyen et supérieur du Lias ne sont pas visibles sur la route de Menet. Pour les étudier, il faut suivre la falaise de la rive gauche de la Tardoire, en amont ou en aval du pont de Menet. Mais les caractères du Charmouthien sont surtout très nets au Pery, où j'ai relevé la succession suivante : A. Calcaires jaune brunâtres avec grains de quartz. B. Grès fins. C. Grès micacés dolomitiques, jaunâtres, avec Bel. niger, Pecten acuti- costatus, Ter. punctata, etc. D. Calcaire dolomitique jaunâtre avec géodes d’aragonite. L'ensemble a environ 6" d'épaisseur et l’on peut remarquer que la dolomie existe encore dans les assises supérieures. Une modification intéressante de l'étage, modification analogue à celle que nous avons observée à Thiviers, existe près d'Orgedeuil. C’est, sur certains points, la décalcification des couches siliceuses charmouthiennes amenant la formation d’une roche poreuse très légère, renfermant les fossiles habituels ; sur d’autres points où la 99 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE silicification a été plus complète, on a eu formation d’une roche dure et très lourde. Le Charmouthien augmente d'épaisseur plus au nord, ainsi qu’on peut le constater à Lithrac, où il est de nouveau constitué par des calcaires gréseux gris-bleuâtres. C’est aux environs de Chasseneuil, dans les vallées du Maine- Gardon et du Rivaillon, que nous allons voir se produire une modi- fication importante dans la composition du Charmouthien, je veux parler de l'apparition des silex dans les assises supérieures de l'étage, qui deviennent en même temps plus épaisses et plus fossili- fères. Désormais, nous trouverons ce faciès des calcaires à silex dans tout le nord du bassin de l’Aquitaine, et le long du massif paléo- zoïque vendéen. Le Charmouthien est facile à étudier près du pont de Suaux et à Maison-Neuve, en amont de Vitrac. Dans ce dernier point, on observe la série suivante : ; A. 060 Argiles verdâtres sans fossiles. B. 250 Alternance de bancs de calcaires gréseux gris-bleu et de lits marno-sableux micacés avec Bel. niger, Pecten acuticos- tatus, etc. C. 350 Calcaire gris-bleu un peu gréseux à silex noirâtres alternant avec des lits argileux à Amaltheus margaritatus, etc. Dans la partie nord de la feuille de Rochechouart, et dans tout le détroit du Poitou, l'allure des couches est différente de celle que nous avons observée. Si jusqu'ici, en efiet, elles ont eu, en général, un plongement sud-ouest uniforme, elles forment, plus au nord, des anticlinaux et des synclinaux qui font reparaître plusieurs fois le même étage à d’assez grandes distances de l’ancien rivage. A St-Claud et dans la vallée de l’Argentor. le Charmouthien se montre avec une constitution analogue à celle que nous avons observée à Vitrac. Vallée de la Charente. — Depuis Chantrezac jusqu’à Asnois, la Charente coule dans une vallée dont le fond est constitué par le Charmouthien sur un tiers environ de son parcours ; depuis Chan- trezac jusqu’au pont de Cluzeau, depuis le moulin de la Roche jusqu'à Masmayoux et depuis Chatain jusqu’à Asnois. Cet étage forme entre les deux points extrêmes le sommet de deux anticli- naux dont l’un, celui d’Alloue, a sa voûte rompue par une fjaille mettant en contact le Charmouthien et le Bajocien. Les assises sédi- mentaires ne plongent donc pas régulièrement, comme l’indique M. Welsch. sara dus À mue À > te ol ae A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 93 Dans toute la vallée, la composition du Charmouthien varie peu. Ce sont des calcaires un peu gréseux gris bleuâtres, alternant avec des lits argileux, qui les constituent. A la partie supérieure, les silex continuent à se montrer. A Alloue même, près du cimetière, les assises calcaréo-gréseuses affleurent sur le bord de la route et sont très fossilifères. Aux environs d’Alloue, le Charmouthien et peut-être aussi une partie du Sinémurien sont méconnaissables. Au Pavillon, aux Mines, à la Boissière, on peut voir les calcaires transformés secon- dairement en une roche dure, compacte, noirâtre, siliceuse. On comprendrait difficilement le changement qui s’est opéré si, par places, des témoins de calcaire gris bleu Charmouthien ne se montraient pas intacts au milieu de la roche. Comme à Thiviers et à Montbron, il y a eu ici encore une décalci- fication et une silicification intenses, tandis que des émanations sulfurées avaient formé des filons de galène et de blende. Au nord de Chatain et jusqu’à Asnois, le Lias moyen affleure d’une façon presque ininterrompue tantôt sur la rive droite, tantôt sur la rive gauche de la Charente. Il est surtout bien visible au moulin d’Asnois, à la Beuvrie et près du moulin de la Vergne. Vienne. — Vallée du Clain. — En suivant la vallée du Clain, depuis le bord du Plateau Central jusqu’à Vivonne, et la vallée de la Vonne, depuis Vivonne jusqu’à Ménigoutte, sur le bord du massif vendéen, on peut voir les modifications subies par le Charmouthien entre les deux massifs de l’ancienne chaîne hercynienne, car cet étage apparaît fréquemment grâce aux ondulations des couches de la région. Dans la haute vallée du Clain, depuis Pressac jusqu’à Verneuil, le Charmouthien se montre sur les deux flancs d’un synclinal dont l’axe passe par Commersas, mais il vient buter contre le Bajocien à 1 kilomètre au nord de Verneuil. Les assises du Lias moyen, dans cette partie de la vallée, sont constituées par des calcaires gréseux gris-bleuâtres qui affleurent à Verneuil et qui alternent avec des lits argileux. Une deuxième faille de direction N.-S. remet en contact le Charmouthien et le Bajocien à la Valette, près de St-Martin, et les couches plongent vers le N.-E. jusque près de Joussé. Ce sont encore des calcaires gréseux, avec silex à la partie supé- rieure, qui les constituent, mais la dolomie commence à se montrer dans ces calcaires. La faune très riche comprend à la base: Amalth. 24 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE margaritatus, Bel. niger, Pecten priscus, Ostrea Sportella, Spiriferina, Walcoti, Ter. punctata, Zeill. Cornuta, etc., et à la partie supérieure : Amalth. spinatus. Il y a donc dans la vallée du Clain deux niveaux caractérisés par des Céphalopodes. M. Rolland, qui a étudié le Charmouthien sur la feuille de Poi- tiers, le signale comme constitué par des calcaires gréseux rosés dolomitiques à Amaltheus marguritatus et Amaltheus spinatus; en réalité l’étage est plus complet, car il est ainsi constitué : A. 5m Calcaire gris-bleuâtre en bancs assez épais alternant avec des lits marneux. Fossiles nombreux : Amalth. margaritatus, etc. B. 5m Calcaire rosé, dolomitique, saccharoïde, alternant avec des bancs de marnes sableuses à Am. margaritatus à la base et Amalth. spinatus, à la partie supérieure. Le premier horizon est surtout visible à Villemonnoy, le second à Congerie, près de Champagné-St-Hilaire, où il est exploité. À Ligugé, sur la rive droite du Clain où l’on observe l’affleurement le plus septentrional du Charmouthien, la composition de cet étage a beaucoup d’analogies avec celle que nous venons de signaler à Champagné. Dans la vallée de la Vonne, le Charmouthien affleure au dessous de la Poupardière, près de Luzignan, mais c’est entre Sanxay et Ménigoutte, où M. de Longuemar a fait connaître ses principaux caractères, qu’on peut surtout l’étudier. Il a une faible épaisseur et il est surtout formé par des calcaires gréseux gris-bleu, devenant à l’air de couleur brun-chocolat. Des silex se montrent dans les assises supérieures. Deux-Sèvres. — Vers St-Maixent le faciès gréseux prédomine, et l'étage atteint surtout une grande puissance (18) aux environs de Niort. Les grès siliceux un peu calcaires qui le constituent sont désignés sous le nom de « pierre rousse » et renferment des rognons de silex alignés. On y a recueilli : Ægoceras planicosta, Deroceras Davei et d’assez nombreux Pecten. J'Y ai trouvé également Amal- theus margaritatus et l’'Amaltheus spinatus. A Melle, le Charmouthien est presque exclusivement gréseux ; j'y ai trouvé quelques fossiles mais pas de silex. Le long du bord méridional du massif vendéen, vers Fontenay- le-Comte, le faciès gréseux à silex existe encore, mais il tend à se transformer, plus à l’ouest, en un faciès argilo-calcaire.  F 4 $ 4 D A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 25 En résumé, nous voyons que l’on peut établir plusieurs faciès dans le Charmouthien du bassin de l’Aquitaine. Ce sont : 4° Le faciès argilo-calcaire à Céphalopodes, qui s’étend dans les départements du Lot, de l'Aveyron et du Tarn-et-Garonne. 20 Le faciès calcaréo-gréseux à Lamellibranches, dont l'extension le long du Plateau Central a lieu, depuis Terrasson (Corrèze) jusqu’à Chasseneuil (Charente). %æ Le faciès calcaréo-gréseux avec silex qui caractérise le Char- mouthien dans tout le détroit Poitevin. TOARCIEN. Avec l’apparition des vases toarciennes s’affirme une plus grande profondeur de la mer. En même temps la transgression marine s’accentue, et l’ouverture du détroit du Poitou permet le libre passage des eaux entre le bassin parisien et le bassin aquitanien. Actuellement, les bords du seuil laissent voir partout les dépôts toarciens s'étendre assez loin sur les roches cristallines. Le Toarcien présente une assez grande uniformité dans toute l’étendue du bassin ; c’est l'étage des argiles par excellence ; parfois cependant des calcaires s’intercalent au milieu d’elles. C'est égale- ment l'étage dans lequel abondent les Céphalopodes. Lot et Corrèze. — De même que nous avons vu la mer Charmou- thienne déposer une assez grande épaisseur de sédiments au sud de Brives, de même la mer toarcienne, dans des conditions d’appro- fondissement du bassin à peu près analogues, d’abondantes forma- tions littorales. Au sud de Brives, le Toarcien forme, principalement sur la rive droite, une partie des hauteurs bordant la vallée de la Tourmente. On peut relever la coupe suivante à Turenne. A. Argiles gris-noirâtres résistantes comprenant les zones à Harp. Levisoni et à Cæœl. Hollandrei. B. Argiles avec ovoides calcaires à Harp. bifrons, Rhynch. tetraedra, etc. C. Argiles sableuses noirâtres avec quelques bancs calcaires de 010 à 020 d'épaisseur à Harp. fallaciosum, Gram. aalense. Un niveau argileux est intercalé avec de nombreuses Gryphœæa Beaumonti. L'ensemble de cette formation atteint 40 mètres environ. M. Mouret s’est basé sur la présence de la Gryphœa Beaumonti et du Pecten pumilus pour établir les niveaux du Lias supérieur et du Bajocien inférieur. Or, la Gryphæœa Beaumonti monte jusque dans le 26 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE Bajocien, de même le Pecten pumilus descend jusque dans le Lias supérieur, où il pullule dans certaines localités. Le Toarcien se termine à la partie supérieure des dernières argiles sableuses à Grammoceras aalense et le Bajocien inférieur commence à la Ms inférieure des calcaires gris bleu à Lioceras concavum. Le Toarcien affleure sur une assez grande étendue, aux environs de Terrasson, mais il n’a plus qu’une quinzaine de mètres d’épais- seur. Les ovoïdes calcaires et une partie des calcaires de la zone supérieure ont disparu. L'’étage n’est plus représenté que par des argiles et des marnes terreuses feuilletées à la partie supérieure. Dordogne. — À la Bachelierie, les argiles seules persistent. Plus au nord, dans la vallée du Blâme, vers St-Orse, Royère, Laborie et Chourgnae, le Toarcien exclusivement argileux étant très peu fossi- lifère, il devient difficile de distinguer les zones de l’étage. Il en est de même, dans la vallée de l’Auvezère, près de Tourtoirac. Aux environs d’Excideuil, dans la tranchée du chemin de îer de La Courtade, on observe la succession suivante : A. Calcaires marneux gris bleuâtres avec fossiles phosphatés à Cæl. Hollan- drei et Harp. bifrons. B. Arcgiles gris bleuâtres ou noirâtres. C. Argiles noirâtres fortement pyriteuses s’effleurissant à l'air, à Gram. aalense et Gryphæœa Beaumonti. Ce dernier niveau est bien visible à l’ouest de la ville d’Excideuil, sur la route de St-Germain. Aux environs de Thiviers, le Toarcien s'étend sur toutes les hauteurs : à l'est vers Penasson, au sud vers le Claud, Nouzet, etc.; vers l’ouest il forme le flanc nord de la vallée qui débouche dans la Côle à St-Jean, puis en face de St-Romain, une faille N.-S. l’abaisse brusquement dans le fond de la vallée. Dans toute cette partie de territoire, il présente une constitution identique. Au-dessous de Bel-Air, j'ai observé, reposant sur les calcaires charmouthiens : A. O0"15 Calcaire marneux jaune brunâtre à fossiles phosphatés à Cæl. Hollandrei. B. ("20 Calcaire dolomitique avec grains de quartz à Harp. bifrons, Harp. Levisoni. C. .,A,(Argiles grises feuilletées sans fossiles. 5à6 ' ; £ D. Niveau supérieur à Gram. aalense. A St-Jean-de-Côle et sur la rive droite de la Côle, les assises toarciennes plongent vers le S.-0., mais seuls les niveaux supé- ‘4 F A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL y! rieurs de l’étage sont bien visibles sur la route de Neuville, où la falaise calcaire bajocienne surplombe les dernières couches toar- ciennes à Ostrea Betumonti. A l’est de Millac et au nord de St Pardoux-la-Rivière, le Toarcien supérieur devient dolomitique et présente un faciès analogue à celui du Bajocien inférieur. Le Lias supérieur affleure, aux environs de Nontron, sur plu- sieurs points de la vallée du Bandiat. Il est surtout visible au moulin des Roches et au moulin de Ribeyrolles. Sa composition offre beaucoup d’analogie avec celle que nous avons signalée à Thiviers. Son épaisseur, qui est de 7 à 8 mètres, atteint son minimum (0m55) à Boëre, près Teyja, où nous avons vu les autres étages liasiques très réduits. Sa composition est la suivante : A. 030 Argiles brunâtres ferrugineuses avec grains de quartz et nodules ferrugineux avec Cœl. Hollandrei, Cœl. annulatum, etc. B. 010 Argiles bleuâtres. C. O0"15 Argiles micacées à Gram. aalense. À Varaignes, où J'ai déjà dit que le Toarcien affleurait par suite de l’existence d’une faille, il redevient relativement épais (40) et les argiles grises reparaissent. La zone supérieure est constituée par des argiles micacées à fossiles phosphatés. Charente. — Coquand ne fait qu’indiquer brièvement l’existence du Toarcien à Montbron, cependant il affleure sur la rive gauche de la Tardoire. Il suit également à une certaine hauteur toutes les sinuosités des vallées qui montent vers Rouzède et Ecuras. Une partie du soubassement sur lequel repose la ville de Mont- bron est constitué par le Toarcien dont les couches inférieures ont leurs fossiles phosphatés. On y recueille : Cæloceras Hollandrei, Cælo- ceras Raquinianus, Harpoceras Levisoni, etc. Le reste de l’étage est formé par des argiles grises. On retrouve le Toarcien dans la plupart des vallées qui descen- dent du Plateau Central et s’échelonnent depuis Montbron jusqu’à Chasseneuil. A partir de la vallée du Maïne-Gardon, le Toarcien inférieur offre un faciès qui est d’une constance remarquable dans le nord du bassin de l’Aquitaine. Il se présente, en effet, sous forme d’un cal- caire marneux avec oolites ferrugineuses. Dans la vallée du Rivaillon et dans les tranchées de Suaux, on relève la coupe suivante : 28 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE A. Calcaire marneux à oolites ferrugineuses avec Cæl. Hollandrei, Harp. Lepisoni. B. Calcaire compact gris-bleu alternant avec des argiles grises. Faune très riche. Harp. fallaciosum, Bel. tripartilus, Bel. niger, Pecten textorius, Harpax Parkinsoni, Rhynch. cynocephala, Ter. Lycetti, ete. C. Marnes gris-bleu feuilletées avec nombreuses Gram. aalense et Rhynch. cynocephala. On voit, d’après cette coupe, que les argiles à Harpoceras falla- ciosum sont ici remplacées par une alternance de calcaire gris-bleu et d’argiles. La composition du Toarcien varie assez peu au sud de la feuille de Confolens, où l’on retrouve encore une alternance de calcaires et d'argiles grises à Vieux-Ruffec, à Nanteuil, près de Champagne- Mouton, représentant le Toarcien moyen. Coquand signale la plupart des affleurements de cet étage dans cette région, mais commet de nombreuses erreurs paléontologiques. Vallée de la Charente. — Nous avons vu, à propos des autres étages liasiques, quelle était l’allure des couches dans la vallée de la Cha- rente depuis Chantrezac jusqu’à Asnois. Le Toarcien peut s’observer sur de nombreux points de la vallée. Les niveaux inférieurs de l'étage apparaissent près du pont d’Ambernac (rive droite), au-dessous du village de Guilloux. Ils comprennent des calcaires marneux gris-noirâtres, terreux, se débitant en feuillets et renfermant d’assez nombreuses oolites ferrugineuses. C’est le niveau à Cæloceras Hollandrei et Harpoceras Levisoni que j'ai déjà indiqué dans la vallée de la Bonnieure. Mais ici Harpoceras falciferum devient très abondante. Le même niveau est visible à Rioumort. L'épaisseur du Toarcien inférieur atteint 0®50 environ. Les calcaires gris-bleu et les argiles grises qui constituent la partie moyenne du Toarcien à Vitrac, sont ici remplacés par des marnes et des argiles. Ces marnes sont bien visibles le long des prairies qui s'étendent depuis le pont de Cluseau jusqu’à Amber- nac, où elles donnent un niveau aquifère. Elles sont gris-bleuâtres micacées et deviennent gris-cendrées à la surface. Les fossiles qu’elles contiennent sont peu abondants. Néanmoins, j'y ai recueilli quelques exemplaires d’Harpoceras fallaciosum. O5 retrouve la même série de marnes à Chatain, à Rioumort et au moulin de l’Asnière, où la route les coupe en tranchée. De nom- breuses Gryphœa Beaumonti pullulent dans les bancs supérieurs. Le Toarcien supérieur est très bien représenté au Mailloux, A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 29 près de Chatin. Il est constitué par une alternance d’argiles et de petits bancs calcaires renfermant des fossiles dont le test est conservé, Grammoceras aalense en particulier est très abondante. Vienne.— Vallée du Clain. — Le Toarcien de la vallée du Clain, ainsi que celui de la Vienne, a été étudié par MM. de Longuemar, Douvillé, Rolland et Welsch. Ce dernier auteur a indiqué nettement les caractères de cet étage au nord de la feuille de Confolens. La composition qu'il en donne est presque identique avec celle que j’ai observée dans la vallée de la Charente. Il en est de même pour le Toarcien du Clain des environs de Sommières, Champagne-Mouton, Iteuil et Ligugé. En un mot, il règne, comme nous l’avons déjà dit, une certaine uniformité dans la constitution du Toarcien du détroit Poitevin. La zone à oolites ferrugineuses avec Harpoceras Levisoni qui conti- nue à être très constante n’a pas été distinguée et la différenciation du Toarcien moyen et supérieur n’a pas été faite. Vallées de la Vienne et de la Gartempe. — Dans ces deux vallées, le Toarcien repose en grande partie sur les roches cristallines du Plateau-Central, ce qui indique la transgression des mers de l’épo- que. Il en est de même le long du massif vendéen (versant parisien). Le Lias supérieur offre une assez grande analogie dans ces vallées. Comme vers l’ouest les trois zones sont bien nettes et c’est la zone à Harpoceras fallariosum formée de calcaires marneux à Goix et au Rollier et surtout d’argiles à Saulgé qui est la plus développée. L’analogie des dépôts du Toarcien se poursuit sur le bord occi- dental du détroit Poitevin, ainsi que cela résulte des travaux de nombreux géologues. Dans la vallée de la Vonne, près de Luzignan et entre Sanxay et Menigoutte, on observe la succession suivante : A. (Calcaires marneux gris-bleu parsemé d’oolites ferrugineuses à Harp. Levisoni, Harp. bifrons. B. Marnes grises alternant avec des bancs de calcaires marneux avec nom- breuses ammonites ferrugineuses. Harp. fallaciosum, Bel. tripar- titus, Bel. irregularis. C. Marnes et calcaires marneux à Gram. aalense, Pecten purmilus, Ostrea Beaumonti, Rhynch. cynocephala. Les mêmes niveaux peuvent s’étudier à St-Maixent et aux envi- rons de Niort, à Ste-Pezenne. On les suit sur la lisière méridionale 30 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE du massif ancien vendéen, vers Fontenay-le-Comte et dans la plaine de Luçon, où ils présentent les mêmes caractères. En résumé, nous pouvons dire que le Toarcien est constitué dans le bassin de l’Aquitaine par des sédiments où l'argile est prédominante. Dans presque tout le nord du bassin la zone infé- rieure à Harpoceras Levisoni se charge d’oolithes ferrugineuses, ce qui la fait distinguer au premier coup d’œil. L’étage se termine partout par la zone à Grammoceras aalense. Je n’ai pas trouvé Harpo- ceras opalinum. JURASSIQUE MOYEN Tandis qu’une certaine uniformité règne dans la constitution des assises liasiques du bassin de l’Aquitaine, il existe de très notables différences dans la composition du Bajocien et du Bathonien. Les faciès s’y montrent nombreux et la f° ne non moins variable. Ce sont, vers Niort, des calcaires et des marnes à Céphalopodes qui passent vers l’est (Poitiers, Montmorillon) à des calcaires oolithi- ques et suboolithiques, souvent dolomitiques. Vers le sud (Thiviers) on a à la base des calcaires oolitiques à Nérinées où le faciès de charriage, avec polypiers, apparaît en maints endroits, tandis qu’à ia partie supérieure de la formation on observe une série de cal- caires lithographiques ou sublithographiques avec intercalation de marnes renfermant une faune saumâtre. Au point de vue paléontologique, on a successivement des faciès à Céphalopodes, des faciès à Nérinées et à Brachiopodes, des faciès à Lamellibranches. En raison même de la complication et de l’enchevêtrement de ces divers faciès, l’étude du Jurassique moyen présente une assez grande difficulté, aussi ne doit-on pas s'étonner que les travaux qui ont été faits dans certaines parties de la région que j’étudie soient peu nombreux et surtout peu précis. ; Dans les départements du Lot et de la Dordogne, les documents paléontologiques manquent presque entièrement. Coquand, dans sa monographie de la Charente, a fait faire un assez grand progrès à la géologie de ce département. Il faut bien dire cependant que la carte qu’il en a dressée est loin d’être exacte et ne correspond pas toujours au texte de son ouvrage. Dans le département de la Vienne, de Longuemar, doué d’un grand talent d'observation, a mis en lumière les principaux carac- tères des terrains jurassiques de ce département. 4 FRS A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 31 Plusieurs géologues contemporains, MM. de Grossouvre, Douvillé, Rolland, Toucas, Welsch, A. Fournier, etc., ont fourni des docu- ments très importants sur les dépôts du détroit Poitevin. BAJOCIEN Le Bajocien du bassin de l’Aquitaine présente les subdivisions qui ont été observées en Angleterre, en Normandie, etc. Cependant je n’ai pas trouvé les Ammounites de la zone à Ludwigia Murchisonæ, de même ceux de la zone à Harpoceras opalinum m'ont paru man- quer. Néanmoins, comme il existe une certaine épaisseur de sédi- ments entre les couches de la zone à Grammoceras aalense et la première zone fossilifère bajocienne; qu’en outre je n’ai constaté nulle part des traces d’émersion, les dépôts étant continus, il est fort probable que lithologiquement ces deux zones sont représen- tées dans le détroit du Poitou. En de rares points, on a recueilli quelques exemplaires de Ludwigia Murchisonæ. Dans toute la région que j'ai parcourue, depuis Niort, Poitiers et Montmorillon, au nord, jusqu’à Turenne, dans le Lot, j'ai observé que le Bajocien fossilifère reposait sur le Toarcien, par l’intermé- diaire de la zone à Ludwigia concava. J’ai indiqué, le premier, l'existence de cette zone qui n’avait pas été reconnue ou qui avait été confondue avec la zone à Ludwigia Murchisonæ. Cette zone pré- sentant une extension très grande, je l’étudierai à part. Quant aux autres zones fossilifères du Bajocien, elles existent là où se montrent les Céphalopodes. Dans l’impossibilité où l’on est de pouvoir paralléliser d’une façon rigoureuse ces différentes zones avec celles des couches ooli- thiques et marno-lithographiques du sud de la région considérée, j'étudierai le Bajocien moyen et supérieur dans leur ensemble. ZONE A LUDWIGIA CONCAVA Au moment où la mer bajocienne dépose ses premiers sédiments dans le bassin de l’Aquitaine, les conditions dans lesquelles s'effectuent ces dépôts sont à peu près les mêmes que celles qui existaient pendant le Toarcien. L’argile a cependant fait place, en partie, à l’élément calcaire. Les premiers dépôts bajociens sont des calcaires ou des calcaires marneux, de couleur gris-bleu. Plus tard, une différenciation considérable se produit dans la sédimentation et les zones à Cépha- 32 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE lopodes ne dépassent plus, vers le sud, la latitude de La Roche- foucauld (Charente). La zone à Ludwigia concava que Buchman a signalée le premier en Angleterre, et qu’il croyait n'exister qu’exceptionnellement dans le reste de l’Europe, a été trouvée, au contraire, en de nombreux points ; M. Munier-Chalmas l’a signalée en Normandie, M. Haug l’a retrouvée dans les Alpes, M. Girardot dans le Jura, M. Thirier dans le golfe du Luxembourg. M. Larrazet l’a fait connaître dans le nord de l'Espagne (province de Burgos). J’ai observé égale- ment son existence dans le bassin de l’Aquitaine. Au sud du bassin, vers Villefranche (Aveyron), M. Thévenin m'a dit l’avoir reconnue. Cette zone est très fossilifère. C’est généralement Ludwigia concava qui prédomine ; mais il existe aussi d’autres formes très voisines, figurées dans l'ouvrage de M. Buchman. Lot et Corrèze. — L'’affleurement le plus méridional que j'ai observé de la zone à Ludwigia concava se trouve aux environs de Turenne, à la limite des départements du Lot et de la Corrèze. Cette zone est constituée par des calcaires gris-bleu alternant avec des lits marno-sableux, qui forment la base des falaises calcaires de la rive droite de la vallée de la Tourmente. Elle se poursuit vers St-Denis, au sud, et on la retrouve dans les environs de Terrasson et de la Bachellerie au N.-0. Dordogne. — Depuis la Bachellerie jusqu'aux environs d’Exci- deuil, le Bajocien débute par des calcaires rosés à oolites brunes, mais devenus dolomitiques secondairement. A Excideuil, ces calcaires qui sont gris-bleu dans la profondeur et jaunâtres à l’air, sont remplis également d’oolites. Les mêmes calcaires qui ont été exploités à Corgnac contiennent d’assez nombreux moules de fossiles, parmi lesquels j’ai pu recon- naître : Ludwigia concava. De Thiviers à Nontron, la modification des couches est devenue considérable ; les fossiles ont disparu et l’on n’observe plus que de vagues empreintes dans les calcaires dolomitiques inférieurs du Bajocien. Charente. — En se rapprochant de Montbron on voit se modifier assez brusquement la composition des assises qui redeviennent normales et très riches en fossiles. D’abord sous Montbron, mais surtout dans le vallon du Mas, la zone à Ludwiqia concava comprend des calcaires gris bleuâtres, assez PE CCR OS je tin ÉD à GS . pe A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 33 durs, très fossilifères, alternant avec de petits lits marneux. La même constitution s’observe dans les vallons qui s'étendent jusqu’à Chasseneuil. Aux environs de cette dernière localité (fig. 3) on peut bien observer les caractères de la zone inférieure du Bajocien dans les vallées du Rivaillon, du Maine-Gardon, et dans les tran- chées du chemin de fer, vers Suaux. Les espèces de Ludwigia et les Sonninia, qui les accompagnent, atteignent une grande taille. Fig. 3. — Coupe du Bajocien des environs de Chasseneuil (Charente). Le Quéroy a, argiles grises à Grammoceras aalense ; b, calcaires gris-bleuÿà Ludwigia concaPa ; ©, calcaires gris-bleu alternant avec des lits marneux à Sphæroceras Sauzei; d; calcaires gris-bleu à silex à Cæœloceras Blagdeni ; e, calcaire dolo- mitique pulvérulent à silex ; f, calcaire marneux ; g, calcaire oolitique (carrière) à Ter. sphæroïidalis ; h, calcaire marneux à silex pétri de Ter. sphæroidalis ; 1, calcaire compact à Cosmoceras garantianum ; s, argiles à silex. Dans la vallée du Son, au moulin du Pont, près St-Claud, le calcaire gris-bleu qui forme la zone à Ludwigia concava se charge d’oolites ferrugineuses. Désormais, à partir de ce point, soit en remontant le long du Plateau Central, jusqu’au sud de Montmorillon, soit en se dirigeant vers l’ouest du côté de Niort, j’ai trouvé cette zone constante dans tout le détroit Poitevin, sous forme d’un calcaire marneux gris-bleu avec oolites ferrugineuses. Les ondulations des couches qui deviennent plus marquées dans l’axe du détroit ramènent au jour la zone à Ludwigia concava, près de St-Laurent-de-Céris, de part et d’autre de l’anticlinal, passant près de cette dernière localité. Les failles de Nanteuil et de Vieux-Ruffec la font également reparaitre aux environs de Champagne-Monton. M. Welsch a signalé la zone à Ludwigia concava à Asnois et à Chatain. Elle existe aussi dans la haute vallée de la Charente jusque près du Plateau-Central ; et s'étend sur les deux rives de la rivière depuis le pont de Cluseau jusqu’auprès d’Ambernac, où elle contri- bue à former un synclinal de cinq kilomètres d’étendue. De Masmayoux, où il bute par faille contre le Charmouthien, le Bajocien intérieur se montre à Charroux, formant deux synclinaux et un anticlinal. La faune, très riche, contient quelques Polypiers. 2 Mars 1895. — T. XXL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 3 34 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE Vienne. — Au nord de la feuille de Confolens, M. Welsch a reconnu l'existence de la zone à Ludwigia concava qui se poursuit sur les deux rives du Clain jusqu'auprès de Ligugé, au sud de Poitiers. Les vallées de la Vienne et de la Gartempe, au sud de Lussac-les- Châteaux et de Montmorillon, laissent voir la même zone un peu modifiée au point de vue lithologique, car elle est constituée par des calcaires gris-noirâtres, présentant à sa base un niveau à Echi- nides qui paraît être l’équivalent de la zone à Ludwigia Murchisonæ. Sur l’autre versant du détroit Poitevin, à Luzignan, Menigoutte, Saint-Maixent, j'ai reconnu la zone à Ludwigia concava qui n'avait pas été distinguée. M. de Grossouvre, aux environs de Niort, l’a réunie aux zones à Ludwigia Murchisonæ et Sphæroceras Sauxei. Dans toute cette région, j'ai pu la mettre nettement en évidence ; elle se montre partout sous la forme d’un calcaire marneux gris bleu à oolites ferrugineuses. J’ai trouvé cependant plusieurs exemplaires de Ludwigia Murchisonæ à la base de cette formation. La zone à Ludwigia concava, si je m’en rapporte aux descriptions de M. Boisselier, paraît se poursuivre sur la lisière méridionale du massif paléozoïque armoricain. Enfin, je l’ai observée à Melle, au sud du détroit Poitevin, dans les tranchées de Saint-Thibault et encore plus au sud à Sauzé-Vaussais, dans le forage d’un puits. En résumé, on voit que la zone à Ludwigia concava à une extension très générale dans le bassin de l’Aquitaine. Après le dépôt des couches à Ludwiyia concava, une différenciation très nette s'établit dans la sédimentation des couches Bajociennes ; les calcaires à Céphalopodes ne se montrent plus au sud de Mont- bron, Ils sont remplacés par des calcaires en grande partie ooliti- ques qu’il sera possible de subdiviser en se basant sur la présence des Nérinées et des Brachiopodes. Le faciès des calcaires à Céphalopodes règne sur la feuille de Confolens et sur une grande partie de celle de Rochechouart, mais il s’étend surtout vers Niort. Sur la feuille de Poitiers, les Céphalo- podes sont une rareté et les calcaires à Céphalopodes sont remplacés par des calcaires dolomitiques, suboolithiques ou oolithiques, dans lesquels il est très difficile d'établir des subdivisions. | | | | | : * | 4 | A L'OUEST DÜ PLATEAU CENTRAL 35 ZONE À SPHOEROCERAS SAUZEI J’indiquerai seulement l’existence, en certains points, de la zone à Sphæroceras Sauzei. L’affleurement le plus méridional de cette zone se trouve à Montbron. Elle est constituée par des calcaires gris bleu ayant deux mètres d'épaisseur et contenant une faune assez riche. Je citerai notamment Sonninia læviuscula, Sonninia adicra, Sonninia Sowerbyi, Cæloceras Humphriæsianum, etc. Ces calcaires se montrent partout où nous avons signalé la zone à Ludw. concava et il est souvent très difficile de les séparer au point de vue pétrographique. On les trouve aux environs de Chasseneuil et de Saint-Claud. Ils apparaissent également près de Nanteuil et dans la vallée de la Charente; mais la faune est moins riche que vers le sud. Cette zone se poursuit vers Niort sous forme de calcaires gris bleuâtres à silex, mais il est difficile également de la distinguer de la zone suivante. ZONE À COELOCERAS BLADGENI La zone à Cœloceras Bladgeni comprend surtout dans tout le nord du bassin, et jusqu’à Montbron, la plus grande partie des calcaires gris bleu à silex qui se trouvent au-dessus de la zone à Sphœæroceras Sauzei. Ces calcaires à silex sont bien développés aux environs de Chasseneuil et vers Saint-Claud, dans les carrières situées près de cette ville. Ils se poursuivent avec des caractères semblables à Nanteuil et à Vieux-Ruffec, où l’on trouve de nombreux exemplaires de Cæœloceras Blagdeni, Cœloceras Braikenridgi et Cœloceras Humphriæsianum. Les carrières de Mailloux, de Beauchamp, d’Ordières, d’Asnois, dans la vallée de la Charente, entament les mêmes couches, qui sont constituées par des bancs de 030 à 0m50 d'épaisseur, alternant avec des lits de marnes sans fossiles. Leur épaisseur, qui atteint ici environ 20 mètres, n’est que de quelques mètres près de Chas- seneuil. A Sanxay, Saint-Maixent, Niort, la puissance des couches diminue de nouveau et les silex ne se trouvent plus qu’à la partie inférieure de la formation. La partie supérieure est constituée par des calcaires grisâtres, alternant avec des lits de marne grise. 36 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE ZONE À COSMOCERAS GARANTIANUM Cette zone, qu’il est souvent difficile, dans le sud-est du détroit Poitevin (Cellefroin, Champagne-Mouton), de séparer des premières couches bathoniennes, comprend en général plusieurs niveaux. À Chasseneuil, elle est constituée de la façon suivante (Fig. 3). : A. Calcaire dolomitique pulvérulent à silex. B. Calcaire marneux blanchâtre. C Calcaire oolithique à Ter. sphæroidalis. D. Calcaire marneux à silex pétri de Ter. sphæroidalis et de Pecten silenus. E. Calcairecompact à Cosmoceras garantianum, Cosmoceras Niortensis, Parkinsonia Parkinsoni, Toxoceras Orbignyi, etc. Les formes déroulées se montrent fréquentes dans cette zone. Les calcaires lumachelles, de la base, à T'erebratula sphæroidalis se pour- suivent avec une grande constance sur toute la feuille de Confolens (Charente, etc.), ainsi que vers Saint-Maixent et Niort, où ils ont été signalés par plusieurs géologues. Quant aux assises supérieures : de l'étage, elles sont exploitées en beaucoup de points, dans les vallées de l’Argentor, de la Charente et du Clain : à Charroux, Comporté, Saint-Martin, etc., et présentent de nombreuses traces de Chondrites scoparius. On retrouve ces assises vers Sauzé-Vaussais, Melle, et aux environs de Saint-Maixent et de Niort, où ieur épaisseur est moins considérable que vers l’Est, mais où la faune est beaucoup plus riche. Faciès divers du Bajocien moyen et supérieur. Région nord. — Aux environs de Poitiers, à Vivonne, Ligugé, le Bajocien moyen et supérieur sont constitués par des calcaires dolo- mitiques pulvérents à silex, ayant une épaisseur assez considérable. Ces calcaires sont surmontés par des calcaires suboolithiques à Terebratula Eudesi, Terebratula curvifrons, etc., et à la partie supé- rieure par des calcaires compacts avec tiges d’Encrines, Polypiers, Bryozoaires et Brachiopodes. Plus à l’est, dans les vallées de la Vienne et de la Gartempe, ce sont des calcaires oolithiques et dolomitiques qui forment la partie inférieure du Jurassique. La partie supérieure comprend des’ calcaires compacts avec ilots de Polypiers et des calcaires à Encrines, où j'ai recueilli Acanthothyris spinosa, Collyrites analis, etc. Région sud. — À partir de Montbron (Charente), vers le sud, le Bajocien moyen et supérieur offrent une constitution très différente A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 37 de celle que nous avons vu dans le détroit Poitevin. Ce sont des cargneules épaisses, de couleur variée, qui reposent sur la zone à Ludwigia concava. Ces cargneules sont surmontées à Varaignes, Fig. 4. — Coupe du Lias et du Bajocien à Varaignes. Va raign es 2, granulite ; a, calcaire jaune nankin ; b, Charmouthien ; c, calcaire marneux à Harpoceras Levisoni ; d, argiles grises à Harpoceras fallaciosum ; e, argiles micacées jaunâtres à Grammoceras aalense ; f, calcaire dolomitique gris-bleu (niveau à Ludwigia concava ), g!, calcaire dolomitique pulvérulent ; g, car- gneules ; À, calcaire oolitique avec polypiers isolés, Nérinées, etc.; 1, calcaire compact coralligène ; j, calcaire marneux à Cæœloceras subcaronatum et Pho- ladomies , k, calcaire marneux avec géodes de calcite ; L, calcaire oolitique à éléments roulés à Trig'onia costata, Nérinées, Polypiers, etc. (Bajocien supé- rieur) ; s, argiles à silex; F, faille. Javerlhac, par des calcaires oolithiques, avec niveaux de calcaires marneux à Cæloceras subcoronatum et Brachiopodes, etc. Plus au sud, les sédiments oolithiques constituent une grande partie de la formation bajocienne. Ils présentent à Montbron, à leur partie supérieure, un ilot réciforme avec Cidaris cucumifera, de nombreux Polypiers, des Nérinées, etc. Le Bajocien supérieur paraît se terminer en général par des couches très fossilifères où j'ai recueilli plus de 30 espèces. Ce sont des calcaires oolithiques avec oolithes irrégulièrs présentant un faciès de charriage assez prononcé. Les coquilles sont souvent brisées et leurs ornements ont disparu. Les Nérinées abondent, accompagnées d’un grand nombre d’autres Gastropodes appartenant aux genres Pseudomelania, Ditremaria, Trochus, Cylindrites, Pileolus, Patella, etc., et de Lamellibranches : Lima, Pecten, Trigonia, Tancredia, Opis, etc. Cet horizon est très constant à Montbron, St-Pardoux, Thiviers, Excideuil, etc. BATHONIEN Faciès à Céphalopodes. — Le Bathonien des environs de Niort et de Saint-Maixent est bien connu et peut servir de type pour l'étude de l'étage. Il débute à Sainte-Pezenne, par un banc argileux (banc 2 C4 38 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE pourri), peu épais, pétri de fossiles qui sont, pour la plupart, trans- formés en phosphate de chaux. Ce sont : Morphoceras polymorphum, Oppelia fusca, Perisphinctes zigzag, Parkinsonia ferruginea, etc. Au-dessus viennent des calcaires assez peu fossilifères contenant à peu près les mêmes espèces et faisant partie également du Batho- nien inférieur. À Le Bathonien supérieur est constitué par des calcaires grisâtres à silex avec Perisphinctes arbrustigerus, Oppelia aspidoides, etc. L’en- semble a environ 20 mètres d'épaisseur. J’ai suivi le banc pourri au sud du détroit du Poitou à Melle, dans la première tranchée sud du chemin de fer, puis dans le vallon qui s'étend entre Sompt et Tillou ; plus à l’est, à Bannières, à Taizé-Aizie et enfin à Bioussac, où il se termine (1). Quant aux sédi- ments qui constituent la plus grande partie de l'étage, ils varient relativement peu. Ce sont encore, à la partie inférieure, des calcaires grisâtres, sans silex, avec taches ferrugineuses et phosphatées et à la partie supérieure des calcaires à nodules siliceux. A partir de Bioussac, vers l’est, dans les vallées de l’Argentor, de la Charente, du Clain, en l’absence du banc pourri, il devient difficile d'établir une limite très nette entre le Bajocien supérieur et le Bathonien inférieur, en raison de certaines formes communes de Céphalopodes existant dans ces deux zones et aussi de leur carac- tère lithologique qui est à peu près le même. On peut relever une coupe complète de l’étage entre Charroux et Civray. A la base on observe des calcaires blancs jaunâtres en petits bancs dans lesquels on recueille Oppelia fusca, Parkinsonra Parkin- soni, etc., et à la partie supérieure une épaisseur assez considérable de calcaires gris blanc à pointillé jaune avec silex renfermant Sphæroceras Ymir, Hecticoceras retrocostatum, Oppelia aspidoides. Les bancs supérieurs renfermant Eligmus polyptipus, espèce constante à la partie supérieure du Bathonien de l’Aquitaine. - A l’ouest de Nanteuil, dans la vallée de l’Argentor, les calcaires inférieurs sont peu épais, mais les calcaires à silex ont encore une dizaine de mètres de puissance. Il en est de même dans la vallée du Son, de Cellefroin à Ventouse, où les fossiles permettent encore d'établir les deux zones du Bathonien. Vers Lussac, sur la feuille de Rochechouart, la distinction de (1) Pendant l'impression de mon manuscrit, j'ai eu connaissance d’une note de M. Welsch qui donne de nombreux détails sur la zone inférieure du Bathonien dans le détroit du Poitou. Mes résultats complètent ceux de mon savant confrère. A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 39 l'étage est seule possible. J'ai recueilli dans les calcaires compactes qui le constituent : Perisphinctes arbustigerus, Terebratula maæil- lata, Zeilleria carinata, etc. Faciès oolithique. — Le faciès oolithique tend à envahir tout l'étage au sud de Chasseneuil. Entre La Rochefoucauld et Marillac on distin- gue les zones suivantes : A. Zone inférieure à Rhynch. obsoleta. Rhynch. Lotharingica. B. Zone supérieure à Clypeus Ploti, Rhynch. elegantula. Cette dernière forme s’étend dans tout le sud du bassin de l’Aqui- taine. A Vilhonneur l'horizon supérieur de l’étage est remarquablement fossilifère. Il contient une faune de Brachiopodes, de Lamelli- branches nouveaux (Corbis, Lima, Pecten, etc.) de Gastropodes (Purpuroidea) avec Anabacia orbulites, Ostrea costata, Eligmus polyp- tipus, etc. Faciès des calcaires lithographiques. — Entre Montbron et Marthon l'étage se modifie par l'apparition, à sa base, d’un calcaire lithogra- phique, de marnes feuilletées et d’une brèche calcaire à Lamelli- branches renfermant des espèces saumâtres qui appartiennent aux genres Cyrena, Sphenia, Protocardia, etc. La mer du Bajocien supérieur qui présentait déjà de nombreuses formes côtières, telles que les Patelles, se transforme, dans le sud du bassin de l’Aquitaine, à l’époque du Bathonien inférieur, en une véritable lagune saumâtre où pullulent les genres que nous venons de citer. Les calcaires oolithiques que nous avons vu constituer la partie moyenne et la partie supérieure du Bathonien, passent vers le sud à des calcaires compactes lithographiques gris bleuâtres, alternant avec des couches marno-oolithiques où abondent des Nérinées, des Pseudomelanies, des Cérithes et des Lamellibranches : Pholsdomie, Pecten, Ostrea, etc. La zone supérieure de l’étage à Rhynchonella elegantula, Eligmus polyptipus, persiste sous forme d’un calcaire marneux ou d’un calcaire oolithique jusque dans le Lot. Ces calcaires Bathoniens ont plus de 100 mètres d'épaisseur au sud de Brives; ils contribuent à former une partie des causses du Lot. II. — TECTONIQUE Des failles à l’ouest du Plateau Central. — Dans son beau travail sur le bassin houiller et permien de Brive, M. Mouret a 40 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE montré que le bassin de Brive, ainsi que cela a lieu sur le bord sud- ouest du Plateau Central, est découpé par de nombreuses failles. Il a groupé les failles de la région de Brives en trois systèmes : Les premières, qu’il nomme fuilles limitatives du Plateau Central, sont des failles qui ont découpé, en général, le bord cristallin du massif ancien et produit l’affaissement des couches sédimentaires du bassin de l’Aquitaine. Le second système, situé plus à l’ouest ou plus au sud dans l'intérieur du bassin et qui intéresse les couches sédimentaires seules, a une direction N.-100° E. et se poursuit sur près de 80 kilomètres de long, jusqu’auprès de Périgueux. Dans le troisième système, également situé dans l’intérieur du bassin, les failles sont orientées N.-S. M. Mouret a figuré ces trois systèmes de failles dans la carte géologique qui est annexée à son travail. Depuis la publication de son mémoire, il a poursuivi leur tracé sur la feuille de Périgueux. J'ai pu en compléter l'étude sur cette dernière feuille et la continuer plus au nord. Le système des failles limitatives du Plateau Central se poursuit d’une façon à peu près continue, depuis les environs d’Excideuil (Dordogne) jusqu’à Javerlhac, près de Nontron. Il semble ensuite s’interrompre et on ne le retrouve plus que morcelé à Montbron (Charente). S’il existe plus au nord, la nappe d’argiles qui s’étend jusqu’à Cherves empêche de l’apercevoir. Je ne sais s’il se continue sur la feuille de Conïolens. Dans l’état actuel des recherches on peut dire qu’il existe sur une longueur totale de plus de 150 kilomètres. Ce premier système de fractures se résout en général en une faille brisée, dont les tronçons sont rectilignes. Seule, la faille des environs de Thiviers présente, vers le sud, une courbure très pro- noncée. Des dédoublements partiels n’ont lieu que vers Thiviers et Nontron. La direction de ces fractures est d’abord N.-0. à l’est et au sud de Brives, puis E.-0. au nord et ensuite N.-0. jusqu’à Mont- bron ; sur plusieurs points il y a imbrication. Ces failles sont toutes directes ou verticales et l’affaissement a toujours lieu du côté de la plaine. Le rejet est variable. M. Mouret a montré que vers le sud il dépassait 250 mètres en beaucoup de points. Plus au nord, il est parfois assez faible et atteint seulement une moyenne de 60 à 80 mètres. Le plongement est, en général, peu marqué, sauf au voisinage de la faille où il est souvent de 25°, mais il diminue rapidement et il ne possède plus qu’une valeur de 7 à 8. A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 41 Autres systèmes. — D’autres failles intéressent les sédiments jurassiques qui bordent le Plateau Central, mais elles sont situées à l’ouest des précédentes. Leur extension est beaucoup plus locale, et elles semblent, au premier abord, ne pas avoir de rapports les unes avec les autres.Leur étude montre qu’elles concourent souvent, comme les premières, à l'affaissement général du bassin de l’Aquitaine. a). La faille la plus méridionale que j’ai observée s’étend de Granges d’Ans à Chourgnac d’Ans et présente peut-être des rapports avec la faille de Châtres signalée par M. Mouret. Le long de cette faille, le Bajocien supérieur et, par places, le Bathonien, butent contre les divers étages du Lias. La dénivellation est d’environ 120 mètres. b). Dans la vallée qui s'étend de Corgnac à Eyzerac, une faille a brusquement affaissé l’Hettangien, le Charmouthien, le Toarcien et le Bajocien, produisant ainsi un rejet de 80 mètres. c). Plus au nord, à Varaignes (fig. 4), la granulite et les étages du Lias apparaissent dans cinq petites vallées le long d’une faille qui les met en contact avec le Bajocien supérieur. d). Aux environs de Montbron, depuis Bel-Air jusqu’à la Tour de - la Fenêtre, en passant par Orgedeuil, une faille brisée de direction générale N.E.-S.0., a amené l’affaissement du Bajocien dans la plaine d’Orgedeuil, laissant en saillie une arête montagneuse constituée par les micaschistes et les étages du Lias. Le rejet est encore de 70 mètres environ. Des failles locales se voient à Jomelières et à Lithrac, mais leur importance est tout à fait secondaire. Sur la feuille de Confolens, on observe, mais seulement dans les vallées, les plateaux étant recouverts par des argiles tertiaires, un certain nombre de failles qui ont peut-être des rapports les unes avec les autres. Elles présentent toutes, en effet, comme particula- rités, d'amener en contact un ou plusieurs étages du Lias avec le Bajocien. De plus, le rejet qu’elles produisent est sensiblement le même. Tous ces tronçons qu'il est difficile de relier à cause des raisons indiquées plus haut, passent par Saint-Claud, Saint-Laurent- de-Céris, Nanteuil, Vieux-Ruffec, Benest, sur la Charente, Verneuil et La Valette sur le Clain. En résumé, nous voyons que le bord ouest du Plateau Central et que les terrains primaires ou jurassiques qui lui forment une cein- ture de ce côté sont affectés par des failles ayant, pour la plupart, 42 PH. GLANGEAUD. — LIAS ET JURASSIQUE MOYEN EN BORDURE amené l’effondrement des assises secondaires. On aurait autour de ce massif une aire d’affaissement relatif. En un mot, le Plateau Central serait un horst. Ce sont, d’une façon plus générale, les conclu- sions auxquelles était arrivé M. Mouret pour le bassin de Brive. - D’assez nombreux géologues étudiant le Plateau Central, au nord, à l’est et au sud, avaient émis une opinion semblable. Il sera possible maintenant de généraliser davantage. Existence de Horsts dans le bassin de l’Aquitaine. — D’autres faits viennent ajouter de nouveaux arguments en faveur de la théorie que je viens d'indiquer. Ils consistent, en l’existence, le long du Plateau Central et dans le détroit du Poitou, de comparti- ments (auxquels par extension je donne le nom de horsts), restés en saillie au milieu des couches sédimentaires, abaissées sur leur pourtour. Tels sont au sud, l’îlot de roches anciennes de Terrasson et celui de Beaumont signalés par M. Mouret, que l’on peut considérer comme des témoins de l’ancienne extension du Plateau Central. Dans le détroit du Poitou, deux collines constituées par les étages du Lias et par des roches éruptives ont été formées par l’affaissement des couches jurassiques qui les entouraient. Fig. 5. — Allure schémalique des couches aux environs de Montalembert (Deux-Sèvres). Tuileries de 0.S.0 Jones E.N.E ï Charente a, Charmouthien ; b, argiles grises à] Harpoceras fallaciosum ; c, argiles et marnes à Grammoceras aalense ; d, Bajocien moyen et‘ supérieur ; e;, banc pourri; es, calcaires du Bathonien inférieur à Perisphinctes 2igzag'; f. Bathonien supé- rieur ; g, Callovien ; m, éboulis et par places argiles à silex ; F1, F>, failles. L'une d'elles, celle de Champagné-Saint-Hilaire, avait attiré l'attention de de Longuemar et M. Rolland l’avait étudiée au point de vue stratigraphique; mais on n’avait pas essayé d'expliquer sa formation. La colline de Montalembert avait également intrigué plusieurs géologues. | L . A L'OUEST DU PLATEAU CENTRAL 43 M. Welsch la considère comme une portion d’un pli anticlinal qui se continuerait jusqu'aux deux rives de l’ancien détroit Poite- vin. Je donnerai une toute autre explication. Cette dernière colline, en effet, comme celle de Champagné-Saint-Hilaire, est découpée par des failles l’isolant des couches effondrées (Bajocien supérieur au sud, Callovien au nord) qui l’entourent. Si pour la colline de Sauzé-Montalembert ces failles sont moins visibles que pour la colline de Champagné, cela tient à la nature des sédiments qui la recouvrent. Ce sont, en effet, des argiles Toarciennes et des ilots d'argiles tertiaires qui en forment le couronnement. Le ruisselle- ment des eaux atmosphériques a entrainé facilement des sédiments ayant aussi peu de consistance et des éboulis se sont produits de tous côtés, masquant en partie, sur les pentes, les accidents dont nous venons de parler. Il est curieux d'observer que dans ces deux ilots le Toarcien est à l'altitude de 190, c’est-à-dire à une altitude sensiblement la même que celle que l’on observe des deux côtés du détroit, sur le Massif Vendéen et sur le Plateau Central. En outre, au pied des deux collines, l’altitude du Toarcien est de 90%. La dénivellation dans les deux cas est donc environ de 100 mètres. Il est difficile de préciser l'âge des mouvements qui ont amené la formation des horsts poitevins, en raison de l’absence de fossiles dans les sédiments tertiaires de la région. 4h RESTES D’HYÈNES RAYÉES DE LA BRÈCHE D'ES-TALIENS A BAGNÈRES-DE-BIGORRE (HAUTES-PYRÉNÉES), par Edouard HARLÉ (1). Visitant, il y a quelques semaines, le Musée de Bagnères-de- Bigorre, j'examinai une mandibule d'Hyène à moitié ensevelie dans un morceau de brèche. Je {us étonné de ce que la carnassière ne paraissait pas plus longue que chacune des deux dernières prémo- laires. Comme, à la mandibule de l’Hyæna spelæa, la carnassière est beaucoup plus longue que chacune des deux dernières prémolaires, je supposai, contrairement à ma première opinion, que l'échan- tillon en question pouvait ne pas appartenir à cette espèce. Je demandai à M. le pasteur Charles Frossard, qui dirige ce Musée comme représentant de la Société Ramond, de me confier, pendant quelque temps, cet échantillon et les autres pièces d’Hyènes ayant la même gangue. Il eut l’amabilité d’y consentir. J’empruntai ainsi au Musée de Bagnères-de-Bigorre trois pièces d’Hyènes, je burinai hors de leur gangue les parties les plus caractéristiques et Je les étudiai à loisir. PROVENANCE Ces trois pièces font partie de la collection recueillie par l’ouvrier cordonnier Davezac et acquise par la ville après son décès. Davezac avait l'habitude de cacher les provenances de ses échantillons afin de conserver le monopole des gisements qu’il fouillait. Le singulier catalogue de sa collection qu'il a fait imprimer contient, comme seule indication d’origine, cette mention générale que tous les osse- ments fossiles ont été « extraits du sol des Hautes-Pyrénées sans sortir des limites du département ». Cette indication est confirmée, en ce qui concerne les pièces d’Hyènes en question, par une étiquette, collée sur l’une d'elles, portant les mots « Hautes- Pyrénées ». 1l est bien connu que Davezac a exploité et complètement épuisé une brèche, très riche en ossements, située, tout près de Bagnères- (1) Note présentée à la séance du 21 janvier 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 17 février 1895. RESTES D'HYÈNES RAYÉES DE LA BRÈCHE D'ES-TALIENS 45 de-Bigorre, au lieu dit Es-Taliens (ou Les-Taliens, ou Estalient), sur la montagne Le Bédat, à environ 800 mètres d'altitude. Tous les morceaux de brèche empâtant des os, qui se trouvent dans sa collection, sont de même nature. Ils ne diffèrent d’ailleurs en rien des débris de son exploitation que j'ai ramassés à Es-Ta- liens. Il semble donc que tous ces échantillons, et en particulier les trois pièces d’Hyènes en question, proviennent du gisement d'Es-Taliens. Pour plus de sûreté j'ai voulu comparer la brèche d’Es-Taliens avec les autres brèches osseuses du département. Lartet (1) a signalé la découverte d'ossements d’un Rhinocéros voisin du bicorne du Cap dans deux grottes des environs de Bagnères-de-Bigorre, situées l’une à Beaudéan, l’autre dans la montagne de Serris. J’ai montré (2) qu'il s’agit d’une seule et même grotte, mise à découvert par l'exploitation d’une carrière, à la limite du village de Beaudéan, dans le vallon de Serris et ensevelie maintenant sous un remblai. Philippe, décrivant cette grotte, où il a trouvé quelques ossements, s’exprime ainsi (3): «Le sol... est » couvert de débris de roches calcaires, solidifiées par la stalag- » mite. l’on aperçoit, par-ci, par-là, se faisant jour à la surface du » sol, des portions osseuses liées par un ciment calcaire plus ou » moins solide ». Je me suis demande si les pièces d’Hyènes de Davezac ne proviennent pas de cette sorte de brèche de la grotte de Beaudéan. Mais les échantillons de brèche de Davezac sont com- posés d’un ciment, qui n’est pas de la stalagmite, et de morceaux de rocher dont la nature diffère de celle des fragments que j'ai détachés de la carrière de Beaudéan. Ils ne proviennent donc pas de la grotte de Beaudéan. Ces échantillons ne proviennent pas non plus de la brèche à Rhinoceros Merckii que j'ai découverte et exploitée dans la carrière de Montoussé (Hautes-Pyrénées), vallée de la Neste. Cette carrière est à 40 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre, où habitait l’ouvrier cordonnier Davezac, la brèche n’était probablement pas encore mise à jour de son vivant et, faitile plus important, elle est d’une autre nature. En résumé, il me paraît certain que les morceaux de brèche de la (1) Notice sur la colline de Sansan, etc., 1851, p. 30. (2) Les brèches à ossements de Montoussé, Appendice II, Soc. d'Hist. Nat. de Toulouse, 1892. (3) Cavernes à ossements des environs de Bagnères-de-Bigorre, Soc. Linnéenne de Bordeaux, 1852. 46 E. HARLE. — RESTES D'HYÈNES RAYÉES collection Davezac et, en particulier, les trois qui contiennent des restes d’Hyènes, ont été extraits d’Es-Taliens. DÉTERMINATION La pièce qui avait d’abord attiré mon attention est une mandibule gauche munie de toutes ses dents, sauf les incisives. Les trois prémolaires sont en partie masquées par la gangue. La carnassière est en mauvais état. La longueur de la carnassière est 24 milli- mètres et celle de chacune des deux dernières prémolaires ne paraît guère moindre. La longueur occupée par l’ensemble des prémolaires et de la carnassière est 82 millimètres (mesure prise sur la face interne). La faible longueur relative de la carnassière exclut l’Hyæna spelæa et rappelle au contraire lHyène rayée. L’arête saillante de la face interne de la canine se termine infé- rieurement, non pas comme chez l’Hyæna spelæa, mais comme chez l’Hyène rayée. J'ai emprunté aussi à la collection Davezac une mandibule droite, du même individu que la mandibule gauche que je viens de décrire. Elle n’a conservé d’autres dents que ses pré- molaires. J’ai dégagé, au burin, la seconde de ces trois prémolaires et je l’ai figurée en plan et suivant sa face externe (fig. 1 et 2). Elle diffère de la dent correspondante de l’Hyæna spelæa, mais ressemble au contraire à celle de l’'Hyène rayée. Ainsi, comme à l’Hyène rayée, elle est beaucoup moins haute que chez l’Hyœæna spelæa — sa pointe correspond à peu près au milieu de sa base, tandis que chez l’Hyæna spelæa, la pointe est plus en arrière, faisant paraître cette dent inclinée vers l’arrière — Ja base de la couronne, du côté externe et du côté interne, est à peu près rectiligne, tandis que, chez l’Hyæna spelæa, elle est forte- ment relevée vis-à-vis de l’intervalle des deux racines — le ressaut ou talon postérieur est plus long que chez l’Hyæna spelæa — le contour de la dent, vue en plan, n’a pas, notamment à la face interne, la même forme que chez l’Hyœna spelæa — 1a partie anté- rieure de la crête de la dent est moins du côté intérieur que chez l’Hycœna spelæa. Cette dent d’Es-Taliens n'appartient donc pas à l’Hyœna spelæa, ni par conséquent à l’'Hyène tachetée, dont l’Hyæna spelæa diffère extrêmement. peu. Elle n’appartient pas non plus à DE LA BRÈCHE D'ES-TALIENS A BAGNÈRES-DE-BIGORRE 47 l’'Hyène brune, car la dent correspondante de cette espèce se rapproche de celle de l’Hyœna spelæa (1). La dent d'Es-Taliens est semblable à la dent correspondante de l’Hyène rayée. Elle est d’Hyène rayée. Les dimensions en plan de cette dent sont : longueur 22 millim., largeur 14 millim., d’où résulte qu’elle est proportionnellement plus épaisse que les dents correspondantes de l’Hyène rayée actuelle que j'ai vues. Pour dégager largement de sa gangue cette seconde des trois prémolaires, j'ai dû également dégager la pre- mière. J’ai constaté qu’elle est aussi plus épais- se que chez l’Hyène rayée actuelle, car elle a 16 millim. de longueur sur 11 millim. de lar- geur, mais que, à cela près, sa forme est la même. En effet, cette dent est aussi large dans la partie antérieure que dans la partie posté- rieure, au lieu d’être, comme chez l’Hyæna spelæa, plus étroite en avant, et la pente de sa face interne est régulière, au lieu de présenter, comme chez l’Hyœna spelæa, un creux très marqué. La troisième pièce d’Es-Taliens est une por- tion de mâchoire supérieure gauche munie de la tuberculeuse et de la partie postérieure de la carnassière. J’ai figuré cette pièce en plan et, de plus, le morceau de sa carnassière suivant sa face interne (fig. 3 et 4). Comme chez l’Hyène rayée, le dernier lobe de la carnas- sière est court et la tuberculeuse est grande et de forme allongée (2). L’Hyène d’Es-Taliens est donc une Hyène rayée. Toutefois, les pièces d’Es-Taliens présentent quelques petites différences avec les pièces correspondantes d’Hyène rayée actuelle que j'ai vues : elles sont, en effet, grandes — les dents sont relativement plus épaisses — la tuberculeuse est beaucoup plus large (d’avant en arrière) dans Fig. 4. (1) J'ai étudié la dent correspondante de l’'Hyène brune sur les documents suivants: Moulage, au Muséum de Toulouse. Figure publiée par Wagner dans Abhandl. Münch.Akad., 1843. Figures publiées par de Blainville dans Ostéographie. Figure publiée par G. Busk dans Linnean Society’s Journal, Zooiogy, 1866. (2) Les dimensions de la couronne de cette tuberculeuse sont, en millimètres : longueur, 16; largeur maxima de la partie voisine de la carnassière, 8 ; largeur de la partie la plus éloignée de la carnassière, 6. Sur la figure 3 on voit, du côté le plus éloigné de la carnassière, une racine en prolongement de la couronne. 48 E. HARLÉ. — RESTES D'HYÈNES RAYÉES sa partie voisine de la carnassière — la tuberculeuse a une direction moins perpendiculaire à celle de la carnassière — le talon de la carnassière inférieure paraît moins important. OBSERVATIONS DIVERSES En outre des trois pièces d'Hyène rayée que je viens de décrire, J'ai reconnu, dans les morceaux de brèche d’Es-Taliens, des restes d’un grand Bovidé, d’un Cerf qui paraît être l’Élaphe et d’un petit Ruminant. J’ai déjà signalé la découverte que j'avais faite, dans un autre gisement des Pyrénées, la grotte de Montsaunès (Haute-Garonne), de restes d'Hyène rayée avec une faune de climat chaud (1), conclu- sions qui ont reçu depuis la haute sanction de M. Albert Gaudry. La présence, si caractéristique, de l’Hyène rayée doit faire admettre que le gisement d’Es-Taliens est contemporain de celui de Mont- saunès, d'autant que les particularités de détails de la dentition des Hyènes de ces deux gisements semblent être les mêmes, du moins dans ia limite des échantillons que j’ai vus. J’ai montré que l’on ne connaissait, dans le Midi de la France, qu’un seul autre gisement à Hyène rayée, la grotte de Lunel-Viel (Hérault) (2). Dans aucun de (1) Comptes-Rendus, 9 avril 1894, et B. S. G. F., 1894, p. 234. J'ajoute que, d’après une note publiée par M. Nehring dans Naturwissenschaftliche Wochens- chrift, 19 août 1894, la carnassière inférieure qui m'avait fait songer un moment au Cuon appartient très probablement à ce genre. La faune de Montsaunès comprend donc, non-seulement un vrai Canis, mais aussi très probablement un Cuon. J'ob- serve que le talon de la carnassière en question possède, au lieu de la pointe intérieure ordinaire des Canis, un petit rebord très net, déterminant un vallon entre lui et la pointe extérieure, laquelle n’occupe ainsi qu’une partie de la largeur du talon. Des restes du genre Cuon ont déjà été découverts dans une autre grotte des Pyrénées, la grotte de Malarnaud (Ariège), où ils ont été signalés par M. Filhol. Ils s’y trouvaient avec Ursus spelœus, Hyæna spelœa, Rhinoceros tichorhinus, etc., c'est-à-dire avec une faune froide, bien différente de la faune chaude plus ancienne de Montsaunès. Je possède trois mandibules de Cuon qui ont été découvertes à Malarnaud par M. Bourret et que j'ai décrites dans l’Anthropologie, 1891, sous le nom de Cuon Bourreti. J'observe que, à ces trois échantillons, le talon de la carnas- sière n’est pas identique à celui de la carnassière de Cuon de Montsaunès. En effet, la pointe extérieure y est tellement développée qu'elle occupe tout le talon; il n’y a d’autre trace de la pointe intérieure qu’une diminution de la pente du talon; il n’y a pas trace de vallon. (2) J'ai fait remarquer plus haut que la tuberculeuse de l'Hyène d'Es-Taliens diffère de celle de l’'Hyène rayée actuelle. La tuberculeuse de l’'Hyène de Montsaunès, que j'ai figurée dans B. S. G. F.,189,4, p. 236, est semblable à celle de l’Hyène d'Es-Taliens. Par contre, d’après Gervais, chez l’Hyène de Lunel-Viel « la tubercu- leuse est semblable à celle de l’'Hyène rayée » (Zool. et Pal. Fr., 1859, p. 241). Il se peut donc que l’Hyène rayée d’Es-Taliens et de Montsaunès constitue une variété distincte que l’on pourrait appeler pyrenaica ? 4 RE ea NT DE LA BRÈCHE D'ES-TALIENS A BAGNÈRES-DE-BIGORRE 49 ces trois gisements il n’a été trouvé d’Hyæna spelæa. Deux, la grotte de Lunel-Viel et la grotte de Montsaunès, ont donné du Rhinoceros et ce Rhinoceros appartient au type Merckii. Comme, d'autre part, en Angleterre, à Bordeaux (gisement de Laroque) et à Gibraltar, on a trouvé ce même type de Rhinoceros, sans Hyène rayée, mais avec Hyœna spelæa, c’est-à-dire avec l’espèce d’Hyène qui a vécu jusqu’à la fin du Quaternaire, il semble que l’Hyène rayée ait cessé d’exister, dans nos pays, avant les derniers temps du Rhinoceros Merckii. Les gisements d’Es-Taliens, de Montsaunès et de Lunel-Viel sont néan- moins plus récents que le Tertiaire. Voici, à ce sujet, un argument à ajouter à ceux que j'ai déjà donnés : M. Forsyth Major, étudiant un Sus pliocène, contemporain de la faune du Val d’Arno (1), a fait observer que, à la défense inférieure des Sus pliocènes, la bande d'émail extérieure est aussi large que l’intérieure, tandis que, chez le Sus scropha, la bande extérieure est beaucoup plus étroite que l’intérieure. J’ai constaté que mes défenses inférieures de Sus de Montsaunès ont les bandes d’émail dans la même proportion que chez le Sus scropha. Les gisements de Montsaunés, d’Es-Taliens et de Lunel-Viel appartiennent aux débuts du Quaternaire. (1) Geological Magazine, 1890, p. 307. M > 9 Mars 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 4 90 LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE HETEROPEDINA par MICHALET (1). Les couches bathoniennes des environs de Toulon constituent, au point de vue échinologique, une série de gisements intéressants dont la plupart des espèces sont, jusqu'ici, spéciales à la région. Les plus riches de tous, et, on peut l’ajouter, deux des plus remarquables gisements d'Échinides qui aient été rencontrés, sont celui de St-Hubert et celui de Puget-Ville. Le premier est situé à la base marneuse des bancs calcaires com- pacts bathoniens qui couronnent, en hémicycle, les hauteurs du vallon de Valaury. Le Bathonien de St-Hubert a, depuis longtemps, attiré particuliè- rement l’attention des géologues, non-seulement à cause de l’abon- dance et de la variété de ses fossiles, de l’ensemble des horizons jurassiques inférieurs qu'il complète, mais, aussi, à cause de la vivacité et de la longueur des débats auxquels a donné lieu, entre Coquand d’un côté, Dieulafait et Hébert de l’autre, la classification des dolomies dont il n’est séparé que par des couches à Pholadomyes qui furent mêlées forcément à la grande discussion. Hébert, Jaubert, Coquand, Dieulafait ont donné de nombreuses coupes de Valaury et bien fait connaître le côté stratigraphique depuis les bancs à Avicula contorta qui sont au pied du vallon, et du millieu desquels une faille a fait jaillir la belle source du Thon, jusqu'aux dolomies, de niveau si longtemps indécis, qui se profilent de loin en sommets aigus par delà la barre formée par le Batho- nien compact, et sur l’un desquels sont encore debout quelques ruines d’une vieille chapelle bâtie sous le vocable de St-Hubert. La partie paléontologique a moins préoccupé les géologues. Cependant MM. Douvillé et Zurcher ont étudié en 1884 (2) la faune du Bajocien et surtoutles Ammonites de la zone à Ammonites Sowerbyi dont plusieurs espèces nouvelles ont été décrites. M. Gourret a aussi publié, en 1886, dans la Revue des Hautes (1) Note présentée à la séance du 27 janvier 1895; manuscrit remis le 16 janvier. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 25 février 1895. (2) B. S. G.F.,3 Sér., tome 13. PS 2 POP LE AE RO à “er K v LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 51 Études(1), des Recherches sur le Lias et l'Oolithe des environs de Marseille et de Toulon où, dans un but spécial, il compare à la fois la struc- ture et la faune de certains points des Cévennes et de la Provence. Il y a consacré un chapitre à Valaury et il y énumère, avec leur plus ou moins de fréquence, les espèces recueillies à chacun des niveaux du vallon. Il ne cite, cependant, à l’horizon bathonien, en fait d’Échinides, que deux espèces qu’il note très rares. A la vérité, dans des considérations générales qui terminent le chapitre, il parle de la célébrité du gisement bathonien de Puget-Ville due à la pré- sence de nombreux Oursins, mais pas plus pour cette dernière station, que pour Valaury, il ne donne la liste des Échinides qui n'existe qu'éparse dans la Paléontologie française. Ce sont les recherches de Jaubert et celles de M. Peron qui ont fait connaître la faune échinique du gisement de St-Hubert, comme de celui de Puget-Ville, et presque toutes les espèces spéciales à ces localités portent avec justice leur nom. Les explorations de M. Peron qui ont eu lieu cependant après celles de Jaubert, ont enrichi cette faune des espèces les plus rares : Galeroclypeus Peroni, Pygaster Peroni, Orthopsis Peroni, etc. Le gisement de Puget-Ville, aussi riche que celui de St-Hubert, présente avec ce dernier cette particularité que les espèces qui y sont le plus abondantes sont très rares ou font absolument défaut à St-Hubert. Au point de vue stratigraphique, les bancs compacts, à la base desquels sont les Oursins, couronnent à Puget-Ville, comme à Valaury, la série complète du Jurassique inférieur de la région, et il s’y développe, au-dessous, à très peu de chose près, dans les mêmes conditions. Mais il n’y est pas lui-même surmonté par les dolomies ni même par les couches à Pholadomyes. Après ces deux gisements il faut mentionner celui de Forcal- queiret, presque aussi important, et qui n’est inconnu que parce qu’il a été confondu, sans doute, avec celui de Puget-Ville dont il est cependant bien distinct. Entre les villages de Forcalqueiret et de Rocbaron, les couches bathoniennes descendent des hauteurs où elles sont, au nord de Puget-Ville, jusqu’au-dessous des grandes ruines du château de Forcalqueiret, et offrent au bord de la route qui mène à Rocbaron, non pas, à proprement parler, un seul gise- ment, mais plusieurs qui ont aussi leurs espèces préférées d’Échi- nides. Vient ensuite, aux environs plus immédiats de Toulon, le Batho- nien très fossilifère de la Gorguette, près de Bandol, et sur le bord (1) Année 1886, n° 7. 52 | MICHALET même de la mer, qu'ont décrit les premiers Jaubert et Dumortier, mais où les Oursins sont moins abondants que les autres espèces. M. Gourret, dans le travail indiqué plus haut, a aussi étudié la suc- cession jurassique qui se développe entre Sanary (1) et Bandol et en a catalogué soigneusement la faune. On rencontre encore, toujours sur le bord de la mer, au lieu dit la Galère, entre Bandol et St-Cyr, un Bathonien fossilifère. Ce gise- ment est moins connu que le précédent. Les fossiles y sont en un peu moins grand nombre qu’à la Gorguette, la couche qui les renfer- me principalement est très difficile à atteindre, mais il y a au moins autant d'Échinides, et ils y sont d’une belle conservation. Ces cinq localités sont les seules importantes. Dans la vallée de Dardennes on rencontre les couches bathoniennes à plusieurs hauteurs bien différentes à cause des bouleversements de niveaux produits par de nombreuses failles. Maïs un seul point, le Nest, près du fort des Pommets, a offert des Échinides. M. Cossman, dans son beau mémoire, Contributions à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France, Gastropodes (2), a indiqué tan- tôt l’un, tantôt l’autre des divers gisements que je viens d’énumérer pour une certaine quantité d'espèces de Gastropodes qui y ont été récoltées par M. Peron ou par moi. Après cette vue d’ensemble, étudions maintenant en détail la faune échinitique de chacune de ces stations. À St-Hubert, les Échinides ne commencent à se montrer que dans les premiers lits d’une alternance de marnes et de calcaires mar- neux qui n’a guère plus, dans son épaisseur moyenne, d’une douzaine de mètres. Elle est entre les bancs bathoniens compacts formant barre, qu’elle supporte, et un premier niveau bathonien à Ammonites dont la puissance ne peut être que très difficilement appréciée à cause de la pénurie des fossiles et de la médiocre conservation des rares Céphalopodes que l’on rencontre depuis la zone à Ammonites Sowerbyi. Les diverses espèces d’Échinides contenues dans cette alternance ne se rencontrent pas, indifféremment, dans l’un ou l’autre des lits qui la composent. En allant de bas en haut on ne trouve d’abord que Diplocidaris Dumortieri Cotteau, en fragments plus ou moins importants,au milieu d’un véritable amoncellement de petites Ostrea d’une détermination difficile, mais qui me paraissent devoir être (1) Ce village s’est appelé St-Nazaire jusqu’à ces derniers temps. (2) Mém. Soc. Géol. Fr., 3° Sér., tome 5. LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 53 rapportés, et c’est aussi l’avis de MM. Peron et Collot, qui ont bien voulu revoir la détermination des espèces indiquées dans ce travail, à Exogyra linguatula Volton (in Morris et Lycett), et à Ostrea obscura Sowerby. Plus haut, et accompagnés de quelques Lima de plusieurs es- pèces, surtout de l’espèce cardiiformis Morr. et Lyc., de quelques Eligmus polytypus Deslongch., Eudesia cardium Lamark, de nom- breuses Ostrea gregaria Sowerby, de très nombreux Eudesia Niedwjedski Szanojcha (in Deslongchamps) (1), et d'innombrables Spongiaires de petite taille, les assises bathoniennes renferment de nouveaux débris de Diplocidaris Dumortieri, puis de rares radioles de Cidaris meandrina Agassiz, Cidaris bathonica Cotteau, Rhabdo- cidaris horrida de Loriol, d’un autre Cidaris ou Rhabdocidaris qui paraît être une espèce nouvelle, autant que la conservation de ces radioles permet de l’affirmer, de plus rares radioles encore de Cidaris Michaleti Cotteau, des Hemicidaris Jauberti Cotteau, en petit nombre et habituellement jeunes, d’un peu plus fréquents Leiosoma Jauberti Cotteau, et des Magnosia Peroni Cotteau, d’une grande rareté. C'est à ce niveau précis qu’a été récolté l’échantillon unique appartenant au genre nouveau décrit à la fin de cette note. Les Pseudocidaris Peroni Cotteau, et les Asterocidaris minor Cotteau, paraissent habiter les plus hauts lits de l’alternance, je veux dire ceux où le calcaire marneux passe à la compacité. Les jeunes surtout de ces deux espèces y sont assez communs, princi- palement de la dernière. C’est avec eux que j'ai recueilli les uniques exemplaires de Stomechinus Peroni Cotteau, et de Stomechinus Varusensis Cotteau, que je possède de St-Hubert, ainsi qu’un frag- ment important d’une espèce rarissime qui n’avait pas encore été rencontrée en Provence, Stomechinus Michelini Cotteau. M. Cotteau a figuré ce fragment dans la Paléontologie française. Des trois autres espèces Pygaster Peroni Cotteau, Stomechinus Schlumbergeri Cotteau, et Polycyphus Jauberti Cotteau, que la _ Paléontologie française indique encore à Valaury, la seconde ne s’est jamais offerte à moi dans n'importe lequel de nos gisements des environs de Toulon, bien que la Paléontologie la donne pour assez commune à Valaury. J’ai bien récolté la première et la troi- sième, mais pas à St-Hubert. Il m'est donc impossible de dire où paraît en être là le niveau précis. (1) DesconGcHamps (Paléontologie française) figure cette espèce du Var, et croit qu'elle y remplace sa congénère Eudesia flabellum Defrance, qui ne paraît pas exister dans le Midi. 54 MICHALET M. Gourret ne mentionne dans le Bathonien de St-Hubert que deux espèces d'Échinides dont la première, Rhabdocidaris horrida de Loriol, y est cependant rare, et dont je n'ai jamais trouvé la seconde, Rhabdocidaris Varusensis Cotteau. Mais peut-être y a-t-il eu confu- sion pour cette dernière, car M. Gourret n’en cite que les radioles, et la Paléontologie n’en mentionne de connu que le test, et encore dans le Bajocien de Cuers. Il est bien difficile de récolter des Échinides dans les bre de plus en plus compacts qui succèdent à l’alternance de marnes et de calcaires marneux. En tout cas, je n’ai jamais pu y en distinguer un seul. Mais il y a, immédiatement au-dessus d’eux, d’autres couches fossilifères, les couches à Pholadomyes, où l’on rencontre encore des Échinides, et au sujet desquelles persiste une confusion que je voudrais m’eftorcer de dissiper, bien que leur examen, même dans ses lignes générales, ne soit, malgré son intérêt, rattaché à ce travail que d’une manière éloignée. Dès 1861, Hébert signala à St-Hubert, au-dessus des bancs com- pacts de la Grande Oolithe, des calcaires gris marneux à Pholadomya carinata, Goldîuss, fossile caractéristique, dit-il, de la base de l’Ox- ford-Clay. 11 ajoute qu’on a néanmoins cité cette espèce dans les assises supérieures de la Grande Oolithe. En 1864, Jaubert, dans la grande coupe du vallon de Valaury, jointe à la note qu’il envoyait de Portugal à la Société géologique, réunie à Marseille, appelle aussi ces couches calloviennes. Il y distingue d’abord des grès micacés jaunûâtres, entremélés de marnes grises et de calcaires marneux renfermant très abondamment la Pho- Ladomya carinata, au-dessus des grès ferrugineux à Polypiers et Bivalves, où il a aussi recueilli un Echinoderme, et enfin des calcaires marneux et des marnes micacées grises où bleues. En 1871, Coquand, à propos de sa grande controverse sur les dolomies supérieures, est amené à parler des couches à Pholadomyes, qu'il appelle des calcaires marneux placés entre les couches à Terebra- tula flabellum et les dolomies de St-Hubert. Elles sont pour lui du Bathonien supérieur. Il compare les fossiles qu’il y a recueillis avec des fossiles de Biot et de Valdonne (Alpes-Maritimes), qu’il croit de même horizon. Il a récolté, lui aussi, à St-Hubert, un grand nombre de Pholadomyes, mais il y distingue deux espèces dont aucune cependant ne correspond pour lui aux types donnés par Goldfuss et Agassiz. Il a rencontré l’une des deux à la fois, dans les couches en question et dans les bancs inférieurs à Terebratula flabellum. I fait d’ailleurs remarquer que Pholadomya carinata Goldf., est citée | a 1 F + $ LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 55 dans le Callovien et dans le Jurassique inférieur. Îl mentionne ausssi, avec les Pholadomyes, l’Anabacia orbulites, dont les exem- plaires sont identiques en tous points avec ceux de cette même espèce recueillis à Bandol dans les couches appartenant pour tous au Bathonien. Il cite encore plusieurs autres espèces communes aux couches à Pholadomyes et au niveau à Terebratula flabellum, et remarque enfin que ces couches ne ressemblent en rien ni au Callovien de Marseille, riche en Ammonites (Amm. macrocephalus, Amm. anceps), ni à celui d’Escragnoles et Coursegoules, qui est lithographique et contient aussi des Ammonites. Pour lui, le vrai niveau callovien et aussi le niveau oxfordien sont représentés à St-Hubert, en tout ou partie, par les dolomies elles-mêmes dont l'épaisseur est si considérable. En 1886, M. Gourret est du même avis que Hébert et Jaubert, et tient aussi pour calloviens les grès micacés fins, gris cendré avec plaques bleuâtres qui sont en bancs épais au-dessus de la barre batho- mienne et se délitent en plaques. [1 y cite, le premier, des Ammonites : Ammonites macrocephalus Schlotheïm (in d’Orbigny), Ammonites . Backeriæ (in d’Orbigny), comme assez rares, il est vrai. En 1887, M. Marcel Bertrand, dans sa Carte géologique de Toulon, rapporte au Bathonien supérieur les marnes jaunâtres micacées, avec quelques oolithes ferrugineuses contenant, dit-il très catégoriquement dans la note explicative de la Carte, avec Pholadomya carinata, la faune de Ranville. Je crois aussi que les couches à Pholadomyes appartiennent encore au Bathonien supérieur. Ces couches ont, dans leur plus grande épaisseur, près d’une centaine de mètres, et on peut se rendre un compte exact de tout leur développement en s’engageant dans un sentier qui va du poste Nègre, situé au Pas de Loubière, à la source, si fraîche en été. des Tournes. Partout ailleurs les couches sont plus ou moins dénudées ou recouvertes par les dolomies. Les deux premiers tiers sont formés de calcaires marneux ou gréseux de couleur blanchâtre ou jaunâtre, quelquefois bleuâtre, et ferrugineux par places. C’est surtout vers le haut de cette première partie des couches qu’on peut récolter les Pholadomyes. On ren- contre ensuite une petite assise très mince de calcaire compact très ferrugineux. Elle n’a pas un mètre, mais elle est pétrie de fossiles. On n’en rencontre plus un seul dans les bancs de calcaires feuilletés blancs ou bleus qui succèdent à l’assise ferrugineuse et qui supportent immédiatement les dolomies. Je n’ai jamais recueilli dans ces couches où je fais, depuis bien 56 MICHALET longtemps, de longues et minutieuses recherches, que des Ammo- nites de très médiocre conservation, très rares d’ailleurs compara- tivement aux échantillons des autres espèces, et qu’il ne m'a été possible de rapprocher que de Ammonites microstoma d’Orbigny et de Ammonites contrarius d'Orbigny. Je n’ai pas vu les exemplaires d’Ammonites recueillis par M. Gourret, mais ni les recherches de Jaubert, ni celles d’'Hébert, de Coquand, de Dieulafait, les premiers explorateurs de ces couches, ne les ont mis en possession d’exem- plaires bien déterminables d’Ammonites qui eussent constitué des documents très importants pour le grand litige sur l’âge des dolo- mies. Aucun d’eux ne mentionne d’Ammonites dans les couches à Pholadomyes. Coquand à bien soin, au contraire, de faire remarquer que les couches à Pholadomyes de St-Hubert ne ressemblent en rien au Callovien très ammonitifère de Marseille, où il cite Ammonites macrocephalus et Amm. anceps, ni à celui de Coursegoules et Escragnoles, qui a aussi des Ammonites. En second lieu, j'ai récolté à chacune de mes visites des couches à Pholadomyes, dans l’assise ferrugineuse au-dessus de laquelle je n'ai jamais trouvé de fossiles, un si grand nombre d’exemplaires d’Anabacia orbulites Lamouroux spec., in Michelin, de parfaite conservation, que j’ai été bien étonné de ne pas trouver cette espèce mentionnée — à tout le moins comme rare — dans la liste de celles que M. Gourret a reconnues à ce niveau. Coquand, je l’ai remarqué déjà, a signalé la présence de cette espèce et dans les couches à Pholadomyes et dans les couches bathoniennes à Echinides de Bandol. J’ai moi-même recueilli une certaine quantité d'exemplaires dans les gisements de Puget-Ville et de Forcalqueiret. Or, l’on sait que ce zoophyte est une des espèces caractéristiques du Bathonien supérieur dans le bassin de Paris (1). Anabacia orbulites se trouve dans le Bathonien de Meurthe- et-Moselle, dans celui des Ardennes, dans celui de l’Aisne, dans le Pas-de-Calais. À Ranville, il dose Eudesia car . et Acro- salenia Spinosa, etc. Une autre espèce presque aussi abondante que Anabacia orbulites dans nos couches à Pholadomyes, et que je n'ai jamais rencontrée également que dans l’assise ferrugineuse, le plus haut niveau fossi- lifère des couches appartient également à la Grande Oolithe : (4) De LapPARENT, Traité de Géologie, édition de 1885, page 947, où Anabacia orbulites est adopté comme un des deux fossiles caractéristiques de la zone supé- rieure du Bradfordien, pages 962, 963, etc. LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 57 Thracia cartaurata Morris et Lyc. M. Gourret ne la cite pas non plus. Il n'indique comme abondante qu’une seule espèce, qu'il a regardée comme nouvelle et décrite sous le nom de Pholadomya Hubertina Gourret (1). C’est précisément la Pholadomye qui a servi à étiqueter le niveau et dont on avait jusqu'ici attribué les nom- breux échantillons à Pholadomya carinata Goldfuss. Ici encore, il m'est impossible d’être de l’avis de mon savant confrère, et avec M. Peron et M. Collot à qui j'ai communiqué beaucoup d’exem- plaires de bonne conservation, je vois dans cette espèce, Pholadomya Murchisoni Sowerby (in Mæsch. pl. 17, fig. 8, pl. 19, fig. 1 et 7), espèce d’ailleurs très voisine de Pholadomya carinata Goldf. Or, les échantillons figurés par Mœæsch proviennent des varians schichten, c’est-à-dire du Bathonien supérieur de la Suisse. M. Collot m'a déclaré, d’autre part, posséder des exemplaires de cette espèce pro- venant du Bathonien supérieur de la Côte-d'Or et absolument sem- blables à ceux de St-Hubert. En un mot, et sans entrer, pour le moment, dans plus de détails, je crois pouvoir affirmer que la très grande majorité, la presque totalité des espèces que j'ai recueillies, chacune en quantité plus ou moins grande d’exemplaires, dans des recherches multipliées au milieu des couches en discussion, sont bathoniennes. Presque toutes existent dejà au niveau immédiatement inférieur, — franche- ment bathonien pour tous, — soit à St-Hubert, soit dans les autres gisements des environs de Toulon. Quelques-unes appartiennent déjà au Bajocien. On rencontre dans les couches à Pholadomyes, à la hauteur de l’assise ferrugineuse ou dans ses environs immédiats, un Échinide qui n’y est pas trop rare, et c’est sans doute l’Échinoderme que Jau- bert a signalé sans le nommer. C’est un Collyrites. J'en ai récolté moi-même une douzaine d'exemplaires, et notre collègue, le frère Ubald, a bien voulu m’en communiquer sept autres. Or, il est absolument impossible d’attribuer ces Oursins, quoique de conservation imparfaite, à l’espèce elliptica Des Moulins, qui est surtout callovienne et dont l’un des principaux caractères consiste dans l'ouverture des ambulacres inférieurs vers le milieu de l’espace compris entre les trois autres ambulacres et le périprocte, par conséquent bien au-dessus de ce dernier. Presque tous les échantil- lons de Collyrites recueillis à St-Hubert laissent voir l’ouverture des (1) Paul GourreT, Description de quelques espèces Jurassiques de la Basse-Pro- vence. (In Recueil zoologique Suisse, tome IV, 1887, ne 2). 58 MICHALET ambulacres inférieurs aux côtés immédiats de l’anus. On distingue ce caractère d’une façon évidente sur deux surtout de ceux qui appartiennent au frère Ubald. D'ailleurs, chez tous, la forme géné- rale est beaucoup plus arrondie que dans l’espèce elliptica. Ils ne peuvent être attribués qu’à l’espèce analis Des Moulins, ou ovalis Cotteau, et beaucoup plutôt à la première — qui n’est que batho- nienne — à cause du peu d'épaisseur et de renflement de la forme générale. Je n’ai recueilli, jusqu'ici, qu'un seul autre exemplaire, et encore incomplet, de Collyrites dans les couches bathoniennes du niveau inférieur à Echinides. C’est dans l’un des gisements de Folcalqueiret. Les ambulacres postérieurs y sont cependant bien visibles et bien semblables à ceux de Collyrites analis et de Collyrites ovalis, qui sont les mêmes. Mais la forme générale en est, à l’opposé des Collyrites recueillis à St-Hubert, épaisse et renflée, et doit faire attribuer l’échantillon à l’espèce ovalis, qui est, comme on le sait, à la fois bathonienne et bajocienne. M. Gourret a été plus heureux que moi et a pu récolter à la Gorguette, près Bandol, le Collyrites analis En dehors des Collyrites, les couches à Pholadomyes n’ont offert, en Échinides, que trois autres échantillons dont deux sont des Holectypus de trop insuffisante conservation, et le troisième, trop médiocre aussi, paraît être cependant Pseudocidaris Peromi. Revenons maintenant au niveau à Echinides sur lequel reposent les couches à Pholadomyes. On peut en observer les lits fossilifères à gauche comme à droite du poste Nègre, c’est-à-dire du point appelé Pas de Loubière, où le chemin qui va de Valaury au château de M. le comte Pighetti traverse les bancs compacts. A l’ouest du poste Nègre on peut suivre ces lits presque jusqu’en face du petit hameau appelé La Mort de Gauthier, mais le gisement principal est à l’est. L’alternance des marnes et des calcaires marneux à Échinides y est, malgré la végétation, bien visible, jus- qu’à plus de 500 mètres. Maïs de là à Belgentier, elle est recouverte presque partout par les éboulis des bancs durs qu’elle supporte, et, malgré mes recherches, je n’ai plus retrouvé apparents les lits à Échinides ni dans les environs de ce village, ni dans ceux de Cuers, pas même au-dessous du pilon St-Clément, où cependant toutes les assises jurassiques prennent un si grand développement. Il faut arriver jusqu’à Rocbaron pour les retrouver. Au sud de * CR D'OIPETES TES RER UE PU Le PAL, 7. Di 5 lan M able dé ÉTÉ LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 59 ce village et au-dessous d’un débris des calcaires compacts, resté isolé dans l’éboulement que ces bancs ont subi dans cette région, j'ai retrouvé des Lima, des Ostrea de mêmes espèces qu’à St-Hubert, plusieurs Echinobrissus clunicularis d'Orbigny, Holectypus depressus Agassiz, et un Acrosalenia pseudodecorata Cotteau. Les bancs compacts bathoniens se dressent, de nouveau, en barre continue, à l’est de Rochbaron, et couronnent les hauteurs au nord de Puget-Ville, au nord-est de Carnoules et au sud de Garéoult, Forcalqueiret, Ste-Anastasie et Besse. [ls ne sont plus là, comme à St-Hubert, recouverts par les couches à Pholadomyes qu'on ne retrouve plus dans le Var. La partie des calcaires compacts qui court au-dessus de Puget- Ville s'appelle du nom spécial de Thémeés, et c’est sa base marneuse qui forme le gisement, ou plutôt les gisements de Puget-Ville, car on y peut récolter presque partout des fossiles ; mais ils sont en bien plus grand nombre sur trois points principaux. Le premier est à l’extrémité est de la barre de Thémés, sur le bord ouest d’un petit torrent qui sort d’une véritable cuvette formée au-dessus par les bancs durs, lorsqu'ils tournent vers le sud. La succession des assises y est, à très peu de chose près, celle de St-Hubert, à l'exception des plus hauts lits où les marnes sont pariois remplacées par des sables jaunâtres. Mais la faune y est bien différente de celle de St-Hubert. Dans la partie fossilifère inférieure presque pas d’Ostrea, mais nombreux exemplaires d’une très petite espèce de Lima, celle que d’Orbigny a appelée hippia. L’Eudesia Niedwjedski, si abondante à Valaury, y devient très rare, mais, en comparaison, on y rencontre bien plus nombreux les échantillons d’Eudesia cardium. Les Spongiaires y sont rares, mais on y trouve des Gastropodes, des Avicula echinata Sowerby, des Terebratula globata Sowerby (in Paléontologie fran- çaise),une espèce dont la présence est à noter parce qu'on la retrouve dans les couches à Pholadomyes de St-Hubert, des Pentacrinus Nicoleti Desor, des Anabacia orbulites de petite taille. Les Échinides y Sont nombreux, mais on n’y retrouve que quelques rares repré- sentants des espèces de St-Hubert. Ces dernières y sont remplacées par de très abondants Echinobrissus clunicularis, presque toujours en mauvais état de conservation, de pas trop rares Acrosalenia spinosa Agassiz, presque toujours au contraire très beaux, de rares Pseudodiadema subcomplanatum d'Orbigny, et de très rares Pygaster Peroni Cotteau. Ce qui semble la caractéristique échinitique de ce gisement est la rencontre d’assez fréquents radioles de Cidaris 60 MICHALET Michaleti Cotteau, très rares à St-Hubert, et dont, en dehors de ces deux localités, on n’a retrouvé qu’un seul exemplaire à la Gorguette. La partie supérieure de ce gisement est très pauvre en fossiles. Il ne s’y est offert à moi que deux Oursins, un Asterocidaris minor et un Siomechinus Varusensis avec d’assez nombreux échantillons de Terebratula globula et d'Anabacia orbulites. | En suivant la barre de Thémés de l’est à l’ouest, on voit les assises fossilifères pleines, aux endroits dénudés, d'Eudesia cardium, d’Echinobrissus clunicularis et d'Holectypus depressus, mais ces deux espèces d’Échinides y sont, le plus souvent, d’une conservation très médiocre. On arrive ainsi à un point où un chemin assez large et à bêtes de somme traverse les bancs compacts pour s'engager dans une petite plaine cultivée au-delà d'eux et formant aussi cuvette. Ce chemin vient de Puget-Ville,etle point où il coupe la barre est situé presque juste au-dessus de ce village, et les radioles de Cidaris meandrina y sont en telle abondance que tout le monde, dans la contrée, sait qu'on peut y en récolter. C’est le gisement principal de Puget-Ville- L’épaisseur de l’ensemble des couches fossilifères est plus grande qu'à St-Hubert, mais en longueur l’espace où elles sont est bien moindre. Ce qu’elles ont de plus remarquable, en dehors de cette épaisseur, est l'extrême fréquence du Cidaris meandrina dont les radioles commencent à se montrer dans des marnes situées au-des- sous d’un premier banc de calcaire compact de près de quatre mètres d'épaisseur, à côté de moins abondants Echinobrissus cluni- cularis, de quelques Gastropodes et de quelques Huîtres de mêmes espèces qu'à Valaury, de beaucoup d’Eudesia cardium associées à quelques Terebratula globosa et à quelques Rhynchonella concinna Sowerby. Fait à retenir : j'ai récolté à ce niveau précis un bon test de Ceromya plicata Agassiz, dont le moule est assez commun dans les couches à Pholadomyes de St-Hubert. Le calcaire dur que supportent ces marnes est lui-même lardé de radioles de Cidaris meandrina. On les retrouve aussi nombreux dans d’autres marnes qui succèdent à ce calcaire et qui sont très fossili- fères. Il y a beaucoup de Gastropodes, des Mytilus asper Sow., Morr. et Lyc., des Lima hippia, des Ostrea, quelques Eudesia cardium et de très rares Eudesia Niedwjedski, quelques Terebratula globata, d’assez fréquents Bryozoaires et Spongiaires, des Anabacia orbulites de petite taille. A part le Cidaris meandrina, les Oursins y sont peu abondants. J’y ai récolté de très rares exemplaires de Cidaris É + È ; 3 F LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 61 bathonica, Hemicidaris Jauberti, Leiosoma Jauberti et un seul de Cidaropsis minor Agassiz, comme d’Orthopsis Peroni Cotteau. On rencontre aussi beaucoup d’échantillons de Crinoïdes, mais ils appartiennent tous à Müllericrinus Morierei. Il y a cependant un Pentagonaster sans doute nouveau. Au-dessus de ces marnes, qui sont grises et séparées d’elles par un petit banc de calcaire en plaquettes, sont d’autres marnes jaunes et grumeleuses, pleines, elles aussi, de Cidaris meandrina. À côté d’eux apparaît, de façon à caractériser un niveau, l’Acrosalenia pseudodecorata, dont c’est là un des principaux gisements. Les exem- plaires en sont nombreux, bien que la Paléontologie française, qui cite l'espèce à Puget-Ville, l’y donne comme assez rare, et presque toujours de bonne conservation. L’Echinobrissus clunicularis et l’Holectypus depressus, presque toujours déformés, au contraire, y sont également en grand nombre. Il y a de rares Acrosalenia spinosa, Hemicidaris Jauberti, Asterocidaris mimor, Pseudodiadema subcom- planatum. Les autres espèces sont les mêmes que dans les marnes les plus inférieures, à l'exception du Pecten silenus d’Orbigny, qui est de la même variété que dans les couches à Pholadomyes de St-Hubert. Enfin, on trouve encore le Cidaris meandrina à la base même des bancs compacts avec assez de représentants de Stomechinus Varu- sensis, dont j'ai recueilli là de très beaux exemplaires. Ce gisement est connu depuis longtemps, et c’est là, sans doute, qu'ont été recueillis Galeroclypeus Peroni Cotteau, Acrosalenia Ber- thelini Cotteau, et Orthopsis Varusensis Cotteau, que la Paléontologie française ne cite qu’à Puget-Ville, et que je n’y ai jamais pu récolter, malgré de longues recherches, pas plus que d’autres trouvées ailleurs et que la Paléontologie cite aussi à Puget-Ville : Pseudocidaris Peroni, Pseudodiadema Peroni, Stomechinus Peroni. En avançant encore vers l’ouest, on rencontre, le long de la barre de Thémés, un dernier gisement au point extrême où les bancs, perdant leur alignement, font assez brusquement un angle sud- ouest. La barre change là de nom et devient la barre du Cros-de- Maunier. Les assises fossilifères sont, à ce gisement, bien moins épaisses qu'au précédent, et les fossiles sont en bien moins grand nombre. Les espèces y sont à peu près les mêmes, surtout en ce qui regarde les Échinides, mais le Cidaris meandrina n’y est plus abondant. Au niveau le plus bas, j'ai récolté deux autres Cidaropsis minor. Ce qui distingue ce gisement, c’est que la dénudation y a une prise complète. Il m'a offert un exemplaire de Pholadomya 62 MICHALET Murchisoni absolument identique à ceux des couches à Phola- domyes, deux Goniomya angulifera Sowerby, et quelques exem- plaires de Pecten Hedonia d’Orbigny. A partir de là, les couches bathoniennes s’abaïssent d’abord insensiblement, puis bientôt d’une façon tout à fait nette au sud- ouest, et descendent jusqu’au niveau de la route qui va de Rocbaron à Forcalqueiret, et présentent alors, au milieu de plusieurs failles, cinq gisements principaux qui ont aussi leur importance. Je signale le premier à un point qui servira de repère, et qui est l’ancienne verrerie, aujourd hui simple bergerie Sauzède. Elle est sur le bord de la route, à droïte en allant à Forcalqueiret. En face la bergerie, du côté sud, on voit les bancs compacts descendre, à angle de 30 à 35 degrés, de la barre du Cros-de-Maunier. Ils s’en- foncent dans le sol et disparaissent à gauche de la route. Au pied de ces bancs, et en concordance parfaite, les assises marneuses, assez dénudées, offrent des Acr'osalenia pseudodecorata assez abondants, de rares Hemicidaris Jauberti et Asterocidaris minor. J’y ai récolté encore un Cidaropsis minor. L'espèce de Crinoïde déjà signalée à Puget-Ville, Millericrinus Morierei y est commune. Commune aussi l’espèce de Lima hippia d'Orbigny — duplicata Sowerby, déjà aussi indiquée à Puget-Ville. De l’autre côté de la route, les bancs corunpacts et Les lits marneux à Échinides, avant de disparaître sous les couches bajociennes ou la terre végétale qui les y recouvre, présentent un nouveau gise- ment où l’on peut recueillir en abondance les radioles de Cidaris meandrina comme aussi l’Echinobrissus clunicularis et l’Holectypus depressus. Ces deux dernières espèces sont là de meilleure conser- vation que partout ailleurs. Lima hippia y foisonne ainsi que deux Modioles, Modiola cuneata Sowerby, et Modiola Lonsdalei Morris et Lycett. On y voit encore une multitude de jeunes Pecten silenus. Le bas des assises m'a fourni quelques jeunes exemplaires d’'Ammo- nites que je n’ai pu rapporter qu'à Ammonites zigzag d'Orbigny, et Ammonites biflezuosus d'Orbigny, et avec eux l’échantillon incom- plet de Collyrites que j’ai rapproché de ceux des couches à Phola- domyes et que je crois être l’espèce ovulis. Ce qu’il y a de plus remarquable dans ce gisement, et ce qui me fait le différencier du précédent dont il semble cependant être la suite, puisqu'il en est si rapproché, c’est qu’on trouve dans les plus hauts des lits fossilifères d'assez nombreux et bons Acrosalenia spinosa qu’on ne rencontre que bien plus rarement dans les autres gisements. NT. ? PET IT LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES (63 Je crois maintenant devoir signaler à mi-hauteur du trajet que parcourent les couches bathoniennes pour descendre des hauteurs de Cros-de-Maunier à la bergerie Sauzède et à la route de Forcal- queiret, un point aussi remarquable que le gisement principal de Puget Ville par son extrême abondance de Cidaris meandrina, mais où ces radioles atteignent un développement considérable et parfois relativement énorme. Il n’y a avec eux d’autre Échinide que de très rares Hemicidaris Jauberti, mais de taille encore extraordinairement grande. Les autres espèces sont d’abord de bons Gastropodes, mais en très petit nombre, beaucoup de Lima hippia, Modiola, Pecten silenus, tous de très petite taille, de rares mais très beaux Mytilus asper, et beaucoup d’Eudesia cardium. Il y a encore, dans cette région, deux gisements à reconnaître. L'un est sur le bord aussi de la route, du même côté que la bergerie Sauzède et à une centaine de mètres environ en allant vers Forcal- queiret. C’est un des plus notables à cause de deux espèces d’Échi- _nides qu'il renferme. La première, malheureusement d’une grande rareté, est Pseudodiadema Peroni Cotteau; l’autre, qui nous est déjà connue, Hemicidaris Jauberti, est ici plus abondante et de meilleure conservation que partout ailleurs. Il y a aussi des radioles, mais rares, de Cidaris meandrina, et avec ces Oursins, beaucoup de Gas- tropodes et des Anabacia orbulites de petite taille. Il y a à signaler à part, dans ce gisement, Terebratula circumdata Deslongchamps, que nous retrouvons dans les couches à Pholadomyes, et qui est ici associé à de nombreux Terebratula globata. Si ce gisement pouvait s'appeler le gisement à Hemicidaris Jau- berti et à Pseudodiadema Peroni, le dernier, qui se trouve presque sous les ruines du château de Forca'queiret, pourrait être le gise- ment à Gastropodes et à Orthopsis Peroni Cotteau. Les Gastropodes y abondent, et c’est sur ce point que j'ai recueilli la plupart des espèces signalées dans l’ouvrage, déjà cité, de M. Cossmann sur les Gastropodes bathoniens. Ils sont associés à trois espèces d’Oursins : Orthopsis Peroni, espèce d’une très grande rareté dont j'ai récolté là plusieurs exemplaires, Acrosalenia pseudodecorata, dont les repré- sentants sont assez communs et de bonne conservation ; enfin, et au plus haat niveau, quelques Stomechinus Varusensis de très petite -_ taille, mais de belle conservation. Dans toute l'épaisseur des lits beaucoup de Millericrinus Morierei, beaucoup de Bivalves, surtout de Modiola des deux espèces, et un très grand nombre de Terebratula globata et Rhynchonella concinna. ;- E 4 14 dt, Le) ER, 64 MICHALET Dès 1859, Jaubert avait publié un Essai sur la constitution géolo- logique des terrains du littoral entre St-Nazaire et Bandol, avec une carte et des coupes, mais il ne s’y occupait guère que de la faune bajocienne et n’y distinguait pas d’ailleurs la Grande Oolithe de l’Oolithe inférieure. En 1862, Dumortier fit d’une façon bien nette cette distinction dans une note envoyée à la Société géologique de France et lue dans la séance du 28 avril de cette même année. Dumortier y énumère les principales espèces rencontrées par lui dans la Grande Oolithe de Gazaille, près Bandol. C’est le nom d’une ferme située au quartier de la Gorguette. Il n’y cile, avec des radioles de formes variées, que deux tests d'Échinides : un Cidaris... qu’il décrit soigneusement, et qui est devenu depuis Diplocidaris Dumortieri Cotteau, et un Pseudodiadema qu'il dit très rapproché du P. Wrightii Cotteau, et qui est peut-être Pseudodiadema Peroni. M. Gourret, dans son travail indiqué plus haut, a décrit d’une façon si exacte cette région où, d’autre part, la dureté des assises rend la dénudation très lente et par suite si difficile la reconnais- sance d’autres espèces que celles récoltées une première fois, que- je me bornerai à de très petites additions à ce travail, au point de vue spécial des Échinides. Dans les couches les plus profondes où M. Gourret ne signale aucun Oursin, j'ai récolté trois radioles très déterminables de Rhab- docidaris copeoides Desor. Dans les couches moyennes, M. Gourret cite : Collyrites analis, rare. Asterocidaris minor, rare. Cidaris meandrina, assez commun. Leiosoma Jauberti, très rare. Rhabdocidaris horrida, assez comm. Siomechinus Schlumbergeri, rare. Diplocidaris Dumortieri, assez rare. J’ai recueilli, moi-même, dans ces couches, toutes ces espèces, moins la première et la dernière, et, en outre, des radioles en petit nombre de cette même espèce de Cidaris ou Rhabdocidaris indiquée déjà à St-Hubert comme nouvelle, quelques autres très rares de Cidaris bathonica et enfin deux Magnosia Peroni. M. Jacquinet y a récolté un radiole de bonne conservation de Cidaris Michaleti. Les couches supérieures sont bien, comme le dit M. Gourret, pétries, par places, de radioles d’Oursins, mais il est absolument impossible de reconnaître sûrement une seule espèce. Le gisement de la Galère, d’un accès malheureusement très diff- +, fie ets j FETE CUS LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 65 cile, offre beaucoup d'intérêt. Il est situé sur le bord de la mer, entre Bandol et St-Cyr, mais plus près de ce dernier village. Au- delà d’un petit tunnel situé non loin, à l’est de la station de St-Cyr, on reconnaît successivement les couches du Trias, du Lias et du Bajocien inclinées de l’ouest à l’est. Leur épaisseur, surtout celle du Bajocien, est très réduite et l’inclinaison augmente peu à peu de façon à être d'environ 45° quand on arrive au Bathonien. On distingue dans les couches bathoniennes de {a Galère quatre assises bien différentes à tous les points de vue. La plus profonde consiste en marnes d’un gris bleuâtre, pleines de petites Ostrea de même espèce qu’à St-Hubert, avec débris de Diplocidaris Dumor- tieri et radioles de Cidaris meandrina. Arrive ensuite un calcaire dur, jaune rougeâtre, renfermant encore Cidaris meandrina. Il est relativement bien plus épais que les marnes. Une assise très remarquable par son faciès oolithique repose sur ce calcaire. À Forcalqueiret et surtout à Puget-Ville, les assises bathoniennes offrent parfois, plus ou moins, ce même faciès. Mais nulle part, dans les environs de Toulon, il n’est plus complet qu'ici. Cette assise, d’un mètre environ, contient beaucoup de Spon- glaires d’une très belle conservation, beaucoup de Lima hippia, très belles également, ainsi que quelques Nerita minuta Sowerby, avec des débris sans nombre de petits fossiles, principalement de Gas- tropodes. Je n’y ai reconnu que deux espèces d’Echinides : Cidaris meandrina, assez commun, et Echinobrissus clunicularis, très rare. Deux Crinoïdes y sont assez abondants, surtout le premier : Milleri- crinus Morieri et Pentacrinus Nicoleti. Sur cette assise reposent d’autres calcaires gris et jaunes, très fossilifères, quoique peut-être un peu moins que les couches moyennes de la Gorguette. La faune y est, dans son ensemble, la même qu'à ce point, mais il y a plus d’Oursins et ils y sont d’une très belle conservation. Voici la liste des espèces que j’ai récoltées : Cidaris meandrina, abondant. Diplocidaris Dumortieri, nombreux Cidaris bathonica, abondant. et parfois très grands fragments. Cidaris ou Rhabdocidaris Sp. nov. Pseudodiadema Peroni, rare. rare et toujours incomplet. Polycyphus Jauberti, rare. Rhabdocidaris horrida, pas trop rare. Les espèces autres que les Échinides sont aussi, en général, d’une belle conservation. A noter la présence, au milieu de plusieurs autres espèces de Gastropodes, de l’espèce nouvelle Neritopsis Micha- leti Cossmann, 28 Mai 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 5 66 MICHALE'Ï Toutes ces diverses assises, et en particulier les plus hautes, sont très difliciles à atteindre, outre qu’elles sont, comme celles de /a Gorguette, d’une dureté à décourager le ciseau. On trouve quelque- fois sur le rivage des blocs détachés, depuis peu, des couches fossili- fères, la récolte des fossiles est alors moins laborieuse, quoique leur extraction exige toujours un travail long et délicat. Il me reste à signaler, aux environs immédiats de Toulon, dans la vallée de Dardennes, les alentours du fort des Pommets, et en parti- culier la propriété du Nest. En 1866, Dieulafait a signalé le Batho- nien de ce point dans une très intéressante coupe publiée dans le Bulletin de la Société Géologique (1). Dans l'explication de sa coupe, il ne cite aucun Échinide et se contente d’énumérer, comme il le fait pour les autres horizons, quelques espèces caractéristiques de la grande Oolithe. J'ai cependant recueilli dans la propriété du Nest le plus bel exemplaire que je possède de Pseudocidaris Peroni, quel- ques Asterocidaris minor, un Acrosalenia spinosa, et d’assez nom- breux Echinobrissus clunicularis, le tout dans les couches marneuses qui supportent les calcaires compacts supérieurs. Dans le fond de ces couches on rencontre, abondante, une espèce de Térébratule qui ne s’est offerte à moi, ni à aucun autre de nos gisements bathoniens, ni même à aucun autre niveau jurassique des environs de Toulon, et qui a été décrite, en 1873, dans la Paléon- tologie française par E. Deslongchamps, sous le nom de ferebratula (Epithyris) provincialis. Ce savant n’a eu à sa disposition, il le mentionne dans sa des- cription, qu’un petit nombre d'échantillons, la plupart en assez mauvais état, provenant tous de Cuers ou de Bandol, et qui lui avaient été communiqués par Jaubert, Dieulafait, Coquand. Mais surtout, les renseignements stratigraphiques fournis à Deslong- champs sur ces échantillons étaient très vagues, et ce n’est qu’en s'appuyant sur la couleur du test et de la gangue qu’il a cru devoir attribuer lui-même l’espèce à l’Oolithe inférieure. L’assise du Nest où j'ai récolté de nombreux exemplaires de Terebratula provincialis Deslongchamps, dont quelques uns en par- fait état de conservation, me paraît devoir être rapportée certaine- ment au Bathonien. Il est utile, d’ailleurs, de rappeler, à propos du niveau précis de cette espèce, que Jaubert u’a pas distingué dans son Essai sur la constitution géologique des terrains du littoral entre SI-Nazaire et Bandol la Grande Oolithe de l'Oolithe inférieure et a (1) 2° Sér., tome 23, page 463. ; : : ? ê ; 3 z d LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 67 décrit comme appartenant à ce dernier niveau les couches batho- niennes de la Galère. Voici, maintenant, la liste générale des espèces, avec leur fré- quence et leurs localités spéciales : Collyrites analis Des Moulins. La Paléontologie Française ne signale pas cette espèce dans le Var. M. Gourret l’indique rare à la (rorguette. J’en ai rencontré assez d'exemplaires dans les couches à Phola- domyes de St Hubert. Collyrites ovalis Des Moulins. La Paléontologie Française ne signale pas non plus cette espèce dans le Var. J’en ai rencontré un exemplaire à Forcalqueiret. Echinobrissus clunicularis Llhwyd. Abondante à Puget-Ville (Paléontologie Française). J’en ai rencontré quelques exemplaires à Rocbaron, de nombreux représentants à Puget-Ville et à Forcalqueiret, de rares à la Galère, de pas trop rares au Nest, dans la vallée de Dardennes. Galeroclypeus Peroni Cotteau. Très rare à Puget-Ville (Paléon- tologie Française). Je ne l’ai jamais rencontrée. Holectypus depressus Agassiz. La Paléontologie Française ne la signale pas dans le Var. | J’en ai rencontré quelques exemplaires à Rocbaron, et d’abon- dants à Puget-Ville et à Forcalqueiret. Pygaster Peroni Cotteau. Très rare à Valaury (Paléontologie Française). Je ne l’ai rencontrée qu’à Puget-Ville, aussi très rare. Cidaris meandrina Agassiz. Assez commune à Puget-Ville (Paléontologie Française). M. Gourret la signale assez rare à la Gorguette, Je l'ai rencontrée, rare, à Valaury.Jaubert la cite à Valaury, et il ajoute que les radioles y sont plus petits qu’à Puget-Ville, où il les dit abondants et de plus grosse taille. Je l’ai recueillie extrêmement abondante à Puget-Ville et à Forcalqueiret, rare à {a Gorquette, commune à {a Galère. Cidaris bathonica Cotteau. La Paléontologie Française ne signale pas cette espèce dans le Var. 68 MICHALET Je l’ai rencontrée assez rare à Valaury, rare à Puget-Ville, pas trop rare à la Gorguette, commune à la Galère. Cidaris Michaleti Cotteau. Très rare à Valaury (Paléontologie Française). C’est de moi que Cotteau tenait les quelques exemplaires avec lesquels il a fait cette espèce en 1885. Depuis je l’ai rencontrée pas trop rare à Puget-Ville. M. Jacquinet en a recueilli un bon exemplaire à la Gorguette. Cidaris ou Rhabdocidaris, Species nova. J’ai rencontré cette espèce rare à Valaury, à la Gorguette et à la (ralère. Rhabdocidaris copeoides Agassiz. La Paléontologie Française ne signale pas cette espèce dans le Var. J’en ai rencontré trois exemplaires à la Gorguette. Rhabdocidaris horrida de Loriol. La Paléontologie Française signale cette espèce à la Gorguette et à Belgentier (Var), maïs la fait bajocienne, sans l’indiquer fréquente ou rare. M. Gourret la cite à St-Hubert et la dit assez commune à /a Gor- guette. Je l’ai rencontrée rare à Valaury et à la Gorquette, et pas trop rare à la Galère. Diplocidaris Dumortieri Cotteau. Assez rare à Valaury et à la Gorguette (Paléontologie Française). M. Gournet : rare à la Gorguette. Je l’ai rencontrée assez commune à Valaury, rare à la Gorguette, abondante à la Galère. Acrosalenia Berthelini Cotteau. Rare à Puget-Ville {Paléonto- logie Française). Je ne l’ai jamais rencontrée. Acrosalenia spinosa Agassiz. La Paléontologie la signale à Puget-Ville, sans parler de sa fréquence ou de sa rareté. Je l’ai rencontrée assez abondante à Puget-Ville et à Forcalqueiret. J’en ai recueilli un exemplaire au Nest. Acrosalenia pseudodecorata Cotteau. Assez rare à Puget-Ville (Paléontologie Française). J'en ai rencontré un exemplaire à Rocba- ron, et de nombreux à Puget-Ville et à Forcalqueiret. Pseudocidaris Peroni Cotteau. Rare à Valaury et à Puget- Ville (Paléontologie Française). Je l'ai rencontrée assez commune à LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 69 Valaury, surtout en exemplaires jeunes; j’en ai recueilli au Nest un très bel échantillon. Hemicidaris Jauberti Cotteau. Assez rare à Valaury et à Puget-Ville (Paléontologie Française). Je l'ai rencontrée assez rare _à Valaury et à Puget-Ville, mais assez abondante à Folcalqueiret. Asterocidaris minor Cotteau. Assez commune à Valaury (Paléontologie Française). M. Gourret l'indique rare à la Gorguette. Je l’ai rencontrée assez abondante à Valaury, surtout en échan- tillons jeunes, rare à Puget-Ville, à Forcalqueiret, à la Gorguette. J'en ai recueilli quelques exemplaires aw Nest. Pseudodiadema Peroni Cotteau. Très rare à Puget-Ville (Paléon- tologie Française). Je l’ai rencontrée rare à Forcalqueiret et à la (alère. Pseudodiadema subcomplanatum Desor, species. La Paléon- tologie ne signale pas l’espèce dans le Var. Je l’ai rencontrée rare à Puget-Ville. Cidaropsis minor Agassiz, sub Hemicidaris. Assez rare à Puget-Ville (Paléontologie Francaise). Je l’ai rencontrée rare à Puget-Ville, très rare à Forcalqueiret. Heteropedina Moteti Michalet, 1895. Valaury, un seul exem- plaire. Orthopsis Peroni Cotteau. Rare à Puget-Ville (Paléontologie Française). Je l’ai rencontrée très rare à Puget-Ville, assez rare à Forcal- queiret. Orthopsis Varusensis Cotteau. Très rare à Puget-Ville (Paléon- tologie Française). Je ne l’ai jamais rencontrée à aucun de nos gisements. Leiosoma Jauberti. Cotteau. La Paléontologie la signale à Valaury, sans rien ajouter sur sa fréquence ou sa rareté. Je l’ai rencontrée assez fréquente à Valaury, rare à Puget-Ville ; M. Gouret l’indique très rare à la Gorquette, où je l’ai aussi rencon- trée très rare. Magnosia Peroni Cotteau. Très rare à Valaury (Paléontologie Française). Je l’ai rencontrée à Valaury très rare et j'en ai aussi recueilli deux exemplaires à la Gorguette, 70 MICHALET Stomechinus Varusensis Cotteau. (Ancien Polycyphus Varu- sensis Cotteau). Rare à Puget-Ville (Paléontologie Française). Je l’ai rencontrée très rare à Valaury, pas trop rare à Puget-Ville et à Forcalqueiret. Stomechinus Peroni Cotteau. Très rare à Puget-Ville et à Valaury (Paléontologie Française). J'en ai rencontré un seul exemplaire à Valaury. Stomechinus Schlumbergeri Cotteau. Assez commune à Valaury (Paléontologie Française). M. Gourret l'indique rare à la (rorguette. Je ne l’ai rencontrée nulle part. Stomechinus Michelini Cotteau. La Paléontologie Française ne la signale aux environs de Toulon que pour le fragment d’exem- plaire que j’ai recueilli à Valaury. Polycyphus Jauberti Cotteau. Très rare à Valaury (Paléontologie Française). Je ne l’ai rencontrée qu’à la Galère, où j'en ai recueilli deux exemplaires. Il me reste à bien préciser le niveau auquel doivent être rattachés les divers gisements dont nous venons d’étudier si minutieusement la faune échinitique. La question me paraît résolue par la nomenclature de cette faune elle-même, où l’on rencontre, avec d’autres moins significatives, les espèces : Echinobrissus clunicularis Lihwyd. Acrosalenia spinosa Agassiz. Holectypus depressus Agassiz. dont les deux premières sont d’une très grande abondance, et la dernière assez commune dans nos gisements. Si l’on y ajoute les espèces autres qu’Echinides : Elygmus polytypus Deslongchamps. Eudesia cardium Lamark. Pecten vagans Sowerby. Eudesia Niedzwiedskii Szanojcha. Lima cardiiformis Morris et Lycett. Dictyothyris coarctata Parkinson. Avicula echinata Sowerby. que l’on rencontre également plus ou moins fréquentes dans ces gisements, il ne peut plus rester absolument aucun doute. Toutes ces espèces soit d'Echinides, soit de Pelecypodes ou de Brachiopodes se retrouvent tantôt dans le Bradford-Clay, tantôt dans le Cornbrash. Si donc l’on n’admet, dans le Bathonien, que les deux grandes divi- da LE ds ie, LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 71 sions, si rationnelles, de M. Lapparent, évidemment tous nos gise ments des environs de Toulon appartiennent au Bradfordien ou Bathonien supérieur. L’Anabacia orbulites, une des espèces données comme caractéris- tiques de ce niveau, se rencontre, je l’ai fait remarquer déjà, dans presque tous nos gisements. Et d’ailleurs, s’il n’y a pas toujours toutes les mêmes espèces à chacun d’eux, un seul coup d’œil sur l’ensemble de la faune suflit pour reconnaître que toutes les espèces sont dans une connexité indivisible, signe d’une contemporanéité indiscutable. On n’y peut faire véritablement aucune distinction de niveau autre que celle que j'ai essayé d’observer pour les espèces d’Échi- nides, qui est loin d’être absolue, et qui n’a qu'une importance tout à fait secondaire. Le Vésulien ou Bathonien inférieur serait représenté par les couches à Ammonites, et les Échinides y feraient la séparation dans le haut. Genre HETEROPEDINA Michalet. Test de taille moyenne, arrondi, subhémisphérique, à dessous plat. Zones porifères étroites, droites, composées de paires de pores simples, directement superposées et n’ayant qu'une légère tendance à dévier de la ligne droite aux approches du péristome ; une paire de pores seulement sur chaque plaque ambulacraire, entourée d’un léger bourrelet; les pores sont petits, ronds, un peu obliques l’un par rapport à l’autre et séparés par une barrette formant saillie. Aires ambulacraires étroites, s’élargissant légèrement à l’ambitus et à la face inférieure, garnies, depuis le péristome jusqu’à l’ambitus, de deux rangées de tubercules de grosseur médiocre, mamelonnés, perforés, très finement crénelés, au nombre de six par série, dans les intervalles desquels se trouvent quelques rares granules. Au- dessus de l’ambitus, ces tubercules principaux disparaissent brus- quement et les aires ambulacraires ne sont plus garnies que de granules fins, peu nombreux, inégaux et irrégulièrement disposés. Aires interambulacraires larges, garnies, à la face inférieure, de tubercules nombreux, semblables à ceux des aires ambulacraires, mamelonnés et perforés, sur la plupart desquels on aperçoit de fines crénelures. Sur chaque assule il existe cinq ou six tubercules groupés un peu irrégulièrement et n’ayant qu'une vague tendance 72 MICHALET à se ranger en séries linéaires. Au-dessus de l’ambitus, les ossules ne sont plus occupées que par un seul tubercule principal plus gros que ceux de l’ambitus, occupant le tiers inférieur de l’assule, perforé, non scrobiculé et ne paraissant pas crénelé. Toutefois, notre seul exemplaire n’étant pas d’une conservation parfaite, nous ne saurions affirmer sûrement la complète absence de crénelures. Ces tubercules principaux, au nombre de deux ou trois seulement par série, sont entourés d’un essaim de petits granules fins, inégaux, quelques-uns paraissant mamelonnés et perforés, groupés irrégu- lièrement autour et très près du tubercule, en laissant à nu tout le pourtour des plaques. 5 Péristome circulaire, assez grand, à fleur de test, marqué d’en- tailles peu profondes. Appareil apical inconnu, laissant une empreinte assez grande, pentagonale. Le nouveau genre Heteropedina, tel que nous le connaissons d’après l’unique exemplaire ici décrit, semble devoir être placé dans la famille des Diadématidées, au voisinage des Hemipedina. Il se distingue de ce dernier genre par ses tubercules inférieurs légèrement crénelés, nombreux à la face inférieure et disparaissant au-dessus de l’ambitus où ne subsistent plus que les gros tuber- cules interambulacraires, par l’absence de tubercules secondaires, par ses granules beaucoup moins abondants et laissant des espaces lisses au pourtour des plaques. L'aspect général de notre Oursin est très différent de celui de tous les Hemipedina connus. Sous le rapport de l’aspect général et par la disposition des tuber- cules nombreux à la face inférieure, maïs disparaïssant au-dessus de l’ambitus, notre nouveau genre se rapproche des Pseudopedina, et notamment du Pseudopedina Bakeri Wright, mais il s’éloigne de ce genre par ses zones poritères droites et non disposées en triples paires, caractère de premier ordre qui a fait placer les Pseudopedina dans la famille des Echinidées. Voisin des Hemicidaris par la disposition des gros tubercules de la base des aires ambulacraires, il s’en distingue par ses tubercules interambulacraires ne paraissant pas crénelés, plus petits et non scrobiculés, par la zone miliaire plus large et plus dénudée, et par la présence de simples granules rares et disséminés dans la partie supérieure des aires ambulacraires. La dénudation de la zone miliaire rapproche notre Oursin des Asterocidaris que l’on trouve dans le même terrain, maïs ces derniers LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 73 ont des tubercules en lignes régulières du péristome au périprocte et pas plus nombreux au-dessous qu’au-dessus de l’ambitus ; en outre, ces tubercules sont scrobiculés et nettement crénelés, les granules sont tout autrement disposés et plus nombreux, etc. Si plus tard, à l’aide de nouveaux matériaux, il était reconnu que les gros tubercules montrent de réelles crénelures, c’est dans la famille des Salénidés et dans le voisinage des Acrosalenia que notre Oursin pourrait être placé; mais il resterait pour le distinguer de ces derniers la multiplication des tubercules principaux inter- ambulacraires à la face inférieure, l’absence de scrobicules autour des gros tubercules, le groupement insolite des granules autour de ces tubercules et la nudité remarquable de la zone miliaire. Dans ces conditions, et bien que nous ne soyions en possession que d'un spécimen unique et un peu déformé, nous croyons utile de créer pour lui une nouvelle coupe générique sous le nom provi- soire de Heteropedina. HETEROPEDINA MOTETI Michalet. Exemplaire unique, mesurant 20 millimètres de diamètre à la face inférieure, de forme sub-hémisphérique autant qu’on en peut juger d’après l’exemplaire, qui est un peu écrasé. Zones porifères simples, étroites, rectilignes, composées de paires de pores directement superposées et ne déviant de la ligne droite que très légèrement aux approches du péristome. Pores ronds, simples, obliquement placés l’un par rapport à l’autre et séparés dans chaque paire par un seuil étroit et saillant ; chaque paire est entourée d’un léger bourrelet ovale. Aires ambulacraires étroites, égales, diminuant peu de largeur aux approches du sommet ; garnies, à la face inférieure, depuis le péristome jusqu’à l’ambitus, d’une double rangée de tubercules perforés, très finement crénelés, légèrement scrobiculés, n’admet- tant entre eux que quelques rares granules. Au-dessus de l’ambitus ces tubercules disparaissent et sont remplacés seulement par quelques granules très fins qui semblent eux-mêmes disparaître aux approches du sommet. Aires interambulacraires larges, garnies à la face inférieure, jus- qu’à l’ambitus, de tubercules nombreux, médiocrement développés, semblables à ceux des aires ambulacraires, et, comme eux, perforés, finement crénelés et mamelonnés. Ces tubercules, assez irréguliè- rement disposés, sont au nombre de cinq ou six sur chaque plaque 74 MICHALET et sensiblement disposés par trois, sans former des rangées régu- lières. Au-dessus de l’ambitus ces tubercules disparaissent, et il ne subsiste dans chaque aire que deux rangées de tubercules un peu plus gros, perforés, ne paraissant ni crénelés, ni scrobiculés, espacés, au nombre de deux ou trois seulement dans chaque rangée, situés au tiers inférieur des plaques. Autour de ces tubercules se groupe un essaim de : granules très fins, iné- gaux etirrégulièrement disposés, quelques-uns paraissant mamelon- nés. Ces granules sont localisés dans un court | rayon autour des tuber- cules et le pourtour des plaques reste nu. Face inférieure plane. Péristome assez grand, s’ouvrant à fleur de test, SR - | marqué d’entailles peu . profondes. Appareil apical in- Ame mn |. CD ee or MARNE 2e connu, laissant une em- Eco « . preinte grande, subpen- aa tagonale. sa + Nous ne connaissons aucun Oursin qui puisse être confondu avec l’He- teropedina Moteti. Par l’aspect dénudé de sa face supérieure, il a une certaine analogie avec l’Hemipedina Guerangeri Cotteau, mais il s’en sépare nettement par ses tubercules multiples à la partie inférieure et disparaissant à la face supérieure, aussi bien dans les aires ambulacraires que dans les interambulacraires. Les granules sont, en outre, tout autrement groupés et les tubercules inférieurs sont légèrement crénelés. Voisin du Cidaropsis minor Agassiz, par la disposition des tuber- cules, il s’en distingue par ses ambulacres non flexueux, par son aspect moins granuleux, par ses tubercules de la base finement crénelés. On peut enfin rapprocher notre Oursin de l’Asterocidaris minor 3 À ; or à 4 | » Ho n LE BATHONIEN DES ENVIRONS DE TOULON ET SES ÉCHINIDES 75 Cotteau, dont il a les zones miliaires larges et dénudées, et les tubercules crénelés et perforés de la base. Mais dans l’Asterocidaris minor, ces tubercules sont, au-dessus de l’ambitus, remplacés par de simples granules non perforés. En outre, les granules secondaires qui accompagnent ces granules principaux sont plus gros, moins nombreux et tout autrement disposés. GISEMENT : Bathonien supérieur. Couches à Echinides de St-Hu- bert, près Solliès-Toucas (Var). J’ai dédié l'espèce à mon beau-frère Motet, chef de gare de la Compagnie Sud-France, qui m'’accom- pagnait dans une excursion aux couches bathoniennes de Valaury, et a récolté lui-même notre si intéressant Oursin. EXPLICATION DES FIGURES Figure 1. — Heteropedina Moteti vu en dessus (grandeur naturelle). Dre » » vu sur la face inférieure. (id). ÿ x » » aire ambulacraire grossie (grandi 1 fois 1/2). » 4. » » aireinterambulacraïre grossie (id). DS » » détail d’un tubercule de la face inférieure (grandi 3 fois). 76 STRUCTURE GÉOLOGIQUE D’'ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE (1), par M. H. NOLAN (2). Les Baléares prolongent vers l’est les avancées extrèmes de la péninsule ibérique dans la Méditerranée occidentale. En raison de cette situation géographique, il était intéressant de rechercher si la structure plissée des terrains secondaires, qui, en Espagne,bordentle plateau central primaire de la Cordillière bétique pouvait être suivie à travers l’archipel, et, dans l’affirmative, quelles modifications subissaient les ridements continentaux à mesure qu'ils se dirigeaïient plus loin vers l'Orient. Or, de l’ensemble des observations de Bouvy, d’Hermite, de celles de MM. Vidal, Molina, Lozano, et aussi des miennes, il ressort : que la structure plissée et faillée est un caractère général de la tectonique des Baléares et que, pour chaque île en particulier, elle peut être résumée de la façon suivante : I. — Minorque. Minorque, dont l'étude géologique détaillée fut l’œuvre d'Hermite, comporte, ainsi que l’a montré ce regretté savant, deux parties bien distinctes séparées par une ligne N.0.-S.E., tirée du golfe d’Algairens à la Mola du port de Mahon. Au nord de cette limite, les terrains primaires et secondaires plissés affleurent seuls ; au sud s'étend un plateau tertiaire, à strates presque constamment horizontales, formé de calcaires mio- cènes à Clypéastres (Burdigalien). Cette dernière région très uniforme et dont les sédiments contien- (1) Note présentée à la séance du 18 février 1895; manuscrit remis le même jour. Épreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 13 avril 1895. (2) Cette note a été commencée à la Sorbonne sous la direction de M. Munier- Chalmas. Elle à été achevée à la Faculté de Grenoble, où M. le professeur Kilian a bien voulu en discuter les éléments et, par ses conseils, en faciliter la rédaction, y -. + 1 4 : he + x lon à à à à STRUCTURE GÉOLOGIQUE D'ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE 77 nent une faune littorale, doit être probablement considérée comme ayant appartenu à une partie de la mer miocène dont le rivage suivait la démarcation précédemment indiquée. Hermite, qui a émis cette opinion, a prouvé que les calcaires ter- tiaires reposent en discordance indifféremment sur l’un ou l’autre des terrains secondaires dont l’ensemble constitue la région nord, et qu’en outre, on recueille à la base de ce Miocène des galets arrachés surtout aux assises du Dévonien et du Trias, qui constituaient alors la ligne côtière. : 1 ig. 4. — Minorque. Echelle de ——— Fig q 500000 7 | 2 Cp Caballeria Cp = E Colfe = d'Algairens à _ÆAlpotar o À pP RS mA - al à x | Je” y. 5 cd nv] Ch n] n D an CAL TS Port Mabon Director gérerale des Fes fe des _ÆArticlirarr. ______ fracttres ox failles principales. +-+-+-.- Zonite des ? Regrorw: de ÂAltrorgue. Les résultats négatifs qu’a fournis depuis lors la recherche de lambeaux miocènes parmi les accidents topographiques qui sillon- nent la partie ancienne de Minorque, tendent à confirmer la précé- dente hypothèse : La mer miocène n’aurait donc, dans ce cas, recou- vert que la moitié méridionale de l'ile, dont le nord lui servait de rivage jusqu’au moment où des mouvements de faible amplitude auraient soulevé les calcaires à Clypéastres à une altitude peu dif- férente de celles où ils se tiennent aujourd’hui. La moitié septentrionale de Minorque, très tourmentée, se montre (fig. 1 et fig. 2) composée d’un grand anticlinal central, rompu au sommet et faillé, qui correspond à la région comprise entre le Monte Santa Agada à l’ouest, le Monte Toro à l’est. Dans l’axe de cet anticlinal orienté N.5°E.-S.5°0, le terrain dévo- 78 H. NOLAN nien affleure. Sur sa retombée occidentale, dans les environs de Furi de Baix, existe un faible anticlinal accessoire également rompu et séparé du principal par un petit synclinal que jalonne la montagne triasique de Santa-Agada. Fig. 2. — Coupe d’Alpotzä au Grao. Inticlinal Anticli Au Antichnal ee occident al nt ol M'Toro Anticlinal oriental M' S'Agada \ete IE Ë Fe, È = ! 1! Dévonien supérieur. 4 Lias. je PR 1 Culm. 5 Miocène. |: ee 350000 2 Trias inférieur F Faille Rae SRE : à ; des hauteurs = 3 Trias moyen et supérieur. 17500 Sur le flanc oriental du grand anticlinal, les couches, après avoir plongé à l’est, se relèvent successivement de façon à donner nais- sance à un large synclinal dans lequel se dresse la montagne du Toro à sommet liasique. Etant données les faibles dimensions de Minorque, il est impos- sible de suivre à longue distance les plissements qui viennent d’être énumérés. Cependant on remarque que les failles de la région méri- dionale ont la même direction que l’anticlinal central, et que si on prolonge au nord cet anticlinal, soit vers le cap de Caballeria, soit vers le cap d’Anfos, on s'aperçoit que des terrains de moins en moins anciens (Dévonien, Trias, Lias) apparaissent successivement en bandes étroites (fig. 1 et 3). De même, quand du synclinal oriental on marche au nord dans la direction du cap Pontinat, on atteint des assises de plus en plus récentes (Trias et Lias), dont les derniers termes sont des lambeaux de Néocomien, de Barrèmien et peut-être d’Aptien inférieur (fig. 3). D'une pareille succession, on déduit que la rupture du grand anticlinal central devient de moins en moins profonde à mesure que ce pli se rapproche de la place qu’occupe le Nord de l'ile actuelle. Cet anticlinal était donc moins aigu et allait en s’atté- ns duré, nr met u al ONTRONTENVONE STRUCTURE GÉOLOGIQUE D'ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE 79 nuant vers le nord où il disparaît par suite d’un plongement brusque des couches qui sont en ce point étirées et amincies. L'examen de la répartition des terrains sur la côte septentrionale de Minorque laisse également entrevoir la continuité des assises liasiques. Celles-ci, les plus récentes qui soient encore visibles, à Caballeria et à Fornells, sur la voûte du grand anticlinal central, se suivent par Pontinat jusqu’à la Creu de las Ollas et vont par Bella-Vista se relier avec celles du même âge du synclinal de l’est (fig. 3). à : . . : 1 Fig. 3. — Extrémité nord de l’anticlinal central. Échelle HOnD Cap Caballertæ Cap fontinrat Golfe d'Adaya PE NU CCE ER VAN UV. V Bell L 7 OV = £ ESS CE MENT EE AE Y v Vs ren ÈS Tevorter Treas Trias moyerz Las. et Gr. trferteur. el: sUper'teuT La disposition périclinale de l’extrémité nord de l’anticlinal cen- tral semble donc ainsi bien nette dans toute sa moitié orientale. Des faits analogues ne s’observent pas, il est vrai, à l’ouest du promontoire de Caballeria, sauf près de San Jordy, où un témoin de Grès bigarré s’est maintenu sur les psammites du Culm. On ne saurait donc poursuivre avec certitude dans cette direction le raccord des couches des synclinaux orientaux avec celles du grand anticli- nal central, ainsi qu'il a été possible de l’essayer à l’est de ce dernier. D'où venaient les poussées qui ont ainsi plissé et faillé le sol de Minorque ? 80 H. NOLAN L’alignement général N.-S. de l'axe des anticlinaux et surtout le caractère de ses failles de rupture enseignent que les poussées venaient de l’est (fig. 4 et 2). L'orientation N.-S. des lignes de bri- sures dans la masse peu plastique des calcaires miocènes, conduit aux mêmes conclusions en mettant du même coup en lumière la persistance avec laquelle les forces ont agi dans le même sens. Il est bon d'ajouter que l'existence d’un petit nombre de cassures presque perpendiculaires aux barrancos creusés dans les calcaires à Clypéastres ; celle de plusieurs failles normales à l'axe des plis dans les terrains anciens (faille d’Alcoitx à Binixems), la fragmentation des plis suivant ces mêmes axes, comme aussi l’étude des fractures de la grande Cordillière de Majorque, font voir que les efforts oro- géniques n’ont pas produit que des accidents N.-S., quoique cepeñ- dant ces derniers soient de beaucoup les plus importants à Minorque (fig. 1). II. — Majorque. Majorque peut être considérée dans son ensemble comme le débris d’un vaste synclinal dont l’axe orienté N.E.-S.0. traverse l’île de la Baie d’Alcudia à celle de Palma. La grande Cordillière qui borde la côte occidentale représente un flanc de ce synclinal, les chaînes d’Arta et de Felanitx qui longent le rivage oriental figurent les restes de l’autre flanc (fig. 4). Toutefois, si les traits géographiques principaux de la grande Baléare suffisent par leur simplicité à en faire comprendre la tecto- nique générale, celle-ci n’en présente pas moins une complexité notable, quand on examine séparément chacun des éléments du grand synclinal auquel appartient l’île envisagée dans sa totalité. Chacun des flancs de ce synclinal, en effet, se décompose par suite de plis et de failles en un système d’anticlinaux accessoires diffi- ciles à mettre en évidence dans les chaînes orientales, bien nets au contraire dans la haute Cordillière occidentale. Dans cette dernière les caractères suivants sont surtout dignes de remarque. Sur la plus grande longueur de cette Sierra (Entre Pollenza et le port de Valdemosa) les crêtes culminantes jalonnent un anticlinal rompu au voisinage de la ligne côtière actuelle (fig. 4 et 5). Ce pli faille montre le plus souvent que le flanc nord-ouest de l’anticlinal a glissé en se redressant le long de la cassure. La faille a donc ainsi un « regard » nord-ouest très caractérisé et le rejet vertical, aux endroits où il peut être mesuré, atteint 300 mètres. ts V7 AA à + $ à Æ Ÿ 3 STRUCTURE GÉOLOGIQUE D’ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE SA L'étage le plus ancien affleurant dans le noyau de l’anticlinal principal est le Trias inférieur. Sur la retombée nord-ouest du pli, les terrains qu’on observe appartiennent au Lias, au Jurassique inférieur et au Nummulitique. Sur la retombée sud-est, la succes- sion comporte : le Jurassique inférieur, moyen et supérieur, bien développés avec lambeaux de Nummulitique. Fig. 4 — Majorque. Échelle de — Cup Pforrmentor e << 4 LA D “. NP Ame a KE == dd Acudra NZ = a - 4) = 7 AN ES Er —_—_— De EE — N N = TO Monet. £ 71 a — . . CORRE nie tohs y" POI —_ D — Op —p 70 Le A DA — Nr — ‘ fi) z ——— P— LIT PIE nn LL, 2 LEE RFC RE = SE À . 2 ge 2% Rs NT PNR /4 A — © KN Æstellench: D Ÿ / D — es / Herr a = i— PR rpg purient Plat ee J'JuarRD Fe = Æ F2 MX PA 2 ilgran 5 £ > Palma y UE o& ne JE Xe Fee & Zèrreres RS cet à < \ dl. Lodra == Baie \ FN 5 Felaritz == ES S 7 ————_—__ de Palma grpos = ES De È< S< ù Ne L s > s & = \ £ = RE Dee LAntichinal P, Ps accesoires de La L23 | Gratiiere princjpale. Aptecliral prirezpal, Llrs accessotres EL === { ee SR er Cabrera CD Zots centrazur. Les plis accessoires de la Cordillière, parallèles au grand anticli- nal côtier, sont aujourd’hui indiqués, comme en Andalousie, par leur retombée méridionale et la trace de la faille suivant laquelle ils se sont rompus. Devant sans doute leur origine aux mêmes actions que le grand anticlinal, ils reproduisent, chacun en petit, le trait 28 Mai 1895. — T. XXII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 6 NOLAN ke 82 £ SEE NNSSSSESSSS PACA 8 uaWaApUOT P 2ITEA AT ‘uouuossi[d 9p alex 4 ‘onbnnumunx 6 U9IUIQIIEY 39 U9IUWIO209N 9 ‘uaruoyjeg 39 uorsoleg £ ‘909209 91]SN9ET 8 ‘onbIuOuILL 19 U9I9PIN G ‘SEUT & ‘UaIAIV ZL & U9IPIOJXO 19 UOIAOITEN) 7 ‘anormodns jo uoAoU SETIL F RER ee el es mue ee Pi ee Le ee EE eJ2SO0TT 000€Y7 L sinaqney S9p 012494 , 000006 Ao.rreraTe vupeurnt/ 79 à \ p UOLSS 9109 (] YOILI[OG aqua 1N ù dors so1d2( EN \ 4 = sinonguoT S9p SOU — ‘EJ9SOlT] & JUANL 9P odnon — ‘G ‘SW TU] 2D 9109 O-N ee ct de de à bts € EL STRUCTURE GÉOLOGIQUE D'ENSEMBLE*DE L'ARCHIPEL BALÉARE 83 saillant de sa structure, c’est-à-dire cette faille à regard nord-ouest surplombant les débris de la retombée septentrionaie du pli. C’est un nouvel exemple de la tendance vers la structure imbriquée si bien définie par M. Suess (fig. 5). S'il y a similitude dans les formes tectoniques, il y a par contre variation progressive dans la nature de chacun des plis à mesure que ceux-ci se rapprochent davantage du bord sud de la Cordillière. Très rarement le Trias moyen apparaît dans leur axe, mais d’or- dinaire, les étages secondaires se complètent par l’adjonction de termes d’autant plus récents, que l’on considère des anticlinaux plus extérieurs. Le Néocomien et le Barrêmien, par exemple, existent sur la retombée méridionale des plis de la partie centrale de la Cordillière (Sollerich) ; le Gault et le Cénomanien ne recouvrent jamais que les pentes des ridements limitrophes du plateau mio- cène qui constitue la plaine de Majorque. Le nombre de -plis accessoires dont il vient d’être question s'élève à trois, comme on le constate dans la région comprise entre le Puig cor et le village de Lloseta. Partout ailleurs, ils sont moins nets, bien qu’on en retrouve des tronçons dans les autres parties de la Cordillière quand les couches du Nummulitique ont été enlevées et quand les étages jurassiques supérieurs, les meilleurs repères que l’on possède dans la montagne, ont été respectés par l'érosion (fig. 4 et 5). Des phénomènes de même ordre que ceux qui viennent d’être cités mais dont la trace est cependant restée beaucoup moins visible, ont affecté les monts orientaux de l'ile. Le Bajocien et le Bathonien constituent la presque totalité, cependant la présence du Tithonique, du Néocomien et du Nummu- litique a pu être prouvée en nombre de points, soit du pourtour (Llodrà), soit de l’intérieur même des chaînes (Son Macià). Ainsi qu’il a été dit précédemment, le Gault et le Cénomanien sont les seuls des étages secondaires reconnus à Majorque qui n’aient jamais été observés que sur les pentes les plus extérieures de la Cordillière ou à son pied. Il n’en résulte pas pour cela qu'ils ne se soient pas étendus comme les termes précédents sur la zone où se dresse aujourd’hui la Sierra principale. L'absence de tout conglomérat dans leurs strates, la finesse de leurs sédiments, la nature de leur faune presqu’exclusivement composée de Cépha- lopodes, indiquent bien des dépôts qui n’ont pas dû s’effectuer au voisinage immédiat d’un rivage. Il y a donc tout lieu de sup- poser qu’ils ont recouvert les mêmes espaces que le Néocomien et 84 fl. NOLAN le Barrêmien sous-jacents et que l'érosion prénummulitique les a fait disparaître. Dans tous les plis dont il vient d'être question, la disposition relative des terrains permet de se rendre compte des mouvements dont la zone de la Cordillière a été le théâtre antérieurement à l’époque nummulitique. Déjà, à la fin des temps triasiques, des intercalations répétées de poudingues au milieu de calcaires dénotent une instabilité des rivages qui fut vraisemblablement suivie d’une émersion, puis- qu'aucun vestige des faunes iniraliasique et sinémurienne n’a jusqu'à présent été découvert à Majorque. Après une longue période de calme, pendant laquelle se dépo- sèrent les épais bancs calcaires bajociens et bathoniens, de nouvelles oscillations se produisirent probablement. Elles ont dùü se pro- longer pendant toute la période comprise entre le Callovien moyen et l’Oxfordien supérieur, les dépôts fossilifères de ces étages jurassiques faisant complètement défaut. A partir du Rauracien, il ne semble plus y avoir de lacune dansla série Jurassique supérieure de Majorque. Toutefois, on y relève, dans les assises de calcaires stratifiés, l’intercalation de plusieurs niveaux de calcaires grumeleux à rognons, indices d’un régime marin très spécial déjà signalé le long du bord du plateau central de la France, (Les Vans, etc.) (1), dans les Alpes françaises et en Andalousie. La tranquillité qui renaquit à la fin du Portlandien se prolongea pendant la plus grande partie du Crétacé inférieur, ainsi que l’atteste la nature uniforme des dépôts néocomiens et barrêmiens. Survint ensuite une phase nouvelle d’oscillation qui se traduisit par l’ab- sence complète de l’Aptien (2) et la transgression de l’Albien dont les assises supérieures passent au Cénomanien, sans qu’on ÿ puisse noter une nouvelle discordance, comme cela a lieu en nombre de points du bassin méditerranéen. En définitive, sur l'emplacement de la grande Cordillière, des poussées orogéniques ont produit, à plusieurs reprises, longtemps avant l’époque nummulitique, des ridements dont les conséquences ultérieures furent des lacunes ou des trangressions. Durant chaque (1) M. Kilian a attiré l'attention sur ce faciès rognonneux bréchoïde, mais tou- jours privé de cailloux étrangers et sur sa singulière répartition, Il a émis l’hy- pothèse qu'on y pouvait peut-être voir le résultat d’une sédimentation dans une mer agitée. (2) A Iviza, l'Aplien présente en effet des couches marno-gréseuses et des pou- dingues qui semblent indiquer le voisinage d’une côte. 4 1 4 STRUCTURE GÉOLOGIQUE D’ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE 85 période de dislocations, les reliefs du sol, édifiés au cours de l'ère précédente, furent plus ou moins modifiés, effacés même, au point que ceux qui résultent des mouvements postérieurs au dépôt des sédiments nummulitiques sont la plupart du temps ceux qui frappent davantage aujourd’hui, au cours d’une première obser- vation. A Cependant la discordance angulaire très nette qui se note à la base de ces dépôts éogènes, permet d'affirmer que les mouvements orogé- niques prénummulitiques ont, en certains points, produit des disloca- tions énergiques semblables à celles qui ont été décrites en Anda- lousie par MM. Bertrand et Kilian, et dans les Alpes françaises par MM. Kilian, Haug et P. Lory. Le Lacustre dont la formation concorda avec le début de l’ère ter- tiaire et qui sert parfois de substratum au Nummulitique, n'affleure pas à l’ouest du pied des contreforts méridionaux de la Sierra principale. Cette répartition géographique le rapproche du Gault et du Cénomanien dont il s'écarte tant par la variété de ses dépôts, que par leur dissemblance en des points rapprochés et aussi par la disposition lenticulaire des lignites qui y sont intercalés. Tout indique donc une sédimentation accomplie dans une nappe d’eau douce sous l'influence des cours d’eau descendant d’une région élevée; la limite septentrionale du bassin n’empiétait pas sensi- blement sur le domaine actuel de la grande Cordillière. La conclusion précédente sur l’extension du Lacustre vers l’Occi- dent semble applicable au Miocène, en ce qui concerne la position du littoral durant cette période. La fréquence des bancs de poudingues à la base de ce terrain (Muro-Alqueria), la faune littorale recueillie dans les calcaires et, en général, la faible inclinaison de ses strates par rapport à l’hori- zontale, font penser qu'il y a été déposé le long d’une côte occupant la place des derniers contreforts méridionaux de la Cordillière, et que c’est par une simple accentuation d’un relief déjà existant qu’il s’est trouvé définitivement émergé. Les endroits où le Miocène du plateau majorquain échappe le plus à cette règle si constante de l’horizontalité sont les deux bom- bements à noyau jurassique situés, l’un entre Santa-Margarita et San-Juan, l’autre culminant au sud-est de Porreras. Tous deux doivent être envisagés comme les débris d’un même pli, parallèle à ceux des Cordillières limites. C’est sur leur retombée occidentale, seule conservée,que le Miocène apparaît régulièrement redressé et ce phénomène s'explique par 86 H. NOLAN la considération que le Tertiaire moyen a dû subir ce relèvement par l’eftet de poussées consécutives qui l'ont refoulé contre les îlots secondaires et éocènes déjà émergés. Ces derniers faits ont donc rendu manifeste l’existence d’une phase pendant laquelle Les plis et les failles anciennes ayant commencé à rejouer, le relief de la Cordillière tendit à s’accentuer davantage et à acquérir une altitude peu différente de celle qu’il possède au- jourd’hui. Ces oscillations n’ont du reste pas cessé après l’'émersion du plateau miocène car l'examen du Pliocène et du Quaternaire, fait jadis par M. Vidal et par Hermite, a montré que ces dépôts ont vu plusieurs fois, depuis leur origine, leur niveau sensiblement modifié. Si maintenant on se reporte à ce qui a été dit auparavant au sujet de l’orientation N.-S. des plis de Minorque, on remarquera combien ceux de la Cordillière de Majorque s’écartent de cette direction. Leur axe s'incline en effet toujours du N.-E. au S.-0., et tel est aussi le sens des grandes failles de cette même Cordillière, ainsi que celui de la majeure partie des fractures du plateau miocène dans la région centrale de l’île. D'autre part, mieux encore que dans la Baléare septentrionale, on relève à Majorque nombre de cassures orthogonales, c’est-à-dire perpendiculaires à l’axe des plis,et par conséquent ouvertes du N.-0. au S.-E. Parmi ces derniers accidents on peut citer par exemple dans la Sierra principale, les barrancos au sud de Vallde- mosa et d'Aumadra, la vallée de Soller ; dans les chaînes orien- tales les coupures de Cañamel et un tronçon de celle de San Llorens; dans le plateau central les fractures qu’empruntent les torrents de Villafranca, de Santany et des environs de Campos (fig. 4). III. — Cabrera. La petite île de Cabrera prolonge vers le sud-ouest la chaïne montagneuse qui court le long de la côte orientale de Majorque. Son ossature est tout entière formée par le Jurassique supérieur à faciès tithonique recouvert en concordance par des couches à faune de Berrias où des calcaires, probablement construits, alternent souvent avec d’autres bien stratifiés et plus marneux. Ces derniers passent au Néocomien inférieur ; puis, sur les assises secondaires s'étendent transgressivement des lambeaux de Nummulitique infé- rieur, identiques à ceux de l’extrémité sud de Majorque, comme l’avait déjà fait ressortir Hermite. Le plongement général des couches a lieu vers le S.-S.E. de sorte da A Le fi NE TN ES PONT 4, RP ATOME STRUCTURE GÉOLOGIQUE D’'ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE 87 que l’île entière pourrait bien représenter un tronçon de laretombée est, d’un des plis qui entraient dans la composition de la chaine côtière orientale de Majorque (fig. 4). IV. — Iviza. Les traits principaux de la structure géologique d’Iviza, tels que les études de MM. Vidal et Molina et aussi les miennes les ont fait connaître, peuvent être figurés de la manière suivante (fig. 6) : ; 1 ie. — lyiz CR Fig. 6 viza et Formentera Echelle de 500 0007 « A ES OT 4 LL D —_—_—— 0 Freus ÿ Espalmador . =. | 4res des Purta Prima Zractures Fear [or Futes brérezpales. oyau {rLaStgue et Jurassique des LRRÉECI LEE Formentera Un anticlinal traverse la partie septentrionale de l’île eutre le promontoire de Capmanich à l’est et le Cap Non à l’ouest : L’orien- tation de son axe est N.-0. Il est essentiellement constitué, dans sa partie centrale, par le sous-étage norien du Trias et par des ter- 88 H. NOLAN rains jurassiques dont les assises les plus élevées, qui ne sont fossillifères qu’à partir du Rauracien à Peltoceras bimammatum, ont pu seules être datées avec certitude. Sur la retombée septentrionale de ce pli, les étages crétacés infé- rieurs, du Valanginien à l’Aptien inclus, ont subsisté par places. Il est toutefois exceptionnel que la série entière puisse s’observer au même point en superposition sur les terrains plus anciens de l’anticlinal (Vallée de Saint-Vicent), car presque toujours, les failles ou les étirements ont entraîné la disparition d’une, sinon de plusieurs assises crétacées. Celles-ci réapparaissent sur le flanc sud de l’anticlinal, très incomplètes et disposées suivant une zone qui court de la plaine de Santa-Eularia à l’est à celle de San-Raïael à l’ouest. Cette bande crétacée occupait vraisemblablement autrefois le fond d’un syncli- nal auquel succédait, plus au sud, un nouvel anticlinal, situé en partie sur l'emplacement de la dépression qui sépare aujourd’hui Iviza de Formentera. Un fait vient à l'appui de cette opinion, c’est la réapparition des terrains jurassiques supérieurs (zones à Peltoceras transversarium, à Oppelia tenuilohata, Tithonique, niveau de Berrias) dans la région sud-ouest de l’île, depuis la plage de Codolar, jusqu’au Cerro- grande et à la Cala d’Estañol, où ils disparaissent sous les calcaires marneux néocomiens du synclinal dont il vient d’être précédem- ment question. Cet anticlinal du Sud devait d’ailleurs être rompu moins profon- dément dans sa partie orientale qu’il ne l'était à l’ouest. En effet, si on le suit dans cette dernière direction, on voit dans les environs de San-José, au sud-ouest de l’île, les terrains jurassiques de l’axe plonger sous le Crétacé inférieur que surmonte même un lambeau de Cénomanien dans le massif du Cap Llentrisca. Enfin, c’est dans cette même région de San José, au nord de l’Ata- layassa, que s'opère le raccordement des assises du Crétacé infé- rieur qui recouvre l’extrémité orientale de l’anticlinal du Sud, avec les couches du même âge du synclinal central d’Iviza. V. — Formentera. Les écueils dont est parsemé le détroit qui règne entre [viza et Formentera ne fournissent que peu de données sur les terres qui réunissaient jadis ces deux îles. Les plus rapprochés de la baie d’Iviza, jusqu’a ceux de Freus STRUCTURE GÉOLOGIQUE D'ENSEMBLE DE L’ARCHIPEL BALÉARE 89 inclusivement, se montrent formés de strates qui, bien que sans fossiles, offrent une telle analogie avec des calcaires jurassiques de l’île voisine qu'on doit les rapporter aux mêmes terrains. Mais aussitôt qu’on atteint, plus au sud, l’Espalmador, on reconnaît dans les assises les plus inférieures de cet îlot, les bancs à Strombus coronatus Defr. qui affleurent sur plusieurs points du littoral de Majorque (fig. 6). C’est aussi dans ces mêmes couches qu'est découpée la falaise septentrionale de Formentera, près de Punta Prima, et ce sont également elles qui sont visibles dans plu- sieurs échancrures de la côte occidentale, quoiqu’elles y soient recouvertes presque partout par des calcaires à Helix pléistocènes. Quant à la Grande Mola orientale, si semblable d'aspect au plateau tertiaire majorquain, elle est en effet composée de calcaires de même âge que ceux qui le constituent, avec cette restriction, que les assises les plus élevées du Miocène y semblent totalement absentes. Les couches sableuses à Helix s'étendent sur la plus grande partie de l’ile où elles s'élèvent à l’altitude de 190 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Les fractures, que l’on peut observer dans les deux Molas est, et ouest de Formentera, étant très réduites comme nombre et comme dimensions, les conclusions à tirer de leur orientation ne sauraient revêtir une grande importance. On doit noter cependant qu'il en est plusieurs ouvertes E.-0. sur le plateau occidental, et que les courts barrancos qui entaillent le flanc est de la Mola orientale sui- vent également la même direction. Au point de vue général de la répartition des terrains dans l’en- semble de l’Archipel, la nature de ceux qui composent la masse de la Baléare méridionale, fait en somme connaître qu’au pied des zones plissées d'Iviza, comme à la base de la Cordillière de Ma- jorque, s’étendait vers le sud un plateau tertiaire, dont les strates très peu déviées de l’horizontale, sont un nouvel argument en faveur de l’hypothèse précédemment émise de l’antériorité des plissements par rapport au dépôt des assises burdigaliennes. Pour résumer : De tous les traits généraux, déduits de la com- paraison des diverses Baléares entre elles, les suivants méritent, ce semble, de fixer plus particulièrement l’attention. 4° La structure uniforme des plis principaux qui révèlent la pro- duction de poussées intenses ayant amené la rupture par faille. 20 L’ancienneté plus grande des terrains affleurant dans l’axe des îles plus septentrionales (Dévonien à Minorque ; Virglorien à Ma- 90 H. NOLAN jorque ; Tyrolien à [Iviza), phénomène qui paraît indiquer que les efforts orogéniques ont été plus intenses dans le Nord et y ont entrainé par suite des ruptures plus profondes. 30 La position géographique des axes des plissements qui, NS. dans la Baléare septentrionale, passent à N.E.-S.0. à Majorque pour finir par être presque E.-0. plus au sud encore à Iviza (fig. 4, 2'et:3). Cette variation progressive dans l'orientation des axes semble assez importante pour qu’on tente de l'expliquer. C’est en effet celle qu'engendrerait une poussée vers le N.-O. issue d’une chaîne axiale située à l’est, et tournant un bord concave vers le N.-0. Or, cette direction N.-0. est justement la moyenne entre les directions de pressions extrêmes constatées dans les plis- sements de l’Archipel. De plus, ne pourrait-on pas retrouver les restes du massif cristallin axial dans le prolongement oriental de la chaîne bétique qui courait parallèlement à la côte algérienne actuelle et rejoignait la Sardaigne et la Corse, considérées par M. Suess comme les restes d’une branche infléchie d’une chaîne ancienne, celle des Alpes Tyrrhéniques de M. Lotti, dont le D' Virgilio (1), vient d'exposer magistralement le rôle dans ses études sur la genèse de l’Appennin. Telle est l'hypothèse proposée. Elle semble avoir pour elle une srande somme de probabilités que l’on serait tenté de transformer en une certitude, si plusieurs lacunes dans nos connaissances ne la rendaient malheureusement invérifiable sur quelques points. C’est d’abord l’absence de toute terre émergée pouvant servir de point de repère, soit entre les Baléares et l’Afrique, soit entre ces îles et la Corse. C’est ensuite l'impossibilité de prouver d’une manière indiscu- table la contemporanéité, cependant bien probable, des ridements qui ont affecté l'ensemble de l’Archipel. Si, en effet, on a pu retrouver à Majorque la trace d’une suite d'efforts orogéniques ante, et post- nummulitiques et en évaluer l’importance relative, on a dû égale- ment se convaincre par le résumé de la structure géologique des autres îles, que pareille démonstration n’a pu être faite ni à Minor- que, ni à [viza. Cependant à ces caractères négatifs, on en peut opposer d’autres qui ont bien aussi leur valeur,à savoir : que les vestiges d’oscillations post-triasiques sont visibles à Majorque et à Iviza ; qu’une émersion (1) Dr VirGiz1o, Étude sur la Colline de Turin. 4895, Turin. STRUCTURE GÉOLOGIQUE D’ENSEMBLE DE L'ARCHIPEL BALÉARE 91 commune des trois iles à l’époque du Crétacé supérieur est extré- mement problable ; qu’à Majorque le Nummulitique est en discor- dance angulaire sur les terrains plus anciens ; enfin que dans tout l’Archipel les mouvements post-miocènes ont été la règle et durent revêtir les mêmes caractères puisqu'ils ont produit des résultats identiques. Il existe donc une corrélation évidente entre les phé- nomènes dont les diverses îles furent simultanément le théâtre et, comme les deux derniers { «discordance angulaire du Nummuliti- que ; mouvements post-miocènes » }, se retrouvent précisément dans les ridements subbétiques, il y a tout lieu d'admettre que les Baléares sont en réalité le prolongement de cette zone vers l'Orient. On sait en outre que des faits de même ordre que ceux précédem- ment cités, se sont-produits dans la zone des Alpes voisines de la Provence et dans la Provence elle-même. Ces analogies dans l’histoire et la structure de ces différentes régions ramène donc involontairement à l’idée que les Baléares ap- partiennent à la même virgation que celles-ci, et que ces îles représentent un lambeau de la zone externe sinueuse d’une longue chaîne cristalline, actuellement abimée sous les flots de la Méditerranée occidentale, chaîne dont la partie méridionale reliait autrefois la Sierra-Nevada au sys- tème sardo-corse seul émergé aujourd’hui. 92 NOTE SUR LA DÉCOUVERTE DU LIGÉRIEN A CÉPHALOPODES DANS LES ENVIRONS DE PADERN (Pyrénées-Orientales) par M. Joseph ROUSSEL (1). J'ai déjà eu l’occasion de signaler la présence des Ammonites dans le Turonien des environs de Padern, village situé dans les Cor- bières, à l’extrémité orientale du bassin crétacé de Rennes-les- Bains. Toutefois mon attention ne s'était pas portée, d’abord, sur la couche qui les contient, et, faute de points de repère suffisants, je n'avais pu déterminer son niveau avec exactitude. Récemment, j'ai pu découvrir qu’elle est interposée entre les couches du Ligérien à Terebratella carentonensis et celles de l’Angoumien à Hippuriles petrocoriensis. Il en résulte que le Turonien de Padern est ainsi composé : 4. Marnes avec lentilles de calcaire à : Hippurites petrocoriensis Douvillé Hippurites Moulinsi, d'Hombre- Hippurites giganteus, d'Hombres- Firmas. Firmas. Hippurites resectus, Defrance. Epaisseur : 30 m. 3. Calcaire jaunâtre à l’air, renfermant : Mammites Rochebrunei, Coq. Pachydiscus Linderi, de Gros- Tissotia Galliennei, d'Orb. souvre. Pachydiscus Austeni, Scharpe. Inoceramus labiatus, Brong. Épaisseur : 5 m. 2. Gros banc de calcaire corallien à Échinides : 5 m. 1. Calcaires marneux à Terebratella carentonensis, Ostrea carinata, Cyphosoma variolare : 10 m. (1) Note présentée à la séance du 18 février 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au Secrétariat le 14 avril 1895. 2 Ê DU LIGÉRIEN A CÉPHALOPODES DANS LES ENVIRONS DE PADERN 93 Les assises 4 représentent la partie supérieure du Turonien, c'est-à-dire l’Angoumien, et les assises 3, 2, 1, le Ligérien. En effet, l’'Angoumien des deux Charentes et celui de la Provence contiennent principalement Hippurites petrocoriensis, Hip. gigan- teus, Hip. Moulinsi et Hip. resectus. Les fossiles caractéristiques de l’assise 3 ont une extension très srande, car on les retrouve à la partie supérieure du Ligérien dans l’Angoumois, la Touraine, la Normandie, la Westphalie, etc. Dans l’Angoumois et en divers autres lieux, la partie inférieure du Ligérien est formée par des couches à Échinides et à Terebratella carentonensis, comme à Padern. ; Outre les espèces d'Ammonites ci-dessus énumérées, l’assise 3 en renferme 5 autres qui sont nouvelles ou qu'il n’a pas été possible de déterminer d’une manière certaine. Deux d’entre elles rappellent Maminites nodosoïdes et Prionotropis papalis du Ligérien supérieur; une autre espèce ressemble au Mortoniceras inconstans du Tourtia de Westphalie, une quatrième au Desmoceras latidorsatum de l'étage albien, et la cinquième n’est autre, très probablement, que le Gau- dryceras Rouvillei récemment décrit par M. de Grossouvre et que M. Jean a recueilli, aux environs de Sougraignes, dans une couche qu’il rapporte, mais à tort, sans doute, au sous-étage santonien. Ce n’est pas seulement dans les environs de Padern que le Turo- nien des Corbières contient les espèces d’Ammonites que je viens de citer, car M. Douvillé m’en a montré dans la collection de l’École des Mines qui proviennent des Bains-de-Rennes. Il est vraisem- blable, du reste, que plusieurs des espèces citées par divers auteurs dans le Sénonien appartiennent au Turonien. C’est ainsi que le Pachydiscus Linderi de Grossouvre, dont un exemplaire, d’après M. Jean, aurait été trouvé dans les couches à Micraster brevis, accom- pagne, à Padern, Mammites Rochebrunei, Tissotia Galliennei et Pachydiseus Austeni : il ressemble même beaucoup à cette dernière espèce, qui est la plus commune du Ligérien de Padern. Les Ammonites et les Hippurites citées dans cette note ont toutes été recueillies par moi et je les ai étudiées dans le laboratoire de M. Douvillé avec le concours du savant professeur. M. de Gros- souvre avait déjà examiné quelques exemplaires d'Ammonites. La présence de ces fossiles dans les environs de Padern montre l’ivtérêt qui s’attache à l'étude de cette partie du grand bassin cré- tacé de Rennes-les-Bains. Du reste, depuis longtemps déjà, j'avais découvert dans ce lieu la faune des marnes gypsifères du Céno- manien inférieur, que j'avais vainement cherchée ailleurs. 94 ROUSSEL. — DU LIGÉRIEN A CÉPHALOPODES DE PADERN La coupe ci-dessous représente l’allure des couches et la position du Turonien fossilifère dans les vallées du Torgan et du Verdouble, à mille mètres environ en amont de Padern : Meurs Padern Sénonien : S. — Marnes alternant avec de gros bancs de calcaire. — Marnes à Micraster brevis. — Calcaires. Turonien : T. — Marnes alternant avec des calcaires à Hip. gigan- teus, Hip. Moulinsi, Hip. resectus. — ÇCalcaires à Mammites Rochebruneï, Tissotia Gallienneï, Pachy- discus Austeni, Pachydiscus Linderi, Inoceramus labiatus. — Calcaire corallien à Echinides. — Calcaire marneux à Terebratella carentonensis, Ostrea carinata et Cyphosoma variolare. Cénomanien : GC. — Calcaire à Caprinula Boissyi, Polyconites opercu- latus, Radiolites, etc. — Marnes noires avec parties rouges ou jaunâtres alternant avec des calcaires coralliens, des calcaires noduleux et des grès verts. Dans ces diverses couches j'ai recueilli, entre autres fossiles : Orbitolina concava, Epiaster distinctus, Hemiaster regulusonus, Bo- triopyqus ataxensis, Pigaulus subæqualis, Pyrina Rousseli, Discoidea subuculus, Discoidea arizensis, Peltastes acanthoides, Gliphocyphus radiatus, Orthopsis granularis, (roniopygus major, Terebrirostra lyra, Trigonia spinosa, Ichthyosarcolithus, Cerithium peregrinorsum, Des- moceras Mayarianum, etc. Jurassique : J. — Dolomies et calcaires. Trias : T. — Marnes rouges et conglomérats. Permo-Carbonifère : PC. — Schistes carburés et conglomérats. Dévonien : D. — Calcaires et dolomies. J +È fe 1) PTT idioss Cu) ts SE à 1 & 2 bb épée ” à ae) eme il di PS SNS EN ; : sue 95 NOTE SUR LES CALCAIRES CORALLIGÈNES D’ISTEIN par Mathieu MIEG (1). BIBLIOGRAPHIE Dr A. OPPeLz. Die Juraformation. Stuttgart, 1857. — D' FR. SANDBERGER. Ein Beitrag zur Kentniss der jurassischen Schichten des Badischen Oberlandes. Bronn. Jahrb. 1857, Würtb. nalurnw. Zeitschrift, 1864. — D" G. STEINMANN et D' F. GRAEFF. Geolog. Führer der Umgebung von Freiburg. 1890. — CarL Lens und G. STEINMANN. Die Renggerithone im Badischen Oberlande. Witth. der grossh. Bad geol. Lande- sanstoll, I, Bd. XVI. Heidelberg, 1892. — Orro Hu. Vorlaülige Mittheilung über das Vorkommen von Astartien am Isteiner-Klotz. Neuen Jahrb. für Mineralogie, etc., 1895, Bd. I. — Marmieu MirG. Note sur le gisement de Terrain à chaïilles marno- calcaire du Buchgraben. Comple-Rendu des séances de lu Soc. géol. de France, 3: Sér., T. XXII, n° 11. Séance du 21 mai 1894. Depuis la courte note(2)que j'ai présentée à la Société géologique sur le gisement de terrain à chailles marno-calcaire de Buchgraben, près d’Istein, j'ai eu l’occasion d'étudier plus à fond les calcaires coralligènes entre Kleinkembs, Istein et Efringen, et de recueillir dans les différents niveaux une série de fossiles que M. P. de Loriol (3) a bien voulu examiner et déterminer avec le plus grand soin. Bien que j'aie été quelque peu devancé par M. Otto Hug qui, dans une note préliminaire parue récemment dans le Neuen Jahr- buch für mineralogie (4), a signalé la présence de l’Astartien dans (1) Note présentée à la séance du 1‘ avril 189%; manuscrit remis le 27 mars. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 15 avril 1895, (2) Marmieu Myec. Note sur le gisement de Terrain à chailles marno-calcaire du Buchgraben. C.-R. des S-ances de la Soc. géol. de France, 3° Sér., T. XXII, no 11. Séance du 21 mai 1894. (3) Je tiens à remercier ici M. de Loriol pour le concours si obligeant et si empressé qu’il a bien voulu me prêter. (4) Grro HuG. Vorlaüfige Mittheilung über das Vorkommen von Astartien am Isteiner-Klotz. Neuen Jahrb. für Mineralogie, etc., 1895. Bd I. 96 M. MIEG les niveaux supérieurs des calcaires coralligènes d’Istein, je n'ai pas hésité à publier le résultat de mes observations, faites dans le cou- rant de l’année 1894 aux environs d’Istein, appuyées par les listes de fossiles, si consciencieuses et en grande partie inédites, que je dois à l’obligeance de M. P. de Loriol, aucun travail d'ensemble, quelque peu complet, n’ayant encore paru sur les calcaires coral- ligènes d’Istein. Les calcaires coralligènes d’Istein dont le substratum est formé par le terrain à chaïlles marno-calcaire (1), se poursuivent sans interruption de Kleinkembs à Istein et à Efringen pour se continuer à l'entrée de la vallée de l’Enge (Engethal), entre Eïringen et Wintersweiler. L’épaisseur totale de ces calcaires atteint environ 50 mètres, dont environ 40 mètres pour les calcaires compacts avec nodules de jaspe (faciès corallien à Polypiers) et environ 8 mètres 50 pour les couches supérieures, comprenant un niveau mince de calcaire marneux à Lamellibranches, puis des calcaires compacts à Nérinées formant le substratum de l’Oligocène de la région. En suivant du N. au S.-E. la route de Kleinkembs à Efringen, on pourra relever une série de coupes capables de donner une idée exacte de la composition des calcaires coralligènes d’Istein. COUPE DE LA STATION DE KLEINKEMBS La tranchée en face de la gare de Kleinkembs présente de haut en bas la coupe suivante : Lehm 010 10 à 12 mètres environ. Sidérolithique (Bb Mise Sie EVÉNEMENTS PR RP RO GRO Calcaire compact. . . . + 8 à 9 mètres environ. (A) Calcaire compact à Nérinées ( (2) (Ptygma- tis bruntrutana Thurm.) . . 1740 environ. (B) Calcaire marneux à Lamellibr Helen Pec- ten Buchi, Perna rhombus, etc. . . 030 à 040 environ. (B) Calcaire compact à Terebratula insignis, Polypiers, etc., avec nodules de jaspe, parfois fossilifères, vers le haut . . . 30 mètres environ. (1) Outre le gisement du Buchgraben, le terrain à chaïlles marno-calcaire est également visible à la sortie du tunnel du Hardberg et à l’entrée de celui du Klotzenstein, près d'Istein (direction de Kleinkembs). (2) D'après les déterminations de M. P. de Loriol dans ces calcaires se sont ren- contrés en outre les fossiles suivants : Nerinea contortu Buv.? Fragment trop petit pour permettre une détermi- nation certaine. Terebratula Bauhini Et. Douze exemp. moyens et petits. Pecten Etalloni E. de Loriol ? Echant. douteux et mal conservé. Zeilleria Hudlestoni (Walker) Douvillé ? Echant, mal conservé, NOTE SUR LES CALCAIRES CORALLIGENES D’ISTEIN 97 Ces calcaires plongent vers l’est, et en suivant dans le haut le calcaire compact à Nérinées, jusqu’au ravin et à la combe de la Kachelfluh on peut observer que ces niveaux supérieurs forment le substratum du terrain tertiaire oligocène. Cette partie inférieure de l’Oligocène, visible à la Kachelfluh, est formée par un calcaire marneux, grumeleux, non fossilifère, à nodules variant de l'épais- seur de {mm à {cm 1/2. En continuant la grande route dans la direction d’Istein, on rencontre à environ { kilomètre et demi de Kleinkembs, avant le pont du chemin de fer (Wildebrucke) une ancienne carrière abandonnée dont la coupe prise de haut en bas est la suivante : Calcaire compact. . . . RE . . 6 à 8 mètres environ. Bancs calcaires très riches en Poe Cidar is florigemma, Terebratula insignis, etc. . . 5 métres environ. Sable jaunâtre . . . TON a0750ienviron: Bancs de calcaire Fnac avec Ter ebratula DISONS NOR, AR CE MEN enipartie; visibles): Cet ensemble de couches correspond à la partie moyenne et supérieure des calcaires coralligènes (C) au-dessous du banc de calcaire marneux à Lamellibranches et des calcaires compacts à Nérinées. Les nodules de jaspe qui devraient se rencontrer à la partie supérieur de la carrière font ici défaut, ainsi que plus bas du côté d’Istein. [ls ont peut-être disparu par érosion, car on retrouve les rognons de jaspe zoné du Malm du Sundgau et du Grand-Duché de Bade dans le diluvium de la vallée du Rhin, notamment dans les gravières de Rixheim. A mi-chemin de la route de Kleinkembs à Istein, on rencontre le gisement de terrain à chailles marno-calcaire du Buchgraben, puis un peu plus loin, les grandes carrières ouvertes au pied des rochers d’Istein (Klotzen), dans le calcaire compact coralligène à Terebra- tula insignis, assez peu fossilifère à ces niveaux. Les calcaires coralligènes, véritable récif corallien, forment ici des parois d’au moins 40 mètres de hauteur. Après avoir traversé le village d’Istein, on arrive au Hardberg, que contourne Ïa route d’Efringen. Une première carrière située au bord de la route est ouverte dans les bancs du calcaire compact coralligène à Terebratula insignis, un peu plus loin, à 30 à 40 mètres au-dessus de la tuilerie qui se trouve au bord de la route d’Efringen, on rencontre l’intéressante carrière de Hardberg dont la coupe prise de haut en bas est la suivante : Calcaire compact. . . . . … … . 6 mètres environ. (A) Calcaire compact à Neue (Plygmatis bruntrutana Thurm.) . . . ,. . . 150 environ. 29 Mai 18%. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 7 98 M. MIEG Calcaire/compact. 04 nt ar a ame NO GO » (B) Banc de calcaire marneux à lamellibranches, Pecten Buchi, Perna rhombus, Astarte voisine de l'A. supracorallina, etc. . . 0"30 à 040 environ. (C) Calcaire compact coralligène à Terebratula insignis, etc. . . . j . 30 à 40 mètres environ. (Partie inférieure du Hardberg jusqu’à la route, plusieurs carrières sont ouvertes dans ces calcaires le long de la route d’Efringen). . Après avoir examiné ces différentes coupes, il nous reste à étudier la faune des trois niveaux que nous avons constaté, savoir : (A) Calcaire compact à Nérinées (épaisseur 8m10 environ) en y comprenant les bancs inférieur et supérieur non jiossilifères. (B) Calcaire marneux à Lamellibranches (épaisseur 030 à 0m40). (C) Calcaire corallien à Polypiers (épaisseur 30 à 40 mètres) com- prenant la masse principale des calcaires coralligènes d’Istein. (A). FAUNE DU CALCAIRE COMPACT A NÉRINÉES. Ce calcaire compact, qui ressemble comme apparence au calcaire coralligène (C) contient de nombreuses Nérinées, généralement fort mal conservées, parmi lesquelles 6 exemplaires, et d’autres douteux, appartenant au Ptygmatis bruntrutana Thurm., sont les seules qui aient pu être déterminées avec certitude par M. P. de Loriol. A côté de Ptygmatis bruntrutana, espèce dominante, on rencontre encore d’autres Nérinées, notamment Nerinea contorta Buv ? déjà signalée à la gare de Kleinkembs, avec Terebratula Bauhini Etal., Pecten Etalloni P. de Loriol, Zeilleria Huddlestoni (Walher) Douvillé. Puis avec ces fossiles, quelques Polypiers et quelques Gastéropodes, Turbo ? etc. Ptygmatis bruntrutana Thurm. est signalé par Koby (1) comme existant dans le Rauracien supérieur de Ste-Ursanne, de Tariche, de la Caquerelle, de Blauen, etc. Greppin (2) le cite à peu près des mêmes localités (calcaire à Nérinées, Rauracien) dans l’Astartien de Montchaibeut, dans l’Epiastartien d’Ajoie. (B). FAUNE DU CALCAIRE MARNEUX A LAMELLIBRANCHES. D’après l’étude microscopique de ce calcaire qu’a bien voulu entreprendre mon ami et collaborateur le Dr Bleicher, la roche (1) F. Kogy. Étude stratigraphique des couches rauraciennes supérieures du Jura Bernois. Mém. Soc. paléont. Suisse. Vol. XIX, 1892, p. 389 et suivantes. (2) J.-B. GRePPiN. Jura bernois et districts adjacents. Matériaux pour la carte géol. de la Suisse. VIIT: livr. Berne, 1870, p. 101. .\ AA -16) + 21 “en { n be d 1 NOTE SUR LES CALCAIRES CORALLIGÈNES D’ISTEIN 99 marneuse du Hardberg est une bouillie calcaire remplie de débris de Polypiers, de Bivalves rares, à fragments anguleux et très petits. On y distingue aussi d’assez nombreux petits Spongiaires tubuleux et à diamètre étroit, dont un certain nombre du type rauracien, des nodules allongés contenant des Nérinées roulées, fragments de Polypiers, etc. Il ressort de cet examen microscopique que la roche marneuse du Hardberg provient de la destruction du récif coralli- gène avec déjà tendance à la production de Spongiaires tubuleux. La faune du calcaire marneux à Lamellibranches déterminée par M. P. de Loriol contient les espèces suivantes que nous donnons accompagnées des observations de l’auteur : Pycnodus spec ? voisin de Pycnodus affinis Ag. Amm. (Perisphinctes) indéterminable. Nerinea ? indét. Alaria? » Pecten voisin de P. Buchi Roem. Ce Pecten est également voisin de P. Etalloni P. de Loriol, de P. comatus Munst., P. virdanensis Bu. Perna ? cir. rhombus Etallon. Perna sp. voisine de P. rhombus Et. Astarte cîr. supracorallina d’Orb. Cette petite Astarte est certainement voisine de l’A. supraco- rallina mais elle me paraît avoir moins de côtes, du reste les exem- plaires sont si mauvais qu’une détermination correcte est impos- sible. D’autres espèces, 4. sequana Et. jeune, 4. multiformis Roeder, A. Clymene P. de Loriol, etc., sont également voisines. Le fait que les valves de cette Astarte sont très isolées parle contre l’A. supra- corallina, espèce sociale qui couvre ordinairement la roche. Astarte cîr. submultistriata d'Orb. Lucina sp. ? Mytilus ? indét. Terebratula Bauhini Et. ? Quinze échantillons, de taille moyenne, présentent beaucoup de rapports avec la Terebratula Bauhini Et., sans toutefois qu’il soit possible de les identifier absolument. Il faudrait des exemplaires mieux conservés pour pouvoir bien observer les différences qui existent; aïnsi le deltidium est bien plus court; Haas (Mém. Soc. pal. suisse, pl. XXII) a figuré sous le nom de Terebr. cÎr. Bauhini des exemplaires qui se rapprochent fortement de ceux-ci et pro- viennent précisément des calcaires coralligènes de l’Isteiner-Klotz. Polypiers et Spongiaires tubuleux indéterminables. 100 M. MIEG Ainsi qu’on vient de le voir le plus grand nombre des fossiles qui composent la faune du calcaire marneux du Hardbherg sont si imparfaitement conservés que leur détermination est impossible. Les deux espèces de Lamellibranches les plus communes sont Perna rhombus Et. et Pecten voisin de P. Buchi Roem. De ces deux espèces la première, d’après Greppin, se retrouve dans le Rauracien supérieur (calcaire à Nérinées) de Peut-Bie, de Tariche (1), la seconde dans le Séquanien de Montchaibeut (2). Astarte cfr. submultistriata d'Orb. est indiquée par Greppin comme se trouvant dans l’'Hypoastartien de l’Ajoie et de Blauen (3). Enfin, l’autre petite Astarte est voisine de l’Astarte supracorallina d’Orb., si commune et si typique dansl’Astartien, mais étant donné le mauvais état des exemplaires il est impossible de préciser, car il y a plusieurs espèces voisines. Le fait qu’elle se rencontre isolée et non en colonies nombreuses, est une raison de croire qu'il s’agit d’une autre espèce. En résumé, faune contenant à la fois des espèces du Rauracien et de l’Astartien. (C) FAUNE DU CALCAIRE CORALLIGÈNE (FACIÈS CORALLIEN A POLYPIERS) La faune du calcaire coralligène (4), déterminée par M. P. de Loriol, contient les espèces suivantes, dont voici la liste accompa- onée des observations de l’auteur : (1) Voy. : GREPPIN, ouv. cité p. 90. k (2) Id. id. p. 104. — D'après de Loriol, du Rauracien inférieur de la combe Chavatte et du Fringeli (Mém. Soc. pal. Suisse, t. XXI). (3) Id., p. 105. (4) Ces espèces ont été récoltées entre Kleinkembs et Istein, à différents niveaux, et principalement dans les niveaux riches en Polypiers. D’après l’étude microsco- pique entreprise sur ces calcaires par le D: Bleicher, les Polypiers branchus dominent dans la roche compacte, Landis que certains niveaux minces de roche blanche, presque cristalline, sont pétris de débris de Spongiaïres. Certains nodules siliceux qui se rencontrent vers la partie supérieure du calcaire coralligène sont remplis de Foraminifères de types variés : Globigerina, Textularia, etc. et de petits Spongiaires cylindriques. La fossilisation siliceuse a opéré par des sortes de sphérules qui remplissent la roche et les cavités des Foraminifères. Il y avait donc à Istein un récif où dominaient les Polypiers branchus (Stylos- milia Michelini), etc., les Spongiaires calcaires du même type, et sa destruction, plus ou moins sur place, a formé une roche puissante, presque sans stralification, ici comme partout où ces sortes de formations se sont produites. NOTE SUR LES CALCAIRES CORALLIGÈNES D’ISTEIN 101 Cerithium rotundum Et. Trochus dædalus d'Orb. Pleurotomaria ? Delphinula funata Goldf. *? Trochotoma auris Zittel Neritopsis decussata d'Orb. Turbo ou Delphinula indét. Pecten sp. ? Turbo ursicinus P. de Loriol Pecten subarticulatus d’Orb. Identique aux exemplaires du Raura- cien supérieur du Jura bernois. La même espèce me paraît avoir été figurée de Kelheim sous le nom Pecten cfr. vimineus Sow. Pecten Oppelli. Gemellan ? Ce petit Pecten ressemble entièrement à un exemplaire de Stramberg figuré par Boehm et rapporté par lui avec quelque doute au Pecten Oppelli Gemellan. Les deux exem- plaires d’Istein étant décortiqués, on ne peut ni juger sûrement de l’ornementation ni apprécier exactement la forme des valves. La détermination ne peut donc être considérée que comme approxi- mative. Hinnites ? (jeune). Pourrait être un jeune de l’Hinnites astartinus Greppin. Lima très voisine de Lima perrigida Et. Les deux échantillons sont trop imparfaits pour permettre une détermination correcte. Ostrea Sp. Ostrea (Alectryonia) hastellata (Schl.) Quenstedt. Lithodomus sp. indét. Lithodomus cîr. gradatus Buv. Lithodomus. Ce petit Lithodomus serait voisin de Lithodomus subcylindricus Buv. petits individus, mais pas assez bien conservés pour permettre une affirmation. Ce pourrait être une espèce nouvelle. Diceras sp. Astarte Studeriana (P. de Loriol) Boehm. D’après la description des moules donnée par Boehm les impressions musculaires ovales sont parfois striées comme c'est le cas pour un des exemplaires d’Istein. Cardium ? Espèce intéressante, de grande taille, à côtes rayon- nantes, qui me paraît être un Cardium. Cette espèce ne se trouve décrite nulle part ; il faudrait des exemplaires plus complets et per- mettant d'observer la charnière. Rhynchonella sp. Terebratula insignis Schubler. Bons types (7 échantillons) corres- pondant exactement à la figure de Zieten et à celle donnée par M. Schlosser d’un individu de Kelheim. Terebratula maltonensis Oppel. 102 M. MIEG Terebratula Bauhini Et. Six exemplaires paraissent avec beau- coup de probabilité pouvoir être rapportés à cette espèce. Terebratula sp. Cidaris florigemma Phil. Glypticus hieroglyphicus Agassiz. Hemicidaris intermedia Forbes. Une radiole. Apiocrinus polycyphus ? Merian. Fragments de tige appartenant très probablement à ce Crinoïde. Apiocrinus où Millericrinus ? Pentacrinus censoriensis P. de L. Fragments de tige pouvant être rapportés à ce Crinoide, voisin aussi de Pentacrinus amblyscalaris Thurm. Montlivaultia truncata Deir. Dermosmilia rugosa Koby. Montlivaultia Greppini Koby. Stylosmilia Michelini Edw. et H. Epismilia obesa Koby. Thecoseris plicata Koby. Dimorphastrea ? indét. Cette liste ne contient que des espèces rauraciennes au sujet desquelles M. P. de Loriol m'’écrit ce qui suit : « Dans les échantillons du facies corallien à Polypiers, j'ai reconnu quelques espèces du Rauracien supérieur, d’autres de Kelheim comme l’Astarte Studeriana et les grandes Terebratula insignis ; ce sont bien les Tereb. insignis de Nattheïm. » Parmi les espèces appartenant au Rauracien supérieur du Jura bernois, je citerai frochus dœdalus d'Orb., Cerithium rotundum Et. Les Polypiers dont je dois la détermination à l’obligeance de M. Koby sont d'espèces rauraciennes ; quelques-uns d’entre eux appartiennent même au Rauracien supérieur. Stylosmilia Michelini Edw. et H. se trouve à la fois dans le Rauracien et dans l’Astartien (1). Ces Polypiers diffèrent des espèces astartiennes alsaciennes des environs de Raedersdorf et de Liebsdorf (massif de Ferrette) men- tionnées par Koby (2). CONCLUSIONS En résumé, les calcaires coralligènes d'’Istein contiennent : 19 Dans leur facies inférieur corallien à Polypiers (épaisseur 40 mètres environ), une faune composée d’un mélange d’espèces appartenant au Rauracien et au Rauracien supérieur. (1) F. Kozy. Mém. Soc. pal. suisse. Vol. XVI (1889). Tableau des Polypiers de la Suisse, p. 520-529. (2) F. Kopy. Mém. Soc. pal. suisse. Vol. XVI (1889), p. 510, ; J | dE à. ‘os Le te. Léon NOTE SUR LES CALCAIRES CORALLIGÈNES D’ISTEIN 103 2 Dans leur facies supérieur, banc mince de calcaire marneux à "2 Lamellibranches et calcaire à Nérinées (épaisseur 850 environ) une ! faune composée d’un mélange d’espèces appartenant au Rauracien : supérieur et à l’Astartien. L'étude de ces calcaires est entièrement d'accord avec les assertions de MM. Munier-Chalmas et de Lappa- rent (1) que les étages rauracien et séquanien ontété établis plutôt ‘ sur des facies superposés que sur des données paléontologiques | déduites de l’étude des Céphalopodes, et que ces deux termes pré- sentent entre eux une telle affinité qu’on devra très probablement les réunir sous le même nom. (1) Munier-CHaLMaAs et DE LAPPARENT. Note sur la nomenclature des terrains sédimentaires. B. S. G. F., 3° Sér., T. XXI, 1893, p. 461. 104 PREMIÈRE NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES par F. BERNARD (1), I. — Considérations générales Dans les dernières années, les travaux des zoologistes Pelseneer, Ménégaux. Grobben, Jackson, etc., et des paléontologistes tels que Neumayr, Frech, Barrois, ont fait faire de grands progrès à nos connaissances sur les relations qui existent entre les divers types de Lamellibranches. Cependant, en comparant les solutions pro-. posées pour la classification et la phylogénie de ces Mollusques, on constate des difiérences profondes qui ne peuvent être expliquées par des erreurs d'observation. Ce fait tient à l’homogénéité, bien souvent signalée, que présente cette classe, qui contraste d’une manière frappante avec la série si longue et si polymorphe des Gastéropodes. Il semble qu’il existe une indépendance dans les variations des organes, qui rende difficile l'établissement d’une classification naturelle. L’embryologie, encore très peu avancée, a donné entre les mains de Ziegler et de Jackson, des résultats inté- ressants qui permettent d'espérer que des études, dirigées dans cette voie, et appliquées surtout aux formes post embryonnaires, éclairciront le problème dans une certaine mesure, surtout si l'on compare les données qu’elle fournira avec celles de la Paléonto- logie et de la Morphologie. J'ai été précédé dans cette voie par M. Munier-Chalmas, qui a tout récemment communiqué quelques- uns des résultats obtenus: je suis heureux de constater que les observations que j'ai pu faire sur des types tout différents, con- cordent avec celles de mon savant maître. Je m’occuperai dans ce premier travail du développement de la (1) Note présentée à la séance du 4 mars 1895 ; manuscrit remis le 1® avril. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 16 avril 1895, SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE DE LA COQUILLE 105 coquille chez les Hétérodontes et les Desmodontes, réunis par les zoologistes dans le grand ordre des Eulamellibranches, très homo- gènes au point de vue anatomique, et considéré ordinairement comme le plus élevé de la classe. Je réserve pour un second mémoire quelques familles qui, malgré leur simplicité apparente, présentent une difficulté spéciale, Cardiidés, Donacidés, Tellinidés, et familles voisines, Térédidés, Pholadidés, Clavagellidés, ainsi que les formes paléozoïques et mésozoïques. Le développement de la charnière, dans les types étudiés, m'a rapidement conduit à poursuivre une révision totale des charnières chez les adultes de tous les types que j'ai pu me procurer, et à établir les homologies des productions cardinales, homologies pou- vant se traduire par des formules abbréviatives. Les matériaux employés pour cet usage ont été fournis par la collection malaco- logique du Muséum qui m'a fourni un nombre très considérable d'espèces actuelles et tertiaires. Je crois inutile de donner pour chaque genre la liste de ces espèces, et je signalerai seulement celles qui présentent quelque chose de particulier. Cette étude devra être complétée par l’examen des formes mésozoïques et paléo- _zoïques, pour lesquelles je me propose de faire appel à la bienveil- lance des professeurs qui disposent de riches collections paléonto- logiques. Pour l’étude embryogénique, J'ai étudié de petites coquilles provenant pour la plupart, pour les formes actuelles, des sables de St-Vaast-la-Hougue, du cap Horn ; pour les formes tertiaires, des faluns de Dax et des sables du Lutétien de Chaumont et d’autres localités. Les provenances différentes seront indiquées dans chaque cas. Une telle méthode de recherche présente des inconvénients, dont le plus grave est la difficulté de la détermination. Les coquilles très jeunes sont parfois si semblables entre elles qu'il est impos- sible de prévoir avec certitude ce qu’elles deviendront ; aussi ai-je dû faire le sacrifice d’une bonne part des matériaux obtenus après un triage pénible. Je laisserai de côté, dans ce premier travail, sauf dans quelques cas où la détermination est certaine, les stades les plus anciens du développement, me proposant d’y revenir avec d’autres matériaux. Les stades les plus avancés suffisent la plupart du temps pour établir les homologies avec une grande précision. M. Munier-Chalmas s’est occupé longtemps de la même ques- tion, et dans une communication à la Société de Géologie, le 18 février 185, il a fait connaître quelques résultats, dont les plus 106 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE importants concernent le développement de Cyrena antiqua. Ces résultats ont été depuis consignés dans une note tirée à part. J'ai été heureux de pouvoir indiquer dans cette séance que les résultats que J'avais obtenus moi-même, d’une manière indépendante et avec des matériaux tout différents, étaient en parfaite concordance, pour le fond, avec ceux de mon excellent maître. Dans la note en question, M. Munier propose une notation fondée sur la position des dents chez l’adulte; dans une note préliminaire présentée à la Réunion des Naturalistes du Muséum du 28 février 1895, j'en ai employé une autre qui met en lumière le mode de développement. Je me ralie à une notation mixte proposée par M. Munier-Chalmas, qui s'appuie à la fois sur ces deux ordres de caractères, et qu’on trou- vera plus loin. J’emploierai les dénominations les plus usuelles : les côtés anté- _térieur et postérieur sont définis respectivement par la bouche et l’anus; le bord dorsal ou supérieur par le sommet, le bord ventral ou inférieur est à l’opposé. Le plateau cardinal a un bord dorsal par où il s'attache à la valve proprement dite, et un bord ventral libre. Enfin le sens transversal est perpendiculaire au plan de sépa- ration des valves, plan médian de l’animal. Pour l'orientation des figures, comme les avis sont partagés entre les malacologistes, je choisis le mode que je conserverai dans les études anatomiques, le diamètre antéro-postérieur horizontal. Le côté postérieur est alors à gauche dans les valves gauches et à droite dans les valves droites. Dans toutes les figures, la valve gauche est figurée à gauche, la valve droite à droite. Les dimensions sont toujours indiquées suivant le diamètre antéro-postérieur maximum. PREMIERS STADES DU DÉVELOPPEMENT Je laisse complètement de côté la première phase, celle de la | première coquille embryonnaire décrite par Jackson sous le nom de prodissoconque dans un grand nombre de types, et par M. Munier- Chalmas sous le nom de protodiostracum chez Cyrena antiqua, Ostrea, etc. Aux premiers stades de développement de la coquille définitive (dissoconque ou deutodiostracum) deux cas sont à considérer. Premier type embryonnaire. — Ce type a été décrit par M. Munier- Chalmas chez Cyrena antiqua. Je l’ai observé chez Lucina meglecta, Lutetia sp., Cytherea Deshayesiana du miocène de Dax, chez Tapes s 2 , ï ; ; ; DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 107 decussata (actuel) et dans un assez grand nombre de formes difré- rentes qu’il m'a été impossible de déterminer (fig. 21, 1, page 139). La ligne cardinale est déjà courbée, et les crochets un peu indi- _qués. Le ligament est logé dans une fossette triangulaire oblique- ment dirigée en arrière, partant du sommet. Le plateau cardinal est encore très peu développé. I! s’y forme, à chaque valve, de chaque côté du ligament, des bourrelets faiblement saillants, qui alternent d’une valve à l’autre, et que nous pouvons appeler lamelle primitive; ils apparaissent d’abord du côté antérieur. A la valve gauche, existe une seule de ces lamelles, séparée par un sillon du bord de la coquille qui est tranchant. A l’autre valve existent deux lamelles; l’une, dorsale, n'est que le bord épaissi de la coquille et vient se loger dans le sillon indiqué à la valve gauche ; le sillon qui les sépare reçoit le bourrelet de la valve gauche. Les lames antérieures, les premières formées, donneront naissance aux dents latérales antérieures et aux dents cardinales. On peut les appeler lames latéro-cardinales. Les lames postérieures, dans toutes les Eulamellibranches ne donneront que les dents cardinales posté- rieures (fig. 4, 12, etc). Sur une coupe transversale intéressant les deux valves on trou- vera donc de chaque côté 3 lamelles, que nous pouvons numéroter, en commençant par le bord ventral, I, IT, IT :, I et IIT appartenant à la valve droite, IT à la valve gauche. Très fréquemment, dans la suite du développement, le bord cardinal de la valve gauche, d’abord tranchant, pourra s’épaissir en un bourrelet, qui formera une nou- velle lamelle dorsale IV, et par suite à la valve droite, la lame III s’écartera du bord de la coquille dont elle sera séparée par un sillon. Deuxième type embryonnaire (fig. 1). — J'ai observé une deuxième forme de coquille embryonnaire seulement dans deux types, Lasæa rubra (Erycinidé), et Modiolarca fuegiensis (Cypricardiidé), toutes deux du Cap Horn. Dans le second cas, les embryons se trouvaient en très grand nombre dans les coquilles rapportées dans l’alcool par l’expédition du Cap Horn ; dans le premier, les matériaux ont été trouvés dans des sables d’une autre localité, mais l’abondance des matériaux m'a permis de suivre le développement jusqu’à l’a- dulte. Dans ces deux cas, la dissoconque embryonnaire est allongée, avec une charnière rectiligne, sans sommets saillants. Le plateau cardinal, peu développé, porte encore un ligament interne, oblique- ment dirigé en arrière, un peu rapproché du bord postérieur. Assez loin de ce ligament chaque valve présente un léger tubercule de chaque côté, au lieu des lames allongées du cas précédent ; ceux 108 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE x de la valve gauche sont du côté dorsal par rapport à ceux de la valve droite. Plus tard à cette dernière apparaissent deux nouveaux tubercules sitaés plus près du ligament et du bord dorsal ; il est clair que ces petites dents saillantes représentent les lames primi- 1 Fig. 1. — Modiolarca fuegensis (actuel. Cap Horn). — Dissoconque embryonnaire, encore contenue entre les valves de la mère (0,55 mill.). tives Qu cas ordinaire,et qu'on peut les numéroter I et IIL pour la valve droite et II pour la valve gauche. Ce cas ne diffère donc pas typiquement du précédent. Nous verrons plus tard le développe- ment ultérieur de ces deux formes. DÉVELOPPEMENT DU LIGAMENT Le développement du ligament a été suivi par M. Munier-Chalmas chez Pectunculus, Ostrea, Cyrenu, Crassatella, et d'autres types encore. J’ai pu moi-même chez Nucula, Pectunculus, Arca, Mytilus, Modiola, Modiolarca, Lasæa, Lucina, Crassatella, Cytherea, Venus, Mactra, Donax, me convaincre que le ligament au début est toujours interne, logé dans une fossette triangulaire dirigée obli- quement en arrière. On voit que ce fait important s'applique non- seulement aux Hétérodontes, mais aussi à ceux des Taxodontes et Anisomyaires dont le ligament est le plus franchement externe à l’état adulte. Il résulte de là qu’il a’est pas légitime de considérer, comme l’a fait Neumayr dans un très intéressant travail publié après sa mort par le professeur Suess (1), le cas du ligament externe comme phylogénétiquement antérieur à l’autre. Les points de phylogénie établis par le regretté paléontologiste sur ce principe, reposent sur un fondement inexact. Il n’est pas impossible cepen- dant que quelques formes à ligament interne ne dérivent des autres (1) Neumayr, Denk. d, Kaïs. Akad. d, Wissensch. Wien, 1891, EN dir DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 109 par une sorte d’arrêt de développement, ou mieux, comme nous allons le voir, par un changement dans les directions de croissance, mais cela est encore bien difficile à démontrer actuellement, sauf dans quelques cas (Donat). On sait que le ligament croit en longueur par son extrémité la plus éloignée du sommet, et que les parties anciennement formées ne se détruisent pas. On peut appeler glande ligamentaire la surface de la crête palléale dorsale chargée de la sécrétion du ligament. La disposition de ce dernier tient tout d’abord à la valeur de l’ac- croissement intercalaire de la crête palléale comprise entre le sommet et la glande ligamentaire. Si l'accroissement tangentiel est faible et l’accroissement dorso-ventral seulement égal à lui, le liga- ment reste interne, incliné plus ou moins en arrière (Crassatella); si l'accroissement dorso-ventral l'emporte, il se forme un cuilleron saillant du côté ventral (Myidés, Anatinidés). Si l'accroissement tan- gentiel est très grand, le ligament prend une position très oblique en arrière, c’est le cas le plus général. On observe alors tous les passages entre le cas du ligament interne (Lucinopsis) et celui du ligament externe (Cyrenidés, Veneridés, etc.). Le ligament est externe s’il se développe un nouveau repli calcigène du manteau, dans le plan médian, entre la glande ligamentaire et le sommet. Ce repli sécrétant du calcaire sur ses deux faces, détermine la formation des Nymphes ligamentaires, séparant l’une de l’autre les deux moi- tiés symétriques du ligament à son bord dorsal ; la continuité du ligament s'établit par une sorte de pont au-dessus de ces lames, et, sur les côtés, le ligament est enchâssé dans un sillon ligamentaire. Mais d’autre part, la portion sécrétrice du ligament étant constituée par la même crête saillante du manteau qui sécrète la nymphe, ne peut exister qu’en arrière de celle-ci, et le ligament aura toujours une portion terminale, interne, logée dans une fossette que nous appellerons fossette ligamentaire secondaire. C’est par là que s’accroît le ligament externe en glissant pour ainsi dire sur le bord de la coquille d’avant en arrière, suivi dans son accroissement par la nymphe ligamentaire. On peut se convaincre de ces faits pres- que évidents par l'examen des stries d’accroissement d’une coquille quelconque et par la dissection du manteau. J’ai d’ailleurs observé directement l'apparition des nymphes ligamentaires dans plusieurs cas (Lucina, Cytherea, Donax). L’importante de cette fossette ligamentaire secondaire me parait avoir été méconnue. Elle peut être considérée, morphologiquement, comme la continuation de la fossette primaire ; elle est très rare- 110 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE ment (Unionidés, Tridacnidés) franchie par les lames postérieures, et alors cela n’a lieu que par suite de la position du ligament tout à fait en dehors du plateau cardinal. Elle est un point de repère excellent pour la détermination des productions antérieures et des productions postérieures de la charnière. Il y a donc toutes les transitions entre le cas du ligament intérieur et celui du ligament externe (Lucinidés): cela tient unique- ment au développement poussé plus ou moins loin de la crête palléale qui sécrète les nymphes, celles-ci peuvent même s'établir tardive- ment au travers du ligament (WMactra) et il y a alors deux ligaments simultanés. Les cas particuliers les plus intéressants (Rangia, Isocardia, Mésodesmatidés) seront examinés plus loin. INFLUENCE DE LA DISPOSITION DU LIGAMENT SUR LA ROTATION DES CROCHETS ET L’ACCROISSEMENT DE LA COQUILLE Nous avons vu que le ligament au début est situé dans une fos- sette oblique, dirigée en arrière du sommet et que le ligament s'accroît toujours par sa portion interne, que nous appelons la fossette secon- daire (fig. 2,f). Quelle que soit la position du liga- ment, la zone calcigène qui sécrète le tour même de la valve, indépendammentdu plateau cardinal, est inter- rompue par la glande liga- mentaire. On peut s’en con- vaincre en examinant une coquille à ligament externe (Cytherée, Cyprine, etc.), par la face dorsale ; on voit Fig. 2. — Relations entre la croisssance du liga- ]es stries d’accroissement ment et la rotation des crochets. 1, Cytherea 5 RAGE Chione ; 2, Donax. vus par le côté dorsal. du côté postérieur couper, s, sommet ; f, place de la fossette ligamen- : : : taire secondaire; N, nymphe ligamentaire très obliquement il est recouverte par le ligament ; L, Done vrai, le sillon ligamen- mentaire ; E, direction suivant laquelle se see >: k : prolongera 1e bord extérieur du ligament ; taire L, s interrompre par MM, plan médian. conséquent et ne pas aller jusqu’au sommet ; du côté antérieur au contraire les stries s’inflé- chissent et concourent toutes au sommet. à = =! \ M DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES all Le ligament s’accroit donc surtout dans le sens tangentiel s/ et, en première approximation, on peut considérer cette ligne comme le lieu des points où l'accroissement radial de la coquille est nul. Les choses se passent donc comme si, pour s’accroître, les deux valves s’écartaient progressivement l’une de l’autre en tournant autour du ligament comme charnière, les apports successifs de calcaire ten- dant à remplir l’espace laissé vide entre les deux valves. Or, comme au voisinage du sommet l'accroissement est nul en arrière et augmente assez rapidement en avant, les crochets paraissent s’en- rouler de plus en plus du côté postérieur. Pour s’en convaincre, il suffit d'observer une coquille à ligament externe et de l’ouvrir autour de son ligament comme charnière. Par suite, dans tous les cas où le ligament est externe, les crochets sont forcément enroulés du côté opposé au ligament. En réalité, dans les exemples mêmes que nous avons considérés, les choses ne se passent pas tout à fait aussi simplement. Lorsque la glande ligamentaire se déplace dans le sens tangentiel, elle viendra s’établir sur une portion de la coquille qui s’est accrue déjà dans le sens radial, parce que la zone calcigène du manteau reparaît immédiatement en arrière de la glande ligamentaire et le bord de la coquille s'accroît aussitôt après la fossette f (fig. 2, A). Donc cette fossette se déplacera non pas suivant la ligne SfM de sépara- tion des valves, mais suivant une oblique fF ; le ligament s'accroît donc faiblement dans le sens radial et le lieu des points tels que f sera une courbe SEF. La coquille en s’accroissant s’ouvre donc ainsi un peu, même suivant son ligament ; l'effet produit est inverse du précédent, ce qui diminue d’autant l’enroulement apparent des crochets. Il sera facile, dans ue cas particulier, de tenir compte de ces deux facteurs inverses. Plus le ligament s’étendra loin en arrière du sommet, et plus la coquille aura une tendance à s’ouvrir du côté antérieur, et plus les crochets tourneront en avant. Mais d'autre part, plus l’accroissement radial sera rapide en arrière du ligament et plus les crochets auront une tendance à rester pneu den aa au plan médian. C’est ainsi que chez les Tellines les crochets sont très peu enroulés parce que le ligament est très large quoique très allongé en même temps. Au contraire, chez les Cypricardes, où le ligament est très court, les crochets sont très enroulés parce que, en arrière, l’ac- croissement tangentiel l'emporte de beaucoup sur l’accroissement radial ; les stries d’accroissement sont très serrées sur tout le bord dorsal postérieur et la coquille s’allonge en arrière. 112 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Nous passons ainsi aux formes à crochets fortement spiraux comme Chama et Isocardia (fig 3). Dans ce cas l’on peut voir que les stries d’accroissement, du côté postérieur, forment avec le sillon ligamentaire un angle extrêmement aigu ; l’accroissement trans- versal du ligament est donc très faible par rapport à son accroisse- sement tangentiel. C’est le contraire qui arrive du côté antérieur, où les stries s’écartent plus rapidement l’une de l’autre. Il en résulte d'abord que les crochets tournent rapide- ment, et que le ligament lui-même prend une disposition spirale. Mais, par suite, une faible partie seulement du ligament reste active, car le côté antérieur déborde progres- ? sivement sur le côté postérieur en x, comme si le bord de la coquille dans son ensemble tournait autour d’un axe transversal, d’avant L en arrière. Ligament interne. — Nous avons vu qu’il n’y avait pas de différence fondamentale entre les cas où le ligament est externe, et celui où il est interne. Les considérations précédentes s'appliquent évidemment à tous les cas où le ligament occupe une place éten- k k due en arrière du sommet, c’est-à-dire quand ed son accroissement transversal l'emporte sur dia cor, vue par la face son accroissement tangentiel. dorsale. Le sommet est ; ‘ c caché sous lecrochet C. Examinons maintenant ce qui se passe nn quand le ligament est, non plus marginal, L', nymphe ligamen- mais tout à fait interne. Dans ce cas, il est A Ne us ordinairement dirigé obliquement d'avant de la coquille nouvel- en arrière (Mya, Corbula, etc.). Ordinaire- Want en parte lepon ent la Zone calcigène n’est plus inter- uonsanciennementfor- rompue qu’en face du sommet, et les stries mées du ligament. : ; d’accroissement viennent toutes converger en ce point; mais l’accroissement transversal étant encore plus rapide du côté antérieur, les crochets tournent encore de ce côté. Les Mactridés, où existe un court ligament externe, font à cet égard la transition. La zone calcigène peut alors réapparaitre même en face du som- met, et recouvrir les portions anciennes du ligament, qui est alors lassé dans un tunnel (Rangia). Alors les sommets sont éloignés du bord cardinal, et l’accroissement transversal se fait sur tout le (TTL EU A ATOUT TTL [il DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 113 pourtour, mais avec une plus faible intensité, en face du ligament, et les crochets sont toujours prosogyres. Dans tout ce qui précède, il ne faut pas perdre de vue que l’en- roulement des crochets se ralentit de plus en plus à mesure que l’animal grandit, l’accroissement tangentiel du ligament étant en partie compensé en épaisseur. L’enroulement des parties jeunes observées au sommet de la coquille est en relation, non pas avec la disposition du ligament chez l’adulte, mais avec sa disposition à l’âge correspondant ; si celle-ci se modifie, la forme géométrique de la croissance se modifie aussi. Cela est indispensable à noter pour expliquer les cas qui suivent et qui sont en contradiction apparente avec les règles qui précèdent. Crochets opisthogyres. — On sait que les Donax sont opisthogyres. Cependant la portion essentielle externe du ligament est en arrière du crochet. La portion interne située sous le crochet et un peu en avant, manque souvent et est peu développée. Comme elle est située en avant du sommet, on pourrait être tenté de la considérer comme développée avant l’autre, et avortée dans certains cas (1). Mais, au contraire, on peut observer qu’elle s’est développée par une sorte de débordement en avant du ligament externe qui vient s'établir sur des dents déjà développées. Le développement que nous avons indiqué plus haut nous permet de trancher la difficulté. Au début, la fossette primitive située comme d'habitude en arrière des premières dents, est notablement en avant du sommet qui, par suite, s’enroule en arrière. Peu à peu cependant les dents et la fossette occupent leur place habituelle, et le ligament est refoulé au dehors par une iorte nymphe. Il semblerait alors que l’enroulement doive changer de sens, et il est manifeste en effet dans beaucoup de cas qu’il s’atténue notablement. Mais en observant les stries d’accrois- sement postérieur, on voit qu'elles coupent le sillon ligamentaire sous un angle bien moins aigu que d’ordinaire ; et le sillon liga- mentaire est très arqué, l’accroissement transversal de ce côté est plus rapide que celui du côté antérieur et le crochet reste opostho- gyre. | Les Mésodesmatidés qui sont aussi opisthogyres et dont le liga- ment est interne ne présentent pas ce même phénomène : chez eux le ligament est nettement dirigé en avant. Conclusion. — De tout ce qui précède il résulte que l’enroulement des crochets est lié uniquement à la direction de croissance du (1) Nous étudierons le développement des Donax dans une seconde note. 30 Mai 1895. — T. XXII. à Bull. Soc. Géol. Fr, — 8 Â14 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE ligament : suivant que la partie active, ou bien la plus active, du ligament est en arrière, au milieu ou en avant du sommet, les crochets seront prosogyres, médians où oposthogyres. Quoique je n’aie pas l'intention de traiter ici des Taxodontesset des Aniso- myaires, je puis dire que les mèmes lois y trouvent leur application. I1 n’y a donc pas lieu de chercher des différences fondamentales entre les formes prosogyres et les formes opisthogyres, ni de cher- cher à reconnaître si ces dernières sont inverses des précédentes (au sens où l’on entend ce mot chez les Chamacées) et toutes s’orientent de la même façon. Si ces caractères sont commodes à apprécier et peuvent servir à la définition des genres, ils ne peuvent servir à la: délimitation des coupures importantes. DÉVELOPPEMENT DES DENTS CARDINALES On peut dire que le développement des dents cardinales se pro- duit toujours suivant un type schématique unique pour tous les Eulamellibranches, les différences chez l’adulte proviennent soit de l’arrêt plus ou moins rapide du processus, soit d’inégalités dans les directions d’accroissement. Nous étudierons d’abord le cas que nous considérons comme le plus simple, celui des formes qui ont deux dents cardinales à chaque valve chez l'adulte. 1 cas. — Types des Lucines (fig. 4). Développement suivi chez Lucina neglecta (Miocène de Dax), Astarte compressa (Hammerfest), Cardita imbricataria (Lutétien, Montmirail, Chaumont). Valve droite. — (Stade A). L’extrémité postérieure de la lame dorsale antérieure IIT se renfle en une sorte de bouton saillant (3). Peu à peu ce renflement s’accroit du côté ventral, et forme une lamelle oblique, parallèle au bord de la fossette ligamentaire (B, 3b); c’est le rudiment de la dent cardinale postérieure : on doit la consi- dérer comme un prolongement coudé de la lamelle primitive. Celle-ci, quelque temps après (C, D), s’écarte du bord cardinal dans la région qui est immédiatement en avant du sommet, et délimite ainsi un sillon où pourra venir se loger la lamelle IV de l’autre valve si elle se différencie. Cette portion plissée (3a) se séparera bientôt de la partie postérieure de la lame, et deviendra la dent cardinale antérieure. La lame, qui ne se développe pas en arrière, deviendra la dent latérale antérieure (LA 1). Du côté postérieur au ligament, il ne se passe rien de particulier, et les dents latérales postérieures ne sont autre chose que les lainelles primitives {LP 1j. Valve gauche. — Pendant ce temps, à la valve gauche, au bord : f mn. 4 1 ! É | À € r «1 | DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 115 à cardinal antérieur, qu'il soit ou non épaissi, apparaît tout près du sommet un petit mamelon qui s'accroît de haut en bas, en suivant de très près le bord de la fossette (D, 4b) : c’est la dent cardinale anté- rieure. On doit la considérer comme un repli de la lame IV, cette lame pouvant d’ailleurs fort bien ne se développer que suivant cette dent. La lame IL, ventrale, envoie un prolongement 2 qui s’accroît de haut en bas, en se dirigeant vers le sommet. C’est le rudiment de la dent Fig. 4 — Développement de Lucina neglecta (Miocène de Dax). À gauche, valves gauches ; à droite, valves droites. À, stade de 0,4 mill. ; B,0,6 mill. : C, 0,8 mill.; D, 1,2 mill. Pour l'explication des lettres, qui seront constamment employées dans ce travail, voir le paragraphe suivant. (A gauche des valves auches pour A et L, lire LA I au lieu de LP I. hat in das cardinale antérieure qui se détachera de la portion postérieure de la lamelle ; cette dernière portion deviendra la dent latérale anté- rieure. (Il est tout à fait évident que chacune des valves présente à chaque instant en creux la même conformation que l’autre en relief). # 2e cas de développement. — Type Cyrène. — Ce développement a été suivi par M. Munier-Chalmas chez Cyrena antiqua. Les Cyrènes présentent un intérêt spécial, parce que ce sont les seules formes où toutes les productions normales, cardinales ou latérales sont bien développées. J’ai suivi moi-même le développement chez plu- . sieurs types de Vénéridés (Cytherea Deshayesiana Bast. et C. ericy- noiîdes, Venus ornata et V. Basteroti de Dax, Tapes decussata (actuel). Dans une foule de formes on peut retrouver, même très tard, des re res D rats Lee LE un ip nr” 7. > dr] à Cr L + : 416 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE dispositions indiquant que le développement s’est fait suivant le même type, et permettant la comparaison morphologique (fig. 5). | La charnière passe d’abord par une phase identique à celle qui est indiquée dans le type Lucine, les dents mentionnées apparaissant les premières. Mais bientôt, à la valve gauche, la dent cardinale anté- rieure, ascendante (2), devient bifide, et s'échancre de plus en plus; sa moitié postérieure 2h s'accroît en descendant, et forme avec la Fig. 5. — Cyrena Gravesii Suessonien, 1 5 mill. Le ligament est déjà externe et bordé par une nymphe. moitié antérieure un V assez aigu. Entre les branches de ce V vient s’engager une nouvelle dent de la valve droite apparue comme un repli ascendant de la lame ventrale I, situé entre les deux dents d’origine dorsale. Ces deux productions nouvelles deviennent respectivement, à chacune des valves, la dent cardinale médiane. NOTATIONS EMPLOYÉES Nous nous sommes arrêtés, M. Munier-Chalmas et moi, à une notation indiquant pour chaque dent à la fois son origine et sa position. Dans la grande majorité des cas, on doit considérer les dents comme provenant ainsi de deux paires de lamelles à chaque valve. Chacune portera un numéro en chiffre arabe correspondant à celui de la lamelle qu’elle provient. Si une lamelle donne deux dents cardinales, elles seront distinguées par les lettres a et b, a étant la dent antérieure et b la dent postérieure. S’il y a lieu de dénommer des fossettes, elles prendront la désignation accentuée de la dent qui s’y engage. Les dents latérales seront désignées par LA et LP suivi d’un chiffre romain ; les dents cardinales par CA : M. Munier-Chalmas fait observer à cet égard qu’il ne faut pas préjuger du cas où les lames postérieures pourraient aussi donner des dents cardinales qui seraient alors désignées par CP. Toute- fois, pour tous les groupes étudiés dans le présent mémoire, comme il n’y a jamais de cardinales postérieures, je crois possible de supprimer provisoirement pour simplifier la notation les lettres CA. Enfin, si une dent avorte, M: Munier-Chalmas l’indique MU ne ie & FORTS EPS EP ER APP OR T T r P p Led lang 5 RU A Sd DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 1151 par le signe 0, accompagné d’un indice indiquant quelle est la dent qui avorte (02). Il est facile de se rappeler que le numérotage part toujours du centre et que la dent 1 est la dent cardinale médiane droite. Voici d’ailleurs la synonymie de ces notations avec les dénomina- tions usuelles prises dans les cas, assez rares d’ailleurs, ou il ne peut exister de confusion (Lucines, Cyrènes, Vénéridés). Valve droite CA 1 Dent cardinale médiane, — 34 — — antérieure. — 2b —— — postérieure. LA I Dent latérale antérieure ventrale. — III — — — dorsale. LPI Dent latérale postérieure ventrale. — II — — — dorsale. Valve gauche CA 2a Dent cardinale antérieure. — 2% — — médiane. — &b — — postérieure. LA II Dent latérale antérieure. LA IT — — postérieure. Remarque. — Les nombres impairs se rapportent tous à la valve droite, les nombres pairs à la valve qauche. Quand deux dents sont soudées on pourra les réunir par le signe 7 —. DÉVELOPPEMENT ULTÉRIEUR Dans la plupart des cas, la complication ne dépasse pas le degré où elle est arrivée chez les Cyrènes : les dents cardinales s’étirent de plus en plus dans le sens dorso-ventral et viennent se rejoindre au sommet, si bien que chez l’adulte il sera quelquefois impossible de distinguer leur origine dorsale ou ventrale. Mais souvent aussi les dents provenant d’une même lame restent en continuité (par exemple 2a et 2b, 3a et 3b), et leur communauté d’origine est mani- feste. La division peut même ne pas se faire et on désignera la lame simplement par 2 ou par 3. D'autre part, la charnière peut se compliquer encore par addition de dents nouvelles qui apparaissent tôt ou tard, et restent moins développées que les dents habituelles. Ces productions se mani- festent toujours du côté dorsal : c’est d'abord à gauche une lame postérieure dorsale (LP IV) qui existe chez les Unionidés, très développée, et qui est rudimentaire chez certaines Astartes. Puis, à la même valve, un épaississement du bord cardinal antérieur, visible aussi chez quelques Astartes, et qui sera noté 4a, A la 118 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE valve droite, d'autres productions cardinales pourront se produire aussi au-dessus de la lame //1 et proviendront d’une lame V (voir Cyprinidés, Astartidés et surtout Vénéridés. On les numérotera naturellement 5a et 5b ; enfin il peut même y avoir une 6° lame à la valve droite. Il est clâir que la notation se prête à un nombre quelconque de lames ; ces dernières apparaissent donc, du côté anté- rieur, comme des sortes d’ares de cercle concentriques autour de la dent 7 (fig. 6). En général, la considération de 4 lames suffit pour expliquer la constitution de la charnière. Dans tous les types étudiés dans le présent mémoire, les lames V et VI se développent tardive- Fig. 6. — Schéma indiquant la disposition théorique des dents de la charnière, dans le cas de 6 lamelles, en supposant les lames encore indivises. ment et leur présence n’est pas constante dans le même genre, et parfois même dans la même espèce (Cyprinidés, Vénéridés, Astar- tidés, etc.) (1). Nous pouvons donc employer des formules indiquant à la fois la position et l'espèce des dents d’une charnière. |L]| désignera la position de la fossette interne du ligament, qu’elle soit primitive ou secondaire ; elle délimitera le côté antérieur du côté postérieur. Si le ligament recouvre une dent ou bien est débordé par elle (Cor- bulidés ou Mactridés) on mettra L en numérateur ou en dénomi- nateur . Si une dent manque, on pourra la remplacer par O toutes les fois qu'on voudra mettre en évidence son avortement ; si elle a seulement une tendance à s’effacer dans certains types de mêmes groupes on pourra la mettre entre parenthèse. La formule des Cyrènes sera donc la suivante : Valve droite LAT : IT] CA 8a : À : 3b: Valve gauche LA TI CA 2a : 2b:4b LATE beat El L L (1) C’est pour cette raison que j'ai modifié, suivant l'avis de M. Munier-Chalmas, la notation que j'ai donnée dans une note préliminaire, où je numérotais les lames à partir du bord dorsal. DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 119 Celles des Lucines sera : VRDE Me ANNE TEMECA"S32à 02: 3b' : FE EPL AIT V. G. PAR RC Aa 0 PE 2D NL )PL PET Que l’on peut abréger ainsi : Notre LA" LITE MZG. LA II ÉBÉPC TES RIT EVE PEU deb 9a : 4b II. — Étude spéciale des principaux types Les variations qu’on observe dans les charnières des Eulamelli- branches par rapport aux deux types considérés plus haut, sont dues aux causes suivantes : 1° Avortement plus ou moins complet de certaines dents, ou manque de différenciation. | 20 Apparition de dents supplémentaires. 3° Déplacement du ligament pendant sa croissance ; son empiè- tement sur les régions occupées morphologiquement par des dents. J'étudierai successivement les familles où la dent centrale 1 ne se développe pas (types à 2 dents cardinales), puis celles où cette dent se développe (types à 3 dents cardinales) en commençant chaque fois par les formes à ligament externe. Il va sans dire qu'il ne faut voir dans ce groupement qu’un procédé d'exposition et nullement une tentative de classification. Il n’y est provisoire- ment en eftet tenu aucun compte des caractères anatomiques, ni de l’existence ou de l’absence d’un sinus palléal. A. — Formes où la dent 1 ne se développe pas (2 dents cardinales) ASTARTIDÉS. — G. Astarte. Développement d’Astarte compressa (Hammertest). — Les figures 7, relatives aux plus jeunes individus observés montrent, à la valve droite, l'origine dorsale des dents cardinales, en continuité avec LA LIT, et à la valve gauche, l’origine ventrale de la dent cardinale antérieure 2. On voit que ia lame ventrale 1 ne se développe que dans la région antérieure; quant aux lames postérieures, il y en a deux à la valve gauche, et une seule à la valve droite, contrairement à ce qui à lieu habituellement. On les numérotera par suite LP 11, 1ff et IV ; LP I n'apparaît pas dans ce type, | Morphologie. — Le genre Astarte présente de grandes variations. Les unes proviennent d’un léger arrêt de développement, avant 120 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE que les dents cardinales soient tout à fait individualisées. Ainsi LA II et 2 restent en continuité, quoique cependant distinctes, chez 4. Reimersi Semp. et 4. sulcata. Chez 4. compressa, 2a n'arrive pas jusqu’au sommet du plateau cardinal. A la valve droite, 3a est sénéralement réduit à un bourrelet peu marqué, le long du bord cardinal (4. arctica, A. Omalii ainsi que LA III qui peut même dis- paraître. Fig. 7. — Astarte compressa (actuel) Hammerfest. (0,8 mill.). D’autres variations sont déterminées par l’apparition de dents supplémentaires. Il existe souvent à droite, sur la nymphe liga- mentaire, une faible crête, représentant la dent 5b, qui avorte d'or- dinaire à cette place (4. compressa, 4. perplana); mais cette dent devient aussi forte que 3b, dans 4. arctica. De même, à la valve gauche on voit souvent se constituer une lame dorsale LA IV, plus faible que LA IT; et enfin, le long de la nymphe ligamentaire apparaît encore une nouvelle lame très faible 6b (4. Reimersi, A. arctica). La formule complète des Astartes, en y comprenant toutes les pro- ductions qui peuvent exister, serait V.Dr. LAIT :lIII | 8a : O! : 3b : (5b) P (I) : HI Ne LA ir Das O2DS . (6b) Le USA) mais dans la plupart des nn. . se réduit a MADr ELAET le e : IT MEGAN ET L 2 IL Le fait le plus remarquable dans le genre Astarte, c'est donc l'importance exceptionnelle des lames IV, tant en avant qu’en arrière du ligament, L A « «+ TR OS Es 19 SET POUSSE LPO Lu pi LE DR, té: : >, Due ne de à TE de 5 nd dd in à Las ds ant e érditiin tn “hist, 5 DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 121 CRASSATELLIDÉS.— Développement.— Le développement se fait très lentement et peut être facilement suivi,par exemple,sur C. lamellosa, C.compressa et C.plumbea (fig. 8). Le ligament est pendant longtemps dans une fossette oblique qui atteint le bord ventral du plateau. A la valve droite, on observe la continuité de la lamelle ZT, dont l’extrémité recourbée forme la dent cardinale 36. A la valve gauche, on observe de même une dent cardinale 4b en continuité avec le bord de la coquille ; l’autre dent 2a est la conti- nuation de la lame ventrale, et n’arrive pas jusqu’au sommet. À ce Fig. 8. —Slade peu avancé de Crassatellalamellosa et autres espèces (0,7 mill.). La dent 4b est plus distincte que chez l’adulte, où le ligament tend à déborder sur elle. stade, Crassatella estidentique à de très jeunes Lucines ou Astartes, mais cet état se conserve jusqu’à une taille beaucoup plus consi- dérable, pour laquelle, dans ces genres, le ligament serait déjà externe. La formule ie de Crassatella est donc: Ve: Dr c:LA he LE PR D'EAU) EP 2 | 7 2a : 4b L'PREUT) On sait que chez beaucoup de Crassatelles adultes, la fossette ligamentaire cesse de s’accroitre au bord ventral et le ligament n’atteint pas alors le bord du plateau. Par suite la dent 4b, qui était d'ordinaire réduite à une mince lamelle du bord du ligament, reparait comme une forte dent saillante juste au-dessous de la fossette. C. plumbea est l'exemple le plus typique. CARDITIDÉS. — Développement de Cardita imbricataria Lutétien. — (Fig. 9). | Valve droite. — La lame ventrale I est peu saillante et se déve- loppe seulement tout à fait en avant. Elle s’oblitère en généralchez l'adulte. La lame dorsale se replie de bonne heure et s’élargit à son bord ventral pour former la grande dent cardinale postérieure triangu- laire (3b). Valve gauche. — La lame ventrale 11 apparaît comme une saillie triangulaire du bord ventral du plateau ; elle ne se développe pas 122 ‘ BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE en avant, de sorte que LA II fait défaut; cette dent s’accroît du côté du sommet et devient 24. En même temps #b s’est développé comme une forte saillie auprès du ligament, et ces deux dents ne sont pas réunies auprès du sommet. Morphologie. — L'interprétation de la formule des Cardites ne présente donc aucune difficulté. A la valve droite, 3a reste en géné- ral confondu avec le bord de la coquille, qui souvent | Venericardia) est, comme on sait, fortement reployé du côté ventral ; ce bourrelet peut devenir très peu marqué (C. imbricataria, C. scalaris, C. Par- tschi). Chez C. aviculina, au contraire, il se relève en une véritable dent saillante. 3h, au contraire, s’allonge et se développe beaucoup et se confond parfois avec le bord cardinal épaissi (C. aviculina). Il se développe de plus parfois, chez les individus âgés, une nouvelle lamelle dorsale très faible (5b) le long de la nymphe lisamentaire (C. aviculina, C. imbricataria, C. Bazini, C. pectuncularis). Fig. 9. — Cardita imbricataria (0,8 mill.). Commencement du développement de la nymphe ligamentaire N. Valve gauche. — On peut, en général, observer que la grande dent oblique /b est en continuité avec le bord cardinal antérieur, souvent épaissi (C. aviculina, C. Partschi) et que la dent triangulaire 2a, d’origine ventrale, reste en dedans du cercle ainsi formé. L’orien- tation de ces dents est en relation avec l’absence ou l'existence du reploiement de la coquille. Si ce repli n’existe pas (C. ambata, C. scalaris) les dents 4b et 2a forment un angle obtus, droit ou peu aigu ; si le repli est très accentué (C. planicosta, C. imbricataria) les deux dents deviennent presque parallèles. Les dents latérales n’existent pas en général ; on voit cependant un rudiment de LA LI et de LA [ chez C. Bazini, C. senegalensis, C. ambala. La formule habituelle sera donc : V. Dr. LA (I) | (3a) : 3b : (5b)| L | Ve LAS) 2a : 4b | L « # 4 {, ! ; $ + è a DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 123 LUCINIDÉS. — Développement. — Le développement de Lucina neglecta, pris pour type (fig. 4), permet d'établir la formule complète des Lucines, réalisée par exemple chez L. columbella. NRA DER) Sa bee" EN PT #TIT Nr Cr PARTIE" Had ÆDil MP BPEETT Les variations qui tiennent à l’oblitération des dents dans le cours de l’âge sont trop connus pour qu’il soit utile de s’y arrêter. On sait que toutes les dents peuvent disparaître chez l’adulte. Fimbria. — Même formule chez F. lumellosa; à la taille d’un demi centimètre, on voit nettement la continuité de 3a et 3b et la sépara- tion de 2a et 4b. Lucidinés à ligament interne. — Chez Arinus (A. Sarsü), Loripes (L. edentula), il ne se développe pas de nymphe ligamentaire. Le ligament reste alors marginal, plus ou moins interne, et la fossette ligamentaire est la continuation de la fossette primitive. Chez Diplodonta (D. rotundata) existe une nymphe qui, dans lesous-genre Felania (P. sericata Reeve) est envahie par le ligament après sa formation, ce qui détermine deux fossettes, l’une, postérieure, continuation de la fossette primitive, reliée au sommet par une rainure ; l’autre peu profonde, formée par l’envahissement du liga- ment sur le bord ventral. Enfin, chez Ungulina (U. oblonga, U. alba, Sénégal}, ce ligament secondaire s'étend plus loin au bord ventral, et atteint la dent 4b‘dont il empêche même le complet dévelop- ‘pement dans quelques individus. Nous retrouverons ce chevauche- chement secondaire du ligament, en particulier chez les Donacidés. B. — Formes où la dent 1 se développe, et où les dents 2a et 2b __ deviennent distinctes (3 dents cardinales). CYRÉNIDÉS. — Corbicula. — Le développement des Cyrènes a été étudié d’une manière complète par M. Munier-Chalmas sur C. antiqua. Je n’ai observé que les derniers stades sur C. tellinoïdes et C. Gravesti(fig. 5). A une taille déjà grande (1mm5) la charnière montre encore la continuité de 3a et 3b à la valve droite et de 2a et 2b à la valve gauche, ainsi que l’origine ventrale de la dent cardinale mé- diane / encore en continuité avec LA Ï. La formule peut donc facilement se déduire de ce stade. C’est la formule la plus complète qui se rencontre chez les Eulamellibranches : il manquerait pour réaliser le schéma le plus général que les dents latérales supplémentaires V et VI dont l’existence est si irrégulière. ND LA UIT Sa ete DL PLE": Il NS GS L'ART Pa 22D AD ALP LCI 194 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Iphigenia (I. brasiliensis) : même formule. Sphærium Scop. (Cyclas Brug.). Le développement de S. corneum (fig. 1) montre une grande lenteur de développement suivi d'arrêt avant que le stade définitif des Cyrènes soit atteint. La croissance du plateau cardinal, très faible dans le sens dorso-ventral, et très grande dans le sens antéro-postérieur, amène de plus l'éloignement extrême des dents latérales d’avec les dents cardinales. Sur des coquilles de 4° 1/2 environ, on voit encore une lamelle IT, déme- surément longue, recourbée à son extrémité postérieure et une dent courbe 4b. À la valve droite, 3a et 3b sont unis en une lame courbe LAI Fig. 10. — Sphærium corneum (1,5 mill.). La nymphe ligamentaire commence à se développer. bifide, assez éloignée du sommet. La lame ventrale 7 n’envoie pas de prolongement vers le sommet ; l'adulte n’aura pas de dent cardinale médiane. Le ligament est alors logé dans une longue fossette qui occupe plus de la moitié de la largeur du plateau cardinal, et dont le bord ventral est relevé. Le développement des dents latérales postérieures n'offre rien de particulier. A un stade ultérieur (2"") LA II est très écarté de la lame recour- bée (2). Celle-ci s’échancre de plus en plus mais reste indivise ; 3 se comporte de même. Pendant ce temps le ligament s’allonge de plus en plus, et devient marginal, par l’accroissement dorso-ventral du plateau. La formule de l’adulte est donc : V:oDr LA SL 0 UE ESS ALI E PEAR VauCrne DATENT an Mèêmes observations pour Pisidium. Cyrenoides Joann. (Cyrenella Desh.). Ce petit genre localisé au Sénégal (C. Duponti Desh.) mérite d’être cité par la disposition presque embryonnaire de ses dents, A la valve gauche £b est peu CE : 4 4 È à k | R | 1 DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 12 ©Qe développé ; LA II et 2a sont dans le prolongement l’un de l’autre mais distincts ; 2b est vertical comme d’ordinaire. A la valve droite 1 qui est en continuité avec LA TI peu développé vient se loger entre 3a et 3b qui sont aussi en continuité. Pas de dents latérales posté- rieures. Ce genre est placé par Zittel dans les Lucinidés, ce qui ne me paraît guère acceptable, vu la présence de la dent centrale 1. C’est du type de Kellya que la charnière me paraît se rapprocher le plus ; mais le ligament est externe chez Cyrenoides et interne chez Kellya. De plus l’aspect général est bien différent. Une étude anato- mique serait nécessaire pour résoudre la question. _ Velorita (V. cyprinoides Gray, du Malabar) (fig. 11, A). Ce genre de Cynéridés présente cet intérêt de nous permettre d'expliquer la - charnière de Rangia dont la position systématique est discutée. Le muscle adducteur antérieur se rapproche du sommet,raccourcissant ainsi en avant le plateau cardinal; les DLA, au lieu d’être très allongés comme Corbicula et très obliques par rapport au plateau, Fig. 11. — Comparaison de Velorila (A) à ligament externe, avec Rangia (B) à ligament interne : les dents 4b, 2b, 5b sont rudimentaires dans ce dernier type. restent sub-parallèles au bord du plateau. LA IT est fortement recourbée et enveloppe complètement LA I. LA IIT est une simple lame, distincte du bord cardinal, et en continuité avec 3a. 1 est une très forte dent médiane, entourée par 2a et 2b qui vont jusqu’au sommet. 4b est faible, à la base de la nymphe. Enfin le ligament 126 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE est court, externe ; les DLP sont comme chez les Cyrènes. La for- mule est la même que chez celles-ci. RanGipés. — Rangia Desm. (Gnathodon Gray, fig. 11, B). Ce genre intéressant est placé ordinairement parmi les Mactridés, et récem- ment encore Dall arrive à la même conclusion par l'étude anatomi- que. Neumayr, au contraire, le place près des Cyrénidés, en s’ap- puyant sur une forme de Cyrène à ligament interne décrite par Dunker dans la Wealdien, et aussi parce qu’il considère le type de charnière des Mactres (Desmodontes) comme essentiellement différent de celui des Cyrènes (Hétérodontes). Nous montrerons que ce dernier argument n’est pas fondé et que les Mactres ont au con- traire une charnière assez voisine de celle des Cyrènes. Maïs celle de Rangia diffère de celle des Mactridés par la présence de la dent centrale { qui avorte chez ces derniers. La coquille offre une analo- gie frappante avec celle de Velorita surtout chez le jeune : les DLA ont exactement la même disposition. Le ligament, au lieu d’être superficiel, comme d'ordinaire, s’enfonce dans une sorte de tunnel profond qui va rejoindre le sommet de la coquille ; le bord cardi- nal ne s’interrompt donc nulle part.Ce fait s'explique de lui-même par la considération des stries d'accroissement ; la croissance se fait par tout le tour au lieu de s’interrompre à la fossette ligamen- taire ; le sommet du crochet est par suite éloigné de la fossette ligamentaire (comparer le cas d’Isocardia cor); en d’autres termes, la croissance dorso-ventrale du ligament l’emporte de beaucoup sur Sa Croissance tangentielle. La partie active du ligament n’étant plus refoulée en arrière, empêche le développement des dents cardinales 4b et 3b dont on voit un rudiment au-dessus de la fossette ligamentaire ; la dent 3b reparaît encore en partie le long de la fossette, chez les individus âgés. Enfin, la courbure de la dent latérale LA III rappelle ce qui se passe chez Velorita. Maïs, le ligament étant situé plus en avant, les LP, n'étant plus gènées dans leur développement, arrivent plus près du sommet. Je ne considère pas Rangiu précisément comme une phase embryonnaire de Cyrena, ce qui serait plutôt le cas des Mactridés, mais comme un type latéral, parti de la même forme embryonnaire etayant évolué dans une autre direction par un mode d’accroissement spécial. Je me propose d'ailleurs de reprendre rapidement l’étude anatomique de ce type intéressant. VÉNÉRIDÉS. — Le développement, suivi dans plusieurs espèces de Cytherca et de Venus, et chez Tapes decussata, présente les caractères normaux indiqués dans le 1er chapitre de ce travail; il ne diffère DE LA COQUILLE CHÈEZ LES LAMELLIBRANCHES 1297 de celui des Cyrènes que par l’absence habituelle de lamelles pos- térieures, que l’on retrouve parfois à l’état rudimentaire. Cytherea (fig. 12). ND E EAN Sa ee 175" Gb: L'ERDPS=:0 Ni GRAS 2a : 2b : 4b Bo PE EL) La dent /b est une mince lamelle située à la base de la nymphe ligamentaire. LA [IE est très peu développée, représentée par un faible bourrelet distinct du bord cardinal. 3b est bifide et ressemble tout à fait à la grande dent 3b des Cyprines, mais plus étroite. LA II peut se rapprocher beaucoup du sommet et simuler une dent cardinale (C. chione); c’est elle que l’on appelle la dent lunulaire. On retrouve parfois les traces d’une DLP, allongée et faible. Fig. 12.— Développement de Cytherea Deshayesiana (Miocène de Dax). /, 0,5 mill.; 9, 08 mill.; 5, 1,2 mill.; 4, 1,5 mill. Circe montre, dans quelques espèces, une dent supplémentaire 5b, faible, à la base de la nymphe (C. croceu, C. corrugata), mais elle manque aussi fréquemment (C. gibbia, C. divaricata). Macrocallista est remarquable par le très faible développement de 4b, qui n’est guère visible que dans les grands individus, LA IT bien développé, séparé «de 2a et 2, est parallèle au bord du plateau. 128 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Venus L. VODre LA ADMET Er . fe) L'P°70 V. G. LA O Dan DD LS 22460 En suivant le développement, on voit que pendant longtemps les lames sont tout à fait semblables à celles des Cythérées, les genres pouvant d’ailleurs être facilement distingués par les orne- ments qui apparaissent de bonne heure et permettent de suivre jusqu’à l’adulte. Mais bientôt la lame antérieure LA I ne se déve- loppe plus qu’à son extrémité antérieure ; elle est encore représentée parfois (V. verrucosa) par un élargissement du bord cardinal. [Il en est de même de LA II. De même la lame III est réduite à 3a et 3b; 5b manque ordinairement. L’absence de DLA caractérise en particulier les grandes sections Omphaloclathrum M., Mercenaria Schum., Cate- lysia Rœm., Sunetta Link est remarquable par son ligament mar- ginal et le faible développement de 4b. Dosinia Scop. — Quelques espèces montrent les DLA : ainsi chez D. japonica, D. juvenilis on retrouve LA I, LA II, LA II. Dans un grand nombre d'espèces étudiées, la dent supplémentaire 5b fait défaut (D. exoleta). On la retrouve dans D. orbicularis (Pliocène d’Asti) D. concentrica, D. variegata, D. ponderosa (actuel). Tapes. — Le développement suivi dans T. decussata L montre bien l’origine des dents ; les lames ne se développent que dans le voisinage du sommet et les DLA et DLP n'existent à aucun stade. (Fig. 13). Fig. 13. — Tapes decussata, 1,2 mill. (St-Vaast). VeDr5a0 1 3b%: V:.G. on : 2p : &b | L Glauconomya Bronn. (G. rugosa Hanley). Même formule. Un fait important est la réduction de la dent 1, encore bien marquée et atteignant encore le bord cardinal, mais beaucoup plus faible que 3a et 3b. Cette dernière est bifide comme habituellement. En conséquence à la valve droite 2a est très réduit ; 2b est la dent la plus volumineuse, mais 4b, qui avait une tendance à la regression dans les types précédents, reste très développée. Cette tendance à PA CR SA PS ME NO VE ee ET, OPEN DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 129 la régression de { me paraît présenter une importance particulière, car il peut permettre peut-être de passer de Veneridés à Asaphis, aux Tellinidés et aux familles voisines. G. Formes intermédiaires entre les types À et B, ou rappelant les stades embryonnaires de B. CYPRINIDÉS. — Cyprina (fig. 14). Le plus jeune individu de C. islandica que j'aie pu observer avait déjà 6 mill. (1). Il est cependant assez différent de l’adulte, pour que l'interprétation de la charnière ne puisse soufirir aucune difficulté. Elle présente à peu de choses: près le type normal des Astartes (fig. 14). Valve droite. — La lame ventrale antérieure I bien développée, se termine par une saillie conique. La lame dorsale antérieure pré- sente nettement une portion antérieure LA LI faiblement saillante et une crête antérieure 3a, en continuité avec la précédente, mais plus saiïllante et oblique. La saillie ventrale Z est en avant de 3a, ce LAI Fig. 14. — Cyprina islandica (Hammertfest). 6 mill. qui doit la faire déterminer comme une dent latérale. La dent 3b est nettement dédoublée en deux lames qui font toutes deux suite à 3a. Ce fait persiste chez l’adulte où 3b est la très forte dent car- _dinale médiane, triangulaire, dont les deux bords sont relevés en forte crête. Enfin en arrière de la fossette ligamentaire est une DLP ventrale (LP1) saillante. (1) Il provient de sables rapportés de Vadsô (Norwège) par M. Pouchet. 31 Mai 1895. — T. XXII, Bull. Soc. Géol. Fr, — 9 130 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Valve gauche. — La lamelle ventrale 11 est déjà divisée en deux segments LA I[et 2a, mais ces deux segments sont encore en con- tinuité ; 2a ue s'étend pas jusqu’au sommet et est fortement bifide, caractère qui ne se retrouve pas toujours chez l'adulte, et en tous cas moins marqué. La DLP se confond avec le bord ventral du plateau. Caractères de l'adulte. — L'adulte diffère du type précédent par la séparation complète de 3a d’avec le bord cardinal, par l'effacement de la portion antérieure de LA I et aussi par l’apparition d’une nouvelle lame dorsale 5b qui, à la valve droite, continue le bord cardinal en arrière de la fossette 4 b’, à la base de la nymphe liga- mentaire jusque vers la moitié de la longueur. L'existence de cette dent supplémentaire n’est pas constante, même chez des individus de taille moyenne (3 à 5 cent.) et elle manque souvent chez les vieux individus. À la valve gauche, le fait le plus saillant est la séparation de 2a, qui atteint presque le sommet, d’avec LP II qui garde la forme d’un tubercule conique. Il peut y avoir discussion sur la dénomination à donner à la portion saillante de la dent ventrale antérieure gauche; car elle s’engrène entre LP II et 2b. Nous allons voir qu’elle est nettement homologue de la dent cardinale médiane 1 des types à 3 dents et qu’on trouve toutes les transitions entre une dent latérale et une dent cardinale. La formule de Cyprina islandica en ne séparant pas cette dent de la DLP est donc : ND LA EL EE San 0e D) (divisée) VC SLA ENT Aa AD L | LP (Il) Pygocardia (Fig. 15). — M. Munier-Chalmas a fait un genre spé- _cial pour Cyprina tumida du Pliocène d'Anvers. [ci la dent ventrale EFOEPA Fig. 15. — Pygacardia tumida (Pliocène d'Anvers), adulte. {Réduit). droite devient nettement dent cardinale : sa portion antérieure LA 1 s’atrophie, et sa portion postérieure { très volumineuse arrive presque jusqu'à la lame dorsale, où la dent 3a est à peine visible. DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES A5t Elle est recue dans une vaste fossette, creusée dans la lame II de la valve gauche ; or, en avant de cette fossetle, la dent est nettement formée de deux parties non encore séparées, LA IT et 2a. La dent en avant de la fossette, qui était 24 dans Cyprina, devient 26. La formule paraît au premier abord très différente. ND OU CITE 40: (a): 9h «NL | LPI TEE (divisée) Nbre LA IL | 24: DD De EME PI En réalité, pour passer d’un type à l’autre, il suffit de supposer que dans le cours du développement, la lame ventrale I s’est avancée plus loin en arrière que chez Cyprina islandica, et s’est arrêtée juste en face de 3a dont elle arrête le dévelopement. Par suite à la valve gauche, la lame IT est obligée de se recourber deux fois en A au lieu de rester en forme de \_.Pygocardia correspond donc à un stade ontogénétiquement plus avancé que Cyprina ; à moins que l’on ne veuille voir un arrêt de développement dans cette dernière. Enfin le processus est complètement réalisé dans une petite forme actuelle décrite sous le nom de Cyprina minima Hanley (Lambasle Bay) et qui est exactement intermédiaire entre les Cyprines et les Cythérées. Elle difière des précédentes par son sinus palléal à peine indiqué, pas -plus que chez C. islandica, et par la charnière de la valve gauche. À la valve droite, fig. 16, on voit la dent 1 intercalée entresaet 3b, n’atteignant pas encore le sommet; 3a est en conti- nuité avec le bord cardi- nal. A la valve gauche LA II et 2a, saillantes toutes les deux sont en continuité. Cette forme ressemble tout à fait à une Cythérée avant son complet développe- Fig. 16. — FOLRRENT minima (actuel). ment, et la nymphe liga- mentaire est même très peu développée. Cependant toutes les Cythérées que j'ai pu examiner ont acquis leur caractère d’adulte à une taille bien inférieure ; elles ont alors un sinus palléal profond ; de plus elles sont dépourvues de DLP qui, dans C. minima, existent, grêles, et très allongées comme dans les jeunes Cyprines. Je crois donc qu'il s’agit 1à non d’un individu incomplètement développé 132 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE mais d’une forme de passage devant être rapportée plutôt aux Véneridés et n’appartenant pas au genre Cyprina. CYPRICARDIIDÉS. — Cypricardia (fig. 17, 1). J'ai étudié quatre espèces vivantes et un fossile qui fournissent des variations inté- ressantes. Dans le jeune C. angulata (1cn 1/2) à la valve droite, I une lame ventrale oblique, indivise, et IIT est une lame faiblement arquée, continue, avec deux crêtes saillantes, l’une en avant, l’autre en arrière de [. La valve gauche montre par suite la lame Il indivise, deux fois recourbées. Chez l’adulte de cette espèce la lame III devient rudimentaire en son milieu et se réduit presque exclusivement à ses deux extrémités LA ITI et 3b. En mème temps, à l’autre valve, la lame IT fortement arquée, s’accole au bord dorsal. Cette lame se compose : 1° d’une portion antérieure recourbée en V, qui reçoit LA TI] dans sa fossette dorsale, et représente par suite LA 11 et 2a encore indivises, et 2° d’une dent descendante 2b. Entre 2a et 2b Fig. 17. — 14, Cypricardia angulata (actuel); 2, Coralliophaga coralliophaga (actuel). s’engage la forte dent ventrale de la valve droite, que l’on doit par suite déterminer {. Cette dent représente l’extrémité postérieure saillante de la lame I qui ne s’est pas divisée, et dont la portion postérieure LA 1, confondue avec le bord du plateau, n’est pas sail- lante. Enfin #b et les dents latérales sont bien marqués. Cypricardia est tout à fait analogue à Pygocurdia, abstraction faite de la forme beaucoup plus allongée de la coquille. Les choses se pas- sent comme si la dent 1 avait quelque peu continué son évolution en arrière, permettant le développement de LA 111, tout en arrêtant encore celui de 34, et avait entraîné ainsi les dents 2a et 2b loin de de LA IT, avec laquelle 2a était encore soudée dans le type pré- cédent. NaDe LA OR EMI OEIL EPS VrGr LA CERN 7 2b : 4b LA Res LÉLer ea DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 159 D’autres espèces, comme C. rostrata, C. gquineensis, montrent la disparition de LA J1 : le bord cardinal n’est plus saillant en avant de 2a ; 1 est très volumineux, triangulaire et écarte les autres dents cardinales ; enfin LA Ï est rudimentaire : c’est le dernier terme de cette évolution. Coralliophaga (fig. 17, 2). Les jeunes Cypricardia se rapprochent beaucoup de Coralliophaga, que l’on peut considérer comme un type embryonnaire persistant, relié à la forme normale par des intermédiaires nombreux. Les choses se passent comme si la coquille avait été dans son ensemble étirée fortement en longueur en avant du sommet, ce qui aurait empêché le plissement des lamelles primitives. [Il est naturel de chercher l’explication de ce fait dans le mode de vie de l’animal qui vit dans des trous de rocher et n’est par suite pas exposé à des tractions violentes tendant à ou- vrir sa coquille. La réduction de l'appareil cardinal semble un fait très général, et bien connu chez les Acéphales rupicoles. Les rela- tions de Coralliophaga avec Cypricardia sont si manifestes que les deux genres étaient confondus au début. Le fait intéressant à cons- tater est l’analogie de Coralliophaga avec les formes embryonnaires. _ C. lamellosa montre à la valve droite la lame 7 saillante un peu relevée à son extrémité /; LA 111 n’est pas distinct; à la valve gauche IL est continu et deux fois recourbé : LA 11, 2a et 2b sont indivis ; Chez C. coralliophagu LA TI cesse d’être distinct de 2, et l’ensem- ble reste faiblement arqué, ainsi que I. Chez C. Guerini et surtout C. solenoides, I et II sont très faiblement arqués, indivis et presque parallèles au bord du plateau. En suivant cette même série, on assiste encore à la réduction pro- cressive de 4b et des LP, ces derniers disparaissent complètement dans les dernières espèces. Isocardia (Fig. 18) peut être considéré comme dérivant de jeunes Fig. 18. — Isocardia Lamarcki (actuel). Cypricardia par une sorte d’étirement suivant la circonférence (voir page 112). 1. Lamarcki a la formule normale. 134 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE VOD POLAAT ES NON) Same ND LE LPS Ne CA TA Da DS ADe AT BP RAR LA 111 et LP III peu développés, mais bien nets; LA I est un petit mamelon saillant indépendant de / ; cette dernière dent est une lame obtuse formant le bord ventral, et qui s’arrête juste en face de 3b. LA 11 est soudé à %a et forme avec elle une lame courbe, aiguë, nettement divisée en deux saillies ; 2b en est séparé et passe par dessous. Chez I. Moltkiana LA I et / sont plus nettement unis ; LP 111 est très réduit. Enfin chez I. coret I. fraterna adultes, LA 1, LA III et LA 11 disparaissent. Il reste donc VDrodac d . LPI ETS V. G. Dan L | LPII Modiolarca.— Développement (fig. 19). J’ai suivi le développement de M. pusilla Gray du Cap Horn, depuis le stade 0,55 millimètres; des embryons de même taille ont été trouvés en quantité innom- brable dans des coquilles, beaucoup plus grandes, de M. fuegiensis Roch.et Mab., aussi du Cap Horn mais provenant d’une autre localité. Ces embryons sont identiques ; ce fait est important à noter parce que, à ce stade, ils peuvent à peine être distingués de ceux de Lasæa rubra, de la famille des Erycinidés, dont j'ai suivi Fig. 49. — Modiolarca pusilla (Cap Horn). À, stade de 0,8 mill.; B, stade de 1,2 mill. aussi le développement sur des individus très nombreux provenant de sables du Cap Horn. Comme j'ai pu obtenir en abondance tous les stades de chacune de ces deux formes, je puis être certain des déterminations; mais je ne décrirai que les stades plus importants. DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 135 Le développement est très lent, et peut être suivi avec une grande facilité (fig. 1 et 19). Le stade le plus jeune obtenu, encore contenu dans la coquille du parent, a une charnière presque rectiligne, avec un plateau cardinal qui n’est développé qu’en avant et en arrière, au point où les lamelles primitives sont représentées par de simples tubercules. La valve droite diffère de celle de Lasæa rubra seulement en ce qu’au stade correspondant le tubercule postérieur dorsal n’est pas développé à la valve droite. Le ligament, très réduit, est dans une petite fossette oblique un peu en arrière du milieu (fig. 4, page 108). A la taille de 0,6 mill. seulement, les différences avec Lasæa commencent à s’accentuer. Le ligament occupe toute la largeur de la charnière dans le sens dorso-ventral, et il s'étend plus loin en arrière. Il est bordé de deux très faibles mamelons crénelés, iden- tiques à ceux des Taxodontes, situés au bord dorsal. Les deux lames ventrales de chaque valve se sont beaucoup allongées, surtout les lames postérieures (LP TI et LP 11) qui sont assez éloignées du ligament. Les lames antérieures I et III sont bien saillantes à leur extrémité antérieure, et I forme même comme un repli où est logée l’extrémité saillante de IL. Les lames dorsales ne sont pas dévelop- pées à la valve gauche ; à la valve droite, la lame IIT est visible sous forme d’un épaississement du bord cardinal. A une taille plus considérable, le processus indiqué continue. Le ligament s'étend de plus en plus en arrière et devient marginal ; le plateau se développe en dedans de lui, de sorte qu'il n’atteint plus le bord ventral. Les DLP restent par suite loin en arrière et sont lamellaires. Chez l’adulte, elles disparaissent en général, mais on en trouve parfois des rudiments. Les lamelles antérieures s’effacent dans leur portion antérieure ; les DLA ne sont donc pas marquées ; au contraire, leurs extrémités 1 et 2 sont très saillantes et peu allongées et restent près du cro- chet. On voit la lame dorsale III s’accentuer peu à peu et contourner 1, et dans quelques individus âgés (5 mill.) elle arrive à se séparer du bord cardinal et à constituer ainsi une véritable dent 36. La lame IV ne se sépare pas du bord cardinal, en avant, mais elle est bien individualisée en arrière à cause du développement d’une nymphe ligamentaire. La formule est donc PIS TR NN ME MDN tan j, Le (1) VF Gr Aa Re be NL, EP TE)" Dans de grandes espèces, M. Sauvineti, M. fuegiensis Roch, et Mab., 136 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE lé système cardinal est encore plus concentré au-dessous du sommet; 1 et 2 sont deux petits tubercules ventraux, très peu allongés, au dessus desquels se développent les lames dorsales arquées. Pas de DLP. V:Dr "te L V. G. 2:41L PÉrricoLinés. — Les Pétricolidés montrent une série régressive partant de Tapes, analogue à celle que nous avons trouvée dans les Cypricardiidés. Venerupis Lk. V. irus Lk. a exactement une charnière de Tapes. v: Dr: Adele D L \'ÉALEE 2a : 2b : 4b|L V. substriata montre, à l’intérieur de l’espèce même, la régres- sion de 3a et de 2a qui peuvent, ou bien être assez développés, ou bien s’effacer presque complètement avec tous les intermédiaires. En même temps, { n’atteint plus le sommet et garde sa position ventrale. V. striata. 3a et 2a ont disparu. Les dents restantes 1 : 3b, et 20 : 4b encore très saillantes, montrent leur position ventrale ou dorsale dans les jeunes individus. Petricola Lk. Les dents sont moins saillantes et plus allongées chez P. arcuata (Californie). Enfin chez P. cylindrica l’étirement dans le sens postérieur est plus marqué : / est une courte lamelle saillante; 2 est une lamelle arquée pour recevoir la dent /, et où l’on peut encore distinguer 2a et 2 ; 4best une lamelle fine, au bord de la nymphe ligamentaire, très peu saillante. On arrive ainsi à des formes qui rappellent tout à fait Coralliophaga, et en ont été séparées surtout à cause du sinus palléal peu échancré dans ce dernier genre, où l’éti- rement est poussé plus loin, et à cause de la présence chez Coral- liophaga de DLP rudimentaires. Il ne semble pas y avoir de relation phylogénétique directe entre les deux groupes, mais la convergence due au même genre de vie est évidente. ERYGINIDÉs. — Développement de Lasæa (L. rubra, Cap Horn). Les plus jeunes individus observés ont environ 4/10 de millimètre. La coquille est d’un jaune orangé, très bombée. Elle ressemble beaucoup au test de certains Ostracodes et à la coquille de Modio- larca, mais la confusion n’est pas possible. En effet, 1° j'ai pu suivre tous les stades de cette phase jusqu’à l’adulte sur un très grand nombre d'individus, 2° au sommet de coquilles plus âgées, ‘Los Le PR PO TR ETAPE à À ; | Lit. : ln Do : DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 137 on voit encore parfois la coquille embryonnaire distincte avec sa forme et sa couleur. Elle se distingue de celle de Modiolarca par une forme un peu plus arrondie; la ligne cardinale est plus courte et moins rectiligne; le plateau cardinal, très faible, se prolonge plus loin, en avant et en arrière, sur le bord courbe de la coquille (Fig. 20, 1). Les valves sont inéquilatérales : le côté postérieur est plus raccourci dans le sens antéro-postérieur ; le côté antérieur plus allongé est aussi plus aminci dans le sens dorso-ventral. Une fossette ligamentaire extrêmement faible existe un peu en arrière du milieu. Sa nature est indiquée par la présence du ligament Fig. 20. — Développement de Lasæa rubra (Cap Horn). 1, stade de 0,5 mill.; 2, 0,8 mill.; 3, 1,1 mill.; 4, 1,5 mill., très voisin de l’adulte. que l’on voit par transparence, les deux valves étant réunies ; - celui-ci apparaît quand on veut séparer les deux valves et reste attaché à l’une d’elles. Les deux valves présentent chacune une dent antérieure et une dent postérieure, en forme de mamelons presque hémisphériques, très éloignées du milieu de la charnière. Celles de la valve droite sont ventrales par rapport à celles de la valve gauche. Autour d'elles s’ébauche un rudiment de plateau cardinal. 2e Stade. — Le stade suivant est réalisé à une taille à peine supé- rieure à la précédente. Il est caractérisé par l'apparition d’une dent dorsale, encore très faible, de chaque côté, à la valve droite, et plus rapprochée du milieu que la dent ventrale. A la valve droite 138 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE on voit la dent unique se creuser en arrière d’une fossette pour recevoir la dent ventrale à la valve droite (Fig. 20, 2). 3e Stade. — Le ligament s'accroît très obliquement en arrière en se portant du côté ventral. Il ne tarde pas à être logé à chaque valve dans une cavité, dont les bords font légèrement saillie au bord ventral du plateau. C’est à ce moment que les différences avec Modiolarca commencent à se manifester. Les dents antérieures s’écartent l’une de l’autre à la valve droite (Fig. 20, 3). 4e Stade. — L'accroissement intercalaire étant assez faible, les productions cardinales s’écartent peu dusommet. Les dents 1, 2, LP Let II s’allongent. Sous le sommet apparaissent aux deux valves deux très faibles dents qui occupent toute la largeur du plateau très étroit en ce point. Je les considère comme représentant 3b et 40. 5° Stade. — On arrive ainsi à l’adulte, où ces dents 30 et 4b sont souvent un peu plus fortes, mais très diversement développées suivant les individus. Le ligament très oblique est dans une fossette à bord saillant ; il n'arrête donc le développement d'aucune dent. 1 s'étend jusqu’au sommet. VéDre Sa 446 Db) AE MMBRATE AN VC ei IL Morphologie. — On voit que les dents antérieures proviennent de tubercules placés très loin du milieu de la charnière dans la forme embryonnaire; ces dents restent en place jusque chez l'adulte. Il me semble donc impossible, dans le cas présent, de faire une dis- tinction entre dents latérales antérieures et dents cardinales ; /,2, 3a représentent les lames antérieures primitives indivises, équivalentes aux lames postérieures qui, dans certains types, leur ressemblent d’une manière frappante (Wontacuta). Ordinairement la dent / est une lame assez courte, atteignant le sommet et convergente avec la dent 3a dont elle paraît parfois être un repli (Bornia) ; il est facile de vérifier son indépendance chez l’adulte. Même remarque pour 2 et 4b. Kellya (K. Caillaudi) ; Bornia (B. crenulata), Scacchia (S. ovata). VaDr ee Salt L' | CRT: IN V0: Un; LP A1 Montacuta (M. bidentata). — Remarquable par l’allongement des dents extérieures. Le développement, suivi sur une espèce du Cap Horn, montre que / ne s'étend pas jusqu’au sommet, tandis que 3 se replie pour former la dent cardinale voisine du ligament, qui res- semble à la dent / des lypes précédents. Ici on peut admettre © pt a D MA rt dt nf LS à tn do nat "mt SÙ hi-e. 7 É bé se D a | PET RC SEE RT 7 rt 2 à di: ñ DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 139 l'existence de véritables dents latérales, car la lame Il se renfle loin avant du sommet. ND A RSR OA 060) LU LPT: TITI VSGrer L'AFUI 2 Su PA EE Montacuta fait en quelque sorte la transition aux Kellyellidés. KeLLYELLIDÉS. — Développement. — ai suivi le développement depuis les stades les plus anciens sur une espèce de Lutetia de Dax (fig. 21). C’est un développement typique de forme à 8 dents cardi- nales, où les dents latérales antérieures ne se développent pas. Les Kellyellidés restent au stade qui précède le stade permanent des Fig. 21. — Développement de Lutetia sp. (Miocène de Dax). Cyrénidés, Vénéridés, etc.; la lame / n’atteint pas le sommet et 2 reste indivis et simplement arqué. On sait d’ailleurs que les Kellyella des grandes profondeurs ont été prises pour des embryons d’Jso- cardia. V. Dr. à RCE: PO BPTES- CT Vote De PEUR ET 4 se confond avec le bord cardinal qui ne se replie pas pour former une dent 4b. Dans une forme du cap Horn, non décrite et voisine de Kellyella, et dont j'ai suivi le développement, un stade un peu plus avancé est réalisé. { est une dent triangulaire, saillante, 2 fortement recourbé et indivis l’entoure et est entouré aussi par 3, _ recourbé et indivis. Ligament interne. DLP I, IT, III peu allongés. Même formule. 140 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Caamipés. — Je n'ai jusqu'ici pu trouver aucune coquille plus petite qu’un demi-centimèlre environ. Néanmoins la morphologie ne me paraît présenter aucune difficulté, si l’on compare les Chama aux formes jeunes des types précédents. Je ne m’occuperai que des formes normales de Chama, qui correspondent exactement aux types étudiés jusqu'ici. Valve droite. — Il existe toujours une forte dent dorsale 3, arquée, où l’on peut quelquefois reconnaitre une portion antérieure 34 et une portion postérieure 3 b. (C. calearata, C. gryphoïdes, C.qryphina) mais la séparation en 2 dents cardinales n’est jamais poussée bien loin. On voit parfois des rudiments de dents latérales LA I et LP 1 (Chama lazarus). Valve gauche. — On voit toujours une forte dent lamellaire limi- tant le bord interne du plateau cardinal. Elle prend son origine du côté antérieur, comme le montrent les individus jeunes ; elle corres- : pond à la lamelle 2, où les régions 2a et 2b ne se sont pas indivi- Fig. 22, — Chama lazarus (actuel). MA, MP, muscles. dualisées, probablement à cause du raccourcissement du plateau cardinal, sur lequel le muscle antérieur à une tendance à empiéter. La dent latérale LA 11 ne se développe presque jamais ; on peut cependant en voir parfois un rudiment. De l’autre côté de la fossette est une lame allongée, beaucoup plus faible, qui semble avoir échappé à M. Douvillé, mais qui a, au contraire, été admise par M. Fischer, c’est la dent 4b. Elle se voit nettement le long du plateau ligamentaire. Chez Chama lazarus Lk. (actuel) C. substriata, C. papyracea Desh. (Eocène) Ch. gryphoides (actuel), etc., elle est très réduite, mais encore visible chez une forme inverse (Ch. gryphina Lk. actuel). Enfin, une dent latérale postérieure LfPI1 se voit parfois comme une faible saillie en arrière de la fossette cardinale (C. gryphoides, C. gryphina, C. papyracea, etc.). Elle a été reconnue par M. Douvillé, mais méconnue par M. Fischer. DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 141 La formule complète des formes normales de Chama est donc VD :(l) | 3a : 9p : | L | LP (I) V. G. OZA Aa ED" | LPSs: AU) Elle peut se réduire à V=Dr. | Ces 2 EN D V. G. DR: | L Voici maintenant la concordance des notations employées avec celles qui ont été proposées par M. Douvillé et par M. Fischer pour les Chamidés et les Rudistes. On concevra facilement que nous n’ayons pu étendre ces notations aux autres groupes de Lamelli- branches. Nous rappelons que les fossettes sont représentées par M. Douvillé et M. Fischer par des lettres minuscules, et dans la notation proposée ici par des lettres accentuées. . Valve gauche ÿ | Valve droite « Notation de M. Douvillé à / | et de M. Fischer. D N | : | e | b | : | b | ve Notation de M. Munier- : ’ $ des Chalmas et de F. Bernard. É 1 | 2 | 8 | 4b | 1 | . | L | ch . . ° 17 La dent 1 n'apparaît pas chez les Chamidés et se retrouve au contraire chez les Diceratidés et les Rudistes. D. — Formes à ligaments internes (Desmodontes de Neumayr) pouvant être rapportées au type B. MacTRipés. — Mactra. — Développement suivi : Mactra lriangula. Miocène de Dax; M. solida, actuel (S'-Vaast). Le développement offre des analogies avec celui des Cyrènes, seulement l’accroisse- ment tangentiel est très faible entre le sommet et l’extrémité ven- trale de la fossette ligamentaire : celle-ci reste donc interne. Dans les jeunes individus, à la valve droite, la lame IIT se replie en dedans comme d'habitude et constitue une dent 3b antérieure au ligament, aussi bien développée que les autres dents, mais celui-ci se développant un peu du côté antérieur, envahit la dent 3b et arrête son développement ultérieur, sauf près du sommet où il s’en voit un rudiment chez l’adulte. En même temps, une nouvelle expansion du bord dorsal, près du sommet, isole de la fossette interne un court et étroit ligament externe : cette lame peu saillante 142 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE constitue le rudiment d’une nymphe ligamentaire. La lame I ne s’avance pas en arrière de 3a et par suite la dent 7 n'existe pas. A la valve gauche, on voit chez le jeune une forte dent 4b qui est envahie par le ligament, en laissant un rudiment près du sommet. La lame IX se développe comme chez les Cyrènes, par exemple, et se sectionne assez tard en LA IX éloigné de 2a et 2b, dents cardi- nales divergentes. Enfin une faible nymphe ligamentaire isole le lisgament externe du ligament interne. Fig. 23. — Développement de Mactra solida (actuel). L'absence de la dent { a pour Neumayr une importante capitale : comme les dents cessent d’alterner d’une valve à l’autre, il en conclut que le type de charnière est formellement opposé à celui des Hétérodontes. Cette manière de voir amènerait à séparer les Sphæ- rium des Cyrènes. Neumayr cherche à ramener Mactra au type des Myes et des Panopées, en imaginant que toute la région cardinale représente le cuilleron ligamentaire qui aurait été abandonné par- tiellement par le ligament. Le développement nous conduit à un résultat directement opposé et montre que le processus s’est fait d’une manière inverse. D'ailleurs, dans son hypothèse, Neumayr ne parvient guère à expliquer les dents latérales des Mactres qu'il se refuse à comparer à celles des Hétérodontes. Un assez grand nombre de Mactridés présentent à l’état adulte toutes les dents 2a, 2b. 3b et #b bien développées, allant jusqu’au bord ventral du plateau. La formule complète des Mactres ne diffère donc de celle des Cyrènes que par l'absence de la dent 1, dont je n’ai nulle part trouvé de rudiment. ï, : ‘ DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 143 NE Dr AIR a: 001 5:-8b +21 DIEU EN Na Cr ARR DO De CAE BREST Ces espèces (NW. Fauroti Jouss., M. isthmia Jouss., etc.), corres- pondent aux stades jeunes de W. solida, M. stultorum, etc., d'autant plus que la continuité de ZA 11 et 2a n’est pas encore interrompue. En partant de ces formes, que nous considérons comme les plus normales, puisqu'elles sont plus rapprochées du type embryon- naire, nous constatons plusieurs sortes de variations qui nous conduisent aux familles voisines. 1° Les dents cardinales qui restent encore saillantes ne se déve- loppent pas dans toute la hauteur du plateau et restent limitées au voisinage du sommet. Ceci est indiqué dans la plupart des Mactra, Hemimactra, etc., où 3b et 4b restent rudimentaires et ne réappa- raissent que vers le sommet ; chez Standella striatella 2b mème est atteint par la régression. 2° Les dents 2a et 2b ont une tendance à se rapprocher de plus en plus; en d’autres termes : l’extrémité épaissie de la lame 2 qui, à l’état embryonnaire, apparaît comme une simple dent bifide, reste à cet état ; il y a donc toutes les transitions entre les cas de deux dents distinctes 2a et 2b et celui d’une seule dent 2 plus ou moins divisée par un sillon. Cela nous mène aux Scrobiculariidés. La questiôn d’homologie de ces dents chez les Mactres se résout done d'elle-même : il s’agit d’une production qui peut rester simple et correspond alors à la dent 2 (cardinale antérieure) des Astartes, ou bien se divise et correspond à l’ensemble des deux dents 2a et 2b des Cythérées et des Cyprines. Dans le cas où 24 et 2b ne se sépa- rent pas, cette dent bifide 2 a une tendance à rester dans le voisi- nage du sommet (Mactra glauca, Lutraria). 9° Les dents latérales ont une tendance à se rapprocher du sommet (Eastonia, Cœcella chinensis Desh., Japon). Cela nous conduit aux Mésodesmatidés. ; 4 Enfin le ligament tend à gagner de plus en plus du côté antérieur ; ce qui se verra aussi dans les familles suivantes. Tous ces processus paraissent absolument indépendants les uns des autres. Schizodesma (S. Spengleri L. Cap.) — Ici l’accroissement de la région cardinale dans le sens transversal est relativement considé- rable, comme chez Rangia, et le sommet est loin du bord libre du ligament. Mais le bord dorsal de la coquille ne se referme pas au- dessous du ligament, et le ligament est logé dans une profonde échancrure triangulaire et non dans un tunnel. C’est un cas inter- 144 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT Ef LA MORPHOLOGIE médiaire entre celui de Mactra et celui de Rangia. Mais la disposi- tion des dents rappelle celle de Mactra : 2a et 2b forment un V, et { n’est pas développé, 3b est visible en avant du ligament. Merope. — (M. capillacea Desh. Inde.) — Ce genre montre une tendance des dents latérales à se rapprocher du sommet, à la valve gauche, LA II est presque parallèle à 2a ; à la valve droite 3a est en continuité avec LA IIT et s’en distingue simplement par son relèvement tranchant. Le ligament débordant en avant, le rudiment de 4b n’est plus visible et 3b qui borde la fossette ligamentaire est faiblement saillant. Schizothærus (S. marimus, Pacifique) a encore toutes les dents de Mactra, mais très petites, ramassées autour du sommet. LA I seul atteint le bord ventral. Ligament externe bien développé. Eastonia (E. rugosa Lk. Europe). — Le plateau cardinal tend à se raccourcir autour du ligament et celui-ci tend encore à envahir le côté antérieur. Les DLP sont très courtes et tendent à converger vers le sommet ; 3b est réduit à une très faible lamelle ; £b n’existe plus, et c’est 2b, rudimentaire, qui déborde sur la fossette liga- mentaire. | Lutraria (L. elliptica actuel). — Le processus est moins avancé en ce qui concerne les dents cardinales, car 83a et 3b sont normalement développées ; 2a et 2b sont soudées en une forte dent bifide 2, n’at- teignant pas le bord ventral. Mais, d’autre part, les dents latérales n'existent pas, sauf LA 11, faible, parallèle à 26. Raeta. (R. canaliculata Gray, Océan Indien). — LA II est encore plus faible, est reliée à 24 comme à l’état embryonnaire. Cette dent a naturellement passé inaperçue. 2 est une petite dent bifide ; 4b est tout à fait rudimentaire; sur le ligament il existe de faibles DLP (I et Il) atteignant presque le sommet. À la valve droite, 3b, rudimentaire, ne se voit qu’au sommet. Dans toute cette série de formes on assiste à la croissance de plus en plus grande du ligament dans le sens dorso-ventral, ce qui nous mène au cuilleron des Myidés. Mais on voit aussi que la réduction des dents latérales est indé- pendante de celle des dents cardinales. SCROBICULARIDÉS. — La charnière peut s'expliquer facilement en partant des Mactridés. Cumingia (C. tellinoides Conr. Antilles) fait la transition. Les DL ventrales sont bien développées et n’atteignent pas le sommet; à la valve droite, 3b est atteint par le ligament et peut être assez effacé ; 4b a disparu ; enfin 2 n’est pas bifide ; c’est une forte dent qui borde la fossette ligamentaire. DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 145 V. Dr. nn te er V. G. Les genres suivants sont mieux caractérisés comme Scrobicula- riidés ; ils ont un ligament externe relativement très développé, séparé par une forte nymphe du ligament interne. Ce dernier s'étend loin en arrière et aussi au bord ventral, et commence à former une sorte de cuilleron aux deux valves. Dans ces genres on assiste à la régression indépendante des dents latérales et des dents cardinales. Semele Schum. (Amphidesma Lk). — Chez S. cordiformis Sow. toutes les dents sont bien développées, même #b assez réduit, mais distinct au bord antérieur du ligament. Toutes les dents s’atténuent mais restent visibles dans les grandes espèces (S. californica Sow.). Scrobicularia Schum. — Il y a encore un rudiment de 4b chez S. Collardi Payr. (Dalmatie). Mais toutes les dents latérales ont disparu chez S. piperata, 4b fait défaut et même 3b entre en régression. Syndosmya Reil. — S. Caillaudi montre, au contraire, les DL J et IT en avant et en arrière, mais #b à disparu. Les DL peuvent dispa- raitre aussi graduellement dans certaines espèces (S. alba) et l’on trouve toutes les transitions. Il est à remarquer que la charnière des Scrobicularidés s’expliquerait tout aussi bien en partant de formes intégripalléales à ligament interne comme Lucinopsis, Crassatella, etc. MÉSODESMATIDÉS. — Les Mésodesmatidés présentent au premier abord de grandes difficultés d'interprétation, mais un examen attentif permet de retrouver d’une manière remarquable le mode normal de développement. Je rappelle que la coquille présente une grande analogie extérieure avec les Donax : la coquille est très allongée en arrière, et les crochets sont opisthogyres. Le ligament est dans une profonde fossette interne, ce qui fait considérer par Neumayr cette famille comme dérivant des Donax par le procédé indiqué plus haut; le ligament aurait abandonné sa position externe, et serait descendu entre les dents cardinales, et, par le fait on peut retrouver parfois une faible trace de ligament externe en arrière du sommet (Fig. 24, L). Il resterait à expliquer la disposition des dents. Chez Paphia (Mesodesma) trigona Desh. et la plupart des espèces, les deux valves présentent chacune deux dents, aboutissant presque au sommet, de chaque côté de la fossette ligamentaire. La présence de deux dents postérieures gauches est une anomalie qui pourrait s’expli- 8 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 10 446 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE quer par le maintien de 4 lamelles primitives ; mais alors il n’y aurait pas d’homologie entre la charnière de Paphia et celle des familles précédentes. On peut au contraire trouver toutes les transitions entre les Mésodesmatidés et les Mactridés et expliquer les cas extrêmes par l'examen attentif de la région voisine du sommet. Nous avons constaté chez les Mactridés une tendance des D L à converger près du sommet. Ceci se voit chez Cœcella chinensis Desh., Capsella radiata Desh., où le crochet est encore faiblement prosogyre, mais où le côté antérieur commence à être un peu plus allongé que le côté postérieur. Il existe un rudiment de 4b à la place habituelle, 2 est bifide MED r. 0 A Ja eo Di A LP VGA LASER On ee OPEN L Chez M. (Ceronia) donacia, grande espèce (Fig. 24), les DL sont complètes et n’atteignent pas le sommet. À la valve droite, 3a et 3b sont de faibles crêtes, parallèles, refoulées par le ligament. A la Fig. 24.— Mesodesma (Ceronia) donacia (actuel). valve gauche, 2 est diversement développé el peut même se divi- ser en 2a et 2b, cette dernière débordant sur le ligament ; à côté de 2b, on voit un rudiment de #b. Le ligament externe est bien développé et communique avec le ligament interne par une forte échancrure à chaque valve; cette échancrure est recouverte par 4b et 2b, mais il ne se développe pas de nymphe ligamentaire. Des Mesodesma de Nouvelle-Calédonie font la transition avec les formes précédentes; l’allongement antérieur est moins marqué ; mais ? n’est plus bifide, ce qui est aussi fréquent chez M. donacia. Chez M. Novæ Zelandiæ Chemn., 4b n'existe plus et 3b est rudimentaire. Le ligament interne occupe une portion tout-à-fait médiane. Paphia trigona et surtout P. striata montrent un degré de plus dans le cheminement antérieur du ligament. En examinant le sommet de jeunes individus, on voit que le ligament interne, DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 147 tout près du sommet, s'enfonce sous la dent 4b représentée par une mince lamelle, en continuité avec le bord cardinal; cette lamelle est échancrée à son extrémité ventrale, pour donner passage au ligament, et de l’autre côté de celui-ci (en arrière) apparaît une dent qui ne va pas jusqu’au sommet. C’est manifestement la suite de 4b qui à été interrompu par le passage du ligament.} Le déve- loppement est par suite indiqué : au début, le ligament était logé dans une fossette en arrière de 4b; mais cette dent a une ten- dance à se développer par-dessus le ligament, pendant que celui-ci se dirige plus en avant; la crois- sance de la dent s'arrête pen- dant que dure le passage du liga- pa ment, et elle reparaît ensuite en Pis. #- Valv Si a EE a (CraebE avant. On doit donc interpréter la seconde dent de la valve gauche comme une dent cardinale (4b), en avant de laquelle le ligament a chevauché. La formule de la valve gauche pourra donc être écrite : VGA APIT 2: Abu ab CE PUIT IL A la valve droite, le cheminement du ligament en avant a pour effet naturel de faire avorter la dent cardinale 3b dont on voit cepen- dant le rudiment près du crochet, quant à 3a elle est presque soudée à LA I, qui prend la prépondérance, MODE DATI: lISa 0 (8h) M APOT : ITI Enfin chez Paphia donacilla Desh. (Méditerranée) le processus est achevé; les rudiments de 4b et de 3b ne sont plus visibles près du sommet, chez l’adulte, 4b est tout entier en arrière du ligament et ressemble tout à fait à DL IT qui en est voisine. Anapa présente la même disposition. Il n’est donc pas légitime, comme le fait Neumayr, de séparer cette forme des Mésodesmatidés pour la rapporter aux Mactridés. CoRBULIDÉS. — Développement. — J'ai pu suivre le développement de Corbula carinata de Dax, à partir d’une taille de 3/4 de mill. environ. La charnière diffère de celle de l’adulte, d’abord à la valve gauche par le développement moins grand du cuilleron ligamentaire, qui ressemble tout à fait à la fossette des Mactres adultes. En avant se voit un bourrelet, en continuité avec le bord 148 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE cardinal antérieur et qui est évidemment la dent descendante #b (Fig. 26). En arrière est une dent latérale triangulaire ventrale LP IT. Enfin, du côté antérieur, en avant de la grande fossette (1') qui sert à loger la dent saillante de l’autre valve, un léger bourrelet ventral représente la lame 7, développée seulement dans sa région moyenne (24). La valve droite diffère moins de celle de l’adulte. Cependant la fossette ligamentaire est beaucoup moins enfoncée. On voit nettement l’origine ven- à trale de la grande dent coni- Fig. 26. — Valve gauche de jeune Corbula carinata (Miocène de Dax), vue parla que 7, au-dessus de laquelle face dorsale du plateau. le bord dorsal LIT présente un léger crochet, représentant la dent 3b arrêtée dans son développe- ment par l’enfoncement de la fossette ligamentaire. Morphologie. — Dans le cours du développement, à la valve gauche le ligament s'accroît rapidement à son bord ventral, et déborde en même temps du côté antérieur de manière à recouvrir complètement la dent 40. Dans la plupart des cas, il est encore visible près du sommet : mais dans C. gallica il abandonne le sommet, et alors l'accroissement radial de la coquille reprend au- dessous du crochet, comme le montrent les stries d’accroissement du bord cardinal, qui s’infléchissent très fortement, mais finissent par ne plus converger au sommet et reparaissent, parallèles, sur la zone occupée primitivement par le ligament et les dents. Dans 38 LPI Fig. 27. — Corbula gallica (Lutétien), vue par la face dorsale du plateau. cette espèce on peut nettement distinguer, dans la région occupée par le ligament, un secteur postérieur déprimé qui correspond à la fossette primitive, qu’on peut suivre jusqu’au sommet (Fig. 27, L) et un secteur antérieur relevé, qui n’est autre chose que la dent JE SR * ; À 1 DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 149 4b; celle-ci s’accroît rapidement par-dessous, et est envahie à mesure par le ligament. La dent latérale postérieure IT est peu distincte ; elle est représentée par l’espace bombé compris entre le ligament et le bord postérieur. Enfin la dent 2a est un faible bourrelet du bord cardinal en avant de la fossette 1’. A la valve droite, il est facile de constater l’existence de la lame dorsale IIL rudimentaire qui, dans C. gallica, déborde en avant sur la grande dent {. Enfin la lame ventrale postérieure I est faiblement marquée. La formule complète sera donc : Va Dre LA. FD) SSID) EN VE MER) VGA ÉASE (TIR) (2a) : a EMEPE (UE) Chez Corbula crassa Hinds (Australie), la valve droite ne présente plus la dent dorsale 30 ni la lame postérieure LP TI. La valve gauche n’a pas non plus la dent rudimentaire 24, mais la dent postérieure LP II est bien marquée par un mamelon saillant; la formule se réduit alors : V1Dr: QE L VE Gi (9) L EE DPI ° 4b Sphenia (S. rostrata) Desh. Lutétien. Même formule que la précé- dente. Cela nous mène directement aux cas des Myes et des autres Desmodontes. On sait que, en partant des Corbules, on peut suivre une succession de formes où la fossette ligamentaire est de moins en moins enfoncée à la valve droite. Cette série montre en même temps l’envahissement du plateau cardinal par le ligament qui s’étend de plus en plus en avant et en arrière, soit en faisant avorter les dents, soit en s’établissant par dessus. Mya, M. truncata et Mya arenaria. — À la valve droite, on ne trouve plus que la dent /, bien moins développée que chez les Corbules, et un faible bourrelet postérieur LP 1. A la valve gauche, le ligament se développe en arrière jusqu’à la DLP qui n’en forme plus que le rebord postérieur, de même que 4b n’est plus visible que comme un léger relèvement du bord antérieur. Dans Mya mercenaria Say (Amérique), la DLP est mieux séparée de la fossette ligamentaire, mais à la valve droite, { est presque complètement atrophié, ce qui nous mène au genre suivant. 150 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE Ve Dr IE L LP 1 L L ss das art ane Tugonia. — Chez Tugonia (T. anatina Chemn., Sénégal), à la valve gauche, les dents qui bordent la fossette ligamentaire (4b et LP11) ne sont pas envahies complètement par le ligament, en revan- che, à la valve droite, { a complètement disparu. Cuspiarrnibés. — Cette petite famille, tellement spéciale au point de vue anatomique que Pelseneer a créé pour elle un ordre distinct (Septibranches), se laisse, au contraire, facilemeut ramener au type précédent pour la charnière. Chez Cuspidaria cuspidata, la seule dent bien développée est LP-I qui est une longue lamelle saillante ; à la valve gauche LP II se confond avec le bord de la coquille. En arrière du cuilleron, le bord de la coquille se replie en formant une fausse nymphe ligamentaire, divisant ainsi le ligament en une portion interne et une portion externe. CarpiLuiDÉs. — Cardilia (C. semisulcata Lk., Japon). Ce genre singulier, placé ordinairement dans les Mactridés, me semble mériter de constituer une famille spéciale. Il est remarquable tout d’abord par le développement considérable, à chaque valve d’une lame myophore (fig. 28, M) servant à l'insertion du muscle posté- rieur, et qui, passant dans l’intérieur des crochets très enroulés, arrive jusqu’au sommet. La charnière montre de plus un dévelop- pement anormal du ligament qui envahit une portion considérable du plateau, mais ne fait cependant pas avorter les dents dont l'assimilation au type habituel présente quelque intérêt. Fig. 28. — Cardilia semisulcataz(Japon). Je considère comme représentant le ligament primitif, la portion de cet organe située en arrière du sommet, et qui est formée d'une bande externe et d’une fossette terminale. (fig. 28, L). En arrière de ce ligament ne se développe aucune production ; les DLP avortent D - ES ne D Éd de | a 9 DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 151 donc. Cette partie du ligament est tout à fait semblable au liga- ment externe ordinaire, qu’on voit chez Cardium, Tapes, etc., et se développe tangentiellement. Elle est bordée en avant par une très forte nymphe ligamentaire (N). Mais le ligament franchit cette nymphesur laquelle se voient nettement lesstries d’accroissement de cet organe, et vient s'établir à chaque valve dans une vaste fossette ou cuilleron, très creux et à bord ventral saillant (/°); cette fossette, à chaque valve, se prolonge par un tunnel spiral jusqu’au sommet fortement rejeté en arrière. Cette production empêche à la valve gauche le développement de 4b, et à la valve droite celui de 3b, représentée peut-être par une faible saillie en travers du cuilleron. _ Ce dernier se relève, à chaque valve, par une lamelle qui quitte la surface du plateau cardinal. Mais le ligament ne s’arrête pas là et débordant encore en avant, vient encore s'établir dans la profonde cavité L” située entre le bord relevé du cuilleron, la surface du pla- teau même et le bord cardinal antérieur. Il a par conséquent envahi successivement tout le plateau. Le point intéressant est que cepen- dant les dents 2 et 3 n’avortent pas pour cela : dans sa portion an- térieure (L”) le ligament n’atteint pas en effet le bord ventral, et recouvre simplement la portion dorsale, anciennement formée, de ces dents qui sont libres et fonctionnent au bord ventral. Enfin à la valve droite se voit une faible dent latérale antérieure LA 1. A la valve gauche on voit en eftet une forte saillie très fortement recour- bée en V, dont les bords ventraux se soudent même en un tunnel et qui représente manifestement 2a et 2b. Elle reçoit dans sa cavité la dent / de la valve droite, qui est une saillie très prononcée, de section triangulaire. L’homologie de cette charnière singulière avec les types ordinaires est donc facile à établir. Mais la présence d’une dent 1, et tous les autres caractères en somme écartent Cardilia des Mactridés. Va Ge La barre verticale représente ici la position de la nymphe liga- mentaire. ANATINIDÉS. — Anatina. — Le plateau cardinal ne se développe qu’en arrière du sommet, et le ligament tend à l’envahir d’une manière complète en faisant avorter complètement les dents. Chez Anatina laterna, A. subrostata, etc., les bords du cuilleron sont relevés, et à la valve gauche, on peut considérer ces saïllies comme 152 BERNARD. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA MORPHOLOGIE représentant 4b et LP 11. Au-dessus de LP IT, le ligament sort du cuilleron et vient s’étaler sur le bord externe de la coquille en un ligament externe très réduit. La valve droite est absolument symétrique. Chez quelques individus on voit un rudiment de bourrelet dorsal (3 à la valve droite). Thracia. — T. papyracea (Manche). — Le processus indiqué s’accentue davantage, car le ligament franchit en arrière la saillie peu marquée qui borde la fossette (PL 11) et arrive jusqu’au bord de la coquille, où il s’étale en un ligament externe. Remarques sur l’ordre des Desmodontes de Neumayr Neumayr (1) a fondé en 1883 le groupe des Desmodontes pour des formes «à ligament opisthodète externe, ou bien complètement ou à moitié interne; s’il est interne, il se développe des nym- phes ligamentaires particulières, ordinairement en forme de cuilleron, dont les bords ou la ligne médiane peuvent se déve- lopper en prolongements dentiformes ; de véritables dents font * défaut » (2). Dans cet ordre, l’auteur fait rentrer les Pholadomyidés, Panopéidés, Anatinidés, Myidés, Corbulidés, Mactridés. Dans la des- cription qu’il donne des principaux genres de ces familles, il s'applique à montrer que le plan de la charnière est tout différent de celui des Desmodontes; il fait dériver tout le groupe des Phola- domyidés, à ligament externe, et en particulier des Homomya et des Myacites du Jurassique et du Crétacé, toutes formes dépourvues de dents. Avec Pleuromya, dans le Jurassique, le ligament deviendrait interne, porté à chaque valve sur un cuilleron, ce qui conduit aux Anatinidés: dans les autres familles, les bords du cuilleron peuvent se relever en forme de dents. Les homologies que Neumayr établit entre ces productions dans l’intérieur du groupe me paraissent fondées d’une manière générale, jusqu’au moment où il arrive aux Mactridés. Mais l’auteur échoue dans l'interprétation des dents latérales dans cette famille ; il considère les dents latérales posté- rieures comme Correspondant aux bords postérieurs relevés de la fossette ligamentaire ; mais comme les bords antérieurs ont déjà donné les dents cardinales, il ne reste rien à homologuer aux dents latérales postérieures, et Neumayr en conclut que ces productions « n’ont pas grande importance morphologique » (3). « De ces (1) Neumayr. Sitz. K. Akad. Wiss. Wien. 1883. (2) In. Denkr. K. Akad. Wiss. Wien. 1891, p. 44 du Separat-abdruck. (3) Loc. cit., p. 48, DE LA COQUILLE CHEZ LES LAMELLIBRANCHES 153 rapports, il résulte clairement que le parallélisme avec les Hété- rodontes est impossible... » L'ordre des Desmodontes a été accepté par la majorité des paléontologistes et quelques zoologistes. Il est donc indispensable, malgré la mort si regrettable du savant paléontologiste viennois, que je résume avec précision les motifs qui doivent, à mon avis, le faire rejeter. 4° L'étude anatomique (1) ne montre nullement une distinction profonde entre les Desmodontes et les Hétérodontes ; en tous cas, la majorité d’entre les premiers sont des formes plus spécialisées que les Hétérodontes comme les Myidés, Anatinidés et surtout les Cuspidaridés, Pholadidés, etc. Les formes dont la coquille ressemble le plus aux Hétérodontes (Mactridés) ne peuvent être séparées de ceux-ci au point de vue anatomique. Le groupe des « Eulamelli- branches » est d’une homogénéité remarquable, et il est impossible de le couper en deux ordres présentant entre eux des différences équivalentes à celles qui séparent les Taxodontes, les Anisomyaires et les Eulamellibranches eux-mêmes. Je me contente d’indiquer ici ce fait important, me réservant d'y revenir dans un travail ultérieur. 20 L'hypothèse consistant à faire partir les Desmodontes d'un type dépourvu de dents est toute gratuite. Il faudrait l'appuyer par des arguments tout spéciaux, si l’on ne veut en même temps indiquer les types dépourvus de dents comme points de départ des autres séries de Lamellibranches, et faire dériver, par exemple, les Unionidés des Anodontes, les Anisomyaires des Mytilidés, etc. La détermination des formes sans dents comme types primitifs ou comme types régressifs est des plus difficiles et ne peut être résolue que par l’Anatomie comparée et l’Embryogénie. 90 Neumayr s’appuie sur une autre hypothèse, celle du chemine- ment du ligament de l’extérieur à l’intérieur. Or, le développement nous a montré que l’évolution ontogénique se fait toujours en sens inverse. Néanmoins, il n’est pas impossible que, phylogénétique- ment, des formes à ligament interne ne puissent dériver de formes à ligament marginal par diminution de la croissance tangentielle de la région ligamentaire. Mais cela ne permet en rien de séparer les Desmodontes des Hétérodontes. 40 L’argument le plus important est tiré de l'impossibilité de ramener la charnière des Desmodontes au type Hétérodonte. Or, nier cette homologie en particulier pour les Mactres, c’est nier (1) Travaux de MÉNÉGAUX et de PELSENEER. 454 BERNARD.— DÉVELOPPEMENT ET MORPHOLOGIE DE LA COQUILLE l’évidence : pendant un stade assez long de son développement la charnière d’une Cyrène est presque identique à celle d’une Mactre, celle d’une Vénus à celle d’une Lutraire, etc. Dans tous les cas exa- minés, j'ai pu homologuer les dents des Desmodontes avec celles qui occupent la même place chez les Hétérodontes. L'examen d’une valve de Pholadomya candida (actuel) m'a même montré l'existence de dents rudimentaires, rentrant dans le type normal, comme je l’établirai ultérieurement. Les conclusions relatives à l’enchaînement possible des formes de charnières entre elles seront présentées dans un second mémoire, après l'examen des formes qui n’ont pas été étudiées dans le pré- sent travail. 155 SUR L’'URGONIEN DE LA MONTAGNETTE PRÈS TARASCON. (BOUCHES -DU-RHONE) par A. TORCAPEL (1). Entre Avignon et Tarascon, au milieu des vastes plaines d’allu- vion qu'ont formées, près de leurs confluents, le Rhône, la Durance et le Gardon, s'élève, comme une île, un massif calcaire dont l’aridité et les pentes rocheuses font un violent contraste avec la riche végétation des grandes plaines qui l’entourent de toutes parts. Ce massif, connu sous le nom de la Montagnette, a été générale- ment considéré comme constitué par le Néocomien inférieur : c’est ainsi qu'il est figuré sur la feuille d’Avignon de la carte géologique détaillée au 80,000. Dans mon mémoire sur l’Urgonien du Langue- doc (2), je l’avais classé tout entier dans mon sous-étage cruasien. Mais les études plus approfondies auxquelles j’ai pu me livrer dans ces dernières années, m'ont convaincu que la structure de ce massif est plus complexe que je ne l’avais cru et qu’il comprend, en réalité, les trois zones ou: sous-étages que j’ai reconnus sur la rive droite du Rhône et qui constituent dans notre région l'étage urgonien tel que d’Orbigny l’a institué (3). (1) Note présentée à la séance du 1° avril 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au secrétariat le 28 Avril 189,5. (2) Revue des Sciences naturelles, Montpellier, 1882. (3) J'ai déjà eu occasion d'exposer les motifs qui me paraissaient justifier la conservation, entre l’Hauterivien et J’Aptien, de l’étage urgonien. J’ai eu la satis- faction de constater que MM. de Lapparent et Munier-Chalmas ont adopté cette manière de voir dans leur savant tableau des étages. Mais la substitution du nom de Barrémien, proposée par nos éminents collègues, à celui d'Urgonien est-elle bien justifiée et n’offre-t-elle pas quelques inconvénients ? Il me semble que ce dernier nom ayant pour lui la priorité et étant consacré par un long usage, il devrait, à ce titre déjà, continuer, de préférence à l’autre, à figurer dans la nomen- clature. En outre, l’Urgonien, tel que d’Orbigny l’a défini. comprend, en même temps, le faciès à Céphalopodes et le faciès récival, tandis que le termede Barrémien désigne essentiellement un faciès à Céphalopodes et ne peut s'appliquer, sans grand risque de confusion, aux calcaires corralligènes qui se développent aux divers niveaux de l'étage, 156 A. TORCAPEL Le point de départ de mes nouvelles recherches a été surtout la découverte faite par MM. Curet et Allard, d’un gisement fossilifère près de l'extrémité sud de la Montagnette, découverte d'autant plus précieuse que les fossiles sont des plus rares dans toutes les couches de ce massif ; l'Echinospatagus cordiformis abonde seul dans certaines couches, notamment près du couvent de Frigolet; la Nemausina neocomiensis est aussi assez commune (E. Dumas). Parmi les fossiles trouvés dans ce gisement par ces zélés géolo- gues et qu’ils ont eu l’obligeance de me communiquer, jai reconnu les espèces suivantes : Ammonites Rouyanus d'Orb. Pholadomya sinuosa Math. — ligatus d’Orb. — urgonensis Math. — difficilis d’Orb. Venus Cornueli d'Orb. — Fabrei Torc. Corbis corrugata Sow. Nautilus plicatus Sow. Pinna Pouthieri Torc. Panopæa sebencensis Torc. Echinospatagus cordiformis Breyn. — cf. Prevosti d'Orb. Pseudodiadema Bourgueti Des. Cette faune comprend la plupart des espèces les plus caractéris- tiques du Barutélien du Gard (1). Les couches qui la renferment sont des marnes grises, schistoïdes ou noduleuses, alternant avec des calcaires marneux jaunâtres, mal stratifiés, noduleux ou se délitant en plaquettes irrégulières. Elles aïffleurent aux abords du Champ de tir de la garnison de Tarascon et forment une colline comprise entre le vallon de Chausse et celui du mas de Biolle. Figure 1. — Coupe à l’extrémité sud de la Montagnette. Ouect Vallon te Vallon da Mas. de Piolle de Chausse Tir : Ch? de fer TIRER SES | Re /"1/ A1, alluvions quaternaires; A?, alluvions récentes: P, dépôts pliocènes ; C, Cruasien ; 1-5, Barutélien. Voici la coupe détaillée que j'y ai relevée moi même {voir la fig. 1). Au-dessus des calcaires rocheux, gris-clair, qui forment le bord occidental du massif et désignés par la lettre C, on observe, en stratification concordante : (1) Voir mon mémoire précité et mes Nouvelles recherches sur l’Urgonien du Languedoc. Revue des Sciences naturelles, Montpellier, 1885. SUR L'URGONIEN DE LA MONTAGNETTE 157 49 Marnes grises et calcaires marneux, gris, d’aspect terreux, avec délits jaunâtres ; ensemble mal stratifié et noduleux : Echi- nospataqus ie Echin. amplus Desor, Ostrea aquila SAUT EMMA EEE MN ADM eLres; 20 Calcaire de 1 carrière dec ne à ire (la Tuiïlerie, sur la Carte d’Etat-major), dur, compact, jaunâtre, esquilleux, mal stratifié, à bancs serrés : Wautilus plicatus, Echin. cordiformis, Cyprina sp. . . . . ; EU DO MECÉSE 3° Calcaire marneux re se : délitant en plaquettes : Pinna Doi ert Ostren aqua nt ni, NT 7 Ne mètres. 40 Marnes grises noduleuses : os Prevosti, Echin. cordi- formis, Echin. amplus . . | : 1 MU MAO mètres. 50 Calcaire gris clair, à Din assez Ana en grand, mais noduleux et poudinguiforme à la surface, à gros nodules compacts NSINICFIEUT ANNEES AURAS", RO) mé trése La direction des strates qui forment cet ensemble est sensiblement nord-sud. Les couches les plus résistantes forment des crêtes qui s’allongent dans cette direction et les points culminants cotés 162 sur là carte, mais elles cessent bientôt d’être fossilifères, ou du moins on n'y trouve plus que l’Echin. cordiformis et sa variété Echin. amplus. Si, de ces points culminants, on descend vers l’est dans la direc- tion de Graveson, on trouve au-dessus de la couche 5, sur environ 100 mètres d'épaisseur, des calcaires plus résistants, mais toujours noduleux et comprenant des couches marneuses. J’y ai trouvé le Belemnites subfusiformis Rasp. et l’Echin. cordiformis. Puis on arrive à des calcaires blancs, compactes à texture subooli- thique, contenant la Rhynchonella depressa Sow. Cette assise rappelle une couche analogue qui forme la base du Donzérien de la chaîne du Bois des Lens (Gard). Elle a une dizaine de mètres d'épaisseur. Au-dessus, se développe une série de bancs rocheux dans lesquels on ne trouve plus d’intercalations de marne. Ce sont des calcaires jaunâtres ou blanchâtres, subcristallins, très durs, à cassure fragmentaire, contenant des rognons siliceux et formés presque entièrement de fines lumachelles et de Polypiers. Les lumachelles sont surtout développées dans les couches supérieures qu’on peut observer près de la gare de Graveson. Elles rappellent celles des couches d’Orgon. Les fossiles déterminables sont extrêmement rares et ce n’est qu’à grand’peine que j'ai pu recueillir, près de cette gare, dans un banc un peu crayeux : Rhynchonella depressa Sow., 158 A. TORCAPEL Terebratula tamarindus d'Orb. et deux Chamacées très empâtées dans la roche. J’ai reconnu dans l’une d’elles le Monopleura varians Math. La présence de ces Chamacées montre que cet ensemble rocheux (D, fig. 2) représente bien, ainsi qu’on pouvait lesupposer, d’après sa position stratigraphique et les autres caractères indiqués plus haut, les couches récivales d’Orgon, c’est-à-dire notre Donzérien (1). On ne retrouve pas ici, il est vrai, l’aspect ruiniforme et hérissé (rascle) habituel à cette assise, mais cette particularité peut s'expliquer par les dénudations dues aux courants énergiques qui, depuis les temps miocènes, ont balayé à tant de reprises la vallée du Rhône et raboté, en quelque sorte, la surface de cet ilot. Les parties les plus résistantes ont seules subsisté et forment des sommets ou des arêtes dykiformes. L’inclinaison générale vers l’est des couches du Donzérien varie de 5 à 10 degrés. Elles affleurent tout le long du bord oriental de la Montagnette à partir du mas de Guigne. Leur puissance totale peut être évaluée à 150 mètres. Fig. 2. — Coupe de Boulbon à Frigolet. B aq ee St Michel de Frigolet Che fer à Frigolet RTC À en men 8 Q See XX Faille N.#0°E A1, alluvions quaternaires; A2, alluvions récentes; C, Cruasien, B, Barutélien ; D, Donzérien. Du côté opposé, le bord oriental du massif est formé par le prolongement des calcaires C (fig. 1 et 2) sur lesquels reposent les couches fossilifères de la coupe 1. Ces calcaires sont un peu marneux et noduleux dans les bancs supérieurs. Plus bas, les bancs sont compacts et plus réguliers, ainsi qu’on peut le voir dans les carrières de la Boissière, près Boulbon ; ils forment une assise rocheuse visible sur environ 50 mètres d'épaisseur. [ls sont aussi extrémement pauvres en fossiles. J’y ai cependant trouvé le (1) Dans mon mémoire de 1882, j'avais exprimé l'avis que le récival d'Orgon pouvait appartenir au Cruasien. J’ai reconnu depuis qu’il recouvre des couches à Echinodermes, Pinna, Nautilus plicatus, Ammonites cf. difficilis, c'est-à-dire le Barutélien. C’est donc bien au niveau du Donzérien qu'il faut placer l’assise coral- ligène d’Orgon. 3 | J in SUR L'URGONIEN DE LA MONTAGNETTE 159 Crioceras Emerici Lév., ce qui, avec la position de ces calcaires sous le Barutélien, donne la certitude qu’ils représentent bien le Cruasien. Ces calcaires rocheux se retrouvent d’ailleurs un peu plus au nord, sur la rive droite du Rhône, sous le Barutélien des Issards à Echin. Ricordenui Cott., et ils sont semblables à ceux de la zone cruasienne qui s'étend de Beaucaire Jusque vers Comps et dans lesquels on trouve : Amain. cultratus d’'Orb.; Amm. ci. Léopoldi d'Orb.; Amm. cruasensis Torc.; Amm. crioceroides Torc., etc. En résumé, la Montagnette présente une constitution analogue à celle des massifs urgoniens du Gard et de l'Ardèche et nous y trou- vons, bien développées, les trois zones habituelles de cet étage, savoir : une zone rocheuse inférieure C formant son bord occidental et représentant le Cruasien ; une zone marneuse intermédiaire B appartenant au Barutélien ; une zone rocheuse supérieure D repré- sentant le Donzérien, le long de sa limite orientale. Les trois zones plongent vers l’est assez uniformément, cependant le plongement s’accentue le long du bord oriental où le Donzérien disparaît sous les alluvions. Le bord occidental a été déterminé par des failles de direction N. à N-E. L’une d’elles a formé une falaise exactement rectiligne entre Boulbon et la chapelle St-Julien. Elle se prolonge vers le cabaret Brun et traverse la grande carrière exploitée près de là. Une autre faille, également remarquable, part de la ferme Sautier au sud de Boulbon et traverse le massif du S-0. au N-E, pouraboutir près de Barbentane (fig. 2). Les trois zones urgoniennes se retrouvent non loin de là, dans la partie de la chaîne des Alpines comprise entre St-Rémy et Tarascon. On les reconnait facilement le long de la route de St-Rémy à Maussanne, ou même à distance, les marnes barutéliennes formant sur le versant nord, une large zone blanchâtre comprise entre les affleurements des zones rocheuses du Donzérien et du Cruasien. On constate ainsi que ces zones coupent la chaîne obliquement à sa direction générale, celle-ci étant est-ouest, tandis que la direction des couches est E. 200 S. Il y à là une disposition tectonique remar- quable sur laquelle je me propose de revenir, et dont on ne peut guère se rendre compte qu'en l’attribuant aux grandes érosions qui ont eu lieu dans cette partie de La vallée du Rhône. 160 CONSIDÉRATIONS STRATIGRAPHIQUES SUR LES PLISSEMENTS DE L’'OUARSENIS par REPELIN (1). Le massif de l’Ouarsenis que M. Ficheur a déjà fait connaître par deux intéressantes publications (2) présente un des problèmes géolo- giques les plus complexes que j'aie eus jusqu’à présent à traiter. L'hypothèse d’un renversement émise par M. Marcel Bertrand dans la séance du 6 avril 1891, avait attiré mon attention et m'avait poussé à examiner avec soin tous les détails qui pouvaient militer en faveur, soit de cette hypothèse, soit de celle d’un contact par falaise, admise par M. Ficheur. D'abord, il m'avait paru difficile d'admettre qu’un dépôt si ancien soit resté sub-horizontal à une pareille hauteur, 1995 mètres, alors que tous les dépôts plus récents sont si relevés et si tourmentés dans le pays environnant. Un autre fait m'avait également frappé, c’est l’absence de toute trace de rivage aux points de contact des dépôts qui se seraient adossés en falaise et du terrain de Lias, ni poudingues ou brèches, ni même aucune ligne nette de démarcation. Il faut remarquer aussi que l’observation faite par M. Ficheur que, soit à l’est, soit à l’ouest de l'escarpement jurassique, où la coupe est complète, ce sont les parties supérieures qui se réduisent les premières latéralement, s'explique sans difficulté par le renversement avec éboulement de la masse liasique sur les bords. Quand on suit la crête ouest qui aboutit à Sidi Ali Moussa, on s'aperçoit que les bancs jurassiques fossilifères se prolongent vers l’ouest bien plus que ne l’indique le tracé du plan de la mine (Fig. 7, p. 166). Cette correction est indiquée sur la réduction de (1) Note présentée à la séance du 1°" avril 1895: manuscrit remis le 28 mars. Épreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 13 mai 189. (2) Géologie de l’Ouarsenis. Sur la présence de la Terebratula diphya dans lOxfordien (Association française pour l'avancement des Sciences. Congrès de Paris, 1889. Séance du 10 août). SUR LES PLISSEMENTS DE L'OUARSENIS 161 ce plan, aa! est l’ancien tracé. Il n’y a donc pas là une faille verti- cale faisant butter le Néocomien contre les assises oxfordiennes, mais renversement du jurassique sur les sédiments crétacés. L'observation la plus importante et qui me paraît concluante est la suivante. Si l’on part du flanc O.-N.0. où la série est la plus complète et que l’on se dirige en suivant le contact du Jurassique et du Néocomien vers le ravin de l’Oued el Beida situé plus à l’ouest, on ne cesse pas de voir les têtes de couches des deux for- mations. Or, dans le fond même du ravin, au-dessous de l’Aïn Tolba on a devant soi un escarpement vertical, en certains points même, la partie supérieure SUr- Ain Tolba plombe. La coupe peut alors se figurer schéma- tiquement de la manière suivante (fig. 1) et il devient bien difficile de l’interpréter par un adossement en falaise. La ligne de contact péné- trerait en eftet dans le massif comme je l’indi- que dans le croquis et il faudrait admettre ou LE. bien que L'Oxfordien est venu se déposer dans ÈS une cavité des calcaires du Lias ou bien qu’il Fig. 1. y à eu un déversement au moins partiel de la masse liasique. Toutes ces observations me paraissent suffisantes pour admettre le renversement des couches. Il me semble intéressant de faire remarquer que, dans cette hypothèse, tous les faits signalés par les précédents observateurs et qui nous paraissaient un peu extraordinaires, n’ont plus lieu de nous étonner. Ainsi, dans le cas d’un renversement, la présence de fossiles calloviens signalés par Coquand paraît toute naturelle; —Meocomzen . alors qu’elle semblait extraordinaire dans l’autre hypothèse, puisque la base de la série supposée normale offre déjà les types d’Ammo- nites de l’Oxfordien supérieur. L’existence du Lias inférieur admise également par le savant professeur n’a pas lieu davantage de nous surprendre, puisque ce n’est plus au dessous mais au dessus des zones fossilifères connues du Lias moven qu’il faut rechercher ce terrain. J’ajouterai encore que les grès rapportés par M. Ficheur au Corallien trouvent leur place tout naturellement à la base de l’étage callovo-oxfordien, comme les grès rouges du Djurjura suivant l’opinion de M. Pomel, ou peut-être même dans le Bathonien ou le Bajocien. (1)-Sur la situation des couches à Terebratula diphya dans l'Oxfordien supé- rieur à l’Ouarsenis (Extrait B. S. G. F. Séance du 4 mai 1891. 10 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 11 162 REPELIN L’allure du Crétacé autour du massif jurassique ne fait également que confirmer les faits admis. Entre les keïs S' A.E.K. et le kef Si Amar, les couches plongent tantôt au nord, tantôt au sud, elles sont très tourmentées, tancis que dans les environs, elles présentent des pendages parfois assez accentués mais réguliers. Dans la coupure même, elles sont verticales et orientées N. 40° E. C'est là encore l'indication d’une poussée postérieure au dépôt des argiles et quartzites (Aptien ou Gault) qui a affecté les deux chainons de Si Amar et de S'A.E.K. et qui aurait laissé l’Oxfordien subhorizontal. Quand on examine la distribution des affleurements oxfordiens par rapport au terrain liasique, on voit qu’ils entourent d’une manière presque complète ce dernier. Le côté N.-E. et le côté E. sont les seuls à ne pas montrer d’affleurements de ces terrains. En tous les points le Lias et l’Oxfordien ont la mème situation relative. Il y a donc là un anticlinal ou un dôme renversé dans les trois direc- tions du nord, de l’ouest et du sud. La racine de ce pli est au Grand Pic même, elle est représentée par les dolomies qui se trouvent au centre de l’affleurement et qui plongent dans tous les sens sous les calcaires du Lias. Il faut écarter l’idée d’un grand pli couché pro- venant de la crête de Belkaïret, en raison même de cette allure des dolomies et, de plus, à cause de l’absence de tout affleurement oxfor- dien autour de ce chaînon où l’on voit l’Aptien (ou Gault) reposer en transgressivité sur le Lias. | L'’anticlinal ou dôme de Sidi Amar paraît se rattacher à celui de Dj. Si A.E.K., mais, d'autre part, le chaînon de Rokba-el-Athba présente une allure et une disposition des couches qui le relie d’une manière évidente à cette même chaîne. Fig. 2. — Coupe des chaïnons de S. A.E.K. et de Rokba el Athba. — Echelle _ ro Le S 5.0. ÿ SAR Le NNE. S.S.0 NNE. Kokba el Athba ES ? fÈ \ 47 TO27CS OX Même légende que pour la figure 4. Si nous examinons maintenant les relations du Crétacé avec le Jurassique dans les différents points, nous trouvons que l’Aptien SUR LES PLISSEMENTS DE L'OUARSENIS 163 (et Gault) se trouve en situation normale au nord du Kef Sidi Abd-el- Kader, ainsi qu'au S. E. de Belkairet et autour de Rokba-el-Atba. Il présente en ce point, à sa base, un lit de poudingues à galets jurassiques. Il n’est donc pas douteux qu’à l’époque aptienne les différents ridements de l’Ouarsenis, assurément moins accentués, existaient cependant déjà, et formaient des îles ou des écueils. D'autre part, sur le versant ouest du Grand Pic on voit l’Aptien plonger sous la série néocomienne et jurassique renversée. C’est donc un mouvement postérieur à l’aptien qui a produit le renver- sement des couches. C’est ce mouvement qui a rejeté au-dessus des couches crétacées très inclinées, entre S.A.E.K. et Rokba-el-Atba, un lambeau subhorizontal de calcaires rognonneux oxfordiens dans le bled Bou-Kaïd. On voit donc qu'avant la formation aptienne, les plis anticlinaux qui existaient avaient des directions que l’on peut représenter par le schéma des axes de la figure 5, p. 164. L’Aptien et le Gault se sont déposés ensuite tout autour de ces îlots, comblant toutes les dépressions, entre autres, celle qui existait entre Si Abd-el-kader et S! Amar. À cette époque, les couches constituantes de l’Ouarsenis devaient offrir la disposition que j'ai représentée dans la coupe suivante : Fig. 3. — Coupe hypothétique de l’Ouarsenis avant le dépôt de l’Aptien. La © DRE TR PSE Amar ne Apüen. /)}" / NS Même légende que pour la figure 4. Puis, à une époque bien postérieure, une nouvelle poussée a renversé les couches autour des dolomies du Grand Pic servant de massif résistant, et elles ont pris la disposition définitive indi- quée dans la coupe 4, 464 REPELIN 1 50000 Fig. 4. — Coupe du Grand Pic et de Belkairet. — Echelle . Zone marneuse. . Calcaire à silex. . Grès et poudingues. . Gault et Aptien. . Néocomien. ; A. Dolomites du Grand Pic. B. Calcaires compacts du Lias moyen. C. Alternances marno-calcaires fossili- fères. D. Calcaires noirâtres. Ch GEL ES Le tracé des axes anticlinaux et synclinaux nous donne alors le schéma suivant (fig. 5) : Rokba-el-Atba S2 Abd-el-Kader | ; res antichiraux — Axes synchnaux Fig. 5. — Schéma des axes de plissements. Et, quant à la coupe du côté ouest, donnée aussi par M. Ficheur, elle doit-être modifiée comme je l'indique (fig. 6). Je dois ajouter que l’on passe de l’ouest au nord sans transition brusque, le facies des derniers bancs oxfordiens n’est pas sensible- ment différent de celui des premiers bancs néocomiens, si bien que je ne considère pas comme impossible la présence d’horizons du Jurassique, supérieur à l’Oxfordien. Malheureusement, les fossi- SUR LES PLISSEMENTS DE L'OUARSENIS 165 les sont très rares en ce point, on en a déjà recueilli bien des fois pour des amateurs et je n’ai pas été assez heureux pour en trouver d’autres que ceux signalés par M. Ficheur. Je n’ai même pas retrouvé la Terebratula dyphya. En résumé les crêtes de l’Ouarsenis sont le résultat de trois plisse- ments anticlinaux : l’un dirigé sensiblement O.- N.0. O.-S.E., celui de Si Abd-el-Kader, qui s’est effectué sous l’in- fluence d’une poussée Fig. 6. venant du N.-N.E., un IN Néocomien. 0. Oxfordien calcaire. t 2 Ë O1 Oxfordien supérieur, C. O. Callovien ou Ba- autre qui présente une calcaires et marnes. thonien. direction N.-E. S.-0., et enfin le troisième, le plus curieux, qui est une sorte de dôme déversé en champignon, sous l’action de forces multiples O.-E et S.-E. N.-O. M. Haug, à qui j'ai eu dernièrement occasion de montrer mes coupes, paraissait accepter avec quelque difficulté le fait d’un dôme déversé sur tout son pourtour. L'absence d’affleurements oxiordiens dans la partie orientale ne me permet pas d'affirmer positivement l’existence du renversement tout autour du piton, mais dans tous les cas une coupe relevée suivant la direction N.0.- S.E. est tout à fait conforme à cette manière de voir. Et de toute façon les couches liasiques ne seraient normales que sur le côté E., ce que l’absence de stratification nette et les éboulis ne per- mettent pas de voir. Malgré ce point douteux, je suis porté à croire au fait d’un dôme déversé de toutes parts. M. Fournier à qui j’ai communiqué ce résultat en a pris connais- sance avec d'autant plus de plaisir qu'il avait constaté des faits analogues dans la partie septentrionale de la chaîne de l'Etoile et de Notre-Dame des Anges. Aux environs de St-Germain, il a pu voir plusieurs cas d’anticlinaux secondaires déversés sur tout leur pourtour. De même dans la région du N. du massif d’Allauch, le sommet du collet Redon, près de Pitchauris, se présente comme un anticlinal déversé en champignon. M. Fournier se propose de donner sous peu le résultat de ses recherches, avec de nombreuses coupes à l’appui. Il est intéressant de remarquer, au point de vue de l’orogénie de 166 REPELIN. — SUR LES PLISSEMENTS DE L'OUARSENIS la région, que les directions générales des plissements de tout le massif crétacé qui s'étend très loin en tous sens autour de l’Ouar- senis, coïncident d’une manière frappante avec celles que je viens de constater ici. Ces ilots jurassiques ont certainement joué un grand rôle dans les mouvements qui ont aflecté ce pays. J'aurai, sous peu, occasion de revenir sur ce sujet et de montrer que ces anciens ridements ont servi de points résistants contre lesquels sont venus se plisser les terrains crétacés. À Fig. 7. — Croquis-carte du plan de la mine de l’Ouarsenis au To ie NUE É o.AË NN NN < 8 (l dl NN a, NN ON RQ del ne a 1 ù N NS NN RQ NN NN zzzz - Renversement À, éboulis du Jurassique ; S éboulis du Néocomien ; aa!, limite primitive du Juras- sique et du Néocomien dans le plan de la mine. — Même légende que pour la figure 4. — La lettre J remplace les lettres C.D.E.F. de la légende de la figure 4. Toutes les observations précédentes ont été recueillies au cours des explorations faites, sous les ordres de MM. Pomel et Pouyanne, dans le but de dresser la carte géologique au = d'Orléansville. Je suis heureux de pouvoir remercier ici M. Taylor, Ingénieur des Mines, directeur de la mine de l’Ouarsenis (dont le plan est donné à la figure 7), qui m’a offert à plusieurs reprises l’hospitalité et m'a accompagné en divers points du Grand Pic. Je remercie également M. Ghizen, qui m’a reçu comme un ami, ainsi que les autres membres du personnel de la Mine, sans oublier M. Prouzet, qui connaît si bien les gisements fossilifères et m’a donné de nom- breuses indications. DU TV M TE PT PR RU Madrid ain 2 malt in ons ét de ins 167 ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE PRONONCÉE DANS LA SÉANCE GÉNÉRALE DU 18 AVRIL par J. GOSSELET. 2. 2 2 a 2 PF CAE PTT PTS ni ré Messieurs, Votre règlement veut que le Président de l’année écoulée sorte de sa retraite dans cette séance générale, pour donner, en votre nom, un dernier souvenir à ceux que la mort vient de séparer de nous. Notre Société a été bien cruellement éprouvée cette année. Nous avons perdu douze membres, dont plusieurs laissent dans la science un vide irréparable et complètement inattendu. Qui d’entre nous 2. n’a été frappé de stupeur en apprenant les morts soudaines de | Mallard et de Cotteau, nos anciens présidents. MaLLARD, que ses 4 TPS TOP PEINE NOT PU NET ét r travaux cristallographiques avaient placé au premier rang des minéralogistes ; CoTTEAU, dont le nom est inséparable de toutes les études faites, depuis quarante ans, sur les oursins. Des voix com- pétentes et amies vont vous retracer la vie et les travaux de nos deux illustres conirères. Mais i] appartient au Président de se faire l’interprète de la reconnaissance de la Société envers M. Cotteau. Il nous a légué, par testament, une somme de 3,000 francs, en nous laissant le soin d'en disposer au mieux des intérêts de la science et de la Société. Comme Président et membre du Conseil, il avait été témoin, à plu- sieurs reprises, de nos petits embarras financiers et de l’impossi- bilité où nous nous trouvons de publier tous les travaux qu’on nous présente. Il a voulu nous continuer, après sa mort, l’amicale sollicitude qu’il nous avait montrée pendant sa vie. La Société inscrira précieusement son nom parmi ses plusgénéreux donateurs. Un ami et élève de M. Rames, le savant géologue d’Aurillac, Né L''E fi DENEATT 168 J. GOSSELET tient à honneur de lui témoigner sa reconnaissance en rappelant ses titres scientifiques. Tous les membres de notre société ne peuvent pas aspirer à lais- ser des noms aussi vivants dans les annales de la Géologie. Pour plusieurs notre Bulletin ne conserve que la trace de leur adhésion et celle de leur mort. Nous ne leur en devons pas moins un recon- naissant souvenir. Notre Société ne s'ouvre pas seulement aux géologues de profession ; elle fait appel à tous ceux qui aiment notre science et qui veulent concourir à son développement. D’autres publications ont pu recevoir leurs travaux; presque tous en outre ont réuni des collections, qu'ils ont mises généreusement à la disposition des descripteurs. Dans notre longue liste nécrologique nous devons inscrire, outre les noms précités, ceux du R. P. Bazin, auteur d’un mémoire sur les Echinides miocènes de Bretagne, de MM. BarNÉOUD, BEAUDOUIN, DEPIERRES, Jean KockuiN, Le Coz, Pizzer et VIRLET D’Aousr. M. BeaupouIN était entré dans la Société en 1842. Déjà il travail- lait à l’œuvre qui conservera son nom en géologie, la carte géolo- gique de l’arrondissement de Chatillon-sur-Seine. Il n’était pas seulement un collectionneur et un stratigraphe expert; il envisageait volontiers la géologie dans ses rapports avec les autres sciences. Il lut à la réunion extraordinaire de Chambéry, en 188%, un mémoire sur les applications de la géologie à l’agri- culture, à l’industrie et à l’hygiène. Il semble que ce mémoire est écrit d’hier, sous l'inspiration des pensées qui animaient la Société, lorsqu'elle réclamait en faveur de l’enseignement géologique. Il montre l’action exercée par la nature du terrain sur les phéno- mènes météorologiques, sur les brouillards, sur les orages, etc.; il examine l'influence de la composition du sol sur sa valeur agricole, sur la constitution physique des habitants, sur la distribution des peuples primitifs. Tout cela, il le fait, en prenant des exemples dans la contrée qu’il a si bien étudiée. M. Louis PiLzLer, avocat à Chambéry, appartenait à la Société géologique de France, depuis que la Savoie était devenue française. Comme don de joyeuse entrée, il apporta la découverte des Nummulites dans des grès qu'Elie de Beaumont et Sismonda croyaient liasiques et Scipion Gras anthraxifères. Avec Lory, il guida la Société géologique de France dans la DT, EUR He Poe ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE 169 . célèbre excursion de St-Jean-de-Maurienne (1861), qui fit faire tant de progrès à la géologie alpine. Ce fut alors que les grès à anthracite et les schistes à végétaux furent séparés du Lias et que, selon l'expression du Président, le vénérable Studer, on démontra la parfaite concordance de la paléontologie avec la géologie. Ce fut alors que l’on découvrit la constance dans les Alpes de l’horizon à Avicula contorta, destiné à devenir un repère précieux au milieu des plis et des renversements de ce grand massif montagneux. Quatorze ans plus tard, L. Pillet conduisait la Société géologique aux environs de Chambéry. Là aussi, il avait résolu une des ques- tions géologiques qui furent les plus discutées en France dans le dernier quart de ce siècle. Il venait de découvrir dans la vigne Droguet, sur la colline du Lemenc, près de Chambéry, un banc de calcaire corallien, un véritable récif avec Hemicidaris crenu- laris, Glypticus, Terebratula janitor, superposé à des calcaires à Amm. lithographicus et Terebratula diphya. En vain Hébert pré- tendit-il que les premiers fossiles étaient remaniés, les géologues qui étaient avec Pillet admirent ses conclusions, tant elles étaient évidentes. Il était donné à Pillet d’avoir raison contre les maîtres de la science. Une troisième fois, en 1885, il dirigea les excursions en Savoie. La Société doit une reconnaissance particulière aux géologues qui veulent bien guider et organiser ces excursions, qui sont un des actes les plus caractéristiques de notre vie intellectuelle. Nous avons perdu en Vircet-D’Aousr notre plus ancien membre et l’une des figures les plus originales de la Société. Théodore Virlet, né à Avesnes, fit ses études aux Ecoles des Mines de Saint- Etienne et de Paris. Il alla, en 1872, diriger la mine de charbon de Saint-Georges et Concurçon. Il en fit l’objet de son premier tra- vail, établissant que ce charbon, comme celui du Sablé, appartient au terrain dit alors antraxifère ; il le déduisait de sa liaison avec les roches calcaires et schisteuses anthraxifères, et de ce qu'il est recouvert en stratification discordante par le terrain houiller du bassin des Minières. En 1829, lorsque le gouvernement organisa, sous le nom d’Expé- dition de Morée, une exploration scientifique des terres de la mer Egée, Virlet et Boblaye y prirent part comme géologues. Ils rédi- gèrent à cette occasion un grand travail sur la géologie de la Grèce et des îles de l’Archipel grec. En 1850, Virlet alla exploiter des mines d’argent au Mexique. Il 470 J. GOSSELET y Séjourna jusqu’en 1855, parcourant le pays dans tous les sens. Il publia dans notre Bulletin une notice sur la topographie et la géo- logie du Mexique et de l'Amérique centrale, où l’on trouve des vues très intéressantes sous le rapport géographique. De ses divers voyages, il rapporta de nombreuses observations qui servirent de base à presque toutes ses communications. Virlet fut recu membre de la Société géologique, le 7 avril 1831, alors que nous n’avions pas encore un an d'existence. Dès lors, lorsque ses voyages ne l’éloignaient pas de Paris, il prit une part active à nos séances et à nos discussions. Né à l’aurore de ce siècle, il semble avoir conservé l’empreinte des siècles passés. Voici le titre textuel d’une note qu'il a insérée dans notre Bulletin : (Idées nouvelles sur la nature des comètes et la formation de leur queue, les aréolithes, l’origine de la terre et des planètes, la formation des montagnes, les cratères de soulèvement, le soulèvement de la Suède, etc. » Ne se croirait-on pas à l’époque où écrivait Bernard Palissy. Virlet représente bien le type de beaucoup de géologues de son époque, voulant tout expliquer, basant des conceptions générales sur quelques observations isolées, crédules et enthousiastes, n’ayant pas encore l'expérience des vicissitudes de l'opinion scientifique. Plus que tout autre, il fut grand brasseur de théories, confondant avec la plus entière bonne foi ce qu’il avait lu et entendu avec ce qu'il avait lui-même observé ou imaginé. Au milieu de beaucoup d'idées que l’on peut se borner à qualifier d’originales, il eut des aperçus qui devançaient son époque. Il appartenait à cette catégorie d'hommes précieux pour animer les séances des Sociétés, qui expriment leur opinion sur tous les sujets. Il discutait la nature zoologique des animaux qui ont pro- duit les empreintes de pas d’Hildeburghausen, et la place des Psa- ronius parmi les végétaux, avec la même confiance qu’il appor- tait à expliquer la formation du granite, l’âge des couches tertiaires des Pyrénées ou les récits géographiques des anciens grecs. Il serait beaucoup trop long de citer les idées innombrables qu’il a émises à nos séances ou dans notre bulletin, je n’en retiendrai que quelques points de première importance, vivement discutés il y a un demi-siècle. Il prit une part active à la discussion des cratères de soulèvement. L'étude de l’île de Santorin l'avait conduit à admettre qu’elle ne pouvait être en aucune manière un cratère de soulèvement comme le croyait de Buch, sans l'avoir vu. Il fut conduit à examiner les d L: 2 É sh ES ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE 171 autres exemples donnés par l’illustre géologue allemand. Il en con- clut que ni Ténérifte, ni Palma n'étaient pas davantage des cra- tères de soulèvement. En 1834, il lut à la Société une description des sources d’asphalte et de bitume de la Grèce. Il combattit l’opinion qu’elles doivent être attribuées à une distillation lente d’une couche de houille. Car les mines de Zante, par exemple, ont fourni depuis Hérodote une quantité de pétrole qui n’aurait pu être produite que par 174 mil- lions de quintaux de houille. Que serait-ce, ajoute-t-il, du cube de houille nécessaire pour alimenter les mines de Bakou et autres. Il admet donc que les sources de pétrole sont en relation avec les phénomènes volcaniques. Il était alors un ardent plutoniste, puisqu'il attribuait certains dépôts d’hématite et de limonite de l’île de Mycone, à des coulées métalliques analogues aux coulées volcaniques. Mais, dès 1835, il devint adepte du métamorphisme qu’il appelait, selon son style moyen-âge, la transmutation des roches. Non-seulement il admettait la transformation des trachytes en alunites, des argiles subappennines en cimolites, des calcaires en gypses, mais il allait encore dans son imagination chauffée, comme il le disait, au soleil de la Grèce, jusqu’à prétendre que les trachytes porphyroïdes avaient été primitivement à l’état soit d’arkose, soit de couche ponceuse, les ophites des Pyrénées à l’état de marnes irisées, les porphyres de Lessine auraient été des grès, le gneiss des schistes argileux, le granite des conglomérats. Il finissait par s’écrier triomphalement : «Il n’y a plus de roches primitives, il n’y a pas de roches. plutoniques. ». Exagération évi- dente de théories que nous avons vu se reproduire plus tard avec plus de discrétion et avec des appuis plus scientifiques. Quelques-uns des arguments qu’il donnait sur l’origine sédi- mentaire du granite méritent l’attention. «Le granite de Vire devait, pensait-il, provenir d’un conglomérat analogue au conglomérat houiller, parce que les taches noires qu’on y remarque sont, non pas comme beaucoup le croyaient alors, des accidents de ségréga- tion, mais bien des fragments de roches préexistantes ». Sur cette conception puisée sur le quai de débarquement du granite de Bretagne, il se mit à parcourir les rues de Paris par la pluie en étudiant les trottoirs de granite. Rue de Grenelle-St-Ger- main, 77, il trouva une preuve manifeste en sa faveur. On y voyait empaté dans le granite un galet de schiste traversé par un filon de quartz qui s’arrêtait à la périphérie du galet. Il a fallu près de 50 ans 172 J. GOSSELET et les travaux de M. Barrois sur la Bretagne, pour que l’antériorité des inclusions granitiques à la roche elle-même fût incontestable- ment admise. L'agent du métamorphisme était d’abord pour lui uniquement la chaleur et les émanations volcaniques. Après une lecture de Scherer sur la formation du granite sous l’eau et sous une forte pression, il se déclara partisan du rôle de l’eau dans le métamorphisme. Mais, là encore, son imagination néo-grecque l’emporta. À ses yeux, c’est l’eau de pluie qui produit le métamorphisme. Les collines mexicaines sont formées de terrain crétacé argileux surmonté de trachyte; donc les argiles se sont peu à peu trans- formées en trachyte sous l’influeuce des eaux météoriques. Cette théorie métamorphique, évidemment absurde dans son application, provient d’une conception dans laquelle Virlet devance son époque, en exagérant des idées qui avaient déjà été émises, mais qui n'étaient pas et qui ne sont pas encore entrées pleinement dans la science. Pour lui la transmutation des roches était spécialement due à des mouvements moléculaires intérieurs, à des transports au milieu de la roche massive. C’est de cette manière qu’il expliquait aussi les concrétions, les silex, etc. Le quartz carrié du Taygète provient, selon lui, de ce qu'une partie de la silice a disparu, entraînée dans un voyage à travers la roche. Il ne s’est pas exprimé catégoriquement sur la cause du mouve- ment moléculaire. Lorsqu'il était plutoniste, il se contentait de la chaleur. Plus tard, il fit appel aux courants électriques et Becquerel ne trouva pas de plus chaud partisan. Il indiqua bien aussi l’eau de roche comme pouvant jouer un rôle, mais il n’alla pas assez loin dans cette voie. L'heure des transports par dissolution n’était pas encore sonnée. Ses études sur les concrétions l’amenèrent à s'occuper des oolites soit calcaires, soit ferrugineuses; l'originalité excessive de ses explications est telle qu'il est préférable de ne pas les mentionner. Un géologue qui avait séjourné en Grèce et au Mexique ne pouvait être indifférent aux tremblements de terre. A plusieurs reprises il les signala, les décrivit et en chercha la cause. Ses dernières communications à la Société eurent lieu à la suite des tremblements de terre de l’Andalousie. Il les attribuait à une suite de décharges électriques entre deux fragments terrestres imprégnés l’un d’élec- tricité positive, l’autre d'électricité négative. ECO RESTE ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE 173 Une des questions qui préoccupaient les géologues en 1830 était celle du remplissage des cavernes. Virlet avait observé en Morée des cavernes dont les sédiments étaient tout récents, puisqu'on y trouvait des poteries ; il avait reconnu qu'elles étaient en rapport avec les goufires par où s’écoulaient les eaux pluviales des grandes plaines fermées de la Grèce. Il admet en conséquence que le limon et les ossements des cavernes ont été apportés par des eaux pluviales. L'origine des cavernes l'avait aussi préoccupé. Il avait étudié la grotte de Sillaka dans l’île de Thermia, qui est creusée dans les phyllades. Il en conclut que les grottes ne sont pas le résultat de dissolution par des eaux souterraines, mais sont plutôt produites par des dislocations, des plissements et des refoulements. Il insis- tait sur ce fait que les cavernes, même les cavernes calcaires, existent surtout dans les contrées où les couches sont disloquées. Il expliquait très bien comment des couches supérieures glissent sur les couches inférieures, s’en décollent et s'élèvent en forme de voûte plus on moins aiguë. Il n’en cite pas d'exemple, mais on peut en voir un très curieux à Tilfi, près de Liège. Il faut ajouter qu’il admettait l'élargissement des cavernes par des émanations gazeuses, des eaux thermales, et pour les cavernes calcaires par des eaux ordinaires. Il faut enfin signaler l'hypothèse émise en 1857 sur l’origine éolienne du limon qui enveloppe les chaînes volcaniques du Mexique et qui s'étend jusqu'à la limite de la végétation, atteignant presque 100 mètres d'épaisseur. Là encore il était en avance sur son époque. N’avais-je pas raison de vous dire que par sa participation active à la vie intérieure de notre Société, Virlet méritait plus qu’une simple mention nécrologique. Il était devenu membre à perpétuité en 1892; il nous avait donné tout ce qu’il possédait : sa bibliothèque. Avec Virlet-d’Aoust, nous sommes remontés jusqu’à la première année de notre Société. Permettez-moi de franchir cette date et de vous dire quelques mots de la Société avant sa naissance. Un soir de 1829 que Constant Prévost avait chez lui son beau-frère Jules Desnoyers et son ami Deshayes, il leur fit la proposition de fonder une Société libre de géologie, société ouverte à tous, où l’on pourrait discuter toutes les questions sans avoir à passer par un jugement et un rapport académique. 174 j. GOSSELET Quelques mois furent employés à recevoir des adhésions. Le 47 mars 1830, il y eut une première réunion sous la présidence d'Ami Boué, où l’on vota le règlemént de la nouvelle Société. On connaît ce règlement sage, libéral, que 60 ans de pratique ont à peine effleuré et qui a servi de modèle à presque toutes les sociétés scientifiques créées depuis lors. La Société géologique a joué et joue encore un rôle prépondérant dans le progrès de la géologie en France. Maïs elle se consacre entièrement à la science pure, et s'occupe fort peu des applications. Ce n’était pas ce qu'avait rêvé Constant Prévost. On trouve dans ses notes un projet incomplet, mais intéressant par son originalité. La Société devait réunir des collections et une bibliothèque; publier un dictionnaire géologique et minéralogique de la France, un dictionnaire des localités citées par les géologues, des catalogues de minéraux, de roches, de fossiles ; des hauteurs déterminées sgéométriquement ou barométriquement, enfin un bulletin trimes- triel et des mémoires. Pour subvenir aux dépenses nécessilées par ces publications, la Société eut fait des analyses ; elle eut donné des avis motivés, des conseils ; elle se serait chargée de traductions et de rapports; elle eut communiqué des plans, cartes, dessins; enfin, elle dent vendre les objets en double de ses collections. Chaque membre de la Société devait par an une cotisation de 100 francs qu’il pouvait acquitter soit en argent, soit en dessins, traductions, renseignements, échantillons pour collections, etc. Afin d'obtenir un premier fonds, on aurait créé 200 actions de 95 francs attribuées aux premiers fondateurs, à raison de 10 actions par personne. Elles auraient été remboursées sur les souscriptions ultérieures et sur une moitié des profits de la Société. L'autre moitié aurait servi à donner des dividendes aux actionnaires. Certainement la conception que nous révèle ce projet n’est pas celle que nous nous faisons d’une société savante. La jonction d’une académie à une sorte d’agence commerciale ne paraît guère pratique. Il est difficile que l'intervention de la Société dans les questions industrielles n'arrive pas à léser les intérêts de quelque sociétaire et ne soit une cause de dissentiment et de rupture. Heureusement pour la Société géologique, les amis auxquels s’adressa Constant Prévost, étaient tous des savants. Ils s’inspirèrent de ses idées pour les règles de liberté et d’égalité qui devaient présider aux travaux de la Société, mais ils éliminèrent complète- SE à nu ut Nil da él é SS REPAS ER RE EN TT 2 à Le. ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE 175 ment la partie commerciale ; néanmoins ils accédèrent à son désir d'indiquer les applications de la géologie parmi les buts que devait se proposer la nouvelle Société. Le procès-verbal de la première séance reflète très bien cette préoccupation. Il y est dit que la Société aurait pour objet de contri- buer aux progrès de la géologie et de favoriser spécialement en France l’application de cette science aux arts industriels et à l’agri- culture. | Nous retrouvons ces idées dans le discours que Constant Prévost fit au nouveau roi Louis-Philippe, en lui présentant, comme Vice- Président, la Société géologique le 25 août 1830. Après avoir parlé des principes libéraux de la société et de son organisation, Constant Prévost exposait son but : « Dans tous les temps, l’histoire des révolutions que notre planète a éprouvées et la recherche des causes qui les ont produites ont excité un intérêt puis- sant, mais aujourd’hui c’est moins comme science spéculative que comme science éminemment utile par ses nombreuses applications aux arts, à l'industrie et à l’agriculture que la géologie, devenue positive, a fait depuis peu d’années tant de prosélytes dans le public éclairé. » En effet, ce sont les documents fournis par la connaissance exacte de la structure du globe, qui guident le mineur, l’agriculteur, le fabricant dans la recherche et l’extraction des substances qu'ils doivent employer et que la terre renferme dans son sein. » C’est au géologue que demande des instructions préliminaires, indispensables, le sondeur habile qui, au moyen de procédés ingé- nieux, va chercher dans les profondeurs et ramener à la surface du x sol une eau salutaire destinée à fertiliser des campagnes stériles et à doter des contrées pauvres de riches établissements industriels ». Le résultat le plus direct de la visite faite par la Société géolo- gique au Gouvernement de 1830, fut la création du cours de géo- logie à la Faculté des Sciences de Paris. La géologie entrait par là dans l’enseignement supérieur. A la suite d’une lettre de notre collègue, M. de Rouville, nous avons aussi fait une démarche auprès des pouvoirs actuels pour plaider là cause de notre belle science, injustement sacrifiée dans les programmes d’études des divers enseignements. Les arguments qui nous ont servi pour défendre notre œuvre sont les mêmes qu’en 1850, accrus de tous ceux qui découlent | des progrès de la science pendant trois quarts de siècle. Puisse notre visite avoir le même succès ! Mais n'oublions pas 176 J. GOSSELET. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE que le pouvoir suprême actuel, c’est l'opinion publique. C'est auprès d'elle qu’il faut plaider pour la géologie, en lui en parlant en toutes occasions et en lui en montrant les conséquences pra- tiques et philosophiques. Les travaux des géologues éminents dont on va vous entretenir sont bien faits pour attirer à notre science les sympathies de tous ceux qui pensent et de tous ceux qui ont quelque souci du progrès industriel et agricole. 1 177 RAPPORT SUR LE PRIX FONTANNES (1 par MUNIER-CHALMAS. La Commission chargée d’accorder pour la quatrième fois le prix Fontannes a pensé que, parmi beaucoup de travaux stratigra- phiques d’une très grande valeur, l'ouvrage sur les terrains ter- tiaires de la Bresse de MM. Delaïfond et Depéret devait plus particulièrement attirer son attention. Comme on le sait, dans ce travail, les études des deux collabo- rateurs se trouvent intimement liées l’une à l’autre par leur nature complémentaire ; la Commission se serait trouvée dans un cruel embarras, siles auteurs n’avaient pris soin de délimiter eux-mêmes la part respective qui revient à chacun d’eux, en disant dans leur préface : « Notre travail comprend deux études étroitement fon- dues l’une dans l’autre, l'étude stratigraphique qui a été traitée par M. Delafond, et l'étude paléontologique qui l’a été par M. Depéret ». La Commission, après deux délibérations, a jugé que dans ces conditions le prix Fontannes de stratigraphie pouvait être attri- bué à M. Delafond. A ce propos, il est de toute justice de rendre à M. Depéret l'hommage qui lui est dû pour le concours qu'il a apporté à l’œuvre commune, et de rappeler que si M. Dépéret a déjà eu l’honneur de recevoir de l’Académie des Sciences le prix Fontannes de paléontologie, par une coïncidence des plus heureuses son collaborateur reçoit de la Société Géologique de France le prix Fontannes de stratigraphie, comme récompense de ses longues et patientes recherches. L'important et remarquable travail de MM. Delafond et Depéret nous montre, pendant la période tertiaire, la formation et les modi- fications successives de la grande cuvette bressane. Cette cuvette, déjà ébauchée aux époques éocène et oligocène,se dessine avec plus de netteté pendant le Miocène; par suite d’une évolution progres- sive, elle se transiormera, durant le Pliocène inférieur, en un grand (1) Lu dans la séance générale du 18 avril. 10 Juin 1895. — T. XXIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 12 178 MUNIER-CHALMAS. — RAPPORT SUR LE PRIX FONTANNES lac dont trois phases principales ont pu être retracées, grâce aux données stratigraphiques et paléontologiques. Le grand lac bressan, d’abord peu étendu, atteindra Son maximum d'extension pendant la phase moyenne de son existence, pour subir une régression très accentuée durant la troisième phase; par suite du remplissage de la cuvette et de mouvements orogéniques, cette dernière phase se termine par l’assèchement du lac. Durant le Pliocène moyen, les fleuves descendant des hauteurs ne se trouvent plus arrêtés par les eaux du lac, et s'étendent sur la plaine bressane, en creusant leur lit dans les assises du Pliocène inférieur ; le régime fluviatile se substitue définitivement au régime lacustre. C’est ainsi que dans une coupe schématique, l'existence respective des anciennes vallées du Rhône et de la Saône est très bien mise en évidence; la vallée de la Saône avec ses sédiments fins provenant des Vosges, la vallée du Rhône avec ses galets arri- vant des régions alpines, offrent déjà un contraste remarquable. Les dépôts fluviatiles, qui se continuent ainsi dans le temps jusqu’à l’époque actuelle, montrent de magnifiques exemples de ravinements successifs. L'expression des différentes phases qu’a dû subir la cuvette bres- sane depuis l’époque pliocène est très bien rendue par la coupe schématique qui intéresse la vallée du Rhône et celle de la Saône, et l’on assiste graduellement aux modifications successives qui amèneront la configuration du relief actuel de la Bresse. La Commission, en accordant le prix Fontannes de stratigraphie à M. Delafond, a très justement récompensé les importantes recherches que cet auteur a faites sur la Bresse pendant de longues années, recherches qui ont contribué puissamment à jeter une vive lumière sur la constitution si difficile et si complexe de cette grande région naturelle. oi ot RÉ ANeTUES pbés LÉ GS 179 ÉLOGE D'ERNEST. MALLARD par P. TERMIER (1). Le 6 juillet 1894, à Paris, subitement et sans que rien eût fait prévoir ce dénouement prématuré, un homme mourait, qui était l’orgueil du Corps des Mines et l'honneur de la Science française. Ce qu'ont fait : pour l'optique physique, Fresnel : pour le magné- tisme et l'électricité, Maxwell ; pour la géologie, Edouard Suess, cet homme l’avait fait, en moins de vingt années, pour la cristallo- graphie et la minéralogie. Il avait renouvelé la face de ces deux sciences et ouvert à l’activité de leurs adeptes d'immenses domaines jusqu'alors inconnus ou à peine entrevus. Aussi, quand, au len- demain de sa mort, la Société française de Minéralogie fit graver en lettres d’or, au plafond de la salle de ses séances, le nom de ce savant, le nom d’Ernest Mallard, à côté des noms à jamais célèbres d'Haüy, de Romé-de-l Isle et de Bravais, nul ne trouva que ce grand hommage füt exagéré, ni que l’on eût pu donner un plus digne compagnon aux trois illustres fondateurs de la cristallographie. La minéralogie est liée si intimement à la géologie, elle lui . fournit, sur la nature et la genèse des matériaux qui constituent l’écorce du globe, de si précieuses lumières ; elle lui prête, depuis vingt ans surtout, un tel concours pour l’étude des roches cristal- lines, qu’alors même que Mallard ne se fût jamais occupé de géologie, aucun géologue, à plus forte raison aucun pétrographe, n’ignorerait Son nom, ne serait indifférent à son œuvre. Mais Mallard a d’autres titres, qui, depuis longtemps déjà, l’ont signalé à votre attention, et qui le rappellent aujourd’hui à votre pieux souvenir. Pendant la première partie, on pourrait presque dire la première moitié, de sa carrière scientifique, il a appartenu à la géologie beaucoup plus qu’à la minéralogie. Avant d’être le plus (1) Lu dans la séance générale du 18 avril, 180 P. TERMIER illustre de nos cristallographes modernes, il a été l’un de nos meilleurs géologues. C’est à la géologie qu'il a dû ses premiers enthousiasmes de naturaliste, ses premières joies de chercheur. C’est en travaillant sur le terrain, comme nous disons, en appliquant sa puissante intelligence aux difficiles problèmes de la séparation des roches granitiques, ou de la stratigraphie des assises cristallo- phylliennes, qu’il a développé, vous savez jusqu’à quelle mesure vraiment rare, ses qualités naturelles : la perspicacité et la précision dans l’observation, la sagacité dans l'interprétation, la rigueur dans le raisonnement. Il était membre de notre Société depuis 1857; et chacun de nous se rappelle combien, depuis son retour à Paris en 1872, il était assidu à nos séances, quelle part il prenait, avec sa modestie et sa courtoisie habituelles, à toutes les discussions qui touchaient à la géologie générale ou à la pétrographie. En 1885, la Société Géologique le désigna comme son président. À cette époque, ses travaux cristallographiques l’avaient rendu célèbre dans le monde entier ; les portes de l’Académie des Sciences allaient s’ouvrir devant lui : mais je ne sais si les suffrages de ses confrères de la Société Géologique, qui l’appelaient à l’honneur de la pré- sidence, allaient au cristallographe désormais illustre, ou s'ils ne visaient pas plutôt l’excellent géologue que Maillard avait été et qu'il demeurait malgré tout. Mallard était né le 4 février 1833, à Châteauneuf (Cher). Élève de l'École polytechnique, puis de l'École nationale supérieure des Mines, il prenait rang en 1856 parmi les ingénieurs des mines. En 1859, il fut nommé professeur à l’École des Mines de St-Étienne : il y resta treize ans, de 1859 à 1872, et y enseigna simultanément la géologie, la minéralogie et l’exploitation des mines. Ce triple enseignement décida de sa vie tout entière : car il fut successive- ment géologue et minéralogiste, sans jamais cesser de s'appliquer aux problèmes les plus délicats de l’industrie minière. Pendant cette période de treize ans, il fut surtout géologue. Des trois cours dont se composait son enseignement, le cours de géologie avait visiblement ses préférences. Ses anciens élèves de St-Étienne, dont plusieurs sont devenus des maîtres (qu’il me suffise de citer parmi eux notre éminent confrère, M. Henri Fayol), n’ont pas oublié l'enthousiasme de leur jeune professeur, l’éloquence entrai- nante avec laquelle il racontait l’histoire de la Terre, la beauté des digressions philosophiques où il se laissait aller parfois, l'art véritablement consommé qui présidait à l’ordonnance de son cours tout entier, et qui lui permettait, tout en restant très élémen- ÉLOGE D'ERNEST MALLARD 181 taire, d’initier ses élèves aux questions les plus nouvelles, les plus difliciles et les plus controversées de la science. L’amphi- théâtre ne lui suffisant pas, il avait institué des excursions géolo- giques, sur le modèle de celles de l’École des Mines de Paris, et il conduisait ses élèves avec un entrain incomparable, quelquefois très loin de St-Étienne. On se souvient encore à l’École d’une course géologique dans le massif de la Chartreuse, où la pluie, hélas, fut du voyage, mais où, malgré la pluie, la furia geologica qui, de l’âme du professeur, était passée aux âmes des élèves, ne se démentit pas un seul instant. De 1859 à 1867, Mallard consacra neuf étés à l’exécution de la carte géologique au 80.000 des départements de la Haute-Vienne .et de la Creuse. L'œuvre était difficile et ingrate, à une époque où la pétrographie ne possédait pas encore les ressources dont l’a dotée l’usage du microscope polarisant. Du pays lui-même, on ne savait rien, sinon qu'il était de granite et de gneïiss. La séparation de ces roches, telle qu’elle figurait sur la carte de Dufrénoy et d’Elie de Beaumont, était évidemment insuffisante. Quant à l’étude détaillée des roches granitiques en elles-mêmes, un seul homme l’avait encore tentée en France avec quelque succès : Grüner, dans sa description géologique du département de la Loire. Le premier soin de. Mallard fut de séparer les schistes des gneiss et ceux-ci des roches granitiques. Il comprenait en eftet que cette séparation devait être définitive, quel que fût d’ailleurs le sort de ses idées théoriques touchant les relations des gneiss et des schistes,ou des gneiss et des granites. Ses cartes sont très parfaites à ce point de vue, et les contours qu’il a donpés à ces trois sortes de terrains n'auront guère besoin d’être révisés. J’ajoute qu'à Mailard revient l'honneur d’avoir, le premier, distingué des gneiss ordinaires, les leptynites qui jouent un si grand rôle dans la constitution de la partie ouest du Plateau Central. Ii s'attacha ensuite à séparer les diverses variétés de granite, et il aboutit à cette conclusion qu'il y a, dans la Haute-Vienne et dans la Creuse, quatre sortes de granite, dont il donne ainsi qu’il suit, l’énumération et la définition. La granite schistoïde ancien (gneissite de Cotta), passant au granite gneissique à deux micas (granit de G. Rose) et généralement carac- térisé par la présence simultanée du mica noir et du mica blanc. Le granite pinitifère à mica noir, qui est la roche dominante dans la Creuse. C’est le granitite de G. Rose, le granite des Ballons de Delesse, le granite du Forez de Grüner. Il renferme moins de silice 182 P. TERMIER que le précédent, et s’en distingue encore par l’absence du mica blanc, l’abondance du feldspath triclinique, et la fréquence de la cordiérite altérée (pinite). On trouve ce granite en filons dans le granite schistoïde, mais surtout en masses régionales. Le granite à mica blanc, caractérisé par l’absence totale de la schistosité, la rareté du mica noir, la fréquence de la tourmaline. Ce granite est souvent en relation avec des gîtes stannifères (Vaury, Montebras) : il forme des montagnes saillantes (chaînes de Blond) et se rattache intimement à la pegmatite filonienne. Enfin le granite à deux micas à grains fins, caractérisé par la pré- sence simultanée du mica noir et du mica blanc, la structure grenue à grains fins, la décomposition en fragments parallélipipé- diques. Il forme de puissants filons saillants qui dessinent des monticules allongés et traversent le granite gneissique et le granite pinitifère. On voit que Mallard a très nettement séparé du granite à mica noir (notre granite actuel) les granites à mica blanc ou à deux micas que nous appelons aujourd'hui les granulites. En outre, il a par- faitement saisi les relations qui existent entre les granulites et les pegmatites. Son granite à deux micas à grains fins n’est qu’une granulite spéciale. Quant à son granite schistoïde, il est, pour une forte part, à rattacher aux gneiss granulitiques. Peut-être la partie restante doit-elle être considérée comme un gneiss granitoide, plus ancien que tous les autres gneiss de la région, assimilable par con- séquent à nos gneiss à cordiérite du Mont-Pilat et du Lyonnais. Après avoir ainsi séparé les granites, Mallard porta son atten- tion sur la série porphyrique, où il distingua quatre sortes de roches : Le porphyre granitoïide, renfermant peu de pâte, un feldspath triclinique abondant, du mica noir ; Le porphyre quartzifère, contenant une pâte très visible, de l’orthose en grands cristaux, du quartz cristallisé, généralement sans mica visible ; L'eurite quartzijère, dont la pâte est encore plus développée que dans la précédente variété, et contenant du feldspath très peu cristallin, du quartz en petits cristaux ou en veines irrégulières ; Le porphyre trachytoïide, caractérisé surtout par la texture bréchi- forme et la présence d’un orthose vitreux et fendillé (sanidine). A ces derniers porphyres, Mallard à rattaché certains conglomérats remarquables que l’on rencontre aux environs de Rochechouart. Dans cette énumération les trois premières catégories ont été ÉLOGE D’ERNEST MALLARD 183 créées à l’imitation des types décrits par Grüner. Les porphyres quartzifères sont des microgranulites ; les eurites, des microgra- nulites ou des porphyres globulaires. Seule, la catégorie des porphyres granitoides devra être complètement révisée. Il est probable que les roches groupées sous cette rubrique se partageront en granites, microgranulites, kersantites, orthophyres, tuis orthophyriques ou microgranulitiques. Outre les granites et les porphyres, Mallard a encore distingué les diorites et les serpentines. Une grande partie de ses diorites paraît devoir être attribuée à une variété amphibolique du granite. Mais le type diorite n’en existe pas moins, très bien caractérisé, dans les roches basiques qu’il a délimitées. Le travail de Mallard figura manuscrit à l'Exposition de 1867. Le Conseil général de la Creuse, sur l'initiative duquel l’explora- tion de ce département avait été entreprise, ayant refusé de faire les frais de la publication, la carte de la Haute-Vienne fut seule publiée en 1870. La carte de la Creuse est conservée aux archives du service de la Carte Géologique détaillée de France. Jusqu’à la publication des travaux que poursuivent en ce moment un certain nombre de nos confrères, parmi lesquels je citerai tout particuliè- rement MM. Le Verrier et Mouret, les deux cartes de Mallard reste- ront les seuls documents que les géologues aient à leur disposition pour l'étude de cette intéressante région. Elles ont servi à la con- fection de la belle carte au 500.000€ de MM. Carrez et Vasseur, et de la carte au millionième. Dès 1858, Mallard avait découvert, à Montebras, dans la Creuse, un gite d’étain sur lequel existaient des fouilles remontant à la plus haute antiquité. Au cours de ses excursions géologiques dans le Limousin et dans la Marche, il eut l’occasion de découvrir plusieurs autres gîtes semblables, et il fit paraître, en 1866, aux Annales des Mines, une étude d'ensemble sur ces gisements stanni- fères. Son travail, intéressant au point de vue géologique, ne l’est pas moins au point de vue archéologique. Il aboutit à cette conclusion que les fouilles en question remontent à l’époque gauloise, et qu’un certain nombre d’entre elles ont eu l’or pour principal objectit. Le gîte d’étain de Montebras, placé sur le territoire des Bituriges- Cubes, explique une assertion de Pline, qui attribue à cette nation gauloise la première idée de l’étamage. On sait qu’à la suite de la découverte de Mallard ce gîte de Montebras fut l’objet d’une con- cession de mines: on l’exploita quelque temps pour étain, puis pour lithine, en raison de l’abondance de l’amblygonite. 184 P. TERMIER En 1870, Mallard visita, en compagnie d’'Edmond Fuchs, quelques gîtes minéraux du Chili. Il rapporta de ce voyage, malheureuse- ment écourté par la guerre franco-allemande, une foule de maté- riaux géologiques, en particulier de très belles collections de roches éruptives qui furent partagées plus tard entre l'École des Mines de Paris et celle de Saint-Étienne. Son dessein était d'étudier à loisir et de décrire ces roches : la guerre d’abord, sa nomination à Paris ensuite, l’'empêchèrent d'aborder ce travail. Il se contenta de donner, en 1873, aux Annales des Mines, en collaboration avec Edmond Fuchs, une courte note sur la géologie de Chili. Dans ce mémoire, les deux auteurs s’occupent surtout des formations quaternaires, et établissent par un grand nombre d'observations la décroissance progressive, au cours de l’ère qua- ternaire, des précipitations atmosphériques sur le versant occidental des Andes. Autrefois continues et très abondantes, les pluies auraient diminué de fréquence en augmentant d’abord d’intensité, puis se seraient faites de plus en plus rares et parcimonieuses, jus- qu’à la phase désertique actuelle. Mallard et Fuchs concluent que l’histoire du climat de l'Amérique du sud, pendant la période qua- ternaire, est identique à celle du climat de la même époque dans notre hémisphère, et que, par suite, les causes de cette variation singulière, s'étant exercées d’un pôle à l’autre, doivent être cher- chées dans un phénomène cosmique. La question est de celles qui restent à l'étude et qui demeureront longtemps encore sub judice. En 1865, Mallard avait signalé à l’Académie des Sciences le fait curieux d’une roche magnétipolaire ne contenant pas de magnétite. Cette roche provenait du Puy-Chopine, en Auvergne, et était formée de fragments de diorite, ramenés au jour par l’éruption trachy- tique, et cimentés par du sesquioxyde de fer. M. Ferdinand Gonnard, dans une note récente, déclare que «l’existence du fer oxydulé dans « la roche de Mallard ne saurait faire l’objet d’un doute ». Seule- ment, ce fer oxydulé aurait présenté la déformation singulière signalée, en 1876, par M. Charles Friedel, sur des cristaux provenant précisément du Puy-Chopine. Il me paraît au contraire bien difficile d'admettre qu’un minéralogiste aussi*exercé que l'était déjà Mallard ait pu confondre la magnétite, même très déformée, et l’oligiste. Du reste, ainsi que M. Gonnard le rappelle lui-même, la propriété magnétique n'est point exceptionnelle dans l’oligiste La seule difficulté est d'expliquer la magnétipolarité. Mallard faisait appel aux actions mécaniques qui se sont exercées sur les fragments de diorite pendant l’éruption trachytique. Mais, comme l'orientation À : La ë A re ÉLOGE D’ERNEST MALLARD 185 des pôles de la roche est en rapport avec celle des pôles terrestres, la seule influence du magnétisme terrestre ne suffrait-elle pas à tout expliquer ? Dans les derniers temps de son séjour à St-Etienne, Mallard fit paraître au Bulletin de la Société de l'Industrie Minérale, en colla- boration avec M. Leseure, une étude très courte, mais très intéres- sante, sur la roche si curieuse que les mineurs de Rive-de-Gier appellent le gore blanc. La nature éruptive de cette roche, son acidité, ses relations probables avec les venues siliceuses des en- virons de St-Etienne, sont clairement établies dans cette étude, et les recherches micrographiques ont confirmé depuis, de la façon la plus complète, les conclusions des deux auteurs. En 1872, Mallard fut appelé à Paris, pour remplacer, daus la chaire de Minéralogie de l’Ecole des Mines, M. Daubrée, qui prenait la direction de l'Ecole. L’éminent académicien avait, depuis longtemps, distingué le mérite de Mallard, et il savait que nul, mieux que ce jeune professeur, n’était capable de le remplacer. L'avenir a montré combien M. Daubrée avait vu juste, et quel titre de plus il s’est acquis à la reconnaissance des minéralogistes par le simple fait qu'il a exercé, à cette heure décisive, une pareille influence sur la carrière de Mallard. En se consacrant désormais à la minéralogie, après la forte édu- cation scientifique que quinze ans de géologie lui avaient donnée, Mallard ne faisait que continuer la tradition de Dufrénoy et de M. Daubrée lui-même. L'exemple de ces trois illustres savants montre que la fréquentation assidue et prolongée de la nature, la contemplation des larges espaces et des libres horizons, sont une admirable préparation, la meilleure peut-être, aux patientes recherches du laboratoire et aux longs labeurs de la pensée. Cette incomparable netteté d’esprit qui était la grande force de Mallard, cette vision quasi-intuitive et vraiment géniale qu’il avait acquise des lois mystérieuses, en apparence si compliquées, si simples au fond, du monde moléculaire, cette compréhension large et immédiate des plus difficiles problèmes, qui étonnait toujours ses contradicteurs, et qui lui permettait d’écarter d’un mot les objec- tions vaines et les théories de hasard, toutes ces qualités de pre- mier ordre, ne les devait-il pas, en grande partie du moins, aux longues promenades solitaires par les sentiers de la Haute-Vienne et de la Creuse, aux neuf étés, déjà passés, de vie simple et rude, de méditation constante, de silence presque absolu vis-à-vis des hommes, de conversation ininterrompue avec soi-même, avec le 186 P. TERMIER ciel immense et clair, avec la terre « maternelle et douce » ? Qui pourrait dire l'influence, sur une âme généreuse, sur une intel- ligence d'élite, sur un esprit assoiffé de vérité, d’une aussi longue période de vie où la contemplation s’est mêlée si largement à l’action? Et n'est-il pas vrai que les solitaires, quand il leur est donné aborder les recherches spéculatives et les hauts problèmes scien- tifiques y apportent, à valeur égale, une souplesse d’esprit et une pénétration intellectuelle que ne connaissent point les autres hommes *? En tout cas, Messieurs, nous ne devons point regretter que, de temps en temps, quelques-uns des confrères sur lesquels nous comptions le plus et qui semblaient à tout jamais fiancés à la géologie, nous quittent pour fixer leur vie à quelque autre branche des sciences physiques ou naturelles. La science est une, comme la vérité dont elle est la recherche ; et, tôt ou tard, la géologie récol- tera dans ses propres domaines ce que ces fils aventureux ont semé dans les champs voisins. La famille riche d’enfants, la mère patrie surabondamment peuplée, ne se plaignent pas quand les jeunes hommes nourris dans leur sein s’en vont chercher fortune aux rives lointaines ; elles savent bien que tôt ou tard la fortune aïnsi créée leur reviendra. Dès son retour à Paris, le changement d'orientation devint visible chez Mallard. Sauf l'étude sur le Chili dont j'ai parlé plus haut, qui parut en 1873, et une très courte note sur les oscilla- lions séculaires des glaciers, qui fut publiée en 1875 au Bulletin de notre Société, il n’écrivit plus rien qui touchât directement à la géologie. La minéralogie, plus spécialement la cristallographie, l’absorbèrent tout entier. Je n'entreprendrai point d'exposer avec détail l’œuvre cristallo- graphique de Mallard. Ce n’est point ici le lieu d’en traiter ex pro- fesso. Au surplus, d’autres en ont parlé ailleurs avec une autorité incontestée. Beaucoup d’entre vous ont lu, au Bulletin de la Société française de Minéralogie, l'éloge si complet, si clair, et j’ajouterai si ému, que M. Wyroubofl a consacré à son illustre ami. En ce moment même, les Annales des Mines publient à leur tour une notice sur Mallard, où M. de Lapparent a su mettre, avec sa science profonde des choses de la minéralogie, toute son éloquence, que je n’ai pas besoin de vous vanter, et tout son cœur. Je me contenterai donc de résumer en quelques mots cette œuvre cristallographique de Mallard, l’une des œuvres scientifiques les plus considérables de ce temps. ÉLOGE D'ERNEST MALLARD 187 Ce fut en 1876, quatre ans après son arrivée à Paris, que Mallard publia son premier mémoire de cristallographie. IL avait désormais trouvé sa voie, et ce mémoire, tout modeste que füt son titre, était une véritable révélation. L'étude des cristaux non homogènes, des groupements, cristallins, comme disait Mallard, fort négligée jusque là et qui n'avait conduit à aucune loi simple, se faisait, avec lui, systématique et précise ; les anciennes anomalies s’expliquaient sans difficulté et rentraient dans la loi de symétrie; bien plus, de la multiplicité de ces phénomènes prétendus anormaux, et de ce fait qu'ils obéissent tous à des règles géométriques, une nouvelle loi se dégageait, aussi simple que féconde, celle de la tendance de la matière inorganique à l’arrangement le plus symétrique parmi tous les arrangements possibles. De 1876 à 1886, Mallard multiplia sur ce sujet les observations et les mémoires. Il sépara soigneusement les mâles , ou groupement par juxtaposition, des groupements par pénétration qu’il appela groupements pseudo-symétriques. Il donna des mâcles une théorie nouvelle, plus générale que celle de Bravais, qui permet de com- prendre aisément certaines mâcles de cristaux hémièdres, mal expliquées jusqu'alors, et qui montre très simplement la raison d’être de la merveilleuse expérience des mâcles artificielles de la calcite, due à MM. Reusch et Baumhauer. Quant aux groupements pseudo-symétriques, il fit voir qu’ils ne se rencontrent que dans les cristaux pseudo-symétriques, où le système réticulaire formé par les centres de gravité des molécules possède, au moins d’üne façon approchée, des éléments de symétrie qui manquent à la molécule elle-même. Dans de pareils cristaux, on peut, sans toucher sensible- ment au système réticulaire, donner à la molécule un certain nombre d’orientations distinctes. L’assemblage de portions cris- tallines comprenant chacune des molécules de même orientation, mais telles que, de l’une à l’autre portion, l’orientation moléculaire varie, un tel assemblage, dis-je, est un groupement cristallin pseudo-symétrique. Tels sont les assemblages d’orthose dits de Carlsbad, les croix de la staurotide, de la christianite et de l’har- motome, les groupemements dits du péricline pour les feldspaths tricliniques, les assemblages de la pyrite de fer et de la fluorine; enfin, et surtout, de très nombreux groupements qui se manifestent, dans des espèces en apparence très symétriques, par exemple hexagonales ou cubiques, par des phénomènes opt'ques incompa- tibles avec cette symétrie apparente. L'étude des cristaux non homogènes est la partie capitale de 188 P. TERMIER l’œuvre de Mallard. Elle le conduisit à la découverte de la théorie physique de la polarisation rotatoire cristalline; elle lui fournit aussi les éléments d’une autre théorie, celle des propriétés phy- siques des mélanges isomorphes, qui vient de recevoir, des derniers travaux de M. Lavenir, une si éclatante confirmation; enfin, elle le mit sur la voie des recherches expérimentales qu’il entreprit plus tard dans le dessein d’étudier le polymorphisme et l’isomorphisme. Les conclusions théoriques qu’il a su tirer de ces dernières recherches étaient absolument inattendues. Leur portée philoso- phique le surprit lui-même au premier abord; et c’est avec une sorte de timidité qu'il les a présentées au monde savant, dans son admirable mémoire sur la quasi identité de l’arrangement moléculaire dans toutes les substances cristallisées. Presque toutes les séries isomorphes, sinon toutes, contiennent le cube comme une de leurs formes ; d'autre part, pour la très grande majorité des subs- tances cristallines, les paramètres, multipliés par les nombres 1,9, 3, 4 ou par leurs rapports, deviennent à peu près identiques à ceux du réseau cubique. D’où cette idée que les centres de gra- vité de tous les corps sont à peu près disposés suivant un système réticulaire cubique, et comme les centres de boulets sphériques dans une pile de boulets. Cet arrangement, comme l’a fait remar- quer M. H. Le Châtelier, est précisément celui qui permet de placer dans un espace donné le nombre maximum de molécules. Quantau polymorphisme, il résulterait de la possibilité de plusieurs sortes de groupements pseudo-symétriques moléculaires, analogues par exemple, à ceux qui produisent, dans le quartz, le pouvoir rotatoire: le polymorphisme ne serait plus qu’une polymérisation. Parmi les travaux spéciaux de Mallard, je citerai seulement ceux qui ont un intérêt direct et immédiat pour le pétrographe, et que beaucoup d’entre nous utilisent journellement : un procédé pour la mesure de l’angle des axes optiques, applicable même aux plaques très minces et aux très petits minéraux ; un heureux perfectionne- ment du goniomètre de Wollaston, qui rend très facile la mesure des cristaux presque microscopiques, et qui, dans beaucoup de cas, permet, sur ces mêmes cristaux, la mesure des indices de réfraction; enfin une étude théorique et pratique très complète du réfracto- mètre à réflexion totale de M. Emile Bertrand. Si l'on songe que les plus grandes découvertes de Mallard, la théorie des groupements pseudo-symétriques, celle de la polarisa- tion rotatoire, celle des propriétés physiques des mélanges iso- morphes, celles enfin de l’isomorphisme et de polymorphisme, ne a GE Rite" SE CE Se ne OR SE ne + LE à ÉLOGE D'ERNEST MALLARD 189 lui ont guère demandé plus de douze années de travail; et si l’on réfléchit après cela à tout ce que le même homme a simultanément produit en tant qu'ingénieur, à ses travaux sur les lampes des mines, sur les mélanges gazeux combustibles, sur les explosifs de sûreté, on reste confondu devant une pareiïlle activité et une si grande puissance d’assimilation et de création. Vous verrez tout-à- l'heure, Messieurs, l'explication de l’une et de l’autre. L'un des chagrins de Mallard était d’avoir délaissé la géologie. Du moins en suivait-il les progrès avec un intérêt que les préoccu- pations scientifiques et administratives ne semblent jamais avoir diminué. [1 aimait à prendre part à l’excursion géologique annuelle de l’École des Mines : et c’est un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse, celui des quelques jours passés ainsi, une première fois en Auvergne, une autre fois dans le Bourbonnais et le Berri, au contact de ces deux maîtres si dissemblables et s’entendant pour- tant si bien, Mallard et de Chancourtois. Quand nous revenions à l’auberge, la journée finie, un peu las sur la route démesurément allongée, Mallard, qui n’était jamais fatigué, lui, comme s’il eût été de fer, causait volontiers avec nous. À l’amphithéâtre, aux travaux pratiques, à l’école enfin, nous l’'avions trouvé un peu froid, sans doute parce que nous étions intimidés de l’énorme distance qui nous séparait de ce grand savant, et que, comme il arrive souvent, cette intimidation émanée de lui le gênait à son tour. Ici, dans la campagne, à cette heure tranquille du soir, ce n’était plus le même homme, ou plutôt c'était Mallard lui-même, tel que l’ont connu ses amis les plus intimes, avec sa simplicité vraiment touchante et sa bonhomie berrichonne qui n’exeluait pas une pointe de malice. La conversa- tion, comme il convenait, commençait toujours par la géologie ; il nous donnait, sur les choses que nous avions vues pendant le jour, des explications d’une clarté saisissante ; et peu à peu, pendant qu’il parlait, la géologie dépouillait à nos yeux le vêtement mystique et idéologique dont Chancourtois avait coutume de la revêtir, et devenait une science comme les autres, pourvue d’une méthode précise et marchant vers un but déterminé. Puis on causait miné- ralogie, et je vois toujours son étonnement, son indignation même, quand il entendait parler autour de lui de l’aridité de la cristallo- graphie. Et, insensiblement, la conversation passait aux thèmes les plus variés, sans que jamais Mallard cessât de nous émerveiller par la vivacité de son esprit, sa vaste érudition, sa dialectique puissante et surtout l’ardeur de ses convictions scientifiques. Sur cette âme 490 P. TERMIER droite et limpide, le scepticisme n’avait jamais eu la moindre prise ; il croyait à la science, il avait foi en elle, et ce n’est pas lui, certes, qui l’eût jamais accusée d'avoir trahi ses promesses. Une autre chose surprenait en lui : le soin qu’il mettait à ne jamais parler de lui-même, à ne jamais rien raconter de ce qui lui avait été personnel. Bien des fois, nous l’interrogeàmes sur ses voyages, sur sa Campagne militaire de 1871 : il répondait par quelques mots, puis revenait à un autre sujet. Et quand il causait cristallographie, il ne parlait jamais de ses propres travaux: les conquêtes de la science l’enthousiasmaient, mais peu lui importait qu'il en eût le mérite ou qu'elles fussent l’œuvre d’un autre tra- vailleur, pourvu que ce fussent bien des conquêtes. En l’entendant, nous pensions à ces grands bâtisseurs du Moyen-âge, qui vivaient pour leurs cathédrales, et qui n’ont jamais songé à leur propre gloire; à ces convaincus, si nombreux jadis sur la terre de France, dont l’unique souci était le culte de l’Idée, et qui mouraient contents, qu'ils fussent obscurs ou célèbres, si l’Idée avait grandi, par eux- mêmes ou par d’autres. Mallard avait, à n’en pas douter, de ce sang-là dans les veines. Sa philosophie était sereine et simple : il aimait les hommes et les trouvait très grands, malgré leurs misères ; il ne croyait guère au mal;la vie lui semblait douce et belle, comme un paisible ‘acheminement, par des voies déjà pleines de lumière, vers la radieuse Vérité. Écoutez ce qu'il disait en 4872, à Rive-de-Gier, dans une conférence publique sur l'Histoire de la Terre, dont j'ai retrouvé, parmi ses notes, le précieux manuscrit. Ces quelques phrases l’expliquent tout entier, donnent le secret de sa fécondité et de sa force, et résument toutes ses conceptions sur l’homme, sur la vie, sur la science, sur le monde. « Il ne faut pas, disait-il, que l’homme s’exalte trop ; il faut qu'il » se rappelle sans cesse ce qu'il est, une petite lumière vacillante » d’une éphémère durée, que le moindre souffle éteint. Mais il faut » encore bien moins qu'il arrive à se trop mépriser. Il est vraiment » une créature faite à l’image de Dieu, et, à ce titre, il lui est permis » d'entrer par sa raison dans les desseins et dans la pensée du Créa- » teur de toutes choses. Ce doit être ici-bas sa plus haute ambition, » et c’est cette ambition que la science lui permet de réaliser. » Et un peu plus loin : « Ce qui fait à mes yeux notre véritable grandeur, notre vérita- » ble supériorité, ce n’est pas que nous sommes mieux chauftés, .» mieux habillés, mieux voiturés que nos pères, c’est que nous ÉLOGE D'ERNEST MALLARD 191 » savons plus qu'eux. Nous ne sommes point ici-bas seulement pour » jouir et pour consommer. Triste fin que celle là, si c'était la fin » de l’homme. Non, Messieurs, nous sommes ici-bas, nous dit la » religion, pour aimer et servir Dieu ; nous sommes ici-bas, nous » dit la science, pour tâcher de comprendre et pour admirer la » volonté et la pensée divines : à bien les prendre, ces réponses n’en » font qu’une. » J'ai parlé tout-à-l’heure des solitaires, et de leur singulière aptitude aux recherches spéculatives et aux longs travaux de la pensée. Mallard était vraiment un solitaire. Il ne voulut jamais se marier, il vécut loin du monde, il évita soigneusement les affaires, qui souvent le recherchaient. Dans les derniers temps de son séjour à St-Etienne, un de ses meilleurs amis (de qui je tiens ce détail) lui ofirit, dans l’industrie métallurgique, une situation considérable. Mallard refusa sans hésitation, préférant rester pauvre pour garder le droit d’épouser la science. Jamais il ne douta qu'il n’eût choisi la meilleure part. Les honneurs, la célébrité, vinrent à lui, lentement, sans qu’il les eût jamais cherchés. En 1886, il fut nommé Inspecteur général des Mines ; en 1888, Officier de la Légion d'Honneur ; en 1890, Membre de l’Institut. Rien de tout cela ne le changea ; il persista dans son travail acharné, dans son obscurité volontaire, dans son amour de la solitude, dans ce que j’appelais tout-à-l’heure le culte exclusif de l’Idée. De tels hommes, Messieurs, honorent infiniment la nature humaine. Mallard a laissé à tous ceux qui l'ont connu, mais tout particulièrement à ses élèves, mieux qu’un enseignement cristallo- graphique d’une précison achevée et d’une irréprochable rigueur : une haute leçon de modestie et de désintéressement. Sa mémoire ne périra point à l’École des Mines : il est de ces défunts dont parle l'Écriture, et de qui la voix ne cesse pas de se faire entendre. Ses conirères en géologie Conserveront aussi son souvenir, et s’applau- diront d’avoir inscrit son nom sur leur Livre d’or, parmi cette pléïade de savants illustres et d'hommes de bien qui ont présidé aux destinées de la Société Géologique de France. 192 NOTICE SUR UEAN-BAPTISTE RAMES par Marcellin BOULE (1). MESSIEURS , Je vous dois des remerciments pour avoir bien voulu me charger de rappeler devant vous la carrière et les travaux de notre con- frère regretté, de celui qui fut mon premier maître en histoire naturelle : Jean-Baptiste Rames. Parmi nos traditions, la plus touchante, assurément, est celle qui nous permet de fixer, dans le Bulletin, la mémoire des géologues qui ont particulièrement honoré la Société. Le plus souvent, ces notices sont consacrées à des savants officiels ou de hauts person- nages. Cette fois l'hommage rendu s'adresse à un homme plus modeste par la condition sociale, mais qui fut l’égal des plus grands, par la beauté de caractère, la largeur d’esprit et la bonté de cœur. Jean-Baptiste Rames naquit le 26 décembre 1832 à Aurillac (Cantal). Son père exerçait, dans cette ville, la profession de phar- macien. C'était un homme éclairé, qui sut donner de très bonne heure à son fils le goût de l’histoire naturelle. Ce goût devint bien- tôt une passion exclusive, de sorte que le jeune élève du collège d’Aurillac ne réalisa pas le type convenu de l’écolier modèle. Il faut bien le dire, la maison universitaire, enclavée dans un massif de vieilles constructions, entourée de noires murailles, n’était guère séduisante. Le jeune Rames allait passer ses jours de congé à Carlat, dans une propriété familiale, située au fond d’une gorge sauvage, sous un magnifique rocher de basalte. Là, il faisait des collections, recueillant des plantes et des minéraux, chassànt les oiseaux et les insectes. C’est de la nature elle-même qu’il recevait ses premières leçons, les plus fortes, celles qu'on n'oublie jamais. Rames garda toute sa vie l'empreinte du milieu où se déroula son (x) Lue dans la séance générale du 18 avril. NOTICE SUR J.-B. RAMES 193 enfance et une partie de sa jeunesse. On retrouve dans son style comme un reflet des paysages grandioses, pleins de poésie et de grace rustique des environs de Carlat. Telles descriptions géolo- giques, tels aperçus philosophiques sont amples et lumineux comme les horizons qu’on découvre du sommet des tables basal- tiques qui dominent le pays. A sa sortie du collège, Rames alla poursuivre ses études scienti- fiques à Toulouse. Il apprit la pharmacie dans le but de succéder à son père, mais il fréquenta surtout la Faculté des Sciences, le Jardin des Plantes et les collections publiques. A cette époque, c’est-à-dire vers 1855, l’Université toulousaine brillait d’un vif éclat. Les maitres éminents qui enseignaient à la Faculté des Sciences et à l'Ecole de médecine ne tardèrent pas à remarquer l’assiduité et l’air d'intelligence du jeune étudiant. Ils le prirent en amitié et plusieurs se l’attachèrent comme préparateur. Sous leur bienveil- lante direction, Rames se livra à des recherches qui lui valurent plusieurs récompenses. Une première fois, en 1859, l’Académie des Sciences de Toulouse lui décerna une médaille d’argent pour ses découvertes d'animaux fossiles près de Toulouse. Les environs de cette ville sont très uni- formes au point de vue géologique ; l’étude en est des plus ingrates. Tout le pays est formé par une sorte de mollasse dont l’âge était à peu près inconnu jusqu’au moment où Rames trouva dans les couches du coteau de Pech-David, des ossements de Tortues, de Cro- codiles, de Dremotherium, de Steneofiber viciacensis. Ces fossiles per- mirent de considérer la formation tertiaire toulousaine comme olus ancienne que les terrains à Dinotherium et à Mastodontes, desquels on la rapprochait volontiers, et de la placer dans ce que nous appe- lons aujourd’hui l’Oligocène. Trois ans après, l'Académie de Toulouse offrait à son lauréat une médaille de vermeil pour ses recherches sur l'Homme fossile. Vers 1860, l’antiquité géologique de l’espèce humaine était encore dis- cutée avec passion, malgré l’appui que venaient d'apporter aux découvertes de Boucher de Perthes, des savants tels que Lyell, Falconer, Prestwich, Pictet, Lartet, M. Albert Gaudry. Deux maîtres de Rames, Joly et Noulet, étaient grands partisans des idées nou- velles. Dès 1835, après avoir étudié la caverne de Nabrigas, Joly avait fourni des preuves en faveur de la contemporanéité de l’homme et de certaines espèces éteintes. En 1853, le D' Noulet avait trouvé dans le vallon de l’Infernet, près de Clermont (Haute-Garonne), dans des couches régulièrement stratifiées, au milieu d’ossements 12 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 13 194 M. BOULE de grands Mammifères, des objets travaillés «qui, dans leur imper- fection, n’en prouvaient pas moins l’existence de l’homme aussi sûrement que l’eût fait tout un Louvre. » Les grandes cavernes des Pyrénées, qui ont livré depuis tant de monuments intéressants de nos ancêtres préhistoriques, n'avaient pas encore été explorées à ce point de vue. En 1862, Rames publia, en collaboration avec MM. Garrigou et H. Filhol, un mémoire sur l'Homme fossile des cavernes de Lombrive et de Lherm. Les auteurs avaient trouvé, dans ces excavations, des ossements humains mêlés à des ossements de Mammifères. À Lherm notamment, les débris humains étaient associés à des restes de Rhinocéros, d’Ours et d'Hyène des cavernes. La contemporanéité de tous ces objets ne parut pas douteuse aux yeux des jeunes explorateurs. Cette conclu- sion fut attaquée cependant par un géologue de valeur, qui fut aussi notre confrère, l’abbé Pouech. Rames répondit à son contra- dicteur par une lettre imprimée, d’une forme peut-être un peu vive, mais originale, pleine d'esprit et d'enthousiasme scientifique. Peu de temps après, Rames alla prendre, à Aurillac, la succession de son père. Ce ne fut pas sans regrets qu'il se sépara de ses maîtres, de ses amis et du milieu intellectuel de Toulouse. Quand dix-sept ans après, j’allai moi-même dans cette ville faire mes études scientifiques et présenter aux anciens professeurs de Rames ses lettres de recommandations, je pus apprécier, par l’accueil qui me fut fait, les bons souvenirs que mon excellent maître avait laissés’de son côté. A peine installé à Aurillac, Rames commença l’œuvre maîtresse de sa vie : l'étude du Cantal. Certes, le grand volcan avait déjà reçu la visite de géologues éminents : Guettard, Desmaret, Alex. Bron- gniart, Cordier, Poulett-Scrope, Lyell et Murchison, Dufrénoy et Elie de Beaumout, etc., avaient successivement publié leurs obser- vations. Mais la plupart de ces travaux ne portaient que sur des points isolés. La stratigraphie des coulées de lave, la détermination de leur âge relatif, l'étude des fossiles qu’on rencontre dans certai- nes couches avaient été négligées ou à peine ébauchées. Il restait donc beaucoup à faire. Il s'agissait de reconstituer l’histoire du plus grand volcan de la France centrale, « c’est-à-dire d’assister à sa naissance, de le suivre dans son développement, de rechercher ses phases d'activité et ses périodes de tranquillité, de le contempler dans toute sa maguificence, et enfin d'assister à sa décadence et à sa décrépitude ». NOTICE SUR J.-B. RAMES 195 Mais pour arriver à ce résultat, il fallait multiplier les courses, étudier le pays dans ses moindres détails, en dresser la carte géologique à grande échelle. Une pareille tâche était de nature à absorber la vie tout entière d’un homme et Rames n’allait avoir d’autres loisirs que ceux que lui laisserait la plus assujettissante des professions! Heureusement toute sa famille eut à cœur de faciliter ses travaux. Pendant quelques années, son père put le remplacer souvent auprès des clients. Plus tard, ce fut la mère qui tint l’officine pendant les absences du géologue. Cette vénérable femme avait une physionomie pleine d'intelligence et de bonté qui inspirait une absolue confiance. Dans les intervalles des excursions et pendant les longs mois d'hiver, Rames étudiait les principaux ouvrages traitant des vol- cans et les publications de ses devanciers. Le fruit de ces lectures et de ses premières observations personnelles se trouve résumé dans un petit livre intitulé : Etudes sur les volcans. L'auteur se range dans le camp, si peu nombreux à cette époque, des géologues qui combattent la théorie des cratères de soülèvement. A propos du Cantal, qui avait servi aux dissertations brillantes mais erronées d’Elie de Beaumont et de Dufrénoy, il démontre que partout, dans les vallées, on voit clairement les matériaux volcaniques reposer sur le terrain miocène, dénudé çà et là, mais nullement dérangé de sa position horizontale primitive; si l’on aperçoit quelques dérangemenis locaux, c’est dans les points qui ont été déchirés par des filons de roches volcaniques. Les phonolites, qui occupent le centre du Canial, loin d’avoir été soulevés et d’avoir provoqué la formation du grand cratère, comme le professe l’école de Léopold de Buch et d’Elie de Beaumont, se sont simplement épanchés sur des conglomérats trachytiques en une épaisse coulée, laquelle, dégradée par les agents atmosphériques, a formé les pics élancés du Griou, du Griounaux et de l’Usclade. Sept ans après, en 1873, la Carte géologique du département était à peu près terminée et son auteur en publiait une explication sous le titre de : Géogénie du Cantal. Rames a fait tenir en quelques pages Les résultats de dix années d'exploration. L'histoire ou pour mieux dire, l’évolution du grand volcan y est retracée en une suite de tableaux vigoureusement brossés. Écrit en un style clair et attachant, ce petit livre a séduit un grand nombre de personnes étrangères à la géologie. Au lieu de composer une longue et pénible monographie que, seuls, les géologues de profession eussent consul- tée, Rames, s'adressant à un plus grand nombre de lecteurs, a 196 M. BOULE préféré employer la forme narrative et raconter l’histoire du vol- can telle qu’elle lui apparaissait à la lumière des faits observés. On a parfois reproché à mon savant maître d’avoir fait, dans ce travail, une trop grande part à l’imagination. Cette critique peut être relevée. C’est parce que les conclusions du savant étaient parées des séductions d’un style brillant et coloré que des lecteurs superficiels ou rebelles à l’esprit de synthèse ont pu les considérer comme de purs produits littéraires. La Géogénie du Cantal est au contraire remarquable par la concision et la précision de la forme : pas un mot inutile, pas une phrase qui ne porte. Chaque page renferme des observations originales. Tandis, en effet, qu'avant lui on n’avait réussi à distinguer qu’une dizaine de termes dans la série stratigraphique du Cantal, Rames décrit 38 terrains différents dans la constitution géologique de ce massif. Les terrains cristallophylliens et les dépôts lacustres tertiaires, qui forment le socle du volcan, sont soigneusement étudiés. Divers niveaux sont établis dans l’Oligocène et les fossiles qu’ils ren- ferment déterminés d’une façon précise. Après avoir décrit les majestueuses rivières qui sillonnaient le Plateau central de la France pendant le Miocène supérieur et dont les rives étaient fré- quentées par les Dinotherium, les Hipparion, les Mastodontes, etc., Rames nous fait assister à la première apparition des phénomènes volcaniques. Sur les flancs de plusieurs vallées du Cantal on observe des escarpements basaltiques regardés jusqu'alors comme des coulées récentes, épanchées après le creusement des vallées : des basaltes des pentes. Rames montre que ces roches représentent, au con- traire, les produits les plus anciens du grand volcan, que loin d’être disposées en placage sur le flanc des vallées, elles sont en relation étroite avec les alluvions du Miocène supérieur et qu’elles supportent toute la masse énorme des tufs et des brèches qui les surmontent. Cette découverte de basaltes miocènes était des plus importantes, car elle permettait de synchroniser les grands soulèvements de la chaîne alpine avec les premières manifestations volcaniques de la France centrale, et de voir, dans ces deux ordres de phénomènes, une relation de cause à effet. Des coulées analogues ont été décrites depuis au Mont-Dore, dans le Velay et dans l’Ardèche. Le mérite de toutes ces observations doit remonter, par-delà leurs auteurs respectifs, jusqu’à Rames, qui avait ouvert la voie par ses travaux sur le Cantal. ; : D. ; 4 4 4 1 { ) à NOTICE SUR J.-B. RAMES 197 Tandis que les anciens auteurs n'avaient su distinguer dans les produits volcaniques du Cantal que trois sortes d'éléments, les tra- chytes, les phonolites et les basaltes, Rames à décrit un grand nom- bre d’espèces pétrographiques. Ces déterminations ne pouvaient avoir la précision que comportent les procédés actuels de la miné- ralogie. Elles n'en sont pas moins très remarquables pour l’époque; elles témoignent d’une grande expérience dans l’étude des miné- raux à l'œil nu et à la loupe. C’est ainsi que les labradorites et les andésites augitiques des pétrographes actuels sont énumérées à part sous la dénomination pittoresque mais expressive de roches hybrides, l’auteur ayant su reconnaître qu’elles sont intermé- diaires, par leur composition, entre les roches basiques, comme les basaltes, et les roches acides, comme les trachytes. Ce dernier terme est employé pour les andésites aux teintes claires, mais Rames distingue soigneusement les domites. Le basalte porphy- roide figure comme une roche distincte, ayant une physionomie et un âge tout à fait à part. Au milieu de cette immense accumulation de matières ignées, de fines cinérites renferment une multitude de plantes et marquent une longue suspension de l’activité volcanique. Ces curieux dépôts avaient à peine attiré l’attention des anciens explorateurs. Rames en fit une étude toute spéciale. Il put recueillir de nombreux spécimens qui permirent à de Saporta de nous révéler les richesses de la flore forestière qui ombrageait les pentes du Cantal à l’époque pliocène. Les derniers chapitres de la Géogénte, relatifs aux temps quater- naires et préhistoriques, sont tout à fait remarquables. Rames y pousse très loin l'étude des dépôts superficiels, moraines ou allu- . vions, sans jamais perdre de vue les relations entre les faits strati- graphiques et les données de la Paléontologie humaine. Nous assistons, au Pliocène supérieur, à la mort du volcan. Les sommets, beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui, retiennent chaque année une partie des neiges de l’hiver précédent et bientôt les flancs du cône gigantesque se couvrent de glaciers, qui vont disperser dans la plaine les blocs arrachés à la région des cratères. Cette pre- mière phase glaciaire est suivie d’une période de réchauffement, pendant laquelle des phénomènes torrentiels creusent les vallées jusqu’à leur profondeur actuelle. De nouveaux glaciers s'installent ensuite dans ces vallées et y édifient des moraines d’une conser- vation parfaite. Ces théories parurent d’abord bien hardies ; elles sont admises aujourd'hui par la plupart des géologues et l’on a 198 M. BOULE décrit depuis, dans beaucoup de régions très différentes et très éloignées les unes des autres, des phénomènes analogues à ceux observés par Rames dans la Haute-Auvergne. La Géogénie du Cantal n’est que l'explication d’une carte géolo- gique à grande échelle, que Rames désirait vivement publier. Ne pouvant, pour diverses raisons, utiliser la carte de l’Etat-major comme base topographique, notre regretté confrère entreprit toute une série de travaux purement géographiques, qui dénotent beau- coup d’habileté et de goût, et qui furent l’objet de hautes récom- penses dans diverses expositions géographiques. C’est ainsi qu’avec la collaboration de MM. F. et L. Bouygues, il publia d’abord une belle carte en relief du Cantal au !/#0.000. Quelques éditions coloriées géologiquement furent aussi mises dans le commerce. Puis ce fut un relief du bassin d’Aurillac au !/40.00œ, dont certains exemplaires reçurent également des teintes géologiques. Enfin quelque temps après paraissait la carte orohydrographique du département du Cantal au !/150.000, éclairée dans le système de la lumière oblique, tirée à trois couleurs, avec un profil général et panoramique. Cette œuvre magnifique, habilement gravée, allait servir de fond à la carte géologique, lorsque, en 1876, M. Fouqué vint dans le Cantal, chargé, par le service de la Carte géologique détaillée de la France, du tracé des contours sur les feuilles de . l'État major comprenant le massif du Cantal. Rames ne pouvait songer à opposer ses faibles ressources à celles du service officiel. D’ailleurs, le modeste savant d’Aurillac et le professeur au Collège de France ne tardèrent pas à s’unir par les liens d’une étroite amitié. Cette affection réciproque eut d’heureux résultats pour la science. Rames mit à la disposition de son éminent confrère la connaissance approfondie qu’il avait de la région. De son côté, l’auteur de Santorin et de tant de beaux travaux minéralogiques initia le géologue cantalien à l'étude microscopique des roches. Sur ie point de faire paraître une deuxième édition de la Géogénie du Cantal, Rames comprit la supériorité des méthodes nouvelles et l’importance des résultats auxquels ces méthodes conduisaient. Il déchira son manuscrit et se remit courageusement au travail. En 1879, il publia la Topographie raisonnée du Cantal. Dans l’esprit de l’auteur la Topographie et la Géogénie du Cantal n'étaient que les premiers chapitres d’une histoire naturelle de cette région. Après avoir retracé la genèse du grand volcan, Rames eût aimé le décrire dans son état actuel, avec ses populations animales et végé- NOTICE SUR J.-B. RAMES 199 tales. Il connaissait en effet aussi bien les êtres vivants de sa région que les roches ou les minéraux. Nous avons de lui plusieurs notes sur la botanique, courtes comme toutes ses publications, mais marquées au coin d’une science élevée. Malheureusement les loisirs de notre regretté confrère devenaient de plus en plus rares. Ils suffisaient à peine à la mise au point des observations ou des découvertes nouvelles. Parmi ces découvertes, il faut signaler celles de silex paraissant offrir des caractères de taille intentionnelle et recueillis dans les alluvions miocènes du Puy-Courny. Ces silex figurèrent aux expo- sitions universelles de Paris en 1878 et 1889. De Quatrefages et M. de Mortillet n’hésitèrent pas à déclarer que ces échantillons suffisaient pour démontrer l’existence d’un être intelligent, que de Quatre- fages regardait comme un Homme et, que M. de Mortillet considère encore aujourd'hui comme un être intermédiaire entre les grands Singes et l'Homme. M. de Mortillet donna à cette créature hypo- thétique le nom d’Anthropopithecus Ramesi. Les partisans de la taille intentionnelle des silex du Puy- Courny sont aujourd’hui bien clairsemés. En 1884, Rames fit paraître une brochure sur la géologie du Puy-Courny. Il avait cru de son devoir d’exposer tous les arguments qu'il avait pu trouver en faveur de l’origine artificielle des silex miocènes. Mais il était bien loin d’avoir sur cette matière les opinions intransigeantes qu'ont exprimées plusieurs anthropologistes, sans avoir d’ailleurs aucune connaissance du gisement. C’est avec la plus parfaite bonne foi qu'il reconnaissait la valeur des arguments qu’on pouvait opposer à la taille intertionnelle des silex du Puy-Courny. A la même époque, c’est-à-dire en 1884, une occasion permit à Rames de faire apprécier ses travaux par un grand nombre de géologues. M. Fouqué venait de terminer le tracé des contours géo- logiques sur les feuilles du Cantal. La Société géologique décida de tenir sa réunion extraordinaire à Aurillac. Dès les premières courses, Rames s’attira l’estime et l’affection de tous ses confrères, mais il éprouva plus de difficultés à leur faire partager certaines de ses idées. Rames, qui se montrait dans l'intimité un causeur des plus séduisants et des plus diserts, ne pouvait se résoudre à parler en public. De longues années de solitude scientifique et la modestie craintive, qui était un des traits de son caractère, l’avaient mal préparé au rôle que sont appelés à tenir ceux de nos confrères qui nous convient à aller visiter leurs champs d’études. Mais dans les comptes-rendus imprimés, Rames se montra dia- 200 M. BOULE lecticien serré ; il sut répondre à toutes les objections avec lucidité et développer ses vues originales avec une véritable éloquence, de nature à rallier les esprits les plus difficiles. Cette énumération des travaux de notre confrère sur le Cantal ne complète pas son œuvre scientifique. Rames, qui avait rapporté de Toulouse beaucoup de goût par les études paléontologiques, publia, en 1869, un livre sur la Création d’après la géologie. On était alors en pleine controverse sur les plus hautes questions de la philosophie naturelle. Les ouvrages de Darwin, traduits depuis peu, étaient d'autant plus critiqués qu’on les connaissait encore fort mal. Au- jourd’hui les théories évolutionnistes sont à la mode ; leurs adver- saires eux-mêmes reconnaissent l'impulsion féconde que ces tnéo- ries ont donnée aux sciences naturelles. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir une longue carrière pour avoir pu apprécier le mérite et, disons le mot, le courage des savants indépendants qui, les pre- miers, se déclarèrent partisans des idées nouvelles. N’avaient-ils pas contre eux la plupart des savants officiels, dispensateurs des places et des faveurs ? Il n’y a pas encore vingt ans, l'Enseignement supérieur en France, dans les Facultés de province, comptait à peine deux ou trois professeurs basant leur enseignement sur la théorie de l’évolution : quelques autres se tenaient dans une réserve pru- dente et d’ailleurs parfaitement scientifique ; les derniers, qui étaient les plus nombreux, se posaient catégoriquement en enne- mis de l’hypothèse nouvelle. Un des premiers, Rames eut l’idée de présenter le tableau complet des connaissances géologiques et paléontologiques qu’on avait à son époque, en suivant l’ordre d'apparition des êtres vivants et en montrant comment les formes organiques se relient, s’enchaînent les unes aux autres dans la suite des temps géolo- giques. Un pareil ouvrage, venant au jour avant les travaux synthé- tiques du même genre parus depuis, fut d’autant plus remarqué que l’auteur y étalait une érudition des plus vastes en une langue nerveuse, imagée, pleine de poésie et tout à fait personnelle. Certaines pages sont d’une superbe envolée. Comme l'Histoire naturelle du Cantal, l'ouvrage sur la Création n’a pas été terminé. Le 22 août 1894, la mort est venue surprendre le naturaliste auvergnat en pleine maturité. On le savait encore robuste, vigoureux, rempli d’ardeur pour les recherches scien- es NOTICE SUR J.-B. RAMES 201 tifiques. Il a suffi d’une courte maladie, d'apparence bénigne, pour enlever mon maître et ami affectionné. Rames était un de ces hommes qu’on ne peut connaître sans les aimer. Ses rares mérites, appréciés en haut lieu, lui avaient valu de nombreuses distinctions. Il avait été nommé successivement : officier d'Académie, membre de la Commission de Topographie des Gaules, officier de l’Instruction publique, correspondant hono- raire du ministère et chevalier de la Légion d’honneur. Un grand nombre de Sociétés savantes de France et de l’Étranger se l’étaient associé à des titres divers. En 1891, il fut proclamé vice-président de notre Société, dont il était membre depuis 1862. Sa bonté et sa charité inépuisables l’avaient rendu très popu- laire à Aurillac, surtout parmi les humbles. Il avait plusieurs fois refusé les avances du suffrage universel lorsque, dans ces dernières années, il arriva en tête de liste aux élections muni- cipales. Il ne crut pas devoir refuser un mandat qui n’était que l’expression de la reconnaissance publique. Mais il n'avait aucun goût pour la vie administrative ou politique. Laissant à ses collègues le soin de régler les affaires municipales, il gardait, pendant les séances, cette physionomie intelligente et rêveuse qui vivra toujours dans le souvenir de ceux qui l'ont connu. Il m'est bien difficile d'exprimer toute l’étendue de l’affection qui unissait Rames à ses amis et à ses disciples. Mes relations avec lui remontaient à vingt ans. J'étais encore enfant quand je lui pré- sentai mes premières récoltes d'histoire naturelle. Je sortis de son cabinet plein d'enthousiasme, car mon savant maître avait au plus haut degré le don de faire aimer la géologie. Il excellait à mettre en pleine lumière les points intéressants d’un phénomène, à le dégager des détails accessoires et à remonter à la cause. Il possédait une telle faculté d’évocation des choses disparues, qu’à la vue d’un'gise- - ment ou d’un simple échantillon, il faisait renaître à mes yeux les splendides tableaux de la nature passée. Ses descriptions si colorées, si vivantes, des paysages cantaliens aux diverses époques de l’histoire du volcan avaient des aspects de rêve et ses récits géologiques prenaient parfois des allures d’épopée ! De longues années d'intimité avaient ajouté à mon admiration pour le savant un grand respect pour l’homme. Je savais que dans cette belle âme, il n’y avait de place que pour les -préoccupations nobles et généreuses. Je connaissais tout ce que cette existence, exclusivement partagée entre la science el le devoir, ofirait d’admi- rable et de touchant. 202 M. BOULE. — NOTICE SUR J.-B. RAMES Les hommes qui, en province, loin de tout centre scientifique, se vouent au culte des choses de l'esprit, ont parfois des moments de découragement. L'exemple de la vie de Rames, si bien remplie et si méritoire, est de nature à les ranimer, à les réconforter, car notre très regretté confrère laissera dans l’esprit de tous le souvenir d’un parfait Homme de science. Liste des principales publications de J.-B. RAMES 1862. — L'Homme fossile des cavernes de Lombrive et de Lherm, 92 p. gr. & et 2 pl. Toulouse (en collaboration avec F. GarriGov et H. FizaoL). 1863. — Encore un mot sur la caverne de Lherm; réponse à l’abbé Pouech, br. 80 de 12 p., Toulouse. 1866. — Etudes sur les volcans, vol. in-12. 170 p. Paris, Savy. 1869-1871. — La Création d’après la géologie et la philosophie naturelle, vol. in-8° 420 p. Paris, Savy. 1873. — Géogénie du Cantal, vol. in-16 de 103 p. et 2 pl. Aurillac, Bouygues et Paris, Savy. 1875. — Carte géologique du Cantal en relief, au 1/250.000". Aurillac, Bouygues. 1875. — Carte géologique en relief du bassin d’Aurillac, au 1/40.000. Aurillac, Bouygues. 1878. — Carte oro-hydrographique et routière du département du Cantal au 1/150.000° avec un profil général et panoramique (en collaboration avec F. et L. BouyGuEs). Aurillac, Bouygues. 1879. — Topographie raisonnée du Cantal, br. in-16 de 60 p., Aurillac, Bouygues. 1880. — Rapport sur l’excursion faite par la Société botanique de France au Lioran et au Plomb du Cantal, le 22 juillet 1879. (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France, 1879, t. XXVI). 1880. — Généralités sur certaines relations de la flore du Cantal avec la topogra- phie et la géologie de ce département. (Bulletin de la Société botanique de France, 1879, t. XXVI). 1884. — Géologie du Puy-Courny, 22 p.in-8e (Extrait des Matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l’homme, 3° série, t. I). 1884. — Compte-rendu de la course du 24 août 1884 dans le Bassin d'A EIeS (Réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Aurillac). (B. S. G. F., 3° Sér., t. XII). 1884. — Compte-rendu de la course du 25 août au Puy de Griou et au Puy-Mary (B. S::G. F., 3 Sér, t. XII). 1884. — Compte-rendu de la course du 26 août à Vic-sur-Cère et au Pas-de-la- Mougudo (B. S. G. F., 3 Sér..t. X.I). 1884. — Compte-rendu de la course du 28 août à (arlat (B. S. G. F., 3° Sér.,t. XII). 1886. — Note sur l’âge des argiles du Cantal et sur les débris fossiles qu’elles ont fournis (B. S. G. F., t. XIV, p. 357). 203 NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER par DOUVILLÉ (1). Paul-Henri Fischer naquit à Paris le 7 juillet 1835 et fit la plus grande partie de ses études au lycée de Bordeaux. Presque dès l'enfance il manifesta un goût des plus vifs pour l’histoire natu- relle : il consacrait ses jours de vacances à des excursions autour de Bordeaux et, à l’âge de 16 ans, la Société linnéenne de cette ville lui décernait une médaille d'argent pour ses recherches sur la faune malacologique terrestre et fluviatile de la Gironde. Ses parents l’avaient d’abord destiné au commerce, mais devant une vocation aussi décidée, ils le laissèrent libre de diriger ses études vers la médecine. A dix-huit ans, il revenait à Paris, et peu après, en 1859, il était nommé interne des hôpitaux, après un brillant concours ; quatre ans plus tard, en 1863, il était recu Docteur en médecine. Mais la science pure l’attirait de plus en plus ; pendant son internat, en 1861, il avait été attaché comme préparateur au laboratoire de Paléontologie du Muséum ; c’est là que sa vie tout entière allait s’écouler. Si le titre d’aide-naturaliste paraît bien modeste pour un homme de sa valeur, n’oublions pas que ces fonctions ont été souvent occupées par des savants illustres, et notre confrère a montré une fois de plus que c’est la valeur de l’homme qui fait la valeur du titre. Entouré d'amis, en contact avec les maîtres les plus éminents, Fischer allait pouvoir librement développer ses dispositions natu- relles ; les riches collections dont il avait la garde et qui s’accrois- saient tous les jours, lui ouvraient un champ d’études inépuisable et sans cesse renouvelé. (1) Lue à la séance générale du 18 avril 1895, 204 DOUVILLÉ Aussi son œuvre.a-t-elle été considérable: plus de 300 notes et mémoires montrent l’universalité de son esprit qui embrassait toutes les branches de la Zoologie. Si ses travaux l'ont placé au premier rang des malacologistes, il a montré en même temps qu’il avait une connaissance tout aussi approfondie des animaux plus élevés en organisation; vous vous rappelez cette gigantesque Tortue découverte il y a peu d’années dans le Pliocène de Perpignan, qu'il a patiemment reconstituée et dont il nous a fait connaître les affinités réelles. Les importants travaux sur les Cétacés en sont une autre preuve : il poursuit leur étude pendant 15 années, de 1866 à 1881, et après avoir publié sur ce sujet de nombreuses études de détail, il termine son œuvre par une monographie complète des Cétacés du S.-0. de la France, dans laquelle 17 espèces sont caractérisées d’une manière précise, et parmi celles-ci la curieuse Baleine des Basques, devenue si rare aujourd’hui. Mais les Mollusques ont toujours été l’objet de ses études de prédilection. Un de ses amis nous a raconté que c'était la vue et l'étude d’une petite collection de coquilles, réunie par son beau- père, le D' Dégranges, qui avait éveillé en lui le goût de l’histoire naturelle. Toute sa vie, il est resté fidèle à ces humbles coquilles, ses premiers amis, tellement sont fortes et vivaces ces impressions de l’enfance. Aussi, comme ils les connaissait bien; avec quelle sûreté de vue il arrivait à reconnaître les caractères complexes de ces formes si multipliées, et à leur attribuer leur véritable valeur. Il ne lui suffisait pas de découvrir et de faire connaître des formes nouvelles, il se préoccupait surtout de rechercher les affinités de ces êtres si divers, s’efforçant ainsi de mettre en évidence l’ordre naturel qui a présidé à leur formation. Un de ses ouvrages synthétise, d’une manière presque complète, les nombreux travaux qu’il a publiés sur ce sujet : c’est le Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique. Il voulait, d’abord, se borner à réviser le Manuel de Woodward, mais, dès le commencement de ce travail, il fut amené à reconnaître que, pour mettre ce travail à la hauteur de la science, il était nécessaire de le remanier complètement ; nous y avons gagné une œuvre toute personnelle, qui fixe, d’une manière précise, l’état actuel de nos connaissances sur les Mollusques, et qui a autant d'importance pour le Malacologiste que pour le Paléontologue ; mais aussi, cet ouvrage qui, primitivement, devait être achevé en quelques mois, a coûté à notre confrère 8 années de travail, de 1880 à 1887. NOÏICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 205 Le premier point à mettre en relief, ce sont les idées de Fischer sur la classification. Pour lui, le terme le plus important, c’est le genre qui lui paraît avoir une existence aussi claire que celle de l’espèce. Aussi, tous ses efforts tendent-ils à mettre en lumière ses caractères anatomiques et zoologiques, trop souvent négligés, dit-il, et subordonnés, à tort, aux caractères conchyliologiques; et il ajoute, qu’en établissant une base zoologique solide pour l'édification du genre, on attribue à celui-ci son véritable caractère; c'est donc à tort que certains zoologistes le considèrent comme une coupure arbitraire, destinée à réunir, sous un nom commun, des formes spécifiques, simplement voisines par l’aspect extérieur ou par quelques particularités de faible importance. Il est certain que ce point devra paraître difficilement acceptable aux paléontologues, ou, du moins, à ceux qui pensent que l’ensemble des êtres forme un tout continu, et que les discontinuités que nous constatons encore ne résultent que de lacunes dans nos connaissances. Mais en se plaçant à un point de vue purement zoologique, Fischer se prive de tout criterium pour l’appréciation des genres fossiles, et c’est par ces derniers seulement que la continuité pourrait être établie. Du reste, dans la pratique, notre confrère se trouve conduit à donner au genre une valeur assez différente de celle que lui attribuent un grand nombre de paléontologues : « Quand j'ai » cherché, dit-il, à obtenir une bonne délimitation des geures, je » me suis trouvé en présence d’une quantité de prétendus genres » de valeur inégale : les uns pourvus de quelques caractères » zoologiques d’une valeur secondaire, les autres ne consistant » qu’en groupement d'espèces affines. J’ai considéré les premiers » comme des sous-genres et les autres comme des sections ». Les genres seuls étant nettement délimités, il en résulte que les groupes entre lesquels on constate un passage graduel ne peuvent être, pour Fischer, que tes sous-genres, et dans l’hypothèse de la continuité des formes animales, les genres ainsi compris seraient appelés à s'étendre de plus en plus et à se perdre progressivement dans les divisions d’ordre supérieur. En résumé, malgré la valeur incontestable des caractères zoolo- giques, ils deviennent insuffisants dès qu'il s’agit de grouper non-seulement les formes vivantes, mais aussi les formes fossiles. On ne peut, en eftet, se borner à établir une classification poür les seules formes vivantes, puis à y intercaler d’une manière plus ou 306 DOUVILLÉ moins approximative les formes fossiles ; ce sont, au contraire, ces dernières formes qui devraient servir de point de départ, et leurs enchaînements, poursuivis jusqu’à l’époque actuelle, indiqueront la place que les diverses formes, vivant aujourd’hui, doivent occuper dans la classification générale. Ainsi pour les Céphalopodes, si l’on considère uniquement le nombre des branchies, il devient impossible d'indiquer la place des Ammonées et il faut, à l'exemple de Fischer, en faire un ordre distinct et de même valeur que ceux des Dibranches et des Tétra- branches. Mais, d’après les caractères de la coquille, et surtout d’après ceux de la partie initiale ou embryonnaire, qui sont toujours de premier ordre, on sera au contraire conduit à rapprocher les Ammonées des Dibranches. Dans les Gastropodes, Fischer a attaché une importance consi- dérable à la constitution de la radule : la valeur de ce caractère a été très discutée, et en tout cas il n’est pas directement observable sur les formes fossiles. Mais cependant la Paléontologie semble indiquer qu’il est en relation avec le degré d'évolution des types eux-mêmes. Les formes à radule réduite (1-1-1), Toxoglosses et Rachiglosses, n’ont apparu que tardivement, les Tœænioglosses à dents un peu plus nombreuses (2-1-1-1-2) présentent un mélange de formes récentes et de formes plus anciennes, tandis que les Rhipi- doglosses à nombreuses dents latérales comprennent la plus grande partie des formes dont l’origine paléozoïque est incontestable. On pourrait donc concevoir qu’à l’origine la radule était constituée par un grand nombre de dents presque égales entre elles, comme celles des Pténoglosses et de certains Opisthobranches, tandis que peu à peu les dents centrales se sont développées et ont amené l’atrophie progressive des latérales. La considération de la radule laisse intact le groupe si naturel des Tectibrauches ; elle indique une analogie de plus entre certains Hétérostrophes à embryon sénestre et les Opisthobranches, enfin elle montre la liaison étroite des Holostomes et des Canalifères. Parmi ceux-ci, elle distingue un groupe ancien moins évolué et tænioglosse (Cerithium, Chenopus, Cyprea, etc.) et un groupe plus récent rachiglosse (Oliva, Marginella, Voluta, Murex, Fusus, Buccinum, etc.) et toxoglosse (Terebra, Conus, Pleurotoma, etc.) Rien ne prouve du reste que dans la succession des temps géologiques des coquilles de forme analogue aient toujours été habitées par des animaux ayant la même radule. Ainsi, il nous parait douteux que les Capulidés anciens aient été tœænioglosses comme le sont les NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 2071 formes actuelles; mais y a-t-il réellement continuité entre ces formes si développées dans les temps paléozoïques et à l’époque tertiaire, et si rares au contraire pendant la période secundaire? et ne serait-il pas plus rationnel de penser que nous avons affaire à deux rameaux tout à fait distincts. Nous n’insisterons pas sur la division proposée par Fischer pour les Lamellibranches en Dibranches et Tétrabranches; elle nous paraît manquer d’élasticité, puisqu'elle ne donne guère que deux groupes d'importance très inégales, et les travaux récents ont montré qu'il faut plutôt chercher les éléments d’une classification rationnelle, dans l’étude minutieuse des éléments de la charnière, et dans leur mode de développement. N'oublions pas que ces quelques critiques de détail ne s'adressent pas, en réalité, à l’ouvrage même de Fischer ; elles résultent seulement du point de vue différent auquel nous avons été conduit à nous placer. Le Manuel de conchyliologie a rendu et rend tous les jours les plus grands services à tous ceux qui s'occupent de Malacologie ; on y retrouve facilement les caractères de tous les genres vivants et fossiles, et le seul regret qu’on puisse exprimer, c’est que les précieuses indications bibliographiques que l’auteur avaitrecueillies, en aient été systématiquement exclues par l'éditeur. L'œuvre de notre confrère est tellement considérable qu’il n’est pas possible de vous la faire connaître en entier ; je me bornerai à vous signaler les quelques parties qui sont d’un intérêt plus special pour les géologues. De bonne heure, Fischer s’est préoccupé de la distribution des Mollusques, soit à la surface des continents, soit dans la profondeur des mers ; la distribution bathymétrique des animaux marins est la plus importante pour nous : elle peut nous fournir des indications précieuses sur l’étendue et la distribution des mers aux diverses périodes géologiques, en nous permettant de déterminer sous quelle profondeur d’eau les couches se sont déposées. Forbes avait déjà distingué et caractérisé 4 zones bien nettes : la zone littorale, la zone des Laminaires (de 0 à 27"), celle des Corallines (de 27 à 91%) et celle des Coraux de mer profonde (de 91 à 185" et au-delà). Fischer reprend cette étude d’abord sur les côtes du S.-0. de la France. La zone littorale y est bien caractérisée ; c’est là que se développe l’Huiître de Portugal, représentant actuel des vraies Gryphées, à comimnissure tantôt plane, tantôt dentée, si fréquentes dans les formations tertiaires et secondaires, 208 DOUVILLÉ La faune du bassin d'Arcachon avec ses bancs bien connus d’O. edulis, lui fournit un bon type de la zone des Laminaires ; on sait que c’est dans la même zone que se développent, dans les mers chaudes, les récifs de Polypiers. Les dragages que notre confrère effectue d’abord au large d’Arca- chon, qu'il poursuit ensuite de concert avec le Marquis de Folin, dans ce curieux golfe sous-marin, connu sous le nom de Fosse du Cap Breton, lui permettent de préciser la délimitation des zones propo- sée par Forbes, et d’en établir de nouvelles. Il arrête à 72" la 3° zone ou zone des Corallines, où se développent les Algues calcaires associées à de nombreuses colonies de Bryozoaires et où habitent les grands Gastropodes carnassiers (Buccins, Tritons, Casques, etc.) et les grands Pectens. On a souvent signalé les analogies de cette faune avec celles des principaux gisements tertiaires reconnus en France. Au-dessous, les conditions d’existence des animaux se modifient moins rapidement avec la profondeur, et les zones prennent une plus grande épaisseur. Il établit une division nouvelle, la zone des Brachiopodes, qui s’étend jusqu’à 500: les Bryozoaires y sont encore abondants, associés à certains Polypiers rameux (Dendrophyllia) et au corail; C’est l'habitat principal de l'Ostrea cochlear, dernier représentant des Pycnodontes de la craie et. des Liogryphées du Jurassique. À la partie supérieure viennent se placer les bancs de corail, tandis qu’au-dessous commencent à se développer exclusi- vement les Polypiers simples. Beaucoup de faunes secondaires présentent des caractères analogues. Un grand nombre des animaux recueillis par Fischer dans ses explorations en eau profonde étaient nouveaux, au moins pour les côtes de France, surtout parmi les Brachiopodes et les Coralliaires ; mais en outre il y retrouve à l’état vivant des Mollusques tels que la Nassa semistriata, considérés jusqu'alors comme caractéristiques du Pliocène et qui semblent s'être perpétués sur place depuis les temps tertiaires. Au-dessous de 500 les explorations du fond de la mer présentent des difficultés matérielles considérables et Fischer allait se trouver arrêté dans ses recherches, lorsque les expéditions du Travailleur et du Talisman vinrent lui permettre de pousser ses études jus- qu'aux plus grandes profondeurs. Nommé membre de la com- mission des dragages sous-marins, il prit une part active aux quatre campagnes qui furent entreprises de 1880 à 1885; il en‘rapporta une moisson des plus riches, que nous avons pu admirer dans NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 209 l’exposition dont il a été l’un des organisateurs quelques années plus tard. Malheureusement il ne lui a pas été donné de nous faire connaître en détail cette faune si intéressante : d’autres occupations lui ont fait différer ce travail et la mort est venu le frapper avant même qu’il ait pu le commencer. | Il a cependant communiqué à diverses reprises, à l’Académie des Sciences, les résultats généraux de ses explorations : au point de vue de l’étude de la distribution bathymétrique des êtres vivants, il indique que les Brachiopodes et les Mollusques sont ceux qui fournissent les indications les plus précises, parce que leur pouvoir de déplacement est très faible, et qu’on a la certitude qu’ils ont réellement vécu sur les fonds où ils ont été dragués ; on doit y ajouter du reste les Crinoïdes, les Polypiers et les Spongiaires qui présen- tent les mêmes conditions de fixité. Fischer ajoute : « C’est en raison de leur habitat fixe ou limité que ces animaux à l’état fossile donnent des niveaux et des points de repère constants ; ils servent mieux que les autres à caractériser les couches fossilifères dont plusieurs tirent leur nom des genres qui y sont répandus avec le plus de constance ». On voit que même dans ces recherches purement zoologiques, le côté géologique n’était pas oublié. Il revient encore un peu plus loin sur le même sujet : « La délimitation de la zone abyssale avait pour moi, ajoute-t-il, un intérêt particulier, puisque J'avais cherché, après avoir caractérisé son faciès actuel, à appliquer ces données à l'étude du faciès abyssal de certaines couches fossilifères. Il résulte de l’examen de la faune abyssale actuelle de l'Atlantique et de la Méditerranée, que la faune de certaines couches pliocènes de la Sicile et des Calabres présente une asso- ciation semblable de Mollusques et de Brachiopodes appartenant à des espèces identiques ou représentatives. On peut donc, avec vraisemblance, supposer que ces couches pliocènes ont été déposées à une grande profondeur. Les applications à la géologie seront de plus en plus nombreuses à mesure que les faunes abyssales seront mieux connues. Dans tous les cas, elles indiquent une voie nouvelle où s'engagent les géologues animés de l’esprit de progrès». Un autre fait l’avait frappé dans la distribution bathymétrique des faunes méditerranéennes ; au-dessous d’une faune superficielle luxuriante, on est étonné de ne rencontrer qu’une faune abyssale misérable qui contraste avec la merveilleuse richesse de la faune abyssale de l'Atlantique. C’est que dans cette mer presque fermée les eaux profondes ne se renouvellent pas et qu'elles sont complè- tement isolées des eaux de l’Océan par le seuil relativement élevé 15 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 14 910 DOUVILLÉ du détroit de Gibraltar ; tandis que, en profondeur, les eaux de l'Océan se refroidissent jusqu’à 0°, dans la Méditerranée, au contraire, la température du fond ne descend pas au-dessous de 130. On sait que les courants froids amènent dans les grands fonds de l'Atlantique, et jusque dans la zone tropicale, des Mollusques vivant sur les côtes de la région boréale dans des conditions de tempé- rature analogues, mais à une faible profondeur ; de nos jours ces courants froids ne pénètrent pas dans la Méditerranée. Mais il n’en a pas été toujours ainsi : cette faune à faciès boréal se retrouve à l’état fossile dans ces couches du Pliocène de l'Italie, dont le caractère abyssal a été signalé plus haut. A cette époque, les courants froids du pôle arrivaient donc dans la Méditerranée et on doit en conclure que le seuil de Gibraltar n’existait pas ou du moins était beaucoup moins élevé qu’il ne l’est aujourd’hui. Ainsi l’étude purement zoologique d’animaux, trouvés à l’état fossile en Sicile ou en Italie, a permis de démontrer l’existence de mouvements géologiques importants dans le Sud de l'Espagne à la fin du Pliocène. Quel meilleur exemple peut-on citer de l’appui mutuel que sont appelées à se prêter les diverses branches des sciences naturelles. Il me reste à vous parler des travaux de Fischer particulièrement consacrés à l’étude des animaux fossiles; ce ne sont ni les moins intéressants ni les moins considérables. En collaboration avec d’Archiac et de Verneuil, il publie la Paléontologie de l'Asie mineure, dans laquelle plus de 300 espèces de fossiles sont décrites et figurées; les matériaux en avaient été fournis par les explorations de Texier et de Tchihatcheff, et ce mémoire nous donne presque les premières indications certaines sur cette vaste région encore si peu connue. Dans ses fouilles célèbres du Mont Leberon, notre éminent confrère, M. Gaudry, n'avait pas négligé les Invertébrés; Fischer les décrit avec Tournouer et son étude le conduit à des conclusions importantes au point de vue des relations que présentent les faunes synchroniques des divers bassins miocènes du Sud de la France. Il revient du reste plusieurs fois sur les faunes tertiaires du bassin du Rhône, sur la mollasse marine de Lyon, sur la mollasse de Cucuron, et sur les fossiles pliocènes de Biot. L'analyse microscopique des marnes de Licata, remarquables surtout par leur faune ichthyologique, lui permet de les rapprocher des marnes de Caltanisetta, rendues célèbres par les travaux d’Ehrenberg. PR AS PT NP OR TE 7 ee PE nt UT dre NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 11 Signalons encore son étude sur les Mollusques fossiles de l’Attique, recueillis également par M. Gaudry, et sa Paléontologie des terrains tertiaires de l’île de Rhodes, publiée dans les Mémoires de notre Société. Il ne borne pas du reste ses recherches aux terrains tertiaires ; il reconnaît parmi les fossiles rapportés par M. Vaillant, du Djebel Attaka, près de Suez, la présence des Hippurites, et c’est le gisement le plus méridional où ces fossiles aient été signalés dans l’ancien continent. A plusieurs reprises, il nous fait connaître des fossiles rapportés de Madagascar par divers explorateurs et surtout par M. A. Gran- didier ; il démontre la présence dans cette île du terrain jurassique caractérisé par des Nérinées et de l’Eocène à Nerita Schmideli. Sur des échantillons de l’Alaska rapportés par M. Pinart, il reconnaît le Monotis salinaria caractéristique du Trias, et des Aucella appartenant aux terrains secondaires; il signale aux îles Prybiloff des dépôts tertiaires de l’âge du Crag. La Nouvelle-Calédonie lui fournit également des espèces caracté- ristiques du Trias, Monotis richmondiana et Halobia (?) ; il indique dans les couches à combustibles, une Littorina, voisine du T. capi- taneus,mais que nous serions plutôt porté à rapprocher des Hantkenia de la craie supérieure. En Chine, dans le Shensi méridional, il signale en 1874, dans les récoltes de l’abbé David, des fossiles appartenant incontestablement au Carbonifère et quelques autres qu’il place avec un certain doute sur l’horizon du Silurien supérieur. Ces brèves et trop courtes indications suffiront du moins pour nous montrer toute l'étendue du talént de notre regretté confrère ; rien ne lui est étranger ; il aborde tous les sujets, et quel que soit l’objet de ses études, on y reconnait la marque d’un esprit supé- rieur allié à la minutieuse précision du naturaliste. Et malgré ces travaux si nombreux, combien n’a-t-il pas laissé encore de matériaux qu’il ne lui a pas été donné d'utiliser ! Un point sur lequel je ne saurais trop insister, c’est l’agrément, c’est la cordialité de ses relations avec tous ses confrères ; il ne comprenait pas ces rivalités d'écoles, qui, si elles pouvaient donner quelquefois à nos réunions cet imprévu et ce piquant qui lui manquent peut-être un peu aujourd’hui, avaient aussi le grave inconvénient d'introduire les considérations de personnes dans des 912 DOUVILLÉ questions d’ordre purement scientifique. Il pensait que le Muséum, la Sorbonne et l'Ecole des Mines devaient se prêter un mutuel appui, que pour faire progresser la science, il fallait non-seulement travailler soi-même, mais encore aider les autres de tout son pouvoir dans la recherche de la vérité: c’est là le vrai rôle des grands établis- sements publics, et il a voué toute sa vie à cette haute mission. Il venait souvent dans nos collections, tantôt pour examiner un type ou pour nous communiquer une forme intéressante, tantôt pour discuter quelque point délicat de classification; je n’ai pas besoin de dire quel plaisir c’était pour nous, et avec quelle rapidité passaient les trop courts instants qu'il pouvait prélever sur ses occupations habituelles. Il me faisait part de ses projets et quand je lui disais avec quelle impatience nous attendions la publication des matériaux importants qu’il avait recueillis dans des explora- tions des grandes profondeurs, il m’énumérait les travaux déjà commencés et qu’il devait avant tout terminer. « Encore 2 ou 3 ans, me disait-il, et je pourrai m’y consacrer tout entier. » Mais la mort est venue plus vite et il n’a même pas eu ce peu de temps qu'il demandait. I a eu cependant une consolation suprême : il a pu voir grandir à côté de lui un fils ayant les mêmes goûts et les mêmes préoccupations que lui; un fils qui, d’abord son élève, est devenu bientôt son aide, puis son collaborateur. Il m’a répété plus d’une fois quelle satisfaction, quelle joie profonde c'était pour lui de pouvoir associer son fils à ses travaux et de penser qu'il pourrait les continuer un jour. Avec sa modestie habituelle, il ajoutait que dans cette collaboration si rare, ce n’était bien souvent ni la meil- leure, ni la plus grande part qui lui revenait. Mais sa santé déclinaïit et l’obligeait à se ménager; il a dû d’abord abandonner nos réunions du soir qu'il avait si longtemps et si assidûment suivies : quelques mois plus tard il succombait, malgré tous les soins et toutes les affections dont il était entouré. La place qu’il occupait parmi nous reste vide, et quand nous pensons à tout ce qu’il a fait pour la science et pour ses amis, il nous semble que ce vide ne pourra jamais être rempli. Mais la science ne doit pas connaître le découragement, quand un de ses soldats tombe au premier rang, les jeunes sont là tout préparés pour continuer la lutte et remporter les mêmes victoires. Et d’ailleurs Fischer ne nous a-t-il pas laissé dans ses œuvres le meilleur de lui-même; par elles, il continuera à vivre, même quand ceux qui l’ont connu, qui l’ont aimé, auront disparu à leur tour. NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 213 LA LISTE DES TRAVAUX DE P.-H. FISCHER PROTOZOAIRES ‘7. Foraminifères 4e la Nouvelle-Calédonie (Les Fonds de la Mer, t.I, p. 252, 1870). 2. Foraminifères marins du département de la Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XXVII, P- 377, 1870). 3. Foraminifères provenant du détroit de Magellan (Les Fonds de la Mer, t. I, p. 236, 1869). 4. Sur la présence dans les mers actuelles d’un type de Sarcodaire des terrains secondaires (Compt. rend. de l’'Acad. des Sciences, vol. LXXXI, p- 1131, 1875. — Journ. de Zool. de Gervais, vol. IV, p. 530, 1875). 5. Sur un type particulier de Rhizopode (Astrorhisa) (Journ. de 30ol. de Gervais, vol. IV, p. 503, 1875). SPONGIAIRES 6. Note sur quelques Spongiaires fossiles de la Craie appartenant au groupe des Géodies (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXVI, p. 233, 1 pl., 1867). 7. Recherches sur les Éponges perforantes fossiles (Nouv. Archie. du Muséum, t. IV, p. 117, 2 pl., 1868). . CŒLENTÉRÉS 8-15. Sur les Actinies des côtes océaniques de France (Compt. rend. de l’Acad. des Sciences, vol. LXXIX, p. 1207, 1874). — Recherches sur les Actinies des côtes océaniques de France (Nouvelles Archives du Muséum, vol. X, p- 193, 1855). — Anthozoaires du département de la Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, vol. XXX, p. 183, 1875). — Sur la distribution géographique des Actinies du littoral méditerranéen de la France (Compt. rend. de l’Acad. des Sciences, vol. CV, p. 83, 1887). — Contribution à l’Actino- logie française (Arch. de zool. expérim. de Lacaze-Duthiers, 2° série, vol. V, p. 381, 1887). — Sur la disposition des tentacules chez les Cérianthes (Bull. de la Soc. zool. de France, vol. XIV, p. 24, 1869). — Description d’une nouvelle espèce du genre Edwardsia, Quatrefages (Bull. de la Soc. Zool. de France, vol. XIII, p. 22, 1888; et Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XEIL, p. 310, 1889). — Nouvelle contri- bution à l’Actinologie française (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XLII, p. 251, 1889). 16. Sur les Hydrozoaires fossiles du genre a (B. S. G. F., vol. XXIV, p. 689, 1867). 17. Note sur le Pavonaria quadrangularis et sur les Pennatulides des côtes de France (Bull. de la Soc. 5001. de France, vol. XIV, p. 34, 1889). 18. Note sur des Scyphistomes de Méduse Acraspède (Bull. de la Soc. 3001. de France, vol. XIII, p. 96, 1888). 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25, 26. 27. 28. 29. DOUVILLÉ ÉCHINODERMES Note sur les perforations de lEchinus lividus (Ann. des Sc. nat., p. 32x, 1864). Echinodermes des côtes de la Gironde et du Sud-Ouest de la France (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XX VII, p. 358, 1870). ARTICULÉS (Crustacés) Sur la distribution géographique des Crustacés podophthalmaires du golfe de Gascogne (Compt. rend. de l’Acad. des Sc., t. LXXIV, p. 1589, 1852). Crustacés podophthalmaires et Cirrhipèdes du département de la Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXVIIL p. 405, 1873). Crustacés ostracodes marins des côtes du Sud-Ouest de la France (Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XXI, p. 247, 1877). Description d’un nouveau genre de Cirrhipèdes (Stephanolepas) parasite des Tortues marines (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, vol. XL, p. 193, 1886). Sur deux espèces de Lepas fossiles du Miocène des environs de Bordeaux (Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XL, p. 189, 1886). Cirrhipèdes de l’Archipel de la Nouvelle-Calédonie (Bull. de la Soc. zool. de France, vol. IX, p. 355, 1884). Description d’une nouvelle espèce de Scalpellum du Japon (Bull. de la Soc. zool. de France, vol. XVI, p. 116, 1891). Sur une monstruosité du Crabe Tourteau (Platycarcinus pagurus, Linné) (Bull. de la Soc. zool1. de France, vol. XII, p. 69, 1888). BRYOZOAIRES Mémoire sur les Bryozoaires perforants de la famille des Térébriporides (Mém. prés. à l’'Instit., Nouv. Archio. du Muséum, t. IL, p. 253, 1 pl. 1866). : . Bryozoaires marins du département de la Gironde et des côtes du Sud- Ouest de la France (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XX VII, P. 329, 1870). BRACHIOPODES 31-33. Expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman. Brachiopodes, 140 pages avec 8 pl, 1891. — Diagnoses de nouveaux Brachiopodes (Journ. de conchyl., vol. XXX VIII, p. 76, 1890). — Sur la répartition stratigraphique des Brachiopodes de mer profonde recueillis durant les expéditions du Travailleur et du Talisman {Comptes rendus de l’Académie des Sciences, vol. CXI, p. 202, 1890). — En collaboration avec D. P. Œhlert. 34. Note sur une monstruosité de l’Acanthothyris spinosa (Journ. de conchy1., vol. XXVII, p. 343, 1879). NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 215 35-36. Brachiopodes provenant des campagnes de l'Hirondelle, en 1886, 1887, 1888 (Bull. de la Soc. zool. de France, vol. XV, p. 118, 1890). — Résul- tats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par le Prince Albert 1°, Prince de Monaco. Brachiopodes, avec 2 pl., 1892). — En collaboration avec D. P. Œhlert. 37. Note sur la distribution géographique des Brachiopodes aux Antilles (en collaboration avec M. Crosse) (Journ. de conch., t. XIV, p. 265, 1866). — Supplément (/Zbid. t. XVII, p. 113, 1869). 38. Description de nouveaux Brachiopodes du terrain tertiaire moyen du Sud-Est de la France (Journ. de conch., t. XVII, p. 79, 1869). 39. Brachiopodes des côtes océaniques de France (Journ. de conch., t. XVIII, p. 377, 1870). — 1° supplément (Ibid., t. XIX, p. 103, 1871). — 2° supplément (Ibid., t. XX, p. 160, 1872). MOLLUSQUES Anatomie 4o. De la symétrie des Mollusques (Journ. de conch., vol. VI, p 258, 1855). 41-42. Sur le spermatophore du Bulimus acutus (Journ. de conch., t. V, p. 121, 1856). — Etude sur les spermatophores des Gastéropodes pulmonés (Ann. des sc. nat.,t. VII, p. 367, 1857). 43. Monographie du genre Testacelle (en collaboration avec M. Gassies). (Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XXI, p. 195, 2 pl., 1856). &4 Monographie des Daudebardia (Journ. de conch., t. V, p. 13, 1 pl. 1856). 45. Note sur la plaque linguale des Glandines, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch , t. XVI, p. 234, 1868). 46. Note sur le ruban lingual du Gonospira palanga, Lesson, en collabora- tion avec M. Crosse (Journ. de conch., &. XVII, p. 213, 1869). 47. Sur l’anatomie des Hélices carnassières de la Nouvelle-Calédonie (Journ. de conch., t. XXI, p. 5, 1873). 48. Sur la disposition générale du système nerveux chez les Mollusques gastéropodes stylommatophores (Compt. rend. de l’Acad. des Sciences, vol. LXXXI, p. 712, 1855). 49. Sur l’anatomie des Bulimes néo-calédoniens du groupe Placostylus (Journ. de conch., t. XIX, p. 161, 1 pl., 1871). 5o. Sur la plaque linguale. de quelques Bulimus (Journ. de conch.,t. XX, P. 289, 1 pl., 1872). 51-52. Note sur l'animal du Succinea rubescens, Deshayes (Journ. de conch., t. XXI, p. 324, 1873). — Observations anatomiques sur divers Mollus- ques des Antilles attribués au genre Succinea (Journ. de conch., t. XXII, p. 137, 2 pl. 1874). 53. Anatomie de deux Mollusques pulmonés terrestres appartenant aux genres Xanthonyx et Hyalimax {Journ. de conch., t. XV, p. 215, 1 pl. 1867). < 54. Anatomie de l’Afhoracophorus hirudo (Journ. de conch., t. XVI, p. 225, 1 pl. 1868). 216 DOUVILLÉ 55. Sur la mâchoire et l’armature linguale des Cylindrelles (Journ. de conch.,t. XVII, p. 321, 1869). — Études sur la mâchoire et l’armature linguale des Cylindrellidæ et de quelques genres voisins sous le rapport conchyliologique, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch.,t. XVIIL, p.5, 3 pl. 1870. 86. Anatomie de l’Anostome [Journ. de conch., &. XVII, p. 209, 1 pl. 1869). — Note complémenfaire sur l'anatomie de l’Anostome (ibid., t. XIX, p. 261, 1871). 57. Note sur l’anatomie de l'Helix dictyodes, Pfeiffer /Journ. de conchyl., vol. XXIII, p. 273, 1875). 58-59. Sur les Urocyclus de Mayotte et de Nossi-Comba /Journ. de conch., vol. XXX, p. 2671, 2 pl., 1882). — Sur les Urocyclus et les Vaginula de Nossi-Bé, Nossi-Comba et Mayotte /Journ. de conch., vol. XXXI, p. 54, 1883). 60. Anatomie de l’animal du genre Ringicula {[Journ. de conch., vol. XXVI, P. 114, 1878). 61. Sur l’organisation des Gastropodes prosobranches sénestres (En colla- boration avec M. E. L. Bouvier). /Compt. rend. de l’Acad. des Sciences, vol. CXI, p. 412, 1890). 62. Monographie du genre Halia, Risso /Journ. de conch., t. VIE p. 141, 1 pl., 1858). - 63. Sur l’anatomie des Hipponyx (Journ. de conch., t. X, p.5, 1 pl., 1862). 64. Sur l’anatomie des Lyria {Journ. de conch., t. XV, p. 360, 1 pl., 18697). 65. Sur l’anatomie des Neritopsis (Journ. de conch., t. XXIIT. p. 197, 1 pl., 1895). 66. Note sur les organes visuels des Strombus (Journ. de conch., t. IX, P. 213, 1807. 67. Note sur l’anatomie du Voluta musica, Linné {Journ. de conchyl., vol. XX VII. p. 97, 1 pLl., 1879). 68. Note sur l’animal de l’Adeorbis subcarinatus, Montagu /Journ. de conchyl., vol. XXX, p. 166, 1 pl., 1885). 69. Note sur l’animal de l’Hybocystis elephas, de Morgan (Journ. de conch., vol. XXXIIL, p. 154, 1 pl., 1885). 70. Note sur l’animal du genre Cyclosurus, Morelet /Journ. de conchyl., vol. XXXVI, p. 293, 1 pl., 1888). 71. Etudes sur l’anatomie des Pholades (Journ. de conch., t. VII pp. 49, 169, 249, 1 pl., 1858 ; t. VIII, pp. 5, 337, 2 pl., 1860). 72. Note sur l’animal du Jouannetia Cumingi (Journ. de conch., t. X, p. 371, 1 pl., 1862). 73. Note sur les métamorphoses du Jouannetia Cumingi (Journ de conch., t. XI, p 225, 1 pl., 1863). 74. Anatomie du genre Fistulana (Journ. de conch., t. XIV, p 322, 2 pl., 1866). 75 Du genre Eucharis (Journ. de conch.,t. VIII, p. 23, 1860). 76. Note sur l’animal du Fragilia Yantaiensis (Journ. de conch., t. XI, P: 79, 1 pl., 1863) 77. Sur l’anatomie des Cyrènes /Journ. de conch., t. XI, p.‘5, x pl., 1863). 78. Notes sur l’anatomie des Cyrènes américaines /Ann. of Lyceum ofnat. hist, New-York, vol. X, October 1872), 91. 92. <© Qt 96. IOI. NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 217 . Monographie du genre Galatea (en collaboration avec M. Bernardi, in-4°, 48 pages, 10 pl., 1860). Sur l’anatomie des Hinnites (Journ. de conch.,t. X, p. 205, 1 pl., 1862). . Note sur l’animal du genre Perna (Journ. de conch.,t. IX, p. 19, 1 pl., 186r). . Anatomie du genre Septifer (Journ. de conch., t XIV, p. 5, 1 pl. 1866). . Mélanges conchyliologiques (Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, vol. XIX, p. 394; vol. XX, pp. 357, 444, 1854-56). . Observations anatomiques sur quelques Mollusques peu connus (Journ. de conch.,t. V, pp. 226, 321, 1856; t. VI, pp. 26, 113, 327, 3 pl. 1857). Physiologie, Éthologie . Note sur quelques points de l’histoire naturelle des Patelles (Journ. de conch., t. XI, p. 320, 1863). . Sur l’accouplement du Littorina rudis (Journ. de conch., t. X VI, p.15, 1868). . Note sur les mœurs du Murex erinaceus (Journ.' de conch., t. XIUT, p. 5, 1865). . Sur les déprédations des Mollusques zoophages à l’époque éocène (B. S. GR. ,(p'Gor; 1807. . De l'épiphragme et de sa formation (Journ. de conch., t. IV, p. 397, 1853). . De la respiration chez les Gastéropodes pulmonés terrestres (Journ. de conch.,t. IX, p. 101, 1861). Sur l’accouplement et la ponte des Aplysiens (Compt. rend. de l’Acad. des Sc., t. LXIX, p. 1095, 1869). — Observations sur les Aplysies (Ann. des sc. nat.. t. XIII, 1870). Observations sur quelques points de l’histoire naturelle des Céphalo- podes (Ann. des sc. nat., 5° sér., t. VI, p. 308, et t. VII p. 97, 1866 et 1867). . Note sur la natation du Pecten maximus (Journ. de conch., t. XVII, P-. 121, 1869). . Sur le byssus du Pecten varius (Journ. de conch., t. XV, p. 107, 1867). . Note sur l’érosion du test chez les coquilles fluviatiles univalves (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XVIIL, p. 155, 1 pl., 1852). Supplément Œbid., t. XX, p. 131, 1855). Des phénomènes qui accompagnent l’immersion des Mollusques terres- tres (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XIX, p. 51, 1853). Addition à une note de M. Bavay sur la reproduction des Helix Cooperi et hkæmastoma (Journ. de conch., vol. XXXII, p. 384, 1884). . Note sur le Potamides fluviatilis, Potiez et Michaux (Journ. de conch., XXXII, p. 381, 1884). . Note sur la dissémination des Mollusques d’eau douce (Journ. de conch., vol. XXXIX, p.16, 189r) ; Supplément (Ibid., p. 211, 1891). . Sur le mécanisme de la respiration chez les Ampullariidæ (En collabo- ration avec M. E. L. Bouvier) (Compt. rend. de l’Acad. des Sc., p. 11t, juillet 1890). Sur les Gastéropodes parasites des Échinodernes (Bull. Soc. philom., p- 40, 1864. 218 102. 103. 104. 105. 106. 107. 108. 109. IIO. III, IT2. 113. 11/4. I15. 116. 117. IIS. TI9. 120, I21. DOUVILLÉ Observations sur l’Auricula (Alexia) denticulata (Journ. de conch., vol. XXVI, p. 309, 1878). Sur les conditions d’existence de l’Ostrea angulata, Lamarck (Journ. de conch., vol. XX VIIL, p. 83, 1880). Développement Note sur la coquille embryonnaire des Xenophora (Journal de conch., t. XXI, p. 123, 1873). Sur la coquille embryonnaire du Dolium perdix (Journ. de conch., t. XI, P. 147, 1863). Documents sur les globules polaires de l’ovule des Mollusques (Journ. de conch., t. XI, p. 313, 1863). Sur le développement des Chiton (trad. de S. Lovén) (Journ. de conch., t. VI, p. 144, 1857). Note sur la rapidité du développement des coquilles (Journ. de conch., t. VIL p. G2, 1858). Note sur la rapidité de l’accroissement des Mytilus (Journ. de conch., t. XII, p. 5, 1864). Sur la sinistrorsité de la coquille des Planorbes /Journ. de conch., vol. XXV, p. 198, 1877). De la résorption des parois internes du test chez les Auriculidæ (En collaboration avec M. Crosse) (Journ. de conch., vol. XXVII, p. 145, 1879). — Note complémentaire (Ibid., vol. XXX, p. 117, 1889). Tératologie Quelques mots sur la tératologie conchyliologique (Journ. de conch., t. VII, p. 235, 1858). Note sur une monstruosité du Patella vulgata (Journ. de conch.,t. XII, P. 89, 1864). Sur les anomalies des tentacules et des tubercules oculifères chez les Gastéropodes (Bull. Soc. philom., p. 2, 1864). De l’hermaphrodisme complet chez les ps (Journ. de conch., t. VIL, p. 262, 1858). Des anomalies de l’opercule dans les genres Volutharpa et Buccinum (Journ. de conch. t. XXIII, p. 131, 1855). Sur une anomalie de l’Helix nemoralis (Journ. de conch., vol. XXV, P: 211, 1877). Note sur une monstruosité (Journ. de conch., vol. VII, p. 181, 1858). Monstruosité sénestre d’une Telline (Journ. de conch., vol. XXVIII, p. 234, 1880). Cas d’albinisme chez le Limax maximus (Journ. de conch., vol. XXVIHI, P- 299, 1880). Note sur une monstruosité de Triopa clavigera, Lovén (Journ. de conch., vol. XXXVLI, p. 131, 1888). TT NT PP OPRNIT UE Le VOTRE NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 219 Distribution géographique, faunes locales, acclimatation 122. De l'influence des îles sur les espèces (Journ. de conch., t. V, p.72, 1856). 123, Détermination des régions du globe dont la faune est insuflisamment connue (Bull. de la soc. zool. de France, vol. XIV, p. 138, 1889. — Comptes-rendus des séances du congrès international de zoologie, p.17, 1899). 124. Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale ; ouvrage publié par ordre du Ministre de l'instruction publique. — Recherches zoologiques ; publiées sous la direction M. Milne-Edwards.— 7° partie : Études sur les Mollusques terrestres et fluviatiles (en collaboration avec M. Crosse), 3 vol. gr. in-4°, dont un atlas de 70 planches coloriées et gravées, 1869-1892. — Diagnoses Molluscorum novorum Guatemalæ et Reipublicæ mexicanæ (Journ. de conch., t XVII, pp. 28, 190, 250, 1869 ; t. XVIII, p. 237 ; t. XIX, p. 297, 1890 ; t. XX, pp. 59, 75, 146, 229, 301, 1899 ; t. XXI, p. 286, 1873 ; t. XXII, p. 283, 1874; t. XXIII, pp. 59, 225, 18953 t. XXIV, p. 384, 1876; t XXV, pp. 271, 362, 1879 ; t. XX VI, pp. 68 et 250, 1878 ; t. XX VII, pp. 46, 341, 1879; t. XXIX, p. 334, 1881 ; t. XXXI, p. 102, 1883; t. XXXIX, p.24, 1891) — Diagnoses Ampulla- riarum novarum Guatemalæ et Reipublicæ mexicanæ incolarum (Journ. de conch., vol. XXXVIII, p. 110, 1890). — Diagnosis Pachy- chili novi Guatemalæ incolæ (Journ. de 'onrh., vol. XXXIX, p. 216, 1891). — Description d'une variété nouvelle d’Anodonte recueillie par M. Forrer dans l'Etat de Sinaloa (Mexique) (Journ. de conch., vol. XXXI, p. 219, 1883). — Note sur l’épiderme hispide des jeunes Ampul- laria (Journ. de conch., vol. XXXVIII, p. 114, 1890). — Note sur la - distribution géographique des Helix du Mexique et du Guatemala, accompagnée d’un catalogue des espèces actuellement connues (/Journ. de conch., t. XXI, p. 258, 1873). — Diagnose d’un Eucalodium nouveau (Journ. de conch., t. XVI, p. 276, 1868). — Note sur les genres Euca- lodium et Strebelia (Journ. de conch., t. XVI, p. 85, 1868). — Note sur le genre Xanthonyx et catalogue des espèces qu’il comprend (Journ. de conch., t. XV, p. 221, 1867), — En collaboration avec M. Crosse. 195. Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, publiée par Alfred Grandidier, vol. XXV, Histoire naturelle des Mollusques, 21e fascicule, avec 26 planches, 1889. — Description d’un genre nou- veau et de deux espèces nouvelles de Mollusques terrestres de Mada- gascar (Journ. de conch., t. XIX, p. 331, 1871). — Diagnoses Mollus- corum novorum insulæ Madagascar dictæ incolarum ({Ibid., t. XX, p. 209, 1872 ; t. XXL, p. 156, 1893). — Description du nouveau genre Euptychia de Madagascar (Ibid., t. XXII, p. 76, 1874). — Note sur l'habitat des Helix Chastellit, Férussac, et Helix fulgurata, Sowerby (Journ. de conch., t. XXI, p. 116, 1873). — Note sur le nouveau genre Acroptyr-hia de Madagascar (Journ. de conch., vol. XXV, p. 70, 1877). — Diagnosis Helicis novæ insulæ Madagascar dictæ incolæ (Journ. de conch., vol. XXIII, p. 226, 1875; vol. XXIV, p. 167, 1876 ; vol. XXV, P- 78, 1877). — Note rectificative sur l’Helix Farafangensis, H. Adams, de Madagascar (Journ. de conch., vol. XXIX, p. 160, 1881). — Note sur l’Helix sepulchralis de Férussac, et sur quelques espèces voisines du 220 DOUVILLÉ groupe des Ampelita (Journ. de conch., vol. XXX VIII, p. 122, 1890). — Description d’une espèce de coquille fluviatile provenant de Mada- gascar (Journ. de conch., vol. XX VI, p. 93, 1878). Description d’une nouvelle espèce de Cyclostoma provenant de Madagascar (Journ. de conch., vol. XXX, pp. 5% et 110, 1882). — Diagnosis Cyclostomatis novi insulæ Madagascar incolæ (Journ. de conch., vol. XXXV, p 227, 1887, et vol. XXX VI, p. 100, 1888). — Description d’une nouvelle espèce de Pupa provenant de Nossi-Bé (Journ. de conch., vol. XX VII, p. 49, 1879). — En collaboration avec H. Crosse. 126. Notes pour servir à la faune malacologique de l’Archipel calédonien 127. 128. 129. (Journ. de conch., t. VIII, p. 329, 1859 ; t. IX, pp. 193, 352, 1860 ; t. IX, p. 143, 1861 ; t. XI, p. 49, 1863). — Additions à la faune calédonienne (Journ. de conch., vol. VII, p. 72 1858). — Catalogue des Mollusques appartenant aux genres Turbo, Calcar et Trochus, recueillis dans les mers de l’Archipel calédonien (Journ. de conch., t. XXIIL. p 44, 1875).— Supplément suivi de la liste des espèces des genres Delphinula, Liotia et Phasianella (Journ. de conch., t. XXVI, p. 105, 1878). — Description d’un Nudibranche inédit provenant de la Nouvelle-Calé- donie, avec le catalogue des espèces du genre Ceratosoma (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 91, 1876). — Remarque sur l’habitat et la syno- nymie de quelques espèces de la Nouvelle-Calédonie (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 148, 1876). — Description d’une espèce inédite du genre Modulus, provenant de la Nouvelle-Calédonie (Journ. de conch., vol. = XXX, p. 109, 1882). — Description d’un 4thoracophorus inédit, prove- nant de la Nouvelle-Calédonie (Journ. de conch., t. XVIII, p. 238, c870). Sur la faune conchyliogique de l'Ile du Lord Howe (Océan Pacifique) (Journ. de conch., vol XXXIX, p. 305, 1892). Description des espèces nouvelles de l'Australie méridionale (Journ. de conch., vol. XIII, pp. 38 et 422, 1865). — En collaboration avec H. Crosse. Note sur la faune malacologique de Cochinchine (Journ. de conch., vol XI, p.343, 1863). — Supplément (vol. XII, p. 322, 1864). — Mollus- ques fluviatiles recueillis au Cambodge par la mission scientifique française de 1853 (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 313, 1876). — Descrip- tion d’une espèce nouvelle de Melania provenant du Cambodge (Journ. de conch., vol. XXX, p. ri2, 1882). — Note sur la faune conchyliolo- gique marine de l’Annam (Journ. de conch., vol XXXVII, p. 28r, 1889). — Mollusques marins de la Baie d’Halong, Tonkin (/ourn. de conch., vol. XXXVIII, p. 15, 1890). — Note complémentaire sur le Natica funiculata, Récluz (Journ. de conch, vol. XXXVIII, p. 119, 1890). — En collaboration avec H. Crosse. 130. Note sur la faune conchyliologique terrestre et fluviatile de lIle d’'Hainan (Chine) (Journ. de conch., vol. XXXVIIL, p. 96, 1890). — Supplément (Ibid., vol. XXXIX, p. 221, 1891). 131. Faune malacologique du Lac Baïkal (En collaboration avec H. Crosse) (Journ. de conch.,vol XXVII, p. 145, 1879). 132. Catalogue et distribution géographique des Mollusques terrestres, fluviatiles et marins d’une partie de l'Indo-Chine (Siam, Laos, Cam- bodge, Cochinchine, Annam, Tonkin) (Soc. d'Histoire nat. d’Autun. Quatrième bulletin, p. 87-276, 1891). ET NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 9291 133-134. Note sur les faunes conchyliologiques des deux rivages de l’isthme de Suez (Journ. de conch., t XXXIII, p. 241, 1865). — Sur la faune conchyliologique marine des baies de Suez et de l’'Akabah (/ourn. de conch., t. XVIII, p. 176, 1870). — Sur la faune conchyliologique marine de la baïe de Suez, deuxième article (Journ. de conch., vol. XIX, p 202, 1891). 135. Liste des coquilles recueillies par M. F. Houssay dans le Golfe Persique (Journ. de conch., vol. XXXIX, p. 222, 1891. 136. Sur les Mollusques terrestres de l’Ilot Branco (Archipel du Cap Vert) (Journ. de conch., vol. XXXII, p.379, 1884). 137. Note sur la présence, en Algérie, du Ropan d’Adanson (Journ. de conch., t. XIII, p. 127, 1865). 138. Mollusques terrestres et fluviatiles à ajouter aux catalogues français (Journ. de conch., t. V, p. 158, 1856. 139-140. Note sur la présence du genre Dreissena dans les eaux de la Loire (Journ. de conch., t.- XII, p. 309, 1864). — Sur l’acclimatation des Dreissena en France (Journ. de conch., t. XV, p. 118, 1867). 141. Note sur la distribution géographique de quelques Mollusques (/ourn. de conch., t. VII, p. 119, 1858). 142. Note sur les espèces du genre Fusus qui habitent les côtes océaniques de France (Journ. de conch., t. XVI, p. 35, 1868). 143. Catalogue des Nudibranches et des Céphalopodes des côtes océaniques de la France (Journ. de conch., t. XV, p. 5. 1867). — 1°” supplément (Ibid., t. XVII, p. 5, 1869). — »° supplément (Ibid., t. XX, p. 5, 1872). — 3° supplément (Ibid., t. XXIII, p. 204, 1855). 144. Note sur la présence du genre Corambe, Bergh, dans le Bassin d’Arca- chon (Gironde) (Bull. de la Soc. 3001. de France, vol. XIII, p. 215, 1888). 145. Note sur la distribution géographique du Panopæa Aldrovandi (Journ. de conch., vol. XXIX, p. 255, 1888). 146. Faune conchyliologique marine du département de la Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France (Act. de la Soc. Lin. de Bordeaux, t XXV, p. 257, 1865). — 1°" supplément (Ibid., t. XX VII, p. 71, 1869). — 2° supplément (Ibid, t. XXIX, p. 193, 1874). — 213 p. 147. Essai sur la distribution géographique des Brachiopodes et des Mollus- ques du littoral océanique de la France (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXXII, p. 171, 1878). 148. L’ostréiculture dans le département de la Gironde (Journ. de 3001. de Gervais, vol. IV, p. 216, 1875). 149. Note sur la faune malacologique des îles Berlingues (Portugal) (Journ. de conch., vol. XXXII, p. 375, 1884). 150. Catalogue des Invertébrés de la rade de Gijon (Les fonds de la Mer, vol. Ill, p. 220, 1875). 151. Catalogue des Mollusques marins de la Baie de Vares, au nord de l'Espagne (dans le livre intitulé : Sous les Mers, campagne d’explora- tion du Travailleur et du Talisman, par le marquis de Folin, p. 201, 1887). 152, Mollusques marins des îles Aléoutiennes provenant du voyage de M. AL. Pinart (Journ. de conch., t. XXI, p. 243, 1873). — Voyage à la côte nord-ouest de l'Amérique par Al. Pinart, vol. I, zoologie, 1875. 156. 157. DOUVILLE . Catalogue des coquilles recueillies à la Guadeloupe et ses dépendances, par M. Beau (Revue coloniale, 1858). . Remarques sur la coloration générale des coquilles de la côte occiden- tale d'Amérique (Journ. de conch.,t. XXIITI, p. 105, 1875). . Acclimatation en France de Mollusques exotiques (/ourn. de conch., vol. XIII, p. 65, 1865). Distribution bathymétrique Résultats zoologiques des dragages exécutés dans le golfe de Gascogne (Compt. rend. de l’Ac. des Sc., t. LX VII, p. 1004, 1868). Recherches bathymétriques sur la faune de la fosse du cap Breton (en collaboration avec le marquis de Folin). (Compl. rend. de l’Acad. des Sce.,t. LXXII, p. 862, 1871). — Note sur les dragages exécutés dans la fosse du cap Breton durant l’année 1871 (Ibid., t. LXXIV, p. 750,1872). — Exploration bathymétrique de la fosse du cap Breton en 1872 (Ibid., t. LXX VI, p. 582, 1873). — Exploration bathymétrique de la fosse du cap Breton (Journ. de zool. de Gervais, vol. I, p. 99, 1873). — Les Fonds de la Mer, par MM. Fischer, de Folin et Périer, t. II : Étude spéciale du golfe de Gascogne et des côtes de France, 1875. 158-159. Faune des dépôts littoraux de la France, en collaboration avec 160. M. Delesse (Compt. rend. de V'Ac. des Sc., t. LXXIT, p. 370, 1871). — Lithologie du fond des mers, par Delesse (Appendice : analyse des dépôts littoraux et sous-marins, 1872). Examen d’une série de sondages exécutés dans l'Atlantique sous la direction du Commandant Vignes (Journ. de zool. de Gervais, vol. IV, p. 298, 1875). 161. Résultats de l'expédition scientifique de l’aviso le Travailleur sur les 162. côtes du Nord de l'Espagne, en juillet 1880 (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXXIV, p. XXX, 1880). — Sur la faune malacologique abyssale de la Méditerranée (Compt. rend. de l’Ac. des Sc., vol. XCXIV, p. 1201, 1882). — Sur les Mollusques solénoconques des grandes profondeurs de la mer (Compt. rendus de l’Ac. des Sc. vol. XCX VI, p. 797, 1883). — Sur les espèces de Mollusques arctiques trouvés dans les grandes profondeurs de l’Océan atlantique intertro- pical (Compt. rend. de l’Ac. des Sc. vol. XCX VII, p. 1497, 1883). — Diagnoses d'espèces nouvelles de Mollusques recueillis dans le cours des expéditions scientifiques de l’aviso le Travailleur (1880-1881) (Journ., de conch., vol. XXX, pp. 49 et 273, 1882). — Diagnoses d’es- pèces nouvelles de Mollusques recueillis dans le cours de l’expédition scientifique du Talisman (1883) (/ourn. de conch., vol. XXXI, p. 391, 4883). — Note additionnelle sur le Rimula Asturiana (Journ. de conch., vol. XXX, p. 278, 1882), — Note préliminaire sur une nouvelle espèce du genre Cirroteuthis (Journ. de conch., vol. XXXI, p. 402, 1883). Sur la zone littorale (Compt. rendus de l’Acad. des Se., 15 juin 1874). 163. Les dragages récents du Challenger, au sud de l’Atlantique (/ourn. de zoologie de Gervais, t. II, p. 452, 1874). NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER DS Distribution hypsométrique. 164. Note sur la distribution hypsométrique des Mollusques vivants dans 165. 166. 167. 168. 169. 170. 171. 472. 173: 174. 175. 176. ANT. 178. les Pyrénées centrales (Compi. rend. de l’Acad. des Sc., vol. LXXXI, p. 624, 1875). — Faune malacologique de la vallée de Cauterets, suivie d’une étude sur la répartition des Mollusques dans les Pyrénées (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 51, 1876). — Additions et correc- tions à la note précédente (Ibid., vol. XXV, p. 49, 1877). — Deuxième supplément (Ibid., vol. XXVI, p. 137, 1878). — Note sur l'habitat anormal de quelques Mollusques aquatiques de la vallée de Cauterets, Hautes Pyrénées (Ibid., vol. XXX VII, p. 217, 1889). — Faune malaco- logique de la vallée du Mont-Dore (Ibid., vol. XX VIII, p. 289, 1880). — Contribution à la faune malacologique du Puy-de-Dôme, Mollusques des environs de Châtel-Guyon (Ibid., vol. XXXIII, p. 302, 1885). Classification générale. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique (Un vol. gr. in-8° de 1369 pages, XIII planches et 1138 dessins dans le texte, 1887). Sur la classification des Mollusques (Journ. de conch., vol, XX VII, p. 238, 1880). Sur la classification des Céphalopodes (Journ. de conch., vol. XXX, p. 55, 1882). Une xouvelle classification des Bivalves (J/ourn. de conch., vol. XXXII, p. 113, 1884). Sur la nouvelle classification des Mollusques de M. von Ihering (/ourn. de zool. de Gervais, vol. VI, p. 1, 1877). Subdivisions des Ammonites (/ourn. de conch., vol. XX VII, p.217, 1879). Le transformisme et les travaux de M. Barrande sur les Céphalopodes (Journ. de zool. de Gervais, vol. VI, p. 119, 1877). Description, étude de genres et d'espèces vivantes. PÉLÉCY PODES. Liste monographique des espèces du genre Taret {Journ. de conch., t- NV, pp..129,et.254 1856). Note sur les genres Hippagus et Verticordia (Journ. de conch.,t. VIII, p. 295, 1860;t. X., p. 378, 1862). Liste des espèces du genre Galatea {Journ. de conch., t. VI, p.337, 1857). Liste monographique des espèces du genre Cardilia (Journ. de conch., t. IX, p. 335, 1861). Énumération monographique des espèces du genre Dreissena (Journ. de conch.,t. VII, p. 123, 1858). Sur un nouveau type de Mollusques (Journ. de conch., vol. XXXV, p. 201, 1887). Description d’un genre nouveau Philis (Journ. de conch., t. IX, p. 345, 1861). 183. 184. 198. 199. DOUVILLE . Description d'espèces nouvelles de l'Afrique occidentale (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 236, 1876). . Nouvelles observations sur le genre Eucharis, Récluz (Journ. de conch., vol. XXXIV, p. 193, 1886). . Observation sur le genre RBerthelinia (en collaboration avec M. Crosse) (Journ. de conch., vol. XXXV, p. 305, 1887). . Observation sur les genres Mycetopus et Solenaia (Journ. de conch., vol. XXX VIII, pp. 5 et 93, 4890). SCAPHOPODES. Note sur le Dentalium gracile, Jeffreys (Journ. de conch., t. XX, p. 140, 1872). GASTROPODES. Spéciès général et iconographie des coquilles vivantes, commencé par L. Kiéner. — Continuation. — Genre Turbo, 42 planches. — Genre Trochus, 120 planches gravées et coloriées (1872-1880). . Note sur le Turbo phasianellus, Deshayes (Journ. de conch., t. XXII, p. 156, 1874). . Note sur le Trochus moniliferus, Lamarck (Journ. de conch., t. XXIII, p. 131, 1875). . Diagnoses Trochorum novorum (Journ. de conch., vol. XXVI, p. 62, 1878 : vol. XX VII, p. 22, 1879 ; vol. XXXIV, p. 72, 1886). . Étude sur un groupe de coquilles de la famille des Trochidæ (Journ. de conch., t. VL pp. 42, 168, 284, 1 pl., 1857-58). . Description d’un Pleurotomaire vivant, en collaboration avec M. Ber- nardi (Journ. de conch., t. V, p. 160, 1856). — Observations sur le genre Pleurotomaire et description d’une deuxième espèce vivante, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch., t. IX, p. 155, 1861). . Notitiæ Malacologicæ, oder Beïiträge zur näheren Kenntniss der Mollus- ken, von R. J. Shuttleworth. Il Heft. Texte par P. Fischer, 1877. . Sur le gence Schismope, en collaboration avec M. Crosse (Journ, de conch.,t. IX, p. 257, 1861). . Description. d’un nouveau genre de Gastropodes marins (Journ. de conch., vol. XXX VIII, p. 115, 4890). 3. Diagnoses Molluscorum novorum (Journ. de conch., vol. XX VI, p. 211, 1878). . Note sur le genre Morchia, A. Adams, et description de deux espèces nouvelles (Journ. de conch., vol. XX V, p. 200, 1877). . Note sur la synonymie du genre Hydrobia et des genres voisins (Journ. de conch., vol. XX VI, p. 133, 1878). . Note sur le genre Olivella (Journ. de conch., vol. XXIX, p. 31, 1881). . Note sur le Muthilda Magellanica (Journ. de conch., vol. XXXI, p. 404, 1883). Observations sur le genre Pyrula de Lamarck (Journ. de conch , vol. XXXII, p. 5, 1884). Note sur deux espèces de Bithinella des nappes d’eau souterraines de la France (Journ. de conch., vol. XXXIII, 35, 1885). 209. 210. 211. 212. 213- 214. 245. 216. 217. 218. 219. 220. 221. 222. NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 225 . Diagnoses d’espèces nouvelles du genre Scalenositoma (Journ. de conch., vol. XXXIV, p. 295, 1886 ; et vol. XXXV, p. 225, 1887). . Note sur la réforme du genre Melania de Lamarck proposée par Bowdich en 1822 (Journ. de conch., vol. XXXV, p. 192, 1887). . Sur la classification du genre Lachesis, Risso (Journal de conch., vol. XXXVI, p. 132, 1888). . Note sur les Cyclostomes des Antilles et description du nouveau genre Colobostylus (En collaboration avec M. Crosse) (Journ. de conch., vol. XXX VI, p. 229, 1888). . Descriptions d’espèces et de genres nouveaux : Volutharpa, Cylindro- bulla, ete. (Journ. de conch., t. V, pp. 84, 167, 273, 355, 1856). . Description d’une espèce nouvelle de Cypræa, provenant de la côte occidentale d'Afrique, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch., t. XXI, p. 254, 1873). . Note sur le genre Entoconcha, de Müller (Journ. de conch., t. XIII, p. 9, 1865). . Monographie du genre Stylifer (Journ. de conch., t. XII, p. 91, 1864). . Note sur le genre Fossarus, suivie du catalogue des espèces (Journ. de conch., t. XII, p. 252. 1864). Recensement des Paludines épineuses (Journ. de conch.,t, VIII, p. 362, 1860). Note sur le genre Cyllene de Gray (Journ. de eonch., vol. XXIIT, p. 278, 1875). FH sur l’opercule du genre Naticina, Gray (Journ. de conch., vol. XXII, p. 215, 1875). Description d’un nouveau genre de coquille des mers de Chine (Journ. de conch., vol. XXIV, p. 252, 1876). Note sur le Capulus Shreevei, Conrad (Journ. de conch., vol. XXV, p. 57, 1871). Remarques sur la synonymie du Bulla dilatata, Leach (Journ. de conch., vol. XX VII, p. 21, 1879). Observations sur la synonymie et l’habitat du Gastbropteron rubrum, Rafinesque (Journ. de conch., vol. XXX VIII, p. 349, 1890). Description d’une espèce nouvelle du genre Phyllaplysia (Journ. de conch.,t. XX, p. 295, 1872). Note sur le genre Calliopea, d'Orbigny (Journ.de conch.,t. XIX, p. 89,1871). Note sur quelques espèces du genre Doris décrites par Cuvier (Journ. de conch., t. XVIII, p. 239, 1870). Du genre Krynickia (Journ. de conch.,t. I, p. 65, 1856). Diagnoses specierum ad genus Vaginulam pertinentium (Journ. de conch., t. XX, p. 144, 1872). — Révision des espèces du genre Vaginula (Nouv. Archiv. du Muséum, t. VII, p. 147, 1 pl., 1871). — Supplément (Journ. de conch., t. XXXIII, p. 53, 1875). Note sur le Parmacella Mauritius, Rang, et observations sur le genre Parmacella (Journ. de conch., t. XX, p.-202, 1872). Note sur les caractères du genre Rhytida et du nouveau genre Diplom- phalus, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch., t. XXI, p- 13, 1873). 18 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol, Fr. — 15 926 DOUVILLÉ 223. Note sur legenre Bulimus (Journ. de conch., t. XIX, p. 166, 1871). 221. Des genres Camptonyx et Valenciennesia (Journ. de conch., t. VII, p. 316, 1859). 2295. Observations sur le Bulimus exaratus, Müller, en collaboration avec M. Crosse (Journ. de conch., vol. XXX VI, p. 11, 1888). 226. Note sur les Helix Buvinieri, Michaud, et Asturica, Pfeiffer (Journ. de conch., vol. XXXIV, p. 94, 1876). 227. Note sur les dents intérieures de l’Helixz polygyrata, Born (Journ. de conch., vol. XXV, p. 263, 1877). 228. Des genres Magrocyclis, Beck, et Selenites, Fischer (Jouwrn. de conch., vol. XX VII, p. 118, 1879). 220. Sur le genre Cæliaxis (Journ. de conch., vol. XXXI, p. 98, 1883). 230. Note sur la structure interne de la coquille du Pupa candida, Lamarck (Journ. de conch., vol. XXX VI, p. 316, 1888). 231. Sur les Pellicula depressa, Rang, et appendiculala, Pfeiffer (Journ. de conch., vol. XXIII, p. 276, 1875). CÉPHALOPODES. 232. Note sur le Sepia officinalis, Linné, de la Méditerranée (Journ. de conch., t. XXII, p. 368, 1874). 233. Sur la synonymie du Loligo vulgaris, Lamarck (Jowurn. de conch., LXNIPE p.128, 1800): . Nouveaux documents sur les Céphalopodes gigantesques, en collabo- ration avec M. Crosse (Journ. de conch., t. X, p. 124, 1862). Lio) (2) ES Description de Mollusques fossiles. 235-236. Note sur le genre Pernostrea (Journ. de conch., t. XII, p. 362, 1 pL., 1864). — Note sur une espèce nouvelle du genre Pernostrea (Journ. de conch.,'t. XIII, p. 61, 1865). 237. Description d’une espèce nouvelle de Rotella fossile du Sud-Est de la France (Journ. de conch., t. X VII, p. 428, 1869). 238. Description d’une espèce nouvelle de Columbella fossile, en collaboration avec M. Tournouër (Journ. de conch., t. XXI, p. 70, 1873). 239. Observalions sur un nouveau genre de Melaniidæ fossiles (Journ. de conch., vol. XXXI, p. 60, 1883). 210. Description d’un nouveau genre de Mollusque fossile (Journ. de conch., vol. XXXII, p. 20, 1884). 241. Description d’une nouvelle espèce de Dendropupu du terrain permien de Saône-et-Loire (Journ. de conch., vol. XXXIII, p. 44, 1885). — Sur l'existence de Mollusques Pulmonés dans le terrain permien de Saône- et-Loire (Compt. rend. de l’Ac. des Sc., vol. C, p. 393, février 1885; et Soc. d'hist. nat. d'Autun, vol. 1, p. 98, 1888). 212, Diagnoses Molluscorum fossilium (En collaboration avec R. Tournouër) (Journ. de conch., vol. XX VII, p. 50, 1879). 243, Note sur le Xenophora crispa, Kônig (Journ. de conch., vol. XX VII, p. 210, 1879). 4 244. 245. 246. NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 29 Diagnosis generis novi Pteropodum fossilium (Journ. de conch., vol. XXX, p. 59, 1882). Note sur le genre Prosodacna /Journ. de conch., vol. XXXIV, p. 215, 1886). Sur le genre Ammonoceras (B. S. G. F., avril 1890). — Sur le genre Ammonoceras, Lamarck (Journ. de conch., vol. XXX VIII, p. 130, 1890). 247-251. Note sur les coquilles des Chotts du Nord de l'Afrique (Journ. de 252. conch., vol. XXIV, p. 403, 1876). — Coquilles du Sahara provenant du voyage de M. L. Say (Journ. de conch., vol. XX VI, p. 74, 1878); et B. S. G. F., Janvier 1878). — Diagnoses d’espèces nouvelles recueillies à l’état subfossile dans le Sahara, près d'El Goléah (Journ. de conch., vol. XXXVIII, p. 374, 1890). — Sur les caractères de la faune conchy- liologique terrestre et fluviatile récemment éteinte du Sahara (Compt. rend. de l’Acad. des Sc., vol. CXII, p. 164, 1891). — Mollusques du voyage de M. J. Dybowski (Arch. des missions scientifiques, XVII, p. 361, 1872). Conchyliologie préhistorique. Note sur les coquilles vivantes et fossiles recueillies dans les abris sous-roche de la Charente (B. S. G. F., p. 396, Mars 1879). — Sur les coquilles récentes et fossiles trouvées dans les cavernes du Midi de la France et de la Ligurie (B. S. G. F., Mars 1876). Bibliographie. 253-256. Curiosités bibliographiques. — Museum Boltenianum (Journ. de 251. 258. 259. 260. 261. conch., vol. VII, p. 206, 1858). — Museum Calonnianum (Journ. de conch., vol. X, p. 276, 1862). — Manuel de Conchyliologie, par M. de la Pylaie (Journ. de conch., vol. XXX VI, p. 269, 1888]. — Catalogue de collection de F. Schlüter (Journ. de conch., vol. XL, 1892). TUNICIERS Synascidies du département de la Gironde et des côtes du Sud-Ouest de la France (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXX, p. 545, 1876). PALÉONTOLOGIE DES INVERTÉBRÉS Paléontologie de l'Asie Mineure, par MM. d’Archiac, Fischer et de Verneuil (1 vol. gr. in-8° et atlas de 20 pl., 1866). Animaux fossiles et géologie de l’Attique, par A. Gaudry. description d'espèces fossiles nouvelles, en collaboration avec M. Gaudry (in-4°, 3 pl. 1867). Animaux fossiles du mont Léberon, par MM. A. Gaudry, Fischer et Tournouër (1 vol. in-4° avec atlas de 21 pl., 1873). Liste des fossiles de la mollasse marine de Lyon (B. S. G. F., p. 452, 1865). — Descriptions de nouvelles espèces d’Invertébrés fossiles dans le bassin du Rhône (formation tertiaire moyenne). (Ann. de la Soc. imp. d'Agriculture de Lyon, vol. XI, p. 267, 1 pl., 1867). 228 DOUVILLÉ 262. Coquilles fossiles recueillies dans un banc argilo-sableux sur la plage d'Arcachon (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXXI, p. XXXIII, 1877). 263-266. Note sur quelques fossiles de l'isthme de Suez (Journ. de conch., 267. t. XIX, p. 229, 1871). — Note sur les fossiles rapportés de l’isthme de Suez par Charles Laurent (Ann. de l’Ing., 1871). — Liste des fossiles recueillis par M. Vaillant sur la montagne de l’Attaka, près Suez (B. S. G. F., p. 280, 1865). — Note sur le genre Carolia (Journ. de conch., vol. "XXVIII, p. 345, 1880). Sur les for des îles du Cap vert, rapportés par M. de Cessac Bonn rend. de l'Acad. des Sc., séance du 16 Février 1874). 268-271. Note sur la géologie du Sud de Madagascar (B. S. G. F., p. 398, 1868). 272. 213. 274. 275. 276. 2e 278. 219. 280. 281. — Sur l’existence du terrain tertiaire inférieur à Madagascar (Compt. rend. de l’Acad. des Sc., t. LXXIII, p. 1392, 1871). — Sur le terrain jurassique de Madagascar (Ibid., t. LXX VI, p. 111, 1873). — Note sur quelques espèces nouvelles de Madagascar recueillies à l’état fossile (en collaboration avec M. Crosse) (Journ. de conch., t. XVI, p. 180, 1 pl., 1858). Sur quelques fossiles de l'Alaska, rapportés par M. Pinart (Comp. rend. de l’Acad. des Sc., t. LXXV, p. 1784, 1872). — Voyage à la côte nord- ouest de l'Amérique, par M. Al. Pinart, vol. I, Paléontologie (1875). Analyse microscopique des marnes de Licata, in Mémoire sur la faune ichthyologique de la période tertiaire, par E. Sauvage, p. 66 (Ann. des sc. géol., vol. VIT, 1876, et vol. XI. — B. S. G. F., novembre 1879). Sur les roches fossilifères de l'Archipel calédonien recueillies par M. Garnier (B. S. G. F., p. 457, 1867). Liste des fossiles tertiaires de Biot, près d'Antibes, in d’Archiac (Paléontologie de la France, p. 440, 1868). Sur les roches fossilifères de Léan Chan (Shensi méridional) envoyées par l'Abbé David (B. S. G.F., p. 409, t. II, 3e série, Juin 1874). Note paléontologique sur la mollasse de Cucuron (Vaueluse) (B.S. G.E., janvier 1879). Paléontologie des terrains tertiaires de l’ile de Rhodes (Mémoires S. G. F., 1877). — Diagnoses Molluscorum in stratis fossiliferis insulæ Rhodi jacentiwm (Journ. de conch., vol. XX, pp. 78 et 222, 1877). VERTÉBRÉS REPTILES Recherches sur les Reptiles fossiles de l’Afrique australe (Nouv. Archiv. du Muséum, t. VI, 2 pl. p. 163, 1870). Mémoire sur le Pliosaurus grandis, Reptile gigantesque du Kimmeridge- Clay (Nouv. Arch. du Muséum,t. V, p. 253,1 pl 1869). Sur le dermato-squelette et les affinités zoologiques du Testudo perpi- niana, gigantesque Tortue fossile du Pliocène de Perpignan (Comptes rendus de l’Acad. des Sc., vol. CVII, p. 485, 1888). 291. 292. 293. 294. 295° 296. 29/7. 298. 299, NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER 299 MAMMIFÈRES . Note sur un crâne du Ziphius trouvé à Arcachon (Compl. rend. de l'Acad. des Sc., vol. LXIII, p. 271, 1866). — Mémoire sur les Cétacés du genre Ziphius (Nouv. Arch. du Muséum, t. IIT, p. 4, 1 pl., 1867). . Note sur un Cétacé (Grampus griseus) échoué sur les côtes de France (Ann. sc. nal., 1868). . Sur la dentition du Marsouin (Phocæna communis) (Bull. Soc. phil., p. 237, 1867). . Note sur une déformation pathologique de la mâchoire inférieure du Cachalot (Journ. d'anat. et phys. de Robin, p. 382, 1 pl., 1867). . Sur la Baleine des Basques (Balanæ biscayensis) (Compt. rend. de l'Ac. des Sc.,t. LXXII, p. 298, 1871). — Documents pour servir à l’histoire de la Baleine des Basques (Ann. des sc. nat.,t. XV, 1872). . Note sur les Cachalots échoués sur les côtes océaniques de France (Journ. de z00l. de Gervais, t. I, p. 623, 1872). . Note sur deux espèces de Globicéphales (Journ. de zool. de Gervais, t. I, p- 273, 1872). . Mélanges cétologiques (Act. de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. XX VII, p. 5, 2 pl, 1869). . Note sur quelques ossements de Cétacés de Léognan (Gironde), en colla- boration avec M. Delfortrie (Act. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XX VIII, p. 372, 2 pl., 1872). Sur une espèce de Cétacé (Orca antarctica) observée durant le voyage de l’Astrolabe et de la Zélée dans les parages des îles Powell et des Nouvelles Shetland méridionales (Journ. de zool. de Gervais, vol. V, p. 146, 1876). Cétacés du Sud-Ouest de la France (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, vol. XXXV, p. 5-220, avec 8 pl. color., 1881). Sur une Balénoptère boréale échouée à Biarritz en 1874 (Compt. rend. de l’'Acad. des Sc., vol. LXXXIII, p. 1298, 1876). Note sur un nouveau genre de Mammifère fossile (4pterodon Gaudryi) des Phosphorites du Quercy (Bull. de la Soc. zvol. de France, p. 288, mars 1880). Sur le squelette du genre fossille Scelidotherium (Compt. rend. de l'Acad. des Sciences, p. 1291, décembre 1885). BIOGRAPHIES DE NATURALISTES Note sur les travaux scientifiques d’Édouard Lartet (B. S. G. F.,t.XXIX, 216, 1872). — The scientific labours of Edward Lartet (Smithsonian Report for 1872, p. 172, 1873). Notice sur la vie et les travaux d’A. d’Orbigny (B. S. G. F., avril 1878). Notice sur les travaux scientifiques de R. Tournouër (B., S. G. F., avril 1885). L’inventeur de l’Aquarium (Dicquemare) (Jowrn. de conch., vol. XVIII, p- 433, 1870). 230 300. 301. 302. 303. 304. 305. 306. 307. 308. 309. 310. JA 312. DOUVILLÉ. — NOTICE NÉCROLOGIQUE DE P.-H. FISCHER LANGAGE SCIENTIFIQUE De l’adoption d’une langue scientifique internationale (en collaboration avec M. Chaper (Bull. de La Soc. zool. de France, vol. XIII, 134 p., 1888). SUPPLÉMENT Note sur les Mollusques marins du golfe de Siam (en collaboration avec M. H. Crosse). (Journal de Conchyliologie, tome XL, 1892, p. 71). Note sur la distribution géographique de l’Ovula carnea (id., p. Ti). Recherches et considérations sur l’asymétrie des Mollusques univalves (en collaboration avec M. E. L. Bouvier), (id., p. 117). Curiosités bibliographiques. Le catalogue de la collection Schlüter (id., p 208). Sur l’enroulement des Mollusques univalves (en collaboration avec M. E. L. Bouvier), (id., p. 234). Note sur le genre Holospira, Martens, et sur la distribution géogra- phique des espèces dont il se compose (en collaboration avec M. H. Crosse), (id., p. 256). Note sur le Neritina picta, Sowerby (en collaboration avec M. H. Crosse), (id., p. 292). Diagnoses d’espèces nouvelles de Mollusques céphalopodes recueillis dans le cours de l’expédition scientifique du Talisman (1882) (en colla- boration avec M. H. Fischer), (id., p. 297). Note sur la faune terrestre et fluviale de l’île d'Hainan (2° supplément), (id., p. 313). Sur les caractères ostéologiques d’un Wesoplodon Sowerbyensis mâle, échoué récemment sur le littoral de la France (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. 114, 1892, p. 1283). Sur l’évolution de l’appareil brachial de quelques Brachiopodes (en collaboration avec M. Œhlert), (id., t. 115, 1892, p. 749). Description d’un Bulimulus et d’une Anodonta nouveaux provenant du Mexique (en collaboration avec M. H. Crosse (Journal de Conchylio- logie, t. XLI, 1893, p. 31). . Diagnoses Mulloscorum novorum, Reipublicæ Mexicanæ incolarum (en collaboration avec M. H. Crosse) (id., p. 110). . Diagnosis Mullusei novi, Reipublicæ Mexicanæ incolæ (en collaboration avec M. Crosse) (id., p. 179). . Diagnoses Molluscorum novorum, Reipublicæ Mexicanæ incolarum (en collaboration avec M. H. Crosse) (id., p. 293). 231 N'OFECEN BIOGRAPHIQUE DE GUSTAVE COTTEAU par A. PERON (1). I Vers le milieu du mois d’août dernier, alors que le monde géologique était en travail et en fêtes et que trois grandes réunions scientifiques, le congrès de l’Association française à Caen, la session extraordinaire de la Société géologique à Lyon et le congrès inter- national de géologie à Zurich, attiraient et dispersaient tous les géologues, une nouvelle, aussi douloureuse qu’inattendue, publiée par tous les journaux, se répandit subitement et vint porter le deuil au milieu de ces réunions. Gustave Cotteau, que l’on y attendait, venait, disait-on, de mourir, emporté en quelques instants par une maladie foudroyante. Cette nouvelle, hélas ! n’était que trop vraie. Notre éminent confrère, auquel sa robuste constitution et sa verte vieillesse sem- blaient encore promettre de longs jours, avait été subitement frappé par une congestion cérébrale, alors qu’il était en traitement pour une affection tout accidentelle qui ne pouvait en aucune façon faire présager une issue fatale. Ea mort si imprévue de Gustave Cotteau a été en effet précédée d’un accident qui, s’il n’en a pas été la cause efficiente et immédiate, en a été du moins la cause indirecte. C'était le 11 juillet de l’année dernière. Cotteau avait un rendez- vous au restaurant Foyot, où il devait déjeuner avec nos confrères, MM. Douvillé et de Morgan. En entrant dans le vestibule, il giissa sur une plaque de fonte et fit, pour se retenir, un violent effort dans lequel il se déboîta la rotule. On courut, sur sa demande, chercher son ami, notre confrère, le (1) Lue à la séance générale du 18 avril 1895. 232 A. PERON docteur Besançon, qui demeure non loin du restaurant Foyot, et, péniblement, Cotteau fut ramené en voiture à son domicile du boulevard Saint-Germain où, immédiatement, le Dr Besançon put remboîter l’articulation. Dès le lendemain, reconnaissant l'impossibilité de se faire soigner convenablement dans le simple pied-à-terre qu’il avait à Paris, Cotteau se fit transporter à la maison de santé des Frères Saint- Jean-de-Dieu, rue Oudinot, n° 19. Il croyait, à ce moment, ne devoir y rester que quelques jours, et il avait écrit à son frère, qui était alors en Belgique, et à ses neveux, de ne pas s'inquiéter et de ne pas se déranger. Malheureusement, la guérison se fit attendre plus longtemps qu'il ne le pensait. L’enflure qui s’était déclarée à la jambe ne diminuaïit pas et le réduisait à l’inaction et à l’immobilité, ce qui, pour un homme habitué comme lui à une vie active et laborieuse, constituait un véritable supplice. Aussi, malgré les nombreuses visites qu’il recevait de sa famille et de ses amis, supportait-il très impatiemment le séjour à la maison de santé. C’est à ce moment, le 27 juillet, qu’il m’a été donné de le voir pour la dernière fois. Sur ses instances, je restai longtemps près de lui, nous entretenant de ses ennuis, de ses projets et de ses travaux en cours d'exécution. Rien à ce moment, absolument rien, ne pouvait nous alarmer sérieusement. Notre ami ne soufirait nullement. Pas un mot ne sortit de sa bouche qui pût indiquer de sa part la préoccupation d’une fin prochaine. Il se désolait seulement de son inaction forcée et s'impatientait du retard de sa guérison qui l’obligeait à renoncer à ses projets de voyage à Caen, à Zurich, etc. Quelques jours après même, une légère amélioration se produisit et notre ami put commencer à marcher un peu au bras de son médecin. Le 9 août, il avait fait, au bras de son frère, quelques centaines de pas dans le couloir qui donnait accès à sa chambre. Il attendait, à ce moment, avec une vive impatience, un appareil que lemédecin faisait fabriquer pour lui et qui, en assurant sa marche, devait lui permettre d’effectuer à breï délai son retour à Auxerre. Maïs le lendemain, 10 août, pendant qu'il faisait dans la matinée sa promenade habituelle il fut pris d’un grand malaise. On dut lui faire prendre de l’éther et le transporter sur sa chaise longue. NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 238 Dans la journée, cependant, il put recevoir quelques visites, notamment celle de notre confrère M. Pellat, avec lequel il s’en- tretint encore assez longtemps. Il écrivit à son frère une carte pos- tale pour lui raconter son indisposition de la matinée, attribuée au laudanum qu’il avait pris pendant la nuit, et il lui disait de ne pas s'inquiéter parce qu'il n’y avait rien de grave. Il rédigea en même temps un télégramme de remerciment à l’adresse de la section de géologie du Congrès de Caen qui venait de lui exprimer son regret de ne pas le voir à la réunion. Cette carte et ce télégramme, écrits soigneusement et d’une main ferme, ont été remis par Cotteau, vers cinq heures, à son neveu, M. le colonel du génie Georges Vial, qui devait de si près le suivre dans la tombe. Le médecin qui soignait Cotteau l’avait vu deux fois dans la journée. Son malade, a-t-il dit, s’était mis dans une grande colère en apprenant que son appareil n’était pas encore prêt. — Je vois bien, — s’était-il écrié, — que je ne sortirai pas d'ici ; — mais, en réalité, il n’en pensait nullement ainsi et, à aucun mornent, il n’a eu conscience de la gravité de sa situation. Cependant le médecin venait à peine de quitter la maison que l’on courait le rappeler, pour lui annoncer que le malade venait de succomber subitement. Il avait été foudroyé par une congestion cérébrale, sur sa chaise longue, vers 6 heures, alors qu’il venait de commencer son repas. IT Tels furent, messieurs, les derniers moments du savant éminent dont vous m'avez chargé de retracer la vie. La nouvelle si imprévue de sa mort a causé parmi ses nombreux amis une véritable stupeur. De tous les côtés, les lettres les plus touchantes et empreintes d’une réelle douleur affluèrent et vinrent montrer à sa famille combien vive était l’émotion générale et combien la perte de cet homme de cœur était partout douloureusement ressentie. Ses obsèques furent célébrées à Auxerre, au milieu de l’affluence de la population tout entière. Plusieurs discours remarquables furent prononcés sur sa tombe, notamment par MM. Ernest Petit et Rabé, les vice-présidents de la Société des sciences de l’Yonne, qui surent, en termes éloquents et émus, nous montrer l’immensité de la perte que nous venions de faire. Cotteau, en eflet, était non seulement estimé et justement considéré comme homme de science, maïs il était en outre cor- 234 A. PERON dialement aimé par tous ceux qui ont eu le bonheur de le connaître. Un des traits les plus saillants de son caractère était un fonds de bonté inépuisable, une affabilité pleine de courtoisie, une bienveillance et une obligeance à toute épreuve. Très indulgent pour tout le monde et très accueillant pour les jeunes, il savait d’un mot heureux encourager et récompenser leurs efforts. Jamais, dans les comptes rendus si nombreux qu’il a publiés sur les congrès et sur les réunions scientifiques, il n’a eu pour les auteurs un seul mot de critique désobligeante. Ses analyses, véritables modèles de clarté, d'exposition concise et de mesure, savaient toujours faire ressortir avec bienveillance la valeur des communications. Ses discussions, toujours courtoises, éclairaient les questions et, parfois, rétablissaient les faits sans que le moindre froissement pût en résulter pour les auteurs. Aussi partout était-il accueilli avec joie et, quand il paraissait dans une réunion, tous les visages exprimaient le contentement et toutes les mains se tendaient vers lui avec empressement. Son caractère loyal et conciliant, son sentiment profond de la dignité de la science lui avaient gagné l’estime universelle. C’est en raison de cette estime que bien souvent il fut choisi comme arbitre et comme intermédiaire, pour apaiser ces petites querelles ou ces dissentiments qui surgissent parfois entre savants. III Gustave Cotteau est né le 17 décembre 1818. Il était donc dans sa soixante-seizième année quand la mort est venue le frapper. Beau- coup de personnes, en apprenant cet âge par les lettres de faire- part, ont manifesté un profond étonnement. Il était difficile, en eflet, de lui attribuer un pareil âge quand on le voyait aussi actif et alerte, afirontant constamment de longs et fatigants voyages, rempli toujours d’une ardeur infatigable pour le travail et d’une animation entraïnante et toute juvénile dans sa conversation et dans ses discours. Notre confrère, en effet, a eu ce rare privilège de conserver jusqu’à sa fin, non seulement sa vigueur physique et sa santé, mais encore toutes ses brillantes facultés, sa facilité de travail et d’élocution, son heureuse mémoire, sa vive intelligence et, chose plus rare encore, jusqu’à son excellente vue, instrument de travail si précieux pour lui, qui a pu résister à l’usage incessant de la NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 235 loupe et au surmenage immodéré que lui imposait la nature spéciale de ses recherches. Cet état de santé de Gustave Cotteau n’a cependant pas toujours été aussi florissant. À plusieurs reprises, il fut fortement ébranlé. Au printemps de 1881, notamment, notre confrère fut atteint d’une grave pneumonie qui le mit aux portes du tombeau et qui ne paraissait pas devoir lui laisser encore d’aussi longs jours. C’est à cette époque que, devant cette grave situation, il arrêta ses dispositions testamentaires que vous connaissez et qui, depuis ce moment, n’ont jamais varié. Gustave Cotteau est venu au monde à Auxerre, dans une maison située vers le n° 43 de la rue de Paris, où sa famille avait loué un appartement. Cependant ses parents habitaient le village de Châtel- Censoir et c’est dans ce joli pays, aux vallées profondes, aux col- lines couvertes d’épaisses forêts, dans cette partie pittoresque de la vallée de l’Yonne, que s’écoulèrent les années de son enfance. Il fit ses études classiques au collège d'Auxerre et, destiné à entrer dans la magistrature, il vint ensuite à Paris faire ses études de droit. C’est pendant ce séjour à Paris que semble s’être fixée la vocation de notre confrère comme géologue et comme échinologiste. Un journal de l’Yonne, l’Zndépendant Auxerrois (n° du 30 août 1894), a publié, à ce sujet, sous le titre « Le hasard d’une vocation », une curieuse anecdote qui lui a été, dit-il, adressée par M. L. V., le savant professeur du Muséum, ami de notre regretté confrère. Le récit en est un peu trop long pour que nous puissions le reproduire in-extenso, mais il nous intéresse trop pour que nous n’en donnions pas au moins un résumé. Pendant qu’il étudiait le droit à Paris, Gustave Cotteau serait entré un jour par hasard à la salle des ventes. Son attention y aurait été fixée par une petite boîte contenant des cristallisations et des coquilles de formes singulières, et le désir lui serait venu de l’ac- quérir pour en orner sa chambre d’étudiant, où cela lui paraissait devoir être d’un effet artistique. Il mit sur ce lot un prix fort modique, mais il se trouva en face d’un concurrent et une lutte aux enchères s’engagea dans laquelle il sortit vainqueur. Son concurrent, homme d’un certain âge, décoré, fut étonné de voir un si jeune homme lui disputer un semblable lot. [l s’'approcha de lui pendant qu’il examinait le contenu de sa boîte,et engagea la conversation en lui demandant s’il s’occupait d'histoire naturelle. Cotteau lui répondit qu’il ne s’en occupait nullement et il expliqua le but de son acquisition. 236 A. PERON S'il en est ainsi, reprit l'étranger, consentez à me céder deux ou trois de vos échantillons qui m'intéressent et, en échange, je vous en donnerai d’autres non moins décoratifs. Cotteau s’empressa de lui abandonner ces échantillons et l’étran- ger, en lui remettant sa carte, l’engagea à venir le voir, lui promet- tant de lui montrer sa collection et de lui déterminer ses fossiles. Ce concurrent n’était autre que M. Michelin, conseiller à la Cour des comptes, grand amateur, comme on le sait, d’Échinides et de. Polypiers. Cotteau n'eut garde de manquer à son rendez-vous, et Michelin, très accueillant, lui donna des conseils et l’initia à la connaissance des Oursins. Quoique je ne sois pas en mesure, par des renseignements per- sonnels, de garantir l’authenticité de cet épisode de la vie scien- tifique de Cotteau et que je n’en aie trouvé nulle trace dans sa correspondance avec Michelin, je ne puis, en raison de la prove- nance qu'on lui attribue, douter de sa véridicité. Cependant j’ai la conviction que la part faite au hasard dans ce récit est trop grande et trop exclusive. Il est évident pour moi que, dès cette époque, Cotteau était un curieux des choses de la nature et qu'il devait déjà avoir quelque connaissance des fossiles. Le pays qu’il avait habité, le milieu où il avait vécu n’avaient pas été sans exercer sur lui une certaine influence sous ce rapport. Dès son enfance, il recueillait dans les environs de Châtel-Censoir des Insectes, des Mollusques vivants et sans doute aussi des fossiles et des Oursins qui, dans cette localité, étaient si abondants et si beaux qu'un observateur comme lui ne pouvait pas n’en être pas frappé. Ces habitudes de recherches semblent, d’ailleurs, avoir été, de longue date, dans les traditions du collège d'Auxerre. Pour en avoir la conviction je n’ai qu'à me reporter à ma propre enfance. Nous étions nombreux parmi les élèves de ce collège qui ramassions des fossiles ou des coquilles. Les carrières si riches et si nombreuses qui existaient alors autour de la ville, étaient souvent le but de nos promenades. Plusieurs de nos professeurs collectionnaient les fos- siles, encourageaient nos recherches et nous en prenaient même parfois le produit. Il n’en fallait pas davantage pour déterminer ou développer le goût de ce genre d’études chez les jeunes gens que leur esprit d'observation et leur curiosité naturelle y prédisposaient. Je ne crois donc pas que le hasard et le désir de décorer artistique- ment sa chambre aient seuls amené Gustave Cotteau à faire l’acqui- sition d’un lot de fossiles à la salle des ventes. Dès ce moment, il \4 3 I NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 231 avait, j'en suis convaincu, ces goûts scientifiques, ce besoin de se procurer des matériaux d'étude, ce feu sacré qu’il a montré toute sa vie. Peut-être même, à l’époque où s’est produite sa rencontre avec Michelin, Cotteau faisait-il déjà partie de la Société géologique de France; c’est en eftet dès l’âge de 21 ans, alors qu’il était étudiant, qu'il fut nommé membre de la Société et ce ne fut pas, comme on devrait le croire d’après l’incident que nous venons de conter, Michelin qui l’y présenta, mais d’autres parrains. IV Cotteau soutint le 25 août 1840 sa thèse pour le grade de licencié en droit. Il revint ensuite s'installer dans l’Yonne, partageant son temps entre Châtel-Censoir et Auxerre, jusqu’à l’époque de sa nomination comme juge suppléant dans cette dernière ville, le 6 mars 1846. Cette période de son existence a été laborieusement remplie par des recherches et des études variées pour le développement de ses connaissances en histoire naturelle. Il fit de nombreuses excursions et de longs voyages d'instruction, notamment en Corse, où, en compagnie de M. Crosse, ils explo- rèrent les côtes, faisant pêcher partout des coquilles et des Oursins vivants; puis sur les rivages du Cotentin où, avec son oncle, M. Duru, qui, lui aussi, s'occupait de conchyliologie, il fit d’amples récoltes de coquilles. A cette époque sa vocation comme échinologiste était définitive- ment fixée. La correspondance active qu’il échangeait déjà avec les maîtres de la science le prouve surabondamment. Davidson, dans une lettre datée de 1844, lui disait : « Puisque vous aimez tant les Oursins, je vous réserve un Cidaris orné de ses piquants.... ». Michelin, à la même date, lui écrivait : « Je pense toujours à vous pour les Oursins.... ». Il en était de même d’Hébert, de d'Orbigny, de M. Crosse, etc. C’est pendant cette même période aussi que Cotteau fit paraître ses premières publications géologiques, soit dans l'Annuaire de l'Yonne, soit dans le Bulletin de la Société géologique de France, et quand, en 1847, fut fondée la Société des Sciences de l'Yonne, il inaugura son premier bulletin en y publiant plusieurs notes scien- tifiques, notamment un Aperçu sur la géologie du département de l'Yonne, qui prouve combien déjà étaient étendues ses connaissances sur cette région, 938 À. PERON C’est en 1847 également, et dans ce même recueil, qu’il publia son premier mémoire sur les Échinides, travail de début, inté- ressant, dont nous parlerons plus loin avec quelques détails. Cette même année 1847 fut, à un tout autre point de vue, une date mémorable dans l’existence de Gustave Cotteau. C’est, en effet, après son installation à Auxerre, que, le 8 juin 1847, il se maria avec sa cousine, Mile Amélie Duru, cette dévouée compagne qui devait malheureusement lui être très tôt ravie. Ce mariage qui, pendant dix-huit années, assura à notre ami un bonheur domestique complet, eut en outre sur le développement de ses goûts artistiques et sur sa vocation de collectionneur une influence considérable. M. Duru, son oncle et beau-père, était, en effet, lui même un collectionneur émérite. Amateur éclairé des arts céramiques, d’an- tiquités diverses, de tableaux, de manuscrits et de livres rares, il s'était mis, en outre, à l’instigation, probablement, de son neveu, à s'occuper de conchyliologie. Il parvint, par des achats importants, par des voyages et par des échanges, à réunir une collection remarquable de coquilles de l’époque actuelle. Lors du décès de M. Duru qui, en 1868, vint, par une singulière coïncidence finir ses jours, comme Cotteau, à la maison de santé des Frères Saint-Jean-de-Dieu de la rue Oudinot, toutes ces faïences, ces antiquités, ces coquillages revinrent à son gendre. Ce fut là le noyau de ces magnifiques collections que tous les amateurs ont connues et admirées, et que pendant toute sa vie notre confrère n’a cessé d'enrichir et d'améliorer. V Le premier séjour de Gustave Cotteau à Auxerre ne se prolongea pas longtemps. Par décret du 23 septembre 1851, il fut nommé substitut à Bar-sur-Aube. Il ne resta que deux années dans cette nouvelle résidence, maïs ce court espace de temps fut néanmoins bien utilisé par lui pour la science. Il fit, dans les environs de Bar-sur-Aube, d’actives recherches et, en 1854, il put publier une notice sur les Échinides de l'étage kimmeridgien du département de l’Aube. Il avait été, dès son arrivée, nommé membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de ce département et, un peu plus tard, lors du congrès scientifique tenu à Troyes, en 1865, il publia un catalogue raisonné des Échinides de l’Aube. Dès ce moment, toutelois, c’est à l’étude de la géologie du dépar- tement de l’Yonne que Cotteau consacrait la plus grande partie deses NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 239 loisirs. Il avait commencé, en 1849, sa description des Échinides fossiles de l’Yonne et, malgré son éloignemènt momentané, il poursuivit sans relâche cet important travail qui l’occupa jusqu’en 1876. En même temps il faisait paraître ses Etudes sur les Mollus- ques fossiles du département de l’Yonne, travail également consi- dérable, dont il ne publia d’ailleurs que l'introduction et un pro- drome, précieux encore à tous ceux qui s’occupent de paléontologie. Au mois de novembre 1853, Cotteau fut nommé juge au tribunal civil de Coulommiers. Cette nomination, qui l’éloignait de sa famille et qui l’envoyait dans un pays peu favorable à ses études, fut accueillie par lui avec un certain regret. Il ne l’accepta que dans l'espoir de voir son siège promptement transféré au tribunal d'Auxerre et, en effet, il laissa ses collections dans cette dernière ville et ne s'installa en quelque sorte que provisoirement à Cou- lommiers. Cependant il demeura dans ce poste plus longtemps qu’il ne le croyait. C'est neuf ans plus tard, seulement, qu’il put enfin revenir à son pays natal et à la résidence de son choix. Ce long séjour de notre confrère à Coulommiers, où il ne fit guère de nouvelles études locales, lui permit d'utiliser plus large- ment ses recherches antérieures et de mener promptement à bien des travaux descriptifs considérables. Ses publications pendant cette période furent en effet aussi nombreuses qu'importantes. Indépendamment de la continuation de ses études sur les fossiles de l'Yonne, il publia ses Échinides du département de la Sarthe, de nombreuses notes sur la géologie et sur les Oursins, les premiers fascicules de ses Échinides nouveaux ou peu connus, des rapports sur les progrès de la géologie en France, etc.; c’est en outre pen- dant cette même période que, comme nous le dirons plus loin, il entreprit la continuation de la Paléontologie française d'Alcide d’Orbigny, travail gigantesque qui devait l’occuper jusqu’à sa der- nière heure. VI Par décret du 11 août 1862, Cotteau fut enfin nommé juge au tribunal civil d'Auxerre. Cette nomination, si longtemps attendue, le combla de joié, ainsi que sa famille, et il s’'empressa de venir s'installer dans son cher pays natal, que dès lors il ne devait plus quitter. C’est dans l’année qui suivit cette installation que j’eus le bon- heur d’entrer en relations avec lui. Je lui avais été présenté depuis 240 A. PERON quelques années déjà, mais c’est seulement en 1863 que nos rela- tions s’établirent sur un certain pied d'intimité. Je revenais alors de Corse où, comme Jje l'ai dit, Cotteau avait lui-même fait un voyage, et je rapportais d’un assez long séjour sur différents points du littoral une abondante collection d'animaux marins et surtout ‘de ces beaux Oursins fossiles qu’on trouve sur les falaises du Liceto et de Santa-Manza, près de Bonifacio. C’est par l’examen en commun de tous ces matériaux, utilisés plus tard par lui et par M. Locard, que commencèrent sérieusement nos relations. Cotteau venait alors de s'installer dans sa belle et confortable maison de la rue du Réservoir. La plupart d’entre vous, Messieurs, connaissent cette hospitalière demeure. C’est là, dans cette propriété pourvue de jardins admirables et de locaux spacieux, aménagés spécialement pour recevoir les diverses collections, que s’écoula la vie de notre confrère. C’est là que, depuis cette époque, s’accumu- lèrent toutes ces richesses scientifiques et artistiques qu’il sut, en savant, en artiste et en homme de goût, disposer si admirablement. Tous les amis de Cotteau et tous les hommes de science en général ont toujours reçu là un accueil empressé et cordial. Que de bonnes et agréables journées on y venait passer. Que de fois des savants s’y sont trouvés réunis en nombre, constituant de véritables petits congrès. Quelles bonnes causeries alors ! Quelles discussions animées sur les questions du jour, sur les travaux récemment publiés, sur les petits événements du monde scientifique! Notre confrère était un causeur qui savait intéresser et charmer. Ses connaissances en toutes choses, ses voyages, ses relations étendues dans le monde savant et la correspondance, qu’il entrete- nait avec les notabilités scientifiques de toutes les nations, alimen- taienf sa conversation et larendaient aussi attrayante qu’instructive. De grands jours de plaisir aussi étaient ceux où l’on allait avec lui fouiller les ravins et les carrières. Les visiteurs si nombreux qu’il a ainsi guidés dans nos environs ne me contrediront certes pas quand je dirai combien dans ces circonstances les excursions avec lui étaient agréables et intéressantes. Les moindres détails de nos assises , les moindres recoins de nos carrières lui étaient fami- liers, mais à ces détails locaux ne se bornaïent pas les renseigne- ments qu’il savait donner. Sa connaissance de nombreuses autres régions lui permettait de comparer et de généraliser les faits, et c'était alors de véritables leçons pratiques qu'il donnait sur le terrain à ses compagnons d’excursion. Parfois nous avions la bonne fortune de rencontrer chez lui son NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU d41 frère, M. Edmond Cotteau, de retour de l’un de ses grands voyages, et alors ses récits si intéressants et si variés étaient une distraction charmante à nos causeries géologiques. En son absence, d’ailleurs, Cotteau aimait beaucoup à nous lire les lettres de son frère, véritables journaux de voyage, datés de toutes les parties du monde et remplis de faits toujours nouveaux, de dé- tails curieux et d'incidents émouvants. Il se passionnaïit à la lecture de ces lettres et savait par son animation et l’intérêt qu’il y prenait lui-même les rendre plus attrayantes encore. D’autres fois, il avait à nous lire des lettres moins sérieuses et à nous conter les petits faits anecdotiques de sa correspondance. C'était tantôt un collectionneur qui lui envoyait, sous le nom de membres d'enfant pétrifiés, des silex de la craie aux formes bizarres et qui lui demandait de confirmer cette détermination. Tantôt c'était un autre correspondant qui, ayant appris que notre confrère, indépendamment des fossiles, avait une collection d’Oursins vivants, luï demandait gravement comment il faisait pour les nourrir. Un autre enfin, en lui envoyant des Oursins et voulant, suivant les recommandations, préciser les conditions du gisement, expli- quait avec détails que teus ces Oursins avaient été trouvés sur le versant sud de la colline, lequel étant plus chaud et mieux ensoleillé que le versant nord, convenait mieux, sans doute à leur dévelop- pement. Cotteau répondait à toutes ces qunoes avec une parfaite et méritoire obligeance. Il avait pour principe qu’il faut toujours encourager les chercheurs, et qu’en les dirigeant convenablement et patiemment, on pouvait toujours en attendre de sérieux services. VII Je viens de parler, Messieurs, de la correspondance scientifique considérable de notre confrère. Dès l’origine il l’a soigneusement conservée. Avec une curiosité bien excusable, je me suis permis d’en parcourir une partie, surtout les lettres anciennes, émanant des anciens et vénérés maîtres qui ne sont plus parmi nous. Combien est attachante la lecture de ces lettres où se déroule tout entière l’histoire de la géologie, de l’échinologie et de l’archéologie pendant plus d’un demi-siècle! On y trouve l’écho de toutes les grandes 46 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 16 249 A. PERON discussions qui ont agité le monde scientifique et parfois aussi de toutes les petites querelles qui l’ont divisé. Plus de 300 noms, parmi lesquels ceux de toutes les notabilités scientifiques, sont signés au bas de ces lettres, témoignant de l'étendue des relations de Cotteau dans le monde entier. Qu’on me permette de citer particulièrement les lettres très affectueuses de d'Orbigny, dont la plus ancienne qui soit entre mes mains remonte à 1841, puis celles de Michelin, d’Agassiz, de des Moulins, de Desor, de Lovén, etc., où l’on voit se développer l’échinologie et que complètent les lettres plus récentes de nos confrères qui aujourd'hui continuent l'œuvre de ces anciens maîtres, notamment celles de M. de Loriol, l’un des meilleurs et des plus intimes amis de Cotteau, de M. Gauthier, devenu depuis longtemps son collaborateur, et de M. Lambert, son compatriote et un peu son disciple. C’est encore la correspondance volumineuse de Triger, parfois vive et malicieuse, mais toujours remplie de détails et de discus- sions stratigraphiques particulièrement intéressants ; celle égale- ment considérable de Davidson, empreinte d’un zèle ardent pour la science et où l’on trouve des renseignements curieux sur notre propre pays; celle d'Hébert, dont la triple qualité de grand savant, de compatriote et d’ancien condisciple de Cotteau, explique sufi- samment l'intérêt qu’on y trouve et la grande intimité qui y règne; puis les lettres du comte de Saporta, cet éminent confrère dont nous déplorons la perte récente, et où je ne veux relever que ses vives instances pour amener Cotteau à l’étude des végétaux fossiles et l’espoir qu’il a eu un moment d’y parvenir. Je veux citer encore parmi les plus précieuses, les lettres nom- breuses de de Caumont, le dévoué directeur de l’Institut des provinces, où l’on assiste à l’organisation de tous les Congrès scientifiques tepus dans les diverses villes de France et où l’on voit quel rôle important Cotteau y remplissait ; puis celles de M. Crosse, toujours spirituelles et enjouées et pleines d’anecdotes amusantes ; celles enfin de Bayle, parfois mordantes, mais toujours d’une plai- sante originalité, dans lesquelles l’éminent professeur traitait les questions scientifiques d’une façon tout humoristique, démontrant par exemple à Cotteau qu’il ne fallait pas prononcer Ekinides, ou Rhynkonelles, mais bien Echinides et Rhynchonelles car nous disons cornichon et non cornikon. Le talent de dessinateur de Bayle se donnait libre carrière dans ces lettres. Suivant le sujet traité, son paraphe figurait un Mammouth, un Gastropode, un Diceras ou un Oursin, et le nom du signataire NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 243 était perché, en caractères microscopiques, au bout de la queue de l'Eléphant, à l’extrémité de la spire du Gastropode ou à celle d’un radiole d'Oursin, qu'il appelait plaisamment Microcidaris Baylisans. Une des choses qui frappent le plus à la lecture de ces lettres, c’est la confiance et l’affection que tous ses correspondants témoi- gnent à notre confrère. Commencées, comme il arrive habituelle- ment, par des demandes de communications, d'échanges ou de déterminations, les relations avec lui se consolident rapidement et s'établissent sur un pied de franche amitié réciproque. Rien n’est plus à l'éloge de Cotteau que ces témoignages universels d’estime et de sympathie que, de toutes parts, lui attiraient son caractère franc et loyal et la sûreté de ses relations. VIII Les années qui suivirent l'installation de Gustave Cotteau à Auxerre ne comptèrent pas que des jours heureux. A plusieurs reprises il fut cruellement éprouvé. Vers la fin de 1865, il fut frappé dans ses plus chères affections. Sa compagne aimée, cette femme dévouée et éclairée qui contri- buait si puissamment à faire le charme de sa maison, lui fut subi- tement enlevée, ainsi que l’enfant auquel elle venait de donner le jour, après dix-huit années d’un mariage stérile. En 1868, il perdit son beau-père, M. Duru, le zélé collectionneur dont nous avons déjà parlé, qui s'était si fructueusement associé à ses recherches ; puis, dans cette même année, un nouveau deuil vint encore jeter l’affliction dans sa vie. Sa sœur bien-aimée, Madame de Vaux, lui fut à son tour ravie, à la suite d’une longue et douloureuse maladie. Ces terribles épreuves abattirent pour longtemps le courage de notre ami. Cependant, malgré ces pertes cruelles, il resta encore partagé heureusement sous le rapport de la famille. Il put conserver son père jusqu’en 1874 et il trouva dans l'affection de son beau- frère, M. de Vaux et de ses enfants et dans celle de son frère une puissante consolation. Gustave Cotteau avait pour son frère Edmond une affection profonde. Plus âgé que lui d’une quinzaine d’années, il l’avait vu grandir et l’avait, dès l’enfance, associé à ses recherches dans les environs de Châtel-Censoir. Plus tard, quand Edmond Cotteau fut fut devenu l’intrépide voyageur, dont la notoriété est universelle, et quand ses récits de voyage, si instructifs et si attachants, eurent 244 À. PERON obtenu auprès du grand public le succès que l’on connaît et auprès de l’Académie française une de ses récompenses les plus enviées, notre confrère en était plus fier que de ses propres suceès, et l’un de ses plus grands plaisirs était d’en entretenir ses amis. Grâce à ces affections qui l’entouraient encore, Gustave Cotteau put réagir contre son chagrin. Se plongeant avec plus d’ardeur que jamais dans l'étude, il sut y trouver ces puissantes distractions qu’elle réserve aux travailleurs. Résolu dès lors à consacrer uniquement à la science sa vie tout entière, il prit le parti de se démettre de ses fonctions. Le 22 juillet 4872 sa démission de juge au tribunal d'Auxerre était acceptée, et il était nommé juge honoraire. Affranchi désormais de toute obligation étrangère à la science, bien favorisé sous le rapport de la fortune, il put entièrement se vouer à ses études. Nous le voyons, à dater de ce moment, l’hôte assidu de tous les congrès et de toutes les grandes réunions scien- tifiques, à l’étranger comme en France ; nous le voyons, pour être plus au centre du mouvement scientique, prendre un domicile à Paris et partager dès lors son temps entre sa résidence d’Auxerre, où il préparait et rédigeait ses travaux, et celle de Paris, où il en surveillait l'exécution matérielle. IX L'œuvre de Gustave Cotteau est énorme. Produit d’un labeur incessant pendant cinquante années d’une vie toute remplie par la science, elle a acquis une importance véritablement excep- tionnelle. Le catalogue que j’en ai dressé et qui est annexé à la présente notice ne comprend pas moins de 168 numéros et encore souvent des notes distinctes, mais afférentes au même sujet, ont- elles été réunies sous le même numéro. On comprend facilement qu'il n’est pas possible d’entreprendre, dans le cadre restreint d’une simple notice, l'analyse détaillée d’une pareille œuvre. Cotteau lui-même d’ailleurs nous en a donné, pour ses œuvres antérieures à 1885, un résumé très substantiel, rédigé naturellement avec une connaissance de cause qu’on ne peut demander meilleure, et en même temps avec une simplicité et une modestie que nous devons admirer. Je vous demanderai donc seulement la permission de rappeler ici les grandes lignes de cette œuvre et de faire connaître quelques détails peu connus, se rattachant le plus souvent à l'historique de ces travaux. NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 245 Les premières œuvres de G. Cotteau furent purement littéraires. Dès 1836 il publia dans les journaux et dans l’Annuaire de l'Yonne des pièces de poésie qui furent remarquées. Maïs ces œuvres sor- tent de notre domaine et nous ne pouvons nous y arrêter. C'est en 1844, il y a plus de 50 ans, que parurent ses premiers travaux scientifiques. C’étaient des notes géologiques sur les envi- rons de Châtel-Censoir et sur le département de l'Yonne, notam- ment sur les couches oxfordiennes et sur le terrain aptien, puis, peu après, des études sur le massif corallien, sur les blocs erra- tiques, etc. En 1847, nous voyons apparaître son premier ouvrage sur les Echinides. Il fut inséré dans le Bulletin de la Société des Sciences de l’Yonne sous le titre de « Note sur le Dysaster Michelini ». Ce petit travail de notre confrère mérite qu’on s’y arrête quelques instants, non pas seulement parce qu'il fut son début dans l'étude des Echinides, mais parce qu’il fut l’origine d’une discussion cour- toise mais animée qui s’engagea entre lui et Michelin, et à laquelle furent mêlés d’autres échinologistes, Desor et Agassiz. Michelin, en eftet, qui, quelques années auparavant, avait, Con- formément à l’idée émise par Agassiz, adopté le genre Metaporhinus précisément pour l’Oursin en question, ne pouvait admettre que notre conîrère l’eut placé dans le genre Dysaster. Dans une longue correspondance, il en expliquait les motifs et combattait la manière de voir de Desor et de d’Orbignÿ à laquelle Cotteau s'était rallié. Michelin eut gain de cause d’ailleurs dans cette discussion. Cotteau après avoir, dans la note en question, puis dans ses Echi- nides de l'Yonne, rejeté le genre Metaporhinus, revint sur son opinion à la suite de nouvelles trouvailles qui lui permirent de mieux discerner les caractères distinctifs de ces Oursins et, en 1860, dans une nouvelle note sur le genre Metaporhinus et la famille des Collyritidées, il adopta et justifia complètement la manière de voir de Michelin. Le premier ouvrage important que publia Cotteau fut ses Efudes sur les Echinides fossiles de l'Yonne. Commencées en 1849 et publiées par fascicules dans le Bulletin de la Société des Sciences de l’Yonne, ces études ne furent terminées qu’en 1876. Toutefois la publication du premier volume, qui fut achevée en 1856 et qui fit connaître tous ces beaux Oursins du Corallien de l’Yonne, où notre confrère découvrit plus de 50 espèces, suffit pour établir, dès ce moment, sa réputation comme échinologiste. 246 A. PERON Dès 1853, Desor lui écrivait : « Ce n’est certes pas une flatterie » de vous dire que pour s'occuper d’une manière sérieuse et avec » fruit de l’étude des Oursins, il est indispensable de vous con- » naître et de vous étudier. Voici bien des mois que votre ouvrage » est sur ma table, à côté de moi, en compagnie de ceux de » MM. Forbes, Gras, Quenstedt, etc., et il ne se passe pas de jours » que je ne vous consulte. » Presque immédiatement après son premier volume des Oursins de l’Yonne, G. Cotteau publia un autre ouvrage, non moins impor- tant, les Echinides du département de la Sarthe, qu'il avait entrepris sur les instances de Triger et avec sa collaboration pour ce qui concerne la stratigraphie. Ce fut la publication de ces beaux travaux qui, à ce moment, le désigna à l’attention des savants pour la continuation de la Paléon- tologie française d’Alcide d’Orbigny. Lors de la mort de notre grand paléontologue, en effet, le volume des Echinides crétacés irréguliers était en cours de publication. Il restait à publier, sur ce volume, les genres Catopygus, Pyrina et Echicononus, sur lesquels d’Orbigny avait laissé des notes manus- crites qu’il était nécessaire de coordonner et de compléter. Dès 1857, notre éminent confrère, M. le professeur Albert Gaudry, beau-frère de d'Orbigny, fit des ouvertures à Cotteau pour la con- tinuation de son œuvre. Cette première démarche toutefois ne fut pas suivie d’eftet immédiat. Des négociations s'étant ouvertes pour l’acquisition de la Paléontologie française par l’un de nos grands éditeurs, M. Gaudry dut retirer sa proposition. _ Gustave Cotteau cependant était désireux d'entreprendre ce beau travail dont la haute importance et le renom, déjà universel, plai- saient à son ardeur; mais, à la suite de l’acquisition de l’ouvrage par M. Masson, il eut un instant d'incertitude sur la question de la continuation. Il avait entendu dire que des propositions avaient été faites à Desor à ce sujet et, ne voulant pas se mettre en concurrence avec lui, il lui demanda franchement et loyalement ce qu’il en était, lui assurant qu’il applaudirait de grand cœur si le fait était exact. Dans une lettre aussi élogieuse qu’affectueuse, Desor déclara qu'aucune proposition ue lui avait été faite, que Cotteau, qui con- naissait les Oursins mieux que personne, était naturellement désigné pour ce travail et que, dans l’intérêt même de l’ouvrage, il était à souhaiter qu’on s’en tint au premier projet. A la suite de ces pourparlers, en 1859, M. Masson chargea Cotteau de l’achèvement du volume des Echinides irréguliers. Puis, sur ces [ÈS NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 247 entrefaites, au mois de juin 1860, sur l'initiative des plus hautes autorités scientifiques, fut constitué le comité de spécialistes, tous membres de la Société géologique, qui fut chargé de continuer l’œuvre de d’'Orbigny. Cotteau, appelé à en faire partie, en devint bientôt le membre le plus actif et le plus zélé. Après la fin des Echinides irréguliers crétacés il publia les réguliers de ce terrain en un volume de 892 pages avec un atlas de 200 planches. Puis, de 1867 à 1885, il publia tous les Echinides jurassiques, occupant 3 volumes de texte et 518 planches, et, de 1885 à 1894, les Echinides éocènes en 2 volumes et 384 planches. Il ne restait plus pour achever cette œuvre colossale qu’à faire connaître les Echinides du terrain tertiaire moyen et supérieur. M. Masson, pour qui la Paléontologie française était depuis long- temps devenue une assez lourde charge, ne voulait pas entre- prendre cette dernière publication. Cependant, par amitié pour Cotteau et sur ses instances, il avait fini par y consentir. Déjà notre confrère, avec une hâte que ne justifiait que trop son âge avancé, faisant appel à tous les chercheurs, avait réuni des maté- riaux considérables. Plus de 80 personnes ou musées lui avaient de toutes parts envoyé leurs Oursins miocènes. Déjà la première livraison était composée et tirée en épreuves, les planches étaient dessinées, quand la mort tout d’un coup est venue en arrêter la publication. Cette dernière œuvre de Cotteau n’est pas absolument perdue pour la science. Sur mes instances, M. Masson a bien voulu m’en faire tirer quelques rares exemplaires, mais cette livraison ne sera pas publiée. Il semble même qu’à moins de circonstances bien spéciales ilen est fini de la Paléontologie française. Comme me le disait récemment M. Masson, Cotteau a emporté avec lui dans la tombe non seulement le volume des Echinides miocènes mais encore toute continuation de la grande œuvre de d’Orbigny. Telle qu’elle est cependant, la part de Cotteau dans ce gigantesque travail n’en constitue pas moins l’une des monographies les plus importantes qui aient jamais été publiées. Elle a fait le plus grand honneur à la science française et, grâce à notre ami, la classe des Echinides, l’une des plus ignorées jusque-là, est actuellement l’une de celles qui rendent le plus de services à la géologie. Lo) pa Q0 A. PERON X Quelque considérable que fût le labeur qu'’exigeait la préparation d’une pareille œuvre, il s’en faut de beaucoup cependant que Cotteau bornât ses efforts à cette publication. Les quelques livrai- sons qu’il pouvait annuellement faire paraître étaient loin de suffire à son activité, aussi publia-t-il simultanément de nombreux autres travaux. En ce qui concerne les Echinides, on peut dire qu'il étudia ceux de toutes les parties du monde. Pour ceux de la France, indépendamment des fascicules annuels qu'il publiait sur des Oursins nouveaux ou peu connus de toutes pro- venances et après ses descriptions des Echinides de l'Yonne et de éeux de la Sarthe, il publia des monographies spéciales sur ceux de l'Aube, des Pyrénées, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, des Bouches-du-Rhône, de l'Ardèche, de Biarritz, du Garumnien, de la Lorraine, des Corbières, de la Corse, du Sud-Ouest de la France, de la Normandie, des environs de Bordeaux, de Saint-Palais, de la Loire-Inférieure et de la Vendée, de l'Algérie, etc. À l'étranger, il étudia ceux de la Palestine, de la Syrie, de la province du Hainaut, de la Suède, des Antilles suédoiïses, du cal- caire de Mons, des terrains tertiaires de Belgique, de l’île de Cuba, des Karpates (Stramberg), du Mexique, de Madagascar, du Liban, du Turkestan, et, en Espagne, ceux de la province d’Oviédo, ceux de l’Aragon et ceux de la province d’Alicante. En mourant, il laisse encore inédites des études sur les Oursins de la Perse et sur ceux de la Sardaigne que, grâce à la collaboration de notre confrère M. Gauthier, nous connaîtrons prochainement. Comme l’a rappelé en termes éloquents, M. Emile Blanchard devant l'Académie des Sciences, Cotteau a eu sous les yeux tous les exemplaires d'Oursins recueillis dans les différentes parties du monde. « Allez, » a-t-il dit, « de Londres à San-Francisco ; allez de » Saint-Pétersbourg à Sydney ; dans chaque ville où il existe un » musée d'histoire naturelle, si vous demandez : avez-vous des Our- » sins ?, le conservateur ne manquera jamais de vous répondre : » certes nous avons des Oursins et encore sont-ils déterminés par » M. Cotteau. » Il est impossible, dans ce rapide aperçu, d'indiquer tous les pro- grès que notre confrère a fait faire à l’échinologie et notamment d’énumérer les espèces nouvelles ou même seulement les genres nouveaux qu'il a fait connaître. Le nombre en est considérable et NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 249 tous les savants que la question intéresse pourront toujours facile- ment les retrouver dans ses propres travaux. Il convient seulement d’insister ici sur le soin scrupuleux avec lequel ces genres et ces espèces ont été étudiés, sur la méthode vraiment scientifique suivie par lui dans ses descriptions et dans ses classifications, et enfin sur l’idée philosophique qui l’inspirait dans la distinction et le groupement des espèces. Cotteau, comme la plupart de ses anciens maîtres et amis, croyait fermement à l'indépendance et à la fixité des espèces. L'étude minutieuse qu'il a faite des Echinides fossiles l'avait, disait-il, de plus en plus confirmé dans cette croyance. Bien que placés sur les degrés inférieurs de l’échelle des êtres, les Echinides fournissent, selon lui, dans cette grave question, des arguments d’une incontes- table valeur. Jamais, notamment, on n’y retrouve de traces des modifications successives des types préexistants se transformant suivant les milieux où ils se développent; jamais on n’y retrouve aucun de ces types intermédiaires qui auraient dû servir de pas- sage entre une espèce et une autre. La plupart des genres appa- raissent sans qu'il soit possible de trouver à l’époque précédente une forme voisine dont ils puissent être les descendants ; de même, quand ils disparaissent de la série animale, c'est pour s’éteindre complètement. Les types qui les remplacent ne sauraient, en aucune manière, leur être rattachés. Pénétrés de ces idées et désireux d’en fournir la justification, il cherchait attentivement, pour l’établissement de ses espèces, le caractère spécial susceptible de donner à chacune d’elles son individualité propre et de justifier son autonomie. Evidemment, il ne pouvait toujours y réussir au même degré. Parfois l’amplitude dés variations que présentent beaucoup d’es- pèces l’embarrassait et lui rendait difficile la séparation spécifique de certaines formes ayant entre elles de grandes affinités. Il n’hési- tait pas alors à avouer sincèrement ses doutes. Il est incontestable que, malgré ses affirmations, les partisans de la mutabilité des espèces peuvent trouver dans son œuvre, comme d’ailleurs dans toutes les œuvres similaires, de nombreux argu- ments à l’appui de leur manière de voir. C’est là, du reste, au moins pour une part, la conséquence de l’incertitude où, malgré les nombreuses définitions qui en ont été données, nous sommes encore au sujet de l'entité de ces groupes d'individus qu’en histoire naturelle on désigne, assez arbitrairement, par les mots genre, espèce et variété. La conception que nous avons de ces divers grou- 250 A. PERON pements varie singulièrement suivant le genre d’études et les idées particulières de chacun. Tels caractères différentiels qui, pour certains naturalistes, peuvent n’être que le résultat d’une simple variation individuelle, peuvent acquérir aux yeux de certains autres, une importance spécifique ou même générique. En réalité, nous n’avons à ce sujet aucun criterium certain. Nous ne pouvons, à ces manières de voir si divergentes, opposer jamais aucune objection péremptoire. En paléontologie surtout, l’arbitraire règne en maître et nous n’avons pour garantie que la science, la circonspection et la sincérité du descripteur. Cotteau présentait au plus haut degré ces garanties. Il était vraiment sans parti pris et d’ailleurs très tolérant pour les idées des autres; aussi tous les paléontologues, même ceux qui, au point de vue philosophique, ne partageaient pas sa manière de voir, accueillaient avec confiance ses conclusions. C’est toujours avec une attention consciencieuse et sans se laisser entraîner par aucune idée préconçue qu'il suivait, dans la longue succession des âges géologiques, les modifications incessantes de la faune échinitique, qu'il s’est attaché à montrer l’association des formes propres à chaque époque et à indiquer les types, assez rares, selon lui, et d'une longévité exceptionnelle, qui persistaient dans les époques suivantes. En ce qui concerne la classification générale des Echinides et leur répartition en grands groupes, notre confrère a toujours montré ce même esprit scientifique prudent et mesuré. Se gardant soigneusement de rejeter toutes les -idées précédemment acquises et de bouleverser la nomenclature, il s’est contenté de l'améliorer prudemment et progressivement. C’est ainsi qu'ayant, dans le principe, adopté pour l’ensemble des Echinides les seules quatre grandes familles reconnues par Agassiz, il admit successivement des démembrements importants, à ce point que, dans ses derniers travaux, au lieu des quatre familles primi- tives, il en reconnaissait dix-sept. : En cela, évidemment, Cotteau a obéi à cette tendance irrésistible qui porte en ce moment les naturalistes au morcellement presque indéfini et pour ainsi dire à l’émiettement des anciens groupes, aussi bien des familles que des genres et des espèces. Dès le commencement de ses recherches sur les Oursins fossiles, Cotteau s’était préparé à la parfaite connaissance de leur organisa- tion par une étude approfondie des espèces actuellement vivantes. Re - je RP EE, ET D NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 251 C’est grâce à cette connaissance des détails de leur organisme qu'il a pu nous faire connaître bien des faits et bien des détails ignorés jusque-là dans les fossiles, comme la véritable orientation des Salénidées, la constitution de l’apex dans de nombreux genres comme les Goniopygus, les Glyphocyphus, les Anorthopygqus, etc. ; puis certains organes délicats comme les appareils masticatoires, comme les plaques anales et buccales, si rarement conservées dans les Oursins fossiles; puis enfin de nombreux cas tératologiques, des anomalies curieuses de constitution, etc., etc. L'ensemble de l’œuvre de Gustave Cotteau sur l’échinologie ne comprend pas moins de 5.000 pages et près de 1.600 planches. Toutes ces planches ont été exécutées par son fidèle et habile dessinateur, M. Humbert, et, comme l’a dit Cotteau lui-même, elles l’ont été avec un talent, avec une exactitude et une finesse de détails qui n’ont été surpassés nulle part, et qui facilitent singulièrement la parfaite connaissance et la détermination précise des espèces. Sur ce dernier point, permettez-moi, Messieurs, de m'’arrêter encore un peu. Il importe, en effet, de démontrer ici que l’œuvre de Cotteau n’a pas réalisé que des progrès purement zoologiques, mais qu’elle a rendu à la géologie générale les plus signalés services. Tous les stratigraphes, en effet, m’approuveront, sans nul doute, quand je dirai combien les Oursins nous sont actuellement précieux pour la distinction et la détermination des horizons géologiques. Les Céphalopodes à coquilles chambrées seuls peuvent lutter, sous ce rapport, d'importance avec les Echinides. Peut-être même l’utilité de ces derniers est-elle plus grande encore ? Les Céphalopodes cloisonnés, en effet, en raison de leur mode d'existence et de leur mode de dispersion dans les sédiments, sont réputés fossiles caractéristiques par excellence. Les stratigraphes leur accordent toute leur confiance, de préférence aux autres fossiles; mais il faut considérer que nous ne pouvons plus les utiliser en decà des terrains secondaires. Il semble d’ailleurs que les Ammonites et les Echinides se complètent et.se suppléent pour nous aider dans nos recherches stratigraphiques. On ne peut avancer qu'il y ait entre ces deux catégories defossiles une incompatibilité complète puisque, pour plusieurs genres au moins, les Echinides se montrent dans certaines assises, simultané- ment avec des Ammonites, mais il n’en est pas moins réel que, presque généralement, ces deux faunes sont à peu près exclusives l’une de l’autre. Sans aller au loin chercher des exemples qui 252 A. PERON abondent, si nous regardons auprès de nous, dans nos terrains secondaires du Bassin de Paris, nous voyons que toujours les assises très riches en Ammonites, sont dépourvues d'Oursins et vice-versà. Nos étages du Lias, le Callovien, l’Oxfordien, le Portlandien, l’Albien où foisonnent les Ammonites, sont excessivement pauvres en Echinides. Au contraire, le Bathonien, le Rauracien, l’Astartien, puis tout le Crétacé supérieur sont fort riches en Echinodermes, à l’exclusion presque complète des Ammonites. Comment en particulier serions-nous parvenus à distinguer les horizons successifs du grand massif de notre craie blanche sans l’aide des Micraster, des Echinocorys et autres Echinides ? Dans les terrains tertiaires, le rôle des Echinides est encore plus important et devient même tout à fait prépondérant. Aussi, devons- nous regretter sincèrement que l’œuvre du maître ait été arrêtée à la moitié de ces terrains et que nous soyions ainsi privés de la série complète de la faune échinologique miocène et pliocène. Les Oursins, comme l’a fait remarquer Cotteau lui-même, se prêtent mieux que la plupart des autres fossiles à une distinction spécifique rigoureuse, En raison de la complication et de la multi- plicité des détails à étudier sur leur squelette calcaire, leur taxonomie acquiert un degré de précision que nous ne saurions atteindre dans les autres fossiles. Alors que dans les Mollusques, par exemple, la forme générale, l’ornementation de la coquille et les détails de la columelle ou de la charnière, quand on a la bonne fortune, assez rare, de les pouvoir étudier, sont à peu près les seuls éléments dont disposent le plus souvent les paléontologues pour distinguer les genres et les espèces, dans les Échinides, au contraire, en même temps qu’une forme extrêmement variable et des diffé- rences infinies de structure et de microstructure, on a encore à étudier de nombreux organes ou caractères externes tels que les plaques ocellaireset les plaques oviducales, les ambulacres et leurs pores, les impressions diverses, les fascioles, le péristome et le périprocte, dont la position est si variable, l'appareil apical, les tubercules servant de support aux radioles, les radioles eux-mêmes qui parfois ont suffi, en raison de leurs différences, pour motiver la distinction de certaines espèces dont cependant les tests parais- saient identiques. Cotteau s’est attaché avec un soin minutieux à nous bien décrire tous ces organes dans les diagnoses de chaque espèce et à nous les montrer aux yeux dans d'excellentes figures. Aussi ses espèces sont-elles généralement bien définies et facilement reconnaissables. NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 953 En outre, toujours il a eu la précaution d'indiquer d’une façon détaillée les divers horizons géologiques habités par chacune d’elles, et toutes les localités de la France et de l'étranger où sa présence a été constatée. Dans ces conditions on doit reconnaître que, grâce à lui, les Echinides sont devenus l’un des plus puissants auxiliaires de la stratigraphie, à ce point que, comme il l’a dit lui-même, un débris d'Oursin suffit souvent pour fixer l’âge incertain d’une assise. XI L'œuvre de Cotteau, en dehors de ses travaux sur les Echinides, pour être moins importante que ceux-ci, n’en constitue pas moins un ensemble considérable suffisant pour asseoir, à lui seul, la répu- tation d’un savant. Elle consiste d’abord, en ce qui concerne les travaux originaux, en notes nombreuses sur la géologie des départements de l’Yonne et de l’Aube, sur des Mollusques fossiles, sur l’archéologie, etc. Plusieurs de ces notes furent consacrées à débrouiller la stratigra- phie si compliquée de notre étage corallien, et à établir ses rapports avec les couches oxfordiennes par le bas et avec les couches astar- tiennes par le haut. D’autres furent consacrées à l’étude de nos terrains tertiaires et quaternaires, au mode de formation des grottes de la vallée de la Cure, à l’origine de nos blocs erratiques, etc. Dans ses études sur les Echinides de l’Yonne, il fit précéder la description des espèces de chaque étage d’une étude géologique des couches qui les renferment et, comme dans notre département, très privilégié sour ce rapport, tous les étages des terrains secon- daires sont richement représentés, il en est résulté que Cotteau, avec l’aide de quelques collaborateurs pour les étages supérieurs, a décrit la série très complète des terrains secondaires. Plus tard, pour accompagner le mémoire paléontologique de M. de Loriol sur la faune de l'étage portlandien de l’Yonne, il rédigea une notice très détaillée sur la stratigraphie, la lithologie et l'extension géographique des couches de cet horizon. Parmi les travaux d’ordre analytique, nous devons citer, en première ligne, cette importante série de rapports annuels sur les progrès de la géologie, qu’il publia régulièrement pendant douze années pour satisfaire aux instances de l’Institut des provinces. Ces rapports, qui résumaient d’une façon claire et concise tous les travaux publiés en France pendant l’année écoulée, obtinrent 954 A. PERON toujours un légitime succès. M. de Caumont les considérait comme la communication la plus importante de ses congrès scientifiques. La Revue de (réologie, que MM. Delesse et de Lapparent ont long- temps publiée par fascicules annuels, a poursuivi l’idée de Cotteau en l’étendant et en y comprenant le mouvement scientifique à l'étranger. Puis ce sont des rapports sur les musées et les expositions d'histoire naturelle de la province. Le premier de ces rapports avait été rédigé en vertu d’une mission spéciale confiée à notre ami par l’Institut des Provinces. Il visita les musées de Tours, Poitiers, Niort, La Rochelle, Angoulême, Bordeaux, Dax, Mont-de-Marsan, Bayonne, Pau, Bagnères-de-Bigorre, Tarbes, Toulouse, Montauban et Auch, et pour tout cela une indemnité quelque peu dérisoire de 200 francs lui avait été allouée. Plus tard, il étendit ces rapports aux musées de la Suisse et de l’Allemagne du Sud. Il faut enfin citer encore ici ses nombreux comptes-rendus des congrès scientifiques et des réunions de sociétés savantes, que Cotteau donnait principalement à notre Société des Sciences de l’Yonne et grâce auxquels cette Société était si bien tenue au cou- rant du mouvement des sciences naturelles, puis des conférences sur divers sujets qu'il a faites soit à Auxerre même, soit dans les congrès de l’Association française, et, pour en finir avec cette lon- gue énumération, de nombreux travaux sur l’archéologie préhisto- rique, dont le principal, un volume de plus de 300 pages, illustré de nombreuses figures, fut rédigé en 1889, sur la demande expresse de son éditeur, M. Baïllière, pour la Bibliothèque scientifique con- temporaine, et eut un succès considérable. XII Telle est à grands traits, et telle qu'il est possible de la résumer ici, l’œuvre de Gustave Cotteau. Maïs, pour lui rendre toute la justice qui lui est due, il nous faut lui tenir compte encore des services fort nombreux qu’il a rendus plus ou moins directement à la science. L’empressement qu’il mettait à déterminer les fossiles que de toutes parts on lui soumettait, la facilité avec laquelle il ouvrait ses collections à tous les travailleurs, l'importance enfin des matériaux qu’il communiquait libéralement à tous ceux qui les lui deman- daient, favorisaient singulièrement les travaux des autres. Quand d’Orbigny, par exemple, allait aborder l’étude d’une classe NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU PA de fossiles, il en prévenait Cotteau qui, immédiatement, se mettait en campagne et lui procurait soit des matériaux, soit des rensei- gnements stratigraphiques. Le nombre considérable d'espèces que nous trouvons portant le nom de Cotteau dans les catalogues de d’Orbigny, témoigne de l’importance des découvertes faites par lui. C’est à son initiative et grâce à sa féconde intervention que nous devons beaucoup d'importants travaux sur le département de l'Yonne, tels que la description des poissons fossiles de ce départe- ment, par M. Sauvage, celle des végétaux des couches bathoniennes d’Ancy-le-Franc et de notre étage corallien par de Saporta, le cata- logue raisonné des Spongitaires de l’étage néocomien publié, en 1861, par de Fromentel dans le Bulletin de la Société des sciences de l’Yonne, le mémoire paléontologique de M. de Loriol sur l’étage portlandien et celui, plus important encore, du même savant sur la faune astartienne de Tonnerre, ceux de M. Lambertsur le Jurassique moyen et sur le Corallien de Tonnerre, puis de nombreuses notes d’Hébert, d'Ebray, de moi-même, etc., sur divers points du dépar- tement. J’ai parlé tout à l’heure, au sujet de la correspondance de Cotteau, des lettres que lui écrivait le professeur Bayle. Il en est qui mon- trent d’une façon bien probante avec quel dévouement notre confrère venait en aide aux études du savant professeur. Bayle, qui avait entrepris des recherches sur les Diceras, le conjurait incessamment de lui fournir de nouveaux matériaux. « Il m’en faut » lui écrivait-il, (€ 1,000, 10,000, 100,000 exemplaires et en grande vitesse. » Je ne sais au juste si notre ami a pu lui fournir exactement toutes ces quantités, mais ce que je sais c’est que pour satisfaire à ces demandes il faisait, à grands frais, fouiller les coteaux de Coulanges, de Crain et de Merry-sur-Yonne et, si j’en crois certains accusés de réception qui sont entre mes mains, C’est au moins 602 exemplaires de Diceras qu’il à dû expédier. C’est grâce à ces envois que Bayle a pu faire connaître l’inattendue diversité de ces formes spécifiques qui, jusque-là, se cachaient sous le nom unique de Diceras arietina. Dans une autre circonstance encore, Cotteau rendit à la science et à notre département un signalé service. Il s'agissait alors des Polypiers dont nos couches néocomiennes de l’Yonne renferment de si beaux et de si variés spécimens. Trois spécialistes, Michelin, Robineau-Desvoidy et d’Orbigny se proposaient simultanément pour s'occuper de ces fossiles. Michelin voulait les ajouter à ceux 9256 À. PERON des seize localités déjà comprises dans son Iconographie zoophyto- logique, et il priait instamment Cotteau, non seulement de lui com- muniquer ses propres matériaux, mais d’intervenir auprès de Dupin (d’Ervy) et de Robineau-Desvoidy pour qu’ils veuillent lui envoyer les leurs. D’Orbigny, de son côté, les réclamait également. IL fit même le voyage de Saint-Sauveur et d'Auxerre et se plaignait amèrement à Cotteau que Robineau-Desvoidy n’avait voulu rien lui donner, rien lui prêter et à peine même le laisser chercher lui-même. Cotteau, embarrassé par ces compétitions, se multipliait pour satisfaire tous ses correspondants. Il faisait dans nos environs des recherches et même des fouilles onéreuses et parvint ainsi à réunir une quantité considérable de Polypiers. Il arriva cependant que Michelin, n’ayant pu obtenir tout ce qu’il désirait, renonça à les décrire ; Robineau-Desvoidy ne les décrivit pas davantage; d’Orbigny, dans son Prodrome, en mentionna et en nomma un grand nombre, mais il ne put ni les décrire, ni les faire figurer. Ce ne fut que dix ans plus tard, seulement, qu'un quatrième savant, de Fromentel, entreprit enfin ce travail. Son mémoire : Description des Polypiers fossiles de l'étage néocomien, fut publié, en 1857, dans le Bulletin de la Société des Sciences de l’Yonne. Il embrasse 105 espèces, dont beaucoup portent le nom de notre ami et il lui était dédié. Cette dédicace est trop à son honneur pour que je ne la reproduise pas ici. « À Monsieur Cotteau, » Monsieur, le département de l'Yonne, qui vous doit un impor- » tant travail sur les Echinodermes, vous a révélé des richesses » zoophytologiques d’autant plus précieuses que la plupart des » fossiles que vous avez découverts appartiennent à des espèces » nouvelles et non décrites. » Vous avez eu l’extrême obligeance, sachant la part active que » je prends à l'étude des Zoophytes, de m'envoyer votre belle » collection de Polypiers néocomiens et je me fais un devoir d’en » publier la description dans le Bulletin de la Société du départe- » ment de l’Yonne qui en a fourni la plus grande partie. » Croyez, Monsieur, que je n’oublierai jamais les excellentes » relations que nous avons eues ensemble, et veuillez agréer la » dédicace de cet ouvrage comme un faible témoignage de mon » affection et de ma haute estime. » Gray, 12 décembre 1856. » DE FROMENTEL, » NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 251 XIII Tous ces services rendus à la science, tous ces travaux personnels si appréciés du monde savant, n’ont pas manqué d’attirer à Gustave Cotteau de nombreuses et de hautes distinctions honorifiques. S’il a beaucoup travaillé, il a aussi beaucoup connu les joies du succès etle bonheur de voir le produit de son travail apprécié à sa juste valeur. Dès le 26 août 1858, il a été nommé correspondant du ministère de l'instruction publique. En 1861, aux réunions des sociétés savantes de la Sorbonne, il a obtenu une médaille de bronze, puis, en 1863, une médaille d’argent et, en 1867, une médaille d’or. Le 10 août 1864, il reçut les palmes d’officier d’Académie et, le 25 mars 1876, celles d’officier de l’instruction publique. Dans l'intervalle, le 3 août 1869, il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 188, il fut nomméconservateur du musée de la ville d'Auxerre. En 1884, l’Académie des Sciences lui a décerné le prix Vaillant de 2.500 francs, pour ses recherches sur les Échinides fossiles. En 1885, le 12 juillet, la Société libre pour le développement de l'instruction et de l’éducation populaire lui a décerné une médaille d'honneur pour ses nombreux travaux d’anthropologie et d’archéo- logie. : L'Académie des Sciences l’a, en 1887, élu, au milieu de nombreux candidats, membre correspondant pour la section d'anatomie et de zoologie, et nous avons rappelé plus haut en quels termes élogieux M. E. Blanchard, l’éminent rapporteur de la commission, avait fait valoir ses titres à cette haute distinction. Le 25 novembre 1891, la Société géologique de Londres lui a fait l'honneur, si recherché, de l’élire membre étranger en remplace- ment d'Hébert, le savant et regretté professeur de la Sorbonne, que nous nous honorons de compter parmi nos compatriotes et parmi les anciens élèves de notre collège. En 1893, l’Académie de Dijon lui a décerné, pour ses beaux tra- vaux, la plus haute récompense dont elle dispose, la médaille d’or. Si, enfin, nous rappelons qu’à chacune des expositions univer- _ selles de 1867, de 1878 et de 1889, Cotteau avait obtenu une médaille d'honneur pour sa coopération à leur organisation et pour ses expo- sitions personnelles d’objets d'art et d'archéologie préhistorique, nous en aurons à peine terminé avec la longue nomenclature des 47 Juin 1895. — T. XXIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 17 258 À. PERON récompenses qui lui ont été décernées, car il faudrait évidemment ranger encore parmi les plus hautes récompenses l'honneur qui lui aété dévolu à plusieurs reprises de présider de grandes sociétés scientifiques. XIV Presque toutes les grandes sociétés savantes de la France et de l’étranger se sont fait un honneur de compter Gustave Cotteau parmi leurs membres. Nous en donnons ci-après, avec l’époque de son admission, la liste telle que nous avons pu l’établir d’après les lettres ou les diplômes que nous avons entre les mains. Peut-être en avons-nous omis quelques-unes? Que ces sociétés veuillent bien nous excuser et n’attribuer cette omission qu’à l’absence d'indica- tions suflisantes. Parmi ces sociétés il en est quelques-unes qui réclament une mention spéciale en raison de la situation importante que notre conirère y a occupée. C’est tout d’abord notre Société géologique de France, dont Cotteau était membre depuis plus de cinquante-quatre ans. C’est, en effet, le 16 décembre 1839, alors qu'il était encore étudiant à Paris, qu'il y fut admis sur la présentation de La Joye . et de Constant Prévost. De cette époque lointaine et brillante de la Société, où le siège de la présidence était occupé par des savants tels que Brongniart, Constant Prévost, Elie de Beaumont, Alcide d’Orbigny, d’Archiac et tant d’autres non moins illustres, bien peu de membres subsis- tent encore parmi nous. Avec Cotteau nous avons eu le regret d’en perdre deux dans le courant de cette année, MM. Loustau et de la Sicotière et actuellement, trois seulement nous restent, qui sont plus anciens que lui dans la Société. Ces vénérés confrères, que je veux saluer ici, me pardonneront, j’espère, de citer leurs noms. Ce sont : M. Parandier, notre doyen, entré dans la Société en 1833; M. Victor Raulin, admis en 1837, et enfin M. Daubrée, admis, comme Cotteau, en 1839. En 1874, Gustave Cotteau, quoique ne résidant pas à Paris, eut l’honneur d’être élu président de la Société. Le mème honneur lui fut encore attribué en 1886, et tous nos confrères ont gardé le sou- venir de la courtoisie, de l’autorité et de la haute compétence avec lesquelles il dirigeait nos discussions et présidait à nos séances. Depuis longtemps il était membre à vie de la Société. En raison du legs qu’il lui a fait et en vertu de notre règlement, il doit devenir — NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 259 membre à perpétuité. Son nom continuera à figurer parmi les nôtres, et ce sera toujours avec un bon souvenir que nous le lirons en tête de nos listes. Une autre Société dans laquelle Cotteau occupa une situation plus considérable encore, est notre Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Il en fut, en 1847, l’un des membres {on- dateurs et l’un des organisateurs. Le premier Bulletin de cette Société contient déjà quatre notes scientifiques de lui et, depuis cette époque, pas un des volumes ne fut publié sans qu'il y fît insérer quelques mémoires. Successivement secrétaire, puis vice-président pendant quinze années consécutives, il fut élu président, en 1883, lors de la mort d’Ambroise Challe et, à dater de ce jour, il ne cessa, jusqu’à sa mort, d’être constamment réélu. Cotteau était vraiment l’âme de cette Société, qu'il affectionnait tout particulièrement, et il a beaucoup contribué à en faire l’une des plus actives, des plus laborieuses et des plus considérées qui soient en France. C’est à elle qu’il réservait tous ces comptes rendus des congrès internationaux ou autres, des réunions savantes de toutes sortes qui, comme il l’a dit lui-même, avaient pour but de populariser les idées scientifiques, et de tenir la Société qu’il présidait au courant du grand mouvement intellectuel et des décou- vertes zoologiques, géologiques et archéologiques de notre époque. Sa perte a été profondément ressentie dans celte Société, et les témoignages touchants d'affection et d’admiration, qui lui ont été donnés, lors de sa mort, par les vice-présidents, étaient bien réelle- ment la traduction des sentiments unanimes de tous les membres. Parmi les grandes sociétés où Gustave Cotteau remplit également un rôle important, il faut citer encore l'Association française pour l'avancement des Sciences, aux congrès annuels de laquelle il assistait régulièrement, où il fit des conférences publiques et où le plus souvent il présidait la section de géologie ; puis la Société zoologique de France dans le Bulletin de laquelle il publiait an- nuellement ses fascicules si intéressants des Oursins nouveaux ou peu connus et dont il fut élu président pendant l’année 1889 ; puis enfin, l’Institut des provinces, où il entra comme membre titulaire le 25 avril 1859, et où sa situation sans cesse grandissante devint bientôt une des plus considérables. Elu secrétaire le 23 avril 1865 pour la section des sciences, il devint dans la même année président de cette section et, le 14 février 1868, il était nommé secrétaire général de la Société. 260 A. PERON Ses communications, notamment ses rapports sur les progrès de la géologie en France, étaient, comme je l’ai dit, un des principaux attraits des congrès scientifiques annuels que l’Institut des provinces organisait dans les principales villes de France et aussi des réunions de délégués des Sociétés savantes qu’il dirigeait, qu’on appelait aussi le Conseil général des Académies et qui se tenaient alors dans la rue Bonaparte pendant les vacances de Pâques. Les nombreuses lettres que de Caumont, le directeur de l’Insti- tut, lui écrivait sans cesse, témoignent toutes du rôle important de notre confrère pour l’organisation de ces congrès et de ces réunions. Je n’en veux citer qu'un court passage qui suffit à les résumer toutes. « Votre lettre m'inquiète, » lui écrivait-il, le 18 juillet 1870, «que ferons-nous sans vous ? Comment trouver un président pour l’histoire naturelle, si votre mal de pied vous arrête le 31 juillet ? Je suis dans l’anxiété et j'attends de meilleures nouvelles. » XV Comme on le voit, la vie de Gustave Cotteau a été partout et tou- jours bien remplie par le travail. Ceux qui ne le voyaient que dans l’une de ses sphères d’action ne pouvaient se rendre compte de la somme énorme d'activité et de labeur qu'il dépensait. C’est à le montrer à tous, c’est à mettre en lumière ce dévouement de tous les instants, ce labeur ininterrompu que la présente notice est destinée. Notre ami regretté, au surplus, ne s’est pas contenté de bien mériter de la science de son vivant, il a voulu encore la servir même après sa mort par ses libéralités et par les dispositions testamentaires qu’il a arrêtées. Ces dispositions, vous les connaissez déjà. Il a légué 3.000 francs à la Société géologique et 3.000 francs à la Société des Sciences de l’Yonne. | Ses précieuses collections d'histoire naturelle sont conservées à la science. Sa bibliothèque seule va être dispersée et rentrera dans le fonds commun et dans la circulation générale. La collection d’'Echinodermes de l’époque actuelle a été léguée au Muséum d'histoire naturelle, qu’elle a enrichi de nombreuses espèces que ne possédait pas encore notre grand établissement scientifique. La collection d’Échinides fossiles, la plus importante de toutes, a été léguée à l’École des Mines où, réunie à la collection Michelin, - E- “2 a à É de d'a and ne > rs Dec dette 22 dl NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 261 elle va, comme le disait récemment le savant directeur de l'École des mines, M. Haton de la Goupillière, constituer un ensemble hors de pair, avec lequel il sera difficile à tout autre musée de rivaliser. La collection de conchyliologie n’a pas encore reçu d’affectation. Quant à la collection considérable de paléontologie stratigraphique que Cotteau avait réunie, comme elle intéresse tout particulière- ment le département de l’Yonne, c’est à un compatriote qu'il a jugé bon de la léguer. C’est à Auxerre que je l’ai installée, et que je vais la réunir à celle non moins considérable que j’amasse moi- même depuis 40 ans et qui la complètera très heureusement par l’adjonction de la paléontologie de nombreuses régions que notre confrère n’a pas eu l’occasion d’explorer. Mon âge, malheureusement, ne me permettra pas de tirer tout le . parti utile de cette collection de Cotteau, mais, conformément aux idées et aux habitudes de notre ami regretté, elle continuera à rester largement ouverte à tous les travailleurs qui voudront l'utiliser. Tous ceux de nos confrères qui, n’ayant pas oublié le chemin d'Auxerre, voudront y venir puiser des matériaux d'étude, seront toujours les bienvenus. Ils y trouveront partout le souvenir de leur ami et, passant devant sa maison aujourd’hui déserte sur laquelle ils jetteront un regard attristé, ils pourront aller, non loin de là, dans ce cimetière où il repose auprès de ceux qui lui furent chers, saluer la tombe de ce grand homme de science et de ce grand homme de bien qui fut Gustave Cotteau. LISTE DES SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES DONT FAISAIT PARTIE GUSTAVE COTTEAU 16 Décembre 1839. — Membre de la Société Géologique de France. — Président de de cette Société pendant les années 1874 et 1886. 4+ Août 1847. — Membre fondateur de la Société des Sciences historiques et natu- relles de l'Yonne. — Vice-Président de cette Société de 1868 à 1883 et Président depuis 1883 jusqu'à sa mort. 2 Avril 14852. — Membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de l’Aube. 4 Septembre 1858. — Membre correspondant de la Société Linnéenne de Bordeaux. 25 Avril 4859. — Membre titulaire de l’Institut des Provinces. — Secrétaire général de cette Société le 14 Février 1868. 13 Décembre 1860. — Membre correspondant de la Société d’émulation du Doubs. 14 Mai 1863. — Membre correspondant de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel. 18 Mai 1865. — Membre correspondant de la Société d'Archéologie, Sciences, Lettres et Arts du département de Seine-et-Marne, 262 A. PERON 23 Août 1865. — Membre de la Société helvétique des Sciences naturelles. 22 Novembre 1866. — Membre correspondant de la Société des Sciences naturelles du département de la Charente-Inférieure. 29 Avril 1867. — Membre correspondant de la Société Zoologique impériale et royale de Vienne (Autriche). 1872.— Membre de l'Association Française pour l'avancement des Sciences et de l'Association Scientifique de France. 25 Mars 1874. — Correspondant étranger de la Société Géologique de Londres. 6 Septembre 1874. — Membre effectif de la Société Malacologique de Belgique. 16 Juin 1875. — Membre honoraire de la Société des Sciences naturelles du canton de Vaud (Suisse). 7 Juillet 1876 — Membre correspondant de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon. 31 Mai 1877. — Membre d'honneur de la Société des Sciences naturelles de Saône- et-Loire. 1882 (?). — Membre de la Société Zoologique de France. — Président de la Société pendant l’année 1889. d 16 Octobre 1888. — Membre correspondant du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements. 3 Juillet 1878. — Membre inspecteur, pour le département de l'Yonne, de la Société française des Archives photographiques, historiques et monumentales. 1887.— Membre correspondant de l'Académie des Sciences, section d'Anatomie et de Zoologie. 1891.— Membre de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, à Nantes. . 25 Novembre 1891. — Membre étranger de la Société Géologique de Londres. 26 Août 1858. — Correspondant du Ministère de l’Instruction publique. 1867. — Membre de la Commission de l’histoire du travail à l'Exposition universelle de Paris. 1882. — Conservateur du Musée départemental de la ville d'Auxerre, LISTE CHRONOLOGIQUE DES TRAVAUX SCIENTIFIQUES PUBLIÉS PAR GUSTAVE GOTTEAU 1844. — 1. Note géologique déterminant la présence des couches oxfordiennes aux environs de Châtel-Censoir (Yonne) (Annuaire de l'Yonne, année 1844, p. 236). 1844. — 2, Note sur la position que le terrain aptien du département de l'Yonne occupe dans la série crétacée (B. S. G. F., 2° Sér., t. II, p. 89). 1847. — 3, Aperçu sur la géologie du département de l’Yonne (Bull. Soc. sc. hist. et nal. de l'Yonne, t. I, p. 23). 1847. — 4. Note sur le Dysaster Michelini, 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. I, p. 99). 1847. — 5. Observations sur les blocs erratiques de Magny, près Châtel-Censoir (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. I, p. 241). 1847, — 6. Etudes sur le massif corallien de Châtel-Censoir, Coulanges-sur-Yonne, Andryes, etc. (Bull. Soc. sc. hist et nat. de l’Yonne, t. I, p. 307). ee éd tt led AE à ns ha té dé it De) NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 263 4847-1855. — 7. Comptes rendus des travaux de la Société des sciences hist. et naturelles de l'Yonne (en collaboration avec Quantin), (t. E, LI, VI, IX du Bulletin de cette Société). 1848. — 8. Note sur deux espèces de Pholadomyes, 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. IL, p. 403). 14849. — 9. Description d'une nouvelle espèce de coquille térébrante, 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. III, p. 97). 1849-1876. — 10. Etudes sur les Echinides fossiles du département de l'Yonne. Ter- rains jurassiques et crétacés, 2 vol., avec atlas de 84 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne). 1850. — 11. Compte-rendu de la Carte géologique et agronomique de M. Belgrand (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. IV, p.17). 1851. — 12. Catalogue méthodique des Echinides recueillis dans l'étage néoco- mien du département de l'Yonne (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, t. V, p. 281). 1852-1857. — 13. Etudes sur les Mollusques fossiles du département de l'Yonne (Extr. Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l’Yonne, t. VI, p. 301, t. VII, p. 319, t. VIII, p. 201). 1854. — 14. Note sur quelques espèces de Mollusques terrestres et fluviatiles (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. VIII, p. 107). 4854. — 15. Noticesur les Echinides de l’étage kimméridgien del’Aube(B. S. G. F., 2e Sér., t. XI, p. 351). 1855. — 16. Notice sur l’âge des couches inférieures et moyennes de l’étage coral- lien de l'Yonne (B. S. G. F., 2° Sér.,t XII, p. 693). 4855. — 17. Note sur une carte de la Gaule tirée de la carte de Peutinger (en col- laboration avec Quantin). Bull. Soc. sc. hist. etnat. de l'Yonne, t.1X). 4855. — 18. Note sur un nouveau genre d’Echinide fossile, genre Desorella (B. S. G. F., 2° Sér., t. XII, p. 710). 4856. — 19. Note sur la collection de fossiles donnée à la Société des Sciences par MM. Perriquet (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. X, p. 229). 1856. — 20. Note sur les fossiles du Gault rencontrés par M. Foucart dans les sables de la montagne Saint-Georges, près Auxerre (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. X, p. 234). 4856. — 21. Compte rendu de la séance tenue par la Société Géologique de France à Joinville (Haute-Marne); comparaison des terrains observés par la Société avec ceux du département de l'Yonne (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. X, p. 582). 4856. — 22. Catalogue des Echinides fossiles des Pyrénées et description des espèces nouvelles (en collaboration avec Leymerie) (B. S. G. F., 2e Sér., t. XIII, p. 319). 1856. — 23. Sur les Echinides fossiles de la Sarthe (B. S. G. F., 2° Sér., t. XIII, p. 646.) 4856. — 24. Sur les Echinides du terrain jurassique de la Haute-Marne. (B.S. G. F., 2e Sér., t. XIII, p. 834). 4857. — 25. Echinides du département de la Sarthe, considérés au point de vue zoologique et stratigraphique, en collaboration avec M. Triger ; un volume in-80, avec un atlas de #5 pl. et 2 tableaux ; J.-B. Baïllière et fils. 1858. — 26. Note sur l'appareil apical du genre Gonyopigus (B. S. G. F.,2° Sér., t. XVI, p. 102). 264 A. PERON 1858-1880. 27. Echinides nouveaux ou peu connus ; 1" sér., un volume in-8 avec atlas de 32 pl. (Extrait Revue et mag. de zool.). 4859, — 28. Note sur le genre Galeropygus (B. S. G. F., 2° Sér., t. XVI, p. 289). 1859. — 29. Notice bibliographique sur le Synopsis des Echinides fossiles de M. Desor (Revue et mag. de zoo1., année 1859). 1859. — 30. Notice sur la formation des grottes d’Arcy-sur-Cure (Yonne) (Congrès scient. de France, session d'Auxerre). 4859. — 31. Aperçu d'ensemble sur la géologie et la paléontologie du département de l'Yonne (Congrès scient. de France, session d'Auxerre). 1859. — 32. Paléontologie française ; Terrains crétacés : genres Calopygus, Pyrina et Echinoconus, publiés d’après les notes manuscrites laissées par d'Orbigny, avec 6 pl. (V. Masson, éditeur). 1860 à 1870. — 33. Rapports sur les progrès de la géologie en France (Annuaire de l’Institut des provinces). Douze rapports annuels. 1860. — 34. Note sur les Echinides recueillis en Espagne par MM. de Verneuil, Triger et Collomb (B. S. G. F., 2e Sér., t. XVII, p. 372). 1860. — 35. Note sur le genre Heterocidaris, nouveau type de la famille des Cidaridées, 1 pl. (B. S. G. F., 2° Sér., t. XVII, p. 378). 1860. — 36. Note sur les Echinides portlandiens de la Haute-Saône et note sur les Echinides de l’étage kimméridgien. (B. S. G. F., 2° Sér., t. XVII, p. 806). 1860. — 37. Note sur le genre Metaporhinus et la famille des Collyritidées, 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XIV, p. 8). 1861. — 38. Note sur la famille des Salénidées. (B. S. G. F., 2 Sér., t. XVIII, _ p. 614). 1862-1867. — 39. Paléontologie française; Terrains crétacés; Echinides réguliers. un vol. in-8° avec un atlas de 200 pl. (C. Masson, éditeur). 1863. — 40. Considérations stratigraphiques et paléontologiques sur les Echinides de l’étage néocomien du département de l'Yonne (B. S. G. F., 2° Sér., t. XX, p. 355). 1863. — 41. Sur les Echinides des couches nummulitiques de Biarritz (B. S. G. F., 2° Sér., t. XXI, p. 81). 1863. — 42. Echinides fossiles des Pyrénées, 9 pl. (Extrait Congrès scient. de France, sess. Bordeaux). 1864. — 43. Note sur la provenance géologique des pierres qui ont servi à la construction primitive de l’église de Vezelay (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XVIII, p. 153). 1864. — 44. Compte rendu des réunions des Sociétés savantes à la Sorbonne, du 30 mars au 2 avril (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XVIII). 1864. — 45. Une visite au Musée de Troyes (Journal de l’Aube, 1864). 1864. — 46. Note géologique sur un gisement de bois de cerfs trouvé à Guerchy (Yonne) (Bull. Soc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XVIII, p. 44). 1864. — 47. Sur les Oursins crétacés des environs de Martigues (Bouchés- -du- Rhône). (B. S. G. F., 2° Sér., t. XXI, p. 482). 14865. — 48, Rapport sur de ARE lee exécutées dans la grotte des Fées, à Arcy-sur-Cure (Yonne). Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, tIXEX p.437): 1865. — 49. Note sur le Pfycholepis bollensis des calcaires liasiques bitumineux de Vassy. (Bull. Soc. sc. hist. elnat. de l'Yonne, t. XIX, p. 337). 1865. — 50, Deux jours d’excursion dans le terrain jurassique, des environs de Tonnerre (Yonne). (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XIX, p. 348.) NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 265 1865. — 51. Catalogue raisonné des Echinides fossiles du département de l'Aube, 2 pl. (Congrès scientif. de France, session de Troyes). 1866. — 52. Excursion géologique dans les terrains tertiaires et quaternaires de l'Yonne (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 1. XX, p. 14). 1866. — 53. Rapport sur la collection de géologie offerte à la société par M. Ricor- deau (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne. t. XX, p. 332). 1867. — 54. Note sur les Echinides crétacés décrits dans le VIIe vol, de la Paléon- tologie française (B. S. G. F., 2: Sér., t. XXIV, p. 434). 1867. — 55. Rapport sur les Musées d'histoire naturelle de quelques-unes des villes du Sud-Ouest de la France (Annuaire des Sociétés savantes, . année 1867). 1867. — 56. Fossiles albiens et cénomaniens des environs de Saint-Florentin (Yonne), 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l’Yonne, t. XXI, p. 409). 4867. — 57. Monographie paléontologique et stratigraphique de l’étage portlan- dien du département de l’Yonne (en collaboration avec M. de Loriol). 16 pl. (Bull. Soc. hist. et nal. de l'Yonne, t. XXI. p. 437). 1867-1885. — 58. Paléontologie française; Terrains jurassiques, Echinides irré- guliers et réguliers, 3 vol. in-8°, avec un atlas de 518 pl. formant trois vol. (G. Masson, éditeur). 1867 (?). — 59. Considérations générales sur les Echinides réguliers du terrain 1867. 1868. 1868. 1868. 1869. 1869. 1869. 1869. 1859. 1870. — 60, — 61. — 65. crétacé de France. Sur deux Echinides fossiles du genre As{erostoma qui se trouvent à l'Exposition universelle (B. S. G. F., 2° Sér., t. XXIV, p. 826). Nouvelles observations sur le terrain jurassique des environs de Tonnerre (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXII, p. 13). 2. Le Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhisto- riques tenu à Paris au mois d'août 1867 (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXII, p. 13). . L'homme avant l’histoire. — Conférence (Auxerre. — G. Perriquet, éditeur). . Compte rendu d’une excursion à Moulin-Quignon et à Saïnt-Acheul. Congrès scient. de France, 34 session à Amiens (Annuaire Institut des provinces). Note sur les Echinides du terrain jurassique supérieur d’Algérie. (B. S: G.'F., 2° Sér. t. XXVI, p. 529). Notes sur les Échinides recueillis par M. L. Lartet en Syrie et en Idumée, pendant son voyage avec le duc de Luynes (B.8S. G. F., 2° Sér., t. XXVI, p. 533. — Id. C. R. Ac. Sc., 25 janvier 1869). . Notes sur quelques musées d'histoire naturelle de la Suisse et de l'Allemagne du Sud (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXII, p 3). . Description de quelques Echinides tertiaires des environs de Bordeaux. 2 pl. (Act. Soc. linn. de Bordeaux, t. XXVII). . Notice sur le genre Asterostoma, 2 pl. (Mém. Soc. Géol. France, 2° Sér., t. IX. — Id. C. R. Ac. Sc., 7 février 1870). . Paleontologische Mittheilungen, die fauna der ältern Tithonbildun- gen; Echinodermata, 1 pl., p. 268 (Cassel, 1870, Fischer, éditeur). . Description de quelques espèces d’Echinides de Suède, 2 pl. (Ann sc. 19601; tr ip: t281). 266 1870. 1871. 1872. 1872. 1873. 1873. 1874. 1874. 1874. 1874. 1875. 1875. 1875. 1876. 1876. — 72 — 73 — 82 — 83 A. PERON . Notice bibliographique sur le Bassin parisien aux âges antéhistori- ques, par M. Belgrand (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXIV, p. 21). . Description des Echinides de l’Oxfordien inférieur de l’Ardèche ; in Dumortier, Sur quelques gisements de l'Oxfordien inférieur de l'Ardèche (Lyon, Josserand, éditeur). . Sur les Oursins fossiles de la Suisse (B. S. G. F., 3° Sér., t. I, p. 80). >. Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques, session de Bruxelles (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXVI, p. 201). . Sur le genre Tetracidaris, 1 pl. (B. S. G. F., 3' sér., t. Il, p. 638). . Paléontologie des environs de Biarritz par M. le Comte de Bouillé ; description des Echinides par G. Cotteau. . Note sur les Echinides irréguliers du terrain jurassique de France (B. S. G. F.,3° Sér., t. II, p. 433). . Note sur les Echinides crétacés de la province du Hainaut, 2 pl. (B. S. G. F., 3° Sér., t. Il, p. 638). . Sur les Oursins des Antilles suédoises (B. S. G. F., 3° Sér., t. II, p. 125). . Congrès international d'anthropologie et d’archéologie préhistorique, session de Stockholm (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXVIII, p. 84). . Description des Echinides tertiaires des îles Saint-Barthélemy et Anguilla, in-4, avec 8 pl., mémoire présenté à l’Académie royale suédoise des Sciences, le 10 février 1874 (Kongl. svenska Veten- skaps-Akademiens handlingar ; Bandet 13, n° 6, 1875). . Notice sur la réunion de la Société géologique de France à Chambéry, à Genève et à Chamonix. — Réunion de la Société helvétique à Andermatt (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXIX, p. 237). — 84. Echinides tertiaires des îles Saint-Barthélemy et Anguilla (B.S. G.F., — 85 3e Sér., t. V, p. 126). . Réunion des délégués des sociétés savantes à la Sorbonne. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, t. XXX, p. 3). — 86. Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistorique, session de Budapesth. (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, t. XXX, p. 105). 1876-1884. — 87. Echinides fossiles de l'Algérie; description des espèces déjà 1877. 1877. 1877. 1877. — 88 — 89 — 90 — 91 recueillies dans ce pays et considérations sur leur position strati- graphique (en collaboration avec MM. Peron et Gauthier); 2 vol. in-8° avec 69 pl. (G. Masson, éditeur). . Description des Echinides des terrains tertiaires moyens de la Corse, 10 pl. (Soc. d’agric., hist. nat. et arts utiles de Lyon). . Observations sur les fossiles des terrains tertiaires moyens de la Corse et notamment sur les Echinides (B. S. G. F., 3° Sér., t. VII, p. 71). . L'Exposition géologique et paléontologique du Havre (Bull. 45. fr.; congrès du Havre). . Considérations générales sur les Cidaris du terrain jurassique de Normandie (Ass. fr. avanc, des Sc.; congrès du Havre). NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 267 4877. — 92. Description des Echinides de la colonie du Garumnien. 4 pl. (Ann. sc. géol., t. IX, p. 55). 4878. — 93. Description des Echinides du calcaire grossier de Mons, in-4, 1 pl. (Mémoires couronnés et Mém. des savants étrangers publiés par lAcad. royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1878). 1878. — 94. Notice sur les Echinides de l'étage sénonien du département de l'Yonne et leur répartition dans les différentes zones (Bull. As. fr., congrès de Paris). 1878. — 95. Considérations stratigraphiques et paléontologiques sur les Echinides de l'étage cénomanien de l’Algérie (Bull. As. fr., congrès de Mont- pellier).— Id. (C. R. Ac. Sc., 14 avril 1879). 1878. — 96. Sur les Salenidées du terrain jurassique de France (C. R. Ac. Sc., 9 janvier 1877). 1879. — 97. Les sciences anthropologiques à l'exposition universelle de 1877. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° sér., L. Il). 1879. — 98. Note sur les Cidaridées jurassiques de la France. (B. S, G. F., 3° Sér., t. VII, p. 246). 1880. — 99. Description des Echinides tertiaires de la Belgique, in-4, 6 pl. (Mémoires couronnés et mém. des savants étrangers, publiés par l’Acad. des Sc., des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, t. XLIIT, Bruxelles, 1880). — [d, (C. R. Ac. Sc., 19 juillet 1880). 1880. — 100. Note sur les Echinides urgoniens recueillis par M. Barrois dans la province d'Oviédo (Espagne), 1 pl. (Ann. Sc. géol., t. X, art. 2). 4880. — 101. Sur les Echinides de l'étage turonien de l'Algérie (Bull. 45. fr. congrès de Reims). 1880. — 102. La section de géologie au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences à Reims (B. S. G. F.,3"Sér., t. IX, p.107). 1880. — 4103. Exposition d'histoire naturelle à Reims (Bull. 4s. fr., congrès de Reims). 1880. — 104. Congrès des Sociétés savantes des départements à Paris (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2: sér., t. D). 4880. — 105. Catalogue des Echinides jurassiques de la Normandie, Comptes rend. Expos. 1877). 4881. — 106. Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistorique (Session de Lisbonne, 1881). 1881. — 107. Note sur les Echinides tertiaires de Belgique (B. S. G. F., 3° Sér., t. IX, p. 214). 4881. — 108. Note sur les Hemicidaris du terrain jurassique (B. S. G. F., 3° Sér., t. X, p. 48). 4881. — 109. Description des Echinides fossiles de l’île de Cuba, 4 pl. (Ann. Soc. géol. de Belgique, t. IX, p. 3). (B.S. G. F., 3 Sér., t. X, p. 264). 1881. — 110. Note sur les Echinoconus de la carrière de Dracy (Yonne), 1 pl. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, ?° sér. t. IV). 4881. — 111. Note sur les Echinides de l’étage sénonien de l'Algérie (C. R. Ac. Sc., 17 avril 1882). — Id. (B. S. G. F., 3° Sér., t. X, p. 341). 1882-1893. — 112. Echinides nouveaux ou peu connus. 2 Sér., 12 fasc., 24 pl- (Bull. Soc. zool. de France). 1882. — 113. Note sur les Pseudodiadema du terrain jurassique (B. S. G, F., 3e Sér., t. XI, p:'8): 268 A. PERON 1882. — 114. Musée départemental d’histoire naturelle de La Rochelle (Bull. 4s. fr., congrès de La Rochelle). 1882. — 115. Sur les Echinides fossiles de l’ile de Cuba (C. R. Ac. Sc., 13 février 1882). 1882. — 116. La géologie au congrès de La Rochelle, (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2: Sér.., t. VIII, p. 13). 1883. — 117. Echinides jurassiques de l'Algérie (C. R. Ac. Sc., 23 avril 1883). — Id. (B. S. G. F., 3° sér., t. XI, p. 449). 1883. — 118. Echinides jurassiques, crétacés et éocènes du sud-ouest de la France. 12 pl. (Ann. Soc. sc. nat. de La Rochelle, 1883). — Id. (B.S.G.F., t. XII, p. 179). 1883. — 119. Discours prononcé aux obsèques d’Ambroise Challe, président de la Société des sc. hist. et nat. de l'Yonne (Auxerre, 4883). 1884. — 120. La géologie au congrès scientifique de Rouen, en 1883 (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° Sér.., t. VIII, p. 13). 1884. — 121. Les explorations marines à de grandes profondeurs. (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, 2: Sér., t. VIII, p. 1). 1884. — 122. Echinides du terrain éocène de Saint-Palais, in-8, 6 pl. (Ann. sc. géol., t. XVI, art. 2). — Id. (C. R. Ac. Sc., 14 janvier 1884. 1884. — 123. Die Echiniden der Stramberger schichten. in-8° avec 5 pl., in-40. (Palæontologische Mittheilungen aus dem Museum dés Kônigl. Bayer Staates ; Fischer, Cassel, 1884). — Id. (C. R. Ac. Sc., 10 novembre 1884). 1885. — 124. Notice sur les travaux scientifiques de M. G. Cotteau ; in-4o, 45 pages, Paris, 1885. 1885-1894. — 125. Paléontologie française, — Echinides du terrain éocène. 2 vol. de textes et atlas de 380 pl. (G. Masson). 1885. — 126. L'Association française pour l'avanc. des sciences au congrès de Grenoble (Revue scient., 31 octobre 1885). 1885. — 127. La géologie au congrès scientifique de Blois) en 1884. — L'homme tertiaire de Thenay (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2 sér.t. IX): 1885. — 128. Sur les Echinides de Stramberg (Bull. 4s. fr., congrès de Blois). 1885. — 129. Considérations sur les Echinides du terrain jurassique de France (C. R. Ac. Sc., 1* juin 1885). 1886. — 130. Sur les Echinides éocènes de la famille des spatangidées (C. R. Ac. Sc., 2 février 1886). — Id. (B. S. G. F., 3° Sér., t. XIV, p. 242). 1886. — 131. La géologie au congrès scient. de Grenoble (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° sér., t. X). 1886. — 132. La Paléontologie en 1885. Conférence ; avec fig. (Bull. As, fr., congrès de Grenoble). 1886. — 133. Réunion des délégués des sociétés savantes à la Sorbonne en 1886. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2: sér., t. XI). 1886. — 134. La géologie au congrès scientifique de Nancy (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, 2° sér., t. XI). 1886. — 135. Sur les Echinides jurassiques de la Lorraine (C. R. Ac. Sc., 15 no- vembre 1886). 1887. — 136. Catalogue raisonné des Echinides jurassiques recueillis dans la Lorraine, 1 pl. (Bull. As. fr., congrès de Nancy). 1887, — 137. Note sur la famille des Brissidées (Bull. Soc. Zoo!l. de France, t. XII). 1887. — 138. 1887. — 139. 1887. — 140. 1888. — 141. 1888. — 142. 1888. — 143. 1889. — 144. 1889. — 145. 1889. — 146. 1889. — 147. 1889. — 148. 1890. — 149. 1890. — 150. 1890. — 151. 1890. — 152. 1890. — 153. 1890-1891. — 1885-1891. — 1891. — 156. 1891. — 157. 1891. — 158. 1891. — 159. NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAU 269 Sur les genres éocènes de la famille des Brissidées (Echinides irré- guliers) (C. R. Ac. Sc., 31 mai 1887). La géologie au congrès scient. de Nancy. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l’Yonne, 2° sér., t. XII). Compte rendu du congrès. Catalogue des Echinides recueillis par M. Roussel dans le terrain crétacé des Petites Pyrénées et des Corbières, 5 pl. (B. S. G. F., ASC EAN END: 639); La géologie au congrès scient. de Toulouse en 1887 et compte rendu du congrès (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l’Yonne, 1° sem. 1888). Echinides éocènes d'Aragon (Espagne) (Bull. As. fr., congrès de Toulouse). Echinides éocènes de la province d’Alicante (Espagne) (C. R. Ac. Sc., 17 décembre 1888). Sur deux Echinodermes fossiles provenant de Thersakhan (Turkes- tan). (C. R. Ac. Sc., 18 février 1889). Réunion de la Société helvétique à Soleure (Suisse). (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° sem. 1888). Echinides crétacés de Madagascar (Bull. Soc. zool. de France., t. XIV, p. 87, séance du 14 mai 1889). Description de trois Echinides vivants recueillis par le D: J, Jullien, sur les côtes de Guinée (Libéria) (Ext. Compt. rend. séanc. congrès intern. de zool. à Paris, en 1889, p. 281, avec 4 pl.) Le Préhistorique en Europe, un vol. in-12 de 313 p. avec fig., Paris 1889 (Baillière, éditeur). Considérations générales sur les Echinides éocènes de la France (Bull. As. fr., congrès de Paris). La géologie à l’Exposition universelle et dans les congrès interna- tionaux de 1889 (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 1” sem. 1890). Echinides recueillis dans la province d'Aragon (Espagne) par M. Maurice Gourdon (B. S. G. F.,% Sér., t. XVIII, p. 178). Note sur quelques Echinides du terrain crétacé du Mexique, 2 pl. (B. S. G. F., 3° Sér., t. XVIII, p. 292). — Id. (C. R. Ac. Sc., t. CX, 24 mars 1890). Les délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1890 (Bull. Soc. Sc. hist. et nat. de l’Yonne, 2° sem. 1890). 154. Echinides éocènes de la province d’Alicante, (Mém. Soc. géol. France) 2 fasc. in-#, avec 16 pl. 155. Echinides fossiles de l’Algérie ; en collaboration avec MM. Peron et Gauthier, — Etages éocène, miocène et pliocène, 1 vol. avec 16 pl. (G. Masson, éditeur). La géologie au congrès de Limoges en 1890. (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l'Yonne, 2° sem. 1890). Les Echinides éocènes de la Loire-Inférieure et de la Vendée. 4 pl. (Bull. Soc. hist. nat. de l'Ouest de la France, 1” année, Nantes, 1891). Notice sur l’Hemipneustes oculatus (Drapiez) de la craie de Ciply et les autres espèces du genre Hemipneustes. 1 pl. (Mém. Soc. royale malacol. de Belgique, t. XXV). Les délégués des sociétés savantes à la Sorbonne en 1891. (Bull, Soc, sc. hist. et nat. de l'Yonne, 1° sem, 1891), 270 1892. — 160. 1892. — 161. 1892. — 162. 1892. — 163. 1893. — 164 1893. — 165 1893. — 166 1894. — 167 1894. — 168 A. PERON. —- NOTICE BIOGRAPHIQUE DE G. COTTEAÜ Sur un genre nouveau d'Echinide crétacé, Dipneustes aturicus Arnaud (C. R. Ac. Sc., 11 avril 1892). Les délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1892. (Bull. Soc. sc. hist. et. nat. de l’Yonne, 1° sem. 1892). La géologie aux congrès de Fribourg et de Marseille en 1891. (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, 1 sem. 1892). Note sur le groupe des Clypeastroïdes (Bull. 4s. fr., congrès de Marseille). . La famille des Cidaridées à l’époque éocène (Bull. As. fr., congrès de Paris). . Les délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1893 (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, 1°” sem. 1898. . La géologie au congrès de Pau; Notes de voyage (Bull. Soc. sc. hist. et nat. de l’Yonne, 2 sem. 1892. . Sur quelques espèces d'Echinides du Liban, 2 pl. (Bull. 4s. fr., congrès de Besançon). . Le Congrès de l’Association française à Besançon; réunion de la Société helvétique des sciences naturelles à Lausanne (Bull. Soc. sc. hist. el nat. de l'Yonne, 2° sem. 1893). 271 ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE par Jules WELSCH (1). J'étudierai d’abord les environs de Hammam Rira, dans le dépar- tement d’Alger, pour aller ensuite vers l’ouest, dans le départe- ment d'Oran, soit par les régions plus ou moins septentrionales de l'Atlas méditerranéen, soit par la région des Hauts Plateaux au sud du massif de l’Ouarsenis. C’est, du reste, la marche suivie autrefois par M. Pomel dans ses publications sur l'Algérie (2). I. — Région de Hammam Rira et du Gontas, département d'Alger. Les étages miocènes reposent dans cette région sur le crétacé et constituent, avec leur substratum, cette zone montagneuse qui sépare la plaine de la Mitidja de celle du Chélif et qui s’étend du massif des gorges de la Chiffa au massif de Miliana. I y a là un grand anticlinal crétacé et miocène où les couches tertiaires plon- gent au nord vers la Mitidja et au sud vers la plaine du Chélif, au Djendel; l’axe, dirigé à peu près de l’est à l'ouest, est occupé par le crétacé. Je ne m’occuperai ici que des assises qui forment le versant sud depuis les environs de Hammam Rira jusqu’au delà de la crête du Gontas (3). Elles se présentent en succession normale, sur une (1) Note présentée à la séance du 22 avril 1895; manuscrit remis le 2 avril 1895. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat, le 6 mai 1895. (2) Ce travail est un résumé de plusieurs années de courses géologiques faites en Algérie; j’en ai publié les principaux résultats dans les C. R. Ac. Sc. du 17 octobre 1892 (Note sur les étages miocènes de l'Algérie Occidentale), et dans le C. R. des Séances de la Société Géologique du 18 décembre 1893 (Sur les calcaires de l’Oued Riou-Inkermann, Algérie). (3) Voir les cartes au => _. de Marengo et de Vesoul Benian. 272 J. WELSCH épaisseur de 1000 mètres peut-être, comme l’a dit M. Pomel, et on y voit de bas en haut: 1° LANGHIEN OU BURDIGALIEN. — Conglomérats et calcaires concré- tionnés à Lithothamnium, surmontés de marnes grises ou bariolées de rouge, sur une épaisseur de plusieurs centaines de mètres, depuis le Djebel Tiberranine jusqu’auprès du Pont de l’Oued Djer. Les poudingues sont quelquelois relevés presque verticalement en discordance complète sur le Crétacé. Je n’ai pas trouvé des fossiles très probants dans ces couches ; je citerai cependant Pecten ci. restitutensis Font. 20 HELVÉTIEN. — On peut y distinguer deux zones : a. Grès et calcaires du Pont de l’Oued Djer, dit Chez-Granger. — Ce sont des grès calcaires jaunes plus ou moins durs à lits pétris de Pectens, Héterostégines, avec des Algues calcaires et quelquefois de nombreux Clypéastres. C’est une formation souvent subcoral- lienne, d'épaisseur très variable, quelquefois réduite à quelques mètres, comme à l’Oued Moula, à l’est de Bou Medfa, où j'ai trouvé un riche gisement de Clypéastres qui a été exploré ensuite par M. Pomel et M. Le Mesle. Voici les espèces trouvées en ce point : Brissonomorpha Welschii Pomel. Clypeaster acuminatus Desor. Pliolampas Welschii » » Simoni Pomel. » Medfensis Gauth. » Pierredoni » Echinolampas soumatensis Pomel. » soumatensis » Clypeaster pileus » » latior Gauthier — (latus » rhabdopetalus » Pomel, non Herklots. » egregius Gauthier — Arbacina Welschii Pomel. insignis Pomel. Pecten cf. Fuchsi Font. » Welschii » Lithothamnium sp. » alticostatus » Ces Oursins constitueront le deuxième grand niveau à Clypéastres d'Algérie, le premier étant langhien. A l’est de Bou Medfa, les grès calcaires alternent avec les marnes qui finissent par dominer et former l’assise suivante : b. Marnes des Bou Allouane. — Elles sont plus ou moins argi- leuses, grises ou bleues, épaisses de plusieurs centaines de mètres ; à la partie supérieure, sur le flanc nord du Gontas, on voit des intercalations de sables et grès sableux qui contiennent Ostrea crassissima Lamarck, de la forme typique. 30 TORTONIEN. — Au-dessus, en concordance, on a les grès et les poudingues très épais de la crête du Gontas, qui plongent vers le village du Djendel et le Chélif. ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 273 J’assimile ces couches à l’étage tortonien, bien que je n’aie pasde preuves paléontologiques, seulement des raisons stratigraphiques. Les géologues futurs seuls pourront dire si la partie supérieure ne représente pas aussi l'équivalent du Surmatien. Cette coupe est prise dans la partie centrale du bassin et montre par sa nature lithologique les variations de fond de ce bassin, d’où il est résulté des transgressions locales sur les bords. C’est ainsi que les marnes helvétiennes peuvent reposer directement sur le Crétacé. En suivant les bords de ce bassin miocène, à l’ouest de Hammam Rira, vers Adélia et Miliana, on voit l’étage inférieur (Langhien) passer littéralement à des poudingues et à des grès d’un brun ver- dâtre spécial, constituant un faciès gréseux remarquable, appelé étage cartennien par M. Pomel, avec les marnes qui les surmontent souvent. J’y ai trouvé Ostrea crassissima, variété un peu large, sur le sentier de l’ancien télégraphe d’Adélia; elle est identique à cer- taines variétés que l’on trouve dans l’étage helvétien. Bibliographie. — J'ai pris cette coupe pour point de départ, malgré sa pauvreté en fossiles, à cause de son importance historique. M. Pomel, dans ses diverses publications sur l’Algérie, a toujours rangé toute cette série de couches miocènes dans son étage helvé- tien, et il en faisait son type, tout en admettant du reste que ce n’était peut-être pas l’Helvétien de M. Mayer et en proposant presque le nom de Guntasien. Dans la Description stratigraphique générale de l'Algérie (1889), p. 149 et suivantes, il distingue toujours les 4 zones : m'*, m°P, mt, md, que j'ai suivies. Comme on le voit, je ne suis pas d’accord avec ce savant géologue sur la répartition de ces zones. La zone inférieure m°**?, que j'appelle étage langhien, est équivalente à ce que M. Pomel appelle étage cartennien dans d’autres points de l’Algérie, notamment à Adélia (1). Les zones m°? et m°° sont les seules que je regarde comme helvé- tiennes. Quant à la zone m°{: grès et poudinques du Gontas, je pense qu’elle représente l’ancien Miocène supérieur marin des géologues européens, en particulier le Tortonien. En 1894, M. Repelin a publié un travail sur cette région (2); je crois bien qu'il considère comme Cartennien ce que j'appelle Langhien depuis ma note des C.-R. Ac. Sc. du 17 octobre 1892. (1) Descr. stratig. générale, p. 144. (2) Sur la constitution géologique du massif des Soumata et d’Hammam Rira, Algérie. — B. S. G. F. de Janvier-Avril 1894. 24 Juin 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 18 DTA J. WELSCH II. — Région de Carnot, département d'Alger. Si l’on suit maintenant les couches miocènes, vers l’ouest, au nord du massif de l’Ouarsenis, par la vallée du Chélif, on trouve le l'ortonien fossilifère au nord de Carnot et dans les Beni-Rached. Le village de Carnot est à 70 kilom. en ligne droite à l’ouest de Hamman Rira ; il se trouve à la limite de la plaine du Chélif et du massif montagneux qu'on appelle Dahra (nord), parce qu'il s'étend au nord de la plaine du Chélif, depuis le massif de Miliana jusqu’au nord de Mostaganem. Les couches miocènes forment, au nord de Carnot, un anticlinal dont l’axe est dirigé à l’est un peu nord, et passe à quelques kilo- mètres du village, dessous Kef es Sba (1). Sur le flanc nord, les couches sont peu inclinées avant de se relever contre le massif crétacé des Tacheta. Voici la succession que l'on peut relever sur la retombée sud de l’anticlinal, dans la vallée de l’Oued Kef es Sba et de l’Oued Boukali, le long de la nouvelle route de l’Oued Damous; je n’ai pas vu de discordance angulaire de stratification dans cette série, les couches plongent vers la plaine du Chélii : HeLvÉTIEN. — Marnes grises épaisses de plus de 200 mètres, devenant jaunätres à la surface et quelquefois grumeleuses. Vers la partie inférieure, au 7e kilomètre de Carnot environ, j'ai trouvé quelques Lithothamnium. A la partie supérieure, il y a des interca- lations de grès marno-sableux qui indiquent la stratification; ces grès finissent même par dominer. Je n'ai trouvé là qu’une grosse Pinna, mais l’aspect est bien celui de l’Helvétien en Algérie. En face la conduite d’eau d’Aïn Sakenoune, à la gorge de la rivière de Kef es Sba, la rive gauche montre les couches relevées très fortement ayant subi des mouvements de torsion et même presque renversées au nord. TOoRTONIEN. — Au-dessus, sans traces de discontinuité dans le dépôt des couches, viennent des marnes gris bleu épaisses, avec des bancs sableux un peu verdâtres pétris de fossiles, surtout dans le ravin (ou chabet) Dief Dief et plus au sud, en face le marabout de Sidi Meursoug. Les fossiles sont répandus dans tout cet ensemble : Ringicula sp. Natica cf. Hornesi F. et T. Conus antediluvianus Brug. Dentalium elephantinum Br. Conus Mercatii Brocc. » fossile Linné. f. de Carnot. (1) Voir la carte topographique de la l'Algérie au ne ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 275 Dentalium cf. extensus Hôrnes. Turritella /Zaria) sp. Ancillaria glandiformis Lk. Proto rotifera Lk. Pleurotoma cataphracta Br. (rare). Arca diluvii Lk. (rare). » turricula Br. 4 Nucula sp. » ramosa Bast. Cardita rhomboidea Brocc. Cassis. » Jouannetivar.læviplana Dep. Cerithium dertonense Mayer. Venus sp. Turritella Archimedis Hôrnes, n. Br. Corbula gibba Olivi. » pusio F.etT. Ceratrochus sp. » {Zaria) Valriacensis Font. Les espèces caractéristiques qui différencient complètement cette faune d’avec celle des marnes bleues plaisanciennes des environs d'Alger, sont : Cardita lœviplana, Ancillaria glandiformis, Proto roti- fera et les nombreuses formes de Turritelles du type Zaria. Je suis certain de l’assimilation de mes 7. Valriacensis au type de Fontannes, malgré les mauvaises figures données par l’auteur, car j'ai pu voir ces formes dans la collection même de Fontannes, à l'École des Mines de Paris (Géologie) en 1890. Je possède des formes de Gainfahren dites Turr. vindobonensis Partsch in Hôrnes, qui sont identiques, ainsi que eertaines formes citées sous les noms de Turr. gradata, T. Hôrnesi, etc. Vers le haut, ces marnes bleues se chargent de sable d’abord gris, puis jaune, et il y a passage insensible aux couches suivantes : SARMATIEN. — Grès calcaires assez durs, bien stratifiés, formant crête au-dessus des marnes précédentes, sur les deux rives de la vallée et remontant jusqu’au-dessus d’Ain Sakenoune. Ces grès sableux passent à des sables rougeûtres, puis à des pou- dingues à petits éléments avec zones argileuses et enfin à des poudingues à très gros éléments, visibles surtout dans le ravin d’Ain Mehabite, au nord-ouest de Carnot. L’inclinaison est encore de 45° environ. La région montagneuse finit là. Je n’ai pas trouvé de fossiles dans ces couches, mais M. Brive (1) a signalé à la base des grès, des moules en mauvais état de Helir fossulata Pomel et H. cf. subsemperiana Thomas, qu’il rapporte au Pliocène inférieur. ALLUVIONS ANCIENNES. — Au-dessus, en discordance complète, on trouve des couches de cailloux roulés et de gravier dans des argiles jaunâtres, en bandes irrégulières peu inclinées, c’est-à-dire en stratification torrentielle. C’est un ancien cône de déjection de l’Oued Boukali. On rapporte habituellement ces couches en Algérie (1) Terrains miocènes de la région de Carnot, Algérie (B. S. G. F. de Février-Avril 1894.) 276 J. WELSCH aux alluvions anciennes ou Quaternaire ancien. Elles occupent le commencement de la plaine du Chélif et sont recouvertes ensuite par du limon récent. Bibliographie. — M. Pomel s’est occupé de ces couches dans son massif de Miliana (1873), et dans ses travaux ultérieurs. Je crois bien qu'il appelle Sahélien les marnes fossilifères du Tortonien en y joignant les grès et poudingues supérieurs. Cependant, il pour- rait se faire que ces grès jaunes et poudingues soient placés par lui dans le Pliocène. En 1892, j'ai indiqué la faune tortonienne de Carnot. : Depuis, M. Brive a publié une note sur cette région (1); il admet des discordances entre les diverses séries de couches que j’étudie ici: Je ne les ai point vues dans la vallée de l’Oued es Sba et de l’Oued Boukalli. J'attribue ces discordances aux dislocations subies par ces couches postérieurement à leur dépôt, par suite de refou- lements considérables qui ont eu lieu vers la fin du Miocène. De plus, ces marnes sont assez coulantes, elles s’affaissent et entraînent dans leur mouvement les couches supérieures. Enfin, par suite des changements de fond de la mer miocène, il s’est aussi produit des transgressions sur le bord du bassin miocène. M. Brive considère comme helvétiennes les couches que je place dans cet étage ; il appelle sahéliennes celles que j'appelle tortoniennes, parce que je trouve que leur faune est celle de Cabrières d’Aygues, de Tortone et de Baden. Il place les grès sableux et poudingues supérieurs dans le Pliocène à cause de la présence des Æelix cités. Je n’accepte pas cette classification; rien ne prouve que ces fossiles, trouvés à l’état de moules du reste, n’appartiennent pas au Miocène supé- rieur. Ces couches sont à l'intérieur du massif de l’Atlas, tandis que le Plaisancien marin est rejeté sur la côte actuelle. Dans ma note des C. R. Ac. Sc., j'avais bien décrit ces couches supérieures aux fossiles tortoniens, comme formées de grès et sables jaunes et poudingues épais terminant le Miocène supérieur. Maïs dans le C. R. des Séances de la Société géologique du 18 décembre 1893, j'ai qualifié un peu légèrement ces couches de calcaires, au lieu de dire grès calcaires; de plus, je plaçais ces couches dans un étage miocène supérieur ou Tortonien. Aujourd’hui, je vois qu'on ne peut plus employer le terme tortonien pour indiquer tout le Miocène supérieur, aussi je spécifie un peu plus. J’admets que les grès, sables et poudingues, qui sont au-dessus de la faune tortonienne, (x) Terrains miocènes de la région de Carnot. = ame mi che dm ct élit le dat) dns HE : 2 ds ; 4 9 À E : s à PTT TT TT ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 277 représentent le Sarmatien ou Messinien inférieur des auteurs. Je n’en ai pas de preuves paléontologiques, mais je suppose que le soulèvement principal de l’Atlas, qui à eu lieu après le dépôt des couches que j'appelle étages tortonien et sarmatien, a amené plus à l’ouest la formation des dépôts de gypse des Cinq Palmiers, de Tadjéna, etc. dans les lagunes qui se sont formées à ce moment et par suite de ces mouvements généraux {1}. Les grès, sables et poudingues de Carnot ont un faciès si différent de celui des couches des Cinq Palmiers que je ne les place pas au même niveau; je les considère comme équivalents aux couches inférieures aux gypses, c’est-à-dire aux couches de tripoli du Sig et d'Oran, mais peut-être les poudingues sont-ils de l’âge des gypses. Beni Rached. — Les couches fossilifères de Carnot se continuent par celles des Beni Rached, au nord-est d’Orléansville, où M. Gouin, commissaire-enquêteur en Algérie, a trouvé une belle faune analogue à celle de Carnot et dont parle M. Pomel, dans sa Descrip- tion stratigr. générale de l'Algérie, p. 166, et qu'il place dans l'étage sahélien. Plus à l’ouest encore, près Orléansville, toujours au nord de la plaine du Chélif, on trouve Warnier et les Cinq-Palmiers dont les couches représentent un niveau supérieur. III. — Miocène de l’Oued Riou-Inkermann, département d'Oran. Je prendrai une troisième coupe des étages miocènes, au com- mencement de l’Oranie, toujours au nord du massif de l’Ouarsenis, mais au sud de la plaine du Chélif, à 150 kil. à l’ouest de ma pre- mière coupe. La partie supérieure présente là une physionomie spéciale, les marnes sableuses tortoniennes étant remplacées par un calcaire récifal, analogue au Calcaire de la Leitha. On peut étudier une bonne coupe le long de la route qui va d’'Inkermann à Ammi-Moussa, en suivant la rivière du Riou ; les couches tertiaires plongent au nord vers la plaine du Chélif : Depuis Ammi-Moussa vers El Aleuf, on trouve les marnes dures schisteuses du Crétacé; puis le Miocène commence, je n’ai pas observé le contact. 1° LANGHIEN Ou BURDIGALIEN. — Au-dessus et à l’ouest d'El Aleuf, on voit des marnes argileuses bariolées jaunâtres, verdâtres, vio- lettes, souvent gypsifères, passant à des grès sableux jaunes et à (x) GC. R. Séances Société Géologique du 18 mars 1895. 978 J. WELSCH des poudingues à petits éléments. Je les range provisoirement à la base du Miocène. 2 HELVÉTIEN. — Au-dessus viennent des marnes argileuses ee et gris bleuâtre, avec quelques zones gréseuses indiquant la strati- fication et aussi des cristaux de gypse ; elles renferment Ostrea crassissima. é 3° Tortonien récifal. — Au-dessus des marnes et en concordance de stratification, on a, dans les gorges de l’Oued-Riou, des caleaires jaunes gréseux, dont certains bancs sont pétris de Lithothamnium ou Mélobésies formant des taches ou des traïnées blanches sur la roche; d’autres bancs paraissent entièrement formés de débris agglomérés de coquilles diverses, avec Pectens et quelques Algues calcaires seulement ; certains bancs grumeleux plus tendres, montrent en relief des Bryozoaires, Polypiers, Hétérostégines, avec des Oursins, de grosses Huïtres, etc. Les calcaires à Mélobésies et Oursins plongent régulièrement au N.-N.0., et leur épaisseur dépasse 100 m. Au point de vue de l’as- pect général de la contrée, J’ajouterai que ces calcaires forment un relief remarquable, devenant quelquefois une véritable falaise, au-dessus des marnes helvétiennes qui sont au midi; la surface des marnes est assez doucement ondulée par l’action des influences atmosphériques et contraste avec la région calcaire (1). Ce relief est bien représenté sur la Carte topographique des environs d'Orléansville au 56600, depuis la Djidiouia ou Saint-Aimé jusqu’à l’Oued Isly, à Malakofi. On peut aussi voir la région qui se trouve à l’ouest d’Inkermann, sur la feuille de ce nom au t—— . Ces calcaires se prolongent jusqu’auprès d’Orléansville; on les exploite comme pierres de construction à 3km 500 au sud de Mala- koff, non loin de l’Oued Isly, où ils renferment en abondance Hete- rostegina depressa d’Orb. dont je dois la détermination à M. Schlum- berger et qui est probablement l’espèce citée par Ville sous le nom de Operculina complanata. Bibliographie. — Le tertiaire de l’Oued Riou était classé par Ville comme celui de Hammam Rira au Gontas dans le Tertiaire moyen. M. Pomel a toujours considéré les calcaires de l’Oued Riou comme représentant une partie de son étage helvétien, calcaires à Melobésies, m°?, et comme étant l'équivalent des grès et calcaires du Pont de l’Oued Djer, près Hammam Rira (2). Je n’ai pas accepté (1) Cf. Vreze. Notice minéralogique sur les provinces d'Alger et d'Oran, p. 218 et suivantes, 1858. (2) 1889. Description stratigr. générale de l’Algérie, p. 151- 152. ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 279 cette classification dans ma note à la Société du 18 décembre 1893; en effet, ces calcaires reposent sur des marnes qui sont les mêmes que celles des Bou Allouane, près Hammam Rira ; ces marnes représentent l’Helvétien des géologues européens. Les calcaires à Lithothamnium et Oursins qui sont au-dessus à l'Oued Riou, repré- sentent les marnes sableuses à Ancillaria glandiformis, Cardita Jouanneti et Turritella Valriacensis de Carnot, Beni Rached et Mas- cara, ce sont des couches tortoniennes analogues au Leithakalk d'Autriche et aux calcaires subcoralliens d'Italie et de Malte. Je ne puis dire avec certitude si ces calcaires sont uniquement tortoniens ou si leur partie supérieure ne représente pas le Sarma- tien. Oursins fossiles. — J’ajouterai que tous les Oursins de l’Oued Riou, décrits ou cités par M. Pomel (1), doivent être considérés non plus comme helvétiens mais comme fortoniens. Ils constitueront le véritable troisième niveau à Clypéastres d'Algérie : Spatangus tesselatus Pomel. Clypeaster Cinalaphi Pomel Brissopsis Boutyi » » . Beringeri » Schizaster Phrynus » » décemcostatus » Echinolampas Pomeli Gauthier — » ægyptiacus Wright, var. insignis Pomel. punctalatus Pemel. Clypeaster parvituberculatus Pomel. Anapesus tuberculatus » » subacutus » . Olygophyma cellense » Il en est probablement de même pour les Oursins décrits de la Djidiouïa, de Lalla Ouda et des environs d’Orléansville, mais ie ne suis aussi pas sûr que leurs gisements soient très bien connus, et je préfère m’abstenir de les citer. J’émettrai aussi un point de doutesur le gisement prétendu helvétien des autres Oursins provenant de Calcaires à Mélobésies, qui sont en définitive de divers âges (2). Bien entendu, les Oursins cités dans les Echinides fossiles de l'Algérie, de MM. Cotteau, Peron et Gauthier, de ces mêmes loca- lités, suivront le même sort. M. Repelin à publié récemment une note sur les Calcaires à Lithothamnium de la vallée du Chélif (3), où il n’a fait que confirmer le point le plus important de mes notes antérieures, à savoir que les calcaires de l’Oued Riou sont au même niveau que les marnes (x) Paléontologie ou Description des animaux fossiles de l’Algérie. Echi- nodermes, (2 Wezscu. Sur les différents étages pliocènes des environs d’Alger. B. S. G. F. du 5 nov. 1888. (3) C. R. Ac. Sc. du 10 décembre 1894. 280 J. WELSCH sableuses à Ancillaria glandiformis de Carnot, les Beni Rached et Mascara. IV. — Le Miocène à l’intérieur de l'Atlas. Tiaret. Si, depuis Hammam Rira, on suit les couches miocènes pour aller dans le département d'Oran, mais par le sud du massif de l’Ouarsenis, on laisse Boghar à l’est, et on reconnaît leur existence, après M. Pomel, dans les environs de Teniet el Had, puis dans le Sersou et dans les environs de Tiaret, tout à fait à l’intérieur du massif Atlantique. J'ai étudié particulièrement cette région (1) et j’en rappellerai seulement la coupe : 10 Calcaires à Lithothamnium (Mélobésies, Algues calcaires) alter- nant avec des conglomérats, avec Pecten ci. Fuchsi Font. Echinolampas soumatensis Pomel. Clypeaster crassicostatus Ag., cité par M. Pomel. c'est probablement l’analogue des Calcaires du Pont de l’Oued Djer. Cette assise repose en discordance complète sur le Jurassique ou le Crétacé ; elle est très peu épaisse ; 20 Marnes argileuses grises avec Ostrea crassissima rare, repré- sentant certainement l’Helvétien ; 30 Grès jaunes surmontés de poudingues. Cet étage me paraît représenter les couches du Gontas et aussi les assises de Mascara que je rapporte au Tortonien avec peut-être le Sarmatien. L’assise supérieure des poudingues est absolument transgressive et repose quelquefois sur les couches antérieures au Miocène, ce qui montre les mouvements considérables subis après le dépôt des grès jaunes. Selon l’âge de la zone inférieure, Calcaires à Lithothamnium, la grande transgression miocène en Algérie sera langhienne ou helvétienne. V. — Environs de Mascara, département d'Oran. Plus à l’ouest, on arrive à Mascara, dont les environs montrent de beaux gisements fossilifères du Tortonien découverts et signalés par M. Bleicher, mais dont la signification est restée longtemps (1) Le Miocène dans les environs de Tiaret, département d'Oran (Algérie). B, S. G. F., 3 Sér.,t. XIX, 16 mars 1891. ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 281 dans l'ombre. Cette région est à 100 kilom. à l’ouest de Tiaret et à - 230 kilom. de Hammam Rira, en ligne droite. Le Miocène forme le substratum du plateau de Mascara au nord de la plaine d’Eghris (1). Les couches en sont le plus souvent pres- que horizontales, formant un plateau à bords relevés vers le N.-E., N. et N.-0.; au S.-E., les couches plongent fortement vers la plaine d’Eghris. 4° Dans les ravins de l’Oued Sidi Amar, à droite de la route de Mascara à Oran, vers la maison cantonnière du K. 90 et à 8 kil. de Mascara, on voit le Crétacé supportant, à l’altitude 475, des pou- dingues, des sables et grès jaunâtres grossiers et des marnes grises et jaunes pouvant se rapporter au Langhien ou à l’Helvétien infé- rieur. HELVÉTIEN. — Au-dessus, en concordance, viennent des marnes gris bleuâtre que l’on peut étudier sur toutes les pentes du massif des Beni Chougran au nord-est et au nord-ouest de Mascara; on y trouve les bancs de Ostrea crassissima Lk. TORTONIEN. — En concordance, les marnes helvétiennes suppor- tent des marnes très sableuses grises et des sables fins gris jaunâtre ou jaunes avec de nombreux fossiles analogues à ceux des Beni Rached et de Carnot. Parmi les localités les plus fossilifères, je citerai les environs des Moulins de l’Oued Sidi Daho, à la tête de l’Oued Fergoug, qui va au barrage de Perrégaux — le col de Sidi Msabl — celui d’Aïn Zilouf. Ringicula sp. Cerithium dertonense Mayer. Terebra modesta Defr. Turitella Archimedis Hôrnes, non Br. Conus. » Valriacensis Font. Ancillaria glandiformis Lk. » Sp. Olivancillaria. » communis Br Pleurotoma turricula Br. Natica cf. Hôrnesi F. et T. » Jouanneti Desm. Dentalium elephantinum. » ramosa Bast. Gadus. Mitra. Ostrea sp. Fusus rostratus Olivi (rare). Pecten cf. flabelliformis. Phos polygonus Br. (rare). Arca diluvii Lk. Nassa semistriata Br. var. Pectunculus. Columbella. Leda. Ranella marginata Martini (r.). Cardita intermedia Br. Ficula sp. » rhomboidea Br. Chenopus pes pelicani Linné. Lucina dentata Bast. 1 50.000 ? (1) Carte au feuilles de Mascara et de Perrégaux. 282 J. WELSCH Lucina sp. Tellina sp. Cardium aculeatum Linné. Corbula gibba Olivi. Venus. Ditrupa subulata Desh. » plicata Gmelin. Lunulites. Cytherea multilamella Lk. Ceratotrochus sp. » cf. mediterranea Tiberi. Dessous les couches fossilifères d’Aïn Zilouf et de Sidi Msahl, il y a des couches de tripoli, intercalées dans le Tortonien ; les carac- tères de ce terrain sont différents de ceux des formations ana- logues du Sig et d'Oran, car il ne renferme pas de silex finement stratifié, ni de ménilites. SARMATIEN. — Il ÿ à passage insensible des marnes sableuses tortoniennes aux grès sableux jaunes, calcaires gréseux pétris de petits Bivalves et petits Gastéropodes et poudingues à pâte de grès qui constituent toutes les arêtes ou falaises qui limitent le plateau de Mascara, — à la cascade de Sidi Daho, — au Djebel Chareb er riha, alt. 910, dont le nom arabe signifie Montagne de la lèvre du vent, car cette arête terminale du plateau regarde le nord — au Di. Kallel, alt. 821 — au Dj. el Klaïlia, alt. 736 — au Madouni, alt, 742, etc. C’est surtout dans ces deux derniers points que les poudingues prédominent. Les grès et poudingues ont quelquefois 200 mètres d'épaisseur. L’épaisseur totale du Miocène de Mascara dépasse 500 mètres. Au-dessus de ces couches, en certains points, viennent les cal- caires blancs lacustres de Mascara, qui appartiennent au Pontien ou au Pliocène : ils sont développés surtout au sud et au sud-est du plateau, vers la plaine d'Eghris. Bibliographie. — Parmi d’autres indications très anciennes, je citerai : AyrauD et LEBLANC, Notice sur les recherches des eaux jaillis- santes dans la province d'Oran (1), où il y a une coupe qui montre l’inclinaison brusque des couches au sud-est de Mascara. M. Bleicher a donné, à plusieurs reprises, des indications sur la géologie de Mascara (2); il a publié une liste de 60 fossiles, déter- minés par M. Mayer, de Zurich, un des géologues qui connaissent le mieux les faunes tertiaires et il a que le DOTE l’âge tortonien de ces assises fossilifères. (1) B. S. G. F., 2° Sér., t. I, p. 222 et suivantes. (2) Recherches sur l’origine des éléments lithologiques des terrains ter- tiaires et quaternaires des environs d'Oran. Revue des Sc. Naturelles de Mont- pellier de Juin 1874 et C. R. Ac. Sc.,t. LXXIITL, p. 700. ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 283 En 1876, M. Mayer a publié deux fossiles de Mascara : Nucula - Zahiræ et Pecten Labnæ (J. de Conc., p. 168), comme tortoniens. M. Pomel a toujours considéré l’ensemble des couches de Mascara comme dépendant de son étage helvétien, avant et après les travaux de M. Bleicher; il s’est élevé en 1889 (1) contre l’attribution de ces couches au Tortonien, en disant que «la continuité stratigraphique indique certainement l’âge helvétien ». Je visitai une partie de cette région, en août 1888, de la plaine d’Egbris par la Maoussa, à Sidi-Daho, attiré que j'étais par les publications de M. Bleicher et par d’autres indices que je possédais sur l’âge du Tertiaire de l’intérieur de l’Algérie; ce n’est qu'après avoir étudié les fossiles que j'avais entre les mains pendant mon séjour à Paris en 1889-1890 (2) que je me décidai à revisiter ce pays et à publier mon opinion sur l’âge tortonien des fossiles de Mascara, dans les C. R. Ac. Sc. de 1892. Oursins fossiles de Mascara. — Il faudra probablement aussi remonter d’un étage au moins dans la série stratigraphique, les Oursins des environs de Mascara décrits comme helvétiens, par M. Pomel et M. Gauthier. Si je connaissais mieux leur gisement exact, je pourrais être plus affirmatif. Je citerai : Clypeaster subellipticus Pomel, de Sidi Daho. » cultratus ) » pachypleurus » » parvituberculatus Pomel, qui existe aussi à l’Oued Riou » myriophyma Pomel, de Sidi Daho. Echinolampas Pomeli Gauthier — E. insignis Pomel, non Duncan et Sladen, qui se trouve aussi à l’Oued Riou. Ain Farès. — Les couches de Sidi Daho se prolongent vers Aïn Farés où elles sont très riches en fossiles tortoniens, dont j'ai eu une belle série entre les mains, grâce à M. Pallary, d'Oran. Ce der- nier m'a aussi indiqué un gisement d’Ostrea crassissima au Dj. Mahass, au sud-ouest de Mascara. Hauts Plateaux d'Alger. — Je rappelle ici que M. Bourguignat (3) a cité, à l’est de Tiaret, trois Ptéropodes nouveaux avec Leda ' (x) Description stratig. générale, p. 159. (2) Je profite de l’occasion pour remercier bien cordialement notre con- frère M. Douvillé, qui m'a toujours ouvert si généreusement les collections de paléontologie de l'Ecole des Mines de Paris. (3) 1868. Et. Géol. et paléont. des Hauts Plateaux de l’Atlas, entre Boghari et Tiaret. 284 J. WELSCH subnicobarica d'Orb., Pecten cristatus Bronn et Neæra Maresi, n. sp. Il rapportait cette forme au Pliocène ; ce pourrait bien être l’analogue du Tortonien de Mascara. Notre confrère, M. Philippe Thomas (1), a trouvé à Boghar, au- dessus des marnes à Ostrea crassissima, une faune presque iden- tique à celle de Mascara de M. Bleicher. C’est une découverte consi- dérable pour établir l’époque du principal soulèvement du massif atlantique. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Le Miocène, que j’étudie dans ce travail, ne représente qu’une seule période continue, pour chaque bassin considéré, ou restes d’un grand bassin qui sont encore, à peu près, en communication les uns avec les autres. Je ne puis comparer ces régions qu’au Bassin du Piémont — et je rappelle, à ce sujet, que l’Helvétien y est en concordance avéc le Langhien et le Tortonien avec passage graduel et presque insensible. (Fed. Sacco, 1889). Les discor- dances sont l’exception dans les régions que j'ai visitées ; il ya seulement des transgressions sur les bords de l’ancien bassin. Du reste, lorsque les discordances ne sont pas appuyées sur des listes de ïossiles bien déterminés, elles n’ont pas grande valeur. Pour chaque région considérée, les subdivisions que j’établis ne font que correspondre à des zones bathymétriques différentes d’une seule et même mer. Le passage des marnes aux grès indique pour moi un changement dans la profondeur. Presque partout, l’émer- sion est caractérisée par des poudingues. J'admets très bien que le faciès argileux des marnes peut mon- ter plus ou moins haut dans la série selon les localités, que le faciès des grès et calcaires peut commencer plus ou moins vite. Presque partout, en laissant de côté l'étage inférieur mal connu, j’admets deux faciès en général superposés. Mais je ne vais pas si loin que M. Carlo de Stefani dans son travail intitulé : Les terrains tertiaires supérieurs du Bassin de la Méditerranée. Sur les noms des étages. — J'ai suivi la classification à peu près adoptée par les géologues, établie principalement en Italie ; elle n’est pas parfaite. Malgré cela je n’ai pas suivi la classification établie en Algérie par M. Pomel. J’admire beaucoup les travaux d'histoire naturelle générale du (1) Etage miocène et valeur stratigraphique de l’Ostrea crassissima au sud de l'Algérie et de la Tunisie. B. S. G. F., tome XX, p. 13, 189. ÉTUDES SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCÈNE DE L'ALGÉRIE 285 savant géologue d'Alger, surtout son Sahara, publié en 1872 ; j'ad- mire aussi la manière dont il a su travailler autrefois en Algérie malgré la privation des éléments de travail qui nous paraissent si nécessaires aujourd’hui. Mais il a fondé ses étages sur la doctrine des systèmes de soulèvement et du réseau pentagonal, que je ne puis admettre en Algérie (1). Ce n'est pas un critérium certain, comme l’a déjà dit M. Peron (2), et ce travail montre qu'il y a eu une véritable confusion dans les couches rapportées aux trois étages Cartennien, Helvétien, Sahélien, entre lesquels M. Pomel a partagé son Miocène d’Algérie. Le Cartennien est équivalent de l’Helvétien (Pomel), partie infé- rieure m*, comme je le montre dans la première coupe, celle de Hammam Rira ; cela suffit à mes yeux pour qu’on ne puisse plus discuter les questions de priorité. L’Helvétien (Pomel) ou Gontasien répond souvent à presque tout le Miocène des géologues européens (Langhien, Helvétien, Tortonien et peut-être le Sarmatien). Le Sahélien comprend la faune de Carnot, qui est identique à celle de Mascara que M. Pomel place dans son Helvétien supérieur, tout en comprenant des couches pliocènes, comme les marnes à fossiles plaisanciens des environs d’Alger. Je ne puis admettre un étage qui comprendrait toutes les couches du Tortonien au Plai- sancien, avec ces deux étages. Cet étage sahélien n’a jamais été homogène, puisqu'il ne comprend pas les Calcaires de l’Oued Riou que M. Pomel a toujours placés dans son Helvétien m‘°?, ni les couches de Mascara. Lors même que les progrès de l’étude des faunes néogènes amène- raient à descendre la faune de Cabrières d’Aygues et de Tortone d’un étage dans la série stratigraphique, toutes les considérations précédentes subsisteraient. CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ALGÉRIE. — J’ajouterai que la répartition des terrains néogènes sur la Carte géologique provisoire, 2: édition, 1889-1892, doit être refaite en se basant sur les indications précé- dentes, pour toutes les localités dont je me suis occupé. Il suffit de prendre cette carte et son texte explicatif, et de suivre avec le présent mémoire pour en voir la nécessité. KaByLie. — M. Ficheur a publié, en 1890, une Description géolo- (1) PomEL. 1873. Le Massif de Milana, — Pomez. 1892. Sur la classification des terrains miocènes de l’Algérie et réponse aux critiques de M. Peron. (B. S. G. F., 3° Sér., t. XX). (2) Sur le tertiaire supérieur de l’Algérie. (B. S. G. F., t. XXI, p. 88). 286 j. WELSCH gique de la Kabylie du Djurdjura, travail très long et très étudié où il a accepté la classification de M. Pomel et la subdivision de l'Helvétien en quatre groupes, p. 366, 391 et 409. À M. Ficheur n’a pas trouvé en Kabylie l’Helvétien inférieur Pomel ; je crois que c’est l’équivalent de ce qu'il appelle ailleurs Cartennien. Pour le Sahélien, j'estime qu'il y a eu mélange de plusieurs faunes. J’ai eu occasion de voir les fossiles envoyés par M. Ficheur à M. Munier-Chalmas, et j'ai reconnu que le fossile qu’il appelle Cardita Jouanneti à Djerabat n’est pas du tout l’espèce que j'appelle ainsi à Carnot et aux Beni-Rached ; c’est une petite Cardite qui se trouve dans le Pliocène plaisancien des environs d’Alger. Je renvoie au travail de M. Peron sur ce sujet (1). J’estime que les couches de l’Oued Corso (p. 380) appartiennent au Plaisancien, c’est ainsi que j’explique l’absence du Pliocène inférieur dans le tableau p. 409. Les coupes de M. Ficheur relatives aux terrains néogènes sont à rectifier entièrement ; je laisse de côté les terrains nummulitiques. VI. — Résultats généraux Les résultats de ce travail sont : 1° Les faunes de Mascara, des Beni Rached et Carnot sont iden- tiques : elles n’appartiennent pas à deux étages différents, comme on l’a publié (2). 2 Le dernier soulèvement de l’Atlas n’a pas eu lieu à la fin de l’époque helvétienne (ancien Miocène moyen), il est post-tortonien, car les couches de Mascara sont au moins tortoniennes et ont été portées jusqu’à l’altitude 1.000 mètres. J’estime que les assises supérieures du Miocène de Tiaret, Teniet el Had et du Gontas sont aussi tortoniennes ; elles sont à l’intérieur du Massif de l'Atlas et ont été portées à des hauteurs qui atteignent 1.200, 1.700® et 871m respectivement. Je ne dis pas que l’Algérie n’ait pas subi des mouvements tertiaires antérieurs au Tortonien ou postérieurs ; j'en suis convaincu; mais le principal est post-tortonien. Ce résultat important est à rapprocher des idées générales émises dans ces dernières années, que les zones de plissements sont d'autant plus rapprochées de l'équateur qu’elles sont plus récentes. (à) Note sur les subdivisions des terrains tertiaires moyen et supérieur en Algérie. B. S. G. F. du 16 Novembre 1891. (2) 1889. Pomer. Descript. stratig. générale de l'Algérie, p. 159 et 166. 281 ALGÉRIE À S SUR LES SUBDIVISIONS DU MIOCENE DE L } ETUDE sonsuIpnodq LE] SOUTIEN sseyeN ‘[G 9 UCISNOUT)-LU9Y sap D'UNSSISSDA9 *Q) R SOUIPN OUeG-IPIS 2P SO49JITISSO} SOUIPIA POUPEU Tu9g ueI(,P 19 81$ np modray, osdAn Xno[qes San) sonsurpnoq sxortueg Pur SHSUYTAIG SALITVIOT VUIVISVN (à S99101IE SOUTIEN SUNIUTUEUIOUT e SOIT") DUISSISSDA9 ‘() e SOUTIEN DUISSISSDI9 ‘() e SOUTIEN . SOUPE FelerL 9P SUISINO SOI9JITISSO] S91r) 19 SAUIEIN adwuopser 9P e sonsuIpnoq SUNIUTUEULOUILT XN9OIES Sa) SOIIPOTET) sonsutpnoq LUAVIL AOIM aHNnO LONUVI sonsurpnoq SUITE Jofq-PanOI °P SOIIUIIRO 19 SA auenoT[Y nog np SUITE DUNSSISSVAI “ O seJuOr) NP S21) seJu0*) np S2nSUIPNOq4 VAI NVNWINVH AIX4NO'IV/I AA SANAOOIN SASISSV S4Q AVATIAVL NATIVOIAUN no NHIHON VIT NAILHATAH NŒINOLHO (uorue1O) NAILVHUVS (uouyeq) NHIENO SHIVLT SUR LA TECTONIQUE DE L’'HÉRAULT par P.-6. de ROUVILLE (1). J’annonçais dans mon « Hérault géologique » (2) la publication prochaine d’un atlas d'anatomie stratigraphique du département de l'Hérault. Cet atlas, dédié à la mémoire de mes deux excellents maitres et amis, Emilien Dumas et Charles Lory, composé de plus de deux cents coupes ou vues panoramiques, se trouve, en ce moment, retardé dans son impression, par suite de circonstances indépendantes de ma volonté. J’en extrais, en attendant, quelques- unes des déductions de stratigraphie dynamique locale, que je résume dans le moindre nombre de mots possible. Un trait caractéristique, relevé déjà, et dont nous trouverons plus loin l'explication, de la constitution géologique de l'Hérault, c’est sa remarquable dissymétrie. La carte géologique de France au millionième, dont la perfection donne un si grand éclat à tant de travaux anonymes, est merveilleusement propre à le mettre en lumière. Une ligne médiane tirée d’au-dessus Lodève à la pres- qu’ile volcanique de Brescou, près Agde, sépare deux régions par- faitement distinctes : l’une à l’ouest, caractérisée par le déve- loppement si complet des terrains primaires, l’autre à l’est, par celui des terrains secondaires et tertiaires. La Bohême, le Plateau central, la Bretagne semblent donner, et donnent peut-être réelle- ment, leur physionomie à notre moitié occidentale; on connaît, d’autre part, le caractère essentiellement provençal des formations jurassique, supracrétacée et éocène de la moitié orientale. La ligne médiane en question dessinerait, en réalité, le tracé d’une ancienne (1) Note présentée à la séance du 22 avril 1895; manuscrit remis le 20 avril. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 10 mai 1895. (2) L'Hérault Géologique, 1894. Imp. Ricard frères, Montpellier. : SUR LA TECTONIQUE DE L'HÉRAULT 289 crête divisoire, qui aurait, avant le dépôt lutétien du calcaire de Ventenac, séparé deux bassins juxtaposés, et comme deux Frances, la France du S.0. et celle du S.E. La pétrographie respectivement différente, du monde paléozoïque sénéralement schisteux, et du monde secondaire presque exclusive- ment calcaire, devait naturellement retentir dans leur mode res- pectif de dislocation. Schistes et Calcaires ne pouvaient répondre de la même manière à l’agent dynamique ; aussi voyons-nous le système des cassures, des retraits, les failles dominer dans la région orientale, et les plissements à l’ouest. La carte des terrains primaires de St-Pons (1), atteste la réalité de ces derniers; les cassures et les retraits se décèlent dans les vallées étroites et pro- fondes, et dans les contacts anormaux si fréquents dans la région calcaire ; que si certaines portions des couches jurassiques pré- sentent des ondulations, c’est l’effet de compressions locales subies par des lambeaux faillés, de la part de lambeaux voisins demeurés rigides. L'histoire géologique de l'Hérault se compose, comme celle de toute contrée, d'une succession de mouvements d’émersion et de subsidence, dont le jeu alternatif est seul propre à nous faire com- prendre les phénomènes de sédimentation. Ces alternatives de mou- vements, normalement lents, à intervalles souvent considérables, se produisant sous la forme d’oscillations, constituent la série des phases de formation de toute l’histoire sédimentaire. Cer- taines zones, devenant comme les sièges d’élection de mouvements élévatoires, se bossellent, à la longue, de rides, qui présentent parfois les effets d’une brusquerie temporaire; d’autres se fragmen- tant par retraits, s’effondrent à vif, Le long des lignes de moindre résistance, laissant, en contrehaut, sur tout leur parcours, des murailles à parois à pic. C'est à ces deux types, plissement et faille, que se ramène le plus grand nombre des effets dynamiques. Le premier se retrouve dans notre chaîne des Avant-Monts (2), le second dans celle de la Serane. La montagne d'Agde, par sa forme conique et son isolement dans la plaine, nous présente un troisième et dernier type d'effets orogé- niques, le type volcanique. (r) Les terrains primaires de l’arrondissement de St-Pons, par de ROUVILLE, DELAGE et MiqueL (Mémoires de l’Acad. des sc. et lett. de Montpellier, 2° Sér., t. IL, 1894. (2) Géographie générale du département de l'Hérault, t. L, 1°" fasc., p. 12. 8 Juillet 1895. — T, XXIII. Bull, Soc. Géol. Fr. — 19 290 DE ROUVILLE Avant d’énumérer les différentes phases de la formation du terri- toire de l'Hérault, relevons, tout d’abord, quatre traits tectoniques saillants de sa surface : c’est, d’abord, la prédominance de deux grandes lignes de fracture, dont l’une (E.-N.E.) traverse en écharpe tout le département, et met en contact et comme en choc, le Garum- nien avec les formations diverses, mais le plus souvent, avec la formation lacustre, et dont l’autre (N.E.) s'étend de l’extrémité orientale des terrains paléozoïques, à l’axe de la portion de la vallée de l'Hérault, encaissée dans le massif Jurassique de St-Guilhem, parallèlement à l'alignement du front des Cevennes ; c’est ensuite une ligne de fracture (N.S.) profilant la vallée basse de l'Hérault, et la vallée supérieure de l’Orb, et donnant ouverture, vers l’ouest, à la série des évents volcaniques qui se suivent du Cantal à Brescou (1); c'est enfin, une quatrième iracture (N.0.), ayant produit la gorge profonde d’Héric et la eluse de l’Orb qui la continue, en déterminant la direction de l’Orb de Terassac à Béziers. L'analyse des phases de formation de l'Hérault précisera la suc- cession chronologique de ces divers événements. IL Première phase. — Période continentale. Surface cristallophyl- lienne (archéenne et précambrienne), formant le prolongement méridional du Plateau central, et joignant les Pyrénées aux Maures et à l’Esterel. Cette jonction des Pyrénées et des Maures, que je suppose antérieure, dans nos régions, à toute formation sédimendaire, a été invoquée par quelques auteurs, et expressément indiquée par M. l'Ingénieur Duponchel (2), sans connaissance préalable des idées exprimées à cet égard par M. de Margerie (3). C’est ce sol cristallophyllien, soubassement prédestiné de tous les dépôts ultérieurs, dont les différentes portions, alternativement immergées et émergées, détermineront les conditions de formation, d’étendue et de contact de ces dépôts. Deuxième phase. — Affaissement d’une portion de la suriace (1) Voir sur l'importance de la faille N.S. dans le Plateau central. Note de M. G. FABrE (B. S. G. F., 3° Sér., t. 21, p. 66). (2) Géographie générale du département de l'Hérault, t. 1°", 1°" fase., pp. 103-104 (note). (3) Bulletin des services de la carte géologique de la France. 2° Note sur la structure des Corbières, p. 32 et suiv. : SUR LA TECTONIQUE DE L'HÉRAULT 291 cristallophyllienne primitive ; établissement de la mer silu- rienne. Sédimentation silurienne continue (Cambrien, Ordovicien, Gothlandien). L'autonomie du Silurien de l'Hérault, si bien accusée au double point de vue pétrographique et paléontologique (1), permet d’affir- mer qu’il ne s’est pas déposé dans le Gard; en l’absence d'aucun affleurement à l’est, où se rencontrent d’autres formations primaires, on semblerait autorisé à croire que le sol cristallophyllien serait resté en dehors des eaux, dans ces régions, durant les temps Siluriens. La nature gréseuse de l’assise inférieure du Silurien de l'Hérault (grès de Marcory) indiquerait la proximité d’un rivage. Troisième phase. — Emersion du sol. Premier ridement de la Montagne Noire (2). Continent silurien soumis aux agents d’éro- sion. Enlèvement local des portions moyenne et supérieure. Quatrième phase. — Mouvement de subsidence. Transgression de la mer dévonienne; l’aire de submersion se serait élargie vers l’est, si, comme j'incline à le croire, on doit rapporter au Dévonien infé- rieur le système de Talcschistes phylladiformes alternant avec des calcaires saccharoïdes, des environs du Vigan, auquel M. Fabre reconnaît l'orientation spéciale S.-S.E. (3). Les nombreuses empreintes de végétaux qui accompagnent le Pleurodyctium dans l'Hérault (4) sout l'indice d’un rivage peu éloigné. Cinquième phase. Période continentale et de dislocation. — C’est à la fin du Dévonien que je place la sortie du granite et des granu- lites qui forment l’ossature de l’Espmouze, sortie accompagnée de mouvements, dont le renversement des couches dévoniennes (5) serait une conséquence, en même temps queleur transformation en schistes sériciteux aurait eu lieu sous l’influence de la sortie des granulites. Les ellipses granitiques du Lengas, de l’Aigual, de La Salle, dans le Gard, dateraient du même jour. A la suite de ces mouvements et de ces transformations, le (1) DE Rouvizce et DELAGE. Géologie de la région de Cabrières, p. 9 et suiv. (Montpellier, 1892). (2) BERGERON. Etude Géologique du massif ancien situé au S. du Plateau central, thèse 1889, p. 307. CRBASAIGNE 3 SET END io (4) Acad. des sc. et lett. de Montpellier, Séance du 9 Juillet 1894. (5) Les terrains primaires de l’arrondissement de St-Pons, p. 19. 292 DE ROUVILLE système Dévonien, exposé aux agents de l'érosion, aurait perdu, par places, ses membres supérieurs. Son rôle continental aurait persisté durant les premiers temps de l’ère carbonifère, dont les dépôts de Tournai et de Waulsort ne sont pas représentés dans le département. Sixième phase. — Subsidence. Rétrocession de la mer vers l’ouest. Sédimentation du Culm transgressive au Dévonien. Absence d'aucune trace de Culm dans le Gard. Nombreuses plantes et couches gréseuses dans l’Hérault, indices de rivage. Septième phase. — Emersion aboutissant à l’établissement d’une surface continentale unissant l'Hérault et le Gard. Le carbonifère marin de l’Hérault correspondant à l'horizon de Visé, et n'étant recouvert d’aucune couche westphalienne, on doit penser que cette septième phase a été de longue durée, et n’a pris fin qu'après la formation et le comblement des fosses houillères. Période de dislocation. — L'absence, dans le Gard, du terrain Permien, les nombreux plis des couches houillères, l’allure abrupte du front oriental du massif primaire, font supposer qu’une dislocation profonde, se produisant alors, a refoulé dans leurs fosses étroites les dépôts houillers, et, en même temps, rompu, entre la Lozère et le Vigan, le sol préalablement continu, donnant lieu au fiord ou golfe du Causse, dont M. Fabre ne fait dater la formation que d’une époque postérieure au Trias (1). Huitième phase. — Pénétration des eaux permiennes dans le nouveau golfe. Sédimentation permienne littorale, d’abord schis- teuse, avec nombreuses plantes (Autunien), puis détritique (Roth- liegende). Neuvième phase. — Emersion des sédiments permiens accompa- gnée ou suivie d’un mouvement qui les redresse. Dixième phase. — Longue phase oscillatoire. Mouvement de subsidence ; abrasion des sédiments permiens par ‘les eaux triasiques. Sédimentation détritique d’abord (Grès bigarré), à la fin, lagu- naire (gypse et Marnes irisées). Longue série de mouvements intervallaires de subsidence -et d’émersion présidant à la sédimentation jurassique (Fabre) (2), sans autre événement dynamique intéressant, que l’accentuation, vers la (D'BAS AGE SN SEINE aEIDN6TS: (2) Loc. cit., pp. 673-674. =. SUR LA TECTONIQUE DE L'HÉRAULT | 293 fin du Séquanien, de l’anticlinal cévennol, séparant deux milieux de sédimentation supra-jurassique différents, lozérien à l’ouest, cévennol à l’est, et opposant une barrière à la mer iniracrétacée du côté de l’ouest (digue de l'Hérault de Leymeric (1). Sédimentation infracrétacée. Onzième phase. Longue période continentale. — Emersion du sol suivie d’une longue période continentale jusques et y compris l’époque danienne. (Lacune des formations crétacées intermé- diaires). Creusement du grand bassin garumnien s'étendant des confins de l’Ariège jusqu’en Provence. Sédimentation danienne par les eaux continentales. Douzième phase. — Submersion partielle du département dans sa portion S.0., où la mer nummulitique pénètre, et forme ses dépôts le long des flancs du continent primaire. Persistance à l’est de la sédimentation continentale. Treizième phase. — Retour du régime continental de la portion S.0. préalablement immergée. Extension à l'O. de ia fosse lacustre. Sédimentation lutétienne (Ventenac-Montaiguet), bartonienne (grès à Lophiodon), ludienne (lignite à Palæotherium), tongrienne (lignite à Anthracotherium), continue, et sans mouvement impor- tant intercurrent. Période de dislocation. — Mouvement d’émersion, et jeu renouvelé de la ligne de fracture E.-N.E. donnant aux pics de Cabrière et de St- Loup leur relief actuel, aux régions de St-Chinian et d’Oupia leurs plis couchés et leurs voussures, et au Garumnien ses divers contacts anormaux. Quatorzième phase. — Mouvement de subsidence. Régime sau- mâtre aquitanien (Foncaude) (2), suivi bientôt du régime marin. Sédimentation helvétienne. Quinzième phase. Phase ultime continentale. — Mouvement d’émer- sion. Régime estuarien d’abord, plus tard continental de l’Astien (1) Revo. des Sc. Nut. Montpellier, t. VI. G. FABrEe. Mémoire sur le terrain crétacé du Midi de la France, B. S. G.F., 3° Sér., t. 21, p. 673. (2) Le régime continental a persisté dans la région occidentale, dans le territoire de Nissan, durant la période aquitanienne, ainsi que le montrent les calcaires à Heliv Ramondi de ses fours à chaux. D'ailleurs la présence de couches lacustres dans le massif helvétien de ces contrées occidentales, et la mollasse à dragées qui s’y observe, trahissent la proximité d’un rivage, la fréquence des apports fluviatiles, en même temps qu’une certaine mobilité du sol de ces régions. 294 DE ROUVILLE (Sables de Montpellier, terrain détritique de St-Palais, près Pézenas. Formation de la fracture N.S. donnant jour aux évents volca- niques qui se profilent du Cantal à Brescou, et rompant la barre pyrénéo-alpine. Dépôt fluvio-volcanique local à Elephas meridionalis (le Riege). Dépôts riverains à Elephas primigenius et continentaux (tufs) quaternaires. Etat de choses actuel. III J'ai signalé deux orientations principales dans le relief de l'Hérault : l’une dominante E.-N.E., la seconde N.E. La première a été signalée dès 1833, par Elie de Beaumont (1) comme étant « celle des couches de transition calcaires et schis- » teuses, d’une date probablement fort ancienne, qui constituent en » grande partie le groupe de la Montagne Noire entre Castres et » Carcassonne » ; il retrouvait ces mêmes couches dans les Pyrénées « où, malgré des bouleversements plus récents, elles présentent » encore, et souvent d’une manière très marquée, l'empreinte de » cette direction primitive ». Ce retentissement des mouvements pyrénéens dans la Montagne Noire s'explique tout naturellement par le voisinage. La même orientation a aflecté des mouvements autrement récents ; nous la retrouvons dans la ligne de charnière autour de laquelle, à l’époque oligocène, d’un bout du département à l’autre, nous avons vu le Garumnien entrer en contact anormal avec le terrain lacustre. La seconde direction N.-E. n’est autre que celle du massif des Cévennes, dont le Nord de l'Hérault forme la partie la plus méri- dionale ; dessinée dès l’époque sinémurienne pour M. Fabre (2), nous l’avons vue s’accentuer au début du Séquanien-Tithonique, et acquérir sa valeur actuelle antérieurement à l’Helvétien. Les deux dernières lignes de fracture mentionnées, N.-S. et N.-0., se seraient produites, la première à nouveau, dans les derniers temps pliocènes, la seconde avant le Permien. Ces différents traits tectoniques peuvent être considérés comme le dernier aboutissement de tous les mouvements successifs, mis (x) Extrait d’une série de recherches sur quelques-unes des Révolutions de la surface du globe, 1333. (2) Loc. cit., p. 674. SUR LA TECTONIQUE DE L'HÉRAULT 295 en lumière par l’analyse des phénomènes dynamiques qui ont con- couru à la formation du territoire de l'Hérault. Il y a quelques années, on eût rigoureusement rattaché ces diffé- rentes directions à des orientations personnifiées, en quelque sorte, dans certains alignements de faîtes, appelés systèmes, portant avec eux leur millésime; c’est ainsi qu'Elie de Beaumont rapportait la direction E.-N.E. à son système du Hundzrück, dont il faisait la catastrophe « jusqu'ici la plus ancienne de celles dont les traces ont pu être clairement reconnues » et que M. de Lapparent place, comme il convient précisément ici, entre le Silurien et le Dévo- nien (1); des observations nouvelles ont porté atteinte à cette pré- tendue valeur chronologique des directions, compromise, d’ailleurs, déjà, par le fait des récurrences: l’unité dynamique a été déplacée ; elle réside aujourd’hui, plus logiquement, sinon plus nettement, dans l’ensemble des effets des forces orogéniques sur une partie plus ou moins étendue de la croûte terrestre, et se retrouve dans leur continuité dans l’espace, et leur similarité au tripe point de vue de la nature, de l’âge, et des relations respectives des terrains intéressés; c’est d’après ce nouveau principe que M. Suess a établi l'unité de la chaîne alpine, et qu’en l’appliquant au reliel du continent européen tout entier, il a été amené à considérer ce dernier comme le résultat de trois grands plissements d'âge diffé- rent, aboutissant à la formation des trois chaînes calédonienne, hercynienne et alpine, dont M. Marcel Bertrand, son éloquent interprète, nous a rendu, en termes si précis et si pittoresques, les physionomies et les autonomies respectives (2). L'Hérault, ainsi que le montre d’ailleurs la carte de M. Bertrand, serait une dépendance tout ensemble de la chaîne hercynienne et de la chaîne alpine ; il leur appartiendrait par moitié à l’une et à l’autre, et leur devrait le caractère essentiellement dissymétrique de sa structure. Rattaché à la première par les discordances du Houïller supérieur et du Permien, il présente à sa surface les traces de deux mouve- ments caractéristiques de la seconde, l’un antérieur au Crétacé supérieur, l’autre au Miocène. Les mouvements alpins plus récents ne s’y seraient pas fait ressentir, à moins que l’orientation N.E. de nos formations ne doive être considérée, ainsi que le pense M. Kiïlian (3), comme une (1) Traité de Géologie, 3° édition, p. 1549. G)BYS: GP, 32 S6T., 10, D 423. (3) Ann. des Sc. Géol., t. t. 20, p. 163. 296 DE ROUVILLE déviation des orientations alpines E.0. à la rencontre du massif des Cévennes. C’est à titre de membre de la chaîne hercynienne, de cette chaîne qui, d’après M. Bertrand (1) « s’étendrait au moins de la Bretagne et du pays de Galles, à la Saxe et à la Silésie » que la moitié occidentale de l'Hérault offrirait les similarités paléontologiques et pétrographiques, tant de fois signalées, entre ses formations primaires et celles de la Bretagne, de la Bohême et de la Saxe. IV Réservant pour le texte de l’atlas l'analyse des éléments strati- graphiques de chacune des coupes qu’il renferme, je me bornerai à dresser ici une liste succincte des points singuliers de l'Hérault, où les phénomènes dynamiques se sont produits avec le plus d'intensité. C’est d’abord la grande aire calcaréo-schisteuse des terrains pri- maires de l’Hérault, dont la planche de coupes qui accompagne le mémoire déjà cité qui les concerne, montre les nombreux plis droits ou couchés. C’est ensuite la ligne de fracture E.-N.E., dont les coupes de l'Hérault Géologique offrent les accidents nombreux d’allures de couches, de contacts anormaux, d’exaltation de relief (Pic de Cabrières, St-Loup). Son parcours traverse des zones singulièrement fragmentées et plissées : il longe le chaînon de St-Chinian, analysé par Magnan (2) et par MM. de Margerie (3) et Depéret (4), aux- quels a échappé l’accident de St-Pierre du sud de Tudéry. Ce chaînon se rattache au massif mentionné par Tournal (5) comme reliant les Pyrénées aux Cévennes, qu’accidentent les redressements et les voussures des couches ligniteuses de la région de Montahut et d’Oupia. Au sud de St-Chinian, se déploie, rutilante, la série danienne renversée de Cazo, et plus à l’est, saille, à l’horizon, l’Eocène tourmenté de Cessenon. La même ligne de fracture borde au sud l’extrémité orientale des Avant-Monts, dont le sol mouvementé témoigne de l'énergie de l’effort dynamique (région de Roquebrun, St-Nazaire, Cabrières): (x) Loc. cit., p. 440. (2) B. S. G. F., 2e Sér., t. 24, 1867, pp. 721-724. (3) Loc. cit., p. 18. (4) B. S. G. F. (5) C.-R. des Séances de la Soc. Géol. de Fr., N° 16, p. CLVI. SUR LA TECTONIQUE DE L’HÉRAULT 297 sa lèvre garumnienne disparaît sous les marnes bleues de la plaine; mais son cours souterrain au travers des contrées de Lamalou, de Bédarieux et de Clermont-l’Hérault, se trahit par une foule d'accidents dynamiques alignés dans sa direction, ils s’y présentent sous la forme de failles, de glissements, de faux con- tacts ; c’est au nord de Lamalou la faille de la Bourbouille ; à Bédarieux, la ligne limite du Jurassique et du Primaire, le redresse- ment du Jurassique et du Trias à Paragret contre les flancs schis- teux de Tantajo, la faille entre Jurassique et Permien mettant à jour le terrain houiller, sur le territoire du Mas-Blanc ; à Mourèze, la chute en couches verticales des strates liasiques en contrebas de l’Oolite, le contact du Permien et de l’Arenig sur le chemin de Mourèze à Clermont; à Clermont, enfin, tout un réseau de cassures et de renversements au sein du Trias et du Lias ; c’est la série liasique renversée qui porte le vieux château ; c’est dans son prolongement qu'est ouverte la carrière de pierre à chaux, et qu’une rupture s’est pratiquée, porte naturelle entre le monde ancien et le monde ter- tiaire, mais porte trop étroite, parfois, pour suflire à l’écoulement des eaux qui dévalent, par certairs jours d'orage, du pic de Cabrières. La route de Clermont à Lodève met à jour deux nouveaux cas de contact anormal entre le Jurassique, le Trias et le Permien; le premier non loin de Clermont, le second au pont de Rabieux. Au-dessus de Lodève s'étend de St-Gervais à Graissessac la fosse houillère, dont les travaux des mines ont fait connaître les déran- gements. A l’est de Clermont et au delà de l'Hérault, la ligne de fracture reparait à l’œil par sa lèvre garumnienne (Vendemian) : elle façonne en muraille le versant nord des môles jurassiques d’Aume- los, Vedas et Murviel, donne à Grabels sa faille aquifère avec che- vauchement du Danien sur l’Eocène, et atteint les confins de l'Hérault au N. de Lunel Viel. Brongniart affirmait qu’il n’y a peut-être pas un myriamètre carré de la partie connue de l’écorce terrestre qui soit dans la position où elle a été déposée primitivement ; à coup sûr, la surface de l'Hérault ne dément pas cette assertion, et la liste n’est pas encore complète; aux portes mêmes de Montpellier, au pont St-Côme; un peu plus loin, au N. à Castelnau, et au Crez à l’est, des dénivellations se pré- sentent, non loin du champ d’action de la même ligne de fracture, lesquelles rapprochent et mettent en contact des termes plus ou moins distants dans la Série : les couches supérieures de nos sables 298 DE ROUVILLE. — SUR LA TECTONIQUE DE L'HÉRAULT et l'Helvétien, derrière l’établissement Rech, et de là, en lignedroite, vers la Terrasse ; le Bajocien et le Tithonique au N. de Castelnau, le Tithonique surplombant par places, et l’Infracrétacé, sur le bord nord du plateau du Crez. Les massifs jurassiques si puissants et si compacts qui forment une si grande partie du territoire de l'Hérault, sembleraient avoir dû résister aux efforts exercés sur eux par l’agent dynamique; les ondulations des rochers de St-André de Buèges et de Clamouse, près St-Guilhem, le renversement du Trias sur les couches liasiques du Mas des Prats, les plis bajociens et bathoniens de Murviel rendus si visibles par les tranchées de la voie nouvelle de St-Georges à Gignac, les redressements de l’Infralias à Montmajou et à Monplo, les singuliers accidents de contact entre l’Infracrétacé et les îlots tithoniques orientés N.-E. dans la direction des Cévennes (Prades Ste-Croix), enfin, les failles en échelons du massif de la Gardiole, donnant lieu au retour des mares-lacs, et son Outlier bathonien du mas de Raimbaud, montrent que l'énergie des pressions a su vaincre toutes les résistances; compressions et refoulements n’ont, d’ailleurs, rien pour nous étonner, sur une surface aussi resserrée que celle de l'Hérault, entre deux puissants massifs, le Plateau Central, et la grande chaîne pyrénéo-alpine, dont la rupture, correspondant au Golfe du Lion, est de date si récente. Les nombreux points que nous venons d’énumérer, sans tenir compte de l'aire faillée, d’ailleurs discutée (1), de Magnan (2) aux confins de l'Hérault et de l’Aude, attestent la variété et le nombre des mouvements qui ont, en divers temps, remué la surface de l'Hérault, et en consacrent le double caractère hercynien et alpin. (1) DE MARGERIE, loc. cit. pp 21-22. (2) Matériaux pour une étude stratigraphique des Pyrénées et des Corbiè- res. Mém. Soc. Géol. de Fr., 2° Sér , X, N°1, 1874, p. 8r et suiv. | | PE “MT 77 SULE LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE par D.-P. ŒHLERT (1). (PL I et IT). Le genre Trinucleus étant par l’abondance et la variété de ses espèces, un précieux auxiliaire pour la classification des assises ordoviciennes dans différents pays, et en particulier en Angleterre, où il est très bien représenté dans les couches de cet âge, il était extraordinaire de voir que dans le massif armoricain les formes appartenant à ce genre étaient si peu nombreuses et toujours confi- nées à un seul niveau; celui-ci qui, par suite de l’exclusivisme de ce caractère paléontologique, était connu sous le nom d'horizon des schistes ardoisiers à Trinucleus, était placé à la partie supérieure de l’Ordovicien, se trouvant séparé du niveau des schistes inférieurs à Calymene Tristani, par une assise gréseuse (— grès de May). La découverte de Trinucleus faite par M. L. Bureau dans les schistes d’Andouillé (Mayenne); par M. Lebesconte dans les grès de Bas-Pont, près Vitré ; par M. Kerforne dans des schistes intercalés dans les grès de May; enfin l’indication d’une espèce nouvelle dans les schistes ordoviciens de la baie de la Hague, et dont la des- cription et la figure viennent d’être données par M. Bergeron, ont assez multiplié les documents sur ce sujet pour qu’il soit actuelle- ment possible de chercher à établir les relations respectives de ces divers niveaux, et de contrôler certaines déterminations spécifiques. Les échantillons relativement bien conservés que nous avons recueillis à Andouillé, et ceux que M. l’abbé Mars et M. Gatineau nous ont confiés et qui sout le fruit de longues et patientes recherches, nous ont en outre permis de reprendre l’étude de certains caractères, particuliers au genre Trinucleus, et d’en donner une interprétation nouvelle. (1) Communication faite à la séance du 1 avril 4895 ; manuscrit remis le 4 mai. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 30 juin 1895. 300 D.-P. OEHLERT Notre ami Bergeron nous a également communiqué les maté- riaux qu'il avait rassemblés pour son travail et ceux qu’il tenait. de l’Ecole des Mines et des Musées de Nantes et de Rennes, par suite de l’obligeance de MM. Douvillé, Bureau et Bézier. A ceux-ci sont encore venus s'ajouter ceux qui ont été recueillis dans les schistes de May par MM. Kerforne et Bigot et qu'ils ont bien voulu nous transmettre. Grâce à cet ensemble, nous avons pu entreprendre l'étude de quelques espèces de Trinucleus du massif armoricain, examiner la valeur de certains de leurs caractères, et en même temps chercher à établir les rapports qui existent entre les divers niveaux où elles se trouvent. TRINUCLEUS BUREAU, n. Sp. (PI. I et I, fig. 1-24) 1883. Trinucleus ornatus, Bureau, non Sternb. Assoc. Francç. Avanc. Sciences. Congrès de La Rochelle, p. 333. Céphalothorax avec un contour frontal à peine convexe, presque droit, formant un arc très surbaissé qui se relie aux contours laté- raux par des angles frontaux bien accusés ; au-dessus de ces angles les parties latérales se creusent en décrivant une courbe légèrement concave, puis divergent ensuite pour constituer la base des pointes génales. La présence des angles frontaux et la disposition des con- tours latéraux, très caractéristiques de cette espèce sont, à un degré plus ou moins accentué, apparents chez tous les individus, même chez les jeunes ; toutefois, la courbe latérale rentrante devient parois à peine sensible et dans ce cas les bords retombent de cha- que côté presque parallèlement à l’axe. Les pointes génales sont grèles, effilées, un peu arquées, très longues et très divergentes. Elles ont une section subrhomboïdale : chacune des faces étant creusée par un sillon plus ou moins profond, les quatre arêtes sont transformées en quatre nervures inégalement saillantes, ayant chacune une forme spéciale : l’arête interne très développée et très aiguë est er continuité avec le bord postérieur de la tête ; l’arête externe fait suite au bord du limbe; tandis que la nervure dorsale, submédiane, très forte, n’est en quelque sorte que le prolonge- ment du bourrelet qui entoure le limbe au droit du front , et de celui qui suit le contour occipital de la tête ; il en est de même pour la nervure submédio-ventrale, plus développée que celle qui lui est opposée du côté dorsal. MC ve SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 301 Contours postérieurs des joues faiblement sinueux, presque sub- rectilignes ; sillons postérieurs étroits, mais bien accusés, limités en arrière par de très petits bourrelets qui diminuent encore d'importance en se rapprochant de l’anneau occipital. Celui-ci, de même que le sillon qui l’accompagne, est très peu apparent, sauf sur les moules internes ; il est du reste en partie masqué par le développement d’une longue pointe médiane à laquelle il donne naissance ; cette pointe, solide et triangulaire à sa base, se confond en partie sur certains échantillons avec l’arrière de la glabelle ; elle s’amincit rapidement et devient grêle et très fragile vers son extrémité, ce qui explique sa disparition si fréquente. Le large limbe qui encadre la glabelle est constitué par deux lamelles : l’une, supérieure ou dorsale, représente Le limbe proprement dit ; l’autre, inférieure ou ventrale, n’en est que la doublure. Ces deux Jamelles sont criblées de cavités disposées régulièrement, au nombre de 200 environ chez les adultes et qui se correspondent exactement d’une surface à l’autre ; ces cavités sont conoïdes et augmentent en profondeur et en largeur, en s’avançant vers le bord du limbe, en en exceptant toutefois la série la plus marginale où elles sont un peu moins accusées. Ces enfoncements atteignent leur maximum de développement vers le premier tiers environ de la distance com- prise entre le bord du limbe et la glabelle, là où a lieu le maxi- mum d’écartement des deux surfaces ventrale et dorsale ; sur les échantillons ayant conservé leur carapace, ils apparaissent à la face externe du limbe, ainsi qu'à celle de la doublure, sous la forme de petites cavités conoïdes étroilement serrées les unes contre les autres et dont les bords, par suite de cette compres- sion, tendent à devenir hexagonaux et leur donnent un aspect alvéolaire ; les bords font une légère saillie sous la forme de petites crètes qui dessinent, à la partie superficielle du test, un réseau à mailles irrégulières ; en profondeur, ces cavités ont toujours une section arrondie, et c’est sous cet aspect qu’elles apparaissent sur les empreintes externes du limbe et de la doublure, lesquelles sont hérissées de petits tubercules saillants conoïdes. Toutes ces cavités, alignées en rangées concentriques, sont disposées en quinconce et suivant des lignes subrayonnantes, souvent très inégales et très irrégulières. Le nombre des rangées qui passent en avant de la glabelle est ordinairement de trois, assez rarement de quatre, tandis qu’il s'élève à sept et même parfois à neuf, en face des angles frontaux où se trouve la partie la plus élargie du limbe. Dans ce cas, la rangée la plus interne remonte quelquefois un peu le 302 D.-P. OEHLERT long du talus des joues. Les rangées qui passent en avant du front se continuent sans interruption sur tout le pourtour externe du limbe, tandis que les autres files se développent seulement sur les parties latérales, s’avançant plus ou moins loin en arrière et en avant, mais sans jamais contourner la glabelle, et en n’offrant plus tout à fait la même régularité. La largeur de ces cavités s'accroît graduellement du centre vers la périphérie, à l’exception du dernier rang situé sur la pente externe du limbe, où elles sont un peu plus petites; leur diamètre maximum pris sur l’avant-dernier tour est d'environ 1 millimètre. Le limbe, à sa périphérie, porte un léger bourrelet, en dedans duquel se trouve la ligne suturale; celle-ci est marginale sur toute l’étendue du contour de la tête, sauf aux angles postérieurs où, en restant dorsale, elle coupe la base des pointes génales, de telle sorte que celles-ci appartiennent exclusivement à la doublure du limbe. La glabelle est très saillante, très renflée, subovoïde ou plutôt subpiriforme, par suite de son rétrécissement à sa partie posté- rieure; elle atteint son maximum de hauteur vers l’avant, puis retombe ensuite obliquement et doucement vers l'arrière; sa largeur est moindre que celle des joues; nous n’y avons pas observé de traces d’ornementation, le test paraît lisse sur cette partie de la tête. La glabelle est délimitée par deux sillons dorsaux, subrectilignes, et légèrement concaves vers l’intérieur. Les joues, très peu élevées par rapport à cette dernière, sont parfois lisses, parfois ornées d’une série de petites ponctuations arrondies, dont les unes plus fines que les autres sont les plus nombreuses. Vers l’extrémité antérieure des sillons dorsaux, tout contre le lobe frontal, et de chaque côté de celui-ci, on remarque une très petite cavité arrondie très nette (1); à l’autre extrémité de ces (1) Ces cavités déjà signalées chez les Trinucleus et chez d'autres genres, avaient suggéré à M'Coy (Synopsis fos. Ireland, p. 42) l'idée de les considérer comme ayant servi à l'insertion d'antennes. Cette hypothèse, d’ailleurs inadmissible, est tombée devant la découverte faite tout récemment par Beecher (On the Thoracic Legs of Triarthrus. Amer. Journ. of Sc. 1893, p. 468) et confirmée par Walcott (On some appendages of the Trilobites. Proceed. Biol. Soc. of Washington, 1894, vol. IX, p. 90). Ces auteurs ont démontré que chez les Trilobites, il existait en effet des antennes, lesquelles s’insèrent naturellement à la face ventrale céphalique, ainsi que l'avait prévu Milne-Edwards (1840, Hist. nat. Crustacés. T. 3, p. 286) et s’articulent sans doute aux angles latéro-postérieurs de l’hypostôme. Ces petites cavités si réduites dans les 7rimucleus, se retrouvent chez d'autres Trilobites, où elles sont parfois très développées; elles correspondent à des saillies internes qu’il est naturel de considérer avec Barrande comme servant de points d'attache à des muscles. e SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 303 sillons, presque en face du sillon occipital, il existe deux dépres- sions superposées, courtes, un peu obliques et profondes. Les sillons latéraux sont en général indistincts ; lorsqu'ils sont visibles, ils sont très superficiels et affectent une forme subcirculaire ou crescentiforme. On remarque fréquemment sur les joues deux nervures ayant une direction oblique; elles partent un peu en avant de l’angle posté- rieur, elles s’écartent légèrement l’une de l’autre, puis convergent pour aboutir au sillon dorsal (fig. 7); l'une de ces lignes a parfois été considérée, par erreur, comme une suture faciale quoique n’en ayant jamais ni la netteté de direction, ni l’aspect ; ces nervures se retrouvent sur le moule interne où elles sont peut-être encore plus accusées que sur le test. Bien que les spécimens que nous avons eus à notre disposition soient assez nombreux, nous n’avons jamais vu d’hypostome, soit en place, soit détaché. Le thorax, comme dans toutes les espèces de ce groupe, est com- posé de 6 segments, séparés par des rainures rectilignes. Les pre- miers anneaux, ainsi que les derniers, sont moins longs que ceux du milieu, de telle sorte que les contours latéraux du thorax forment une courbe convexe. L’axe médian, assez bombhé, est beaucoup moins large que les parties latérales ; il est délimité par des sillons dorsaux nettement accusés, à l'extrémité desquels existe sur le moule une petite rainure assez profonde. Les plèvres sont aplaties, horizontales, à peu près dépourvues de coude; le sillon qui traverse les segments est peu oblique et très rapproché sur la plus grande partie de son cours de la rainure antérieure, de sorte que la bande antérieure des segments est plus étroite que la bande postérieure. Leur pointe est peu développée et très peu recourbée vers l’arrière. Le pygidium, subtriangulaire, et dont les contours arrondis, un peu rentrants avant de former la pointe postérieure, ont été parfois comparés à une accolade, est pourvu d’un axe médian prolongé ‘Jusqu'au bord et qui porte 7 ou 8 articulations dont les premières seules sont bien apparentes; cet axe est peu saillant et presque moitié moins large que les parties latérales ; celles-ci présentent quelques traces de sillons latéraux à peine marqués. Le rebord forme autour du pygidium, comme dans tous les Trinucleus, un talus très incliné qui s’accroît progressivement en largeur jusqu’à l'extrémité postérieure; ce talus représente la doublure qui n’existe pas autrement (fig. 23). Le test est extrêmement mince. 304 D.-P. OÉHLERT DiFFÉRENCIATIONS. — Le Trinucleus Bureaui est remarquable par sa grande taille comparativement aux autres Trinucleus : il se rap- proche tout particulièrement du T. ornatus de Bohème et semble en être, dans l'ouest de la France, un représentant dont les caractères se sont exagérés. Le limbe, qui déjà dans cette espèce, était si remarquable par sa forme surbaissée et ses côtés droits ou rentrant un peu obliquement, s’est encore développé dans ce sens, devenant presque rectiligne au front, franchement concave sur les côtés et muni d’angles frontaux très accusés et très carac- téristiques ; le peu d’inclinaison de celui-ci parait être la même dans les deux espèces, quoique ce fait n’ait guère d'importance, puisque dans l’un comme dans l’autre cas, il peut être dû à la compression ; nous ferons en outre remarquer que les cavités du limbe sont un peu moins nombreuses que dans 7, ornalus, et que les pointes génales sont beaucoup plus divergentes. C’est par erreur que Barrande a décrit ces pointes dans T. ornatus, comme ayant une section triangulaire ; dans l’espèce de Bohème, aussi bien que dans la nôtre et dans le T. Pongerardi, cette section présente tou- jours quatre arêtes plus ou moins bien développées. Quant au ren- flement de la glabelle, il devient encore plus excessif par rapport au niveau des joues, tandis que les sillons et les bourrelets posté- rieurs et occipitaux y sont encore plus réduits. Quant au thorax et au pygidium, ils semblent bien être les mêmes; à peine pourrait-on dire que chez ce dernier, les traces peu apparentes des lobes laté raux paraissent moins sinueuses. Nos échantillons atteignent une taille bien plus considérable que ceux de Bohême, car Barrande indique pour le céphalothorax, un maximum de 27°» de largeur et une longueur totale de 22m, tandis que l’un de nos spécimens mesure 35" de largeur au cépha- lothorax, sur une hauteur de 18m : étant donné que la tête équivaut au moins à la moitié de la longueur du Trilobite, nous arriverons donc pour celle-ci à un total de 35 à 36 millimètres. Nous n’avons pas vu sur la doublure du limbe, les stries concen- triques existant entre les rangées de perforations dans T. ornatus. Quant au T. Goldfussi, il est bien plus loin de notre espèce : par son contour céphalique semi-circulaire ; par son limbe très incliné et dépourvu du petit talus marginal qui porte la dernière rangée des cavités; par les dimensions de ces cavités qui sont beaucoup plus petites sur toute l'étendue du limbe, ce qui en augmente con- sidéralement le nombre (320 au lieu de 240 à 260); enfin, par la forme de l’angle génal qui, au lieu d'être coupé court, presque à SÜR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 305 angle droit comme dans T. ornatus, se prolonge très loin au con- traire, constituant comme une base très élargie des pointes génales sur laquelle se continuent les rangées de cavités du limbe. Trinucleus Bureaui occupe un niveau spécial dans l’Ordovicien du massif armoricain. À Andouillé, on le trouve exclusivement dans des schistes noirs ou gris foncés, supérieurs aux premières faunules des schistes ardoisiers inférieurs, tout en étant associé aux espèces caractéristiques de cet horizon. Dans cette localité, les premières couches fossilifères situées au-dessus du grès armoricain de la lande de Cresnes, sont caractérisées plus spécialement par des Lamellibranches : Nucules, Cténodontes, etc., puis viennent les schistes typiques à C. Tristani, C. Aragoi, Placoparia Tourne- minei, Illaenus Sanchezi, Asaphus nobilis, Beyrichia Guillieri, Primitia simplex, Orthis aff. Budleighensis, et encore de nombreux Lamelli- branches. Les schistes à nodules, mal représentés dans la côte de Bel-Air, mais mieux caractérisés sur d’autres points (Pomme d'Orange, Les Monneries), contiennent la même faune avec addi- tion par places, de certains fossiles, en particulier d’un petit Leptenidæ très transverse, à côtes fines et inégales, largement arrondi au bord frontal, sans prolongements aliformes aux angles cardinaux. Au-dessus de cette faune se trouve la couche fossilifère à Trinu- cleus n'ayant que quelques centimètres d'épaisseur et qui est plus spécialement visible dans le bois de la Touche, sur la route d’Andouillé à la Baconnière. Les fossiles n’y ont plus l'aspect ferrugineux des couches sous-jacentes, au contraire leur test est transformé en silice qui se détache en blanc sur la roche schisteuse noire. Trinucleus Bureaui y est très abondant, ou du moins les parties dissociées de la tête y sont fréquentes, car les céphalothorax complets ne s’y rencontrent qu'’exceptionnellement ; le pygidium y est très rare. Les fossiles que l’on rencontre associés à cette espèce sont les suivants : C. Tristani. bien moins abondant que dans les couches précédentes; Placoparia Tourneminei y est au contraire très commun. On y retrouve aussi des fragments d’Illaenus Sanchezi, et les mêmes Ostracodes que dans la couche du dessous, lesquels s’y multiplient avec une abondance extrême. L’Orthis aff. Budleighensis s’y continue également, mais elle est moins fréquente que dans les couches inférieures dépourvues de Trinucleus. Signalons encore la présence du petit Leptenidæ dont nous avons déjà parlé. Nous avons pu constater la superposition directe de cette zone sur les faunes inférieures, en remontant le petit chemin qui part du 9 Juillet 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 20 306 D.-P. OEHLERT village de la Pte Galette et qui est situé entre la route d’Andouillé à Germain-le-Fouilloux, et celle qui relie Andouillé à St-Ouen-des- Toits. Après avoir traversé les schistes ardoisiers inférieurs, on trouve les schistes à T. Bureaui, au-dessus desquels apparaissent des grès tendres jaunâtres très puissants, puisque, en ce point, ils représentent tout le reste de l’Ordovicien, étant surmontés par les srès du Silurien supérieur, auquel succèdent les ampélites. TRINUCLEUS GRENIERI Bergeron (PL. II, fig. 33) Trinucleus Grenieri. Berg. 1894. Descript. qq. Trilob. d'Ecalgrain. Bul. Soc. géol. Norm., p. 18, pl. VI, fig. 5 et 6. Cette espèce provient des schistes d’Ecalgrain (Manche), où elle est associée à des Calymene spéciaux du groupe du C. Tristani dont l’un est remarquable par sa grande taille (C. Lennieri Bergeron). Les Trinucleus qui ont été trouvés jusqu'ici dans ce gisement sont trop incomplets pour permettre d’en donner une diagnose précise. Les céphalothorax sont fragmentés ou déformés par écrasement et le pygidium n’est connu que par un seul exemplaire très mal conservé. Nous ne pouvons que reproduire ici la description qui en a été faite dernièrement par M. Bergeron : « Le contour antérieur est arrondi en anse de panier, quel que soit » l’âge de l’individu. Latéralement, le contour ne présente aucune » inflexion. Le limbe porte des perforations très fines qui sont » disposées de telle façon que dans la partie antérieure, en avant de » la glabelle, il n’y en ait que deux rangées qui soient visibles. Le » nombre de ces rangées croit latéralement à mesure que la surface » du limbe s’élargit ; c’est ainsi que dans la partie postérieure et » latérale il y en a cinq le long du bord postérieur ; on peut comp- » ter un plus grand nombre de perforations, ainsi que c’est d’ail- » leurs le cas, chez tous les Trinucleus. » La glabelle a une forme conique, peu saillante ; le rapport de » la plus grande largeur à la base de la glabelle est de 3,5 : 2m/n. » Son bord antérieur est presque vertical. On ne voit sur la glabelle » aucun sillon et par suite aucun lobe latéral. » Les sillons dorsaux sont très accusés par suite du relief de la » glabelle. Le sillon occipital est également très accusé. Les joues » sonttriangulaires, légèrement bombées et arrondies du côté de » la glabelle. Le côté qui longe la glabelle et le côté postérieur étant SÛR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 907 » peu différents comme longueur, les joues ont presque la forme » d’un quart de cercle. Aucun échantillon ne porte de pointe sur » l’anneau occipital. » Les pointes génales devaient être longues, d’après ce qui en » reste sur différents échantillons, mais je n’en ai trouvé aucune » qui fût complète. » « Ce Trinucleus se distingue de toutes les espèces connues dans » l'Ouest de la France, par la forme de son limbe (Trinucleus d’An- » douillé) ou de sa glabelle (T. Pongerardi). Par la forme du limbe » elle appartient au groupe du Trinucleus Goldfussi, mais la forme » de la glabelle et des joues, la façon dont la pointe génale se relie » à la joue, permettent de distinguer ces deux espèces l’une de » l’autre. » TRINUCLEUS PONGERARDI Rouault (PI. IL, fig. 25-32). Trinucleus Pongerardi. Rouault, 1846. Mém. Tril, Ille-et-Vilaine. BASMGF.N2r0Sér.,t IV pe pl Ill; fig. 1442 15,11€ — — Rouault, 1848. Sur le test des Trilob., etc. PINS MGARENNInRISér EAN IL Pp 80 elc. — — de Trom. et Lebesc., 1875. Catal. foss. silur. Mass. armor. Ass. Fr. Av. Sc. de Nantes, p. 648. Marie Rouault a longuement disserté sur cette forme, et en a donné une figure qui, bien que schématique et n'étant qu’une « reconstruction d’après l’ensemble des caractères fournis par plus » de deux mille échantillons » est encore le meilleur document pour la reconnaître. L'auteur signale le contour parfaitement circulaire du limbe, et sa disposition renflée du côté dorsal et du côté ventral, de telle sorte que « la coupe rappelle celle d’une lentille biconvexe ) ; enfin, il appelle l'attention et insiste sur la forme bifurquée que présentent souvent les pointes génales. Ses observations parfois si bizarres, lorsqu'il s'agit des autres caractères, sont ici fort exactes, et nous tenons à les reproduire ici : «Ces appendices, dit-il, offrent, » en outre, un caractère qui, Je crois, n'a encore été observé sur » aucune autre espèce, et qui mérite de fixer l’attention des savants: » celui de présenter, dans un grand nombre de cas, ses appendices » bifurqués; je dis dans un grand nombre de cas, parce que c’est » dans la proportion de deux sur cinq. Ce caractère, qui d’ailleurs » se remarque sur des individus de tout âge, se présente indifié- » remment sur l’un et sur l'autre des appendices, quelquefois sur » les deux à la fois ; on le voit prendre naissance tantôt près de 308 D.-P. OEHLERT » l’origine, tantôt au milieu et même vers l’extrémité des appen- » dices, mais le plus souvent vers les deux tiers de leur longueur. » La direction des deux parties qui en résulte n’est pas plus » constante que leur point de départ, elles se présentent pariois » également déviées de la direction normale qu’a suivie jusque-là » l’appendice ; d’autres fois il n’y en a qu’une de déviée, et alors » c’est le plus souvent la branche intérieure. » Ces diverses modifications s’observent en effet sur les échantillons types qui ont servi à Rouault pour établir son espèce, lesquels figurent actuellement au Musée de Rennes, et nous ont été com- muniqués gracieusement par le Directeur, M. Bézier. Dans les reproductions photographiques que nous en donnons, on constate, ainsi que Rouault l’avait indiqué, que la place de cette bifur- cation peut varier le long des pointes génales, il en est de même de la direction de la pointe qui se détache de la branche principale. La fig. 28 montre cette division située immédiatement à l’angle postérieur du limbe, à l’origine même de la pointe génale; mais, presque toujours cette bifurcation a lieu beaucoup plus loin et la branche secondaire est déviée en dedans (fig. 25, 27, 31, 32), tandis que. la pointe génale proprement dite se poursurt sans aucune modification dans sa direction. Tous ces spécimens ayant été fortement comprimés, on voit sou- vent le long de ces appendices une série de petites cassures divisant chaque pointe génale en une série de courts tronçons légèrement déplacés les uns par rapport aux autres; sur un échantillon, une cassure de ce genre a même fait dévier l’extrémité de la branche secondaire d’une pointe génale, mais cet accident ne présente aucune ressemblance avec la division normale des pointes. La fréquence des accidents de ce genre, la déformation de ces fossiles dans les roches schisteuses où on les trouve, l’inconstance et l’irrégularité qu’on observe dans la bifurcation, caractère qui, du reste, n’a jamais été signalé chez aucun autre Trinucleus, ont amené certains auteurs à en nier l'existence. Pour eux, il ne serait que le résultat d’une cause accidentelle ayant provoqué une division de l’une des extrémités des pointes génales, la partie dorsale ou la partie ventrale, déplacée dans le plan de la schistosité de façon à faire un angle plus ou moins ouvert avec la partie restée en place. A priori, cette explication ne nous paraît pas satisfaisante, attendu que le plan de séparation ne saurait être constamment le même s’il était le résultat d’un effort mécanique, puisque la division n’est favorisée ni par un point de moins grande résistance, ni par la SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 309 présence d’une ligne suturale contournant les pointes comme dans Harpes. On a également objecté que la soi-disant bifurcation n’était que le résultat fortuit de l’entrecroisement de deux pointes génales appartenant à deux spécimens différents; cette hypothèse nous semble encore moins admissible, car il serait étonnant de voir si fréquemment la superposition des parties semblables de deux indi- vidus séparés, dans des couches où ces fossiles sont relativement rares, et plus extraordinaire encore de voir que la pointe qui viendrait couper l’autre, n'apparaît exclusivement que du côté interne du prolongement génal, tantôt à celui de droite, tantôt à celui de gauche, quelquefois aux deux en même temps, formant toujours avec eux un angle d’en- viron 450. A ces raisons nous ajouterons le résultat de nos observations personnelles. Sur un exemplaire de Riadan, dont la carapace a été remplacée en majeure partie par du fer sulfuré, nous avons fait une série de coupes perpendicu- laires à l’une des pointes génales; deux sections (fig. a et b) traver- sent la pointe génale entre l’augle - postérieur des joues et le point où se produit la bifurcation, montrant très nettement le canal central, les arêtes dorsale et ventrale, et les prolongements Fig. 4, b, c, d. — Sections transversales subaliformes interne et externe. dune er re Après la bifurcation (fig. cet d) loin du point de départ de la pointe on retrouve la branche princi- Fate; sde ae ureaion pale ayant conservé ses mêmes A, idem, en un point où les deux poin- caractères, et près d'elle, à une tes sont plus écartées. Gros. 12/1. distance plus ou moins grande suivant le point où passe la coupe, on remarque la section de l’autre pointe, de dimensions plus petites que la première, ayant comme elle un canal central avec des parois conti- nues et quatre arêtes bien distinctes, quoique moins accusées que dans la branche principale. Ce fait suffit pour démontrer que la 310 D.-P. OEHLERT petite branche ne peut être le résultat d’une dissociation des parties dorsale et ventrale de la pointe ayant glissé l’une sur l’autre. Ce caractère a évidemment cela de particulier qu’il n’a rien de constant dans T. Pongerardi, tant par sa place, que par sa présence même. À ce propos, nous ferons remarquer la tendance que présentent certains prolongements du test des Trilobites à se bifurquer et se ramifier, il nous suffira de citer quelques exemples, tels que : la forme du prolongement céphalique s’avançant au droit du front de certains Dalmanites, qui est bifurqué dans certaines espèces (D. (Probolium) nasutus) trifurqué dans d’autres (D. (Probolium) tridens) ; la disposi- tion de la pointe occipitale de certains Acidaspis, simple dans 4 tuberculatus, bifurquée dans A. hamata ; enfin les prolongements rayonnants du pygidium de Terataspis grandis qui portent des rameaux secondaires très irréguliers et très inégalement distribués sur un même individu. Trinucleus Goldfussi Barrande et T. ornatus Sternberg. Ces deux espèces ont souvent été signalées dans les couches ordo- viciennes du massif armoricain, nous n'avons pu nous assurer de leur existence, tous les spécimens que nous avons pu nous procurer étant trop défectueux pour arriver à une détermination précise. En les citant et en indiquant leurs gisements dans le cours de ce travail, nous ne faisons done que reproduire ce qu’en ont dit les auteurs, laissant à ceux-ci toute la responsabilité de leurs assimi- lations. T. Goldfussi et T. ornatus sont deux formes de l’étage D de Bohème et qui paraissent localisées dans cette région, à l'exception toutefois de l’Ouest de la France, dans le cas où leur présence y serait défini- tivement confirmée. La première a une grande extension verticale en Bohême ; apparue dans d°? , elle se continue jusque dans d° et d' . Il en serait de même en Bretagne ; en effet, T. Goldfussi, d’après MM. Lebesconte et de Tromelin, se trouve dans le grès de Bas-Pont, près Vitré, c’est-à-dire à un horizon qu'ils placent au sommet du grès de May et se poursuit Jusque dans les schistes ardoisiers supé- rieurs de Riadan et de Renazé, où il est associé à T. ornatus, que ces auteurs déclarent caractéristique de ce niveau. Les différences spé- cifiques sur lesquelles ils se sont appuyés pour séparer les deux espèces ont été plutôtempruntées à Barrande (1), qu’établies d’après des spécimens armoricains. Ces différences sont les suivantes : (4) Barr. Loc. cit. T. I, p. 626. SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 311 Le limbe a un contour arrondi dans T. Goldfussi, tandis qu’il forme une courbe aplatie dans T. ornatus ; de plus, cette partie de la tête est fortement inclinée chez le premier; chez le second, au contraire, elle est presque horizontale sur toute son étendue et porte, vers la périphérie, un bourrelet sur lequel se trouve une rangée de perforations. Les pointes génales sont aussi plus diver- gentes dans 7. ornatus, et enfin, la longueur de la tête serait moindre par rapport au corps dans cette dernière espèce. Nous avons tenu à rappeler ces caractères qui pourront servir à vérifier les dénominations faites jusqu’à ce jour, et à établir si on doit réellement ajouter les deux espèces de Bohême à la liste des Trinucleus du massif armoricain. ; Dans tous les cas, si véritablement elles se trouvent concurrem- ment avec T. Pongerardi, on constatera que cette espèce est beau- coup plus rapprochée de T. (roldfussi que de T. ornatus, à laquelle de Tromelin songeait à la réunir, n’étant point arrêté par le carac- tère de la bifurcation des pointes génales, puisqu'il le considérait comme accidentel. Les deux espèces ont un limbe ayant un même contour arrondi et un même renflement submarginal sur lequel se continuent les petites cavités répandues à sa surface. LimBe. — Le limbe des Trinucleus, dont le développement est si grand et si remarquable dans la majeure partie des formes, possède une autre particularité qui paraît être encore plus constante et plus caractéristique, car elle existe dans toutes les espèces, même dans celles dont le limbe atrophié ne figure plus que de chaque côté de la tête (T. bucculentus Angelin) : nous voulons parler des nombreuses cavités alvéolàires décrites ci-dessus et qui sont répandues sur toute la surface du limbe et de sa doublure. Ce caractère, qui se retrouve également, quoique moins accusé, dans deux genres voisins Dionide et Harpes, est exceptionnel parmi les Trilobites. Ces cavités du limbe ont tout spécialement appelé l’attention des auteurs qui ont décrit et figuré des Trinucleus, et jusqu'ici elles ont toujours été considérées comme constituant de véritables perto- rations traversant le limbe de part en part et rejoignant celles de la doublure ; ces dernières sont en effet analogues à celles du limbe, de même nombre, et disposées de facon à leur être directement opposées. Cette interprétation d’un limbe complètement perloré a été pro- posée pour la première fois, en 1791, par G. Lindacker, qui y signale l’existence de points creux lui donnant l'aspect d’uu grillage (gegitterte). 312 D.-P. OEHLERT En 1839, Murchison (Silur. Syst., p. 659) appela de nouveau l'attention sur la perforation du limbe par les pores marginaux, particularité si grande parmi les Crustacés, qu’elle l’aurait engagé à adopter pour ce genre le nom de Tretaspis (bouclier perforé), si le nom de Trinucleus n’eût pas existé (1). Beyrich (1846) insiste sur la singularité de cette conformation, et l’année suivante, Salter et Marie Rouault donnent concurremment de nouvelles descriptions appuyées par des figures et des coupes ayant pour but de démontrer l’existence de véritables perforations allant du limbe à la doublure (2). Barrande ayant à son tour affirmé que « les perforations qui ornent le limbe le traversent de part en part », et ayant donné une figure à l'appui de cette opinion (pl. 29, fig. 8), celle-ci fut naturel- lement adoptée par tous les auteurs et reproduite dans tous les manuels. Le professeur Lovén (1845), avec sa sagacité accoutumée, fut le seul à entrevoir la vérité et il décrivit le limbe comme étant orné de cavités où alvéoles, que malheureusement il ne put observer intactes. Parmi les auteurs ayant cherché à prouver la perforation du limbe des Trinucleus, Salter (3) est un de ceux qui ont été le plus aifirmatifs, non seulement il a voulu à l’aide de coupes démontrer l'existence de ce caractère, mais il a essayé d'en donner la marche évolutive. Pour lui, le limbe formant le disque plat des Harpes est la forme simple de ce type; puis ce disque se plisse en donnant naissance à une série de bourrelets et de sillons rayonnants au fond (1) Le terme Tretaspis a été depuis employé par M’ Coy (1849. Ann. Nat. Hist., I, p. 410, et 1855, Brit. Pal. Fos., p. 146) pour certains Trinucleus ayant un tuber- cule oculaire distinct et une ligne oculaire coupant le bord postérieur, sans amener de séparation dans les différentes parties de la tête, ainsi qu’une glabelle avec des sillons latéraux bien accusés et un thorax composé de cinq segments. Ces caractères ayant été reconnus depuis, les uns comme accidentels, les autres comme étant le résultat. de l’âge, le genre Tretaspis a été abandonné ; toutefois, tout en reconnais- sant que la diagnose générique donnée par M° Coy devait être modifiée. MM. Nichol- son et Etheridge (Silur. Fos. of Girvan District. KFasc. IT, 14880, p. 190) ont proposé de’ conserver ce nom pour désigner le groupe des Trinucleus qui ont la glabelle lobée par suite de la présence de sillons latéraux bien accusés. (2) Pour Marie Rouault, les perforations sont si nettes qu’il les compare à de petits tuyaux en forme de sablier. Quant à l’intérieur du limbe, « il a été », croit-il, «complètement vide, et chacun des petits tubes qui le traversaient d’une face à l’autre, jouant le rôle de piliers, maintenaient constamment la forme de cet organe qui joue très probablement le rôle de flotteur ». B. S. G. F., 2e Sér., t. IV, p. 312. (3) SazTer, 1847. On the structure of Trinucleus. Journ. Geol, Soc. Lond.. vol. IIT, p. 251. SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 343 desquels apparaissent les perforations (7. fimbriatus) ; ces plis rayonnants peuvent venir à disparaître et les perforations rester seules, comme dans la majeure partie des Trinucleus,ou au contraire s’exagérer, et se rejoindre en formant des prolongements spini- formes qu’on ne rencontre jamais, dit-il, dans ce dernier genre, mais qu'il signale dans Acidaspis. Telle était pour Salter l’évolution fort hypothétique du reste de ce caractère. Woodward (1), qui admettait également les periorations du limbe, s’appuyait sur le développement des Limules pour démon- trer que la marche indiquée par Salter avait au contraire lieu en sens inverse et que le limbe des Trinucleus devait avoir été primitivement digité et ensuite graduellement fermé. Certains Trilobites américains détachés du genre Dalmanites et récemment décrits et figurés à titre de sous-genres (2) peuvent paraître, au premier abord, donner une apparente confirmation à la théorie de Woodward. En effet, dans ces formes où on voit aisément le mode de formation et les modifications des processus du limbe, ceux-ci dans certains cas finissent par se réunir par leurs bords et simulent ainsi de véritables perforations. Dans le genre Chasmops, (fig. e), ces processus se trouvent à l’état le plus rudimentaire, étant réduits à de simples renflements du limbe ne dépassant pas le bord (C. anchiops); dans Hausmannia pleuroptyx, au contraire, ils se développent un peu marginalement et donnent au bord frontal un contour légèrement ondulé (fig. f). Ces ondulations devien- Fig. e. — Chasmops anchiops Green. Fig. f. — Hausmannia pleuroptyx Green. nent spiniformes et envahissent tout le pourtour du céphalothorax dans Corycephalus dentatus (fig. g). Dans une autre espèce du même genre, C. regalis, celles-ci s’accroissent en largeur, deviennent subcarrées et évasées au sommet, prenant ainsi une disposition (1) Woopwarp, 1878, Brit. Crust. Merostom. Part. V, p. 218, Paleont. Soc. (2) HaLz et CLARKE, 1888. Pal. of N. Y., vol. VII. 314 D.-P. OEHLERT crénelée (fig. h). Ce caractère s’exagère encore dans Odontocephalus Ægeria dont les prolongements du limbe se rapprochent de façon à se toucher par leurs angles en laissant entre eux des lacunes Fig. g.— Corycephalus dentatus, Barrett. Fig. h. — Corycephalus regalis Geen. ovalaires ou piriformes (fig. ?); ces lacunes constituent une série de perforations marginales que l’on pourrait être tenté d’homolo- guer avec les cavités soi-disant ouvertes des Trinucleus, quoiqu'il existe entre elles une différence fonda- mentale puisque la fusion des bords n’a jamais lieu et que la carapace, en ces points, n’est jamais continue ; d’au- tant plus que si cette dernière circons- tance se produisait, l’animal, étant donné la place de la suture, ne pour- rait plus au moment de la mue se dépouiller de sa carapace. Fig.i.— Odontocephalus Ægeria Il nous a semblé intéressant de pas rappeler ici les diverses hypothèses relatives à la genèse des prétendues perforations ; Barrande, ainsi que nous l’avons dit, a considéré les cavités de la carapace comme étant véritablement perforées, et il a constaté avec sa précision habituelle, l’ordre suivant lequel celles-ci ont apparu. D’après l’observation directe de jeunes Trinucleus dont il à pu étudier des individus ne mesurant pas plus de 1m» de long, on voit qu’au début le limbe linéaire ne porte aucune cavité ; celles-ci n'apparaissent que plus tard et se multiplient par rangées circu- laires dont le nombre s’élève jusqu’à 4 au droit du front. Ces cavi- tés augmentant en grandeur et en profondeur au fur et à mesure qu'elles s’éloignent des lobes frontaux, on est en droit de conclure que celles qui sont à la périphérie sont les plus anciennes, et que SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE Eh les dernières apparues, beaucoup moins développées, sont situées près de la glabelle. Quant au caractère perforé de ces cavités, qui serait exceptionnel parmi les Trilobites, que l’on ne rencontre chez aucun Crustacé vivant ou fossiie d’après les renseignements que M. Milne-Edwards a bien voulu nous donner, et qu’il est d’ailleurs fort difficile d'admettre à priori, il méritait d’être étudié à nouveau. L'examen minutieux de certains échantillons de 7. Bureaui, en bon état de conservation, ainsi que les preuves fournies par l’étude de coupes faites suivant diverses directions, nous ont clairement démontré qu'il est illusoire et que les cavités ne sont pas de véritables perfo- rations. Lorsqu'on regarde le limbe ou la doublure d'un Trinucleus dont le tégument a été conservé, on constate que c’est ce même tégument qui s’invagine pour former les cavités, au fond desquelles on l’aper- çoit distinctement, restant toujours continu sans laisser aucune interruption sur son parcours. Ce caractère est, il est vrai, masqué fort souvent par des fragments de schistes ou de grès détachés du moule externe et restés à l’intérieur des cavités de façon à leur donner la fausse apparence de perforations véritables, dans les- quelles auraient pénétré de chaque côté pour se rejoindre au centre, les éléments de la roche dans laquelle le Trilobite était enfermé. Cette absolue continuité du test est encore rendue plus évidente sur la face interne du limbe ou de la doublure, lorsqu'on peut séparer ces deux pièces l’une de l’autre ; dans ce cas, le tégument est hérissé de petites saillies conoïdes, au sommet desquelles il n’existe aucune trace d'ouvertures. Ce fait, que nous avons observé maintes fois, n’est toutefois bien concluant que si le test est dans un état de con- servation suffisant ; celui-ci, dans les spécimens d’Andouillé, étant transformé en silice souvent pulvérulente, il en résulte que les sommets des cônes s’effritent, et que le tégument paraît alors perforé. Les moules externes viennent également confirmer la non-perfo- ration du limbe; dans ceux-ci, tant du côté ventral que du côté dorsal, les cônes saillants qui reproduisent en sens inverse les cavités, ne montrent jamais de brisure à leur sommet indiquant l’ablation d’un prolongement quelconque. Toutefois cette obser- vation seule n’eût évidemment pas suffi à démontrer l’absence d’une communication entre les cavités dorsales et ventrales, car on aurait pu objecter que le canal qui reliait celles-ci pouvait être si ténu que la roche n'avait pu y pénétrer et qu’ainsi l'empreinte n’en avait pas été conservée, 316 D.-P. OEHLERT Une autre preuve de l’absence de l’indépendance des cavités entre elles nous a été fournie par un fragment de roche (fig. j), dans lequel est engagé un céphalothorax de Trinucleus, sectionné sui- vant un plan perpendiculaire au limbe. Les moulages des cavités dorsales et ventrales sont représentés par des saillies en forme de troncs de cône dont les petites bases sontisituées les:unes vis-à-vis Fig. j. — Coupe transversale d’un moule externe du limbe de T. Bureauï. Gros. 3/1. des autres, sans toutefois se toucher. Quelques-uns de ces troncs de cône sont brisés accidentellement ; la carapace a disparu partout, sauf sur quelques points où elle recouvre encore les saillies conoïdes. Nous ferons observer que tout l’espace compris entre le limbe et la doublure est vide, l’argile n’ayant pas pénétré entre ces deux lamelles; cette dernière circonstance a évidemment favorisé, dans la compression subie par la roche, le rapprochement de ces deux parties du céphalothorax, mettant ainsi en contact les som- mets des cônes. La distance comprise entre ceux-ci dans la figure ci-dessus, correspond au tégument dorsal et au tégument ventral, mais ceux-ci devaient être primitivement beaucoup plus écartés l’un de l’autre pour laisser la place suffisante aux parties molles de l'animal. On sait, en eftet, que dans les Crustacés, dont les téguments ont été étudiés tout récemment au point de vue histologique par M. Witzou, la carapace comprend, outre la couche solide calcifiée qui est de beaucoup la plus épaisse, une autre couche bien plus mince, lamelleuse, située à la base de Ia première et qui, étant simplement chitineuse, a échappé pour cette raison à la fossilisation. De plus, à la partie interne, on trouve un épithélium chitinogène, et enfin une couche de tissu corjonctif plus ou moins développée suivant les points, dans l’épaisseur de laquelle sont logés les vaisseaux et les nerfs, et qui ne peut faire défaut. Toutes ces couches existant forcément sur toute la face interne du limbe et de la dou- blure, on est forcé d'admettre que l’espace qui sépare, dans notre SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 317 figure, les sommets des cônes, a été diminué par la pression, et par suite, que non seulement le limbe n’était pas perforé de façon à constituer des tubes creux formant piliers à l’intérieur, mais encore que les sommets des saillies conoïdes correspondant aux cavités dorsales et ventrales devaient être suffisamment distantes pour pouvoir loger les couches dont nous venons de parler. Nous donnons une autre figure (£) représentant une section traversant le céphalothorax suivant une direction oblique par Fig. 4. — Section transversale du limbe de T. Bureaui. Gros. 12/1. rapport à l’axe, et coupant une des joues pour se rendre à l’un des angles antérieurs du limbe. Nous donnons également une coupe traversant obliquement un des angles frontaux (Fig. l). D’après ces deux figures, comme d’après les précédentes, on voit que par Fig. L. — Section oblique du limbe de T, Bureaui. Gros. 8/1. suite de la malléabilité de la roche, et de la forte compression qu’elle a subie, les sommets des aspérités internes du limbe et de la doublure se sont rapprochés de façon à être en contact sans que l’argile se soit interposée; en conséquence, le moule interne, ainsi que l’indique la coupe, n’est pas continu, mais est interrompu entre ces saillies de telle sorte que si on l’examine isolément, séparé des téguments dorsaux et ventraux, il se présente comme une sorte de tamis avec de véritables trous. Nous insistons sur ce fait, parce qu’on pourrait, si l’on ne tient pas compte de ce phéno- mène de moulage partiel, éonclure de la perforation du moule interne à la perforation du limbe lui-même. D'un autre côté, si l’on examine ce limbe resté associé à sa dou- 318 D.-P. OEHLERT blure, on constate souvent l’existence de trous très nets passant de : l’un à l’autre, mais dans ce cas, ces perforations sont simplement le résultat de la disparition de la partie du tégument qui occupait la partie profonde des cavités. Celui-ci n’a du reste pas toujours entièrement disparu et on en retrouve facilement des traces en bri- sant l’échantillon perpendiculairement au plan du limbe, on cons- tate alors l’existence d’une crête ténue formant par sa saillie entre les cavités dorsales et ventrales, une véritable cloison. Nous n’avons malheureusement pu arriver à y distinguer les deux couches appar- tenant l’une au limbe, l’autre à la doublure ; la ligne qui marque cette division dans nos figures (4 et /) est donc schématique, mais nous avons cru devoir quand même l’indiquer puisque forcément elle existait. Quant à la suture, on la voit très distinctement sur les coupes transversales. SuTURE. — Chez les Trinucleus, comme d’ailleurs chez les autres Trilobites, on rencontre presque toujours isolés, non seulement le pygidium, les anneaux du thorax et le céphalothorax, mais aussi les différentes pièces qui constituent cette dernière partie de la cara- pace. On se trouve ainsi en présence de fragments dissociés, soit au moment d’une mue, soit, mais plus rarement, après la mort de l’animal. Pour la tête, la division a lieu suivant la ligne de suture; nous ferons remarquer, à cette occasion, combien le terme desuture, employé par tous les paléontologistes et par nous-mêmes, est impro- pre, puisqu'il désigne une ligne de déhiscence, ne présentant aucune trace de soudure; cette ligne, appelée évidemment à faciliter le dépouillement de la carapace céphalique, est toujours en relation avec les yeux lorsque ces organes existent et qu'ils se présentent sous la forme d’yeux composés ou agrégés; aussi est-elle désignée, par certains auteurs anciens, sous le nom de suture oculaire; la place qu’elle occupe entre le lobe palpébral, qui reste attaché à la joue fixe et la surface oculaire qui fait toujours partie de la joue mobile, rend ainsi la préservation des yeux mieux assurée au moment où les téguments se détachent et sont abandonnés par l’animal. Ce rôle est rendu très évident chez les Trilobites dont l'œil est très saillant et devient pédonculé, comme chez certains Acidaspis; on voit alors la suture remonter le long de ce grand prolongement pour suivre la même marche, permettant ainsi la séparation du lobe palpébral et de la surface oculaire, et par suite facilitant le dégagement de l'œil. Les relations qui existent entre De yeux ei la suture sont donc indéniables ; aussi voit-on celle-ci se déplacer avec eux et les con- SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 319 tourner étroitement, quelle que soit leur position ou leurs dimen- sions. Chez les Trilobites aveugles, la suture n’ayant plus de rôle spécial à jouer, tend à devenir de plus en plus marginale, augmentant ainsi la surface de la joue fixe au détriment de la joue mobile qui s'atrophie et se réduit bientôt à une surface linéaire. Ce déplace- ment de la suture vers la périphérie du céphalothorax est surtout très frappante lorsqu'on examine comparativement deux espèces, l’une, pourvue d’yeux, C. striatus; l’autre, sans trace d’organe ocu- laire, C. Sulzeri, si voisines de par ailleurs, que Barrande les réunissait dans le même genre Conocephalites, par suite de la similitude de leurs autres caractères (1). Chez l’une la suture qui est marginale au front, rentre vers l’intérieur pour aller rejoindre l’œil ; chez l’autre, elle décrit une courbe régulière, sans aucune sinuosité, restant constamment sur le bord du bouclier céphalique. De même chez Ampyx la place non encore marginale que la ligne suturale occupe, indique la marche qu’elle va suivre graduellement en s’avançant vers la périphérie; elle atteint chez Trinucleus le pourtour de la tête, sauf aux pointes génales, dernière modification qui se trouve réalisée chez Harpes, où cette évolution est le plus accusée. | Cette marche que nous pourrions retrouver chez maintes autres formes, montre que la suture de Trinucleus, à laquelle on a donné un nom spécial (suture marginale) pour la distinguer de la suture dite faciale, n’est qu’une modification de celle-ci par déplacement. Cette évolution chez Harpes où cette ligne contourne les pointes génales permet à celles-ci de se séparer, lorsque l’animal abandonne sa carapace, en deux parties, l'une dorsale, faisant corps avec le bouclier céphalique, l’autre ventrale, réunie à la doublure. Chez les Décapodes Brachyures, qui possèdent également une ligne suturale pour la séparation des pièces du céphalothorax, on retrouve celle-ci mais reportée à la face ventrale : le tergum repré- sentant la joue fixe des trilobiles et les épimères les joues mobiles. Yeux. — Chez les Trinucleus de l'Ouest de la France dont nous avons pu examiner des exemplaires bien conservés et ayant leur (1) Ges deux formes ont depuis été placées dans deux genres distincts ; le nom de Conocephalus Sternberg 1825 devant être abandonné, Thunberg l'ayant employé en 1812 pour un genre d'Orthopière, on est revenu pour la première de ces deux espèces, C. striatus, au nom de Ptychoparia Corda 1847; pour la seconde, C. Sul- zeri, désignée communément sous le nom de Conocuryphe Corda 1847, on devrait, d’après Vodges (Bibl crust. Pal.. p. 277) revenir au genre Atops Emmons 1844, 320 b.-P. OÉHLERT test presque intact, nous n’avons jamais constaté l’existence des tubercules dits oculaires qui ont été signalés chez certaines formes adultes : 7. seticornis, T. Bucklandi, etc., Pour Barrande, ces petites protubérances indiqueraient l’existence d'un œil simple, analogue à l’un des yeux de Harpes. Nous ferons remarquer que ces tubercules paraissent souvent exister concurremment, sauf dans 7. carinatus, avec un troisième tubercule qui occupe le milieu du lobe frontal. Cette disposition se rencontre dans : T. Bucklandi, T. seticornis, T. cerioides, T. bucculentus, T. foveolatus, T. affinis (1). L'organe visuel des Trilobites a été étudié par J. Clarke (2), qui y reconnaît deux types différents de conformation ; dans l’un, auquel il donne le nom de holochroal, et qui comprend les genres Asaphus, Illaenus, Proetus, Calymene, etc., l’ensemble des lentilles est recouvert par une mince couche épithéliale lisse, continue, ou cornée, à travers laquelle les lentilles des ommatidia se voient par transparence ; chez l’autre (Phacops, Dalmanites) qu’il nomme schizochroal, la cornée est limitée aux surfaces des lentilles, laissant entre elles un espace occupé par un tissu réticulé ou scléra (— cornée opaque de Barrande) qui n’est que la continuation de la carapace (3). (1) Note ajoutée pendant l'impression. — Dans un récent travail (avril 1895) sur la structure et les appendices des Trinucleus (Amer. Journ. of Sc. vol. XLIX, p. 307), M. Beecher a pu constater que sur les exemplaires de T. concentricus trouvés dans le célèbre gisement des environs de Rome (Etat de New-York) le tubereule oculaire et la ligne oculaire existaient chez tous les individus mesurant moins de 5mm de large ; après quoi, ces caractères se réduisent et disparaissent, ne laissant aucune trace chez les adultes. La ligne oculaire consiste en une grosse Fig. m. n. — Têtes de jeune T. concentricus Eaton. Gros 30/1, d'après Beecher. nervure partant du sillon dorsal et se terminant en un renflement situé dans le centre des joues (fig. m. n); elle est si semblable à celle qui existe chez Harpes qu'il est permis de conclure à l’existence d’yeux dans le jeune âge des Trinucleus, ainsi qu’on le supposait déjà. M. Beecher fait remarquer que la ligne oculaire, caractère larvaire chez les Trinucleus, se trouve chez les quatre cinquièmes des trilobites cambriens, et qu'elle tend à disparaître à l’époque dévonienne. (2) J. CLarRKe, 1888. Journ. of Morphol., vol. IT, p. 253. (3) L'auteur fait lui-même remarquer que le terme de sclera, qu’il emploie, tout en étant préférable à celui de Barrande, n'est pas sans prêter à la critique. SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DË LA FRANCE 321 Ce groupement correspond à celui auquel était arrivé Barrande dans son étude sur les yeux des Trilobites. Quant au troisième groupe, représenté pour Barrande par Harpes et peut-être par Trinucleus, si dans ce genre le caractère d'œil était définitivement reconnu aux tubercules des joues, Clarke songe à le réunir aux schizochroaux et à ne voir dans les yeux simples, peu nombreux de Harpes (1 à 3), qu'un cas particulier de ce groupe. Cet auteur à du reste une tendance à considérer le mode d’organisation des yeux dans les Trilobites, comme pouvant être ramené à un plan unique. En effet, entre les formes holochroales et schizochroales, on peut trouver un intermédiaire dans Calymence senaria qui, tout en possédant à l’âge adulte des caractères du premier groupe, c’est- à-dire en ayant des lentilles si petites qu’elles sont à peine visibles, montre au contraire chez les très jeunes individus, des lentilles de taille relativement grande, rappelant beaucoup celles de Phacops ; de telle sorte qu’on pourrait considérer la petitesse des yeux des holochroaux comme résultant d’une juxtaposition des lentilles étroitement serrées les unes contre les autres, ne laissant entre elles aucun espace qui puisse être rempli par la carapace, et amenant ainsi la réunion des cornées en une seule lamelle recou- vrant toutes les lentilles. À D’après le même auteur, les figures indiquant la structure des yeux chez les Trilobites, données du reste par Barrande comme très schématiques, sont trop loin de la réalité pour pouvoir être conservées. Les coupes ne montrent rien qui corresponde aux prismes parallèles figurés par Barrande à la base des lentilles, construction qui, d’ailleurs, s'éloigne de tout ce qu’on connaît chez les Arthropodes vivants et les lentilles elles-mêmes diffèrent essen- tiellement quant à leur structure et à leur forme de celles que représente Barrande. Pour Clarke, chez les Trilobites du groupe des schizochroaux, les seuls sur lesquels il ait pu avoir des renseignements précis, les yeux sont agrégés et non à proprement parler composés. La scléra, c’est-à-dire cette partie du test qui occupe l'intervalle entre les lentilles, n’est que le prolongement de la carapace, à laquelle elle appartient directement et dont elle possède tous les caractères ayant les mêmes granulations et les mêmes perforations. La scléra est toujours moins épaisse que le reste de l’enveloppe céphalique. Chez les individus âgés, par suite de l’accroissement de la scléra, les cavités où sont logées les lentilles deviennent hexagonales par com- pression et leurs bords font saillie rendant les ouvertures plus petites. 10 Juillet 1895. — T. XXII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 21 \ 329 D.-P. OÉHLERT Ces lentilles sont en connexion avec la scléra qui les maintient par les bords, mais sans jamais faire corps avec elles. Elles sont inégalement biconvexes; leur face inférieure est plus bombée et présente en outre, au centre, une petite cavité sphéroïdale (cavité cornéenne postérieure) distincte de la cavité cornéenne proprement dite ou antérieure. Les lentilles ainsi constituées sont, pour ainsi dire, suspendues au-dessus d’un espace vide (cavité ommatidiale), de forme tubulaire, qui devait sans doute être occupé dans l’animal vivant par les cônes cristallins. Le moule interne du céphalothorax reproduisant en sens inverse les reliefs et les creux des différentes parties de l'œil, on trouve dans la partie correspondante à la surface visuelle des rangées de petits cylindres saillants, un peu étranglés Fig. 0. — Section ftraversant l’œil et les parties adjacentes de Phacops rana, montrant la continuité de la carapace céphalique avec la scléra interlenticulaire, la biconvexité des lenuilles et la profondeur des cavités ommatidiales. Une dépression située à la face interne de la carapace, à droite des lentilles bien déve- loppées, semble indiquer la place de futurs ommatidia. Gros. 13/1, d'après Clarke. LIU, Ut WAPD Fig.p. — Trois léntilles de la coupe précédente plus grossies; /, lentilles ; s, scléra. Gros. 21/1, d’après Clarke. à leur base, qui correspondent aux cavités ommatidiales ; ils sont cupuliformes au sommet, par suite de l’empreinte laissée par la base de la lentille, et au centre, si le moulage est complet, on voit une petite sphère provenant du remplissage de la cavité cornéenne postérieure. SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 323 M. Clarke a observé sur des moules internes qu'aux extrémités des rangées de lentilles bien développées, on trouvait parfois de très petites lentilles qui ne devaient pas être visibles à l’extérieur ; il en a conclu que celles-ci apparaissaient d’abord sous la carapace, laquelle s’amincissait graduellement par suite d’une évagination de la surface interne, accompagnée d’une invagination correspon- dante mais moins développée de la surface externe. A cet égard, nous pensons que le fait peut plutôt s'expliquer par une modification dans la pature des cellules épithé- liales chitino-calcigènes, celles-ci au moment de la mue cessant leur sécrétion à la place occupée par la lentille, tandis que les cellules voisines conti- nuent de remplir ces fonc- tions ; il en résulte, par suite de l’épaississement de la carapace, une cavité : AG qui deviendra la cavité PE idee Qi Leon on ent ommatidiale. néenne ; Cp, cavité cornéenne postérieure, 2 : co, cavité ommatidiale, d’après Clarke. Quant à la cornée, le même auteur pense qu’elle est sans doute le résultat d’une transfor- mation de l’épithélium cuticulaire. A l'extérieur, les lentilles disposées en séries verticales alter- nantes formant des quinconces, augmentent en nombre avec l’âge et apparaissent suivant un ordre déterminé : les dernières cons- tituées occupent toujours l’angle antéro-supérieur de la surface visuelle. Dans les individus âgés le nombre des lentilles diminue graduellement. ENROULEMENT. — L’enroulement des Trilobites ayant évidem- ment pour but de protéger les membres et les organes ventraux, l’animal en opérant ce mouvement tendait à se clore aussi complè- tement que possible. La conformation du céphalothorax et du pygidium, ainsi que celle des anneaux de l’abdomen et leur mode d’articulation entre eux, influaient naturellement sur la forme que prenait le Trilobite en s'enroulant sur lui-même. Marie Rouault est le premier qui ait appelé l’attention sur le mode particulier de reploiement du pygidium des Trinucleus, qui, dans l’enroule- 324 D.-P. OEAHLERT ment complet, se trouve englobé entre l’abdomen et le céphalo- thorax refermés eux-mêmes l’un sur l’autre. Barrande a désigné ce mode d’enroulement sous le nom d’en- roulement discoïde. Nous renvoyons à cet égard à l’étude très détaillée et très complète qu’il a faite sur l’enroulement en général, ainsi qu'aux publications récentes de M. Pompecki sur ce sujet. Plusieurs de nos spécimens présentent l’enroulement normal décrit d’abord par Rouault et après lui par Barrande, c’est-à-dire que le pygidium est replié à plat contre l’abdomen qui à son tour vient s'appliquer contre le céphalothorax, l’animal se trouvant ainsi trois fois replié sur lui-même. C’est ce que Barrande désigne sous le nom d’enroulement discoïde du second degré, d’après lui, le plus complet qui puisse exister; c'est également celui des Harpes et des Ampyx. Dans quelques autres spécimens observés (fig. 22), les premiers anneaux qui suivent le céphalothorax sont seuls reployés et J’abdomen et le pygidium restant en continuité l’un avec l’autre, viennent ensemble se placer à plat contre la tête dont le limbe sert d'encadrement au pygidium. Barrande a signalé cette forme d’enroulementoù l’animalse trouve seulement replié deux fois, dans Conocoryphe Sulzeri, Sao hirsuta, Arion ceticephalus, et le désigne, comme étant moins complet que l’autre, sous le nom d’enroulement du premier degré. Le fait que ces deux modes de reploiement existent concurrem- ment dans Trinucleus montre qu’il n’y a pas lieu de les séparer et qu'ils correspondent simplement à un état d’enroulement plus ou moins prononcé de l’animal. DisrriBuTION. — Le genre Trinucleus, n'ayant jusqu'ici jamais été signalé ni dans le Cambrien, ni dans le Gothlandien, saui une exception à la base de celui-ci en Angleterre (1) peut être considéré comme caractéristique de l’Ordovicien ; les espèces y sont assez abondantes et ont évolué assez rapidement pour servir à fixer cer- (1) On a en effet cité à la base du Siluriea supérieur d'Angleterre, dans les schis- tes de Stockdale (Llandovery inférieur), des couches de passage qui contiennent un mélange de formes ordoviciennes et gothlandiennes dans lesquelles on trouverait encore un Z'rinucleus, le Trinucleus fimbriatus, de l'horizon du Llandeilo. Ce fait, s’il vient à être confirmé, est tout à fait remarquable étant donné en général la faible extension spécifique verticale des Trinucleus, attendu que l'espèce en question fait défaut parmi les Trinucleus de l'horizon supérieur au Llandeilo, c’est-à-dire dans l'horizon de Caradoc, et que le niveau de Hirnant superposé à celui-ci et qui clôt la série ordovicienne ne contient aucune espèce de ce genre. PT cb or ie ES dt ES dé te ne dé de ln pus ii + er nie ès SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 325 tains sous-étages, et même certains niveaux. Le limbe et les pointes sénales dont la forme est si caractéristique de ce groupe, ont eu par suite de leur développement excessif, comme une sorte de malléabilité qui leur a permis de se modifier assez facilement, fournissant ainsi d'excellents caractères spécifiques. L'évolution des Trinucleus a dû être également aidée par la faculté qu'ils possédaient de résister ‘aisément aux changements qui se produisaient dans la sédimentation ; en effet, ce sont parmi les Trilobites, ceux qui se sont accommodés le mieux de tous les fonds et ceux dont on retrouve les téguments dans les roches les plus diverses : grès grossier, grès fin, schistes, calcaires. MM. Munier-Chalmas et de Lapparent ont montré, pour l’Angle- terre, quel service pouvait rendre dans la chronologie de l’Ordo- vicien, la distribution verticale des espèces de ce genre. Nous donnons d’après ces auteurs (1) et d'après Wodward (2) la liste des formes qui se succèdent depuis la base de cet étage jusque vers son sommet. CNET ET PE RERPEMES 4 Bala et Caradoc.... Tr. Sseticornis, T. caractaci (— concen- tricus) (3) Murch., non Eaton. Ê b. Tr. fimbriatus. FEES dv He T. Lloydii. AMIARVIFR UN eue Tr. Etheridgii, T. Ramsayi. Arenis Nov NE su KEc us a. Tr. Sedgwicki, T. Murchisoni. (4) Munier-CHaLMmas et DE LApPaRENT, 1894. Nomenclature des Terrains sédimen- taires. B. S. G. F., 3° Sér., t. XXI, p. 443. (2) Woopwarp, 1887, Geol. of England, p. 67 et suiv. (3) Le nom de 7r. concentricus Eaton, qui figure en général dans les listes des géologues anglais, doit être remplacé par celui de 77. caractaci créé par Mur- chison en 1839 (Siluria 1° Ed.) pour l’espèce de Bala et de Caradoc. En comparant les figures données successivement par Eaton, Green, Hall, etc., on reconnaît que la forme américaine ne peut être identifiée avec celle des Iles Britanniques. Le nom de 7'r. ornatus, qui a été donné également dans certains cas à cette dernière, ne saurait davantage lui convenir, car, bien que voisine de l’espèce de Bohême, elle peut facilement en être distinguée. Cette différenciation avait déjà été indiquée par M'Coy (1855, Brit. Paleoz. fos., p. 144), mais les caractères signalés par cet auteur ne seraient pas suffisants pour la prouver, car il s’appuie sur le nombre des rangées de cavités du limbe, caractère qui varie avec l âge, et sur celui des anneaux de l'abdomen, qui, comme on le sait, sont toujours à l’âge adulte invariablement au nombre de 6. La principale diffé- rence consiste dans le contour frontal du limbe et dans la forme de la glabelle, 326 D.-P. OEHLERT En Bohème également, bien que chaque division de l’Ordovicien (= D) ne soit pas caractérisée par une espèce spéciale, on retrouve cependant une série non interrompue de Trinucleus répartis dans les différents niveaux de cet étage : T. Reussi appartient exclusi- vement à di ; avec d? apparaît 7. Goldfussi qui remonte jusqu’en dÿ ; T. ornatus existe concurremment avec l’espèce précédente dans d et dé ; et enfin dans d° se rencontrent T. ultimus et T. Bucklandi. Si l'on représentait par une courbe, la marche du développe- ment du genre Trinucleus depuis son apparition jusqu’à son extinc- tion, on remarquerait que c’est vers la partie supérieure de l'Ordovicien que se trouve le maximum d'extension spécifique et individuelle de ce genre. En Angleterre, en effet, les couches dites couches à Trinucleus appartiennent au sous-étage de Bala et de Caradoc. De même en Suède, l’horizon à Trinucleus (Regio Trinucleorum d’Angelin) dans lequel se trouvent groupées la plupart des espèces scandinaves (8 sur 9), correspond également à ce même niveau. Nous ferons remarquer combien sont exceptionnelles, malgré l’abondance des formes, les espèces communes à deux régions. Barrande avait bien songé à rapprocher le T. Bucklandi de Bohème, du T. seticornis des régions du Nord, mais il est impossible de con- sidérer Ces deux espèces comme identiques, et les figures données par MM. Nicholson et Etheridge (Silur. Fos. of Girvan District, pl. XIII, fig. 13-20) montrent que les formes d'Angleterre désignées sous le nom de T. seticornis var. Bucklandi doivent être séparées spécifiquement. T. seticornis a été signalé à Gembloux, dans les Ardennes. Dans l’Ouest de la France, la présence du genre Trinucleus est indiquée, pour la première fois, par Marie Rouault (1), qui décrivit et figura une forme nouvelle, T. Pongerardi, provenant des schistes de Poligné. Plus tard, Dalimier (2) signala dans le Cotentin, à la Sangsurière, des schistes renfermant un Trinucleus qu’il rapporta à T. ornatus (3), et que, pour cette raison, il plaça dans la partie supérieure de l’étage D (Ordovicien). Il fut confirmé dans cette manière de voir : 1° parce que ces couches sont au-dessus du grès () Marre RouauLr, 1847. Mém. Tril., Ille-et-Vilaine. B. S. G. F., 8° Sér., t. IV, p. 311, pl.lIl, fic. 1. (2) 1861. Strat. terr. prim. Cotentin, p. 76. (3) Le nom de T. ornatus, Sternberg, est toujours cité ici d’après les indications des auteurs; nous n'avons pu, par suite de l’absence ou de l'insuffisance des ma- tériaux, vérifier si l'espèce de Bohème existe réellement dans le massif armoricain, SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 327 à Orthis redux; 2 parce qu’elles ne renferment pas de Calymene Tristani. Quelques années après, Bonnissent (1), partageant les vues de Dalimier, décrivit les schistes de la Sangsurière comme étant d’un bleu noir, variolés de grisâtre, et alternant parfois avec un grès micacé jaunâtre, friable, caractère pétrographique sur lequel nous insistons au passage, parce qu'il se reproduit fréquemment dans les couches terminales de l'Ordovicien, en Normandie, dans le Maine, et parfois aussi en Bretagne. Dans l'étude sur les fossiles siluriens du massif armoricain par MM. de Tromelin et Lebesconte (2), ainsi que dans la note où le premier de ces auteurs à publié la faune du grès de May (3), c’est en vain que l’on cherche une notion précise sur la succession des niveaux dans la faune seconde. Les deux horizons ardoisiers, l’un à Calymene, l’autre, à Trinucleus, y sont clairement établis et leur ordre de superposition nettement fixé, mais la place des grès de May par rapport à eux reste douteuse. MM. de Tromelin et Lebesconte fournissent aussi quelques rer- seignements paléontologiques sur les Trinucleus du massif armo- ricain ; ces auteurs conservent le nom de T. Pongerardi à la forme décrite par Rouault et caractérisée par des pointes génales bifur- quées ; toutefois, ils pensent que cette bifurcation est une rare exception, très irrégulière quant à sa place et à sa forme, et qui peut être due soit à une division fortuite, soit à la superposition partielle de deux pointes génales. Nous avons démontré comment on peut réfuter ces arguments en prouvant que les deux divisions sont l’une et l’autre normales. A ces deux espèces ils ajoutaient 7. Goldfussi et T. ornatus dont ils ont pu, disent-ils, reconnaître les caractères différentiels signalés par Barrande ; de telle sorte que le niveau de Riadan, Coësmes et Renazé possède trois espèces appartenant à ce genre. Les coupes relevées par M. Lebesconte (4), dans l’Ille-et-Vilaine vinrent confirmer l’opinion de Dalimier et établirent définitivement la succession des couches de l’Ordovicien dans le massif armori- (1) BonnissenT, 1870. Géol. Départ., Manche, p. 210. (2) DE TROMELIN et LEBESCONTE, 1875, Catal. Fos. Silur. Assoc. Fr. Av. des Sciences. Congrès de Nantes, p. 648. (3) DE TROMELIN, 1876. Etude de la Faune du Grès de May. Bull. Soc. Linn. Nom. + SéL., T1 1,1p: 9, 81: (4) LeBesconTe, 1881. Assises siluriennes d'Ille-et-Vilaine. Bull. Soc. Géol. Fr., DHOÉRNT. EX, 4D 00: 328 D.-P. OEHLERT cain ; cet auteur distinguait une assise schisteuse inférieure à Calymene Tristani, C. Aragoi, Placoparia, etc., et une assise schis- teuse inférieure à Trinucleus, Ampyx, etc., séparées l’une de l’autre par un niveau gréseux correspondant au grès de May. Cette classi- fication fut généralement adoptée, de telle sorte que la découverte si intéressante faite à Andouillé (Mayenne), par M. Bureau (1), montrant un Trinucleus associé à C. Tristani et à C. Aragoi, amenait naturellement l’auteur à conclure que dans cette localité le grès de May, accident arénacé dans l’Ordovicien, n’est pas venu troubler la sédimentation, et que la faune évoluant lentement sur un même fond vaseux montrait ainsi la persistance des Calymene Tristani et C. Aragoi, concurremment avec l’apparition du genre Trinucleus indiquant l’existence des schistes ardoisiers supérieurs. Cette conclusion n'est vraie qu’en partie; car, s’il est exact de dire, avec M. Bureau, qu’à Andouillé, aucune assise gréseuse ne vient séparer l’horizon à Trinucleus de celui des schistes ardoisiers inférieurs, on ne saurait admettre que cette lacune corresponde au grès de May, c’est-à-dire à l’ensemble des couches exploitées dans cette localité. On sait en effet que cette puissante masse est loin d’être homo- gène tant dans sa composition minéralogique que dans sa faune (2) : Vers le milieu il existe un niveau schisteux avec une faune spéciale, particulièrement intéressante pour nous puisqu'on y rencontre le genre Trinucleus ; dans les grès sous-jacents on a déjà distingué deux horizons distincts, l’un, situé à la base, renfermant encore Calymene Tristani, l’autre dans lequel cette espèce n’a pas été retrouvée et qui est caractérisé plus particulièrement par Homalonotus Vicaryi, H. serratus, H. Brongniarti, Plæsiacomia brevicaudata, Dalmanites incertis; enfin les grès du sommet (Grès du Belvédère), ont comme espèces caractéristiques : Conularia pyra- midata, Homalonotus Deslongchampsi, Modiolopsis Morieri, M. prima. En attendant que ces différents horizons soient mieux connus, et mieux délimités, nous pouvons déjà étudier les caractères tournis par la faune des schistes à Trinucleus ; M. Kerforne (3), qui a donné la liste des espèces trouvées à ce niveau et à qui nous devons la découverte de ce genre dans les carrières de May, a montré que, x à l’exception de cette forme, la faune est semblable à celle des (1) Bureau, 1883, Sch. ardoisiers et grès May. Assoc. Fr. Avanc. Sc., p.333. (2) Bicor, 1891. Esquis. géol. Basse Normandie. Bull. Lab. Géol. Caen, t. 1, p. 51. (3) Kerrorwe, 1893. Note sur l'Ordovicien de May-sur-Orne. Bull. Soc. Sc. Méd. Ouest, t. 11, p. 112. SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 329 schistes ardoisiers inférieurs (Calymene Tristani, Plæsiacomia brevi- caudata, Placoparia, etc.) ; quant au Frinucleus lui-même il le rapporte à l’espèce des schistes ordoviciens supérieurs de Bretagne, c’est-à- dire à l’espèce de Riadan, près Poligné, ce qui lui fait synchroniser ce niveau avec les schistes à Trinucleus du Cotentin, avec les schistes et grès alternants de Pont-de-Caen qui surmontent près de Dom- front les grès de la Haute Chapelle (grès de May), et enfin, avec les schistes à Trinucleus des environs de Séez. Le grès de May à Conu- laires, du niveau supérieur, devient alors pour lui un équivalent des grès culminants ou grès azoïques, assise bien connue et définie qui supporte les ampélites et qui est généralement considérée comme la base du Silurien supérieur. Tout récemment, dans des courses faites aux environs de Vil- laines pour le service de la Carte Géologique de France, nous avons également reconnu, au milieu de grès correspondant à l’ensemble des grès exploités à May, l'existence d’une petite assise de schistes noirs micacés contenant des Ostracodes ; bien que par suite de recherches trop rapides, nous n’ayons pu trouver la faune complète de cette assise, nous avons toutefois pu y faire des constatations suffisantes pour nous permettre de reconnaître que le fait signalé par M. Kerforne n’est pas isolé et qu’il se reproduit dans d’autres synclinaux. Nous pouvons citer en effet celui de Saint-Sauveur-le- Vicomte, où l’on distingue dans le grès de l’Ordovicien moyen deux niveaux spéciaux : celui des Moitiers d’Allonne à la base contenant à la Chibard et dans les carrières de la Roquette : Calymene Tristani et Homalonotus Vieillardi ; et celui de Romond, du Bosquet et de Valdecié, placé au sommet avec H. Bonnissenti, Modiolopsis Munieri, M. prima, Conularia pyramidata, c’est-à-dire avec la faune des grès de May (1) supérieurs. Quant aux grès de Besneville (Manche), dans lesquels on a cité les fossiles des deux assises de May (2), il serait intéressant de vérifier si, ainsi qu'il est probable, les espèces y sont localisées dans deux niveaux distincts séparés ou non par une couche schis- teuse à Trinucleus. La découverte faite par M. Kerforne d’une faune spéciale à Tri- nucleus dans des couches schisteuses intercalées dans le grès de May, offre donc un vif intérêt au point de vue de la succession et de la subdivision des niveaux ordoviciens dans l’Ouest dela France; (1) Bicor, 1891. Esq. géol. Basse-Norm. Bull. Lab. géol. Caen, t. I, p. 141. (2) Bicor, 1885. Excurs. géol. Soc. Linn. Norm. Bull. Soc. Linn. Norm., 3° Sér. MAVILLE D: 7: 330 D.-P. OEHLERT mais quant aux conclusions qu’en tire son auteur relativement au synchronisme de ces différents niveaux, nous ne pouvons les admet- tre. Nous ne pouvons admettre, en effet, que les schistes à Trinucleus intercalés entre les deux niveaux de May soient équivalents des schistes à Trinucleus de Riadan et de Séez, et que les grès à Conu- laires soient de mème âge que les grès du Silurien supérieur : 1° parce que le Trinucleus de May, nous paraît bien voisin de celui d’Andouillé, et qu’il est associé, comme dans cette dernière localité, à des espèces caractérisant les schistes ardoisiers inférieurs ; 2 parce que le grès à Conulaires ne peut être un équivalent du grès du Silu- rien supérieur, étant donné qu’à May, cette assise est très éloignée des ampélites dont elle est séparée par une épaisse série de schistes verts et noirâtres dont la faune, il est vrai, n’a pas encore été trouvée, qui pourront contenir, ainsi que l’a prévu M. Bigot, les Trinucleus des schistes supérieurs, mais qui, en tous cas, n’appartiennent certainement pas au Gothlandien. La coupe du synclinal de Villaines (Tranchée de Villeray), nous semble encore plus concluante à cet égard ; là, l’ensemble des grès de May, au milieu desquels se retrouve le petit niveau schisteux dont nous venons de parler, se termine par des grès jaunâtres tendres, puis par des schistes noirs micacés avec quelques bancs de grès intercalés qui doivent représenter les schistes à Trinucleus supérieurs ; ces dernières couches, qui ont plus de 100 mètres d'épaisseur, passent insensiblement au grès du Silurien supérieur réduit à quelques bancs, mais cependant nettement caractérisé par son faciès et encore plus par la présence des ampélites qui le sur- montent directement. C’est pourquoi, étant donné les coupures à établir dans le grès moyen de l’Ordovicien, nous préférons conserver le nom de grès de May aux couches supérieures (Belvédère) à Conulaires et à Modio- lopsis, au-dessus desquelles devront se placer les schistes à Trinu- cleus ornatus et T. Grenieri de Normandie, ainsi que les ardoises à T. Pongerardi et T. ornatus de Bretagne. À ce propos, nous devons faire remarquer que, dans le massif armoricain, les différentes assises de l’Ordovicien possèdent parfois, à défaut de fossiles, des caractères pétrographiques permettant de les distinguer sur le terrain. Le grès armoricain est trop connu pour qu’il soit besoin de le décrire à nouveau. Les schistes infé- rieurs à C. Tristani et ce grès, sont deux formations toujours associées l’une à l’autre, sauf naturellement dans les cas de faille ou d’érosion ; dans certains cas aussi les schistes occupant toujours SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 3931 une dépression topographique, peuvent complètement disparaître sous des éboulis de grès ou être cachés par du limon. La base et surtout le sommet de ces schistes sont souvent gréseux, tandis que leur partie moyenne, de beaucoup la plus importante, a toujours un faciès franchement schisteux. On y a distingué déjà différents niveaux : celui des schistes oolitico-ferrugineux vers la base, celui des nodules argilo-siliceux vers le sommet. Ces nodules sont ordi- nairement pourvus de fossiles, mais dans certaines localités ils semblent n’en jamais contenir. Les grès de l’Ordovicien moyen sont en général beaucoup moins quartzeux que le grès armoricain, parfois ils deviennent sableux. On y observe souvent de nombreuses diaclases, entrecoupant la stratification au point de la rendre confuse, et des sphéroïdes gréseux, volumineux, à couches concentriques se développant parfois dans la masse. Sa coloration est souvent rose ou plutôt violacée; de plus il est micacé et contient de petits fragments de schistes ardoiïsiers arrachés au niveau inférieur, lesquels forment comme de petites mouches dans sa pâte, caractère qui n’existe pas dans ce dernier grès, où les fragments de schistes provenant de couches contemporaines y constituent plutôt des sortes de galets plus ou moins nets. Les schistes ardoisiers supérieurs, difficiles à distinguer dans certaines localités (Renazé, Riadan, etc.), de ceux du niveau inférieur à Calymene Tristani, ont toutefois des carac- tères qui leur sont propres. Ils ne renferment pas de nodules; leur aspect est en général plus grossier que celui des schistes inférieurs; ils sont micacés, souvent gréseux, ou alternants avec des grès gris verdâtre ou de couleur sombre et passent à de véritables psam- mites ou à des grès, de telle sorte qu’au premier abord le niveau des schistes supérieurs à Trinucleus paraît manquer par suite de cette modification dans le faciès. Teile serait peut-être dans certains cas l’explication du fait signalé en Normandie, en Bretagne et en Anjou, par MM. Barrois, Bigot et Bureau, lesquels ont indiqué comme normal le dépôt des ampélites sur les grès de May, ou sur les grès du niveau de Saint-Germain-sur-Ille. Quant au grès du Silurien supérieur, il esttoujours très quartzeux, en général normalement noir, ne devenant blanc que par suite d’une décoloration qui envahit parfois toute la masse et pariois ne se produit que le long des fissures, les parties centrales restant grises ou même noires; cette assise est presque toujours peu épaisse et avec des bancs bien calibrés; au-dessus viennent les ampélites qui fournissent un moyen encore plus sûr de ne pas les confondre avec les autres grès. 332 D.-P. OEHLERT L’Ordovicien, dans le massif armoricain, doit donc se subdiviser en un cerlain uoinbre d’assises, dont quelques-unes sont déjà reconnaissables par leur faciès, mais que leur faune sert naturelle- ment plus encore à difiérencier, surtout lorsqu'on peut arriver à des déterminations spécifiques rigoureuses. C’est ainsi que la présence du genre Trinucleus, regardée jusqu'ici comme absolument caractéristique du niveau des schistes supérieurs, ne peut plus être considérée comme uniquement spéciale à cette assise, depuis que l’on y a reconnu plusieurs espèces, très distinctes de celles de Riadan et de Poligné, et occupant des niveaux très différents. T. Bureaui par exemple, par son association avec la faune des schistes inférieurs, indique un niveau bien moins élevé, ainsi que l’on peut s’en convaincre dans le gisement de Bel-Air, près Andouillé, où on le trouve concurremment avec C. Tristani, C. Aragoï, Placo- paria, etc. Sur la route allant de cette dernière localité vers la Baconnière, nous avons constaté que les couches où il se trouve se relient étroitement aux schistes à C. Tristani proprement dits ; elles en occupent la partie supérieure, presque au contact des grès tendres de couleur jaunâtre qui, dans cette région, sont très déve- loppés, et représentent évidemment tout le reste de l’Ordovicien, puisque immédiatement au dessus de ceux-ci vient le grès du Silurien supérieur, puis les ampélites. Le Trinucleus de May rencontré dans la couche schisteuse inter- calée entre les deux assises de grès est bien voisin de celui d’An- douillé, et se trouve associé aux mêmes formes que dans cette der- nière localité ; seulement la couche schisteuse qui le contient est séparée des schistes à C. Tristani proprement dits par l’assise infé- rieure des grès de May, qui ne seraient là qu’un accident gréseux développé localement. Dans les grèstendres du Bas-Pont, près Vitré, M. Lebesconte a découvert aussi un frinucleus qu’il rapporte au T. Goldfussi et qui pourrait peut-être servir à caractériser un troisième niveau inter- médiaire entre les deux précédents. D’après cet auteur (1), les grès de Bas-Pont forment la partie supérieure des grès de la lande de Beaugé qui, eux-mêmes, couronnent les grès de St-Germain à C. Bayani, ensemble qu’il parallélise avec le grès de May (2). (1) LeBesconTE, 1893. Etude géol. Ouest Fr. Bull. Soc. Se. Méd. Ouest. T. Il, p. 171. (2) Cette assimilation qui est vraie d’une façon générale demanderait à être pré- cisée dans ses détails. Quant au synchronisme indiqué par l'auteur entre cette as- sise el le d3 de Bohême, il nous semblerait peu satisfaisant d'admettre que tout ee ES SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 333 Nous sommes d’ailleurs arrivés à un résultat semblable en étudiant le flanc sud du bassin de Laval, aux environs de Montigné. Dans des courses faites en commun, avec notre confrère et ami Kerforne, nous avons reconnu la succession suivante : 1° quelques bancs de grès avec Lingula Lesueuri, représentant les dernières couches du grès armoricain ; 2° des schistes ardoisiers noirs, avec débris de Trilobites et Orthis cf. Budleighensis correspondant aux schistes ardoisiers inférieurs; 3° une puissante assise de grès, pariois colorés par des infiltrations ferrugineuses, exploités à la Roche et se terminant par des grès en minces plaquettes et des grès tendres, jaunes, micacés, analogues à ceux de Bas-Pont. Ces deux derniers niveaux nous ont fourni une faune identique à celle de St-Germain-sur-Ille et de la Bouëxière, et de plus, associé à ces mêmes espèces, un fragment de Trinucleus ; le contour de l’angle postérieur et la forme de la pointe génale suffisent pour montrer une différence spécifique très nette entre ce Trinucleus et le T. Bureau; 4° enfin, vient un ensemble de schistes parfois un peu gréseux, parfois aussi très fissiles, et ayant donné lieu, dans ce cas, à des recherches d’ardoises, d’ailleurs abandonnées depuis longtemps. Cette assise, dans laquelle nous n’avons pu trouver de fossiles, occupe évidemment la place des ardoises de Rénazé et peut leur être assimilée. Dans la partie occidentale de la Bretagne, la présence de Trinu- cleus n’a pas été indiquée jusqu'ici; l’Ordovicien y paraît moins bien développé que dans la partie orientale et en Normandie ; signalons toutefois le calcaire de Rosan à O0. actoni®, si intéressant par sa faune (1) et les schistes de Morgat, où M. Barrois a reconnu deux niveaux à C. Tristani, superposés, et séparés par une assise gréseuse (grès de Kerarvail). La zone inférieure est caractérisée par C. Tristani associé à Dalmanites Phillipsi, Ogygia glabrata, Orthis Berthoisi, Didymograptus, etc. Quant à l’assise supérieure, sa faune l'ensemble des grès moyens avec les couches scnisteuses qui y sont intercalées, représentent d2 d3 d4, réservant dÿ pour les schistes à 7rinucleus de Riadan, Coes- mes, etc. Quant aux schistes inférieurs à C. Tristaniet C. Aragoi, nous les pla- çons au niveau de d1Y ; la couche à minerai de fer étant d1$ et le grès armoricain très probablement d1%. Nous renvoyons du reste à cet égard à l’étude publiée par M. le D’ Pocta, qui a bien voulu s’entendre avec nous à ce sujet (Bull. Soc. Zt. sc. Angers, t. XXIV, 1895). ; (1) Barrois. 1886, Constit. rade Brest. B. S. G. F.,3° Sér., t. XIV, p. 692. PI. XIII, fig. 1 à 4. — Banrois. 1888. Obser. Const. Géol. Ouest Bretagne, Ann. S. G. Nord, LAXVI A pure 394 D.-P. OFHLERT étant analogue à celle de Bussaco en Portugal, pourra fournir des restes de Trinucleus comme à Andouillé. Dans la Montagne Noire et dans les Pyrénées, la présence du genre Trinucleus a aussi été signalée dans l’Ordovicien. En Espagne et en Portugal ce Trilobite peut évidemment servir à caractériser certains niveaux comme dans les autres régions. En eftet, de Ver- neuil et Collomb (1) d’une part et Salter (2) d’autre part, ont indiqué un Trinucleus dont la détermination spécifique nous paraît fort douteuse (3), mais qui est intéressant par suite de son associa- tion avec C. Tristani, C. Aragoi, Placoparia Tourneminei, Redonia Deshayesiana, et qui pour cette raison semble bien représenter un : niveau analogue à celui d’'Andouillé. Depuis, de Verneuil et Barrande (4) ont aussi décrit et figuré un autre Trinucleus provenant des grès jaunes de Valdeazogues et des psammites de Paralejo; le nom de 7. Goldfussi, sous lequel ils l’ont désigné nous paraît erroné, vu les différences évidentes que présen- tent certains caractères ; le limbe est bien moins développé que dans la forme de Bohème; le lobe frontal dépasse le bord antérieur du limbe; la glabelle, comparativement au développement des joues, est plus allongée; enfin, les bords latéraux et les pointes génales sont rectilignes et parallèles à l’axe médian. Nous proposons de distinguer l’espèce d'Espagne par un nom particulier, et de la dédier à M. Malläda (T. Malladai), qui a fait observer avec juste raison qu’elle occupait un niveau spécial supérieur aux couches des schistes ardoisiers à Calymene, Lichas, etc. Aux Etats-Unis la gareté du genre Trinucleus est d'autant plus remarquable que les fossiles ordoviciens, et en particulier les Trilobites y sont très abondants. Deux espèces seulement, Tr. concentricus Eaton et Tr. bellulus Ulrich, ont été cités, et encore celle-ci a été considérée par certains auteurs comme une forme jeune de la première. L'espèce de Eaton (Nuttainia concentrica) (5) appartient au même groupe que Tr. Goldfussi Barr. par la forme arrondie de son limbe, mais ses pointes génales sont plus droites, (1) De VerneuiL et Coccoms. 1852. Constit. Géol. Esp. B. S. G. F., 2° Sér.., t. X, p. 131. (2) SALTER in SHARPE. 1853. Silur. fos. from Bussaco. Quart. journ. of Geo. soc. London, vol. IX, p. 159. (3) DE VeRNEuIL le désigne sous le nom de 7. Goldfussi, et Salter sous celui de T. Pongerardi. (4) De VERNEUIL et BARRANDE, 1856. Géol. Almaden, B. S. G. F., 2° Sér., t. XII, p. 978, pi. XXV, fig. 2. (5) Earon, 1832. Géol. Text. Bo k. p. 34, pl. L, fig. 2. ) 1 1 SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE 335 dirigées parallèlement à l’axe (1) et la glabelle est plus rétrécie à l’arrière. Elle diffère encore davantage de l’espèce du Caradoc anglais, décrite et figurée tantôt sous le nom de Tr. concentricus (2) tantôt sous celui de T. ornatus (3) et pour laquelle, ainsi que nous l’avons dit plus haut, on doit revenir au nom de T. caractaci donné par Murchison en 1839. En ce qui concerne T. bellulus (4), dontle plus grand spécimen mesure seulement 6x de long, il est bien difficile de se prononcer entre l’opinion émise par MM. Ulrich et Vodges qui le considèrent comme une espèce distincte du Tr. concentricus et celle de Miller qui le réunit à cette dernière forme. Dans tous les cas Tr. bellulus appartient à un niveau distinct (Cincinnati) de celui dans lequel on trouve Tr. concentricus (Trenton et Hudson River). En résumé, les principaux résultats de ce travail sont les suivants: 1° Au point de vue paléontologique nous avons étudié comparati- vement les divers Trinucleus signalés jusqu'ici dans l’ouest de la France et nous y avons ajouté une espèce nouvelle. Les observations que nous avons faites sur cette dernière nous ont nettement démontré que, contrairement à l’opinion admise, le limbe n’était pas perforé, et que la bifurcation des pointes génales de T. Pongerardi est normale et non accidentelle. 2° Au point de vue stratigraphique nous avons fait voir que la seule présence du genre Trinucleus ne suffit pas pour affirmer l’existence des schistes ordoviciens supérieurs et que l’Ordovicien de Bretagne et de Normandie, comme celui des autres régions, possède plusieurs niveaux caractérisés par différentes espèces de Trinucleus ; trois d’entre eux sont indiqués dans cette note et d’au- tres évidemment restent encore à découvrir. Nous avons aussi tenu à montrer que les niveaux moyens et supérieurs de l'Ordovicien armoricain se présentent sous des faciès variés, pouvant ainsi faire conclure à tort à la disparition d’un de ces niveaux lorsque celui-ci ne présente plus le caractère schisteux ou gréseux sous lequel on est habitué à le rencontrer. (1) Nous ferons remarquer toutefois que ce caractère n’est pas constant si avec les auteurs américains, on réunit à 7. concentricus, T. tessellatus Emmons, dont les pointes génales sont parfois très divergentes. (Emmons, 1842. Géol. of, N.-Y, Part. 2, fig. 100, 7. (2) Murcison, 1854. Siluria. 4° édit., p. 201, pl. 4, fig. 2, 5. SALTER, 1865. On the fos. N. Wal. Mém. Geol. Surv. Greal. Brit. T. 3, pl. 19, fig. 4). (3) Paizips et SALTER 1848. Paléon. On the Malvern Hills. Mem. Geol. Surv, Great. Brit. T. 2, Part. 1, p. 349, pl. IX, fig. 12. (4) Uzricx 1878. Descript. of some nerv. sp. of fos. from. Cincin. Group. /ourn, Cinc. Soc. Vol. 1, p. 92, pl. VI, fig. 15. 330 OEHLERT. — SUR LES TRINUCLEUS DE L'OUEST DE LA FRANCE EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. Fig. 1 à 15. — Trinucleus Bureaui, n. sp. Nota. — Aucun des échantillons que nous avons eus à notre disposition n'étant complet, nous avons été obligés pour rendre la physionomie de cette espèce, de figurer un assez grand nombre de spécimens qui se complètent les uns les autres. Fig. 1. — Céphalothorax légèrement décortiqué, mais ayant encore la majeure partie de son test ; la pointe occipitale brisée n’est représentée que par son moule externe ; gr. nat. Fig. 2. — Céphalothorax d’un individu de grande taille, d’après un surmoulage en plâtre pris sur un moule externe dorsal ; gr. nat. Fig. 3. — Céphalothorax d’un autre individu ; gr. nat. Fig. 4. — Céphalothorax chez lequel le limbe est brisé, et où l’on voit la pointe occipitale intacte ; gros. 2/1. Fig. 5. — Très bel échantillon au point de vue de la conservation du test sur le limbe et sur la joue droite; on voit nettement sur celle-ci de fins scrobicules de grandeur inégale ; gros. 4/1. Fig. 6. — Proäûl du même individu pour montrer le relief de la glabelle. Fig. 7. — Moule interne d’un échantillon pourvu d’une partie de son thorax et montrant sur la joue droite les deux nervures obliques qui la traversent en conver- geant vers le sillon dorsal; gr. nat. Fig. 8. — Echantillon montrant la disposition et la longueur des pointes génales ; gr. nat. Fig. 9. — Echantillon ayant conservé une partie de son thorax et de son pygi- dium ; gr. nat. Fig. 10 à 15. — Divers échantillons pour montrer le contour du limbe, la forme des pointes génales et la place de la suture ; celle-ci est particulièrement visible dans les figures 12 et 15; gr. nat.; 11 et 15 un peu grossis. PLANCHE Il. Fig. 16 à 24. — Trinucleus Bureaui, n. sp. Fig. 16. — Céphalothorax d’un individu de petite taille; gros. 3/1. Fig. 17. — Le même; gr. nat. Fig. 18. — Individu de petite taille ; gr. nat. Fig. 19. — Le même; gros. 3/1. Fig. 20. — Céphalothorax d’un jeune individu pourvu de ses longues pointes génales ; gros. 3/1. Fig. 21. — Echantillon de petite taille ; gr. nat. Fig. 22. — Individu replié sur lui-même montrant le moule externe du limbe, quelques anneaux du thorax et le pygidium ; gr. nat. Fig. 23, 24. — Pygidiums grossis 2 fois. Fig. 25 à 32. — Trinucleus Pongerardi Rouault. Divers échantillons ou fragments montrant le contour arrondi du limbe et les divers modes de bifurcation des pointes génales, Riadan ; gr. nat. Nota. — Les spécimens 25 à 28 et 31, types de Marie Rouault, font partie des collections du Musée de Rennes. Les spécimens 29 et 30 appartiennent au Musée de Nantes. La fig. 32 reproduit un surmoulage de pointe génale provenant de Coësmes et faisant partie des collections de l'Ecole des Mines de Paris. Fig. 33. — Trinucleus Grenieri Bergeron, d’après un moulage. Type de l'espèce ; gros. 2/1. Te AG 337 REMARQUES RELATIVES À DEUX NOTES DE M. MIQUEL par J. BERGERON (1). M. Miquel a offert à la Société, dans la séance du 18 avril, une note dans laquelle se retrouvent des opinions exposées déjà par lui, l’année dernière, dans un travail qu’il a présenté à la Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. Je regrette vivement de n’avoir pu assister à cette séance, car j'aurais été désireux de lui présenter quelques observations relatives aux opinions émises par lui dans ces deux mémoires. Dans le mémoire paru l’année dernière (2), M. Miquel revient sur la classification du Cambrien et de l’Arenig. Bien que je ne partage pas sa manière de voir relativement aux divisions et aux termes à employer dans la classification du Cambrien, je ne m'y arrêterai pas, ayant déjà exposé, ici même et à maintes reprises, mon opinion à ce sujet. Quant aux divisions qu'il introduit dans l’Arenig inférieur, elles sont fondées surtout sur des caractères lithologiques qui n'ont pas grande valeur ou sur des données paléontologiques qui, selon moi, ne sont pas encore établies avec assez de certitude. La faune de cet Arenig n’est connue, en effet, que par des fossiles trouvés de différents côtés et non en superpo- sition: il faut donc attendre que des études locales plus nombreuses nous aient révélé la succession réelle des faunes, pour nous per- mettre d'établir la succession des horizons. Mais je crois devoir réfuter certaine assertion absolument erronée qui, si elle était admise, entraînerait certainement à des confusions regrettables. M. Miquel (page 29 de son mémoire) déclare qu’ «il n’est plus possible d’assigner aux schistes de Boutoury la place qui leur était attribuée jusqu'ici dans l'échelle géologique. » Or, ces schistes renferment les Agnostus, Calymene Filacovi, Asa- (1) Note présentée à la séance du 22 avril 189%; manuscrit remis le 5 juin. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 24 juin. (2) Note sur la géologie des terrains primaires du département de l'Hérault. Le Cambrien et l’Arenig (juin 1894). 21 Juillet 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 22 338 J. BERGERON phelina Barroisi, Asaphelina Miqueli, etc., que l’on trouve dans les premières assises ordoviciennes, celles que j'ai assimilées, en 1887, à l’Arenig inférieur d'Angleterre. Il est vrai que dans ces schistes de Boutoury on rencontre d’assez nombreux exemplaires de Grap- tolites, d’ailleurs mal conservés, dans lesquels M. Barrois a déter- miné neuf espèces qui le portent à considérer les assises qui les renferment comme appartenant à l’Arenig moyen (1). Pour ma part, je n’ai pu jusqu'ici distinguer dans cet ensemble de schistes des horizons bien nets; mais je suis très sûr que les vraies assises de Boutoury renferment une faune bien difiérente de celle de l'étage de Llandeïlo, contrairement à ce que pense M. Miquel. De plus, ces schistes de Boutoury sont recouverts directement et en stratification concordante, dans la colline même de Boutoury, par des grès à Lingula Lesueuri, Dinobolus Brimonti, ete. Dans la région occidentale de la France, de pareils grès avec la même faune correspondent à tout l’Arenig ou à sa partie supérieure; c’est l'étage des grès armoricains, qui est surmonté par l’étage de Llandeiïlo. 11 n’y a donc pas de doute que la superposition, telle qu’on la voit dans la colline de Boutoury, ne corresponde à la succession normale des assises. Si dans cette localité, les grès ne sont pas recouverts par l'étage de Llandeilo, c’est par suite d’érosions, mais dans les environs immédiats de Cabrières, on retrouve la succession des assises parfaitement régulière. M. Miquel, ne tenant aucun compte des faunes et croyant voir des renversements dans la région d’Escougoussou, près Roquebrun, région d’ailleurs très accidentée, mais où cependant peut se recon- naître la superposition régulière des couches telle qu’elle existe à Boutoury, fait des schistes de Boutoury l’équivalent de la partie supérieure de l'étage de l’Arenig et même de l’étage de Llandeïlo, tandis que les grès armoricains seraient inférieurs à tout cet ensemble. Dans ces conditions, la superposition telle qu’on la voit à Boutoury ne pourrait s'expliquer, au dire de M. Miquel, que par un renversement. Cet auteur semble bien, d’après ce qu’il dit lui-même, avoir été porté à admettre cette interprétation des faits, par suite du voisinage de la colline de Boutoury et du pic de Cabrières ou de Bissous qui correspond à un pli couché constitué par du Dévonien. Maïs, de ce que de deux régions voisines, l’une présente des renversements, il ne s’en suit pas que l’autre offre les mêmes accidents. (4) Mémoire sur la distribution des Graptolites en France. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XX, p. 89. TR PP PRES D NT TRE US DR Lines Le RD "Eh D à 6h nee he le tés dt CR ro © 52 REMARQUES RELATIVES À DEUX NOTES DE M. MIQUEL 339 La seconde note (1) de M. Miquel est consacrée pour ainsi dire, au mur; c'est ainsi qu’il désigne une masse qu’il considère comme de quartzite et dont il prend le type près de la localité d’Escou- goussou dont je viens de parler. Là, le mur dans lequel on voit « plu- sieurs bandes intimement soudées », se dresse entre les schistes de l’Arenig et des calcaires dévoniens; il est isolé sur une hauteur de plusieurs mètres et il en est ainsi sur une longueur de plus d’un kilomètre. Au cas où je n’aurais pas connu ce mur, la description si exacte qu’en donne M. Miquel, aussi bien que l’allure qu'il signale, ne m'aurait laissé aucun doute sur sa nature filonienne. Les bandes sont des couches de silice déposées successivement dans un filon de quartz concrétionné; de plusles schistes ordoviciens et les calcaires dévoniens plongent, les premiers, le plus généralement vers le N., les seconds vers le S. On a donc affaire à un vrai filon de quartz concrétionné et non à un dépôt sédimentaire. Cependant pour M. Miquel, comme /e mur se trouve entre l’Arenig et le Dévonien, il correspond à la partie supérieure de l’Ordovicien et au Gothlandien, avec une épaisseur de 2 à 3 mètres, alors cependant que ces mêmes assises sont connues, du côté de Cabrières, sous un faciès et une épaisseur tout autre. M. Miquel reconnait d’ailleurs que le mur se comporte de singulière façon. Il est toujours vertical et ne s’est pas ployé comme les terrains qui l’avoisinent, il est vrai qu'il « n’aurait pas eu leur élasticité ». De plus il se rencontre en beaucoup de points ; même «il saute par un rejet violent au sommet du pic de Pépus ». M. Miquel, s’appuyant sur ses observations, nous fait espérer qu'on rencontrera le mur dans les Cévennes, peut-être dans le Rouergue et le Plateau Central. Je puis lui assurer qu’il a raison; que le mur se rencontre en un grand nombre de points, dans bien d’autres régions même que celles qu’il cite, car il existe partout où il y a des filons de quartz, et il traverse tous les terrains sans pouvoir être d’aucun secours pour la détermination de l’âge des assises au milieu desquelles on le rencontre. M. Miquel ne s’en est pas tenu là. Partant de ce principe, actuel- lement admis par tous les Géologues, que les gneiss peuvent n’être que des roches sédimentaires ayant subi un métamorphisme de la part des roches éruptives, il déclare que les gneiss de la Montagne- Noire sont des assises paléozoïques métamorphisées. Et là-dessus, « posant la main sur le mur, » il le suit en toute confiance. Il arrive ainsi, après avoir noté plusieurs rejets, jusque dans la région gneis- (1) Note sur la géologie des terrains primaires du département de l'Hérault. Essai de stratigraphie générale, avril 1895. 340 J. BERGERON sique où il reconnaît le Silurien à nodules dans le gneiss glanduleux (p. 14), sans d’ailleurs être autrement surpris de voir les nodules siliceux se transformer en feldspath. Seul, le mur au milieu des gneiss aurait gardé les caractères qu’on lui connaît dans les régions où le métamorphisme ne s’est pas fait sentir ; grâce à lui, M. Miquel distingue d’un côté le gneiss provenant du Silurien par métamor- phisme, et de l’autre, le gneiss dû au métamorphisme du Dévonien. Cette manière d'interpréter les faits entraine M. Miquel dans des considérations où je crois inutile de le suivre. L’allure si spéciale du mur entre les couches sédimentaires qui l'entourent; ses rejets si fréquents alors que c’est un accident si rare dans les assises paléozoïques de la Montagne Noire, auraient dù mettre M. Miquel en garde contre les assimilations qu'il était tenté de faire. De plus, si des travaux récents et en particulier ceux de MM. Michel-Lévy, Barrois et Termier ont établi d’une façon cer- taine la transformation possible d'assises paléozoïques en gneïss, il faudrait encore démontrer l’âge des couches métamorphisées, ce que ne fait pas l’auteur. Les chapitres de cette deuxième note de M. Miquel, intitulés : Contributions à la carte géologique de la Montagne Noire, l'Echelle géologique des terrains primaires, enfin Simples remarques pour servir à l'étude de l’Orogénie de la Montagne Notre, renferment, indépen- damment d'opinions qui ont déjà été émises par d’autres auteurs, des assertions, qui semblent lui appartenir et qui sont fort discu- tables ; je n’en relèverai qu'une qui est la suivante (page 27) : « Je » suis convaincu qu'elle (la Montagne Noire) doit avant tout, pour » l’Espinouse et Marcory, comme pour le Chaînon et la Clape, son » relief actuel aux efforts orogéniques qui ont si complètement » bouleversé la géologie du Midi de la France, des Alpes aux » Pyrénées, durant les âges tertiaires. » Si. M. Miquel avait pris la peine d'examiner les dépôts secondaires situés au N.-E. et au S.-0. de St-Chinian, il aurait pu reconnaître que les assises jurassiques et crétacées reposent en discordance de stratification sur le Paléozoïque plissé, ce qui ne laisse aucun doute sur le ridement antéjurassique et à plus forte raison antétertiaire de la Montagne Noire. Cependant, ainsi que je l'ai dit dans ma dernière communi- cation à la Société (1), il est probable que les couches paléozoïques ont été aftectées de nouveaux plissements à l’époque tertiaire. (1) Note sur l'allure des couches paléozoïques dans le voisinage des Plis tertiaires de St-Chinian. B. S. G. F., 3° Sér., t. XXII, p. 576. GAET SAT 6 nc a métal * LEE, A 7 " à REMARQUES RELATIVES A DEUX NOTES DE M. MIQUEL 341 Cette dernière note, publiée par moi, a été l’objet de critiques (1) auxquelles je me vois forcé de répondre. J'y établis les faits sur lesquels je m’appuie pour ranger dans le Cambrien non seulement des calcaires que MM. de Rouville, Delage et Miquel classent aussi dans ce même étage, ainsi que je le dis dans ma note, mais encore des calcaires à Encrines, qui, pour mes contradicteurs seraient dévoniens. Mes conclusions sont donc difiérentes des leurs et je donne au Cambrien une extension bien plus grande que celle qu’ils lui attribuent; par suite, je suis en droit d'écrire la phrase incri- minée qui d’ailleurs est amenée par ce qui précède et je ne dépouille personne. D'ailleurs ces auteurs ne réclament pour eux que ce qui est positivement établi dans mes conclusions, sans s'expliquer davantage, ce qui est regrettable. Je m’estime fort heureux qu’à côté des critiques qu’ils m’adressent, mes contradicteurs aient cru bon de citer les termes dont je me suis servi en parlant de leur carte; on verra du moins que de mon côté il y a un très vif désir d’être juste à leur égard. Mais le grand éloge qu'ils font de leur travail justifie pleinement les observations que J'avais cru devoir leur adresser. Leur but semble avoir été de donner une carte exacte du Cambrien, les autres étages leur paraissant de peu d'importance. C’est ainsi que tout ce qui n’est pas cambrien pour eux, est rangé dans le Dévonien ou peu s’en faut. Aussi voit-on sous la couleur qui représente ce dernier terrain, des régions où il n’y a que des schistes à séricite, ou l’Arenig. D’ailleurs, même dans les régions cambriennes, il y aurait bien des critiques à faire, au point de vue de l’exactitude des contours. Quant à l’insinuation que ce sont les travaux de M. Barrois et notamment ceux de 189% qui m'ont porté à vieillir les calcaires à Encrines, rangés autrefois par moi, sur les affirmations de M. de Rouville, dans le Dévonien, elle est absolument erronée, ainsi qu’on va le voir En 1886 (2), M. Barroiïs parlant des schistes de Morlaix dit : «Ces schistes zébrés, très plissés et souvent feuilletés obliquement à leur stratification, alternent avec des grauwackes, avec des lits calcaro- schisteux remplis de tiges d’Encrines et avec des bancs de poudingue à galets très variés. » Maïs en haut de la même page, il s'exprime ainsi relativement à l’âge de l'étage des schistes de Morlaix : « Sa position stratigraphique elle-même est obscure, car je n’ai pu fixer encore jusqu'ici s’il repose sur le Dévonien ou s’il lui est immé- ed SEL te XXII. C RES. DL XVI. FSC EE B. S. G.F., 3 Sér., t. XIV, p. 893, août 186. 342 J. BERGERON diatement inférieur. » En 1888 (1), le même auteur revenant sur cet étage, s'exprime ainsi : «Les quartzphyllades de Morlaix constituent un puissant étage de schistes fins... ils présentent des lits inter- calés de quartzites blancs à gros grains parfois fossilifères. » En 1889 (2), M. Barrois remplaçant le nom de schistes de Morlaix par celui de schistes de Gourin en parle dans les termes suivants : « L’étage des schistes et poudingues de Gourin.... présente égale- ment des différences importantes au S. et au N. du pays. Les conglomérats, très développés à Gourin, à Ploermel (Morbihan), n’y contiennent que des galets de quartz blanc et quelques fragments de schiste cambrien; ces mêmes conglomérats au nord du pays (Morlaix, Granville) contiennent au contraire des galets très variés de schistes grossiers et de grauwackes cambriennes, de schistes cornés, de schistes micacés et de granite. » Ainsi qu’on le voit, il n’est question de calcaires à Encrines, dans les travaux de M. Barrois, antérieurs à 1894, que dans la note de 1886; comme dans cette note M. Barrois hésitait sur l’âge de ces assises et qu'il n’avait plus reparlé des calcaires, j'étais très persuadé qu'il ne les rangeait plus dans l’étage de Gourin. C’est ainsi que j'ai fait ma communication du 17 novembre dernier sans parler de ses travaux ; mais le 4 décembre j’ai reçu une lettre de lui dans laquelle il me rappelait sa note de 1886 et était très affirmatif relativement à l’âge de ces calcaires. Je me suis empressé de’‘signaler le fait dans mon rapport au Directeur de la Carte, rapport que nous devions lui remettre le 5 décembre. Ce n’est qu'en recevant le dernier bulletin du service de la Carte géologique (avril 1895), que j'ai eu connaissance des travaux de M. Barrois sur le calcaire de St-Thurial (3), travaux exposés plus en détail dans une note intitulée (Le calcaire de St-Thurial (Ille-et-Vilaine) » (4), dont je n’ai eu connaissance que le 17 avril en recevant les Annales de la Société Géologique du Nord. Cette note n’a d’ailleurs été présentée qu’à la séance du 17 mars 1895. Il résulte de tout cela que ce n’est pas aux travaux de M. Barrois que Jje dois l’opinion que je me suis faite, mais uniquement à mes observations personnelles. Je regrette que ma coupe du pic de Marcory ne semble pas (1) Observations sur la constitution géologique de l'Ouest de la Bretagne. Ann. Soc. geol. Nord, t. XVI, p. 5. (2) Documents divers publiés par le Ministère des Travaux Publics, à l’occasion de l'Exposition universelle, p. 28. (3) Bull. serv. Carte géologique, n° 44, p. 4. (4) Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXIII, p. 38. à : PPT CRT SIP D ee Les 2. sd hrs en utt ie À de dues à à 4 dé ot és REMARQUES RELATIVES A DEUX NOTES DE M. MIQUEL 343 rationnelle à MM. de Rouville, Delage et Miquel. En tous cas je la maintiens exacte et, pour moi, elle a l’avantage d’être simple et de ne pas faire intervenir une roche éruptive qu’on ne voit pas, comme cause efficiente d’un soulèvement. Dans sa dernière note, M. Miquel invoque encore à l’appui de cette dernière théorie le mur «qui, dit-il, vient éclairer la géologie si complexe de Marcory » (p. 17). Je reste malgré tout fidèle à l'interprétation que j'ai donnée. Si MM. de Rouville et Delage s’étaient contentés, à propos de la flore qui accompagne le Pleuro‘“yctium problematicum, d'écrire les lignes qu'ils citent, je n’aurais jamais eu l’idée de leur reprocher une confusion; mais ils terminent ainsi leur note : « La teinte bleue qui représente (sur la carte géologique de la région de Cabrières publiée par ces auteurs) l’Anthracifère, dans le Vallat grand, le Bronn, la Vallée du Pitrous, sur le flanc sud du Pic de Vissous, disparaît en majeure partie pour faire place à la teinte jaune pointillée de noir représentant le Dévonien inférieur. » Or c'est dans la plupart de ces mêmes localités qu'ont été trouvés les grès à végétaux du Culm qui occupent de très grandes surfaces et la façon vague dont ces auteurs se sont exprimés, justifie l’erreur involontaire que j'ai pu commettre. Je regrette vivement d’avoir eu à entretenir la Société de questions aussi peu intéressantes que le sont celles soulevées par cette polémique. J'ai répondu cette fois encore aux attaques dont j'ai été l’objet, de crainte que mon silence ne fût mal interprété ; mais je suis parfaitement résolu à ne pas continuer une discussion qui tend à prendre un caractère de polémique personnelle, en tout point contraire aux traditions de la Société géologique. 344 SUR LA STRUCTURE DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU par P. TERMIER (1) A la suite de sa communication sur les grès stampiens du bassin de Paris (2), mon confrère et ami, M. Léon Janet, a bien voulu me remettre, pour que j’en fisse l'étude micrographique, un certain nombre d'échantillons de ces grès. Ce sont les résultats de cette étude qui font l’objet de la présente note. Je laisserai de côté les grès à ciment calcaire, qui sont simple- ment des sables agglutinés par de la calcite largement cristallisée, et aui ne présentent, au point de vue stratigraphique, qu’un intérêt très restreint. Je ne m'occuperai que des grès exclusivement sili- ceux qui existent à la partie supérieure des sables de Fontainebleau. « Au point de vue macroscopique, » a dit (3) M. Léon Janet, « il y a lieu de distinguer deux sortes de grès siliceux : les uns » sont lustrés, ont un éclat gras, presque analogue à celui du » quartz hyalin, sont extrêmement durs, à peu près imperméables, » ont une densité apparente considérable (2,3 à 2,4) et ne peuvent » absorber qu’une très faible quantité d’eau; les autres sont cons- » titués par des grains de quartz juxtaposés, avec une très faible » quantité de matière agglutinante; leur densité surpasse à peine » la densité apparente du sable, qui est de 1,6 à 1,7; ils sont poreux » et perméables ; à cause de leur fragilité, on les a souvent consi- » dérés à tort comme des grès à ciment calcaire; les ouvriers » carriers leur donnent le nom de grès imparfaits. » Je garderai ce nom de grès imparfaits pour les grès poreux et (1) Note présentée à la séance du 20 Mai 1895 ; manuscrit déposé le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le26 juin 4895. (2) Compte rendu des séances de la Soc. Géolog., 1894, p. CEXI. (3) Ibid., p. CLXIT. P. TERMIER. — STRUCTURE DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU 345 légers de la deuxième espèce, et j’adopterai, dans le cours de cette description, le nom de grès parfait pour le grès compact, dur et lourd, de la première espèce (grès à ciment complet de M. Janet). Ces deux sortes de grès sont formées de sable quartzeux (grains de quartz roulés avec grains très rares d’autres minéraux, mica, tourmaline, pyroxène, zircon), lapidifié par une cristallisation plus ou moins développée de silice anhydre, calcédoine ou quartz. Là où la lapidification est restée incomplète, on a le grès imparfait : le grès parfait résulte d’une lapidification plus prolongée, poussée jusqu’au comblement absolu de tous les interstices. Grès imparfait. — Ce grès présente, au microscope, de prime- abord, et à un faible grossissement, l’aspect d’un sable quartzeux. Les grains sont juxtaposés et la plupart des interstices qu'ils laissent entre eux sont demeurés vides. En regardant avec plus d’attention et de plus forts grossissements, on voit que chaque grain de quartz est entouré d’une auréole, laquelle s’interrempt naturellement aux points de contact du grain avec les grains voisins. Cette auréole reste faiblement lumineuse quand on éteint le grain, les nicols étant croisés : en sorte que c'est dans cette position que l’auréole apparaît avec le plus de netteté. La largeur de l’auréole ainsi examinée est d’environ +de millimètre : cette largeur paraît très constante. Au voisinage du point de contact de deux grains, les auréoles qui leur correspondent se fondent en un bourrelet légèrement saillant, et il est très visible que c'est la substance de ce bourrelet qui colle les grains ensemble. Les auréoles sont formées de fibres excessivement ténues de calcédoine, à allongement négatif, disposées normalement à la surface extérieure du grain, et noyées dans du quartz non fibreux qui garde exactement l'orientation optique du grain auquel l’auréole est circonscrite. Ces fibres de calcédoine sont plus ou moins serrées. d’où les variations de biréfringence que l’on observe dans une même auréole. Le nourrissage de quartz au sein duquel se sont développées les fibres en question s'éteint en même temps que le grain, et prend en même temps que lui l’éclairement maximum : cet éclairement maximum est à peine modifié par la présence des fibres calcédonieuses, d’où cette conclusion que le quartz à orien- tation optique unique joue le rôle prépondérant dans la consti- tution de l’auréole. En interposant une lame cristalline épaisse, par exemple un quartz teinte sensible, on voit que chaque auréole prend, à peu de chose près, la même teinte que le grain corres- pondant. 346 P. TERMIER. — STRUCTURE DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU Dans beaucoup de cas, la limite intérieure de l’auréole est indé- cise: mais elle est quelquefois marquée par une couronne de matière noire ou brune (probablement d'oxyde de fer) qui correspond à la surface libre du grain de sable avant le nourrissage ; l’auréole est alors visible en lumière naturelle. Sur certains grains, d’ailleurs rares, on observe deux ou trois couronnes semblables, exactement parallèles, séparées l’une de l’autre par un intervalle de quelques millièmes de millimètre : c’est l’indice non équivoque d’un nour- rissage siliceux en plusieurs temps, de la formation successive de deux ou trois auréoles. Mais ce qu’il y a de très remarquable, c’est que les auréoles internes sont exclusivement formées par du quartz orienté comme le grain central, et que, seule, l’auréole externe renierme des fibres calcédonieuses. La figure 1 représente schématiquement quatre grains de sable et le vide qu’ils laissent entre eux dans un grès imparfait. Le gros trait noir indique l’auréole calcédonieuse et les bourrelets. Les traits pointillés à l’intérieur des grains mon- trent les positions successives de la surface libre. Ces divers traits n’ont été tracés qu'autour du vide qui occupe le centre de la figure. Les bourrelets qui résultent de la super- position des auréoles des deux grains voi- sins sont formés d’un mélange de quartz diversement orientés et de fibres calcédonieuses éparses et sans direction fixe. On y voit apparaître du quartz à contour nuageux ou chevelu, dont l’orienta- tion optique n’a aucun rapport avec celles des deux grains de sable. La surface extérieure de ces bourrelets est très irrégulière, alors que celle des auréoles est, sauf des exceptions très rares, exacte- ment parallèle à l’ancienne surface libre du grain correspondant. Outre ce nourrissage régulier, avec fibres calcédonieuses, des grains de sable, il faut signaler la production, dans certains interstices, de paquets quartzeux formés de cristaux enchevètrés. Ces paquets, qui s'appuient aux grains voisins, sont assez nom- breux, et ils contribuent à donner de la cohésion à l’ensemble. Grès parfait. — La transition du grès imparfait au grès parfait est assez rapide pour que l’on puisse se procurer une préparation réunissant les deux variétés. Le grès parfait n’est autre chose que du grès imparfait dont tous les interstices, sans exception, ont été remplis par du quartz confu- Fig. 1. — Grès imparfait. i " ot nd dia d ati ottaté ie 2e. Era -el, jh don. rété-maxhidst culs de à à , \ | | P. TERMIER. — STRUCTURE DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU 347 sément cristallisé. Le passage se fait par des grès encore poreux mais dans lesquels les paquets quartzeux dont je parlais tout à l’heure sont particulièrement abondants. Les grains du grès parfait montrent encore les auréoles quart- zeuses et calcédonieuses que j'ai décrites dans le grès imparfait. C’est sur ces auréoles que se sont développés les quartz confusé- ment cristallisés qui ont, peu à peu, comblé tous les interstices. Il est donc certain que le grès parfait procède du grès imparfait par lapidification, et l'on ne saurait admettre le processus inverse d’après lequel le grès imparfait serait du grès parfait à ciment partiellement dissous. Le quartz qui donne au grès son caractère de grès parfait est partiellement fibreux, les fibres étant normales aux parois des anciens interstices, partiellement nuageux et chevelu. Les cristaux élémentaires sont, en thèse générale, extrêmement petits, de sorte que ce remplissage se distingue à première vue des grains de sable et apparaît seulement comme un ciment micro-cristallin. Quelques grains de sable (ce cas est très rare) ont pris, pen- dant la cristallisation de ce ciment, un nourrissage chevelu formé de quartz à orientation unique, celte orientation unique étant, bien entendu, celle du grain correspondant lui-même. Il va sans dire que ce nourrissage exception- nel continue purement et simplement l’ancienne auréole ; mais il ne s’y est plus formé de calcédoine. La figure 2 montre l’interstice existant entre quatre grains de sable et rempli par du quartz confus. Chacun des quatre grains est entouré d’une auréole quartzeuse et calcédonieuse. A l’intérieur de cette auréole, un pointillé représente des traces (visibles par les impuretés) des anciennes surfaces libres successivement dépassées par le nourrissage. Conclusions géologiques. — On peut tirer de cette étude les conclusions suivantes, qui ne sont pas sans intérêt au point de vue géologique. Le grès de Fontainebleau résulte de la lapidification plus ou moins complète d’un sable extrêmement pur, formé de très petits grains (en moyenne un à trois dixièmes de millimètre) d’un quartz riche en inclusions cristallines, mais très pauvre en inclusions Fig. 2. — Grès parfait. 348 P. TERMIER. — STRUCTURE DES GRÈS DE FONTAINEBLEAU liquides et gazeuses. Ces grains de quartz semblent provenir de la destruction de micaschistes, plutôt que de la corrosion de roches granitiques. l La lapidification s’est évidemment faite par circulation d’eaux très légèrement siliceuses. Elle a d’abord consisté dans un nourrissage régulier des grains de sable. Ces grains se sont accrus de petites couches quartzeuses, ayant chacune l'orientation optique du grain correspondant, épaisses de quelques millièmes de millimètre, parfois séparées les unes des autres par un enduit d'oxyde de fer. La dernière de ces auréoles, la plus récemment formée, contient, seule, des fibres calcé- donieuses normales à la surface : mais le quartz à orientation optique unique y prédomine encore sur la calcédoine. Toutes les auréoles plus anciennes (auréoles internes) sont purement quartzeuses. Ce nourrissage auréolaire a eu pour effet de souder entre eux les grains de sable, tout en laissant vide la plus grande partie des interstices. Ainsi s’est formé le grès imparfait. Dans la plus grande partie de la masse gréseuse ainsi lapidifiée, de nouvelles eaux sont arrivées, de composition sans doute un peu différente. Le nourrissage régulier a cessé, du moins dans la plupart des cas, et a fait place à une cristallisation confuse, proba- blement très rapide, exclusivement quartzeuse, qui a comblé tous les interstices. Si les eaux avaient gardé leur composition primitive, le nourris- sage se faisant régulièrement et d’une façon continue, le grès imparfait se serait peu à peu transformé en un quartzile, identique à certains quartzites du Trias de nos Alpes, où toute forme détri- tique a disparu. On voit donc qu’il est inutile, pour expliquer la formation des quartzites les plus cristallins, de recourir aux diverses hypothèses qui procèdent du métamorphisme. La circulation continue et pro- longée, au travers de sables quartzeux, d'eaux à peine siliceuses, a pu suffire. Mais pour qu’il se forme un quartzite, c'est-à-dire pour que les grains soient régulièrement nourris jusqu’au moulage mutuel, il faut, suivant toute vraisemblance, que la composition des eaux qui circulent soit assez constante. Un changement important de composition peut amener la production momentanée de calcé- doine, ou le comblement brutal des interstices par du quartz confus: et dans ces deux cas, qui sont ceux des grès de Fontainebleau, la forme détritique des grains de sable restera à tout jamais visible, quelle que soit la compacité du grès ainsi produit. 349 NOTE SUR UNE COLLECTION DE ROCHES recueillies par M. G. TARDIEU dans les Alluvions actuelles de la Durance déterminées et étudiées par L. DUPARC et W. KILIAN (avec des Notes de M. P. TERMIER) (1) Les alluvions de la Durance, avec leurs « roches vertes » si carac- téristiques, ont de tous temps attiré l'attention des naturalistes et tout le monde sait qu’elles constituent le meilleur gisement des Variolites et Euphotides dites « du Mont Genèvre ». Les collec- tionneurs et les lapidaires y trouvent aisément, en effet, des échan- tillons assez durs et assez peu altérés, tandis que sur les flancs mêmes du Mont Chenaillet, où elles affleurent, ainsi que dans les autres gisements voisins du Col du Mont Genèvre, où on peut les ramasser ?n situ; il est beaucoup plus difficile d'obtenir des mor- ceaux aussi sains et aussi peu décomposés que ceux que le char- riage fluviatile a, pour ainsi dire, décortiqués, ne laissant subsister qu'un noyau plus résistant et moins altéré. Les Variolites et les Euphotides ne sont pas les seules roches que roule la Durance; les cailloux qui jonchent le lit, souvent partiellement desséché,de cette rivière, sont de nature très variée et on y rencontre une série de galets d’origine sédimentaire, à côté de nombreuses roches érup- tives et cristallophylliennes. Il m'a paru intéressant de profiter de l’offre que me fit M. G. Tardieu, à Sisteron, de réunir une collection aussi complète que possible des galets que roule la Durance à ia hauteur de cette petite ville et au sortir du défilé qu’on a souvent appelé la « Porte du Dauphiné » (2). Mon attente n’a pas été trompée; parmi les roches recueillies par mon ami, je n’ai pas tardé en effet à remar- quer par exemple des variétés de microgranulites inconnues jus- (1) Note présentée à la séance du 10 juin 1895; manuscrit remis le 23 mai. Epreuves corrigées par les auteurs parvenues au Secrétariat le 1er juillet 1895. (2) G. TARDIEU : A travers les Alpes. Digne, 1894, p. 5. 350 L. DUPARC ET W. KILIAN qu’à ce jour dans les Alpes françaises et dont le gisement, s’il existe encore, est à découvrir (voir plus bas). M. L. Duparc, professeur à l'Université de Genève, a bien voulu se charger d'établir les diagnoses pétrographiques de toutes les roches recueillies et d’en indiquer les analogies avec des types déjà connus d’autres gisements alpins. Je suis heureux également de témoigner ma reconnaissance à MM. Michel Lévy, Directeur du service de la Carte géologique de France, et P. Termier, Professeur à l'Ecole nationale des Mines, qui ont eu l’obligeance d’examiner plus spécialement certains échantillons intéressants et particuliè- rement nouveaux pour la région dauphinoise. Enfin, les roches sédimentaires, assez nombreuses, ont été étudiées par moi et J'ai pu reconnaître la provenance et l’âge de beaucoup d’entre elles. Tous les galets dont l’énumération suit ont été recueillis par M. Tardieu, dans le lit actuel de la Durance. M. Tardieu a procédé d’une façon méthodique dans ses recherches; il a exploré à l’époque des basses eaux le lit de la rivière, traversant le champ de ses investigations, tantôt perpendiculairement tantôt parallèlement au cours d’eau et répétant ce manège un grand nombre de fois, variant autant que possible les lignes de recherche. L’abondance relative des espèces a été soigneusement notée par M. Tardieu et par moi-même lors d’un de mes séjours à Sisteron. Grenoble, 15 mai 1895. W. KiLrAN. * x x 1. Granite. — Roche d’un type peu commun dans le Pelvoux. Contient : Zircon, Apatite, Quartz, Orthose, Anorthose ; Oligoclase. Mica noir verdi (Et. p. M. P. Termier). Provenance probable : Massif du Pelvoux. Rare. 2. Protogine du Pelvoux (échantillon N° 22, 148) (1). — Abon- dante dans les alluvions de la Durance; elle y est représentée par toutes ses variétés ; cette roche est trop connue pour qu'il en soit donné ici une nouvelle description. 3. Granulite (N° À, 39). Cette roche, à l'œil nu, montre des grandes plages d’Orthose rose, du Plagioclase grisätre, du Quartz et quelques lamelles de Biotite. Au microscope le Hica noir est entièrement chloritisé; la chlorite résultante donne encore un polychroïsme sensible n, vert d'herbe, (1) Nota: Les numéros indiqués se rapportent aux échantillons conservés dans les collections de la Facullé des Sciences de Grenoble. PS RE TES PT ne ee te où see pl le ot Et à 1 El dt ir don nie oO doi 526 -0hd nus in dus @uéd al lee dd did di PR | | oh ce 2 ie Sn LS dd ST SUR UNE COLLECTION DE ROCHES RL np jaunâtre; dans son intérieur on trouve encore quelques rares inclusions de Zircon. L'Oligoclase, moins développé que l’Orthose, est moulé par ce dernier. Il présente les macles de l’Albite et celles de Karlsbad, cette dernière plutôt rare; il est très kaolinisé. L’Orthose en grandes plages forme l'élément principal; il est criblé de filonnets d’Albite, qui renferme aussi un peu de Quartz secondaire; il est fréquemment maclé selon Karlsbad. Le Quartz, dernier élé- ment consolidé, est moins abondant que dans les Protogines; il s’isole en plages, à tendance individualisée, sans avoir, toutefois, un caractère franchement granulitique. La deuxième venue de Quartz grenu, si caractéristique pour la Protogine du Mont-Blanc par exemple, manque dans cette roche. Les actions dynamiques supportées par la roche sont accusées par des cassures ; l’écrasement intense (et la structure bréchiforme qui en est la conséquence) que l’on observe dans certaines granu- lites alpines fait ici défaut (Ét. p. M. Duparc). Provenance probable : Massif du Pelvoux. 4. Granulite à grain fin (N° 40 J\. | Cette jolie roche, finement grenue, de couleur rosée, représente probablement un type filonien (aplite) du numéro précédent. Au microscope, la roche renferme peu de Mica noir transformé en Chlorite avec production de Magnétite; l’Oligoclase est peu abon- dant, à macles fines et serrées ; l’Orthose est plus développé que le précédent ; quant au Quartz, il est abondant, en grains irréguliers, il passe par places à de belles formes pegmatoïdes. Le grain de la roche est très uniforme. (Ét. par M. Duparc). Provenance probable : Pelvoux. 5. Granulite N° K, 29). Cette roche est une granulite ou un schiste fortement granulitisé. Elle renferme de la Biotite fortement décomposée avec séparation ‘de Magnétite; un Plagioclase indéterminable, complètement kaoli- nisé formant des amas de Séricite et de Kaolin, de l’Orthose en abondance puis du Quartz (Et. p. M. Duparc). Provenance : Massif du Pelvoux. 6. Microganulite à grains fins (N° P.). Cette roche est d'apparence cornée, à grain très fin, elle montre quelques lamelles de Mica visibles à l’œil nu, puis des taches feldspathiques.Au microscope, la première consolidation comprend : 1o Dela Biotite en belles lamelles à polychroïsme intense : n, brun, presque noir, r, brun très clair; elle est rigoureusement à un axe. 352 L. DUPARC ET W. KILIAN À l’intérieur, nombreuses inclusions de Magnétite; Apatite plus rare. Par places, la chloritisation du Mica noir est complète; 20 Un Plagioclase en grands cristaux avec macles simultanées de l’Albite et de Karlsbad. Dans la zone de symétrie, les extinctions dépassent 30° entre deux lamelles hemitropes; cette variété est donc une Andésine, fait qui se confirme encore par la mesure des extinc- tions des lamelles groupées selon l’Albite, et de celles groupées selon Karlsbad dans la même zone de symétrie, d’après la nouvelle et remarquable méthode proposée par M. Michel Lévy. Lorsque le feldspath est zoné, ce qui se rencontre sur plusieurs sections, la réfringence augmente en général vers le centre, ce qui indique un noyau plus basique ; 3° Quelques sections plus petites d’Orthose maclées selon Karlsbad et s’éteignant à 5° de p g!; 40 Du Quartz rare, mais en grands cristaux bipyramidés, arrondis et corrodés avec pénétration du magma dans les fissures. La seconde consolidation, abondante, est microgranulitique. Elle est constituée par des grains de Magnétite, des paillettes de Mica noir, du Feldspath et du Quartz. Etudiée par M. Duparc, auquel est due cette diagnose. Gisement et provenance inconnus. 7.Microgranulite basique. —M. Michel Lévy a également examiné de nos préparations; il qualifie la roche de Microgranulite basique. Gisement in situ inconnu; probablement versant S. du Massif du Pelvoux. bis, Un autre échantillon, étudié par M. Michel Lévy, a montré de grands cristaux de Biotite avec inclusions de Zircon et auréoles polychroïques, souvent verdis et en partie transiormés en Ripi- dolite et Epidote, de beaux cristaux d’Orthose et d'Oligoclase dans un magma de petits grains de Quartz et microlithes raccourcis d’Orthose. Gisement inconnu. 8. Kersantite. (Diagnose par M. Termier). La roche est une Kersantite très remarquable. Son gisement m'est inconnu. Elle provient probablement de la partie sud du massif du Pelvoux. En tout cas elle diffère profondément des microgranulites du Lautaret. Pâte. Magma microgranulitique de Quartz et d'Orthose, chargé de très fines aiguilles de Mica noir partiellement chloritisé. Le Quartz a rarement des contours nets : il est presque tou'ours spongieux et nuageux, etil moule des Orthoses déchiquetés, donnant ainsi une 4 Sa m À Fa Fs œ à À à $ J s SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 3993 sorte de Micropegmatite à l'envers. Ces nuages de Quartz sont parfois extrêmement irréguliers et chevelus. Il y a à peu près autant de Quartz que d’Orthose. Les cristaux feldspathiques discernables de la pâte sont de petits rectangles non maclés, parfois assemblés suivant la loi de Karlsbad. Ceux qui ont une biréfringence élevée (section voisine de p) s’étei- gnent à zéro. Quelques rares sections tricliniques à macles peu nettes sont attribuables à l’Anorthose ou à l’Oligoclase. Cristaux anciens. — Fer oxydulé relativement abondant, en cris- taux assez gros. Gros cristaux d’Apatite, sporadiques et rares. Mica noir en cristaux magnifiques, d’une rigoureuse uniaxie. Ces Micas sont quelquefois partiellement transtormés en Chlorite ou en Epi- dote. Entre les cristaux de Mica ét la pâte, on voit souvent une fissure de retrait, remplie par du Quartz secondaire. Dans le Mica ét la Chlorite, rares inclusions de Zircon, inclusions très abon- dantes de Rutile et d’Ilménite. Les Quartz de première consolidation sont peu abondants, mais très volumineux. Ils sont profondément rongés par la pâte. Les Feldspaths anciens ont de très grandes dimensions, et ils se prêtent admirablement aux études optiques. Ils vont de l’Oligoclase normal ab an! au Labrador normal ab ant. La plupart appar- tiennent à un Oligoclase basique ab? an!+€. Plusieurs cristaux sont zonés : les zones extérieures sont formées d’Oligoclase basique ab an!+© donnant, dans les sections g! un angle d’extinction de 20 environ par rapport à la trace de p. Les zones intérieures s’éteignent à 4030’ et sont, par conséquent, formées d’Oligoclase nor- mal. Les Oligoclases en question présentent, outre la macle, suivant la loi de l’Albite, l’assemblage de Karslbad, et quelquefois aussi la macle du Péricline. Les cristaux assemblés Karlsbad et présentant des macles permettent une détermination très précise, qui conduit presque toujours à une formule ab° an!+£. Le plan p coïncide à peu près avec le plan des axes optiques. Les sections p ont un contour sensiblement hexagonal régulier m tg!. La face d’accole- ment des lamelles maclées suivant la loi du Péricline coïncide avec p. Quelques cristaux montrent les faces m tp at. Le Labrador est rare. Deux cristaux authentiques dans la plaque. Le premier cristal est un assemblage Karlsbad de deux individus, dont l’un est maclé suivant la loi de l’Albite, l’autre suivant la loi du Péricline. Les caractères sont ceux du Labrador ab! an!. Le deuxième cristal est enchevêtré avec des Oligoclases et des andé- sines. 11 est coupé à peu près perpendiculairement à la bissectrice 22 Juillet 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 23 394 L. DUPARC ET W. KILIAN négative. Ses caractères sont ceux du Labrador al ani. Un troi- sième cristal est à rapporter aussi au Labrador, mais avec un peu d'incertitude. Il y a quelques Andésines abÿ an* présentant des assemblages répétés, suivant la loi de Karlsbad (trois cristaux successifs, avec compénétrations irrégulières). Un cristal coupé à peu près perpendiculairement à l’axe moyen se distingue par la biréfringence relativement faible, son extinction rigoureuse suivant g'et ses macles vagues. Ce cristal est proba- blement de l’Anorthose. En résumé, il faut remarquer chez les Feldspaths de la première consolidation : l’absence de l’Orthose, l'absence (ou tout au moins la grande rareté) de l’Anorthose, la prédominance de l’Oligoclase basique, la présence indiscutable du Labrador ab° an“, c'est-à-dire d’un Feldspath déjà très basique. Ces caractères rapprochent la Kersantite en question de celles des environs de Boën (Forez), étudiées par M. Le Verrier. Ils l'éloignent, au contraire, beaucoup des véritables Microgranulites. La roche ne présente pas la moindre trace de dynamo-métamor- phisme. Les Feldspaths sont à peine altérés (un peu de Kaolin et d’Epidote. L'ensemble est d’une admirable fraîcheur. 9. Ophite. — (Diagnose de M. Termier) (Plaque 539). C’est une ophite bien conservée : Agrégat bacillaire avec moulage réciproque de Feldspath triclinique et de Hornblende. Ce dernier minéral résulte évidemment d’une ouralitisaiion complète d’un Pyroxène, en sorte que la roche est un Diabase ophitique ouralitisé identique à la plupart des Ophites pyrénéennes. Une altération secondaire a donné naissance à des nids de Serpentine isotrope, au sein desquels se sont développés postérieu- rement de belles aiguilles de Trémolite blanche. Sauf cela, et la kaolinisation partielle de quelques feldspaths avec production d’un peu de Zoïsite, la roche est fraîche. Pas trace de dynamo-métamor- phisme. La Hornblende est verte, avec un polychroïsme sensible. Elle renferme un peu de Sphène et de nombreuses sections de Fer titané (bâtonnets et grilles). Le Feldspath triclinique qui doit former environ les deux tiers en poids de la roche, est de l’Andésine et de l’Andésine oligoclase. Les sections perpendiculaires à la bissectrice négative n, s'éteignent à 15° ou 759 de la trace 7!. Les sections perpendiculaires à la bissectrice ny ne montrent pasles macles de l’albite, et s’éteignent à 10, 12, 143 | Ü 4 4 ; + 4 1 2 SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 3) ou 1%” de la trace de p. Exceptionnellement, dans un paquet de cristaux d’Andésine, une section perpendiculaire à n, s'éteint à 18e de la trace de p et appartient par conséquent à une Andésine très basique, voire à un Labrador. Le Feldspath dominant est l’Andésine oligoclase ab? an!. Puis vien- drait l’Andésine «ab5 un? . Le Labrador et l’Oligoclase sont certai- nement exceptionnels. La roche mérite donc l’épithète andésitique. La plupart des cristaux de Feldspath sont assemblés suivant la loi de Karlsbad et maclés suivant la loi de l’Albite. Quelques-uns ne sont pas maclés mais seulement assemblés Karlsbad. La biréfrin- gence est diflérente pour les individus assemblés (ce qui écarte l'hypothèse de l’Albite)}, mais point très différente. La macle du Péricline est rare et elle se fait sur un plan très voisin de p. Les cristaux, comme dans toutes les Ophites, sont très allongés paral- lèlement à pg!. Il y a des assemblages Karlsbad répétés dans le même cristal. A remarquer l'existence de l’Ophite dans les Alpes françaises. Le gisement est inconnu, mais il est probable qu’il est au Mont-Genèvre. 10. Euphotide du type de la Cerveyrette. — Ce type, bien connu, qu il est inutile de décrire, est excessivement abondant. Provenance : Massifs du Mont-Genèvre et du Chenaillet. 11. Serpentine. — (Diagnose de M. Duparc). (Plaque 7 N). La roche, sous le microscope, paraît entièrement formée de fibres de Chrysotile verdâtre, affectant une structure alvéolaire. Ces fibres s’éteignent parallèlement à leur allongement positif. Comme éléments primitiis, la roche ne renferme plus que quelques rares débris de Diallage, dont les parties périphériques sont conservées, tandis que l’intérieur est complètement serpentinisé. Il n’est pas possible de dire si la roche a renfermé jadis de l’Olivine; on ne trouve pas trace dle ce minéral. La Wagnétite, comme produit secon- daire, est abondante; elle forme par places des amas ou des ponc- tuations qui dessinent parfois les fibres de Chrysotile (Et. par Duparc. Provenance : Cerveyretie. Souvent très décomposé. 12. Serpentine (N°9 X). — (Et. par M. Duparc). Elle ressemble beaucoup à la précédente, mais ne renferme plus aucune trace d’un minéral primordial. Le Chrysotile y est associé à de la matière colloide isotrope. Gisement probable : Haute-Ubaye. 396 L. DUPARC ET W. KILIAN 13. Gabbro (Plaque 24 H). Cette roche est principalement composée de Diallage de couleur brunâtre, en plages informes, avec leurs clivages très serrés sur g!. n, s'élève à 44° du clivage n,-n, normal. Ce Diallage s’altère visi- blement sur les bords en donnant naissance à des houppes et des baguettes et feuillets de Glaucophane. Celle-ci s’intercale également par places entre les clivages du Diallage. Ces divers éléments sont reliés par une matière feldspathique complètement décomposée et indéterminable; dans celle-ci et par places, se développent une multitude de petits cristaux très réfrin- gents, à sections rectangulaires. Leur allongement est constamment négatif; ils sont incolores et s’éteignent en long. La bissectrice est négative. Le plan des axes, transversal à l’allongement. La biréfringence est élevée et comprise entre 0,029 et 0,030. Ce minéral appartient probablement au groupe de l’Epidote. Diagnose de M. Duparc. Commun, en galets souvent profondément décomposés. Gisement probable : Mont Genèvre, vallée du Guil. 14. Mélaphyre ou Euphotide laminée. — Diagnose de M. Termier (No 539 bis). C’est une roche feldspathique laminée. Sphène brun, Fer titané souvent décomposé, Leucoxène, sections d’Olivine (?) ferruginisées et tronçonnées par l’étirement, Apatite, beaucoup de Chlorite; Epidote secondaire; gros Feldspaths tricliniques brisés, devenus polysynthétiques, puis recollés (structure en ciment), quelques cristaux de Quartz et d’Albite secondaires. Le Feldspath en purée ne donne pas de Mica blanc par décom- position. Il appartient probablement à l’Andésine. Probablement Mélaphyre laminé. Peut-être aussi Euphotide laminée. On ne peut rien dire de plus. Gisement et provenance inconnus. Probablement de Réotier près Guillestre ou du Vallon de Mary (Haute-Ubaye). 14 bis. — Quelques échantillons paraissant appartenir à la même roche (soi-disant Bésimaudite) (No 27) et provenant très proba- blement du Plan-de-Phazy, près Guillestre. 15. Variolite. — Diagnose de M. Termier (Plaque 523). Porphyrite sphérolitique (Variolite). — Roche presque exclusi- vement composée de microlites feldspathiques d’une extrême finesse groupés en sphérolithes à croix noire, plus ou moins réguliers, jointifs ou se compénétrant mutuellement. Les fibres sont négatives ne id dé vin. toi SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 301 et allongées suivant pg!'. La plupart s’éteignent très près de zéro. Quelques-unes, tout à fait exceptionnelles, vont à 140. Ce Feldspath n’est pas toujours maclé. Il présente quelquefois l'assemblage de Karlsbad. Tous les caractères le rapportent à l’Andésine, sauf à attribuer à un Labrador acide les microlites exceptionnels à très grande extinction. Il y a un peu (très peu) d’Ilménite: On observe de nombreux vides rhombiques, pseudo-hexagonaux, quelquefois comblés par un mélange de Chlorite et d’Epidote, plus rarement par un peu d'Amphibole (Actinote). J'ignore absolument le minéral dont la décomposition a laissé de pareils vides. La roche est probablement une Porphyrite pyroxénique du Pelvoux (environ du col du Sellar), variété sphérolitique des salbandes. Peut-être aussi une Variolite du Mont Genèvre. 16. Porphyrite variolitique. — M. Michel-Lévy a examiné une préparation de cette roche et y a reconnu une très belle Porphyrite variolitique du type de celles des Gets et du Mont Genèvre. — Commun. Provenance probable : Mont Genèvre. Les Variolites ayant été décrites antérieurement par M. Michel Lévy, nous n'insisterons pas davantage malgré leur grande abon- dance. 17. Porphyrite arborisée. — Cette belle roche est malheureuse- ment dans un état de décomposition avancée. Elle est entièrement formée de fibres feldspathiques affectant la structure arborisée. Ces fibres sont marquées et séparées par des grains opaques; soit aussi par de la Calcite et un peu d’Epidote. Elles sont nettement allongées selon pg!, négatives en long et s’éteignent à O°; la macle de Karlsbad est parfois visible, celle de l’Albite ne l’est pas. Par places se développent des veines remplies de belles Épidotes en gros cristaux verdâtres, puis du Quartz secondaire, avec quelques grains de Calcite. (Diagnose de M. Duparc). Provenance probable : massif du Mont Genèvre. 18. Porphyrite (dite de Guillestre ?) Roche rouge, montrant à l’œil nu quelques sections feldspathiques. L'état de décomposition en rend toute détermination précise impossible. | La première consolidation montre quelques grandes sections d’un Feldspath-plagioclase indéterminable ou à peu près, qui est peut- être une Andésine, puis des amas d'oxyde de fer affectant des con- tours rappelant un Pyroxène. La pâte est de nature feldsphatique, 3)8 L. DUPARC ET W. KILIAN saturée de produits de décomposition, notamment d'oxyde de fer qui communique à la roche sa couleur rouge, puis de Calcite et Chlorite et du Quartz secondaire. Provenance probable : Vallée du Guil, entre Maison du Roy et Guillestre. 19. Porphyrite. — Cette roche est également très fortement décomposée. La première consolidation pe) des grands cris- taux feldspathiques maclés selon l’Albite. Dans la zone de symétrie, des extinctions mesurées entre deux lamelles hémitropes atteignent 34° La variété répond donc à une Andésine. La pâte est formée par des grains de Magnétite; de la Calcite en abondance, puis des microlithes feldspathiques maclés selon Karlsbad et en très mauvais état de conservation et enfin du Quartz secondaire. (Diagnose de M. Duparc). Probablement de Guillestre. Provenance inconnue. 20. Spilite (35). (Mélaphyre). — Un échantillon typique, avec amygdales de Calcite; la roche est altérée et mouchetée de Sidérose. Provenance probable ‘ Environs de Remollon. 21. Gneiïiss granulitiques à mica chloritisé.— (Commun): Pelvoux. Schiste à Séricite. — Échantillons variés. (Assez rare) : Massif du Pelvoux. 23. Amphibolite feldspathique. Microscopiquement la roche ressemble à une Diorite, elle est essentiellement feldspathique et renferme de la belle Hornblende verte. Une très légère schistosité est indiquée par une orientalion parallèle des cristaux d’Amphibole. Au microscope : Apatite assez abondante en cristaux relativement volumineux, inclus dans l’Amphibole ou libres dans la roche. Amphibole de grande taille ; outre l’Apatite elle renferme en inelu- sions quelques grains de Sphène alignés dans les clivages en chape- lets. Sur g! (010) l'extinction de n, se fait à 22 de l'allongement; le polychroïsme est intense; n, — vert foncé; n? — jaunâtre très pâle. Le ou les Feldspaths, vu leur état de décomposition, sont peu déterminables. Ils forment des plages irrégulières paraissant plus jeunes que l’Amphibole dans laquelle ils pénètrent. Quelques rares macles de l’Albite donnent, dans la zone de symétrie, des extinctions voisines de l’Oligoclase; la roche renferme également de l'Orthose puis du Quartz rare et disséminé, souvent brisé, les tron- çons ressoudés par de l’'Epidote. Ce dernier minéral est du reste fort =. gr Pie pr 0 pores st matt SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 399 répandu et présente par places quelques gros cristaux grisâtres ; il est accompagné comme élément secondaire par des grains de Calcite et une multitude de grains d'Hématite brune. Diagnose de M. Duparc. Provenance : Massif du Pelvoux. 24. Amphibolite. Au microscope cette roche ressemble à la précédente, elle renferme en plus de la Biotite qui s'associe à l’Amphibole sous forme de lamelles déchiquetées, très polychroïques dans les tons brun foncé; elle est rigoureusement à un axe optique. La Hornblente présente les mêmes caractères que la précédente, les inclusions y sont plus rares. Les Feldspaths orthose et oligoclase très altérés forment la masse principale. Le Quartz S'y rencontre aussi en petite quantité. Diagnose de M. Duparc. Provenance : Massif du Pelvoux. 25. Gonglomérat quartzeux {N° B). — Cette roche est un véritable quartzite à galets fortement roulés et arrondis. Ceux ci sont cons- titués par de l’Orthose et principalement par du Quartz avec inclu- sions liquides. Ces galets sont directement pressés les uns contre les autres, il n’y a que peu ou point de ciment, de nature sérici- tique, calé dans les interstices. Diagnose de M. Duparc. Provenance probable : l’Argentière. 26. Gonglomérat (N° 44 M). — Cette roche est également détri- tique, mais foncièrement différente de la précédente. Elle reuferime une multitude de très petits galets de Quartz plus ou moins arrondis réunis par un ciment formant l’élément principal, qui est de nature argileuse et amorphe. La masse entière est criblée de nodules arrondis composés essentiellement de grains de Calcite mêlés à quelques grains roulés de Quartz. Diagnose de M. Duparc. Provenance probable : Flysch de l’'Embrun‘is. 27. Quartzite du Trias (N° 44). Typique. — C'est le classique quartzite blanc de la zone du Brianconnais. Contrairement à ce qui a lieu pour les alluvions pliocènes, il est ici assez rare. 28. Grès houiller (N° 39 T}). — Ce grès est entièrement composé d’arènes granitiques dont les divers éléments sont légèrement roulés. Les principaux éléments constituants en sont le H/cro-line, l’Orthose, l'Oligoclase, et surtout le Quartz, ce dernier élément le plus fortement roulé. La Muscovite est plus rare. Ces éléments sont pressés les uns contre les autres et ressoudés par de 11 Calcite, qui est abondante ici, tandis que le ciment séricitique, si cuacté- 360 L. DUPARC ET W. KILIAN ristique pour les grès houillers de la première zone alpine, manque ici. En sus des éléments précités, la roche renferme aussi quelques galets complexes, soit des plages granitiques entières, soit des fragments de Pegmatite, soit encore des galets d’une superbe Micro- granulite (1). Celle-ci renferme en abondance les grands cristaux de la première consolidation : Orthose (Oligoclase Andésine), (Extinctions de 32 entre deux lamelles hémitropes, dans la zone de symétrie), puis Quartz bipyramidé. La pâte microgranulitique, très fine, est décomposée. (Diagnose de M. Duparc). Provenance probable : Briançonnais. Age sûrement houiller. 28. Grès (N° F. 36). Les éléments de cette roche sont fortement arrondis, de nature granitique. Les galets de Microcline, Oligoclase, Orthose, Quartz, puis les quelques lamelles de Muscovite qui les accompagnent, sont réunis par de la Calcite et des produits terrugineux. (Diagnose de M. Duparc). Provenance probable : Terrain houiller du Briançonnais. 29. Grès permien (N° 2). Lie de vin foncé, à éléments quartzeux. Provenance : Environs de l’Argentière (Hautes-Alpes). 30. Quartzite (N° L. 4). Cette roche est d'aspect très cristallin, formée par des grains et plages d’Orthose et de Quartz, directement pressés les uns contre les autres sans l'intermédiaire d’un ciment et simulant par places une véritable roche cristalline (Diagnose de M. Duparc). Caractérise la base du Trias inférieur (niveau du Grès vosgien), dans le Briançonnais. | 31. Poudingue quartzeux. Type des poudingues houillers du Briançonnais. 32. Grès (N°S.). Ce grès renferme de grandes plages peu roulées de Microcline, de l’Orthose à filonnets, d’Albite, de l’Oligoclase et de Quartz en galets plus petits. Le tout est réuni par un ciment calcaire. (Diagnose de M. Duparc). Probablement du Houiller du Briançconnais. (1) Ce fait est d'une grande importance, car il peut servir à dater La venue des Microgranulites citées plus haut et dont le gisement n’a pas encore été découvert. Elles auraient, dans les Alpes, le même âge que dans le Plateau central. Il contraste avec ce qui s’observe dans les conglomérats du Houiller de la région du Mont-Blanc, où au contraire les galets de microgranulite sont une rareté. W. K. L. D. SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 361 33. Grès à ciment calcaire {N° 45). D'une teinte gris-jaunâtre, sillonné de veines de Calcite. Eocène de l’'Embrunais. 34. Grès du Flysch. (N° O. 20). Ce grès se distingue des autres par l'abondance extraordinaire du ciment calcaire qui réunit les divers éléments roulés. Ces derniers sont représentés par du Quartz, de l’Oligoclase et de l’Orthose, auxquels viennent se joindre des plages d’une substance verte parfois colloïde, parfois serpentineuse, puis de la Magnétite. Le ciment calcaire est formé par la réunion de grains et de cristaux de Calcite. (Diagnose de M. Duparc). Provenance : Embrunais. 35. Conglomérat (N° 37) à ciment calcaire, spathique et galets noir-brun siliceux. Probablement encore Embrunais ©? 36. Schiste calcaire (N° C. 10). Ce schiste, essentiellement calcaire, est formé par la réunion d’une multitude de grains de Calcite, formant par places une véritable masse homogène, qui, dans d’autres endroits, est mêlée à quelques petits cristaux d’Albite à macles très fines, puis à de la Zoïsite informe et à de l'Amphibole à longues aiguilles, s’éteignant à 22° de l’allongement positif. Le polychroïsme est très faible n, bleuâtre nm» incolore, plan des axes en large; bissectrice aiguë négative ñy-ny normal. Par places cette Amphibole est assez abondante; il est à remarquer que les aiguilles en sont d’autant plus belles que la Calcite qui l’environne est plus abondante. « Schiste lustré? » (Dia- gnose de M. Duparc). Vient peut-être du Queyras ou de la Cerveyrette. 37. Schiste X. — M. Michel Lévy a reconnu dans une de nos préparations un schiste silicifié du type X de la légende de la Carte géologique de France, c’est-à-dire appartenant aux terrains les plus anciens des Alpes (Précambrien ??). — (Rare). Provenance probable : Massif du Pelvoux. 38. Quartz des filons avec Sidérose et Calcite (No 34). Il est facile de reconnaître un fragment de filon de sécrétion ; semblable à ceux qui traversent les grès du Nummulitique et du Flysch dans la Vallouise et l’'Embrunais. 39. Phtanite (N° 8). — Peut-être du Houiller de Prelles (???) 40. Jaspes rouges. — Sont sans doute arrachés au Permien du 362 L. DUPARC ET W. KILIAN Briançonnais, dont les Conglomérats renferment des galets de Jaspes et d’Argilophyres. 41. Argilotithes permiennes, micacées (N° 32). Lie de vin appartenant à un type très répandu à la base du Permien, près de l’Argentière, de Briançon, etc. 42. Cargneules (N° 18). — Du Trias moyen ou supérieur. Ces formations se rencontrent dans tout le bassin de la Durance; on ne peut donc préciser le lieu d’origine de l'échantillon. 43. Calcaire triasique, dit (N° 11) du Briançonnais; cristallin et d’une teinte noirâtre, moirée. Ce calcaire est bien connu de tous ceux qui ont visité les environs de Briançon, de Château-Quevras,etc. 44. Galcaire siliceux rose grenu, légèrement saccharoïde (N° 1); rappelle les marbres siliceux de la base du Trias moyen. (Rare). Probablement du Queyras. 45. Calcaire noir, (N°19), mat, compact, du Lias à facies dauphi- nois, des environs de Gap.— (Assez rare). 46. Galcaires du Lias {N° 12, N° 13, N° 42), en échantillons nombreux. Tous ont une couleur noirâtre, une texture tantôt grenue, tantôt spathique ; l’un d’eux est légèrement coralligène. Un autre (N° 42) montre des filonnets de Calcite. Provenance : Briançonnais et versant S. du Pelvoux. 47. Galcaires du Jurassique supérieur subalpin, (N°38). — D'un gris sale, sublithographique. Vient de la zone à Am. polyplocus. Un autre (No 25), du Tithonique, a un aspect plus clair et une teinte jaunâtre. 48. Silex noirs (N°17), à éclat résineux. Provient de rognons dans le Jurassique, probablement le Lias, du Gapençais. 49. Calcaire d’un brun rougeûtre (34, 29, 40), évidemment altéré; noirâtre au centre. Provient des géodes du Callovien et de l'Oxfor- dien, probablement de la région de Ventavon (Commun). 50. Calcaire de Guillestre (Jurassique supérieur) franc, avec ses amygdales de teinte blanchâtre, à grain très fin et son ciment lie de vie schistoide, abondant. Provenance probable : Massif de Chabrières (Chorges) et envi- rons de Guillestre. Aux types énumérés sur cette liste, il faut ajouter une notable proportion de calcaires jurassiques supérieurs de provenance subalpine amenés surtout par le Buech. Comme on pouvait s’y OU, Ze à * 4 wa (4 » SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 363 attendre, ce sont les roches éruptives et, parmi les sédimentaires, les roches siliceuses qui dominent comme les éléments alpins dans les alluvions de Sisteron, alors que cependant les calcaires, les marno-calcaires ont un développement au moins égal à celui des autres formations dans le bassin de la Durance. Cette rareté relative tient évidemment à la moindre dureté et à la plus grande altérabilité des premiers. En ce qui concerne les Roches vertes (Euphotides, Gabbros, Ser- pentines, Variolites, etc.), dites « du Mont Genèvre », Je ferai remarquer que le régime hydrographique actuel de la Durance et de ses affluents rend beaucoup plus probable leur charriage par le Guil et la Cerveyrette (dans le lit desquels j’en ai constaté l’abondance) que par la Durance elle-même, cette rivière n'ayant en amont de son confluent avec la Cerveyrette, ni le volume d’eau, ni la pente suffisante pour servir de véhicule à une aussi grande masse de roches vertes. Je crois donc que la plupart des échantil- lons cités plus haut comme venant du «Massif du Mont-Genèvre » ne proviennent pas du col de ce nom, mais bien de la partie du même massil située plus au sud (Chenaillet) par l'intermédiaire de la Cerveyrette. D'autres en grand nombre arrivent du Haut- Queyras, par le Guil. Quant aux comparaisons qui peuvent être faites avec d’autres parties des Alpes, voici ce que m'écrivit M. Duparc à ce sujet : «€ Je remarque un fait : c'est que les Conglomérats figurant comme » houillers et permiens ne ressemblent pas, sous le microscope, à » ceux que je connais dans la première zone alpine; ilest du reste » possible que dans l’endroit même d’où ils proviennent ils soient » diffférents. » La jolie Porphyrite arburisée que vous trouverez décrite res- » semble beaucoup à celle des Gets, en Savoie. Quant,aux Gabbros, » Serpentines et Amphibolites, je ne saurais les distinguer de celles » que je connais dans la chaîne de Belledonne, et dont j'ai, du » reste, une quantité considérable de coupes. La Granulite vient » évidemment du Massif du Pelvoux ou de l’Oisans. » En soinme, les roches sont moins variées que je ne l'aurais » pensé de prime abord; tout a-t-il été récolté, c'est ce que j'ignore. » On voit que l’analyse des Alluvions modernes de la Durance, quoique ayantsemblé peut-être, au premier abord, ne devoir fournir que des résultats d’un intérêt médiocre, a permis d'établir quelques faits importants pour la Géologie alpine. Ces données nouvelles sont les suivantes : 364 L. DUPARC ET W. KILIAN a. Présence de la Microgranulite basique dans le bassin de la Durance. b. Existence de la Kersantite dans la même région. c. Existence de l’Ophite dans les Alpes françaises. d. Existence de galets de Microgranulite dans un conglomérat bouiller du bassin de la Durance, démontrant l’âge préhouiller de cette roche dans notre région. Ces types pétrographiques viennent grossir encore la liste des roches éruptives de nos Alpes françaises, qui a récemment subi de nombreux accroissements, grâce aux découvertes amenées par les explorations détaillées des membres du Service de la Carte géologique (1). Il sera intéressant, à un autre point de vue, de tenter une analyse analogue à celle-ci sur les alluvions anciennes des trois terrasses [luvio-glaciaires, à première vue assez différentes de composition, des environs de Sisteron : terrasse pliocène de Mison, haute terrasse de Saint-Domnin, basse terrasse de la Gare. La compo- sition de ces caïlloutis nous renseignerait sur le régime des glaciers briançonnais pendant la durée des trois glaciations dont le bassin de la Durance porte encore les traces non équivoques. LISTE DES GALETS RECUEILLIS PAR M. TARDIEU avec l'indication de leur provenance probable et de leur fréquence dans les Alluvions de Sisteron. . Granite. (rare). — Pelvoux. Prologine. (commune). — Pelvoux. Prologine à grains fins. (assez commune). — Pelvoux. Granulite à grains fins. (assez rare). — Pelvoux. Granulite. (assez rare). — Pelvoux. Microgranulite basique. (rare). — Gisement inconnu. Microgranulile. (rare). — Gisement inconnu. Kersantite. (rare). — Gisement inconnu. . Ophite. (très rare). — Gisement inconnu. Serpentine. (très commune). Gabbro. (assez commun) — Mont Genèvre. = rw = ot ni © «© © =) Di (1) Découverte d'Orthophyres aux Grandes-Rousses (M. Termier), de Mivrogra- nulite près du Lautaret (M. Termier), d'Orthophyres au Mont-Thabor (M. Kilian), de Diorite anorthosique à Bourg Saint-Maurice (MM. Kilian et Révil), de Minette à Chaillol- Viel (MM. P. Lorv et Termier), de Porphyrites à Réotier, Château-Queyras, les Blavettes (Haute-Ubaye), (MM. Kilian et Termier); de Mélaphyre à Château- Queyras (MM. Kilian et Termicr), d'Argilophyre dans les conglomérats permiens de la Ponsonnière (M. Kilian), etc. a e à 4 É p TARN sd nr, 1 FT 5 A A ‘ Ë û £ 3 4 SUR UNE COLLECTION DE ROCHES 365 . Euphotide (Cerveyrette). Très commun. — Mont Genèvre, Chenaillet. . Mélaphyre ou Euphotide laminée. (rare). — Réotier, Plan-de-Phazy. . Porphyrit” (de Guillestre). rare. . Porphyrile arborisée. (assez rare). — Mont Genèvre, Cerveyrette. . Variolite. (commun). Avec ses variétés : Porphyrite pyroxénique, sphérolitique, arborisée, etc. — Mont Genèvre, Col du Sellard ? . Quartz des filons. (commun). — Embrunais. . Spilite. (rare). — Environs de Remollon. . Amphibolite. (commun). — Massif du Pelvoux. . Gneiss amphibolique. (très commun). — Massif du Pelvoux. . Gneiss graunulitique à mica chloriteux. (commun). — Massif du Pelvoux. . Schiste chloriteux. (commun). — Massif du Pelvoux. — à séricite. (commun). id. — micacé X. (commun). id. . Conglomérat porphyrique laminé du Plan de Phazy. . Conglomérat quartzeux du Permien de l’Argentière. (assez commun). . Poudingues et Grès quartzeux de la base du Trias (niveau du Grès vosgien). Rare. Briançonnais. . Quartzile. (assez rare). — Trias inférieur du Briançonnais. Conglomérat houïiller (typique). Assez commun. — Briançonnais. . Grès houiller. (assez commun). — Briançonnais. . Grès du Flysch. (assez rare). — Embrunais. . Grès nummulilique. (assez commun). — Embrunais. . Conglomérat du Flysch. (assez rare). — Embrunais. . Silex noir. (rare). — Gapençais. . Jaspe. (rare). — Permien, Briançonnais. . Phianite. (rare). — Houiller du Briançonnais ? ?, . Argilolilhe. (assez rare). — Permien, Briançonnais, . Schiste calcaire (Schiste lustré?). Rare. — Queyras ou Cerveyrette. . Schiste du type X. (rare). — Massif du Pelvoux. . Cargneule (du Trias). — Peut provenir d’une foule de points. . Calcuire siliceux (marbre) de la base du Trias moyen — Bas-Queyras. . Calcaire triasique (dit du Briançonnais) Commun. — Briançonnais. . Calcaire du Lias. (commun). — Gapençais et Briançonnais. . Calcaire gris du Jurassique supérieur. (commun). — Chaînes subalpines. . Calcaire de Guillestre. (commun). — Environs de Chorges ou de Guillestre,. . Calcaire de l’Oxfordien ou du Callovien. — Entre la Saulce et Sisteron. . Calcaires du Malm subalpin. (commun). — Bassin du Buech. ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES MOYENS ET SUPÉRIEURS DES CANTONS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL (ISÈRE), par DE RIAZ (1). Dans une note précédente (2), j'ai décrit les couches argoviennes, (oxfordiennes) de Trept. A la suite de cet essai, j'ai eu l’idée de continuer l’étude de la contrée par les niveaux placés au-dessus des calcaires de Trept. Bien que la connaissance des étages jurassiques supérieurs ait été renouvelée depuis vingt ans, l'étude et la classi- fication minutieuse de leurs divers horizons est encore une des questions les plus actuelles et les plus attrayantes de la Géologie. Nous avons ici un petit territoire situé à l’extrème limite du Jura géologique, qui présente de l'intérêt : des difilérences de faciès sur des points rapprochés méritent d’être signalées; certaines assises, sans valoir le gisement exceptionnel de Trept, sont riches en fos- siles, et, sauf les couches virguliennes de Creys, on n’en a guère fait mention Jusqu'à présent. La contrée dont je vais parler est un plateau ondulé, séparé du Jura géographique par les failles où coule le Rhône, failles qui l’ont abaissée de plusieurs centaines de mètres par rapport au Jura proprement dit. Son altitude maximum est de 400 mètres, ce qui donne un relief très modéré, le lit du fleuve étant à la cote 200. Ses limites sont : au sud, les coteaux de Salagnon et d’Aulouise, à l’est, Morestel et Brangues ; à l’ouest, je m’arrête à une ligne nord-sud, allant de Montalieu à Trept. Cette ligne est marquée par une faille, au-delà de laquelle on trouve les étages bajocien et bathonien bien développés. (1) Note présentée à la séance du 10 juin 1895. Manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au secrétariat le 4 juillet 1895. (2]BS GUN. tome XIX p.170. jadis lon Lions. 4 ot ts DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES 367 M. Lory a jadis donné une coupe (1) qui peut passer pour approximative, si l’on traduit ses noms de couches par la nomen- clature actuelle. Mais ce schéma, montrant une pente absolument régulière des étages vers l’est, donne une idée trop simple d'une région qui est assez compliquée. Indépendamment de la pente générale à l’est, le plongement se dirige souvent au sud. Beaucoup de petites failles, de plissements, d'accidents locaux se montrent çà et là à l’observateur attentif; et surtout un grand pli synclinal formant une vallée en demi-cercle, de Quirieu à Trept (vallée parcourue par le chemin de fer), doit être signalé comme le phéno- mène topographique le plus saillant. Ce synclinal s'appuie à l’ouest sur un petit anticlinal dirigé de Courtenay à Soleymieu, lequel joue un rôle important, en délimitant deux faciès différents de couches synchroniques. De l’autre côté du synclinal, à Sermérieu, Coupe schématique de Carisieu à Sermérieu. Sablonmèere Sermerieu RE RER » N à | Ÿ 5 à & Ÿ ES 8 | Ë Fi ae ù o JS RSS o À è Æ S SS 5 À à Ÿ o È Ê a D 5 4 | 1 S i SK © D ELSS LE Î ‘ BEN LS Le i CEE : te . à ) 9, Calcaire blanc à Z. humeralis. 2. Calcaires de Trept (Birmensdorf). HET Re Das 2 Manet ne 10. A à P. poly- £ 4. Rauracien pélagique à P. bimam- Pros = maium. 11. Cälcaire à Lima. a TRE < . Aslartien à P. polygyratus. 12. Calcaire à Silex (Ptérocérien). 5 6. Couches de Geissberg. 7. Calcaire coralligène. 8. Calcaire à Pinna obliquala. A. Alluvions. Rauracien littoral on remarque une légère voûte, assez bien marquée dans le Rauracien supérieur, que l’on voit retomber au sud à la grande carrière de la Brosse où l’Astartien se montre par-dessus. L'étude du pays, assez difficile déjà, l’est rendue plus encore par l’absence de grandes coupes : les superpositions sont bien rarement observables. Enfin, (1) Description géologique du Dauphiné, T. I", pl. 368 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES sans parler des cultures, on est gèné sur les coteaux par les alluvions, et dans les fonds par les dépôts vaseux. La coupe de la page 367, dirigée du nord-ouest au sud-est, de Carisieu à Sermérieu, en passant par Soleymieu, Tirieu et Sablon- nière, fera comprendre le rôle du synclinal, et montrera comment les deux faciès du Rauracien et de l’Astartien se correspondent de chaque côté de l’anticlinal (1). Étage callovien. Pour être complet, je dois dire quelques mots de l’étage callovien, puisqu'il se trouve à l’est de la faille Trept-Montalieu, et par conséquent rejeté du côté des étages dont je m'occupe. Il ne se présente pas en superposition au Bathonien, mais comme formant le substratum des calcaires de Trept. Sa partie inférieure (assise à Macrocephalites macrocephalus) n'existe pas ici. Le niveau supérieur (assise à Peltoceras athleta et Cardioceras Lamberti) n’est pas non plus représenté. L'étage est donc réduit aux couches qu’on appelait Câllovien supérieur (assise à Reineckia anceps), et que M. Riche et d’autres géologues appellent maintenant Callovien moyen, rattachant à cet étage l'horizon du P. athleta. On peut suivre cette assise avec quelques difficultés d’obser- vation, le long de la faille, où elle se présente en bordure. On la voit à Trept, Carisieu, Optevoz. C’est un calcaire jaunâtre, ferrugi- neux, non oolithique. Les fossiles sont assez nombreux, difficiles à obtenir en bon état, sauf la Reineckia anceps, qu’on peut recueillir de grande taille. J'y ai observé en outre : Peltoceras bibarlitum Ziet. r. Harpoceras hecticum Rein. a. c. Cosmoceras Jason Rein. a. c. Bélemnites nombreuses, etc. Ce niveau est bien connu dans le Jura méridional. Je ne remarque pas qu'il offre ici de particularités dignes d'intérêt. Étage oxfordien. 1. Marnes inférieures à CRENICERAS RENGGERT. J'avais adopté dans ma première note l'opinion de M. Choffat (1) Les points très voisins sont rapportés sur le plan de la coupe; quant aux assises les plus élevées, elles sont situées trop en dehors pour avoir pu y être comprises. _ ji, MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 369 sur l’Oxfordien, consistant à voir dans les marnes à C. Renggeri et les calcaires de Birmensdorf deux faciès pouvant exister simulta- nément ou séparément, de telle façon que la présence de l’un des deux seulement n'implique pas de lacune. M. Riche a réfuté cette manière de voir (1). J’ai été un peu ébranlé, d’autant que j'ai découvert récemment l’existence des marnes au bord du Rhône, à Bouvesse, assez loin de Trept, il est vrai, mais dans le cadre même de ces recherches. On aurait là la coupe suivante : Couches de Geissberg très puissantes, presque sans fossiles. . 40 mètres Calcaires marneux d’Effingen, pétris de Térébratules avec quelques Ammonites . , . AE 5 » Je n’ai pas observé ici les sine infért ieures doper Calcaires de Trept : bancs beaucoup plus massifs qu'à Trept même, avec délits marneux pétris de Térébratules avec quelques Spongiaires, Céphalopodes relativement rares . . . Se 10 » Marnes oxfordiennes recouvertes d’éboulis jusqu'au niveau duiRhône er: MS TANe . 8 à 10 » Fossiles eme Dole vu QUE Sax ie ouverte du gisement : Ammonites, Belemnites hastatus, Rhynchonella - Thurmanni. 65 mètres. J'avoue néanmoins avoir de la peine à admettre une lacune à Trept, où la stratification paraît continue. J’ai dit qu’on observe, en contact immédiat avec le Callovien, sans surfaces corrodées, des bancs marneux à grosses Bélemnites. Si ces bancs inférieurs correspondent aux marnes à C. Renggeri des autres localités, comment se fait-il que les petites Ammonites soient totalement absentes? Au Mont de Plomb (2), on recueille aussi de très beaux échantillons de Bélemnites, mais associés à des Ammonites innom- brables. d. Couches de TREPT Ou de BIRMENSDORF. Dans ma note sur Trept, j'ai indiqué les principales espèces qu'on peut recueillir dans cette localité. J'en ajouterai quelques- unes à ma première liste : Sphaenodus longidens Ag. (dent), r. Belemnites excentricus Blainv., r Perisphinctes plicatilis Sow. — M. Choffat (Faune jurassique du (1) Étude stratigraphique sur le Jurassique inférieur du Jura méridional, 1893, p. 354 et suiv. (2) Coupe donnée par M. CaorrarT. Esquisse du Callovien et de l’Oxfordien dans le Jura méridional, p 109. 43 Août 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 24 310 DE RIAZ. — ETUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES Portugal) a figuré (PI. III, fig. 5) un exemplaire qui correspond exactement à ma variété C. Quant à l'identité que quelques auteurs veulent établir entre les jeunes du P. plicatilis et le P. Martelli, je ne suis pas porté à l’admettre d’une manière générale, d’après l’étude de mes nom- breux échantillons de Trept. Je ne crois pas que les exemplaires, qui ont 50 côtes au diamètre de 8 cent., revêtent plus tard la livrée du P. Martelli, et je continue à considérer comme les jeunes de cette espèce les échantillons qui n’ont à cette pus que 35 à 40 côtes et sont plus épais. Ma variété D me paraît correspondre à la figure de M. Choffat, loc. cit. PI. X, fig. 1. Sp. nov., aff. Dybowski, Siem. Perisphinctes Delgadoi Choff., r. — Deux exemplaires, l’un ayant les côtes bifurquées très régulièrement, l’autre ayant des côtes bifurquées et trifurquées. Leur forme aplatie correspond très bien à la description de l’auteur, qui compare le fossile à un disque : toutefois l'accroissement est plus rapide dans ses figures que dans mes échantillons. Perisphinctes sp. nov. (annulato-costati) Choffat, loc. cit., PI. V, fig. 4, a. r. — 2 exemplaires, l’un de 12 cent. de diamètre, l’autre jeune mais typique aussi. Côtes saillantes, trifurquées, caractère fort rare dans les espèces de ce niveau. Croissance rapide donnant à la coquille une forme très ellipsoïdale. Perisphinctes Tiziani Opp., r. Perisphincles Tizianiformis Chof., r. Quelques côtes seulement sont trifurquées. Perisphinctes rhodanicus Dum., a. r. — J'avais dit n’avoir pas ren- contré à Trept cette espèce que son auteur en a citée : j'ai recueilli depuis un échantillon qui paraît s’y rapporter. Simoceras Doublieri d'Orb., a.r. Sphæroceras Chapuisi Opp. — Amm. Haploceras semiplanum Opp., a. r. microstoma impressæ Quenst., a. r. Oppelia Gmelini Opp., a. r. Oppelia n. f. Buk. (1), PL VII, fig. 25, t. r. — Cette espèce, que j'ai plus complète que l’échantillon figuré, confirme la ressemblance de la faune de Trept avec celle de la Pologne autrichienne et russe. Neumayria pseudooculata Buk. (un fragment). — Sans la diffé- rence des niveaux, j'aurais été tenté de rapporter cet échantillon à N. trachynota, les tubercules paraissant les mêmes. Neumayria n. sp. c. f. Amm. Dionysii Mæsch, in Mayer et E. Favre,’ (1) Uber die Jurabildungen von Czentochau, 1887. 4 angl Shine ES ei sr aéére CU PT ET SUR CNET A MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 311 t. r. — La description de Mayer et la figure de Favre s'appliquent évidemment à une espèce du genre Creniceras voisine de C. Renggeri. L’échantillon que je possède de 0,045 de diamètre est une Neumayria à côtes fines et très nombreuses, ornée sur la région siphonale d’une dizaine de protubérances dirigées en arrière, exactement comme dans la figure citée (Paléont. suisse, T. IIT, pl. IV). Neumayria ci. Anar Opp., r. Hemicidaris intermedia Forbes, test, Nerita ovula Buv.,t.r. Pic (D) Terebratula Rollieri Haas, a. c. Cidaris laeviuscula Ag. test, r. Megerlea loricata Sch1., r. (recueillie à Pseudosalenia asperia Et. test, t.r. Optevoz). Magnosia decorata Des. test, t.r. Id. trigonella Qu., a. r. Je dois en revanche retrancher: Harpoceras (Ochetoceras) maran- tianum qui a été indiqué par erreur. Les couches de Trept se retrouvent à Optevoz,; elles y sont riches aussi en fossiles. On peut voir par quelques affleurements (Siccieu, Carisieu), que ces deux gisements se relient l’un à l’autre. À Optevoz, comme à Trept, l’Argovien repose sur le Callovien supérieur à Reineckia anceps, sans interposition de marnes à Creniceras Renggeri. A Bouvesse, il est superposé aux dites marnes, et contient des Brachiopodes, particulièrement : Terebratula Stockari Moesch. Terebratula bicanaliculata Ziet. 3. Marnes d'EFFINGEN. J'ai dit, à propos de Trept, que les couches d’Effingen ne s'y montrent pas (2). Elles sont cependant assez puissantes dans la contrée, et exploitées presque partout pour la fabrication de la chaux hydraulique. . Deux lambeaux, l’un au sud de Trept, l’autre au sud de Saint- Hilaire, n'avaient pas échappé à l’attention de M. Lory. Une petite faille, dirigée de l’est à l’ouest, les a comme rejetés en dehors du massif. Les fossiles y sont rares : il n’y a point ici d’'Ammonites pyriteuses. J’ai seulement observé : Perisphinectes cf. plicatilis Sow. Pholadomya acuminata Hart. (1) Ces Echinides, ainsi que quelques autres, cités plus loin, ont été déterminés par M. de Loriol, à qui j'ofire mes plus vifs remerciements pour son obligeance. Il me fait observer que Hemicidaris intermedia et Pseudosälenia aspera n’ont jamais été trouvés encore dans les couches de Birmensdorf, et indiqueraient par eux-mêmes un niveau plus élevé (Rauracien). (2) Une phrase ambiguë pourrait faire supposer que cet horizon n’existe pas dans la région. J'ai seulement voulu dire qu’à Trept même il n’est pas superposé aux calcaires à P. Martelli et Och. canaliculatum. 312 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES A cinq kilomètres au nord de Trept, un peu à l’est de Carisieu, on voitreparaître les marnes d’Effingen. Elles se continuent jusqu’au nord-est d’Optevoz : c’est là qu’elles sont le plus développées, et qu’on peut très bien les observer. Les coteaux à l’est du village sont entièrement formés par les marnes, et des exploitations y sont installées. A partir du vallon, où l’on est sur les calcaires de Trept, on observe 25 mètres environ d'argile avec petites Ammonites pyriteuses. J’y ai recueilli : Perisphinctes plicatilis Sow., a. c. Haploceras Erato d’Orb., c. Perisphinctes convolutus Qu., a. c. et autres dont la détermination sur ces très petits exemplaires n'offre pas beaucoup d'intérêt : Balanocrinus subleres Gold., a. c. Puis viennent quelques bancs de plaquettes calcaires très minces, et enfin 45 mètres de marnes sans fossiles, exploitées pour chaux hydraulique. Elles montent jusqu’au sommet du coteau, recouvertes par 0 m. 50 de terre végétale. Les couches que je rapporte au Rau- racien, et qui sont beaucoup plus calcaires, se voient déjà à une faible distance, mais non à la carrière même. Tout à fait au nord, vers le Rhône, à côté et un peu en arrière de Bouvesse, le coteau est entamé par de grandes carrières qui ali- mentent l’usine de MM. Thorrand et Cie, Ces carrières sont creusées dans les couches d’Effingen, qui sont là plus calcaires et plus compactes qu’à Optevoz. Sur le revers du coteau qui borde le Rhône, j'ai recueilli : Perisphinctes Schilli Opp. Pholadomya acuminata Hart. Terebratula Stockari Mæsch. Au bord même du fleuve, les couches d'Effingen, très réduites (5 mètres d'épaisseur), me paraissent représentées par un calcaire gris de fumée assez fossilifère. J’y ai recueilli : Perisphinctes cf. plicatilis Sow. Haploceras falcula Qu., a. c. L'auteur et Oppel attribuent cette espèce aux niveaux allemands 8. et y. Toutefois Engel la cite de la couche «’ (1) Terebratula bisuffarcinata Ziet., t. c. (4) Geognosticher Wegweiser durch Württemberg, p. 189. MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 9173 Étage rauracien A. — FAcIÈs PÉLAGIQUE (Ouest). Il est remarquable de trouver ici à peu de distance, l'étage rauracien sous les deux faciès : pélagique et littoral. Le faciès pélagique se voit à l’ouest d’une ligne tracée du bois de Burnoud à Cozance. Les affleurements en sont plus ou moins apparents, mais la continuité ne fait pas de doute : il surmonte ou borde partout les marnes d’Effingen. La ligne que je viens d’indi- quer coupe l'étang de la Rama : à première vue, on aurait pu supposer que la dépression où est logé cet étang et l' Étang Neuf qui lui fait suite, dépression qui se continue jusqu’au nord d’Optevoz, est creusée uniquement dans les marnes d’Effingen. Il n’en est rien. Ce vallon, qui, près d’Optevoz, est sur les couches de Trept, coupe successivement en allant au sud-est : les marnes d’Effingen, le Rauracien à P. bimammatum, et même l’Astartien à l'extrémité de l’étang. L'’Astartien forme, entre Courtenay et Soleymieu, une crête alignée du nord-est au sud-ouest, qui marque le sommet de la voûte anticlinale. De l’autre côté de cette crête, par conséquent à l’est, se trouve de nouveau le Rauracien, mais cette fois avec son faciès littoral (voir la coupe). Sur ce point, ses relations avec les couches de l’ouest sont difficiles à saisir, car les flancs, et surtout le sommet des coteaux, sont recouverts d’une couche très épaisse de diluvium avec quelques conglomérats tertiaires. Le Rauracien pélagique est un calcaire marneux, gris de fumée, assez dur quand il est fraîchement extrait, maïs s’altérant au con- tact de l’air et de l’humidité. Parfois les fossiles sont légèrement ferrugineux. | La faune est la suivante (1) : Perisphinctes cf. virgulatus Qu., a. c., la R., Coz. — Je ne puis com- parer à une autre espèce un certain nombre d'échantillons de petite taille, à côtes fines et serrées, assez régulièrement bifurquées. Quelques côtes sont simples, aucune n’est trifurquée. Le type de Quenstedt est un peu plus aplati. Perisphinctes streichensis Opp., t. r. Peltoceras bimammalum Qu., a.r., M. Bill. Coz. Id. biplex bifurcatus Qu. Peltoceras semiarmatum Qu., a. r., M. Cephalopoden, PI. XII, fig. 11, non Coz. tig. 12, r., laR. (4) M. Montchalin, Bill. Billonay, la R. bords de l’étang de la Rama, Coz. Cozanze. 314 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES Harpoceras trimarginatum Opp., r. Ochetoceras marantianum d’Orb., a. ce. la R., Coz. _ Coz., la R., M. Ochetoceras ci. canaliculatum de B., t. r., M. Mon exemplaire d’O. cf. canaliculatum présente cette particula- rité qu'une partie des côtes ombilicales se continuent par les côtes siphonales en traversant le sillon. Je croirais que c’est là une espèce nouvelle. Ochetoceras semifalcatum Opp.,r., M. Pholadomya acuminata Hart., a. r., la Haploceras falcula Qu., r., M., la R. R,, M Cardioceras alternans de B., a. r., M. Id. tumida Ag., t. r., M. Coz. Ostrea Lace t one) hastellata Schl., : ill Aspidoceras rupellense ? d'Orb., t. r. rite is Se É 1 Terebratula Zieteni de Lor., a. r., Coz. HUE Bill. Oppelia lingulata Qu., r., la R., Coz. a: Bourgueli Et., v., la R. Id. microdoma Opp.,a.c.,laR., M. TL Rollieri Haas, a. c., Bill. Id. tricristata Opp., r., la R. Coz. Neumayria Pichleri Opp., r., la R. Id. bisuffarcinata Dahl., a. c., Id. callicera Opp.,r., M., la R. Coz. Id. Haufi Opp., r., la R. Id. bicanaliculata Z., à. r., Pleurotomaria alba Qu., r., Coz. Bill., la R. Pecten subarmatus Müns., a. r., Coz. Id. farcinata Douv.,a.r., Coz. Zeilleria Mæschi May. Eym., a. c., la R. Cette faune n’est pas extrêmement riche, si elle est caractéris- tique. L’abondance des Brachiopodes est au fond relative, parce qu'ils se présentent en meilleur état de conservation : les Céphalo- podes sont très rarement entiers, saui les jeunes Perisphinctes. B. — FAcrÈs LITTORAL (Est) Je divise en trois niveaux le faciès littoral de l’étage Rauracien : 3. Calcaire moellon à Pinna obliquata. 2. Calcaire saccharoïde à Polypiers et à Nérinées. 4. Couches de Geissberg. 4. Couches de Geissberg. — À Poleyrieu, en face de la gare, et à Sablonnière, en deçà de la gare de ce nom, sont des carrières où cet horizon peut être bien étudié. On le voit aussi à Passins, à gauche, en allant de la gare au village. Les couches sont assez fossilifères : la faune se compose princi- palement de Bivalves, avec des Brachiopodes et quelques rares Céphalopodes. J’ai recueilli les espèces suivantes : 4 #0 MOYENS ET SUPÉRIEURS DE Perisphinctes Tiziani Opp., r., Pol. Sabl. Perisphinctes planula Hehl in Qu. r., Sabl. Perisphinctes ci. balderus Opp., r., Sabl. Pholadomya paucicosia Roem. (type, et aussi forme. PI. XXV, fig. 18, in Moesch), a. c., Pol. Sabl. Pholadomya Protei Brong., a. c., Pol. Id. cor Ag., a. c., Pol. Id. cardissoides Ag., a. r., Pol. Id, hemicardia Roem., a. c., Pol., Sabl. Id. pelagica Ag., a. r., Pol. Homomya hortulana Ag., c., Pol. Pleuromya tellina Ag., r., Pol. Ceromya tenuistriata Buy , r., Pol. Goniomya marginata Ag., a. r., Pol. CRÉMIEU ET DE MORESTEL 37) Anatina striala Ag., a. r., Sabl. Thraciu pinguis Ag., a. e., Pol. Arca rhomboidalis Cont., r., Pol. Pecten virdunensis Buv., r., Pass. Id. subarmatus Müns., r., Pol. Lima tumida Roem.; a. r., Sabl. Terebratula Zieteni de Lor., c., Pol. Id. Baltzeri Haas., c., Pol. Id. semizella Et., a. c., Pol. Id. semicincia Douv., r., Pol. Id. bicanaliculata Z., t. ce. Pol. ; de très grande taille, Pass. Terebratula bisuffarcinata Schl.,a.r., Pol. Id. farcinata Douv., a. c., Pol. Id. Grossouvrei Douv., t. r., Pol. Zeilleria Hudlesioni Walk., r., Pol. Hemithyris Sp. r., Pol. Collyrites bicordata L. (4) a. r., Pol. Goniomya trapezina Buv., r., Pol. C’est la faune typique des assises appelées Geissberg par les géologues suisses, niveau très constant dans le Jura méridional (environs de Saint-Rambert, Tenay, Brénod, etc.). Il n’est donc point extraordinaire de le retrouver ici avec les mêmes caractères. Cependant dans les localités que je viens de citer, il est plus argi- leux, et ordinairement grisâtre, de sorte que la démarcation avec les couches d’Effingen est alors assez difficile à saisir. Ici c’est un calcaire toujours blanc ou café au lait très clair, quelquefois un peu crayeux, et ne pouvant être un instant confondu avec les marnes grises à ciment. La cassure est polyédrique avec quelques veines spathiques. Cet horizon est activement exploité comme pierre à chaux. 2. Calcaires à Polypiers et à Nérinées. — A 500 mètres de la gare de Sablonnière, on remarque à côté de la grande route qui se dirige au nord, un bombement de rocher exploité pour ballast. C'est un récif de Polypiers. La pierre est dure, compacte, saccha- roïde (2). Les Polypiers, très empâtés, sont rarement déterminables. Je rattache au même niveau les rochers qui s'étendent près du chemin de fer (embranchement de Montalieu) et d’autres affleure- (1) Les Echinides sont rares. Je remarque l’absence dans tout le Raur cien de Cidaris florigemma et de Hemicidaris crenularis pour ne parler que de ceux-là. (2) L'on sait qu’il y a une relation entre la structure saccharoïde de la roche et les formations de Polypiers. 3176 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES ments de la région : Arandon, les Ferrandières. A cet endroit (route de Tirieu à Sermérieu, et un peu à gauche), les couches se voient avec un plongement de 30 degrés au nord-ouest, qui explique bien qu’elles passent sous l’Astartien à Zeilleria humeralis, voisin de la voie ferrée et inférieur en altitude (voir la coupe). Ce niveau présente avec des Polypiers des coupes de Nérinées de petite taille, et quelques autres fossiles en petit nombre, Je ferai observer qu’on ne rencontre pas de Diceras à ce niveau, où l’on pourrait s'attendre à en trouver : au reste, il n’y a nulle part de traces de Diceras dans d’autres étages. Voici les espèces que j'ai pu reconnaître Pleuromya tellina Ag., Ar. Terebratula bisuffarcinata Schl., Sabl. Homomya sp., Ar. Id. subsella Leym., Ar. Lima vicinalis Th., Ar. Rhynchonella inconstans Sow., Sabl. Cardium cf. corallinum, Ar. Rhynchonella pectunculoides Et., Ar. Ostrea de très grande taille suborbicu- Isastraea explanata Gold., Sabl. laris ? — Rœm. colossa ? de Lor., Sabl. Ce faciès coralligène se voit aussi sur le coteau de Quirieu, en amont de Bouvesse. L’altitude supérieure et le plongement des couches au sud, amènent là des assises plus récentes que celles qui couronnent le coteau au nord-ouest. Malheureusement 1l n’y a pas de bonne coupe à cet endroit. J’ai observé néanmoins des blocs entièrement constitués par des Polypiers (Thecosmilia?). Je crois avoir reconnu aussi Montlivaultia dilatata Mich. Quelques coupes de Nérinées et des moules de Turbo ou Pleurotomaria se montrent avec. Ces couches, dont je n’ai pu voir le substratum, me paraissent faire partie de l’étage rauracien, car j'ai recueilli au point le plus élevé de la colline un exemplaire de Zeilleria humeralis. Donc ces Polypiers n’appartiennent pas au deuxième niveau coralligène de la contrée (Ptérocérien). Le voisinage des couches de Geissberg en serait déjà une forte probabilité, car je ne soupçonne pas de faille ici. Il manque à mes observations les couches à Pinna, pour que 2 série soit complète sur ce coteau. Je me suis demandé si ces récifs, avec leur formation de mer agitée (on y trouve des cailloux roulés), ne doivent pas être regar- dés comme synchroniques des couches de Geissberg n° 41, qui représenteraient la mer calme avec fond vaseux de la même époque. N'ayant pas de raison décisive à faire valoir, je préière présenter la succession des couches telle qu’elle m’apparaît. Dans une monographie, la reproduction exacte des faits doit passer avant tout le reste : or, je crois fermement que ce niveau est placé 4 1 - + | è Ye IR PRE AL on Me œ MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 377 au-dessus des couches de Geissberg, bien que la superposition ne soit pas nettement observable. Je rattache à cette assise des calcaires blonds, à plaquettes couvertes de petits Bivalves (Cardium ? Corbis ?), qui se voient notamment à Chanizieu et à Faverges. 3. Calcaire dur à PINNA OBLIQUATA. — Ce calcaire est exploité pour moellons à Tirieu, à La Brosse (commune de Sermérieu). On peut aussi l’observer à Mépieu, au bord du Grand Etang. Il forme des bancs suffisamment épais et réguliers, séparés par de minces délits marneux. C’est une bonne pierre de construction. Par ses gros bancs qui lui donnent un aspect facilement reconnaissable, cette assise se distingue, et des niveaux précédents, et de l’Astartien qui vient au-dessus, en sorte qu’on peut la reconnaître même en l'absence des Pinna. Voici la liste des fossiles que cette couche m'a fournis (1) : Perisphinctes colubrinus Reïn.,r.,laBr. Trigonia Bronni Ag., r.,la Br. Pteroceru (Harpagodes) aranea d'Orb., Id. papillata Ag.,r., la Br. a. r., la Br. Aslarte supracorallina d'Orb., a. c., C. Pleurotomaria MünsteriRœm.,r.,la Br. Id. cingulata Ctj., a. c.,C. Id. philea d'Orb., r., la Br. Pecten vitreus Rœm., t. c., la Br., Tir., Pholadomya paucicosta Ræœm., a., c. L., Fav. la Br., C. Id. subarmatus Müns., a. c., la Br., Id. Protei Brong.,a.r.,laBr., Tir. Tir. Id. subiextorius Müns., a. r., la B. Id. cardissoides Ag., a. c., la Id. erinaceus Buv., a. r., la Br. Br., C. | Id. inœquicostatus Phil., a. c., la Id. hemicardia Rœm., a. r., BrvDir- Re C. Lima vicinalis Th., r., L. Id. canaliculataRœm.,a.r., Terebratula subsella Leym., a. c., la la Br., C. BrNDir Homomya hortulana Ag.,r.,la Br. Id. ci. semisella Et. in Haas. Id. corallina de Lor., r., la Br. r., la Br. Pleuromya tremula Buv., r., Tir. Id. bisuffarcinata Schl., a. r., Id. tellina Ag.,a. r., la Br. la Br. Ie sinuosa Ag.,c.,la Br., C., Zeilleria cf. sorlinensis Haas., t. r., la Tir., Fav. Br. Pinna obliquata Desg., c., la Br., Tir. Rhynchonella inconstans Sow., a. r., Pinna lanceolata Sow., a. r., la Br., L. Tir. Mytilus subaequiplucatus Gold., a. r., Id. corallina Leyin., a. r., la Br., Tir. la Br., Tir., C. Gervilia linearis? Buv., r., la Br. Id. pectunculoides Et., r., Arca concinna Phil, c., la Br., C., Tir, L., Fav. (1) la Br. la Brosse, cre de Sermérieu; Tir. Tirieu, ce de Soleymieu; C. Cour- tenay; L. Lancin; Fav. Faverges. 3178 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES Discussion et conclusions. — J'ai placé les couches de Geissberg dans le Rauracien, et peut-être tout le monde ne sera-t-il pas de mon avis. J'ai fait remarquer dans ma note sur Trept que l’Oxfordien, lorsqu'il est agrandi par les marnes dites d’Effingen, est déjà très considérable. M. Girardot, dans ses coupes minutieuses du Jura, donne à l’Oxfordien, en y comprenant le niveau de Geisshberg, 203 mètres de puissance, et seulement 31 mètres au Rauracien. On conviendra que c’est bien disproportionné. En transposant les 68 mètres attribués au Geissberg, nous arrivons à 435 mètres pour l’Oxfordien et 99 pour le Rauracien, ce qui ferait des unités moins dissemblables. Je n’insiste pas sur cet argument. Nos divisions sont toujours plus ou moins artificielles, et nous ne pouvons avoir la prétention que nos unités représentent des éléments équivalents comme durées ou comme épaisseur de formations. Ceci est tellement vrai que j'ai ici, pour cet étage rauracien, des épaisseurs différentes suivant les faciès : 20 mètres seulement pour le Rauracien pélagique, et 50 à 65 pour le faciès littoral du même Rauracien. Je ne vois pas, il est vrai, de difficulté à donner une explication de ce fait. Evidemment les sédiments de mer profonde sont beau- coup plus lents à se former que les couches situées dans le voisi- nage d’un rivage ou de récifs de Polypiers. Le voisinage est attesté ci, pour la région E., et par les Polypiers, et par la présence de galets roulés. Il existait un haut fond, marqué par la ligne Cour- tenay-Soleymieu, qui s’est continué pendant l’époque astartienne, et a servi plus tard de point d'appui à la voûte anticlinale. A l’ouest de cette ligne, la mer avait une profondeur beaucoup plus grande que dans la direction opposée, et des faunes différentes se déve- loppaient des deux côtés. La question litigieuse est celle-ci : les couches de Geissberg, faciès vaseux, sont-elles synchroniques de celles à Peltoceras bimammatum ? Je vois bien que plusieurs géologues les placent au-dessous. Mais combien de fois ai-je observé que ces auteurs tiennent le langage suivant : « Au-dessus de ces couches (Geissberg) vient le niveau du Peltoceras bimammatum, ou du moins, c’est ici la place de ce fossile que nous n’avons pas encore rencontré dans notre région...... LD) N'est-ce pas une pétition de principe ? En disant cela, ne suppose-t- on pas pour vrai ce qu’il faut démontrer : que l'horizon du Peltoceras bimammatum est supérieur à celui de Geissberg ? Es ef > Let he “4 # î = MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 919 On me demandera d'apporter des preuves de fait. Je n’ai pas trouvé, il est vrai, Peltoceras bimammatum à Sablonnière ou à Poleyrieu, où il pourrait se rencontrer parmi les quelques Cépha- lopodes qui ont échoué au milieu des Pholadomyes, mais j'ai recueilli à Lévigny, près Mâcon, dans des couches absolument iden- tiques, une forme extrêmement voisine que j'ai rapportée à Peltoceras berrense (Ernest Favre), espèce du même niveau. M. Tombeck (1) dit avoir trouvé à Lévigny : Ammonites maräntianus Ammonites iricristalus, etc. Id. bimammatus Si le fait était bien exact (2), il n’y aurait aucun doute sur l’assimila- tion que je propose, car la couche supérieure de Lévigny renferme la faune de Pholadomyes et d'Echinides de Geissberg. Du reste les séologues qui s’en sont occupés en dernier lieu, MM. Arcelin, Lacroix, etc., l’ont rattachée au Corallien. | Admettons que la preuve ne soit pas suffisante, et revenons aux vrais principes de nos classifications. Est-ce que les faciès pélagiques à Céphalopodes ne doivent pas seuls caractériser les étages et les sous-étages ? Considérons ici la succession des couches à l’ouest : la continuité des assises pélagiques y est remarquable du Callovien à l'Astartien. Eh bien, y a-t-il là une intercalation entre les marnes à Ammonites pyriteuses d’Effingen et les calcaires à Peltoceras bimammatum ? M'objectera-t-on qu’il doit exister une lacune, parce que les couches de Geissberg ne sont pas représentées ? Admet-on une lacune sur ce point à Crussol par exemple ? (3) Quand on se trouve en présence du faciès, dit de Geissberg, à Myacées, on ne doit pas dire : «Quel nom faut-il donner à cet horizon ? » Mais : « À quel niveau pélagique correspond-il ? » Je ne peux voir pour ma part aucune raison décisive pour considérer cet horizon de Geissherg comme oxfordien. Les Pholadomyesne sont pas des fossiles caractéristiques : certaines espèces de ce niveau se rencontrent dans des couches plus anciennes, d’autres, en bien plus grand nombre, montent plus haut. Puisque l’on constate partout, dans le Jura, la superposition des couches de Geissberg à celles d’'Effingen, les premières sont incontestablement plus récentes. Or, (1) B. S. G. F., tome IV, p. 556. (2) Je viens de recueillir à Lévigny, une empreinte très nette de Peltoceras bimammatum. Note ajoutée pendant l'impression. (3) Dans le Jura souabe, je ne crois pas non plus que rien dans ces niveaux rappelle le faciès de Geissberg. 380 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉMAGES JURASSIQUES les autres sont des couches de mer profonde. Donc, si le fond s’est soulevé, n’est-ce pas le commencement d’une nouvelle époque, et n'est-ce pas là qu’il faut tirer un trait (1) ? M. de Lapparent, parlant de la Haute-Marne où les calcaires à Amim. bimammatus et à Amm. marantianus renferment des interca- lations de bancs grumeleux à Cidaris florigemmu, conclut ainsi : «Les calcaires marneux à Ammonites bimammatus sont le faciès pélagique normal de l’étage corallien, au milieu duquel les oolithes et les récifs ne constituent que des accidents plus ou moins localisés (2). » Cela nous paraît incontestable. L’existence de faciès différents du même âge est un point de vue qui s’est maintenant imposé aux géologues. Quoi de plus naturel que des animaux difiérents aient vécu à la même époque dans des conditions différentes, et nous aient laissé leurs dépouilles sur des points distincts, près de l'endroit où chacun avait vécu ? La grosse question de l’âge des formations coralligènes jurassiques se résout aujourd’hui par cette affirmation bien simple : il y a eu des Polypiers pendant la période jurassique tout entière, et l’on peut en trouver dans les dépôts de chaque époque. Ceci admis, pourquoi n'y aurait-il pas des accidents vaseux, cor- respondant à un faciès pélagique donné, comme il y a des accidents coralligènes”? Les couches de Geissberg sont un accident vaseux d’une certaine époque, celle du Peltoceras bimammatum. L'assise n° 2 de mon Rauracien est un épisode corallien ; l’assise n° 1, un épisode vaseux. Je conclus que les couches de Geissberg sont un faciès qui doit être placé à la base de l’étage rauracien. Je définis cet étage : faciès péla- gique caractérisé dans sa plus grande partie par Peltoceras bimam- matum et Ochetoceras marantianum (3) et à sa partie supérieure par Perisphinctes Achilles. C’est à l’époque de ce Céphalopode que cor- respondrait peut-être mon n° 3, couches à Pinna; mais je n’ai pas rencontré ici, ni dans un faciès ni dans l’autre, cette espèce qui n'existe pas partout. (1) Les géologues suisses admettent le synchronisme de leurs couches à Hemici- daris crenularis avec l'horizon du Pelloceras bimammalum. Je ne vois pas pourquoi ils ne réuniraient pas, dans une accolade, en face de cet horizon pélagique, les Geissberg-Schichten et les Crenularis-Schichten. (2) Traité de géologie, p. 874. (3) Quelques auteurs voudraient séparer les niveaux de ces deux fossiles. Cela me paraît difficile, et cette idée est résultée certainement de la rareté de la première espèce. On a tort de désigner des assises par les noms de fossiles aussi rares que l’est toujours P. bimammatum. En tous cas les deux sont ici associés. MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 381 Il n’en reste pas moins deux remarques à faire : la première c’est que dans toute l’Europe occidentale, ce faciès pélagique rauracien est relativement rare, et remplacé le plus souvent par des faunes d’'Echinides, de Myacées, de Polypiers surtout auxquels nous avons dû le nom si malheureux d’étage corallien ; la deuxième, c’est que là où elle existe, la faune pélagique elle-même est peu abondante soit en espèces soit en individus, fait d'autant plus extraordinaire que l’Oxfordien et l’Astartien qui l’encadrent sont précisément des horizons très riches en Céphalopodes. Étage kimeridgien (1) ASTARTIEN L’Astartien se présente sous des aspects un peu différents à l’ouest et à l’est de l’anticlinal Courtenay-Soleymieu, c’est-à-dire suivant qu’il succède au faciès pélagique ou au faciès littoral du Rauracien. À l’ouest il est absolument pélagique; à l’est, la faune de Céphalopodes est mélangée de Pholadomyes. A. — FACIÈS OUEST De ce côté, l’Astartien succède avec une continuité remarquable aux calcaires marneux qui contiennent P. bimammatum et Och. marantianum. L’Astartien se présente également comme un calcaire gris de fer à pâte très fine, devenant cependant un peu grumeleux à la partie supérieure. La démarcation n’est pas aisée à établir, surtout étant donné qu'on ne peut faire d’observations qu’à travers champs, dans quelques excavations ou tas de déblais résultant des travaux agricoles. En Souabe, on paraît embarrassé pour tracer une limite entre le Jura blanc « et le niveau B (2). Ici la difficulté serait de la placer entre $ et y, car nous arrivons à la couche y de Quenstedt (Peris- phinctes polyplocus, polygyratus, etc.). Quand les conditions des dépôts ne changent pas, rien n’attire l'attention sur une séparation d’étages, et il faut, pour y arriver, une étude attentive de la faune. (1) Je me conforme à la nouvelle orthographe, et j'adopte les subdivisions éta- blies, mais en appelant de tous mes vœux un changement de noms, Il est vraiment absurde d’avoir à dire qu'ici l’Astartien n'a pas d’Astartes et le Ptérocérien pas de Ptérocères. (2) Voir notamment ENGEz, loc, cit., p. 190. 382 DE RIAZ. — ETUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES La faune, d'une richesse médiocre, se compose ici de Céphalo- podes, de Brachiopodes relativement assez abondants, de rares Bivalves, et de quelques grands Spongiaires. Ces caractères la rapprocheraient de la faune de Baden (Suisse). Tout à côté du village de Soleymieu, une petite carrière, creusée par un propriétaire dans son champ, m'a permis de voir un niveau spécial, sans doute supérieur au premier ; c’est un calcaire sublitho- graphique, couleur café au lait clair. La faune, assez difiérente, est caractérisée par l’abondance du Perisphinctes polygyratus en frag- ments de grande taille, bien conservés, mais toujours incomplets. Je réunis néanmoins en une seule liste les fossiles de ces deux niveaux, si deux niveaux il y a : Perisphinctes polygyratus Reiïn., c., Pholadomya acuminata Hart, r., la R. Sol. D Pecten pertrextus Et., r., Sol. Id. cf. polygyratus (côtes Ostrea (Alectryonia) hastellata Sch., alternativement bifurquées et tri- AMC TAN DU) DINSn Terebratula Zieleni de Lor., a. r., Sol. Perisphinctes lictor Font., a. c., Sol. Id. Rollieri Haas. a. ©. la R. T. Rollieri ressemble beaucoup à Terebratula Cotteaui Doux. Toutefois, chez la première les plis de la petite valve sont plus accentués et la forme plus allongée. En attendant que les paléonto- logistes se soient prononcés sur le mérite de cette nouvelle espèce, je crois devoir maintenir la distinction. Terebratula bicanaliculata Ziet., a r., Zeilleria Mœschi May. Eym., a. c.,la R. Sol. Spongiaires de petite et de grande taille. Zeilleria humeralis Rœrm., r., la R. la R. À Soleymieu, les observations se terminent avec le calcaire café au lait : les étages plus élevés n’existent pas de ce côté. Sur la pente qui descend à l’est vers les carrières de Tirieu (calcaires à Pinna), une épaisseur énorme de graviers quaternaires empêche de rac- corder l’Astartien avec le Rauracien littoral. B. — FaAcrès Esr Je divise l’Astartien de l’est en trois niveaux, savoir : 3. Calcaire gris à Lima et à Terebratula farcinata. 2. Calcaire marneux jaunâtre à Perisphinctes polyplocus. 1. Calcaire blanc cristallin à Zeülleria humeralis. 1. Calcaire blanc à ZEILLERIA HUMERALIS. — Cet horizon est un des points de repère les plus sûrs de la contrée; partout où la roche peut être attaquée au marteau, on reconnaît les fossiles caractéris- MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 383 tiques : Z. humeralis, Ostrea bruntrutana. Malheureusement, les affleurements sont rares et éphémères. A Tirieu et à la Brosse, j'ai pu voir la superposition de ce banc blanc au calcaire gris à Pinna. Dans une autre localité, à Passins, à gauche du village en venant de la gare, on peut observer que cette couche est surmontée par des bancs marneux et jaunâtres qui contiennent Perisphinctes polyplocus et les espèces qui lui sont habituellement associées. L’horizon de la Zeilleria humeralis a donc sa place incontestablement marquée entre le Rauracien supérieur et l’Astartien typique. Auquel de ces deux niveaux faut-il le rattacher”? Je crois suivre l'opinion la plus générale en le joignant à l’Astartien dont il formerait la base. C’est notamment l’avis de M. Wohlgemuth (1) et de M. Douvillé (2) pour le bassin de Paris, de MM. Choffat et Ber- trand pour le Jura. Seulement, je ferai observer que, tandis que dans beaucoup de régions, la Zeilleria humeralis se rencontre à plusieurs niveaux dans l’Astartien et même le Ptérocérien, ici elle est absolument cantonnée dans une petite assise subordonnée aux couches à P. polyplocus, sauf quelques très rares exemplaires qu’on trouve associés aux Ammonites de ce dernier niveau. Les fossiles de cette assise sont les suivants (3) : Natica dubia Rœm., t. r., Tir. Corbis sp.,r., Tir. Pecten vitreus Rœm., c., la Br., Sal., Ostrea (Exogyra) bruntrutana Et., PTT UD t. c., la Br., Tir., P., Sabl. Id. vimineus Sow.,a.r., Tir., L. Id. (Alectryoniu) solitaria Sow., 1d. subarmatus Müns., a. r., Sal. MÉDIANE Id. subtextorius ? Müns., r.,la Br, Zerebratula Balizeri Haas.,r., la Br. Id. inœquicostatus Phil., a. r., Tir. Id. Zieteni de Lor., v., la Br. Lima (Radula) notata Gold., r., la Br. Zeëlleria humeralis Ræm.,t. c. partout. Ceromya excentrica Ag.,r., Tir. J'ai hésité avant de savoir s’il fallait rapporter ces exemplaires à Z. humeralis ou à Z. egena. À Boulogne, j’ai vu, grâce à l’obligeance de M. Sauvage, qui m'a fait les honneurs du musée, des échan- tillons pareils aux miens, étiquetés Z. egena. D'autre part M. de Grossouvre, à qui j’ai envoyé quelques-uns de mes types et qui a bien voulu m'en adresser des siens, me dit que c’est la Z. humeralis. Que conclure de là ? Evidemment, que les deux espèces doivent être réunies, ce qu’avaient déjà pressenti quelques auteurs. Il y a (1) Recherches sur le jurassique moyen à l'est du bassin de Paris, 1883. (2) Sur quelques Brachiopodes du terrain jurassique, 1886. (3) La Br. la Brosse, Sal. Salagnon, P. Passins, Sabl. Sablonnière (est de la gare passage à niveau), Tir. Tirieu, L. Lancin. 384 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES certainement des variétés, et on trouve ici celles dénommées Eeymerii et pentagonalis. Zeilleria Mæœschi May. Eym., c., laBr., Rhynchonella corallina Leym. a. c., Sabl., P. la Br., P Id. delmontana Opp., r., la Br. Id. inconstans SOW.,a.r.,P. Id. censoriensis Cott , r., la Br. Pseudocidaris Thurmanni (radiole) AG T A UMDire 2. Calcaire marneux à PERISPHINCTES POLYPLOCUS. — Ces cal- caires sont bien visibles dans les vignes de Passins, au-dessous du village, et dans la tranchée du Marteray, entre le château et le vil- lage : ces deux gisements sont le prolongement l’un de l’autre sous un coteau d’alluvions assez élevé. Près du Marteray, une excavation me permit, il y a quelques années, de recueillir de gros échantil- lons d'espèces variées, mais en mauvais état de conservation. La faune est composée en très grande partie de Céphalopodes, le plus souvent de grande taille, avec prédominance du genre Peris- phinctes, et aussi de Lamellibranches et de Brachiopodes, parmi lesquels de nombreuses Pholadomyes (1). Perisphinctes polyplocus Reïn., c,P., Perisphinctes desmonotus Opp., r., P. e B., la Br.,le M Id. balnearius de Lor., a.r., Id. Lothari Opp., c., P., la P., le M. Br., le M. Id. eupalus d’Orb., c., Cr., Id. polygyratus Reiïn.,r., le M À le M. Id. geron Zitt.,r., le M. Id. involutus Qu., r., Cr. Id. metamorphus Neum. in Id. subinvolutus Mœæsch., de Lor., r., le M. (Mon a: CP: ble Me exemplaire se rapprothe davantage de Id. incondilus Font., r., P. la figure donnée par M. de Loriol). Perisphinctes ptychodes Neum., t. r., le M. — La comparaison que fait l’auteur de cette espèce à P. Martelli est évidente sur mon échantillon de 20 cent. de diamètre, quoique sa conservation laisse à désirer. Aspidoceras longispinum Sow., c., P. Id. acanthicum Opp.,a.c..P. Oppelia Frotho Opp., t. r., P. C’est le seul exemplaire du genre Oppelia que j'ai jamais récolté. M. Choffat dit avoir trouvé au Marteray O. tenutilobata. Nautilus franconicus Opp., le Br., P. Pholadomya paucicosta Rœm., c., P. Id. Protei Brong., c., P. Pholadomya cardissoïdes Ag., a. c., P., la Br., le M. Id. acuminata Hart., a. r., le M. Id. canaliculata Rœm.,a.r., - P: Id. concinna Ag.,r., le M. Pleuromya tremula Buv., r., P. Goniomya flexuosa Buv., r., P. Mrytilus perplicatus Et., a. c., P. (1) P. Passins; Cr. Crevière; le Br. le Bron, cne de Passins; la Br. la Brosse; le M., le Marteray, cne de Sermérieu. 4 "© vd 0 ral mb tm rer MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 385 Mytilus subæquiplicatus Gold., c., P. Terebratula Zieteni de Lor., r., le M. Arca sp.,r., le M. Id. Baltzeri Haas, r. P. Trigonia papillata Ag., r., P. Id. bisuffarcinata Schl.,r., P. Id. cymba Ctj., a. r., P. Id. bicanaliculata Z.,r.,le M. Pecten subarmatus Müns., a. r.,P. Rhynchonella striocincta Qu., r., P. Id. vitreus Rœm.,a. c., P. Id, inconstans SOW., à. C., Id. inœquicostatus Phil., P. Cr. Placunopsis sp. (taille relativement Holectypus depressus Phil. — coralli- grande) r.,le M. | nus ? d'Orb., a. r., P., le Br. Ostrea (Alectryonia) hastellata,a.r., Cidaris sp. Schl., P. Apiocrinus Roissy d'Orb., r., P. La faune astartienne me paraît ici plus abondante en Ammonites que dans tous les gisements cités du Jura français (1). Elle rappelle les faunes alpines de Lémenc et de Crussol, et prouve que nous sommes dans le voisinage de la haute mer qui s’étendait à l’est et au sud. Mais à partir de ce moment la mer se retire, les Céphalo- podes disparaissent, le fond s’exhausse; et tandis qu’à Lémenc et à Crussol apparaissent les couches dites tithoniques, dans notre région se formeront, pendant ce temps, des récifs de Polypiers auxquels succèdera un régime de lagunes d’estuaires qui nous éloigne de la mer profonde. 3. Calcaires à LIMA et à TEREBRATULA FARCINATA. — Au-dessus de l’Astartien à Perisphinctes polyplocus, on observe, en quelques points, de 5 à 10 mètres de calcaires, sous forme de bancs assez épais, quoique moins réguliers que ceux du Rauracien à Pinna : des délits marneux séparent ces bancs, la couleur est d’un gris bleuâtre ou jaunûtre. Ils sont exploités pour moellons dans deux carrières qui m'ont facilité l'étude de cette assise : l’une au nord-ouest du hameau du Bron, commune de Passins; l’autre au sud du hameau de Collonge, commune de Sermérieu,.près de l’extrémité du plateau jurassique, qui finit de ce côté par un abrupt. La carrière du Bron donne la coupe suivante : 3. Calcaires compacts Fos es où commencent à apparaître des silex . 45 mètres. . Calcaires gris, ulelée assez marneux avec Fine et nom- breux débris d'Encrines. o mètres. 1. Calcaires marneux jaunes, à Ronnie de émane Épaisseur invisible. (1) Je puis cependant signaler un gisement assez riche en Ammonites (les prin- cipales espèces du Marteray) en même temps qu’en grosses Térébratules : c’est \ ps q 8 l'entrée de la forêt de la Lèbe, près Cormaranche (Ain). La carte ne me paraît pas exacte sur ce point qui est marqué J6-5, c’est-à-dire Kimeridgien supérieur et Port- landien. 14 Août 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 25 386 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES L’assise en question, peu épaisse, mais assez fossilifère, est donc intercalée entre l’Astartien typique et des calcaires à rognons siliceux que je réunis au Ptérocérien. La faune indiquerait qu’un changement s’est déjà produit dans le régime des mers. Les Céphalopodes ont disparu, et leur disparition est définitive ; les Myacées ne se retrouvent pas non plus : la faune, en somme, a notablement varié. En voici le détail : Pleuromya tellina Ag.,a.r.,le Br. Terebratula Zietenide Lor., a. c., Coll. Pecten inæquicostatus Phil.,a.r.,le Br. Id. farcinata Douv.,c., Coll. Id. subtextorius Müns , a.r., Coll. le Br. Id. erinaceus Buv.,a.c., Coll.,le Br. Id. pseudolagenalis M., r., Id. virdunensis Buv., r., le Br. Coll. Lima rigida Sow.,c., Coll., le Br. Id. Rollieri Haas, a. r., Coll. Id. astartina Th., r.. le Br. Zeilleria Kobyi ? Haas, c., Coll. Ostrea (Alectryonia) hastellata Sch1., c., Coll., le Br. Nous n’avons pas encore la description de Zeilleria Kobyi qui ne m'est connue que par les fig. 13 et 14 (1) de la planche XXI, Tome XIXe de la Paléontologie suisse. Mes échantillons sont de plus forte taille et plus trapus que les figures. Je ne crois pas cependant me tromper en rapportant à cette espèce nouvelle mes exemplaires, pareils à d’autres que j'ai recueillis à Cormaranche (Ain). Z. Moeschi est une forme plus digone, beaucoup moins renflée, n'atteignant jamais des proportions aussi fortes : de plus, et surtout, elle est ici fort rare déjà dans l’Astartien moyen. Le type connu qui a le plus de ressemblance avec celui-ci est Z. cornutt Sow., du Charmouthien supérieur (Couches à Pecten aequivalvis de nos régions). Rkynchonella corallina Leym.,a.r., Rhynchonella Astieri d'Orb., c., Coll., Coll. le Br. Id. arolica Opp., a. r., le Holectypus depressus Phil. — coralli- Br., Coll. nus ? d’Orb., r., Coll., le Br. Id. inconstans SoW.,a.r, Apiocrinus Roissy d'Orb., c., le Br., Coll., le Br. (morceaux pétris), Coll. L'absence des Ammonites permettrait de voir là la fin d’une époque : toutefois la persistance de certaines espèces de Lamelli- branches ét de Brachiopodes m'a engagé à joindre cette assise à l’Astartien, et à prendre pour base du Ptérocérien les couches à silex qui se diversifient davantage de celles qui les précèdent. Il est évident du reste que cette subdivision n’a qu'une valeur purement (1) C'est évidemment par une faute d'impression que la fig. 13 est attribuée à Dictiothyris Grüneri. MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 381 locale. Ainsi à Cormaranche (Ain), les grosses Terebratula farcinata m'ont paru se rencontrer surtout à la base, plutôt qu’au sommet de l’assise à Perisphinctes polyplocus : ce fait confirme la réunion à l’Astartien de ce niveau qui n’est pas distinct ailleurs. Je crois qu’il existe aussi à Concharbin (talus au sud du village). J'y ai recueilli, dans des déblais, des Brachiopodes abondants avec des débris d’'Ammonites. N'ayant pu voir, faute d’une bonne coupe, les couches en place, c’est seulement par analogie avec les autres localités que j’admettrais là deux assises : l’inférieure à P. polyplocus, la supérieure à Brachiopodes nombreux avec quelques Encrines. PTÉROCÉRIEN 1. Calcaires à silex. — La coupe de la carrière du Bron montre, à la partie supérieure, des calcaires compacts à rognons siliceux. Ces rognons sont abondants, de forme sphéroïdale ou ellipsoïdale, et de dimensions variant de la grosseur d’une noix à celle du poing. Ces calcaires s’étendent d’une manière continue vers l’est, jus- qu'au hameau de la Thuile, au nord de Morestel, sur une longueur de plusieurs kilomètres. On les retrouve à Sermérieu, au sud des hameaux du Marteray et de Collonge. La présence de cette assise est importante à constater, car, d’après M. Hollande et M. l’abbé Bourgeat, elle est très constante dans le Jura méridional et la Savoie. M. Falsan, qui l’a signalée le premier, je crois, dans les environs de Belley-{1), l’assimilait au terrain à chailles du Jura septentrional. Il constatait qu’elle était superposée à l’horizon de l’Ammonites polyplocus, et comme à cette époque la plupart des géologues français, soutenus par la haute autorité de M. Hébert, plaçaient cet horizon à la partie supérieure de l’'Oxfordien, M. Falsan rangeait les calcaires à silex à la base du Corallien, au-dessous des grands amas de Polypiers. Aujourd'hui que des vues nouvelles ont modifié la classification de ces niveaux, M. l’abbé Bourgeat (2),rattachant, comme M. Falsan, ces couches à celles qui les surmontent, en fait la partie inférieure du Ptérocérien. Nous adoptons cette manière de voir, en faisant remarquer que si le synchronisme de ces diverses assises dans les classifications générales a varié, leur ordre de succession n’a jamais été discuté. (1) Note sur les terrains subordonnés aux gisements de poissons et de végétaux fossiles du Bas-Bugey (1873). (2) Recherches sur les formations coralligènes du Jura méridional (1887). 388 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES Les fossiles sont extrêmement rares. J’ai recueilli : Pecten erinaceus Buv. Rhynchonella sp. Terebratula farcinata Douv. 20 Bancs de Polypiers. — De même que dans la région de Belley, le Ptérocérien est essentiellement constitué ici par d'immenses amas de Polypiers. Cette couche n'étant pas exploitée, l'observation en est assez difficile. Elle existe près du hameau de la Thuile, sur les pentes entre le Rhône et l’étang du Chêne, au sud de la gare de Morestel (route du Marteray). Ce n’est guère que grâce aux travaux de la culture qu’on rencontre çà et là des blocs amenés au jour. Ces formations coralligènes de notre région et de celle de Belley ressemblent peu aux magnifiques gisements de Valfin et d’Oyonnax, où l’on peut recueillir soit en Polypiers, soit en Brachiopodes, Gastéropodes, etc., de si beaux échantillons de collections. Ici, c'est ingrat et uniforme, comme à Collomieu, localité type de M. Falsan pour le Bugey. Je crois que les énormes échantillons se rapportent au genre Thecosmilia. Je citerai avec quelque doute : Montlivaullia truncata Edw. et H. Calamophyllia sp. Calamophyllia flabellum Mich. VIRGULIEN Ce niveau est le seul vraiment connu parmi ceux que je décris, car depuis longtemps il est assimilé aux fameux calcaires lithogra- phiques de Cerin, d’où provient la splendide série de Poissons et de Reptiles du Muséum de Lyon. Thiollière, en effet, dès qu'il s’occupa de ce gisement, proclama l'identité de Creys et de Cerin dans son premier mémoire (1). Il n’adoptait pas l’opinion de M. Itier qui annonçait déjà le parallé- lisme des couches de Cerin avec le Kimeridge-Clay des Anglais. Cette opinion avait pourtant obtenu l’adhésion d’Elie de Beaumont. Tout en avouant qu'on y avait trouvé l’Exogyra virgula, Thiollière se prononçait pour l'étage corallien, et rangeait les couches à Poissons à la base dudit étage (2). Voyant qu’à ces couches étaient superposés des calcaires compacts pétris de Nérinées (qui sont pour (1) Sur un nouveau gisement de poissons fossiles, etc. Soc. d’agr. de Lyon, 1848. (2) Plus tard, il en fit du Corallien moyen. Je ne saisis pas très bien son nouveau raisonnement. EE D MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 389 nous du Portlandien), il admettait que c'était là le Corallien typique, et yrattachait comme partie inférieure les couches à empreintes de Poissons. Il obéissait surtout à la pensée de distinguer son assise de l’étage oxfordien, où l’on englobait alors presque tout le Juras- sique supérieur. Bientôt, comme résultat de ses études paléonto- logiques, Thiollière affirmait l’équivalence de Cerin et de Solen- hofen : ce dernier gisement était connu antérieurement, mais sa place dans l'échelle stratigraphique restait assez incertaine. De longues discussions, des travaux importants en France, en Allemagne, en Autriche, ont jeté une vive lumière sur les niveaux supérieurs du système jurassique. Aujourd’hui tous les géologues s'accordent à reconnaître que les calcaires lithographiques à Poissons du Bugey et de la Bavière occupent la partie supérieure de l'étage kimeridgien, c’est-à-dire représentent le sous-étage virgulien. En 1866, M. Lory (1) déclara revenir à l’opinion de M. Itier, et classa dans le Kimeridgien, les calcaires lithographiques de Cerin et de Creys. M. Falsan (2) insista ensuite sur l’importance de l’Exogyra virgula, et eut le mérite de préciser que les calcaires à Poissons sont au-dessus des bancs de Coraux qui sont pour nous, non plus le Corallien, mais le Ptérocérien (3). Creys est à 8 kilomètres seulement de Cerin à vol d'oiseau, mais il en est séparé par plus de 400 mètres de dénivellation. C’est le point le plus important pour l'étude du Virgulien, qu’on peut voir ailleurs aussi, car il occupe une superficie importante. À Creys, la grande carrière exploitée par M. Lapierre pour pierre lithogra- phique donne la coupe suivante jusqu’en haut du coteau : Calcaire blanchâtre ou blond. (Je n'ai pu y Portlandien observer les Nérinées indiquées par M. Lory) . 15 mètres. Bancs à gros Gastéropodes. . . SA A UUNES » Calcaires à plaquettes avec délits marneux à Exogyra virgula. Bonne pierre DA OLA 15 » Calcaires stériles de la base . . . - 12 » . Virgulien 45 mètres. L’Exogyra virqula est abondante et se trouve dans les parties argileuses, qui, au dire des ouvriers, sont distribuées fort irrégu- (1) B. S. G. F. 2m° Sér. Tome XXIIL, p. 612. (2) Loc. cit. p. 49 et suiv. (3) THiozuiÈRE ne me paraît pas avoir aperçu ces Polypiers, qui sont cependant bien visibles sous la grande carrière de Cerin, ainsi que je l’ai moi-même constaté. S'il avait reconnu leur présence, il eût placé plus haut l’assise à Poissons, au moins dans le Corallien supérieur. 390 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES lièrement. Le Virgulien, observable là sur 30 mètres de hauteur, doit être beaucoup plus épais, car on n'atteint pas sa partie inférieure. Quels sont ces gros Gastéropodes? Ils m'ont paru pouvoir se rap- porter à la Natica suprajurensis Buv., mais ces moules offrent bien peu de certitude. Aurait-on là des couches analogues aux Calcaires du Barroïis, au sous-étage bolonien ? J'incline pour la négative, car l’'Exogyra virgula se trouve avec ces gros moules, et la stratification paraît se continuer avec une régularité remarquable. L'on a trouvé à Creys quelques Reptiles et Poissons; mais en comparaison de Cerin, c’est peu de chose, et la conservation n’est pas bonne. ‘Voici les espèces que possède le Muséum de Lyon : Chéloniens : Hydropelta Meyeri H. von Meyer. Poissons : Histionotus Falsani Thioll. Caturus sp. Thrissops sp. et quelques autres en mauvais état. La flore est plus remarquable : elle se compose de Gymnospermes et de Cryptogames. Voici les déterminations que j'ai relevées au Muséum 3 Widdringionites creysensis de Sap. Zamites Feneonis Brongn. Echinostrobus Sterrbergi Schimp. Seleropteris compacta de Sap. Brachyphyllum gracile Brongn. Stenopteris desmomera de Sap. Id. mammillare (1) Sphenopteris minutifolia de Sap. Pachyphyllum cirinicum de Sap. Itieria Brongniarti de Sap. Je ferai remarquer que toutes ces déterminations ont été faites par M. de Saporta, et que plusieurs de ces échantillons ont été figurés dans la Paléontologie française comme types. Je remercie à cette occasion MM. Lortet et Chantre de toutes les facilités qu’ils ont bien voulu me donner. A la fin de sa description des Reptiles de Cerin (2), M. Lortet a fait un tableau riant et poétique de la vie dans ces régions à l’époque kimeridgienne. La mer était un golfe ou détroit paisible, peu profond, assez resserré, parsemé d'îles et de lagunes. C'était probablement l’estuaire d’un fleuve, lequel charriait les fins sédi- ments qui-nous ont conservé d’admirables empreintes. De grands (1) L’étiquette porte comme auteur Brongniart. Je crois que ce devrait être Schimper, l'espèce de Brongniart étant de Scarborough (Oolithe inférieure). (2) Annales du Muséum d'histoire naturelle de Lyon. Tome V. MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 391 Poissons sélaciens choisissaient là leur demeure, comme leurs congénères fréquentent aujourd’hui les embouchures des fleuves tropicaux. D’autres Poissons, des Crustacés, quelques Mollusques littoraux habitaient aussi ce bras de mer. Des Reptiles nombreux et bizarres menaient une existence souvent amphibie, favorisée par le peu de profondeur de l’eau et la faible émersion des rivages : c’étaient, avec les Chéloniens, des Sauriens serpentiformes, tels que ceux du genre Pleurosaurus, les étranges Ptérodactyles, qui volaient dans les airs, etc. La végétation, dans les îles et sur les rivages, était luxuriante : grâce à la chaleur et à l’humidité, de majestueux Conifères, des Cycadées innombrables, d’élégantes Fougères, se développaient à l'aise. Autant que notre imagination peut le reconstituer, le paysage devait être fort beau. Mais n'oublions pas, malgré la poésie que M. Lortet répand sur ce tableau, que le Struggle for life était alors, comme dès le premier âge, l’implacable loi de toutes les créatures. Presque tout ce monde vivant était carnassier : la chasse et la guerre étaient donc ses principales occupations. S'il y avait des heureux, combien ne comptait-on pas de victimes ! A Morestel, une grande carrière exploitée pour moellons, montre le Virgulien sur 35 mètres de haut. On voit des bancs de calcaire blond compact, mais passant aussi à un faciès bréchoïde ou grume- leux ; les stylolithes y sont fréquents. Ces bancs ne sont donc pas réguliers comme à Creys et ne peuvent servir de pierre lithogra- phique. J’ai recueilli dans cette carrière des empreintes de Zamites Feneonis, mais je n’y ai pas rencontré l’Exogyra virqula qu’on en a citée. À la Thuile, j'ai observé Terebratula Bauhini Et. Sur la route de Morestel à Creys, avant le hameau de Dalaignieu et à droite, on exploite une carrière qui donne la coupe suivante : Calcaires en bancs plus épais qu'à la base avec gros Gastéropodes et Pholadomya cf. hemicardia . . . 1er 20 mètres: Banc marneux pétri d'Exogyra virgula ci de eeniattlee écrasées (te subselluethautresindéterminables) Le M MOMENT EN O3 0) RARESITPRUILES ERNEST AS EN PARU A RE SES GMA É ETES Les assises virguliennes sont généralement horizontales, et offrent des inégalités de relief qui ne peuvent résulter que d’érosions subséquentes. C’est cependant un des points de la contrée où l’on trouve le moins d’alluvions dans les creux et sur les pentes. 392 DE RIAZ. — ÉTUDE SUR LES ÉTAGES JURASSIQUES Étage portlandien J’ai trouvé sur les coteaux au nord de la Thuile et près de Saint- Victor des calcaires blancs, cristallins, ofirant des coupes de Néri- nées. Elles sont absolument indéterminables. L’assise qui les contient paraît tenir la place du Portlandien inférieur, puisqu'elle surmonte le Virgulien. Je ne puis être bien affirmatif sur ce point, qui, ainsi que d’autres probablement de cette étude, appelle de nouvelles observations. Je m'étonne qu’à part les notes de M. Lory, anciennes et rédigées hàâtivement, cette contrée d’un accès facile n’ait encore donné lieu à aucun travail approfondi. Si les calcaires blancs à Nérinées sont du Portlandien inférieur, le Portlandien moyen ou supérieur serait représenté par un calcaire dolomitique un peu jaunâtre qui termine la formation jurassique, vers Brangues. Quelques carrières le montrent sous forme de bancs épais de 0m50 à 2 mètres. La pierre est assez belle, mais de taille difficile. Il y a parfois des nodosités, des tubulures, des cavités géodiques qui dénotent une formation troublée. Cette couche ne m’a offert aucune trace de fossiles. Il est donc difficile de décider si nous avons là le sommet de l’étage port- landien. J’incline à croire que la partie supérieure de l’étage n’est pas représentée ici, d'autant que rien ne fait supposer l’existence du Puberckien sur la rive gauche du Rhône. Peut-être la forma- tion portlandienne a-t-elle été interrompue, et dans ce cas, l’émer- sion se serait produite ici plus tôt que sur la rive droite, où l’on observe même les étages valanginien et hauterivien. Une autre supposition est plus probable : c’est qu’un affaisse- ment ait fait disparaître à l’est les couches supérieures à celles que nous voyons. L'espace compris entre Morestel et le Guiers est si bien une région affaissée, que les dépôts tertiaires et quaternaires ne l’ont comblée qu’imparfaitement : des marécages y subsistent. Lors d’un des soulèvements du Jura, une cassure, passant par Brangues et Morestel, a pu se produire dans la direction même de la chaîne, et sans doute au même moment que la grande faille transversale qui sépara du Bugey l’ilot dauphinois que nous venons d'étudier. Avec les carrières de Brangues finit ici le système juras- sique : il faut aller jusqu'aux chaînes alpines pour le retrouver. à 4 MOYENS ET SUPÉRIEURS DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL 393 RÉSUMÉ La région des cantons de Crémieu et de Morestel offre une série, digne d'attention, des niveaux jurassiques compris entre le Callovien supérieur et le Portlandien moyen inelusivement. Des difiérences de faciès remarquables pour des points très rapprochés rendent le Rauracien et l’Astartien particulièrement intéressants. C’est là que je trouve une diversité avec le Bugey, dans la ressemblance générale qui est très grande. Il y a une tendance plus franchement pélagique à ces deux niveaux, tendance accusée déjà dans le Jura proprement dit, à mesure qu'on marche du nord au sud. La couche à grandes Pinna obliquata, qui paraît correspondre à celle du Berry, au niveau du Rauracien supérieur, est peut-être la seule qui n’ait pas d’analogue dans le vrai Jura. Au contraire, il y a, surtout pour les étages supérieurs, des difié- rences réelles entre le Jura septentrional et le Jura méridional. Ce n’est pas sans peine qu’on a établi le synchronisme des calcaires à Astartes avec les assises à Perisphinctes polyplocus, et des récifs de Valfin avec les marnes à Ptérocères. La science conservera le sou- venir de ces vives discussions, d’où est résulté l’élargissement et le progrès de nos points de vue. Si l’on veut rapprocher de mon étude les travaux de M. Riche sur les étages inférieurs, on embrassera tout le groupe oolithique; car M. Riche, en étudiant le Jura méridional (1), a rattaché la rive gauche du Rhône au Bugey. La partie du canton de Crémieu, située à l’ouest de la ligne Montalieu-Trept, qui a été ma limite, a été ainsi comprise dans son cadre. On reconnaîtra, en joignant les résultats de M. Riche aux miens, qu'il y a dans cette petite région dauphinoise une remarquable succession de toute l’Oolithe, et même du système jurassique entier avec bien peu de lacunes. Le Lias en effet existe dans le canton même de Crémieu, à Hières (2), où le minerai de fer toarcien fut autrefois exploité, et sans aller très loin, à quelques kilomètres au sud de Crémieu, Saint-Quentin (3) dont les richesses fossilifères (1) Loc. cit. (2) DumorTier : Etudes paléontologiques sur les dépôts jurassiques du bassin du Rhône. Tome IV. (3) Ibid. 394 DE RIAZ. ÉTAGES JURASSIQUES DE CRÉMIEU ET DE MORESTEL sont bien connues (1), offre au-dessous du Toarcien les autres étages du Lias et mème l’'Infra-lias. Le système jurassique est donc presque absolument complet dans l’espace restreint d’un quadri- latère dont le plus grand côté ne dépasserait pas 25 kilomètres. C’est remarquable. Les seules lacunes seraient avec le Portlandien supérieur : une partie du Bathonien moyen, le Callovien inférieur (Assise à HW. macrocephalus). Manque aussi le niveau à Peltoceras athleta et Car- dioceras Lamberti, si l'on veut y voir une assise d’une valeur générale. Enfin les marnes oxfordiennes inférieures sont peu ou point représentées. Ma conclusion sera d'établir une fois de plus qu’un grand fleuve n’est pas une limite naturelle, et que ses deux rives dépendent très souvent de la même formation. La limite du Jura est au sud de la région que je viens de décrire, là où l'on n’observe plus que des étages tertiaires et quaternaires. Le Rhône formait ici une frontière administrative et politique dont l’importance mérite d’être signalée : du confluent du Guiers à Lyon, c'était plus que des provinces et des départements qu’il séparait autrelois. Là était la grande démarca- tion de la France du Nord et de celle du Midi, et l’on retrouve encore aujourd’hui dans les mœurs quelque chose de ces divergences historiques. #4 (1; Je ne sais pourquoi dans tois les musées de l'Europe, les fossilés de cette localité portent le nom de la Verpillière., Les mines de fer d’où l’on a extrait de si beaux échantillons, sont sur la commune de S'-Quentin, et à portée de la gare de ce nom. 395 SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANCAISES par W. KILIAN et P. TERMIER (1) Les nombreuses explorations effectuées dans ces dernières années, pour le lever de la carte géologique détaillée, m'ont permis d’étudier dans les Alpes françaises un certain nombre de formations érup- tives dont plusieurs étaient, jusqu’à ce jour, encore inconnues et dont d’autres n'avaient été que très imparfaitement décrites. M. Termier a bien voulu se charger de l'examen microscopique des échantillons recueillis et m'a signalé les types les plus intéres- .sants (2). Il a semblé utile de faire connaître dans ce travail les conditions de gisement de quelques-unes de ces roches et de faire suivre ces renseignements des diagnoses établies par M. Termier. Je prie ce dernier de recevoir l'expression de ma vive reconnaissance pour son aimable et savante collaboration. I. — MÉLAPHYRE RECRISTALLISÉ (3) DE BOURG-SAINT-MAURICE (SAvoïz) Lors d’une exploration faite pendant l’été de 1893, avec M. Révil, dans différentes localités de la Tarentaise (3), j’eus l’occasion de (1) Note présentée à la séance du 10 juin 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au secrétariat le 6 juillet 1895. (2) Les préparations, dont les numéros sont indiqués dans ce mémoire, sont conservées au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble. (3) En 1893 la roche de Bourg-Saint-Maurice a été indiquée, par suite d’une erreur typographique, comme amphibolite anorthique (au lieu de anorthosique) chloriteuse ou Diorite anorthique (au lien de : anorthosique) dans une brochure de MM. W. Kilian et J. Révil. (Une excursion géologique en Tarentaise, Chambéry. Imprimerie nouvelle), où en figurait une description sommaire d’après une première analyse microscopique de M. Termier. Sur la carte de Lory, Pillet et Vallet, cette roche est désignée comme Serpentine. 396 W. KILIAN ET P. TERMIER rencontrer à peu de distance de Bourg-Saint-Maurice, un filon constitué par une roche verte qui attira mon attention par le con- traste qu’elle forme avec les schistes liasiques encaissants. Voici dans quelles conditions se présente ce gisement : Lorsque l’on quitte la petite ville de Bourg-Saint-Maurice pour se rendre à Bonneval-les-Bains, on remarque, à l’entrée du vallon des Chapieux, un monticule surmonté d’une tour en ruine et connu sous le nom de Châtelard. Les couches dont il est composé et qui inclinent au sud, appartiennent au Lias calcaire, présentant son faciès cristallin comme aux Etroits du Ciex. Les calcaires cris- tallins sont ici nettement associés aux calcaires noirs du Sinémurien el l’on voit, sur la rive gauche du torrent, les assises qui en sont le prolongement passer sous le gypse du Trias supérieur. La série étant ici manifestement renversée, l’attribution au Lias des calcai- res cristallins du Châtelard paraît certaine et ne saurait du reste guère être contestée. En s’engageant dans la cluse, on observe, au bord même de la route et à 500" environ en amont du Châtelard, la roche éruptive verte, formant un filon bien net au milieu des assises liasiques. On rencontre ensuite des schistes argilo-calcaires, toujours. inclinés dans la même direction et appartenant à la partie supérieure de là série. Quelques carrières d’ardoises y ont été ouvertes sur la rive gauche. En se rapprochant ensuite des bains de Bonneval, on voit ces schistes devenir siliceux, lustrés et métamorphiques (1), puis on retrouve, près de l’établissement thermal, des bancs compacts et cristallins analogues à ceux du Châtelard. On doit conclure de ces faits que les couches traversées de Bourg-Saint-Maurice à Bonneval forment un pli synclinal, couché vers le nord-ouest. La roche verte dont on va lire la description a pénétré dans le Lias qui forme le flanc normal de ce synclinal. Description pétrographique, par M. P. Termier. La roche est d’un vert grisâtre clair. Sa densité est d'environ 2,8. On aperçoit, à l’œil nu, de nombreuses aiguilles d'amphibole verte et des lamelles assez étendues de chlorite. Les cassures fraîches montrent en outre une foule de très petits grains blancs, de nature évidemment feldspathique. L'aspect est celui d’un schiste chlori- teux et amphibolique. Les surfaces attaquées par les agents (1) Nous en avons suumis une préparation à M. Michel-Lévy qui y a reconnu «Un quartzite à ciment calcaire très abondant, rappelant les Schistes lustres et dans un état dynamométamorphique flagrant ». SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANCAISES 397 atmosphériques sont recouvertes d’une patine grisâtre : on voit alors, sur ce fond relativement clair, ressortir vivement les aiguilles d’amphibole et l’on constate que ces aiguilles sont grossièrement alignées dans des directions parallèles aux épontes du filon. La composition chimique est donnée par l’analyse suivante, faite au Laboratoire de l'Ecole des Mines de St-Etienne : SAR 2 5 40e RATS SAT OR EE SE SR CE RO Penn 17 AGO a Tee OST TRE A ea QU Se ie SO ET ES EEE Or A EE | SES TE TOME OC NAN CNT OS RE ENT NES TS (DETTES EN a VUS CARRE AE ARE ARE ee EPA TS ER HAT NRA ON ESLE EEE CR OA ER CE REP it Ur ere tt, 709 BOLASS ORNE LIRE Re SN TROT QE UN re OO SOUTORR S DORE VU MALE RD A UN Me ent LL ere contes: 1420) Perte par calcination. 2 A ARS 2,70 Total . . 99,49. Par cette composition, la roche en question se rattache étroite- ment aux mélaphyres du Dauphiné (coulées au sommet du Trias ou de la base du Lias). Nous avons donné ailleurs (1) la composi- tion de ces dernières roches, et l’on se rappelle qu’elles sont carac- térisées par la rareté de la potasse (moins de 1 °/.) et par l’abon- dance de la soude (4 à 6 °/,). La roche de Bourg-Saint-Maurice serait même parmi les moins sodiques des mélaphyres des Alpes fran- çaises ; et si l'on rapproche, dans l’analyse précédente, la valeur très basse où tombe la teneur en potasse et la valeur relativement élevée où monte la teneur en chaux, on est amené à penser que si les feldspaths du groupe oligoclase ont la prépondérance dans les mélaphyres du Dauphiné, le premier rang appartient ici à des feldspaths plus calciques, par exemple au labrador. Cette grande basicité des éléments feldspathiques prépondérants éloigne d’ailleurs l’idée d’une attribution aux porphyrites. Les porphyrites des Alpes françaises sont, en effet, riches en oligoclase et même en anorthose. Toutes les probabilités sont donc pour que les roches éruptives de Bourg-Saint-Maurice aient été (nous verrons dans un instant qu’elles ont subi depuis leur consolidation une transformation radicale) de vrais mélaphyres labradoriques. L’extension de ces éruptions semble avoir été assez grande. Nous connaissons, en eflet, dans les calcaires triasiques des environs de Pralognan (arête sud de la Dent-Portetta) un filon de roche verte ou grise, lourde, et d’ailleurs fortement altérée, dont la composition (1) C. R. Ac. Sc., 1893. 398 W. KILIAN ET P. TERMIER présente, avec celle de la roche de Bourg-Saint-Maurice, une identité presque absolue. Voici l'analyse de ce mélaphyre de la Dent- Portetta : RSI EE EM ANEAERN QUE ANS LR LR A NE D) (O0 AVI GE SAUT MO EN AE RADAR AE QE RC EAN A EL 2 U 7 DESUIOX VENTE LES ANNE SEPT ONE TE GS (ARE VD: cl ARE RE ASIE RE EURE TL a A A TPS LE ER 5,66 MAGNESIO HARAS CPS en AU ES te Tee PP ETES 7.1 POPASS ET SAULT DEAR ALAN a EAST CE A 0,16 SOU 2162 ET AAA REA El LEE AA METIER PEAR D PNA CRU 4,23 Perte par calcination Re 3,30 Total . . 100,29 Cette analyse se rapproche beaucoup plus de celle du mélaphyre de Bourg-Saint-Maurice que de celles des mélaphyres du Dauphiné. Mais on peut observer qu’elle est intermédiaire entre celles-ci et celle-là, et les unes et les autres appartiennent à la même famille naturelle. [1 y a donc lieu de croire que le mélaphyre de Bourg- Saint-Maurice, celui de la Dent-Portetta, et ceux du Dauphiné, se rattachent à la même venue, et sont, par conséquent, d’âges peu différents. Si l’on examine au microscope le mélaphyre de Bourg-Saint- Maurice, on constate qu’il a perdu toute structure de roche éruptive. L’altération des roches magnésiennes consiste, en général, dans une serpentinisation plus ou moins complète. Les minéraux magné- siens disparaissent les premiers ; puis les feldspaths sont attaqués à leur tour et le dernier terme de l’évolution est une masse serpen- tineuse et argileuse avec ségrégations locales de quartz, de mica blanc, de mica noir, de talc et de kaolinite. C’est ainsi que le mélaphyre de la Dent-Portetta, dont nous avons parlé tout à l’heure, montre, à l'examen microscopique, des globules grossiers d’une serpentine impure en fibres radiées presque monoréiringentes, et, dans l’interstice de ces globules, un feutrage de lamelles forte- ment biréfringentes (kaolinite, tale et mica blanc). Tout autre à été la transformation de la roche de Bourg-Saint- Maurice. Il y a eu recristallisation totale, sans aucun apport étranger, et sans aucun départ : et le résultat de cette recristallisation est une sorte de schiste feldspathique à sphène, chlorite et hornblende. Le seul minéral ferrugineux semble être la pyrite, qui est d’ailleurs peu abondante. Le sphène est très répandu, soit en petits grains arrondis, sans contours nets, inclus dans la chlorite, soit en plages très irrégulières et relativement grandes. Le premier faciès est celui du sphène des roches éruptives ; le second, celui du sphène SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 399 des amphibolites. Les grains inclus dans la chlorite sont groupés et alignés comme des bateaux en flotille. Le sphène des grandes plages paraît plus impur que celui des grains. La chlorite se présente en sections étendues, à contours irréguliers et vagues. Elle est faiblement polychroïque et presque entièrement isotrope. La hornblende forme des aiguilles très allongées parallèlement à htg1. La couleur est le vert bleuâtre clair, avec un polychroïsme marqué, mais peu énergique. Il n’y a pas d’inclusions. L’extinction, dans la zone h{g!, va à 220 de l’axe de zone. Tous ces minéraux sont moulés par un feldspath triclinique indéter- minable. Les plages feldspathiques s’enchevêtrent les unes dans les autres et se compénètrent : leurs contours ne sont jamais géomé- triques, mais presque toujours nuageux comme ceux des plages quartzeuses dans les granites. Cette circonstance, jointe à plusieurs cas d’extinctions symétriques sous de faibles angles, nous avait d’abord fait songer à l’anorthose. Mais cette hypothèse est incompa- tible avec les résultats de l’analyse chimique, et il est infiniment probable que la majeure partie du feldspath est du labrador. La faible étendue de la plupart des sections, l’absence de clivages nets et de contours géométriques, la rareté et le défaut de netteté des mâcles, ne nous permettent pas de pousser plus loin la détermi- nation. Aucune trace de kaolinisation ne s’observe sur le feldspath. En revanche, la roche renferme beaucoup de zoïsite et un peu d’épidote, résultant, selon toute vraisemblance, d’une altération postérieure à la recristallisation. Peut-être faut-il attribuer à cette même action tertiaire la production des quelques plages de quartz qui se montrent çà et là dans les préparations. La cristallisation du feldspath n’a été accompagnée d'aucun mouvement d'ensemble. Les plages feldspathiques moulent, sans les dévier en aucune façon, les aiguilles de hornblende et les lamelles de chlorite. Il nous paraît très important de signaler la grande analogie de structure de ce mélaphyre recristallisé et des schistes feldspa- thiques à glaucophane du Permien de la Vanoise (1). C’est le même moulage tranquille, par un feutrage feldspathique évidemment postérieur à tous les autres minéraux, d’aiguilles d’amphibole, de (1) P. TERMIER. Étude sur la constitution géolog. du massif de la Vanoise, p. 34. 400 W. KILIAN ET P. TERMIER plages chloriteuses, de grains ou de plages de sphène. La seule différence semble résider dans la nature du feldspath et dans celle de l’amphibole; les schistes de la Vanoise sont beaucoup plus sodiques; partant, l’albite Y remplace le labrador, et le glauco- phane, la hornblende. Nous voyons dans ce rapprochement inattendu une confirmation des vues que nous avons exposées ici même (1) touchant l’origine éruptive de la plupart des schistes feldspathiques à grand méta- morphisme du Permien de la Vanoise. Nous ne doutons pas que ces schistes ne proviennent de la recristallisation totale, suivant le même processus que dans les mélaphyres de Bourg-Saint-Maurice, de coulées porphyritiques ou tout au moins de tufs de porphyrites. Quel a été ce processus ? C’est ce qu'il est difficile d'indiquer d’une façon précise. Notre sentiment est qu'il ne faut faire appel ici à aucun phénomène filonien, et que les roches de Bourg-Saint- Maurice ont simplemement subi, comme les terrains qui les encais- sent et comme les schistes de la Vanoise, une sorte de recuit en profondeur. Il nous paraît encore probable que l'épaisseur des sédiments accumulés n'aurait pas suffi à produire ce recuit, et que la recristallisation est surtout la conséquence de l’exagération de pression et de température résultant, dans ce coin des Alpes, d'efforts orogéniques particulièrement intenses. Mais c’est tout ce que l’on peut dire, et, par beaucoup de côtés, le problème nous dépasse infiniment. En tout cas, le fait de la transformation, en un schiste feldspa- thique à sphène, chlorite et hornblende, d’une roche éruptive mélaphyrique, nous paraît démontré. Nous croyons que ce fait mérite à lui seul d’être signalé à l'attention des géologues et des lithologistes. Il est à remarquer aussi que la nature nettement dynamométa- morphique du Lias de Bonneval-les-Bains vient confirmer les conclusions précédentes en montrant combien cette partie de la zone du Briançonnais, voisine du Mont Blanc, a été affectée par le métamorphisme mécanique. II. — ROCHE ÉRUPTIVE DE CHATEAU-QUEYRAS (HAUTES-ALPES) En aval de Château-Queyras, dans la vallée du Guil, la route d’Aiguilles à Guillestre coupe obliquement une série d’assises (1) P. TerMiER. Sur le Permien du massif de la Vanoise, B. S. G. F., 3° Sér., t. XXI, p. 132. A ar D ee ve if DAT Re, ST Mn ue à SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 401 fortement redressées, appartenant au système triasique. C’est au milieu de ces couches, au pied E. du Rocher Roux, qu’affleurent les roches que nous allons décrire. Les Quartzites du Trias infé- rieur (£,) sont bien visibles (v. fig. 1) sur la route, non loin du point où s’embranche le chemin d’Arvieux; ils vont passer, à une certaine hauteur, sur le flanc oriental du Rocher Roux et y forment une bande étroite. A l’est de ces quartzites et, selon toute vraisem- blance, renversés sous eux, affleurent des schistes calcaréo-phyl- liteux à bandes marbreuses ; : 0. E. ({,) qui reproduisent exacte- Es es ment le type des « Calcaires M Roure phylliteux » triasiques de la Maurienne et de la Taren- taise, ainsi que me l’a confir- mé M. Marcel Bertrand (1), auquel j'ai eu le plaisir de montrer cette coupe au cours d’une des excursions que je fis dans cette région. Il y aurait donc lieu de rattacher au Trias moyen ces assises calcaréo-schisteuses dont certains bancs ont un type spécial et au sein desquelles se montrent les roches vertes (R) dont on va lire la description. Ces roches vertes, bien visibles en contre-bas de la route, sur les bords du Guil, sont liées si intimement aux schistes calcaréo phylliteux qu'il est presque impossible d’en circonscrire exactement l’affleurement. Aux calcaires phylliteux succède, en amont, une bande impor- tante de véritables Schistes lustrés (2) avec bancs quartziteux. Ces schistes sont en continuité évidente avec les schistes du Haut- Queyras, entourant de trois côtés le petit massif de calcaires tria- (1) B. S. G. F., 3° Sér., t. XXII, p. 154, 1894... « identiques aux calcaires phylli- teux les plus typiques. » (2) L'analyse microscopique de ces schistes lustrés, faite par M. Michel-Lévy, donne : « À. (Plaque 516). — Schiste lustré de Château-Queyras : Quartzite avec un peu de chlorite. » « B. — Banc siliceux intercalé dans les Schistes lustrés de Château-Queyras : » Quartzite à mica blanc détritique et ciment calcaire. Cette roche rentre bien dans » le type Schistes lustrés. » M. Termier a constaté dans ces intercalations de quartzite beaucoup de sidérose et de nombreuses aiguilles de séricite sans orientation dominante. 44 Août 1895. — T. XXIIL.” Bull. Soc. Géol. Fr. — 26 - 402 W. KILIAN ET P. TERMIER siques qui supporte le Fort de Château-Queyras et dont les bancs plongent nettement sous les schistes. M. Marcel Bertrand (1) consi- dère, on le sait, ce dôme calcaire comme « certainement inférieur à tout ce qui l’entoure. » Dans le voisinage immédiat, de l’autre côté du Guil, affleurent également des Gypses qui paraissent être en connexion avec les Calcaires de Château-Queyras. En admettant l'hypothèse de Ch. Lory et de M. Marcel Bertrand et d'après laquelle les Schistes lustrés appartiendraient au Trias, hypothèse qui, pour les environs de Château-Queyras, paraît fort admissible, la série triasique serait ici renversée, les Quart- zites représenteraient la couche la plus ancienne et les Calcaires de Château-Queyras, avec les Gypses, les assises les plus récentes, formant un synclinal étranglé dans les Schistes lustrés et dont la singulière disposition serait encore à éludier (2). Cependant dans l’hypothèse contraire, celle qui attribue aux Schistes lustrés un âge plus ancien, il y aurait simplement, entre nos Calcaires phylliteux et les Schistes lustrés de Château-Queyras, un étirement ayant supprimé les Quartzites et il faudrait admettre également entre ces schistes et les calcaires du Fort, une autre lacune ayant encore pour cause un laminage du Trias inférieur. Dans l’un et l’autre cas néanmoins, et c’est ce qui nous importe le plus, pour le moment, les roches vertes du bord du Guil, étant intimement liées aux calcaires phylliteux, sont certainement inter- calées dans le Trias et ne peuvent être considérées comme plus anciennes. Voici l'analyse, faite par M. Termier, de quelques-unes de ces roches : | A. (Plaque 613). — Roche verte, schisteuse, avec filonnets d’épidote. Schiste amphibolique riche en sphène impur (leucoxène), très curieux. Fouillis de quartz exclusivement fins, donnant aux faibles grossissements l'illusion d’une matière presque isotrope, mais se résolvant aux forts grossissements en plages quartzeuses indu- (1) Loc. cit. (2) IL y a forcément et de toutes façons, quelle que soit l'hypothèse que l'on admette, un accident tectonique important qui trouble la régularité de la succes- sion stratigraphique, car, si les Schistes lustrés sont renversés sous les Quartzites, ainsi que le pense M Bertrand, les Calcaires de Chäteau-Queyras ne peuvent être, ainsi que l’admet notre confrère, plus anciens qu'eux, sans une lacune entre les Quartzites et les Schistles, lacune qui correspondrail, dans ce cas, à la disparition de l'étage calcaire. La coupe de Château-Queyras est done peu probante en ce qui concerne l’âge des Schistes lustrés. Made pr: de v 153 ; SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 403 bitables. Ce fouillis est lardé de très longues aiguilles extrêmement minces d’une hornblende très pâle, polychroïque dans les tons bleuâtres. Ce sont de véritables fils, ténus comme des cheveux. Ces fils forment un lacis inextricable sans orientation dominante. Ils sont moulés nettement sur les quartz; ils sont souvent tordus et contournés. Beaucoup de sphène impur. Pas de feldspath (?). La hornblende appartient à un type habituel des amphibolites du Pelvoux. Mais je ne connais pas d’amphibolite aussi fine, ni ayant pareïlle structure. B. (Plaque 546). — Dans un feutrage de feldspath peu maclé (probablement andésine), on observe un fouillis d’aiguilles de hornblende vert-bleuâtre. Çà et là, petits sphènes impurs en agrégats irréguliers. Probablement une porphyrite ou un mélaphyre recristallisé; cette roche est à rapprocher de la roche filonienne de Bourg-Saint- Maurice qui semble n’en différer que par l’abondance de la chlorite et la dimension plus grande des aiguilles de hornblende. L'analyse chimique serait intéressante. C. (Plaque 569). — Mélaphyre très altéré. Les sections d'olivine sont encore très reconnaissables, mais elles sont épigénisées par de l’oxyde de jer et des produits serpentineux. Les feldspaths sont méconnaissables. L'analyse chimique serait encore assez inté- ressante. D. (Plaque 608).— Brèche ou poudingues de galets feldspathiques kaolinisés, se fondant dans un ciment argileux, et de galets de mica noir ou d’amphibole ferruginisés. Ces derniers galets sont riches en inclusions d’apatite, et les micas ferruginisés et leurs apatites ont les caractères des minéraux des orthophyres des Grandes Rousses. Galets de quartz. En somme, la roche est un grès porphyrique, formé aux dépens de coulées orthophyriques ou porphyritiques. (Intéressant). MM. Michel-Lévy et Duparc ont également eu l’obligeance d'examiner des échantillons de la roche de Château-Queyras, recueillis par moi et provenant d’une première exploration. M. Michel-Lévy donne la diagnose suivante : « Roche très » décomposée ; cependant on discerne un squelette de grands » cristaux de feldspath transformés en séricite. Restes d’un silicate » ferrugineux entièrement transformé en oligiste. Magma intra- » duisible. C’est une roche éruptive. » Voici ce que nous écrivit M. Duparc : Coupe N° 604. « Cette 404 W. KILIAN ET P. TERMIER » roche est si fortement décomposée que toute détermination » précise est impossible. Au microscope on reconnaît cependant » des grains de mugnétite très nombreux, irréguliers, localisés » parfois dans un minerai à allongement marqué, complètement » décomposé et indéterminable (amphibole, augite ?). On voit éga- » lement de nombreuses sections d’un feldspath complètement » kaolinisé qui, selon toute vraisemblance, est un plagioclase. Le » mode de kaolinisation montre dans ces cristaux une structure » primitivement zonaire. Ces divers éléments nagent dans une » masse argileuse, chargée de paillettes de séricite, de quartz » secondaire et de grains d’hématite ». L'analyse microscopique, faite par M. Termier, des schistes phylli- teux, au voisinage de la roche éruptive donne les résultats suivants : Aspect macroscopique : Schiste argentin, pailleté, à zones quart- zeuses. Au microscope : (Plaque 598). Schiste quartzeux, confusément cristallisé, avec beaucoup de chlorite et un peu de séricite. [lménite très abondante. Un peu d’oligiste. Beaucoup de vides ocreux, laissés par la dissolution de cristaux p de sidérose. Le quartz est en plages confuses, avec quelques plages mélées, d’un plagioclase indéter- minable. Aspect chaotique, inhomogène. Plus rien de détritique. Pas de calcite. Type remarquable comme cristallinité. II. — ROCHES ÉRUPTIVES DE RÉOTIER ET DU PLAN-DE-PHAZY (HAUTES-ALPES). La vallée de la Durance, à peu de distance en aval de Mont Dau- phin, est ouverte à peu près perpendiculairement à la direction des plis et coupe un anticlinal dont les deux tronçons peuvent facile- ment être étudiés à gauche et à droite de la plaine alluviale qu'a formée ici la rivière, d’une part près de la source thermale du Plan- de-Phazy et de l’autre en amont du village du Réotier. Dans l’une et l’autre de ces localités, il existe des formations éruptives qui occupent la partie axiale du pli. Ce dernier disparaît au S.S.E. du Plan-de-Phazy sous un épais manteau de Flysch. 19 RÉOTIER. — (v. fig. 2). La route qui conduit de Guillestre à Réotier offre, avec netteté, dans ses tranchées, la succession suivante (fig. 2) qui est masquée ; CLS EU MENT ACT Ne 187 DEN SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 405 F4 : r £ en partie, sur les bords de la Durance et le long de la voie ferrée * par de puissants et fort curieux dépôts de tuis récents. S*O? Réotier Calcaire triasique noirâtre et Gypse (Trias) (ts de la fig. 2) ; Calcaire noir (Lias ?) (1!* de la fig. 2) (synclinal) ; Schistes phylliteux (trh) ; . Calcaires triasiques (t°) assez puissants ; Gargneules (t‘£) en une mince assise ; . Roche verte schisteuse (20m) É de la figure) ; . Schistes rouges . Quartzites du Trias io cie ce De 2) . Cargneules (1m50) (tes) ; . Calcaires dolomitiques triasiques en dalles bleu-noirâtres, laminés (250) (t° de la fig. 2) ; 11. Grès du Flysch (dans le village de Réotier) et ardoises exploi- tées. (F1.). On s'aperçoit facilement que ces couches, malgré leur pendage uniforme vers l’est, forment un pli anticlinal dont la roche verte occupe l’axe et dans le flanc normal (entre les n° 5 et 6) duquel les quartzites ont disparu par étirement. M Re - Fr: M. Termier a bien voulu examiner une série de préparations de S * cette roche n° 6 ; voici les résultats de son analyse microscopique : A. (Plaque 121). — Roche chloriteuse avec ilménite tronçonnée par l’étirement et très petits rutiles. Nids de chlorite probablement ; secondaire. Peu de quartz à l’état secondaire. Grandes sections transformées en kaolin et mica blanc : probablement des galets feldspathiques. Ces galets, transformés en kaolin et muscovite, sont cassés et tronçonnés. F Diagnose incertaine. Est-ce un poudingue à galets feldspathiques? 406 W. KILIAN ET P. TERMIER Est-ce un tuf de roche porphyrique ? Cette deuxième hypothèse est la plus vraisemblable, vu la rareté du quartz. En tous cas, ce type existe dans le Permien de la Vanoise. B. (Plaque 114). — Même chose, mais froissement moins intense. La diagnose se précise. Il n’y a plus de doute que les sections transformées en muscovite et kaolin n’aient appartenu à des felds- paths. Le quartz est rare et purement secondaire. La chlorite est secondaire aussi et épigénise un minéral qui était, soit de l’augite, soit du péridot. Le magma est transformé en une matière serpenti- neuse isotrope. Il y a la même abondance d’ilménite. C’est une roche éruptive décomposée et laminée, ou tout au moins un tuf de roche éruptive. Il est problable que cette roche était une roche basique, porphyrite augitique ou même mélaphyre. Il serait intéressant d’en faire l’analyse. A rapprocher des schistes serpentineux du Permien d’Entre-deux- Eaux. C. (Plaque 146). — Même roche mais rendue complètement mé- connaissable par le laminage. Les feldspaths kaolinisés ont perdu toute forme et donnent de longues zones argilo-micacées. De même pour la plupart des nids de chlorite. IIménite très tronconnée. Bel exemple de transformation d’une roche éruptive en un schiste absolument indéchiffrable. Cette plaque serait absolument illisible sans les deux précédentes. D. (Plaque 111). — Même chose que 114. La structure éruptive est bien visible. Les feldspaths ont des formes nettes, encore qu’ils soient épigénisés. Le minéral épigénisé par la chlorite paraît être de l’augite plutôt que de l’olivine. E. (Plaque 226). — Même chose que 146. C’est la roche éruptive peut-être un peu tufacée, complètement laminée et devenue mécon- naissable. | En résumé, la roche de Réotier est une roche éruptive franche ou un tuf de roche éruptive ne contenant presque pas de matériaux étrangers. Il est probable que cette roche éruptive était une porphyrite à pyroxène, peut-être un mélaphyre. L'analyse déciderait, car il n’y a pas, ou très peu, de matière étrangère. Les feldspaths étaient sans doute de l’oligoclase, car ils ont donné beaucoup de mica blanc. Laminage variable, parfois très intense. Age permien très vraisemblable. La roche de Réotier est donc d’origine éruptive comme celle qui, tout près de là, de l’autre côté de la Durance, au Plan-de-Phazy, occupe une position identique dans l’axe du même pli et également inférieure aux quartzites du Trias. M A L L SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 407 20 PLAN-DE-PHazy (1). La fig. 3 donne une bonne idée de la disposition des couches dans les collines situées derrière (au sud) de létablissement thermal du Plan de-Phazy. Une coupe menée du S.-0. au N.-E. donne la succession suivante : LE Phazz (Durance) # F1 + Fig. 3. 40 Flysch (F1 de la fig. 3). 20 Calcaire triasique dolomitique, gris, en dalles, très analogue aux calcaires triasiques.du Briançonnais (t°). 3° Roche schisteuse verdâtre, siliceo-talqueuse, satinée, verdâtre, à noyaux feldspathiques et quartzeux, rappelant beaucoup le Per- mien des environs de Modane (x). 4° Quartzites chloriteux (Permien) 50 Quartzites blancs du Trias inférieur (,) 5° Gypses (Trias) (ts de la fig. 3). L’inclinaison de toutes ces assises est la même (vers l'E. N.-E.). Nous sommes en présence d’un anticlinal isoclinal, qui n’est autre que la continuation de celui de Réotier, et qui, un peu plus au sud, va s’enfoncer sous le Flysch. L’axe de ce pli est formé par la roche phylliteuse N° 3 dont nous donnons plus bas la diagnose microscopique due à M. Termier ; les quartzites t, ont disparu mécaniquement (entre les n° 2 et 3) dans le flanc inverse du pli. J'avais, en 1892 (loc. cit.), assimilé cette roche aux Bésimau- dites et l'avais considérée, avec M. Lachat, comme permienne. L'étude micrographique de mes échantillons que M. Termier a bien (1) W. Kizran. Notes sur l’hisloire, etc., des chaînes alpines. B. S. G. F., 3° Sér.. L, XIX, p. 582 et 597. 408 W. KILIAN ET P. TERMIER voulu faire avec sa compétence bien connue, fait voir qu’il s’agit d'un conglomérat porphyrique dynamométamorphisé. On sait d’autre part que plusieurs pétrographes ont émis l’opinion que la Bési- maudite typique décrite par M. Zaccagna, n’est autre chose qu’une roche porphyrique laminée. Cela complète l’analogie indiquée plus haut et confirmée encore par la position qu’occupe notre roche au- dessous du Trias le plus inférieur, c’est-à-dire au niveau du Permien. | L'examen microscopique donne les résultats suivants : A. (Plaque 56). — Roche très quartzeuse à quartz recristallisé, avec galets de feldspath parfois très gros. Ces galets sont d’andésine, d'oligoclase ou d’orthose : ils sont très kaolinisés ; quelques-uns sont cassés et tordus. Dans le quartz recristallisé, quelques petits cristaux d’albite secondaire. Nombreuses fentes à travers la roche, parallèles au laminage et remplies par de la séricite confuse. Un peu de calcite. Très peu de produits ferrugineux. Très peu de chlorite. Diagnose très incertaine : poudingue laminé, ou tuf de porphyre. B. (Plaque 70). — Beaucoup moins de quartz. Gros galets de feldspath très altéré : galets de quartz et galets d’un minéral magnésien (mica noir ?) épigénisé par la chlorite et par des produits ferrugineux (ilménite et oligiste). Ce minéral magnésien est abso- lument déchiré et éparpillé par le laminage. Les inclusions qu'il renfermait (zircon, apatite), sont tronçconnées d’une façon très curieuse. Le ciment est formé de quartz grenu et de séricite confuse. Poudingue laminé ou tuf de porphyre (porphyre pétrosiliceux ?) laminé. C. (Plaques 71 et 94). — Même chose que 70, mais encore plus confus. C’est une purée de feldspath, avec produits magnésiens et ferrugineux (1) dispersés à travers toute la masse. L’écrasement des feldspaths a donné de la séricite de dynamo-métamorphisme. Nids et veinules de quartz et de calcite. Quelques nids (ou galets) de serpentine, dans 71. Les feldspaths sont trop altérés pour être déterminables. En résumé, la roche du Plan-de-Phazy est une roche laminée, offrant un très bel exemple de dynamo-métamorphisme (feldspaths écrasés, minéraux magnésiens arrachés et dispersés, apatite et zircon tronçonnés à la facon des Bélemnites du Lias alpin). Cette roche renferme de très nombreux galets feldspathiques et des galets de quartz plus rares. (1) M. Michel-Lévy y a “econnu du sphène secondaire en pelits grumeaux. Ed Dnir mdrmi à cet E a in ÉT RS da rade melon a Nada doies-cu am on nié aies ste bé her Den ce) 2 ed) est at End UE SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANCAISES 409 La prédominance du quartz éveille l’idée d’un conglomérat porphyrique, fait aux dépens d'un porphyre pétrosiliceux. L’analogie de structure est assez grande avec certains tufs ortho- phyriques laminés des Grandes-Rousses. La recristallisation est bien moindre que dans les schistes de la Vanoise: elle n’a porté ici que sur le quartz, un peu d’albite secondaire, et cette séricite confuse développée au détriment des feldspaths potassiques écrasés. On voit que la porphyrite de Guillestre, le conglomérat porphy- rique du Plan-de-Phazy, la porphyrite de Réotier, toutes trois inférieures aux quartzites et probablement permiennes, forment, en trois points très rapprochés, et dans des conditions presque identiques, des anticlinaux au milieu des formations plus récentes des environs de Guillestre. IV. — HAUTE-UBAYE a) VALLON DE Mary ([BASSES-ALPES) A l’est de Maurin, dans la Haute-Ubaye et dans le voisinage im- médiat de ta frontière italienne, s’ouvre le vallon de Mary qui fait NSES Lacs de Roure. Fig. 4. communiquer, par le col de Mary, le bassin de l’Ubaye avec celui de la Maira. Vers la partie supérieure de ce vallon et dans le haut d’une arête qui le sépare du col et des lacs de Marinet, affleure une bande formée d’une roche satinée schisteuse d’un vert assez pro- 410 W. KILIAN ET P. TERMIER noncé à taches plus claires (7 de la fig. 4) inclinant vers l’E.-S.E. Cette bande fait partie de la série isoclinale des plis de l’Ubaye, située au N.-E. du synclinal nummulitique de St-Paul. Elle est com- prise entre une bande de calcaires triasiques alternativement com- pacts et phylliteux (t° de la fig. 4) et une zone de Cargneules (tte) et paraît être en relations avec une arête de quartzites (t,) blancs (Trias inférieur), située un peu plus à l’ouest et qui domine au N. les lacs de Marinet. Ses principaux affleurements alignés N.0.-S.E. se trouvent vers l’altitude de 2750n, entre le haut vallon de Mary et celui de Chillol, en avant et au pied du glacier de Marinet et de ses moraines. La seconde des diagnoses suivantes établies par M. Terimier, sur des échantillons soigneusement recueillis par moi, montre que cette roche, d'apparence stratifiée, est probablement d’origine éruptive. Son âge est nettement triasique, ainsi qu'il a été montré plus haut. A. (Plaque 563). — Roche très ferrugineuse, très riche en fer oxy- dulé. Quelques petits sphènes. Schiste quartzeux fin avec zones chloriteuses et zones sériciteuses. Galets feldspathiques écrasés. Quelques cristaux secondaires d’albite. À rapprocher de certains schistes satinés du Trias phylliteux de la Vanoise ; en diffère par l'absence de la tourmaline. B. (Plaque 531). — Schiste fin épidotifère. Veines quartzeuses à quartz grenu très fin avec quelques galets feldspathiques plus ou moins cassés, laminés et éparpillés. Galets d’un minéral magnésien transformé en chlorite, serpentine et ilménite : quelques-uns de ces galets sont écrasés et dispersés. Epidote extrêmement abon- dante, concentrée de préférence dans certaines zones parallèles. Cette épidote forme des corrosions dans les feldspaths. Il est probable qu'elle est développée aux dépens des feldspaths calciques écrasés. Un peu (très peu) de séricite. Sphène impur, ilménite provenant probablement d’inclusions du minéral magnésien et dispersé à travers toute la roche. Ce schiste, dont le type est inconnu jusqu'ici dans le Trias de la Savoie, paraît être un tuf laminé et écrasé. Probablement tuf de mélaphyre (ou plutôt conglomérat mélaphyrique). Mais cette diagnose est douteuse. Les feldspaths sont malheureusement indé- terminables, de même que le minéral magnésien chloritisé et serpentinisé. M. Michel-Lévy, qui a examiné également de nos préparations, considère la roche de Mary « comme une arkose ou une roche éruptive élirée ». Les grains de quartz dessinent la schistosité dans les parties schisteuses. ICT l SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 411 L'origine éruptive de cette formation paraît donc indubitable, malgré son apparence stratifiée. Elle est associée à des schistes phylliteux du Trias dont la préparation A. indique la composition. C’est la première roche de cette nature que l’on ait à signaler dans le massif du Chambeyron dont le vallon de Mary est une dépendance. b) Les BLAVETTES (BAssEs-ALPES) Non loin du gisement précédent, en amont de Maurin et du lac du Paroird, affleurent au milieu des « Schistes lustrés », des massifs isolés de Serpentine exploités comme Ophicalce et dont j’ai recueilli des échantillons qui montrent une texture intéressante. Les Schistes lustrés qui entourent la roche serpentineuse sont du type ordinaire des Schistes lustrés de la Vanoise et du Mont-Cenis : Au microscope, ils se montrent charbonneux, sériciteux et calcaires. Le quartz domine; la calcite, très abondante, est en rhomboëèdres plus ou moins bien formés. Aucune apparence détritique sauf le charbon. Rares cristaux de tourmaline; beaucoup de petits rutiles. Un peu d’orthose et d’albite développés in situ (M. Termier). Lorsqu'on les suit vers le Queyras, ils se présentent sous un aspect plus cristallin. C’est ainsi qu’à Saint-Véran, ils sont quartzeux, non calcaires, très charbonneux, avec grand développement de séricite. Certains lits non charbonneux rappellent ici les mica- schistes archéens. Le métamorphisme est très intense. Quant à la roche verte serpentineuse, en voici la diagnose d’après M. Termier : (Plaque 547). — (Plaque étiquetée « Serpentine ? Les Blavettes. Haute-Ubaye »). Cette roche n’est point une serpentine (1), mais bien un feutrage de feldspath avec quelques aiguilles de séricite, beaucoup de très petits sphènes, et un peu de calcite. Le feldspath, peu maclé, paraît être du labrador (détermination incertaine). Il n’a pas de forme. C’est à peine si l’on aperçoit une vague tendance à l’allongement. Les plages feldspathiques se moulent les unes les autres et s’enchevêtrent de la façon la plus complexe. Il n’y a plus de structure éruptive. C’est sans nulle doute une roche labradorique microlitique (por- phyrite ?) dans laquelle il y a eu recristallisation complète du feldspath. Les minéraux magnésiens ont disparu. (1) La même préparation, soumise à M. Michel-Lévy, a été étiquetée « roche éruptive dynamométamorphisée ». 412 W. KILIAN ET P. TERMIER VI. — ENVIRONS DU COL DE LARGENTIÈRE (Basses-ALres). Au N.-E. du col de Larche (ou col de Largentière), M. Portis (1) a signalé des ( roches porphyriques » en affleurement au milieu du Trias. J'ai eu l’occasion de recueillir, dans les éboulis du vallon d’Oronaye, quelques échantillons de ces roches, n'ayant pu, par suite de difficultés qu’il y a, depuis quelques années, à circuler inpunément sur la frontière italienne, arriver jusqu’au gisement. M. Termier m'a fourni sur ces échantillons, les indications sui- vantes qui résultent de l'étude microscopique qu’il a bien voulu en faire. A. (Plaque 254). — Roche éruptive malheureusement très abimée. Les feldspaths sont envahis par la calcite. Le magma est en grande partie transformé en argile, avec un peu de séricite et quelques nuages de quartz secondaire. La roche devait être à deux temps, avec un magma microlitique très feldspathique. Les cristaux feldspathi- ques du premier temps sont du labrador, peut-être aussi de l’andé- sine. 4 rapprocher des andésites et labradorites du grès de Taveyannaz, du Flysch de la Clusaz (P. Termier) et du pic de Tourond (P. Lory). Peut-être aussi une porphyrite. B. (Plaque 155). — Même roche, mais beaucoup plus calcifiée. C. — Un autre échantillon d'aspect fort différent a donné à M. Michel-Lévy les résultats suivants : (N° 216), Vallon d'Oronaye, près Larche : Sorte de porphyroïde. La roche montre les débris de quartz bipyramidé et de feldspath dans une pâte entièrement et finement sériciteuse. — Probablement un porphyre dynamométamorphique. VIL. — EUPHOTIDE: ERRATIQUE DE GUILLESTRE Ayant été frappé, à plusieurs reprises, par les nombreuses enclaves que présentent les blocs d’euphotide épars dans le Glaciaire récent (3° Glaciation) des environs de Guillestre et provenart très vraisemblablement du Haut-Queyras, je crois utile de donner ici, d’après l’examen qu’en a fait M. Termier, quelques détails sur leur constitution micrographique. Les enclaves en question se présentent sous la forme de mor- ceaux à contours variés, noyés dans la roche éruptive à la manière des schistes micacés dans certains granites de Bretagne. Ils se (1) Porris. Sui Terr. Stralific di Argentera (Vallée Della Stura di Cuneo). Rome- Turin, 1882. “dit * EIRE SUR QUELQUES ROCHES ÉRUPTIVES DES ALPES FRANÇAISES 413 détachent en noir sur le fond vert de l'euphotide. Leur étude micrographique montre : A. (Plaque 532). — Fouillis d’aiguilles de glaucophane, avec beaucoup de sphène. Ni quartz, ni feldspath. Provient des glauco- phanites permiennes ou triasiques (Schistes lustrés). B. (Plaque 557). — Mème chose : glaucophane, sphène, pyrite: fentes avec zéolithes. C'est un bloc de glaucophanite enclavé dans l’euphotide. On voit par ce qui précède que les Alpes françaises ont été le théâtre de phénomènes éruptifs nombreux et variés dont les pro- duits, rendus souvent méconnassables par l'effet du laminage et du dynamométamorphisme, ont longtemps échappé aux recherches des géologues. Les roches de Bourg-St-Maurice, de Réotier, de Château-Queyras, de Mary, décrites dans le présent travail, sont des exemples frappants de cette transformation. Les belles études de M. Termier avaient déjà fait connaître dans l’Orthophyre du Freney-en-Oisans une roche franchement éruptive dont le laminage à à ce point modifié l’apparence que, pendant longtemps, elle avait été considérée comme un schiste talqueux. Il en est de même des gabbros ouralitisés de la chaîne de Belledone, rapportés aux amphibolites par Ch. Lory et dont la vraie nature a été reconnue récemment par M. Duparc. Il est intéressant de citer encore la roche curieuse que l’on exploite près de St-Jean-de- Maurienne, non loin de l’Échaillon, et qui se présente sous l’aspect d’un quartzite schisteux, satiné, d’une couleur verdâtre, alors que l’examen microscopique y révèle un granite kaolinisé et étiré. En même temps que la composition microscopique et la texture des roches éruptives alpines ont en beaucoup de cas été profon- dément modifiées par le dynamométamorphisme, l’étirement et le laminage ont, de leur côté, donné à un grand nombre de ces forma- tions une structure schisteuse et up aspect qui, à première vue et sans le secours de l’examen optique, empêche de les reconnaitre. On est d’autant moins porté à y voir des produits éruptifs que les relations de ces roches avec les assises véritablement sédimen- taires du voisinage sont le plus souvent masquées par la structure isoclinale et la schistosité. L'étude à laquelle nous venons de nous livrer met en outre en évidence le rôle important qu'ont joué dans les Alpes occidentales les éruptions porphyritiques et mélaphyriques depuis l’époque permienne jusqu’à celle du Lias (Bourg-St-Maurice). 414 QUELQUES OBSERVATIONS NOUVELLES SUR LES LAPIEZ, LE GLACIAIRE ET LA MOLLASSE DANS LE JURA par l'abbé BOURGEAT (1) Je désirerais soumettre à la Société quelques observations que j'ai faites dans le courant de l’année 1894 sur les lapiez, le glaciaire et la mollasse dans la région du Jura qui avoisine Sf-Claude. I. — Des Lapiez Chacun sait que l’on désigne sous le nom de lapiez ou quelquefois sous le nom de lézinnes, dans le Jura, une série de rigoles pro- fondes qui découpent les calcaires et qui s’accusent surtout aux altitudes élevées. Voici les principales remarques que j’ai pu faire à leur sujet : 1° Ces rigoles ou rainures sont souvent de deux natures : les unes dirigées suivant la ligne de plus grande pente du terrain, les autres perpendiculaires ou obliques à cette direction. 20 Ces dernières sont à peu près parallèles entre elles comme les premières et dessinent avec elles un réseau sensiblement régulier. 3° Elles sont plus profondes et plus larges que celles qui suivent la pente, ne s'arrêtent pas à leur rencontre et se prolongent souvent sur une grande longueur. C’est à celles-là qu'on donne plus spécialement le nom de lézinnes, en réservant le nom de lapiez pour les autres. 4° Les lapiez, au contraire, s'arrêtent à la rencontre des lézinnes et (1) Note présentée à la séance du 24 juin 1895; manuscrit remis le 17 juin. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 5 juillet 1895. LES LAPIEZ, LE GLACIAIRE ET LA MOLLASSE DANS LE JURA 415 n’acquièrent une longueur considérable qu'autant que les lignes de lézinnes qui les interrompent sont fort distantes. 50 Lorsqu'on observe les lézinnes, on constate ou qu'elles répon- dent à des lignes de cassure du terrain ou à des veines de matières moins résistantes engagées dans la roche. Dans le premier cas, elles sont à peu près rigoureusement parallèles ; dans le second elles le sont beaucoup moins. 6° On constate aussi que leur élargissement, comme leur appro- fondissement, est en grande partie dù aux eaux qui ont coulé sur les lapiez et qui se sont ensuite engoufirées dans leur intérieur. 7° Les lézinnes, ou, tout au moins, leurs premiers linéaments, se rencontrent tout aussi bien au-dessous des débris glaciaires, sur les roches polies et recouvertes par les moraines, que sur celles qui sont à nu depuis longtemps ; seulement elles y sont généralement moins fortement accusées. 8° Tous les calcaires peuvent présenter des lézinnes s'ils ne sont pas trop argileux, mais tous ne peuvent pas présenter des lapiez. 9 Les lapiez sont surtout visibles sur les calcaires les plus purs et les plus voisins de la texture compacte. Ils se rencontrent prin- cipalement sur les bancs mi-compacts ou mi-saccharoïdes de l’Ur- gonien, sur les bancs compacts du Jurassique supérieur des hautes chaînes, sur les bancs suboolithiques du Bathonien et sur quelques- unes des assises dolomitiques qui surmontent le Jurassique. 100 Leur développement croît d’une manière sensible à mesure que l’on part des altitudes de 4 à 500 mètres, où il est faible, pour se rapprocher des altitudes voisines de 1,000 mètres. Ainsi, l'Urgo- nien de Chassal et de Pont-de-Lizon en présente à peine aux altitudes de 370 à 400 mètres, alors que plus haut, vers Saint- Lupicin, à plus de 500 mètres, la même bande urgonienne en offre déjà de passables et qu’elle en présente de très beaux à Chaux-des- Prés, aux Chauvins, à Fort-du-Plane et dans tout le Grandvaux aux altitudes de 8 à 9 cents mètres. 11° Le développement des lapiez croit aussi d’une manière sensible, à même altitude et à même pente, suivant que l'orientation des assises passe du nord au sud ou à l’est. Au nord, ils se remarquent à peine; au sud, c’est-à-dire au regard du soleil, ils sont très nettement accusés. On peut le constater sans peine sur les grandes couches de Portlandien qui forment la montagne de Sur-lez-Roz et des Saumoirs au levant de Leschères, sur les couches de même nature qui constituent le piton des Raisses au couchant de Valfin, ainsi que sur un bombement régulier de Bathonien dans la Combe des Près, au voisinage du bief de la Loutre. 416 BOURGEAT. — SUR LES LAPIEZ, LE GLACIAIRE 12 À même altitude, même orientation et même calcaire, les lapiez paraissent être d’autant plus importants que la pente du sol se rapproche le plus de 25° à 300. Sur les surfaces horizontales on n’a guère que des lézinnes, sur les surfaces voisines de la verticale les rigoles restent étroites et peu profondes. 130 Tous les lapiez que j'ai observés dans le Jura se montrent postérieurs au phénomène glaciaire. [Il n’en existe d’abord aucun au-dessous des moraines ; ils cessent même où le calcaire cesse _ d’être à nu, ensuite les blocs glaciaires de grandes dimensions qui émergent à la surface de celles-ci sont couverts de lapiez en relation manifeste avec la position qu'ils ont prise lorsque les moraines se sont arrêtées. De toutes ces observations je crois pouvoir conclure d’abord, avec les géologues suisses qui ont étudié ces phénomènes, que les lapiez sont récents et postérieurs aux glaciers. Je crois pouvoir conclure aussi qu’ils tiennent à l’altitude ou au voisinage des neiges et que ce n’est pas simplement l’eau des pluies qui les a creusés. L'eau qui me semble avoir travaillé ces rigoles est l’eau de fusion des neiges qui a agi plutôt mécaniquement que comme dissolvant chimique. Cette eau, en effet, sur les pentes faibles et tournées vers le midi, se produit à chaque beau jour de l’hiver sous l’action du soleil. Elle coule de là sur la roche suivant la pente des assises, plus rapidement si elles sont fortement inclinées, plus lentement si elles le sont moins. Lorsque le soir vient, cette eau, surprise par le refroidissement brusque, se congèle, augmente de volume et désagrège la roche où elle s’est engagée plus ou moins profondé- ment. On comprend ainsi que plus son écoulement est rapide et moins son action est considérable. On comprend de même que plus les assises sont tournées vers le nord, moins la fusion y est sensible et moins, par conséquent, se répètent souvent dans un hiver les phénomènes de dégel et de regel qui en amènent la désagrégation. II. — Glaciaire . En ce qui concerne le glaciaire, voici les faits que je crois devoir signaler : 1° Le glaciaire alpin de la Valouse, que j'avais cru limité au voi- sinage de Valfin-sur-Valouse, remonte beaucoup plus haut vers le nord-est. Il s’en rencontre en effet de nombreux débris à l’ouest ET LA MOLLASSE DANS LE JURA 417 de Chamberia et de Sancia, par 400 mètres d’altitude, c’est-à-dire à un niveau d'à peu près 100 mètres au-dessus de celui de Valfin. 2° Le glaciaire alpin de la vallée de l’Aïn, que j'avais cru limité aussi au voisinage de Thoirette, remonte aussi plus haut, mais les blocs deviennent de plus en plus rares à mesure que l’on se rapproche de Condes en remontant le cours de la rivière. 3° Il existe au couchant de la vallée de la Bienne, au nord-est de St-Claude, des blocs alpins de faibles dimensions, dont le transport est difficile à expliquer. Si ces blocs n'étaient que des quartzites on pourrait peut-être les supposer de provenance jurassienne et les attribuer aux rognons siliceux cristallins qui se rencontrent au niveau des assises purbeckiennes, mais ce sont des quartzites noirs ou gris, ou bien encore des micaschistes et des chlorito-schistes qui n'ont pas d’analogues dans le Jura. Ces blocs sont assurément très rares ; mais je n’en ai pas moins rencontré un beau quartzite noir à Leschère, un autre aux environs de Grand-Essarts et deux micaschistes à la côte de Valfin-sur-Bienne. L'état d'isolement dans lequel se trouvent ces blocs ne permet guère d'admettre un transport intentionnel de l’homme. Il faut donc croire que, d’une manière ou d’une autre, les régions qui avoisinent la Bienne au couchant, ont été visitées par les glaciers alpins ou tout au moins par des glaciers locaux relayant ces derniers, comme l’a déjà fait remarquer Emile Benoit, pour la région de Pontarlier. En cherchant vers le sud comment les blocs seraient venus, on ne trouve qu’une voie, celle de la combe de Désertin et de la valiée du Tacon, en relation par les Bouchoux. Seulement, d’une part, dans la combe de Désertin, l’erratique alpin ne paraît pas remonter jusqu’à l'arête culminante qui sépare cette combe de la vallée du Tacon. D'autre part, si l’erratique était venu de ce côté, il serait difficile de comprendre comment, après être descendu jusqu’à St-Claude, il a pu remonter si haut vers le nord-est, à l’encontre du puissant glacier de la Bienne. En cherchant vers le nord, on se heurte aux arêtes culminantes de la Dôle et du Noirmont, dont les cols, tel que celui de St-Cergues, semblent avoir été au-dessus de la limite des glaciers. Et cependant il a bien fallu que ces blocs vinssent de quelque part. Rapprochant les faits que j'ai constatés de la découverte faite près de la Billaude, par MM. Girardot et Choffat, de débris glaciaires alpins qui ne pouvaient venir que du côté de St-Laurent, je ne puis m’empé- cher de croire jusqu’à preuves contraires que c’est par un col voisin de la Dôle, celui de St-Cergues, par exemple, que les blocs alpins 45 Août 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 27 418 BOURGEAT. — SUR LES LAPIEZ, LE GLACIAIRE ont pu pénétrer dans le Jura. Cela donnerait une épaisseur un peu plus grande qu’on ne l’admet, à la nappe glaciaire qui couvrait alors la Suisse vis-à-vis du Léman. Les blocs trouvés en amont de Thoirette, comme ceux que l’on observe à l’ouest de Chamberia, obligent aussi à donner à cette nappe une grande puissance. À Thoirette et à Chamberia les blocs ne semblent avoir eu de trajet que les suivants. Ils ont d’abord tous ensemble longé le Jura du côté de la Suisse, et se sont ensuite engagés dans la cassure de Bellegarde, Chatillon de Michaille et Nantua, pour s’avancer jusque près de Bolozon sur l’Ain ou de Matafelon. Après cela, ils ont remonté les premiers le cours de de l’Ain jusque vers Condes et les seconds celui de la Valouse, affluent de l’Ain, jusqu’au-dessus de Chamberia. Pour remonter vers Condes, les premiers marchaient à l’encontre d’un puissant glacier jurassien descendant le cours de l’Ain. Il fallait donc que la nappe qui les portait füt assez puissante pour faire reculer le glacier ou pour s’'épancher au-dessus de lui. Pour aller jusqu’à Chambéria, les seconds avaient aussi comme obstacle le glacier local de la Valouse, moins puissant sans doute que celui de l’Aïn, mais assez fort cependant pour que ses moraines se montrent encore au-dessus de St-Imetière. On comprend comment devant ces obstacles inégaux le glaciaire alpin de l’Ain, plus contrarié, est resté au-dessous de 300 mètres vers Condes, tandis que celui de la Valouse est monté à 400. Mais encore une fois ce glaciaire a dû être puissant pour se répandre si loin. 111. — Mollasse En ce qui touche maintenant à la mollasse, je crois devoir signaler un nouveau gisement de cette formation géologique dans la combe du Grandvaux, près du hameau des Bez. Ce gisement, qui a été mis à nu par une rectilication de la route de Chaux-des-Près, se trouve à 150 mètres à peine au couchant du hameau des Bez et établit une transition entre l’'Helvétien et la combe d'Evoaz et celui de la Ferté. A la Combe d’'Evoaz, la mollasse est en grande partie formée d’un grès vert noiratre assez riche en Bryozoaires et en Polypiers. A la Ferté, elle est principalement calcaire et ne présente en fait de silice que quelques taches de grès vers la base et des fragments de silex de tous points semblables à ceux de la craie dans l’ensemble de la formation. Aux Bez, j'ai relevé la coupe suivante en partant du glaciaire pour descendre à l’Urgonien ET LA MOLLASSE DANS LE JURA 419 1. Grès verdâtre ie fin, passant au sable en quelques BORIS. NET. RER EN OF 30 2. Poudingue JA RRES e avec le FHarnte — nodules ferrugi- neux et nids de grès verdâtre . . . . . . . PA A LA OBS Û 3. Assise calcaire violacée à grandes Da crassissima . 0®35 RP CT AUe SE NOTA PER ES or 020 ». Urgonien avec Polypiers. Lorsqu'on compare’ cette coupe au point de vue lithologique à celle qu'Émile Benoit a donnée pour la mollasse de Saint-Martin de Bavel, on voit qu'à Saint-Martin de Bavel les grès micacés sont sans contredit plus abondants qu'aux Bez. Il en est de même si on la compare avec celle que. M. Dollfus a prise aux Verrières. Là, en eflet, d’après ce savant, la pâte mollassique est composée d’un grès demi- fin grisâtre, à grains glauconieux verts ou noirs, peu micacés, au-dessous duquel se rencontrent de gros poudingues appartenant à des roches calcaires avec débris de roches primitives et fragments de quartz. : Le Grandvaux se présente donc comme une région du Jura où la mollasse revêt un faciès de plus en plus calcaire à mesure que l’on s'éloigne des grandes nappes de mollasse de la Suisse et du département de l’Ain. C’est un coin de terre où la mer semble s'être avancée à l’état de golfe étroit. Il ne serait pas étonnant dès lors qu'aux confins de ce golfe, près des cours d’eau qui y débou- chaient, le faciès calcaire ne présente plus de fossiles marins. Ce serait le cas de la brèche de Narlay et des brèches calcaires sans fossiles avec fragments de silex que l’on observe à Leschères et à la ferme du Pré Traîné, près de Valfin. L'étude de ces brèches et leur liaison avec celle qui forme la base de la mollasse permettra peut-être un jour de rétablir les contours des bras de mer qui pénétraient alors dans le Jura. A propos de ces bras de mer, je n’ai pas encore pu trouver à la Ferté ou aux Bez la distinction des deux niveaux burdigalien à Pecten præscabriusculus et helvétien proprement dit à Ostrea crassissima, que l’on trouve ailleurs. Aux Bez, le Pecten præsca- briusculus est rare, à la Ferté il est abondant; mais en ces deux localités 11 se montre avec l’Ostrea crassissima ou alterne avec elle. Il semble en être de même à St-Martin de Bavel et aux Verrières ; car dans la première des deux localités, Emile Benoit signale de grandes Huîtres associées aux Echinolampas scutiformis et aux Pecten præscabriusculus ; et, dans la seconde, M. Dollîus n’a pas eu la pensée de séparer un niveau contenant le Pecten de celui qui con- 420 BOURGEAT. - SUR LES LAPIEZ, LE GLACIAIRE ET LA MOLLASSE tiendrait l’Ostrea. C'est une preuve de plus que les classifications ne sont que régionales et que c’est faire violence à la géologie que de les appliquer partout. Une remarque que je me permettrai de faire aussi, C’est que je ne comprends pas pourquoi, alors qu'on voit la mollasse à Pecten præscabriusculus et Ostrea crassissima n'être surmontée dans tout le Jura méridional et central par aucune formation marine plus récente, on veut placer à la suite de M. Suess le maximum d’exten- sion de la mer miocène à l’époque du Tortonien ou de la Cardita Jouannetti. Si cette Cardita se rencontre au Randen, au-dessus de l’Ostrea crassissima, il ne me semble pas que l’extension de la mer vers le Randen à l’époque du Tortonien soit de nature à surpasser son retrait dans le Jura à la même époque. : 421 SUR LA PRÉSENCE DE DÉPOTS CALCAIRES PROVENANT DE L'ALTÉRATION DES BASALTES DE LA BUTTE DE MARCOUX-GOUTTELAS, PRÈS BOEN (LOIRE) par H. DE CHAIGNON (1). Dans le Bulletin des services de la carte géologique de la France, août 1890, M. Le Verrier signale la présence de filonets calcaires à la limite du Tertiaire et des Terrains primitifs, entre Marcoux et Trelins, vers le château de Gouttelas, et venant affleurer contre la butte basaltique, située un peu au sud-est du château. D’après le même auteur, le pic basaltique serait coupé par les filonets, qui se prolongeraient dans le Tertiaire. La nouvelle route de Boën à Ambert a entamé le pied de la butte, constituée principalement par des éboulis et mis au jour ces calcaires, qui apparaissent de distance en distance, sans être continus, la route contournant le pic à mi-hauteur de son flanc est. Ils sont dans ces points complètement désagrégés et sableux. Je ne sais si M. Le Verrier a voulu faire allusion à ces derniers, en les comparant à des travertins, et en leur donnant pour origine la circulation d’eaux minérales ? Dans la plaine à Sary-le-Comtal, L'Hôpital-le-Grand, Saint- Cyprien, Merlieux, Saint-Romain-le-Puy, etc., affleurent également des calcaires, qui, sans être disposés en bancs bien réglés, sont sédimentaires et diffèrent absolument de ceux de Marcoux. Cependant, ceux découverts près de Saint-Romain-le-Puy, dans les sondages et les fouilles pratiqués pour la recherche des eaux minérales, au voisinage du basalte ou des tufs basaltiques, présen- teraient, il semble, une disposition un peu spéciale : ils ne sont pas (1) Note présentée à la séance du 24 juin 1895; manuscrit remis le 12 juin. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 13 juillet 1895. 429 DE CHAIGNON. — SUR LA PRÉSENCE DE DÉPÔTS CALCAIRES en masse continue, mais en blocs, dont quelques-uns assez volu- mineux, plutôt arrondis qu’anguleux, et disposés assez irrégulière- ment à côté les uns des autres et comme indépendants. Le mode de formation de ce dernier calcaire difièrerait-il de celui des autres ? Il m’a semblé moins chargé en fer, plus compact et plus résistant, moins argileux, et renfermant de petits vides séodiques tapissés de cristaux de carbonate de chaux. A part ces quelques particularités toutes locales, l’ensemble de la formation offre les mêmes caractères dans ces dépôts de la plaine. Le calcaire est généralement peu dur, argilo-siliceux, ce qui permet de l’employer pour la fabrication de la chaux hydraulique, il renferme par places des rognons de silex et ailleurs des grains de glauconie. A part la remarque faite en passant, touchant le calcaire de Saint-Romain-le-Puy, il est évident qu'il ne peut y avoir commu- nauté d’origine entre la formation des calcaires sus-nommés et celui de Marcoux. D'abord, en tant que faciès, comme je le disais plus haut, et comme composition, dont je parlerai tout à l’heure. Le talus de la route nouvelle, de Boën à Ambert, qui a mis à découvert ces calcaires de Marcoux, est tout fraîchement abattu, aucune végétation ne l’a encore recouvert; on peut donc bien se rendre compte de sa composition, mais surtout de la disposition de ses éléments. Sur un fond sableux jaunâtre se détachent des sections de boules ou rognons, plus ou moins sphériques, coupés par le milieu par le travail de la pioche; distancés les uns des autres comme des blocs éboulés, et dont l’intérieur, complètement friable, est blanc, avec des veines verdâtres claires ou simplement brunes, interrom- pues et concentriques, surtout à la périphérie. Dès qu’on y touche, le tout tombe en poussière. Dans l’intérieur de certaines boules (plusieurs ont jusqu’à 25 ou 30 centimètres de grand diamètre), on trouve le noyau central basaltique intact et dur, ou en voie de décomposition. Dans d’autres, c’est le contraire, le centre est bien décomposé, et quand on fait tomber la partie extérieure, il reste dans la main un noyau blanc qui rappelle la forme d’un œuf. Il semble que la décomposition affecte également, en premier, le centre.ou la périphérie; généralement, cependant, c’est bien la partie extérieure qui est altérée la première. Ne pourrait-on voir là le résultat de la décomposition du basalte? DES BASALTES DE LA BUTTE DE MARCOUX-GOUTTELAS 423 dont le feldspath est particulièrement calcique : les blocs éboulés constituant tout le pied de la butte. Il est vrai que les intervalles entre les pseudo-blocs, tout en offrant une teinte un peu plus foncée, présentent là même compo- sition. Ne serait-ce pas un remplissage, occasionné par les eaux, qui auraient entraîné le résidu d’autres blocs ou de particules basal- tiques superposés et décomposés antérieurement. Il n’est pas impossible que des sources chargées d'acide carbonique, ou des eaux minérales ne soient intervenues, mais elles n’expliqueraient pas seules la présence de ces formes arrondies, restes ou résidus de blocs, qui ont dû dans le principe avoir roulé à l’état intact. A l’analyse qualitative, la composition de ces sables calcaires est - bien différente de celle des calcaires de la plaine : Sury-le-Comtat, St-Cyprien, l'Hôpital-le-Grand, etc. Ces derniers ne renferment pas de magnésie, ou de simples traces, encore moins d’acide phospho- riques. Ceux de Marcoux en renferment au contraire des quantités très notables, ce n’est pas tout à fait une dolomie, mais on peut cependant les dire riches en magnésie. Il en est de même pour l’acide phosphorique. C’est le carbonate de chaux qui domine, puis l'argile ; ils reu- ferment peu de grains siliceux, mais de petits granules feldspa- thiques ou basaltiques ; le fer à l’état d'oxyde n’y manque pas. Il était important de rechercher si ces calcaires mis au jour pour l’établissement de la route se trouvaient dans d’autres points, et étaient toujours en relation avec le basalte, pour expliquer leur formation. A 30 mètres au-dessus de la route nouvelle, à la limite d’une vigne qu’on a miuée, et qui est séparée du sommet de la butte par un talus élevé, le basalte, toujours à l’état d’éboulis, de conglomérat, est en contact avec un filon de granulite. Le tout est en partie décomposé et constitue un ensemble principalement calcaire, blanchâtre et pulvérulent et plus ou moins chargé de particules basaltiques, avec grains de quartz et de feldspath. Sur la route qui va de Marcoux au château de Goüttelas, après le passage du pont qui est au-dessous du village, on voit le basalte aïfleurer contre un des talus, il est là aussi pénétré et tr:nsformé en calcaire. A l'entrée du petit chemin montant à Prélion on le retrouve également dans les mêmes conditions. En poursuivant vers Gouttelas, on arrive au ravin du Carterin, 42% DE CHAIGNON. — SUR LA PRÉSENCE DE DÉPÔTS CALCAIRES qui entame le pied du pic basaltique dans sa partie visible la plus basse, en un point appelé : Mine de la chaux, à cause d’une ancienne exploitation de calcaire pour la fabrication de la chaux. Malgré l’abandon de la carrière, on voit encore la place où devait se faire l’extraction. Quelques filonets calcaires en contact avec le basalte affleurent au pied de la paroi basaltique. Le calcaire est blanc rosé, grenu et cloisonné comme certaines dolomies ; son grain, sans beaucoup de cohésion, est cristallin ; c’est un calcaire saccharoïde. Il est en filon, et non à l’état sableux. Il renferme peu ou pas de fer, il est peut-être plus riche en magnésie que celui des talus, mais à peine argileux, et n'étant pas à l’état de sable, il n’est pas mélangé de grains siliceux ou felds- pathiques. Je n’ai pas constaté la présence de l’acide phosphorique. Les cloisons sont remplies d’une sorte de terre verte, de nature argileuse, très friable et très chargée en fer, avec une faible teneur en carbonate de chaux. | Ce remplissage semblerait bien provenir de la décomposition du basalte. D'autant, qu’en dessous du filon calcaire il y a une couche, dont on ne peut voir l'épaisseur, qüi est certainement un produit de désagrégation du basalte, un tuf boueux. C’est une argile grise, durcie par le tassement, très plastique cependant, et toute criblée de petites particules ocreuses arrondies, et ne présentant pas de traces de calcaire. Dans ces conditions, il est bien certain que la formation de ce calcaire du ravin du Carterin ne peut être identifié avec celle des différents calcaires provenant des talus dont j’ai parlé. Là aussi, il y a bien contact avec le basalte, mais ce n’est pas lui qui a donné naissance au calcaire, qui s’est substitué à lui, sa présence semble indépendante. Il est vraisemblable que dans ce poiut des sources minérales sont intervenues, qui ont déposé le calcaire, sous forme de traver- tins ou de tuîfs, en englobant le basalte décomposé dans le même temps. Néanmoins, je ne pense pas que l'interprétation que j'émettais sur la formation du calcaire des talus, n’ait pas sa valeur, car il me semble qu’elle est prise sur le fait et montre tous les passages d’un commencement de transformation à un changement ou à une substitution complète du basalte au calcaire. Il résulterait de l’exposé ci-dessus que ces calcaires de Marcoux seraient peut-être, sur les lieux, d’un emploi utile, non comme engrais phosphatés, la proportion d’acide phosphorique étant trop DL a nd DE LA BUTTE DE MARCOUX-GOUTTELAS 425 le certains sols. Ils peuvent être exploités comme des sables. Fe 1 serait- il intéressant de oo je n'existent qu’en ces \ 426 NOTES PRÉLIMINAIRES DIVERSES SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE par Edm. PELLAT (1). I. — CALCAIRE LACUSTRE ÉOCÈNE A S7TROPHOSTOMA LAPICIDA ET PLANORBIS PSEUDO-AMMONIUS DE LA CHOISITY, PRÈS D'ARAMON (GARD) Ce lambeau éocène n’est pas indiqué sur la feuille 222 (Avignon) de la Carte géologique détaillée de la France. Il est situé à quatre kilomètres environ d’Aramon, à gauche de la route qui conduit d'Aramon à Saze, entre les lieux dits Saint-Pierre du Terne et la Choisity, et occupe une sorte de cuvette circonscrite par le Néoco- mien qui forme autour des buttes élevées. Des champs d’oliviers sont couverts : D’innombrables Lithothamnium provenant de la base de la mollasse miocène à Pecten præscabriusculus, visible en place, un peu plus haut; De galets à patine verdâtre, débris d’un conglomérat analogue à celui de Pierre-Longue, près de Villeneuve-lès-Avignon, et en contenant quelques fossiles. De fragments de calcaire lacustre blanc, très dur et compact, quelquefois un peu crayeux et friable, inférieur au poudingue et à la mollasse. On ne trouve, entre ce calcaire lacustre éocène et le Miocène, aucune trace d’Oligocène. Le calcaire lacustre est rempli de Planorbes (P. pseudo-ammonius), de Lymnées (Lymn. Michelini), de Strophostomes (S. lapicida) et d’espèces nouvelles, notamment un Bulime sénestre de grande taille. Les fossiles sont souvent très bien conservés. (1) Notes présentées à la séance du 24 juin 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 18 juillet 1895. nr SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE 427 Tout est pêle-mêle à la surface de ces champs d’oliviers (galets du conglomérat, Lithothamnium et fragments de mollasse, débris du calcaire lacustre). On ne remarque tout d’abord que les Litho- thamnium, blancs comme les débris de calcaire lacustre. Quelques fossiles du conglomérat, des Peignes et des Oursins de la mollasse sont mélangés, par suite du remaniement superficiel, aux Planorbes et aux Lymnées de l’Eocène. Ce lambeau lacustre éocène, découvert par M. Allard, employé au P.-L.-M. à Tarascon, appartient à la formation, si morcelée, du calcaire du Montaiguet ou du calcaire de Cuques des environs d’Aix en Provence. Je n’en connais pas, dans la région, d’autre affleure- ment. Il correspond, probablement, au calcaire de Saint-Parre, près Nogent-sur-Seine (Lutétien lacustre). Deux jeunes géologues d’Avignon, MM. Bartesago et Salomez, ont, comme moi, recueilli de nombreux fossiles dans ce gisement, peu étendu, et qui a facilement échappé, ainsi que plusieurs petits affleu- rements de mollasse des environs, aux auteurs de la feuille d’Avi- gnon. Notre savant confrère de la Faculté de Lyon, M. Depéret, va élablir la liste de ces fossiles et décrira les espèces nouvelles. Je join- drai à son travail une note stratigraphique un peu plus détaillée. Il. — Sur uN CONGLOMÉRAT A BULIMUS HOPEI, SITUÉ AU LIEU DIT ( MORRE-ROUGE ), PRÈS DES ISSARDS, ENTRE ARAMON ET VILLE- NEUVE LES-AVIGNON (GARD). A peu de distance du petit lambeau de calcaire lacustre, à Pla- norbis pseudo-ammonius dont je viens de parler, entre la Choisity et la grange Queyraud (voir la feuille 222, Avignon), au lieu dit « Morre-Rouge », tout près du château des Issards, une butte attire de loin la vue par sa couleur rouge-brique. Cette butte qui pointe, si je peux m'’exprimer ainsi, dans une sorte de dépression du terrain néocomien, est formée de sédiments gréseux et argilo-sableux, de couleur rouge-brique ou jaunûtre, remplis de sortes de concrétions de même couleur, parmi lesquelles on rencontre de rares et mauvais moules de Bulimus Hopei tout à fait semblables aux moules que l’on obtient en enlevant le test des superbes exemplaires d'Eygalières (carrière du moulin de Marc) (1). Au-dessus de ces concrétions et de ces argiles sableuses rouges, qui (1) PEzLAT. B. S. G. F., 21 mars 1891. Compte rendu sommaire. 428 EDM. PELLAT \ se trouvent aussi à Eygalières, on rencontre un calcaire blanc jau- nâtre, très analogue à celui qui est exploité dans cette dernière localité. Le lambeau qui fait l’objet de cette courte note n’a pas été indiqué sur la feuille d'Avignon, pas plus du reste que le calcaire à Bul. Hopei d'Eygalières. La carte n’indique pas non plus un bel affleu- rement de mollasse à Pecten præscabriusculus et Pecten Tournali exploité tout contre le canal des Alpines, entre Eygalières et la Halte de Saint-Didier (B. du Rhône). III. — LE CONGLOMÉRAT MIOCÈNE DE PIERRE- PUNSUE PRÈS VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON. À deux kilomètres environ de Villeneuve-lez-Avignon, à cinq cents mètres et sur la gauche du premier passage à niveau situé au nord de la station de Villeneuve Pujaut, se dresse, visible de loin, une sorte de monolithe que les gens du pays appellent « pierre longue » et que M. Nicolas, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Avignon, m'a indiqué sous le nom de « la femme de Loth ». Ce monolithe ressemble, en effet, d’une manière irappante, à une géante pétrifiée. C’est un témoin du calcaire néocomien sous-jacent et circonvoisin respecté par l'érosion, grâce à de nombreux rognons de silex. Sur le talus du Néocomien, incliné à 45 degrés environ, on remarque de mombreux trous parfaitement arrondis que je con- sidère comme l'habitat, à l’époque miocène, d'Oursins perforants. Des trous semblables s’observent presque toujours, dans la région, quand le Néocomien est en contact direct avec le Miocène. Sont-ce des trous faits par le Cidaris avenionensis ? La dénudation a laissé sur un espace de quelques mètres carrés, contre le Néocomien à silex et presque au pied de la femme de Loth, un placage de conglomérat miocène, formé principalement de gros rognons de silex et de fragments arrondis du calcaire néocomien, cimentés par un calcaire dur, jaunâtre ou grisâtre, verdâtre par place, comme les galets eux-mêmes (1). (1) Cette patine, verdâtre ou noirâtre, s’observe sur les galets du conglomérat à gros éléments, d'apport lointain, souvent cité par M. Depéret dans ses travaux sur le Miocène, cité, aussi « comme très constant dans tout le bassin du Rhône », par Fontannes, à la base de la mollasse sableuse à Pecten prœæscabriusculus et Davidi. Ce conglomérat, dans la région que j'explore, n’est pas constant; je l’ai observé aux Baux où il est principalement composé de roches du Danien sous-jacent et SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE 429 Ce ciment est pétri de fossiles souvent d’une très belle conserva- tion (Polypiers, Bryozaires, Térébratules, Rhynchonelles, Lamelli- branches, Gastropodes). On y trouve quelques rares Nautiles. Je m'abstiens pour le moment d’assigner à ces fossiles des noms spé- cifiques. L'aspect de la roche, l’absence de relations directes, sur ce point, avec la mollasse à Pecten præscabriusculus, exploitée à un kilomètre environ, comme aux Angles, dans une sorte de cuvette circonscrite par le Néocomien, la présence de Cardites (Cardita ci. Michaudi) et d’autres fossiles, le contact avec le Schlier qui butte contre le dépôt ou le recouvre m'avaient d’abord fait assimiler ce conglomérat au grès calcarifère de la Baume de Transit (Drôme), dont j'ai vu une belle série de fossiles dans la superbe collection de Mme Escoffier à Visan, ou à l’horizon du safre de la région de l’étang de Berre (1), ou aux sables et grès à Pecten Gentoni(Olih Celestini), ou au grès luma- challe à Cardites du Bassin de Visan (2), ou aux sables à Térébratu- lines et Pecten Gentoni (3), en un mot à l’Helvétien (sensu stricto) (4) ou à l’Helvétien moyen (5). Mais je viens d'observer dans les déblais qui ont été extraits des caves de la brasserie de Beaucaire, lorsque l’on les a creusées, au milieu des fragments de la mollasse à Pecten præscabriusculus dans laquelle ces superbes caves sont taillées, quelques fragments de conglomérat pétris de fossiles identiques avec ceux du conglomé- rat de la femme de Loth. D’après les ouvriers qui ont creusé ces caves, le conglomérat a été rencontré sous la mollasse dans un endroit malheureusement aujourd’hui muré. Un autre fait me porte à croire que le conglomérat de la femme de Loth est bien réellement placé sous la mollasse à Pecten præscabriusculus (mollasse blanche de Beaucaire, des Baux, de Saint-Remy, de Saint-Paul-Trois Châteaux) : aux Angles, dans les sur beaucoup d’autres points; mais, sur d'autres, la mollasse débute soit par des bancs argilo-sableux à Lithothamnium et à Echinolampas, analogues à la mollasse sableuse de Barry, près Bollène, (St-Remy au mas Fontaine), soit par des calcaires argileux pétris de Bryozoaires, de Thécidées, de Peignes (Pecten Davidi, Pecten præscabriusculus), comme par exemple sur la route de Maussane, près de St Remy. (1) Les terrains tertiaires de la Côte de Provence, 2° partie, par Fontannes (Mém. complété et rédigé par M. Depéret), 1892. (2) Le bassin de Visan, par Fontannes, 1878. (3) DEPÉRET. Classification et parallélisme du système miocène, B. S. G. F., t. XXI, 1893. (4) Ibidem. (5) Les terrains tertiaires de la côte de Provence (Mémoire cité ci-dessus). 430 EDM. PELLAT Ë carrières de mollasse, vers le milieu de leur hauteur, et non, cette fois, à la base, un banc à galets verdâtres, rempli de Pecten præsca- briusculus, comprend avec de nombreuses dents de Squales, des fossiles remaniés, usés, identiques avec ceux du conglomérat de la femme de Loth. Ce conglomérat serait donc plus ancien que la mollasse à Pecten præscabriusculus, malgré ses fossiles qui semblent indiquer un niveau miocène plus élevé (1). Une nombreuse série de fossiles du conglomérat de la femme de Loth, provenant des collections de M. Allard (Tarascon), de MM. Nicolas et Bartesago (Avignon), et de la mienne, est entre les mains de M. Depéret qui se prononcera sur leur âge. Je soumettrai à la Société, quand M. Depéret présentera son travail paléontologique, une coupe du gisement et une photographie de ce curieux monolithe due les agents atmosphériques feront probablement bientôt disparaître. _ Des sables grisâtres, argileux, micacés, consolidés à diverses hauteurs, en lits gréseux, formant des entablements en saillie, et que M. Depéret a assimilés au Schlier (loco citato, Bull. 3 Sér., t. XXI) au safre de la région de l’étang de Berre, viennent butter en stratification discordante et transgressive contre le conglomérat, mais reposent le plus souvent directement sur le Néocomien. Ces sables contiennent de rares Scalaires, de nombreux Pecten Gentont et beaucoup de Bryozoaires (2). (1) Note ajoutée pendant l'impression. — Je viens de rencontrer le poudingue de Pierre Longue entre la mollasse à Pecten præscubriusculus et le Néocomien, un peu au nord des anciennes carrières de Beaucaire, à gauche de la route de Comps, en face du château de Prémont (voir la feuille 222 Avignon, où ce petit massif de mollasse est indiqué, entouré de Néocomien et le recouvrant). La superposition est évidente. Le poudingue de Pierre Longue, malgré les grandes affinités de sa faune avec celle des faluns de Touraine, est placé sous la mollasse à Pecten prœæscabrius- culus, c’est-à-dire à la base de l'Helvétien inférieur (du Burdigalien). (2) Note ajoutee pendant l’impression. — Epais d’une quarantaine de mètres, ces dépôts argilo-sableux sont recouverts, sur l’escarpement qui domine la voie ferrée, en face du château d’Insolas, près de Pierre-Longue, par des assises calca- réo-gréseuses pétries de Bryozoaires et de débris de Pecten, par des sables jaunâtres à fossiles roulés, par des grès calcarifères brunâtres, criblés de petits galets, à fossiles à l'état de moules et de contre-empreintes (Cônes, Cardites). Ces grès sont identiques avec le grès calcarifère de la Baume-de-Transit (Drôme). D'autres couches ressemblent d'une manière frappante à des assises de l’Helvétien moyen du bassin de Visan, k SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE 431 IV. — DÉCOUVERTE DE CÉPHALOPODES DU BARRÉMIEN DES BASSES-ALPES ET D’ALGÉRIE DANS LE BARRÉMIEN DU (GARD. M. Edm. Pellat signale, d'après les déterminations de M. Kilian, dans les assises marno-calcaires du Gard, pour lesquelles M. Tor- capel a créé le nom d’étage barutélien, des fragments de petits Holcodiscus pyriteux appartenant aux Holcodiscus barrémiens des environs de Constantine, ainsi que Holcodiscus Caillaudi d’Orb., H. Perezi d’Orb., Desmoceras difficile d'Orb., parfaitement typique. . Ces Céphalopodes barrémiens ont été recueillis par M. Pellat dans la combe des Perras, sous le Pont de Justice, entre St-Just et Brouzet (Gard). M. Pellat a recueilli également ces mêmes fossiles au cours d’une excursion avec MM. Fabre et Allard, dans les talus marno-calcaires surmontés d’un banc'de calcaire urgo-aptien ou encore barrémien, sous le pittoresque village de Lussan (Gard) (1). Dans ces gisements pullulent Echinospatagus Ricordeaui, Ostrea aquila, Terebratula cf. sella. On y trouve aussi des Crinoïdes, des Rhynchonelles inédites, des Plicatules, etc., etc. On a là un facies mixte, intéressant, à Spatangues et à Céphalo- podes du Barrémien. Les marno-calcaires du Barutélien de M. Torcapel, facilement entamés par les érosions, correspondent à des accidents de terrain que la carte de l’Etat-major indique. La carte géologique devrait consacrer une teinte et des conlours spéciaux à ces marno-calcaires à faune bien tranchée et qui diffèrent tellement des couches néoco- miennes rocheuses sous-jacentes et supérieures. V. — ANTICLINAL DE MARUEJOLS (GARD). M. Edm. Pellat appelle l’attention sur un superbe anticlinal visible entre Mons, Maruejols et la localité barrémienne du Pont de Justice dont il vient d’être parlé. Cet anticlinal montre : 1° Sur le plateau très raviné situé au sud-est de Mons, les marno-calcaires infra-néocomiens (valanginiens) formant une (1) Les environs de Lussan, où viennent d'être cités des Céphalopodes du Barré- mien des environs de Constantine, ont précisément une certaine ressemblance avec ceux de cette pittoresque ville, 432 ÉDM. PELLAT belle voûte et très riches en Bélemnites et Ammonites (Hoplites Roubaudi, H. neocomiensis, etc.). Certains bancs glauconieux rappellent des couches de St-Pierre de Cherenne (Isère). Dans le Gard (sauf dans les environs de St-Hippolyte), le Valanginien est très pauvre en fossiles. Il en est ici autrement [collection. Allard (à Tarascon) et ma collection|. 20 À Maruejols, les strates presque verticales de la fin du Valanginien, puis l’'Hauterivien et le Cruasien (Torcapel). 30 Dans la combe que traverse la route de St-Just à Brouzet (combe du Pont de Justice), le Barrémien (Barutélien de M. Torcapel) dont il a été question dans la note précédente. M. Pellat se propose de présenter la coupe de cet anticlinal dans la Réunion extraordinaire de Sisteron. VI.— SUR UN LAMBEAU PLIOCÈNE, PLAQUÉ CONTRE LA MOLLASSE A PECTEN PRÆSCABRIUSCULUS A DROITE ET A GAUCHE DU TUNNEL DE GINESTET, PRÈS BEAUCAIRE (GARD). La feuille d'Avignon n'indique pas exactement le contour du Pliocène à l’ouest de Beaucaire. D’après cette carte, les alluvions anciennes (a/ de la carte) viennent butter directement contre la mollasse des carrières dites de Beaucaire, entre le viaduc et le tunnel de Ginestet. Le P’ de la carte(marnes et faluns de St-Ariès) n’affleure pas, d’après la carte, dans l’espèce d’anse formée par l’escarpement de mollasse. La carte n'indique le P1 qu’à l'extrémité du massif de mollasse, à la sortie du tunnel qui traverse ce massif. Une bande de P’ que la voie ferrée de Nîmes longe, se dirige vers Bellegarde, sur le flanc du plateau recouvert d’une puissante nappe de cailloux de provenance alpine (P) considérés comme représentant les allu- vions à Elephas meridionalis (1). Je viens d'explorer avec M. Allard, sous-chef de gare à Tarascon, un fort beau lambeau de Pliocène, plaqué, à droite et à gauche de l’entrée E. du tunnel de Ginestet, contre la mollasse à Pecten præs- cabriusculus qui formait sans doute, sur ce point, une petite baie. A droite du tunnel, à l’entrée de la belle carrière Perre, où l’on exploite 28 mètres de mollasse, plongeant légèrement au sud-ouest (2) (1) Dans cette bande pliocène au lieu dit « Pauvre Ménage » on exploite pour les tuileries, l'argile à Pecten comitatus, comme à Meynes, près Montfrin. M. Fon- tannes et M. Depéret ont signalé plusieurs affleurements de ces argiles sur la rive droite du Rhône. (2) L’inclinaison est très forte à moins de cent mètres, à la brasserie de Beau- caire. Éd hi ide Loto ct es. der CL one cn à din EE Se de D SE SU de, # SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE 433 un amas de sable argileux ou plutôt d'argile jaunâtre agglutinée par places en une sorte de calcaire argileux très fossilifère, est rem- pli d'Huitres (Ostrea cochlear et autres), de Peignes (Pecten pes felis), de Hinnites gigantesques et d’une admirable conservation (Hinnites crispus et autres) de Thécidées, de radioles d'Oursins, de Bryozoaires. A gauche du tunnel, sur une sorte de palier, tout contre la mol- lasse, la faune, un peu différente, contient, en outre, à profusion, Pecten scabrellus, Ostrea Hornesi, etc., etc. La faune de l’argile à Pecten comitatus du Pauvre Ménage et de Meynes, identique à celle de l'argile de Bouchet, près Visan, est tout autre. Sont-ce des dépôts pliocènes d'âge différent ou seulement des dépôts synchroniques formés dans des conditions différentes ? VIT. — ANTICLINAL DE LA VALLÉE D'AUGE, PRÈS SAINT-ÉTiENNE-DU-GRÈS (ALPINES) M. Pellat signale l'existence, près de Saint-Étienne-du-Grès, dans la direction de la vallée d’Auge, des marnes infra-néocomiennes. Au-dessus de ces marnes (dans la combe de la villa Félix), des calcaires grisâtres, plongeant rapidement vers le nord, contiennent : Hoplites amblygonius, d’autres Céphalopodes valanginiens déter- minés par M. Kilian et des Échinides des calcaires valanginiens du Fontamil (Isère). L’Hauterivien à Echinospatagus cordiformis, très fossilifère près du château de Rousty, succède au Valanginien. Le Barrémien à silex, avec rares Desmoceras difficile, de très grande taille, plonge fortement et disparaît bientôt sous les éboulis et sous les alluvions de la plaine (ancien lit de la Durance). On l’exploite, tout contre le cimetière de Saint-Étienne-du-Grès, pour l’empier- rement des routes. Quelques bancs utilisés accidentellement par les marbriers donnent, polis, un marbre veiné de rose d’un assez joli effet. VIIL — HAUTERIVIEN DE LA MONTAGNETTE Sous la cible de la garnison de Tarascon nous avons recueilli, MM. Allard, Curet et moi, de nombreux fossiles de l’Hauterivien le plus typique (Ammonites ligatus, Janira atava, Ostrea Couloni, Echi- nospatagus cordiformis. 15 Août 1895. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 28 434 EDM. PÉLLAÏ IX. — DÉPÔTS LACUSTRES DE LA BUTTE IOUTON, ENTRE COMPS ET BEAUCAIRE (GARD), AVEC LA COLLABORATION DE M. ALLARD. J'ai l’honneur d'annoncer en mon nom et au nom de M. Allard, employé à la Compagnie P..L.-M., à Tarascon, un travail sur les dépôts lacustres d’une sorte de piton très remarquable, visible de fort loin, situé, comme d’autres moins élevés, sur le massif néocomien, qui s'étend de Comps ou plutôt de Meynes jusqu’à Beaucaire, à l’altitude de 160 mètres environ. Deux anciens confrères, Emilien Dumas (1) et le marquis de Roys (2) ont dit quelques mots de ce lambeau tertiaire qui figure sur la carte géologique (feuille d'Avignon) comme comprenant (si l’on distingue bien les couleurs qui sont assez confuses), sous m° (mollasse), de l’e° (calcaires à Striatelles de la légende de la carte) et de l’e’ (sables et poudingue d’Euzet). Je dirai tout de suite que les argiles bigarrées de la base de la butte louton, ont bien peu de ressemblance avec ce terme inférieur de la série lacustre éocène ou oligocène des environs d’Euzet. Une étude détaillée de cet ensemble de couches avec listes de fossiles, groupés assise par assise. sera présentée prochainement à la Société avec une coupe. Notre éminent confrère de la Faculté de Lyon, M. Depéret, se propose de décrire les espèces nouvelles et d’établir les listes de fossiles. Je me bornerai aujourd’hui à indiquer, à titre de prise de date et sans entrer dans des détails, les principales assises que nous distinguons. J’ai eu le plaisir de les montrer à plusieurs de nos coufrères et ils ont recueilli dans ces couches des fossiles qui com- mencent à se répandre dans les collections. La butte [outon est couronnée par 15 mètres environ de mollasse blanche à Lithothamnium et à Pecten prœæscabriusculus, reposant sur 2 mètres de conglomérat à galets verdâtres. C’est la base du Miocène. Intimement reliés l’un à l’autre, le conglomérat et la mollasse semblent être un gigantesque bloc presque carré et à bords presque rectilignes, posé au sommet de la butte. Un château dont on voit encore les ruines a été, au moyen-âge, comme celui de la butte voisine de Saint-Roman, en partie taillé dans ce bloc de mollasse, en partie construit avec les pierres qu'il a fournies. Sous ce massif miocène et en stratification discordante, avec (1) Émilien Dumas : Statistique géologique du Gard. (2) Marquis De Roys : B. S. G. F., 2° Sér., t. III, 1846. SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE 435 surface, à la limite, percée de trous de Lithodomes, les dépôts lacustres (oligocènes probablement, — nous nous abstenons pour le moment de préciser leur âge, —) forment une sorte de butte sur les pentes de laquelle la végétation et les éboulis ne laissent, le plus souvent, apercevoir que les bancs assez résistants et assez épais pour constituer des espèces de gradins. Les principales couches de la série qui fait l’objet de la présente note sont les suivantes, de haut en bas : 40 90 9° 40 80 9o des calcaires, les uns jaunâtres, les autres blancs, compacts, peu fossilifères, contenant, vers le haut, Vivipara Soricinensis Noulet, fossile qui, dans le bassin d’Alais, occupe un niveau élevé (les éboulis et la végétation cachent, en partie, ces couches, qui doivent avoir 8 à 10 mètres); un calcaire jaunâtre, dur, compact, rempli de Lymnées, de Planorbes (deux espèces), de Bythinies (0,50 c.); après 2 mètres environ de calcaire un peu oolitique, 6 à 8 mètres de calcaires argileux grisâtres, très fissiles, se divi- sant en minces plaquettes (nombreuses Cyrènes); un calcaire d’un beau blanc, très finement oolitique, tendre, presque crayeux,qui a été jadis exploité sur deux points de la butte (3 à 4 mètres). Ce calcaire se taille comme la mol- lasse miocène ; des plaquettes semblables à celle du n° 3, mais contenant, avec de grandes Cyrènes très allongées, Melania Albigensis des Bythinies, d'innombrables tiges de Chara entrelacées (0,50 c.); un banc de 0,80 c. d’une très remarquable oolite, friable, jau- nâtre, à grains minuscules. parfaitement égaux, ressem- blant à des graines de végétaux ou à des œufs microsco- piques ; un calcaire compact, très blanc, rénnis de Lymnées, de Striatelles, etc. (0,50 c.) ; sur 3 à 4 mètres, des calcaires oolitiques blancs, contenant des grains de quartz rose, remplis de fossiles friables comme la roche, mais d’une parfaite conservation (Melanopsis acro- lepta, Striatella Barjacensis, Nerita (sp. nova), Hydrobia pyramidalis, Bythina Monthiersi, Cyrènes, etc., etc.). La surface de cette assise, dure et peu oolitique, est couverte, par place, de débris de Paléotherium ; des calcaires compacts, très blancs, durs, analogues au cal- caire n° 7, à petites Cyrènes, nées Siriatelles, ete: (plusieurs mètres). 436 PELLAT. — SUR LA GÉOLOGIE DU SUD DU BASSIN DU RHÔNE Sous cet ensemble de couches, composé, ainsi que je viens de le dire, de calcaires en plaquettes, d’oolites et de calcaires friables (le tout généralement d’un beau blanc), on rencontre 20 mètres environ de sédiments argilo-sableux, panachés, rouges, jaunâtres, très blancs par places, mais surtout rouges, contenant, vers le bas, des rognons de quartzite ferrugineux et des lentilles de grès roux à gros grains (sorte d’arkose). Ces sédiments argilo-sableux -res- semblent beaucoup aux sables argileux bigarrés de Mérindol, près d’Apt, d'Orgon, etc., que l’on attribue à l’Éocène inférieur. Vers la partie supérieure du dépôt, un calcaire à silex de ! m. 50 à 2 mètres, blanc ou rosé, marbré, très dur, non fossilifère (jusqu’à présent), ressemble beaucoup à celui qui, plus épais, contient, à Eygalières (Bouches-du-Rhône), les fossiles de l'horizon du Calcaire : du Montaiguet (Éocène moyen), notamment Bulimus Hopei. Une faille très nette, avec belle brèche de friction, forme, au nord-est, le bord de l’espèce de cuvette néocomienne dans laquelle ce lambeau lacustre s’est conservé et d’où, ainsi que je le disais au commencement de cette note, il émerge en forme de butte. Cette faille mel, au nord-est, les sédiments argilo-sableux bigarrés en contact avec le Néocomien. La Carte géologique n° 222 (Avignon) indique bien une petite faille, mais la place au sud de la butte. Ce lambeau tertiaire, qui devra être comparé à l’affleurement analogue de Nîmes et aux dépôts du bassin d’Alais, a paru, à M. Allard et à moi, mériter l’étude détaillée que nous nous conten- tons aujourd’hui de résumer. Note ajoutée pendant l'impression. — Deux buttes voisines (celle de Saint-Roman et celle qui domine la ferme Sicart) montrent aussi les sédiments argilo-sableux bigarrés. Les éboulis y cachent presque complètement les assises lacustres plus. élevées. La mollasse couronne aussi ces buttes. 4317 SUR LE MASSIF VOLCANIQUE DE SILIQUA (SARDAIGNE MÉRIDIONALE) par $. BERTOLIO (1). (PI. I). Dans l’île de Sardaigne les formations volcaniques sont très développées, surtout dans la partie N. O., où elles s'étendent sur 300 kilomètres carrés. Cette contrée, aussi belle qu'inconnue, est riche en volcans éteints parfaitement conservés, et comparable, au point de vue géologique, aux plus iatéressantes d'Europe. Dans la partie méridionale de Pile, les massifs volcaniques, quoique nombreux, sont peu étendus. Ils sont semés çà et là dans la région sans aucun ordre apparent. Les appareils volcaniques ont complètement disparu, et il reste simplement des témoins isolés au milieu de terrains profondément érodés. En général, les roches vo'caniques de la Sardaigne méridionale sont beaucoup plus acides que celles de la partie septentrionale et sont considérées au point de vue stratigraphique comme plus anciennes. Dans la province de Cagliari, qui embrasse à peu près toute la Sardaigne méridionale, on rencontre des formations volcaniques à Pula dans le golfe de Cagliari, à Narcao dans le Suleis, dans la presqu'’ile de S. Antioco, dans l’île de S. Pietro, au nord de Monte- Vecchio, près des villages d’Ales et de Nurri et enfin à Siliqua. Les roches les plus acides de toute la région sont sans doute celles que j'ai signalées dans l'ile de S. Pietro, où j'ai mis en lumière un type de rhyolite à œyyrine excessivement intéressant. J'ai eu l’occasion, pendant mon séjour à Iglesias, d'étudier le massif de Siliqua, dont je vais donner ici la description. (1) Note présentée à la séance du 24 juin 1895 ; manuscrit remis le 8 juillet. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 19 juillet. 438 S. BERTOLIO APERÇU TOPOGRAPHIQUE La région de Siliqua se trouve à 27 kilom. à l’ouest de Cagliari et à l’entrée de la grande vallée d’Iglesias. Elle est traversée, dans sa longueur, par la route nationale Cagliari-Iglesias et par le che- min de fer qui relie ces deux villes. Les formations volcaniques se montrent au milieu de schistes siluriens qui, cependant, ne sont guère visibles à cause des sédi- ments épais qui les recouvrent. La région est tourmentée; on observe les soulèvements les plus importants au nord de la route nationale, où ils forment une suite de mamelons et de collines disposés à peu près suivant un arc de cercle. Au sud se montrent deux äykes, dénudés par les érosions. L'activité volcanique dans la région n’a pas été renfermée dans cette étroite enceinte. Déjà à Villamassargia, petit village placé à 12 kilomètres à l’ouest de Siliqua, le sol est volcanique, on y voit s'élever les pointements trachytiques de Gioiosa Guardia. Plus au sud de Villamassargia, on peut suivre les formations volcaniques dans les gorges traversées par la route de Seddas de sa Galauza. À l’est du massif principal de Siliqua apparaissent de nouvelles roches volcaniques qui forment les buttes de San Nicola. La région que j'ai étudiée est divisée en deux parties par une petite rivière appelée Sixerri. A cette division topographique cor- respond, dans les roches de la région, une division pétrographique bien accentuée. La partie basse de la vallée est couverte de sédiments quater- paires, riches en cailloux roulés : ce sont évidemment des dépôts du Sixerri atteignant parfois des épaisseurs considérables. Dans la région affleurent aussi des lambeaux de terrains stratifiés, dont les plus importants sont constitués par des grès rouges et bruns. Les grès rouges affleurent dans les parties élevées de la région et sont particulièrement développés à Villamassargia. Les grès bruns se montrent au niveau du Sixerri dans la direction de San Nicola. Ces grès sont tous deux composés de très petits grains anguleux de quartz, cimentés par une pâte très fine et légèrement ferrugi- neuse. Il ne m'a pas été possible d’y découvrir le moindre débris d'autre cristal. D'après M. La Marmora ces grès seraient éocènes; ils ont été SUR LE MASSIF VOLCANIQUE DE SILIQUA 439 percés par des roches volcaniques à Villamassargia. Malheureu- sement, dans la région de Siliqua ces formations sédimentaires se présentent par lambeaux isolés et n’ofirent aucun repère stratigra- phique pour la détermination de l’âge des éruptions. Les roches volcaniques de la région ont été considérées par M. le général La Marmora comme éocènes (1), par M. de Stefani comme quater- naires (2) et enfin par M. Lovisato comme miocènes (3). Dans la petite carte topographique ci-jointe sont représentés les principaux soulèvements que j'ai étudiés. Ils ont été relevés à l’aide de la boussole, sur l’ancienne carte de M. La Marmora. Environs de Siliqua Echelle 1: 250000 Voleanique Eocène Silurien Quaternaire * ss 25 . aan non 0 TAN: à Kù à NX NS S \\ 7 NE = 2 REC NY X LINSERS \ illanassa Ne NÙ NINENS Si Je décrirai d’abord la roche environnant le village de Siliqua, j'aborderai ensuite l’étude des roches qui forment Monti Uau, Monte Perduto, Idda, Monte Baccas, etc. Je parlerai dans un cha- pitre séparé, à cause de leur importance spéciale, des dykes de Monte Tuxione et d’Acqua Fredda. Enfin, je décrirai quelques types de roches de Villamassargia qui sont en étroite relation pétro- graphique avec ceux de Siliqua. Je terminerai par quelques hypothèses sur la succession des éruptions qui ont eu lieu dans la région. (1) Voyage en Sardaigne, III partie, t. I. (2) Cenni preliminari sui lerrenice nozoici Sardi. R. Ace Lincei, vol. VIT, 189, . (3) Rendiconti R. Acc. Lincei, vol. 1V, 1893. p 115, 440 S. BERTOLIO Chapitre I. — Roches au nord du Sixerri. DaciTe DE Siziqua. — Cette roche, de couleur claire, est à grands éléments. A l’œil nu, on y découvre des feldspaths, quelquelois décomposés, kaolinisés, des lamelles de mica noir et d’abondants cristaux d’hornblende. Une observation attentive y révèle aussi de nombreux quartz bipyramidés. Les cristaux de feldspath ont, comme les lamelles de mica, de quatre à cinq millimètres de longueur ; l’hornblende atteint sou- vent de plus grandes dimensions. Le quartz est toujours en éléments petits qui ne dépassent pas les deux millimètres. Cette roche est une Jalodacite. La cristallisation pendant la période effusive a été, sans doute, fort limitée. En effet, on voit dans le magma de rares microlites de sanidine au milieu d’abondantes rosettes quartzeuses. Parmi les cristaux de profondeur se font remarquer le labrador, la hornblende et le mica noir. Le labrador est parfaitement déterminable par les grands angles d'extinction des lamelles hémitropes et par le signe positif de sa bissectrice aiguë. Les macles de l’albite y sont très nettes, de lar- geur variable, et interrompues ; leurs traces sont visibles même en lumière naturelle. Les cristaux sont presque toujours cassés. On remarque, parmi ces cristaux, des plages finement zonées mais l’angle d’extinction des zones ne varie pas avec continuité du centre à la périphérie : on observe, en effet, des zones éloignées entre elles qui s’éteignent sous le même angle, tandis que les zones intermédiaires s’éteignent sous des angles différents. Cependant, on peut en général affirmer que les zones extérieures sont plus acides que les zones centrales. Il faut encore observer que souvent les feldspaths sont presque complètement décomposés dans leur partie interne. La hornblende se présente en petits fragments à contours irrégu- liers. Son polychroïsme est énergique et vert pâle suivant m, brun opaque suivant ny. Les extinctions, rapportées au clivage dans la zone 7m (10) (110), ne dépassent pas 3 à 4°. La hornblende montre quelquefois une mince couronne opaque sur le contour. Le mica noir est toujours en lamelles, ou en plages, déchiquetées et souvent plissées. Le polychroïsme est suivant A», jaune d’or, suivant n9, brun opaque. SUR LE MASSIF VOLCANIQUE DE SILIQUA 441 Les inclusions sont abondantes et formées De du feldspath à extinctions roulantes. On rencontre fréquemment dans la roche de jolis cristaux d’apatite dont les cassures sont remplies par de la matière brunâtre et polychroïque. Enfin le quartz bipyramidé montre des sections parfaitement limpides et à contours arrondis. Les bords sont sans corrosions et quelquefois auréolés par du quartz spongieux. ROCHES DE LA PARTIE SEPTENTRIONALE. — Si l’on quitte Siliqua pour aller à Monte Perduto, on est frappé de la grande variété de roches qu’on rencontre sur le chemin. On peut bien dire que chacun des nombreux mamelons qui surgissent dans la région est formé par une roche spéciale. Cependant toutes ces roches ne sont que des variétés des trois types, dont nous décrirons brièvement les caractères. Premier type. — Ce type, qui est très commun dans la région, comprend surtout des roches de couleur verdâtre, d’apparence massive, qui ne montrent à l’œil nu que des feldspaths. Examinées au microscope, ces roches présentent, en général, trois poussées feldspathiques. 1° De grands cristaux, dépourvus de contour géométrique, nraclés irrégulièrement et souvent partiellement décomposés en épidote et en calcite. Ces cristaux sont divisés par de nombreuses cassures, remplies de matières biréiringentes, qui ressortent vive- ment lorsque la plage principale est éteinte. La structure zonaire, dans ces feldspaths, est fréquente et les parties centrales sont toujours les plus basiques. Les angles d’ex- tinction, en général, sont grands, même supérieurs à 15°, et les cristaux quelquefois montrent près de l’extinction des facules irrégulières. 20 De grands cristaux à macles tricliniques bien nettes et à con- tours géométriques parfaits. Ils montrent les faces p (001), g’ (010), im (110). La macle de l’albite est fréquente, les lamelles hémitropes sont régulières, variables en longueur, souvent interrompues suivant leur longueur. Les angles d’extinction, dans la zone perpendicu- laire à 42 (010), sont fort variables et atteignent quelquefois 300. Je me suis assuré, en examinart les cristaux isolés de la roche par les méthodes indiquées par M. Fouqué dans son récent mé- moire sur les feldspaths, de la présence du labrador et des bytow- 442 S. BERTOLIO nites. On peut écarter l’hypothèse de l'existence de l’anorthite, car les sections de feldspaths à grandes extinctions ne sont pas atta- quables par l’acide chlorhydrique bouillant. 30 Pâte microlitique. Le magma, dans les roches de ce type, est vitreux et le plus souvent rempli de petits grains polarisants qui, à l’aide d’un fort grossissement, peuvent se résoudre en rosettes polarisantes et en microlites feldspathiques. Ces derniers, quelquefois, ont une section rectangulaire et s’étei- gnent en long, mais le plus souvent ils se montrent allongés dans la zone pg! (001) (010) et finement maciés. Les extinctions, rappor- ‘8es à l'allongement des microlites, sont petites. Après le feldspath, l’élément le plus abondant dans ces roches est la hornblende qui, cependant, n’est pas toujours visible à cause des décompositions qu’elle a subies. Lorsqu'elle est fraîche, elle montre un polychroïsme énergique : Vert herbe, suivant n. Vert jaunâtre, suivant np. Les contours des sections sont rarement bien visibles, mais le plus souvent ils sont bordés par une couronne opaque. La macle suivant h! (100) est fréquente ; elle est souvent répétée. Les cristaux de hornblende sont presque toujours décomposés. Ils ont produit de la calcite, de l’épidote, des chlorites et du fer oxydulé. ; Dans les plages de hornblende se montrent des inclusions d’apa- tite et de feldspath à grands angles d'extinction. On constate enfin, en examinant en lumière polarisée les sections minces de ces roches, qu’il existe des plages, divisées par de nom- breux filonnets de matières ferrugineuses et complètement trans- formées en un agrégat de brillants sphérolites talqueux. Dans ces plages sont enclavés des zircons et du feldspath partiel- lement transformé en calcite. Enfin, parmi les éléments accessoires, on peut remarquer la iréquence de grus débris d’apatite. Second type. — Les roches qui appartiennent à ce deuxième type sont assez rares; cependant on en rencontre de beaux spécimens aux environs de la poudrière qui se trouve dans la région. Ces roches sont parfaitement conservées. Leur couleur est, en général, grise, leur aspect vitreux et, à l’œil nu, elles montrent bien visibles des feldspaths et de nombreux cristaux de hornblende. Examinées en lames minces, ces roches présentent un magma, formé de grains polarisants excessivement fins, et semés de micro- PRET ES CS PRIT SR AT SP A nn éco ha dt ttes et mi Dr RO A À £ £ FF, Z LA CELLES PE RE = LI Même légende. — 19. Fe tongriennes. et aquitaniennes de Marseille. — E, FE’, Failles d'étirement. He rar ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D’'ALLAUCH 517 et du Turonien. De plus, nous constatons l’apparition bizarre d’un lambeau d’Aptien, pincé entre le Trias et l’Infralias renversé et le Néocomien du massif central. Ce lambeau est l’amorce de la bande aptienne qui va se développer à l’est. Ici, nous voyons pour la première fois apparaître l’oolithe, au- dessus de la faille E1. Cette oolithe est pélagique, comme dans toute la région d’ailleurs. Rien ne fait pressentir le voisinage d’un rivage. Rien ne peut faire supposer qu’il y ait eu émersion de massif à cette époque. Nous pouvons donc affirmer que partout où l’oolithe manque dans le massif, ce n’est pas une lacune de sédimentation mais bien un étirement. La montagne de Ruyssatel nous donne une coupe assez analogue à la coupe VI, mais, vers la partie supérieure, on remarque que les couches de la cuvette synclinale se recourbent vers le massif, ce qui montre bien l’amorce de l’anticlinal couché. A Eoures on Fig. 8. — Coupe VIII. _— = N. M Ruyssatel S. Même légende. retrouve la suite de la bande triasique de St-Julien, recouverte au sud directement par l’Oligocène. A l’est de Ruyssatel, on voit apparaître, dans l’anticlinal, les couches étirées du Liasien. Un peu plus à l’est, le Liasien s’épa- nouit ainsi que l’Infralias et le Trias qui donne même lieu en cet endroit à une exploitation de gypse importante. A Font-de-Mai, la bande anticlinale s’étire violemment et commence à tourner vers le Nord. Il. Bordure orientale de Font-de-Mai à Font-de-Mulle, près Pierrascas. — Entre Font-de-Mai et les Gavots, M. Marcel Bertrand donne deux coupes : l’une, que nous reproduisons dans notre coupe IX, montre l'apparition du Crétacé dans le synclinal renversé, 518 E. FOURNIER et la disparition du Jurassique dans le flanc normal de l’anticlinal. L'autre, qui est notre coupe X, supposerait la disparition dans la faille F’ de toute la partie renversée de l’anticlinal. Fig. 9. — Coupe VIII. EE, E’ étirements F’ Faille. — 1. Trias. — 1-2. Infralias. — 3. Liasien. — 6. Oxfordien. — 7. Dolomie. — 8. Calcaire à Heterodiceras. — 9 Marnes valanginiennes. — 10. Néocomien compact. — 13. Aptien. Fig. 10. — Coupe IX. Les Camoïns E. Ja (Ferme) Même légende. — 11. Marnes hauteriviennes. — 14. Cénomanien. — 15. Turonien. 16. Sénonien. — 18. Infratongrien. — E’E'1, Etirements. F° Faille. Fig. 11. — Coupe X. ===." (cz) Même légende. Pour nous, nous n’avons pas observé cette disparition du flanc renversé de l’anticlinal dans la faille F”, mais nous avons seulement ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 519 constaté une faille d’étirement, tantôt entre le Trias et les dolomies jurassiques renversées, tantôt comme le montre notre coupe XI, entre le Trias et le Néocomien compact. Plus à l’est, la succession est la même, mais on constate de plus l’existence d’une deuxième faille de glissement F” (Coupe XII). Fig. 12, — Coupe XI. S.S.E Même légende. — 3. Liasien. — 13, Aptien. Nous ne constatons pas, en ce point, de faille entre le Trias et la dolomie, pas plus que dans la coupe précédente ; la dolomie, le Valanginien et le Néocomien sous-jacents, sont concordants et font bien partie du flanc renversé de l’anticlinal, les failles qui séparent Fig. 143. — Coupe XII. NO SE FE F Poste UE | Fe ' \Sentier ; Même légende. l’anticlinal renversé de la série normale, sont beaucoup plus au nord-ouest ; la bande anticlinale couchée est donc bien là, conti- nuant la bordure méridionale. Ce n’est que plus loin que F’ F”’ se réunissent et que la charnière anticlinale vient buter contre le massif central. Toute la partie 520 E. FOURNIER renversée de l’anticlinal disparaît alors, et l’on croirait avoir affaire à une série normale, séparée par une faille du massif central, mais la partie renversée est là, enfouie dans la faille, et la preuve c’est Fig. 14. — Coupe XIII. 17 4. Trias. — 2 Infralias. — 3-4-5-6. Liasien. Bajocien. Bathonien. Oxfordien. — 7. Dolomies. — 8. Calcaire à Heterodiceras. — 9. Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire compact (néocomien et valanginien). — FF’ Faille. Fig. 15. — Coupe XIV. A Ce RE Même légende. — 12. Urgonien. — 13. Aptien. — 14. Cénomanien. — 18. Infratongrien. Fig. 16. — Coupe XV. E? Z ‘Antique 1: Keuper. — 2. Infralias. — 9, Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire compact du Valanginien et du Néocomien inférieur. — 11. Marnes hauteriviennes. 12. Urgonien. — 18. Calcaires en plaquettes (Infratongrien). que Si l’on suit attentivement la limite occidentale de la bande triasique, on voit çà et là l’Infralias reparaître sous 1e Keuper. ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 521 Un peu au nord de la coupe XII, nous avons relevé la coupe XIII qui montre cette série régulière en apparence. Aux environs des Manaux, la série aptienne et crétacée reparaît (coupe XIV) mais ne tarde pas à disparaître de nouveau, le redressement des couches devient si fort, que l’Urgonien se rejette à l’est sur l’Infratongrien, La faille F, a fait disparaître par étirement tout le Jurassique et une partie de l’Infracrétacé. De pareils phénomènes seraient inexpli- cables dans l’hypothèse d’une simple série normale. Vers Lascours, le Jurassique reparaît, ainsi que l’a indiqué M. M. Bertrand (loc. cit., coupe 9), mais, près des grottes de Lascours, tous les étages inférieurs à la dolomie s’étirent encore et, au-dessus de cette dolo- mie, le Néocomien, qui avait été un instant caché par l’Infraton- grien, reparaît ici sous forme d’une mince bande. La dolomie et cette bande de Néocomien vont s’enfoncer sous le bassin urgonien, de Roquevayre. Près du ravin de Font-de-Mulle, le Trias s'écrase tellement que les failles F et F; se rapprochent jusqu’à se confondre (coupe XVI). Fig. 17. — Coupe XVI. ON. PSE: Même légende. — 15. Turonien du Ragage. Au Ragage la série prend une apparence tout à fait régulière, mais on voit le Crétacé (Turonien et Sénonien) s'appuyer directe- ment sur le Trias. Résumé des.faits constatés dans la bordure méridionale et la bordure orientale. — Nous avons donc constaté sur ces deux bordures l’existence constante et continue d’un anticlinal couché vers le massif ; dans cet anticlinal il existe souvent des lacunes de couches dues à des failles d’étirement, l’une F, située dans la partie renversée, l’autre F1 dans la partie normale. L’anticlinal est cons- tamment séparé de la partie centrale du massif par une faille F’. Mais sur la bordure est, la partie renversée de l’anticlinal étant 522 E. FOURNIER enfouie au pied du massif normal il en résulte que F et F’ se con- fondent ; enfin à Font-de-Mulle, F, vient se confondre avec F. Le schéma ci-contre indique le par- cours de ces trois failles princi- pales. La cuvette synclinale crétacée que nous avions vue se creuser au sud de la Bordure méridio- nale, se continue naturellement $ à l’est de la Bordure orientale. HEURES Vers le sud, le Massif triasique Fig. 48. de St-Julien divise cette cuvette d en deux cuvettes secondaires A et B, mais vers l’est, ce massif disparaît sous les dépôts tertiaires et laisse les cuvettes A et B se réunir momentanément. Mais dans la vallée de Roquevayre, le Trias se relève encore et sépare le massif d’Allauch de celui de la Ste-Baume. Massif Central Fig. 49. N. S. N. S. StJulien ! La Penne É + N NE 2 A TT B FR an à LE pr + + + FRE" à + CCE CR lo en © + + + + + Sn nn m0 NE M nd er ne N. Se 0. E. Aubagne _Ade Massif ï Carlaban de Rogucvayre a + + Mes Aet B ES A La 2 B 2. ELSEUTÉ SPA ET Sr Gr eë + Hi hat NS TE NON Es Trias, Jurassique et Infracrétacé. — A et B. Cuvettes crétacées et tertiaires. À Martelleine, nous avons vu le Trias de St-Julien se rapprocher de celui de l’anticlinal d’Allauch à tel point que la cuvette À se trouve englobée par le Trias et l’Infralias. Quant à la bande tria- sique anticlinale d’Allauch, elle embrasse tous les contours du massif, si irréguliers qu'ils puissent être. Cette bande s’est donc comportée vis-à-vis du massif central, comme une bordure plas- tique qui se serait moulée sur tous ses contours. IIT. Bordure septentrionale de Font-de-Mulle au hameau des Gadets {à l’entrée du Vallon de l’'Amandier). — Cette bordure est essentiellement constituée par une zone anticlinale écrasée entre le massif d’Allauch et celui de N.-D. des Anges ; cet écrasement est si ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D’ALLAUCH 523 violent en certains endroits, par exemple au S.-E. des Maurins, que la bande anticlinale disparaît presque totalement par étirement. En suivant le chemin du Ragage à Pichauris par Collet Redon on continue à observer la superposition normale de l'Infralias au Keu- per. Au sud de ce chemin nous avons même recueilli de jolies plaquettes à Avicula contorta. Au N.-E. de cette route se trouve le promontoire crétacé des Mies, un des points les plus intéressants du massif d’Allauch. Ce promontoire présente en effet l’aspect d’une cuvette crétacée qui aurait été recouverte totalement par le Trias, l’Infralias et le Jurassique. On trouve là, sur le Crétacé, des lambeaux de recouvre- ment (dolomies jurassiques). Quant à la cuvette crétacée, elle se compose d’un synclinal couché, dont la couche la plus ancienne est l’Aptien. La coupe est donc la suivante : Fig. 20. — Coupe XVII. 2. Infralias. — 5. Bathonien. — 7. Dolomie jurassique. — 8 Calcaire à Heterodicerus. — 9. Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire compact. — 12. Urgonien. — 43. Aptien. — 14. Cénomanien — 15. Turonien. — 16. Sénonien. Cette coupe correspond à la coupe 14, de M. Bertrand (loc. cit., p. 19). Vers l’extrémité septentrionale du promontoire des Mies, on voit le Crétacé disparaître totalement sous le Trias, l’Infralias et le Jurassique. Le même Crétacé reparaît à l’ouest de Cadolive et auprès de Saint-Savournin. Il est donc bien évident que dans tout l’espace intermédiaire, on doit concevoir un boyau crétacé enfoui sous le Trias et le Jurassique. Mais de là à admettre que la nappe de recouvrement est continue, il y a loin. Pour nous, la cuvette crétacée des Mies a été recouverte en ce point par deux plis anticli- naux, couchés en sens inverse et qui se sont réunis par leur extré- 524 E. FOURNIER mité supérieure, ainsi que le montre la coupe schématique XVIII, qui correspond à la coupe 27 de M. Bertrand. En revenant vers le sud, on voit ces deux anticlinaux couchés, se séparer et laisser apparaître entre eux le Crétacé. Cette interpréta- tion de la coupe explique tout simplement les anomalies apparentes du promontoire des Mies. C’est, d’ailleurs, la: seule interprétation qui puisse expliquer par une seule et même hypothèse la coupe du promontoire des Mies et celle de la colline 625. Elle montre, de plus, immédiatement pourquoi le promontoire semble entouré d’une faille courbe, fermée, unique, et pourquoi tout autour de la cuvette les terrains jurassiques et triasiques plongent vers l’exté- rieur sans pouvoir montrer aucune tendance à se recourber vers le VAR PAT SLANO 7 VA: 5 Ga9 GS “e _ PA Da TES ù + Fig. 21. — Coupe XVIII (Schéma). centre de la cuvette, pour la bonne raison qu'ils se rattachent au flanc normal d’anticlinaux couchés. Ceci n’est pas, d’ailleurs, une simple hypothèse forgée uniquement dans le but d’expliquer une coupe, mais bien une explication basée non seulement sur des observations faites dans le promontoire des Mies, mais encore sur d’autres phénomènes analogues observés en Provence. En effet, si la nappe de recouvrement était complète, pourquoi le Bathonien, le Callovien et l’Oxfordien seraient-ils précisément interrompus dans une zone correspondant à la ligne L de jonction des auticlinaux ? De plus, dans l’hypothèse d’une continuité de la nappe, il est impossible de concevoir une liaison directe entre l’In- fralias et le Lias de Font-de-Mulle et l’Infralias et le Lias du pli couché de N.-D.-des-Anges. En outre, on peut très bien suivre sur le terrain une ligne de froissements qui correspond à la surface d’écrasement des deux anticlinaux. Ceci concorde d’ailleurs parfaitement avec l’idée que nous som- | | ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D’ALLAUCH 525 mes déjà amené à nous faire du massif d'Allauch, qui nous appa- rait comme un massif résistant eutouré d’une boucle anticlinale presque fermée. Le promontoire des Mies réprésente la zone d’étranglement maximum de la boucle, ainsi que le montre le schéma ci-contre. É Si nous abandonnons maintenant le promontoire des Mies pour nous diriger vers Pi- chauris, nous rencon- Le. trons la colline de Collet Redon (colline 625). Elle présente au premier abord l'aspect d’une masse de recouvrement, car l’Infralias, qui est à Massif sa base, paraît former Re S à À Sa : G une nappe continue au à à dessous du Trias. x Nous pouvons cepen- 4 dant affirmer qu’il n’en Fig. 22. est rien, car au sud de Collet-Redon, on ne voit nullement reparaître cette nappe infra- liasique, mais de ce côté le Keuper surmonte des traces de Muschel- kalk. Si Collet-Redon était une masse de recouvrement, rien ne justifierait la disparition de la nappe infraliasique du côté du sud. D'ailleurs, la présence du Bathonien intercalé à l’ouest, entre deux bancs de Liasien, indique bien une allure synclinale de la bordure de la colline, allure absolument incompatible avec l'hypothèse d’un recouvrement (1). Tous ces faits s’accordent, au contraire, pleine- (1) Note ajoutée après la première rédaction, mais antérieurement au dépôt du manuscrit. — Cette question de massifs déversés en champignon, vient d'être remise à l'ordre du jour pour les récentes études de M. Bertrand, et par la note de M. Repelin sur le massif de l’Ouarsenis. (B. S. G. F. XXXIII (3), 1895, p. 165). Nous avions déjà eu l’occasion, antérieurement, de nous étendre assez longuement sur ces phénomènes : comptes-rendus des excursions géologiques faites en Provence, en octobre 189%. (Ann. Fac. Sc. Marseille, févr. 18%). Nous avons montré que cette explication pouvait aussi bien que l'hypothèse d’un recouvrement expliquer toutes les coupes relevées dans les massifs du Vieux-Beausset et des environs de Toulon. Les coupes que nous donnons ici ne peuvent recevoir une interprétation différente. Leur examen et leur discussion ne laisseront plus, espérons-nous, aucun doute dans l'esprit des géologues au sujet de la réalité de l’existence des massifs renversés, sur tout leur pourtour. Des notes ultérieures sur les chaînes de l'Etoile de N.-D.- des-Anges et de la Sainte-Beaume, viendront encore ajouter de nombreuses preuves à l'appui. 526 E. FOURNIER ment avec l’existence d’un anticlinal déjeté en sens différents et formant pour ainsi dire une sorte de champignon, dont le pédon- cuie serait en certains endroits très rétréci. Nous verrons plus loin que cette explication ne s’accorde pas seulement avec la coupe de Collet-Redon, mais encore avec plusieurs autres. Fig. 23. — Coupe XIX. 1. Trias. — 2. Infralias. — 3. Liasien. — 5. Bajocien et Bathonien. — 7. Dolomies jurassiques. — 13. Aptien. — 15. Turonien. — 16. Sénonien. — F1 F2 Failles. Un fait important vient encore démontrer cette hypothèse, c’est que si l’on suit vers le sud-ouest la bande infraliasique qui plonge sous le versant occidental de Collet-Redon, on voit les couches de l'Infralias, primitivement presque horizontales, se redresser à peu près verticalement, au contact du Trias ; d’ailleurs, ces couches, au lieu de venir fermer la nappe infraliasique du côté du sud, tournent, au contraire, brusquement vers l’ouest et vont passer au hameau de Pichauris. Ce champignon anticlinal ne présente donc pas un pédoncule complètement isolé, et pour continuer notre com- paraison jusqu’au bout, il présente plutôt le même aspect que les Polypores qui croissent sur le tronc des grands arbres. Au point de vue mécanique il n’y a pas de difficultés à concevoir la formation d’un pli affectant cette forme. Qu’on suppose, en effet, une bande anticlinale A couchée dans le sens des flèches, supposons que dans la torsion de cette bande il se produise une boucle circulaire, dont la convexité correspond précisément à la direction du renverse- ment, il est évident que cette boucle formera un anticlinal en cham- pignon comme celui de Collet-Redon. De même, il est évident td ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 5217 qu’une boucle concave formera un synclinal en bouteille comme celui des Mies. Ce n’est donc pas à un simple dôme que nous avons ici affaire, mais à une boucle circulaire. Nous montrerons dans des notes ultérieures qu’il existe aussi des dômes véritables, renversés sur tout leur pourtour, mais l'interprétation mécanique de ne ces dômes est moins simple ñ que celle des boucles anticli- pales. Nous avons donc tou- jours là affaire à la même boucle anticlinale qui, après avoir entouré le promontoire + synclinal des Mies, se déjette Fig. 24. en deux sens dans la colline 625. L’explication donnée pour la coupe XIX doit donc concorder avec l'interprétation que nous avons donnée du promontoire des Mies, l’une doit être la conséquence de l’autre. C’est ce que nous constatons, en effet, car le double synclinal des Mies correspond point par point au double anticlinal de Collet-Redon, ainsi que le montre le schéma ci-dessous : Fig. 25, — Coupe XX (schéma). 0 Collet Redon Cuvette = ; (625) : des Mies a. Trias. — b. Infralias, Lias et Jurassique. — c. Crétacé. Comme nous l’avons déjà dit, la coupe nord-sud de Collet-Redon est loin d'offrir en apparence la même complication que la coupe est-ouest. C’est que, dans cette coupe, la partie renversée de l’anticlinal est enfouie au pied du massif. Comme on le voit, les massifs de 528 E. FOURNIER nos environs présentent quelquefois une simplicité apparente qui cache souvent une structure très compliquée. Entre le village et l’auberge de Pichauris, nous constatons l’exis- Fig. 26. — Coupe XXI. tence de trois anti- clinaux, dont deux, A2 et A3 sont fran- chement renversés vers le nord. Nous avons déjà publié cettecoupeen 1890(1) Nous nous contente- de rons donc d’en don- Même légende. — 8. calcaire à Helerodiceras. — : : 9. Marnes valangiennes. — 10. Calcaire compact du ner ici le schéma. Valanginien et du Néocomien supérieur. Cette coupe mon- tre un fait important, c’est que dans la bordure septentrionale, il y a des couches renversées vers le nord. Or, comme nous avons vu, sur le versant oriental, la partie renversée de l’anti- clinal couché s’enfouir au pied du massif, nous sommes pleinement autorisé à admettre qu’il en est de même dans la partie de la bande Fig. 27. — Coupe XXII. N. 74 S SE ; ce ! 2 [ Auberge ee û 7 FU HAS \ dirons 10 RUES A En LAS F a. Trias. — b. Lias et Jurassique. — 8. Calcaire à Heterodiceras. — 9. Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire compact. nord qui se raccorde avec la bande est. Dans ce cas. le Trias de la plaine de Pichauris correspondrait exactement à celui du Collet- Redon et l’anticlinal méridional serait enfoui dans la faille F. fl résulte aussi de ce fait un autre fait important, c’est que l’anticli- nal n’est plus simple, mais bien multiple. Ce phénomène de multi- (1) E. Fournier. Esquisse géologique des environs de Marseille. — Marseille, 1890. — Coupe XIV et p. 22, 28, 34, 41. | | ETUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 529 plication des bandes anticlinales dans les -portions qui ont été soumises au maximum du plissement est un fait excessivement général dans notre région. 11 peut s’observer en plusieurs points des massifs de la Nerthe (1), de l'Etoile et de N.-D.-des-Anges. La multiplication des plissements anticlinaux dans cette région est évidemment une conséquence immédiate du mode de formation du massif d’Allauch; en effet, dans cette zone nous observons la rencon- tre des deux boucles de la bande anticlinale. De plus ces boucles sont écrasées entre le Massif de N.-D.-des-Anges et le Massif d’Allauch, elles out donc été soumises au maximum de compression. Le Trias et l'Infralias du ravin au sud de l’auberge ne sont qu’un épanouis- sement anticlinal du Trias et de l’Infralias de Collet-Redon. De plus, l’Infralias de ce ravin se raccorde avec celui de la route du Terme dans lequel on trouve de fort belles plaquettes à Avicula contorta. Or, cet Infralias de la route du Terme plonge sous les col- lines de N.-D.-des-Anges, ainsi que l'indique notre coupe XXIII. Sous l’Infralias de la route du Terme, il y a du Trias qui corres- pond à celui du ravin de la coupe XXII et à celui de la plaine de Pichauris. | Ce Trias forme donc le substratum commun des anticlinaux d’Allauch et de N.-D.-des-Anges. Fig. 28. — Coupe XXII. S0. NO. La Pourdonnière 1. Trias. — 2. Infralias. — 3. Liasien. — 4. Bajocien. — 5. Bathonien. — 6. Oxfordien. — 7. Dolomie. — 8. Calcaire à Helerodiceras. - 9. Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire Compact. — 11. Marnes hauteriviennes et calcaires à silex. — 20. Poudingues pliocênes el quaternaires. La coupe XXIIT nous montre un anticlinal qui tend à se coucher vers le nord; cette tendance s’accentue beaucoup, un peu plus à l’ouest, il en résulte que, dans le massif de N.-D.-des-Anges, (1) E. Fournier. Et. strat. sur le Mas; de la Nerthe, Feuille des Jeunes Natur. janv., fév., mars, avril 1895. 21 Décembre 1895. — T. XXIII, Bull. Soc. Géol. Fr. — 34 530 E. FOURNIER il y a un point placé un peu à l’ouest de St-Savournin et qui semble avoir subi le maximum de déplacement. L'étude des plis couchés du Nord de la Nerthe nous a amené à concevoir dans cette chaine un déplacement d'axe analogue. Dans la chaîne de la Nerthe le point fixe de l’axe est à l’ouest. La chaîne de l'Etoile, située entre la Nerthe et N.-D.-des-Anges, a contribué à ces deux mouvements. L’anticlinal qui entoure le massif d’Allauch ayant rencontré un massif central résistant, s’est tordu au nord de ce massif. Voilà pourquoi cette partie septentrionale présente des phénomènes si particuliers de plissement. Le schérua ci-dessous donne une idée générale de la manière dont se sont effectués ces déplacements. b, Axe act. de l'Etoile b’ Axe ac. de N.D.., a ÆEtorl. ï Axe prrra. de 1Etorle pe $ EN ês Ar Fig. 29 on A es a Ces déplacements d’axes, dont un des points reste fixe, sont un des faits importants de l’orogénie de notre région, car ils permet- tent d’expliquer pourquoi les renversements s’atténuent graduel- lement suivant une certaine direction. On observe encore ce même phénomène dans le massif de la Sainte-Baume, dans le petit pli couché du col de Sormiou, etc., etc. Mais il faut bien se rappeler que ces mouvements ne sont pas les seuls que ces massifs ont subis ; ainsi les points a et a,,que nous avons considérés comme fixes, pour expliquer le changement relatif des axes, ont pu subir antérieurement ou postérieurement des déplacements horizontaux considérables, déplacements aux- quels le massif a pu participer dans son ensemble. Ainsi le point fixe de l’axe de la chaîne de la Sainte-Baume serait situé à l’ouest, puisque le renversement s’accentue plus on avance vers l’est. Mais l’existence de la grande faille de la Piguière témoigne d’un déplacement considérable du massif. Le Trias de Saint-Julien passe aux Eoures, puis tourne aussi brus- quement vers le nord pour se relier à celui de Roquevayre (ce qui vient encore à l’appui de l’hypothèse de ce déplacement horizontal). Le massif d’Allauch s’est donc trouvé entre deux massifs ayant subi non seulement de grands déplacements d’axe, mais aussi des déplacements horizontaux considérables. ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 531 On a donc le schéma suivant pour exprimer la succession des déplacements d’axes anticlinaux. Le Trias et l’Infralias formant les deux terrains les plus anciens qui affleurent dans ces massifs, ce sont ces terrains qui indiquent les axes anticlinaux. Or, nous avons constaté que ces terrains entourent complètement le massif d’Allauch. Nous les observons de même, d’une façon continue, dans les anticlinaux de la Sainte- Beaume et de N.-D.-des-Anges. teme de la Nerthe robe et N.D- des Anges me Massif résistant (ae Fthhthé+tttt inuitif de St Julien ec00000 Axes secondaires actuels Ru dl TOO ST EAN primitifs Fig. 30. —-.—. Axes principaux actuels D 1d_...primitifs Le Trias de Collet-Redon se continue à l’ouest dans le bois de Pichauris, il est séparé du massif d’Allauch par la suite de la faille F et du massif de N.-D.-des-Anges par une faille F4. Bientôt F et F; se réunissent et font buter le massif central d’Allauch contre celui des Maurins, mais le Trias est toujours là dans la faille, ainsi que le démontrent quelques gros blocs de _Cargneules qui y sont restés pincés. Enfin, vers le haut du vallon de l’'Amandier, le Trias reparaît sous forme d’une bande étroite. Cette bande suit le vallon de l’Amandier sur une longueur de trois kilomètres et avec une largeur de quelques mètres à peine. On pourrait croire au premier abord que c’est un simple filon pincé entre deux failles, ainsi que l’avaient indiqué MM. Gourret et Gabriel (1). M. M. Bertrand a essayé, dès 1888, de préciser la Ie nature de ce prétendu filon (2). (1) Gourrer et Gagriez : Crétacé du massif d’Allauch et de Gorlaban (B. S. G. Belge, 1888). (2) BERTRAND : Un nouveau problème de la Géologie Provençale. C. R. Ac., 26 nov. 1888. 5990 E. FOURNIER Nous avons observé avec soin cette bande et nous devons ajouter aux remarques déjà faites, les quelques indications suivantes qui ‘nous paraissent de nature à déterminer ce qui s’est passé en ce point : 4o Les couches du Keuper sont violemment comprimées et froissées, et on y trouve même, en certains points, des blocs de Néocomien englobés dans les couches plissées ; 90 Les couches néocomiennes qui se trouvent en contact avec le Fig. 31. — Coupe XXIV. Trias sont toujours for- tement redressées, ainsi que le montre la coupe XXIV ; 3°. Partout où l’on peut observer la direc- tion des couches tria- siques, on les voit s’en- foncer verticalement 4. Trias. — 41. Marnes hauteriviennes. — 12. Urgo- entre les deux failles ; nien. — 15 et 16. Turonien et Sénonien. 4° Le Trias se déverse parfois sur le Sénonien et le recouvre; jamais il ne se déverse sur le Néocomien. Au contact du Keuper et du Sénonien, on en observe toujours une brèche de friction. = Tous ces faits nous amènent à conclure que ce Keuper ne provient pas d’une nappe continue qui aurait recouvert ce massif. - D'ailleurs, s’il en était ainsi, il serait extraordinaire que ce Trias ait été enlevé sur toute la surface du massif d’Allauch et ait été seulement respecté au fond d’un vallon d’érosion parcouru par un torrent ; ou bien alors, il faudrait admettre que ce Trias ait été Fig. 32. — Coupe XXV. amené dans ce val- : lon postérieurement à son creusement. Or, le creusement du vallon de l’Amandier date de la période quaternaire, tandis que les grands mou- 1. Trias. — 8. Calcaire à Heterodiceras. Se Marnes vements de plisse- valanginiennes. — 40. Calcaire compact (Néocomien - et Valanginien). — 11. Marnes bauteriviennes. — ment de nos massifs 12. Urgonien. — F F4 Failles. ontcommencé au dé- but de la période oligocène et se sont éteints avant la fin de la période helvétienne. de fémlinsratitts ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 533 Dans la partie orientale du vallon on observe un redressement presque vertical des couches infracrétacées des deux côtés de la bande triasique (coupe XXV). Plus à l’est, les failles F et F; se rapprochent (coupe XXVI) et finissent même par se confondre. La bande triasique n’est plus marquée que par quelques blocs de cargneules, ainsi que nous l’avons déjà dit plus haut. De tous ces faits, et de ceux précédemment signalés, il res- sort une conclusion qui s’im- pose, c’est que la bande tria- sique du vallon de l’Amandier est une bande comprimée. } Le Massif de N.-D.-des-Anges Même légende que dans les figures : Æ : - : précédentes. avait déjà comméncé à se plisser vers le nord, laissant derrière lui le Massif d’Allauch qui avait résisté à la poussée et une vaste bande triasique (marquée aujour- d’hui par le Trias de l’Amandier) séparait les deux Massifs, lorsque le Massif d’Allauch, incapable de résister plus longtemps à la poussée, a dû glisser vers le nord et a fortement refoulé et comprimé les couches de la bande triasique. Ce refoulement a eu sa répercution jusque dans les plissements compliqués de Pichauris et dans les plis déversés de Collet-Redon et des Mies. Le Massif d’Allauch se rapprochant ainsi de N.-D.-des-Anges a _ écrasé le Trias de l’étroite bande de l’'Amandier. Ce Trias se trou- vant compris entre deux failles F4 et F, qui limitent les deux mas- sifs, a donc pu se trouver pincé entre deux failles, qui se sont tellement rapprochées qu’elles ont pu en certains points se con- fondre. Il n’y aurait donc rien d'étonnant à ce qu’en certains points les deux failles F et F;,se réunissant par leur partie inférieure, aient isolé, au-dessus du Crétacé, un lambeau triasique qui pren- drait ainsi l’aspect d’un lambeau de recouvrement; mais nulle part ce phénomène d'isolement d’un lambeau, compris entre deux failles, n’a pu être constaté directement. Cette hypothèse pourrait expli- quer des recouvrements tels que ceux indiqués par les coupes 11 et 12 de M. M. Bertrand, mais il suffit, pour expliquer ces coupes, d'admettre un léger déversement vers le sud de la bande anticli- nale triasique. Or, ce déversement doit forcément se produire, puisque la bande anticlinale qui entoure le Massif d Allauch est toujours couchée vers le centre du Massif résistant, : Fig. 33. — Coupe XXVI. 534 E. FOURNIER On voit donc qu'il n’est pas besoin de supposer que le Trias ait éprouvé un soulèvement vertical considérable :; l'existence d’une bande anticlinale écrasée suffit pour expliquer le contact du Trias et du Crétacé ; la plasticité des marnes se prêtait, d’ailleurs, à cet écrasement. . En résumé, le Trias du vallon de l’Amandier n’est ni un filon pincé entre deux failles, ni un lambeau de recouvrement, c’est un anticlinal écrasé entre deux massifs, ainsi que le montre le schéma ci-dessous (1) : A. Infracrétacé de N.-D.-des-Anges. — B. Crétacé du Massif d’Allauch. — T. Trias du Ravin de l'Amandier. IV. Bordure occidentale du village d’Allauch au hameau des Cadets.— Cette bordure est limitée, à l’ouest, par l’Oligocène; à l’est, elle est séparée par une faille du Massif central. M. Bertrand, dans sa coupe 12, a représenté une section N. E.-S. O0. dans cette bande occidentale, mais cette section rencontre deux fois la bande tria- sique et infraliasique, c’est-à-dire qu’elle rencontre deux fois le même anticlinal, puisqu'il ne faut pas considérer le Trias du vallon de l’Amandier comme un lambeau de recouvrement provenant du pli du sud, mais comme la couche la plus ancienne de l’anticlinal, qui entoure le Massif. Pour avoir une idée générale de ia consti- tution de la bande occidentale, il ne faut donc pas y pratiquer des coupes N.-S., mais bien des coupes E. et O., qui sont perpendicu- laires aux directions d’affleurement des bancs. Ceite bande anticlinale de l’ouest n’est autre chose que la bande anticlinale du sud rejetée et déviée vers le nord. De cette déviation de la bande anticlinale vers le nord résulte une surface d’écrasement très visible dans tous les étages infracrétacés. Un phénomène très intéressant à noter, dans la bande occiden- tale, nous a été signalé par M. Bresson. Nous avions déjà observé (1) Nous avons constaté une disposition analogue dans la bande du Moulin de la Cride à la Nerthe. Loc. cit. Feuille J. Nat. me cs Era Ée ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 539 quelques lambeaux triasiques et infraliasiques plaqués à une certaine hauteur sur l’Infracrétacé, au N.-E. de la Porcherie, mais M. Bresson nous a signalé un petit mamelon triasique plaqué sur le Turonien au S.-0. du Jas de Moulet, dans un endroit où l’on n’avait indiqué jusqu'ici que du Néocomien compact et du Turonien. Fig. 35. — Coupe XXVII. 0.5.0. EN°E* CSSS DZ a R€ du - Logis Neuf 7 PS RE SE D 2 NINSS > à à NCA NCA NN 4. Trias. — 2. Infralias. — 9 et 10. Valanginien et Néocomien. — 14 et 15. Cénomanien et Turonien. Voici d’ailleurs la coupe qui est très nette. Grâce à des lambeaux intermédiaires tels que 11’, nous avons pu établir d’une manière indiscutable que ce mamelon de recouvrement provient du pli de l’ouest et non de celui du sud. C’est un fait à ajouter à tous ceux qui démontrent que le Trias de l’Amandier ne saurait provenir du pli méridional. La relation entre le Trias qui borde la bande occidentale et le Trias de l’Amandier n’est pas moins évidente, et on peut suivre presque sans interruption la continuité de la bande entre la Por- cherie et le hameau des Cadets. Au hameau des Cadets, la bande tourne brusquement vers l’est et suit exactement le fond du vallon de l’Amandier. _ V. Partie centrale. — Sur tout son pourtour, le Massif d’Allauch est limité par des failles F! F° qui le séparent des bordures anticli- nales que nous venons d’étudier. Le Massif central ayant pour soubassement une partie résistante, il est naturel d’y trouver des séries normales très régulières, car les mouvements périphériques n’ont pu affecter ce Massif résistant. La superposition ordinaire des étages est la suivante : 7 Sénonien. 6 Turonien. 5 Cénomanien. 536 E. FOURNIER & Urgonien, très réduit ou faisant défaut. 3 Néocomien. 2 Valanginien. 1 Calc. à Diceras. Nous nous contenterons de donner quelques-unes des coupes Fig. 36. — Coupe XXVIIL. .(coupes XX VII et XXIX) les plus carac- N téristiques de cette partie centrale. MM. Gourret et Gabriel, dans leur note sur le Crétacé du Massif &’Allauch, (Bull. | S. G. belge, 1888), et dans leur note : L La Bauxite et les étages qui la recou- vrent dans le Massif de Garlaban, C. R. Ac., 1888), ont décrit en détail les zones fossilifères du Turonien et du S Je Tête Rouge Sénonien. : 3 En combinant les séries du versant 10. Calcaire néocomien com- . pact. — 11. Hauterivien— nord et du versant sud de Petite-Tète- 12. Urgonien.—$.Bauxite. Rouge, on obtient de haut en bas la — 14. Cénomanien. — 15. Turonien. — 16. Sénonien. SUCCession suivante : 10 Calcaires à Hippurites et à Nérinées (Sénonien). 9 Marnes à Cyclolites, Polypiers et Trochus plicato-granulosus. 8 Calcaires gréseux. 7 Alternances de calcaires gréseux et de marnes à Terebralula lenticularis. 6 Calcaires gréseux à Bryozoaires. > Calcaires à faune saumâtre. 4 Lignites du Turonien. 3 Bancs calcaires à Rudistes. 2 Grès cénomaniens. 1 Bauxite. Dans la Grande-Tête-Rouge, la succession est encore la même, mais au lieu d’une faille de dénivellation, on en voit deux F’ et ü, qui ont été signalées par MM. Gourret et Gabriel (Loc. cit. B. S. G. belge). Au sud de Cante-Perdix, le Turonien présente une zone à Poly- piers, très intéressante. Plus à l’est, une faille bien nette fait remonter le Néocomien au niveau du Turonièn. Le sentier qui conduit du Pas-du-Bourreau au sommet des Escaoupro et au Gar- laban passe, à partir de ce moment, sur le Néocomien ; à la base de la plaine de Cheylan une faille a dénivelé le Néocomien, mettant en contact le calcaire compact de la base avec les marnes, ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 537 La plaine de Cheylan, le Baou de Beaumont et le Taoumé pré- sentent la même succession. Au Taoumé, il faut signaler les poches d’altération de bauxite au contact entre le Cénomanien et les calcaires à silex du Néoco- mien. La mer cénomanienne paraît d’ailleurs avoir partout pro- fondément corrodé les couches sous-jacentes. A part cette lacune de sédimentation entre les calcaires à silex et le Cénomanien, la série est régulière et normale. Fig. 37. — Coupe XXIX. Ge Tête > 5 fougse RE: PE Tete Ravin de Peynaoa 11. Calcaire néocomien supérieur à silex. — 14. Cénomanien. — 15, Turonien. — 16. Sénonien. — 20. Eboulis et alluvions. A l’est du Taoumé, nous relevons la présence d’une faille qui ramène le Turonien à l'erebratula lenticularis de Baume-Sourne, au niveau des marnes néocomiennes. Au sud de la ligne de sommets que nous venons de décrire, des- cendent plusieurs grands vallons d’érosion. 1° Le vallon des Escaoupro, entre Grande-Tête-Rouge et le Taoumé (il est bien connu des géologues à cause de sa faune néocomienne décrite dès 1842 par M. Ph. Matheron (1). 20 Le ravin du Jardinier, qui descend au sud du Taoumé et qui est creusé dans le Néocomien. 3° Le ravin des Prescatoris et le Gour-de-Roubaud, entre Baume- Sourne et Ruyssatel, offrent, eux aussi, une riche faune dans les marnes hauteriviennes. Dans tous ces vallons il n’y a à signaler que des accidents strati- (1) Marneron.Catalozue des corps organisés fossiles du département des Bouches- du-Rhône. Marseille, 1842. Voir aussi au sujet de cette faune : CocLor. Descr, du terrain crétacé dans une partie de la Basse-Provence, B. S, G. F., 1894, 5938 E. FOURNIER graphiques de peu d'importance, comme la faille qui a légèrement dénivelé les couches du Néocomien dans la partie sud du ravin des Escaoupro. A l'E.-N.E. du puits du Mürier, une faille importante met le Turonien en contact avec le Néocomien compact de la plaine de l’Aigle. Sur cette plaine, signalons en passant la butte des Pinsots, dernier témoin de marnes néocomiennes respectées par l’érosion et couronnées d’un petit lambeau de grès crétacés. Au nord et au N.-E. de la plaine de l’Aïgle, on trouve encore, sur plusieurs petits mamelons, des lambeaux de calcaire turonien. Ce fait a son importance, car il montre que la mer Turonienne a recouvert tout le Massif d’Allauch et que le Turonien du Ragage se relie directement à celui de Tête-Rouge. Dans l’angle S.-E. de la plaine de l’Aïgle, se trouve le chapeau de Garlaban. C’est un lambeau de recouvrement rejeté sur la série normale et provenant de la bande anticlinale du Sud. Ce sommet est, en effet, constitué par un calcaire compact contenant quelques Fig. 38. — Coupe XXX (Schéma). O0 ENE Croix de Carlaban 1. Trias et Infralias. — 3. Liasien. — 4. Bajocien., — 5. Bathonien. — 7-8. Dolomies et Calcaires à Diceras. — 9. Marnes valanginiennes. —- 10. Calcaire compact. — 11. Hauterivien, — G- Bauxite. — 14 et 15. Cénomanien et Turonien. chames et qui est soit de l’Urgonien soit du Néocomien compact. Ce calcaire surmonte des bancs gréseux du Cénomanien, qui recouvrent, eux-mêmes, un banc de bauxite. Si l’on examine le versant nord-est de ce chapeau, on voit que de ce côté les couches ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D’ALLAUCH 539 du calcaire du sommet sont verticales, tandis que celles du versant 0. et S.-0. sont, au contraire, horizontales. Ces couches verticales se recourbent dans la voûte de l’abri du versant est, et on les voit se raccorder ainsi aux couches horizontales du S.-0. Ceci nous donne donc bien la direction du pli qui a donné naissance au recou- vrement, puisque nous observons ici une véritable voûte anticlinale couchée. Dans notre coupe XI, nous avions déjà indiqué que l’In- fracrétacé de la portion renversée de l’anticlinal remontait déjà très haut sur le versant sud, beaucoup plus haut qu’on ne l'avait figuré jusqu'ici. Notre coupe XXX indique comment s'établit le raccord entre cet anticlinal et le chapeau de Garlaban. La présence de couches verticales dans la partie N-E du chapeau de Garlaban est un fait de la plus haute importance; il montre, en effet, que le pli d’où ce lambeau est issu était limité au voisinage de ce lambeau, puisque nous y observons une structure de voûte anticlinale. Ce lambeau ne saurait donc se rattacher à une nappe continue qui aurait primitivement recouvert tout le Massif. Il y a là simplement la terminaison d'un anticlinal couché, comme nous en avons signalé sur la bordure occidentale et la bordure méridio- nale, et rien ne nous autorise à supposer qu’en aucun point la bande soit déroulée sur une étendue beaucoup plus considérable. CONCLUSIONS Nous avons suffisamment insisté sur l’existence d’une bande anticlinale couchée entourant le Massif, pour qu'il ne soit plus nécessaire de revenir sur ce point. Nous avons suivi avec détail les failles d’étirement qui accom- pagnent cette bande, nous les avons vues se réunir et se confondre en certains points, s'épanouir et se ramifier de nouveau en d’autres. La nature da chapeau de Garlaban et l’observation des placages triasiques, nous a bien montré que le déroulement de l’anticlinal vers le massif était relativement très limité. L'étude de la bordure septentrionale nous a fait voir que les plissements de cette région présentent des phénomènes spéciaux dus à l’écrasement de ia bande anticlinale entre deux massifs. C’est à cet écrasement qu'est dû le rejet des anticlinaux en divers sens. Le double plissement de la bande triasique dans cette région contribue aussi largement à lui donner un aspect spécial. L’écra- sement d’une partie du plissement a été parfois assez violent pour isoler des lambeaux de terrain au-dessus de couches plus récentes, 540 E. FOURNIER ou d’autres fois pour englober un boyau plus récent dans des anticlinaux plus anciens (boyau crétacé des Mies). Nous avons déjà montré comment le massif d’Allauch, primiti- vement relié aux massifs Notre-Dame-des-Anges et de la Sainte- Baume, était ensuite resté en arrière et avait été entouré par la bande anticlinale qui en embrasse tous les contours et se referme presque complètement vers le nord. Le massif d’Allauch forme donc actuellement un hémisphère crétacé qui est, pour ainsi dire, enkysté dans une enveloppe anticlinale dont la région septen- trionale est froissée et écrasée. 1l apparaît donc comme une sorte de gland crétacé dans une cupule qui se renverse partout vers le massif. De la torsion de la bande anticlinale autour du massif, il résulte immédiatement que les écrasements et les réductions de couches doivent atteindre leur maximum aux angles du massif, c’est-à-dire à Font-de-Mulle, à Font-de-Mai. à l’ouest du village d’Allauch et aux Cadets. C’est ce qu’on observe, en effet. Le schéma ci-contre expri- me cet étirement de la bande anti- clinale dans les angles du massif. Dans tous ces phénomènes de renversements, d’étirements et de glissements horizontaux, l’exis- tence de couches marneuses inter- calées entre des couches calcaires a joué un grand rôle. Ces couches marneuses ont servi de surface de glissement et ce sont toujours elles qui sont étirées et écrasées dans les plis. Ainsi, dans l’anticlinal couché d’Allauch, lés couches dont on observe le plus souvent la disparition par étirement sont : Les couches mar- neuses de l’Oolithe, celles du Valanginien, de l’Aptien et du Gault (?) On sait que dans un pli anticlinal où il y a des alternances de couches marneuses et de couches calcaires, il se produit la succes- sion suivante de phénomènes : L. Formation de l’anticlinal ; II. L'anticlinal s’accentue et commence à se renverser; IF. Dans la partie renversée les marnes s’étirent, l’anticlinal se couche, se déroule, et les couches marneuses sont remplacées par des failles d’étirement E E’ (1). Ces phénomènes d’étirement ont pu être repro- duits expérimentalement (2). Fig. 39. (1) Voir Pa. Zyrcner : Les plissements de l'écorce terrestre. Feuille des Jeunes Naturalistes, nos 241, 249, 1890. (2) DauBRéE, Études synth, de géol. expér., Paris, 1879. PP RERO ON 27 mn TT ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 541 De l’étirement des couches dans la partie renversée de l’anticlinal, résulte une tendance au déroulement dans la direction du renver- sement, car : « Si une masse d'épaisseur variable est soumise à un » effort de compression, le maximum de courbure se produit dans » la portion la plus mince » (Daubrée). Le pli continue donc à se coucher dans le sens de la diminution d'épaisseur. Les couches marneuses du Trias ont aussi servi de plan de glissement horizontal, et ont permis au massif de se déplacer vers le nord. Fig. 40. m. Marnes. — c. Calcaires. — E E1. Etirement. Si l’on suppose en avant de la zone plissée une région (massif central d’Allauch) résistant à la poussée du pli, on verra que la bande anticlinale doit se courber aux angles du massif résistant et finir par en embrasser tous les contours. Le massif de N.-D.-des- Anges a pu ainsi se trouver transporté en avant du massif d’Allauch, et, quand ce dernier a fini par céder à la pression continue venant du Sud, la bande anticlinale comprise entre ce massif et celui de N.-D.-des-Anges, a été écrasée et laminée entre les deux massifs. On peut maintenant chercher une explication plus générale de ces bandes anticlinales qui entourent presque complètement cer- tains massifs résistants. Cette explication nous semble résulter immédiatement de la conception que nous avons aujourd’hui des phénomènes orogéniques. Notre globe est un ellipsoïde de révolution autour du petit axe, recouvert de couches concentriques d'origine interne ou sédimen- taire. Soit « un centre d’ébranlement situé dans l’intérieur du globe, mais ne se confondant pas avec le centre. Ce point devient le centre d’une série continue d'ondulations orogéniques indiquées par un pointillé sur le schéma ci-dessous. 542 E. FOURNIER La surface active de ces ondulations a pour intersection avec le solide terrestre une certaine courbe (intersection de deux ellip- soïdes) qui est la limite de l’action orogénique du point «. La succession des mouvements orogéniques issus du point « s'effectuera donc sui- vant des zones d’action, semblables à cette courbe. Il résulte immé- diatement de la concep- tion que nous avons des ondulations moléculai- res qu'il existe entre deux quelconques de ces courbes un bourrelet et que chaque bourrelet est séparé du suivant par une dépression correspondante. Le bourrelet est le germe de l’anticlinal, la dépression est l’embryon du synelinal. Le synclinal succède à l’anticlinal, comme le creux succède à la lame dans les ondulations de l'Océan. La section de la surface en voie de plissement par un plan pas- sant par le centre du globe et par le centre d’ébranlement est une courbe présentant un série de maxima et de minima, qui n’est pas sans offrir quelque analogie de forme avec une sinusoïde. Supposons maintenant en avant de cette région en voie de plis- sement, une région résistante déjà soulevée, les ondulations en Fig. 41. A = x a _—_— ! 2 = = 2 ; Les Cadet SA = - ont deulle \ S ti £ / Made Re nt de Da _ T EEE Se er ee | Tr / 3 = SE Z =, / - 2 4e (4 L \i Fig. 42. — Schéma de la propagation des ondulations orogéniques. rencontrant cette surface résistante vont venir s’écraser contre elle, mais dans les parties où la résistance cesse, c’est-à-dire aux angles A et B, par exemple, les ondulations vont continuer à se propager en changeant cependant de direction. ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 543 Ces ondulations indiquées par des courbes en pointillé rencon- trent les faces résistantes A Cet B D, s'appliquent contre ces faces et, arrivées aux angles C et D, continuent encore à se propager. Le massif finit donc par être entouré d’une bande complète d’ondu- Jlations. Si nous examinons maintenant ce qui se passe dans un plan nor- mal à la surface de plissement, nous verrons que la courbe dont nous parlions tout-à-l’heure (courbe qui rappelle une sinusoïde), va se déformer en rencontrant le massif résistant. La première ondulation convexe va remonter plus haut que toutes les autres, et, l’élasticité des couches plissées finissant par amortir la force de propulsion, le phénomène va en s’affaiblissant à mesure qu’on s'éloigne du mas- sif résistant, ainsi que l’indique le schéma ci-contre : Fig. 43. A R. Massif résistant. — A1 A2 A3 A4 A3. Anticlinaux successifs. C’est ici qu'il faudra faire intervenir, pour expliquer en détail le phénomène, l’amincissement des couches marneuses et le rejet des anticlinaux dans le sens de l’amincissement des couches. En appliquant ces théories au massif d’Allauch, on est donc amené à conclure : 1° que le massif central a servi de massif résis- tant, 2° que la boucle anticlinale entourant le massif doit son origine à une poussée du Sud; 3° que dans la partie septentrionale, cette bande a été écrasée entre le massif d’Allauch et celui de Notre- Dame-des-Anges; soit que le massif d’Allauch aït fini par céder à la pression du sud, soit que cet écrasement se soit simplement produit lorsque le massif de Notre-Dame-des-Anges s’est couché vers le nord. Il serait possible de donner de tous ces phénomènes une expli- cation plus mathématique et plus générale encore, mais, étant donné que la tectonique est une science toute nouvelle et dont les données actuelles sont encore trop souvent bien vagues, une ten- tative de ce genre nous paraîtrait aujourd’hui un peu prématurée. Nous nous contentons donc d'indiquer la possibilité et l'intérêt de ces recherches. Avant de terminer cette étude, il ne nous semble pas inutile 544 £. FOURNIER d'exposer très brièvement quelques considérations sur l’âge des mouvements qui se sont accomplis dans le massif que nous venons d'examiner. Pendant toute la période liasique et oolithique, le massif d’Allauch était immergé et les dépôts de ces époques nous présentent une faune pélagique. Vers la fin de l’époque jurassique le sol s’élève et on voit apparaître de puissants massifs coralligènes (calcaires à Diceras). Ces récifs ont même fini par émerger presque totalement, comme le démontrent les traces de Pholades (1) que l’on constate partout entre le calcaire à Diceras et les marnes du Valan- ginien. Entre ces deux étages il y a évidemment une lacune de sédimentation. La période infracrétacée montre, à son début, un retour de la mer, mais le faciès coralligène reparaît avec les récifs à chama de l’'Urgonien. DA 1 À l’époque aptienne, la partie centrale du massif d’Allauch semble avoir été émergée et la faune pélagique apparaît à peu de distance du massif central. A l’époque cénomanienne, nous observons un nouvel affaisse- ment du massif; les fonds sont encore peu considérables et pen- dant le Turonien et le Sénonien on voit apparaître les bancs de Rudistes. À la fin du Sénonien, le massif se soulève et ce mouvement se continue jusque dans l’Éveène. C’est pendant cette période que l’anticlinal couché a commencé à s’accentuer et que s’esquissent les anticlinaux de Notre-Dame-des-Anges et de la Sainte Baume. A l’époque infratongrienne, les trois systèmes N.-D.-des-Anges, Allauch et la Ste-Baume, étaient déjà séparés, ainsi que le démon- trent les dépôts infratongriens et tongriens qui occupent le fond des grandes vallées qui séparent les troïs systèmes. Déjà la bande de Trias qui borde au N. le massif d’Allauch avait été vivement plissée. Cependant la poussée venant du sud continue à se faire sentir et même en certains points on obserÿe des renversements sur l’Infra- tongrien. Les dépôts aquitaniens sont aussi soulevés tout autour du massif, mais à l’époque helvétienñe nous constatons un affais- sement d'ensemble de toute la région, puis à partir de l’époque hel- vétienne la région se soulève lentement. Ainsi donc les grands mouvements ont commencé à la fin de l'époque danienne, ont acquis toute leur intensité pendant l’Eo- cène et l’Oligocène et ne se sont éteints complètement que dans le (1) Coquanp : Signalées pour la première fois dans le massif de Carpiagne-S-Cyr. ÉTUDES STRATIGRAPHIQUES SUR LE MASSIF D'ALLAUCH 545 Quaternaire. L'étude du massif de la Nerthe nous a d’ailleurs amené à des conclusions tout-à-fait analogues. Ces mouvements extraordinaires du massif d’Allauch qui, au premier abord, éveillent dans notre esprit l’idée d’un cataclysme, viennent donc au contraire démontrer une fois de plus que, même dans ses travaux les plus gigantesques, la Nature procède avec len- teur et que l’on doit encore répéter le vieil adage: «Natura non facit saltum ». LÉGENDE COMMUNE A TOUTES LES COUPES ET A TOUS LES CROQUIS M. Muschelkalk. — 1. Keuper. — 2. Infralias. — 3. Liasien. — 4. Bajocien. — 5. Bathonien et Callovien. — 6.Oxfordien.— 7. Dolomies du Jurassique supérieur. — ra. Calcaire blanc à Diceras. — 9. Marnes valanginiennes. — 10. Calcaire compact du Valanginien et du Néocomien inférieur. — 11. Marnes néocomiennes et Calcaire à silex. — 12. Urgonien. — 13. Aptien et Gault. — 14. Cénomanien. — 15. Turonien. — 16. Sénonien. — 17. Couches de Fuveau et de Valdonne. — 18. Calcaires en plaquettes de l'Infratongrien. — 19. Argiles de Marseille (Tongrien et Aquitanien). — 20. Alluvions quaternaires et actuelles. 45 Février 1896. — T. XXIII. Bull, Soc. Géol. Fr. — 35 946 SUR) Er FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS (LANDES) par V. RAULIN (1). Il y a déjà cinq années, après avoir appris à Bordeaux que la Statistique géologique des Landes avait été, à mon insu, livrée comme complète deux années auparavant, j'ai présenté à la Société, le 3 novembre 1890, une note Sur quelques faluns bleus inconnus du département des Landes, insérée au Bulletin, T. XIX, p. 8-14 (2). Aujourd'hui, après des difficultés administratives enfin heureu- sement résolues, je rédige pour l'achèvement réel de la Statistique, mes chapitres IV et V sur les terrains tertiaires et d’alluvion de l’ar- rondissement de Dax et de la partie occidentale de Mont-de-Marsan. Pour les faluns oligocènes ou tongriens. j'ai recueilli un grand nombre de fossiles à Lesperon, à Lourquen et surtout à Gaas qui, suivant Tournoüer, «fournit le plus beau type de la faune marine oligocène du midi de l'Europe ». Les Rayonnés et les Mollusques acéphales n'ont éte l’objet d’au- cun travail spécial, et ont été accessoirement indiqués dans divers ouvrages sénéraux ou particuliers. Les Gastéropodes, pour la presque totalité, ont été décrits et figurés par le D' Grateloup dans divers mémoires et surtout dans la Conchyliologie fossile des terrains tertiaires du bassin de l'Adour, Univalves, de 1841 à 1846. Au point de vue des déterminations spé- cifiques il y a beaucoup à reprendre dans ce travail ; l’auteur, d’une (1) Note présentée à la séance du 18 novembre 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au secrétariat le 16 décembre 1895. (2) A ce que j'ai dit p. 14 de l'opinion de Davidson sur les Brachiopodes, je dois ajouter que, en avril 1894. Cotteau, auquel j'avais soumis une nom- breuse collection de pointes d'oursins recueillies à Peyrère, n’hésita pas à y reconnaître le Cidaris Avenionensis, D. Moul, qui, à St-Paul-Trois-Chà- teaux, caractérise l'étage miocène supérieur, c'est-à-dire l'étage des faluns de Saubrigues et de St-Jean-de-Marsacq. manette SUR LA FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS 547 part, assimilait trop facilement les espèces du bassin de l’Adour qu'il décrivait, à celles du bassin de Paris, de l'Italie et même à des espèces vivantes ; d'autre part, avec des individus de conserva- tion, d'ornementation et d'âge différents, il établissait trop facile- ment plusieurs espèces aux dépens d’une seule. L'un des exemples le plus remarquable est le Strombus Bonelli du falun jaune, miocène de St-Paul, qui, ainsi que l'avait déjà en partie reconnu Hornes en 1856, a donné lieu à sept espèces au moins, dont trois adultes d’ornementation variée et quatre basés sur de jeunes individus. 1° très tuberculeux : 3° peu tuberculeux : St. lentiginosus XXXII 16. St. Bonelli XXXIL. 6. 12. — Gratteloupi d'Orb. PARU SN St.intermedius XXXII 8, 13 (jeune) FOUR URI EMANREnRl — sSublucifer d’Orb. 20 assez tuberculeux : St. gibbosulus XX XIII ?, (jeune). St. Radix XXXII 10, 1415. St. Jusoïdes XXXII, 17 (jeune). — pseudo-radix d'Orb. A. d’Orbigny, dans le Prodrome de paléontologie stratigraphique universelle, t. III, 1852, a opéré une révision ; mais sile Dr Grateloup avait entre les mains toutes les espèces qu’il a cru devoir instituer, d'Orbigny paraît n’avoir pas vu les fossiles, mais seulement les ouvrages de Grateloup, dont les descriptions sont fort incomplètes et les figures parfois défectueuses ; aussi ne put-il réformer les espèces qui faisaient double emploi, et qui doivent disparaître (1). Il leur donne parfois des noms nouveaux par suite de cette hypo- thèse, qu’une espèce d'un étage ne peut pas se trouver dans un étage antérieur ou postérieur, où elle est remplacée par un analogue qui doit porter un autre nom. Ainsi, les espèces de Castel-Gomberto, dans le Vincentin, qui sont maintenant, sans conteste, rapportées à l’Oligocène, ayant été rangées par lui dans le Suessonien, il avait sans hésitation donné de nouveaux noms aux espèces identiques de Gaas. Il est évident (x) Un curieux exemple des erreurs que peut amener l’examen seul des planches, est le suivant : à la table alphabétique et synonymique du Prodrome de paléontologie, Dentalium Jungii et Fusus Jung renvoient au 26° étage, Falunien B, N° 1250, où on lit : « Fusus Jung d’Orb. 1847, Derselbe Jung Philippi, 1844, Beitrage, p. 60, pl. 4. f. 20, Cassel », Ainsi, un jeune individu, : du Murex Capito Phil., No 1385, est changé de genre et érigé en espèce nou- velle, par suite d’une fausse traduction d’un adjectif allemand; et, en outre, attribué à un second genré tout différent, par suite d'une erreur de copiste. 548 ŸV. RAULIN que celles-ci doivent perdre ces nouveaux noms et prendre ceux établis par Al. Brongniart en 1823 ; par exemple : Turbo Gratteloupi d'Orb. — Turbo Asmodei Brong. — subscobinus d'Orb. — Delphinula scobina Brong. Le Dr Grateloup, ayant rapporté beaucoup d’espèces de Gaas, par suite de leur ressemblance, à des espèces parisiennes éocènes, d’Orbigny eut ainsi l’occasion de dénommer un assez grand nombre d'espèces nouvelles qui doivent probablement être conservées. Tou- tefois, c’est là une question que je n’ai nullement l'intention de trancher ; je laisse aux auteurs la responsabilité de leurs espèces, me bornant à les signaler. Hôrnes, dans Der Fossilen mollusken des Tertiær beckens von Wien, publiés de 1851 à 1870, a révisé un certain nombre HÉÈGES et opéré diverses réductions. M. K. Mayer-Eymar, dans le Journal de Conchyliologie, de 1861 à 1871, et de 1887 à 1891, a décrit un certain nombre d'espèces incon- nues de Grateloup. M. Benoist, dans le Bulletin de la Socièté de Borda, 1884, a donné une iiste d'espèces qu’il avait recueillies lui-même, sans indication de figures. Enfin, M. du Boucher à publié dans le même Bulletin, 1884-85, upe note en 52 pages : l’Atlas conchyliologique de Grateloup révisé et complété, dans laquelle il a laissé de côté un grand nombre d’espèces, mais ajouté les nouvelles décrites par Tournouër, et MM. Benoist, G. Dollius, etc. J’ai examiné et déterminé les espèces que j'ai recueillies avec ces divers ouvrages, et j'ai été amené à opérer diverses réunions qui surprendront certainement à première vue. Pour en donner une idée, je citerai les deux principales espèces oligocènes du genre bus déjà mis en cause pour le St. Bonelli, miocène de St-Paul. 1'e ESPÈCE one ESPÈCE St. latissimus Grat. St. fasciolarioides Grat. d'Orb. — sublatissimus d'Orb. — Subcancellatus Grat. d'Orb. St. auricularius Grat. d'Orb. (jeune). Fusus longævus Grat. tjeune). Fusus siromboides Grat. d’Orb. — sublongævus d'Orb. (jeune). La liste que j'ai dressée renferme beaucoup moins d'espèces que celle que l’on pourrait établir à l’aide du Prodrome 26° étage, Falu- nien A. Cela tient à ce que d’Orbigny : 1° N'a pas reconnu un certain nombre de double-emplois commis SUR LA FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS 549 par Grateloup ; 2 a joint aux espèces véritablement oligocènes de Gaas, plus de 80 espèces des faluns de Saubrigues et de Saint-Jean- de-Marsacq, que plus loin il considère, avec raison, comme Îor- mant la partie supérieure de l’étage miocène. Par contre, quelques espèces de Gaas ont été réunies au falun de Saubrigues. Il a donné ainsi à sa faune tongrienne un nombre d’espèces trop grand et un caractère qui ne lui appartient pas, en y faisant entrer un trop grand nombre de Turrilella, Cancellaria, Conus, Pleurotoma, Voluta. Il me semble utile de consigner ces rectifications ailleurs que dans une statistique locale restant trop souvent peu connue. Dans mes recherches à Gaas j'ai trouvé un certain nombre d’espèces qui n’y ont pas encore été indiquées, surtout parmi les Rayonnés et les Mollusques Acéphales ; elles ne seront pas énu- mérées ici, voulant limiter cette liste à celles qui ont été décrites ou signalées comme trouvées dans cette localité. Pour la plupart des espèces, le nom donné par le D' Grateloup, dans l’Atlas conchyliologique, avec l'indication des planches et figu- res, est suivi de l’adoption par d’Orbigny, ou d'une ligne synony- mique, lorsque celui-ci a donné un nouveau nom dans le Prodrôme. Toutes les espèces établies ont leur nom sur un même aligne- ment, leurs synonymes ou les noms donnés ultérieurement sont placés en retrait et réunis par une accolade. Lorsque plusieurs espèces de Grateloup sont réunies, elles se suivent dans l’ordre de leur moins grande perfection (grande taille, petite taille, jeunes individus, moule intérieur). Lorsque Grateloup a fait une fausse assimilation le nom de l’auteur supposé est en italique. Pour quelques autres espèces, le nom de leurs auteurs est suivi de celui de la personne qui, la première. les a indiquées dans les Landes (Tournouër, Benoist, du Boucher, etc). La liste me semble devoir comprendre seulement les 246 espèces suivantes : FORAMINIFÈRES RS Madrepora Polymorphina lavandulina Mich. Ben. acuta 4A’Orb. Cladocora Nummulites manipulata ( Lithodendron ) intermedia d'Arch. de la Harpe, Mich. Ben. HE Porites Fichteli Mich. de la Harpe, I, vi. digitalis de From. Ben. Garansiana Jol. Leym. Stylophora Vasca Jol. Leym. de la Harpe, costulata Edw. H. Ben. I, 1, Ben. Prionastrea Boucheri de la Harpe, I, 1v, Ben. irregularis (Astræa) Defr. Ben, 590 V. RAULIN Rhisangia Cardium brevissima (Astræa) Desh. pr'æcedens May. J. Conch. 1858, Stephanocænia p. 187. ; elegans Edw. H. Héb. Brongniarti May.J. Conch. 1863, Trochosmilia III. 2. corniculum Edw. H. Ben. distinguendum May. J. Conch. Circophyllia 1890, VIT, :4. truncatä? (Anthophyllum) Golaf. aquitanicum May.J.Conch. 1858, Heb. IV, 9. Goniocardium ÉCHINODERMES Matheroni D. Moul. Ben. Byssocardium Éranisies Andreæ Tourn. B. S. G. F., 1882, lœvis (A sterias) D. Moul. Tourn. VI, 1. Cideris Lucina attenuata Cott. Pal. fr. Scutella striatula M. de Serr. d’Orb. Ben. Echinocyamus pyriformis Agass. d'Orb., Ben. ACÉPHALES Gastrochæna Dufrenoyi Ben. Septaria primigenia Ben. Panopea mucronata Ben. Sphenia truncata Desh. May. J. Conch. 1863, XI. Basteroti Ben. Corbula deleta Desh. Ben. Lutraria arcuala May. J. Conch., 1861, III, 4. Mactra Basteroti May. J. Conch. 1857, p. 176. Venus Aglauræ (Corbis) Brong. May. J. Conch. 1858, IV, r. præcursor SoWw., May. J. Conch. 1863, III, 1. Cytherea incrussata Desh., Ben. Sismondai May. J. Conch. 1861, III, 6. Paretoi IIL, 3- May. J. Conch. 1861, ( mutabilis Lamk. Tourn. | Delbosü d'Orb. globulosa Des. Tourn. incrassata Dub. Ben. gibbosula Desh. Tourn. transversa Bronn. Hornes Wien, p. 246. prœæcedens May. J. Conch. 1858, x A7 asciiformis May, J. Conch. 1869, p. 294. aliformis May. J. Conch. 1861, III, 8-9. Thierensi Heb. Tourn. columbella Lamk. Horn. Wien, Det ornata Agass. Ben. Tellina bianguluris Desh. abatia May. J.Conch. 1861, II, 1.- Brongniarti May.J. Conch. 1861, p. 61. Raouli May. VINTIENSE Crassatella tumida Lamk. Tourn. pseudotumida Ben. Delbos. Cardita Buzsini Desh. Tourn. Arca barbata Lam. Ben. cardiiformis Bast. Horn. Wien, p. 331. Pectunculus angusticostatus Lamk. d’Orb. Ben. J. Conch. 1890, SUR LA FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS Lithodomus cordatus (Modiola\ Lamk. Ben. Gaasensis May.J.Conch. 1869, IX. Avicula Stampinensis Desh. Tourn. Lima Garansana May. J. Conch. 1861, TX 5. Aquensis May. J. Conch. 1863, DNS .Pecten Billaudeli D. Moul. Ben. quinqueradiatus May. J. Conch. 1869, X, 7. Spondylus Cisalpinus Brong. Ben. Ostrea vulsellæformis d'Arch. Ben. viryata Goldf. Raul. Delb. punctifera Raul. Delb. . rudicula Raul. Delhb. Martinsi d’Arch. Raul. Delb. Gaasensis May. J. Conch. 1887, p. 312. Anomia Girondica Math. Ben. GASTÉROPODES Tonicia Gaasensis Ben. Wattebledt Roch. Ben. Lepidopleurus Daubrei Roch. Ben. Patella acuminata Grat.I,8-10 (Helcion)- d'Orb. Fissurella intermedia Gxrat. I, 27-28, d'Orb. clypeata Grat. I, 23-24, d’Orb. Emarginula clathrata Desh. Grat. I. 11-14. subclathrata d'Orb. Pileopsis ancyliformis Grat.I, 40-43. (Capu- lus-) d’Orb. (Hipponyx) Crosse. Turritella sublamellosa Grat.XV,15,d’Orb. asperula Brongn. Grat. X VI, 15. Cytherea d'Orpb. 7. Brocc. Grat. XVI, 14. subreplicata d'Orb. 591 strangulata Grat. X VI,13, d'Orpb. imbricata Lamk. Grat. XVI, 12. subimbricata d'Orb. suturalis Grat. XV, 3, moule. subsuturalis d'Orb. Desmarestina Bast. Grat. XVI, 9-11, d’Orb. Scalaria decussata Lamk.? Desh. Chemnitsia semidecussta (Melania) Lamk. Héb. costellata (Melania) Lamk. Grat, RP Gr'atteloupi d'Orb. Rissoa Montagui Payr. Grat. IV, 57-58, d’Orb. nana (Paludina) Desh. Grat. IV, 45-46, d'Orb, Nerina d'Orb. Rissoina elegans (Rissoa) D. Moul. Grat. IV, 42-43, d'Orb. Keilositoma Souverbiü Ben. Solarium Grateloupi Ben. Actæon cancellatus XI, 30-31. simulatus Sow. Ben. Tornatina exæerta Desh. Ben. Eulima Moulinsit Grat. chus-), d'Orb. Turbo lœvigatus Desh. Grat. XIV, 21. sublævigatus d'Orb. Fittoni Bast. Grat. XIV, 6-7. variabilis Grat. XIV, 8, d’Orb. nitida Defr. Grat. IV, 63-64. (Tornatella) Grat. XIV, 2 (Tro- multicarinatus Grat. XIV, 9, d’'Orb. Parkinsoni Bast. Grat. XIV, 14- 17, 10, d'Orb. Meleagris Grat. XIV, 18, d'Orb. Gratteloupti d'Orb. | Asmodei Brong. Grat. XIV,22-23. Anthoni Grat. XIV, 20, d'Orb. 552 V. RAULIN Lacuna eburnæformis Sandb. d. Bouch. Trochus Bucklandi Bast. Grat. XIII, 17, d'Orb. cingulatus Brocch. Grat. XIII, 14. subcingulatus 4’Orb. Labarum Bast. Grat. XIII, 12, d’Orb. : Boscianus Brong. Grat.XI11,10-11. Noæ d'Orb. Dargelasi Grat. XII, 20-21, d'Orb. pyramidatus (Delphinula) Grat. XII, 15, d'Orb. monilifer Lamk. Grat. XIII, 9. submonilifer d'Orb. elegans Gmel. Grat. XIII, 15. elegantissimus d'Orb. peregrinus May. J. Conch. 1863, INT, 6. Xenophora s Tournoueri Ben. du Bouch. Trochotoma Terquemi Desh. Ben. Scissurella Cossmanni de Pont. J. Conch. 1881, VII, 2. Neritina pisiformis Fer. Grat. V, 21-23. subpisiformis d'Orb. Ben. Natica cepacea Lamk. Grat. VIII, 15. hemispherica d'Orb. retusa May. J. Conch. 1861, II, 2. ; mazima Grat. VI, 1-2, VIII, 1. crassatina (Ampullaria) LamKk. Grat. VI, 3, d'Orb. Burdigalina Ben. distorda (Melania) Lamk. Grat. IV, 14. similis d'Orb. Ben. Turbonilla Tarbelliana (Melania) Grat. IV, 3, d'Orb. tornatella (Acteon) Grat. XI, 53-58, d'Orb. nitidula (Acteon) Grat. XI, 59-60, d'Orb. Pyramidella striatella Grat. XI, 82-83, d’Orb. Ringicula ventricosa Sow. Grat. XI, 10. Subventricosa d'Orb. Sandbergeri Morelet. J. Conch. 1878, VI, 8. Bulla LabrellaKér.Grat.![1,10-13, d'Orb. Jfallax Grat. Il, 19-20, d’Orb. cancellata Grat. IT, 21-22, d'Orb. plicatula Grat. II, 23-25, d’Orb. crassatina Grat. II, 26, d'Orb. marginata Gxat. Il, 27-28, d’Orb. Bullina Lajonkaireana (| Bulla) Bast. Grat. Ben. Auricula Judæ Lamk. Grat. XI, 1. subjudæ d'Orb. Helix trochoides Gmel. Grat. III, 5. subtrochoides d'Orb. aspera Grat. IL, 9, d'Orb. depressa Mont. Grat. III, 7-8. subdepressa à Orb. contorta Ziegl. Grat. III, 15-17. subcontorta d'Orb. Ferussina anostomæformis Grat. II, 12-14, d'Orb. Paludina globulus Desh. Grat. III, 43-44. Gratteloupi d'Orb. Delphinula Scobina Brong. Grat. XII, 12-14. subscobinus (Turbo) d'Orb. sulcata Chemn Grat. XII, 16. subsulcatus (Turbo) d'Orb. marginata Lamk. Grat. XII,19-21. Hellica d’'Orb. Monodonta gibberosa Grat. IX, 1-4, d'Orb. patula Desh. Grat. IX, 9. subpatula d’Orb. ponderosa Desh. Grat.VI1,2-8,5-6, Deltbosi. Héb. d’Orb. Jerruginea Grat. VI, L, VII, 4, d’Orb. angustata Grat. VIII, 1-5. d'Orb. parvula Grat. VIII, 6, d'Orb. Syrtica May. J. Conch. 1888, XIV, 3. D CP NT 7 SUR LA FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS Deshayesia neritoides (Naticella) Grat. X, 27-28, d'Orb. Sigaretus lævigatus Desh. Grat. XL VIII, 22. sublævigatus d'Orb. Cerithium Koninchkit Grat. XVIII, 1,5. Ocirrhoe dOrb. tuberosum Grat. XLVIII, 10. calculosum Bast. Grat. ANAL 27, d’Orb. Ben. nassoides Grat. X VII, 20, d'Orb. , gtbberosum A. Grat. XVII, 3, AS te, d’Orb. Testasii Grat. XL VIII, 3, d'Orb. gibberosum B. Grat. X VIIL 26. d’'Orb. Pullum May. J.Conch. 1861, p. 65. impressum Grat. LA AE D, d’Orb. clathratum Desh. Grat. X VIL, 14. subclathratum d'Orb. Boryanum Grat. X VIII, 12, d'Orb. Lesbarritziense Grat. XLVIIL 9, | \ ( d'Orb. | angulosum Grat. XVII, 3. l subangulosum d'Orb. trochleare Grat. XVII, 8, %. subtrochleare d'Orb. turrellum Grat. X VIII, 30, d'Orb. | paroulum Grat. X VII, 82. | subparvoulum d’Orb. Terebellum Brocc, Grat.X VII, 24. subterebellum d'Orb. cinctum Brug. Grat. X VIII, 16. subcinctum d'Orb. Charpentieri Bast. Grat. XVII 5, d'Orb. Bellardi Grat. XVIII, 4, d’Orb. ( lemniscatum Brong. Grat. X VIII, 21. ( Ceres d’'Orb. conoideum Lamk. Grat. XLVIIL, 6. subconoideum d'Orb. incertum Grat. XVIII, 25, d'Orb. Diaboli Brong. Grat. X VIII, 10. Burdigalium d'Orb. trochleare Lamk. Heb. 999 ; Triforis incersum (Cerithium) Grat,. XXITIL 81, pPerversa Linn. du Bouch. Turbinella Pugillaris Grat. XXII, 8. subpugillaris d'Orb. cancellata Grat. XXII, 17, d'Orb. muricina Grat. XXIV, 18, d'Orb. elegans Grat. XXII, 19, d'Orb. buccinoides Grat.XXII,20, d'Orb. Fasciolaria clavata Grat. XXIII, 15, d’'Orb. aculeata Grat. XXII, 2, d'Orb. uriplicata Lamk. Grat. XXII, 4. Gratteloupi d'Orb. tuberosa Grat. XXII, 12, d'Orb. polygonata Brong. Grat. XXII. 18, d'Orb. Subcarinata Grat. XXIII, 13, 14, Lamk. d’'Orb. Pyrulina Grat. XXII, 15, d'Orb. Pyrula minaz Lamk. Grat. XX VI, 4,9. subminax (Fusus) d'Orb. Tarbelliana Grat. XXVII, 1, 7 (Fusus-) d’Orb. Fusus intortus Lamk. Grat. XXIV, 12. sSubintortus d’Orb. glomoides Géné. Tourn. (Chrisodomus) du Bouch. Pagodula Grat. XXIV, 5, d'Orb. Thorei Grat. XLVI, 17, d'Orb. (Pollia-) d. Bouch. Triton Hisingeri Grat. XXX, 25, d'Orb. crassum Grat. XXIX, 20, d'Orb. corrugatum Lamk. Grat. XXIX, 18,19. subcorrugatum d'Orb. clathratum Lamk.Grat.XXIX, 12. subclathratum d'Orb. Ranella à pygmæa Desh. Grat. XXX, 16. Subpygmæa d'Orb. anceps. Lamk. Grat.XXX, 28,30. | subanceps. d’'Orb. decurrens (Fusus) Grat. XXIV, | 43-44, d'Orb, - 554 V. RAULIN Murex subscalaroides Tourn. erinaceus Linn. Grat. XXX, 18. | consobrinus d'Orb. { Blainvillei Payr. Grat. XXX, 32. Triton d'Orb. j ns ons Lamk. Grat. XXXI, | RARES ons d'Orb. trifrons Grat. XXXI, 9, d'Orb. exigquus Duj. Grat. XXX, 53. subexæiquus d'Orb. LE CT (Pollia) du Boucn. Gaasensis Tourn. ornatus Grat. ail: subtricarinatus 4'Orb. A. Lamarckii Grat. XXX, 27, 36. d'Orb. Typhis Gaasensis Tourn. tripterus (Murex) Grat, XXX, 22, d'Orb. Pleurotoma Belgica Munst. d'Orb. Ben. { Vulpecula Brocc. Grat. XX, 39. | suboulpecula d'Orb. pustulata Grat. XX, 30. crassinoda D. Moul. d'Orb. gibberula Grat. XXI, 29, d'Orb. Partschii Grat. XX, 56, 72. rt subsimpiez (Fusus) d'Orb. Deshayesi May. J. Conch. 1861, p. 66. Gratelupii D. Moul. Grat. XX, 42, 44, XXI, 24, d'Orb. Jilosa Lamk. Grat. XX, 45. subfilosa d’Orb. { ( marginata Lamk. Grat. XX, 46. emarginata d'Orb. Conus deperditus Grat, XLIV, 18. Gratteloupi d'Orb. (Sérombus) conoideus Grat. XXXIII, 5, d'Orb. Lyelli May. J. Conch. 1861, p. 66, XXXI, 11, d'Orb. tricarinatus Lamk. Grat. XXXI. ? simplex (Fusus) Grat. XXI V, 20, Ficula cancellata (Pyrula) Lamk. Grat. XX VIII, 8-11. | longicauda (Pyrula) d'Orb. eleqans (Pyrula) Lamk. Grat. XX VII, 13-14. subelegans (Pyrula) d’Orb. Chenopus oæydactylus Sandb. du Bouch. Sitrombus latissimus Lamk. Grat. XL VI, 58. sublatissimus &'Orb. auricularinus Grat. XLYI, 1, d'Orb. longævus (Fusus) Lamk. Grat. XXIV, 6. sublongævus (Fusus) d’'Orb. Jfasciolarioides Grat. XXXIII, 2, d'Orb. subcancellatus Grat. XXXII, 9, d'Orb: stromboides (Fusus) Grat. XXIV, 7, d'Orb. Terebellum convolutum Lamk. Grat. XLII, 1. subconvolutum d’Orb. { fusiforme Desh. Grat. XLIT, 2-5. ( subfusiforme d'Orb. Cassis À mamillaris Var.ninor. Grat.XLvil, 2, d'Orb. elegans Grat. XXXIV, 1, d'Orb. Harpa = \ mutica Lamk. Grat. XLVI,21-22. | submutica d'Orb. Buccinum costellatum Grat. XXXVI, 42, d’Orb. Serresit (Fusus) Grat. XXIV, 42, d'Orb. Oliva Prestwichit May. J. Conch. 1861, III, 7. Ancillaria anomala Tourn. Marginella \ eburnea Lamk. Grat. XLII, He ( subeburnea &'Orb. splendens Grat. XLII,36-37, d’Orb. PER PE SUR LA FAUNE OLIGOCÈNE DE GAAS 004 Cypræa Voluta ovulina Grat. XLI, 1, d'Orb. { costaria Lamk. Grat. XXXIX, 12. \ physis Brocch. Grat. XLI, 5. | subcostaria d'Orb. | subphysis d'Orb. de Lamk. Grat. XXXIX, 9-16. Prevostina Grat.XLVIl, 6, d'Orb. flavicula Grat. XLI, 21, d'Orb. splendens Grat. XLI, 9,14, d'Orb. columbaria Lamk. Grat. XL. subrytharella d'Orb. mitræformis Lamk. Grat. XXXIX, 18-19. submitræformis 4'Orb. harpula Lamk. Grat, XXXIX, 13-14, 17. subharpula d'Orb. LT TS M V7 QI A RASE subcolumbaria d'Orb. rugosa Grat. XLI, 7, d'Orb. Mitra l ee . XXX VIII mutica Lamk. Grat. XX X VII, 22. Not FE NS rt SUOTRENNS LEE ru ua d'Orb eburnea Grat. XXXVII, 26, 98, g À d'Orb. CÉPHALOPODES lœvissima Grat. XXXVII, 27, | Nautilus d'Orb. decipiens Mich. Ben. APPENDICE. — Deshayesia (Naticella) neritoides Grat. d’Orb. Cette espèce, inconnue à Gaas, est assez commune à Lesperon avec les Lesperonia princeps Tourn., Natica crassatina, N. angustata, etc. Dans le jeune âge, la coquille possède un ombilic étroit, allongé ; la columelle est lisse ou présente une légère callosité lisse ; le labre est dépourvu de rides extérieures. A l’état adulte, le labre est muni extérieurement d’une demi-douzaine de rides et l’ombilic est recouvert par une callosité plus saillante que dans le D. Parisiensis Raul.; celle-ci présente un gros pli supérieur isolé et plusieurs autres plus petits en-nombre variable ; sur 20 individus, 3 avec 4 plis 6 avec 6 plis Hamas au MOOD ANRNEON TUES j'en ai trouvé : : Dans les vieux individus, le pli supérieur isolé est souvent doublé d’un petit, et il en est de même du premier de la callosité. 596 FIN DU QUATERNAIRE par M. TARDY (1). Il y a quelques années ou creusait auprès de Paris, près de L'Isle- Adam, un canal de navigation à proximité de l'Oise. Dans cette fouille, on observait la coupe suivante : En haut sous la terre végétale sableuse cultivée, des graviers formant un banc de plus d’un mètre d'épaisseur, comprenant un grand nombre de lits régu- liers, ce qui prouvait qu'ils ne formaient pas un dépôt accidentel. Au-dessous se trouvait une couche de sable qui avait été exploitée et qui se prolongeait assez loin, ainsi que les cailloux indiqués ci- dessus. Au-dessous se trouvait par places des graviers plus gros que ceux mentionnés ci-dessus, leur lit n’était pas continu mais il était toujours dans la même position stratigraphique, entre les deux mêmes assises, celle décrite ci-dessus et une argile bleuâtre sous- jacente. Au-dessous dans le fond de la fouille paraissait une argile noire coquillière, vers le point où se trouve aujourd’hui l’aval de l’écluse de ce canal. , Je n’aurai jamais songé à faire part de cette coupe, qui me paraît appartenir à la fin du quaternaire, à cause de son revêtement caillouteux qui se prolonge sur les rives de l'Oise, si une coupe identique ne m'avait été fournie dernièrement par une prairie des environs de Simandre (Ain). L'identité est si grande que tous les détails y sont les mêmes. Cette identité à plus de cinq cents kilo- mètres, dans des bassins fluviaux très différents, prouve une grande uniformité dans le climat de la fin de l’âge quaternaire, soit qu’on le prenne au pied du Jura, soit qu’on l’étudie dans le bassin de l’Oise, au Nord de Paris. La coupe identique des environs de Simandre est située dans le vallon de la Chartreuse de Sélignat ; elle résulte de la coupure d'un pré sur plus de cent mètres de long, par un canal d'écoulement des (1) Note présentée à la séance du 18 novembre, manuscrit remis le 45 novembre. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au secrélariat le 23 décembre 1895, FIN DU QUATERNAIRE 557 eaux qui, par suite d'un barrage ancien, formaient des sources et une partie marécageuse dans ce pré. Tout dans cette fouille indique aussi que les couches sont de la fin du quaternaire. De l'identité de ces deux coupes, on peut conclure qu’à la fin du guaterpaire, après une époque où les rivières ont formé sur leurs rives des dépôts de marais riches en végétaux et en coquilles, le régime est devenu plus torrentiel, et les mêmes rivières ont entraîné des sables d’abord et des graviers ensuite, tandis qu’à l'heure présente les: mêmes rivières ne transportent qu’une vase fine et sableuse. Ces faits mettent en évidence une variation lente du climat qu’il serait impossible de saisir autrement. Ni d’un côté, ni de l’autre, je n’ai su y trouver des objets archéo- logiques indiquant la présence de l'homme. Au point de vue paléontologique, notre confrère M. Berthelin a examiné les coquilles du canal de l’Isle-Adam, et y a reconnu la faune actuelle, comme. il le dit plus loin. Néanmoins, dans cette dernière localité, le canal dont je donne la coupe est, ainsi que je l’ai expliqué ci-dessus, creusé dans les terrains quaternaires. Il est à peu près dans l’axe de la val- lée, tandis qu’à droite et à gauche, au pied des côtes qui bordent la vallée de l'Oise, on voit des sablières qui ont fourni des silex taillés quaternaires. Cette circonstance semble indiquer que dans l’axe de la vallée, les dépôts de remplissage, qui sont nécessairement plus récents, doivent appartenir à l’époque de l’homme Magdaleinien. Dans la vallée de l’Oise, la tranchée n’a pas touché le fond des argiles compactes noires, mais des fouilles des murs de l’écluse, on a extrait des cailloux roulés mêlés d’argile noire. Dans le pré de la Chartreuse de Sélignat, il est facile de voir que la coupe repose sur des cailloux roulés qui sont à découvert, en amont de la prairie, sur sa rive méridionale et se prolongent en aval jusqu’en dehors de la gorge, dans la vallée du Suran, où ils forment, de la Bouverie au Pont-Marcou, un vaste cône. Tous ces cailloux fortement roulés rappellent les grands dépôts diluviens dont l’origine première doit être glaciaire ; ici, il est rare de rencontrer des cailloux striés, mais on en trouve cependant çà et là quelques-uns. Le dépôt est en majorité calcaire, et on ne peut affirmer qu'il s’y mêle des cailloux alpins. Ces derniers sont assez nombreux dans la région, mais presque toujours épars et mis au jour par la charrue ; ils sont donc vers la surface et il reste à examiner s’il s’en trouverait dans l’inté- rieur des dépôts caillouteux, ce qui est assez difficile par suite de l'absence de tranchées et de fouilles au milieu de ces dépôts. 558 M. TARDY COUPES DÉCRITES : PRÉ DE SÉLIGNAT (AIN) No Terre végétale. "AI EMEA ET ONOMASS 2MLebmrjaune-sris ut PNR ENT ETES 0 3, Lit de cailloux. . RS PU a EN 0"05 4, Argile jaune dure sableuse. . . . . . . . . 010 5, Alluvion de cailloux roulés . . . . . . . . . . OvOÿ. GWATsilersablensetaure RE ERP PR CET 7, Menus graviers roulés épars . . . . . . . . . 3 8, ADeilenoirAire SEiSeME EN UN CN m0. 9, Lits de graviers roulés épars . . . . . . . . . 10, Argile veinée jaune et bleuâtre . . . . . . . . 040. 11, Argile noire avec coquilles. . . . . . 12, Cailloux roulés . CANAL DE L’ISLE-ADAM (SEINE-ET-OISE) Terre végétale VU TPE MIO MER 002 4 Dr 20) Lehm rouge . . . . . . .. DCE SO D EN SN ee 030. Lit de terre et cailloux. . . . . . . . .. ET NONIDE eh isablenxe RE AE ON RETENIR 0"15. Alluvion de silex routes MN PR RTE) SAIS SRE EE RE ERNEST RIA RES EEE AO OPAU! Caïlloux épars et argile grise . . . . . . . . . . . O0. Anilenbleuaire MER AE PRE MW 0r1000; Argile noire avec coquilles . . . . . . . . . . ... 200. CAIOUXTOUTÉS ELLE RE CARE PACE AE LR EE Les deux coupes ne sont pas immédiatement identiques, mais les conditions dans lesquelles j’ai observé la coupe de l'Oise, dans une tranchée qui n’était pas absolument fraîche, me permet de soup- çonner l’existence des deux lits de cailloux épars (7 et 9) accompa- gnés d'argile grise (8). Dans la coupe de l’Isle-Adam, parmi ces cailloux, les uns étant au-dessus et les autres en dessous de. l’argile, j'avais cru ces derniers éboulés du lit supérieur. Les différences d'épaisseur des couches dans les deux coupes s’expliquent par les difiérences de débit actuel] des deux cours d’eau. L'une est l'Oise, rivière rendue navigable par une série de barrages accompagnés d’écluses, l’autre est un ruisseau d’un mètre de large, dont le courant est rendu continu par la source qui l’alimente sur le milieu de son parcours. En amont de la source, les cailloux erra- tiques n° 12 sont à peine recouverts d’un peu de terre sur la rive du torrent. À partir de la source les dépôts quaternaires 2 à 11 existent. Il y a là une différence que la continuité du débit de la source peut seule expliquer. PET TL Tr as il cs FIN DU QUATERNAIRE 559 La source est une fontaine vauclusienne dont les eaux ont formé des tufs épais et compacts qui ont servi à l’assiette de la Chartreuse de Sélignat. Ces eaux coulent sur les marnes oxfordiennes et ‘ descendent à travers les calcaires jurassiques supérieurs du plateau d’Arnans. Cette source, quoique variable dans son débit, est absolu- ment constante. Elle sort à mi-côte au sud du plateau d’Arnans, dans la gorge de Sélignat, qui est une fracture en travers de la chaîne, faite à une époque postérieure au crétacé. Pour répondre au désir que lui en a exprimé M. Tardy, M. Ber- thelin ajoute la note suivante : Autant que j'ai pu m'en assurer dans une courte visite aux travaux de l’écluse de l’Isle-Adam, la faune des argiles noires est tout à fait conforme à celle qui vit aujourd’hui dans la région. J'y ai reconnu : Limnæa palustris Müll. sp.. individus assez petits. — subvar. gracillima. Audreæ. — truncatula Müll. sp. Bythinia tentaculata L. sp., représentée par les divers formes actuellement vivantes. Unio batavus Mat. et Rack. sp., du groupe d’U. tumidus, voisine de la forme lacustris, Rssm. in Westerl. (Faune palœæarkt), mais encore plus étroite, plus allongée, avec un rostre non tronqué, subaigu, incurvé inférieurement. La f. lacustris existe d’ailleurs dans la Seine, en amont de Paris, au-dessous de Montereau. 560 NOTE SUR L'AGE DE QUELQUES AFFLEUREMENTS CRÉTACES DE L'OUEST DU DÉPARTEMENT DE LA DROME par V. PAQUIER (2). Comme l’a indiqué M. E. Fallot (3), la série crétacée de Nyons (Drôme) se termine par des grès rougeûtres lignitifères à Hippurites. Aux détails déjà fournis par cet auteur je ‘puis, à la suite de récentes explorations, ajouter que ces grès rougeâtres, quartzeux, passent verticalement à de véritables poudingues à galets de quartz. Sur les Rudistes que j’y ai recueillis, M. Douvillé a reconnu Hippu- rites resectus Deîr. et H. Requieni Math., formes angoumiennes, la première surtout. Il convient donc de rapporter au Turonien toute la série qui surmonte le Cénomanien et dont les termes supérieurs étaient jusqu’à ce Jour considérés comme sénoniens. De même, à Dieulefit, le grès vert d'herbe des Rouvières, qui a fourni une intéressante faune d’Ammonites, a été placé successive- ment à divers niveaux depuis que M. Fallot l’a parallélisé avec le Campanien. En 1885, M. Arnaud (4) fait remarquer que presque toutes les formes du grès vert de Dieulefñit se rencontrent dans le Coniacien (1) Communication faite à la séance du 16 décembre 1895. Manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur parvenues au Secrétariat le 20 jan vier 1896. (2) Note rédigée au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble. * (3) Crétacé du S.-E. de la France, ouvrage dans lequel M. Fallot a exposé avec beaucoup de soin les opinions des différents auteurs sur cette question et notamment celle de Lory qui parallélisait les grès de Dieulefit avec ceux d'Uchaux et rapportait ainsi les assises inférieures au Turonien, (4) B. S. G. F., 3 sér., t. XIV, p. 45. sen het dé . AFFLEUREMENTS CRÉTACÉS DU DÉPARTEMENT DE LA DRÔME 561 du S. O. et dans le tableau qui accompagne son Mémoire il fait rentrer le niveau en question dans cette subdivision. Par suite il classe dans son Provencien les assises immédiatement inférieures, notamment les calcaires à silex noirs, à Micraster et Echinocorys gibba Lamk. L'année suivante, M. Toucas (1), reprenant la même question, pense que contrairement à l'opinion de M. Arnaud, il convient de rapporter ces assises à Micraster au Sénonien etaprès une compa- raison avec la série supracrétacée du Beausset, conclut en mainte- nant dans son Santonien ou Sénonien iuférieur les grès de Dieulefit et les calcaires à Micraster sous-jacents. Grâce aux belles études de M. de Grossouvre (2), les Ammonitidés du Crétacé supérieur sont actuellement connues de façon à ce que l’on puisse en toute certitude admettre la prépondérance de leur témoignage sur celui d’autres faunes dans l'établissement d’un parallélisme avec les successions de contrées diverses. Voici d’ail- leurs, à cet effet, la liste des Ammonites de Dieulefit modifiée d’après les indications éparses dans le Mémoire auquel il est fait allusion plus haut. Tissotia Robini Thioll. sp. (Buchiceras Ewaldi Fallot). T. Slizewiczi Fallot sp. Barroisiceras Haberfellneri V. Hauer sp. (Buchiceras Nardini Fallot). Gauthiericeras bajuvaricum Redt. sp. (Schlænbachia Isamberti Fallot). Peroniceras Czôrnigi Redt. sp. (P. L’Epei Fallot sp. est probablement une mutation de ce type). Dans le N.-0. du département de la Drôme, au pas de Lauzens, dans la forêt de Saou, M. Fallot a cité comme provenant de près du Crétacé supérieur : Am. Emscheris Schlüter et Am. texanus Rôm., se rapportant plutôt à la variété décrite par Redtenbacher sous le nom d’Am. quinquenodosus (Gosau, Ceph. pl. XXIV, fig. 3). Or, ce type de l’Am. quinquenodosus est précisément réuni par M. de Grossouvre à Mortoniceras texanum R6m. sp. Quant à Am. Emscheris Schlüter, elle passe en synonymie de Mortoniceras serrato-margi- natum Redt. sp. La constitution du Crétacé supérieur de cette localité est en tout (4) B. S. G. F., 3 sér., t. XV, p. 149. (2) Les Ammonites de la Craie supérieure. 18 Février 1896. — T. XXII]. Bull. Soc. Géol. Fr. — 36 562 PAQUIER — AGE DE QUELQUES AFFLEUREMENTS CRÉTACÉS point analogue à celle du bassin de Dieulefit, on y retrouve égale- ment des Calcaires blanchâtres crayeux qui ne sont autres que les représentants des Calcaires à Micraster de Dieulefit. Si l’on compare la faune énumérée plus haut avec celle du Crétacé de France et de Gosau, on s’aperçoit immédiatement que toutes ces espèces se répartissent entre le Coniacien inférieur et la base du Santonien. En eftet : l'issotia Robini se rencontre dans le Coniacien, à Pons (Charente- Inférieure). T. Slizewiczi existe au même niveau dans cette localité ainsi qu’à Toutyfaut, près Angoulème, et aux Eyzies (Dordogne). Barroisiceras Haberfellneri est caractéristique du Coniacien infé- rieur du S.-0. | Gauthiericeras bajuvaricum a été signalé dans la Craie de Villedieu et à Cognac, dans le Coniacien inférieur. Peroniceras Czornigi est connu dans le Coniacien de St-Wolfgang. Enfin Mortoniceras serrato-marginatum a été indiqué dans le Conia- cien et le Santonien inférieur de l’Aquitaine, de la Touraine et des Corbières, et M. texanum se trouve dans le Santonien inférieur de Pons, des Corbières et de St-Woligang. On voit qu’à l’exception de Tissotia Slizewiczi spéciale au Conia- cien de France, toutes les autres formes se rencontrent également à Gosau et sont du Coniacien sauf Mortoniceras texanum qui pro- vient du Santonien inférieur. Il en résulte que, pour la région de Dieulefit, la série des assises comprises entre le.Cénomanien et le grès vert des Rouvières doit être rapportée au Turonien et les grès vert d'herbe au Coniacien. C'est d’ailleurs l’opinion à laquelle s'était arrêté M. Arnaud (I. c.), puis M. de Grossouvre qui, en 1890, dans la légende de la feuille Valençay, a parallélisé les grès de Dieulefit avec les couches de Cognac et la base de la Craie de Villedieu; le rapprochement avec la succession des couches de Gosau vient donc ORALE cette attribution qui semble devoir être définitive. De même, à la forêt de Saou, les couches occupant une situation analogue par rapport au grès grossier verdâtre qui a fourni des espèces de Villedieu (M. Fallot) doivent être rattachées au Turonien, et le Coniacien est représenté par.le grès à Mortoniceras serralo- marginatum sur lequel reposent les sables et marnes à lignites qui terminent ainsi la série crétacée. Il en est de même à Dieulefit, où les grès à Ammonites passent verticalement à des couches sableuses à lignites. Ainsi donc, à TR D DE L'OUEST DU DÉPARTEMENT DE LA DRÔME 563 Dieulefit, dans la forêt de Saou, à Nyons, la série crétacée se ter- mine par des formations plus ou moins littorales et la succession des assises semble nettement témoigner d’une progressive diminu- tion de profondeur de la mer crétacée, arrivant à réaliser ainsi une sexondation de ces régions qui, très probablement, furent épargnée par la transgression campanienne. En examinant la répartition géographique de ces différents niveaux à lignites, on voit bientôt que dans une zone comprise entre le Rhône et une ligne passant à l'O. de la forêt de Saou, contournant le bassin de Dieulefit et laissant Nyons un peu à l’O., la série crétacée s’arrête au Turonien supérieur qui se termine à Nyons, à St-Paul-Trois-Châteaux (1), à Uchaux ?, par des couches sableuses, lignitifères, avec des bancs d’Hippurites resectus Defr. (2). Dans une zone contiguë à la précédente, comprenant la forêt de Saou et Dieulefit, les dépôts marins du Crétacé cessent après le Coniacien ou le Santonien iniérieur et la région semble être restée émergée pendant la fin de la période crétacée (3). Enfin, à l'E. se montre le Campanien représenté notamment par les Calcaires à Silex de la Drôme et des Hautes-Alpes. A en juger par ces faits, la mer turonienne s’étendait donc jusqu’auprès du Rhône actuel; par contre elle était en bien des points peu profonde et respectait mainte terre émergée dans le Dévoluy, le Diois et le Vercors (MM. Sayn et P. Lory). A la fin du Turonien elle s'était déjà retirée de façon à ne plus baigner à l'Est, pendant le Sénonien inférieur, que Dieulefit et la forêt de Saou. Elle continua encore sa retraite, et la période campanienne pendant laquelle elle alla recouvrir les îlots que le Turonien et le Sénonien inférieur avaient respectés ne la ramena point sur ces contrées qu’elle avait, semble-t-il, définitivement abandonnées. (1) Le type de cette espèce provient de Saïnt-Paul-Trois-Châteaux, et le gisement en a été sans doute retrouvé par Fontannes. Il cite dans la légende de la Coupe de Saint-Paul (pl. [), une couche à petits Rudistes,surmontant les grès à Am. Requieni. (Ter. Tert. sup du H'-Comtat). (2) La présence de cette espèce à Uchaux m'a éte mdiquée par M. Douvillé auquel j'offre ici tous mes remerciments. (3) C'est vraisemblablement à cette zone qu’il convient de rattacher les affleure- ments de Puygiron et d'Espéluche, dont la succession se montre parfaitement com- parable à celle de Dieulefit et du pas de Lauzens. ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DU MASSIF CRÉTACÉ du LITTORAL DE LA PROVINCE DE BARCELONE par le Chanoïine Jaime ALMERA (2). La région littorale du S.-0. de la province de Barcelone est cons- tituée principalement par le Crétacé inférieur bordé par le Trias, qui le supporte directement, et par le Tertiaire supérieur, c’est-à- dire l’Helvétien et le Tortonien, qui recouvre une grande partie du Crétacé. | Pour ce qui concerne son extension géographique, le Crétacé forme deux lambeaux, l’un au Nord, l’autre au Sud de la vallée tertiaire appelée le Panadès. Le lambeau du Sud constitue le massif de Begas, et serait bien mieux nommé massif d’Olivella, car c’est ce village, et non Begas, qui occupe sa partie centrale. Ce lambeau est compris entre le littoral au Sud, et le Panadès au Nord, et il s'étend du S.-0. au N.-0., de Castelldeïels au-delà de Vendrell, sur une longueur de 50 kilomètres, avançant dans la province de Tarragone. Le lambeau situé au nord du Panadès constitue le massif de Marmellà, et il s'étend de l’est à l’ouest, de Vilovi jusqu’au-delà de Montmell, sur une longueur de 18 kilomètres, et il est limité par le Panadès au sud et le chaînon triasique de Notre-Dame-de-Foix et Pontons au nord. Détaillant davantage la Note que j'ai lue devant l’Académie (3) à la (1) Communication faite dans la séance du 4 novembre 1895 ; manuscrit remis le 15 décembre. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au Secrétariat le 20 jan- vier 1896. (2) Nota. — Un certain nombre de fossiles cités dans cette note et qui feront l'objet d’un travail spécial, ont été déterminés au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble par M. le Prof. W. Kilian. Les Rudistes ont été étudiés par M. V. Pâquier au même laboratoire. (3) Academia de Ciencias y Artes de Barcelone. ÉTUDE DU MASSIF CRÉTACÉ DE LA PROVINCE DE BARCELONE 565 séance du 26 Mai (1893) sur ces terrains, et la complétant par les résultats postérieurement obtenus durant les courses et explora- tions que j'ai faites dans deux lambeaux crétaciques, j'ai établi de bas en haut la série stratigraphique suivante que j'ai pu débrouiller après beaucoup de travail : 1° Dolomie de couleur foncée et même noirâtre, quelquefois d'un aspect bréchiforme, sans fossiles. Elle repose sur le niveau le plus élevé du Trias et forme la bordure de toute la formation cré- tacée inférieure qui s'étend jusqu’à la province de Tarragone. Elle a une épaisseur variable, mais il y a des endroits, comme du côté de Castelldefels, où elle atteint 120 mètres. Elle présente des alternances avec des calcaires noirâtres d’eau douce, renfermant des Paludestrina, etc. Cette alternance est bien manifeste dans la bordure littorale. 20 Au-dessus de la dolomie viennent des calcaires bitumineux, foncés ou brunâtres, d’origine lacustre. Ils constituent une masse formée de lits ou de lames parfois presque schisteuses, pétris dans certains niveaux des Paludestrina, Bythinia, Physa indétermi- nables. Ils présentent le faciès (du type du Wealdien) du nord de l'Espagne et de l’Angleterre. Les calcaires sont de peu de dureté, fragiles et légers. Leur épaisseur atteint 30 mètres. 30 Ces lits de calcaire lacustre sont surmontés par des alter- nances de couches calcaires saumâtres et marines. Les couches sau- mâtres renferment des Bythinia, et présentent le même faciès sédimentäire que les précédentes; les couches marines contiennent des Chamidés (Valletia?), spathisés et des Ostreides indéterminables, et ne présentent pas le même aspect que les couches lacustres ; elles sont plus dures et d’une plus grande densité. Les calcaires marins à Chamidés présentent parfois une cassure irrégulière, d’un gris de fumée. Il y a des endroits où cette assise a environ 1,000 mètres d'épaisseur (De Vallirana à Oiesa). 4° Au-dessus de l’assise précédente, les calcaires marins à Chami- dés accusent une complète indépendance par rapport aux forma- tions lacustres et saumâtres et forment une masse bien distincte par sa couleur blanchätre et très développée : ils ont du côté de la mer presque 1002 de puissance. On y distingue deux niveaux. a. À la base, outre les Chamidés qui sont très fréquents, on recueille des Ostreides (Piacunopsis ?) ainsi que : . Cerithium sp. Ostrea macroptera Sow. Janira valanginiensis Pict. et Camp. Terebratula Sueuri Pict. Perna sp., aff. Ricordeana d'Orb. Nonionina Villersensis de Lor. 566 ALMERA. — ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DU MASSIF CRÉTACÉ b. À un niveau plus élevé dans la même masse de calcaire, mais dans des bancs jaunâtres, on trouve : Turbo intermedius Land. Turbo sp. Natica Coquandiana d'Orb. Cassiope Lujani, var. Verneuil Coq. Cassiope Helvetica Vern. et Lorière. Ostrea macroptera Sow. Cassiope turrita Coq. 5° Au-dessus du calcaire précédent reposent 150 mètres de cal- caires marneux, fossilifères, avec une faune abondante, tout-à-fait littorale. Cette assise ne se présente bien développée que dans la petite région littorale de Garraî : elle est caractérisée par des types qu’on ne trouve dans aucune autre localité du Crétacé inférieur de notre province. Ces marno-calcaires reposent en concordance de stratification sur le calcaire dur précédent, qui occupe une extension plus grande; mais leurs caractères ne sont pas les mêmes, ils contien- nent des Chamidés {Monopleurinées) dans quelques couches. On y peut distinguer deux assises: a. L’assise inférieure con- serve quelques-uns des caractères et le faciès des couches sous- jacentes. Elle présente des portions tout-à-fait marneuses, fossili- fères, friables, jaunâtres, avec t Cardium. Lucina. Protocardia. Astarte bulla Goldi. Ostrea sandalina Gold. Pholadomya semicostata Agas. Anomia. Pteromya. Nucula. Anatina. à Perna. Corbula Forbesiana de Lor. Avicula ci. Supracorallina Et. Corbula cf. inflexa Roemer. ATC&. Cyrena cf. Villersensis de Lor. Leda. b. L’assise supérieure est moins puissante et plus marneuse; les couches présentent un aspect stratifié plus net. Ils sont moins durs et contiennent : Nerinæa Utrillasi Vern. et Loriere. Psammobia Studeri Pict. et Ren. Nerinæa Dupiniana d'Orb. Pholadomya Trigeriana Cott.— c. Nerinæa Curteront d'Orb. Ph. Cornueliana d'Orb. Bulla avellana Pict. et Camp. Thracia Carteront d'Orb. Janira atava d'Orb. — c. Corbula Edwardsi Sharp. Ostrea Boussingaulti d'Orb. Operculina aff. cruciensis Pict. et Trigonia caudata Agaz. Renev. — c. etc. Tellina aff. Carteronti d’Orb. 6° Au-dessus de ces calcaires marneux, dans lesquels on com- mence à trouver des Trigonia et qui, probablement, forment la DOTE TT à dot cities dis it DU LITTORAL DE LA PROVINCE DE BARCELONE 567 partie supérieure du Néocomien à faciès littoral, se développe une série plus puissante de calcaires, avec un premier lit d’Orbitolina conoidea A. Gras, 0. discoidea À. Gras, toujours à la base. C’est la partie des calcaires connue des géologues qui se sont occupés de notre Crétacé inférieur, qui a été attribuée au Néocomien supérieur (Aptien). Sa puissance est énorme, car on voit et on peut suivre les couches superposées avec Orbitolina pendant plus de 15 kilom. de l'Est à l'Ouest, plongeant toujours vers l’Ouest ; elle dépasse les 500 mètres que M. Landerer donne au Crétacé inférieur de Castellon. En commençant par les couches les plus anciennes, on relève à Garraî la coupe suivante : a. Marnes et calcaires marmoréens, quelquefois pétris d’Orbito- lines (20 à 120 mètres) avec : Orbitolina conoidea A. Gras. Requienia Lonsdalei auct. — discoidea A. Gras. Pinna Robinaldina d’Orb. Heteraster oblongus d'Orb. c. Circe sp. Rhynchonella lata d'Orb. Pholadomya spheroidalis Coq. Terebratula sella Sow. Pterocera pelagi Brong. Ostrea Boussingaulti d'Orb. Trochus logarithkmicus Land. Janira Morrist Pict. et Renev. _ Tylostoma Rochatianum d'Orb. Plicatula placunea Lam. Cassiope Pircuetana Nila., etc. Lima Cottaldina d'Orb. b. Marnes minces et calcaires, quelquefois blanchâtres, jaunâtres avec Orbitolina et Echinospatagus Collegnoi. Les espèces de cette assise sont les suivantes : Orbitolina discoidea À. Gras. Lima Cottaldina d'Orb. cc. — conoïdea À. Gras. Finna Robinaldina d’Orb. Echinospatagqus Collegnoi d’Orb.— c. Arca. Heteraster oblongus d’Orb. r. Isocardia neocomiensis d'Orb. Dendrogyra Carmonae Mallada. Tapes paralella Coq. Pseudodiadema dubium Agaz. Natica. Pyrina sp. Tylostoma Rochatianuntr d'Orb. Pygaulus ovatus Agaz. | Acanthoceras cir. Milletianum d'Orb. Rhynchonella lata d'Orb. Acanthoceras sp. Terebratula sella Sow. Sonneratia ? Sp. Exogyra Couloni Defr. var. aquila Anisoceras (Ancyloceras) Carcita- Sow. nense Math. Janira Morrisi Pict. et R. Hamites, etc. Près de Villanueva et Geltru, entre las Mesquitas et le sommet de Puig Florit (Castellet), on relève de bas en haut la coupe suivante : Sur des calcaires durs qui correspondent aux assises 30 et 40, reposent : 568 ALMERA. — ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DU MASSIF CRÉTACÉ a. Des marnes friables fossilifères à Orhitolina (1er niveau), Echi- nospataqus Collegnoi et Rhynchonella lata (50 mètres). b. Bancs calcaires à Requienia (70 mètres). c. Marnes blanchâtres à Céphalopodes formant des lits nettement stratifiés et contenant, à leur partie supérieure, Orbitolina (2e niveau), Echinospatagus Collegnoi, Ostrea Couloni (65 mètres). d. Bancs calcaires durs à Requienia (20 mètres). e. Troisième niveau de marnes friables à Orbitolina (2 mètres) (3° niveau). f. Bancs calcaires à Requienia (12 mètres). Les espèces recueillies au 4er vantes : Orbitolina lenticulata A. Gras. — discoidea À. Gras. Collyrites oblonga d’Orb. Discoidea decorata Desor. Echinospatagus Collegnoi d’Orb. e. Rhynchonella lata d'Orb. c. Lima Cottaldina d'Orb. c. Pinna Robinaldina d'Orb. Dans le 2 niveau, on trouve : Orbitolina discoidea À. Gras. — conoidea À. Gras. Collyrites oblonga d'Orb. Pseudodiadema dubium Gras. *sSalenia Prestensis Desor. . Echinospatagus Collegnoi d'Orb. ce. Rynchonella lata d'Orb. Terebratula sella Sow. — tamarindus d'Orb. c. — depressa sp. Ezxogyra Couloni Defr. var. aquila Br. (O. aquila Brong ). Exogyra conica Sow. Alectryonia macroptera Sow. sp. Anomia lœvigata Sow. Pecten sp. ! Janira Morrisi Pict. et Ren. Plicalula placunea d'Orb. — aff. radiola Lk.. Lima Cottaldina d’'Orb. Hinnites Favrinus Pict. et Camp. Perna Mulleti Deshayes ? Pinna Robinaldina d'Orb, Mytilus æqualis Sow. niveau à Orbitolina, sont les sui- ATcCa Sp. Trigonia Sanctæ-Crucis Pict.et Camp.? Panopæa nana Coq. Lithodomus Archiaci d'Orb. Cypricardia nucleus Coq. Nautilus sp. Polypiers. Spongiaires, etc. Lithodomus aîffl. obesus. ATca neocomiensis d'Orb.? — Marullensis d'Orb. — carinat& SOW. Arc« Sp. Astarte elongata Pict. Cardium aff. bidorsatum Coq. — Euryalus Coq. — cottaldinum d’Orb. Cyprina curvirostris Coq. var. — Saussurei Pict. et Ren. Fimbria corrugata Sow. Cypricardia nucleus Coq. Panopæa lata Ag. — altenuata Ag. — plicata Pict. et Ren. Trigonia longa d’Orb. ? Rostellaria sp. Pleurotomaria gigantea Sow. Turbo Zarkoti Ver. et Lor. Trochus sp. Natica Corneliana d'Orb. — Coquandiana Pict. — eremitica Land. TT DT I KONE RE TS ET PS TT LS PE DU LITTORAL DE LA PROVINCE DE BARCELONE 569 Natica bulimoides d'Orb. in Pict. Ammonites (Acanthoceras) Marti- — Sharpei Land. Ji? d’Orb. — rotundata Sow. — (Acanthoceras) gr. Mar- Tylostoma Rochatianum d’'Orb. tint d'Orb. Cerithium Verneuili d'Orb. — (Acanthoceras) gr. Mil- Nautilus plicatus Pict (— Requie- letianum d’'Orb. nianus d'Orb.). — (Acanthoceras) Cornue- Nautilus sp. lianum d'Orb. Ammonites (Hoplites) consobrinus — (Acanthoceras) ef. Sto- d'Orb. (— Deshayesi biescki d’Orb. d’Orb..). Ancyloceras (groupe du Matheroni). — (Hoplites) lurensis Kil. Dans le 3° niveau, les fossiles sont plus rares, car son épaisseur est beaucoup moindre. Orbitolina discoidea A. Gras. Cardium. — conoidea À. Gras. Cyprina, etc. A peu de distance de Puig-Florit, vers le N.-E., dans l’endroit nommé la Vall, on voit reposer en discordance de stratification sur des calcaires qui viennent occuper le niveau plus élevé, un petit lambeau marneux dans lequel on distingue de bas en haut deux assises : | a. Marnes argileuses bleuâtres peu dures de plus de 50 mètres d'épaisseur avec beaucoup de Céphalopodes : Nautilus Requienianus d’Orb. Desmoceras sp. Nautilus sp. É Toxoceras voisins d'Anisoceras ner- Acanthoceras cf. Stobiescki d'Orb. thense Math. Ancyloceras af. Matheroni d'Orb. Phylloceras Morelianum d'Orb. — Vaueherianus Pict. Terebratula Dutempleana d'Orb. ? Anisoceras (Ancyloceras) Carcita- Plicatula radiola Lk. nense Math. b. Marnes friables, jaunâtres, du niveau moyen, avec : Tylostoma sp. Câtopygus cylindricus Desor. Epiaster distinctus d'Orb. Orbitolina sp. A 4 kilomètres au N. de ce massif infracrétacé existe le chaînon de Castellvi de la Marca-Montmell, où les assises sont assez tour- mentées. On y relève, de bas en haut, la coupe suivante, du côté de Cas- tellvi à l'Ouest. Au-dessus des calcaires à Bythinia et Cerithium surmontés par des bancs de calcaires dolomitiques, durs, sans fossiles, reposent : a. Calcaires gréseux fossilifères formant des bancs bréchoïdes, 9 10 ALMERA. — ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DU MASSIF CRÉTACÉ friables, quelques-uns jaunâtres, avec des calcaires marneux inter- calés, portant des Polypiers et des Rudistes (25 mètres) der niveau. Orbitolina discoidea A. Gras. conoidea À. Gras. Heteraster oblongus d’'Orb. Rhynchonella lata d'Orb. Terebratula prælonga Sow. sella Sow. tamarindus SoW. Ostrea præcursor Coq. Ostrea Boussingaulti d’Orb. aquila Sow. Janira Morrisi Pict. et Ren. Lima Cottaldina d'Orb. Requienia Lonsdalei auct. Toucasia carinata Math. sp. c. Polyconites ci. Verneuili Bayle. Horiopleura sp. nov. c. Lithodomus avellana d’Orb. Trigonia caudata Ag. — c. Cardium Euryalus Coq. amanum Coq. Cyprina curvirostris Coq. Fimbria corrugata Sow. Tapes ci. paralella Coq. Anatina Sp. Panopæa sp. Nerinæa Renauxiana d’Orb. Coquandiana d’'Orb. gigantea d'Hombre-Firmas. Archimedis d'Orb. b. Marnes jaunâtres, noduleuses, friables (25 mètres) avec : Orbitolina discoidea A. Gras. — conoidea A. Gras. c. Calcaires en bancs de peu intercalées (70 mètres) : Heteraster oblongus d'Orb. O. Boussingaulti d’Orb. Requienia Lonsdalei auct. — c. ATC& Sp. Heteraster oblongus Luc. Trigonia caudata Ag. d'épaisseur avec des dolomies ATCQ SP. Astarte sp. Pteroceras sp. Serpula filiformis Sow., etc. d. 2 niveau de marnes calcaires gréseux, jaunâtres, renfermant des Polypiers et des Rudistes (4 mètres). e. Marnes jaunâtres très fossilifères, contenant les mêmes espèces à peu près que le niveau a (20 mètres). f. Calcaires compacts à Requienia (55 mètres). Du côté du N.-0-0. ou Marmellà (province de Tarragone), on relève la coupe suivante au-dessus du niveau le plus élevé du Trias : Oo SAS fossilifères . SH . Calcaire compact. . Dolomie foncée de teinte sombre. . Calcaire avec Bythinia, Chamidés. . Calcaire avec Chamidés. . Calcaire jaune, ferrugineux, avec des couches marneuses très . Marnes rouges, pauvres en fossiles. . Marnes jaunes, fossilifères. DU LITTORAL DE LA PROVINCE DE BARCELONE ST Le niveau 4 est le plus fossilifère et il contient presque toutes les espèces de l'assise a de l’autre coupe, les Rudistes excepté. Orbitolina discoidea et conoidea Ostrea Boussingaulti d'Orb. ras. Janira Morrist Pict. et Ren. Heteraster oblongus d'Orb. Lima Cottaldina d'Orb. Rhynchonella Gibsi Sow. Trigonia caudata Aga. c., etc. Terebratula sella Sow. : Enfin, il y a, en ce point, une faune très riche à étudier, bien nettement aptienne, mais elle ne contient pas d’Ammonites; on y a seulement trouvé une Oppelia (ôu Placenticeras ?), très rare. En résumé, nous avons ici une série de couches qu’on peut attri- buer à peu près aux étages suivants : 1, Dolomie avec des calcaires renfermant Paludestrina, etc. ; ë x Wealdien. 2, Calcaires bitumineux lacustre. . Calcaires saumâtres et marins avec Valletia ? 3 Néocomien 4. Calcaire marin avec Janira valanginiensis, etc. ) inférieur. semicostata, Ph. Trigeriana, Janira atava. supérieur. Barrémien faciès littoral (Urgonien). 6. Marnes avec Toucasia carinata, Polyconites ci. Ver- . Calcaire marneux avec faune intacte, avec Pholadomya Néocomien neutli. 7. Calcaires et marnes avec Ammonites consobrinus, ) Aptien (faciès Nautilus plicatus. Are : 8. Marnes avec Trigonia caudata, Heteraster oblongus. littoral). 9. Marnes bleuâtres avec À. Stobiescki, Anisoceras carci- Aptien tanense, Phylloceras Morellianum. supérieur. 10. Marnes friables jaunâtres avec Orbitolina sp. Epiaster distinctus. Albien. SUR LES TERRAINS CRISTALLINS, D'AGE PROBABLEMENT TERTIAIRE, DES MONTAGNES DE L'EYCHAUDA, DE SERRE-CHEVALIER & DE PROREL PRÈS DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX par M. P. TERMIER (1). (PLancue VIT). On sait que la limite orientale du massif granulitique et gneis- sique du Pelvoux est déterminée par l’affleurement d’une bande de terrains tertiaires (calcaire nummulitique avec conglomérats et schistes subordonnés ; grès et schistes du Flysch) qui reposent, à l'Ouest, directement sur la granulite, et qui, plissés isoclinalement, s’enfoncent à l’Est sous les calcaires du Lias ou du Trias, offrant ainsi un remarquable exemple de la transgression nummulitique. Le passage de cette bande tertiaire se traduit, dans la topographie, par une dépression très accentuée (vallée de la Guisanne en amont de Monèêtier, col de l’Eychauda (2), vallées de l’Eychauda et du Gyr), qui sépare le haut pays granulitique d’une région toute différente d'aspect, la région briançonnaise. Dans celle-ci, la note dominante du paysage est donnée par les calcaires, extrêmement puissants, du Trias et du Lias (Calcaires du Briançonnais, de C. Lory). Ce sont eux, presque toujours, qui forment les crêtes, murailles ruinées et déchiquetées, ou massifs imposants limités par des abrupts et semblables à des citadelles. Dans les vallées, on les voit reposer sur les quartzites, dont l’épaisseur paraît très variable, (ct) Communication faite à la séance du 16 décembre 1895; manuscrit remis le 20 décembre 1895. Épreuves corrigées par l'auteur parvenues au Secréta- riat le 2 février 1896. (2) J'appelle Col de l’'Eychauda, suivant l'habitude des gens du pays, le col où passe, à l'altitude de 2500", le chemin muletier de Monëêtier à Val- louise. Le nom de Col de Vallouise, adopté par l’État-Major, est absolument inusité. TERRAINS CRISTALLINS DU BORD ORIENTAL DU PELVOUX 573 mais qui prennent, au Sud-Ouest de Briançon, vers Prelles, une importance considérable. Enfin, le terme le plus ancien, celui qui apparaît tout au fond des grandes coupures comme les vallées de la Durance et de la Guisanne, c’est le Houiller, formé surtout de grès, mais où l’on voit aussi des schistes, des bancs d’anthracite, des poudingues, et, plus rarement, des coulées de roches éruptives. Çà et là, dans les parties hautes, sur les plateaux de calcaires tria- siques ou liasiques, ou dans les replis aigus de ces mêmes calcaires, on voit affleurer le Jurassique supérieur, sous la forme de marbres roses (marbre de Guillestre), de hrèches calcaires versicolores, de schistes satinés rouges, lilas ou verts. C’est le faciès récemment signalé dans le massif du Galibier par mon ami M. Kilian. Il est juste d’ajouter que c’est M. Kilian lui-même qui m’a montré l’exis- tence, dans la région dont je parle, de ce Jurassique supérieur, où l’on trouve des fossiles (bélemnites, aptychus), et qui est ainsi un niveau de repère des plus précieux dans cette partie si compliquée des grandes Alpes. Quand du fond des vallées de la Durance ou de la Guisanne, de Briançon, par exemple, ou de Prelles, ou de Chantemerle, on s'élève vers l’Ouest ou le Sud-Ouest, dans la direction du Pelvoux, on gravit d’abord les pentes relativement douces où affleu- rent les grès houillers ; puis on traverse les quartzites ; ensuite viennent les calcaires du Trias et du Lias. Les plis, dirigés vers le Nord ou le Nord-Nord-Ouest, ont des courbures très variées, le plus souvent assez faibles. Dans l’ensemble, ce sont de larges plis, localement accidentés par des rides brusques, souvent très aiguës, très serrées, dont la direction est parfois fort différente de celle des plis où elles apparaissent, et qui ne se prolongent guère ni dans un sens ni dans l’autre. Aux approches de la bande tertiaire, la structure est nettement isoclinale et tous les plis sont déversés vers l’Ouest, le dévers attei- gnant et même dépassant 450. A l’Est de la ligne de crêtes qui court de la Cucumelle à la Tête-d Amont, les plis et les rides ont leur plan de symétrie à peu près vertical. Plus à l’Est, près de Briançon, le dévers change de sens et les plis se couchent vers l'Italie. Cette disposition en éventail de la zone houillère est connue depuis fort longtemps. A l'Est de la bande tertiaire principale, dont la largeur est très variable, on retrouve quelques lambeaux des strates nummuliti- ques et des grès et schistes du Flysch. C’est ainsi que les sommets de la Condamine (29364) et du Sablier (2933%) sont formés par des 574 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS couches tertiaires à peu près horizontales ayant le faciès du Flysch, et posées sur un substratum de Jurassique supérieur (fig. 3, pl. VIT). De même, le Jurassique supérieur du col des Combes (fig. 2) est surmonté par des schistes tendres avec petits bancs gréseux et petits lits calcaires, offrant un faciès assez habituel du Nummuli- tique. Entre ce col et celui de Prorel, une petite ride synclinale très aiguë ramène au milieu du Trias des grès et calcaires dont l’âge tertiaire n’est pas douteux. Enfin, c’est encore au Tertiaire qu'il faut attribuer, suivant toute vraisemblance, des grès et des schistes noirs qui affleurent à l’Est de Prorel, au milieu des gypses triasiques. Si j'ajoute que M. Kilian a reconnu quelques témoins du Flysch sur la rive gauche de la Durance, j'en aurai dit assez pour établir que le golfe éocène et oligocène du Dauphiné avait une largeur beaucoup plus grande que C. Lory ne ie supposait. C’est au milieu de ces montagnes comprises entre la grande bande tertiaire et la vallée de la Durance, et tout au sommet, par dessus le Trias, par dessus le Jurassique supérieur, par dessus même le Nummulitique, qu'apparaissent les schistes cristallins de l’'Eychauda. Dufrénoy et Élie de Beaumont les ont désignés par la lettre Y sur leur Carte géologique de la France; C. Lory les cite en passant, dans sa Description géologique du Dauphiné : mais personne n’a encore résolu le curieux problème que soulève cette apparition inattendue, au sommet d’une série calcaire, d'assises profondément métamor- phiques. « Voici comment s'exprime à ce sujet C. Lory (1), le seul auteur qui ait parlé des terrains cristallins en question : « Au midi du vallon de Fréjus, s'élève une pente couverte de » végétation et de débris, qui est formée de schistes tendres, cris- » tallins, offrant tout l’aspect des schistes talqueux des terrains » primitifs ; ils sont figurés comme tels par le signe Y, sur la » Carte géologique de France, et nous croyons devoir, jusqu’à preuve » du contraire, maintenir cette classification. La stratification de » ces roches et leurs rapports avec les terrains environnants » sont difficiies à apprécier ; au Nord, ils sont probablement limités » par une faille, mais au Sud ils supportent des grès peu épais et » des masses isolées de calcaires compacts, particulièrement celle » qui forme la roche de Paluel, et ils s'étendent jusqu’au pied du » pic de Prorel. » (1) C. Lory, Description géolog. du Dauphiné, p. 550. Voir aussi, dans le même ouvrage, la carte géologique du Briançonnais, et la fig. 1 de la plan- che V. énatliaidhés int sé DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 579 Dufrénoy et Elie de Beaumont ont marqué sur leur carte deux lambeaux de schistes cristallins Y. C. Lory, sur sa earte du Brian- connais, réunit ces deux lambeaux en un seul, auquel il donne une grande extension. En réalité, comme l'indique la fig. 2 de la planche VII, le terrain en question affleure trois fois : au sommet de l’Eychauda (26642) ; au sommet de Serre-Chevalier (2492n) : enfin dans le col de Prorel (23502), au pied du pic de ce nom (2572). Description des trois lambeaux cristallins. I. — Le lambeau de l’Eychauda, le plus occidental des trois, a, en projection horizontale, la forme d’une ovale grossière ayant à peu près 1100 mètres de grand axe et cinq cents mètres de petit axe. C'est le sommet d’une montagne en partie gazonnée, en partie dénudée, aux lignes arrondies, qui contraste par sa couleur sombre avec les calcaires blancs qui lui font suite au Sud et au Nord. On y accède facilement de tous côtés. Un col très fréquenté, le col de la Pisse, s'ouvre immédiatement au Sud. Un autre col s'ouvre au Nord, par où l’on passe de Vallouise au Bez, et qui sépare la mon- tagne de l'Eychauda de celle des Neyzets. Les schistes à faciès cristallin qui forment le sommet de la mon- tagne ont environ 100 mètres d’épaisseur. Ils sont horizontaux, sauf quelques ondulations insignifiantes. [ls reposent partout sur une brèche polygénique (er de la fig. 2) qui appartient indubitable- ment à l’étage nummulitique. Cette brèche est formée de cailloux roulés de gneiss, granulite, micaschistes, schistes chloriteux, amphibolites, quartzites blancs et roses du Trias, calcaires et dolomies triasiques, calcaires du Lias, empâtés dans un ciment sableux, argileux et ferrugineux. Le diamètre des blocs est variable d’un point à l’autre. Il ne dépasse généralement pas 0250. On peut cependant voir, au Nord du lambeau cristallin, dans une butte ronde qui est l’origine de la «crête de Mal-Parti », un groupe de galets de calcaires triasiques dont l’un n’a pas moins de 72 de grand axe. A peu de distance de là, un galet de marbre rose du Jurassique supérieur (le seul que j'aie pu trouver) mesure plus de trois mètres de grand axe. Mais la position de ces galets exceptionnels est telle, comme je le dirai plus loin, que l’on peut se demander si ce sont bien des galets et s’il ne faut pas plutôt y voir des lambeaux de terrains étirés et écrasés le long d’une surface de friction. 576 N TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS Quoiqu'il en soit, la brèche de l’Eychauda est identique d’aspect à celle qui, au Lautaret, à une douzaine de kilomètres plus au Nord, forme la base des terrains tertiaires. On connaît depuis longtemps aux Aïguilles d’Arves, et, plus loin encore, dans la chaine du Cheval Noir, près de Moutiers, des brèches analogues ; et l’on sait d’ailleurs que ces brèches ne sont pas partout à la base de l'étage nummulitique. A l’Eychauda, la brèche a une épaisseur très variable. Tout le long du versant Ouest de la montagne, du col de la Pisse au col de Mal-Parti, elle repose directement sur les calcaires compacts ou schisteux du Trias, et son épaisseur est d’au moins 100 mètres. A l'Est de la ligne de faîte, elle repose sur des schistes satinés, gaufrés, friables, de couleur foncée, et son épaisseur diminue graduellement tandis qu’augmente, au contraire, la puissance de cesschistes. Les schistes en question, qui semblent remplacer latéralement les brèches, renferment, surtout vers la base, quelques bancs de grès feldspathiques, et quelques bancs d’un calcaire grisâtre. Ils sont généralement noirs ou d’un gris foncé ; mais ils deviennent quelquefois versicolores. Tout cet ensemble, brèches et schistes inférieurs, ne peut être attribué qu’au terrain tertiaire. J’ai dit qu’à l’Ouest de la montagne il repose directement sur le Trias ; mais au Sud, à l’Est, au Nord, partout où l’on voit le substratum du Tertiaire, ce substratum est formé des calcaires du Jurassique supérieur. Horizontales dans la montagne de l’Eychauda et au col des Combes, ces assises tertiaires, sur le versant Nord du col des Combes, pren- nent peu à peu une inclinaison prononcée vers le Nord, en même temps qu’elles se courbent en un synclinal. La brèche disparaît bientôt, soit que, formant la partie haute de l'étage, elle ait été enlevée par l'érosion, soit qu'elle ait dégénéré graduellement en schistes. Ce sont donc des schistes noirs qui constituent la longue crête de Mal-Parti. Sur le chemin de Fréjus au Bez, dans l’étroite gorge creusée par le torrent, on voit le synclinal schisteux, toujours flanqué d’une bordure de marbres jurassiques roses, s’amincir, puis tourner brusquement à l'Ouest, et se perdre au milieu des calcaires du Trias (fig. 4, pl. VII). II. — Le deuxième lambeau cristallin, celui de Serre-Chevalier, forme sur la carte une tache à peu près ronde, de 1200 à 1500 de diamètre. Les couches sont horizontales sur le versant Sud et au sommet de Serre-Chevalier (2492m) ; mais, sur le versant Nord, elles inclinent régulièrement au Nord, encore que faiblement. Sur né fo lé co Es Rd its: Cite. à à dat Een On EDR SE SE dc tonton té. DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX D la moitié Sud du pourtour, le substratum des schistes cristallins est fait d'assises tertiaires qui reposent elles-mêmes sur le Jurassi- que supérieur : au Nord, au Nord-Est, au Nord-Ouest, les schistes cristallins semblent partout s'appuyer directement sur les calcaires du Trias. Dans le soubassement tertiaire de la butte de Serre-Chevalier, il n’y à plus de brèches à gros éléments, mais seulement des schis- tes noirs, parfois charbonneux, avec mises gréseuses et calcaires et quelques bancs de poudingues à petits galets de quartz. Un fait important est la présence, dans ce Tertiaire, de plusieurs assises micacées, déjà fortement métamorphiques. Le petit synclinal figuré, sur la coupe n° 2 de la pl. VII, entre Serre-Chevalier et le col de Prorel, ramène quelques grès et schistes avec un banc calcaire, le tout ayant le faciès habituel du Nummuli- tique de la région, sans aucune trace de métamorphisme. IIT. — Le lambeau cristallin le plus oriental est celui qui forme l’arête du col de Prorel. Sur l’arête, les schistes cristallins plongent faiblement vers l’Est, sous Prorel, et on les voit, à l’Est du col, s’enfoncer sous les quartzites triasiques. Ceux-ci sont surmontés, à leur tour, par des calcaires, également triasiques, sur lesquels sont renversées les brèches calcaires de Prorel dont l’âge est encore mal déterminé, mais qui sont, en tout cas, postérieures au Trias. Sur le bord Ouest du col, les schistes cristallins se redressent beaucoup. Entre eux et les calcaires du Trias apparaissent des ‘schistes noirs peu métamorphiques, semblables à ceux du soubas- sement tertiaire de Serre-Chevalier. Sur le versant Sud, ces schistes noirs prennent beaucoup d’importance, comme s'ils remplaçaient latéralement les schistes cristallins ; en un point, ils s'appuient à l'Ouest, sur du Jurassique supérieur’; partout ailleurs, leur limite Ouest est formée par les calcaires du Trias ou du Lias. Les éboulis cachent la terminaison Sud du lambeau : mais tout porte à croire qu'il se termine à moins de cinq cents mètres du col, au milieu des calcaires. Au Nord du col, les schistes cristallins peuvent se suivre sur 800 mètres environ de longueur. Ils confinent, à l'Ouest, aux cal- caires triasiques, les schistes noirs à faciès tertiaire ayant graduel- lement disparu. Les couches deviennent d’ailleurs peu à peu verticales. Le bord Est et la terminaison Nord du lambeau sont cachés par d'immenses éboulis, au-delà desquels, dans la forêt de Goudissart, on ne rencontre plus que du Houiller. Par les descriptions qui précèdent et par l’examen des coupes, le 18 Février 1896. — T, XXII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 37 978 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS lecteur connaît maintenant, d’une façon complète, les données stratigraphiques et tectoniques du problème. Je dois encore lui fournir les données pétrographiques. Nature pétrographique des terrains cristallins en question. I. Les « schistes cristallins » de l’Eychauda (1°' lambeau) ne sont * point érès métamorphiques. Ce sont des schistes micacés à séricite (plus rarement à chlorite), et non de véritables micaschistes. On n’y trouve ni bancs degneiss, ni bancs d’amphibolites. A l’œil nu, ces schistes ont le plus souvent une couleur noire ou gris noirâtre, ou encore noir verdâtre. Ils sont fissiles et friables. Leur clivage est satiné, plus rarement argenté. Sur ce clivage, on voit que le développement de la séricite est irrégulier, que certaines régions sont riches en grands micas, d’autres pauvres. En un mot, l’aspect est inhomogène. Beaucoup d'échantillons ont un faciès de schiste argileux ou serpentineux très comprimé. Au microscope, on découvre aisément que la plupart des schistes de l’Eychauda sont des roches détritiques à galets de feldspaths (probablement d’anciens grès feldspathiques) écrasées et laminées. Dans un fond général, qui est un mélange de quartz grenu secon- daire, de petites lamelles de séricite, de petites plages de chlorite, de petits grains kaolinisés de feldspath, on voit quelques débris plus gros de feldspath tordus, brisés, éparpillés. Des galets quart- zeux sont encore parfois reconnaissables, bien que recristallisés sur les bords. A travers le tout passent des traînées échevelées de séricite secondaire, faites aux dépens des feldspaths potassiques écrasés. Dans certains échantillons, ces trainées contiennent de grandes lamelles de mica blanc : ailleurs, elles ne sont formées que de petits individus enchevêtrés dans tous les sens. Quelques schistes, alternant avec ceux que je viens de décrire, ont un aspect plus cristallin, un métamorphisme plus avancé. Le quartz grenu et la séricite y sont mieux séparés et constituent des zones assez nettes, bien alignées, assez homogènes. Dans ces échan- tillons plus cristallins, le feldspath est rare : quand il apparaît, c’est sous forme de petits cristaux frais d’orthose ou d’albite secon- daires, développés au milieu du quartz. Les terrains anciens du Pelvoux renferment des schistes quartzo- sériciteux de ce dernier type, cela va sans dire, mais on n’y ren- contre jamais de grès feldspathiques écrasés semblables à ceux qui _ _ s'Éutaatt-ie DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 579 forment le type dominant des assises « cristallines » de l’Eychauda. Ce qui, par contre, ressemble tout à fait à ces roches dynamo- métamorphisées de l’'Eychauda, c’est le ciment de la brèche nummu- litique sous-jacente. Quaud on étudie ce ciment au microscope, on constate qu’il est formé, pour la majeure partie, de petits galets de quartzite parfai- tement arrondis et intacts, et de galets de granulite (ou de gneiss) plus ou moins broyés entre les précédents. Ces galets riches en feldspath ontfourni, par leur écrasement,une pâte chargée de potasse où le mica blanc secondaire s’est développé, quelquefois en grandes lamelles, le plus souvent en une sorte de feutrage. Certains galets de granulite sont écrasés jusqu’en leur centre et réduits en un amas de débris informes où pénètrent des veinules quartzeuses, et où l’on trouve même des pénétrations mécaniques de galets étran- gers. D’autres sont absolument éparpillés : leurs cristaux de tour- maline sont brisés et les débris en sont dispersés dans tout le voisinage. Ailleurs, on voit des grenats, tronçonnés et dispersés, qui pro- viennent de galets de granulite ou de micaschistes. On observe même des galets de quartzite tronçonnés, avec des cristallisations de calcite dans les hiatus (comme dans les bélemnites du Lias de l’Oisans). Le ciment fin qui entoure ces débris est formé de petits fragments de quartz, de feldspath, de mica blanc, serrés les uns contre les autres ; ou bien d’un feutrage de séricite secondaire ; ou encore d'un fouillis de petites aiguilles de séricite et de kaolinite. Ailleurs encore, le ciment est formé de débris jointifs de mica- schistes à séricite et chlorite. Les intervalles sont remplis par des débris plus petits, de l’oxyde de fer, et de grandes lamelles de séri- cite indiquant, par leur polychroïsme sensible, une tendance à passer au mica noir. On a alors l’impression qu’avec un peu plus de métamorphisme, toute apparence détritique disparaîtrait, que les débris se souderaient les uns aux autres en recristallisant partiellement, et que la roche deviendrait entièrement homogène. Ainsi, les brèches de l’'Eychauda présentent des traces indubi- tables d’un dynamo-métamorphisme très énergique. Cela va jusqu’à ce point qu’il est ëmpossible de marquer la limite de ces brèches et des schistes cristallins qui les surmontent ; car, sauf quelques rares exceptions, la grosseur des galets diminue au fur et à mesure que l’on s'élève, et, en même temps, le ciment devient de plus en plus cristallin, de plus en plus homogène. Les schistes noirs à mises gréseuses et calcaires qui forment, sur 980 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS le versant Est de l’Eychauda, le soubassement des brèches, sont, au contraire, très peu métamorphiques. On y voit des grès feldspa- thiques à peu près intacts, des calcaires du type ordinaire, des schistes argileux où la cristallisation est indiscernable. Ce n’est que dans la partie haute, là où ces schistes confinent aux brèches, qu'ils présentent, par places, des indices un peu nets d’un développe- ment secondaire de quartz et de séricite. Quant aux terrains inférieurs, Jurassique et Trias, ils ne mon- trent aucune espèce d'altération. II. — A Serre-Chevalier (2e lambeau), deux faits frappent immé- diatement l'observateur : la cristallinité très grande (plus grande qu’à l’Eychauda) des schistes S du sommet ; la présence, dans les schistes noirs du soubassement tertiaire, de bancs de schistes très nettement métamorphiques. Et d’abord, la cristallinité des schistes S est, dans l’ensemble, plus grande qu’à l’Eychauda. Il n’y a plus ici de ces roches feldspathiques laminées à structure encore nettement détritique, qui constituent le type commun de l’ Eychauda, la roche prédominante du premier lanbeau. Ce qui domine à ? Serre- Chevalier, ce sont les schistes quartzo-sériciteux qui, là-bas, n'étaient que l’exception : roches à zones quartzeuses et micacées bien définies, bien homogènes, sans feldspath. Mais ce n’est pas tout, et tons a de vrais gneiss, et aussi de véritables amphibolites. Gneiss et amphibolites se trouvent près du sommet, sur les ver- sants Sud et Sud-Ouest. ; Les premiers sont des gneiss sériciteux à gros noyaux d’orthose (gneiss porphyroïide). Au microscope, ils ne montrent pas trace de froissement. Dans des bandes quartzo-sériciteuses, assez riches en grenats, apparaissent çà et là de gros orthoses, entourés par le mica blanc, mais contenant de nombreuses inclusions de ce même mica. Ces orthoses sont évidemment développés in situ, et ce qui leur a donné naissance n’est plus visible aujourd’hui. Il y a aussi de grandes plages de mica noir, riches en rutile, parallèles aux bandes. Feldspaths et grenats sont intacts ; les micas noirs ne sont même pas effilochés. Les amphibolites forment des lits très minces, parallèles aux strates. Ce sont : ou bien des roches à hornblende bleuâtre et à sphène, avec lits quartzeux, sans feldspath ; ou bien des schistes à mica noir, hornblende verte, grenat et sphène, avec rares cris- taux d’oligoclase ou de labrabor développés au milieu du quartz. néanmoins alert, Miami tes dir nr tte, DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 581 Le premier de ces deux types est commun dans le Pelvoux ; le second n’y a pas encore été rencontré, du moins à ma connaissance. De même que les gneiss, les amphibolites ne montrent pas trace de froissement. La cime même de Serre-Chevalier est faite, au contraire, d’une roche laminée assez analogue à celles de l’Eychauda, sauf que l'aspect général est plus gneissique que détritique. Feldspaths cassés, tordus, écrasés, dispersés ; chlorite déchiquetée ; séricite courte, ondulée, en feutrage, développée aux dépens des débris feldspathiques : tous ces caractères, si communs à l’Eychauda, se trouvent ici. La seule différence, c’est qu'ici l’origine détritique des feldspaths ne peut plus être affirmée : la roche peut être un gneiss laminé, tout aussi bien qu’un grès feldspathique dynamo-mé- tamorphisé. Cette assise, où les mouvements élémentaires ont été si intenses, n’est qu’à deux mètres au-dessus d’un schiste amphi- bolique intact. Ce serait incompréhensible, si nous ne savions que le dernier terme du dynamo-métamorphisme est la recristallisation complète. Les schistes noirs du soubassement tertiaire de Serre-Chevalier sont, pour la plupart, franchement détritiques. Dans certaines assises (surtout vers la base de la formation), il n'y a même aucun indice de métamorphisme. Parfois l’on voit se développer un peu de séricite secondaire, très courte et confusément enchevêtrée, sans que les galets de quartz aient recristallisé. Certains schistes sont riches en produits charbonneux. j Mais, il y a aussi, dans ces schistes non métamorphiques ou peu métamorphiques, et de plus en plus fréquentes au fur et à mesure que l’on s’élève, des intercalations (bien visibles sur le versant Est) de schistes micacés, formés de lits quartzeux et sériciteux, en travers desquels, parfois, se sont développés des cristaux de chlorite. Ces schistes ne sont pas, ou presque pas, feldspathiques : mais ils n’ont plus aucune apparence détritique. Ils ressemblent d’ailleurs aux schistes quartzo-sériciteux que l’on connaît dans le Houiller, ou encore dans le Permien, en plusieurs points des Alpes françaises. III. — Reste le troisième lambeau, celui du col de Prorel. Comme Ja partie Nord de celui de Serre-Chevalier, il est presque exclusi- vement formé de schistes quartziteux, avec minces lits de séricite, très pauvres en feldspath. Chacun sait que de pareils schistes n’ont rien de caractéristique, et qu’il suffit, pour les produire aux dépens 582 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS de grès quartzeux, d'un métamorphisme assez restreint. Il n’y a ni gneiss, ni amphibolites. Les schistes noirs ou versicolores du bord Ouest du col semblent passer aux schistes cristallins du col par une lente augmentation de la cristallinité. Ceux qui touchent aux calcaires jurassiques ou triasiques sont charbonneux et ne présentent aucune trace de métamorphisme. Telles sont toutes les données fournies, sur les schistes cristallins en question, par l’observation géologique et par l'étude pétrogra- phique. Il ne reste plus qu’à discuter le problème de l’âge. Age des terrains cristallins en question. L’analogie pétrographique est telle, entre les schistes S du sommet de la montagne de l'Eychauda et le ciment des brèches tertiaires sous-jacentes, que je ne crois pas possible de séparer ces deux termes. Les schistes S de l’Eychauda (1 lambeau) sont, pour moi, des brèches tertiaires à très petits galets quartzeux et feldspathiques, transformées, comme les brèches à gros éléments sous-jacentes, mais plus énergiquement, par le dynamo-métamor- phisme. Est-il possible maintenant de mettre à part les schistes S du sommet de Serre-Chevalier, et de les regarder, en raison de leur cristallinité plus grande, en raison surtout de la présence au milieu d’eux de gneïiss et d’amphibolites, comme nettement dis- tincts des schistes S de l’Eychauda ? Je ne le crois pas non plus. Il faut se rappeler que le soubassement tertiaire de la butte de Serre- Chevalier contient, avec des schistes charbonneux et des poudin- gues à petits éléments non métamorphiques, des schistes quartzo- sériciteux, avec aiguilles de chlorite développées transversalement, c'est-à-dire des termes d’une assez haute cristallinité. Il faut encore se rappeler que le sommet de la butte. où dominent des schistes quartzo-sériciteux analogues à ceux-ci, présente aussi, outre des bancs de gneiss et d’amphibolites en apparence non froissés, des assises feldspathiques où le laminage et l’écrasement sont aussi visibles qu’à l’'Eychauda, encore que la cristallinité y soit notablement plus grande (assises de la cime). Si de plus on regarde la coupe, où le lambeau de Serre-Chevalier et celui de l’Eychauda ne sont séparés que par le col des Combes et où l’on voit le Trias, le Jurassique supérieur et le Tertiaire du substratum passer,sans discontinuité, de l’un à l’autre lambeau, on DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 583 demeurera convaincu que les schistes S de Serre-Chevalier sont le prolongement de ceux de l’'Eychauda, que les uns et les autres sont tertiaires, qu’ils représentent les uns et les autres un faciès parti- culier de la brèche nummulitique, et que la cristallinité plus grande des schistes de Serre-Chevalier provient d’un froissement plus intime, et sans doute aussi d’une teneur originelle plus grande en galets de granulite. Quant aux schistes quartziteux et sériciteux du col de Prorel (3e lambeau), ils sont moins métamorphiques que ceux du sommet de Serre-Chevalief, si l’on mesure le degré du métamorphisme à la variété des silicates développés. Ils sont identiques à certains schistes du premier lambeau, lesquels apparaissent sporadique- ment au milieu des schistes à feldspaths écrasés ; ils sont identi- ques encore à beaucoup d’assises du versant nord de Serre-Cheva- lier, et encore aux bancs quartzo-sériciteux intercalés dans le sou- bassement tertiaire de ce deuxième lambeau. Enfin, ils confinent, à l'Ouest, et semblent passer à des schistes noirs, un peu charbon- neux, fort peu métamorphiques, entièrement semblables à ceux du soubassement tertiaire de Serre-Chevalier. Tout indique donc que ces schistes cristallins du col de Prorel appartiennent au même niveau géologique que ceux de Serre-Che- valier et de l’'Eychauda. De sorte qu’en résumé, tous ces terrains cristallins sont à mon avis d'âge tertiaire, et représentent un faciès local des brèches nummulitiques. QE Je ne me dissimule pas qu’il y a des objections. D’abord, celle qui provient de la répugnance bien naturelle que l’on éprouve à admettre l’existence, dans le Tertiaire, d’assises aussi cristallines. Cette pre- mière objection ne peut évidemment viser que les gneiss et amphi- bolites de Serre-Chevalier : car, pour ce qui est des schistes micacés, ils ont été depuis longtemps signalés dans le Tertiaire de plusieurs régions du globe. Mais si l’on remarque que les gneiss et amphibo- lites en question sont tout justement superposés à des couches tertiaires présentant de nombreuses intercalations d’assises cristal- lines, que ces intercalations sont beaucoup plus fréquentes à Serre- Chevalier que partout ailleurs, et que la cristallinité des assises en question va jusqu’à y effacer toute apparence détritique, si l’on remarque, de plus, que la fréquence de ces assises et leur cristalli- nité vont en augmentant au fur et à mesure que l’on s'élève, on s’étonnera moins de cette apparition, à la cime de la montagne, de gneiss et d’amphibolites. Nul ne peut assigner de limite à la 584 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS puissance du métamorphisme, ni prétendre que la production de tel silicate est plus difficile que celle de tel autre. Pourquoi la cris- tallisation de l'orthose dans une roche feldspathique laminée serait-elle plus invraisemblable que celle du mica blanc? Nous savons seulement qu’elle est moins fréquente ; et qui nous dit, par exemple, qu'une augmentation de la pression ne détermine pas la réaction inverse de celle qui se produit habituellement, c’est-à-dire la transformation du mica blanc en orthose ? De même pour l’am- phibole. Chacun sait que ce minéral se transiorme aisément en chlorite, en mica noir, en calcite, en dolomie. Les réactions inver- ses, loin d’être invraisembiables, sont très probablement possibles, et il est à croire que c’est simplement affaire de pression. Nous serions mal venus, en tout cas, à les déclarer impossibles par la seule raison que nous ne savons pas les produire. Une autre objection bien autrement embarrassante est celle que l'on peut fonder sur la difficulté d’expliquer un pareil métamor- phisme (et si évidemment dynamique), dans l'hypothèse où tout est en place. La gravité de cette objection est telle que j’ai cherché une autre solution, dans laquelle le dynamo-métamorphisme apparût comme l'immédiat effet d'une cause adéquate, dans laquelle par conséquent les terrains métamorphiques eussent subi des actions dynamiques incomparablement plus fortes que celles qu'ont supportées sans dommage le Jurassique et le Trias sous-jacents. Cette solution, c’est le recouvrement. Les schistes S, tout au moins, ne seraient pas en place. Ils viendraient d’ailleurs. S'ils viennent d’ailleurs, ils ne peuvent venir de l'Ouest, du massif du Pelvoux, puisque, du côté du Pelvoux (fig. 1), tous les plis sont déversés vers l’Ouest. Ils ne peuvent non plus venir d’au delà de Prorel, dans la direction de l’Est, puisqu’au delà de Prorel tous les plis sont couchés vers l'Italie. Ils viennent donc d’un des anti- clinaux qui affleurent entre Prorel et Serre-Chevalier ; et, si l’on regarde la fig. 2, qui est une coupe (à l’échelle) minutieusement relevée, on ne voit pas qu’ils puissent sortir d’ailleurs que du col même de Prorel. Si l’on admet cette prémisse, il devient très ten- tant d'admettre aussi que les schistes cristallins de ce col et ceux du sommet de Serre-Chevalier (y compris les gneiss et amphibolites) sont des assises tout-à-fait anciennes, antérieures au Houiller. Les schistes S de l’Eychauda pourraient alors être attribués au Houil- ler. Bien entendu, les brèches e? B et les schistes sous-jacents continueraient d’être rapportés au Tertiaire ; et la séparation des DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 585 terrains charriés et des terrains en place serait, selon toute vrai- semblance, la limite même des brèches et des schistes S. Des froissements énergiques auraient affecté, non seulement la masse charriée, mais aussi les assises supérieures de son support: et comme une brèche houillère peut ressembler beaucoup à une brèche nummulitique, comme d’autre part (pour Serre-Chevalier) un gneiss laminé ne diffère pas sensiblement d’un grès feldspa- thique laminé, l’analogie des schistes S des deux lambeaux, et l’analogie de ces mêmes schistes avec les brèches sous-jacentes, seraient des apparences trompeuses. Je me hâte de dire que certains faits s’expliquent mieux dans cette manière de voir. J’ai parlé plus haut des galets triasiques et jurassiques de dimensions exceptionnelles qui se rencontrent, en un point, presque jointifs, à la limite des brèches et des schistes S. Dans l'hypothèse du recouvrement, ces galets ne seraient plus des galets, mais des débris de la masse renversée et charriée, débris enrobés dans un mélange indéchifirable de schistes houillers et de schistes nummulitiques. De même, au col des Combes, on observe, entourés de tous côtés par le Jurassique supérieur, deux petits lam- beaux de Trias (un de quartzites, un de calcaire). Dans l'hypothèse où tout est en place, ce sont des boutons anticlinaux qui ont percé le Jurassique. Dans l'hypothèse du recouvrement, ce serait des témoins de la masse charriée, amenés par la compression et le rabotage jusqu’au contact du Jurassique, et qui seraient restés comme enlisés au milieu des schistes naummulitiques. Mais, tout en reconnaissant que la deuxième hypothèse est, par certains côtés, très séduisante, je ne crois pas qu’il soit possible de l’admettre, et cela pour les raisons qui suivent. L’anticlinal qu’il faudrait placer au col de Prorel et qui ferait affleurer à ce col des schistes anté-houillers n’a de prolongement ai au Nord, ni au Sud. Au Nord, il se perd dans le Houiller. Au Sud, il semble finir au milieu des calcaires triasiques qui sont eux- mêmes en synclinal dans le Houïller. C’est donc une poussée toute locale qu’il faudrait concevoir, une sorte de champignon à racine très étroite qui se serait déversé d’un seul côté. Sans aller jusqu’à dire qu’une pareille hypothèse est inadmissible, je crois qu’elle est peu vraisemblable. Elle paraît encore moins probable, si l’on regarde les coupes voisines (fig. 1 et 3), où tout parle au contraire en faveur de la solution que je défends. De plus, j'aurais grand’peine à croire à l’étrange réunion des coïncidences que la deuxième hypothèse, celle du recouvrement, 586 TERMIER. — SUR LES TERRAINS CRISTALLINS nécessiterait : brèche houillère sur brèche nummulitique, trans- formées l’une et l’autre de la même facon ; schistes cristallins an- ciens, d’un type rare dans le Pelvoux, venant se superposer à des schistes tertiaires que le métamorphisme a transformés de façon à les rendre presque entièrement semblables aux premiers ; gneiss et amphibolites n’apparaissant point au cœur de l’anticlinal (col de Prorel), et venant se poser tout justement sur les schistes ter- tiaires les plus profondément atteints par le métamorphisme. En troisième lieu, le Houiller est tellement puissant dans les vallées de la Guisanne et de la Durance ; il monte si haut dans le ravin des Combes ; ses affleurements, vers l'Ouest, dépassent tellement le méridien de Prorel, que sa disparition complète au col de Prorel serait vraiment en dehors de toutes les vraisemblances. Enfin, et surtout, ainsi que je l’ai expliqué au début de cette discussion, je ne pense pas qu’il soit possible de séparer les schistes S de Serre-Chevalier de ceux de l’Eychauda. Comme il est bien difficile, si l’on ne fait appel à un charriage de terrains, de trouver une cause adéquate au métamorphisme dyna- mique dont j'ai décrit les effets, M. Marcel Bertrand m'a suggéré l’idée d’une solution intermédiaire. I! y aurait eu recouvrement du Tertiaire par un anticlinal couché dont l’aïffleurement actuel est au col de Prorel ; mais les schistes S de l’Eychauda (1er lambeau) seraient en place, et par conséquent tertiaires, et la surface de séparation des terrains en place et des terrains charriés aurait, jadis, passé au-dessus d’eux. Au contraire, la partie haute des schistes S de Serre-Chevalier (2 lambeau) com- prenant les gneïss et les amphibolites, serait un témoin (le seul) de la masse charriée ; et ces assises très cristallines appartiendraient à des terrains anté-houillers pincés dans la partie axiale de l’anti- clinal. Ce terrain anté-houiller, par suite d’un étirement, n’apparai- trait pas au col de Prorel, où tous les schistes cristallins seraient du Houiller métamorphique. Celte troisième solution aurait cet avantage, de laisser dans le Tertiaire les schistes cristallins de l’Eychauda, ce qui est bien plus conforme à la vraisemblance. On pourrait encore, à la rigueur, y trouver l'explication du lambeau triasique du col des Combes, quoique moins naturellement et avec moins de probabilités que dans la deuxième solution. Quant aux grands débris de Trias et de Jurassique supérieur situés entre les brèches et les schistes S, en un point de la montagne de l’Eychauda, ce seraient de véritables galets, comme dans l'hypothèse où tout est en place. DU BORD ORIENTAL DU MASSIF DU PELVOUX 587 Mais il reste trois invraisemblances. D'abord, la séparation des schistes S de Serre-Chevalier et des schistes S de l’Eychauda, les premiers étant rapportés aux terrains anté-houillers, les seconds étanc placés dans le Tertiaire. Pour quiconque a vu les lieux, une distinction aussi radicale paraît inadmissible. En second lieu, l’âge houiller des schistes cristallins du col de Prorel. Sans doute, on peut trouver, dans du Houiller métamor- phique, quelques bancs analogues, ou même identiques, aux schistes quartziteux et micacés en question. Mais je ne crois pas qu’il soit possible d’y trouver une masse si DAS Ie de schistes si homogènes et si quartzeux. Enfin, l’invraisemblance même du recouvrement, tirée, comme plus haut, de l’étude tectonique de la région. CONCLUSIONS Je n'hésite donc pas à conclure en faveur de la solution que j'ai présentée la première : âge tertiaire des trois lambeaux cristal- lins, et absence (à l'heure actuelle) de tout paquet de recouvrement. Tout est en place, actuellement, sur le trajet de la coupe n° 2. Reste à expliquer ce froissement exceptionnel, ce métamorphisme dynamique si au-dessus de tout ce que l’on voit habituellement, qui a pu faire naître, dans des couches tertiaires. des feldspaths, de l’amphibole et du mica noir. Ni l’épaisseur énorme du Flysch qui a dû peser jadis sur toute la région, ni les contournements dont ce terrain est coutumier, ne semblent devoir suffire : car les lambeaux de Flysch de la Condamine et du Sablier (coupe n° 3) ne présentent pas trace de métamorphisme. Il a fallu une exagération toute locale des actions dynamiques. Cette exagération ne peut guère se concevoir en dehors de l’hy- pothèse d’un recouvrement (recouvrement dont il ne resterait plus aujourd’hui aucun témoin), ou de l'hypothèse d’une intrusion éruptive (intrusion dont toute trace aurait disparu). Faut-il imaginer le déversement vers l'Ouest de l’anticlinal qui ramène, au pied de Prorel, les quartzites et les calcaires du Trias entre le Lias et le Tertiaire ? C’est se heurter à une invraisemblance du même ordre que celle que j'ai signalée, au nom de la tectonique régionale, dans la deuxième et la troisième solution. Mais chacun sait aujourd’hui qu’en matière de tectonique invraisemblance ne veut pas dire impossibilité. 588 TERMIER. — TERRAINS CRISTALLINS DU PELVOUX D'autre part, imaginer un recouvrement de provenance plus loin- taine, ou faire appel à une intrusion éruptive dans les niveaux supérieurs du Tertiaire, c’est se lancer à corps perdu dans le domaine de l'hypothèse. Je préfère avouer mon ignorance absolue de la cause qui a produit ces phénomènes dynamiques si intenses et attendre que les études futures aient jeté un peu plus de jour sur ce côté de la question. Ce qu'il faut, en tout cas, retenir, c’est qu’il y a là, dans ce coin des Alpes briançonnaises, un bien curieux exemple de dynamo- métamorphisme. La transformation en schistes sériciteux et chlori- teux d’une brèche à galets de quartz, de micaschistes et de granulite, par écrasement des galets feldspathiques et production du mica blanc dans la pâte potassique ainsi obtenue ; cette transformation pouvant aller jusqu’à la disparition complète du feldspath et jus- qu’à l'effacement de toute apparence détritique: voilà le résultat capital, qui me semble acquis, quelle que soit l’hypothèse d’âge à laquelle on se rallie. Je crois qu'il y a plus, et que les roches de Serre-Chevalier nous montrent deux stades plus avancés du même processus de cristallisation : d’abord le développement de l'orthose aux dépens du mica blanc, par une réaction inverse de la première, et, par conséquent, la transformation d’un schiste quartzo-sériciteux (riche en séricite) en un gneiss porphyroïde ; puis le développement de l’amphibole et du mica noir dans un schiste chloriteux, sans doute un peu calcaire. fi ot > té ue Éd mm te ea OBSERVATIONS 589 SUR L'INTÉRÊT QUE PRÉSENTE L'EXPLORATION GÉOLOGIQUE DES TERRES AUSTRALES par H. ARCTOWSKI (1). On peut se demander ce que devient la Cordillère des Andes à son extrémité sud ? Il est effectivement remarquable de voir cette chaîne immense se recourber, à partir du 50e parallèle, suivant un arc de cercle, puis s’avancer bien loin dans l’Océan et se per- dre enfin, avec les falaises de l’île des Etats. On est tout naturellement _ porté à présumer que cet axe de plissement, qui forme la char- pente de l’Amérique, doit se poursuivre sous le niveau de la mer, bien au delà de la Terre de Feu. Je crois même que l’on peut, sans trop de témérité, for- mulerl’hypothèse que:lesTerres de Graham se rattachent à la Patagonie par une chaîne sous- marine qui forme un grand arc de cercle entre le cap Horn et les iles Schetland, et que la chaîne tertiaire des Andes réap- paraît de nouveau dans les Terres de Graham. (1) Communication faite dans la séance du 2 décembre 1895; manuscrit remis le même jour. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au Secrétariat le 28 jan- vier 189,6. 590 H. ARCTOWSKI tt Cette hypothèse, pour être vérifiée ou contredite, demande une étude géographique et géologique des terres de Graham, et ensuite, une carte bathymétrique, aussi parfaite que faire se peut, de la région représentée par la figure ci-contre. Or, ces études vont pouvoir être entreprises, puisque des expéditions scientifiques dans les régions australes s'organisent actuellement, en Angleterre, en Allemagne et en Belgique, et c’est justement ce fait qui m'a déter- miné à signaler à l’attention des savants voyageurs cet intéressant problème de géologie. Néanmoins, je désire encore montrer que l'hypothèse que je viens de formuler n’est pas sans fondement. Et tout d’abord, il résulte des sondages déjà exécutés dans ces régions, qu’au sud du cap Horn la pente est abrupte, tandis qu’à l’est de la Terre de Feu se trouve une plate-forme sous-marine qui sert de soubassement aux îles Falkland, à l’île Georgia, et qui se recourbe vers le sud. Il serait donc des plus intéressant de connaître exactement le relief de cette plate-forme, sur sa bordure ouest, et de savoir si elle se rattache aux Terres de Graham, comme cela est indiqué hypothéti- F quement sur la figure. Maïs, d’un autre côté, cette supposition trouve également un point d'appui dans les considérations théo- _riques de Lowthian Green. De fait, il faut l’admettre : l'écorce terrestre n’a cessé de s’écraser par suite de la contraction lente de la masse fluide interne ; une surface unie n’a pu persister, — et les rides se sont accumulées suivant des directions déterminées. Cer- tains de ces plissements sont anciens et d’autres, relativement modernes, — mais ces nouvelles chaînes sont, pour ainsi dire, ” adossées aux vestiges des anciennes. De la sorte, les masses conti- nentales se sont localisées, avec les temps géologiques, en des régions déterminées de la surface du globe. Or, il se fait que ces régions correspondent justement aux sommets et aux arêtes d’un tétraèdre imaginaire, pourvu que le quatrième sommet, qui occupe le pôle antarctique, soit également occupé par une masse continen- tale, — continent que l’on présume exister, mais dont on ne connaît encore que fort peu de chose. Par suite, si nous admettons ces considérations, nous devons également admettre que l’arête du tétraèdre, qui nous est repré- sentée par l'Amérique du Sud, doit se rattacher directement au quatrième sommet. Mais, on pourrait encore se demander pourquoi les deux autres arêtes ne s’avancent pas aussi loin vers le sud que la chaîne des Andes ?.. C’est là une question qui devieu compréhensible, si l’on SUR L'EXPLORATION GÉOLOGIQUE DES TERRES AUSTRALES 591 songe à ce fait, que l’ossature du tétraèdre terrestre n’a pu se développer que par saccades, c’est-à-dire à la faveur de la forma- tion de nouvelles chaînes de montagnes. Les Andes forment une chaîne relativement très récente, — c’est ce qui fait que l’arète américaine se trouve dans un état de développement plus avancé que les deux autres. Ces quelques remarques démontrent, je crois, que le problème géologique qui se pose est éminemment philosophique (1). (1) Dans l’état actuel de nos connaissances, il serait bien difficile d’ajouter quoi que ce soit pour ou contre ces spéculations. La carte bathymétrique, récemment publiée par l'observatoire maritime de Hambourg, ne va pas au dela des îles de la Nouvelle Géorgie ; et encore, la région qui nous interesse est tracée d’une façon quelque peu hypothétique, vu le peu de sondages exécutés dans ces parages. Les résultats scientifiques rapportés par le « Jasen », la « Balaena » et l’ « Active », qui ont cotoyé les Terres de Graham, ne peuvent être mis en ligne de compte au point de vue auquel nous nous plaçons. L’ « Antarctic », à bord duquel se trouvait C. Egeberg Borchgrewinck, n’a pas traversé la région comprise dans notre carte. Néanmoins, si, dans l’état actuel des choses, l'hypothèse que j'ai formulée ne peut pas être discutée, vu le manque absolu de données, il n’en sera plus du tout de même dans trois ou quatre années. Des expéditions vers le pôle sud se préparent en effet, en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, et ces expéditions, qui pour- suivent un but exclusivement scientifique, ne manqueront pas de rapporter les résultats nécessaires pour éclairer les idées vagues, que l’on peut se faire actuelle- ment, sur le continent antarctique. C’est surtout pour attirer l’attention des géolo- gues, sur la portée considérable qu'auront ces voyages pour notre science, que les quelques lignes qui précèdent ont été écrites. NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA (ALGÉRIE) par A. BRIVE (1). Les terrains pliocènes que j'ai décrits dans les environs de Carnot (2) se poursuivent vers l'Ouest en prenant une importance et une extension plus grandes. Avant d'entrer dans le détail de cette note ; Je tiens à faire remarquer que depuis plus de trois ans, je parcours le Dahra, dressant les cartes au TT pour le service de la carte géologique de l'Algérie et qu’à plusieurs reprises j'ai suivi pas à pas toutes les formations géologiques. Je ne m'’occuperai aujourd’hui que des terrains pliocènes, réservant les terrains mio- cènes pour une note prochaine. Carnot. — La composition du Pliocène que je rappelle briève- ment est la suivante : 2. Plioc. sup. — Sables et poudingues. 1. Plioc. inf. — Sables et grès à Helit. Ces couches sont ici bien stratifiées, toutes concordantes et plongeant au Sud avec une inclinaison de 45°. J'ai considéré les assises inférieures comme continentales ou de bord de rivage ayant le faciès de dunes consolidées. Les supérieures comme alluvion- naires et gardant ce caractère dans toute la vallée du Chélif jusqu'au confluent de la Mina sans jamais s’élever dans le Dahra à des hauteurs dépassant 250 à 300. Alors que les inférieures atteignent 700n. (1) Communication faite à la séance du 18 novembre 1895; manuserit remis le 19 décembre 1895. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au secrétariat le 3 février 1896. (2) B. S. G. F., XXI. NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA 593 Je décrirai donc surtout le Pliocène inférieur, ne revenant sur les couches supérieures que lorsqu'un fait intéressant sera à signaler. Beni Rached. — Si l’on s'éloigne de Carnot vers l’Ouest, le Plio- cène inférieur se continue toujours avec le même faciès quoique devenant franchement marin. À 5 kilom. 0. de Carnot on trouve déjà à la base des grès quelques débris d’Ostreu et, plus loin, vers l'Ouest, toujours au même niveau et bien conservé : Ostrea edulis. À partir de ce point, le niveau à Ostrea devient d’une constance remarquable et c’est un point de repère précieux pour déterminer l’âge des grès. Dans les Beni Rached, les grès surmontés de sables et poudingues, forment un synclinal ainsi que le montre la fig. 1. Fig. 1. — Coupe à travers les Beni Rached. 1 LON SE Echelle ?° 400.000 1 Haut. ——— 25.000 S- I. DT Si. ‘Ahmed CheliF ben Foucef ia : = ses Cm. Zone des Calc. à mélobesies P1 Plioc. inf. m.S. Marnes à Cardita Jouanetti P2: Plioc. sup. Sur les deux pendages du pli, tant sous le Mt Si Ahmed ben Youcef, qu’au contact des grès avec la zone des calcaires à Mélobe- sies, on retrouve cette couche à Ostrea bien nette et bien dévelop- pée. J’ai trouvé : Ostrea lamellosa » edulis espèces que l’on retrouve dans le Pliocène inférieur des environs d'Alger. Sur le flanc des Beni Rached, les grès affleurent sur une assez grande surface, au contraire l’affleurement est assez restreint sur la rive gauche du Chélif. La formation caillouteuse atteint là son épaisseur maxima et remonte sur le flanc des Beni Rached jusque près de la maison du Caïd, à la cote 444. Orléansville. — Les grès, surmontés du pliocène, supérieur se poursuivent sans solution de continuité jusqu’à Orléansville même, 20 Février 1896. — T. XXII, Bull. Soc. Géol. Fr. — 38 994 A. BRIVE où on peut les observer dans la gare et dans la tranchée du chemin de fer sous le pont de la route de l’Ouarsenis. Le Pliocène supé- rieur constitue la Montagne Rouge. La coupe 2 donne l'allure des couches aux environs d’Orléansville. . Fig. 2. — Coupe à travers les Medjadja. £ LÉ Re Echelle Le 1 ED 000 à NW. S. Re MISIAEK. Moniaÿnes KRonges Orleansnille em. Zone de Cale. à Mélobesies P1 Plioc. inf. m.b. Marnes bleues P2 Plioc. sup. Q? quatern. anc. Cette coupe montre la continuité des grès de la gare avec ceux qui affleurent auprès du village arabe des Medjadja, par suite d’un anticlinal rompu laissant apparaître les marnes miocènes. De chaque côté de cet anticlinal en A et en B on retrouve le niveau à Ostrea avec les mêmes espèces que celles indiquées plus haut. Ce sont donc toujours les mêmes grès que ceux de Carnot, et les sables rouges et poudingues de la Montagne Rouge sont bien l'équivalent des sables et poudingues décrits plus haut. Fig. 3. — Coupe du Djebel Dahres Sedra. 1 Dons 8 50.000 nl Echelle Haut. 25.000 ONO BSUE. Dychel Dahres GES Marche des {curmis 2. gypse P1 Plioc. inf. m.b. marnes bleues PPS NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA 595 _ Au nord du village des Medjadja, les grès forment un deuxième synclinal et vont constituer le Djebel Dahres Sedra. La coupe 3 donne les relations de ces grès avec les couches miocènes et le gypse. C'est dans cette région que commencent les formations gyp- seuses qui prennent un plus grand développement dans l'Ouest. La position des grès par rapport aux gypses a son importance. La coupe 4 montre l’allure des grès depuis Ababsa, près Carnot, jus- qu'aux Medjadija. Fig. 4. — Coupe suivant la rivière du Chélif. 1 Long Echelle Fee Haut: 150.000 0. E. 0 Pouni Medyadya | ! Ben: Rached x ! me m.b. ms. Marnes à Cardita Jouanetti. P1. Plioc. inf. mb. Marnes bleues. A et B. Zone à Ostrea. Comme il est facile de s’en rendre compte par les deux coupes précédentes, il est impossible d'admettre avec M. Welsch (1) que les poudingues de Carnot pourraient être l’équivalent des gypses. Cinqg-Palmiers.— Du Djebel Dhares Sedra il est facile d’atteindre les Cinq-Palmiers que l’on aperçoit un peu à l’Ouest sur la rive droite de l’Oued Quarane (rivière des Sables), soit en descendant directement, et alors les érosions de la rivière laissent paraître les marnes miocènes, soit en remontant un peu au N.-0. et alors sans quitter les grès. Ici les grès sont plus sableux et plus tendres qu’à Carnot. Mais on retrouve à leur base le niveau à Ostrea. M. Welsch y a recueilli : Pecten flabelliformis. Ostrea edulis » digitalina nombreux exemplaires. J'ai retrouvé ces mêmes espèces et en plus Nassa semistriata. Pecten opercularis. (1) Wecscu. B. S. G. F., XXIIL page 287. 596 A. BRIVE La situation de ces grès par rapport au gypse a été indiquée dans la coupe que M. Welsch (1) a donnée. Je ferai remarquer que les poudingues qui surmontent les grès au Djebel Lazereg sont l’équi- valent de ceux de Carnot, vu la continuité et la position au-dessus des mêmes grès et qu’ils ne peuvent être placés au même niveau que les gypses qui en sont séparés par 200" de marnes et environ 90" de grès. Dans l’Oued Diir (ravin à l’ouest des Cinq-Palmiers) le gypse, les marnes et les grès forment un anticlinal dont la retombée au S.-E. est de 70 à 80°, mais dont le pendage-au N. O. est presque horizontal. Dans ce ravin les couches sont bien concordantes, mais si l’on remonte l’Oued el Morra parallèle à l’Oued Djir, on trouve les grès reposant directement sur le gypse sans intercalation des 200" de marnes. C’est là un exemple de la discordance des grès sur les marnes et le gypse. Rabelais. — Un exemple plus frappant est celui qu’indique la coupe 5 et qui se voit de la route de Charon à Rabelais au point où commence ce qu’on appelle dans la région « la Corniche ». La dis- cordance est manifeste ; les grès presque horizontaux reposent sur: les tranches des marnes helvétiennes à Ostrea crassissima, des mar- nes blanches à silex ménilites, des couches de gypse marnes et des bleues. Fig. 5. — Coupe du Condiat el Bioïd. Long _S g. Echelle cè A Haut. 25.000 N.0. SE. ATE1 Pioïd 017. emaloust = mh. Helvétien. mb. Marnes bleues. mc. Marnes blanches. P1. Plioc. inf. G. Gypse. Ces grès se réunissent à ceux des Cinq-Palmiers sans solution de continuité, sauf à la traversée de l’Oued-Ras, où le substratum miocène apparaît. (1) Wezsc. C.-R. S., séance du 18 mars 1895. NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA 597 . Vers l'Ouest, les grès vont constituer en partie les plateaux de Mazouna et de Renault. Les parties inférieures deviennent plus calcaires, c’est le seul changement de faciès que l’on puisse remar- quer; les fossiles deviennent plus abondants. Un des gisements les plus importants m’a été indiqué par M. Montière, administrateur de la commune mixte de Renault, à qui la géologie est familière et qui se fait un devoir non-seulement de bien accueillir, mais encore d'accompagner sur le terrain tous ceux que la géologie intéresse. Aussi, je suis heureux de pouvoir lui renouveler ici mes sincères remerciements. Voici la liste des fossiles recueillis par M. Montière et par moi dans ce gisement: Schizaster maurus Pom. Conus Mercati Broc. Echinolampas algirus Pom. Mitra Ostrea edulis. Perna Pecten maximus. Turbo : Cardium hians Broc. Arca à l’état de moule. Venus plicata Gml. Natica » islandicoides Lmk. * Mrytilus Panopea Faujasi Men. Cette faune se rapproche beaucoup de celle du Pliocène inférieur des environs d’Alger, tant par les espèces communes que par le mode de fossilisation qui est absolument le même. Fig. 6. — Coupe le long de l’Oued Temda. 1 Long 0 Echelle PA Haut. m. Marnes schisteuses noires. mb. Marnes bleues. g. Gypse. P1. Plioc. inf. Près de là, si on remonte la vallée de l’Oued Temda, affluent de l’Oued Ouarizane (rivière qui descend de Mazouna) on peut observer la coupe 6 qui montre encore l’indépendance des grès et des marnes miocènes. 598 | © A. BRIVE - Par suite d’un pli anticlinal les grès descendent des plateaux et gagnent la bordure nord et la plaine de Chélif jusqu’au confluent de la Mina avec un plongement au Sud de près de 40°, Sur toute cette bordure les assises inférieures deviennent plus calcaires, les supérieures plus sableuses, ainsi que M. Pomel l’a indiqué (1) Schizaster maurus Pom. Spatangus subinermis Pom. n'y sont pas rares. Plateau de Mostaganem. — Au confluent de la Mina les couches gréseuses se relèvent vers l’ouest pour former en s’étalant au sud le plateau de Mostaganem, au nord celui de Ouillis. Sur le versant Fig. 7. — Coupe du Djebel Diss. 1 Long. —— Echelle "D ns 25.000 0. Dyebel Drss Æ, Haut. c. Danien. mb. Marnes bleues. mh. Marnes A Pi. Plioc. inf. gh. Grès Helvétien.. q. Quaternaire. mc. Marnes blanches. Fig. 8 — Coupe du plateau de Ouillis. LIRE. 100.000 Echelle i EN 50.000 Plateau de Ouillis . Pont da Chehf C. Danien. mc. Marnes blanches. K. Cartennien. g. Gypse. H. Helvétien. PMP Noe INR (x) PomEL. Texte explicatif. Carte géologique de l'Algérie, 1889. NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA 599 ouest du plateau de Mostaganem les grès redeviennent durs et passent près de MNoisy-les-Bains à une véritable lumachelle où les Venus abondent. Le Plateau de Ouillis présente la même compo- sition, les grès pliocènes y recouvrent directement les grès et pou- dingues cartenniens. Les coupes 7 et 8 montrent les relations avec les étages miocènes et avec le Crétacé. Tous les géologues qui se sont occupés dû Pliocène des environs d'Oran, l'ont identifié avec celui de Mostaganem, M. Pomel le con- sidérant comme Pliocène inférieur, M. Bleicher comme Pliocène supérieur. Cette étude montre que l’interprétation de M. Pomel est exacte. Le Pliocène supérieur, sableux et caillouteux, se poursuit depuis Orléansville jusqu’auprès de l’Oued Ouarizane, tout en restant sur le bord de la plaine du Chélif; à partir de ce point, il n’en reste vers l’Ouest que des traces par suite de l’érosion du quaternaire ancien. Un témoin important se trouve près de la station de l’Oued Kheir (ligne de Relizane à Mostaganem). Ilest constitué par des sables rouges dans lesquels se trouve une assez grosse lentille de calcaire lacustre qui n’a malheureusement donné encore aucun fossile, le tout recouvert de cailloux roulés parfois cimentés en un vrai pou- dingue. C’est bien le même faciès que les couches supérieures de Carnot, d’Orléansville et des Cinq-Palmiers. CONCLUSION Le grès de Mostaganem et par suite ceux d'Oran, ceux des Cinq- Palmiers, d'Orléansville et de Carnot appartiennent au même niveau et ne peuvent être classés dans trois étages différents suivant l’at- tribution donnée par les notes récemment publiées à ce sujet que je rappelle ci-dessous. Grès d'Oran — Pliocène supérieur (1). Cinq-Palmiers — Pontien (2). Carnot — Sarmatien (2). L'indépendance de ces couches avec toute la série des terrains miocènes est manifeste et ne permet pas de les classer dans ce groupe. La faune est la même que celle de la molasse de Mustapha dont l’attribution au Pliocène inférieur est certaine. De tout cela 11 résulte donc que les grès de Carnot, des Cinq-Palmiers et d'Oran (1) BLEICHER, d’après PERON. B. S. G. F., XXI, page 89. (2) Wezscx. B. S. G. F., XXIII, page 287. 600 BRIVE. — NOTE SUR LES TERRAINS PLIOCÈNES DU DAHRA sont bien pliocène inférieur et que la classification émise au début de cette note pour les couches de Carnot est pleinement justifiée. La présence de plis anticlinaux et synclinaux dans ces couches du Dahra semble être pour M. Welsch le principal argument pour ne pas les classer dans le Pliocène. Les plis de cette nature exis- tent cependant dans le Sahel d’Alger dont les ondulations sont précisément déterminées par une série d’anticlinaux et de syncli- naux. Tout concourt donc à justifier l'attribution de ces couches du Dabhra au Pliocène inférieur. Je terminerai cette étude en remerciant M. Pomel de tous les conseils et les indications qu'il a bien voulu me donner sur cette région du Dahra qu’il connaît si bien et dont l'étude m’a été d’au- tant plus facile. » tre HÉNTUEE A :. 601 NOTE SUR LA FLORE FOSSILE DES GISEMENTS HOUILLERS DE RIO GRANDE DO SUL (BRÉSIL MÉRIDIONAL) par M. R. ZEILLER (1). (PLancHes VIII À X). On connaît au Brésil, particulièrement dans la région méri- dionale, dans l'Etat de Rio Grande do Sul, un certain nombre de bassins houillers dont la plupart n’ont fait, jusqu’à présent, l’objet que d’explorations superficielles ; aussi ne possède-t-on que peu de renseignements sur la constitution de leur flore, et les quelques plantes fossiles qui y ont été observées s’étant trouvées différentes spécifiquement des types reconnus ailleurs, l’âge en est demeuré tant soit peu incertain. Il me paraît donc intéressant de faire connaître avec quelque détail les observations que j'ai pu faire sur un Certain nombre d'empreintes végétales de cette prove- nance; mais auparavant je crois utile de rappeler brièvement ce que l’on sait de ces gisements. En 1869, un ingénieur anglais, M. Nath. Plant, indiquait dans une courte note (2) la situation des principaux bassins houillers de la province de Rio Grande do Sul, à savoir le bassin des vallées du Jaguaräo et du Candiota au Sud, celui de la rive gauche du Jacuhy plus au Nord, et celui de Säo Jeronymo. Il signalait en outre d’autres gîtes semblables, dans la province de Santa Catharina, (1) Communication faite dans la séance du 16 décembre 1895 ; manuscrit remis le 6 janvier 1896. Epreuves corrigées par l’auteur, parvenues au secré- tariat le 9 février. (2) N. PLanr, The Brazilian Coal Fields (Geol. Magaz., t. VI, p. 147-150). 602 R. ZEILLER. — NOTE SUR LA FLORE FOSSILE près de la côte, sur le Rio Tubaräo; dans l’Uruguay, dans la vallée du Rio Negro entre 31 et 32° de latitude et 54-550 de longitude; et enfin dans le Paraguay sur le Rio Tibicuari. M. N. Plant avait exploré en particulier le bassin du Jaguaräo et du Candiota, où il avait vu les couches charbonneuses, plongeant faiblement vers le Sud, reposer sur les roches syénitiques et les micaschistes qui forment l’ossature du bassin fluvial du Jaguaräo. Il avait recueilli dans la vallée du Candiota quelques empreintes, d’après lesquelles il concluait que les couches de ce gisement appartenaient à la période carbonifère. M. Carruthers avait reconnu en effet (1), parmi les échantillons de M. Plant, des types génériques de la flore houillère, à savoir une Fougère, une Lépidodendrée et une Cordaïtée, mais représentés par des formes spécifiques inédites qu’il avait respectivement décrites sous les noms d’Odontopteris Plantiana, Flemingites Pedroanus et Nœggerathia obovata. L’année suivante, dans une note remise par lui à Agassiz et reproduite par M. dartt (2), M. Plant donnait de nouveaux détails, plus complets, sur ce même bassin du Jaguaräo et du Candiota, qu'il indiquait comme s'étendant dans les vallées du Jaguaräo et de ses affluents, le Candiota et le Jaguaräo Xico, et commé. mesurant environ 80 kilomètres de longueur du Sud au Nord, avec une largeur de près de 50 kilomètres ; il annonçait en même temps qu’en outre des formes décrites par M. Carruthers, il y avait reconnu des Lepidodendron et des Glossopteris en assez grande abondance. : M. Liais, en reproduisant, en 1872, ces indications dans son ouvrage sur le Brésil (3), mentionnait également, comme végétaux fossiles observés dans ce bassin, des Sphenopteris, ainsi que des Calamites. Beaucoup plus récemment, en 1891, M. le Prof. Alf. Hettner a con- signé dans le Journal de la Société de Géographie de Berlin (4) les renseignements qu’il avait recueillis sur place sur les gisements (1) CARRUTHERS, On the plant-remains from the Brazilian Coal-beds, with remarks on the genus Flemingites (Geol. Magaz., t. VI, p. 151-156, pl. V, VI). (2) Scientific results of a journey in Brazil, by L. Acassz. Geology and physical geography, by C. F. HARTT, p. 521-527. Boston-Londres, 1870. In-80, 628. pages. (3) E. Lrars, Climats, géologie, faune et géographie botanique du Brésil, P. 208, Paris, in-8°, 1872. (4) D' AÏf. Herrner, Das südlichste Brasilien (Rio Grande do Sul) (Zeitschr. d. Gesellsch. für Erdkunde zu Berlin, t. XXVI, p. 84-144). DES GISEMENTS HOUILLERS DE RIO GRANDE DO SUL 603 houillers de Rio Grande do Sul, dont l’un, celui de l’Arroyo dos Ratos, près de Säo Jeronymo, est depuis un certain nombre d’années l’objet de travaux réguliers d'exploitation. D'après le travail de M. Hettner, comme d’après les rapports de M. Eug. Dähne, ingénieur de la mine de l’Arroyo dos Ratos (1), qu’il a eu l’extrêème obligeance de me communiquer, les bassins de la ° de Creenvrich po ; RS Rio Grande do Su NX PORTO ÂLEGRE ça N CARTE des bassins houillers Re BRESIL MERIDIONAL (d'après Mr Euÿ. DAHNE) Gravé chez L.Wüubhrer région du Jacuhy sont au nombre, non pas de deux, mais de trois, constitués par des couches peu inclinées, reposant partie sur le granite, partie sur le gneiss ou les schistes cristallins. Le plus (1) E. S. Eugenio Dane. Relatorio das exploraçoes geologicas e mediçäo das datas mineraes feitas por ordem da Companhia das minas de carväo de pedra do Arroio dos Ratos. Rio de Janeiro. 1887. In-4°, 30 p., 1 pl.— À mine- raçäo de carväo e as concessôes da Companhia estrada de ferro e minas de Säo Jeronymo no Estado do Rio Grande do Sul. Porto-Alegre. 1893. In-4°, 111 P., 4 pl. 604 R. ZEILLER. — NOTE SUR LA FLORE FOSSILE étendu est celui du Jacuhy, qui a une longueur de 30 à 40 lieues sur 3 kilomètres de largeur maxima ; on y a reconnu sur certains points jusqu’à douze couches de charbon, dont la plupart dépassent 1 mètre et dont l’une atteint 3",50 d'épaisseur ; il n’y a cependant été fait jusqu'ici que de simples explorations. Le bassin de Herval, situé un peu plus à l'Est, sur le versant nord de la Serra de Herval, est long d’environ 12 lieues de l’Ouest à l’Est, avec une largeur de 3 à 4 kilomètres ; il y a été fait quelques travaux d’exploitation, aujourd’hui abandonnés. Enfin, le bassin de l’Arroyo dos Ratos, situé au Nord-Est de celui de Herval, mais un peu plus bas, s'étend jusqu’au Jacuhy; l'exploitation y porte sur une couche de 1n,50 à 2m,50 de puissance, les autres couches, moins pures ou moins épaisses, étant laissées de côté. La carte ci-contre (fig. 1), que j’emprunte à l’un des rapports pré- cités de M. Eug. Dähne, montre la situation topographique de ces bassins, ainsi que de celui du Candiota, qui semble toutefois, d’après les indications de M. Plant, devoir occuper une superficie plus considérable, et notamment devoir s'étendre un peu plus au Sud que la carte ne l'indique, jusque dans la vallée du Jaguaräo. Au Nord, on a reconnu deux autres bassins alignés parallèlement à la côte, l’un voisin de Torres, à cheval sur l'Etat de Rio Grande do Sul et sur celui de Santa-Catharina, l’autre, celui du Rio Tubaräo, déjà mentionné par M. Plant. On a de même, d’après M. Liais et M. Hettner, signalé des dépôts houillers dans le Parana, et l’on en connaît d’autres, encore plus au Nord, dans l’état de Säo Paulo, à Piracicaba; ces derniers ont même fourni à M. B. Renault un type nouveau de tige arborescente de l.ycopodinée à structure conservée, le Lycopodiopsis Derbyi (1) ; et l’on y a trouvé, en outre, d’après les renseignements donnés à M. Renault par M. Orville Derby, des bois de Cordaïtes, des Psaro- nius, des restes d’un reptile (Stereosternum tumidum Cope), et enfin quelques fossiles marins mal conservés, paraissant appartenir au Houiller supérieur ou au Permien. Je crois devoir rappeler en outre que M. Hartt a recueilli dans le Sud de la province de Bahia, entre la côte et le bord de la terrasse continentale, une empreinte de tige paraissant appartenir à une Equisétinée et ressemblant notamment à certains Astérophyl- lites (2). Enfin, beaucoup plus loin encore vers le Nord, dans la (x) B.Renauzr, Notice sur une Lycopodiacée arborescente du terrain houiller du Brésil (Bull. Soc. hist. nat. d’Autun, t. IL, p. 109-124, pl. IX). (2) Harrr, loc. cit., p. 243. DES GISEMENTS HOUILLERS DE RIO GRANDE DO SUL 605 province de Piauhy, la présence de dépôts houillers ou permiens paraît attestée par la découverte qu'y a faite de Martius, entre Oeiras et Säo Gonçala d'Amarante, d’un fragment de Psaronius qui constitue le type du Psar. brasiliensis (1); on aurait même, d’après un renseignement reproduit par M. Hartt (2), mais qu'il n’a pu vérifier, exploité autrefois un gisement de charbon d’une certaine importance dans le voisinage du Rio Piauhy. D’après les quelques observations que j'ai citées, la flore de ces différents gisements houillers n'avait rien paru offrir d’anormal, les types reconnus, frondes et tiges de Fougères, Lépidodendrées, Cordaïtées, ne différant pas génériquement des types habituels de notre flore houillère. M. Plant avait, il est vrai, signalé dans le bassin du Candiota la présence du genre Glossopteris, mais rien ne prouvait que ce nom n’eût pas été pris dans le sens où Bronganiart l’entendait en 1822 pour son Filicites (Glossopteris) dubius, et que l’auteur n’eût pas eu simplement en vue un Lepidophyllum, comme cela a été le cas pour les prétendus Glossopteris du bassin d’Eregli, en Asie Mineure (3). En tout cas, cette indication, quelle qu'en fût la valeur, n’avait pas autrement fixé l’attention. Il ne devait pas en être de même de celle que donnait en 1891 M. Hettner, lorsqu'il annonçait (4) que M. le Professeur Koken avait reconnu la présence de représentants de la flore à Glosso- pteris dans les échantillons de la mine de l’Arroyo dos Ratos que lui avait remis M. Eug. Dähne et qu’il avait déposés au Musée d'histoire naturelle de Berlin. M. Hettner concluait de là que les dépôts charbonneux de l’Arroyo dos Ratos devaient être rapportés à la période triasique. Ce fait, de la découverte de la flore à Glos- sopteris au Brésil, fut immédiatement relevé par M. Steinmann (5), qui le signala à l’attention des géologues, et il fut accueilli par eux avec un vif intérêt (6). Mais les espèces reconnues n’avaient pas été spécifiées, et l’on était en droit de se demander s’il s'agissait bien là des types vrai- ment caractéristiques de cette flore, et non de formes susceptibles (x) Ad. BronGnrarT, Notice sur le Psaronius brasiliensis (Bull. Soc. Bot. rt XX p 0): (2) HARTT, loc. cit., p. 380. (3) R. Zeizer, Sur la flore des dépôts houïllers d’Asie Mineure (C. R. Ac. Sc., t. CXX, p. 1230-1231). (4) A. HETTNER, loc. cit., P. 91, p. 125. (5) G. STEINMANN, A sketch of the geology of South America (Amer. Nat., t. XXV, p. 857). (6) DE LaPpPaREnT, Tr'ailé de Géologie, 3° édition, p. 905. 606 R. ZEILLER. — NOTE SUR LA FLORE FOSSILE de se retrouver dans les dépôts similaires de l'hémisphère boréal, telles par exemple que les Trizygia, qu'on a parfois cités comme appartenant en propre à la flore de Damuda, dans l’Inde, et qui, par le fait, ne sont autre chose que des Sphenophyllum. D'autre part, étant admise la présence de la flore à Glossopteris dans les dépôts de l’Arroyo dos Ratos, rien ne prouvait que ceux-ci fussent con- temporains de ceux du Candiota, et il restait à savoir si cette flore avait coexisté dans la région méridionale du Brésil avec lés formes habituelles de la flore houillère européenne et nord-américaine, ou bien leur avait seulement succédé, comme dans l’Afrique australe, ainsi que semblaient l’indiquer les différences que présentaient, au point de vue de l'estimation de l’âge, les conclusions de MM. Plant et Carruthers, et celles de M. Hettner. Les observations qu'il m’a été donné de faire me permettent de répondre à cette double question, aussi intéressante au point de vue géologique qu’au point de vue paléobotanique. J’ai pu tout d’abord examiner une importante série d’échantil- lons de la mine de l’Arroyo dos Ratos, faisant partie de la collection de roches et de minéraux du Brésil de Son Altesse Madame la Com- tesse d’Eu, qui a bien voulu, sur la demande de M. Daubrée, m'autoriser, avec la plus gracieuse libéralité, à étudier ces échan- tillons et à conserver quelques-uns d’entre eux pour l'Ecole des Mines. Ils consistent en blocs ou en plaques de charbon terreux, dont la plupart ne montraient à leur surface que peu d’empreintes déterminables ; mais j’ai pu, grâce à leur fissilité, en mettre à nu, en les refendant, un certain nombre d’autres. Une particularité qui mérite d’être signalée tout d'abord, consiste dans le mode de conservation des débris végétaux qu'ils renferment, et qui sont, presque sans exception, intégralement transformés en fusain, aussi bien lorsqu'il s’agit de feuilles ou d’écorces que de fragments de bois, tandis que, dans nos dépôts houillers, ce ne sont guère que ces derniers qui se présentent sous cet aspect, les tissus épidermiques étant en général conservés sous forme de lames charbonneuses plus résistantes, se décollant de la roche, au moins sur une de leurs faces, sur toute leur étendue. Il semble que les conditions auxquelles ont été soumis ces débris végétaux aient dû être ici quelque peu différentes de ce qu’elles étaient ailleurs, les plaques d’écorces et les feuilles détachées ayant peut-être, par exemple, séjourné et fer- menté d’abord à l’air avant d’être entraînés dans le bassin de dépôt, ainsi qu’il semble que cela a dû arriver pour les fragments de bois mets note mt tint amie nt A. Sér., 1. IX, p. CVII). 1886. W. Kizran. — Note préliminaire sur la structure géologique de la Montagne de Lure (Basses-Alpes) (C. R. Ac. des Sc., 15 juin). 1886-1888. W. Kizran. — Notes diverses dans lesquelles il est question de la région de Lure (in Neucs Jahrbuch, 1886, t. II, p. 375, et 1887, t. !, p. 101, 1888, t. 1, p. 265), 1887. W. Kicran. — Note géologique sur la chaîne de Lure {Basses-Alpes) (Feuille des Jeunes Naturalistes, février). 1887. De SarRAN D'ALLARD. — Quelques mots sur les étages du Jurassique et du Crétacé dans le Gard et les Basses-Alpes (Montagne de Lure) (Bull. Soc. d'étude des Sc. nat. de Nimes, 15° année). 1887. W. Kizran. — Sur l'An. (Schlænbachia) inflatiformis Szajnocha, du grès vert d’Ongles (Basses-Alpes) (Compte-rendu des séances de la Société géologique ie France, n° 10 [2 avril 1887], et B. S. G. F., 3° Sér., t. XV, p. 464). 636 1887. 1887. 1887. 1888. 1588. 1588. 1888. 158. 1888. 1389. LISTE DES PUBLICATIONS RELATIVES À LA MONTAGNE DE LURE Dekcke. — Die Foraminiferenfauna in Aptien von Carniol (Basses-Alpes) (Mitth. des naturw. Vereins fur Neuvorpommern und Rügen, 19année p 5): À C. TarDieu. — Une ascension sur Lure en automne. Forcalquier, Bruneau, 18 pages. G. Tarnieu. — Les rochers de Dromon (Basses-Alpes). Sisteron, Turin, 14 p. W. Kizran. — Note sur la constitution géologique des environs de Sisteron (Basses-Alpes). C. R. Ac. des Sc., 30 juillet. Kizian et LeENuARDT. — Sur le Crétacé du Sud-Est (B. S. G. F., 3e Sér, t. XVI, p. 54). SuEss. — Das Antlitz der Erde, t. 11, p. 141 et 179 (passim). Carte géologique au millionième, publiée par le Service de la carte géologique détaillée de France (Ministère des Travaux Publics). (Région de Lure, d'après les minutes de W. Kilian). Correau. Echinides nouveaux ou peu connus. 7° article (2° série, VII, Mém. Soc. Zoo!. de Fr., 1888, p. 11, PL. XII, fig. 14-16. — Cidaris Kiliani Cotteau, des Marnes aptiennes de Carniol). W. KizraN. — Sur quelques fossiles nouveaux ou peu connus du Crétacé infé- rieur de Provence. In-8, 6 PI. (B. S, G. F':, 3: Sér., t. XVI, p. 663). (Description d'espèces du Néocomien de Lure). Panneau de la Provence (Explication du). — Dans la notice publiée par le Service de la Carte géologique détaillée de la France pour l'Exposi- tion universelle de 1889. Paris, Imp. Nat., in-8°, par MM. Bertrand, avec la collaboration de MM. Potier, Kilian, Haug, Leenhardt, Zürcher, Depéret, Carez, Fontannes, p. 92-134. 1888-1889. W. Kician. — Etudes géologiques dans les Alpes occidentales ; descrip- 1889. 1890. 1890. 1890. 1891. 1891. 1891. 13891. 1892. 1892. 1893. tion géologique de la Montagne de Lure {Thèse pour le doctorat). Paris, Masson, 1888, 1 vol., 458 p., 3 cartes, 6 pl. et fig. dans le texte (Ann. des sc. géol., t. XIX et XX, et Bibliothèque des Hautes-Etudes). Em. HauG. — Sur la Géologie des Chaînes subalpines comprises entre Gap et Digne. (C. À. Ac. des Sc., 18 mars 1889) (passim). W. Kician et Fr. LEeENHARDT. — Sur les sables de la vallée d’Apt (Vaucluse) (Bull. Sero. Carte géol. de France, septembre 1890). Vie A. DE SELLE. — La Montagne de Lure, ses avens, fontaine de Vaucluse. Forcalquier, A. Crest, imprimeur de l’Athénée de Forcalquier, in-8°, 15 p. Vite À. DE SELLE. — Forcalquier avant ie déluge (id.), in-8o, 43 p. Diner. — Der Gebirgsbau der Westalpen. In-8°, 2 Cartes, t. V, 243 p., Vienne, Tempsky. Kizian et SAYN. — Contributions à l’Elude des Céphalopodes crétacés du S.-E. de la France, Sur quelques Ammonitides appartenant au Muséum de Lyon. (Arch. Mus. d’hist. nat. de Lyon, t. V. (Description d’un Lytoceras du Barrémien de Morteiron). H. WERMBTER. — Der Gebirgsbau der Montagne de Lure (Neues Jahrb. für Min., etc., 1891, t. I, 2, p. 212). E. HauG. — Les Chaïnes subalpines entre Gap et Digne. Contribution à l’his- toire géologique des Alpes françaises (thèse pour le doctorat) (Bull. des Sero. de la Carte géol. de France et des Topog. souterr.…. t. IH, n° 21) (passim). W. KizrAN. — Sur les assises supérieures du Jurassique et des couches infé- rieures du terrain crétacé dans la région delphino-provençale (Bull. Soc. de stat. de £Isère, 1892. Trac. lab. géol. Fac. des Sc. de Grenoble, t-on): W. Kizian. — Sur une manière de représenter la structure géologique des régions montagneuses. Deux coupes naturelles prises dans les Alpes fran- çaises, 12 p., 2 pl. (Ann. enseign. sup. de Grenoble, t. IV, no 2, 1892). (Contient une description des environs de Saint-Geniez). SARASIN. — Etude sur les Oppelia du groupe du Nisus el les Sonneratia du groupe du hicuroatus et du raresulcatus. (B. S. G. F., 3° Sér., t. XXI, p. 149). Descr. d'espèces de l’Aptien de Carniol. LISTE DES PUBLICATIONS RELATIVES A LA MONTAGNE DE LURE 637 1893. MarTez et GAuPiLLaT. — Rapport sur l’exploration des Avens de la région de Vaucluse. A M. le Ministre de l'Instruction publique (Autographié, Paris, chez les auteurs, 1893). 1893. Dyrion — Mécanisme de la fontaine de Vaucluse. Avignon, imp. Millo (passim). 188%. W. Kizian. — Compte-rendu de la campagne 1893 (Feuille-le-Buis). (Bull. serv. Carte Géol. de Fr. et topogr. souterr. N°38, p. 121). 1894. W. Kizrax. — Note sur les alluvions fluvio-glaciaires des environs de Sisteron et sur le pli-faille de Lure (Comptes-rendus des collaborateurs du service de la Carte géologique de France, campagne 1893. Feuille Le Buis. Bull. des Sero. Carte géol. de Fr. et Topog. souterr., 1894). 1895. E. Hauc. — De la coexistence, dans le bassin de la Durance, de deux systèmes de plis conjugués, d'âge différent (C. R. Ac. des Sc., 13 juin 1895). 1895. W. Kizran. — Sur le Miocène de Chambptercier (C. R. Séances S. G. F., 6 mai 1815). 1895. Davin MARTIN. — Formations caillouteuses de la vallée de la Durance. Note préliminaire. Gap, Jouglard, 1895. 1494(1895). Davin MARTIN. — Comparaison des terrains fluvio-lacustres de la région de Lyon avec les formations similaires de la vallée de la Durance (B. S. G. F., 3° Sér., t. XXII, p. 667). 1894 (1895). 1895. W. Kicran et A. PENCK. — Dépôts fluvio-glaciaires de la Durance (C. R. Ac. des Sc., 17 juin 1895). 1895. L. Duparc et W. Kirran. — Note sur la collection de roches recueillies par M. G. Tardieu dans les Alluvions actuelles de la Durance, avec des Notes de M. P. Termier (B. S. G. F., 3e Sér., t. XXII, p. 249). 1895. Article Lure du diclionnaîre géographique de Joanne. Paris, Hachette. 1895. VW. Kirran et Pa. ZürcHER. — Notice sur les régions de Lure et de Castellane, in-8°, 60 pages et 15 planches. Grenoble, Allier. (Annales de l'Université de Grenoble, Bulletin de la Soc. de statistique de l'Isère, 189%, et Trac. du Labor. de la Fac. des Sc. de Grenoble, t. INT, fase. 2). 1896. W. Kicran. — Sur les plis de Malmemoisson (C. R. Séances Soc. Géol. de Fr., 18 mai 1896). 1896. W. Kizian. — Sur quelques Céphalopodes nouveaux ou peu connus de la période secondaire. III (Ann. Université de Grenoble,t. VII, N°1, 1896). (vescription d’un Macroscaphites aptien de Carniol). Voir aussi les 2° et 3° éd. du Traité de Géologie de M. de Lapparent ( passim) el la Terre avant l'apparition de l’homme, de M. EF. Priem (Paris, Baillière, 1893) : (passim). — Voir aussi divers passages de l'Annuaire Géologique Universel (arlicles sur le Crétacé) 1888-1894. Cartes à consulter : CARTES TOPOGRAPHIQUES. — Feuilles Le Buis, Digne, Forcalquier et Castellane, de la carte d'Elat-Major au 1/80.000°.— Feuille Avignon de la carte au 1/320.000°. CARTES GÉOLOGIQUES. — Feuilles Forcalquier, par MM. Depéret, Leenhardt et Kil:an, et Castellane, par M. Pb. Zürcher, de la carte géologique détaillée de la France au 1/80.000: (Ministère des Travaux publics). Cartes gévlogiques du massif de Lure. par M. W. Kilian (in description géolo- gique de la Montagne de Lure. Paris, Masson, 1889). Carte géologique des chaînes subalpines entre Gap et Digne, par M. E. Haug (Bull. des Serc. Carte géol. de F1. et Topogr. souterr., 18). Feuille du Buis, de la carte géologique détaillée (Ministère des Travaux publics), par F. Leenhardt, W. Kilian, V. Paquier et David-Martin. (Parue en 1896). 638 SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE 1895 Séance du Mardi 17 Septembre 1895, à Sisteron. PRÉSIDENCE DE M. DE MARGERIE, PUIS DE M. KILIAN. Après avoir visité, par petits groupes, certains points des envi- . rons de Sisteron, notamment la haute terrasse pléistocène de Soleillet, avec ses intercalations morainiques (moraines externes) et les affleurements tithoniques et berriasiens du vallon des Combes, dont les curieux bancs bréchiformes ont été l’objet d’une attention spéciale, les Membres de la Société se sont réunis à 8 h. et demie du soir, dans la salle du Tribunal. M. de Margerie, Vice-Président de la Société géologique, prend place au fauteuil présidentiel et déclare ouverte la session extra- ordinaire. Il rappelle que la Société se réunit cette année, pour visiter d’une part la Montagne de Lure, connue par les travaux de M. Kilian, et de l’autre, la région de Castellane, étudiée par M. Zürcher. Le levé de la carte géologique détaillée de ces contrées, dû à nos deux confrères, est actuellement achevé et les feuilles Le Buis et Castellane, sur lesquelles elles figurent, sont en cours de publication (1). La Société géologique vient pour la seconde fois dans les Basses- Alpes, où elle a tenu, en 1872, une réunion extraordinaire à Digne. Les procès-verbaux des séances, rédigés par MM. Vélain et Garnier, montrent que la Société s’est surtout occupée, à ce moment, de questions stratigraphiques ; la délimitation exacte du Jurassique et du Crétacé était alors une question à l’ordre du jour qui donna lieu à des discussions mémorables. M. de Margerie a le regret d'annoncer à la Société le décès : De M. James Jackson, bibliothécaire de la Société de géogra- phie, dont un grand nombre de membres ont pu, dans nos réunions, apprécier l’amabilité, et qui se plaisait à mettre au service de la science son remarquable talent de photographe. La bibliothèque de notre Société lui doit une collection fo instructive de vues photographiques, qu’il aimait à compléter Le chacun de ses voyages ; De M. d’Abzac de la Douze, membre de la Société depuis 1874. M. Zürcher annonce également la mort de M. Boiïisselier, bien connu par ses travaux sur la Charente. (1) Plusieurs de nos confrères en ont des épreuves entre les mains. SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE 1895 639 Il est ensuite procédé à la nomination du Bureau de la session extraordinaire. Sont élus : Présidents : MM. Kilian, Zürcher. Vice-présidents : MM. Collot, Leenhardt, Haug. Secrétaires : MM. Riche, Bertrand (Léon). Trésoriers : MM. Langlassé, Thiéry. M. Depéret propose de proclamer vice-présidents d'honneur MM. Renevier et de Rouville ; cette proposition est adoptée à l’unanimité. En outre, M. Douxami a été nommé secrétaire-adjoint, spécia- lement chargé des procès-verbaux de la première partie de la réunion. M. Kiliau, président pour la première partie de la réunion, prend alors la parole en ces termes : « Messieurs, » C’est une des traditions les plus anciennes et les plus fécondes de la Société géologique de France que celle de s’assembler chaque année en réunion extraordinaire sur un point de notre territoire. Lorsqu'un de vos confrères a exploré avec soin une région, qu’il l’a longuement étudiée et qu'il croit en avoir démêlé suffisamment la structure, il attend comme uhe suprême récompense de ses peines le moment où ses confrères lui feront l’honneur de visiter avec lui son champ d’études. Le jour où la Société géologique veut bien se réunir pour discuter avec lui sur le terrain les conclusions aux- quelles l’ont amené des recherches solitaires et prolongées, est une date importante dans sa cafrière scientifique et lui apporte en même temps une des plus grandes satisfactions qui puissent lui être données. » C’est vous dire, Messieurs, combien nous éprouvons de recon- naissance, mon ami M. Zürcher et moi, de vous voir réunis ici et d’avoir le très grand honneur d’être vos guides dans les Basses- Alpes. A ce sentiment se joint, pour moi, la conscience très vive de la confiance dont vous m'avez honoré en m’appelant aujourd’hui au fauteuil de la Présidence. » La région dont je suis appelé à vous faire les honneurs est de constitution peu compliquée. Je n'aurai pas à vous montrer ici de dômes aux bords déversés, de ces superpositions anormales, de 640 SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE 1895 ces énigmes de tectonique dont M. Zürcher va, dans quelques jours, vous dévoiler le curieux agencement. Tout se réduit, dans la Montagne de Lure, à quelques dislocations très simples dont la netteté vous préparera à comprendre la complication des environs de Castellane. » Mais, Messieurs, cette simplicité de structure elle-même vous permettra de consacrer toute votre attention à d’autres questions ; n'oublions pas, en effet, que c’est la stratigraphie paléontologique qui a permis à nos maîtres d'établir les bases de notre science et que c’est notamment par cette méthode si fertile que mon vénéré maître, Ed. Hébert, est arrivé à nous donner des mers anciennes un tableau que vous connaissez tous. Le rôle de la stratigraphie paléontologique n’est pas terminé. Récemment encore, les beaux travaux de M. Haug, sur l’origine des Préalpes romandes, ont montré quelle portée philosophique pouvait avoir ce genre d’études en faisant justice de l'hypothèse si séduisante à laquelle un de nos confrères étrangers avait été amené par un abus de la méthode tectonique. La Géologie n’est pas toute comprise dans une formule tectonique et pétrographique ; ce serait une faute grave que de laisser de côté les questions de biologie et de bathymétrie ancienne qui sont loin d’être épuisées et qui exercent sur les naturalistes dignes de son nom un attrait si puissant. Tout n’a pas été dit sur les faciès, sur les migrations de faunes et sur la filiation des espèces, et la région que vous allez parcourir est féconde en problèmes de cet ordre. » A travers une orographie facile à saisir, et en présence de strates relativement peu disloquées, je m’attacherai donc, Messieurs, à vous faire suivre les modifications de faciès et à vous donner une idée des faunes successives que recèlent les assises, si variées, de notre champ d’études. » Malgré l'attrait d’une nature tour à tour alpestre et provençale, le pays ensoleillé que vous devez visiter est un des plus pauvres de France ; nos conirères les géographes me pardonneront si j’ai essayé d’en atténuer un peu Ja couleur locale en vous procurant autant de confort que possible et en rendant moins pénible cette excursion à ceux d’entre vous qui ne sont ni montagnards ni méridionaux. Cette tâche m’a grandement été facilitée par quelques personnes dévouées ; la Société s’associera, je n’en doute pas, aux remerciments que je suis heureux de leur adresser ici publiquement. » M. G. TARDIEU, que vous connaissez déjà, collaborateur du Dictionnaire géographique de Joanne, s’est multiplié avec un an Chéri. à do ÉÔtERE JR à ES de à à ET Ti SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE 1895 641 dévouement vraiment très grand, pour vous assurer le bien-être matériel, pendant vos excursions et votre séjour à Sisteron. » M. Saint Marcez EysséRic nous a prêté le secours de son objectif et de son habileté en nous communiquant des clichés que vous pourrez admirer dans la brochure qui va vous être donnée. » M. PLaucaup, de Forcalquier, a mis à notre service son amabi- lité et son influence ; vous lui devrez de ne pas coucher à la belle étoile samedi prochain. » Je crois également être l'interprète de vos sentiments en expri- mant votre reconnaissance à M. le PRÉSIDENT pu TRIBUNAL et à M. le Maire de Sisteron, qui ont mis gracieusement cette salle à notre disposition. Nous serions heureux si nos débats peuvent intéresser ces Messieurs. » Enfin M. Ducommux, directeur de la Compagnie d'éclairage, nous a aimablement fourni la lumière dont vous appréciez l'éclat. » On vous distribuera tout à l’heure un livret-quide, illustré de figures et qui, je l’espère, contribuera à vous rendre plus facile l'orientation dans nos montagnes ». Le Président donne ensuite lecture du programme des exCur- sions. Le programme primitif, légèrement modifié par suite de circonstances locales, est adopté à l’unanimité. INVOUT E SUR. LA STRUCTURE DE LA MONTAGNE .DE LURE. ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) par W. KILIAN (1). La deuxième partie de la Réunion extraordinaire doit être consa- crée, sous la conduite de M. Zürcher, à l’examen d’une région où les phénomènes de plissement atteignent une complication peut-être unique en France ; les membres de la Société géologique trouveront, dans les premières journées de la session, une introduction toute naturelle aux questions de haute tectonique des excursions finales. La région de Lure présente en effet une structure beaucoup plus simple que celle de Castellane. La Société pourra assister à la com- plication progressive d’un pli anticlinal unique, celui de Lure, et voir un simple bombement se transformer successivement en un pli-faille, puis en un pli couché, étiré et refoulé vers le Nord. Elle verra en outre comment le flanc méridional de ce grand pli s’acci- dente près de Banon, par un phénomène de torsion, de fractures multiples (champ de fracture de Banon). Enfin, à l'Est, on étudiera le chevauchement de la zone plus interne du Gapençais, étudiée par M. Haug, sur la terminaison orientale du système de Lure. Situation de la montagne de Lure dans le système alpin. Les chaînes tourmentées et plissées du Diois et des Baronnies, qui jouent, par rapport aux massifs intérieurs du Dauphiné méri- (1) Une description détaillée de cette région ayant été publiée en 1888 par M. Kilian (Paris, Masson, Editeur), le lecteur devra s’y reporter pour beaucoup de détails qu’il a semblé inutile de reproduire dans le présent compte-rendu. Il a été distribué en outre aux membres qui ont pris part à la Réunion extraor- dinaire, une Notice spéciale sur les régions de Lure et de Castellane, par MM. \W. Kilian et Ph. Zürcher (Grenoble, imprimerie Allier, 1895), comprenant 60 pages et 15 planches. PET PE EP ENS TD. Entré at on > NOTE SUR LA STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE, ETC. 643 dional et des Basses-Alpes, un rôle orographique analogue à celui des montagnes de la Grande-Chartreuse vis-à-vis du massif de Belledonne, se terminent, au Sud, par une arête est-ouest de plus de 80 kilomètres de longueur. Cette arête, une fois franchie, c'est par des pentes douces que l’on arrive en Provence. La crête en question, qui porte à l'Est le nom de montagne de Lure et à l'Ouest celui de Mont-Ventoux, marque donc la limite entre le régime énergiquement plissé, à synclinaux elliptiques de la Drôme et une région moins tourmen- tée, celle de la Haute-Provence, accidentée seulement par un petit nombre de plis à vaste envergure, tels que le Mont-Luberon et de la basse Durance. Les chaînes de la Drôme dont les relations tectoniques avec le Vercors, sont très étroites (1), font partie de ce que Ch. Lory a appelé les Chaînes subalpines. Notre ami et confrère, M. Haug, les a désignées récemment sous le nom de faisceau ardescien des chaînes subalpines, faisant ressortir ainsi leurs rapports également assez intimes avec les plis de l'Ardèche (2). Les chaînes Ventoux-Lure et du Luberon étant parallèles, d’une part aux anticlinaux et aux cuvettes elliptiques de la Drôme, et de l’autre à quelques-uns des plis de Provence ; on les a rattachées tour à tour aux chaînes subalpines ou aux plis de Provence. En faisant intervenir la considération de l’âge du dernier plissement subi par ces montagnes, on est amené à les réunir aux plis subal- pins de la Drôme et des Basses-Alpes méridionales (Moustiers-Ste- Marie, Majastres, etc.), et à les séparer des accidents de la Provence proprement dite qui n’ont plus, ainsi que l’ont montré les beaux travaux de M. Marcel Bertrand, subi après l’Oligocène que des mouvements insignifiants. L'existence de plissements anté-miocènes dans les régions dont nous venons de parler n’autorise point, en effet, à les réunir en un mème groupement, Car cette phase orogénique ancienne a laissé des (1) Ces rapports ont été peu étudiés jusqu’à présent ; il est à désirer qu'ils soient bientôt mis en évidence dans une monographie spéciale. (2) Près de Viviers, on peut voir en effet très nettement un large anticlinal en voûte traverser le Rhône. Cette voûte de calcaires urgoniens est parfaitement visible lorsqu'on se place sur la rive droite du fleuve,un peu en aval de Viviers, et que l’on contemple la berge gauche. Les assises urgoniennes traversent le Rhône à Roquemaure, Donzère (Le Robinet de Donzère est une gluse), au-dessous de _ Viviers,etc. A Mondragon, c’est le Crétacé moyen qui se trouve de chaque côlé du fleuve. Enfin, les massifs néocomiens de Livron et de Marsanne sont la continuation, sur la rive gauche du Rhône, de la bande néocomienne du Teil et de Baix (Ardèche). 644 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE traces aussi bien dans le Jura propremeïñt dit (1) que dans les chaînes alpines (2), dans le Dévoluy (3), dans la Montägne de Lure, en Provence et même dans les Pyrénées. Elle n’a par contre été suivie de plissements énergiques postmiocènes que dans les régions alpines et subalpines. Plusieurs auteurs ont semblé, en considérant les plis du Diois comme exclusivement anté-aquitaniens, complètement perdre de vue des faits positifs comme la présence de mollasse marine miocène dans les synclinaux E.-0. de la vallée du Jabron (4) et des Baronnies septentrionales (à Mévouillon, d’après M. Leenhardt). Il faut consi- dérer les plis anté-aquitaniens et anté-miocènes dans la région entre Nyons, Folcalquier et Die, comme ayant été peu accentués ; malgré l'existence incontestable de ces bombements anciens, le principal plissement est ici postmollassique. Ce serait nier l'évidence que de donner la prépondérance aux plis anciens qui ne sont très accen- tués qu’à l'Est d’une ligne Lus-la-Croix-Haute-Sisteron. Il sera d’ailleurs probablement possible de prouver l’existence de mou- vements orogéniques ayant eu lieu, dans certaines parties des Basses-Alpes, à la fin de l'Oligocène ou au début du Miocène et qui paraissent avoir laissé des traces près de S'-Geniez. Nous rattacherons donc l’arête Ventoux-Lure et celle de Luberon (5) au système Alpin à titre de chaînes subalpines, comme les monta- (1) Girarpor et M. Bucuix. Découverte du Gisement à végétaux tertiaires de Grusse (Jura). Mém. Soc. d’Émul. du Jura. Lons-le-Saunier, 1889. (2) V. les résultats publiés par M. Haug, notamment pour le bassin de la Durance (C.-R. Ac. des Sc., 1894 et 1895). 3) D'après les recherches de M. Pierre Lory. 4) V. Descr. géol. Mont-de-Lure, p. 321. 5) V. Notes de Géologie alpine, Il, Ann. Ens. sup. de Grenoble, t. V, 1893, p. 280. Nous avons, avec MM. Depéret et Leenhardt, indiqué la trace, très nette, dans celle chaîne, de mouvements anté-miocènes et post-miocènes superposés. Des recherches poursuivies avec nos deux confrères, nous ont en effet montré qu'il élait pussible (comme nous l'avons déjà constaté en 1888 pour l’anticlinal Nord de la montagne de Lure) de retrouver dans le pli du Luberon la trace très nette de deux phases principales de plissement. La transgression de la Mollasse sur l'Hauterivien dans l’intérieur même de la chaîne (Sadaillan), la discordance de cetle même Mollasse sur l’'Urgonien (Roure près Cucuron) prouvent un effort antémiocène synchronique de ceux qui ont pruoduit, en Provence, les plis cou- chés de Gréoux. Des mouvements postpontiques plus accentués el contempo- rains de ceux des chaînes subalpines les plus extérieures, ont donné ensuile à la région sa constitution actuelle, en ployant les assises miocènes. Il semble, du reste, que, dans le Luberon, les deux ridements successifs, séparés par une phase d'im- mersion et d’érosion, se soient effecluëés & la mème place et le long d’un même aze (Voir fig. 4, p. 5 des Notes de Géologie alpine, par W. Kilian. Grenoble, Allier, 1893). ( ( ( 2 * EE FRATORE Fe AT Le PRET ER ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) 645 ones de la Drôme et celles de Moustiers Sie-Marie et de Majastres. Se basant sur les rapports tectoniques (continuations de plis) que présentent les chaînes subalpines avec les Hautes-Alpes cal- caires, suisses, le Jura, l'Ardèche et la Provence, M. Haug a com- mencé par les grouper très justement en plusieurs faisceaux, suivant ces affinités. Il nous semble cependant être allé beaucoup trop loin en proposant de supprimer le terme même « de chaînes subalpines »,siadmirablement défini au point de vue physiographi- que par Ch. Lory; on ne voit pas quel avantage trouverait la science à ce que le Jura soit prolongé jusque dans le Diois et les chaînes provençales étendues jusque dans la Drôme. Cela est d'autant moins rationnel que ces divers faisceaux viennent à se souder si intimement (dans le Diois, par exemple) qu'une distinction entre eux y devient absolument artificielle. Il serait encore plus ration- nel de considérer le Jura et certains chaînons provençaux comme des parties de la zone subalpine, que de démembrer celle-ci au pro- fit des autres régions. On peut aussi, et c’est là, croyons-nous, le vrai point de vue, se contenter de constater les connexions dont nous avons parlé, sans rien changer à la nomenclature lorsqu'elle est, comme ici, suflisante. Nous ne pensons pas non plus que les considérations d’un si. haut intérêt, invoquées par M. Haug et tirées uniquement de la continuité plus ou moins grande des faisceaux de plis soient de nature à faire écarter le terme de zone, dans le sens où l’entendait Lory, du langage scientifique, et à faire rejeter « comme ne corres- pondant plus à l’état actuel de nos connaissances (1) » les zones établies dans nos Alpes par Ch. Lory. Ce dernier avait tenu compte, en les définissant, à la fois, des faciès, des lacunes stratigraphi- ques et des caractères orographiques; il voyait dans ses zones des entités physiographiques et non exclusivement tectoniques. Il ne faudrait pas dénaturer la définition de ce terme, à seule fin de pouvoir le supprimer. Les zones représentent dans l’orogéologie alpine des unités d’un autre ordre que les faisceaux de plis : les deux termes semblent parfaitement pouvoir coexister utilement sans qu’il y ait à craindre de confusion de langage. M. Haug estime qu'il importe essentiellement de distinguer les zoues de sédimentation, les zones tectoniques et les zones orogra- phiques. Dans les travaux de Lory ces trois ordres d’entités auraient été, d’après lui, le plus souvent confondues. Il est loin de notre pensée de nier l'importance de ce que M. Haug (1) Annales de Géographie, 15 janvier 1894, p. 158, en haut. 646 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE appelle zones tectoniques, zones orographiques et zones de sédimen- talion ou de prétendre qu’on ait tort de les distinguer, mais il nous semble que de la combinaison de ces unités naît un ensemble complexe dans lequel il est assurément légitime de reconnaître, avec Lory, des subdivisions définies par des caractères empruntés à la fois à plusieurs de ces unités et issus de leur combinaison méme et de leur superposition. Ces entités seront d’un ordre supérieur à celles dont elles sont pour ainsi dire les résultantes. C’est ainsi que tout eri reconnaissant que les Chaînes subalpines comprennent des faisceaux tectoniques quelque peu hétérogènes, qu'elles n’ont pas partout des caractères orographiques identiques, nous persistons à maintenir leur groupement en une zone physio- graphique, nous basant sur la position qu’elles occupent relative- ment aux zones alpines proprement dites, sur leur nature calcaire, sur le fait qu’elles ne montrent jamais d’affleurement de terrains antérieurs au Jurassique et sur la date de leur principal plissement . qui est toujours postmiocène ou, du moins, postérieur à l’Helvétien. Les chaines de Lure et du Ventoux, dont les pentes méridionales, faiblement inclinées et interrompues seulement par la dépression transversale d’Aurel, s’abaissent doucement vers la Provence, tour- nent vers le Dauphiné un versant abrupte et escarpé. Ce remarqua- ble accident forme une ligne de crêtes de plus de 80 kil. et dirigée sensiblement Est-Ouest. Au Nord s’étend une région plus tourmen- tée (Baronnies, environs d'Opierre, etc.), formée d’une série d’arètes calcaires séparées par des dépressions marneuses profondément ravinées et fréquemment traversées en cluses par des torrents (Opierre, Barret, Séderon, Le Buis, les Pilles, etc). Structure générale de la Montagne de Lure. (Voir le Schéma, fig. 1) La Montagne de Lure est constituée essentiellement par un pli- faille (1), refoulé vers le Nord sur une partie de sa longueur. De direction sensiblement E. O., ce pli s'étend des environs de Vilhosc (1) La révision définitive de la région de Lure nous a amené à considérer le pli- faille de Lure, à l'Est de Valbelle, comme incliné sur l'horizon, ainsi que le démontre la trace sinueuse de cet accident à l'intersection des vallées. La partie méridionale de Lure checauche donc très nettement sur la porlion septentrionale. Ce résultat confirme l'hypothèse d’une poussée Sud-Nord, émise par nous, dès 1888. 647 ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) ‘o1n7 9P UOISQ9I EI] 9P SUOrJP00[SIP sojediourid sep etw9u9S — *j ‘SI RONOUTIQUET TT TT 9 PDULLOUD FIPIUOD 0 STULIT STUOUIIANOI7Y 777777 97/9709 SOP OODPUIT — ‘OU0IO7UL DS S 0770747 27 guourasrro Îr FFE “npugruhig +t+++t | à e L0 à Montbrun (Drôme), sur un parcours de 50 kilomètres. Vers le Sud = —— _ 7575 _ sn xx +++++ Lise Î Î , de son flanc méridio- ts tertiaires de Vachères, de (Fig. 4), les assises secondaires (Cénomanien épô 2 nal, vont s’enfoncer sous les d 2 648 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE :SOILPA ‘A -sosnouiÜnuJof (snyohid ‘souuoride sou ‘149 É 190? ! N ‘SQUUSIPIOJXO SAUIBN ‘cf -1200) 1PNDQNOY ‘UV “S1SUOIU *‘suarjdesns sain ‘19 *SNININ0IDUDI -0909U ‘WW ‘291107 ‘10 R SSUIEIN ‘NO *‘69p0d00yd29 1j SNJDWWPUWIQ “WY R Sey9n0) ‘ef “1fppiq ‘2dv ‘sniuob B AN9HQIUI J9 U9ÂOU UOIUEMOU9T) ‘v79 *:sn901d/od ‘\wuy R sauyono) ‘;f -Mqun {synbas "wy tk ‘ape ‘NEO : ‘Dqun109 VADOTT R 9SISSY ‘qz9 “(2ÂLOT ‘wY) syIsSseuu sol1e21e) ‘ef ‘Dan SDA990149 & ‘9189 ‘9 ‘20990 ‘9 *"SNILONSUDII ‘UV R ‘0189 ‘IL ‘U9IWQAIPY ‘AI ‘U9ISUOL, ‘/WU *U9ISETIIOY ‘19 “ANOTIQEUI U9AV.I 9P S91r89189 0) *‘SQUU9IQUE SUOTANIIY ‘are EN 7 TS NS ZEN c* g/2SLG à. \\e LES | ‘  + \| 9) L/ LS | | D CNP. 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Cette arête s'étend vers l'Est jusqu’à Saint-Geniez, où une ligne de contact anormal (faille inverse) (elle met en contact l’Aquitanien et le Trias ; voir plus bas C.-R. Exc. St-Geniez), sinueuse, mais dont la direction générale est Sud-Est-Nord-Ouest, la sépare d’autres chaînes qui participent du système alpin proprement dit et dont les accidents ont été décrits par M. Haug. Nous appellerons « Zone du Gapençais », cette région où domine la structure « en Ecailles », (Plis-failles inverses très étirés et charriés, avec disparition du flanc inverse) ou « Schuppenstructur » et qui se continue jusque dans le Dauphiné, par le massif du Dévoluy, et peut-être plus au: Nord, dans la bordure externe de la chaîne de Belledonne. a. L’ANTICLINAL DE LURE commence sur la rive gauche de la Durance, où il affecte, à Eradi, près de Briasc (Fig. 3), les calcaires à silex de l’Aptien inférieur et les marnes aptiennes ; il franchit la Durance, s’accidente d’un petit anticlinal adventif (Pont de Valbelle) de peu d'importance, et on le retrouve à Valbelle, montrant une voûte des calcaires jurassiques (V. plus bas, C.-R. Excursion de Noyers). Plus à l’Ouest, il fait place à une faille inverse, bientôt jalonnée de lambeaux de Mollasse à Pecten præscabriusculus. Cette faille vient se greffer obliquement sur l’axe du pli primitif, ainsi que le montre le schéma Fig. 1. On suit cet accident jusqu’à l’extré- inité occidentale de la chaîne (environs de Montbrun), sous la forme d’une ligne de contact anormal dont l’allure sinueuse, par rapport aux accidents de la topographie, met bien en évidence la nature spéciale en montrant l’inclinaison du plan de glissement sur l'horizon. Elle est due évidemment à l’exagération d’un pli anticlinal aigu, poussé du Sud vers le Nord, ainsi qu’il est de règle dans une partie des chaînes provencales (Fig. 2). La lèvre septentrionale est tantôt formée par un synclinal (Fig. 2) plus ou moins recouvert par le refoulement et dont les accidents transversaux (Jarjayes) viennent par places s’enfoncer sous le bord de la nappe de recouvrement, tantôt par le flanc de l’anticlinal suivant ou Anticlinal du Nord. De Montifroc à Barret, un faisceau de trois cassures accidente le bord 10 Juillet 1896. — T. XXII. Bull. Soc, Géol. Fr. — 42 650 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE du recouvrement ; ces cassures laissent voir entre elles des parties aflaissées du pli primitif. L'axe de ce pli coïncide d’une façon frappante avec un brusque amincissement vers le Nord, des dépôts barrêmiens et aptiens inférieurs. Cette différence d'épaisseur, elle-même motivée proba- blement par une ondulation ancienne, a vraisemblablement joué uu rôle déterminant dans la formation de l’Anticlinal de Lure. Fig. 3. — Coupe transversale de l’extrémité orientale de Lure. Antclinal de Lure Anüclinal du Nord ——_—————————— Al HN DS © 4 REA S-O.E / N.N.0. : l'Eglise 1007® St Martin ne e 877 6962 [ ZE TRS ES Ë Arrow de 5 : I Jrabron Le Eradi ; Tänsor | 70 5002 | / | ‘. . / | 74 HN: | 2 VE A2 û > NE DEN 2 ER ET [ 012 2a 1 S D) £ PLRINNI | 2 y VV y TEN\ | AN NN VTT HAN SON 2 Ue / mn, is ") 0” Cv C ; m!. Oligocène caillouteux. c2b, Assise à £xogyra columba. c2a, Cénomanien moyen et infé- rieur. cl. Grès verts dits ( susaptiens » (Gault). vi. Marnes aptiennes. Calc. à Per. transitorius. cv. Calc. de l'Aptien inférieur. Ti. cv. Barrémien. J5, Calcaires massifs. ur. Cale. à Crioceras Duvali. J'+ Couches à Per. polyplocus. cu. Marnes à Bel. Emerici, J5. Couches à Pelt. bimamma- Hopl. neocomiensis tum et Ochel canalicu- de rnies latum. du RERRESMENS J2. Marnes oxfordiennes. b. ANTICLINAL DU Nonp. Les couches se relèvent, ainsi que nous l’avons dit, au Nord du pli-faille inverse, pour former, de Saint- Geniez à Monfroc, une crête jurassique à laquelle s’annexent d’au- tres plis et, en particulier, les curieux petits bassins synclinaux (1) (1) On désigne actuellement ces accidents sous le nom de « dômes inverses ». — V. Léon BERTRAND, C.-R. Ac. des Sc, juillet 1895. RE ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) 651 nécomiens de Chardavons de Sous-les-Roches (0. de Noyers) et de Rougnouse, sortes de cuvettes formées par les calcaires jurassiques et renfermant chacune un lambeau isolé de marnes néocomiennes ou aptiennes. Ce pli septentrional, distinct de l’anticlinal de Lure, débute à l'Est par le bombement bathonien de Sorine, près de Naux ; on en suit l’axe (marnes oxfordiennes) au col de la Sacristie, puis il disparaît en partie sous les alluvions anciennes de la Durance, ne montrant que sa retombée méridionale dans la cluse de Sisteron (Fig. 3). L’axe du pli entr’ouvert se poursuit vers l’Ouest, où il est bien visible au col d’Amic (au Nord-Est de Noyers); on le retrouve sous forme d’une voûte de calcaires jurassiques au Nord des Anières. 11 tend alors à se renverser et à se rapprocher du pli- faille de Lure, aux environs de Montfroc, et s'ouvre de nouveau pour donner naissance, par suite de l’érosion de son axe oxfordien, au bassin de Séderon ; mais ÿ n’est plus entier et sa retombée méri- dionale est entamée de plus en plus par la faille de la Gourre. Enfin, à l’Ouest-Nord-Ouest de Barret, son axe se trouve presque contigu au bord du recouvrement (V. le Schéma, Fig. 1). Cet « anticlinal du Nord » est de formation plus ancienne que le . pli de Lure : tandis que ce dernier et le recouvrement auquel il a donné naissance ont affecté la Mollasse miocène et doivent provenir d’une poussée postmiocène, l’anticlinal du Nord s’est en eftet dessiné avant l’époque oligocène (v. Descr. Msne de Lure, p. 395 et surtout p. 408-409. Nous mettions alors, avec M. Hébert, le Tongrien dans le Miocène inférieur), ainsi qu’il résulte nettement de la transgres- sivité des grès rouges oligocènes aux environs de Saint-Geniez (V. Thèse de M. Haug, p. 13). Nous retrouvons donc ici la trace de plusieurs mouvements orogéniques postcrétacés comme dans la .chaîne du Luberon et dans une grande partie des Alpes. L’anticlinal du Nord a une tendance à se coucher vers le Sud et à devenir isoclinal près de Curel. A l’Ouest et au N.-0., les plis septentrionaux du système Bluye- Ventoux-Lure semblent, d’après les explorations de M. Leenhardt aux environs du Buis, être, en partie du moins, déviés vers le N.N.0. A travers un morcellement très grand, on reconnaît notamment cette déviation pour l’anticlinal du Nord. C. FLANC MÉRIDIONAL DE LURE. Au Sud du pli-faille principal de Lure, les strates sont régulièrement inclinées (Fig. 9) vers les bas- sins synclinaux de Forcalquier (1) et de Champtercier (2). Cepen- (1) V.la Notice de la Feuille Forcalquier de la Carte géologique de France. _ (2) V. C. Rendus séances Soc. géol. de Fr., n° 10, 1895. Note de M. Kilian. MONTAGNE DE LURE STRUCTURE DE LA KILIAN. W. 652 dant, il est à noter qu’à l’extrémité sud-occidentale du massif, là où la chaîne de Lure confine aux Monts deVaucluse, existe un vaste À à de ce à cmd d'in ÉÉÉÉÉ ÉÉÉ tt S ÉSS ‘Jin 9p Jeuu0s | *XOIIS E 911821) ‘A np soyonberd ua souteote) ‘4 | "VUOJIYIDIN hou ‘sn? je 20107 ‘Ya R SHSSeW saiteote) ‘W) ‘(9]124-2q{U10") 2p nP9AIN) -D1S0929994"D1S09 R'IP9 MA LT ‘(saseq) 70490 °9019 ‘DI799V9/N4 “LD9/0f/ Es "LUMUDN “YIUDIV a ‘190 19 02527909 ‘1dorj e enbIUOUIL ‘IL ‘PO2)0pes2snouteuseqon0)"14 | = P S9APAD S9P ‘9189 ‘4 ‘(uaISEr119) *XOIIS e soiteoren ‘Uq | *sauuarjde SouIeN ‘9 2191882004 ‘JdOH LR Xnouiem ‘9fe) ‘Y °8MJ99019197] 5 ‘(JIN89) S19A S949 II ‘UoIUIS ( 1PNDQNOY JJOH RSOUIEN ‘Æ PE UOI9JION 9p NB9AIN ‘IA ‘U9IUBUIOU9T *f' -uejeA | S222d0p e xnouseu ‘ope) ‘9 *SIIS S9ilP9[R) A ‘20990 19 U9IISUOL °L 1109 S0I9901179 R USIATOINE ‘( "SAPIO149199 XOTIS R *2189 A | “uorue}ruby ‘by H un 9 STE _wx) Le ee PEN | LEZ & ur A d0LS 2e L Le De uOSUP]TE/]f] SAS “ PL A 1 ï 2P ' ESS A A a ÉÈ dois So4d9(7 ! -9e A PP Le ÿ ! nu 29 GETICATPUEEF) al £ son J() 219) CRIE) ! 21199 2p se es 1@ ü LCL DA 9P “([N 1124 9P SEP -sa1-ouusny 3S suuonuo 1 97799, 28e ; 20)! ; ue89L 240" 2P 9994!) | UOIA9 }10]f} 9D JUOUI9S LL) °N 5 ‘oan] 9D ([BUOIPIHIQU JUESIOA np 9dNn09 — ‘y ‘81 CHAMP DE FRACTURES (environs de Banon). On y compte plus de vingt failles réunies en faisceaux et ayant amené des dénivellations de 50 à 100 mètres. Ces failles (v. plus bas, C. Rend. Excursions à Banon ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) 653 et Simiane), dont la direction générale varie en moyenne de Nord 25° Ouest à Nord 35° Est, sont très faciles à observer : elles mettent habituellement en contact les Calcaires blancs de l’Aptien inférieur et les Grès verts du Gault. Nous citerons comme particulièrement distinctes, celles des Vallettes, près d’Ongles, et celles du Largue, coupées toutes par la route de Saint-Étienne-les-Orgues à Banon que les membres de la Société ont suivie les 21 et 22 septembre. Le champ de fractures de Banon (v. fig. 1) reproduit assez exactement les réseaux de cassures que M. Daubrée a fait naître, par la torsion, dans une plaque de verre et ceux que M. Chaïx a observés récem- meut dans les calcaires urgoniens (Lapiés) du désert de Platé (Haute-Savoie). Nous attribuons, en effet, leur origine à un contour- nement des couches (production d’une surface gauche) occasionné par la présence des Monts de Vaucluse au Sud-Ouest de notre champ d’études. A l’extrémité occidentale de la région, la cluse d’Aurel présente un caractère plus complexe, c’est un véritable fossé (Grabenver- senkung) perpendiculaire au grand accident de Ventoux-Lure ; M. Leenhardt a décrit minutieusement les nombreux compartiments (Schollen) qui composent cette dépression. * + * Nous avons exposé dans ses détails, en 1888, la structure strati- graphique de la chaîne de Lure et démontré qu’on pouvait y reconnaître deux systèmes de dislocations : 1° L'un antérieur au Miocène, dont les traces se montrent dans la partie septentrionale de la région (Anticlinal du Nord)et qui, d'après les découvertes récentes de fossiles dans la Mollasse rouge du ravin de Vanson, par M. Depéret, se place avant l’Oligocène. Ce mouvement a produit une ébauche de notre anticlinal du Nord et une série de plis anté-oligocènes souvent transversaux aux plis postmiocènes et étudiés, plus à l’Est (1), par notre ami, M. Haug. Nous avons démontré, dès 1888, l'ancienneté de cet anticlinal du Nord en nous basant sur les considérations de transgression que M. Marcel Bertrand a groupées depuis en une méthode féconde en résultats intéressants. 2 L'autre, dont fait partie le pli-faille important qui a déterminé la formation de la chaîne actuelle, postérieur à la Mollasse dont il a affecté les strates, et aux conglomérats pontiques qui ont été forte- (t) Loc, cit. et C. R. Ac. des Sc., 13 juin 1895, 654 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE ment relevés sur les bords du massif. Le rôle qui a Mio dans la formation des plissements, l'épaisseur des assises, a été considé- rable et, ainsi que le pense M. Zürcher, ROMA PANEN détermi- nant. Ces failles, provenant de l’acuité trop grande de plis anti- clinaux (Faltenverwerfungen), ne représentent autre chose que la limite de plis brusques. A cette catégorie appartient visiblement la grande faille de Lure à regard nord, qui se décompose, à l'Ouest, en plusieurs branches. Cette faille doit son origine à un pli brusque, couché vers le Nord, et dont la Montagne de Lure propre- ment dite est le flanc méridional. À cette catégorie appartiennent probablement aussi les failles, ou lignes de contact anormal, d’Esparron, du Caire et de Saint-Geniez à regard ouest. 30 Un troisième système qui n’a qu’une importance toute locale ; il comprend le champ de fractures de Banon, rappelant la région faillée de Saint-Andreasberg (Hartz), si bien représentée par MM. Lossen et Kayser, et doit son origine à un mouvement de torsion qui n’a pu se produire que lorsque l’axe principal de Lure était déjà formé et que les strates, d’une part, relevées au Nord le long de cet axe et au Sud-Ouest dans les monts de Vaucluse, inclinéees, d'autre part, au Sud et au Sud-Est, vers le bassin de Forcalquier, constituèrent une surface gauche dans laquelle s’effectua le réseau de fractures, dont nous avons dressé la Carte détaillée. M. Diener (Gebirgsbau de Westalpen, p. 27), considère les mon- tagnes situées entre Gap et Digne comme la continuation des chaînes subalpines du Dauphiné. Telle était aussi l'opinion de M. Haug en 1891. Nous ne partageons pas cette manière de voir que nous avons essayé de réfuter dès 1892 (1). Depuis lors, nous avons eu la satisfaction de voir notre éminent confrère se rallier à notre opinion (2) et rattacher très judicieusement une grande partie de cette région à une zone plus intérieure des Alpes. Le système Est-Ouest des plis de Lure et du Jabron, dont l’extré- mité orientale est, du reste, nettement déviée vers le N.-E., au même titre que l’axe du Luberon qui devient N.-E. à Volx, vient s’arrêter à l’Est contre le rebord d’une masse de recouvrement qui représente la lèvre occidentale d’une série de plis-failles inverses couchés vers l'Ouest et dirigés Nord-Ouest-Sud-Est. (1) B. S. G. F., 3° Sér., t. XIX, p. 644. (2) C. R. des Collab. Carte géol. de Fr. 1893 (Bull. Carte géol. de Fr. et Top. souterr., n° 38, 1894, p. 116. na nt tnt tt ts tn ie ue int dore de. ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) 655 Ces plis sont venus recouvrir la terminaison orientale de nos acci- dents. Ces derniers plongent donc à l’Est sous la masse de recouvre- ment, comme plus au Sud, les plis de’ Moustiers-S'e-Marie et de Trévans, vont plonger sous la masse de recouvrement des Dourbes. Ce phénomène se reproduit également plus au Nord, ainsi que la montré M. Haug. D’après M. P. Lory, une disposition analogue existerait dans le Dévoluy. Il y a là, entre Corps (Isère) et Castel- lane, une sorte de rebord sinueux d’« écailles » ou plis-failles cou- chés vers l’Ouest, qui viennent recouvrir les plis subalpins et semblent souvent les couper à angle droit. C'est le bord d’une zone plus intérieure à laquelle nous avons donné le nom de « zone de Gapençais » et qui comprend une partie du Dévoluy, le Gapençais, les environs de la Motte-du-Caire, Bayons, Digne, ainsi qu'une partie des plis des environs de Barrême, de Castellane et de Soleilhas. Le phénomène des « écailles » ou chevauchements vers l'Ouest, se reproduit, ainsi que l’a fait voir M. Haug, un certain nombre de fois en arrière de ce premier refoulement et des plis différents se relaient (1) parfois pour constituer le bord déversé. M. Zürcher a montré en outre qu'il y avait là toute une série de faisceaux distincts déversés du même côté; c’est cet ensemble qui constitue notre zone de Gapençais. Il est facile, à l’aide de la carte géologique au 200/1000e, qui est jointe au mémoire de M. Haug, de se rendre compte de ce déverse- ment vers l’Ouest des plis de la première zone alpine ; par exemple, entre Espinasse, Tanaron, Astoin, Bayons, où de vastes ensemble de couches (plis-failles inverses couchés) ont été reloulés en masse sur les chaînes subalpines, de façon qu’en de nombreux points le Trias vient reposer sur le Jurassique et même sur le Tertiaire (environs de St-Geniez) déjà disloqués une première fois. Plus au Sud, ces accidents se continuent par le Cousson et Chabrières, vers . Castellane. Il y a donc eu dans cette région, à la fin de l’époque tertiaire, une puissante manifestation orogénique, qui est venue masquer partiellement les plissements subalpins également post- miocènes, en en occasionnant le recouvrement. Notre confrère a décrit avec une grande netteté les contours de plusieurs de ces lambeaux de refoulement. Quoique sa manière d'envisager ces (4) Le terme par lequel nous avions essayé d'exprimer en 1891 (Bull. Soc. géol. de Fr., 3° s., t. XIX, p. 642), le sens du verbe « ablæsen », employé par les tecto- niciens allemands, a depuis reçu la consécration de l’usage et semble adopté dans le langage scientifique. (2) C’est cette même zone que M. Haug appelle «zone Delphino-Provençale » dans un récent travail (Ann. de Géogr., 15 janvier 1896). 656 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE dislocations ne fut pas alors (1) tout à fait d’accord avec l’explica- tion que nous venons de donner, les coupes que contient la remar- quable thèse de M. Haug, mettent cependant bien en lumière le refoulement d'ensemble venant de l’Est. M. Haug admet aussi (2) que les « Plis de Provence » viennent plonger sous le plus extérieur des plis alpins entre Moustiers-Ste- Marie et Digne. Remarquons d’abord que les plis en question one Tré- vans), deviennent S. O.-N. E. à leur extrémité (Chabrières), c’est-à- dire parallèles à l'extrémité déviée (Vilhosc, St-Geniez) des plis de Lure dont ils sont l’homologue. Ajoutons aussi qu’il existe dans le bassin tertiaire de Champtercier des anticlinaux d’âge post-pon- tien (3) et de direction S. E.-N. O., à peu près parallèles à l’Écaille du Cousson-Thoard et de même âge qu’elle. Ces plis s’éteignent dans le flanc S. E. de l’anticlinal de Lure, d’âge également post- pontien: Il semble donc y avoir, dans l’esprit de notre confrère, une légère confusion, car les « Plis de Provence » caractérisés par leur âge anté-miocène, se terminent à l’E. de Gréoux (4) et les plis qui vont plonger, entre Digne et Moustiers, sous les «Plis Alpins » ont eux-mêmes affecté le Miocène supérieur. Ils sont sensiblement du même âge que les « Plis Alpins » de M. Haug, que la Montagne de Lure et que les plis de Champtercier-Mallemoisson, mais plus récents que les « Plis de Provence » des géologues. Les plis subal- pins du Diois, quoique en partie ébauchés avant le Sénonien, sont également d’âge relativement récent ; ils ont relevé la Mollasse près de Crest, en contiennent, pincée dans les synclinaux des Baronnies et appartiennent au même système que Lure, le Luberon, Champtercier et les plis de Moustiers-Ste-Marie dont il vient d’être question et avec lesquels ils forment une virgation, coupée à l'Est par le bord des écailles Gapençaises. Plus au Sud, vers Castellane, les plis de la zone du Gapençais efec- tuent une torsion très nette vers l'Est. Il nous paraît intéressant d'attirer à ce propos l'attention sur la coïncidence remarquable qui existe entre la structure imbriquée et la sinuosité des lignes direc- (1) Notre confrère s’est, depuis, rangé à notre manière de voir au sujet du Cous- son, qu'il envisageait comme le bord d'un bassin d’effondrement (Thèse, p. 183, et C. R. des Collaborateurs Carte géol. de Fr., 1893-94, page 117). (2) Ann. de Géog., 15 janvier 1896. (3) Ces plis se continuent vers Mezel et St-Jurson où M. Zürcher a noté contre eux une divergence qu il explique en les attribuant à deux faisceaux différents. (4) W. Kicran. — C. R. Ac. des Sc., 5 décembre 1892. ET DES ENVIRONS DE SISTERON (BASSES-ALPES) 657 trices. L'empilement et l’étirement des plis aux environs de Castel- lane correspond en effet à une sorte de torsion en S des lignes direc- trices entre Digne et Nice. Cette corrélation est à rapprocher de ce qu’on observe près de Salins (Savoie), où une brusque déviation des lignes directrices pourrait faire croire à un véritable décrochement, et se trouve également accompagnée d’un empilement de plis isocli- naux. Il en est à peu près de même dans plusieurs points du Brian- connais (notamment dans le massif du Gd-Galibier) et près de Buis (Drôme), où les plis subalpins décrivent également une courbe ens. En avant de cette continuation vers le S.-E. de la zone du Gapençais, se développe la prolongation méridionale des chaînes subalpines de Mézel, Trévans et Moustiers, remarquable ainsi que nous l’avons fait observer, avec MM. Leenhardt et L. Bertrand, par l'apparition, dans le S. de la feuille de Castellane, d’une série de plis N.-E., coupant les accidents E.-0., et par la coïncidence de ce régime avec l’apparition des masses de Dolomies et de Calcaires blancs dans le Jurassique supérieur. On peut se demander si cette struc- ture n’est pas motivée par le manque de plasticité de ces masses rocheuses. On se souvient que, sur le versant méridional de Lure, c’est de la même façon que le régime de Banon (failles et bandes affais- sées N.-S.) coïncide avec l'apparition du faciès urgonien dans l’Aptien inférieur. : Ces plis, homologues des chaînes subalpines, et coupés par les petits accidents N.-$S., dont il vient d’être question, occupent vers l’E. toute la région d’Escragnolles, d’Andon, de Val-de-Roure, du Cheiron, laissant au N.-E. une contrée dont M. L. Bertrand nous a fait connaître le curieux régime de dômes (1) et de cuvettes synclinales. Ce n’est qu’au Sud de Moutiers et d’Aiguines, que les vrais « plis de Provence » viennent s’accoler en avant des précédents auxquels ils sont parallèles ; ils forment, vers Fayence et Grasse, une zone très nette bordant au Midi la bande (subalpine) d’Escragnolles, elle-même extérieure à la zone du Gapençais et à sa continuation vers Soleilhas. (1) Rappelons la fréquence, dans le Jura, des plis locaux, à arrêt brusque, dont a parlé M. L Bertrand et que l'on désisne actuellement sous le nom de dômes; cette forme de dislocations est connue depuis longlemps en dehors des chaines alpines proprement dites. Sur les plateaux du Jura, du côté d’Avoudrey et de Longechaux (Doubs), par exemple, on peut observer de remarquables exemples d’anticlinaux surgissant dans des zones syuclinales et se terminant de mème par un brusque plongement périclinal des assises. 658 W. KILIAN. — STRUCTURE DE LA MONTAGNE DE LURE En résumé, nous arrivons aux résultats suivants : 1° L’axe Ventoux-Lure, quoique présentant des traces de plis Est-Ouest anté-oligocènes (Anticlinal du Nord)appartenant au même système que les Plis de Provence, peut-être pyrénéens, et s'étant du reste étendu dans la région du Gapençais, a subi un fort plisse- ment postmiocène et doit être rattaché aux chaînes subalpines qui ont la même histoire. Il en est de même de Luberon et des chaînes de Moustiers-Sie-Marie. Ces anticlinaux affectent des directions variables. 20 Cet axe plonge à l’Est, après une déviation vers le N.-E., sous les « Ecailles » de la zone du Gapençais, dérivant d’un sys- tème de plis N.-0.-S.-E., reïoulés vers l'O. Ces plis, d’âge égale- ment postmiocène, se sont superposés, mais en les croisant, aux plis subalpins. Ils portent du reste souvent eux-mêmes la trace de plis anté-oligocènes (M. Haug) de direction généralement Est- Ouest. Quant aux mouvements orogéniques postérieurs au Jurassique, qui ont affecté diverses parties des Alpes francaises, la liste ci-contre suffit pour mettre en évidence leur multiplicité : Mouvements antésénoniens. — Partie O. du Dévoluy (Ch. et P. Lory). Haute-Savoie (M. Haug). Mouvements prénummulitiques (postsénoniens à Seyne, W. Kilian, 1891). — Chaînes alpines ; presque partout (MM. Ch. Lory, Goret, W. Kilian, Haug, Zürcher (1), etc.). Mouvements préoligocènes (2). — Anticlinal du Nord (M. W. Kilian, 1888). Zone du Gapençais (M. Haug), Dévoluy (M. P. Lory). Mouvements postoligocènes (antémiocènes). — Probables, mais non encore démontrés par des discordances sauf peut-être au Roucas-Blanc, près St-Geniez. | Mouvements antépontiens. — Ch. subalpines, Novalaize (Savoie) (MM. Douxami et Révil). Mouvements postpontiens. — Montagne de Lure, Moustiers-Ste- Marie (M. Kilian, 1888). Jura, Bas-Dauphiné (Ch. Lory), ete., etc. (1) Bull. Serv. Carte géol., n° 48, 1895, p. 11. Carte approximative de la région de Castellane, avant le dépôt des couches nummulitiques. (2) V. W. Kilian, Évolution tect. des Alpes occidentales (Proc.-verb. Soc. de Stat. de l’Isère, 9 mars 1890. | | À 659 Séance du 19 Septembre 1895, à Sisteron. PRÉSIDENCE DE M. KILIAN. La séance est ouverte à huit heures et demie du soir, dans la salle du Tribunal civii de Sisteron. La parole est donnée au Secrétaire-adjoint pour la lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. NOTICE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENNIRONSUDE /SISTERON ET CONTRIBUTIONS À LA CONNAISSANCE DES TERRAINS SECONDAIRES pu SUD-EST pe LA FRANCE par M. W. KILIAN. Contributions à la connaissance du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur dans le Sud-Est de la France Note sur les pseudobrèches du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur de la Région Delphino-Provençale Sur la répartition géographique de divers types d’'Ammonitidés, dans le Crétacé inférieur du Sud-Est INTRODUCTION La Montagne de Lure n’avait jamais, avant 1888, fait l’objet d'aucune description géologique spéciale, et l’historique des cita- tions qui la concernent n’est pas bien long à faire. Cependant, nous ferions preuve d’ingratitude si nous ne rendions point hommage 660 W. KILIAN aux maîtres dont les travaux sur des massifs voisins ont servi de base à nos études. Ce sont : HÉBERT, GARNIER et DIEULArFAIT pour les environs de Digne, CaarLes Lory pour la Drôme. Nous nommerons aussi GUETTARD, E. DE BEAUMONT, DESOR, D'ORBIGNY, COQUAND, RASPAIL, DuvaL-Jouve, AsriER, CH. MARTINS et FONTANNES, auxquels la géolo- gie des Basses-Alpes doit de notables progrès. Nous rappellerons en outre que, quoique plus à l’écart que les régions de Digne et de Castellane, Lure a été mentionnée par divers savants : CH. Lory, Desor, ELIE DE BEAUMONT, M. FALLoT, lui ont consacré dans leurs mémoires quelques passages intéressants. C’est enfin un grand plaisir pour nous d'inscrire ici le nom de M. FRANTz LEENHARDT, auquel on doit une magistrale et conscien- cieuse description du Ventoux. Le travail de M. Leenhardt a été pour nous un modèle et son auteur a bien voulu, à plusieurs reprises, parcourir avec nous les croupes arides de Lure. Nous y avons gagné de précieux conseils et les charmes d’une profonde amitié. Nous n’oublierons pas non plus notre ami Hauc, dont les belles recherches ont si heureusement complété les nôtres aux environs de Saint-Geniez. Au point de vue stratigraphique pur, l'examen de la succession des assises dont se compose la Montagne de Lure est également très instructif. La série sédimentaire commence avec le Trias et se termine avec les terrasses pléistocènes ; elle ne présente de lacunes que pour le Crétacé supérieur, une partie de l’Eocène et du Pliocène. Elle est remarquable par la multiplicité des horizons, par les changements de faciès qui s’y présentent, notamment au niveau de l’Aptien inférieur, et par les variations d’épaisseur de certaines assises qui, comme le Barrêmien, accusent le long de l’axe Ventoux- Lure une brusque augmentation de puissance, indice de l’existence d’un ancien géosynclinal à l'emplacement actuel de la chaine. Il suffit pour justifier le choix de nos itinéraires, de rappeler que c’est dans la région de Lure que se rencontrent les meilleurs types de faciès vaseux pour les diverses subdivisions (1) du Crétacé infé- rieur, que les gisements fossilifères du Valanginien, du Barrêmien et de l’Aptien offrent ici leur plus grande richesse et que la série tertiaire du flanc méridional de Lure montre une suite d’horizons marins et lacustres fort remarquables (2). Nous signalerons encore à l’attention de nos confrères une belle (1) V. W. Kicran. Description géol. de La Montagne de Lure. Paris, Masson, 1888. (2) V. Notice explicative de la feuille Forcalquier de la Carte géol. détaillée de la France, par MM. Depéret, Leenhardt et Kilian, NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE. SISTERON 661 coupe des terrains jurassiques (Lias et Dogger) près de Saint-Geniez et, dans les environs de cette même localité, le faciès détritique spécial de l’Oligocène, décrit par M. Haug sous le nom de « Wollasse rouge » et bien différent du type que présentent les mêmes couches près de Fontienne. Les deux faciès sont, du reste, reliés par un passage latéral : nous avons, dès 1888, signalé le caractère unifor- mément détritique que prennent l’Oligocène et l’Eocène supérieur en s’approchant de Peyruis, et M. Depéret a depuis pleinement confirmé ces résultats. Pour tout ce qui concerne la succession stratigraphique et la description des couches, l’énumération des fossiles qu’elles renfer- ment, on se reportera à notre « Description géologique de la Montagne de Lure » (Paris, Masson, 1888), où l’on trouvera à ce sujet tous les détails désirables, ainsi qu’au volume de l'Annuaire yéologique universel où est résumé cet ouvrage (1). Un des résultats des progrès croissants de la stratigraphie et de la paléontologie a été de mettre en lumière l’incontestable utilité des Monographies locales, grâce auxquelles il est fourni à la Science une base sûre et solide de documents faciles ensuite à coordonner et dont l’étude sérieuse offre plus de garanties que les recherches sur des matériaux de provenances diverses et souvent douteuses. — Elles seules permettent, par la connaissance qu’elles procurent des associations fauniques et des modifications que ces faunes ont subies dans un même lieu, de se rendre un compte exact de la valeur des formes, de distinguer, — en évitant autant que possible la multiplication excessive des espèces qui a pris ces derniers temps, (1) Nous avons fait paraître comme thèse pour le Doctorat ès-sciences natu- relles, une description géologique de la Montagne de Lure (Basses-Alpes). Les principaux résultats de ce mémoire ont été publiés également dans l'Annuaire géologique universel, lome 111, p. 300-303, 310-315, el tome IV, p. 242, 253, 255, 266, 271, 272, 339, 341, 344, 346, etc.). La succession des assises crétacées est décrite dans ce travail, telle qu’elle ressort nettement d’une série de coupes détaillées annexées à titre de documents à notre mémoire. La faune de chacune des assises y est scrupuleusement analysée et discutée dans des listes aussi complètes que possible : Nous y avons figuré, outre quelques espèces du Jurassique et du Gault : Hoplites curelensis, n. sp. Berriasien. Hoplites Dalmasi, Pictet sp. Berriasien. Il a été donné également, dans ce travail, une série de listes de Céphalopodes du Crétacé inférieur. Ces listes sont faites pour chaque zone; la synonymie y est donnée pour toutes les espèces dont un grand nombre sont discutées (Desmoce- 662 , W. KILIAN surtout en ce qui concerne les Ammonites, une si fâcheuse exten- sion, — des simples variétés coexistant à une même époque dans un milieu donné, les mutations qui se sont succédé dans le temps, représentent les stades successifs de l’évolution et ont une valeur stratigraphique considérable. Elles donnent en outre un moyen sûr de connaître les change- ments qu’amènent dans la composition des faunes les variations de faciès. Un autre avantage de ces sortes d’études est de fixer d’une facon plus précise et en tenant compte des influences du milieu, des migrations, etc., l’âge exact des assises dans lesquelles se rencon- trent ces faunes ; les points de repère se multiplient ainsi pour le stratigraphe qui, lui aussi, gagne à cette méthode une plus grande sûreté et une plus grande précision. Depuis la publication des nombreux et excellents mémoires de ras difiicile, Piychoceras (Baculites) neocomiense, Acanthoceras Stobies- chit, etc.) Nous y avons établi ou décrit à nouveau les espèces suivantes : Lytoceras obliquestrangulatum, n. sp. (— Ammonites Juilleti, d'Orb., partim), des marnes à Ammonites neocomiensis (non figuré). Hoplites Roubaudi d'Orb., sp. Même gisement. Puichellia Sellei, n. sp. | Heteroceras Astieri d’Orb., — bifurcatum d’Orb., — Tardieui, n. sp. — Leenhardii, n. sp. (n’est pas figuré) — Giraudi, n. sp. Rhynchonella Moutoni d'Ovb., — Dollfussi Kilian. Enfin nous avons publié, comme addition au mémoire précédent, une Note sur quelques fossiles nouveaux ou peu connus du Crétacé inférieur de Provence (B.S. G. F., 3: Sér., t. XVI, 1888). Ce travail contient la description de quelques espèces nouvelles et des diagnoses accompagnées de figures pour un certain nombre de formes incomplètement connues, telles que Lytoceras anisoptychum Ublig (Barrêmien), Stlesites Seranonis d'Orb., sp. (Barrèmien), Holcodiscus Jallax Matb., sp. (id.), Holc. Caillaudi d'Orb., sp. (id), Holc. Gastaldii d'Orb., sp. (id.), Holc. Perezi d’Orb., sp. (id.), Holc. Van den Heckei d'Orb., sp. (id.), Pulchellia puichella d’Orb., sp. (id.), Heteroceras Astieri d'Orb., sp. (id.), Rhynchonella Moutont d'Orb. (id.). Hoplites Roubaudi d'Orb., sp. (du Néocomien inférieur). On y trouve décrites comme formes nouvelles : Holcodiscus Seunesi, n. sp., — druentiacus, n: sp., — Mor:leti, n. sp., Heteroceras Leenhardii,n. sp. Hoplites lurensis, n. sp. des marnes aptiennes. du Barrèmien. du Barrèmien. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 663 la Société géologique de France et des belles monographies inau- gurées par Pictet et continuées par les soins de la Société paléon- tologique suisse, exemple bientôt imité en Portugal par M. Paul Choffat, l'excellence de cetle méthode n’est d’ailleurs plus à démontrer. Le temps est passé des vastes entreprises iconogra- phiques comme la Paléontologie française jamais terminées, tou- jours incomplètes, et dont la mise au courant incessante exigerait une série de suppléments que nous attendons encore. Les nom- breuses monographies publiées par l’Institut Géologique de Vienne, celles que font paraître en Allemagne MM. Dames et Kayser et tant d’autres, ont fait voir que la Science avait en effet plus à gagner à ces mémoires dus à l’initiative individuellle, se mani- festant dans des directions multiples et diverses qu'à des œuvres de trop longue haleine pour être menées à bien par le travail d'un seul, et qui, souvent, restent inachevées ou tronquées. L’essai tenté par M. Ph. Matheron pour nos faunes fossiles du Sud-Est, et dont le Lexte n’a pas vu le jour, était une œuvre digne d’être poursuivie ; nous y avons puisé le désir de voir se publier, en une suite d’études spéciales, les résultats paléontologiques aux- quels pourraient conduire des recherches sur les terrains secon- daires de la région delphino-provençale et des contrées voisines. Quelques indications suffiront pour donner une idée des sujets d’études qui pourraient être fructueusement abordés. L’Infralias offre dans l’Ardèche (Veyras, Mercuer, etc.), des types d’une grande richesse en espèces. Le Lias de la Basse-lsère a fourni à Dumortier de très remar- quables matériaux,mais il reste encore à glaner après lui; nous avons par exemple entre les mains une petite série de curieux Harpoceras de La Verpillière, dont la publication ofirirait beaucoup d'intérêt. Ce même terrain présente dans le Var une faune de Brachiopodes qui fournirait le sujet d’une intéressante étude. M. Haug a promis de faire connaître dans leurs détails les faunes du Jurassique inférieur et du Dogger des Hautes et Basses-Alpes. Pour ce qui concerne le Jurassique supérieur et le Crétacé, les matériaux abondent également : Dans l’Oxr/fordien des Hautes et Basses-Alpes, existent un certain nombre de {types orientaux voisins des espèces russes du même niveau et dont l’étude s'impose d’elle-même, ainsi que celle des faunes de la zone à Pelt. transversarium de l'Ardèche (Crussol, les Vans, Joyeuse, La Voulte), de St-Brès (Gard), analogues de celle que M. de Riaz a décrite de Trept (Isère). 664 W. KILIAN Parmi les faunes qui ne sont encore qu’incomplètement connues et qu’il est nécessaire de soumettre à une revision scrupuleuse, il convient aussi de signaler celle des couches à Pelt. bimmamatum et celle des assises coralligènes du Jurassique supérieur (ancien Coral- lien du Midi) si bien développées à l’Echaïllon, Rougon, Escra- gnolles, etc. Les Monographies de Pictet et de M. Toucas semblent laisser peu de choses à ajouter à ce que nous savons des zones tithoniques et berriasienne. Mais l'on doit au zèle infatigable de M. Gevrey des séries de Céphalopodes d’Aizy et de la Faurie, dont la publication jetterait un nouveau jour sur le développement de certains groupes d’Hoplites et d’Holcostephanus (1). Le Valanginien n’est guère connu que par les faunes pyriteuses du Diois, le sommet de l'étage a été négligé ; il y aura donc à étu- dier cette partie supérieure dans son développement calcaire au Fontanil et à Malleval (Isère) et sous son faciès vaseux à Hoplites plus au Midi. A St-Pierre-de-Chérennes, dans l'Isère, à Moustiers-Ste-Marie (Basses-Alpes), et dans d’autres localités, le Néocomien moyen (Hauterivien) renferme des Ammonites (notamment des Hoplites) encore peu connues et une série variée de Brachiopodes, d'Echinides et de Crinoïdes en partie encore inédite. Quoique fort étudié, le Barrémien présente encore quelques groupes mal caractérisés, tel celui de Hoplites Feraudi et la série des Desmoceras (Desm. cassida, ligatum, difficile, ete.). Dans les calcaires de Cruas, presqu’aucune espèce n’a été déter- minée avec rigueur ; les gisements de l’Ardèche et notamment celui de Meysse exploré par M. Gevrey (in coll.) sont encore peu étudiés. Dans l’Aptien inférieur, les Acanthoceras n’ont été figurés qu’à l’état embryonnaire. Plusieurs espèces, parmi les plus fréquentes, n’ont jamais été décrites. Le faciès crayeux ou Urgonien [Forêt de Lente (Drôme)] et les couches à Orbitolines sont riches en formes incomplètement con- nues ou inédites (2) (Rencurel, Cognin, les Ravix, le Rimet, le Faz). La faune des Marnes aptiennes réclame une revision complète qui fournira une suite de résultats importants au point de vue stratigraphique. [l en est de même du Gault de Clansayes et d’une (1) L'étude de la faune berriasienne de la Faurie a été entreprise par M. P. Lory, en partie, d’après les beaux matériaux de la coll. Gevrey. (2) Les Rudistes de l’Urgonien delphino-provençal font en ce moment soie des études de M. Victor Paquier. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 665 série d’autres gisements dont les rapports respectifs sont encore assez obscurs (Hyèges (Basses-Alpes), les Bruges (Drôme), Le Rimet (Isère), Escragnolles (Alpes-Maritimes), etc.). Enfin, le gisement de la Fauge (Cénomanien) a donné quelques Céphalopodes rares et intéressantes qu’il sera utile de faire con- naître comme celles du Sénonien de Sassenage et d’autres points de nos Alpes. Les richesses paléontologiques de nos assises jurassiques et crélacées du Sud-Est se sont peu à peu répandues dans les autres pays et un certain nombre d'espèces ont fait l'objet de savantes études de la part d'auteurs étrangers à la France avant d’avoir été décrites dans nos recueils paléontologiques. [1 nous paraïîtrait utile que l’on fit connaître au fur et à mesure des explorations dont se trouvent si fréquemment l’objet la région delphino-provençale et les contrées avoisinantes, les formes nouvelles ou peu connues de Céphalopodes que l’on y rencontre pour ainsi dire à chaque pas et que les descriptions en fussent insérées dans une publication fran- çaise. Nous espérons voir bientôt des travailleurs de bonne volonté apporter ainsi leur contribution à la connaissance de notre pays et éviter en même temps à nos confrères étrangers des recherches parfois difficiles et que leur ignorance des gisements rend souvent incomplètes. Ces contributions, telles que nous les concevons, comprendraient donc la description complète de quelques faunes intéressantes des terrains secondaires du Sud-Est, comme celles du Valanginien du Fontanil, du niveau coralligène jurassique supérieur de l'Echaillon, du Néocomien (Hauterivien) de St-Pierre-de-Chérennes et du Fà (Isère), du Néocomien supérieur et du Gault des Ravix, du Rimet, de Rencurel, etc. Il y aurait lieu d'étudier également les Polypiers si abondants à l’Echaillon et dans notre Urgonien. Dans une autre partie parallèle, seraient publiées, au fur et à mesure des recherches, les descriptions d'espèces nouvelles ou peu connues de Céphalopodes du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur de.la région delphino-provençale, groupées par sous- genres et en raison de leurs affinités naturelles. | Les belles collections du laboratoire de Géologie de la Sorbonne et de l'Ecole des Mines de Paris, que nous avons été à même d’étu- dier de près pendant plusieurs années,nous ont permis d’accumuler une foule d'observations paléontologiques qui trouveraient leur _place naturelle dans ces mémoire et nous espérons que MM. Munier- 17 Juillet 1896. — T. XXIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 43 666 W. KILIAN Chalmas et Douvillé ne refuseraient pas communication des pièces intéressantes qui pourraient rentrer dans le cadre des monographies dont nous parlons ici. D'un autre coté, les Musées de Grenoble (Coll. A. Gras et Jour- dan), Valence (Coll. Soulier), Lyon (Coll. Dumortier, Thiollière, etc.), Chambéry, Gap (Coll. Rouy), Nîmes, Avignon (Coll. Requien), Digne, Marseille (Coll. Reynès), Annecy, ainsi que les collections des Facultés de Grenoble (Coll. Lory, Jaubert et Tardieu), Lyon et Marseille renferment des séries dont nous avons l'espoir de pouvoir utiliser les nombreux Céphalopodes, notamment celles de Lyon mises gracieusement à notre disposition par MM. Lortet et Depéret. La revision des Ammonites du Musée de Genève (coll. Pictet) permettrait également d'augmenter le nombre des documents sur lesquels pourraient porter les recherches. Parmi les collections particulières, nous citerons celles de MM. Allard à Tarascon, Arnaud à Barcelonnette, Carrière à Nîmes, Curet à Toulon, David-Martin à Gap, Deydier à Cucuron, de Mme Escoffier à Visan, de MM. Gevrey à Grenoble, Gilouin à Luc- en-Diois, Haug à Paris, Huguenin à Valence, Lévêque, Gleize, Hon- norat et Jacques à Digne, Lamy à Clermont-Ferrand, Leenhardt à Sorgues (Vaucluse), et Montauban, Juliany à Manosque, des Frères maristes à St-Paul-Trois-Châteaux et à St-Genix-Laval (Rhône), de MM. Pillet à Chambéry, Pellat à la Tourette près Tarascon, Panescorse à Draguignan, Petitclere à Vesoul, Sayn à Montvendre (Drôme) (anciennes collections Tardieu (partim), Jacques (partim), Garnier et de Payan), de Selle à Fontienne (Basses- Alpes), Second à Draguignan, Zürcher à Toulon (collection Michalet) et enfin nos propres séries, recueillies depuis plus de six ans dans l'Est et le Sud-Est de la France. Grâce à la courtoise libéralité de plusieurs des personnes citées ci-dessus, nous serions assuré dès maintenant de pouvoir utiliser des matériaux empruntés à un certain nombre des collections dont nous venons de donner la liste. Il est enfin un ordre de recherches paléontologiques appelées à rendre les plus grands services à la Géologie, nous voulons parler de l'examen microscopique des calcaires. Cette méthode pourrait être appliquée très utilement à nos calcaires urgoniens et éclairer un peu l’origine encore si peu connue des formations dites récilales. es te cle me tes fat ee de — à NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 667 GÉNÉRALITÉS L'étude approfondie de la chaîne de Lure nous a conduit à un certain nombre de résultats dont nous croyons devoir rappeler ici en quelques mots les principaux. 1) Dans la description détaillée des assises comprenant, outre un peu de Trias, le Jurassique, le Crétacé et le Tertiaire, nous avous montré : a. Pour le terrain Jurassique, que les couches qui constituent ce système et qui n'avaient pas encore été étudiées de près dans la région, sont susceptibles d’être divisées en un certain nombre d'horizons dont les moyens et supérieurs offrerit un cachet essen- tiellement alpin et peuvent être assimilés à des zones équivalentes des Alpes suisses, autrichiennes et d’autres points de la province _ méditerranéo-alpine (Couches de Klaus, couches à Am. Loryi, Diphyakalk, horizon de Stramberg). b. Pour le Crétacé inférieur : 1) Que cette section comprend huit zones paléontologiques bien définies, dont on n'avait pas encore signalé la succession constante dans les chaînes subalpines. L'horizon de l’Am. difficilis (Barrémien), en particulier, a été l’objet de toute notre attention; 2) que les calcaires à Requienia Ammonia (Urgonien des auteurs) passent latéralement, dans notre champ d'études, à un équivalent vaseux dont la faune de Céphalopodes se rattache à l’Aptien inférieur. c. L'examen de l'étage albien et de ses rapports avec les couches . Sous-jacentes (Aptien) nous a fait voir les traces d’une érosion importante correspondant à l’époque albienne. Nous avons constaté l’existence du Gault supérieur dans cette partie des Basses-Alpes. I SYSTÈME TRIASIQUE Ce terrain n’affleure, sous forme de gypses et de cargneules, que tout à fait à l'Est de notre région, dans les environs de Saint-Geniez; nous n'avons rien de nouveau à dire sur sa composition qui a été étudiée en détails par M. Haug (1) en 1891. (1) Ch. subalp. entre Gap et Digne, p. 16. 668 WV. KILIAN Il SYSTÈME JURASSIQUE À. — Enfralias et Lias. Ces étages ne se montrent également qu’à l'Est de la Montagne de Lure, dans la zone du Gapençais, près de St-Geniez et d’Authon. Nous renvoyons aux descriptions que nous en avons données en 1888, qui ont été reprises par M. Haug (1) en 1891 et rattachées à une étude d'ensemble du Jurassique inférieur delphino-provencal. B. — Bajocien et Bathonien. Ici encore, nous avons affaire à des assises dont l’extension est limitée à la partie orientale de la région, située en dehors de la Montagne de Lure. Ces couches existent aussi au Nord, du côté de Claret et dans la vallée de Buech, près de Montrond, où elles ont été récemment étudiés par M. Paquier. Nous avons publié (2) en 1888 la coupe des Traverses à Authon, qui donne la composition détaillée du Dogger dans cette contrée. C. — Jurassique supérieur (Malm). (Planche XI). Les dépôts du Jurassique supérieur sont reliés aux précédents par une continuité absolue ; ils présentent le faciès vaseux à Céphalopodes et leur faune a des caractères nettement méditerra- néens (abondance des Phylloceras, Lytoceras, Haploceras, Simoceras, Pygope, etc.). On y remarque à plusieurs niveaux des bancs gru- meleux et amygdaloides donnant lieu à des pseudobrèches et iden- tiques aux intercalations de ce genre qui existent à Lémenc (Savoie) et dans l’Ardèche (Les Vans, Vogué), à la Vernaz (Haute-Savoie), dans les Alpes Fribourgeoiïises, en Andalousie, etc. Cette structure envahit à l'Est toute l’épaisseur du Malm qui, près de Guillestre (Hautes-Alpes), est entièrement constitué par des calcaires amyg- daloïdes. Le Jurassique supérieur des Basses-Alpes est devenu classique ) Loc. cit. p. 31, 38 et 40. (1 (2) Descr. géol. de la Montagne de Lure, p. 83. V. aussi Haug, loc. cit., p. 82-83. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 669 par les travaux et les discussions mémorables auxquelles il à donné lieu il y a une trentaine d'années; les noms de d’Orbigny, Coquand, Dieulafait, Vélain, Oppel, Garnier, Zittel, Jaubert, Hollande et surtout celui d'Edmond Hébert, sont restés attachés à ces ques- tions (1); mais avant 1888, personne n’avait essayé de diviser ce terrain en zones caractérisées par des Céphalopodes. Nous avons reconnu cependant qu’il présentait dans une grande partie des Alpes françaises et dans l'Ardèche une composition remarquablement constante, dont nous avons donné les traits principaux dans notre description géologique de la Montagne de Lure. Nous avons recueilli, depuis cette époque, un grand nombre de renseignements et d'observations relatives au Malm delphino-provençal et nous profitons de l’occasion présente pour donner un aperçu général sur cette intéressante série d'assises. L’'épaisseur considérable et la nature vaseuse de ces dépôts nous conduisent à admettre, comme M. Haug l’a fait pour les sédiments du Lias et du Dogger, qu'ils se sont effectués dans un géosynclinal dont le fond a été affecté pendant un temps très long, un mouvement d’un affaissement lent et continu. Ce géosynclinal était en communication directe avec les Ales orientales par la Suisse, ainsi que le montrent les caractères de la faune et la continuité des faciès le long d’une zone parallèle à la courbe de la chaîne alpine. Des récifs coralligènes, des couches glauconieuses, etc., délimi- tent ce fond vaseux : au Sud et au Sud Ouest, des environs de Nice (2) par Escragnolles, Castellane, Moustiers-Ste-Marie jusqu’à Si-Jurs, près Mézel ; au Nord-Ouest à l’Échaillon (Isère), au Mont- du-Chat (Savoie), au Salève, etc., ; à l'Est, dans l’Ubaye (Méolars, les Siolanes, Pain-de-Sucre, Chapeau-de-Gendarme, Gerbier, val- lon de Clapouze), à Argentera et à Tende (Italie). Cependant, vers l'Ouest, du côté du Plateau Central, on rencontre le faciès vaseux ou grumeleux à Céphalopodes jusque sur Île bord même des massifs cristallins [(Les Vans et Joyeuse, Crussol (Ardèche)], et rien n'indique de ce côté, d’une façon pote le voisinage du littoral. Quelques îlots semblent avoir émergé de cette mer alpine, ainsi que le font voir les brèches polygéniques que nous avons observées (1) Voir plus bas, la liste bibliographique relative aux discussions sur l'Etage tithonique. (2) Dans le Nord des Alpes-Maritimes, le Jurassique supérieur présente déjà, d’après M, Léon Bertrand, son faciès vaseux, 670 W. KILIAN au Lac blanc du Grand-Galibier, à la base des calcaires rouges amygdaloïdes qui représentent le Tithonique dans la région située à l'Est et au S. E. de Pelvoux (1). Mais au Nord de Grenoble, à la Cluse de Chailles (Savoie), les bancs supérieurs du Tithonique à Céphalopodes (Perisphinctes Lorioli), alternent plusieurs fois avec des couches purbeckiennes lacustres, qui indiquent qu’on se trouve là dans une région littorale soumise à des oscillations et que l'épisode continental et saumâtre qui a signalé dans le Jura l’époque dite purbeckienne est contem- porain d’une partie du Tithonique delphino-provençal. a) CALLOVIEN (2). On distingue, à la la base de la série, des schistes noirs, feuille- tés, brunissant à l’air, coupés de petits bancs marnocalcaires et pétris de Posidonomya Dalmuasi (3). Les bancs calcaires fournis- sent: Macroc. macrocephalus, Perisph. funatus, Rein. (rreppini, Sphæ- roc. Ymir, Sphær. microstoma, Proplanulites (nouvelle espèce, difié- rente des formes figurées récemment par M. Tornquist; de Savour- non, etc., etc. La partie inférieure de ces schistes si puissants (Chabrières-Chaudon (100m), Gap, etc.) appartient très probablement au Bathonien supérieur. Au sommet, on trouve dans des rognons marnocalcaires : Phylloc. Kudernatschi, Zignodi, Quenstedticeras Lamberti, Peltoceras torosum, Pelt. athleta, Perisph. indogermanus, Per. rota, Perisph. sulciferus, Proplanulites Koenighi, Hecticoceras punctatum, etc. Cette assise est particulièrement fossilifère près de Gap ainsi qu’à Savournon et Upaix (Hautes-Alpes), La Motte-du Caire (Basses- (1) Grand-Gälibier, lac du Lauzet, Tenaïilles de Montbrison, Grand Aréa, La Roche de Rame, Guillestre, Vars, La Mortice, Le Castellet, Aiguille de Cham- beyron, Saint Ours. (2) L’appendice paléontologique de notre thèse contient la description des formes jurassiques suivantes : Belemnites (Duvalia) ænig- maticus d'Orb. sp. Marnes oxfordiennes {Zone à Perisplunctes rota Waagen. : Am. Lamberti). Peltoceras instabile Uhlig. Perisphinctes Deeckei n. sp. (Per. aff contiquus Cat.). Couches à Per. geron (Diphyakalk de Naux. De plus, nous établissons les dénominations de: Harp. lunuloides n. sp. pour À m. hecticus compressus Quenst. Jura, p. 552, Céph. PI. VII, fig. 3 (non Lunula, Ziet.) et de Perisphinctes Labordei pour Per. cf. plicatilis Favre (0x. Alpes frib. PI. IV, fig. 13). (3) V. Descr. Mont de Lure, p. 96, l'histoire de cette espèce. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 671 Alpes), où Jaubert à recueilli de magnifiques séries, qui figurent dans sa collection à la Faculté des sciences de Grenoble, notam- ment quelques /noceramus et des Ammonites (Voir listes in /laug, lac. cit., p.97 et suiv.). Les schistes calloviens sont très développés aux environs de Veynes (Hautes-Alpes), de Séderon (Drôme) et du Buis (Drôme), à Curnier (Drôme), ainsi que dans le Diois et à Mens (Isère) ; à Die nous y avons recueilli Posidonomya alpina A. Gras ; à la base et plus haut : ('ardioc. Lamberti, Hectic. punctatum, Pelt. athleta (à Poyols), Perisph. plicomphalus Sow. (à Poyols), Prop. arciruga Tornq. Is occupent aussi de vastes surfaces dans le bassin de l’Ubaye et ont fourni à Pontis et à St-Pons, Macrocephalites macrocephalus et près de Barcelonnette un certain nombre d’autres espèces caractéristiques (Perisph. rota Waag. au Riou Chanal, Coll. F. Arnaud). Il y a lieu de signaler dans le Callovien de Châteaufort, au N.-E. de Sisteron, des gypses lamelleux, en petits lits, réellement inter- calés dans ce terrain (1) et qu’il importe de ne pas confondre avec les gypses saccharoïdes d’Entraix provenant d’un recouvrement triasique n1 avec ceux de Lazer qui ont une origine hydrothermale. Aux Blaches, près Castellane, un niveau pyriteux existe dans cet étage. Dans les Alpes-Maritimes, le Callovien est représenté près de Mons, par des calcaires en plaquettes d’un blanc jaunâtre, dans lesquels M. le Dr Guebhardt a rencontré Hectic. punctatum, Ë elt. subdistractum Waag., Reineckeia ? sp., etc. On sait que le Callovien reste sensiblement le même jusque dans la région jurassienne au Mont du Chat (Chanaz), où malgré ja ger- sistance de quelques formes méditerranéennes, sa nature litño- logique indique une mer moins profonde (sec. Parona et Bonarelii). b) OXFORDIEN (2) Les marnes oxfordiennes (100-1502), sont noires et feuilletées, souvent brunâtres, avec géodes. Les fossiles y sont parfois ferrugi- (1) M. Haug (C. R. Collab. Serv. Carte géol. de Fr., 1895-96, p. 164. T. VIII, No 53, des Bull. Serv. Carte géol. de Fr.) vient d'attribuer au Trias le Gypse des Moulières. 11 y a lieu de rappeler qu'il y a dans cette localité deux sortes de Gypses : une masse blanche et saccharoïde que M. Haug place dans le Trias; notre description vise des gypses lamelleux interstratifiés dans les Schistes noirs et certainement calloviens. (2) D'Orbigny énumère, comme gisements de fossiles oxfordiens (dans son Pro- drôme et dans le Cours élémentaire de paléontol.): Beauduen, Caussols, Les Blaches, Sisteron, Remutat et quelques autres points de notre région, v. aussi p. Poyols, Garnier. 672 W. KILIAN neux ; ce sont notamment : Phyll. Puschi, Phyll. Zignoi, Phyll. torti- sulcatum, Cardioceras cordatum, Aspidoceras perarmatum, Ochetoceras Henrici, Neumayria suevica, Cosmoceras Duncani, etc., Hibolites hastatus, et à la partie supérieure : Peltoceras transversarium . Citons encore comme fréquents dans l'Oxfordien des environs de Sisteron (vallon du Plaisir, Franchironette) : Perisphinctes subtilis Neum. Cardioceras Mariae d’'Orb., sp. Oppelia denticulata Ziet., sp. Aptychus berno-jurensis Thurm., etc. Vertèbres de Sauriens. Les marnes oxfordiennes forment de nombreuses et vastes dépressions le long des axes anticlinaux du Diois (Phyll. tortisulca- Lum, Pelt. torosum, Perisph. subtilis, Card. cordatum à Luc-en- Diois), des Baronnies et des environs de Veynes (Card. Mariæ existe près de Serres), où elles accompagnent le Callovien ; elles sont, comme ce dernier, éminemment ravinables. Leurs caractères sont constants vers l'Ouest, vers l'Est et vers le Nord, où elles se maintiennent, telles que nous les avons décrites, jusqu’au delà de Grenoble et en Haute-Savoie. On les retrouve identiques à elles-mêmes au col Lombard près des Aiguilles d’Arves Phyll. tortisulcatum, etc.) et jusqu’à Meiringen dans les Alpes bernoises. | A Rémuzat (Drôme), ainsi qu'entre Montéglin et Upaïx (Hautes- Alpes), ces marnes contiennent des géodes à cristaux de quartz et Card. cordatum, analogues à celles qui ont été signalées depuis longtemps déjà au même niveau à Meylan (Isère). Un certain nom- bre de formes orientales du groupe de Perisphinctes indogermanus Waagen, Per. rota Waag. se font remarquer dans l’Oxfordien et dans le Callovien supérieur (à Card. Lamberti) des bassins du Buech et de la Durance. A Naux, près de St-Geniez, les marnes oxiordiennes (Aspid. perarmatum) sont très fossilifères et les Ammonites y sont recouvertes d’une patine de limonite. Tout à fait au Sud, les marnes disparaissent ; aux environs d’Escragnolles et de Mons (Alpes-Maritimes), M. ie D' Guebhardt a découvert un jaciès glauconieux de l’Oxfordien. Nous avons déter- miné dans ses récoltes : Phyll. protortisulcatum Pompeckij, Peris- phinctes lucingensis Favre, Perisphinctes subrota Choff., Hibolites hastatus d'Orb., des Spongiaires, etc., etc. Enfin, aux Vans et à Joyeuse (1) (Ardèche), à Cazalet (Gard), à (1) M. Gevrey possède dans sa collection de belles séries de cette localité. (Pachye. Lalandei. Cardioceras cordatum, Brachiopodes nombreux (Glossothyris), ete. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 673 Trept (Isère), à Chabrières (v. la liste de fossiles publiée par M. Haug., Ch. subalp. entre Gap et Digne, p. 102, 117), au Col St- Pierre et près du Roc de Castellane (Basses-Alpes), à Rians (Var) la partie supérieure .de l'étage (à Peltoceras transversarium), pré- sente un type marno-grumeleur, à fossiles calcaires très nombreux. Ce faciès, qui se retrouve avec une remarquable identité dans tous les points, cependant assez distants, que nous venons de citer, rappelle énormément les marnes à Spongiaires et les couches de Birmensdorf du Jura argovien, qui en sont, du reste, l'équivalent exact. Pelt.transversarium a été recueilli également dans le Trièves, par M. Pallud. c). RAURACIEN. Le Rauracien (50m) se présente sous la forme de marno-calcaires bien lités, de plus en plus compacts et épais à mesure qu'on s'élève dans la série. A la basese rencontrent: Ochetoceras canaliculatum, O.subelausum, Perisphinctes Tiziani, P. virgulatus (A), Phylloc. tortisulcatum, Neu- mayria Bachi; au milieu existe un niveau de Belemnites plates (Bel. Dumortieri, Didayi, monsalvensis) et Bel. Gerard ; au sommet: Peltoceras bimammatum, Perisphinctes Navillei, lucingensis, mosen- sts, etc. Ces derniers bancs sont rognonneux (2) et grumeleux près de Naux, au S.-0. de St-Geniez, où leur richesse en Céphalopodes est extrème. La composition de cet étage présente peu de variations,on l’exploite pour la fabrication des ciments aux environs de Die (Pont-de-la- Roche), à Aspres-sur-Buech et dans l'Isère (Vif, St-Ismier, etc.), cependant, on peut remarquer qu'il est moins marneux vers le Sud (Chabrières, Col St-Pierre). Dans la région d’Escragnolles, il devient dolomitique et parfois coralligène, à la Colle de Mons, par exemple, d’après nos observa- tions et ainsi que le met en évidence la succession ci-jointe : En descendant vers l’Aubarède, on constate l'existence d'un niveau coralligène inférieur aux calcaires de la zone à Am. polyplocas et supérieur aux bancs oxlordiens à Perisph. Tiziani. La succession est la suivante, de bas en haut : 1. Calcaire compact, jaunätre, Am. Tisiani Opp. 2. Calcaire saccharoïde coralligène. (1) M. Repelin a rencontré récemment cette espèce en Algérie à son niveau habituel (v. Thèse 1896). (2) C’est la même structure que celle dont nous discuterons plus bas la signifi- cation dans le Tithonique et dans le Berriasien ; seulement. ici, les rognons, au-lieu d'être soudés par un ciment calcaire, sont épars dans la marne. 674 W. KILIAN 3. Calcaire à pâte grenue, jaunâtre. 4. Calcaire bien stratifiés. . Calcaires sublithographiques, bien lités, fossilifères. — Am. sub/asci- cularis, Lothari, effrenatus, allenensis, etc. 6. Calcaires compacts à Grandes Ammonites. 7. Calcaires compacts à cassure esquilleuse, d'un blanc jaunâtre, sans fossiles. . Calcaires à rognons de silex. 9. Calcaires blancs (Tithonique). OZ go) d) SÉQUANIEN. Calcaires bien stratifiés, grisâtres ou brunâtres, légèrement mar- peux, plus durs dans les assises supérieures, contenant : Aptychus latus, Perisphinctes Lothari Opp., triplex Qu., polyplocoïdes Font., lictor Font., Neumayria compsa Opp., Aspidoceras oltenense, acanthi- cum. Ils correspondent au Séquanien ; leur épaisseur est variable (20 à 50m). La structure bréchiforme s'y montre en plusieurs points ainsi que des rognops de silex. Au point de vue lithologique, ces assises établissent une transition entre les précédentes et les cal- caires plus massifs du Kiméridgien. Les variations de cet étage (1) sont peu importantes et se tradui- sent par la couleur plus ou moins sombre des calcaires, par la pré- sence (Miscon, Coll. de Cabre (Drôme), etc.), ou l’absence des silex et par la réduction ou l’épaississement des délits schisteux. Les fossiles y sont le plus souvent écrasés. Le Séquanien est particulièrement bien développé et riche en fossiles à Lesdiguières, à Neuvillard (Hautes-Alpes) et à Montelus (Hautes-Alpes) ; cette dernière localité a fourni de nombreuses espèces et en particulier Phyll. isotypum Ben., Aptychus latus Qu., Perisph. polyplocoides Font., Asp. bispinosum Ziet. sp. ; quelques bivalves (/noceramus sp.), et Gastropodes y apparaissent localement. Aux portes de Sisteron, en remontant le Buech, on trouve Peri- sphinctes lacertosus Font., Per. aff. danubiensis Schlosser (in Choffat), dans cette assise qui offre là un type facile à étudier. On trouvera plus loin la liste des nombreuses espèces que ren- ferment ces bancs dans le Sud des Basses-Alpes (Canjuers) et dans la partie limitrophe des Alpes Maritimes (Colle de Mons), où domi- nent Per. Lothari Opp. et les formes voisines telles que Per. sub- fascicularis d’Orb., Per. inconditus Font., Per. effrenatus Kont., accompagnés de curieux Simoceras, ainsi que de Per. simoceroides (1) M. Paquier l’a décrit avec des caractères presque identiques à la Bastille, près de Grenoble (Ann. Ens. sup' de Grenoble). — Per. Lothari se retrouve éga- lement en amont de Fourvoirie (Isère) accompagné de Per. Championneti Font. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 675 Font., Per. polyplocoides Font., Per. hypselocyclus, Neumayria Frotho Opp. Dans cette zone méridionale, la teinte des calcaires est beaucoup plusclaire ; leur pâte devient sublithographique et les lits schisteux tendent : à disparaitre. e) KIMÉRIDGIEN Le Kiméridgien est représenté par de gros bancs de calcaires massifs, ruiniformes, grisâtres, souvent bréchiformes, à lits marno- orumeleux (région du S. E.). On y trouve : Phylloc. polyolcum, Phylloceras Loryi (Silenum), Haploceras Stasyczi, Aspidoceras acan- thicum, Asp. cyclotum, Hapl. elimatum, Perisphinctes ardescicus, Basi- licæ, unicomptus, simoceroides, Doublieri, effrenatus, crusoliensis, etc. L'épaisseur de cet étage est d'environ 60 mètres. Comme le précédent, il peut contenir des rognons de silex disposés en cor- dons, mais ce Caractère n’est pas constant. Les espèces les plus caractéristiques sont Phyll. Loryi, Aspid.acanthicum et des Simoceras. La découverte faite par M. Paquier (1), de Stephanoceras grave- siforme Pavl. sp. espèce portlandienne dans cette assise à St-Pan- crasse (Isère), montre que sa partie supérieure peut être mise en parallèle avec les dernières couches du Kiméridgien ou avec la base du Portlandien (Bononien), du bassin anglo-parisien. M. Leenhardt a recueilli, à ce niveau, Waagenia Beckeri Neum. dans une excursion que nous eùmes le plaisir de faire avec lui, dans la cluse d’Establet (Drôme). La collection de la Sorbonne renferme d'autre part une série d'échantillons de Waagenia Beckeri provenant de Chasteuil (Basses Alpes) où cette espèce accompagne Phyll. Loryi, M.-Ch., Perisph. geron, etc. Au Pouzin (Ardèche), on trouve à ce niveau, Waag. hybonota, Sim. Herbichi v. H., Per lacer- tosus Font. Hopl. Eudoxus d’'Orb. sp. (Coll. Gevrey). C’est proba- blement de ces couches que provient un magnifique exemplaire de Simoceras torcalense Kilian, recueilli par nous aux environs de Blieux. Cette forme caractérise en Andalousie les couches à Am. acanthicus. À Fourvoirie (Isère), on y a recueilli Per. crusoliensis _Font., ainsi que Per. stephanoides Opp. avec une partie du test érisé (Coll. Faculté de Grenoble). Les calcaires massifs représentent donc les couches à 41m. acanthicus et Waagenia Beckeri, telles que les ont décrites MM. Neu- mayr, Favre et Fontannes dans d’autres parties de la province (1) Paquier, Loc. cit. Cette forme, rapprochée d’abord de Steph. lrius dÔrne est identique à Steph. gravesiformsc Paxl. sp. 676 W. KILIAN méditerranéo-alpine. Ces couches sont à juste titre mises aussi en synchronisme du Kiméridgien à Aoplites pseudomutabilis; on trouve cette jolie forme à Crussol au-dessous des calcaires à Opp. lithographica et avec Asp. acanthicum : cette dernière est commune, du reste, au Séquanien supérieur et à la zone à Waageniu Beckeri. M. Gevrey possède une collection remarquable de cette faune, si riche dans l'Ardèche. Pour la synonymie de Phyll. Loryi Mun.-Ch., dont le type (Coll. Sorbonne) provient du Mont Rachais, près Grenoble, v. le récent mémoire de M. Choffat (Faune jurass. du Portugal). Cet auteur donne la priorité au nom de Silenus créé par Fontannes. Vers le Sud, ces calcaires disparaissent à partir de Castellane et il est probable qu’ils correspondent à Escragnolles, à la première masse de calcaires blancs (niveau de Rhynch. trilobata) qui est sur- montée, d’après M. Guebhardt, par un horizon à Exogyra virgula. Î) PORTLANDIEN (Tithonique) Au Portlandien correspond le Tithonique (50%), offrant, dans la Montagne de Lure, les divisions suivantes : a.— Bancs très épais, bréchiforme, d’un gris foncé, Pygope janitor, Phyil. semisulcatum (ptychoicum), Phyll. Calypso (= silesiacum, = berriasense). Perisphinctes géron, contiquus, senexr, pseudo-colubrinus. b.— Calcaire sublithographique, café au lait clair, bien lité, Hopl. Cadllisto, P iylloceras semisulcatum. c — Assises bréchiformes ou marno-grumeleuses à Hoplites Chaperi, Priva- sensis, Callisto (1) ; Perisphinctes transitorius, Hoplites Dalmasi (2), Aptychus Beyricht. Contrairement à divers auteurs qui comprennent sous la déno- mination de Tithonique les calcaires massifs que nous venons de décrire et presque tout le Malm méditerranéen, nous réservons ce nom aux couches qui contiennent les deux faunes décrites par Oppel et Zittel dans les Palaeontologische Mittheilungen ; or. les assises qui contiennent ces faunes sont indiscutablement synchro- niques du Portlandien ; le Tithonique supérieur est même l’équiva- (1) Une espèce curieuse, Perisphinctes Deeckei, du niveau (a) a été décrite et figurée par nous (Montagne de Lure, p. 417, fig. 55-56). Nous avons également fait connaître, sous le nom de Hoplites delphinensis, une forme assez habituelle au niveau (c) (Kilian, Et. pal. Lerr. sec. et tert. d'Andalousie, p. 662, fig. 1). (2) V. Montagne de Lure, fig. 57, p. 419 la description, révisée par nous, de cette espèce. trs tte items rate dE d NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON : 677 lent certain du Purbeck jurassien que l’on doit encore rattacher au Jurassique. En dehors du facies récifal qui envahit l’étage, sous forme de Calcaires blancs, au Sud de Castellane et à l’Echaillon (Isère) (1), les modifications du Tithonique sont peu nombreuses; remarquons cependant qu'il présente des bancs de brèches à débris coralligènes au Chevallon (Isère), à St-Pancrasse (Isère), à Aizy (Isère) et à la Vigne Droguet près de Chambéry. Ces brèches sont dues au voisi- nage des récifs dont nous avons parlé plus haut; elles sont intercalées dans les calcaires sublithographiques (b). Au Claps de Luc (Drôme), nous y avons observé des lits de brèches à Entroques. Une brèche semblable existe aussi à Charance près de Gap au niveau €. A Montagnole (Savoie), on voit un faciès littoral se montrer tout à fait au sommet de cet étage sous forme de calcaires à débris d’huîtres, bivalves, Gastropodes avec quelques Ammonites (Hoplites ci. rarefurcatus Pictet, etc.). Considérons d’abord le type vaseux à Céphalopodes (2). Les couches inférieures, caractérisées surtout par Perisphinctes geron (3), Phylloceras (Rhacophyllites) Loryi, Wuagenia hybonota, Waagenia sp., Perisphinctes colubrinus, sont largement représentés dans le Midi de la France. C'est dans les gros bancs foncés de cet horizon que se trouve principalement Pygope janitor. D’après les fossiles que renferme la collection de la Sorbonne, ces couches existeraient à Lémenc (Savoie),à Chasteuil (Basses-Alpes),au Pouzin (Ardèche) (4), etc. Nous les avons observées nous-même dans (1) La faune de l’Echaïillon. dont une monographie est à souhaiter, contient, d’après les serres de la Faculté de Grenoble et la collection Gevrey, outre de nombreuses espèces de Bivalves et de Gastropodes dont nous ne parlons pas : Lytoceras sp. Hoplites cf. rarefurcatus Pict. Perisphincetes sp. Belemnites semisulcatus Münst., Bel. n. sp. (abondante), Tereb. moravica Glock, Ter. semicincta Douv., Ter. Lamberti Douv., T. macra Douv., Zeilleria (Magellania) Egena Bayle, Z cataphracta Suess., Dictyoth. Chaperi Douv., Terebratulina sub- striata Schl. sp.. Rynch. A stieri d'Orb., Rh. pinquis Roem,, Cidaris glandifera, Rhabdocidaris caprimontana d'Orb. (2) Il y a lieu d'insister sur le fait qu'à Crussol, :e Tithonique véritable n'existe pas ; le sommet de la série est formé, près du Château, par des calcaires roses à Ter. janitor renfermant encore Opp. tenuilobata avec Opp. lithographica ; c'est le sommet de l'étage précédent, (3) Per, geron est associé dans l'Ardèche, ainsi que l’a fort justement fait remar- quer M. loucas, avec Perisph. contiguus et Gevreyi Touc. (4) M. Gevrey a réuni dans sa collection la faune de ce niveau qu'a du reste énumérée et publiée M. Toucas. On y remarque, outre les formes citées plus haut, Per. Castroi Choff, Pholadomya Malbosi, etc Nous avons également remarqué une curieuse forme d'Holcostephanus du Pouzin, dans la coll. Gevrey. 678 W. KILIAN une foule de localités, notamment au pont de St-Julien, près St-André (Basses-Alpes). C’est probablement du Tithonique que proviennent des dents de Lepidotus que M. Primat, ingénieur des mines, nous à remis et qui ont été trouvées à la Montagne de Lépine (Hautes-Alpes). M Tardieu nous à procuré également un vomer de Pycnodus de ce niveau (Sisteron). M. Paquier en a recueilli de son côté. Le niveau supérieur est bien développé à Jonchères (Drôme) et environs de Luc-en-Diois (Le Claps de Luc) sous la forme d’une sorte de conglomérat de nodules calcaires branchus et irréguliers et dans lesquels nous avons recueilli, en 1887, avec M. Leenhardt, et lors de plusieurs autres visites à ces localités : Belemnites (Duralhia) cf. votronen- Hoplites chomeracensis Toueas. sis Favre. » delphinensis Kilian. Aptychus Beyrichi Opp. » microcanthus Opp. sp. » punctatus Voltz. c. c. » cf. rjasanensis Lab. sp. Lytoceras Liebigi Opp. » Callisto d'Orb. sp. » Honnorati d'Orb.(= mu- nicipale Zitt). Phylloceras semisulcatum d’Orb. sp. » Malbosi Pict. sp. » privasensis Pict. sp. — ptychoicum Qu.). -Peltoceras Cortazari Kil. » inordinatum Toucas. Pecten Euthymi Pict. ) Calypso d'Orb. sp. Terebratula biskiedensis Suess (Coll. seu de ; 3 : Lamy). Perisphinctes pseudocolubrinus Kil. Re (= colubrinus Zitt.). » Moutoni d'Orb. » pouzinensis Toucas. Rhynchonella Malbosi Pict. » Richteri Opp. sp. Rhynchonella subsimilis Suess. » Lorioli Zitt. (v. fig. in >) contracta Pict. Kilian, Andalousie). » sparsicosta Opp. » transitorius Opp. sp. » Malbosi Pict. » eudichotomus Zitt.sp. Collyrites Malbosi Pict. (Coll. Lamy). Hoplites carpathicus Zitt. sp. (fig. Cidaris glandifera Golof. in Kilian, Andalousie). Millericrinus sp. DAC RG uen Sp Spongiaires (abondants). DER -ISD: C’est l’horizon d’Aizy et de la Vigne Drogue. On retrouve cette même couche rognonneuse non loin du Pont- de-la-Roche, près de Die (Hoplites Callisto). Le niveau du Claps de-Luc et de la Boissière peut être bien étudié dans la localité des Combes, près Sisteron (Basses-Alpes), où il revêt également la faciès rognonneux ; on y trouve : NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 679 Belemnites (Duvalia) latus BI. » Haugi Kilian. Aptychus punctatus Voltz. » Beyrichi Zitt. Phylloceras semisulcatum d’Orb., sp. » inordinatum Toucas. Haploceras tithonium Opp. Holcostephanus pronus Zitt., sp. (Cette espèce n’est proba- blement que la forme non adulte de Holc. narbonnensis Pict.). » (rotei Opp. var. (C’est la forme figurée par Pictet (Mélanges, PI. 47, fig. 3-4, sous le nom d’Astieri et appelé Holc. spitiensis Blanî., par M. Pavlow), très commun. » Drumicus Sayn. Perisphinctes pseudocolubrinus n. sp. (— P. colubrinus Zittel, Kilian,Toucas, non Rein). M. Choffat a montré irès judicieusement que l'Am. colubrinus de Reinecke appartient à un niveau inférieur du Malm et ne correspond pas à l’espèce tithonique à laquelle nous donnons, en conséquence, un nom nouveau. Hoptites Aristidis Kilian (= Hopl. Glossothyris (Pygope) diphyoides : Botellae (Kil.) Toucas, Pict. sp. Hs ER » (Pygope) janitor Pict sp. » privasensis Pictet, sp. Megerlea pectunculus Schl. sp. » Callisio d'Orb., sp. Rhychonella contracta Pict. Aucella carinala Par., sp. $ » sparsicosta Suess. PROG mya Malbosi Pict. à D Te Guess Nucula, Sp. » spoliata Suess. Terebratula biskiedensis Suess. Metaporhinus transversus (Cat. sp.) » . carpathica Zitt. Cott. Zeilleria Egena Bayle. Holectypus orificiatus de Lor. Glossothyris subcanalis Münst. Collyrites carinata Desmoul. » nucleata Schloth. Pseudodiadema sp. Les gisements de l'Ardèche (La Boissière, Sabotas, etc.), renfer- ‘mant une faune de Brachiopodes et le Veaera Lorioli, rappellent d’une façon frappante la faune des Combes, près Sisteron, qui appartient eractement au même niveau (Sommet du Tithonique). Citons aussi : Pygope janitor Pict., de Montclus (Hautes-Alpes). Le Thitonique supérieur offre également de bons gisements 680 W. KILIAN près d’Establet (Drôme) (Hopl. Callisto) et à Neuvillard, près Veynes (Hautes-Alpes), où Jaubert y avait fait de belles récoltes de fossiles. M. Gevrey possède dans sa collection une série de fossiles recueil- lis dans le Tithonique supérieur à Hoplites Callisto, etc., de la Bois- sières (Ardèche), notamment Terebratula moravica (1), Cidaris glan- difera, Rhabdocidaris caprimontana (qui se retrouvent à l’Echaillon, collection Gevrey) et de petits Diceras, qui accentuent encore Île synchronisme de cette assise avec les calcaires coralligènes de l’'Echaillon, Ecragnolles, Rougon, etc. D’autre part, nous avons rencontré nous-même dans la brèche d’Aizy, à côté de Hoplites privasensis typique, le Cidaris glandifera ; — ainsi que l'indique la stratigraphie ; toutes ces assises sont donc synchroniques. La succession paraît être identique (2) en Savoie, d’après les publications de MM. Hollande, Pillet (V. Annuaire géologique uni- versel, t. IV et t. VII, p. 297 et suiv.; p. 341), Révil et d’après les séries du Musée de Chambéry que nous avons examinées ; elle paraît également se continuer jusque dans la Haute- Savoie (Cascade d’Arpenaz), où la Série lithologique est la même mais où les fossiles sont rares. Dans une tournée effectuée en avril 1891, en compagnie de notre savant confrère, le professeur Rene- vier, dans le but spécial d'étudier cette question, et à laquelle prirent part un certain nombre de géologues, nous eûmes l’occasion de vérifier une fois de plus l’exactitude des subdivisions précédem- ment décrites et d’en faire constater la réalité. Nous avons relevé la succession des assises du Jurassique supé- rieur, de faciès vaseux à Céphalopodes, dans les localités suivantes et reconnu que dans fous ces points elle présentait sensiblement les mêmes caractères (3) : Col-St-Pierre, près de Castellane (Basses--Alpes) ; Route de St-Ju- lien à Vergons (Basses-Alpes) ; Pont-de-Julien (Basses-Alpes) ; Cluse de Chabrières (Basses-Alpes); St-Geniez(Pas de l’Echelle) et Sisteron (Basses-Alpes): Mariaud et Feissal (Basses-Alpes); La Motte du Caire (Basses-Alpes) ; Mirabeau (Basses-Alpes); St-Jacques, près Barrème (Basses-Alpes) ; Les Dourbes (Basses-Alpes): Seynes (Basses-Alpes); !1) A citer, de cette même localité et du même niveau, Tercbr. Tychaviensis. Coll. Sayn. (2) Voir les travaux récents de MM. V. Paquier, J. Révil, A. Gevrey, W. Kilian (énumérés plus bas, dans la liste bibliographique). (3) En 1852 déjà, d'Orbigny citait, dans son Cours élémentaire, p. 525, les localités de Beauduin, Caussols, les Blaches, Sisteron, Rémuzat, etc., comme favorables à l'étude de l’ « Oxfordien ». NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 681 Séderon (Drôme); Le Buis (Drôme) ; Les Pilles (Drôme) ; Establet (Drôme) ; Châtillon-en-Diois (Drôme); Jonchères (Drôme) ; Pont-de- la-Roche près Die (Drôme) ; Entre Beaurières et Valdrôme (Drôme) (Apt. Beyrichi, etc.) ; Col de Cabre (Drôme) ; Claps-de-Luc (Drôme) ; Charance et la Rochette, près Gap; La Kaurie (Hautes-Alpes) et Pont-la-Dame (Hautes-Alpes) ; .Montclus (Hautes-Alpes); Clelles (Isère) ; Berrias, Le Pouzin et Vogué (Ardèche): Beaumugne et St- Julien-en-Beauchène (Hautes-Alpes) ; Les Saillants, près Vif (Isère) ; Comboire près Seyssins (Isère); Fourvoirie (Isère) ; Chevallon (Isère) ; Le Sappey ([sère) ; Aizy-sur-Noyarey (Isère) ; Mf-Jalla et Porte de France près Grenoble (Isère); La Flachère et Bellecombe (Isère) ; St-Pancrasse (Isère); Mont St-Michel près Challes (Savoie); St-Concors et Lémenc (Savoie); Cascade d’Arpenaz, près Cluses (Haute-Savoie); Environs de Thonon (Haute-Savoie). M. Haug (1) a retrouvé la même série d'assises dans le N.-E. des Alpes, à Seyne, Thoard, Courbons, Esparron, le Péouvé, etc. La collection de la Sorbonne renferme une belle série d'espèces du Tithonique du Sud-Est de la France, que notre excellent ami, M. Haug, a soumis, il y a quelques années, à une revision complète. M. Haug a bien voulu nous communiquer la liste des espèces déter- minées par lui et que nous avons en partie revues ensemble. Ces formes proviennent des localités citées plus haut, auxqueiles il faut ajouter le Cheiron, Taulanne, Courchon (Basses Alpes), Die et Romeyer (Drôme). Châteauneuf, St-Julien-en-Beauchêne et les Auches(Hautes-Alpes). Tous les fossiles cités ci-dessous proviennent du Tithonique de la région située à VE. du Rhône et montrent que cet étage est là aussi riche et aussi bien développé que dans l'Ardèche, dont les gisements n’ont pas été compris dans notre liste, M. Toucas les ayant fait connaître dans un récent mémoire. Bel. latus BI. Hapl. elimatum Opp., sp. » conicus d'Orb.(conophorusOpp.) » carachteis Zjsn., sp. » Pilleti Pict. » tithonium Opp., sp. » semisulcatus Münst. » Stasyiczit Zjsn., Sp. Aptychus punctatus Voltz. » subelimatum Font., sp. » Beyrichi Opp. Oppelia nugatoria Font., sp. » Sp. Lytoceras Liebigi Opp. (= munici- » latus Park. pale Opp.). Phyll. semisulcatum d'Orb., sp. » Honnorati d'Otb. (ptychoicum Qu.). » Juilleti d'Orb. (=sutile). » Calypso d’Orb.,sp.(=stulesia- Aspidoceras iphicerum d'Orb., sp. cum Opp. Sp. | » binodum Opp. ()/Loc: cit. À 17 Juillet 1896. — T. XXIII, Bull. Soc. Géol. Fr. — 44% 682 W. KILIAN Aspidoceras cyclotum Opp. Pectlen, Sp. » longispinum Sow., Sp. Inoeeramus sp. » sesquinodosum Font. Terebratula tychaviensis Suess. Perisphinctles transitorius Opp., Sp. » gratianopolitana Piet. » eudichotomus Zitt. Terebralulina substriata Schloth. Perisphinctes geron Zitt. (commun). Sp. » Lemenci Pillet, sp. Glossothyris (Pygope) janitor Piel. » Lorioli Zitt., Sp. Rhynchonella Hoheneggeri Suess. » Richteri Opp., Sp. » spoliata Suess. Hoplites privasensis Pict., Sp. » Sp: » rarefurcatus Pict. Acropeltis «æquituberculata Ag. » microcanthus Opp., Sp. (Aizy). » Chaperi Pictet, sp. Cidaris glandifera Goldf. » Dalmasi Pict., Sp. Hemieidaris Sp. » carpathicus Zitt., Sp. Maillericrinus Sp. Hoplites Callisto d'Orb. sp. Phyllocrinus patellaeformais Zitt. ‘Lima berriasensis Pict. Ajoutons à celte liste le genre Diploconus découvert récemment par M. Paquier près d’Orpierre et Hoplites Torcapeli Font. sp. des Alpes-Maritimes. Les faunes tithoniques inférieure et supérieure n’ont pas été séparées dans cette énumération. La vraie Pygope diphya est extrèmement rare dans le Midi de la France, cependant 1l en existe un exemplaire à la Faculté des sciences de Grenoble, donné par M. l’abbé Soulier, et provenant de la Drôme. Dans la Haute-Provence, on remarque souvent des variations d'épaisseur considérable dans le Jurassique supérieur, mais ces variations semblent être en rapport avec les dislocations ; c’est ainsi que nous avons remarqué, avec M. Paquier, que l’augmenta- tion d’épaisseur se produit généralement dans les synelinaux qui se trouvent pour ainsi dire «nourris »,alors que les réductions coïn- cident habituellement avec des arêtes anticlinales très disloquées. L'ensemble des trois zones citées plus haut se fait remarquer par l'abondance de certaines formes pour ainsi dire banales, telles que Pygope janitor, P. triangulus, Phylloceras semisulcatum (= ptyhchoicum), Calypso (= berriasense = silesiacum), Lytoceras Honnorati (= municipale), Liebigi, Juilleti (= sutile), quadrisul- catum, elc., communes, du reste, au Tithonique, au Berriasien et au Méocomien proprement dit. ! Les deux faunes tithoniques à leur tour sont reliées entre elles par un grand nombre d'espèces communes dont la liste a été donnée NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 683 ailleurs (1). Le Tithonique inférieur est également rattaché à la zone à Am. Loryi et acanthicus par une série d'espèces. Cette succession de faunes est donc établie d’une façon incon- testable. On la suit avec une remarquable constance, des Alpes aux Cévennes, de Chambéry à Castellane et de Vergons (Basses- Alpes)au Chevallon (Isère). Partout la série des assises est la suivante : A. — Calcaires ruiniformes à Phylloceras Loryi(zone de Waagenia Beckeri), Aspidoceras acanthicum, Simoceras, etc. (Calcaire du chà- teau de Crussol, Calcaires massifs) (Kiméridgien). B. — Pseudobrèche (2) massive en gros bancs, formant des « beaumes » caractéristiques et constituant, dans les « barres » Jurassiques supérieures, une corniche saillante toujours facile à reconnaître. Cette assise épaisse de calcaires gris massifs et bréchi- formes, identiques aux marbres de Chomérac dans l'Ardèche, qui occupent exactement le même niveau, et dont la faune à été carac- térisée par nous dans nos dernières publications sur les Basses- Alpes et l’Andalousie (Localités : Pont-la-Dame près Veynes, Beaumugne, St-Julien, Sisteron, etc.), est leniveau du Diphyakalk (Rogoznik), ou Tithonique inférieur. On y voit surtout : Pygope janitor, Perisphinctes geron, Perisph. contiquus, Periph. pseudo- colubrinus, Neumaÿria compsa, etc. Les Æoplites y sont encore rares. C. — Calcaires blancs lithographiques avec bancs bréchiformes, à faune de Stramberg, renfermant déjà quelques espèces consi- dérées comme berriasiennes. Les formes les plus caractéristiques sont entre autres : /Æoplites Dalmasi Pit., Æoplites delphinensis Kilian, Hoplites Callisto d’Orb. sp., //op. prisasensis Pictet, sp., Hop. Chaperi (3) Pict. sp., Æop. microcanthus Opp. sp., Hop. Oppeli (1) Consulter à ce sujet, outre la descrintion géologique de Ja Montagne de Lure : .W. Kilian, Articles divers : in Annuaire géologique universel, Lomes [ à VII; Travaux du Laboratoire de la Facullé des Sciences de Grenoble (Vol. 1). (2) Voir la définition que nous en avons donnée (1888. Description de la Montagne de Lure, p. 145). (3) Outre quelques espèces inédites, ainsi que PAylL. polyolcum Ben., Perisph. senez Opp.. sp., Hoplites abscissus Opp., sp., 4. incompositus Ret., sp, H. subchaperi Ret , il existe à Aïzy, un certain nombre de formes nouvelles, voisines de Hoplites Chaperi (Coll. Gevrey). Ce groupe a besoin d'être révisé : les beaux documents qu'a réunis à Aizy M. Gevrey permettent de s'assurer qu’un cerlain nom- 684 W. KILIAN Kil., Holcostephanus pronus Opp. sp., Perisphinctes transitorius Opp. sp. (type), Perisp. Richteri Opp. sp., qui ont ici leur principal développement. Hoplites rarefurcatus Pict. sp. y existe aussi. Cette espèce se trouve à la fois au Chevallon (Coll. Kilian), à Aïzy (Coll. Kilian et Gevrey), à l’Echaillon (Coll. Gevrey) et à Montagnole (Savoie), dans le faciès littoral. è Hole. Negreli figuré par M. Toucas n'appartient pas à cette espèce. Cette assise se présente d'ordinaire sous la forme de calcaires sublithographiques peu fossilifères, de teinte généralement très claire (blanchâtre ou café au lait) à Perisphinctes transitorius, Hoplites Callisto, Pygope janitor, ete. On y voit s’intercaler à Aïzy et au Chevallon, près de Voreppe, de petites lentilles coralligènes, à Cid. glandifera dont on retrouve la trace dans la coupe de Saint- Pancrasse et à la montagne du Saint-Eynard (Isère) (1). C’est l’Ar- descien de M. Toucas ; ce sont aussi les calcaires lithographiques d’Aizy (de Ch. Lory), dont M. Gevrey a fait connaître la remar- quable faune. Il est très important de signaler l’existence, dans cette assise, de Hoplites rjasanensis Lahus (Nikitin, Vest., faune Crét., PI. I, fig. 3), forme volgienne que M. Gevrey a recueille à Chomerac (Ardèche). Les variations individuelles sont donc nombreuses; les tubercules caractéristiques de Hopl. Chaperi, par exemple, apparaissent à un diamètre diflérent, suivant les échantillons ; de plus, des formes jeunes se rapprochant tantôt de Hopl. Callisto, tantôt de Hopl. pri- vasensis et déterminés comme tels par les auteurs, convergent dans l’adulte vers la forme Chaperti. Hopl. Boissieri Pict. est une forme distincte de H. abscissus Opp. sp. Hopl. Dalmasi Pict. est, dans le jeune âge, voisin de A. occitanicus Pict. et abscissus Zitt. Sur Aizy, voir les publications de Coquand, Hébert, Ch. Lory, Pictet (Liste bibliogr. plus bas). V. les figures de Hopl. Dalmasi in Kilian, Lure, p. 421 et in Toucas (Tith. de l’Ardèche). bre de formes identiques dans les tours internes, se différencient avec l'âge ; c’est le cas pour les formes appelées A. privasensis et H. Callisto, dont les adultes * présentent parfois les tubercules de Hopl. Chaperi, tandis que d’autres demeurent semblables au type. D'autre part, on voit des tours internes assez différents et que l’on détermine- rait A. Callisto, H. Callistoides, H. Oppeli, converger dans l'adulte, vers la forme Chaperti. Plusieurs de ses formes ont les tours internes très voisins de ceux qui ont été dans les marnes à Ammonites ferrugineuses, JTAELES à d'autres espèces (1. peæiptychus (Roubaudi), etc). (1) Voir le mémoire de M. Paquier déjà cité. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 685 M. Toucas considère Hopl. delphinensis comme une variété de Hopl. Callisto, Nous ne pouvons admettre cette interprétation. H. delphinensis est une espèce distincte, bien caractérisée et très constante. Des tableaux des deux faunes tithoniques ont été publiés par M. Toucas pour l'Ardèche, mais les recherches de M. Gevrey ont fait connaître un certain nombre d'espèces qui n’ont pas été citées dans ce travail. C’. — Pseudobrèche et couches rognoneuses, souvent marno- calcaires, très fossilifères : Hoplites Callisto (1), Hop. privasensis, Hop. Chaperi, Hop. Tarini (= Ammonites Mimouna Pomel), Hopl. delphi- nensis, Hopl. Dalmasi : avec Holcostephanus pronus, Terebratula moravica, Cidaris glandifera, Rhabdocidaris caprimontana, Neuera Lorioli, Aucella carinata, etc. Cette couche a été, ainsi que la précédente et comme nous l’avons fait remarquer dès 1888, souvent confondue avec le véritable Berriasien. Sa faune, facile à étudier au Claps-de-Luc (Drôme) (v. plus haut), à Valdrôme (Ter. Euthymi, Hopl. Grasi, Hopl. privasensis, Apt. Beyrichi, etc.), aux Combes près Sisteron (v. plus haut), à la Boissière (Ardèche) (eaucoup de formes . nouvelles et curieuses, en particulier : Duvalia Mayeri Gill. sp., Phylloc. n. sp. aff. geminum Opp. sp., Phyll. inordinatum Touc. à bourrelets groupés par 3 et 5; Hoplites cf. pexiptychus, Hopl. Andreaei Kil. de la coll. Gevrey}), se retrouve partout avec les mêmes élé- ments, c'est l’une des moins variables que l’on connaisse. À Aizy-sur- Noyarey, cette assise bréchiforme (brèche d’Aïizy) couronnant les calcaires sublithographiques, renferme toute la faune décrite par M. Toucas, dans les couches de la Boissière, ainsi qu’une série d’Ammenites du groupe de Hoplites Chaperi, dont l'étude jettera une vive lumière sur l’évolution de ces intéressantes espèces qui abou- tissent à des formes adultes tuberculées alors que leurs tours internes ne se distinguent qu'avec peine de Hoplites Callisto. Ces Céphalopodes sont mèlés à des débris coralligènes et à Pseudocidaris erenularis Gauth., Cidaris glandifera Gold., Apiocrinus sp., Glossoth. subcanalis Suess, Zeilleria Egena Bayle (Coll. Gevrey), provenant sans doute du récif voisin de l’Echaillon. Lory y a signalé Cid. coronata Gold. On la retrouve bien reconnaissable au Chevallon et à Saint- Pancrasse, toujours aussi distincte des assises à Hoplites Boissieri, Hoplites Malbosi, etc., avec lesquelles il est impossible de la confondre. (1) Le type de cette espèce provient des environs de Chambéry. 686 W. KILIAN Elle existe encore avec Hopl. Callisto, Phyll. Kochi, Hopl. Stasyczii au Champ des Peupliers près Chambéry. Ce Tithonique supérieur correspond dans l'Ardèche à la partie inférieure de ce qu'on a souvent appelé les couches de Berrias. Il est néanmoins constamment (Claps-de-Lue, la Faurie, Curel, Valdrôme, Aïzy, Berrias, Chomérac, le Chevallon, Séderon, Saint- Julien-en-Beauchène, etc.), et nettement recouvert par le Berriasien proprement dit (v. plus bas). Dans les Alpes-Maritimes, dans le Sud des Basses-Alpes, dans les Bouches-du-Rhône, l'Hérault (1), ete., le Tithonique est repré- senté par des assises puissantes de Calcaires blancs coralligènes, au-tlessous desquels le D' Guebhardt à découvert, près de St-Vallier, des couches à Exogyra virqula (2). Dans le N.-0. des Basses-Alpes, la succession des dépôts est continue et telle que nous venons de la décrire ; l’absence des calcaires coralligènes n'implique en aucune façon l’existence d’une lacune stratigraphique. C’est du reste très probablement à ces masses de calcaires blancs qu'il convient de rattacher les calcaires coralligènes à Chamacées, Néri- nées, etc., de Costebelle et du Chapeau-de-Gendarme, près de Barcelonnette, qui passent, près de Méolans, au calcaire bréchoïde de Guillestre. Le contraste de ces deux faciès a été depuis longtemps saisi et très bien mis en lumière par Duval-Jouve. M. Collot a tracé la limite de ce faciès récifal en Provence (B.S8. G. F., 3e série, t. XIX, p. 553). Nous avons eu l’occasion d’en pré- (1) Menton, Rougon, Moustiers-Ste-Marie, la Lagne, Gréoulx (Basses-Alpes), La Cloche et la Nerthe (Rouches-du-Rhône), Escrauynolles (Alpes-Maritimes), Bois- de-Mounié (Hérault), ja Sérane (Gard), environs de Barcelonnette (Basses-Alpes), l'Argentera et Tende {ltalie), Ecbaïilion (Isère), Salève (Haute-Savoie), Wimainis, Axenstrasse, Mürtschenstock (Suisse). Algérie, etc. Ces calcaires de la Nerthe et de la Cloche ont élé étudiés par Coquand, Matheron, Ed. Hébert. En ce qui concerne les « Calsuires blancs » des Cévennes, on consultera les travaux d'Hébert. Emilien Dumas, Coquand et Boutin, Jeanjean. | Nous ne parlons pas ici de la faune de ces calcaires blancs quoique, pour les régions du Midi de la France, elle soit encore assez mal connue ; M. Guebhardt a bien voulu nous soumettre une série d'espèces recueillies dans cette formalion, près de St-Vallier (Alpes-Maritimes) : nous citerons : Rhynch. Astlierana et autres Brathiopodes, Ztieria Cabanceti, Nerinea, Pachyrisma sp., Cidaris glan- difera, Rhabdocidaris caprimontana, Pyqurus sp. et nombreux Polypiers. (2) Exogyra virgula avait été cilée par d'Orbigny (Cours élém:, p.554) comme se rencontrant entre Brignoles et Cuers (Var), mais jusqu’à la récente découverte du Dr Guebhardt, cette citation était demeurée isolée et, aux yeux de beaucoup, douteuse, M. Potier avait également rencontré ce fossile dans les Alpes-Maritimes. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 687 ciser le contour entre le Var et St-Jurs, au Sud de Barrème (Basses- Alpes) (5. S. (1. F., 16 mars 1891). A l'Est, dans les chaînes alpines et dans le Briançonnais, et à partir de la crête de Piolit au N.-E. de Gap, le Jurassique supé- rieur aftecte untaciès tout particulier : la structure amygdalaire et rognonneuse se généralise et la roche prend une teinte lie-de-vin caractéristique. C'est le type bien connu des Marbres de Guillestre. Les fossiles y sont rares cependant M. Goret a recueilli au-dessus de Chorges, quelques Ammonites déposées dans les collections de la Faculté des Sciences de Grenoble et dont voici la liste : Lytoceras, Sp. Phylloceras Calypso d’Orb.,sp. Perisphinctes, sp. » serum Opp., Sp. Haploceras carachteis Zeusch, sp. Waagenia hybonota Opp. sp. Nous avons énuméré ailleurs (1) les localités où il nous a été possible de découvrir des affleurements de cette assise et nous l'avons en particulier décrite au Grand-Galibier, c’est-à-dire au N.-E. du Massif du Pelvoux. Elle existe également à la Montagne de Montbrison, près de Vallouise (Duvalia, Sp., Perisphinctes, sp., Aptychus punctatus Voltz, Polypiers) , au Serre-Chevalier (Aptychus Beyrichi); dans la Haute-Ubaye. Nous l’avons trouvée récemment au Grand-Aréa, à l'E. de la Guisane, toujours riche en Duvalia du groupe de D. lata. Il est intéressant de voir comment ces marbres de Guillestre passent latéralement à des formations récifales, près de Méolans, dans les Basses-Alpes orientales. Les calcaires coralligènes du Jurassique supérieur, succinctement signalés par M. Goret (2) dans cette contrée, atteignent, en effet, aux environs de Barcelonnette, un développement remarquable et viennent se relier, d'une part, aux affleurements de même nature décrits par M. Portis, près du col de l’Argentière, et, de l’autre, aux calcaires bréchoïdes de la Haute-Ubaye, de Morgon, de Chorges et de Guillestre, auxquels ils passent latéralement près de Méolans. Ces masses, d’une teinte blanche ou grisätre (3), constituent l’ossature des massifs très tour- mentés du Chapeau du Gendarme (altitude 2.506%) et du Pain-de- Sucre (2.563) ; elles réapparaissent dans le massif des Siolanes où els forment à Costebelle (altitude 2.182%) au Sud-Ouest du hameau (NME RSA CERN série tt IXIXMON2 (2), BAS: GE, série, t. XV/"p- 547. (3) Nous avons fait tailler des plaques minces de ces calcaires qui,au microscope, se montrent pétris de Foraminifères milliolidés. 688 W. KILIAN de La Maure, des entassements ruiniformes. Ces calcaires se mon- trent là pétris de Polypiers, très riches en fossiles [Perisphinctes, Hapl. Stasyezii, Nérinces, Diceras (abondants en sections caractéris- tiques), Cidaris sp., Cidaris du groupe de glandifera (Radioles), Rhabdocidaris Apiocrinus, etc.] et peuvent être qualifiés, en certains points, de véritables calcaires construits. Plus à l'Ouest, on les voit dessiner un pli couché dans les montagnes de la rive droite de l’Ubaye, en face du Martinet. Non loin de Méolans, sur la route de Prunières, ces mêmes calcaires construits forment des masses (Radioles de Cidaris cf. glandifera) dépourvues de stratification, qui passent inseusiblement à une roche bréchiforme, très dure, consti- tuée par des noyaux calcaires que relie un ciment marneux de couleur rouge ou verdâtre, rempli, par places, de cristaux de pyrite. Au voisinage immédiat des masses coralligènes, dans les- quelles elle envoie des ramifications, la brèche présente comme éléments des fragments de calcaire construit, de calcaire à entro- ques, etc.; plus loin, les noyaux sont compacts et l'on se trouve alors en nésee d’une roche identique à celle que Lory a désignée, dans la vallée de la Durance, sous le nom de calcaire de Guillestre. Les affleurements coralligènes de Méolans passent donc à une bande détritique constituée d'éléments arrachés à l'édifice madré- porique et semblable à la ceinture de débris qu’ofirent les parties marginales extérieures, battues par les flots, des récifs coralliens actuels. À l’époque du Jurassique supérieur, il existait par consé- quent, à l'emplacement des montagues de l’Ubaye (1), une série de récifs coralligènes. Ce fait permit de conclure à la présence de bas-fonds dans cette partie de la mer oolithique et nous semble de nature à prouver que les massifs cristallins adjacents étaient à ce moment, sinon émergés, du moins nettement ANUS par le relief sous-marin. Cette observation s’accorde très bien avec l'existence de brèches hétérogènes à la base du calcaire du Grand Galibier et avec la transgression des dépôts du Malm sur le Trias en plusieurs points du Brianconnais. En résumé, l’on voit qu’il est possible (v. Planche XI) de ralta- cher, par des passages, les assises à faciès vaseux subpélagique à Ammonites du Malm delphino-provençal : (1) Les calcaires blancs dont nous parlons font partie, il est vrai, de lambeaux de recouvrement, mais la racine des plis couchés dont ils font partie n’est certaine- ment pas très lointaine et ne doit pas, en tous cas, être cherchée à l'Est de la zone de Flysch de St-Paul-sur-Ubaye. nina tt ait nñtemttutaé né mt NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 689 a). Aux faciès récifaux synchroniques du N.-0. et du S.-0., par l'intermédiaire des brèches d’Aizy, de la Vigne Droguet, etc. b). Aux faciès littoraux, par le calcaire de Montagnole à faune port- landienne qui passe au Tithonique supérieur ; et aux faciès lagu- naire et d’eau douce (Purbeck), par les alternances du Tithonique supérieur et des bancs lacustres de la Cluse de Chailles. c). Enfin, dans la région alpine, nous voyons s’accentuer un faciès spécial de pseudobrèches et de calcaires amygdalaires généra- lement colorés en rouge et rappelant vivement l'Ammonitico rosso des Alpes italiennes. Ce type présente à son tour, vers le Sud-Est (Ubaye, Argentera, Alpes-Maritimes italiennes (1), etc.), un équivalent récifal décrit par MM. Portis, Franchi et Di Stefano et dans lequel on à signalé l'existence du genre Ellipsactinia, constatation dont M. Haug (loc.) a fait ressortir en 1891 tout l’intérêt. La découverte de l’Erogyra virqula dans les Alpes-Maritimes, faite par le docteur Guébhardt, permet en outre de fixer la position des calcaires blancs récifaux par rapport au Kim méridien littoral. Intercalations grumeleuses et bréchiformes (2) Lorsqu'on étudie avec soin les assises tithoniques que nous venons de décrire, on remarque des intercalations bréchi/ormes, qui disparaissent graduellement au sommet des couches à Hopl. Callisto, mais qui en plusieurs points, persistent jusqu’à la partie supérieure de l'étage suivant (Berriasien). Plusieurs auteurs, en particulier M. Leenhardt (3), ont vu récem- mentdans ces formations d’un aspect très particulier, des niveaux détritiques à fossiles remaniés. On devine l'importance que peut avoir pour la connaissance exacte des faunes tithonique et berria- (1) Outre le mémoire de M. Portis sur les environs de l'Argentière, consulter : Di Stefano, Nota preliminare sui fossili titonici dei dintorni di Triora nelle Alpi Marittime (Boll. R. Com. Geol. 1891, 4) et S. Fr'ancli : Contrihuzione allo studio del titonico e delle Cretaceo nelle Alpi Marittime italiane (id. 1894). (2) Noxs avons discuté cette question page 134 et page 137 de la description géologique de la Montagne de Lure. (3) Cependant, en 1883, M. Leenhardt lui-même s’exprimait, en décrivant d’une facon remarquable ces formations dans son « Etude sur le Mont-Ventoux », très nettement en faveur de la continuité de sédimentation et contre l'hypothèse de remaniements postérieurs à la consolidation des couches, pour expliquer ces singu- lières intercalations. 690 W. KILIAN sienne, l'interprétation de ces assises bréchiformes. Nous allons essayer de montrer quelle est leur véritable nature. M. Toucas s’est basé sur la faune de ces intercalations et sur leur existence au milieu de bancs considérés par lui comme berriasiens pour admettre le synchronisme de la faune de Stramberg et de celle de Berrias dont il a tenté de démontrer l'identité. M. Toucas admet, en effet, pour ce qui concerne les formations bréchiformes de l'Ardèche, qu'il. s’agit de rognons formés sur place et non de hrèches au sens usuel du mot. Il ne s’est du reste pas expliqué sur la façon dont il concevait la localisation de certaines espèces dans les bancs noduleux ; mais il a montré que très souvent ces mêmes formes existaient dans les assises marno-calcaires qui les séparent. Des failles méconnues par notre confrère lui avaient, du reste, fait multiplier à tort, près de Chomerac, par exemple, les récurrences de lits rognonneux et bréchiformes. En Suisse, MM. Favre et Gilliéron ont mentionné dans le Berria- sien des blocs calcaires remaniés, mais cette observation semble se rapporter à des faits très localisés qui nou, dubreste mienade comparable à ceux dont il s’agit ici. Tout d’abord il est facile de constater que, dans toutes ces soi- disant brèches, tous les éléments qui diffèrent du ciment soat semblables entre eux. On y chercherait vainement un seul fragment différant sensiblement des autres. De plus, au Claps de Luc dans le Diois (Pont de la Roche) et en plusieurs autres points de la région delphino-provençale, on peut voir le ciment devenir tendre ; les rognons se dégagent de la pâte et montrent alors des formes branchues écartant l’idée d’un char- riage lointain. À nos yeux, ces formations qui se retrouvent à plusieurs niveaux du Jurassique et du Crétacé, ne sont pas de véritables brèches ; elles sont dues à un processus de sédimentation. M. Collot a observé dans ces couches bréchoïdes que le calcaire des rognons à une pâte dure lithographique avec ure teinte gris sombre, bien différente de celle du ciment qui est blanc, crayeux et marneux. M. Haug (1) à fait remarquer qu’il a observé dans les couches supérieures de l’Apten inférieur, près du Vieux-Noyers (Basses- Alpes), un gros silex zoné dont les zones étaient obliques à la strati- (1) Dans sa thè (p. 103), M. Haug admet notre manière d'expliquer par un processus de sédimentation, l'origine de ces pseudo-brèches si répandues dans les Alpes, en Andalousie et dans plusieurs autres régions. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 691 fication, ce qui indique manifestement un charriage et que plusieurs membres de la Société géologique ont remarqué l’analogie de cette formation bréchiforme aptienne avec celle du Tithonique supérieur et du Berriasien. M. Sayn à rappelé qu’au Claps de Luc, il n’y à que peu de fossiles pouvant passer pour remaniés dans les bancs rognonneux du Tithonique supérieur. M. Léenhardt. de son côté, a élevé des doutes sur l'explication que nous avons donnée de la genèse de ces couches rognonneuses: il - les considère comme le produit d’un remaniement d'assises plus anciennes et allègue notamment, à l'appui de sa thèse, l’altération des fossiles qui sont souvent même fragmentés. Il cite aussi comme démonstrative la présence, dans ces dépôts, de silex très évidem- ment remaniés et également cassés, à Chardavon où le Tithonique sous-jacent est précisément riche en silex. M. Léenhardt (1) dit aussi avoir reconnu des espèces tithoniques dans des lits rognon- neux de ce genre au milieu et à différents niveaux du Berriasien, même dans sa partie la plus élevée. D’après le même auteur, ces intercalations n’auraient été reconnues que sur le bord de grands anticlinaux. Il conclut que ces bancs renferment des éléments remaniés empruntés aux couches tithoniques avec lesquelles elles paraissent d’ailleurs parfaitement concordantes. Sans nous arrêter à ce que peut avoir d’incompréhensible la tendance à voir dans une assise le produit du remaniement de couches qui existent encore, et en concordance de stratification, dans le substratum du dépôt considéré et sur le danger qu’il y a de tirer un argument de la nature de ce substratum pour en faire provenir les éléments de l’assise remaniée, nous ferons remarquer qu'il importerait d’être avant tout bien fixé sur l'existence, dans ces couches grumeleuses, d’espèces réellement distinctes de celles qui remplissent les bancs dans lesquelles elles sont intercalées. Or, dans les bancs non rognonneux et marno-calcaires, les Am- monites sont généralement écrasées et de plus grande taille, ce qui suffit déjà à les rendre difficilement recoanaissables, ainsi qu’il est facile de s’en convaincre par l'examen des séries de la Coll. Gevrey, par exemple. Nous avons eu entre les mains des Ammouites pyriteuses recueillies par M. Nolan dans le Tithonique des Bailéares, et leur examen nous à montré une fois de plus combien le mode de conservation modifiait l’aspect général des Hoplites ; il est parlai- (1) Bull. Serv. Carte géologique de France, No 38, p. 123. 692 W. KILIAN \ tement admissible que les Ammonites calcaires, non aplaties et un peu corrodées des couches rognonneuses, puissent, au premier abord, sembler différentes des mêmes formes qui se rencontrent dans aplaties les bancs intermédiaires. (M. Sayn a retrouvé plu- sieurs espèces tithoniques jusque dans le Valanginien à fossiles pyriteux). Nous pourrions, pour notre part, citer un très grand nombre d'espèces communes aux deux sortes d'assises, notamment Hoplites Dalmasi, H. Callisto, H. privasensis, et tant d’autres! Cette question exigerait des recherches minutieuses et spéciales qui, jusqu’à présent, ne semblent pas avoir été faites et qu’il serait: désirable de voir entreprises le plus tôt possible. Nous n’avons Jamais, pour notre part, dans les nombreuses localités étudiées (v. leur liste, p. 678, 679, 681) par nous, constaté la différence de faune dont parle notre confrère ; il nous permettra donc de n’ad- mettre l'existence de cette différence que sous toutes réserves et à titre purement exceptionnel. Les observations de M. Leenhardt sont d’un grand intérêt. L’hy- pothèse du remaniement qu'il semble adopter supposerait, en effet, l'existence de puissantes formations tithoniques dont les dépôts actuellement existants ne représenteraient qu’un reste épargné par des remaniements successifs. I y a lieu de remarquer que : 1° L’altération des fossiles, localisée généralement sur une de leurs faces et leur fragmentation appa- rente peuvent provenir d’un simple processus de sédimentation, sans qu’il y ait eu remaniement, ni même agitation des eaux. Dans les Alpes orientales (1), on a cité dans le Lias, des faits identiques, sans admettre pour cela ni remaniement, ni charriage, mais en invoquant simplement une sédimentation lente et une dissolution du test plus rapide sur la face non enfouie du fossile. 20 La présence de fragments de silex dans nos couches grume- leuses ne peut s'expliquer que par un charriage de ces silex. Mais leur existence, en somme très localisée et rare, n’autorise pas à admettre le remaniement pour les rognons calcaires branchus et tous semblables, ni pour les fossiles qui les accompagnent. M. Haug cite, du reste, des silex carrés dans l’Aptien, de Noyers, pour lequel il n’y a pas lieu d'admettre une origine différente de celle des dépôts calcaires normaux. 90 Nous croyons inexact de dire que ces intercalations n'existent (4) M. Waganer (Aus der Urzeit unsrer Kalkalpen. Zeitschr. d. deutsch-oesterr. Alpenvereins; t. XXII, 1891) en particulier, a étudié en détails la formation des dépôts calcaires à moules d’Ammonites corrodées du Jurassique et du Trias alpin. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON (693 que sur le bord de grands anticlinaux. Les couches rognonneuses, pseudobréchoïdes du Tithonique supérieur se rencontrent sur presque tous les points où nous avons étudié cet étage dans les Basses-Alpes, dans la Drôme et dans la partie N. des Hautes-Alpes. Leur extension horizontale est très grande et ne peut être coordonnée aux axes des plis. Quoi qu’il en soit des intercalations discutées par M. Leenhardt, nous pouvons affirmer, en nous basant sur l’examen détaillé de plus de 30 coupes relevées dans les chaînes subalpines, qu’il existe d'une façon constante, au sommet du Tithonique supérieur, un banc rognonneux, caractérisé par un ensemble d’espèces, toujours les mêmes, constituant une faune définie, celle dont nous avons cité plus haut les éléments au Claps-de-Luc (Drôme), aux Combes de Sisteron et à la Boissière (Ardèche). Cette faune, considérée au point de vue de l’évolution, est bien à sa place et ne peut être considérée comme plus ancienne quecelle des bancs immédiatement sousjacents à laquelle, du reste, la relient un grand nombre d'espèces communes. Ajoutons que si l’on considérait ces bancs rognonneux comme résultant d’un charriage, d’un remaniement, et par conséquent, d’un démantèlement de couches préexistantes, il faudrait admettre nécessairement : 1° Que ces phénomènes se sont reproduits périodiquement un grand nombre de fois depuis l'époque oxfordienne. La structure rognonneuse se rencontre en effet, absolument identique à ce qu’elle est dans les couches à Ammonites Boissieri, dans l’Oxfordien supé- rieur de Chabrières (Basses-Alpes) et surtout dans celui des Vans (Ardèche); dans ces localités, les rognons épars dans la marne ne sont pas soudés entre eux. Mais au col St-Pierre, près de Taulanne, on peut voir ces mêmes couches argoviennes sous la forme de calcaires gris auxquels la présence de ces rognons donne sur la cassure une apparence bréchoïde absolument semblable à celle qui se reproduit dans le Séquanien, dans le Kimméridien et surtout dans le Tithonique (1). 20 Que ces phénomènes se sont produits simultanément sur une étendue de terrain considérable et ont eu une extension géogra- phique invraisemblable ; on retrouve en effet certains de ces niveaux rognonneux (pseudo-brèches) comme celui du Tithonique inférieur (1) Nous avons examiné au microscope des rognons provenant du Tithonique de Vogué (Ardèche) et y avons découvert, au milieu d'une pâte très fine, de nombreux Radiolaires. 694 W. KILIAN et celui du Tithonique supérieur (niveau de Claps de Luc) avec une copstance remarquable depuis l'Ardèche méridionale (Le Pouzin), jusqu’en Savoie (environs de Chambéry), d’une part, et de l’autre, jusque dans le Sud des Basses-Alpes. Ils existent en Anda- lousie (Loja, Cabrac, etc.), dans les Alpes suisses, orientales en Algérie; etc. Ilest très important de noter également qu'il n’est pas rare de rencontrer à plusieurs niveaux, dans les Calcaires de Berrias de la Montagne de Lure, des intercalations bréchoïdes analogues à celles que nous avons signalées dans les dépôts immédiatement plus anciens. Ici, cette structure particulière, assez accentuée dans les bancs inférieurs, finit par s’atténuer et bientôt par se réduire à un aspect rognonneux des calcaires marneux. Ceux-ci se délitent alors en gros nodules, sorte d’ovoides, un peu plus durs que le reste de la roche, dont aucun autre caractère ne les distingue, et présentant une structure concentrique très nette. Nous assistons donc ici à la disparition graduelle de ce faciès bréchoïde qui avait atteint au niveau de l’Am. transitorius son maximum de développement. On voit que d’une roche franchement bréchoïde, nous avons passé à un simple calcaire rognonneux. Nous insistons sur ce fait parce qu'il constitue, à notre avis, une preuve importante en faveur de l’opinion que nous avons énoncée à propos des pseudobrèches et des lits grumeleux ou rognonneux du Jurassique supérieur et d’après laquelle ces singulières formations, loin d’être un dépôt de charriage, se seraient formées à peu près A sur place et devraient être ramenées à un simple processus de sédimentation. Les bancs bréchiformes se présentent à plusieurs niveaux dans la moitié inférieure de l’assise de Berrias ; ils font complètement défaut pour ce qui concerne la région de Lure, dans les strates tout à fait supérieures. Nous nous appuyons donc : a) sur l’usure également prononcée des formes anciennes et des espèces à cachet plus récent. b) sur la nature particulière de cette brèche qui semble plutôt une association de rognons qu'un conglomérat détritique. c) sur les exemplesnombreux de roches analogues dans des assises manifestement en place et exemptes de tout remaniement (Couches à 4m. polyplocus, calcaires de Berrias, ete.). pour admettre le mélange originaire des espèces dans cette couche et ne voir dans la nature noduleuse du dépôt qu’un phéno- CET ee | RS er À PEER NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 695 mène de sédimentation et non l'indice de remaniements successifs. On ne peut être que confirmé dans cette opinion (1) par le fait que les formations bréchoïdes assez limitées à l’Ouest (Ventoux, envi- rons de Séderon) s’accentuent à mesure que l'on se rapproche des chaînes cristallines des Alpes (col de Cabre) et envahissent alors tout le Jurassique supérieur, ainsi que le montrent bien les marbres amygdaliens de Chorges et de Guillestre. Aperçu historique Il nous semble inutile de rappeler ici le détail des discussions si vives provoquées surtout par les opinions d’'HÉBERT; ce savant considérait les calcaires à Ter. moravica comme exactement synchroniques du Corallien anglo-parisien. c’est-à-dire inférieurs à l’Astartien, alors que, pour lui, les couches à Ter. janitor et Am. transitorius formaient la base du Néocomien. Cette manière de voir, défendue avec opiniâtreté, avec toutes les conséquences qu’elle entraînait dans l'interprétation des faits, retarda beaucoup l’adop- tion, en France, de la conception des faciès et empêcha de recon- naître des faits aujourd’hui considérés comme évidents et acceptés depuis longtemps déjà à l’étranger (2). Nous ne reproduirons pas ici toutes les citations, reposant sur des déterminations manifestement erronées, que contiennent les travaux que nous citons ci-dessous : (Am. cryptoceras du Berriasien de St-Julien-en-Beauchène, 4m. Rouyanus des calcaires d’Aizy,etc.). On trouvera ci-après la liste des nombreux mémoires auxquels a donné lieu cette question. Nous nous bornerons à rappeler quelques- unes (les plus importantes) des vues émises dans le cours du débat. M. JEANJEAN désignait sous le nom de Corallien inférieur les couches à Ter. janitor, surmontées à Coutach, dans le Gard, par le calcaire blanc coralligène qu'il rattachait au Corallien supérieur. MM. Torcapel et Parran ont admis très justement, dès 1883, (4) M. Cayeux qui a également rencontré des Radiolaires dans les rognons en question et qui vient d'étudier l’origine de ces formations, y voit au contraire une différenciation moléculaire spééiale du calcaire, phénomène d'ordre chimique qui aurait eu lieu postérieurement à la sédimentation (v. C. R. Ac. des Sc., 29 juin et 10 février 1896). : (Note ajoutée pendant l'impression). (2) 1865. OPrrz. Du tithonische Etaze (Zeïlsc.. d. deutsch. Gsol. Gis t. XVII). Pour le Jurassique supérieur, méditerranéo-alpin. nous rappellerons les travaux clas-iques de MM. Oppel, Benecke, Neumayr, Waagen, V. Mojsisovics, v. Ziltel, Gemmellaro, Herbich, etc., dans lesquels les auteurs ont souvent parlé, à Lilre de comparaison, de notre Jurassique supérieur du Sud-Est. 696 W. KILIAN l'équivalence des calcaires à Ter. janitor et des couches coralli- gènes à Ter. morarica qui peuvent alterner entre elles ou se remplacer latéralement. M. VÉLAIN observa, dans les environs de Berrias, la superposition du calcaire à Ter. janitor sur les couches à Ter. moravica et opposa ces faits à ceux qu’alléguait M. Jeanjean. M. Vizcor considérait la brèche d'Aïzy et le calcaire de l’Echaiïllon comme infranéocomiens. Cet auteur avait reconnu, dès 1882, que les couches à Ostrea cl. Couloni de l’'Echaïllon-les-Bains allaient se perdre dans la partie supérieure du récif de l’Echaillon. Néanmoins M. Villot a tiré de ces faits des conclusions inattendues sur la limite des systèmes jurassique et crétacé. Tandis qu'HÉBERT, et à sa suite M. VÉLAIN, persistaient dans leur manière de voir, M. DE ROUVILLE consacra, en 1883, un excellent article à cette question ; il y admet le synchronisme des calcaires blancs et des couches à Ter. janitor et en fait l'équivalent du Kim- méridien et du Portlandien. Il fait remarquer aussi que les calcaires à Am. transitorius cités par M. Jeanjean sous les calcaires blancs, ne sont pas tithoniques et contiennent Am. polyplocus et trachynotus. Dans ce résumé, le Berriasien est encore considéré comme l’équi- valent du Purbeckien. M. LeenNHaRDT exprime à son tour, en 1883 (thèse, p. 31-36), une opinion très juste sur le Tithonique et ses équivalents coralligènes et donne un exposé tout à fait remarquable des divergences de vues alors en présence. Il place un peu trop bas la limite supérieure du Tithonique dans la région du Ventoux. En Algérie, M. PERoN décrivit en 1883 deux faciès du Jurassique supérieur, très analogues à ceux qui existent dans le Sud-Est de la France. En 1888, nous avons nous-même (Neues Jahrbuch für Min. 1888, 1, p. 253) indiqué, au sujet des calcaires blancs récifaux d’Escra- gnolles, notre opinion sur leur âge tithonique et peut-être même berriasien. Quant au faciès à Céphalopodes et aux zones paléontolo- giques qu'il présente dans les Basses-Alpes, nous les avions fait connaître en détails dès 1888 (1). | En 1889 et en 1890, M. Toucas retrouva dans l'Ardèche une succession très analogue. Les vues de cet auteur ne difièrent des (1) Thèse sur la Montagne de Lure, Paris, Masson. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 697 nôtres que par l'interprétation des zones les plus supérieures et par l’assimilalion — à nos yeux erronée — qu’il fait du niveau de Stramberg avec le Berriasien dans lequel il se refuse de voir une zone paléontologique distincte. En 1892, M. HauG (loc. cit., p. 92 et suiv.) s’est occupé à son tour du Malm des environs de Gap et de Digne et a pleinement confirmé nos conclusions. Cependant la lumière n’était pas complètement faite. Le Berriasien est encore synchronisé avec le Purbeck et réuni au Jurassique dans la 3° édition du traité de Géologie de M. DE LapparenT, parue en 1893. MM. Munier-CHALMAS et DE LAPPARENT, dans leur « Nomenclature » (B.S. fx. F.,3e série, t. XXI), assimilent aussi le Purbeckien et les couches de Berrias. Par contre, M. Hauc s’est récemment (Article « Jurassique » de la Grande Encyclopédie) prononcé pour la réunion au Crétacé de la zone à Hoplites Boissieri, ce dont il faut le féliciter. Il y a quelque chose de décourageant à voir toujours remettre en question l’autonomie du Berriasien, actuellement admise par toutes les personnes qui se sont donné la peine d’étudier de près la série stratigraphique des régions subalpines et pour tous ceux qui ont quelque connaissance des faunes tithoniques. Il en est de même de l’identification des Phyll. semisulcatum et ptychoicum (révoquée en doute par M. Toucas), admise déjà par Coquand et Hébert et pour laquelle nous avons donné (Andalousie, p. 640) tous les arguments possibles, c’est aussi l’histoire de Th. Caclypso, silesiacum et berria- sense (M. Toucas assimile ces deux dernières espèces seulement !!) étudiées par Bayle, Hébert et que nous avons identifiés (loc. cit. p. 639) dès 1889. Il y a lieu de rappeler ici, en vue des monographies futures, que DuvaL Jouve a donné, en 1841, une liste des Belemnites jurassiques des Basses-Alpes (in Bel. des Terr. crét. infres des Env. de Castellane). En Algérie, à Oued Soubella, la faune tithonique (Collection de la Sorbonne) existe, semblable à celle que nous venons d’énumérer. Ajoutons que M. BeHRENDSEN à étudié (Zeitsch. d. deutsch. geol. Ges. 1891) le Tithonique de la Cordillère argentine dans lequel il a constaté l'existence de Hoplites identiques à ceux de notre Titho- nique supérieur. 20 Juillet 1898, — T. XXII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 45 698 W. KILIAN Liste bibliographique des principales publications concernant le Jurassique supérieur du Sud-Est de la France. 1842. — MaATHERON. — Terrains jurassiques du S.-E. de la France. (B S.G. F.,, 1" Série, T. XIII, p. 423). 1845. — E. pe BeaumonrT. — Lettre de M. de Buch, sur les caractères des couches jurassiques dans le Midi de l'Europe. (B. S. G. F.,2e Série, T. XXI, p. 359): 1846. — Eu. Dumas. — Notice sur la constitution géologique de la région supérieure ou cévennique du département du Gard. (B. S. G.F., 2° Série, T. JL, p. 666). 1846. — De Margos. — Sur les formations géologiques du Nivarais. (BSNC AR ISÉTie DIENb NES) 1847. —L, Przca.— Notice sur le Calcaire rouge ammonitifère de l'Ituhie. BS.G: RP; Il Série, II, p.1062): 1847. — V. Taiozuière. — Note sur les terrains jurassiques de la partie méridionale du bassin du Rhône. (B. S. G. K., IT Série, T. V, p. 31). 1848. — CoquanD.— Sur la position du Calcaire rouge ammonitifère de l'Italie. (B.S G.F., II Série, T. V, p. 133). 1855. — D'Hompres-FirMas.— Note sur la Terebratula diphya. (B.S.G.F., II Série, T. XII, p. 685). 1848-1851. — D'ArcHiac. — Histoire des progrès de la Géologie, S&, Paris (passim). 1858. — OppeLz. — Classification des terrains jurassiques. (B. S. G.K., I1Série. T'XV;p 658); | 1SSL. — Hégerr. — Du terrain jurassique de la Provence, sa division en étages, son indépendance des calcaires dolomitiques associés aux Gypses. (B: S. G-F., II Série, T° XIX, p. 100). 1863. — Coquanp. — Du terrain jurassique de la Provence et surtout des étages supérieurs de ce terrain. (B. S. G. K., Il Série, T. XX, p. 553). 1863-1868. — Pricrer. — Mélanges paléontologiques. (Mém. Soc. de Phys. et d'Hist. nat. de Genève). 1865. — HéBerr. — Sur l’âge des couches à Terebratula diphya.(B.S.G.F. Il Série, T. XXIIT, p. 283). 1866. — Dreucarair. — De la place que doivent occuper, dans la série des terrains secondaires, les Calcaires blancs cristallins qui se développent au-dessus du Jura moyen, dans le Sud et Sud-Est de la Provence. Décou- verte de l'étage du Gaullt dans le Sud-Ouest du département du Var. (BS GR 1ILSérie, T'XXIIT p:403): 1866. — Pricer. — Le terrain argonien aux environs de Chambéry. (B. S. G. F., II Série, T. XXIIL p. 50). 1866. — Ca. Lory. — Sur le gisement de la Terebratula diphya dans les Calcaires de la Porte de France, aux environs de Grenoble et de Chambéry. BIS TSene, EX XITDE cit mnt bts dt tnt tit CNE NÉS ce NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 699 1866. — HéBerr. — Observations sur les Calcaires à Terebratula diphya. B:S°G.F.. Il Série, T. XXIII, p.921). 1866. — En. HéBerr. — Observations sur les Calcaires à Terebratula diphya du Dauphiné et en particulier sur les fussiles des Calcaires de la Porte de France [Grenoble]. (B. S. G. F., IL Série, T. XXIII, p. 521.) (Diseuss. Phyll. Calypso). 1867. — J. MarTIN. — Mers jurassiques. Observations au sujet de l'époque à laquelle les bassins parisien el méditerranéen ont cessé de communiquer par le détroit séquanien. (B. S. G. F., Il Série, T. XXIV, p. 653). 1867. — HéBert. — Deuxième note sur les Calcaires à Terebratula diphya de la Porte de France. (B. S. G. K., II Série, T. XXIV, p. 389). 4867. — De MorTiILLeT. — Gisements des Térébratules trouées. (B.S.G.K., II Série, T. XXIV, p. 395). 1867. — Picrer. — Nouveaux documents sur les limites des périodes jurassique et crétacée (Arch. der Sc. Bibl. univ. de Genève, 1867). (Octobre). 1868. — En. HéBerrT. — Observations sur le mémoire de Pictet, intitulé : Etude provisoire des fossiles de la Porte de France. d'Aizy et de Lémenc. BASIC Eu Ilusérie, LT: XXV,:p. 824, 1868. VW aussti:uB. SNCF, T. XXIV, 1867. — C. R. Ac. des Sc., 20 mai 1867. — Arch. des Sc. de la Bibl. univ. de Genève. 1866. 1868. — Caaper. — Sur le travail de M. Pictet, intitulé : Etude provi- sotre des fossiles de la Porte de Frante, d'Aizy et de Lémenc. (B.S. G.K., IL Série, T. XXV, p. 691 et 811). 1868. — HÉBERT. — Note sur le même sujet. (B.S. G.K., Il Série, T. XXV, p. 824). 1868. — Coquanp. — Sur les assises qui, dans les Bouches-du- Rhône, sont placées entre l'Oxfordien supérieur et l'élage valanginien. (B.S. G.K., Il Série, T. XXVI, p. 100). 1868. — HÉBERT. — Sur les couches comprises dans le Midi de la France, entre Néocomien marneux à Belemnites latus et les Calcaires oxfordiens. (BASAGP., I'Série, T.XXVL p.131). Le = pan AY. — Couches à Terchratula diphya de la Porte de France. (BESAGAPS II Série, T'XXV: D. 346): 1869. — En. HÉBERT. — Observations sur les caractères de la faune des Calcaires de Stramberg /Moravie, et en général sur l’âge des couches comprises sous la désignation d'Etage tithonique. (B: S: G: F:, IL série, T. XXVI, p. 888, 1869). 1869. — HÉBERT. — oi de quelques points de la Ce de la France méridionale. (B. S. G.F , IL série, ©. XXVII, p. 107). (Chaudon, Aizy, Escragnolles, etc. jo 1869. — Cu. Lory. - Tableau comparatif des assises comprises entre le Gault et l'argile oxfordienne, dans le Jura central et dans les environs de Grenoble ; inséré dans un mémoire de M. Davidson. (Geological Magazine, numéro de juin 1869). 1869. — Caaper. — Observation sur la communication précédente de MuHeberti(BS47 GE MSérie TXNNIE p.668): 700 W. KILIAN 1869. — J. Marcou. — Note sur l’origine du Tithonique. (B. S. G.K., Il Série, T. XXVI, p. 669). 1869. — HéBerr. — Réponse à MM. Marcou et Chaper, à propos de la discussion de l’âge du Calcaire à Terebratula diphya de la Porte de France. (B-S"G. FIL Série, T. XXVI, p. 671). 1869. — Coquan». — Constatation des étages kimméridien et portlandien fossilifères dans la Provence. (B. S. G. F., Il Série, T. XXVI, p. 854). 1869.— Coquann. — Nouvelles considérations sur les Calcaires juras- siques à Diceras du Midi de la France. (B.S. G.K., II Série, T. XXVII, DA). 1870. — DrieuLarair. — Etude sur les couches comprises entre la forma- tion jurassique moyenne et la formation crétacée des Alpes, de Grenoble à la Méditerranée. (B. S. G. F., Il Série, T. XXVII, p. 649). 1870. — DreuLarair. — Note sur les Calcaires de Rougon. (B.S. G. F., II Série, T. XXVII, p. 669). 1870. — CH. VÉLAIN. — Nouvelle étude sur la position des Calcaires à Terebratula Janitor dans les Basses-Alpes. (B.S. G. F., Il Série, T. XX VII, p. 673). 1871. — CoquanDn. — Sur le Klippenkalk des départements du Var et des Alpes-Maritimes. (B. S. G. F., II Série, T. XXVIII, p. 208-234). 1872. — D' Breicher. — Sur le passage du Jurassique au Néocomien dans le département de l'Hérault. (B.S. G. F., Réunion extraordinaire, à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 septembre 1872). 1872. — Cn. VÉLAIN. — Compte-rendu des courses des 10, 11 el 42 sep- tembre. (Réunion extraordinaire de la S. G. F., à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 septembre 1872). 1872. — Dreucarair. — Compte-rendu de la course du 13 septembre, à Chasteuil et Rougon. (Réunion extraordinaire de la S. G. F., à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 septembre 1892). 1872. — De Rouvizze. — Sur les Dolomies oxfordiennes et les Calcaires à Terebratula moravica dans l'Hérault. (Réunion extraordinaire de la S. G. F., à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 septembre 1872). 1872. — Cn. VÉLAIN. — Compte-rendu de la course du 46 septembre, au Cheiron et à Lauppe. (Réunion extraordinaire de la S. G. F., à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 septembre 1872). 1872. — DE Rouvizze. — Sur le Néocomien du département de l'Hérault. (Réunion ext. de la S. G. F., à Digne (Basses-Alpes), du 8 au 18 sep- tembre 1872). 1872. — CH. VéLain. — L'Oxfordien et le Néocomien dans le Midi de la France. (B.S. G. F., II Série, T. XXIX, p. 129). 1872. — EBray. — Sur les Calcaires à Terebratula Janitor de Talloires (Haute-Savoie). B. S. G. F., Il Série, T. XXIX, p. 137). 1874. — EBrAy. — Raccordement du Calcaire kimméridien de Cirin avec ceux de Chambéry. (B. S. G. F.. III Série, T. II, p. 259). 1875. — Emicien Dumas. — Statistique géologique, minéralogique, ES NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 701 métallurgique et paléontologique du département du Gard. (8° Paris, Nimes et Alaïis). 1881. — HéBerT. — Sur la position des Calcaires de l'Echaillon, dans la série secondaire. (B. S. G. F., III Série, T. IX, p. 683). 1882. — A. Vizcor. — Limites stratigraphiques des terrains jurassiques et des terrains crétacés aux environs de Grenoble. (Bull. Soc. des Sc. nat. de Sud-Est T. I). 1883. — JEANJEAN. — Etude sur les terrains des Basses-Cévennes. (Mém. Acad. de Nimes, 1883). 1883. — TorcaPEL et PARRAN. — Observations sur le Jurassique supérieur des Cévennes. (B. S. G. F., IIT Série, T. XI, p. 539). 1883. — K. Leepaarn. — Etude géologique de la région du Mont- Ventoux. (Montpellier, Paris, 4°). 1883. — HÉBERT. — Observation sur la position stratigraphique des Calcaires à Ter. janitor, Am. transitorius, d'après les travaux récents. IEAS AGE, ISérie. 1 XT): 1883. — VÉLAIN. — Observations (Id., p. 406). 1883. — De RouviLe. — Quelques mots sur le Jurassique supérieur méditerranéen [résumé d'une lecon à la Fac. des Sciences). (Revue des Sciences naturelles de Montpellier, [IT Série, T. ID). 1884. — Cu. Lory. — Compte-rendu de l’excursion du 4 septembre 1881, aux carrières de la Porte de France, aux exploitations de ciment et au plateau de la Bastille. (B. S. G. K., III Série, T. IX). 1884. — HéBerT. — Observations sur la communication de M. Lory. (Ibid). Id. Sur la position des Calcaires de l’Echaillon. (Ibid). 1885. — W. Kicran. -— Sur le Jurassique supérieur du S.-E. de la France. Notes bibliogr. (Neues Jahrb. für Min. etc., T. I, p. 286). 1886. — G. MarzzarDp. — Purbeckien de la Cluse de Chaille. (B.S. G.KF., IL Série, T. XIII, p. 890 et Mém. Soc. Pal. Suisse, t. XI, 1884). 1887. — D. HozLanDe. — Histoire géologique de la colline de Lémenc de 1865 à 1886. (On trouvera dans cette note, la bibliographie considérable du Malm des environs de Chambéry). V. aussi Réud. EXTASOC RÉOPAE: dans le Jura. 1885 (3° série, t. XII). 1889. — W. Kizran. — 7. Le Gisement tithonique de Fuente de Los Frailes. — II. Etudes paléontologiques sur les terrains secondaires et tertiaires de l’Andalousie. (Mémoires présentés par divers savants, à l’Académie des Sciences de l’Institut de France, Extr. du T. XXX). 1889. — L. Przzer., — Le Portlandien de Montagnole. (Bull. Soc. d'Hist. natur. de Savoie, T. IL, p. 67). 1890. — A. Toucas. — Etude de la faune des couches tithoniques de l'Ardèche. {(B. S. G. F., IT Série, T. XVIII, p. 560). Et les notes du même auteur qui ont précédé et suivi (B.S. G.F., JIL Série, T. T. XVI, (1889) et T. XVII (1889). 1891. — CoLccor. — Sur la géologie des environs de Moustiers / Basses- Alpes). (B.S. G. F., II Série, T. XIX, p. 353). (W. Kilian, Jbid., Séance du 16 mars 1871). 702 W. KILIAN 1891. — W. Kizran. — Découverte du Jurassique supérieur dans les chaînes alpines. (Bull. Soc. d'Hist. nat. de Savoie, T. V, p. 43,et B.S.G.F., TIMSéne, d'NEXC 892): 1892. — W. Kizrax. — Notes sur les couches les plus élevées du terraiu jurassique et la base du Crétacé inférieur dans la région delphino-proven- cale. (Bull. Soc. de Statist. de l'Isère, IV Série, T. I, p. 161/et Trav."‘du Lab. de la Fac. des Sc. de Grenoble, T. I). Et aussi: C.-R. des séances S. G. F., 22 juin 1891 ; 15 février 1892 ; 22 janvier 1894 ; 4 Février 1895"; BS. G. PI Série, T. XVIII, 1890ret L'XXI, p..6821, 180% 1892. — A. GEvrex. — Note préliminaire sur le gisement tithonique d'Arzy-s-Noyarey (Isère). (Ext. du Bull. de la Soc. de Statist. du départe- ment de l'Isère). 1893. — J. Réviz. — Note sur le Jurassique supérieur et le Crétacé inférieur des environs de Chambéry. (Ext. du Bull. de la Soc. d'Hist. nat. de Savoie, T. VI, p. 28). Un grand nombre de renseignements sur le Jurassique supérieur de nos régions se trouvent aussi dans les monographies de Dumortier, Fontannes Littel / Pal. Müutheil.) et dans les travaux de d'Orbigny. | III SYSTÈME CRÉTACÉ (Planche XIT). CRÉTACÉ INFÉRIEUR (1). Le Crétacé inférieur de la Montagne de Lure présente le faciès désigné par M. Lory sous le nom de faciès vaseux, type provençal ; par M. Hébert sous celui de faciès pélagique, et appelé faciès alpin par Pictet. C'est aussi le mode de développement auquel M. Vacek préfère appliquer l’épithète de faciès vaseuxr, terme entièrement indépendant de la distribution et de l’origine des dépôts auxquels (1) Ce chapitre cest destiné à servir de cadre à un mémoire détaillé dont nous avons. il y à déjà plusieurs années, conçu le projet et pour lequel nos confrères et amis, MA KR, Leenhardt et G& Sayn ont bien voulu nous promettre leur collabora- tion. Dans cel ouvrage, qui serait une monovraphie du Crétacé inférieur, figure- raient la liste raisonnée et la synonymie de tous les Céphalopodes néocomiens, l'étude detiiilée des zones paléontologiques, une série de coupes typiques, une bibliographie aussi complète que possiblé. ainsi que des considérations sur les faciès, les mizrations de faunes, etc, Gràce à la compét nee particulière et à l’ex- périence de MM. Leenhar:it et Sayn, nous ne désespérons pas de voir un jour se réaliser ce projet en vue duquel nous avons déjà réuni de nombreux matériaux, NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 703 il s'applique. Cette section (1) comprend huit zones paléontologiques bien définies, dont on n'avait pas encore signalé la succession cons- tante dans les chaines subalpines. L’horizon de l’Am. difficilis (Barrè- mien) en particulier, a été l’objet de toute notre attention. Les calcaires à Requienia ammonia (Urgonien des auteurs) passent laté- ralement dans cette partie des chaînes subalpines à un équivalent vaseux dont la faune de Céphalopodes se rattache à l’Aptien infé- rieur. Les assises crétacées reposent en concordance parfaite sur les couches à 4m. Callisto, transitorius et privasensis. Il n’en est pas de même au Sud du département des Basses-Alpes, où les couches infé- rieures du Crétacé (tantôt le calcaire de Berrias, tantôt les assises à Hopl. amblygonius et Echinospatagus granosus) recouvrent ies cal- cuires blancs coralligènes (Calcaires de Rougon) qui doivent proba- blement être considérés comme les restes de récifs correspondant aux époques kimméridienne supérieure et portlandienne ; ces récifs qui formaient une zone en avant de l’ancien littoral des Maures et de l’Esterel paraissent, en certains points (la Palud-de-Moustiers, Andon), s'être continués pendant le commencement de la période crétacée et passer ainsi latéralement aux calcaires berriasiens ; ils nous ont fourni VNatica Levinthan, dans leurs assises supérieures, à Andon (Alpes-Maritimes). G La continuité des dépôts et du faciès vaseux dans une grande partie de notre région ont pour conséquence une Continuité non moins grande dans la faune de Céphalopodes qui caractérise notre Néocomien. On sait, en effet, qu’il y a dans le Veocomien un certain nombre d'espèces que nous qualifierons de banales, qui se trouvent du haut en bas de l’étage ou du moins dans l’Hauterivien et je Barrémien et qui ne peuveat, par conséquent, donner aucune indica- tion p'écise de niveau. Nous citerons au hasard Phylloceras Tethys, Phyll. infundibulum, Lytoceras subfimbriatum, certains Desmoceras, etc. il en est d’autres qui sont représentées dans les différents niveaux par des formes très voisines les unes des autres et qui ne peuvent être distinguées que sur des échantillons très bien conservés. Le Crétacé inférieur est rattaché au Jurassique par plusieurs, (1) C’est cet ensemble que notre savant maître Ed. Hébert appelait, dès 1867, Etage néocomien, étendant à cette série d’assises la dénomination créée en 1835 par M. de Montmollin et faisant ressortir ainsi la grande homogénéité de celte série de zones. — On sait que Ch. Lory avait proposé, pour ce même sroupe, le nom de Cartusien. 704 W. KILIAN espèces communes, notamment : Duvalia lata, Pygope janitor, Phyl- loceras semisulcatum, Phyll. Calypso; d'autre part, Belemnites semica- naliculatus le rattache au Crétacé moyen. Nous avons discuté (1) ailleurs (pages 276:et suivantes de notre description de la Montagne de Lure), les principes sur lesquels devait être basée une classification rationnelle du Crétacé inférieur et fait la critique de chacune des subdivisions qui peuvent y être établies. Les travaux qui ont été publiés depuis cette époque n’ont fait que confirmer les résultats auxquels nous étions arrivé en 1888. Le Crétacé inférieur du Sud-Est de la France ne se présente pas toujours avec le faciès vaseux ; ce dernier est cantonné dans une bande à peu près parallèle à la direction générale des Alpes et qui correspond très probablement, ainsi que l’a supposé M. Haug, à un géosynclinal. Cette bande s'étend des environs de Barrême et d’Allos (Basses-Alpes) au Gapençais (Puy-de-Manse), s’élargit vers la Drôme (Serres, Montclus, Valdrôme), occupe le Diois, les Baronnies, les environs de Crest et de Saillans. Après une interruption entre Gap et la Haute-Savoie, due proba- blement à l’enlèvement des dépôts crétacés par l’érosion de la chaîne de Belledonne, on retrouve le faciès vaseux à Ammonites pyriteuses dans les environs de Cluses. Des couches à Céphalopodes représentent de nouveau tout le Crétacé inférieur aux Voirons (Haute-Savoie) et dans les Alpes Vaudoises et Fribourgeoiïises (La Veveyse, Chàtel-St-Denis, etc.) En dehors des régions que nous venons de délimiter, les faciès varient beaucoup et ces modifications atteignent tantôt certaines assises seulement (faciès mixte des environs de Grenoble et de l’Ardèche), tantôt la totalité du Crétacé inférieur. En ce qui concerne les faciès, nous distinguerons donc les types suivants : 19 FACIÈS VASEUX SUBPÉLAGIQUES. a) Marno-calcaires à Ammonites et Céphalopodes variés, 4pty- chus, etc., Barrème, Drôme, Diois, etc.; à l'Etranger : faciès du Biancone, de la Majolica, de Rossfeld. Neocomaptychenkalk, etc. (1) MM. TorcapeL, d’une part, et Mayer-Eymar de l'autre, ont essayé d’intro- : duire dans la science une série de dénominations et de sous-étages nouveaux, notaminent en ce qui concerne le Crétacé inférieur. Nous ne ferons pas usage ici de ces termes, dont nous avons, dans nos Revues annuelles de l'Annuaire géolo- gique universel, démontré à plusieurs reprises l’inopportunité ou les inconvénients (en particulier pour les termes Barutélien et Cruasien de M. Torcapel). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 705 b) Marnes à fossiles pyriteux (1): Berriasiem pyriteux, La Faurie (P. Lory).— Valanginien pyriteux à Hoplites pexiptychus, neocomien- sis, etc. ; — Hauterivien pyriteux : Raye (M. Sayn), Col de Perty, Laborel (M. Paquier), près Veynes (P. Lory}, Noyers-sur-Jabron ; — Barrémien pyriteux (La Charce, M. Kilian, 1887) Vaison (M. Leenhardt), Col de Garnesier (P. Lory) et Cobonne (M. Sayn); — Aptien inférieur pyriteux (Le Chêne M. Leenhardt); — Aptien supérieur pyriteux (Apt. Gargas, etc.). — A l'étranger : faciès pyri- teux des diverses zones néocomiennes de l’Algérie, des Baléares, de l'Espagne, etc. 2% Faciès RÉCIFAL. — Berriasien (Lentille de Fourvoirie) à Æopli- tes sp. et débris divers (Polypiers, etc.), et Calc. blancs à Natica Leviathan, du Jura, d'Andon {Alpes-Maritimes}, ete. — Valanginien oolithique Lézat (Jura), calcaires blancs supérieurs à Rudistes de l'Echaïllon, couches à Valletia du Corbelet (Savoie) et du Semnoz (M. Hollande,1896).— Barrémien récifal de la Charce (MM. Ch. Lory, Kilian et Léenhardt), de Menglon (MM. Sayn et P. Lory), des Monts de Vaucluse (M. Léenhardt). — Aptien inférieur (Banon, Simiane (M. Kilian), Orgon, environs de Grenoble. À l'étranger : Urgo- aptien de l’Espagne, du Portugal, des Pyrénées, Suisse, Sicile, Serbie, ete — Aptien supérieur : probablement la partie culminante de l’Urgonien de l’Isère (Le Rimet, etc.). Ce faciès récilal comprend des calcaires oolithiques à Rudistes, des couches rognonneuses ou compactes à Orbitolines (sous-faciès à Orbitolines), des calcaires à débris (faciès subrécifal), des cal- caires à silex (Montagne de Lure). 30 FACIÈS LITTORAL. — Couches « Spatangues » et à Ostracés. Dans le Valanginien à Malleval (Isère), à Moustiers-Ste-Marie (Basses- Alpes); dans l’Hauterivien (Jura, Moustiers-Ste Marie, Alpines); dans le Barrêmien (Dauphiné, Luberon, etc.) ; dans l’Aptien (Clan- sayes, etc.). Couches à débris, Bivalves et Gastropodes (Valanginien du Jura, Infravalanginien du Portugal, calcaires de Neufchâtel). Couches à Ptéropodes. Couches glauconieuses et phosphatées, quelquefois limoniteuses (Jura): Hauterivien du Jura, du Dauphiné (St-Pierre-de-Cherennes), de Peyroules (Basses-Alpes), d'Escragnolles, etc. Barrèmien d’Escra- (1) V. P. Lony et V. PaquiER (C. R. Séances Soc géol. de France, 1895, ne 12 et Trav Lab, de Géol. Fac, Sc. de Grenoble, III, 2, p. 37, 1894). 706 W. KILIAN gnolles, de Mantegière, du Bourguet (Var), de Chabrières (Basses- Alpes). Au point de vue géographique, nous distinguerons : 19 Une zone vaseuse, définie plus haut (Nord des Basses-Alpes, Drôme, etc.). 20 Des régions récifales. 9° Une zone littorale du Sud-Est bordant le massif des Maures. 4° Une zone moins profonde vers le Sud et le Sud-Ouest (1) (Beaucaire, Montagnette, Alpines, région de Meyrargues, etc.). 50 La région du Nord voisine du Jura, à type jurassien. 60 Une zone orientale peu connue (Ubaye, etc.). Les limites de ces différentes zones ne sont pas exactement les mêmes à toutes les époques de la période du Crétacé inférieur ; elles correspondent donc à des bandes où les faciès divers s’enchevètrent et constituent le {ype mixte défini plus haut : Le tableau ci-joint (PI. XII) donné donnera une idée de toutes les modifications que nous venons d'indiquer et de leur répartition dans le temps et dans l’espace. A. — Enfravalanginien ou Berriasien. CALCAIRES MARNEUX (DITS DE BERRIAS) à Am. (Hoplites) Boissier'i et occitanicus (Calc. à ciment de la Porte-de-France). Le Berriasien (sensu stricto) (non Berriasien Toucas) est formé de calcaires marneux bicolores, généralement tachetés de vermicula- tions rougeàtres, avec intercalations bréchilormes et rognonneuses (30%), contenant, dans la région de Lure : Hoplites Boissieri, H. Mal- bosi, AÆHoplites curelensis, occitanicus, Holcostephanus Negreli, Lyto- ceras Honnorati, Phylloceras semisulcatum, Calypso, Bel. latus et conicus, Pygope trianqulus, Rhynchonella contracta et des empreintes mécaniques (Cancellophycus). Cette même assise existe dans une grande partie du Bassin du Rhône ; sa faune a les caractères suivants : à côté de Phylloceras semisulcatum que nous connaissons déjà, il faut citer comme également abondant Lytocerus Honnorati (= Lytoceras municipale Opp.). Puis l’on rencontre, en fait d’espèces vraiment significa- lives et spéciales à l’assise, une série d’'Ammonites du groupe des Hoplites, et en particulier Hoplites Boïssieri, forme très abondante (1) M. Cocrotr a donné (B. S. G. F., 3 série, t. XVIII, 1889), une carte très instructive de l’extension des différents étages néocomiens dans la Basse-Provence. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 707 qu'accompagnent Hoplites occitanicus, Hopl. Euthymi et des variétés de Hoplites Malbosi. On y trouve aussi Bel. conicus et Bel. latus. Le Terebratula diphyoides, si commun à ce niveau dans l'Ardèche, fait ici complètement défaut. La forme typique de Æolc. Astieri n'existe pas encore, mais d’autres espèces |Holcostephanus Negréli) constituent avec /lole. ducalis Matheron et plusieurs formes non encore décrites (1) un petit groupe distinct, précurseur de Holc. Astieri et dont les collections'de la Sorbonne possèdent une jolie série entièrement recueillie dans les calcaires de Berrias du Bassin du Rhône. Nous avons retrouvé Hole. Negreli (= Holc. Barroisi Kilian) à Cabra (Andalousie). [Il existe au même niveau en Algérie et en Crimée. Ce calcaire marneux à Hoplites Boissieri (et sa variété Smielensis, Pomel), Hoplites Malbosi, Hopl. Euthymi, Holcostephanus ducalis, Negreli (— altavensis, Pomel), etc. dit Calcaire de Berrias, Berria- sien, Calcaire à ciment de la Porte de France, contient souvent des couches à structure mamelonnée (la Faurie) ; mais on n’y voit plus qu’exceptionnellement (2) les rognons durs et branchus du Titho- nique supérieur ; ce sont plutôt des sortes de « miches » semblables à celles du Néocomien. Cette assise est bien développée à la Faurie {avec niveau pyri- teux), à Montclus (3) ({op. Oppeli, Lytoc. Honnorati d’Orb., Æopl. incompositus Ret., Æinnites occitanicus Pict. (= Limæ Lirouit Em. Dum., etc., etc.), près de Luc-en-Diois et à Chomérac (Ardèche). Elle existe encore au Mt Jalla, près Grenoble (Holc. Negreli), à la cluse de Chabrières (M. Vélain) et au col St-Pierre (Rh. contracta) ; à Feissal (Æopl. Euthymi), à Curel, Col de Cabre (Æole. Negreli, Hopl. cf. Boissieri) ; au Puy de Manse (Hautes-Alpes) (Pyg. triangulus) ; à Valdrôme (route de Beaurières) (4 ptychus Seranonis, Hopl. Boissieri, Hopl. cf. periptychus), a Serres et à l'Est de Nyons (Hoplites occita- nicus, Hop. Chaperi). On peut l’étudier également à la Cisterne (Hérault), où elle est très fossilifère et où nous avons recueilli la plupart des espèces citées par M. Jeanjean (4); Æolcostephanus (1) I faut espérer que la publication de ces espèces ne tardera pas à tenter quel- qu’un de nos confrères Il y a là tout un groupe à étudier et le sujet d’une mono- graphie très intéressante qui comblerait une lacune dans nos connaissances. (2) V. LeeNHaRDT (Bull. Serv. Carte géol. de Fr. C.-R. des Collab., 1894, N°38, p. 123. (3) M Hébert à étudié en 1861 les assises de passage du Jurassique au Crétacé à Montclus et considéré arbitrairement un petit lit de marne terreuse jaune (à la base du Berriasien p'obablement), comme indiquant la ligne de démarcation entre les deux terrains, entre lesquels il supposait une lacune considérable. (£) JEANJEAN, Excursion d’un géologue à la Cadières (Gard). Nîmes, 1890. 708 W. KILIAN Negreli, Y est particulièrement fréquent. On la connaît jusqu’à Meyrargues, dans les Bouches-du Rhône. Ces calcaires marneux (la . Faurie, la Charce, Sisteron, Curel, Aïizy, environs de Chambéry [Aspremont (Hopl. Malbosi, musée de Chambéry), Serraval (d’après M. D. Hollande), Montagnole (Hopl. Boissieri, Hole. Negreli, Hinnites occitanicus, Pyg. dephyoides, etc.) ], etc., etc., à faune dite berriasienne sont sans mélange d'espèces franchement tithoniques ; n’en four- nissent que des exemplaires très rares ou n’en renferment qu’à la base (Haploceras carachteis, cristiferum et elimatum vers la base de l’assise, à la Faurie ; Æoplites callistoides Behrendsen, ponticus Ret. et Oppeli Kil., assez fréquents dans les bancs les plus inférieurs de la plupart des localités), contiennent également des formes telles que Phyll. semisulcatum (= ptychoicum), Phylloceras Calypso (= ber- riasense), Lytoceras Honnorati (— municipale), Holcostephanus Grotei, Lytoceras Juilleti, et plusieurs autres, communes à nos trois assises et se continuant même dans le Néocomien proprement dit. Hoplites Malbosi Pict. Ssp., Hop. Euthymi Pict. sp., Æop. occita- niCuS PIC Sp Op Bossier Pic Osp, MHopcurelenSIsS ARTE Holcostephanus narbonnensis Pict., Æolc. Negreli Math. sp., et Holc. ducalis Math. sp., quoique débutant sporadiment dans le Tithonique supérieur, constituent ici un ensemble faunique à affinités incontes- tablement crétacées et qui doit être considéré comme la souche des Céphalopodes valanginiens ‘et hauteriviens. Belemnites latus, Bel. conicus, Bel. Orbignyi sont assez fréquents à ce niveau (où Hébert les avait très justement remarquées à Châtillon) ainsi que Rhyn- chonella contracta Pictet. M. Gevrey y a rencontré à la Faurie: Holcostephanus aff. Astieri, Hoplites Thurmanni et Hoplites pexiptychus Uhlig (= Roubaudi = Isaris Pomel, = Zianidia Pomel) (1), formes nettement valanginiennes. Cette couche présente un type faunique à cachet crétacé : les Perisphinctes du groupe du transitorius, les Rhacophyllites (Sowerby- ceras Par. et Bon.), les Aspidoceras et les Peltoceras, ont ici entière- ment disparu, les /oplites affectent des formes plus voisines des Hoplites neocomiensis et pexiptychus (Roubaudi), dont la forme type apparaît déjà sporadiquement, etc. ; en même temps, /opltes Callisto, Hop. Chaperi, Hop. delphinensis et les autres espèces voisines, du niveau précédent, deviennent rares. Cependant Pygope trianqulus est encore fréquente à ce niveau à la Faurie. (1) Le nom de Hoplites peæiptychus a la priorité sur celui de Roubaudi d'Orb. Cette dernière espèce n'ayant été tigurée par nous qu’en 1888 (Description géol. «le la Montagne de Lure, pl. IT, fig. 2). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 709 En résumé, la faune Berriasienne (1) comprend les éléments sui- vants : 1° Espèces caractéristiques ou qui ont ici leur maximum de fré- quente. Hoplites Boissieri Pict.,sp. Hop. smielensis Pomel, Hop. oceitanicus. Pict., Hop. Malbosi Pictet, Hop. callistaides Behr., H. Janus Ret., H. subchaperi Ret., H. consanguineus Ret., 4H. ponticus Ret., H. incompositus Ret., H. Bodenbenderi Behr., Hop. Rouvillei Math., (1) M. Gevrey possède, du Berriasien de la Faurie, une très remarquable série. Voici, d'après sa collection et celle de la Faculté des Sciences de Grenoble, un aperçu de cette faune : Duvalia lata, Duvalia n.sp., Ducalia conica ; Lytoceras quadrisulcatum, Honnorati, Juilleti (sutile), Liebigi ; Phuylloceras semisulcatum. Calypso, serum, Beneckei Zitt.; Haploceras Grasi, tithonium, cristiferum, carachteis, Stasyczit ; Hoplites ponticus Retowsky, sp., Hopl. pr'ivasensis Pict., sp., Hopl. peziptychus Ubl. [— Roubaudi (d’Orb.) Kilian], H. Dalmasi Pict. sp., Hopl. Boissieri Pict., sp., Malbosi sp., Euthymet Pict., Hopl. cf. kystriæ Phill (adulte), Hopl.occitanicus Pict sp., Hopl. Bodenbenderi Behr.; Holcostephanus ducalis Math. sp., Negreli Math. sp., pronus Opp., Holc., n. sp. (— Astieri Pavlow, fig. 14), Holc. proteus Ret., Holcast.(Astieria),n. sp., voisin d’Holc. Atherstoni, Hoilc., n. sp. (adulte), Holc. drumicus Sa yn in coll., (également des marnes valan- giniennes et du Fontanil), Holc. obliquenodosus Ret, Oppeliaæ macrotela ; Glossothyris (Pygope) APTE GI. (Pygope) janitor Pict., Gl. subtrianqu- lata Winckl. Ajoutous des débris de Baculites | ou de Piychoceras qui se rencontrent à ce niveau dans beaucoup de localités. REMARQUES PALÉONTOLOGIQUES. — Hopl. ponticus Ret. sp., forme très voisine de H. callistoides Behrendsen, à laquelle il faudra peut être un jour la réunir, passe en toutes proportions à une série d’espèces qui se rapprochent, en prenant des tubercules, de A Chapert Pict. Cette convergence s’observe en particulier pour : Hopl. obtusenodosum Ret., Chaperi Pict. sp., Tarini Kil., subchaperi Ret., consanguineus Ret., incompositus Ret. Cette dernière forme appartient au groupe de Hopl. Boissieri Pict., sp., également sujet à acquérir les tubercules du groupe Chaperti. M. Retowski a donné un tableau des variétés si nombreuses de Hopl. Callisto, ‘ il n'admet pas quelques-unes de nos identifications, notamment celle de PA. semi- suicatum. et de Ph. ptychoicum ; (!!!) il réunit Bel. Conradi Kil. à B. semisul- _ catus Münst. et crée une nouvelle espèce (Holc. Toucast Ret.) pour Holc. pronus Toucas (PI. XV, fig. 14), non Zitt. — Les Hopiltes tithoniques et berriasiens ont donné naissance aux groupes des Hoplites valanginiens de la façon suivante : H.Callisto, privasensis, delphinensis ont donné Hopl.Thurmanni et ses variétés. H. Dalmasi et occitanicus » Hopl. regalis Pavl. H. Boissieri Pict. » Hopl. amblygonius N. et Uhl. H. Boissieri est une espèce He voisine de certains types de Hopl. amblygonius N. el Uhl. dont elle ne diffère que par l'allure différente de la face siphonale. Enfin, Aoplites Chaperi, Malbosi, Curelensis, etc., ont donné naissance au groupe de 1. radiatus et Leopoldi. 710 W. KILIAN Hop. Euthymi Pict., Hop. curelensis Kil. (1), Hoplites, n. sp. (de la Faurie, coll. Gevrey). Holcostephanus ducalis Math., sp., Holc. Negreli Math., sp. (altavensis Pomel), Hole. Brereti Pomel, sp., Hole. telloutensis Pomel, sp. Hole. narbonnensis Pict., Hole. prateus Ret., Holc. obliquenodosus Ret., Holc. Boussingaulti d'Orb. {la Charce), Holcostephanus gratianopolitensis Kil. (coll. Gevrey}, Holc. Theodosiae (Desh.) Ret. (Les Salles), Holcost. cf. spitiensis (Blanf.) Pavl. (la Charce). 20 Espèces nouvelles : Tout un groupe d’Holcostephanus voisins de H. Cautleyi Opp., Hole. ducalis Math. et Groteanus Opp., sp., cons- titue une série d'éléments caractéristiques dont la publication est attendue avec impatience. La collection de M. Gevrey renferme des types très curieux de ce groupe ; nous en avons vu également dans celle de M. Sayn et dans celle de la Sorbonne. Quelques Honlites du groupe de Hoplites Euthymei. 30 Espèces communes avec le Tithonique : Hop. Dalmasi Pict., sp., Hop. abscissus Opp. (bien voisin de Hop. Boïssieri Pictet), Hop. Chaperi Pict., sp., privasensis Pict. sp., Hop. Caliisto d'Orb., sp., Hop. Oppeli Kilian, Haploceras carachteis Zeuschn., Hapl. cristiferum Opp., sp., Hapl. tithonium Opp., elima- tum Opp., sp., Phyll. Beneckei Zitt., Holcostephanus pronus Opp., sp., Oppelia macrotela Opp., Rhynchonella contracta Piet., Pygope trian- gulus. (Cette espèce est très abondante, etc.). Lo Espèces roimmunes avec le Valanginien : Aptychus Seranonis Coq., Bel. Orbignyi, Hoplites pexiptychus Uhlig (= Roubaudi d'Orb.), (collection Gevrey), du Berriasien supérieur, Hop. Thurmanni Pict. et Camp., Hop. Malbosi [existe à l’état pyriteux dans le Valanginien de Jonchères (Drôme)|, Holcostephanus Astieri d’Orb., Hoplites hystrixæ Phill., Holcost. drumicus Sayn (in coll.), Glossoth. hippopus Roem., etc. 90 Espèces indifférentes ou banales : Lytoceras Liebigi Opp., sp., Lytoceras Honnorati d’'Orb., sp. (= municipale Opp.), Lytoceras quadrisulcatum d'Orb. sp., Lytoceras Juilleti d'Orb. sp., (= sutile), Phylloreras semisulcatum d’Orb. sp., (= piychoicum Qu.), Phylloceras Calypso d’Orb., sp. (2), serum Opp., (1) L'étude minutieuse des tours internes de ces espèces, comparativement aux petits Joplites des marnes valanginiennes à fossiles pyriteux, s'impose ; il en est de même pour les Holcostephanus. Il est probable qu'une étude de ce genre per- mettrait plus d'identifications pour les Æoplites que pour les Holcostephanus. (2) Nous avons, dès 1888, ratlaché à cette espèce PAyll. silesiacum Opp. et Phyll. berriasense Pièt.sp. M. P. Lory, qui vient de consacrer ne élude détail- lée à ces formes, est arrivé au mème résultat, NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 711 Hapl. Grasi d’'Orb., sp., Æolcostephanus Grotei Opp. sp., Duvalia lata d'Orb. sp., Duvalia conica d’'Orb. sp., Rh. contracta Pict., Pygope janitor Pictet, Pygope diphyoides Pictet, Pholadomya Malbosi Pict. Cette faune a peu d’affinité avec les faunes septentrionales (1). M. Sayn a montré que la faune à fossiles pyriteux du Valanginien comprend quelques esvèces berriasiennes. Nous avons pu reconnaire trois subdivisions qui paraissent à peu près constantes,dans les points où cet étage est bien développé: 1° À la base, une assise avec quelques espèces tithoniques retar- dataires ; Hoplites callistoides (= H. macileatus autor., non d’Orb.) et Hop. Oppeli sont particulièrement abondantes à ce niveau (Aïizy La Faurie, Montcius, Berrias, etc. Cette assise a été souvent mise dans le Tithonique (MM. Leenhardt, Torcapel, etc.). Elle est très facile à étudier à Gensiac (Montagne de Lure) et à Noyarey (Isère); on y trouve surtout : Hoplites ponticus Ret. sp., H. subchaperi Ret., H. consanguineus Ret., H. subrichteri Ret., H. incompositus Ret., B. Chaperi Pict. sp., H. Mualbosi, H. Janus Ret., (Glossothyris hippopus. % Niveau principal à faune franchement berriasienne. C'est ici que se rencontrent avec le plus d'abondance les formes spéciales énumérées plus haut (Ea Faurie), Saint-Julien, Gigondas, etc. 30 Niveau supérieur beaucoup plus marneux et passant insensi- blement au Valanginien ; on y trouve, particulièrement, Belem- nites Orbignyi, Bel. conicus et Rhynchonella contract. Le Berriasien conserve ses caractères jusque dans l'Isère (Porte de France, Chevallon, Comboire, etc.), où il est exploité pour ciment depuis la découverte de Félix Breton, en 1842 ; il se continue semblable à lui-même, mais pauvre en fossiles, par les environs de Chambéry (Près de Monthazin, Mamelon des peupliers, Pas de la Fosse, etc.), jusqu’en Haute-Savoie, où on le connait à Arpenaz. Vers le Nord, on le voit se modifier du côté du Jura (v. plus bas) et passer au Valanginien inférieur. Les couches de Koniakau et de Roverè di Velo ne sont pas,comme on l’a dit, le « Correspondant du Berriasien », mais de l’extrème (1) Cependant Hoplites curelensis Kilian, espèce berriasienne des Basses-Alpes, a été recemment retrouvée par M. Bogolrwsky dans l'horizon de Rjasan (Russie) et fizurée sous le nom de Hoplites hospes. On a vu que nous avions délerminé Hopl. rjasanensis du Tithonique de Chomérac. Il est très intéressant de voir se muluplier les formes communes entre notre province et la province boréale, (V. à ce sujet Bocozowsxy, Der Rjasan-horizont. St-Pétersbourg, 1896). 712 W. KILIAN base seulement de ce groupe (Voir Annuaire géologique universel, article : Système Crétacé, t. VIL, 1891). La principale partie de ce que l'on à appelé Berriasien appartient à la zone à Hoplites Boissieri qui, par sa faune, est déjà nettement néocomienne (C. R. sommaire, séances Soc. géol. de France, 15 février 1892. B. S. G. F., 3e série, t. XVIIL. Bull. Trav. Labor. Géol. Faculté des Sciences de Grenoble, t. [, 1891) et qui passe latéralement à l’assise inférieure (à Strombus Sautieri) du Valanginien jurassien (= partie supérieure du récit de l’Echaillon).— Cette zone n’est pas nommée dans la nouvelle nomen- clature de MM. Munier-Chalmas et Lapparent. Le Purbeckien du Jura méridional ne correspond pas, comme on le croit, à la zone à Hoplites Boissieri (Berriasien), mais bien au Tithonique supérieur (zone à Hoplites Callisto). Le Berriasien, déjà coralligène à l’Echaïllon (Isère), contenant des lentilles subréci- fales (1) à Fourvoirie (Savoie), passe, en effet, d’une façon incontes- table au Valanginien inférieur (calcaires blancs) du Jura méridional (Cluse de Chailles). D’autre part, les récentes observations de M. P. Lory, confirmées par les nôtres, montrent en outre que la partie supérieure du récif de l’Echaillon passe latéralement aux couches valanginiennes à Terebratula cf. Carteroni, Exogyra cf. Couloni; elle contient des Rudistes différents de ceux de la base et ne se termine qu’au Valanginien supérieur (C. du Fontanil). Tous ces faits, observés dans une région très restreinte,conduisent nécessairement à la conclusion, suffisamment indiquée du reste par l’analyse de la faune, que la zone à Hoplites Boissieri, confondue à tort par M. Toucas avec le Tithonique supérieur (zone à Hoplites Callisto), doit être rattaché au système Crétacé. Vers l'Est, l’érosion qui a fait disparaître les dépôts crétacés des chaines alpines, empêche de suivre les modifications de cette zone. À l’Ouest, elle renferme des Brachiopodes à Barbières (Drôme), d’après M. Sayn, mais passe avec ses caractères habituels dans l’Ardèche où se trouve la localité classique de Berrias. Vers le Sud, ses transformations sont plus intéressantes; elle devient moins marneuse, se débite en plaquettes aux environs de Gréoux (Basses- Alpes) et de Meyrargues (Bouches-du-Rhône) où, à côté de ses Ammonites (Hoplites Malbosi), M. Collot a cité la présence de Natica Leviathan. Au Nord d’une ligne passant par l’Etang de Berre, Aix, Rians et Ginasservis, le Berriasien est, en effet, d’après cet auteur, (1) L'examen microscopique de ces calcaires montre nettement qu'ils sont formés de débris de Polypiers, Foraminifères, etc. Cependant, ils renferment encore quel- ques fragments d’Ammonites (Hoplites). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 713 représenté par des calcaires marneux à Ammonites, se liant inti- mement au Jurassique, mais, outre des Ammonites berriasiennes (Ammonites occitanicus, Malbosi), M. Collot y a rencontré Terebra- tula valdensis et une série d’Oursins (Parouvier, Pelissane, Meyrar- gues, etc.). Au Sud des calcaires blanchâtres coupés de délits argi- leux renferment : Nerinea lobata et valdensis, Natica Leviathan, Phyllobrissus Duboisi, Requienia, etc.; l’auteur les attribue au Valan- ginien (la Nerthe, Allauch, le Rove, Pourrières). Le Berriasien ferait donc défaut dans ces dernières localités ou bien il serait représenté, comme dans certaines parties du Gard, par le faciès valanginien à Natica Leviathan. On le voit également se modifier près de Mous- tiers-Ste-Marie (Basses-Alpes), où il semble passer à un calcaire récifal. Enfin, à Andon (Alpes-Maritimes), nous avons recueilli Natica Leviathan dans des calcaires blancs jaunâtres en plaquettes, qui, par leur position, appartiennent à cet étage. M. Nolan a observé dans les Baléares des assises identiques par leur nature pétrographique et par leur faune (Hoplites Boissiert, eic.), à celles qui représentent, en France, le faciès vaseux du Berriasien. L’autonomie de la zone à Hoplites Boissieri, si bien représentée à la Faurie et dont notre contrère M. Gevrey a réuni de si remar- quables séries, a été pleinement reconnue par MM. Munier-Chalmas et Haug (1). Cette faune ne peut être confondue, ainsi qu’on l’a récemment proposé, avec celle du Tithonique supérieur (Aïzy, la Boissière, etc.). Nous prions nos lecteurs de nous excuser de revenir encore une fois sur la question de l'autonomie de la zone à Hoplites Boissieri ; le crédit qu’a obtenu auprès de nombre de géolo- gues l'assimilation erronée de cette zone avec le Tithonique supé- rieur, expliquera peut-être cette insistance (2). Nous avons eu l’occasion de revoir, en compagnie de notre excel- lent et savant confrère M. Sayn, la coupe du Claps-de-Luc (Drôme), qui est absolument démonstrative à cet égard. À Luc, en effet, on trouve le Tithonique supérieur bien développé et très fossilifère, notamment à l'entrée du ravin de Salles. C’est absolument le même faciès et la même faune qu’à la Boissière; nous avons recueilli là, (1) Dans un récent article sur le système jurassique, paru dans la Grande Ency- clopédie, M. Haug reconnait le caractère crétacé de cette faune. (2) M. Retowski a décrit récemment (1893) comme tithonique une faune de Crimée qui présente avec celle de nos couches à Hopl. Boissieri (Berriasien propre- ment dit), la plus grande et la plus remarquable identité et qui est certainement plus récente que le Tithonique. 22 août 1896. — T. XXII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 46 714 W. KILIAN bien en place: Perisphinctes Lorioli, Hoplites Callisto, Hoplites delphi- nensis, Hopl. Kôllikeri, Hopl. ci. Chaperi, Pylloc. ptychoicum, var. inordinatum, etc. (v. plus haut, la liste du Claps-de-Luc). A la partie tout à fait supérieure de l’assise, on remarque un petit banc bréchi- forme pétri d'articles de Crinoides. Immédiatement au-dessus du Tithonique supérieur, on observe, soit sur la route de Beaurières, soit en remontant le ravin de Salles, les couches à Hoplites Boissieri composées de calcaires un peu marneux, bien stratifiés, jaunâtres ou blanchâtres et tachetés par places de rouille ou de bleu. Bien qu'ils ne soient pas extrêmement fossilifères, nous avons pu y recueillir Lytoceras Honnorati et les grands Holcostephanus caracté- ristiques de ce niveau : Holcostephanus ducalis Math., Holc. Theo- dosiae (Desh.) in Ret., Æolc. cf. Boussingaulti, Hoplites callistoides Behr., Hopl. occitanicus d’Orb. Ces calcaires passent insensiblement, à leur partie supérieure, aux Marnes à Hoplites Roubaudi et Bel. Emerici assez fossilifères près du hameau de Salles. Ajoutons que dans une tournée faite en compagnie de M. le Pro- fesseur Renevier, de Lausanne, et de plusieurs de nos confrères et au cours de laquelle ont été relevées en détail une série de coupes échelonnées entre Chambéry et Chomérac (Ardèche), nous avons constaté et fait constater à M. Renevier (qui s’est déclaré pleinement d'accord avec nous), la présence réelle et constante de cette zone à Hoplites Boissieri, Hoplites occitanicus, Hoplites Malbosi, Holcoste- phanus ducalis, Hole. Negreli, Holc. Breveti, Holc. telloutensis, ete., horizon qui, à Chomérac même, est bien distinct (1) et nettement supé- rieur à la brèche de la Boissière à faune de Stramberg. Cette assise présente un type faunique à cachet crétacé ; les formes jJurassiques (Perisphinctes, véritables Oppelia, etc.), ne s’y rencontrent plus ou que par exception; certains types d'Hoplites et de Holcostephanus à physionomie crétacée commencent à pulluler. Zopl. curvinodus N. et Uhl. s’y est rencontré à la Faurie, en un exemplaire (coll. Jaubert). Nous maintenons donc, malgré les mélanges graduels et les passages inévitables d’une faune à l’autre, l'existence de trois associations fau- niques, correspondant chacune au maximum de fréquence de certaines formes et reliées par des transitions nécessaires ainsi que par un certain nombre d'espèces communes ; le Tithonique est représenté dans le Sud- Est par ses deux niveaux et est toujours recouvert par le Berriasien tel (1) Dans la berge du ruisseau, près de Champ-de-Payre (Am. Negreli, Boissieri, etc.),, et à quelques pas au Nord-Est du gisement même de la Boissière (Hoplites Malbosi, etc.). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 715 que l’a défini Pictet. Les trois faurnes suivantes (1) se succèdent partout régulièrement, de bas en haut : { 1. Faune du Diphyakalk (zone à Perisphinctes geron). TITHONIQUE 2. Faune de Stramberg, du Claps de-Luc (Drôme), de la Bois- (Jurassique) sière (Ardèche), d'Aizy (Isère), de Cabra (Andalousie), (zone à Hoplites Callisto). 3. Faune de la Faurie (dite berriasienne), remarquable par la fréquence des Hoplites Boissieri, Euthymi, occita- (CRÉTACÉ nicus, Dalmasi, curelensis, et surtout par celles des INFÉRIEUR) Holcostephanus Negreli, ducalis,ete. (Voir les remar- PA: quables séries de la Sorbonne et de la Faculté des Infravalanginien Se : Sciences de Grenoble, provenant en partie de la collec- ou k me À : tr tion Jaubert, ainsi que la collection de notre confrère Berriasien et ami M. Gevrey (Zone à Hoplites Boissieri et Holcos- tephanus Negreli). B. — Valanginien (Planche XIII) Le Valanginien présente deux subdivisions : a) À la base, une série épaisse de marnes bleuâtres, à fossiles ferrugineux, coupées de lits marno-calcaires et contenant : Bel. (Duvalia) Emerici, latus, conicus, Orbignyi, Phylloceras semisulcatum, serum, Calypso, Lyloceras quadrisulcatum, Juilleti, obliquestrangu- latum, Haploceras Grasi, Holcostephanus stephanophorus, drumicus, Astieri, Hoplites neocomiensis, Thurmanni, asperrimus, pexiptychus (Roubaudi) (2) Oxynoticeras, sp., Aptychus Didayi, Plychoceras neo- comiense, etc. Cosmoceras (Saynoceras) verrucosum et Bel. Emerici sont parfois, d’après M. Pâquier, cantonnés dans le haut de l’assise. b) Au sommet, des bancs marno-calcaires alternent avec des marnes schisteuses et renferment des Hoplites aplatis du groupe de Hoplites regalis et amblygonius Neum. et Uhl. Nous allons étudier de près chacune de ses assises : Î. CALCAIRES MARNEUX ET MARNES A FOSSILES PYRITEUX, avec Hoplites pexiplychus, Hopl. neocomiensis et Belemnites Emerici. (= Marnes à Belemnites latus Hébert ; marnes néocomiennes inférieures Lory ; marnes à Am. pyriteuses des auteurs; marnes infra-néocomiennes Lory ; Nemau- sien, Sarran d’Allard). (1) Caractérisées et ainsi désignées par nous pour la première fois en France, dans les Basses-Alpes, en 1888 ; elles ont été mentionnées la même année, puis décrites en 1889, sur la rive droite du Rhône, par M. Toucas. (2) Les adultes de cette forme ont une grande analogie avec Hoplites Malbosi Pictet, sp. 716 W. KILIAN La faune de ces marnes est composée presque exclusivement de Céphalopodes : Ammonites et Bélemnites ; les premières, toutes de très petite taille, sont généralement pyriteuses. À côté d’un grand nombre d'espèces communes, soit à des couches inférieures, soit à des horizons plus élevés, telles que : Bel. (Duvalia) latus, Bel. conicus, Phylloceras semisulcatum (ptychoicum) (avec et sans bourre- lets ventraux !!), Calypso, serum, Haploceras Grasi, Lytoceras quadri- sulcatum, Juilleti (= sutile), Pyg. diphyoides, etc., qui se montrent plus bas (1) et Bel. binervius, Bel. pistilliformis, Hap. Grasi, Phyll. Tethys, (semistriatum) Calypso, Holcost. Aslieri, Ptychoceras neoco- miense, Aptychus Didayi, Aptychus Seranonis, Lucina sculpta, Pecten alpinus, qui se continuent dans les couches supérieures, on ren- contre quelques formes qui paraissent spécialement fréquentes dans les marnes dont nous nous occupons ici; ce sont particuliè- rement : Belemnites (Duvalia) Emerici, Lytoceras obliquestrangulatum Kilian (= Ain. J'uilleti d'Orb., p. parte), Holcostephanus stephano- phorus Math. sp., Holcost. Atherstoni Sharpe (= multiplicatus N. et Uhl.), Holc. Chaïgnoni Sayn, Holc. Bachelardi Sayn, Holc. drumi- cus Sayn. (Cette dernière espèce se retrouve, abondante et en échan- tillons de plus grande taille, au Fontanil (Isère) ; nous en connais- sons un exemplaire du Berriasien). Hoplites pexiptychus Uhl. (= Roubaudi (2) d’Orb.), Hoplites neocomiensis. À Noyers-le-Vieux, M. le curé Latil a découvert un gisement où abondent à ce niveau Hoplites Arnoldi Pict. et Camp. (3), H. hystrix Phill., etc., Lamna neocomiensis Ag. Ces fossiles sont, pour ainsi dire, cantonnés dans la partie infé- rieure de l’assise ; les autres bancs n’enc ontiennent que fort peu. A côté de ces formes, il est intéressant de signaler la présence, dans les marnes à Ammonites pyriteuses du Diois, de Oxynoticeras heteropleurum Neumayr et Uhlig. M. Alfred Gevrey nous a obli- geamment communiqué deux exemplaires pyriteux de cette curieuse espèce, voisine de Oxynoticeras Gevrilianum d’'Orb., qui en (1) Remarquons, à ce propos, qu’à cette liste on pourrait peut-être ajouter À M. Tethys (semistriatus), bien voisin de l'Am. (Phylloceras) serus Oppel de Stram- berg, et Am. verrucosus dont An. adversus Oppel du Diphyakalk se rapproche notablement malgré sa forme moins renflée. (2) Cette espèce devra désormais porter le nom de Hoplites pexæiptychus Uhlig, qui a la priorité, le type de d’Orbigny n’ayant été figuré par nous qu’en 1888. Voir au sujet de ces Hoplites une note de M. P. Lory (Trav. Labor. de Géol. Fac. des Sc. de Grenoble, T. 1, 1892). (3) Hopl. Arnoldi existe également dans les marnes valanginiennes de Belle- garde (Drôme). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 717 représente peut-être l’adulte et qui a été cité par Hébert dans la localité d’'Eyrolles (Drôme) : l’un provient de la Faurie (Hautes- Alpes), l’autre de Jonchères (Drôme). Ces deux individus per- mettent de voir distinctement les cloisons si caractéristiques de ce groupe et l’un d’eux présente les côtes fines, falciformes et peu prononcées signalées par MM. Neumayr et Uhlig (Amm. aus d. Hilsbild, Norddeutsch., p. 8); ils concordent, du reste, avec les figures données par ces auteurs (loc. cit. PI. XV, fig. 1, 2)et récem- ment encore par M. Struckmann (Jahrb. d. K. preuss. geol. Lande- sanst, 1889, PI. XI, fig. 3 et 4). Il est probable, comme l’a déjà fait remarquer M. G. Sayn, qui possède également cette espèce, que ces formes doivent être considérées comme ayant donné naissance au groupe des Pulchellia, si développé à l’époque barrêmienne et dont la ligne suturale semble pouvoir être rapprochée de celle des Oxynoticeras heteropleurum et Gevrili. Il est curieux de pouvoir citer dans le Néocomien inférieur du Midi l'existence de ces dernières espèces, qui, jusqu’à présent, n’avaient été rencontrées que dans le Valanginien du Jura, de la Haute-Savoie et des contrées septentrionales, et qui ne sont vraiment abondantes que dans l’Allemagne du Nord. Leur présence, jointe à celle de Hoplites du groupe de Hoplites regalis, hystrix et amblygo- nius Neumayr et Ublig, et de Hoplites Thurmanni, que nous avons signalée dans les marnes à Ammonites pyriteuses, d’Holcostephanus du groupe psilostomus N. et Uhl., ainsi que la découverte de Holcos- tephanus gratianopolitensis Kilian dans le calcaire de Fontanil vient augmenter le nombre encore assez restreint des Céphalopodes communs au Valanginien du Nord et à celui des contrées méridio- nales. Il y a lieu d’espérer que la Monographie des Ammonites, des marnes à Ammonîtes Roubaudi, entreprise par M. G. Sayn, les études de M. P. Lory, sur la faune néocomienne du Dévoluy et surtout la-comparaison encore à peine ébauchée des Céphalopodes néocomiens d'Angleterre et de Russie avec nos types classiques, montreront mieux encore qu’à côté d’espèces propres aux diverses provinces, il existe des formes qui se retrouvent — à divers degrés de fréquence — dans la plupart des gisements, facili- tant ainsi l’établissement d’un parallélisme rigoureux entre les dépôts des bassins que reliaient des communications marines. Nous n’insisterons pas davantage sur cette assise, car nous savons que M. Sayn met la dernière main à une monographie paléontologique des marnes valanginiennes du Sud-Est. M. Sayn 718 W. KILIAN considère la faune de ces marnes comme formée d'éléments médi- terranéens et d'espèces dérivées de formes tithoniques, associés à de nombreux types seplentrionaux (espèces du Hils de l'Allemagne du Nord et de Speeton). D’un autre côté, M. Paquier a réuni de son côté à ce niveau dans le Diois méridional, des matériaux paléon- tologiques intéressants. — Les publications de nos deux confrères ajouteront donc nombre de faits nouveaux à ceux que nous venons de résumer dans ce chapitre. La collection de la Faculté des Sciences de Grenoble, possède un exemplaire pyriteux de Pygope janitor provenant de cette assise (de Durbonnas, chemin de Longerolle). À Vieux-Noyers, c'est Pygope diphyoides qui s’y rencontre. Il est cependant un élément de cette faune qui reste assez mal défini, nous voulons parler des Belemnites désignées sous le nom de Belemnites pistilliformis d'Orb. On a confondu sous cette dénomina- tion des espèces assez diflérentes. M. Pawlow vient d’en séparer une sous le nom de Bel. jaculum Phill. M. Renevier s’est également occupé de ce groupe, mais personne n’a pensé à préciser la distri- bution verticale de ces espèces, si fréquentes dans le Sud-Est, dans les différentes zones de notre Crétacé inférieur. Localités : Jas de Madame (Montagne de Lure), col Bernardez Chardavon, Angles, Feissal, Reynier, Noyers-le Vieux (Basses- Alpes) ; Montagne de Chabre, Matacharre, St-Julien-en-Beauchène, Montclus (Hautes-Alpes), Chichiliane, Trézanne et Praterbon (Isère); Valdrôme, Fontaine Ste-Croix, Bellegarde, Châtillon-en- Diois, Col de Prémol, Eyrolles (Drôme), etc. 2. CALCAIRES MARNEUX A Hoplites regalis et amblygonius (1). Nous avons affaire ici à une couche de passage dont il ne faut pas exagérer la valeur, mais qu’il importe de signaler à cause des rapprochements, peut-être intéressants, qu'elle permettra d'établir dans la suite. Sa faune compte moins d’espèces que celle qu'a publiée M. Leenhardt de ses marnes N° du Ventoux : mais elle (1) Une révision succincte des Hoplites et des Holcostephanus de notre Néoco- mien du Sud-Est avait été annexée, par nous, sous forme de « Note ajoutée pendant l'impression », au présent chapitre. Malheureusement, le manuscrit comprenant cette révision a été égaré pendant le cours de la publicatior. Nous nous voyons forcé de remeltre à plus lard le moment où nous ferons connaître ces listes que nous sommes obligé de reconstituer de toutes pièces. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 719 correspond à une zone plus nettement définie ne comprenant que les calcaires à Hoplites aplatis dont les fossiles sont réunis à ceux des marnes à Am. neocomiensis, dans l’énumération de notre confrère. Il existe en effet dans la Haute-Provence, entre les marnes à Hoplites pexiptychus et les calcaires à Crioceras Duvali, un système assez puissant de calcaires marneux et de marnes en bancs minces alternant régulièrement entre eux, dont la faune est fort difficile à individualiser.Ces calcaires marneux, correspondent par leur posi- tion stratigraphique au-dessus des marnes à Ammonites ferrugi- neuses et Bel. latus et au-dessus des couches à Belem. dilatatus, au calcaire à Alectryonia rectangularis des environs de Grenoble et au Valanginien du Jura. Ils viennent se placer par conséquent à un niveau dont la faune de Céphalopodes est encore, comme l'a remar- qué M. Uhlig, très incomplètement connue. Ils n’ont été distingués par aucun de nos prédécesseurs. À côté de Holcost. Asteri et de Hapl. Grasi, que nous avons vus apparaitre dès la base du Crétacé, ainsi que d’Aptychus Didayi très fréquent à ce niveau dans la Montagne de Lure comme au Mt-Ventoux et à la Charce (d’après M. Hébert), et de : rares exemplaires de types plus récents comme Hopl. regalis et amblygonius, la faune de cette assise est très pauvre. Cependant, nous citerons comme formes qui se rencontrent fréquemment à ce niveau : Holcostephanus Jeannoti (1) et des Hoplites du groupe de l’Am. amblygonius N. et Uhl., des formes identiques à Hopl. regalis Bean (in Pavlow) et d’autres qui ont une grande analogie avec la figure qu'ont donnée de Hopl. cryptoceras MM. Pictet et de Loriol dans leur Monographie de la Montagne des Voirons (PI. IV, fig. 4), et que M. Leenhardt a désignée sous le nom de «type alpin » de l'Amm. cryptoceras. Après de grandes hésitations et une étude approfondie de ces échantillons, pour la plupart mal conservés ou aplatis, il nous a semblé que ces formes pouvaient être rap- portées, les unes à Æ.regalis Bean, les autres aux Hoplites amblygo-" nius et oxygonius Neumayr ei Uhlig (Am. noricus Rœmer p. p.) du Hils de l'Allemagne du Nord, où elles accompagnent Hoplites radiatus de l'Hauterivien, Holcostephanus bidichotomus et des espèces valanginiennes. Hoplites regalis Bean (in Pavlow) est une forme qui, avec Hop. (1) Cette espèce est également abondante dans certains gisements hauteriviens (Montelus, etc }; elle ne peut donc pas servir, comme nous l’avions proposé, à carac- tériser le Valanginien supérieur. Elle existe cependant aussi dans le Valanginien à Toæaster granosus de Châteauneuf-les-Moustiers et d’Allaves, près Moustiers- Ste-Marie. 720 W. KILIAN oxygonius et amblygonius des N. et Uhl., H. noricus Rœmer, Hopl. paucinodus N. et Uhl., constitue un groupe de variétés que l’on retrouve souvent représentées parmi les jeunes individus pyriteux appelés Ammonites neocomiensis par d’Orbigny. Cette dernière forme doit, en en détachant Hoplites Roubaudi et Hop. Thurmanni (jeune âge), être considérée comme le chef de file d’une espèce collective dans laquelle pourraient rentrer, à côté de la forme type de H. neocomiensis d’Orb. sp., — qui, même dans l'adulte, demeure bien distincte, ainsi que le montrent clairement les échantillons cal- caires recueillis par M. Gevrey dans le Valanginien de Malleval (Isère), — comme variétés, les formes ci-dessus. Des mutations succes- sives relient ce groupe à Hoplites cryptoceras d'Orbigny (non auto- rum). M. Pavlow (Argiles de Speeton et leurs équivalents par Pavlow et Lamplugh. Moscou; 1892, p. 100), a récemment proposé de donner à ce groupe le nom de «groupe de Hoplites regalis Bean sp. » Nous nous étonnons qu’iln’y fasse pas rentrer Aop.neocomiensis, dont il figure (PI. XVIILT (X), fig. 2), du reste, un échantillon typique sous le nom de Hoplites regalis. Hoplites amblygonius est très abondant à la Montagnette, près Tarascon, d’où M. Curet nous à Communiqué dernièrement toute une série d'échantillons se rapportant à ce type. Nous l’avons rencontré également, avec Hopl. regalis, dans les Alpines, près de Beaucaire, et à Moustiers- Ste-Marie. On en recueille de beaux et grands exemplaires dans le Valanginien supérieur de Valdrôme. Localités-types: Montclus, St-Julien en Beauchène (Hautes-Alpes), Montagne de Lure, Barrême, Reynier, Angles (Basses-Alpes), etc. Le faciès du Valanginien, que nous venons de décrire, se modifie vers le Nord et vers le Sud. Du côté du Jura et de la Savoie apparait un type à Bivalves et Gastropodes dont nous parlerons plus loin ; il est accompagné à la montagne du Corbelet, près de Cham- béry et dans plusieurs points des environs de Grenoble (Echaïllon), de calcaires à type récifal contenant des Rudistes | Valletia du Corbelet et du Semnoz (Hollande 1596)]. À Malleval (Isère), M. Alfred Gevrey a découvert et soigneusement exploré une assise curieuse qui constitue un iype spécial, riche en Echinides, modification très intéressante du Valanginien tout à fait inférieur. Nous avons déterminé dans sa collection les espèces suivantes provenant de Malleval : NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 721 Crustacés. Duvalia conica Blainv., sp. Belemnites bipartitus Blainv. Duvalia Orbignyi Duval. sp. — lata Blainv. sp. Phylloceras semisulcatum d’Orb. sp. Hoplites neocomiensis d’Orb sp.; fréquent en échantillons cal- caires de taille relativement grande, montrant bien que le type de la forme pyriteuse persiste dans l’adulte. Hoplites pexiptychus Uh].(adulte). — Arnoldi Pict. et Camp. — Desori Pict. — — var. gulica Kil. Natica sp. Rostellaria sp. Straparollus sp. Trigonia caudata Ag. Pholadomya elongata Munst. Mytilus Coulont Marcou. Goniomya Agassizi d'Orb. sp. Alectryonia Sp. Terebratula Carteroni d'Or. Zeilleria tamarindus Sow. sp. Rhabdocidaris Kiliani Cotteau. (Fréquent). — Sp. — tuberosa Gras. — crassissima Cott. Pygurus rostratus Ag. Disaster subelongatus d’Orb. Holaster Lardyi Desor. Holectypus neocomiensis Desor. Cidaris meridanensis Cott. Antedon sp. Ce gisement mériterait une étude péciale. Rappelons aussi la petite couche de l’Echaillon-les-Bains (Isère), connue depuis longtemps et qui représente un faciès à Ostracées du Valanginienu inférieur (synchronique des marnes à pyriteuses). On y trouve : Glossothyris sp. x Ammonites Rhynchonella multiformis Pict. (abondante). Exogyra n. sp. (voisine de Ex. Couloni) (1). Nombreux débris d'Echinides, de Brachiopodes, etc. Cette assise passe latéralement, ainsi que nous l’a montré M. P. Lory, à une couche grumeleuse à Ter. Carteroni, d'Orb., inter- calée dans la partie supérieure des Calcaires récifaux de l’Echaillon et surmontée de couches coralligènes à Rudistes (Vallelia ?), passant elles-mêmes au Calcaire du Fontanil. Dans la chaîne de Raye (Drôme), M. Sayn a étudié les petites variations que présente cet étage; il énumère les fossiles qui s’y rencontrent et parmi lesquels se montrent déjà quelques types peu habituels aux marnes à Ammonites pyriteuses du Dauphiné méridional. (1) Cette espèce qui se trouve déjà dans le Tithonique de la Boissière (Ardèche), existe à l’Echaillon-les-Bains, en assez bons exemplaires pour être figurée. 729 W. KILIAN On sait, d'autre part, qu'aux environs de Grenoble, le faciès mixte du Néocomien inférieur comprend les assises dates de bas en haut : . Berriasien. — Calcaires à ciment de la Porte de France et du Chevallon à ae Boissier'i, ele., passant au Nord à des calcaires subcoralligènes (Valangi- nien inférieur des auteurs). b. Marnes à Belemnites latus, Hoplites neocomiensis ; disparaissant au Nord- Ouest, tandis qu'elles prennent, au Sud, un grand développement ; très fossilifères dans le Trièves (Hoplites Roubaudi, Haploceras Grasi, Phyll. semisulcatum, Belemnites Emerici, etc.). c. Calcaires du Fontanil à faune valanginienne (Natica Leviathan, Hoplites Thurmanni, Pholad. elongata Munst., Panopæa neocomiensis d’Orb., Gercillia anceps Desh , Janira atava d'Orb., Pygurus rostratus, Montmollini, Toxaster granosus d'Orb , etc.). d. Calcaire roux à Ostrea rectangularis. e. Hauterivien glauconieux à Belemnites dilatatus, Belemnites pistilliformis, Hoplites radiatus, etc. Dans le Dauphiné méridional (Diois) et la Haute Provence, d'autre part, le faciès vaseux à Céphalopodes que revêt le Crétacé inférieur comporte les termes qui suivent : a. Berriasien — Calcaires marneux à Hoplites Boissieri, Hopl. Malbosi, Hopl. Euthymi, Holcostephanus Negreli, etc. b. Marnes à Hoplites pexiptychus {Roubaudi), Hopl. neocomiensis. Belem- nites latus, Belemnites Emerici, etc. c. Calcaires marneux à Hoplites regalis (— Hopl. neocomiensis (sensu lato), var.). Holcostephanus Jeannoti, Aptychus Didayi. d. Hauterivien à Belemnites dilatatus, Hoplites radiatus, etc. Nous venons de démontrer qu'en ce qui concerne les Céphalo- podes, — le seul élément qui permette du reste d'établir une com- paraison entre ces deux séries, puisque de la riche faune de Lamellibranches, Grastropodes, etc., du faciès mixte, presque aucune espèce ne se retrouve dans le type vaseux, — la connexion était très grande entre les marnes à Am. pexiptychus et les calcaires du Fontanil. Ces derniers contiennent, en effet : 1° Une variété de Holcostephanus Astieri à côtes fines qui se rencontre très abondamment dans les marnes à fossiles pyriteux de la Drôme et des Basses-Alpes ; 2 Holcost. drumicus Sayn, forme encore inédite et commune aux marnes valanginiennes du Diois et de Chichiliane ; 30 Hoplites neocomensis d'Orb., sp., type, l’une des espèces les - plus caractéristiques de ces marnes ; 40 Hoplites neocomiensis var., une variété spéciale jusqu’à présent à l’horizon de Hoplites pexiptychus (Roubaudi) : EEE NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 723 90 Hoplites Pavlowi nob. (— Hoplites n. f. ind., Neum. et Uhl. (Hilsbild. PL. XLI et PI. XL, fig. 1). Superbe exemplaire, identique au type du Hils ; 6° Hoplites Thurmanni (1), dont les tours internes, ainsi que nous l’avons démontré, comptent parmi les Ammonites les plus fré- quentes de la zone à Hoplites Roubaudi et qui se montre déjà dans le calcaire berriasien à Hop. Boissieri et Holcostephanus Negreli de la Faurie. T0 Zytoceras Liebigi Opp. sp. en superbes échantillons, de très grande taille. Le mode de conservation de ces coquilles, si différent dans les calcaires du Fontanil où les moules internes sont généralement de grande taille et empâtés et dans les marnes du Diois où la moyenne des échantillons ne dépasse pas 20 millimètres de diamètre et où la pyrite a conservé au moule toute sa fraîcheur et son relief, a seul empêché jusqu’à présent le rapprochement que nous venons de faire et qui, cependant, était tout indiqué. La présence d’Æolcostephanus gratianopolitensis et celle de Hoplites Pa»lowi, qui font partie de groupes essentiellement septentrionaux (voir plus haut) rattachent heureusement notre faune du Fontanil à celles du Néocomien allemand et jurassien. D'un autre côté Hoplites Thurmanni dont le type provient du Valanginien clas- sique (2), confirme l'assimilation des calcaires du Fontanil au Valanginien supérieur jurassien. Quant à Lytoceras Liebigi, sa présence au Fontanil n’a pas grande importance, cette espèce passant du Tithonique au Barrémien. Il nous semble légitime de conclure de là qu'’ainsi que l'avait fait prévoir la stratigraphie, on peut considérer les calcaires de Fon- tanil comme rentrant dans l’horizon des marnes à Hoplites Roubaudi (marnes à Belemnites latus, marnes à Ammonites pyriteuses, marnes à Ammonites neocomiensis) du Diois dont ils sont la continuation . vers le Nord-Est. Si l’on considère, d’autre part, que ces calcaires renferment la faune (Pygurus rostratus, Montmollini, Natica Levia- than, Hopl. Thurmanni, etc., etc.), du Valanginien classique du Jura, avec lequel ils sont en continuité parfaite, il en résulte qu’ils {4) Voir Trav. du Lab. de Géol. Fac. des Sc. de Grenoble, t. I, où nous avons décrit et figuré diverses variélés de cette espèce. (2) Hoplites Thurmanni a été rencontré par M. Révil, dans le Valanginien du Mont Joigny, près de Chambéry, où cette espèce est également associée à des formes du groupe de Hoplites neocomiensis var. amblygonius Neumayr et Uhlig. Elle existe aussi au Mas Sicard, près Beaucaire (Gard). 724 W. KILIAN doivent être nécessairement considérés comme représentant la dernière manifestation vers le Sud du faciès valanginien qui vient, aux environs de Grenoble, mourir en biseau dans la partie supérieure des marnes à Amm. pexiptychus (Roubaudi) à Belemnites latus, ainsi qu’on peut le constater facilement en se dirigeant de Grenoble au Mont-Aiguille par Varces et Saint-Andéol. Il est fort à désirer que la composition du Valanginien dans la région comprise entre le Mont Aiguille et le Fontanil fasse l’objet d’un travail détaillé; c’est un des points intéressants qui restent à étudier dans les chaînes subalpines et il serait utile que cette lacune dans nos connaissances soit comblée le plus tôt possible par la publication de coupes de détail relevées dans la vallée de la Gresse. Quant au parallélisme du Valanginien jurassien avec le Crétacé inférieur de la région delphino-provencçale, M. Sayn a fait connaître, en 1889, la faune de Céphalopodes nettement valanginienne de la couche jaune à Holcostephanus Astieri et Ostrea (A lectryonia) rectan- gularis de Villers-le-Lac (Doubs) : Cosmoceras (Saynoceras) verruco- sum, Holcostephanus Carteroni, Grotriani,etc., Hoplites neocomiensis, Hoplites Arnoldi, Belemnites latus, etc. Cette assise à Ostrea rectangularis se continue d’une façon très constante par le Jura méridional (Mont Vuache) jusqu'aux environs de Grenoble, où elle forme le sommet de l'étage valanginien, ainsi que les belles recherches de Ch. Lory l’ont depuis longtemps prouvé (Les géologues suisses en font de l’Hauterivien) (1). Les calcaires roux et la limonite qui supportent cette couche sont également très constants et vont se terminer en biseau près de Grenoble (Calc. du Fontanil) dans les marnes à Ammonites pexiptychus (Roubaudi), Belemnites latus, dont ils renferment les Céphalopodes (Hoplites Thurmanni, neocomiensis, etc.). Les marnes à 4mmonites pyriteuses du Diois représentent donc, sans aucun doute possible, les calcaires roux valanginiens du Jura, le calcaire du Fontanil près Grenoble, et les marno-calcaires à Ostrea n. sp. cf. Couloni et Brachiopodes de l'Echaillon-les-Bains. (1) M. Schardt, notamment, a tout récemment encore (Ecl. geol. helv. 1895- 1896) défendu celte manière de voir en se basant sur l'identité de faune de cette couche et de l’Hauterivien. Malheureusement, cette identité n’est fondée que sur des Bivalves, des Gastropodes et des Echinides et non sur des Cèphalopodes. Nous avons fait voir que tous ces groupes étaient représentés par les mêmes espèces dans le Valanginien et dans l’Hauterivien du Sud-Est et que seuls les Céphalopodes permettent de distinguer les étages. Or, ces derniers indiquent, à Villers, un âge nettement valanginien. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 72; Quant au Valanginien inférieur du Jura et de Salève (Marbre bâtard, Calcaires blancs à Nérinées et MNatica Leviathan), qui repose à la Cluse de Chailles sur des assises à faune purbeckienne coupées de couches à Ammonites du Tithonique supérieur, nous croyons devoir nécessairement le considérer comme l'équivalent de la zone à Hoplites Boissieri (Berriasien des anciens auteurs), dans lesquels vient pousser nettement une apophyse (calcaires blancs jaunâtres, construits) à Fourvoirie (Isère). Il aurait en outre comme représentant, un peu plus au Sud, la partie supérieure jaunâtre, moins coralligène, des calcaires de l’Echaïllon, sur laquelle reposent directement les marno-calcaires (Valanginien inférieur) de l’Echaillon-les-Bains. La découverte faite par nous de ÂNatica Leviathan (1) dans la partie supérieure des «calcaires blancs» d’Andon, près d’Escra- gnolles, montre bien, du reste, qu’une partie des formations récifales qui bordaïent le bassin delphino-provençal à l’époque du Jurassique supérieur s’est continuée à l’époque berriasienne. Il découle de là que le Purbeckien du Jura correspond au Tithonique supérieur seu- lement, tandis que la zone à Hoplites Boissieri aurait dans le Jura, pour équivalent, le Valanginien inférieur. L'attribution au Jurassique de la zone à Hoplites Boissieri, entrainerait donc forcément l’âge jurassique des calcaires blancs à Natica Leviathan de la région juras- sienne. Le faciès vaseux à Ammonites pyriteuses suit le bord interne des chaînes subalpines et se continue jusque dans la Haute-Savoie, où M. Haug en a constaté l’existence. M. Renevier a décrit des couches analogues dans les Alpes Vaudoises ; le Néocomien du Chablais a également le type à Céphalopodes. Le même faciès s'étend à l'Est des Basses-Alpes à Seynes, Allos, etc., et atteint, à l’Ouest du Rhône, la région de l’Ardèche (Le Pouzin, Vogué, Berrias). Au Sud, le type à Bivalves réapparaît dans les Bouches-du-Rhône, où il a été étudié avec grand soin par M. Collot (2) et où il présente à peu près les mêmes caractères que dans la région jurassienne (Pourrières). A La Palud de Moustiers et Moustiers-Ste-Marie (Basses-Alpes), il présente le faciès à Spatangues avec les espèces suivantes : (1) Natica Leviathan se rencontre du reste dans le Berriasien du Gard, d’après M. Jeanjean, et dans celui des Bouches-du-Rhône, d’après M. Collot. (2) Loc. cit. : 120 0K W. KILIAN Pholadomya elongata Münst. Hoplites regalis Bean, sp. Trigonia caudata Ag. Holcostephanus utriculus Math. sp. Disaster subelongatus d’Orb. — Astieri d'Orb., sp. Toxaster granosus (1) d’Orb., — Jeannoti d'Orb.sp. (abondant). — psilostomus N. et Hoplites Thurmanni Pict., sp. Uhl. — Desori Pict., sp. — Atherstoni Sharpe — hystrix Ph., sp. sp. — oxygonius N. et U. Duvalia lata Blainv. sp. — amblygonius N. et U. Etc., etc. Une ligne passant par La Palud de Moustiers et la Garde marque la limite de l’extension méridionale de cet étage, au-delà de laquelle on voit les couches hauteriviennes reposer directement sur les calcaires blancs considérés comme jurassiques (Escragnolles). MM. Munier-Chalmas et de Lapparent adoptent l'étage Valan- ginien dans leur nouvelle nomenclature, mais établissent des sub- (1) Nous avons suumis à notre confrère, M. Jules Lambert, les nombreux exem- plaires de cette forme fout & fait caractéristique du Valanginien à « Spatangues » des environs de Moustiers, de La Palud, etc. Voici ce que nous écrit à leur sujet nolre éminent Echinologiste : 4 ? Toxaster granosus d’Orbigny (S. Echinospataqus). Les échantillons ainsi déterminés ne sont pas typiques; l'espèce de d’Orbigny est caractérisée par sa forme allongée, les pores de son ambulacre impair très inégaux, son sillon antérieur très atlénué et la présence de deux séries de tubercules dans l’ambulacre impair. Aucun des échantillons communiqués ne présente exactement ces caractères. Seul un petit échantillon du Moustiers paraît avoir son ambulacre impair tuberculeux ; les autres auraient dû en être séparés; si celte séparation n’a pas élé faite, c'est que la plupart sont identiques à des individus par moi recueillis dans le Valanginien de Belläigues (Vaud) et rapportés par de Loriol et Cotteau au Toæaster granosus. - Quoiqu'il en soit, il importe de noter que ce Toxæaster granosus de Moustiers- Sainte-Marie, de Castellane et en général des Alpes françaises (Robion, Jabron, Clars, près Escragnolles), n’est pas le vrai 7. granosus dont le type est du Valan- ginien de Sainte-Marie (Vaud), et il serait sans doute préférable de leur imposer un nom nouveau. Voisine du 7. granosus, celle espèce serait caractérisée par sa forme plus courte, plus renflée, avec sillon antérieur plus atténué, son ambulacre impair à pores faiblement inégaux et dépourvu de tubercules dans la zone interporifère. Elle difière du T. r'etusus par son sillon antérieur moins profond, sa forme géné- rale moins déclive en avant, son apex plus central, les pores de son ambulacre impair moins inégaux. Cette espèce a été plusieurs fois confondue avec le 7oæaster Ricordeaui dont elle rappelle la forme générale, mais auquel il est impossible de la rattacher puisqu'elle n'appartient pas à la même section des Toæaster, le T. Ricordeaui élant pour de Loriol un Miotoxaster. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 727 divisions qui ne nous paraissent pas tout à fait conformes aux résultats que nous venons d'exposer. C’est ainsi que dans le Valanginien de ces auteurs, 1° A. corres- pondrait à ia zone à Hoplites Boissieri, I B. aux Marnes à Hoplites pexiptychus (Roubaudi) (1) et 2° aux couches à Hoplites regalis et amblygonius (2) du Midi, mais le gisement de Saynocerus verru- cosum (3), espèce fréquente dans le bassin du Rhône est la zone 1B et non dans l’assise 2 où ne se rencontre du reste plus qu’à l’état de rareté Duvalia lata, dont le gisement principal est dans la zone à Hoplites Boissieri. Gette dernière espèce débute du reste assez bas dans le Tithonique et disparaît presque dans le Valanginien supérieur. Ajoutons que M. Pierre Lory (Congrès de Zurich ; Arch. Sc. phys: et nat. de Genève, XXXI, 1894, p. 301) a reconnu l’âge nettement valanginien de la partie terminale du récif de l’Echaillon à Terebra- tula Carteroni qui passe d’uve part aux couches du Valanginien blanc à Rudistes {Vailetia?) et, de l’autre, aux assises marneuses à Exogyra ci. Couloni et Brachiopodes de l’Echaillon-les-Bains (Isère). Dans une partie des Bouches-du-Rhône et du Gard, l'étage Valan- ginien se modifie également dans sa partie supérieure [la base de l'étage est marneuse et renferme ses espèces habituelles dans le Gard (Némausien)|; il possède là un type un peu spécial qui n’est plus le même que celui de la Drôme et des Basses-Alpes, et qui se confond souvent avec l'Hauterivien; ce sont des calcaires grenus souvent un peu marneux, à taches bleues, où la teinte jaune domine; la faune est composée d’Ammonites, de quelques Spa- tangues, de Bivalves, etc., et ce Valanginien supérieur est assez difficile à distinguer de l'Hauterivien, qui a le même faciès et une faune très analogue. Seuls, les Céphalopodes permettent parfois de distinguer les deux étages ; on y remarque l’absence complète des Lytoceras, des Phylloceras, des Haploceras et la fréquence extrème des Hoplites. Un fait très remarquable est la très grande analogie de cette (1) Contenant aussi Hopl. Thurmanni Pict. et Camp., et Oxynoticeras hetero- pleurum Neum. et Uhl. (2) Qui ont bien ici leur maximum de développement. (3) W. Kizian. Thèse sur la Montagne de Lure, 1888, p. 202. 11 est vrai que M. Sayn a signalé un exemplaire isolé de cette espèce dans la couche jaune de Villers-le Lac, mais le niveau où se rencontrent dans le Midi de nombreux échan- tillons de cette faune, est bien la zone à Hoplites pexiptychus, 728 W. KILIAN faune avec celle que MM. Neumayr et Uhlig ont décrite dans le Hils de l'Allemagne du Nord. C’est ainsi que nos propres recherches, celles de M. Pellat et les : collections de MM. Allard et Curet, nous permettent de citer du Valanginien supérieur des environs de Tarascon : Holcostephanus Grotriani Neum. et Uhl. Carrière du Mas Sicard, près Beaucaire et près Villa Félix. Collections Pellat et Allard. Hoplites Thurmanni P. et C. sp., type et variété allobrogica Kilian. Mas Sicard. Forme .type et grands échantil- lons adultes, presque lisses. — amblygonius Neum. et Uhl., adulte. Très commun, carrière du Mas Sicard, près Beaucaire. Alpines. Collections Pellat et Kilian. — — Alpines et Montagnette. Collection Curet. — Oxygonius Neum. et Uhl. Montagnette et Mas Sicard, près Beaucaire. Collections Curet et Kilian. — regalis Bean (in Pavlow.) très abondant dans les Alpines et au Mas Sicard, près Beaucaire. — cryptoceras d’Orb. (type). Montagnette. Collection Curet. — Vaceki Neum. et Uhl. Mas Sicard, près Beaucaire. — longinodus Neum. et Uhl. Id. Id. Crioceras Seeleyi, Neum. et Uhl., Id. Id. — angulatum Torc. Montagnette. Collection Kilian. Nautilus pseudoelegans d'Orb. Montagnette. Collection Curet. Panopæa neocomiensis Ag. Toxaster, etc., etc. De nouvelles recherches montreront quelle est la limite exacte à établir, dans cette région, entre les étages valanginien et hauteri- vien et quels sont les éléments caractéristiques de ces deux faunes. L’'Hauterivien type à Toxaster retusus est bien développé à ROSE dans les Alpines. 3 On voit se présenter ici une série de Céphalopodes, qui, _. sa composition, diffère beaucoup de celle du Valanginien à Ammonites pyriteuses de la Drôme et des Basses-Alpes; les types appelés septen- trionaux dominent et rappellent ceux du Jura, de Malleval (Isère), du Fontanil. On est frappé du fait que la réapparition de ces formes dans la région delphino-provençale semble étroitement liée à l’exis- tence de Spatangues, de Bivalves, de Gastropodes, etc., dans les mêmes assises. On pourrait objecter que ces Hoplites étant généralement de NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 729 grande taille, pourraient représenter les formes adultes de certains petits Hoplites désignés par un autre nom dans les marnes valan- giniennes, mais, outre que les études .de M. Sayn nous éclaireront prochainement à ce sujet, il demeure toujours incontestable qu’un grand nombre de types prédominants dans les marnes à Hoplites pexiptychus et dans l’Hauterivien subalpin font totalement défaut ici; ces types sont surtout : les Lytoceras, Phylloceras et Hapioceras. Ajoutons, comme fait digne de remarque, qu’en France et dans les îles Baléares, plusieurs des espèces étudiées en Angleterre et en Russie par M.Pavlow, notamment Hoplites regalis, Holcostephanus rotula et Astieri, se rencontrent à un niveau bien défini, celui des Marnes à Hoplites pexiptychus, neocomiensis et Belemnites Emerici. Cette constatation peut avoir une certaine importance pour le parallélisme des couches inférieures au niveau à Hoplites regalis de Russie, dont une partie (C. à Am. Keyserlingi) doit encore corres- pondre à la première zone crétacée (zone à Hoplites Boissieri et Holcostephanus ducalis). €. — Hauterivien CALCAIRES MOINS MARNEUX, avec Belemnites dilatatus à la base, et Crioceras Duvali à la partie supérieure (— Calcaires à Criocères, Lory (partim); zone des Bélemnites plates (parties moyenne et supérieure, E. Dumas). (V. Annuaire géol. univ. IV, p. 342). L’'Hauterivien est caractérisé par Crioceras Duvali et Belemnites dilatatus. Il est constitué par une grande épaisseur de marno-cal- caires bicolores à Crioceras Duvali, Holcodiscus incertus : Bel. dilatatus, et Holcost. Jeannoti, paraissent localisés à la base el accompagnant quelquefois des calcaires à silex que M. Leenhardt a décrits sous le nom de Préurgonien, à cause de leur analogie avec certains bancs du facies urgonien de l’Aptien inférieur. Il existe au sommet un niveau plus dur à Crioceras angulicostatum. Vers la partie supérieure, l'Hauterivien montre (Noyers ; Laborel, M. Paquier) un horizon pyriteux à Phylloceras infundibulum, Oppelia sp., Sonne- ralia sp. nov., Desmoceras cf. ligatum, Aptychus angulicostatus _ (caractéristique), Crioceras aff. Duvali. M. Sayn a signalé une couche pyriteuse analogue à la base de l'étage (v. plus bas). La faune de cet étage compte plusieurs espèces des horizons , inférieurs : Bel. pistilliformis, Lyt. subfimbriatum, Phyll. Calypso, Tethys, Hopl. regalis, Hole. Astieri (cette dernière forme arrive ici, 5 Septembre 1896. — T. XXI1I. Bull. Soc. Géol. Fr. — 47 730 W. KILIAN avec quelques nouvelles espèces du même groupe, à son maximum de développement ; c’est la dernière fois que nous la rencontrons, elle ne se trouve plus dans le Barrèmien), H. psilostomus, Jeannoti, Pygope diphyoïdes (La Charce), Aptychus Seranonis, etc. — Bel. dilatatus, Lyt. af. Phestus, Holcost. Carteroni, H. Sayni, Holcod. intermedius, Holcod. incertus (très commun), Hoplites cryptoceras, H. radiatus, Leopoldi, H. Inostranzewi Karak. (Rottier), Aptychus anqulicostatus Pict., Crioceras angulicostatum, Cr. Duvali, Cr. villersianus, Ptychoceras sp., semblent être habituellement propres à cette zone qui est reliée par quelques rares espèces (Phyll. infun- dibulum, Desm. ligatum, cassida, Ter. Moutoni) aux horizons immé- diatement supérieurs. Il est très intéressant de signaler à ce niveau la présence d’une série de formes du Néocomien jurassien ou septentrional, telles que Holcost. Carteroni, Holcostephanus bidicho- tomus, Hoplites radiatus, etc., etc. (v. plus bas), précieux éléments en faveur du parallélisme de l’assise à Crioceras Duvali avec l'Hau- terivien du Nord. Localités typiques (1): Puy de Manse, près Gap, Fontaine de Serres, Sigottier, Montclus (Hautes-Alpes), (4stieria, n. sp.), Gui- tard près Luc (Drôme), Montmiret, Aouste, Chatillon-en-Diois, Villeperdrix, Vaucluse, Eyrolles, Rémuzat, Verclause, Les Vaux, la Charce et Valdrôme (Drôme), Feissal, Vergons. le Cheiron (Basses- Alpes). Dans le Diois (Rottier, Chatillon), cet étage contient en quelques points, des intercalations lenticulaires à Rhynchonella peregrina et Gastropodes (Aporrhais Sp.). mais il renferme les mêmes Céphalo- podes caractéristiques qu’à Montclus; Duvalia binervia, D. dilatata, Crioceras Duvali, Hoplites castellanensis, Hoplites sp., H. longinodus N.et Uhl., Crioceras angulicostatum, Holcost. Astieri, Holc. Sayni, n. sp., Holcodiscus intermedius, abondent à Valdrôme avec Pecten alpinus d'Orb., Inoceramus sp., Glossoth. hippopus, Gl. (Pygope) diphyoides, Ter. Moutoni d’Orb. À la Charce, on trouve les mêmes espèces (Lyt. subfimbriatum, Lesmoc. cassidoides, Crioceras sp. Cr. Sabliert Ast.): nous y avons remarqué en outre une espèce nouvelle voisine de Holcost. Astieri et de beaux Bel. jaculum (2). (1) V. Haug. Loc. cit., p. 114, 115, pour le N.-E. des Basses-Alpes et le Gapençais. — Consulter aussi dans les publicatiozs d‘Hébert et de Lory, les coupes de la Charce Montelus, Chatillon, St-Julien, Eyrolles. ete, devenues depuis longtemps classiques, — Sur le Néocomien à Bel. dilatatus, Crioc. Duvali (— Crioceratites Four nett Duval) et Spatangues, v. Duval, Terrain néocomien de la Drôme (Ann. Soc. d'Agric., ele., de Lyon, t. 11, 1839). (2) Les Bélemnites du Néocomien n'ont élé soumises à aucune révision sérieuse ; un travail de ce genre s'impose, car la synonymie de certaines espèces est loin NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 131 Dans la chaîne de Raye, près Valence, M. Sayn a décrit un niveau pyriteux à Holost. hisparicus Mallada (— Bigueti Sayn), très inté- ressant. M. Paquier a depuis signalé dans d’autres localités un autre horizon pyriteux, découvert également par l’abbé Latil, dans l'Hauterivien de Noyers-sur-Jabron. Ce dernier gisement a été repéré et visité par nous et complète la liste déjà très longue des niveaux crétacés de la vallée du Jabron. On y trouve des Desmoceras, des Oppeliu (nov. sp.) et des Sonneratia. L'Hauterivien vaseux est caractérisé par la prédominance de quelques formes qui lui donnent, dans la Drôme et les Basses- Alpes, un cachet méridional, ou méditerranéen nettement accusé. Ce sont surtout les Desmoceras (Desm. ligatum), les Phylloceras (Ph. infundibulum, Ph. Tethys), les Lytoceras (L. subfimbriatum) et les Holcodiscus (H. incertus, H. intermedius, etc.). Les changements de faciès de l’Hauterivien ne se font qu'à peu près parallèlement à ceux du Valanginien (v. PI. XIIL); le faciès vaseux occupe cependant sensiblement la mème surface (1) que pour d'être claire malgré les travaux successifs de Raspail, Duval-Jouve, d'Orbigny, Pavlow, etc. Nous tenons, pour le moment, à attirer spécialement l'attention sur les formes suivantes, assez fréquentes dans l'Hauterivien : Belemnites pistilliformis Blainville, 1829 (— pistillirostris Pavlow — Pistillum Roem, Phill.), espèce claviforme facilement reconnaissable et réunie à tort à la suivante par divers auteurs. Loc. : La Lagne, le Cheiron, Chatillon-en-Diois. Castellane, Clars, etc. Belemnites jaculum Phillips, 1829 (— subfusiformis autor. — subfusifor- mis d'Orb.; = pistilliforinis d'Orb. (p. parte); non = fusiformis Voltz.) D'Orbigny a confondu cette espèce, tantôt avec Bel. Semicanaliculatus, de l'Aptien, tantôt avec Bel. pistilliformis Blainv. Loc.: Route de Séranon, la Lagne, Castellane, Clars, la Motte-Chalancon, St-Julien. Vesc, Chamatte, le Cheiron. M. Honnorat a figuré sous le nom de Bel. Josephinae n. sp., une longue espèce grêle de l'Hauterivien à Æxrog. Couloni de Chateauneut-les-Moustiers. Cette forme est abondante dans le Néocomien du Midi. En ce qui concerne les Crioceras de l'Haulerivien et du Barrèmien, nous ferons remarquer qu'il serait utile de les étudier de très près. M. Nolan a récemment publié (B. S. G. F., 3° série, t. XXII, p. 183, 1854: une intéressante élude sur plu- sieurs formes de ce groupe, mais la monographie des Céphalopodes déroulés de France est encore à faire Remarquons à ce propos que : Crioceratites Fourneti Duval (= Cr. Duvali Lév., var.) ; Crioceras latus Gabb., de Californie, est également très voisin de Cr. Duvali comme Cr. Remondit Gabb. l'est de Cr. Villersi d'Orb. (var. in Nolan). Holcodiscus intermedius d'Orb. = Holc. Vandecki de Loriol = Am. Livianus Catullo (Intorno, pl. III, fig. 5). (1) M. Haug a signalé des Criocères à la Cascade d’Arpenaz, en Haute-Savoie, 192 W. KILIAN l'étage précédent; lorsqu'on s'éloigne de la région où il est déve- loppé, on rencontre : dans la zone jurassienne, le faciès des marnes à Spatangues (ou d’Hauterive), des assises oolithiques et spathi- ques, à débris, contenant des Bivalves, des Ostracées et quelques Céphalopodes (Hoplites Leopoldi, Hop. radiatus, Holcostephanus Astieri, Belemnites dilatatus, Bel. pistilliformis, Crioceras Duvali) [Hopl. castellanensis, à Chaffardon (Savoie)], des couches glauco- nieuses ( Chloritées », phosphatées, des marnes à Bryozoaires, etc. Les types méridiouaux d’Ammonites, tels que Haploceras (rasi, n'apparaissent que dans le voisinage des Alpes (Salève, Alpes Vaudoises, etc.). Il faut signaler comme raretés dans le facies glau- conieux : Lytoc. subfimbriatum, Hapl. Grasi; Holc. incertus est plus abondant dans certaines localités subalpines (Peyroules, etc.). Près de Grenoble, le faciès mixte offre à la base des bancs glauconieux à Bel. dilatatus, Hoplites (Hopl. radiatus, Leopoldi, castellanensis), et à la partie supérieure, le type vaseux à Crioceras Duvali. La localité de St-Pierre-de-Chérennes (Isère) est tout à fait remar- quable pour l’étude de cet étage dont l’assise inférieure, glauco- nieuse et phosphatée, est accompagnée d’un niveau à Echinodermes et Brachiopodes des plus intéressants. La collection Ch. Lory (F. des Sc. de Grenoble), celles de M. Sayn et de M. Robert (Muséum de Grenoble), et la collection Gevrey, renferment de ce niveau (1) : (1) IL y aurait là matière à une jolie monographie paléontologique. Voici la coupe de cette localité, telle qu’elle résulte d’une exploration préliminaire qui devra être complétée par les études détaillées que nous espérons voir entreprendre dans ce gisement si exceptionnellement intéressant : (De haut en bas) : 9% Calcaires urgoniens à Requienies, Radiolites neocomtensis, Heteraster oblongus, etc. Lacune de quelques mètres. 80 Calcaire marneux à Toxaster retusus, Exogyra Couloni, Trigonia caudata, Hoplites cruasensis. Fossiles portant parfois des Orbicules siliceuses. | ‘70 Calcaires bleuâtres, submarneux à Crioc. Duvali, Bel. subfusiformis, {jaculum), Toæaster retusus (Echinospatagus cordiformis). Ge Marno-calcaires gris-bleus. de Couche glauconieuse (rès fossilifère à Cidaris punctatissima (commun), Glossothyris hippopus, Ter. Moutoni, Hemicrinus Astieri (com- mun), etc., etc. 4o Niveau glauconieux et phosphaté avec Belemn. subfusiformis, Bel. dilatatus, Holcod. incertus. 3° Marnes grisâtres. 2 Couche-limite glauconieuse à Crioceras sp., Belemnites subfusifor- mis, Desmoceras sp., Hoplites castellanensis. BARRÊMIEN HAUTERIVIEN VALAN- à à : Pa GINIEN 1° Calcaire roux à silex avec Janira atava Roem. (de grande taille). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON Belemanites jaculum Pbill. Bel. (Duvalia) dilatatus BI. Nautilus pseudoelegans d'Orb. ) neocomiensis d'Orb. Hapioceras Grasi d'Orb., sp. Phylloceras infundibulum d'Orb., sp. Holcostephanus Sayni, n. sp (= Am. A stieri d'Orb., var. à côtes fines). 133 Holcostephanus sp. » hispanicus Mall. (dé- couvert par M. Paquier). Holcostephanus cf. AtherstoniSharpe. Holcodiscus intermedius d'Orb. sp. Crioceras sp. Placenticerus (??) clypeiforme d'Orb. Sp. L’Ammonite citée sous le nom de Desm. difficile, de cette localité, et dont l’ori- ginal se trouve à la Faculté des Sciences de Grenoble, n’est pas un Desmoceras. Elle mérite d’être étudiée de près. Terebratula Moutoni d’Orb. Glossothyris hippopus Roem., sp. Hoplites radiatus Brug., sp. » Leopotdi d'Orb., sp. » castellanensis d'Orb., sp. Rhynchonella Dollfusi Kil. » longinodus Neum. et Uhl. Cyphosoma paucituberculatum Gras. » regalis Bean (typique). Cidaris heteracantha Gras. » curoinodus N. et Uhl. » punctatissima Ag. » paucinodus N. et Uhl. (typi- Disaster anasteroides Des. que). Hemicrinus Astieri d'Orb. (Espèce du » n. Sp. Prodrome, non figurée). Pleurotomaria neocormiensis d'Orb. Et de nombreux Brachiopodes, à étudier. Rappelons à ce propos que Duval-Jouve (loc. cit.) avait remarqué déjà la fréquence d'Oursins du type « Cidaris clavigera » dans le Néocomien glauconieux des Basses-Alpes. Ch. Lory a analysé les phosphates du niveau glauconieux de l’Hauterivien des environs de Grenoble. Au Sud, des transformations s'’observent dans la partie méri- dionale des Basses-Alpes, dans les Alpes-Maritimes et près de Vin- timille (fide Franchi), où l’on voit réapparaître le faciès glauconieux et phosphaté à la Martre, à Chabrières (Basses-Alpes), Escragnolles (Alpes-Maritimes), etc. Ainsi que l’a fait remarquer M. Haug (loc. cit., p. 117), le facies à Spatangues apparaît également à Chabrières (Basses-Alpes) où * M. Vélain l’a décrit. Il est remarquable de constater la liaison de certaines espèces de Céphalopodes avec le faciès glauconieux, aussi bien pour l’Hauteri- vien [Jura, Saint-Pierre-de-Chérennes (Isère), Peyroules (Basses- Alpes) (nombreux Brachiopodes, Echinodermes, etc.), Course- goule] que pour que le Barrêmien (Escragnolles, le Bourguet, la Palud, etc.). Ces espèces sont, pour l’Hauterivien : Hoplites radiatus Schl. sp. (perdant parfois son ornementation dans l’adulte), la Martre, Escragnolles, Peyroules, Moustiers. Hoplites paucinodus N. et U., Peyroules. » Leopoldi d'Orb., sp., la Martre, Peyroules, Escragnolles, 734 W. KILIAN Narbonne, près Grenoble. Dans le Sud-Est de l'Espagne, Hoplites Leopold se retrouve toujours associé aux Spatangues et aux Ostracées, ainsi qu’il résulte des descriptions données par M. Nicklès. Hoplites discrepans Ret., Peyroules. ) castellanensis d'Orh., Escragnolles, St-Pierre-de-Ché- rennes. Schlænbachia cultrata d’Orb. sp., Peyroules (avec Zeilleria tamarin- dus), Escragnolles ; = 4». Bathildue Honnorat ; à signaler aussi la var. cultratiformis Uhl., fréquente à Escragnolles. Cette espèce a une extension limitée au facies à Toxaster. À Escragnolles {St-Martin, les Galauts), les Lattes (Duv. dilatata), le Revest, le Bourguet, Chateauneut-les-Moustiers, la Garde, Comps, Robion, Chevion, Moustiers Ste-Marie (Basses-Alpes), et dans plusieurs autres localités, on distingue, dans l’Hauterivien, plusieurs subdivisions : 1° Marnes el calcaires g'auconieux à Toæaster retusus (Echinospatagus cordiformis), Pholadomya elongata, Haploceras Grasi (1), Crioceras cf. Roemeri, Hoplites radiatus, H. castellanensis. H. paucinodus \N. et Uhl.. A. Leenhardii Kïil. (= neocomiensis Pict., non d’Orb.), ScAloenb. cultratiformis . et.culirata. Nautilus neocomiensis d'Orb., N. pseudo-elegans d'Orb. 2° Calcaires marneux à Bélemuites plates (Duoalix dilatata), Bel. subfusifor-- mis (Peyroules). 30 Calcaires blanchâtres de type vaseux à Crioceras Duvali (2). Vers le Sud-Ouest, les formes caractéristiques du type vaseux, telles que :. Phylloceras infundibulum, Desmoceras ligatum, Holco- discus intermedius, etc., disparaissent également, plus ou moins complètement; en même temps se montrent les Echinides : Toxaster retusus (Echinospatuqus cordiformis), Disaster anasteroides, D. sub- elongatus, les Bivalves (Exogyra Couloni, Alectryonia Boussingaulti, Trigonia caudata, etc.), les Brachiopodes (Terebratula Carteroni, Ferebraluta sella, Rhynchonella multiformis). I en est ainsi à Castellane, le Logis-du-Pin, la Lagne, Comps, Jabron, Robion (v. Hébert, loc. cit., 1871), à Gréoulx (Basses-Alpes) (Crioc. Secleyi, Hopl. curvinodus, Hole. Atherstoni), à la Bastide-des- Jourdans, à St-Julien-de-Montagney (Var), dans la Montagnette, (1) Haploceras Grasi existe dans les couches glauconieuses de Peyroules avec Hopl. cf. longinodus, Holcost. Boussingaulti, ete. Hoplites Leopoldi à été rencontré par nous au Mont Luberon. (2) Crioceras Ducali se rencontre daus le Sud des Basses-Alpes, à la Baume (Castellane), Meriez, Senez (Lioux), Clue de Chabrières, Beynes, Châteauneuf-les- Moustiers, la Palud-de-Moustiers, Moustiers, Clnes du Péouvé. près Tanaron. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 7359 dans les Alpines, à Rousty (Spatangues) (1) et aux environs de Beaucaire, à Allauch, la Nerthe, Aubagne, etc., où l'Hauterivien peut être facilement confondu avec le Valanginien à Spatangues (/orus- ter gr'anosus). A ce faciès paraissent liés certains types (2) d'Ammonites qui s'y rencontrent (3) à l'exclusion des autres, ce sont: Hoplites radiatus Uhl. Beaucaire, Alpines (Coll. Curet), Rousty. — L'opoldi d'Orb., Rousty, Villa Félix (Coll. Pellat), Mas Sicard, Allauch (fide Hébert). — longinodus N. et Uhl., Laval (Greoulx). Holcostephanus Atherstoni Sharpe, sp., Greoulx (Bastide-des- Jourdans. — Astieri d'Orb. (type), Alpines (Coll. Curet), Ce sont précisément la plupart des espèces communes au Jura ou au Hils de l'Allemagne du Nord et réputées septentrionales qui reparaissent ainsi d’une façon constante dans les types littoraux de l'Hauterivien. Remarquons aussi que nous avons observé les mêmes phénomènes daus le Valangiuien et que, là où ils se produisent, les deur étages deviennent difficiles à séparer et les formes communes se multiplient tout comme dans le Hils, dont une partie doit indubitablement être rapportée au Valanginien, contrairement à l’opinion générale- ment admise et dévelopnée par M. Suess dans l’Antlitz der Erde (Tome II, Chap. sur les mers mésozoïques). (1) M Pellat nous à obliseamment guidé dans une série de gisements intéres - s'ints des environs de Tarascon. (2) Desmocer'as Julianye Honnorat sp. se rencontre aussi plus spécialement dans l'IHauterivien à Spatangues. L’A mmonites Juliaryiest une des formes élablissant la transition entre Desmoceras et Pachydiscrs et assez voisine de(?) Pachydiscus Neumayri Haug. I s'éloigne sensibiement de Desmoceras U udiyi Hauz, dont le rapproche M. Honnorat. Celle espèce existe à Moustiers-Ste-Maric, à Rebicn (Basses-Alpes). ete, An. clypeiformis, également fréquente dans les couches de ce type, est une espèce mal définie ; ses cloisons n'ont jamais été étudiées. A citer aussi quelques Schloenbachia: en particulier ScAloenbachiux Lriou d'Orb., espèce très rare, et ScAl. helius d'Orb., sp. (3) M. Curet nous à communiqué de la région des Alpines, quelques espñces qui auraient été recueillies dans l'Hauterivien, ce sont : Pachydisceus Neumayri Hauz. Montagnette. Lytoceras cf. Liebigt Opp., de Parouvier, cité aussi par Hébert des calcaires à Spalangues d’Allauch (Bouches-du- Rhône). Desm. ligatum \'Orb., des Alpines. Ces deux formes doivent clre signalées comme raretés dans les couches de ce faciès. Provicnnent- elles récilement de l'Hauterivien ? 736 W. KILIAN L'Oursin qui caractérise, par son abondance, l’'Hauterivien litto- ral et qui y joue le rôle que Toxaster granosus remplissait dans le Valanginien, est le Tox. retusus Lam. Voici, d’après une obligeante communication de M. Lambert, la svnonymie de cette espèce : Toxaster retusus Lamarck (Spatangus). — Cette espèce, bien connue, est caractéristique du Néocomien. D'Orbigny et Cotteau lui ont donné le nom de Echinospatagus cordiformis ; de Loriol la nomme Toxaster complanatus. En ce qui concerne le terme généri- que, il me paraît, comme à MM. Pomel et de Loriol, que celui de Toxaster doit être préféré, puisque l’Echinospatagus cordiformis Breynius est essentiellement une espèce vivante. En ce qui concerne le terme spécifique, celui de retusus donné par Lamarck en 1819 est certainement le plus ancien et il a été justement adopté par Goldîuss, Leymerie, etc. Le nom de complanatus attribué à l'espèce par Agassiz, qui suivait, en 1836, une erreur de de Blainville, ne saurait être maintenu. En effet, l’Echinus complanatus Gmelin 1789 a été créé pour le Spatangus depressus Leske (parce que ce dernier terme spécifique figurait déjà sous le N° 47 de Gmelin) ; or, le S. depressus était une espèce nominale, dont le type figuré, d’ailleurs von conforme à la description, serait un Echinobrissus. Quant à la deuxième figure de Langius (PI. 35), rapportée par Leske à son S. depressus et provenant des marnes d'Hauterive, on ne saura jamais ce que c’est, car cette figure représente une espèce, cordi- forme à ambulacres étroits, pétales droits, allongés, fermés, à zones porifères égales et péristome fortement labié. Le vrai Toxaster retusus de Lamarck à été mentionné par Gmelin, confondu avec son E. subglobosus dont le type est un Holaster. En résumé, ou notre espèce correspond à l’Echinus complanatus de Gmelin et alors elle devrait reprendre le nom spécifique et plus ancien de depressus Leske, 1778 ; ou bien, différente, elle a été con- fondue avec un Echinobrissus. Dans aucun de ces derniers cas, elle ne peut conserver le nom de complanatus. Lamarck en 1816 lui en a donc très correctement imposé un nom nouveau qui seul doit être maintenu, le tort de Lamarck est d’avoir mis, en synonymie, le type de l’Echinus complanatus, qui est très certainement un Cassidulide,. Un facies mixte s'observe dans une série de localités ; par exemple à Livron (Drôme) : l’Hauterivien à Toxaster retusus se présente là (Pont de Livron) sous la forme de calcaires marneux bleuâtres, renfermant, à la partie supérieure, Crioceras Sablieri Astier en beaux exemplaires avec Exogyra Couloni et Toxaster retusus ; le tout NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 731 est surmonté, vers Allex (sommet du coteau), par des calcaires barrèmiens à Desm. difficile et Hopl. cruasensis (très commun). Près du Château-Pergaud les calcaires bleuâtres hauteriviens supportent un niveau marneux à fossiles pyriteur avec : Bel. subfusiformis Blainv., sp. Phylloceras sp., Hoplites (Crioceras) angulicostatum d’Orb., sp., Hoplites sp., Aspidoceras sp., Terebratula Moutoni d'Orb. Plus au Midi, dans la région du Lubcron, l’Hauterivien possède déjà le type à Hoplites et à Spatangues, alors que le Néocomien inférieur a encore le facies vaseux. A la Garrigue de ia Débouillère, près Cucuron, par exemple, M. Deydier (in coll.) y a recueilli outre de nombreux Bivalves : Toxaster retusus Lamk., Hoplites amblygo- nius N. et Uhl., Hopl. radiatus Brug., sp., Hoplites (plusieurs espèces), Holcostephanus utriculus Math., sp., Erogyra Couloni, Pinna sulcifera Leym., Ossements de Sauriens. L'Hauterivien à Spa- tangues existe aussi près de Roure {Æopl. Leopoldi). Dans la même contrée, le Valanginien a encore le type vaseux à Vitrolles (calcaires marneux et marnes à Æolccst. Jeunnoti et Hoplites regalis), tandis que le Barrèêmien offre, dans la chaîne du Luberon, un facies mixte (v. plus bas) à Torastèr et Hopl. cruasensis (Lourmarin, Céreste). D. — Barrêmien. Coquaud, 1861. CALCAIRES A AMMONITES DIFFICILIS (1) ET Macroscapaires Yvanr (— Barrèmien, Coquand (p. parle). —:Calcaires à Céphalopodes déroulés (p. parte) des auteurs. — Calcaires à Scaphites Yvuani. Calcaire à Criocères et Ancylocères, Lory (parlim). — Zone à Am. recticostatus Reynès. — Marnes à A ncyloceras, Sc Gras. — Néo- comien alpin (p. parte) Pictet. — Urgonien (p. parte) d’Orbigny. Le Barrêmien, très puissant (200 à 300m) dans le Sud (Ventoux, Montagne de Lure) est plus réduit (50 à 100%) au N. du Jabron. Il comprend, dans la région de Lure, une série de calcaires plus ou moins marneux en dalles, calcaires bicolores et calcaires à silex à Desmoceras difficile, présentant plusieurs horizons fossilifères : a. Niveau à Holcodiscus Caillaudi. Crioceras Emerici. b. Niveau à Heteroceras Tardieui, Silesites Seranonis et Macroscaplhites Yvant. c. Calcaires à silex et Costidiscus recticostatus. Des intercalations lenticulaires de calcaires à débris, avec Orbitolines ou Brachia- podes, existent en divers points (Valaurie de Villesèche, etc.). (1} Nous avons résumé ailleurs les discussions mémorables auxquelles ont pris part d’Archiac, fieynès, Desor. Hébert, Leymerie, Magnan, Ch. Lory. Pictet, d’Or- bigny, MM. Uhlig, Vacek, Léenhardt, Haug, au sujet de cet étage. MM. Uhlig (Werns- dorferschichten) et Vacek (Neokomstudie) ont donné d'excellents aperçus sur la question. 738 W. KILIAN Nous avons plus spécialement étudié cet étage sur le flanc méridional de la Montagne de Lure, où les gisements de Combe- Petite et de Morteiron nous ont fourni un ensemble d'espèces vraiment exceptionnel et ont permis de faire une analyse appro- fondie de la faute barrèmienne. Belemnites minaret Rasp., Phylloceras Tethys (semistriatum), Desmo- ceras difficile, Lyloceras densifimbriatum, Lyt. anisoptychum sont communs aux zones « et b. a. L'horizon fossilifère inférieur (Niveau de Combe-Petite) est caractérisé par les espèces suivantes : Belemnites (Duvalia) Grasi Duv. Holcodiscus Perezi d'Orb., sp. Hamulina hamus Qu., sp. — Van den Heckeid’Orh.sp. Phylloceras infundtibulun d'Orb.,sp. — Gastaldii d'Orb., sp. Desmoceras Fabrei Torc., sp. — fallacior Math., sp. Pulchellia compressissima d'Orb., sp. Pachydiscus (?) Percevali UhI., sp. — Didayi d'Orb., sp. Crioceras Emerici d'Orb. Desmoceras difficile d'Orb., sp. — dissimile d’Orb., sp. (type). — Wojsisovicsi Haug. _ Piettei Math., sp. — Edouardi Honnor. — psilotatum Uhl., sp. Leptoceras. — Charrieri (d'Orb). Pholadomya barremensis Coq. Fallot, sp. Rhynchonelli Moutoni d'Orb. Silesites vulpes Coq., sp. — Dollfusi Kil. [lolcodiseus Carllaudi d'Orb., sp. Cidaris punctatissima Ag. — fallax Math., sp. Il paraît se retrouver avec une faune identique (Hole. Caillaudi, Lyt. anisoptychum, Desm. difjicile, etc.), près de l’entrée nord de la Clüse de Chabrières, non loin de Digne. Le trait saillant de cette faune est l’abondance des Ammonites du groupe des Holcodiscus (4H. Cailluurli, fallax, ete.) b. Le niveau supérieur (Niveau de Morteiron) est remarquable par la grande extension que prennent à ce niveau les Heteroceras ; on y rencontre là, côte à côte, Heteroceras Tardieu n. sp., H: Giraudi n. Sp., A. bifurcatum d'Orbigny, 4H. Leenhardti Kilian el H. Astieri d'Orb. Citons encore comme particulièrement fréquenls ici : NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 739 Lytoceras Phestus Math. sp. Desmoceras strettostoma Uhl., sp. Hamulina Haueri Uh]. Hoplites Feraudi d'Orb., sp. Costidiscus recticostatus d'Orb., sp. — cruasensis Torc., Sp. Macroscaphites Yvani Puzos, sp. Ancyloceras Fallauxri Uhl. Silesites Seranonis d’Orb., sp hanmmatoptychium UhT. Desmoceras difjicile d’Orb., var. hemiptycha Kilian. A côté de ces deux horizons paléontologiques, d'ordre secondaire il est vrai, mais qui paraissent en somme assez constants, qui semblent avoir une valeur intrinsèque suffisante, et que l’on est déjà arrivé à reconnaître dans d’autres parties de la pro- vince méditerranéenne, nous avons à signaler de petits niveaux dont l'importance est toute locale. Ce sont, notamment, un banc de calcaire schisteux à pinces de Crustacés (1). M. Léenhardt a signalé une assise semblable, au Mont Ventoux ; les restes de Crustacés abondent dans des plaquettes sonores, tantôt au dessus, tantôt au- dessous des bancs fossilifères précédemment décrits. Signalons encore le petit ilot coralligène de Valaurie, de Villesèche, à lihynchonella lata, qui se place au-dessous de la zone de Combe- Petite, et peut être rapproché du petit banc oolithique à Rudistes, à Polypiers et Orbitolines qui se trouve intercalé à la Charce (Drôme) au milieu des calcaires à Am. dafjicilis, c’est-à-dire exactement à la même place stratigraphique. c. Dans les calcaires à silex de la partie supérieure, il n’y a guère à signaler que Costidiscus recticostatus. Ce niveau n'existe que dans la partie sud-ouest de la contrée. Ailleurs, il paraît se foudre avec le reste de l’assise. La liste raisonnée des espèces barrèmiennes recueillies dans la Montagne de Lure et soigneusement revisées par nous, comprend plus de cent noms et montre l’extrême variété de formes qui com- posent cette faune remarquablement homogène Les formes suivantes relient le Barrèmien aux horizons inférieurs : Nautilus neoconiensis, Phylloceras Terverii, Phyll. Tethys, Phyll. infundi- bulum (2), Lytoceras Liebigi, Desmoceras cassida, Hoplites hystrir, (1) Une assise analogue à Pinces de Crustacés existe dans les carrières romaines de Barutel (Gard). également ouvertes dans le Barrèmien. (2) M. Karakasch vient (1895) d'étudier la synonymie de cette espèce et croit, comme nus, devoir la distinguer de Ph. Rouyi d'Orb.. sp. Il crée une nouvelle espèce, Ph. Eicluvaldi qui, avec PA. ladinu:n UbI. et Ph. Winclileri, complète Les représentanis crélacés de ce groupe dérivant de PA. ciator des temps jurassiques, lui-même si voisin de PAyll. infundibulum. 740 \V. KILIAN Ptychoceras Puzosi, Pleurotomaria neocomiensis, Arca securis, Hinniles occitanicus, Pholadomya sp., Terebratula Moutoni, Ter. hippopus (Cheiron, etc.), Toæaster Ricordeaui. À ces espèces, il faut ajou- ter Pygope janitor, que M. de Selle a recueillie en 1871 dans le Barrè- micn typique des environs de Barrème (B.S. G. F., 2e sér., t. XXIX, p. 677) et que nous avons rencontrée également dans le Barrèmien. L'Am. diflicilis débuterait dans les couches à Cr. Duvali d’après certains auteurs; cependant nous ne l'avons jamais reñcontré au-dessous du Barrêmien dans le cours de nos explorations, et nous eéroyons que ces citations reposent sur des confusions ou des erreurs de détermination. D’autres formes, en petit nombre également, se retrouvent dans les dépôts immédiatement supérieurs, ce sont : Nautilus plicatus, Phylloceras Guettardi (Ernesti?), Ph. Tethys (Moreli), Desmoceras äelchioris Tietze, Desm. strettostoma Uhlig, Costidiscus recticostatus (abondant), Macrosc. Yvoani, var., Toxaster Collegnoi. — Bel. minaret, quoique atteignant ici son maximum de fréquence, se montre encore, rarement, à l’extrème base de l’Aptien. M. Uhlig, il est vrai, mentionne, de son côté, Nautilus plicatus, Am. Melchioris, Am. Guettardi dans le Barrèêmien de Wernsdorf, ce qui prouverait que ces espèces passent d’une façon constante des couches à 4m. difficilis à l’Aptien. Quant à l’Am. recticostatus, il y a longtemps déjà que Coquand l’a cité avec des fossiles de l’Aptien inférieur (Desm. Matheroni, etc.), près de Cassis (Bouches-du-Rhône). Nautilus bifurcatus, Belennites Graisi (abondant au Cheiron, à Chamateuil, Peyroules, le Bourguet, Comps, etc.), Bel. minaret, Bel. beskidensis, Phyll. Ernesti (?), Lytoceras Phestus, Lyt. anisoptychum, Lyt. densifimbriatum, Lyt. crebrisulcatum (Noyers-s.-Jabron), Lyt. inœqualicostatum, Lyt. ophiurum, Lyt. stephanense Kilian (1) (Combe- Petite, Noyers, Barrême), Pictetia longispina, Costidiscus nodoso- striatus, Macroscaphites Yvani, Hamulina subcylindrica, H. Haueri, H. ptychoceroides, H. distans, H. senilis, Amaltheus (??) Fabrei, Desmo- ceras difficile (type), D. ligatum, D. hemiptychum [espèce particu- lièrement abondante dans le Barrèmien supérieur qu’elle caractérise (Adrech, près Sisteron, le Bourguet, etc.)], Desm. psilotatum, Desm. cassidoides (La Baume), Desm. Piettei, Silesites Seranonis, S. vulpes (Cheiron, Coursegoule, Combe-Petite), Holcodiscus Caillaudi, Hole. Gastaldii, Hole. fallax, Holc. Seunesi, Hole. druentiacus, Hole. van den Heckei, Holc., n. sp. (Sisteron), Holc. fallacior, Holc. Perezi, Holc. (1) Espèce décrite par nous dans les Arch. du Muüs. d’hist. nat. de Lyon, tome V, 1892. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 741 ziczac Kar., Pachydiscus Percevali, Pulchellia Sellei, Pul. pulchella, Pul. Didayi, Pul. provincialis, Hoplites cruasensis, Hop. Feraudi, Hop. hystrix, Crioceras Emerici, Cr. dissimile, Or. furcatum, Cr. Cornueli, Cr. Mojsisovicsi, Cr. Puzosi, Cr. Koechlini (Combe-Petite), Ancyloceras Fallauxi (badioticum), Anc. hammatoptychum, Heteroceras Tardivui, Het. Astieri (1), Het. bifurcatum, Het. Leenhardti, Het. Giraudi (Combe-Petite, Cheiron), Leptoceras Brunneri, Lept. Beyrichi, Lept. pumilum, Ptychoceras Humboldti, Pt. Meyrati, Pholadomya barre- mensis, Hinnites fallax, Rhynchonella Moutoni, Rh. Guerini, Rh. Dollfusi, c’est-à-dire pas moins de soixante-et-onze formes, sans compter les nembreuses espèces nouvelles qui restent à décrire, et de curieux Polypiérites isolés (le Bourguet), sont spéciales au Barrê- mien dans notre région. Rappelons que Desm. diflicile a été cité (avec d’autres espèces barrèmiennes, il est vrai) dans l’Hauterivien des Voirons (2), par Pictet et de Loriol, et dans les Alpes bavaroises par Winkler. Nous ajouterons d’après M. Haug (collection de la Sorbonne) : Lyt. intemperans Math., Desm. strettostoma, gibbosulum Pachydisc. Guerini d'Orb., Hoplites Soulieri, Hamulina Astieri, H. paæillosa d’Orb., Æ. cincta d’Orb., Æ. silesiaca Uh1., AH. subcincta U., H. subundulata U., H. Quenstedti U., H. Boutini Math., et d’après la coll. Jacques (M. Sayn) : Ancyloc. Audouli (Exempl. entier, de Barrème). Signalons aussi Crioceras Edouardi Honnorat, de grande taille, du Barrèmien de Combe-Petite (coll. Tardieu à la Fac. des Sc. de Grenoble). Cette espèce, décrite du Cheiron par M. Honnorat- Bastide, est assez voisine de Cr. Emerici dans le jeune âge. Certains groupes paraissent spéciaux à cet horizon où ils s’épa- nouissent en de nombreuses espèces, et ne sont plus représentés dans les autres assises que par de rares individus, tels sont les Costidiscus (3), les Pulchellia (Latecostati Pict., Pulchelli d’Orb.), les Silesites, les Holcodiseus, qui atteignent ici si brusquement l'apogée (1) Se retrouve dans les gisements de Cheiron et Ongles (coll. Thiollière, à Lyon). (2) L'espèce figurée sous ce nom par Pictet et de Loriol (Mon. des Voirons), n'appartient pas à ce lype; c’est peut-être une Sonneratia. (3) Les rapports du genre Costidiscus avec Macroscaphites ont été traités par: M. Uhhig (loc. cit.); remarquons toutefois que Cost. Grebenianus Tietze sp. rappelle beaucoup Macrosc. striatisulcatus et paraît en être la forme représen- tative, comme Cost. recticostatus est celle de Macros. Yvani type. Nous rap- pellerons aussi que dans le jeune âge, il est abso!ument impossible de distinguer la forme Costidiscus de la forme Macroscaphites (pour C. recticostatus d'Orb. et Macrosc. Yoani Puzos, par exemple) ; ce n’est que plus tard que la persistance de l’enroulement à tours contigus chez les uns, jusqu'à une taille souvent considé- 7142 W. KILIAN de leur développement et remplissent les couches de leurs restes. Citons encore les genres Wacroscaphiles, Pictetia, Heteroceras [étudié spécialement par nous en 1888 (loc. cit.). La collection de la Faculté des Sciences de Grenoble possède actuellement de magnifiques séries d'Æeteroceras] et Leptoceras. Lytoceras et Desmoceras consti- tuent une bonne partie de la faune. Pachydiscus débute ici avec l’Am. Percevali, voisin de l’Am. Guerini de Barrême. Les Hamulines se montrent également pour la première fois. Le groupe des Amnalthei ne compte ici qu’une seule forme, très douteuse, 4m. Fäbrei (peut êlre une Sonneratia ou un Desmoceras”?), qui remplace (?) l'énigmatique 4m. clypeiformis de l'Hauterivien. Holcostephanus a eulièrement disparu pour faire place à Holcodiseus ; Acanthoceras, que nous allons trouver dans l’Aptien, ne compte aucun représen- sentant. Les Hoplites ne sont plus représentés que par Aopl. Feraudi et quelques formes voisines, inédites, abondantes à St-André et à Blieux (Basses-Alpes), (assez rares près de Sisteron, Montclus, etc.), et au Bourguet (Var) et Hopl. cf. hystrix (Hoplites hystrix est une des rares espèces du Nord de l'Allemagne qui paraît avoir un homologue dans le Midi) ; ils offrent dans /1. cruasensis un précur- seur de 1. Deshayesi (consobrinus), qui va servir, dans l’Aptien, de point de départ à une série de formes curieuses. Les Crioceras (1) continuent à abonder et le groupe des Ancyloceras (sensu stricto) commence à apparaître (Ane. Fallauri (badioticum), hammatopty- chum). Les Gastéropodes et les Lamellibranches (2) ne présentent rien de remarquable. rable (0".,40 à 0,60), l'appariticn de Ja crosse, à un diamètre moindre de la spire, chez les autres, permet de distinguer les deux types. I1 est curieux de rapprocher ces faits de ce qui se passe chez les Ammonites du Jurassique : il y a là éntre les types rcfractés et les formes normales une di/jérence «du nème ordre que celle que nous Signalons ici, et si les deux formes s’accom- paynaient plus souvent l’une l'autre, dans les mèmes assises, l'on serait tenté de se demander, comme l'a fait M. Munier-Chalmas pour les Ammoniles rélractées, s'il ne s'agit pas d'une diflérenciation seæuelle. (1) Les Céphalopodes déroulés du Barrêmien, si abondants et si variés, lémoi- unent d'une tendance au déroulement dont l'homologue s’élait déjà manifestée dans le Trias alpin. Un certain nombre d'entre eux ont été éludiés et révisés avec soin par d'Orbigny (les Haumulina), Astier, par MM. Uhlig, Haug, par nous-même (le genre FZetero- cer'as). mais ces travaux partiels laissent place à une Monographie d'ensemble de ces formes dont souvent le #iveau eæaet et les aûinités paleontologiques n’ont été indiqués que très vaguement Nous avons, dans le présent Lravail, été obligé te les négliser un peu. (2) Pecten alpinus d'Orb. se trouve souvent dans le Barrêmien (Hyèges, Bar- rème, etc.). Un /noceramus est assez fréquent à l'Adrech (Sisteron) : Plicatula est aussi représentée. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 145 Crioceras Taburelli Astier, est souvent assez abondant dans le Barrèmien inférieur (d'après M. Paquier). Il nous paraît interessant de signaler également l'existence de Belemnites minaret, près de Lesches (Drôme) et de Costidiseus Rakusi Uhl., dans le Barrèmien de Montclus (Hautes-Alpes); Hamulina subcincta Uhl. existe à la Charce. Localités typiques : Barrême, Montagne de Lure; Cobonne, Felines et Vesc (WMacr. Yrani), entre Luc et Lesches (Drôme), (Phyll. Tethys), entrée N. du tunnel de Serres (Æeteroceras Tardieui), Valdrôme (Duvalia Grasi, Bel. mintret, Phyll. Tethys, ladinum, Macroscaph. Yvani, Desm. diflicile, Ptychoceras Puzosi, Silesites Sera- nonis, Holcod. fallax, Cost. recticostatus), Montclus (Æeteroceras bffurcatum), La Charce (Desmoceras cassidoides, Phyll. infundibulum, etc.); St-André, Castillon, Le Cheiron (Bel. Grasi, Rhynch. (ruerini, Heter. Astieri, Lyt. Phestus, Eyt. lepidum, Desm. Charrieri, Piettei, ligatum), Angles (Bel. Falluuri, Desm. quinquesulcatum, Am. Fabrei), Blieux, Taulanne, Sisteron (Basses-Alpes). Le faciès vaseux du Barrêmien s'étend très loin, à l’Est, où nous l’avons étudié, à Seyne, Allos et Colmars (Basses-Alpes). D’après M. G. Sayo, la constitution du Barrêmien se maintient la même jusque dans la Drôme septentrionale. On retrouve là les niveaux indiqués par nous en Provence : les Pulchellia, les Holcodiseus et le Crioceras Emvrici à la base, les Heteroceras au sommet. Ces deux horizons retrouvés récemment encore par M. Sayn à Cobonne (Drôme), dans un des gisements les plus septentrionaux du Barrèmien de France, n ont donc pas une importance simplement locale ainsi que nous le pensions lorsque nous les avons établis. Dans cette localité, d’une richesse excep- tionnelle, le niveau de Combe-Petite est glauconieux, le niveau de Morteiron, pyriteux, contient de petits /Zeteroceras et des Amimo- nites ferrugineuses. Le niveau de Combe-Petite existe également avec tous les carac- tères qu’il a dans la localité-type, aux Courtiers, près Chabrières (Basses-Alpes) (Holcodiscus fallax, Van den Heckei, Desm. Melchioris, etc.), et à Meysse (Ardèche), où M. Gevrey a recueilli une série d'Ammonites dont nous avons reconnu : Holcodiscus faltax Math., sp. Pulchelliu pulchellu d'Orb., sp. — Vanden Heckeid'Orb.sp. — provincialis Uh1. Hoplites crioceroides Torc., sp. Crioceras Reomeri N, et Uhl. 744 W. KILIAN Le type à Ammonites pyriteuses, riche en Silesites, si magnifique- ment développé en Espagne, en Algérie et dans les Baléares, se retrouve localement en certains points de nos régions. M. Leenhardt l’a signalé près de Vaison et M. Paquier l’a rencontré également (1894). L'abbé Latil a réuni à Noyers-sur-Jabron une ne pyri- teuse (Desmoc. syrtense Sayn, Holcodiseus metamorphicus Coq., Holco- discus sp., des Lytoceras et des Heteroceras) que M. Sayn attribue aussi à cet horizon. Cet intéressant niveau, que nous avons égale- ment (1) observé avec M. Leenhardt au sommet du Barrêmien en 1885, à la Charce (Drôme) (Belemnites sp., Lyt. Phestus Math., sp., Desm. difficile d’Orb., sp., Phyll. infundibulum) et dont M. Pierre Lory a constaté la présence près du massif du Dévoluy [Col de Garnesier (Siles. interpositus Coq.)], est à rapprocher des horizons analogues d'Algérie et d’Espagne étudiés par MM. Nicklès et Sayn et dont la faune {Silesites, Desmoceras, etc.), si curieuse sera encore augmentée lorsque MM. Nolan et Blayac auront publié les maté- riaux qu'ils possèdent des Baléares et de l'Algérie. Un autre niveau pyriteux, un peu plus élevé, existe dans le Barrêmien supérieur de Cobonne (Drôme) (v. 743). Notons encore la présence, dans le Barrèmien vaseux, de Crioceras Roemeri N. et Uhl. à Barrème (Basses-Alpes), à Meysse (Ardèche), à Lesches (Drôme) et à Moustiers-Ste-Marie (Basses-Alpes). C’est une des rares espèces du Hils qui se rencontrent dans le Barrêmien méridional ; il faut y ajouter Belemnites Grasi el Crioceras Emerici, formes de notre Barrêmien, qui ont été signalées dans l’Allemagne du Nord (Zeitschriit d. Deutschen Geolog. Gesellsch., 1894, Brief. Mitth.). Il n’est donc plus exact de dire que le Barrêmien ne renferme aucune espèce commune au Crétacé inférieur du Nord de l’Europe. M. Uhlig (2) a résumé nos connaissances sur cet étage et nous avons indiqué en 1888 quelle était l'extension du Barrèêmien en Europe et hors d'Europe. Nous rappellerons seulement ici, en ce qui concerne la France, où nous en avons, pour la première fois, énuméré la faune et nettement fixé les caractères, que la faune du Barrèmien de l’Alpe Puez (Tyrol), décrite par M. Haug, rappelle d’une façon frappante celle du Barrêmien de Cobonne (Drôme) et en particulier celle des calcaires compacts B de M. Sayn où l’on trouve de grands Ancyloceras, des Desmoceras voisins de D. cassidoides, Pachydiseus Percevali et Pachydiscus cf. Neumayri; seulement à (1) B. S. G. F., 3 série, tome XVI, p. 54, 1888. (2) Uhlig, Wernsd. Sch. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 745 Cobonne, un élément plus septentrional s’accuse par la présence de nombreux ÆHoplites voisins de Æopl. cruasensis, de Hopl. crioce- roides Torc. sp., et de Crioceras angulicostatum Pict. sp. Le Barrémien a été longtemps méconnu et confondu avec l’Hau- terivien par les géologues suisses, dans les Alpes Vaudoises et Fribourgeoises. M. le professeur Renevier nous a montré au Musée de Lausanne une faune incontestablement barrémienne des loca- lités : les Crases, Mattelon-sur-Gryon, La Veveyse, etc., dont nous avons déterminé : Hamulina silesiaca, Lyt. anisoptychum, Pulchellia pulchella, Desmoceras difficile, etc. Comme d’une part ces difiérents niveaux sont bien distincts en France et que, de l’autre, on les a distingués dans les Alpes orientales et dans la plupart des contrées de la province méditerranéo-alpine, il nous paraît peu probable que les Hautes-Alpes vaudoises fassent exception à la règle (1). C’est sans doute l’apparence uniforme des dépôts qui a jusqu’à présent empêché de séparer les différents horizons, et nous avons la ferme conviction que des études plus détaillées montreront que l’évolu- tion des Céphalopodes du Crétacé inférieur a suivi ici une marche analogue à celle qui a été constatée dans les contrées limitrophes. Le faciès vaseux du Barrêmien occupe toute une zone des Préalpes suisses et s'étend au Sud-Ouest jusqu’à la Montagne des Voirons, où il est connu par les travaux de Pictet. En Espagne, M. Nicklès a signalé le point le plus occidental de l’Europe où l’assise barrêmienne atteigne un aussi grand dévelop- pement. Les principales variations de faciès de l’étage barrèmien, en dehors de son type vaseux, sont les suivantes : Dans le Jura, sa faune de Céphalopodes est totalement inconnue, il correspond (2) à des calcaires jaunes à débris que M. Jaccard a étudiés d’une facon toute particulière et que l’on désigne générale- ment sous le nom d’« Urgonien inférieur » ; cette assise possède un faciès subrécifal accentué. Un parallélisme raisonné des assises crétacées inférieures du Jura avec celles de la région delphino-pro- vencale, conduit à le considérer comme correspondant également au « Calcaire jaune de Neufchâtel ». M. Jaccard (3) a recueilli à la base de ce calcaire jaune quelques espèces hauteriviennes, mais c’est à la (1) M. Sayn a récemment mis en évidence l'existence de cet étage dans plusieurs localités des Alpes suisses (Bull. Soc. de stat. de l'Isère, 1894). 2) V. Arch. Sc. phys. et nat. de Genève, mars 1894. (3) Matér. Carte géol. suisse, Jura neuch cf Vaud. (et suppl.). 5 Septembre 1896. — T. XXII. Bull, Soc. Géol. de Fr. — 48 746 W. KILIAN limite de l’étage hauterivien lui-même qu'il les a recueillies({M.Rene- vier range cette assise dans l'Hauterivien (1), et il nous semble qu’il n'y a pas lieu d’y attacher trop d'importance). Nous plaçons au même niveau (Barrèmien), avec M. Renevier, les couches du Lan- deron à Gomop. peltatus, Pseudocidaris clunifera, etc. En Savoie, il serait à désirer que les assises qui séparent l’Hau- terivien des premiers bancs urgoniens fussent étudiés avec plus de soin qu'ils ne l’ont été jusqu à présent : le Barrémien y est proba- blement représenté par des calcaires jaunâtres. Dans les chaînes subalpines de la Chartreuse et des environs de Grenoble, il y a tout lieu de croire que le calcaire à Spatanques de cette région appartient au Barrémien inférieur. Dans la chaîne de Raye on voit encore dans cet étage, à la base, un niveau glauconieux et, au sommet, un horizon à Ammonites pyriteuses. M. Sayn a montré, en effet, les rapports qui existent entre le Néocomien des environs de Grenoble et celui de Combovin (Drôme), il a insisté, en particulier, sur l’équivalence qu'il y a lieu, selon lui, d'établir entre le Barrémien à faciès vaseux pélagique et le «Calraire à Spatangues » du Valentinois qui en est le prolonge- ment stratigraphique et qui renferme à Combovin et dans le Royans des Céphalopodes barrémiens (Hoplites cruasensis Torc. sp., Des. cassida, Costid. recticostatus, Pulchellia, Holeodiseus, Crioc. Mojsiso- vicsi (M. Paquier), etc.). Cette opinion est confirmée par la décou- verte que nous avons faite, dans le (calcaire à Spatangues », supé- rieur aux calcaires à Crioceras Duvali, de Saint-Pierre-de-Chérennes (Isère), de Hoplites cruasensis Torc., espèce barrèmienne. Nous possédons également cette forme de Chalais [inassif de la Char- treuse (M. H. Ferrand)] et des « calcaires à Spatangues » d’Orgon, inférieurs immédiatement aux couches à Requiénies, il en est de même, probablement, à la Bedoule (Bouches-du-Rhône). Nous venons du reste encore de voir au Mont Luberon, entre Céreste et Vitrolles, des calcaires barrèmiens à Cancellophycus, identiques à ceux classiques de Barrème et de la Montagne de Lure, présenter l’association de nombreux Toxaster retusus et Ricordeanus avec Hoplites cruasensis Torc., et Costidiseus recticostatus. Ces bancs sont surmontés de calcaires à silex puissants, comme on en rencontre beaucoup dans le Barrèmien de Provence. Quant au Barrémien supérieur, 1l est envahi, en Dauphiné, (1) Nous n'avons pas à reproduire ici les discussions de Desor et de Coquand, relatives à ces calcaires, et qui ont perdu une benne part de leur intérêt. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 747 par le faciès récifal et se présente sous la forme de calcaires spa- thiques jaunâtres à taches bleues passant vers le haut aux calcaires blancs urgoniens (1). Nous admettons donc que le Barrêmien est représenté aux environs de Grenoble par : 1° Les calcaires à Spatanques (2). 20 La base de l’Urgonien (calcaires jaunes, etc.). Le Barrêmien change également de caractères vers la Provence, où, sous le nom de calcaire provençal ou de calcaire bicolore (Alauch, etc.) il se présente en gros bancs à pâte fine souvent tachetés de bleu et éminemment propre à la fabrication de la chaux hydraulique. Les calcaires à silex de Cassis à Macroscaphites Yvanti, placés entre l'Urgonien et les calcaires à Spatangues et qui ont fourni, à Coquand, le type même du Barrèmien, sont également un exemple du développement provençal de cet étage. M. Deydier a recueilli à la Deboullière, près Cucuron (Vauciuse), des Pulchellia et le Des. cassidoides. Quelques Spatangues se rencontrent dans ce faciès (Mi-Luberon. v. ante) ; on y trouve aussi un niveau avec plaquettes à petits Bivalves (Astartes) observables au sommet même du Luberon, mais ce sont là des accidents locaux qui ne se présentent pas toujours dans la puissante série des calcaires bicolores; ces derniers se développent dans la vallée du Rhône, à Avignon et jusque dans l’Ardèche, où ils font l’objet des grandioses exploita-” tions du Teil. Ce type se montre au Nord, dès les environs de Livron, où dominent Æoplites cruasensis et des formes voisines dans des assises couronnant l’Hauterivien et renfermant Desm. difficile et quelques Toxaster. Il se continue par Marsanne vers Montélimar (d’après nos propres observations et les travaux de MM. Fallot, Toucas, etc.). À la Charce (Drôme) (3), on observe une autre modification des calcaires barrémiens, se présentant sous la forme d’une simple (1) On a assimilé à tort ces calcaires jaunes aux calcaires de Neufchâtel : les, premiers correspondent comme on le voit au Barrêmien supérieur ; les seconds, au contraire, se rencontrent à la base de l'étage, au contact de l'Hautericien, dont ils contiennent encore quelques espèces. (2) Il serait intéressant que les calcaires à Spatangues fussent étudiés monogra- phiquement dans l'Isère (St-Pierre de-Chérennes, Col de l'Arc, elc.) et la Drüme, au point de vue «les affinités de leur faune et notamment des Céphalopodes. (3) Voir les coupes de la Charce par Lory, 1854, et celle donnée par Ed.‘ Hébert, en 1871. 748 W. KILIAN intercalation de calcaires blancs oolithiques et rognonneux à débris d'organismes variés et associés à des marnes grumeleuses, sorte de poudingue composé de nodules à Orbitolines ; nous y avons recueilli, en compagnie de M. Leenhardt : Orbitolina conoidea Ab. Gras. Polypiers nombreux et très bien conservés (Eugyra interrupta de From., type de l'Urgonien de Sault). Echinides divers. Terebratula depressa Lam. ; exemplaire de très grande taille. Rhynchonella sp. Rudistes. (M. Paquier y a trouvé depuis lors un Monopleura). Cardium. | Ostrea. Vola sp. Gastropodes (Nérinées). Serpula sp. Belemnites sp. M. Paquier, qui prépare une monographie de cette région, fera connaître les détails de cet intéressant accident coralligène. Aux environs de Menglon (Drôme), M. G. Sayn et P. Lory (C. R. Ac. des Sc., 6 août 1894, et Ann. Univ. Grenoble, t. VIIL) ont récem- ment étudié des lentilles de calcaires récifaux contenant une faune de Céphalopodes (Holcodiscus, Pulchellia, etc.), nettement barré- mienne. C'était là une constatation d’une grande importance. M. Paquier à signalé des faits analogues près de Rosans (Hautes- Alpes) et de Ste-Jalle (Drôme). Mentionnons aussi une intercalation récifale au milieu des calcaires à Macroscaphites, signalée par Ch. Lory au Châtelard de Vesc (Orbitolines, Pygaulus depressus, etc.), mais dont la position exacte aurait besoin d’être précisée. Dans la région du Dévoluy, le faciès subrécifal envahit également par places, d’après M. P. Lory, les assises barrémiennes. M. Leen- hardt a signalé de son côté le Barrémien récifal dans les monts de Vaucluse (V. Notice Carte géol. de France, feuille de Forcalquier). Vers l’Ouest, du côté du Languedoc, notre étage subit également quelques modifications : le Barrémien à Spatangues existe près de Brouzet (Gard), où M. Pellat a récolté des Céphalopodes intéressants (Holcod. Perezi, etc); des niveaux pyriteux s’y rencontrent en outre, use A ee Le NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 749 d’après le même auteur, dans les environs d’'Uzès (les Augustines), où l’on recueille aussi : Exogyra aquila, Ex. Couloni, Plicatula n. sp., Rhynch. lata, Ter. sella, Toxaster sp., Crinoides et de nombreux Brachiopodes indéterminés (Coll. Pellat). On sait que c’est principalement aux dépens du Barrêmien que M. Torcapel a formé son étage Barutélien, dont la faune, d’après les listes les plus récentes de M. Torcapel, accuse une composition purement barrêmienne. Aux environs de Nîmes, le Barutélien est identique aux calcaires bicolores de Provence. Ce même faciès, quoique un peu plus marneux, s'étend jusqu’au Teil, où il est caractérisé par Hopglites cruasensis, Cost. recticostatus. Dans les Alpines, on peut attribuer à cet étage les calcaires bico- lores de St-Etienne-des-Grès (carrière du cimetière) à grands Desmo- ceras du groupe des Desm. (Sonneratia) Grossouvrei Nicklès, sp. (collection Pellat). Eafin dans la région tout à fait méridionale, du côté des Maures et de l’Esterel, on voit apparaître le faciès glauconieux et phosphaté, marchant de pair avec un amincissement considérable des dépôts [Environs de Nice (Plan de Revel, Simbola, la Turbie), Escragnolles et Coursegoules (Alpes-Maritimes) (Silesites vulpes), le Bourguet (Var) (Bel. Grasi, Desm. difficile, cassida, Desm. hemiptychum, Pul- chellia compressissima, Pleurotomaria Astieri d'Orb., Holcodiscus druentiacus Kil.), le Logis du Pin, La Martre (Var), Andon (Alpes- Maritimes), Rougon, Mantégière, près Chasteuil (Desm. Uhligi Haug, Desmoceras sp., cf. Oedipus Math., Holc. Gastaldii, Holc, druentiacus), Chamateuil (Bel. Grasi) (Basses-Alpes), Comps (Heteroceras (Toxo- ceras) obliquatum, Aptychus, n. sp., Bel. Grasi, Pulch. Dumasi), Robion (Pachydisceus Neumayri), la Croux près Comps (Cidaris pilum Mich.), Beynes, la Palud-de-Moustiers, etc.]. À Chabrières (Basses-Alpes), on remarque la coëxistence des deux types : à la base le niveau marneux de Combe-Petite et au- dessus le niveau glauconieux. La prédominance de certaines espèces dans ce niveau glauco- nieux est tout à fait frappante ; nous citerons en particulier : Desmoceras Charrieri Fallot (d’Orb.), Le Bourguet, Simbola, Escragnolles, etc. Pulchellia Didayi d’Orb. sp. — pulchella d’Orb. sp. 750 W. KILIAN Holcodiseus Perezi d'Orb. sp. —— camelinus d'Orb. sp., Escragnolles. -— Morleti Kil., Escragnolles. Beaucoup de Belemnites (1) très allongées. Bel. minaret est fréquent à Châteauneuf-les-Moustiers, Clars. Comps, le Bourguet, Castillon, le Cheiron. etc. On trouve à la Simbola et à la Turbie, dans cette assise glauco- nieuse, une richesse de formes tout à fait remarquable et en parti- culier : Desmoceras Charrieri, Desm. vocontium Lory et Sayn, Desm. difficile, Holcodiscus Caillaudi, Holcodiscus Perezi, Holcod. van den Heckei;, à Rougon : Crioceras Thiollierei, ete. À la gare d’Eze (Alpes- Maritimes), MM. Bréon, Fallot et Baron ont étudié successivement cet horizon glauconieux du Barrêm'en qui est là en partie remanié par les eaux alviennes. . Il est très intéressant de remarquer que, dans le type glauconieux Holcodiscus fallax, si abondant dans le type vaseux, est remplacé par d’autres espèces du même genre, tandis qu’en même temps, Des- moceras difficile, prédominant dans le faciès vaseux, cède la place à Desmoceras Charrieri, prédominant dans le faciès glauconieux. Desm. Charrieri (2) est une forme éminemment caractéristique du Barrêmien (Le Cheiron, près Castellane) ; elle est plus abondante dans le faciès glauconieux de cet étage où elle se rencontre, notam- ment à Simbola, à la Madone de la Guette, près Nice, à Escragnolles (Alpes-Maritimes), la Martre, le Bourguet (Var), les Courtiers, près Chabrières (Basses-Alpes), avec de nombreux Holcodiseus et des Pulchellia également spéciales à ce niveau. À Eze (Alpes-Maritimes), d'où l’a décrite M. Fallot, c’est également, comme M. Baron l’a montré depuis, dans des assises nettement barrèmiennes qu’elle se rencontre. À Moustiers Ste-Marie, le Barrêmien vaseux et normal est très développé, à côté de petites couches glauconieuses insignifiantes, tandis que tout près de là, l’étage s'amincit beaucoup à la Palud-de- Moustiers où il n’est plus représenté que par des couches glauco- nieuses riches en fossiles. (1) Malheureusement les Belemnitidæ du Crétacè inférieur sont imparfaite- ment connues. Nous signalerons l'abondance dans le Barrêmien glauconteux d’une espèce très allongée (Logis du Pin, la Lagne près Castellane, etc.) qui devra être décrite dans la révision de ce groupe de Céphalopodes, qui est absolument nécessaire. Nous espérons que ce travail tentera quelque paléontologiste. (2) Voir la nole que nous avons consacrée à celte espèce et aux variations des Desmoceras (Trav. Lab. Fac. des Sc. de Grenoble, t. III, 2). — Ce groupe demande une sérieuse r'évision ; beaucoup de nos esjèces sont représentées parmi les petites formes pyriteuses de l'Algérie et de l'Espagne. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 791 Il importe de noter la corrélation qu'il y à entre la réduction d'épaisseur du Barrémien et celle de l'Aptien; ce dernier arrive même à disparaître complètement (Escragnolles, etc.). Ces modifications se font, du reste, dans la région où le Jurassique supérieur prend le faciès récital et dolomitique et l’'Hauterivien le faciès à Spatangues. Remarquons aussi que la faune d’Ammonites signalée par MM. Sayn et Lory dans le Barrèmien récifal, a précisément beau- coup d’analogie avec celle du type glauconieux et s'éloigne davan- tage de la fauue du Barrêmien vaseux : A Escragnolles, dans les ravins de St-Martin et de Clars, le type glauconieux est superposé au type vaseux. a) Dans les calcaires à faciès vaseux, nous avons recueilli : Phylloceras ladinum Uhlig. Desmoceras Charrieri (d'Orb.) Fallot sp. — difficile d'Orb. sp. (abondant). Holcodiscus Caillaudi d'Orb. sp. Crioceras Emerici d'Orb. Crioceras sp. b) Dans la couche glauconieuse œui surmonte la précédente, nous avons trouvé entre autres : Belemnites cf. biskidensis Uhlie. Hamites incertus d’Orb. Desmoceras Charrieri (d'Orb.) Fallot sp., commun. Holcosdiscus Perezi d'Orb. sp. — van den Heckei d'Orb. sp. Pulchellia Didayi d'Orb. sp. — Karsteni Uhl.. Terebratula Moutoni d’'Orb. (1), etc., etc. Remarquons eu terminant, qu'ici comme pour le Valanginien et l’Hauterivien, la r’partition des Ammon'tidæ nous a offert des phénomènes très curieux : Ainsi, le Barrêmien à Spatangues et les calcaires bicolores sont caractérisés par Hopl. cruasensis signalé à Barcelonne (Drôme), Livron (Kilian et Fallot), St-Pierre-de-Chérennes, Chalais, Myans et Chapareillan (Musée et collections de Chambéry et collections de la Faculté des Sciences de Grenoble), à Combovin (Drôme), dans l’Ardèche et dans le Gard. Cette espèce, par contre, fait défaut ou est (1) Voir, dans ce volume, notre Mémoire sur Escragnolies, en collaboralion avec MM. Zürcher et Guebhardt. 752 W. KILIAN excessivement rare dans le Barrémien purement vaseux (Montagne de Lure, Barrèême, etc.). Desmoceras Charrieri d'Orb., Holcodiscus Perezi d’Orb., et un certain nombre d’autres espèces énumérées plus haut, accompa- gnent d’une façon constante le type glauconieux. Nous pouvons citer, d'autre part, Comme spéciaux au faciès vaseux : Phylloceras infundibulum, Lytoceras Phestus, densifimbria- tum, anisoptychum, stephanense, Desmoceras psilotatum, Holcodiscus fallax, etc. En résumé, il est possible de distinguer dans le Barrêmien du Sud-Est, les types suivants : 1° Type vaseux à Céphalopodes (Lure, Barrème, etc.). 20 Type à Spatangues et à silex (Luberon, Grenoble, Raye) (Hopl. cruasensis). 3° Type glauconieux (Escragnolles). 4° Type récifal (Menglon, traces à la Charce, etc.). E. — Aptien inférieur. CALCAIRES A ANCYLOCERAS MATHERONI ET A HoPLiTEs DESHAYESI (CONSOBRINUS) (— Couches de la Bedoule (A ptien inférieur), Hébert ; Calcaires de Vaison et calcaires marneux à Am. consobrinus Léenhardt ; niveau inférieur de Gargas (N°: 2 et 3 de la coupe de M. Leenhardt, p. 98) ; Cruasien, Torcapel (emend. Leenhardt) ; Calcaires du Teil, Leenhardt; Rhodanien Renevier, et Voconcien, Kilian; Bedoulien, Toucas{1)]. L’Aptien inférieur, de puissance très variable, affecte en général, dans la Montagne de Lure, la forme de calcaires gris ou blanchâtres à silex noirs, à fossiles souvent siliceux (Redortiers, etc.) et géné- ralement de grande taille : Nautilus Requienti d’Orb., Ancyloceras (2) Matheroni d'Orb., Anc. Renauxi d'Orb., Anc., n. sp. (Sisteron), Hopl. Deshayesi Leym., sp. (— consobrinus d’Orb.), Cost. recticostatus (1) C’est par erreur que M. de Lapparent nous attribue (Traité de Géologie, 3e éd., p. 1098) la paternité de ce terme qui a pour auteur M. Toucas. (2) La révision du genre Ancyloceras, qui forme une partie du mémoire de M. Haug, sur l'Alpe Puez (1888), est remarquable. Nous en recommandons l’usave en ce qui concerne la faune de l’Aptien inférieur. (3) Nous avons consacré plusieurs pages de notre description de la Montagne de Lure à la revision des A canthoceras de l'Aptien et indiqué qu'il y avait là matière à une intéressante monographie et un certain nombre d'espèces nouvelles (A c. Sto- biescki d'Orb. sp., notamment, n’a jamais été figurée) à décrire. Malheureusement, ce travail, très nécessaire, n’a encore été entrepris par aucune des personnes auxquelles nous l’avions conseillé. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 793 d’Orb., sp., Acanthoceras Albrechti-Austriæ Uhl. (beaux exemplaires de Noyers-s.-Jabron), Stobiesckii d'Orb., sp., Desmoceras Matheroni d'Orb., sp., etc. Cette division du Crétacé inférieur est, dans la plupart des points, très pauvre en fossiles bien conservés. Dans le Nord et l'Est, nous y avons trouvé Belemnites minaret Rasp., Ancyloceras Matheroni, Acanth. Martini d’Orb., et Hoplites Deshayesi (consobrinus) à la partie supérieure (près de Beoudinar). Au Sud op distingue : I. — Une division inférieure : calcaires de teinte claire, à silex noirs craquelés, fossilifères surtout à l’abime de Cruis, qui a fourni Hopiites Deshayesi (consobrinus), Hopl Weissi N. et Uhl., Acantho- ceras Albrechti-Austriæ (commun), Costidiscus recticostatus, Desmo- ceras Matheroni, Ancyloceras Matheroni, Plicatula placunea. II. — Au-dessus, les calcaires bis, grenus, tachetés d’oxyde de fer, en plaquettes (Calcaires des Graves) sont remplis d’espèces aptiennes : Belemnites semicanaliculatus Blainv., Macroscaphites striatisulcatus d'Orb., sp., Acanthoceras Martini, Acanth. Albrechti- Austriæ, Hapl. impressum d'Orb., sp., Desmoceras Melchioris Tietze, Hoplites furcatus Sow., Hopl. Deshayesi Leym., Ancyloceras Matheroni d'Orb., Anc. varians d’Orb., Plicatula placunea Lam., Plic. radiola Lam., Pecten Cottaldi d'Orb., Ostrea aquila Br., Rhynchonellu lata Sow., sp., Rh. depressa d'Orb., Terebratula sella Sow., Toxaster (Echinospatagus) Collegnoi Sism., etc.). Nous n’avons pas besoin d’insister beaucoup ici sur le caractère essentiellement aptien de cette faune. À part Belemnites minaret, qui persiste dans les couches inférieures, et Costidiscus recticostatus, tous les Céphalopodes cités se rencontrent habituellement dans l’Aptien inférieur ; le groupe très caractéristique de Hoplites Deshayesi (et Weissi) et celui d’Acanthoceras Martini (Stobieschii, Albrechti-Austriæ, etc.) sont suffisamment significatifs à cet égard, ainsi que l’apparition des grands Ancyloceras tels que Anc. Mathe- roni et varians ; Desm. Matheroni est également une des formes les plus répandues (1) dans l’Aptien inférieur du Midi. Nautilus neoco- miensis se trouve à la Bedoule, quoique surtout connu du Néoco- mien inférieur. Haploceras impressum est une espèce de l’Aptien de Vergons. Ajoutons que l’on voit apparaître au sommet de l’assise (horizon des Graves) une série de formes plus récentes encore : Belemnites semicanaliculatus, Macroscuphites striatisulcatus, Phyllo- (1) Nous en avons figuré, des environs de Castellane, un exemplaire adulle, con- vergeant vers les Pachydiscus. (Arch. du Mus. de Lyon, t. V, 1892). 154 W. KILIAN ceras (ruettardi, Desmoceras Belus, Hoplites furcatus (Dufrenoyi), Ptychoceras l&ve, Plicatula radiola, que nous allons retrouver dans les marnes aptiennes. La plupart des Bivalves et des Brachiopodes sont des espèces communes à l'Urgonien et à l’Aptien des régions classiques ; citons cependant comme spécialement habituelles à l’Aptien : Plicatula placunea, PL. radiola, Ostrea aquila, Terebratula sella, Ter. Dutemplei, Ter. depressa, Rhynchonella lata et Rh. Gibbsi. Enfin, le Toraster (Echinospatagus) Collegnoi Sism., très fréquent, est un des fossiles considérés comme les plus caractéristiques de l’Aptien inférieur. Cidaris cornifera est une espèce urgonienne. Le caractère de cette faune est moins franchement méditerranéen et vaseux que celui de la précédente. Les espèces du Nord (Hoplites Deshayesi, H. Weïssi, Acanthoceras Martini (Cornucli), et la plupart des Lamellibranches et des Brachiopodes y sont associés à quelques formes plus spécialement méditerranéennes (Hacroscaphites stria- tisulcutus, Desmoceras Matheroni, Acanth. Albrechti-Austriæ, Ac. Stobieschii, Toxaster Collegnoi, etc.). Dans la liste d'espèces de ce niveau, publiée en 1888, nous avons discuté et établi la synonymie des 4canthoceras Stobieschkit, A lbrechti- Austriæ, Martini [= ? Am. Meyendorfei d'Orb. 1844, in Murchison, Verneuil et Keyserling)], Cornueli et de Hoplites Deshayesi. Ajou- tons-y Am. (Stolczkia"?) flexisulcatus d'Orb. de Fontblanche. Ces calcaires passent latéralement, au Sud-Ouest, à des calcaires blancs qui contiennent Requienia ammonia et Requiena gryphoides, et dont nous parlerons plus loin. M. Leenhardt a donné une des- cription excellente de la constitution et des variations de cet étage dans la région du Ventoux (Calcaires de Vaison, etc.). D'autre part, le type de l’Aptien inférieur de la Bedoule {Bou- ches-du-Rhône), est trop counu par les travaux d’Hébert, de MM. Leenhardt et Toucas (4), pour que nous le décrivions ici. C'est le niveau des grands Ancyloceras : Ancyloceras Matheroni d’'Orb., Anc. varians d'Orb., Anc. Coquandi Math., Anc. Renauxi d’Orb. (— Audouli Ast.), Anisoceras carcitanense Math. | Quoique beaucoup plus réduit que le long de l’axe Ventoux-Lure, l’Aptien inférieur se montre d’une façon constante au-dessus du Barrèmien, dans une grande partie de la région delphino-provençale et à été très souvent confondu avec lui. Il n’est pas inutile de donner ici quelques indications à son sujet. (LAVMToOUCAS EE NS CAT MS ERSérie 1 XVII ED 022; NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 755 Il est très reconnaissable dans le Nord de la Drôme, à Lesches (Acanthoceras Stobiescki, Hoplites Deshayesi), à la Charce (1) (Hoplites Deshayesi, Hopl. Weiss) et à Valdrôme (Acanthoceras cf. Stobiesckir). On le retrouve plus au Sud, à Sfe-Jalle (Cost. recticostatus, Hopl. Deshayesi), aux Rollands, près de Nyons (Cost. recticostatus), où il est formé par de gros bancs de calcaire bleuâtre exploités pour chaux hydraulique. A St-Jacques (A4cant. Stobiesckii), près de Barrème(2), son existence a été reconnue par nous, malgré son peu d'épaisseur (1 à 3). Près de Chatillon-en-Diois, nous avons observé, en compagnie de MM. P. Lory et Sayn, des calcaires en ‘gros bancs, à silex noirs, renfermant Costidiscus recticostutus et qui représentent la même assise. À Moriez et près d’Hyèges, dans les Basses-Alpes, il contient : Hoplites Deshayesi, Acanthoceras Martini, Costidiscus recticostatus dans des bancs épais de calcaires légèrement marneux (2 à 3"), intercalés entre le Barrèmien et les marnes aptiennes. Il affleure encore le long de la route de St-André de Méouilles. On le retrouve avee les mêmes caractères, non loin de là, à Vergons et à Angles : il occupe la même position et renferme: Ac. Stobieschii, Ac. Amadei Uhl. (du groupe de Ac. Martini), Costidiscus recticostatus, Desmo- ceras Sp. Vers l'Ouest, dans les régions voisines du Rhône et dans le Comtat, l’Aptien inférieur se présente parfois sous un autre aspect : il est gréso-marneux, grumeleux, et aux Céphalopodes s'associent de nombreux Bivalves. Au Chène, près d’Apt, M. Leenhardt nous a montré à la base de l’Aptien supérieur des marnes contenant une faune spéciale [Hoplites Deshayesi (pyriteux), Ostrea aquila, Plicatula placunea] et qui constituent un faciès pyriteux de l’Aptien inférieur. Près de Clansayes, l’Aptien inférieur, très réduit en épaisseur, et marno-grumeleux, sabieux et jaunâtre à la base, repose sur des calcaires blancs oolithiques et coralligènes à Orbitolines (Faciès urgonien) qui, probablement, en représentent la partie tout à fait inférieure. Il contient là : Acanth. Stobiesckü, Desmoceras Matheroni,. Ancyloceras Matheroni, Sphæra corrugatu, Plicatula placunea, Ostrea aquila, Rhynchonella Gibbsi Sow., Toxaster Collegnoi, des Serpules, (1) Signalé par Hébert en 1891 qui cile Am. Matheront à la Charce. (2) Hébert avait bien mentionné de cette localité Ancyloceras Matheroni et Am. Mutheront, mais sans distinguer les bancs où sont exclusivement canlonnées ces espèces. 756 W. KILIAN etc. Il en est de même dans plusieurs localités des environs d’Apt, à Fontaube (1), près Murs (Vaucluse), etc. Dans le Gard, à Serviers, l’Aptien inférieur paraît bien développé d’après la faune qu’v a recueillie M. Allard de Tarascon, dans la collection duquel nous avons vu de cette localité : Acanthoceras Martini d'Orb., sp. (bel échantillon adulte), Acanth. cf. Stobieschi, Hoplites Deshayesi, Nautilus Neckerianus, Ostrea aquila Brgt, etc. Emilien Dumas (loc. cit., p. 404) a publié, de cette région, une liste de fossiles de l’Aptien inférieur, très typique et tout à fait homogène. On sait que cette même assise est riche en Céphalopodes de grande taille, dans la vallée du Rhône, à Lafarge (Ardèche), à l'Homme d'armes, Sorgues, Vedènes, etc., d’où MM. Douvillé et Toucas ont cité : Ancyloc. Matheroni, Hoplites Deshayesi, Costidisc. recticostatus, Acanthoc. Cornueli et Martini de grande taille. L’Aptien inférieur est bien caractérisé, ainsi que l’a fait remar- quer M. Haug, à Gardenazza (Tyrol méridional), en Transcaucasie, dans la Haute-Marne, et à Atherfield (Ile de Wight); partout il contient les mêmes Céphalopodes. Enfin, en Espagne, dans la pro- vince de Barcelone, notre confrère le chanoine Almera, a recueilli toute une faune aptienne inférieure, qu'il a bien voulu nous communiquer et qui se compose, entre autres, de : Acanthoceras Martini d'Orb., sp. Puig Florit, Castellet. (1) Entre la ferme de Fontaube et Murs, rous avons relevé avec M. Leenhardt, la série suivante : 19 Calcaires à Requienies (Urgonien des auteurs). La surface du dernier banc est mamelonnée et enduite d’une patine ferrugireuse. 2° Marnes jaunâtres grumeleuses et calcaires marneux de même teinte, renfer- man : Acanth. Stobiesckii d'Orb., sp. Plicatula placunea d’Orb. (abondant). Desm. Matheronti d'Orb., sp. Ostrea aquila d'Orb. Hoplites Deshayesi Leym., sp. Bivalves divers. Ancyloceras Matheroni d'Orb. Toæaster (Echinospatagus) Colle- Nautilus sp. gnoi (*) Sism. (abondant). 30 Marnes apliennes à fossiles pyrileux. (*) Toxaster Collegnoi Sisnonda. Tous les échantillons de cette espèce, remar- quable par ses ambulacres pairs déprimés, sont bien typiques. Le T. Collegnoi, par son ambulacre impair, appartiendrait à la section Miotoæaster ; Pomel l'a placé par suite d'une errear évidente dans le même genre que l'£piaster Vatonnei : Coquand et en à fait un ÆHypsaster, bien qu'il n‘y ait entre les deux types aucun caractère commun. Toæxaster Collegnoi présente parfois les rudiments d’un fasciole péripétale diffus et nous montre une forme de passage intéressante entre les vrais Toraster et les Hémiastériens (Note de M. J. Lambert). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 757 Acanthoceras Stobiesckii, d’Orb., sp. Puig Florit, Castellet. Hoplites Deshayesi Leym., sp. Anisoceras carcitanense Math. (= Hamites Orbignyana Forbes), La Vall de Olerdola (espèce de la Bedoule). Nautilus Requieni d’Orb. La Vall Olerdola. Ces espèces sont accompagnées (Le Castellet) de toute la faune dite wrgo-aptienne, notamment de : Toæaster Collegnoi Sism., Cato- pygus Sp., Holaster sp., Epiaster sp. L’Aptien inférieur à silex avec Plicutula placunea, Toxaster Collegnoi, existe à l'Est des Martigues (Bouches-du-Rhône) et jus- qu'aux environs de Toulon (le Beausset) ; M. Collot (loc. cit.) en a donné de bonnes descriptions et scrupuleusement limité l’extension. L’Aptien inférieur disparaît, ainsi que les marnes aptiennes, dans le Sud des Basses-Alpes, il existe encore à Vergons et au Logis du Pin, mais il fait défaut à la Palud-de-Moustiers, Andon, Escragnolles, etc. Cette disparition coïncide avec l’amincissément des autres étages néocomiens, l’apparition du faciès glauconieux dans le Barrêmien et l’Hauterivien, celle des « Calcaires blancs » dans le Jurassique supérieur. Elle est due, comme tous les carac- tères précités, à l'influence d’un littoral voisin et a été causée proba- blement par un avancement momentané de la ligne de rivage vers le Nord. Dans certaines régions, l’Aptien inférieur subit des modifications beaucoup plus profondes, dues à l’apparition de puissantes for- mations récifales ; nous allons étudier ce nouveau faciès dans la partie occidentale de la Montagne de Lure et dans quelques autres contrées du Sud-Est. MODIFICATIONS LATÉRALES DES CALCAIRES A ANCYLOCERAS MATHERONI ET QUESTION DE ( L'URGONIEN » (— Calcaires à Caprotines, calcaire à Chama (p. parte), auctorum ; calcaires à Requienies (p. parte), Urgonien (p. parte) des auteurs; Donzérien, Torcapel : Schrat- tenkalk des Suisses et des Allemands, etc.). Nous pouvons considérer comme démontrées par nos recherches sur la Montagne de Lure (auxquelles nous renvoyons pour les détails), les propositions suivantes : 19 Partout où nous avons pu voir le substratum des formations coralligènes, il est formé par le Barrèmien supérieur. 158 W. KILIAN 20 Ces dépôts récifaux sont recouverts par les Marnes aptiennes ou, lorsque celles-ci ont été enlevées, par les Grès verts. 930 Ils occupent donc le niveau exact de l’Aptien inférieur auquel ils passent latéraiement. Dans certains points, ils présentent en effet à leur partie supérieure un reste aminci des bancs à faune aptienne: (Ammonites Martini, Am. Deshayesi (consobrinus), Am. Stobieschii, Plicatula placunea, Ostrea aquila). ke D'autre part, il est un fait certain : c’est que, dans le Nord et l'Est de notre champ d’études, partie où les calcaires coralligènes font entièrement défaut et où l’Aptien inférieur est représenté par des calcaires à Am. Deshayesi (consobrinus), il n'existe pas de lacune stratigraphique ni aucune trace d'arrêt de sédimentation ou d'émersion entre les calcaires à Am. difjicilis etles Marnes aptiennes. — Nous sommes en droit de conclure de ces considérations que Les calcaires coralligènes à Requiénies du Sud-Ouest de la région de Lure, ne sont autre chose qu'une modification latérale de l’Aptien inférieur à Ancyloceras Matheroni et Am. Deshayesi (consobrinus) (1). Des coupes, en grand nombre, permeltent de se rendre compte du passage d’un faciès à l’autre et de constater les caractères essen- tiellement coralliens ou subcoralligènes des calcaires à Requié- nies (2). Il est inutile de faire ressortir le cachet spécial de leur faune, composée ici entièrement d'éléments spéciaux à l’Urgonien classique tel qu’il existe à Orgon et aux environs. Les constatations que nous avons faites de concert avec notre excellent ami M. F. Leenhardt dans de nombreuses localités du Sud-Est, nous permettent d'avancer en outre les faits suivants : Les calcaires à Requiénies (Urgonien des auteurs), si puissants dans le Vercors, où ils s'étendent du Néocomien au Gault, ne sont plus représentés à Lesches, près Baurières (Drôme), que par des bancs coralligènes oolithiques, à débris et rognons de silex, inter- calés entre le Barrèmien (Desmoceras difficile, Phyll. semistriatum, (1) Les Ruuistes de ces calcaires à Requiénies ont été récemment éludiés par M. Paquier (C. R. Ac. des Sc., 4 mars 18%; avril 1896) qui compte en faire une révision. (2) Une des ‘gures de la PI. XV représente une coupe microscopique du calcaire à Requiénies de Simiane, exécutée par les soins de notre confrère et ami Maurice Hovelacque. — On voit que la roche est presque entièrement formée de débris orga- niques et surtout de Foramini/ères. MM. Sayn et P. Lory (Loc. cit., p.13) ont donné de leur côté quelques détails sur la composition microscopique des calcaires réci- faux de ce niveau. ORNE re. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 759 etc.), et l’Aptien inférieur (4canth. Stobiesckii, etc.). À la Charce (Drôme), on observe au sein du Barrêmien à Desm. difficile et Macros- caphites Yvani, des nodules calcaires à Orbitolines et une mince assise (1 mètre) de calcaire oolithique à Gastropodes et Polypiers. Ces couches sont surmontées, elles-mêmes, par l’Aptien inférieur à Hoplites consobrinus et Acanth. Martini. Plus au Sud, dans la chaîne Ventoux-Lure, les calcaires à Requiénies prennent de nouveau un grand développement, mais ici ils passent latéralement à des cou- ches dont la faune, quoique renfermant encore Costidiscus recticos- tatus, est nettement aptienne (Ancyloceras Matheroni, Hoplites conso- brinus, Acanth. Stobiesckii, Acanth. Martini, Desm. Matheroni, etc.). Il résulte de ces faits : 1° Que le Barrêmien peut être distingué sur un grand nombre de points, et qu'il forme un sous-étage important, recouvert direr- ment par l’Aptien inférieur. 20. Que les calcaires à Requiénies et les formations coralligènes, connues sous le nom d’Urgonien, se montrent, tantôt dans le Barré- mien, tantôt dans l’Aptien, tantôt dans les deux sous-étages à la fois. | Des modifications analogues ont été signalées dans la région du Ventoux par M. Leenhardt, qui les à décrites en détails, tout en leur maintenant provisoirement le nom d'Urgonien (couches coral- ligènes à Orbitolina lenticularis, Lumachelle, calcaire à polypiers et à Requiénies, calcaire à débris, calcaire à silex). Enfin, dans une grande partie des monts de Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône, : le faciès récifal ou Urgonien prend un développement considérable (Orgon, St-Chamas, Etang de Berre, Ste-Beaume, Coudon, etc.); on peut y distinguer plusieurs niveaux dont nous n'avons pas à nous occuper ici; leur description nous entrainerait trop loin. Ces calcaires urgoniens reposent directement sur des couches à Spa- tangues, probablement barrèmiennes{voir plus haut)etreprésentent sans doute eux-mêmes la partie culminante de cet étage, en même temps qu’une notable portion de l’Aptien inférieur. Ce der- nier est souvent représenté à l’état plus ou moins rudimentaire, à leur partie supérieure, par son faciès à Céphalopodes. A la Bedoule, l’Aptien inférieur à Céphalopodes est supporté par des calcaires à Requiénies (Urgonien). Derrière le village on voit une couche intermédiaire grumeleuse, à débris. Sous ces calcaires, il y a du Barrèêmien à Toxaster ar à La présence d’un exemplaire de Desm. Charrieri var. Curet Kil. dans les calcaires blancs récifaux d’Orgon semblerait assigner à ces 760 W. KILIAN assises un âge barrêmien plutôt qu'aptien inférieur. On a vu que le faciès « urgonien » envahit, suivant les localités considérées, tantôt le Barrèmien (Menglon dans le Diois), tantôt l’Aptien inférieur [environs de Banon (Basses-Alpes)], tantôt à la fois une partie des deux étages (Dauphiné). Or l'échantillon en question a été trouvé par M. Albin Curet dans des bancs que M. Leenhardt (1) considère comme assez élevés et appartenant à l’Aptien inférieur. Au point de vue stratigraphique, la présence de cette espèce dans l’'Urgonien d’Orgon le plus typique, mérite donc d’autant plus d’être signalée, que nous pouvons affirmer qu’à notre connaissance au:une espèce aptienne ne peut être identifiée à cette forme qui a bien un cachet barrèêmien très net et qui paraît bien, à Orgon, persister jusque dans le Bedoulien. Ajoutons que l’exemplaire figuré par nous est la seule ammonite déterminable qui ait été rencontrée dans les calcaires blancs d’Orgon (2); c’est à ce titre que nous l’avons fait connaître (3). La même transformation plus ou moins complète en calcaires urgoniens s’observe plus à l'Ouest encore dans le Gard (Navacelle), à Pierrelatte (Drôme) et daus l’Ardèche (environs de Vallon). Vers le Nord, il est facile de suivre, dans la Drôme et dans les Hautes-Alpes, l'apparition graduelle du faciès à Orbitolines et du faciès récital. C’est ainsi qu’à Montelus, on voit s’intercaler au sommet du Barrèmien et à la base de l’Aptien inférieur à Céphalo- podes, un petit banc rognonneux à Orbitolines, déjà signalé par Ch. Lory et M. E. Fallot. Ce banc augmente notablement d’épais- seur vers le Nord et, à Fourcinet, près de Beaurières, les calcaires à débris à Foraminifères et à Orbitolines sont largement exploités et constituent une puissante assise, séparant le Barrèêmien à Macros- caphites Yvani (Beaurières), de l’Aptien inférieur à Acanthoceras Stobiesckii (Plateau de Lesches). MM. P. Lory et G. Sayn viennent de décrire des accidents récifaux dans l’Aptien inférieur, près de Chatillon-en-Diois et de donner un curieux tableau de leur exten- sion verticale. M. V. Paquier a fait connaître en détails des passages latéraux analogues sur le plateau du Chaffal, au Nord de la Drôme. Un peu plus au Sud, à Cobonne, près de Crest, M. Sayn nous a fait. voir une couche avec rognons à Orbitolines, très mince, qui repré- sente là tout l’Aptien inférieur si puissant à Gigors. [Voir aussi, pour l’Urgonien de la Chaîne de Raye : Bull. Serv. Carte géol. de France, (1) C. Rend. Réun. extr. Soc. géol. de Fr., 22 sept. 1895, p. CXLVIII. (2) M. Pellat à rencontré dans les couches à Orbitolines d’Orgon des Desmo- cer as de très petite taille, malheureusement indélerminables (id., pl. CXLVIII). (3) Annales Université de Grenoble, t.{VII, 1896. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 761 n° 53, p. 121 (1896) ; Compte-rendu de MM. Sayn et V. Paquier [ibid., n° 44 (1895), p. 139].] M. Fallot, de son côté (B. S. G. F., t. XVII, p. 541), avait soupçonné le passage latéral des calcaires à silex d’Aouste et des assises à chaux hydraulique de Montélimar à l’Urgonien. Enfin, près de St-Julien en Beauchène et dans le Dévo- luy, des modifications analogues s’observent au même niveau, d’après M.-P. Lory, qui en prépare une description détaillée. On arrive ainsi dans le Dauphiné septentrional, où l'Aptien inférieur vient disparaître, comme le Barrèmien supérieur, en se fondant dans la masse puissante des calcaires urgoniens. Dans le Jura, l’Aptien inférieur n’est développé nulle part, avec son faciès à Céphalopodes ; il se présente tantôt sous la forme de calcaires urgoniens, tantôt sous celle de couches plus marneuses à Bivalves, Gastropodes et Echinides avec Orbitolines, que M. Renevier a désignés sous le nom de Rhodanien (1). Passons maintenant à une question d’accolade qui semble beau- coup préoccuper certains géologues peu disposés « à rayer de la nomenclature le terme d'Urgonien, sous prétexte qu’il ne s'applique qu'aux calcaires à Requiénies ». Ces auteurs admettent bien la récurrence possible des calcaires à Requiénies, mais ne voient pas pourquoi l’on ne conserverait pas le nom d’Urgonien à l'horizon dans lequel se présentent le plus sou- veat ces formations coralligènes et qui, du reste, a été, disent-ils, bien défini par d’Orbigny qui en connaissait, comme le prouvent les listes du Prodrome, le faciès à Céphalopodes. A cela nous ferons observer que pour être d'accord avec d’Orbigny il faudrait considérer le Barrèmien seul à Am. diflicilis, Scaphites Yvani et Crioceras Emerici comme le faciès vaseux de l’Urgonien, couche à laquelle M. Toucas, par exemple, ajoute encore son Rho- danien, à faune déjà en grande partie aptienne, pour former son (1) 11 y a beaucoup à dire sur la faune de ces diverses assises, sur les Rudistes qu’elles contiennent et sur les horizons que l’on peut y reconnaître. Nous laissons ces détails de côté, dans le présent travail, tout en rappelant que ce serait là le sujet d’une monographie du plus haut intérêt. M. V. Paquier a montré déjà toute l'importance qu'y prennent localement certains groupes de Rudistes (Caprininées). Les autres classes d'animaux y sont non moins curieuses, citons comme espèces intéressantes : Pteroc. Beaumont, fvéquent aux environs de Grenoble ; les Echi- nides [Miribel, Voreppe (Salenia prestensis), et surtout St-Jean-de-Couz (Savoie) : Heteraster Coulont Ag., Pygaulus cylindricus, Pygaulus depressus; Nucleol. Roberti Gras, etc.]. L’Urgonien crayeux de Barcelonne (Drôme) et de la forêt de Lente pourrait lournir des matériaux bien conservés. 5 Septembre 1896. — T. XXIII, Bull. Soc. Géol. de Fr, — 49 762 W. KILIAN Urgonien supérieur. Cette manière de comprendre l’Urgonien n’est donc pas strictement celle de d’Orbigny. Il est bon de rappeler, du reste, que l’Urgonien existe aussi dans les Pyrénées, où son âge exact a fait l’objet de nombreuses publi- cations et où, pas plus que dans le Sud-Est, il ne forme un étage autonome. Pour résumer l’ensemble de faits cités par les divers auteurs, qui se sont occupés, depuis une dizaine d'années, du Cré- tacé des Pyrénées, nous dirons qu'à partir d'e l’Aptien et même peut-être, à partir d’un niveau moins élevé (équivalent du Barré- mien), jusques et probablement y compris, le Cénomanien inférieur, les calcaires récifaux à Polypiers, Requiénies, et autres Rudistes (Horiopleura, etc.) et les couches à Orbitolines qui les accompagnent ici comme d'ordinaire, prennent un développement considérable. Ces calcaires semblent s’intercaler à tous les niveaux (Aptien, Gault, Cénomanien) ; mais leur faune qui, en dehors des Rudistes et peut- être faute d’une étude assez approfondie, semble être toujours la même, est encore trop peu connue ; la position qu'occupent ces récits par rapport aux formations à Céphalopodes qui les entourent, n’a pas été précisée partout (1) avec assez de méthode pour que l’on puisse, dès à présent, se faire une idée tant soit peu exacte des rapports qui règnent, dans la région pyrénéenne ou subpyrénéenne, entre les dépôts récifaux dits (« urgo-aptiens » et leurs équivalents vaseux. En tous cas, il paraît qu'il y a là un mode de développe- ment spécial du Crétacé, caractérisé par la prédominance excep- tionnelle des calcaires récifaux à Rudistes et des couches à Orbito- lines, un facies particulier auquel on pourrait donner le nom de Jacies pyrénéen ou mieux encore de facies lusitunien, car c’est en Portugal qu'il est le plus spécialisé. F. — Aptien supérieur (PLANCHE XIV). MARNES À AMMONITES NISUS, AM. FGRCATUS (DUFRENOYI) ET BELEMNITES SEMICANALI- CULATUS (— Marnes de Gargas, Aptien supérieur, Argiles à plicatules ; Gargasien {[Kilian]). a). — Type occidental. Si nous essayons d'analyser la faune des marnes aptiennes dans l'O. de la chaîne de Lure, nous serons frappés du petit nombre (1) M. Seunes considère une grande partie de ces calcaires comme albiens. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 763 d'espèces (Phyll. Guettardi Rasp., sp., Phyll. Tethys d'Orb., sp., Lytoc. strangulatum d'Orb., sp., Desmoceras Melchioris Tietze, sp., Ptychoceras Emerici d'Orb.), communes aux assises inférieures à nos calcaires à silex. Certaines formes, au contraire, que nous avons vues apparaître au sommet de l’horizon précédent (calcaires des Graves), telles que Belemnites semicanaliculatus, Macroscaphites striatisulcatus d'Orb., sp. (1), Desmoceras Matheroni d'Orb., sp., Desm. Belus d'Orb., Acanth. Martini, Ancyloceras Matheroni, Ptycho- ceras læve d’Orb., Plicatula placunea continuent à se montrer et plusieurs d’entre elles prennent même ici leur plus grand dévelop- pement. A côté de ces espèces débutent une série de fossiles nouveaux tels que Lytoceras Duvali d'Orb. sp., Lyt. Jauberti d'Orb. sp., Orpelia Nisus d’Orb., sp., Opp. aptiana Sar., Opp. nisoides Sar., Sonneratia undulata Sar. (2), Desmoceras Emerici d'Orb., sp., Hoplites f[urcatus Sow., Sp., (Dufrenoyi d'Orb., sp.), Acanth. Royeri d'Orb. sp., Hopl. crassicostatus d’Orb. sp., Hoplites (?) gargasensis d'Orb. sp., Ancylo- cerus Emerici d’Orb., ainsi qu’une faunule de petits Gastéropodes, Plicatula radiolu Lam. qui remplace PI. placunea Lam. (3), etc. L’abondance extrême des Acanthoceras, type inconnu dans le Néoco- mien proprement dit, imprime aux marnes aptiennes, ainsi qu'à l’assise calcaire immédiatement sous-jacente, un cachet plus récent qui annonce déjà l’époque albienne. Les £ytoceras, les Desmoceras et les Phylloceras, quoique relativement peu fréquents, donnent à cette faune un caractère méditerranéen, bien que, contrairement à ce que nous avons remarqué pour le Barrêmien, le nombre des espèces communes avec l’Aptien du Nord, soit assez grand : Oppelia Nisus (très commun), Hoplites furcatus (Dufrenoyi) (très abondant), Acanth. Martini, Ancyloceras Matheroni, la plupart des Gastéropodes et des Lamellibranches {Plicatula placunea, Pl. radiola, etc.). Nous avons discuté, en 1888, la synonymie de plusieurs espèces, notamment de Phylloceras Rouyi, Hoplites furcatus (Dufrenoyi), (1) Décrite récemment par nous sous le nom de Macroscaphites Yoani, mut. striatisulcata Kilian (Ann. Univ. de Grenoble, tome VILT, no 1, 1896). (2) Ch. Sarasin. Etude sur les Oppelia du groupe du Nisus et les Sonneralia du groupe du Bicurvatus et du Raresulcatus. (Bull. de la Soc. géol. de France, 3 série, {. XXI, p. 149). (3) Nos marnes aptiennes à Plicatula radiolx occupent un niveau supérieur à celui des marnes aptiennes du bassin de Paris à Plic. placunea, Hoplites Deshayesi, Desm. Matheroni, dont la masse principale correspond à notre Aptien inférieur du Midi (Niveau pyriteux du Chêne à Hopl. Deshayesi). 764 | W. KILIAN Macroscaphites striatisulcatus (1), etc. Plusieurs espèces du Pro- drome, non encore figurées, sont citées dans notre liste ; nous en avons vérifié l’authenticité dans la collection d’Orbigny au Muséum. D'une façon générale, la faune des Marnes aptiennes, riche en espèces nouvelles ou peu connues, a besoin d’une révision que nous n'avons pu entreprendre et qui s'impose autant pour les Céphalo- podes que pour les autres groupes. Outre des Rhynchoteuthys et de rares Aptychus (la Baume, près Castellane), il faut citer de nom- breux Gastropodes, puis Pecten striatopunctatus Roem., Nucula sp., Astarte sp. (la Baume, près Castellane}, Ostrea aquila, Ter. Moutoni, Gloss. hippopus (Vergons), Rhynch. decipiens d'Orb. (Cheiron), Cidaris Kiliuni Cott. (Carniol), de nombreux Polypiérites isolés, etc. Dans la division supérieure on ne rencontre que des Bélem- nites ; les Ammonites paraissent avoir complètement disparu. C’est Belemnites semicanaliculatus qui remplit ici les marnes. Il est impor- tant de remarquer que cette espèce, qui reste petite et claviforme dans l'horizon précédent, atteint ici une beaucoup plus grande taille et se rapproche de la grande variété (mut. major) figurée par d’Orbi- gny (PI. V, fig. 10-15) (2). Ce fait est, du reste, général et peut être constaté dans une foule de localités du Sud-Est, notamment à Clan- sayes (Drôme). Il est donc probable que ce n’est pas une simple (1) V. Ann. Univ. Grenoble, tome VII. — M. Sayn possède de grands individus de cette espèce, des marnes aptiennes, qui se rapprochent beaucoup de Cost. recticos- tatus. Cette dernière espèce existe dans l’Aptien supérieur de Castellane. Le genre Macroscaphites comprend donc (si l’on ne lui rattache pas les Costidiscus dont on connaît aussi actuellement plusieurs espèces) : Macroscaphites Yvant Puzos, sp. 1832. — tirolensis Uhlig, 1887 (Neocomioss. von Du Gardenazza, Südtirol, pl. IV, fig. 2). nt — binodosus Ubhlig, 1883 (Wernsdorf.-Sch., Barrêmien pl. IX, fig. 7). — Fallauxi Uhlig, 1883 (Wernsdorf -Sch., DLXN SN) — Yoani, mut. st#iatisulcata d'Orb. sp. De | (Kilian, 1888). l'Aptien ) — Yoani, mul. afra Sayn, 1890. | — nov. sp. indet. Sayn, 1890. (2) Une révision de‘ce groupe est nécessaire. M. Renevier s’est occupé récemment de la synonymie des Bélemnites de l’Aptien (Bull. vaud.Sc. nat., t. XXIX, p.91, 1893), — Il cite de l'Aptien du Comtat (Apt) : Bel. (Hibolites) semicanaliculatus Blainv., Bel. pistilliformis Blainv., Bel. (Duvalia) Grasi, d'Orb. Bel. (Actinocamaæx) Jusiformis Voltz., Bel. brunsvicensis Stromb. (un seul échantillon, de Gargas). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 765 variété fortuite et locale à laquelle nous avons affaire ici ; mais une mutation constante, dont la valeur stratigraphique ne peut être niée. Dans la région de Lure l’Aptien supérieur a été fréquemment enlevé par l'érosion qui a précédé la formation des assises eui- vantes (Grès verts), qui alors reposent directement sur les calcaires à Acanth. Martini ou sur les calcaires coralligènes. Cette modifi- cation des calcaires est totale ou partielle ; les deux faciès peuvent être observés séparément ou coexister dans les points où il y a passage entre eux. Les rapports de toutes les assises entre elles ont été résumés dans un schéma (voir plus bas). b). — Type oriental. Dans l'Est de notre région, les marnes aptiennes, d’un noir bleuâtre, sont très puissantes ; elles contiennent des fossiles pyri- teux : Phyll. Guettardi, Ph. Paquieri (espèce très voisine de Ph. Calypso et dénommée par M. G. Sayn, qui se propose de la figurer prochainement), Lytoceras aff. Jauberti, Lyt. Duvali, Lyt. numidum Coq. et Sayn (Cheiron, St-André), Lyt. Depereti Kil., Lyt. Jauberti (v. d’Orbigny, Journ. de Conch., 1851), Desmoceras Melchioris, Desm. Belus, Acanthoceras Cornueli, Bel. semicanaliculatus (surtout vers le sommet. — Plus au Nord, près de Rosans (Hautes-Alpes), on y a signalé des Poissons fossiles. Puissance : (20 à 50m). Au point de vue de la distribution des espèces, les affleurements des environs de Reynier présentent le type de Moriez et d’Hyèges, près de Barrème, caractérisé par l’abondance des Phyll. Guettardi, Desm. Melckioris (le Cheiron, etc.), Lyt. Duvali, Lyt. Jauberti, Lyt. aff. Jauberti, Desm. Belus, Desm. Emerici, Desm., nov. sp., etc. [A l'Ouest, au contraire, nous avons vu que le Phyll. Guettardi est très rare, tandis que c’est par millions que se rencontrent Hoplites Dufrenoyi, Oppelia Nisus ; les Hoplites (Hoplites gargasensis, Hopl. crassicostatus) et les Acanthoceras (Ac. Martini) dominent, tandis qu'ici les Phylloceras et les Lytoceras jouent le rôle principal]. Il existe à Barrème et à Hyèges, dans les marnes aptiennes, une autre espèce de Phylloceras, répandue dans les collections sous le nom de Ph. Moreli (Am. Morelianus), maïs bien différente de la figure de d'Orbigny. Elle est remarquable par la forme triangulaire (en pointe de flèche) de son ouverture, par sa région ventrale amincie et par la grande épaisseur des tours dans le voisinage de l’'ombilic ; ce dernier est profond et infundibuliforme. Les stries, falciformes, ne sont visibles que sur la partie externe des flancs, 766 W. KILIAN Nous avons décrit cette forme sous le nom de Phylloceras Goreti(1); il en existe de beaux échantillons à la Sorbonne. D'autre part, M. Gevrey nous a montré des environs de Chaudon, probablement de Barrême, un superbe échantillon de Haploceras impressum d'Orb., adulte, très remarquable par son ornementation. C’est à ce deuxième type qu’appartiennent les affleurements de la vallée de Jabron. On rencontre en abondance, dans les marnes de Baudebuche et à Paresoux, à l’'Ouest-Sud-Ouest de Sisteron : Bel. (Duvalia) Grasi Rasp. Phylloceras truettardi Rasp., sp. Lytoceras Duvali d'Orb., sp. Desmoceras Matheroni d'Orb., s°r..(assez commun). Acanthoceras Cornueli d’Orb.. sp. — Martini d’Orb., sp. var. -— pretiosum d'Orb., sp. M. Coulomb, de Sisteron, nous à communiqué de cette même localité plusieurs volumineux morceaux de bois fossile. Ces débris ont été examinés au microscope, en plaques minces, par M. Lach- mann, prolesseur de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble, qui y a reconnu des restes de Conifères (2). Ces marnes sont également fossilifères au Pas-de-Roche, à l'Ouest de Noyers, où M. l’abbé Latil a recueilli une série d’Ammonites indiquant également le type oriental : Lyt. Duvali, Phyll. Guettardi, Gloss. hippopus, etc. On retrouve ce type surtout à l'Est, mais il existe aussi à la Roche-St-Secret (Garnier, 1878) et aux environs de Sainte-Jalle et notamment à Tarandol, où nous avons recueilli : Lytoceras Duvali d’'Orb., sp. (1) Arch. du Musèum de Lyon, t. V, 1893. Dans la même publication, nous avons fait connaître un Lytoceras des marnes apliennes à type oriental, sous le nom de Lytoceras Depereti Kil. — V. G. Sayn et VW. Kizran. Contributions à l’étude des Céphalopodes crétacés du S.-E. de la France. I. Sur quelques Ammonitidés appartenant au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon, par W. Kilion, 40 p., 1 pl. (Arch. du Mus. d’Hist. nat. de Lyon, E. V, 1892). Lytoceras stephanense n. sp. Barrèêmien (Angles, Mortciron). — Depereti n. sp. Aptien supérieur de Barrême. Phylloceras Goreti n. sp. Aptien supérieur d'Hyèges. (? = An. Fortunei Honnorat). ' Desmoceras Matheront d'Orb., sp. Exemplaire adulte de Castellane. Aptien inférieur. (2) Voici la diagnose que nous a transmise notre collègue : Sisteron — 520 — Bois de Conifère facilement reconnaissable aux aréoles circulaires de ses trachéides. ‘NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 767 Phylloceras lruettardi Rasp., sp. Haploceras impressum d’Orb., sp. Desmoceras Emerici d'Orb., sp. — Melchioris Uhl.. sp. — n. Sp., Voisine d’Emerici (à décrire), très commune. — Belus d'Orb., sp. — Matheroni d'Orb., sp. Acanthoceras cf. Cornueli d'Orb., sp. Espèce qui se retrouve dans le Gault de Clansayes et qui passe au groupe de Ac. Bergeront Seunes, Ac. Bigoureti Seunes. Acanthoceras, nouvelle espèce. — n. Sp. Hoplires (??) gargasensis d'Orb., sp. (rare). Belemnites semicanuliculatus Blainv., variété épaisse et courte. C’est le point le plus occidental ou l’on ait signalé ce faciès. Vers le Nord, nous le connaissons à la butte du Serre-Chaïtieu, près de Lesches (Drôme), où l’on trouve : Belemn. semicanaliculatus Blainv. Lytoceras Jauberti d'Orb., sp. Phylloceras Guettardi Rasp., sp. — Moreli d'Orb., sp. — Rouyi d’Orb., sp. (Coll. Lamy). — (roreti Kilian. Desmoceras Emerici d'Orb., sp. Acanthoceras ct. Cornueli d’Orb. (la même qu’à Tarandol, Hyèges et Vergons). Près de Valdrôme, c’est encore la même faune qui caractérise les marnes aptiennes, avec Bel. semicanaliculatus ; elles se retrouvent à Montelus (B. semicanaliculatus, Desm. Belus, etc.). On y rencontre des Poissons à Beaufort et Rosans (v. les travaux de Ch. Lory, de Rouville, Gervais). Ch. Lory a observé à Rosans des grès à Hopl. furcatus. Observations relatives aux Marnes aptiennes. Encore bien développées près St-Julien en Beauchèêne, près de Lesches (Garnier, 1878; Kilian, 1888), à Glandage (Grès à Hopl. furcatus) (1), et dans quelques autres localités du Nord de la Drôme, (1) Signalé par Ch. Lory in coll. (1854), 768 W. KILIAN les Marnes aptiennes subissent, plus au Nord, de profondes modi- fications. Dans le Dauphiné septentrional, M. Fallot et M. V. Paquier ont récemment fait voir qu’elles s’amincissaient sur le plateau du Chaffal (Nautilus bifurcatus Oost. Ch. Lory in coll.), tout en deve- nant sableuses. Ch. Lory a même signalé à ce niveau de véritables grès à la Batie-Crémezin. On ne les retrouve pas, dans une grande partie du Vercors ; elles font défaut dans le massif de la Chartreuse, dans la plus grande partie de la Savoie, etc. Il est très probable néan- moins, que, malgré leur ensablement vers le Nord de la Drôme, décrit par MM. Fallot et Paquier, et qui pourrait être interprété comme l'indice d’un rivage voisin, leur absence apparente dans ces régions est due en bonne partie à l’envahissement de l’Aptien supé- rieur par le facies récifal, et qu'elles y sont représentées par la partie tout à fait supérieure de l’Urgonien. Il existe, en effet, dans le Dauphiné, en Savoie et en Suisse, au-dessus des assises à Heteraster oblongus, une puissante série de calcaires à faune spéciale et facies urgonien. C’est là, et non dans l’assise de base, qu'a été trouvé le type de Hatheronia Virginiæ décrit par Albin Gras. On remarque également à ce niveau, ainsi que l’ont montré les auteurs, et en particulier M. Renevier (Bull. Soc. géol. de France. Réunion extraordinaire à Grenoble), l’absence de Requienia ammonia et l'existence d’une série de formes intéres- santes ({ryronleura, nov. sp., etc.), encore peu connues. Ch. Lory a, du reste, signalé à ce niveau des Céphalopodes de l’Aptien. En effet, à Rencurel, aux Ravix, au Fa, au Rimet et dans quelques autres localités de Vercors, cet auteur à décrit sous le nom de deuxième niveau à Orbitolines, une assise très riche en fossiles (nombreux Echinides étudiés par Albin Gras |Toraster Collegnoi Sism., Pyqau- lus Desmoulinsi Ag., Orthopsis Repellini Cott., Magnosia pulchella Desor, Psummechinus Theveneti Des.), Rhynch. Bertheloti d'Orb., Caprotina Virginiæ, Orbitolina discoidea Gras, Orbitolina conoïdea Gras, etc.), et dans laquelle M. Victor Paquier a constaté la pré- sence de Rudistes spéciaux (Gyropleura, etc.). Or, la collection Ch. Lory, Faculté des Sciences de Grenoble, et la collection Gevrey renferment de ce niveau les Céphalopodes sui- vants constituant une faunule gargasienne assez nette : Nautilus plicatus d’Orb. Belemnites semicanaliculatus BI., les Ravix. Acanthoceras Stobiesckii d’Orb. sp., Rencurel (coll. Gevrey)- — n. Sp., Rencurel (coll. Gevrey). CRE TT à 0 NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 769 Acanthoceras Martini d’'Orb., sp. = Cornueli d'Orb., sp., le Rimet (coll. Ch. Lory). Macroscaphites striatisulcatus d'Orb., sp., Rencurel (coll. Gevrey). Desmoceras Sp., id. — cf. Matheroni d'Orb., id. Plicatula radiola d'Orb., les Ravix. Il y a donc tout lieu de supposer que la deuxième zone à Orbito- lines de Ch. Lory est l’équivalent latéral des marnes aptiennes. Vers le Sud et le Sud-Ouest, au contraire, les marnes aptiennes conservent leurs caractères lithologiques, mais leur faune de Céphalopodes se transforme, les Lytoceras, les Phylloceras, les Desmoceras cessent d’être prédominants et sont en grande partie remplacés par des Hoplites, des Sonneratia et des Oppelia, c'est le TYPE OCCIDENTAL que nous avons décrit plus haut, dans la partie ouest de la Montagne de Lure. Il se retrouve à Lioux (Vaucluse), où abondent Oppelia Nisus, Hoplites furcatus, Hop. crassicostatus, Hop. gargasensis, etc., et dans le Comtat (Apt. Gargas, Croagnes, Saint- Saturnin, etc.), Nous voyons, d'autre part, à Hyèges; près de St-André, d’Angles et de Vergons (1c. Martini, pretiosum, Desm. Belus), à Gévaudan, Barrême (Lyt. Depereti), la Baume, le Cheiron et Colle Meyanne, près Castellane, au col de la Cine (Ph. (uettardi, Lyt. Jauberti), à Chabrières (d’après M. Vélain), etc., apparaître le TYPE ORIENTAL, tel que nous l’avons décrit plus haut et tel qu’il existe aussi à Blieux, près de Senez. Les marnes aptiennes du Sud-Est de la France présentent done, au point de vue faunique, deux types très nets, tous deux caracté- risés par des Céphalopodes, mais remarquables : l’un par la prédo- minance des Hoplites, des Oppelia, des Sonneratia et des Acantho- cerus, Vautre par l'absence ou l’extrème rareté des Hoplites et des Oppelia et par l'abondance des Lytoceras, des Phylloceras et des Desmoceras. Nulle part ces deux types ne se trouvent superposés, ils ont beaucoup d’espèces communes, mais ces dernières ne se rencontrent jamais avec la même fréquence de part et d'autre. Leur répartition géographique (v. carte PI. XIV) est telle que l'on pourrait désigner le prernier sous le nom de type provençal (ou occi- dental) et le second par la désignation de type alpin (ou oriental). On voit donc se reproduire pour les Céphalopodes de l’Aptien un 710 W. KILIAN phénomène de répartition semblable à celui que nous avons signalé pour les diverses assises du Néocomien et pour le Barrèêmien. En ce qui concerne les diverses formes d’Acanthoceras, encore peu connues, il est remarquable de noter que le type Martini abonde surtout dans le facies occidental (Carniol, Apt, Gargas, Lioux, etc.), tandis que dans le facies alpin ce sont d’autres espèces, surtout le type Cornueli, qui représentent le genre Acanthoceras. Plusieurs auteurs, se basant sur l’absence de l’Aptien sunérieur dans le Sud des Basses-Alpes et les Alpes-Maritimes, précis ment là où le Gault glauconieux est très fossilifère, ont voulu regarder ces deux ascises comme deux facies d’un même étage. Nous avons nous-même un moment été tenté d'adopter cette manière de voir, mais les observations que nous avons eu l’occasion de faire dans les points (Tartonne, Vergons, etc.) où les dépôts sont continus du Barrèmien à l’Albien, nous ont convaincu de l’inexactitude de cette hypothèse. Nous avons depuis (1) montré que l’Aptien supérieur présentait près d’Apt et de Clansayes, à sa partie supérieure, des assises passant au Gault tout à fait inférieur à Acanth. mamillares et Acanth. Milleti, lui-même bien inférieur au niveau exploité de Clansayes à Acanth. nodosocostatum. Cette dernière couche renferme du reste toute une série d’Acanthoceras dont beaucoup sont inédits et plu- sieurs très voisins d’une espèce aptienne : Acanth. Cornueli d'Orb. qu'il est curieux de voir ainsi se perpétuer jusque dans le Gault moyen. On voit, par les caractères des assises que nous venons de décrire, que la mer recouvrait la région de Lure pendant la formation du Crétacé inférieur. Elle déposa d’abord des sédiments uniformément fins et vaseux, puis la sédimentation devint plus active au Sud, où se formèrent les puissantes assises du Barrêmien. On est tenté d'attribuer ce changement brusque de régime dans les dépôts, à Pexistence de bombements sous-marins précrétacés qui, à l’époque barrêmienne, auraient donné lieu à de subites différences de profon- deur dans la mer (2). L’épaisseur considérable des calcaires barrèmiens et aptiens in- (1) Bull. Serv. Carte géol. de Fr., sept. 1890 (en collaboration avec M. Leenhardt). (2) M. Leenhardt admet des faits de ce genre pour la région du Ventoux; il suppose même, pendant l’époque aptienne, un bombement N.-S. dans cette contrée (loc. cit.). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 77/1 férieurs dans la partie méridionale a eu plus tard une grande in- fluence sur la forme même du pli de Lure. Peut-être la dislocation sous-marine, qui a déterminé l'épaisseur variable des dépôts cré- tacés le long d’une ïigne Est-Ouest a-t-elle été, à une date post- miocène, la cause déterminante de la formation d’un pli précisé- ment le long de ce même axe. C’est grâce au jeu analogue de failles ancieunes que Ch. Lory expliquait les plissements du Flyseh dans le Briançonnais. Quoi qu’il en soit, la région méridionale de Lure tend à se différencier à partir du Barrêmien ; lAptien inférieur également y montre une puissance surprenante et y revêt un facies coralligène qui dénote l’existence, au Sud-Ouest de Banon, de récifs coralliens importants, récif dont la présence exigeait une mer relativement peu profonde. Après cette période d’exhaussement sous-marin, les conditions de dépôt s’uniformisèrent de nouveau et la mer garga- sienne laissa, dans toute la région, des sédiments fins et vaseux qui ont dù s'effectuer dans un bassin très calme. CRÉTACÉ INFÉRIEUR DANS L'EST DES BASSES-ALPES Nous ne connaissons pas la limite du régime marin vers l'Est et jusque dans la partie orientale des Basses-Alpes, près de la frontière d'Italie, le Crétacé inférieur est représenté par des dépôts qui diffè- rent à peine du type vaseux que nous avons décrit dans la Mon- tagne de Lure. On sait que Garnier avait décrit à Montclar, au vallon des Fraches, à la Montagne du Vernet et à Prads (Ravin des Combes), des marnes à Hopl. neocomiensis et Arnoldi, des calcaires à Crioceras Duvali et même des marnes aptiennes. Il avait signalé les mêmes couches au Lavercq. L'étude détaillée des escarpements situés à l’Est et au Sud-Est de Seyne, et dont nous publierons prochainement le profil, montre que les indications fournies par MM. Goret êt Garnier (1) peuvent être complétées ainsi qu'il suit : De Seyne à Sf-Vincent, Ubaye et Pontis, le type est vaseux et marno-calcaire ; les roches prennent une teinte plus foncée. Le Barrêmien est bien développé et fossi- lifère (Pulchellia Sellei Kilian) sur le flanc nord-ouest du pic de (1) GorerT. Loc. cit. — HauG. Loc. cit, p. 114 (Feissal). — Garnier. Note sur l’extension du terrain néocomien dans le Nord du département des Basses-Alpes. (Minist. de l’Agric. et du Comm. Adm. des Forêts. Expos. univ. de 1878. In-40, Paris, Imp. nationale). 102 W. KILIAN Bernardez (2431m). Cette constatation, jointe à la découverte faite par M. Haug et par nous en 1888, du même horizon (Bel. Grasi Duval, Phylloceras infundibulum. Desmoceras, sp.), près de Colmars et d'Allos (Crioc. hammatoptychum), où Garnier avait signalé les marnes valanginiennes à Aopl. neocomiensis et des calcaires à Macrosc. Yvani, recule notablement vers l’Est la limite jadis attri- buée à la mer du Crétacé inférieur et fait voir qu'une grande partie des Alpes françaises, au Sud et au Sud-Est de Pelvoux, était alors occupée par les eaux marines. Le Néocomien (y compris l’Aptien) se montre en effet aussi puissant et aussi complet dans l'Est du département (Seyne, Mariaud, Colmars. Allos, etc.) que dans les contrées classiques de Barrême et de Sisteron; seulement les fossiles deviennent plus rares, les calcaires plus durs, noirs et plus cristallins(plus «alpins ») et les marnes se transiorment en schistes de teinte de plus en plus foncée. Dans la vallée de l’'Ubaye les Calcaires blancs du Jurassique supé- rieur sont recouverts, non loin du sommet du Chapeau-de-Gen- darme (Olan), par une assise peu épaisse de dalles marno-calcaires orisatres, dans lesquelles nous avons été assez heureux pour rencontrer des fossiles du Néocomien inférieur (Belemnites subfusi- formis, Rasp., Aptychus Didayi Coq., Rynchoteuthis) non encore signalé dans les environs de Barcelonnette. Au Lauzanier, plus près encore de la frontière ilalienne, nous avons constaté avec notre ami M. Haug, l'existence de calcaires gris en bancs réguliers contenant des Belemnites ; leur substratum n’est pas visible, maïs ils sont recouverts par le Crétacé supérieur ; tout porte à croire qu'ils sont un représentant du « Néocomien vaseux à Céphalopoues ». Le Néocomien des Basses-Alpes se relie intimement à celui de la province rhodanienne. La limite extrème de ses affleurements du côté du Nord-Est se trouve (1) aux environs du Lauzanier et d’Allos, où le Néocomien supérieur à Ammonites infundibulum, Crioceras hammatoptychum, Belemnites grasianus et Criocères se présente sous forme de calcaires noirâtres à veines spathiques. Dans les Alpes-Maritimes, le Néocomien est encore épais au pied des grandes chaînes ; à Levens, dans le bassin du Var, en amont dü confluent de la Tinée et surtout au Sud-Ouest d'Entrevaux (2). Plus au Sud, il s’amincit progressivement de l’Ouest à l'Est avec des (1) D'après les connaissances actuelles. (2) M. Léon BERTRAND fait en ce moment l'étude de cette contrée, NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 7173 caractères de rivage de plus en plus accentués : à l’Ouest, l'Haute- rivien seul est glauconieux avec Belemnites dilatatus et subfusiformis, Holcost. Asterianus, Hopl. cf. cryptoceras, Hopl. Eeopoldinus et Toxaster assez fréquents ; la base est formée par des marnes grises à Ammonites pyriteuses. À l'Est, cette série se réduit à une bande de calcaires ferrugineux et à la couche glauconieuse-entre Nice et Monaco. Le banc calcaire devient noir sur la Roja et est exploité comme marbre. Le tableau ci-joint résume les principaux caractères du Crétacé inférieur dans le Sud-Est de la France (1). Nous désirons encore, en terminant, attirer l'attention sur la distribution des Céphalopodes dans le Crétacé inférieur du bassin du Rhône pour chaçun des étages du Valanginien à l’Aptien supérieur. On peut constater, comme nous l’avons exposé plus haut, pour chaque étage, l’existence de deux groupes d’éléments distincts et différemment répartis. Nous croyons devoir attribuer à des immi- grations de formes méridionales la prédominance très nette des Desmoceras, Lytoceras, Phylloceras, dans une zone de dépôts vaseux dont nous avons défini l’extension, alors que les Hoplites et les Holcostephanus semblent autochtones et se montrent surtout, avec leurs types septentrionaux (Hopl. longinodus, oxygontius, curvinodus, Desori, hystrix, Holc. psilostomus, Atherstoni, etc., par exemple, pour le Valanginien, Æopl. radiatus, Holc. Grotriani, etc., pour l’Hauterivien), dans les régions où apparaît le faciès à Spatangues ou à Bivalves (Moustiers-Ste-Marie, Beaucaire, Gréoulx, etc.). Dans ces dernières localités, nous avons pu reconnaître d’une façon très pré- cise la plupart des types figurés par MM. Neumayr et Uhlig dans leur monographie du Hils de l'Allemagne du Nord. L’existence de deux faunes de Céphalopodes est également très nette pour l’Aptien supérieur, si différent à Apt, d’une part (type occidental), et, de l’autre, aux environs d’Hyèges et de Barrême (type oriental). On peut dire, par conséquent, que lorsqu'on examine avec un peu d'attention la répartition des Ammonitidées, on s'aperçoit que presque pour chaque étage et même pour chaque zone, il existe au moins deux types diflérents caractérisés par la prédominance de certains groupes ou de certaines espèces et par la rareté et même l’absence d’autres formes. Nous avons montré (v. plus haut) ce (1) Je rappellerai, du reste, que les idées énoncées ici ont été, de 1887 à 1891, successivement exposées et défendues dans l'Annuaire géologique universel (Article Crétacé, des tomes III et VIII) où on en trouvera la justification. MONTAGNE DE LURE B: lMarnes subleuses à Belemnites semicanaliculatus, multi major. Marnes à Aoplites fürcatus (Dufrenoyi), Opp Nisus, Phylloceras Guettardi, Acanth. Martini, Plicatula pal Holcodiscus intermedius et incertus sont communs aux deux facies ; le pre- mier est plus fréquent dans le type vaseux. Mais le fait intéressant sur lequel nous ne saurions trop attirer l'attention des paléontologistes est l'existence presque eæclusive des Hoplites, des Holcostephanus, des Schloenbachia (Schl. cul- tr'ata) et de quelques autres groupes (4m. clypeiformis, etc ) dans les assises à Toæaster, Bivalves, dans les couches glauconieuses, alors que dans le type fran- chement vaseux la présence de nombreux Lytoceras, Phylloceras et Desmoceras, à côté d’espèces communes aux deux facies, imprime une toute autre physionomie à l'ensemble de la faune. Les genres que nous venons de ciler sont à peine repré- sentés dans le Néocomien du Nord ; MM. Pavlow et Lamplugh, par exemple, citent un seul Desmocer'as du Néocomien de Speeton. I1 suffit, du reste, d'examiner attentivement les tableaux fauniques publiés par Edm. Hébert, en 1871, pour voir que cet auteur n’énumere pas les mêmes Céphalo- podes des points riches en Toæaster et en Bivalves et des localités où règnent exclusivement les Amimonites. Hopl. Leopoldi, radiatus, cryptoceras, prédomi- nent dans son facies « littoral », où se trouvent aussi: Bel. pistilliformis, Naut. pseudoelegans, Naut. neocomiensis, Hoplites castellanensis, Holcod. Van- decki, Am. clypeiformis, alors qu'il cite exclusivement du facies « pélagique » (vaseux) un grand nombre d'espèces parmi lesquelles : Lyt. subfimbriatum, Hon- norati, Juillett, quadrisulcatum, inaequalicostatum, Phyll: Rouyi, semisul- catum, diphyllum, Aptychus Didayi, angulicostatus, Seranonis, Desm. cassida, Bel. (Duvalia) Emerici. On remarque aussi, en consultant ces listes, que Bel. dilatatus, polygonalis, Grasi, subfusiformis, Holcost. Astieri, Holcod. incerius, Hoplites Feraudi, etc., sont communs aux deux facies. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 771 b) Le type de Malleval (Isère), du Fontanil (Isère), des Alpines et de Moustiers-Ste-Marie (Basses-Alpes) à Hoplites amblygonius, Thurmanni, regalis, oxygonius, Pavlowi, Leenhardti, Desori, longi- nodus, hystrix, etc. [lolcostephanus Atherstoni, psilostomus, utriculus, rotula, Grotriani, etc. Absence de Lytoceras, Phylloceras, Desmoreras, Haploceras. Présence de nombreux Bivalves, Echinides, etc. | Se rencontre dans les régions en bordure du géosynclinal subal-” pin : N.et 0. de l'Isère, Languedoc, Bouches-du-Rhône, S.-0. des Basses-Alpes. — Pour l’HAUTERIVIEN : a) Le type des Calcaires à Criocères, avec Phyll. infundibulum, Lyt. subfimbriatum, Holc. intermedius, Desm. ligatum, A ptychus angulicos- tatus, etc. b) Le type d’Escragnolles (Alpes-Maritimes), Moustiers-Ste-Marie (Basses-Alpes), Gréoulx (Basses-Alpes), St-Pierre-Chérennes (Isère), les Alpines ; Beaucaire (Gard), et du Jura; à Spatangues, Bivalves, Brachiopodes, souvent glauconieux et phosphaté, avec Hoplites radiatus, Leopoldi, heliacus, Vaceki, salevensis, longinodus, pauci- nodus, Uhligi, Am. clypeiformis, Schl. cultrata (cultratiformis et Bathildae), Crioceras Seeleyi. On rencontre aussi, dans les assises de ce type, Desmoceras Julianyi Honnorat. \ — Pour le BARRÈMIEN : a) Le type classique à Macrosc. Ivani, Desmoceras difficile (et' hemiptychum), cassidoides, Piettei, Silesites, Lytoceras anisoptychum, Phestus, crebrisulcatum, stephanense, Phyiloceras infundibulum , Costidiscus recticostatus, Holcodiscus fallar, etc. b) Le type glauconieux où dominent, à Escragnolles, le Bourguet, la Martre, Andon, Mantegière : Desm. Charrieri, Holcodiscus Perezi, Hoplites Feraudi, Pulchellia Dumasi, Didayi, etc. b”) Le type à Spatangues (1) avec Hoplites cruasensis, crioceroides, etc., développé dans le Dauphiné septentrional, au Mt Luberon, à Orgon, dans le Gard et dans l’Ardèche. Pour l’APTIEN SUPÉRIEUR : a) Le type oriental (Hyèges, Blieux, Vallée du Jabron, Ste-Jalle, (4) On peut regretler de ne voir faire, dans la nouvelle nomenclature de MM. Munier-Chalmas et de Lapparent, aucune mention de ce « faciès à Spatangues» qui eflecte si souvent l’une ou l’autre des zones valungienne (Toæaster grano- sus), hauterivienne (Toxaster retusus), barrêmienne ou aptienne (Toæx. Colle- gnoi). (Voir Kilian, thèse 1888, et Annuaire géolog. universel ; Système crétacé, t. VII, 1891). 5 Septembre 1896. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 50 7118 W. KILIAN etc.), avec Lyt. Jauberti, Depereti, Duvali, numidum,Phyll. Gucttardi, (Gioreti, Desm. Melchioris, Belus, Emerici, ete. b) Le type occidental (Apt, Carniol, Lioux) avec abondance d'Hoplites et d'Ancyloceras, mèlés à de rares exemplaires de Phyllo- ceras, Desmoceras ; on y voit surtout : Hopl. Deshayesi, Hopl. furcatus (Dufrenoyi), H. crassicostatus, H. gargasensis, Oppelia Nisus, Sonne- rahia, etc. On remarquera que les Lytoceras, les Phylloceras et les Desmoceras se rencontrent toujours ensemble dans un des deux faciès, tandis que les Hoplites peuvent en quelque sorte leur être opposés comme caractérisant par leur abondance le type où ils diminuent de fréquence. On sera frappé, en outre, par le fait que les formes dites septen- trionales sont spécialement cantonnées pour chaque étage dans un des deux types et précisément dans celui où les Lytoceras, Phyllo- ceras, eic., sont rares ou absents. Les deux faunes peuvent, du reste, se mélanger dans les régions de contact. C’est ainsi que, d’après M. Sayn, la faune barrèmienne, à mesure que l’on s’avance vers le Nord, prend des caractères hau- teriviens par la présence des Hoplites (du groupe de cruasensis). I n’y a plus là, d’après notre confrère, l’hiatus paléontologique qui existe, à la Montagne de Lure, entre l’Hauterivien et le Barrèmien. Nous avons observé maintes fois ce mélange des éléments fau- niques en certains points; il doit même exister nécessairement là où l’on passe du faciès franchement vaseux au faciès littoral. Il est remarquable de voir en outre que le type (a) coïncide d’une façon constante avec le faciès vaseux contenant à peu près exclusi- vement des Céphalopodes, alors que le type (b et b’) est celui des dépôts à faciès plutôt littoral, où les Ammonitidés sont accom- pagnés d'Echinides, de Bivalves, de Brachiopodes, etc. Le premier se rencontre suivant une bande (1} à peu près parallèle à la courbure des Alpes, tandis que le second est réparti sur le bord de cette zone vaseuse, au N.-0., à l’O., au S.-0. et au S., dans le voisinage de massifs anciennement émergés (Plateau Central, Maures, etc.), ou de régions dans lesquelles le régime des mers était notoirement peu profond à cette époque (Jura). (1) M. Haïg a consacré, dans sa thèse, des pages intéressantes et un schéma, aux lacies des dépôts crétacés dans le bassin du Rhône (loc. cit., p. 151, 156, 163). Sauf quelques légères inexactitudes, dues à l’état alors moins avancé de nos connaissances, les conclusions de notre confrère correspondent bien à la réalité des faits et n’ont élé que confirmées par nos observations. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 779 Comment expliquera-t-on cette curieuse répartition”? Par l’habilat des Ammonites en question, par des courants, ou par le flottage des coquilles ? Le flottage inégal, des coquilles, dû à leur inégale solidité, ne peut rendre compte de tous les faits énumérés. Tout le monde connaît, par exemple, l’'admirable conservation des Ammonites de Barrême, etc... et il est difficile d'y voir des coquilles endommagées que l’exis- tence de perforations accidentelles aurait fait couler en pleine mer. Il nous semble résulter du fait constant que les formes de Hoplites et de Holcostephanus, dites septentrionales, et parmi lesquelles on retrouve en effet, à peu d'exception près, toutes les espèces décrites par MM. Neumayr et Uhlig, dans le Hils du Nord de l’Allemagne, se rencontrent en grande majorité dans les dépôts à type littoral (à Spatangues, glauconieux, etc.), alors que les formes méditer- ranéennes, telles que les £Lytoceratidæ et leurs formes déroulées, les Phylluceras, les Desmoceras et une série de Silesites, de Criocères, d’Ancylocères et même d’Hoplites sont exclusivement cantonnés dans la zone vaseuse subalpine, qu’on est là en présence de deux groupes de provenance diverse : le premier serait formé d’espèces indigènes, vivant dans le voisinage plus ou moins immédiat des côtes et qui appartiendraient en partie à des types de la province septentrionale; le second comprendrait, au contraire, des formes méridionales (Lytoceras, etc.) dont des courants ou la plus grande profondeur des eaux auraient facilité l’immigration dans le géosyn- clinal subalpin. On a opposé à l'idée d’un apport de formes méridionales l’hypo- thèse de types littoraux et de types pélagiques parmi les Ammonites, et une autre Cause de variation de la faune tenant à la latitude. La première de ces objections supposerait des mœurs différentes chez des Ammonites appartenant souvent à un même genre (par exemple, Desmoceras difficile et Desm. Charrieri). Quant à la seconde, elle ne peut s’appliquer aux faits observés par nous dans le bassin du Rhône où les espèces à cachet septentrional reparaissent au Sud, dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, alors que les types méridionaux existent encore bien plus au Nord, dans le Diois. Quoiqu'il en soit, nous ne prétendons pas résoudre de prime: abord le problème biologique dont nous venons de poser les termes. | Ainsi que l’a fait remarquer M. Collot, les Ammonites sont très rares dans les calcaires coralligènes, et il semble que cette constatation soit contraire à l'hypothèse de la vie flottante de ces Céphalopodes. L'avenir nous montrera sans doute si les exemples 780 W. KILIAN du genre de ceux que nous venons d’exposer se retrouvent dans d’autres contrées, et comment il convient d'expliquer cette distri- bution curieuse des Ammonitidés dans notre Crétacé inférieur. Ajoutons que notre hypothèse est confirmée par la composition des faunes pyriteuses découvertes dans les régions méditerra- néennes ; aux Baléares par M. Nolan et au Djebel Cheniour (en Algérie), par M. Blayac. Les Hoplites y sont infiniment moins abon- dants que dans les zones équivalentes de France, notamment dans le Barrèmien, l’Aptien et le Gault), alors que les espèces des genres Silesites, Desmoceras, Puzosia, Lytoceras, Phylloceras, Holcodiscus y présentent un nombre d'individus et une variété de formes tout à fait remarquables. Notre intention était de Joindre à ce Compte-rendu une partie paléontologique comprenant la description d’une vingtaine d’es- pèces nouvelles du Crétacé du Sud-Est et notamment celle des nombreuses espèces du Hils que nous avons signalées (v. plus haut) dans le Valanginien et l’Hauterivien du Midi. Des circonstances indépendantes de notre volonté et notamment un retard survenu dans l'installation photographique de notre Laboratoire, nous ont empêché de terminer le travail et les planches qui doivent l’accom- pagner, pour la date fixée par le Conseil de la Société géologique de France. Nous remettons donc la publication de ces documents paléontologiques à une époque ultérieure, en exprimant l’espoir que la Société géologique veuille bien l’accueillir dans son Bulietin et accorder les planches nécessaires à son illustration. La répartition des différents facies décrits plus haut n’est pas la même pour tous les étages. Ainsi nous voyons, dans une partie du Gard, de l’Ardèche (Beau- lieu, le Pouzin), de la Haute-Savoie, le type vaseur à Ammonites pyriteuses du Valanginien, faire place verticalement à l’Hauterivien à Toxasters qui lui est superposé. Ce fait indique une certaine variabilité dans l’assiette du géosynclinal subalpin : il se représente aussi pour le Barrêmien, dont les facies n’ont pas toujours la même répartition que ceux de l’Hauterivien ou de l’Aptien. Un autre fait digne d’être remarqué est la liaison très constante du type occidental des marnes aptiennes avec le facies récifal (urgonien) des assises qui les supportent (Carniol, Apt, la Bedoule, etc.), alors que le type oriental ne se montre que là où le substratum des NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 781 Marnes aptiennes possède le facies vaseux à Céphalopodes comme à Vergons, Hyèges, Noyers, etc. Duval-Jouve avait remarqué ces différences de facies dès 1840 et fait l’observation que le type glauconieux du Néocomien semblait lié à la présence des Calcaires blancs dans le Jurassique supérieur. Il distinguait, pour le Crétacé inférieur, des «bassins ferrugineux » et des « bassins chloriteux ». On lui doit des tableaux de parallé- lisme (assez inexacts, du reste, dans le détail) de ces deux types ; Jouve a mis en évidence l’existence du niveau à Bel. dilatatus dans les deux facies ; mais il arrive à paralléliser les marnes aptiennes avec le Gault, opinion qui a été reprise plus tard, puis définitive- ment abandonnée. À l'étranger (1) les mêmes localisations d’Ammonitidés dans certains facies du Néocomien semblent exister aussi. C’est ainsi que M. Nicklès a rencontré dans le Sud-Est de l'Espagne, outre des calcaires à Crioceras Duvali et des couches glauconieuses à Bel. dila- tatus, de l’Hauterivien à Spatangues et Bivalves (Ador), où se ren- contre, comme dans le Jura, Hoplites Leopoldi ; le Valanginien y présente également deux types superposés : le facies pyriteux à Hopl. neocomiensis et pexiptychus, semblable à celui de nos marnes valanginiennes et un facies à Ex. Couloni, Rhabdocidaris et Bélem- nites, où se trouvent précisément des Céphalopodes, comme Æolcost. utriculus, habituels à notre type b. Nous remarquerons, du reste, que dans les contrées étudiées par M. Nicklès (Alicante), le Berria- sien semble représenté par des couches à Natica Leviathan, Pyqurus Montmollini, inférieures aux Marnes valanginiennes et correspon- dant bien au marbre bâtard berriasien (— Valanginien inférieur des auteurs), du Jura et au Berriasien à Nat. Leviathan du Gard. Le Barrêmien de cette région est remarquable par ses niveaux pyriteux ; l’Aptien y est bien caractérisé (Acanth. Stobieschkii, Mar- tin, etc.), mais possède déjà localement le type urgo-aptien. M. Karakasch a décrit en Crimée (1889) un Crétacé inférieur fossilifère qui renferme, avec l'Exogyra Couloni et des Echinides, quelques types de Céphalopodes également jurassiens (ÆHopl. Desori, etc.). APERÇU HISTORIQUE En 1840, Coquand donna une description sommaire du Crétacé inférieur de la Provence. Cette première note fut suivie de beau- (1} V. aussi les travaux de M. Choffat sur le Crétacé du Portugal. 182 W. KILIAN coup d’autres (v. plus bas la liste bibliogr.) ; le Néocomien fut particulièrement étudié dans le Midi par Reynès, M. Matheron, etc. Des polémiques ne tardèrent pas à agiter les géologues méri- dionaux ; dans ces discussions le rôle de Coquand, avec ses multi- ples changements d’opinions et le peu de précision de ses indica- tions, a été plus néfaste qu'utile: nous croyons oiseux de les résumer ici, MM. Uhlig et Vacek leur ayant consacré d’excellents chapitres. Dans son « Catalogue méthodique », M. Matheron sut, dès 1842, donner une excellente diagnose des divers étages qu'ofire le Crétacé inférieur en Provence. Les couches hauteriviennes à Spatangues et Bivalves d’Allauch (Bouches-du-Rhône) et des Lattes (Var), l’Aptien de Cassis, de la Bedoule et d’Apt, sont décrits et les fossiles en sont énumérés, ainsi que ceux du gisement déjà renommé d’Escragnolles. Alcide d’Orbigny est un des auteurs qui ont le plus contribué à la connaissance des gisements fossilifères des Basses-Alpes et des départements voisins. C’est ainsi que dans son Prodrome de Paléontologie et dans son Cours élémentaire de Paléontologie strati- graphique, notamment, il fait mention d’une foule de gisements. Dans le Prodrome il cite : Montclus (Hautes-Alpes), la Montagne «de Chadre » (de Chabre), Chardavon, Rosans, Lieoux, Angles, Blieux, Blavou, Vergons, Gévaudan, Barrême, Hyèges, Gréolières, la Lagne, les Lattes, Robion, le Bourguet, Trigance, St-André, Chamateuil, Comps, Brunet (Var), la Doire (Var), Andon, la Sim- bola, près Nice, Clars (pour le Gault)}, Mons {Am. cryptoceras !), Caussols, la Martre, la Source-du-Loup (Alpes-Maritimes), Gigondas, Gargas (Vaucluse) et Clansayes (Drôme). — Dans le Cours élémen- taire, on remarque une coupe du Cheiron à Castillon (fig. 58), une coupe du Néocomien plissé au pont d’Hyèges (Basses-Alpes) (fig. 483), la mention et la description des gisements de Gréolières (Néocomien), Séranon (id.), Trigance (id.), Châteauneuf-de-Chabre (id.), Blaron (Barrémien), Escragnolles (p. 492), Andon (Gault), Aiglun (Gault}, etc. Il y constate (p. 610) l'absence de l’Aptien à la Collette de Clars (Escragnolles), Caussols, St-Pont, et prétend que « de Casiellane à Gap, on ne trouve nulle part l'étage albien sur l'étage aptien ». Enfin, il assimile (p. 607) 1 Urgonien au Barrêmien. La Paléontologie française, d'autre part, renferme, surtout en ce qui concerne les Céphalopodes, la mention d’un très grand nombre de gisements fossilifères du Crétacé inférieur delphino-provençal. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 183 C'est à Ed. Hébert que l’on doit le premier travail réellement important sur le Crétacé inférieur du Midi (1871); ce mémoire, fruit de voyages répétés, est riche en observations et en faits. L'auteur y met notamment en lumière l’existence du facies à Spatan- ques (facies ordinaire Reynès), qu’il oppose au facies alpin (vaseux ou provençal Lory): « Le calcaire à Spatangues est le fäcies litto- ral du Néocomien inférieur » ; il remarque aussi l’apparition des Spatangues là où le Néocomien se réduit en épaisseur et le décrit à Allauch, Aubagne, la Nerthe, la Lagne, alors qu’il étudie le facies à Céphalopodes (alpin) à Eyrolles, Montelus, Châtillon-en-Diois, la Charce, St-Julien-en-Beauchène, Barrême, etc. Il reconnait que, ainsi que Reynès l’avait supposé dès 1861, le calcaire à Spatangues des Bouches-du-Rhône occupe une position inférieure à celle des couches à Toxaster de l'Isère. Après la publication de ce très remarquable opuscule, il se pro- duisit une série de discussions que nous ne pouvons relater toutes ICI: La description géologique du Mf Ventoux, de M. Leenhardt (1883), fit faire un grand pas à la question de l’Urgonien : tout en maintenant encore cet étage, l'éminent géologue montre les cal- caires à Requiénies se transformant latéralement en un calcaire à Céphalopodes, le calcaire de Vaison, dont la faune a un caractère aptien. Cependant, il conserve provisoirement à ces formations le nom d’Urgonien. La facon consciencieuse dont est analysée dans cet ouvrage la série du Crétacé inférieur en fait une œuvre durable et DUGIE à à servir de base aux travaux futurs sur ce sujet. M. Torcapel proposa en 1883 une classification du Crétacé inférieur du Languedoc, fondée sur ses observations personnelles ; au-dessus de l’'Hauterivien, il distinguait un grand étage urgonien, subdivisé en Cruasien, Barutélien et Donzérien (Calcaire à Requié- uies proprement dit), le tout surmonté par l’Aptien. Les faunes citées par M. Torcapel comme caractéristiques de ces nouveaux étages offraient des mélanges d’espèces assez bizarres qui ne tardèrent pas à attirer les critiques et: qui, probablement, provenaient d'erreurs stratigraphiques. C’est ainsi que (rocer:s Duvali est cité dans le Cruasien en même temps que Ancyl. Matheroni. Dans ses publications récentes (Bull. Serv. Carte géol., n° 59, 1894) M. Torcapel a, éu reste, notablement épuré ses listes de fossiles ; il en résulte que le Valanginien et l'Hauterivien, bien 784 W. KILIAN caractérisés aux environs de Nimes, supportent un Cruasien à faune barrèmienne inférieure (loc. cit., p. 7) et un Barutélien à Echinides et Céphalopodes pour la plupart également barrèmiens. M. Carez contesta d’abord l’exactitude de cette classification, notamment en ce qui concerne les sous-étages Barutélien et Crua- sien. En +886, M. Leenhardt montra que les Calcaires du Teil et de Cruas, placés tous deux par M. Torcapel dans le « Cruasien », ne peuvent, en effet, être synchronisés, les calcaires du Teil étant comme ceux de Vaison (Vaucluse) l’équivalent partiel des calcaires à Requiénies et nettement aptiens inférieurs, tandis que les cal- caires de Cruas sont inférieurs aux précédents et évidemment barrêmiens, ainsi que l'indique leur faune. Les listes de fossiles de M. Torcapel sont donc hétérogènes. Ajoutons cependant que, s’il semble avoir commis quelques erreurs stratigraphiques, M. Torcapel à contribué à la connais- sance du Néocomien par ses publications paléontologiques. Quel- ques espèces du Barrêmien languedocien, et notamment ÆHoplites cruasensis, ont été décrites et figurées par lui en 1884 dans un opus- cule, malheureusement devenu très rare aujourd’hui en tirages à part. La discussion se prolongea et ne tarda pas à porter également sur l’âge du calcaire à Requiénies et sur l'étage urgonien, puis sur l’Urgo-aptien si développé en Espagne (1). M. Torcapel considère les calcaires à Requiénies (Donzérien) comme un facies du Barrêmien ; M. Carez maintient l’autonomie de « l’Etage » urgonien qui, suivant lui, occupe une position cons- tante ; il montre que la faune cruasienne de M. Torcapel n’est qu'un mélange d’éléments hétérogènes. M. Douvillé fait connaître que le « Cruasien » de Lafarge (Ardè- che) contient des espèces nettement et indiscutablement aptiennes (Ancyl. Matheroni, Am. Deshayesi, Ain. Cornueli, Am. recticostatus, Nautilus plicatus). | M. Carez considère le calcaire de Vaison de M. Leenhardit et le Barrêmien comme équivalent de l’Urgonien, tandis que M. Leen- hardt voit plutôt dans le calcaire à Requiénies (Urgonien) l'équi- valent de l’Aptien inférieur à 4ncyloceras. M. Douvillé représente la même opinion. | M. Toucas, qui vint ensuite, s’occupa des dépôts crétacés infé- rieurs de la vallée du Rhône ; il maintint l’Urgonien comme étage (1) V. in Neues Jabhrb. für Min., etc., 1884, IT, 1888, II, p. 150, nos notes biblio- graphiques sur ce sujet. ‘ NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 785 et créa, pour une partie de l’Aptien inférieur, le terme de Bedoulien. On trouvera dans l'Annuaire géologique universel le compte-rendu et la critique que nous avons faite de cet intéressant travail. Dans notre ouvrage sur la Montagne de Lure, nous nous sommes efforcé de donner une classification rationnelle des assises com- prises entre le Tithonique et le Gault, et de tenir compte des trans- formations latérales dues aux changements de facies. Ces mêmes idées ont été défendues par nous dans le Neues Jahrbuch (1884, t. IL ; 1888, t. I, p. 263 ; 1888, t. IT, p. 113 et 150) et dans l’Annuaire géologique universel. Dans notre thèse, nous avons apporté des faits indiscutables en faveur du parallélisme de l’Aptien inférieur avec une partie de l’Urgonien. Malgré cela, nous voyons encore M. Carez en 1892 (Compte-rendu réun. extr. Soc. Géol. dans les Corbières, 3e série, t. XX, p. 526), déclarer que l’Urgonien est un étage parfaitement défini Cet dont rien ne justifie la suppression », et M. Torcapel, en 1896, employer dans un Compte rendu publié par le Service de la Carte géologi- que de France (Bull. N°53, p. 123), sa classification si contestée. M. Picard (1) adopte également cette nomenclature qu'il déclare « aujourd’hui acceptée »; néanmoins, cet auteur emploie le terme de Barrêmien pour désigner l’ensemble des sous-étages Cruasien, Barutélien et Donzérien. En 1891, M. Haug a publié, dans sa thèse. quelques pages rela- tives au Crétacé inférieur ; on y remarque une synthèse très bien faite, où les questions de facies et de la bathymétrie des mers néocomiennes sont mises au premier plan. La troisième édition du Traité de Géologie de M. de Lapparent, donne un bon exposé de nos connaissances sur le Crétacé inférieur du Midi. Cependant, on peut regretter de voir, dans le tableau de la page 1138, le Crétacé débuter avec les Marnes valanginiennes à Hopl. neocomiensis et non avec le Berriasien et de constater que l’auteur a mis en parallèle avec ces marnes, les calcaires à Natica Leviathan du Jura qui sont berriasiens, qu'il a fait correspondre les couches à Orbitolines du Rimet avec le Barrêmien, etc. Dans la nouvelle édition de ses tableaux stratigraphiques (Lau- sanne, 1896), M. Renevier comprend dans un grand étage urgonien, le Barrèmien, le Rhodanien et l’Aptien. Il rattache à l’Hauterivien les calcaires jaunes de Neufchâtel et la couche à Ostrea rectangulartis. Nous avons montré ailleurs (Annuaire géol.) que le terme Rhoda- nien, préconisé par M. Renevier, devait être laissé de côté; nous (1) Géologie du Gard. Nîmes, Laporte, 189,6, p. 68. 186 W. KILIAN n'insisterons donc pas sur ce point. Malgré ces légères divergences et la façon étrange dont l'auteur comprend et classe certains facies, ses tableaux nous montrent un essai de parallélisme fort acceptable et très instructif. Cela est d'autant plus réjouissant, que les géologues suisses ne tiennent pas toujours compte des résultats obtenus par leurs conîfrères étrangers. M. Sayn à iait connaître, dans une intéressante notice (Bull. Soc. de statistique de l'Isère, 1894) quelques observations relatives au Néocomien de la Suisse et du Tyrol; il a fait voir que nos étages se retrouvent avec les mêmes caractères dans toules ces régions. Le Berriasien existe au Rufisgraben, à Kufstein, à Sébi; le Valangi- nien au Sentis ; l'Hauterivien glauconieux et à Crioceras au Sentis, enfin, le Barrèmien à Spatangues au Sentis et à Hinterthiersee, près Kuñstein. Nos confrères suisses n’ont tenu aucun compte de ces résultats. C'est ainsi que M. Burckhardt vient de publier un mémoire remarquable sur les chaînes comprises entre le Klônthal, la Sihl et la Linth (Mat. Carte géol. suisse, liv. 35, 1896), où il exprime, sur les étages du Crétacé inférieur, des opinions au moins étranges. Se basant sur la présence de deux fossiles barrèmiens (Holcodiscus Caillaudi et Desmoceras cassidoides), dans une couche glauconieuse à la base de « Calcaires à Spatangues » (ce qui n’a rien, on l’a vu, que de très naturel), cet auteur conclut sans hésiler au parallé- lisme du Barrèémien et de l'Hauterivien (!!) et arrive même à supposer que la faune barrèmienne existe en Suisse dans l’Hauterivien et y aurait apparu plus tot qu'en France. L'erreur de l’auteur provient de ce que ses calcaires à Spatangues sont barrèmiens eux-mêmes, ainsi que le font voir les Céphalopodes qu'ils contiennent {Crioce- ras hammatoptychum et Phylloc. infundibulum) et non pas hauteri- viens comme il le croit. Remarquons aussi que dans un de ses tableaux, M. Burckhardt place les marnes à Hoplites Roubaudi, dans l'étage Berriasien. Ces erreurs ayant uniquement pour cause l’igno- rance où parait se trouver M. Burckhardt des récentes publications sur le Crétacé inférieur, nous ne nous arrêterons nas à les réfuter, nous bornant à regretter que les géologues suisses mettent autant de mauvaise gràce à accepter les conclusions de leurs confrères des autres pays. | | | | ble cata tie À ot Ont à Mit dt “À ee lt liées néi-tamof- méfie dt dt, dt Éd Since St On mi ed té dés ui NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 787 Liste des Ouvrages les plus importants concernant la stratigraphie du Crétacé inférieur du Sud-Est de la France (1) 1839. — Duvaz. — Terrain Néocomien de la Drôme (Ann. Soc. d’Agric., etc., de Lyon, T. Il). 1839, — Ewazp et Bevrica. — Note sur le terrain crétacé du Sud-Est de larance(B.S..G.F,, 1!" série, T.:X., p. 322). 1839. — Le Coco. — Note sur le terrain crétacé du Sud-Est de la France. RAS TR, série, T. X°:p. 929). 1840. — CoquanD. — Sur les terrains néocomiens de La Provence. (B.S.G.Kk.. re série, T..XI. p. 401). 1841. — Coquaxn. — Aptychus du Néocomien des Basses-Alpes. (B.S. BRIE SerIe TAXI DE582). 1842. — Pa. MaATHERON. — Catalogue méthodique et descriptif des corps organisés fossiles du département des Bouches-du-Rhône et lieux circonvoti- sins. (Marseille, 1842). 1846. — E. Dumas. — Classification du Néocomien du Gard. (B.S.G.F., IL Série, T. IV, p. 630). 1848. — BayLe. — Sur: l’Ammonites Calypso. (B. S. G. F., IT série, T. V, p. 460). 1849. — DE ZiGxo. — Nouvelles observations sur les terrains crétacés et nummulitiques de Vltalie et des Alpes vénitiennes. (B. S. G. F., Il série, HAVE D: 25). 1849. — CoquanD. — Sur le parallélisme des assises crétacées el tertiaires des bassins du Rhône et de Paris. (B. S. G. F., Il série, T. VI). 1852. — D'ORBIGNY. — Monographie du genre Hamulina. (Journ. de Conch. 1852, p. 207). 1854. — Ca. Lony. — Sur ‘?s terrains crétacés du vallon de la Charce et de quelques autres points de la Drôme. (B. S. G. K., I série, T. XI, p. 745). 1856. — Cn. Lorx. — Note sur les terrains crélacés de la vallée de Dieulefit (Drôme). B. S G. F., II série, T. XIV, p. 47). 1859. — CoquanDr. — Synopsis des animaux et des végétaux: fossiles observés dans la formation crétacée du Midi de la France. (B. S. G.K., II série, T. XVI, p. 945). 1860. — Lorv. — Description géologique du Dauphiné Isère. Drôme et Hautes-Alpes), pour servir à l'explication de lu carte géologique de cette province, (Paris, Grenoble). 1862. — Coquanp. — Sur la convenance d'établir dans le groupe inférieur de la formation crétacée, un nouvel étage entre le Néocomien proprement dit et le Néocomien supérieur [Etage Urgonien, d'Orb.i. (B.S.G.F., Il Série, T. XIX, p. 531). (4) Voir aussi : Reynès in Soc scientif, de Marseille, tome IV ; Leymerie (id. 1842), Duval-Jouve B:.S, G. F:, 1" série, t. IX, p. 320, 1837), et B. S: G. E:,2: série, t: XVI, p. 849 ; 14856, Mém. Soc. d'Emul. de Provence (Notes de Coquand, de Reynès) 1861. 188 W. KILIAN 1863. — Prcrer. — Note sur l'étage Barrémien (Arch. sc. phys. et natu- relles). 1867. — Picrer. — Nouveaux documents sur les limites des périodes jurassique et crétacée. (Arch. bibl. Univers., Genève). 1868. — Héperr. - Classification des assises néocomiennes. (B. S. G.F., IL série, T. XXVI, p. 214). 1868. — WincxLer. — Versteinerungen aus dem Bayerischen 4lpenge- biete. — München 1864. 1870. — DreuLarair. — Position de l’'Ostrea couloni, dans le Néocomien du S.-E. de la France. (B. S. G. F., I série, T. XXVII p. 431). 1871. — HéBerr. — Le Néocomien inférieur dans le Midi de la France (Drôme et Basses-Alpes). (B. S. G. K., II série, T. XXVII, p. 137). 1878. — Garnier — Notice sur la collection d’efflorescences recueillies dans les terres noires des Hautes et Basses-Alpes et de la Drôme. (Ministère de l’agriculture et du commerce — Administration des Forêts. — Exposi- tion universelle de 1878). 1880. — SARRAN D'ALLARD. — Note sur une course géologique aux envi- rons d'Alais. (B.'S: G:F., 3série, T° MIIT): 1880. — M. Vacex.— Neocomstudie (Jahrbuch der k.k. geol. Reichsanst., T. XXX, n° 3), Vienne. Bibliographie très complète concernant le Crétacé inférieur. 1881. — RENEVIER. — Sur la composition de l'Etage urgonien (B.S.G.RF., IIL série, T. IX). 1883. — Unric. — Die Cephalopodenfauna der Wernsdorfer Schichten (Denckschr. der Mathem. Naturwiss. Classe de Kaïis. Akad. der Wiss, T. XLVI, Vienne). Bibliographie très complète concernant le Crétacé infé- rieur. 1883. — TorcareLz. — Note sur l'Urgonien de Lussan /Gard). B.S.G.F., III série, T. XI). 1883. — Carez. —- Observation sur la communication précédente (id). 1883. — A. ToncapeL. — Sur l’'Urgonien du Languedoc. (B. S. G. F., III série, T. XI, p. 72). 1883. — L. Carez. — Remarques sur les rapports de l'Aptien et de l’'Ürgonien. (B. S. G. K., IIL série, T. XI, p. 430). 1883. — A. Torcapez. — Note sur la classification de l'Urgonien du Languedoc. (B. S:°G.F., III série, TXT, p.310): 1883. — F. LeenHARDT. — Réponse à M. Torcapel, au sujet de la classi- fication de l’Urgonien. (B. S. G. F., III série, T. XI, p. 435). 1883. — L. Carez. — Sur l'Urgonien et le Néocomien de la vallée du Rhône. (B. S. G. F., III série, T. XI, p. 351). 1884. — A. TorcaPeL. — Quelques fossiles de l'Urgonien du Languedoc. (Bull. Soc. d’études des Sc. nat. de Nîmes, 11° année). 1884. — Emm. FaLzcor. — Note sur un gisement crétacé fossilifère des environs de la gare d'Eze (Alpes-Maritimes). (B. S. G. F., IT série, T. XIT, p. 289). NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 789 1886. — F. LeeNHARDT. — Quelques observations au sujet des Calcaires du Teil et de Cruas. (B. S. G. F., II série, T. XIV, p. 64). 1886. — Baron. — Néocomien d'Eza. (B. S. G. K., IIT série, T. XV, p. 153). 1887. — Gorer. — Géologie du bassin de l’'Ubaye. (B. S. G. F., IT série, T. XV, p. 539), (passim). 1838. — Kizran et LeëNHARDT. — Sur le Crétacé du Sud-Est. (B.S.G.F., [IL série, T. XVI, p. 54). 1888. — W. Kizran. — Etudes géologiques dans les Alpes occidentales. — I. Description géologique de la Montagne de Lure / Basses-Alpes). (Annales des Sc. géol., T. XIX, XX et Bibl. des hautes études). 1889. — W. Kicran. — Nouvelles contributions à l'étude des Basses-Alpes. (Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, .séance du 21 octobre). 1889. — A. Torcapez. — Nouvelles recherches sur l'Urgonien du lan- guedoc. (Revue des Sciences naturelles de Montpellier, III série, T. IV, p. 387). 1889-90. — CozLor. — Description du terrain crétacé dans une partie de la Basse-Provence. (Ext. du B. S. G. F., II série, T. XVIIL, p. 49 et T. XIX, p. 39). 1889. — F. HoNNORAT BAsTIDE. — Sur une forme nouvelle de -Céphalo- podes du Néocomien supérieur des Basses-Alpes (Extr. du Bull. de la Soc. scient. des Basses-Alpes). 1889. — E. Fazcor. — Note sur la constitution du terrain cretacé aux environs de Crest / Drôme). — Extr. du B. S. G. K., IIT série, T. XVII, p. 541). 1889. — G. Sayn. — Notes sur quelques Ammonites nouvelles ou peu connues du Néocomien inférieur. (B. S. G.F., IT série, T. XVIL). 1890. — CortTeau. — Echinides nouveaux ou peu connus, 8° article. (II série, VII, Mém. Soc. Zool. de France, p. 124, pl. XV, fig. 6-7). — Rhab- docidaris Kiliani Cott., des couches à Am. radiatus d’Issarpaye, près Moustiers Ste-Marie (Basses-Alpes). 1890. — G. Savn. — Note sur le Barrêmien de Cobonne (Drôme). (B. S. G:F:, II série, T. XVIII, p. 230). 1890. — W. Kicran et F. LeENHARDT. — Sur les sables de la vallée d'Apt (Vaucluse). —— Bull. des services de la Carte géol. de France). 1891. — Cozror. — Description du terrain crétacé, dans une partie de la Basse-Provence (suite). (B. S. G. K., II série, T. XIX, p. 39). 1892. — G. Sayn. — Sur le Néocomien de la chaîne de Raye et des environs de Combovin (Drôme). (Ext. du Bull. de la Stat. de l'Isère). 1893. — Cn. SaRAsSIN. — Etude sur les Oppelia du groupe du Nisus et les Sonneratia du groupe du Bicurvatus et du Raresulcatus. (B. S. G. K., IIL série, T. XXI, p. 149). 1893. — W. Kizran et ZürcHER. — Sur les environs dEscragnolles. (Comptes-rendus des séances de la Société géol. de France, 6 avril 1893). 1894. — G. Sayn et P. Lory. — Su: l'existence des lentilles récifales à 790 W. KILIAN Ammonites dans le Barrêmien, aux environs de Châtillon-en-Diois. (C.-R. Acad. des Sciences). (Ann. Univ. de Grenoble, t. VIII, n° 1, 1896). 1894. — Torcapez. — Le plateau infra-crétacé des environs de Nîmes. (Bull. des services de la carte géol. de la France et des topog. souter- raines, n°159, T. VI). 1894, — Kician. — Sur le Crétacé inférieur de la Provence et du Jura. Arch. sc. phys. et natur., III série, T. 31, p. 313). 1894. — W. Kicran. — Sur le parallélisme du Valanginien jurassien avec le Crétacé inférieur de la région delphino-provencale. (Comptes-rendus des séances de la Soc. géol. de France, 22 janvier 1894, et Arch. des Sc. phys. et natur. de Genève). 1895. — V. Paquier. — Note préliminaire sur quelques Chamidés nouveaux de l’'Urgonien. (Ext. du C.-R. des séances de la Soc. géol. de France, n° 5, p. 49). 1895. — P. Lory et V. PAquIER. — Les niveaux pyriteux du Crétacé inférieur, dans le Sud-Est de la France. (Ext. du C.-R. des séances de la Soc. géol. de France, n° 12, p. 94). 1895-96. — V. Paquier. — Feuilles du Buis, Die, Valence et Vizille. (Ext. du Bull. des services de la Carte géologique de la France et des top. souterraines, n° 44, T. VIT). 1896. — V. PaquiEer. — Feuilles du Buis, Die, Albertville et Valence. (Ext. du Bull. des services de la carte géol. de France, bull. n°53, T. VII). 1896. — P. Lory. — Feuilles de Die, Gap et Vizille. (Ext. du Bull. des ser vices de la Carte géol. de France, n° 53). 1896. — V. Paquier. — Sur quelques Rudistes nouveaux de l Urgonien. (C.=R. Ac. des Sc.). 1896. — W. KiLrAN. — Sur quelques Céphalopodes nouveaux ow peu connus de la période secondaire, 3 fascic.(Ann. de l’Université de Grenoble, 1890-1896). Il est indispensable, en outre, de consulter les articles sur le « Système crétacé » parus dans les volumes I à X de l’Annuaire géologique universel, de L. Carez et Dagincourt, où se trouvent résumés et critiqués un grand nombre de travaux sur le Néocomien de la France et de l’Europe; voir aussi : Neues Jahrbuch für Mine- ralogie, Geologie, und Paleontologie (Stuttgardt), années 1882 à 1889, où nous avons également rendu compte et apprécié les discus- sions relatives au Crétacé inférieur de France. Nous avons fait abstraction, dans cette liste, des nombreux mémoires paléontologiques qu'il est nécessaire de consulter pour arriver à une Connaissance approfondie de la faune crétacée infé- rieure du Sud-Est de la France et parmi lesquels il faut citer les monographies de d’Orbigny, Pictet, Pictet et Campiche, Pictet et CRE ed, eue SUP CA NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 191 Roux, Pictet et de Loriol, Pictet et Renevier, Honnorat-Bastide, Astier, Pavlow et Lamplugh, Matheron, Neumayr et Uhlig, Uhlig, Bavle, R. Nicklès, Winckler, Fitton, Forbes, Karsten, Leymerie, Coquand, Léveillé, Sayn, Torcapel, Ooster, Weerth, Tietze, Sto- liczka et Blanford, Sharpe, Roemer, Raspail, Phillips, Pierre Lory, Kilian, Maas, Behrendsen, Gabb, Mayer-Eymar, etc. On trouvera les titres exacts de ces publications dans l’ouvrage de M. Uhlig sur les couches de Wernsdorf et dans les dix premiers volumes de l'Annuaire géologique universel de Dagincourt, Carez et Douvillé. Cependant, nous citerons les ouvrages suivants auxquels il est fréquemment renvoyé dans ce qui précède : 1852. — Coquanp. — Notice sur les Coquilles fossiles de la province de Constantine. (Journ. de Conchyliol., n° IV, p. 412). — (Renseignements sur les niveaux pyriteux, valanginien, hauterivien, barrèmien, aptien de l’'Oued-Cheniour). 1854-38. — F.-J. Picrer. — Matériaux pour la paléontologie suisse ou recueil de monographies sur les fossiles du Jura et des Alpes. (I à IV° série). 1858. — KF. J. Picrer et PercevAL pe Lorio. — Description des fossiles contenus dans le terrain néocomien des Voirons. (Mat. pour la paléont. suisse, Il série). 1861. — P. pe Lorioz. — Description des animaux invertébrés fossiles contenus dans l'étage néocomien moyen du Mont Salève. Genève-Bâle. 1868-71. — F.-J. Prcrer. — Matériaux pour la paléontologie suisse ou recueil de monographies sur les fossiles du Jura et des Alpes. (V série.) 1858-1872. — F.-J. Prorer et CampicHe. — Description des fossiles du terrain crétacé des environs de Sainte-Croix. (Mat. pour la paléont. suisse). 1878. — Ph. MarnERoN. — Recherches paléontologiques dans le Midi de la France. (Sans texte). 1881. — M. Neumayer et V. Uri. — Ueber Ammoniliden aus den Hilsbildungen Norddeutschlands. (Abdruck aus « Palæontographica » vol. XXVII.) 1882. — V. Ua. — Zur Kenntniss der Cephalopoden der Rossfeldschich- ten. (Jahrbuch der Kais. Kôn. geologischen Reichsanstalt). 1883.— V. Unuic.— Die Cephalopodenfauna der Wernsdorfer Schichten. (Denckschr. K. Akad. d. Wiss. T. XLVI, Vienne.) 1887. — V. Unric. — Ucber neocome Fossilien vom Gardenazza in Südti- rol, nebst einem Anhang über das Neocom von Ischl. (Jahrbuch der Kaiïs. Kôn. geologischen Reichsanstalt.) 1887. — L. MacLapa. — Sinopsis de las Especies fossiles que se han encontrado en España. (Tome III, terrain mésozoïque, syst. crétacé). 1889. — G. Sayn. — Note sur quelques Ammonites nouvelles ow peu connues du Néocomien inférieur. (Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France, 3° série, t. XVII, p. 679). 792 W. KILIAN 1889. Nixozaus KarAKkA£scH. — Ueber einige Neocomablagerungen in der Krim. (Sitz. Akad. Wien, 1889). ; 1889. — Ed. J. HonNoraT-BasTine. — Formes nouvelles d'Ammonites, de Bélemnites et de Crioceras. Sur une forme nouvelle de Crioceras du. Crétacé inférieur des Basses-Alpes. Crioceras Edouardi, nov. sp.; (Ass. franc. pour l’avancement des Sciences. Congrès de Paris). 1894. — Ed. J. HoNNoRAT-BASTIDE. — Sur une forme nouvelle ou peu connue de Céphalopodes du Crétacé inférieur des Basses-Alpes. (Ass. franc. pour l’avancement des Sciences. Congrès de Limoges). 1890. — G. Savn. — Description des Ammonitides du Barrémien du Djebel-Ouach, près Constantine. 8° Lyon. 1890. — René NicxLËs. — Contributions à la paléontologie du Sud Est de l'Espagne. — 1. Néocomien. (Mém. de la Soc. Géol. de France, t. I, fasc. Il). 1892. — René NickLès. — Recherches géologiques sur les terrains secon- daires et tertiaires de la Province d'Alicante et du Sud de la Province de Valence (Espagne). (Ann. Hébert, de stratig. et de paléont. du Lab. de Géol. de la Fac. des Sc. de Paris, t. L). 1892. — A. Pavrow et G. W. LampLuGn. — Argiles de Speeton et leurs équivalents. Moscou. 1893. — E. RENEvIER. — Belemnaites aptiennes. (Ext. du Bull. Vaud. Senat. XIXe pr 0 1). 1894. — René NrckLks.— Contributions à la paléontologie du Sud-Est de l'Espagne. — I. Néocomien (suite). (Mém. de la Soc. Géol. de Fr., t. IV (fase. II). 1894. — H. Nozan. — Note sur les Crioceras du groupe de Crioceras Duvali. (Ext. du Bull. de la Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. XXII, p. 183). 1895. — Günther Maas. — I. Die untere Kreide des subhercynen Qua- dersandstein-Gebirges. (Abdruck a. d. Zeitschr.d. Deutsch. geol. Gesellschaft. CRÉTACÉ MOYEN 1° Albien Avec le Gault, nous rencontrons, pour la première fois depuis le Trias, le facies détritique et sableux attestant un régime d’eaux peu proïondes. La région où le facies vaseux continue à se manifester pour l'étage albien et où il y a continuité entre les marnes aptiennes et le Céno- manien est, en effet, très restreinte dans le Sud-Est de la France et se trouve limitée aux environs de Barrème et de St-André. Dans ces parages, le Gault est très difficile à distinguer des Marnes aptiennes, au sommet desquelles il se présente sous forme de marnes foncées NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 793 grumeleuses, parfois glauconieuses, à Bel. minimus (Clumanc); M. Doze et Fallot ont rencontré à Hyèges une faunule intéressante à ce niveau. (V. plus bas). C’est à cette époque qu'a commencé (Voir Kilian, Description géol. de la Montagne de Lure, 1888, p. 407) presque partout (1) la grande transgression dont le maximum a été atteint au Cénomanien. Quant aux faunes de ces deux étages, on sait qu’elles se mélangent dans une assise de passage (Gaize, Vraconnien) citée par MM. Mu- nier-Chalmas et de Lapparent (loc. cit.) à la base du Cénomanien. On pourrait, pour ces raisons, grouper en une série spéciale (Crétacé moyen), ainsi que le faisait Edmond Hébert, l’Albien et le Cénoma- nien dont les Céphalopodes et les Rudistes ont, à tout prendre, beaucoup de rapports. L'étude détaillée de l’Albien au Midi, qui, — ainsi que le font remarquer avec beaucoup de raison les auteurs de la « Nomenclature » — est encore à faire, confirmera, nous en avons la conviction, cette manière de voir. L'examen de l’ETaAGE ALBIEN dans la Montagne de Lure et de ses rapports avec les couches sous-jacentes (Aptien) a fait voir les traces d’une érosion importante correspondant à l’époque albienne : Le Gault y a en effet comme substratum les assises suivantes : Marnes aptiennes à Bel. semicanaliculatus, calcaire aptien à Acanthoce- ras Martini ou calcaire coralligène à débris, suivant les localités. (v. fig. 1). Dans la Montagne de Lure, un ensemble de couches assez varia- bles sépare le Cénomanien de l’Aptien et correspond au Gault. Ce sont des grès dits susaptiens (Safre) avec, à leur base, des grès glauconieux (Ongles) à Schlænb. inflata, inflatiformis, Mayori, Anisoceras, Inoceramus concentricus, Cidaris vesiculosa, des Marnes à Lytoceras Muhlenbecki (pyriteuse) et un niveau phosphaté à Sonne- ratia Dutemplei et Bel. minimus. Voici le détail de cette succession : 1° Couches (marnes et sables) glauconieuses à nodules phosphatés, avec Belem- nites minimus, Lyt. Muhlenbecki Fallot, Sonneratia Dutemplei (roulée), Ryn- chonella clementina, Cidaris vesiculosa, dents de squales, et brèche à fragments de Belemnites semicanaliculatus de Petit-Piparoux. 2% Calcaire très glauconieux, marno-grumeleux, à Desm. Mayori, Desm. (1) Est de la France, Provence, etc. Là où la transgression n’est pas visible, le début de l’Albien coïncide généralement avec l'apparition d’un faciès de charriage accentué indiquant une modification dans le régime hydrographique. Dans le Midi, les points où l’A/bien succède à l’Aplien sans changement de facies sont restreints à une petite région de la Drôme et des Basse-Alpes, 7 Septembre 1896. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. de Fr. — 51 794 W. KILIAN Beudanti, Schloenb. inflatiformis, Schloenb. inflata, Inoceramus concen-, tricus. 3° Grès sableux, glauconieux en assises épaisses (safre), « Grès susapliens » ou sables verts. : 40 Grès verts, wrumeleux, à Schloenbachia inflata. Anisoceras Saussur'ei, très puissants. Nous avons constaté l'existence du Gault supérieur dans cette partie des Basses-Alpes. Il semble en outre que l’assise tant discu- Kig. 5. — Schéma représentant les rapports des diverses assises du Crétacé infé- rieur de la Montagne de Lure, ainsi que leurs varialions d'épaisseur. NE: SU. Sisteron Cruis Ties PPiparoux Carmol Srmiane 1 1 ' 1 î | ) ! ! i [ Ï l [ [l 1 i ! [l ! ñ i 1 ! [ ns + + UE ess RER hs Je SAR À de + 1 3 OS ere e SN + HORS HE + RH HE + + + ER + ++ + + NT Ta Tera Da CE SSH + ++ st + tout +++ + + XX es UD Le ee M PSE LOF OSIT IENE DEEinn ATX CAE X es OR + + D T4 OBÉ / OC SOS PAS a ZE Br 6 + + LT Re SSKSS XSCSSeS, Ne ES BR ne md à ) LS RS 5 —_—_—_——— MERE Be RE R & ESS SC Se ? ASE PR ne ni Le EN 3 F & se cd ss es Le Berriasien. Be. Horizon de Berrias (Hopl. Barrêmien. n4. Calcairesà Desm. difficile. SSI RSS OSCESS SRE SSI SS à x Re KES ses a A K RS EIIRIS SSeSeS ESS" (s. stricto) Boissieri, Holc. Ne- AS. Calcaires à silex. gr'eli). A1. Calcaires à Ancyloceras Ma- - { nt. Marnes à Hopl. neocomiensis, theronti, Acanth. Stobiesclkit. S = " . RES Dr 5 — = Roubaudi. u. Facies récifal à Requiénies et à ee En . . 0 A . £ ) n2. Couches à Holc. Jeannoti et débris. = Hopl. regalis. A23, Marnes aptiennes. Hauterivien. nÿ. Calcaires à Crioceras Gv. Grès verts (Gault). Albien. Duvali, Bel. dilatatus tée du Vracounien ou de la Gaïze, que M. Renevier a érigée en étage, que les uns rattachent au Cénomanien, tandis que d’autres se plai- sent à l’incorporer au Gault, se décompose, dans le massif de Lure, en deux niveaux fossilifères contenant tous deux Amm. inflatus et Mayori, mais dont l’inférieur ne renferme pas de formes franche- NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 795 ment cénomaniennes, tandis que le plus élevé, que nous étudierons avec le Céuomanien, fournit déjà des Céphalopodes d’un type plus récent (Am. falcatus, Am. varians) et présente plus spécialement la faune de la Gaize du bassin de Paris et de l’'Upper-Greensand. En dehors de la région de Lure, le Gault offre dans le Sud-Est de la France une variabilité assez grande, causée par sa nature, essentiellement detritique et littorale ; ce n’est que près de Barrême et St-André, que se montre, ainsi que nous l’avons dit plus haut, un facies plus profond caractérisé près d'Hyèges, d’après MM. Doze et Fallot, par une série d’Ammonites intéressantes (Anim. Dozei, spendens, Studeri, latidorsatus, Mayori, Timothei, Turrilites Bergeri, etc.). Sauf cette contrée, où la continuité des dépôts vaseux, semble avoir été à peine troublée à l'époque albienne, toutes les autres parties de la région delphino-provençale, accusent, pour l’étage du Gault, un facies éminemment sableux, avec lits de glauconie, rognons de phosphates, grès (grès susaptiens), etc. Dans les Baron- nies, M. Leenhardt a fait voir sa composition assez variable, mais ofirant habitueliement des marnes noires à la base et des grès à Desm. Mayori au sommet. Une monographie du Gault dans les Alpes françaises et la Pro- vence serait du plus grand intérêt, et nous ne saurions trop en conseiller l’entreprise. On n’est, en effet, fixé que d’une facon très approximative sur la succession exacte des zones de Céphalopodes dans cet étage. C’est ainsi que M. V. Paquier à fait connaître au Nord de la vallée du Jabron dans la vallée de la Méouge, une alternance de calcaires et de marnes avec Hoplites sp.; dans celles de Rosans et de Chauvac, des marnes à Am. tardefurcatus, puis un niveau pyriteux à 4m. Chabaudi, Muhlenbecki, latidorsatus, Duvali et Wayori, surmontés par un énorme banc de grès jaunâtre (Grès susaptien) se délitant en sphéroïdes (1). | Dans les environs d'Apt, M. Leenhardt et nous, avons attiré l'at- tention en 1890 (2) sur la complexité des assises qui rattachent l’Aptien au Cénomanien en signalant l’existence d’un niveau à faune mixte, établissant la transition entre l’Aptien et le Gault, et caractérisé par Acanth. pretiosum, Acanth. Milleti et ses variétés. Nous avons montré qu’il y avait là plusieurs niveaux phosphatés (1) Bull. Serv. de la Carte géol. de Fr., no 53, p. 185. (2) Bull. serv. Carte géol. France, t. II, n° 16, p. 6. V. aussi Neues Jahrb. für Min., etc., 1837, I, p. 104. 796 W. KILIAN successifs et que la couche bien connue de Clansayes (1) doit se placer dans le Gault proprement dit, au-dessous du Vraconnien, qui est habituellement arénacé (Grès susaptiens, sables rouges et bigarrés, ocre, minerai de fer de Rustrel, etc.). D'autre part, M. Fallot a décrit aux Bruges près de Vesc (Drôme), un niveau à Lytoceras latidorsatum et Muhlenbecki, qui se lie aux grès susaptiens. Ces derniers sont parfois fossilifères, notamment au Pas du Lauzun, près Saou, où les a étudiés M. P. de Rouville. D'une façon générale, le facies sableux du Gault n'apparaît que progressivement et sa liaison avec l’Aptien est très grande, grâce à la nature encore marneuse de sa base, alors que le sommet devient complètement gréseux. Le type albien d’Escragnolles, très glauconieux, diffère du précédent et se rencontre dans la région méridionale des Basses- Alpes et dans les Alpes-Maritimes (Eze, Andon, La Palud de Mous- tiers, etc.). Il n’affecte que le Gault inférieur, car, tant à La Palud qu’à Escragnolles, la partie supérieure de l’étage est représentée par des couches moins réduites et moins clastiques (Grès à Ammonites inflatus et Mayori, à La Palud; marnes à huîtres à Escragnolles). L’assise inférieure nous a fourni dans les environs d’Escragnolles (Clars, etc.) : Desmoceras Beudanti d’Orb., sp. Hoplites interruptus Sow., sp. — cristatus d’Orb. Acanthoceras mamillare Schl., sp. — Lyelli Leym., sp. Lytoceras latidorsatum d’Orb., sp. Scaphites Astieri d'Orb., sp. Inoceramus concentricus d'Orb. Terebratula Dutemplei d’Orb. Holaster Perezi Sism. — lævis Deluc. Etc., etc. (Voir plus bas, dans la description des environs d’Escragnolles, la liste complète des fossiles du Gault de Clars). (1) La couche phosphatée de Clansayes à une disposition lenticulaire au milieu de sables quartzo-ferrugineux. C’est une sorte de gravier à grains de quartz et à parties ferrugineuses cimentant parfois le tout. Les fossiles sont transformés en chaux phosphatée. Les fragments de bois fossile sont abondants. Outre les Ammo- nites on remarque aussi de nombreuses Arca, des Natica, des Solarium. Acan- Lhoceras nodocostatum est très fréquent. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 797 Citons encore les schistes marneux albiens de la Nerthe (Bouches- du-Rhône) des grès chloriteux de Fondouille appartenant au même étage. Près de Beaufort (Drôme), M. Fallot à rencontré dans cet étage Discoidea conica et Desm. Mayori (planulatum) retrouvé par nous à Sagnol, près de Gigors. Dans le Nord de la région (Dauphiné et Savoie), on connaît les caractères détritiques du Gault, sa richesse en fossiles (le Rimet) et sa teneur en phosphates ; nous rappellerons seulement ici, qu’il présente d’après Ch. Lory, dans les chaînes subalpines des envi- rons de Grenoble, à son extrême base, une Lumachelle roussâtre, dernier reste des réciis urgoniens, qui, dans cette région, ont persisté jusqu’à la fin de l’Aptien supérieur. Dans la liste des fossiles du Gault que nous avons publiée en 1888 se trouve entre autres, la synonymie de Desmoceras Mayori (planu- latus) et la citation d’un curieux oursin, Cidaris Berthelini, figuré à la fin du mémoire. 2° Cénomanien Le Cénomanien marno-gréseux ou marno-Calcaire, suivant les points, comprend : au sommet des calcaires jaunes et des grès verdâtres à silex; au milieu, des couches marno-grumeleuses à Acanth. rotomagense, Schloenbachia varians, Discoidea cylindrica; à la base, un horizon à Schloenb. inflata, Stolizkaia dispar, Desmoceras Mayori, Austeni. Hoplites falcatus, Anisoceras perarmatum, Turrilites Puzosi, etc. { Vraconnien). On y distingue donc de bas en haut : A. CALCAIRES GLAUCONIEUX SE SUBDIVISANT EN : a. — Bancs à Stolizkaia dispar, Desmoceras Mayori, Hoplites falea- tus, Schloenb. inflata, Turrilites Puzosi (Niveau de la Gaize). Cette faune est composée de formes de la «zone à Am. inflatus », rattachée au Cénomanien par un grand nombre d'auteurs ; ici les espèces de la Gaize (Ammonites inflatus, Am. Renauxi, Am. dispar, Anisoceras), sont associées à des Céphalopodes nettement cénoma- niens tels que Am. varians et falcatus. C’est aussi le niveau qui est si bien développé à la Fauge (Isère), gisement dont les fossiles sont très répandus dans les collections. Nous avons exposé plus haut quels étaient les rapports de ce Gault supérieur et de la zone à Am. inflatus, avec le Vraconnien des Suisses. b. — Bancs à Acanthoceras Mantelli, Acant. Rhotomagense et 11810 W. KILIAN Schlænbachia varians, Turrilites costatus, Turrilites tuberculatus, Scaphites æqualis, Holaster subqlobosus. B. Bancs à Orbilolina concava et CALCAIRES JAUNES, siliceux, à Schloenb. varians, Exogyra columba var. minor, Trigonia sulcataria, . Epiaster distinctus, etc. La présence de Zchthyosarcolithes triangularis dans cette dernière assise mérite d’être remarquée ; elle se joint aux autres espèces, qui sont, pour la plupart, des formes des grès du Maine, pour don- ner à cette partie supérieure du Cénomanien, formée du reste de sédiments arénacés, un caractère de dépôt littoral encore accusé par les accumulations d'Huîtres qui caractérisent ce niveau. Nous ferons observer que la présence d’affleurements cénoma- niens à la Montagne de Lure, à Volx, Beynes, Barrême, Saint-André de Méouilles et Allos constitue une série continue du Ventoux à la frontière italienne. Il faut donc renoncer pour cette époque, à l'hypothèse admise par beaucoup de nos confrères, d’une barre émergée ayant uni le Pelvoux aux Maures. Vers la fin de l’époque albienne eut lieu, dans une grande partie de l’Europe, un grand mouvement dans les eaux qui, dans d’autres contrées, arrivèrent à occuper des régions jusqu'alors émergées (phase positive de M. Suess). Dans la région de Lure, cette transgression, qui fut probablement précédée de légers mou- vements du sol, eut pour effet de remanier ou même, en certains points, d'enlever complètement les marnes qui venaient de se déposer. Les eaux amenèrent une nouvelle faune, elles étaient alors peu profondes et continuèrent à evsabler la contrée pendant la durée du Cénomanien ; vers la fin elles abandonnèrent des dépôts cal- caires dont les nombreuses Huîtres dénotent un caractère littoral prononcé. Après le retrait de la mer cénomanienne et pendant la période du Crétacé supérieur, les documents font défaut; notre territoire faisait-il partie d’un continent émergé, la sédimentation ne s’est-elle pas effectuée ou les dépôts ont-ils été totalement détruits par l’érosion tertiaire? Nous nous prononçons, malgré de sérieuses réserves, en faveur de la dernière de ces hypothèses, à laquelle s’est aussi rattaché M. Emm. Fallot, dans son ouvrage sur le terrain crétacé du Sud-Est. « M. Fallot a fait connaître les différents types du Cénomanien du Sud-Est, aussi est-il inutile d’insister ici sur les variations de cet étage et renverrons-nous pour ce qui concerne la stratigraphie et la paléontologie du Cénomanien, à la thèse de cet auteur (1). (4) Farzcor. Loc. cit. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 799 III TERRAINS TERTIAIRES Les dépôts tertiaires de la Montagne de Lure, peu connus avant 1888, ont été décrits par nous (1), et plusieurs assises (telles que l’'Eocène, l’Oligocène et le Miocène supérieur) signalées pour la pre- mière fois d’une façon certaine. Il nous a été possible ainsi de retrouver les divisions rendues classiques par les travaux de Fon- tannes et, notamment, d'établir définitivement l’âge miocène du Poudingue des Mées considéré auparavant comme pliocène par les séologues du Midi. On trouvera dans la notice explicative de la feuille Forcalquier, de la Carte Géologique de France, des détails sur la succession des assises tertiaires du flanc méridional de Lure, dont nous ne nous occuperons pas ici. Systèmes Eocène et Oligocène Le facies caillouteux (2) envahit les dépôts de cet âge dansle bassin du Vanson, et près de Volonne, où cependant la présence d’un calcaire lacustre oligocène, encore peu étudié, est à citer. A Sourribes, l’Oligocène contient des lignites. La découverte, faite .par M. Deperet, de fossiles tongriens dans le Ravin du Vanson, permet de rattacher à cet étage et à l’Eocène supérieur une partie des assises jusqu’à présent rapportées à la Mollasse rouge (Aqui- tanien) dans l’O. de la feuille de Digne. Pour ce qui concerne cette Mollasse rouge, à l'Est de St-Geniez, on lira les bonnes descriptions qu'en a pubüiées M. Haug. Système Miocène La coupe des environs de Volonne, que nous avons publiée en 1888, donnera une idée de la constitution de ce sÿstème, dans la vallée de Vanson, où il présente, bien développés, les étages burdi- galien (Pecten rotundatus, Anomia costata, etc.), helvétien (Ostrea crassissima), tortonien (Rostellaria dentata, Grat., Cerithum ligni- (1) Loc. cit. p. 300 et suiv. (2) V. Desc. Montagne de Lure, p. 301. etc. 800 W. KILIAN tarum Dab., etc.), et pontien, ce dernier très caillouteux et très puissant. Dans la vallée du Jabron, près de Châteauneutf-Miravail, le Miocène débute par le niveau burdigalien inférieur, des sables à Scutelles (Scutella Paulensis, Exogyra Sellei Tourn., Psammechinus Serresi) et se continue par là mollasse sableuse. Nous avons découvert deux anticlinaux de mollasse marine (Hel- vétien à Cardita Jouanneti) qui percent le Miocène supérieur au N. et au S. de la Bléone, près de Mallemoisson. Nous avons à signaler enfin un nouveau gisement d’'Unios plissés dans l'Etage pontien (Miocène supérieur) du Sud-Est. Depuis quelque temps déjà, un exemplaire d'Unio flabellatus Goldf. de la collection Jaubert (Faculté des Sciences de Grenoble) provenant de Champ- tercier (Basses-Alpes) avait attiré notre attention. Dans une excur- sion récente, nous eûmes l’occasion de visiter à nouveau cette localité, déjà mentionnée par nous en 1888 (1) et d’en explorer les environs, en partie en l’aimable compagnie de M. Zürcher. Les couches marines (grès et mollasses à Cardita Jouanneti) du deuxième étage méditerranéen y sont surmontés par un ensemble de marnes lacustres avec bancs ligniteux à Planorbis Mantelli Dunk., Helir moguntina Desh., et petits fossiles à étudier, C’est de ces assises que proviennent les fossiles recueillis par Jaubert et en particulier l’Unio plissé (Unio flabellatus) en question. Ces couches sont la continuation des calcaires lacustres à Planorbis. Mantelli, Helix sylvana, etc., de Moustiers-Ste-Marie et de Chateau- redon, signalés par nous, pour la première fois, comme appar- tenant au Miocène supérieur, en 1888 (Thèse, p. 330 et suivantes), puis retrouvés par notre confrère M. Zürcher, en de nombreux points, et notamment à Aiguines (Var). Elles supportent, à Champ- tercier comme à Moustiers, la masse puissante des Conglomérats à cailloux impressionnés (Pontien sup.) du plateau de Valensole et ont été, avec eux, aflectées par les derniers mouvements alpins. Le gisement d’Unio flabellatus est donc placé exactement au même niveau que celui de Montvendre (Drôme) que les recherches de Fontannes et de M. Sayn ont fait connaître. Il représente la base de l'étage pontien. Nous reviendrons prochainement sur le Miocène de cette région (1) Montagne de Lure, page 330. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON S01 des Basses-Alpes qui, notamment dans la vallée du Vanson, présente neltement développées toutes les divisions rendues classiques par le magistral mémoire de M. Depéret. Il y a là, à Beaudument, un gisement tortonien qui a.fourni une très belle faune (surtout Ros- tellaria dentata Grat. de grande taille) dont l’âge tortonien ne peut plus faire l’objet de la moindre contestation. Systèmes Pliocène et Pléistocène Notre intention n’est pas de revenir ici sur les détails que nous avons publiés en 1888, au sujet de ces terrains (1), de la grotte du Trou de l'Argent, etc., mais il ne nous paraît pas inutile de résumer brièvement les résultats obtenus depuis cette époque. Nous avons, en ces derniers temps, continué nos recherches de 1893 sur les dépôts pléistocènes de la Vallée de la Durance. Sur notre invitation M. le Prof. Penck, de Vienne, à bien voulu se joindre à nous en avril 1895 et, à la suite d’une série d’excursions dans les environs de Sisteron et de Gap, nous avons publié la synthèse que nous a fournie un examen minutieux d’un grand nombre de faits relatifs à l’histoire des temps pléistocènes dans cette région. (V. Comptes-Rendus Ac. des Sciences, 17 juin 1888) (2). A la suite de ces études, il a été distingué sur les feuilles du Buis et de Digne de la Carte géologique détaillée, les formations suivantes : P. Alluvions de la terrasse supérieure (Pliocène). L'Age pliocène de cette terrasse supérieure sur lequel M. Penck n’a pas voulu se prononcer, nous semble extrêmement probable. En effet, M. Penck, aussi bien que nous, n’hésiste pas à rapprocher ces graviers en partie kaolinisés, des « caïlloutis des plateaux » des environs de Lyon dans lesquels Jourdan a rencontré l'Elephas meridionalis à St-Didier au Mont-d’Or et sur l’ancienneté desquels le doute n’est plus permis. (1) V. p. 335 et suiv. de la Dese. géol. dela Mont. de Lure. (2) Voir aussi : 1893. Davin-MarTiN. — Origine des poudingues inclinés du Seuil du Laus sur le grand Buech. — Quelques remarques sur l’âge et sur le mode de formation des Gypses des Hautes-Alpes (Ass. française pour l’'avancem. des Sciences. Congrès de Besançon). — Le Bassin du Pignon et sa faune. — Gap. — Et diverses autres notes du même auteur 1852. RozeT. — Preuves de l'existence d'anciens g'aciers près des villes de Gap et d'Embrun (Hautes-Alpes). (B. S. G. F., 2 Série, t. IX, p. 424, pl. Il). 802 W. KILIAN alt Alluvions de la Haute Terrasse, plus altérées, cimentées, pas- sant, en alternant avec elles, près de Sisteron (Soleillet), aux moraines externes a’Gl! qui les recouvrent. Altitude au-dessus du Thalweg : 80-100m ; épaisseur : 30 à 40%. — En aval de Sisteron, leur partie supérieure contient de gros blocs alpins (Signavoux) de 2 à 36e, On les retrouve dans la vallée de Buech, où elles ont, à Laragne, des allures de Delta. Ces alluvions existent aussi à Saléon. atb, Alluvions de la Basse Terrasse, passant, près de Thèze, aux moraines internes (a’G:-); souvent cimentées et contenant des blors du poudingues a’? remaniés. Altitude : 30% au-dessus du Thalweg actuel. alt, Alluvions de la terrasse de 3 à 5" relativement récentes. Dans les autres vallées, les alluvions anciennes (a!) n'ofirent pas de caractères fluvio-glaciaires aussi marqués. a!Gl. Boues et cailloutis glaciaires (moraines) à cailloux striés et anguleux. — Dans la vallée de la Durance, on distingue : a!Gl!. Près de Mison et de Sisteron, des Woraines externes, situées en aval des suivantes, et à une plus grande altitude, plus altérées et liées aux alluvions a! de la Haute-Terrasse par des alternances. Des blocs erratiques alpins sont épars sur les hauteurs qui avoisinent Sisteron. alGl. A partir et en amont du Poët, des moraines internes, for- mant une série de vallums semi-circulaires, à convexité tournée vers l’aval et passant aux alluvions a! qu’elles recouvrent et qui les remplacent vers l’aval, auxquelles elles se substituent vers l’amont. Ce système est tout entier en contrebas du précédent. Les Alluvions modernes de la Durance sont riches en galets de Variolite, d'Euphotide, de Protogine, d’Amphibolites, provenant, avec quelques cailloux d’Ophite, d’Andésite (1), de Kersantite et de Porphyrite, du massif du Pelvoux (2) et du Briançonnais. À ces galets sont associés des quartzites, des grès, des calcaires variés d’origine alpine et subalpine ; les alluvions du Buech sont surtout calcaires, ceux des autres cours d’eau ont un caractère plus tor- rentiel et éminemment local. (1) Sisteron (Durance), 1895. — Prépar. N° 1. Diagnose de M. Termier : Andésile (porphyrite) altérée, peut-être Basalte (Mélaphyre). — Structure quasi-ophitique. Le Feldspath est de l’Oligoclase-Andésine. (2) V. Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. XXII, l'étude qui en a été faite par MM. Duparc, Termier el Kilian sur des échantillons réunis par M. G. Tardieu. NOTE STRATIGRAPHIQUE SUR LES ENVIRONS DE SISTERON 803 Des Tufs calcaires doivent leur existence à l’évaporation d’eaux chargées de chaux carbonatée. Ils forment des amas locaux et ren- ferment des empreintes végétales. Des Grottes existent dans les calcaires massifs du Jurassique supérieur, aux Peyrourets, près de Valbelle, au Muou, à St-Pons, à Périvoy, près de St-Vincent, au Rocher de la Baume, etc., etc.; l’une d’elles, le Trou de l’Argent, a été explorée par M. G. Tardieu (1). Les Eboulis et dépôts meubles sur les pentes, parfois très dévelop- pés au pied des escarpements, sont formés de débris calcaires an- guleux de dimensions variables ou de limons produits par la décal- cification. Parfois les cailloutis sont cimentés en « brèches de pentes ». Avant de clore la Séance, le Président fait distribuer aux mem- bres de la réunion une Notice sur les Régions de Lure et de Castel- lane. Cette brochure de 60 pages, accompagnée de 15 planches, a été spécialement imprimée pour la Réunion extraordinaire, sous la direction de MM. Kilian et Zürcher. La publication en a été facilitée par une subvention de la Société géologique et par diverses snciétés savantes de Grenoble. La Séance est levée à dix heures et demie. (1) V. Desc. géol. Montagne de Lure, p. 337. 804 Séance du 19 Septembre 1895, à Sisteron PRÉSIDENCE DE M. KILIAN La séance est ouverte à huit heures et demie du soir, dans la salle du Tribunal civil de Sisteron. La parole est donnée au Secrétaire-adjoint pour la lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. Kilian complète, par un aperçu historique, les détails donnés dans la dernière séance sur la géologie de la région. . M. Collot présente, au nom de M. J. M. Zujovic, le tome premier de la Géologie de la Serbie (Géologie régionale) avec un atlas et une carte. 805 COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION DU 18 SEPTEMBRE ANNALBELLE EM AUNOYERS par M. W. KILIAN. (PL XVI). Départ le matin à six heures 1/2 en voiture peur Valbelle et Noyers. Tectonique : Etude de l'Anticlinal principal de Lure; sa naissance près de Briase (Eradi). Cirque et bombement jurassique de Valbelle : origine du pli-faille de Lure. Stratigraphie : Vue des terrasses de la Durance (terrasse pliocène, terrasse haute avec blocs erratiques, terrasse basse). Coupe du Crétacé inférieur. Gisement fussilifère dans les marnes valanginiennes de Valbelle. Déjeuner à midi à la Prise de Noyers. L'après-midi, à pied de Noyers à Vieux-Noyers et Bevons, puis en voiture à Sisteron. Tectonique : Etude du synclinal de la vallée du Jabron et de l’Anticlinal du Nord Vue générale du pli-faille de Lure. Stratigräphie : Série complète, du Gault (Grès susaptien) au Jurassique supé- rieur : Barrémien et Valanginien fossilifères. — Haute terrasse de la Durance et Bloc d’amphibolite de Signavoux. V. Descr. géol. Montagne de Lure, p. 162 et pl. A. Diner à Sisteron. — Séance le soir à 8 heures 1/2. — Coucher à Sisteron. Le 18 septembre, à six heures du matin, par un temps splendide, les membres de la Réunion se trouvaient au rendez-vous fixé devant l'hôtel Clergues à Sisteron et prenaient la route d’Aix. La Société a suivi d’abord jusqu'aux Bons-Enfants la vallée de là Durance et à pu se rendre compte de la disposition des terrasses fluvioglaciaires aux environs et en aval de Sisteron. De la route, on aperçoit très bien la succession suivante des dépôts : 1° En contre-bas de la route, la Durance et son thalweg actuel bordé en quelques points de petites terrasses minuscules (3 à 5%) relativement récentes. 90 Une terrasse élevée de 30 à 40 mètres au-dessus de la rivière et formée d’une puissante assise de cailloux très peu altérés : Elle constitue un petit plateau sur lequel sont établis le Champ de foire, la gare de Sisteron et une partie de la ville ; depuis son point de 806 W. KILIAN. — EXCURSION DU 18 SEPTEMBRE 1895 départ, la Société ne l’a point quittée. C’est la basse terrasse. Cette basse terrasse (Peyruis, gare de Saint-Auban, les Bons-Enfants, gare de Sisteron, Saint-Lazare, etc.), qui s’abaisse jusqu’au niveau des alluvions modernes en aval du pont des Mées, dont la surface est ici à 30 mètres environ au-dessus de la Durance, se continue, en certains points, au-dessous du lit de la rivière. L’altération y est légère et superficielle (50 cent. à peine), les galets n’y sont que faiblement cimentés et la composition en est homogène. La surface de cette nappe de graviers est complètement dépourvue de Glaciaire jusque près du Poët où surgit un triple rempart de Moraines fron- tales (Saint-Andéol, le Poët, Rourebeau), sortes de bourrelets demi-circulaires (amphithéâtre morainique), tournant une pente douce vers l’aval et un versant abrupt vers l’amont. En arrière de ces moraines que la rivière traverse en une gorge étroite vers le Monetier-Allemont (Thèze), la «Dépression centrale » s'ouvre, large et tapissée de Glaciaire sous lequel les graviers de la Basse terrasse continuent, mais ne tardent pas à Se terminer en biseau vers l’amont. Près de la Saulce, cette basse terrasse a entièrement disparu. La basse terrasse bien développée sur la rive droite où se trouve en ce moment la Société, n’est représentée sur la rive gauche que par des lambeaux beaucoup plus restreints. 30 Une haute terrasse que l’on distingue bien à droite de la route où elle forme le plateau de Saint-Domnin, très régulier et parsemé de gros blocs de roches alpines. La Société a également, à gauche, de l’autre côté de la Durance, une remarquable fraction de cette terrasse, qui constitue le plateau de Briasc et de Saint-Puy, d’une longueur de 19 kilom. et d’une régularité tout à fait saisissante. Cette haute terrasse, puissante de 30 à 40 mètres, occupe un niveau inférieur à la précédente, mais domine encore, en amont de Peyruis, de 80 à 100 mètres, le lit de la Durance. On la suit sur de grandes étendues : elle est admirablement développée aux environs de Sisteron, Briasc, Saint-Domnin et de Saint-Auban (Peyruis, Château- Arnoux). Ses caractères lithologiques permettent de la distinguer facilement de la terrasse pliocène, encore plus élevée (cailloux granitiques non décomposés, rubéfaction moindre de l’ensemble, etc.). Ses éléments sont généralement cimentés; l’altération super- ficielle atteint un à deux mètres. La surface de cette terrasse porte, à Château-Arnoux, une couche de limon analogue au Loess. À peu de distance en amont de Sisteron (Soleillet, la Silve, etc.), on voit les graviers de cette haute terrasse présenter à leur partie supé- A VALBELLE ET À NOYERS 807 rieure des intercalations de boue et de cailloutis glaciaires (1), puis passer entièrement à des dépôts morainiques assez épais qui les recouvrent vers l’amont (Gare de Mison). Ces moraines n’ont plus leur relief caractéristique; elles ont un aspect moins frais, plus oxydées que celles qui recouvrent la basse terrasse {v. plus bas) ; elles en diffèrent comme, en Suisse, les moraines externes différent des moraines internes. M. Kilian fait remarquer aux membres de la Société qu'on aper- çoit, dans le lointain, du côté du S.-E., entre Salignac et Volonne, des collines couronnées par des témoins d’une terrasse encore plus élevée ; c’est la Terrasse pliocène que la Société aura l’occasion de voir plus distinctement dans la course du lendemain. A partir du hameau des Bons-Enfants la caravane quitte la vallée de la Durance pour remonter celle du Jabron dans la cluse que traverse ce cours d’eau entre le Pont de Gournias et son confluent. Cette gorge est creusée dans des calcaires néocomiens ployés en une large voûte. La vallée coupe obliquement le bombement initial (2) de Lure. Chemin faisant, on voit se succéder dans les tranchées de la route les calcaires bicolores et les bancs à silex de l’'Hauterivien (Crioceras Duvali, Crioceras angulicostatum Pict. sp.), les calcaires gris jaunâtres du Barrêmien et les bancs bleuâtres à silex de l’Aptien inférieur. En amont du pont de Gournias, le Jabron, que nous continuons à remonter, coule dans un synclinal {le synclinal du Jabron) formé par les marnes aptiennes ; c'est le même synclinal qui traverse la Durance à Sisteron; après avoir contourné le bombement de Lure que nous venons de traverser. La basse vallée du Jabron, entre Noyers et le Pont de Gournias, mérite le nom de val (Synklinalthal des géologues suisses) aptien, par sa disposition synclinale ; la dépression de Chardavon, que la Société traversera un autre jour, est un petit val néocomien. En débouchant dans ce syncelinal, la Société voit l’horizon s’élar- gir ; à gauche, sur le flanc sud du synclinal s'élèvent les crêtes de Lure ; à droite, le synclinal est limité également par d’autres crêtes, celles de Rocher du Turc et de Saint-Pensier qui tournent vers la (1) Observés en 1898 (W. Kilian, tn Bull. Serv. Curte géol. de Fr. C. R. des Collab., 1894, Feuille du Buis). (2) La régularité de ce bombement est troublée, un peu au S. du Jabron, au- dessus de la Papeterie Guntz, par un ploiement anticlinal uccessoire (couches verticales par places). 808 W. KILIAN. — EXCURSION DU 18 SEPTEMBRE 1895 vallée des pentes ravinées de marnes aptiennes et accidentées çà et 1à de petites collines à couronnement gréseux (Bevons, etc.); ce sont des témoins du Gault représenté ici par des Grès susaptiens, désignés sous le nom de Safre par les habitants. À peu de distance en aval du château de Bevons la Société tra- verse le lit torrentiel et presque entièrement desséché du Jabron, pour se diriger vers Valbelle. Elle rentre ainsi dans le cœur de lP’anticlinal de Lure, qu’elle avait un moment quitté et dont elle va étudier la structure intime (V. PI. XVI). A partir du Jabron, on voit se succéder d’abord toute la série des couches de l’Aptien ou Valan- cinien. Près du Pont de Valbelle, la Société constate l’existence d’un petit anticlinal secondaire et pour ainsi dire adventif, isolé au milieu du Néocomien et situé en avant de l’axe principal de Lure. Ce petit bombement est greffé sur le flanc septentrional du grand pli de Lure ; il est constitué par des calcaires du Tithonique supé- rieur, visibles près du pont et recouverts par les assises marno- calcaires du Berriasien, dans lequel l’on constate l’existence d’intercalations rognonneuses et la présence de quelques fossiles (Hoplites Boissieri Pict., sp., etc.). Le Berriasien est recouvert par des Marnes valanginiennes où nous recueillons, en nous élevant un peu au-dessus du hameau de la Tour Vieille : Phylloceras semisulcatum, Haploceras Grasi d’Orb., Hoplites pexiptychus Uhl. (= Roubaudi d'Orb.), Hoplites neocomiensis d’Orb., sp., etc. ë Nous poursuivons notre chemin vers Valbelle et nous admirons ensuite le pittoresque anticlinal tithonique de l’Ermitage de Valbelle (V. PI. XVI) qui s'élève, avec une apparence de cratère de soulè- vement, au milieu d’une combe circulaire causée par la nature marneuse du Néocomien. Continuant le noyau de l’anticlinal dont nous avons déjà coupé une portion dans la gorge du Jabron, cette voûte est l’origine du pli-faille de Lure; on la voit nettement devenir asymétrique ; elle se déverse un peu plus loin pour se transformer graduellement, à l'Ouest, en un pli-faille inverse dont le flanc normal est reloulé vers le Nord sur le synclinal du Jabron. La figure 1, dessinée d’après nature, donne une bonne idée de cette disposi- tion, ainsi que la planche XVI, exécutée d’après un cliché dont nous devons la communication à l’amabilité bien connue de M. Saint-Marcel Eysséric. Autour du village, le Valanginien offre de nombreux affleure- ments dans lesquels plusieurs membres font une récolte d’Ammo- nites pyriteuses : Phyll. semisulcatum d'Orb. sp., Phyll. Calypso A VALBELLE ET A NOYERS 809 d’Orb. sp., Hapl. Grasi d'Orb. sp., Hapl. cf. leiosoma Opp., Lyt. quadrisuleatum d’'Orb. sp., Hoplites periptychus Uhl., Hopl. neoco- miensis d'Orb. sp., Cosmoceras verrucosum d’Orb. sp., etc.). Les plissements de détailet les gondolements (plissottements) de ces assises sont rendus particulièrement nets par l'alternance des lits marno-schisteux et des bancs calcaires, surtout entre St-Honoré et les Escoffiers. : Après cet arrêt, nous reprenons les voitures qui nous ramènent dans la vallée du Jabron jusqu'à Noyers-le-Bas. Dans cette localité, M. Lombard, marchand de fossiles, avait préparé, à l’occasion du passage de la Société, les plus belles pièces de ses collections ; nous Fig. 1. — Anticlinal de l’'Ermitage au Sud de Valbelle. E. 0. Ermitage 8 Grand- Vallon. —, cll. Marnes à Bel. Emerici, Hopl. Ti. Calc. à Per. transitorius, Hopl. neocomtensis. Callisto. C,. Berriasien (Hopl. Boissieri,occi- JS. Calcaires massifs. tanicus). E. Eboulis. y avons remarqué : de belles séries de Scutella paulensis Font. de Chateauneuf-Miravail ; Schlænbachia inflata Sow. avec rostre, du Vraconnien, de St-Etienne-les-Orgues ; de nombreuses espèces du Barrêmien (Hamulina silesiaca Uhl., Hamulina Haueri Uhl., Hete- roceras bifurcatum Kil., Lytoceras Phestus Math., etc., etc.); Holcost. stephanophorus Math., sp., Phyll. semisulcatuin (à bourrelets ven- traux), Oppelia cf. zonaria des Marnes valanginiennes ; Hoplites Boissieri Pict. sp., H. callistoides Behrendsen et plusieurs espèces nouvelles, Hopl. subchaperi Ret., Hopl. ponticus Ret., Hop #nterpo- situs Ret., Haploceras Grasi, Hapl. tithonium, provenant du Berria- sieu de Jansiac (flanc nord de Lure). Après avoir admiré l’étalage de M. Lombard, et fait maintes 7 Septembre 1896. — T. XXIIL. Bull. Soc. Géol. de Fr. — 52 810 W. KILIAN. — EXCURSION DU 18 SEPTEMBRE 1895 intéressantes acquisitions, les membres de la Société se rendent à la Prise de Noyers, où le déjeuner est servi à l’auberge de M. Michel. L'après-midi, la Société a étudié le versant sud de l’Anticlinal du Nord : elle a traversé une dépression nord-sud occupée d’un côté par le Barrèmien, et de l’autre par l’Aptien. Cette disposition résulte d’un petit accident (faille) transversal qui peut être suivi vers le Nord, jusqu’au sommet de l’arête jurassique. En s’élevant vers le village de Vieux-Noyers, on a pu récolter sur la croupe qui borde à l'Est ce petit vallon et qui monte jusqu’au village, les espèces barrèmiennes suivantes : Lyt. anisoptychum Uhl. Macroscaphites Yvoani Puzos sp. » crebrisulcatum Uhl. A Noyers-le-Vieux, M. le curé Latil nous a fait les honneurs de sa collection. La Société a pu y remarquer en autres de belles séries de fossiles pyriteux du Valanginien (Hoplites asperrimus d’Orb., sp., de grande taille, Hopl. hystrix Phill., etc.) ; de l’Hauterivien (petite faune pyriteuse intéressante(Sonneratia, Oppelia, Desmoceras, etc.) ; du Barrèmien pyriteux semblable à celui d'Algérie, avec Desm. syrtense Sayn, Holcodiscus cf. metamorphicus Coq., sp., Holcodiscus sp., Lytloceras sp., Heteroceras Sp., du Barrémien calcaire, | Hecero- ceras Tardieui Kil. (petit exemplaire complet), Hamulina Haueri (superbe) |; de l’Aptien de « Sous les Roches », ainsi que d’intéres- sants Echinides des couches à Scutelles (Burdigalien) de Château- neuf-Miravail, (Scutella Paulensis Font., Psammechinas Serresi), En redescendant, M. le curé a accompagné les excursionnistes jusqu’à un gisement d’Ammonites pyriteuses hauteriviennes fort intéressantes. On y a trouvé des Desmoceras et une curieuse espèce rappelant beaucoup les Oppelia jurassiques et propre à cet horizon où elle se rencontre dans la Drôme (M. Paquier) et en Algérie (M. Blayac), toujours accompagnée d’Aptychus angulicostatus. Renonçant à poursuivre l'examen des assises jusqu au Jurassique, qui constitue l’anticlinal du Nord, la Société est revenue vers le Jabron, traversant une seconde fois le Barrêmien et l’Aptien. Le Barrèmien se montre ici assez fossilifère (nous en avons donné en 1388 une coupe à laquelle on peut se reporter). Quant à l’Aptien inférieur, riche en silex, il présente, vers Bevons, une structure A VALBELLE ET A NOYERS 811 rognonneuse, sorte de pseudobrèche qui rappelle vivement celles qui existent dans le Tithonique et dans le Berriasien. L’Aptien inférieur est recouvert vers la Grande Bastide et Bevons par les marnes aptiennes qui constituent le fond du synelinal du Jabron, çà et là seulement, et notamment près de Bevons existent des témoins de couches plus élevées. Au village de Vieux-Bevons et en divers autres points, les marnes aptiennes sont en effet surmontées par des couches glauconieuses grisâtres, devenant couleur de rouille en s’oxydant à l’air et alternant régulièrement avec des marnes grises. Au-dessus apparaissent des bancs puissants d’un grès Jau- nâtre (« Saîre »), très glauconieux. Ces grès surmontent en chapi- teaux les marnes sous-jacentes qu’ils ont préservées de l’érosion et couronnent plusieurs collines sur la rive gauche du Jabron. Ils se démantèlent en gros blocs qui constituent alors sur le haut des collines marneuses des entassements ruiniformes d’un effet fort pittoresque. Souvent ils se délitent en boules énormes, semblables à des bombes, qui jonchent le sol et dont la présence est caracté- ristique partout où affleurent les (rrès sus-aptiens (c'est ainsi que M. Fallot à appelé ces bancs remarqués de tout temps par les observateurs). À Châteauneuf-Val-Saint-Donat, ils sont calcarifères à la base. Leur faune qui contraste par sa pauvreté-avec celles que nous avons analysées antérieurement, s'impose cependant à notre atten- tion par le mélange d'espèces albiennes et réputées cénomaniennes, la prédominance des Anisoceras et de quelques espèces caractéris- tiques comme Schloenb. inflata, Schl. inflatiformis, Desm. Mayori, Lyt. Muhlenbecki, Belemnites minimus, habituelles au Gault supé- rieur. La faune de nos grès verts se rapproche de celle du Gault supérieur (Vraconnien) de Vraconnaz près Sainte-Croix (canton de Vaud), telle que l’a analysée M. Jaccard. Cependant la liste de la localité suisse contient, comine les grès à Am. Mayori du Ventoux, une proportion plus grande d’espèces cénomaniennes: Hopl. fulcatus, Stol. dispar, Turrilites Bergeri, T. Puzosi et quelques Anisoceras qui, dans notre région, sont Cantonnés à un niveau un peu plus élevé. Il semble que l’assise tant discutée du Vraconnien ou de la Gaize, que les uns rattachent au Cénomanien, tandis que d'autres se plaisent à l’incorporer au Gault, se décompose, ainsi que nous l'avons dit en 1888, dans le massif de Lure en deux niveaux fossi- lifères contenant tous deux Am. inflatus et Mayori, mais dont l’intérieur ne renferme pas de formes franchement cénomaniennes, 312 W. KILIAN. — EXCURSION DU 18 SEPTEMBRE 1895 tandis que le plus élevé fournit déjà des Céphalopodes d’un type plus récent (Hopl. falcatus, Schloenb. varians) et présente plus spécialement la faune de la Gaiïze du bassin de Paris et de l’'Upper Greensand. Les voitures ont alors ramené la Société à Sisteron, la nuit ayant empêché d’aller voir le bloc d’amphibolite de Signavoux (1). (1) Ce bloc, de plusieurs mètres cubes, qui occupe le bord du plateau de St- Domnin. nous a été signalé par M. G. Tardieu. Il repose sur la surface de la Haute-Terrasse pléistocène. On sait, en effet, qu’en aval de Sisteron (Saint-Puy, Château-Arnoux, etc.), la partie supérieure de la haute terrasse consiste en une cou- che, d’une épaisseur de 2 à 10 mètres, d'une nature spéciale, formée de cailloux et de blocs non striés. Ces blocs sont surtout calcaires et de provenance subalpine, cependant on en remarque assez fréquemment qui proviennent de massifs éloignés (Bloc d’Amphibolites de Signavoux); ils atteignent des dimensions considérables (36 m. cubes), sont évidemment erratiques mais portent tous des traces de blocs charriés par les eaux, alors que les stries ou surfaces polies indiquant une origine glaciaire leur font absolument défaut. Nous les considérons comme amenés par les glaces jusqu’en amont de Sisteron, puis repris par une débâcle qui les aurait transportés vers l'aval. 813 COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE AUS A NOR EN EZ par M. W. KILIAN. (PI. XVIT). Départ en voiture à six heures du matin pour Saint-Geniez-de-Dromont. Tectonique : Terminaison orientale de l’Anticlinal du Nord ; Cluse de Sisteron, « Bassin elliptique » synclinal de Chardavon. En montant : Vue sur les chaînes subalpines et sur les trois systèmes fluvio- glaciaires de la vallée de la Durance. Stratigraphie : Coupes complètes du Jurassique supérieur. Valanginien fossi- lifère. V. Desc. géol. Mont. de Lure, pp. 95, 99 et suiv. ; — Carte pl. C. du même ouvrage. V. Carte des Chaines subalpines entre Gap et Digne, par M. Hauc, 1891 (in Thèse). Déjeûner à Saint-Geniez à midi. L’après-midi : en voiture de St-Geniez à Lèbre, avec arrêts multiples, puis retour à Sisteron. Tectonique : Recouvrements des plis du système de Lure à leur extrémité orientale par les « écailles » de la « zone du Gapençais » ; dislocations du Ravin de Vanson : Trias refoulé sur l’Oligocène. Discordances et plis du Tertiaire à la Forest. Vue d'ensemble du haut du Pas de l'Echelle. Stratigraphie : Trias, Lias, Dogger fossilifère (Niveaux à Posidonomya alpina et à Posid. Daimasi), Caliovien, Malm, Néocomien, Oligocène (Mullasse rouge). V. HauG : Les Chaînes subalp. entre Gap et Digne, p. 131, 1891. Consulter aussi : W. Kicran, Sur une manière de représenter la structure, etc. (Ann. En. sup. de Grenoble, t. IV, no 2, 1892), où se trouve une description complète de celte région. Jeudi 19 septembre, la Société s’est dirigée vers le Nord par la Cluse de Sisteron en traversant les marnes oxlordiennes qui constituent l’axe (entamé par l’érosion), de l’anticlinal nord de Lure. On à recueilli, dans ces marnes : Phylloceras tortisulcatum, Uardioceras cordatum, Perisphinctes subtilis. En montant, nos confrères ont pu jeter les yeux sur les trois terrasses fluvioglaciaires de la Durance, si puissantes dans les environs de Mison, et se rendre compte de l'agencement des plis dans la région de Buech et Durance (1). (4) V. Note de MM. W. Kilian et Alb. Penck (Comptes-Rendus Ac. des Sc., 17 juin 1895). S14 W. KILIAN. — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 Les formations caillouteuses et morainiques si développées dans le bassin de la Durance, ont, de tous temps, attiré l’attention des observateurs (Rozet, Ch. Martins, Desor, Ch. Lory, David-Martin, etc.) (1), mais aucun d'eux n'avait tenté d'en coordonner systéma- tiquement les différents termes, ni d'y voir les traces de plusieurs glaciations successives. Nulle région cependant ne s’y prétait mieux. L'on peut dire actuellement que la vallée de la Durance mérite de devenir un type classique; les phénomènes fluviogla- claires y ont, en effet, laissé des traces établissant avec une admirable netteté l’existence de plusieurs qlaciations séparées par d'importantes périodes de retrait des glaces et de creusement des vallées. Aux environs de Sisteron, trois terrasses principales —(on constate localement et dans les contours de la rivière, en contrebas de la plus basse de ces terrasses, l’existence d’un quatrième niveau de graviers s’élevant de 2 à 5 mètres au-dessus des alluvions modernes) — de graviers peuvent facilement être distinguées; ces trois terrasses (2) ne sont point des terrasses d’érosion :elles sont généralement séparées par des affleurements du substratum, et on trouve dans les deux dernières des blocs remaniés de conglomérats provenant des ter- rasses préexistantes. Leur pente est plus grande que celle de la vallée actuelle. Nous distinguerons donc : 1° Une terrasse très ancienne (épaissseur 20 à 40») ou terrasse supérieure, caractérisée par l’altération profonde de ses éléments ; les galets y sont presque tous décomposés, surtout les galets roches cristallines qui, souvent, se laissent couper au couteau ; les felds- paths sont généralement kaolinisés et sont devenus tout à fait friables. Beaucoup de ces cailloux ne sont plus représentés que par une sorte de squelette vacuolaire et sont absolument décalcifiés. Ces éléments sont le plus souvent cimentés en un conglomérat qui, lorsque certains galets, en disparaissant par décomposition, y ont laissé des vides, peut être identifié au « Deckenschotter » et à la lücherige Nagelfluh du Nord de la Suisse (3). (1) Nous donnerons prochainement la bibliographie détaillée de cette question, dans une note détaillée sur le Pléistocène du Bassin de la Durance. (2) V. W. Kilian. Descr. géol. de la Montagne de Lure. Paris, Masson, 1888, où l’un de nous a décrit deux de ces terrasses. Il a mentionné la troisième dans le C. R. Séances Soc. géol. de France, 1895, no 10. (3) Penck, Du Paquier et Brückner. Le syst. glaciaire des A lpes (Bull. Soc. Sc. nat. de Neuchâtel, t XX, Neuchâtel. 1894). À SAINT-GENIEZ 815 Cette terrasse occupe une position très élevée au-dessus du thalweg actuel de la Durance (environ 150 mètres). Elle existe à Volonne (les Rouvières), à Peipin, au Château de Mison, à Bellevue et (à 200 mètres au-dessus de la Durance), au N. O0. du Poët. On ne la trouve pas en amont de ce dernier point. Ces alluvions possèdent tous les caractères des cailloutis pliocènes, récemment décrits par MM. Depéret et Delafond, aux environs de Lyon et dans la Bresse, des alluvions pliocènes du Comtat et des cailloutis des plateaux du Bas-Dauphiné ; il est probable aussi que c’est un lambeau de cette mème terrasse que M. Depéret a indiqué, comme pliocène, bien en aval de Mirabeau, à Lauris (v. Feuille Forcalquier de la Carte géologique de France, au 80 millième). A Mison, ces alluvions reposent sur la surface lisse, érodée et lavée du Callovien, qu’elles ont admirablement moulée. 20 La Haute terrasse, dont nous avons parlé plus haut, et qui constitue des dépôts de transport qui, entre Mison et Sisteron, forment un vaste plateau triangulaire en amont du confluent de la Durance et du Buech. La haute terrasse se retrouve en aval de Siste- ron où elle est superbement développée (Est de Saint-Domnin, sur la rive droite; Saint-Puys, Briasc sur la rive gauche), puis s’abaisse et disparaît près de Lure; elle est parsemée de blocs erratiques intra-alpins (bloc d’amphibolite à Signavoux, près Sisteron, elc.). A Soleillet et Chantereine, en face du lieu où nous sommes en ce moment, cette haute terrasse présente vers son sommet des dépôts glaciaires avec boue, cailloux striés, etc., couronnant cette haute terrasse et limités à sa surface à l’exclusion des terrasses inférieures; on remarque en outre, çà et là, des alluvions de fonte recouvrant la boue glaciaire et mêlée à des blocs erratiques [Chantereine, alt. : 568n). 3° La Basse terrasse, dont nous avons parlé dans le Compte-Rendu de l'excursion de Noyers, qui forme la plaine du Logis-Neuf en face de nous et qui n’est recouverte par les Moraines internes que beaucoup plus en amont, à Thèze et Rourebeau. Cette terrasse se continue également à Sisteron (gare), et du côté de Peipin. 4 Deux terrasses plus basses (à 450" et 445m), se confondant par places en une seule. 5° Des alluvions modernes (alt. 400 à 415n). En amont de Gap, aucune des terrasses précitées ne se continue; la vallée est parfois encombrée de Glaciaire. Mais entre Montdau- phin et Embrun des alluvions fortement cimentées prennent un 816 W. KILIAN. — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 grand développement ; elles occupent un niveau de 80 à 150 mètres plus élevé que le lit de la Durance. Leur partie inférieure montre, entre Châteauroux et Gap, une structure morainique (cailloux striés, etc. }, à Embrun elles sont, comme l’a découvert M. Penck, super- posées à des Moraines de fond typiques. Cette nappe est coupée obliquement et recouverte par d’autres dépôts glaciaires, plus récents qui reposent sur la surface polie (Embrun, Montdauphin) des alluvions. La terrasse d'Embrun-Montdauphin (1) est donc nettement inter- glaciaire, elle correspond à un retrait, d’au moins 70 kil., du gla- cier de la Durance. Sa présence, entre deux couches de cailloutis glaciaires, est une preuve incontestable de la pluralité des Glaciations dans le bassin de la Durance. Des constatations absolument analogues aux précédentes peu- vent être faites entre Gap et Serres, dans le bassin de Buech qui, par le col de la Freyssinouse (1.005%), recevait une branche du Glacier de la Durance. En effet, la terrasse supérieure (pliocène), très développée au Plateau des Egaux, entre le grand et le petit Buech (à 180 au- dessus du Thalweg actuel) à laissé des lambeaux jusque près du col de la Freyssinouse à une altitude de 1.005 à 1.080 mètres, soit à 450 mètres au-dessus du lit de la Durance. Elle a là tous ses carac- tères distinctifs, ses éléments sont intra-alpins et tout indique une origine fluvioglaciaire. La haute terrasse (2) de Saléon, etc. (Aspremont, Aspres) ne passe à des moraines que près de la gare de Veynes (Moraines externes). Grâce aux euphotides et variolites caractéristiques des alluvions de provenance briançonnaise, nous avons pu constater que le cours d’eau pénétrait dans la vallée du Buech par un col situé entre Veynes et Aspres, creusé dans la terrasse supérieure et utilisé actuellement par la voie ferrée. La terrasse d’Aspremont est déjà, en effet, d'origine briançconnaise. La basse terrasse (de 10-20%) bien nette également, vient corres- pondre aux belles Moraines frontales de la Roche-des-Arnauds et (1) Nous avons récemment observé, près du Col du Mont-Genèvre, un lambeau de ces alluvions interglaciaires, à plus de 150 mètres au-dessus de la vallée de la Vachette, et dont la disposition permet d'affirmer qu'il y a eu depuis cette époque de grands changements dans l'hydrographie de la zone frontière franco-italienne. (V. Bull. Carte géol. de Fr., n° 53, 1896). (2) M. V. Paquier a commencé à étudier en détails les dépôts fluvioglaciaires de cette partie du Bassin de la Durance. A SAINT-GENIEZ 817 Montmaur, décrites par Ch. Lory, puis par M. David Martin. Ce sont les « Moraines externes ». Ceci nous à conduit, ainsi que M. le prof. Penck, aux conclusions suivantes : La vallée actuelle du Buech était, à l’époque des Moraines exter- nes, barrée par la branche S. du glacier, alors que les Moraines frontales de la branche O0. occupaient les environs de Veynes et Serres. [l devait donc exister, pendant la durée de la deuxième glaciation, un lac entre Veynes et Mison ; les a/luvions inclinées de Laragne (1), avec leur stratification de delta, confirment cette hypo- thèse et c’est sans doute lorsque le retrait du glacier de la Durance fit disparaître le barrage de Sisteron que s’effectua la débâcle (2), entraînant les blocs métriques qui, jusqu’à 15 kil. de Sisteron, couvrent encore la haute terrasse (bloc de Signavoux, etc.). Nos observations nous permettent de résumer comme suit l’his- toire du bassin de la Durance, à partir de la première glaciation (probablement pliocène) : 1° Première glaciation s'étendant d’une part vers le N. O. jusqu’à Gap; d'autre part, vers le S., jusqu’en amont du Poët. — Formation de la terrasse supérieure (Deckenschotter) en aval de ces points. 2° Creusement et déblaiement de vallées. 30 Deuvième glaciation s'étendant jusqu'à Veynes au N. O0. et à Sisteron au S. — En aval : formation de la haute terrasse. 4° Retrait des glaces au moins jusqu’en amont du Mont-Dauphin. Alluvionnement dans la haute vallée de la Durance (alluvions inter-glaciaires d’'Embrun, de Guillestre, du Mt Genèvre). Continua- tion du creusement (3) près de Sisteron. 5° Troisième glaciation s'étendant au N. O. jusqu’à Montmaur, au S. jusqu’au Poët (moraines frontales). En aval : formation de la basse terrasse. 6° Retrait des glaciers vers les hautes régions alpestres. Creuse- ment près de Sisteron. L'exposition et le climat de la région, en ne permettant pas aux glaciers d'atteindre la plaine et de s’y étaler, comme cela s’est produit au N. des Alpes et dans la région lyonnaise, l’histoire des (1) Récemment décrites en détails par M. David Martin. (2) W. Kilian. Desc. géol. de la Montagne de Lure. Paris, Masson, 1888, où l'un de nous a indiqué cette hypothèse comme probable. (3) Il nous semble que si la haute terrasse représentait les alluvions de pr'ogres- sion et la basse terrasse les alluvions de recul d’une Seule glaciation, ce creuse- ment, très considérable, serait mécaniquement inexplicable. SAS W. KILIAN. — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 trois glaciations du bassin de la Durance s’est tout entière déroulée dans les limites restreintes des vallées encaissées qui se trouvent eu amont de Peyruis. C’est là probablement la raison pour laquelle les traces laissées par les phénomènes fluvioglaciaires y sont si nettes et si facilement déchiffrables (1). Des réflexions d’un autre ordre nous sont suggérées par le pano- rama. Les arêtes de calcaires jurassiques supérieures qui se mon- trent dans le lointain permettent de se rendre compte de la direction E.-0. des plis (montagne de Chabre, montagnes de Serres et de St-Genix), dans la région de Buech et Durance ; on voit aussi le rôle oroplastique que jouent dans cette région ravinée Les « barres » résistantes de ces calcaires jurassiques supérieurs qui représentent le seul élément lithologique un peu dur au milieu des formations marneuses jurassiques et crétacées. Dans le fond, à l’horizon, on aperçoit les montagnes du Dévoluy. Après cet arrêt, consacré à un coup d’œil général sur le Bassin moyen de la Durance, la Société a continué sa route vers le col de la Sacristie. Les éboulis nous ont ensuite caché les couches jusqu’à la zone à Ain. tenuilobatus, puis la Société a mis pied à terre pour traverser le défilé de Pierre-Ecrite, où elle a pu constater la fréquence de bancs bréchoïdes ou rognonneux dans le Tithonique et le Berria- sien et y recueillir quelques fossiles, notamment dans le Tithonique rognonneux (Perisph. transitorius Opp., sp. et Per. Deeckei Kil.) et dans les bancs sublithographiques un peu marneux qui séparent les assises rognonneuses : Duvalia sp. Hoplites privasensis Pic. Hoplites Dalmasi Pictet. Aucella sp. Le Berriasien, plus marneux, est coupé de bancs bréchoïdes que M. Leenhardt (2) considère comme produits par un charriage et un (1) Nora. — M. David Martin vient de publier une note intitulée : Formation caillouteuse de la Vallée de la Durance. Notice prèliminaü'e sur le même sujet que celui que nous traitons ici. — Nous regrettons d'être en désaccord avec lui sur la plupart des points. MARKS (2) V. plus bas et v. aussi ce que nous pensons de ces formations (&x Note sur la Stratisraphie des environs de Sisteron [dans ce même vol., plus haut]). M. Cayeux attribue ces formations, qu'il a étudiées dans l'Ardèche, à un phénomène molécu- laire. Nous y voyons, au contraire, le résultat d'un processus de sédimentation. — [V. L. Cayeux. Structure bréchoïde du Tithonique supérieur du Sud de l'Ardèche. Preuves de son origine à la fois postsédimentaire et chimique (C. R. Ac, Sc., juin 1896)]. A SAINT-GENIEZ 819 remaniement. Il nous a fourni Hoplites Boissieri Pict., sp. et 1. Janus Ret. On est ensuite arrivé au Néocomien de Chardavon {2) qui occupe une cuvette synclinale très régulière (v. fig. 1), analogue à celles qui constituent un des traits les plus caractéristiques du Diois (Val- drôme, ele.), puis au défilé conduisant à St-Geniez. où l'on a examiné l’Oxfordien dans le centre d’un nouvel anticlinal jurassique érodé. Fig. 1. — Coupe transversale du bassin de Chardavon. SE N. Puzsseazl [l o : Saignac 13437 1297 $ : ï le | VaZée de a j |. Sasse “ ZX 4 15erréol J LL e. Eboulis. J5. Calcaires massifs. en. Marnes à Bel. Emerici, Hopl.neoco- J4 Couches à Per. polyplocus. miensis. J3, Couches à Pelt. bimammatum et ci. Berriasien (Hopl. Boissieri, occita- Ochet. canaliculatum. nicus). J2. Marnes oxfordiennes. Ti. Calc. à Per. transitorius, Hopl. privasensis, Callisto. Dans le village, M. Laborde, notaire, attendait les membres de la Réunion extraordinaire, auxquels il fit le plus aimable accueil. Le village de St-Geniez est établi sur lOxfordien, qui forme ici de vastes affleurements vers le Sud. correspondant à un bombement anticlinal. En s’élevant sur la bordure rocheuse de cet anticlinal, accidentée d’une légère cassure transversale (v. PI. XVII, fig. 4. J*, Zone à Opp. tenuilobata ; JS 5, Calcaires massifs kimeridgiens et tithoniques inférieurs), nos confrères ont pu jouir, au Pas de l'Echelle, d’une belle vue d’ensemble sur le Dévoluy, le Gapençais, le massif du Pelvoux, et sur les chaînes E.-0. du Diois, coupées presque à angle droit par les plis failles ou « Ecaïlles » de la zone de Gapencçais. De ce point, MM. Kilian et Haug exposent les traits principaux de la structure du pays. Les environs de Saint-Geniez ont de tous temps été remarqués (1) C’est de Chardavon que proviennent plusieurs des Duvalia figurées par Bayle dans son Atlas des Fossiles caractéristiques (Matér. Carte géol. de Fr.). S820 w. KILIAN. — EXCURSION DU 49 SEPTEMBRE 189% par les géologues, aussi en a-t-il été fait mention bien souvent depuis l’an X, époque à laquelle le gypse, le succin de cette localité, ainsi que le plomb sulfuré de Naux, furent signalés dans le Journal des Mines. En 1829, Elie de Beaumont cita le gypse de Saint-Geniez. Il en mentionna à plusieurs reprises les mines de plomb sulfuré exploitées jusqu’en 1841 et signalées également par Rozet. Le quar- tier des carrières, près de Notre-Dame-de Dromont, est indiqué par lui comme point fossilifère. Scipion Gras signale des bancs de grès à anthracite dans le Lias, et, non loin de là, des amas de gypse. À deux kilomètres du village de Saint-Geniez, sur le chemin d’Authon, on observe, dit-il (Basses-Alpes, p. 60), dans les marnes du Lias, une S.0: 15007: Far . . ee Ç Am. Richter: 15 Æ 3 Am. transitonus 187277: FANS A ) EE Brèches PEUR et réches No ae à IE Am.Lory:,polyolcus RS, A à lo z SD DE 2m. ct-polyp us LAS Am.bimammatus 2Æ = SRE CSI Bel. Dumorticri 5 CS) Arn. canaliculatus # . eZ uarnes Oxfordiennes > VCZ LC 2) (C4 Crliovrer Fig. 2. — Coupe de l’escarpement situé au Sud-Ouest de Saint-Géniez, entre Chardavon et Lestachon. couche irrégulière d’anthracite, associée à des grès quartzeux. Son épaisseur est très variable et ne surpasse pas 050 à 0260. Elle a peu de continuité et se trouve dans un terrain qui s’éboule facile- ment... ; Ce combustible est en grande partie friable, et presque pulvé- rents ; sur quelques points seulement, il se présente en morceaux brillants, d’une grande dureté. Le marbre noir, autrefois estimé, de Saint-Geniez, a été décrit par le même auteur, ainsi que celui d’Entraix ; il affleure, dit-il, sous la route d’Authon, au bord du (1) V. pour plus de détails : Æ. Hauc. Les chaînes subalpines entre Digne et Gap (Thèse, Paris, Baudry, 1891). — W. Kicran. Description géol. de la Montagne de Lure (Thèse, Paris, Masson, 1888). 4 A SAINT-GENIEZ S21 Vanson. « Le terrain des environs de Saint-Geniez porte les traces de grands bouleversements, qui doivent être rapportés à plusieurs systèmes de soulèvements distincts. Celui qui parait dominer est le système Nord 78 Ouest : il passe par la mine de plomb sulfuré, près de Naux, par Sisteron, et se prolonge, de là, jusqu’au mont Ventoux ». Ces renseignements furent repris plus tard par d’Ar- chiac. Dieulafait cita le Trias, l’Infralias et le Lias, et un anonyme, M. G.... (Bulletin Société scient. et litt. de Digne, 1883), reparla du marbre noir de Saint-Geniez. Matheron (Catal. méthod.) men- tionna le Bel. latus, de Saint-Geniez. Enfin, en 1888, nous avons publié une description détaillée des environs de Saint-Geniez, que M. Haug compléta, en 1891, en étendant ses explorations plus à l’Est (loc. cit., p. 16, 31, 38, 40, 83 et 131). Nous avons cherché en vain, à l'Est de Saint-Geniez, la « végéta- tion vigoureuse » formée de pins et de sapins, que Dieulafait y remarquait en 1868 (Bull. Soc. d’Et. scient. de Draguignan, t. VIT). Ces montagnes se présentent actuellement sous l'aspect le plus désoié, sauf aux environs d’Esparron, où existe, en eflet, localement une vallée peuplée d’essences diverses, donnant, avec ses grès rou- ges aquitaniens, ainsi que l’a très justement fait remarquer M. Haug, l'illusion d’un paysage vosgien. Mais cette oasis de verdure très restreinte est située assez loin, au Nord-Est de Saint-Geniez, et l’on peut se demander à quoi se rapporte la mention du savant professeur de Marseiile, les environs de Saint-Geniez et d’Authon étant depuis longtemps déjà, comme il est facile d’en juger par notre photographie, entièrement déboisés. Après déjeuner, dont, grâce aux bons soins de MM. Tardieu et Laborde, le menu ne rappelait en rien la pauvreté du pays, la Société est partie pour visiter les dislocations du ravin de Vanson, où l'Anticlinal du nord se ferme, recouvert {ransgressivement par les dépôts oligocènes ; ce fait montre nettement que cet accident était indiqué avant l’époque oligocène. La Société a ici devant elle les montagnes de St-Vincent et du Trénom, formées de Lias et Trias en recouvrement sur les accidents E.-0. Cest le bord d’une « écaille » ou vaste pli-faille inverse, refoulé vers l’O., à contour sinueux, comme M. Haug en a décrit plusieurs, entre Digne et Gap. Ce ravin si curieux est dominé par la petite route de Sisteron à Feissal ; il est facile de le visiter en se rendant par la ferme des Bages, au col que franchit, non loin du Chabert, le chemin de Saint-Geniez à Authon. 822 W. KILIAN. — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 Un spectacle grandiose s’offre alors au géologue (PI. XVII, fig. 2), qui se rendra compte qu'il est en présence d’une région boule- versée par d’énergiques dislocations. À côté de lui affleurent les couches jaunûâtres et rubanées du Néocomien marno-calcaire. Devant ses yeux, s'ouvre un profond ravin, au fond duquel coule le Vanson. Ce gouffre est creusé dans les assises multicolores du Trias ; on y voit les marnes grises et vertes du Keuper, à côté des grès et des argiles rouges de l’Oligocène, dont la couleur chaude ressort dans le paysage (v. Haug, loc. cit., p. 131). Çà et là des amas de gypse triasique se font remarquer par leur éclatante blancheur. En bas, dans le lit et sur les bords mêmes du Vanson, des blocs calcaires d’une dimension vraiment énorme, sont entassés dans un désordre magnifique. Au Nord-Est, ce ravin est dominé par la haute crête calcaire de Saint-Vincent, formée par les puis- santes assises du Lias, qui ont pris en divers points, sous l’action oxydante de l’air, une couleur rougeâtre. Plus en arrière, l’on aperçoit les rochers blanchâtres du J'urassique supérieur, s’élevant au-dessus d’un vallon oxfordien, et bornant l'horizon de ce côté. Des collines formées de Bajocien et de Bathonien et une crête liasique complètent au Nord la ceinture de l'entonnoir grandiose au fond duquel serpente le Vanson, et dont la rivière s'échappe, comme elle y est entrée, par une cluse, près du Petit-Abros. Au dernier plan, nous apercevons un crét tithonique dominant un talus oxfordien et, par une échancrure, les collines néocomiennes du Vallon de Feissal que domine, tout au fond, à l’horizon, la croupe liasique de Blayeul. : Analysons maintenant les accidents qui donnent à ce coin de pays un aspect si bouleversé. L’enceinte de calcaires jurassiques du demi-bassin néocomien de la Pène (rochers du Goura) domine, derrière nous, à Saint-Geniez, le bombement oxfordien que surplombent, à l’Ouest, les escarpe- ments extérieurs (Tithonique) du bassin de Chardavon et, à l'Est, les rochers jurassiques du Chabert. Ces derniers sont reliés à la crête du Goura par une arête jJurassique plus basse, celle que fran- chit (au point où nous sommes placés pour avoir un aperçu d'ensemble sur le ravin) le chemin d’Authon, entfe le Chabert et les Traverses. Ces calcaires jurassiques sont recouverts en concordance par les couches de Berrias et par le Néocomien qui, aux Traverses, est surmonté à son tour par la Mollasse oligocène sur laquelle sont refoulés les gypses triasiques. MM. DEpererT, Say et Douxamr ont étudié de près cet oligocène et ont été assez heureux pour y décou- À SAINT-GENIEZ 823 . vrir des fossiles. Ils ont pu ainsi ÿ constater l'existence du Tongrien (avec gypses faciles à distinguer, par leur aspect moins saccharoïde, de ceux du Trias voisin) et de l’Aquitanien. La faille ou surface de refoulement est oblique près des Traverses, et a amené si peu de dislocation dans les couches que, sur la route de Saint-Geniez à Authon, au troisième tournant à l’Est de la ferme du Chabert, les bancs rouges de Mollasse oligocène paraissent s’enfoncer régulière- ment et en concordance sous les assises triasiques (fig. 3) avec lesquelles elles sont en contact. 5 Fig. 3. — Coupe entre Saint-Geniez et la Montagne du Trénom. (Chevauchement de la Zone du Gapençais sur l'extrémité du système de Lure). 0. ES dE RE Les Baèes Trénom = — - Va//on de £ À S'Genirez : HET 1 LT. CRE | hé | l Mu. Oligocène (Mollasse rouge). J3. Couches à Pelt. bimanimatum et Cru. Néocomien. Och. canaliculatum. cr. Berriasien. 1. Lias calcaire (L. moyen). Ti. Cale à Per. transitorius. 5. Trias (Gypse). J5. Calcaires massifs. F. Faille (surface de refoulement). J:. Couches à Per. poiyplocus. Cette ligne de contact anormal va passer au Nord-Est, un peu au-dessous de la ferme des Bages ; elle est jalonnée sur plusieurs points par un fort brouillage des couches ; c’est elle que nous avons signalée à la Pêne et à Entraix. Elle poursuit vers le Sud, en aval du Roucas-Blanc, entre le Lias et les assises de la Mollasse miocène qui ne sont, nous insistons sur ce fait, dérangées en aucune façon. C’est dans le fond de ce ravin, véritable chaos où sont entassés dans un désordre grandiose des blocs énormes appartenant aux ter- rains les plus divers, qu’affleure le Trias, dont les assises ont subi de violentes dislocations. En s’avançant sur la route d’Authon, au- 82% VW. KILIAN. — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 e delà des Traverses on s’engage dans les calcaires du Lias (1) et du Dogger, qui sont ici inclinés vers le Nord-Est, et en superposition régulière. On se rend compte immédiatement qu’une cassure, rameau détaché de la faille des Traverses, les fait buter au Sud contre le Trias gypsifère, du ravin du Vanson. Cette petite faille suit le ruisseau de Briançon et amèneen contact les schistes calloviens formant l’amorce d’un petit synclinal (réalisé un peu plus à l'Est), et les calcaires du Lias, à droite de la route, près de lèbre. Elle se pérd dans le Dogger qui, au voisinage d’Authon, afifleure normalement sous les marnes oxfordiennes de la vallée du Vanson (Bourrely). Le village d’Authon, caché derrière la crête liasique qui s'élève au-dessus du ravin, est établi sur des marnes noires, schisteuses, que nous avons vues correspondre au Callovien et à la base de l’Oxfordien ; au Nord-Est, ces marnes vont plonger sous des escarpements jurassiques, enceinte du bassin synclinal néocomien de Feissal, que le Vanson franchit dans une cluse en amont d'Authon ; au Sud-Ouest, elles s'appuient sur le Dogger, qui forme le flanc oriental de la montagne de Saint-Vincent. Sous ce Dogger apparaît le Lias (pendage E), constituant la crête de la montagne, et superposé au Trias. Près de la cam- pagne du Verger, un lambeau de calcaire liasique s’est rabattu et a été entrainé vers le fond de la vallée où il repose sur le talus triasique. Au Nord-Est de la ferme du Clot de Viéris, près de Saint-Geniez, non loin de Richaud, les couches argilo-calcaires de l’Oligocène, fort tourmentées, offrent avec une grande netteté un remarquable exemple de faille horizontale, produite par un plisse- ment exagéré des couches. L’on voit très bien, de la ferme du Clot de Viéris, ces assises former un anticlinal sous la Mollasse non plissée, au lieu dit le Roucas-Blanc ; elles ont donc subi des dislo- cations avant la période helvétienne. L'arête imposante, visible sur notre planche, qui sépare la vallée d’Authon du col occupé par les hameaux du Cognet et de la Forest, n'est autre chose que le bord d'une « Ecaïlle » Nord-Ouest-Sud- Ouest, continuation de l’accident des Bages et des Traverses. Vers le Sud-Est, cette faille est jalonnée depuis le Roucas-Blanc par les (1) Le Lias à Gryphées et à anthracite (?) de Saint-Geniez a été cité en 1840, par Scipion Gras (Basses-Alpes, p. 49), ainsi que celui d’Authon (id. p. 48), puis par d’Archiac. M. Laborde y a recueilli récemment et nous a transmis plusieurs beaux exem- plaires de Pholadomya ambigqua Ag., Phol. corr'ugata Duok., et Mactromya liasina. On y trouve aussi des Arietiles. (V. aussi HauG, loc. cit., p. 31-40). Ê > dédie OS TS Li A SAINT-GENIEZ 825 assises miocènes à Pecten rotundatus. Ce fait est d’une haute impor- tance, il montre, ainsi que l’a démontré M. Haug, que le refoule- ment Mélan-les-Traverses-Entraix et ses dépendances sont posté- rieurs à l’'Helvétien et plus récents que la voûte oligocène du Roucas- Blanc. Le Vanson traverse, par une cluse, peu accessible au géologue, l’arête dont nous venons de parler : c’est à droite, en remontant le cours de ce torrent, entre Abros et Authon, que l’on arrive à se rendre compte de la structure assez compliquée de cette partie du massif. Après avoir quitté les calcaires du J'urassique supérieur, on arrive à rencontrer les couches argilo-gréseuses de l’Oligocène. Les bancs rouges et grisätres tranchent par leur coloration sur les terrains environnants ; ils sont plissés et forment, ainsi qu’il a été dit déjà, à la ferme même du Roucas-Blanc, une selle anticlinale des plus nettes ; la Mollasse helvétienne s'étend en transgression sur ces assises, comme elle recouvrait plus au Sud-Ouest le Juras- sique, le Néocomien et le Cénomanien. Si l’on continue à remonter le Vanson, malgré les masses considérables d’éboulis qui rendent la marche fort pénible, l’on ne tarde pas à rencontrer, dans la cluse, les gypses du Trias puis les couches de l’Infralias et du Lias in/fé- rieur. Franchissant en une pittoresque cascade les assises du Lias moyen, le torrent circule dans une gorge que, jadis, nous avons essayé vainement de traverser, en compagnie de notre confrère M. Leenhardt. On y voit un superbe exemple de l’action combinée des éboulements et des eaux du torrent. Tantôt les menus éboulis forment des talus de groise qui, souvent, sont cimentés en brèches calcaires par les eaux de ruissellement, tantôt des blocs énormes, entrainés par le Vanson, opposent au voyageur étonné des entasse- ments prodigieux qu'il ne peut songer à escalader. Au Sud de la Vallée du Vanson s'étendent les assises helvétiennes relevées vers le Nord-Est. Le puissant massif de la Forest avec ses bancs d’Ostrea crassissima inclinés et redressés nous enseigne que le refoulement de St-Vincent et une grande partie des accidents envi- ronnants se sont produits postérieurement à l’époque miocène. Vivement intéressés par le spectacle grandiose de ces disloca- tions, les membres de la Réunion demeurent un certain temps à étudier les assises variées qui ont été mises à nu dans ce presti- gieux ravin. C’est ainsi que M. Depéret a constaté, près des Cha- berts, dans l’Oligocène, la présence «de fossiles qui permettent de considérer ces couches comme représentant le Tongrien et l’Aqui- 7 Septembre 1896. — T, XXIII. Bull. Soc. Géol. de Fr. — 53 826 W. KILIAN — EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 tanien ; et que M. Bertrand a attiré l’attention sur un accident transversal de « l’écaille » des Traverses se traduisant, près de Briançon, par un gondolement de l'Infralias (1). Plusieurs de nos confrères ont tenu également à constater l’exis- tence de gypses triasiques en contact avec l’Oligocène ; M. Depéret a découvert des bancs de gypse dans le Tongrien, et on a pu se convaincre qu'ils différaient absolument des gypses triasiques qui affleurent dans le voisinage. Une très courte halte à Saint-Geniez permet ensuite de prendre congé des aimables habitants de cette localité, et c’est sans nous arrêter en chemin que nous regagnons Sisteron par la route suivie déjà le matin. (4) M. Haug a, depuis lors, constaté qu'il y avait, près de Briançon, un petit étirement des couches, le long de l’anticlinal Théous-Prébalaire (v. Bull. Serv. Carte géol. de Fr., n° 53, p. 162, 1896). — Nous avons, en 1896, recueilli PAyll. viator à l'extrémité Est de ce bombement de Théous. L’étirement signalé par M. Haug est donc peu important. De plus, nous doutons qu’il soit en rapports avec l'accident de Briançon, dont il est séparé par une bande normale de schistes callo- viens. A SAINT-GENIEZ 827 SUR L'OLIGOCÈNE DU RAVIN DU VANSON PRÈS SAINT-GENIEZ (Basses-ALPes) par MM. Ch. DEPÉRET et G. SAYN. Nos savants confrères, MM. Kilian et Haug ont montré tout l'intérêt que présente la stratigraphie de la profonde vallée du Vanson, près St-Geniez (Basses-Alpes). Grâce à l'importance du ravinement, il est facile d'étudier en ce point le recouvrement des plis E.-0. du système de Lure par les plis N.-S. ou mieux par les écailles de la zone plus intérieure « du Gapençais », suivant l’heureuse expression de M. Kilian. Les terrains tertiaires, oligocène et miocène ont été affectés par ces importantes dislocations: aussi l’étude détaillée de ces terrains est-il le seul moyen que l’on pos- sède de déterminer d’une manière précise l’âge des divers mouve- ments qui ont afiecté cette région et amené ces étonnantes compli- cations stratigraphiques. Pendant que la plupart des membres de la Réunion allaient examiner de plus près le contact des deux systèmes de plis super- posés, les auteurs de cette note, en compagnie de M. Douxami, ont préféré descendre dans le fond du ravin pour étudier de près l’Oli- gocène, qui se présente en discordance, Comme l’a depuis longtemps indiqué M. Kilian, sur l'extrémité terminale de l’anticlinal nord de Lure, profondément raviné avant le dépôt de ce terrain. Cet Oligocène, formé ici d’une épaisse série de poudingues, de marnes, de grès, et de calcaires lacustres, de teintes vives et bigarrées, où le rouge est la couleur dominante, a été désigné dans les Basses-Alpes par M. Haug sous le nom de « Hollasse rouge » et attribué en entier à l’Aquitanien, par analogie avec les couches désignées sous ce nom par les géologues suisses. Nous ne saurions trop nous élever contre l'introduction de terme qui, dans la vallée du Rhône, ne peut s'appliquer à un niveau déterminé, mais sim- plement à un facies qui se retrouve à cinq ou six places différentes dans la série tertiaire continentale depuis l’Eocène inférieur jus- qu’au Miocène supérieur. 328 C. DEPÉRET ET SAYN. — SUR L'OLIGOCÈNE DU RAVIN En ce qui concerne spécialement le ravin du Vanson, l'étude, malheureusement trop rapide, qui a pu être faite pendant l’excur- sion de la Société, a suffi néanmoins à nous montrer que l’Oligo- cène de ce ravin ne correspond à l’Aquitanien que pour sa partie tout à fait supérieure (cet étage y est même fort incomplet) et que l’on doit attribuer le reste de la série lacustre au Tongrien et peut- être même encore à des niveaux plus inférieurs de l’Oligocène. Ces conclusions résultent des observations suivantes (fig. 1). Fig. 1. — X, Gypse du Keuper; &, Aquitanien ; b, Tongrien supérieur; c d, Gypse tongrien ; e, Couches rouges de l'Oligocène inférieur. Les gypses du Trias supérieur (k) forment une masse puissante qui vient recouvrir par refoulement, et en concordance apparente, les couches lacustres oligocènes. Au-dessous du Keuper on observe de haut en bas : AQUITANIEN INFÉRIEUR a. Calcaires lacustres durs, gris-foncé ou noirs avec : Planorbis cornu Brg; Limnées étirées, indéterminables. TONGRIEN SUPÉRIEUR b. Calcaires durs, gris, en plaquettes : Hydrobia Dubuissoni Bouillet. TONGRIEN MOYEN c. Bancs gréseux, mollassoïdes. d. Gypse cristallisé, bien différent d'aspect du gypse triasique qui est grenu et compact. :(?) TONGRIEN INFÉRIEUR ET (?) EOCÈNE SUPÉRIEUR e. Puissante série de limons et de marnes rouges, alternent avec des bancs de poudingues. Dans l’un des bancs de marnolithes rouges de la tranchée de la route, nous avons recueilli un certain nombre d’Helix indéterminable. DU VANZON, PRÈS SAINT-GENIEZ (BASSES-ALPES) 824 Le temps a manqué pour étudier en détail les couches sous- jacentes au gypse tertiaire, de sorte que l’âge de cette série inférieure doit être réservé. Mais l'attribution du gypse (d) au niveau moyen du Tongrien n’est pas douteuse par comparaison avec les gypses de Gargas et du Revest-des-Brousses qui occupent ce niveau gypsifère si constant dans les bassins oligocènes du Sud-Est. Cette attribution est confirmée par la superposition à ce gypse des cal- caires en plaquettes à Hydrobia Dubuissoni (b), facies constant du Tongrien supérieur de la région. Enfin les calcaires d’eau douce à Planorbis cornu (a), attestant la dessalure définitive de la lagune oligocène, représentant sans aucun doute la base de l’Aquitanien, étage très incomplet en ce point. Bien que les couches oligocènes du Vanson appellent encore, comme on le voit par cette courte note, des observations plus détaillées et plus précises, nous pensons pouvoir formuler sans hésitation la conclusion stratigraphique suivante : L'âge des plis E. 0. du système de Lure et des dislocations concomitantes n’est pas antéaquitanien, comme cela a été indiqué à diverses reprises, mais antéoligocène, äans le sens large de ce mot, ce qui rapproche singulièrement l'âge de ces mouvements de l’âge du mouvement princi- pal des Pyrénées. 1 ne faut pas du reste oublier que ces plis ont été accentués ensuite, comme l’a montré M. Kilian, par les mouve- ments alpins post-miocènes. M. Leenhardt attire l’attention de la Société sur ce fait qu’à Chardavon les couches bréchoïdes du Berriasien renferment des silex en morceaux isolés, à surfaces plus ou moins altérées, engagés dans le ciment jaune clair qui empâte les rognons ou nodules caractéristiques de ces couches et parmi lesquels on a trouvé des fragments d’Ammonites. M. Leenhardt rappelle qu’il a fait remar- quer un de ces silex, en place, qui présentait une surface de cassure très nette, altérée comme le reste du pourtour du silex et très évidemment antérieure à la formation des couches dans lesquelles il est engagé. M. Leenhardt rapproche ce fait de cet autre, qu’à Chardavon le Tithonique renferme pas mal de couches avec silex, tandis que dans les régions voisines, à l'Ouest, par exemple, où il en renferme rarement, les couches bréchoïdes du Berriasien ne présentent pas non plus de ces silex isolés au milieu des nodules. M. Leenhardt rappelle enfin l’observation qu'il a fait connaître dans le Bulletin des Services de la Carte, N°38, et d’après laquelle 830 EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 il a rencontré sur plusieurs points de la Drôme et des Basses-Alpes, dans les couches bréchoïdes du Berriasien, des fossiles tithoniques, toujours fragmentaires, tantôt noduliformes et corrodés, tantôt suffisamment conservés, mêlés et confondus avec les nodules ordinaires de ces couches et noyés dans la même pâte. Ces masses lenticulaires à fossiles tithoniques remaniés s’intercalent à diffé- rents niveaux du Berriasien et jusque dans sa partie la plus élevée, au milieu de couches marneuses et au contact des marnes à AmImo- nîtes ferrugineuses du Valanginien. Jusqu'ici ces couches n’ont été reconnues, comme à Chardavon, que sur le bord de grands anti- clinaux. É M. Leenhardt conclut de ces différentes observations que les couches bréchoïdes du Berriasien, quelque problématique que puisse être encore teur mode de formation, renferment des élé- ments remantiés, empruntés aux couches tithoniques avec lesquelles elles paraissent d’ailleurs parfaitement concordantes. M. Haug fait remarquer qu’il a observé, la veille, dans les couches supérieures de l’Aptien inférieur, un gros silex zone dont les zones étaient obliques à la stratification, ce qui indique mani- festement un charriage et que plusieurs membres ont remarqué l’analogie de cette formation bréchiforme avec celles du Tithonique supérieur et du Berriasien. | M. Collot a observé dans ces couches bréchoïdes que le calcaire des rognons a une pâte dure lithographique avec une teinte gris sombre, bien différente de celle du ciment qui est blanc, crayeux et marneux. M. Kilian constate que, dans toutes ces soi-disant brèches, tous les éléments qui diffèrent du ciment sont semblables entre eux. On y chercherait vainement un seul fragment différant sensiblement des autres. De plus, au Claps de Luc dans le Diois (Pont-de-la-Roche) et en plusieurs autres points de la région delphino-provençale, on peut voir le ciment devenir tendre ; les rognons se dégagent de la pâte et montrent alors des formes branchues écartant l’idée d’un char- riage lointain. Pour M. Kilian, ces formations qui se retrouvent à plusieurs niveaux du Jurassique et du Crétacé, ne sont pas de véritables brèches ; elles sont dues à un processus de sédimentaltion. M. Sayn fait remarquer qu’au Claps de Luc, il n’y a que peu de fossiles remaniés. A SAINT-GENIEZ 831 M. Kilian fait observer que cette question exigerait des recher- ches minutieuses et spéciales qui, jusqu’à présent, ne semblent pas avoir été faites et qu’il serait désirable de voir entreprises le plus tôt possible. Des hésitations de M. Leenhardt et des faits signalés par ce savant, On peut néanmoins conclure très nettement à l’exis- tence d’une faune dite « berriasienne », bien distincte de la faune du Tithonique supérieur. Si ces faunes n'étaient pas distinctes, on ne pourrait pas, en effet, prétendre reconnaître dans le Berriasien des formes lithoniques remaniées. M. Kilian est heureux de voir s'affirmer de plus en plus cette conclusion qu’il défend depuis longtemps et qui a été si vivement contestée par M. Toucas. SIDE MX FAUNE DES MARNES VALANGINIENNES À FOSSILES PYRITEUX DU SUD-EST\ DELA FRANCE par M. G. SAYN. L'étude de la faune des marnes valanginiennes à Hoplites Rou- baudi, que nous venons de terminer en vue d’une révision paléon- tologique détaillée, nous a donné quelques résultats intéressants dont voici les principaux : 1° La faune des marnes valanginiennes comprend un bon nombre d'espèces qui ont fait leur apparition dès le Tithonique, ce sont, en particulier : Lytloceras quadrisulcatum d’Orb.,sn. Oppelia folgariaca Oppel. Phylloceras semisulcatum d'Orb.. sp. — zonaria Oppel. — * cf. serum Oppel, sp. Simoceras diense (1) Sayn. — Calypso d’Orb., sp. Hoplites chomeracensis Toucas. (= Ph. silesiacum). — cf. Boissieri Pictet, sp. Haploceras leiosoma Oppel. 2° De plus, un certain nombre de formes valanginiennes sont très voisines de formes tithoniques et paraissent en être de simples mutations; ce sont, en particulier, des Hoplites, par exemple : Hopl. neocomiensis, très voisin de Hopl. occitanicus et Hopl. asperrimus, apparenté de près à Æopl. Küllikeri. 9° Les rapports de la faune valanginienne avec celle de la zone à Hopl. Boissieri paraissent plus étroits encore : c’est ainsi que les Holcostephanus du groupe Astieri et les Hoplites du groupe Thur- manmi, si bien développés dans le Valanginien, paraissent faire leur première apparition dans la zone à Hopl. Boissieri (le Faurie, la Charce, etc.), mais ces rapports ne pourront être précisés que lorsque nous aurons une étude approfondie des Ammonites de la (1) J'ai pu m'assurer par l'examen des types originaux que le Simoceras vola- nense de Stramberg différail sensiblement du type du Tithonique inférieur et ne parait pas, au contraire, pouvoir être distingué du Sinoceras diense. G. SAYN. — SUR LA FAUNE DES MARNES VALANGINIENNES 833 zone à Hopl. Boissieri des chaînes subalpines, étude qui n’a été faite que très sommairement jusqu’à ce jour. Quoi qu’il en soit, il paraît y avoir eu, depuis le Tithonique jusqu’au Valanginien, plutôt une évolution lente et continue des espèces qu'un brusque apport de formes nouvelles comme au début du Barrêmien, par exemple. 4° Si, maintenant, nous considérons la faune des marnes valan- giniennes au point de vue de la répartition géographique de ses éléments, nous constaterons quelques faits intéressants. L’abon- dance des Phylloceras et des Lytoceras indique bien nettement le caractère méridional, méditerranéen si l’on veut, de notre faune : cependant la fréquence des Hoplites, dont certaines formes se retrouvent dans les argiles de Speeton ou dans le Hils, indique de larges communications avec les mers septentrionales, ces commu- nications sont encore indiquées d’une façon plus accentuée par la présence, dans le Valanginien de la Drôme et des Hautes-Alpes, de tout un groupe de formes, allié de très près à des espèces du Jurassique supérieur ou du Néocomien boréal ; je veux parler des Orynoticeras du groupe de Oryn. heteropleurum et des Holcoste- phanus du sous-genre Simbirskites qui sont certainement des formes nettement septentrionales, le groupe même des Holcoste- phanus utriculus et Holcost. Bachelardi ne peut être rapproché, je crois, que d’une espèce du Hils du Hanôvre, Holcostephanus nucleus Kôn., récemment figurée à nouveau par M. Struckmann. A l’époque valanginienne, il existait donc de larges communica- tions entre les mers septentrionales et le bassin méditerranéen. 5 Au point de vue purement paléontologique, nous noterons la première apparition du genre Desmocerus représenté par une espèce nouvelle, la présence de diverses espèces d’Oxynoticératidés (s. L.) et d’une forme au moins très voisine des Neolobites. La faune d'Ammonites des marnes valanginiennes est, du reste, beaucoup plus riche qu’on ne pourrait se le figurer, d’après les listes publiées jusqu'ici et qui ne comprennent guère que 25 espèces plus ou moins exactement déterminées; mes recherches personnelles, en vue d’une monographie que j'espère publier à bref délai, me permettent d'affirmer que ce chiffre est trop faible de moitié et qu'il doit exister à notre niveau environ cinquante espèces d'Ammonites. M. Marcel Bertrand fait une communication sur les plisse- ments en dômes, puis l’allure des plis secondaires sur le bord des 834 EXCURSION DU 19 SEPTEMBRE 1895 grandes « écailles » alpines. Il montre que le petit accident du hameau de Briançon a probablement une signification et se continue peut-être vers l’Est par un anticlinal. M. Kilian croit que l'importance de ce petit froissement, émi- nemment local, ne doit pas être exagérée. M. Zürcher donne quelques explications sur le pli de Cousson- Courbons, dont vient de parler M. M. Bertrand, et indique que ce pli se continue vers le Sud par le pli des Dourbes qui suit la vallée de l’Asse entre Chabrières et Norante et vient se terminer vers Barrème. I] dit qu'à son avis le chevauchement de ce pli, au droit de la région que la Société a visitée à Saint-Geniez, est très consi- dérable, à en juger par les îlots de recouvrement observés par M. Haug vers le Nord, ainsi que par les témoins du flanc renversé qui se rencontrent dans le massif de Courbons. Si en certains points les apparences sont défavorables à un chevauchement important, cela peut être attribué à des mouvements subséquenits, qui, comme au Beausset et aux environs de Toulon, ont modifié l'allure, d’abord presque horizontale, de la surface du contact anormal. Les accidents qui s'étendent dans l'Ouest de cette masse de recouvrement, s'ils affectent la forme de lignes fortement sinueuses, sont, d’après ce qu'il a pu déduire des documents qu'il a eus sous les yeux, le résultat de raccordements entre des plis E.-0. produits par le même effort de striction que les plis de la région de Lure avec des accidents de même direction que le grand pli à peu près N.-S. dont il vient de parler. M. Haug se range à l’avis de M. Zürcher pour admettre que c’est un des plis transversaux de Lure qui a motivé le petit accident local remarqué à Briançon, près de St-Geniez, par M. Bertrand. Des observations sont échangées à ce sujet entre MM. Bertrand, Haug, Kilian et Leenhardt. M. V. Paquier signale à la Société la présence d’Horiopleura et de Polyconites dans une faune de Rudistes communiqués à lui par M. J. Almera, de Barcelone, qui cite, associés à ces formes, des espèces urgoniennes telles que Requienia ammonia Gold. sp. et Toucasia carinata Math. sp. Ces fossiles proviennent de l’Aptien inférieur de Catalogne. A SAINT-GENIEZ 83 En outre, M. Paquier a rencontré dans l’Urgonien de Château- neui-du Rhône des Caprinidés nettement reconnaissables à la disposition de leur appareil myophore et cardinal et surtout à leurs canaux. Le Président fait ressortir le grand intérêt de cette découverte et il invite M. Paquier à donner quelques détails sur la coupe de Châteauneuf, afin qu'il ne puisse subsister aucun doute dans l’esprit de nos confrères sur l’attribution au Crétacé inférieur des couches à Caprinidés de Châteauneuï. M. Paquier trace au tableau le profil demandé, L'ordre du jour étant épuisé, le Président lève la séance à dix heures et quart. 836 Séance du vendredi 20 Septembre 1895, à Banon PRÉSIDENCE DE M. KILIAN La séance est ouverte à huit heures et demie du soir dans la salle de la mairie de Banon. Le Président remercie M. le Maire de Banon qui a bien voulu mettre la salle de la mairie à la disposition de la Société et l’invite à prendre place au bureau. Il dépose ensuite un mémoire de l’abbé J. Almera : Sur les terrains crétacés de la région de Barcelone. 837 COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS DU 20 SEPTEMBRE À FORCALQUIER, S'-ÉTIENNE-LES-ORGUES ET BANON par M. W. KILIAN. Départ en chemin de fer à 5 h. 26 pour Forcalquier. De Forcalquier, en voiture, à Saint-Etienne-les-Orgues, avec arrêts (Direction de MM. Depéret et Kilian pour le Tertiaire). Tectonique : Versant sud de Lure, synclinal de Forcalquier. Stratigraphie : Vue sur les terrasses de la Durance, notamment sur la terrasse pliocène de Volonne. — Vue des Pyramides des Mées, sculptées par l'érosion dans le conglomérat du Miocène supérieur (Pontique). Coupe normale, de l'Helvétien à l’Aptien inférieur, avec gisements ISIN dans le Burdigalien, l’Aquitanien et le Cénomanien inférieur. Consulter la Feuille Forcalquier de la Carte géol. de France et sa notice te Live. — Descr:. géol. de la Montagne de Lure, p. 297, fig. 34. Déjeuner à Saint-Etienne. L'après-midi, en voiture, de Saint-Etienne à Banon avec arrêts. Tectonique : Champ de fractures de Banon; failles multiples à la Chapelière. Ongles, la Bastide, Le Largue, etc. Stratigraphie : Passage des calcaires à silex de l’Aptien inférieur au facies à débris et au facies urgonien. Aptien supérieur fossilifère. Gault d'Ongles. Grès susaptien. V. Carte du Champ de Fractures de Banon {in Descr. géol. de la Montagne de Lure, pl. B.). Coucher à Banon. — Séance le soir. Partie en chemin de fer de Sisteron, la Société a descendu le cours de la Durance jusqu’à Volx et a pu constater la continuation des différentes terrasses fluvioglaciaires (Peipin, St-Auban, etc.), aper- cevoir à Volonne des témoins de la terrasse pliocène (v. plus haut) qui forme sur la rive gauche de la Durance, de petits plateaux bien nets au quartier des Rouvières, à plus de 200% au-dessus du Thalweg actuel. Nos confrères ont pu se rendre conti également du plongement général des assises vers le S. et le S.-E., puis voir le Miocène devenir horizontal et examiner les pyramides des Mées, sortes de murs verticaux constitués par le poudingue pontique entamé par l'érosion torrentielle. Des observations, faites en commun, avec 838 W. KILIAN. — EXCURSION DU 20 SEPTEMBRE 1895 M. Zürcher, ont montré à M. Kilian que la production de ces singuliers témoins pouvait s'expliquer aisément par la présence de couches meubles dans la partie supérieure de la colline à laquelle elles sont adossées. Une série de petits torrents, servant d’écoulet ment aux eaux de ruissellement, se sont creusé des bassins de réception minuscules dans ces assises tendres (également miocènes) qui Couronnaient la butte des Mées ; les parties rétrécies ou couloirs de ces ruisselets s’établirent un peu plus bas, sur les flancs du coteau, et ne tardèrent pas à en entamer un peu les poudingues fortement cimentés en ces points. C’est un recul progressif de ces bassins de réception qui à eu pour conséquence l’approfondissement exagéré des couloirs parallèles : les parties mitoyennes ont fini par prendre la forme de véritables murs. C’est un bel exemple d’érosion régressive. Puis on a remarqué, en le traversant après la station de Voix, l’anticlinal urgonien à noyau barrêmien de Volx, suite et réappari- tion vers le N.-E. de l’axe du Luberon, qui est ici dévié de sa. direction E.-0., de manière à converger avec les plis alpins propre- ment dits. À Forcalquier, la Société est montée au sommet de la ville, à la Chapelle dont on découvre un admirable panorama. De ce belvédère, nous avons résumé les principaux caractères géographiques et géologiques du pays; nos conîfrères ont pu se rendre compte que Forcalquier est située dans un vaste synclinal tertiaire asymétrique, limité au Nord par la Montagne de Lure et, au Sud, plus brusque- ment, par l’anticlinal du mont Luberon. M. Depéret a ajouté d’intéressantes indications sur la composition des terrains tertiaires du bassin de Forcalquier, qu’il a récemment parcourus et nous a montré les lignes d’affleurement des principales assises se délachant nettement dans le modelé topographique de la contrée. Malheureusement, la brume nous empêche d’apercevoir à l’horizon la chaîne des Alpes, d'habitude nettement visible de ce point. La Société est ensuite partie en voiture pour Fontienne en traver- sant les différentes assises tertiaires sur lesquelles M. Depéret lui a donné d’intéressants détails : près de la ville la Mollasse calcaire (1) du Burdigalien à Pecten subbenedictus Font., P. restitutensis Font., Ostrea Boblayei Desh., et plaques avec de nombreuses Astéries, puis les marnes à Exogyra Selle Tourn. du Burdigalien inférieur, toute (1) V. les travaux de Tournouër et la liste des fossiles de cette mollasse donnée dans notre Descr, de Lure, p. 322. dl ns A FORCALQUIER, ST-ÉTIENNE-LES-ORGUES ET BANON 339 la série des calcaires lacustres de l’Aquitanien (Cyclostoma anli- quum, etc.), avec les accidents curieux de « Lei Moure » dus à l'érosion locale ; près de Fontienne. le Tongrien à l’état de calcaire en plaquettes. À Fontienne, la Société a été aimablement accueillie par M. de Selle qui nous a invités à visiter ses collections et à emporter comme souvenirs de curieux échantillons de Poissons et de Potamides préparés à notre intention. Quittant ensuite le château de Fon- tienne, la Société s’est rendue dans une auberge du village où l’atten- daient des rafraîchissements offerts par M. de Selle à ses confrères. La route traverse ensuite le conglomérat de l’Eocène contenant des échantillons remaniés d’Exogyra columba. Arrivée dans une nouvelle dépression E.-0. correspondant à l’affleurement de couches plus tendres et formant une bordure aux croupes dénudées de Lure, la Société a visité ensuite, au quartier de Truyas, un gisement du Cénomanien inférieur à Schloenbachia inflata (rostrata) accompa- gnée d’une faune dont les éléments ont été réunis jadis par Henri Tardieu et caractérisent le Vraconnien (Turrilites Puzosi, Schloen- bachia inflata, Desmoceras Mayori, etc.). À ce propos, nous ferons remarquer que ce Vraconnien possède tous les caractères d’une assise de passage et mérite d'être scrupuleusement étudié. Dans le Midi, il nous a semblé que cette assise, assimilée à la Gaize, que les uns rattachent au Cénomanien, tandis que d’autres se plaisent à l’assimiler au Gault, se décompose, dans le massif de Lure, en deux niveaux fossilifères contenant tous deux Schloenb. inflata et Mayori, mais dont l’inférieur ne renferme pas de formes franchement céno- maniennes, tandis que le plus élevé fournit déjà des Céphalopodes d’un type plus récent (Hopl. falcatus, Schloenb. varians), et présente plus spécialement la faune de la Gaize du bassin de Paris et de l’'Upper Greensand. Du Truyas, la route, montant légèrement vers le Nord, nous conduit à Saint-Etienne-les-Orgues, situé en partie sur les grès albiens et en partie sur l’Aptien, au pied des vastes pentes calcaires de Lure. Après le déjeuner, servi par l’hôtel Bouillot, à St-Elienne-les- Orgues, la Société suit la route de Banon qui se trouve à la limite de l’Aptien et du Gault. Aux Graves les calcaires à gros silex de l’Aptien inférieur à Acanthoceras (Ac. Stobiesckii, Ac. Albrechti Austriae), Hoplites Des- hayesi (consobrinus), Ancyloceras Matheroni et Plicatula placunea fournissent quelques jolis fossiles aux membres de la Société ; S40 W. KILIAN. — EXCURSION DU 20 SEPTEMBRE 1895 ils représentent le niveau des marnes à Plicatules du bassin de Paris et sont recouverts par un horizon de calcaires bis à plaquettes, à taches ferrugineuses (Horizon des (rraves), qui contiennent déjà à coté de Toxaster (Echinospatagus) Collegnoi, de nombreux Brachio- podes et de Pecten cottaldinus, les Céphalopodes de l’Aptien san rieur (Hoplites furcatus (Dufrenoyi), etc.). Ce niveau des Graves est donc problablement un facies calcaire de la base du (rargasien (Aptien supérieur) et présente à ce titre un certain intérêt. Au-dessus existent les marnes aptiennes (Bel. semicanaliculatus), réduites et parfois même complètement enlevées par l’érosion, puis en transgression, les grès sus-aptiens (Gault). Ce dernier terrain, très glauconieux et assez fossilifère, est étudié à la chapelle d’On- gles. (Echinoconus castanea, Cidaris Berthelini Cott., Rhynch. Clemen- tina, Bel. minimus, Desm. Mayor). Le but de l’excursion est, à partir d’à présent, de constater et de suivre la transformation graduelle vers l'Ouest de l’Aptien inférieur, encore calcaire et ne contenant que des Céphalopodes à St-Etienne- les-Orgues, en calcaires récifaux de plus en plus caractérisés, et enfin à Simiane, en calcaires urgoniens à Requienies. C'est dans la gorge d’Ongles, traversée par la route de St-Etienne à Banon, que se montrent les premiers indices du facies coralligène. Après avoir dépassé la Chapellière, l’on voit les bancs à taches bleues et silex, immédiatement inférieurs aux plaquettes des Graves à Acanth. Martini, prendre un aspect saccharoïde. En même temps les rochers formés par ces calcaires montrent les formes en grottes et bastions, les Baumes, caractéristiques des calcaires coralligènes. On y remarque de gros silex bleuâtres et le seul fossile que nous ayons pu y découvrir est Plicatula placunea en échantillons très reconnaissable. Grâce aux tranchées de la route, il est très aisé d'observer ces dépôts, et on relève la coupe suivante {de haut en bas) : 3. Calcaire bis, en plaquettes, à concrétions ferrugineusés (calcaire des Graves). Acanth. Martini, Rhynchonella Gibbst. 2, Calcaire compact en gros bancs, Hopl. Deshayesi (consobrinus), et Bivalves indéterminables. 1. Calcaire bleuâtre à rognons à silex. en assises puissantes ; on note par places des nids de calcaire oùlithique blanc, d'aspect coralligène. A droite du ruisseau, les couches oolithiques s’écaillent sous l'influence des agents atmosphériques et donnent ainsi naissance à des sortes d’abris que surplombent les bancs plus durs. De petits bancs schisteux de couleur bleuâtre séparent les bancs à certains niveaux : Plicatula placunea. A FORCALQUIER, ST-ÉTIENNE-LES-ORGUES ET BANON 841 Ces derniers calcaires (n° 1) sont encore bien supérieurs au Barrêmien qui n’affleure que beaucoup plus au Nord, au-delà de Saumane. Un peu plus loin, à la Bastie, le calcaire coralligène long de la route et forme, de chaque côté d’un pont, des rochers massifs qui attirent l'attention. Ce massif est com- pris entre deux fail- les et va plonger ré- gulièrementau Nord, sous les Grès verts. On remarque ici que la partie supérieure de l’assise calcaire montre des plaquet- tes schistoides. Si l’on suit, vers le ha- meau des Crottes. le calcaire de la Bastie, on peut recueillir à quelques centaines de mètres de la route et au-dessous de la Chapelle d’Ongles, dans des calcaires grenus et limoni- teux qui le recou- vrent : Acanth. Mar- tini et Rhynch. Gibbsi. Des rochers ruini- formes de même na- ture barrent, un peu au Sud-Est de la Bastie, la route de: Limans. Dans le champ de Fig. 1. — Coupe du champ de fractures de Banon, entre Les Valettes et Montsalier, par Le Largue. fa GistFossilifère de a CRIE J'Onêles Vieux Ongles ntane Les lalettes (e La For cÿ. Marnes aptiennes à A/n. Nisus, Calc. à Requienies, cale. CV: a. Aliuvions. affleure le silex et cale. coralligènes. F | Faïlles. Jurcatus (Dufrenoyi), ete. os Calcaires de l'Aptien inférieur Gault. cv. Marnes aptiennes. b Cyr: Grès verts cl. Id. Ê Œ Am. Deshayesi, Stobieschii, Marnes aptiennes à Bel. semit- etc.). canaliculalus. fractures de Banon, les calcaires coralligènes, supérieurs au Barrè- mien à Desm. difficile (qu’ils surmontent nettement entre Banon et 14 Septembre 1896. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. de Fr, — 54 842 VW. KILIAN. — EXCURSION DU 20 SEPTEMBRE 1895 Redortiers), constituent une série d’arêtes rocheuses et boisées, séparées, ainsi que l’avait déjà remarqué Scipion Gras, par des dépressions qu’occupent les Grès verts. | Telles sont les collines des Bourbons, du Largue, des Plaines, la crête de Combe-de-Gauchy, le Rocher-de-Lagas, les coteaux du Calavon, du Fayet, du Coulet, etc. Dans une tranchée de la route d’Ongles à Banon, entre la Bastie et le Largue, on voit de haut en bas : 3. Calcaire grenu d’un blanc jaunâtre à Hopl. Deshayesi (consobr'inus) (Horizon des Graves). 2. Calcaire blanc oolithique avec rognons de silex. 1. Calcaire bleu compact en gros bancs. Une faille fait apparaître subitement les grès verts et interrompt la coupe. à - La gorge que traverse la même route en approchant de Banon permet de vérifier encore la succession suivante (de haut en bas) : 4. Calcaire en plaquettes, légèrement jaunâtre. 3. Calcaire oôlithique à rognons de silex. 2. Calcaire gris compact à gros rognons de silex ; ces couches bien stratitiées sont séparées par des bancs jaunâtres ou blanchâtres ; les silex bleus ou noirâtres sont fréquemment branchus. Ces assises, appartenant à l’Aptien inférieur, nous sont déjà connues par les affleurements de la route de Mallelfougasse et du revers méridional de Lure; elles bordent la route sur un assez long espace. 1. Calcaires compacts, bleuâtres, à surface rugueuse. Au pied de la chapelle Notre-Dame, passe une faille qui ramène les couches supérieures au contact des calcaires compacts. Tout en étudiant Fig. 2. — Coupe montrant les failles des environs N.-£. ces changements de de Pan facies, la Société 0. L. constate avec intérêt l’existence de nom- breuses failles met- tant généralement en contact les cal- caires aptiens avec les grès verts du HE F° F* FS F2? F' Gault ou du Cénoma- 1. Grès verts (Gault). mien. La fréquence cv. Calcaires de l’Aptien inférieur. des failles dans la cy. Calc. à Requientes, calc. à silex et coralligènes. région de Banon est F | Failles. tout à fait caractéris- A FORCALQUIER, ST-ÉTIENNE-LES-ORGUES ET BANON 843 tique, on en suit le parcours sur la carte au 80 millième que nous en avons tracée en 1888. La figure ci-jointe (fig. 1) qui représente une coupe transversale de ce champ de fracture, donnera une bonne idée de la disposition de ces cassures dont les membres de la Société ont pu, dans plusieurs cas, toucher les bords, admirer les surfaces de frottement et examiner les brèches de failles (notam- ment à un contour de la route, entre Banon et le Largue). Un dernier arrêt a permis d'étudier près du Largue, à droite de la chaussée, un lambeau de marnes aptiennes fossilifères (Oppelia Nisus, Hopl. furcatus, etc.), reposant sur les calcaires gris de l'horizon des Graves, et recouvertes par les Grès sus-aptiens. La partie supérieure de ces marnes ne renferme plus que Bel. semica- naliculatus, mut. major. Mais le jour baisse et c’est au crépuscule que la Société passe devant la série de failles des Gondrans et qu’elle fait son entrée dans le vieux village de Banon, où, par les soins de M. le Maire, un nombre suffisant de chambres avaient été réservées pour assurer le repos à nos confrères après cette Journée un peu longue. M. Sayn fait remarquer, au sujet du compte-rendu de M. Kilian, que dans le Cénomanien inférieur des environs de St-Etienne on a recueilli Lytoceras cf. Sacya Forbes, espèce de l'Ootatoor-Group de l'Inde, c’est jusqu’à présent le seul Lytoceras connu du Cénomanien français. M. P. Lory fait une communication sur les plis anciens du Dévoluy et des régions voisines. Les mouvements orogéniques antesénoniens, découverts par Ch. Lory, ont eu une grande intensité : ils ont amené la formation de conglomérats, extrêmement puissants, près de Châtillon en Diois, où les ont d’abord signalés MM. P. Lory et Sayn, et qui ravinent les divers terrains, du Tithonique au Cénomanien. On rencontre, dans les synclinaux où la sédimentation a été continue, ces conglomérats intercalés dans les deux assises qui séparent le Cénomanien des lauzes campaniennes. Les plis de cette phase qui paraissent ainsi dater du début du Turonien, jouent le rôle principal dans la tecto- nique du massii de la Croix-Haute : la coupe des Aiguilles de Lus, par exemple, montre un synclinal et deux anticlinaux recouverts par le manteau sénonien à pendage uniforme. Ces plis crétacés sont le plus souvent E.-0. maïs se coudent parfois de façon à devenir S44 EXCURSION DU 20 SEPTEMBRE 1895 N.-S.; il y a en outre des dômes et des cuvettes jouant un rôle important. Des mouvements, mais moins étendus, ont affecté le Sénonien avant le dépôt du Nummulitique. Le Président fait ressortir toute l'importance qu’a, pour la géologie des Alpes françaises, la découverte de M. P. Lory. M. M. Bertrand fait observer que des phénomènes analogues ont été observés dans les Alpes-Orientales au moment du dépôt des couches de Gosau. | M. Ficheur, à la suite de l’intéressante communication de M. P. Lory, tient à constater l’analogie que présentent ces dépôts détritiques à la base du Crétacé supérieur avec les assises puissantes de poudingue ou de grès de la base du Sénonien, dans le massif de Bou-Thaleb (Algérie), signalés par lui à la Société dans une note de décembre 1892. La discordance avec érosion oblique de toute la série crétacée, du Cénomanien au Néocomien inférieur, indique un mouvement orogénique important avant le Sénonien, ce fait est général dans la majeure partie du Tell algérien, où le Sénonien est discordant sur les formations antérieures, et explique la transgres- sion sénonienne, si importante dans les régions méditerranéennes. Au sujet de la répartition des Céphalopodes dans Les divers facies du Néocomien, que M. Kilian à indiquée dans une précédente com- munication, M. Sayn remarque que les faunes peuvent se mélanger dans les régions de contact. C’est aïnsi que la faune barrêmienne, à mesure que l’on s’avance vers le Nord, prend des caractères hau- teriviens par la prédominance des Hoplites. I n’y a plus là l’hiatus paléontologique qui existe à la Montagne de Lure entre l’Haute- rivien et le Barrèmien. M. Kilian admet très bien ce mélange des éléments fauniques en certains points ; il doit même exister nécessairement là où l’on passe du facies franchement vaseux au facies littoral. Il donne ensuite, sur la demande de M. Depéret, des explications sur les facies vaseux et les facies à Ostracées du Crétacé inférieur. M. Renevier oppose à l’idée d’un apport de formes méridionales l'hypothèse de types littoraux et de types pélagiques parmi les Ammonites, et une autre cause de variation de la faune tenant à la du, aa dit d'olatir tite EXCURSION DU 20 SEPTEMBRE 1895 845 latitude : les faunes de Yorkshire et de la Russie, par exemple, ne se retrouvent pas plus au Sud. M. Kilian fait remarquer que l’objection de M. Renevier touche à la question, encore très discutée, du genre de vie des Ammonites. Quant à l'influence de la latitude, elle ne suffit pas à rendre compte des faits que M. Kilian vient de signaler : présence à La même lati- tude, en Provence, de formes dites septentrionales et de formes réputées méridionales, suivant les farcies des dépôts étudiés. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures. Séance du Dimanche 22 Septembre 1895, à Digne. PRÉSIDENCE DE M. KILIAN, PUIS DE M. DE ROUVILLE 4 La séance est ouverte à cinq heures du soir, dans une salle de l'Hôtel Mistre, à Digne. M. Kilian rappelle qu'il y a 23 ans, en 1872, sous la présidence “de M. Hébert, la Société géologique tenait à Digne une session mémorable. Parmi les membres aujourd’hui réunis, trois seule- ment ont fait partie de la réunion de 1872, en particulier notre vénéré doyen, M. de Rouville, que M. Kilian invite à prendre place au fauteuil présidentiel. M. de Rouville accepte avec émotion et remercie la Société en rappelant les noms des Hebert, des Lory, des Garnier, dont le sou- venir est encore si vivant parmi nous. 847 COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION DU 21 SEPTEMBRE A SIMIANE ET A CARNIOL par M. W. KILIAN. (PI. XVIII). Départ à 7 heures du matin, en voiture, pour Simiane et Carniol. Tectonique : Champ de fractures de Banon (suite), failles mulliples à Banon, le Plan, la Baisse, Ribes-Vieilles, Carniol. Stratigraphie : Calcaires barrèmiens supérieurs (calcaires bicolores), de Banon, Facies urgonien franc à Réquienies de Simiane ; Gisement très fossilifère de l’Aptien supérieur au Plan-de-Montsalier ; transgression du Gault. Déjeüner à midi à Carniol. L’après-midi, visite d2s gisements aptiens de Carniol puis, en voiture, de Carniol à Forcalquier par le Revest-des-Brousses. Tectonique : Faïlles multioles (Carniol, Piparoux, Val-Martine). Stratigraphie : Gisements aptiens ; Cénomanien à Patellina concava et Exo- gyra columba de Saint-Laurent. Gypse tongrien du Revest. — Série oligocène et miocène. Consulter : Feuille Forcalquier de la Carte géol. de France. Diner à Forralquier, La Société, avant de quitter Banon, a constaté dans une petite vallée latérale que le calcaire à silex de l’Aptien inférieur reposait bien, comme à Noyers, et malgré son augmentation d'épaisseur, sur le Barrêmien à l’état de calcaires bleus à chaux hydraulique (cal- caires bicolores des géologues méridionaux). M. Depéret découvre dans ces calcaires un échantillon très reconnaissable de Nemausina ncocomiensis Dumas, fossile non encore signalé dans la contrée et si fréquent dans le Néocomien des environs de Nîmes. Ce corps problématique et curieux, décrit d’abord en 1833 par Frossard (1), puis en 1840 par Marcel de Serres (2) et enfin en 1876 par Emilien Dumas (3), a été consi- déré tour à tour comme un Siphonaria, puis comme un (rastro- (1) Nimes et ses environs à 20 lieues à la ronde. Edition de 1834,t I, p. 43. (2) Description de quelques Mollusques nouveaux des terrains jurassiques et de la craie compacte inférieure du Midi de la France. Ann. des sciences naturelles. 2: série, Zool., t. XIV, p. 5, 1840. (3) Statistique géologique, minéralogique, métallurgique et paléontologique du département du Gard, p. 326. 848 W. KILIAN. — EXCURSION DU 21 SEPTEMBRE 1895 pode voisin du Wagiles et baptisé du nom de Nisea simplex ; mais actuellement on y voit les restes d’un Polype hydraire. Nous ferons remarquer que Nemausina meocomiensis n'existe jamais dans le type franchement vaseux du Barrêmien. Toutes les régions où on l’a cité (environs de Nimes, Villeneuve-les-Avienon, Bouches- du-Rhône), appartiennent au type provençal du Barrèmien à Hoplites cruasensis et à Spatangues. Cette répartition indique pour l'animal dont le Nemausina représente les restes, un habitat particulier et sa prédilection pour.certains fonds d'une nature toute spéciale. La Société s’est ensuite dirigée vers le Sud ; la route S’écarte un peu de la grande faille de Banon et a permis de constater que les calcaires en plaquettes de l’Aptien inférieur renferment des Orbito- lines. La transformation latérale, déjà observée hier, s’accentue donc de plus en plus. À partir de Banon, le facies coralligène remplace bientôt tout à fait les calcaires à silex. Il est aisé de se rendre compté de ce fait en se dirigeant vers Montsalier ou vers Simiane, les bancs à silex alternent d’abord avec des couches saccharoïdes, partois oolithiques, remplies de Foraminifères et de débris spathiques d’Echinodermes. Le village de Montsalier est bâti sur des rochers de calcaire saccharoïde massif qui appartiennent à cet horizon. Les bancs atteignent ici une notable épaisseur ; ils se poursuivent au Nord vers Redortiers, formant la croupe boisée du Crou-de-Bane, et, au Nord-Ouest vers le Revest-du-Bion, où certaines couches sont entièrement constituées par des débris d’Echinodermes (Cidaris cornifera) et de petites Orbitolines. Après être sorti du village de Banon, on traverse, en se rendant à Simiane, là où les alentours de la route sont boisés, un affleure- ment de calcaire aptien (niveau des Graves); il repose là sur des dalles oolithiques de structure coralligène présentant des veinules de calcite et des parties saccharoïdes ; ces dalles sont pétries de débris de coquilles et méritent bien le nom de calcaires à débris. La roche rappelle en même temps vivement les calcaires coralligènes du Jura. Sous ces dalles, l’on voit apparaître, dans les tranchées de la route, des bancs plus épais d’une nature saccharoïde, traversés par des veines de calcite. Plus bas encore affleure une oolithe grossière, à ciment résistant, qui surmonte des calcaires compacts, d'un gris blanchâtre, à taches bleues. Les bancs, assez épais, renferment des silex noirs ou grisâtres. Quelques délits schistoïdes, de nature marneuse, se montrent à la base. A SIMIANE ET A CARNIOL 849 Puis on rencontre des calcaires à silex (niveau semblable à celui de Mallefougasse). Toutes ces assises plongent vers-Sud-Est. En poursuivant son chemin vers Simiane, on peut, une fois de plus, se rendre compte de l’intercalation de niveaux oolithiques ou à débris dans la masse des calcaires à silex, lesquels, ici, comme près de Notre-Dame-de- Lure, passent vers le bas à des calcaires plus marneux à empreintes mécaniques. D’autres bancs se montrent imprégrés de silice et contiennent, aux alentours du Revest-du-Bion, de très jolis fossiles (Acanth. Stobiesckii, Acanth. Martini, Ostrea aquila). Du côté de Saint-Christol le calcaire prend une teinte jaunâtre, il contient des silex qui couvrent tout le plateau ; dans le voisinage du Revest-du- Bion on remarque de grandes dalles grises. Cet ensemble va s'appuyer sur le Barrèmien vers la moitié supérieure de la pente de Lure. Au Sud de Banon, le facies coralligène des calcaires à silex se présente avec plus de netteté encore et se substitue insensiblement et d'une manière complète à ces derniers. Si l’on suit la route de Banon à Vachères, un peu après la faille du Puy, on aperçoit des calcaires à débris qui se montrent avec un aspect plus caractéris- tique encore, ils sont accompagnés d’un calcaire à silex présentant une structure subsaccharoïde. Malgré les cassures qui sont nom- breuses en ce point, il est facile de voir que les calcaires coralli- gènes « à débris » alternent avec des oolithes blanches et sont inter- calés dans un massif de gros bancs calcaires, compacts, à rognons de silex et à taches bleues (Aptien inférieur). Nous avons trouvé dans ces couches un Oursin indéterminable. Les calcaires à débris renferment des Foraminifères. Plusieurs failles très nettes, avec miroir et brèche de faille, ont été traversées ; quelques-unes, au lieu d’avoir isolé des bandes de Grès verts, limitent, comme au Plan de Montsalier, des affleurements des marnes aptiennes très fossilifères, avec Oppeha Nisus, Hoplites crassi- costatus, Phylloceras Guettardi, etc., un grand nombre de petits Gastropodes et des Bivalves. L’Aptien présente ici la faune des environs d’Apt (type occidental). (Aux environs de Sisteron et vers Castellane, on à au contraire une faune différente (type oriental), pauvre en Hoplites, riches en Lytoceras, Phylloceras et Desmoceras). Au Plan de Montsalier. la Société fait une ample moisson de . fossiles et recueille les principales espèces citées par nous de ce gisement (Montagne de Lure, p. 266 et suiv.), notamment : Phyll. 890 W. KILIAN. — EXCURSION DU 21 SEPTEMBRE 41895 Guettardi d’Orb. sp., Macroscaphites striatisulcatus d’Orb. sp., Phyll. n. sp., Hoplites furcatus Sow. sp. (Dufrenoyi), Acanthoceras Martini d'Orb., Ancyloceras ci. Matheroni d’Orb., Ptychoceras laeve Math., etc. Après une nouvelle série de failles, nous pénétrons dans la vaste plaine du Chapeau-Rouge dont le fond est formé par les marnes aptiennes et qui est à peu près complètement entourée par des failles. Nous la traversons pour atteindre sur son bord O. le pitto- resque village de Simiane. Nous retrouvons dans la montée de Simiane le calcaire de l’Aptien inférieur, qui est ici complètement récilal, crayeux et pétri de Requienies; on à pu recueillir : Requienia gryphoides, R. ammonia, Pecten Deshayesi, et un énorme Polypier. L’'Urgonien est donc ici nettement aptien ; telle est la conclusion qui s'impose après ce que nous avons vu la veille et le matin même. Ainsi à Simiane, les calcaires coralligènes, oolithiques, succha- roides et à débris sont tellement bien caractérisés et si puissants, leur faune est si riche en Rudistes, qu'il est impossible de ne pas y reconnaître l’Urgonien le plus typique. Cet affleurement est situé, du reste, au pied des monts de Vaucluse, dont les calcaires à Requienies s'étendant jusqu'aux environs d’Apt et de la Fontaine de Vaucluse, ont toujours été considérés comme un des types de l’Urgonien classique, décrit par M. Leenhardt, tout près de Simiane, à Saint-Christol. L’Urgonien des monts de Vaucluse se relie, du reste, à celui d’'Orgon même, par les affleurements du mont Luberon. Notons que le substratum des calcaires à Requienies n’est pas visible à Simiane même, mais que leur continuation directe incontestable, les calcaires à silex et à débris du Revest-du-Biou, va recouvrir sur les flancs de Lure, à Ferrassières et aux Morrards, le Barrêmien supérieur à Macroscaphites Yvani le mieux caractérisé. Le village de Simiane est construit sur le calcaire à Requientes qui forme tout à l’entour des rochers pittoresques. Sous l’église, la roche est blanche, très tendre et oolithique, se débitant en écailles perpendiculaires aux plans de stratification comme le font généra- lement les calcaires coralligènes. L'aspect des roches urgoniennes de Simiane rappelle beaucoup. en certains endroits, celui des bancs coralligènes jurassiques du Haut-Jura (Roche blanche près la Rixouse et Valfin) et de ceux des environs de Rougon (Basses- Alpes) (Georges du Verdon, entre Moustiers-Sainte-Marie et la Palud). Dans le bas du village, l’on peut voir très nettement les cslcaires à ARequienties (inclinés vers l’Est) disparaître sous quelques bancs de calcaire dur et compact, jaunâtre, en plaquettes. On recon- A SIMIANE ET A CARNIOL S)1 naît là sans peine des calcaires aptiens des Graves. Cette assise, peu épaisse, est recouverte à son tour par des marnes à Hopl. Dufrenoyi, Opp. Nisus, Belemnites semicanaticulatus constituant la plaine que traverse la route de Banon. Il est facile de constater la présence de ces argiles qui ont été exploitées en plusieurs points. L'Urgonien de Simiane nous a fourni : Nerinea gigantea d'Hombre Firmas, Honopleura Coquandi Math. Sp. Holaster cf. intermedius Ag. Pecten Janira (Deshayesi) Math. Pygaulus depressus Ag. Requienia ammonia Goldf. Polypiers nombreux. Matheronia gryphoides Math. sp. L’épaisseur visible du calcaire coralligène à Simiane est de 80 à 100 mètres. On vient de voir, dans les courses qui ont précédé, les calcaires marneux de l’Aptien inférieur devenir de plus en plus épais, de plus en plus grenus et cristallins à mesure que l'on se dirigeait de Sisteron vers le Sud-Ouest: les observations que l’on vient de lire démontrent avec évidence qu’en continuant dans la même direc- tion, on constate qu’à partir de Saint-Etienne-les-Orgues, des niveaux oolithiques et coralligènes viennent s’'intercaler dans la moitié inférieure des calcaires à silex de l’Aptien inférieur (Ongles, La Bastie, etc.), laissant intacts, au sommet, les calcaires bis à Acanth. Martini, Hopl. Deshayesi et Rhynchonella Gibbsi (calcaire des Graves). Au-delà de Banon, vers le Revest-du-Bion et Carniol, ce sont des calcaires à débris d'Echinides (Cidaris cornifera)et à Orbitolines, qui accompagnent les oolithes et tendent de plus en plus à rempla- cer les calcaires à silex. [ls envahissent même parfois le niveau supérieur (ou des Graves) entre le Grand Tourtous et Carniol, (Petit-Piparoux, etc.), et supportent alors directement les marnes de Gargas ou, lorsque celles ont été enlevées par l'érosion, les Grès verts. Enfin à Simiane, la transformation est complète, sauf quel- ques petits bancs, restes insigniñnants du calcaire des Graves, qui existent encore à la partie supérieure (Gouette), les calcaires à silex et à faune de la Bedoule ont fait place au système puissant de calcaire à Requienia ammonia que nous venons de décrire. Nous sommes en droit äe conclure de ces considérations que les calcaires coralligènes à Requienies de Simiane ne sont autre chose qu'une modification latérale de l’Aptien inférieur à Ancyloceras Matheroni et Hopl. Deshayesi (consobrinus). 852 W. KILIAN. — EXCURSION DU 21 SEPTEMBRE 1895 Ajoutons que pour nous, il n’y a pas de discordance entre les calcaires à débris (ou les calcaires à silex) et les marnes aptiennes ; seulement, ces marnes ont été plus ou moins entamées et même souvent entièrement enlevées par: l’érosion albienne, ce que confirment du reste les brèches à Bel. semicanaliculatus et les grumeaux de marnes aptiennes qui se rencontrent à la base des Grès verts, là où l’épaisseur de ces marnes se trouve réduite. En résumé, nous avons à considérer comme démontrées les propositions suivantes : 1° Partout où nous avons pu voir le substratum des formations coralligènes, il était formé par le Barrèmien supérieur ; 2% Ces dépôts sont recouverts par les marnes aptiennes ou, lorsque celles-ci ont été enlevées, par les Grès verts ; 30 Ils occupent donc le niveau exact de l’Aptien inférieur auquel ils passent latéralement. Dans certains points, ils présentent en effet à leur partie supérieure un reste aminci des bancs à faune aptienne (Acanth. Martini, Hopl. Deshayesi (consobrinus), Acanth. Stobiesckii, Plicatula placunea, Ostrea aquila ; 4 D'autre part, il est un fait certain, c'est que dans le Nord et . l'Est de notre champ d’études, partie où les calcaires coralligènes font entièrement défaut et où l’Aptien inférieur est représenté par des calcaires à Hopl. Deshayesi (consobrinus), il n’existe pas de lacune ni aucune trace d’arrêt de sédimentation ou d’émersion entre les calcaires Desm. difficile et les Marnes aptiennes. Les membres de la Réunion ont parcouru ensuite les ruelles du vieux village de Simiane, dont ils ont pu admirer l’antique rotonde et photographier le château. Après un dernier coup d’æil-sur le panorama bien méridional dont on jouit de la terrasse du vieux Simiane, on remonte en voiture pour se diriger vers Carniol. Ce village est situé sur un plateau de calcaires urgoniens (aptiens inférieurs), séparés de Simiane par plusieurs failles. Des marnes aptiennes, d’une richesse prodigieuse en fossiles pyriteux, couron- nées de grès albiens (v. PI. XVIII, fig. 1. Sur cette planche, c'* désignent les Grès verts, €, les Marnes aptiennes et c, les Calcaires), forment sur ce plateau une série de monticules. La Société recueille de très nombreux fossiles dans ces marnes aptiennes. Les Phylloceras et Lytoceras y sont encore moins nom- breux qu’à Montsalier ; quelques-uns de nos confrères ont recueilli, au sommet des marnes, Belemnites semicanaliculatus mutatio major ; au-dessus se trouvaient les Grès sus-aptiens, présentant la ( décom- A SIMIANE ET A CARNIOL 839 position en boules », si caractéristique (v. PI. XVIII, fig. 2). A la limite des deux étages, M. Collot a constaté l’existence de la brèche à nodules phosphatés, décrite en 1888 par M. Kilian, à Piparoux. En descendant de Carniol la Société a retrouvé, sous les marnes aptiennes, l’horizon des Graves, étudié la veille à Saint-Etienne, calcaire en plaquettes gris jaunâtre, surmontant l’Urgonien qui a iei définitivement pris la place des calcaires à silex (Aptien infé- rieur). Plus loin, près de Piparoux, on a pu voir la brèche du Gaull . Fig. 1. — Coupe de Simiane à Piparoux. 0. 5 Ærbes- Vieilles Gggm Carmiol Simiane GER ca F Route d'Apt c, | à Banon ci et Gv. Grès verts (Gault). ce. à Belemnites semicanaliculatus. cyÿ- à Oppelia Nisus. ch. Calcaires de l’Aptien inférieur cy. Calcaire à Regutenies, calcaires à silex et calcaires coralligènes. F. Faille. L, Gisement fossilifère. Cyr. Marnes aptiennes. | très nette, avec grumeaux de marnes aptiennes et fragments de Bel. semicanaliculatus remaniées. Une petite faille permet de voir deux fois les marnes aptiennes ; au second affleurement la brèche se trouve remplacée par un petit lit ferrugineux ; ces faits montrent bien que cette brèche n’est qu’une formation localisée à la base de l'étage transgressif des grès sus-aptiens. Enfin on a visité le Cénomanien du St-Laurent, plus complet qu'à St-Etienne-les-Orgues : les couches à Orbitolina (Patellina) concava, et Exogyra columla existent là en place ainsi que des bancs calcaires avec Trigonia du niveau du Mans et des Ammonites (Schl. varians, etc.); c’est un facies qui affecte la partie supérieure du Rhotoma- gien. On y a recueilli il y a quelques années des JZchthyosarcolites. La Société est ensuite revenue à Forcalquier en traversant, sans S54 W. KILIAN. — EXCURSION DU 21 SEPTEMBRE 1895 s'arrêter, la série tertiaire, semblable à celle qui a été étudiée la veille près de Forcalquier. Près de Revest-des-Brousses (Revest- des-Dames), on peut apercevoir les gypses tongriens, limités par une petite faille locale. Nous rappelons à cette occasion que l’Oligocène a fourni non loin de là, à Céreste, des vertèbres intéressants, notamment : Anthrocotherium magnum, Anth: minimum, Palæo- chærus, Crocodiles. Les éléments de cette faune qui rappellent celle de Ronzon ont été remis par nous à M. Depéret et sont conservés à la Faculté des sciences de Lyon. Le programme de la Réunion ayant été limité à dix jours par une décision du Conseil de la Société, aucune Journée complète de repos n'ayant été prévue, et le besoin s’en faisant sentir, les membres présents adoptent à l'unanimité la proposition que nous leur faisons de renoncer à la course facultative du lendemain (ascension de Lure), tout en déplorant que la durée de la Réunion n'ait pu, ainsi que l'avaient proposé MM. Kilian et Zürcher, être prolongée d’un jour. Voici quel aurait été le programme de cette ascension : Départ de Forcalquier en voiture à 6 heures du malin pour Saint: Étienne-les- Orgues. De Saint-Étienne, en chars et à mulets à l'Hermitage de Lure. Après déjeuner, visite des gisements barrèmiens de Morteiron (Barrèmien supé- rieur) et de Combe Petite (Barrêmien inférieur), puis ascension du sommet de Lure (1,827 mètres). Vue d'ensemble des chaines subalpines siluées au nord du Jabron. Consulter : Descr. géol. Montagne de Lure, p. 216. Le soir, départ en chemin de fer à 6 h. 45 pour Digne. L’excursion au sommet de la Montagne de Lure n’a donc pas eu lieu et les membres de la Réunion se sont rendus à Digne dans l'après-midi, non sans admirer du wagon les traits si nettement accentués de l’orographie bas-alpine. En ce qui concerne l’excursion supplémentaire dans les Gypses de Montrond, cilées pour la première fois par Guettard, et à laquelle la même raison nous oblige à renoncer, consulter — outre les travaux de Lory et de M. Hauc, la Monographie du Ventoux de M. F. LeenaaroT (1) (détails sur « l’Horizon de Suzette »), une note de M. W. Kizran B. S. G. ., 3 série, tome XIX, p. 599, 1881) conte- nant les diverses interprétations auxquelles peuvent donner ces (1) V. aussi Bull. Serv. Carte géol. de Fr., G. R. des Collab. pour 1893 et 1894. A SIMIANE ET A CARNIOL 395 gypses, — un travail de M. V. PAQUIER (1) (C. R. Ac. des S., 13 mai 1895) où la question est serrée de près et où cet auteur propose une solution qui tient compte de tous les faits observés. Il est regrettable que les résultats obtenus par M. Paquier n’aient pu être discutés sur place par nos confrères, la question étant de celles qui ont une importance théorique considérable. M. Pellat signale la grande ressemblance de l’affleurement cénomanien de St-Laurent avec celui de la Gueule d’Enfer, près Martigues. À propos de WNemausina neocomiensis, M. Leenhardt dit qu’il a rencontré ce fossile énigmatique dans les divers niveaux de l’Infracrétacé de la région, où il paraît caractériser plutôt un facies qu'un horizon. M. Collot fait connaître que Nemausina neocomiensis existe dans le Valanginien des Bouches-du-Rhône. M. Sayn fait une communication sur la faune d’Ammonites pyriteuses du Barrémien de Noyers-sur-Jabron, d’après la collection de l’abbé Latil. M. Pellat à retrouvé ces formes d'Ammonites pyriteuses dans le Barutélien du Gard. M. Depéret fait une communication sur le role de la vallée de la Durance dans la région de Digne-Sisteron comme bassin d'affarsse- ment aux diverses époques du Tertiaire. Dès l’Eocène moyen, on trouve, dans cette région, des dépôts lacustres observés par M. Zürcher contre la bordure subalpine vers Trévans. A l’époque oligocène, la dépression se délimite d’une manière fort nette : dans le ravin du Vanson, la Société a pu constater que le Tongrien renfermait des dépôts de gypse et des Hydrobies, attes- tant un facies lagunaire. Plus à l'Ouest, au contraire, entre Sisteron et Forcalquier, l’Oligocène tout entier se présente sous un facies de conglomérats et limons rouges, qui indiquent un énorme cône de déjection torrentiel, correspondant à une région plus exhaussée (1) 1895. V. Paquier. Sur les gypses des environs de Serres (Hautes-Alpes) et de Nyons (Drôme). 856 SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1896 qui délimitait de ce côté la dépression de la Durance. Mais, plus à l’Ouest encore, en se dirigeant vers le bassin d’Apt et le Rhône, le facies redevient lagunaire et gypseux. A l’époque du Miocène supérieur, l'immense delta constitué par les poudingues pontiens à cailloux impressionnés de Valensole, avec limons rouges et calcaires lacustres intercalés, dénote l’exis- tence sur le même point d’une large dépression fluviatile, d’une véritable Durance miocène, dont on suit le tracé très en aval jusqu’à Mérindol. Il est à peine besoin d'ajouter que cette vallée a continué de fonctionner comme vallée fluviale pendant le Pliocène et le Quater- naire, ainsi qu'il résulte des travaux récents de MM. Kilian et Penck. M. Haug fait remarquer que, dans une note récente, il a déjà considéré les plis du Diois comme la continuation géographique des plis externes des Pyrénées, formant une chaîne ayant contourné tout le Plateau Central, et appartenant comme les Pyrénées, à un système de plis antérieurs à l’Eocène supérieur. Il demande comment la rareté des cailloux cristallins dans les conglomérats pontiques et le caractère toujours local de ces con- glomérats est conciliable avec l'hypothèse d’un charriage lointain. M. Kilian explique pourquoi il voit, comme M. Depéret, dans les conglomérats pontiques, des dépôts provenant d’un charriage fluviatile lointain. Les roches du Briançonnais (Variolites, etc.), quoique rares, existent incontestablement dans ces conglomérats. La rareté relative des roches cristallines dans ces cailloutis s'explique par l’état alors peu avancé de l'érosion dans le bassin de la Durance. Il n’y avait alors pas autant d’affleurements des terrains primitifs. Pour mettre à nu ce qui se voit actuellement, les cours d’eau ont dù éliminer, d’abord, à l’époque tertiaire précisément, une couverture très épaisse de sédiments plus récents. M. Collot rappelle qu'il a signalé, dès 1877 l'existence de cail- loux de variolite dans les marnes de Cabrières, montrant que la Durance devait déjà se déverser dans la région et que à Gréoulx, il a trouvé des cailloux à Am. Rouyanus, indiquant l’existence à l’époque pontique des affluents actuels de la Durance. Pour la région plissée anté-aquitanienne, M. Collot l’étend jusque dans les Bouches-du-Rhône, où les mouvements sont postérieurs SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1895 857 au calcaire du Montaiguet et antérieurs aux dépôts du groupe d'Aix ; de plus les terrains cristallins de la région des Maures et de l’Esterel paraissent s'être avancés avant le Tertiaire dans la région du Golfe de Lion, car l’on constate dans le Crétacé supérieur l'existence de cailloux (quartziles verts) venant du midi. A Port-de-Bouc ils sont très gros, ce qui montre qu'ils ne venaient pas de très loin. M. Kilian rappelle qu’il a signalé le premier, en 1888, le facies caillouteux de l’Eocène supérieur et de l’Oligocène dans le bassin du Vanson (Abros). Il ajoute qu’il existe dans l’Oligocène, à Volonne, des calcaires lacustres dont l'étude aurait un certain intérêt au point de vue de l’histoire de la vallée de la Durance à l’époque tertiaire. ; M. Haug présente une carte géologique des environs de Digne au 1/40.0002, et développe des vuessur les relations tectoniques entre le faisceau du Diois et celui du Gapençais. Des observations sont échangées, au sujet de cette communi- cation, entre MM. Haug, Zürcher et Kilian. M. Kïilian ne pense pas que les considérations invoquées par M. Haug et tirées uniquement de la continuité plus ou moins grande des faisceaux de plis soient de nature à faire écarter le terme de zone du langage scientifique et à faire rejeter «comme ne correspondant plus à l’état actuel de la science » les zones établies dans nos Alpes par Ch. Lory, qui avait tenu compte, en les délinis- sant, à la fois, des facies, des lacunes stratigraphiques et des caractères orographiques. Ce dernier voyait dans les zones des entités physiographiques et non exclusivement tectoniques. — Il ne faudrait pas dénaturer la définition de ce terme, à seule fin de mieux pouvoir le supprimer. Les zones représentent dans l’oro- géologie alpine des unités d’un autre ordre que les faisceaux de plis: les deux termes semblent parfaitement pouvoir coexister utilement sans qu’il y ait à craindre de confusion de langage. M. Haug estime qu'il importe essentiellement de distinguer les zones de sédimentation, les zones tectoniques et les zones orogra- phiques. Dans les travaux de Lory ces trois ordres d’entités sont le plus souvent confondus. M. Kilian trouve que ses confrères semblent, en considérant les 20 Septembre 1896. — T. XXIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 55 858 SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1895 plis du Diois comme exclusivement anté-aquitaniens, complète- ment perdre de vue des faits positifs comme la présence de mollasse marine miocène dans les anticlinaux E.-0. de la vallée du Jabron (M. Kilian) et des Baronnies septentrionales (M. Leenhardt). Il faut considérer les plis anté-aquitaniens et auté-miocènes dans la région entre Nyons, Forcalquier et Die, comme ayant été peu accentués ; le principal plissement est postmollassique. Ce serait nier l'évidence que de donner la prépondérance aux plis anciens qui ne sont très accentués qu'à l'Est d’une ligne Lus la Croix-Haute- Sisteron. . M. Kilian pense d’ailleurs qu'il sera possible de prouver l’exis- tence de mouvements orogéniques ayant eu lieu à la fin de l’Oligocène ou au début du Miocène. 899 EME PE CALCAIPE DE LA COURRE près Séderon par MM. W. KILIAN et M. HOVELACQUE. (PI XV) A côté du hameäu de la Gourre près Séderon, affleurent quelques bancs d’un calcaire grossier grumeleux blanc-jaunâtre, d’un aspect tout particulier.Cette assise est en contact, d’une part avec le Barré- mien (vers le Nord), et de l’autre avec le Cénomanien glauconieux (vers le Sud). Comme les environs de Séderon sont très faillés, en particulier du côté du Sud, nous avons hésité longtemps sur l’âge à attribuer à ces calcaires de la Gourre. Nous n’y avons rencontré aucun fossile de grande taille, mais nous les avons soumis, taillés en plaques minces, à un examen micrographique; ils se sont montrés remplis de Foraminifères appartenant aux genres Textilaria et Rotalina ; à côté de ces orga: nismes s’eu trouvent beaucoup d’autres, notamment des Bryozoaires MESPENXNS fe 2 en). La comparaison de ces préparations avec des plaques minces taillées dans les calcaires urgoniens de la région, dans divers cal- caires jurassiques et dans les calcaires gréseux du Crétacé supérieur de Ravel (Drôme) nous ont permis de nous faire une opinion sur l’âge probable des assises de la Gourre. Nous les considérons comme appartenant au Cénomanien supérieur. Nos préparations se sont montrées, en effet, très analogues à celles du Crétacé supé- rieur de Ravel qui contiennent les mêmes Bryozoatres et des Foraminifères très voisins. L'aspect microscopique des calcaires urgoniens (V. PI. XV, fig. 1), est au contraire assez différent de celui des calcaires de la Gourre, ces derniers étant beaucoup plus riches en Bryozoaires. Notre ami, M. Maurice Hovelacque, a bien voulu, avec son habileté habituelle, photographier nos préparations, de façon à pouvoir les annexer comme planche à ce Compte Rendu (Voir PI. XV). Nous avons commencé avec collaboration de M. Hovelacque, un 860 WW KILIAN ET H. HOVELACQUE travail micrographique, sur les calcaires alpins. Un grand nombre de plaques minces ont déjà été faites et examinées et nous espérons, en multipliant encore nos observations, arriver bientôt à des conclusions stratigraphiques intéressantes, surtout en ce qui concerne les Calcaires du Briançonnais. Il nous est déjà possible, en eflet, de reconnaître, à l’aide des caractères micrographiques, les calcaires triasiques de ceux du Jurassique et de distinguer avec beaucoup de probabilités parmi ces derniers, ceux qui appartiennent au Jurassique supérieur. Les préparations dont nous présentons ici les photographies donneront une idée de notre procédé de recherches et du parti que l’on peut tirer, pour la connaissance des organismes qui peuplaient les mers crétacées de la région subalpine, de l’examen microgra- phique que M. Cayeux vient, du reste, d'appliquer avec tant de succès, aux diverses formations sédimentaires d’une autre partie de la France. Cette méthode nous semble appelée, du reste, à éclairer d’un jour nouveau l’origine des calcaires à « facies récifal » si fréquents dans la zone subalpine. EXPLICATION DE LA PLANCHE XV Fig. 1. — Calcaire urgonien de Simiane (Basses-Alpes), à Foraminifères. Fig. 2. — Calcaire de la Gourre, à Foraminifères et Bryozoaires. : M. Kilian fait passer ensuite sous les yeux de la Société l'épreuve d’une planche destinée aux Annales de l’Université de Grenoble et représentant : a) La seule Ammonite déterminable que l'on ait recueillie jus- qu’à présent dans les Calcaires blancs à Requienies d’Orgon et faisant partie de la collection Curet. M. Kilian, après de longues comparaisons, croit pouvoir rapporter sans hésitation cette forme, malgré ses sillons peu accentués, à Desmoceras Charrieri d’'Orb. (Em. Fallot), sp., espèce barrêmienne ; b) Deux échantillons d'Am. striatisulcatus d'Orb. montrant que cette espèce de l’Aptien n’est qu'une mutation de Macroscaphites Yvoani du Barrèmien. M. Leenhardt fait remarquer que l’exemplaire de Desmoceras Charrieri figuré par M. Kilian et qui-provient d'Orgon, doit ètre rapporté à l’Aptien inférieur et non au Barrêmien. En effet, d’après L'etn:dils APTE SUR LE CALCAIRE DE LA GOURRE, PRÈS SÉDERON 861 les indications locales que lui a données M. Curet, auteur de la découverte, ce fossile aurait été recueilli dans un gisement connu et qui se place nettement bien au-dessus de couches à Echinospa- tagus Collegnoi et mème de celles à Heteraster que M. Leenhardt a signalées à Orgon. M. Pellat fait connaître qu'il a recueilli dans les couches à Orbitolines d'Orgon une nombreuse série de minuscules fossiles. Plusieurs ont été déjà décrits par M. Cossmann dans ses « Essais de Paléoconchologie comparée » (Acteonella Boutillieri, Sulcoactæon ovoideus, etc., etc.); d’autres seront prochainement décrits. Parmi ces fossiles, M. Pellat a rencontré des embryons de Desmoceras. L’assise dans laquelle M. Curet a trouvé le Desmoceras Charrieri est un peu supérieure aux couches à Orbitolines, à Pseudocidaris cluni- fera et à Pentacrines. À propos des niveaux pyriteux du Néocomien, M. PELLAT rappelle qu'il a signalé récemment dans les marno-calcaires du Barutélien de M. Torcapel, c’est-à-dire dans le Barrêmien, à Lussan et près de Brouzet (Gard) des Ammonites pyriteuses analogues à celles des environs de Constantine (Djebel-Ouach). Séance du 23 Septembre 1895, à Barrême PRÉSIDENCE DE M. ZÜRCHER La séance est ouverte à huit heures et demie du soir, dans la salle de la Justice de Paix, mise par la municipalité de Barrème à la disposition de la Société. Le procès-verbal de la séance du 22 septembre est lu et adopté. M. Zürcher remercie les membres de la Sociélé du grand honneur qu'ils lui ont fait en l’appelant à présider leurs séances et leurs courses dans la région de Castellane. Il ajoute qu’il tient tout d'abord à exprimer, en son nom et en celui de tous ceux qui viennent de visiter la région de Sisteron et de Lure, les plus vifs-remerciements à M. Kilian, qui à organisé les courses qui viennent d’être faites dans des conditions parfaites, au point de vue tant des détails matériels que de l'intérêt scien- tifique qui n’a pas cessé d’être très grand. Il continue en ces termes : Comme nous l’a rappelé à la séance d'ouverture M. de Margerie, la Société Géologique se réunit dans le département des Basses- Alpes pour la deuxième fois, et l'étape marquée par la réunion de 1872 constitue un point de repère précieux au point de vue de . l'historique des études géologiques faites dans cette région si inté- ressante, historique sur lequel je n’ai pas à insister après celui qui nous a été fait par M. Kilian. Si, en effet, il peut être difficile de Connaître la nature des préoc- cupations scientifiques à une époque donnée en consultant seule ment les ouvrages parus à ce moment, il en est bien autrement quand on possède le compte-rendu des discussions auxquelles les savants les plus autorisés se sont livrés dans une de ces réunions si fécondes en résultats scientifiques auxquelles notre Sociélé convie, tous les ans, et ses membres et aussi tous ceux qui, dans la région qu'elle visite, s'occupent de Géologie ou même s'intéressent aux questions scientifiques. C’est ainsi quil est sine de rappeler, comme l’a fait d'ailleurs: aussi M. de Margerie, qu’en 1872, ce fut surtout la stratigraphie qui fit l’objet des importantes communications, des intéressantes dis- cussions que présentèrent et auxquelles prirent part Dieulafait, SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1895, A BARRÈME 863 Garnier, Hébert, Leymerie, Lory, Tournouër, MM. Bleicher, de Mercey, de Rouville et Vélain. Parmi les noms que je viens de citer la plupart sont ceux d’émi- nents savants dont nous avons à déplorer la perte ; qu’il me soit permis d'exprimer les regrets unanimes, j’en suis sûr, que leur absence si douloureuse nous cause aujourd’hui. Un seul article du compte-rendu de 1872 touche des questions de tectonique, c’est la note de M. Garnier sur les principales failles de la région de Digne et de Castellane. Bien des traits importants de la structure du pays sont signalés dans cet intéressant travail, notamment la ligne de discontinuité en forme d’U qui entoure le synclinal de Taulanne, trait hardi pour l’époque. C'est encore la stratigraphie pure qui fit l’objet des travaux publiés sur les Basses-Alpes pendant une quinzaine d'années, et il faut arriver en 1886-1888 pour voir intervenir les questions de structure dans les études de M. Kilian sur la Montagne de Lure, puis jusqu’en 1891 pour trouver également un examen circonstancié des phénomènes tectoniques dans la thèse de M. Haug sur les chaînes subalpines entre Gap et Digne. Au risque de blesser la modestie de mes confrères et amis, je ne puis manquer de louer la justesse d'exposition de ces œuvres si complètes qui constituent des monuments d'importance capitale pour la géologie des Basses- Alpes. La stratigraphie n’est certes pas laissée de côté dans ces éludes, où, au contraire, les successions des couches sont décrites avec les plus grands détails, et en particulier avec les indications les plus précises et les plus circonstanciées sur les faunes si spé- ciales et si riches de la plupart des niveaux. Mais les chapitres relatifs à la tectonique y occupent une grande place, et une place finale qui est dans l'ordre naturel des choses, car ce sont les notions relatives à la structure et aux circonstances qui l'ont produite qui sont le but vers lequel doivent tendre les travaux des géologues. C’est sur cet ordre des études géologiques que je voudrais attirer un moment votre attention en vous faisant remarquer que parmi les branches diverses auxquelles s'applique l’activité si considé- rable aujourd'hui de ceux qui ont pris l’écorce terrestre comme objet de leurs recherches, la paléontologie, la pétrographie et la stratigraphie possèdent depuis longtemps déjà des méthodes et des théories qui permettent d'appuyer les raisonnements qui y sont relatifs sur des bases le plus souvent très süûres. Il en est autrement de la tectonique, et il n’y a pas lieu de s'étonner de ce que ce soit depuis quelques années seulement que 864 SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1895, A BARRÈME les problèmes relatifs au mode de formation des montagnes que nous sommes en train de parcourir aient été abordés. En effet, ainsi que je le disais tout à l’heure, Garnier était d’une grande hardiesse en marquant une faille courbe sur sa carte de 1872, alors que la rectitude était considérée comme le caractère obligé des failles, dont la surface de discontinuité était toujours supposée un plan vertical, et que sous l’empire de la trop grandiose conception du réseau pentagonal, quelques indications de direction paraissaiert suffire pour constituer des notions suffisantes sur la tectonique d’une région. Les choses ont changé aujourd’hui, les idées ont marché, et à la trop simple conception ancienne de la nature des dislocations et de leur coordination, a fait place toute une théorie nouvelle du méca- nisme des mouvements de l’écorce terrestre, théorie qui est devenue aujourd’hui classique, on peut le dire, à la suite des mémorables travaux de MM. Bertrand, Gosselet, Heim, et des confirmations innombrables qui sont venues en démontrer la généralité. Aujourd’hui, chaque jour voit paraître de nouvelles études tecto- niques de détail sur des régions disloquées plus où moins étendues, études dans lesquelles grâce à la précieuse nomenclature polyglotte de MM. Heim et de Margerie, les géologues peuvent se comprendre sans difficulté, mème au travers des frontières. D'autre part, bien des travaux de synthèse générale ont été publiés. Je n’en citerai qu’un, le plus important de tous : « Das Antlitz der Erde » de M. le professeur Suess, dont les merveilleuses et émouvantes conclusions, si bien mises en relief par M. Bertrand, ont rencontré une admiration unanime. L'ensemble des sciences géologiques est donc maintenant pleine- ment constitué, avec, au sommet, la tectonique, jeune mais déjà puissante branche de couronnement, puis la stratigraphie, son auxiliaire direct et obligé, en dépendance intime elle-même des bases fondamentales : la paléontologie et la pétrographie. C'est ainsi que j'espère que nos courses et nos séances, dans la région de Castellane où à chaque pas peuvent être observés les phénomènes orogéniques les plus variés, donneront une impor- tante place à l’examen des problèmes que soulève l'interprétation de ces phénomènes et leur coordination, et que le compte-rendu de la Réunion constituera un jalon capital pour les études tectoniques dans les Basses-Alpes, comme le compte-rendu de 1872 l’a été pour les études stratigraphiques. | En terminant, je considère comme un devoir d'adresser nos ä . in nids Le, Lot : RU sage és gs AS DER, sr als à + de BYLE ep D 3 ETF Fa Le 0-2. RG SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1895, À BARRÈME 865 ‘remerciements à M. le Maire de Barrème et à M. Boussier, conduc- teur des Ponts-et-Chaussées dans cette ville ; à M. Hardy, sous-_ préfet de l’arrondissement de Castellane ; à M. Girard, président du tribunal de ce chef-lieu ; à M. Tourniaire, ingénieur des Ponts-et- Chaussées de l'arrondissement, qui ont bien voulu organiser à Barrême et à Castellane le séjour de la Société et nous y assurer des salles pour tenir nos séances. 866 COMPTE-RENDU DE LA COURSE DU 23 SEPTEMBRE DE DIGNE A BARRÈME par M. Ph. ZÜRCHER. La Société est partie de Digne par le premier train de la Compagnie du Sud de la France qui avait bien voulu lui réserver un compartiment. Dans le trajet de Digne à Mézel, et notamment aux arrêts de Gaubert et de St-Jurson, on a pu jeter un coup d'œil sur la structure de la région traversée, où la voie ferrée coupe successivement deux anticlinaux qui font apparaître les bancs résistants de la mollasse marine à travers les épaisses masses des poudingues de l'étage pontien.L’axe du premier de ces anticlinaux passe à peu près à la halle de Gaubert. Il est là sensiblement N.-E. et s’infléchit ensuite vers l'Est. Au flanc N. de la partie infléchie appartiennent les couches de grès de la Mollasse, relevés verticale- ment, dont la Société a pu admirer l’effet pittoresque de la halte de St-Jurson. Le deuxième anticlinal est une véritable boutonnière dont la voie ferrée jalonne à très peu près le grand axe entre les Astiers et Champlong. A la station de Mézel on est descendu du train pour monter en voiture, et, après un léger retard, occasionné par un malentendu «vec un des voituriers, la Socicté a pris la route de Barrême. La route traverse tout d’abord les poudingues pontiens, dont les talus caractéristiques avaient pu être déjà observés pendant le trajet en chemin de fer, et dont les tranchées ont montré la constitution intime, faite de bancs d'épaisseur variable de poudin- gues plus ou moins agglutinés, à galets impressionnés, séparés par des marnes jaunes rougeûtres ou grises, tantôt très argileuses, tantôt assez riches en particules sableuses. Au point où là route contourne le promontoire sur lequel est bâti le village de Châteauredon, une première halte a eu lieu pour observer les couches miocènes lacustres et les marnes à Ostrea crassissima, qu’on peul voir dans le talus de débtai. MM. Depéret et Douxami, ainsi que M. Blanc, pharmacien aux RE ES é n COTES PER # "9: Fr Of AE CN ait ls, 7 dt, \ ’ Nr 4 eh à ai ns: ‘ bé io ne + COMPTE-RENDU DE LA COURSE DU 23 SEPTEMBRE 14895 867 Mées, qui accompagnait la Société, ont séjourné sur ce point et ont pu déduire de leur étude des résultats très intéressants exposés dans une note spéciale qui jette un jour nouveau sur cette question de la Hollasse rouge, dont l'attribution à l’Aquitanien, admise sur la carte géologique, ne peut être maintenue : sûrement pour les bancs supérieurs, très probablement pour l’ensemble des couches à cause de la concordance des assises. La Société a examiné aussi la coupe très visible que montre la rive gauche de l’Asse et a remarqué, en particulier, le redresse- ment graduel des couches qui, fortement relevées seulement dans le Jurassique supérieur formant la crête où s'ouvre la clue de Chabrières, ainsi que dans le Néocomien et le Barrèmien, sont presque verticales ensuite dans la Mollasse rouge qui forme, après un vallon où l’on rencontre une mince ban@e de marnes aptiennes, une éminence allongée dont le sommet est sillonné de crêtes aiguës constituées par les bancs les plus résistants. C’est sur une de ces crêles que le village de Beynes est construit. Entre cette éminence et le cours de l'Asse au droit de Mézel, le flanc de la vallée est sillonné de trainées plus claires qui corres- pondent à des marnes blanches dépendant des horizons lacustres ; on retrouve à la base de ces couches d’eau douce la zone à Ostrea crassissima, mais moins puissante qu’à Châteauredon et semblant disparaître même par places. Les poudingues pontiens affleurent au bord de l’Asse qui y à creusé son lit ; ils s'élèvent enfin, sur le versant opposé où s’étagent lvs maisons de Mézel, en bancs puissants pendant vers l'Ouest. La Société, remontée en voiture, a franchi rapidement la distance * qui la séparait de l’entrée de la clue de Chabrières, où une nouvelle L halte à eu lieu. _ On a étudié d’abord, dans cette localité remarquable à tant d’égards, la coupe intéressante du Néocomien et du Barrèmien. Du chemin même des Courtiers, auquel on était arrivé après avoir franchi la crête barrèmienne, on à pu voir, au-dessus de la dépression occupée par les marnes aptiennes, la réapparition du Cénomanien au-dessous de la Mollasse rouge, et bien reconnaître ainsi la discordance du Tertiaire sur son substratum. De retour à son point de départ la Société, avant de se mettre en route pour traverser la clue, a examiné le remarquable aspect «les falaises infraliasiques et liasiques du Cousson, qu’elle avait pu suivre depuis Digne, couronnant les pentes formées par le Pontien et qu'on pouvait voir, toujours avec la même allure, se dresser en 868 ZÜRCHER. — COURSE DU 23 SEPTEMBRE 1895 haut des versants successivement formés par les couches tertiaires miocènes plus inférieures, puis par le Crétacé, et venir se continuer par une barre rocheuse bien régulière au-dessous de laquelle la crête du Jurassique supérieur de la clue semble venir s’enfoncer. Ces escarpements, au pied desquels le Trias apparaît à plusieurs reprises, sont la tranche d’une grande masse de recouvrement dépendant du pli des Dourbes, dont elle constitue le flanc normal supérieur, ainsi qu’il sera possible d’en acquérir la preuve certaine en étudiant la constitution de ce même pli vers le Sud. La Société a traversé ensuite à pied la profonde coupure si pittoresque dans laquelle passent l’Asse et la route, et que le chemin de fer, qui n’a pu y trouver place, longe dans un tunnel. La coupe bien connue (1) du Jurassique à pu y être suivie en détail, et quelques intéressants fossiles ont été recueillis dans les bancs grumeleux de l’Oxfordien. À Chabrières même, avant de remonter en voiture, la constitution tectonique si remarquable des abords de cette localité a été l’objet d’explications qui seront exposées dans une note spéciale. Quelques kilomètres ont ensuite été rapidement parcourus et un nouvel arrêt a eu lieu au pont du Couinier. La tectonique des environs de ce site pittoresque est intimement liée à celle de Chabrières, et sera décrite dans la même note. Il sera seulement rappelé ici que cette structure a été minutieusement examinée avant de traverser l’Asse, un peu plus en amont, pour explorer un remarquable gisement d’ammonites du Lias supérieur. Une planche jetée au travers du cours d’eau, grâce à l’obligeance de M. Guérin, de Norante, qui était venu au devant de la Société, a permis d'arriver facilement au pied d’un escarpement boisé où l’on a pu recueillir, dans un calcaire noir très compact, un Certain nombre d’ammonites et notamment : Grammoceras fallaciosum Bayle, sp. — Toarcense d'Orb., sp. — aff. quadratum Qu., sp. Haugia variabilis d'Orb., sp. — Eseri (Opp., sp.), Buck. Les couches qui contiennent ces fossiles sont redressées vertica- lement sur le flanc occidental de la vallée de l’Asse, creusée dans es couches plus tendres du Bajocien et du Bathonien, qui consti- tuent en outre les pentes orientales, jusqu’au pied de la barre (1) B.S. G.F., 2 série, T. XXIX, p. 668, et 3° Série, t. XXIIL. DE DIGNE A BARRÈME 8069 infraliasique et liasique, avec Trias à la base, qui couronne la hauteur. La Société a pu se rendre comple, dans le rapide trajet qui l’a amenée à Norante, des plissements intimes de celte masse de Bajocien et de Bathonien, surtout visibles dans la coupe naturelle du monticule du château de Norante. On a mis de nouveau pied à terre devant la maison de M. Guérin, chez qui la Société a pu voir de belles séries de fossiles recueillis dans tous les terrains des Basses-Alpes. On y remarque un grand nombre d’espèces nouvelles du Crétacé inférieur et en particulier de beaux exemplaires de Crioceras Ræmeri N. et Uhl. de Barrême. M. Guérin est un infatigable chercheur connaissant parfaitement la région, et qui a mis, l'auteur de ces lignes tient à le dire, l’obligeance la plus grande et la plus désintéressée à lui fournir tous les renseignements qu'il pouvait posséder au sujet de la géologie du pays. Du point même où étaient arrêtées les voitures sur la route, on pouvait voir la remarquable terminaison de la falaise liasique qui couronne jusqu’au ravin de Chaudon les pentes orientales de la vallée, et qui, dans la croupe N.-0. du débouché de ce ravin, cesse d’être régulière pour changer progressivement d'orientation en s’amincissant, devenir d’abord verticale, puis, toujours diminuant d'épaisseur, se renverser pour venir finir en biseau précisément au niveau inférieur de la falaise. Les couches inférieures dessinent un mouvement identique et il est certain, malgré la difficulté d’obser- vations susceptibles de le vérifier, que le Bajocien et le Bathonien, au moins en partie pour ce dernier, subissent une torsion analogue. Le phénomène, peu commode à étudier sur place à cause des éboulis qui couvrent les pentes, est encore assez diffus quand on l’examine de Norante. Il faut, pour bien le voir, s'élever sur le versant occidental de la vallée par le chemin qui mène au hameau de Champagnel ; quand on à atteint une altitude suffisante on peut en reconnaître tous les détails avec la plus grande netteté (v. la PI.). Ainsi reconnue, la constitution de cette extrémité du pli des Dourbes permet de conclure en toute certitude au sujet de la structure des parties de ce même pli situées plus au Nord, structure que les faits coustatés dans ces parties étaient d’ailleurs de nature à faire présumer. La ligne de discontinuité qui passe au pied du Cousson, franchit ensuite la chaîne secondaire de Chabrières, puis longe le flanc oriental de la vallée jusqu’à Norante, ne peut être interprétée que 870 ZÜRCHER. — COURSE DU 23 SEPTEMBRE 1895 comme une faille verticale ou comme la trace sur le sol d’une surface de chevauchement. Les faits observés à Norante tranchent nettement l'alternative en faveur de la deuxième solution, qui permet de considérer dès lors la chaîne liasique qui prolonge au Sud la faloise de Cousson, puis ce massif lui-même, comme le flanc normal supérieur d’un grand pli couché, le pli des Dourbes, qui se continue d’ailleurs à une grande distance vers le Nord, ainsi que l'ont montré les travaux de M. Haug, par le pli de même nature de Courbons. Le pli des Dourbes présente encore, aux environs de Norante, des particularités tectoniques intéressantes : si, en effet, le trajet de ce pli est facile à suivre jusqu’à la croupe où il se relève si curieusement, il n’en est pas de même plus au Sud. On peut effectivement admettre sa continuation soit vers le cirque de Chaudon et le rocher St-Martin, terminaison méridionale de la chaîne des Dourbes; soit par le pli que dessinent, entre Norante et Barrème, le Jurassique supérieur et le Barrêmien, mais surtout le -Jurassique supérieur que l’on voit, depuis la crête du (Château le plus haut » jusqu’au point où il vient traverser la route, former une pointe orientée vers l'Est dans les escarpements de la rive droite de la vallée ; soit enfin par l’anticlinal de la vallée du Bas et du Haut-Aurans. L'étude plus approfondie de la structure de la région (1) montre qu'entre ces trois directions différentes qui prolongent l’anticlinal des Dourbes, c’est celle qui passe par la vallée d TRES qui est la continuation véritable du grand pli. La Société, en quittant Norante, s’est dirigée vers le Bas-Aurans, où l’attiraient à la fois le déjeuner, servi dans la ferme même, et le gisement célèbre de fossiles qui en est immédiatement voisin. A la faveur d'une passerelle placée un peu en amont du pont du Poil on à pu descendre de voiture à peu de distance du Bas-Aurans qui a été rapidement atteint à travers champs, sous un soleil digne de la canicule, et où le déjeuner a été servi aussi commodément que possible, gràce à l’obligeance des habitants de la ferme. Après le repas, il a suffi de quelques minutes pour que le bruit des marteaux retentisse sur tous les points des bancs qui se dressent si régulièrement sur la rive gauche du ravin et où on peut recueillir les espèces suivantes : (1) Voir plus loin. LS TN Te EME SP ER DE DIGNE A BARRÈME 871 Phylloceras disputabile Zitt. (1). Parkinsonia Parkinsoni Sow. — Kudernatschi Hau. — neuffensis Opp. — Kunthi Neum. Perisphinctes Martinsi d'Orb. — subobtusum Kud. — procerus Seeb. Lyloceras adeloides Küd. — quercinus Terq.- — tripartitum (Rasp.) Jourdy. d'Orb. Perisphinctes cl. arbustigerus Haploceras psilodiscus Schlônb. d'Orb. Oppelia fusca Qu. Perisphinctes zigzag d'Orb. — aspidoides Opp. Morphoceras polymorphum d'Orb. — subdiscus d'Orb. — sulcatum Hehl]. — (Strigoceras) Truellid’Orb. Œcotraustes subfuscus Waag. Sphaeroceras Sp. (recueilli par Cœloceras cf. rectelobatum Hau. M. Kilian). Vers deux heures, la Société est remontée en voiture et a rapi- dement parcouru la route de Barrême qui, après avoir traversé les bancs du Jurassique supérieur, pénètre dans le Néocomien, puis dans le Barrêmien, dont les falaises montrent la constitution si régulièrement composée de bancs calcaires d'épaisseur uniforme alternant avec de minces lits marneux. Avant d'arriver à Barrême on a pu voir, sur la gauche, le syncli- nal aptien du Bauchenon, correspondant à l'intervalle entre deux des anticlinaux dont il a été parlé plus haut : celui de la vallée d’Aurans et celui qui longe la rive droite de l'Asse. Les marnes apliennes qui affleurent au centre de ce synclinal lraversent l’Asse et se montrent, à toucher Barrême, surmontées d’un lambeau peu épais de Cénomanien, très remarquable témoin de cet étage dont on ne retrouve d’autre trace qu’à plusieurs kilomètres de distance. C'est là une preuve des importantes érosions dont la région a été le théâtre, sans doute au début de la période de dépôt des couches priaboniennes. La nature des assises inférieures de cet étage, toujours composées de matériaux détritiques, est encore un fait qui milite en faveur de cette hypothèse. A Barrême, ce niveau fondamental tertiaire est constitué par un gros banc de poudingue que l’on voit au bord de la route et sur lequel s’appuient les premières maisons du village. La Société, après avoir vérilié ces faits intéressants, s’est arrêtée (lt) Liste donnée par M. Haug dans sa thèse (Bull. serv. Carte géol. et Top. sout., t. ILI, n° 21, p. 79-80). 872 ZÜRCHER. — COURSE DU 23 SEPTEMBRE 1895 un moment seulement à Barrème, et est partie à pied par la roule de St-André pour étudier les terrains tertiaires (1). Au-dessus du poudingue inférieur on rencontre des couches encore détritiques, mais contenant quelques fossiles marins le plus souvent brisés. Ces couches sont cachées, le long de la route, par les maisons de Barrème. Au sortir de la localité les jardins sont établis sur des marnes noires qui sont superposées à ce niveau détritique. On peut voir ces marnes dans une carrière où elles sont exploitées comme argile plastique. La Société a passé rapidement devant cette exploitation et ne s’est pas non plus détournée de son chemin pour examiner les grès brunâtres, se débitant en plaquettes, qui forment la colline allongée que suit le chemin qui conduit au village de St-Jacques. Ces grès, superposés aux marnes dont on vient de parler, sont couronnés par quelques bancs de poudingues à petits éléments, alternant avec des marnes gréseuses contenant, avec des Huiîtres, des bois fossiles remplis de Teredo Tournali ; puis vient enfin le banc de grès, remarquablement fossilifère, qui contient en abon- dance Natica Garnieri, Melania Grateloupi. Les aïffleurements de cette couche avaient été dégagés d’avance par les soins de M. Boussier, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Barrême, et la Société à pu y faire une ample récolte de beaux fossiles. D’après les intéressantes discussions auxquelles la question du niveau à attribuer à ces diverses couches a donné lieu, il paraît démontré aujourd’hui que les poudingues et calcaires de la base, ainsi que les marnes qui les recouvrent, représentent l'étage priabonien de la nomenclature de MM. Munier-Chalmas et de Lapparent, et que les grès du chemin de St-Jacques (au moins dans leur majeure portion supérieure, leur partie inférieure pou- vant encore être rattachée aux couches sous-jacentes) constituent la base ue l’Oligocène. Les sédiments de cette importante période se continuent sur la rive opposée de l'Asse de Clumanc. La Société a traversé le cours d’eau en suivant la route pour aller étudier ces curieux dépôts, qui, sous l'œil exercé de M. Depéret, ont donné lieu à de nouvelles et intéressantes observations qui sont exposées dans une note spéciale ayant pour base une coupe relevée avec la plus grande précision par M. Boussier (2). (1) Voir au sujet de ces terrains les notes très intéressantes de Garnier(B.S G.F., 2 série, t. XXIX, p. 692 et suiv.), et de Tournouer (B. S. G. F., 2° série, t. XXIX, p. 492 et suiv. ; p. 707 et suiv.) (2) Voir plus loin. DE DIGNE A BARRÈME . 813 La Société s’est avancée vers l'Est jusqu’au moment où elle a pu observer les couches sur lesquelles, de ce côté du grand synclinal qu’elles remplissent, viennent reposer les couches oligocènes. C’est d’abord, immédiatement au-dessous, une grande masse de poudingues à gros éléments calcaires exclusivement crétacés, en bancs puissants, séparés par des lits marneux, relevés jusqu’à la verticale, d’une épaisseur totale de 500® environ. Cette masse détritique repose, ou plutôt est juxtaposée en concordance sur du Crétacé supérieur, vertical aussi, dont les bancs de calcaire sont pareils à ceux qui contiennent, à St-André et à Vergons, des Inocérames et des Micraster. | Les poudingues dont on vient de parler, qui se continuent au Sud dans la même position par rapport au Crétacé supérieur et forment le flanc occidental de la montagne de Lieye, se retrouvent à la montée de Taulanne et sur le chemin de Blieux au-dessous du nummulitique ; dans la première de ces localités ils contiennent par places des intercalations de dépôts sableux avec fossiles marins. Il résulte de là qu’ils paraissent être d'âge priabonien, et constituer un envahissement plus ou moins complet de cet étage par le facies détritique que l’on trouve toujours à la base. : La nuit était venue quand la Société est arrivée au Crétacé supérieur, et il a été impossible d'aller, comme le prévoyait le programme, jusqu’à Gévandan. On a donc repris le chemin de Barrême, d’abord à pied, parce que les cochers n’avaient pas été exacts au rendez-vous, puis en voiture. Vers six heures et demie la Société rentrait à Barrême. M. Kilian demande si les couches marines de Château-Redon, au-dessous de l’Ostrea crassissima, ne pourraient pas représenter le Tongrien. 9 Octobre 1896. — T, XXII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 56 874 NOTE SUR LES COUCHES TERTIAIRES DE CHATEAU-REDON (Basses-Alpes) par MM. DEPÉRET et DOUXAMI. On observe au débouché de la rivière l’Asse, après sa sortie de la clue de Chabrières, un lambeau intéressant de couches tertiaires marines et continentales que la Société a traversées rapidement entre la station de Mézel et l’entrée de la clue. M. Zürcher a montré à la Société les couches lacustres à Helix sylvana reposant sur un banc marin pétri d’Ostrea crassissima. Au-dessous apparaissent de nouvelles couches lacustres (marnes et conglomérats calcaires) qui présentent une grande puissance et rappellent par leur facies les conglomérats et les couches rouges de l’Oligocène. Les auteurs de cette note, accompagnés par M. Blanc, pharmacien aux Mées, qui prenait part à l’excursion de la Société géologique, ont étudié avec quelques détails cette coupe intéressante et recueilli quelques documents nouveaux qui permettent de préciser l’âge de ces différentes formations. On peut relever, de haut en bas, la série suivante qui aïfleure d’une façon très nette le long de la grande route de Barrème : 1° Conglomérats impressionnés-plongeant vers l’Ovest. Ces poudingues sont la base d’une puissante série qui constitue tout le srand plateau de Valensole et correspond aux limons et cailloutis à Hipparion gracile du Luberon (Etage pontique); 20 Barre de calcaire lacustre, dur, noduleux, avec Helix sylvana Klein, Planorbis Mantelli Dunker ; 3° Marnes bleuâtres, sèches, dures ; 4° Grès marneux très schistoïde ; 5° Marnes bleuàtres avec un banc d’Ostrea crassissima à la base. 6° Grès schistoïdes en lits minces à éléments très fins avec petite couche de sable intercalée ; D Ed CL Lt dd Ch ‘ NOTE SUR LES COUCHES TERTIAIRES DE CHATEAU-REDON 875 7° Marnes gris-verdâtres, légèrement tourbeuses, avec traces de fossiles lacustres à test noir à la base ; 8° Petit banc de calcaire noduleux lacustre ; 90 Marnes grises (15") plus ou moins gréseuses, fossilifères à la base : Helix sylvana Klein, Cyclostoma Draparnaudi Matheron ; 10° Marno-calcaires noduleux passant en haut à un calcaire dur avec moules d’AHelix ; 11° Marnes fines gris-bleuâtres (? peut-être marines) ; 12° Marnes gréseuses grises, terminées par un banc durci ; 13° Banc calcaire légèrement gréseux ; 14° Marnes limoneuses rouges ; 15° Banc de grès; 16° Banc de calcaire lacustre, dur, noduleux avec Helix sylvana ? 17 Série de marnes blanches et rouges ; 18° Quatre bancs de grès ; 19 Grès siliceux et poudingues ; 20° Marnes rouges grumeleuses: 21° Grès siliceux à petits éléments anguleux et contenant des fossiles marins (débris de Balane et de Pecten) ; 220 Marnes bigarrées avec nodules, passant à leur partie supé- rieure à des grès et marnes gréseuses micacées rougeûtres ; 23° Banc marno-grumeleux ; 240 Poudingues à gros éléments alternant avec des marnes rouges. Cet ensemble forme une série puissante qui va s'appuyer sur le crétacé de l’entrée de la clue. Parmi les faits intéressants à relever dans cette coupe, nous signalerons surtout les deux suivants : 1° Le banc d'Ostrea crassissima est intercalé entre des couches lacustres qui contiennent Helix sylvana aussi bien au dessus qu'au dessous. On peut dire que les marnes marines ne correspondent là qu'à un simple épisode très court, pendant lequel la mer s’est avancée en ce point jusqu’au pied des premières chaînes subalpines. Il n’est pas douteux que l’ensemble de ces couches marines et lacustres (2 à 16 de la coupe) caractérisées par Helix sylvana, Pla- norbis Mantelli, Cyclostoma Draparnaudi, Ostrea crassissima ne représente un facies fluvio-marin du second étage méditerranéen (Helvétien et Tortonien) et ne corresponde exactement aux accidents fluvio-lacustres analogues qui se montrent avec une faune identique aux environs d'Aix et auprès de Mirabeau (Vaucluse) (1). (1) Voir feuille géologique de Forcalquier au 1/80.000e et légende explicative par Ch. Depéret. "7: 816 DEPÉRET ET DOUXAMI 20 Quant à la série de marnes rouges limoneuses, de poudingues et de grès calcaires ou siliceux qui constitue la base de cette coupe, son âge eût été fort difficile à préciser sans la découverte que nous avons pu y faire de débris de fossiles marins dans le grès siliceux (n° 21 de la coupe). Le jour même de l’excursion, nous avons recueilli des débris de Balane dans un gros bloc éboulé près de la route et provenant de la corniche de grès qui surplombe en ce point d’une vingtaine de mètres. Dans une course ultérieure qu’il a bien voulu faire dans cette localité, M. Blanc à également recueilli en place dans ce même banc gréseux d’autres débris marins, en particulier un fragment de Pecten à côtes rondes et lisses, indé- terminable comme espèce, mais tout à fait suffisant pour certifier l’origine marine de cette couche. Il devient donc établi par cette observation que la série de poudingues et de marnes rouges (n° 17 à 24 de la coupe) est contemporaine d’une période pendant laquelle la mer pénétrait jusque dans la région de Château-Redon. Cette période ne peut suère être que le miocène, en raison de la parfaite continuité de la coupe dont toutes les couches sont parfaitement concordantes. Nous sommes portés, sans en avoir une démonstration précise, à attribuer cette série inférieure à l’époque du premier étage médi- terranéen (Burdigalien). En somme, la région deChâteau-Redon auraitcorrespondu pendant toute la période miocène à un point tout à fait littoral, et sans doute même au débouché d’un torrent situé sur l'emplacement même de l’Asse actuelle. Ce lambeau tertiaire, avec sa forme triangulaire dans l’ensemble (voir feuille de Castellane) représente donc un véritable delta torrentiel miocène, dans lequel la mer est venue seulement à deux reprises amener une intercalation peu épaisse de sédiments litto- raux à fossiles marins. Ce mode d’origine suffit à expliquer l’analogie de facies que présentent ces conglomérats et ces marnes rouges avec les dépôts torrentiels similaires si fréquents dans le bassin du Rhône, à différents niveaux de l’Oligocène et de l'Eocène. M. Depéret, au sujet de ces couches, s’élève tout d’abord contre le terme de Mollasse rouge, qui ne peut s’appliquer à un niveau, mais seulement à un facies, et qui, dans la région de For- calquier, se retrouve à cinq ou six places différentes dans la série tertiaire. Il pense que les couches supérieures de la Mollasse rouge de Château-Redon, entre le niveau marin où il a découvert des DR TU vs. D ou ÈS ter nds > Halte mn dde iodè TRE d'or 2 BONT NT D Te ns Av NOTE SUR LES COUCHES TERTIAIRES DE CHATEAU-REDON 877 Balanes et les couches à Ostrea crassissima alternant avec des marnes calcaires à Helix sylvana, représentent plutôt le Burdiga- lien que le Tongrien. D'un autre côté, la présence d’Hydrobia Dubuissoni, un peu au-dessus des couches à Planorbis cornu, dans la coupe de la route de Barrème à Gévaudan, permet de penser que là la Mollasse rouge serait bien tongrienne. M. Collot signale dans la coupe du Néocomien au N. de la Cluse de Chabrières, l’existence d'un banc glauconieux de l’Hauterivien, avec Belemnites pistilliformis et Ammonites, dans lequel les fossiles sont pour la plupart phosphatés. 818 INNOVE SUR LES FOSSILES OLIGOCÈNES DE BARRÈME par M. Charles DEPÉRET. Les fossiles qui font l’objet de cette Note ont été recueillis par M. Boussier, conducteur des Ponts-et-Chaussées à Barrême, qui a relevé banc par banc la coupe intéressante du synelinal oligocène compris entre Barrème et Gévaudan (voir Bull., PI. C). Je me conformerai dans cette étude aux numéros donnés par M. Boussier aux diverses couches de la coupe, allant de 1 à 33. Coucnes N°$ 1 Er 2. — Ces numéros s'appliquent au grès marin de Barrême à MNatica Garnieri et crassatina, dont la faune à déjà été étudiée avec soin par Tournouër {B. S. G. F., 2e sér.,.t. 29, p- 502). Grâce aux recherches de M. Boussier, je puis ajouter à cette liste les espèces suivantes : Pectunculus lugensis Fuchs (Conchyl. Fauna vicent. Tertiargeb., p. 202, pl. XI, fig. 17-19). Espèce à côtes rayonnantes du type angusticostatus du bassin de Paris, mais différent de ce dernier, surtout par l'existence de fines costulés rayonnantes intercalées entre les côtes principales. M. Fuchs cite l’espèce comme très commune dans les tufs de Sangonini (Vicentin). Oliva Prestwichi Mayer (Journal Conchyl., 1861, pl. IL, fig. 7). Espèce élancée, du type clavula miocène, à spire courte, aiguë, à columelle ornée de plis obliques et en avant d'une callosité forte- ment plissée. Elle diffère de O0. Zitelli Fuchs du Vicentin dont elle a la forme générale, par la présence des plis columellaires. L’espèce est de Gaas ; elle est citée des sables de Jeurre par M. Cossmann. Discohelix Beyrichi Oppenheim (Zeïits. deutch. geol. Ges., 1896, pl. I, fig. 1). Un seul individu conforme à l’espèce de l’Eocène de Zovencedo (Vicentin) récemment décrite par M. Oppenheim. CoucE N°3. —- Calcaire lacustre gris-foncé avec contre-empreintes de coquilles, où le moulage permet de reconnaître : | Nystia Duchasteli Nyst. var. crassilabra Math. Cette variété rho- à su à F. À ë SN. ET 2 miles SA À 2 RS on 1 06 is did Li Vues sat de mnt dc, nd gl D adéré sonne yet) cd th dr F A ; f add el y 7 1 AS PR PT ET TS PE LP PTT fa D gerer es iseÈs AS x CRE NOTE SUR LES FOSSILES OLIGOCÈNES DE BARRÈME 879 danienne diffère du type par sa spire en général non tronquée à l’extrémité et par l’épaississement du péristome. Dans le bassin d’A pt, elle apparaît presque dès la base de l’Oligocène (la Bory, près Roussillon) et s'élève jusqu’au Tongrien supérieur (Bonnieux, vallon de Vaucluse, etc.). Hydrobia Dubuissoni Bouillet. Abondante partout dans les calcaires en plaquettes du Tongrien supérieur du bassin du Rhône. Planorbis (Gyrorbis) aff. declivis Braun (in Sandberger Land-und Süssw. Conchyl., pl. %5, fig. 9 et pl. 28, fig. 20). Petite espèce à tours nombreux, étroits, contigus, plats, du uroupe des Planorbis declivis et Mariæ. Il se rapproche peut-être davantage encore du Pl. Hilgendorfi Fraas (Sandberger, loc. cit., pl. 28, fig. 19) de la mollasse d’eau douce supérieure du Wurtemberg. Le PI. declivis est cité par Fontannes de l’Aquitanien inférieur du Puy-Sie-Réparade, Manosque, La Bastide-des-Jourdans. Coucxes NS 4 Er 5. — Calcaire lacustre brun foncé. Planorbis cf. bonilliensis Font. (Faune malacol. du groupe d'Aix, pl. VI, fig. 37-41). Espèce de moyenne taille, à‘tours internes nombreux et étroits, avec un dernier tour à croissance nettement plus rapide. Aquitanien inférieur de Bonnieux (Vaucluse). Limnæa sp. Tours de grosses Limnées indéterminables. Coucues n° 6, 7 er 8. — Calcaire lacustre un peu moins sombre que le précédent. Tours de Limnées indéterminables. Coucue N° 9. — Calcaire plus marneux gris-clair, en plaquettes minces. Hydrobia Dubuissoni Bouillet. Nombreux exemplaires couvrant les plaquettes. C’est le facies habituel du Tongrien supérieur de la vallée du Rhône. Coucxe N° 11. — Calcaire lacustre gris en bancs minces. Derniers tours de Limnæa sp. CoucE N° 12. — Calcaires en plaquettes Semblihles à 9. Hydrobia Dubuissoni Bouillet. Nombreux exemplaires. Couce n° 13. — Calcaire marneux en feuillets très minces. Mêmes Hydrobia écrasées. Coucee N° 14. — Calcaires plus durs en plaquettes assez épaisses, couvertes de contre-empreintes de Potamides. Potamides rhodanicus Fontannes (= P. submargaritaceus var. rhodunicus Font. Faune malac. du groupe d'Aix, pl. I, fig. 16-29). 880 CH. DEPÉRET L'espèce de Barrême est identique au type des environs d’Aix que Fontannes avait rapproché du P. submargaritaceus Braun. de l’île de Wight. Selon M. Douvillé in de Saporta (Ann. sc. géol.,t. 20, pl. Il, fig. 1-8), il serait plus voisin du P. elegans Desh. du Tongrien du Limbourg belge, dont il serait la forme représentative rhoda- nienne ; je me range tout à fait à cette opinion. Le type de Barrême diffère surtout de P. elegans du Nord par ses tours de spire moins plats, notablement convexes. L’ornementation est fort semblable ; elle consiste en trois rangées principales de granules, dont la supé- rieure est composée de véritables tubercules arrondis, et en outre d’un cordonnet plus ténu, intercalé entre les deux rangées supé- rieures. Le P. rhodanicus se trouve surtout dans le Tongrien inférieur des bassins de Marseille, d'Aix, de Gargas et de Manosque ; il s'élève, mais plus rarement, jusque dans le Tongrien supérieur (Bonnieux, La Bastide-des-Jourdans, etc.). Couce N° 15. — Calcaire lacustre brun-noir, avec fossiles défor- més à test blanc. Limnæa à dernier tour renflé. Coucxe N° 16. — Calcaire lacustre plus clair que le précédent. Même Limnæa que dans le n° 15, à dernier tour renflé. Coucnes N° 18, 19 gr 20. — Calcaires foncés, en plaquettes irré- gulières. Limnæa sp., indéterminable. Couces N° 21, 22 Er 23. — Calcaires lacustres bruns, à fossiles blancs. Ces couches pourraient être la réapparition du n° 415, par l'effet d’un petit synclinal secondaire. Deux espèces de Limnées, l’une à dernier tour ventru du type L. pachygaster Thome&, ou bien de L. Garnieri Font. ; l’autre, allongée, à dernier tour étroit, se rapprochant du type L. œqualis de Serres, du Tongrien de Salinelles (Gard). Coucxe N° 24. — Marnes mollassoïdes, brun-verdâtre. Limnæa cf. Garnieri Font. (loc. cit., pl. VI, fig. 9-11). Espèce peu allongée, à spire aiguë, à tours légèrement convexes, à dernier tour renflé et globuleux. Le type provient de l’Aquitanien inférieur du bassin d’Apt (Bonnieux, La Bastide-des-Jourdans). Helix Ramondi Brongn. Spécimens identiques à ceux des argiles aquitaniennes du bassin de Marseille. Partout à ce niveau dans le bassin du Rhône. Unio jordanorum Font. (Faune malac. du groupe d’Aix, 51, pl. VIE, fig. 7-9). est dt pis bé
ee = —— me eee Fig. 3 — Coupe du Synelinal Clars-Saint-Martin. Jurassique. 1. Calcaire blanc, compact, dur, à cassure esquilleuse. Nérinées. Valanginien (?) et Hauterivien. 2. Calcaire marneux, bleuâtre, à Spatangues avec maraes grises (1) et glauconieuses. | (1) A la base de cetle assise, Toæaster granosus d’Orb. est localisé en individus assez nombreux. 11 est possible que ce lit à Toxaster gr'anosus représente un rudiment du Valanginien à Spatangues, si bien développé à Moustiers-Sainte-Marie. 964 KILIAN ET ZÜRCHER Belemnites pistilliformis d'Orb. Schlænbachia cultrata d'Orb., sp. — dilatatus Duval. Piychoceras sp. Hoplitèes Leopoldi d’Orb., sp. Haploceras Grasi d'Orb., sp. — heliacus d'Orb., sp. Nautilus neocomiensis d’Orb. Holcostephanus Astieri d'Orb , sp. Toæaster (Echinospatagus), sp. — Jeannoti d'Orb., sp. Rachiosoma paucituberculatum A. Amm. clypeiformis d'Orb. Gras, sp. 2b Banc de calcaire bicolore avec minces intercalations glauconteuses, riches en Belemnites |Bel.Josephinae Honn.). 3. Calcaire bicolore plus dur. 4. Calcaire blanchâtre, compact : Belemniles sp. Heteroceras Astieri d'Orb. Desmoceras difficile d’Orb.. sp. 5. Calcaire blanchâtre, compact, avec lits glauconieux intercalés : Belemnites (Duvalia) Grasi Duv. - Desmoceras Charrieri (d’Orb.) Fallot, — Sp. : Sp. Pulchellia sp. Holcodiscus, sp. Desmoceras difficile d'Orb., sp. Gault. 6. Couche de rognons ferrugineux. 7. Sables glauconieux. 8. Marnes grises avec bancs de calcaire glauconieux, grumeleux. Exogyra sp. (de petite taille), Cénomanien. 9. Cénomanien à Orbitolines (Patellina concava) et Exogyra columba. B. À l’Ouest d'Escragnolles, à Clars, la succession est la suivante : Jurassique supérieur : 1° Calcaires blancs à surface altérée et rubéfiée. Hauterivien : 2 Calcaires marneux et marnes bleuâtres, légèrement glauco- nieux, grumelo-sableux, riches en fossiles : Hoplites radiatus d'Orb., sp. Pholadomya elongata Münst. Holcostephanus cf. A stieri d'Orb. (var. Mytilus sp. renflée). Toæaster retusus Lam. sp. (abondant). 3° Calcaires marneux gris-bleu et jaunâtres alternant avec des marnes schis- teuses (6%) : Holcostephanus Astieri d'Orb., sp. Toxæaster gibbus d’'Orb.. sp. (beaux Nautilus neocomiensis d’Orb. exemplaires). | Toxaster retusus Lam. (— Echinos- patagus cordiformis Br.) (nombreux). 4o Calcaires marneux et marnes, allernant et formant un ensemble rubané (12"). à cassure bleuâtre ; vers le bas quelques lits glauconieux avec Bel. pistilliformis d’Orb., Hoplites Leopoldinus d'Orb. sp. 50 Calaires bicolores et marnes schisteuses (5): Desmoceras sp. Bel pistilliformis d'Orb. Crioceras Duvali Lév. Terebratula. Holcostephanus A stieri d'Orb., sp. Barrêémien : 6o Calcaires blanchâtres compacts (15): Crioceras Emerici d'Orb. Belemnites sp. Nautilus Requienianus Pict. . NOTICE SUR LA RÉGION D’ESCRAGNOLLES 965 7° Couches glauconieuses et calcaires piquetés de glauconie (U,80cm). Belemnites cf. platyurus Rasp. Puichellia Didayi d’Orb., sp. Pictetia sp. Holcodiscus Perezi d'Orb., sp. Lytoceras Phestus Math., sp. Nautilus sp. Phylloceras Tethys d’Orb. sp. Terebratula Moutoni d’Orb. 8° Calcaires blancs jaunâtres, marneux, tachetés d’oxyde de fer (1"50) : Desmoceras ligatum d’Orb., sp. La surface de ce calcaire est profondément altérée, recouverte d'une platine verte et ravinée. Albien : 9° Sables verdâlres et calcaires glauconieux à fossiles du Gault et rognons de phosphates noirs (4m): Hoplites interruptus Sow. sp. Inoceramus concentricus Sch]. Acanthoceras Lyelli &Orb. sp. 10° Marnes grumeleuses et glauconieuses à Belemnites minimus (3"). 119 Cénomanien. Une coupe analogue peut être relevée à Andon. Le contact du Barrêmien glauco- nieux (Desmoceras Charrierti) avec le Gault également glauconieux et phosphaté est très visible sur la route d'Andon aux Gorges du Loup, où ces dernières assises renferment : Bel. semicanaliculatus BI. Natica Gaultina d'Orb. Desm. latidorsatum d'Orb., sp. Inoceramus concentricus Schl. Desin. Beudanti d’Orb., sp. Rhynchonella sp. Hop. interruptus Sow. Terebratula Dutemplei d'Orb. Une autre coupe non moins intéressante existe près de Canaux, sur la route de Saint-Vallier à Thorenc. ÿ XII. —— HAUTERIVIEN Nos recherches de détails et les coupes précédentes montrent : a) Que l’Hauterivien a été précédé par une émersion des calcaires blancs [— le Valanginien est absent ou rudimentaire (Couche à Tox. granosus) |. b) Que l’Hauterivien se compose : — I, d’une partie inférieure marno-glauconieuse offrant le faciès à Spatangues (Toxaster retusus Lam., T. gibbus d’Orb., sp.), avec Hoplites radiatus, H. Leenhardti Kil. (— An. neocomiensis Pict.), Hopl. Leopoldi, H. castellanensts (très commun), H. paucinodus N. et U., Schloenbachia cultrata, etc., Duvalia dilatata, etc., et : — II, d’une partie supérieure marno- calcaire à Crioceras Duvali et faune analogue à celle de l’Haute- rivien de la Drôme (Crioceras Duvali, Desmoceras, etc.). Cette superposition des deux faciès est intéressante. XIIL — BARRÉMIEN Le Barrèmien d'Escragnolles, que sa nature glauconieuse a 966 KILIAN ET ZÜRCHER souvent fait confondre avec le Gault dans les collections, se présente sous la forme de calcaires blanchätres compacts, avec intercalations de bancs glauconieux. Sa faune est riche (v. p. précéd.), on y remarque : Crioceras Emerici d'Orb. Pulchellia Didayi d'Orb., sp. Desm. Charrieri (d’Orb.) Fall. sp. Holcodiscus Caillaudi d’Orb., sp. — diflicile d Orb., sp. — Perezi d'Orb., sp. Il convient aussi de remarquer que l’épaisseur de cet étage si puissant dans le Nord-Ouest des Basses-Alpes, est réduite ici à quelques mètres. L’APTiEN fait ici complètement défaut, comme dans toute la zone méridionale des Basses-Alpes. Il ne s’est probablement jamais déposé dans cette région côtière et c’est le Gault qui ravine directe- ment les calcaires barrémiens. XIV. — ALBIEN Le Gault comprend une partie inférieure sableuse et glauconieuse bien connue dans la localité de Clars à l'Ouest d’Escragnolles et dont de nombreuses listes de fossiles ont été publiées (1). Au som- met de l'étage se trouvent des marnes noires qui ont été décrites par Hébert, et dans lesquelles nous avons recueilli Bel. minimus, etc. XV. — CÉNOMANIEN Il est inutile d’insister ici sur la composition de cet étage qui présente à Escragnolles son faciès à Erogyra columba et à Patellina concava; nous renvoyons à l'excellente description qui en a été donnée jadis, par Hébert, dans le Bulletin de la Société géologique de France. XVI. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR Les couches supérieures du Cénomanien peuvent seulement être observées, dans la région d’Escragnolles, au centre du synclinal d’Andon et dans le vallon du Fil. C’est surtout dans la première de ces localités que la coupe est nette, les couches y étant beaucoup moinsitourmentées que dans le vallon du Fil. On voit graduellement, en s’élevant dans le Cénomanien, le (1) Des circonstances indépendantes de notre volonté nous ont empêché de termi- per à temps l’énumération complète des aspèces albiennes d’Escragnolles que nous comptions insérer ici. — Nous remettons cette publication à plus tard, espérant que d'ici là, de nouvelles récoltes viendront encore ajouter de nouvelles espèces à la faune déjà si riche au Gault3de Clars. — W. K. sicaiis pois RE MP, 2e RL UE, Re d'u ren fer dé NOTICE SUR LA RÉGION D’ESCRAGNOLLES 967 facies marneux s’atténuer et on arrive à des calcaires gréseux, gris clair, en bancs minces et irréguliers, avec quelques délits de marnes verdâtres. Ces couches contiennent vers leur base des Gastropodes et en particulier Turitella Uchauxiana, elles sont iden- tiques à celles que l’on trouve à la même place et avec les mêmes fossiles au Bourguet (Var) (1); la zone supérieure ne contient plus de fossiles. Dans la légende de la feuille de Castellane, ces couches ont été considérées comme représentant le Turonien et aussi le Sénonien et ont été représentées par le symbole c$$f; au Bourguet, en parti- culier, la présence des couches détritiques et ligniteuses du vallon de Brenon, avec Ostrea acutirostris et Exogyra Matheron:, paraît bien justifier cette attribution. Il faut bien reconnaître cependant que l’absence de fossiles ne peut permettre d’une façon hypothétique vette classification, et qu’il est possible que le Sénonien soit seule- ment représenté par le dépôt à Ostrea acutirostris. Dans ces condi- tions, les couches de la région d’Escragnolles pourraient peut être ne représenter que tout ou partie du Turonien. Leur épaisseur ne peut être bien déterminée à cause des disloca- tions ; elle dépasse certainement 50. XVII. — TERTIAIRE Nous réservons pour plus tard la description des dépôts tertiaires qui se rencontrent en petits lambeaux au S. d’Escragnolles (Casteou d’Infer) et dont notre confrère le docteur Guébhard, s’est spéciale- ment occupé; mais nous tenons à faire connaître d’ores et déjà, que parmi les matériaux recueillis par lui, se trouve un fragment roulé de calcaire siliceux lacustre contenant des Limnnées et un exemplaire très reconnaissable de Planorbis pseudoammonius Schl. (2). Ce frag- ment remanié a été rencontré dans les poudingues de la base du Tertiaire, à Mons; cela démontre qu'une bonne partie des assises éocènes de cette région est postérieure à l’Eocène moyen (3). C’est là, on le voit, une conclusion importante. (1) Voir Bulletin des Services de la Carte géologique de France et des Topogra- phies Souterraines, n° 18. (2) Un moulage de cette pièce a été fait au Laboraloire de Géologie de la Faculté des Sciences de Grenoble. — IL a été déterminé avec soin et comparé aux lypes de Bouxviller (Alsace) et du Bassin de Paris. — Depuis lors, M. Guébbard nous a communiqué de jolis échantillons de cette espèce, provenant de Sainte-Pétronille. W. K.. (3) Nous ne parlons ici que des environs de Mons et ces conclusions ne s’appli- quent pas aux couches à Grandes Nummulites des environs de Saint-Vallier, ni aux conglomérats qui les accompagnent. 968 KILIAN ET ZÜRCHER * LT % Essayons maintenant de résumer ce que nous apprend l’analyse stratigraphique à laquelle nous venons de nous livrer : Oxfordien : Niveau calcaréo-marneux avec banc dolomitique ou glauconieux. Séquanien : Calcaires à Oppelia tenuilobata de la Colle de Mons. Facies vaseux. Kiméridgien : Portlandien : Calcaires blancs, facies récifal. Infravalanginien : Valanginien : Absent ou rudiment. Traces d’érosions (litho- phages). Calc. glauconieux à Spatangues et Hopl. radiatus. Hauterivien : Facies sublittoral. Calc. à Crioceras Duvali. Facies vaseux. aie Glauconie à Céhalopodes. Facies sublittoral (char- Barrëmien : k riage) Aptien : Absent. Gault : Glauconie à Céphalopodes. Facies de charriage. TARDE, Facies à Ostracées (Ex. columba) et Orbitolines ; Cénomanien : sublittoral. Ce tableau fait ressortir avec évidence les variations de régime auxquelles a été soumise, pendant la fin de la période jurassique et une grande partie des temps crétacés, la région qui nous occupe, Cette particularité ne peut être due qu’au voisinage d’une côte le long de laquelle les moindres oscillations du niveau des mers se traduisaient par de fréquents déplacements de la zone littorale et même par des émersions partielles (Valanginien, Aptien) lorsqu'un abaissement momentané du niveau des eaux faisait reculer les rivages vers le Nord. Les époques séquanienne et hauterivienne supérieure (Cale. à Crioceras Duval) ont dû correspondre au contraire à des incursions marines restreignant le domaine continental et reportant vers le Sud la ligne du rivage. Il est intéressant également de signaler la fréquence des niveaux glauconieux dans toute la zone qui comprend une partie du Var, le nl à mit di NOTICE SUR LA RÉGION D'ESCRAGNOLLES 969 Sud des Basses-Alpes et les Alpes-Maritimes. Les recherches récentes sur la lithologie du fond des mers, ont montré d’une façon certaine que la glauconie et le phosphate de chaux sont des produits terrigènes ne prenant naissance qu’à une certaine distance de la côte et lorsque certaines conditions sont réalisées. Il est très curieux de voir, depuis l'Oxfordien, se répéter jusqu’à l’époque albienne, les intercalations glauconieuses dans la série sédimentaire des Alpes-Maritimes méridionales. Ces niveaux représentent autant d’auréoles terrigènes, attestant, — au même titre que les lacunes, la réduction des assises et les faunes littorales, — la permanence d’une terre émergée au Sud de notre région. Ces observations, tendant donc à démontrer l’existence, pendant la période secondaire, d’une terre (Hyerische de M. Suess) située à l'emplacement actuel des Maures et de l’Esterel, ne font, du reste, que confirmer une hypothèse déjà ancienne et basée sur des faits nombreux et démonstratiis. | Remarquons aussi qu'une ligne passant par Hyères, Solliès, Méounes, Saint-Zacharie, Trets, Saint-Maximin, Rians, Aups, Grasse, Nice, laisse, ainsi que l’a montré M. Collot, tous les gise- ments néocomiens de Provence à l’Ouest ou au Nord et entoure un massif qui n’a vraisemblablement jamais été recouvert par ces dépôts (Maures et Esterel). Le long de cette ligne, le faciès littoral à Lamellibranches et Spatangues, est particulièrement accentué, mais il est rare qu'il affecte simultanément plusieurs assises dans une même localité. On voit quelquefois, comme aux environs de Gréoulx et en quelques points du Sud des Basses-Alpes, tandis que le Berriasien conserve encore son faciès vaseux, le Valanginien et l'Hauterivien revêtir déjà leur faciès littoral, alors que le Barrèmien présente encore son type vaseux à Céphalopodes ; mais générale- ment ce dernier accuse, lui aussi, nettement, par sa nature glauco- nieuse, l'influence plus ou moins directe du continent. 7 Novembre 1896. — T. XXII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 62 970 SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS STE-MARIE (BAssEs-ALPES) par MM. W. KILIAN et F. LEENHARDT. La pittoresque petite ville de Moustiers Ste-Marie (1), dans les Basses-Alpes, bien déchue depuis que ses habitants ont renoncé à la céramique, est située au pied d’une abrupte falaise calcaire. Les rochers qui dominent la ville et qui font un effet si grandiose lorsqu'on les contemple du chemin qui conduit à la chapelle, appartiennent au Jurassique supérieur et représentent le faciès récifal du Tithonique ; ils sont bordés en contrebas, sur le chemin de La Palud, par un ensemble puissant de marnes rouges et jaunes et de conglomérats à cailloux impressionnés associées à des sables jaunâtres, dans lesquels l’un de nous a signalé en 1888, la présence de bancs lacustres à Planorbis Mantelli du Miocène supérieur (2). Ces dépôts miocènes sont fortement redressés et même renversés en plusieurs points, le long de la falaise Jurassique (3). Cette dernière est donc le résultat de mouvements orogéniques postérieurs à l’étage Pontien, c'est-à-dire postmiocènes. Le Jurassique supérieur présente dans les environs plusieurs niveaux fossilifères. La collection de la Faculté des sciences de (4) W. KicrAN. Desc. géol. de la Montagne de Lure, p. 329, 1888. — CoLLor. Sur la géologie des environs de Moustiers S'-Marie (Bull. Soc. Géol., 3° série, t. XIN, Pp. 553). 1891, — W. Kicrax. Remarques à propos d’un mémoire de M. Collot (Bull. Soc. Géol., 10 avril 1892). (2) Les calcaires lacustres de Moustiers renferment toute une faune lacustre et terrestre d’une conservation remarquable. 11 serait à désirer qu'elle soit étudiée monographiquement. Outre Planorbis Mantelli Dunk., nous y avons recueilli Helix (Tachea) moguntina Desh. possédant encore les bandes colorées du test. — M. Honorat-Bastide possède une jolie série d’espèces de ce gisement et M. Zürcher a découvert plus au Sud, à Aïguines (Var), des affleurements très fossilifères des mêmes couches. W. K. (3) Il en est ici comme près de Digne, où M. Haug a récemment observé des faits analogues qui l'ont fait revenir de sa première opinion (thèse, p. 183), tendant à considérer le bassin tertiaire de Digne comme un bassin d'affaissement. SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 971 Grenoble, renferme un exemplaire de Peltoceras bimammatum, var. berrensis Favre, des environs de Moustiers, ce qui dénoterait l’existence d’affleurements rauraciens. Le Séquanien est très développé et fossilifère à Saint-Maurin (Perisphinctes Lothari Opp.,sp.). De l’autre côté du Verdon, il offre de belles stations fossilifères au plan de Canjuers, où M. Zürcher a rencontré une série d’espèces d’Ammonites (parmi lesquelles dominent : Neumayria Frotho Opp., sp., Perisphinctes subfascicularis d’Orb., sp., Per. effrenatus Font., Per. hypselocyclus Font., Per. - Lothari Opp., sp., Per. polyplocoides Kont., Per. inconditus Font., Per. lictor Font.), que nous avons eues en communication. Ces calcaires sont surmontés par la grande masse des « Calcaires blancs » (1) récifaux ; on peut les étudier d’une façon particulière- ment facile sur la route de La Palud de Moustiers. Le Défilé du Verdon, vers La Palud, donne une coupe excellente : d’abord, à son entrée, la série des couches tertiaires, puis, celle du Jurassique supérieur qu’entame la route. Les calcaires du Malm sont verticaux. On trouve successivement : 1° Calcaires bien lités blancs, légèrement coralligènes avec DIRES délits marneux d'un gris verdâtre. Pecten Sp. Exogyra Sp. 20 Calcaires blancs moins régulièrement stratifiés, massifs, à cassure esquilleuse et à filonnets de calcite; certains bancs sont entièrement formés de Polypiers. Sections de Diceras. 3° La route s'engage alors dans une gorge étroite qui correspond à un anticlinal; près de la chapelle Saint-Maurin, au voisinage de laquelle une très pittoresque cascade dépose des tufs calcaires, d’un: aspect très décoratif, on voit apparaître sous les caïcaires blancs des assises bien litées en bancs minces, légèrement marneux et grisètres. Nous y avons trouvé : Aptychus latus Park. Cancellophycus. Perisphinctes subfascicularis d’'Orb. sp. Belemnaites, sp. Ces assises représentent le Séquanien (zone à Ammonites tenuilo- batus) et les calcaires blancs qui les recouvrent correspondent par conséquent aux étages Kiméridyien et Portlandien (Tithonique). (1) La collection de la Faculté de Grenoble possède un bel exemplaire de Haploceras subelimatum Font. provenant des calcaires cristallins saccharoïdes de Moustiers. 972 W. KILIAN ET F. LEENHARDT Revenons à Moustiers et dirigeons-nous vers l'Est, où nous rencontrerons au-dessus des calcaires jurassiques, les assises né0co- miennes qui font l’objet de ce travail. En montant à la chapelle, on voit encore affleurer des calcaires jurassiques, blancs, massifs, à stratification confuse, saccharoïdes, coralligènes, parfois oolithiques, renfermant des radioles d’Echi- nides, Rhynch. subsimilis Suess et Ter. moravica (jeune). Puis on voit ces assises tourmentées, brouillées, avec de belles surfaces de glissement, accompagnées de superbes brèches de frottement dans le voisinage desquelles les couches sont gondolées et froissées. En continuant, on trouve sous ces assises, des calcaires en plaquettes remplis de petites Rhynchonelles (jeunes individus de Rh. Astie- riana d’Orb.), de Glossothyris et de Zeilleria magadiformis Zjn. Près de Courchon, le calcaire coralligène supporte de superbes brèches et conglomérats, formées sur une épaisseur de plus de dix mètres de calcaire avec grains d’hydroxyde de fer et rattachés à l'Oligocène par M. Zürcher, puis viennent les diverses assises du Crétacé inférieur. À partir des ruines de Tourre, entre Venascle et Issarpaye, il est possible d’en relever une excellente coupe ; on y voit, de bas en haut, la succession suivante : Jurassique 1° Calcaires jurassiques bien lités. Infravalanginien (Berriasien) 20 Bancs de 50 à 60 cent. de calcaires compacts, légèrement marneux, jaunâtres à taches bleues, avec délits schisteux de 10 à 15 cent., fossiles très rares (Total, 20 mètres). Semipecten (Hinnites) occitanicus Pecten Euthymi Pict. Pict. sp. (— Lima Liourit Em. Dumas). Valanginien 30 Calcaires marneux grisâtres, compacts à fucoïdes, blanchâtres avec taches rosées ; se délitant, à la base, en plaquettes obliques à la stratification. Taches bleues à l’intérieur des bancs. BREL TE SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 973 Lits de schistes marneux gris clair (l’un d’eux atteint de trois à quatre mètres). Holcostephanus Astieri d'Orb., sp. Hoplites, sp. — Jeannoti d'Orb., sp. Plicatula, sp. Dans le quart supérieur, banc à petits Brachiopodes. (Total 30 à 40 mètres). 4 Calcaires plus marneux, sortes de marnes durcies, jaunâtres à taches bleues à l’intérieur des bancs, avec assises inégalement espacées de marnes jaunâtres, plus épaisses que les bancs calcaires ; vers le milieu, bancs à petits Pecten lisses. Hoplites Desori Pict., sp. (type). Pholadomya elongata Munst. — regalisBean.sp.(in Pavlow). Panopaea. — psilostomus Neum. et Uhl. Terebratula acuta Qu. (prælonga Holcostephanus Atherstonr Sh., sp. Sow). (= multiplicatus N. et U., non Toxaster cf. granosus d'Orb. (1). Rœmer). Disaster anasteroides Desor. (1) Nous avons soumis à notre confrère, M. Jules Lambert, les nombreux exem- plaires de cette forme {out à fait caractéristique du Valanginien à « Spatangues » des environs de Moustiers, de La Palud, etc. Voici ce que nous écrit à leur sujet et à propos d’autres Echinides du même niveau, notre éminent échinologisle : Toæaster granosus d'Orbigny (S. Echinospatagus). Les échantillons airsi déterminés ne sont pas typiques ; l'espèce de d’Orbigny est caractérisée par sa forme allongée, les pores de son ambulacre impair très inégaux, son sillon antérieur très atténué et la présence de deux séries de tubercules dans l’ambulacre impair. Aucun des échantillons communiqués ne présente exactement ces caractères. Seul un petit échantillon de Moustiers paraît avoir son ambulacre impair tuberculeux ; les autres auraient dû en être séparés ; si cette séparation n’a pas été faite, c'est que la plupart sont identiques à des individus par moi recueillis dans le Valanginien de Bellaigues (Vaud) et rapportés par de Loriol et Cotteau au Toxaster granosus. Quoi qu'il en soit, il importe de noter que ce Toæaster granosus de Moustiers- Sainte-Marie, de Castellane et en général des Alpes françaises, n'est pas le vrai T. granosus dont le type est du Valanginien de Sainte-Marie (Vaud), et il serait sans doute préférable de lui imposer un nom nouveau. Voisine du T. granosus, cette espèce serait caractérisée par sa forme plus courte, plus renflée, avec silion antérieur plus altténué, son ambulacre impair à pores faiblement inégaux et dépourvu de tubercules dans la zone interporifère. Elle diffère du 7. retusus par son sillon antérieur moins profond, sa forme géné- rale moins déclive en avant, son apex plus central, les pores de son ambulacre impair moins inégaux. Cette espèce a été plusieurs fois confondue avec le Toxaster Ricordeaui dont elle rappelle la forme générale, mais auquel il est impossible de la rattacher, puisqu'elle n'appartient pas à la même section des Toæaster', le T. Ricordeaui étant, pour de Loriol, un Miotoxæaster. Collyrites nov. sp., du Néocomien de la Palud-de-Moustiers. Espèce ovale, arrondie en avant, rétrécie et acuminée en arrière, uniformément renflée en dessus, rétrécie et plale en dessous ; péristome central ; périprocte inframarginal ; test paraissant épais, garni de tubercules épars, assez saillants ; ambulacres indistincts. Cet échantillon, sans trace de sillon antérieur, est trop mal conservé pour établir 974 W. KILIAN ET F. LEENHARDT 5° Gros bancs (50cm) de calcaires grumeleux, jaunâtres, séparés par des épaisseurs variables (50-S0cm) de marnes jaunâtres très fossilifères : Holcostephanus psilostomus N. et U. Holcostephanus perinflatus Math.sp. — Mittreanus (d'Orb.) Trigonia caudata Ag. Pinna Robinaldina d'Orb. Exogyra Couloni Defr., sp. (jeune). Math. sp. Holcodiscus incertus d'Orb., sp. Pholadomya elongata Munst. _ valanginiensis P. et C. Panopæa neocomiensis Ag. Zeilleria tamarindus d’Orb., sp. Cyprina sp. Toxaster gibbus d'Orb. Hinnites, sp. — granosus d'Orb. Mytilus. Disaster subelongatus (1) d’Orb. Volta (Janira) atava Roem., sp. Anatina Astieri d'Orb Lavignon rhomboidalis Leym., sp. Terebratula prælonga Sow Bancs de Trigonia caudata Ag. 6° Marnes à Toxaster (Echinospatagus) et Trigonia caudata ; Hoplites castellanensis d’Orb., sp. une espèce nouvelle ; voisin du D. hemisphoericus A. Gras, il en diffère par sa forme acuminée en arrière. Toæaster spec. (1). Forme générale du T7. Ricordeaui, avec zones porifères paires légèrement déprimées ; ambulacre impair à pores inégaux : les internes elliptiques, les externes allongés et devenant tous arrondis, séparés par un granule au voisinage de l’apex. Cette espèce me paraît identique à la forme suisse décrite dans l'Echinologie helvétique sous le nom d’£chinospatagus Ricordeanus et - figurée pl. XXVIIL, fig. 5. Il suffit de jeter les yeux sur la fig. 5c pour reconnaitre combien l’espèce du Néocomien et du Valanginien de Sainte-Croix diffère réellement du Toxaster Ricordeaui des argiles à Ostrea Leymeriei de l'Yonne. En efiet, la forme suisse ne rentre évidemment pas, comme sa congénère de l'Yonne, dans la section Miotoxaster. Ce Toxaster ayant déjà été figuré, on peut lui donner un nom nouveau et je propose celui de T. Lorioli. Toxaster spec. (2). Espèce d'assez forte taille, voisine du 7. granosus, mais sans tubercules ambulacraires et sans sillon antérieur ; ambulacres à fleur du test avec pores ressemblant à ceux du 7. gibbus. Néocomien inférieur de Venascle. Tozxaster spec. (3). Autre forme du même gisement, mais mal conservée et dou- teuse. rappelant un peu le 7. granosus, mais avec ambulacres pairs assez nette- ment déprimés. Toxaster spec. (4). Espèce voisine du T. subcylindricus À. Gras (s. Holaster), mais plus renflée, plus aplatie vers l’apex, moins déclive en avant; à ambulacre impair, plus étroit. Les ambulacres pairs légèrement déprimés comme ceux du 7. Ricordeaui, ne portent qu’un rang de tubercules dans ia zone interporifère. De Moustiers. (1) Disaster subelongatus d'Orbigny (s. Collyrites). Le terme générique est le plus souvent orthographié Dysaster, ce qui est une erreur. En effet, le genre Disaster, de ôiç-xcûno, a été créé par Agassiz en 1836. C’est quatre ans plus tard, dans le Catalogue systém., qu'Agassiz a imaginé de changer le terme générique en Dysaster (de ôv [mal] «s0no). Or, il est de principe que l’auteur n’a, pas plus qu'une autre personne, le droit de modifier un genre établi. (Note de M. J. Lambert). Nr SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 975 1° Calcaires durs, grenus, renfermant des silex et de petites Huîtres et formant des dalles sonores : Exogyra Minos Coq., sp. (= Boussingaulti d’Orb., sp.). Terebratula Carteroni d’Orb., sp. 8° Calcaires bleuâtres avec Echinospatagus : Nautilus Malbosi d'Orb. Hoplites oxygonius Neum. et Uh1. — Desori Pict., sp. — regalis (Bean) Pavl. Pholadomya elongata Munst. Exogyra Couloni Defr., sp. Hemicidaris, sp. Toxaster cf. retusus Lam. 9° Série de calcaires marneux avec un gros banc légèrement glauconieux : Belemnites. formes plates, ? voisines de Belemnites dilatatus Rasp. Holcostephanus Carteroni d’Orb., sp. (?). Hoplites amblygonius Neum.. et Uh1. (adulte). Hoplites paucinodus N. et U. — longinodus N. et U. Nautilus sp. Exogyra Couloni Detr., sp. (à Orbicules siliceuses). Hauterivien 10° Marnes bleuâtres renfermant de gros exemplaires de Nautilus neocomiensis d’Orb. et pseudoeleqans d’Orb. 11 Calcaires marneux : Belemnites cf. Grasi Duv. — jaculum Ph. Hoplites radiatus Brug., sp. — Leopoldinus d’Orb., sp. — n.sp., voisin de H. crioce- roides Torc. et que nous figure- 12% Marnes avec : Belemnites (Duvalia) Emerici Rasp. —— sp. Hoplites regalis (Bean) Pavl. Holcostephanus Astieri d'Orb., sp. rons sous le nom de Hoplites mn- nasteriensis Kil. Aptychus Didayi Coq. Crioceras Seeleyi N. et Uhl. Holcostephanus Jeannoti d'Orb. sp. Amaltheus (?) chypeiformis d’Orb.sp. Nautilus neocomiensis d’Orb. Holcostephanus utriculus Math..sp. Bivalves divers. Rhabdocidaris Kiliani (1) Cott. (1) Cette espèce se retrouve en abondance dans le Valanginien inférieur à Spatangues de Malleval (Isère). Elle a été décrite et figurée par Cotteau (Echin. nouv. ou peu connus, 1890) d'après un échantillon recueilli par l'un de nous à Issarpaye, celui même que nous citons ici. 976 W. KILIAN ET F. LEENHARDT 19bis Banc de calcaires gréseux, avec échantillons siliceux d’Exo- gyra Couloni Defr., Toxaster ci. neocomiensis sp. indét. (commun). 130 Calcaires légèrement esquilleux vers le haut, plus marneux et coupés de lits de marnes gris-bleu vers le bas : Aptychus Seranonis Coq. sp. Belemnites (Duvalia) dilatatus BI. — pistilliformis Blainv. — jaculum Ph. (= subfusi- formis d’Orb. (= pistiliformis p.. parte). — Jostphinae Honn. Crioceras ci. Emerici Lév. — Duvali Lév. — Sablieri Ast. sp. Hoplites heliacus d'Orb., sp. — ci. amblygonius N. et Uhl. — oxygontus N. et Uhl. — salevensis Kilian. (= Am. cryptoceras de Loriol. — Salève PI. II, fig. 3, non d'Orb.). — Frantzi Kilian. (— Hopl. OtimeriN.et Uhl. partim, PI XXXV, fig. 1), espèce à figurer à nouveau. Très commune ici. Hoplites cryptoceras (4) d’Orb., sp. (typique). Hoplites regalis (Bean) Pavl. (Ravin d'Allaves). Desmoceras Julianyi Honnorat, sp. Pachydiscus Neumayri Haug. Desmoceras quinquesulcatum Math. Sp. — ci. fugax (Coq.)Math. sp. Haploceras Grasi d'Orb., sp. Holcodiscus intermedius d'Orb., sp. (type et variétés). — pachysoma (2) Math., sp. Amaltheus (?) clypeiformis d’Orb.,sp. Holcostephanus Jeannoti d'Orb., sp. — Sayni Kilian (= H. Astieri d'Orb., var. à côtes fines). Terebratula Moutoni d'Orb. Trigonia caudata Ag. Lima ci. longa Rœm. Toxaster retusus Lamk. Disaster subelongatus d’Orpb. 4% Calcaires bicolores, marneux, double alternance de gros et de petits bancs avec délits épais de marno-calcaires gris-bleu : Desmoceras ligatum d’Orb., sp. Holrodiscus incertus d'Orb., sp. 15° Gros banc de calcaires gris-bleu avec quelques délits schis- teux, gris-clair, près de Venascle. Hoplites Uhligi Weerth. Crioceras Duvali Lév. Cette assise rappelle absolument l’Hauterivien supérieur de la Montagne de Lure. (1) Le véritable Hopl. cryptoceras, conforme à la figure donnée par d'Orbigny, est une espèce extrêmement rare en France. (2) Espèce voisine de Holc. druentiacus Kilian. — M. Matheron la figure du Rarrêmien; ici elle est nettement hauterivienne, SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 977 Barrêmien 16° Calcaires marneux assez durs, gris-clair, avec de petites taches rousses, et marnes gris-clair. Crioceras Emerici d'Orb. Crioceras Duvali d'Orb. Pulchellia, Sp. Ancyloceras. Aspidoceras (Acanthoceras”?) cf. Per- cevali Uhl. Céphalopodes déroulés, variés. Desmoceras Charrieri (d'Orb.) Fal- lot, Sp. Toxaster (Echinospatagus) ef. Col- leanoi Sism. Cette assise prend une coloration plus grise vers le haut. 17 Calcaires en dalles blanchâtres, sonores, légèrement marneux avec de rares taches d’oxyde de fer, rappelant les plaquettes barré- miennes du sommet de Lure. Crioceras ci. angulicostatum Pict., sp. 18° Gros banc de calcaires compacts quelque peu bicolores, avec quelques intercalations marno-schisteuses ; taches grises et bleues. Débris de Céphalopodes déroulés (Heteroceras). Phylloceras semistriatum d'Orb., sp. Desmoceras difficile d'Orb., sp. — Charrieri(d’Orb.)Fallot, Sp. — (Sonneratia) très voisine de bicurvata Mich., sp., du Gault ; se retrouve dans le Barrêmien de la Palud, la Martre, etc. Hoplites sp. Epaisseur : 20 à 25 mètres. Silesites Seranonis d'Orb. Holcodiscus Caillaudi d'Orb., sp. Holcodiseus druentiacus Kil. Pulchellia ci. Leonhardti Karst. sp. Crioceras sp. — aff. Roemeri N.et Uhl. — Thiollierei Ast. Toxaster (Echinospatagus) Ricor- deaui Ast. Montlivaultia, sp. 18bis À la partie supérieure de cette assise, on remarque un lit de marnes glauconieuses à Belemnites minaret (10c"). Ces marnes semblent raviner le substratum. 19 Les calcaires deviennent blancs; les intercalations schisteuses disparaissent ; beaucoup de Belemnites : Belemnites minaret Rasp. Nautilus ef. varusensis d'Orb. Desmoceras cassida Rasp. sp. 978 W. KILIAN ET F. LEENHARDT 195 Calcaires blancs à veines spathiques : Belemnites minaret Rasp. Pulchellia Sellei Kil. Desmoceras difficile d'Orb., sp. Pecten Cottaldi d’Orb. (remplissant — cassida Rasp. sp. un banc). Crioceras Koechlini Astier sp. Crioceras barremense Kilian (espèce du groupe des Cr. kammatoptychum N. et Uhl. et Roemeri N. et U.). Cette espèce, qu’il y aurait intérêt à décrire complètement, a été figurée sous le nom de Cr. ind. aff. Roemeri par M. Uhlig (Gardenazza, PI. IV, fig. 3). Elle existe également à Blieux. Ces bancs affleurent dans le voisinage du lieu dit Nauvin. En résumé, la succession observée à Moustiers-Sainte-Marie est la suivante : 1. — À) Séquanien à Perisphinctes Lothari et subfascicularis (zone à Oppelia tenuilobata) des environs de Saint-Maurin et du Plan de Canjuers. B) Calcaires blancs (Portlandien-Tithonique), coralligènes, massifs à Radioles d'Oursins, Polypiers, Térébratules, Diceras (Faciès récifal). 2. — Calcaires bien stratifiés. 3. — Calcaires de Berrias (Faciès vaseux). k. — Couches marneuses à Spatangues avec Toxaster ci. granosus d’Orb., Pholadomya elongata et Céphalopodes valanginiens |Hopl. Desori, regalis, oxygonius ; Holcost. psilostomus Atherstoni, Astieri, Mittreanus, etc.). 5. — Marno-calcaires à Hoplites radiatus avec glauconie et Spa- tangues (Toxaster retusus Lam.). | 6. — Calcaires marneux à Crioceras Duvali (Faciès vaseux). 7. — Calcaires barrémiens avec quelques intercalations glauco- nieuses. Cette série est d'autant plus intéressante qu’elle diffère notable- ment, par l'épaisseur plus grande qu'y possède le Barrémien, de la succession observable un peu plus au Sud, à La Palud de Moustiers où cet étage, beaucoup plus glauconieux, est réduit à un ou deux mètres. Dans notre coupe, il rappelle encore le développement qu’il a dans la Montagne de Lure. Mais ce qui rend particulièrement importantes les constatations que nous venons de faire, c’est l’existence d’un niveau à Spatangues caractérisé par Toxaster cf. granosus d’Orb. et inférieur à l’Haute- # PARA relie M MRC EETURE, RE ra nil A4, Din dt, ee PÙ A EU cé” à E: tn DR es E hide æ ro SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 979 rivien, comme le montrent sa position stratigraphique et sa faune de Céphalopodes. Cet horizon est bien constant ; on le retrouve au Sud de Venascle où on relève la succession suivante : I. — Calcaires marneux jaunâtres à bancs assez durs, grenus, d’une teinte brunâtre : Nautilus neocomiensis d’Orb. Pholadomya elongata Münst. Holcostephanus psilostomus N. et Exogyra (Ostrea) Couloni Defr., sp. Uhl. (typique) Panopaea neocomiensis d'Orb. Holcostephanus Atherstoni Sharpe Terebratula Carteroni d'Orb. sp. (var. à côtes fines). Nombreux Toraster cf. granosus Hoplites hystrix (Phil.) N. et Uhl. d’Orb. — Desori Pict. et C. sp. Toxaster spec. (1). (1) M. Lambert a découvert parmi les Echinides recueillis par nous à Moustiers Sainte-Marie et qu'il a bien voulu déterminer, un échantillon particulièrement curieux de Toxaster neocomiensis, dont voici la diagnose, due à la plume de notre savant confrère : Tozxaster cf. neocomiensis d'Orbigny (S. Echinospatagus) du Néocomien cu Moustiers ; forme intéressante se rapprochant plus du T. neocomiensis que des autres espèces, mais non identique aux types et aux échantiilons du bassin de Paris. Espèce subconique, à ambulacre impair composé de pores nombreux, serrés, très inégaux; ambulacres pairs à pores subégaux dans chaque branche avec les internes seulement un peu moins allongés que les externes. Un des échantillons communiqués présente une anomalie très intéressante dans la disposition des plaques apicales. Cette disposition présenterait une importance É phylogénique extrêmement curieuse s’il pro- Ca de . vient des couches inférieures du Valangi- AN D - se nien, car il serait alors permis d'y voir un pe in de ces types de transition si difficile à saisir ON parmi les fossiles et qui relierait plus étroi- RC NP tement que.je n'ai pu le faire sur le plastron Se des Spatangides, Disaster à Toraster, un RTE Cassidulide à un Spatangide. L’apex de cet échantillon (figure 1) est semi-compact : les quatre plaques génitales sont bien en contact entre elles, mais, du FRLCUE : x ces côté gauche, 3 est séparée de 4 par l'ocel- sn ee . laire IV. Cette disposition, déjà connue chez Fe Toxaster africanus Coquand et chez mon PRES RÉ ARN SE ET SAR ES Lampadaster Gauthieri, avait été aussi Fig. 1. — Apex grossi 6 fois d’un signalée par moi comme accidentelle chez Toxaster ci. neocomiensis du Toæaster granosus. Mais ce qui est tout Se HÉRMOOS RE TSNECSE à fait particulier à l’individu de Moustiers, c’est l’écartement des ambulacres postérieurs qui tendent pour ainsi dire à se séparer du centre apical. La plaque I n'est plus en contact que par un de ses petits 980 W. KILIAN ET F. LEENHARDT IT. — Niveau marneux ; marno-calcaires bleuâtres avec : Belemnites pistilliformis Blainv. Hoplites angulicostatus (d'Orb.)Pict. — Josephinae Honn. Sp. — binervius Rasp. — Sp. — hybridus Duval. Crioceras Duvali Lév. Piychoceras sp. Holcodiscus intermedius d'Orb. sp. Hoplites ci. Thurmanni P. et Camp. IT. — Marno-calcaires hauteriviens à Echinides et Bivalves très nombreux. Toxaster (Echinospatagus) retusus Lamk. Ainsi, nous rencontrons ici encore (n° I) des assises à Spatangues et à faune de Bivalves semblables à celles qui existent généralement dans l’Hauterivien (n° III), mais pour lesquels les Céphalopodes nous indiquent un niveau nettement Valanginien. La même particularité se présente à Boulogne près de La Palud- de-Moustiers. Remarquons également qu'ici le Valanginien et l’Hauterivien pré- sentent, avec le faciès sublittoral à Oursins, Huîtres, Brachiopodes, un certain nombre d’Ammonites qui font défaut ou sont très rares dans le type vaseux à Céphalopodes de ces étages, tel qu'il existe à Monteclus, à la Charce, etc. Ces formes sont pour la plupart des espèces jurassiennes ou des formes du Hils de l'Allemagne du Nord. Il est trés intéressant de remarquer qu'ici, comme partout, l'abondance de ces formes coïncide avec la rareté et même la disparition complète des Lytoceras et des Phylloceras. Nous citerons par exemple : Crioceras Seeleyi N. et Uhl. Hoplites longinodus N. et U. Hoplites.-hystrix (Phill.) N. et U. — cryptoceras d'Orb., sp. — Thurmanni Pict. et C., sp. — salevensis Kil. — Desori Pict., Sp. — Frantzi Kil. — regalis (Bean.) Pavl. — castellanensis d’Orb., sp. — oxygonius Neum. et Uhl. — radiatus Br., Sp. — amblygonius Neum. et Uhl. — Leopoldi d'Orb., sp. — heliacus d'Orb., sp. — Uhligi Werth. — paucinodus N. et U. côtés avec la génitale 4 qui semble s'avancer à sa rencontre, enfin l’ocellaire V touche seulement à son inséparable voisine l’ocellaire I et reste sans aucune relation directe avec les génitales. L'apex de cet échantillon présente donc des analogies indiscutables avec celui de certains Metanorhinus. SUR LE NÉOCOMIEN DES ENVIRONS DE MOUSTIERS 981 Amaltheus (?) clypeiformis d’Orb. Holcostephanus utriculus Math., sp. Holcostephanus psilostomus N. et U. — Carteronid’Orb., sp. — Atherstoni Sharpe , sp. (= multipli- catus N.et Uhl. Le cachet tout spécial de cette faune est accentué encore par la présence de formes intéressantes telles que Desm. Julianyi Honn., Desmoceras pachysoma Math. sp., qui semblent particulièrement abondantes ici. M. Honuorat a réuni du gisement de Châteauneuf-les-Moustiers(1), une grande quantité d’espèces nouvelles ou curieuses. Nous espé- Trons pouvoir nous procurer, par des explorations réitérées, des séries aussi complètes que celles du géologue de Digne et donner alors une suite à cette -étude préliminaire, en faisant connaître avec plus de détails paléontologiques, le Crétacé inférieur de cette contrée. (1) Notamment une série d’Holcostephanus (H. multiplicatus, H. psilostomus, H. cf. Boussingaulli d'Orb., sp., etc.). 982 SÉONTNE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES par M. Ph. ZURCHER. (PL. XXI). AvANT-ProPpos. — 1. DESCRIPTION GÉNÉRALE. — Il. DESCRIPTION DE DÉTAIL DES ANTICLINAUX : Pli du chemin de Beynes. Pli de Font-Dinant. Pli du chemin de Creisset. Pli de la Valbonette. Pli du pont du Couinier. — III. ErTupEk pes RELATIONS DES PLIS : Disposition des plis en plan. Fusion et bifurcation des plis. Courbure des plis. Communauté de direction de cerlains groupes de plis. Indépendance du pli des Dourbes. — 1V. RÉSUMÉ. AVANT-PROPOS Chabrières est une localité depuis longtemps connue et visitée, non seulement par les géologues que les gisements fossilifères voisins y ont attirés, mais aussi par les admirateurs de la Nature qui sont venus fréquemment contempler la belle clue que franchit la route de Digne à Barrème, et qui est une sorte de portail formant transition entre la vallée inférieure de l’Asse, creusée d’une façon relativement régulière dans les poudingues pontiques, et son cours supérieur qui s’est difficilement frayé un passage au milieu des couches bouleversées que traverse la rivière. Outre leur intérêt paléontologique et pittoresque, les environs de Chabrières offrent encore un sujet d'étude des plus attrayants au point de vue des accidents tectoniques. C’est sur ces accidents que nous allons attirer spécialement l'attention. I. DESCRIPTION GÉNÉRALE Chabrières, pour en résumer tout de suite les particularités de structure, est un véritable « rendez vous » de plis. On peut y observer en effet, en partant de l'emplacement même du hameau, la continuation du Trias qui en constitue le sol et de l’Infralias voisin sous forme d’affleurements qui s'étendent dans plusieurs fr FEES A 4 NOTE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES 983 directions et marquent ainsi les parties centrales d’autant d’anti- clinaux. | Le plus important de ces affleurements est celui qui s’étehd vers le $.-0., occupe la dépression dans laquelle passe le chemin de Beynes et comprend une grande masse de muschelkalk qui forme l’extrémité nord de la côte du signal de Beynes. Une deuxième pointe de Trias s’avance presque directement au Sud et longe le vallon qui reçoit les eaux venant du col de Font- Dinant, à l'Est du signal de Beynes. Cette bande triasique s’arrête d’ailleurs au bout d’un kilomètre environ et l’anticlinal qu'elle jalonne se continue par une ligne de discontinuité. On suit une troisième ligne d'opposition du Trias en gravissant le sentier qui s'élève en nombreux lacets pour parvenir ensuite à Creisset et qui s'éloigne peu de la dépression occupée par les marpes irisées et les gypses du Trias, dissimulés de temps en temps par l'Infralias. ? Si, enfin, on s’avance vers le N.-E. en partant de Chabrières on vient aboutir au pied d’une grande falaise de Lias qui forme le soubassement de la chaine des Dourbes, et l’on peut constater aisément que le pied de celte falaise est formé par l’Infralias avec fréquentes apparitions de Trias. Ces quatre plis sont en continuité avec le Trias de Chabrières même, deux autres viennent aboutir tout près. En se plaçant à un kilomètre environ à partir de Chabrières sur la route de Barrême, on peut voir sur la rive opposée de l’Asse un ravin abrupt, creusé entre deux crêtes du Jurassique supérieur, redressé verticalement. Au fond de ce ravin affleurent d’une façon très visible, même de la route, les couches marneuses de l’Infralias qui forment là une boutonnière au milieu des marnes du Bathonien et de l’Oxfordien. C’est encore là un anticlinal bien voisin de ceux dont il vient d’être parlé. Enfin, si l’on fait encore quelques centaines de mètres jusqu’au Couinier, on rencontre un sixième anticlinal bien marqué par les affleurements de Trias et d’Infralias qu’on peut observer sur le sentier qui monte à Creisset, et qui s'étendent ensuite, en se - bifurquant, à travers une série de ravins où il serait difficile de les suivre pied à pied, jusqu’au hameau de Champagnel, au-dessus de Norante. | Tous ces plis présentent les traces d’étirements plus ou moins intenses qui rendent spécialement intéressante l’étude de leurs coupes, que nous allons décrire successivement pour chaque pli. 984 PH. ZÜRCHER II. DESCRIPTIONS DE DÉTAIL DES ANTICLINAUX PLI DU CHEMIN DE BEYNES A ce pli appartient d’abord la coupe donnée par la elue de Chabrières, très régulière du Tertiaire au Bathonien, puis troublée par un accident qui supprime le Lias et ne laisse, entre les calcaires marneux à Amm. triporlitus et le Trias surmonté d’un peu d’Infra- lias, qu’un affleurement irrégulier de calcaire brun, cristallin, sans doute métamorphisé par les dislocations et ne contenant que fort. peu de fossiles. La fixation du niveau de ce calcaire a présenté par suite quelques difficultés, mais il semble maintenant certain quil peut être rapporté au Bajocien, étant donné que les fossiles qui en ont été extraits, bien que peu déterminables, sont tous rapportables à des espèces bajociennes, et que ces indications concordent ainsi avec les éléments fournis par son gisement. M. Kilian a rencontré en eftet dans ce calcaire un oursin très incomplet, qui, rapporté tout d’abord à Stomechinus perlatus, paraît pouvoir avec autant de raison être déterminé comme St. bigranularis. D'autre part, ces calcaires ont fait l’objet d’une mention dans le compte-rendu de la course de Digne à Barrèême, faite par la Société géologique en 1872, et une note (1) indique que M. Garnier y a rencontré quelques échantillons de Lima heteromorpha. Nous y avons également recueilli une Lima pouvant être rapportée à cette espèce. La retombée opposée au flanc qui vient d’être décrit apparaît d’une façon irrégulière : d’abord, sur la rive droite de l’Asse, sous forme d’une bande d’Infralias et de Lias, considérablement étirés, laquelle est à peu près-parallèle à la chaîne de la clue, et se relie visiblement, de l’autre côté du cours d’eau, à une bande analogue appartenant à un autre pli. En avançant vers le Sud-Ouest pour suivre le pli, on voit bientôt apparaître de nouveau puis se développer des couches appartenant au flanc S.-E. du pli. Ces transformations sont représentées sur les coupes de la PI. XXI. Le pli se bifurque, une branche d'importance majeure se dirige au Sud en se déversant fortement vers l'Ouest, avec disparition du flanc médian, le flanc normal supérieur étant formé par le massif du signal de Beynes et son important soubassement triasique. L'autre branche, beaucoup moins intense, se présente sous forme (1) B. S. G. F., ® série, t. XXIX, p. 669. / ” D Re To ME ET 27 ANSE NOTE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES 985 d’un anticlinal presque symétrique dont le flanc N.-0. est en continuité avec la partie homologue du pli primitif, et dont l’axe, successivement formé de Jurassique supérieur, de Crétacé et de Tertiaire, s'infléchit peu à peu vers le Sud pour arriver à constituer un accident dans le substratum du recouvrement émané du pli du signal de Beynes. Pci DE FontT-DINANT Les poudingues tertiaires (1), relevés verticalement, que l’on rencontre sur la rive gauche du ravin qui se dirige du Sud au Nord pour aboutir au moulin de St-Pierre, sont supportés réguliè- rement vers l’Ouest par du Barrèêmien et du Néocomien s'appuyant sur le Jurassique supérieur du signal de Beynes. Du côté de l’Est le flanc dn synclinal est bien moins complet, et le Tertiaire butte contre le Trias, sauf en un point où l’on observe une petite lentille du Cénomanien. De l’autre côté de ce Trias, qui constitue ainsi un axe anticlinal, les lacunes sont presque aussi grandes, car c’est le Jurassique supérieur qui se montre immédiatement au contact des marnes irisées. RE, L’anticlinal qui se dessine ainsi près de Chabrières n’est pas longtemps jalonné par une zone triasique ; en remontant vers le col de Font-Dinant on voit le Jurassique venir au contact du Tertiaire, et la ligne de discontinuité ainsi créée se prolonge sur une notable longueur vers le Sud dans les mêmes conditions. PLI DU CHEMIN DE CREISSET La masse disloquée du Jurassique supérieur qui forme le flanc oriental du pli précédent constitue un nouveau synclinal qui,comme le synclinal tertiaire et crétacé situé un peu à l’Ouest et dont il a été parlé plus haut, se termine en pointe par suite d’une nouvelle pénétration du Trias vers le Sud, laquelle marque derechef la présence d’un anticlinal qui cause une dépression topographique dont s'éloigne peu le chemin de Chabrières à Creisset. Le flanc ouest de cet anticlinal est très incomplet par suite d’étirements intenses ; cependant, tandis qu’à l’origine le Trias est en contact (1) Ces poudingues ont été considérés, sur la carte, comme aquitaniens, par suite de leur aspect identique à ceux de la « Mollasse rouge ». D’après les observa- tions nouvelles de M. bepéret, il est probable que cette attribution devrait être modifiée, et que cette « Mollasse rouge », ainsi que les couches de même nature que l’on rencontre au Sud vers Majastres, devrait être regardée comme miocène et de même âge que celle des environs de Châteauredon, 7 Novembre 1896. — T. XXII, Bull. Soc. Géol. Fr. — 63 986 PH. ZÜRCHER avec le Jurassique supérieur, plus loin il s’intercale une épaisseur souvent notable de Jurassique marneux. Le flanc est, au départ des bords de l’Asse, est presque complet : les couches, toutelois fort amincies, de l’Infralias et du Lias, du Jurassique marneux et supérieur, ainsi que du Néocomien, forment une série assez com- plète. Plus loin, vers Creisset, l’Infralias ést en contact avec le - Jurassique marneux qui forme là le terme le plus élevé de la série. PLI DE LA VALBONETTE Ce pli est constitué par une boutonnière d’Infralias, montrant bien le mouvement anticlinal, entourée de marnes jurassiques qui vont buter à l'Ouest contre le Néocomien du flanc est du pli du chemin de Creisset et qui supportent normalement, à l'Est, du Jurassique supérieur relevé verticalement, qui forme une barre traversant l’Asse comme la barre analogue appartenant au pli précédent. PLI DU PONT DU COUINIER Quand, après avoir traversé l’Asse sur un ancien et pittoresque petit pont, on gravit les lacets du chemin conduisant du Couinier à Creisset, qui se développe sur le versant boisé appuyé à la grande barre du Jurassique supérieur faisant partie du flanc oriental du pli précédent, on rencontre sur ce parcours les aïffleurements les plus divers. Au bord même de l’Asse la culée rive gauche du pont s'appuie sur les bancs redressés du Lias inférieur, gisement ancien- nement connu ; à peu de distance au-dessus c’est du Néocomien qui montre des calcaires marneux en couches également presque verticales, plus haut encore les cargneules du Keuper et les märnes rougeàtres qui les accompagnent occupent une grande surface, et on les voit former vers le S.-E. une bande qui se dirige parallèlement à l’Asse, et qu’on peut recouper en pénétrant dans les profonds ravins qui aboutissent à ce cours d’eau. L'origine de cette topographie géologique si anormale est le fait que l’anticlinal dont l’axe est marqué par la bande de Trias, dont il est question ci-dessus, vient de se coller, avec un léger surplomb, contre le Néocomien dépendant du flanc est du pli de la Valbo- nette ; une surface de discontinuité très irrégulière a été la conséquence de ce contact, et l’intersection de cette surface et de celle du sol présente ainsi la disposition figurée sur la carte et qui montre un affleurement ovale de Néocomien, presque entièrement entouré de Trias et d’fnfralias, se raltachant à peine à la bande néocomienne dont les couches verticales sont juxtaposées en NOTE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES 987 concordance au Jurassique supérieur formant la crête et qui appartient, comme on l’a dit, au flanc Est du pli de la Valbonette. Pix DES DOURBES 1 nous reste à parler de la zone triasique et infraliasique qui passe au pied de la falaise de Lias qui domine Chabrières, et même aussi la chaîne de la Clue. Cette zone est le noyau d’un anticlinal fortement déversé vers le S.-0. dont le flanc médian est supprimé, dont le flanc inférieur est constitué par la masse si disloquée dont on vient d'étudier les plissements, et dont enfin le flanc normal supérieur est formé par la série des terrains qui s’étagent au-dessus du noyau anticlinal et dont la régularité que rien ne trouble jusqu’à la chaîne des Dourbes et au Tertiaire de la vallée de Tartonne, contraste si remarquablement avec les complications des régions voisines. Le ravin du Couinier donne une bonne coupe de ce flanc normal supérieur. Plus loin, vers Novante, le pli se redresse en s’atténuant, après réapparition du flanc médian (voir compte-rendu de la course du 23 septembre) et cette disposition est ainsi une preuve absolument sûre de la structure du pli des Dourbes. II. ÉTUDE DES RELATIONS DES PLIS DISPOSITION DES PLIS EN PLAN La disposition en plan des plis dont on vient de lire les descrip- tions individuelles est représentée sur la planche XXI. En commençant par l'Ouest, on voit d’abord le pli du chemin de Beynes, orienté en premier lieu O.S.0.-E.N.E., se bifurquant en deux branches, dont l’une subit une incurvation très marquée pour prendre la direction du Sud et venir alors disparaître, sans doute s’enfoncer sous la masse déversée dépendant de la seconde branche, laquelle, par une courbe moins accentuée que la première, se dirige aussi graduellement vers le Sud. Le pli de Font-Dinant se détache de la souche commune, puis prend très rapidement la direction S. 100 E. environ. Une disposition analogue, mais plus accentuée, amène le pli du chemin de Creisset à suivre, après avoir pris également origine à la souche commune et subi ensuite une rotation de 90° à peu près, la direction S.-S.-E. 988 PH. ZÜRCHER Le pli de la Valbonette, à son départ de l’Asse, est orienté à peu près S.O.-N.E., direction suivant laquelle les deux barres du Jurassique supérieur qui sont sur ses flancs traversent la rivière. Un infléchissement rapide lui donne la direction du Sud, puis il se range, en tournant encore à l'Est, à peu près parallèlement au pli du chemin de Creisset, c'est-à-dire suivant l'orientation N.N.0.- S.S.E. Le pli du pont du Couinier suit une courbe à peu près parallèle à celle décrite par le pli précédent. Enfin le pli des Dourbes, aux environs de Chabrières, se montre bien régulièrement dirigé de N. 40 O. au S. 40E. Les conséquences théoriques générales qui peuvent résulter des faits qui viennent d’être décrits auront place dans une note spéciale. Dans la présente description qui ne sort pas des limites de consta- tation qui découlent de l'étude du terrain, nous n’attirerons l'attention que sur un certain nombre de points qui sont des faits d'observation d'ensemble, et qui découlent des faits d’observation de détail que l’on vient de passer en revue. FUSION ET BIFURCATION DES PLIS Un premier phénomène remarquable est la continuité que présentent les plis de Font-Dinant et du chemin de Creisset avec le pli du chemin de Beynes. Il est facile de constater sur le terrain que ce ne sont pas seulement les axes triasiques et infraliasiques de ces plis qui viennent aboutir à l’axe analogue du pli qui semble constituer ainsi une sorte de tronc commun. Il y a véritable raccordement par un pli à axe curviligne qui forme trait d'union entre les deux plis de direction diflérente. En particulier pour le pli du chemin de Creisset, ce raccordement se voit de la façon la plus nette dans l’allure des couches infraliasiques et liasiques qui appartiennent successivement au flanc Est du pli du chemin de Creisset, puis, après avoir traversé l’Asse, au flanc du pli du chemin de Beynes opposé à celui auquel appartient le Jurassique de la clue de Chabrières. Tout à fait analogue est la double continuité du pli du chemin de Beynes avec le pli couché du signal de Beynes et le pli qui continue vers l’E.-S.-E. jusqu’à Beynes même (et que nous appel- lerons pli de Beynes). Ces deux plis ont pour flanc occidental commun la chaine de la clue. NOTE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES 989 COURBURE DES PLIS Les plis de la Valbonette et du pont du Couinier décrivent des courbes très accentuées aux environs des points où ils traversent l’Asse. Il est facile de s’en rendre compte d’après la courbure des couches résistantes qui les constituent partiellement. COMMUNAUTÉ DE DIRECTION DE CERTAINS GROUPES DE PLIS Il suffit d’un coup d'œil jeté sur le plan schématique représentant les axes des plis pour voir qu’il existe une communauté de direction bien nette entre le pli de chemin de Beynes et les portions du pli de la Valbonette et du pli du pont du Couinier situés au voisinage de l’Asse. D'autre part, des rapports de même nature existent entre les parties des plis du chemin de Beynes, de Font-Dinant et du chemin de Creisset les plus éloignées de Chabrières, et on retrouve encore une orientation très rapprochée de celle de ces trois plis dans les portions des plis de la Valbonette et du pont du Couinier, situées sur la rive gauche de l’Asse. Tous ces plis sont également à peu près parallèles au pli des Dourbes. INDÉPENDANCE DU PLI DES DOURBES Mais si le pli des Dourbes est à peu près parallèle à plusieurs anticlinaux de la région au Sud de Chabrières, on peut constater sans difficulté que contrairement à ce qu'on a vu plus haut au sujet des raccordements existant entre les autres plis, il n’y a aucune union entre les éléments du pli des Dourbes et ceux du même niveau des plis voisins. Le Jurassique supérieur de la chaîne de la Clue semble s'enfoncer sous l’Infralias qui le domine. Les barres verticales de calcaires tithoniques qui font partie du pli du chemin du Creisset et du pli de la Valbonette, elles aussi, paraissent venir pénétrer le flanc de la vallée, mais elles sont surmontées de pentes formées par des marnes jurassiques, bathoniennes ou oxfor- . diennes, au-dessus desquelles se poursuit la bande triasique et infraliasique du noyau anticlinal du pli des Dourbes. Ces pentes paraissent appartenir au flanc médian de ce pli comme les couches analogues qui, à Novante, occupent la même position et jouent là certainement le rôle des couches du flanc renversé. 990 PH. ZÜRCHER. — NOTE SUR LES ENVIRONS DE CHABRIÈRES IV. RÉSUMÉ On peut donc résumer ainsi les faits observés dans l’ensemble des plis qui entourent Chabrières : Les directions de ces plis paraissent pouvoir être classées en deux groupes, auxquels il est possible de rattacher les principaux éléments pseudo-rectilignes de leurs tracés. Entre ces éléments pseudo-rectilignes existeut des plis de raccor- dement à courbure relativement accentuée. Fait exception toutefois à cette dernière règle le pli des Dourbes, dont aucune partie ne se relie aux plis voisins. M. de Rouville demande quelques explications au sujet du mot de Tithonique, qu’il entend souvent prononcer. / MM. Haug et Kilian répondent que, dans son sens restreint et le plus précis, ce terme doit être appliqué à des assises de facies méditerranéen, correspondant exactement au Portlandien du Nord. L'ordre du jour étant épuisé, le Président lève la séance en rap- pelant que la Société doit partir à une heure de l’après-midi pour Saint-André-de-Méouilles. Il déclare close la session extraordinaire. 991 Liste bibliographique des publications relatives à la région de Castellane.. 1830. — GuEYMARD. Sur la Géologie et la Minéralogie du département des Hautes-Alpes (B. S. G., 1"° série, T. D). 1834. — PARETOo. Observations sur le département des Basses-Alpes (PSG, ssérie, T° 1V,: p.185). 1834. — BERTRAND-GESLIN. Masses qgypseuses de Digne (B. S. G., meSérent. VD. 357) 1835. — LÉéveiLé. Description de quelques coquilles fossiles du dépar- tement des Basses-Alpes (Mém. S. G., 1'° série, T. II, p. 313). 1839. — Ewazp et Bryricx. Note sur le terrain Crétacé du S.-E. de la France (B.S: G:P:,7° série, T. X,.p. 222). 1840. — Sciplon-GRAS. Statistique minéralogique du département des Basses-1lpes (Grenoble). 1840. — Coquanp. Sur les terrains néocomiens de la Provence (B. S. G., msérie L'XE p.401): 1840. — GuEYMARD. Mémoire sur les terrains altérés magnésrens et dolo- miliques ües départements de l'Isère, des Hautes et Basses-Alpes (B.S. G., nésénie, L'XIp.4532). 1841. — DuvaLz-Jouve. Bélemnites des terrains crétacés inférieurs des environs de Castellane (B. A.) avec la description de ces terrains. 1841. — Coquanb. Aptychus du Néocomien des INSEE Alpes (B. S. resérie, LT: XIL,-p. 376). 1842. — Coquanp, MATHERON et RENAUD. Compte rendu de la Réunion de la Société géologique à Aix (B. S. G., 1° série, T. XIII, p. 412). - 1843. — D’Orgieny. Notes sur les traces de remaniements au sein des couches du Gault ou terrain altice de France et de Savoie (B- S. G F., HSéne AT EXIV pr 037): 1844. — Sc. Gras. Essai sur la constitution géologique des Alpes centrales de la France et de la Savoie (B. S. G. F., 2° série, T. [., p. 690). 1845. — V. Tæiocuière. Note sur les terrains jurassiques de la partie méridionale du bassin du Rhône (B. S. G., 2° série, T. V, p. 31). 1848. — Sc. GRAS. Sur les anciens lits de déjection des lorrents des Alpes et sur leur liaison avec le phénomène erratique (Annales des Mines, Séries LeXIV): 1848-1851. — D'ARCHIAC. Histoire des progrès de la Géologie (T. IV, p- 499; T. VI, p. 568). 1849-52. — D’OrBicNy. Cours élémentaire de Paléontologie et de Géologie straligraphique. 1851. — AsTier. Catalogue descriptif des Ancyloceras du Néocomien d’Escragnolles et des Basses-Alpes. 1850-52. — A. D'OrBiGxy. Predrome de Paléontologie stratigraphique. 992 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE DES PUBLICATIONS 1852. — Lory. Note sur les terrains du Dévoluy (B.1S:10../22"S0ne; TE p:20);: 1852. — RozET. Coupes géologiques des Hautes-Alpes (B. S. G., 2° série, T. IX, p. 165). 1854. — Renevier et HÉBERT. Description des fossiles du terrain num- mulitique supérieur. (B. S. G. F., 2e série, T. XI, p. 589). 1854. — Lory. Sur les terrains crétacés de la Charce et de quelques autres points de la Drôme (B. S. G., 2° série, T. XI, p. 955). 1855. — Rozer. Mémoire geologique sur les Alpes françaises (B.S. G., 2e série, T. XII, p. 204). 1855. — JAUBERT. Description d’une a nouvelle d’Ancyloceras de l'étage néocomien de Castellane. — (Lyon). 1856. — H. DE VizLENEUvE-FLayosc. Description minéralogique et géologique du Var et des autres parties de la Provence. 1857.— Lory. Esquisse d’une Carte géologique du Dauphiné (B.S. G., 2e série, L._XV,; p. 10). j 1859. — Lory. Note sur une Carte géologique du Dauphiné (B. S. G., 2e série, T. XVI, p. 817). 1860. — Dougcier. Note sur la géologie (Bull. de la Société d’études scientif. et archéol. Draguignan). 1861. — FERRAND. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. — (Digne). ‘ 1861. — CoquanD. Rapport entre les groupes de la Craie moyenne et de la Craie supérieure de la Provence et du.Sud-Ouest de l& France (B.S.G , 2€ série, T. XVIIL, p. 133). 1861. — JauBerT. Note sur la grande Oolithe de Provence (B. S. G., 2e série, T. XVIII p. 599). 1861. — HéBerr. Observation sur la grande Oolithe de Provence (B. S. G:, 2%Série, -XNIIE p:6xv): 1861.— REYNÈS. Etudes sur le synchronisme et la délimitation des terrains crétacés du S. E. de la France. — (Paris). 1862. — HéBERT. Du terrain jurassique de la Provence : sa division en étages ; son indépendance des calcaires dolomitiques associés aux gypses (B.S. G., 2° série, T. XIX, p. 100). 1862. — Coquanp. Sur la convenance d'établir, dans le groupe inférieur de la formation crétacée, un nouvel étage entre le Néocomien proprement dit et le Néocomien supérieur (B. S. G., 2° série, T. XIX, p. 531). 1862. — DE Morrizzer. Terrains du versant italien des Alpes comparés à ceux du versant français (B. S. G., 2° série, T. XIX, p. 849). 1863. — CoquanD. Du terrain jurassique de la Provence, et surtout des étages supérieurs de ce terrain (B. S. G., 2° série, T. XX, p. 553). 1866. — Dreucarair. L'Infralias dans le Midi de la France (B.S. G., 2€ serie, T. XXIII, p. 309). 1866. — Lory. Sur le gisement de la Ter. diphya dans les Calcaires de la Porte de France aux environs de Grenoble et Chambéry (B. S: G., 2€ série, T. XXIIT, p. 516). RELATIVES A LA RÉGION DE CASTELLANE 993 1866. — HéBerr. Sur les Calcaires à Ter. diphya (B S. G., 2° série, FXXTII; p- 527): 1867. — HéBerrt. Deuxième note sur les Calcaires à Ter. diphya de la Porte de France (B. S. G., 2° série, T. XXIV, p. 389). 1867. — De Morricer. Gisements des Térébratules trouées (B.S. G., sssénie, TL: XXIV, p.305). 1867. — DieucaraiT. Troisième note sur la zone à Avicula contorta, dans le S.-E..de la France (B. S. G., 2° série, T. XXIV, p. Got). 1868. — Esrav. Couches à Ter. diphya de la Porte de France (B.S.G., se série. T. XXV, p. 346). 1868. — DieuLArAiT. Quatrième note sur la zone à Avicula contorta dans le S.-E de la France (B. S. G., 2e série, T. XXV, p. 616). 1868. — CHaPer. Sur le travail de M. Pictet intitulé : Etude paléontol. des fossiles de la Porte de France, d’Aizy et de Lémenc (B. S. G., 2e série, IE. XXV, p. 692 et p. 8r1). 1868. — Héperr. Note sur le même sujet que M. Chaper (B. S. G., oe série, T. XXV, p. 824). 1869. — DieucaFAIT. Malériaux pour servir à la description scien- tifique de la Provence. Trias.— (Paris, Savy). 1869. — Coquanp. Sur les assises qui, dans les Bouches-du-Rhône, sont placées entre l'Oxfordien supérieur et l'étage valanginien (B. S. G., 2e série, T. XXVI, p. 100). 1869. — HÉBerT. Sur les couches comprises, dans le Midi de la France, entre le Néocomien marneux à Bel. dilatatus et les Calcaires oxfordiens (B. S. G., 2: série, T. XX VI, p. 181). 1869. — HéBErT. Classification des assises néocomiennes (B. S. G., 2série TX XNVTI p: 214): 1869. — HÉBERT. Sur les couches A de l’Infralias du Midi de la France.(B. S. G., 2: série, T. XX VI, p. 447). 1869. — HéBert. Sur l’âge des couches comprises dans la désignation d'étage tithonique (B. S. G., 2° série, T. XXVI, p. 588). 1869. — CHaper. Observation sur ia communication précédente de M. Hébert (B. S. G., 2° série, T. XXVI, p. 668). 1869. — J. Marcou. Note sur l'or DIE du Tithonique (B. S. G., 2° série, T. XXVI, p. 669). 1869. — HÉBERT. Réponse à MM. Chaper et Marcou à propos de la discussion sur l’âge des Calcaires à Ter. diphya de la Porte de France (B. S. G., 2° série, T. XXVL, p. 671). 1870. — CoquanD. Nouvelles considérations sur les Calcaires jurassiques à Diceras du Midi de la France (B. S. G., 1"° série, T. XXVIE, p. 73). 1870. — HégBerT. Examen de quelques points de Géologie méridionale. — 11. Brèche d'Aizy. — 1V. Contact des terrains jurassiques et crétacés à Chaudon (B. 4.), etc. (B. S. G., 2° série, T. XXVIL, p. 107). 1870. — DieuLAraAiT. Position de PO. Couloni dans le Néocomien du S.-E. de la France (B. S. G., 2° série, T. XXVIL, p. 431). 994 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE DES PUBLICATIONS 1870. — DieucArair. Etude sur les couches comprises entre la formation jurassique moyenne et la formation crétacée dans les Alpes, de Grenoble à la Méditerranée (B. S. G., 2° série, T. XXVIL, p. 649). 1890. — Dieurarair. Note sur les dolomies de Rougon (B. S. G., 2e série, T. XXVII, p. 665). 1890. — CH. VÉLAIN. Nouvelle étude sur la position des Calcaires à Ter. janitor dans les Basses-Alpes (B. S. G., 2° série, T. XXVIL. p. 673). 1870. — DieuLarair. Etude sur la zone à Avicula contorta et l’In- fralias dans le S. el le S.-E. de la France.— (Paris, Masson. Ann. des Sc. Géol., T. 1). (Thèse) 1891. — Hégert. Le Néocomien inférie ieur dans le Midi de la France (Drôme et Basses-Alpes) (B. S. G., 2° série, T. XXVIIL, p. 135). 1872. — Cu. VÉLAIN. L'Oxfordien et le Néocomien dans le Midi de la France (B. S. G., 2° série, T. XXIX, p. 129). 1872. — Hévanr Documents relatifs au terrain crétacé du Midi de la France (B. S. G.F., 2° série, T. XXIX, p. 393). 1872. — RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE A Diane (B. S.G. F., 2° série, T. XXIX, p. 597) : HéBerT. — Discours présidentiel (p. Gor). DiEuLarAirT. — Compte rendu de la Course du 8 septembre à Champorcin (p. 606). Garnier. — Trias, Lias et Oolithe de Barles (p. 619). GaRNIER. — Compte rendu de la Course du 9 septembre à Feston et Beau- mont (p. 626). GARNIER. — Coupes de Feston aux Dourbes (p. 641). GARNIER. — Coupe de Chaudon (p. 650). BLEICHER. — Sur le passage du Jurassique au Néocomien dans le départe- ment de l'Hérault (p 660). | VÉLAIN. — Compte rendu des Courses des 10, 11 et-12 septembre /Chabrières, Norante, Barrême et environs, Vallée de Senez) (p. 668). DiuLaAraAiT. — Compte rendu de la Course du 13 septembre à Chasleuil' (p. 685). DE Rouvicze. — Sur les dolomies oxfordiennes et les calcaires à Ter. Moravica dans l'Hérault (p. 683). Garnier. — Terrains tertiaires de l'Asse, du Verdon et du Var (p. 692). TourNouËR. — Sur le terrain nummulitique des environs de Castellane (P- 707). VÉLAIN. — Compte rendu de la Course du 16 septembre au Cheiron et à Lauppe (p.719). DE ROUVILLE. — Sur le Néocomien du département de l'Hérault. GARNIER. — Sur le terrain jurassique inférieur des environs de Castellane (BP: 7532). GARNIER. — Sur les principales failles de la région de Digne et de Castellane (p. 738). is 2 PIE + 28 nt ee Ait 72130 ;, * de be ire otten ©» lt LAS. nd ER | LE Das, "Là bn mi bei cdi bel ADR UT RELATIVES A LA RÉGION DE CASTELLANE 095 GARNIER et VÉLAIN. — Essai d’une carte géologique de la région des Basses-Alpes, parcourue par la Société géologique de France dans la réunion extraordinaire de 1872. (PI. XD). Hégerr.— Notes sur la Craie des environs de Barrême (p. 682 et 706). 18793. — Tu. EBrAy. Stratigraphie des étages qui affleurent dans la Cluse de Chabrières, près de Digne (et observation de M. Vélain) (B. S. G., 3% série, T. I, pp. 261 et 262). 1878. — GARNIER. Nolice sur la collection d'efflorescences recueillies dans les terres noires des Hautes et Basses-Alpes. Note sur l'extension du terrain Néocomien dans le Nord du département des Basses-Alpes (Expo- sition Universelle de 1878, Ministère de l'Agriculture et du Commerce, Administration des Forêts. Paris, Imp. Nationale). 1878. — Porier. Carte géologique détaillée. Feuille d'Antibes. — (Minis- tère des Travaux publics). 1879. — TournouËr. La Mollasse miocène de Forcalquier (B. A.). Etude paléontologique (B. S. G., 3° série, T. VID). 1880. — CozLor. Description géologique des environs d'Aix, en Provence. — (Thèse). 1881. — Cu. Lory. Notice sur ses travaux scientifiques. — (Paris, Cotillon). 1883. — DE ROUVILLE. Quelques mots sur le Jurassique supérieur médi- terranéen (Revue des Sc. Nat. de Montpellier, 3° série, T. IL). 1883. — Ep. F. HonnoraT BaAsribE. Notice sur le Pentacrinus tuber- culatus du Sinémurien des Basses-Alpes. — (Bull. Soc. Scient. et Litt. de Digne, 4: année). 1883. — G... Esquisse géologique du département des Basses-Alpes (Bull. Soc. Scient. et Litt. de Digne, 4° année). 1884. — AD. JoANNE. Géographie du. département des Basses-Alpes (Paris, Hachette). 1884. — Cu. Lory. Sur le terrain nummulitique des Hautes et Basses- Alpes (Bull. Soc de statistique de l'Isère, 3 série). 1884. — Emm. FaAzLor. Note sur un gisement crétacé fossilifère des envi- rons de la gare d’'Eze { Alpes-Maritimes) (B. S. G., 3° série, T. XIL, p. 289). 1884. — Emm. Fazcot. Etude géologique sur les étages moyens et supé- rieurs du Crétacé dans le S.-E. de la France. — { Thèse. (Ann. Sciences, Géol., T. XVII). 1884. — GUIDE JoANNE. Provence. à AE : À 1 1886. — Carez et Vasseur. Carte géologique de la France au 1886, — FonTANNEs. Découverte de fossiles dans le bassin de Digne (Ann. Soc. d’Agr. et Arts utiles de Lyon, be série, T. IX). 1886. — W. Kiran. Note préliminaire sur la structure géologique de la Montagne de Lure. (C. R. Ac. Sc., 15 juin). 1887. — W. Kizian. Note géologique sur la chaîne de Lure. — (Feuille des Jeunes Naturalistes, février 1887). 1888. — SuEss. Das Antlitz der Erde (T. II (passim), Vienne). 996 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE DES PUBLICATIONS 1888. — Herm et DE MARGERIE. Les dislocations de l'Ecorce terr estre. — (Zurich) /passim/. 1888. — Carte géologique de France au RE > exécutée par le Service de la Carte géologique de France (Ministère des Travaux publics). 1888. — W. Kiria. Description géologique de la Montagne de Lure. — . (Thèse). (Ann. Sc. Géol., T. XIX et XX). 1888. — W. Kicran. Sur quelques fossiles nouveaux ou peu connus du Crétacé inférieur de Provence. — (B. S. G., 3 série, T. XVD. 1889. — M. BerrRAND. Notice sur le panneau de la Provence et des Alpes-Maritimes à l'Exposition universelle de 1889. — (Ministère des Tra- vaux publics). 1889. — E. HauG. Lias. Bajocien et Bathonien dans les chaînes subal- pines entre Digne et Gap. — (CG. R. Ac. Sc.). 1889. — W. Kician. Nouvelles contributions à l'étude géologique des Basses-Alpes (C. R. Ac. Sc.). 1889. — CorLor. Carte géologique détaillée. Feuille d'Aix en Provence. — (Ministère des Travaux publics). 1890. — Jos. et Ep. F. HonNoRAT-BAsrTiDe. Sur l'Oxfordien de Cour- bons. — (Feuille des Jeunes Naturalistes). 1890. — L’abbé AnDpRIEu. L'Estoudel. Pont de Tuf. — (Bull. de la É scientif. et litt. des Basses-Alpes, 11° année, n° 39). 1890. — BacxELARD. Causes de la chaleur ds eaux thermales de Digne. (Bull. de la Soc. scientif. et litt. des Basses-Alpes, 11° année, n° 39). 1891. — E. HaAuG. Les chaînes subalpines entre Gap et Digne. — (Bull. Serv. Carte géologique de France et des Topographies souterraines, T. II, n° 21). (Thèse.) 1891. — Pa. ZürcHER. Note sur quelques points de la feuilie de Castel- lane. — (Bull. Serv. Carte géol. de France et des Topographies souter- raines, T. Il, n° 18). fRavin de la Jaby. — Failles des environs de Comps. — Muschelkalk. — Crétacé supérieur]. 1891. — Px. ZürcHER. Carte géologique détaillée. Feuille de Dr aguignan (Ministère des Travaux publics). 1891. — C. DiENER. Der Gebirgsbau der Westalpen. — (Vienne). 1891. — En. et F. HonnorAïT-BASTIDE. Sur des couches indécises du Lias et du Bajocien à Digne. — (Ass. Fr. Av. Sc. C. R., 19° session). 1891. — BACHELARD. Fontaine d’eau salée rencontrée dans les Marnes aptiennes du Col de Moriez. — (CG. R. Ac. Sc. 28 novembre). 1891. — BacHELARD. Recherches de paléontologie microscopique. — (Digne, Charpont et Cie). 1891. — CocLor. Sur la Géologie des environs de on ue Ste-Marie.— (B. S. G., 5° série, T. XIX, p. 553). 1891. — W. KL TAN. Remarques à propos d'un Mémoire de M. Collot.— (B. S. G., 10 avril 1892). 1892. — W. KiciAN. Sur les assises supérieures du Jurassique et les MTS éd +6 is in Éd) tete RELATIVES A LA RÉGION DE CASTELLANE 997 couches inférieures du Crétacé, dans la région delphino-provençale. — (Bull. Soc. de Stat. de l'Isère). 1892. — Px. ZürcHER. Zones plissées de Salernes et d’Aups. — (B. S. Er 3%serie, TX, D 1179): 1892. — W. Kicran. Note sur la structure, etc., des chaînes alpines du Briançonnuis, etc. (B. S. G., 3° série, T. XIX), /passim). — (Passages relatifs aux dislocations des Dourbes; les Montagnes de Digne ne sont pas des chaînes subalpines). 1892. — W. Kicran. Recouvrements aux environs de Gréoulx. — (C. R. Ac.'Sc., b décembre). 1893. — F. LeexHarD, W. Kicran et Cu. Derérer. Carte géologique détaillée. Feuille de Forcalquier. — (Ministère des Travaux publics). 1893. — W. KicrAn et PH. ZüRCHER. Sur les environs d'Escragnolles. — (C. R. Séances Soc. Géol. Fr., 6 avril). 1894. — Px. Zürcuer. Sur les lois du plissement de l'écorce terrestre. — (GC. R. Ac. Sc., 22 janvier). | 1894. — PH. ZürcHER. Note sur le mode de formation des plissements de l'écorce terrestre. — (B. S. G., 3° série, T. XXII, p. 64). 1894. — Pa. ZürcHER. Note sur les résultats obtenus dans la campagne de 1893 sur la feuille de, Castellane (C. R. des Collab. de la Carte géol. de France. Campagne 1893). 1895. — W. Kicran. Note sur les Alluvions fluvio-glaciaires des environs de Sisteron et le pli faille de Lure. (Ibid. Campagne de 1894. Feuille du Buis). 1895..— L. BERTRAND. Note sur le Nord des Alpes-Maritimes (Ibid. Campagne de 1894, Feuille de St-Martin-Vésubie et Nord de la feuille de Nice). 1895. — W. Kizran. Sur le Miocène de Champtercier.— (G. R. Séances de la Soc. Géol. de Fr., 6 mai 1895). 1895. — A. GuÉBHARD. Tectonique d'un coin difficile des Alpes- Maritimes (avec Carte géol.). (Ass. Fr. Av. Sc. C. R. 23° session. Caen, 1894). 1895. — W. Kicran et A. PENCK. Dépôts fluvio-glaciaires de la Durance. — (C. R. Ac. Sc., 16 juin 1895). 1895. — PH. ZürcHER. Carte géologique détaillée. Feuille de Castellane. — (Ministère des Travaux publics). 1895. — Pu. ZürcueRr. Note sur la structure de la région de Castellane . — (Bull. des Serv. de la Carte Géol. de France et des Topog. souterraines, T. VII, n° 48). 1895. — W. Kicran et Px. ZürcuER. Notice sur les Régions de Lure et de Castellane. — In-8°, 60 p.; 15 pl. et nombreuses figures. Grenoble. Allier imp. — (Publié à l’occasion de la Réunion extraordinaire de la S. G. de France). " : 1 , : ‘ ù L° Gi # He £ À : =" f ( v . _ < F are : \ \ Re 4 Un y ’ FR Area L 4 A 4 7 e AU + « ” « r ï j } e ' n 5 Vo) CT ! b # AURA à? & air é à 7 = Lédres 46 à Fat Li danois das de NE D'Oétet bé sp es ii 999 lABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES CONTENUS DANS LES COMPTES-RENDUS DES SÉANCES BECOME Le LE DE PER LR RE ET A EN a GOsskcEr. — Remerciements à la Société... 0, 0. ÉnNper-=="Allocutionsprésidentielle "Men UNIT SE PRESTWICH. — Remerciements à la Société. . . . . .. . . : . . . . . DE MARGERIE. — Présentation d'un ouvrage de M. Nathorst HaAuG. — Présentation de notes. . . . . : MORTE Ph. GLANGEAUD. — Le Lias et le sean moyen à FOuest de Plateau Central EP Re Eee RE eur BoisTez. — Structure géologique de la lisière Eee An na aux CMOS AMIEPIEU (AIN) ELEC EN 0e TOME BouLEe. — Présentation d'une nole de M. Harlé. . . . . . . . . . DouviLcé. — Observations sur la coupe des Martigues s ; TERMIER. — Sur un sondage pratiqué à Saint-Bonnet-de-Mure er MINIER CHAUMAS = =SObSer Va tions, 1 00 0 MD Re No en e BoistTez. — Observations. . . . 5 HOLLANDE. — A propos d’une He Ge M. Deer sur Faue du je du Bourget, des alluvions anciennes de Chambéry et dettatvalléerdenliSenere TR ER Sr A. DErEesEecQuE. — Réponse à M. Kilian . . . . . A. DELAGE el F. MourGues. — La limburgite de Graheles Mes Monte pellier . Het PE MS Te ee MicHaLET. — Les Echinides bathoniens des environs de Toulon. Descrtps tion d’un nouveau genre Heleropedinu A. GAupry. — Présentation d'ouvrage . . . . . . . : : J. Roussez. — Description de la formation secondaire ä tertiaire d’ Lure lie-les-Bains . . . . ; : HauG et LuGeon. — Sur le synclinal de Sorel et la Hanaone de SUIS ER ART EP SR RE PMR NE RER MÉSBERTRANDS —0bserva tions PRE CNE De LAPPARENT. — Observations . . . en = Kiztan. — Note sur la nouvelle nomenclature ds ae ro Ce DePÉRET. — Observations à propos de la note sur la nomenclature des terrains sédimentaires, par MM. Munier-Chalmas et de apparente arr - - Munier-Cnazuas. — Note Préoidaine sur e Haine Me la ie nière chez les Mollusques acéphales. . . . . . F. BerNaRD. — Note préliminaire sur le développement et la morpho- logie comparée de la charnière des Lamellibranches. Douvizé. — Observations. . . . D . J. Roussez — Sur la découverte Re) fi iwérien à ee oiles tue re COLDIC LES RE PCR AE PC ANS NI ENS UNS CT FE TS v XXXIIL XXXVII XXXVII XXXVIII XXXXI 1000 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES De Rouvizze. — Un mot sur la classification du Pliocène . . . . . . G. Dozzrus. — Sur le service de la carte géologique du Danemark. In. Présentation d'un ouvrage de M. Cossmann. . . Ip. Présentation d'ouvrage, . . . SUR A pat LiNbDER. — Présentation d'un ouvrage de M. Cahiers Depérer. — Note sur les phosphorites quaternaires de la otnue és: MOBERGRAND IE =NDDSERTATIONSENREN SR ETEENE ERREE : Munier-CHALMAs. — Observations . . . . . . Hs EP rs Muni£er-CHALMAS et DE LAPPARENT. — Réponse à ee seau uns au sujet de l'essai de nomencla- ture stratigraphique. . DcpéReT. — Observations sur le Miocène. . Boure. — Observations. . . PSS ; : V. Paquier. — Note sur mmellres ÉétoEe n nouveaux de dont Id. Rectification . . . . En Le : Linper. — Présentation d'un vrac LE me ss due ue Nozanx. — Note sur la structure géologique d’ensemble de Prehirel baléare:. 1, ,.0 AT E : : MuNIER-CHALMAS. — Danone ue stone sur lu Jénutère “Le Mollusques acéphales . . . . . . . Es L De Rouviizre. — Observations sur le Pliocène . . . . . . . . © E. Fazzor. — Note sur l’Aquitanien des environs de Saint Avit fuinres, Wezsca. — Note sur la présence en Algérie des équivalents des élages sarmatien ct pontien. . . ; ANA RNA TE A. Toucas. — Sur le Crétacé supérieur des Caniiines. Ex Beausset et deMPATIÈTE NE MENU PINS COUT PRE re PA ANRESS NickxLis. — Présentation d’une carte de M. de Bolella y de Ts è BoisTEL. — Présentation d'un ouvrage de MM. l'abbé Tournier et Guillon. CossMANx. — Présentation d’un ouvrage . “ie OEnLERT. — Sur les Trinucleus de l’'Otest de la Dance AT M. MG. — Sur les calcaires coralligènes d'Istein . . . . Se De RouviLce. — A propos de la note de M. Re sur le Le ie tiaires de Saint-Chinian. . . . . . LES DA PTE DE Rouv,LiLe, DELAGE et Mob — À propos d'une Lt ect de MEMBerSerOnRE PE VÉLaIx. — Note sur le genre Hochslelleria . . . . . . . . MiqueL. — Présentation d'une note sur la géologie des nie ntnes du département de l'Hérault, essai de straligraphie générale. LEMOINE. — Applications de la photographie à ses études paléontolo- giques dans les environs de Reims. . . . 6 RAMonb.— Présentation d’une carte topographique des environs de Bat LABAT. — Présentation d'ouvrage . . . . . . BERGERON. — Observations relatives aux notes de MM. HE Rolle Delage et Miquel . . ! ARE LE, APS DNS DE Rouvizze. — Note sur la tectonique de l'Hérault EE GU MA 20 DE LAPPARENT. — Présentation d'ouvrages . . . . . . . . . . . De RouviLze, DELAGE et Miquez. — Note, . .… . . . és à Termier et P. Lory. — Sur deux roches éruptives asian He vertes dans le massif de Chaïllol (H!'®-Alpes). HAUE. =" ObSEL Va tions eee NU Un ANTENNES RS RE XXXIX XLI XLII XLII X LIII XLHI XLIII XLIIL XLIIL XLVII XLVIII XLIX LI LIIL LIT LIIL LVI LVII LVIIL LXI LXV LXV LXV LXVI LX VII LX VIIL LX VIII LXX LXXI LXXI LXXII LXXII LXXII LXXIV LXXV LXXV LXXV LXXVII ‘ DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES BouLe. — DSP ALORS LOMME TPS RS NE erEr DE LAPPARENT.— Id. : WEëLscH. — Observations à one ‘du re È M. au sur le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l'Ouest du Phteauntéentraleneteseresn ARE S'AETAALE Ph. GLANGEAUD. — Réponse aux Mn re de M. ww elsch SSP KizrAN. — Sur un nouveau gisement d'Unios plissés dans l'étage pon- tique (Miocène supérieur) du Sud-Est. . . . , . Lettre adressée au Président de la Sociélé par M. le Ministre de Dee: truction publique. . .. Fe : SEVRES A. Gaupry. — Observations are à a lettre te M. ne Ministre de nSiruchontpubliques Ferme er BOmeE=AODS ET VATONS MN PEER LUN ME Di it ee LABAT. — Présentation d'ouviage RAIN : Fouqué. — Communication relative à Monet te A ET NTM CRE MEET ANS EE ENTRE 5 : DE MARGERIE. — Présentation d'une carte ue de la Fou MARTEL. — Présentation d'ouvrage. . . . . . .. RES RENE TM CE I. Présentation d'un ouvrage de M. Fe Hs PER REP L. Duparc et E. RITTER. — A propos du grès de Taveyannaz . . Munier-CHALMAS. — Communication préliminaire sur les: tufs de la Celle=sousMOre EMA ROMANE EE URE CaAyEux. — Présentation d’une brochure de M. Klément . . . . . . HauG. — Présentalion d’un ouvrage de M. Bittner . . . . . . DE LAPPARENT. — Présentation d'ouvrage . . . . De en RS Das EN SN M. BERTRAND. — Sur les plis des environs de Re) en Provence MuniER=CHALMAS. — Observations . : : . . . : . . . …. . . . P. Lory et V. PAquiIER. — Sur les niveaux pyrileux du cc deur Munier-CHALMas. — Observations , . . . . . . . . . . ANR À BERGERON — Sur les calcaires cambriens de la Montagne Noire ae TERMIER et KiLiAN. — Sur quelques nouveaux gisements de roches ’ éruplives dans les Alpes françaises . . . . WeLsca. — Observations sur le mémoire de M. Glangeaud sur le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l'Ouest du Plateau GentraA le NES ER ET nié RON E ST A A. Fournier. — Note sur le mémoire de M. Gares FRE ARE Kizran et Duparc, — Sur une collection de roches recueillies par M. G. Tardieu dans les alluvions modernes de la Du- TAN CESAM NS RCE E. HarLé. — Fouilies à l'entrée primitive de la die de Mani ee (Haute-Garonne) . LE CRE S PERS DE Riaz. — Etudes sur les étages Hassnes moyens ce séries des ‘cantons de Crémieu et de Morestel (Isère) . GAUTHIER. — Présentation d’un travail fait en collaboration avec M Got. teau sur les Echinides de la Perse . . : . ... . . : Daveux,-— Présentationtde nylesi), 125,07 05 1 Enr on Hauc. — Id. PAR PTE AP METO In. — Présentation d’une note de M. V. Paquier . . . . . . . ROLLAND. — Présentation d'ouvrage . . :....21. , . , . 1 18 Novembre 1896. — T. XXII. Bull. Soc. Géol. de Fr. 1001 LXX VIII LXXIX LXXIX LXXX LXXXI LXXXIIL LXXXIV LXXXV LXXXV LXXXV LXXXVI LXXXVI LXXXVI: LXXXVII LX XXIX XCI XCI XCII XCII XCIV XCIV XCVII XCVII — 64 XCIX XCIX CI CI CII CVII CIX CIX CIX CIX 1002 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES A. Gaupry. — Don fait au Muséum d’une collection de fossiles du colonel Durand, . . . : RE ARE ! BerGEeRoN. — Sur des Trilobites de l'Ordovicien biere de a More tagne NOILE RE PRO AN IENRSERNISEESRRU A RE A EE ES A. GUÉBHARD. — Présentation d'une We HER do ë Ip. Sur la géologie de la région de st. ait 2 de. Fes. HauG. — Sur les hautes chaines calcaires de la Suisse. . . . . FLor. — Sur des ossements de Cétacés fossiles . SES Ph. GLANGEAUD. — Communication en réponse aux aione Ée MIN FournierntelAWelS CREER RE J. Réviz et H. Douxami. — Existence d'assises qui smanretne au Pontique dans la vallée de Novalaise (SAVOIE) RPM CCE : 3 HARLÉ. — Faune malacologique de la brèche d’Es- Taliets à dance de-Bisocren(Hautes-BYTÉNEES) PE STUART-MENTEATH. — Sur la vallée d’Ossau c la. vallée d’ AE WeLsca. — Note sur la présence de la zone à Ammonites opulinus et de la zone à 4. Wurchisonæ dans le détroit poitevin. A. Fournier. — Nole sur le Banc pourri et le Bajocien en quelques points des Deux-Sèvres . LU ed LME Tarby.— Sur les stations de l'Homme quaternaire dans le Jura os Liste des membres ayant pris part à la Réunion extraordinaire dans les Basses-Alpes (Régions de Lure et de Castellane) . DE MARGERIE. — Allocution . . APS TPE NE A RTL À KicraN. — Allocution présidentielle . . . . . PA à 5 In. — Présentation d’une notice sur les régions de Lo el de Castelläne 040" ; In. — Aperçu historique sur à géologie de e Moutaure de Lin. CocLorT. — Présentalion d'un ouvrage de M. Zujovic . Kizran. — Excursion à Valbelle et Noyers . . SN M. BERTHAND. — Sur les plissements en dûmes et lallires de ns secoudaires sur le bord des grandes écailles alpines. Kicran. — Observaticis sur la note précédente. Zürcuer. — Sur le pli de Coussun-Courbons . DAS HauG. — Observations sur la note précédente . . . . . DEPÉRET. — Oligocène du ravin de Vanson. . . . LEENHARDT. — Couches bréchoïdes du Berriasien. : HAUG AR ODSELVATIONS ER AE ER : Covors —"ald: es RE MST ES AC SU EME e KiLraN. — Id. SP ON RAA NI 2 EP AT che 2 te 2 a Taser IR CE SAYN. — Id. D EN OUT NS MO RTS EL Perl ira Lt KiILIAN. — Id. É NE NÉRNEE MC SAYN. — Faune des marnes Tametaraus à Hoplites Roubaudi ; V. PaQuier. — Présence à Horiopleura et de Polyconiles dans l'Aptien inférieur de Catalogne. . . . . . . NME Ip. Observations sur l'Urgonien de AR du- Rhône. Kizian. — Observations . . . RAP ee D In. — Présentation d’un Ho 0 de M. LADE Ni Ip. — Excursion de Banon . . . ER SAYN. — Observations. . , . . CXVI CX VII CX VIII CXXI CXXIII CXXVI CXXVII CXX VITE CXXIX CXXXI CXXXII CXXXII CXXXIII CXXXV CXXXV CXXXV CXXXV CXXXV CXXXVI CXXX VI CXXXVI CXXXVI CXXXVI CXXX VII CXXX VII - CXXX VII CXXX VIII CXXX VIII CXXX VII CXXXVHI CXL « DES COMPTES-RENDUS DES SÉANCES P. Lory. — Sur les plis anciens du Dévoluy et des régions voisines. KiLiAN. — Observations sur la communication précédente. M. BERTRAND. — 1d. Id. ee D EN FICHEUR. — Id. Id. À ; ; KiLrAn. — Présentation d'un mémoire intitulé : Ste oone à l'étude du Crétacé inférieur dans le Sud-Est de la France. SN OISE VELO NS LA et. ee em Lie ee cou ao CS eu de RENEvVIER. — Id. RU : De DE NE ST TE D MA PEN KiziaN. — Réponse aux Per ibn es PRESS In. — Compte-rendu de la course de Banon à Mann EPS OS EVA ÉIONS ES Ne AA Ten A M Lien Vitale Ve o CoLLOT. — Id. LRO ER AR RAP RR RS EE EE ROSES EE CE AS LEENHARDT. — Id. NES RASE CODE OUT D DE UE SAYN. — Sur la faune d’ nie SHnnes du Barrémien de Noyers- STE T AD TONI RME ME Sn U AR ee pi Von oR 1 eaatR APS Voeipe PELLAT. — Observations. , . . PE ; DEPÉRET. — Sur le rôle de la vallée de la Done fake je région é Digne-Sisteron comme bassin d'affaissement aux diverses ÉPOQUES CUS PENTIER LE NE Di en Dee Hauc, KiLiAN, CoccoT. — Observations. . . . PSS 26 Hauc. — Présentation d'une carte géologique de environs de Dibne : RORTANE = NO DSELRV ATOS MAP EE PAT ITS Le GT A Res HauG. — Id. È s : Kician. — Présentation au nom de M. one “ au sien “ micro- photographies de calcaires alpins . . . . . . . . . . . . Inn Présentation drANMINTONILTES PER MENT ES TA NE ns ACErATE = MODSerVALIONSE, RRUUUNS MR TERRE NN Er MAT Re LEENHARDT. — Id. : EC RE TE UE EEE RE VIRE Zürcuer. — Allocution Sn ie A Ent à ME TdEee ACT ve Ip. — Excursion aux environs de Barrême. . . PR LODEL VA lIONS et ce BA 4e uni cd ul vus DEPÉRET. — Id. NE RTE (oces LtUre TE CozLoT. — Néocomien au Noeal Le Fa Ste de Ch Dieres ASE : Kizran. — Coupe du Néocomien et du Barrêmien dans la région e la CUS Ad LC HALEINE SÉPARER END NE LEENHARDT. — Observations sur la communication précédente SRE KiraN, GuÉBHARD, P. Lory, ZürcHER. — Observations . . . . . . . Hauc. — Sur les mœurs probables des Ammonites et les one de JeURATOSSIIS AUTO, PRE RS NE ME ER ALES RENHARDEI:e — ODSerVAIIONS EAP MORE MR AE rue KiLiaN. — (Ge a re D TOR 2 ES Rec Macro LU COLLOT. — Id. TES PEL EE PR NE UC à ZürCHER. — Présentation de fossiles craie aux environs de Bar- rême par M Bonnier. . . . . Fe AS POTTER I». — Sur la structure des environs de Chabteres LE Ip. Remerciements PRE EU 2 me NES RS NT RS ne Kizian. — Allocution . , .. } PR RE PL RS EE SE DepÊrerT. — Remerciements à MM. Rilian et Zürcher PS RREES Ur ARS DeMROUVILEE: —"Rémerciements se Am. RS TN) PET DEPÉRET. — Id, QE EUR SE At EME RATE MR EE ES EE En Et 1003 CXL CXLI CXLI CXLI CXLI CXLI CXLIT CXLII CXLIIT CXLIV CXLV CXLV CXLV CXLV CXLV CXLVI CXLVIE CXLVII CXLVI | CXLVIIL CXLVIII CXLVIIT CXLVIIL CXLIX CLII CLII CLIT CLI1 -CLII CLIL, CLIIT CLIII CLIV CLIV CLIV CLIV CLIV CLIV CLV CLV CLVI CLVI 1004 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES ZürcHer. — Compte-rendu de l’excursion à la Jaby SE In. — Sur la tectonique de la région de Castellane. . . . . . . L. BERTRAND. — Sur la tectonique de la partie N.-0. des Alpes-Maritimes. Kician, L. BERTRAND, ZüRCHER, DEPÉRET, HAUG. — Observations. GuéBHARD. — Présentation d’une carte géologique des environs de Saint- Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes) . . . . . . . . . . Kican et ZürcHeR. — Communication sur les environs d’Escragnolles . De Rouvizze, HAaëG, KiLIAN. — Observalions . . . . . . ; : : Leenaarpr et Kiczian. — Sur la stratigraphie du NE En à Ja Palud- de-Moustiers et aux environs . , . . . . . KizrAn. — Sur la série néocomienne et le Jurassique à facies purement. vaseux des environs de Vergons et de Barrême. . . . THÉVENIN. — Présentation de plusieurs brochures au nom de M. Boule. DE LAPPARENT. — Présentation d’un ouvrage de M. E. Chaix. . . . . Zeizzer. — Sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d'Iban- telly (Basses-Pyrénées), En CT A EN TOE TS LAVILLE. — Sur le gisement pléistocène à | Corbicules Fe Cergy . RE Munier-CHALMAS. — Observations . . . . . . . . . Rte OEaLerT. — Note sur une forme géante de Trilobite (Uralichas Riberoi). E. Fournier. — Cominunication sur les phénomènes stratigraphiques observés dans le massif d’Allauch . LT Te STUART-MENTEATH. — Sur la carte géologique des Pyrénées . . . . BouLe. — Présentation d'ouvrage . . . . . . . . . RAmMonD. — Présentation de plusieurs notes . . . . : DouviLLé. — Présentation d’un échantillon de Peudonerinen Cossmann. — Observations. . . . . . . : Fe BLaAyAc. — Extension de la zone à phosphate de Re AE acer e INÉPEUNT SU AIEGME 0808 Dia 08 9 Dar er ototo à 6 6 BHSDHOMAS NO DSERVALION SENS RER ER UE PER PERON. — Id. QE ; ASC À. FOURNIER. — Pecn eo en Éponse aux Loresatione de M. Glan- geaud au sujet de ma rectification. . . . . . . . . RauLziIN. — Sur la faune oligocène de Gaas (Landes) Brive. — Note sur le Pliocène du Dahra (Algérie). . . . . . . . . . Depérer. — Sur les silex de la basse terrasse de la Saône, à Neue ; BOULE Observations RENNES RER SU SN Ra A. Gaupry. — Id. See THÉVENIN. — * Présentation Ge nus de M. Have à ÉSoUe DE MARGERIE. — Présentation d’un ouvrage de M. ie Banan. DEPÉRET. — Présentation de notes. . . . . . enr de do Douvizzé. — Rapport de la Commission dE nee JS ES U A FEAR DepéRer. — Sur l’âge de la terrasse quaternaire de Villefranche . BouLe. — Observations . . . c ë Me DE LAPPARENT. — Observation late ns une donèe de iére HarLé. — Gisement d’origine des cailloux de l’Adour Ph. GLANGEAUD. — Présentation d'ouvrage . . . . . . . Zeizzer. — Sur la flore des gisements houillers de Rio Ent a Sul (Brésil méridional). DOS LP ee RUE Re M PE BERGERON, — Sur le en Uion des re cambriens de la MontabneNOITe PRE CT SARA CLVI CLVII CLVIIL CLVIIL CLXI CLXI CLXI CLXI CLXI CLXIII CLXIV CLXIV CLXV CLXV CLXV. CLXV CUX VI CLXXI CLXXI CLXXII CLXXII CLXXIII CLXXIV CLXXV CLXXVI CLXX VIII CLXX VIN CLXXIX CLXXIX CLXXX CLXXXII CLXXXIII CLXXXIII CLXXXIV EXC EXCII CXCIII CXCIV CXCVII CXCVII exCIx DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES TERMIER. — Observations . . . LABAT. — Id. M. BERTRAND. — Id. BouLE. — Id. è / C TeRMiER. — Sur des lambeaux de tnuns cristalline, ee probable- ment tertiaire, dans les Alpes briançonnaises. M. BERTRAND. — Observations. . RS Roman. — Note sur l’Eogène de la région de Montpelion ee NV. PaquiEeR. — Remarques sur le Crétacé supérieur de l'Ouest de la ‘= Drôme eee ve EU 0 ER TE P. Lorv. — Observations sur la division des free Gccidentales en zones et sur certains points de la tectonique des zones externes, tation FIN DE LA TABLE DES COMPTES-RENDUS DES SÉANCES €CI CGI CCII CCII CCI CCV CCV 1006 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS DANS LE TOME XXIII Pages ArcrowskI. — Étude de l'érosion dans le plateau ardennais . . . . . . . . . 3 Pa. GLANGEAUD. — Le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l’ouest du Plateau Centrale A EEE RER 10 HarLÉé. — Restes d'Hyènes rayées dans la brèche d’Es-Taliens à Bagnères-de- Bigorre (Hautes-Pyrénées) . . . . .. SR Re PS 44 MicuaLer. — Le Bathonien des environs de Toulon et ses Echinides. Descrip- tion d’un nouveau genre Heteropedina. . . . . . . . . . . 50 Nozan. — Structure géologique d’ensemble de l’archipel baléare. . . . . . . ÿ RousseL. — Note sur la découverte du Ligérien à Céphalopodes dans les environs de Padern (Pyrénées- Orientales). . . . . . CRU S Mec. — Note sur les calcaires coralligènes d'Istein . . . . . . . . . . . .. 95 F. BERNARD. — Première note sur le développement et la morphologie de la coquillecheziles Pamellibranches® pee PANNES 104 TorcAPEL. — Sur l’Urgonien de la Montagnette, près Tarascon (Bouches-du- RHODE) eme NRA US DCR IC ae US BR Se 155 RePeLIN. — Considérations stratigraphiques sur les plissements de l'Ouarsenis. 160 GosseLer. — Allocution présidentielle prononcée dans la séance du 18 avril: 1107 Munier-CaALMASs. — Rapport sur le prix Fontannes . . . . . . . . . . . . . 177 BeRMieR = Hloge-d'Brnest/Mallardi 20e ee NE 179 Bouze. — Notice sur Jean-Baptiste Rames . . . + . . . . . : . . . . . . 192 Douvizzé. — Notice nécrologique de P.-H. Fischer . .., . . . . . . . . . 203 Peron. — Notice biographique de Gustave Cotteau . . . . . . .-. . . . . . 231 WeLscH. — Étude sur les subdivisions du Miocène de l'Algérie . . . . . . . 211 De RouviLCE ciSurdlartectoniquede lHÉRAUL EN RRRR RE 288 OEaLerT. — Sur les Trinucleus de l'Ouest de la France. . . . . . . . . . . 299 BERGERON. — Remarques relatives à deux notes de M. Miquel. . . . .. HAT ET TERMIER. — Sur Ja structure des grès de Fontainebleau. . . . . . . . . . . 344 Duparc et KizrAn. — Note sur une collection de roches des alluvions actuelles deNANDUrANCE RE MPECE ANNE OR M AC ee 319 DE Rraz. — Étude sur les étages jurassiques moyens et supérieurs des cantons de CrémieuetideMorestelNIsÈre) Re ER 366 Kizran et TERMIER. — Sur quelques roches éruptives des Alpes françaises. . . 395 L’ABBÉ BOURGEAT. — Quelques observations nouvelles sur les Lapiez, le Gla- ciaire et la Mollasse dans le Jura . . . . … . . | 414 DE CHAIGNON. — Sur la présence de dépôts calcaires provenant de l’altération des basaltes de la Butte de Marcoux-Gouttelas, près Boën (MOire) EN ARer RER TEST EP ee 421 PELLAT. — Notes préliminaires diverses sur la EAITE du sud du Bassin du RhôNE EE ne RO Te AE I RNA MEN EURE EE . . 426 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 1007 BerrTozi0. — Sur le massif volcanique de Siliqua (Sardaigne méridionale). . BERGERON. — Notes paléontologiques . , . . , . . . . . . . STONE Zeizzer. — Notes sur la flore des gisements houillers de la hui et d’ Se CIM IPASSES EN rEnBes) ER nn de ON Te Rte BARLÉ. — Observations sur les alluvions de la Garonne dans la région de LOURDS LT ER E E R ; LaviLce. — Le gisement D à Chicules de Eos PES E. Fournier. — Études Stratigraphiques sur le massif d’Allauch. RAULIN. — Sur la faune oligocène de Gaas (Landes) . . . . . Taroy. — Fin du Quaternaire, . . . NP EVA CEE PaquiEr. — Note sur l’âge de Anne en ents ee de l’ouest du département TeRABDIOMES EME AA EE RE TA JAIME ALMERA. — Étude stratigraphique du ee TC Éace Gt littoral de la BRON BATCElONE AE EMI EST CE : TERMIER. — Sur les terrains cristallins, d'âge DEN tertiaire, des montagnes de l’Echauda, de Serre-Chevalier et de Prorel, près du bord oriental du massif du Pelvoux . . . . . . . .., ARCTOWSKkI. — Observations sur l'intérêt que présente l'exploration Hip TESTER TEATAUS ET ALE SAC EE Nr EEE Brive. — Note sur les terrains pliocènes du ARE Me. Zeucer. — Note sur la flore fossile des gisements houillers de Rio Che de SURbrés RM erciMOonaAl) ET A PT en Liste des membres ayant pris part à la Réunion extraordinaire. . Liste des publications relatives à la Montagne de Lure . . . . NorinatontaumBureaus re CE do ee ee Discours présidentiel . . . . . UE MR ae eue, ë Krcran. — Note sur la structure de ii Montagne de res et Ace environs de Sisteron (Basses-Alpes) . en ee de RL ele cr AS Me AR In. — Note stratigraphique sur er environs de Sisteron et dns à la connaissance des terrains secondaires du sud-est de la France. In. -- Compte-rendu de l’excursion du 18 septembre à Valbelle et à Noyers. In. — Compte-rendu de l’excursion du 19 septembre à Saint-Geniez. . DerérerT et SAYN. — Sur l’Oligocène du Ravin du Vanson, près Saint-Geniez (BASSES SNIDES) ARR EAN RARE eme LEENHARDT. — Observations. . . . . . AR EAP ER EE SRE HauG, CoLLoT, KILIAN, SAYN. — Ocetune TN PU Le AT TR VNRS ET. SAYN. — Sur la faune des marnes valanginiennes à fossiles pyrileux du Re ? CSC APE AN CERN RCE ENT MARCEL BERTRAND, KILIAN, ZüRCHER, HAUG. — Masters VAPAQUIER. Observations eee NE RDE Kizran. — Compte-rendu des excursions du 20 septembre : à ere Saint Etienne-les-Orgues et Banon. . . . . RAT UT e Ller Ne Ua ae rite SANTE ODSCLVAIONS 22. 0e Sir Deus est den Gad ANA A P. Lory. — Sur les plis anciens du Dévoluy et des régions voisines . ; M. BERTRAND, FICHEUR, SAYN, KILIAN, RENEVIER. — Observations . . . . . . Kician. — Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre à Simiane et à CAR MO ES ET En FEAR TES este ete dote : HPELTAT I ÉOBLOTAOAYN OU DSCRVALIOIS Ne REUTERS - DEPÉRET. — Sur le rôle de la vallée de la Ma neE te Ja région de Digne- Sisteron comme bassin d’affaissement aux diverses époques AU DOLTIAITEr RES MEME En En ee mr eee ve 431 455 482 490 504 508 546 556 560 964 D12 589 592 601 633 634 638 639 642 659 805 812 821 829 830 S32 833 834 837 843 843 844 1008 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES Hauc, KiLtAN, CoLcorT, ZürCHER. — Observations. . . . . : . . . . . . . 856 Kicran et HoveLAcQUuE. — Sur le calcaire de la Gourre, près Séderon . . . . 859 UCTAINS TB EENHARDTS PELLAT = \DbSeRVAIONS MS EME ANNEES 860 ZÜRCHER: — Allocution présidentielle MES RENE RE EE 862 Ip. — Compte-rendu de la course du 28 septembre de Digne à Barrême. 866 KIGAN:—10bSer VAtIOnS Le A NES ANR Ne RSS nr rt ; 873 Depérer et Douxami. — Note sur les couches tertiaires de Chateauredon (Basses Alpes) na RME RIT ANNE TI nense 874 GOLLot CObsenvAtIons Ne LR MO MU CINEMA _ 877 Depérer. — Note sur les fossiles oligocènes de Bar TÉMEÉT AR PE AS CU ARE 878 KiciAN, P. Lony et DouxaMmI. — Observations. |. . . à... 884 Kicran. — Sur divers gisements fossilifères de la région de Castellane (Basses- AIDES) 85 REC fe 0e ee ae SA DITES ee M NE Del) LEezNHarDT, KiLiAN, GuéBHaRD, P. Lory, ZürGHER et HauG. — Observations . 899 CorLors == ObDServALIONS ET AE RE MANNLSNUVE M ne ER SO RES REeTS ET VE ENEES ZüRCHER. — EE AT ur ca ne ee TEE A de Tee PIE 900 Lo. — Compte-rendu de la course du 24 septembre de Barrème à Blieux éba”Castellane.f 272 te PNR NRENE T ERE 902 Ip. — Compte-rendu de la course du 25 septembre de melaie : va Palüd=dé-MOoustiers Eee PR ER PRE ren 917 DECROUVILLE: Observations UML EEE PRO NME 930 DEPÉRET. — TO er et ann REA OR NT RONA Re en de PR EE TE 930 Zürcarr. — Comptes rendus des courses du 26 septembre de Castellane à la Jaby et de Castellane à Saint-André . . . . . . . . . . . . 931 In. — Notes sur la structure de divers points de la région de Castellane. 938 BÉBERERANDS— Ubsenvations I APN RTE A A AE AE PRE 948 KiLiaN. — [Hs ON DANCE SL SCA a CE RL PRE 949 L. BERTRAND. — À Lo REA EN PC a LS QU =. 2950 ZüRCHER. — DER a Te Ra AA ET SR Fr ie 950 KiILIAN. — DO A ER EE AE TA RE PA EE dE ax 950 DEPÉRET — À Co EE BE LA ON NE CE EEE ER Re HT en 950 ZüRCHER. — ASE SL PME RE PS HE RER EC RRE Re à 951 HauG. — LEE RE RE REP PR Ge SE PTS EE 951 KILIAN. — À Co AD ER RE RL ES RP RS En ee 951 GUEBHARD — ASE EE RE A Eee NE RSR EEE 951 Kician, ZürcHER et GuesHarp. — Notice sur la région d'Escragnolles (tas Maritimes) RE TEMEENE Ee 952 DE ROUVILLE, HAUG et KiziAN. — Observations . . . . . . . . .. . . . . . 990 Liste bibliographique des publications relatives à la région de Castellane. . 991 FIN DE LA TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES 1009 BULLETIN DE LA OCIETL GÉOLOGIQUE DE FRANCE PABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS POUR LE VINGT-TROISIÈME VOLUME (TROISIÈME SÉRIE) Année 1895 Les numéros des pages en chiffres romains se rapportent aux Comptes-Rendus des séances, ceux en chiffres arabes aux Notes et Mémoires. A Acéphales (Mollusques). Note prélimi- naire sur le développemennt de la charnière chez les —, par M. Munier- Chalmas, xxxvi. — Deuxième note préliminaire sur la charnière des —, par M. Munier-Chalmas, Lu. Adour. Gisement d’origine des cailloux de l—, par M. Harlé, cxciv. Affaissement (Bassin d'). Sur le rôle de la vallée de la Durance dans la région de Digne-Sisteron comme — aux diverses époques du Tertiaire, par M. Depéret, cxLv. Algérie. Note sur la présence en — des équivalents des étages sarmatien el pontien, par M. Welsch, Lvur. — Etude sur les subdivisions du Miocène de l’—, par M. Welsch, 271. — Exten- sion de la zone à phosphate de chaux de l’'Eocène en —, par M. Blayac, ccxxur. Allauch (Massif d’). Etude stratigra- phique sur le —, par M. E. Fournier, cLxv et 508. Alluvions. Sur une collection de roches recueillie par M. G. Tardieu dans les — actuelles de la Durance, cr et 349. — Observations sur les — de la Garonne dans la région de Toulouse, par M. Harlé, 490. ALMERA. Etude stratigraphique du mas- sif crétacé du littoral de la province de Barcelone, 564. Alpes (briançconnaises). Sur des lam- heaux de terrains cristallins d’âge probablement tertiaire dans les —, par M. Termier, ce. — (françaises). Sur quelques nouveaux gisements de roches éruptives dans les —, par MM. Termier et Kilian, xaix et 395. — (marilimes). Sur la tectonique de la partie N. O. des —, par M. L. Bertrand, cLvul. — (occidentales). Observation sur la division des — en zones et sur certains points de la tectonique des zones externes, par M. P. Lory, cav. 1010 Alpines. Sur les plissements en dôme et l'allure des plis secondaires sur le bord des grandes écailles —, par MM. Bertrand, cxxv. Ambtrieu. Structure géologique de la lisière tertiaire du Jura aux environs d’— (Ain), par M. Boistel, vi. Amélie-les-Bains. Description de la formation secondaire et tertiaire d —, par M. J. Roussel, xxv. Ammonites. Sur la faune d’— pyriteuses du Barrêmien de Noyers-sur-Jabron, par M. Sayn, cxLv. — Sur les mœurs des — et les conditions de leur fossili- sation, par M. Haug, een. 4plien. Présence d’Horiopleura et de Polyconites dans l’'— inférieur de Catalogne, par M. Paquier, cxxxvII. Aquitanien. Note sur l’— des environs de Saint-Avit (Landes), par M. E. Fallot, Lvrr. ArcrowskI. Etude de l'érosion dans le plateau ardennais, 3. — Observations sur l’intérêt que présente l'exploration géologique des terres australes, 589. Ardennais (Plateau). Etudé de l'érosion dans le —, par M. Arctowski, 3. Ariège. Sur le Crétacé supérieur des Corbières, du Beausset et de l’—, par M. Toucas, zxr. Aspe. Sur la vallée d’Ossan et la vallée d'—, par M. Stuart-Menteath, cxvurr. Australes (Terres). Observations sur l'intérêt que présente l'exploration géologique des —, par M. Arctowski, 589. B Bagnères-de-Bigorre. Restes d’'Hyènes rayées de la brèche d'Es-Taliens (Hautes-Pyrénées) à —, par M. Harlé, 44 Bajocien. Note sur le banc pourri et le —en quelques points des Deux-Sèvres, par M. A. Fournier, cxxu. Baléare (Archipel).Note sur la structure géologique d'ensemble de l’'—, par M. Nolan, zu et 76 Banon. Excursion de —, par M. Kilian, cxxxvII. — Compte-rendu des excur- sions du 20 septembre à Forcalquier, Saint-Etienne-les-Orgues et —, par M. Kilian, exzim et 837. TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Barcelone. Etude stratigraphique du massif crétacé du littoral de la pro- vince de —, par M. Almera, 564. Barrêéme. Compte-rendu de la course du 23 septembre de Digne à —, par M. Zürcher, czr et 866. — Sur la série néocomienne et le Jurassique à facies purement vaseux des environs de Vergons et de —, par M. Kilian, cLx.— Note sur les fossiles oligocènes de — , par M. Depéret, 878 — Compte-rendu de la course de — à Blieux et à Castellane, par M. Zürcher, 902. Barrémien. Sur la faune d’Ammonites pyriteuses du —de Noyers-sur-Jabron, par M. Sayn, cxLv.— Coupe du Néoco- mien et du — dans la région de la cluse de Chabrières, par M. Kilian. CLIN. Basaltes. Sur la présence des dépôts calcaires provenant de l'altération des — de la butte de Marcoux-Gout- telas près Boën (Loire), par M. de Chaignon, 421. Bathonien. Le — des environs de Toulon et ses Echinides. Description d'un nouveau genre Heteropedina, par M. Michalet, xxv et 50. Beausset. Sur le Crétacé supérieur des Corbières, du — et de l'Ariège, par M. Toucas, Lx1. BERGERON. Sur les calcaires cambriens de la Montagne-Noire, xevi. — Sur le métamorphisme des schistes cam- briens de la Montagne-Noire, CXCIX.— Remarques relatives à deux notes de - M. Miquel, 337. Notes paléontolo- giques, 465. BERNARD (F.). Première note sur Île développement et la morphologie de la coquille des Lamellibranches, xxxvII et 104. Berriasien. Couches bréchoïdes du —, par M. Léenhardt, exxvi BerrTorro. Sur le massif volcanique de Siliqua (Sardaigne méridionale), 437. BerTrAnD (L }). Sur la tectonique de la partie N. O. des Alpes-Maritimes, cLvirr. — Observations, 948, 949. BERTRAND (M.). Sur les plis des environs de Rians en Provence, xcu. — Sur les plissements en dômes et l'allure des plis secondaires sur le bord des grandes écailles alpines, Cxxxv. — Observations, xxx.— Id., XL. — Id., cxer. — Id., ccr. — Id., con. — Id., 833. — Id., 844. TABLE DES MATIÈRES ET DES BcLayac. Extension de la zone à phos- phate de chaux de l'Eocène inférieur en Algérie, CLXX!HL. Blieux (Basses-Alpes). Compte- -rendu de la course de Barrême à — et à Castel- - lane, par M. Zürcher, 902. Borïstez. Structure géologique de la lisière tertiaire du Jura aux environs d’Ambérieu (Ain), vi. — Observations, x. — Présentation d'un ouvrage de MM. l'abbé Tournier et Guillon, Lxv. BouLe. Notice sur Jean-Baptisle Rames, 192. — Présentation d’une note de M. Harlé, vrr. — Observations, xrLvui. — Id., cxxviu. — Id., LXXXv. — Pré- sentation d'ouvrages, cLxxI. — Obser- vations, CLXxIX. — Îd., CxCI. — Id., CII. BouRGEAT (abbé). Quelques observations nouvelles sur les lapiez, le glaciaire et la mollasse dans le Jura, 414. Bourget (Lac du). A propos d’une note de M. Delebecque sur l’âge du —, des alluvions anciennes de Chambéry et : de la vallée de l'Isère, par M. Hol- lande, x1r. Brive. Note sur le Pliocène du Dahra (Algérie), cLxxvuI et 592, Bréchoides (Couches). — du Berriasien, par M. Leenhardt, cxxxvI. C Calcaires. Sur les — coralligènes d’Is- tein, par M Mieg, zxvu et 95 Cambriens. Sur les calcaires —s de la Montagne Noire, par M. Bergeron, XCvII. — Sur le métamorphisme des schistes —s de la Montagne Noire, par M. Bergeron, cxcIx. Carniol. Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre à Simiane et à —, par M. Kilian, 847. Castellane (Basses- Alpes). Sur la tecto- nique de la région de —, par M. Zür- cher, cLvu. — Sur divers gisements fossilifères de la région de —, par M. Kilian, 885. — Compte-rendu de la course de Barrème à Blieux et à —, par M. Zürcher, 902. — Compte-rendu de la course de — à la Palud-de-Mous- tiers, par M. Zürcher, 917. — sols rendus des courses de — à l£ Jaby et de — à St-André, par M. Zürcher, 931. — Notes sur la structure de divers points de la région de —, par M. Zür. cher, 938. AUTEURS 1011 Catalogne. Présence d’Horiopleura et de Polycanites dans l'Aptien inférieur de —, par M. Paquier, CxXx vi. Caveux. Présentation d'une brochure de M. Klément, xcr. — Présentation de noles, CIX. Celle-sous Moret. Communication préli- minaire sur les tufs de la —, par M. Munier-Chalmas, LXXxIX. Céphalopodes. Note sur la découverte du Ligérien à — dans les Cor Dee, par M. J. Roussel, xxxix et 92. Cergy. Sur le gisement pléistocène à Corbicules de —, par M. Laviile, CLxv et 504. Célacés. Sur des ossements de — fossiles, par M. Flot, cxiv. Chabrières Sur la structure des envi- rons de —, par M. Haug, cziv. Note sur les environs de —, par M. Zür- cher, 982. CHAIGNON (DE). Sur la présence de dépôls calcaires provenant de l'alté- ration des basaltes de la butle de Marcoux-Gouttelas près Boën (Loire), 421. Chaillol, Sur deux roches éruptives récemment découvertes dans le massif de—(Hautes-Alpes), par MM. Termier et P. Lory, Lxxv. Chambéry. A propos d'une note de M. Delebecque sur l’ôge du lac du Bourget, des alluvions anciennes de — et de la vallée de l'Isère, par M. Hol- lande, xur. Chamidés. Note sur quelques — nou- veaux de l'Urgonien, par M. V.Paquier, XLIX. Châteauneuf-du-Rhône. Observations sur l’Urgonien de —, par M. Paquier, CXXX VIII. Châleauredon (Basses-Alpes). Sur les couches. tertiaires de —, par MM. Le- péret et Douxami, 1874. Cluse de Chabrières. Néocomien au nord de la —, par M. Collot, cuir. — Coupe du Néocomien et du Barrêmien dans la région de la —, par M. Kilian, CLIHI. CocLor. Présentation d’un ouvrage de M. Zujovic, cxxxu. — Observalions, CXXX VI. — Id., CXLV. — Id., CXLvI. — Id., cLiv. — Id., 830, — Id., 855. — 1012 TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Id., 856, 877, 900. — Néocomien au nord de la cluse de Chabrières, cz. Comainission de comptabilité. Rapport de M. Douvillé, cLxXxIv. Cordlligènes. Sur les calcaires — d’Is- tein, par M. Mieg, Lxvu et 75. Corbicules. Sur le gisement pléistocène à — de Cergy, par M. Laville, czxv et 504. Corbières. Note sur la découverte du Ligérien à Céphalopodes dans les —, par M. J. Roussel, xxxix et 92. — Sur le Crétacé supérieur des — du Beausset et de l'Ariège, par M. Toucas, LXI. « CossMANN. Présentation d'un ouvrage, LXV. — Observations, CLBxII. CorrEau (Gustave). Notice biographique de —, par M. Peron, 231 Cousson-Courbons. Sur le pli de —, par M. Zürcher, cxxxv. Crémieu. Eludes sur les étages juras- siques moyens et supérieurs des cantons de — et de Morestel (Isère), par M. de Riaz, cur et 346. Crétacé. Sur le — supérieur des Cor- bières, du Beausset et de l'Ariège, par M. Toucas, LxI. — Sur les niveaux pyriteux du — inférieur, par MM. P. Lory et Paquier, cciv. — Note sur le — de l’ouest de la Drôme, par M. Pa- ‘quier, ccv et 560. Cristallins (Terrains). Sur des lam- beaux de — d’àge probablement ter- tiaire, dans les Alpes briançonnaises, par M. Termier, cor. D Dahra (Algérie). Note sur le Pliocène du —, par M. Brive, cLxxviIr. Danemark. Sur le service de la carte géologique du —, par M.G. Dollfus, x1r. DeLace et MourGues. La limburgite de Grabels, près Montpellier, xi1x. DELAGE, pe Rouvizce et Miquez. Note, LXXV. Depérer. Observations à propos de la note sur la nomenclature des terrains sédimentaires, par MM. Munier-Chal- mas et de Lapparent, xxx. — Note sur les phosphorites quaternaires de la région d’Uzès, xzurr. — (et Sayn). Sur l’Oligocène du ravin du Vanson, près St-Geniez, cxxxv et 827. — Sur le rôle de la vallée de la Durance dans la région de Digne-Sisteron comme bas- sin d’affaissement aux diverses épo- ques du tertiaire, exzv et 855. — Sur les silex de la basse terrasse de la Saône à Villefranche, cLxx1x. — Obser- vations, CL. — Remerciements à MM. Kilian et Zürcher, czv. — Remer- ciements, CLvI. — Observations, cLx et 930. — Présentation de notes, CLXxXxXII. — Sur l’âge de la terrasse quaternaire de Villefranche, cxc. — (et Douxami). Note sur les couches tertiaires de Châteauredon (Basses- Alpes), 874. — Note sur les fossiles oligocènes de Barrême, 878. Deux-Sèvres. Note sur le banc pourri et le Bajocien en quelques points des —, par M. A. Fournier, cxxm. Dévoluyÿ Sur les plis anciens du — et des régions voisines, par M. P. Lory, cxL et 843. Digne. Compte-rendu de la course du 23 septembre de — à Barrême, par M. Zürcher, ci et 866. Docrrus (G.). Sur le service de la carte géologique du Danemark, xLt — Pré- sentation d’un ouvrage de M. Coss- inann, xXLII. — Présentation d'ouvrage, XLIT. Dôines. Sur les plissements en — et l’allure des plis secondaires sur le bord des grandes écailles alpines, par M. Marcel Bertrand, cxxv. Douvizré. Observations sur la coupe des Martigues, vri.—0Observations, xXXVIN. — Présentation d’un échantillon de Pseudonerinea, cLxxn. — Rapport de la commission de comptabilité, cLxxxv. — Notice nécrologique de P.-H. Fischer, 203. Douxami (et DEerérer). Note sur les couches tertiaires de Châteauredon (Basses-Alpes), 874. — [et RÉviL). Exis- tence d’assises qui appartiennent au Pontique dans la vallée de Novalaise (Savoie), cxvr. — Observations, 884. Drôme. Note sur le Crétacé de l’ouest de la —, par M. Paquier, cey et 560. Duparc (et KiLrAN). Sur une collection de roches recueillies par M. G. Tar- dieu dans les alluvions actuelles de la Durance, ci et 349. — {et Rirrer). A propos du grès de Taveyannaz,LXXXVII. CE 2 de z tie pale x y ESSFAD a à ja à © GE TA id T4 his “ TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Durance. Sur une collection de roches recueillies par M, G. Tardieu dans les alluvions actuelles de la —. par MM. Duparc et Kilian, cr et 349. Sur le rôle de la vallée de la — dans la région de Digne-Sisteron comme bas- sin d’affaissement aux diverses épo- ques du Tertiaire, par M. Depéret,cxLv et 855. E Echinides. Le Bathonien des environs de Toulon et ses —. Description d’un nouveau genre Heteropedina, par M. Michalet, xnnu et 50. — Présenta- tion d’un travail fait en collaboration avec M. Cotteau sur les — de la Perse, par M. Gauthier, cvir. Elections. ni. Eocène inférieur. Extension de la zone à phosphate de chaux de l’— en Algé- rie, par M. Blayac, cLxxum. Eogène. Note sur l— de la région de Montpellier, par M. Roman, coeur. Erosion. Etude de l’— dans le plateau ardennais, par M. Arctowski, 3. Eruptives (Roches). Sur deux —récem- ment découvertes dans le massif de Chaillol (Hautes-Alpes), par MM. Ter- mier et P. Lory, Lxxv.— Sur quelques nouveaux gisements de — dans les Alpes françaises, par MM. Termier et Kilian, xax et 39,5. Escragnolles (Alpes-Maritimes). Com- munication sur les environs d’—, par MM. Kilian et Zürcher, czxr. — Notice sur là région d’—, par MM. Kilian, Zürcher et Guebhard, 952. Es-Taliens Faune malacologique de la brèche d'— à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), par M. Harlé,cx vu. Etienne-les-Orgues (St-). Compte-rendu des excursions du 20 septembre à For- calquier, — et Banon, par M. Kilian, exLur et 843. F FazroT (E.). Note sur l'Aquitanien des environs de St-Avit (Landes), Lvu. Ficaeur. Observations, cx1i. — 1d., 844. Fiscaer (P.-H). Notice nécrologique de —, par M. Douvillé, 203. FLor. Sur des ossements de Cétacés fossiles, cx1v. 1013 Fontainebleau. Sur la structure des grès de —, par M. Termier, 344. Forcalquier. Compte-rendu des excur- sions du 20 septembre à —, St-Etienne- les-Orgues et Banon, par M. Kilian, cxLUI et 843. Focqué. Communication relative à l'Ob- servatoire seismologique du Japon, LXXXV. Fournier (A.). Note sur le banc pourri et le Bajocien en quelques points des Deux-Sèvres, cxxuI. — Note sur le mé- moire de M. Glangeaud, c. — Commu- nication en réponse aux observations de M. Glangeaud au sujet de ma recti- fication, CLXXvI. Fournier (E). Etudes stratigraphiques sur le massif d’Allauch, c£xv et 508. G Gaüs (Landes). — Sur la faune oligo- cène de —, par M. Raulin, crxvur et 546. Garonne. Observations sur les alluvions de la — dans la région de Toulouse, par M. Harlé, 490. Gaupry(A). Présentation d'ouvrage, xxv. Observations relatives à la leltre de M. le Ministre de l'Instruction Pu- blique, Lxx1v. — Don fait au Muséum d’une collection de fossiles du colonel Durand, ex. — Obsérvations, cLxxix. GAUNHIER. Présentation d’un travail fait en collaboration avec M. Cotteau sur les Echinides de la Perse, cvur. Geniez (St-). Compte-rendu de l’excur- sion du 19 septembre à —., par M. Ki- lian, 813. Glaciaire. Quelques observations nou- velles sur les lapiez, le — et la mol- lasse dans le Jura, par M l'abbé Bourgeat, 414. GLANGEAUD (Ph }). Le Lias et le Jurassi- que moyen en bordure à l’ouest du Plateau Central, v et 10. — Réponse à M. Welsch, Lxxx. — Réponse à MM. Fournier et Welsch, cxv. — Présenta- tion d'ouvrage, CXCvII. Gossezer. Remerciements à la Société, IV. — Allocution présidentielle pro- noncée dans la séance du 18 avril, 167. Gourre (La). Sur le calcaire de —, près Séderon, par MM. Kilian et Hove- lacque, 859. 1014 Grabels La limburgite de —, près Montpellier, par MM. Delage et Mour- gues, XIX. Grotte. Fouille à l'entrée primitive de la — de Montsaunés (Haute-Garonne), par M. Harlé, cr. GuËBHarD, Présentation d’une note, exI. — Sur la géologie de la région de Saint-Vallier-de-Thiey, cx1. — (Zür- cuer et Kizran). Notice sur la région d’Escragnolles (Alpes-Maritimes), 952. — Observations, czur, 899 et 951. — Présentation d'une carte géologique de Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Mari- times), CLXI. H HarLé. Fouilles à l'entrée primitive de la grotte de Montsaunes (Haute-Ga- ronne), Cr. — Faune malacologique de la brèche d'Es-Taliens à Bagnères-de- Bigorre (Hautes-Pyrénées) cxvi. — Gisement d'origine des cailloux de l'Adour, cxciv. — Restes d’'Hyènes rayées de la brèche d’Es-Taliens à Bagnères - de-Bigorre (Hautes-Pyré- nées), 44. — Observations sur les alluvions de la Garonne dans la région de Toulouse, 490. HAuG (el LucEon). Sur le synclinal de Serra al el la montagne de Sulens, XxVI. — Sur les hautes chaînes cal- caires de la Suisse, cxI. — Sur les mœurs probables des Ammonites et les conditions de leur fossilisation, CLIII. — Présentalion de notes, v. — Observations, LxxVII. — Présentation d’un ouvrage de M. Bitiner, xc1. — Présentation de notes, cIx. — Présen- tation d’une note de M. V. Paquier, CIX. — Observations, cxxxy — Id. CXXXVI. — Id., CxLVF — Présentation d’une carle géologique des environs de Digne, cxLvir. — Observations, CxLVII. — Id , Lx. — Id., cLxi. — Id., 830. — I1d., 833. — Id , 856, 899, 951. Hérault. Note sur le tectonique de l’—, par M. de Rouville, Lxx1v et 282. Heleropedina. Le Bathonien des envi- rons de Toulon et ses Echinides. Description d’un nouveau genre —, par M. Michalet, xxu. Hochsletteria. Note sur le genre —, par M. Vélain, Lxx. HOLLANDE. A propos d’une note de M. Delebecque sur l’âge du lac du Bourvel, des alluvicns anciennes de Chambéry et de la vallée de l'Isère, x. TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Homme. Sur les stations de l’— quater- naire dans le Jura méridional, par M. Tardy, cxxvi. Horiopleura. Psésence d’— et de Poly- conites dans l'Aptien inférieur de Catalogne. par M. Paquier, cxxxvir. Houillers (Gisements). Note sur la flore des — de la Rhune et d’Ibantelly (Basses-Pyrénées), par M. Zeiiler, CLxIV et 482. — Sur la flore des — de Rio Grande do Sul (Brésil méridional), par M. Zeïller, excviret 601. Houillère. Observalion faite dans une — de Liège, par M. de Lapparent, cxcur. HoveLacque (et Kicran). Sur le calcaire de la Gourre, près Séderon, 859. Hyènes. Resles d'— rayées de la brèche d’Es-Taliens, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), par M. Harlé, 44. I Tbantelly. Note sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d'— (Basses- Pyrénées), par M. Zeiller, cLx1v et 482. Isère. À propos d’une note de M. Dele- becque sur l'âge du lac du Bourget, des alluvions anciennes de Chambéry et de la vallée de l’—, par M. Hollande, XII. Istein. Sur les calcaires coralligènes d’—, par M. Mieg, zxvinet 95. J Jaby (La) (Basses-Alpes). Compte-rendu de l’excursion à —, par M. Zürcher, CLVI. — Comptes-rendus des courses de Castellane à — et de Castellane à Saint-André, par M. Zürcher, 931. Jura. Structure géologique de la lisière tertiaire du — aux environs d'Ambé- rieu (Ain), par M. Boistel, vr. — Sur les stations de l’homme quaternaire dans le — méridional, par M. Tardy, cxxVI. — Quelques observations nou- velles sur les lapiez, le glaciaire et la mollasse dans le —, par M. l'abbé Bourgeat, 414. Jurassique. Le Lias et le — moyen en bordure à l’ouest du Plateau Central, par M. Glangeaud, v et 10. — Etudes sur les étages —s moyens et supé- rieurs des cantons de Crémieu et de Morestlel (Isère), par M. de Riaz, eut et 346. — Sur la série névcomienne et le — à facies purement vaseux des environs de Vergons et de Barrème, par M. Kilian, cex. TABLE DES MATIÈRES K Kictan. Note sur la nouvelle nomencla- ture des terrains sédimentaires, XXX. — Sur un nouveau gisement d'Unios plissés dans l'étage pontique (Miocène supérieur) du Sud-Est, Lxxx1. — (el TERMIER). Sur quelques nouveaux gisements de roches éruptives dans les Alpes françaises, xcIx et 495. — {et Duparc). Sur une collection de roches recueillies par M. G. Tardieu daas les alluvions actuelles de la Du- rance, 1 et 349. — Note sur la struc- ture de la Montagne de Lure et des environs de Sisteron (Basses-Alpes), cexxxi1 et 642. — Excursion à Valbelle et à Noyers, exxxui et 805. — Excur- sion de Banon, exxxvit. — Comptes- rendus des excursions du 20 septembre à Forcalquier, St-Elienne-les-Orgues et Banon, exzur et 837. — Coupe du Néocomien et du Barrèmien dans la région de la eluse de Chabrières. cLnr. * —Sur la série néocomienne et le Juras- sique à facies purement vaseux des environs de Vergons et de Barrême, cLx. — (et LEENuaRDTr). Sur la stirati- graphie du Néocomien à la Palud-de- Moustiers et aux environs, CLXI. — (et Zürcuer), Communication sur les environs d'Escragnolles, cLx1 — Allo- cution, cxx1x et 639. — Présentation d’une note sur les régions de Lure et de Castellane, cxxxr. — Observations, CxxxV. — Id., Cxxx VI. — Id , CXXX VII. — Id., cxxxvir. — Présentation d’un mémoire de M.l’abbé Almera,cxxx Vu. — Observations, cxLI. — Présentation d’un mémoire intitulé : Contributions à l'étude du Crétacé inferieur dans le sud-est de la France, cxzr — Réponse à des observations, cxLIr. — Observa- tions, exLvI. — Id., cxLvI. — Présen- tation au nom de M. Hovelacque el au sien de microphotographies de cal- caires alpins, cXLvim. — Présentation d’Ammonites,cxLvur. — Observations, cz. — Id., ccur. — Id., Liv. — Allo- cution, cLv. — Observations, CLVII. — Id., cuix. — Id., cLx. — Id., cLxI. — Observations, 830, 833, 856, 860, 866, 884, 899, 949, 950, 951, 952. — Note stratisgraphique sur les environs de Sisteron et contributions à la connais- sance des terrains secondaires du sud- est de la France, 659. — Compte-rendu de l’excursion du 19 septembre à Saint- Geniez, 813 — Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre à Simiane et à Carniol, 847. — (et HovELACQUE). Sur le calcaire de la Gourre, près Séderon, 859. — Sur divers gisements fossilifères de la région de Caslellane ET DES AUTEURS 1015 (Basses-Alpes), 885. — (Zürcuer et Guégaanp}). Notice sur la région d'Escragnolles (Basses-Alhes), 952 — et (LEENHARD). Sur le Néocomien des environs de Moustiers-S!'-Marie {Bas- ses-Alpes}, 970. E LagarT. Présentation &’un ouvrage, LXXII. — Id., Lxxxv. — Observations,-cc. Lamellibranches. Première note sur le développement et la morphologie de la coquille chez les —, par M. F. Ber- nard, xxxvir et 104. Lapiez. Quelques observations nouvelles sur les —, le glaciaire et la mollasse dans le Jura, par M. l'abbé Bourgeat, 414. LabpARENT (pe). Observalions, xxx. — Présentation d'ouvrages, LxXV. — Observations LxxIix. — Présentation d'ouvrages, xCIL1. — Présentation d’un ouvrage de M. E. Chaix, cLxIv. - Observation faite dans une houillere de Liège, cxcu. LaviLce. Sur le gisement pléistocène à Corbicules de Cergy, czx et 504. LErNuaurT. Couches bréchoïdes du Berriasien, cxxxvi. — Observalions, exLV. — Id , exzvin. — Jd, cum. — Id , cuiv. — Id.. 829. — Id., 860, 899. — let Kicran). Sur la stratisraphie du Néocomien à la Palud-de-Moustiers et aux environs, cLix.— et (KiLraN). Sur le Néocomien des environs de Mous- tiers-Se-Marie (Basses-Alpes), 970. Lemoine. Application de la photozraphie aux études paléontologiques dans les environs de Reims, LxXI. Lias. Le — et le Jurassique moyen en bordure à l'ouest du Plateau Central, par M. Glangeaud, v et 10. Liège. Observation faite dans une houil- lère de —, par M. de Lapparent, excur. - Ligérien. Note sur la découverte du — à Céphalopodes dans les Corbières, par M. J. Roussel, xxxiL et 92. Limburgile. La — de Grabels près Montpellier, par MM. Delage et Mour- gues, XIX. Linoer. Allocution présidentielle, v. — Présentation d’un ouvrage de M. Gau- thier, xLu. — Présentation d’un ouvrage de M. Gosselet, Lin. 1016 Lory (P.) (et TerMiEeR). Sur deux roches éruptives récemment découvertes dans le massif de Chaillol (Hautes-Alpes), LXXV.— (et PAQUIER). Sur les niveaux pyriteux du Crétacé inférieur, x@Iv.— Sur les plis anciens du Dévoluy et des régions voisines, oxL et 843. — Observation cLur, 884, 899 — Obser- vation sur la division des Alpes occidentales en zones et sur certains points de la tectonique des zones externes, CCY. LuGeon (et HauG). Sur le synclinal de Serraval et la montagne de Sulens, XX VI. Lure (Montagne de). Note sur la struc- ture de la —, par M. Kilian, cxx11.. M Marcarp (Ernest). M. Tavernier, 179. Eloge d'—, par Marcoux-Gouttelas (Loire). Sur la pré- sence de dépôts calcaires provenant de l’altération des basalles de la butte de —, par M. de Chaïignon, 421. MarGeRiE (DE). Présentation d'un ou- vrage de M. Nathorst v. Présentation d’une carle pluviométrique de la Belgique, LxXXXVI — Allocution, exxvII. - Présentation d'un ouvrage de M. A. Bernard, cLxxxNI. MarTEL Présentationd’ouvrage, LXXXvI. —- Présentation d’un ouvrage de de M. Franz Kraus, LxxvVu. Martigues (Les). Observations sur la coupe des —, par M. Douvillé. Métamorphisme. Sur le — des schistes cambriens de la Montagne-Noire, par M. Bergeron, cxcIx. Micaazer. Le Bathonien des environs de Toulon et ses Echinides. Descrip- tion d’un nouveau genre Heleropedina, xxi et et 50. Mic (M.). Sur les calcaires coralligènts d’Istein, zvn et 75. | Ministre de l’Instruction publique. Lettre adressée au Président de la Société, par M. le —, LxxxuI. Miocène. Etude sur les subdivisions du —, de l’Algérie, par M. Welsch, 271. Miquez. Présentation d’une note sur la géologie des terrains primaires du département de l'Hérault. Essai de. stratigraphie générale. LXXI. — (DE Rouvizze et DezaGe). Note, Lxxv. TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Mollasse. Quelques observations nou- velles sur les lapiez, le glaciaire et la — dans le Jura, par M. l'abbé Bourgeat, 414. Montagne-Noire. Sur les calcaires de la —, par M. Bergeron, xcvir. — Sur le métamorphisme des schistes cam- briens de la — par M. Bergeron, cxcIx. Montagnelle (La). Sur l'Urgonien de —, près Tarascon (Bouches-du-Rhône), par M. Torcapel, 155. Montpellier. Note sur l'Eogène de la région de —, par M. Roman, cour. Montsaunès.Kouilles à l'entrée primitive de la grotte de — (Haute-Garonne), par M. Harlé. c. Morestel. Etudes sur les étages jurassi- ques moyens et supérieurs des cantons de Crémieu et de — (Isère), par M. de Riaz, cui et 346. MourGues (et DecaGe). La limburgite de Grabels, prés Montpellier, x1x. Moustiers-Sainte-Marie. (Basses-Alpes}. Sur le Néocomien des environs de —, par MM. Kicran et LezNHARDT, 970. Munier-CHALMas. Observations, x. — Id., xzrr. — Id., xc1v. — Id., xevur. — Id., czxv. — Note préliminaire sur le développement de la charnière chez les Mollusques acéphales, xxxvVIr. — Deuxième note préliminaire sur la charnière des Mollusques acéphales, LI. — (DE Lapparenr). Réponse à quelques observations au sujet de l’essai de nomenclature stratigraphi- que, xLr. — Communication prélimi- naire sur les tufs de la Celle-sous- Moret, Lxxxix. — Rapport sur le prix Fontannes, 177. N Néocomien.— au nord de la Cluse de Chabrières, par M. Collot, cur.— Coupe du — et du Barrêmien dans la région de la Cluse de Chabrières, par M. Ki- lian, czur. — Sur la série — ne et le Jurassique à facies purement vaseux des environs de Vergons et de Bar- rême, par M. Kilian, cex. — Sur la stratigraphie du — à la Palud-de- Moustiers et aux environs, par MM. Kilian et Leenhardt, czxr. — Sur le — des environs de Moustiers-S!:-Marie (Basses-Alpes), par MM. Kicran et LeenaaARDT, 970. NickLès. Présentation d’une carte de M. de Botella y de Hornos, Lvy. TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Nozan. Note sur la structure géologique d'ensemble de l'archipel Baléare, Lun et 76. Nomenclalure. Note sur la nouvelle — des terrains sédimentaires, par M. Ki- lian, xxx. — Observations à propos de . la note sur la — des terrains sédi- mentaires, par MM. Munier-Chalmas et de Lapparent, par M.Depéret, xxx. — Réponse à quelques observations au sujet de l'essai de — stratigraphique, par MM. Munier-Chalmas et de Lap- parent, XLHI. Noyers. Excursion à Valbelle et — par M. Kilian, exxxut et 805. Noyers-sur-Jabron. Sur la faune d’Am- monites pyriteuses du Barrêmien de —, par M. Sayn, cxLv. Novalaise (Savoie). Existence d'assises qui appartiennent au Pontique dans la vallée de —, par MM. Sayn, CxLv. (9) OEaLerr. Note sur une forme géante de Trilobites (lralichas Riberoi), czxv. — Sur les Trinucleus de l’ouest de la France, zxvr et 299. Ouarsenis. Considérations stratigra- graphiques sur les plissements de l’—-, par M. Répelin, 160. Oligocène., — du ravin de Vanson, par M. Depéret, cxxxv. — Sur la faune — de Gaas (Landes), czxxvur et 546, par M. Raulin. — Note sur les fossiles — — s de Barrême, par M. Depéret, 878. Ossau. Sur la vallée d'—et la vallée d'Aspe, par M. Stuart-Menteath, CX VIII, P Pœlud-de-Moutiers (La). Sur la strati- graphie du Néocomien (Basses-Alpes) à — et aux environs, par MM. Leen- hardt et Kilian, ccxr — Compte-rendu de la course de Casteilane à —, par M. Zürcher, 917. PaquiEer. Note sur quelques Chamidés nouveaux de l’Urgonien, xzix.— Rec- tification, Li. — Observations, 834. — (et P. Lory). Sur les niveaux pyriteux du Crétacé inférieur,xciv.— Présence d'Horiopleura et de Polyconites dans l'Aptien inférieur de Catalogne, cxxx VI. —Observations sur l’'Urgonien de Châteauneuf-du-Rhône, cxxx VI. — Remarques sur le Crétacé supérieur de l’ouest de la Drôme, ccv. 18 Novembre 4896. — T. XXIII. 1017 PELLAT. Observations, cxLziv. — Id. cxLvV.— Id., cxLvIn. — Id., 855. — Ia., 860. — Notes préliminaires diverses sur la géologie du sud du bassin du Rhône, 426. PERon. Observations, cLxxiv. — Notice biographique de Gustave Cotteau, 231. Perse. Présentation d'un travail fait en collaboration avec M. Cotteau sur les Echinides de la —, par M. Gauthier, GVII. Phosphate de chaux. Extension de la zone à — de l’Eocène inférieur en Algérie, par M. Blayac, cLxxmI. Phosphorites. Note sur les — quater- naires de la région d’'Uzès, par M. De- péret, XL. Photographie. Applications de la — aux études paléontologiques dans les envi- rons de Reims, par M. Lemoine, LxxI. Plateau Central (Ouest du). Le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l — du —, par M. Glangeaud, v et 10. — Observations de M. Welsch, Lxxix et XCIX. — Réponse de M. Glangeaud à M. Welsch, Lxxx. — Notes sur le mé- moire de M. Glangeaud, par M. Four- nier, € et cLxxvI. — Réponse de M. Glangeaud à MM. Fournier et Welsch, exv. Pléistocène. Sur le gisement — à Corbi- cules de Cergy, par M. Laville, czxv et 504. Pliocène. Un mot sur la classification du —, par M. de Rouville, xix. — Observations sur le —, par M. de Rouville, Lvr. — Note sur le — du Dabra (Algérie), par M. Brive, cLxxvur. * Plis. À propos de la note de M. Depéret sur le tertiaire de St-Chinian, par M. de Rouville, Lxvur. — Sur le — de Cousson-Courbon, par M. Zürcher, CxxxV. — Sur les — des environs de Rians en Provence, par M. M. Bertrand, XCII. — Sur les — anciens du Dévoluy el des régions voisines, par M.P.Lory, CXL. Plissements. Sur les — en dômes et l'allure des plis secondaires sur le bord des grandes écailles alpines, par M. M. Bertrand, cxxv. — Considéra- tions stratigraphiques sur les — de l’Ouarsenis, par M. Répelin, 160. Poitevin (Détroit). Note sur la présence de la zone à Ammonites opalinus et la zone à 4. Murchisonae dans le —, par M. Welsch, cxx1. Bull. Soc. Géol. de Fr. — 65 1018 Polyconites. Présence d’Horiopleur'a et de — dans l'Aptien inférieur de Catalogne, par M. Paquier, cxxxvIr. Pontien (Elage) Note sur la présence en Algérie des équivalents des étages sarmatien et —, par M. Welsch, Lvur. Pontique (Etage). Sur un nouveau gise- ment d’Unios plissés dans l’— (Miocène supérieur) du Sud-Est, par M. Kilian, LXXxI.— Existence d'assises qui appar:- tiennent au — dans la vallée de Nova- laise (Savoie), par MM. Revil et Douxami, ex vi. Presrwica.Remerciements à la Société, v. Pseudonerinea.Présentation d’un échan: tillon de —, par M. Douvillé, cLxxur. Pyrénées. Sur la carte géologique des —, par M. Stuart-Menteath, cLx vi. Pyrileux (Niveaux). Sur les — du Cré- tacé inférieur, par MM. P. Lory et Paquier, xciv. Quaternaire. Note sur les phosphorites —$s de la région d'Uzès, par M. Depé- ret,xLi.— Sur les stations de l'homme — dans le Jura méridional, par M. Tardy, cxxvI. — Sur l’âge de la terrasse — de Villefranche, par M De- péret,cxc. — Observations de M. Boule, excu.— Fin du —, par M. Tardy, 556. R RAMESs(J.-B.). Noticesur —, par M. Boule, 109 RAmonpD. Présentation d’une carte topo- graphique des environs de Paris, LXXII. — Présentation de plusieurs notes. CLXxX1. RauLIN. Sur la faune oligocène de Gaas (Landes), ezxx vin et 546. Reims. Applicalion de la photographie aux études paléontologiques dans les environs de —, par M. Lemoine, LxxI1. RENE vIER. Observations, cxLII.— [d., 844. REPELIN. Considérations ques sur les plissements de l’Ouarse- nis, 160. Réviz (et Douxami). Existence d'assises qui appartiennent au Pontique dans la vallée de Novalaise (Savoie), ex vr. Rhône (Bassin du). Notes préliminaires diverses sur la géologie du sud du —, par M. Pellat, 426. stratigraphi- TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Rhune (La). Note sur la flore des gise- ments houillers de — et d'Ibantelly (Basses-Pyrénées), par M. Zeiller, cLxIv et 482. Rians. Sur les plis des environs de —, en Provence, par M. M. Bertrand, xcur. Riaz (pe). Etudes sur les étages juras- siques moyens et supérieurs des can- tons de Crémieu et de Morestel (Isère), cu et 366. Rio Grande do Sul (Brésil méridional). Note sur la flore des gisements houil- lers de —, par M.Zeiller, excvur et 601. Rirrer et Duparc. À propos du grès de Taveyannaz, LXXxVHI. RozLanp. Présentation d'ouvrage, cix. Roman. Note sur l’Eogène de la région de Montpellier, cour. RoussEeL (J.). Description de la formation secondaire et tertiaire d’Amélie-les- Bains, xxv. — Note sur la découverte du Ligérien à Céphalopodes dans les Corbières, xxxix et 92. RovwviLee (pe). Un mot sur la classifica- tion du Pliocène, xxx1x. — Observa- tions sur le Pliocène. LVr. — A propos de la note de M. Depéret sur les plis tertiaires de St-Chinian, LxvuI. — Note sur la tectonique de l'Hérault, LXXIV et 282. — (DELAGE et MiquEL). — Note, Lxxv. — Remerciements, CLV1. —- Observations, cLx1. S Saint-André (Basses-Alpes). Comptes rendus des courses de Castellane à la Jaby et de Castellane à —, par M. Zür- cher, 931. Saint-Avit. Note sur l’Aquitanien des environs de — (Landes), par M. E. Fallot, Lvr. Saint-Bonnet-de-Mure. -- Sur un son- dage pratiqué à — (Isère), par M. Ter- mier, VII. Saint-Chinian. À propos de la note de M. Depéret sur les plis tertiaires de —, par M. de Rouville, Lx vu. Saint-Vallier-de-Thiey. Sur la géologie de la région de —, par M. Guébhard, Ex Sarmatien (Etage). Note sur la présence en Algérie des équivalents des — et pontien, par M. Welsch, Lvnr. Lib er, CUS j - PT TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Say. Sur la faune d’Ammonites pyri- teuses du Barrêmien de Noyers-sur- Jabron, cxzv. — (et DEPÉRET). Sur l’Oligocène du ravin du-Vanson, près St-Geniez, cxxxv et 827. — Observa- tions, CxxxX VI, — [d., cxL. — Id., CXLII. Id., 830, 843, 844, 855. — Sur la faune des marnes valanginiennes à fossiles pyriteux du sud-est de la France, cxxxvir et 832. Secondaire. Description de la formation — et tertiaire d’Amélie-les-Bains, par M. J. Roussel, xxv. Sédimentaires (Terrains). Note sur la nouvelle nomenclature des —, par M. Kilian, xxx. — Observations à pro- pos de la note sur la nomenclature des —, par MM. Munier-Chalmas et de Lapparent, par M. Depéret, xxx. Serraval. Sur le synelinal de — et la montagne de Sulens, par MM. Haug et Lugeon, xxvI. Siliqua. Sur le massif volcanique de — (Sardaigne méridionale), par M. Ber- tolio, 437. Simiane. Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre à — et à Carniol, par M. Kilian, 847. € Sisteron (Basses-Alpes). Note sur la structure de la Montagne de Lure et des environs de —, par M. Kilian, 642. — Note stratigraphique sur les envi- rons de — et contributions à la con- naissance des bassins secondaires du nee de la France, par M. Kilian, Suisse. Sur les hautes chaînes calcaires de la —, par M. Haug, cxI. Sulens. Sur le synclinal de Serraval et la Montagne de —, par MM. Haug et Lugeon, xxVI, Stuart-Menteath. Sur la vallée d’Ossau et la vallée d’Aspe, cvnr. — Sur la carte géologique des Pyrénées, CLxVI T Tarpy. Sur les stations de l’homme quaternaire dans le Jura méridional, cxxvi. — Fin du Quaternaire, 556. TerMIER. Sur un sondage pratiqué à Saint-Bonnet-de-Mure Isère), vin. — (et P. Lony). Sur les deux roches éruptives récemment découvertes dans le massif de Chaillol (Hautes-Alpes), LXXV. — Observations, cc. Sur 1019 des lambeaux de terrains cristallins d'âge probablement tertiaires, dans les Alpes briançonnaises, 202. — (et KizraAN). Sur quelques nouveaux gise- ments de roches éruptives dans les Alpes françaises, xaix et 395. — Eloge d'Ernest Mallard, 179.7— Sur la struc- ture des grès de Fontainebleau, 344. — Sur les terrains cristallins d'âge probablement tertiaire des montagnes de l’'Eychauda, de Serre-Chevalier et de Prorel, près du bord oriental du massif du Pelvoux, 572. Terrasse. Sur les silex de la basse — de la Saône à Villefranche, par M. Depé- ret, cLxxix. — Observations de M. Boule, cLxxix. — Sur l’âge de la — quaternaire, par M. Depéret, exc. — Observations de M. Boule, cxcur. Tertiaire. Structure géologique de la lisière — du Jura aux environs d'Am- bérieu (Ain), par M. Boistel, vi. — Description de la formation secondaire et — d’Amélie-les-Bains, par M. J. Roussel, xxv. — A propos de la note de M. Depéret sur les plis —s de St- Chinian, par M. de Rouville, LXVIN. — Sur le rôle de la vallée de la Durance dans la région de Digne-Sisteron comme bassin d'affaissement aux di- verses époques du —, par M Depéret, cxLv. — Sur des lambeaux de terrains cristallins d'âge probablement — dans les Alpes briançonnaises, par M. Ter- mier, cc. — Sur les couches —s de Châteauredon (Basses-Alpes), par MM. Depéret et Douxami, 874. THEVENIN. Présentation de plusieurs bro- chures au nom de M. Boule, CLxIII. — Présentation de notes de M. Blayac, CLXXXIII. Tomas (Ph.). Observations, CLxxIv. TorcaPez. Sur l’Urgonien de la Monta- gnette, près Tarascon (Bouches-du- Rhône), 155. Toucas. Sur le Crétacé supérieur des Corbières, du Beausset et de l’Ariège, LXI. Toulon. Le Bathonien des environs de — et ses échinides. Description d’un nouveau genre Heteropedina, par M. Michalet, xxr1 et 50. Toulouse. Observations sur les alluvions de la Garonne dans la région de —,; par M. Harlé, 490. Traveyannaz. À propos du grès de —, par MM. Duparc et Ritter, Lxxx VII. 1020 Trilobite. Note sur une forme géante de — (Uralichas Riberoi), par M.OEhlert, CLXV. Trinucleus. Sur les — de l’ouest de la France, par M. OEhlert, Lxvi et 299. Tufs. Communication préliminaire sur les — de La Celle-sous-Moret, par M. Munier-Chalmas, LxxxIx. U Unio. Sur un nouveau gisement d’—s plissés dans l'étage pontique (Miocène supérieur) du Sud-Est, par M. Kilian, LXXXI. Uralichas Riberoï. Note sur une forme géante de Trilobite(—). par M OEhlert, CLXL. Urgonien. Note sur quelques Chamidés nouveaux de l’—, par M. V. Paquier, xXLIx. — Observations sur l'— de Chà- teauneuf-du-Rhône, par M. Paquier, exxxvitr. — Sur l — de la Montagnette près Tarascon (Bouches-du-Rhône, par M. Torcapel, 155. Uzès. Note sur les phosphorites quater- paires de la région d’—, par M. Depé- ret, CLIII. v Valanginiennes (Marnes). Faune des à Hoplites Roubaudi, par M. Sayn, CXXX VII. Valbelle. Excursion à — et Noyers, par M. M. Kilian, cxxut et 804. Vanson (Le). Sur l'Oligocène du ravin du — près St-Géniez, par MM Depéret et Sayn, CXXXV. VéLain. Note sur le genre Ho:hstelteria, LXX. l Vergons. Sur la série néocomienne et le Jurassique à facies purement vaseux des environs de —- et de Barrême, par M. Kilian, crx. Villefranche. Sur les silex de la basse terrasse de la Saône à —, par M. De- péret, cLxxix. — Observation de M. Boule, ccxxix. — Sur l’âge de la ter- rassequaternaire de—, par M. Depéret, cxc. — Observalion de M. Boule, cxcri. TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS Volcanique. Sur le massif — de Siliqua (Sardaigne méridionale), par M. Ber- tolis, 457. W WeLsca. Note sur la présence en Algérie des équivalents des étages sarmatien et pontien, Lvitr. — Observations à propos du mémoire de M. Glangeaud sur le Lias et le Jurassique moyen en bordure à l’ouest du Plateau Central, LxxIx et xcix. — Note sur la présence de la zone à Ammoniles opalinus et de la zone à Ammoniles Murchisonæ dans le détroit poitevin, cxx1. — Etude sur les subdivisions du Miocène de l'Algérie, 271. ZL Zuizer. Note sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d’Ibantelly (Bisses-Pyrénées), cLxIv et 482. — Note sur la flore des gisements houil- lers de Rio Grande do Sul (Brésil méridional), exevrt et 601. Zürcaer. Sur le pli de Cousson-Cour- bons, cxxxv. — Allocution, cxLix el 802. — Observations, cLitI. — Présen- tation de fossiles recueillis aux envi- rons de Barrême, par M. Bonnier, cL1v. — Remerciements, cLiv. — Observa- tions, cuix. — Id., ccx. — Id., 83, 856, 899, 900, 901, 950, 951. — Sur la structure des environs de Chabrières, cLiv. — Compte-rendu de la course du 23 septembre de Digne à Barrème, cr et 866. — Compte-rendu de l’excursion à la Jaby, cLvi. — Sur la tectonique de la région de Castellane, cLvn. — (et Kician). Communication sur les envi- rons d'Escragnolles, c£xI. — Comple- rendu de la course de Barrême à Blieux et à Castellane, 902. — Compte-rendu de la course de Castellane à la Palud- de-Moustiers, 917. — Comptes-rendus des courses de Castellane à la Jaby et | de Castellane à Saint-André, 931. — Notes sur la structure de divers points de la région de Castellane, 938. — (Kicran et GuéBHAR»). Notice sur la région d'Escragnolles (Alpes-Mari- times), 952. — Note sur les environs de Chabrières, 982. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 1021 TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES DÉCRITS, FIGURÉS, DISCUTÉS ET DÉNOMMÉS A NOUVEAU ET DES SYNONYMIES INDIQUÉES DANS CE VOLUME Heteropedina n. g- Michalet, p. 71-73. » Moteti n. sp. Michalet, p. 73-15, fig. 1-5. Trinucleus Bureaui n. sp. OŒhlert, p. 300-306, PI. I-IL, fig. 1-24. — Syn. Trinu- cleus ornatus Bureau, non Sternb. Assoc. Franç. Avanc. Scien- ces. Congrès de La Rochelle, p. 300. » Grenieri Bergeron, p. 306- 307, PI. II, fig. 33. 2) Pongerardi Rouault, p. 307-310, PI. IT, fig. 25- 32. Filacovi nov. subg. Calymenopsis s Munier - Chalmas et Bergeron, p. 465-469, . PI. IV, fig. 1-3. Dictyocephalites Villebruni n. g. n. sp. Bergeron, p. 469- 471. PI. IV, fig. 4-5. Amphion Escoti n. sp. Bergeron, p. 472-413, PI. IV, fig. 6-8. Dicellocephalus ? Villebruni n. sp. Bergeron, .p. 473-475, PI. V, fig. 1-2. Hypostome n. sp. Bergeron. p. 455, PI. IV, fig. 9-10. Asaphelina Barroisi Mun.-Ch. et Ber- geron, p. 475-476, PI.V, fig. 3 Ogygia Lignieresi n. sp. Bergeron, p. 416-477, PL. V, fig. 4. Æglina Sicardi n. sp. Bergeron, p. | 478, PI. V, fig. 6-8. : Æglina ? Savini n. sp. Bergeron, p. 479, PI. V, fig. 9. Equisetites spatulatus n. sp. Zeiller, p. ne BEI E dos 1-5. Lepidodendron Pedroanum Carruthers (sp.), p. 607-612, PI. VIII, fig. 1-4. Lepidophloios laricinus Sternberg, p. see Pl PIX PS) 1-5. Dadoxylon Fedroi n. sp. Zeiller, p. . 619-627, PI. IX, fig. 4. “cyclopteroides var. aitenuata Feistman- tel, p. 615, PL. X, fig. 1-3. Gangamopteris Unio jordanorum Fontannes, p. 881. Unio Favrei Locard, p. 881. rene ermer n. sp. Depéret, p. 82. FIN DE LA TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 1022 PISTE DES EUR ES INTERCALÉES DANS LE TEXTE Pages DouviLLé., — Echantillon de Pseudonerinea. . . . . . . . . . . .. CLXXIL ArcrowskI. — Fig. 1. Courbe hypsométrique des pentes de la vallée du Hoyou, petit confluent de la Meuse. . . . . . . . 5 _ Fig. 2. Série de coupes hypsométriques transversales de la vallée du Hoyou, depuis la source jusqu’à l’em- bouchure de cette rivière Mu ut 5 Fig. 3. Coupes hypsométriques de la vallée de l'Ourte . . 5 / Pig: 24 SChÉMANPSE CN EE ES NE ATEN Re ANNEE 8 00 Fig.-45: Schéma; 0: 20200 AU MSES CORNE Te ANR) Ph. GLANGEAUD. — Fig. 1. Allure des grès rhétiens dans la carrière de la Folie, près de Thiviers (Dordogne). . . . . . . DR TLTE Fig. 2. Coupe des environs de Turenne (Lot) . . . . . . . 19 Fig. 3. Coupe du Bajocien des environs de Chasseneuil (Charente)... SSH NRERE 38 Fig. 4. Coupe du Lias et du Bajocien à Varaignes. . . . . 37 Fig. 5. Allure schématique des couches aux environs de Montalembert (Deux-Sèvres). . . . . . . . . . . 42 E. HARLÉ. — Fig. 1et fig. 2. Prémolaire d'Hyène rayée. ::. . . . . .. A6 Fig. 3 et fig. 4. Portion de mâchoire supérieure et carnas- Sière d'HYÉNENAVEE EME RE CN MERE 41 Micazer. — Fig. 1. Heteropedina Moteti. Nu en dessous (grandeur naturelle) se DUR AA ARS PERRET ERS 74 Fig. 2. Id. Vu sur la face inférieure (grandeur naturelle). . 74 Fig. 3. Id. Aire ambulacraire grossie (grandi une fois 1/2) . 74 Fig. 4.Id. Aire interambulacraire grossie -(Id.) ARTE Fig. 5. Id. Détail d’un tubercule de la face inférieure ; (grandi 3%01S) EN RENE TE AE EN AE 74 NOLAN. — Fig. 1. Minorque. Echelle de 1/5000. . . . . . . à . . - . 77 ris. 2. Coupe d'Alpoizd au Gra0 ee NES 78 Fig. 3. Extrémité nord de l’anticlinal central. Echelle 1/200-000 ARR PET EN NP EPP 1 Fig. 4. Majorque. Echelle de 1/800.000. . .’. . . . . . . . 81 Fig. 5. Coupe de Tuent à Lloseta. Echelle des longueurs 1/400.000 ; Echelle des hauteurs 1/45.000 . . . . . 82 Fig. 6. lviza et Formentera. Echelle de 1/500.000. . . . . . 87 ROUSSEL. — Coupe dans les vallées de Torgan et Verdouble . . . . . . . 94 F. BerNarp. — Fig. 1. Modiolarca fuegensis (actuel. Cap Horn). Disso- _ conque embryonnaire encore contenue entre les valves de la mère (0,55 mill.). ... . . -.. . - - . 108 Fig. 2. Relations entre la croissance du ligament et Ja rotation des crochets. 1.Cythera Chione;?. Donax. 110 - TORCAPEL. — REPELIN. — LISTE DES FIGURES ‘1093 Fig. 3. Charnière de la valve gauche d’Isocardia cor, vue parlattace/ dorsale An MNT ANSE ET 112 Fig. 4. Développement de Lucina neglecta(Miocène de Dax). 115 Fig. 5. Cyrena Gravesii Suessonien, 1,5 mill. Le ligament est déjà externe et bordé par une nymphe . . . . 116 Fig. 6. Schéma indiquant la disposition théorique des dents de la charnière, dans le cas de 6 lamelles, en supposant les lames encore indivises. . . . . . . 118 Fig. 7. Astarte compressa (actuel) Hammerfest(0,8 mill.). . 120 Fig. 8. Stade peu avancé de Crassatella lamellosa et autres especes}(00 mile) EMMA NUE ln ane 121 Fig. 9. Cardila imbricataria (0,8 mill.). Commencement du développement de la nymphe ligamentaire N. . 122 Fig. 10. Sphœrium corneum (1,5 mill.). La nymphe liga- mentaire commence à se développer . . . . . . . 124 Fig. 11. comparaison du Veloriba (A) à ligament externe, avec Rangia (B) à ligament interne . . . . . . . 125 Fig. 12. Développement de Cylherea Deshayesiana (Miocène COMEDIE MED Man AMI ee SRE ER ARRET 127 Fig. 13. Tapes decussala, 1,2 mill. (Saint-Vaast). . . . . . : 128 Fig. 14. Cyprina islandica (Hammerfest). 6 mill. . . . . . 129 Fig. 15. Pygocardia tumida (Pliocène d'Anvers), adulte. (HÉULL) EE AA AR LEE PR TER CS RUE 130 Fig. 16. Cyprina (?) minima (actuel). 8 mill. . . . . . .. 131 Fig. 17. 1, Cypricardia angulata (actuel); 2, Coralliophaga coralliophagæ (actuel): | 132 Fig. 18. Isocardiu Lamarchi (actuel) . : . . . . . . . . . 133 Fig. 19. Modiolarca pusilla (Cap Horn). A, stade de 0,8 mill. ; B'istaderdentennillt co, RER 134 Fig. 20. Développement de Lasœa rubra (Cap Horn) . . . . 137 Fig. 21. Développement de Lutetia sp. (Miocène de Dax) . . 139 Rien Can iararus (actuel ENS. LR PNEUS" 140 Fig, 23. Développement de Mactra solida (actuel) . . . . . - 14 Fig. 24. Mesodesma (Ceronia) donacia (actuel). . : . . . . 146 Fig. 25. Paphia trigonia (actuel). Valve gauche grossie. . . 147 Fig. 26. Valve gauche de jeune Corbula carinatæa (Miocène de Dax), vue par la face dorsale du plateau . . . . 148 Fig. 27. Corbula gallica (Lutétien), vue par la face dorsale du plateau . . . . . ARR DE Een D Le I ne 148 Fig. 28. Cardita semisulcata (Japon) . . . . . . . . . . . 150 Fig. 1. Coupe à l'extrémité sud de la Montagnette. . . . . 156 Big CouperdeBoulbon a Erigolet EE 158 Fig. 1. Coupe de l'Oued el Beida . . . . .». VE Us 161 Fig. 2. Coupe des chaînons de S. A. E. K. et de Rokba el AthbastEchellerderl/20 000 MEME Er 162 Fig. 3. Coupe hypothétique de l’Ouarsenis avant le dépôt de LXptiensss ss per EE age es STORE ME EE 163 Fig. 4. Coupe du Grand Pic et de Belkairet. Echelle de 1/50.000. 164 Fig. 5. Schéma des axes de plissements, . . . . . . . . . 164 Fig. 6. Coupe du côté ouest de [’Ouarsenis. , . . . . . . . 165 1024 LISTE DES FIGURES Fig. 7. Croquis-carte du plan de la mine de l'Ouarsenis AÙ 1780/0007 MEN PAPE PO EAN OEHLERT, — Fig. &. b, c. d. Sections transversales d’une pointe génale de TRINULIEUSSPONTENATATER EC AEEENT Ris Se NC LASMOPSIUNCRIOD SI GLEENAPNRE CERN PRE Fig. f. Hausmannia pleuroplyx Green. . . . . Ar ee Fig. g. Corycephalus dentatus Barrett . . . . . . PARA Hem CorycenhaluStregalisGreen MERE EN Fig. à. Odontocephalus Ægeria Hall . . . .. . . . . .. Fig. 7. Coupe transversale d’un moule externe du limbe de Trinucleus Bureaui. Fros. 3/1. . . . . . . . . Fig. k. Section transversale du limbe de frinucleus Bureau. GLOSSAIRE SR EE Fig. l. Section oblique du limbe de Trinucleus Bureaut. Gros 8 TR EN FE NOR ER RAP ARE PAR Fig. m, n. Têtes de jeune Trinucleus concentricus Eaton. Gros. 30/1, d’après Beecher . . . . . : . . . . Fig. o. Section traversant l’œil et les parties adjacentes de Phacops rana. Gros. 13/1, d’après Clarke Fig. p. Trois lentilles de la coupe précédente plus grossies. Gros 21/1 déapres Clarke Fe Ne Fig. g. Une lentille très grossie enchâssée dans la scléra . . De Riaz. — Coupe schématique de Carisieu à Sermérieu . . . . , . .. Kicran et TERMIER. — Fig. 1. Coupe des bords du Guil (Château Queyras) . . Re MCOUPETEIR ÉOLIEN MEN RENE ET RENE Fig, 3: (Coupe dusPlan-dée-Phazy Me EN EE NN ig” 4: Couperdu ivallonde Man TE BEëRTOLIO. — Kig. 1. Environs de Siliqua, échelle 1/250.000. . . . . . . Fig. 2. Coupe de la colline de Gioiosa Guardia d'après La Marmorart mir A inerte St CR ee CURE ES HARLÉ. — Fig. 1. Chemin de fer de Toulouse à Auch. Profil du terrain à la traversée de la vallée de la Garonne à Toulouse. Echelles : longueurs 1/300.000, hauteurs 1/6.000 . Fig. 2. Coupe de la Garonne et de ses berges. Echelle 1/4.000. LAVILLE. — Coupe prise dans la sablière de Cergy, en mai et en juin 1895. E. Fournier. — Fig. 1 à xxx. Coupes et schémas. . . . . . . FT a NES ARCTOWSRT NIMES CARTE re De LA TE AA PRE ARR UE ONE ES EE BRIVE. — Fig. 1. Coupe à travers les Beni Rached. . . . . . . . . Fig. 2. Coupe à travers les Medjadja. . .-. . . . . . . . Fig. 3. Coupe du Dijebel Dahres Sedra - . . . . . . . . . Fig. 4. Coupe suivant la rivière du Chélif . . . . . . .. His-#5 1CoupetdunGondiAtNelIBiciE RENE Fig: 6. Coupe le long de l’Oued Temda. . . . . . . . . . Ris TE ACOUPE TUE D)EDElRDISS RE Fig. 8. Coupe du plateau de Ouillis . . . . . . . . … . ZriLLer. — Fig. 1. Carte des bassins houillers du Brésil méridional . Rene MaGrospores GLROSSMSNIANN NE Fig. 3. Microspores. Gross. 160 diam. . . . . . . . . . . Fig. 4'et5::Spores. Gross. 160 diam en D Eig-62Spores Gross MG0NdiAM EP MER NEA TRE 166 309 313 313 314 314 314 316 317 317 320 322 3e2 323 367 401 405 407 409 439 458 LISTE DES FIGURES 1025 Fig. 7, Grain de pollen. Gross. 160 diam. , . . . . . .. 612 Fig. 8. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe transversale mon- trant dans la moelle un groupe de canaux sécré- teurs S:1Gross: 40 diam. 21, , MI En 620 Fig. 9. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe radiale. Gr, 40 diam. 621 Fig. 10. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe longitudinale passant par un groupe de canaux sécréteurs. Gr. 40 diam. 621 Fig. 11. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe transversale. Gross. Fig. 12. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe radiale. Gr. 200 d. 622 Fig. 13 et 14. Dadoxylon Pedroi n. sp. Trachéides à ponc- tuations aréolées (coupes radiales). Gross. 200 diam. 623 Fig. 15. Coupe tangentielle à l’origine des lames ligneuses. Gross F40R diam APR NOR ET PES ARS Te 624 Fig. 16. Coupe tangentielle dans le bois. Gross. 40 diam. . . 624 Fig. 17. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe radiale suivant un rayon médullaire. Gross. 200 diam. . . . . . .. 625 Fig. 18. Bactéries dans les cellules d’un rayon médullaire de Dadoxylon Pedroi. Gross. 630 diam... . . . 625 Fig. 19. Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe radiale passant SE une des protubérances de la moelle. Gr. 15,3 diam. 626 KiILrAN. — Fig. 1. Schéma des principales dislocations de la région de (DDR Re SES A RE D CA ER Em RE 647 Fig. 2. Coupe transversale de Lure entre Cruis et Ribiers . 648 Fig. 3. Coupe transversale de l'extrémité orientale de Lure. 650 Fig. 4. Coupe du versant méridional de Lure . . . . . . . 652 Fig. 5. Schéma représentant les rapports des diverses assises du Crétacé inférieur de la Montagne de Lure, ainsi que leurs variations d'épaisseur , . . . . .. CRE 704 In. Fig. 1. Anticlinal de l’'Ermitage au sud de Valbelle . . . . 809 In. Fig. 1. Coupe transversale du bassin de Chardavon . . . . 819 ; Fig. 2. Coupe de l’escarpement situé au sud-ouest de Saint- Geniez, entre Chardavon et Lestachon , . . . . , 820 Fig. 3. Coupe entre Saint-Geniez et la Montagne du Trénom (Chevauchement de la zone du Gapençais sur l’extrémité du système de Lure) . . . . . . . . . 823 DepÊRET et Sayn. — Fig. 1. Coupe du ravin du Vanson, près Saint-Geniez (HASSESSAIPES) ERA ENT NES ARRETE en 828 KiLrAN. — Fig. 1. Coupe du champ de fractures de Banon, entre les Valettes et Montsalier, par le Largue. , . . . . . 841 Fig. 2. Coupe montrant les failles des environs N.-E. de BEEN ASE ER Ra PE PA 4 7e ds 842 Ip. Fig. 1. Coupe de Simiane à Piparoux . . . . . . . . . . . 853 DEPÉRET. — Dee OO TOO MIN TEEN ONE RENE 881 RÉ RD ON EC UN OT Le M RE NRAE LAS TENUE 2 ASE 881 MIO CUTENEUIMENMIENU ANS ONE PENTAIE 882 KiLrAN. — Fig. 1. Coupe de Barrême au col Saint-Jacques . . , . . . 836 Fig. 2. Coupe relevée aux environs de Vergons . . . . . . 889 ZürRCHER. — RP CON TT SMS Tr URES Grqutes MT E eLt A 17240 080 Ip. Pie ar COUPE ER EN RTE PNR TN RE OUT Se STE 932 1026 LISTE DES FIGURES ZURCHER. => Œig. 1 ICOUpE Se PANE APTE Fig 2 1SCREMA AS SP AR NAS ET ES Fig. 3. Schéma . .. ,... ....... VE EN EUR - Kiran et ZurcHErR. — Fig, 1. Coupe relevée près de l'Aubarède RE Cru e Fig. 2. Coupe du ravin de Saint-Martin. . . . .. Fig. 3. Coupe du Synclinal Clars-Saint-Martin, . . . Kizrax et Leenmarpr.— Fig. 1. Apex grossi six fois d’un Toxaster cf. neoco- mensis du Néocomien des environs de Moustiers. FIN DE LA LISTE DES FIGURES PL LI — PI. II. — PI. IT. — 1027 PISRERDES" PLANCHES OExLerr, — Fig. 1 à 45. Trinucleus Bureaui, n. sp. — Fig. 1. Céphalothorax légèrement décortiqué, mais ayant encore la majeure partie de son test; la pointe occipitale brisée n’est représentée que par son moule externe; gr. nat. — Fig. 2. Céphalothorax d’un individu de grande taille, d’après un surmou- lage en plâtre pris sur un moule externe dorsal ; gr. nat. — Fig. 3. Céphalothorax d’un autre individu; gr.nat. — Fig. 4. Céphalothorax chez lequel le limbe est brisé. et où l’on voit la pointe occipitale intacte ; gr. nat. — Fig. 5. Très bel échantillon au point de vue de la conservation du test sur le limbe et sur la joue droite: on voit nettement sur celle-ci de fins scrobicules de grandeur inégale ; gr. 4/1. — Fig. 6. Profil du même individu pour montrer le relief de la glabelle. — Kig. 7. Moule interne d’un échantillon pourvu d’une partie de son thorax et montrant sur la joue droite les deux nervures obliques qui la traversent en convergeant vers le sillon dorsal; gr. nat. — Fig. 8. Echan- tillon montrant la‘disposition et la longueur des pointes génales ; gr. nat. — Fig. 9. Echantillon ayant conservé une partie de son thorax et de son pygidium; gr. nat. — Fig. 10 à 15. Divers échantillons pour montrer le contour du limbe et la place de la suture; celle-ci est particulièrement visible dans les fig. 12 et 15; gr. nat.: 11 et 15 un peu grossis. Fig. 16 à 24. Trinucleus Bureaui, n. sp.— Fig.16.Céphalothorax d’un individu de petite taille ; gr. 3/1. — Fig. 17. Le même ; gr. nat. — Fig. 18. Individu de petite taille; gr.nat.— Fig. 19. Le même ; gros. 3/1. — Fig. 20. Céphalothorax d’un jeune individu pourvu de ses longues pointes génales ; gros. 3/1. — Fig. 21. Echantillon de petite taille ; gr. nat. — Fig. 22. Individu replié sur lui-même montrant le moule externe du limbe, quelques anneaux du thorax et le pygidium ; gr. nat, — Fig. 23, 24. Pygidiums grossis 2 fois. —Fig. 25 à 32. Trinucleus Pongerardi Rouault. Divers échantillons ou fragments montrant le contour arrondi du limbe et les divers modes de bifurcation des pointes génales, Riadan, gr. nat. — Fig. 33. Trinucleus Grenieri Bergeron, d’après un moulage. Type de l’espèce; gr. 2/1. BerTozi0, — 1. Trachyte-andésite à grands cristaux d’orthose du dyke d’Acqua Fredda avec formations sphérolitiques ; gr. : 100 d. (lumière polarisée). — II. Trachyte-andésite du dyke d’Acqua Fredda, roche normale; gr. : 40 d. (lumière polarisée), -- III. Trachyte-andésile du dyke d’Acqua Fredda au contact de l’en- clave ; gr. : 60 d. (lumière naturelle). — IV. Dacite de Monte Tujoni ; gr. : 40 d. (lumière polarisée), — V. Porphyrite de : 1028 LISTE DES PLANCHES Gioiosa Guardia ; gr. (en lumière naturelle). — VI. Porphyre de Monte Baccas (passage à la microgranulite); gr. : 60 d. (lumière naturelle). PL. IV. — BerGERON. — Calymenopsis Filacovi Mun.-Ch. et J. Berg., n. subg. Fig. 1. Céphalothorax. Grandeur naturelle, Collection Villebrun . — Fig. 2. Moulage donnant le détail de la glabelle et la dispo- sition des cavités le long du bourrelet antérieur. Grandeur naturelle. Collection de la Sorbonne. — Fig. 3. Exemplaire jeune. un peu grossi. Collection Villebrun. — Dictyocephalites Ville- bruni n. g. n. sp. — Fig. 4. Exemplaire complet. Grandeur naturelle. Collection Villebrun. — Fig. 5. Céphalothorax et premiers anneaux de l'abdomen de l’exemplaire précédent. Grossissement : 4,6. — Amphion Escoti n. sp. — Fig. 6. Exem- plaire complet mais écrasé. Grandeur naturelle, Loc. Cabrières. Collection de la Sorbonne.— Fig. 7. Céphalothorax et Pygidium. Grandeur naturelle. Loc. Cabrières. Collection de la Sorbonne. — Fig.8. Moulage d'un Pygidium. Grandeur naturelle. Loc. Cabrières. - L’empreinte appartient à la collection de l'Ecole des Mines. — Hypostome n. sp. — Fig. 9. Hypostome. Exemplaire montrant la forme du bord inférieur. Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collection Villebrun. — Fig. 10. Hypostome. Même espèce. Exemplaire plus complet que le précédent. Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collection Villebrun. PI. V. — Dicellocephalus ? Villebrunti n. sp. — Fig. 1. Céphalothorax et empreinte du Pygidium. Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collection Villebrun. — Fig. 2. Pygidium. Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collection Viilebrun. — Asaphelina Barroisi Mun.-Ch. et J. Berg. — Fig.3.Céphalothorax. Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collection Villebrun. — Ogygia Lignieresi n. sp. — Fig. 4 Exemplaire complet, Grandeur naturelle. Loc. Environs de St-Chinian. Collec- tion Villebrun. — Æglina Sicardi n. sp. — Fig. 5. Céphalothorax : réduit à la glabelle et aux lobes palpébraux. Grandeur naturelle. N Loc. Environs de Ferrals. Collection Filachou à la Sorbonne. — Fig. 6. Partie d’un bloc renfermant plusieurs exemplaires de Céphalothorax, un Hypostome et plusieurs Pygidiums. Grandeur naturelle. Loc. Brama. Collection Sicard. — Fig. 7. Pygidium appartenant très vraisemblablement à cette même espèce. Même échantillon. — Fig. 8. Hypostome appartenant très vraisemblable ment. à la même espèce. Même échantillon. — Æglina ? Savina n. Sp. — Fig. 9. Fragment d’une glabelle ? Grandeur naturelle. Loc. Brama, Collection Sicard. PL VI. — Zwizzer. — Équisetites spatulatus n. sp. — Fig. 1. Fragment de gaîne : Ibantelly (Basses-Pyrénées). Musée de Bayonne. — Fig. 2. Portion de gaïîne. Provenance inconnue. Collection de l'Ecole supérieure des Mines. — Fig. ? A. Portion du même échantillon, grossie un peu plus d’une fois et demie, montrant le sommet des feuilles. — Fig. 3. Fraginent de gaîne. Vaulnaveys Gr Collec— tion de l’Ecole supérieure des mines. LISTE DES PLANCHES 1029 PI. VII. — TEeRMIER. — Coupes dirigées ouest-est à travers le bord oriental du Pelvoux. Echelle de 1/40.000. PI. VIII. — ‘ Zeizcer. — Fig. 1 et 2. Lepidodendron Pedroanum Carruthers (sp). Empreintes de fragments de tiges ou de rameaux. Collection de l'Ecole supérieure des Mines. — Fig. 1 A et 2 A. Portions des mêmes échantillons, grossies un peu plus de deux fois (2,125/1).— Fig. 3. Lepidodendron Pedroanum Carruthers (sp.). Empreinte d'un fragment de tige ou de rameau. Collection de S. A. Madame la Comtesse d’'Eu. — Fig. 4. Lepidodendron Pedroanum Carruthers (sp.). Fragment de tige ou de rameau dépouillé des =“ couches les plus externes de son écorce. Collection du Musée’ d'histoire naturelle de Berlin. — Fig. 5 et 6. Feuilles détachées d’un Lépidodendrée ou d’une Sigillariée. Collections de l'Ecole supérieure des Mines. — Fig. 5 A. Portion de l’échantillon fig. 5, grossie trois fois. — Fig. 6 A. Portion de feuille de l'échantillon fig. 6, grossie cinq fois et demie (Tous ces échantillons viennent de la mine de l’Arroyo dos Ratos, près Säo Jeronymo). PI. IX — Fig. 1, Lepidophloios laricinus Sternberg. Empreinte d’un frag- _ment d’écorce. Mine de l'Arroyo dos Ratos. Collection de l’Ecole supérieure des Mines. — Fig. 1 A. Portion de l’échantillon fig. 1, grossie environ deux fois (1,95/1). — Fig. 2 et 3. Lepidophloios laricinus Sternberg. Portions d’une même plaque de charbon portant l'empreinte d'un grand lambeau d’écorce. Mine de l'Arroyo dos Ralos. Collection de S. A. Madame la Comtesse d’Eu. — Fig. 2 A. Portion de l’échantillon fig. 2, grossie deux fois et quart. — Fig. 4 Dadoxylon Pedroi n. sp. Coupe transversale d'un fragment de tige ou de rameau silicifié. Versants de la vallée du Jaguaräo. Collection de S. A. Madame la Comtesse d’Eu ; collections de l’Ecole supérieure des Mines. PI. X. — Fig. 1 et 2. Gangamopteris cyclopleroides, var. attenuata Feist- mantel. Frondes presque complètes (Reproduction d'un dessin de M. E. Ohmann). Collections du Musée d'histoire naturelle de Berlin. — Fig. 3. Gangamopteris cyclopleroides, var. attenuata Feistmantel. Fragments de frondes. Collections du Musée d’his- toire naturelle de Berlin (Echantillons rapportés par M. Alf. Hettner de la mine de l’Arroyo dos Ratos). PI. XI — Kirian. — Tableau du Jurassique supérieur dans le sud-est de la France. PI. XII. — Tableau résumant les changements de facies du Crétacé supérieur dans le sud-est de la France. PI. XIII. — Carte des facies des étages valanginien et hauterivien dans le sud- est de la France. PI. XIV. — Carte des types fauniques de l’Aptien supérieur dans le sud-est de la France. PI, XV. — Kizran et HOvVELACQUE. — Fig. 1. Calcaire « urgonien » de Simiane. — Fig. 2. Calcaire de la Gourre, près Séderon. 1030 LISTE DES PLANCHES PI. XVI. — Kizran. — Vue du cirque de Vallebelle (naissance du pli-faille de Lure. - ; À PI. XVII. — Fig. 1. Faille transversale dans les calcaires du Jurassique supé- rieur, au Pas-de-l’Echelle, près St-Geniez.— Fig. 2. Vue du ravin du Vanson, kord de la zone du Gapençais refoulé sur les terrains tertiaires subalpins. ‘ PI. XVIII. — Fig. 1. Vue du village de Carniol (Basses-Alpes). Ravins dans les Marnes aptiennes. — Fig. 2. Grès susaptiens à stratification entre- croisée et « Miches », près Carniol. PI. XIX. — Vue des environs de Norante. PI. XX. — Coupe du terrain tertiaire par la route nationale n° 207, entre Barrême et Gevaudan (Basses-Alpes). PI, XXI. — Fig. 1. Schéma des plis aux environs de Chabrières. PI. XXII. — Fig. 1. Vue du flanc Nord du ravin de Malvoisin. Discordance de la mollasse rouge (Tongrien) sur les marnes priaboniennes et les couches détritiques qui les surmontent. — Fig. 2. Vue du flanc nord de la vallée de Verdon à l'Est de Rougon. Masse de recou- vrement triasique et infraliasique avançant en apophyse dans un synclinal au substratum constitué par du Jurassique supérieur et du Néocomien. PI. XXII. — Cluse du Verdon en aval de Rougon. Calcaire blanc coralligène du Jurassique supérieur. PI, XXIV. — Vue du Cirque de Chasteuil. PI. XXV, — Fig. 1. Vue du col de Taulanne. Jurassique supérieur à facies tithonique. — Fig. 2. Vue du Pont Julien. À gauche, Jurassique supérieur à facies tithonique. A droite, Berriasien superposé au Tithonique, petite faille d’affaissement. Au fond, Rocher de la … Sambuque, piton qui domine Saint-André de Méouilles, ; PI. XXVI. — Carte des plis de la région de Castellane. PI, XXVII. — Fig. 1. Coupe d’Andon à la Siagne en passant par Escargnolles. — Fig. 2. Coupe perpendiculaire à la précédente. FIN DE LA LISTE DES PLANCHES 1031 DATE DE PUBLICATION DES FASCICULES QUI COMPOSENT CE VOLUME Fascicule 1 — (feuilles 1-4), mars 1895. on ENS q) mai 1805. EN = 10-19) juin 1895: HA = (NN 14-10), juin 1805. 5 ( — 19-23, PL I-Il), juillet 1895. 06 (0 221209 PI III) août 1895. ! Es 7 — ( — 30-54, PI. IV-VI), décembre 1895. — 8—( — 35-40, PL VII-X) février 1896. — 9—( — 41-55, PL XI-XVII), septembre 1896. — 10—( — 55-65, PI. XVIII-XXVII), novembre 18%. 1032 ERRATA DU TOME XXIII Pages Lignes lire au lieu de XLNIIT 33 Perrier Périer XLIX 9 et 12 Id. Id. XLIX 3 ses études ces études XCI 16 Umgebuug Umgelring 2C dernière J'affirme que dans ma région J'affirme que le Bajo le Bajocien fossilifère ne cien fossilifère n’y repose pas sur le Toarcien repose pas sur le Toarcien. CEXHI et + Isakondry. Nakondry 551 6 Turritella Desmarestina Desmareslina 551 Les 15 dernières lignes de la 2° colonne doivent être reportées à la page 552, 2° colonne, avant les 11 dernières lignes (de gibberosa à XIV, 3). : 552 Les 31 premières lignes de la 1re colonne (de Lacun« à Grat. VE, 3, d'Orb.) doivent suivre les 15 premières lignes précédentes. Les 13 dernières lignes (de Burdigulina à Striatella) faisant suite à Eulima de la page 551 et suivies des 40 premières lignes de la 2° colonne. Page 637, ligne 31 (d'en haut), lire : Malemoisson, au lieu de : Malinemoisson . » 643, ligne 11 (d'en haut), lire : ef les collines de la basse Durance, au lieu de: et de la basse Durance. » 655, ligne 11, lire : zone du Gapençais, au lieu de : zone de Gapençais. » » ligne 21, lire: zone du Gapençais au lieu de : zone de Gapençais. » 656, (note (3)), lire : entre eux, au lieu de : conire eux. » 658, ligne 5, lire : étendus. au lieu de : étendu. » 659, ligne 1, lire: séance du 18 septembre, au lieu de : séance du 19 sep- tembr'e. » 667, ligne 4, à supprimer : f}. » 669, ligne 18, lire : d’un mouvement d'affaissement, au lieu de : un mouvement d'un affaissement. ERRATA 1033 Page 670, lignes 17-18, lire : Savournon), elc., au lieu de : Savournon, elc. » » ligne 23, lire : Zignoï, au lieu de : Zignoäi. » 671, renvoi (2), ligne 3, lire : Rémuzat, au lieu de : Rémutat. » 672, ligne 22, lire : (Phyll. tortisulcatum, elc.), au lieu de : Phyll. torti- -Sulcatum, elc.). » 673, ligne 33, lire : polyplocus, au lieu de : polyplocas. » 674, ligne 22, lire : Col de Cabre, au lieu de : Coll. de Cabre. » 677, renvoi (1), ligne 2, lire : séries, au lieu de: serres. » » ligne 21, lire : représentées, au lieu de : représentés. » 678, ligne 4, lire : remises, au lieu de : remis. » 679, ligne 43, lire : appelée, au lieu de : appelé. » » ligne 24, lire : Kilian, au lieu de : Kiian. » 680, lignes 4-5, lire : {« Boissière, au lieu de : La Boissières. » 681, ligne 3 (droite), lire : Siasyczn, au lieu de : Stasyiczit. » 684, tout Le bas de la page, à partir de la ligne 18, et les 8 pre- mières lignes de la p. 685 appartiennent à la note (3) de la p. 6883. » » ligne 20, lire : recueillie, au lieu de : recueille. » 692, ligne 4, lire : aplaties dans, au lieu de: dans aplaties. » » ligne 35, lire : cariés, au lieu de : carrés. » 694, ligne 5, lire : Cabra, au lieu de : Cabrac. » 697, ligne 25, lire : Ph. Calypso, au lieu de : Th. Caclypso. » 698, ligne 9, lire: Vivarais, au lieu de : Nivarais. » _» ligne 5 (d’en bas), lire : argovien, au lieu de : argonien. » 701, ligne 12 (d'en haut), lire : Leenhardt, au lieu de : Leedhard. » » ligne 32, lire : Réun., au lieu de : Réud. | » 705, ligne 1, lire : Berriasien, au lieu de : Berriasiem. S » 707, ligne 23, lire : Lima Liourii, au lieu de : Limae Lirouit. . » 708, ligne 6, lire : diphyoides, au lieu de : dephyoides. » 709, renvoi (1), ligne 12, lire : Holcost., au lieu de : Holcast. » » » » 15, » triangulus, » lriangu lus. » » .» » 32, » Hoplites, » Hopiltes. » 710, ligne 23, lire : abondante), elc., au lieu de : abondante, etc.). » 711, ligne 10, lire : macilentus, au lieu de : macilcatus. » 719, ligne 11, lire : au-dessous, au lieu de:: au-dessus. » 725, ligne 1, lire : du Salève, au lieu de : de Salève. » » ligne 7, lire : il vient pousser, au lieu de : vient pousser. » 736, ligne 33, lire : lui &, au lieu de : lui en a. » 74, renvoi (1), ligne 1, lire : Angles, au lieu de : Ongles. » 743, dernière ligne, 2° col., Rœæmeri, au lieu de : Reomeri. » 746, ligne 2, lire : Hauterivien (1)), et, au lieu de : Hauterivien (1), el. » » ligne 3, lire : importance), au lieu de : 2mporlance. 1034 | 2 ERRATA Va | e a À Page 749, ligne 14, lire : de Desm., au lieu de : des Desm. » 754, ligne 22, lire : Stoliczkaia, au lieu de : Stolczkia. » 765, ligne 20, lire : sommel), au lieu de : sommet. » 795, ligne 8, lire : de St-André, au lieu de : St-André. » 796, ligne 24, lire : crisiatus d'Orb. sp., au lieu de : cr'istatus d'Orb. » 797, ligne 45, lire : trouvent, au lieu de : trouve. » 812, renvoi (1), ligne 8, lire : Amphibolite, au lieu de : Amphibolites. » 819, ligne 4 (d'en bas), lire : zone du Gapençais, au lieu de : zone de Gapencçais. » 843, ligne 8 (d’en haut), lire : gauche, au lieu de : droite. » 849, ligne 8, lire : imprégnés, au lieu de : imprégrés. » 851, ligne 9, lire : Pecten (Janira) Deshayesi Math. sp., au lieu de : Pectens Janira (Deshayesi) Math. » 854, ligne 5, lire : vertébrés, au lieu de : verlèbr'es. » » ligne 6 (d’en bas), lire : cités, au lieu de : citées. » » ligne 2 (d’en bas), lire : Kilian (B.S.G.F.,aulieu de: Kilian B. S. &. [ee Planche XV, fig. 2, sur la gauche, en haut, ajouter : à. » XI, 2° colonne, ligne 14 (d’en haut), lire : gravesiforme, au lieu de DR gravesiformis. LT Sur la couverte du 1° fasc. de la Réun. extr., à la ligne 11 (d'en haut) lire: des terrains secondaires, au lieu de : des bassins secondaires. .| £ el .æ Fu = © a CA Fi el LILLE. — IMP. TETE HUE LAC TETE TE NP Mote de M. D.-8. OGhlert Bull. Soc. Géol. de France ame Série L. XXI. PI. TI. (Séauce du 4° boul 189) 4 Œhlert, phot. Sohier et Campy, 33, rue Hallé. — Paris Mote de ON. D.-S. OGllert Bull. Soc. Géol. de France SmeSérieut. XII PIN: (Séauce du 4° boul 1895) 31 ne Œhlert, phot. < Sohier et Campy, 33, rue Hallé. — Paris Mote de M S. Bertolio Bull. Soc. Géol. de France ShberTIE MR SCIE PIS TNT Le Seauce du 24 Tuiu 1805) | ! DeG. Piarski, 45, rue Morère Clichés Bertolio Mote de NC Be raeron Bull. Soc. Géol. de France GHSEne OCONE ER MSI (Séance du 24 Juin 1 895) ° Xe eu cale" BTS Sohier, phot. Sohier et Campy, 33, rue Hallé, Paris JL ASS Bull. Soc. Géol. de France 3° oérie, L. XXIIL PI. V [éauce du 2/ ju 1895) Sohier, phot. Sohier et Camp}, 33, rue Hallé, Paris SHC OC À Zaller 3 Se Génie 1 SOUL 1. wi Bull. Soc. Géol. de France SOIENT (Jéauce du 4 Tboveuwubte 1895) Sohier phot. RP e P PE EUR TE 32 Série T'XNNI. PLV fSeance du 1 6 Décenbre 1895) Notre Dame des nei ges 22977 Puy-Saint-Pierre Vallée de la Durance D Puy-Richard Vallée de La Durance Cravé chez Z. Fuhrer: | _ Hull delaloe Col de Fronce. Note de M° TERMIER ; FE Série Z'XNAT. LEVIL | s 1 Sance dus» 6 Déconbre 1895} : | COUPES DIRIGÉES OUEST-EST À TRAVERS LE BORD ORIENTAL DU PELVOUX ‘. | Echelle de 401000 : Col des Grangettes Croix de la Cucumelle À * Tétedel' Yret rase s704" : 2843 oldel'Evchauda : 2500% : LS RE 7 ce Torrent dn Be s, déésees crévtalles d'ige indéter mené: La Cursanne mVenmulitique et Llyseh Chantemerle it 17/77 l « i [ 1! l | | [a c ° # Coldes Combes. == l | ; 277 Crète de l'Erchaud nr ! fre L Zeus et Loyger. À 2 to lite Craaer l ù 1 “ LA CITES : y : Notre Dame des neiges EF ; 1 . Sert ; 2207" Les Lt Caleutres et olomes du Zhies. ï ds DySuint-Pieuve u Ir 7re de ta L f Durance \ Ë \ Vallée de l'Éychaag Ÿ \ : \, v Puy-Riohard Les Combes j i Î f Vallée de ln 227 : û Durance 1. ÉTAT Cote 1500! Cravé ax L. Hihren me, e », À : Le t à F c « 3 Ê 2 4 £ ’ ‘ #: “ + ÿ ds s ge cn . Le : : ; Se u - re 2 DE re " Es ee = Ser > En | er : , 1, ; AL. FR: 5 ; à > HE. Fe Re + *« See me Nr mm tt Re à CR Te nl ES Po gp cm me A A > D NS Bull. Soc. Géol. de France gme Série, T. XXIII. PI. VIII. (07 1e ’ u O Ed (éauce du 10 Deceinbte 1895) Sohier. - Paris. 1-4. - Lepidodendron Pedroanum. Carruthers (sp.) 5-6. - Feuilles de Lépidodendrées ou de Sicillariées. >] à DORE IOITC OR Zeiller Bull. Soc. Géol. de France SMPASÉTIE NT NTI. PI Lich = : : re (Séauce du 10 Peécerubte 1$92) 1-3. - Lepidophloios laricinus. Sternbere. 4. - Dadoxylon Pedroi. n. sp. Bull. Soc. Géol. de France 3 Sr] ; XIII {(Q7 72 , ) (Heaurce u 10 Mecerubte D Sohier. Paris. Gangamopteris cyclopteroides, var. attenuata. Feistmantel Jura méridonal seplentrional l'alangincerr enférieur RTS TR ee Rs RE RTE (D à LRSSOSESOSSS & 6 Less SNS se < PR RES ARÉARÉ SENS RE Re RS OR R VC ee ARE otre Lortlarndierr ; ii otrqula à Férqulenr “ TOI Ptérocérten - Astartier Zone & Am. teraülobatus, 7 LL / D Lothart ce. GL 7 4 _Astartlierr ES . - . Ce | | x t 1 ? LI } "11: % l nl À \ RE ME + Sud des Basses-Alpes, Zone dauphinoise Jura Jura . Alpes-Maritimes, {Facies vasoux) - méridional seplentrional ete / alangiien tnférieur Sutene. Lrtlandren Las CON, À ; PE * À Hégion. de , M4 LL À ë A À ST (loue D IAA 4 2 : É VE) 4 LLDOO ME y ourqula 2 p lirgulien alfhr Plerocérien. {slartlien Zone à Am. lermmulobates , / NN Lotharr, fr. des Arisph. polyplocus. Astartien ngovien Zone à Oh. canaliculatum … t Arial, Thcions (Cale.marneuxr) inférieur à Oxfordien ACYALE Éré TE. BSérie Z'HAMT- PLAN K FACIES A FRANCE. Facies mixte N. du Dauphiné 17 À - G ++ ++ ++ + + + + RENTE L DELL ETES ETES + + 5 + Facies Jurassien (Jura) + + + tr ++++ +++ + + + + amet) tt tt +++ ++ +++ + + + + + + + +++ +++ + + +++ +++ ++ + + PRES ++ Rated son LE Aer + + FH + TÉEREE +| + + + + + + + + ++ + + +++ + + S+ + + OPLOIL +++ +++++ ++ +++ + + CN a SR OMR ER EE RTE TRS Es + RS + + + + + tt +tt+ ++ + ++ + + + + + + + + HR + + + + + + + + + + + + + + + + + + PE ÉD RATE EN +++ ++ + + + + EP + + + > TOULON IE D ES Et + EU = St OH + HO + + + + + + + + + + + + ++ UPG OTUMOTE 44 DE SN ANT ME An te difficile t + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Up SES RSS + OO ÉPETE PMÉUParrsaten + Desmoceras 77 è 5//Bly €. DO DNTE / Z; 7 LL Hoéasas) 217 12 7 LCA 2177711 “Ostrer reetaniquiarts — TT TT RE — — LL TT TT TT Tr | K ÈS SS NN LIU LOT LLC L VOL TT 7100114 A0 LEE K Ÿ NS RS S RS ROC SU Le, « Re SR PAS es 4 NOTE DE M* KILIAN SJire TITI PE IT Bulle la Joe Céol. de France TABLEAU, RÉSUMANT LES CHANGEMENTS DE FACIES DU CRÉTACÉ INFÉRIEUR DANS LE SUD-EST DE L AFRANCE. . . . . . . . L ë Facies vaseux Facies mixte Facies Jjurassi Etages Basse Provence BAT : se Jurassien (Zones de Céphalopodes) A. du Dauphiné (Jura) } : ; ; o S Zone à Loplites Jurcates (Dufrenoyt) RIRE EE . ARR Æ el Phylloceras Cuettar di DEN setetetet Hreisenenntant ARE DES cs ! + ÉD N DESESPSES RPOFOER + PRES À. ten mir + (Cargasien ) Het Jadrd fonce ve + s Se nee : : - La PRE SRE FENTE P ER Z > Ph Eten Don MCE) DCR Re ue Hits case Séseseese DA CRE CE ONE LORIE TIONE den ee nr [: + Pere Fe Aneyloceræs Matheronc ARENA ESS ERP S SRE RAD PRE ARE ES ose 5 (Bonotoe) ++ tn DÉREEESE ET H c Cadoulrer RSS FERU _— 444 C2 Orbitoline. FRET EN TRE BIENS SRE RAR z = ere et the tro tptetetetetetetitete j : MARS SR RENE een È F Zone & AMacroscaphites Yoan Û ÿ 3+ estate =S + + + 4 Ie = £ È x a . c€ Silesrtes Jeranoncs NS + +U7 Orrcer ARDENNE Se à ES AE + Barrémien Ÿ LES nt C i e : ; $ Zone «& FHolcodiseus SJallaz. et $ KICN 4 : pe $ + Crioceras Hmerier’ ù à À Ÿ Crioceras { à D V7 © e : | Mine Zone & Crioccras DPuvoalr” au I Re - 14 4 Le: | | un (ll | et Crioceras arrgulicosta lune”. RD) Brpaloes Hauterivien Han (ll QU ALI Le : ordster. hi RAS |! If ‘| Zone à foplites radiatus 2 GS OT/ECTIIG ie CA He UT F #5 Claucorre je. $/ / Hate HOCS" ù | 4 radiates et Duvalia dilatata _. : / : | | Claucorie ) (S'Prerre de er) 14 lauconte lon BR : : e : - : Zone æ@ Aoplites Thurmanri, regalrs . el arn Clyg ontus. 7 à r Ga , ; Valanginien 4 , ; . W ny rren . Zone à Hoplites neocomcenwés ; fe Three ù gt 7 et peæiplychus, me E w © ä opt, De et ‘ Duvaliæ Ernerici Echinicdes Tarnes à Bel. latus Infravalanginien Zone æ& Æoplites Porsstert ” 4 : : ‘Berriasien) el occitarteius Tithonique Cale. et peudobreèches à Hopl. Callisto . dodo auenr 7 OUEEIT Fe 2 : Tèn QUU9IIITLE}J{] 9P ue9/f" _ ç LUS RQ S197)n0]J[ © as? sf 4 auu91A © O uol'T NAIL AVH À N'HINIAINV'IVA 4 20” NN S$19 S0p SOTOU] NN s'ap HLHVO É : YPOIUD ANT O1 022) 20/07 0p PT “AUX 11 UDC L PUS GE NVITO'N A4 LLON CP °2089 795 dOLp?E À L72 20/2 2441) SUITE @ PAT | NN SC EN ; RAA NN \ NN \ \\ NS ; NRA 4 ; 4 D = (rl ÈS ( PA H N \ Ÿ 7 > NX © Q (e SN \ À e LAN LS\X N NN N À 4 % <. LL 1 7) LL / / ESS CAT ù ZE 1: à ” 9929 UUOTIOIE 7 7, oO #, 7 #, (+ TE $ , G CC AO) L À > / 6 ' é «=, 4 ai SIP LS LAS LS L LL SIP CS Fr © se Me NS ds he Ü y. ul 5 : = 4 LCR LOL T ZNP 20 À ((( NI =Z FT D) TA EN ANS CE na HN NN NNNNS N NN 2 LL SERIES LOL DRE LLL IDD V4 LLLLLLOLLNO Fe 2. 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SSApes) Relevee par NF BOUSSIER, Conducteur des Fonts-et- Chaussées à Barrême . OX ONCE. PR DER XNA) Pa /) PAR) a S'UPÉT'Eerer Cretace 2! LA Pure Lu 4 | DZ Zhadobeet. Note de M.M.KILIAN et ZURCHER BE Série. ae france. Lomme LIZIL LE AMTZ Fig.1_ Schéma des plis aux environs de Chabrières — ——— 11 L——- de — Sa VITE Le ères Ÿ Légende générale Tertiaire ÿ Cérnomanten’ ae : LEA potion = Parrémienr- et Wevcomren- Jurassique Ps S'APÉTÉELUT E=z Jurassique = mnoyert FA Lajocien et Lias M 20 ct Tics ape SN de il À A N ....… re anticlinal A Hague ui à , de raccordemeré ÈS 2 LCI Coupe schématique du-terrair- ‘3 (la tèche à droite du lecteur ) = 4 = Jens de propagation des plis . \ 1 1 \ z nf Bord d'une musse de LE É 707 recouDr'ernert 7e, (4777 211128 A Cravé chez L uhrer A ; L "ah Discordance de sur les marnes priabonienn avançant en apopn constituée par du dite Es « Cr, iii SK1, mollasse rouge (Tongrien) 1} (ie rt i Phot. Leenhardt que et infraliasique, vnelinal du substratum, supérieur et du Néacomien. he détritiques (Eu 188 urmontent Mote de M. Zuichez Bull. Soc. Géol. de France Sms Série T. XXIFE. PI. XXII Phot. Leenhardt. Hg 4 Vue du flanc Nord du ravin de Malvoisin. Discordance de la mollasse rouge (Tongrien) sur les marnes priaboniennes et les couches détritiques qui les surmontent. Phot. Leenhardt Hig. 2- Vue du flanc Nord de la vallée du Verdon à l'Est de Rougon. Masse de recouvrement triasique et infraliasique, avançant en apophyse dans un syncelinal du substratum, constituée par du furassique supérieur et du Néocomien. De G: Pilarsk1, 15, rue Morère. - Paris [maSeH) N°24 ge Ca F4 & : QLDS. auC LYIAUS. ‘UE. 2€. 116. — TUMANSEU D 20 enbrto jo) EMA SLIP AIQIONN ON ‘C| DISAPIIA ‘9 »(] ‘RuSv.p ‘J0oUd NS Te TE de eee 22 "AG 2© 27096 SOUEJ 8p "T089 ‘00S ‘INA Mote de ON. Zù ? Buichetr gate) Série TT? hé Phot. de M. Z. d'Acsnel. home Vue dutcol ce dlau lanne Jurassique supérieur à faciès tithonique Fig. ® - Vue du Pont julien \ gauche Jurassique supérieur à faciès tithonique A droite Berriasien superposé au Tithonique, petite faille d'affaissement. Au fond Rocher de la Sambuque, piton qui domine St-André de Méouilles. F4 CE ER ; = Æ DES PLIS DE LA RÉGION DE CASTIELLANE LA (Note de M.Zurcher) 8®Série, Tome XXII, PL: XXIA - 60 | 10° à" Peyne. Méxet OS Andre -de-Héouilles /. Gœurchons o Julien o Taulanne -[aPre Chauvin Tacenbe = (Ghaines de-Prandis/ a A BST) Craograntis < Robion RO Chateauneuf? \ -Mpustiens Wu 8° 80 3° 485 60 LÉGENDE | DE < = : \ es Lt 3 LLC < Dre) = "#5 S n 3 . Es eq ER | 5 sera TT ee D LE 7 a : 4 ; e £ +“ ES “ ï ’ +: * sc Va 2 SJèrie Tome AIM PLAIN ënolles. | N. dibergue ,-=" Vallon de l'Au La Colette (e) A % LÉ — ES — Je he ASE —— C7 \7 SA VA AE ; | SEJérie Tome EI. PLMIIH FE ë © PS € & ? = ÈS È > DS ee = (2) > Es È S { Se à. = ë \ d = ù È D à x 2 ee TES : ë: = Cr SS 8 NT ST DRE { 142 A A w, LE AV TA Fg.2_ Coupe perpendiculaire à la précédente. \ 4 a Colle de Mon HE Vallon du Fil A À : 7 SEE RENE ss D E pyus En) Æboutis, Aluvions. Æocène Coude. Wéocomien. Calerires blancs Calearres. Bathonien © Sables et) A [70 conlligènes ct Baocien TRS Æ Carement de fossiles ———— —— Ligne sépurahioe du Jurassique ot du Crétacé . ——.—.—.— Ligne de discontinuite. < Echelle: 46060 Cr de, CE OR 4 4 Fons en TURC RE, € rl ê FIADO A PART es A AE : LS RS " , CENT) . ; : ‘ LA FA \ mai : M 1 à 4" } o | r FE ‘ = # Pa S fe TE 4 + Î e d ‘ La > LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE JOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE I. Supplément au Bulletin de la Société Géologique de France. a. RS DES ap 5l “de LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE PENDANT L'ANNÉE 1895 I. — OUVRAGES NON PÉRIODIQUES*. Aguilera (J. G.) et Ordonez (Ez.). — Expedicion cientifica al Popo- catepetl. [Ext. Comision geol. mexicana], in-8, 48 p., 2 pl. Mexico, 1895. Barrois (Ch.). — Légende de la feuille de Rennes de la carte géolo- gique au 1/80000: [Ext. Annales Soc. géol. du Nord, t. XXII], in-8, D 1805: — Légende de la feuille de Plouguerneau et Ouessant [id.,t. XXI|, : in-80. ; — Le Bassin du Menez Belair [id., t. XXII], in-8, 169 p., 8 pl. Bayley. — Basic Massive Rocks of the Lake Superior Region [Ext. Journal of Geology, 1894], in-8°. Chicago, 1895. Bayley et Hobbs. — Summary of Progress in Mineralogy and Petrography in 1894. [Ext. American Naturalist], in-80. Waterville, 1895. Bernard (Augustin). — L’archipel de la Nouvelle-Calédonie, in-8e, XII-458 p., 1 carte. Paris, 1895. Bertrand (Léon). — Sur la tectonique de la partie N. 0. du dépar- tement des Alpes-Maritimes [Ext. C. R. Ac. Sc., 9 juillet 1895]. Bittner (A.). — Geologische Verhältnisse von Hernstein in Niede- rosterreich, in-4, 309 p., 3 cartes, 1 pl. Vienne, 1882. * Les noms des donateurs sont en italique. Les tirages à part, du Bulletin de la Société offerts par les auteurs ne sont pas mentionnés dans cette liste, 4 LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE — Zur definitiven Festellung des Begrifies « Norisch » in der Al- pinen Trias, Vienne, 1895. Blayac. — Description géologique des régions à phosphate de chaux de Tebessa et de Bordj bou Arredidj (Algérie), [Ext. Ann. des Mines, 1894], in-8°, 16 p., 1 pl. — Notice sur le Suessonien et les terrains à phosphate de chaux de Sidi Aissa et de Birin (Algérie) et du Djebel Mahdid, près Msila (Constantine), [id. 14895], in-8°, 33 p., 2 pl. Bleicher. — Le lac salé d’Arzeu. Notes d’excursions et recherches de laboratoire. [Ext. Feuille des Jeunes naturalistes, 1895], in-8°, 4895. — Sur quelques perfectionnements apportés à la préparation et à l'étude des plaques minces des roches sédimentaires calcaires. [Ext. C.-R. Ac. 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PAR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 17 Etude sur les Reptiles et les Batraciens (1 fascicule); 7e part., t. IT, P. Fischer et H. Crosse. Etude sur les Mollusques terrestres et fluviatiles (3 fascicules). — Ministère des Travaux Publics. Chemin de fer transsaharien. Mission au Sud de l'Algérie, dirigée par M. A. Choisy. Texte. Vol. IIT. — Muséum d'Histoire naturelle. Nouvelles Archives, &æ série, t. VI (1894), fascicule 2; t. VII (1895), fascicule 1. — — Bulletin 1895, nos 1-6. — La Nature, 23° année, nos 1125-1126 (1894) ; 24° année, n°s 1127- 1176 (1895). — Le Naturaliste, 17° année (1895), n°° 188-210. — Revue des Travaux scientifiques, t. XIV, n° 7-10 (1894); t. XV, nes 1-5 (1895). — Services de la Carte Géologique et des Topographies Souter- raines. Bulletin, t. VI, n°s 41-43; t. VII, n° 44-48, — — (Gîtes minéraux de la France. Bassin houiller du Pas-de- Calais, 1° partie. Sous-arrondissement minéralogique d’Arras, par A. 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Rue des Grands Augustins, 7 1895 Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles Mars 1895 Aa WASHINGTON._ || S 80. : de la feuille. géologique s'ils deuil recevoir le Bulletin au Fo Ja pi bl autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. Le Les Membres doivent adresser, d'une : Li — où de genre nouveau dont Pauteurs È aa?) "3 fait l'espèce. , Les demandes de tirages à part de la Société qui se charge, dans ce cas, Les Comptes Rendus des séanc séance et ne sont pas réimprimé: ce à DAGPCAUES fascicules du Bul île Secrétaire prie les auteur de vouloir b . manuscrits : = Ses les Fe d'espèces ; R -Mettre une majuscule à tous les noms # _substantifs et à tous les noms de-groupes 200logit | Ecrire avec beaucoup de soin, ‘surtout dans. les les noms d'auteurs, 108 localités et, de fossiles. . EXTRAIT DU RÉGLEMENT CONSTITUTIF DE LA SOCIÈTE APPROUVÉ PAR ORDONNANCE DU ROÏ DU 3 AVRIL 1833 ART. IH. — Le nombre des membres de la Société est illimité (1). Les Français et les Etrangers peuvent également en faire parlie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. { ART. IV, — L'administration dE la Société est-confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. - ART. V. — Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice-présidents, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. Arr. VE — Le président et les vice-présidents sont élus pour une année; les secrétaires et les vice-secrétaires, pour deux années ; le trésorier, pour trois années ; l'archiviste, pour quatre années. ART: VIL. — sr fonctionnaire n'estimmédiatement rééligible dans les mêmes fonctions. Arr. VIII. — Le Conseil est formé de. douze a. dont quatre sont fonce és chaque année. ER a ne ART. 1x — Les membres 1 Conseil et ceux du Bureau, sauf le président, sont élus à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. ART. XX. Le président est choisi, à la pluralité, parmi les quatre vice- -présidents de l'année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son élection, directement ou par. correspondance. - ART Dies La Société tient ses séances habituelles à à Ps. denovembre à juillet (2). ART. XIL. — = Chaque ‘année, de juillet: à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances “extraordinaires Sur un des points de la France qui aura été préalablement déterminé. Un Bureau Sera spécialement organise par les membres présents à ces réunions. : ART “XIV. — Un Bulletin périodique ee travaux de la Société est délivré gratui- tement à chaque membre, ART. XVIL — - Chaque membre paye : é do un droit d'entrée ; 2° une cotisation annuelle. Le droit d’enirée est fixé à la somme de 20 francs. Ce droit pourra être augmenté par la. suite, mais seulement pour les membres à élire. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de * chaque membre, étre remplacée par le vérsement d’une somme fixée par la Société en assemblée générale, (Décret du 12 décembre 1875). (3). eo) Poe faire. partie de la Société, il faut s'être fait présenter ‘dans l’une de ses séances par deux membres fi auront signé: la présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, et avoir reçu le iplôme. de membre de la Société (Art, # du réglement: administratif). (2) Pur assister aux séances, les personnes, étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par , un de ses mémbres, (Art, 42 du règlementadmintshratif.) pe ee somme a été fixée à’ 400 france ne di 20 novembre 1871). | TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SÉANCE a ROUE ANNÉE 1895 Les séamces s se tiennent à 8 heures 1/2 du soir, rue des Gronds. -AUG USLÈNS, 7 Re | Les 4er et ze lundis de chaque mois. fe Janvier Février + 2 Ave. Mai Juin | Novembre Décembre 0 6 | 160, 24 2 ; - À Der se en 48° É | é \ Ma Eh "vo | 2.) 4 162 Sance générale. annuelle à 5 “heures, le Jeudi 18 Avril, : La bibliothèque est ouverte tous les jours, de 1 heure à 6 bheur res. Pare ë Président : Me Lions Vice-Pr ésidents : Fe M. Douzeus. | M. 5e | Manérnus. | M. DELArOND, Ha M. PREST Secrétaires : ER EN Gen is Vice-Secrélaires M. L. Cavyeux, pour la France. - CM. GENTIL. M. L. PER RANEE pour. nie le AN M. GLANGEAUD. : | Trésorier M. Léon Janer. Rae “. DA | Membres du Conseil ; M. Micues Lévy, ‘| M. Same | nd M. DouviLié. ÉM POLE M: DE LAPPARENT. \ M. Carez. MANS ENS + BERGERON. Ë : M. VÉLAINS D VV AOELINUGIUIN: SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME + : ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) TROISIÈME SÉRIE ae TOME VINGT-TROISIÈME si > Notes et Mémoires : Feuilles 5-9. A + PARIS | VAT SIEGE DE LA SOCIÉTÉ . Rue des Grands Augustins, 7 1895 © Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles re & Mai 1895 bete > PDT manuserits : . : Souligner les 1 noms d'espèces: ne | : es emp 0: LO EH TT TES \ fau Ro WT: RE UN — Le nombre des membres del la Société est illimité &. “Les Francais et rang ers peuvent Spaemenes en à faire partie. ll n existe aucune distinction entre 4). F ré pal DE tre + ne dans. Re de. ses séances par deux Ex qui auront ua la présentation, avoir été ne dans la séancé suivante- parle Président, et avoir reçu le diplôme de membre.de la Société (Art,-# du règlement. administratif). 5 -(2) Pour assister aux séances, es personnes" étrangères à la Société doivent être pq chaque sois par, ÿ lement administratif.) LE ne GS nee He novembre 18). Dre nn ne Président Vice-Présidents : DoLLrus. . | Secrétaires : M. L. Cayeux, pour la France. US PE OM GENnL, * RD TR + M. L. BERTRAND, pour l'Etranger. ARS Me GLANGEAUD. PART ” _ Trésorier : M. Léon JANET. > px ess PS 4 NET - _ 3: Série, t. XXDIL — 18935, — N° NX | Su 74 | BULLETIN Ÿ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE D DE FRANCE (CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET REOONNUE COMME _ ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) PNR RENE IS RU EST R ANS PTE EST NRRT RPENEE RR 4 ra Ko TROISIÈME SÉRIE Le had ie Dhs Vol acpeae) RTS de scale posant à di TOME VINGT-TROISIÈME Notes et Mémoires : Feuilles 10-13, x te PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ Rue dés Grands Augustins, 7 1895 ar é C7 dr 0e 5 NL déé CCS, Si Le Bulletin paraït par livraisons mensuelles A Juin 14895 Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologiqu à ; les décisions suivantes, prises par le Conseil : Mn : Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 4° janvier, … s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier. es F autorisé à faire recouvrer les cotisations àdomicile, par la poste, avec un supplément de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. Les Membres doivent adresser, d'une manière Fiat tous les ‘envois * d’argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société gévlogique Sr MES France et toute la ON PORecre à Mon:ieur le Secrétaire de 1 Société géolo-. gique de France. bn Pa Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Socièté et ne nn pas SAS communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu ’on leur adressera.. De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. Dee !1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d'espèce EN ou de genre nouveau. dont l'auteur n’a ie fourni une Rte nt qe à figure. erear Le nom spécifique de tout-fossile cité doit. être suivi du nom de Pautsu. que de fait l'espèce. : 5 à Les demandes de tirages à art Dnenet être nee directément au Secrétaire ne de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur.-exécution. L'RTPMNEe Les Comptes Rendus des séances paraissent dans les quinze jours qui suivent la 24 séance et ne sontpas réimprimés dans le Bulletin. . Ge Les différents fascicules du Bulletin renferment seulement les Notes et. Mémo es 4 envoyés par les auteurs et acceptés par la Commission du Bulletin ; da 2 composition de ces fascicules il n’est tenu aucun compte des dales des Sue AB e la Société, les mémoires étant imprimés à la suite, en tenant compte de Ja date du dépôt des manuscrits au secrétariat. Pour chaque mémoire, une note infrapaginale indique Ja date de la comm tion, la date du dépôt LE manuscrit et la date du bon de ÉOPreUIEn donné l'auteur. x La date du bon à tirer de ns feuille est inscrite au bas de la premièr de la feuille. Le Secrétaire prie les auteurs É vouloir bien, dans | manuserits : Souligner les noms dépenses ù substantifs et à tous les noms de groupes zoologiques et botaniques ; Ecrire avec beaucoup de soin, surtout dans les notes destinées au at re les noms d’auteurs, de localités et de RO RAR A 2e | APPROUVÉ PAR |ORDONNANCE pp Ror pu 34 AVRIL 188 = AUS CSC & Y ‘ An. HE — Le nombre des membres de la Société est Minute (1). Ees Français et in gers peuvent également en: faire partie. Il n'existe aucune distinction entre s' QNe / dont le es. fait esceatiellenient bee ART. V. — Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice- présidents, dé deux secrétaires, de deux vice- -secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. ART: VE —Le . président, et les vice-présidents sont élus pour une année; les secrétaires e ice-secrétaires, pour deux années : le trésorier, pour trois années ; l'ar chiviste pour quatre années. Aur. VI. Aucun fonctionnaire n’est immédiatement LA am dans les mêmes LL. *— Le Conseil est formé de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. FRERES ART.IX. — Les FER du Conseil et ceux du Peu sauf le président, sont élus à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. TARTIX Le président est choisi, à la pluralité, parmi les quatre vice- Hole de l'année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son élection; directement ou par correspondance. ART. XI. —La Société tient ses séances Lhreitas à Paris, denovembre à juillet (2). ART. XIE — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séances” extraordinaires sur un des points de la France qui aura été préalablement déterminé. Un Bureau sera es one par les membres présents à ces réunions. 5 An. XIV. es Un Bulletin périodique de te avaux de la Société est délivré gratui- | tement chaque membre, FIST T:XNIT-—: Chaque membre. paye: {°-un droit d'entrée ; Do une cotisation : ue d'entrée ne à la somme de 20 francs. ge: droit LEE, ou en nérale. (Déoret de 12 décembre 1873). (3). -@) Poür. faire ra. de la Sociêté, il faut s'être fait présenter dans l’une de ses séances par deux Hombre amon Signé la présentation, avoir été proclamé dans Ja Séance suivante- par. le Président, et ‘avoir reçu le ‘dip ôme de membre de la Sociélé (Art. # du règlement administratif). à 2) Pour assisteraux séances, les, personnes étrangères à la Société doivent être préseniées chaque fois par ; ùn de ses membres. (Ant. 42 du règlement administratif.) KT nie Cette somme à été fée à 400 francs one du 20 novembre 1871). TABLEAU INDICATIE DES JOURS DE SÉANCE DT année 1895 Les séances se tiennent à 8 heures 4/2 du soir, 1, rue des med e FE Lie Les der et 3 lundis de chaque mois. RS 7 Mas - Juin Novembre Décembre ier | Février + | Avril | Mai D VS Ke rt) es s het 20 24 18 16 POUR L'ANNÉE 1895 Président : M. LiNDER, - Vice- Présidents : % M. Dozcrus. | M. De MARGERE. | M. DELAFOND. Ge PE Secrétaires : | Fa Vice-Secrélaires :. se M. L. Cayeux, pour la France. ‘M GENTIL. M. L. BertRAN», pour l'Etranger. CR M. GraNEaUDe | a = Trésorier: M. Léon JANET. - CA de ; Archiviste : M: ThévEx U Membres du Conseil Li Fe Has A 5 M. Micmez Lévr. | M. Soucomeenen. | MBoue. M. Douviré. M, ZEULLER, SC ES ONE et M. DE LAPPARENT. MC CARRZS PERS ES NE M. BERGERON. M. VÉLANN. ARTE dans le texte ; SN ui As on . nn avec 7 figures dans le TS as We £ sue ete CR Se 5 -J. GOSSELET. — Allocution présidentielle prononcée dans la séance du FS Abri NET Sert re “+. x ra Se rar Munier-CHALMAS. — Rapport sur le Prix A “+ P. Termigr, — Eloge d'ERNEST MALLARD . . ne M. Bouze. — Notice sur JEAN-BAPTISTE RAMES. ANUS DouvILLÉ. — Notice nécrologique de P.-H. FISCHER. . Le Secrétaire-Gérant, =D, CAYEUXS — j MERS" Lille - Imp, LE BIGOT fréres. _— GERS BULLETIN DE LA "sp GÉOLOGIQUE * DE FRANCE | CGRTTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE. 17 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME Dore D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL ab Y É. TROISIÈME SÉRIE TOME VINGT-TROISIÈME Notes et Mémoires : Feuilles 14-18. PSS ST — 0 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ Rue des Grands-Augustins, 7 1895 En Se Le 8 Bulletin parait par livraisons mensuelles Juin 1895 UN j, / EU OPA MU dre AVIS. Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société séne les décisions suivantes. prises par le Conseil : Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 4°"; janvier, È À s'ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. —Le Œrésorier est” x autorisé à faire recouvrer les cotisations àdomicile, par la poste, 2e nnéipplément % de 0,S c. pour les frais d’encaissement. É Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, Ge ds envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de France et toute la correspondance à Monsieur Le Secrétaire de la Société rs FES gique de France. PRES Re Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas at, communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu'on leur adressera. De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. É N ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom “rebbes à ou de genre nouveau dont l'auteur n'a pas fourni une AESPINR accompagnée de figure. & Er Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l'auteur qui a 40 fait l'espèce. ; Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. £ Les Comptes Rendus des séances paraissent dans les quinze jours Es suivent le. séance et ne sont pas réimprimés dans le Bulletin. Les différents fascicules du Bulletin renferment seulement les Notes et Men envoyés par les auteurs et acceptés par la Commission du Bulletin; dans Ja composition de ces fascicules il n’est tenu aucun compte des dales des nie la Société, les mémoires étant imprimés à la suite, en tenant compte seulement de la date du dépôt des manuscrits au secrétariat. RD | Pour chaque mémoire, une note infrapaginale indique la date de la RE TYE , tion, la date du dépôt du manuscrit et la date du bon de correction donné par pts: l'auteur. e 3 de la feuille. Le Secrétaire prie les auteurs de ner Me dans leurs manuscrits : Souhgner les noms d'espèces ; CS Mettre une majuscule à tous les noms de terrains et tree employés om substantifs et à tous les noms de groupes zoologiques et botaniques ; æ Ecrire avec beaucoup de soin, surtout dans les notes ere - au er 2 Re les noms d'auteurs, de localités et de fossiles. 14 | Séparer les figures du texte pour en faciliter la nr le dessinateur. | APPROUYÉ PAR 0 ORDOXNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1833 Ant. III. — Le nombre des membres de la Société est illimité (1). Les Français et les Etrangers peuvent bre mien A faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. - ART. IV. — L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. V.—Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice Désients, de ions secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. ART. VL — Le président et les vice-présidents sont élus pour une année ; les secrétaires el les vice-secrétaires, p pour deux années; le trésorier, pour trois années ; l'archiviste, pour quatre années. - Arr. VIL. —. Aucun fonctionnaire n’est immédiatement rééligible dans les mêmes fonctions. FACE ART. TT — Le Conseil est formé de douze membres, ni quatre sont remplacés chaque année. , ART. IX. — Les RL crea et ceux du Per sauf le président, sont élus à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. AnrT. X.— Le président est choisi, à la pluralité, parmi les quatre vice-présidents de l'année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son Fene directement ou par correspondance. | _. XI.—La Société tient ses séances habituelles à Paris, RCE a juillet (21. . XII. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou ne séances extraordinaires sur un des points de la France qui aura été préalablement déterminé. Un Enrean sera Fe organise par les membres 4° un droit d'entrée; 2° une cs enr fixée à 30 francs. La cotisation CRE Sen. au choix de en re, être remplacée par le versement d’une somme fixée par la Société - ale. {Décret du 12 décembre 1873). (3). se. 6) Pat ar dal Sc il faut s’être fait présenter dans V'une de ses séances par deux membres avoir été proclamé dans la séance suivante le Président, et avoir reçu le rene. À du réglement Fe Sep Fe 42) Pour assister à la Société doivent être présentées e fois - mn de ses membres. (Art. 42 du réglement rer ) Re E s Sépnees> --veoie Ie ART = TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SÉANCE RG HIPENE) année 185 1e séances se Gennent à 8 heures 1/2 du soir, T, rue des Grands-Augustins, 7, j Les 42* et 3 lundis de chaque mois. Janvier Février | Mars - Avril Mai, 4 ERA 6 10 & PS UT 7 LES 18 22, | 20 2 18 16 | Séance générale annuelle à 3 heures, le 18 Avril. La rte est ouverte tous les j ae de 1 heure à 6 heures. ! CONSTITUTIF DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1895 Président : M. LiNper. | V … Vice-Présidents : ARS M. Dozcrus. | M. 0e Marcerte. | ‘ M. DELArOND, M PRET VrTOM Ÿ ï [ Secrétaires : SA, Vice-Secrélaires : Ge M. L. Caveux, pour la France. M. Gers. | M. L. BERTRAND, pour l'Etranger. à ee D GLANGEAUD. Trésorier : M. Léon JANET. Pas Archinite: M. TRÉVENN L { Mérbres du Conseil : M. Micue Lévy. : M. FRA [ = M. Bou. M. Douviccé. M. ZeiLLer. fa "MHaue- 770 M. DE LAPPARENT.. : M. Carez. | M. Gosseer. M. BERGERON. Cf M. VéEaN. © | M. M.-BerTRAND. , _ NOTES & MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES FEUILLES as (T. XXHI). Î Douai. —_ ee rérologique de P. “H: FISCHÈR (in). RTE Ë ane A. PEron. — Notice D de de GUSTAVE COTTEAU. ACCES \ * FE è £. | Wasson. — Étude s sur les pe da Miocène de CAgérie be : : à Le Seoréire-Gérant 4 | L. CAYEUX. “Lilk : Imp. LE BIGOT fréres. AU Ar HE, — 1895. — N° BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE D DE rhaNce | (CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1899) ra! TROISIÈME SÉRIE TOME VINGT-TROISIÈME. Notes et Mémoires : Feuilles 19-23. RES (PL LH) L PARIS: | AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 14 Rue des Grands Augustins, 7 _ 1895 a ——.—"———————#——————————"—" — ——— .." ] — — " — | Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles \! Juillet 1895 1 AVIS Le Secrétaire rappelle aux membres dela Société géologique, les décisions suivantes, prises par le Conseil : Ne | 4 \ 5 À Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 1e" janvier, s'ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la poste, avecun supplément de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. UT Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les. envois, 2 d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de France et toute la FONrÉSQRRAnEe à Monsieur le Secrétaire de la Société géolo- 16 gique de France. Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas. communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu'on leur adrepsase De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. ! Il ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom re ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une description accompagnée dei ES figure. Dr 1 Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l'auteur au Aie Pl a fait espèce. | FREE . Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Sectes et de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. à À . Fi Les Comptes Rendus des séances paraïssent dans les quinze jours se suivent 1 FESSES séance et ne sont pas réimprimés dans le Bulletin. ‘+ FAN FAST : Les différents fascicules du Bulletin renferment seulement les Notes it Mémoires ae envoyés par les auteurs et acceptés par la Commission du Bulletin; dans la A composition de ces fascicules il n’est tenu aucun compte des dales des ee de Fe de la Société, les mémoires étant imprimés à la suite, en tenant compte PRES Hé OR la date du dépôt des manuscrits au secrétariat, ETS Pour chaque mémoire, une note infrapaginale indique la date de la communica- l tion, la date du dépôt du manuscrit et. jai date du bon de correction donné par l'auteur. PA DR à La date du bon à tirer de chaque feuille est inscrite au bas de la première Fe ; de la feuille. , . Lee fe Le Secrétaire prie les auteurs de vouloir bien, dans leurs manuserits : : Souligner les noms d’espèces ; | Mettre une majuscule à tous les noms de terrains et d'étages employés comm substantifs et à tous les noms de groupes zoologiques et botaniques; A je Ecrire avec beaucoup de soin, surtout dans les notes destinées au Compte-Rendu, he les noms d'auteurs, de localités et de fossiles. eV pal re Lo Séparer les figures du {texte pour en faciliter la Dan de par le dessinateur. a (rs SAR EXTRAIT DU RÈGLEMENT CONSTITUTIF DE LA SOCIÈTE | APPROUVÉ PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1833 Ant. III. — Le nombre des membres de la Société est illimité (1). Les Français et [les Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. "ART. IV. — L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. V. — Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice-présidents, de , ART ‘deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. We ie ART. VE. — Le président et les. vice-présidents sont élus pour une année ; secrétaires dl les vice-secrétaires, pour deux années; le trésorier, pour trois ; en l'archiviste, pour quatre années. Wan ART. VII. —. Aucun fonctionnaire n'est immédiatement rééligible du les mêmes Pie | Hoachions. (EE à * Arr. VIII. — Le Cunseil est formé de douze membres, dont quatre sont rémplacée FE à $ une année. Nul ) ART. IX.— Les membres dx Conseil et ceux du Bureau, sauf le pRéents sont élus | à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. : Amr. X. — Le président est choisi, à la pluralité, parmi les diaire vice-présidents AMEL vd à de l'année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son élection, : directement ou par correspondance. $ ha ART. XI. He Société tient ses séances habituelles a (Paris, d de novembre à juillet (2). ART. XIE: — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou ; RUN. plusieurs. séances extraordinaires sur un des points de. la France qui aura été ee we préalablement déterminé. Un Bureau sera jones organise par! Fe membres présents à à ces réunions. ART. XIVe — Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratui- : tement à chaque membre. | LP Re ES à) : ART. XVII — Chaque membre paye: 1 un droit d'entrée; 20 une cotisation : k annuelle. Le droit d’entrée est fixé à la somme de 20 francs. Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement pour les membres à élire. La cotisation - annuelle est invariablement fixée à à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de Hoae membre, | être remplacée par le versement d’une somme fixée par la Société en assemblée général À ( Décret du 12 décembre 1873 (8). 4) Pour faire partie de la Société, ilfaut s'être fait présenter dans l'une de ses séances par deux membres i auront signé la présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, et avoir reçu le ee PODE de membre de la Société (Art. 4 du règlement. administratif). 5 M M ner : : (2) Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées HAE fois par ANNEES cu de ses membres. (Art. 42 du règlement administratif.) { (8) geule somme a été Es à so francs sue du 20 novembre1814). S | TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SÉANCE ANNÉE 1895 Les séances se tiennent à 8. heures 1/2 du soir, 7, rue des Grande Augustin 7, : | Les der et 3 lundis de chaque mois. f D Fe me Mai Juin: Nbre Décembre (AN DA a AS Ne at 48 A 92 20 a 18 D Ruiz, \— Eiude sur les étages Jurassiques moyens. et ‘supérieurs Ne COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ | POUR L'ANNÉE 1895 ï a : y) nee M. Lion. Vice- Présidents: Me TR M. Dorrrus. | M. Fa 2 EU à DBLAFOND. Ë | M. : 4 * 7 | Secrétaires : FAP Vice- Secrélaires : À : V'aiss \ M. L. Caveux, pour la France. . M. GENTIL. he ose ve US CUS M.:L. BERTRAND, pour l'Etranger. TA M. GLANGEAUD. de LR % Trésorier : M. Léon Re al | Archiviste : M. TnivenIx. Membres du Conseil : 19 M. Micrez Lévy. M. SCHLUMBERGER. M'BOGEE; 4 0 M. Douviié. M. ZEILLER. F2 et MODE ME EG TRS ; ZA] af h D PRES Ve M. DE LAPPARENT. Ne M: Carez. PAM GOSSELET. AR M. BERGERON. FRE MS VÉL ANS" 221 108M"M: BR nl !l 2 g ( (D Un | LS G AO LEURS he OR CL * P.G, DE 5 RouvIutR. — Sur la tectonique de nn (in). Na 1 Re mi . 289 D. Re: Œxrerr, — Sur les Trinucleus de Ouest de la France @L. 1 et D). 3. BERGERON. — Remarques relatives à deux notes de M. Miquel. Fans a ; 3 P, TERMIER, — Sur la structure des! grès de Fontainebleau | LA L. Durarc et W. Kinran. — Note sur une. collection de ee des. EAN alluvions anciennes de la Durance. SAR DONS at ie Lan OS CAE ‘des cantons de Crémieu et de Morestel Usère). Te a ÿ DENT . Le Secrétaire-Gérant. L: CAYEUX. Ÿ x Lille - Imp. LE BIGOT frères. 3< Série, €. XXIIL — 1895. — BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (CÉTTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 171 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET. RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) TROISIÈME SÉRIE TOME VINGT-TROISIÈME A #. Notes et Mémoires : Feuilles 24-29. ie (PL. Il). is ÿ A "| POTTER | PARIS AU SIÈGE DELA SOCIÉTÉ _ Rue des Grands- -Augustins, rh 1895 Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles Août 1895 4 Le Secrétaire rappelle aux membres dela Sociétés DÉice Le les décisions Mau prises pue le Conseil : Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 4e’ j janvier, s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, DRE la poste, avec bob TURS de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. Et Les Membres doivent adresser, d'une manière SELS tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de lu Société Geo gique de France. Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront Das communiqués aux auteurs en même) temps que l'épreuve qu’on leur AFS US De plus, il ne sera envoyé qu'une seule épreuve aux auteurs. I1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d'espèce ou de genre nouveau dont Vauteur n'a | pas fourni unê description CORAN de figure. : Le nom spécifique de tout fossile cilé doit être suivi du nom de Pauteur qui a fait l'espèce. Les demandes de tirages à part doivent être adressées db au Secrétaire D ” de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. Les Comptes Rendus des séances paraissent dans Iles quinze jours que suivent la . séance et ne sont pas réimprimés dans le Bulletin. Les diflérents fascicules du Bulletin renferment seulement les Notes et Méroires… envoyés par les auteurs et acceptés par) la Commission du Bulletin ; dans da ‘composition de ces fascicules il n’est tenu aucun compte des dales des séances de À la Société, les mémoires étant imprimés à la suite, en tenant compte seulement de la date du dépôt des manuscrits au secrétariat. MEME Pour chaque mémoire, une note infrapaginale indique la date de la communica- tion, la date du dépôt du manuscrit et la ie non. de Mod donné par "à l'auteur. \ LEON “ha cale du bcnà tirer de chaque feuille est inscrite au bas de la première page FA x de la feuille. ss h Le Secrétaire prie les auteurs de vouloir bien, dans leurs manuscrits : De + ii Y Souligner les noms d'espèces ; SENS $ ne Mettre une majuscule à tous les noms de terrains et d'étages employés comme substantifs et à tous les noms de groupes zoologiques et botaniques; Ecrire avec beaucoup de soin, surtout dans les notes destinées au 1 Comte-Rend | les noms d'auteurs, de localités et de fossiles. : Séparer les figures du texte pour en faciliter la reproduction par le dessinateur. pt F1. PERS APPROUVÉ PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3, AVRIL 1833 n " {l ART. ur. — Fe nombre des membres de la Société est illimité (1). Les Français et ‘les Etrangers peuvent également en faire SA tie. Il n'existe aucune distinction entre des membres. Arr. IV. — A de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. | | Arr. V.— Le Bureau est composé d’un président, de ‘quatre vice-présidents, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. ‘ART. VL Le président et les vice-présidents sont élus pour une année; les secrétaires et les vice-secrétaires, pour deux années; le trésorier, pour trois années ; l'archiviste, pour quatre années. à ART. VII. — Aucun fonctionnaire n’est immédiatement rééligible dans les mêmes “fonctions. je ) Arr. VIII. — Le CURE est formé de douze membres, dont quatre sont remplacés - chaque année, : :,, ART. IX. — Les membres du Conseil et ceux du Bureau, sauf le président, sont élus à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. : Arr. X. — Le président est choisi, à la pluralité, parmi les quatre vice-présidents de l’année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son élection, directement ou par correspondance. \ ART. XI.— La Société tient ses séances habituelles à Paris ;denovembre à juillet (2). 1 ART./-XIE — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusièurs séancés extraordinaires sur un des points de la France qui aura été ’ préalablement déterminé. Un Bureau sera spécialement organise par les membr es présents à ces réunions. ÿ ART. XIV. — Un Bulletin périodique | des travaux de Ja PRE est délivré gratui- tement à chaque membre. ART. XVII. — Chaque - membre paye : Ë 40 un droit d'entrée ; ; 20 une cotisation annuelle. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 aoe Ce droit pourra être #4) augmenté par la suite, mais seulement pour les membres à élire. La cotisation e ‘annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par le versement d’une somme fixée par la Société en assemblée générale. (Décret du 12 décembre 1873). (3). 4) POBS fire partie de Ja Société, il faut s’êtré fait présenter dans l’une de ses séances par deux membres à hs qui auront signé la présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, et avoir reçu le el Fou de membre de la Société (Art. 4 du règlement administratif). < un de ses membres. (Art. 42 du règlement administratif. po Cette re a été fixée à à 400 francs (Séance\du 20 novembre 1871). TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SEANCE l'ANNÉE 1895 Les ces se tiennent à 8 heures 1/2 du soir, 7, rue des Grands-Augustins, 75 > Les 4er et 3° lundis de chaque mois. 1 Janvier | Février |. Mans Avril - Mai Juin | Novembre | Décembre | ï . 18 18 PME TE 20 24 18 Séance générale unnuelle à 3 heures, le 18 Avril. La à bibliothèque est ouverte tous les Joure de 1 heure à 6 heures. (2) Pourassister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées en fois par COMPOSITION. DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ. POUR L'ANNÉE 1895 VAS SEEN Président : M. Livper. CN 1 | Vice-Présidents : | sie Rabat de nes M. Dourrus. | M. pe MARGERIE. | M. DELAFOND. RATE M. Presrwion. Secrétaires : ae Fos Vice-Secréraires + ; < | — M. L. Cayeux, pour la France. UM GENTIL. x Lo M. L. BERTRAND, pour l'Etranger. M. GLANGEAUD. de ni Trésorier : M. Léon Janer. | ao) Archiviste : M. TRévENN. » SCT Membres du Conseil : HA NE RE 18 M. Micuez LÉvY. : M. SCHLUMBERGER. AE PRE M. Bourse. M. Douviczé. M ZRILLER; + \ 2) MD AIDE NN Hauc. M. DE LAPPARENT. M. Carez. RARE PAG SL Le GOSSELET. M. BERGERON. M. VÉLANN. “AT MU. Dé NOTES & MÉMOIRES INSÉRÈS DANS LES FEUILLES 2% 29 a xx) Fa . DE Riz. — Étude sur les Du Jurassiques moyens et supérieurs des cantons de Crémieu et HR Morestel (Isère), Avec ï He dans le texte (in) 2 MR Se ÉRN P PENE A L'abbé BoOURGEAT, — Dalious obscroatins nouvelles : sur "les er le Gran, et ns Mollasse dans le tu a Re FR ee Sea | Paltération des basaltes de la Buite . de “Mareons-Goutelas près f Boën (Loire) … .. . 1. 1 54 Ep. PELLAT. — Notes préliminaires. diverses sur la géologie du Sud du Bassin du Rhône. . À ee AD D SN PNEU «'e er S. BeRToLIO. — Sur le massif volcanique de Siliqua (Sardaigne m _ dionale) (PL. Ar avec 2 Free le Ve Li Une } , É ds ) 4 Le Sec En e Ge Lilk —Imp. LE BIGOT frères. } \ ‘ ÿ bg ao Série, LE .XXUR — 1895. — N° 7. DE FRANCE ns (CETTE SOCIÉTÉ, FoNDÉR Le 17 MARS 1830, 4 ÉTÉ RATE ET RECONNUE COMME * ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) > MÉDISIPME SÉME 0 nn oi TOME VINGT-TROISIÈME Notes et Mémoires : : lee 30- 34. (PL IV: Aie PARIS Ro AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ Us Rue des Grands- Augustins, 7 D RO 1808 _ Le Bulletin parait par Ra mensuelles _ Décembre 1895 Je : | manuscrits : : | substantifs et à tous les noms s de de raotoE 15 de 0, 85 c. pour les di d'encaissement. France et toute la correspondance à Far à é cré gique de France. ou de genre nouveau dont trs n& ‘figure. De Les demandes de tirages à part n. | RE Por Sat de Ja’Société qui se charge, dans ce ca: Û Les Drome Rendus des séances Pie ‘Ja date du dépôt des manuserils a : Poux Rs Ra une note : auto La date du bon à na de chaque f ‘de ja feuille. « Lo Souligner les noms d'espèces Mettre une majuscule à tous les nôms-de. s'ils doute recevoir le Re au moment La la pu lication. — autorisé à faire recouvrer les cotisations à © nt 2 poste, >> Le Secrétaire rappelle aux x membres ne 5e 3, 1% ngers euvent, égateme ente en faire partie. 1 n ‘existe aucune distinction entre ù jCUN fonctionnaire n rest immédiatement rééligible dans les mêmes f r. IX. — _ Les nr du Conseil es ceux ha Bureau, sauf le) président sont és sé absolue. Roue fonctions sont gratuites. * préalat émént déterminé. Un Bureau sera - spécialement organise par IS, membres ee a réunions. RE L men haque membre. ire np É la Société, il faut s ‘être fait présenter dans l'une de ses séances par deux RAA gr vent la-présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, el avoir-reçu le plôme de membre ‘de la Société (Art. 4 du réglement administratif) . 42 ses membres, (Art, 42 du règlement administratif.) Gette. somme a été ie, 4 Fra re dite du 20 novembre 1871 Je TADLEAT INDICATIF DES JOURS DE- SÉANCE à SRE ANNÉE 4895 fanvier Février. — :| Avril. | Mai Juin | Novembre | Décembre 10 16 (r assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois pe À | COMPOSITION Du ne AU | Président : | Vice-Présidents : "M. DoLerus. VSeMDE MARGERIE. $ Fe M Drraro: ". Secrétaires 27 HRAMREMS OMENE | Vire-Secréla e M. L. Caveux, pour da France. = LS M. L. BerrRaN», pour l'Etranger. | cn Trésorier : M. Léon JANET. Ve 44 | Membres du Conseil : M. Micuez ENT AE aMte SCHLUMBERGER. M. DouviLLé.- 7 NS Zomvene- "it M. DE LAPPARENT.. M. CAREZ. : M. BERGERON. UM MEANS ” ÊT Fi * Lil — Imp. LE BIGOT frères. È BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. (CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, /A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) TROISIÈME SÉRIE DS TOMÉ VINGT-TROISIÈME Notes et Mémoires : Feuilles 35-40 (Planches VIIL-X). Liste des Dons. ER ———— PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ _ 7, Rue des Grands-Augustins, 7 1685 . Le Bulletin parait par livraisons mensuelles Février 1896 Les Membres de la Société doivent acquitter bon. coti s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la nous d'argent et les none à Mur le Trésor de la So France et toute la correspondance à Monsieur Rare gique de trance e SU RS OU : communiqués aux auteurs en a à que ne De plus, il ne sera envoyé qu’ une seule épreuve aux auteurs. Il ne doit être publié dans le Bulletin ou Je Comp ou de genre nouveau dont ï auteur n'a Qi no une ae figure. — j ; ÿ REC à Le nom spécifique de: tout fossile cité doit être « suivi an nom de fait l'espèce. ; ne . séance et ne sont pas réimp prie dans ie Bulletin HR fascicules ca B illetin renferment seulement … la date âu dépôt des ko au re EAU Pour chaque mémoire, une note infrapaginale e indiq % tion, la date du dépôt du manuscrit et Ja date du b 1 d l'auteur.| SANTE N SUR à ARE Se LES Soulgner les noms d'espèces ; fi COR Le $ Mettre une majuscule à tous les noms de ee et | : An re et à tous les noms ue groupes du te et otaniq les noms d° ous de localités et de fossiles. ë je SEAT | Séparer les figures du texte pour en faciliter la Er 0! | par le Pets RTE D or EE APPROUVÉ PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1833 1 ArT: II. — Le nombre des membres de la Société est illimité (1). Les Français et les Etrangers peuvent également en faire A ARPAS Il n'existe aucune distinction entre 5e membres. “ART. IV. — L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, “dont le Bureau fait essentiellement partie. é | Arr. V. — Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice-présidents, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. Ant. VI: — Le président et les vice-présidents sont élus pour une année ; les secrétaires et les vice-secrétaires, pour deux années; le trésorier, pour trois a ; l'archiviste, pour quatre années. : Art. VII. —- Aucun fonctionnaire n’est NDS rééligible dans les mêmes a “fonctions. | * ART. VIII. — Le Conseil est formé de douze membres, dont qua ne sont remplacés chaque année, à : ART. IX. — Les membres du Conseil ct ceux du Bureau, sauf le président, sont élus z à la majorité absolue. Leurs fonctions sont gratuites. Arr. X. — Le président est choisi, à la pluralité, parmi les quatre vice-présidents de l’année précédente. Tous les membres sont appelés à participer à son élection, directement ou par correspondance. Arr. XI.— La Société tient ses séances habituelles à Pari is, denovembre à juillet (2). ! Art. XII. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou plusieurs séancés extraordinaires sur un des points de la France qui aura été préalablement déterminé. Un DEA sera spécialement organise par les membres présents à ces réunions. 7: ART. XIV. — Un Bulletin PAR dés travaux de la Société est délivré gratui- tement à chaque membre. ART, XVII. — Chaque membre paye : 4° un droit d'entrée ; ; 20 une cotisation annuelle. Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. Ce droit pourra être ; c augmenté par la suite, mais seulement pour les membres à élire. La cotisation PR : annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de PES chaque membre, être remplacée par le versement d’une somme fixée par la Société M? en assemblée générale. (Décret du 12 décembre 1873). (3). ; | A Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans l’une de ses séances par deux membres Vas qui auront signé la présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président, et avoir reçu le ê: … diplôme de membre de la Société (Art. 4 du règlement administratif). D (2) Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées sage fois par - un de ses membres. (Art. 42 du règlement administratif.) (3) Cette somme a été fixée à 400 francs (Séance du 20 novembre 1871). TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SÉANCE R At es "ANNÉE 1895 Les séances se tiennent à 8 heures 1/2 du soir, 7, rue des Grands-Augustins, 7, Les 4er et 3 lundis de chaque mois. À Mai Novembre | Décembre ‘Janvier | Février | Mars | Avril Juin | UT 4 2 | 3 1 18 16 Séance générale unnuelle à 3 heures, le 18 Avril. C8 La bibliothèque est ouverte tous D M de1 heure à 6 beures. GER | fl : POUR L'ANNÉE D | Président : M. G. Doccrus. PA | Vice-Présidents :” M. Barnois.. | M, Carez. |. M. Caveox. |. M. Kiuan. Secrétaires : Vice: Secrétaires : M. Pa. GLANGEAUD, pour la France. M. PRIEM. M. FLor, pour l'Etranger. M. F. BERNARD, Trésorier: M. TERMIER. | Monte: M. A. TRÉPRRE Membres du Conseil : M. Zeizrer. | RATE Tue eu M. DE MARGERIE. , M. VÉLAIN, M: M. BERTRAND. M. Gaupry. M. BouLe. \ M. LiNper. || M. Moner-CHALMas. M. HauG.' / M. JANET. M. L. BERTRAND. À A: / NOTES & MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES FEUILLES 35-40 ie (7. XXHI) NRA ) Pages ; £. FOURNIER: — fade ap a sur le riasair d’Allauch Que figures dans le texte) (fin): , ter f. V. RAULN. — Sur ; faune Oligocène de Gaas (Landes) | D 0 M. TarDpy. — kin du Quaternaire... .. A AREA RA AA CAUSES V. Rens — - Note sur l’âge de quelques affleurements crétacés de l'ouest du département de la Drôme. \. : . $ JAIME ALMERA. — Elude stratigraphique du massif crétacé du littoral A de la province de. Barcelone : 1 10214 Ro L. TermiEr. — Sur les terrains cristallins, d'âge probablement tertiaire i des montagnes de lEychauda, de Serre-Chevalier et de Prorel, près du bord oriental du Tia du Pelvoux (Planche VD) RENE re e Dire ei H. Arcrowskr. — Observations sur l'intérêt que présente l nn ] | ! géologique des terres australes avec une figure SE ! Ietex EE nee ur MENTON A. Brive. — Note sur les terrains pliocènes du Data (Algérie) avec: "21008 8 figures dans le téxte. . . M A DEL 9 R. Zeizrer. — Note sur la flore fossile des Der Gnillers de Rio Grande da sul (Brésil méridiona (FER RES 4 VIII-X) avec 19 figures dans le texte . Liste des ouvrages reçus en don ou en échange pendant Vannée 1895. Le Secrétaire Gérant, Ph. GLANGEAUD. tes Lille. — Imp, LE BIGOT)Frères. CAPOT, COURENT / 3e Série, € XXII — 1995. — N° 9% BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 171 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNAN E DU ROI DU 3 AVRIL 1832) _ TROISIÈME SÉRIE TOME VINGT-TROÏSIÈME (gs a — REUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DANS LES BASSES-ALPES Notes et Mémoires : Feuilles 41-53 (Planches XI-X VII). LE ——— PARIS ? AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ | (æ à | 7, Rue des Grands-Augustins, 7 1895 Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles Septembre 1896 AVIS { Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique les décisions suivantes, prises par le Conseil : Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 47 janvier, s'ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. —Le Trésorier est autorisé à faire recouvrer les cotisations àdomicile, par/la poste, avec pit de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. : Ge É Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de } France et toute la correspondance à Monsieur le See de la Sr DEN gique de France. ï FU LS RNA Les manuscrits seront conservés dans les Atatee de la Société et ne Seront pas ! communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu’on leur adressera. e De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. 23 4 Il ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom: : d'espèce ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une Ace REA accompagnée de. figure. Aer ; Le nom spécifique de Four fossile cité doit, être suivi du 1 nom de l’auteur au a 6 F fait l'espèce. } va AD eY je Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. Ls #1 Eh ni “à Les Comptes FÉRAUS sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui é à part figure seul dans ce Compte rende sommaire. Le Secrétaire prie les auteurs de vouloir bien, dans L manuserits : | EN Souligner les noms d’espèces ; Mettre une majuscule à tous les noms de terrains et d'étages se Ne et à tous les noms ee groupes zoologiques et os j À | APPROUVÉ PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1833 « ee membres. è ‘ ART. IV. — L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. Y. 2 Le Bureau est composé d’un' président, de quatre vice-présidents, de -deux secrétaires, de deux vice- -secrétaires, d’un trésorier, d’un archiviste. “ART. ME" Le président et les vice-présidents sont élus pour une année ; les secrétaires et les vice-secrétaires, pour deux années ; le trésorier, pour trois années ; l'archiviste, pour quatre années. | ART. VII. —- Aucun fonctionnaire n’est immédiatement rééligible dans les mêmes _ fonctions. à te VIII, — Le Conseil est formé de douze Den dont. quatre sont remplacés sel chaque année. | =. Arr. IX. — Les membres du Conseil et ceux du Bureau, sauf le président, sont élus £ 3 à la majorité absolue: Leurs fonctions sont gratuites. ds He ‘ART: X, — Le président est choisi, à la pluralité, parmi les ire vice-présidents _ de l’année précédente, Tous les membres sont appelés à participer à son élection, ÿ directement ou par correspondance. : ni Ar. XI:— La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre à à juillet (2). À ART. XII. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une ou : P plusieurs séances extraordinaires Sur un des points de la France qui aura été de préalablement déterminé, Un Bureau sera spécialement organisé par les membres # ; présents à ces réunions. - | : ART: XIV. — Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré gratui- FA ‘tement. à chaque membre. ART. XVII. — Chaque membre paye : 4 un droit d’entrée ; 20 une cotisation * annuelle. Le droit d’entrée est fixé à la somme de 20 francs. Ce droit pourrd être de ‘augmenté par ve suite, mais seulement pour les membres à élire. La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. La cotisation annuelle peut, au choix de e chaque membre, être remplacée par le versement d’une somme fixée par la Société en assemblée générale. (Décret du 12 décembre 1873). (3). 2 @ Pour faire partie de la Société, il faut,s'être fait présenter dans lune de ses séances par deux membres ; qu auront signé la présentation, avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président,,et avoir reçu le ? iplôme de membre de la Societé (Art. 4 du règlement administratif). 1 (2) Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. (Art: 42 du règlement administratif.) + (8) Cette somme à été fixée à 400 francs (Séance du 20 novembre 1811). RES PE É TABLEAU INDICATIF DES JOURS DE SÉANCE OE ANNÉE 1896 : Les séances se tiennent à 8 heures 1/2 du soir, 7, rue des ane A 7, sie $ Le Les Aer et 3° lundis de chaque mois. Ds C AE é Janvier | Février | Mars Avril Mai Juin |Novembre | Décembre ae 1e EN ERE k 1 EE FRUE 5 13 ; 20. 47 16 | 27 18 19/6023 265 .# ‘Séance héneroté unnuelle à 3 heures, le 9 Avril. LA PPS est ouverte tous les j jours de 1 heure à6 heures. NOTES & MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES FEUILLE (T. XXII) Liste des membres ayant pris part à la Réunion. : , "0, Liste des publications relatives à la montagne de Lure. A FR Séance du mardi 17 septembre 1895, à Sisteron à . L 545 Nomination du. Bureau :;%." MER ANNE TERRES Discours présidentiel. . . . MER LE PROMO W. Kizrax. — Note sur la See de V3 Montagne 1e) Lure FA mr à environs de Sisteron (Basses-Alpes), 4 fig. dans le texte RC TRE HEC PAT GE W. Kiciax. — Note stratigraphique sur les environs de Sisteron et contributions à la connaissance des, bassins secondaires #0 sud-est de la France:(Plänches XI XIV) REA RU, Re RER Re Séance‘du 19 septembre 1895, à Sisteron) 5" UN ‘W. Kicran. — Compte-rendu de l’excursion du 18 septembre à Vaibelle RE et a Noyers (EL ERNST ee à ë PMR EN ON LEP AL W. Kizraw. — Compte-rendu de Dar du 19 9 septembre à à St-Genies (PL. XVIL) et 3 fig. dans le’texte .… .. HAE Cu. Derérer et G: Say. — Sur loligocène du Ravin du Vanson, près St-Geniez (Basses-Alpes) avec une due dans le texte … LEENHART. — Observations. : . : . SUR NOR DS NAT Men Hauc, CocLorT, KiLIAN, SAYN. — Gécercs tro RARE ORAN G. SAwn. -- Sur la faune des marnes valanginiennes à | fossiles por teux du Sud-Est de la France. . .- PTT en Et D ENTER Marcez BERTRAND, KiILIAN, ZüRCHER, Hate — Observations DT “ V. PAQuIER. — Observations : . . RAA EE EE - Séance du 20 septembre 18%, à tn a NS PT ON W. He — Compte-rendu des excursions du 20 septembre à Forcal-. quier, St-Etienne-les-Orgues et Baunon, ie 2 fig. dans = texte. a 8 E: SAYN:-="ObSerpaons net CU AUX TRS A RENE P. Lory. — Sur les plis anciens du Dévoluy el des régions voisines M. BERTRAND, Ficueur, SAYN, KILTAN, RENEVIER, — Observations Se Séance du 22 septembre 1895, à Digne, . ... Fa W. Kirxaw. —- Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre à à Simiane et à Carniol (PI. XVIII) et une fig. dans le texte DR DONC D Ç PELLAT, CozLor, SAYN, — Observations … - Ra INR Derérer. — Sur le rôle de la vallée de la Durance dans la région de ! Digne-Sisteron comme bassin ee aux. diverses Pons du Tertiaire eee £ : A HONSS É RARE HaAuG, KizrAN, CoLnoT, HAT — ‘Obserodtions’. Fee ETTEE ARR M Kizxan et HOYELACQUE. — Sur le calcaire de la Gourre, près s Séderon. | (PLIXV NAT SAS Dee DT ANA EN PP KiIcrAN, LEENHARDT, Par — Obser da tions RC: Ë Séance du 23 septembre 1895, à Barrême. : : . . .. Ph. ZürcHEr. — Allocution présidentielle. . : .. On. , Ph. ZürGmer. — Compte-rendu de la course du 23 septembre de Digne. à: BAPTÉME EAN EE NAT EE NUE . [MAN SAS Le Secrétaire-Gérant, A —— 2 —— Lille: — Impr. LE BIGOT Frères. nn SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE re FRANCE (CETTE SOCIÉTÉ, Ponuee LE 17 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME | 1 ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) Fe: = TROISIÈME SÉRIE mr ie + D "rot FROM EE A FETE PE en - LE pee Éd ES pi A PES RER RE PR 1 re NO Elo 7 “25 ne CR EE TTà RE œ ke 4 as Ë Pr: A > Ex É LFP ; Fr - rs Te 4 Ë | REUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DANS” LES BASSES-ALPES | Notes et Mémoires : # Feuilles 55-65 (Planches XVIIT- XXVID). a fe Î ae : | PAR GR" AU SIÈGE. DE LA SOCIÉTÉ mu K 4, Rue des Grands Augustins, 7 4 ETS ee | SE ; y — De 1896 Le Bulletin parait par livraisons mensuelles | Novembre 1896 Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologit les décisions suivantes, prises par le on SR UE GS “ is Les Meinbrés. de la Société doivent acquitter leur ins Sparte du der janviér,. s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier. est. autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la os Ee avec un supplément | de 0,85 c. pour les frais d’encaissement: ’ Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnellé, tous les De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. Il ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun. nom | d'espèc ou de genre nouveau dont l'auteur n'a pee ue une see accompagnée à figure. Has À Les ne de tirages à part doivent être dressée ue de la Société qui se charge, qu ce cas, de veiller à re exécution. groupés par séances et leur ordre de succession est CR de: la présentation, I1 n’est accordé que deux pages d'impression au MaTimum, pour chaque note. insérée dans le Compte rendu sommaire et le titre seul des ONVrasos € et L tirage à HEAR figure seul dans ce Compte RUE sommaire. û ; LT ne : Souligner les noms d'espèces; ML: — Le nombre des membres de la Société est iimits (1). Les Français et. trangers peuvent également en faire partie, I n'existe aucune distinction entre ir. V.— Le Bureau est composé d’un président, de quatre vice-présidents. de “an secrétaires, dé deux vice-secrétaires, d’un trésorier, dun archiviste. $ VI. — Le président et les vice-présidents sont élus pour uné année ; LE crétaires et les vice-secrélaires, pour deux années; le trésorier, pour trois années ; ae Ps LAA 36: 4 chiviste, poux quatre années. LEE Ke 4 < rs If, —- Aucun fonctionnaire n'est DE A rééligible Vi les mêmes. aan Le àla _majo ité absolue. Leurs fonctions sont gratuites, À: x — Dee Parent est choisi, à la pluralité, PAR ES quatré vice-présidents rs > Van HE SE DAS Ni — Chaque année, de juillet à ER nt la Société tiendra une où. ù eu Fe Héances extraordinaires sur un des points de la France qui jaura été ] nt PT Un Bureau sera spécialement organisé par les iemhres ; Dre Chaque membre paye: 4° un droit d'entrées 20 une cotisation # ur entrée . fixé à la somme de 20 francs. Ce’ droit pourra Ph | TABLEAU INDICATIF DES. JOURS DE SÉANCE M \ CLR SR ANNEE 1896. +: 4 Les séances se tiennent à 8 heures 1/2 du soir, 7, rue des Grands Augustine, 7, Nue ae Les Aer et 3 lundis de chaque mois. | Mars à Avril | Mai a ï RAR Décembre Janvier | Février ance denérale PAU à 5 hèures, le 9 Avril. x bi bliothèque estonverte tous les j Fons de 1 heure à 6 APR À Pier Le . COMPOSITION nv BUREAU pe LA SOCIÉTÉ POUR. { L'AN NÉE Président : M. G. DorLFUS: Vice-Presidents : PES El GUN SOS RSS M. Barrois. | M. CaRez. je M. CAYEUX. | M. Kiztan: Ÿ | Secrétaires: Vice-Secrélaires : M. Pr, GLANGEAUD, pour la France. M. PRIEM. t M. FLor, pour l'Etranger! . M: F: BERNARD. > Trésorier: M. TERMICR. | Archiviste: M. A. THÉVENIN. Membres du Conseil.: k M. ZEILLER. M. GossELET. : M. DE MARGERE, | M. VÉLAIN. | © M. M. BERTRAND. | M, Gaupry. AA M. Bourg. | M. Linpenr. | M. MunieR-CHALMAS, M. M: L. BERTRAND. JANET. 1 "NE M. HauG. NOTES & MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES FEUILLES D9- 65 (T. XXII) | PS Gé bas # Pn. Zürouer, — Compte-rendu de la course du 23 “septembre de LEA Digne à Barrèême (fin). ARTE dues BTS Cn. Derérer er DouxAmi. — Note sur les couches bendres de. Chäleauredon | Basses-Alpes] 7... ., à 0. 874. CorLor. — Observations. : . AR Q RON RARES CE RES ERS ER Cn. Derérer. — Note sur les Jessiles Otie ocènes de Barrème (avec 1 3 tig. dans lé texte. : . Pie AN Tire MRC AE " 878 . KizrAn, P. Lory, DouxAMr. — :'Gbecrbatione DRE à 0 w. Krran. — Sur les gisements fossilifères. de la région. de Gastt = SAP lane (Basses- Alpes) avec 2 figures dans le/texte.2) 02e 885. LsennAaRDr, GuéÉBHARD, Lony, HAuG.— Observations. . : . . . 899. Séance du 35 Septembre 1895, à Castellane . HT ! 01. FA Pu. ZüRCHER. — Compte-rendu. de la course du 26. septembre, de PAU nn à Blieux et Castellane. (Planche XXV). : AAA T4 GORE Pir. ZüÜRCHER. — Compte- rendu de: la course du 25 RS de Re } Castellane à la Palud- de-Moustiers (Planches XXUIT, ut Séance du 6 septembre 1895, à Castellane. D£ Rouviire. — Allocution. A TT RM AO e SA US Pn. ZüRCHER. — Comptes- “rendus des courses du 26 Da ae de: one à la Jaby et de conte à Ge ue (Planche XXV) ES A TS EAN PTS ARTS Pa. ZürcHer. — Notes sur la structure ee ue ue la ré on OR de Castellane Re: XIX, XX, rue avec 3 figures dans le tee Par LT ARR Ko . Pb de ZürGHER, Sn A bac bitene NES . KILIAN, ZüÜRCGHER. GUEBHARD. — Notice sur la région Dsrae ; gnolles (Alpes-Maritimes), avec 3 figures dans le texte À W. Kirrax et F. LeennArDT. — Note sur le Néocomien des RSR de Moustiers Sainte-Marie (Basses-Alpes) . NOR Pur. Zürcuer. — Note sur les environs de Chabrières (Planche XXI. De Pouvirze, HAUG, KicrAN. — Observations Le Liste bibliographique des Publications relatives à la région Fi Cas- dellane: Mn ISERE Table des matières. © Lille. — Imp. LÉ BIGOT Fréres. | UNE 18104. M RETENUS LRO UUENE P k de { {: | SNTSENIAN INSTITUTION LIBRARIES LU DIUUNL 3 9088 01369 1811 114 #1%)4it