BULLETIN Fr DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE (Cette. Société, fondée le 17 mars 1830, a été autorisée et reconnue comme éta¬ blissement d’utilité publique, par ordonnance du roi DU 3 AVRIL 1832.) TROISIEME SERIE TOME SIXIEME PARIS AU SIÈGE UE LA SOCIÉTÉ Rue des Grands- Augusli ns, 7 et chez F. Savy, libraire, boulevard S*-Germain, 77 1877 a 1878 Mm. W-* SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE MEÜLAN. IMPRIMERIE DE A. MASSON. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE TROISIÈME SÉRIE - TOME SIXIÈME 1877 à 1878 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ Rue des Grands-Augustins, 7 1878 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE Séance du 5 novembre 1877. PRÉSIDENCE DE M. TOURNOUÈR. Par suite des présentations faites dans la réunion extraordinaire de Fréjus et Nice, le Président proclame membres de la Société : MM. Abadie, Ingénieur de la Compagnie du chemin de fer et du bas¬ sin houiller du Var, à Fréjus (Var), présenté par MM. Brocchi et Potier ; Caméré, Ingénieur des ponts-et-chaussées, à Yernon (Eure), pré¬ senté par MM. Hébert et Potier ; Flamare (de), Archiviste du département, à Nice (Alpes-Maritimes), présenté par MM. Hébert et de Rosemont ; Juge, Ingénieur des mines, à Nice (Alpes-Maritimes), présenté par MM. Coquand et Tournouër ; Lefèvre (Th.), rue du Pont-Neuf, 10, à Bruxelles (Belgique), pré¬ senté par MM. Tournouër et G. Dollfus ; Lemire, Docteur en médecine, rue du Cardinal Lemoine, 7, à Paris, présenté par MM. Hébert et Yélain ; Michelet, Ingénieur, rue Pascale, 6, à Bruxelles (Belgique), présenté par MM. Rutot et Vanden Broeck ; Revellat, Ingénieur, Architecte de la ville, à Cannes (Alpes-Mari¬ times), présenté par MM. Hébert et Dieulafait; Ugarte (Samuel de), Chimiste-essayeur, à Tacna (Pérou), présenté par MM. Brocchi et Ambr. Lefèvre. Le Président donne lecture d’une lettre de M. Élte cî© Beau* mont, Procureur de la République à Rambouillet, qui offre à la So¬ ciété une photographie de la statue élevée à M. Élie de Beaumont, sou oncle, sur Lune des places de la ville de Caen. 6 TOMBECK. ZONE A A. TENU i LOBATES. O nov. M. Pellat donne lecture de la note suivante : Sur la position vraie de la zone à 4ïDiiioaite§ tenus lo- bains dans la Haute-Marne et ailleurs, par M. Tombeek, Dans mes dernières communications, j’ai eu à parler incidemment de la position de la zone à Ammonites tenuilobatus dans la Haute-Marne. Comme dans une question aussi controversée il est bon de ne négliger aucune indication, je crois à propos de revenir sur ce que j’ai dit, en le précisant, et aussi en le complétant à l’aide de quelques documents nouveaux. Mais d’abord je rappelle que dans la Haute-Marne le Corallien se partage en trois grands groupes, dont chacun a au moins 60 mètres de puissance : 1° Le Corallien supérieur se compose du calcaire à Astartes et de Yoolithe de La Mothe , qui lui est subordonnée. Ces deux couches, que quelques géologues rattachent à l'étage kimméridgien, représentent ce que, dans le bassin de Paris, on appelle le Séquanien. 2° Le Corallien moyen est constitué par ce que MM. Royer et Barotte ont nommé depuis longtemps le Corallien compacte, immense massif calcaire, tantôt marneux ou subcompacte, tantôt lithographique, par¬ tagé aux deux tiers de sa hauteur par un lit d’oolithe très-constant, connu sous le nom d 'oolithe de Saucourt. Quelquefois la partie de ce calcaire inférieure à l’oolithe de Saucourt, à Soncourt par exemple, affecte le faciès réciforme et grumeleux, et ne se distingue plus guère, que par sa position stratigraphique, du vrai Glypticien, dont la posi¬ tion normale est un peu plus bas. 3° Le Corallien inférieur ou Corallien proprement dit est extrême¬ ment variable dans sa constitution. À Roche-sur-Rognon, Reynel, Yesaignes, etc., il se compose, à partir du haut, de Y oolithe à Dicé- rates et à Cardium corallinum , et des calcaires grumeleux à Cidaris florigemma, connus aussi sous le nom de calcaires glypticiens. Sur la rive droite de la Marne, le même sous-étage se compose de Yoolithe à Dicérates et des calcaires sub-oolithiques. Enfin, dans tout l’Ouest du département, de même que dans l’Aube, il est constitué par deux lits de marnes superposés, les marnes sans fossiles supérieures et les marnes sans fossiles raférieures, entre lesquels, sur la rive gauche de la Marne, à Soncourt, à Saint-Hilaire, à la tranchée de Buxières, etc., on observe un lit mince de calcaire roussâtre, qui représente les derniers rudi¬ ments du biseau de l’oolithe à Dicérates. 1877. TOMBEE K. — ZONE A A. TENUILOBATUS. 7 Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit plusieurs fois de cette consti¬ tution du Corallien inférieur dans la Haute-Marne. Je crois qu’on peut regarder aujourd’hui comme établi, que l’oolithe à Dicérates et les marnes sans fossiles supérieures sont deux couches contemporaines, de même que les calcaires grumeleux glypticiens, les calcaires sub-ooli- thiques et les marnes sans fossiles inférieures sont des faciès différents d’un seul et même niveau géologique. Mais ce qu’il importe de rappeler ici, c’est que, quelle que soit celle de ces formes qu’affecte le Corallien inférieur, il repose toujours, no¬ tamment dans les vallées de la Marne, de l’Aube et de la Haute-Seine, sur une couche de 5 à 6 mètres de puissance, que nous avons désignée, M. Pioyer et moi, du nom de couche à Belemnües Royeri, et de l’étude de laquelle sortira, je l’espère, la lumière dans la question de la zone à Ammonites tenuilobatus. Cette couche, en effet, oolithique dans la vallée de la Marne, mar¬ neuse ou marno-calcaire à Maran ville et à Mussy, se partage assez net¬ tement en deux parties : La partie inférieure, qui repose sur lazone argovienne à A. Babeanus et forme, par conséquent, la transition de l’Oxfordien au Corallien, rappelle par sa faune celles des deux étages qu’elle sépare. Si, en effet, on y trouve entre autres toute la série des Oursins qui caractérisent d’ordinaire le Corallien, on y recueille aussi la Terebratula vi- cinalis , la Pholadomya decemcostata , le Pecten Broutes , et quelques autres fossiles qu’on regarde habituellement comme oxfordiens. Or, à Poisson vaux près de Vouécourt, et à Roocourt-la-Côte, on y rencontre assez fréquemment le Belemnites unicanaliculatus ; et d’autre part, à Maranville, M. Royer y a recueilli un échantillon de X Ammo¬ nites bimammatus. Ces deux fossiles si caractéristiques ne peuvent laisser aucun doute sur le niveau géologique auquel la partie inférieure de la couche à Belemnites Royeri doit être rapportée : elle représente évidemment la zone à Ammonites bimammatus. Quant à la partie supérieure de la même couche, elle est bien moins riche en fossiles. Cependant, parmi ceux que M. Royer et moi y avons recueillis ou que M. Deloisy a bien voulu me communiquer, je puis citer avec certitude VA. Tiziani , Opp. (1), trouvé à Maranville, Renne- pont et Mussy, VA. compsus, recueilli entre Maranville et Longchamp, et enfin VA. tricristatus , assez commun à Maranville et Poissonvaux. Les deux premiers de ces fossiles montrent que le niveau qui nous occupe appartient indubitablement à la zone à A. tenuilobatus , et la (1) Ammonite voisine de l’A. polygyratus, Quenst., mais différente de LA. poly gyratus, Reinecke. 8 TOMBECK, — ZONE A A. TENUILOBATUS. 5 nov. présence de VA. tricristatus n'est pas un obstacle à cette conclusion ; car, si Oppel le mentionne dans la zone à A. bimammatus, j’ai pu, de mon côté, examiner les fossiles recueillis par M . Dieulafait dans la zone à A. tenuilobatm de Saint-Claude, et j’y ai reconnu précisément ce môme A. tricristatus. Mais si la partie supérieure de la couche à Belemnites Royeri appar¬ tient à la zone à Ammonites tenuilobatus, elle ne représente néanmoins dans la Haute-Marne qu’une partie de cette zone. Depuis longtemps en effet, nous avons, M. Royer et moi, signalé à la base du Corallien compacte une couche marno-calcaire, où nous avons recueilli : à Buxières VA. bimammatus , à Youécourt et à Maran- ville VA. Marantianus. Depuis, cette même couche nous a fourni en¬ core : lesÆ Hoïbeini, A. eucyphus , A. Ernesti , P. de L. (1), trouvés, le premier à Youécourt, les deux autres à I.ongchamp, un peu au-des¬ sous du niveau de 1^4. Achilles. Cetîe seconde couche, qu’il faut bien se garder de confondre avec la première, puisqu’elle est au-dessus du Corallien inférieur, tandis que l’autre est au-dessous, renferme, comme on voit, un mélange de fos¬ siles de la zone à A. bimammatus et de la zone à A. tenuilobatus. Toutefois la présence de VA. Hoïbeini et de VA. Ernesti, fossiles des plus caractéristiques de la zone à A. tenuilobatus, doit empêcher d’y voir autre chose qu’un second membre de cette zone. Ainsi donc, dans la Haute-Marne, la zone à A. tenuilobatus présente deux horizons distincts, l’un inférieur, l’autre supérieur au Corallien proprement dit. C’est là évidemment une récurrence analogue à celle qui ramène à deux niveaux dans notre Corallien la Terebratula humeralis, à deux niveaux le Cardium corallinum , à deux ou même à un plus grand nombre de niveaux le Cidaris florigemma et le Glyp- ticus hieroglyphicus. Comme les faits que je viens de signaler sont absolument nouveaux dans la science ; comme, en particulier, V Ammonites Marantianus et VA. bimammatus n’ ont jamais été, que je sache, mentionnés au-des¬ sus du Corallien inférieur, ailleurs que dans la Haute-Marne, il im¬ porte de mettre mes assertions hors de doute à l’aide de coupes réelles. Je choisirai entre autres celles de Youécourt et de Maranville. i° A Youécourt, dans le ravin de Heu et le long de la route de Yié- , ville, on trouve, à partir du haut : Oolithe de Saucourt, Calcaire compacte, Calcaire grumeleux supérieur à Cidaris florigemma, (1) Ammonite voisine de VA. yolyplocus. 1877. TOMBECK. — - ZONE A A. TENUILOBATUS. 9 Calcaire marneux à Ammonite s Achilles, Terebrcitula humeralis, etc., Calcaire marneux à Ammonites Holbeini,A. Marantianus, Oolithe à Dicérates, Marnes et calcaire sub-oolithique. Calcaire blanc à Ammonites tricristatus , Marne oolithique à Belemnites unicanaliculatus , Calcaire argovien à Ammonites Babeanus. 2° A Longchamp et dans la côte qui s’étend de Longchamp à Maran- ville, on trouve de même, à partir du haut : Oolithe de Saucourt, Calcaire compacte et calcaire grumeleux supérieur à Çidaris fiorigemma, Calcaire à Ammonites Achilles, Calcaire à Ammonites Marantianus , A. Ernesti, Marnes sans fossiles supérieures, Marnes sans fossiles inférieures, Calcaire marneux à Ammonites Tiziani, A. tricristatus. Calcaire à Ammonites bimammatus, Calcaire argovien à Ammonites Babeanus . Ces deux coupes, comme on voit, ne diffèrent guère qu’en ce que l’ oolithe à Dicérates et les calcaires sub-oolithiques de Youécourt sont remplacés à- Longchamp et à Maranville par les marnes sans fossiles supérieures et inférieures (1). Mais elles s’accordent à montrer en dessus et en dessous du Corallien inférieur, les deux horizons de la zone à Ammonites tenuilobatus que nous avons signalés précédem¬ ment. Une coupe toute pareille à celle de Maranville peut être relevée à Mussy, dans la vallée de la Seine : car si, au-dessus de la carrière de ciment romain ouverte dans les marnes sans fossiles à l’ouest de ce dernier village, on observe un lit à A. Marantianus correspondant à celui de Youécourt ou de Maranville, on trouve d’autre part, à 80 mè¬ tres plus bas, un lit à A. Tiziani, dont le niveau est identique avec celui de Maranville, en même temps que dans la tranchée même du chemin de fer existe une assise de calcaire marneux jaunâtre, qui re¬ présente vraisemblablement la zone à A. bimammatus. (1) A cet égard même, les coupes de Vouécourt et de Longchamp sont moins differentes qu’elles ne le paraissent au premier abord ; car si dans le ravin de Heu, à Youécourt, les marnes se montrent à peine, à la côte Noëulon, qui touche au ravin de Heu, elles prennent un développement considérable, tandis que l’oolithe à Dicé¬ rates se réduit presque à rien. On trouve alors, du haut en bas de la côte, la suc¬ cession suivante, mise en évidence par le tracé d’une nouvelle route : Corallien compacte ; — marnes sans fossiles supérieures ; — lit mince de calcaire grumeleux représentant l’oolithe à Dicérates ; — marnes sans fossiles inférieures ; — calcaire sub-oolithique ; — calcaire blanc à Ammonites trier i :tatus ; — marne à Belemnites unicanaliculatus: — etc. 10 TOMBECK. — ZONE A A. TENUILOBATUS. O nOV. A l’appui de la même thèse, je pourrais encore citer la coupe de la côte deBuxières, qui n’est que la reproduction de celle de Youécourt, et oùM. Royer et moi, ainsi que je l’ai dit plus haut, avons recueilli un exemplaire de Y A. bimammatus à la base du Corallien compacte, c’est- à-dire au-dessus de l’oolithe à Dicérates, puissante sur ce point de plus de 60 mètres. Malheureusement la couche à Belemnites Royeri n’af- fleure pas à la côte de Buxières, et l’un des deux niveaux de la zone qui nous occupe y échappe à l’observation. Quoi qu’il en soit, il résulte de ce qui précède, que dans la Haute- Marne la zone à Ammonites tenuilobatus est corallienne, et que l’on ne pourrait, sans scinder cette zone, laisser dans l’Argovien la couche à Belemnites Royeri, dont la partie supérieure en représente incontesta¬ blement un premier horizon, tandis que le reste de la zone occupe la base du Corallien moyen. Il en résulte, en d’autres termes, que le Co¬ rallien inférieur, avec tous ses faciès, ne peut être considéré que comme un accident au sein de la zone à Ammonites tenuilobatus. Comment se fait-il alors que les géologues du Midi d’une part, que les Allemands et les Suisses d’autre part, méconnaissent cette vé¬ rité et placent cette zone, les premiers dans l’Argovien, les autres au niveau du Séquanien ? Pour les géologues du Midi, la réponse est facile. Il semble en effet que, des deux niveaux qui dans la Haute-Marne constituent la zone à A. tenuilobatus, on n’ait jamais, dans le Midi et les Alpes, reconnu que le niveau inférieur. Or dans ces régions il y a, en quelque sorte, conti¬ nuité de faciès minéralogique et, par suite, de faune, entre l’Argovien vrai et les couches &A. bimammatus et k A. tenuilobatus , c’est-à-dire entre l’Argovien et le Corallien inférieur. Quoi d’ étonnant alors, à ce qu’on n’ait pas songé à détacher de l’Argovien des couches qui en pa¬ raissent la continuation, bien que les considérations qui précèdent doivent les faire désormais attribuer au Corallien ? Et d’ailleurs, n’est-il pas possible qu’en l’absence de tout accident oolithique ou réciforme, le niveau inférieur de la zone vienne dans ces régions se souder au niveau supérieur, pour donner le seul horizon à A. tenuilobatus qui y ait été constaté jusqu’ici? Quant aux Suisses et aux Allemands, la question est plus com¬ plexe, et leur dissidence tient à plusieurs causes. La principale, sans contredit, est la différence des étages auxquels, en deçà et au-delà du Jura, on attribue les noms de Ptérocérien et de Séquanien (1). Je n’en (1) Je n’examine pas ici qui, des géologues suisses et allemands, ou des géologues français, a raison dans l’application des dénominations d’étage ptérocérien et d’étage séquanien ; je me borne à constater le désaccord. 1877. TOMBECK. — ZONE A A. TENUILOBATUS . 11 veux pour preuve que le mémoire de M. Greppin sur le Jura Bernois, inséré dans les Matériaux pour la Carte géologiquede la Suisse (1870). Dans ce mémoire, en effet, en élaguant ce qui est étranger à mon sujet, je relève la coupe suivante (p. 210) : Yirgulien . Ptérocérien. Séquanien. Rauracien. !1° Calcaires rocailleux, compactes, subcompactes, etc., 2° Marnes grises avec lumachelles, 3° Calcaires blancs, grumeleux, lithographiques, etc.; f 1° Calcaires épistrombiens, ' 2° Marnes strombiennes, ( 3° Calcaires hypostrombiens ; / 1° Epiastartien (calcaires compactes, oolithiques, bréchiformes), î 2° Marnes et calcaires astartiens, à Polypiers et lumachelles, ) 3° Assises hypoastartiennes , marno-calcaires, dolomitiques , V oolithiques, schisteuses, etc. ; ( 1° Calcaire à Nérinées, j 2° Oolithe corallienne, \ 3° Terrain à chailles siliceux (Glypticien). Or, parmi les fossiles habituels de l’étage virgulien de cette coupe, l’auteur (p. 119) cite à la fois Y Ammonites longispinus (A, Caletanus) et VA. orthocera, c’est-à-dire les Ammonites à l’aide desquelles M. Royer et moi, dans notre Description des étages jurassiques supérieurs de la Haute-Marne , publiée en collaboration avec M. de Loriol, nous avons caractérisé nos deux niveaux kimméridgiens, le Yirgulien et le Piéro- cérien Cela peut donner à penser tout d’abord, que le Yirgulien de M. Greppin comprend à la fois le Yirgulien et le Ptérocérien de la Haute-Marne. Mais cette présomption devient une certitude, quand dans ce même étage on trouve cités : Pterocera Oceani , Mytilus sub- pectinatus, M. subœquiplicatus, M. acinaces, Ostrea cotylédon, Rhab- docidaris Orbignyana, etc., fossiles qui dans la Haute-Marne ne mon¬ tent jamais des étages inférieurs dans le vrai Yirgulien. En descendant la coupe qui précède, nous reconnaîtrons facile¬ ment dans le Ptérocérien de M. Greppin ce que dans le bassin de Paris on appelle le calcaire àAstartes. Ce qui frappe en effet, tout d’abord, dans la liste des fossiles que M. Greppin donne de son Ptérocérien, c’est l’absence de Y Ostrea virgula. Or dans le bassin de Paris c’est l’absence de ce fossile qui distingue principalement le calcaire à Astartes de ce qui le surmonte. Mais une série de fossiles cités par M. Greppin dans son Ptérocérien vient mettre ma thèse hors de doute. Parmi ces fossiles, je mentionne : Ammonites Achïlles, Pinnigena Saussurei, Mytilus subpectinatus, Pec- ten Buchi, Ostrea cotylédon, Diceras suprajurense, Perna subplana, Cidaris florigemma, Hemicidaris crenularis, H Cartieri , etc. Or TOMBECK. — ZONE A A. TENUILOBATES. 5 nov. 12 toutes ces espèces sont inconnues dans le Ptérocérien de la Haute-Marne, tandis qu’elles sont des plus caractéristiques de notre calcaire à As- tartes ou des niveaux inférieurs. Je crois donc être en droit de conclure que le Ptérocérien de M. Grep- pin est contemporain, non du Ptérocérien, mais bien du calcaire à Astartes de la Haute-Marne. Avec non moins d’évidence, le niveau supérieur du Séquanien de M. Greppin, l’Epiastartien, que l’auteur donne comme en partie ooli- thique, est notre oolithe de La Mothe (laquelle elle-même est contem¬ poraine de celle de Tonnerre). Il suffirait, pour le prouver, de la posi¬ tion stratigraphique de cette oolithe, puisque, comme l’ oolithe de La Mothe, elle est subordonnée à une couche où l’on ne peut méconnaître notre calcaire à Astartes. Mais les fossiles ajoutent à cette preuve un argument positif; car, parmi ceux que M. Greppin cite dans son Séquanien et qui paraissent venir de l’oolithe épiastartienne, je relève : Cardium corallinum, Dice- ras Munster i, Trigonia geographica (T. Parkinsoni) , etc., c’est-à-dire les fossiles les plus caractéristiques de l’oolithe de La Mothe. D’autre part, dans le Rauracien de M. Greppin, il n’est pas diffi¬ cile de reconnaître notre oolithe à Dicérates et nos calcaires grumeleux glypticiens. Dès lors, ce qui est compris entre l’Epiastartien et le Rauracien de M. Greppin, c’est-à-dire les couches 2 et 3 de son Séquanien, corres¬ pond forcément à notre Corallien compacte. Si donc il est vrai, comme le veulent les Suisses, que la zone à Am¬ monites tenuilobatus ne soit autre chose qu'un faciès scyphien du Sé¬ quanien, du moment que le Séquanien suisse ou, plus exactement, la partie de ce Séquanien inférieure à l’oolithe épiastartienne, répond, ainsi que je viens de le démontrer, à notre Corallien compacte, c’est dans des assises contemporaines de ce Corallien compacte qu’il faut chercher la zone à A. tenuilobatus. Et en effet nous avons vu plus haut que le Corallien compacte de la Haute-Marne renferme tout au moins l’un des niveaux de cette zone. Aussi, quand, pour employer l’expression de M. Ern. Favre, on trouve sur le récif corallien d’Oberbuchsiten un lit renfermant les Ammonites polyplocus , A. Hommairei et autres fossiles de la zone à A. tenuilobatus, il ne faut pas douter que ce lit ne représente notre niveau supérieur de la Haute-Marne, qui, lui aussi, à Vouécourt et à Buxières, repose sur un vrai récif corallien (1). (1)M. Edm. Pellat a trouvé au Mont- des-Boucards, dans une position identique, c’est- 1877. BUVIGNIER. OBSERVATIONS. 13 Mais la similitude (sauf les noms pourtant) des subdivisions que M. Greppin reconnaît dans le Corallien de Suisse, avec celles que pré¬ sente le Corallien de la Haute-Marne, montre suffisamment qu’on y doit trouver, comme dans la Haute-Marne, non-seulement le niveau de la zone à A. tenuilobatus supérieur au Rauracien, mais encore celui qui en forme la base. — Ce fait bien établi donnerait la clé de cer¬ taines bizarreries stratigraphiques, qui résultent, bien probablement, de ce que les géologues suisses et allemands ne veulent, par suite d’une idée préconçue, voir de couche à A. tenuilobatus que dans le Séqua- nien. C’est ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, que le magnifique dé¬ pôt coralliforme de Nattbeim, qui renferme toute la faune du Glypti- cien de la Haute-Marne et appartient par conséquent au Corallien infé¬ rieur ou, pour parler comme M. Greppin, au Rauracien le plus typique, est rangé par les Allemands et par les Suisses dans le Ptérocérien, et même parfois dans le Portlandien ! Et cela parce qu’il repose sur la zone à A. tenuilobatus ! Que l’on restitue le Glypticien de Nattheim au Corallien inférieur, alors tout rentre dans l’ordre, et la zone à A. tenuilobatus de la même région descend au niveau de notre couche à Belemnites Royeri, où rien ne s’oppose à ce qu’elle ait sa véritable place. Je conclus de toute cette discussion, que l’on finira peut-être par s’entendre au sujet de la zone à Ammonites tenuilobatus, d’abord lors¬ qu’on aura révisé la nomenclature des étages jurassiques supérieurs, de telle sorte qu’on ne donne plus, ici et là, des noms identiques à des couches absolument différentes ; — et ensuite lorsqu’on aura bien et dûment constaté, ailleurs que dans la Haute-Marne, l’existence de ces deux niveaux de la zone, dont l’un est bien, comme le veulent les Mé¬ ridionaux, à la jonction de PArgovien et du Corallien, tandis que l’au¬ tre, ainsi que l’affirment les Suisses et les Allemands, appartient au Corallien compacte ou Corallien moyen, qu’à tort ou à raison ils regar¬ dent comme le vrai Séquanien. M. Buvlgnler ne trouve pas étonnant que des géologues d’autres régions ne soient pas d’accord avec M. Tombeck sur la position de certaines assises de la formation corallienne. Il a suivi les affleure¬ ments de ces terrains sur plus de 160 kilomètres de longueur dans les Ardennes et dans la Meuse, et il a toujours trouvé la formation coral- à-dire dans le Corallien compacte, Y Ammonites balnearius, P. de L., et une Ammonite que M. de Loriol a décrite sous le nom d’A. Boucardensis, mais qu’il est bien diffi¬ cile de distinguer de VA. polyplocus. Cela paraît indiquer que dans le Boulonnais les choses se passent absolument de même que dans la Haute-Marne etàOberbuchsiten. 14 BUVIGNIER. OBSERVATIONS. o nov. tienne parfaitement limitée à la base par l’oolithe ferrugineuse, qui recouvre les terrains à chailles, et à la partie supérieurepar les argiles à Ostrea deltoidea, qui constituent la base du groupe des Calcaires à Astartes. Mais si les limites supérieure et inférieure du Coral-rag sont parfaite¬ ment établies, si son épaisseur d’environ 140mètres se maintient àpeu près la même, en diminuant toutefois un peu vers le Nord, on n’y remarque nulle part un ordre constant de superposition et, à ce point de vue, comme l’a déjà dit M. Buvignier, il ne présente de constant que son inconstance. Dans toute l’étendue des deux départements, il a pu étudier le Coral-rag avec assez de détail pour être convaincu qu’à l’époque corallienne, pas plus qu’aujourd’hui, les Polypiers n’ont jamais formé une nappe tapissant uniformément le fond de la mer. Alors, comme aujourd’hui, il y avait des bancs de Polypiers se déve¬ loppant tant que les courants renouvellant l’eau à la surface du banc apportaient aux Polypes une nourriture suffisante, se restreignant au contraire quand les courants amoncelaient sur le banc des dépôts de nature et d’aspect variables. Ainsi un courant plus ou moins modéré déposait des oolithes plus ou moins fines, avec de petites coquilles minces souvent bien conservées ; tandis qu’un courant rapide roulait des fragments de Polypiers, de Dicérates, de Nérinées et d’autres co¬ quilles qui, malgréj’épaisseur de leur test, se trouvent rarement dans un bon état de conservation. Ailleurs, comme dans les atolls de la Mer du Sud, une vase calcaire, provenant du frottement des coquilles et des Polypiers usés par le ressac, a donné des calcaires à grain fin, comme les calcaires crayeux compactes de Creüe (et non pas Creué, comme l’a écrit d’Orbigny et comme on l’a répété après lui). Toutes ces variétés de calcaires, bancs de Polypiers, calcaires à en- troques, calcaires vaseux ou crayeux compactes, calcaires à oolithes grosses ou fines, calcaires noduleux à Dicérates, calcaires grumeleux, etc., se trouvent réparties dans toute la formation, sans aucun ordre constant de superposition, et les fossiles sont eux-mêmes distribués dans la formation, non pas en raison du niveau géologique, mais en raison du faciès du gisement. Il en résulte que, si on voulait former des zones caractérisées par la présence de certains fossiles, ces zones ne se re¬ trouveraient pas dans le même ordre de superposition dans des coupes prises dans des localités différentes. A propos de Creüe, que quelques géologues ont voulu considérer comme oxfordien, M. Buvignier rappelle que dans toute l’étendue de la Meuse et des Ardennes, le Coral-rag repose sur l’oolithe ferrugineuse, ou mieux sur le groupe de l’oolithe ferrugineuse, auquel sont subor¬ données quelques assises argileuses ou calcaires, tantôt à la base, tantôt 1877. BUVIGNIER. OBSERVATIONS. 15 à la partie supérieure. Ce groupe, dont l’épaisseur est inférieure à 10 mètres, recouvre les terrains à chailles, formés déplus de cent mè¬ tres de bancs de calcaires argileux ou siliceux, séparés par des lits d’argile, qui se prolongent avec une constance remarquable dans toute l’étendue de ces deux départements, en s’amincissant vers le nord. Il y a lieu de remarquer que dans le col de Creüe, comme dans les autres cols qui à Marbot, à Saint-Julien, à Boncourt, etc., divisent de l’est à l’ouest le massif corallien compris entre la vallée de la Meuse et la plaine de la Woèvre, l’un des versants est formé par le calcaire à Polypiers et l’autre par le calcaire crayeux compacte, d’origine va¬ seuse. 11 est hors de doute que ces dépôts vaseux, qui s’enchevêtraient dans les inégalités du banc de Polypiers, ont dû éprouver des tasse¬ ments, dont l’existence est attestée par la compression qu’y ont subie les coquilles à test mince. Or, par suite de l’enchevêtrement dans les bancs de Polypiers, ces tassements n’ont pu s’opérer sans des fissures, qui, élargies par les influences atmosphériques, ont donné lieu aux cols actuels. On peut vérifier dans chacun de ces cols, que les bancs de Polypiers se trouvent d’un côté au même niveau géologique que les calcaires va¬ seux de Creüe, qui reposent, comme eux, sur les calcaires à oolithes ferrugineuses. Quant à la présence de fossiles oxfordiens dans les calcaires de Creüe, 11 y a longtemps queM. Buvignier a cité un grand nombre de fossiles communs aux deux formations corallienne et oxfordienne et qu’il a dit que les faunes de ces deux formations ne se distinguaient que par la plus ou moins grande abondance de certaines espèces. Ces espèces étant ré¬ parties en raison du faciès des terrains, c’est-à-dire en raison des con¬ ditions d 'habitat que présentaient les terrains au moment de leur for¬ mation, il est tout naturel que les espèces des fonds vaseux oxfordiens se retrouvent sur les fonds vaseux coralliens, surtout lorsque, comme à Creüe, ces fonds se sont succédé presque sans interruption. M. Buvignier ajoute qu’à Creüe le calcaire vaseux forme toute ou presque toute l’épaisseur du Coral-rag ; de sorte que si, sans tenir compte dessuperpositions, on voulait persister à classer Creüe dans l’Ox- fordien, il y aurait là une interruption dans le Coral-rag, au niveau supérieur duquel s’élèverait une gibbosité oxfordienne. M. Tombeck a parlé de bancs de Polypiers situés dans les calcaires oolithiques du calcaire à Astartes. M. Buvignier a signalé ce fait dans \2l Statistique géologique de la Meuse et depuis deux ans il a recueilli dans un de ces bancs plusieurs espèces de Polypiers qu’il n’y avait pas remarquées précédemment et parmi lesquelles il y en a peut-être de nouvelles. 16 PELLAT. — OBSERVATIONS. o nov. M. Edm. IPeltat présente les observations suivantes : Ainsi que M. Tombeck vient de le faire connaître, j’ai recueilli dans les calcaires du Mont des Boucards (Boulonnais) plusieurs Ammonites qu’il est très-difficile de distinguer d’espèces de la zone à Ammonites tenuilobatus et qui sont bien voisines, l’une de VA. polyplocus, l’autre de VA. balnearius. Ce fait indiquerait (si l’on doit toutefois attacher tant d’importance à deux Ammonites dont la détermination reste douteuse) que les cal¬ caires du Mont des Boucards correspondent à la zone à A. tenuiloba¬ tus ; mais je ne pense pas que l’on doive quant à présent tirer de ce parallélisme un argument à l’appui de l’attribution delà zone en ques¬ tion au Corallien plutôt qu’à l’Oxfordien supérieur ou au calcaire à Astartes. En effet la position exacte des calcaires du Mont des Boucards est en¬ core incertaine. Je les ai d’abord classés dans l’Oxfordien supérieur (1). Plus tard je les ai assimilés au Corallien compacte de la Haute-Marne, d’après certaines considérations stratigraphiques et à la suite de la dé¬ couverte, vers leur base, de fossiles réputés exclusivement coralliens (2). J’ai récemment (3) présenté l’étage corallien du Boulonnais comme composé : Dans une partie de la contrée, par les calcaires du Mont des Boucards; Dans une autre, par les calcaires de Brucdale (incontestablement co¬ ralliens) et par des calcaires analogues à ceux du Mont des Boucards (calcaires du sondage d’Hesdin-l’Abbé). Cette classification vient d’être adoptée par les auteurs de la Carte géologique détaillée de la France (b), et l’hypothèse des faciès a été bien souvent reproduite pour résoudre dans d’autres régions des difficultés stratigraphiques analogues à celle que j’ai rencontrée en étudiant le terrain jurassique supérieur du Boulonnais. Aucune coupe, malheureusement, ne me permet d’affirmer qu’il y ait réellement, dans le Boulonnais, deux faciès d’un même étage, au lieu de deux étages superposés sur un point et en retrait, l’un par rap¬ port à l’autre, dans une autre partie de la région. La paléontologie ne donne pas non plus d’argument bien concluant. L’Argovien ou Oxfordien supérieur offre quelquefois des accidents co¬ ralliens et des espèces que l’on attribuait uniquement au Corallien. On (1) Mém. Soc. Phys . et Hist. nat. Genève, t. XIX ; 1866. (2) Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. XXV, p. 196; 1867. (3) Mém. Soc. Phys, et Hist. nat. Genève, t. XXIII ; et Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. XXVII, p. 686. (4) Douvillé, feuille de Boulogne ; 1876. 1877. DAUBRÉE. — DE TCHIHATCHEF : ÎLES OCÉANIQUES. 17 sait aussi que les faunes du Corallien et de l’Oxfordien supérieur ont entre elles les plus grandes affinités quand ces deux étages sont con¬ stitués par un même massif calcaire, sans intercalation de dépôts réci- formes. Les calcaires du Mont des Boucards correspondent très-probable¬ ment aux calcaires blancs de Creüe, coralliens pour quelques géolo¬ gues, argoviens pour d’autres. M. livrée offre à la Société, de la part de M. «le rFctiI- un travail intitulé : Considérations géologiques sur les lies oeé&ïii€fu©§9 et présente à ce sujet les observations sui¬ vantes : Ce travail est extrait de l’édition française que notre éminent con¬ frère vient de publier, en l'accompagnant de nombreuses et très-inté¬ ressantes annotations, de l’ouvrage du professeur Grisebach sur la Végétation du Globe d’après sa disposition suivant les climats. Vingt-quatre îles ou groupes d’îles y sont successivement passés en revue, tant au point de vue de leur constitution géologique qu’à celui de leur flore. Ce sont les Açores, Madère, les Canaries, les îles du Cap Vert, l’île de l’Ascension, Sainte-Hélène, Madagascar, les Mascareignes, les Seychelles, les îles Sandwich, les îles Fidgi, la Nouvelle-Calédonie, les îles Norfolk et Chatam, la Nouvelle-Zélande, les îles Auckland, l’île Campbell, les Galapagos, l’île de Juan Fernandez, les Falkland, Fîle de Tristan d’Acunha, l’archipel de Kerguelen, l’île Saint-Paul et l’île d’Amsterdam. Après avoir résumé les faits essentiels, en mettant à profit les docu¬ ments le plus récemment publiés, M. de Tchihatchef déduit de ces faits des conséquences parmi lesquelles nous signalerons seulement les deux suivantes, qui intéressent à la fois la géologie et la paléonto¬ logie. 1° Les affinités que les flores de certaines îles océaniques présentent entre elles, souvent en raison inverse des distances qui séparent ces îles, semblent indiquer que, dans une partie de l’Océanie, les îles étaient jadis groupées tout autrement qu’ elles ne le sont aujourd’hui ; en sorte qu’à l’apparition de la vie végétale, il y avait jonction entre certaines îles actuellement séparées par des espaces considérables, tandis que d’autres étaient tout aussi indépendantes des terres et continents voi¬ sins qu’elles le sont à présent. Le premier cas est celui des îles Howe, Norfolk, Chatam, etc.; le second, celui des Mascareignes et de Mada¬ gascar. Ainsi, si nous manquons de preuves pour admettre que les îles océaniques ne sont que les débris d’un vaste continent immergé, 18 DAUBRÉE. — - DE TCHÏHATCHEF : ÎLES OCÉANIQUES. 5 IIOY. tout porte à croire que l’Océanie fut un jour occupée par des groupes insulaires moins nombreux, mais beaucoup plus étendus, que ceux qui existent aujourd’hui. 2° Dans l’état actuel de nos connaissances, les curieuses anomalies que nous présentent la flore et la faune des îles océaniques ne sauraient être suffisamment expliquées, ni par leur histoire géologique, ni par leur position à l’égard des continents, pas plus que par des influences atmosphériques ou par les conditions bathymétriques de la mer au milieu de laquelle elles surgissent ; car, si le climat pouvait donner lieu à de telles anomalies, celles-ci se reproduiraient dans de certaines proportions sur la terre ferme située sous la même latitude et souvent à peu de distance ; et quant à la profondeur des mers, elle varie con¬ sidérablement, ainsi que le fait voir graphiquement la belle carte ba- thy métrique de M. Petermann, et elle n’a aucun rapport appréciable, ni avec les conditions physiques des îles, ni avec l'âge de leur soulè¬ vement, de sorte que les plus récentes se trouvent parfois au milieu d’une mer très-profonde, et vice versa. Enfin, on pourrait en dire autant des courants qui baignent les îles océaniques, bien que l’action que les courants, en général, exercent sur la végétation, soit beaucoup plus appréciable et plus importante que celle des conditions bathymétriques. Toutefois cette action n’est pas assez puissante pour modifier sensiblement la physionomie d’une flore. L’observation de M. Fouqué sur le nombre, relativement peu considérable, des plantes américaines (seulement quatre espèces) qui sont parvenues à s’établir dans les Açores, malgré la quantité de se¬ mences et de fruits que leur envoie l’Amérique par l’entremise du Gulf-stream, mérite d’être signalée. On pourrait même ajouter que, si les courants modifiaient réellement la végétation par l’adjonction d’é¬ léments étrangers, c’est le caractère américain qui aurait dû prévaloir dans les contingents apportés par cette voie aux îles océaniques (du moins pour celles qui ligurent dans ce travail), parce que leur majo¬ rité se trouve exposée, directement ou indirectement, aux courants venant de l’Amérique, soit de ses côtes orientales, soit de ses côtes occidentales. Or, si, dans de telles conditions, les courants se sont montrés im¬ puissants à produire sur la végétation un effet d’une importance quel¬ conque, à plus forte raison leur action, en général, n’a pu avoir une large part dans la création ou le développement du type spécial qui caractérise la végétation de ces îles. Il est donc évident que la solution de l’importante question dont il s’agit se rattache à certains faits qui échappent encore à notre appréciation et qui ne pourront nous être révélés qu’à la suite de l’étude approfondie de tous ces groupes insu- 1877. E. FAVRE. — GÉOLOGIE DE LA CRIMÉE. 19 laires, disséminés, pour ainsi dire, comme autant de petits mondes, au milieu de l’immense Océan. M. Tournouër dépose sur le bureau un ouvrage de M. Ern. Favre et donne à ce sujet lecture de la note suivante : Note sur la Géologie de la Crimée, par I\î. Ernest Favre. J’ai l’honneur d’offrir à la Société un volume intitulé : Étude strati- graphique de la partie sud-ouest de la Crimée . La géologie de cette ré¬ gion a déjà été l’objet de l’étude de divers naturalistes, Pallas, de Ver- neuil, Huot, Dubois de Montpéreux, etc. Les observations que j’ai faites m’ont permis de compléter et de rectifier sous plusieurs rapports les recherches de mes devanciers. Une'carte géologique à ^ôôô et deux planches de coupes accompagnent ce mémoire. M. P. de Loriol a bien voulu y joindre la description des Échinides crétacés et tertiaires que j’ai rapportés. Je résumerai brièvement les principaux traits de la géo¬ logie de cette région. La formation jurassique occupe dans le Sud de la Crimée une zone très-accidentée, de largeur variable, qui s’étend du monastère Saint- Georges aux environs de Théodosie, et est limitée au sud par la mer, au nord par les terrains plus récents. On peut y distinguer trois subdivi¬ sions : i° L’inférieure, formée de marnes et de schistes argileux, avec des grès subordonnés, se montre des deux côtés de la Yaïia ou chaîne cal¬ caire et apparaît dans l’intérieur de cette chaîne, dans la vallée de Baïdar. Les couches en sont très-contournées sur le versant sud de la Yaïia, et elles ont été pénétrées par de nombreuses éruptions de méla- pliyres, de diabases, de porphyres à base d’orthoclase et de porphyres pyroxéniques. On y trouve peu de fossiles marins, mais beaucoup de traces de végétaux et quelques bancs de lignites. C’est le prolongement d’une formation qui acquiert une grande importance dans le Caucase et dans l’intérieur de l’Asie, et qui appartient au terrain jurassique in¬ férieur (Lias et Oolithe inférieure). 2° Les grès et conglomérats qui surmontent ce terrain en beaucoup d’endroits doivent être classés dans le terrain jurassique moyen. 8° Une grande épaisseur de calcaires termine les dépôts jurassiques. Ce sont des calcaires brèches, des marbres noirs, de couleurs variées, renfermant de nombreux restes de Diceras, de Nêrinêes, de Cerithium . Les couches, rompues vers le sud, s’abaissent en pente douce vers le 20 E. FAVRE. — GÉOLOGIE DE LA CRIMÉE. 5 nov nord ; elles forment une chaîne dont les plus hautes sommités ont en¬ viron 1 500 mètres de hauteur. Entre le pied nord de cette chaîne et les terrains crétacés, réappa¬ raissent les schistes argileux, avec lesquels les calcaires jurassiques sont en stratification discordante. Le terrain néocomien et les terrains plus récents reposent en strati¬ fication transgressive sur les divers étages jurassiques. Ils forment une série de gradins inclinés vers le nord et dont la stratification très-ré¬ gulière contraste delà manière la plus marquée avec les couches, très- souievées et contournées, des terrains plus anciens. 11 y a donc eu dans cette région, entre les époques jurassique et cré¬ tacée, des mouvements considérables du sol, qui produisirent le soulè¬ vement de la chaîne calcaire. C’est un des traits les plus caractéristi¬ ques de la stratigraphie de la presqu’île. Le même phénomène s’est passé sur le versant sud du Caucase, où j’ai eu l’occasion de l’observer. 4° Le terrain néocomien est formé de grès et de conglomérats riches en fossiles (Belemnites latus, Bl., Nautilus pseudo-eleg ans, d’Orb., .4m- monites Astierianus , d’Orb., Ancyloceras Duvali, Ast., Ostrea Couloni, Defr., Terebratulajanitor, Pict. , Cidaris punctata, Rœm., Holaster cor- datus , Dub., et quelques autres Échinides). il est intéressant d’y retrou¬ ver la Terebrotula janitor comme dans les terrains crétacés du Midi de la France. 5° Je n’ai pas pu établir de subdivisions dans une masse épaisse et homogène de marnes blanches et de couches glauconieuses auxquelles j’ai donné le nom de terrain crétacé moyen. 6° Le terrain crétacé supérieur forme un escarpement qui se pro¬ longe d’inkerman, près de Sébastopol, jusqu’aux environs de Simphé- ropol. Il est l’équivalent de la Craie de Meudon et peut-être de celle de Ci pl y (1). Les terrains tertiaires présentent les subdivisions suivantes : 7° Terrain nummulitique, très-épais. 11 commence dans la partie occidentale de la Crimée par un calcaire grossier à Turritellci cf. T . interposita, d’Arch., Corbis subpectunculus, d’Orb., Ostrea rarilamella. Desh. Ailleurs, ce sont des marnes à O. gigantea, qui reposent direc¬ tement sur la Craie ; elles forment la base d’un étage puissant de cal¬ caires et de marnes blancs, très-riches en fossiles ( Turritella imbrica- taria, Lam., Serpula spirulœa, Lam., Echinolampas subcylindricus. Des., Orbiioides Fortisi, d’Arch., et beaucoup de Nummulites). 8° Marne blanche, presque sans fossiles, occupant une grande étendue. 9° Couche à Hélix. (1) Hébert, Bull. Soc. gcol. Fr., t. V, p. 100 ; 1876. 1877. E. FAVRE. — GÉOLOGIE 1>E LA CRIMÉE. 21 10° Étage sarmatique, formant le plateau de la Ghersonnèse et la partie méridionale de la steppe. Les couches, presque horizontales, plongent très-faiblement 0. N. 0. Les rives de la baie de Sébastopol donnent une belle coupe de ce terrain. Il est constitué par un calcaire lumachelle, rempli de coquilles brisées, parmi lesquelles abondent sur¬ tout les Mactra. Un grand nombre de couches présente, comme dans la Hongrie et la Styrie, une structure ooîithique ; les grains arrondis qui composent la roche sont formés en majeure partie de coquilles de Foraminifères roulées et agglutinées. Le dépôt de ces couches a coïncidé avec de grandes éruptions volca¬ niques, qui avaient déjà commencé au moment de la formation de la couche d’eau douce, de sorte qu’on trouve dans certains bancs, aux en¬ virons àle Sébastopol surtout, une grande abondance de scories, de cendres volcaniques et de grains de glauconie. Les fossiles sont très-abondants ; on y rencontre une cinquantaine d’espèces, parmi lesquelles les plus communes sont : Mactra Podolica . Eichw., Ervilia Podolica, Eichw., Donax lucida, Eichw., Tapes gregaria, Partsch, Cardium obsoletum , Eichw. Buccinum dissitum, Eichw., Trochus Podolicus, Dub., — Blainvillei, d’Orb. , — papilla. Eichw., Omaliusi, d’Orb., Turbo Beaumonti, d’Orb., La marne blanche et la couche à Hélix que surmonte le calcaire îu- machelle et ooîithique, paraissent devoir être aussi rapportées à l’étage sarmatique, dont elles formeraient la partie inférieure. En effet, bien que ces trois terrains reposent presque partout en stratification concor¬ dante sur les terrains plus anciens, on les voit, sur le plateau de la Cher- sonnèse, recouvrir transgressivement le Nummulitique et les terrains crétacés et jurassiques. Or, le commencement de l’époque sarmatique a été marqué dans toute l’Europe orientale par un vaste affaissement, qui a amené dans cette région une transgression de ce terrain sur les roches plus anciennes. D’ailleurs, l’étage sarmatique a débuté dans la Croatie, l’Esclavonie, la Gaîlicie, etc., par des marnes blanches sans fossiles. Il est donc très-probable que celles de la Crimée sont de la même époque. M. Hœrnes a découvert sous les couches sarmatiques des bords de la mer de Marmara un dépôt d’eau douce qui pourrait être l’analogue de la couche à Hélix de la Crimée. Les couches sarmatiques sont les dépôts tertiaires les plus récents que j’ai observés dans la partie Sud-Ouest de la Crimée. 11° Pour compléter l’énumération des terrains, il faut y ajouter quel¬ ques dépôts quaternaires et récents. 22 PILÎDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 5 nov. La Crimée appartient à la même région géologique que le versant méridional du Caucase, l’Arménie et les montagnes de la Turquie d’Eu¬ rope. L’analogie de la chaîne taurique avec les Balkans est particuliè¬ rement frappante. Cette chaîne, qui s’abaisse vers le Danube par une plaine doucement inclinée ou par des plateaux étagés en gradins, est limitée du côté sud par une grande faille qui aboutit au cap Emineh sur la Mer Noire. Continuée en ligne droite, cette faille correspond exactement au rivage méridional de la Crimée, au sud duquel la mer atteint subitement une grande profondeur. La nature du relief sous- marin entre ces deux régions confirme ce rapprochement. En effet, des bouches du Don à une ligne dirigée du cap Emineh au cap Saritsch en Crimée, la mer n’a que peu de profondeur ; c’est une partie de la steppe affaissée à 70 ou 80 mètres au-dessous de la surface de la mer. A partir de la ligne indiquée, la profondeur augmente subitement jus¬ qu’à i 000 mètres. Cette vaste dépression est donc l’équivalent de la région qui forme au sud des Balkans le bassin de la Maritza et qui est occupée par de grands massifs de roches cristallines. Ainsi la chaîne taurique est le reste du versant septentrional d’une chaîne qui se trou¬ vait à la place où sont aujourd’hui les profondeurs de la Mer Noire. Cet affaissement date probablement de l’époque miocène. M. Daubrée dépose sur le bureau le travail suivant : Sur le bassin néogèsa© de la région située au nord de IPloesel ( Valachie ), par M. IPHIde. De Bucharest à Ploesci, le chemin de fer traverse une partie de cette immense plaine diluviale dont l’altitude moyenne au-dessus du niveau des eaux de la Mer Noire est de 120 mètres environ, et qui s’étend de¬ puis le Danube jusqu’aux premiers soulèvements des Carpathes va- laques. Orientée comme la chaîne montagneuse elle-même, c’est-à- dire à peu près de l’ouest à l’est, cette plaine s’élève insensiblement à partir de Giurgiu, sur le Danube, jusqu’un peu au-dessus de Ploesci. Ce n’est guère qu’à huit kilomètres au nord de cette ville que com¬ mencent à se déployer les premiers contreforts de la frontière monta¬ gneuse valaquo-transylvanienne. Deux plateaux, à peu près de même hauteur (400m), mais différents en superficie, sont séparés de la chaîne proprement dite par une large vallée et paraissent constituer ainsi l’avant-garde des collines tertiaires que je vais étudier. Ce sont ces plateaux que l’on voit à droite et à 1877. PILIDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 23 gauche de la route qui conduit de Ploesci à Yalenii-de-Munte. Aussitôt que l’on a franchi la vallée qui sépare ces deux plateaux de la chaîne proprement dite, on s’engage dans une série de coteaux à formes ballonnées, de hauteur variable, qui rappellent beaucoup ceux qui dominent les salines de Wieliczka (Gallicie). C’est la série de ces plateaux comprise entre Matitzci et Oparitzi à l’est, Slanik et Co- marnik au nord, et la vallée de la Prahova à l’ouest, qui a fait l’objet de mes explorations. L’ensemble du terrain ainsi délimité se compose, d’une façon géné¬ rale, d’un système de couches irrégulières de marnes très-argileuses et sableuses, de marnes calcaires, d’argiles, de grès, de sables et de cal¬ caires avec ou sans fossiles. De ces diverses roches, c’est l’argile qui semble de beaucoup prédominer. Tous ces dépôts, fissurés et pliés, ont dû subir de grands dérange¬ ments, et c’est là un de leurs caractères essentiels. Aussi serait-il diffi¬ cile de fixer l’épaisseur de chaque couche. On conçoit facilement que dans de pareilles conditions l’inclinaison des couches doit varier dans d’assez grandes limites ; mais il n’en est pas de même de leur direction, qui paraît être sensiblement constante, c’est-à-dire E.-O. Quant au sens de rinclinaison, tous ces dépôts plongent vers le sud. J’ai reconnu dans cette région les étages suivants : 1° Premier étage méditerranéen, 2° Deuxième étage méditerranéen, 3° Étage sarmatique, 4° Étage à Congéries. 1° Premier étage méditerranéen . Cet étage débute, à sa partie inférieure, par un système de marnes très-caractérisées par la diversité de leurs couleurs. Des couches péné¬ trées de fer oxydé rouge alternent fréquemment avec des couches colo¬ rées en vert et en jaune. Quelques nodules, souvent même des cristaux de gypse s’y trouvent çà et là disséminés ; mais ce n’est guère qu’à la partie supérieure du dépôt que le gypse atteint un grand développe¬ ment et forme alors des bancs assez puissants pour pouvoir être exploi¬ tés avec utilité. Ce qui ajoute encore à l’intérêt de cet étage, ce sont les beaux amas de sel gemme qu’il renferme et qui sont exploités par le gou¬ vernement Roumain à Slanik, sur la rivière du même nom, et à Telega, sur la Doftana. Partout où j’ai pu constater le sel gemme, je l'ai trouvé recouvert par des argiles bleues, salifères, sauf dans quelques rares localités où, par suite des accidents du sol, le sel se fait 24 PILlDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 5 nOV. jour à travers toutes les formations qui le recouvrent, comme à Slanik, sur la rive droite de la rivière qui traverse ce village. Par endroits les argiles bleues passent à leur partie supérieure à une marne grise, souvent assez compacte pour former des bancs résistants. Toutes ces couches ont été fortement dérangées de leur position primitive et, comme le fait si bien remarquer M. Fuchs (i), tantôt les gypses et les marnes intercalées ont été relevés à peu près verticale¬ ment, comme à Campina, tantôt les couches argileuses sont simple¬ ment plissées et repliées sur elles-mêmes. Je n’ai pas trouvé dans cet étage de fossiles analogues à ceux qui fixent aujourd’hui en Autriche, avec tant de certitude, par suite des remarquables travaux de MM. Suess (2), Th. Fuchs (3) et Hôrnes (4), le niveau du Schlier, auquel se rattachent rigoureusement les dépôts de sel gemme de Wieliczka et de Bochnia, et en général tous ceux du bord extérieur nord des Carpathes. Priais le fait incontestable que cet étage se trouve à Slanik très-visiblement recouvert par du Leithakalk, et dans les environs de Telega par des dépôts sableux à Cerithium Duboisi, Homes, me conduit à le séparer du suivant et à le rapprocher de celui du Schlier , et si le temps m’avait permis d’étendre plus à l’est ou à l’ouest le champ de mes explorations et d’étudier d’une façon plus détaillée les différents dépôts de ce groupe, je serais, je crois, arrivé à identifier complètement ces deux niveaux. A part de rares exceptions, cet étage a été constaté presque partout. A l’extrémité nord du territoire, il s’appuye sur le grès carjpathique, par exemple à Keia sur la Doftana et près de Comarnik sur la Pra- hova; vers le sud, au contraire, il s’enfonce sous les couches à Con- géries, pour ne plus reparaître. Dans la partie intermédiaire, il est irrégulièrement recouvert par les dépôts du second étage méditerra¬ néen, ou par ceux de l’étage sarmatique, ou par les couches à Congé- ries, ou même directement parle Diluvium. 2° Deuxième étage méditerranéen . Représenté par des calcaires, marnes, argiles, sables et grès, que l’on voit par endroits alterner entre eux, cet étage est caractérisé par (1) Ed. Fuchs et Sarasin, Notes sur les sources de pétrole de Campina fVala- chie) ; 1873. (2) Suess, Untersuchungen über den Charakter der oesterreichischen Tertiârabla- gerungen, Sitzungsb. der K. Ah. der V/issenschaften, I Abth., t. LIV, p. 87; 1866. (3) Th. Fuchs, Petrefacte aus dem Schlier von Hall und Kremsmünster in Oberos- terreich, Verh. der K. K. Geol. Reichsanstalt, 1874, p. 111. (4) . R. Hôrnes, Die Fauna der Schliers von Ottnang, Jahrb. der K. K. Geol. Reichsanstalt , t. XXIV, p. 333; 1875. 25 1S77. PILIDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. un certain nombre de fossiles marins qui fixent son niveau avec pré¬ cision. Le terme le plus important de ce deuxième étage est certainement le Leithakalk, qui à Zapode, près de Slanik, recouvre le sel gemme et détermine ainsi son âge. Avec les Nullipores, j’ai trouvé dans ce calcaire : Cerithium scabrum, Olivi, Venus sp., Trochus sp., Pecten sp. Ditrupa incurva, Reuss, Ce même calcaire à Nullipores a été constaté sur la rive droite de la Grosanka, un des affluents du Slanik, un peu en amont des salines actuellement en exploitation. Il a ici une puissance moyenne de 10 mètres, avec une inclinaison de 24° vers le sud, et il semble consti¬ tuer le lit de la rivière. Le Leithakalk n’a pas été rencontré sur les deux rives de la Doftana ; mais au sud de Telega, dans une petite couche de sable jaune, à grains grossiers, couvrant les dépôts du premier étage marin, j’ai pu ra¬ masser quelques magnifiques exemplaires de Cerithium Duboisi, Hôrnes. Le temps ne m’a pas permis de bien fouiller les argiles marines ver¬ dâtres, à lits minces de sable intercalés, qui recouvrent le Leithakalk; mais M. Steplianesco (1) signale dans une argile analogue : Cerithium plicatum , Brug., Buccinum miocœnicum , Midi1., Pleurotoma spines- cens, Partsch, P. Jouanneti, Des Moul., Ostrea crassissima, Lam., et plus loin, dans un calcaire grossier qui pourrait bien être le Leithakalk : Conus Berghausi, Midi1., Lueina miocœnica, Midi*., des Coraux et des Foraminifères ; ce qui donne une preuve de plus de l’existence de cet étage méditerranéen en Valachie. Les argiles verdâtres sont recouvertes, dans la région que j’ai explo¬ rée, par un système de sables agglutinés en grès à leur partie su¬ périeure, et qui alternent souvent, niais vers leur base seulement, avec des lits plus ou moins minces de ces argiles. On peut les observer à Telega, où la colline dite Rotunda en paraît exclusivement formée, aussi bien qu’à Yalenii-de- Munie, sur la rive gauche du Teleajan, etc. Ces sables paraissent complètement dépourvus de fossiles, mais ils se trouvent en concordance de stratification avec les argiles verdâtres. Les différents dépôts des deux étages que je viens de décrire sont (1) Notâ asupra bassinului tertiar si a lignitului de la Bahna ( Judeçul Mehedinti), Bul. Societatii geografice Romane, n° 9. p. 97; — et Note sur le bassin tertiaire de Bahna (Roumanie J, Bull. Soc. géol. Fr., 3e sér., t. Y, p. 387; 1877. PILIDE. — NÉ0GÈ1NE DE PLOESGI. 26 5 nov. souvent imprégnés de bitume (pétrole) et contiennent parfois quelques minces lits de lignite. 3° Étage sarmatique. Quoique moins important que les précédents, cet étage est très-bien caractérisé au nord de Ploesci. C’est au-dessus de Poiana, sur la rive droite de la Prahova, au nord-ouest de Campina, que j’ai eu l’occasion de le constater pour la première fois. Une série de carrières est ouverte dans le flanc d’un coteau élevé, presque exclusivement formé d’un calcaire blanc, compacte, à cassure conchoïdale, à stratification confuse, et tout pétri de fossiles, parmi lesquels on reconnaît : Tapes gregaria, Partsch, ! Cardium obsoletum, Eichw. Ervilia Podolica, Eichw., I Les fragments de coquilles qui composent ce calcaire sont parfois tellement nombreux qu’ils constituent un véritable conglomérat, dont les éléments sont réunis entre eux presque sans aucun ciment vi¬ sible. A Telega, dans le bourg même et dans les alluvions de la rivière qui porte le même nom, on rencontre souvent de gros blocs d’un cal¬ caire grossièrement oolithique, compacte, de couleur jaune-rougeâtre, sonore, à cassure vive, et contenant, outre les fossiles ci-dessus indi¬ qués : Cerithium pictum, Bast., C. rubiginosum, Eichw., et de nombreux moules de petits Gastéropodes ressemblant à des Rissoa. Ces blocs appartiennent sans doute à une couche de l’étage sarmatique en voie de destruction, mais sur la position de laquelle je ne suis pas encore fixé. Je dois encore indiquer, comme faisant partie du même étage, un conglomérat sableux, de couleur rougeâtre, situé sur la rive droite du Verbileu, à quelques kilomètres en aval des salines de Slanik, et dans lequel j’ai ramassé : Buccinum duplication, Sow., Ervilia Podolica, Eichw., Cerithium rubiginosum, Eichw., Cardium obsoletum , Eichw. — pictum, Bast., L’état roulé de ces fossiles et la nature fragmentaire du dépôt lui donnent l’aspect d’un terrain de transport. Un dernier point sur lequel j’ai pu constater l’étage sarmatique est la petite colline de Coda-Malului, sur la gauche de la route qui con¬ duit de Yalenii-de-Munte à Ploesci. 1877. PILIDE. NÉOGÈNE DE PLOESCI. 27 La masse principale de cette colline est constituée par un calcaire demi-dur, finement oolithique, jaune à l’extérieur, bleuâtre à l’inté¬ rieur, à cassure conchoïdale quand il est pétri de fossiles, et inégale dans le cas contraire. De distance en distance, ce calcaire est traversé parallèlement au plan de stratification par des lits minces de marne très- calcaire, présentant très-fréquemment l’aspect d’un conglomérat de coquilles réunies par un ciment calcaire. A la partie supérieure, le calcaire se charge d’un sable jaune, qui devient de plus en plus pré¬ dominant. Dans les lits marneux on peut recueillir : Tapes gre- garia, Fartsch, Ervilia Podolica, Eichw., Modiola Vollnynica, Eichw., et une Lucina qui a beaucoup de ressemblance avec la L. Dajardini, Desb., citée par M. Coquand dans ses études sur les gîtes de pétrole de la Valachie (i). On sait que cette coquille apparaît dans le bassin de Tienne dans le premier étage méditerranéen (Grund, Niederkreuz- stâtten, Fôtzleinsdorf, etc.); mais un fait curieux, dont il faut tenir compte, est que M. Pilar (2) ne l’a retrouvée en Croatie que dans l’étage sarmaJique, où elle est même assez abondante. Je dois aussi indiquer dans ce calcaire la présence excessivement fréquente d’une nouvelle espèce de Cerithium (C. Rumanum), intermé¬ diaire entre le C. disjunctum, Sow., et le C. pictum, Bast. Ce calcaire a été constaté également à Malaesci, sur la rive gauche du Yerbileu, à Yulcanesci, sur la Cosmana, à Telega, à Pacuri, à Stramatin, enfin sur la Doftana à un ou deux kilomètres de l’embou¬ chure de cette rivière dans la Prahova. Dans toutes ces localités il pré¬ sente les mêmes caractères pétrographiques, mais il forme des bancs moins puissants qu’à Coda-Malului. Je ne puis donner pour le moment aucune indication sur la position relative de ces divers horizons sarmatiques ; je me contenterai de rappe¬ ler que, lithologiquement parlant,* les dépôts calcaires de la rive droite de la Prahova (Poiana) sont tout différents de ceux de Coda- Malului, et ces derniers de ceux de la rive droite du Yerbileu (Poiana). Quelques parties de cet étage paraissent imprégnées de pétrole, mais je n’y ai pas constaté de lignite. 4° Étape à Congêries. S’il est vrai que l’étendue d’un étage augmente son importance, les couches à Congêries doivent occuper une des premières places de cette étude; mais ce n’est pas là tout leur mérite. Elles constituent, dans la (1) Bull. Soc. géol. Fr., 2*sér., t. XXIV, p. 505; 1867. (2) Pilar, Gjuro Treccgorje i Podloga mu u glinskom Pokupju, Rad. Jugosla- venske Akademije Znanosti, t. XXV, p. 53; 1873. 28 P1LIDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 5 nov. région que j’ai explorée, un vaste réservoir de pétrole. Ce n’est en effet que dans cet étage que l’on a, jusqu’à présent, creusé avec avan¬ tage les puits de pétrole. La présence de couches de lignite puis¬ santes d’au moins six mètres devait aussi attirer sur lui l’attention du Gouvernement. Dès 1860, M. Spratt (1) avait démontré la présence de cet étage dans la partie méridionale de la Bessarabie, en Moldavie, en Valachie et en Bulgarie. 11 a été signalé en 1866 par M. Coquand (2) à Pacuretzi, au nord de Ploesci, en 1870 par M. Fœtterle (3) à Matitza, près de Pacu¬ retzi, et tout dernièrement par M. Stephanesco (4) à Bahna. Moi-même j’ai eu l’occasion de le constater plus d’une fois dans la région qui nous occupe. Cet étage consiste en une série de couches d’une argile grise très- tenace, de sables, de marnes sableuses et de marnes calcaires, le tout atteignant une puissance de 200 mètres environ. Il repose, à Coda- Malului et à Vulcanesci, sur l’étage sarmatique, et plonge vers le sud, sous un angle de 20 à 25°, sous le gravier diluvial de la plaine du Danube. Presque partout les couches sont dérangées de leur ancienne position; à Pacuretzi, centre d’une forte exploitation de pétrole, la valeur moyenne d’un certain nombre d’angles que j’ai relevés est voisine de 33°. Nettement caractérisé par une faune aussi riche en individus qu’en espèces, cet étage se laisse partout facilement reconnaître. C’est sur¬ tout près du bord extérieur de la zone carpathique qu’on le rencontre le plus souvent, tandis qu’il semble disparaître au furet à mesure qu’on se rapproche de l’axe topographique de la chaîne. Les principaux fossiles de cet étage ont été déterminés par MM. Neu- rnayr (5) et Th. Fuchs. Ce sont : Vivipara achatinoïdes, Desh., — Fuchsi, Neum., — Panonica, Neum., — cf. V. Suessi, Neum., — Pilidei , Neum., La première espèce de cette liste, la Vivipara achatinoïdes, nous est v ivipara levannna, ixeum., — subangularis, Neum.. — Fôtterlei, Neum., — Humana, Neum. (1) Un the Freshwater Deposits of Bessarabia, Moldavia , Wallacliia and Bulga - ria. Quart. Journ. Geol. Soc., t. XVI, p. 281 ; 1860. (2) Coquand, op. cit. (3) Fotterle, Die Gegend zwischen Bukarest und der siebenbiirgischen Grenze, Verh. K. K. Geol. Reichs., 1870, p. 209. (4) Stephanesco, op. cit. (5) Neumayr, Ueber einige neue Vorkommnisse von jungterliaren Binnenmol- lusken, Verh. K. IC. Geol. Reichs., 1876, p. 366. 1877. P1LIDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 9<) connue de la Crimée (1); les trois suivantes ont été découvertes pour la première fois dans la Slavonie par MM. Paul et Neumayr (2) ; les cinq dernières sont jusqu’à présent spéciales aux dépôts valaques des couches à Congéries. Il faut ajouter à ces espèces une Melania qui, à cause de son mau¬ vais état de conservation, n’a pu être déterminée; une nouvelle espèce de Neritina, très-fréquente dans ces couches et qui se rapproche un peu de la N. platystoma, Brus. (3), de la Slavonie ; des Valvata et des Bithinia que je n’ai pu déterminer. Parmi les Bivalves, M. Th. Fuchs a reconnu : Congeria rostriformis, Desh., — sp., très-abondante, Cardium planum, Desh., — squamulosum, Desh.. — pseudo-catillus, Abich, Cardium Abichi, R. Hoern., — Lenzi, R. Iloern., — sp ., Unio sp. Tous ces fossiles sont connus de Crimée (4). Quant à la répartition de cet étage, je l’ai constaté d’abord à Opo- ritzi, où il semble former le sommet des collines qui dominent l’église, puis à Pacuretzi, Matitza, Ochisori, sur le bord extérieur des Carpathes, à Malaesci, sur le Verbileu, à Telega, à Scumpia, à Yulcanesci sur la Cosmana, l’un des affluents du Teleajan, dans les ravins dits Valea Dracului et Yalea Isvorului, où les couches à Paludines renferment des lits puissants de lignite (j’ai trouvé là, dans les alluvions de la Cos¬ mana, quelques morceaux d’Ozokérite), enfin sur la Doftana, non loin de son embouchure dans la Prahova, à la pointe méridionale du pla¬ teau triangulaire qui supporte le village de Campina, et à Campina même sur la rive gauche de la Prahova. Une circonstance remarquable est que, dans le bassin néogène de Ploesci, de nombreuses sources salées et des efflorescences de sel apparaissent au fond des vallées, suivant des alignements dirigés E.-O.; ce qui semblerait annoncer une grande extension dans cette direction des amas de sel exploités sur plusieurs points de la Valachie. A côté de ces sources salées, on trouve aussi des eaux minérales, (1) Deshayes, Description des coquilles fossiles recueillies en Crimée par M. de Verneuil, Mém. Soc. géol. Fr., lr°sér., t. III, p. 64; 1838. (2) Paul et Neumayr, Die Congerien-und Paludinen-Schichten Slavoniens, Abh. K. K. Geol. Reichs., t. VII, n° 3; 1875. (3) Brusina, Fossile Binnen-Mollusken aus Dalmatien, Kroatien und Slavonien, p. 93; 1874. (4) Voir R. Hoernes, Tertiàr-Studien, Jahrb. K . K. Geol. Reichs., t.XXIV.p. 33; 1874. 30 PILIDE. NÉOGÈNE DE PLOESCI. 5 nov. notamment aux environs de Valenii-de-Munte, où j’ai reconnu des sources sulfureuses, ferrugineuses et même alcalines, bien qu’en réalité chacune d’elles possède, mais à des doses différentes, les élé¬ ments qui se rencontrent dans les autres. Je dois aussi signaler dans cette même localité la présence fréquente du peroxyde de fer anhydre , imprégnant quelques dépôts de grès. A Slanik les salines sont dominées par un puissant massif d’une roche de couleur verte, semblable à de la Rhyolithe, décomposée à sa partie supérieure, mais très-dure et très-résistante vers le bas. Cette roche, connue en Transylvanie sous le nom de Palla (1), n’est autre chose qu’un tuf tracliy tique. Elle forme à Slanik, aussi bien qu’à Fogarasch, la partie la plus ancienne de l’étage miocène. La di¬ rection du massif qu’elle constitue à Slanik est sensiblement E.-O. Je regrette que le temps ne m’ait pas permis d’en faire quelques ana¬ lyses. De cette étude, quelque imparfaite qu’elle soit, il me semble résulter indubitablement : 1° Que dans la portion du bassin néogène explorée par moi, il y a lieu d’établir les mêmes étages que ceux reconnus depuis longtemps déjà dans l’Autriche-Hongrie ; 2° Que dans la même région le sel gemme fait incontestablement partie du premier étage méditerranéen ou Schlier ; 3° Que le pétrole, quoique imprégnant tous les dépôts tertiaires, se trouve de préférence dans les couches à Congéries. Avant de terminer, qu’il me soit permis de dire quelques mots de la constitution géologique de la plaine du Danube et des plateaux dont il a été question au commencement de cette note. Dans la région comprise entre Bucharest et les Carpathes, les ter¬ rains présentent un aspect tout à fait différent de celui figuré dans le profil que M. Stephanesco a publié il y a quelques années dans le Bulletin de la Société géologique de France (2). Le Lœss, qui dans le voisinage du Danube dépasse 10 mètres de puissance, n’a plus que 5 à 6 mètres d’épaisseur à Bucharest et 0m40 à 0m50 seulement au nord de Ploesci. A partir de cette dernière loca¬ lité, il se charge souvent tellement de sable qu’il finit par être rem- (1) Yon Haiier et Stache, Géologie Siebenbürgens, p. 87; 1863. (2) Sur le terrain quaternaire de la Roumanie et sur quelques ossements de Mam¬ mifères tertiaires et quaternaires du même pays, Bull. . 3e sér.. t. I, p, 19: 1873. 1877. PILIDE. — NÉOGÈNE DE PLOESCI. 31 placé par une terrasse de graviers recouverte en partie de sables et transformée le plus souvent à sa partie supérieure en un conglomérat grossier. C’est ainsi que cette terrasse, qui débute à Bucharest par du sable à grains grossiers, est constituée par du gravier de grosseur moyenne à la gare de Ploesci et le long de la route qui conduit à Campina, et par du gravier à gros éléments dans la vallée de Teleajan à Strembeni, où elle atteint une puissance qui varie entre 15 et 20 mètres. Des fragments du conglomérat de cette terrasse se détachent sou¬ vent de la masse sous l’influence des agents atmosphériques et roulent sur les talus de la vallée. C’est là l’explication de la présence de ces grands blocs que l’on rencontre si souvent dans les allu- vions modernes de la vallée du Teleajan, à Strembeni, à Valenii-de- Munte, etc. Bien plus important que la terrasse de graviers est ce dépôt de Lehm désigné aujourd’hui sous le nom de Berglelim (1), que j’ai appris à connaître en Bukowine et que j’ai retrouvé en plus d’un endroit dans la région étudiée par moi, gisant sur la pente des collines. Au-dessus du Lehm vient le Lœss, contenant à Strembeni des Hélix, des Succinea, des Clausilia. Le test de ces coquilles est blanc, fort friable, et paraît comme calciné. Une coquille terrestre fort abondante dans ce dépôt est le Cyclostoma elegans, souvent avec sa teinte rosée et son opercule. De même qu’en Bukowine, il y a lieu de distinguer dans cette por¬ tion de la Valachie les formations diluviales plus récentes des terrasses alluviales proprement dites. Enfin j’indiquerai comme dépôt d’une formation récente, la pré¬ sence sur la rive droite de la Lupa, aux environs de Telega, un peu avant le point où le ruisseau change son nom pour celui de Malurôsa, d’un tuf calcaire, connu dans le pays sous le nom de Siga, rempli d’ Hélix et de feuilles d’arbres, et que l’on trouve éparpillé sur le flanc de la colline. Cette roche doit incontestablement son origine aux sources chargées de carbonate de chaux que l’on voit jaillir au pied de la colline. M. de la Moussaye fait la communication suivante : (1) Paul, Grundzügs dsr Géologie der Bukowina, Jahrb. K. S. Geol. Reich? 1876, p. 328. 32 DE LA MOUSSAYE. — EN Y. DE COURCELLES. D nov. La vallée de la Vesl© aux environs de Courcelles (Aisne), par M. le comte G. de La Moussaye. Alluvions. A l’entrée du village de Courcelles du côté de Braisne, on a creusé un puits et, sous une couche peu épaisse de sables d’alluvion, on a pénétré dans des sables blancs, très-purs, qu’on peut considérer comme des sables de Fiilly; ce puits atteint une profondeur de qua¬ torze mètres. Le fond de la vallée est formé par des sables et des graviers qui s’étendent sur une largeur de quinze à dix-huit cents mètres. Fig. 1. Plan des environs de Courcelles. Route de Reims. La Vesle, r. Chemin de fer. 1. Tuilerie. 2. Carrière. 3. Argilière. 4. Dépôt de végétaux fossiles 5. Grès avec empreintes de feuilles. 6. Cendrière. 7. Gravière. Y. Point de vue de la figure 2. 1877. DE LA MOUSSAYE. — ENV. DE COURCELLES. 33 Fig. 2. Coupe de la vallée . lC5m. Route de Reims, 90ra. La Vesle, r., 59™. as. Alluvions sableuses. Ce. Calcaire compacte et caillasses. C g. Calcaire grossier. S*. Sables inférieurs. 4. Dépôt de végétaux fossiles. 5. Grès avec empreintes de feuilles 6. Cendrière. 7. Gravière. Dans une gravière sise contre le chemin de fer, du côté de Limé (7, fig. 1 et 2), j’ai trouvé de nombreuses coquilles de différents terrains : les unes provenaient des sables inférieurs qu’on voit à Jon- chery et à Châlons-sur-Yesle ; d’autres du calcaire grossier de Cha- mery (car cette zone est à l’état de roche dans la vallée près de Cour- celles) ; d’autres des sables moyens qui se montrent au mont Saint-Martin. J’y ai recueilli aussi de nombreux débris de Conifères silicifiés et des silex grossièrement taillés en forme de couteaux et qu’on peut attribuer à l’époque glaciaire dite munstérienne , Cendrier es. La vallée est parsemée de cendrières, qui pour la plupart sont épui¬ sées et recouvertes de végétation ; elles sont situées à une altitude va¬ riant de 80 à 84 mètres au-dessus du niveau de la mer, et à 20 ou 2b mètres au-dessus de la Yesle. Elles ont toutes des formes irrégu¬ lières et contiennent souvent des restes de lignites, qui diffèrent d’une cendrière à l’autre ; il en est de même des coquilles. Dans celle de Limé (6, fig. 1 et 2), qui est couverte de bois, j’ai recueilli : Ostrea eversa , Cyrena cuneiformis, Melanopsis buccinoidea, Teredina personata, Cerithiam involutum, Cerithium variabils, Neritina globulus, Melania inquinata, — prœcessa , Petit Buccin. 34 DE LA MOUSSA YE. — EN Y. DE COURCELLES. 5 IlOY, Dans celle de Ciry-Salsogne je n’ai trouvé que la Cyrena cuneifor- mis et YOstrea Suessoniensis. Dans celle de Braisne, qui est située à 80 mètres d’altitude environ, contre la chaussée Brunehaut et le chemin de Braisne à Vieil-Arcy, et qui est en exploitation, j’ai ramassé : Ostrea hybrida, — punctata, — eversa, — Suessoniensis, Cerithium involutum, — striatum , — biseriale, Melania inquinata. Les couches de cette cendrière sont ainsi disposées : 1° Terre végétale . 0m25 2° Débris de coquilles . » 10 3° Sable et débris de coquilles . . » 20 4° Sable et glaise . » 15 5° Cendres grises sableuses, avec Cërites et Mélanies à la base. . . » 80 6° Sable et débris de coquilles . . 1 » 7° Cendres grises remplies de coquilles . . . » 60 8° Lignites avec pyrites et glauconie . 2 » Total, au maximum . . . . 5m10 A la hase se trouve une couche argileuse qui retient les eaux colo¬ rées en ocre rouge. Sur le bord de la cendrière, du côté sud-est, on remarque que les couches sont inclinées vers l’intérieur de la cendrière, dans laquelle elles se sont déversées lentement et à l’état pâteux. Sur la route de Limé au mont Notre-Dame, près de la ferme Bruyère et sur le bord d’un chemin, à une altitude marquée 84 mètres sur la carte, j’ai vu de grandes dalles de grès extraites du champ voisin (5, fig. 1 et 2) et remplies d’empreintes de feuilles qui m’ont paru provenir de Lauriers, Chênes verts et Érables, qu’on peut rap¬ porter à l’époque pliocène. Il y avait donc là à cette époque un étang ou la rive d’un cours d’eau peu rapide. En partant de Courcelles par la route de Reims, on monte une côte au sommet de laquelle on trouve, sur la gauche, un chemin nouvellement réparé, conduisant à une tuilerie (1, fig. i); sur les bas côtés de ce chemin, à une altitude de 90 mètres environ (4, fig. 1 et 2), j’ai trouvé des débris de végétaux empâtés dans des détritus et par¬ celles de terre, carbonate de chaux, sable et glaise, et se délitant en copeaux irréguliers. J’ai ramassé un morceau de bois de Palmier silicifié, du bois et des graines de Conifères, une feuille d ' Aralia et des débris de bois dicotylédones angiospermes: j’ai donné ces échantillons 1877. DE LÀ MOUSSAYE. — ENV. DE COURCELLES. 35 au Muséum d’Histoire naturelle. Je pense que ce dépôt date de l’époque pliocène, comme on le verra plus loin. Carrière de la Tuilerie. Sur le flanc de la montagne de Courcelles, au-dessus de la tuilerie, s’ouvre une carrière abandonnée (2, fig. 1), dont voici la coupe : 1° Terre végétale . 0m30 2° Caillasses, environ. . . 1 » 3° Calcaire grossier à l’état de roche, environ . . . 6 » 4° Sables glauconifères . » 10 5° Argile jaune . » 20 6° Argile brune . » 70 7° Sable argileux, environ . 1 50 89 Grès lustré, sans traces de fossiles, environ . 2 » Total . llm80 En contournant le promontoire du côté de Paars, on rencontre sur la gauche une petite carrière de sable, dont les couches, stratifiées d’une manière très-irrégulière, sont séparées, à des distances àj peu près égales, par des bandes d’argile très-minces et parallèles entre elles. Plus loin, on trouve à droite (3, fig. \) une exploitation d’argile grise, surmontée par le calcaire grossier, qui a glissé sur la pente, et un peu plus loin, à gauche, une exploitation d’argile grise recou¬ verte par différentes couches en biseau, ainsi que l’indique la figure 3. Fig. 3. A. Argile grise. S g. Sables glauconifères. C g. Calcaire grossier. Ca. Caillasses. d. Débris divers. Tu. Terre végétale. Dans quelques carrières, notamment à Paars, on ne voit pas de caillasses; souvent le calcaire grossier repose directement sur l’argile. 36 DE LA MOUSSA YE. — ENV. DE COÜRCELLES. O nov. Dans certains endroits l’argile a pénétré dans les lézardes qui se sont formées dans la roche du calcaire grossier. Si de la place de Courcelles on se dirige vers la ferme de Crève- cœur, on voit, dans la tranchée de la route, des fausses glaises, des cendres grises, des poches de carbonate de chaux, de la glauconie et des débris de roches éboulées des terrains supérieurs. Ces dépôts amenés par les eaux ne sont que superficiels; toutes les fois qu’on creuse profondément, on ne trouve que des sables sans stratification, renfermant des lits minces d’argile à des hauteurs différentes. Ainsi, non loin du puits dont j’ai parlé au commencement de cette note, et à un niveau un peu plus élevé, on a rencontré l’eau à deux mètres de profondeur, et un peu au-dessus il existe une fontaine qui ne tarit jamais. Ces sables peuvent atteindre une hauteur moyenne de soixante mètres environ au-dessus du niveau de la rivière; puis vient une faible couche de sables glauconifères, supportant le calcaire grossier qui peut avoir une épaisseur de douze mètres environ ; par-dessus on voit les caillasses, puis la terre végétale. L’aspect de ces terrains varie donc selon les localités. De ce côté, le calcaire grossier est plus puis¬ sant que du côté de Paars, et la partie supérieure a été exploitée par des galeries qui s’étendent fort loin dans la montagne. En partant de la ferme de Crèveeœur et se dirigeant vers l’est, on rencontre au sommet de la montagne, au-dessus de Yauberlin, une exploitation de calcaire compacte, marno-siliceux, rempli de den- drites et surmonté d’une couche d’empreintes de Cerithium lapidum et autres. Ce calcaire, dont la puissance varie de 0m60 à ï mètre envi¬ ron, est recouvert par une couche de tuf gris, très-friable et fendillé, d’une épaisseur de 0m20, sur laquelle repose la terre végétale. On trouve le même calcaire compacte aux environs de Chéry-Char- treuse ; là il est couvert d’empreintes de petites Corbules qu’on voit sur le mont Saint-Martin. Il est encore exploité au lieu dit le Pont- Cbartran ; mais en cet endroit la partie supérieure devient friable et se confond avec le sable, dans lequel on peut recueillir les coquilles suivantes : Fusus minax (jeunes), Voluta labreïla (jeunes), Cerithium obliquum, Scalaria costellata , Turritella incerta , Pleurotoma lyra, — propinqua . Oliva Branderi, — Laumontiana , Calyptræa lœvigata, — trochiformis. Corbula striarella, — ampullacea , — Melanopsis proboscidea, Cardita acuticostata. — anguticostata , Fusus plicatuius, etc. 1877. séance. 37 Si ou se dirige du côté de l’est, on trouve dans un champ placé sur la lisière du bois : Fusus rhinax, Voluta labrella, Natica grossa, Cardita planicosta , Cerithium lapidum, Turritella sulcifera, etc. J’ai encore vu le calcaire compacte à Damery, sur le chemin qui va de la gare au château du Duc d’Uzès, et aux environs de Château- Thierry. Dans un champ situé au-dessus du village de Brasles, j’ai trouvé le calcaire grossier inférieur à l’état de roche, et un peu au-dessus, dans un terrain meuble et cultivé, des coquilles du calcaire grossier moyen mélangées à des coquilles des sables moyens. Conclusions. Les terrains situés sur la rive gauche de la Yesîe, du côté du mont Saint-Martin, où a pénétré la mer des sables moyens, sont plus élevés que les terrains de la rive droite, où l’on ne trouve pas de vestiges de cette mer. La rive droite, où il existe un dépôt lacustre, est à une altitude de 145 mètres; la rive gauche, au mont Saint-Martin, atteint une altitude de 211 mètres; à huit kilomètres au sud on trouve les sables supérieurs à 220 mètres. Les terrains se sont donc relevés en basculant du côté de la rive gauche. La différence d’altitude se fait sentir à partir de la rive droite du Murton, où l’on a peine à suivre la continuité des couches. Ces mouvements du sol ont dû s’opérer après le retrait de la mer des sables moyens et des sables supérieurs, vers l’époque pliocène, et je crois que c’est vers cette époque que se sont formées les vallées de ce pays. Celle de la Yesle, issue d’une crevasse, s’est élargie peu à peu, et les eaux, qui primitivement étaient presque stagnantes, ont conti¬ nuellement baissé de niveau, déposant de chaque côté de la vallée les débris provenant des terrains supérieurs. M. 'Toîir’iîoiiei* fait observer que la présence du Laurier et du Chêne vert dans le Pliocène, signalée par M. de La Moussaye, constituerait, si elle était vérifiée, un fait nouveau. M. de Mortillet fait la communication suivante : 38 DE MOPiTILLET. JADÉÏTE. O nov. Ox*igiiie de la ©Isadôïte, par M. G. cl© IMortillet* Les études préhistoriques nous mettent en main divers bijoux et ou¬ tils de roches dont nous ignorons complètement le gisement. Parmi ces roches se remarquent surtout le jade et la jadéïte. Dans l’ancien continent le jade n’est connu en place qu’en Asie. De là on a conclu que les instruments en jade ou jadéïte trouvés assez abondamment dans l’Ouest de l’Europe provenaient d’Asie. En Suisse et en France ces instruments sont relativement nombreux. Cela suppo¬ serait un énorme commerce continental d’une matière lourde et en¬ combrante, à une époque où très-probablement il n’y avait pas encore de routes tracées ; considération assez importante pour faire douter du fait. Si ce commerce avait eu lieu, partant de gisements abondants, il ne se serait alimenté que de la meilleure qualité; les marchands ne se seraient pas embarrassés de roches de qualités inférieures, tout aussi lourdes, tout aussi encombrantes, tout aussi embarrassantes que les meilleures. Pourtant les objets de jade et de jadéïte trouvés ouvrés en Suisse et en France sont de qualités très-diverses et très-inégales comme emploi : les unes font d’excellents instruments, les autres n’en font que de fort ordinaires. En tout cas ces diverses qualités et variétés, partant d’une origine commune, l’Asie, et se disséminant partout, devraient se trouver mêlées. 11 n’en est point ainsi. Quand on étudie avec soin la distribution, en France et en Suisse, des instruments en jade ou jadéite, on remarque que les diverses variétés sont cantonnées par régions. Ainsi, dans le bassin de la Seine et de la Somme, on rencontre une variété de ja¬ déïte grenue, qui ne se trouve presque que là et qui forme la majorité des pièces. Dans l’extrémité sud-est de la France, les Alpes-Maritimes, le Var, les Basses-Alpes, les Bouches-du-Rhône, Yaucluse, la Drôme, etc., on recueille un grand nombre de petites haches polies en une espèce de jadéïte impure, toute spéciale, qui évidemment doit être une roche locale. La Suisse, principalement dans les stations lacustres du lac de Bienne, a fourni la jadéïte et le jade le plus pur et le plus beau. M. le Docteur Gross possède une dizaine de haches de ce genre prove¬ nant de la seule station de Locras. Le Musée de Saint-Germain en a deux de la même station. Depuis longtemps je soutiens que le jade et la jadéïte qui ont servi à faire des instruments pendant notre époque de la pierre, sont des ma¬ tériaux de nos pays. La seconde hache en jade provenant de Locras, i 877. BENOÎT. OBSERVATIONS. 39 acquise par le Musée de Saint-Germain, vient confirmer mon asser¬ tion. En effet, cet outil a été fabriqué avec un caillou. L’extrémité du tranchant est parfaitement polie ; le côté opposé a été piqué, pour qu’il soit rugueux et ne glisse pas dans la gaine d’emmanchure; mais l’ex¬ trême bout n’a pas été touché par l’ouvrier. C’est ce bout qui permet de reconnaître que la hache a été faite avec un caillou. Mais, au lieu d’être un caillou simplement roulé par l’eau, c’est un caillou glaciaire. La surface n’est pas uniformément polie et arrondie, mais bien acci¬ dentée et sinueuse; de plus elle porte deux ou trois stries bien mar¬ quées. Poli et stries glaciaires montrent que les habitants des stations lacustres de la Suisse allaient chercher les matières de leurs instru¬ ments dans les moraines locales des anciens glaciers alpins. Or les moraines des environs du lac de Bienne contiennent les roches des montagnes de la rive droite, limitant le Valais au nord. C’est donc là qu’il faut rechercher le gisement du jade et delà plus belle jadéïte uti¬ lisés en Suisse à l’époque de la pierre polie. M. Daubrée ne voit rien qui prouve que les stries de la hache dont vient de parler M.de Mortillet soient d’origine glaciaire. En effet, les stries si connues sur les roches et sur les galets glaciaires ressem¬ blent extrêmement à celles que l’on peut produire artificiellement par le frottement. Rien de plus facile que de tracer de pareilles stries, et cela en peu d’instants, quelque dure que soit la roche ; il n’est pour cela aucunement besoin du secours d’une machine. Il est donc très- possible que les stries dont il s’agit ne soient pas d’origine glaciaire, que l’ouvrier, par exemple, ait essayé d’user une face avant de la polir. On ne doit d’ailleurs pas oublier que certaines stries présentées par des échantillons aujourd’hui isolés peuvent avoir été engendrées dans i’in - térieur des roches, comme les miroirs de frottement des filons. Après avoir autrefois constaté expérimentalement de tels effets sur des roches de la dureté du jade, sur le granité et le quartz par exemple, M. Daubrée a eu plus récemment l’occasion de les reconnaître sur la plus dure de toutes les pierres, sur le diamant (i). M. Itâeai !t se rappelle avoir remarqué dans la moraine de Sainte-Croix, située à 1 250 mètres d’altitude et formée do matériaux provenant des Alpes, des cailloux glaciaires d’une roche verte, transparente, fort semblable à celle que M. de Mortillet vient de mettre sous les yeux de la Société. Le glacier qui a déposé cette moraine venait du massif d’Àletsch (Valais) ; c’est donc dans cette région que l’on pourrait peut-être rencontrer le gisement du jade. (1) Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, t. LXXXIV, p. 1277. 40 ROBERT. — VOLCANS DE LA HA ETE- LOIRE. 5 nov. M. Ilaubrée fait observer que le fait signalé par M. Benoît est le pre¬ mier exemple, du moins à sa connaissance, de la rencontre, en Suisse ou dans le voisinage, du jade proprement dit. M. Utivlgnfer* pense qu’il ne faut pas croire qu’il y ait eu autant de variétés de jade que de peuplades ; celles-ci ont pu le transporter dans d’autres localités. M. de ILifippafent rappelle qu’il y a même des roches employées à l’époque historique dont les gisements sont devenus incertains ; certains marbres cipolins par exemple. Par le fait même qu’une pierre est rare, elle est recher¬ chée et disparaît facilement. M. rFeiacjâxem dépose sur le bureau un travail sur les Fora- minifères et les Ëntomostracés » C&strÊàeodeâ du IPlloeèiae supérieur de Vile de Rhodes (3) et en donne une analyse sommaire. Le Secrétaire analyse, les notes suivantes : ’Voleoas de la Haiite-Hioire» par M. Félix Robert (fin) (2). CINQUIÈME AGE. — VOLCANS A SCORIES ( intermédiaires ). Époque pliocène . Après la formation des brèches volcaniques, la nature semble se reposer. Combien de temps ce repos a-t-il duré ? On ne peut que le supposer. Le climat du Yelay s’est alors modifié; une température plus douce s’est répandue dans la contrée. Autour des marais et des lacs qui existaient à cette époque, une végétation nouvelle succéda à la flore de Ronzon : des chênes, des hêtres, des peupliers, des ventes, des châtaigniers, etc., s’emparèrent des terrains incultes et finirent par former de grandes forêts, où vinrent habiter plusieurs races d’ani¬ maux, dont nous avons trouvé les débris fossiles dans les alluvions et les éruptions boueuses des volcans qui nous restent à décrire. Les volcans intermédiaires dessinent une chaîne circulaire autour de la ville du Puy. Ils peuvent se classer dans l’ordre suivant : (1) Ce travail paraîtra dans le 1er volume delà 3e série des Mémoires de la Société géologique. (2) Voir Bull., 3e sér., t. II, p. 245, et t. IV, p. 355. •1877. ROBERT. — - VOLCANS DE LA HAUTE-LOIRE. 41 Courant, Peyre-Ainont, le cratère de Bar, Boury, Lanthenas, Eysse- nac, Talobre, Taulhac, Mons, Doue, La Cussol, La Roche-Lambert, Sainte-Anne, Croustet, Mont-Serre, Solilhac et le Mont-Coquille. Toutes ces montagnes se ressemblent beaucoup par leurs formes arrondies, par leurs cratères en grande partie comblés par des sco¬ ries et cendres volcaniques, par leurs éruptions boueuses, leurs brèches argiîoïdes et leurs coulées de laves qui forment divers plateaux basal¬ tiques se correspondant entre eux. Nous ne décrirons que les plus en relief. Courant. Le volcan de Courant est un des plus élevés et des plus imposants de la chaîne. Il s’est fait jour à travers le massif de granités porphy- roïdes qui domine au couchant le bassin de l’Emblavè%. Son cratère, en grande partie comblé par les scories, se trouve au sommet de la montagne, à une altitude de 1 08* mètres. Il a produit plusieurs cou¬ lées basaltiques, qui ont recouvert les marnes irisées, au midi jusqu’à Chasseleuil et Cougac, au couchant vers Soddes. Du sommet du volcan, on jouit d’un coup d’œil splendide et l’on peut de là se rendre compte de notre système volcanique; on domine toute la plaine de l’Emblavès, couronnée par les chaînes des volcans basaltiques anciens, trachytes et phonoüthes, qui se trouvent étagées les unes au-dessus des autres; dans le bassin du Puy, on distingue les brèches volcaniques et les volcans à scories, qui sont disséminés sur sa surface; au midi et au couchant ce sont les volcans modernes qui bordent cet immense horizon. Peyre-Amont, Le volcan de Peyre-Amont, près Saint-Geneys, est d’un aspect sai¬ sissant par sa forme arrondie et terminée en cône. A son sommet, à une altitude de 1 100 mètres, se trouve le cratère, en grande partie rempli par les scories qui couvrent la montagne. Plusieurs coulées basaltiques se sont épanchées vers le nord. Volcan de Boury. Le cratère de Boury, situé sur la montagne qui domine Allègre, a la forme d’un fer à cheval ; il s’est affaissé du côté de l’est, mais sur le reste de son pourtour il est d’une conservation parfaite. Une petite butte placée à l’est, à l’endroit appelé la Croix de la Pendue, semble 42 ROBERT. — VOLCANS DE LA HAUTE-LOIRE. 5 nov. avoir été sur ce point la limite du cratère. La roche est caractérisée par une grande abondance de pyroxène et par de nombreux fragments de granités et de gneiss vitrifiés. Cratère de Bar . Le volcan de Bar a succédé à celui de Boury. C'est un des plus ma¬ jestueux et des plus élevés de la chaîne; son altitude est de i 171 mètres. Il est isolé au milieu des granités, sur lesquels il repose, et domine au loin toute la région environnante. 11 est formé en grande partie par des scories qui sont éparses sur la montagne et qui la couvrent sur tous les points. Quelquefois ces scories s’agglutinent et forment des brèches scoriacées à ciment de lave. Le péridot y est très-abondant; il est ordinairement vert clair, granulaire et parsemé de grains plus ou moins foncés; au contact de l’air il se décompose et prend une couleur rouge, qui se rapproche de celle du fer oxydé ; les larmes vol¬ caniques en renferment souvent dans leur intérieur. A sa base, le volcan après de six kilomètres de circuit; en s’élevant, il prend la forme d’un cône tronqué, au sommet duquel se trouve un magnifique cratère, dont les bords, parfaitement conservés, offrent vers le midi une seule échancrure. Sainte- Anne. Le volcan de Sainte-Anne, situé au couchant du village de Polignac, près de la ferme du Collet, le long de la grand’route du Puy à Cler¬ mont-Ferrand, s’est fait jour à travers un massif de brèches volca¬ niques qui se continue jusqu’à Denise. De son cratère sont sorties des éruptions boueuses, des brèches ar- giloïdes et des coulées de laves, qui se sont répandues au levant vers Chadrac et au nord vers Bilhac. Les débris des animaux fossiles que l’on trouve dans les alluvions et les éruptions de ce volcan peuvent se classer ainsi: Elephas meridionalis, Hippopotamus major, Rhinocéros lep torrhinus , Equus robustus, Bos urus , Cervus elaius, Cervus dama, Hyæna brevirostris, — spelœa, Felis cultridens, Canis spelœus, =» avus . Volcan de Solilhac. Le volcan de Solilhac a une altitude de 900 mètres; il domine au 1877. ROBERT. — VOLCANS DE LA HAUTE-LOIRE. 43 midi le vallon de Cussac et au nord celui de Yialette. Sa forme est ar¬ rondie, son sommet couvert de scories, de larmes et de bombes volca¬ niques. Le cratère, appelé Tarsou, est au couchant de la montagne ; il est demi-circulaire et entouré de laves basaltiques qui se sont dé¬ versées versBlanzac et vers Clianceaux ; ces laves contiennent souvent du péridot. Les alluvions et les éruptions boueuses de ce volcan renferment les ossements d’une nombreuse série d’animaux fossiles, dont j’ai donné la collection au Musée du Puy. On y trouve, du côté de Yialette : Mastodon Borsoni, — Arvernensis, Rhinocéros Etruscus, Tapir Arvernensis, Antilope torticornis, Cervus Cusanus Vialettei, Equus robustus, — Ligeris, Hyœna Vialettei, Canis amis ; Du côté de Soleilhac. dans les ravins du volcan : La Girafe, Le grand Daim des tourbières d’Ecosse, Un petit Daim ( Cervus dama Poligna- cus). Un grand Cerf dont les cornes se ter¬ ri Cussac : Elephas meridionalis, Dos Velaunus, Cervus elatus , minenten palmures [C .damaSolilhacus), Antilope Rosetti, Rhinocéros tichorrhinus , Hyœna brevirostris, Bos nrus; Cervus commuais, — intcrmedius. Doue . Les autres volcans n’offrent rien de particulier, si ce n’est la corres¬ pondance de leurs plateaux basaltiques; aussi terminerons-nous cette description par celui de Doue, qui a donné son nom à notre savant et honorable confrère Bertrand de Doue, qui habitait l’ancienne abbaye construite au milieu du demi-cirque que forme le cratère. Le volcan forme un massif allongé, composé de brèches argiîoïdes, de plusieurs coulées de laves et d’un monticule à scories; au levant, il a donné naissance à la fameuse Roche-Rouge, par un filon basaltique que l’on suit dans le granité dans la direction de Doue ; au nord, un lilori de brèche communique avec le dyke de Brunelet, au sommet duquel on aperçoit les ruines d’une ancienne station romaine. 44 ROBERT. — VOLCANS DE LA HAUTE-LOIRE. o nov. SIXIÈME AGE. — VOLCANS BASALTIQUES MODERNES. Époque quaternaire . La chaîne des volcans modernes s’étend deFix à Pradelles; au-delà du cratère-lac du Bouchet, elle se bifurque et forme une seconde chaîne qui se dirige de Bizac vers Présailles. Nous allons décrire ceux qui offrent le plus d’intérêt aux points de vue géologique et paléonto- logique. Volcan de la Durande. Le volcan de la Durande forme un cône isolé, qui s’élève jusqu’à i 304 mètres d’altitude et qui domine les deux bassins du Puy et de Langeac. Il se fait remarquer par ses brèches scoriacées et ses coulées de laves basaltiques, qui se sont répandues vers Beyssac et entourent en partie les marais de Limagne. Les coulées de la Durandelle et de la montagne de Rapine achèvent de circonscrire ce cratère-lac. Volcans de Vergezac. Les volcans de Vergezac se divisent en deux chaînes parallèles, qui s’arrêtent à Mont-Bonnet ; leurs laves se sont accumulées surplace et forment des massifs qui se relient entre eux. A Mont-Bonnet, le Puy-Vieux se fait remarquer par son isolement et sa forme conique. De là la chaîne se continue sur une seule ligne jusqu’au lac du Bou¬ chet. Sur ce parcours on observe le dyke basaltique du Devèze, qui domine toute cette chaîne (son altitude est de 1430m); puis les trois puys qui ont donné son nom au village de Trespeuix. Cratère-lac du Bouchet. Lorsqu’on arrive au sommet du volcan du Bouchet, on est surpris du coup d’œil qu’offre le lac, par son étendue de quatre kilomètres de circonférence, et par sa forme circulaire entourée d’un rebord couvert de scories. Les eaux de ce lac n’ont point d’issue; elles arrivent du fond du cratère et s’infiltrent dans les parois pour sortir ; ce qui donne lieu à différentes sources très-abondantes aux environs de Cayres. Volcans de Breysse. Les sucs de Breysse forment une chaîne de puys qui ont beaucoup de rapports avec ceux des environs du Puy-de-Dôme, par leurs 1877. ROBERT. VOLCANS DE LA HAUTE-LOIRE. 45 cratères et leurs coulées de laves, appelées cheyres en Auvergne. Cette chaîne se compose du Grand et du Petit Breysse, de la montagne du Calvaire, de celle de Goudet et du volcan de la Missesèle près Bizac. Grand- Breysse. Parmi les volcans les plus modernes, celui du Grand-Breysse se fait particulièrement remarquer par sa ressemblance avec le Puy de la Vache (Puy-de-Dôme); son cratère est de même évasé du côté du couchant, et plusieurs coulées laviques ou cheyres en sont sorties et se sont répandues dans la plaine à une grande distance. Petit-Breysse. Vu de loin, le Petit-Breysse ressemble beaucoup au volcan de Pa- riou (Puy-de-Dôme) ; son cratère est très-profond; il a été échancré par une coulée de laves, qui se dirige du côté du Monastier et qui a recouvert et protégé les alluvions marines des bords de la Colance. Denise. — L’Homme préhistorique. Nous terminerons l’étude des volcans de la Haute-Loire, en faisant connaître les animaux qui accompagnaient l’Homme préhistorique pendant son séjour dans le Velay. A Jax, près deFix, on a découvert au pied d’un volcan, dans un banc de pouzzolanes, un squelette hu¬ main fossile; ce fait m’a été attesté par M. le Curé Bérard et par plu¬ sieurs notables de l’endroit. Sur les brèches volcaniques venues de Sainte-Anne, habitait une tribu de dolicocéphales, qui fut surprise par les premières éruptions du volcan de Denise; on a trouvé leurs ossements fossiles très-bien conservés dans les couches d’une coulée qui repose sur la brèche et qui s’est déversée au nord dans le vallon de Poiignac. On rencontre dans cette même coulée les débris des ani¬ maux qui vivaient pendant ce dernier âge des volcans, et que l’on peut classer ainsi, de même que ceux des Rivaux et de Saint-Privat d’ Allier : Hippopotamus major , Rhinocéros tichorrhinas , Cervus elatus. dama, megarrhinus, — renna, Ursus spelœn?; Hyœna spelœa, Canis avus. Elephas primigenius, Bos primigenius, Equus r obus tus, Cervus commuais, 46 ROBERT. — ALLUVIONS MARINES DU Püï. 5 nov. Observations sur les Ællii^ions marines et les Marnes irisées du bassin du Puy, par M. Félix Robert. Si l’on suit la nouvelle route du Monastier par le vallon de la Gagne, on rencontre près du village de Couteaux les alluvions marines décou¬ vertes par notre savant confrère M. Yinay ; elles s’étendent jusqu’à la rivière de Laussonne, où l’on peut les étudier sur plus de cent mètres de hauteur. Elles se composent de bancs d’argiles siliceuses, rougeâtres, avec trous de Pholades, et de bancs de sables granitiques avec cailloux rou¬ lés de quartz et de grès siliceux renfermant des empreintes de coquilles marines : Posidonia, Ammonites, Belemnites, Pecten, Terebratula et autres espèces des terrains jurassiques. De l’autre côté du Monastier, on retrouve les alluvions marines sur les bords de la Colance, avec les mêmes cailloux roulés et les mêmes coquilles marines. Elles ont là une puissance de plus de deux cents mètres et se perdent sous les laves du volcan du Petit-Breysse et sous celles de la montagne du Calvaire, près de Saint-Mar tin-de-Fru- gères (I). Le long de ces deux rivières, on suit ces alluvions marines depuis Chadron et Coubon jusqu’à Chauderoles; elles contiennent parfois des bancs intercalés de marnes irisées. La puissance de ces dépôts marins, qui ont une largeur de 15 kilomètres sur une longueur approximative de 30 kilomètres, ne peut être attribuée à la rupture de lacs supé¬ rieurs; ils sont le résultat du déplacement de la mer jurassique, causé par le soulèvement des montagnes de l’Isère et des Alpes, à l’époque de l’émission des granités porphyroïdes, qui se sont fait jour à la fin de la période secondaire. Dans les bassins du Puy et de l’Emblavès, les marnes irisées, qui s'élèvent jusqu’à 400 mètres, n’ont pu se déposer que dans les eaux delà mer, qui ont trouvé une issue par la grande vallée de Laussonne et ont formé un grand lac, circonscrit par les granités. Les alluvions marines se sont arrêtées sur les pentes, tandis que les couches mar¬ neuses, en se déposant dans des eaux tranquilles, ont atteint la hau¬ teur que nous venons d’indiquer. L’absence dans ces couches de cailloux roulés et d’alluvions sableuses provenant des orages fait sup¬ poser qu’elles ne sont point le produit des eaux douces. (1) M. G. Fabre les a signalées de même au-dessus de Langogne (Lozère), sous le nom de chailles, et M. Gruner dans la plaine de Roanne. 1877. BORREL. — ÉBOULEMENT DU BEC-ROUGE. 47 Ainsi se présentait notre pays au commencement de la période ter¬ tiaire; c’était une suite de lacs qui communiquaient avec ceux de l’Auvergne, jusqu’à l’Océan. Sur {’éboulement de la montagne du Bec-Eouge (Savoie), par M. L. Borrel. La montagne du Bec-Rouge est située sur le territoire de Sainte-Foy (Tarentaise); le versant sur lequel l’éboulement s’opère a une largeur de I 450 mètres; sa pente est de 0m8i par mètre; ce qui donne une différence de niveau de i 218 mètres. Si l’on ajoute à ce chiffre celui de l’altitude du village du Miroir, qui est de ! 290 mètres, on obtient 2 508 mètres pour la hauteur du Bec-Rouge au-dessus du ni¬ veau de la mer. Le sommet du versant est à pic sur une longueur d’environ 300 mètres, et sur une hauteur de 150 mètres au maximum. Le faîte de la montagne, dirigé est-ouest, forme un plateau large de 60 à 110 mètres, et légèrement incliné du côté du versant en désagré¬ gation. Un habitant de la localité, qui fait paître tous les ans, pen¬ dant l’été, son bétail sur ce point culminant, m’a assuré, sur les lieux, que cette déclivité ne datait que de quelques années. On observe sur ce plateau de fortes dépressions qui suivent la direc¬ tion de la montagne et qui paraissent être d’anciennes failles remplies par les matériaux détachés du haut de leurs parois; l’une d’elles res¬ semble à un petit vallon. La roche est dénudée sur une certaine étendue du plateau. On y voyait, le jour de ma visite, une grande quantité de fentes récentes, dont trois, entre autres, d’une grande longueur dans le sens de la direction de la montagne, mesuraient, la plus petite 0m60, la moyenne 0m80 et la plus grande 3m20 de largeur. Pendant un in¬ tervalle de trois heures, celle de 0m80 s’est élargie de 0m02 et celle de 3m20 de 0m12. La plus large fente était la plus rapprochée, et la plus étroite la plus éloignée de la partie verticale qui s’écroule. Toute la surface à nu de la roche qui couronne le plateau ressemble à un immense dallage disjoint qui aurait été posé sur un terrain mou¬ vant. La montagne est formée de bancs légèrement inclinés vers l’est, d’un gneiss qui tantôt alterne avec de minces couches de quartz, tantôt, mais plus rarement, est parsemé de grains ou rognons de la même substance. Dans la masse d’une même couche on peut trouver la structure massive granulaire, grise, avec passage soit au micaschiste, soit à l’aspect arénacé avec absence de quartz. 48 BORREL. — ÉBOULEMENT DU BEC-ROUGE. 5 nov. Les causes naturelles du phénomène sont complexes et extérieures. Il tombe tous les hivers une grande quantité de neige sur cette montagne. Toutes les fentes, toutes les dépressions du sol, qui sont nombreuses et fortes, sont remplies de cette neige serrée, tourmentée par le vent et qui forme de vastes et épais névés dont la fonte com¬ mence en mai et ne finit qu’en juillet. Il y avait encore, le 28 juin, des névés d’une épaisseur de 3m50. Les eaux provenant de la fonte de ces neiges accumulées, ainsi que celles des pluies pendant la belle saison, s’écoulent dans les fentes de la montagne et en désagrègent les couches. Il est à remarquer que plusieurs petites sources ont soudai¬ nement. jailli au pied de la montagne pendant les premiers jours de son écroulement. A mesure que les fentes s’élargissent, des fragments de roche se détachent de leurs parois, tombent et, faisant fonction de coin, aident à la poussée des tranches verticales qui tendent à se séparer de la masse. Il existe, au pied de la partie à pic qui s’écroule, un redan, dû sans doute à l’homogénéité de la roche sous-jacente, qui, du reste, est recouverte de gazon. L’eau provenant de la fonte des neiges accumulées par les vents en hiver sur ce redan altère la cohésion de la roche à sa base. Lorsque celle-ci est décomposée à un point qui la rend incapable de résister à l’écrasement du poids de la masse, la roche s'affaisse et s’écroule. Les portions terreuses, pulvérulentes, et les petits fragments restent en route, forment une couche inclinée plus ou moins unie, plus ou moins épaisse, tandis que les gros fragments glissent, roulent ou bondissent sur cette couche. Il faut ajouter à ces causes destructrices les actions atmosphériques, très-énergiques à cette altitude et qui altèrent considérablement les roches stratifiées, surtout dans leurs parties dénudées. Le phénomène qui se produit au Bec-Rouge n’a rien de mystérieux ni de surnaturel. Nous voyons s’accomplir là ce qui s’est passé de siècle en siècle sur plusieurs de nos montagnes, et ce qui se passera sur beau¬ coup d’autres encore. L’eau désagrégé, molécule par molécule, chimiquement et de la manière la plus naturelle, bien que lentement, les portions de la roche quelle lave. La désagrégation convertit en poussière ce qui était compacte ; de là l’inclinaison des couches rocheuses comprimant par leur poids les portions qui ont perdu leur consistance première, et ensuite leur glissement et leur chute. Cette poussière prend la plasti¬ cité de l’argile lorsqu’elle est mouillée; aussi remarque-t-on que la chute des roches du Bec-Rouge diminue pendant les temps de pluie, dont l’eau rend l’argile tenace, et augmente notablement durant les ■1877. BORREL. — EBOULEMENT DU BEC-ROUGE. 49 temps secs et chauds, qui amènent l’évaporation de l’eau et par suite le retour à l’état friable et pulvérulent des parties devenues terreuses. On sait que la décomposition naturelle des roches du groupe des feldspaths amène leur réduction en matière terreuse. On sait aussi que cette décomposition est due à l’enlèvement graduel par l’eau, soit du silicate de potasse pour certaines roches, soit du silicate de soude pour d’autres. Cet enlèvement partiel ou total des silicates alcalins laisse pour résidu les silicates d’alumine et de magnésie, tout à fait inso¬ lubles, et sous forme d’argile spécialement. L’écroulement du Bec-Rouge nous montre en grand et les résultats mécaniques pour les roches non encore décomposées, et l’action chi¬ mique exercée petit à petit sur leurs portions superficielles. Dans leur parcours du sommet à la base de la montagne, presque tous les blocs se divisent en plusieurs fragments, dont les chocs réci¬ proques causent un bruit comparable à celui de la mousqueterie. Quelques-uns de ces éclats, rejetés par le choc latéralement à la ligne que suivait le bloc avant sa division, s’arrêtent sur la surface du ver¬ sant qui est recouverte d’une couche de terre sablonneuse, formée des détritus de la roche écroulée, et glissent ensuite lentement sur cette terre mouvante, jusqu’à ce que, rencontrant une déclivité plus forte que celle sur laquelle ils ont été jetés, ils repartent instantanément et roulent jusqu’au fond de la vallée. On voit de temps en temps, sur des points quelconques de la sur¬ face du versant, s’élever des tourbillons de poussière, alors même qu’aucun bloc ne roule. Ces tourbillons sont le résultat, les uns du soulèvement, par des coups de brise, des parties pulvérulentes, les autres du glissement de la poussière dans les petits ravins qui se pro¬ duisent sur la pente en mouvement, et spécialement dans les trous creusés par les pierres dans leurs bondissements. La partie du plateau fissurée récemment a 250 mètres de longueur sur 60 de largeur à l’est et 25 à l’ouest. L’éboulement ne cessera que lorsque toute cette surface se sera abî¬ mée. La partie verticale de la cîme aura alors disparu ; la crête se sera arrondie et la pente du versant suivra à peu près uniformément une ligne infléchie. Il se formera probablement un lac en amont des dé¬ bris amoncelés de la montagne. Les conséquences de la chute du Bec-Rouge seront la perte de toutes les propriétés particulières assises sur son versant sud et la destruc • tion probable du village des Masures par les avalanches de neige, par suite du comblement du fond de la vallée. Le village du Miroir, plus directement menacé et dont quelques maisons ont déjà été renversées, est un peu protégé par une forêt sécu- 4 5 nov. 50 DUFOUR. — RÉPONSE A M. VASSEUR. culaire et semble ne courir de dangers immédiats que dans sa partie est. Plus tard, l’espèce de plateau plus ou moins incliné, plus ou moins bombé, qui sera formé par les débris en poussière terreuse et en petits fragments qui ne roulent pas jusqu’au fond de la vallée comme les gros blocs, sera cultivable, comme le sont actuellement ses nombreux analogues sur les flancs de nos montagnes, comme l’était le plateau du Miroir que recouvrent maintenant et surélèvent chaque jour les détri¬ tus du Bec-Rouge. Réponse à M. ¥asseur au sujet de l’âge des dépôts éoeènes du Gliamp-Pancaiid en Gampbon (Loire- Inférieure), par M. Dofoiir. J’ai eu l'honneur de présenter à la Société géologique, dans sa séance du 20 novembre 1876, un Essai sur les terrains tertiaires de Campbon (Loire- Inférieure) (1), dans lequel la majeure partie des couches du Ghamp-Pancaud était pour la première fois assimilée au Calcaire gros¬ sier supérieur, et quelques-unes seulement restaient classées dans le Calcaire grossier moyen ou inférieur. Quelque temps après, M. Vasseur, dans une note sur le même sujet (2), en rapportant toute la formation au Calcaire grossier supé¬ rieur, attribua cette opinion à notre éminent confrère M. Plébert, qui l’aurait eue dès 1855, à la suite de recherches faites par lui, cette même année, dans la localité. Malgré mon éloignement pour les questions personnelles, je dois faire remarquer que, lorsque M. Lory présenta à la Société, dans la séance du 5 novembre 1855, au nom de M. Cailliaud, un Aperçu sur les terrains tertiaires inférieurs des communes de Campbon, Ar- thon, Chémeré et Machecoul (3), aperçu dans lequel mon vénéré prédé¬ cesseur, rapportant les dépôts d’Arthon et de Machecoul au Calcaire grossier inférieur, relevait tous ceux de Campbon jusqu’à l’horizon de Grignon seulement, M. Hébert, présent à la séance, se contenta de rappeler (4) que « Lyell avait depuis longtemps signalé les lambeaux de terrain éocène du département de la Loire-Inférieure ». Il ne paraîtra guère douteux que si le savant professeur avait pu se (1) Bull., 3e série, t. V, p. 73. (2) Bull., 3e série, t. V, p. 166; séance du 15 janvier 1877. (3) Bull., 2e série, t. XIII, p. 36. (4) Ibid., p. 43. 1877. SÉANCE. 51 tonner de visu , dès cette époque, l’opinion qu’on lui prête, il n’eut pré¬ senté quelques observations dans ce sens à la suite de la lecture du mémoire de Cailliaud. Il doit donc y avoir confusion de date ou de fait de la part de M. Vas¬ seur. En tout cas, et comme il le reconnaît lui-même, l’opinion de M. Hébert n’ayant jamais été publiée, je ne pouvais la connaître et la question de priorité ne saurait être douteuse. Cela dit, je ne puis être que très-heureux de m’appuyer sur la haute autorité du savant professeur de la Sorbonne pour l’assimilation des couches supérieures du Champ-Pancaud, sur lesquelles seules a dû porter son examen ; mais j’ai le regret de ne pouvoir me ranger à l’avis de M. Vasseur, qui place aussi (1) dans le Calcaire grossier supérieur les couches profondes delà même localité. Les études que j’ai continuées me portent même à accentuer davan¬ tage l’opinion que j’ai formulée à cet égard dans ma note du 20 no¬ vembre dernier. Dans cette note, en effet, adoptant la classification proposée par M. Hébert (2), qui divise, avec raison ce me semble, le Calcaire grossier en supérieur et inférieur seulement, je plaçais à la base du niveau supérieur de ce dernier étage, et en correspondance avec le Calcaire grossier moyen, le banc à coquillages du Champ-Pancaud ; aujourd’hui je suis plutôt porté à le faire descendre légèrement jus¬ qu’à la portion la plus récente du niveau inférieur. C’est la conviction que je voudrais faire ressortir incidemment du travail sur les dépôts éocènes d’Arthon-Chémeré que j’ai l’honneur de soumettre aujourd’hui à la Société. Quant aux sables de La Close, je suis obligé de réserver mon opinion et je ne serai en mesure de me prononcer définitivement à leur égard qu’après avoir achevé l’étude approfondie des nombreuses espèces fossiles que j’y ai recueillies. M. ISéliert dit qu’il ne peut s’expliquer la réclamation de M. Dufour; il n’a jamais rien revendiqué au sujet de l’âge des couches de Campbon ; il s’est borné à communiquer à M. Vasseur des notes prises autrefois et qui se sont trouvées conformes aux observations de ce géologue. Le secrétaire analyse la note suivante : (1) Bull., 3e sér., t. V, p. 175. (2) In Ch. Lyell, L'Ancienneté de l'Homme, add., p. 9; 1870. DUFOUR. — ÉOCÈNE DARTRON-CHÉMERÉ. 5 nov. Examen des dépôts éocèiies cTArtlioii-CXiéinerê ( Loire - Inférieure) , par M. E. PI. I. À 23 kilomètres au sud de Campbon, de Pautre côté de la Loire, se trouvent les dépôts éocènes d’Arthon et de Chémeré; et le même ali¬ gnement, prolongé vers le sud, rencontre, à moins de dix kilomètres, les calcaires analogues de Machecouk Les couches d’Àrthon-Chémeré s’étendent sans interruption entre ces deux bourgs, sur une longueur d’environ 3 kilomètres, formant du côté sud-est de la route qui les relie une lisière de quelques centaines de mètres, et du côté opposé une bande de près de trois kilomètres de largeur. La surface quelles occupent peut être ainsi évaluée à une di¬ zaine de kilomètres carrés. Sur cette étendue, elles forment une plaine mollement ondulée, dont le sol sablonneux et calcaire entretient une végétation spéciale et très-riche; je l’avais longtemps exploré avec profit comme bota¬ niste, avant de l’étudier comme géologue. Les sables du Diluvium, brun-jaunâtres et très-fins, recouvrent toute la plaine sur une épaisseur à peu près uniforme. Les cailloux roulés de silex et quelquefois de calcaire en ont occupé, par suite de leur poids, la partie inférieure, et les séparent très-netteinent des sables tertiaires, d’un blond pâle, à grain plus ou moins fin, et plus ou moins agglutinés et stratifiés, qui ont comblé sur beaucoup de points les dépressions du calcaire sous-jacent. Ce calcaire, en général gris-jaunâtre, à texture grossière et rempli de galets de quartz plus ou moins volumineux, est le plus souvent assez friable, mais quelquefois très-cohérent. Il est exploité irrégulièrement dans un certain nombre de petites carrières, comme moellon de médiocre qualité, pour des constructions locales, et, dans les deux principales, pour la fabrication d’une excel¬ lente chaux grasse, produite par un four établi depuis de longues années. L’exploitation de ces calcaires parait d’ailleurs remonter à une date très-reculée, et la trace en est visible sur les parois de quelques carrières réouvertes depuis peu, après avoir été comblées par les dé¬ chets d’extraction à une époque dont la tradition a perdu le souvenir et qui pourrait avoir suivi l’occupation romaine. Car les Romains HuU JeUSoc Géôl convenables pour la fabrication de la chaux de bonne qualité, tandis que du côté sud de la faille la couche 4, qui se présente à la même hauteur, renferme des graviers quartzeux en trop grande abondance pour être propre à la cuisson. 4° Excavations du moulin du P oint -du- jour, dit Moulin-Rouge. Les deux petites excavations superficielles situées au pied du Mou¬ lin-Rouge présentent cet intérêt qu’elles montrent, à 0m50 ou 0m60 de profondeur seulement, le banc à coquillages, 2, à grands Cérithes, recouvert de quelques centimètres à peine de la couche 3, qu’on pour¬ rait nommer couche à Scutelliens, en raison du grand nombre de pe¬ tits Échinodermes clypéastroïdes : Scutellina nummularia, Sismondia Cailliaudi, Lenita patellaris et surtout Echinocyamus pyriformis, qu’on y rencontre sur ce point. Tout le reste du terrain, sur une épaisseur de plusieurs mètres, a dû être enlevé par les courants diluviens, dont ce fait atteste la puis¬ sance ou la continuité, et dont la direction va nous être bientôt ré¬ vélée. 5° Carrières des moulins de Retz (PL I, fig. 6-8). Les couches des moulins de Retz m’ont offert une véritable énigme, dont la solution m’a longtemps arrêté et que je n’ose me flatter d’avoir encore absolument éclaircie. Ces couches sont visibles dans une petite carrière abandonnée et située devant le second moulin de Retz, le plus éloigné vers l’ouest. A l’entrée sud-est de la carrière, la couche à Scutelliens, 3, renier- 1877. DUFOUR. — ÉOCÈNE d’aRTHON-CHÉMERÉ. 59 niant de nombreux Echinocycimuspyriformis, affleure en un point, puis disparaît brusquement, en plongeant de près de 45° vers le nord-ouest, sous les bancs calcaires autrefois exploités. Celui de ces bancs qui oc¬ cupe le fond de l’excavation du côté nord, 5, et qui a participé au relèvement de la couche précédente, est formé d’un calcaire très-dur, cristallin, à lamelles spathiques miroitantes, et d’un blond très-pâle presque blanc. Il est creusé de cavités, b, souvent assez grandes, rem¬ plies d’un sable très-fin, qui n’est guère plus coloré. A moins de vingt mètres de distance, il s’est déjà relevé de près de 5 mètres et arrive au niveau du bord sud de la carrière, immédiate¬ ment au-dessous du moulin qu’il supporte. Cette pente de près de 25° le fait affleurer obliquement, par sa tranche, un peu plus loin, entre les moulins de Retz et le cimetière d’Arthon, et j’ai lieu de croire que les concrétions de calcaire sableux, bulliformes ou stalactiformes, assez abondamment répandues dans les champs à la surface du sol, en cet endroit, ont pris naissance au milieu des sables qui remplissent les vides de ce calcaire. C’est, au reste, dans une position analogue, au milieu des sables recouvrant le Calcaire grossier inférieur, que les mêmes concrétions se retrouvent à Saint-Micliel près Machecoul, et, de l’autre côté de la Loire, à Bergon près La Chapelle-des-Marais. Comme à Machecoul encore, la surface inférieure de ce banc est re¬ couverte d’une mince couche de calcaire mamelonné en têtes de choux- fleurs, aspect que j’ai reconnu aussi sur quelques blocs anciennement extraits au village de La Rivière près Quilly, entre Campbon et Saint- Gildas. Je n’insiste sur ce fait que parce qu’il révèle, de même que la struc¬ ture spathique du calcaire, l’action geysérienne contemporaine du dépôt de ces couches ou de leur relèvement. Dans la dépression creusée ainsi par le jeu des forces internes, des sédiments de nouvelle nature ont formé des strates en discordance avec les précédentes. Ce sont des marnes blanches, 6, se délitant à l’air, et au sein desquelles les Foraminifères sont par places d’une extrême abondance. A certains endroits aussi, une argile verte, c, apparaît sous forme d’amas, de veines, de traînées à liseré ferrugineux, qui rappellent absolument les bandes, plus larges et moins irrégulières, des marnes supérieures du Champ-Pancaud, et pourraient bien avoir une ori¬ gine analogue. Enfin ces marnes sont partiellement recouvertes par un calcaire très-dur, 7, spathique, d’un blond pâle, en gros fragments anguleux, ressemblant beaucoup à celui de la couche inférieure, 5, mais renfer¬ mant, comme les marnes en contact, des Foraminifères qu’il est tou- GO DUFOUR. — ÉOCÈNE d’àRTHON-CHÉMERÉ. 5 nOY. tefois difficile de reconnaître, par suite de l’altération profonde qu’ils ont éprouvée. Ce calcaire s’est-il formé sur place et témoigne-t-il, par sa texture, d’un retour de l’action geysérienne; ou bien, ce que rendent peu pro¬ bable la conservation des angles et les indices d’organismes qu’il ren¬ ferme, proviendrait-il, par remaniement, de la couche ancienne, ù, surélevée dans le voisinage? Quoi qu’il en soit, la discordance de stratification, la nature miné¬ ralogique et les accidents mêmes qu’elles présentent semblent isoler ces dernières couches, 6 et 7, des précédentes, et porteraient à voir dans leur ensemble l’équivalent des portions supérieures du calcaire grossier du Champ-Pancaud. Mais je ne donne cette assimilation qu’avec une grande réserve, me proposant de faire de nouvelles re¬ cherches à ce sujet. A partir du moulin, le terrain, creusé de petites excavations qui permettent de suivre l’amincissement des couches, s’abaisse douce¬ ment vers l’ouest et se termine, après une centaine de mètres, par un petit escarpement de 3 ou 4 mètres de hauteur, au chemin rural qui conduit à l’église d’Arthon, en longeant le cimetière de cette commune. Des sables tertiaires, d’un blond très-pâle, tout à fait semblables à celui qui remplit les lacunes, b, de la couche 5 surplombant l’escar¬ pement, ont été amoncelés à son pied par le vent du sud-ouest et, remontant les déclivités latérales, se sont répandus sur les champs voisins, d’un côté jusqu’au cimetière, de l'autre dans la direction du four à chaux. Il en est encore ainsi sur tous les points de nos côtes basses de l’Océan qui se trouvent orientés de la même manière. Et, pour com¬ pléter l’analogie, les champs d’Arthon sont recouverts en cet endroit d’un lapis serré de l’Immortelle des dunes ( Helichrysum stœchas), comme au temps où la mer éocène baignait le pied de la falaise, avant la période d’exhaussement général qui a porté toute la région à son altitude actuelle. Il est d’ailleurs facile de reconnaître que la petite falaise qui regarde l’ouest était soulevée avant l’époque où la dénudation a rasé toute la surface du plateau et isolé, sous forme de lambeaux, les différentes parties du bassin éocène. Car les sables du Diluvium, descendus de son sommet, ont été retenus par les sables tertiaires adossés, et leurs cailloux roulés de quartz et du calcaire blanc supérieur, 5 et 7, dessi¬ nent de véritables festons au devant des plis du terrain par lesquels ils se sont précipités. La direction des courants venant de l’est se trouve en même temps inscrite d’une manière irrécusable par ce fes- tonneraent. 1877. DUFOUR. ÉOCÈNE d’aRTHON-CHÉMERÉ. 61 En résumé, les conclusions suivantes résultent de ce travail : 1° Dans notre région, la bise du Calcaire grossier intérieur est représentée par les grès calcarifères à Nummulites lœvigata de Mache- coul et des ilôts de La Banclie et du Four. 2° Le banc à grands Cérithes d’Arthon, 2, est contemporain du banc à coquillages du Cliamp-Pancaud en Campbon, ou lui est de très-peu antérieur; et tous deux correspondent à la partie supérieure du niveau le plus ancien du Calcaire grossier inférieur. 3° Les deux couches suivantes, 3 et 4, d’Arthon, à Cardium avicu- lare, qui renferment les nodules argileux à empreintes végétales, représentent le niveau supérieur du Calcaire grossier inférieur, corres¬ pondant au Calcaire grossier moyen des auteurs. 4° Le mouvement du sol qui a dérangé le banc à grands Cérithes et produit les failles des carrières, s’est etfectué avant l’entière conso¬ lidation du Calcaire grossier moyen, ce qui en précise la date. 5° Les couches 6 et 7 du moulin de Retz pourraient bien être un lambeau du Calcaire grossier supérieur, préservé par sa position de la dénudation générale. 6° Le mouvement qui leur a fait prendre cette position a soulevé la petite falaise voisine, dont la mer éocène baignait le pied et qu’elle entourait de ses sables soulevés par les vents du sud-ouest. 7° Le reste du Calcaire grossier supérieur et une bonne partie du Calcaire moyen ont été enlevés par de puissants courants diluviens venant de l’est. 8° Enfin un rehaussement général de la contrée, accompagné d’un effondrement partiel qui séparait du continent les îlots de La Banche et du Four, a délimité les rivages actuels de l’Océan. Liste . des fossiles du Calcaire grossier inférieur et moyen d’Arthon-Chémeré (1). Céphalopodes . Nautilusn. sp Mm, = N. Lamarcki, Caill. Desh.) . Gastéropodes. Natica patula?, Lam., Mm ( Ci, Cm). I Trochus crenularis, Lam. (Ci). — cepacea, Lam., Mm (Ci, Cm, Hv J. | Phorus Parisiensis, d’Orb., Mm. (1) M veut dire que l’espèce est représentée dans la collection du Muséum de Nantes: Mm, à l’état de moule; Me, à l’état d’empreinte; Ci, qu’elle est indiquée dans le Calcaire grossier inférieur par MM. Michelot et Goubert; Cm, dans le Calcaire grossier moyen par les mêmes auteurs ; Hv, dans le Calcaire grossier moyen de Hauteville (Cotentin) par M. Bonissent. D nov. 62 DUFOUR. — ÉQCÈNE d’aRTHON-CHÉMERÉ. Cyprœa inflata, Lam., Mm (Hv). — elegans, Defr., Me (Hv). Terebellum convolutum, Lam., Mm (Ci, Cm, HüJ. — fusiforme?, Lam., Mm (HvJ. — cylindricum, Caill., Mm. Voluta harpa, Lam.. Mm. — muricina ?, Lam., Mm (Ci) . Conus antediluvianus, Lam., Mm (HvJ. Rostellaria Cailliaudi , Desh., Mm, = R. athleta, Vass. (non d’0rb.),= R. Deshayesi, Caill. (non Wat.). Fusus scalarinus, Lam. (Ci) . — bulbiformis, Lam., Me (Ci, HvJ. Cerithium n. sp., Mm, Me,= C. gigan- teum, Caill. (non Lara. ),= C. Parisiense, Vass. (non Desh.). Cerithium globulosum, Desh., Me. — echinulatum, Desh., Me. — cinctum, Lam. (HvJ. — Cordieri, Desh. — pleur otomoïdes, Lam., Me (HvJ. Cassis harpæformis, Lam. , Mm, Me (Ci HvJ. Eburnea calyculata ?, Lam., Mm. Hipponix cornu-copiæ , Lam., Mm, Me (Ci, Hv). — dilatata, Lam., coll. E. Du¬ four (HvJ. Calyptrœa trochiformis, Lam., 31m (Hv ). Parmophorus elongatus ?, Lam. Acéphales. Solen proximu.s, Desh. Solecurtus Deshayesi, Des Moul., 31. Mactra semisulcata, Lam., var., 31m, Me (Ci, HvJ. Tcllina elegans, Desh. (HvJ. — erycinoïdes, Desh., var. B. — biangularis, Desh., Me. Cytherea suberycinoïdes, Desh., 3Im,Me. — elegans, Lam. , Me (Ci, HvJ. — semisulcata?, Desh., 31e (Ci, HvJ. Crassatella gibbosula, Lam., Mm, Me. Lucina gigantea?. Desh., 31m (Ci). — conforta, Lam., Mm (Ci). Corbis lamellosa, Lam., Me (Ci, HvJ. Cardium gratum. Defr., Me. — verrucosum, Desh., var., Me (Ci). — porulosum, Lam., 31m, Me (Ci, HvJ. — aviculare, Lam., Me (Cm, HvJ. — hippopæum, Desh., coll. E. Du¬ four, empr. (Ci). Cardita cor-avium, Lam., Me. Pectunculus pulvinatus , Lam., Mm (Ci, HvJ. Area rudis, Desh., Mm, Me. — filigrana. Desh., Mm, 31c. — hyantula, Desh., Mm, Me. Pinna margaritacea , Lam., Mm (Cm). 3Iodiola subcarinata, Lam. (HvJ. — cordata, Lam., Mm (Ci). — Parisiensis, Desh., 31m. Lima spathulata, Lam., Me (Ci, Hv). Perna Lamarcki, Desh., Me. Pecten tripartitus, Desh., 31. — infumatus ?, Lam., 31. Spondylus rarispina, Lam., Mm, 31e. Chama substriata, Desh., 31e. — calcarata, Lam., 31e (Ci). — lamellosa, Lam., 31e (Hv). — ponderosa, Desh., 31e. Ostrea cymbula, Lam., var., 31e. — flabellula, Lam. (Ci). Anomia tenuistriata, Desh., Mm (Ci. Cm J. Eschara sp. ? Bryozoaires. Échinodermes. Hemiaster subglobosus , Desor (Ci). — acuminatus, Desor. Brissus dilatatus. Desor. 3Iacropneustes n. sp., 31. 3Iicraster suborbicularis, A g. Echinolampas ovalis, Des Moul., M (Ci). E chinant hus Cuvieri, var., coll. Mathe- ron (Ci). 1877. VASSEUR. — RÉPONSE A M. DUFOUR. 63 Pygorhynchus Grignonensis , Ag., var., M (Ci). Lenita patellaris, Desor, coll. E. Du¬ four (Ci). Echinocyamus pyriformis, Ag., coll. E. Dufour (Ci). Scutellina nummularia, Ag., coll. E. Dufour (Ci). Laganum tenuissimum ? , Ag.. coll. E. Dufour. Sismondia incisa ?, Desor. — Cailliaudi, Cotteau, M. Cœlopleurus Agassizi, var. B. d’Arch. Foraminifères. Orbitolites complanata, Defr., M (Ci, 1 Alveolinci oblonga, d’Orb-, M. Cm, Hv). | Miliolites coranguinum, M. Vio a sp. ? Amorphozoaires . M. Vasseur présente les observations suivantes : Réponse à M . Dufour, par M. G. 'Vasseur. Si j’ai rnis à profit dans ma note les observations faites en 1855 à Campbon par M. Hébert, je n’ai fait que mon devoir en signalant les recherches de ce savant stratigraphe et les conclusions auxquelles il était arrivé. J’ai d’ailleurs eu soin d’ajouter que ces dernières n’avaient pas été publiées, et, puisque j’avais préalablement mentionné les travaux de MM. Cailliaud, Matheron et Dufour, je ne pense pas qu’il y ait une question de priorité à débattre. De plus, j’ai seulement indiqué l’opinion deM. Hébert, qui rapporte au Calcaire grossier supérieur les horizons marins de Campbon. Ce rapprochement diffère des assimila¬ tions proposées par les géologues précités ; c’est donc une idée nou¬ velle qui ne peut donner lieu à aucune contestation de ce genre. J’ai l’intention de publier bientôt le compte-rendu détaillé de mes dernières recherches sur les terrains tertiaires de la Loire-Inférieure ; je me bornerai donc aujourd’hui à répondre en peu de mots au tra¬ vail de M. Dufour, dont je ne puis accepter quelques conclusions. Qu’il me soit permis, en premier lieu, de rappeler d’une manière succincte la coupe de Campbon, où la superposition d’un petit nombre de strates est du reste facile à constater. La partie supérieure est constituée par des calcaires blancs, traver- tineux, associés à des marnes argileuses plus ou moins vertes. On trouve vers le sommet une couche à Bithinies , et dans le milieu de la masse des coquilles saumâtres. Une marne très-argileuse, de couleur vert foncé, sépare cet ensemble des dépôts marins sous-jacents. Ceux- 64 VASSEUR. — RÉPONSE A M. DUFOUR. 5 nov. ci sont gréso-calcaires ou sableux; ils renferment d’abondantes Ostrea (n. sp.) et reposent sur un banc de calcaire grossier à grands Cerithium Parisiense et fossiles variés (banc de coquillages). Enfin le substratum est formé par un sable fin, jaunâtre, gris ou verdâtre, peu fossilifère dans la carrière Pancaud, mais qui constitue, à une petite distance de là, le beau gisement coquillier du Châtelier. Ce fut la plus inférieure de ces couches que j’étudiai dans la localité, lorsque j’en relevai la coupe en 1876; maisM. Dufour avait parfaite¬ ment remarqué que ce sable est supérieur à un calcaire marin, pétri de Foraminifères (Alvéolines, etc.), présentant la plus grande analo¬ gie avec le calcaire à Alvéolines des environs de Drefféac. Depuis lors, j’ai observé à mon tour cette superposition incontestable, qui vient dissiper tous les doutes que l’on pouvait avoir encore au sujet de l’âge de ces terrains, et qui confirme pleinement les assimilations que m’a¬ vait fait entrevoir une première étude de la faune du Châtelier. Si nous nous reportons maintenant à l’interprétation que M. Dufour a donnée de la succession ci-dessus décrite, nous voyons que l’au¬ teur considère les calcaires d’eau douce et saumâtres comme l’équiva¬ lent du Calcaire grossier supérieur, et le banc à grands Cériles comme correspondant à l’horizon du Cerithium giganteum de Paris. De la sorte, le sable du Châtelier peut être assimilé, suivant lui, aux sables du Soissonnais (Cuise), et le calcaire à Foraminifères, analogue à celui de Drelféac, est descendu à un niveau très-inférieur des terrains ter¬ tiaires. Je dois rappeler ici que, dans ma note du 15 janvier 1877, j’inter¬ prétais d’une manière bien différente la coupe de Campbon, et que, tout en regardant, à l’exemple de M. Dufour, le calcaire blanc comme l’équivalent du Calcaire grossier supérieur, je ne pouvais voir dans la couche à Cerithium Parisiense un représentant de la division infé¬ rieure de cet étage. A l’exception de quelques grosses espèces de fos¬ siles, la faune du banc de coquillages me paraissait en effet extrême¬ ment semblable à celle du Châtelier, où les mollusques des grès de Beauchamp, des caillasses et du calcaire à Cérites de Paris dominent très-notablement. J’en concluais que les terrains marins en question représentaient sans doute la base du Calcaire grossier supérieur. Il était toutefois indispensable de préciser cette assimilation et de rechercher sous le niveau sableux un équivalent certain de la division moyenne de l’étage dont il s’agit. Tel fut, pour moi, le but principal d’une nouvelle excursion à Campbon, et le calcaire à Foraminifères de M. Dufour justifia bientôt mes prévisions au-delà de toute espé¬ rance. Ce dépôt est en effet pétri de gros Foraminifères (Alvéolines, etc.), 1877. VASSEUR. — RÉPONSE A M. DUFOUR. 65 mais il renferme en particulier Y Orbitolites complanata, qui caracté¬ rise si bien dans la Loire-Inférieure le Calcaire grossier moyen ou à Milioles, et qui, apparaissant, comme à Paris, clans le banc à Cerithium giganteum, monte jusqu’à la base du Calcaire à Cérites, où on ne l’ob¬ serve que plus rarement. Le calcaire à Foraminifèrcs correspond donc au Calcaire grossier moyen ou à Orbitolites de Paris, horizon d’ailleurs bien développé et très-constant dans les bassins éocènes de la Loire-Inférieure. Ainsi le calcaire à Alvéolines de Drefféac contient des Orbitolites, et au Brivet, de même que dans les travaux exécutés pour le creusement d’un puits à la nouvelle maison d’école de Saint-Gildas, j’ai trouvé ce fossile en grande abondance. Le calcaire de Campbon inférieur au sable constitue, suivant moi, la partie supérieure du Calcaire à Orbitolites. Le Châtelier représente sûrement soit le niveau le plus supérieur du Calcaire grossier moyen, soit la base du Calcaire grossier supérieur. Il n’a donc aucun rapport avec les Sables du Soissonnais, comme le suppose M. Dufour, et il s’en suit que le prétendu banc à Cerithium giganteum de Pancaud appartient incontestablement au Calcaire gros¬ sier supérieur ou à Cérites de Paris. J’ai encore jugé nécessaire de compléter ces observations et de re¬ chercher le substratum du Calcaire à Orbitolites dans le bassin de Campbon. Ce terrain est visible dans les mortiers de Drefféac et à la Ferme- École voisine de ce bourg. C’est un calcaire jaunâtre, compacte, dur, parfois grossier, et renfermant alors de petits cailloux de quartz et de micaschiste. On y trouve quelques rares Orbitolites, YOstrea flabellula, de nombreux Échinodermes ( Echinocyamus , Lenita patel- laris), etc.; enfin j’ai été assez heureux pour y recueillir à la Ferme- École un moule de Cerithium giganteum. Il n’est donc plus douteux que les couches inférieures de Drefféac correspondent à l’horizon du Cerithium giganteum de Paris et au cal¬ caire coquillier et à Échinodermes (banc de Shnare) d’Arthon, dont elles ont d’ailleurs tous les caractères lithologiques. En outre, à Ar- thon, comme à Drefféac, le Calcaire à Orbitolites recouvre ce niveau et renferme les mêmes Foraminifères (Alvéolines, etc.). Ainsi que j’aurai occasion de le démontrer prochainement, c’est en¬ core à la base du Calcaire à Orbitolites que se rattachent les couches de Chémeré et de Noirmoutier. Enfin le calcaire du Bas-Bergon, près La-Chapelle-des-Marais, doit être assimilé au calcaire inférieur au Shnare d’Arthon et au calcaire de Machecoul, que je regarde, avec M. Dufour, comme la partie supérieure du Calcaire à Nummulites. 86 DE ZIGNO. — SIRÉNIENS FOSSILES D ITALIE. 5 nov. En résumé, la couche coquilîière d’Arthon forme la partie infé¬ rieure du Calcaire à Orbitoîites et correspond au niveau du Cerithium giganteum . Je n’ai pas observé le Calcaire grossier inférieur avecNum- mulites dans le bassin de Campbon ; mais à Drefféac, sur le calcaire à Échinodermes et à Cerithium giganteum , se développe l’horizon moyen ou à Orbitoîites, bien caractérisé au Brivet et à Saint-Gildas. Ce dernier existe aussi à Campbon, où il est représenté, pour sa partie supérieure, par le calcaire à Foraminifères de M. Dufour. Le sable du Châtelier, qui le recouvre, est donc situé à la limite du Calcaire grossier moyen et du Calcaire grossier supérieur ; peu importe qu’on le mette de pré¬ férence au sommet du premier ou à la base du second. Enfin le banc à grands Cérites de Pancaud constitue encore une couche de passage au Calcaire grossier supérieur. Je ne puis donc, avecM. Dufour, assimiler le banc de coquillages de Campbon au calcaire à Cerithium giganteum d’Arthon, ces deux couches formant les limites supérieure et inférieure du Calcaire à Or- bitolites. Quant à la similitude partielle des faunes de ces localités, queM. Du¬ four fait valoir comme argument, elle avait été déjà parfaitement re¬ marquée par M. Cailiiaud; elle n’est d’ailleurs que la répétition exacte des faits que l’on observe dans le bassin de Paris, où l’on voit nombre de fossiles du Calcaire grossier inférieur remonter à travers tout l’é¬ tage jusque dans les Sables de Beauchamp. Sur les glréoâens fossiles de Tltalie, parM. le baron Achille do æigiio (1). 11 y a un demi-siècle, le professeur T. -A. Catuîlo, publiant dans son Saggio di Zoologia fossile delle Provincie Venete (1827) une note sur les objets contenus dans la collection Castellini, signalait, parmi les nombreux fossiles de cette collection, un groupe de côtes, en exprimant l’opinion qu’ elles avaient appartenu à un Manatus. D’après les indications de M. Castellini, ces côtes avaient été trouvées dans le calcaire de Castel-Gomberto. C’était la première fois qu’on annonçait la présence d’ossements d'un Sirénien dans les terrains tertiaires d’Italie. (1) Cette note a été présentée à la Société par M. Hébert dans la séance tenue le 25 octobre dernier à Yence (Alpes-Maritimes), au cours de la réunion extraor¬ dinaire. 1877. DE ZIGNO. — SIRÉNIENS FOSSILES D’iTALIE. 67 Depuis lors., la collection Castellini étant devenue la propriété de l’Université de Padoue, cette pièce importante a pu être mieux étudiée. Elle consiste en deux blocs calcaires renfermant plusieurs côtes cylin¬ driques et arquées, dont la structure pierreuse et sans cavité spon¬ gieuse présente les caractères des côtes de Y Halitherium. Douze ans après, le Docteur G. -D. Bruno publia (1) un excellent travail sur un crâne et une partie de la colonne vertébrale garnie de côtes, qu’on venait de découvrir dans les sables pliocènes de Montiglio (Montferrat). Il rapporta ces ossements à un Cétacé ayant beaucoup d’analogies avec les Lamantins et le Dugong, mais qui pourtant différait des uns et de l’autre et qu’il nomma Cheirothe - rium subapenninum. M. de Blainville, dans son Ostéographie , cite le travail de M. Bruno et nomme ce Talassothérien le Lamantin du golfe du Pô. Depuis cette époque il s’écoula une trentaine d’années sans qu’au¬ cune autre note fût publiée sur les restes de Siréniens trouvés en Italie; et c’est seulement en 1870 que, dans les beaux travaux du Pro¬ fesseur Suess et de M. Bavan, nous voyons cités des fragments de côtes d 'Halitherium trouvés dans les couches à Serpula spirulœa de Priabona, Mossan et Altavilla, et dans les grès miocènes à Scutella subrotunda de Schio et de Sovizzo. Deux ans après parut le magnifique mémoire de M. Capellini sur un crâne de Sirénien découvert dans les sables pliocènes de Riosto, aux environs de Bologne, et sur un fragment d’un autre crâne trouvé dans le même terrain, dans le val di Pugna, près de Sienne (2). Dans ces restes, M. Capellini a pu reconnaître un type générique plus voisin du Dugong que des Halitherium , et dont il a fait le genre Felsinothe- rium, en décrivant l’espèce de Bologne sous le nom de F . Forestii et celle de Toscane sous celui de F. Gervaisi. Il a démontré aussi que sous ce même type halecori forme l’on devait ranger Y Halitherium Serresi des sables de Montpellier et le Cheirotherium subapenninum du Pliocène de Montiglio. U semble donc que ce type générique serait propre à l’époque pliocène. L’année suivante, je découvris dans le grès miocène des collines qui environnent au nord le plateau de Bellune, plusieurs côtes, une portion du crâne avec l’occipital et le pariétal, un intermaxil¬ laire gauche avec son incisif, deux fragments de la mâchoire supérieure, l’un avec deux molaires et l’autre avec trois, et les deux (1) Illustrazione di un nuovo Cetaceo fossile , Mem. délia R. Accademia délie Scienze di Torino, 2e sér., t. I, p. 143; 1839. (2) Sul Felsinoterio, Sirenoidc halecoreforme dei deposili littorali pliocenici delVantico bacino del Mediterraneo e del Mar Nero. 68 DE ZIGNO. — SIRÉNIENS FOSSILES D’iTALlE. 5 nov. apophyses zygomatiques temporales. Avec ces restes, qui appar¬ tiennent à une nouvelle espèce d ’ Halitherium, que j’ai décrite sous le nom d ’H.Bellunense, se trouvaient des ossements de Crocodilus, de Belphinus, de Squalodon , et des dents de Plagiostomes. Mais la découverte la plus importante est celle des nombreux restes d 'Halitherium récemment trouvés dans les terrains éocènes du Véronais et du Vicentin. C’est sur le mont Scuffonaro, près de Lonigo, dans les couches calcaires sous-jacentes aux assises à Serpula spirulœci, qu’on a recueilli cette série de vertèbres et de côtes qu’on observe au Musée de Florence et dont le Professeur Gervais a parlé dans son Coup d’œil sur les Mammifères fossiles de l’Italie (1), et c’est dans des couches du même horizon que j’ai trouvé au mont Zuello, à l’ouest de Ronca, plusieurs crânes d ’ Halitherium, deux omoplates, trois mandibules, soixante vertèbres et autant de côtes. Parmi ces restes, j’ai pu constater l’existence de trois espèces nouvelles de l’époque éocène, que j’ai décrites et figurées, dans mon mémoire sur jes Siréniens fossiles de la Vénétie (2), sous les noms d 'Halitherium Veronense , H. angustifrons et H. curvidens. Avec ces Siréniens, j’ai trouvé des ossements assez nombreux de Crocodilus , de Trionyx, de Palœophis, un bec de Cœlorhynchus , des dents rostrales de Pristis et un tibia d’un Oiseau de grande taille. Cette association de fossiles démontre que les Siréniens de l’époque tertiaire avaient une station littorale et vivaient surtout dans les golfes et à l’embouchure des grands fleuves, comme ceux de l’époque actuelle. Dernièrement le professeur Gastaldi a enrichi la science d’un nou¬ veau Sirénien, par la découverte d’un très-beau crâne déterré dans les sables pliocènes de Brà, près de la vallée du Tanaro. Ce crâne, qui sans aucun doute doit être rapporté au genre Felsinotherium , dont il présente tous les caractères, diffère de toutes les autres espèces du genre par les proportions de ses os et par la courbe et la forme des apophyses zygomatiques temporales. Ce magnifique exemplaire, que je décris dans un mémoire qui va incessamment paraître, porte au nombre de huit les espèces Tossiles des Siréniens jusqu’ici découvertes en Italie; trois d’entre elles appar¬ tiennent aux terrains éocènes et une aux terrains pliocènes de la Vénétie; les quatre autres aux terrains pliocènes du Piémont, de la Toscane et des environs de Bologne. (1) Bull. Soc. géol. Fr., 2e série, t. XXIX, p. 102. (2) Annotazioni paleontologiche. Sirenii fossili trovati nel Veneto, Mem. del R Istituto Veneto di Sc., Lett. ed Arti , t. XVIII. 1877. DE ZIGNO. — SIRÉNIENS FOSSILES D ITALIE. 69 Il s’en suit qu’en Italie, dans une zone comprise entre les 43° et 47e degrés de latitude septentrionale, les Siréniens (représentés par des formes diverses) ont vécu pendant les trois périodes de l’époque tertiaire. J’ajouterai à cet aperçu quelques observations sur les carac¬ tères qui me semblent pouvoir faire distinguer les Siréniens de ces périodes. La forme du plan supérieur de la région pariétale m’a jusqu’ici servi pour reconnaître à quel étage appartenaient les crânes que j’exa¬ minais. Dans les Halitherium de l’époque éocène trouvés en France et en Italie, la coupe verticale et transversale de la région pariétale pré¬ sente une courbe qui s’unit aux temporaux sans en être sensiblement séparée par les crêtes temporales, qui sont très-aplaties et à peine marquées, et l’union du pariétal avec les frontaux s’opère suivant une suture sagittiforme. Cette union se fait de la même manière dans les Halitherium de l’époque miocène, mais dans ceux-ci les crêtes temporales sont épaisses et relevées, et un peu avant la limite antérieure du pariétal elles se rapprochent l’une de l’autre, de manière à rétrécir considérablement le plan supérieur de la région pariétale. Dans les Felsinotherium de l’époque pliocène, le pariétal s’unit aux frontaux par une ligne courbe et jamais sagittiforme, et les crêtes temporales sont minces, très-écartées l’une de l’autre, et se dirigent en avant presque en ligne droite ou un peu oblique, sans rétrécir aucunement le plan supérieur du pariétal. J’avance ces faits sous toutes réserves, n’ayant pas eu à ma disposi¬ tion un assez grand nombre de crânes pour pouvoir en établir la généralisation. Je me borne pour le moment à appeler l’attention des paléontologistes sur ces caractères, qui laissent entrevoir la probabilité de pouvoir réunir les Siréniens des différents étages tertiaires en autant de groupes distincts, dont le plus récent se rapprocherait plutôt du Dugong de l’Océan Indien que des Lamantins de l’Océan Atlantique. DE ZIGNO, SIRÉNIENS FOSSILES D’iTALlE 5 nov. Distribution géologique et géographique des Siréniens fossiles trouvés en Italie. 1877. COTTEAU. — FOSSILES TERTIAIRES MOYENS DE CORSE. 71 Séance du 19 novembre 1877. PRÉSIDENCE DE M. TOURNOUÈR. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. M. F. Cairol, Professeur de géologie à l’Université catholique, rue de Condé, 39, à Lyon (Rhône), ancien membre, est admis, sur sa demande, à faire de nouveau partie de la Société. Le Président annonce ensuite deux présentations. M. Cotteau fait la communication suivante : • Observations sur les Fossiles des terrains tertiaires moyens de la Corse et notamment sur les Ecliisildes, parM. G. Cotteaw. M, Locard et moi, nous venons de publier la Description de la Faune desterrains tertiaires moyens delà Corse. Les espèces décrites dans ce travail appartiennent à cent treize genres et sont au nombre de deux cent quarante-sept. Dans les considérations générales qui suivent la description des espèces, M. Locard examine comment ces différentes espèces sont réparties dans les principaux horizons, et recherche les conclusions géologiques et zoologiques que l’on peut en déduire. De toutes les observations stratigraphiques dont la Corse a été suc¬ cessivement l’objet, il ressort que les trois îlots de Bonifacio, d’Aleria et de Saint-Florent font partie de la grande formation miocénique mé¬ diterranéenne, bien que présentant parfois dans leur ensemble des faciès pétrographiques bien"diffêreots. M. Locard prend pour base le bassin de Bonifacio, comme étant es¬ sentiellement le plus complet, le mieux développé, et montranten ou¬ tre une série successive et non interrompue des différents dépôts mio¬ cènes. Ces dépôts peuvent dans leur ensemble être divisés en six zones principales : La plus inférieure est la zone à Polypiers. Elle est composée de cal¬ caires subcristallins, durs, compactes, tantôt saccharoïdes, tantôt bré- 72 COTTEAU. — FOSSILES TERTIAIRES MOYENS DE CORSE. 19 nGV. chiformes, empâtant parfois dans leur masse des morceaux de granité ou d'autres roches primitives et nivelant les inégalités du sol graniti¬ que. Cette zone est caractérisée par de nombreux Polypiers, par les Lepralia disjuncta, Ceriopora ornata, Operculina complanata, et par quelques rares fragments de Clypéastres. La zone à Clypeaster vient au-dessus. C’est un groupe de molasses tantôt blanches, tantôt colorées, grossières, â éléments plus ou moins granitiques, renfermant de nombreux Clypéastres : C. crassicostatus, C. intermedius, C. marginatus, etc., et le Conoclypeus plagiosomus. La troisième zone est celle du Pecten Bonifaciensis. Elle est formée de couches plus ou moins épaisses de calcaires blancs, compactes, ri¬ ches en débris organiques. Les Gastéropodes y sont nombreux; les Oursins y abondent et y sont représentés par dix-sept espèces, appartenant à douze genres différents. Mais le fossile dominant et vraiment caractéristique est ïe Pecten Bonifaciensis, remarquable par sa forme oblique et par sa surface épineuse; c’est une espèce spéciale non -seulement à ce niveau, mais encore à la Corse et à la Sardaigne. La quatrième zone, zone à Pecten cristatus, se compose de marnes argileuses, micacées, friables, grises ou jaunâtres, se délitant facile¬ ment. Les fossiles sont beaucoup moins nombreux dans cette zone que dans la précédente, généralement assez mal conservés, et pour la plu¬ part à l’état de moules intérieurs. Les Échinides sont beaucoup plus rares; il en est de même des Gastéropodes, qui ont en partie disparu, tandis que les Lamellibranches ont pris un plus grand développe¬ ment. La cinquième zone est remarquable surtout par l’abondance des Fusus et des Pleurotoma. Sa faune présente dans son ensemble une certaine analogie avec celle de la zone à Pecten Bonifaciensis; plu¬ sieurs espèces d’Échinides et de Gastéropodes sont communes aux deux zones. Celle-ci cependant se distingue par le moindre nombre de ses Échinides et par l’absence du Pecten Bonifaciensis ci de toute la série des Lamellibranches qui l’accompagnait. La sixième zone, ou zone à dents de Poissons, termine le terrain miocène. C’est un grand dépôt de molasses blanches, contenant des dents de Poissons associées à quelques autres fossiles, parmi lesquels le plus caractéristique est le Cidaris Avenionensis . Ce dépôt forme à l’ouest, sur la côte de Bonifacio, presque toute la falaise et atteint de 80 à 100 mètres de puissance. Cette coupe du terrain miocène de Bonifacio, très-complète à la fon¬ taine de Cadelabra, n’est pas absolument la même dans tout le bas¬ sin et, sans changer dans son ensemble, elle se modifie un peu dans ses détails, suivant les points d’observation ; elle peut cependant être 1877. COTTEAF. — FOSSILES TERTIAIRES MOYENS DE CORSE. 73 considérée, malgré ces quelques différences locales, comme représen¬ tant parfaitement la classification générale du terrain miocène du Sud de la Corse. Dans le bassin d’Aleria, M. Locard ne retrouve plus une coupe aussi complète, et les dépôts se sont formés dans d’autres conditions ; sou¬ vent même il y a eu des remaniements dans les couches déjà existan¬ tes et la série générale des strates n’est pas aussi précise que dans les bassins de Saint-Florent et de Bonifacio. Il est cependant certains gisements que l’on peut, grâce à leur faune, rattacher, sans trop de difficultés, à des formations possédant un faciès semblable dans le Sud de la Corse. Examinant ensuite au point de vue de l’extension géographique des espèces la faune des terrains miocènes de la Corse, M. Locard constate que non-seulement ces terrains sont contemporains de la grande for¬ mation miocénique du bassin méditerranéen, mais qu’en même temps leur faune présente plus d’un point commuq avec les autres gisements miocènes de certaines régions de l’Europe élôignées du bassin de la Méditerranée, et même de l’Amérique. La Corse n’a fourni qu’un nombre relativement restreint d’espèces nouvelles, puisque sur un total de deux cent quarante-sept espèces, M. Locard n’en compte que trente-cinq. Les espèces de la Corse appartenant à des époques ou plus ancien¬ nes ou plus récentes que l’époque miocène, sont en petit nombre. Quelques-unes s’étaient déjà montrées dans l’Oligocène : telles sont les Pleurotoma ramosa, Aporrhaïs pespelicani, etc.; ou dans les dé¬ pôts du Miocène inférieur de l’Italie septentrionale. Quelques autres, au contraire, tout en figurant dans les niveaux du terrain miocène proprement dit, ont persisté dans les dépôts plus récents, tels que ceux du Monte-Mario, de Tarente et de Palerme. Enfin il en existe un certain nombre qui se sont perpétuées jusqu’à nos jours et que nous retrou¬ vons aujourd’hui à l’état vivant, soit sur les côtes mêmes de la Corse, soit dans d’autres mers éloignées plus froides ou plus chaudes. Ces es¬ pèces, dont M. Locard donne l’énumération, en indiquant leur exten¬ sion géographique actuelle, sont au nombre de vingt-sept, sur lesquel¬ les vingt ont été signalées autour de l’île. Quelques-unes, comme les Aporrhaïs pespelicani, Neœra cuspidata, Tellina pulchella, remontent jusque dans les mers du Nord. Parmi les espèces qui se sont mainte¬ nues jusqu’à nos jours, il ne se rencontre aucun Échinide. Aux considérations générales que M. Locard a tirées de l’étude de l’ensemble de la faune, je crois devoir ajouter quelques indications spéciales aux Échinides. 74 COTTEAU. — FOSSILES TERTIAIRES MOYENS DE CORSE. 19 nov. Les dépôts miocènes de Corse m’ont offert quarante-cinq espèces; toutes sont propres au terrain miocène, à l’exception d’une seule, le Schizaster Scillœ, qui s’est montré à Palerme, à Asti, aux environs de Bologne, etc., dans le terrain pliocène. Aucune, avant de se déve¬ lopper dans le terrain miocène, ne s’était montrée à une époque plus ancienne. Sur ces quarante-cinq espèces, vingt-six ont été signalées ailleurs que dans la Corse, soit dans les couches miocènes méditerranéennes, soit dans les autres dépôts du même âge existant en Europe. Ce sont : Cidaris Avenionensis, Des Moulins, Hipponoe Parkinsoni, (Agassiz) Cotteau, Psammechinus Serresi,(Des Moul.JDesor, Scutella subrotunda, Lamarck, Clypeaster gibbosus, (Risso) M. de Serres, — Scillœ, Des Moul., — crassicostatus, A g., — intermedius, Des Moul., — marginatus, Lam., — latirostris, Ag., — laganoïdes, Ag., — altus, Lam., — alticostatus, Michelin, — Reidii , Wright, Echinolampas scutiformis, (Leske) Des Moul . , — hemisphœricus , (Lam.) À & Aë# > — Hayesianus, Desor, Conoclypeus plagiosomus, Ag., Pygorhynchus Collombi, Desor, Linthia cruciata, (Ag.) Desor, Schizaster Scillœ, (Leske) Ag., — Parkinsoni, Ag . , — Desori, Wright, Brissopsis crescenticus, Wright, Pericosmus latus, Ag., Spatangus Corsicus, Desor. Dix-neuf espèces peuvent être considérées jusqu’ici comme particu¬ lières à la Corse : Cidaris Hollandei, Cotteau, — Peroni, Cott. , Psammechinus Peroni, Cott., Amphiope Hollandei, Cott., Echinanthus Corsicus, Cott., Linthia Locardi, Tournouër, Schizaster Corsicus, Ag., — Peroni, Cott., — Baylei, Cott., Brissopsis Sismondœ, Ag., Quelques-unes de ces dernières espèces, décrites pour la première fois dans notre travail, sont très-intéressantes au point de vue zoologi¬ que. Parmi les plus curieuses je citerai Y Amphiope Hollandei , remar¬ quable par sa grande taille, par sa forme élargie en arrière, par ses aires ambulacraires postérieures sensiblement plus courtes que les autres, et surtout par ses lunules allongées, étroites, subflexueuses, transverses, parallèles au bord postérieur. Ce caractère empêche de confondre cette espèce avec aucune autre et en fait un type à part, Pericosmus Orbignyi, Cott., — Peroni, Cott. , Echinocardium Peroni, Cott., Macropneustes Marmorœ , Desor, — Peroni, Cott., Brissus Corsicus, Cott., Lovenia Peroni, Cott., Spatangus simplex, Ag., — Peroni, Cott. COTTEAU. FOSSILES TERTIAIRES MOYENS DE CORSE. 1877. 75 pour lequel je n’aurais pas hésité à établir un genre particulier, si la forme des lunules n’était pas aussi variable chez les Amphiope. Je citerai également le Linthia Locardi , qui se distingue nettement de ses congénères par son aspect allongé, cordiforme, par son sillon antérieur profond, par ses aires ambulacraires paires antérieures lon¬ gues, arrondies, presque transverses, par ses aires ambulacraires pai¬ res postérieures beaucoup plus rapprochées ; Y Echinocardium Peroni, petite espèce appartenant à un genre très-rare encore à l’état fossile, et parfaitement caractérisée par sa face postérieure très-acuminée, par sa face inférieure tout à fait plane, subcarénée et à peine arrondie sur les bords, par son sillon antérieur peu profond à la face supérieure, plus apparent vers l’ambitus, par son péristome très-éloigné du bord; le Macropneustes Peroni , type de grande taille et qui se reconnaîtra toujours facilement à sa forme arrondie en avant, à sa face supérieure surbaissée, à l’absence complète de sillon antérieur, à la disposition de ses aires ambulacraires paires superficielles, courtes et presque transverses en avant, très-longues et subflexueuses en arrière, à ses gros tubercules paraissant limités par le fasciole péripétale dans la ré¬ gion postérieure, tandis qu’ils sont disséminés sur la face antérieure tout aussi bien en dehors qu’en dedans de ce fasciole ; le Brissm Cor - sicus, très-grande espèce, parfaitement distincte des Brissus vivants ou fossiles que nous connaissons, et qui doit sa physionomie toute par¬ ticulière à la longueur démesurée de ses aires ambulacraires posté¬ rieures profondément excavées. Signalons encore une espèce du genre Lovenia, le L. Peroni. Ce genre, caractérisé par la structure bizarre et anguleuse de ses aires ambulacraires, par la présence, autour du sommet, d’un fasciole interne, et par les appendices en forme d’ampoules qui marquent à l’intérieur du test la base des tubercules, a longtemps été considéré comme ne renfermant que des espèces vivantes. Nous en connaissons aujourd’hui plusieurs espèces fossiles ; celle de la Corse s’éloigne de ses congénères par sa petite taille, par sa face supérieure déprimée, par son sillon antérieur à peine apparent à l’ambitus, par ses gros tubercules abondants et descendant très-bas vers l’ambitus. Les am¬ poules intérieures de la base des tubercules ne sont pas visibles dans notre échantillon ; mais sa forme générale, la disposition toute spéciale de ses aires ambulacraires, la présence du fasciole interne, ne lais¬ sent aucun doute sur la place générique qui lui a été assignée. Les quarante-cinq espèces de la Corse sont réparties dans dix-neuf genres ; il n’est pas sans intérêt d’examiner la distribution actuelle de ces genres. 76 DE MORTILLET. — CHRONOMÈTRE DE PENHOL’ËT. 19 no v. Sur ce nombre, sept n’existent plus : Scutella, Lam., Conoclypeus, A g., Echinanthus, A g., Pygorhynchus, A g., Sur les douze genres qui vivent née : Cidaris, Klein, Psammechinus , Ag., Schizaster, Ag., Brissopsis, Ag., Linthia, Mérian, Pericosmus, Ag., Macropneus tes, Ag. encore, sep* habitent la Méditerra- Echinocardium, Gray, Brissus, Klein, Spatangus, Klein; Cinq ont abandonné nos régions et ne se rencontrent plus que dans les mers éloignées : Hipponoe, Gray, Echinolampas , Gray, Amphiope , Ag., Lovenia, Desor. Clypeaster, Lam . , Ces cinq genres sont représentés aujourd’hui par des espèces qui se rencontrent presque toutes dans les mers équatoriales. L’un des plus intéressants est le genre Clypeaster. Rare encore dans les couches éocènes, il atteint le maximum de son développement à l’époque miocène, non-seulement dans la Corse, qui en a fourni dix espèces, mais dans presque tous les autres dépôts miocènes de l’Eu¬ rope. On peut même dire qu’en raison du nombre de ses espèces, de la grande taille et de l’abondance quelquefois prodigieuse des indi¬ vidus, ce genre imprime à la faune de cette époque un de ses carac¬ tères les plus remarquables. A l’époque pliocène, le genre Clypeaster devient beaucoup plus rare; il ne tarde pas à disparaître complète¬ ment de la Méditerranée et de toutes les mers d’Europe, et ne se retrouve plus aujourd’hui que dans les mers chaudes. Il en est de même du genre j Echinolampas, si nombreux, si varié en espèces dans les terrains éocène et miocène, et qui ne paraît trou¬ ver, à l’époque actuelle, de conditions favorables à son existence que dans les mers chaudes. M. de Mortillet fait la communication suivante : Critique du Clirosiomètre de IPenliouët ( Loire- Inférieur e) , par M. Gabriel <1© Mortillet, Des travaux considérables s’exécutent depuis quelques années en amont immédiat de Saint-Nazaire, sur la rive droite de la Loire, dans 1877. DE MORTILLET. — CHRONOMÈTRE DE PENHOUËT. 77 la baie de Penhouët, pour y établir un bassin à flot de 24 hectares. M. Kerviler y a puisé les éléments d’un calcul chronométrique qui a eu un grand retentissement ces temps derniers. Ce calcula été produit successivement à la Société des Antiquaires de France, à la réunion des Délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, à l’Académie des Sciences, à la Société d’Anthropologie de Paris et à l’Association Bre¬ tonne. Il en a été plusieurs fois longuement question dans divers jour¬ naux scientitiques et même politiques, surtout dans la Revue archéo¬ logique. C’est dans ce recueil (numéros de mars, avril et mai 1877) qu’a paru le mémoire original de M. Kerviler. Pour creuser le bassin, il faut enlever une masse énorme de vase. M. Kerviler y a reconnu deux niveaux archéologiques. L’inférieur, con¬ tenant associés ensemble des objets de l’époque robenhausienne ou de la pierre polie, et de la fin de l’âge du bronze ou époque larnaudienne, est à une profondeur de 8m50 d’après le mémoire original. Le niveau supérieur, renfermant, avec des débris de poteries romaines, une mon¬ naie de Tétricus, se trouve 2m50 plus haut. De cette superposition d’un niveau archéologique dont la date est connue, — Tétricus régnant en Gaule vers l’an 270 de notre ère, — au-dessus d’un autre niveau de date inconnue, M. Kerviler a tiré les données de son calcul chronométrique; il s’est dit : s’il a fallu seize siècles pour former le dépôt vaseux de six mètres qui recouvre le ni¬ veau romain, combien en a-t-il fallu pour former celui de 2m50 qui sépare les deux niveaux archéologiques ? Il est arrivé ainsi à établir que le niveau inférieur datait au plus de cinq cents ans avant notre ère, l’apport étant de 37 centimètres de vase par siècle. Ce calcul paraît bien précis et pourtant il s’appuie sur des chiffres qui manquent complètement de précision. En effet, d’après la Revue archéologique de septembre 1876 et une communication faite par M. Kerviler à l’Association Bretonne, le niveau archéologique inférieur n’est qu’à 6 mètres de profondeur. Le numéro d’octobre 1876 de la Revue archéologique, dans lequel il est question pour la première fois du calcul chronométrique, indique 7 mètres. A l’Académie des Sciences, séance du 9 avril 1877, le même niveau est placé à 8 mètres. Enfin, dans son mémoire original, M. Kerviler le descend à 8m50. Il était pour¬ tant facile à établir, puisque, d’après l’auteur lui-même, il se trouve dans une couche spéciale, de 5 à 20 centimètres de puissance, formée de sable et de gravier, et non de vase, comme le reste de l’assise. Les 2 mètres 60 de différence qui existent entre ces divers chiffres, contiennent pas mal de centimètres et modifieht sensiblement les da¬ tes cherchées, sept siècles environ. On ne peut pas dire que ces modifications successives proviennent 78 DE MORTILLET. — CHRONOMÈTRE DE PENHOUËT. 19 IlOV. d’observations plus exactes, plus scientifiques; car les deux derniers travaux, la communication à l’Académie des Sciences et le mémoire original, contiennent, l’un et l’autre, une importante contradiction entre le chiffre donné par la figure et celui indiqué dans le texte. D’a¬ près ce dernier, le niveau romain serait à lm50 au-dessous des bas¬ ses mers, tandis qu’il ne serait qu’à 1 mètre d’après la figure. Quant au niveau supérieur, qui ne contient que quelques tessons de poterie et une monnaie de Tétricus plus petite qu’une pièce d’un franc, il est perdu au milieu d’un amas uniforme de vase, de plus de 8 mètres de puissance. Comment le reconnaître exactement? Le prétendu chronomètre n’a donc pas de base sérieuse. Admettons pourtant, pour un instant, que M. Kerviler ait pu déter¬ miner d’une manière précise ses niveaux archéologiques, au milieu de son immense chantier encombré d’ouvriers enlevant en moyenne plus de 500 mètres cubes de vase par jour. Ï1 faut absolument, pour que son calcul ait la moindre valeur, que les dépôts, du haut en bas, soient entièrement identiques. Eh bien! théoriquement la chose n’est pas possible. D’après les lois les plus sim¬ ples de l’hydraulique, pour qu’un dépôt reste parfaitement homogène, il faut que les conditions de dépôt ne subissent aucune variation. En d’autres termes, similitude et uniformité de dépôt exigent forcément des milieux et des conditions semblables. Or, de l’avis de M. Kerviler lui-même, il n’en a pas été ainsi. M. Kerviler prétend qu’il n’y a pas eu de mouvements du sol ; donc les couches au dessous du niveau des basses mers se sont formées dans une eau permanente. Les couches supérieures, au contraire, qui de nos jours sont la plupart du temps émergées, se sont formées dans des alternances diverses de submersion et d’émersion. Pour que le chronomètre de Penhouët soit admissible, il faudrait que ces condi¬ tions si différentes n’aient occasionné aucune différence dans la puis¬ sance des couches des divers niveaux. M. Kerviler a joint à son mémoire original des cartes qui montrent que la mer autrefois, à la baie de Penhouët, s’étendait bien plus avant dans les terres que maintenant. Or tous les géologues savent quelle est l’influence de la côte sur les dépôts. Pour admettre le chronomètre, il faudrait supposer qu’à Penhouët cette influence a été nulle. Il y a plus : ces cartes montrent une petite rivière, le Brivet, se je¬ tant autrefois dans la baie de Penhouët, tandis qu’aujourd’hui elledé- bouche dans la Loire plus en amont. Ce serait depuis le neuvième siècle de notre ère que le Brivet aurait pris sa direction actuelle. La présence ou l’absence de ce cours d’eau dans une toute petite baie n’aurait eu aucune influence sur les dépôts î 1877. DE MORTILLET. — CHRONOMÈTRE DE PENHOUËT. 79 Si, comme M. Kerviler, nous n’admettons aucun mouvement du sol dans la baie de Penhouët depuis la formation du niveau archéologique inférieur, nous aurons à 8 mètres de profondeur des couches formées dans une eau calme, loin des côtes, sous l’influence de l’embouchure d’un cours d’eau, tandis qu’à la surface, à 0m50 par exemple, les couches à proximité des côtes, sans contact immédiat avec un cours d’eau, auront été battues et rebattues par les vagues. Il est im¬ possible d’établir un parallélisme entre des couches formées dans des conditions si différentes; on ne peut pas les comparer entre elles. Il n’y a donc plus de bases pour un chronomètre. Et, de fait, la grande uniformité des couches des divers niveaux pro¬ clamée par M. Kerviler est une pure illusion. Pour tous ceux qui, comme moi, ont vu les couches en place, à Penhouët, il n’y a pas de doute. On peut s’en assurer par les photographies faites pour le Musée de Saint-Germain. On peut le vérifier, d’une manière bien plus convaincante encore, par l’examen des échantillons de choix qui se trouvent au même Musée et qui ont été pris sous la direction de M. Kerviler. En perdant leur eau, ces échantillons se sont exfoliés et l’on voit de petites couches très-diverses de composition et de puis¬ sance, qui n’ont rien de régulier et d’uniforme. Bien habile serait celui qui pourrait y compter les cent couches annoncées par 37 centi¬ mètres de hauteur. Pourtant ce n’est pas cent couches qu’il faudrait constater dans les 37 centimètres, mais bien trois cents feuillets. En effet, M. Kerviler prétend que les couches sont de 0ra003 à 0m0035 chacune. Cha¬ que alluvion est formée de trois pellicules, l’une de détritus végétaux, une autre de glaise, la troisième de sable. Elles correspondent, ajoute- t-il, aux alluvions de la Loire pendant les différentes époques de l’année: les végétaux arrivent à l’automne, après la chute des feuilles; le sable et la glaise viennent s’y ajouter pendant l’hiver et l’été. C’est là une singulière théorie. Les couches du bassin de Penhouët ne sont pas des couches annuel¬ les, mais bien des couches produites par les inondations. En effet, pendant la pleine, c’est-à-dire pendant les plus grosses eaux, le cou¬ rant étant plus fort, le dépôt est plus grossier ; alors se forme Je feuil¬ let sableux. À la décroissance, les eaux sont encore troubles, mais, comme elles ont moins de force, elles charrient des éléments plus fins; alors se dépose le limon ou glaise. Vers la fin de la crue, de l’inonda¬ tion, les eaux répanduesdans la campagne regagnent le lit du fleuve en léchant les prairies et les champs, et elles se chargent de matières végétales. Voilà l’explication pure et simple du fait observé par M. Kerviler. 80 DE MORTILLET. — CHRONOMÈTRE DE PENHOUËT. 19 nov. Les couches de vase de la baie de Penliouët, semblables à celles du Pô et de tous les fleuves qui débordent, ne sont pas des couches annuelles régulières, mais bien des couches plus ou moins épaisses des inondations de la Loire. Or ces inondations n’ont rien de régulier; elles peuvent se produire plusieurs fois dans une année ou n’avoir lieu qu’à de longs intervalles, après cinq, dix, vingt ans. On ne peut donc rien baser de précis sur leurs dépôts comme chronomètre. M. Kerviler a du reste reconnu que ces dépôts ne sont pas parfaite¬ ment réguliers. La vase, dit-il, présente de distance en distance de petites couches sablonneuses très-horizontales, de 1 centimètre à peine d'épaisseur, chargées de coquilles bivalves marines. C’est bien l’inter¬ calation de couches marines dans le dépôt fluviatile. Il n’y a donc pas régularité absolue, de l’aveu même de l’auteur. Il y a alternance, intermittence d’actions marines et d’actions fluviales, ces dernières dominant de beaucoup, mais n’ayant rien de régulier. 11 y a plus : la couche archéologique inférieure ne peut pas être com¬ parée à la couche romaine. Si cette dernière s’est formée dans l’eau, l’autre évidemment est une couche terrestre, de formation à l’air libre. Sa composition : sable, graviers et galets, dénote un cordon littoral. C’est un sol tout à fait analogue à celui qui constitue les bords ac¬ tuels de la baie. Cette conclusion géologique est pleinement confirmée par les données archéologiques. Les objets trouvés sont en général des débris ou rejets d’habitations, tessons de poterie nombreux, os d’animaux mangés, etc. Or, comme il n’y a pas trace de station sur pilotis, il faut bien admettre que ce sont là les débris entourant des habitations sur la côte. Il y a eu dé¬ couverte d’une dizaine de squelettes humains : crânes et ossements étaient encore groupés. Or, dans une mer capable de déposer du sable et du gravier, ces os auraient été disséminés; la marée et les poissons les auraient bientôt dispersés. Enfin, parmi les objets d’industrie, il s’en est trouvé de très-carac¬ téristiques de deux époques différentes : 1° haches en pierre avec gai¬ nes en bois de cerf de l’époque robenhausienne ; 2° épées et poignards de bronze de l’époque larnaudienne. Entre ces deux époques il y en a une intermédiaire, l’époque morgienne. Ces découvertes archéologi¬ ques faites dans une seule et même couche dénotent un très-long laps de temps, certainement plusieurs siècles, pendant lequel il n’y a pas eu de dépôt. Cette couche était donc à l’air libre. Dans tous les cas, si elle avait été immergée déjà, cette considération archéologique, dénotant une longue interruption du dépôt, suffirait pour renverser de fond en comble le calcul chronométrique. Ce qui montre bien que la couche archéologique inférieure a subi 1877. VASSEUR. — CALCAIRE GR0SS. DU BOIS-GOUËf. 81 un régime géologique tout différent du reste de la formation, c’est qu’elle seule est riche en objets. Elle ne peut donc être assimilée aux autres. En résumé, tout concorde à prouver qu a l’époque robenhausienne et à l’âge du bronze la couche archéologique inférieure de la baie de Penhouët était à sec. Cette couche, par suite d’un mouvementd’affais- sement du sol, a été recouverte par la mer et par les eaux de la Loire. Des dépôts successifs, produits habituellement par les inondations du fleuve, parfois parles grandes marées, se sont peu à peu formés au- dessus et ont plus ou moins rempli la baie. Quant à se servir de ces dépôts comme chronomètre pour fixer d’une manière précise la date de la fin de l’âge du bronze, c’est faire fausse route. Le calcul chronométrique, ainsi qu’on vient de le voir, n’a aucune base, aucun fondement sérieux. M. Spolier fait une communication sur la IMolIasse de ESiot (i). M. Vasseur fait la communication suivante : Nouveau gisement fossillfèa-eete l’âge du Calcaire gros¬ sier découvert au IBoIs-Couët, près Saffré (Loire- Inférieure) t * par M. G. ¥asseur. Dans la séance du 15 janvier 1877, j’ai communiqué à la Société le résultat d’une excursion géologique à Campbon, et j’ai essayé de dé¬ montrer que, contrairement aux opinions précédemment émises, les terrains de cette localité doivent être rapportés au Calcaire grossier supérieur de Paris et présentent de curieuses analogies avec certaines couches éocènes du bassin de la Manche. Des recherches récentes dans la Loire-Inférieure m’ont permis de compléter mes observations, que je ferai prochainement connaître à la Société. Cependant je ne crois pas devoir attendre davantage pour signaler aux paléontologistes un nouveau gisement fossilifère, que j’ai décou¬ vert avec le concours de M. Ripaud, Maire de Saffré, aux environs mêmes de ce bourg. Saffré est situé à 31 kilomètres au nord de Nantes et à 9 kilomètres (1) Par décision de la Commission da Bulletin, cette communication a été reportée au compte-rendu de la réunion extraordinaire de Fréjus. 6 82 VASSEUR. — CALCAIRE GROSS. DU BOIS-GOUËT. 19 nov. deNort et de Nozay. C’est un des points extrêmes où le terrain éocène a été indiqué à l’est dans le bassin de Campbon; maison n’y a signalé jusqu’ici qu’un calcaire lacustre, avec bois silicifié, analogue aux cou¬ ches supérieures de Pancaud (Campbon), et un calcaire marin à Fora- mi ni ter es. Le dépôt d’eau douce, presque complètement dénudé, s’observe à la surface, à 25 mètres d’altitude. Mais si l’on descend vers la petite rivière de l’Isac, on ne tarde pas à rencontrer des calcaires variés, plus ou moins compactes, parfois fossilifères, marins; et enfin des sables grisâtres, remarquables par l’abondance et l’admirable conservation des coquilles qu’ils renferment. C’est sur ce dernier terrain que je dé¬ sire appeler immédiatement l’attention des géologues. Pour trouver sans difficulté et pour bien observer le sable fossilifère, il est nécessaire de traverser l’Isac, en suivant la grand’route de Saffré à La Saussaie. On arrive presque aussitôt au gisement dont il s’agit, situé au hameau du Bois-Gouët, à 2 kilomètres 5 du bourg. La couche coquillière s’y montre dans les fosses ou mortiers de MM. Pelé et Leroux, et j’en ai constaté l’affleurement jusqu’au Bois- Gremel, en remontant un petit vallon perpendiculaire à la route. C’est dans les excavations en question, où le sable n’est recouvert que par 0m40 de terre végétale, que j’ai pu recueillir, en quelques in¬ stants, une centaine d’espèces de mollusques, notamment le Cerithium hexagonum, variété à 5 pans, un Cérite qu’il semble difficile de distin¬ guer du C. mutabïle, plusieurs autres espèces de ce genre, des Au- ricules et des Néritines abondantes, des Arches et des Pétoncles de grande taille, des Venus , des Lutines, etc., enfin quelques espèces et genres nouveaux. J’ai déjà remarqué que dans les dépôts marins de Campbon, les mollusques du Calcaire grossier sont mélangés à un certain nombre de fossiles des Sables de Beauchamp. Cette association intéressante existe aussi dans le terrain du Bois-Gouët, mais ce dernier renferme quelques espèces particulières et pourrait bien constituer un niveau un peu infé¬ rieur à celui du Châtelier (Campbon). Quoi qu’il en soit, la présence au Bois-Gouët de nombreuses Sculel- lines, d’Alvéolines, de petites Nummulites et d’abondantes Orbitolites complanata , est encore un fait qu’il importe dénoter. L’O. complanata caractérise en effet dans la Loire-înférieure un horizon très-constant qui présente plusieurs niveaux. Le gisement du Bois-Gouët correspond sans doute à la partie supérieure de ce calcaire à Orbitolites ou, comme j’aurai occasion de le démontrer, à la partie supérieure du Calcaire grossier moyen ou à Milioles de Paris. Si l’on fait exception du sable coquillier des douves du château de 4877. TERQUEM. — DACTYLOPORA. 83 Coislin, où Y on ne peut sans difficulté recueillir des fossiles, le Bois- Gouôt devient, pour la Loire-Inférieure, la seconde localité où les coquilles du Calcaire grossier sont signalées en aussi grande abon¬ dance et conservées avec le test. Par la richesse et les excellentes con¬ ditions d’étude qu’il présente, il pourra rivaliser avec Le Châtelier, prèsCampbon, et j’espère qu’il contribuera pour une large part à faire connaître les caractères atlantiques de la faune du Calcaire grossier. M. Terquem attire dans les termes suivants l’attention de la Société sur un travail de M. Munier-Chalmas : Note sur les genres Pactylopora, S^oSytripa* etc., par M. Terquem. Une longue série de fossiles, comprenant les Dactylopora, les Poly - tripa , les Uteria, etc., avait été dans le principe considérée comme appartenant aux Polypiers. Plus tard d’Orbigny, dans son Prodrome, l’a rangée parmi les Foraminifères. Récemment Carpenter a étudié la structure intérieure de ces fossiles et confirmé l’opinion de d’Orbigny. Enfin Gümbel a augmenté le nombre des genres connus et établi des divisions fondées sur les données de Carpenter. La classification de ces fossiles parmi les Foraminifères laissait quelques doutes, par l’incertitude de l’ordre dans lequel il convenait de les ranger, et en raison de leurs parois munies de chambres, de tubes, de perforations et de pores: ensemble qui suppose l’aggrégation d’une multitude d’animaux et qui s’éloigne ainsi du caractère propre aux Foraminifères, considérés comme des animaux simples. M. Munier-Chalmas est venu lever toutes ces incertitudes par une communication faite à l’Institut (1), où il démontre que toute cette série de fossiles appartient à des Algues calcifères dont les repré¬ sentants vivent encore dans nos mers. Le genre Cymopolia reproduit exactement la forme et la constitution des Polytripa; on voit également que les Uteria étaient disposées en forme de chapelets. Le genre Acetabularia représente deux autres genres fossiles. Enfin le genre Neomeris possède la même disposition que les Dactylopora et les Goniolina. Ces Algues calcifères appartiennent toutes aux régions chaudes. Quelques botanistes les ont mentionnées dans leurs publications , mais aucun n’a pensé à y rapporter les divers fossiles que renferme le (1 )C.-R. Ac. Sciences , t. LXXXV, p. 814; séance du 29 oct. 1877. CLOËZ. — - DÉPÔT VITREUX. 19 nov. 84 terrain éocène. L’honneur de la découverte reste donc en son entier à M. Munier-Chaltnas. L’observation qu’il a faite n’a pas besoin d’autre démonstration que la simple vue de ces Algues, où l’on trouve la forme extérieure et tous les détails intérieurs des fossiles (1). Il n’est pas davantage nécessaire de démontrer l’importance de cette communication, qui, assignant une place définitive à ces fossiles, sera inscrite dans les fastes de la Paléontologie comme une de ces rares conquêtes que la Science doit à un esprit investigateur. M. Munier-Chalmas a promis une seconde communication aussi intéressante que la première ; il est à espérer qu’elle ne tardera pas à se produire. M. Pomel rappelle qu’il y a déjà plus de quinze ans, il a signalé des roches à apparence oolithique qui ne sont autre chose que des amas d’Algues calcifères (Mélobésies). On considérait autrefois les Nullipores comme des animaux ; M. Decaisne a fait voir que c’était en réalité des Algues calci¬ fères. M. Gloëz donne lecture de la note suivante : Note sur une matière mlaérale d' apparence 'vi£r,ets^e qui se dépose sur les roetaers du littoral de la Méditerranée» par M. S* Ciloëz. Les membres de la Société géologique qui ont assisté à la session extraordinaire de Nice ont pu voir de beaux spécimens de calcaire magnésien du Cap Ferrât recouvert d’une sorte de vernis noirâtre, déposé sous la forme d’une couche irrégulière, plus ou moins épaisse, présentant de nombreuses saillies mamelonnées peu volumineuses. Ce dépôt, observé et signalé en 1874 par M. de Rosemont (2), a été attribué par lui à la décomposition de la dolomie sous l’influence des vagues. Sa nature n’a pas été établie chimiquement ; son apparence seule l’a fait considérer comme un produit silicate. Il m’a paru inté¬ ressant de l’examiner sérieusement au point de vue chimique, et j’ai pu constater qu’il est formé essentiellement de carbonate de chaux agglutiné par une faible proportion de matière organique. Ce produit, traité à froid par de l’acide chlorhydrique étendu d’eau, (1) J’ai à témoigner toute ma gratitude à M. Bornet, dont l’extrême obli¬ geance m’a permis d’étudier cette série si remarquable de sa riche collection d’Algues. (2) Bull. Soc . géol., 3e série, t. II, p. 219; 1874. 1877. CLOËZ. — DÉPÔT VITREUX. se dissout avec une vive effervescence due au dégagement de l’acide carbonique; il reste à peine quelques millièmes de matière insoluble, sous la forme de légers flocons caillebotés. En chauffant ce même produit au rouge, au contact de l’air, dans une cuiller en platine, on détruit la matière organique ; il y a production d’eau et d’acide carbonique, et le résidu est presque blanc. La détermination quantitative de la matière organique a été faite en traitant la matière préalablement pulvérisée, par une dissolution aqueuse saturée d’acide sulfureux, de manière à déplacer l’acide car¬ bonique du carbonate de chaux, sans altérer la matière organique. La liqueur soumise à l’ébullition, puis évaporée à siccité, a fourni un résidu qui a été brûlé dans un tube à combustion. Le poids d’acide carbonique produit a servi à déterminer approximativement la propor¬ tion de matière organique. Quant, à l’analyse de la partie minérale, elle ne présente rien de particulier. J’ai constaté la présence de faibles proportions de silice, d’oxyde de fer, de magnésie et de chlorure de sodium. Le carbonate de cliaux entre pour près de 92 centièmes dans le poids de la matière desséchée à 100 degrés. L’analyse a donné pour un gramme : Carbonate de chaux . 0,9180 — de magnésie . 0,0090 Oxyde de fer . 0,0025 Silice . 0,0122 Chlorure de sodium . 0,0019 Matière organique . 0,0071 Eau . . . . . . 0,0456 Total . 0,9993 Ce dépôt vitreux a probablement pour origine le carbonate de chaux dissous dans l’eau de mer au moyen de l’acide carbonique. Dans les gros temps, quand la mer est agitée, que les vagues viennent se briser contre les rochers de la côte, l’acide carbonique se dégage en partie et le carbonate de chaux se sépare, mélangé à la matière orga¬ nique, sous la forme d’une écume qui, projetée à une certaine hauteur par la vague, se dépose sur les roches en saillie, s’y dessèche et forme la croûte vernissée, qui ne doit pas être spéciale aux calcaires magnésiens; en effet son existence a été constatée sur les roches feldspathiques de la Corse par M. Descloizeaux, et d’après M. Vélain, les roches schis¬ teuses feuilletées, alternant avec des quartzites, du littoral de la pro¬ vince d’Oran sont également recouvertes d’un enduit vernissé de même apparence . 86 COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 19 nov. M. ^élaiEi^appuye^Ies conclusions de M. Cloëz. Il a lui-même observé à La Réunionnejernis en question sur des laves basaltiques ; c’était en un point où la côte est très-battue. Dans un travail qui paraîtra prochainement, M. Vélain explique ce phénomène par les mêmes raisons que M. Cloëz. Le carbonate de chaux contenu dans l’eau de la mer provient sans doute des récifs madréporiques qui sont situés en face de la côte. M. l>elesg© fait observer que les dunes des atolls de l’Océan Pacifique sont souvent composées de grains calcaires et fixées ; l’on conçoit qu’elles puissent être facilement cimentées par l’action de l’eau de mer, lorsque les vagues sont projetées jusque sur leurs flancs. Il fait encore remarquer que, si l’on passe un grand nombre de fois sur une pierre un pinceau trempé dans un lait de chaux, on pnit par la recouvrir d’un vernis calcaire très-luisant. A l’Exposition universelle de 1855, ce procédé avait même été proposé pour la décoration des maisons, mais il était trop dis¬ pendieux pour être employé. En tout cas, on peut faire quelque rapproche¬ ment entre ce procédé'de l’industrie et celui dont se sert la nature. M. Pomeî rappelle que l’on doit à l’un des commissaires de l’Expédi¬ tion scientifique de Morée une observation, déjà très-ancienne, de roches vernissées. M. Flottes* rappelle queM. Delesse a signalé, dans le Bulletin de 1850, un enduit de silice hyaline sur certaines roches. M. de &Iox*tillet ’ dit qu’à Bourbonne-les-Bains il y a une source qui couyre les cailloux d’un enduit jaunâtre. M. Janneîtaz dit que le Muséum possède un échantillon recouvert d’un enduit luisant de pyrite ; il rappelle l’observation de M. P. Marès sur le polissage des roches par l’action des sables soulevés par le vent, et fait observer que souvent les stalagmites ont extérieurement un aspect vernissé. Le secrétaire analyse la note suivante : Description des terrains à I?éti*ole et à Ozokérite du versant septentrional du Caucase9 parM. Coquand. Après avoir décrit en 1867 (i) les terrains pétrolifères de la Moldavie et de la Valachie. ainsi que les gisements bituminifères et pétrolifères de (1) Sur les gîtes de pétrole de la Valachie et de la Moldavie et sur Vâge des ter¬ rains qui les contiennent, Bull. Soc. géol. France, 2e série, t. XXIV, p. 505. 1877. COQUAND. — • PETROLES DU CAUCASE. 87 l’Albanie et de l’île deZante (1), j’ai parcouru en 1876 la Grimée et le versant septentrional de la chaîne du Caucase, dans le but de pour¬ suivre jusque sur les bords de la Mer Caspienne mes études sur les terrains à pétrole de cette partiede la Russie. La découverte de l’Ozoké- rite dans les montagnes de Kadadji, station militaire de la Circassie située à 120 verstes au sud-est d’Ekaterinodar, dans la vallée du Kou- ban, découverte qui avait éveillé l’attention des industriels, ne pouvait laisser indifférente la curiosité des géologues. Je fus amené à explorer les gisements où cette substance minérale avait été signalée, et c’est le résultat de mes explorations que je viens consigner dans cette note. Les terrains qui recèlent la cire fossile, à part quelques différences presque insignifiantes, se rapportent, terme pour terme, à ceux de même date qui se développent en Roumanie et en Galicie, sur les revers méridional et oriental des Carpathes, et ils leur ressemblent d’une manière tellement complète qu’on les dirait jetés dans le même moule. En réalité, iis font partie, les uns et les autres, d’une même formation, que l’on peut suivre, presque sans interruption, depuis le méridien de Bucharest jusqu’à celui de Bakou, sur la Mer Caspienne, à travers la Bessarabie, la Nouvelle-Russie, la Crimée, l’Abasie, la Cir¬ cassie et le Daghestan. Je rappellerai que j’avais établi pour la chaîne des Carpathes (2), au- dessus des couches à Nummulites représentant le Calcaire grossier pari¬ sien, la succession des terrains tertiaires de la manière suivante : 1. Oligocène in¬ férieur : 2. Oligocène supérieur : 3. Miocène inférieur : 4. Miocène supérieur : 5. Subapennin supérieur : Étage à Facoïdes, d’origine marine ; Étage équivalent, à Cyrena convexa. d’origine lacustre. 1er niveau pétrolifère : Étage des argiles et des grès correspondant aux grès de Fontai¬ nebleau (Stampien). Étage des argiles et des calcaires marins (Molasse du bassin de Yienne). 28 niveau pétrolifère : Étage des argiles, des grès et des minerais de fer à Congéries et à Cardium macrodon, etc. (Œninghien). Ces quatre systèmes forment une série continue et concordante ; les couches en sont soulevées. Étage des argiles sableuses, des conglomérats; — terrain des steppes, correspondant au sous-sol du Sahara. Les couches en sont horizontales (3) . (1) Description géologique des gisements bituminifères et pétrolifères de Sélenitsa dans V Albanie et de Chieri dans l’île de Z ante, Bull., 2e série, t. XXY, p. 20. (2) Bull., 2e sér., t. XXIY, p. 561. (3) M. Capellini ( Giacimenti petroliferi di Valachia e loro rapporti coi terreni 88 COQUAND. — PÉTROLES OU CAUCASE. 19 nov. I^a présence des Cardium Gourieffi, C. macrodon , Paludina acha- îiniformis , dans la division 4, m’avait permis d’identifier les grès et les argiles à Congéries avec le célèbre gisement des environs de Kertsch qui a fourni les mêmes espèces et la faune si riche en Cardium que Deshayes a fait connaître. Je devais retrouver les mêmes divisions dans les terrains tertiaires de la portion de la Russie que je visitais. Les contrées qui présentent les conditions les plus favorables pour l’étude des gisements pétroli¬ fères de ce vaste empire sont, sans contredit, les presqu’îles deKertsch et de Taman, illustrées par les importants travaux de de Yerneuil (1) et d’Abich (2). Ce dernier savant a établi pour les terrains tertiaires de ces pres¬ qu’îles les subdivisions suivantes : terziarii delTItalia centrale, Memorie delV Àccademia delle Scienze dell'Istituto di Bologna,t. VII ; 1868) imprimait, un an après ma publication, ses observations sur les mêmes gisements pétrolifères. Dans le tableau comparatif des terrains tertiaires de la Valachie et de ceux de la Crimée, du bassin de Vienne et de l'Italie centrale, qui termine son mémoire, le savant professeur de Bologne expose une classification semblable à la mienne, en adoptant toutefois des subdivisions plus nombreuses. Ce que je veux signaler dans ce travail, ce sont les divers niveaux pétrolifères que M. Capellini a reconnus et que j’avais indiqués moi-même, ainsi que la consta¬ tation du terrain oligocène à Fucoides , que j’avais découvert près d’Okna et de Mo- niesti, et qui avait été contesté par M. À. Boué. M. Capellini, pour cette dernière localité, reconnaît même, au-dessus des grès et des calcaires à Fucoides , des assises qu’il classe de la manière suivante : Ëocène supérieur : Ëocène moyen: Ëocène inférieur : ( Macigno schisteux, avec Fucoides et Palæodyctyon ; ( Argiles pétrolifères deMoniesti. ( Macigno et schistes (Galestri) de la rivière Batrinanca ; ( Argiles schisteuses pétrolifères de Batryn. ] Gypses de Batryn. Il appartenait à un savant qui connaît à fond la géologie de l’Italie, d’établir avec l’autorité voulue le synchronisme des divers étages tertiaires qui peut être proposé pour la Valachie et l’Apennin central. Les rapports entre la constitution géolo¬ gique de l’Italie et celle de la Crimée et des versants carpathiques, que j’avais indi¬ qués à mon tour, ne pouvaient échapper à sa perspicacité. Enfin, ce n’est point sans un certain sentiment de légitime orgueil, que je vois les idées que j'avais avancées sur l’âge des pétroles et des sels gemmes, sur les ma¬ nifestations des salses et des volcans de boue, sur la contemporanéité des pétroles et des sels en roche, avec les terrains dans lesquels ils sont emprisonnés, partagées par ce professeur distingué. (1) Mémoire géologique sur la Crimée, Mém. Soc. géol. Fr., lre sér., t. III, n° 1 ; 1838. (2) Études sur les presqu’îles de Kerstch et de Taman. Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XXI, p. 259; 1864. 1877. COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 89 a. Étage des argiles schisteuses brunes, rapporté par l’auteur aux gypses d’Aix (n°2 ae mes divisions). b. Étage des marnes argileuses, gypseuses et calcaires. c. Étage des argiles feuilletées blanches. d. Étage du calcaire à Bryozoaires. (Ces trois étages appartiennent au Miocène inférieur et correspondent à ma 3e division). e. Étage du calcaire supérieur de Kertsch. f. Étage falunien ( non d’Orbigny) : faluns à Congéries, minerai de fer. (Miocène supérieur, correspondant à ma 4e division). g. Étage diluvien marin, correspondant à mon n° 5. Ces divisions, que le développement considérable des terrains ter¬ tiaires dans les alentours de la ville de Kertsch a permis de rendre plus nombreuses qu’en Roumanie, correspondent exactement à celles qui ont été établies pour les terrains tertiaires des contreforts des Carpathes. Mais elles ne se maintiennent pas dans tous leurs dé¬ tails en dehors de la Crimée. Ainsi, dans la presqu’île de Tatnan, qui fait face à Kertsch, les faluns sableux à Cardium disparaissent; les minerais de fer seulement se montrent de distance en distance au mi¬ lieu des steppes qui s’étendent entre la mer d’Azof et Anapa, où on les voit recouvrir la molasse coquillière. Le gisement de fer hydroxydé de Kamysch-Bouroun, distant de 12 verstes de Kertsch, et qui mesure une puissance de plus de deux mètres, constitue un des plus remarquables accidents de l’étage à Congéries. Avant la guerre de Crimée, le général Gourieff, l’ancien guide de de Verneuil, qui a bien voulu m’accompagner dans quelques- unes de mes excursions, avait construit un haut-fourneau destiné à en utiliser les produits. Ce gisement a été l’objet d’une mention spé¬ ciale de la part de de Verneuil, qui l’a désigné sous le nom de terrain tertiaire récent ou de terrain de steppes, et qui admettait que la for¬ mation dont il fait partie avait conservé son horizontalité primitive et n’avait par conséquent subi aucune dislocation depuis son dépôt au sein d’eaux saumâtres; d’après lui, c’était à cette cause qu’il fallait at¬ tribuer l’existence dans la Russie méridionale de ces steppes si mono¬ tones et quelquefois si arides. Cette appréciation manque de vérité. Il n’y a qu’à consulter les lieux et les coupes relevées par M. Abich, pour s’assurer que dans la pres¬ qu’île de Kertsch le terrain tertiaire a été soulevé tout entier. Si sur les falaises de Kamysch-Bouroun l’inclinaison est peu sensible, et si la couche ferrugineuse semble dessiner une bande presque horizontale, cette illusion s’évanouit bien vite, quand on voit cette couche, pres- qu’ au niveau de la mer sous le phare, s’élever graduellement à mesure qu’on en suit le prolongement dans la direction des batteries, où elle se montre à une hauteur de près de vingt mètres. 90 COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 19 nov. D’après de Verneuil, le soulèvement du Caucase et par suite celui des Carpathes seraient antérieurs à son terrain de steppes ou, en d’autres termes, au dépôt de l’étage à Congéries. C’est une erreur. Dans mon mémoire sur les pétroles de la Yalachie (1), j’ai démontré que près de Maritza les assises à Congéries et Cardium macrodon étaient relevées jusqu’à la verticale; ce fait ressort aussi très-clairement des travaux de M. Capellini. C’est pour avoir trop rajeuni ces dépôts, que de Yerneuil a été amené à exprimer son étonnement de la dissemblance que l’on remar¬ que entre les coquilles que la vague accumule aujourd’hui au pied de la falaise de Kamysch-Bouroun, et les fossiles que les pluies et les dégradations de la côte amènent au rivage, et à se demander comment des terrains aussi récents que ceux qui constituent les plateaux des environs de Kertsch n’offrent pas parmi leurs fossiles d’espèces ana¬ logues aux mollusques qui vivent encore dans la Mer Noire. Il explique cette exception remarquable à la loi des analogues, en supposant que toutes les steppes de la Crimée et de la Russie méridionale ont été jadis occupées par une mer d’eau douce ou d’eau saumâtre assez peu profonde pour nourrir des quantités prodigieuses de coquilles. En réfléchissant que les assises à Congéries , au lieu d’appartenir à une époque récente, sont contemporaines des dépôts d’OEningen, et qu’au lieu d’être horizontales, elles sont soulevées, la différence des faunes signalée par de Yerneuil s’explique tout naturellement par la longueur des périodes qui séparent ces deux formations l’une de l’autre. Quant à la présence des Congéries et de quelques coquilles fluviatiles parmi les coquilles marines sur quelques points, très- limités d’ailleurs, on peut s’en rendre facilement compte par l’obser¬ vation et la comparaison de ce qui se passe aujourd’hui même aux embouchures des fleuves. Le seul dépôt qui ait conservé son horizontalité primitive se montre sur la partie plate de la presqu’île de Taman. Il consiste en des sables jaunâtres, en des marnes et en des argiles dans lesquels on recueille : Cardium edule , Lin., — rusticum, Lin., Donax truncnlus, Lin , Chama gryphina , Lam., Tellina fragilis, Lin., Venus gallina. Lin., Pholas dactylus , Lin., Solen vagina, Lin., Mytilus edulis , Linn., Cerithium vulgatum, Brug., Buccinum reticulatum, Lin., Calyptrœa Chinensis , Lin., Etc. C’est ce terrain que M. Abich inscrit dans sa période quaternaire (1) Bull., 2e sér., t. XXIV.. p. 554- 1877. COQUAND. PÉTROLES DU CAUCASE. 91 sous la rubrique de terrain diluvien. 11 fait observer que ces coquilles n’ont aucun rapport avec la faune appauvrie de mollusques de la Mer Noire, mais quelles paraissent être presque toutes des espèces de la Méditerranée, et que leur état d’excellente conservation démontre qu’elles n’ont jamais été exposées à l’action des vagues sur une plage. Contrairement à l’opinion de l’éminent géologue russe, je ne puis voir dans les dépôts marins un terrain quaternaire, mais bien le repré¬ sentant le plus récent des sédiments de la mer subapennine, celui qui est désigné par le nom d’étage astien et qui est si largement développé dans tout le bassin méditerranéen. Ils ont, suivant moi, pour équivalents, les argiles sableuses horizontales de la Moldavie et de la Valachie que j’ai inscrites sous le n° 5 de mes divisions et qui constituent le véritable terrain des steppes d’une partie de la Rou¬ manie. On ne saurait nommer les presqu’îles de Taman et d’iénikalé, entre lesquelles s’opère la jonction de la Mer Noire et de la mer d’Azof, sans se rappeler de suite les phénomènes curieux des salses et des volcans de boue qui ont fondé la célébrité géologique de ces contrées. Les volcans boueux de la presqu’île de Taman sont surtout remar¬ quables par les dimensions colossales de leurs cônes. Ils rivalisent par leur taille avec les nombreux tumulus de date ancienne dont l’ancien royaume de Mithridate est couvert. J’ai eu l’occasion de les étudier et d’en surprendre bon nombre en pleine activité, principalement sur un plateau découvert et nu que traverse la route d’Ekaterinodar, à cinq verstes de Temrouck. Les accidents qui accompagnent et produi¬ sent les coulées de boue n’avaient rien de nouveau pour moi. J’en avais deviné le mécanisme dans les contrées pétrolifères de la Valachie, de la Moldavie, de l’Albanie, de l’île de Zante, de la Sicile, et j’en ai donné la description dans mes divers travaux qui traitent de la géologie de ces régions. Ai-je besoin de rappeler ici que les forces mises en jeu pour leur formation sont d’une simplicité très-grande. Elles consistent en des bulles de gaz hydrogène carboné provenant de la décomposition spon¬ tanée du pétrole, qui, se dégageant à travers une fissure du sol, entraînent avec elles une certaine quantité d’eau chargée de parti¬ cules argileuses très-fines. Ce jeu pacifique, répété pendant une pé¬ riode de temps plus ou moins prolongée, finit par créer à la longue des cônes et cratères d’une régularité parfaite, d’où s’échappent d’une manière intermittente, mais toujours amenées par le gaz, des coulées de boue liquide qui atteignent quelquefois des points assez éloignés de leur point de départ, et qui, en se desséchant, revêtent la structure COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 19 no v. 92 pseudo-prismatique de certains dykes basaltiques. On dirait des prismes de tourbe enlevés au louchet et placés de champ les uns à côté des autres. Les eaux qu’expulsent les gaz sont ordinairement salées et accom¬ pagnées de pétrole, par la seule raison que les terres qu’elles traver¬ sent sont imprégnées de pétrole et de chlorure de sodium. Elles sont constamment froides. Si je n’avais été prémuni par des études préalables contre tout sen¬ timent irréfléchi d’exagération, j’avoue qu’à la vue du nombre prodi¬ gieux de cônes de boue qui s’étalent entre Taman et Temrouck, j’au¬ rais pu être conduit à invoquer, pour expliquer leur formation, l’intervention d’une cause énergique pouvant se rattacher à la théorie générale des volcans. Mais, sachant que les volcans de boue ne sur¬ gissent que là où les terrains contiennent du pétrole, que leur centre d’activité ne dépasse jamais les limites de ces terrains, que la boue rejetée n’est autre chose que l’argile pétrolifère elle-même délayée par les eaux d’infiltration, que l’émission de bulles, quelque pétu¬ lante qu’elle se montre, surtout dans les débuts, n’est accompagnée d’aucun dégagement de chaleur, qu’il est facile, en procédant par voie d’ablation et en détruisant les réservoirs pétrolifères, de mettre fin à toutes ces éjaculations, on s’explique ces phénomènes très-facile, ment, sans être obligé de recourir à des hypothèses hardies dont la froide appréciation démontre l’inanité. Le phénomène des salses constitue une série d’accidents curieux plutôt que grands. Le gaz émanant des pétroles, quoique plus pétu¬ lant dans ses manifestations extérieures, est loin de produire les trans¬ formations énergiques que le gaz sulfhydrique, dont l’émission se laisse deviner seulement par une odeur sui generis, opère dans les lagoni, les solfatares et les alunières. Rien de plus inoffensif que les volcans de boue et les macalubes, dans leurs causes comme dans leurs effets. Condamnés presque tous à une existence éphémère, ils mènent une vie pacifique et meurent comme ils ont vécu, doucement et sans bruit, lorsque le pétrole devient impuissant à produire du gaz. Les pluies se chargent en peu d’années de démolir les frêles édifices élevés par eux, et en entraînent les débris dans les ravins du voisi¬ nage. Quant aux renseignements recueillis par le voyageur Pallas auprès des habitants ignorants et superstitieux, relatant des tremblements de terre, des jets de flamme et de pierres par le volcan d’Obou, l’expé¬ rience que j’en ai faite moi-même m’a démontré le peu de créance qu’il convient de leur accorder. J’ai dit que les eaux qui débordent des cratères vaseux étaient ordi- 1 877. COQUAiND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 93 naïvement salées. On sait que les terrains pétrolifères des Carpathes sont également imprégnés de sel et qu’en Yalachie, en Galicie et sur les bords de la Caspienne, le sel gemme est l’objet d’un commerce pratiqué sur une vaste échelle. Ceux du Caucase ne le sont pas moins, et, pour s’en assurer, il suffit d’interroger les sources salées qu’on y rencontre. La salure des terres est surtout trahie, et cela à des éléva¬ tions souvent considérables et à une très-grande distance de la mer, par la présence d’oasis de Salicornes qui s’étalent au milieu des steppes ou en pleine montagne. Or, comme ces plantes ne peuvent se développer et vivre que là où le sol est fortement imprégné de chlo¬ rure de sodium, il devient évident que la salure des eaux des salses ne saurait reconnaître d’autre origine. Je ne saurais, par conséquent, en aucune manière, me rallier à l’opinion de de Yerneuil, d’après qui la situation symétrique des deux systèmes d’éruptions boueuses des environs de Bakou sur la Cas¬ pienne et de la presqu’île de Taman sur la mer d’Azof ne pouvait être l’effet du hasard et révélait une cause commune et cachée dans les profondeurs du globe. Je ne conviendrai pas davantage que les vol¬ cans à pétrole placés aux deux extrémités de la chaîne du Caucase pa¬ raissent en être une dépendance et doivent être envisagés comme les derniers symptômes de l’action énergique qui a élevé l’axe trachy- tique de cette chaîne à la hauteur de 5 600 mètres, c’est-à-dire à 800 mètres de plus que le Mont-Blanc. Les volcans boueux ne reconnais¬ sent d’autre origine que le pétrole et ne se manifestent que là où existent des terrains pétrolifères. Ce phénomène est identique sur tous les points du globe où il se manifeste. L’existence dans la Crimée de lacs salés se rattache également à l’imprégnation des argiles tertiaires par le chlorure de sodium. De Yer¬ neuil les mentionne dans son mémoire et les considère comme d’an¬ ciens délaissements de la Mer Noire. Il ajoute que le sel ne cristallise pas tous les ans et que sa précipitation dépend de la chaleur de l’été et de causes qui ne sont pas encore parfaitement connues . Il ne sera pas inutile de rappeler ici que la salure de la Mer Noire est à celle de la Méditerranée dans le rapport de 1.21 à 3.53. Parmi les lacs salés que j’ai visités, je mentionnerai celui de Tschou- roubash, qui se trouve à quelque distance des falaises de Kamysch-Bou- roun. Son niveau est supérieur à celui de la Mer Noire, avec laquelle il n’a d’ailleurs aucune communication. Les salines que l’on a créées sur ses bords fournissent, depuis un temps immémorial, une récolte de sel chaque année. Les précipitations des premières années auraient à coup sûr et depuis longtemps dépouillé les eaux du chlorure de so¬ dium qu’elles tenaient en dissolution, si celles-ci avaient fait primi- 94 COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 19 nov. tivement partie de la Mer Noire. Il est évident qu’elles ne peuvent compenser leurs pertes que par un apport provenant d’une autre source, et cette source ne saurait êtreque le lessivage par leseaux sou¬ terraines des argiles tertiaires salifères, au milieu desquelles la cuvette du lac est creusée et qui, chaque hiver, lui restituent le sel que la ré¬ colte de chaque été lui a enlevé. Quant aux lacs dans lesquels le chlorure ne cristallise pas tous les ans, la cause m’en paraît facile à trouver. C’est parce que le lessivage par les eaux souterraines s’exerçant sur des argiles peu riches en matières salines, il faut que les eaux soient arrivées au point de concentration voulu pour que la précipitation du sel puisse s’effec¬ tuer. Je n’ai point d’ailleurs à m’appesantir davantage sur la salure de ces lacs intérieurs. J’ai eu l’occasion, dans d’autres écrits, de faire con¬ naître ceux qui se trouvent dans des conditions identiques en Yalachie et en Moldavie, et de les comparer aux chotts que l’on rencontre dans les hauts plateaux de l’Algérie, ainsi que dans le Sahara (1). Les détails dans lesquels je suis entré avaient pour but d’établir, d’après les bases solides de la stratigraphie et de la paléontologie, le synchronisme des terrains pétrolifères du Caucase avec ceux mieux connus des Carpathes, et de démontrer leur synchronisme, ainsi que leur communauté d’origine, tant au point de vue de leurs éléments constitutifs qu’à celui des produits accidentels qu’ils contiennent et qui donnent naissance à des phénomènes identiques. Ils étaient indispen¬ sables pour fixer avec précision la position géologique de l’Ozokérite. Ajoutons, pour ne plus y revenir, que, dans la chaîne du Caucase, les pétroles sont emmagasinés dans la division a de la classification de M. Abich, qui correspond à la partie supérieure de l’étage oligocène, à l’Aquitanien de plusieurs auteurs. On distingue en minéralogie, sous le nom de Cires ou de Suifs de montagnes, certains produits intermédiaires entre les résines fossileset les bitumes, et dont l’aspect est celui de certains corps gras, tels que la Naphthaline. Leur composition ne décèle que la présence du carbone et de l’hydrogène, et leur gisement se trouvant généralement en con¬ nexion avec des dépôts d’asphalte et de pétrole, d’âge et de formation différents, semble indiquer qu’ils sont des dérivés de ces dernières sub¬ stances. L’Ozokérite a été signalée pour la première fois dans les environs de (1) Sur l’âge des gisements de sel gemme (Djebel-Mèlâlx), sur l’origine des ruis¬ seaux salés (Oued-Hèlâh) et des lacs salés (Chotts et SebkhaJ de l’Algérie, Bull., 2e sér., t.XXY, p. 431 ; 1868. 1877. COQUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 95 Slanick,près d’Okna (Moldavie). J’ai eu l’occasion d’en parler dans un travail sur les gisements de pétrole de cette principauté. Il me reste à faire connaître les conditions géologiques dans lesquelles cette sub¬ stance se présente à Kadadji (Circassie) (1). Kadadji est un gros bourg situé à 120 verstes au sud-est d’Eka- terinodar, chef-lieu du gouvernement des Cosaques du Kouban, sur le versant septentrional du Caucase, dont il commande un des passages les plus importants. De Temrouk à Ekaterinodar, sur une distance de 220 kilomètres, on ne traverse guère que des steppes, dont quelques coteaux ondulés interrompent seuls la monotonie. Ces coteaux vont se perdre dans des marais impénétrables qui séparent le fleuve du Kouban de la région des steppes proprement dites. Quand d’Ekateri- nodar on se dirige vers le sud-est, le relief du sol s’accentue de plus en plus, et à mesure qu’on pénètre dans le massif du Caucase, les coteaux se transforment en collines; à Kadadji même la montagne succède aux collines. Le gisement d’Ozokérite est distant de 5 kilomètres environ de Kadadji. On s’y rend en suivant dans la direction du nord-ouest la route stratégique qui prend en écharpe le flanc des coteaux, formés de marnes argileuses et de calcaires d’origine marine correspondant à (1) A l’époque où je parcourais la Valachie et la Moldavie, capitalistes sérieux, aventuriers, tout lemonde courait après les sources de pétrole avec le même entraî¬ nement que les chercheurs d’or après les placers de la Californie. L’élan se pro¬ pagea avec la rapidité de l’éclair dans les gouvernements de Kertsch, de Taman, d’Anapa, d’Ekaterinodar, sur tout le versant septentrional du Caucase, partout où apparaissait le moindre indice pétroléen. Quelques années plus tard, la découverte de gisements importants d’Ozokérite en Galicie appela d’une manière spéciale l’attention sur quelques points où on avait constaté la présence de cette sub¬ stance. L’Ozokérite ne constituait guère à ce moment qu’une rareté minéralogique, à ce point que ce fut avec beaucoup de peine que je parvins à m’en procurer quelques échantillons auprès des puisatiers des puits à pétrole. Mais tout dernièrement elle a été trouvée en quantité considérable en Galicie, principalement à Boryslaw et à Dzwindacz, au pied des Carpathes du Nord, dans le terrain miocène même qui con¬ tient des sources de pétrole. La production s’en est élevée en 1875 à environ vingt millions de kilogrammes. Les sortes les plus pauvres sont employées pour la fabri¬ cation de la parafine ; celles de première qualité sont utilisées pour la fabrication de la cérisine et vendues, surtout en Russie, comme cire d’abeilles, dont on peut à peine les distinguer. L’importance de ce produit a donné de l’intérêt aux terrains pétrolifères du versant septentrional du Caucase, à la surface desquels le hasard avait fait décou¬ vrir des traces d’Ozokérite, comme aux environs de Kadadji. Mais jusqu’à ce jour, malgré des recherches persistantes, la cire fossile s’y est montrée aussi rare qu’en Moldavie. Cependant l’analogie des terrains pétrolifères des Carpathes et du Caucase rend, sinon certaine, du moins probable, l’existence de gisements d’Ozokérite en Circassie et sur les bords de la Caspienne. 96 COQUAND. — PÉTROLES OU CAUCASE. 19 nov. l’étage miocène du bassin de Vienne. Arrivé à un point qui domine le système montagneux désigné par les Circassiens sous le nom de Mon¬ tagne de la Cire, on tourne brusquement à droite et on s’engage au milieu d’argiles grisâtres, sillonnées en tout sens par des fondrières et des ravins profonds qui en rendent le parcours pénible et fatigant. Vers la partie moyenne de la formation argileuse, on remarque, sur¬ tout après les grandes pluies, éparse sur la surface du sol, une sub¬ stance translucide, de couleur d’ambre plus ou moins foncée, ductile, fusible dans l’eau bouillante, se présentant sous la forme de grains arrondis ou de pépites assez minces, jouissant de la propriété de s’en¬ flammer et de brûler à la manière d une bougie. Une large tranchée pratiquée sur l’emplacement même où l’Ozoké- rite avait été observée, mit à découvert un banc, de deux mètres de puissance environ, d’une argile à foulon, de couleur fuligineuse, onctueuse au toucher, se laissantdébiter au couteau en petits copeaux, et divisée en blocs irréguliers et polyédriques par de nombreuses fissures se croisant en tous sens et imitant les fines veinules de carbo¬ nate de chaux spathique qui traversent certains calcaires compactes. C’est justement dans ces fissures que s’est insinuée l’Ozokérite, sous la forme de pellicules le plus ordinairement minces comme une feuille de papier, ou bien, mais exceptionnellement, sous celle de petites pla¬ ques de quelques millimètres d’épaisseur. On a affaire, comme on le voit, plutôt à de simples enduits qu’à de véritables veines ou à des amas. La roche étant d’une faible consistance, quelques ouvriers purent mettre à ma disposition, dans une seule journée, plus de mille mètres cubes que je dépeçai à loisir. Aucun changement ne se manifesta dans les allures du terrain ni dans la manière d’être de l’Ozokérite. Mon marteau ne mettait à découvert que les mêmes feuilles papyracées injectées dans les fêlures de l’argile à foulon. Il m’a été impossible de constater ni couches régulières, ni filons, ni amas, ni rognons de la substance cireuse. J’ai estimé que la cire fossile constituait à peine les deux millièmes de la roche abattue. Elle ne pouvait prétendre par suite à aucune importance industrielle. Les nombreuses recherches auxquelles je me suis livré m’ont démontré que les points attaqués représentaient véritablement les con¬ ditions normales du gisement. En effet, si ce dernier eût contenu des centres d’une plus grande fécondation, on aurait certainement recueilli sur la surface du terrain des fragments plus volumineux d’Ozo- kérite, tandis que ceux que l’on y ramassait, et ils n’étaient pas rares, ne dépassaient pas les dimensions des feuillets que contenait le ter¬ rain vierge. J’ajouterai que les argiles ozokéritifères exhalaient, au 1877. C0QUAND. — PÉTROLES DU CAUCASE. 97 moment de leur extraction , une odeur très-prononcée de pétrole. Dans l’espoir de découvrir au-dessous du gîte reconnu trop pauvre pour pouvoir être exploité, des terrains plus riches en cire fossile, le prince Tcherbatoff avait établi deux sondages qui ont été poussés à une profondeur de plus de 60 mètres, mais qui n’ont ramené que des argiles brunâtres, fusant à l’air et fortement imprégnées de pétrole et de sel marin. Le pétrole surnageait même au-dessus des eaux qui avaient envahi un des deux trous de sonde. Les sources salées ne sontpoint rares dans la contrée et la présence du sel se trahit sur une foule de points par des efflorescences blanchâtres ou par des champs de Salicornes. Les montagnes de Kadadji se montrent fort riches en pétrole ; mais leur éloignement des grands centres de consommation, la difficulté des transports et la concurrence que leur opposent les gisements de Ramcaya, qui empruntent la voie du Kouban, fleuve navigable jusqu’à la saison des glaces, en rendent l’exploitation très-limitée. Avant d’abandonner la contrée, je me fis conduire sur un point désigné parle nom de Montagne des vieux puits de N aphte, d’où les Circassiens tiraient, de temps immémorial, les goudrons qui leur ser¬ vaient à lubréfier les essieux en bois de leurs chariots. Cette montagne est distante de 15 verstes au sud de Kadadji et de 5 verstes environ de la route militaire qui traverse le Caucase et aboutit à un petit port de la Mer Noire. Je me trouvai sur ce point en présence de grès à grains fins, alternant avec des marnes et des argiles bleuâtres, d’une puissance de 18 à 20 mètres, redressés jusqu’à la verticale, entièrement imprégnés d’as¬ phalte, et dont on pouvait suivre le prolongement sur une longueur de plus d’un kilomètre. Cette étendue n’est qu’un minimum ; car au sud, comme vers le nord, on voit les roches asphaltiques se continuer sous d’impénétrables forêts de chênes qui en masquent le parcours extérieur. Outre ce gisement, j’en ai visité, dans les alentours, d’au¬ tres moins formidables, et au dire des Cosaques qui m’escortaient, les montagnes circonvoisines en renferment aussi de nombreux dé¬ pôts. Pour montrer la riche teneur en asphalte des grès imprégnés, il me suffira de faire remarquer que le soleil se charge de la distillation des portions superficielles soumises à l’action de ses rayons, et que le pro- duitde cette distillation consiste en un immense gâteau de malthe et de bitume glutineux, qui se met en mouvement chaque été et s’avance à la manière d’une coulée de lave visqueuse, au point que les terrains asphaltiques sous-jacents se trouvent presque entièrement dissimulés sous une couche épaisse de goudron minéral, dans laquelle s’englue- 98 COQUAND. — PETROLES DU CAUCASE 19 nov. rait infailliblement l’imprudent qui voudrait s’y aventurer sans pré¬ caution. Aussi, pour pouvoir apprécier l'importance et la richesse des grès, j’ai été obligé de faire ouvrir des tranchées de distance en dis¬ tance à traversées encroûtements. J’omets à dessein de parler des autres gisements pétrolifères que j’ai eu occasion d’examiner sur Inversant septentrional du Caucase et qui sont échelonnés depuis la presqu’île de Taman sur la mer d’Azof jusqu’à Bakou sur la Caspienne. Leur description ne consisterait guère qu’en des répétitions fastidieuses pour le lecteur, et n’ajouterait aucun chapitre nouveau à l’histoire des pétroles. Je n’ai point voulu cependant quitter la station de Kadadji sans m’assurer quelle était dans le voisinage la formation géologique sur laquelle reposaient les terrains pétrolifères. En suivant la route stra¬ tégique dans la direction de la Mer Noire, j’ai constaté que ces derniers reposaient directement et en concordance de stratification sur la for¬ mation complète du Fiysch, que font reconnaître à première vue les calcaires (Albérèse) à tons pâles, les grès (Macigno) et les schistes (Galestri), et surtout la quantité prodigieuse de Fucoïdes que contien¬ nent les grès et les calcaires. Le terrain à Fucoïdes reparaît sur toute la longueur des pentes méridionales du Caucase. On le retrouve entre Novorocitz et Anapa, où il est recouvert invariablement par les argiles pétrolifères et saliferes. La découverte des Fucoïdes complète l’analogie que j’ai déjà eu l’occasion de signaler entre la constitution géologique des Carpathes et celle du Caucase, même dans de simples détails. 11 y a à relever en outre, comme nouvel argument d’analogie, bien qu’il soit de valeur moindre, l’existence des bancs ferrugineux des environs de Matitza (Principautés danubiennes), où j’ai recueilli les Cardium ma¬ crodon et G. Gourieffi et une grande partie de la faune des célèbres falaises deKamysch-Bouroun. M. Capeliini, dans son travail sur les gisements pétrolifères de la Yalachie, constate, à son tour, les mêmes corrélations et reconnaît, comme moi, plusieurs niveaux pétrolifères, dont le plus inférieur est placé par lui dans l’Éocène moyen. Enfin le même savant (1) a retrouvé plus tard, dans les assises à Congériesde Castellina-Marittima (Toscane), une grande partie des Car¬ dium signalés au même niveau dans les rainerais de fer de Kamysch- Bouroun et a ainsi planté dans l’Europe méridionale un nouveau jalon qui sert à relier l’étage à Congériesde, l’Italie centrale d’un côté avec le (1) La Formazione gessosa di Castellina Marittima e i suoi fossiii, Mem. delV Accademia delle Scienze delV Istituto diBologna, 3e sér.,t. IV ; 1874. 1877. SÉANCE. 99 gisement découvert en 1871 par M. Mayer (1) à Bollène, dans le bassin du Rhône, et d’un autre côté avec les dépôts à Congéries du bassin de Vienne, delà Grimée et du Caucase. En résumé, les terrains tertiaires que j’ai eu l’occasion d’étudier dans le Caucase et ses dépendances se succèdent dans l’ordre sui¬ vant (2) : Terrain pliocène : Terrain miocène supérieur : Terrain miocène inférieur : Terrain oligocène supérieur : Terrain oligocène inférieur t Terrain éocène : 1° Étage subapennin (Àstien) : presqu’île de Taman — Non soulevé. 2° Étage à Congéries (Œninghien) : falaises de Kamysch Bouroun, presqu’île de Taman. 3° Étage des calcaires marins, des marnes gypseuses, des calcaires à Bryozoaires (Falunien) : environs de Kertsch, deKadadji, presqu’île de Taman. 4° Étage des marnes et argiles brunes et des grès (Stampien); niveau des pétroles et des asphaltes, correspondant aux gypses d’Àix. 5° Étage des calcaires et des grès à Fucoïdes, correspondant aux gypses de Montmartre et deGargas. 6° Étage des calcaires et des marnes à Nummulites. Le soulèvement des chaînes des Carpathes et du Caucase a donc sa date toute écrite entre l’OEninghien et l’Astien . Séance du 3 décembre 1877. PRÉSIDENCE DE M. TOURNOUËR. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : (1) Découverte des couches à Congéries dans le bassin du Rhône, Vierteljahre- schrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zurich, 1871. (2) Mon travail aurait été plus complet sans un vol audacieux dont j’ai été victime le jour de mon départ d’Odessa et qui me priva de mes notes et de mon argent. Heureusement la partie qui traitait des Pétroles et que j’avais rédigée en grande partie avant d’avoir quitté la Crimée, se trouvait renfermée dans la portion de mes bagages expédiée en France. Je me vois donc, à mon grand regret, condamné à ne pouvoir rien dire sur le terrain crétacé du Caucase ; car il me serait impossible de citer un seul nom de localité ou de rivière et d’appuyer mon texte sur les coupes que j’avais relevées. 100 budget pour 1877-78. 3 déc. MM. Almera (Jaime), rue Sellent, 3,3°, à Barcelone (Espagne), pré¬ senté par MM. Landerer et G. Dollfus ; Friedel, Professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, boule¬ vard Saint-Michel, 60, à Paris, présenté par MM. Hébert et Jannettaz. Le Président annonce que, par décision du Conseil, il sera publié à l’avenir un Compte-rendu sommaire des séances. Ce compte-rendu donnera l’analyse des communications faites à chaque séance et sera distribué par voie d’abonnement. Sur la proposition du Conseil, la Société décide que la session ex¬ traordinaire de 1878 aura lieu à Paris à une époque qui coïncidera avec celle de la réunion du Congrès géologique international. Le Trésorier présente les Comptes de l’exercice 1876-77 et le projet de Budget pour l’exercice 1877-78, tel qu’il a été arrêté par le Conseil dans sa séance du 26 novembre dernier : ISudget pour Vannée 1 ^ 7 7 - 7 © (du 1er novembre 1877 au 31 octobre 1878). RECETTES. cA 03 O RECETTES S-. ci c n ê NATURE DES RECETTES. PRÉVUES pour 1876—77 EFFECTUÉES en 1876—77 PRÉVUES pour 1877—78 Droits d’entrée et de diplôme . 600 fr. » 640 fr. b 700 fr. B 2 Cotisations de l’année courante... 9,900 B 10,135 B 9,900 B 3 — arriérées . 600 B 794 30 750 B 4 — anticipées . 500 B 663 B 500 B 5 — à vie . . 1,200 B 1,200 B 1,200 B 6 Vente du Bulletin . 1,200 B 1,142 95 1,200 B 7 — des Mémoires . 1,000 B 47 50 1,000 B 8 — de V Histoire des Progrès de la Géologie . 20 B 5 B 20 B 9 10 Recettes extraordinaires relatives au Bulletin . Allocation ministérielle . B 1,000 B 333 750 95 B B 1,000 B 11 Souscription ministérielle aux Mé¬ moires . 600 B 600 B 600 B 12 Revenus . 3,800 B 3,923 36 3,950 B 13 Loyer , chauffage , éclairage des Sociétés météorologique, mathé¬ matique, etc . 3,200 B 3,250 B 3,550 B 14 Recettes diverses . 50 B 36 90 50 B Totaux . 23,670 B 23,521 96 24,420 B DÉSIGNATION des [chapitres.] 1 . Produits des ré¬ ceptions et des cotisations . 1 2. Produits des pu¬ blications . 3. Recettes di-< verses . 1877. BUDGET POUR 1877-78. 101 DÉPENSES. c O «3 CA O ê NATURE DES DÉPENSES. PRÉVUES pour 1876-77 DÉPENSES EFFECTUÉES en 1876—77 PRÉVUES pour 1877—78 i Agent . » D » 2 Garçon : gages . 1,000 fr. » 1,000 fr.» 1,000 fr. » 3 — : gratification . 200 » 200 » 200 » 4 Loyer; contributions; assurances. 4,725 » 4,720 63 4,720 » 5 Chauffage; éclairage . 600 » 567 50 600 » 6 Mobilier . 500 » 684 85 600 » 7 Bibliothèque . 700 » 933 70 800 » 8 Bulletin: impression; planches.. 8,000 » 8,205 38 8,000 » 9 — : port . 2,000 » 1,787 83 2,000 » 10 Mémoires . 3,000 » 1,185 » 3,000 » 11 Frais de bureau, de circulaires, etc. 1,000 » 1,771 75 1,000 » 12 Ports de lettres . 350 » 327 42 350 » 13 Placement de cotisations à vie. 1,200 s 1,228 80 1,200 » 14 Prix Viquesnel . 310 » 312 75 310 » 15 Dépenses diverses . 50 » 98 » 50 » Totaux . 23,635 » 23,023 01 23,830 » 1 DESIGNATION des CHAPITRES. § l. Personnel.... § 2. Frais de loge¬ ment . 3. Matériel . 4. Publications. S. Dépenses di¬ verses . En résumé : NATURE DES RECETTES. RECETTES prévues] pour 1876-77 EFFECTUÉES en 1876—77 PRÉVUES pour 1877—78 § 1. Produits des cotisations . 1 12,800fr » 3,820 » 7,050 » 13,432fr 30 2,879 40 7,210 26 13,050fr » 3,820 »! 7,550 J 1 § 2. — des publications . § 3. Recettes diverses . Totaux . 23,670 » 23,521 96 24,420 »! Les recettes effectuées du 1er novembre 1876 au 31 octobre 1877 étant de 23,521fr 96 L'encaisse au 31 octobre 1876 de . 105 14 L'encaisse au 31 octobre 1876 de . 105 14 Le total général des recettes est de.. . 23,627 10 NATURE DES DÉPENSES. PRÉVUES pour 1876—77 DÉPENSES EFFECTUÉES en 1876—77 PRÉVUES pour 1877—78 § 1. Personnel . l,200fr » l,200fr » l,200fr » § 2. Frais de logement . 5,325 » 5,288 13 5,320 » § 3. Matériel . 1,200 » 1,618 55 1,400 » § 4. Publications . 13,000 » 11,178 21 13,000 » § 5. Dépenses diverses . 2,910 » 3,738 72 2,910 » Totaux . 23,635 » 23,023 61 23,830 » 102 DOLLFUS. — AUMONIER ET ECK : BERRU. 3 déc. Les recettes pour 1876-77 étant de . * . 23,627fr 10 Les dépenses de . 23,023 61 Il restait en caisse au 31 octobre 1877 . . 603 49 Les recettes prévues pour 1877-78 étant de . . . 24,420 » Le total général des recettes pour 1877-78 peut être évalué à . 25,023 49 Les dépenses prévues étant de . 23,830 » L’excédant des recettes sur les dépenses au 31 octobre 1878 peut être évalué à . - . . . . 1,193 49 La Société adopte le projet de Budget et renvoyé à l’examen de la Commission de Comptabilité les Comptes de l’exercice 1878-77. Sur la proposition de M. de Roys, elle vote à l’unanimité des remer¬ ciements au Trésorier. M. G. Dolirus donne lecture de la note suivante : Je suis chargé par nos collègues MM. et ISe!^ d’of¬ frir à la Société géologique une brochure intitulée : « Notice sur la constitution géologlcpi© de la montagne de ïlerr’ta, » Ce travail, couronné par l’Académie de Reims en 1870, mais publié seu¬ lement en 1873, n’était pas encore parvenu à ma connaissance lors de la rédaction de ma Note sur une nouvelle coujpe observée à Rilly- la-Montagne (1). Bans leur intéressant mémoire, MM. Eck et Aumônier ont relevé les nombreuses coupes que présente le monticule de Berru, à 5 kilomètres à l’est de Reims, et les ont comparées à celles des collines de la mon¬ tagne de Reims. Ils ont observé au-dessus de la Craie : A. Un sable fin, blanc, pur, avec quelques fossiles, surtout dans les bancs de grès ferrugineux qui apparaissent à la base. Ce sable, puis¬ sant de 5 à 6 mètres (couches 37 à 40), est souvent raviné et même détruit par le conglomérat qui le surmonte. On l’observe dans les coupes des pages 10, 18, 19 et 20 de la Notice. B. Conglomérat dit de Cernay, puissant et dénaturé variée : couches de sable jaune, grossier, à bivalves (Cyrènes), de sable argileux ligni- tifère, de calcaire à empreintes végétales, de poudingue à ossements (Crocodiles et Tortues), reposant normalement sur les sables blancs (couches 33 à 36), ou directement sur la Craie par ravinement (couches 41 à 49), comme le montrent les coupes des pages 7, 9, 12, 13 et 14. (1) Ann. Soc. géol. Nord, t. III, p. 153 ; 1875. 1877. DOLLFUS. — TEREËRIPORA CAPILLARIS. 103 C. Marnes blanches ou panachées, puissantes, à rognons (couches 30 à 32). D. Sables, lignites, argiles dans tout leur développement, avec banc à Cerithium et Ostrea vers le haut, terminés par un lit de cailloux roulés. E. Sables glauconieux blancsou argileux, sans fossiles: Au mamelon du Point-de-vue une série supérieure apparaît : F. Marnes blanches et verdâtres, appartenant vraisemblablement au Calcaire grossier supérieur. G. Calcaire d’eau douce (Lymnées et Paludines); calcaire de Saint- Ouen sans aucun doute. H. Calcaire marin, marneux, à Pholadomya Ludensis, des marnes infrà-gypseuses. I. Calcaire siliceux (meulières) de là Brie. Diluvium. Les sables blancs inférieurs, A, sont ceux de Rilly, et les fossiles qu’on a trouvés à leur base (Cardium Edwardsi, Fusus , Pectunculus ) confirment leur rapprochement que j’ai proposé avec les sables de Châlons-sur-Yesle. Les horizons inférieurs de Bracheux font défaut. Le calcaire de Rilly n’apparaît pas àBerru; mais ses débris abon¬ dent dans le conglomérat de Gernay, B, que nos collègues comparent au conglomérat de Meudon, assimilation que j’adopte bien volontiers. Je vois en C les marnes de Dormans, avec leur faciès habituel. MM. Eck et Aumônier y ont aperçu des fossiles (Lymnæa et Cyclas) dont la détermination n’a malheureusement pas pu être faite. Les couches D sont les lignites normaux du Soissonnais. Quant à la série supérieure, F-I, indiquée pour la première fois à Berru dans la note que j’analyse, elle fait étendre plus loin qu’on ne les avait indiquées, les limites du rivage du bassin de Paris, et com¬ plète le substantiel travail de nos collègues. M. Dollfus offre ensuite à la Société une brochure (1) dans laquelle il décrit, sous le nom de Terebripora eapiliaris (et non capillacea, comme le porte par erreur la couverture), un Bryozoaire nouveau, intéressant comme mode de conservation par remplissage d’une cavité interne, nouveau comme Térébripore logé dans une Térébratule, nouveau comme Bryozoaire eseharien dans les terrains anciens. M. Dollfus tient à remercier ici M. P. Fischer des conseils qu’il a bien voulu lui donner. M. Dollfus a figuré sur la même planche que le Terebripora capil - (1) Bull. Soc. Linn. Norrn ... 3e sér.-. t. I; 1877. 104 TORCÀPEL. LIGNE D ALAIS AU POUZIN. 3 déc. laris quelques-uns des fossiles dévoniens du même gisement, et parmi eux le Spirifer Rousseau , qu’il avait réuni, d’après l’opinion des géo¬ logues du Nord et de l’Allemagne, au S. lœvicosta, Yal. Cette opinion lui semble aujourd’hui contredite par l’examen du type de l’École des mines et par l’étude des figures de Davidson. Il espère avoir l’occasion de revenir sur ce sujet prochainement avec M. de Tromelin. M. Tournouër analyse la note suivante : Note sur la Géologie de la ligne d’Alais au Pouzîa, par M. Torcapel. J’ai l’honneur de présenter à la Société géologique un exemplaire de mon étude des terrains traversés 'par le chemin de fer d’Alais au Pou - zin (section de Robiac au Pouzin), étude que j’ai terminée à la fin de 1876 et dont l’impression a été faite dans le courant de cette année. Ce travail comprend la carte géologique de la région traversée, à l’échelle de 1/40,000®, le profil en long de la ligne, avec douze coupes transversales, et enfin une notice sommaire sur la constitution géolo¬ gique de la contrée et sur les divers étages qu’on y observe. La section de Robiac au Pouzin a une longueur de 95 kilomètres. Elle prend son origine dans la vallée de la Cèze, en pleines Cévennes, et aboutit au bord du Rhône, en coupant obliquement une bonne partie du versant sud-est du Plateau central. Les terrains traversés par le chemin de fer, ou existant aux abords, sont, dans le bassin de la Cèze : le terrain houiller exploité aux mines de Gagnières; — le Trias complet; — l’Infralias, comprenant les couches à Avicula contorta, la zone de X Ammonites planorbis et une couche puissante de dolomie sans fossiles; — le Lias inférieur et moyen à Gryphœa arcuata et G. cymbium ; — le Lias supérieur, représenté par les schistes à Posidonies et par des calcaires ferrugineux à Ammonites bifrons. En pénétrant dans le bassin de l’Ardèche, on trouve les marnes oxfordiennes à Ammonites macrocephalus, reposant directement, et en stratification discordante, sur les couches supérieures du Lias. Il y a donc ici une lacune considérable, et ce n’est que vers Aubenas et Privas qu’on retrouve des dépôts appartenant à l’Oolithe inférieure. A l'Oxfordien inférieur succède une immense série de strates concor¬ dantes, que l’on peut observer dans de magnifiques coupes et qui se poursuit jusqu’au Néocomien supérieur ou Urgonien. Ce sont d’abord 1877. TORCAPEL. — LIGNE D’ALAIS AU POUZIN. 105 les marnes noduleuses à A. cordatus et les calcaires compactes à A. bi- mammatus, qui complètent la série oxfordienne ; puis les couches à A. polyplocus , que Von trouve ici plus développées encore que dans le Gard, et la zone des calcaires massifs, qui termine la série jurassique. Ces derniers calcaires forment avec les calcaires ruiniformes, sans fos¬ siles, qui dans le Gard se lient aux calcaires blancs à Terebratula Mora - vica (1), une seule et même assise ; mais dans l’Ardèche cette assise revêt un faciès différent et contient des fossiles qui la relient d’une part aux calcaires sous-jacents à Ammonites polyplocus, et d’autre part aux calcaires à Terebratula janitor qui lui sont superposés. 11 en résulte entre les faunes jurassique et néocomienne un passage graduel, qui, joint à la concordance des strates (2), à leur liaison pétrogra- phique, met en évidence la continuité des dépôts. On est ainsi amené à voir dans les couches à Ammonites polyplocus et dans les calcaires massifs les représentants des étages kimméridgien et portlandien du bassin anglo-français. Le terrain néocomien se présente également au complet. Je le fais commencer aux couches à Terebratula janitor, dont la faune a bien plus d’analogie avec celle des couches néocomiennes qu’avec celle des calcaires massifs sous-jacents. Ce fait, que M. Lory a également con¬ staté à Grenoble (3), est mis par mes observations hors de toute dis¬ cussion. Viennent ensuite les couches dites de Berrias, les marnes à Belem- nites latus, les calcaires et marnes à Spatangues, les calcaires à Crio- cères, et les calcaires, tantôt compactes et siliceux, tantôt oolithiques et remplis de Chama, de l’Urgonien. Le terrain crétacé proprement dit n’est représenté dans la région que par un lambeau enclavé par des failles dans le Néocomien et où affleurent les marnes à Plicatules et les grès et sables du Gault. Dans la série tertiaire, nous trouvons d’abord les sables bariolés, avec argiles réfractaires ; puis un puissant système de poudingues et de marnes rougeâtres, que je range dans l’Éocène (4). Le Miocène marin n’est pas représenté. La puissante calotte basaltique du Coiron recouvre des alluvions à Mastodontes, que j’ai rapportées au Pliocène, (1) Voir ma Note sur la Géologie de la ligne de Lune l au Vigan, Bull. Soc. géol., 3® sér.,t. IV, p. 15 ; 1875. (2; J'ai déjà établi, par mes coupes de la ligne de Lunel au Vigan, la concordance du Néocomien et du Jurassique dans le Gard; elle se retrouve dans l’Ardèche. Il y a donc concordance générale des deux formations dans les Cévennes comme dans les Alpes. (3) Voir Bull., 3®sér., t. V, p. 8 ; 1876. (4) Ce système n'avait pas encore été signalé dans l’Ardèche. 106 TORCAPEL. — LIGNE d’aLAIS AU POUZ1N. 3 déc. mais que des documents nouvellement recueillis pourraient faire remonter à l’époque miocène. Le terrain quaternaire est représenté par des alluvions de divers genres. Dans la vallée de l’Ardèche, elles se distinguent nettement en trois catégories, savoir, en commençant par les plus anciennes : alluvions siliceuses des plateaux, alluvions des terrasses à cailloux ' plus ou moins altérés , enfin alluvions du régime actuel. Dans la vallée du Rhône, les alluvions des plateaux sont également bien distinctes, quoique réduites à de faibles lambeaux ; mais celles des terrasses n’offrent peut-être pas des caractères aussi nettement tranchés que dans la vallée de l’Ardèche ; ce qui peut tenir aux effets de remaniement et de comblement qui paraissent avoir été la consé¬ quence de la fonte des grands glaciers alpins. De longues études sont par suite encore nécessaires pour établir d’une manière précise la stratigraphie des dépôts quaternaires de la vallée du Rhône. L’obser¬ vation de l’altération des roches dans les alluvions anciennes, phéno¬ mène sur lequel j’insiste dans ma notice et que je crois général, me paraît un moyen de faciliter beaucoup ces études. J’avais déjà remar¬ qué cette altération dans le bassin de l’Hérault et je l’ai retrouvée éga¬ lement prononcée dans l’Ardèche (1). Je dois, pour aujourd’hui, me borner à ces quelques indications sur les principaux faits qui ressortent du travail présenté. J’espère pouvoir donner ultérieurement des détails plus étendus et plus précis sur la stratigraphie, sur les caractères et le gisement des fossiles, etc., pour quelques-uns, au moins, des étages énumérés ci- dessus. Voici, pour terminer, quelques indications techniques qui pourront, je pense, intéresser ceux de nos confrères qui s’occupent de travaux analogues. Dans la rédaction de la carte, je me suis attaché à rendre très- claire la distinction des étages et des zones, sans nuire à la perception nette du relief du terrain exprimé par les hachures. A cet effet, j’ai pris pour règle de représenter les diverses zones appartenant à un même étage par la même couleur, en variant seulement l’intensité de la teinte et appliquant la nuance la plus sombre à la zone la plus infé¬ rieure. Les nuances attribuées aux différentes zones forment ainsi, par leur rapprochement, une sorte de gamme qui se trouve en rapport (1) M. Vanden Broeck a signalé depuis des faits analogues dans les alluvions du bassin de la Seine (Bull., 3e sér., t. Y, p. 298 ; 1877). 1877. TORCAPEL. — LIGNE D’ALAIS AU PÔUZIN. 107 avec le relief du terrain et concourt, avec les hachures, à le faire ressortir. Les zones d’un même étage sont distinguées en outre par une petite lettre, qui, accolée à la lettre majuscule de l’étage, donne la caractéris¬ tique de la zone. Ce mode de notation, déjà adopté, notamment pour la Carte géologique de la Suisse, m’a semblé préférable aux indices numéraux. Je dois signaler aussi une disposition particulière du profil en long,, qui me paraît propre à faciliter la rédaction et l’intelligence des docu¬ ments de ce genre. Dans les profils et coupes géologiques, on est ordi¬ nairement conduit, pour donner une idée nette des accidents superfi¬ ciels et pour pouvoir figurer les diverses couches étudiées, à augmenter l’échelle deshauteurs et à la prendre double, quintuple, décuple, etc., de celle des longueurs. Mais lorsque cette exagération de l’échelle des hauteurs devient trop forte, il arrive, si le profil a une certaine lon¬ gueur, qu’il sort bientôt du cadre et qu’on est obligé de le briser à plusieurs reprises. Il en résulte des coupures nombreuses qui rendent le profil confus et difficile à suivre, aussi bien dans l’ensemble que dans les détails. Ne pouvant me dispenser ici de donner le figuré détaillé du terrain et des couches superficielles, j’étais obligé de prendre une échelle des hauteurs au moins égale à 1/2 000e, c’est-à-dire 20 fois plus forte que celle des longueurs. Pour éviter l’inconvénient que je viens d’indiquer, j’ai pris le parti de construire d’abord la ligne représentant le niveau du chemin de fer, et par suite les déclivités générales du sol, à une échelle quintuple seulement de celle des longueurs, ce qui suffit pour indiquer l’allure générale du terrain, et de dessiner ensuite par rapport à la ligne ainsi obtenue, à l’échelle de 1/2 000e, le détail des accidents et des couches superficielles ; grâce à cet artifice, j’ai obtenu un profil qui permet, je crois, de se rendre compte aisément à la fois de l’en¬ semble et des détails. Les coupes transversales menées à chaque station du chemin de fer, autant que possible suivant la ligne de plus grande pente des couches, sont à l’échelle de 1/40 000e, tant pour les longueurs que pour les hauteurs. Elles achèvent de définir la constitution géologique du sol et permettent d’apprécier exactement la puissance des zones et des étages. A la suite de cette communication, M. Hébert présente les observa¬ tions suivantes : 108 HEBERT. — TEREBRATULA JANITOR. 3 déc. Quelques remarques sur les gisements de la Xerebratisla janitor, par M. Hébert. La note de M. Torcapel, dont l’analyse vient d’être faite par M. le Président, m’engage à appeler de nouveau l’attention de la Société sur les gisements de la Terebratula janitor . Je parlerai d’abord des Cévennes. M. Torcapel établit qu’il existe dans l’Ardèche, entre les couches à Ammonites polyplocus et celles où abonde la Terebratula janitor accompagnée des nombreux Céphalopodes caractéristiques de la faune de Stramberg, une masse de calcaires plus ou moins dolomitiques, qui atteint et dépasse 70 mètres. Émilien Dumas plaçait ces calcaires dans le Corallien; si j’ai bien compris, M. Torcapel en fait du Kimméridgien et du Portlandien. É. Dumas avait raison; mais là n’est pas la question pour le moment. Il s’agit de l’intercalation d’une série puissante de calcaires jurassiques entre la zone à Ammonites polyplocus , dont j’entretiendrai tout à l’heure la Société, et les calcaires typiques à Terebratula janitor , que M. Torcapel est amené à placer à la base du Néocomien. C’est à dessein que je me sers de ces termes « calcaires typiques à Terebratula janitor » ; car, s’il est vrai, comme quelques géologues l’affirment, que la T. janitor se trouve dans le terrain jurassique supé¬ rieur, au-dessous même de l’étage corallien, selon M. Coquand, elle serait rare dans cette position, où, pour ma part, je ne l’ai jamais ren¬ contrée. Elle abonde au contraire dans une foule de localités des Basses-Alpes, de la Drôme, de l’Ardèche, etc., immédiatement au- dessous des couches deBerrias; et là, comme à Grenoble, elle est accompagnée de cette faune spéciale de Céphalopodes, si remarquable, qui a été décrite de Stramberg par M. Zittel. On sait que cette assise ainsi définie repose souvent directement sur les couches à Ammonites tenuilobatus et A. polyplocus. C’est le cas pour Grenoble, pour les environs de Castellanne, etc. ; mais déjà (1) j’avais signalé les localités de la Suisse orientale où M. Moesch avait constaté entre ces deux zones l’existence des calcaires à Nérinées, à Diceras et à Terebratula Moravica. Ces faits si nets, si évidents, ont donné lieu à des essais d’interprétation qui ne peuvent nullement en (I) Bull. Soc. géol. Fr.; 3e série, t. Iï. p. 148. 1877. HÉBERT. — TEREBRATULA JANITOR. 109 changer la haute signification; aussi n’ai-je pas cru nécessaire d’inter¬ venir de nouveau. C’est un argument de même nature que M. Torcapel me fournit aujourd’hui. Dans l’Ardèche, les couches à Terebratula janitor ne sont plus, comme dans le reste du grand bassin du Rhône, immédiatement appliquées sur la zone à Ammonites tenuilobatus ; et, bien que le système qui sépare ces deux horizons soit peu fossilifère, il est impos¬ sible de n’y pas reconnaître au moins la base des calcaires qui occu¬ pent la même position à Ganges et qui là se terminent par les cou¬ ches si riches en Diceras Luci» Terebratula Moravica, etc. Dans un mémoire récemment publié sur la géologie de la Cri¬ mée (1), M. Ernest Favre constate (p. 29) que dans cette région la Terebratula janitor se trouve, sans aucun doute possible, dans les couches néocomiennes, et il admet comme certaine l’existence de cette espèce dans le terrain crétacé inférieur du Midi de la France. Je répète qu’on peut toujours, par une exploration suffisamment prolongée, recueillir en grand nombre la Terebratula janitor dans son gisement normal, qui correspond au Tithonique supérieur de M. Zittel, assise que je continue à placer à la base du terrain crétacé. Cette assise est bien celle de l’Ardèche : M. Yélain, qui l’a étudiée, en a rapporté des exemplaires de Vogué et de Berrias même; et toujours elle est recouverte par les couches de Berrias à Ammonites occita - nicus, A. Malbosi , A. Boissieri, etc. Je ne veux pas nier la possibilité de l’existence de la Terebratula janitor dans les couches à Ammonites acanthicus et A. longispinus (A. iphicerus). Je ne puis cependant pas m’empêcher de faire remar¬ quer combien les faits sur lesquels on s’appuie pour motiver cette présence sont loin d’offrir le même caractère de certitude. Ainsi M. Ernest Favre cite (2) d’après Pictet la Terebratula janitor aux Voirons, où un seul échantillon aurait été recueilli. Il la place dans l’assise supérieure de cette localité; mais, bien que depuis longtemps il fasse rechercher les fossiles des Voirons, il n’a pu en retrouver un seul autre exemplaire. Cette assise supérieure ainsi délimitée n’est donc pas le JDiphya-kalk. M. Ébray a recueillie fossile à Talloires, sur les bords du lac d’An¬ necy, en même temps qu’une série d’autres fossiles dont il donne la liste; mais il n’a point indiqué d’une manière suffisamment précise la distribution des divers fossiles, qui évidemment ne se trouvent pas tous dans le même banc. En août 1876, j’ai passé deux jours à exa- (1) Étude stratigraphique de la partie sud-ouest de la Crimée; 1877. (2) Descr. des Foss. du terr. jur. de la mont, des Voirons, p. 54. 110 HÉBERT, — TEREBRATULA JAN1TOR. 3 déc. miner ce point, avec M. Munier-Chalmas; je me suis attaché à me rendre compte de la succession des strates. J’ai constaté là deux systèmes de couches, renfermant tous deux des bancs schisteux fossilifères. Le premier système est principalement composé de calcaires bréchi¬ formes; je lui ai trouvé 31 mètres d’épaisseur, et non pas 8 ou 10, comme le dit M. Ébray. Le seul fossile que nous y ayons recueilli est Y Ammonites Privasensis ; mais les caractères de ces couches sont tout à fait ceux des calcaires à Terebratula janitor du Dauphiné et de la Provence. Le second système, formé de calcaires non bréchiformes, très-nettement stratifiés et reposant sur les marnes oxfordiennes, n’a pas moins de 75 mètres de puissance. Nous y avons trouvé Y Ammonites trachynotus à 40 mètres au-dessous des calcaires bréchiformes; et les lits les plus inférieurs de ce système, qui reposent directement sur les marnes oxfordiennes, avec lesquelles ils semblent alterner, nous ont paru renfermer encore la faune de la zone à A. polyplocus. La coupe de Talloires étant tout à fait semblable à toutes celles que j’ai relevées dans le Midi de la France, jusqu’à preuves plus décisives, je n’accep¬ terai pas l’association signalée par M. Ébray. Le troisième fait est emprunté à M. Neumayr, qui aurait recueilli la Terebratula janitor , en Transylvanie, à la partie supérieure de la zone à Ammonites acanthicus ; mais M. Neumayr ne donne aucune coupe de la localité, et les renseignements qu’il fournit sur les circonstances de son exploration indiquent clairement qu’il a récolté ses fossiles à la surface du sol et que par conséquent il a pu recueillir mélangés les fossiles des deux niveaux si souvent superposés : la zone à A. transi- torius et Terebratula janitor et la zone à Ammonites acanthicus. J’ai pu, grâce à l’obligeance de M. Stur, examiner les fossiles rapportés de Gyilkos-Kô par M. Neumayr et déposés dans les collections du Geologische Reichs ans tait ; il m’a paru que l’Ammonite déterminée comme Aspidoceras longispinum ( Ammonites iphicerus) et qui se trouve dans le même bloc qu’un exemplaire de Terebratula janitor , n’appartient pas à l’espèce indiquée: c’est une forme plus globuleuse, que l’on rencontre également en France dans les couches à T. janitor et à Ammonites transitorius . Ainsi, d’une part, incertitudes évidentes au sujet du gisement de la Terebratula janitor dans les assises jurassiques, et, d’autre part, faits de plus en plus nombreux prouvant la présence de ce fossile dans des couches considérées par tous comme franchement néocomiennes; tel est aujourd'hui l’état de la question. Afin d’éviter tout malentendu, je désignerai à l’avenir la zone à laquelle j’avais donné comme caractéristique la Terebratula janitor, par le nom de zone à Ammonites transitorius. 1877. DIEULAFAIT. — CORALLIEN. 111 M. S*arran signale l’importance des recherches de M. Torcapel, qui fait concourir au profit de la science ses fonctions d’ingénieur à la construction de la voie ferrée. Ayant lui-même réuni les éléments de plusieurs coupes dans cette région de l’Ardèche, aux environs de Pierremorte et des Avelas, M. Parran confirme l’exactitude des observations de M. Torcapel rela¬ tivement aux terrains oxfordien et suprà-oxfordiens et au Néocomien inférieur. Il croit utile de signaler ici une erreur commise par M. É. Dumas dans sa coupe de Pierremorte ( Statistique géologique du Gard, t. Il, p. 251), parce que cette erreur porte sur un point remarquable de la région et que ce maître en géologie s’est bien rarement trompé. É. Dumas a placé le point culminant de Pierremorte, la chapelle de Saint-Sébastien, sur les calcaires massifs, ruiniformes et dépourvus de fossiles, dont il a fait son quatrième sous-groupe supérieur oxfor¬ dien et que MM. Goquand et Torcapel classent dans le Kimméridgien. En réalité, la chapelle de Saint-Sébastien est bâtie sur des calcaires en bancs minces, réglés, fossilifères, qui renferment les Ammonites de la zone à A. polyplocus. . M. Hébert analyse le mémoire suivant : Étude sur les étages compris eaitfe l’horizon de iitteâ t rasa s ver sa riaa s et le IP té rocêr! e n 9 en France et en Suisse, par M. SMeulafait* I. Limites et divisions des étages étudiés ; Jura français depuis le département de la Haute-Marne jusqu’au Nord de celui de V Isère. Les maîtres de la Géologie ont établi d’abord pour les terrains juras¬ siques les grandes divisions suivantes : Portlandien. Kimméridgien, Corallien, Oxfordien, Grande Oolithe, Oolithe inférieure, Lias . i 12 DIEULAFAIT. CORALLIEN. 3 déc. Plus tard, plusieurs de ces groupes ont été divisés; on a, en parti¬ culier, établi entre le Kimméridgien et le Corallien deux divisions secondaires : l’une, la plus inférieure, est le Calcaire à Astartes ; l’autre, qui lui succède, est le Ptérocérien. Sans me préoccuper pour le moment des relations générales de ces deux divisions avec les terrains entre lesquels elles sont comprises, je dirai que je prends pour limite supérieure des terrains que j’étudie dans ce mémoire, la base du Ptérocérien ; et pour qu’il ne puisse exister aucun malentendu sur ce point, j’adopte le Ptérocérien tel que l’ont défini et limité MM. Tombeck, Royer et de Loriol dans la Haute- Marne ; c’est du reste le Ptérocérien des géologues du Jura. Quel sera mon niveau inférieur ? A une certaine hauteur dans l’étage oxfordien il existe un horizon parfaitement défini, aussi bien dans les Alpes que dans le Jura, qui renferme une légion de fossiles assez spéciaux, parmi lesquels Oppel a choisi comme caractéristique 1 ’ Ammonites transversarius : c’est la zone à A. Martelli de M. Tombeck et de ses collaborateurs dans la Haute- Marne. Ce sera mon niveau inférieur. Entre ces deux limites existe la succession suivante : Corallien supérieur de M. Tombeck. Calcaire à Astartes. ! supérieur, moyen. inférieur, avec le Glypticien à sa base. Zone à Ammonites tenuilobatus (à Belemnites Royeri de M. Tombeck). Zone à Ammonites bimammatus. 1° Calcaires à Astartes. — Les marnes et les calcaires avec Astartes, dont le rôle est très-considérable dans la plus grande partie du Jura, diminuent et disparaissent même complètement quand on s’approche des Alpes. Il n’est pas probable que cette disparition soit l’effet d’une lacune, par cette raison que les conditions qui ont permis à ces petits bivalves de se développer ne sont pas celles qui correspondent à une mer normale ; les dépôts à Astartes sont des dépôts de rivage. 2° Corallien. — Cet étage tire son nom de la présence des coraux, des madrépores, etc., qu’il renferme dans toutes les localités classiques. On s’est beaucoup escrimé contre lui depuis quelques années ; on a surtout dit qu’un faciès à coraux n’était qu’un accident, que les récifs coralliens avaient grandi d’une manière très-rapide, qu’ils échappaient dès lors aux lois de la sédimentation ordinaire ; on a insisté sur cette circonstance que les dépôts tout à fait exceptionnels du Corallien avaient nécessairement pour correspondants, dans le temps, un faciès 1877. DIEULAFAIT. — CORALLIEN. 113 de mer normale, c’est-à-dire un faciès à Céphalopodes, etc. La con¬ clusion naturelle de tous ces raisonnements a été qu’il fallait supprimer l’étage corallien. Si les géologues qui demandent cette suppression avaient étudié dans le Jura ce que les géologues de cette région classique ont appelé étage corallien, ils auraient vu que dans les points les plus classiques il n’y apas trace de récif; ils auraient reconnu que le type par excel¬ lence, le fameux récif de Yalfin, n’est pas plus un récif que les bancs de calcaire coquillier de la mollasse moyenne du Midi de la France. Il y a à Yaltin, empâtés dans les débris de coquilles et les oolithes, des fossiles qui, sans aucun doute, ont vécu là où on les voit aujourd’hui ; mais il en est exactement de même dans la mollasse miocène du Midi. Il y a plus encore : si les savants qui veulent supprimer l’étage corallien avaient relevé une seule fois une coupe de cet étage dans une localité classique, ils auraient constaté immédiatement que le Corallien, au lieu d’être constitué par ces fameux récifs que jamais personne n’a vus ni ne verra, ni dans le Jura, ni dans les Alpes, est formé par des alternances de marnes, de calcaires plus ou moins litho¬ graphiques, de calcaires oolithiques, etc., le tout en général parfaite¬ ment stratifié et reproduisant, dans les détails comme dans l’ensemble, les sédiments d’une mer parfaitement normale. A ce point de vue, comme à tous les autres du reste, rien n’indique que la mer corallienne ait différé de la mer oxfordienne qui l’a précédée, et de la mer kim- méridgienne qui l’a remplacée. L’étage corallien n’est donc pas un faciès accidentel, comme on le répète tous les jours ; c’est un étage constitué, comme tous les autres, par une série de dépôts stratifiés très-réguliers. Ceci étant, il est élémentaire que, si l’on supprime le Corallien comme étage, on ne peut pas supprimer la chose, c’est-à-dire qu’il faut dans ce cas allonger l’Oxfordien par en haut ou le Kimmérid- gien par en bas, de toute la quantité qui constitue en réalité le Coral¬ lien. Il n’est pas douteux que ces coraux, ces madrépores en petits amas, qui ont frappé tous les observateurs, ne sont que des accidents ; vouloir ne reconnaître l’étage corallien que là où se développent ces sortes de dépôts, est une idée tellement naïve qu’il n’y a pas lieu de s’y arrêter. Mais, d’un autre côté, prêter cette idée à des géologues sérieux, c’est montrer que l’on n’a jamais lu leurs travaux. Enfin, il est bien certain que les couches qui constituent l’étage corallien (avec coraux et madrépores) des pays classiques ont pour contemporains dans d’autres pays des sédiments qui ne renferment 8 DIEULAFA1T. CORALLIEN. 3 déc. J 14 aucun dépôt coralligène. Ce n’est donc pas à l’aide des coraux, puis¬ qu’ils n’y existent qu’à l’état tout à fait exceptionnel, qu’on pourra trouver les dépôts contemporains du Corallien classique, mais bien à l’aide des fossiles que renferment en abondance les dépôts réguliers et normaux de ce même Corallien. Ce résultat sera même atteint avec d’autant plus de certitude et de facilité, que ces dépôts réguliers con¬ stituent la masse presque complète de l’étage là même où ce qu’on appelle le faciès coralligène est le plus complètement développé. Dans tous les cas, pour justifier ce qui précède et surtout pour bien fixer les idées, je vais rappeler ici quelle est la composition de l’étage corallien dans l’une des régions les plus typiques, la Haute-Marne, au¬ jourd’hui si bien connue, grâce aux travaux de MM. Tombeck, Royer, Barotte et de Loriol. Je cite textuellement M. Tombeck: » . Dans la Haute-Marne, le Corallien se partage en trois » grands groupes, dont chacun a au moins 60 mètres de puissance : » 1° Le Corallien supérieur se compose du calcaire à Astartes et de » l’oolithe de LaMothe, qui lui est subordonnée. Ces deux couches, que » quelques géologues rattachent à l’étage kimméridgien, représentent o ce que, dans le bassin de Paris, on appelle le Séquanien. » 2° Le Corallien moyen est constitué par ce que MM. Royer et Ba- » rotte ont nommé depuis longtemps le Corallien compacte, immense » massif calcaire, tantôt marneux ou subcompacte, tantôt lithogra- » phique, partagé aux deux tiers de sa hauteur par un lit d’oolithe » très-constant, connu sous le nom d’oolithe de Saucourt. Quelquefois » la partie de ce calcaire inférieure à l’oolithe de Saucourt, à Son- » court par exemple, affecte le faciès réciforme et grumeleux, et ne se » distingue plus guère, que par sa position stratigrapliique, du vrai » GJypticien, dont la position normale est un peu plus bas. « 3° Le Corallien inférieur ou Corallien proprement dit est extrô- » mement variable dans sa constitution . » (oolithe à Diceras, cal¬ caires grumeleux, calcaires suboolithiques, marnes sans fossiles, etc.) (1). En présence de cette énumération et des détails contenus dans les nombreux travaux de M. Tombeck, qui pourrait se refuser à voir dans le Corallien de la Haute-Marne le produit d’une mer normale et même d’une mer à très-longue période, puisque les nombreuses variations de faunes et de dépôts que l’on constate aujourd’hui dans une même coupe verticale n’ont pu se produire que sous l’influence de change¬ ments assez profonds, survenus à diverses reprises dans l’état général de cette mer ? (1) Bull., 3e sér., t. VI, p. 6. 1877. D1EULAFAIT. CORALLIEN. HS Horizon de rAmsnonites tenuilobatus. — Quand, sur n’importe quel point des Alpes, on s’élève au-dessus de la zone à A. transversarius, on rencontre invariablement une très-importante manifestation vitale, indiquée par un grand nombre d’Ammonites spé¬ ciales, parmi lesquelles VA. tenuilobatus a été prise pour caractéris¬ tique. Pendant fort longtemps cette faune avait été totalementinconnue dans le Jura, et comme, d’un autre côté, le Corallien classique, tel qu’il se présente dans le Jura, était inconnu dans les Alpes, on avait supposé que la zone à A. tenuilobatus de ces montagnes était un faciès à Céphalopodes correspondant à un faciès sans Céphalopodes, et cer¬ taines considérations avaient amené, en Suisse et en Allemagne, à la placer sur l’horizon du calcaire à Astartes du Jura. En 1872 je découvris cette zone en plein Jura, avec toutes ses espèces caractéristiques (1). Je l’avais reconnue alors depuis Trept (Isère) jusqu’à Nantua. Dans les années suivantes je la poursuivis au nord et je la retrouvai toujours avec les mêmes caractères. Je me suis arrêté à Champlitte (Haute-Saône). Du jour où j’eus découvert en plein Jura la zone à A . tenuilobatus , il semblait que la question de sa position dans la série des étages était par cela même résolue. Il n’en fut rien cependant, pour plusieurs rai¬ sons que je vais tout d’abord examiner. L’horizon où j’avais constamment rencontré la faune de VA. tenui¬ lobatus était celui des calcaires plus ou moins marneux et lithographi¬ ques qui, pour tous les géologues du Jura, servent de base au Coral¬ lien, et qui constituent ce qu’on a appelé Pholadomyen dans le Jura. Cette découverte contredisait bien des idées émises en France et au dehors ; cependant personne ne lacontesta. J’avais eu soin, du reste, de déposer dans les collections de la Sorbonne les pièces justificatives, avec les indications suffisantes pour qu’il fût toujours possible de les retrouver sur les lieux. Mais la question prit alors une face nouvelle, ou plutôt elle se transforma en une autre qui n’avait plus, pour ainsi dire, aucun rapport avec la première. Jusqu’à mon exploration du Jura en 1872, on admettait que la zone à A. tenuilobatus était sur l’horizon du calcaire à Astartes ; je.mon- (1) Cette découverte fut annoncée à la Société géologique par M. Hébert dans la séance du 18 novembre 1872 (Bull., 3e sér., t. I, p. 61). Plus tard (Bull., 3e sér., t. I, p. 172), M. Faisan en a réclamé l’honneur et a prétendu me l’avoir communiquée dans une rencontre absolument fortuite au lac d’Armaille. Je ferai simplement observer que les faits signalés par moi avaient été observés dans la région qui s’étend de Saint-Rambert à Nantua, à plus de 50 kilomètres du lac d’Armaille. dans des localités sur lesquelles, ni avant 1872, ni depuis lors, M. Faisan n’a écrit un seul mot. 116 DIEULAFAÎT. CORALLIEN. 3 déc. Irai qu’elle était séparée de cet horizon par l’ensemble complexe dont les géologues du Jura avaient fait de tout temps l’étage corallien, ensemble dont la puissance atteint et même dépasse parfois 200 mè¬ tres. Comme il s’agissait ici d’une question de stratigraphie pure, les paléontologistes qui voulaient placer la zone à A. tenuilobatus sur l’horizon du calcaire à Astartes se trouvèrent fatalement amenés à cette conséquence, que le Corallien du Jura, dans les régions où j’avais dé¬ couvert la zone à A. tenuilobatus, n’était pas le vrai Corallien. J’eus beau représenter que les faits que j’avançais embrassaient une vaste étendue du Jura classique, que, en particulier, la localité d’Oyonnax, oùd’Qrbigny a pris les types de son Corallien de l’Ain, faisait partie de cette région ; rien n’v fit : le Corallien du Jura méridional et du Jura central, même celui des localités prises jusque-là pour types, n’était pas le vrai Corallien. Malgré cette opposition, je continuai, dans les étés des années sui¬ vantes, à m’avancer toujours au nord. J’arrivai ainsi jusqu’à Cham- plitte, que je n’ai pas dépassé, comme je l’ai déjà dit. Partout les résultats furent identiques avec ceux que j’avais fait connaître dès 1872; ils peuvent se formuler delà façon suivante : D’un bout à l’autre du Jura, depuis Trept, dans le Nord de l’Isère, jusqu’à Champlitte, qui confine à la Haute-Marne, la zone à A. tenui¬ lobatus existe caractérisée par un certain nombre de ses Céphalopodes les plus typiques ; partout elle est inférieure à ce que les géologues du Jura ont appelé Corallien, en y comprenant le Glypticien ; partout elle est dans la partie supérieure de la division nommée Pholado- myen. Ces résultats acquis pour le Jura français, je devais essayer de décou¬ vrir, par l’étude du Jura suisse, à quoi tenaient les différences pro¬ fondes qui existaient et qui existent encore entre les conclusions des géologues suisses et celles d’un certain nombre de géologues français, les miennes en particulier. A l’aide des belles publications de la Commission de la Carte géolo¬ gique de la Suisse , j’ai étudié un certain nombre de localités types depuis la frontière de France jusqu’au lac de Waïlenstadt, où l’on rentre dans les Alpes. De tout ce travail il est résulté pour moi une idée très-nette de l’état des choses en Suisse et des causes auxquelles il faut attribuer le désaccord signalé plus haut. Il y a longtemps que ce résultat général est atteint, et si le mémoire actuel n’est pas publié depuis près de deux ans, cela tient à une difficulté que je ne pouvais résoudre par moi-même, mais qui à elle seule suffisait pour m’arrêter. Cette difficulté résultait de la succession et des attributions admises par M. Tombeck pour la Haute-Marne dans les horizons en question. 1877. DIEULAFAIT. CORALLIEN. 117 Dans cette région, en effet, la zone à A. tenuilobatus était, non sous les calcaires à Diceras, comme je l’avais vu partout, mais sur ces mêmes calcaires. Remarquons bien que M. Tombeck n’a jamais mis ce qu’il considérait comme le représentant de la zone à Ammonites tenui- lobatussuv l’horizon de l’Astartien, bien qu’on lui ait souvent attribué cette opinion. Mais la difficulté ainsi réduite n’en restait pas moins pour moi très-considérable, et telle qu’il m’était tout à fait impossible de passer outre. Quand j’eus étudié l’Argovie, la fameuse localité d’Oberbuchsiten en particulier, et qu’il fut bien établi pour moi que la zone à Céphalo¬ podes d’Oberbuchsiten n’était pas la zone à A. tenuilobatus du Jura et des Alpes, quelle était plus récente (1), les difficultés de la coupe de la Haute-Marne disparurent immédiatement. La faune que M. Tombeck plaçait dans la Haute-Marne sur l’horizon de celle d’Oberbuchsiten, pouvait bien en effet être du même âge ; mais ni l’une ni l’autre ne correspondaient à la zone à A. tenuilobatus des Alpes, ni même à l’horizon principal de celle de Baden à Baden même . Dès ce moment, je n’hésitai pas à dire à M. Tombeck qu’il devait abandonner complètement sa zone à A. tenuilobatus supérieure au calcaire à Diceras , et chercher celle du Jura et des Alpes, c’est-à-dire la véritable zone, au-dessous de tous ses coralliens, quelque fût du reste leur état pétrographique, dans sa zone oxfordienne à Belemnites Royeri. Ce résultat est aujourd’hui complètement atteint, comme le montre la note si importante présentée il y a un mois (2) par M. Tom¬ beck. Je m’empresse d’ajouter que si, guidé par la logique des faits observés en Argovie, j’ai pu annoncer à mon savant ami qu’il trouve¬ rait la zone à Ammonites tenuilobatus dans sa zone oxfordienne à Belemnites Royeri,]^ n’ai pas la moindre part à cette découverte. La note deM. Tombeck appelle cependant quelques observations. i° Entraîné par une logique qui me semble très-naturelle, eu égard aux faits paléontologiques observés jusqu'ici dans la Haute-Marne, M. Tombeck rattache la véritable zone à Ammonites tenuilobatus (zone à Belemnites Royeri ) à son ancienne zone à Céphalopodes (à Ammonites bimammatus) , placée à la base de son Corallien compacte, et fait ainsi rentrer dans le Corallien la zone à Belemnites Royeri. Au point de vue paléontologiquele raisonnement semble assez juste ; mais au point de vue stratigraphique c’est tout autre chose. Ces deux hori¬ zons sont en effet séparés par plus de cent mètres de dépôts divers et d’ailleurs très-réguliers. Or, quand même on démontrerait qu’au (1) Cette question sera étudiée dans un prochain mémoire. (2) Bull., 3e sér., t. VL p. 6. 118 DI EU L AF AIT. — CORALLIEN. 3 déc. point de vue zoologique les deux faunes sont constituées par des espèces identiques, cela ne fera jamais qu elles ne soient séparées par une énorme distance dans l’ordre des temps. 2° M. Tombeck considère comme possible que la zone à Ammonites tenuilobatus des Alpes corresponde à la fois à sa zone à Belemnites Royeri, à son ancienne zone à Ammonites tenuilobatus et à tout ce qui est compris entre elles deux par conséquent; il pourrait en être ainsi, soit parce que dans les Alpes il n’y aurait pas réellement de séparation possible entre les différentes parties, soit parce que les choses n’au¬ raient pas été étudiées d’assez près parles géologues de cette région. Je puis dès aujourd’hui vider complètement cette question. La zone à A. tenuilobatus dans le Jura et dans les Alpes correspond exclusivement à la zone à Belemnites Royeri de M. Tombeck ; je puis être parfaitement explicite sur ce point, car j’ai dès aujourd’hui la cer¬ titude de pouvoir retrouver dans les Alpes, au-dessus de la zone à Ammonites tenuilobatus dont j’ai toujours parlé, la zone correspon¬ dant à la zone supérieure de la Haute-Marne : c’est ce que je mon¬ trerai dans un prochain mémoire. 3° Ma dernière observation est relative à un point qui doit être soi¬ gneusement précisé. Il existe dans tout le Jura une faune particulière où dominent surtout les Oursins : c’est le Glypticien des géologues du Jura. Peu de dénominations ont contribué plus que celle-là à intro¬ duire la confusion dans la géologie de cette région, par cette raison, d’ailleurs très-simple, qu’il existe des Glypticiens au moins à quatre niveaux. Sans entrer dans l’étude de la position de tous ces Glypti¬ ciens, étude qui n’est nullement nécessaire pour le travail actuel, je dirai que je prends pour type du Glypticien celui de M. Tombeck dans la Haute-Marne, et cela parce que ce Glypticien est celui de Cham- plitte et que celui de Champîitte est le type auquel se rapporte, d’une manière parfaite, l’horizon auquel les géologues du Jura ont appliqué la dénomination de Glypticien. Or le Glypticien de la Haute-Marne avec ses Oursins typiques est toujours supérieur à la zone à Ammo¬ nites tenuilobatus : il en est exactement de même d’un bout à l’autre du Jura. Zone à Ammonites blmammatus. — Oppel a placé la zone à A. bimammatus entre sa zone à A. transversarius et sa zone à A. tenuilobatus. C’est dans cette position que je l’ai toujours retrouvée, non-seulement dans le Jura, mais dans les Alpes. Il n’en est pas de même partout, puisque dans la Haute-Marne elle remonte, d’après M. Tombeck, jusqu’à la base du Corallien compacte ou Corallien moyen. D’un autre côté, d’après notre savant collègue, VA. bimam¬ matus se trouverait à Maranville exactement au niveau assigné par 1877. D1EULAFAIT. CORALLIEN. 119 Oppel, au-dessous de la zone à Belemnites Royeri. En admettant que rien ne vienne modifier l’état de choses admis par M. Tombeck, ni la détermination de Y Ammonites bimammatus dans la Haute-Marne, il faudra noter soigneusement que VA. bimammatus , au point de vue de la géologie pratique , est une espèce aussi mauvaise que possible, et à l’avenir on devra ne tenir compte de ses indications que dans une mesure tout à fait générale. Ou doit en dire autant, et pour les mêmes raisons, de Y A. Marantianus . Je puis maintenant établir la succession des dépôts compris entre les deux horizons pris pour limites (Ptérocérien en haut, zone à A. transvers arius en bas). J’emprunte cette succession type à la Haute-Marne, d’abord parce que, grâce aux travaux si remarquables de M. Tombeck et de ses collaborateurs, les terrains de la Haute-Marne, dans les étages qui nous occupent, sont bien mieux connus que dans n’importe quelle autre partie du Jura, ensuite parce que, pour laisser toute leur valeur à mes conclusions définitives, il est nécessaire que mes recherches personnelles n’interviennent en aucune façon dans la constitution de ce tableau type qui va me servir de terme de com¬ paraison. Ptérocérien . 6. Calcaire à Astartes. 6 * Os 5. Corallien supérieur, 4. Corallien moyen. 3. Ancienne zone à Ammonites tenuilobatus de M. Tombeck. 2. Corallien inférieur. 1. Zone à A. tenuilobatus (à Belemnites Royeri de M. Tombeck). a. Zone a. Ammonites Babeanus. b. Zon e k Ammonites transversarius. IL Étude spéciale du Haut-Jura ( région de Saint-Claude) , Dans la coupe de Montépile, près Saint-Claude, donnée parÉtallon, J 20 DÏEULAFAIT. CORALLIEN. 3 déc. j’avais parfaitement reconnu, comme dans le reste du Jura, la zone à Ammonites tenuilobatus. L’examen détaillé de la partie inférieure de cette division me montra un faciès assez marneux, avec Gastéropodes (notamment des Ptérocères) et nombreux bivalves parmi lesquels les Astartes ne sont pas rares. Je commençai alors à soupçonner la cause pour laquelle, dans la Suisse orientale et ailleurs, on mettait la zone à Ammonites tenuilobatus sur l’horizon du Calcaire à Astartes ; mais je ne pouvais formuler cette idée avant d’avoir étudié la Suisse, surtout sa partie orientale. Aujourd’hui cette étude est faite ; en outre, un tra¬ vail qui simplifie énormément la tâche que je me suis imposée a été publié par M. P. Choffat (1). M. Choffat a étudié les environs de Saint-Claude, et il reconnaît que la zone à Ammonites tenuilobatus existe parfaitement caractérisée là où je l’avais reconnue moi-même. J’ai donc dans cet horizon une base parfaitement nette, que je puis prendre pour plan de repère ; mais, ce qui est plus important encore, notre savant collègue trouve là ce qu’il considère comme le pendant de Wangen, c’est-à-dire les Céphalopodes de la zone à Ammonites tenuilobatus mélangés avec les fossiles caracté¬ ristiques de VAstartien duJurabemois. Coupe de Montépile. — Cette coupe, donnée d’abord par Étallon, l’a été de nouveau par M. Choffat ; je l’ai relevée moi-même couche par couche. Le tableau ci-contre (p. 121) reproduit les coupes d’Étallon et de M. Choffat, construites à l’échelle. Comparaison des coupes. — - L’épaisseur totale est de 363 mètres pour Étallon, de 31 7m5 pour M. Choffat. Une première détermination faite en partant du sommet des calcaires coralliens m’a donné 356mè- tres ; une deuxième exécutée en sens contraire m’en a donné 372. Le chiffre de M. Choffat doit donc être un peu trop faible. Je ne me serais pas du reste arrêté sur ce point, si je n’avais une raison spéciale, comme on le verra dans un instant. La division supérieure a 57m5 dans la coupe de M. Choffat, 58 dans celle d’Étaîlon ; il y a donc identité entre le n°9 d’Étallon et le n° 7 de M. Choffat. Sous la division 7 de M. Choffat vient sa division 6, dont l’épais¬ seur est de 34 mètres ; elle correspond à la division 7 d’Étallon. épaisse de 37 mètres. Mais entre les divisions 7 et 9 d’Étallon, il existe un ensemble de bancs dolomitiques parfaitement stratifiés, puissant de 15 mètres, qui ne figure pas sur la coupe de M. Choffat. D’un autre côté, ce dernier auteur appelle couches de Valfin ses divisions 7 et 6 (1) Bull. Soc. géol., 3e sér., t. III, p. 764; 1875. 1877. D1EULAFA1T. CORALLIEN. 121 Coujpe de Montêpile. (Choffat.) (Étallon.) O O B i— I Ci a S 73 > 'V T3 co © . Æ s O CO 3 O O i-H cfl c/3 •Iofcit©« Ce n’est pas là un cas particulier aux ophites, et j’ai pu observer dans un grand nombre de roches, notamment dans plusieurs basaltes du Morvan, la même association ; le mica noir ferro-magnésien paraît jouer par rapport au fer oxydulé le même rôle que le sphène par rapport au fer titané. Je vais décrire sommairement quelques ophites, en énumérant leurs minéraux composants dans l’ordre de leur consolidation pro¬ bable. I. Oplittes à Labrador. 1° Pointement de Lajprabende, commune de Caupenne. Cette ophiteest noirâtre, cristalline, euritique. A la loupe, on y distingue un minéral clair feldspathique et un autre noir-verdâtre présentant des clivages. Au microscope, le fer oxydulé domine sur le fer titané et se trouve accompagné de lamelles de biotite. Le labradorite, allongé suivant l’arête hy g\, à lamelles hémitropes suivant la loi de l’albite, avec mâcle de Carlsbad superposée, est très- frais et limpide. Il se montre de consolidation récente, rarement cassé et à bords intacts. Le pyroxène est légèrement brunâtre, absolument dépourvu de dichroïsme; il présente ses deux clivages m, m, et passe au diallage par développement de petites inclusions granulées, brunâtres, probable¬ ment parallèles à h i. Ce passage se montre de préférence sur les bords des plages assez étendues depyroxène, dont le centre est limpide et ne contient que quelques inclusions vitreuses et quelques pores à gaz. Le pyroxène moule les éléments précédents et forme de grandes plages également étendues dans tous les sens, comme hachées par les cris¬ taux entre-croisés de labradorite. (1) Cours du Collège de France, année 1877. 1877. MICHEL-LÉVY. — 0PH1TES DES PYRÉNÉES. 165 Le quartz forme quelques rares granules récents, avec inclusions aqueuses à bulles mobiles. Enfin la roche contient de nombreuses plages de serpentine verte et jaune, souvent en relation évidente de position avec le pyroxène, mais parfois isolées et rappelant la forme hexagonale allongée, avec cassures rectangulaires, du péridot. Cette serpentine agit vivement sur la lumière polarisée et présente par places un dichroïsme bien marqué. 2° Pointement ophitique de Lès. Cette ophite est noirâtre, très-cris¬ talline, grenue. On distingue à l’œil un feldspath à reflets bleuâtres et un élément noir clivable. Au microscope, le fertitanè domine sur le fer oxydulé; il se présente en cristaux creux, remplis et entourés par un enduit grisâtre et même parfois par des cristaux allongés de sphène. Le labradorite est identique avec celui de Laprabende, mais moins abondant. L’élément bisilicaté domine ici ; il se compose d’un très-beau py¬ roxène incolore, présentant un des clivages m,m, plus marqué que l’autre, surtout plus continu. Les grandes plages pyroxéniques sont souvent mâclées suivant la face hlf avec axe de rotation perpendicu¬ laire ; dans ce cas, la position des clivages, jointe à celle des extinc¬ tions, donne une détermination précise des axes d’élasticité du miné¬ ral. Il passe, comme dans P ophite précédente, au diallage par le développement de fines stries brunâtres, lamelleuses, souvent parallèles à hi ; les granulations sont de très-petite dimension et opaques; elles abondent dans F ophite de Lès. Une transformation plus profonde du pyroxène a lieu par places: il se montre alors d’un beau vert, avec dichroïsme intense dans les teintes vertes et bleues; les extinctions et les clivages indiquent dans ce cas une épigénie du diallage en hornblende. Cette hornblende paraît elle-même cà et là transformée en biotite, comme M. Zirkel l’avait déjà remarqué pour d’autres ophites. II. Opiittes à Oligoclase. 1° Pech de Salies. Cette ophite est euritique, avec taches vert d’herbe. On y voit, à l’œil nu, des clivages diallagiques, quelques grains de quartz et de la pyrite. Au microscope, la roche se montre riche en fer titane , parfois réti¬ culé, avec enduits de sphène. L’oligoclase est rarement frais et beaucoup plus attaqué que le labra¬ dorite des ophites précédentes; il est allongé suivant pgi et présente seulement la mâcle de l’albite. Le pyroxène incolore ou à peine brunâtre, dépourvu de dichroïsme, abonde dans cette ophite ; il est en grande partie sous la forme de 166 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 17 déc. t Hallage avec très-fines stries brunâtres, et par places transformé en serpentine. Vêpidote est fréquente dans les opliites de Salies ; elle est très-légè¬ rement verdâtre, à peine dichroïque, et présente tous les caractères décrits ci-dessus. On la reconnaît pratiquement, entre les Niçois croisés, à la limpidité et à l’éclat exceptionnels de ses couleurs, plus vives encore que celles du pyroxène. Elle forme des agrégats de petites lamelles orientés dans tous les sens, sans allongement marqué dans une direction quelconque, avec un clivage très-prédominant. Sa conso¬ lidation est postérieure à celle du pyroxène, qu’elle moule certainement par places, bien qu’elle semble aussi y former des inclusions. Le quartz granulitique est abondant dans les opliites de Salies et de consolidation postérieure à celle de tous les autres éléments. 2° commune de Bastenne. Ophite noire, très-euritique, ressemblant aux grunsteins des auteurs allemands. On y distingue quelques parties vert d’herbe et de la pyrite. Au microscope, cette ophite présente la même association que celle de Salies ; cependant le fer titané y paraît remplacé par du fer oxy - dulê ; le pyroxène diallagique est en plus petites plages ; Yêpidote y est rare, le quartz granulitique très-abondant. 3° Église de Gaujacq. Cette ophite est exactemement à l’œil et au microscope la répétition de celle de Salies. 4° Mont-Né, près Cauterets. Ophite euri tique, gris-bleuâtre, avec noyaux vert-foncé, perçant des calcaires à Cyathophyllum. Cette ophite est du type à oligoclase; on y distingue au microscope les éléments précédemment décrits : fer titané, avec enduits de sphène très-abondants, oligoclase, pyroxène peu diallagisant, rares lamelles r Yêpidote . La structure est identique avec celle de Salies ou de Lapra- bende. Les noyaux vert-foncé, visibles à l’œil nu, sont composés d’une matière serpentineuse, verte, amorphe, sans action sur la lumière polarisée. 5° Biarritz. Ce gisement classique présente à l’œil deux types assez différents, que l’étude microscopique réunit; le second n’étant que l’état euritique du premier ; celui-ci constitue une roche vert-foncé, avec quelques taches vert d’herbe ; il contient un minéral vert, à grands clivages faisant entre eux des angles voisins de 120° ; il semble donc qu’on ait affaire à de l’amphibole. On aperçoit en outre un feldspath à clivages verdâtres nacrés. Le second type est constitué par une roche euritique, d’un vert pâle, avec taches vert d’herbe. L’un et l’autre sont très-durs et leurs surfaces sont polies par les vagues; car le pointement ophitiquede Biarritz n’est accessible qu’à marée basse. Au microscope, l’ ophite de Biarritz présente un des types les plus 1877. MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. lf>7 instructifs de la série, car les épigénies y sont nombreuses et d’une extrême netteté. Je décrirai ici avec quelques détails le type vert- foncé à grands cristaux. Le fer titane en trémies largement développées est, comme toujours, empâté de sphène. L ’oligoclase, très-attaqué, est en partie transformé en calcite, cir¬ constance à laquelle il doit de donner de vives couleurs entre les Niçois croisés. Le pyroxène se présente çà et là en grandes plages encore intactes, incolores ou à peine brunâtres, absolument dépourvues de dichroïsme ; il possède ses deux clivages caractéristiques m, m, dont l’un est plus continu que l’autre ; sa nature diallagique est mise en évidence par la présence, en bien des points, des inclusions caractéristiques du dial - lage, alignées, non seulement dans les précédents clivages, mais visi¬ blement aussi suivant une foule de petites stries, servant dans la zone phi de bissectrice à m, m, et parallèles à hi. Dans ce cas (zone phi ) l’extinction a lieu précisément suivant ces stries. L’ophite de Biarritz présente les plus probants exemples de ce passage du py¬ roxène au diallage, notamment sur les bords. Au milieu des grandes plages dialîagiques, on aperçoit des parties vertes irrégulièrement limitées et se fondant, pour ainsi dire, avec le pyroxène incolore ; ces parties colorées sont fortement dichroïques en vert intense et même dans les teintes bleuâtres. Tantôt elles effacent simplement les clivages du pyroxène, tantôt il s’y développe de lins clivages nouveaux à angles aigus. Entre les Niçois croisés, les parties colorées ne s’éteignent plus en même temps que le pyroxène, et quand on peut distinguer leurs nouveaux clivages, l’extinction se fait souvent suivant leurs bissectrices, ce qui est un des caractères de la Hornblende pour les zones plii etpgi (1) ; il y a donc ici, avec évidence, ouralitisa- tion partielle du diallage. Mais là ne s’est pas arrêtée la transformation du minéral bisilicaté ; par places, dans les plages de diallage transformées en hornblende, on voit de nombreuses houppes d’une substance radiée verte, également dichroïque, que je rapporte à la chlorite. Il y a donc eu là, non pas une simple transformation physique, mais une modification chimique par perte de chaux. Or l’ophite de Biarritz contient, également en abondance, un miné¬ ral riche en chaux, de consolidation plus récente que le diallage, c’est Yépidote. Elle n’a plus ici les caractères peu connus que je lui ai trouvésdans l’ophite de Salies; c’est une substance jaune-citron, d’un (1 )Ann. Mines, J oc. cit.. p. 433. 168 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 17 déc. dichroïsme très-sensible, en petites lamelles irrégulières, qui se parent, comme toujours, de couleurs très-brillantes entre les Niçois croisés. Sa production date probablement de l’ouralitisation du diallage, mais il me paraît difficile d’en faire, à proprement parler, un minéral d’ori¬ gine secondaire ; la transformation est trop profonde et d’un méca¬ nisme trop général pour ne pas avoir été apportée en puissance par la roche encore fondue : elle date vraisemblablement de son stade de consolidation. Il y a en outre de très-nombreux granules de quartz récent, qui paraissent de consolidation postérieure à tous les éléments pré¬ cédents. 6° Lacourt. L’ophite de Lacourt rentre absolument dans les types précédents; elle est riche en oligoclase bien conservé et en diallage à grandes plages; le fer oxydulê s’y montre bien caractérisé. Les filon- nets d’épidote n’y sont pas rares. 7° Saint-Béat. Cette ophite présente à l’œil un minéral vert, à longs cristaux fibreux, avec les clivages de l’amphibole, un feldspath blanc nacré et quelques taches vert d’herbe. Au microscope, la roche de Saint-Béat m’a présenté les plus beaux cristaux en trémies de fer titane qu’il m’ait été donné d’observer ; ils sont de grande taille, accompagnés d’enduits de sphène et de lamelles rouges légèrement translucides de fer oligiste . Le feldspath triclinique est en assez grandes plages, généralement allongées suivant les traces de la face gy ; souvent un des systèmes de lamelles hémitropes est extrêmement étroit et même difficile à voir; il y a de fréquentes extinctions suivant pgy dans la zone parallèle à cette arête; dans le cas où les lamelles hémitropes s’éteignent symé¬ triquement de part et d’autre de la ligne de mâcle (zone perpendicu¬ laire à gy ), les extinctions comprennent un angle maximum de 33°. Ce sont là des caractères appartenant exclusivement à Y oligoclase. A la mâcle de l’albite, se superpose souvent celle de Carlsbad. Outre les grandes plages d’ oligoclase, il s’en présente aussi de petites plus allon¬ gées, qui rappellent alors entièrement l’état quasi-microlithique con¬ staté dans les ophites précédentes. Quelques-unes des formes feldspathiques de Saint-Béat peuvent être rapportées à Yorthose; je ne mentionne cette circonstance exception¬ nelle que pour corroborer une observation analogue de M. Zirkel, portant sur l’ophite de Pouzac (Bagnères-de-Bigorre). Le pyroxène paraît ici entièrement ouralitisé; il est remplacé par de grandes plages, souvent mâclées suivant la face hy, d’une amphibole présentant un état fibreux bien marqué parallèlement à cette face. Parfois cependant lés clivages m, m sont aussi apparents. Cette i 877. MICHEL-LÉVY. — OPHiTES DES PYRÉNÉES. 169 amphibole est verte, très-sensiblement diehroïque; les extinctions dans la zonefti gi sont souvent assez éloignées de cette arête et attei¬ gnent jusqu’à 18 et 20°. Elle est probablement à rapporter en majeure partie à Yactinote. L’aclinoteest, elle-même, par places transformée en chlorite. Cette ouralitisation coïncide avec une extrême abondance d ’épidote, en gros et petits cristaux enchevêtrés d’un vert-jaunâtre pâle, à peine diehroïque; ses nids et ses traînées sont çà et là associés à de la calcite. Il y a en outre beaucoup de quartz granulitique, formant comme le ciment des éléments précédents et semblant, par places, épigéniser l’oligoclase et même l’amphibole. Je répéterai, pour l’ophite de Saint-Béat, l’observation que j’ai faite à propos de celle de Biarritz : les éléments primitifs ont ici subi des modifications successives, qui méritent sans doute le nom de secon¬ daires, puisqu’elles se sont produites aux dépens de minéraux déjà consolidés ; mais ces modifications portent un cachet trop intime pour ne pas constituer probablement la dernière phase de consolidation qui a immédiatement succédé à h épanchement de la roche. Rang a assigner aux Ophites dans la série pétrographique. En résumé, le minéral le plus caractéristique des ophites est le dial- lage en grandes plages; leur structure habituelle est une structure de passage entre l’état granulitique et l’état microlithique; le diallage est constamment de consolidation postérieure à celle des plagioclases. Les cristaux anciens ou grands cristaux y sont rares ; il y a générale¬ ment absence de pâte amorphe et de microlithes proprement dits. Il convient donc de comparer les ophites aux euphotides et aux gab- bros et de les considérer comme des passages de ces roches d’un type granulitique à celles où, comme dans les basaltes, le type porphyrique ou microlithique domine. On voit, par les descriptions qui précèdent, que l’analyse microsco¬ pique donne tort à l’opinion jadis soutenue par MM. Virlet d’Aoust, Magnan et Garrigou (1), qui met en doute la nature éruptive des ophites. Quelles sont les régions où paraissent des roches analogues ? On verra plus loin que, quelle que soit l’incertitude dans laquelle on se trouve au sujet de l’âge des ophites, aucun auteur n’a songé à les considérer comme plus anciennes que le Trias ; ce sont donc des roches (1) Bull., t. XXV , p. 7 54; 1868, 170 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 17 déc. relativement récentes et il nous faut laisser de côté, dans la compa¬ raison poursuivie, les gabbros anciens, pour nous reporter aux roches à diallage et plagioclase de la série récente, auxquelles je propose de réserver le nom d’euphotides. On trouve d’abord les ophites d’Espagne, avec lesquelles celles des Pyrénées sont, à proprement parler, entièrement identiques. On con¬ state la même identité avec une roche du massif volcanique inférieur de La Réunion, que M. Vêlai n fera bientôt connaître en détail. M. Barrois a également recueilli en Bretagne des échantillons d’une roche à diallage et labrador que l’on peut absolument identifier avec l’ophite de Laprabende. Les euphotides et serpentines des Alpes du Dauphiné présentent une série remarquablement analogue au point de vue minéralogique et même à celui de certains détails de structure, tels que la consolida¬ tion récente de l’élément bisilicaté en grandes plages. Les serpentines dialîagiques, granitones et diorites de Toscane offrent des variétés très-analogues aux ophites ; cette comparaison a déjà été faite et on la trouve explicitement développée dans un mé¬ moire de M. Coquand sur les gypses du promontoire Argentario (1), mémoire dans lequel l’auteur se montre frappé de l’analogie des phé¬ nomènes métamorphiques développés en Toscane par les euphotides, et dans les Pyrénées par les ophites : marnes bigarrées, gypse, sel gemme, dolomies, etc., sont en effet également développés dans les deux contrées. La Monzonite et les roches à ouralite du Tyrol prêtent aux mêmes observations et aux mêmes rapprochements : les phénomènes de trans¬ formation du pyroxène en actinote, en hornblende (ouralitisation), voire même en épidote, et enfin en serpentine, sont aussi fréquents dans la série du Tyrol que dans les ophites des Pyrénées. Le méta¬ morphisme des calcaires voisins des éruptions produit ici et là les mêmes minéraux. Les belles roches métamorphiques à grenat et hedenbergite des environs de Cauterets rappellent entièrement les roches similaires du Tyrol. Enfin, de part et d’autre, on a des roches relativement récentes présentant dans leur structure un cachet grani¬ tique, à coup sûr remarquable eu égard à leur âge géologique. Si de la série basique on passe à des roches plus acides, comme le type des ophites à oligoclase et quartz granulitique permet de le faire sans sortir du même groupe, on trouve également des roches similaires dans la série granulitique récente: porphyres bleus de l’Esterel, gra¬ nités récents d’Algérie (Grande Galitte), de Tunisie et de l’île d’Elbe, (1) Bull. Soc. géol.. 2e sér., t. III, p. 302 ; 1846. 1877. MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 171 grunsteins de Hongrie. Plusieurs de ces roches contiennent de l’am¬ phibole., de l’augite, du sphène, et M. Barrois a rapporté d’Espagne de très-beaux types de micro-granulites récentes augi tiques, faisant littéralement le pendant, dans la série récente, de certains kersantons et porphyres granitoïdes anciens, tels que les porphyres de Rochesson et de Saint-Amé dans les Vosges (micro-pegmatites avec beaux cris¬ taux anciens de pyroxène et grande abondance de biotite). Nous sommes donc amenés, par les considérations précédentes, à rattacher lesophites à une grande famille de roches granulitiques ré¬ centes; elles constituent dans cette famille une classe riche en augite diallagique; d’une part, elles passent à de véritables granulites encore augitiques, mais admettant l’oligoclase, l’orthose et une grande abon¬ dance de quartz granulitique ; de l’autre, elles vont jusqu’à des roches à labrador etdiallage, dans lesquelles le péridot fait peut-être son ap¬ parition sous forme de serpentine secondaire. Il reste à trouver les passages à la Lherzolithe proprement dite, qui va jusqu’à constituer de véritables péridotites qui sont peut-être de la même famille éruptive. Age géologique des Ophites. Quel est l’âge géologique de ces diverses roches, et en particulier des ophites ? Il y a malheureusement à cette question autant de ré¬ ponses que d’auteurs, et, comme des géologues qui font autorité dans la science n’ont pu se mettre d’accord sur ce sujet, il faut en conclure qu’il présente de grandes difficultés. Boué croit le gypse qui accompagne si fréquemment les ophites, de l’âge des Grès bigarrés. Dufrènoy, qui a tout au moins démontré le métamorphisme intense développé dans leur voisinage par les ophites, les considère comme postérieures à tous les terrains tertiaires et seulement antérieures aux terrains diluviens. Lyell, Cordier, MM. de Freycinet et Crouzet y voient des roches éruptives delà période crétacée. M. Leymerie les regarde comme antérieures à la base du Crétacé, dans les conglomérats duquel on en trouverait des fragments. M. Hébert voit dans les marnes bigarrées qui servent de cortège aux ophites les représentants des Marnes irisées, e’t pour expliquer la pré - sence si fréquente des pointements ophitiques au milieu du terrain nummulitique des Pyrénées, il recourt à l’hypothèse de failles multiples mettant en contact des terrains d’âges très-divers. M. Raulin (1) signale des cailloux d’ophite dans la carrière du (1) Actes Soc. Linn. Bordeaux, t, XXVI ; 1866. 172 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 17 déc. « Houz (Pouy d’Arzet), à la base de la Craie, et des cailloux roules d’o- phite dans des marnières appartenant au Miocène moyen des environs de Dax (carrière du bois d’Oro). La première de ces observations paraît contredite dans une note de M. Genreau (1), qui, à la suite de nouveaux sondages entrepris au voisinage de Dax dans le but de rechercher le sel gemme, fait ressortir l’intime connexion des sources salées chaudes ou froides, des gise¬ ments de sel gemme et de gypse, et des pointements ophitiques de la contrée, avec une grande ligne de fracture N. 152° E., qu’il rapporte au soulèvement du Mont-Yiso et qui aurait disloqué les étages infé¬ rieurs de la partie moyenne du terrain crétacé dans les Pyrénées. La coupe de la falaise de Biarritz donnée par M. Jacquot ne permet guère de douter que le pointement classique d’ophite, entre le moulin de Chabiague et celui de Mouligna, ne soit postérieur au terrain nuin- mulitique; la même observation peut s’appliquer, d’après des notes inédites de M. Jacquot, aux pointements ophitiques des environs de Caupenne, et notamment à la belle roche à labrador de Laprabende. D’autre part, M. Jacquot a observé, comme M. Raulin, des galets roulés d’ophite dans une marnière du Miocène moyen des environs de Dax ; j’attache une grande importance à ces observations, parce que l’état roulé de ces débris ne permet pas de les confondre avec les fragments anguleux des brèches de friction qui accompagnent souvent la sortie des roches éruptives à l’état pâteux. Si des Pyrénées nous passons aux autres régions où j’ai signalé des roches analogues aux ophites, nous voyons que M. Macpherson s’est trouvé, dans la province de Cadix (2), en présence des mêmes difficultés que les géologues français ; pour lui, les ophites, les gypses et les sels gemmes qui leur font cortège, sont post-nummulitiques et même mio¬ cènes; ils sont certainement antérieurs au Pliocène. Les coupes de M. Lory montrent les euphotides des Alpes pos¬ térieures au Trias et même aux premières couches de l’Infrà-lias. La Monzonite du Tyrol est, d’après les derniers travaux de MM. vom Rath (3) et Doelter (4), postérieure au Muschelkalk; comme MM. de Richthofen et de Lapparent, ces géologues considèrent la Monzonite comme triasique. En Toscane le problème paraît moins ardu et plus déterminé : (1) Soc. Sciences, Lettres et Arts de Pau , 1872. (2) Bosquejo geologico de la provincia de Cadiz ; 1873. (3) Der Monzoni irn südœstlichen Tirol, Verhandlungen des naturh. Vereins der Pr. Rheinlande und Westfalens, 4csér., t. II, Sitzungsberichte. p. 85 ; 1875. (1) D:r geologische Bau, die Gesteine und Miner al fundstætten des Monzonigebirges in Tirol, Jahrb . K. K. Geol. Reichsanstalt, t. XXV, p. 207; 1875. 1877. MICHEL-LÉVY. — 0PH1TES DES PYRÉNÉES. 173 d’après MM. Savi et Cocchi (1), une longue suite d’éruptions grani¬ tiques s’est produite après le Nummulitique et dans les premières cou¬ ches du terrain ophiolithique, que, malgré l’opinion deM. Coquand(2), ils considèrent comme miocène. Les éruptions auraient eu pour pré¬ curseur le soulèvement des Apennins, de même qu’une partie au moins des ophites semble dater du soulèvement des Pyrénées. Considérations théoriques sur l’age des roches granulitiques RÉCENTES. On voit, parle résumé qui précède, que l’âge des euphotides et des ophites semble osciller entre le Trias et le Miocène, soit que l’on con¬ sidère chaque groupe naturel de roches isolément, soit qu’on en regarde l’ensemble. De patientes observations stratigraphiques sur le terrain, corroborées par l’analyse microscopique des roches, pourront seules résoudre définitivement cette question si controversée, et res¬ treindre tout au moins la limite plausible des incertitudes. Je cherche¬ rai, en terminant, à faire ressortir, par quelques considérations théo¬ riques, l’intérêt considérable qui s’attache à la question de l’âge de la venue granulitique récente, et en particulier des ophites qui me pa¬ raissent en faire partie. Came de la récurrence granulitique tertiaire . J’ai cherché, il y a quelques années (3), à établir qu’à partir de la période tertiaire, il y avait eu récurrence d’une grande partie des types présentés par les roches plus anciennes. Ainsi, entre la consolidation du gneiss et le commencement de l’époque triasique, on peut distinguer dans les roches acides deux grandes familles réunies par un type de transition : I. Roches gpamïHüques, entièrement cristallisées, comprenant : l°Les granités (agrégation confuse, quartz rarement polyédrique); 2° Les granulites (agrégation régulière (pegmatite graphique) et généralement quartz à contours polyédriques réguliers); 3° Les micro-granulites, qui sont des granulites à grains fins . Type de transition, comprenant : Les micro-fyromérides avec globules à extinction et quartz globulaire , dans lesquelles une partie de la silice est à l’état colloïde. (1) Bull., 2e sér. , t. XIII, p. 226 ; 1856. (2) Bull., 2e sér. , t. I,p. 421; 1844. (3) Ann. Mines, 7e sér., t. VIII, p. 106 ; 1875. 17 déc. 174 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. II. Roches porphyrlques, colloïdes et vitreuses, comprenant : 1° Les porphyres pe'trosiliceux fluidaux, avec globules à croix noires, très- colloïdes ; 2° Les pyrome'rides avec gros globules, et les rétinites ou pechsteins vitreux. Les roches basiques anciennes peuvent également être subdivisées en deux grands groupes : l’un graiiailttlciiie, entièrement cristallisé en éléments à peu près également développés dans tous les sens, compre¬ nant les gabbros, les diabases, les diorites, etc. ; l’autre porpliy- ricjue, plus ou moins vitreux et surtout microlithique, comprenant de grands cristaux, mais aussi des microlithes généralement très- allongés dans un sens déterminé, rappelant ceux qui se développent souvent dans les laitiers de haut-fourneau (pyroxène) ; ce groupe se¬ rait principalement représenté par les mélaphyres et les porphyrites. Il paraît démontré que, si Ton fait abstraction des accidents locaux, les roches dans leur évolution tendent à passer par gradations insen¬ sibles du premier type au second. Seulement, les roches les plus an¬ ciennes de la période tertiaire sont revenues à la structure granuli- tique ; pour la série acide, le fait paraît incontestable et l’on connaît dans les roches éruptives tertiaires toutes les structures précédemment énumérées. Dans son récent et remarquable traité de pétrographie (1), M. Ro- senbusch a adopté comme base de sa classification, une séparation tranchée entre les roches antè-tertiaires d’une part, et les roches ter¬ tiaires et post-tertiaires de l’autre. Seulement il pense que ces der¬ nières présentent quelques lacunes ; ainsi, parmi les roches acides récentes il ne connaît pas de granophyres (partie des micro-pegma- tites, partie des micro-pyromérides avec globules à extinction). Cette lacune n’existe cependant pas, et j’ai déjà signalé (2) de fort belles micro-pyromérides tertiaires avec globules à extinction, notamment en Hongrie (Clotilde-Kluft à Schemnitz). Pour les roches basiques, la même récurrence vers le type granuli- tique s’est certainement produite; nous en avons pour témoins les abondantes éruptions de diorites et d’euphotides de la Toscane ; nous savons aussi que, de ce type granuli tique, les roches basiques ter¬ tiaires ont passé au type microlithique, dont les basaltes sont un exemple parfait ; dans bien des cas, il est difficile de distinguer les ba¬ saltes des mélaphyres permiens (3). Ainsi, en résumé, depuis la consolidation des gneiss jusqu’à la fin (1) Mikroskopische Physiographie der massigen Ge*steine ; 1877. (2) C.-R. Ac. Sc., 16 oct. 1876. (3) Cf. Borickv, Studien anden Melaphyrgesteinen Bôhmens, p. 6 ; 1876. 1877. MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 175 du Permien d’une part, depuis la fin du Nummulitique jusqu’à la pé¬ riode actuelle de l’autre, nous voyons les roches passer par gradations insensibles, et en deux séries parallèles, du type granulitique au type porphyrique. Le seul changement brusque qui interrompe l’évolution naturelle des produits éruptifs du globe, correspond à une longue pé¬ riode de repos qui comprend tout ou partie du Trias, le Jurassique, le Crétacé et le commencement du Tertiaire. 11 n’est pas douteux, en effet, que, tout au moins en Europe, l’acti¬ vité éruptive n’ait subi, pendant cette longue période, une éclipse presque totale. La seule exception qu’il faudrait noter ici serait préci¬ sément l’âge de quelques ophites et de quelques euphotides des Alpes et du Tyrol. Si on les considère comme triasiques, on les fait brusquement suc¬ céder à des roches basiques de composition chimique analogue, appar¬ tenant à un type franchement microlithique; car tels sont habituelle¬ ment les mélaphyres du Permien. Cette discontinuité sans cause appa¬ rente me paraît illogique, et je vais essayer de donner, au contraire, une explication rationnelle de la récurrence granulitique tertiaire sur¬ venant après un long temps de repos. Depuis l’admirable mémoire d’Élie de Beaumont sur les émanations volcaniques et métallifères, et les travaux synthétiques de M. Daubrée, notamment sur les météorites, on se représente volontiers le globe terrestre comme composé d’un noyau de fer impur fondu, d’une zone intermédiaire de scories oxydées en voie de métamorphose, enfin d’une série de voussoirs solides traversés par de nombreuses fissures qui laissent pénétrer l’air et l’eau de haut en bas, et qui, dans le sens inverse, servent d’évents aux produits gazeux distillés constamment par le centre incandescent du globe. C’est à ces produits gazeux, non moins qu’aux différences de densité, qu’il faut rapporter l’enrichissement en silice des écumes supérieures aux dépens des couches plus profondes et plus denses. Sur une plus petite échelle, le même phénomène se produit à la surface du sol, pendant l’épanchement des roches éruptives : M. Fouqué a signalé les véritables meulières siliceuses qui surmontent certaines masses de laves basiques ; de même les variolites de la Durance, qui ont servi de condenseurs aux euphotides à labrador du Mont-Genèvre, sont des roches essentiellement plus acides et à oligoclase ; Élie de Beau¬ mont a esquissé ce point de vue théorique, en traitant des pointements degreisen qui servent de condenseurs aux granulites à mica blanc. Tout en servant de véhicules à certains corps tels que le silicium, et en agissant ainsi sur la composition chimique des écumes qu’ils tra¬ versent, les produits gazeux préparent aussi la composition minérale»- 176 MICHEL-LÉVY. — OPHITES DES PYRÉNÉES. 17 déc. gique et même la structure que les roches encore fluides amèneront pour ainsi dire en puissance avec elles, lors de leur épanchement. Car, d’une part, certains cristaux paraissent s’être consolidés longtemps avant la sortie de la roche qui les contient ; on sait combien les cris¬ taux anciens, dont le volume et les zones d’accroissement supposent souvent un long temps d’incubation et de développement, sont par¬ fois corrodés et brisés. D’autre part on est frappé, parmi les nom¬ breuses variétés de roches éruptives, de voir le cercle relativement restreint dans lequel restent celles de même composition chimique et de même âge; les circonstances de gisement ont sans doute une in¬ fluence marquée sur le grain et sur la structure des roches, mais cette influence me paraît rester bien au-dessous de ce qu’on aurait pu en attendre à priori : ainsi les diverses ophites étudiées plus haut con¬ stituent une famille bien spécifiée, dont la structure est très-caractéris¬ tique, et cependant elles ont été recueillies dans des conditions de gisement fort différentes, les unes au sommet de hautes montagnes, les autres au pied des Pyrénées. Cette identité de certaines roches, les unes avec les autres, devient encore plus frappante lorsqu’elle s’applique à des gisements très-éloi- gnéset se poursuit jusque dans les détails microscopiques de leur structure. On ne peut ici arguer d’une simple identité de composition chi¬ mique; car rien n’est, d’ordinaire, plus dissemblable que des roches de même composition chimique et d’âge différent, telles, par exemple, que certaines granuliteset certains pechsteins. Il faut donc conclure que cette spécification des roches est l’œuvre des dissolvants et des minéralisateurs qui les ont traversées et impré¬ gnées et qui ont disparu au moment de leur épanchement ; nous ne pouvons juger de ces produits gazeux que par les effets qu’ils ont dû produire et par le cortège encore imposant d’émanations qui accom¬ pagnent les éruptions actuelles. En tout cas, leur action a eu, pour ainsi dire, trois facteurs : la na¬ ture des gaz, leur abondance, enfin le temps pendant lequel ils ont agi pour imprégner et élaborer plus profondément les écumes des¬ tinées à produire les roches éruptives. L’évolution précédemment con¬ statée semble démontrer qu’à temps égal les minéralisateurs perdent de leur puissance d’action, au fur et à mesure que le globe terrestre vieillit. La récurrence granulitique tertiaire ne contredit pas ce fait général ; car, si la structure de ce groupe récent est très-cristalline, bien des indices démontrent qu’elle se relie intimement à une série foncièrement vitreuse; telles sont, par exemple, les nombreuses inclu¬ sions vitreuses que l’on observe dans les feldspaths de ces roches et 1877. DE LAPPARENT. — OBSERVATIONS. 177 dont on ne trouve pas le pendant dans les roches similaires anciennes. Ainsi le cachet et la structure des roches d'une époque géologique semblent liés à la nature et à l’abondance des gaz qui les ont traver¬ sées et élaborées. Mais le temps pendant lequel cette action s’est exercée paraît suppléer en partie à l’activité propre de ces gaz, et c’est à cette dernière cause que je rapporte la récurrence granulitique tertiaire, survenue après une très-longue période de repos éruptif, pendant laquelle les gaz ont longuement élaboré les écumes qui pa¬ raissent s’être épanchées après le soulèvement des Pyrénées. On voit dès lors l’intérêt spécial que présente, à ce point de vue théorique, la détermination de l’âge des ophites des Pyrénées et des euphotides méditerranéennes. M. Hébert croit triasiques les gisements des échantillons d’o- phite qu’il a communiqués à M. Michel-Lévy. Aucun fait positif ne prouve le contraire. La diversité des opinions résulte uniquement de la diversité des interprétations. 11 faut reprendre l’étude des gisements , étudier, par exemple, la nature des blocs roulés qu’il a observés à la base du Lias moyen à Miramont et qui avaient déjà été cités comme ophite par M. Leymerie. Dans le Yicentin, tous les auteurs ont signalé plusieurs éruptions de basalte pendant la période éocène. Or M. Hébert a reconnu, dans tous les points qu’il a explorés, que le basalte était postérieur aux Sables de Fontainebleau. Des infiltrations latérales, des filons- couches, comme ceux de Gergovia, que l’on rencontre jusque dans la €raie et dans le terrain jurassique, ont trompé les observateurs. De là la nécessité, lorsqu’on veut établir une classification des roches éruptives, de se tenir en garde contre des idées de succession ou de récurrence qui ne s’appuieraient, dans l’état actuel de la science des roches secondaires et tertiaires, que sur des faits incertains ou erronés. M. ci© Lapparent fait observer qu’il résulte précisément du travail de M. Michel-Lévy, que l’ophite est une roche bien définie et très-constante dans ses caractères. A ce titre, et bien qu’elle se relie à la grande famille des euphotides, c’est-à-dire des roches à diallage et à feldspath, elle constitue une variété qui réclame un nom spécifique. C’est ce qu’avaient bien reconnu les géologues pyrénéens, et en parti¬ culier M. Leymerie, en se fondant sur les circonstances de gisement de cette roche. Partout l’ophite semble bien s’être épanchée à tra¬ vers le terrain tertiaire, à l’époque du soulèvement des Pyrénées, en amenant avec elle des argiles bariolées avec gypse et sel gemme. 12 178 BARROIS. GABBRO DE CROZON. 17 déc. M. Cornet dit que dans toute la zone méridionale de l’Atlas, les ophites traversent les couches crétacées et pénètrent même jusqu’au terrain pliocène, en tout cas jusqu’au-dessus des couches à Ostrea crassissima. M. 'Vélain fait ensuite la description de s*oclie@ qui présentent avec celles étudiées par M. Michel-Lévy, de grandes analogies de structure et de composition minéralogique, mais qui proviennent d’un gisement bien éloigné ; car elles appartiennent au massif volcanique de l’ile de H.étinion9 dont elles forment la partie ancienne. Ces roches sont à base de pyroxène et de plagioclase (oligoclase, labrador) ; le pyroxène y paraît de consolidation récente; il forme de grandes plages déchiquetées, qui moulent les cristaux de feldspath. Elles ont encore pour trait caractéristique l’absence de péridot, et ce fait a son importance dans un massif volcanique où ce minéral joue un si grand rôle. Parleur composition, elles semblent donc se rapprocher des Augües-andésites, mais elles s’en éloignent par les caractères tirés de la structure. Afin de bien préciser leurs relations avec les autres roches qui entrent dans la constitution géologique de l’île, M. Yélain fait à grands traits l’histoire des phénomènes volcaniques qui se sont succédé pour édifier cette grande terre. Cette succession est la suivante, en com¬ mençant par les formations les plus anciennes : Andésites à oligoclase ; andésites à labrador; roches à diallage et à olivine, analogues aux gabbros anciens; péridotites et serpentines; Basaltes péridotiques ; Dolérites à anorthite ; Tracliytes ; Basaltes francs; Laves basaltiques et doléritiques récentes. Toutes ces roches sont d’origine récen te, c’est-à-dire qu’elles appar¬ tiennent à cette série éruptive qui ne remonte pas au-delà de la période tertiaire ; mais leur âge absolu ne peut être déterminé, en l’absence de toute roche sédimentaire. M. Ch. Barrois signale à la Société un filon de Gabhro (trachy-dolérite), d’une quinzaine de mètres de puissance, intercalé dans les grès siluriens à Scolithus de la presqu’île de Crozon (falaise de la Mort Anglaise) (Finistère). Cette roche, qu’il a étudiée sous la direction de MM. Fouqué et Michel-Lévy, se montre, sous le microscope, composée de labrador en microlithes allongés suivant les arêtes pgi et hi gi , cimentés par un pyroxène brunâtre, peu dichroïque, de consolidation plus récente, 1877. CAREZ. FOSSILES MARINS DE RILLY. 179 passant par places au diallage. La roche contient, en outre, des grains de fer oxydulé et, à leur voisinage, quelques lamelles de mica brun dichroïque. Le pyroxène est par places transformé par des actions secondaires en une matière verdâtre serpentineuse; cette substance serpentineuse paraît très-commune dans les gabbros (euphotides oplii- teuses de Brongniart). Le gabbro de la Mort Anglaise est identique, par sa structure et son aspect, avec le gabbro d’Hozimont étudié par MM. de La Yallée-Poussin et Renard, avec certaines ophiles d’Espagne décrites par M. Macpher- son, et plus spécialement avec celle de Laprabende (Caupenne) que vient de décrire M Michel-Lévy. Son âge absolu ne peut être déter¬ miné en l’absence de roche sédimentaire récente; il est toutefois posté¬ rieur au grand ridement des couches paléozoïques de la Bretagne, qui a eu lieu pendant l’époque carbonifère. M. Carez fait les communications suivantes : Sur la présence de fossiles marins dans les sables de -la- Montagne, par M. Léon Carez. Je désire porter à la connaissance de la Société un fait qui résulte des observations de M. de Laubrière et des miennes propres, et qui jettera, je pense, un peu de lumière sur la question si débattue de la position relative des sables de Châlons-sur-Vesle et du calcaire de Rilly. Je tiens à remercier M. de Laubrière de m’avoir permis de publier la petite liste des fossiles trouvés à Rilly; car il ne fallait pas moins que l’adresse et le zèle de ce savant pour obtenir intactes des coquilles aussi fragiles. Yoici la coupe de la butte située à droite de la route qui va de la gare de Rilly à Villers-Allerand ; la partie inférieure n’est habituelle¬ ment pas visible ; c’est là ce qui explique comment on a pu visiter tant de fois cette localité sans voir les fossiles : 1. Terre végétale . 0m35 2. Calcaire blanc, sans fossiles . 1.05 3. Argile gris-bleuâtre, avec Physa gigantea, Hélix hemisphœrica, petits fragments roulés de calcaire de Rilly . 0.75 4. Sable jaune et blanc . 0.72 5. Argile grise . 0.36 6. Sable endurci, ferrugineux, jaune . 0.15 7. Sable un peu noirâtre . 0.35 180 GAREZ. — FOSSILES MARINS DE RILLY. 17 déc. 8. Sable jaunâtre, devenant peu à peu plus blanc; coquilles marines et au- dessous quelques galets . 0.20 9. Sable blanc, passant au précédent; environ. . . . 4.00 10. Lit ferrugineux, avec moules de coquilles indéterminables ...... 0.35 11. Craie. Les huit premières couches se voient au même endroit ; quant aux suivantes, c’est dans le talus de la route, à 12 mètres environ de dis¬ tance, que l’on peut les observer; mais il n’est pas douteux qu’elles ne soient superposées comme je l’indique. Cela n’a d’ailleurs que peu d’importance. Si on met à côté la coupe qui se montre au-dessus du tunnel, on voit par la comparaison quelles sont les couches du mamelon : 1 . Terre végétale, . 0m25 2. Marne gris-bleuâtre, évidemment la même que les couches 3 et 5 de la coupe précédente, qui se trouvent là séparées par un lit de sable ... 1.08 3. Calcaire blanc-jaunâtre, à Physa, Hélix , etc. C'est le calcaire de Rilly proprement dit ; environ . . 5 à 6m00 4. Sable blanc . . . . . . . 0.20 '5. Sable avec bancs horizontaux de galets . . 0.60 6. Sable blanc. . . . . 0.10 à 0.80 7. Sable avec galets . ..... 0.80 8. Sable blanc . 0.92 9. Couche de très-petits galets. . . . 0.01 10. Sable blanc, avec une ligne horizontale ferrugineuse . 0.40 11. Petits galets . 0.08 12. Sable blanc . . . Craie à 0m60 plus bas environ. La couche 2 de la première coupe est la partie supérieure du cal¬ caire blanc de la grande carrière, la marne de Dormans. La couche 3 (n° 2 de la deuxième coupe) est celle qui sépare la marne de Dormans du calcaire de Rilly proprement dit; elle contient à la fois des fragments roulés du calcaire de Rilly avec ses fossiles, et de très-nombreuses Physa gigantea, Hélix hemisphœrica, etc., à l’état de moules, mais parfaitement entières et n’ayant certainement pas été remaniées d’une formation antérieure. Les couches suivantes ne se correspondent plus : tandis qu’au tunnel, comme dans la carrière type, on voit le calcaire de Rilly proprement dit, au mamelon de la gare, au contraire, c’est un sable jaune, ana¬ logue à celui de Châlons-sur-Vesle et renfermant des fossiles dans le même état de conservation, notamment : Cyrena angustidens, Desh., J Cyrena intermedia, Desh., — acutangularis, Desh., I — angusta. Desh., — difficilis, Desh., I — parvula , Desh., 1877 GAREZ. — FOSSILES MARINS DE RILLY, 181 Cyrena unioniformis, Desh. , Cytherea orbicularis, Edwards, Cardium Edwardsi, Desh., Pectunculus terebratularis, Lam. Cardium, hybridum, Desh., Tous ces fossiles sont caractéristiques des sables de Châlons-sur- Yesle. Il y avait d’ailleurs beaucoup d’autres espèces, mais leur fra¬ gilité a empêché de les recueillir. Enfin, dans les deux coupes, vient le sable blanc, plus ou moins mêlé de galets. Le résultat de cette comparaison est de montrer le calcaire à Physes d’une part, les sables fossilifères de l’autre, compris tous deux entre les sables blancs à la base, et l’argile grise surmontée de la marne de Dormans à la partie supérieure. Il me semble difficile, après cela, de ne pas admettre le synchro¬ nisme du calcaire de Rilly, pris dans son acception large, et des sables de Châlons-sur-Vesle. Le rivage, à cette époque, se trouvait entre les deux localités que je viens de citer; mais la côte fort basse, couverte de lagunes et de dunes, était envahie de temps à autre par la mer, qui y déposait ainsi des coquilles. 11 n’est pas besoin de supposer des mouvements du sol pour expliquer cette apparition si courte de la mer à Rilly; il suffit d’une forte tempête pour que des dunes peu éle¬ vées soient couvertes par les vagues sur un espace très-considérable; cela se voit fréquemment de nos jours et devait certainement se passer de même à l’époque de l’Éocène inférieur. Je n’ai pas entrepris, du reste, de discuter ici dans son ensemble la question fort complexe de l’Éocène inférieur du bassin; il faudrait pour cela avoir vu tous les affleurements du calcaire de Rilly; j’ai seu¬ lement voulu signaler un fait, en l’accompagnant des quelques ré¬ flexions qu’il m’a suggérées. C’est pour la même raison que je n’ai cité aucun des travaux, d’ail¬ leurs fort nombreux et fort divers, qui ont été écrits sur ce sujet. Toutefois il en est un dont je dirai quelques mots, parce qu’il semble donner un vigoureux appui à l’opinion qui me parait commandée par les faits; je veux parler du mémoire de MM. Aumônier et Eck, derniè¬ rement présenté à la Société géologique. Dans l’étude très-sérieuse qu’ils ont faite de la montagne de Berru, ils ont vu des sables fos¬ silifères, — mais sans pouvoir recueillir d’échantillons détermi¬ nables, — surmontés par des calcaires blancs. Ils concluent à la superposition du calcaire de Rilly aux sables de Châlons-sur-Yesle, mais avec un peu d’hésitation, par suite de l’absence des fossiles. On voit comment leurs observations sont corroborées par les miennes. Mais il est un point sur lequel je ne puis suivre les géologues ré- 182 GAREZ. FOSSILES MARINS DE RILLY. 17 déc. mois : ils supposent que l’existence des lagunes de Rilly a été causée par un soulèvement qui aurait eu lieu à l’époque de la Craie supé¬ rieure et aurait donné à la plaine de Reims l’altitude qu’elle présente aujourd’hui. Je ne puis admettre cette opinion; s’il me semble pro¬ bable que l’exhaussement de l’Est du bassin parisien a commencé d’une manière extrêmement faible à la fin de la période secondaire, je pense qu’il ne s’est prononcé tel qu’il est aujourd’hui, que beaucoup plus tard. Je remarquerai d’abord que le calcaire de Rilly lui-même est connu en des endroits beaucoup plus bas qu’à Rilly et que les sables de Châlons eux-mêmes; mais le principal soulèvement est, pour moi, postérieur même aux couches qui couronnent la montagne de Reims, à la marne à Pholadomya Ludensis. Cette couche est à 250 mètres environ à Ludes, tandis qu’à Argenteuil, qui n’est pas le point le plus bas, elle est à 49m50 environ; de sorte que, si le relief du sol était le même à l’époque où s’est déposée cette assise, il y au¬ rait eu 200 mètres d’eau de plus dans le centre du bassin que sur les bords. Or la faune, absolument la même sur les deux points, a peut- être des caractères plus littoraux encore à Orgemont qu’à Ludes, et il n’est pas possible qu’elle se soit déposée à une profondeur aussi grande. Note additionnelle. — Ceci était écrit et déposé au secrétariat lors¬ que je reçus le numéro du Bulletin contenant la séance du 2 avril 1877 ; j’y trouvai une nouvelle note de M. Eck sur les marnes et sables de Rilly. N’ayant pas assisté à cette séance, je n'en avais nullement connaissance; et, comme cet auteur me semble émettre des conclu¬ sions différentes de celles du travail qu’il a fait avec M. Aumônier sur la montagne de Berru, je dois faire remarquer que c’est uniquement de ce dernier mémoire que j’entends parler, lorsque j’adopte l’opinion exprimée par ces géologues. Je suis, au contraire, d’un avis différent de celui que M. Eck expose dans ses conclusions (p. 431). Il croit en effet pouvoir placer les sables be Bracheux à la base des sables de Rilly; or ma coupe montrant les sables blancs au-dessous des sables à fossiles, ne permet pas de sou¬ tenir cette opinion. Je n’entends pas dire cependant, que les sables de Châlons doivent être placés uniquement entre les sables de Rilly et l’argile lignitifère de M. Eck, à laquelle le nom de conglomérat a été depuis longtemps donné; je n’oublie pas qu’il existe à la base des sables blancs, à Rilly, des fossiles marins qui, malgré leur état déplo¬ rable de conservation, sont probablement les mêmes que ceux de Châlons; je tiens compte, en outre, des localités où les sables de Ch⬠lons ont été vus au-dessus des marnes lacustres, et je répète ma con¬ clusion, que les sables de Bracheux sont synchroniques de toute la 1877. CAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 183 série comprise à Rilly entre la Craie et les lignites, à savoir : sables ferrugineux à fossiles marins, sables blancs, marne à Physes, argile bleue à Physes (conglomérat), marnes lacustres supérieures ou de Dormans. Sur l'extension des marnes marines de l’étage du Gypse dans Z’Est du î>assin de IParis, par M. Léon Garez. En explorant les environs de Château-Thierry, j’y ai retrouvé les deux couches marines de la partie inférieure du Gypse, inconnues jusqu’ici dans la région; je veux parler des marnes à Pholadomya Ludensis, et des couches dites marnes à Lucines, observées pour la première fois par Goubert (1) à Argenteuil, et qui ne sont connues que dans cette localité et quelques autres très-voisines. D’Archiac, dans sa Description géologique du département de l'Aisne (2), donne deux coupes très-détaillées des terrains compris entre les sables moyens et les marnes vertes suprà-gypseuses ; l’une est prise à 17 kilomètres du point que je signale ici, l’autre à 6 seule¬ ment; et pourtant d’Archiac n’a vu aucune couche marine dans tout cet ensemble; il aura probablement été trompé par des éboulements. Voici la coupe que j’ai relevée à 1 500 mètres à l’est de Blesmes, à 5 kilomètres environ de Château-Thierry : 1. Terre végétale . 0m45 2. Calcaire siliceux, caverneux . 0.18 3. Marne un peu siliceuse, blanc-jaunâtre . 0.05 4. Calcaire sableux . 0.03 5. Marne blanchâtre, visible sur . 0.10 Lacune sur environ . 2.00 6. Calcaire siliceux, dur . 0.08 7. Calcaire sableux . 0.02 8. Calcaire siliceux, dur . 0.05 8 bis. Marne jaune . . . .... 0.13 9. Marne blanche . . 0.20 10. Calcaire contenant un peu de silice; il renferme à sa base, sur 8 centi¬ mètres, des Lucines et autres coquilles . 0.28 11. Marne argileuse, feuilletée, jaune-verdâtre . 0.06 12. Marûe compacte, blanche, à taches jaunes (des éboulements la ca¬ chaient partiellement) . 2.18 13. Filet de marne jaune- verdâtre . 0.02 14. Marne jaune quand elle est humide, blanche quand elle est sèche . . 0.41 15. Marne jaune, feuilletée, avec rares cristaux de gypse . 0.15 16. Marne jaune à Pholadomya Ludensis . 0.25 (1) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. XVII, p. 812. (2) Mém. Soc. géol., lrc sér., t. V. 184 CAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 17 déc. Coupe de la colline de Blesmes (Aisne). 17. Marne blanche, avec gypse caverneux . . . 0.08 18. Marne jaune . . . 0.27 19. Marne blanche très-gypseuse . 0.15 20. Filet de marne feuilletée, verdâtre . . . 0.03 21. Marne blanche . . 0.10 22. Calcaire siliceux, meuliériforme . . 0.04 23. Marne blanche. . . . 0.26 24. Calcaire siliceux, blanc-jaunâtre, devenant un véritable silex par places. 0.30 25. Filet de marne brune . 0.005 26. Marne blanche, feuilletée au milieu. . . . . 0.29 27. Filet de marne jaune . . . 0.01 1877. CAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 185 28. Marne blanche . . . . 0.23 29. Marne brune, renfermant du calcaire siliceux . 0.03 30. Marne jaunâtre . . . 0.24 31. Gypse très-marneux . 0.07 32. Marne feuilletée, brunâtre . 0.02 33. Marne un peu jaune, mais très-blanche quand elle est sèche, à cassures chargées de dendrites . 0.19 34. Gypse caverneux et marneux, disparaissant à l’est de la carrière . . 0.08 35. Marne semblable à la couche 33 . 0.18 36. Gypse en petits lits . . 0.12 37. Marne blanche, semblable à la couche 33 . 0.15 38. Marne brune, feuilletée . 0.02 39. Marne semblable à la couche 37 . 0.25 Lacune sur environ . 1.00 40. Calcaire siliceux, à Limnœa longiscata, visible sur . 0.75 Dans la grande carrière de M. Bast, à Orgemont, que je prendrai comme point de comparaison, on voit la marne à Pholadomya sé¬ parée du calcaire de Saint-Ouen par une suite d’assises diverses, et en particulier par un banc de gypse de lm50, et par les sables verts, qui n’ont que 3m50 à peine d’épaisseur (2m environ à La Frette) (1), mais qui se développent dans d’autres localités, surtout en remontant vers le nord, à Montsoult par exemple. Cette partie est bien différente à Blesmes; il ne reste aucune trace des sables marins à Cerithium trica- rïnatum, C. Cordieri, C. pleur otomoides, etc., qui sont évidemment remplacés ici par les marnes blanches, à cassure conchoïde, qui n’ont pas l’aspect ordinaire du calcaire de Saint-Ouen (couches 39 et pré¬ cédentes). C’est d’ailleurs un fait général dans tout l’Éocène moyen et supérieur, que les couches marines diminuent d’importance vers l’est et sont en partie remplacées par des sédiments lacustres qui prennent un énorme développement; cela était vrai à l’époque des sables de Cuise, à l’époque du calcaire grossier supérieur et enfin à celle dont nous nous occupons. Depuis la partie supérieure des sables de Beau- champ jusqu’aux marnes à Pholadomya, il n’y a pas moins de 39 à 40 mètres de calcaire lacustre (Saint-Ouen et Ducy), renfermant seule¬ ment quelques rares couches marines fort peu épaisses. Quant à la masse de gypse d’Argenteuil, nous ne la retrouvons pas identiquement; nous avons seulement une alternance remarquable de bancs de gypse, de marnes et de calcaires siliceux. Ce sont les seuls restes de pierre à plâtre qui se montrent ici. Nous sommes en effet sur la limite du gypse et du calcaire de Champigny. Tandis qu’à Nesles, le calcaire siliceux se montre, sur la route de Château-Thierry à Mont- mirail, avec une puissance de 4 à 5 mètres, sur la rive droite de la (1) V. Vasseur et Carez. Bull., 3e sér., t. IV, p. 471. 186 GAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 17 déc. Marne, au contraire, le gypse existe sur une épaisseur à peu près égale et est exploité en plusieurs points. La marne à Pholadomya Ludensis (couche 16) conserve exactement son caractère parisien et n’a pas encore de tendance à prendre celui quelle présente à Ludes, dont nous ne sommes pourtant pas bien éloignés. C’est une marne jaune-blanchâtre, plus claire quand elle est sèche, et offrant en abondance : Pholadomya Ludensis , Crassa- tella Desmaresti, Cardita Kickoci, Corbula ficus, Turritella communis , Cardium granulosum et tous les autres fossiles trouvés à Orgemont et indiqués par Deshayes à la suite de la communication de MM. Bioche et Fabre (1). Elle conserve exactement son épaisseur d’Orgemont (0m40), si l’on y comprend la marne feuilletée, avec cristaux de gypse, 15, qui en est une dépendance et qui se distingue de même dans la carrière Bast. Au-dessus de cette couche remarquable vient une marne, 12, d’une épaisseur de 2 mètres environ, assez mal visible dans la carrière; c’est le représentant de toute la troisième masse de gypse, qui atteint jusqu’à 10 et 12 mètres dans le fond du bassin. Nous trouvons en effet, immédiatement au-dessus, la marne à Lucines. Ici, à la vérité, la dénomination est fautive; ce n’est plus une marne, mais un calcaire compacte, renfermant une assez notable quantité de silice. Lorsqu’on l’ouvre, on aperçoit des lits couverts de fossiles. Son épaisseur est de 0m28, quand à Orgemont elle n’est que de 0m20; mais cette différence, déjà si faible, doit être diminuée, si l’on songe qu’à Argenteuil ces couches plastiques ont été aplaties par le poids énorme de la colline qui les surmonte, tandis qu’à Blesmes la dureté du calcaire lui a fait conserver son volume primitif. Cette marne renferme des pyramides quadrangulaires semblables à celles que Desmarest et Constant Prévost ont autrefois signalées dans la marne à Pholadomyes et qui ont été revues depuis par tous les observateurs. Tantôt elles sont réunies 6 par 6, comme celles citées autrefois; tantôt elles se trouvent isolées dans la masse du calcaire. D’ailleurs elles ont déjà été vues dans les marnes à Lucines de Ro¬ mainville par Goubert (2). Quelques minces lits argilo-sabieux se trouvent dispersés dans la masse du calcaire, surtout à la partie supé¬ rieure, et forment par le dessèchement un réseau de polygones irré¬ guliers assez remarquable. Les fossiles se trouvent principalement à la base ; en voici la liste. (1) Bull., 2e sér., t. XXIII, p. 321. (2) Bull., 2e sér., t. XXIII, p. 340. 1877. GAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 187 Les quatre premiers ont déjà été indiqués par Deshayes d’après les échantillons recueillis par Goubert à Orgemont (1). 1. Lucina inornata? Cette coquille, très-abondante, était citée par Desbayes comme L. Ileberti, mais avec beaucoup de doute. Ce qui avait décidé ce savant à émettre cette opinion, c’était l’aplatissement de la coquille, car il n’avait pas vu la charnière; mais mes échantil¬ lons montrent que l’aplatissement n’est qu’un accident dû à la pres¬ sion subie par la marne, et que cette Lucine est au contraire une espèce globuleuse. Je puis par suite affirmer que ce n’est pas la L. He- berti. Cependant je ne lui donne le nom deL. inornata qu’avec doute, car je n’ai pas pu non plus dégager la charnière; mais aucune Lucine des sables de Fontainebleau ne ressemble à celle-ci. — A Argenteuil elle paraît avoir 12mm de longueur, sur llmm de largeur; mais lors¬ qu’elle n’est pas aplatie, les plus grands échantillons n’ont que 7mm dans les deux dimensions. 2. Corbula subpisum, d’Orb. (des sables de Fontainebleau). Des¬ hayes avait cru la reconnaître, mais il conservait des doutes par suite de l’écrasement. Mes échantillons montrent clairement que l’opinion du savant conchyliologue était bien fondée. Cette coquille est assez rare. 3. Corbulomya Nysti , Desh. (des sables de Fontainebleau). Deshayes la regardait déjà comme certaine; elle l’est en effet. C’est le fossile le plus abondant de la couche. 4. Nucula capillacea, Desh. (du calcaire grossier). Ce fossile a eu bien des vicissitudes. Il est tellement déformé à Orgemont que Des¬ hayes l’a pris successivement pour la Lucina squamosa, puis pour une Cytherea voisine de la C. elegans; enfin il lui avait donné provisoire¬ ment le nom de Venus Gouberti. Ce n’est pas tout : il reconnut enfin le genre auquel il appartient, et l’appela Nucula Lyelliana, Bosquet. Mais on comprendra qu’une détermination faite dans de telles condi¬ tions ne présente pas une grande exactitude; aussi, après avoir réussi à dégager complètement une charnière, je crois pouvoir rapporter cette espèce à la N. capillacea. Très-abondant. 5. Cerithium Roissyi, Desh., var. a (des sables moyens, zone supé¬ rieure). C’est la première fois que l’on trouve des Cérithes dans cette couche; à Argenteuil, en effet, il n’y en a pas; à Blesmes, au con¬ traire, ils sont presque aussi abondants que les Lucines. Mon espèce ne peut certainement être rapportée à aucune de celles des sables de Fontainebleau. (1) Y. Deshayes, Descr. Animaux sans vertèbres, t. II, p. 166; cl Bull., 2e sér.» t. XVIII, p. 380. 188 GAREZ. — MARNES MARINES DU GYPSE. 17 déc. 1877. 6. Planorbis spiruloides, Desh. (du calcaire de Ducy). Ce petit fos¬ sile, inconnu au centre du bassin, montre par son abondance que le rivage était certainement fort rapproché ; ce qui, d’ailleurs, semble confirmé par ce fait que les couches à Lucines n’ont jamais été ren¬ contrées à Ludes, malgré les nombreuses excavations faites pour l’extraction de la marne à Pholadomya. 7. Bithinia pygmœa, Brongn. sp. Cette espèce était autrefois con¬ finée dans les meulières supérieures; l’année dernière, M. Yasseur et moi l’avons signalée dans des couches bien inférieures, les marnes à Limnœa strigosa (1); elle descend encore aujourd’hui un nouvel échelon. Deshayes ne la connaissait pas; cependant elle n’est pas absolument reléguée à Blesmes; j’en ai vu un exemplaire à Sannois» 8. Une pince de Crustacé indéterminable. 9. Enfin l’on trouve quelquefois des ossements de Poissons. Un fait bien curieux offert par cette assise est la présence, dans tous les points oh elle est visible, de lits épais à peine d’un millimètre et couverts de petits cailloux de quartz extrêmement ténus. Il est curieux de voir des filets aussi minces se prolonger sur une étendue de 100 kilomètres. Au-dessus viennent quelques marnes, puis des bancs de calcaire siliceux, entremêlés de marnes siliceuses; cette partie de la coupe n’est pas continue; mais à 7 mètres environ au-dessus des Lucines on voit encore du calcaire siliceux formant la partie supérieure de l’assise de Champigny, dont l’épaisseur est ainsi fixée; plus haut sont des marnes feuilletées, base des marnes suprà-gypseuses. Il est bon de faire remarquer l’altitude de ces couches, bien supé¬ rieure à celle qu’elles ont au centre du bassin. La base de la marne à Pholadomya est à Blesmes à 184m80, tandis qu’à Argenteuil elle n’est qu’à 48m59. La différence de 13ôm ainsi constatée, qui est à peu près la même pour les autres couches, montre qu’il y a eu un soulèvement postérieur à leur dépôt dans l’Est de notre bassin. Pour résumer en quelques mots les points principaux de la coupe que je présente aujourd’hui, je ferai remarquer la persistance des cou¬ ches marines du gypse, avec la même épaisseur, jusqu’aux limites du bassin tertiaire; ce fait démontre bien que le gypse n’est pas un acci¬ dent minéralogique qui se serait produit au sein de la mer des Phola- domyes et des Lucines, qui devraient alors prendre un développement très-grand là où le gypse perd de son importance. C’est l’opinion de quelques géologues; elle me semble inadmissible. J’insisterai aussi sur la présence du calcaire de Champigny au- (I) Bull, 3e sér.. t. Y, p. 277. SÉANCE. 189 7 janv. 1878. dessus des couches à Lucines, tandis qu’entre ces dernières et les Pho- ladomyes il n’en existe pas. Évidemment cette observation faite sur un seul point n’autorise pas à dire que le travertin de Champigny représente uniquement la première et la deuxième masses de gypse; cela est vrai à Blesmes, mais il faut maintenant le chercher ailleurs. Enlin il est à noter que la faune des marnes à Lucines, regardée par Deshayes comme composée uniquement d’espèces miocènes, en présente, d’après moi, trois seulement de cette catégorie (Corbula subpisum, Corbulomya Nystij Bithinia pygmæa). Les quatre autres appartiennent à des formations inférieures : Cerithium Roissyi, Lucina inornata, Planorbis spiruloides, aux sables de Beauchamp ; Nucula capillaeea au calcaire grossier. Séance du 7 janvier 1878. PRÉSIDENCE DE M. TOURNOUËR. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce à la Société la mort de M. le Professeur d’Eichwald. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : MM. Arnaud (A. J, Préparateur au Muséum d’histoire naturelle, rue du Cherche-Midi, 112, à Paris, présenté par MM. Cloëz et Yulpian; Boelm (G.), Docteur en philosophie, au Musée de paléontologie, à Munich (Bavière), présenté par MM. Hébert et Munier-Chalmas; Gardner (J. S.), Park House, Saint-John’s Wood Place, N. W., à Londres (Grande-Bretagne), présenté par MM. Hébert et Munier- Chalmas ; Michel (Léopold), Ingénieur civil des mines, quai de la Mégisserie, 2, à Paris, présenté par MM. Friedel et Jannettaz; Passier, Préparateur de paléontologie au Muséum d’histoire natu¬ relle, à Paris, présenté par MM. Alb. Gaudry et Fischer; Ramond (A.), rue des Écoles, 38, à Paris, présenté par MM. Cloëz et Yulpian. M. Ferrand de Missol donne lecture du rapport suivant : 190 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 7 janv. Rapport de la Commission de Comptabilité sur les Comptes du Trésorier pour V exercice 1§T6*1§77, par M. le marquis d© Roys, rapporteur . J’ai l’honneur de présenter à la Société, au nom de la Commission de Comptabilité, le résultat de son examen de la gestion du Trésorier pendant l’exercice 1876-1877. I. Recettes. Le produit des cotisation courantes et des droits d'entrée, pris dans son ensemble, avait été prévu pour la somme de 10 500 fr. Ce double article s’est élevé à 10 745 fr. Il y a donc eu une augmentation de 245 fr. Les cotisations arriérées, évaluées 600 fr., ont produit 794 fr. 30, avec une augmentation de 194 fr. 30. Cet article se réduira de plus en plus, nos Trésoriers ayant fait tous les efforts possibles pour faire rentrer l’arriéré, autrefois si considérable. Il continuera cependant toujours à exister, parce que, par suite d’absence, de voyages, de résidence dans des contrées très-éloignées, quelques membres peuvent laisser passer une et même plusieurs années sans acquitter leurs coti¬ sations, qui seront payées plus tard. Il ne peut plus, au reste, en ré¬ sulter une perte matérielle pour la Société, puisqu’on cesse de servir le Bulletin à tout membre qui n’a point acquitté sa cotisation pour Tannée correspondante. Il y a eu aussi une augmentation de 163 fr. sur les cotisations anti¬ cipées, portées au Budget pour 500 fr. Les cotisations à vie ont été au nombre de trois, comme il avait été prévu. La vente du Bulletin, évaluée 1 200 fr., a produit 1 176 fr. 55, et celle des Mémoires, prévue pour 1000 fr., n’a donné que 47 fr. 50. Il y a donc eu pour ces deux articles une diminution de 975 fr. 95. Il y en a eu une de 15 fr. sur la vente de Y Histoire des Progrès de la Géologie. Nous n’avons reçu que 750 fr., au lieu de 1 000 fr., sur Y allocation ministérielle. Les 250 fr. manquant doivent être touchés dans le cou¬ rant du présent mois de janvier; ce n’est donc qu’un faible retard. La souscription de 600 fr. aux Mémoires a été acquittée, et le revenu des placements s’est accru de 123 fr. 36. Les recettes extraordinaires relatives au Bulletin, non évaluées à cause de leur incertitude, se sont élevées à 332 fr. 95. Le montant des loyer, chauffage et éclairage des cinq sociétés RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 1878. 191 savantes qui se servent de notre local, prévu pour 3 200 fr., s’est élevé à 3 250 fr. Sur les recettes diverses , évaluées 50 fr., il n’a été reçu que 37 fr. 90. Les recettes avaient été prévues comme devant s’élever en totalité à . 23 670 fr. 00 Elles ont été en réalité de . . 23 525 fr. 56 11 y a donc eu une diminution de . 144 fr. 44 Mais, comme nous l’avons dit, la Société doit toucher en janvier courant les 250 fr. restant dûs sur V allocation ministérielle; les recettes ont donc été réellement supérieures aux prévisions. II. Dépenses. Grâce au zèle infatigable de notre Trésorier, M. Bioche, et de notre Archiviste, M. Danglure, cette année encore nous avons pu économiser la dépense d’un agent. La Société se joindra bien certainement à nous pour leur en témoigner sa reconnaissance. La dépense pour 1 e personnel se réduit donc à I 000 francs pour- le traitement du garçon et à 200 fr. pour ses gratifications ; soit en tout, pour ce premier chapitre, 1 200 fr. Le loyer de notre local, prévu, avec les frais accessoires de contri¬ butions et assurances, pour 4 725 fr., ne s’est élevé qu’à 4 720 fr. 63. Le chauffage et Y éclairage, évalués 600 fr., n’ont coûté que 567 fr. 50. Il y a donc eu sur ce second chapitre 36 fr. 87 de diminution. Mais la dépense relative au mobilier, estimée 500 fr., s’est élevée à 684 fr. 85; soit une augmentation de 184 fr. 85; et il a été dépensé pour la bibliothèque 933 fr. 70, au lieu de 700 fr. (augmentation, 233 fr. 70). Les dépenses pour l’impression et les planches du Bulletin, prévues pour 8 000 fr., se sont élevées à 8 160 fr. 98, avec une augmentation de 160 fr. 98; mais le port, évalué à 2 000 fr., n’a coûté que 1 787 fr. 83; diminution, 212 fr. 17. Pour les Mémoires, il avait été prévu 3 000 fr., il a été dépensé 1 185 fr. ; diminution, 1 815 fr. Les frais de bureau , circulaires, etc., prévus pour 1 000 fr., ont atteint 1 771 fr. 75. Cette augmentation de 771 fr. 75 a été causée presque entièrement par les frais d’impression de nouveaux diplômes. Les ports de lettres, évalués 350 fr., ont coûté 327 fr. 42, avec une dimi¬ nution de 22 fr. 58. Enfin, il y a eu une augmentation de 28 fr. 80 sur 1 e placement des trois cotisations à vie versées durant l’exercice; une de 2 fr. 75 pour le prix Viquesnel et une de 48 fr. pour les dépenses diverses. 192 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 7 janv. La totalité des dépenses prévues était de . 23 635 fr. 00 Elles se sont élevées en réalité à . 22 979 fr. 21 Il y a donc eu une diminution sur les prévisions de. . 655 fr. 79 Compte des recettes et dépenses effectuées pendant Vannée 1876-77. RECETTES. DÉSIGNATION des CHAPITRES. N0» des articles. U NATURE des RECETTES. RECE prévues. TTES effectuées. AUGMENTA¬ TION. niMINÜTION. 1 Droits d’entrée et de diplôme. 600 » 640 » 40 » » » § 1 . Produits des 2 Cotisations courantes . 9,900 » 10,105 » 205 » D » réceptions et 1 3 — arriérées . 600 » 794 30 194 30 » » cotisations . . .1 [ 4 — anticipées . 500 » 663 » 163 » » » ! [ 5 — à vie . 1,200 » 1 , 200 » b » » » ( 6 Vente du Bulletin. ........ 1,200 » 1,176 55 » » 23 45 7 — des Mémoires . 1,000 » 47 50 » B 952 50 1 8 — de Y Histoire des Pro¬ § 2. Produits des( 9 grès de la Géologie . Recettes extraordinaires re¬ 20 » 5 » » » 15 » publications. . latives au Bulletin . » » 332 95 332 95 » » 'lO Allocation ministérielle . * 1,000 » 750 » » » 250 » H Souscription ministérielle aux Mémoires . 600 » 600 » » » » » ' 12 Revenus . . . 3,800 » 3,923 36 123 36 » » § 3. Recettes di-t |13 Loyer, chauffage et éclairage verses . 1 des Sociétés météorologi¬ que, mathématique, etc... 3,200 » 3,250 » 50 » » » v14 Recettes diverses . 50 » 37 90 » » 12 10 Totaux . 23,670 » 23,525 56 1,108 61 1,253 05 DÉPENSES. DÉSIGNATION des CHAPITRES. j» 0 c5 ® -a ê NATURE des ‘DÉPENSES. DÉPE prévues. ;nses effectuées. AUGMENTA¬ TION. DIMINUTION. l Agent . » » » » » B B Ji § 1. Personnel.. . 2 Garçon f GaSes . 1,000 » 1,000 » » B B B 1 3 t-arçon £ Gratification . 200 » 200 » B B B B g 2. Frais de lo- ; 4 Loyer, contributions, assur. 4,725 » 4,720 63 B B 4 37 Êrp.mp.nt, . 1 5 Chauffage et éclairage . 600 » 567 50 B B 32 50 ( 6 Mobilier . 500 » 684 85 184 85 B B g 3. Materiel. ... 7 Bibliothèque . 700 » 933 70 233 70 B B 1 f « Bulletin : impression . 8,000 » 8,160 98 160 98 B B g 4. Publications 9 — port . 2,000 » 1,787 83 » B 212 17 1 (lO Mémoires . 3,000 » 1,185 » » B 1,815 B ' 11 Frais de bureau, de circu¬ laires, etc. 1,000 » 1,771 75 771 75 B B g 5. Dépenses di-' ) 12 Ports de lettres . 350 » 327 42 » B 22 58 verses . 13 Placent de cotisations à vie. 1,200 » 1,228 80 28 80 B B '14 Prix Viquesnel . 310 » 312 75 2 75 B B \15 Dépenses diverses . 50 » 98 » 48 » 1 B B Totaux . 23, 635 b 22,979 21 1,430 83 2, 086 62 1878. RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 193 MOUVEMENT DES COTISATIONS UNE FOIS PAYÉES ET DES PLACEMENTS DE CAPITAUX, EXERCICE 1876-77. Recette antérieurement au 1er novembre 1876 . pendant l’année 1876-77 . Legs Roberton .... Legs de Verneuil. . . . Donation Dollfus-Ausset. Don de M. Levallois . , Don de Mmc Viquesnel. . Totaux. Total des capitaux encaissés . NOMBRE DE COTISATIONS. VALEURS. fr. c. 214 65,008 55 3 1,200 » 217 66,208 55 12,000 » 4,663 80 10,000 » 300 » 7,000 » 3S . . . . 100,172 35 PLACEMENT. C. fr. 1,870 » 1,020 » 1,065 » 20 » 30 » » » Rentes 3 °/„ et frais de mutation 4 1/2 en 3 % Rentes 5 °/0 achetées avant le 1er novembre 1876. Rentes 5 °/o achetées pendant l’année 1876-77. Rentes 3°/0 - — — Frais de conversion d’obligations de chemins de fer en titres nominatifs . fr. c. 47,669 25 20,434 99 20,967 85 419 40 717 10 92 30 4,005 » — Excédant de la recette sur la dépense. 90.300 89 9,871 46 MOUVEMENT DES ENTRÉES ET DES SORTIES DES MEMBRES AU 31 OCTOBRE 1877. Au 31 octobre 1876, le nombre des membres inscrits sur les listes officielles s’élevait à 524, dont : 380 membres payant la cotisation annuelle . \ 139 — à vie . [ci ... . 524 5 — perpétuels . ) Les réceptions du 1er novembre 1876 au 31 octobre 1877 ont été de . . . 32 Total . 556 A déduire pour décès, démissions et radiations . 11 Le nombre des membres inscrits sur les registres au 31 octobre 1877 s’élève à . 545 S 403 membres payant la cotisation annuelle, 137 — à vie, 5 — perpétuels. 194 SEANCE. / janv. Résumé. Au 31 octobre 1876, il restait en caisse une somme de. 103 fr. 14 Les recettes de l’exercice 1876-1877 ayant été de . 23 323 fr. 36 Le total général des recettes était, au 31 octobre 1877, de . . . 23 630 fr. 70 Les dépenses s’étant élevées à . 22 979 fr. 21 11 restait en caisse au 1er novembre dernier . 631 fr. 49 La Commission propose d’approuver les comptes des recettes et des dépenses pour l’exercice 1876-1877, de voter de vifs remerciements à MM. Danglure et Biocke, qui ont successivement géré les finances de la Société pendant cet exercice, pour le zèle et l’exactitude qu’ils ont apportés dans l’exercice de leurs fonctions, et de donner à M. Dan¬ glure décharge définitive de sa gestion. Ferrand de Missol. A. Moreau. Marquis de Roys, rapporteur . La Société adopte à l’unanimité les conclusions de ce rapport. Il est procédé à l’élection du Président pour l’année 1878. M. Alb. Gaudry, ayant obtenu 109 voix sur 196 votants, est proclamé Président pour l’année 1878. La Société nomme ensuite successivement : Vice- Présidents : MM. Daubrée, Delesse, de Saporta, Potier. Secrétaire pour V Étranger ; M. Oustalet. Vice- Secrétaire : M. G. Vasseur. Membres du Conseil ; MM. Tournouër, Hébert. Par suite de ces nominations, le Bureau et le Conseil sont composés pour l’année 1878 de la manière suivante : Président : M. Alb. Gaudry. Vice-Présidents : MM. Daubrée. Delesse. MM. de Saporta. Potier. Secrétaires : MM. Brocchi, pour la France. Oustalet, pour l’Étranger. Trésorier : M. Bioche. Vice-Secrétaires : MM. Douvillé. Vasseur. A rchiviste : M. Danglure. 1878. DAUBRÉE. SURFACES DE RUPTURE DE LÉCORCE TERRESTRE. 195 MM. Jannettaz. Mallard. DE CHANCOURTOIS. DE LaPPARENT. Delaire. Edm. Pellat. Membres du Conseil : MM. Parran. P. Fischer. Benoît. Pomel. Tournouër. Hébert. Dans sa séance du 17 décembre 1877, le Conseil a composé les Com¬ missions pour l’année 1878 de la manière suivante : 1° Commission du Bulletin : MM. de Lapparent, Delaire, Sauvage, Pellat, Tournouër. 2° Commission des Mémoires: MM. Hébert, Gaudry, Michel-Lévy. 3° Commission de Comptabilité : MM. de Roys, Moreau, Ferrand de Missol. 4° Commission des Archives : MM. Gervais, Tournouër, Pellat. Séance du 14 janvier 1878. PRÉSIDENCE DE M. TOURNOUËR, pUZS de M. ALB. GAUDRY. M. Brocehi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. M. Tournouër, Président sortant, invite M. Alb. Gaudry, élu Prési¬ dent pour 1878, à le remplacer au fauteuil. M. Alb. Gaudry remercie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait en l’appelant de nouveau à la présidence. Le Président annonce ensuite deux présentations. M. Daubrée communique à la Société les résultats de recher¬ ches expérimentales sur les surfaces de rupture qui traversent l’écorce terrestre, particulièrement sur les failles et les joints. Ces résultats ont été obtenus en exerçant une faible torsion sur des plaques minces de gypse et de glace; au bout de quelques instants, il se produit de nombreuses fractures parallèles. Ces fractures ne for¬ ment jamais un système unique, mais deux systèmes également incli¬ nés sur l’axe de torsion, deux systèmes conjugués. A côté des tissures principales, il en est un grand nombre qui sont plus petites, de simples fêlures, et qui sont également liées par le parallélisme. 196 FISCHER. — COQUILLES QU AT. DU SAHARA. 14 jaïIY. Ces systèmes de fractures présentent de nombreux traits de ressem¬ blance avec les réseaux de failles ou de filons, ainsi qu’avec des systèmes multiples de joints conduisant à des parallélipipèdes ou à des formes moins régulières. Ils expliquent aussi comment des fractu¬ res d’orientations différentes ont pu être produites simultanément. La force de torsion possède une composante horizontale dont il importe de tenir compte dans les rejets. On comprend d’ailleurs que des forces de torsion aient pu se manifester dans les pressions horizontales qui ont agi de toutes parts dans l’écorce terrestre. Enfin on voit comment une action lente et continue peut aboutir à des systèmes de fractures brusques et multiples. M. fléfoert demande à M. Daubrée s’il a essayé d’exercer des pressions latérales. M. Daubrée répond que par des pressions latérales s’exerçant sur de& corps solides, il n’a pas obtenu les réseaux de fractures produits par la torsion. M. de Lapparent pense que les grandes pressions latérales qui se produisent dans l’écorce du globe doivent, en se propageant dans des masses hétérogènes, comme les régions où des terrains stratifiés s’adossent à des mas¬ sifs granitiques, s’y transformer en mouvements de torsion. M. fait observer que les résultats de l’expérimentation ne sont pas entièrement comparables aux effets que produisent les forces naturelles, en ce sens que l’expérimentateur n’agit qu’une seule fois sur une plaque résistante, tandis que la nature agit à plusieurs reprises sur des roches déjà modifiées par des causes nombreuses et variées. M. P. Oiselier annonce qu’il a reçu de M. L. Say, lieutenant de vaisseau, chargé d’une mission scientifique dans le Sahara, quelques spécimens de coiiuilles fossilisées, probablement eguater- nalres, provenant de Temacinin, dans le pays des Touaregs, au sud-est d’El-Goléah et au sud-ouest de Ghadamès. Ces espèces, trouvées sur les bords d’une sebkha, sont au nombre de cinq : 1° Limnœa limosa, Linné , qui vit dans le Sud de la province d’Oran; 2° Physa Brocchii, Ehrenberg, coquille de l’Égypte et du Sud de l’Algérie ; 3° Planorbis Duveyrieri, Desliayes, connu à l’état fossile dans un dépôt analogue à Ghoûrd-Ma’ Animer, sur la route d’El-Ouâd à Gha¬ damès (Duveyrier); 4° Melania tuberculata, Müller, identique avec les grands spécimens des oasis du Sahara; OBSERVATIONS. 1878. VÊLA IN. 197 5° Enfin une nouvelle espèce de Corbicula, C. Saharica, P. Fisch. (1), de la taille du C. pusilla d’Égypte, mais à crochets très-aigus. Cette petite faune quaternaire rappelle celle des chotts de Tunisie, telle qu’elle a été établie d’après les envois du capitaine Roudaire; celle des dayas du Sud de la province d’Oran, connue depuis les re¬ cherches de M. Marès; et celle des environs d’Ouargla découverte par M. Thomas et déterminée par M. Tournouër. Mais à Temacinin on a trouvé une Corbicule dont la présence est digne d’attention. Le genre est en effet limité à l’Est de l’Afrique; l’espèce du Sahara serait la forme la plus occidentale, si elle vit encore. Si, au contraire, elle est éteinte, sa disparition a dû coïncider avec celle des Corbicules européennes, dont trois ont vécu en Angleterre, en Belgique, en Sicile, en Grèce, durant la période tertiaire supérieure, et dont les derniers représentants sont signalés dans le Diluvium de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne. Le dépôt de Temacinin diffère encore de ceux des chotts de Tunisie et des dayas de l’Algérie, par l’absence du Cardium edule , dont l’acclimatation ne s’est pas faite aussi loin. Relativement au C . edule , M. Fischer fait remarquer que dans les dépôts quaternaires de l’Algérie et de la Tunisie, cette coquille est associée à des espèces lacustres. Il se demande si le mollusque n’a pas pu se propager dans des eaux douces, et à l’appui de cette manière de voir, il cite des observations de M. Ch. Vélain, qui a trouvé le C. edule dans des eaux complètement dessalées, près du littoral de l’Algérie. A la suite de la communication de M. P. Fischer, M. Vélain pré¬ sente les observations suivantes : Au-delà du Rio-Salado, près du cap Houssa, sur le littoral de là province d’Oran, la côte est très-découpée, et dans le fond des petites baies assez encaissées viennent déboucher des rivières qui pendant la saison sèche sont séparées de la mer par une barre de sable, large souvent de plusieurs centaines de mètres. Derrière cette barre, parfois assez élevée et se présentant alors sous la forme de dunes, les cours d’eau s’étalent en donnant lieu à de petits lacs peu profonds, mais assez étendus en longueur. Dans un de ces lacs, j’ai recueilli, en 1873, une grande quantité de Cardium appartenant aux deux espèces edule et rusticum; les berges sableuses de la rivière étaient littéralement envahies par de grands et larges Solen. Ce fait est d’autant plus intéressant que l’eau était tout à fait douce, car les patrons des embarcations du Narval purent y renou- (1) V. Journal de Conchyliologie , 3e sér., t. XVIII, p. 77, pl. n, fig. 1; 1878. 198 DE MERCEY. *— CALCAIRE DE MORTEMER. 14 janv. veler leur provision d’eau. Les Solen paraissaient ne souffrir nullement de leur nouvel habitat, car il nous fallut recourir à l’emploi d’une gaffe pour pouvoir les enlever du sable. Le Secrétaire analyse une note de M. Maurice de Yribolet rela¬ tive à des traces de V époque glaciaire en Bretagne (1). Pendant l’été de 1873, M. de Tribolet a eu l’occasion de remar¬ quer sur l’île Bréhat, ainsi que sur les bords de la route qui conduit de Lannion à Plouaret, des dépôts complètement identiques avec ceux que l’on connaît en Suisse et dans le Sud de l’Allemagne sous le nom de Loess, et qui sont généralement regardés comme glaciaires. Si les Vosges, le Morvan, l’Auvergne, la Lozère, ont eu leurs gla¬ ciers pendant l’époque quaternaire, pourquoi la Bretagne n’aurait- elle pas eu les siens? Ici, les monts d’Arrée, Menèbre, de Feubusquet et de Menez étaient le point de départ de petits glaciers, de l’extrémité desquels s’échappaient des torrents limoneux et boueux, qui ont peu à peu rempli de leurs sédiments les vallées du Trieux et du Guer, même jusqu’aux bords de la mer. Or, pour que ceux-ci se soient étendus jusqu’à l’île Bréhat, il faut, ou bien qu’il y ait eu alors un at¬ terrissement entre la terre ferme actuelle et l’île et que, par consé¬ quent, celle-ci ait fait partie du continent, ou bien que le sol de cette partie de la Bretagne ait été plus élevé à cette époque que maintenant. Dans cette dernière hypothèse, c’est durant la seconde période conti¬ nentale (soulèvement de 10 mètres du poudingue de Kerguillé) de M. Ch. Barrois, où un soulèvement de 10 mètres faisait de l’île Bréhat un promontoire de la côte, qu’aurait eu lieu le retrait des glaciers bretons et par suite la formation des dépôts du Loess. Le secrétaire analyse les notes suivantes : Note sur la détermination de la position du Calcaire lacustre de Mor tenter entre les Sables de Br acheux et les Lignites, et sur les sables marias de la rive droit© de FOise compris entre les Lignites et les Sables de Cuise, par M. N. de Mercey. Mes dernières explorations, effectuées en 1876 et en 1877, pour la révision du tracé de la Carte géologique du département de la Somme, m’ont permis d’arriver à la délimitation rigoureuse de chacune des assises qui composent le terrain éocène inférieur sur les confins des départements de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne. (1) V. Ann. Soc. géol. Nord, t. V. p. 100; 1878. 1878. DE MERCEY. — CALCAIRE DE MORTEMER. 199 Le tracé des délimitations sur la carte au ^ ^ a été surtout facilité par la détermination de deux repères dont je me propose ici de si¬ gnaler l’importance, avant de présenter un travail plus étendu sur la région que j'ai explorée. Le premier de ces repères consiste dans le calcaire marneux lacustre appelé par Graves Calcaire de Mortemer. Ce calcaire marneux, que Graves regardait comme supérieur aux Lignites, leur est, au con¬ traire, toujours inférieur. Sa véritable position est entre les Lignites et les derniers lits des Sables de Bracheux à Ostrea heteroclita et O. Bel- lovacina, avec lesquels il est en concordance, et qui eux-mêmes con¬ tiennent des rognons marneux. Graves avait confondu le dernier de ces lits, dans lequel X Ostrea Bellovacina est surtout abondante et que le Calcaire de Mortemer re¬ couvre distinctement dans plusieurs localités, avec le lit coquillier à Huîtres qui se montre souvent à la partie supérieure des Lignites. La position du Calcaire de Mortemer étant bien comprise, on voit s’évanouir une cause d’obscurité résultant de l’existence fréquente de ce dépôt, sans autre recouvrement que le limon, sur des petits pla¬ teaux qui forment le sommet de buttes sableuses. Contrairement à l’opinion de Graves, les sables de ces buttes ne correspondent en rien aux Lignites. Ces buttes, composées de Sables de Bracheux, se pré¬ sentent toujours comme plus ou moins détachées au pied des collines ligniteuses. Cet ordre de superposition n’est le plus souvent reconnaissable que par une étude assez ardue; mais, dans certaines parties du Noyon- nais, et notamment aux environs de Guiscard, il est très-apparent. Aussi Graves, ne pouvant, à cause de la position trop élevée qu’il at¬ tribuait au Calcaire de Mortemer, y réunir le calcaire marneux de Guiscard, avait-il pourtant bien senti que la place de ce calcaire mar¬ neux devait être dans les Lignites ou à la partie supérieure de ses Sables glauconieux inférieurs, qui correspondent aux Sables de Bra¬ cheux. Ses appréciations à cet égard sont assez rapprochées de la vé¬ rité (i). Elles n’ont pas été admises par M. Hébert, qui a pensé que le calcaire marneux de Guiscard devait, comme le calcaire marneux de Rilly, auquel il correspond, être inférieur aux Sables de Bracheux. Un des motifs de l’opinion de M. Hébert consistait dans une super¬ position qu’il avait observée des Lignites sur les sables à Ostrea hete¬ roclita sans calcaire marneux entre ces deux dépôts (2). Cette obser¬ vation était exacte. Mais il est facile de constater qu’à une petite dis— (1) Graves, Topogr. géogn. dudép. de l'Oise, p. 205; 1847. (2j Bull. Soc. géol. Fr., 2° sér., t. XI, p. 652; 1851. 200 DE MERCEY. — CALCAIRE DE MORTEMER. 14 janv. tance du point signalé, le calcaire marneux recouvre nettement les sables à O. heteroclita, dans lesquels M. Hébert a lui-même vu des rognons calcaires. Si le calcaire marneux manque ainsi en un point, cela tient à ce que les Lignites y atteignent les Sables de Bracheux par suite de l’ablation du Calcaire de Mortemer. La discordance des Lignites avec les dépôts qui les précèdent leur fait quelquefois atteindre des parties des sables plus profondes que celle dont il vient d’être question, et elle explique la disparition fré¬ quente d’un dépôt aussi peu développé en épaisseur que le calcaire de Mortemer. Mais la régularité de ce dépôt calcaire, dont les premiers rudiments, formés par les rognons marneux des sables à Ostrea heteroclita, ne manquent presque jamais, en fait un très-bon repère pour déli¬ miter la base des Lignites, qui commencent immédiatement au-dessus. La délimitation de la partie supérieure des Lignites était facile au moyen du banc coquillier à Huîtres, que l’on rencontre fréquemment. Mais il ne convenait pas de faire commencer les Sables de Cuise im¬ médiatement au-dessus, il existe, en effet, dans toute la région, une assise sableuse marine, assez épaisse, comprise entre le banc coquil¬ lier qui termine les Lignites, et la base des Sables de Cuise, avec les¬ quels on l’a confondue, ou dont on n’a pas assez tenu compte. Graves, qui avait vu ces sables en divers points, les regardait comme représentant les derniers lits de ses Sables glauconieux inférieurs, dans lesquels les Lignites se trouvaient intercalés ; mais il avait été moins heureux dans leur détermination sur d’autres points, où il les avait confondus, à cause de la présence de Y Ostrea Bellovacina, avec le banc coquillier de la partie supérieure des Lignites. D’Archiac les connaissait sur la rive gauche de l’Oise, où M. l’abbé Lambert en a ensuite découvert un gisement très-fossilifère à Sinceny. Ces sables sont également très-fossilifères dans plusieurs des loca¬ lités où je viens de les observer entre la rive droite de l’Oise et le bas¬ sin de la Somme, dans lequel ils se montrent aussi. Ils sont surtout caractérisés par l’abondance du Pectunculus terebratularis. Leurs affi¬ nités paléontologiques et slratigraphiques les rattachent aux Lignites et aux Sables de Bracheux. J’ai pu observer rigoureusement leur con¬ tact avec les Sables de Cuise, marqué par un banc de ces petits galets que l’on retrouve sur tant de points des plaines de la Picardie. C’est au-dessus de ce dernier repère que j’ai dù tracer la délimitation de la base des Sables de Cuise. 1878. DE MERCEY. FORMATION DU LIMON GLACIAIRE. 201 Note sur la formation du limon glaciaire du département de la Somme par le remaniement des sables gras ou alluvions de rive des Alluvions anciennes , par M. N. de Mercey. Un des faits que j’ai aussi pu reconnaître dans toute l’étendue de la région dont le département de la Somme occupe le centre, concerne le limon que l’on rencontre depuis les plateaux jusqu’aux vallées. J’ai décrit ce limon comme glaciaire, et je l’ai séparé des sables gras ou alluvions de rive des Alluvions anciennes préglaciaires ou inter¬ glaciaires étagées à divers niveaux. Maintenant je suis arrivé à la certitude que le limon qui s’étend sur tous les dépôts de la région a été formé par le remaniement, sinon toujours sur place, du moins à une petite distance, de ces sables gras dont l’extension a été très-générale. Cette extension des sables gras ou alluvions de rive des Alluvions anciennes s’est produite d’une manière bien différente de celle du li¬ mon, puisque la formation des Alluvions anciennes a commencé sur les plateaux faiblement vallonnés, et qu’elle s’est continuée sur les flancs des vallées pendant leur creusement successif (1). Au contraire, la formation du limon produit par le remaniement des sables gras de divers âges a été simultanée à toutes les altitudes, sur toute la surface de la région. Cette formation a eu une cause unique, qui paraît purement atmosphérique et sans rapport avec les nappes d’eaux douces ou marines. Un des effets les plus constants a été l’écla¬ tement, que je suppose gélif (2), des silex ou autres matériaux dissé- (1) Le sable gras des Alluvions anciennes préglaciaires à Elephas meridionalis est celui dont l’extension a été la plus générale, parce qu’elle a eu lieu au début du. creusement des vallées : c’est le Limon des plateaux d’Élie de Beaumont. Les sables gras des Alluvions anciennes interglaciaires h. E. primigenius sont localisés sur les flancs des vallées, dont ils témoignent le creusement successif. Mais, au point de vue de la structure, ils ne se distinguent en rien du dépôt pré¬ cédent. (2) J’ai soumis, en 1876, dans le laboratoire de M. Bianchi, des silex préalable¬ ment saturés d’eau, à un refroidissement produit par l’évaporation du protoxyde d’azote liquéfié et ayant amené instantanément la congélation du mercure, c’est-à-dire ayant dépassé — 40°. Le résultat de cette expérience a été négatif. Les silex n’ont éprouvé aucune altération, tandis qu’à plusieurs reprises le verre qui les contenait et qui recevait le jet de protoxyde d’azote, a été brisé en éclats. Le verre n’a résisté que dans une dernière expérience, dont la durée a été de quelques minutes. Peut- être faut-il faire entrer un temps assez long comme facteur essentiel dans l’éclate¬ ment d’une substance aussi tenace que le silex ; peut-être aussi, pour réussir, fau¬ drait-il soumettre les silex à des changements de température plusieurs fois répétés. SÉANCE. 202 28 janv. minés à la base de ce limon, sorte de boue glaciaire datant de la fin de l’âge du Renne. La distinction entre le sable gras et le limon produit par son rema¬ niement est bien connue par tous les exploitants qui emploient le li¬ mon comme terre à briques par excellence, et le sable gras, qu’ils appellent aussi terre douce, en mélange avec le limon pour les briques ou pur pour le mortier. L’exploitation d’uhe briqueterie s’arrête habi¬ tuellement quand on a épuisé le limon ou terre à briques, qui ne forme qu’une couche assez mince sur le sable gras ou terre douce, dont l’épaisseur est, au contraire, toujours plus ou moins considérable. Cette distinction a aussi été faite par divers géologues en Alsace, dans le Nord de la France ou en Belgique, mais l’explication que je propose diffère de celles qui ont été données. Séance du 28 janvier 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce la mort de M. Jenzsch et celle de M. Félix Robert. 11 rappelle les travaux de M. Robert sur la géologie et la pa¬ léontologie du département de la Haute-Loire, et se fait l’interprète des sentiments de regret que cette perte cause à la Société. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : MM. Bergeron, rue Saint-Lazare, 7o, à Paris, présenté par MM. Hé¬ bert et Munier-Chalmas ; Bidou (L.), Ingénieur civil, via Garibaldi, 14, à Sienne (Italie), pré¬ senté par MM. de Selle et Oustalet. Le Président annonce que le Conseil a arrêté de la manière suivante la liste des candidats au prix Viquesnel pour l’année 1878 : MM. G. Fabre, Fontannes, DE TrOMELIN. C’est ainsi qu’a pu se produire l’étonnement des silex éclatés et passés à l’état de cacholong sur les surfaces déshydratées des éclats, mais demeurés souvent assez en¬ tiers pour être extraits du limon sans que les éclats se détachent, si on prend le soin d’opérer l’extraction sans chocs. 1878. JANNETTAZ. PROPAGATION DE LA CHALEUR. 203 M. Jannettaz fait la communication suivante : Note sur la propagation de la Chaleur dans les espèces minérales à texture fibreuse, par M. Éd. Jannettaz. Dans une note précédente, j’ai prouvé que la manière dont les roclies propagent la chaleur n’est pas influencée par leur stratifica¬ tion ; qu’une température déterminée s’y transmet comme si elles étaient massives ; que sur des calcaires stratifiés, par exemple, on obtient un cercle pour courbe isothermique , lorsqu’on enduit de graisse et qu’on échauffe en un de ses points, au moyen de mon ap¬ pareil, une face plane produite artificiellement dans leur masse, quelle que soit la direction de cette face, pourvu que la masse soit bien ho¬ mogène, qu’elle n’ait été soumise à aucune action mécanique, et qu’elle n’ait pas subi de mouvement qui en ail orienté les particules constituantes. J’ai fait voir également que, si des éléments cristallins se superpo¬ sent par couches successives, les masses qui en résultent reproduisent les courbes isothermiques qu’on obtiendrait sur ces éléments ; et que, dans les minéraux, pas plus que dans les roches, il ne faut confondre les plans de stratification, qui résultent de dépôts successifs et juxta¬ posés, avec les plans de clivage, qui tiennent à la manière dont la cohésion varie avec la direction. Je n’avais pris pour exemple que des minéraux à texture laminaire. Je me propose aujourd’hui de compléter cette démonstration par des preuves tirées des minéraux à texture fibreuse. Système cubique. J’ai opéré d’abord sur des masses dont les éléments cristallisent dans le système cubique. Une galène finement striée de Pegau (Styrie), un échantillon de fluorine très-finement fibreuse, n’ont fourni que des cercles. La texture n’apporte donc aucune perturbation dans le phénomène physique. Système rhomboêdrique. Une masse de calcaire concrétionné, à fibres presque microscopiques, perpendiculaires aux strates dont elle est formée, a donné comme courbe isothermique une ellipse, dont le grand axe, parallèle aux fibres, est au petit dans le rapport 1,095, identique avec celui qu’on observe sur le calcaire cristallisé sous une de ses formes ordinaires, taillé parallèlement à son axe de principale symétrie. Je me suis assuré que les fibres étaient bien parallèles à ce dernier axe, en faisant tailler une plaque à faces parallèles, perpendi- 204 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 28 janv. culaires à leur direction; on y aperçoit au microscope polarisant les anneaux colorés circulaires et la croix noire caractéristiques. Un échantillon de quartz fibreux avait ses fibres perpendiculaires à l’axe optique des cristaux ; je m’en suis convaincu en regardant au microscope d’Amici une plaque de ce morceau à faces perpendicu¬ laires aux fibres. Ici encore, l’ellipse isotliermique a son grand axe parallèle aux fibres, et le rapport est de i ,31 ; le rapport qu’on obtient sur les cristaux de quartz est de 1,312. Dans Y oligiste de file d’Elbe, dans celui de Framont, l’ellipse a son grand axe parallèle à la face a\ ou base des cristaux. En général, les cristaux d’oligiste montrent cette face très-développée ; souvent ils sont superposés en très-grand nombre en forme de colonnes prisma¬ tiques. Le peroxyde de fer est un élément essentiel de quelques roches (Itabirite, Sidérocriste) ; il s’y trouve en lamelles cristallines, à bases parallèles aux plans de stratification ou de schistosité. Enlin, il forme des masses fibreuses, souvent mélangées de limonite, ou sesquioxyde de fer hydraté. Quelle que soit la texture du fer oligiste, qu’il se pré¬ sente en lames ou en fibres accolées, l’ellipse isothermique est tou¬ jours la même; le rapport de ses axes est constamment de 1,21. On voit, en outre, que les fibres sont allongées parallèlement aux bases des cristaux (1). Système orthorhombique. Un échantillon de célestine fibreuse de Yassy (Haute-Marne) m’a fourni des nombres que j’ai observés dans les mêmes directions sur des masses cristallisées, à clivages très-nets, et chimiquement presque pures, que notre savant confrère, M. Tombeck, a bien voulu recueillir pour moi à Bettancourt (même département). Système klinorhombique. Sur un cristal de traversellite, diopside fibreux, de Traversella (Piémont), j’ai fait dresser et polir une face parallèle à g\ L’ellipse a son grand axe à très-peu près perpendicu¬ laire à la direction que prendrait l’intersection de la base et de cette face, et le rapport des axes est de *1,25, comme dans les diopsides, même dans ceux qui se divisent suivant la base et qui proviennent des États-Unis (2). (1) Au moment où j’ai lu cette note, j’avais cru remarquer que les courbes n’a¬ vaient pas la même excentricité dans les variétés fibreuses ,et dans les cristaux de l’ile d’Elbe; je m’en étais rapporté au nombre inscrit pour ces derniers dans mon mémoire (Ann. Ch. et Phys., 4e sér., t. XXIX, p. 72); j’y lisais en effet 1,1 comme rapport des axes thermiques, dans le tableau des cristaux à grand axe des conductibilités horizontal. A la page 39, ligne 21, en parlant du fer oligiste en par¬ ticulier, j’avais écrit, au contraire, 1,21 . J’ai répété les expériences sur plusieurs cristaux de localités différentes, et j’ai vu que le rapport des axes de l’ellipse y es* en réalité de 1,21, comme dans les variétés fibreuses. (2) V. Bull ., 3e sér., t. III, p. 500. 1878. ARNAUD. — CRAIE SUPÉRIEURE. 205 Les variétés fibreuses de gypse se comportent comme celles qui ne sont que laminaires. Sur une asbeste blanche provenant d’une amphibole grammatite, l’ellipse isolhermique était caractérisée par le rapport 1,35; or, dans les trémolites de Gouverneur, le rapport est de 1,325 sur la face i); il est de 1,5 sur la face h\ Le nombre obtenu sur l’asbeste est inférieur au maximum. Sur une asbeste verdâtre, le rapport s’est élevé à 1,416. Conclusions. 1° La texture fibreuse ne dérange pas l’orientation des axes des courbes, tant que les fibres élémentaires restent bien toutes orientées de même : cela était évident à priori. 2° Elle n’augmente pas l’excentricité des courbes isothermiques. J’en ferai prochainement l’application à l’étude des serpentines, de la bronzite, del’enstatite et d’autres espèces minérales dont les cristaux sont toujours plus ou moins fibreux. 11 semble enfin que les cristaux s’allongent en fibres et s’accolent, en général, suivant les directions de plus grande conductibilité ther¬ mique, qui sont, il est vrai (2), celles de plus grande densité réticu¬ laire et de plus grande résistance à la flexion. M. Bioche analyse le mémoire suivant : Parallélisme de la Craie supérieure dans le IVord et dans le Sud-Ouest de la France , par M. H. Arnaud. La note de M. Coquand sur la Craie de Crimée (3) a réveillé un dé¬ bat dont l’origine est déjà ancienne : la question du parallélisme de la Craie du Nord et de celle du Sud-Ouest de la France. Dans une note insérée au Bulletin (4), M. Hébert persiste à contester cette assimila¬ tion. Je viens soumettre à la Société quelques observations sur ce sujet. C’est sur l’horizon supérieur que s’établit la controverse : M. Hébert, constatant dans cet horizon de la Craie du Sud-Ouest (Campanien et Dordonien) la présence d’un certain nombre d’espèces communes aux couches antérieures, en déduit la preuve du lien qui les unit, et en constitue un ensemble qu’il rattache au niveau le plus ancien. (1) Ann. Ch. et Phys., 4e sér., t. XXIX, p. 59. (2) Y. mes notes précédentes, et en particulier Bull., 3e sér., t. Y, p. 410. (3) Bull., 3e série, t. V, p. 86. (4) 3e sér., t. Y, p. 99. 206 ARNAUD. — CRAIE SUPÉRIEURE. 28 janv. Qu’un certain nombre d’espèces du Coniacien et du Santonien pas¬ sent dans les étages supérieurs ; que dans ces derniers on recueille même des espèces plus anciennes et qui descendent jusqu’au Céno¬ manien : ce sont des faits incontestables, que j’ai signalés il y a long¬ temps et que confirme une étude de plus en plus approfondie. Mais que du passage de ces espèces on fasse découler l’indivisibilité des couches, c’est un résultat contre lequel protestent les conséquences mêmes du système, car il n’existerait pas alors de raison sérieuse pour détacher la Craie supérieure des calcaires à Radiolites lumbricalis et Hippurites cornu-vaccinum, et même du Cénomanien, avec lequel elle possède un certain nombre d’espèces communes. Le lien qui unit les diverses assises de la Craie supérieure du Sud- Ouest est un lien de continuité et non un lien d’unité : c’est là son vrai caractère, reconnu par les géologues qui l’ont le plus étudiée (1). Mais la continuité implique l’idée de succession dans le temps ou dans l’espace. Quelle a été la durée de cette- succession ? Telle est la question. Avait-elle pris fin avant le dépôt de la Craie blanche du Nord? S’est- elle, au contraire, prolongée parallèlement et contemporainement à ce dépôt? C’est par la comparaison des faunes qu’il est possible d’élu¬ cider la question ; mais pour la résoudre affirmativement, faudra-t-il nécessairement produire dans les deux bassins les mêmes fossiles, sans tenir compte des influences géographiques contemporaines du dépôt ? Une telle prétention serait en opposition manifeste avec les lois natu¬ relles de distribution des faunes suivant les climats, les courants, la nature des eaux, leur profondeur, leur voisinage ou leur éloignement des côtes, leurs communications plus ou moins ouvertes, et la direc¬ tion de ces communications avec la haute mer. Les discussions enga¬ gées sur le Tithonique ont eu l’avantage de porter l’attention sur ces éléments, dont il n’était pas assez tenu compte dans les études anté¬ rieures. Quelles étaient dans le Sud-Ouest les conditions de dépôt de la Craie supérieure, et quelles relations avait ce bassin avec celui du Nord ? Questions de fait pour la solution desquelles il est possible aujour¬ d’hui d’utiliser certaines constatations. Avant l’ouverture de la période de la Craie supérieure, les deux bassins étaient séparés par un puissant barrage qui s’étendait de Test, où il se soudait au Plateau central, à l’ouest, à travers la Vendée. Cette crête s’était soulevée au moment du dépôt de la Craie moyenne, (1) y. notamment Ch. Des Moulins, Le bassin hydrographique du Couseau dans ses rapports avec la vallée de la Dordogne , p. 31. 1878. ARNAUD. — CRAIE SUPÉRIEURE. 207 calcaires à Radiolites lumbricalis et à Hippurites cornu-vciccinum, et avait exondé le bassin ligérien. L’existence de ce barrage, dont la disposition actuelle des terrains indique les vestiges, est attestée, d’une part, par l’absence des calcaires à Rudistes dans la région du Nord, de l’autre, par l’atténuation graduelle de ces dépôts à mesure qu’on atteint, au nord du bassin du Sud-Ouest, une latitude plus élevée. L’événement qui inaugura la période de la Craie supérieure eut pour résultat de rétablir entre ces deux bassins la communication supprimée pendant la période précédente; cette communication dut se rouvrir directe et facile, ainsi que l’attestent l’analogie des dépôts et l’identité des faunes pendant la formation du Coniacien et du San¬ tonien. Le Campanien ouvrit un nouvel ordre de choses : aux derniers temps du Santonien, le bassin du Sud-Ouest, envahi par les sables et les argiles, avait affecté les caractères d’une formation littorale; il an¬ nonçait un exhaussement du sol. Cet exhaussement coïncidait-il avec un réveil d’activité du barrage vendéen ? Il est permis de le supposer, et la diversité des dépôts postérieurement formés sur l’un et l’autre de ses versants donne à cette hypothèse une certaine vraisemblance. On pourrait en trouver un indice dans cette circonstance que les as¬ sises les plus méridionales du Santonien ligérien ne paraissent pas avoir été recouvertes par la Craie blanche. Ce qu’il y a de certain, c’est que le Campanien correspond dans le Sud-Ouest à une période d’affaissement à l’est et au sud. Les marnes et les calcaires, qui y succèdent aux dépôts arénacés, annoncent un no¬ table retrait des rivages, dont le voisinage, franchement accusé jus¬ que-là, cesse d’être indiqué aux extrêmes limites du bassin actuel. Le bassin se rattache intimement à la Craie des Pyrénées. Est-ce à dire qu’il ait perdu toute communication avec le Nord ? L’affirmative ne serait pas exacte : l’existence du barrage vendéen rendait les commu¬ nications indirectes et moins faciles, mais elle 11e les supprimait pas ; la faune du Nord, pour pénétrer dans le bassin, était obligée de con¬ tourner le barrage et de s’engager dans la haute mer, c’est-à-dire d’affronter des conditions d’existence différentes de celles que lui of¬ fraient le niveau et le milieu qu’elle occupait : de là la rareté des in¬ dividus qui doublaient le cap et s’avançaient le long du versant méridional. Longueur du voyage, diversité de climat, différence de constitution chimique des mers attestée par la différence des sédi¬ ments, tels sont les principaux obstacles qui paraissent s’être opposés à la confusion des faunes. Cette explication est d’autant plus plausible, qu’à mesure qu’on se rapproche du nord-ouest les caractères distinc¬ tifs des bassins tendent à s’effacer, et qu’aux points les plus voisins (La 208 ARNAUD. — CRAIE SUPÉRIEURE. 28 janv. Tremblade, Talmont, par exemple), la faune et le caractère minéra¬ logique accusent une différence beaucoup moins accentuée avec ceux de la Craie du Nord. Le Dordonien a coïncidé avec une nouvelle modification, qui a eu pour résultat le dépôt simultané, et dans les mêmes conditions, de la Craie de Maestricht et des calcaires jaunes supérieurs des Pyrénées. La faune et la constitution minéralogique se donnent ici la main pour attester cette identité. Revenons maintenant à la question précédemment posée : la faune du Campanien et celle du Dordonien sont-elles celles de la Craie de Yilledieu, c’est-à-dire du Santonien? Entre autres fossiles, avec le Campanien apparaissent pour la pre¬ mière fois dans la Craie supérieure du Sud-Ouest : Belemnitella quadrata, d’Orb., Baculites anceps, Lam., Ammonites Neubergicus, Haüer, Cyprœa ovula. Coq., Eippurites Arnaudi , Coq., Sphœrulites Hœninghausi, Des Moul. (1), Terebratella Santoniensis , d’Orb., Crania Ignabergensis, Retz., Pyrina Petrocoriensis, Des Moul., Conoclypeus perovalis, Arn., Avec le Dordonien : Orbitolites media, d’Orb., Scaphites pulcherrimus, Rœm., Turrilites Archiaci, d’Orb., Nerila rugosa, Hœningh., Tarritella sinistrorsa, Coq., Perna Boyana , d’Orb., Ostrea larva, Lara., — conirostris, Miinst., — curvirostris, Nilss., Radiolites crateriformis, d’Orb., — Jouanneti, d’Orb., — Bournoni , d’Orb., — ingens, Des Moul . , — acuticostatus, d’Orb., Sphœrulites Sœmanni, Bayle, Hippurites Lamarcki, Bayle, Waldheimia Clementi, Coq., Cardiaster ananchytis, d’Orb., Micr aster glyphus, Schlüt., Offaster pilula, Des., Ananchytes ovata, Lam., — gibba, Lam., Cyphosoma Girumnense, Des., — Sœmanni, Coq., — inflatum, Arn., — Arnaudi, Cott . , etc . Rhynchonella vesicularis, Coq., Hemipneustes striatoradiatus, d’Orb. , Hemiaster prunella, Des . , — Moulinsianus, d’Orb., Cassidulus lapis-cancri, Lam., Faujasia Faujasi, d’Orb., — apicialis, d’Orb., — longa, Arn.. Rhynchopygus Marmini, d’Orb., Pyrina flava, Arn., Cyphosoma Verneuili, Cott., — minus, Arn., — pulchellum, Cott., Les Conoclypeus à rosette buccale lyrée : Conoclypeus Leskei, A g., — acutus, A g., — orbicularis, Arn., etc. (l)~Le Sphœrulites] Hœninghausi se montre dans les grès supérieurs santoniens, où il joue le rôle'de précurseur, comme nombre d’espèces qui font leur première apparition à la limite supérieure de la période qui va s’éteindre. 1878. ARNAUD. CRAIE SUPÉRIEURE. 209 J’omets volontairement dans cette énumération : 1° un certain nom¬ bre d’espèces qui, en dehors du bassin, paraissent débuter à un horizon inférieur; 2Ù certaines autres qui, bien que considérées comme carac¬ téristiques dans la Craie du Nord, se sont montrées dans le Sud-Ouest au-dessous du Campanien. Celles que je viens de citer, recueillies par moi aux niveaux que j’indique, et dont la détermination, basée sur des individus complets, ne semble susceptible d’aucune controverse, sont- elles suffisantes pour constituer une nouvelle faune? Il paraît im¬ possible d’identifier les assises qui les recèlent, avec les couches antérieures où elles ne se montrent pas. Ces couches antérieures ont elles-mêmes leur faune propre ; elles sont loin d'être exclusivement composées des fossiles indiqués comme passant aux niveaux supé¬ rieurs. Dans le Sud-Ouest, Hemiaster angustipneustes (H. Stella) ne franchit pas le Coniacien ; Micrasier brevis, cantonné dans le Coniacien moyen et supérieur, expire dès les premières couches du Santonien; Botriopygus Toucasanus et B. Nanclasi n’occupent que la zone su¬ périeure du Santonien inférieur ; Conoclypeus ovum couronne le Santonien supérieur; Rhynchonella Baugasi ne sort pas du Coniacien ; R. vespertilio ne franchit pas le Santonien. Ces fossiles communs, d’une détermination facile, permettent donc de distinguer avec assez de certitude les niveaux successifs de la Craie supérieure. Si l’on compare entre eux le Campanien et le Dordonien, il est diffi¬ cile de ne pas détacher du premier de ces étages l’horizon qui a donné naissance à Cassidulus lapis-canari, Faujasia Faujasi, Hemipneustes striatoradiatus, aux formes nouvelles des Conoclypeus lyres, aux Ru- distes que l’on cherche vainement à des niveaux antérieurs. La multiplication des formes tertiaires chez les Gastéropodes et les Lamellibranches confirme ces données et complète la démonstration de la légitimité de cette division. Le Dordonien correspond-il à la Craie de Maestricht? Je crois qu’il suffit de citer, entre autres fossiles, et sans rappeler les Rudistes, dont l’identité est attestée par les travaux de M. Bayle (1), pour que le doute ne soit pas possible : Hemipne us tes s triatoradiatus, Cassidulus lapis-cancri, Rhynchopygus Marmini, Faujasia Faujasi, Hemiaster prunella, Nerita rugosa, etc. n (1) Bull. Soc . géol., 2e sér., t. XV, p. 210. ARNAUD. CRAIE SUPÉRIEURE. 28 janv. ^10 Vainement contesterait-on Hemipneustes striatoradiatus et Hemias¬ ter prunella : les individus que j’ai recueillis ne peuvent être con¬ fondus ni avec Hemiaster nasutulus, Sorignet, ni avec les Hemipneustes dont M. Hébert a fait II. Africaines et II. Leymeriei . L ’ Hemipneustes trouvé à Beaufort-de-Mussidan dans le toit des carrières (Dordonien moyen) a comme longueur 0m 115 et comme largeur 0mi04 ; le rapport est donc 0,90, comme dans le type. G’est un individu de grande taille, qui ne peut être rapporté qu’à H. stria¬ toradiatus et qui ne présente aucun des caractères exceptionnels à l’aide desquels M. Hébert a créé les deux espèces pyrénéennes. Hemiaster prunella se trouve à Mussidan au sommet du Dordonien moyen ; il ne saurait être confondu avec H. nasutulus , qui nbonde, il est vrai, dans le Dordonien, mais à un niveau inférieur. Les deux espèces (. Hemipneustes striatoradiatus et Hemiaster pru¬ nella) ont d’ailleurs été déterminées par M. Cotteau, qui n’a pas hésité à les rapporter aux types classiques. Or, jusqu’à ce jour, les fossiles que j’ai cités plus haut n’ont point été rencontrés dans la Craie de Villedieu. Si le Dordonien est contemporain des couches de Maastricht, et si celles-ci sont supérieures à la Craie de Meudon et à la Craie blanche du Nord, à quoi rapporter dans le Sud-Ouest les assises sur lesquelles repose le Dordonien ? A Talmont, dans un calcaire blanc crayeux, on recueille, entre autres fossiles : Ostrea vesicularis major, — semiplana, — Merceyi, Cranta Ignabergensis , Ananchytes ovata, Offaster pilula, Cardias ter ananchytis, Micraster glyphus, Bourgueticrinus ellipticus. Etc. Belemnitella mucronata, il est vrai, ne s’y rencontre pas; mais, à un niveau inférieur, dans la zone moyenne du Campanien, on a recueilli : Belemnitella quadrata , d’Orb. Que conclure de cette faune ? L’existence entre elle et le Dordonien d’un hiatus comblé par la Craie blanche du Nord? Il me paraît plus naturel d’attribuer à cette dernière, pour employer l’image de M. Hé¬ bert, le caractère d’un magnifique développement du Campanien du Sud-Ouest, auquel elle se lie intimement par la faune. Il est, en effet, un des côtés de la question que son importance ne permet pas de négliger : c’est Y ordre de succession des faunes. jBull. Soc. geol. de Franee.) Note de M. Arnaud. (3" sér., t. Yt, p. 211.) Craie du Nord : classification de M. Hébert. FRANCE SEPTENTRIONALE EUROPE SEPTENTRIONALE Craie du Sud-Ouest : concordance proposée par M. Arnaud. BASSIN DU SUD-OUEST ÉTAGES ET SOUS-ÉTAGES Sénonieo, d’Orb. ; Craie blanche. Taronien, d'Orb.; Craie marneuse. supérieur. Danien, d’Orb.; Craie / inférieur, supérieure. supérieur. supérieure. Zone a B. quadrata ; Reims, Laon. supérieure. Craie à Micraster corangumum Dieppe (est). supérieur (Calcaire Hippurites) . Calcaire pisolithique. Calcaire à Baculites de Valognes. Zone à Bclemnitclla mucronata : Meudon, Épernay. Angleterre (Gravesend, Ramsgate. etc.) Hanovre (craie de Lüneburg) ; Quader- sandstein supérieur de Gehrden. Craie à il. cortestudinarium Dieppe (ouest). Angleterre (SaintrMargaret) ; Hanovre zone à Inocerarhus Cuvïeri; Silésie (Op- peln) ; île de Wollin. Manque. Manque. Calcaire de Faxoe. Tufau (je Maestricht. Calcairç de Saltholm. Craie grise de Ciply et de la Scanieorientale Angleterre (Norwfch, ile de Wight); Ciply Hanovre; Moen; Rugen; Scame occiden taie; Pologne; grès de Haldem (West- plialie, Hanovre). Belgique (Yisé) ; Hanovre. Craie à Ananchytes de Yilledieu et Blois . Craie supérieure de Châteaudun, Manque. Manque. Manque. S Sables, grès ferrugineux, poudingue dolomitique ; Radiolites ingens, etc.: Beaumont-de-Périgord [ sud R2 Calcaires jaune-blanchâtres, tendres, à silex; Hemiaster prunella, Cassidulus lapis-cancri etc • Mussidan i Beaumont, etc. 1 II Calcaires dolomitiques, jaunes ou blanchâtres, avec ou sans silex, à grands Rudistes; Hemipneustes striata- !m°yen radiatus, etc.: Meschers. Barbezieux, Aubeterre, Belvès, etc. 1 | Calcaires marneux ou glauconieux; Conoclypeus Leskei : Royan, Meschers, Aubeterre: — calcaires blancs ou ) bleus, à silex : Neuvic; C. Leskei; Belvès ; C. orbicularis; — sables à Rhynchopygus Marmini et Orbito- [ inf. fîtes media : Belvès . ) * Manque. Craie de Villedieu Micraster brevis. Calcaire marneux, gris, à silex : Saintes ; — calcaires glauconieux, gris : Conoclypeus ovum : Charmant, Le Bugue; — grès argileux; Ostrea acutirostris : Sarlat, LeGot, Villefranche. Calcaire marneux ; banc à Ostrea vesicularis et O. proboscidea : Granconière, Charmant, Boussitran ; — cal¬ caire à silex; mêmes Ostracées : Le Sout, Villefranche-de-Belvès. Calcaire noduleux: Lavalette, Périgueux; Botriopygus Nanclasi; — calcaire jaune arénacé, pierre de taille; B. Toucasianus : Miremont, Mpulin-Lescot, etc. Calcaire marneux, gris; Rhynchonella Eudesi : Saint-Martin-de-Cognac, Périgueux, Miremont; — calcaire rouge compacte : La Trape, Saint-Cernin, Freycinet-Ie-Gelat, etc. Calcaire arénacé, glauconieux: pierre de taille de Périgueux; Micraster brevis, Rhynchonella Baugasi; — calcaire rouge compacte; Villefranche (gare), etc. Calcaire noduleux, glauconieux: Bussac, Cognac, Pons, Périgueux; — calcaire jaune, pierre de taille du Sarladais : Aubas, Miremont, Sarlat. etc. Grès glauconieux; Rhynchonella Petrocoriensis ; Phélippeaux (Jonzac), Cognac, Angoulême; — marnes et' calcaires marneux ; Ostrea Petrocoriensis : Gourd-de-l’Arche, Montignac, Fumel. Manque. Calcaire blanc ou gris, avec cordons siliceux; Crania Ianabergensis, Ostrea vesicularis major, O. semiplana, i . Ananchytes ovata, Offaster pilula, Bourgueticrinus ellipticus, etc. : La Tremblade, Talmont, Saint-Seurin- ) sup' d’Uzet, Montmoreau (Tauillard), Yiville, etc. 1 Calcaire gris, marneux ou arénacé, avec cordons siliceux; Belemnitella quadrata; Montmoreau; — calcaire ) blanc ou bleu, à silex et Alvéolines : Belvès. jmoye Calcaire gris-bleuâtre, hydraulique, à silex: Pyrina Petrocoriensis, Micraster glyphus, Cyphosoma Arnaudi, \ Terebratella Santoniensis : Chartuzae, Livernant. Champcevinel, Trélissac, Razac, Limeyrat, La Gélie. ( inf. ; sup- ' J moyen I > inf. I ! sup. \ 'moyen ) ! inf. ] Calcaires marneux, bleus ou verdâtres; Sphœrulites sinuatus : Mouthiers, Saint-Cirg, Sauveterre. [ sup. Calcaire blanc, dur : S. radiosus : Pons, Angoulême, _ Gourd-de-l’Arche ; — calcaire blanc-jaunâtre, pierre |moyen I de taille : Campagne, carrières de la rive droite du Lot. Calcaire tendre, pierre de taille; S. Ponsianus : Jonzac, Pons, Châteauneuf; • sables : Aubas, Carlux, Gourdon, rives du Lot. grès siliceux ou argileux. Calcaire blanc, tendre bu solide, pierre de taille : Radiolites lumbricalis : Châteauneuf, Angoulême, Chance- 1 sup. lade, Les Pyles. ) Calcaire gélif ou solide, avec ou sans silex; Sphœrulites Salignacensis, S. patera (banc inférieur) : Saint- ) Vaize, Pons, Angoulême, Carlux, Gourdon, Fumel, Dura vel, etc. ( n - Calcaire blanc, gélif; Periaster oblongus, Ostrea Arnaudi : Taillebourg, Angoulême, Carlux, Gourdon, Fumel ! ; f (castine). ) inférieur (Craie de Touraine). supérieure. Craie à Rolaster planus : Dieppe (ouest). Angleterre (Chalk-Rock) ; Hanovre, Saxe, Silésie, etc. (zone à Scaphites Geinitsi). Tufau à silex, avec Ostrea columba gigas, Ammonites Requienianus Manque. Manque. Tufau à Ammonites papalis . Chalk without flints : Angleterre; Alle¬ magne du Nord. Craie marneuse à I. labiatus. Calcaire noduleux, gélif, avec bancs glauconieux ; Ammonites Rochebrunei, A. Requienianus, A. peramplus, Ostrea columba gigas : Soubise, Martrou, Taillebourg, Châteauneuf, Angoulême, Campagne, La Malvie (Veyrines), Fumel, etc. Marnes vertes ou bleues; Ostrea columba gigas : Soubise, Châteauneuf, Angoulême; • dentellement taillé : Veyrines, Fumel (Condat), Carlux, etc. calcaire blanc, acci- Calcaire gris, gélif: Terebratella Carentonensis : Port des Barques, Angoulême; — calcaire arénacé, glauco¬ nieux : La Malvie, Duravel; — calcaire rougeâtre : Fumel. Cénomanien, d'Orb.; Craie I gUnconiei supérieur (Grés du Maine,. supériet Manque. Manque. Manque. Maine : Marnes à Ostracées. à Trigonies. Grès à Anortho- pygus orbicu¬ laris. Calcaire blanc-jaunâtre, noduleux ou compacte: Caprina adversa, Holectypus excisus, etc.: Ile-Madame, Saint-Savinien, Angoulême. Grès, sables et argiles légulines : Ostrea flabellata, O. biauriculata, O. columba : Ile-Madame, Saint-Savinien, Châteauneuf, Angoulême, Mareuil. i Calcaire inférieur à Caprina adversa : Ile-Madame ; — calcaire pierre de taille : Saint-Savinien, Saint-Sulpice, Nersac ; — calcaire marneux : Angoulême, Mareuil. Grès glauconieux ou ferrugineux, alternant avec des argiles à lignite et succin ; Anorthopygus orbicularis, Orbitolina concava, Caprina adversa, Sphœrulites foliaceus, etc.: Ile d’Aix, Fouras, Piéaemont, Rochefort, Tonnay-Charente, Châteauneuf, Sjreuil, Angoulême, Mareuil, jmoyen [ I inf. Craie de Rouen. 1878. TERQUEM. — CLASSIFICATION DFS FORAMINIFÈRES. 211 Or, si l’on étudie les deux bassins sous ce rapport, il existe entre eux un parallélisme qu’on ne peut méconnaître : Craie du Nord : 1 . Craie de Maestricht à Hemipncustes striatoradiatus, etc. 2. Craie de Meudon à Ostrea semiplana, O. vesicularis major, etc. 3. Craie blanche à Belemnitella qua- drata (Reims, Laon, etc.). Craie du Sud-Ouest : 1. Craie de Mussidan h Hemipncustes striatoradiatus, etc. 2. Craie de Talmont à Ostrea semi¬ plana, O. vesicularis major , etc. 3. Craie grise, blanchâtre, à Belemni¬ tella quadrata (Montmoreau, etc.). Si cette assimilation est exacte, il y aurait lieu de modifier le tableau synchronique dressé par M. Hébert (1). Dans le tableau que je propose, je maintiens au-dessus des bancs à Ammonites Rochebrunei la séparation du groupe moyen et du groupe inférieur de la Craie du Sud-Ouest : 1° Parce que c’est à ce moment que s’est produit le mouvement qui a séparé la Craie du Nord et celle du Sud-Ouest ; 2° Parce que le développement des bancs à Ammonites est la con¬ tinuation régulière et normale du développement des couches anté¬ rieures ; 3° Parce que la faune spéciale (Rudistes) de la Craie moyenne ne présente aucun représentant au-dessous de cette division. Je rattache au Ligérien les bancs à Terebratella Carentonensis, associés par quelques géologues au Carentonien; il existe en effet, entre ces bancs et le Carentonien, dans le Sud-Ouest, une discordance manifeste de stratification : ces bancs reposent, de l’Océan aux rives de l’Isle, sur le Carentonien, et à partir de ce point, tantôt sur les ter- pains jurassiques, tantôt sur les lignites du Sarladais. Je ne crois pas pouvoir faire descendre les argiles lignitifères des Charentes au-dessous du niveau des grès à Anorthopygus orbicularis, Pygurus lampas, etc., avec lesquels elles alternent; je rappelle à ce sujet que les bancs à Orbitolina concava de Piédemont sont enclavés entre deux bancs à Caprina adversa et à Sphœrulites foliaceus . M. Alb. Gaudry donne quelques détails sur un échantillon de F»rotciton qu’il a remarqué dans la collection de M. Pellat. M. rjSTea*c|Mem présente quelques observations sur les classi¬ fications proposées pour les Foraniiul fères. Plus il étudie ces animaux, plus il reconnaît combien la classification de d’Orbigny est rationnelle et philosophique; d’une application toujours facile, (1) Bull., 3e sér. , t. III, p . 595. 21 2 DOLLFUS. — OBSERVATIONS. 28 jaiTV, elle passe méthodiquement du simple au composé. Il préfère de beau¬ coup cette classification à celle adoptée par Carpenter. Il pense, en effet, qu’on a. en général, attaché une trop grande importance à la porosité des coquilles, et qu’on n’a meme pas tenu compte du carac¬ tère physiologique qui en ressort. Il existe, au point de vue physiolo¬ gique, une grande différence entre la perforation et la porosité du test des Foraminifôres, et on ne saurait réunir ces deux caractères pour servir de base à une classification rationnelle (1). M. G. ne peut laisser passer sans réponse les critiques renouvelées de M. Terquem sur les classifications des Foraminifères établies depuis plus de 15 ans en Angleterre. Ces classifications sont des efforts méritoires de groupement naturel des genres, en opposition au groupement systématique imaginé par Alcide d’Orbigny. Il croit que c’est avec raison que MM. Carpenter, Parker et Rupert Jones ont recherché l’ordre zoologique de ces animaux en tenant compte de tous leurs caractères. Le caractère tiré de la substance minéralogique de la coquille ne saurait être rejeté, non plus que celui tiré de la dispersion ou de la localisation des perforations qui donnent passage aux pseudopodes. M. Dollfus insiste sur la différence d’organisation intérieure, invisible encore au microscope, qui doit exister pour que la même matière sar- codique puisse donner naissance à une si étonnante variété de formes, de structure interne, de nature minéralogique, siliceuse, calcareuse, porcelanée ou arénacée, comme nous en montre l’ordre des Rhizo- podes. Il y voit, dans tous les cas, un résultat suffisant pour motiver la création de groupes zoologiques distincts. Les pseudomorphoses, très-* fréquentes dans les lests fossiles de ces animaux, ne sauraient être un obstacle à l’acceptation d’une classification naturelle où ces caractères sont admis; car, si une indication disparaît par la transformation, il en reste d’autres suffisantes pour permettre la détermination de l’animal, le géologue étant prévenu que, de même qu’une Ammonite calcaire peut être devenue carbonatée ou pyriteuse, une Miliole porcelanée peut se rencontrer à l’état siliceux. (1) V- Terquem, Les Foraminifères et les Entomostracés-Ostracodes du Pliocène supérieur de l’ile de Rhodes (Mém. Soc. géol., 3e sér., t. I, n° 3), intr., p. 5 et 6 (sous presse). 1878. POMEL. ni PPA MON ROUAN. 213 Séance du 4 février 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce une présentation. M. Danglure dépose sur le bureau le manuscrit de la Table générale et analytique des volumes XXI à XXIX de la deuxième série du Bulletin (1864-1872). Sur la proposition de M. Daubrée, la Société vote à l’unanimité de vifs remerciements à M. Danglure. M. Terquem présente un mémoire manuscrit contenant la description des Foraminifères figurés sur les planches CI à CYI de la Description des coquilles fossiles des environs de Paris par M. Deshayes. M. Pomel fait la communication suivante : Sur un gisement crMIpparlon près d' Oa*«Aîi5 par M. A. I^oaiiel. Ehrenberg a rendu célèbre une formation de marnes crayeuses à Glo- bigérines et à Ostrea navicidaris, très-riche en Foraminifères et autres Sarcodaires, qu’il a désignée sous le nom de craie d’Oran. Cette pré¬ tendue craie paraît contemporaine d’une partie des marnes subapen- nines. A Oran même elle est constituée par des dépôts de récifs : Coraux, Bryozoaires, Brachiopodes, Acéphales, Monomyaires, etc. ; les Algues calcifères y sont l’élément principal de couches calcaires puissantes; les Oursins y sont fréquents, et parmi eux. plusieurs espèces de Clypéastres. Dans l'Est, au contraire, il n’y a plus que des marnes plus ou moins argileuses, où abondent les Turritelles, les Natices, les Pleurotomes, des Flabellum , des Ceratotroclius, et qui ne semblent plus se rattacher aux dépôts précédents que par l’abondance des Globigérines et par la présence constante de X Ostrea navicularis . Cette formation m’a paru trop distincte, trop nettement séparée, 214 P0MLX. HIPPARION D’ORAN. 4 fév. sous les rapports lithologique et stratigraphique, d’une formation gréseuse qui la recouvre et qui représente pour moi l’horizon géolo¬ gique du Pliocène de TAstésan, pour laisser ces deux terrains con¬ fondus sous une dénomination commune, et je l’ai désignée, il y a une vingtaine d’années, sous le nom de terrain sahélien. Le Pliocène astien des environs d’Oran est manifestement en dis¬ cordance de stratification absolue et transgressive avec le terrain sahé¬ lien. Les grès qui le constituent sont souvent sableux; les couches inférieures seules sont assez dures pour fournir des matériaux de construction; elles sont criblées de moules de coquilles, peu déter¬ minables, il est vrai, mais à faciès tout à fait méditerranéen. Les osse¬ ments de Baleines n’y sont pas rares. A une quarantaine de kilomè¬ tres vers l’ouest, au cap Figalo, on y observe un véritable banc de Polypiers astréens. Ailleurs on y recueille des Oursins spéciaux : Echi - nolampas, Spatangus, Brissus, Brissopsis, Schizaster, etc. Une similitude presque absolue de gisement rend probable la con¬ temporanéité des molasses et calcaires des environs d’Alger, et quel¬ ques Oursins identiques viennent la confirmer. C’est à la base de ces couches que se trouve, vers Dely-Ibraliim, la Terebratula ampulla, qui dans le Plaisantin caractérise les couches inférieures du terrain astien d’une façon assez constante pour que M. Pareto ait cru devoir en faire une subdivision distincte sous le nom de terrain plaisantin. Sur le plateau d’Oran, à la cote 130m environ, ces grès astiens, — ou pliocènes, si l’on veut moins spécifier, — paraissent constituer un manteau continu, qui se prolonge vers le sud et disparaît sous les formations quaternaires de la Sebkha. La surface est presque partout masquée par des croûtes calcaires concrétionnées qui forment cara¬ pace, ou par des atterrissements rouges, argilo-sableux, qui constituent la terre végétale ; mais presque partout les fouilles font reconnaître la formation gréseuse à une très-faible profondeur. Cependant des recherches d’eau dans une dépression légère de cette plateforme ont amené la découverte, sous l’atterrissement, d’un dépôt charbonneux dont les vases contiennent en abondance une forme de Cardium edule, des Potamides, des Hydrobies, des Mélanopsides , des Auricules, indiquant un dépôt d’eaux saumâtres, un marécage, plutôt qu’un estuaire, qui n’a pas dû s’étendre très-loin; car d’autres puits creusés dans la même dépression, en amont et en aval, n’en ont point signalé l’existence. En Algérie la moindre découverte de traces de matières combus¬ tibles donne la fièvre aux miuomanes, et des fouilles de recherches n’ont pas tardé à être entreprises au-delà de la nappe d’eau qui n’avait pas été dépassée. On a traversé encore des vases noircies par 1878. 1*0MEL. IUPPAHION d’oran. 215 des détritus végétaux sur quelques mètres d’épaisseur; puis on a trouvé des blocs de grès appartenant bien certainement à la formation pliocène et qui étaient englobés dans le dépôt de marécage; enfin, à 18 ou 20 mètres de la surface, on est entré dans les calcaires mar¬ neux à Mélobésies et Ostrea ncivicularis du terrain sahélien. C’est là tout Ce que les fouilles ont appris. On peut en déduire que le dépôt charbonneux s’est opéré dans une érosion du grès pliocène, qu’il a entièrement traversé jusqu a son substratum, et qui n’a laissé comme témoins de son existence anté¬ rieure que les blocs épars noyés à la base du dépôt marécageux. Tout au plus pourrait-on penser que les détritus végétaux ont été déposés dans un estuaire contemporain de la mer pliocène; car la séparation est très-nette avec le Sahélien, et on ne peut hésiter sur l’antériorité de formation de ce dernier terrain. Ce qu’il y a de plus particulièrement intéressant dans ce gisement de la propriété Karoubi, c’est la présence de débris de Mammifères, dont plusieurs sont malheureusement peu caractéristiques et appar¬ tiennent à deux espèces au moins de Ruminants de grande taille, mais dont quelques autres ont incontestablement appartenu à un Hipparion , qui semble ici tout dépaysé à plusieurs points de vue. D’abord, c’est la première fois que ce genre de Chevaux tridactyles est signalé sur le continent africain, domaine principal du genre Equiis à notre époque. Puis, c’est la première fois, je crois, qu’on le cite dans une formation aussi récente, son gisement principal étant dans les terrains qui terminent la série miocène, et par conséquent au-dessous du terrain astien. Faudrait-il en conclure que l’âge que j'ai attribué aux formations de l’Algérie qui font l’objet de cette note, est erroné et doit être reculé dans la série géologique ? Je ne le pense pas, par suite surtout des raisons paléontologiques données plus haut pour l’identification de nos grès avec les sables de l’Astésan. Il vau¬ drait mieux admettre que les Hipparion ont persisté plus longtemps qu’on ne le croyait jusqu’ici, sinon en Europe, du moins dans le Nord de l’Afrique. A ce sujet je ferai remarquer que les gisements de ces animaux fossiles ne sont pas toujours en rapports stratigraphiques suffisants avec les formations marines qui servent de jalons pour la détermina¬ tion des âges, et que leur synchronisation laisse souvent à désirer comme précision de détermination. En second lieu, les pièces fossiles que je possède de Y Hipparion africain, des molaires supérieures, ne sont pas identiques absolument avec celles de VH. gracile; elles indiquent une taille un peu plus grande et plus voisine, à ce point de vue, des formes de Pikermi que 216 TOURNOUËR. — OBSERVATIONS. 4 fév. de celles de Gucuron. En outre, la colonnette interne est beaucoup plus étalée, plus aplatie, et forme à la couronne une ellipse bien plus comprimée; et comme les plissements d’émail ont une disposition assez particulière, il n’est rien moins que certain que l’espèce des environs d’Oran soit identique avec celle d’Europe. Dans ce cas, il paraîtrait plus naturel aux paléontologistes que l’espèce de l’Atlas ait vécu à une autre époque que l’espèce qui a servi de type au genre. Le puits Karoubi a fourni en outre des coprolithes de Carnivores très-analogues à ceux des Hyènes, qui me paraissent fournir un argu¬ ment irréfutable à l’appui de mon sentiment sur l’origine maréca¬ geuse de ce dépôt charbonneux. On ne comprend pas en effet com¬ ment ces fèces auraient résisté au transport dans un estuaire, sans se délayer. Dans ce cas il ne peut être douteux que ce même dépôt ne soit postérieur aux grès astiens, et qu’il ne se soit opéré à une époque où ce dernier terrain avait déjà subi des émersions et des érosions; en sorte que, si la présence des Hipparion à l’époque de ces marécages à eaux saumâtres témoigne de leur âge tertiaire, on est cependant amené à conclure de ce dernier fait qu’ils représentent dans la période plio¬ cène un horizon relativement récent. En résumé, le genre Hipparion a été représenté en Algérie par une espèce qui est peut-être distincte des autres, à une époque plus récente que celle pendant laquelle celles ci vivaient en Europe, et au moins postérieure au Pliocène ancien de l’Astésan, mais antérieure à l’époque quaternaire. A la suite de cette communication, M. Toarnouër expose que l’étude qu'il a eu l’occasion de faire des coquilles d’eau douce et d’eau saumâtre trouvées par M. Bleicher dans les marnes du puits Kharoubi, l’avait amené à la pensée que ces marnes étaient certainement plus anciennes que ne l’avait dit feu Paladilhe (1). Ces coquilles sont en très-forte majorité des espèces ou des variétés éteintes ou éinigrées. Les plus caractéristiques par leur abondance sont des Mélanopsides et des Hydrobies nouvelles et deux nouvelles espèces de Potamides, dont la plus grande a été donnée comme le P. Basteroti de Montpellier. Ce n’est pas le P. Basteroti , mais bien une espèce nouvelle, intermédiaire entre le P. Basteroti et le P. tri- cinctùs des couches pliocènes de Sienne. (1) Description de quelques nouvelles espèces de coquilles fossiles provenant des marnes pleistocènes d’estuaire des environs d’Oran [Rev. Sc. nat., t. III, p. 399; 1874) . 1878. POMEL. PETITE SYRTE ET CHOTTS. 217 La constatation si intéressante d’un Hipparion dans les memes marnes confirme M. Tournouër dans l’idée que ces marnes sont ter¬ tiaires et appartiennent à un horizon qui ne peut pas être bien éloigné de celui des marnes jaunes de Montpellier ou des lignites de Casino (Toscane). Quant à l’association, avec les coquilles ci-dessus, de coquilles ter¬ restres encore vivantes, M. Vélain et M. Pomel pensent que pour la plus grande partie au moins, et notamment pour le Bulimus decollatus, elle doit s’expliquer par un mélange accidentel dans les terres d’extraction du puits. M. Pomel fait la communication suivante : Géologie de la Petite Syrte et de la région des Cliotts tunisiens, par M. A. Pomel. Dès l’année 1872, dans mon livre Le Sahara , j’avais essayé de dé¬ duire de quelques renseignements sur la flore et de considérations générales sur la constitution géologique des autres régions du Sahara, qu’il n’y avait point eu pénétration de la Méditerranée dans la région des Chotts; qu’il y avait eu entre eux une barre qui n’était pas simple¬ ment formée de sables, mais constituée probablement par des roches de l’âge de la Craie chloritée. Grâce à une mission officielle du Ministre de l’Instruction publique, j’ai pu, au printemps de 1877, avec l’appui très-bienveillant du gou¬ vernement tunisien, aller vérifier de visu ce que mes déductions avaient de fondé, et corroborer les confirmations qu’en avait déjà faites M. l’Ingénieur des mines Fuclis, dans une exploration dont il a publié les résultats sommaires dans une communication à l’Académie des Sciences. Ce n’est pas sans satisfaction que j’ai pu constater que le terrain crétacé encadrait et modelait en quelque sorte le seuil de Gabès; mais ce que je n’avais pu prévoir, c’est que dans la partie dé¬ primée, au-dessus du terrain crétacé, ce seuil est occupé par des at¬ terrissements limoneux, d’origine continentale et non marine, qui appartiennent à la période quaternaire et revêtent des caractères fort remarquables. La partie orientale du Cholt-el-Djerid est allongée entre deux rides rocheuses parallèles, de 300 à 500 mètres d’altitude, ayant une struc¬ ture et un aspect à peu près semblables et très- uniformes, à crête plus 218 POMEL. — PETITE SYRTE ET CHOTTS. 4 fév. ou moins dentelée et presque dépourvue de contre-forts importants. Ces deux chaînes ont ceci de particulier, que le versant au nord est accidenté de corniches et d’escarpements et montre en général les tranches des couches, tandis que le versant opposé a sa surface plus ou moins confondue avec le plan des couches supérieures. On pourrait en conclure l’existence de failles parallèles, dont les bords auraient joué de manière à relever dans chacune celui du nord et à abaisser au con¬ traire celui du sud ; mais ce n’est là qu’une apparence, et en divers points du versant nord on retrouve des restes des couches supérieures plus fortement redressées, par conséquent plus disloquées et depuis lors démantelées; en sorte qu’il est à peu près certain que ces chaînes sont dues à des plissements dont un flanc est plus abrupt que l’autre. Les assises les plus inférieures sont composées par des alternances nombreuses de grès sableux, d’argiles bariolées, de marnes et de cal¬ caires marneux, dans lesquels le gypse et le sel sont très-fréquents, disséminés ou en masse (montagnes de sel du Djebel-Hadifa). Je n’ai observé aucun débris de corps organisé dans cette série de couches, qui, dans sa partie visible, doit dépasser 100 mètres. Au-dessus on voit se succéder des assises plus dures, plus rigides, qui donnent au paysage toute sa dureté par la succession des lignes abruptes ou même des dentelures. Ce sont d’abord des grès d’un gris obscur, très-rigides, en couches puissantes se succédant sans alter¬ nances ou avec quelques minces lits argileux; ils sont associés à des dolomies grenues, de couleur semblable, avec lesquelles on les confond souvent à première vue. On trouve dans certains bancs des moules de grands Inocérames, qu’il est difficile d’obtenir déterminables, et des rognons de silex, souvent fondus avec la masse. L’épaisseur peut at¬ teindre 60 à 80 mètres. Le sommet de la formation est constitué par des calcaires blancs, sonores, à grain plus ou moins fin, ou même compactes, dans lesquels sont disséminés des silex. Les Inocérames des couches gréseuses n’y sont pas rares, et ces couches appartiennent certainement à la même série et sont absolument concordantes. Elles ressemblent aux calcaires nummulitiques du bassin delà Medjerdah, qui sont en effet en discor¬ dance avec le terrain crétacé, mais elles ne sont pas identiques avec eux et sont d’âge crétacé, comme leur substratum immédiat. Sans doute M. Fuchs, qui les a confondus, aura été trompé par une appa¬ rence, comme celle de la Kianga de El-Hammam, et n’aura pu être averti de son illusion par l’observation des fossiles. Ces calcaires ont été exploités pour matériaux de constructions par les Romains, et les habitants actuels transforment les ruines de cette époque en carrières de pierres d’appareil. En parcourant les rues de Gabès (MenzeJ), ou 1878. POMEL. — PETITE SYRIE ET CHOTTS. 219 mieux de Bordj-Hammam, qui est bâti sur la roche meme, on peu observer de nombreux exemplaires d’empreintes d’Inoeérames sur les murailles. Je ne sais pas encore à quelle espèce peuvent être rapportées ces empreintes d’Inoeérames, dont je n’ai pu récolter que des exemplaires imparfaits ; je n’ai point été non plus assez heureux pour observer d’autre fossile déterminable. Mais, ainsi que je l’avais prévu, on se trouve en présence bien certainement de cette formation géologique, développée sur des surfaces immenses, qui forme tout le plateau du Gharian de la Tripolitaine, auquel les reliefs du sud de la province de l’Arad (Gabès) se rattachent directement par la chaîne hérissée de pi¬ tons du Douïrat. La chaîne du nord du chott se rattache elle-même aux terrains analogues du sud de l’Algérie. C’est la craie cénoma¬ nienne, s’étendant peut-être jusqu’au-delà de l’étage turonien. On peut dire d’une façon très-générale que, dans toute la portion delà Tunisie au sud du parallèle de Sfax, tous les reliefs sont des îlots plus ou moins vastes de cette formation crétacée dans une mer de ter¬ rain quaternaire diluvien, qui revêt des caractères très-remarquables. Ce qui frappe surtout le géologue, lorsqu’il a contourné le massif montagneux qui de Hammam-el-Lif s’étend à Hammamet et au Za- ghouan, c’est l’étendue des surfaces ondulées ou mamelonnées à grande échelle, où les érosions des ravines sont rarement suffisantes pour permettre de juger de la composition du sol, où abondent les dé¬ pressions salées, souvent très-vastes, ordinairement à sec la majeure partie de l’année, mais transformées par le mirage en nappes d’eau que Ton ne peut atteindre. Ces fonds de sebkhas sont formés de vases argileuses plus ou moins criblées de cristaux de gypse, et sous ces marnes les fouilles font immédiatement trouver de vraies couches de pierre à plâtre. La surface des ondulations est souvent plus ou moins rocailleuse, et les fragments rocheux ont été recouverts d’une carapace concrétionnée de calcaire, dont lepaisseur dépasse rarement un mètre. Ce calcaire est ordinairement assez impur et contient quelquefois des coquilles d’Hélices peu différentes de celles qui vivent encore dans le pays. Cette croûte est de formation plus récente que le terrain dans lequel elle s’est en quelque sorte constituée par suite de l’évaporation successive des eaux que la capillarité fait monter à la surface. Partout où cette carapace est entamée par les ravins ou les dénuda¬ tions, on trouve un limon plus ou moins sablonneux, souvent rou¬ geâtre, d’autres fois isabelle, qui ne montre parfois que des apparences très-diffuses de stratification, et qui, sur d’autres points, par de légères nuances de couleur ou de composition, paraît se diviser en couches plus ou moins épaisses, il y a en certains points de vrais lits d’un sable POMEL. PETITE SYRTE ET CHOTTS- 4 fév. 220 toujours peu grossier; des cristaux lenticulaires de sulfate de chaux sont disséminés dans les limons, ou s’y groupent en séries réticulées, et alors ces parties sont plus en saillie dans les escarpements et simu¬ lent des niveaux de stratification. En beaucoup de lieux, la blancheur du sol décèle la présence de véritables bancs de gypse pulvérulent ou granuleux, qui s’intercalent, sous forme de vastes alternances lenticu¬ laires, à des niveaux variés de la masse. Les fossiles sont très- rares dans cette formation et consistent en fragments de coquilles terrestres, qui se rencontrent également dans les bancs de gypse. J’y ai observé le Zonites candidissimus, encore très-commun dans le pays. C’est surtout sur les falaises de la côte qu’il faut étudier ce terrain pour se rendre compte de sa puissance et de son homogénéité, en dehors des variations que j’ai signalées plus haut. Le plus bel exemple peut en être donné entre le village de Mabarès et la tour de Nadour, chez les Mahadeb, où, sur une longue étendue, on n’observe pas d’au¬ tre terrain. L’île de Kerkena, en face de Sfax, en paraît être entière¬ ment constituée, et ce sont les croûtes calcaires de la surface que les bateaux transportent à cette ville pour servir de pierre à chaux et de moellons de qualité assez médiocre; là aussi il y a des sebkhas pour compléter l’analogie. C’est le même terrain gypso-limoneux qui pénètre par le seuil de Gabès entre les deux chaînes crétacées qui longent le Chott-el-Fedjedj. Au seuil même il atteint la cote maximum 60 mètres, en constituant une colline dirigée N. -S., qui reproduit très-probablement un relief souterrain du terrain crétacé allant du Djebel-Dissa au Djebel-Mida. Le long du pied des deux chaînes crétacées, vers l’ouest, ce terrain se relève sensiblement, et, comme il est en ces parages plus particuliè¬ rement gypseux et blanchâtre, on le distingue à distance par la colo¬ ration qu’il communique à la surface, surtout du côté du Djebel Hadifa, entre celui-ci et le Djebel-Aziza. Au bord même du chott, le terrain quaternaire laisse pointer un petit piton de grès à Inocérames, qui porte le nom pittoresque de Bechima (le fanal). Malgré des recherches attentives et répétées, je n’ai observé dans cette formation aucune trace de fossiles marins, et les seuls fragments de coquilles terrestres qu’on peut y voir attestent une origine conti¬ nentale, sous l’action de phénomènes dont il est difficile de se faire une idée, mais qui trouvent peut-être leurs similaires dans cette région des grands lacs de l’Afrique centrale où les pluies tropicales font épandre les nappes liquides sur des surfaces immenses. L’âge quater¬ naire de cette formation éloigne aussi l’idée que la mer ait pu péné¬ trer à cette époque par le seuil dans la région des chotts; on trouve même que ce seuil était ainsi constitué à une date très-ancienne de 1878. PGM EL. PETITE SYRTE ET CHOTTS. 221 cette même période quaternaire. Sur le versant occidental, on constate çà et là la présence de fragments de poteries romaines; on peut aussi récolter des instruments en silex taillé des temps préhistoriques. On ne rencontre même rien sur ce seuil du lit d’un cours d’eau qui aurait pu servir d’exutoire aux bassins des chotts, qui étaient alors certaine¬ ment fermés. Sur le versant qui regarde la Méditerranée, la formation gypso- limoneuse s’abaisse insensiblement vers la mer et se prolonge sous les eaux, découvrant sur de très-grandes surfaces à la marée basse. Elle présente sur ice versant quelques thalwegs à ravin encaissé, prenant leur origine près de sources qui sourdent, à la température de 20 à 25 degrés centigrades, très-probablement d’un substratum du terrain cré¬ tacé voisin de la surface. Ces sources ont donné lieu à des dépôts flu- viatilesoude marais, qui se distinguent facilement de leur substratum, bien qu’ils contiennent autant de cristaux de gypse que lui. Depuis leur formation, ces dépôts ont été eux-mêmes ravinés et forment ac¬ tuellement les berges des ravins. Les coquilles y sont fréquentes; ce sont des Mélanies, des Mélanopsides, des Bithynies, des Planorbes, des Hélices et même de petits et minces Cardium edule, race d’eau à peine saumâtre. Dans l’Oued-Akarit et dans l’Oued-Gabès, il n’est pas rare de ren¬ contrer à la base de ce dépôt des couteaux en silex et des flèches d’un très-beau type, à côté d’ossements, débris de repas, en sorte qu’on est là en présence de stations préhistoriques sur un sol qui ne pouvait être alors immergé. On peut même constater, en suivant ces dépôts quaternaires récents jusque vers les ruines de l’époque romaine, et peut-être même punique, de Tacape (Gabès lybien), que les fonda¬ tions en étaient creusées dans ce terrain lui-même, dont la formation remonte donc à des temps comparativement très-reculés, infirmant ainsi l’ancienne pénétration de la mer dans les lacs. Il n’y a, du reste, aucun indice d’immersion sous- marine depuis cette époque, et les nombreux exemplaires de Murex trunculus que l’on rencontre dans les ruines de Tacape sont des restes de l’industrie de la pourpre qui florissait à l’époque romaine; ils n’y ont point été déposés par la mer. A Gabès, on voit apparaître dans le terrain quaternaire ancien des bancs de poudingue dont les éléments, d’abord de petit volume, gros¬ sissent ensuite notablement et proviennent des terrains crétacés du voisinage. Leur puissance augmente vers l’est le long des rivages, et partout ils semblent former le couronnement de la formation gypso- limoneuse. Ils constituent ainsi un repère stratigraphique qui témoigne que l’ensemble du terrain avait été soumis à des mouvements et à des POMEL. PETITE SYRTE ET CHOTTS. 222 4 fév. dénudations importantes à l’époque où s’y sont formés les dépôts à Métairies et à silex taillés. J’ai des raisons de penser que Vile de Djerba, l’ancienne Méninx, est, comme celle de Kerkena, uniquement formée d’atterrissements quaternaires. De la disposition générale des côtes et des fonds, on peut déduire que tout le golfe de la Petite Syrte, compris entre ces deux grandes îles, a pour fond le même terrain, qui s’est insensiblement déprimé sous la mer depuis l’époque de sa formation. 11 paraît que, pendant que se produisait cet affaissement dans le golfe même de la Syrte, il s’opérait un mouvement inverse vers le nord, un exhaussement qui était loin de compenser le premier par l’étendue des surfaces émergées. En partant de Sfax, c’est près du Ras Kapoudia ( Caput vada), un peu avant le village de Cheba, qu’on trouve les premières traces de plages émergées avec Cérites, Bucardes, Pétoncles, et cela presque au niveau actuel de la mer. Un autre bas- fond, à apparence de chott, formait également une lagune pénétrant dans les terres par une anfractuosité au sud et près de Selecta, ancien poste romain. La grande lagune à l’ouest de Monastir, où Scylax a placé son Palus tritonidis, n’est plus envahie par les grosses mers que dans une faible étendue de la vaste surface où gisent les mêmes co¬ quilles marines. La sebkha des Ouled-Mehédra, au nord du Bordj- Labrégal, dont les sédiments vaseux contiennent les mêmes débris marins, est actuellement séparée de la mer par un simple cordon littoral de dunes; cependant son émersion remonte encore au-delà des temps romains, puisqu’aux points mêmes où passe actuellement la route d’été sur le bord de ce bas-fond qui touche à la dune, existe une chaussée romaine. Ces dépôts marins sont relativement anciens, mais cependant encore postérieurs à d’autres plages émergées du golfe de Hammamet. A Mo¬ nastir, leur trace se réduit à quelques coquilles dans une couche de quelques décimètres, couronnant une plate-forme de 5 à 6 mètres d’altitude. A Herguela, le dépôt est plus étendu, plus puissant, consis¬ tant en bancs de grès très-grossiers ou même de petits poudingues; ils forment une petite colline, qui atteint 20 mètres au village lui- même et sépare de la mer une petite sebkha dont je n’ai point exa¬ miné le fond. La plate-forme de la ruine romaine de Menara, pro¬ longée au-delà de Bir-Loubeita à une altitude de 12 à io mètres, est aussi formée de grès grossiers et de petits poudingues dans lesquels les coquilles marines abondent, et parmi elles une espèce de Strombe^ voisine du S. coronatus, inconnue dans la mer voisine et que j’avais déjà rencontrée dans une formation analogue de la rade d’Arzeu. C’est cette tour de Menara qui avait été citée comme preuve des 1878. POMEL. — PETITE SYRIE ET CHOTTS. 223 oscillations du sol à une époque récente; mais ce que l’on avait pris pour des coquilles lithophages, ce sont simplement des fossiles faisant partie de la roche qui a fourni les matériaux de la construction, soit pris sur place dans la roche quaternaire, soit transportés des carrières qui ont fourni ceux du magnifique amphithéâtre d’El-Djem (Thysdrus). Ces carrières sont, à Ksour-Sef et près de Mahdia, ouvertes dans une puissante succession d’assises d’un calcaire composé en presque totalité de fragments de coquilles, avec quelques grains de sable; c’est en quelque sorte un falun solide, dans lequel l’espèce la plus com¬ mune et la mieux conservée est le Pectunculus violciceus. Les assises plongent vers le sud-ouest; elles supportent au sommet un lit d’argile avec grosses Huîtres, et disparaissent sous l’atterrissement quaternaire ancien, particulièrement concrétionné en ce point et allant lui-même passer sous les dépôts de lagune de Selecta, signalés plus haut. Ce falun se développe dans le grand triangle compris entre Selecta, le cap Dimas et Monastir. A Bembla, au sud de cette dernière ville, il y a également au sommet un lit d’argile avec grosses Huîtres; en ce point, la puissance totale doit avoisiner 100 mètres. Ce terrain me paraît être pliocène, de l’horizon de l’Astien; en effet, il repose sur une autre formation, qui constitue le cap de Monastir, comprenant des grès argileux, de petits conglomérats en bancs alter¬ nants de 2 à 3 mètres d’épaisseur, plongeant vers le sud-est et conte¬ nant divers fossiles, parmi lesquels une Térébratule et une Rhyncho- nelle sont identiques avec des fossiles fréquents dans le terrain sahélien d’Oran, lequel doit correspondre aux marnes subapennines. Au nord de Souse, les collines de Couda montrent des grès gros¬ siers peu cohérents, reposant sur des argiles ou sur des marnes à empreintes de coquilles marines; une formation semblable reparaît près de Bir-Loubeita et m’a fourni quelques coquilles d'Huîtres (O. foliosa? ). Là, elle forme tout le sol de la Hanga, dans le col qui fait communiquer le plateau de Goroumbalia avec le golfe d’Ham- mamet, entre des massifs néocomiens. Il ne serait pas impossible que ce terrain se prolongeât sous l’atterrissement de cette plaine, jusqu’au golfe de Tunis, et près de cette ville je crois le reconnaître dans les dépôts qui entourent le massif néocomien du Djebel-Hamra et qui paraissent se prolonger dans les gisements à Huîtres du cap Kamart, au nord-ouest de Carthage. Dans ce cas, le massif néocomien du cap Bon aurait constitué une île distincte à l’époque pliocène. Il résulte de cet exposé de la géologie du golfe et du seuil de Gabès, que l’ancienne pénétration de la mer dans les chotts, où elle aurait formé le Palus tritonidis, est une simple hypothèse démentie par les faits; le roman géographique édifié à l’aide de compilations sans 224 TOURNOUËR. — OBSERVATIONS. 4 fév. esprit scientifique ni critique, ne soutient pas la discussion, puisque la seule lecture des textes démontre que les auteurs ont appliqué le même nom à des lieux très-différents et très-éloignés les uns des autres; ce qui a causé leurs divergences. Des nivellements récents ont du reste prouvé que le chott du Djerid est dans toute son étendue supérieur au niveau de la mer, son point le plus bas étant à -f- 15m et le plus élevé à + 32m près de Gabès, et que, pour atteindre la cote 0m dans le Chott Gharsa, il fallait aller à 175 kilomètres du rivage. C’est une nouvelle preuve que ces fonds salés ne sont point un délaissé de mer. Quant à la théorie inventée pour les besoins du projet de restaura¬ tion de la mer intérieure, d’un lac souterrain recouvert d’une croûte flottante de sel et de boue, elle est tellement contraire aux lois de la physique qu’elle ne mérite pas la discussion. M. Toucaouër rappelle qu’il a été trouvé à plusieurs reprises, et d’une façon authentique, des coquilles marines à la surface des sables du Sahara. MM. Desor et Escher de la Linth ont rapporté au musée de Zurich, de la région des chotts de la Tunisie, outre le Cardium edule, des Ba- lanus miser? et une Nassa qui paraît être une espèce vivante au Cap- Yert. On a cité aussi XArca scapha? de la mer Rouge. M. P. Fischer a eu entre les mains, de la même région, recueillie par M. Roudaire, une autre Area non méditerranéenne, probablement une espèce de l’Océan indien. Enfin, M. Tournouër a reçu de M. Thomas un certain nombre de coquilles ou de fragments de coquilles marines recueillis par lui à la surface des dunes dans les environs de l’oasis détruite de Sedrata, près d’Ouargla. Parmi ces fragments, rapportables à des espèces de Peignes, de Pétoncles, de Tritons de la Méditerranée, se trouvent le Cardium edule, la Cypræa moneta ou Cauri, en usage dans les trans¬ actions de tous les peuples de l’Afrique, et un petit Conus indéter¬ miné, mais non méditerranéen. M. Tournouër ne voit point dans ces coquilles des témoins irrécu¬ sables de la mer saharienne â une époque récente; il pense que leur présence peut s’expliquer, plus ou moins facilement, par le fait de l’homme; mais il croit utile cependant de constater le fait qu’il a été trouvé, sur divers points du Sahara algérien, des coquilles ma¬ rines, les unes appartenant à la faune de la Méditerranée, les autres paraissant au contraire provenir soit de l’Océan atlantique, soit de la mer Rouge et de l’Océan indien. 1878. MORIÈRE. — GRÈS DE BAGNOLES. 225 Séance du 18 février 1878. PRESIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membre de la Société : M. Grossouvre (D. de), Ingénieur des mines, à Bourges (Cher), pré¬ senté par MM. Douvillé et Zeiller. Le Président annonce ensuite quatre présentations. M. de Lapparent analyse la note suivante : Note sur le grès de Bagnoles (Orne), par M. Morière. K- ! Lors d’une excursion faite dans le département de l’Orne au mois de septembre dernier, dans le but de visiter quelques localités où l’existence du Lias me paraissait probable, j’eus l’occasion de voir chez M. Toussaint, maire de Fiers, et au Musée de la Ville, des frag¬ ments de Bilobites rapportés de Bagnoles par M. Appert, négociant et l’un des administrateurs les plus zélés du Musée. M. Appert me mon¬ tra chez lui plusieurs échantillons de la même espèce de Bilobite et une empreinte qu’il considérait comme représentant un Poisson, et il m’engagea vivement à faire le voyage de Bagnoles, où je pourrais voir sur les grès d’autres empreintes très-remarquables et surtout des traces de pas de bœuf. Force de rentrer à Caen, je ne pus à ce moment satisfaire ma cu¬ riosité, mais, depuis lors, je suis alié deux fois à Bagnoles, en no¬ vembre et en décembre, et chaque fois j’ai pu recueillir une abon¬ dante provision d’échantillons de grès, qui ont été déposés au Musée d’Histoire naturelle de la Faculté des Sciences. L’ensemble des fossiles offerts par ces échantillons ne laisse aucun doute sur l’âge du grès de Bagnoles, qui appartient à cet étage du Silurien inférieur que Ton a appelé en France grès à Tigillites ou cou¬ ches à Lingules, et qui paraît devoir porter désormais le nom de grès armoricain . A Bagnoles, le grès armoricain repose directement et en 1 5 M0R1ÈRE. — GRÈS DE BAGNOLES. 18 fév. 226 stratification discordante sur les phyllades cambriennes, mais entre Villedieu et Saint-Lô, comme en plusieurs autres points, il est séparé ‘ de ces phyllades par des schistes pourprés avec poudingues, qui for- nrent également la base du Silurien inférieur dans le Calvados (surtout à Clécy et à Fresnay-Ie-Puceux). Dans diverses localités de la Basse- Normandie, à Mortain, à Domfront, à Urville dans la vallée de la Laise, à Noron près Falaise, etc., il est facile de reconnaître, comme aux environs de Bagnoles, que le grès armoricain est recouvert par le schiste ardoisier à Calymene Tristani, offrant presque toujours à sa base un minerai de fer qui est exploité à Bourberouge près Mortain et qui le fut aussi pendant un certain temps à Urville (1). Quant au grès de May, avec lequel le grès armoricain a été souvent confondu, sa faune comprend des espèces particulières de Trilobites et des genres spéciaux de Mollusques qui le font ranger au-dessus des schistes à Caly mènes. Le grès de May serait représenté dans cette partie du département de l’Orne par le massif de grès entremêlé de schiste situé entre Domfront et Mortain. Ce grès, dont les nuances sont très- variées, n’a offert jusqu’à présent aucun fossile, mais il supporte di¬ rectement les ampélites à Graptolithes, et il a tout le faciès minéra¬ logique du grès de May, dont M. de Lapparent n’hésite pas à le regarder comme l’équivalent, après les études auxquelles le savant Ingénieur s’est livré dans le but de compléter la Carte géologique de la Manche commencée par M. Vieillard. Ainsi les grès de Bagnoles, situés entre les schistes pourprés et les schistes à Calymene Tristani, appartiennent bien réellement à l’étage armoricain du Silurien inférieur. Voici maintenant la liste des fossiles que j’ai pu recueillir dans ce grès et dont la détermination est due en grande partie à M. Gaston de Tromelin, qui a particulièrement étudié, surtout en Bretagne, le grès armoricain, et auquel les types de M. Bouault sont devenus très- familiers. Annélides ? Tigillites Dufrenoyi, Rouault [Trachyderma s errata . Salter). — Hœninghausi, Rouault, Foralites Pomeli, Rouault. Mollusques brachiopodes. Lingula Lesueuri, Rouault, — Brimonti, Rouault, (1) Il est probable que le minerai de fer actuellement en exploitation à Saint- Rémy, sur les bords de l’Orne, est situé de la même manière. C’est ce que je me propose d’étudier prochainement. 1878. MORIÈRE. — GRÈS DE BAGNOLES. 227 Lingula Hawkci. Rouault, — Salteri, Davidson. VÉGÉTAUX? Cruziana rugosa, d’Orb., — furcifera, d’Orb., — Lefebvrei, d’Orb., — Prevosti, Rouault, Rhysophycus Barrandei, Trom. et Leb. (Arenicola baculipuncta, Salter), Vexillum Halli, Rouault, Dœdalus Newtoni, Rouault, — Konincki, Rouault, Frœna Saint-Hilairei, Rouault, Vermiculites Panderi, Rouault. Dans l’énumération ci-dessus, la plupart des noms ont été donnés à des fossiles sans qu’on soit encore bien fixé sur les genres organiques auxquels ces corps ont appartenu. Et d’abord, les Tigillites doivent-ils être rangés parmi les animaux ou parmi les plantes? Tantôt ces tiges cylindroïdes présentent de distance en distance des espèces de nœuds ; tantôt elles sont à peu près lisses ou bien elles offrent des cannelures obliques, mais toujours ces Tigillites sont perpendiculaires à la direction des couches, c’est- à-dire dans une position inverse à celle qu’auraient dû prendre des corps charriés par les eaux. Déjà en 1838, Dufrénoy se demandait si ces tiges cylindroïdes qu’il avait vues souvent en Bretagne et en Normandie appartenaient à des coraux qui auraient vécu sur la place même où on les rencontre habi¬ tuellement, — ou bien à des plantes qui auraient végété en même temps que le grès se déposait, — ou enfin si elles n’étaient point d’an¬ ciens tubes creusés par des coquilles lithophages, et alors si les stries ne seraient pas la trace des valves de ces fossiles (1). Les Tigillites doivent-ils être considérés comme ayant tous été pro¬ duits par un Arénicole, ou bien faut-il admettre, avec M. de Tromelin, que si la plupart sont arénicoles, certains ont bien pu être des végé¬ taux? On n’est pas fixé davantage sur l’origine des corps désignés sous le nom de Bilobites ou Cruziana. La plupart des géologues sont portés à les regarder comme provenant d’ Algues gigantesques, et d’autres na¬ turalistes leur refusent cette origine. Quoi qu’il en soit, les grès à Tigillites, à Lingules et à Bilobites for¬ ment un horizon constant dans tout l’Ouest de la France, et l’on doit (1) Ann. des Mines, 3e sér., t. XIV, p. 231. MGRIERE. GRES DE CAGXOLES. 18 fév. .228 y rapporter les grès à empreintes bilobées des Yaux-d’Aubin, près Argentan, sur lesquelles M. Deslongcliamps père a publié un travail intéressant (1). Visitées, ainsi que celles des grès de Yignats (arron¬ dissement de Falaise), dès 1826, par MM. Brébisson, Antoine Passy et de Bazoches, ces empreintes n’eurent pas un grand retentisse¬ ment dans le monde savant. M. Passy émit alors l’opinion que les ca¬ vités bilobées que l’on voyait sur certaines roclies de grès et que l’on désignait dans le pays sous le nom d epas de bœuf, étaient des em¬ preintes, non de pas, mais de corps organisés . En 1854, M. Auguste Leprévost appela l’attention de M. Deslongcliamps sur ces singulières empreintes et sur d’autres plus petites qui accompagnent les pre¬ mières sur la roche des Vaux-d’Aubin, et qui, selon la légende de la localité, ont été formées par les bouts de la canne de V homme à la ca¬ lotte rouge, lorsqu’il chassait ses bœufs devant lui. Le mémoire de M. Eudes Deslongcliamps est accompagné d’un dessin de la plaque de grès des Yaux-d’Aubin, mais le savant paléon¬ tologiste, après avoir examiné diverses hypothèses relativement à la formation de ces empreintes, termine son travail en disant : « Expli- » que qui voudra ou qui pourra la cause des ces empreintes; quant à » moi j’y renonce. » Dans un ouvrage publié en 1866 (2), M. d’Archiac considérait les empreintes des Yaux-d’Aubin comme des sortes de Cruziana, et dans une communication faite au Congrès tenu à Nantes en 1875 par l’Asso¬ ciation française pour l’avancement des Sciences, M. de Tromelin s’exprimait ainsi : « Les grandes empreintes des Yaux-d’Aubin parais¬ sent être l’impression extérieure de vrais Bilobites, probablement du Cruziana Prevosti ou du C. rugosa, qui, comme on le sait, sont sou¬ vent très- arqués. » A Bagnoles des empreintes bilobées et autres se voient en très- grande quantité dans un parc appartenant à M. Goupil, sur des pla¬ ques de grès situées au sommet du coteau qui domine l’établissement des bains. Ces empreintes furent signalées en 1866 par M. de La Sico- tière à l’attention de M. Deslongcliamps, qui ne put aller les visiter (3). La Société Linnéenne de Normandie ayant fait son excursion annuelle à Bagnoles en juin 1867, les gens du pays ne manquèrent pas de faire voir les traces de pas d'animaux qui existent sur plusieurs plaques. En lisant le compte-rendu de cette excursion, rédigé par M. Fauvei (4), on voit que de l’examen des empreintes et de la discussion qui eut (1) Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, t. X, p. 19; pl. XVII. (2) Géologie et Paléontologie, p. 413. (3) Bull. Soc. Linn. Norm., 2esêr., t. ï, p. 83-89. (4) Bull. Soc. Linn. Norm., 2e sér. t. II. p. 531. 1878. MORIERE. GRES DE BAGNOIÆS. 221) lieu, il ne put ressortir aucune explication scientifique satisfaisante. On constata que le phénomène était le même qu’aux Vaux-d’Aubin. Si les empreintes offertes par les plaques de grès du parc de M. Gou¬ pil ne permettent pas de reconnaître facilement quelle est la cause qui les a produites, il en est tout autrement de celles que les ouvriers mettent à découvert dans une carrière ouverte depuis quelque temps pour l’entretien des routes, à droite de la porte d’entrée de l’établisse¬ ment des bains. Là, plus que partout ailleurs, on peut assister à la dé¬ monstration des cavités bilobées et reconnaître que ces cavités, attri¬ buées à des pas d’animaux, sont réellement dues à des Cruziana; en effet, certaines couches présentent à leur partie inférieure des Bilo- bites arqués en saillie, et la couche placée immédiatement au-dessous offre à sa partie supérieure les cavités occasionnées par ces Bilobites, c’est-à-dire le phénomène des pas de bœuf. Les Cruziana sont très-nombreux dans cette carrière et on ne peut plus dire aujourd’hui que les Bilobites sont plus communs en Bretagne qu’en Normandie. J’ai recueilli dans la carrière de Bagnoles des Bilobites qui ont plus d’un mètre de longueur, et plusieurs plaques m’ont offert des Bilo¬ bites entrecroisés. En outre des grandes empreintes bilobées, la plaque des Vaux- d’Aubin en présente un grand nombre de plus petites et à peu près circulaires, qui ont aussi été rencontrées à Bagnoles et qui doivent être rapportées au genre Rhysophycus, ainsi que l’avait pensé M. Bar- rande. MM. de Tromelin et Lebesconte ont donné à cette espèce le nom de R. Barrandei, qui devra remplacer celui d ’Arenicola baculi- puncta attribué à ces petites empreintes par Salter, qui les avait con¬ sidérées comme étant des traces d’Annélides. Maintenant, quelque soit le corps réellement représenté par les Cruziana, qu’il me soit permis de dire qu’à moins d’une polymorphie bien extraordinaire, ce qu’on a désigné du nom de Cruziana Prevosti doit appartenir à un autre genre. Rouault a désigné les Cruziana sous le nom de Frœna, que M. G. de Tromelin, dans son travail sur le Silurien de la Bretagne, conserve seulement pour les espèces de Cruziana qui ne sont pas bilobées. Est- ce bien alors réellement un Cruziana ou plutôt ce que Munster a dé¬ signé du nom de Lumbricaria? Dans tous les cas, le Frœna Saint- Ililairei de Rouault a été trouvé à Bagnoles. Le Vermiculites Panderi, Rouault, qui couvre par centaines plu¬ sieurs plaques de grès, est encore une espèce incertœ sedis, que l’on peut voir sur un échantillon qui se trouve aujourd’hui dans l’escalier du Musée de Caen. 230 MORIÈRE. — GRÈS DE BAGNOLES. 18 fév. Le genre Dœdalus, dont je signale deux espèces, et le genre Vexil- lum, dont il existe aussi probablement plusieurs espèces, ne sont pas mieux connus. Le plus ancien genre de Brachiopode est représenté à Bagnoles par 4 espèces, dont l’une, le Lingula Lesueuri, a aussi été signalée par M. de Tromelin à La Lande-du -Goult (Orne). Enfin, je dois surtout appeler l’attention de la Société sur des em¬ preintes que j’ai fait photographier et pour la détermination desquelles j’ai eu recours aux lumières et à l’extrême obligeance de MM. Schim- per et de Saporta. Voici ce que m’a répondu le savant naturaliste de Strasbourg : « Les empreintes dont vous avez eu la bonté de m’envoyer une photo- » graphie pour me demander mon avis sur la nature des êtres organi- » ques qui les ont laissées en si grande quantité dans les roches silu- » riennes, sont de celles qui jusqu’à présent n’ont pas encore pu être » classées d’une manière satisfaisante. Nous trouvons ces formes ou » d’analogues depuis les formations siluriennes inférieures jusque » dans le Lias supérieur; mais leur plus grand développement a lieu » pendant les époques paléozoïques. » Vos empreintes représentent évidemment les mêmes formes que » celles qui se trouvent dans les dépôts correspondant en Amérique et » en Angleterre (pays de Galles). Pour le cas où vous n’auriez pas sous » la main les ouvrages de Hall et de Murchison, je joins ici les figures » que les auteurs donnent de ces fossiles. Le Crossopodia scotica de » Murchison me paraît reproduire exactement votre fossile, comme » les empreintes désignées par Hall sous le nom de Trails d’ Annélides . » Ce ne sont certainement pas des pistes d’Annélides; ces pistes for- » nieraient des traînées sans appendices latéraux. On ne saurait non » plus y voir les corps fossiles ou plutôt les moules d' Annélides, de » Néréides, etc. Nous avons des Néréïdes fossiles dans le calcaire de So- » lenhofen qui ont un aspect tout autre. Du reste, il ne me semble pas » admissible qu’il y ait eu jamais des Annélides de plusieurs pieds de » long, comme le sont quelquefois les empreintes en question, et en- » core moins ramifiées, comme on indique et figure ces dernières. » J’ajoute les calques de plusieurs figures données par Ludwig d’é- » chantillons provenant du Dévonien supérieur. 11 me semble que ces » empreintes ne sauraient laisser de doute sur leur origine végétale. » Ce n’est que dans les Caulerpêes que l’on rencontre des formes qui a rappellent nos fossiles. Il y a des Caulerpa qui ont plusieurs pieds » de long et qui portent des appendices bisériés foliiformes ou verru- » ciformes. C’est ce qui m’engage à ranger vos empreintes dans les » Caulerpées. » J 878. M0K1ERE. GRES DE BAGNOLES. 231 L’éminent botaniste d’Aix m’écrivait de son côté : « Je ne doute pas que les corps allongés, cylindriques, marqués de » stries, dont vous m’avez envoyé une photographie, ne soient une » Algue analogue aux Harlania de Gœppert et comparable surtout » aux Tœnidium de Heer(l). Les Gyrochorte du même auteur (2) ont » encore plus de rapport. Ce sont là, il est vrai (les deux derniers » types), des xAlgues jurassiques, mais les Harlania sont paléozoïques » et même Siluriens; le type que vous me signalez s’en rapprocherait, » mais serait probablement nouveau. Tâchez donc de m’en procurer » quelques plaques en bon état, ce qui me permettra d’établir les ca- » ractères de ce type curieux; il se rattacherait, comme plusieurs de » ceux qui vivaient dans les mers de ces époques reculées, au groupe » des Gaulerpées, dont les tï ondes consistent en expansions fistuleuses » et unicellulaires. On conçoit que, grâce à cette simplicité de » structure, ces Algues aient occupé une place considérable dans la » Flore marine des temps primitifs. » Ainsi, l’opinion des deux hommes les plus compétents est parfaite¬ ment concordante. Ce n’est pas à des vers, mais bien à des Algues, et probablement à des Algues du groupe des Caulerpées, qu’il faut attri¬ buer les empreintes de Bagnoles. Ap rès avoir examiné dernièrement des échantillons de Gruziana Le- febvrei qui se trouvent au Musée de Caen et qui viennent de Combrée (Maine-et-Loire), et surtout après avoir comparé la disposition des sillons obliques que l’on voit sur cette espèce et sur les empreintes de notre plaque, je ne serais pas éloigné de partager l’opinion de M. de Tromelin et de croire que ces empreintes ont été produites par une es¬ pèce particulière de Cruziana . Faudrait-il alors regarder les Cruziana comme étant des Gaulerpées gigantesques? On voit que la révision du genre Cruziana devient de plus en plus nécessaire et que l’attention des naturalistes doit être appelée sur ce point. S’ils continuent d’être exploités pour l’entretien des routes et les constructions, les grès de Bagnoles réservent encore aux Géologues plus d’une découverte, et les fossiles mis au jour ne seront pas les moins intéressants, puisqu’ils nous aideront à reconstituer la popula¬ tion encore si peu connue des mers les plus anciennes. Aussitôt que l’abaissement de la température permit aux eaux de se maintenir d’une manière permanente dans les dépressions de la sur¬ face du globe, devenues les premiers bassins des mers, le principe mystérieux de la vie dut se manifester, mais la première ébauche des (1) V. T. scrpsntinum, Heer, Fl. foss. Ildlv pl. XLV, fig. 9. (2) Op. cit., pl. XLYL fig. 1-1. 232 MORIÈRE. — GRÈS DE BAGNOLES. 18 fév. êtres organisés nous manque complètement. Le métamorphisme d’une grande partie des roches sédimentaires déposées dans les pre¬ mières mers n’a pas peu contribué à faire disparaître les premières archives des règnes organiques qu’elles renfermaient. La température élevée de la mer primitive et l’influence dissolvante de son eau devaient aussi contribuer à détruire les organismes élé¬ mentaires. Aussi des traces d’organisation à peine perceptibles ont- elles seules été rencontrées jusqu’à présent dans le Cambrien. Dans les assises siluriennes, si propres parleur nature à la conservation des empreintes de corps organiques, on voit, il est vrai, un grand nombre de Mollusques et de Crustacés, mais ces puissantes assises siluriennes n'ont encore fourni aucune donnée positive sur les végétaux marins qui étaient nécessaires à la nourriture de ces animaux et qui peu¬ plaient les mers de cette ancienne époque (1). Il reste donc encore beaucoup à faire pour reconstituer la flore du terrain silurien, et l’on parviendra, sans doute, dans un temps plus ou moins éloigné, à assigner aux Cruziana, aux Dœdalus , aux Rhysophy- cus, aux Tigillites, etc., la véritable place qu’ils doivent occuper dans l’échelle des êtres et à les faire sortir de l’état d’origine douteuse dans lequel ils sont restés jusqu’à présent. Ne nous lassons donc pas de re¬ cueillir les matériaux qui pourront servir d’éléments à ces détermina¬ tions, lorsque nous aurons la bonne fortune de les rencontrer. M. de Lapparent annonce que M. de Tromelln a reconnu Yexistence de la formation laurentîenne aux îles Saint- Pierre et SSIcjïielon. Cette formation y est représentée par un gneiss serpentineux et calcifère. Tantôt le calcaire est finement dissé¬ miné dans la masse, où l’action des acides révèle seule sa présence; tantôt il forme des veines ou des rognons offrant les apparences ordi¬ naires de Y Eozoon, que M. de Tromelin considère depuis longtemps comme un simple accident minéralogique. M. ^Sunier-dialmas partage l’opinion de M. de Tromelin sur la nature inorganique de Y Eozoon. MM. Daubrée et Pomel appuient cette opinion. M. Alb. Gaiidry fait observer que des zoologistes très-autorisés per¬ sistent à croire à la nature organique de YEozoon. M. «ïutier met sous les yeux de la Société divers fossiles recueillis dans les schistes d’Autun. (1) Schimper, Traité de Paléontologie végétale, t. I. p. 22 1878. ARNAUD. ETAGE TU BONI EN. 233 M. Chaper analyse la note suivante : Synchronisme de V étaye turonien dans le ©uci-Ouost et dans le Midi de la France , par M. H. Arnaud. La découverte, au milieu des bancs à Rudistes de la Provence, d’une zone renfermant divers fossiles considérés jusque-là comme propres à la Craie supérieure, a déterminé dès 1864 M. Reynès à rattacher au Coniacien et au Santonien le Provencien du Midi, et à en constituer un étage unique, qu’il considère comme synchronique de la Craie de Villedieu (1). Cette opinion, partiellement modiüée, vient d’être reprise par M. Peron (2), qui, dans un mémoire très-étudié, cherche à démontrer que les bancs à Radiolites cornu-pastoris du Midi représentent dans cette région l’ensemble des calcaires à Rudistes du Sud-Ouest, et que les zones désignées sous les noms d’étage mornasien et d’étage pro¬ vencien, non représentées, suivant lui, dans le Sud-Ouest, doivent être reportées dans la Craie supérieure. Les conclusions de ce mé¬ moire ont provoqué une protestation de M. Hébert; mais cette protes¬ tation n’ayant pas été discutée et le travail de notre savant confrère puisant une partie de ses arguments dans diverses notes que j’ai eu l’honneur de présenter à la Société et dont la plus récente remonte à 1869, je dois rechercher l’exactitude d’un système auquel je parais avoir involontairement contribué et duquel me détachent les études que j’ai poursuivies. La légitimité du système de M. Peron est subordonnée à la démon¬ stration de trois points : 1° Caractère sénonien de la faune de Mornas; 2° Absence dans le Sud-Ouest des étages mornasien et provencien ; 3° Synchronisme de ces étages avec le Coniacien et le Santonien. Avant d’aborder l’examen de chacun de ces points, je dois dire que je tiens pour exactes les observations de M. Peron sur la Craie du Midi et sur les concordances par lui établies entre le bassin de la Provence et les assises crétacées de l’Aude : la divergence ne s’élève entre nous que sur la valeur de la faune mornasienne et sur le parallélisme que (1) Reynes, De l’étage dans la formation crétacée., p. 9-13. {2) Bull., 3e sér., t. V, p. 469. ARNAUD. ETAGE TÜRONIEN. 234 18 fév. notre savant confrère a cherché à établir entre ses assises et celles qui lui succèdent et celles du bassin du Sud-Ouest. 1. Faune de l’étage mornasien. La faune de cet étage, telle qu’elle est résumée dans le travail de M. Peron et indiquée au mémoire de M. A. Toucas (1), présente incon¬ testablement un faciès sénonien. J’ai reconnu, il y a longtemps, la même physionomie à la faune de l’Angoumien inférieur du Sud-Ouest, c’est-à-dire à une zone inférieure aux bancs à Radiolites cornu-pasto- ris du Midi. Ce faciès, déterminé par la présence de certaines espèces communes à la Craie supérieure, espèces dont le nombre s’accroît suc¬ cessivement par des recherches prolongées, suffit-il pour attribuer à la Craie supérieure les couches qui les recèlent, et doit-il l’emporter sur les conséquences contraires que paraît devoir entraîner la présence à un niveau supérieur des bancs à Hippurites organisans et à H. cornu- vaccinum? Question théorique sur laquelle la discussion peut rester indéfiniment ouverte, mais dont la solution affirmative aurait pour conséquence de supprimer d’une manière absolue la division admise entre les calcaires à Hippurites et la Craie supérieure, puisque dans le Sud-Ouest les premiers éléments de cette dernière faune s’accentuent manifestement avant le dépôt des bancs à Radiolites cornu-pastoris et R. lumbricalis. Je ne reviendrai pas sur les considérations que j’ai déjà exposées (2) et qui m’éloignent du système de M. Reynès et de celui de M. Peron : plus on étudie sur le terrain et mieux se dégage cette vérité que les di¬ visions d’étages sont loin d’avoir, sous le rapport paléontologique, le ca¬ ractère absolu que les théoriciens leur ont attribué : il n’est pas pos¬ sible de soutenir qu’à chaque étage crétacé la faune se renouvelle intégralement, ou même qu’elle n’a de représentants prématurés qu’au niveau supérieur de l’étage précédent. Une étude suivie sans préven¬ tion amène à ce résultat que les faunes s’enchaînent, que leurs pre¬ miers représentants remontent toujours assez haut dans la série et que le nombre s’en accroît avec le temps. Comment déterminer, si l’on se place uniquement sur le terrain de la paléontologie, le moment pré¬ cis où la faune s’est assez développée pour constituer un nouvel étage? Comment arriver à connaître avec assez de certitude, eu égard surtout à nos moyens limités d’investigation, la relation exacte des fossiles (1) Mém. Soc. géol., 2e sér., t. IX, n° 4, p. 31-39. (2) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. XXVII, p. 18 et 30; Mém. Soc. géol., 2e sér.. t. X n° 4, p. 57. 1877. ARNAUD. ETAGE TURONIEN. 235 entre deux étages, soit au point de vue du nombre, soit à celui de l'importance des espèces? Si l’on étend ses recherches sur des points éloignés, ne se trouve-t-on pas fréquemment surpris de l’apparition inattendue d’espèces spéciales, sur d’autres points, à des horizons in¬ férieurs et que l’on croyait depuis longtemps éteintes? C’est là le secret de ce que l’on a appelé la récurrence des faunes, phénomène dû, soit à leur retraite, soit à leur maintien dans des régions soustraites aux ébranlements qui les ont chassées et paraissent les avoir anéanties dans un rayon plus ou moins étendu et qu’elles reviennent souvent occu¬ per au retour des conditions favorables à leur développement. Il faut donc reconnaître qu’il doit être tenu compte d’autres élé¬ ments pour la solution de ces questions, car, entre deux faunes qui se superposent inversement à la succession normale des étages, il ne pa¬ raît pas exister de raison sérieuse pour attribuer plutôt à l’horizon su¬ périeur la zone la plus ancienne, que la plus récente à l’horizon infé¬ rieur. Au premier rang de ces éléments se placent les phénomènes révélés par la stratigraphie et la comparaison des couches discutées par l’examen de leurs prolongements, soit dans un même bassin, soit dans des bassins contemporains. M. Peron l’a parfaitement compris : aussi a-t-il jugé nécessaire, pour justifier l’attribution du Mornasien et du Provencien à la Craie supérieure, de rechercher les rapports de ces horizons dans le Midi avec la Craie du Sud-Ouest, et ceux des marnes qui surmontent le Provencien de l’Aude et de la Provence avec le Campanien du Nord de l’Aquitaine. Ainsi limitée, la question prend un degré de précision qui en rend la solution susceptible d’un contrôle rigoureux, car elle sort du cadre des théories pour passer dans le domaine des faits. C’est donc dans l’examen des deux derniers points que devra se trouver le critérium de la solution recherchée : j’en puiserai les éléments dans un docu¬ ment qui ne peut être suspect, car il a été adressé à la Société il y a trois ans et publié par elle avant la note de M. Peron, qui ne m’a été connue que par le Bulletin. II. Rapports des étages angoumieyi, mornasien et provencien du Midi avec la Craie du Sud-Ouest . Avant d’aborder cette comparaison et pour y procéder utilement, il est nécessaire d’exposer brièvement les caractères et les conditions de dépôt de ces étages constitutifs de la Craie moyenne du Sud-Ouest. A. Étage angoumien. 1. Angoumien inférieur. — Au-dessus des bancs à Ammonites (A. 236 ARNAUD. — ETAGE TURONIEN. 18 fév. peramplus, A. Rochebrunei, etc.) par lesquels se termine le Ligérien dans toute l’étendue du bassin du Sud-Ouest, prennent naissance, d’une manière indépendante, comme le reconnaît très-exactement M. Peron (1), des calcaires blancs, marneux, d’un grain fin, lithogra¬ phique, fusant à la gelée et caractérisés par une faune dont j’ai indiqué les principaux représentants (2). Aux espèces citées, et sauf quelques rectifications, il convient d’a¬ jouter entre autres : Nerinea Pailleteana, d’Orb., i Spondy lus hystrix, Goldf., Isocardia Ataxensis, d’Orb. , I Ostrea proboscidea, var. minor, d’Arch. Si l’on substitue Natica Toucasiana à N. subbulbiformis et Pecten Dujardini à P. squammulatus, espèces voisines et dont la confusion est facile, et que l’on rapproche cette faune de celle que M. Peron at¬ tribue à l’étage mornasien (3), on est frappé de l’analogie qui les unit, malgré la différence des niveaux et la distance des* bassins qui les recèlent. Ce premier horizon se développe en puissance du N.-O. au S.-.E.; il est exploité comme castine à Fumel et occupe une partie importante de la colline du Pech-del-Trel étudiée par M. Peron. 2. Angoumien moyen. — Ces calcaires castiniers passent graduelle¬ ment à des couches d’un grain moins fin, fournissant à l’ouest quel¬ ques bancs de pierre de taille (Saint-Vaize, etc.), mais s’écaillant à la gelée dans le surplus du bassin. Au sein de ces couches persiste la plus grande partie de la faune que je viens d’indiquer, enrichie d’es¬ pèces nouvelles et notamment de grands Rudistes qui font à ce niveau leur première apparition : Hippurites Requieni, Math., H. cornu-vaccinum, Bronn, H. organisans, Des M., Radiolites cornu-pastoris , d’Orb., R. angulosus, d’Orb.. Sphærulitcs paiera, Àrn., S. Salignacensis, Bayle, S. Ponsianus, etc. Dans ces bancs j’ai recueilli une Ammonite tri carénée que je ne puis rapporter à A. subir icarinatus, d’Orb., une Exogyre sessile qui ne paraît autre que l’O. Caderensis, Coq., une Térébratuîe lisse indé¬ terminée ( T . depressa?, Lam.) et une Rhynchonelle voisine de R. dif- formis, d’Orb., et que j’ai décrite dans l’étage provencien sous le nom de R. Cotteaui. (1) Op. cit., p. 488 et 489. (2) Bull., 2e sér. , t. XXVII, p. 32. |H Op. cit., p. 477. 1878. ARNAUD. — ÉTAGE TU110NIEN. 237 L’Angoumien moyen suit le même développement que l’Angoumien inférieur du N.-O. au S.-E. et occupe comme lui toute l’étendue du bassin. 3. Angoumien supérieur. ■ — Au-dessus de l’ Angoumien moyen et avec des caractères minéralogiques différents, constitués par des cal¬ caires non gélifs, cristallins au début, tendres dans les assises supé¬ rieures, reposent les bancs à Radiolites lumbricalis. T/apparition de ce Rudiste étranger aux deux zones précédentes coïncide avec une modi¬ fication dans la disposition du bassin du Sud-Ouest, qui, après le dé¬ pôt uniforme de l’Angoumien inférieur et de l’ Angoumien moyen, affecte la forme d’une cuvette relevée aux deux extrémités, et limite par suite à la région centrale les bancs à R. lumbricalis. Ces bancs, dont on suit l’atténuation graduelle vers l’ouest jusqu’à Bussac, où ils sont représentés, à la tranchée de la Grande-Porte, par une couche verdâtre, cristalline, d’environ 0m60 (1), n° 8 de la coupe, sont limités à l’est vers d°60. Cette disposition, à la fin de la période angoumienne, attribue dans le Sud-Ouest une origine diverse à la surface des dépôts qui en déri¬ vent, surface représentée à l’ouest, à partir de 3°40 environ, par l’ An¬ goumien moyen; de 3°40 à 1°60, par l’Angoumien supérieur; de l°60à la limite orientale du bassin, par l’Angoumien moyen (2). B. Étage provencien. 1. Provencien inférieur. — C’est sur cette surface hétérogène que sont venus s’asseoir transgressivement les premières assises de l’étage provencien : la mer crétacée, reprenant possession de ses anciennes limites, recouvre toute l’étendue du bassin et donne naissance à des couches variées suivant les conditions qui président à leur dépôt : à l’est, région littorale, des argiles, des grès meubles ou consolidés, des calcaires ferrugineux arénacés; au centre, des calcaires marneux; à l’ouest, région de haute mer, des calcaires purs, exploités comme pierre de taille dans toute cette partie du bassin. J’ai énuméré dans le Mémoire précité les principaux représentants de la faune de cette zone. 2. Provencien moyen. — Au-dessus de ces bancs de pierre de taille et nettement séparés à l’ouest, se sont déposés des calcaires noduleux, gélifs ou cristallins, peuplés de Rudistes (Sphœrulites Sauvagesi, S. ra¬ il) Les couches 5-6-7 de la coupe 1 du tableau des coupes de la Craie moyenne fop. cit.J paraissent devoir être rattachées à l’Angoumien moyen (2) Y op. cit., la carte verticale de la pl. I. 238 ARNAUD. ÉTAGE TURONIEN. 18 fév. diosus , S. angeoides), qui se poursuivent avec ces caractères jusqu’à la région littorale indiquée dans la période angoumienne par la limite des calcaires à Radiolites lumbricalis, i°60. A partir de ce point, la roche déjà arénacée passe latéralement à des calcaires homogènes, blancs ou jaunes, activement exploités comme pierre de taille dans le rayon le plus rapproché du centre : Campagne, Saint-Cirq, rives du Lot de Puy-l’Évêque à Monsempron ; plus à l’est, à Aubas, Simeyrols, Gour- don, l’élément arénacé domine et les grès ferrugineux stériles se sub¬ stituent complètement aux calcaires de la région occidentale. 3. Provencien supérieur. — Les phénomènes qui ont présidé dans le Sud-Ouest à la tin de la période angoumienne se reproduisent exacte¬ ment à latin du Provencien : le même travail d’exhaussement du lit des mers à l’ouest et à l’est permet à la région centrale seulement de recevoir les marnes à Sphærulites sinuatus, couronnement de cet étage : l’axe delà cuvette s’est cependant déplacé, car ces marnes, li¬ mitées à l’ouest vers 2°75, s’étendent vers l’est jusque vers 1°40; leur nature, leur faible puissance et leur faune semblent faire prévoir une exondation prochaine du bassin, si un événement nouveau n’en vient modifier les conditions. La surface du Provencien offre dans le bassin du Sud-Ouest, à la tin de cette période, la distribution suivante : Yers l’ouest, à partir de Bussac, 3°30, l’horizon inférieur, représenté par les calcaires tendres du sommet de la tranchée de la Grande-Porte, avec Hippurites cornuvaccinum, Sphærulites Ponsianus, S. paiera, Radiolites angulosus; Yers le centre, de 3°30 à 2°75, l’horizon moyen, représenté par les calcaires noduleux à Sphærulites radiosus ; De 2°7o à 1°40, l’horizon supérieur : marnes à S. sinuatus ; Yers l’est, de 1°40 à la limite du bassin, l’horizon moyen à S. radio- sus. C’est à ce moment que se produit l’événement qui ouvre la période sénonienne et par suite duquel le niveau modifié des mers les appelle sur toute l’étendue du bassin et répand leurs premiers dépôts sur ces divers horizons qu’elles recouvrent transgressivement de l’ouest à l’est. Ces constatations, dont l’exactitude peut être facilement contrôlée sur le terrain, ne résultent pas, je n’hésite pas à le reconnaître, des notes insérées au Bulletin de la Société géologique et notamment de celle de 1869; mais des études poursuivies depuis dix ans ont dû natu¬ rellement révéler des faits jusque-là inconnus et provoquer des obser¬ vations nouvelles dont je viens de résumer les résultats. Justifient-ils la réunion proposée en un même ensemble de -l’An - goumien et du Provencien du Sud-Ouest? 1878. ARNAUD. — ÉTAGE TURONIEN. 239 Il me paraît difficile, quelque faible compte que l’on veuille tenir de la stratigraphie, de ne pas reconnaître entre ces deux étages l’interpo¬ sition d’un événement qui a changé le niveau des mers et leurs rela¬ tions avec les autres régions. La transgressivité du Provencien, accusée, non sur un point susceptible d’être expliqué par un fait postérieur au dépôt, mais sur tout l’ensemble du bassin, en atteste l’existence et ex¬ plique les modifications corrélatives de la faune. Sans doute le renou¬ vellement n’est pas intégral : certains Rudistes, Radiolites cornupasto- ris et R. ccngulosus par exemple, ont survécu, mais la substitution de nouveaux caractères minéralogiques coïncide avec l’accès de nouvelles espèces et justifie la division que l’étude des faunes avait suffi pour faire pressentir aux géologues qui se sont occupés de la Craie du Sud- Ouest. La séparation admise par les auteurs entre ces deux étages doit donc être maintenue. Possèdent-ils des termes communs avec la Craie du Midi? Il en est deux entre lesquels l’identité ne me paraît pas discutable; ce sont les horizons caractérisés dans le Midi par les deux bancs à Ru¬ distes : L’horizon inférieur, zone du Radiolites cornupastoris, représenté dans le Sud-Ouest par l’Angoumien moyen, L’horizon supérieur, zone des Hippurites organisans et H. cornu- vaccinum, représenté dans le Sud-Ouest par le Provencien moyen et supérieur. C’est entre ces deux extrêmes que se place, dans le Midi, la faune à faciès sénonien signalée par MM. Reynès, Peron et Toucas. Je crois qu'il suffit de rapprocher les listes de la faune mornasienne dressées par ces auteurs, de celles de l’étage provencien du Sud Ouest, pour y reconnaître, malgré la distance et la diversité des conditions de dépôt, un nombre respectable d’espèces communes; j’ajouterai que, dans ma pensée, des recherches approfondies dans les calcaires ferrugineux du Provencien inférieur, à l’est du bassin, en accroîtraient certainement le chiffre. Quoi qu’il en soit, le niveau corrélatif de cette faune dans le bassin du Sud-Ouest ne peut être douteux : elle correspond manifestement au Provencien inférieur et peut-être au Provencien moyen, car je ne serais pas éloigné de voir dans les marnes à Sphœrulites sinuatus, malgré leur faible épaisseur dans le bassin, l’équivalent complet des bancs supérieurs à Rudistes du Midi. Sans doute, il existe à ce niveau, entre les deux bassins, des différences certaines, tant sous le rapport minéralogique que sous le rapport de la faune, mais M. Peron en a 240 ARNAUD. ETAGE TURONIEN. 18 fév. lui-même indiqué la cause en expliquant (1) « qu’il semble que ce ter- » rain (le Provencien) aille en se développant et se subdivisant du » Nord au Midi de la France » : observation très-juste, quei’aieu moi- même occasion de faire clans les limites restreintes du bassin du Sud- Ouest (2). Or ce développement coïncide toujours, ainsi que le recon¬ naît très-exactement M. Peron, avec celui de la faune, qui, dans ces conditions, s’enrichit et se dédouble : de là l’explication de la faune mornasienne, riche et développée dans le Midi, restreinte et plus pauvre dans le Sud-Ouest. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, pour établir la concordance entre les deux régions, d’admettre dans le Sud-Ouest, entre l’Angou- mien et le Provencien, l’existence d’une lacune que la transgressivité du second permettrait de supposer ; je ne crois pas qu’il ait existé de vacance entre les deux étages, et le maintien d’une importante fraction de la faune antérieure m’autorise à dire que, si les niveaux et les com¬ munications des mers ont changé, si leur assiette s’est étendue, si l’ébranlement générateur de ces modifications a éteint une partie delà faune angoumienne, le bassin n’a cependant été complètement exondé à aucun moment entre ces deux périodes. IIP Rapports du Sdntonien et du Coniacien avec la Craie du Midi. Les rapprochements auxquels je viens de me livrer démontrent que les étages angoumien, mornasien et provencien peuvent trouver leurs équivalents synchroniques dans le Sud-Ouest. Ce synchronisme pos¬ sible doit-il être nécessairement admis? C’est par l’étude des couches supérieures au Provencien dans l’un et l’autre bassin que la solution peut seulement être imposée. Les calcaires à Hippurites de l’Aude ne terminent pas définitive¬ ment, dans cette région, la série crétacée : ils sont, sur plusieurs points (Sougraigne, Moulin-Tiffou, etc.), recouverts par des marnes bleues que M. Peron assimile justement aux marnes du Beausset, du Plan- d’Aups et des Martigues dans la Provence. A quel horizon du Sud-Ouest correspondent ces marnes? Représen¬ tent-elles le Coniacien inférieur? Sont-elles au contraire campaniennes, comme le suppose M. Peron? Si cette dernière hypothèse est vérifiée, toute l’argumentation fondée sur le parallélisme des couches anté¬ rieures s’écroule, car, si à la base nous avons un terme certain de comparaison, ce terme ferait défaut au sommet. (1) Op. cit., p. 495. (2) Op. cit., p. 12. 1878. ARNAUD. — ÉTAGE TURONIEN. 241 Je crois ne pouvoir mieux faire, pour arriver à déterminer exacte¬ ment l’âge de ces marnes, relativement à la Craie du Sud-Ouest, que d’emprunter au mémoire de M. Toucas (1) l’analyse du Sénonien ma¬ rin du Beausset. En résumant les observations très-approfondies de ce mémoire, les couches marines présentent dans le Yar trois horizons successifs bien déterminés : A. A la base, des grès ferrugineux et des marnes bleues ou grises, équivalents reconnus des marnes de Sougraigne et du Moulin- Tiffou, avec Ostrea spinosa, O. auricularis, Brongn. ; B. Plus haut, un calcaire marneux à Botriopygus Toucasanus, avec grandes Hippurites voisines d’AT. radiosus; C. Au sommet, les bancs à Ostrea acutirostris. Cet ordre de succession se vérifie point par point dans le Sud- Ouest, en tenant compte toutefois d’un phénomène inverse à celui qui a présidé au dépôt de l’étage provencien, je veux dire de la puissance beaucoup plus considérable de l’étage sénonien dans cette région et du développement corrélatif de la faune. Si l’on procède à cet examen comparatif dans la région méridionale du bassin, la plus rapprochée des Pyrénées et de la Provence, on constate : A. 1. A la base, des marnes bleues ou rousses, qui s’étendent sur le Provencien, de Fontamiel, au nord de Périgueux, jusqu’à la limite sud-est du bassin, avec Ostrea spinosa extrêmement abon¬ dante; ces marnes existent en place au sommet de la colline du Pech-del-Trel, avec leur faune caractéristique. — Coniacien infé¬ rieur. 2. Des calcaires marneux, passant à des calcaires noduleux ou ho¬ mogènes, fournissant de la pierre de taille, avec Ostrea auricu¬ laris, Brongn., O. plicifera, Duj., etc. — Coniacien moyen et supérieur. B. 1. Des calcaires marneux ou solides, avec bancs homogènes subor¬ donnés, passant au grès sur certains points, avec : Sphœrulites Coquandi, Hippurites radiosus, Botriopygus Toucasanus, Pyrina ovulum, etc. — Santonien inférieur. 2. Banc marneux à Ostrea vesicularis et O. proboscidea. — Santo¬ nien moyen. C. Marnes et grès à O. acutirostris. — Santonien supérieur. C’est au-dessus de ce niveau que prennent naissance dans le Sud- Ouest, au moment de l’occupation définitive du bassin du Midi par les (1) Mém. Soc. géol., 2e sér., t. IX, n° 4, p. 46 et s. 16 SÉANCE. 242 18 fév. eaux douces, les calcaires campaniens recouverts plus tard par le Dordonien à Hemipneustes striatoradiatus. Les horizons de la Craie supérieure du Midi se trouvent donc rigou¬ reusement précisés par ce rapprochement et il devient impossible de faire remonter les marnes de Sougraigne au-dessus du Coniacien in¬ férieur. Je suis loin de méconnaître qu’une notable partie de la faune s’est poursuivie dans la Haute-Garonne et le Sud-Ouest au-dessus de l’ho¬ rizon qui lui avait donné naissance; que dans la Haute-Garonne les caractères moins nets des couches inférieures peuvent faire illusion sur le synchronisme à établir; mais ces considérations ne peuvent influer sur les conséquences forcées de la comparaison avec le bassin du Sud- Ouest, dans lequel la série des couches est complète et leurs caractères assez sûrs pour prévenir toute erreur. Les résultats de cette étude peuvent donc se résumer dans les con¬ clusions suivantes : I. Les bancs à Radiolites cornupastoris du Midi de la France corres¬ pondent à l’Angoumien moyen du Sud-Ouest ; II. L’étage mornasien, au Provencien inférieur et probablement au Provencien moyen ; III. Les bancs supérieurs à Rudistes, au Provencien supérieur; IV. Les marnes de Sougraigne, Moulin-Tiffou, etc., au Coniacien in¬ férieur. Je prends occasion de cette note pour rectifier, dans mon Mémoire sur le terrain crétacé du Sud-Ouest de la France, une erreur d’impres¬ sion non relevée à l’Errata : p. 41, ligne 6, le mot seconde doit être substitué au mot troisième ; et pour rappeler que le véritable niveau des calcaires à Rudistes de Saint-Mametz, attribués par erreur dans la note de 1869 à la base du Dordonien, et la détermination inexacte du Sphœrulites Villei, rapporté à tort au Radiolites cornupastoris dans le Carentonien, sont rétablis dans ce mémoire. M. Munier-Ghalmas préfère les conclusions de M. Arnaud à celles de M. Peron. MM. G. Vasseur et G. Dolîfus analysent successivement les deux parties du mémoire suivant : ■ ' PROFIL GÉOLOGIQUE DU CHEMIN DE FER DE MÉRY SUR OISE, ENTRE BESSANCOURT ET VALMONDOIS (SEINE ET OISE). Relevés de M.M. G.Dollfiis et G. Vasseur; dessin deM. G.Vasseur. 1878. jf-sAi», r w. si js, s». î. 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 243 Coup© géologique du chemin de fes* de IMéry-sur-Oise entre Valmondois et Bessancourt (Seine-et-Oise) . lre partie : S>©sci*iptioai des couches rencontrées, par MM. G. hollfus et G. Vasseur. PI. II. Introduction . La longue série de couches que nous allons décrire a été mise au jour en très-grande partie par les travaux d’une nouvelle voie ferrée allant d’Ermont à Valmondois par Méry-sur-Oise, dans la section de Valmondois-Mériel à Bessancourt, c’est-à-dire dans la partie de la voie qui s’élève à flanc de coteau du niveau de l’Oise au seuil de la vallée de Montmorency par la dépression de Sognolles. Par l’intermédiaire de M. Loustau, notre si obligeant confrère, nous avons obtenu les autorisations nécessaires pour étudier les talus, faire exécuter des fouilles aux points masqués, relever les cotes, rectifier les niveaux dont nous avions besoin en complément des tracés et profils communiqués par la Compagnie du Nord. Qu’il nous soit permis de remercier ici M. l’ingénieur Belhomme de sa complaisance, M. le chef de section Letort et M. Legrand de leur obligeant concours. Notre coupe a été dessinée à l’échelle de y.,000 en longueur et de y,û0 en hauteur, soit f/<0 d’exagération pour l’épaisseur des couches; la multitude des détails ne permettait pas de réduire ces échelles. Mais il en est résulté pour notre coupe des dimensions telles qu’elle n’a pu trouver place dans le Bulletin de la Société géologique de France. La gravure et l’impression en ont été faites à part, et nous ne joignons ici qu'un schéma abrégé, donnant une idée générale de la disposition des localités et des couches. Les tranchées où les coupes ont été prises sont celles du côté gauche %n montant; ce sont les plus élevées et les plus continues. Nous avons utilisé un certain nombre de carrières adjacentes à la voie, qui don¬ nent des séries étendues. Les fossiles ont toujours été très-soigneuse¬ ment pris en place, et les échantillons douteux réservés. Dans ce travail en commun, qui a duré plus d’une année, les au¬ teurs ont fait ensemble tous les relevés ; M. Vasseur s’est spécialement occupé du dessin, et M. Dollfus de la détermination des fossiles. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. 24i Description des couches. Nous divisons la longue étendue sur laquelle il nous a été permis de relever des coupes de détail, en plusieurs sections dans lesquelles l’ordre ascensionnel, géographique et géologique, des couches coïncide assez bien. Nous prenons la coupe à son point le plus éloigné de Paris et aussi le plus bas, au bord de l’Oise, et nous la terminons au point culmi¬ nant de la voie, près de la station de Bessancourt. La longueur totale étudiée est de 5 kilomètres. Le niveau de l’Oise est à 23 mètres au-dessus du niveau de la mer; le point culminant des tranchées est à l’altitude de 93 mètres et le sommet de la butte de Frépillon à 169 mètres. Voici le tableau de ces sections et de leurs subdivisions : Section I, du val de Mériel (entre l’Oise et le val de Mériel) . Section II, du val de Méry (entre le val de Mériel et celui dé Méry). Section III, de la garenne Lamoignon (entre le val de Méry et la route départementale n° 7). a. Tranchée de l’Oise (calcaire grossier inférieur). b. — du palier de l’église de Mériel (cal¬ caire grossier inférieur) . c. — de la station de Mériel (calcaire gros¬ sier inférieur et moyen) . d. Carrière de Mériel (calcaire grossier moyen et supérieur). e. Petites tranchées du kilomètre 27 (calcaire grossier moyen). f. Carrière Quesnel (calcaire grossier moyen et supérieur). g. Petites tranchées de Méry (calcaire grossier su¬ périeur) . h . Carrière du viaduc de Méry (calcaire grossier moyen et supérieur) . i. — Beslier (calcaire grossier moyen et supérieur). j. Tranchée Lamoignon (calcaire grossier supé¬ rieur, sables moyens). k. — de la gare de Méry (sables moyens) . Section IV, / de Sognolles l (entre la route départementale! n° 7 et le point culminant de la) m# voie, à 1500m avant la station f de Bessancourt>. \ inférieure de Sognolles-Méry (sables moyens, calcaire de Saint-Ouen). supérieure de Sognolles - Frépillon (marnes infrà-gypseuses, gypse in¬ férieur) . !n. Carrière Henocque (gypse, marnes bleues, marnes blanches, marnes vertes, marnes à Huîtres). o. Village et butte de Frépillon (marnes à Huîtres, sables de Fontenay). p. Plateau de Bessancourt (meulières de Montmo¬ rency). 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. CHEMIN DE FER DE MERY. 245 Section S. a. Tranchée de l’Oise, depuis l’entrée de la tranchée après le pont sur l’Oise jusqu’au passage à niveau de l’église de Mériel; longueur, 300 mètres; hauteur maximum de la tranchée, 8 mètres. Nous n’avons pu obtenir aucun renseignement sur les terrains tra¬ versés dans le foncement des piles du pont sur l’Oise. Le niveau moyen de cette rivière est à 23 mètres au-dessus de celui de la mer; l’entrée en tranchée est à 14 mètres plus haut. La berge est composée d’un sable fin, micacé, fauve, comme celui que l’on voit à l’entrée de la coupe. Dans cette région les bancs ondulés, soudés ou disjoints n’étaient pas aisés à poursuivre dans la distance; nous avons eu re¬ cours à des repères de peinture placés pied à pied ; cet artifice nous a très-bien réussi et nous avons pu voir ensuite, à distance, l’allure vraie du même horizon. F Sable fin, gris et jaune, glauconieux. un peu micacé, sans fossiles (Sables de Cuise), visible sur . lm50 2a Argile grise, brune et blanche, sableuse, en lits non continus, liée à la couche précédente . 0.01 à 0.50 3a Sable glauconieux, calcareux, à petits cailloux de quartz vert, avec fossiles friables, nombreux (base du Calcaire grossier inférieur) . 0 70 Cette couche passe à sa partie supérieure, ou latéralement sur toute son épaisseur, à un calcaire glauconieux, solide, sableux, grossier, à nom¬ breux moules de fossiles dont nous donnons plus loin la liste. 4a Calcaire sableux, très-grossier, glauconieux, plus ou moins vert et dur, sans fossiles . 0.80 5a Calcaire sableux, grossier, plus ou moins dur, glauconieux, généralement sableux à la base, fossilifère . 0.40 à 0.60 Ditrupa plana , Sow., Pecten escharoïdes , Desh., Ostrea multîcostata, Desh., — cariosa, Desh., — flabellula, Lam., Echinolampas (fragments), Lenita patcllaris , Linné sp., Astropecten poritoïdes, Des Moul. sp., Nummulites lœvigata, Brug. sp., cc., — scabra, Lam., — Lamarcki , d’Arch. (1). 6a Calcaire glauconieux, sableux, arénacê à la base et au sommet, sans fos¬ siles . 0.50 à 1.10 7a Calcaire glauconieux, grossier, un peu blanchâtre, en bancs solides, très- fossilifère (moules) à la base . 0.30 à 1.00 Cardium porulosum, Lam., Tellina rostralis, Lam., Chama calcarata, Lam., 8a Calcaire glauconieux, sableux, arénacô Turritella imbricataria, Lam., Lunulites urceolata, Lam., Turbinolia sulcata , Lam., etc. i la base, sans fossiles. . 0.30 à 0.80 (1) Je ne suis pas sûr que ces trois espèces soient distinctes (G. D.). 246 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. 9a Calcaire glauconieux, sableux, avec rares Lenita patellaris et Lunulites urceolata . 0.70 à 1.00 10* Calcaire grossier, glauconieux, un peu blanchâtre, sableux à la base.. 0.60 Lenita patellaris, cc., | Vincularia (fragments), Cassidulus faba, Defr., | Nummulites scabra , Lam. Grains de glauconie moulés dans des loges de Foraminifères détruits.. Entre les bancs 9 et 10 il se développe vers Mériel, dans une zone sa¬ bleuse intermédiaire, un banc solide, de . 0.20 à 0.60 lla Calcaire glauconieux, grossier, en bancs irréguliers ; mêmes fossiles que dans 10a, et en plus . 0.50 à 0.70 Echinolampas affinis, Goldf. sp., | Echinanthus Cuvieri, Goldf. sp. 12* Calcaire grossier dur, blanc-jaune, pointillé de glauconie . 0.90 13a Calcaire grossier glauconieux, en plaquettes, avec quelques grains de quartz vert ; fossiles nombreux (moules) , dont on trouvera plus loin la liste. 0 . 50 Au-dessus : terre végétale, épaisse de 0m60 ; blocs éboulés et débris sur les pentes. b. Palier de l’église de Mériel. Cette tranchée n’est pas dans l’axe de la voie, mais rejetée en arrière, pour livrer passage à un chemin bifurqué qui monte à droite au-dessus de la tranchée c et à gauche au-dessus du terrain naturel de la tranchée a. La longueur de cette portion est de 115m, sa plus grande hauteur de 7m, complétée par la fouille de la cave de la maison du garde du passage à niveau. Au-dessous de la voie (maison du garde), nos 7 à 11 : calcaire glauconieux, aré- nacé ou endurci, sans changement, fossilifère. 11b Sable glauconieux, calcareux, blanchâtre, endurci par places, surtout dans les 0m30 inférieurs; Lenita patellaris . 0.60 à 1.00 12b Calcaire dolomitique, grossier, blanchâtre, à points de glauconie, délité au sommet . 0.80 à 1.20 13b Calcaire dolomitique, brunâtre, glauconieux ; moules de fossiles, grains de quartz, dents de Squales . 0 40 à 0.60 Filet argileux, glauconieux, très-vert, à la base . 0.05 14b Calcaire dolomitique, glauconieux, sans fossiles' . 1.00 à 1.50 15b Dolomie sableuse, terreuse, sans fossiles . 0.20 à 0.40 16b Dolomie sableuse, ferrugineuse, glauconieuse, un peu calcaire par places ; vestiges de fossiles (Terebratula bisinuata) . . 0.50 17b Dolomie sableuse, calcarifère, brun-jaune; vestiges de fossiles (Turri- telles) . . 0.35 à 0.40 18b Calcaire dolomitique brunâtre, dur, à moules de fossiles variés, mécon¬ naissables . 0.40 à 0.45 19b Calcaire blanc, normal, avec Milioles, en plaquettes stratifiées ; végétaux vers la base . 0.70 à 0.90 Ce calcaire altéré par places passe à un calcaire dolomitique jaune, pulvérulent. 20b Calcaire dolomitique dur, brun-foncé, à grandes cassures, avec trous de Milioles altérées et disparues . . 1.00 à 1.10 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 247 2Lb Dolomie terreuse, passant à la terre végétale . 1.00 Terre végétale, environ . 1.00 c. Tranchée de la station de Mériel. Cette coupure, longue de 430m, a une hauteur assez uniforme de 8 à 10m; elle comprend une voie de garage dans laquelle l’altération dolomitique devenue complète con¬ fond tous les bancs distingués ailleurs en une seule masse sableuse homogène. Elle commence au passage à niveau du palier de l’église de Mériel et finit au remblai qui précède le pont sur la route de Mé¬ riel à \illiers-Adam et à l’abbaye du Val, après la station de Mériel (altitude, 41m environ). 12° Dolomie brune, un peu glauconieuse, dure ou sableuse . 0.60 à 1.30 Cette couche se confond par places, à la base, avec le sable très-glau- conieux de la couche 11b, qui est visible sur 0m50 en contrebas. 13e Dolomie calcaire, dure, brune, en bancs continus, à grandes cassures; moules de fossiles indéterminables, dents de Squales, grains de quartz vert, glauconie ferreuse . 0.40 à 0.60 Au centre de la coupe cette couche est tout entière transformée, ainsi que la suivante, en dolomie pulvérulente, brun-jaune, sans fossiles. Filet argileux vert à la base de 13°. 14° Calcaire dolomitique, brun, sans fossiles, dur, sableux et plus clair au centre de la coupe . 0.90 à 2.40 15e Dolomie sableuse, brune, terreuse . 0.20 à 0.70 16° Calcaire dolomitique, plus ou moins dur, à fossiles nombreux (moules), lié à la couche suivante . 0.50 à 0.60 Terebratula bisinuata, Lam., Ëchinides, Chama calcarata, Lam., Foraminifères altérés. Turritella imbricataria, Lam., 17° Sable dolomitique jaunâtre, à fossiles variés et siliceux . 0.15 à 0.50 Turritella imbricataria, Lam., | Ostrea flabellula, Lam., Foraminifères altérés, mais variés et déterminables : Biloculinar ingens, Lam. sp., Triloculina trigonula, Lam. sp., Rotalina (4 espèces), Nodosaria (2 esp.), Alveolina sp., Nummulites variolaria, Lam. (1), Bairdia subdeltoïdea, Jones, 18e Calcaire dolomitique dur, brun, à fossiles . Cythere (2 especes indéterminées), Vincularia fragilis, Defr., — n. sp., Crisia n. sp. (2), Idmonea coronopus, Defr., Pustulopora, Escharipora, etc. de Milioles et mauvais moules de . 0.30 à 0.50 (1) Déjà signalée dans le Calcaire grossier par d’Archiac (Bull. Soc. géol., 2e sér., t. XVIII, p. 460; 1861) (G. D.). (2) C’est l’espèce que j’ai désignée sous le nom de C. angulata dans le calcaire à Orbitolites du Cotentin (G. D.). 18 fév. 248 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MER Y. 19° Calcaire normal, blanchâtre, stratifié, à Milioles et points bruns végétaux, avec grains espacés de glauconie, délité en plaquettes au sommet; fos¬ siles variés . Diastoma costellatum, Lam. sp., Turritella sulcata, Lam., Fimbria lamellosa, Lam. sp., Chama calcarata, Lam., Crassatella lamellosa, Lam., . 1.50 à Crassatella compressa, Lam., Area quadrilatera, Lam., Fabularia discolites , Defr., Triloculina trigonula, Lam. sp., Alveolina Boscii, Defr. sp. 2.00 20° Calcaire dolomitique dur, foncé, à grandes cassures, à cellules de Milioles cristallines, souvent à l’état de blocs démantelés sur le calcaire en pla¬ quettes . 1.10 à 1.30 21e Dolomie terreuse, visible seulement dans la première moitié de la coupe ; Cardita calcitrapo'ides silicifiées . 1.00 d. Carrière du val de Mêriel. C’est la troisième des carrières ouvertes dans le flanc gauche du vallon qui monte vers Yilliers-Adam, qui nous a fourni la coupe suivante (1) ; sa plus grande hauteur est de 13m40, sa distance maximum de la voie ferrée de 500m. La première carrière étant presque adossée à la coupe c et les bancs en étant semblables à ceux des seconde et troisième carrières, mais moins complets dans le haut, le rabattement dans le dessin a été fait au-dessus du pont qui suit la gare de Mériel vers Méry. ( B. Calcaire grossier, à Milioles, fin, blanc, dur; fossiles nombreux: Cardita, 18d) Crassatella, Chama, Foraminifères, etc . 0.30 ( C. Calcaire à Milioles, avec peu de fossiles, en deux délits . 1.90 19d Calcaire grossier tabulaire, dur, siliceux . 0.25 ! Calcaire en deux bancs, dolomitique par places . 2.10 A. Délit inférieur . 1.10 B. Banc supérieur . 1.00 21d Calcaire grossier fin, blanc, stratifié, dolomitique par places, avec fos¬ siles silicifiés et débris d’ Algues, se reliant au suivant . 0.30 22d Calcaire grossier fin, blanc-jaune, dolomitique, à petits fossiles silicifiés 1.40 Cerithium denticulatum, Lam., Rissoa cochlearella, Lam. sp., Natica Lorioli ?, Desh., Fusus bulbiformis, Lam., Volvaria bulloïdes, Lam., Cardita calcitrapo'ides, Lam. sp., Cardium granulosum, Lam., Nucula subornata, d’Orb. (moule), Area quadrilatera, Lam., — ornata?, Desh., Anomia tenuistriata, Desh., Trochammina sp. ?, Tubeschara bifurcata, Desm. etLesueur sp., Flustra ou Membranipora (plusieurs espèces sur de grandes Algues). A. Calcaire grossier, pulvérulent, fossilifère, passant au suivant .... 0.30 B. Calcaire à Milioles, dur, à tubulures remplies d’une pâte plus grosse; fossiles variés (altitude, 55m) . 1 . . . . . . 0.30 Lucina concentrica, Lam., Natica, Area barbatula, Lam., Milioles. Cardium aviculare, Lam. , (1) Cette carrière appartient à M. Gobet dit Bijou, 1873. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 249 ÎA. Calcaire fin, dur, blanchâtre, pétri de Cerithium lapidum , Lam., var. b, passant à un calcaire en plaquettes solides, blanc, mar¬ neux, avec mômes fossiles . 0.20 + 0.22= 0.42 B. Calcaire marneux, à grandes cassures, blanchâtre, à Cerithium, lapidum; et calcaire marneux compacte. . . . 0.20 + 0.15= 0.35 25-26d Calcaire siliceux, dur, avec zones de Milioles . 0.40 à 0.50 27d Marne verdâtre, avec Cypris blancs et Potamides écrasés. . . . 0.02 à 0.10 23d Calcaire siliceux, dur, celluleux . 0.35 à 0.40 29-30d Marne d’un blanc verdâtre . 0.02 à 0.15 31d Calcaire dolomitique, à Milioles, dur par places, gris de fumée . 0.70 Cerithium denticulatum, Lam., | Cerithium ind., calcitrapoïdes, Lam., I Cardium obliquum, Lam. A. Calcaire siliceux, fragmentaire, dolomitique par places . 0.10 ( B. Calcaire dolomitique pulvérulent, passant à un calcaire siliceux, gris. 0.10 33bisd\ Marne brune et verte, avec quartz carié . 0.02 i B. Calcaire très-fragmentaire, avec un lit de marne brune au milieu. 0.31 34 bis d Calcaire dolomitique en plaquettes, avec fins granules siliceux. . . . 0.10 35 bis d Calcaire siliceux gris, à Milioles et Cérites . 0.20 à 0.25 36d Calcaire en plaquettes; Lucines et Cérites écrasés . 0.12 df Calcaire dur, siliceux . . 0.30 ‘ ( Quartz carié . 0.01 39d Calcaire en plaquettes; traces de fossiles . 0.10 à 0.20 40d Calcaire gris, siliceux, fragmentaire, à Cérites et Milioles.. . . 0.05 41d Calcaire tabulaire, fin, blanc-jaune; rares Milioles . 0.10 à 0.15 Sphœnia rostrata, Lam. sp., » Corbula anatina, Lam., Sportella dubia, Lam. sp., 1 Cerithium ind. 42d Calcaire fragmentaire, siliceux . 0.70 à 0.80 43d Marne jaunâtre, avec quartz carié en lits ondulés . 0.10 à 0.15 44d Calcaire fragmentaire, gris, siliceux . 0.50 à 0 70 46d Calcaire grossier dolomitique, dur, celluleux, fossilifère (Cérites, Milioles, etc.), visible sur . 0-30 à 0.40 Terre végétale et blocs démantelés . . ... 0.30 à 0.40 Nous plaçons la limite du Calcaire grossier inférieur et du Calcaire grossier moyen entre les nos 13 et 14, au dessus du banc à Cerithium, giganteum ; nous plaçons celle du Calcaire grossier moyen et du Cal¬ caire grossier supérieur entre les nos 23 et 24. Les irrégularités qu’on remarque dans le numérotage de la carrière d sont dues à ce qu’ayant créé les numéros pour les couches traversées plus loin par la voie ferrée, nous avons trouvé à Mériel la série moins complète qu’ail- leurs et différente en bien des points. Les numéros affectés du bis ne se revoient en aucun autre endroit de nos coupes et paraissent man¬ quer sans remplacement; nous reviendrons plus loin sur ce sujet. 250 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. Faune du Calcaire grossier inférieur . Couche 3a. Myliobates toliapicus, Ag., Otodus sp. (dent roulée), Lamna elegans, Ag., Belosepia sepioidea, BL, Nautilus (fragments), Serpula Mellevillei, Nyst et Lehon (oper¬ cule), Cerithium Cuisense, Desh.?, Turritella imbricataria, Lam., Ringicula ringens, Lam., Bifrontia bifrons, Lam., — marginata, Desh., Trochus (fragments), Dentalium striatum , Sow., — lucidum ?, Desh., Corbula Lamarcki, Desh., Cytherea polita, Lam., Crassatella trigônata, Lam., Cardiumporulosum, Lam., Pectunculus pulvinatus, Lam., Limopsis granulatus, Lam., Ostrea cariosa, Desh., cymbula, Lam.^ Cardita planicosta, Lam., — imbricata, Lam., — elegans, Lam., — modica, Lam. sp., — decussata, Lam., Nucula (fragments), Lunulites urceolata , Lam., Sphœnotrochus crispus, Lam. sp., Turbinolia sulcata, Lam., Crenaster sp. ?, Nummulites lœvigata, Brug. sp., assez rare, — scabra, Lam., c., Escharipora milleporacea, M.-Edw. sp., Eupsammia trochiformis, Pallas sp. Faune du Calcaire grossier inférieur. Couche 13a. Dents de Squales, Spirorbis ammonites, Defr., cc., Cerithium giganteum, Lam. (perforé par des Saxicaves), Turritella imbricataria, Lam., Xenophora agglutinans, Lam. sp., Terebellum sopitum, Brand. sp., Cassidaria nodosa, Brand. sp., Natica (2 espèces), Calyptrœa lœvis?, Desh., Fimbria lamellosa, Lam. sp., Chaîna calcarata, Lam., Cardiumporulosum, Lam., Mactra semisulcata, Lam., Crassatella plumbea, Chemn. sp., Venus texta, Lam., Cytherea lœvigata, Lam., Turbinolia sulcata, Lam., Lunulites urceolata, Lam., Sphœnotrochus crispus, Lam. sp., Escharipora milleporacea, M.-Edw. sp., Vincularia fragilis, Defr. ( non Michelin), Alveolina Boscii?, Defr. sp., Orbitolites complanata, Lam. sp., r., Triloculina trigonula, Lam. sp., Quinqueloculina saxorum, Lam. sp., Rotalia trochiformis, Lam. sp., Spiroloculina sp. ? Section SI. e. Petites tranchées du kilomètre 27. Les trois coupes relevées dans cette région, longue de 432ra, ont une hauteur de 4m10 au maximum. On peut les relever aussitôt après avoir franchi le remblai du vallon 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FEU DE MÉRY. 251 qui mène à Villiers-Adam, à droite et à gauche de la sente du Gibet, jusqu’à 42 mètres du pont de la carrière Quesnel f. Notons une faille de 0m50 au début de la première tranchée. 17e 18e, 19e 20® 21® A. Calcaire grossier, blanchâtre, siliceux, en un gros banc, visible sur.. B. — pétri de Turritelles . . C. — en plaquettes . 0.10 à D. — dolomitique, friable . . . 0.30 à A. Calcaire grossier à Milioles . 0.30 à B. Calcaire grossier, très-fossilifère; Foraminifères nombreux . Cardita imbricata, Lam., Teredo, Fabularia discolites, Defr., Orbitolites complanata, Lam. 0.30 0.30 0.30 0.10 0.40 0.20 Chama calcarata , Lam., Corbula , Crassatella lamellosa, Lam., Feuilles voisines du Phyllites nereifolius , A. Brongnt. C. Calcaire à Milioles en plaquettes; fossiles rares . Calcaire dur, tabulaire . Calcaire en plaquettes, réduit et dégradé . . . . . . Calcaire descendu, en plaquettes, avec Anomia . 0.50 à 1.60 0.20 0.75 2.00 II 20® Calcaire siliceux dur, visible sur . 0.40 21® Calcaire normal, blanc-jaune, avec grains de glauconie rouillée; Anomia tenuistriata , Caulinites sp.? . . 0.30 22® Calcaire dolomitique, tendre et sableux, avec lits de rognons siliceux noirs ; parties solides à la base, sub-normales ; empreintes d’Algues cou¬ vertes de Bryozoaires; fossiles silicifiés . 1.60 23® Calcaire siliceux à la base, friable et percé de tubulures plus haut ... 0.30 Blocaux et terre végétale . ... . . . . 0.60 III 22e Sable dolomitique jaune-blanc, à fossiles siliceux Terebellum sopitum, Brand. sp., Natica sigaretina, Lam., — Lorioli, Desh., Voluta tortulosa, Desh., Diastoma costellatum, Lam. sp., Dentalium , Turritella, Hipponix cornucopiæ, Defr., Teredo, Area barbatula, Lam., Cardita calcitrapoïdes, Lam., Venus texta, Lam., Cardium granulosum, Lam. 23® Calcaire grossier normal, à tubulures pleines (altitude, 50m86) 24-25® Sable dolomitique . . . . 26e Calcaire siliceux, caverneux, avec Milioles . . 27e Filet de marne verte . 28® Calcaire siliceux, tabulaire . Éboulis et blocaux sur . 1.10 0.35 0.80 0.35 0.03 0.20 0.50 252 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév . f. Carrière Quesnel. Cette carrière, ouverte à 10m50 en contrebas de la voie, est franchie par un pont-viaduc de 48m ; le front exploité est à 4m à gauche du tracé; le sommet domine le rail de 4m. 16f A. Calcaire dolomitique, un peu cristallin, brun-jaunâtre, à cellules vides d’anciennes Milioles; nombreuses Terebratula bisinuata, Lam . 0.60 Turritella imbricataria, Lam., — multisulcata, Lam., Diastoma costellatum, Lam. sp., Charria calcarata, Lam., Area condita, Desh., Cardium granulosum, Lam., Ostrea cymbula, Lam., Bryozoaires et Foraminifères ind. B. Délit ferrugineux, avec Anomia tenuistriata. 17f Calcaire grossier, normal, à Milioles, sans glauconie, renfermant entre lm20 et lm70 (à partir de la base) une zone de 0Œ50 pétrie de moules de gros fossiles . 2.35 Turritella imbricataria, Lam., cc., Chama calcarata , Lam., cc., Lucina mutabilis, Lam., Venus, Crassatella , Area, etc., Fabularia et autres Foraminifères in¬ crustés. f A. Calcaire grossier à Milioles ; mollusques rares . 0.80 ! B. Zone fossilifère, ondulée ; moules très- variés . . 0.30 C. Calcaire grossier à Milioles, normal, semblable à A . 1.00 Crassatella plumbea, Chem, sp., ] Turritella ter ebellata, Lam., Chama calcarata, Lam., ’ 1 Natica, etc. 19f Calcaire à Milioles, dur, tabulaire . 0.20 20f Calcaire fin, à Milioles, dur, avec deux zones de petits moules de fossiles variés à O^O et lœ50 de la base . 2.30 Area quadrilatera, Lam., Cardita calcitrapoïdes, Lam., Corbula, 21f Calcaire grossier jaunâtre, fossilifère: Anomia tenuistriata , Milioles, vé¬ gétaux (Caulinites), relié à 22 . 0.40 22f Calcaire à Milioles, blanchâtre, à sédimentation irrégulière, massif ou di¬ visé -en feuillets . . . . 1.50 lerebeltum sopitum, Brand. sp. Dentalium , Orbitolites complanata, Lam. Cardium aviculare, Lam., Modiola subcarinata, Lam, Lucina concentrica, Lam., Area barbatula, Lam., Nucula Parisiensis, Desh., Anomia tenuistriata, Desh., Orbitolites complanata. Lam, 23f Calcaire grossier à Milioles, à tubulures remplies de grains plus jaunes et plus grossiers ; mêmes fossiles que ci-dessus (couche 22) (couche à Annélides) (sommet du Calcaire grossier moyen) . 0.25 24f Calcaire dur, siliceux, caverneux, dolomitique . . 0.30 25f Calcaire siliceux, dolomitique; quelques fossiles indéterminables. 0.30 à 0.35 26f Calcaire siliceux, plus clair, avec Cérites . . . . . . 0.40 27f Marne verte, avec vestiges de fossiles saumâtres . . 0.03 28f Calcaire siliceux, très-dur, avec Cérites . . 0.25 29f Calcaire siliceux, disparaissant parfois au bénéfice de la couche suivante. 0.08 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 253 30f Marne blanche ou verdâtre, pouvant remplacer le n° 29 . 0.08 à 0.00 31f Calcaire à Milioles, stratifié, avec Cérites et Anomies . 0.80 32f Calcaire siliceux, caverneux; Cerithium thiara . . 0.40 33-34f Calcaire siliceux, fragmentaire, verdâtre . 0.30 35f Calcaire siliceux, à grandes cassures, visible sur . 0.30 Blocs remaniés et terre végétale. g. Petites tranchées de Méry. Les 300 mètres qui séparent la carrière Quesnel de celle du Yal de Méry montrent deux petites tranchées, hautes de 2m50 environ, dont voici les coupes : I 31g Calcaire stratifié, visible sur . 0.10 32g Calcaire dur, siliceux . 0.30 33g Calcaire siliceux, à Milioles . 0.30 34g Calcaire dolomitique, fossilifère : Cerithium , etc . 0.15 35* Calcaire siliceux, celluleux, gris-vert, en banc massif; Milioles, Cerithium, cristatum, Lam. . . 0.50 36g Calcaire fragmentaire, siliceux, sans fossiles . 0.60 3*7* Marne1 verte . 0.02 38g Calcaire siliceux, tabulaire, dur, gris . 0.23 f A. Marne blanche . • . 0.02 39g) B. Calcaire à Milioles, Anomies, etc., pourri à la base . 0.08 ( C. Calcaire stratifié, à Corbules . 0.13 40g Calcaire siliceux, sans fossiles . . 0.20 41g Calcaire fin, en plaquettes ; Corbules, Cérites, Sphœnia angulata , Cerithium lapidum . . . . . 0.06 à 0.10 42g Calcaire siliceux, fragmentaire. . . 0.60 43g Quartz carié, grossier, ferrugineux . 0.05 II 41g Calcaire siliceux, à Cerithium lapidum . 0.10 42g Calcaire siliceux, fragmentaire . 0.60 43g Quartz carié et cristallisé en rosettes, dans un sable dolomitique jaune ou verdâtre . 0.03 44g Calcaire siliceux, fragmentaire, gris . . . 0.45 45g Marne blanc-jaunâtre . 0.05 46g Calcaire dolomitique, demi-dur, brun, terreux . 0.40 Cerithium denticulatum, Lam., — lapidum, Lam., — semicoronatum, Lam. Natica Parisiensis, d’Orb., Cardium obliquum, Lam., Ëboulis et terre végétale. Cyrena sp., Sportella dubia, Defr. sp., Anomia tenuistriata, Desh., Stylocœnia monticularia, Schn. sp, h. Carrière du viaduc de Méry. Nous désignons ainsi la carrière qui s’ouvre à gauche en remontant le val de Méry. Elle s’ouvre égale¬ ment au dessous et au dessus delà voie, à gauche en venant deMériel, avant le pont-viaduc. 254 DOLLFUS ET VASSEUR. CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. . 0.25 19h Calcaire grossier à Milioles, fin, dur,jblanc . 20h Calcaire à Milioles, dur, légèrement teinté de jaune, en trois bancs : A, ' inférieur . . 0.70 B, moyen, avec articles de Crinoïdes . . . 0.18 Délit à empreintes végétales. C, supérieur, de couleur crème; quelques Orbitolites . 1.35 21h Calcaire à Milioles, fin . 0.55 22h Calcaire blanc, à Milioles et Orbitolites, pourri sur 0m30 au sommet ... 1.60 23h Calcaire à Milioles et Orbitolites, fin, tendre, à tubulures remplies de sédi¬ ments plus grossiers, colorés en chamois très-clair . 0.30 21h Calcaire siliceux, à Milioles, très-dur . 0.25 25h Calcaire siliceux dur, ou dolomitique et pulvérulent; filet de Milioles dans une zone plus tendre à la base ; Natices, Cérites, etc. ...... 0.25 26h Calcaire siliceux, gris, ondulé, avec poches géodiques blanchâtres de dolomie pulvérulente; fossiles rares ; un filet avec Milioles celluleuses à la base . * . . . > . . 0.20 à 0.25 27h Argile verdâtre en filet, avec Cypris et Potamidesé crasés . 0.03 28h Calcaire siliceux, compacte, dur, grisâtre . 0.25 29-30h Marne blanche et verte, à filets rouillés, sans fossiles . 0.08 31h Calcaire dolomitique, dur, à Milioles abondantes . 0.35 Cerithium denticulatum, Lam., I Corbula pisum, Sow., Melania sp., | Grande Lucine. 32h Calcaire siliceux, compacte à la base, celluleux au sommet; moules de Cérites . . . 0.35 33h Calcaire siliceux, sans fossiles . 0.30 34h Calcaire altéré, avec Milioles, Cérites, etc . 0.20 à 0.40 35h Calcaire siliceux, pulvérulent par places . 0.40 36h Calcaire siliceux, fragmentaire, gris . . 0.25 37h Filet de marne brune et verte, feuilletée . 0.02 38h Calcaire siliceux, jaunâtre, à grandes cassures . 0.27 39h Calcaire granulé, tendre par places, avec silex noir, quartz carié, granu¬ lations blanches, parfois en plaquettes solides, siliceux et endurci. Lucina saxorum, Lam., I Cerithium, lapidum, Lam., Anomia tenuistriata, Desh., J — ind. 40b Calcaire siliceux, gris, réduit à . 0.06 A. Calcaire stratifié, tabulaire . 0.12 [ B. Délit argileux, gris et jaune . 0.04 42h Calcaire siliceux, fragmentaire, gris . 0.80 43h Marne feuilletée, brune, jaune ou verdâtre, avec quartz carié . 0.05 44h Calcaire siliceux, fragmentaire, avec cellules jaunes à la partie supérieure. 0.70 45h Filet de marne verdâtre . 0.03 / À. Calcaire siliceux, dur, avec rognons très-siliceux . 0.10 ^h\ B. Calcaire à Milioles, tendre, sableux; fossiles variés . 0.22 i C. Calcaire gris, siliceux, à cassure en dés . 0.05 \ D. Calcaire solide, à Milioles et autres fossiles . 0.25 Cerithium denticulatum, Lam., — semicoronatum, Lam., Natica Parisiensis, d’Orb., Cardium obliquum, Lam., Cyrena aff. C. deperdita , Anomia tenuistriata, Desh., Stylocœnia monticularia, Schn. sp., Foraminifères nombreux. 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 255 imoo Blocs éboulés et terre végétale Dans cette deuxième section les couches plongent normalement au sud, en contre-pente de la voie ; ce plongement est masqué en partie par Tépaississement progressif des couches dans la même direction. Section III. i. Carrière Beslier. Cette carrière, qui s’ouvre à 16m70 en contrebas de la voie, au-dessous et à droite du viaduc de Méry, constitue une excellente récapitulation des coupes particulières de la précédente section (1). !A. Calcaire à Milioles, tabulaire; quelques moules de petits fossiles . . 0.30 B. id. , un peu plus grossier, à Fabularia . 0.40 C. id. , fin, en trois bancs : 0m80, 0m50 et lm00 . 2.30 19* Calcaire à Milioles, fin, tabulaire . 0.30 A. Calcaire à Milioles, fin, en trois bancs : 0m20, 0m50 et 0m15 . 0.85 ( B. Calcaire à Milioles, fin, normal, en deux bancs de 0m60 . 1.20 21* Calcaire à Milioles, séparé du suivant par un faible délit . 0.40 22* Calcaire à Milioles, fin, blanchâtre, pourri sur les 0m50 supérieurs, lié à 23. 1.50 23* Calcaire fin, blanchâtre, à tubulures crème plus grossières ; fossiles variés. 0.30 24* Calcaire siliceux, très-dur . 0.24 25-26* Calcaire à Milioles altéré . 0.30 27* Filet argileux, vert . 0.02 28* Calcaire siliceux, très-dur . 0.25 29* Calcaire siliceux, en blocs arrondis à la partie supérieure . 0.25 30* Marne verte et quartz carié . 0.10 31* Calcaire très-dur, à Milioles et Cerithium denticulatum . 0.40 32* Calcaire siliceux, caverneux, argileux à la base . 0.35 33-34* Calcaire siliceux, avec zone de Milioles au sommet, lié à 35 . 0.50 35* Calcaire siliceux, dur.. . 0.50 36* Calcaire blanc, fragmentaire . 0.40 37* Filet de marne verte, avec calcédoine . 0.01 38* Calcaire siliceux, tabulaire . 0.30 39* Calcaire tendre, à granules blancs et Lucina saxorum . 0.04 40* Calcaire blanc, stratifié, avec ganglions siliceux . 0.22 41 bis1. Marne brunâtre, feuilletée, à silex noirs, irrégulière . 0.04 41* Calcaire siliceux, tabulaire; rares Corbules . 0.12 42* Calcaire siliceux, gris, très-fragmentaire, à taches blanches stratifiées, marneuses, sans fossiles . 0.85 43* Marne feuilletée, brune, avec quartz carié jaune . 0.05 44* Calcaire siliceux, gris, fragmentaire, analogue à 42. ... . . 0.65 45* Marne tendre, jaunâtre. . . 0.10 46* Calcaire à Milioles, à grandes cassures, un peu grossier, avec un banc siliceux, en dés de 0m05 à 0m10 dans le bas . 0.45 (1) Cette carrière se prolongeant en cavage très-loin dans la colline, sous la voie ferrée, a dû être consolidée; les matériaux appartenaient aux couches 19 et 20. 256 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. Cerithium denticulatum, J 0 Cardium obliquum. Stylocœnia monticularia, 471 Lit mince de quartz carié. . . 0.02 48* Calcaire siliceux, très-dur à la partie inférieure . 0.35 491 Calcaire blanchâtre, marneux, à filets siliceux . 0.50 50* Marne tendre, gris-jaune, à rognons siliceux au sommet . 0.20 51* Calcaire à Milioles, marneux à la partie supérieure . 0.25 52* Alternances de marne gris-blanc et de quartz carié . 0.12 53* Calcaire très-siliceux . . 0.18 54* Marne blanche . 0.25 Niveau de la voie. j. Tranchée Lamoignon. Pour raccorder plus sûrement cette tran¬ chée importante (515m), qui montre le contact intérieur des Sables moyens, nous avons fait exécuter une fouille de 4ra00 à 32 mètres après le passage de la sente du Garde ; cette fouille rejoint les couches supérieures de la carrière Beslier, nous permettant de donner ainsi une coupe sans lacunes ni hésitation, à travers toutes les caillasses. Nous reprenons le numérotage à lm85 en contrebas de la voie. 54j Marne blanche . 55j Calcaire marneux, un peu fragmentaire, jaunâtre . 0.10 à 56j Calcaire très-tendre, gris. ....... _ . . . . . . 57j Calcaire jaunâtre, fragmentaire, siliceux. . . . . . . 58j Calcaire marneux, tendra, gris. . . . 5gj i A. Calcaire siliceux, en dés. . . • b- Calcaire marneux, grumeleux, avec bloes siliceux . OOj Marne grise très-tendre, passant à un calcaire friable, avec vestiges de Cérites (altitude, 60m90) . . 61j Marne brun-verdâtre . . 62j Marne blanchâtre. . . . 63j Calcaire siliceux, tabulaire . . . 64j Marne jaune, panachée de parties siliceuses irrégulières (1) . 65j Calcaire blanchâtre, fragmentaire, tendre à la base.. . 0.10 à 66j Marne feuilletée, brunâtre ou verdâtre, avec taches blanches calcaires. . 67j Marne crème, tendre et douce . . 68j Calcaire solide, gris, dolomitique; Milioles et mollusques . Cerithium denticulatum , Lam. (2 var.), Lucina, — cristatum, Lam., Bryozoaires, etc. Natica Parisiensis, d’Orb., 69j Calcaire siliceux, sans fossiles, un peu fragmentaire . 0.25 70j Filet de marne feuilletée, très-brune, ferrugineuse. . 0.01 71j Calcaire siliceux, jaune, à grandes cassures, sans fossiles . 0.40 72j Calcaire siliceux, fragmentaire, à Cérites . . 0.06 (1) Les couches 60j à 64j sont atteintes à l'entrée de la tranchée par deux ravi¬ nements quaternaires profonds. 0.30 0.15 0.10 0.08 0.15 0.05 0.15 0.40 0.01 0.08 0.22 0.25 0.20 0.01 0.15 0.15 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 2o7 73j Marne très-blanche, tendre. . 74j Marne verte, feuilletée . 75j Calcaire marneux, crème, à lits endurcis ■ \ À. Calcaire siliceux, crème. . /b I B. Le môme stratifié en plaquettes. . . 77j Calcaire siliceux, tabulaire. . 78j Marne blanche . 79j Calcaire très-siliceux. . 80j Marne calcaire, blanche, fragmentaire . 81j Calcaire siliceux, compacte . 82j Marne blanche, crasseuse . SA. Calcaire désagrégé, arénacô, dolomitique, fossilifère. . B. Calcaire très- dur, fossilifère (moules) . C. Calcaire stratifié, dur, fossilifère, dolomitique et friable par places. . Fusus angulatus, Lam., Natica Parisienne, d’Orb., Cerithium pleurotomoïdes, Lam., — Bonelli, Desh. , — Btaimillei, Desh. , — denticulatum, Lam., var. con~ tiguum, Desh., — . unisulcatum, Desh., Solarium, 0.0L 0.01 0.26 0.16 0.13 0.15 0.25 0.20 0.30 0.20 0.12 0.40 0.25 0.20 Turritella, Trochus, Trigonocœlia crassa, Desh., Cardnim obliquum, Lam., Modiola crenella, Desh., Lucina, Cardita, Nucula. L état dolomitique de la roche n’a laissé subsister aucun Foraminifère. 84j Calcaire marneux, blanc, concrétionné. fragmentaire; contact inférieur très-net . 0.35 85j Calcaire très-siliceux, très-dur, tabulaire; rares Cérites . 0.15 86j Calcaire marneux, fragmentaire, sans fossiles. . . 0.35 87j Argile brunâtre ou verdâtre, avec parties calcaires blanches . 0.10 88j Marne calcaire, blanchâtre, endurcie, fragmentaire, à cassures chargées de dendrites; nodules calcaires à la base; traces de Cérites ; sommet du Calcaire grossier . 0.45 89j Argile très-sableuse, grise ou jaunâtre, avec galets noirs très-roulés, sans fossiles . 0.05 90j Sable blanc ou jaune, fin, sans fossiles ni galets, argileux à la base. . . 1.30 91 j Sable jaune, avec galets, blocs de grès et fossiles roulés épars . 0.50 92j Grès dur, grisâtre, impur, masqué par un empierrement au centre de la tranchée sur 175ra . 0.40 à 0.70 93j Sable grossier, jaune, ferrugineux ou blanchâtre, à galets, poudingues et débris roulés variés; Nummulitcs variolaria et autres fossiles dont on trouvera plus loin la liste . 1.60 (Vers le passage à niveau il s’intercale ici un banc de grès avec ondulations remarquables.) 94j Sables et grès blancs, purs, sans fossiles ni galets, passant à un grès à cassure biaise. . . 2.40 à 3.00 95j Grès blanc, tabulaire, continu. . 0.50 96j Sable calcareux, jaune, demi-fin, passant à des grés feuilletés, à stratifi¬ cation oblique, surtout au sommet; Nummulites variolaria et fossiles uombreux dont nous donnons plus loin la liste . 97j Sable blanc, fin, sans fossiles, visible seulement au centre et au sommet 17 1.70 258 DOLLFUS LT VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. de la tranchée {9m00 du rail), sur ... . . . . 0.50 Il passe à la terre de bruyère, qui a 0m80. h. Tranchées de la gare de Méry. Dans cette région de 522 mètres, qui commence au passage à niveau du chemin de Méry à Frépilion, pour finir à la route départementale n° 7, nous observons deux tran¬ chées. La première, de 20Gm, fait suite à la tranchée Lamoignon et ne montre que des sables blancs ou jaunes, sans fossiles, n° 94, super¬ posés à des sables à Nummulites variolaria, n° 93, et surmontés par un banc de grès tabulaire, n° 95; des éboulis sableux et terreux puis¬ sants apparaissent au-dessus. La seconde tranchée, située à la station même de Méry, niontre : 94-95k Sable jaune, sans fossiles, parfois blanc, avec rognons gréseux alignés vers la partie supérieure : visible tant dans la cave du garde-barrière qu’au-dessus des rails (1.50 -f- 1.00) . 2*50 SA. Grès tabulaire, à grandes cassures, à stratification oblique; Num¬ mulites variolaria, Ostrea , etc . 0.50 B. Sable jaunâtre, à Nummulites variolaria, galets, etc . 0.50 se confondant avec le limon du bois . 1.00 Faune des Sables moyens (partie inférieure). Couche 93. Larnna elegans, Ag., Otodus obliquus, Ag.. Psammocarcinus Ilericarti, Desm. sp., Turritella Heberti, Desh., Corbula gallica,. Lam., Pectenplebeius , Lam., Ostrea lamellaris, Lam., — dorsata , Desh., — Defrancei, Desh., — plicata, Defr., — gryphina, Desh., Trochoseris distorta, Mich., Stylocœnia emarciata, Lam. sp., Turbinolia dispar, Defr., Pectunculus pulvinatus , Chaîna, Echinocyamus, etc., remaniés. Circophyllia truncata, Goldf. sp., Madrepora Solanderi, Defr., Cithare a Deshayesi , Mich. sp., Axopora Solanderi, Defr. sp., Lobopsammia tariosa, Goldf. sp., Astreopora panicea, de Blainv. sp., — asperrima, Mich. sp., Nummulites variolaria, Lam. sp., Fluslra (2 espèces nouvelles), Foraminifères roulés, Serpula, Clionia, Entomostracés, Cardita, Lucina saxorum, Ctrithium, Cidaris , Faune des Sables moyens, (partie inférieure). Couche 96. Lamna elegans, Ag.. Psammocarcinus Hericarti, Desm. sp., Corbula gaüica, Lam., Cytherea elegans, Lam., Cyrena deperdiia, Desh., Trigonocœlia cancellata. Desh., — media, Desh-. , Cardita sulcâta, Brand., Î878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. Cardita as per a, Lam., Teredo sp., Madrepora deformis, Mich. sp., Melania lactea, Lam.. hordacea, Lam., Solanderi. Mich. (le même que Dendracis Geroillei, Defr. sp.?), Oslrea dorsata, Desh. (O. hybrida in- Axopora Solanderi, Defr. sp., Circophyllia truncata, Goldf. sp., Astreopora asperrima, Mich. sp., cluse ?), cc, — lavnellarù. Desh., r, — cucullaris, Lam., r, — plicata, Defr., r, — gryphina, Desh., r, Stylocœnia emarciata, Lam. sp., Nummulites variolaria, Lam., cc, Autres Foraminifères roulés, Nummulites lœvigata, Cerithium lapi- panicea, Blainv. sp., Turbinolia dispar, Defr., Lobopsammia cariosa, Goldf. sp.. Trochoseris distorta, Mich. sp., Madrepora ornata, Mich., dam, etc., remaniés. Section IV. l. Tranchée de Sognolles-Méry . Celle tranchée, l’une des plus importantes de notre coupe, est fort longue. Nous commençons la coupe au niveau de la voie de garage d’un atelier de chargement de pierres de taille. 961 Grès oblique, à Nummulites variolaria; surface ondulée en rides orien¬ tées E. 35° N., crêtes espacées de lm, dépressions deOm15. 971 Sable blanc, jauni à la base, avec zones ferrugineuses, sans fossiles . . 2.50 981 Grès dur, tabulaire, à surface mamelonnée, sans fossiles. . . . 0.40à 0.50 Ce grès brisé en grandes dalles descend par étages sur la pente des sables au contact du limon. 991 Sable noir, ligniteux. . . . 0.10 1001 Sable verdâtre, à fossiles nombreux (voir la liste plus loin) . . 0.35 à 0.40 1011 Grès fossilifère, blanc, irrégulièrement agglutiné . . 0.07 1021 Sable blanchâtre, fossilifère . . 0.09 1031 Grès fossilifère, à surface mamelonnée . . . . 0.13 Les fossiles des couches 100 à 103 paraissent les mêmes du haut en bas : Cerithium scalaroïdes, C. Bouei, Cyrena deperdila, etc. LOI1 Sable blanc, calcareux, consistant, marbré de jaune, sans fossiles . . . 0.30 1051 Grès calcarifère, avec vestiges de fossiles. ... . .. . . 0.05 1061 Calcaire blanc, dur, sans fossiles . 0.17 1071 Sable calcareux, blanc ou jaunâtre, d’épaisseur variable, avec fossiles nombreux (voir plus loin la liste); Avicula Defrancei. .... 0.00 à 0.15 1081 Filet marneux, vert . . . . 0.03 1091 Alternances de filets très-fins d’argile grise et de sable fin, blanc-gris, avec silex noir interstratifié (altitude. 79m;. . . 0.15 1101 Calcaire marneux, couleur crème, avec veinules argileuses, vertes. .. . 0.15 lll1 Filet argileux, ligniteux . . . 0.02 1121 Calcaire marneux, tendre, couleur cr me . 0.24 1131 Calcaire dur, à veinules vertes, en deux bancs, renfermant parfois une zone de calcaire tendre ; Bithinies écrasées. . . . . . . 0.32 1141 Calcaire tendre, sans veinules ni fossiles . 0.30 à 0.40 18 fév. 260 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE MÉrtY. 1151 Calcaire blanc-crême, plus ou moins dur et marneux, stratifié ; lieux ou trois délits assez nets; Bithiniaatomus, Desh . 1161 Calcaire très-dur. stratifié; rares Bithinies . /Marnes blanches, tendres, avec Cyclostoma mumia, Lam., Bithinia \ I pusilla, Desh., B. subulata. Desh.: I A. Marne à Cvclostomes . . ; 0.05 j B. Quartz carié dans un filet ferrugineux . 0.03 117m C. Marne blanche à Cyclostomes . 0.12 I D. Marne à Bithinies . 0.02 I E. Marne sans fossiles . 0.03 l F. Marne fissile, avec Cyclostomes dans les délits . . . . ^ 0.08 \ G. Marne sans fossiles; Cyclostomes sur le délit supérieur. 0.07 / 1181 Marne brunâtre, avec Bithinies écrasées . . . * 1191 Marne blanche, tendre, avec nombreux Cyclostomes . 1201 Calcaire dur, avec vestiges de Bithinies : un délit marneux au milieu. . 1211 Marne crème ou rosée, à Cyclostomes. . . 1221 Filet couleur café, avec Bithinies écrasées . . . . . 1231 Marne blanche, à Bithinia atomus, Desh . 0.15 à 1241 Calcaire dur, à veinules vertes; délit supérieur marneux, vert. . . . 1251 Calcaire dur, siliceux . 1261 Marne gréseuse, sableuse même au sommet, verdâtre ou jaunâtre, avec un filet brun à la base . 0.15 à 1271 Grès verdâtre, calcarifère, fissile . . 1281 Argile sableuse, verdâtre ou rouillée, délitée, avec fossiles comprimés : Cerithium pleur otomoïdes, Lam., cc, — bi carinatum?, Lam.. r, Paludina Matheroni?, Desh., Planorbis, Cardium granulosum, Lam., c, Psammobia Baudoni ?, Cythcre n. sp. , aff. C. Jurinei, Münst., cc, Débris de Poissons. I291 Calcaire tendre, à Bithinies : B. atomus. Desh.. B. pusilla , Desh. 0.07 à 1301 Calcaire dur, à Bithinies . . 0.05 à 1311 Marne blanche, crème, tendre . 0.10 à 1321 Calcaire marneux, couleur bois, grumeleux ; grumeaux de petits cailloux calcaires arrondis . 0.05 à 1331 Marne blanchâtre, crayeuse, assez dure, avec Fucoïdes? . . . . 0.10 à 1341 Calcaire dur, siliceux . 1351 Calcaire tendre, marneux, avec tests brisés de coquilles. ... 0.30 à 1361 Calcaire siliceux, sans fossiles . 1371 Calcaire compacte, avec rognons très-durs . 1381 Marne couleur de chocolat ou lie de vin, à rognons de silex à surface bleu-turquoise et blanche, couleurs variables suivant le degré d’humi¬ dité; débris de coquilles . 0.00 à Cette couche apparaît entre les deux ponts supérieurs à la voie et prend vers le second sa plus grande épaisseur. Comme nous l’avons dit pour le Calcaire grossier, les couches plongent et s’épaississent au sud-sud-est, en contre-pente de la voie. 1391 Calcaire siliceux, blanc ou jaune, pétri de fossiles ........... Limnœa longiscata , Brong., | Planorbis rotundalu-, Brard. 1401 Calcaire siliceux, sans fossiles . . . . 0.25 à 1411 Argile verdâtre ou jaunâtre, panachée, stratifiée. . . 0.05 à 0.98 0.38 0.40 0.01 0.11 0.16 0.07 0.02 0.25 0.05 0.07 0 20 0.15 0.25 0.20 0.18 0.15 0.12 0.16 0.20 0.50 0.45 0.15 0.10 0.06 0.30 0.20 1878. DOLLFUS ET VASSEUa. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 201 1421 Calcaire siliceux, dur, sec. . . . 0.07 1431 Banc de grès verdâtre, à fossiles ferrugineux déformés . 0 20 Cerithium Cordieri, Desh., var., — tricarinatum, Lam.. — echidnoïdes ?, Lam., Natica Parisiensis, d’Orb., Cardium sp. ?, Psammobia neglecta?, Desh., un peu plus inéquilatérale que le type, Cardita pusilla, Desh., Diplodonta ind., Lucina (deux espèces) . 1441 Sable vert, un peu argileux, passant par oxydation à un sable jaune, ferrugineux, avec rognons gréseux, arrondis, très-durs, surtout à lm20 et 4m10 de la base ; au sommet, tablettes gréseuses ; à la partie moyenne, un banc à fossiles très-friables . 5 50 Ostrea plicata, Defr., ] Lucina saxorum, Lam.. — dorsata, Desh., j Cardita sp. 1451 Marne blanche . 0.00 à 0.20 1161 Argile brune et verte, feuilletée . 0.03 1471 Calcaire siliceux, tabulaire . 0.20 à 0.50 1481 Marne jaunâtre (couleur mastic), fossilifère, se développant aux dépens de la couche 147; points ferrugineux, végétaux . 0.00 à 0.07 1491 Marne verte et brune, feuilletée, fossilifère (altitude, 90m60). . . 0.15 à 0.30 Pholadomya Ludensis, Desh., ! Corbula pixidicula, Desh., Crassatella Desmaresti, Desh., ( Psammobia sp. ? 1501 Calcaire siliceux, finement stratifié, fossilifère, visible seulement à l’état disloqué à l’extrémité de la coupe Pince de Crustacé (Psammocarcinus Hericarti?), Corbula pixidicula. Desh., Crassatella Desmaresti, Desh., . 0.00 à 0.10 Cardita divergeas , Desh., deux var., Cardium granulosum, Lam., A nomia, Lucina , etc. 1511 Quartz carié, grossier, ferrugineux . 0.03 à 0.07 1521 Calcaire siliceux, dur . . 0.20 à 0.30 1531 Marne blanche, à points ferrugineux . 1.G0 Cette dernière couche n’est visible que sous le second pont; elle se confond avec la terre végétale, qui a également . 1.00 m. Tranchée de Sognolles-Frépillon. Cette petite tranchée occupe le point culminant de la voie et n’a que 225 mètres; elle est ouverte dans le gypse et présente à l’entrée un éboulement important en Y, des mar¬ nes suprà-gypseuses et des sables supérieurs aux meulières, dans un ordre normal. Comme cette tranchée du gypse ne montrait pas à la base les couches supérieures de la tranchée précédente, nous y avons fait exécuter une fouille, qui à 5m50 en contrebas du rail a retrouvé les marnes à Pholadomya. Voici la coupe observée : 149m Marne verte et brune, à Pholadomya, visible sur . 0.10 ( A. Calcaire gréseux, en plaquettes, à fossiles écrasés: Cardita, Ano - 150m < mia, Psammobia, etc . 0.07 ( B. Caloaire siliceux ou marne siliceuse, à retraits anguleux . 0.18 202 DûLLFUS ET VASSEl'R. CH IM l N DE FER DE ME R Y. 18 fév. / a. Filet de quartz carié très-grossier . . . . 0.03 I51m ! b- Marne légèrement feuilletée, brune ou blanche, avec cristaux de I quartz . 0.09 v c. Filet sableux, rougeâtre ou jaunâtre. . . 0.005 152-153“ Marne calcaire, blanchâtre, dure, à cassures ferrugineuses, rou¬ geâtres; on y remarque un filet de gypse de 0“005 à 0”05 du haut. . . 0.68 154“ Filet argileux, brun-rougeâtre, ferrugineux . 0.05 155“ Marne jaunâtre, avec rognons de gypse, surtout au sommet . 0.60 156” Marne brunâtre, tendre, avec gypse lenticulaire, lié à 155 . 0.06 ( a. Filet de gypse en fer de lance . 0.02 157“ < b. Gypse grossièrement cristallisé . 0.18 ( c. Gypse en gros cristaux (pied d’alouette) . . . 0.22 158” Gypse saccharoïde. . . 0.12 159“ Marne feuilletée, jaune, à fossiles écrasés . 0.20 Bairdia sp. aff. B. punctatella, Bosq., cc, Lucina inomata , Desh. (non L. He~ berti). Corbulomya triangula , Nyst, — Chevalieri , Desh., Cytherea elegans, Lam., Nucula sp. ?, Planorbis ind., Cerithium obliquatum ?, Desh . , Turritella incerta , Desh., Bithinia ind. 160” Gypse grossièrement cristallisé . . 0.10 à 161“ Gypse compacte, mais caverneux . 162“ Marne grise et jaune . . I a. Gypse saccharoïde . 0.20 \ 1 Délit marneux. j b. Gypse saccharoïde. . 0.08 I Délit marneux. f c. Gypse saccharoïde . . ' . 0.09 \ I Délit marneux. d. Gypse saccharoïde . 0.07 Délit marneux. e. Gypse saccharoïde . 0.10 Délit marneux. / 164“ Gypse saccharoïde . 165“ Gypse en fer de lance. . . . . 166“ Gypse saccharoïde compacte . 167“ Deux lits de cristaux en fer de lance séparés par 0“05 de gypse saccha¬ roïde . . 168“ Gypse saccharoïde pur . Cette couche est au niveau du rail au début de la falaise gypseuse après l’éboulement. 169“ Gypse fer de lance en deux lits . 0.10 à 170“ Gypse saccharoïde, d’épaisseur variable, profondément raviné; les iné¬ galités sont remplies par la couche 177 . 0.10 à 177“ Marne couleur mastic, compacte . 0.20 à 178“ Lit de grands fers de lance. . . 0.12 à 179” Gypse saccharoïde . .... 180“ Cristaux en fer de lance et argile . 0.08 à 181“ Gypse saccharoïde . . . 182“ Marne mastic. . . . . . ... . . . . . . . . ... . . . . \ . . ; 0.12 0.55 0.36 0.54 0.21 0.04 0.20 0.15 1.20 0.15 0.36 0.50 0.20 0.30 0.14 0.30 0.04 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FER DE 2G3 183” Gypse saccharoïde, en plaquettes, visible sur . 0.15 Ce gypse est raviné sous la terre végétale, quia 1”20 environ. Faune des Sables moyens (niveau moyen). Couches 100 à 103. Oliva Laumontiana, Lam., c, Cerithium crenatulatum, Desh., ce, — scalaroïdes, Desh., ce. Bouci, Desh. (type), c, — — var. coronatum, Desh., r, — Irochiforme, Desh., c, — mutabile, Lam., rr, Melania hordacea, Lam., cc, Natica Parisiensis, d’Orb., c, — epiglottina, Lam., r. Delphinula turbinoïdes, Lam., c, Planorbis nitidulus, Lam., cc, — rotundatus , Brard, r, Bithinia subulata, Desh., — Marsauxiana, Desh. , Calyptrœa trochiformis, Lam., r, Cyrena deperdita, Desh., cc, Trigonocœlia crassa, Desh., cc, Modiola subrostrata, Desh., r, Ostrea cucullaris, Lam., r, Acicularia pavantina , d’Arch., Quinqueloculines rares. Faune des Sables moyens (niveau supérieur). Couche 107. Fusus subcar 'matas, Lam., — poly gonus, Lam., var., Cerithium tuberculosum, Lam., var., — tricarinatum, Lam., r, — angustum, Desh . , cc, — çchidnoides, Lam., c, Cancellaria delecta, Desh., r, Natica Parisiensis, d’Orb., cc, — sp 1, Bithinia conica, C. Prévost, r, — pulchra. Desh., Nemalura mediana, Desh., r. Cardium obliquum, Lam., c, Area minuta. Desh., r, Auicula Dsfrancei , Desh. , c. Corbula angulata, Lam., c, Venus texta, Lam., c, Membraniporan. sp ., Entomostracés, Foraminifères très-beaux et très-nom¬ breux : Spirolina (2 espèces), Spiroloculina (2 esp.) , Quinqueloculina (5 esp.), Vertebralina (1 esp.)_, Nodosaria aff. N. irregularis, d’Orb. La lacune qu’on observe dans le numérotage entre les couches 170 et 177 correspond à six couches normales qui existent dans la carrière Henocque et qui sont ravinées dans la tranchée du chemin de ter. Section V. n. Carrière Henocque . Cette carrière, ouverte dans la butte de F ré- pillon à proximité de la voie ferrée, sur un point culminant, donne en trois endroits peu distants trois coupes dans la formation gypseuse et suprà-gypseuse : 1° en contrebas du chemin qui mène de la route départementale n° 7 au village de Frépillon; 2° dans la carrière du 264 DOLLFUS ET VASSEUR — CHEMIN DE FER DE MÉRY. J 8 fév. fond, au niveau de ladite route; 3° dans un grand pli où tout le ter¬ rain supérieur s’est alfaissé dans la région gauche de la même car¬ rière; ce pli, qui montre les couches fort peu dérangées, est dans l’axe de celui observé sur la voie du chemin de fer à l’entrée de la tran¬ chée m. La succession entre la partie horizontale et la partie inclinée est parfaitement normale, sans accident ni lacune. I. 163-16 in Gypse saccharoïde, avec délits marneux . 0.55 165“ Gypse en fer de lance . 0.01 166n — saccharoïde. stratifié . 0.18 167° — en fer de lance, en bancs ondulés . . .» . 0.10 168“ — saccharoïde, jauni . 0.90 169“ — cristallisé en deux bancs de fer de lance . 0.12 170“ — saccharoïde, blanc, à grain fin . 0.20 171“ — en petits délits ondulés . 0.10 172° — en fer de lance . 0.03 173“ — saccharoïde, blanc, fin . 0.10 174“ — ondulé. . 0.05 175“ — cristallin et ondulé, cristaux en désordre . 0.20 176“ — saccharoïde, en trois bancs : 0. 03 + 0. 04 -j- 0.18 = . 0.25 177“ Marne couleur mastic, à cassure fragmentaire . 0.08 à 0.10 178“ Gypse laminaire (grands cristaux) . 0.07 à 0.10 179“ — saccharoïde . 0.25 à 0.27 180" — en fer de lance . 0.15 à 0.20 181" — saccharoïde . 0.10 182" Petit lit marneux . 0.03 183" Gypse en fer de lance . 0.02 184" — saccharoïde . . . 0.12 à 0.14 185" — en fer de lance . 0.02 186" — saccharoïde, pur . 0.83 187" Horizon de la marne à silex ménilite (altitude, 95”) . 0.52 a. Marne blanc-jaunâtre . 0.06 b. Filet noir, ferrugineux . 0.001 e. Marne blanche, gvpseuse, à points ferreux . 0.06 d. Filet noir, ferrugineux . 0.001 e. Marne blanchâtre et jaune, à grandes cassures chargées de dendrites noires . 0.40 188" Marne très-gypseuse, jaunâtre, surtout au sommet . 0.40 189" Marne jaune et verdâtre (bleue quand elle est humide), avec points noirs végétaux . 0.12 190“ Marne blanc-jaune, très-gypseuse . 0.20 191" Gypse saccharoïde, en lits ondulés . 0.10 192“ Marne grise . 0.12 193" Marne gvpseuse, verdâtre à la base, ferrugineuse au milieu, blanche et gvpseuse au sommet. . . . . 0.80 à 0.90 194" Gypse ferrugineux, stratifié . 0.10 195“ Marne blanchâtre, à rognons gypseux . 0.25 196" Marne verte, en filet ondulé (altitude, 98m) . 0.03 197" Gypse saecharoïde, massif (haute masse, dite aussi lrc masse) ...... 8.00 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN DE FEU DE MÉUY. II. 197“ Gypse comme ci-dessus, fissuré irrégulièrement au sommet. 198“ Marne plus ou moins feuilletée, blanchâtre quand elle est sèche, bleuâtre quand elle est humide, vert-jaune ou ferrugineuse par alté¬ ration, avec très-petits filets gypseux (altitude, 107m12) . 199“ Marne calcaire, blanchâtre, parfois bleuâtre, toujours verdâtre au sommet ; fossiles rares : Bithinia Duchasteli, Nyst, Cypris . 200° Marne argileuse, verdâtre, feuilletée, avec filets de petites oolithes cal¬ caires, ferrugineuses . 20 in Marne blanchâtre, un peu feuilletée . 202n Filet argileux, vert . 203“ Marne calcaire, bleuâtre quand elle est humide, blanche quand elle est sèche, à cassures ferrugineuses par places ; quelques parties sont feuilletées et tachées de vert, ou grenues et jaunies ; fossiles rares, à test pulvérulent . . Bithinia Duchasteli , Nyst, 1 Lirnnœa ind., Planorbis planulatus, Desh., J Cypris. 201“ Marne argileuse, compacte à la base, feuilletée au sommet, verdâtre ou jaunâtre ; débris de Poissons ; petit lit gypseux intercalé . / a. Marne fragmentaire, verdâtre, plus pâle et très-fendillée au sommet. 205“ ] ô. Marne calcareuse, à cassures irrégulières . v c. Marne feuilletée, verte, avec quelques nodules blancs . * III. 206" Marne argileuse, verdâtre vers la base, blanchâtre au sommet, com¬ pacte mais fragile . 1.50 à 207“ Marne argileuse, blanche, crasseuse, comprise entre deux filets ferrugi¬ neux, parfois jaunie et fendillée . 208“ Marne blanche, analogue à 206 . 209" b. Marne blanche, pesante, un peu crasseuse, à points ferrugineux. c. Zone de filets ferrugineux . ( d. Marne blanche et jaune, crasseuse, fragmentaire . 210“ Marne feuilletée, jaune, ferrugineuse et verte par places, avec oolithes ferrugineuses, calcaires, cristaux de gypse et fossiles écrasés : Cerithium plicatum, Lam.. Cyrena convexa, Brongn. sp., Psammobia plana, Brongn. sp., Bithinia sp- ?, Cytheridea Muller i , Münst. sp.. lées. 211" Marne feuilletée, foncée, brune ou verte, avec filets gypseux et fossi¬ lifères . . a. Marne feuilletée, fragmentaire . 0.08 b. Lit fossilifère : Cyrena convexa , Psammobia plana, Bithi¬ nia sp.?, Cerithium plicatum, Cythérides, Poissons. c. Marne feuilletée, pure . 0.16 d. Lit fossilifère, analogue à b. e. Marne feuilletée . 0.56 f. Fossiles nombreux : Cerithium plicatum, Cytherea incras- sata. Cyrena convexa (C. semistriata, Desh.). 3.40 0.62 0.65 0.22 0.02 0.50 0.65 0.90 0.11 0.15 1.70 0.07 1.40 0.003 0.15 0.02 0.15 0 45 rou- 0.80 266 DOLLFUS ET VASSEUR. — GHEMIN DE FER DE MERY. 18 fév. 212“ Argile vert foncé, compacte, mais fendillée, avec Cyrènes bivalves en place, non écrasées (Cyrena sp. ? très-bonibée) . 0.25 213“ Marne feuilletée, verdâtre et brunâtre, analogue à 211, parfois jaune- clair, avec lits ferrugineux . 1.42 I a. Marne feuilletée . 0.20 6. Horizon fossilifère : Psammobia plana, Cyrena convexa, Planorbis depressus, Nyst, Cerithium plicatum , Bithinia Duchasteli, Nyst, var plicata , d’Arch. et de Yern., Cy~ theridea Mulleri , Miinst. sp. (noires, roulées). c. Marne feuilletée . 0.20 d. Lit fossilifère. « e. Marne feuilletée . 0.50 f. Lits fossilifères; fossiles blancs, très-écrasés . 0.02 g. Marne verte, très-fossilifère . 0.50 Modiola angusta, A. Braun, cc, Cyrena convexa, Brongn., c, Cytherea incrassata, Sow., var. obtusangularis, c. Cerithium pli catum, Lam., — elegans, Desh., r, Planorbis sp. ?, r, \ Bithinia sp. ?, r, 214° Marne calcaire, blanchâtre, crasseuse, fragmentaire, un peu sableuse, avec un lit de granulations irrégulières ; lit fossilifère vers la base : Cyrena convexa, Cerithium , Bithinia, Limnæa, Planorbis, Cytheridea Mulleri, Münst. sp., cc, Charasp.? aff. C. Brongniarti . 1.00 215“ Argile vert-foncé, compacte . 0.11 à 0.15 216“ Rognons blancs ou bande de calcaire compacte, très-dur, siliceux, gris. . 0.07 217“ Argile d’un vert foncé, à nodules . 0.15 à 0.20 218“ Argile feuilletée, variable de couleur et d’alternances; nombreux délits ferrugineux ; lits brunâtres et blancs, sableux, sans'fossiles . 0.40 219“ Calcaire siliceux, gris-jaune, sec, avec dendrites, parfois en deux cor¬ dons (calcaire de Brie) . 0.12 220“ Marne verte et jaune, feuilletée, avec bandelettes sableuses et deux lits calcareux de 0m05 : l’inférieur à 0m30 du sommet, le supérieur à 0m12. 0.78 221“ Marne calcareuse, jaune, à moules de fossiles et taches noires (dite mo¬ lasse parisienne I) : . 0.45 Cytherea incrassata, Sow., var. glo- bularis, Sandb., Cardium scobinula, Môrian, Corbula, Cerithium plicatum, etc. 222“ Argile verdâtre, sableuse à la base, jaune et calcarifère au sommet ; ves- 223“ Argile verdâtre et brune, sableuse, à granulations calcaires à la base, feuilletée au sommet; fossiles nombreux à la partie moyenne, sem¬ blables à ceux de 221 . . 0.80 224“ Calcaire marneux et sableux, jaunâtre, compacte; un lit d ’Ostrea longirostris, Lam., dans un filet argileux vert, à la base (mo¬ lasse II) . 0.15 à 0.20 225“ Grès calcarifère, tendre, jaune, stratifié; débris coquilliers, grains de quartz blanc et oolithes calcaires, lié à 226 . . 0.40 226“ a. Sable grossier (aspect de falun), pétri de débris de coquilles et de granulations calcaires. . . . . 0.15 1878. DOLLFUS ET VASSEUR. CHEMIN DE FER DE MÉRY. 267 Balanus unguiformis ?, Sow., Cerithium plicatum, Lam., — trochleare, Lam. , Fusas , Natica, Ostrea cyathala, Lam., Cythereaincrassata , Sow.. Lucina, Corbulomya, Corbula, Milioles roulées très-variées. 6. Grès grossier, en plaquettes, à délits argileux . 0.05 227° Argile brune, terreuse, un peu compacte et plastique au contact de la couche supérieure . 0.12 228“ Marne calcaire, sableuse, jaune, à fossiles nombreux: Cylherea, Ostrea , Cérithes (molasse III) . 0.30 229° Argile verdâtre ou blanchâtre, pétrie d 'Ostrea cyathula . 0.50 230“ Argile verdâtre, sableuse, à fossiles blancs nombreux : Corbula, etc,. (Voir la liste plus loin) (altitude, 127m40) . 0.25 231" Argile grise, avec débris, se confondant avec le limon et la terre végé¬ tale ; ensemble . 0.80 o. Village de Frêpillon. Au niveau des dernières maisons de Fré- pillon, sur le chemin de Bessancourt, au pied du mamelon qui sépare ces deux villages, au-dessous du niveau d’eau de la base des sables jaunes, nous avons pu relever la succession suivante, qui se raccorde successivement avec les dernières couches précédentes à une altitude de 3m à peine au dessous des couches supposées redressées de la car¬ rière Henocque: ce qui s’explique par la pente naturelle de toutes les couches vers le sud-est. Il n’y a point de lacune: la comparaison at¬ tentive avec les séries analogues voisines complètes (Herblay, Sannois) peut lever tous les doutes. 230° Sable argileux, verdâtre, à fossiles variés (Corbul.es), sur . . 0.15 231° Argile grise, un peu sableuse, à fossiles blancs : Ostrea cyathula , Cythe- rea incrassata . . 0.20 232° Sable blanc ou jaune, fin, micacé, avec quelques lits d'argile grise, visi¬ ble sur . ' . . 2.00 En montant le chemin, le sable 232 devient rubané, panaché, rou¬ geâtre, et est bien visible sur 4m à la bifurcation des chemins de Bes- sancourt et de Villiers-Adam. Si l’on prend ce dernier chemin et qu’on le suive sur environ 300 mètres, on trouve à droite un chemin creux qui monte à l’ancien moulin de Bessancourt et dans lequel le sable est continuellement visible ; 30 mètres plus haut des lits argileux appa¬ raissent dans le sable jaune ou ferrugineux ; on arrive ensuite sur le plateau. p. Moulin de Bessancourt . A la cote 169, sur le plateau, nous avons relevé la coupe suivante, qui complète notre coupe et la série des couches parisiennes : 268 DOLLFUS ET VASSEUR. — CHEMIN ÜE FER DE MÉKY. 18 fév. 232p Sable blanc et jaune, sans fossiles. Lacune de 2 à 3 mètres où rien n'est visible. 233p Argile plastique, grise à la base, rouge et panachée au sommet, se char¬ geant de plus en plus, vers la base, de blocs d’un calcaire siliceux, très-dur, fossilifère, celluleux vers le haut, sans stratification appa¬ rente (meulières); visible sur . 4.00 Liinnœa cylindrica, Brard, — ventricosa, Brongn., — cornea, Brongn., Bithinia Brongniarti, G. Dollf. [B. pygmœa, Brongn., in Desh. (pars), Descr. An. sans vert. bass. Paris, pl. XXXIII, fig. 12-15), Planorbis cornu, Brongn., — SP • Valvata disjuncta, G. Dollf., Chara medicaginula, Lam., — Brongniarti, Al. Braun. 234p Diluvium de blocs anguleux de meulières et de fragments de grès fer¬ rugineux en plaquettes ou granulé . 0.15 235p Limon ou terre à briques . . . 0.20 236p Terre végétale . ■ . . . 0.10 Faune des Sables supérieurs (horizon des marnes à Corbules). Couche 230. Myliobates sp. ?, Serpula corrugata?, Goldf., Balanus unguiformis, Sow., Bairdia s-ubdeltoïdea, Miinst. sp., var. gibba, Cythereis ceratoptera, Bosq. sp., Cytherella Jonesi, Bosq., Cytheridea Mulleri, Miinst. sp., type oligocenica, Cythere multinervis, Reuss (1), — gyrosa, Rœm., — striatopunctata, Rœm., — sp. aff. C. lœvis, Rœm., — sp. aff. C. trachipora, Jones, Cerithium conjunctum, Desh., — Boblayei, Desh., — limula, Desh., Trochus subcarinatus, Lam., Natica Nysti, d’Orb., Rissoa inchoata, Desh., — turbinata, Defr., — biangulata, Desh., Teinostoma decussatum, Sandb., Tornatella limnœiformis, Sandb., Chenopus speciosus, Schloth., Calyptrœa labellata. Desh., Melania Nysti, Desh. sp., — semidecussata, Lam., Odostomia plicatula, Desh., Turbonilla Aonis, d’Orb., — imbricataria, Desh., — Nysti, d’Orb., Cylichna minuta, Desh. sp., Corbula subpisum , d’Orb., — deleta , Desh.. Cytherea incrassata, Sow . , Cardium Defrancei, Desh., Mytilus denticulatus , Lam., Ostrea cyathula, Lam., Lucina, Cardita, Nucula, Polymorphina gibba, d’Orb. sp., Triloculina subin flata, Reuss (roulés), Quinqueloculina angusta, Phil. sp. ( id .), Lepralia cretacea, Desm. et Les. sp., Clionia n. sp. (1) Zur f jss. F auna der Oligocânschichten von Gaas ; 1869. (G. D.) 1878. D0LLFUS. — CHEMIN DE FED DE MER Y. 269 2e partie : Comparaisons et Classl^cation, par M. G. Ooïlftis. ïntroduction. Après l*énumération un peu aride de la première partie, dans la¬ quelle toute interprétation et discussion des faits a été évitée, il con¬ vient de faire ressortir les groupements naturels et les assimilations, les méthodes et les observations originales que le grand nombre de documents présentés a pu mettre en lumière. La recherche d’une classification nouvelle n’est point une vaine occupation, quand elle a pour base une appréciation de plus en plus soigneuse et approfondie des caractères et une étude de plus en plus minutieuse et étendue des faits. A ce point de vue, la comparaison qu’on peut faire des classifications successives n’est donc qu’une revue des progrès continus des observations, et le court historique que je vais faire des grandes subdivisions aujourd’hui admises dans les formations parisiennes, n’est qu’un appel à de nouvelles observations permettant de faire mieux encore. La place restreinte dont je dispose m’empêchera de reproduire, d’analyser et de commenter avec autant de détails que j’aurais désiré le faire, tous les nombreux travaux publiés jusqu’ici sur la strati¬ graphie du bassin de Paris; j’espère cependant n’en avoir omis aucun d’important. Les Sables inférieurs n’apparaissent presque point dans notre coupe; je les laisserai de côté, les ayant du reste déjà étudiés ailleurs (1). Calcaire grossier. La subdivision d’une masse aussi importante que celle du Calcaire grossier a, dès l’origine des études géologiques, paru nécessaire ; mais elle a été différemment comprise, et c’est encore aujourd’hui, malgré des observations nombreuses, une entreprise délicate. Je ne connais aucune discordance réelle dans l’épaisseur de cette masse et tout au plus quelques ravinements ou lacunes; la succession de la faune est continue et le cantonnement de telle ou telle espèce dans tel ou tel niveau n’a rien d’absolu et ne permet qu’une présomption. Ainsi la Nummulites lœvigata du Calcaire grossier inférieur n’existe pas tou- (1) Ann . Soc. géol. Nord , t. III, p. 153 ; t. IV, p. 19; t. V, p. 5 ; 1876-77. 270 DOLLFUS. CHEMIN DE FED DE MÉRY. 18 fév. jours dans les assises les plus basses et se retrouve dans le Calcaire grossier moyen; YOrbitolites complanata , si abondante à la partie supérieure du Calcaire grossier moyen, se rencontre dès le banc à Ce- rithium giganteum et se propage dans les Caillasses. Restent les carac¬ tères minéralogiques; assez constants dans leur ordre sur toute la surface du bassin de Paris, ils ont été employés jusqu’ici avec avantage, et il ne me semble guère possible de les remplacer. A la base, le Calcaire grossier inferieur est généralement glauco - nieux et sableux; les points verts forment parfois la roche presque entière ; d’autres fois ils se réduisent à des picots disséminés dans une masse jaune-blanchâtre; la faune renferme bon nombre d’espèces communes avec celles des Sables inférieurs. La dernière couche du Calcaire grossier inférieur est la couche à Cerithium giganteum , dans laquelle la glauconie se fait rare sur bien des points, et où l'indivi¬ dualité de la faune apparaît très-nettement. Le Calcaire grossier moyen est blanc, légèrement jauni, essentielle¬ ment calcaire, à débris organiques nombreux. On n’y observe ni les bancs franchement sablo-glauconieux, ni les bancs silicéo-marneux, qui caractérisent les autres divisions. C’est une masse homogène, dans laquelle on peut à grand’peine faire des subdivisions. Le Calcaire grossier supérieur est indiqué par la variété de sa com¬ position minéralogique, par la minceur des bancs, par la fréquence de ses accidents minéralogiques, enfin par une faune marine ou sau¬ mâtre qui se propage en partie dans les Sables moyens. Cuvier et Brongniart, dès 1810, puis en 1835, ont divisé le Calcaire grossier en quatre systèmes; ils partageaient en deux les Caillasses pour en faire les deux systèmes supérieurs. Sauf sur ce point, leur classification est très-voisine de celle que j’ai adoptée. Dans sa Description géologique du département de V Aisne (1843), M. d’Archiac a donné une division différente en quatre étages, dans laquelle il place à tort les couches à Cerithium giganteum et à Num- mulites dans le Calcaire grossier moyen (33 étage) ; le vrai calcaire à Milioles est réuni à la base des Caillasses pour former un autre en¬ semble (2e étage). D’un autre côté, d’Archiac comprend dans sa Glauconie grossière (4e étage) des couches qui appartiennent certai¬ nement au meme système que les Nummulites et ne sauraient former un étage différent. Cette classification n’est pas modifiée dans Y His¬ toire des progrès de la Géologie (1). M. Graves distingue sous le nom de marnes du Calcaire grossier les couches du quatrième système de Cuvier et Brongniart, tout en (1) Eist. Pr.Géol., t. II, p. 580; 1849. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 271 annonçant qu’il n’est pas possible de trouver une limite géognostique entre cette division et celle qui lui est inférieure, le Calcaire grossier supérieur présentant les mêmes variations que les marnes qui lui sont superposées. Pour cet auteur, le Calcaire grossier inférieur (glauconie grossière) comprend trois divisions : calcaire à Cerithium giganteum, calcaire à Nummulites lœvigata, sable glaucouieux à N. lœvigata. En 1855 Ch. d’Orbigny faisait paraître son grand Tableau synoptique des terrains qui constituent le sol du bassin parisien, que je ne puis reproduire ici à cause de sa longueur, mais qui est encore aujourd’hui ce qui a été publié de plus complet sur les couches tertiaires du bassin de Paris. La même année, M. Michelot donnait à la Société géologique (1) le tableau suivant des assises du Calcaire grossier. Caillasses du Calcaire grossier. Calcaire grossier supérieur, Cérites. Calcaire grossier moyen, à lioles. Mi- Calcaire grossier inférieur, à Nummulites. j Caillasses sans coquilles (tripoli de Nanterre). ( Caillasses coquillières (rochette). /Roche (de Paris). Bancs-francs (de Paris). Cliquart (roches du haut de l'Aisne). Banc vert (et couches accessoires). Saint-Nom (roches du bas de l’Aisne). C Banc royal. ( Vergelés (lambourdes). / Bancs à Yerrains (Cerithium giganteum J ) Saint-Leu (roche des Forgets) . ( Bancs à Nummulites (N. lœvigata). Goubert, qui connaissait fort bien le Calcaire grossier, ne nous a laissé que des documents incomplets et peu précis sur ses découver¬ tes (2). En 1856, M. Michelot (3) a fixé au-dessous du banc vert, à la base même du Calcaire grossier supérieur, le niveau du calcaire lacustre de Longpont, dont la faune est identique avec celle du calcaire de Pro¬ vins décrit par Goubert (4) et du calcaire de Saint-Parres, près Nogent- sur-Seine, signalé par Leymerie (5). Calcaire grossier inférieur. Le contact inférieur du Calcaire grossier avec les sables fauves de Cuise est généralement très-net; il est indiqué le plus souvent avec (1) Bull., 2a sér., t. XII, p. 1315. (2) Bull., 2e sér., t. XVII, p. 137; 1859; et t. XX, p. 750; 1863. (3) Bull., 2e sér., t. XXI, p. 212; 1861. (4) Bull., 2e sér., t. XXIV, p. 151; 1866. (5) Bull., U* sér., t. XII, p. 13; 1810. 272 DOLLFUS. — CHEMIN DE FEU DE MÉUY. 18 fév. ravinement par une couche de débris roulés calcaires (Polypiers, dents de Squales), avec grains de quartz vert, qui repose sur des sables fins, glauconieux, avec ou sans rognons, ou bien sur des lits argilo-sableux et argilo-plastiques qui couronnent les sables de Guise. Ce niveau argileux du sommet des Sables intérieurs a été mis en lu¬ mière par d’Archiac; il avait été confondu avec les Lignites parM. Meî- leville (1). Son étendue dans l’Aisne et dans l’Oise, son importance hydrologique doivent ne le faire oublier dans aucune classification détaillée; sa liaison aux sables de Cuise est d’ailleurs tout à fait in¬ time. Cependant les choses ne se passent pas toujours ainsi : au nord du bassin, à Abbecourt et à Cuise, par exemple, il existe une masse assez épaisse de sables glauconieux, fossilifères, sans débris aussi marqués, avec Nummulites planulata remaniées des Sables inférieurs, et sans N. lævigata du Calcaire grossier inférieur, qui forme une transition plus délicate. Parfois encore, le Calcaire grossier inférieur est dolo- mitique et altéré presque jusqu’à la base, transformé en un sable roux, avec ou sans rognons; sa stratification et ses fossiles ont disparu, et son contact avec les sables de Cuise demande une grande attention pour pouvoir être précisé. Dans la coupe de Méry, le Calcaire grossier inférieur se compose, en résumé, de cinq horizons : 1. Sable glauconieux, parfois calcareux et endurci, avec cailloux de quartz vert, dents de Squales, débris roulés de Polypiers, etc . 3a 2. Calcaire grossier sableux, glauconieux, à Nummulites lævigata. ... 4a - 6a 3. Calcaire grossier sableux, glauconieux, à Cardium porulosum . 7â et 8a 4. Sable glauconieux, calcarifère, à Lenita patcllaris . 9a — 11® 5. Calcaire grossier glauconieux, à Cerithium giganteum . . 12aetl3a La pierre de Saint-Leu, 3, à Mollusques et à Oursins, donne un bon type du Calcaire grossier inférieur. Les fossiles de la couche à Lenita patellaris, 4, sont petits; je suis assez porté à les joindre à la division inférieure. Quant au calcaire à Cerithium giganteum , c’est un horizon sur lequel il n’y a pas à insister, et dont la faune à l’état arénacé est bien connue à Courtagnon, Damery, Chaumont, Grignon (inférieur), etc. On a remarqué dans notre série a des bancs sans fossiles; leur assi¬ milation et leur groupement avec les bancs voisins sont un peu con¬ ventionnels et provisoires, et donneront lieu, sans doute, à des modi¬ fications de détail. (1) Bull, lr3 sér., t. XII, p. 236; 1841. 1878. DO L LF U S. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 273 Calcaire grossier moyen. Le Calcaire grossier à Milioles montre les principaux niveaux sui¬ vants : 1. Calcaire à Milioles et Térébratules . 14-16 2. Masse de calcaire à Milioles, Turritelles et fossiles variés . 17 3. Calcaire à Fabularia et débris végétaux . « 18 et 19 4. Calcaire à Orbitolites et fossiles variés . . 21 et 22 5. Calcaire à tubulures, avec fossiles spéciaux . 23 Cet ensemble a 12 mètres d’épaisseur environ dans notre coupe; dans le centre du bassin sa puissance est plus grande encore et les bancs sont plus durs que sur les bords, où l’épaisseur diminue et où les horizons sont souvent sableux et très-fossilifères (Grignon, Parnes, Mouchy). La valeur industrielle la plus grande est dans les couches moyennes (nos 17-20). Les divisions que je viens d’indiquer sont plus difficiles à suivre ici que partout ailleurs, et l’épaisseur et les légers caractères des bancs sont variables. A la base, les bancs dit vergelés ou lambourdes, moins puissants et plus jaunes, fournissent plutôt des moellons. La partie moyenne est dite banc royal : c’est la belle pierre de taille; elle est d’autant plus recherchée quelle est plus fine, plus blanche, moins fis¬ surée et sans fossiles. Les bancs supérieurs, qui y sont joints parfois, en sont aussi parfois distraits et délaissés comme friables et remplis de tubulures; la faune en est caractéristique. Le contact du Calcaire grossier supérieur est généralement précis, et le premier banc qui apparaît, s’il n’est pas toujours le même, est toujours très-diffé¬ rent; dans la longueur de notre coupe, on a pu observer cette va¬ riation, que nous avons notée 24 bis d. Calcaire grossier supérieur. Je rapprocherai mes divisions de celles de M. Michelot, point par point, en tenant compte de la variabilité des détails. Le Saint-Nom est le calcaire avec Milioles inférieur des Caillasses ; parfois dolomitique et méconnaissable, il correspond aux couches 25 et 26. Le n° 24, tablette siliceuse à Méry, banc marneux à Cérites à Mériel, est un horizon inférieur accessoire, qu’il serait intéressant de suivre sur une grande étendue, comme premier aspect d’un nouvel ordre de choses. Le Banc vert est un horizon très-net, qui se compose sur les bords 18 27 4 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. de l’Oise, d’après les propres paroles de M. Michelot, de deux filets argileux (n03 27 et 30) circonscrivant un double banc de calcaire sili¬ ceux (nos 28 et 29) avec Cérites. Cet horizon est représenté ailleurs par des couches d’eau douce fossilifères, du plus grand intérêt. Le Cliquart est le banc de calcaire avec Milioles qui, supérieur au Banc vert, est symétrique du Saint-Nom placé au-dessous et avec lequel il a la plus grande ressemblance; il porte le n° 31 dans notre coupe, où il est malheureusement dolomitique ou siliceux. Ici se terminent les Caillasses inférieures. Banc franc et Roche (de Paris). Je comprends sous ce titre : 1° les couches dé calcaire siliceux 32 à 36, que leur transformation empêche de décrire d’une manière complète; 2° les couches 37 à 40, qui for¬ ment le grand horizon à Lucina saxorum des Caillasses. On verra, en suivant dans les diverses carrières ce petit ensemble, combien les couches peuvent avoir des caractères différents à de courtes distances, tout en conservant les mêmes fossiles et la même place stratigraphique, qui ne permettent pas de les méconnaître. Les couches 35 à 39 cor¬ respondent vraisemblablement au n° 87, Rochette, de Ch. d’Orbi- gny. M. Michelot fait commencer sa Rochette par le banc à Corbules, qui est le banc à plaquettes numéroté par nous 41 ; aucun caractère n’est indiqué pour son sommet. Comme dans notre coupe les couches à Corbules sont peu épaisses et se lient à celles qui renferment les Lucines, je suis porté à faire du tout un second ensemble sous la ru¬ brique de Caillasses moyennes. Je comprends encore comme toit dans cette division un banc sans fossiles, mais très-bien caractérisé, que j’ai revu identique à de grandes distances (nos 42-44) , composé d’un calcaire marneux fragmentaire, blanc, divisé en son milieu par une couche argileuse verte, de quel¬ ques centimètres d’épaisseur. Ce pourrait être la couche dite Tripoli de Nanterre. Comme j’aurai l’occasion de le montrer plus tard (1), une lacune ou une dénudation sépare souvent ce banc caillasseux du banc marin qui le surmonte. En supposant donc que les couches 42-44 soient les Caillasses sans fossiles de M. Michelot, ce qui est assez vraisemblable, les carrières à ciel ouvert exploitant rarement sous une plus grande épaisseur de terrains improductifs, on pourrait croire que le sommet du Calcaire grossier est atteint. Il est loin d’en être ainsi. Ch. d’Orbigny mentionne au-dessus de son n° 85, qui peut correspondre à la dernière assise de M. Michelot, un calcaire à Po¬ lypiers que j’ai retrouvé à Méry et dont je puis me servir comme (1) V. Coupe géologique du chemin de fer de Montsoult à l’Isle-Adam . infrà, séance du 20 mai 1878. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 275 base d’une nouvelle série de caillasses, d’environ 9m50 d épaisseur, dans laquelle nous avons pu numéroter quarante couches, nou¬ velles en très-grande partie pour la science. Cette série serait mes Caillasses supérieures; elle se subdivise en quatre horizons marins séparés par quatre horizons stériles, qui sont depuis la base : I. a. Calcaire grossier à faune franchement marine (Polypiers), très- fossilifère . (n° 46) ; b. Calcaire siliceux et marnes alternant, sans fossiles . (nos 47-59) II. c. Calcaire siliceux à Cérites . (n° 60) ; d. Marne sans fossiles . . (nos 61-67) III. e. Calcaire dur, à Cerithium denticulatum et C . cristatum .... (n° 68); f. Marne et calcaire siliceux . (nos 69-82) IV. g. Calcaire désagrégé et dolomitique, très-fossilifère . (n° 83) ; h . Calcaire siliceux et marnes variées . . (nos 81-88) Le contact des Sables moyens a lieu immédiatement au-dessus par un ravinement bien marqué sur tous les points. On trouvera dans la première partie les listes des fossiles des diverses assises que je viens de classer; ces faunules ont une grande ana¬ logie avec la faune des Sables moyens. Voici d’un coup d’œil la classification du Calcaire grossier supérieur telle que je la comprends : c. Sous-groupe supérieur, à Cardium obliquum et Ceri¬ thium denticulatum. B» Sous-groupe moyen, \ à Lucina saxorum et Corbula anatina . A. Sous-groupe inférieur, à Cerithium lapidum et Mi- lioles. /IV. |lll. II. q. /IV. jm. n . i. av. im. )h. 'i. Calcaire à Cardium obliquum et Cerithium Blanvillei. Calcaire à Cerithium denticulatum et C . cris¬ tatum. Calcaire siliceux, à Potamiies indéterminés. Calcaire à Polypiers f Stylocœnia J. Marne feuilletée, de 0m04, divisant un calcaire siliceux de lm60. Calcaire en plaquettes, à Corbuies (Rochette). Calcaire à Milioles et Lucina saxorum (Roche). Calcaire siliceux, à fossiles indéterminés (Bancs francs). Calcaire à Milioles (dolomitique) {Cliquant). Î Marne verte . ) Calcaire siliceux en deux bancs. , . > (Bai^c Marne verte . )vert)- Calcaire à Milioles (dolomitique) (Saint-Nom). Calcaire siliceux., à Potamides ; roches ac¬ cessoires. De la Dolomie dans le Calcaire grossier. La découverte de la dolomie dans le Calcaiie giossier n est pas an¬ cienne; on en trouve la première mention dans le compte-rendu de la 276 D0LLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. course faite à Pont-Sainte-Maxence par îa Société géologique sous la direction de M. de Yërneuil, lors de la session extraordinaire de Paris en 1855 (1). D’après M. Damour, qui en a donné peu après l’analyse et la for¬ mule (2), cette roche forme des amas entre le banc à Nummulites lœvigata et le calcaire à Cerithium giganteum, dont ils sont séparés par une très-mince couche d’argile brune; c’est un sable gris-jaune, à grains fins, qui au microscope présente souvent des cristaux rhom- boédriques complets et accessoirement des grains de quartz anguleux et des paillettes de mica. Depuis lors Goubert est revenu sur cette question avec quelques développements (3) ; il a retrouvé la couche dolomitique de Pont dans d’autres localités, a toujours intercalée dans le Calcaire grossier infé¬ rieur et tenant la place qu’occupe, de Conflans-Sainte-Honorine à Creil, la pierre de Saint-Leu, entre le banc à Nummulites lœvigata et celui à Verrains. » 11 cite Saint-Maximin, Verberie, Clermont-en-Beauvoisis, Joux-la-Yille, Parmain, etc. 11 croit que ces phénomènes sont contem¬ porains du dépôt du Calcaire grossier lui-même, et ne saurait y voir une dolomitisation par métamorphisme ou épigénie ou par des va¬ peurs de sel magnésien. « Le sable de Clermont est le résultat d’un double dépôt minéral simultané de carbonate calcaire et de sel de magnésie. « Nos observations ne me permettent pas d’accepter cette manière de voir, qui semble généralement admise. De la coupe de Méry, il résulte formellement : 1° que les accidents dolomitiques se reproduisent à plusieurs niveaux stratigraphiques ; 2° que leur degré d’intensité est variable; 3° qu’ils sont postérieurs à la formation des couches. Avant M. de Yernenil, d’autres observateurs avaient rencontré les sables dolomitiques, mais sans en reconnaître la nature; ils les con¬ sidéraient comme de simples accidents sableux du Calcaire grossier ou comme faisant partie des Sables inférieurs. Cuvier et Brongniart décrivent à ce niveau, à la descente de Presles, « un sable calcaire jaunâtre, mêlé de fer chloriteux et renfermant des rognons très-durs, souvent très-gros, formant des bancs inter¬ rompus, mais horizontaux, et composés d’un calcaire sableux à grains verts, agglutinés par un ciment spathique (4) ». Graves a été souvent gêné dans sa délimitation des Sables infé- (1) Bull., 28 sér., t. XII, p. 1328. (2) Bull., 2e sér., t. XIII, p. 68; 1855. (3) Bull., 2e sér., t. XVII, p. 138; 1859. (4) Peser. ge'ol. env . Paris , 3e éd., p. 234. J878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FEU DE MÉUY. 277 rieurs et du Calcaire grossier, par l’apparition dans le Calcaire grossier inférieur de ces couches sableuses, qui lui paraissaient constituer une liaison intime entre les deux étages (1). D’Archiac a signalé les mêmes accidents sableux, sans s’y arrêter, en bien des points de l’Aisne. Vers Coucy il dit : « A gauche du chemin de Fresnes, on exploite un calcaire jaunâtre, très-dur, à cas¬ sure miroitante, en rognons disséminés dans un sable jaune, et, à une distance de quelques centaines de mètres, le Calcaire grossier paraît reprendre son caractère ordinaire (2). » Entin, à Laon, M. Melleville (3) a vu et bien décrit les accidents dolomitiques ; il suppose que ces masses sont sorties à l’état boueux par des canaux souterrains de profondeurs inconnues,* en même temps que se formait le Calcaire grossier. Dans la coupe de Méry nous avons observé des faits de dolomitisa¬ tion en un grand nombre de points : d’abord dans des couches infé¬ rieures aux bancs à Cerithium giganteum, notamment dans la tran¬ chée de l’Oise ; puis nous avons signalé des phénomènes identiques affectant la couche à C. giganteum elle-même, dans les coupes du palier de l’église et de la station de Mériel ; enfin les mêmes acci¬ dents se sont présentés dans les couches inférieures et moyennes du Calcaire grossier moyen, soit dans la tranchée de la gare de Mériel, soit dans les petites tranchées du kilomètre 27 (couche 22). Dans le Calcaire grossier supérieur nous avons dû signaler des couches alté¬ rées aussi souvent que des couches normales, et nous avons indiqué la correspondance latérale des couches dans leurs deux états. Ainsi le phénomène atteint indifféremment toutes les assises du Calcaire gros¬ sier, mais avec une intensité fort variable ; cette intensité n’est cepen¬ dant point en relation avec la place stratigraphique, comme on peut s’en convaincre en jetant les yeux sur le tableau suivant, dans lequel je donne, comparées à l’analyse de M. Damour et entre elles, les analyses des principales assises dolomitiques de notre coupe, que mon ami M. J. Ogier, préparateur au Collège de France, a bien voulu exécuter sur ma demande avec son habileté et son obligeance habituelles : I II III IV V Carbonate de chaux . 55.3 47.3 54.0 57.9 55.0 — de magnésie . . . 37.2 37.1 34.5 37.4 36.2- Fer, silice, etc. ....... 7.5 15.6 11.5 4.7 8.8 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00 (1) Topogr. géogn. Oise , p. 310. (2) Descr. géol. Aisne, p. 121 ; 1843.. (3) Bull., 2e sér., t. XVII, p. 732; 1800. 278 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉBY. 18 fév. Dolomie . . 81.2 °/0 75 5 °/0 81.9 % 79.2 °/0 Carbonate de chaux libre . 3 .2 °/0 13.0 % 13.4 °/0 12.0 °/0 L’analyse I est celle de M. Damour; son échantillon est du niveau de notre couche 12 très-probablement. Le n° II est la dolomie ealcarifère du sol de la carrière Quesnel(I6f)- Le n° III est un calcaire dolomitique, à fossiles siliceux, pris à 136 mètres avant la carrière Quesnel, dans laquelle la même couche est à l’état normal (22e). Le n° IV est un calcaire dolomitique, dur, des caillasses à Milioles, provenant de la carrière de Mériel (314) Le n° V ëst un calcaire dolomitique, sableux, des caillasses de la tranchée Lamoignon ( 83 •>). Le n° III, des petites tranchées du kilomètre 27 (Calcaire grossier moyen), est celui qui renferme le moins de dolomie, mais sa teneur, 7b %, est encore bien remarquable. Les n°s IV et V appartiennent au Calcaire grossier supérieur ; le premier est dur, cristallin, à trous vides de Milioles, non encore remplis de matières pulvérulentes; c’est l’échantillon analysé le plus dolomitique et le plus exempt de matières étrangères. Le n° V est le type le plus élevé comme stratigraphie; sa teneur en dolomie est moyenne ; les matières étrangères sont siliceuses ; les fossiles, à l’état de moules, ne sont ni remplis de matière pulvéru¬ lente ni silicifiés (1). Au point de vue géographique, on peut considérer la vallée de l’Oise comme un des principaux centres de ces accidents magnésiens, dont nous n’avons pas vu de traces au midi de Conflans. En face de Mériel, à Valmondois, le chemin qui monte au plateau d’Auvers traverse une énorme masse de dolomie (12 mètres), dans laquelle les bancs stratifiés, durs, à demi altérés, alternent avec des sables provenant d’un calcaire complètement métamorphosé; à l’église de Valmondois le Calcaire grossier est altéré depuis la glauconie tout à fait inférieure jusqu’aux Caillasses; à 500 mètres plus loin, à Butry- Valmondois, les carrières du bord de l’Oise présentent une série normale complète toute intacte. Dans la vallée du Thérain, à Mouy, à Ully-Saint- Georges, je puis signaler des sables dolomitiques bien caractérisés. Dans la vallée de l’Aisne, à Aizy-Jouy, on exploite une carrière de Calcaire grossier à demi altéré, dont la partie pulvérulente passée au crible sert à la verrerie et dont les rognons durs, fossilifères, du calcaire à (1) M. Delesse a déjà signalé la présence de la magnésie et la rareté de l’alumine dans les marnes du Calcaire grossier. Revue cle Géologie/ 1. IV. p. 55; 1866; et t. V, p. 66; 1868. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 279 Milioles servent à l’empierrement. Je pourrais multiplier ces exem¬ ples. L’action modificatrice a été lente et continue; elle présente toutes les transitions d’une façon successive. Les éléments les plus faibles et les plus tendres sont d’abord atteints ; le calcaire semble devenir gré¬ seux et perd sa blancheur; de petits cristaux discernables apparaissent dans les interstices de la pâte; les fossiles sont ensuite atteints ; le test disparaît ; les cavités d’abord bien moulées s’affaissent et se remplissent de matières pulvérulentes; enfin toute trace organique disparaît. Quand la glauconie existe dans la roche, elle subit des modifications successives parallèles et intéressantes : de verte qu’elle était, elle devient brune; les grains, d’abord limités et luisants, grossissent, s’attendrissent, prennent un aspect terreux; enfin, chaque point glauconieux devient une petite tache jaune sans contours, avec une auréole dilfuse qui se perd dans la masse devenue cristalline. Les caractères stratigraphiques s’altèrent successivement : les points saillants, les fentes s’oblitèrent ; les lignes stratigraphiques se colorent, puis disparaissent, sans laisser de traces; certains bancs plus siliceux, moins altérables, résistent d’abord, puis s’émoussent aux angles, s’ar¬ rondissent, donnent naissance à des rognons et finissent par se fondre avec le reste en un amas irrégulier. Il reste parfois des rognons intacts de calcaire, au milieu de la masse transformée; ce qui indique en ces points une action plus rapide que là où l’imprégnation par imbibition totale n’a laissé aucune partie en dehors de l’action modificatrice commune. C’est surtout alors qu’on voit apparaître les accidents siliceux, soit par le remplissage de moules de coquilles, soit par la for¬ mation de nodules siliceux noirs, analogues aux silex de la Craie, au milieu d’une masse qui ne renfermait rien de semblable à l’origine. Les fossiles se trouvent englobés, moulés, remplis de silice blonde ou noire, sans qu’il soit possible de savoir par quelle voie sont arrivés ces nouveaux éléments. Quels rapports y a-t-il entre la silicification et la dolomitisation ? C’est une question que je ne saurais élucider. Mais d’où vient cette dolomitisation elle-même? J’ai cherché si elle n’avait pas lieu de pré¬ férence sur des lignes de fracture déterminées, si elle n’atteignait pas plutôt telle ou telle nature de roches, si elle n’était point en rapport avec les érosions actuelles ou avec les phénomènes diluviens; mais ces recherches sont restées sans résultat. L’action s’arrête fréquemment par une ligne droite à la base et au sommet; latéralement elle paraît bien plus ménagée. Je n’ai revu que très-rarement le filet argileux limite dont parle M. Damour, et rien n’a pu m’indiquer les motifs d’arrêt de l’action moléculaire postérieure qui a produit au sein de nos 280 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉAY. 18 fév. terrains tertiaires (i) les phénomènes si intéressants et encore si mal connus sur lesquels j’ai cru devoir insister un peu longuement. Sables moyens. L’intéressante assise des Sables moyens surmonte celle du Calcaire grossier dans presque toute son étendue géographique ; sa faune pré¬ sente un grand nombre d’espèces communes avec celles du même ter¬ rain. Quoiqu'on observe à leur contact un ravinement important et une différenciation minéralogique très- nette, en fait, ces deux masses de l’Éocène sont plus liées qu’on ne le suppose. Les Sables moyens se composent en résumé : à la base, de graviers et sables grossiers à débris roulés ; à la partie moyenne, de sables sili¬ ceux, fins, blancs, dans lesquels s’intercalent des bancs de grès calcaire et de calcaire pur; au sommet, de sables calcareux dans lesquels s’in¬ tercalent des filets marneux et des bancs calcaires formant passage à l’assise suivante, qui est le calcaire de Saint-Ouen. On s’accorde à placer la ligne de contact des Sables moyens et du calcaire de Saint-Ouen au-dessus du niveau marin sablo-calcaire dit de Mortefontaine ; cette limite, comme M. Tournouër l’a déjà fait remarquer, est d’ailleurs assez arbitraire. Les Sables moyens, comme assise, ont été méconnus par les premiers géologues parisiens. Cuvier et Brongniart (2) les ont cru en certains points intercalés dans le Calcaire grossier supérieur (Triel, Fresnes); ailleurs ils les ont considérés comme remplaçant le Calcaire grossier (Ezanville) ou comme analogues aux sables supérieurs au Gypse (Ermenonville, Nanteuil). La confusion était complète. En 1821, Constant Prévost (3) s’attacha à l’étude des grès de Beau- cliamp, près Pierrelaye, dans la vallée de Montmorency, et les suivant aux environs, ne tarda pas à se convaincre que les sables de cette localité formaient un horizon continu sous le Gypse, au sommet du Calcaire grossier. Très- préoccupé, à ce moment, de la question du mélange des espèces marines et des espèces continentales, ces cou- (1) M. Matheron a signalé dans le Crétacé du Midi des faits analogues de méta¬ morphisme magnésien (Bull., 2e sér., t. IV, p. 263; 1816) ; et nous avons vu ré¬ cemment à l’ouest d’Antibes, avec M. Potier, lors de l’excursion de la Société à Nice, des assises jurassiques moyennes également transformées. Ce phénomène semble donc présenter un caractère d’étendue et de généralité qu’on n’avait pas prévu au premier abord. (2) Essai sur la Géogr. minéral, des env. de Paris , p. 26 et 88; 1811. (3) 06s. sur les grès coquilliers de Beauchamp , Bull, de la Soc. philomathique, 1821. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 281 ches lui fournirent la démonstration qu’il cherchait de l’alternance des assises marines et des assises d’eau douce. Il donna plusieurs coupes de localités environnantes, dans lesquelles les Sables moyens couronnent le Calcaire grossier, mais sont souvent confondus avec les Caillasses. En 1829, Al. Brongniart, dans sa Théorie de la structure de la Terre publiée dans le Dictionnaire des Sciences naturelles (I), admit les sables de Beauchamp comme couronnant le Calcaire grossier et formant une dépendance des Caillasses. En 1835, Cuvier et Brongniart ajoutèrent peu à ces détails. Il faut arriver à d’Archiac (2) pour trouver un progrès sensible dans la clas¬ sification du terrain qui nous occupe: de 1837 à 1840, cet auteur décrit soigneusement les « Sables moyens », qu’il partage en 3 assises dont le peu de place dont je dispose ne me permet malheureusement pas de donner le détail critique; en 1843, il développe le même sujet et donne, pour le département de l’Aisne, la division suivante, à partir du haut : 1° calcaire marin ; 2° grès ; 3° sables. En 1847, Graves divise les Sables moyens, avec la précision et l’exactitude qu’on lui connaît, en trois horizons (3) : 3. Dépôts coquilliers et grès en bancs étendus, à fossiles nombreux mais petits (Portunus Hcricarti) ; ce dépôt alterne àNanteuil, Rozières, Ducy, avec un cal¬ caire d’eau douce. 2. Sables et grès puissants, peu fossilifères. 1. Sables fossilifères, avec débris roulés et galets (Nummidites variolariaj, et, comme lit subordonné, des marnes argilo-sableuses discontinues (base). Bien plus tard, M. Michelot relève à Triel (4) une coupe générale des Sables moyens, trop peu détaillée pour pouvoir nous être utile. Ch. d’Orbigny, dans son Tableau synoptique, admet 10 divisions ; mais, comme Goubert l’a fait observer, la succession donnée renferme une erreur importante : les sables d’Auvers, n° 72, y sont placés au- dessus des sables de Beauchamp, n° 73; c’est le contraire qui est vrai et absolument démontré. L’ordre des n03 70 et 71 paraît devoir être également inversé. En 1859, Goubert (5) donne des documents très-utiles sur la suc¬ cession des Sables moyens dans les vallées de la Marne et de l’Ourcq. Voici ses niveaux : (1) Op. cit., t. LIV, p. 129. (2) Bull, lre sér., t. IX, p. 54; 1837; t, X, p. 168, 1839; et t. XII, p. 39; 1840. (3) Topogr. géogn. Oise, p. 430. (4) Bull, 2« sér., t. XII, p. 1324; 1855. (5) Bull, , 2° sér., t. XVII, p. 141. 282 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. C, supérieur. B, moyen. A, inférieur. Sable fin ou argileux (Mortefontaine), ou calcaire marneux, avec Fusus polygonus, Cerithium Cordieri, C. pleur otomoïdes, C. trica- rinatum, Avicula fragilis, Corbula angulata. ! Sable à Melania hordacea de Beauchamp, remplacé par la pierre de Lizv ou de Louvres à Mary, Étrepilly, etc.; Cerithium, Bouci, C. scalaroïdes, Cytherea elegans , Portunus Hericarti. I Sable d’Ézanville, de Moiselles, et grès curviligne de Beau- b’ 1 champ ; Cyrena deperdita, Psammobia nitida, Cerithium mu- V tabile, C. tuberculosum. Sable à fossiles brisés et galets; Nummulites variolaria , Polypiers (Auvers, Acy). Peu après, le même auteur, saisissant l’occasion des travaux de percée du boulevard Malesherbes, publie une coupe intéressante qui montre la superposition du calcaire de Saint-Ouen aux Sables moyens (1). Enfin, poursuivant le même horizon, Goubert donne en 1861 (2) la coupe des Sables moyens à Lizy-sur-Ourcq, où elle offre un intérêt capital. La classification y est reprise comme suit : C. J 5-8. Calcaire à Avicula fragilis. (9-11. Bouzin gris, passant au calcaire de Lizy; Cerithium tuberculatum , C. Bouei, Portunus Hericarti. 12. Sables à Cérithes : C. Bouei , C. crenatulatum, C. thiarella , C. scalaroïdes. d. \ 13. Cordon de Mytilus Rigaulti. I 14. Grès gris, représentant le grès exploité à Beauchamp. 15. Sables à Melania lactea ; Psammobia , Cardium, Natica mutabilis, Cor- \ bula gallica, Cyrena deperdita. A. | 16-21. Sables divers, avec Nummulites variolaria. Le contact des Caillasses n’est pas indiqué; l’épaisseur des couches 12 et 19 fait défaut. Aucun document nouveau n’a été publié, à ma connaissance, de 1861 à 1876, époque où MM. L. Carez et Vasseur ont donné la coupe de la terrasse de La Frette-sous-Cormeilles (3). On pourra comparer avec intérêt cette coupe avec celle de Méry. Il demeure donc établi qu’il existe au contact du Calcaire grossier supérieur, des sables et des couches argilo-sableuses variées, sans fossiles, avant d’arriver au lit à débris roulés, à fossiles abondants et brisés, considéré habituellement jusqu’ici comme la base des Sables moyens. MM. Graves, d’Orbigny, Vasseur et Carez ont observé ces couches sous divers aspects; elles ont donc droit à une place spéciale dans la classification (nos 89-92). (1) Bull., 2e sér., t. XVIII, p. 80 ; 1860. (2) Bull., 2e sér., t. XVIII, p. 445; 1861. (3) Bull., 3e sér., t. IV, p. 472.. 1878 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MERY. 283 La partie inférieure des Sables moyens peut en outre se subdiviser en trois niveaux : 1° un niveau inférieur, à Nummulites variolariat à débris du Calcaire grossier remaniés et très-roulés, à coquilles rare¬ ment entières, à Ostrea abondantes (n° 93); 2° un niveau moyen, gréseux ou sableux, pur, sans fossiles, puissant (nos 94 et 95) ; 3° un niveau supérieur, à Nummulites variolaria très-nombreuses, à éléments calcareux abondants, à fossiles variés et brisés, à stratification oblique (n° 96) ; c’est la couche qui est si riche à Yalmondois et à Auvers, sur la rive opposée de l’Oise.. Ces trois niveaux portent respectivement dans la coupe de Lizy les nos 21, 20, 19, et dans la coupe de La Frette les nos 50 à 53,49, 48. La partie moyenne des Sables moyens est écourtée dans notre coupe : l’horizon inférieur, sable propre de Beauchamp, est sans fossiles et confondu avec la partie moyenne, grès de Beauchamp (nos 97 et 98); mais l’horizon supérieur, sable àMélanies (n03 100-103), est très-riche; c’est la couche 43 de La Frette, la couche 12 de Lizy, à laquelle il faut probablement joindre les couches 9-11 du même endroit, puisque notre série paraît sans lacune, à moins qu’on ne préfère y voir les représentants de nos couches 104 et 105. Nos couches 97-99 peuvent s’assimiler aux couches 44 et 45 de La Frette, 13-15 de Lizy. La couche 106 est un calcaire d’eau douce de l’horizon de celui de Ducy, Nanteuil, etc., désigné à La Frette sous le n° 41, et dont Goubert nous apprend l’existence à Jaignes, à la base de sa couche 9 de Lizy. Ce calcaire, malheureusement sans fossiles à Méry, a par sa faune des analogies marquées avec les sables de Beauchamp ( Limnœa arenula - ria); mais il en a d’autres aussi avec le calcaire de Saint-Ouen ( Pla - norbis planulatus) , et, comme la faune des Sables moyens elle-même reparaît aussi bien dans l’épaisseur du calcaire de Saint-Ouen qu’au- dessus, il m’est impossible de voir là une limite importante; ce n’est qu’un simple incident dans les oscillations d’exhaussement de l’Éocène supérieur. La partie supérieure des Sables moyens, dite de Mortefontaine , bien caractérisée à Méry dans une couche d’épaisseur variable (n° 107), se trouve aujourd’hui être une des couches les plus continues et les plus étendues de cet étage; c’est le n° 39 de La Frette, le n° 42 de Paris (boulevard Malesherbes), le n° 5 de Lizy, et elle est typique dans les collines du Valois. Les couches 108-111, incertaines comme étant sans fossiles, termi¬ nent les Sables moyens sous le calcaire d’eau douce moyen de Saint- Ouen, comme les couches 89-92 en avaient marqué le début au contact du Calcaire grossier supérieur. Il paraît exister quelque chose d’ana¬ logue à Paris (n°s 40 et 41 du boulevard Malesherbes), et Ch. d’Orbigny 28i DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fëv. a signalé (n° 67) des dépôts dans la même situation aux docks Napo¬ léon près Saint-Ouen ; c’est un détail à ne pas négliger, comme pouvant prendre un jour de l’importance. La faune des couches 100-103 étant plus voisine de celle des sables du Guespel, près Survilliers, que de toute autre (1), et sa position stratigraphique n’étant pas douteuse, je suis conduit à penser que la place de ce gîte du Guespel, sur laquelle les opinions sont partagées, est exactement au-dessus des grès curvilignes de Beauchamp, et au niveau des sables verts et des calcaires à Melania hordacea de cette localité, place qui correspond exactement à celle de la partie moyenne du niveau moyen de la coupe de Lizy, à la couche b de la coupe de Goubert de 1857, dans laquelle la couche à Portunus, ou pierre de Lizy, qui vient au-dessus, n’est pas distinguée. Calcaire de Saint-Ouen. En tenant compte des réserves faites à propos du calcaire de Ducy, la limite inférieure du calcaire de Saint-Ouen au-dessus de la couche à Avicula Defrancei est suffisamment précise et anciennement connue ; il n’en est pas de même du sommet. Nous y avons observé, sous les marnes marines infrà-gypseuses, des sables verts marins, sur lesquels l’attention ne s’est jusqu’ici que fort peu portée, quoiqu’ils aient été vus déjà plusieurs fois. La faune de ces sables verts les rapproche éga¬ lement des Sables moyens et des marnes à Pholadomya Ludensis ; je les décrirai plus loin comme faisant partie de la période gypseuse inférieure ou marine. Dans ces limites, le calcaire de Saint-Ouen est formé d’une masse marno-calcaire, de 6 à 8 mètres, blanchâtre, avec quelques lits minces, sableux ou siliceux, avec nodules et fossiles d’eau douce variés. On peut diviser cette masse en deux parties, séparées par un. horizon marin dont la liaison avec la couche à Avicules de Mortefontaine est tout particulièrement intime. Ces deux parties sont assez semblables. On peut dire cependant que la base est formée de calcaires compactes avec prédominance des Bithinies, et que le sommet, avec assises marneuses et nodules siliceux très-abondants, fournit de préférence des Limnées. (1) Surtout par l’abondance des Cyrena deperdita, Melania hordacea , Cerithium crenatulatum et C. Bouei; elle en a beaucoup moins avec la faune de Beauchamp, d’une part par la rareté des Cerithium mutabile et Ostrea cucullaris , de l'autre par l’absence des Lucina saxorum, Cerithium tuberculosum, Tellina lunulata, Car- dites, etc. Les Cerithium scalaroïdes, C. trochiforme, Delphinula turbinoides , Tri- gonocœlia crassa, sont d’ailleurs fort rares à Beauchamp. 1878. DOLLFUS. CHEMIN DE FER DE MÉRY. 285 Ces divisions, sans être absolues, concordent assez bien avec la coupe de La Frette et avec les autres coupes classiques, dont je vais donner un aperçu historique. Cuvier et Brongniart, dans leur Essai sur la géographie minéralo¬ gique des environs de Paris, confondaient sous le nom de Calcaire sili¬ ceux non-seulement le calcaire qui nous occupe, mais encore une grande partie des Caillasses, le calcaire de Champigny, et même le cal¬ caire de Brie; en certains points ils le considéraient enfin comme rem¬ plaçant latéralement, en grande partie, le Calcaire grossier. Plus tard les mêmes auteurs reconnurent que le Calcaire siliceux était con¬ stamment au-dessus du Calcaire grossier et au-dessous du Gypse, et le décrivirent à sa vraie place au nord de Paris, y signalant Bithinia pu- silla, B. atomus, Limnœa longiscata. Au nord-ouest ils le confondaient encore avec les Caillasses, et au sud-est ils y rapportaient le travertin de Champigny. La place de ces assises donna lieu au sein de la Société géologique à des discussions intéressantes (1). Dufrénoy distinguait le calcaire de Brie du calcaire de Beauce, mais, rapprochant le calcaire de Champigny du calcaire de Brie, assurait que le Calcaire siliceux était au-dessus du Gypse (2). Cordier et Brongniart affirmaient la liaison du calcaire de Champigny, du Calcaire siliceux, du calcaire de Saint-Ouen et des Cail¬ lasses. C. Prévost croyait voir une application de ses idées théoriques et supposait que le Calcaire siliceux s’était déposé au sud de Paris pendant que le Calcaire grossier, le Gypse, le calcaire d’eau douce supérieur se formaient au nord. Nérée Boubée insistait, avec vérité, sur l’indépendance du calcaire de Saint-Ouen entre le Calcaire grossier et le Gypse. D’Archiac étudiant dans l’Aisne une région moins étendue a décrit le calcaire de Saint-Ouen sous le nom de marnes et calcaires marneux (5e étage) du calcaire lacustre moyen (calcaire siliceux), nom qu’il lui a conservé en 1849 dans son Histoire des Progrès de la Géologie (3). Graves a reconnu et décrit dans l’Oise le calcaire lacustre moyen, sans y introduire de divisions ; il lui donnait pour base un lit épais d’argile verte plastique, qui est un niveau d’eau assez général. Ch. d’Orbigny avait publié en 1836 (4) une coupe très- détaillée de la tranchée du chemin de fer de Saint-Germain (gare Saint-Lazare) à laquelle on pourra recourir encore avec fruit. En 1855, dans son Ta - (1) Bull, lre sér., t. I, p. 222; 1831. (2) Bull., lre sér., t. IV, p. 161; 1834; Ann. Mines , 3e sér., t. VIII. p. 321 ; 1835. (3) T. II, p. 561. (4) Bull, lre sér.,t. VII, p. 161; 1836. 286 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fëv. bleau synoptique, il donne une coupe du calcaire d’eau douce (nos 60- 66), sous le nom de travertin inférieur dit de Saint-Ouen, consacrant ainsi ce terme typique, déjà employé dans les cours publics. Il le dis¬ tingue nettement du calcaire de Brie, mais pense que c’est l’équivalent du calcaire de Champigny dans la Brie (n° 66). La même année, le même auteur publie la coupe de l’embarcadère du chemin de fer de Strasbourg, ouïe sommet du calcaire de Saint-Ouen était visible sous les sables infrà-gypseux (1). En même temps, M. Mi- chelot (2) présente la coupe de l’avenue de l’Impératrice, à Paris, coupe montrant à la base les sables de Beauchamp et au sommet les couches marines infrà-gypseuses ; le calcaire de Saint-Ouen y a 7m50 d’épaisseur pour 36 lits distincts. En 1860, Goubert, profitant des travaux du boulevard Malesherbes, y relève une coupe minutieuse du calcaire de Saint-Ouen (3). Ce sont des marnes uniformément variées, dont le groupement et le raccord avec les autres coupes n’est pas sans présenter quelques difficultés. Dans leur coupe de La Frette, MM. Vasseur et Carez reconnaissent 28 couches dans les 8 mètres du calcaire de Saint-Ouen ; la succes¬ sion est très-analogue à celle de Méry, en comprenant les nos 13-21 en un seul ensemble au sommet. Les couches 108 et 109 de Méry sont bien analogues aux couches 37 et 38 de La Frette ; elles relient sans incertitude les sables de Beau- champ et le calcaire de Saint-Ouen; notre couche 108 est même, vraisemblablement, la couche d’argile verte du plateau de Thury- Valois dont parle Graves. Notre ensemble 113-116 de calcaires à Bithinies a son analogue à La Frette dans les couches 34-36 ; il est plus difficile de dire ce qu’il re¬ présente dans les coupes de Ch. d’Orbigny et de Goubert. Mais les marnes à Cyclostomes, 117-119, sont la couche 33 de MM. Vasseur et Garez, et quelque chose des lits 35 et 36 de Goubert. Nous avons ensuite des lits variés minces, 120-127, pour arriver à la couche marine 128, qui est sans doute l’argile verte feuilletée de La Frette, 27, mais qui n’apparaît pas dans les coupes parisiennes et n’a pas été indiquée ailleurs à ma connaissance; c’est une des nou¬ veautés de notre travail de Méry. Signalons aussi le n° 132, couche à granulations calcaires, indiquée à La Frette sous le n° 24. Notre coupe se termine par un ensemble de calcaire siliceux coupé par des marnes violacées, dites à tort magnésiennes, à silex et Limnœa (1) Bull., 2e sér., t. XII, p. 1312. (2) Ibid., p. 1314. (3) Bull., 2c sér., t. XVIII, p. 80. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE PER DE MÉRY. 287 longiscata, qui se retrouvent dans toutes les coupes : 134-142, Méry; 13-23, La Frette; 47-49, gare de Strasbourg; 1-14, boulevard Males- herbes; 3-8, gare Saint-Lazare; 60 et 61, Tableau de Ch. d’Orbigny. Voici quelques altitudes des couches supérieures du calcaire de Saint-Ouen, pour qu’on puisse se faire une idée de son allure dans le bassin de Paris : Montsoult . 108m I Arc de l’Étoile . 65ra75 Méry . 84.75 I Gare de Strasbourg . 48.00 La Frette . 57.40 ‘ Boulevard Malesherbes . . . 45.80 Formation gypseuse. Je diviserai la grande époque du Gypse et les formations qui en dépendent, en quatre parties, qu’on peut grouper deux à deux et qui correspondent à des dépôts spéciaux formés dans des conditions diverses, successives et continues ; les voici : / 4. Horizon palustre et lacustre : marnes suprà-gvpseuses bleues Période lacustre. < et blanches. ( 3. Horizon palustre et de charriage: lre masse gypseuse. / 2. Horizon marin et saumâtre : 2e, 3e et 4e masses, gypse marin. Période marine, j 1. Horizon marin pur : sables verts infrà-gypseux de Mon- ( ceaux. Pour moi la période gypseuse s’étend depuis l’affaissement du bassin parisien, après le dépôt du calcaire de Saint-Ouen, qui a amené la faune marine des sables verts de Monceaux, faune peu différente des Sables moyens, jusqu’au retour de la mer des marnes feuilletées à Cyrènes, à faune peu différente de celle des Sables supérieurs. Cette période renferme une suite continue d’états liés, mais distincts, dûs à des exhaussements successifs du bassin, qui sont caractérisés par des dépôts de moins en moins marins à partir de la base, puis très- franchement lacustres. La faune marine des sables verts de la base pénètre dans la formation gypseuse à grands cristaux et à lits mar¬ neux des masses inférieures, et vient s’éteindre à une longue et prin¬ cipale période de charriage, caractérisée par des dépôts gypseux, précipités, saccharoïdes, avec ossements de Mammifères et Mollusques terrestres entraînés. Après ce moment le cours des événements change de face : le dépôt du gypse s’arrête rapidement; des marnes impures, séléniteuses, lui succèdent; les eaux se clarifient et des formations de marnes blanchâtres calcaires, bien lacustres, se généralisent avec une faune malacologique spéciale et des Mammifères nouveaux. 288 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 féV; 1. Sables verts de Monceaux . Les sables verts infrà-gypseux sont l’horizon le moins connu de la période gypseuse; ne renfermant guère de matériaux utiles, ils n’ont que rarement été mis au jour. Cuvier et Brongniart, Desmarest et Constant Prévost, ne semblent pas les avoir connus. Ch. d’Orbigny les a distingués nettement en 1836 dans la tranchée de Monceaux du chemin de fer de Saint-Germain ; ils y surmontent le calcaire de Saint-Ouen (nos 1 et 2). Les fondations du collège Chaptal actuel ont été faites dans cette assise. Ch. d’Orbi¬ gny revit les mêmes sables dans les travaux des fortifications vers Clichy et aux docks de Saint-Ouen. La coupe qu’il a publiée en 1855 des tranchées de la gare de l’Est à Paris (1), et qu’il avait relevée dès 1848, montre les sables verts reposant sur le calcaire de Saint-Ouen; mais on ne sait pas exactement ce qui venait au-dessus d’eux, parce que cette section présente des erreurs si manifestes, dont je parlerai plus loin, qu’on ne peut lui accorder toute confiance. Enfin, à la même époque, le même auteur, dans son Tableau synoptique, donne le n° 59 au grès vert infrà-gypseux, et indique au-dessus (n° 58) une marne blanche, calcaire, à Paludines (fortifications de Clichy) (probablement notre marne blanche 145), qui ne paraît pas avoir été revue depuis; sous le n° 57 il signale des alternances marneuses; enfin, sous le n° 56 il désigne la marne à Pholadomya Ludensis, mentionnée par erreur comme inférieure à la 4e masse gypseuse, no 53. Les autres géologues qui ont eu l’occasion de parler des sables verts sont : M. Michelot (2), qui les a signalés au-dessus du calcaire de Saint- Ouen à l’arc de triomphe de l’Étoile, sans contact supérieur; M. Hébert (3), qui, en 1860, cherchant à déterminer la vraie place du calcaire de Champigny, fut amené à étudier les horizons marins infrà-gypseux et nous a conservé une coupe de Bry-sur-Marne dans laquelle on voyait au-dessus du calcaire de Saint-Ouen, 1 et 2, des marnes argileuses et des sables argileux gris, 3 a-g, une marne calcaire à Cérites et Natices, 4, une marne calcaire blanche, 5, enfin une marne jaune à Pholadomya Ludensis , 6. Le contact supérieur des sables verts, 3-5, est formé encore ici par les marnes h Pholadomya, en l’absence de la 4e masse gypseuse. L’analogie de cette coupe avec celle de Méry est grande. (1) Bull., 2c sér., t. XII, p. 1309; 1855. (2) Bull., 2e sér., t. XII, p. 1314; 1855. (3.) Bull, 2e sér., t. XVII, p. 800; 1860. 1878. D0LLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 189 Quelques années plus tard, MM. Bioche et Fabre découvrirent à Argenteuil, dans la carrière Bas, au niveau de la voie ferrée, la marne à Pholadomya au-dessus de la 4e masse gypseuse, comme à Mont¬ martre, et au-dessous nos sables verts avec Mytilus Biochei, Desli. (1). Récemment MM. Vasseur et Carez ont fait compléter par une fouille la base de cette coupe, et ils ont découvert, au-dessous des sables à Mytilus, d’autres sables et grès caloarifères, verdâtres, fossilifères, puis le calcaire de Saint-Ouen (2). A La Frette les sables verts sont nettement indiqués, 12-16, au-dessus du calcaire de Saint-Ouen, 13; il manque la 4° masse, qui s’inter¬ calerait entre les n03 9 et 10, et les couches de marnes à Pholadomya , 3 à 8, viennent au-dessus. Cette dernière coupe se rapproche beau¬ coup de celle de Méry. D’après tous ces renseignements, on voit que la coupe de Méry pré¬ sente les sables verts de Monceaux plus puissants qu’ailleurs, sans qu’il soit possible d’y faire autant de divisions qu'à Argenteuil. C’est à la base un grès vert, marin, très-fossilifère, 143, et plus haut une masse de sables, 144, à fossiles disséminés assez rares et à rognons gréseux épars; au-dessus, enfin, règne une marne calcaire, 145 (3). Il y a lacune de la 4y masse gypseuse, très cantonnée au centre seulement du bassin, et le contact supérieur se fait par les couches variées des marnes à Pholadomya, 146-154. Je puis encore signaler les sables verts de Monceaux à Montreuil, sous 4 mètres de terrain quaternaire, vers la cote 47, et à la gare de Montsoult-Mafïliers à l’altitude de 113m. Les autres altitudes sont : Collège Chaptal . 4Gm»» Arc de l’Étoile . 60œ»» Argenteuil . 42.50 Bry -sur- Marne . 48.»» La Frette . 57.40 Méry . 85.»» 2. Gypse marin . La partie inférieure du Gypse, qui renferme les horizons marins, est composée de lits alternes, généralement très-étendus, quoique très- minces, de marne et de gypse cristallisé ou cristallin. Cet ensemble de couches est divisé en plusieurs masses assez naturelles par les car¬ riers, et la science peut conserver à très -peu près, avec avantage, ces divisions. Nous n’avons à nous occup er ici que des 2e, 3e et 4e masses. (1) Bull., 2e sér., t. XXIII, p. 321; 186*6. (2) Bull., 3e sér., t. IV, p. 475 ; 1876 <3) C’est peut-être encore la marne blanche calcaire, à Paludines, des Docks Napoléon, vue par la Société géologique en 1855 {Bull.? 2* sér., t. XII, p. 1308). 49 290 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. La quatrième masse, la plus basse, commence aux sables verts de Monceaux, renferme des lits marneux à Cérites, et se termine aux Pholadomya Ludensis ; cette masse, la plus restreinte au point de vue géographique, a été bien observée à Argenteuil, Montmartre, Romain- ville; elle est confinée dans le centre du bassin. La troisième masse commence au-dessus des marnes à Pholadomya, comprend des lits gypseux variés et déjà puissants, et se termine à la marne jaune à Lucina inornata. Desh. La deuxième masse débute en dessus des couches à Lucines et se termine à la haute masse de gypse saccharoïde compacte, dite aussi 'première masse ; elle comprend dans sa partie supérieure des bancs marneux puissants, avec rognons de silex ménilite de formes bizarres. Goubert a découvert des fossiles marins (Cerithium tricarinatum, C. pleurotomoïdes, Turritella incerta) dans des marnes jaunes, vers la partie moyenne de la même masse (1). Comme MM. Bioche et Fabre Font rappelé (2), la découverte de lits marins à la base du Gypse n’est pas nouvelle; elle remonte à Desma- rest père et à Coupé, au commencement du siècle ; mais ce n’est qu’en 1809 que Constant Prévost et Desmarest fils (3) donnèrent une coupe de la carrière de la Hutte-aux-Gardes à Montmartre, mettant le fait hors de doute; les fossiles rencontrés sont inscrits comme sem¬ blables à ceux de Grignon. Cette coupe n’est depuis longtemps plus visible. La grande coupe de Montmartre de Cuvier et Brongniart reproduit à la base (4) la coupe de Desmarest, dont le n° 1 est le n° 16 de l’autre coupe. Plus haut elle donne pour la troisième masse le détail de 31 couches; mais elle ne fait pas la distinction d’une quatrième masse; en adoptant cette division, le nombre des bancs de la troisième masse se réduit à 16, avec une épaisseur de 9 mètres. Ensuite vient la seconde masse, avec 30 couches ayant une puissance totale de 8 mètres, et enfin la haute masse, épaisse de 15 à 20 mètres. Je ne reproduirai pas le détail de ces bancs, bien que la plupart soient facilement reconnaissables dans notre coupe, bien que très- diminués en épaisseur. Ch. d’Orbigny, dans son Tableau synoptique, donne une succession qui ne s’accorde pas avec les coupes précédentes : les marnes à Plio- ti) Bull., 2e sér., t. XVII, p. 600; 1860; et t. XXIII, p. 340; 1866. (2) Bull., 2e sér., t. XXIII, p. 321 ; 1866. (3) Bull. Soc. philomathique, avril 1809; réimprimé en 1827. (4) Ess. sur la Ge'ogr. min . env. Paris, p. 164; 1811; — Descr. ge'ol. env. Paris. 3e écL, p. 409; 1835. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 291 ladomves, 56, sont placées sous la 4 e masse du Gypse, 53; elles de¬ vraient être à la place des couches 48 et 50. Ch. d’Orbigny a été trompé en cette circonstance par la coupe du chemin de fer de l’Est, relevée par lui en 1848 (1), qui reproduit à deux niveaux les mêmes couches; deux coupes prises à deux endroits différents auront sans doute été superposées l’une à l’autre, quand elles devaient être assi¬ milées latéralement. MM. Bioche et Fabre ont indiqué cette erreur, mais sans se rendre bien compte de toute son importance. Les mar¬ nes à Pholadomya, n° 35, ne sont autre chose que les marnes à re¬ traits, n° 2; les couches 4-10 sont les divers bancs marno-gypseux de la 4e masse, avec lits à Cérites intercalés, tels que les ont distin¬ gués les premiers auteurs. Quoi qu’il en soit de la coupe du chemin de fer de l’Est, on voit combien la stratigraphie de détail de ces niveaux est restée longtemps confuse et combien il y a encore de lumière à y porter. A Bry-sur-Marne, dontM. Hébert a donné la coupe et où la 4° masse fait défaut, on observe au-dessus de la couche à Pholadomya des argiles et marnes grises, vertes et jaunes, avec rognons de calcaire concrétionné, sur 5m50 environ; puis le calcaire de Champigny sur 9m. Ce dernier serait donc l’équivalent de la seconde et peut-être aussi de la lre masse: l’absence des couches à Lucines ou à silex mé- nilite, non reconnues jusqu’à ce jour dans la région qu’il occupe, m’empêche de préciser. Nous devons à Goubert (2) une succession détaillée des assises gyp- seuses d’Argenteuil, en deux coupes dans lesquelles la place des marnes à Lucines est nettement établie. MM. Bioche et Fabre (3) ont complété cette succession à la base et l’ont poursuivie jusqu’aux sables verts. On voit dans cette coupe excellente les détails de la 4e masse, 1-7, dans laquelle des traces de Cérites auraient été trouvées depuis, les divers bancs qui composent les marnes à Pholadomya, 8-12, les couches de la 3a masse, 13-27, la marne à Lucines, 28. Cette der¬ nière couche, n° 1 de Goubert, est la base de la série 2 à 13, qui con¬ stitue la 2e masse à Argenteuil. La note stratigraphique de MM. Bioche et Fabre est accompagnée de renseignements paléontologiques donnés par Deshayes sur les fos¬ siles des horizons marins gypseux : les déterminations de C. Prévost et Desmarest sont rectifiées; de nouvelles espèces sont décrites, Des¬ hayes voit dans les marnes à Pholadomyes et à Lucines un mélange (1) Bull., 2e sér., t. XII, p. 1309; 1855. (2) Bull., 2e sér., t. XVII, p. 812; 1860. (3) Bull., 2e sér., t. XXIII, p. 321: 1866. DOLLFCS. — ' CHEMIN DE FEU DE MÉRY. 18 fev. m des espèces des Sables moyens et des Sables supérieurs, et une raison pour maintenir ces deux assises dans l’Éocène. 11 semble, aujourd’hui qu’on est en possession de documents mieux conservés et plus complets, que les espèces des sables de Fontainebleau ne pénètrent que peu, si même elles pénètrent, dans les horizons marins infrà-gypseux, et que la prédominance y est marquée vers les Sables moyens. La Lucine déterminée L. Heberti est bien plutôt la L. inomata, étant plus bom¬ bée, plus régulièrement arrondie et présentant un développement moins grand des régions latérales, etc. MM. Vasseur et Carez ont suivi, dans une coupe encore inédite, les divers lits gypseux d’Argenteuil à Cormeilles, Montigny, Herblay, et les ont trouvés d’une continuité et d’une ressemblance parfaites ; le raccord avec la coupe de Frépillon a été facile et, sauf l’amincissement progressif vers l’ouest et le nord, toutes les couches se sont trouvées prolongées à leur place dans leurs plus minutieux détails. A la gare même d’Ermont, j’ai vu la marne à Pholadomya en place sous un diluvium épais et des lits remaniés de 4 à 5 mètres, à l’altitude de 55m. J’y ai rencontré les fossiles suivants : Macropneustes Prevosti , Desor, Cerithium tricarinatum, Lam., var. uni- carinatum, Turritella granulosa, Desh., — imbricataria , Lara., var. (non T. communis, Philippi), Calyptrœa sp., Natica ind., Corbula pixidicula, Desh., Psammobia Stampinensis ? , Desh., Cardium granulosum, Lam . , Cardita divergens , Desh . L’assimilation des couches marines infrà-gypseuses de Paris avec le calcaire de Ludes près Reims n’est pas nouvelle; elle a été émise pour la première fois, si je ne me trompe, par M. Raulin (1), à la suite d’une note de M. Arnould, et confirmée lors de la réunion de la Société géologique à Épernay (2); elle paraît aujourd’hui généralement accep¬ tée. Dans un travail récent (3), M. Eck a développé la faune de Ludes, dont il a soigneusement pris des empreintes, et l’assimilation de ces couches avec les marnes à Pholadomya de Paris et les grès infrà- gypseux lui paraît définitive; cette faune a toutes ses tendances vers les Sables moyens. (1) Bull., lre sér., t. XIV, p. 42; 1842. (2) Bull., 2e sér., t. VI. p. 707 et 733; 1849. (3) Pr. verb. Soc. malac. Belg., t. VII, p. V ; janvier 1878. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MERV. 293 3. Gypse palustre. Le gypse de la première niasse ou haute masse est le plus générale¬ ment exploité; c’est aussi le plus étendu, le plus homogène, sans lits marneux à rejeter; c’est l’horizon rémunérateur des plâtrières des en¬ virons de Paris. La nature des petits cristaux imparfaits de la pâte saccharoïde in¬ dique une formation agitée, précipitée, rapide; les grands squelettes de Vertébrés qu’on y trouve, et ailleurs les os isolés et roulés des memes espèces, témoignent du charriage des éléments. Les rares coquilles fossiles qu’on y rencontre, Hélix, Cyclostoma, et les débris de bois confirment cette opinion et indiquent des apports fluviatiles voisins. J’ai dit que la première masse était l’horizon le plus étendu ; 11 semble en effet que la période gypseuse considérée dans son en¬ semble, de restreinte et marine qu’elle était au début, soit devenue plus tard et par degrés, à la fois plus étendue et palustre, par suite d’un exhaussement général, continu et fort lent. Il est difficile de faire aucune division dans la première masse; il s’y rencontre bien des fentes, des délits locaux; mais nous n’y avons trouvé aucun banc d’une épaisseur continue et constante. Les fentes verticales nombreuses témoignent de mouvements postérieurs du sol, qui ont rompu la masse; elles sont remplies d’une argile jaune ou d’un enduit gypseux stalactiforme, déposé par les eaux qui ont tra¬ versé les parties supérieures. Le toit est ondulé, souvent ferrugineux et granuleux au contact des marnes bleues qui régnent au-dessus. La base est également ondulée et accompagnée d’un mince filet d’argile verte. La première masse a 8 mètres 50 ou 9 mètres d’épaisseur à Méry, entre les cotes 98m et 1 17ra. Elle se prolonge au nord vers Villiers-Adam et à l’est sous le plateau de Montmorency, où elle est exploitée en un grand nombre de points. Dans la ligne parallèle des collines tertiaires la plus rapprochée au sud, d’Herblay à Orgemont, la première masse a 12 à 15 mètres d’épaisseur. A Montmartre, Cuvier et Brongniart lui ont trouvé : carrière de l’ouest, 19m; carrière du nord, 16m; carrière de l’est, 22m. 4. Marnes palustres suprà-gypseuses . Notre coupe montre au-dessus de la grande et haute masse gypseuse une succession de couches variées, nettement stratifiées, qu’on peut diviser suivant leur nature et leur faune en deux grands groupes : 294 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. l’inférieur lacustre, le supérieur marin ou plutôt saumâtre. Je ne m’occuperai ici que du groupe inférieur; le supérieur sera développé plus loin comme base des marnes à Ostrea du système des sables d’Étampes. L’ensemble lacustre inférieur, couches 198-209, comprend lui-même deux parties très-liées, il est vrai, mais utiles à distinguer pour la facilité de la classification : à la base les Marnes bleues, au-dessus les Marnes blanches. La faune des Marnes bleues est très-pauvre; c’est à peine si deux ou trois espèces y ont été rencontrées aux portes de Paris; à Frépillon les fossiles sont un peu moins rares, sans être abondants ni variés. Ils se rapportent à des espèces des Marnes blanches pour la plus grande par¬ tie (1). La faune des Marnes blanches est bien connue aux environs de Paris ( Limnæa strigosa, Planorbis jplanulatus, etc.) et surtout dans l’Est. Dans l’Ouest, à Sannois et à Frépillon, les marnes calcaires de ce niveau ne sont point fossilifères; elles sont cependant aisément recon¬ naissables dans leurs détails. Quoique toutes ces couches suprà-gypseuses soient très-aisément visibles dans la plupart des carrières de gypse exploitées, et facilement étudiables, il n’y a sur elles que peu de documents détaillés et précis. Cuvier et Brongniart ont donné la succession qui était visible à Mont¬ martre (45-19). Dans cette coupe les Marnes bleues ont été en partie réunies à la première masse, à cause des lits gypseux assez épais qui s’y intercalent; ces lits, très-peu épais à Argenteuil, sont à Frépillon des filets presque nuis; c’est la même réduction proportionnelle qui arrive pour tous les bancs gypseux à mesure qu’on s’éloigne du centre du bassin. Dans un grand nombre d’autres localités, Cuvier et Brongniart in¬ diquent au-dessus de la haute masse des marnes ferrugineuses, jaunes, blanches, verdâtres, etc. Ce sont autant d’aspects des Marnes bleues, qui n’ont la couleur bleue, due au fer, qu’à l’état frais et humide; par l’exposition à l’air, cette couleur change totalement, l’oxydation et l’hydratation la modifiant de façons diverses vers le jaune et le rouge. Les renseignements fournis par d’Archiac et par Graves sont incom¬ plets. A Pavant, dans l’Aisne (2), les Marnes vertes ne sont pas indi¬ quées et il y a peut-être confusion entre les Marnes blanches et le (1) M. Jannettaz a signalé vers la base des empreintes végétales qui n’ont pas été déterminées (Bull., 2e sér., t. XIX. p. 932; 1862). (2) Descr. géol. Aisne, pl. XXII. fig. 2. 1878. DOI.LFUS. CHEMIN DE FER DE MERY. 29a calcaire de Brie. A Montmélian, dans l’Oise (1), il est assez difficile, sans indications paléontologiques, de dire ou commencent et où finis¬ sent les deux sortes de marnes; je suppose cependant qu’elles y sont représentées. Plus au nord, au mont Pagnotte, d’Archiac etde Verneuil ont donné (2) une coupe trop rapide, d’après laquelle leGypse ne semble pas exister. Enfin, les marnes à Limnées ont été signalées à Montfort- l’Amaury par M. de Roys (3). On voit combien il reste à faire pour obtenir une vue d’ensemble sur ces couches. Comme pour beaucoup d’autres niveaux du bassin de Paris, il y aurait là matière à une mono¬ graphie intéressante et originale. Dans le Tableau de Ch. d’Orbigny, les marnes suprà-gypseuses com¬ prennent les n03 28-37. Le n° 37 représente nos Marnes bleues, 198-203, et la masse la plus importante de cette assise; ce sont les nos 45-25 de la coupe de Cuvier et Brongniart. Le n° 36, que nous n’avions pas d’abord distingué et dans lequel nous n’avons trouvé que des débris de Poissons, comme Cuvier et Brongniart (n° 24), est notre n° 204; il renfermerait, d’après Ch. d’Orbigny, la faune des Marnes vertes; mais, comme personne, à ma connaissance, n’a revu ces fossiles à ce niveau, c’est un point qui reste douteux. M. Vasseur a cependant découvert un Palœoniscus Brongniarti, petit Crustacé des Marnes vertes, dans les marnes bleues de ce niveau. Il en résulterait une liaison plus grande des marnes palustres bleues et blanches avec les marnes saumâtres et marines, et l’indication d’une liaison des cou¬ ches lacustres suprà-gypseuses avec le système des sables de Fontai¬ nebleau, liaison que d’autres raisons permettaient déjà de supposer. Depuis 1855 jusqu’à ces dernières années aucun travail n’était inter¬ venu sur les marnes suprà-gypseuses. En 1877 MM. Vasseur et Garez ont donné successivement (4) une coupe prise à Corbeil et montrant les marnes blanches à fossiles siliceux au-dessous des marnes à Cy rênes, à l’altitude de 71m, et une coupe relevée à Villeparisis et développant au-dessus des marnes bleues un système de huit assises de marnes blanches et vertes, à faune caractéristique, et enfin les marnes à Cy rênes. Il figure dans ces coupes, sous le nom de crasses, d’après une dési¬ gnation des ouvriers qui peint bien la nature salie et irrégulière des dépôts, deux horizons qui se retrouvent identiques à Frépillon, où ils portent les nos 107 et 109 et occupent le centre et le sommet des Marnes blanches; mais à Sannois et à Cormeilles ces horizons sont remplacés (1) Top. géogn. Oise , p. 507. • (2) Bull., 2e sér., t. II. p. 331; 1845. V. aussi t. XII, p. 1330; 1855. (3) Bull., 2° sér., t, XXIV, p. 111; 4866. (4 ) Bull.r 3e sér., t. V, p. 277 et 312. 296 DOLLFUS, — CHEMIN DE FER DE MERY. 18 fév . par des bancs de gypse saccharoïde, dont l’un, dit marabet, a 0m80 et est exploité; c’est encore un exemple de remplacement latéral très- intéressant. En résumé, je puis assimiler nos Marnes bleues, à intercalations cal- careuses, à faune lacustre, aux marnes identiques, avec intercalations gypseuses, de Montmartre, et sans préjuger d’une première apparition marine au n° 204, constater leur liaison avec les Marnes blanches. Je puis diviser les Marnes blanches en 4 horizons : 1° nos 205 et 206, marne calcaire blanche ou verdâtre, n09 1-4 de Villeparisis , n° 35 de Ch. d’Orbigny; 2° nb 207, les crasses moyennes, n° 5 de Villeparisis, n° 34 de Ch. d’Orbigny; 3° n°208, marne calcaire blanche ou verte, nos 6 et 7 de Villeparisis, n09 32 et 33 de Ch. d’Orbigny ; 4° n° 209, les crasses supérieures, n° 8 de Villeparisis, n° 31 de Ch. d’Orbigny. Sables d’Etampes. Il me reste à décrire, au-dessus des marnes palustres, les Marnes vertes, qui sont liées par leur faune, malgré l’interposition du calcaire de Brie, aux marnes à Ostrea, aux marnes à Corbules, aux sables d’Étampes et au dernier horizon marin du bassin de Paris. Les Marnes vertes forment donc la base d’un groupe naturel assez étendu, qui présente les subdivisions suivantes : Sables d’Étampes. Horizon moyen. | Calcaire de Brie. Marnes vertes. Les Marnes vertes présentent à Frépillon la composition suivante : à la base, des couches marines feuilletées, 210-214, auxquelles succè¬ dent d’autres marnes et argiles plus compactes, à faune saumâtre, 214 ; au sommet, des argiles vertes et variées, à rognons et nodules, 215-217, qui passent aux argiles variées contenant les rudiments du calcaire de Brie, 218-220. Comparativement à ce qu’on a signalé ail¬ leurs avec détail pour ces horizons, on voit que les marnes feuilletées ont à Frépillon un plus grand développement que partout ailleurs, tandis que les argiles vertes à rognons sont considérablement diminuées. Faut-il croire qu’une partie de nos Marnes vertes (214 par exemple) remplace latéralement certains lits de l’argile verte du sommet? 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 297 Faut-il admettre une double lacune? Je ne sais. La question ne pourra être résolue que par la comparaison de nombreuses coupes intermé¬ diaires entre le type du centre du bassin (Romainville, Montmartre) et la coupe de Frépillon. Il y a soixante-dix ans déjà Cuvier et Brongniart ont donné la pre¬ mière coupe de ce terrain, telle quelle est encore visible à Pantin. Le Tableau de Ch. d’Orbigny montre au-dessus des Marnes blanches les marnes feuilletées à Cyrènes, sans subdivisions ; puis les Marnes vertes à rognons strontianifères, très-épaisses ; un lit marneux, feuil¬ leté, à ossements de Tortues et oolithes ferrugineuses; enfin le calcaire de Brie, qui n’est que très-rudimentaire à Frépillon. Si l’on divise les Marnes vertes en deux masses, dont l’une, l’infé¬ rieure, est feuilletée et fossilifère, et l’autre plastique et sans fossiles, on peut dire que l’horizon inférieur ne dépasse guère Corbeil vers le sud, et va en s’amincissant et en perdant ses fossiles dans cette direc¬ tion, tandis que l’horizon supérieur, mince à Frépillon, s’épaissit à mesure qu’on s’avance vers le sud, se prolonge jusque dans la vallée du Loing et se lie au calcaire de Brie dans son extension sud-est con¬ sidérable, jusqu’aux limites mêmes du bassin tertiaire parisien. Aux environs immédiats de Paris, l’allure, l’étendue et les détails hydrologiques si importants des Marnes vertes ont été très-bien indi¬ qués par M. Delesse dans sa remarquable Carte géologique du dépar¬ tement de la Seine. Calcaire de Brie. J’ai peu de choses à dire sur cette formation, qui se présente à Fré¬ pillon d’une façon bien rudimentaire; je remarquerai seulement qu’en général les formations, en approchant de leur véritable limite géogra¬ phique extrême, s’amincissent, perdent leurs caractères réels, acquiè¬ rent un faciès troublé, tumultueux, varié, qui diffère absolument de leur faciès central, profond et puissant. Le calcaire de Brie, très-réduit à Sannois et peu puissant à Mont¬ martre, ne commence à devenir important que vers l’est, à partir de Pantin, Noisy-le-Sec, Yilleparisis. Molasse et marnes à Ostrea et Corbules. La série de ces couches est assez différente suivant le point qu’on étudie; une suite de coupes relevées entre les points extrêmes, et comparées minutieusement, serait indispensable et fait complètement défaut. La série visible à Frépillon présente des alternances plus ma- 298 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. rines et plus variées que dans les points classiques : nous y distinguons trois bancs d’une marne calcaire jaunâtre, un peu sableuse, dite par¬ fois molasse , alternant avec trois bancs d’argiles sableuses vertes ou brunes ; ajoutons des accidents de calcaire oolithique arénacé, et nous aurons une idée de la composition minéralogique de l’ensemble. Le premier faciès montre les fossiles à l’état de moules très-nombreux et très-confusément empâtés, avec dendrites noires. Le second faciès four¬ nit des fossiles à test blanc, conservé; certaines parties montrent même par lévigation des fossiles entiers, bien dégagés et solides. Les fossiles apparaissent dans l’ordre suivant : à la base, banc d 'Ostrea longiros- tris ; au-dessus, banc puissant à O. cyathula ; au sommet, lits à Cor- bula subpisum, d’Orb. Les coupes relevées à Montmartre et à Orgemont par Cuvier et Brongniart (1) sont classiques et assez semblables l’une à l’autre. Le Tableau de Ch. d’Orbigny comprend les marnes à Ostrea sous les nps 21-25. Dans ce même Tableau figure sous le n° 22 un calcaire à Paludines sur lequel j’appelle un instant l’attention. C’est un horizon lacustre très-mince, intercalé au milieu des marnes à Ostrea inférieures aux sables de Fontainebleau. Il a été primitivement signalé à Montmartre entre les nos 5 et 6 de là coupe de M. de La Jonkaire (2), puis retrouvé en 1838 par M. de Roys à Ville-d’Avray, dans la tranchée du chemin de fer de Saint-Cloud (3) ; enfin M. Tournouër l’a, je crois, signalé à Sannois (4). Nous n’en avons pas vu trace à Frépillon. La très- minime faune connue montre une liaison avec le calcaire de Brie. Les marnes à Ostrea occupent une large étendue dans le Nord du bassin de Paris, au sommet des coteaux; elles plongent et disparaissent au sud avant Étréchy. Vers le nord-ouest les échantillons de Cerithium trochleare et C. plicatum signalés déjà par MM. Hébert et Renevier (5) à Neuilly-en-'Yexin, près Chars, font croire que de ce côté la mer était ouverte au loin. On remarque à Frépillon l’apparition, dès la base des marnes vertes à Cyrènes, d’une faune franchement marine apparte¬ nant aux sables de Fontainebleau : Cytherea incrassata, qu’on n’est pas habitué à voir aussi bas; Modiola angusta , A. Braun, du bassin de Mayence, citée pour la première fois dans le bassin de Paris ; et plus haut la présence de toute une faune de petites espèces bien conser¬ vées, qui sont franchement marines. (1) Descr. géol. env. Paris , 3e éd., p. 394 et 418. (2) Y. Bull., lre sér., t. I, p. 223. (3) Bull, lrc sér., t. IX. p. 280; 1838. (4) Bull, 2e sér. , t. XXVI, p. 1065; 1869. (5) Descr. Foss. terr. numm. sup. env. Gap , etc., p. 35 et 38; 1854. 1878. DOLLFUS CHEMIN DE FEU DE MERY. 299 Sables de Fontenay . La distinction des sables de Fontenay el des sables de Fontainebleau est due à Ch. d’Orbigny; elle me paraît fondée. En effet, au-dessus des sables jaunes, argileux, généralement sans fossiles au nord de Paris, qui s’amincissent au sud et renferment une faune si bien con¬ servée à Jeurre et à Morigny, apparaissent des sables ou grès quart- zeux blancs, sans fossiles, s’accroissant en puissance vers le sud (1), séparés des sables de Morigny par un niveau de galets et par un ra¬ vinement, et liés au sommet au calcaire de Beauce, avec lequel ils alternent même à la base, renfermant alors une faune un peu spéciale, dite d’Ormoy (2) ; ce sont, à proprement parler, les sables et les grès de Fontainebleau, tels qu’ils sont visibles à Fontainebleau même. Le nom de sables de Fontenay-aux-Roses est assez bien choisi, en ce sens que dans cette localité on voit les sables jaunes sans fossiles, très- puissants, succédant aux assises marneuses marines, et surmontés par un grès blanc, dur, exploité, qui tranche nettement sur la masse in¬ férieure. Dans notre coupe les grès propres de Fontainebleau ne sont donc point visibles, mais seulement les sables de Fontenay, n° 232. Mais dans le voisinage, à Domont, on voit s’intercaler entre les couches 232 et 233 une masse de grès blancs, durs, très-siliceux, à cassure conchoïdale, qui sont l’horizon type des grès de Fontainebleau. Les sables de Fontenay, qui sont souvent argileux à la base et au sommet, occupent au-dessous des Meulières une étendue très-vaste aux environs de Paris : presque tous les nouveaux forts ont été établis dans cette assise. D’après la nature uniformément calibrée de leurs éléments, d’après l’absence générale des fossiles, etc., je suis porté à y voir un dépôt de dunes, dont la glauconie profondément altérée aurait fourni la couleur ferrugineuse, et dont les infiltrations atmosphériques auraient fait disparaître les éléments calcaires. Meulières de Montmorency. Je serai très-bref sur cette formation des meulières supérieures, qui s’étend sur le sommet de tous les plateaux aux environs de Paris, et qui est remplacée assez loin vers le sud par le calcaire de Beauce. Les plus anciens observateurs se sont entendus sur la place du terrain la- (1) De Senarmont, Essai d’une descr. géol. du dép. de Seine-et^Oise, p. 124: 1844. (2) Hébert, Bull, 2e sér.; t. VIII. p. 342; 1851; et t. XVII, p. 107; 1859, 300 DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 18 fév. custre supérieur, auquel ils ont joint, à tort, soit le calcaire de Brie, soit le travertin de Champigny, là où ces dépôts étaient à une altitude assez grande ou éloignés de types stratigraphiques assez nets. Les puis¬ sants sables ou grès de la base de ce terrain constituent un point de repère solide. Les parties inférieures des meulières sont surtout fossi¬ lifères et la faune est un peu variable suivant les points : les Potamides sont au nord de Paris localisés en quelques points ; Y Hélix Ramondi n’a été trouvé qu’à Trappes (1) ; j’ai moi-même découvert une espèce nouvelle àFrépillon ( Valvata disjuncta). Le champ reste encore ouvert quant à l’origine et au mode de formation de ces calcaires plus ou moins siliceux et celluleux, dont l’apparence actuelle pourrait bien être due à une altération postérieure, attribuable aux agents atmo¬ sphériques. M. St. Meunier, dans son récent ouvrage sur le bassin de Paris, a donné l’historique de cette question (2). Goubert (3) a divisé le calcaire de Beauce et les Meulières en trois niveaux : à la base, marne et calcaire à Cyclostoma antiquum et Lym- nées; à la partie moyenne, calcaire et marne à Potamides Lamarcki, équivalent probable de la faune marine d’Ormoy ; au sommet, calcaire puissant et compacte, irrégulier, peu fossilifère. C’est à ce dernier étage qu’il faut limiter la série parisienne et la masse inférieure du terrain tertiaire. Les calcaires d’eau douce de l’Orléanais, qui viennent au-dessus, formés dans un bassin tout différent, possèdent des carac¬ tères tout autres, qui permettent d’établir ici une division de premier ordre (4). Terrain quaternaire. Les dépôts quaternaires n’occupent dans notre coupe qu’une place insignifiante. Au-dessous de la terre végétale on ne voit qu’à de rares endroits un limon peu épais. Le Diluvium n’est visible qu’en deux points : au sommet du coteau de Bessancourt, où les hauts niveaux, formés de blocs anguleux de meulières et de débris de grès mangané- sifères, sont bien visibles, sans avoir le développement qu’on leur connaît à Sannois par exemple; et dans la tranchée de l’Oise à Mériel, où le gravier des bas niveaux remplit une sorte de poche dans une fente du Calcaire grossier. La couleur est bariolée, grise, jaune ou rouge, suivant l’importance des infiltrations. Je n’ai vu que des cail- (1) Tournouër, Bull., 2e sér., t. XXIV, p. 489; 1867. (2) Géol. env. Paris, p. 294 et 344. (3) Bull., 2. sér., t. XXIV, p. 318 ; 1867. (4) Douvillé. Bull., 3e sér., t. IV. p. 92; 1875. 1878. DOLLFUS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 301 loux appartenant aux roches tertiaires et crétacées de la Haute Oise. Par contre, les accidents d’éboulement sont assez fréquents et très- développés, comme dans toute la vallée de Montmorency (1). A la tran¬ chée Lamoignon deux profonds ravinements dans les Sables moyens et les Caillasses sont remplis de débris des sables de Beauchamp et des roches supérieures, avec coloration rougeâtre au contact des parois des poches. A Sognolles-Frépillon, nous avons signalé la descente jusqu’à la voie d’un énorme glissement des assises suprà-gypseuses. J’ai pu observer les mêmes phénomènes aux stations d’Ermont, de Taverny, etc. A Sannois les sables quaternaires ont pénétré par des fentes jusqu’à la base du Gypse (2). M. Alfred Desnoyers a décrit ré¬ cemment les dépôts superficiels si puissants des tranchées de la nou¬ velle ligne d’Épinay à Écouen (3). Conclusions générales. Après cette si rapide revue des éléments dont se composent la coupe de Méry et par comparaison la série tertiaire parisienne, je puis jeter un regard sur les groupements généraux les plus adoptés et rechercher s’il n’en est point d’autres qui répondent mieux aux faits observés. Lorsque Lyell et Deshayes groupèrent sous de grandes dénomina¬ tions générales les terrains tertiaires, ils donnèrent le nom d ’Éocène aux dépôts du bassin de Paris et réservèrent le nom de Miocène aux dépôts du bassin de la Loire (faluns). Élie de Beaumont, ne tenant aucun compte des rapports paléontologiques des sables de Fontaine¬ bleau, alors, il est vrai, mal connus, prit le terme de Miocène dans une acception différente et le fit descendre jusqu’au calcaire de Brie. M. Hébert, acceptant en partie cette manière de voir, limita l’Éocène au sommet entre les Marnes vertes à Cyrènes et les Marnes blanches, reconnaissant ainsi les rapports des marnes à Cyrènes et des sables de Fontainebleau, et réduisit FÉocène supérieur au Gypse, entre les Marnes vertes et les marnes à Pholadomyes. A. d’Orbigny créa des noms nouveaux pour la même méthode; il appela Suessonien A et B les sables de Bracheux et de Cuise, Pari¬ sien A et B le Calcaire grossier et les Sables moyens, Falunien A ou Tongrien les sables de Fontainebleau, réservant le terme de Falunien B ou Falunien propre aux dépôts du bassin de la Loire. Pour les Vertébrés, M. P. Gervais a proposé une division fort heu- (1) De Senarmont, op. cit., p. 90. (2) G. Fabre, Bull., 2° sér., t. XXVII, p. 616; 1870 (3) Bull., 3e sér.. t. V, p. 132; 1876. m DOLLFUS. — CHEMIN DE FEU DE MÉRY. 18 fëv. reuse, quoique multipliée: de la Craie au Calcaire grossier il fit l’Or- thocène, réserva le terme d’Éocène au Calcaire grossier et aux Sables moyens, créa l’expression de Proïcène pour le Gypse et ses marnes, et plaça les sables de Fontainebleau dans le Miocène inférieur. En Allemagne, les assises tertiaires les plus basses ayant montré une faune presque sans analogie avec les faunes parisiennes, mais liée avec d’autres assises possédant la faune des sables de Fontainebleau, M. Beyrich proposa pour cet ensemble le nom d’Oligocène, qui com¬ prenait ainsi l’Éocène supérieur de Deshayes, le Miocène inférieur de la plus grande partie des auteurs. Deshayes défendit la limite supé¬ rieure de l’Éocène au-dessus du calcaire de Beauce, en cherchant à démontrer par la découverte d’une faune de passage dans le Gypse la liaison des Sables moyens et des Sables supérieurs. Sans pouvoir parler ici en détail de toutes les classifications récem¬ ment proposées par beaucoup d’excellents esprits, je dirai qu’elles me paraissent toutes avoir le défaut, par la multitude des grandes divi¬ sions proposées, de retourner au point de départ, qui est le groupe¬ ment des assises en un petit nombre de grandes divisions. Hœrnes, étudiant dans le bassin de Vienne la série tertiaire miocène com¬ parée à la série pliocène d’Italie et les passages de ces grandes divi¬ sions, fut amené à les réunir sous le nom de Néogène, revenant à la division en deux grandes masses des dépôts supérieurs à la Craie, pro¬ posée à l’origine par M. Desnoyers sous les noms de Tertiaire et de Quaternaire; dans ces conditions, l’Éocène ancien, ou mieux le Paléo¬ gène ou Éogène formerait la masse inférieure. Il semble en effet qu’il se place très- bien une très-grande division entre ce dernier ter¬ rain et le terrain néogène, avec lequel la nature actuelle possède des rapports de filiation de plus en plus évidents, le terrain paléogène n’ayant presque aucune espèce commune avec la nature vivante. Étant donnée la série parisienne continue et complète, où peut-on placer une division de cette importance? Ce ne peut être qu’au sorn met; car, comme on l’a vu dans ia série parisienne et comme on pourrait le voir dans beaucoup d’autres bassins de l’Europe occiden¬ tale, la distinction la plus importante comme paléontologie, et même comme stratigraphie , est entre les sables de Fontainebleau et les Faluns. Maintenant, dans l’Éogène parisien complet et continu, où placer la première limite ? Évidemment au voisinage des couches où certains auteurs ont cru voir le contact de l’Êocène et du Miocène inférieur, entre le Gypse et les sables de Fontainebleau. Or, après ce que j’ai dit, d’une part, des affinités des couches gypseuses marines inférieures avec les Sables moyens, et de l’autre, des affinités mieux connues au- 1878. DOLLFLS. — CHEMIN DE FER DE MÉRY. 303 jourd’hui des Marnes blanches suprà-gypseuses avec le calcaire de Brie, le terrain se resserre et nous sommes obligés de reconnaître que la transformation des formes s’est opérée pendant le dépôt d’une même masse minérale, le Gypse supérieur, sans qu’aucun incident stratigraphique vienne en fixer le moment précis. C’est pour cela que je fais commencer l’Oligocène au milieu du Gypse, à la base de la première masse, de la masse principale. Cette limite tracée, prenons la partie inférieure comme l’Éocène, et examinons les masses qui la composent. Je laisserai de côté les Sables inférieurs jusqu’au Calcaire grossier, comme suffisamment isolés et formant l’Éocène inférieur. L’Éocène moyen sera le Calcaire grossier, limité au sommet par le ravinement de la base des Sables moyens, et qui est une véritable division moyenne, liée par sa faune aux deux autres. L’Éocène supérieur englobera les Sables moyens, le calcaire de Saint-Ouen et le Gypse marin, puisqu’on y poursuit à travers des variations et des intercalations minéralogiques diverses la même faune et les mêmes rapports. Désignons sous le nom d’Oligocène la grande division supérieure. L’Oligocène inférieur sera naturellement formé des assises palustres du Gypse. L’Oligocène moyen comprendra la faune déjà si marine des Marnes vertes, le calcaire de Brie et les sables fossilifères d’Étampes. L’Oligocène supérieur, enfin, réunira les grès de Fontainebleau et le calcaire de Beauce. M. Tournouër a cherché récemment à faire ressortir les avantages d’une division entre le calcaire de Ducy et le calcaire de Saint-Ouen comprenant les sables de Mortefontaine; il y a là en effet une distinc¬ tion importante, mais point de la valeur de celles que j’ai citées : les rapports du calcaire de Ducy et de celui de Saint-Ouen sont encore frappants, et la faune de Mortefontaine est une liaison trop évidente entre les sables du Guespel et les sables de Monceaux, pour qu’il y ait de ma part hésitation. J’ai assez insisté, pour n’avoir pas besoin d’y revenir, sur les rap¬ ports des sables de Monceaux avec les marnes à Pholadomyes et à Lu¬ tines; il y a impossibilité paléontologique, en l’absence de tout témoi¬ gnage stratigraphique, pour placer une limite au milieu de ces horizons. Séparer les marnes à Pholadomyes de la quatrième masse qui est au-dessous, pour en faire la base de l’Éocène supérieur, c’est d’ailleurs diviser en deux la formation gypseuse. Séparation pour séparation, je préfère la placer plus haut, à l’endroit où on ne constate plus l’influence marine. Les Marnes blanches, comme MM. Carez et Vasseur l’ont répété à propos de Gorbeil, sont liées au calcaire de Brie, et d’autres rapports paléontologiques existent entre les Marnes bleues 304 DOLLFUS. CHEMIN DE FER DE ME RT. 18 fév. et les Marnes vertes. Or nous avons constaté l’apparition dans ces Marnes vertes des types les mieux accusés des sables de Fontainebleau. La série est donc continue et là encore ne laisse place à aucune de ces délimitations arbitraires suggérées par des observations incom¬ plètes. La distinction des sables d’Étampes et des grès de Fontainebleau peut paraître étrange ; elle est cependant basée sur des faits strati— graphiques très-nets (galets au-dessus de Morigny, alternances sa¬ bleuses à la base du calcaire de Beauce) et sur des faits paléontologi- ques suffisants pour une division de second ordre (différence entre Morigny et Ormoy). En terminant, je rappellerai que les résultats auxquels j’arrive avec une indépendance d’opinion qui ne sera point suspectée, sont à peu près ceux auxquels concluait Goubert en 1860, après les études strati- graphiques minutieuses que j’ai eu l’occasion de rappeler. 11 avait donné les meilleures raisons pour replacer la limite de l’ancien Éocène aux Faluns, et indiqué la liaison du Calcaire grossier avec les Sables moyens, celle des Sables moyens et de leurs calcaires avec les Sables supérieurs à travers la formation gypseuse, simple accident minéralo¬ gique local, enfin la pénétration de la faune des Sables moyens dans le Gypse à travers le calcaire de Saint-Ouen. TABLEAU GÉNÉRAL DES COUCHES OBSERVÉES. Oligocène supérieur. Oligocène ( Sables moyen, j d’Étampes. Oligocène ) Gypse inférieur. 1 palustre. I Gypse marin. Sables moyens . Période éogèae. Numéros de la coupe de AI éry. ( Meulières de Montmorency . 233 ( Grès de Fontainebleau . Î Sables de Fontenay . 232 Marnes à Ostrea et molasse marine . 221-231 Calcaire de Brie . 218-220 Marnes vertes à Cyrènes . 210-217 {Marnes blanches à Limnées . 205-209 Marnes bleues suprà-gypseuses . 198-204 lre masse gypseuse . 197 Î2® masse gypseuse . 160-196 Marnes à Lucines . 159 3e masse gypseuse . 155-158 Marnes à Pholadomya . 146-154 (Sables verts de Monceaux . 143-145 Calcaire de Saint-Ouen . 112-142 Sables de Mortefontaine . 106-111 i ^ du Guespel . 100-105 f SableS '< de Beauchamp. . . 97-99 \ Sables d’Auvêrs . 89-96 Ï878. TOURNOUÊR. — HIPPARION DE CONSTANTINE. 305 à Cardium obliquum . . 46-88 à Lucina saxorum . . . 32-45 à Cerithium lapidum . . 24-31 . 14-23 . 3-13 Éocène inférieur , Sables de Cuise, partie supérieure . 1 et 2 M. Edm. î^ellat fait observer que la faune intéressante (Cérithes, Mi- tvles, etc.) signalée par MM. Dollfus et Vasseur dans les marnes à Cyrènes, au-dessus du Gypse, a été depuis longtemps recueillie à Montmélian (Oise). Eocène moyen. Calcaire grossier. supérieur, caillasses moyen, à Milioles. . \ inférieur, glauconieux M. TTouriioaiëï* annonce à la Société la découverte de dents cf irlippjariosi dans la formation t<©rtl»âa*e> siipérieui*e d’eau donee de la province de Coiistaaitloe, M. Thomas lui ayant envoyé récemment plusieurs dents de Mammifères provenant d’une tranchée faite à Aïn Jourdel, à quelques kilomètres S. E. de Constantine, M. Gaudry a reconnu parmi elles une molaire supérieure, une molaire inférieure et une incisive de Y Hipparion gracile, associées à des dents de Ruminants indéterminés, peut-être A Antilopes à fût très-simple et très -élevé. Ces dents ont été trouvées dans un grès ferrugineux, renfermant aussi des moules de coquilles terrestres et d’eau douce, Hélix, Mêla - nopsis, Unio, etc., indéterminables. Stratigraphiquement, d’après M. Thomas, ce grès correspond au groupe, très-voisin, des grès et argiles du polygone de Coudiat-Aty, si connus par leur belle faune de coquilles fossiles : Hélix subsenilis, H. Jobœ, etc., qui serait donc con¬ temporaine de Y Hipparion gracile. Ce grès serait inférieur au travertin à végétaux du Mansourah, et supérieur à un autre travertin très-développé vers le Sud, à Aïn el Bey, et riche en coquilles fossiles, parmi lesquelles M. Tournouër peut citer dès aujourd’hui un Hélix très-commun, très-voisin de Y H. Semperiana, le Bulimus decollatus ( sensu lato =r B. Bavouxi, Coquand), des Planorbes et des Limnéès d’espèces éteintes, etc. Dans ce travertin inférieur, M. Thomas a recueilli aussi, à Tigmert, des fragments de dents d’un grand Pachyderme, probablement d’un Hippopotame, et à Boulemsa, un fragment de mâchoire inférieure d’un Suillien dont barrière-molaire est remarquablement longue et étroite et présente, ainsi que l’a dit M. Gaudry, quelques affinités avec celle des Phacochœrus africains. Ces découvertes doivent être rapprochées de celle de Y Hipparion d’Oran signalé par M. Pomel, et de celle de Y Hippopotame d’Hippone récemment décrit par M. Gaudry. SEANCE. 306 i mars À la suite de cette communication, M. Pomel fait observer que la découverte de X Hipparion dans les terrains à Hélix et XJnio de Gonstantine a une grande importance pour conduire à la détermina¬ tion de leur âge. Dans son livre Le Sahara, paru en 1872, il pressen¬ tait leur synchronisme avec le dépôt à Hipparion de Cacuron. 11 sera intéressant de comparer X Hipparion de Constantine avec celui d’Oran, dont l’espèce est peut être différente de XH. gracile. C’est probable¬ ment dans un terrain du même âge qu’a été découvert l’Hippopotame de Duvivier, sur lequel M. Gaudry a publié une note dans le Bulletin. M. Pomel doit en outre rectifier une assertion reproduite par lui, qu’il n’existait en ce lieu que des dépôts quaternaires; cette assertion résultait d’une confusion de nom, ainsi qu’il a pu le vérifier dans un voyage récent. M. Terquem ajoute quelques observations à celles qu’il a pré¬ sentées dans la dernière séance sur les Foramliiifèces figurés dans l’ouvrage de M. Desliayes. Séance du 4 mars 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Broccln, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : MM. Bertrand (Marcel), Ingénieur des mines, rue Saint-Guillaume, 29, à Paris, présenté par MM. Douvillé et Zeiller; Davy, Ingénieur civil des mines, à Segré (Maine-et-Loire), présenté par MM. Chaper et Douvillé; Lippman, Ingénieur civil, rue de Chabrol, 51, à Paris, présenté par MM. Deiesseet G. Dolifus; Perrier, professeur au Muséum d’histoire naturelle, rue Cuvier, 57, à Paris, présenté par MM. Hébert et Fouqué. Le Président annonce ensuite une présentation. Puis il communique la nouvelle de la mort de M. Barré et se fait l’interprète des sentiments de regrets que cette perte fait éprouver à la Société. M. Daubrée rappelle que M. Barré s’est toujours mis avec la plus 1878. ViULET d’aOUST. — SYSTÈME D ANAHUAC. 307 grande complaisance à la disposition des géologues qui désiraient étu¬ dier la géologie ou les mines du Banat. M. de S^alncouct annonce la découverte d'un fragment de Reptile dans des couches situées à la base du Lias, à Éclie- noz, près Yesoul (Haute-Saône), dans la carrière de la Providence. M. Alb. &£&iidi*y donne quelques détails sur la pièce que M. de Raincourt vient de signaler. C’est la partie supérieure d’un museau qui indique un énorme Reptile. Le museau est arrondi en avant; très- près de son bord antérieur, l’intermaxillaire mesure 22 centimètres de large. Plusieurs des dents placées sur les maxillaires ont dû avoir une très-grande taille, à en juger par les alvéoles. Comme les narines ne sont pas situées en avant, on ne saurait admettre que le Reptile d’Échenoz fût un Crocodilien; il faut plutôt le ranger parmi les Éna- îiosauriens. La grosseur de la tête fait repousser l’idée qu’il ait eu un cou grêle, comme les Plésiosaures. Les dents ont des cannelures trop faibles pour être attribuées au Polyptycliodon. Ce qui paraît le plus vraisemblable, c’est qu’il était voisin des Pliosaures, mais avec un museau bien plus élargi, des dents plus rondes et moins fortement cannelées. On pourrait inscrire ce Reptile sous le nom d’îEiirysau- rug I4oincoisrti (1). M. IPdlat rappelle qu’il a recueilli dans les couches rhétiennes des en¬ virons d’Autun des vertèbres de Reptiles de grandes dimensions. M. WIrlet cFi&oust offre, dans les termes suivants, ses Obser¬ vations sur le système des snaatagaes cFAimlinae ou de V Amérique centrale, sur la grande elialsie volcasiicfiie g&ia- témoliemae,, sur les voScasis de do. ^oi*d9 sur Torlglaie des volcans (2) : Le principal but que je me suis proposé par cette publication, a été de faire ressortir l’erreur commise par A. deHumboldt, qui ne voulait voir dans les trois Amériques qu’une seule et même arête, qu’une seule et même chaîne de montagnes, qu’il considérait comme la pro¬ longation de la Grande Cordillère des Andes ; erreur d’autant plus fâcheuse, qu’émanant d’une source aussi autorisée, elle a naturellement été adoptée sans examen par tous les géographes. -(1) V. A. Gaudry, Sur un grand Reptile fossile /TEurysaurus Raincourti), C.-R. Ac. Se., t. LXXXVI, p, 1031. (2) Bull. Soc . géographie, 6e sér., t. XIII, p. 241; 1877, 308 VIRî.ET d'aOUST. — SYSTÈME d’aNAHUAC. 4 mars La Grande Cordillère des Andes occupe bien, à la vérité, la plus grande partie de l’Amérique du Sud ; mais elle se termine au bassin de l’Amazone, s’étendant de la Patagonie à la Bolivie sur plus de 40 de¬ grés de latitude, c’est-à-dire sur une longueur de plus de mille lieues. Les autres chaînes de la Bolivie, celles du Pérou et de l’Équateur, n’ap¬ partiennent déjà plus à cette grande chaîne. Quant à l’Amérique centrale, qui s’étend, comme région géographi¬ que, de Panama aux Montagnes Rocheuses, j’ai déjà fait connaître, dans mon Coup d’œil général sur la Topographie et la Géologie du Mexique et de V Amérique centrale (1), que cette immense surface, au lieu d’une seule ligne de montagnes, présente une multitude de chaînes séparées, indépendantes les unes des autres et sporadiquement dissé¬ minées, bien qu’appartenant toutes à un même système de rides pa¬ rallèles, dirigées E. 35° S.-O. 35° N., auquel j’ai donné le nom de sys¬ tème d'Anahuac. Les chaînes de ce système forment donc un angle de 60° avec la Grande Cordillère des Andes, dont la direction est S. 5° O.-N. 5° E. Comme je l’ai dit aussi, ce système remarquable, qui a imprimé un cachet tout particulier à cette grande région, me paraît dû à un im¬ mense bombement de cette partie du Globe, qui, lorsque sa torsion eût dépassé le degré de flexibilité des couches, a bien été forcé d’écla¬ ter en une multitude de fentes, lesquelles ont donné naissance aux diverses chaînes. Ce grand phénomène géologique, comme les inté¬ ressantes expériences de M. Daubrée viennent de le démontrer, n’a évidemment pu se produire que d’une manière violente et instantanée. Un des traits les plus caractéristiques de ce système de fractures consiste dans sa coïncidence avec les phénomènes volcaniques de la contrée. Les volcans, qui impriment eux aussi leur cachet à toute cette région, ont en effet pu profiter, pour s’établir, des nombreux points de moindre résistance qu’il leur offrait, en même temps qu’il détermine avec précision leur limite d’âge (2), précédant l’époque quaternaire. C’est ainsi que de l’isthme de Panama à celui de Téhuantépec, a pu s’établir suivant ce système de fractures et sur une longueur de plus de trois cents lieues, une ligne remarquable de volcans, qui, bien qu’isolés et séparés les uns des autres, n’en forment pas moins une (1) Bull. Soc. géol. France, 2e sér., t. XXIII, p. 14; “1865. (2) Les phénomènes volcaniques proprement dits ne me paraissent pas remonter au-delà de l’époque tertiaire moyenne ; rien, en effet, ne démontre que des phéno¬ mènes analogues se soient produits pendant les périodes antérieures ; car toutes les roches improprement appelées ignées ne sont, selon moi, que des roches sim¬ plement métamorphiques, amenées à l’état plastique et parfois forcées par pres¬ sion de s'injecter sous forme de dykes dans les fractures du soi. 1878. V1IILET d’aoUST. SYSTÈME D’AN AU U AC. 309 Véritable chaîne volcanique, à laquelle j’ai donné le nom de chaîne volcanique guatémalienne, parce qu’elle occupe tout l’espace qui con¬ stituait jadis l’ancien royaume de Guatemala et que le petit état qui a conservé ce nom est son principal centre d’activité. Le plus célèbre des volcans de cette chaîne, qui n’en compte pas moins de 75 s’élevant à 'i et 3 000 mètres, et quelques-uns môme à 4 000 mètres et plus, est certainement celui de Conséguina, dans le Nicaragua; il a donné lieu en 1835 à une éruption des plus formi¬ dables, tout à fait comparable à celle du Vésuve de l’an 79. Cette éruption du Conséguina a été le plus grand événement géo¬ logique de notre époque; elle a été précédée de détonations si formi¬ dables qu’elles ont été entendues jusque dans les Antilles, à 400 lieues de distance; ses déjections pulvérulentes, transportées par les courants aériens à plus de 500 lieues, ont couvert le sol d’une couche fort épaisse, dans un rayon très-étendu. Cependant cette éruption, ainsi que cela s’est du reste fréquemment vu en Amérique, a été exclusi ¬ vement composée de matières meubles. Ces éruptions, que je désigne sous le nom d 'éruptions sèches, me paraissent un fait important qui vient s’ajouter à ceux que j’ai déjà signalés, pour démontrer que les phénomènes volcaniques ne procè¬ dent pas, comme beaucoup de géologues semblent le supposer au¬ jourd’hui, de la masse fluide intérieure du Globe, mais bien seulement de l’intérieur de la masse consolidée formant son enveloppe. Les volcans, pour me servir d’un terme de comparaison vulgaire, mais très-expressif, ne seraient plus que des phénomènes sous-cuta¬ nés .dûs au ramollissement et à la fusion de certaines roches par la chaleur produite par des actions et réactions chimiques, et en quelque sorte comparables à ces incendies spontanés des houillères, occasion¬ nés, eux, par des intiltrations d’eau réagissant sur les pyrites conte¬ nues dans les houilles. Je me propose, du reste, de revenir prochai¬ nement, avec plus de détails, sur cette question intéressante, depuis si longtemps controversée. La première conséquence à tirer de cette hypothèse, c’est que la nature des laves doit nous indiquer, en quelque sorte, la composition générale des roches plus ou moins anciennes aux dépens desquelles elles ont été engendrées. Ainsi les trachytes représentent, pour moi, des roches essentiellement feldspathiques, tandis que les basaltes sont les représentants de roches argileuses. Or, toutes les roches volcani¬ ques de l’Amérique centrale, comme celles de l’Amérique du Nord, appartenant au système basaltique, annoncent une grande uniformité de composition dans les roches souterraines qu’elles représentent au¬ jourd’hui à la surface du sol, et elles démontrent que ces roches 310 TOMBECK. REPONSE A M. BUVIGNIER. 4 mars régnaient sans interruption dans toute l’étendue, de plus de 1 800 lieues, qui sépare Panama d’Alaska. M. Alb. Càaocir»y annonce que M. Loustasi a recueilli de nom¬ breux ossements quaternaires dans une sablière que la Compagnie du Chemin de fer du Nord exploite en ce moment entre Valmondois et IL’I sle- . Les ossements que ce savant Ingénieur a remis au Muséum se rapportent aux espèces suivantes : Elephas primigenius (dents à lames très-minces et serrées), Rhinocéros tichorhinus, Cervus tarandus, Bos primigenius, Equus caballus. Ces espèces sont caractéristiques du Quaternaire des bas niveaux; cela s’accorde bien avec la position du gisement, qui est au niveau même de l’Oise. M. Mtinîer-daalmas fait observer que plus on se rapproche de Pépoque actuelle, plus les lamelles des dents des Éléphants sont rapprochées. N’y aurait-il pas ejn réalité deux types d 'Elephas primigenius, qui auraient vécu, l’un avec les animaux glaciaires, l’autre avec les animaux africains. Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : I^éponse aux observations de M . ütavlgniei*, par M. Tombeck. Dans ma note sur la position vraie de la zone à Ammonites tenuilo- batus dans la Haute-Marne et ailleurs (1), j’ai commencé par rappeler les différents niveaux que, de concert avec les géologues de la Haute- Marne, je reconnais dans le Corallien de cette région. M. Buvignier en prend occasion pour dire agi il n’est pas étonnant que je sois en désaccord avec des géologues d’autres régions sur la po¬ sition de certaines assises de la formation corallienne. J’avoue que je me demande quelles assises, parmi celles que j’ai citées, M. Buvignier peut bien avoir en vue. Il ne peut pas s’agir, d’abord, de celles que dans la Haute-Marne on distingue sous les noms de calcaire à Astartes, oolithe de La Mothe et Corallien compacte, et dont, à l’exemple de beaucoup d’autres, (1) Bull., 3e sér., t. VI, p. 6; séance du 5 novembre 1877. 1878. TOMBKCK. — RÉPONSE A M BUVIGNIER. 311 M. Royer et moi, nous avons fait le Corallien supérieur et le Corallien moyen. M. Buvignier, en effet, retrouve dans la Meuse précisément les memes assises et dans les memes positions (voir Statistique du dépar¬ tement de la Meuse). La seule différence consiste en ce que, au lieu de les rattacher, comme nous, au Corallien, il en fait un seul tout qu’il place dans le Kimméridgien inférieur : simple affaire d’accolade. La grande Huitre, d’ailleurs, sur laquelle il s’appuie pour faire des¬ cendre le Kimméridgien jusque-là, est, non pas, comme il le pense, XOstrea deltoïdea, mais bien YOstrea unciformis , que nous avons nous- memes retrouvée au contact du Corallien compacte et de l’oo- lilhe à Dicérates, et qui ne peut dès lors fournir un argument sérieux. Quant au Corallien proprement dit ou Corallien inférieur, il ressort avec évidence, aussi bien des observations de M. Buvignier que de sa Statistique de la Meuse, que dans ce département ce niveau ne pré¬ sente qu’un des trois faciès qu’il affecte, suivant les localités, dans la Haute-Marne. En effet, tandis que nous trouvons le Gorallien propre¬ ment dit constitué : à Roche, à Reynel, à Yésaignes, par loolithe à Dicérates et les calcaires glypticiens, à Vouécourt, à Buxières, etc., par i’oolithe à Dicérates et les calcaires sub-oolithiques, à Maran ville enfin et dans toute la vallée de l’Aube, par les marnes sans fossiles inférieures et supérieures, — dans la Meuse, au contraire, et dans les régions citées par M. Buvignier, le Corallien inférieur est représenté uniquement par l’oolithe à Dicérates, et le Glypticien et les marnes sans fossiles font complètement défaut. Tout au plus peut-on regarder les dépôts de Creuë, que M. Buvignier range dans le Corallien infé¬ rieur, comme représentant un rudiment de nos marnes sans fossiles. On le voit donc, la Meuse fournit un mauvais point d’appui pour juger la constitution de l’étage corallien dans la Haute-Marne. Je profite de l’occasion pour revenir sur le seul point de la classifi¬ cation de nos terrains coralliens de la Haute-Marne qui ait été sérieuse¬ ment contesté. Est-ce avec raison queM. Royer et moi, nous rattachons au Corallien les assises connues sous les noms de Corallien compacte, d’oolithe de La Mothe et de calcaire à Astartes, dont beaucoup de géolo¬ gues font un étage à part, le Séquanien, et que d’autres môme rangent dans le Kimméridgien? Je ne répéterai pas ici ce que j’ai dit plusieurs fois à la Société à l’appui de notre classification. Je me bornerai à dire que le nombre des fossiles qui traversent toute la série des terrains que nous appelons coralliens, s’accroît tous les jours, et qu’il est impossible à un esprit impartial de ne pas reconnaître à première vue que dans la Haute- Marne les faunes du Corallien compacte, de l’oolithe de La Mothe et du calcaire à Astartes ont beaucoup plus d’ affinités avec celles de l’oo- P ELLA T. OBSERVATIONS. 4 mars 31Ï lithe à Dieérates et du Glypticien qu’elles surmontent, qu’avec la faune des niveaux kimméridgiens qui viennent au-dessus. Parmi les fossiles qui montent ainsi du Glypticien ou de Poolithe à Dieérates jusque dans le calcaire à Àstartes, je cite au hasard : Tere- bratula humeralis , Mytüus supraj urensis , 31. acviaces, Pinnigena Saussurei, Hinnites inæquis iriatus , Ccirdium corallinum, Pachyérisma Royeri, etc., etc. Mais le plus caractéristique de tous est sans contredit Y Ammonites Achilles. Nous avons en effet, M. Royer et moi, recueilli cette Ammonite : dans le Glypticien, à Roche-sur-Rognon ; dans les calcaires sub-ooli- thiques, à Poissonvaux: dans les marnes sans fossiles inférieures, à Ormoyidans les marnes sans fossiles supérieures, aux Lavières; dans le Corallien compacte, à Youécourt, à Frondes, à Longchamp, etc.; enfin, dans le calcaire à Astartes, à Bar-sur-Aube ; en sorte qu'on peut dire que si l’on définit l'étage corallien comme nous le faisons dans la Haute-Marne, il n’est à peu près pas un de ses niveaux qui ne soit caractérisé par Y A. Achilles. Cependant, comme tout groupement de couches est nécessairement un peu arbitraire, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que la classifica¬ tion qui convient à la Haute-Marne ne s’appliquât pas exactement à toutes les régions et à ce que dans quelques-unes un autre groupement mît mieux en évidence les affinités et le développement de la faune. A la suite de la lecture de cette note, M. Edm. F*eïiat présente les observations suivantes : Il persiste à penser que, même dans la Haute-Marne et dans l’Yonne, le calcaire à Astartes se rattache au Kimméridgien plutôt qu’au Coral¬ lien, ou mérite, tout au moins, de former un sous-étage intermé¬ diaire. Mais c’est là une simple question d’accolade, qui perd toute importance, M. Tombeck acceptant que la classification appropriée à la Haute-Marne peut ne pas convenir ailleurs. Plusieurs fois déjà, à propos du Fullers’earth (bajocien pour les uns, bathonien pour d’autres), à propos aussi de l’attribution de la fameuse zone à Avicula conforta au Jurassique ou au Trias, M. Pellat a insisté sur la localisation des classifications qui permet à chacun de tenir compte des affinités paléontologiques et des diverses considéra¬ tions spéciales à une région déterminée. D’après M. Tombeck, le nombre des espèces qui traversent tout le terrain corallien tel qu’il le comprend, s’accroît de jour en jour. Le même fait ne se constate-t-il pas de proche en proche dans toute l’étendue verticale d’une série continue, qu’aucune perturbation im¬ portante n’est venue interrompre? 1878. DE LA HARPE * — NUMMULLTES DE NICE. 313 Il ne faudrait pas cependant, après avoir trop cru à la spécialisation des faunes, aller trop loin dans la voie des passages d’espèces. Ainsi, sous le nom de Terebratula humeralis M. Tombeck réunit, à l’exemple de M. de Loriol, des formes que quelques auteurs séparent et qui sont caractéristiques, peut-être, chacune des différents niveaux où on les trouve. Quant à Y Ammonites Achilles, si souvent cité à tort, M. Tombeck en connaît le type; il a dû s’assurer que les exemplaires qu’il signale à différents niveaux doivent bien lui être rapportés. Du reste, M. Pellat admet très-volontiers l’extension verticale de cette espèce, qu’il a re¬ cueillie dans l’Astartien du Boulonnais. M. Pellat insiste sur les réserves qu’il a faites le 5 novembre dernier au sujet du parallélisme établi par M. Tombeck entre les calcaires du Mont des Boucards et la zone à Ammonites tenuilobatus . Aucune Ammonite de cette zone n’a été reconnue au Mont des Boucards. L’exemplaire voisin de VA. polyplocus que M. Tombeck a vu dans la collection de M. Pellat a été décrit et figuré par M. de Loriol sous le nom d’^4. Boucardensis . Quant à VA, balnearius de Baden, il n’a été figuré dans la Monographie du Boulonnais que pour montrer ses points de ressemblance avec des espèces du Mont des Boucards et de l’oolithe astartienne; il n’a pas été recueilli au Mont des Boucards. C’est, au contraire, à des niveaux beaucoup plus élevés du Boulon¬ nais, dans l’Astartien notamment (grès de Wirvigne), que M. Pellat a recueilli une forme de la zone à Ammonites tenuilobatus, Y A. Mœschi. Mais cela ne suffit pas, selon lui, quant à présent, pour assigner une place dans le Boulonnais à la zone à A. tenuilobatus. M. Pellat, à propos des calcaires du Mont des Boucards et sans se prononcer sur leur âge, persiste à croire que la composition de l’étage corallien est très-complexe, et que, même dans le bassin de Paris, les oolithes coralliennes ne forment pas une nappe continue. Mais il re¬ connaît qu’il n’a jamais été assez heureux pour constaler de visu l’intercalation des faciès coralliens (intercalation très-vraisemblable cependant) au milieu des calcaires que l’on désigne sous le nom de coralliens compactes. Le Secrétaire analyse une note de M. Pli. cl© lo Slai-pe sur les mimai! tes des environs de P¥âe© et de Menton (1). Dans cette note M. de la Harpe étudie les Nummulites recueillies à (1) Par décision de la commission du Bulletin, cette note a été reportée au compte-rendu de la réunion extraordinaire de Fréjus et Nice. 314 SEANCE. 18 mars Antibes, Yence, Roquestéron , Font de Jariel, L’Escarène, le col de Braus, Menton et La Mortola ; il signale onze espèces, dont plusieurs nouvelles, et un grand nombre de variétés. Il déduit de cette étude qu’il faut distinguer trois zones dans ces localités : 1° les couches de Yence et de la Font de Jariel ; 2° les couches supérieures de La Mor¬ tola, auxquelles semble se rattacher une partie des calcaires du col de Braus; 3° les couches exploitées dans les carrières de La Mortola. Ces trois zones représentent, d’après M. de la Harpe, la partie moyenne de la période nummulitique. A la suite de cette communication, M. Mélîert fait observer que c’est la Société géologique de France qui, dans sa session dernière, a constaté que les couches nummulitiques des environs de Biot et de Yence appartiennent à un horizon tout à tait différent de celles de La Palarea. Jusque-là on ne se rendait pas bien compte des relations entre ces divers dépôts. Comme M. Hébert l’a fait observer, dans une des séances tenues à Nice, les couches de La Palarea, rapportées avec raison, dès 1850. par M. ^Bellardi au Calcaire grossier parisien (1), sont les représentants exacts des couches de San Giovanni Ilarione à Nummulites perforatci, N. spira, N. complcinata, etc., tandis que celles de Biot et de Yence, où abondent la Serpula spirulœa, les Orbitoïdes et les Échinides de Biarritz, correspondent aux couches de Priabona et appartiennent à l’Éocène supérieur, c’est-à-dire à l’époque du Gypse. Dans l’intérêt de nos réunions extraordinaires, il est utile de mon¬ trer qu’elles font souvent faire à la Géologie des progrès notables. L’exemple qui vient d’être cité n’en sera pas la seule preuve, ainsi qu’on pourra le constater par la lecture des procès-verbaux de la réunion de Fréjus et Nice. Séance du 18 mars 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Douvillé, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membre de la Société : M. Bassani, rue Gigantessa, 31, à Padoue (Italie). (1) On doit les considérer comme correspondant aux parties moyenne et supé¬ rieure du Calcaire grossier inférieur du bassin de Pâtis (bancs supérieurs au Cerithium giganteum , système laekénien de Dumont). 1878. DE GROSSOUYRE. GISEMENT DE PHOSPHATE DE CHAUX. 315 M. de Lapparent donne lecture de la note suivante : Note sur un nouveau gisement de ptiosplx&te d© cliaux, par M. A. de Grossouvre. J’ai l’honneur de porter à la connaissance de la Société la décou¬ verte que j’ai faité, dans le courant de l’année dernière, d’un nouvel horizon de phosphate de chaux, appartenant à l’étage oxfordien du département de la Nièvre. Les affleurements de cette couche s’observent bien nettement dans les environs de Nevers; la tranchée du chemin de fer dite de TAi- guillon, visitée par la Société géologique en 1858 (1), offre une bonne coupe pour son étude et celle des terrains encaissants. A l’est de la faille, à 200 mètres environ du petit pont sur le chemin de fer, on observe la succession suivante des couches, qui plongent vers l’est sous un angle de 6° (tig. 1) : Fig. 1. 0. E. 1. Calcaires et marnes à texture gréseuse; je n’y ai rencontré comme fossiles que la Rhynchonella spathica; la Société y a trouvé les Am¬ monites athleta et A. coronatus. 2. 0m20 à 0ra30 d’une argile gris-verdâtre, empâtant de nombreux rognons de même couleur; j’y ai trouvé : Ammonites Duncani, A. athleta, Belemnites hastatus ; la Société y a recueilli : Ammonites per- armatus, A. plicatilis, A. calloviensis (route de Paris), Ostrea dilatata (route de Paris). 3. 6 à 7 mètres de marnes avec bancs de calcaire noduleux très- dur, de couleur jaunâtre, présentant par places des points ferrugi¬ neux. Dans le compte-rendu de la réunion de la Société géologique, il (IJ Bull ... 2® sér . , t. XV. p. 707 316 DE GROSSOUVRE. — GISEMENT DE PHOSPHATE DE CHAL’X. 18 mars est dit que ce calcaire renferme quelques oolithes ferrugineuses, mais je n’y ai observé que des taches. La Société y a recueilli : Ammonites plicatilis et A. perarmatus. Comme fossiles, j’ai seulement rencontré, sur le talus de la tranchée, un bel échantillon d’ A. canaliculatus et un débris de Spongiaire, sans pouvoir d’ailleurs affirmer qu’ils étaient bien en place et ne provenaient pas d’un éboulis des couches supé¬ rieures. Néanmoins, ces marnes avec bancs de calcaire noduleux m’ont paru se rapprocher, par leurs caractères physiques, des marnes et cal¬ caires à Spongiaires tels qu’on les observe dans le département du Cher. 4. Marnes blanches, pulvérulentes; dans le compte-rendu cette couche est ainsi désignée : calcaire blanchâtre, marneux, avec Am¬ monites plicatilis et A. perarmatus. 5. Au-dessus se développent des calcaires blancs, compactes, fissiles, à cassure conchoïde, qui probablement doivent être rapportés aux calcaires lithographiques coralliens. La couche 2 est, à proprement parler, un lit de rognons verdâtres, empâtés dans une argile de couleur foncée remplissant leurs inter¬ stices. Ces rognons, qui avaient été considérés (1) comme des cailloux siliceux, sont des calcaires phosphatés : divers échantillons que RL Pe- neau, Directeur de la station agronomique du Cher, a bien voulu ana¬ lyser sur ma demande, ont présenté une teneur moyenne de 28 à o0°/o en phosphate de chaux tribasique; un fragment d’ Ammonite a donné une teneur de 55 %. Ainsi que l’a remarqué la Société, les fossiles ont un aspect pro¬ noncé de roulis et de charriage; si l’on examine avec attention les rognons ou galets, on voit que la plupart d’entre eux proviennent de débris fossiles roulés et détériorés, notamment de Pholadomyes. Par sa faune, la couche de phosphate se rapporte à la zone k Ammo¬ nites athleta d’Oppel, qui occupe la partie supérieure de son étage kellovien ; dans la Nièvre, d’après M. Ébray (2), cette zone existe bien caractérisée. Il résulte de là que la couche de phosphate provient d’un remaniement de cette zone avec introduction d’acide phosphorique. Cette couche peut encore s’observer sur la route de Paris (3), où elle est recouverte par l’oolithe ferrugineuse, qui affleure un peu au- dessous de Four de Vaux. D’après M. Ébray, on retrouve dans un grand nombre de localités de la Nièvre le cordon remanié qui dans les environs de Nevers con¬ stitue la couche de phosphate. (1) Bull., 2e sér.. t. XV, p. 689. (2) Études géol. sur le de'p. de la Nièvre, p. 285. (B) Bull., 2e sér.;. t. XV, p. 689. 1878. HEBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. 317 M. Douvillé a déjà signalé la présence de fossiles phosphatés dans le terrain oxfordien du Cher (1); ces fossiles appartiennent à la faune de l’oolithe ferrugineuse, qui dans les environs de Nevers recouvre la couche de phosphate; par suite, le cordon remanié, à fossiles phos¬ phatés, paraît devoir être considéré comme l’équivalent de la couche à Ammonites pyriteuses du Cher. D’autre part, M. Ébray signale dans les environs de Donzy l’appa¬ rition, à la base des calcaires à Spongiaires, d’une couche glauconieuse très-fossilifère, qui représente le prolongement vers l’est de l’oolithe ferrugineuse des bords de la Loire : cette analogie de caractères et de position avec la couche phosphatée de Nevers rend probable la pré¬ sence du phosphate de chaux dans la couche glauconieuse de Donzy. Avant de terminer, je crois utile de faire ressortir l’association si fréquente du phosphate de chaux et des substances ferrugineuses : glauconie, oolithe ferrugineuse,... association qui se retrouve dans les gisements crétacés et dans les gisements sidérolithiques, et qui permet d’affirmer qu’en général le phosphate de chaux provient, aussi bien que le minerai de fer, d’un dépôt de sources minérales. M. Daubrée confirme la généralité de l’association du phosphore au fer, qui se présente dans des gisements d’âge et de nature très-différents. Le terrain houiller, particulièrement sur les bords de la Ruhr, les minerais de fer très-phosphoreux du Lias, les dépôts de phosphate de chaux associés aux mi¬ nerais de fer pisolithique dans les terrains tertiaires de Tarn-et-Garonne et de la Côte-d’Or, les amas de la Belgique exploités d’abord pour le fer, puis pour les phosphates, etc., offrent des exemples remarquables de cette association. M. Hébert présente le mémoire suivant: Remarques sur quelques de la Cs*aie cba de fEnrope, à l'occasion du mémoire de M. Pérou sur la Faune des calcaires à Échinides de Rennes-les- Bains (2), par M. Edm. Hébert. M. Pérou a entrepris de démontrer que la faune des calcaires à Échinides de Rennes-les-Bains est sénonienne, et que par suite il faut rapporter à l’étage sénonien le système entier des calcaires à Hippu- rites depuis la zone à Radiolites cornupastoris. (1) Bull , 3esér., t. III, p. 103. (2) Bull. . 3e sér., t. V. p. 469. 318 HEBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. 18 mars Pour justifier cette conclusion, il donne la liste des fossiles qu’il a recueillis dans ces calcaires àÉchinides; mais, comme il reconnaît (1) qu’un grand nombre des espèces qu’il cite peuvent donner lieu à des critiques, il fait suivre son travail d'une annexe paléontologique relative aux espèces les plus importantes. M. Peron sollicite à cette occasion les critiques de ses confrères. Je viens répondre à son appel ; mais je me bornerai aux faits qui me sont personnellement connus. Je vais donc examiner un certain nombre des espèces citées par M. Peron comme caractérisant la Craie séno- nienne du Nord, et je terminerai par quelques remarques stratigra- phiques. spondylus spinosus, Sowerby . M. Peron considère (2) cette espèce comme caractéristique de la Craie sénonienne, bien que lui-même, M. Barrois et moi Payons re¬ cueillie dans des couches du bassin de Paris que tous les géologues, même M. Peron, considèrent comme turoniennes. Peut-être notre confrère a- 1- il pensé qu’elle ne s’y trouvait qu’exceptionnellement ; mais il aurait aisément reconnu qu’il n’en était pas ainsi s’il eût con¬ sulté nos collections; il aurait vu que j’avais recueilli le S. spino¬ sus : 1° Dans les couches à Inoceramus labiatus et à Echinoconus subro- tundus : sur toute la côte de la Manche, depuis Le Tréport jusqu’à Fécamp et Saint- Jouin au-delà d’Étretat; dans la vallée de la Seine, au Mont-Arban près Rouen; dans celle de l’Yonne, à Paroy et à Sor- mery près Joigny; dans le Perche, avec la Terebratella Bourg eoisi, dans les carrières de La Plante et à La Fretaudière près Nogent-le- Rotrou ; 2° Dans les couches à Holaster planus et Scaphites Geïnitzi, où il est très-abondant partout dans le Nord de l’Europe, soit en France et en Angleterre, soit en Hanovre, en Saxe et en Silésie. Or ces couches, sur l’attribution desquelles j’avais autrefois longtemps hésité, sont incontestablement turoniennes pour tous ceux qui s’occupent de la Craie (3). Dans aucune assise de la Craie sénonienne, cette espèce ne se montre en aussi grande abondance qu’au niveau de P Holaster planus . (1) Op. cit., p. 478. (2) Op. cit., p. 509. (3) Bull. Soc. Sc. hist. et nat. Yonne, t. XXX. 2e part., p. 25; Bull. Soc. géol.. 5e sér., t. III, p. 595, tableau rectifié. 1878. HÉBERT. — FOSSILES- DF LA CRAIE DU NORD. 319 TEREBRATULA SEMIGLOBOSA, SoZtfCr 6 ?/ (T. subrotunda, So\V.). A i’occasioii du Micr aster brevis, M. Pérou dit (1) que jusqu’au travail de MM. Hébert et Cotteau sur la Craie de lTonne (1876), les géologues regardaient comme sénoniens les fossiles suivants : Ilolas- ter planas, Cidaris subvesiculosa, Terebratula semiglobosa, Spondylus spinosus. J’ai montré plus haut que cela n’est pas exact pour le S . spinosus ; il en est de meme pour les autres espèces. La Terebratula subrotunda, Sow. (T. semiglobosa, Sow.), est extrê¬ mement commune dans toute la série des couches à Inoceramus la- biatus, aussi bien en Allemagne (2) qu’en France et en Angleterre. echinocorys vulgaris, Breyn . M. Pérou déclare (3) qu’il n’est pas à sa connaissance qu’on ait si¬ gnalé aucune variété d 'Echinocorys vulgaris dans l’étage turonien ; il ajoute : « M. Hébert dit bien qu’on trouve cette espèce depuis la Craie » è Inoceramus labiatus ; mais c’est sans doute depuis cette Craie ex- » clusivement, car dans une autre note, l’éminent géologue dit avoir » rencontré l’espèce à un grand nombre de niveaux, presque jusqu’au » contact des couches à I. labiatus. » Cette dernière citation est empruntée à une note de 1858, la pre¬ mière à une note de 1862. Si M. Peron eût poursuivi ses recherches bibliographiques, il eût vu que le 15 juin 1863 (4) j’affirmais avoir recueilli X Ananchytes gibba à Tancarville, associé à V Echinoconus subrotundus dans les couches à Inoceramus labiatus . La façon dont les citations précédentes sont interprétées par M. Peron n’est donc pas exacte. L’existence certaine de X Ananchytes gibba (Echinocorys vulga¬ ris) dans le banc à Echinoconus subrotundus, dont la place est con¬ stante au-dessous de la zone à Terebratulina gracilis, eût été encore mieux démontrée à M. Peron s’il eût visité nos collections; car il aurait pu y voir trois exemplaires de cette espèce recueillis par moi à ce niveau au cap La Roque, un à Quillebœuf même, et trois à Salzgitter (Hanovre). U. Scblœnbach (5) a constaté le même fait de son côté. Enfin, M. Schluter, qui fait de la Craie de l’Allemagne le principal objet de ses recherches , déclare (6) que X Ananchytes gibba se trouve (1) Op. cit., p. 525. (2) Schlœnbach, Sitz. d. K. Ak. Wiss., Math -nat. Cl., lrc sect., t. LVII, p. 181; 1868. (3) Op. cit., p. 520. (4) Bull., 2e sér., t. XX, p. 622. (5) Neues Jahrb. Min., 1869, p. 17 et 31. (6) Verh. d. Naturh. Ver. d. Pr. Rheinlande und Westf., 4e sér., t. III, p. 350, 320 HÉBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. i8 mars dans l’Allemagne du Nord dans les couches à Inoceramus Brongniarti et Ammonites peramplus, au-dessous de la zone à Scaphites Geinitzi et Holaster planas. J’espère que ces autorités laisseront à mes affir¬ mations toute leur valeur. De même que le Spondylus spinosus, Y Ananchytes gibba est extrê¬ mement commun dans les couches turoniennes à Holaster planus, Scaphites Geinitzi, Ammonites peramplus (var. junior = A. Prospe- rianus, d’Orb.), de la France, de l’Angleterre et de l’Allemagne sep¬ tentrionale. HEMIASTER LEYMERIEI, Desor. L’ Hemiaster que j’ai cité (1) sous le nom d'H. Leymeriei sur le che¬ min de Cassis à La Ciotat, à plus de 100 mètres au-dessus dé la base des couches à Periaster Verneuili, a été trouvé pendant une excur¬ sion de la Société géologique, devant M. Cotteau, déterminé par lui et probablement conservé dans sa collection. J’en possède un autre exemplaire, moins bon, recueilli par M. l’abbé Bargès; c’est bien Y Hemiaster Leymeriei. Il est rare dans ce gisement et n’y est pas ac¬ compagné du Periaster Verneuili. 11 n’a aucun rapport avec ceux que cite M. Toucas sous le nom d’ Hemiaster Heberti, qui proviennent des marnes à Periaster Verneuili. Quant à Y Hemiaster Heberti que j’ai recueilli à Escragnolles dans le Cénomanien inférieur, et qui res¬ semble à Y H. Gauthieri, la détermination en est dûe à M. Cotteau. MICRASTER BREVIS, Desor. La longue dissertation que M. Pérou a consacrée à cette espèce montre combien il y a de confusion dans les appréciations dont elle a été l’objet. Notre confrère conclut en exprimant le désir qu’une étude monographique minutieuse soit faite de toutes les espèces de Micr aster. Il me permettra donc bien, en attendant cette étude, de conserver mon opinion, qui est aussi celle de M. Munier-Chalmas, à savoir qu’il n’y a point de vrai M. brevis ni au Beausset, ni dans les Corbières. Quant à la prétendue identité du M. cortestudinarium et du M. brevis, il suffit de se reporter aux figures que j’ai données (2) des pla¬ ques ambulacraires de ces deux espèces, pour voir combien elles dif¬ fèrent. (1) Bull., 2e sér., t. XXI, p. 503. (2) Mém. Soc. géol . Fr., 2e sér., t. Y, pl. XXIX, fig. 18 et 19. 1878. Hébert. — fossiles de la craie du nord. 321 HOLASTER INTEGER, Agassiz; h. placenta, Agassiz. M. Pérou me donne l’occasion de rectifier une citation que j’avais faite en 1863 de YHolaster integer, avec doute toutefois, dans la zone à Micraster cortestudinarium du bassin de Paris. Je n’avais alors que d’assez mauvais échantillons. Depuis, ayant recueilli des exemplaires entiers, j’ai vu que l’espèce n’avait point de sillon antérieur, et j’ai reconnu, à l’École des Mines, que mes exemplaires appartenaient à YHolaster placenta, Ag., qui, mentionné à la page 2 du Catalogue raisonné et à la page 133 du Catalogus systematicus ectyporum Echi- nodermatum, n’a jamais été ni décrit ni figuré (1), et n’est même plus reproduit dans le Synopsis des Échinides fossiles, mais dont le type (moule en plâtre M 2) existe dans les collections de l’École des Mines. Aussi ai-je substitué le nom à' H. placenta à celui AH. integer dans une note lue à l’Académie des Sciences le 23 juin 1866 et insérée au compte-rendu de cette séance. A cette époque je croyais le Mi¬ craster cortestudinarium assez fréquent dans la zone à Holaster pla¬ nas; j’avais donc abandonné ce Micraster comme caractéristique de la zone, et adopté à sa place YHolaster placenta . Mais dès que j’eus reconnu que le Micraster de la zone à Holaster planus n’était pas le Micraster cortestudinarium, ce dernier, de beaucoup le plus abondant, bien que Y Holaster placenta ne soit pas rare au même niveau, devait reprendre ses droits. Quant à Y H. integer , il n’a jamais été trouvé jusqu’ici dans la Craie sénonienne du bassin de Paris. echinoconus GONicus, Breyn. Cette espèce est très-commune dans les zones à Micraster coran - guinum et à M. cortestudinarium. J’en ai recueilli quelques exem¬ plaires dans la zone à Holaster planus, un dans les couches à Echi¬ noconus subrotundus de Quillebœuf, et un autre à Belleville-sur-Mer dans la zone à Inoccramus labiatus. Elle est également citée dans le Turonien d’Allemagne. Ce n’est donc pas non plus un fossile exclusi¬ vement sénonien, comme le dit M. Peron. (1) Depuis que cette note a été communiquée à la Société, M. Cotteau a donné de cette espèce une description détaillée dans ses Échinides fossiles du département de V Yonne (1879). Il en a figuré un échantillon incomplet. Nous en possédons une série d’exemplaires en parfait état de conservation. ( Note ajoutée pendant l’impression.) 21 322 HÉBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. 18 mars discoïde a mini ai a, Agassiz. Il est intéressant que M. Peron ait recueilli dans les couches à Écliinides des Bains de Rennes cette espèce, qui caractérisait jusqu’ici les assises les plus inférieures du Turonien du bassin de Paris. Sa pré¬ sence dans la zone à Belemnites plenus n’a rien d’étonnant, car cette zone n’est pas autre chose que la base des couches à Inoceramus la - hiatus » et chaque année en apporte de nouvelles preuves. Entre cette zone à Belemnites plenus et celle à Holaster subglobosus, à laquelle M. Barrois la rattache, je mets la période entière des grès du Maine, avec ses trois époques, telle que je l’ai déjà définie plusieurs fois. La différence d’opinion est donc considérable. cidaris subvesiculosa, d'Orbigny. Le Cidaris subvesiculosa n’est pas rare dans les couches à Inoce¬ ramus labiattis. M. Cotteau le cite (1) de Vernonnet, des Ménus (Sartlie) et de Briollay (Maine-et-Loire) ; dans ces localités, c’est à ce niveau que je l’ai recueilli. M. Cotteau a donc raison de dire que cette espèce appartient à la fois aux étages turonien etsénonien. Ainsi cette espèce, aussi bien que les Spondylus spmosus et Terebratula semiglo- bosaf était depuis longtemps considérée par les géologues qui s’occu¬ pent de la Craie, comme se montrant dès le Turonien inférieur, et non pas, ainsi que le dit M. Peron, comme exclusivement sénonienne. L’ Holaster planus seul avait été regardé par quelques-uns, toutefois avec hésitation, comme caractérisant la base du Sénonien. J’étais de ce nombre; mais en poursuivant mes études, j’ai été amené à recon¬ naître que je devais me ranger à l’opinion des géologues allemands, qui rattachent les couches à Scaphites Geinitzi et Holaster planus à l’étage turonien de d’Orbigny. cidaris sceptrifera, Mantell. On voit d’après ce qui précède, qu’un bon nombre d’espèces de la Craie sénonienne du Nord se montrent aussi dans la Craie turonienne de la môme région. îl n’est donc pas étonnant de les rencontrer à ce dernier niveau dans le Midi, et il n’y aurait absolument rien d’extra¬ ordinaire à ce que des espèces exclusivement sénoniennes dans le Nord eussent d’abord apparu dans l’étage turonien du Midi. Tel serait le cas (1) Pal. fr., terr. crét., t VII, p. 264. 1878. HÉBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. 323 pour le Cidaris sceptrifera, Mantell, si en réalité M. Peron a recueilli le type de Mantell aux Corbières dans la zone à Échinides; mais notre collègue ayant donné le nom de C. sceptrifera à des échantil¬ lons du Revest qui pour moi appartiennent certainement à une autre espèce (1), je ne puis me prononcer sur ceux des Corbières sans les avoir vus. CIDARIS GIBBERULA, Desor. M. Peron dit qu’aucun de ses amis n’a recueilli de radioles de cette espèce dans les couches cénomaniennes de Cassis. Or, comme j’ai cité (2) le C. gibberula dans le Cénomanien inférieur de La Bédoule (Craie de Rouen), si M. Peron eût désiré voir les échantillons de ce gi¬ sement, j’aurais pu lui montrer non-seulement deux tests, mais aussi un radiole recueilli par moi-même dans les couches si riches en fos¬ siles dont j’ai donné la faune ( Pecten asper, Hemiaster bufo, etc.), ra¬ diole qui porte encore son étiquette écrite de la main de M. Cotteau. Si donc il y a identité absolue avec l’espèce de Rennes-les-Bains, c’est encore un fait qui n’est pas de nature à rajeunir les couches en discus¬ sion. cidaris clavigera, Kœnig. Cette espèce se trouve dans le bassin de Paris non-seulement dans les zones à Micraster coranguinum et à M. cortestudinarium, mais aussi dans la zone turonienne à Scaphites Geinitzi et Holaster planus, où j’en ai recueilli quatre exemplaires (radioles) au Tréport, et dans les couches inférieures à Inoceramus labialus de Bruneval près Étre- tat (3) et de Mers, ainsi que dans celles de Senonches. Le Cidaris clavigera est donc encore un fossile turonien aussi bien que sénonien. En résumé, sur les onze espèces des calcaires à Échinides de Rennes- les-Bains sur lesquelles mes recherches personnelles me permettent de donner des renseignements précis : Une, Cidaris gibberula, est jusqu’ici exclusivement cénomanienne; Une, Discoidea minima , appartient exclusivement au Turonien le plus inférieur; Les six espèces suivantes : Spondylus spinosus, Terebratida semi - (1) Bull., 3° sér., t. III, p. 196. (2) Bull., 2e sér., t. XXIX, p. 397. (3) Bull., 2e sér., t. XX, p. 621. 324 HÉBERT. — FOSSILES DE LA CRAIE DU NORD. 18 mars glohosa, Echinocorys vulgaris, Echinoconus conicus, Cidaris subvesi- culosa et C. clavigera, sont à la fois turoniennes et sénoniennes ; Une autre, Holaster integer, ne se trouve pas dans la Craie séno- nienne du Nord ; Enfin, le Cidaris sceptrifera et le Micraster brevis me paraissent, le premier mériter un nouvel examen, le second constituer une espèce nouvelle. J’accepte d’ailleurs volontiers la proposition que fait M. Peron de communiquer les échantillons sur lesquels il peut y avoir doute. Cette communication me paraîtrait utile pour le Cidaris sceptrifera et pour le Micraster cortestudinarium recueilli par M. Gauthier dans les grès de La Ciotat. M. Peron jugera lui-même s’il doit la faire pour d’autres espèces. Je suis, en effet, tout disposé à examiner avec soin, sans parti pris, tous les arguments que M. Peron croit favorables à sa thèse. D’après ce qui précède, on s’expliquera^comment sur une liste de treize espèces que j’ai citées de la zone à Micraster cortestudinarium de Dieppe, il y en avait huit de Rennes-les-Bains. Ces espèces sont pour ainsi dire caractéristiques de toute la Craie comprise entre les couches de Rouen et celles de Meudon. C’est la présence d’un si grand nombre d’espèces communes qui m’avait d’abord déterminé à grouper ensemble, sous le nom de Craie marneuse (I) à Spondylus gpinosus, tout l’étage turonien et une grande partie de l’étage sénonien. Mais peu à peu une étude approfondie des divers bassins crétacés de la France et de toute l’Europe septentrionale et centrale m’a conduit à mieux comprendre les rapports mutuels des couches et à adopter la classification que j’ai publiée dans le tome III de la 3e série du Bulletin (2), et qui ne diffère de celle de d’Orbigny que par plus de précision et plus d’exactitude dans les détails. Maintenant il me reste à indiquer quelques faits stratigraphiques qui ne me paraissent pas pouvoir se concilier avec la classification de M. Peron. Notre confrère considère la partie supérieure de la Craie de La Pa- larea près Nice comme l’équivalent des grès à Micraster du Beausset et des Corbières. J’ai eu occasion récemment d’examiner avec la Société cette Craie de La Palarea, et il m’a paru, malgré le mau- (1) Bull 2e sér., t. XX, p. 626; 1863. (2) Il y a dans ce tableau une erreur qu’il importe de corriger : à l’étage danien, le calcaire de Saltholm, indiqué comme faisant partie de l’assise inférieure, doit être reporté à l’assise supérieure, avec le calcaire de Faxoe, dont il n’est qu’un faciès particulier. 1878. HEBERT. — FOSSILES DE LÀ CRAIE DU NORD. 325 vais état des échantillons que j’ai vus, que tes Ananchytes et les Mi- craster sont exactement les mêmes que ceux de Bidart près Biarritz. Or la Craie de Bidart, la même que celle de Gan, au sud de Pau, qui forme la partie supérieure des calcaires à silex de Bidache, repose sur une série très-épaisse de grès et de schistes. Ces grès, exploités pour dalles entre Gan et Rébenae, remarquables par de nombreuses empreintes de Fucoïdes, sont exactement les mêmes que ceux de Celles (Ariège). Ceux-ci sont, non pas associés aux calcaires à Hippurites cornuvaccinum de Leychert, mais bien nettement superposés, comme le montre la coupe que j’ai donnée (1) de cette localité, postérieure¬ ment à la note de M. Garrigou citée par M. Peron. Il ne saurait y avoir aucun doute ni sur la succession de ces couches, ni sur leur assimila¬ tion depuis Foix jusqu’à Bidart. Dans les deux régions ces couches sont inférieures à la Craie à Hemipneustes de Monléon et d’Audignon près Saint-Sever. La Craie de La Palarea est donc pour moi beaucoup plus récente que les calcaires à Hippurites cornuvaccinum, plus ré¬ cents eux-mêmes que les grès à Échinides. Dans toute la région pyrénéenne, pas plus qu’en Provence ou dans les Alpes, je ne vois donc absolument rien qui puisse justifier l’intro¬ duction dans l’étage sénonien des calcaires à Hippurites. Sans doute il sera toujours possible d’augmenter le nombre des fossiles communs entre ces calcaires et la Craie blanche; mais cela ne justifie aucune¬ ment leur enlèvement de l’étage turonien. Leur liaison paléontolo- gique avec le Turonien n’est pas moins incontestable. M. A. Toucas n’a-t-il pas dit (2) que les couches à Échinides turoniens du Revest renferment déjà le Radiolites cornupastoris? M. Peron a bien voulu citer (3) in extenso un passage où j’ai justifié par des considérations stratigraphiques la division de l’étage turonien du bassin d’Uchaux en deux sous-étages; mais pour exprimer complè¬ tement mon opinion, il aurait fallu aussi citer cet autre passage (4) où il est dit qu’ « ... on voit reparaître à divers niveaux dans les grès » de Mornas.... quelques espèces des plus caractéristiques des grès » d’Uchaux... », et qu’ « en réalité il y a plus de ressemblance entre » les faunes des deux sous-étages qu’entre leurs caractères stratigra- » phiques ». A l’appui de cette opinion, je cite comme se trouvant en place dans les grès de Mornas : Eulima amphora, d’Orb., (1) Bull., 2« sér., t. XXIV, p. 363; 1867. (2) Bull., 3« sér., t. II, p. 463, ?et t. IV, p. 313. (3) Bull., 3e sér., t. V, p. 489. (4) Ann. Soc. géol., t. VI, art. n° 2, p. 96. 3 26 COQUAND. — CALCAIRES A ECHLNIDES. 18 mars Chenopus simplex , d'Orb.. Cardium (hillanum, Sow.) Requienianum. Math.. — Moutonianum, d'Orb . . Pectunculus Requienianus, d’Orb., — Renauxianus, d’Orb. La paléontologie sur laquelle M. Peron s’est principalement appuyé pour justifier l’introduction des calcaires à Hippurites dans l’étage sénonien, n’est donc aucunement favorable à cette thèse, contre laquelle d’ailleurs la stratigraphie ne saurait trop s’élever, la partie supérieure des calcaires à Hippurites, la zone à H. cornuvaccinum , constituant pour|toute l’Europe centrale et méridionale l’un des re¬ pères géologiques les mieux marqués, reconnu par tous comme limite entre les étages turonien et sénonien. Les traits généraux de la classification de d’Orbignv ont été acceptés chez toutes les nations. Les nombreuses critiques dont cette classifi¬ cation a été l’objet, surtout en France, m’ont longtemps empêché de m’y rallier, jusqu’à ce qu’enfin mes propres études m’aient montré que ces critiques ne touchaient à rien d’essentiel. J’avoue que je suis heureux de pouvoir, sans manquer à ce qui est dû à la vérité scienti¬ fique, soutenir la mémoire d’un savant dont le nom sera toujours un honneur pour la France. M. informe la Société de la mesure que T^eaciémî© des §cieaees vient de prendre dans l’intérêt de la conservation des blocs eï*iaatl«5taes situés sur le temtoire français. Sur un rapport fait par lui au nom de la section de Minéralogie et de M. Bel- grand, l’Académie a nommé dans son . sein une commission spéciale chargée de veiller à la conservation des plus intéressants de ces blocs. Pour atteindre ce but, la commission aura des délégués dans les prin¬ cipales régions. Des donations de ces blocs et du sol qui les supporte pourront être faites à l’État, à titre de monuments historiques, et les blocs ainsi donnés seront placés sous la surveillance de l’Académie. Le Secrétaire analyse les notes suivantes : Ohservatiom sur la note de M. Pérou sur les calcaires à Êleliluîdes de Hernies - les ■ Baias , par M. «Cociuand. Le 8e fascicule du tome Y de la 3e série du Bulletin, distribué dans le courant de février dernier, contient un mémoire fort curieux de 1878. COQUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 327 M. Pérou sur la classification du terrain turonien supérieur (1); les conclusions de notre savant collègue tendent à introduire dans la Craie sénonienne les divers niveaux à Rudistes du Sud-Ouest de la France, de la Provence, du Gard et de l’Aude, personnifiés par les Rippurites organisans, R. cornu-vaccinum, R. sulcatus, Plagioptychus Coquandi, P. Aguilloni, etc., niveaux placés jusqu’ici, à tort d’après l’auteur, par la généralité des géologues, dans la Craie moyenne, dont ils formaient le couronnement. Cette idée nouvelle émanant d’une autorité aussi compétente a dû éveiller l’attention des paléontologistes du Midi, et la mienne surtout, puisque depuis plus de quinze ans je me suis spécialisé, pour ainsi dire, dans les questions se référant à la formation crétacée. M. Peron trouve la justification de la nouvelle classification qu’il propose, dans la position des marnes à Échinodermes de Rennes-les- Bains et du Beausset par rapport aux calcaires à Rudistes, et dans la récurrence que l’on peut constater sur ces deux points, comme ailleurs, entre les assises à Échinodermes et les assises à Rippurites organisans et H. cornu-vaccinum. N’ayant eu l’occasion d’étudier de la Craie de l’Aude que la montagne de la Clape, rapportée par d’Archiac et par Reynès au niveau du Néocomien de Hauterive et que j’ai dû faire remon¬ ter à celui de l’étage urgo-aptien, je me garderai bien de formuler une opinion personnelle sur la Montagne des Cornes, interprétée si diver¬ sement par les savants qui en ont parlé, depuis d’Archiac jusqu’à M. Peron, et qui tous sont tombés d’accord pour signaler les difficultés de son étude. M. Peron entre en matière en s’emparant de l’opinion émise par Reynès, qu’aux environs des Martigues les calcaires à Rippurites de¬ vaient représenter la craie sénonienne, à cause d’une récurrence de faune et d’une grande communauté de fossiles se manifestant entre les calcaires à Hippurites et la craie qui leur est supérieure. Au Gros- Mourre, entre deux assises riches en Rippurites organisans et H. cornu- vaccinum, Reynès aurait observé une couche dure, blanchâtre, riche en Sphœrulites sinuatus, Radiolites fissicostatus, Ostrea Matheroniana (O. plicifera), O. Santonensis, Terebratula Nanclasi , Nucleolites minor, et nombreux autres fossiles de l’étage sénonien. Ces divers fossiles, dont tous les géologues du Midi ont fait ample provision, se trouvent bien réellement logés entre deux bancs à Hip¬ purites; ils occupent bien la môme position santonienne que dans les Deux-Charentes; mais les espèces des deux bancs à Hippurites ne sont pas les mêmes : celles qui appartiennent au niveau inférieur (mon (1) Op. cit., p. 469. 328 COQUAJND. — CALCAIRES A ÉCHIN1DES. 18 mars étage provencien) sont les Hippurites organisans et H. cornu -vac- cinum, tandis que les Hippurites du niveau supérieur sont nouvelles; elles seront bientôt publiées par mon savant ami M. Matheron. Ainsi la localité du Gros-Mourre est mal choisie et va droit contre la thèse soutenue par M. Peron : au lieu d’une récurrence de faune, il faudrait dire une succession de faunes et d’étages distincts. Les calcaires à Hippurites organisans et H. cornu-vaccinum, dans tout le massif de la Sainte-Baume, sur les versants septentrionaux de l’étang de Berre qui font face aux montagnes des Martigues, suppor¬ tent également l’étage santonien, sans qu’on ait jamais pu constater la présence de ces deux Rudistes dans la masse de cet étage. Les H. organisans et H. cornu-vaccinum , au Baou-Redoun et au Cap Canaille, entre La Ciotat et Cassis, pénètrent peut-être dans les bancs angou- miens à Radiolites cornu-pastoris qui sont contigus à l’étage proven¬ cien, mais ils ne descendent jamais plus bas et ne remontent jamais dans le Santonien. Dans cette région, l’Angoumien est supporté direc¬ tement par le Ligérien à Inoceramus labiatus et Ammonites Requienia- nus. On n’y trouve point représentées par conséquent les marnes à Échinodermes du Beausset, dont nous aurons à nous occuper. Entre la Gueule d’Enfer et Les Martigues, les sables de Mornas prennent une extension formidable : ils s’y montrent riches en Sphœ - rulites Sauvagesi ; mais entre leur masse et les bancs carentoniens à Caprina adversa qui les supportent, on chercherait vainement les marnes à Échinodermes du Beausset. J’avais depuis longtemps déjà établi la position de ces divers étages dans la coupe que j’ai donnée des environs des Martigues (1), coupe qui a été reproduite par M. Zittei dans sa monographie des bivalves de Gosau. Je suis étonné que les grès mornasiens aient échappé à l’œil si exercé de M. Peron. Ce même fait de superposition se reproduit dans les Deux-Charentes, où le Santonien, au point de vue de sa composition, de sa faune et de ses Rudistes, se sépare si nettement de la Craie moyenne à Hippurites. En Algérie, sojtdans le rocher de Constantine, soit dans les montagnes de Tébessa, soit dans les contreforts de l’Auress, qui abritent l’oasis de Biskra, les calcaires durs à Hippurites organisans et H. cornu-vac¬ cinum supportent un splendide Santonien marneux à Échinodermes, mais dans lequel ces deux espèces sont remplacées par de toutes autres espèces. Mes observations et les rectifications qui les accompagnent ne por¬ tent que sur des localités que j’ai eu occasion d’étudier à diverses reprises, et ne sont nullement une opposition dirigée contre les idées (]) Bull., 2e sér., t. XVIII,. p. 133. 1878. COQUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 329 nouvelles professées par M. Peron, dont la compétence bien connue commande la plus grande confiance. J’avoue que, s’il devient solidement démontré que les marnes à fossiles proclamés santoniens de Rennes-les-Bains sont recouvertes directement par les grands horizons de Rudistes qui ont rendu célèbre la Montagne des Cornes, je n’éprouverai^pas la moindre répugnance à faire débuter la Craie supérieure par ces marnes et même par les bancs à Radiolites cornu-pastoris, en y englobant par conséquent les calcai¬ res à Hippurites or g artisans et H. cornu-vaccinum , puisque ces marnes renfermeraient des fossiles se rencontrant à un niveau supérieur. Mais je ne saurais consentir à voir dans le niveau supérieur (Moulin Tiffeau) l’équivalent de la Craie blanche de Meudon, lorsqu’au Plan d’Aups et à Valdonne il ne contient qu’une faune franchement santo- nienne, et qu’on le voit passer insensiblement, par l’intermédiaire de fossiles d’eau douce, au grand système lignitifère de Fuveau, que M. Peron assimile, bien à tort, à la craie garumnienne. Après avoir éliminé, comme fournissant des arguments incomplets ou même opposés aux idées de M. Peron, les localités énumérées ci- dessus, examinons si la Montagne des Cornes nous fournira la solu¬ tion de la question : à savoir, si les marnes à Échinodermes, réputées santoniennes par le langage tout santonien des nombreux fossiles qu’elles contiennent, sont, ou non, inférieures aux bancs à Hippu- rites qui forment l’entablement du système orographique de la con¬ trée, et si les marnes qui surmontent ces derniers sont, non point les parallèles de celles-là, mais bien leur partie supérieure, que séparerait de la zone inférieure un étage puissant de calcaires à Hippurites organisans et H. cornu-vaccinum , lequel, dans cette hypothèse, ne serait qu’une assise subordonnée, un véritable nerf dans l’en¬ semble marneux. D’Archiac (1) fait débuter sa Craie supérieure par les marnes bleues du Moulin Tilfeau, qui occupent la position de mon étage santonien, tel qu’on l’observe dans le Midi et le Sud-Ouest de la France. Ces marnes reposent à Sougraigne sur les calcaires à Hippurites (étage provencien) et elles sont recouvertes par les grès garumniens d’Alet. Son deuxième étage (en suivant la série descendante) comprend, sous le nom de premier niveau de Rudistes et de couches de Sougraigne , les bancs à Hippurites organisans et H. cornu-vaccinum (étage pro¬ vencien), avec toute leur légion de Polypiers. Son troisième étage se compose : 1° de calcaires marneux avec Échinodermes, et 2° du deuxième niveau de Rudistes, consistant en (1) Les Corbières, Métn. Soc . géol. , 2e série, t. YI, p. 346; 1859. 330 C0QUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 18 mars un banc d’ Hippurites organisans placés verticalement les uns contre les autres. 11 est très-difficile de suivre l’auteur dans sa description. S’il n’avouait lui-même que des failles nombreuses rendent l’étude de la région très-embarrassante ; que les marnes bleues plongent vers les calcaires redressés presque verticalement ; qu’il suppose que le ruis¬ seau de Sougraigne coule dans une brisure profonde, sur l’un des côtés de laquelle, au sud, les couches fortement redressées ont été arquées en voûte, tandis que sur l’autre coté, ou au nord, elles sont sim¬ plement inclinées de 15 à 20° vers cette même brisure ; il serait impos¬ sible de voir un peu clair dans cette confusion d’étages et de faunes, où les questions de superposition semblent avoir été traitées plutôt par des à peu-près que suivant des coupes exactement relevées, et où les fossiles cités auraient besoin d’être soumis à une révision complète. Sans insister plus longuement sur les critiques qu’on serait en droit d’exercer sur le travail de d’Archiac, retenons, et c’est là le point capital, que les calcaires marneux à Échinodermes ont fourni à M. Peron un bon contingent de fossiles, dont je citerai seulement les suivants, parce qu’ils se retrouvent aux Martigues ou au Beausset : Natica Toucasiana, d’Orb., Phasianella supracretcicea, d’Orb.. Janira quadricostata, d’Orb., Spondylus spinosus, Desh., Ostrea proboscidea, d’Arch., — frons, Park., Rhynchonella deformis, d’Orb., Radiolites sinuatus , d’Orb., Radiolites fissicostatus, d’Orb., Echinocorys vulgaris, Breyn., Micraster brevis , Desor, — Matheroni, d’Orb., Cidaris subvesiculosa, d’Orb., — sceptrifera, Man tell, — clavigera, Konig. Je reviendrai plus loin sur la position que ces espèces occupent en Provence, et je continue l’examen de la question stratigraphique. Reynès (1) interprète tout autrement que d’Archiac la coupe de la Montagne des Cornes. Suivant lui, une faille, à la suite de laquelle les divers termes du terrain crétacé ont été dénivelles, aurait fait buter les marnes à Échinodermes (étage santonien) contre la base des cal¬ caires à Hippurites, de manière à simuler une succession régulière, tandis qu’en réalité les marnes se trouvent simplement adossées aux calcaires à Rudistes. Ainsi la dissidence d’opinion entre d’Archiac et Reynès ne proviendrait que de relations stratigrapliiques différem¬ ment interprétées : « Notre assertion, ajoute Reynès (p. 97), est d’au- (1) Études sur le synchronisme et la délimitation des terrains crétacés du S.-E de la France 3 p . 96 ; 1861 . 1878. COQUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 331 tant plus forte que toutes les coupes de M. d’Archiac viennent nous prêter un appui irrécusable. » Il faudrait, pour expliquer le fait de superposition du Provencien au Sanlonien (p. 96), admettre une récurrence de faune, ce qui est contraire à toutes les observations et inadmissible. Ce n’est que par une faille qu’on peut expliquer un semblable dénivellement, et assurément elle y existe. » Il est vrai que Reynès se montrait quelques mois plus tard plus accomodant pour le gisement du Gros-Mourre, en préconisant, grâce à une détermination de fossiles fautive, une récurrence qui par le fait n’existe nullement. Plus récemment, M. Gourdon, comme nous l’apprend M. Peron, considéra les calcaires à Piudistes de la région de Rennes-les-Bains comme inférieurs aux calcaires à Échinodermes. M. Dumortier a donné aussi de la Montagne des Cornes une coupe qui paraît encore compliquer la situation. Enfin M. Peron lui-même est obligé de con¬ venir qu’en ce qui concerne les failles, la négation n’est pas facile, et qu’il est très-malaisé de les distinguer, sachant à quelles illusions elles peuvent donner lieu; il avoue, en outre, qu’il ne peut se dissimuler que certains points assez obscurs existent dans la succession des cou¬ ches à Rennes-les-Bains, et que dans une région aussi accidentée ce n’est qu’à la suite de recherches et d’études plus longues et plus mi¬ nutieuses que celles auxquelles il s’est livré, qu’il sera permis de se prononcer d’une façon bien affirmative. Reste à discuter la position des assises fossilifères à signification san- tonienne du Beausset. Les espèces qu’on y a recueillies sont : Ostrca proboscidea, Spondylus spinosus, Rhynchonella deformis, Micr aster brevis. — Matheroni, Echinocorys vulgaris, Cidaris subvesiculosa. — clavigera, — sceptrifera , — pseudo-pistillum. Leiosoma Meridanense, Pyrina Ataxensis. La presque totalité de ces fossiles se retrouve, comme on le voit, dans les marnes à Échinodermes de Rennes-les-Bains, que d'Archiac et M. Peron admettent comme inférieures au grand horizon des Hip- purites organisans et H. cornu-vaccinum. C’est dans une position iden¬ tique que les signalent au Beausset MM. Toucas fils et Peron, deux géologues qui connaissent bien la localité, le nom et la station des fos¬ siles qu’elle renferme. Je ne saurais opposer mon autorité à la leur; car je reconnais avoir reçu de M. Toucas père un certain nombre de fossiles que je n’avais pas eu l’occasion de recueillir moi-même et que 332 COQÜAiND. — CALCAIRES A ÉCHIMDES. 18 mars j’avais rapportés à mon étage santonien, bien convaincu que leur gise¬ ment se trouvait au-dessus de mon étage provencien à Hippurites. J’ajouterai même que, lorsqu’en 1861 (1) je relevais la géologie des environs du Beausset, je me trouvais surpris de voir les terrains en- faillés du Petit-Canadau, dans le val d’Arene, ne point correspondre exactement, quant à leur composition pétrologique, à ceux qui se dé¬ veloppent presque en face dans le Grand-Vallat (p. 152 et 153), et surtout de ne plus retrouver dans un banc calcaire qui supportait mon étage santonien à Ostrea proboscidea, O. plicifera , Rhynchonella de - formis et Cidaris (rapporté au C. Vendocinensis) , les caractères des calcaires si riches en Hippurites de La Cadière. Mais, comme ce banc calcaire renfermait à son tour des Rudistes et qu’à cette époque (1861) la question de la récurrence de la faune santonienne et du recouvre¬ ment possible par le Provencien n’avait germé dans l’esprit d’aucun géologue, je négligeai de vérifier si les Hippurites que j’avais rencon¬ trées à la base des marnes à Ostrea proboscidea et que je rapportais à VH. cornu-vaccinum, ne pouvaient pas être angoumiennes et porter plutôt les noms d’AL Requienianus et de Radiolites cornu-pastoris. Les nouvelles découvertes de MM. Toucas me font incliner aujour¬ d’hui vers l’opinion que mon Santonien du Petit-Canadau pourrait bien faire suite aux marnes à Échinodermes du Beausset, et que la base calcaire sur laquelle il s’appuie, au lieu d’appartenir à l'étage provencien à Hippurites organisans, devrait être descendue au niveau de l’étage angoumien, le Provencien n’étant point représenté dans la région que traverse ma coupe, mais ayant sa position clairement définie aux environs du Beausset, où il est possible de passer en revue la série complète des étages crétacés et d’établir par conséquent leur ordre de succession. Jusqu’à présent aucune région de la Provence ne m’a montré une faune santonienne scindée en deux par une zone de Rudistes proven¬ ions. Au dessous de l’ Angoumien à Radiolites cornu-pastoris , les géologues ne rencontraient que l’étage ligérien à Inoceramus labiatus et Hemiaster Verneuïli. Les recherches de M. Ar. Toucas auront dé¬ montré que Le Beausset faisait exception à la règle générale et que dans cette localité seule, comme dans une localité seule de l’Aude, il existait une assise marneuse à Échinodermes, à fossiles santoniens, placée au-dessous du calcaire provencien à Hippurites cornu-vacci- num, et entièrement distincte du Santonien, qui au Beausset même, (1) Rapports qui existent entre les groupes de la Craie moyenne et de la Craie supérieure de la Provence et du Sud-Ouest de la France, Bull., 2e série, t. XVIII. p. 133; 1861. ,1878. COQUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 333 aux Martigues , au Moulin-Tiffeau et dans les Deux-Charentes, se montre supérieur à ce même calcaire à Hippurites. Si les marnes à Ëchinodernies avec les fossiles cités occupent effec¬ tivement la position nouvelle qui leur est assignée, et si dans les contrées où les Rudistes font défaut, elles tiennent, au-dessus de l’étage ligérien, la place du Santonien, comme à Bousse et à Villedieu, par exemple, elles devraient faire partie de la Craie supérieure, et c’est à ce niveau qu’il conviendrait de les maintenir, sauf à leur subor¬ donner les couches de Rudistes qui, comme au Beausset et à Rennes- les-Bains, sont intercalées au milieu d’elles. La conséquence me paraît forcée. Parmi les fossiles du Beausset énumérés par M. Peron, je ferai re¬ marquer que les Spondylus spinosus, Ostrea proboscidea, O. plicifera, Rhynchonella deformis remontent dans le Santonien des Martigues su¬ périeur aux calcaires provenciens à Hippurites, que 1 q Micraster brevis occupe une position identique dans les Charentes, que M. Arnaud cite le Cidaris sceptrifera dans l’An goumien, le C . pseudo-pistillum dans le Coniacien, le Santonien et le Dordonien, et le C. subvesiculosa depuis le Provencien jusqu’au Dordonien. Outre les espèces de la zone à Micraster Matheroni communes au Beausset et à Rennes-les-Bains, nous voyons dans cette dernière loca¬ lité les Phasianella supracretacea, Janira quadricostata, Ostrea frons, Radiolites fissicostatus , R. sinuatus : or, toutes ces espèces se retrou¬ vent aux Martigues dans le Santonien superposé aux assises à Hippu¬ rites, de manière que la faune des marnes à Échinodermes de Rennes- les-Bains répondrait à la fois à la faune à Micraster Matheroni du Beausset et à la faune des assises santoniennes marines des Martigues, lesquelles, je le répète, se trouvent séparées des premières par toute l’épaisseur des bancs à Hippurites cornu-vaccinum. Force serait donc de reconnaître une récurrence de faune identique avec celle que j’ai déjà eu l’occasion de signaler pour l’étage urgo- aptien de la Clape et de l’Espagne : et Dieu sait toutes les garanties dont je me suis entouré avant de faire une confession qui modifiait si profondément les idées dans lesquelles j’avais vécu jusqu’alors. Si la coupe du Beausset est réelle et si, à cause de la régularité des terrains, on ne peut s’inscrire contre son exactitude, je partage l'avis de M. Peron, qu’elle projette un jour nouveau sur celle de la Montagne des Cornes, dont elle dissiperait les obscurités. Dans cette hypothèse, mon étage santonien devrait acquérir à sa base une extension considérable, au détriment des étages provencien et angoumien, qu’il absorberait; il débuterait par la zone à Radiolites cornu-pastoris et se terminerait par celle à Belemnitella quadrata. 334 COQUAND. — CALCAIRES A ECHIMDES. 18 mars Les lignites des Martigues, du Plan d’Aups, de La Cadière, de Cou¬ doux, caractérisés par YOstrea acutirostris, représenteraient dans le Midi la partie supérieure du Santonien, position que leur assigne éga¬ lement ce bivalve dans la Charente, en laissant au-dessous les bancs marins à Terebratula Nanclasi, Ostrea proboscidea, O . frons, Radio - lites fissicostatus, ainsi que le niveau supérieur des Hippurites du Grôs-Mourre, assimilé à tort par Reynès à celui des Hippurites orga- nisans et H. cornu-vaccinum. Les lignites de Fuveau, qui leur succèdent immédiatement dans la série ascendante, deviennent naturellement les équivalents de la Craie blanche de Meudon et de Maestricht, le Garumnien formant le cou¬ ronnement de la formation crétacée supérieure. Donc, si les idées de M. Peron prévalent, mon étage santonien se trouverait allongé de quatre zones nouvelles et pourrait se subdiviser de la manière suivante, au-dessus des grès d’Uchaux (étage ligérien) : 1° Zone à Hippurites Requienianus et Radiolites cornu-pastoris (étage angoumien) : — 1er niveau des Hippurites ; 2° Sables et grès de Mornas ; 3° Zone à Micraster Matheroni ; 4° Zone à Hippurites organisans et H. cornu-vaccinum (étage provencien) ; — 2e niveau des Hippurites ; 5° Zone à Rhynchonclla Baugasi (étage coniacien) ; 6° Zone à Monopleura Marticensis , Rhynchonella vespertilio , Ostrea frons , Radio¬ lites fissicostatus ; 7° Zone à Hippurites (espèces nouvelles) du Gros Mourre ; — 3e niveau des Hippurites ; 8° Zone à Ostrea acutirostris (Midi de la France) et à Micraster cortestudinarium ; 9° Zone à Belemnitella quadrata. C’est au-dessus de cette dernière zone que dans le Nord de la France et en Angleterre se développe la Craie blanche à Belemnitella mucro- nata, et dans le Midi les lignites de Fuveau qui lui sont parallèles. Le Garumnien n’a rien à voir dans ce vaste système, puisqu’il lui est supérieur. Avant de clore cette note, je crois devoir, dans l’intérêt de la vérité, signaler le fait suivant : à l’époque où, dans différents écrits, j’établis¬ sais, soit pour la Provence, soit pour le Sud-Ouest de la France, les étages en lesquels je partageais le grand tout de la formation crétacée, M. Zittel, qui s’occupait alors de la monographie des Bivalves de Gosau, m’annonçait que les divisions adoptées par moi relativement aux étages santonien et provencien ne se maintenaient pas dans les mêmes limites dans cette portion de l’Autriche; que, par exemple, l’étage des lignites avec fossiles du Plan d’Aups et des Martigues se trouvait engagé entre deux niveaux de calcaires avec Hippurites orga- 1878. COQUAND. — CALCAIRES A ÉCHINIDES. 335 nisans, H. cornu-vaccinum, H. sulcatus, Caprina Aguilloni, etc. Cette position est très-bien indiquée dans la coupe qu’il donne des environs de Grünsback (1) et dans les explications dont il l’accompagne. D’un autre côté, dans le tableau (p. 103) sur lequel M. Zittel trace le synchronisme de la Craie moyenne et de la Craie supérieure de l’Europe centrale, le groupe à Hippurites organisans et H. cornu- vaccinum est indiqué comme correspondant à celui de Gosau, et il supporte à Gschliefgraben , près Gmunden, les marnes à Échino- dermes, assimilées par l’auteur au Santonien des Martigues. Quels sont ces Échinides ? Sont-ce ceux du Beausset et de Bennes-les-Bains, in¬ térieurs aux calcaires à Hippurites organisans, ou bien ceux de l’Aqui¬ taine et de l’Algérie plus anciens que ces calcaires? C’est ce que des recherches ultérieures finiront par nous apprendre. J’ai cru utile de placer mon mot à l’occasion du curieux travail de notre savant confrère, et je m’y suis cru autorisé par les nombreux écrits que j’ai publiés sur la formation crétacée. Il y a dans ce travail un aperçu nouveau sur lequel l’attention des géologues doit se tenir éveillée; il serait aussi injuste de le repousser par la question préalable que de l’adopter avec trop de précipitation. Pour mon compte, je prends l’engagement d’en contrôler les détails sur les lieux mêmes auxquels M. Pérou a réclamé ses arguments, convaincu par avance qu’il me sera fourni une fois de plus l’occasion d’affirmer la sûreté avec laquelle notre confrère sait lire dans le grand livre de la Géologie. Note additionnelle. — Depuis la rédaction du travail qui précède et son envoi à Paris, M. Peron a communiqué à MM. Matheron, Gauthier et moi les fossiles de noms santoniens qu’il a recueillis dans les bancs à Échinodermes de Bennes-les-Bains, donc au-dessous de l’horizon à Hippurites cornu-vaccinum et H. organisans. M. Gauthier, dont l’autorité en Échinologie est si bien connue, admet que les Cyphosoma magnificum , Cidaris Jouanneti, C. sceptrifera, C. clavigera sont identiques avec les espèces de même nom qui carac¬ térisent le Santonien de Villedieu et des Deux-Charentes ; toutefois il est utile de faire remarquer que la comparaison n’est basée que sur l’examen de radioles. Nous avons reconnu aussi que les Vola (Janira) quadricostata, Spon- dylus spinosus, Ostrea proboscidea ne diffèrent pas des espèces qui proviennent des assises santoniennes des Deux-Charentes, de Ven¬ dôme, des Martigues, du Plan d’Aups et de Gosau. (1) Die Divalven der Gosaugebilde in der nordôstlichen Alpen; 1864. 336 coquand. — calcaires a ÉCHiMDES. 18 mars Les Lima ornata et Pecten Dujardini des Bains-de-Rennes sont deux espèces nouvelles. Le Micraster brevis de Rennes, qui est le même que le M. Heberti , Lacvivier, n’a rien de commun avec les types santoniens provenant de Villedieu et des Deux-Charentes : c’est une espèce qu’il conviendra de dédoubler. On ne saurait donc nier dans les grès à Micraster Matheroni des environs du Beausset et dans les marnes à Échinodermes des Bains-de- Rennes, au-dessous de l’étage provencien à Hippurites organisans, l’existence d’espèces franchement santoniennes, dont Y Echinocorys vulgaris accroît le nombre ; et notons que ce nombre serait bien plus considérable si on introduisait dans l’étage turonien, ainsi que l’ont fait MM. Schlüter et F. Rœmer, la longue liste de fossiles santoniens qu’ils donnent, le second dans son Planermergel turonien d’Oppeln (1), le premier dans son Obérer Planer (étage turonien de d’Orbigny), qui comprend : 1° la zone à Actinocamax plenus ; 2° la zone à Inoceramus labiatus ; 3° la zone à Ammonites Woolgari ; 4° la zone à Scaphites Geinitzi et Spondylus spinosus; 5° enfin, la zone à Epiaster ( Micraster ) brevis (2). Ces diverses zones seraient toutes inférieures, non-seulement au Provencien à Hippurites cornu-vaccinum, mais encore aux grès à Échinodermes du Beausset et de l’Aude, puisque M. Schlüter, sous le nom de zone à Ammonites Margœ, établit une zone supérieure à son Turonien et qui contient Y Inoceramus digitatus, espèce associée au Beausset au Micraster Matheroni. Or, il advient, d’après les travaux des deux savants dont je viens de citer les noms, que la presque totalité de la faune santonienne des Deux-Charentes, de la Touraine, de la Provence et de l’Algérie se trouve scindée en deux : ainsi les Ammonites Texanus et A. polyopsis, recueillis par moi dans les mêmes bancs santoniens supérieurs aux bancs à Hippurites organisans, sont classés par M. Schlüter, le pre¬ mier au-dessous et le second au-dessus du Provencien ; les Crayiia Ignabergensis , Rhynchonella plicatilis, Terebratula semiglobosa, Sca¬ phites Geinitzi, Holaster planus, Lima Hoperi, Pecten Dujardini, P. cretosus, et tant d’autres espèces, qui en France, où les horizons des Rudistes établissent des séparations tranchées et à l’abri de toutes in¬ terprétations équivoques ou systématiques, sont incontestablement santoniens, deviennent turoniens pour MM. Schlüter et Rœmer, les (1) F. Rœmer, Géologie und Palœontologie von Oberschlesien ; 1870. (2) C. Schlüter, Beitrag zur Kenntniss der jüngsten Ammoneen 2V or ddeutschlands ; 1867. 1878. COQUAND. — TERTIAIRE ET TRACHYTE DE LARTA. 337 représentants les plus autorisés, sans contredit, de la Géologie alle¬ mande. Cette question, que je me contente d’effleurer aujourd’hui, je compte la reprendre plus tard ; mais je suis bien aise de la signaler à l’attention de M. Peron, qui trouvera certainement dans les écrits de ces deux savants des idées bien plus radicales que celles qu’il vient d’émettre. Reste à débrouiller la question délicate des faunes, qui me paraît devoir entraîner l’histoire de la Craie moyenne et de la Craie supérieure dans un débat analogue à celui qui s’est élevé à l’occasion de la place que doit tenir dans la série stratigraphique la zone à Ammonites tenuilobatus. Sur les terrains t, O S T3 ,(T) va> «g » » «3 o a «5 - ÛC co a S- S 13 o S ’5b s-, H CO -Q g S tr CO fl .Cf tN es S ® .2 es ® A g . J a o « SP .2 .CO .o* Æ O eS CS £ g s_ es O H M a h î*i < É-> « 343 344 COQUAND. — TERTIAIRE ET TRACHYTE DE LARTA. 18 mars Aux conglomérats A succèdent à niveaux décroissants une série très- puissante de tufs Iraeliytiques, B, roches ordinairement très-friables, dont quelques-unes, surtout dans la partie supérieure, contiennent, à l’état de rognons volumineux, des calcédoines, des quartz géodiques, des jaspes de toutes les couleurs, lesquels se montrent épars et dissé¬ minés sur les surfaces planes du terrain, tandis qu’ils encombrent lit¬ téralement le torrent de Bataré Déré qui coule au-dessous des escarpe¬ ments dont ils ont été détachés. On y observe également des Polypiers de taille gigantesque, entièrement silicifiés, mais que leur poids et la difficulté de les transporter mettent à l’abri de la rapacité des géologues. Ces tufs à rognons calcédonieux sont surmontés par un système sili¬ ceux, C, de plus de 10 mètres d’épaisseur, qui contient également du manganèse, non plus cristallisé et d’aspect métallique, comme celui des conglomérats inférieurs, mais bien en masses amorphes ou à grains très-serrés, de couleur bleuâtre, à cassure lithoïde et ressem¬ blant par les caractères extérieurs plutôt à un basalte qu’à un véritable minerai de manganèse. Ces variétés, qu’on aurait été, au premier aperçu, tenté de négliger comme substanoes stériles ou trop impures, ont cependant fourni à l’analyse les résultats suivants : N° 1. Degré chlorométrique 72° N° 2. — 84° N° 3. — 82° On voit que le n° 3 possède la même valeur que le rainerai cristal¬ lisé du premier gisement, et que le n° 2 lui est même supérieur. J’ajoute qu’en poursuivant à travers les terres labourées la for¬ mation tertiaire jusqu’à l’éperon qui fait saillie dans la rivière de l’Arta, bien en amont de Kotzass et justement au-dessous d’un cime¬ tière bulgare, on retrouve les jaspes C, qui sur ce point ont plus de 15 mètres d’épaisseur et montrent çà et là quelques nids de manga¬ nèse très-pur emprisonnés dans la masse, dont on ne pourrait avoir raison qu’avec le secours de la dynamite. Dans le quartier de Gurgen Déré, les bancs jaspifères C sont surmon¬ tés par un ensemble très-puissant, D, de calcaires blancs, devenant légèrement rosés dans leur partie supérieure et dont la couleur attire de loin le regard, tant elle contraste avec la teinte foncée des roches sous-jacentes. Ces calcaires légèrement marneux sont remplis de Nummulites, de Polypiers de grande taille et surtout d 'Ostrea gigan- tea, Brander (O. latissimg, Desh.), dont quelques exemplaires attei¬ gnent véritablement des dimensions qui justifient le nom spécifique qui leur a été appliqué. 1878. COQUAND. — TERTIAIRE ET TRACHYTE DE L’ARTA. 345 Enfin ces calcaires blancs passent d’une manière insensible à des argiles rosées, E, d’une puissance de trente mètres environ et dans les¬ quelles je n’ai pu découvrir un seul fossile. Le système tertiaire dont je viens d’esquisser les traits principaux butte contre un grand dyke basaltique, X, sous lequel s’abritent les maisons de Kotzass et qui se fait remarquer autant par sa stérilité que par la régularité des colonnades prismatiques par lesquelles il se ter¬ mine. On se croirait transporté dans les régions basaltiques classiques de l’Ecosse et de l’Auvergne. La rive droite de l’Arta ne m’a rien présenté de plus élevé que les argiles rouges. Pour trouver la continuation de la série tertiaire, il convient de se porter sur la rive gauche ; on y constate que les pre¬ miers ressauts montagneux sont justement occupés par les argiles roses E, que nous savons être supérieures aux calcaires à Ostrea gi~ gantea. Fig. 2. Arta. Karaby. D. Calcaire à Ostrea gigantea (Bartonien). E. Argiles rosées (Calcaire de Saint-Ouen). F. 5 Grès et conglomérats (Sables de Fontainebleau). Y. Schistes cristallins. Les argiles E (fig. 2) passent à leur tour à un puissant étage de grès et de conglomérats quartzeux, F, qui remonte des bords de l’Arta jusqu’au-delà de Karaby, gros village bulgare bâti sur le premier ressaut de la chaîne du Rhodope, et sous le village même elles reparaissent, mais redressées sous un angle de 80° et constam¬ ment placées au-dessous des grès F qui partagent leur inclinaison. C’est sur ce point qu’on peut constater le plus clairement le pas- 346 COQUÀND. — TERTIAIRE ET TRACHYTE DE L’ARTA. 18 mars sage ménagé des argiles aux grès, ainsi que leur alternance vers les lignes de contact. Les grès varient, sinon dans leur composition, du moins dans le volume de leurs éléments constituants. La variété la plus répandue est un grès blanchâtre, dont les grains, assez grossiers, sont fortement reliés par un ciment feldspathique : c’est une véritable arkose. Quel¬ ques bancs contiennent des cailloux de quartz hyalin d’un calibre plus considérable et passent à un véritable poudingue. Ce sont juste¬ ment ces bancs qui sont recherchés et exploités avec une très-grande activité pour la fabrication des meules de moulin ; ces meules sont exportées en Bulgarie, dans toute laRoumélie, en Macédoine, en Épire, en Thessalie et jusque dans T Asie-Mi neure. Il serait assez difficile d’évaluer avec exactitude la puissance des grès arkosiques, à cause des failles qui les dénivellent de distance en distance ; elle m’a paru ne pas être infériéure à une centaine de mètres. En examinant leur passage mélangé aux argiles roses sous-jacentes, la liaison de celles-ci avec les calcaires à Ostrea gigantea, les rapports de subordination qui existent entre ces derniers et les tufs et conglo¬ mérats trachytiques, il est impossible de ne pas voir un système con¬ tinu dans les divers termes de la formation tertiaire de la vallée de l’Arta, sauf à établir des subdivisions que la rareté et souvent l’ab¬ sence complète de fossiles rendent assez difficile de bien préciser. Les calcaires blancs seuls paraissent un point de repère précieux et auto¬ risent à rattacher ce terrain éocène à une des divisions du terrain éocène du Yicentin, avec lequel il présente d’autres analogies frap¬ pantes, à cause de l’intrusion des produits d’origine volcanique au milieu des sédiments d’origine marine. Les traehytes, cela va de soi, sont évidemment antérieurs à ces sédi¬ ments qui ont été en partie formés à leurs dépens; mais le basalte est d’une date postérieure, puisqu’on voit plusieurs de ses coulées inter¬ calées à divers niveaux au milieu d’eux et en interrompant la conti¬ nuité. J’ai vainement recherché des fragments de cette roche dans les argiles et les grès arkosiques. En considérant les calcaires à Ostrea gigantea comme l’équivalent des sables de Beauchamp (étage bartonien), ainsi que semblent l’au¬ toriser la présence de la Nummulites jgerforata et l’habitat général de l’Huître précitée, je trouverais dans les argiles rouges supérieures à ce niveau le représentant du Gypse et du Calcaire de Saint-Ouen, et dans les grès arkosiques celui des Sables de Fontainebleau. Dès lors on pourrait voir dans les tufs trachytiques et dans les conglomérats man- ganésifères les équivalents du Calcaire grossier et des assises suesso- niennes. 1878. COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 347 Ces assimilations, que je n’énonce qu’avec beaucoup de réserve, ne me paraissent nullement forcées, si on veut bien envisager les choses d’une manière générale. Quant à une équivalence rigoureu¬ sement précise de chaque subdivision avec une subdivision corres¬ pondante des bassins de Paris, de Londres ou de la Vénétie, je me contenterai de répéter, après Bayan, que l’on connaît encore trop peu la distribution des espèces dans les faunes tertiaires, pour qu’il soit possible, d’après des listes de fossiles, de tenter, avec quelque chance de succès, d’établir des parallélismes à distance. Les difficultés se présenteraient d’autant plus grandes pour des assimilations de cette nature par rapport aux couches éocènes de cette partie de la Turquie, qu’en dehors de deux horizons fossilifères, la paléontologie est com¬ plètement muette. Le terrain tertiaire de ce coin de la vallée de l’Arta n’est à propre¬ ment parler qu’un golfe dont l’extrémité septentrionale venait s’ap¬ puyer, près du village d’Yatalick, sur les escarpements trachytiques qui barrent la vallée, et qui, vers le sud, dans le voisinage du village de Mangouf, rejoignait la mer éocène à travers un resserrement des schistes cristallins. D’ailleurs, sur la route qui de l’Arta conduit à Karaby, et dans le cimetière même du village, les ruisseaux ont mis à découvert les terrains primaires, qui consistent en des gneiss, des micaschistes, des schistes amphiboliques mélangés de beaucoup de quartz. A la simple vue, il est très-facile de reconnaître, même de loin, les montagnes qui sont composées de ces roches : leur forme ballon¬ née et la régularité de leurs pentes, qu’envahissent les prairies, les distinguent franchement des montagnes trachytiques, dont le relief à formes heurtées, les cîmes dentelées et tailladées semblent découpées à l’emporte-pièce. Mes excursions dans le massif du Rhodope ou du Despoto Dagh se terminèrent par l’étude des tranchées ouvertes pour l'établissement du chemin de fer sur la rive droite de la Maritza. J’eus le plaisir de- recueillir dans les alluvions anciennes de Derekieuy-Déré, presque en face de la ville de Mustapha Pacha, un fragment assez volumineux d’une défense à’Elephas primigenius. A partir de là je retombai en plein dans la région des steppes. Notice géologâcfta© sur les environs de Pandema ( Asie- Mineur e), par M. H. Cotisa sid. Panderma est situé non loin de l’antique Cysique ; l’île sur laquelle cette cité était bâtie, est aujourd’hui reliée au continent par une petite 348 COQUAND. ENVIRONS DE PANDERMA. 18 mars langue de terre, à peine élevée au-dessus du niveau de la mer, conver¬ tie en marais dans sa partie centrale et barrée par des dunes à ses deux extrémités. L’amphithéâtre, dont il reste de très-belles ruines, est bâti sur une leptynite blanche à mica noir, qui forme la base du système monta¬ gneux de la contrée. Cette roche jouit de la propriété de se transfor¬ mer en argile kaolinique, au milieu de laquelle se trouvent noyées des sphères plus ou moins volumineuses qui ont résisté à la décompo¬ sition. Quelquefois, ainsi qu’on le remarque dans les portions qui n’ont pas été atteintes par une altération complète, les cristaux de feldspath prennent des dimensions plus grandes et la leptynite passe alors à un véritable granité, dans lequel se trouvent disséminées des tourmalines noires. Les hauteurs sont couronnées par des masses puissantes de marbre blanc saccharoïde; mais entre elles et le granité s’interpose une for¬ mation très-épaisse de talcschistes et de phyllades satinés. Le cal¬ caire saccharoïde prend un grand développement sur la route de terre, et là aussi il a pour piédestal les phyllades, qui s’avancent du côté de Panderma, où, près de l’église de la Sainte-Trinité, on les voit plonger à l’est sous un angle de 45°. C’est d’ailleurs dans une position semblable et avec des caractères identiques que se montrent les calcaires saccharoïdes dans l’Attique, la Thessalie, la Roumélie, les Cyclades, l’ile de Thasos et l’île de Marmara, où j’ai eu l’occasion de les étudier. Je renvoie à un de mes écrits antérieurs (1), où, en discutant l’âge des calcaires saccharoïdes des Pyrénées et des Alpes Apuennes, j’ai été amené à leur attribuer l’âge du Calcaire carbonifère. Depuis l’église jusqu’à Panderma on marche sur un terrain tertiaire, composé de cailloux incohérents, d’argiles rouges, de grès grossiers, de poudingues à gros éléments arrondis, parmi lesquels figurent des granités, des calcaires marneux, des marbres. C’est une formation d’origine récente, peut-être quaternaire, à stratification confuse, dont l’épaisseur n’est pas très-considérable ; car en face de la presqu’île d’Antikari on la voit butter contre les calcaires blancs, aux pieds des¬ quels elle ne constitue qu’un simple placage. A deux kilomètres de Panderma, sur la route de Brousse, une ex¬ ploitation de marbre est ouverte au milieu d’un terrain que je rapporte au Dévonien supérieur. Les bancs attaqués sont presque verticaux, d’une épaisseur très-considérable et susceptibles de fournir des blocs (1) Histoire des terrains stratifiés de ritalie centrale , Bail. Soc. géol., 3e série, t. III, p. 21, et t. IV, p. 126. 1878. COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 349 d’une très-grande dimension ; mais la couleur du marbre, qui pré¬ sente la structure glanduleuse et entrelacée des griottes de Campan, avec talc intercalé, est d’un rose tendre et manque complètement de ton et de feu. Je ne sais si les surfaces polies pourraient dévoiler la structure interne des Goniatites, comme cela se vérifie quelquefois dans les marbres de même nature de Cierp, de Sarrancolin et de Caunes ; je n’ai pu la surprendre dans les cassures faites au marteau ; seulement on y observe assez fréquemment des articles de Crinoïdes passés à l’état spathique, que l’on sait être si abondants dans les griottes des Pyrénées et de la Montagne-Noire. J’aurais désiré constater la position réelle de ces marbres par rap¬ port aux assises du Dévonien inférieur qui sont si bien développées sur les deux rives du Bosphore ; mais leur recouvrement presque im¬ médiat par des argiles et des sables tertiaires m’a privé du bénéfice de pouvoir procéder à cette vérification, car il est vraisemblable que le Dévonien de la rive asiatique du Bosphore doit se poursuivre jusque sur le littoral de la mer de Marmara. * Après ces premières explorations, je me dirigeai à cheval vers le village de Tchamak Dahé (montagne des pierres à fusil), dans le voi¬ sinage duquel on avait signalé l’existence d’un lignite d’excellente qualité. Vers le village de Sepetclieiler (village des Paniers), je mis le pied sur le terrain tertiaire moyen, formé presque en entier de marnes et d’argiles grises, mais admettant, à l’état subordonné, des bancs très- épais de silex blonds, translucides sur les bords des cassures et pas¬ sant à une véritable calcédoine. Ce sont justement ces bancs qui ont fourni les blocs si nombreux que l’on trouve épars dans les monta¬ gnes boisées, que recouvre un épais manteau de roches incohérentes, parmi lesquelles on reconnaît des trachytes, des porphyres quartzi- fères, des calcaires paléozoïques, des grès feldspathiques, des pou- dingues polygéniques et des argiles remaniées. Je ne puis voir dans ce dépôt superficiel qu’un terrain d’alluvions anciennes provenant de la démolition des moraines glaciaires que je devais rencontrer plus tard sur les flancs septentrionaux du système orographique de l’Ida, et dont les matériaux ont été dispersés jusque sur les bords de la mer de Marmara. De Tchamak Dahé aux affleurements du charbon la distance est de 4 kilomètres environ, qu’il me fallut franchir à travers des forêts de chênes impénétrables et par des sentiers profondément encaissés, où les chevaux s’embourbaient parfois jusqu’au poitrail. Les travaux exécutés pour la recherche du charbon étaient concen¬ trés dans un périmètre de 4 à 500 mètres, dans le vallon étranglé du 350 COQUAND, — ENVIRONS DE PANDERMA. 18 mars Mesepsit, dont les eaux vont se déverser dans le lac de Magnar. Les couches traversées consistaient en : 1° Des bancs très-puissants de marnes argileuses grises, dans les¬ quels s’intercalait une couche de lignite, dont la puissance très- varia¬ ble oscillait entre 2m et 0m86; 2° un banc de silex, de 2m50 d’épais¬ seur, qui barrait le ruisseau ; 3° un système marneux, analogue au n° 1, qui reposait directement sur un puissant dépôt trachy tique dont on pouvait suivre les affleurements sur une longueur de plus de 600 mètres. Le charbon consistait en un lignite collant, de qualité parfaite, brillant et laminaire, pouvant rivaliser avec les meilleurs combus¬ tibles d’époque tertiaire, comme on peut en juger par l’analyse sui¬ vante : Cendres (rose pâle) . 12,60 Charbon fixe . 45,40 Matières volatiles . 42 100 Coke agglutiné . 50 0/0 Puissance calorifique . 5116 calories. En remontant le ruisseau de Mesepsit, on rencontre la fontaine de Kestanitchermi (route du Châtaignier), puis un peu plus haut, sur le chemin de Koncha Bonar, celle dite du Bon Enfant (Guentch Oglou), qui émerge du terrain trachvtique. De ce point culminant l’observateur embrasse un horizon immense, et il peut constater que les sommités des montagnes qui s’étalent entre l’Olympe de Brousse et le massif de l’Ida sont formées par un calcaire compacte, à escarpements verticaux, surplombant au-dessus des forêts qui en cachent les bases. La coupe la plus intéressante du terrain tertiaire de la contrée m’a été fournie par le ruisseau qui traverse le territoire de Dovantgzi Dé- ressé. Au-dessus du trachyte massif se développe une série considérable de tufs trachytiques, de structure et de composition très-variée, pas¬ sant alternativement des breecioles à des conglomérats grossiers, dans lesquels s’insinuent des paquets de la roche verdâtre connue sous le nom de Vert de Vérone. Un peu plus bas, et en suivant toujours la pente des ruisseaux, les couches se montrent mieux réglées ; les tufs sont recouverts en stratification concordante par des argiles marneuses contenant un nerf de lignite de 0m30, ayant pour toit des marnes bitumineuses d’une certaine épaisseur, dans lesquelles se montrent quelques empreintes de plantes dicotylédones et des coquilles écra¬ sées qui m’ont paru appartenir aux genres Melanopsis ou Paludina. La série vient se heurter brutalement par faille contre un escarpe- 1878. COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 351 ment trachytique, disposé en gradins superposés, d’où les eaux s’é¬ chappent en cascatelles d’un effet ravissant. Au-dessous du village de Dovantgzi, le ruisseau prend le norn de Subugla Deressé (ruisseau des Sangsues) et va se jeter dans le lac de Magnar. Dans tout ce trajet, le trachyte présente une foule de varié¬ tés ; la plus remarquable est celle où la roche volcanique admet des veines et des plaques d’un jaspe vert qui, ainsi que le trachyte lui- même, contient des cristaux disséminés de rhyacolite et de mica noir. Je ne quitterai pas Dovantgzi sans signaler le magnifique gisement de trachyte sur lequel a été établi le cimetière du village. Les disciples de Mahomet ont l’habitude d’entourer leurs tombeaux d’une barrière en marbre ou en pierres. Les habitants de l’Anatolie dont les maisons sont bâties sur le terrain tertiaire, ne trouvant pas dans ce terrain de matériaux résistants, vont réclamer leurs lieux de sépulture, et quel¬ quefois très-loin, au terrain trachytique, qui seul peut leur fournir les éléments grossiers de leurs monuments funèbres. Aussi est-on certain, toutes les fois qu’on rencontre un cimetière turc, de trouver en même temps le trachyte en place. Le géologue doit s’abstenir prudemment de tailler ses échantillons dans le voisinage de ces lieux de repos, que les Mahométans entourent d’un respect qu’ils poussent jusqu’au fana¬ tisme. Le trachyte, au surplus, est une roche tellement répandue dans l’Anatolie, qu’on en rencontre à chaque pas des dépôts. Mais si on n’a pas la bonne fortune de pouvoir l’étudier dans quelques déchirures naturelles du sol, son histoire se traduit par un simple intérêt litholo¬ gique, la terre végétale et des forêts inextricables le recouvrant pres¬ que constamment et exposant le coureur de montagnes aux plus grandes difficultés et aux plus grandes déceptions. Quand on croit tenir dans un ravin la roche vive pour un certain temps et pouvoir surprendre ses relations avec les terrains sédimentaires, on est fort étonné, après quelques pas de parcours, de la voir disparaître sous un formidable manteau d’humus. Les argiles qui recouvrent ou supportent la couche lignitifère ne peuvent être connues que par des travaux exécutés au pic ; mais leur stratification et leur direction sont très-facilement indiquées par des saillies rocheuses de silex, épaisses souvent de plus de trois mètres, que l’on voit se succéder parallèlement au-dessus du sol, les eaux pluviales ayant emporté les marnes moins résistantes dans lesquelles les silex se trouvent enchâssés. Je n’ai jamais eu l’occasion, dans ma longue vie de géologue, d’en observer en si grande abondance. Ils passent au jaspe et à la calcédoine et revêtent toutes les couleurs, depuis le blanc laiteux jusqu’au noir de javet. Entre la fontaine du 352 COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 18 mars Bon Enfant et Tchamak Déré (village des pierres à fusil), on observe sur le chemin quelques bancs se divisant en petites plaquettesffiap- pant à la langue et passées à l’état de silex nectique. Le village de Tartarcheui, ainsi désigné à cause d’une colonie^de Tartares que le gouvernement turc a internée dans ce district, est séparé de celui de Sepetcheiler, distant de quatre heures et demie de la mine, par un vallon très-profond. Les battues que je fis sur son terri¬ toire ne me mirent en présence que des argiles, des silex et des tra- chytes qui m’étaient déjà connus; les cultures et les forêts dérobaient le plus souvent le sous-sol au regard. Je pensai que la plaine qui n’était pas très-éloignée m’offrirait quelques particularités intéres¬ santes ; mais après avoir dépassé la région des broussailles (Lidjak Bouzi), je tombai en plein dans les steppes et il me fallut regagner le campement sans avoir rien consigné sur mes tablettes. Pendant que les ouvriers étaient occupés à foncer un 'petit _puits destiné à recouper la couche de charbon, je procédai à l’examemde la montagne qui s’élevait en face des travaux. Quelle ne fut pas ma surprise en suivant une déchirure du sol pro¬ duite par un mince cours d’eau, de me trouver en présence d’unfcal- caire gris-foncé et jaunâtre, contenant des Spirifer, des Atrypa, et surtout des Productus . De Yerneuil, qui avait eu l’occasion d’exami¬ ner ces fossiles dans ma collection, n’hésita pas, à première vue, à leur reconnaître une physionomie carbonifère. Il avait bien voulu se charger de leur détermination ; la mort malheureusement’le surprit avant qu’il eût pu se livrer à ce travail. Je tâcherai de suppléer à] cette lacune regrettable par quelques indications. Tout d’abord il m’était impossible de rapporter cet horizon fossili¬ fère au Dévonien des deux rives du Bosphore, où les fossiles sont en¬ gagés dans un psammite qui ne présente aucune analogie avec le cal¬ caire que j’avais sous les yeux. Mais, d’un autre côté, comme le carac¬ tère pétrographique n’a qu’une valeur bien secondaire en géologie, et que, malgré le voisinage des deux gisements, il aurait très-bien pu se faire que ce qui était psammite en Europe fût devenu calcaire en Asie, je me suis assuré que les Productus recueillis dans l’Anatolie et qui constituaient la partie la plus importante, pour ne pas dire la presque totalité de mes découvertes, n’appartenaient ni au P. Murchisoni , Kon., ni au P. sübaculeatus, Murchis., ni au P. dissimilis , Kon., ni enfin au P. Lorierei, d’Orb., les seules espèces dévoniennes men¬ tionnées dans le Prodrome de Paléontologie. Au contraire, j’y remarque : 1° Un Productus , sinon identique, du moins voisin du P. longispi- nus, Kon.; 1878. GOQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 353 2° Un Productus voisin du P. latissimus; 3° Un Productus voisin de certaines variétés du P . giganteus, à stries longitudinales fines et serrées ; 4° Un Productus voisin de P. costatus , Sow.; 5° Un Productus que son ornementation rapproche singulièrement du P. Cor a. Avec ces Productus (l) je remarque : 6° Une Leptæna indéterminable ; 7° Une Terebratula ( Atrypa ) très-bien conservée, qu’au premier aspect on serait tenté de rapporter à la T. saccuhcs, mais qui est un peu plus bombée et dont la valve dorsale est creusée par un sillon médian (6 exemplaires) ; 8° Un Polypier branchu engagé dans la roche. Comme on peut en juger par le nombre prédominant des Productus qu’a fournis le calcaire paléozoïque et qui tous sans exception se rap¬ prochent de formes spéciales au Calcaire carbonifère, si même ils ne se confondent avec elles, je ne saurais voir dans le calcaire en ques¬ tion le représentant du terrain dévonien, qui sur le Bosphore est tout différent, ni celui des calschistes glanduleux des environs de Pan- derma dont j’ai déjà parlé. Jusqu’à plus ample informé, je le retiens donc comme carbonifère. Il me fut impossible de poursuivre le prolongement de ce calcaire paléozoïque au-delà du cercle très-étroit où se trahissait sa présence : il se trouvait étouffé immédiatement dans le sens du redressement des couches (N.O.-S.E., avec plongement S.O. 29°) et dans la direction opposée, par un puissant dépôt de poudingues et de grès grossiers, ébouleux, qui servent de base à la formation nummulitique. Celle-ci est représentée en cet endroit par des bancs d’un calcaire noirâtre, barré de veines spathiques blanches, et pétri de Nummulites, parmi les¬ quelles j’ai cru reconnaître le mode d’enroulement et la disposition cloisonnée de la N. lœmgata . Ce système se prolonge jusque dans le voisinage des marnes ter- (1) M. Meek, qui vient de publier des fossiles paléozoïques dans Je tome IV du Report of the Geological Exploration of the Fortieth Parallel (1877), y donne, sous les noms de Productus multistriatus (PI. VIII, fig. 3) et de P. costatus??, Sow. (PL VII, fig. 4), deux espèces que je retrouve dans plusieurs des échantillons recueillis par moi à Panderma, et que le savant paléontologiste américain décrit comme carbonifériennes. Dans le même ouvrage (p. 265), MM. J. Hall et Whitfield publient sous le nom de. P. Flemingi, var. Burlingtonensis (PI. V, fig. 9-12), un Productus carboniférien de l'Utah qui ne diffère en rien de deux de mes échantillons de l’Asie-Mineure. Cette triple identification dissipe tous les doutes qui auraient pu me rester sur l'âge carboniférien des calcaires à Productus que je viens de signaler. (Mai 1879.) 23 COQUÀND. ENVIRONS DE PANDERMA. 18 mars tiaires fouillées sur le revers de la montagne pour la recherche du lignite. Si sur ce point la terre végétale et les forêts cachent les lignes de contact de ces deux termes de la série tertiaire, l’inclinaison des couches suffit pour démontrer l’antériorité des bancs nummulitiques par rapport à ce dernier. J’avais épuisé la géologie des montagnes ingrates voisines de notre campement sur une étendue de 5 à 6 lieues en tous sens. Je voulus alors étudier le massif du Mont-Ida. Après trois heures de marche vers le sud, j’atteignis la vallée de Scutchiki (sortie de l’eau), dont le nom est emprunté à celui d’un moulin mis en mouvement par une source thermale très-abondante, qui jaillit du sol à la manière de la fontaine de Vaucluse, et qui s’est emprisonnée dans une formation de tufs tubuleux contenant de nombreux individus d’une espèce de Me - lanopsis que l’on peut recueillir vivante dans le ruisseau. Je traversai ensuite un coteau peu élevé, occupé par les marnes à silex ayant pour satellite un trachyte à surface bosselée. Le terrain tertiaire occupe le bas de la vallée et est dominé par de grandes masses d’un calcaire blanc sale, à cassure conchoïde, tra¬ versé par de nombreuses veines spathiques, n’offrant pour tout fos¬ sile que des articles d’entroques, reconnaissables par leur forme ronde, leur trou médian et leur structure spathique. Malgré des re¬ cherches opiniâtres, poursuivies pendant plusieurs heures par mes compagnons et par moi, il me fut impossible de recueillir et d’obser¬ ver d’autres corps organisés. Et cependant la question offrait un inté¬ rêt capital. Après la découverte de ces mêmes entroques dans les cal- schistes amygdalaires des environs de Panderma, classés par moi dans le Dévonien, par d’autres dans la Craie, et par M. de Tcliihatcheff, je crois, dans le terrain nummulitique, il eût été important d’être exac¬ tement fixé sur leur âge. Je ne pouvais certainement pas les attribuer à la formation nummulitique; car il eût été surprenant que dans mes investigations qui s’adressaient de préférence aux blocs détachés des cimes et à la surface desquels les coquilles deviennent ordinairement plus visibles que dans les cassures fraîches, je n’eusse pu parvenir à surprendre aucune trace de Nummulites, surtout lorsque ces fossiles foisonnent dans les calcaires noirs qui, à deux pas de l’endroit où je me trouvais, servent de support au Tertiaire moyen. Je comprends à merveille les contradictions qu’on remarque dans les jugements des savants qui, n’ayant pas eu la bonne fortune de remarquer un seul fossile, ont voulu cependant formuler une opinion. 11 est incontestable que si à Meseptif je n’avais surpris dans les deux calcaires d’âge si différent qui s’y trouvent représentés, qu’un seul horizon fossilifère, je n’aurais point hésité à les ranger soit dans le 1878. COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 355 terrain nummulitique si je n’avais rencontré que des Nummulites, soit dans le terrain carbonifère si je n’avais recueilli que des Produc¬ tifs. Dans des pays aussi boisés que la région de l’Asie-Mineure que je décris, j’avoue que si on est privé du secours de la paléontologie, on n’est jamais sûr de ne pas faire fausse route ; et d’un autre côté, pour avoir raison des difficultés dont le géologue est enveloppé, il est indis¬ pensable de se fixer pour un certain temps dans un centre, afin de pouvoir contrôler ses premières observations par des observations subséquentes. Parcourir la contrée au pied levé, c’est vouloir s’expo¬ ser à beaucoup de méprises. Quoi qu’il en soit, du coteau qui domine le moulin, un panorama magnifique se déroulait devant moi. Je voyais se succéder en face plu¬ sieurs lignes de montagnes de premier ordre, étagées les unes au- dessus des autres et se rattachant aux cimes neigeuses d’Alludal- Dagh, une des pointes les plus élevées du Mont-Ida. Le revers du coteau m’amena au torrent assez large d’Acheus Dely Déressé, qui est dominé vers le sud-est et de chaque côté par les mômes calcaires à entroques que je venais de quitter. En en remon¬ tant le cours, je ne tardai point à pénétrer dans le terrain tertiaire à silex, qui se répand de là dans le vallon de Schiffly Déressé, où je constatai l’existence d’un affleurement insignifiant de lignite (0m20), noyé au milieu d’argiles noires alternant avec des bancs de silex et dirigées N. -S., avec une inclinaison de 60° vers l’ouest. De gros troncs d’arbres dicotylédones silicifiés gisant épars au milieu du ruisseau, et quelques Lymnées et Planorbes écrasés sont les seuls corps organisés que me présenta cette localité. Une particularité intéressante de cette région est la profusion avec laquelle les silex, les jaspes rouges et multicolores sont répandus à la surface des terrains : il n’est pas rare d’en rencontrer des blocs isolés qui mesurent plus de 10 mètres cubes. En redescendant le ruisseau, je traversai le village d’Aïvadsik (vil¬ lage des Coings), où des fûts de colonnes en marbre et beaucoup de débris de poteries romaines indiquent l’emplacement d’une station romaine. De là deux heures de marche me conduisirent à la petite ville de Guenen. J’avais quitté la région montagneuse pour tomber dans celle des coteaux, ou plutôt d’une plaine ondulée recouverte de broussailles. Au-delà de ces terrains plats et en face de la ville se dresse une enfilade de montagnes du premier ordre, l’Aajabouna Daeue Dagh d’abord, et plus au sud-ouest, dans la direction de l’île de Ténédos, l’Alludal Dagh, qui n’est autre que le Mont-Ida. Mon excursion dans cette région avait pour objectif l’ascension de cette dernière montagne, que je touchais presque du doigt; mais il me 356 COQUAND. — ENVIRONS DE PANDERMA. 18 mars fut impossible, à cause des bandes de brigands qui infestaient l’Ida, de trouver aucun guide. Je dus, à mon grand regret, effectuer mon re¬ tour à la mine, en suivant les sentiers de montagnes qui relient Gue- nen au village des Paniers. Le trachyte, continuation de celui que j’avais déjà recoupé au-dessus du moulin, constitue le premier gradin qui sépare la plaine des régions montagneuses, et va se terminer dans- les environs du Tchammat Dagh, non loin du moulin de Kourou De- remen Tchiffli (Moulin sec). Dans une dépression creusée dans les argiles tertiaires (qui m’ont offert des valves de Cardium et de Conge - ria), se dressent parfaitement détachés deux dykes parallèles’de tra¬ chyte, formant deux murailles verticales de 6 à 10 mètres de hauteur, qu’on serait tenté de prendre pour des constructions cyclopéennes. Un peu au-delà je vis un affleurement de calcaire à entroques, puis les marnes à silex qui m’escortèrent jusqu’à mon gîte. Je rentrai à Panderma par Salidéré. Une fois arrivé au villageMes Paniers, au lieu de suivre la ligne des lacs, j’obliquai vers le nord- ouest et ne tardai pas à sortir des régions montagneuses, pour en¬ trer d’abord dans la zone des broussailles, puis, un peu plus bas, dans des plaines mouvementées, couvertes d’une végétation vigou¬ reuse, mais complètement dépourvues d’arbres. Salidéré est bâti sur la rive gauche de l’ancien fleuve Tarsius et adossé à un coteau entièrement formé de cailloux roulés de fort cali¬ bre, parmi lesquels on remarque des granités porphyroïdes, des gneiss, des leptynites, des schistes amphiboleux, des micaschistes, des quartz amorphes, des trachytes, des silex, des jaspes, des marbres saccha- roïdes et des calcaires compactes. On a certainement sous les yeux un dépôt superficiel dont les matériaux représentent en grande partie les roches qui se trouvent en place dans le massif montagneux de l’Ida. Des dépôts semblables de date récente se montrent dans le lit des ruisseaux qui descendent des hautes cîmes, et sont dispersés vers leurs embouchures, où ils forment des craux en miniature. Pour regagner Panderma, je suivis la route qui prend en écharpe le promontoire qui se projette en face de Cysique et passe par le village de Beykoï, sans que le terrain traversé me révélât un fait nouveau ; seulement j’eus l’occasion de revoir les marbres blancs en présence desquels ma première excursion m’avait placé le jour même de mon arrivée en Asie. La formation trachytique, avec son escorte obligée de terrains ter¬ tiaires, se continue jusqu’au-delà du golfe d’Adrarnid, ainsi que dans l’île deMéthélin. Je devais la retrouver, lors de mon excursion dans les Cyclades, aux alentours de Smyrne, où elle prend un développe¬ ment qui rappelle la région trachytique de la vallée de l’Arta. Ainsi 1878. DAUBRÉE. — CONTOURNEMENTS DES TERRAINS. 357 le mont Spylos, qui se dresse à l’est, s’élève jusqu’à 976 mètres, et le Bor Dagli, dans la presqu’île de Bera Bouroum, atteint 1 190 mètres. En résumé, les terrains que j’ai eu l’occasion d’étudier pendant mon séjour dans ce coin de l’Asie-Mineure sont les suivants : 1° Terrain granitique; 2° Terrain des micaschistes et des phvllades ; 3° Terrain du calcaire saccharoïde ; 4° Terrain dévonien ; 5° Terrain du calcaire carbonifère (?) ; 6° Terrain nummulitique ; 7° Terrain miocène (couches à CongériesJ ; 8° Aîluvions anciennes. M. Efranforée entretient la Société d’©x.péî*l ©races tendant à imiter les diverses formes de ployements, de contourne¬ ments et de fractures que 'présentent les terrains stra¬ tifiés (1). Au moyen d’un appareil qu’il décrit, il a exercé sur des couches de diverses substances (notamment sur des feuilles de plomb et sur des couches de cire mélangée de résine ou de plâtre), soumises à des pressions perpendiculaires au plan des couches ou verticales, d’autres pressions parallèles à ce plan ou horizontales. Tant que les pressions verticales restent uniformes sur toute l’étendue des couches, les inflexions des couches demeurent régulières, et leur section se rapproche de la forme d’une sinusoïde ; mais, dès que les pressions verticales cessent d’être uniformes, les plis deviennent plus nombreux et plus prononcés du côté de la moindre pression. Des inégalités dans l’épaisseur ou dans le degré de consistance des couches condui¬ sent à des résultats de même genre. On peut ainsi imiter les cour¬ bures en G ou en S, dont les Alpes présentent des exemples si nombreux, de même que les renversements de couches que Ton observe dans les grandes chaînes de montagnes. Ces expériences ont encore montré que des déformations autres que des torsions peuvent également donner naissance à des plans de rup¬ ture. Lorsque la pression augmente de plus en plus, les couches, après s’être infléchies pendant quelque temps, peuvent se rompre tout à coup suivant des faces planes ; puis, la pression continuant, les deux parois de la fracture glissent Tune sur l’autre et se strient mu¬ tuellement, reproduisant ainsi un phénomène souvent observé dans les failles et filons. (1) Pour la première partie de cette communication, voir sup. p. 195. 358 CHOFFAT. — CALLOV1EN ET OXFORDIEX DU JURA. 18 mars Les plissements et les failles avec rejet peuvent donc se produire sous l’action des mêmes efforts ; des associations de ces deux genres d’accidents s’observent très-fréquemment dans la nature, par exemple dans les Alpes du Dauphiné et de la Savoie, et dans le bassin houiller du Nord de la France. D’autres expériences ont été faites dans le but d’étudier l’action et la réaction exercées sur un sphéroïde qui se contracte, par une enve¬ loppe adhérente et non contractile. Quelle que soit la forme de l’en¬ duit non contractile, il se produit des proéminences très-marquées, sur lesquelles se dessinent de nombreuses rides présentant une ten¬ dance manifeste à la régularité et au parallélisme ; ces rides sont nor¬ males aux courbes qui forment la limite de l’enveloppe de l’enduit. Ces résultats ne sont pas sans analogie avec l’idée par laquelle M. Élie de Beaumont a rattaché les brisements de l’écorce terrestre à la contrac¬ tion de sa masse interne. M. Parran cite un exemple de connexion entre les plans de joints et de failles et le renversement des couches, dans le Petit Atlas, entre Boufarik et Blidah : les couches sont, en cet endroit, hachées en fragments parallélipipé— diques par des joints perpendiculaires au plan de stratification ; quelques-uns de ces joints présentent un' remplissage filonien ; en même temps les couches nummulitiques paraissent plonger sous le terrain crétacé. Le Secrétaire donne lecture des notes suivantes : Sur le Callovleis et fOxfordien dam le dura, par M. P. Cfioüat. PI. III. J’ai l’honneur d’offrir à la Société une notice intitulée : Esquisse du Callovien et de V Oxfordien dans le Jura occidental et le Jura méri¬ dional, suivie d’un Supplément aux couches à Ammonites acanthicus dam le Jura occidental (1). Partant du principe qu’avant de paralléliser les terrains jurassiques de la Franche-Comté avec ceux des contreforts des Alpes, il faut con¬ naître les contrées situées entre les deux régions, j’ai commencé sur ce sujet une série d 'Études, dont cette notice forme la première livraison. Dans les lignes suivantes, je sortirai des limites tracées et jetterai un (1) Mém. Soc. Émul. Doubs > 3e sér., t, III. Mü, 1878. CHOFFAT. — CALLOVIEN ET OXFORDIEN DU JURA. 359 coup d’œil sur la disposition des mêmes terrains dans le reste de la chaîne du Jura. I. ÉTAGE CALLOVIEN. 1° Horizon de l’Ammonites macrocephalus. Cet horizon se présente sous deux aspects : l’un, la zone de Y Ammo¬ nites macrocephalus, a toujours été considéré comme callovien. C’est à cette zone qu’appartient l’oolithe ferrugineuse des environs de Saint- Rambert, qui a fourni tant de fossiles classiques. Ce faciès occupe deux aires non reliées entre elles: l’une comprend le Jura oriental et se prolonge au nord du Jura central jusque dans les environs de Bel¬ fort; l’autre comprend le Jura méridional et le Sud du Jura occi¬ dental. Le second faciès est formé par la Dalle nacrée, généralement consi¬ dérée comme bathonierme, quoique MM. Desor et Gressly aient depuis longtemps émis l’opinion de son parallélisme avec les couches à Ammonites macrocephalus. La Dalle nacrée, très-peu fossilifère dans le Jura bernois et le Jura neuchâtelois, devient plus marneuse vers l’ouest. Avec les marnes apparaissent de nombreux fossiles, dont l’un des plus caractéristiques est le Waldheimia digona, qu’Oppel plaçait à la partie inférieure du Bathonien, au-dessous du W. lagenalis, tandis que ce dernier occupe au contraire une position inférieure dans la chaîne du Jura. Les localités où les deux faciès se rencontrent présentent un mé¬ lange des deux faunes: plusieurs Céphalopodes du faciès callovien passent dans la Dalle nacrée, tandis que celle-ci fournit quelques espèces au faciès callovien, entre autres le W. digona, qui s’y ren¬ contre parfois en grande abondance. Des preuves stratigraphiques, telles que la présence de bancs à faciès callovien au-dessous de la Dalle nacrée, viennent s’ajouter aux preuves paléontologiques. 2° Horizon des Ammonites anceps et A, athSeia. Cet horizon est formé de deux niveaux qui dans certaines contrées présentent des différences assez grandes pour que l’on ait cherché à en faire deux horizons distincts. Quoiqu’ils soient toujours discernables dans le Jura et que leur distinction soit même d’une grande impor¬ tance, leurs faunes ne sont pas assez tranchées pour justifier cette séparation; je les considère comme deux niveaux appartenant au même horizon. Le niveau de Y Ammonites anceps présente un faciès à Céphalopodes qui n’offre pas de grandes variations horizontales, sauf dans le Sud 3G0 UHOFFAT. — CÀLLOV1EN ET OXFORDIEN DU JURA. 18 mars du département du Jura, où un caractère plus marneux et de nom¬ breuses Myacées rappellent son faciès mâconnais. Le niveau Y A. athleta présente des caractères pétrographiques distincts et une faune contenant quelques espèces qui lui donnent un aspect plus récent, tels que les Ammonites Lamberti , A. cordatus, A. tortisulcatus , A. ornatuset A. athleta. Il forme la partie supérieure du Callovien, peut toujours se distinguer des couches qui le recouvrent, et est un des rares niveaux que l’on puisse reconnaître dans toute la chaîne du Jura. Il est souvent impossible de tracer une limite entre la Dalle nacrée et le Bathonien ; d’un autre côté, son faciès callovien est intimement lié à l’horizon des A. anceps et A. athleta. Dans la division des ter¬ rains jurassiques en sous-systèmes ou groupes d’étages, il sera donc préférable de grouper le Callovien avec le Bathonien, plutôt qu’avec l’Oxfordien, comme le font plusieurs auteurs. Ce groupement est indis¬ pensable à 1* unité des cartes géologiques de la chaîne du Jura. II. ÉTAGE OXFORDIEN. Le faciès franc-comtois de l’Oxfordien est formé par les couches à Ammonites Renggeri et par celles à Pholadomya exaltata. 1° Couches à Ammonites (marnes oxfordiennes ou marnes à Ammonites cordatus de plusieurs auteurs). Ces couches contiennent une faune essentiellement composée de Céphalopodes généralement de petite taille; à ces Céphalopodes s’a¬ joutent quelques Gastéropodes, quelques Nucules et quelques Brachio- podes, entre autres le Waldheimia impressa, qui se trouve ici à son niveau inférieur. 2° Couches à Pholadomya exaltata. Ces couches ont été décrites en premier lieu parThirria sous le nom à'argiles avec chailles, nom considéré à tort par quelques auteurs comme synonyme de Glypticien. Leur partie inférieure présente des lits de rognons marno-calcaires dans des marnes contenant une partie de la faune des couches à Ammonites Renggeri; à ces espèces viennent s’ajouter quelques grosses Myes qui donnent un caractère particulier à cette faune : Pholadomya exaltata, Ag., P . paucicosta, Rœm., P. lineata, Goldf., Pleuromya varians, Àg. Les couches supérieures offrent une composition pétrographique complètement différente; ce sont les chailles, géodes siliceuses remplies de silice généralement pulvérulente. Elles contiennent les mêmes espèces que la partie inférieure et présentent jusque dans les bancs 1878. CHOFFAT. — CALLOVIEN ET OXFORDIEN DU JURA. 361 les plus élevés : Belemnües hastatus, B. pressulus, Ammonites cordatus, A. Eugenii, Rhynchonella Tlnurmanni. Elles passent insensiblement au Glypticien ou faciès franc-comtois de l’horizon de Y Ammonites bimammatus. Les couches à A. Renggeri occupent une aire limitée à l’est et au sud-est par une ligne correspondant à peu près à l’axe de la chaîne du Jura et partageant en deux parties le Jura méridional et le Jura occidental, atteignant le bord interne de la chaîne près de Soleure et la traversant à partir de ce point. L’aire occupée par les couches à Pholadomya exaltata est un peu moins étendue; leur limite sud-est est formée par une ligne à peu près parallèle à cette première (lignes a a et b b de la carte, pi. III). Le faciès argovien de V Oxfordien est typique à l’est de la limite des couches à Ammonites Renggeri; il est composé de trois zones. 1° Couches de Birmensdorf (zone de Y Ammonites transver- sarius). Ces couches sont constituées par un banc d’Hexactinelüdes avec la faune habituelle à ces bancs : Céphalopodes, Brachiopodes et Échi no- dermes. 2° Couches d’Elïliigesi. Ces couches sont formées par des marnes contenant quelques espèces qui se trouvent déjà dans les couches de Birinensdorf : Ammonites Arolicus, A. alternans, Waldheimia Mœschi, avec quelques espèces nouvelles et d’autres qui se montrent aussi dans les marnes à Ammo - ni tes Renggeri et dans les couches à Pholadomya exaltata : Waldhei¬ mia impressa, Terebratula Galliennei , Pholadomya lineata . Les Ammo¬ nites et les Brachiopodes présentant le même mode de fossilisation que dans les couches à Ammonites Renggeri, il y a souvent eu confu¬ sion de ces deux zones. 3° Couches du CSelssîberg. Ces couches sont caractérisées par la disparition de la plupart des Ammonites et des Brachiopodes des couches d’Effingen, et par l’appa¬ rition d’un plus grand nombre de Myes et de quelques fossiles qui passent dans les couches supérieures. Le faciès argovien de l’Oxfordien occupe le Jura méridional, une grande partie du Jura occidental et le Jura oriental (sa limite nord- ouest est indiquée par la ligne c c de la carte). III. HORIZON DE L’ AMMONITES BIMAMMATUS. Le Glypticien ou faciès franc-comtois de cet horizon est formé d’un banc de Polypiers, intimement lié à la zone du Pholadomya exaltata 362 CHOFFAT. — CÀLLOVIEN ET OXFORDIEN DU JURA. 18 mars lorsqu’il repose sur l’Oxfordien à faciès franc-comtois, succédant assez brusquement aux couches du Geissberg lorsqu’il recouvre le faciès argovien. En se dirigeant vers le sud-est, on voit apparaître Y Ammonites bimammatus et disparaître les Polypiers; ils font place aux Hexacti- nellides, qui se mélangent au reste de la faune du faciès à Polypiers. Ces dernières espèces disparaissent à leur tour; on a alors un banc d’Hexactinellides typique, ayant beaucoup de rapports avec celui des couches de Birmensdorf et qui présente plusieurs espèces se trouvant déjà dans ce banc inférieur: celles qui habitent le fond de la mer; celles qui peuvent nager et s’approcher de la surface de l’eau sont par contre modifiées. Les Céphalopodes caractéristiques de ce niveau sont : Belemnites Royerianus, Ammonites bimammatus, A. Mar antianus, A. Pichleri et A. Achilles. La limite nord-ouest du banc d’Hexactinellides (ligne d d) traverse le Jura occidental par Bourg et Saint-Claude et réap¬ paraît dans les environs d’Olten, où se montre aussi le faciès de mélange; le faciès typique se trouve plus à l’est, dans le canton de Schaffhouse. Connaissant maintenant les types des deux faciès et les couches qui les recouvrent, nous pouvons rechercher leurs rapports. Le faciès argovien repose sur le Callovien au sud-est de la limite des couches à Ammonites Renggeri. Si l’on vient à franchir cette limite en se dirigeant vers le nord-ouest, on voit les couches à A. Renggeri s’intercaler entre eux. Faibles d’abord, elles atteignent bientôt toutedeur puissance, et alors les couches à Pholadomya exaltata s’interposent à leur tour entre les couches à Ammonites Renggeri qI les couches de Birmensdorf, sans que le faciès argovien perde ses caractères distinctifs. Dans cette aire on a donc deux niveaux à Wal~ dheimia impressa et à Ammonites pyriteuses : les couches à Ammo¬ nites Renggeri et les couches d’Effingen. A Arc-sous-Montenot, les couches de Birmensdorf contiennent leur faune à Hexactinellides bien caractérisée, mélangée de quelques espèces du Glypticien. A quelques kilomètres de là, Dournon présente à leur place la faune du Glypticien ne renfermant plus qu’une ou deux espèces des couches de Birmensdorf. Elle est surmontée de 30 à 40 mètres de bancs marno-calcaires contenant une partie de la faune des couches d’Effingen et du Geissberg, surmontés eux-mêmes par la con¬ tinuation du Glypticien, qui recouvre l’Oxfordien au sud-est de cette localité. Ces deux niveaux glypticiens se soudent à peu de distance pour former le faciès franc-comtois typique, c’est-à-dire compris entre les couches à Pholadomya exaltoda et le Rauracien ou Corallien propre- 1878. CHOFFAT. — CALLOVIEN ET OXFOIlDIEN DU JURA. 363 ment dit. Un coup d’œil sur le profil (PI. III) en dira plus que cette description. Ce profil est pris dans le Jura occidental, de Saint- Claude à Fertans ; une série analogue se trouve dans le Jura bernois entre Bienne et Delémont. Ces faits sortant en apparence des règles strati- graphiques peuvent s’expliquer par l 'hypothèse suivante. Il est maintenant reconnu que les bancs d’Hexactinellides fossiles habitaient les mers profondes, de même que les Hexactinellides actuelles. La faune des couches à Ammonites Retiggeri dénotant une profondeur moins grande, il s’ensuit qu’après le dépôt des couches à Ammonites athleta, la mer présentait une plus grande profondeur au sud-est qu’au nord-ouest ; les couches de Birmensdorf s’y déposaient en même temps que les couches à Ammonites Renggeri se formaient en Franche-Comté. Pendant le même temps avait lieu un affaissement lent vers le nord- ouest, ce qui permettait au banc d’Hexactinellides de s’étendre dans cette direction, en recouvrant les terrains qui s’y étaient déjà déposés : d’abord la partie inférieure, puis la totalité des couches à Ammonites Renggeri enfin la partie inférieure des couches à Pholadomya exaltata . Dans cette dernière zone l’approche du banc de Spongiaires est signalée par le mélange de quelques espèces de la faune de Birmens¬ dorf, qui ne se trouvent pas dans les localités plus éloignées. Le banc de Spongiaires devînt donc de plus en plus récent, jusqu’à ce qu’il atteignit la hauteur d’Arc-sous-Montenot, au moment où il devenait contemporain du Glypticien. Le mouvement de la mer n’était pas un simple affaissement vers le nord-ouest, mais un mouvementde bascule; preuve en sontles faunes de profondeurs moins grandes qui succèdent au banc d’Hexactinellides. C’est probablement à un exhaussement général que l’on doit attribuer la disparition de ce banc à partir d’Arc-sous-Montenot. Nous avons vu que l’horizon de Y Ammonites bimammatus présente dans le Bugey un faciès ayant une grande analogie avec les couches de Birmensdorf et contenant une certaine quantité d’espèces qui se trouvaient déjà à ce niveau. Il n’est donc pas étonnant que la présence de ces couches entre l’Oxfordien et la zone de Y Ammonites tenuilobatus ait passé inaperçue. Dans le Supplément aux couches à Ammonites acanthicus dans le Jura occidental, je donne la faune du Rauracien des environs de Saint- Claude, faune qui présente quelques espèces des faciès coralliens. Elle est recouverte par des strates contenant un mélange de la faune des couches à Ammonites tenuilobatus et des Mollusques de l’Astar- tien. Ce n’est que plus au nord, aux Sèches des Emburnets (canton 364 cuvier. — environs du fort-l’écluse. 18 mars de Yaud), que des Polypiers et des Enormes viennent s’y ajouter, tandis que les environs du Pont ne montrent plus que l’Astartien à faciès franc-comtois. Les Sèches présentent un autre fait d’une grande importance: c’est un faciès ptérocérien situé entre les couches à Ammonites acanthicus et le Portlandien, c’est-à-dire occupant la même place que le Corallien de Yaltin. Note sur la Stratigraphie de ^extrémité sud du Jura et des montagnes qui lui font suite en Savoie, aux environs du Fort-l’Écluse, par M. Fr. Cuvier. Le grand souterrain du Credo, sur le chemin de fer de Lyon à Ge¬ nève, débouche, du côté de la Suisse, dans un cirque aussi intéres¬ sant au point de vue géologique qu’au point de vue pittoresque. Au nord, le hameau de Longeray est dominé par de grands escar¬ pements de calcaires coralliens et portlandiens, disposés en plan sui¬ vant un immense fer à cheval, mais dont la projection verticale des¬ sine une voûte nettement accusée. La montagne apparaît donc entière dans cette partie : c’est l’extrémité sud du Jura, et elle porte le nom de Credo ou pointe de Sorgiaz. Au sud, le mont du Vuache se dresse sur la rive gauche du Rhône. Si, géographiquement, cette montagne est séparée du Jura, elle lui fait suite de la manière la plus directe au point de vue géologique ; seule- lement, le mont du Yuache s’étant fendu dans toute sa longueur sui¬ vant sa ligne anticlinale, la moitié occidentale s’est affaissée en partie, tandis que la moitié orientale a été soulevée et a atteint une altitude moindre, sans doute, que celle du Jura (1 600m), mais encore assez grande (960 à 1 100m). Ajoutons que la moitié occidentale ne s’est pas affaissée tout entière; une portion, tout en restant bien au-dessous de l’autre moitié, forme le prolongement de la branche ouest du fer à cheval qui domine Longeray. C’est elle qui porte le village de Léaz, couronné par les ruines d’un ancien château-fort; c’est elle aussi qui borde le Rhône sur la rive droite, en le retenant, sur une longueur de 2 kilomètres 1/2, dans la faille qui correspond à l’ancienne fente lon¬ gitudinale du mont du Yuache. Toute cette région est très-tourmentée : les failles et les plissements y abondent, et c’est ainsi qu’une coupe faite à 2 kilomètres au nord, parallèlement à celle ci-contre, en passant par le hameau de Longeray, aurait recoupé dans sa moitié de gauche les assises de la Grande Ooli- the et du Fuller’s earth, tandis que sa moitié de droite aurait répété environs ou fort -l’écluse 365 1878. cuvier. — Route nationale n° 84, de Lyon à Genève. o C/ï Léaz. Rhône. Chemin de la Semine. Mont du Vuaehe. Chemin. Chevrier. Route nationale n° 206, de Collonges à Thonon. Ruisseau de Couvatannaz. Coupc dit mont du Vuachc, par Léaz et Chevrier. Échelle. 366 CUVIER. — ENVIRONS DU FORT-L’ÉCLUSE. 18 mars la deuxième moitié de la coupe ci-jointe. Une carte géologique détail¬ lée des environs du Fort-l’Écluse aurait un grand intérêt, à la condi¬ tion d’être rendue intelligible par des coupes. Le temps m’a manqué pour ce travail. La partie qui reste apparente de la moitié affaissée du mont du Yuache est fracturée transversalement en plusieurs endroits. C’est dans l’une de ces fractures, faisant suite à celle que domine le fort, que le grand souterrain du chemin de fer a été ouvert, n’ayant eu, ainsi, que des molasses et des graviers agglomérés d’alluvions anciennes à traverser. Une autre fracture transversale, située à 2 kilomètres au sud de la précédente, donne issue au Rhône, qui, sortant du terrain jurassique, traverse les molasses miocènes pour tomber à Bellegarde dans le Grès vert, puis dans le Néocomien. La coupe ci-contre (p. 365) du mont du Yuache passe par les villages de Léaz (Ain) et de Chevrier (Savoie). Elle indique la stratigraphie du mont; et si, par la pensée, on réunit en voûte les assises indiquées, on aura une coupe de l’ extrémité sud du Jura. Comme le soulève¬ ment a été moindre dans le mont du Yuache, il est probable qu’il y a dénivellation entre ses couches et celles du Jura; mais la direction des assises se correspond exactement sur les deux rives du Rhône. Outre que l’examen direct suffit à établir cette allégation, deux faits, entre autres, viennent la prouver. D’abord, les travaux du viaduc actuellement en construction sur le Rhône ayant nécessité l’ouverture d’une carrière au Sanglot, sur la rive droite du fleuve, les mêmes bancs ont été retrouvés sur la rive gauche, près d’Entremont, suivant les indications de M. Moris, Ingé¬ nieur en chef des lignes de Savoie. Le second fait est la présence, à 300 mètres en amont du fort, de deux sources intermittentes, débouchant l’une sur la rive droite, l’au¬ tre sur la rive gauche, à peu près à fleur des hautes eaux, et exac¬ tement l’une en face de l’autre. Lorsqu’il pleut sur le Jura, même à plusieurs kilomètres du fort, la source de la rive droite donne après quelques heures seulement; si la pluie est générale dans le pays, la source de la rive gauche, qui reçoit les eaux du mont du Yuache, donne aussi, mais toujours beaucoup moins que l’autre. Celle-ci devient souvent un torrent véritablement étourdissant, qu’on entend à plu¬ sieurs kilomètres de distance. Les couches portlandiennes dans les¬ quelles débouchent ces sources sont très- dures et forment une sorte dedyke de chaque côté de la cluse; mais, malgré cette résistance, elles sont très-disloquées et constituent ainsi un immense drain dans toute la hauteur des deux montagnes. Remarquons que ces sources ne sont pas intermittentes dans l’acception géologique du mot. 1878. CUVIER. — ENVIRONS DU FORT-L’ÉCLUSE. 367 Le mont du Yuache s’étend au sud sur onze kilomètres à partir du Fort-l’Écluse jusqu’à Chaumont. Là, il est interrompu par une autre cluse, normale à la montagne et assez semblable à celle du fort. Au- delà de cette cluse, et en prolongement du mont du Yuache, apparaît une troisième montagne, dite mont de Musiège. Cette nouvelle mon¬ tagne est composée des mêmes bancs que les précédentes; mais, chose remarquable, ses bancs sont disposés d’une manière tout à fait inverse de ceux du mont du Yuache : la cassure longitudinale est res¬ tée sur la même ligne; mais ici c’est la moitié Ouest qui s’est soulevée et la moitié Est qui s’est effondrée. L’effondrement a été complet et les alluvions ont pris la place de cette dernière moitié. A quel cataclysme rattacher la formation des montagnes qui nous occupent, et quelle a été la direction de la force qui a déterminé cette formation ? Je ne résoudrai pas la question : qu’il me soit seulement permis de dire ce qu’il m’en semble. Les monts du Yuache et de Musiège présentent la même stratifica¬ tion que la généralité des montagnes de la Savoie, et leur soulève¬ ment, effectué après la formation molassique, est rattaché au soulève¬ ment des Alpes Occidentales; mais nous avons vu quelle liaison existe entre les trois montagnes que nous venons d’examiner, et cependant le Jura est regardé comme faisant partie d’un soulèvement spécial. Il y a donc là, au moins pour moi, un point obscur, que je ne puis que signaler aux géologues qui s’occupent de cette région. Je dirai seule¬ ment qu’il me paraît probable que le Jura et les montagnes de la Sa¬ voie ont une origine synchronique et que tous ont été soulevés par refoulement au moment de l’émergence des Alpes Occidentales. Il s’est alors produit, à partir des Alpes, une pression horizontale dirigée sensiblement E. -O., qui, refoulant l’écorce terrestre et la disloquant, a abaissé certaines parties et soulevé les autres. On reproduit assez bien cette formation en soumettant plusieurs couches d'argile molle superposées, à une pression latérale horizontale. Pour permettre des effondrements, il convient de placer les couches d’argile sur un matelas. Ajoutons que le parallélisme des montagnes qui nous occu¬ pent vient encore justifier l’opinion d’une origine contemporaine. Il a été dit bien souvent que le lac de Genève s’était étendu autre¬ fois jusqu’à la cluse du Fort-l’Écluse; je ne le pense pas, et les faits suivants me semblent combattre cette opinion. Un lac aurait déposé sur son fond de la vase stratifiée ou un calcaire lacustre, tandis que le terrain sous-jacent ne se compose que d’allu- vions tumultueuses à gros éléments, et d’alluvions diluviennes strati¬ fiées recouvertes par des dépôts glaciaires. Il est vrai que ces alluvions stratifiées renferment quelques amas d’argile jaune ou brune, mais 368 cuvier. — environs du fort-l’écluse. 18 mars cette argile ne contient aucun débris du règne animal. Elle s’est donc déposée dans des remous en même temps que les graviers stra¬ tifiés. Ces alluvions diluviennes etglaciairesde la plaine suisse, quionttant exercé les savantes recherches de MM. Alph. Favre, Colladon, Ébray, Vogt, Renevier, etc., ont atteint près du Fort-l’Écluse l’altitude de 650 mètres et une épaisseur absolue d’au moins 350 mètres. Le Rhône, en coulant sur elles, les a profondément entamées, et comme, dans la région qui nous occupe, ce fleuve n’a nulle part son fond entière¬ ment sur le rocher, le travail d’érosion continue toujours, quoique d’une manière très-lente aujourd’hui. Sur la rive opposée au Fort-l’Écluse, il existe uneowZeou puits creusé dans la roche compacte par des galets durs. Cette ouïe a 15 mè¬ tres de profondeur et son fond est aujourd’hui à 4 mètres au-dessus de l’eau. Ces dimensions représentent donc une vingtaine de mètres pour l’abaissement du Rhône depuis le commencement du forage de l’oule ; or, à en juger d’après l’état de dégradation par les agents at¬ mosphériques, l’orifice de cette ouïe pourrait être à découvert depuis une vingtaine de siècles. L’abaissement du fond du Rhône aurait donc été, d’après cette donnée, de lm par siècle environ. Aujourd’hui, il est probable que cette hauteur pourrait être réduite à 50e. Du côté de la Suisse, la coupe ci-dessus indique une couche de boue glaciaire, glac.> qui recouvre des couches d’alluvions stratifiées. Cette couche glaciaire est bien connue des géologues suisses ; MM. Ébray (1) et Alph. Favre (2) s’en sont occupés récemment. Elle se compose à Chevrier d’une argile bleuâtre, empâtant une grande quantité de cailloux siliceux et calcaires roulés; mais je dois dire que je n’ai point découvert de stries sur ces cailloux. Ce n’est que dans un sondage de 12 mètres de profondeur, pratiqué pour le chemin de fer près de Che¬ vrier, que j’ai trouvé, au-dessous de la couche glaciaire, sur des bancs néocomiens plans et polis, de magnifiques stries dont l’aspect indique l’action d’une force puissante et le glissement d’un corps doué d’une certaine élasticité. Ces dépôts glaciaires, qui ont rendu si coûteuse la consolidation du chemin de fer entre Bellegarde et Genève, étaient autrefois recouverts par une grande quantité de blocs erratiques, pour la plupart de fortes dimensions. Ces blocs exploités comme pierre de taille disparaissent chaque jour, et leur nombre est considérablement diminué. On en trouve jusque vers 1 100 mètres au-dessus de la mer. (1) Bull., 3e sér., t. Y, p. 115. (2) Bull 3e sér., t. Y, p. 465. 1878. CUVIER. — ENVIRONS DU FORT-L’ ÉCLUSE. 369 La description détaillée des assises qui figurent dans la coupe des¬ sinée plus haut serait oiseuse. Ces assises sont, à partir du bas : Callovien (cal.). Calcaires oolithiques bleus et marneux, en minces bancs ; puis calcaires gris, à cassure esquilleuse, avec veinules de spath calcaire; ils alternent avec quelques feuillets de schistes noirs. Cette assise se termine par une couche remplie de fossiles : Spongiai¬ res, Ammonites (A. arbustigerus et autres), Bélemnites, Échinides (Ci- daris Blumenbachi et ses radioles), Térébratules, etc. Oxfordicn (oxf.). Alternances nombreuses de marnes grises et bleues, et de calcaires de meme couleur, en bancs minces vers le bas, plus puissants vers le haut. Ces calcaires supérieurs renferment, comme ceux du Callovien, des craquelures remplies de carbonate de chaux cristallisé. Les fossiles y sont peu abondants : Ammonites plicatilis , A. cordatus, A. biplex, Hyboclypus gibberulus, Panopœa et quelques Bélemnites (B. hastatus entre autres). Argovien (arg.). Bancs puissants de calcaire bréchiforme, avec grès blanc, traces de grès vert, argiles jaunes et dolomies; le tout servant de transition de l’Oxfordien au Corallien. Corallien (cor.). Calcaires blancs, cristallins et saccharoïdes, en bancs puissants, mais fissurés dans tous les sens. On y trouve assez abon¬ damment : Thecosmilia trichotoma, Oulophyllia confluens et divers autres Polypiers ; Pecten , Cardium, Nerinea, Astarte, etc. Kimméridgien Çkim.). Étage peu développé, composé de calcaires argi¬ leux gris, à cassure conchoïde, en bancs minces, avec petites interca¬ lations d’argile grise. Pas de fossiles. Portlandien (port.). Puissant étage de calcaires compactes gris, en bancs épais, mais disloqués. Pas de fossiles. Valanginien (val.). Argiles jaunes et calcaires oolithiques tendres, de même couleur, avec quelques lentilles de quartz. Parmi les fossiles que renferme cet étage, on remarque : Ostrea Couloni, O. macroptera , Terebratula sella, T. Thurmanni, Pholadomya elongata, Janira atava, Échinides et Nautiles. Néocomien (néo.). Calcaires généralement blancs et souvent cristal¬ lins, avec débris de Polypiers et amas de silice pulvérulente. Les seuls fossiles qu’on y trouve sont : Spatangus retusus et quelques Rhyn- chonelles. Urgonien (arg.). Très-peu développé, il ne se compose que de quel¬ ques bancs de calcaire blanc dans lesquels je n’ai pu découvrir de Chama ammonia. Au-dessus se montrent des argiles jaunes et rouges, qu’on observe bien mieux à Bellegarde et à Pyrimont (Ain), et que l’on retrouve dans la même position près d’Auxerre ; mais, pour les géologues des Alpes, de la Suisse, de la Savoie et du Dauphiné, ces 24 CUVIER. — ENVIRONS DU FORT-L’ÉCLUSE. 370 18 mars argiles sont des molasses d’eau douce. Cette dernière classification m’a toujours embarrassé. Molassique (mol.). Molasses d’eau douce, grises ou jaunâtres, en bancs généralement minces, plus ou moins consolidés et en stratifica¬ tion concordante avec les roches sous-jacentes. Elles se composent de grains de quartz blanc, de jaspe rouge, d’amphibole ou de serpen¬ tine verte, qui donnent à la roche une teinte verdâtre qui la fait quel¬ quefois ressembler beaucoup au Grès vert. Ces éléments sont aggluti¬ nés par un ciment calcaire. Dans les environs de Chevrier, on trouve quelques plaquettes de sulfate de chaux entre les bancs de molasse, mais on n’y rencontre pas de fossiles. La région que nous venons d’étudier ne présente que fort peu de richesses industrielles minérales. Ce seraient les suivantes : 4o Pierres de taille. Aucun banc n’en peut fournir, à cause de la division et de la fissuration des roches ; cependant, près du sommet nord du mont du Yuache, on trouve des bancs assez épais de Kimmé- ridgien, composésd’un calcaire argileux, compacte, à grain fin, de cou¬ leur jaunâtre mouchetée de bleu, qui pourraient peut-être servir à la lithographie. 2° Pierres brutes,' moellons. Tous les bancs, même durs, ne sont pas propres à fournir des moellons bruts. O11 doit les chercher dans le Portîandien, surtout au sommet de la montagne, et dans l'Oxfordien, qui a même fourni d’assez bons moellons de parement pour le fort supérieur du Fort-l’Écluse et pour le viaduc du Credo sur le Rhône, près de ce fort. 3° Chaux, ciment romain. La plupart des assises oxfordiennes en fourniraient, mais l’essai en grand n’en a pas été fait. Le Corallien donne une belle chaux grasse, blanche et foisonnant beaucoup. 4° Sable. On en trouve quelques rares amas dans la plaine à l’est du mont du Yuache, mais ils sont sans importance et de mauvaise qualité. C’est près d’Arcine, à 100 mètres au-dessus du Rhône actuel, et dans d’anciens remous de ce fleuve, qu’il faut chercher cette ma¬ tière, qui y est assez abondante et de bonne qualité, surtout près du château de ce nom. 5» Silice pulvérulente, sablon. Près de Chevrier, on en a exploité pour les verreries dans le Néocomien, mais les gisements ne sont pas assez considérables pour continuer leur exploitation. 6° Or. Ce métal a été recherché dans les sables du Rhône, vers le Fort-l’Écluse, mais aujourd’hui il est difficile d’y en trouver une paillette. 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 371 Le Secrétaire analyse la note suivante : Chronologie des Excentricités, par M. Blandet (1). Les calculs des astronomes anglais qui ont repris à cet effet le tra¬ vail de l’illustre Leverrier sur les variations séculaires, ont démontré que pendant le million d’années antérieur à notre âge, (es excentrici¬ tés dans les phases elliptiques de la Terre ont dû varier de 0,0102 à 0,0749; conséquemment il a dû exister dans sa distance au Soleil des différences de 2 à 21 millions de kilomètres, comme le constate le ta¬ bleau suivant : TABLEAU DES EXCENTRICITÉS. Dates. Excentricités . Excès de la distance en millions de kilomètres. Total des jours | d’hiver en moins et d’été en plus, j 1 800 ans après J.-C. 0.0167 4 3/s 8.1 50 000 avant notre ère. 0,0131 3 3/5 6.1 100 000 — 0,0453 13 23.» 150 000 — 0,0332 9 3/3 16,1 200 000 — 0.0565 16 2/3 27,» 250 000 — 0.0258 7 */s. 12.5 300 000 — 0,0424 12 Vs 20,6 [ 350 000 — 0,0196 6 3/5 9,5 400 000 — 0.0150 4 4/5 8.2 450 000 — 0,0308 8 4/3 14.9 500 000 — 0,0388 H Vs 18.8 550 000 — 0,0166 4 3/j 8,» 600 000 — 0,0417 12 20,» 650 000 — 0.0226 6 -!s 11.» 500 000 — 0,0220 6 V* 10,2 550 000 — 0,0555 16 3/s 27.3 800 000 — 0’0132 3 3/3 6.4 850 000 — 0.0547 21 3/s 36.4 900 000 — 0,0102 2 4/- 4,9 950 000 — 0.0517 11 25.1 1 000 000 — 0,0151 4 */5; 5.3 Ces vingt coupures dans le temps, de 50000 ans chacune, à dater de notre ère, sont des cadres chronologiques donnés par le Ciel à la Terre; la Géologie doit chercher à les remplir. Si Ton introduit dans (1) La mort a empêché l’auteur de revoir les épreuves de ce travail. 372 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars ces vingt cycles les précessions, on a autant de dates sûres, précises, pouvant s’adapter sur la Terre à des périodes remarquables et qui ont dû impressionner sa surface. Les savants anglais ont recherché dans le passé terrestre des maxima et des minima de chaleur correspondant à ces périhélies et à ces aphé¬ lies, et ils ont cru trouver une relation évidente entre le dernier groupe d’excentrités violentes et leurs aphélies, d’une part, et l’épo¬ que dite glaciaire de l’autre. On a contesté cette relation, et rapporté les excès de température, non pas aux aphélies et aux périhélies, mais à des conditions atmosphériques et géographiques. Tout récem¬ ment encore, certaines observations de Mars pourraient faire supposer l’inverse, puisque l’hiver des pôles de cette planète coïnciderait avec le périhélie, et l’été avec l’aphélie; mais, avant de conclure ainsi, il fau¬ drait prouver d’abord que c’est bien de la neige ou des glaces qui blanchissent alternativement les pôles de Mars, et non pas des nua¬ ges ou toute autre combinaison spéciale à la planète. De plus, notons que pour bien connaître les conditions d’équilibre de température d'un corps suspendu comme Mars dans l’espace, il faudrait au préalable résoudre mille équations peut-être. N’allons pas chercher des ren¬ seignements sur une planète; restons sur la Terre- Au fond, périhélie ou aphélie, n’importe! L’observation précédente fût-elle exacte, on se contenterait chronologiquement d’intervertir les rôles ; l’explication ne ferait pas défaut, puisque la chaleur peut servir comme le froid à fabriquer la glace. Les savants anglais ont donc eu raison de rapporter l’époque glaciaire aux excentricités indiquées soit en aphélie, soit en périhélie, mais préférablement en périhélie; mais ils ont eu tort de ne considérer que la chaleur, au lieu d’examiner la radiation solaire, la puissance actinométrique en ses deux termes essentiels, la chaleur et la lumière. 1° Chaleur. Dans le mémoire que j’ai publié en 1868 (1), j’ai rattaché l’excès pa¬ léothermique à l’évolution de notre nébuleuse solaire ; j’ai comparé le cours du Soleil à une immense spirale passant successivement par le centre des différentes planètes, avant de s’affaisser sur son centre, comme il l'est aujourd’hui. La chaleur est la seule force qui pouvait à ce point dilater le Soleil. L’astre primitif devait donc contenir une énorme quantité de cette force vive, qui dans les premiers Soleils main¬ tenait les particules à des distances effrayantes; l’astre aura subi de- (1) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. XXV, p. 777. 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 373 puis des réductions de volume successives, parallèlement aux pertes de chaleur qu’il éprouvait en se tassant sur son centre. Depuis 1868 la science a marché ; l’hypothèse sest affirmée et l’in¬ duction permet d’aller plus loin. La chaleur spécifique des corps étant en raison inverse de leur poids atomique, et le produit de l’un par l’autre restant une quantité constante, il en résulte qu’on peut re¬ faire les Soleils du passé en restituant à l’astre aujourd’hui condensé la chaleur perdue et conséquemment son volume primitif. Cette force dilatante est bien la chaleur; du moins nous n’en connaissons pas d’autre. Sur ce principe, la chimie intramoléculaire scrute l’état intérieur des corps, leur poids, leur section, leur volume, leur vitesse, leur choc dans chaque particule ; de la connaissance de l’un quelconque de ces termes, elle conclut à la connaissance des autres éléments et en déduit la constitution du corps, son atomicité, son équivalent, etc. Elle a dressé le catalogue de toutes les combinaisons terrestres, réelles ou possibles, et ce catalogue, elle peut l’appliquer à la composition pré¬ sente du Soleil, non-seulement pour les corps qui lui sont communs avec la Terre, mais encore pour les autres, s’il en existe, qui pour¬ raient se déduire de la densité. Il est clair que la section d’un atome d’hydrogène mesure sur le Soleil comme sur la Terre de millimètre. Pour couvrir un milli- mètre carré, il faut sur le Soleil le môme nombre d’atomes d’hydro¬ gène que sur la Terre, De même pour les autres métaux connus. Pour reconstruire et réintégrer les Soleils passés, quelque soit le prolongement sur la verticale de l’axe solaire, il suffirait d’écarter plus les particules, et de cet écartement on déduirait la section ou la vitesse des atomes en raison du volume donné de ce Soleil. Le même rapport donne¬ rait la composition de toutes les planètes, de Jupiter et de Saturne surtout, auxquels il ne manque que l’illumination pour être des So¬ leils mal éteints. Mais je passe; il s’agit dans ce travail d’étudier, non pas cette évolu¬ tion des retraits solaires, mais simplement les excentricités. Ici le So¬ leil n’a rien gagné, ni rien perdu ; sa dynamique seule a varié dans son application terrestre en des périodes comparativement récentes. L’étude de la chaleur étant inséparable de celle de la lumière dans l’actinométrie, il importe de les étudier ensemble. 2° Lumière photothermique. Qu’est-ce que la chaleur et la lumière ? Des dérivées du mouvement intramoléculaire du Soleil. Ces vues de l’esprit qui concluent à l’unité 374 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars des forces physiques sont commodes à la spéculation, mais n’appren¬ nent rien à l’observation. La vérité est qu’on n’en sait pas davan¬ tage (1). Les ondes thermique et lumineuse semblent congénères ; elles permutent; mais de là à l’identité il y a loin. En effet, si les deux for¬ ces étaient identiques, pourquoi l’extinction de la lumière dans la partie obscure ultrà-rouge du spectre? Et pourquoi la fluorescence avec si peu de chaleur? Toutes deux sont des vibrations solaires ; Tonde partie chaleur ou lumière de la périphérie héliaque frappe l’é¬ ther, le traverse comme mouvement, et reprend au choc de la Terre sa qualité première, lumière ou chaleur. Mais pourquoi le flux des vibrations thermiques a-t-il tant diminué dans le Soleil réduit à un si petit volume, tandis que le flux de lumière, loin de diminuer l’éclat du Soleil, Ta augmenté en raison de la concentration de la nébuleuse? Certes, à l’époque houillère, la chaleur débitée par le Soleil était plus grande que de nos jours et devait contraster avec la lumière pâle et l’éclat voilé du Soleil des Acrogènes. Enfin, il n’y a qu’une division thermique des Végétaux, frileux ou non frileux, tandis qu’il y a cent colorations, cent morphologies diverses dans la plante. Il n’y a qu’une sorte de chaleur, tandis qu’il y a plusieurs sortes de lumière, chaude, brillante et chimique, correspondant aux trois rayons du spectre, rouge, jaune et violet, thermique, photothermique et physio¬ logique. Les vibrations solaires, en frappant le sol terrestre, ne s’y éteignent pas et s’y continuent en métamorphisme et surtout dans la vie végé¬ tale. Le sol végétal est un composé de détritus des roches et de radia¬ tions solaires potentielles. On a calculé l’équivalent du travail solaire nécessaire pour mûrir un arpent de blé ; le chiffre obtenu est énorme. Il n’y a eu qu’un Soleil et qu’une seule vie également continus, sans interruption, à la surface de la Terre, comme dans le Ciel ; seulement les variations zoïques subissent une évolution parallèle à l’évolution de l’astre, leur moteur. La vie végétative a calqué ses périodes sur celles du Soleil quelle reflète, depuis les couches de houille déposées dans les plis du terrain carbonifère, jusqu’aux lignites tertiaires ; la différence entre ces dépôts, c’est que la houille est surtout le produit de la grande évolution solaire, de ce mouvement d’ensemble qui a tant concentré le Soleil, tandis que les lignites sont surtout le pro¬ duit accidentel des excentricités, c’est-à-dire d’illuminations tempo¬ raires et limitées. Les lignites synchronisent les excentricités, dont ils sont les équivalents terrestres; l’excès de vie a égalé l’excès de lumière ; (1) La lumière est la chaleur visible; elle est plus matérielle; c’est pour le So¬ leil une perte de substance; on dirait un organisme qui saigne. 1878. BLÀNDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 375 le nombre des calories solaires perdues se chiffre sur la quantité des équivalents mécaniques du travail accompli dans les changements des flores. Les variations séculaires tiennent la balance et mesurent à certaines époques les doses et les pesées de Soleil; expressions quantitatives de la radiation contemporaine, elles ne marquent nuU lement la qualité ou l’évolution de cette radiation. Il y a souvent palingénèse et retour à des formes archaïques dans la succession des flores tertiaires ; mais la palingénèse n’est que simulée: le retour à un môme périhélie ayant ramené les mêmes conditions climatéri¬ ques, a commandé la réadaptation des organismes et restitué la mor¬ phologie, en restituant le milieu. Après la magnifique expansion miocène, un nouveau penéen semble se reproduire dans la Grande- Bretagne avec la pauvreté des flores pliocènes ; mais les richesses miocènes, un instant compromises ou étouffées par les violences qua¬ ternaires, se sont reproduites avec les accalmies subséquentes; et ces richesses miocènes, ces flores qui semblent disparues dans le Pliocène, on les voit reprendre parmi nous et nous inonder de leur postérité. La palingénèse n’est donc pas réelle; elle est simulée. Il résulte de ce trop court exposé du travail lumineux dans le passé, qu’il est permis de saisir certains rapports de chronologie entre les excentricités et les périodes correspondant au million d’années qui nous a précédés ; mais il me paraît difficile d’étendre plus loin le syn¬ chronisme et de remonter davantage, car la distance rapetisse telle¬ ment les objets, qu’il serait impossible de saisir au-delà les écarts de quelques millions de myriamètres dans la distance de la Terre au So¬ leil. Il n’en est pas de môme du phénomène d’ensemble qui a fait évo¬ luer notre nébuleuse; les différences y sont tellement tranchées qu’el¬ les frappent les regards. Assurément cette nébuleuse a dû passer successivement ou passera par les types notés par le Père Secchi. Les trois états stellaires, rouge, jaune, blanc, ont dû précéder notre époque et modifier, avec le spec¬ tre de ces temps-là, la vie sur la Terre. Le Soleil imparfait des Acro- gènes n’a pu arriver jusqu’à la fleur ni jusqu’à photographier son image dans cet organe; ses singulières couleurs sont restées dans le tronc, dans les racines, dans ces résidus de la houille d’où la chimie les retire aujourd’hui, en écartant par la chaleur les particules et en leur restituant leur atomicité première, avec leur distance et leur vi¬ tesse initiale passée ; car la vitesse a suppléé la masse dans ces pri¬ mitifs Soleils. Le Soleil moderne, qui passe par le type d’Arcturus, tend au type violet ; il est probable que le rayon violet n’a pas dit son dernier mot et qu’il ménage quelque surprise à la Morphologie. Puisse - t-il modifier assez la vue dans les organismes futurs, pour 376 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars leur permettre de voir à la clarté des étoiles après l’extinction hélia- que dont les astronomes nous menacent. La Géologie est donc bien l’inventaire du Soleil dépensé et du tra¬ vail accompli à la surface de la Terre, dans les glaciers, dans les tufs zoïques, dans les lignites; ceux-ci, véritables amas de radiations ensevelies ou éteintes, mais que la chimie ressuscite, sont bien des excès de Soleil, comme les glaciers en sont des défauts. Ce ne sont pas simplement des dépôts plus heureux que les autres et épargnés par la dénudation et par l’ablation ; ce sont des excès de vie syno¬ nymes de périhélies. En ce million d’années écoulées, quand l’horizon zoïque s’illumine et jette un vif éclat, c’est qu’un lignite se dépose sur la Terre, devant un périhélie dans le Ciel. 3° Attraction . L’attraction joue un rôle trop important à la surface de la Terre pour ne pas y laisser ses empreintes; une force qui dans les variations planétaires a pu déplacer le Soleil de son centre, a dû agir très-éner¬ giquement sur notre globe, et y aura constitué la majeure partie de la glyptique terrestre. L’onde attractive, si onde il y a, n’agit pas direc¬ tement comme les deux autres ondes, mais indirectement et en soule¬ vant les trois fluides terrestres, l’air, la mer et le liquide igné du centre. Son action sur l’air qu’elle déplace, élève ou abaisse, est du ressort de la Météorologie, qui l’étudie; elle ne peut être encore bien appré¬ ciée; cependant il est permis de supposer que l’atmosphère s’élève en périhélie et s’abaisse en aphélie, qu’elle pèse plus ou moins à la surface; d’où il est permis de tirer ou de prévoir plusieurs conséquen¬ ces majeures dans les phénomènes terrestres. Tout périhélie doit soulager les liquides sous-jacents dans la pression qu’ils supportent; tout aphélie, au contraire, doit augmenter cette pression. L’eau n’a donc pas toujours horreur du vide jusqu’à une hauteur absolue et invariable; il en est de même pour la sève des végétaux et pour le sang des animaux. Les périhélies, en faisant affluer à la surface des corps les liquides organiques, ont dû accroître le volume de ces corps et favoriser la tendance au développement exagéré, gigantesque, des premiers êtres; témoin les grandes Fougères, les Labyrinthodontes, les Proboscidiens des premiers âges. Qui ne sait l’action du Soleil sur la tige du végétal, que l’astre attire et fait monter à lui, pour ainsi dire, comme il attire l’Océan. Ainsi les trois forces solaires qui agissent au carré de la distance, chaleur, lumière, attraction, ont eu simultanément leur maximum 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 377 d’action en périhélie, et leur minimum en aphélie; ce qui doit per¬ mettre de distinguer ces deux époques dans la chronologie terrestre, où le travail de ces trois facteurs s’ajoute ou se supplée, s’il ne se su¬ perpose. L’attraction, il est vrai, n’a pu marquer dans le travail d’en¬ semble de l’évolution solaire, le centre du Soleil restant à la même distance de la terre, nonobstant le volume et la périphérie. Les excen¬ tricités constituent ici les seules différenciations, selon qu'il y a périhé¬ lie ou aphélie. L’attraction, évidente dans l’appareil si sensible des mers, gouverne le jeu des marées; mais agit-elle plus en périhélie qu’en aphélie? La théorie l’indique d’après les différentes positions de la terre sur la li¬ gne des absides. Mais qui a jamais songé à vérifier cette différence pro¬ bable, en raison du jeu des précessions’et même simplement des sai¬ sons, dans le niveau des mers sur l’un ou l’autre hémisphère? On a bien noté en Scanie et au Chili des différences de ce niveau, mais dans un tout autre but, et sans noter les saisons. Or, indépendamment des variations du sol qui changent l'assiette des mers, indépendam¬ ment de l’appel polaire qui précipite les mers vers ces régions, comme dans le Gulfstream, il y a plus ou moins, à certaines dates, récurrence du flot, balancement interpolaire, et comme déménagement des océans. Pourquoi l’hémisphère austral est-il en grande partie submergé? Cette submersion a-t-elle pour cause une de ces révolutions excentricitai- res, et dans l’avenir, le périhélie alternant du côté boréal, sera-ce notre tour d’être inondés? La submersion, aujourd’hui australe, nous sera- t-elle dévolue? Autant de questions que je me pose et qu’il est diffi¬ cile de résoudre, en raison des deux facteurs communs en présence, le Plutonisme et le Neptunisme. Sans doute les affaissements et les soulèvements du sol ont fait de tout temps varier l’assiette des mers, puisque celles-ci ont pu faire treize fois retour dans le seul dépôt de la houille. Les plages soule¬ vées de la Méditerranée, la mer pliocène aux pieds des Alpes, les co¬ quilles tertiaires du Ghor, sur le bord oriental de la Mer Morte, le mont Tryphaine dans le pays de Galles, etc., montrent assez l’instabi¬ lité du sol; mais dans ces variations le plutonisme peut n’être pas seul facteur, et le niveau des mers peut avoir seul oscillé sur la ver¬ ticale, ou fait une partie du chemin en altitude. S’il y a eu récurrence océanique, la glyptique terrestre doit en garder les empreintes; or ces empreintes sont trop générales, trop nombreuses, pour ne pas accuser le phénomène des récurrences propres. Il a fallu des marées plus fortes que les nôtres, une masse des eaux bien plus soulevée et bien plus agitée, pour produire ces énormes dénudations et ablations qui nous étonnent. Quant à la submersion présente de l’hémisphère 378 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars austral, elle aurait été amenée aussi par un périhélie quelconque remontant à l’origine de la sphère. La masse des eaux, refoulée sur un plancher encore mou et flexible, y aura pesé davantage; sous cette surcharge l’écorce a cédé et s’est affaissée du côté austral, tandis que du côté boréal, obéissant à son élasticité, elle s’est re¬ dressée et s’est soulevée davantage. Les périhélies subséquents, en promenant et ramenant les mers, auront accentué davantage ce système, d’où l’infériorité relative de l’hémisphère austral comme con¬ tinent et comme centre organique de développement de la vie, infé¬ riorité qui a existé de tout temps sur cette moitié du globe. L’action des eaux sur les parties basses des continents est manifeste : les falaises, les caps, les promontoires de nos vallées y indiquent assez un travail maritime analogue au travail côtier actuel. Les échancrures du flot s’y lisent en des phénomènes identiques; la mer s’est attaquée autrefois à ces anciens rivages, qu’elle a abandonnés, mais elle s’attaque encore au jourd’hui aux estuaires, qu’elle se charge de déblayer et d’en¬ tretenir libres par le jeu des marées, puisqu’il n’y a d’estuaires et d’em¬ bouchures libres que dans les Océans, et que les Méditerranées, privées de marées, n’offrent que des deltas, c’est-à-dire des embouchures remblayées et en partie comblées par l’apport fluviatile. Ces considérations nous ramènent à l’ancienne théorie du creusement des vallées par l’effort maritime : de fait, les fleuves sont bien plus des appareils de remblaiement que de déblaiement, et si le flot marin a au¬ jourd’hui la puissance de maintenir libres les embouchures, il a eu celle de les percer dans les marées des périhélies anciens. Les parties basses de nos continents ont été longtemps le domaine des mers, et l’as¬ pect mamelonné de nos collines, échelonnées perpendiculairement au rivage, simule encore le panorama d’une mer agitée. La vague, dont la puissance nulle à la base est maximum au sommet, en s’attaquant aux reliefs terrestres, a pu les façonner à sa ressemblance et stéréotyper son image. Sur quelques points du littoral, le flot, en rencontrant une faille ou un fjord, s’y sera engagé de préférence, et aura poussé un cône de percement jusqu’aux massifs montagneux. Ce drain ou sillon aura été produit d’aval en amont, comme dans la théorie des cataractes, sans besoin de soulever le lit supérieur des fleuves. Telle est l’ancienne théorie du percement marin des vallées par le trépan des mers ; lui seul aurait eu la puissance de faire cette trouée; la masse liquide aura dénudé les dépôts sur son passage et aligné leurs épaves en terrasses, en traînées latérales, en cordons simulant des moraines, et il aura pu placarder les blocs et les débris de la dénudation jusque sur les contre- forts du massif montagneux. Fluides ou solides, ce ne sont pas les fleuves qui ont creusé les val- 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 379 lées; mais ils se sont introduits dans les thalwegs abandonnés par le flot en retraite. Ils n’ont pu faire ces thalwegs, puisqu’il leur fallait cette pente même pour tomber. D’ailleurs, qui leur aurait donné cette puis¬ sance érosive? Leur lit était énorme, mais sans courant; ce lit était la vallée même du fleuve tout entière, un long boyau d’eau saumâtre re¬ tenant l’eau des vallées secondaires et souvent barré par des dunes inté¬ rieures, dont les collines de lœss situées au milieu du cours du Rhin peuvent être les vestiges, les dernières épaves. L’estuaire a dû se frac¬ tionner en plusieurs bassins de retenue indépendants, échelonnés en une série de lacs rappelant la disposition du cours actuel du fleuve Saint-Laurent. A chaque lac aboutissait l’affluent d’une vallée secon¬ daire. Les hauts niveaux étaient ainsi maintenus dans les affluents, même dans les plus petits. Tel aura été le régime laurentien des fleuves. Après ce régime, contemporain des trois lits majeurs, les fleuves se sont véritablement creusé un lit propre ; ils ont eu un courant spécial, qui leur a permis de s’approprier leur nouvelle et modeste demeure ; ils ont repris, remanié les laisses maritimes ; enfin ils se sont établis chez eux tels que nous les voyons, dans leur état perfectionné, différent de la Potamogénèse. Si l’on prend la Seine pour exemple de ce travail théorique, on se représentera le flot marin d’un périhélie s’attaquant d’abord à la faille normande et remontant consécutivement jusqu’au Morvan. « Tout se » serait passé », présume M. Belgrand, « dans le percement de notre » vallée, comme si un courant marin, la mer des Molasses, s’était su- » bitement déversé par dessus le plateau de Langres pour venir drainer » nos contrées et pour tomber ensuite dans la Manche. » C’est bien la mer en effet dont l’irrésistible effort a creusé notre vallée ; seulement elle ne l’a pas attaquée de ce côté supérieur, mais du côté inférieur, atlantique, tout naturellement. Un long estuaire aura suivi cette trouée du flot, et ce boyau, renflé déjà à tous les affluents, se sera ensuite frac¬ tionné en lacs ou bassins de retenue. Un de ces bassins se voit encore sur le plateau du Morvan, où il sert au flottage. Au point où un affluent tombait dans une de ces flaques d’eau, le bassin s’élargissait et élar¬ gissait en un golfe la vallée elle-même ; c’est pour cela qu'à Pont-de- l’Arehe, à Poissy, à Maisons-Alfort, à La Celle, à Montereau, la vallée de la Seine s’élargit en des cirques qui ont été des golfes, autour de l’embouchure de l’Eure, de l’Oise, de la Marne, du Loing, de l’Yonne. Grâce à ces bassins de retenue, l’apport fluviatile a pu atteindre les plus hauts niveaux et maintenir à des altitudes et sur des sections inouïes le cours ou plutôt la surface mouillée des moindres affluents. Sans cette retenue, il serait impossible de concevoir des cours d’eau 380 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars géants dès leur naissance, comme la Vanne, dont la section, aujourd’hui de 10 mètres, atteignait 1 100 mètres dansle moindre de ses lits majeurs . Toutes les vallées sèches aboutissant à des sortes d’entonnoir ou de cirque témoignent assez du refoulement et du régime lacustre des cours d’eau de cette époque, où mille fjords lacustres découpaient notre plateau. Tout ceci ne s’applique qu’à la partie basse des continents; dans la partie montagneuse, le creusement des vallées a été l’effet du pluto¬ nisme et de la pente furieuse des fleuves. La ligne de démarcation entre ces deux régimes si différents est très-saillante dans nos fleuves de l’Atlantique; tous, dirigés au nord dans leur partie montagneuse, se courbent subitement au-delà, pour se diriger à l’ouest vers l’Océan. C’est qu’à cette courbe limite, Adour, Garonne, Loire, Seine, Meuse, Rhin, Elbe, chacun tombait dans un fjord maritime à l’origine, qui a reculé jusqu’à la mer et qu’il s’est approprié ensuite pour en faire son lit ac¬ tuel. Ainsi la Loire et l’Ailier pliocènes tombaient dans le golfe de Ne- vers, laisse de la mer des faluus, qu’ils se sont appropriés jusqu’à la mer sur les pas de l’Océan en retraite. Toutes ces péripéties du flot auront suivi le jeu des périhélies et des aphélies et leur auront été subordonnées. Le rôle de l’attraction est encore plus accusé dans le fluide interne sous-cortical. De par le degré géothermique, ce fluide existe, puisque, au-delà de 90 kilomètres et par une température de 3 000 degrés, toutes les roches intérieures sont en fusion ou liquides ; la température intérieure peut s’être arrêtée à ce chiffre limite, où la cohésion est rompue et la liquidité satisfaite. Si l’océan intérieur existe, la marée est indéniable; car l’attraction n’y perd aucun de ses droits. Appelez cela tension, poussée, efforts, réaction de l’intérieur, cela ne fait rien à la chose. J’assimile les deux marées, et le même schéma qui sert à figurer la ma¬ rée extérieure peut représenter la marée intérieure, en quadrature comme en opposition et en conjonction; seulement la courbe des ma¬ rées ne sera pas circonscrite, mais inscrite, et conséquemment sous- jacente à l’écran cortical. Pour différencier les deux marées dans le discours, je propose d’appeler la marée haute plutonienne plimmure, et la marée basse ampose, des deux mots grecs 'lùyip.p.itpa et apLTzoatç. La marée intérieure serait bien plus forte que celle de la surface, en raison du nombre des molécules attirées, n’était la densité plus grande du liquide. La force centrifuge doit encore joindre son jeu à celui de l’attraction newtonienne, en projetant contre la circonférence le fluide emporté par la rotation autour de l’axe polaire. 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 381 Enfin, la chimie intérieure doit travailler le bain igné : toutes les affinités ne sont pas encore satisfaites en dedans; l’action moléculaire peut y sommeiller, mais elle n’y est pas morte ; elle y est susceptible de réveils terribles. Toutes ces actions réunies tourmentent la surface; leurs efforts combinés la déforment et l’enfoncent au besoin. Si l’on veut se faire une idée de ce qui se passe à l’intérieur, on n’a qu’à regarder le So¬ leil, ses projections, ses cyclones, ses tempêtes. Le fluide central répète cette agitation, mais sur un type infiniment amoindri. Notons encore que la marée intérieure est couverte, conséquemment comprimée; la tension doit donc y être excessive en certains points déterminés, qui sont les parties faibles de l’écorce; et l’intensité des eflêts accumulés sur ces points mesure la poussée tôtale de la force contre la surface entière. Si l’on couvrait le Soleil d’une enveloppe analogue à la nôtre, les jets d’hydrogène et les protubérances actuelles seraient capables de projeter le couvercle dans l’espace et de l’y réduire en matières zodiacales. Notre enveloppe, qui jouit de soupapes de sûreté, n’a plus rien de semblable à redouter. Le fluide intérieur doit surtout faire effort contre l’extérieur dans les périhélies, selon la quantité du rapprochement solaire. Agit-il par des coups de tampon directement appliqués sur la surface? En certains points c’est possible, et les tremblements de terre sembleraient l’indi¬ quer; mais généralement une atmosphère intérieure doit se superposer au bain igné. La pyrosphère transmet indirectement ses efforts pour s’échapper de sa prison à cette atmosphère lourde, pesante, où domi¬ nent les sulfures, les carbures et les chlorures, tous ces gaz qui s’é¬ chappent les premiers dans les éruptions des volcans et qui projettent au loin le bouchon du cratère et les cendres de la cheminée, ou qui, s’infiltrant dans le sol, forment le grisou des mines. Au reste, cette atmosphère est nouvelle; elle ne paraît pas avoir tou¬ jours existé. Au début des âges il ne s’est produit que des épanche¬ ments sans projection : les granités ont d’abord bavé à la surface; puis est venue la mer des gneiss, déversée sans efforts comme la partie su¬ périeure de l’océan central, et roulant au dehors ses lames rubannées et ses vagues ondulées dans une direction constante. Ensuite, quand l’écorce a été consolidée, et surtout après le départ des roches secon¬ daires, qui ont dû laisser un vide intérieur, ce vide a été rempli pai¬ ries explosions successives de gaz, qui désormais ont constitué au bain liquide une atmosphère propre, et ont rendu l’éruption bulleuse, telle qu’on l’observe encore aujourd’hui, ou même simplement solfatarienne ou geysérienne, et non lavique. Il se peut que les courants montagneux ou mêlne l’émersion des con- 382 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars tinents soient le produit du coup de tampon pyrosphérique et comme l’estompe de l’agitation du bain métallique ; mais il me paraît plus pro¬ bable de rapporter ces bombements à la pression continue des gaz qui s’accumulent et circulent sous l’enveloppe, et qui finissent par y former des creux ou des drains correspondant aux reliefs de l’extérieur. 11 n’est même pas besoin d’invoquer le choc direct ou indirect de l’intérieur pour agir sur la surface : cette surface vibre; sa trépida¬ tion est continue et les tremblements de terre en sont la plus haute expression. Vainement objectera-t-on les résultats négatifs de MM. Pissis et Perrey au sujet de l’influence des périhélies de saison; si ces péri¬ hélies sont trop courts et trop peu accentués pour accélérer la tré¬ pidation, il n’en est pas de même des périhélies et des précessions dans les grandes excentricités. Si la sphère vibre à l’égal des lames courbes vibrantes, les lois de l’optique lui sont applicables; donc sur la surface il y aura des parties agitées et des* parties calmes, des nœuds et des ventres, selon que les vibrations s’ajouteront ou se retrancheront, seront de signe égal ou contraire. Conséquemment les mers seront jetées sur des lieux en re¬ pos, comme le sable se tasse sur les concavités nodales; les montagnes, au contraire, se dresseront sur des centres d’oscillation, et leurs axes seront constamment agités. Multiplions l’étendue des lames, et les con¬ cavités ou convexités s’y accuseront au même rapport que sur la sphère. Les vibrations normales ou tangentielles, longitudinales ou trans¬ versales, obliques même, expliqueraient assez bien l’entrecroisement des courants montagneux. Dans ce système, la surface séismique serait la traduction des oscillations intérieures. Cette surface n’est pas seule¬ ment comme le pensait Élie de Beaumont; tout sol émergé, toute terre soulevée, l’ayant été par l’effort brusque ou lent des vibrations, elle serait le rapport même des terres aux océans, La Suède et le Chili seraient les centres d’ébranlements continus, tandis que la Russie, la Finlande, le Canada, seraient les lieux d’élection du repos, là où les ondes interfèrent et se détruisent conséquemment. Le système des failles s’explique par ces vibrations : la continuité rectiligne de la faille à travers la diversité des couches sédimentaires indique que la faille s’est opérée d’emblée et d’une fois. S’est-elle opé¬ rée du fond à la surface, ou inversement? L’arrêt des filons avortés à l’intérieur démontre que la fêlure de l’écorce a commencé par le fond, et conséquemment que c’est bien de l’intérieur qu’est parti l’ébranle¬ ment qui a fait éclater l’enveloppe terrestre. La force concassante est venue d’en bas. Cette interprétation du réseau des failles peut se substituer avanta¬ geusement à la théorie du retrait et à toutes ses conséquences. 1878. B LAND ET . CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITES. 383 D’abord, le retrait peut-il bien se soutenir devant cette simple ob¬ servation, que la totalité de l’écorce terrestre, supposée de 90 kilomètres, doit garder encore en son centre, et au taux du degré géothermique, plus de 1 500 degrés de chaleur ? Une telle température peut-elle être considérée comme un véritable refroidissement? D’autre part, le système pentagonal et les grands cercles de comparaison s’appuyant surtout sur la présence et la direction des failles, qui ne voit que le système exposé ci-dessus peut continuer en beaucoup de ses points l’établissement du réseau pentagonal? De fait, soulèvement ou effondrement, qu’importe à l’hypothèse des périhélies? Leur influence, qu’elle se traduise par des enfoncements ou par des reliefs, n’accuse pas moins une vive réaction de l’intérieur produite parles forces cosmiques. L’écorce a été brisée en plusieurs com¬ partiments circonscrits par des failles; grâce àce réseau multiple, la ca¬ lotte sphérique se compose de voussoirs articulés, où la mobilité partielle ne nuit pas à la résistance de l’ensemble. Le jeu des failles a dû servir d’échappement à la réaction intérieure et il a eu lieu bien des fois, si l’on en croit les miroirs, les plaques laminées et les surfaces polies des salbandes et des épontes, indices de nombreux mouvements de va-et- vient. Le même effet providentiel s’observe dans la répartition inégale de l’obliquité de l'écliptique et du jeu des excentricités, répartition qui corrige les forces l’une par l’autre, l’aphélie par les chaleurs de l’été, et le froid des hivers par le périhélie, adoucissant ainsi les violences pour y substituer un état moyen et modéré. Le rôle terrestre de l’attraction a été plus général encore que celui de la lumière; elle a soulevé les montagnes, non pas comme des champi¬ gnons, mais comme elle soulève encore le vaisseau sur la vague; pour l’océan intérieur comme pour l’océan extérieur, directe ou réfléchie, l’action est la même dans son principe, qui est la dynamique solaire. J’ai dit qu’on pouvait expliquer la prédominance des mers australes par un appel périhélique de ces mers, qui en aura occasionné l’effon¬ drement dans le passé; par suite de cette submersion, les bouches à feu ont été noyéeset éteintes sur cet hémisphère, et l’action plutonique a dû se transporter sur l’hémisphère opposé. Je rapporte l’origine de cet événement aux premiers âges, mais de tout temps la marée inté¬ rieure empêchée au côté austral a dû se rejeter sur le côté boréal. Si le neptunisme a prédominé au sud, le plutonisme l’a emporté au nord, principalement dans les grandes excentricités qui ont soulevé nos con¬ tinents. En résumé, chaleur, lumière et attraction ont agi conjointement sur le globe qu’elles ont impressionné. 384 BLÀNOET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars Les excentricités nous serviront de chronomètres pour enregistrer à la surface Faction de la dynamique solaire, accalmie pour accalmie, paroxysme pour paroxysme; à la plus grande somme d’attraction ou de lumière correspondra le plus grand soulèvement ou le plus vif éclat des flores. Les rapprochements géo-solaires ont été successivement, dans le million d’années antérieur à notre époque (en chiffres ronds et approxi¬ mativement), de : 4, 3, 13, 9, 16, 7, 12, 5, 4, 8, 11, 4, 12, 6, 6, 16, 3, 21, 2, 14, 4 millions de kilomètres. Ces chiffres au carré peuvent figurer les différents degrés de la force attractive dans la série, et donnent ainsi : 16, 9, 169, 81, 256, 49, 144, 25, 16, 64, 121, 16, 144, 36, 36, 256, 9, 441, 4, 196, 16. Si l’on évalue à 4 mètres la hauteur de la marée actuelle sur la surface terrestre, le chiffre 16 du rapprochement correspondant à cette hauteur pourra devenir l’indice de l’attraction, et on en déduira les autres termes de la série, dans laquelle aux 4 mètres actuels correspondront, pour la hauteur approximative des marées au-dessus du niveau des mers, des chiffres tels que : 2, 42, 20, 64, 12, 36, 6, 4, 16, 30, 4, 36, 9, 9, 64, 2, 110, 1, 49, 4 mètres. Les récurrences auront suivi la meme progression. Ces chiffres grandis¬ sent beaucoup la hauteur des marées et des récurrences; car, sien certains points géographiques, la marée, pour l’excentricité 0.0167, atteint 10 et 20 mètres, comme dans le canal de Bristol ou à la baie de Fundy, le flot a dû atteindre en ces mêmes lieux, pour l’excen¬ tricité 0,0747, 250 et 500 mètres. Les horizons profonds auront répété les péripéties des horizons su¬ perficiels, mais les excès des plimmures et des amposes n’y sont pas appréciables; la valeur hypsométrique des soulèvements peut seule donner une idée de la hauteur de ce facteur, la marée intérieure. Singulier effet des excentricités! Les rôles auront été intervertis pour les deux facteurs des marées ! Avec une excentricité de 0,0747, la Lune n’a plus agi comme 3 et le Soleil comme 1 dans le soulèvement des mers; tout au contraire, Faction du Soleil aura été prépondérante dans les périhélies de certaines phases elliptiques de la Terre. Quoi qu’il en soit, ces phases elliptiques sont nos meilleurs chrono¬ mètres: ni le dépôt, ni l’accumulation et la superposition des couches stratigraphiques n’ont cette sûreté des causes célestes. J’ose donc ris¬ quer le tableau ci-contre, où je n’ai inscrit pour points de repère que certaines localités classiques, qu’il est facile de synchroniser partout ailleurs. L’interprétation de tout ce tableau serait trop longue; je la bornerai aux faits principaux. De l’ère actuelle (0,0167) jusqu’à l’excentricité 0,0131, rien à dire, (Bull. Soc. géol. Fr.) TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES CYCLES D’EXCENTRICITÉ. (3“ sér., t VI, p. 384.) Cycles. Hémicycles. ËPIGRAPHIE NEPTUNIENNE. EPIGRAPHIE plutonienne. 0,0167 0,0131 0,0473 0,0332 0,0567 0,0258 0,0424 0,0196 0,0170 0,0308 0,0388 0,0166 0,0417 0,0226 0,0220 0,0575 0,0132 0,0747 0,0102 0,0517 0,0151 0,0403 0,0449 0,0413 0,0341 0,0310 0,0183 0,0239 0,0348 0,0277 0,0292 0,0321 0,0354 0,0439 0,0424 0,0310 0,0334 Ëpigraphie actuelle. Fin de l’époque des tourbes. Epoque des tourbes; dessication du Sahara et du lit majeur des fleuves. Commencement des tourbes ; lit majeur des fleuves. Maximum des glaciers : La Magdeleine; mer des Galles. 2' recrudescence du froid : glaciers de Lyon. 2e rémission du froid: Solutré; mer de Bridlington. Extension des glaciers alpins. Maximum du froid: Le Moustier; mer glaciale au pied des Alpes. 1" recrudescence du froid; mer de Chillesford. lr“ rémission du froid ; erratique du Nord ; mer du Norfolk. Glaciers Scandinaves; lac de I’Arno. Saint-Acheul ; mer du crag rouge du Suffolk. Début de l’époque glaciaire ; mer d’Anvers. Fin de l’époque geysérienne et lacustre; mer du crag corallien. Fjords de Bollène, Théziers, etc. Lacs d’CEningen, etc. Relais saumâtres des Faluns du Gers (Saucats). 2e mer des Faluns (Bordeaux, Touraine). Mer des calcaires à Nullipores. 1" mer des Faluns (Bordeaux). Mer langhienne ou mayencienne (Schlier) . Dessèchement des grands lacs miocènes. Lacs de la Beauce et relais de la mer tongrienne. Mer tongrienne ou des Sables de Fontainebleau. Commencement de la mer tongrienne. Fjords et golfes. Série gypseuse. Lacs de Saint-Ouen, etc. Relais de la mer bartonienne. Mer bartonienne ou des Sables moyens. Récurrence de la mer. Série des Caillasses. Calcaire grossier supérieur. Mer nummulitique ou du Calcaire grossier. Récurrence de la mer suessonnienne. Accalmie maximum de la série. Lacs et lagunes; lignites du Soissonnais. 1" mer suessonnienne (Bracheux). Lac de Rilly. Fin de l’époque crétacée. Ëpigraphie actuelle. Accalmie ou ampose. Accalmie presque complète. Décurrence volcanique : volcans romains. Puys d’Auvergne; Etna moyen. Derniers soulèvements alpins. Marée du nouveau basalte : système chilien. Soulèvement des chaînes sous-marines méditerranéennes. Maximum des soulèvements quaternaires. 2' soulèvement subapennin. Trass de l’Eifel. Moya des Andes. Marée du vieux basalte : soulèvement général méditerranéen. 1" soulèvement subapennin. Affaissement bressan et rhodanien. Soulèvement partiel en Auvergne. 1 Accalmie. Tufs inférieurs des Açores, Madère, etc. 2'* éruptions cantaliennes. Etna vieux. Soulèvement des Canaries . Effondrement des chaînes sous-marines des Açores et du Cap-Vert. Accalmie. Eruption des sables granitiques de l’Eure. 1™ éruptions cantaliennes. Soulèvement des Hébrides. Soulèvement de Gergovie. Epoque solfatarienne. Début de I’ère solfatarienne. Décurrence volcanique; Eifel vieux. Bombement du Plateau central. Bombement du pays de Bray. Accalmie. Soulèvement de l’axe de l’Apennin. Maximum du vulcanisine dans la série. Récurrence du vulcanisme dans presque tous les axes montagneux. Maximum do l’ampose dans la mer intérieure. Eruptions sidérolithiques. Relief principal des Pyrénées orientales. Réapparition des roches granitiques et porphyroïdes. Début de l’ère orographique. Ampose. 1878. BLANDET. CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 385 sinon que l’accalmie présente s’accentue encore plus en remontant jusqu’à 50 000 ans. C’est l’âge de l’Histoire et de la Préhistoire; il appartient donc aux études historiques ; mais d’épigraphie géologique, aucune trace, si ce n’est dans l’établissement des tourbes anciennes. Ces produits de l’accalmie fïuviatile ont débuté après la rentrée des fleuves dans leur lit et l’épuration des transports diluviens. L’époque si calme 0,0131 aura favorisé leur développement depuis l’an 75 000, terminaison des troubles quaternaires. La débâcle quaternaire aura duré tout le temps compris entre les deux cycles 0,0473 et 0,0131 ; ç’aura été le temps des violences dilu¬ viennes, des grands convois détritiques et erratiques, et des colma¬ tages divers : limon gris et limon rouge, lœss, îehm, etc. Au cycle 0,0473 et à ses quatre associés, 0,0332, 0,0567, 0,0258 et 0,0424, correspondent la série dite glaciaire et ses subdivisions. L’adaptation des excentricités aux phases glaciaires est pleine de rensei¬ gnements et répond à tout le questionnaire de l’observation géolo¬ gique sur cette curieuse époque. J’examinerai successivement les dates ou le synchronisme, le climat, l’hydrographie, la vuîcanicité et la bio¬ logie de cette époque. Dates. L’époque glaciaire est une, continue, et a duré cinq excentri¬ cités, soit 250 000 ans; l’excentricité moyenne y a été de 0,0420. On y remarque cependant deux rémissions en 0,0258 et 0,0332. Les quatre divisions anthropologiques de La Magdeleine, de Solutré, du Moustier et de Saint-Acheul se parallélisent ainsi : La Magdeleine répond à 0,0473, époque du Renne; Solutré à 0,0332, époque du Cheval ancien ; Le Moustier à 0,0567, époque de l’Ours et de l’Éléphant, ainsi que du plus grand froid ; Saint-Acheul, enfin, à 0,0258 et 0,0424, époques des Rhinocéros velus. Climat. L’époque a été simultanément chaude et froide. La Terre en aphélie était éloignée de quelques millions de lieues de plus du Soleil; mais à travers le souffle glacé des aphélies, on sent la tiède haleine des périhélies qui leur succèdent. Cette alternance de froids condensateurs et d’évaporations tropicales exagérées a permis à ce climat excessif de fabriquer une quantité prodigieuse de glaces; et la chaleur des périhélies étant insuffisante pour fondre le stock gla¬ ciaire, il en est résulté une accumulation de glaces qui n’a fait que s’accroître jusqu’à la fin en 0,0473. La grande excentricité 0,0567, qui tient le milieu du froid, n’est donc point l’époque maximum du stock glaciaire, lequel ne peut pas être figuré par un losange, comme le pense M. Renevier, mais par un triangle ayant pour base l’excentri¬ cité 0,0473 et pour sommet l’excentricité 0,0424. V Hydrographie a obéi à un accès d’attraction sensible; le retour of- 25 386 BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars fensif des océans sur les rivages a été fréquent. La mer des Galles a inondé l’Angleterre en 0,0473, et l’a réduite à l’état d’archipel. Avec 0,0332 se parallélise la mer de Bridlington. Une mer lombarde quelconque, la mer glaciale au pied des Alpes, se synchronise avec le maximum de froid, d’attraction et d’excentricité. Au reste l’hydrogra¬ phie de la vallée du Pô n’a pas toute la clarté de la vallée de la Tamise; si l’on n’admet qu’une ou deux mers lombardes, elles se parallélisent difficilement; que deviennent alors les mers anglaises qui ont précédé les Galles et Bridlington? Se peut-il qu’une vallée aussi inondable que l’Éridanienne, quand l’Angleterre était sous l’eau en Sufîolk, à Chilles- ford, soit restée émergée? La solution de ce problème incombe à M. Mayer. L’hydrographie marine quaternaire a surtout été caractérisée par les fjords qui ont entouré les Alpes, à plusieurs reprises, d’une ceinture d’eau saumâtre, comme le démontrent les trois étages alpins de Sharpe et leurs cuvettes superposées. Les fleuves quaternaires étaient énormes, pon point par l’abondance des pluies, mais par le barrage des vallées, qui étaient déjà ébauchées, creusées même, mais sans issue ; de déluge, il n’y en a pas eu, il ne pouvait pas y en avoir, puisque les glaciers condensaient la précipita¬ tion atmosphérique et retardaient la pluie dans la nuée qui les ali¬ mentait. Malgré la grande évaporation équatoriale, la pluie arrivait gelée et l’époque était sèche. Vulcanicité. La vulcanicité de cette époque contraste avec la nôtre; au lieu de ces horizons plats et uniformes de nos excentricités, le pano¬ rama s’accentue tel qu’Éîie de Beaumont en a fait la magnifique des¬ cription. De nouveaux systèmes de montagnes s’ajoutent aux premiers, les bas-fonds marins se dressent, les isthmes succèdent aux détroits et la terre prend, perd, reprend son domaine. C’est ainsi que les récifs d’Aventure et de Médine, entre la Tunisie et la Sicile, ceux de l’archipel grec oriental, ceux de Tanger à Gibraltar, les détroits des côtes flamandes et normandes, devenus isthmes pen¬ dant 50 000 ans, auront ouvert un long passage soit à l’aller, soit au retour des faunes quaternaires. Biologie. Cette époque a dû être un temps d’épreuve pour la vie ter¬ restre, fuyant devant les récurrences ou les tremblements de terre, instable sur un sol envahi par le flot. Il ne faut pas cependant s’exa¬ gérer ces influences ni celle du climat. Si la flore miocène, plus assujettie au sol et au climat, semble s’éteindre au nord dans le Plio¬ cène et le Quaternaire, la faune, plus indépendante, s’y est affirmée chez nous; les formes chaudes et froides y abondent pêle-mêle, sans que ce mélange ait une grande valeur climatérique. Poils et laines, 1878. BLANDET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 387 fourrures, peaux glabres ou velues, ne sont pas un indice sûr, thermique ou athermique; car autrement pourquoi la Hyène et le Singe velus sous les tropiques ? Pourquoi le Lion africain avec son épaisse crinière, tandis que le Lion de la Thrace était sans jupe? Ce sont-là des orne¬ ments dont la nature s’est plue à illustrer l’animal, comme elle s’est plu à jeter sur le Mammouth un long manteau de poils, moins pour le préserver du froid que pour en faire un spécimen de majesté et de puissance. D’ailleurs ces formes velues ne se sont pas ainsi transfor¬ mées chez nous; elles nous venaient du Nord, berceau de toute exis¬ tence et de toute vie sur la Terre, puisque le pôle a été habitable et refroidi le premier. La vie a bien plus descendu vers l’équateur quelle n’est remontée vers le pôle; la race nègre, en particulier, est moins une souche qu’une dégénérescence. L’époque glaciaire a été unique et ne se rencontre plus en remontant dans le passé, car on s’y trouve alors devant un soleil plus dilaté, plus proche et plus chaud, qui a dû rendre impossible son re¬ tour ; mais dans l’avenir, vienne une série d’excentricités aussi violentes et aussi continues, et une autre époque glaciaire nous ferait retour : nos mers soulevées changeraient d’assiette, nos fleuves seraient barrés par les soulèvements du sol, les lits majeurs renaîtraient, les glaciers s’étendraient de nouveau dans les plaines, et les coquilles arctiques re¬ prendraient le chemin des mers du Sud. Après cette série d’excentricités violentes, correspondant au Plio¬ cène et au Quaternaire, on trouve une série correspondant au Miocène. Ce sont les huit excentricités : 0,0196; 0,0170; 0,0308; 0,0388; 0,0166; 0,0417; 0,0226; 0,0220. Ces cycles représentent des condi¬ tions modérées dues à la dynamique solaire modérée et un régime à peu près similaire au nôtre, excepté pour les trois grandes excentri¬ cités : 0,0308; 0,0388; 0,0417, qui expliquent les éruptions du Cantal et de l’Auvergne, avec lesquelles elles se synchronisent. Le caractère principal de cette époque est la prédominance du ré¬ gime lacustre : les vallées étaient creusées; mais, barrées comme elles l’étaient par des soulèvements du sol, elles retenaient des eaux sau¬ mâtres et sans issue. Dans les périhélies, la surface liquide devenait une boue où pullulait la faune marécageuse. Cette époque fut donc surtout celle des Pachydermes; jamais aucune autre ne leur fut plus favorable. C’est aussi l’essor de la vie végétale'; jamais plus riche flore ne s’est épanouie devant un Soleil plus . vif et plus concentré. Cet astre a pu conséquemment photographier son image, surtout dans la fleur épanouie des dicotylédonées polypétales. La flore polaire miocène de Disko nous apprend que le Soleil contemporain transportait encore ses radiations sur le pôle, et que, de son côté, la 388 BLAfS'DET. — CHRONOLOGIE DES EXCENTRICITÉS. 18 mars mer apportait les germes végétaux dans ces régions aujourd’hui si déshéritées. Cette époque n’a eu qu’une vulcanicité modérée et qui s’est passée en éruptions de toutes sortes: geysériennes, solfatariennes, arénacées, sidérolithiques, sulfureuses, minérales, etc., qui ont tant modifié la composition de la surface. Avant cette longue période de repos, la série avait été plus accen¬ tuée; elle s’était terminée, comme elle avait débuté, par de violentes excentricités, telles que 0,0575; 0,0747 ; 0,0517, dont la moyenne est 0,0613. Cette série correspond à l’Éocène et se fait remarquer de suite par le retour des granulites et des porphyroïdes, revenues des profon¬ deurs du globe pour attester la force d’attraction qui les ramenait à la surface en perforant l’écorce solide et épaissie qui les contenait. Cette éruption jure avec l’épanchement primordial des granités, qui sont sortis sans effort; et l’issue en gerbe ou en éventail des proto- gines à travers une boutonnière opérée dans le massif alpin s’expli¬ querait mieux à l’époque éocène, avec les granulites et les violentes projections porphyroïdes. La vulcanicité a eu son effort maximum à la date de 0,0747; tous les axes montagneux ont vibré devant un tel rapprochement solaire de 5 000 000 de lieues en périhélie. La Terre, en reproduisant sur une petite échelle les périhélies de Vénus et de Mercure, s’est hérissée de hautes montagnes, comme en ont ces planètes; sa surface, jusqu’alors plane, comme en témoigne assez l’universalité des mers anciennes, s’est diversifiée; tous les reliefs ont été ébauchés; les failles principales se sont produites, formant dès l’origine des rejets considérables, que n’avait pas encore nivelés la dénudation atmosphérique, de sorte que l’écorce de la terre pouvait assez ressembler à celle d’une châtaigne. Cette période orogénique fut aussi celle du creusement des vallées principales, qui toutes ont été ébauchées par elle. Parallèlement à l’agitation de la marée intérieure, de hautes récur¬ rences marines se sont produites: la mer nummulitique en 0,0747; la mer bartonienne en 0,0575; mers agitées, mais, en raison du travail thermique, plus chaudes que les nôtres. Le climat, doux et uniforme malgré les aphélies, n’a pas permis aux glaciers de se former, en rai¬ son des conditions solaires spéciales aujourd'hui à l’équateur seule¬ ment, mais universelles à cette époque où le Soleil en périhélie était rapproché de plus d’un million de lieues de notre planète : or un lu¬ minaire de deux millions et demi de lieues de diamètre, par sa puis¬ sance actinométrique, assimilait toute la surface de la Terre aux ré¬ gions équatoriales actuelles, où jamais les glaciers n’ont pu prendre pied et ont dégénéré en diluvium, en phénomènes de transport et 1878. PAPIER. — GISEMENT DE LHIPP. HIPPONENSIS. 389 de charriage, aux pieds des Alpes comme aux pieds des Pyrénées. L’excentricité 0,0151 clôt la série par une période de calme qui me paraît correspondre au climat et au régime crétacés. Ainsi finit le mil¬ lion d’années dont j’ai essayé d’esquisser le synchronisme terrestre. La division de ce million d'années dans les trois groupes glaciaire, geysérien et orogénique, justifie pleinement la trilogie ancienne du Pliocène, du Miocène et de l’Éocène, qui s’accuse à première vue au Ciel comme sur la Terre. J’ai rempli de faits le cadre des astronomes; ces faits concordent-ils avec la théorie ? Astrologue du passé, ai-je prévu juste dans cet alma¬ nach rétrospectif? La perturbation excentricitaire, aujourd’hui de 0,0157, a-t-elle agi dans les excentricités antérieures : 0,0131; 0,0473; 0,0332; 0,0567 ; 0.0258; 0,0424, etc.? Cette perturbation a*-t-elle été triple de la nôtre en 0,0567, et quintuple en 0,0747 ? Y a-t-il eu 3 ou 5 fois plus d’excès de chaleur, de lumière et de vulcanicité à ces épo¬ ques qu’à la nôtre? J’ose l’affirmer; car la théorie ne peut être con¬ testée. Si elle était attaquée par les faits, j’en appellerais à plus ample connaissance des faits. Séance du Ier avril 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce la mort de M. Barotte et se fait l’interprète des regrets que cette mort cause à la Société. 11 annonce ensuite quatre présentations. Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Sur le gisement précis de l’EUppopotamus Hipponesnsls, par M. Papier. La découverte de dents d’ Hipparion dans les terrains à Hélix et Unio des environs de Constantine a fait revivre pour quelques instants notre Ilippopotamus Hipponensis , en fournissant à M. Pomel l'occasion de rectifier une assertion résultant d’une simple confusion de nom. Je 390 PAPIER. — GISEMENT DE l’hIPP. HIPPONENSIS. 1er avril crois devoir saisir aussi cette heureuse circonstance pour revenir sur la lettre qui accompagnait l’envoi des dents de cet Hippopotame à M. Sau¬ vage, et sur celle que j’ai eu l’honneur d’adresser peu de temps après à M. A. Gaudry, qui avait bien voulu se charger de la détermination de ces fossiles. Dans chacune d’elles, je crois avoir été suffisamment précis en disant qu’ils avaient été découverts à Duvivier, sur la rive gauche de la Sey- bouse, à 58 kilomètres au sud-est de Boue, à plus de 85 kilomètres de la mer suivant les nombreux lacets de la rivière, et dans un lit de cail¬ loux roulés et agglomérés appartenant selon toute probabilité à l’étage pliocène. Aussi ai-je été assez surpris, en apprenant que le savant Pro¬ fesseur du Muséum les avait désignés comme ayant été exhumés à Bone, et qu’il avait donné à l’espèce qu’ils caractérisaient le nom d Hippopotamus Hipponensis, pour rappeler, non-seulement que c’était à l’Académie d’Hippone qu’on devait delà connaître, mais aussi qu’elle avait été découverte non loin des ruines de V ancienne Hippone. Pour éviter que cette dernière considération ne donne lieu à plus de méprises et de confusion, j’estime donc qu’il serait prudent de rem¬ placer le nom de Bone par celui de Duvivier partout où le premier est indiqué dans la notice de M. Gaudry comme lieu de provenance. j’ai moi-même pris déjà la liberté de remplacer l’un par l’autre dans le Bulletin de V Académie d’Hippone (année 1877), bien convaincu que mon savant collègue ne m’en voudrait point d’avoir pris sur moi de faire cette rectification sans le consulter préalablement. Enfin, pour préciser encore davantage mes indications antérieures, j’ajouterai ici que le puits au fond duquel les dents fossiles de notre Hippopotame ont été rencontrées, à 8 mètres de profondeur, n’était qu’à 60 mètres de distance de la Seybouse et à 40 mètres au plus de la gare du chemin de fer de Bone à Guelma, c’est-à-dire au niveau de la rivière et à 94 mètres au-dessus de la mer. Il était creusé tout entier dans un poudingue de calcaire gréseux, où j’espère récolter prochainement des coquilles fossiles identiques avec celles qu’on ren¬ contre en si grande quantité dans la formation subapennine qui touche à Constantine et s’étend sur beaucoup d’autres points de la province, notamment à Millésimo, près de Guelma. Sur les bords de l’Oued-el-Maïze, qui longe ce village à l’ouest et débouche dans la Seybouse à 500 mètres plus loin, j’ai recueilli en effet, en 1865, en compagnie de l’instituteur communal, feu M. Du- cauge, des Hélix subsenilis, Crosse, et des Bulimus Bavouxi, Coq., empâtés dans des calcaires marneux blancs, identiques avec ceux qui servent de base à l’ancien télégraphe aérien d’Aïu-el-Hadj-Baba. Et, particularité bonne à signaler, c’est dans un bloc de calcaire de même 1878. DAUBRÉE. — INCRUSTATIONS ZÉOLITHIQUES. 391 nature et qui provenait d’une petite ruine romaine située au pied de la Mahouna, sur les bords de l’Oued-Zemba, à 3 ou 4 kilomètres du gîte précédent, que, vers 1858, un colon de Millésimo, M. Savineau, trouvait plusieurs fragments d’ivoire, de 0mI5 à 0m20 de long, disper¬ sés depuis malheureusement, mais à la recherche desquels je ne me suis pas moins déjà lancé, dans l’espoir de les retrouver et d’aug¬ menter ainsi la liste des Mammifères fossiles observés jusqu’ici dans la grande formation subapennine de la province de Constantine. M. Àlb. Oatidry fait observer qu’il s’est borné à étudier scientifique¬ ment les pièces envoyées par M. Papier, sans prétendre préciser leur gisement. M. Daubrée fait hommage à la Société d’un travail qu’il vient de publier dans le Journal de la Société géologique de Londres (1), sur les traits de ressemblance entre les Incrustations zéolitiiiques et siliceuses formées par les sources ther¬ males à Vépoque actuelle * et celles qu'on observe dans les roches amygdaloïdes et autres roches volcaniques décomposées. D’après des faits observés dans les bassins de sources thermales de quatre localités où des fouilles ont été exécutées, on reconnaît que, sous l’action des eaux minérales, des zéolithes cristallisées, notamment la Chabasie, la Christianite, la Mésotype, se sont produites dans les boursouflures des briques. Ces silicates y sont accompagnés de diverses substances, parmi lesquelles se trouvent l’opale (variété hyalite) et le quartz calcédoine en petits sphérolithes fibreux et rayonnés, agissant fortement sur la lumière polarisée. En examinant au microscope la pâte de ces mêmes briques coupées en tranches minces, on a reconnu que les mêmes substances se sont formées jusque dans ses moindres pores. Il est impossible de ne pas être frappé de la ressemblance que pré¬ sentent dans ce gisement contemporain les zéolithes et leurs minéraux connexes, avec la manière d’être de tout cet ensemble de minéraux, telle qu’on la constate dans les roches amygdaloïdes basiques, aussi bien de l’époque tertiaire que des époques anciennes. La constitution intime de la pâte, non moins que les géodes visibles à l’œil nu, mani¬ feste une ressemblance complète. De cette similitude résulte une véritable démonstration expérimen¬ tale de la formation des mêmes minéraux dans toutes les roches amygdaloïdes. (1) Quart. J. Gebl. Soc., t. XXXIV, p. 73; 1878. 392 SÉANCE- 15 avril Il est remarquable de voir que la silice s’est déposée à l’état anhydre, cest-à-dire comme quartz calcédoine, à une température inférieure à 70 degrés. C’est un résultat bien différent de celui auquel on arrive dans les conditions ordinaires des laboratoires. M. «Psumettaz fait connaître la composition dilmîcfue de matières envoyées de la Guyane française à l’Exposition permanente des Colonies comme argiles ou comme minerais de fer. Les unes, compactes, sont des variétés d’hydrargilite, contenant 7 à 8 0/0 d’oxyde de fer. Les autres sont des variétés pisolithiques de per¬ oxyde de fer et de limonite, renfermant de 15 à 20 0/0 d’alumine. L’ensemble rappelle la roche appelée Bauxite, qui est, comme on sait, un des meilleurs minerais d’aluminium. M. Stanislas Meunier avait déjà indiqué, il y a plusieurs années, la présence d’une variété pisolithique de Bauxite; il n’en a pas donné d’analyse; mais, d’après la couleur brune de cette substance, on peut présumer qu’elle doit être assez riche en oxyde de fer. Celles de l’Expo¬ sition des Colonies françaises proviennent de la Crique Boulanger. Elles figureront à l’Exposition universelle. Le Secrétaire analyse deux notes de M. Tardy sur les périodes quaternaire, pliocène et miocène (1). Séance du 15 avril 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce la mort de M.Belgrand et rappelle en quelques mots les importants travaux de notre savant et regretté collègue. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : MM. Evans (John), F. R. S., F. G. S., à Nash Mills, Hemel Hempstead (Hertfordshire) (Grande-Bretagne) , présenté par MM. A. Gaudry et Prestwich ; Galton (Douglas), F. R. S., F.G.S., Chester Street, 12, Grosvenor (1) V. infrà, p. 401 et 416. SEANCE. 1878. 393 Place, à Londres (S.W.) (Grande-Bretagne), présenté par les mê¬ mes ; Hughes (Th.McK.), Professeur Woodwardien de Géologie au Collège de la Trinité, à Cambridge (Grande-Bretagne), présenté par les mêmes; Janvrin (James), rue de Valois, 35, à Paris, présenté par MM. Cot- teau et Berthelot. M. P. Flsclier dépose sur le bureau un exemplaire de la lPa- Béoîitologie des terrains lertiaâa*es de Vile de ï&tiocles (1). Dans cet ouvrage il a étudié, avec l’aide de MM. G. Cotteau, Man- zoni et Tournouër, les Rayonnés, les Échinodermes, les Bryozoaires et les Mollusques. La proportion des formes éteintes ou émigrées que l’on trouve dans les strates fossilifères de Rhodes classe ces dépôts dans le Pliocène supérieur, sur l’horizon de Monte Pellegrino, Fica- razzi, Cos, Chypre, etc., et bien au-dessus des marnes subapennines. Les fossiles lacustres ont été recueillis dans des couches plus anciennes que les fossiles marins ; ils annoncent des changements remarquables dans la configuration de la région, car on y voit des Unio, genre qui n’existe plus aujourd’hui à Rhodes et qui indique une communication avec le continent durant la période pliocène. M. Munier-Chalmag appelle l’attention de la Société sur le Câtlaris Forchhammerl, Desor. Depuis Desor on a cité cet Échinide comme se trouvant à la fois dans le Calcaire pisolithique et dans la Craie supérieure du Danemarck ; en réalité l’espèce du Cal¬ caire pisolithique est très-différente de celle du Danemarck : elle doit être réunie au C. Tombeeki, Desor, qui a été établi sur un jeune indi¬ vidu trouvé à Meudon. Le véritable C. Forchhammeri doit être consi¬ déré comme spécial jusqu’à présent au terrain crétacé supérieur du Nord de l’Europe. M. Alb. Gaudry présente, au nom de M. Mouel, des photogra¬ phies de fcois cT]ÊlîAîi de forme particulière, trouvés dans la forêt d'Orléans (commune de Chanteau). M. de Lacvivier fait la communication suivante : (1) Mém. Soc. géol. Fr., 3e série, t. I, mém. n° 2. Cet ouvrage est en vente au pris de 5 fr. pour les membres de la Société, et au pris de 12 fr. pour le public. 394 DE LAC VIVIER. — TURONIEN DE l’aRIÈGE. 15 avril Note sur le tei'rain turonieo du département de rAriège, par M. d© I^acviviei*. La région la plus intéressante pour l’étude du terrain turonien de l’Ariège est celle qui s’étend de Montségur à Bénaïx, vers la limite orientale du département (fig. 1). Le Jurassique, A, se développe depuis la gorge de la Frau, où se montre le Lias fossilifère, jusqu’au village de Montségur. Le vieux château est situé sur un rocher très-escarpé, B, dont les bancs, forte¬ ment redressés, renferment des fossiles néocomiens. Au-dessous de ces calcaires affleurent des marnes noires, basiques, sur lesquelles ils paraissent reposer en discordance. Au-delà du ravin dans lequel coule un ruisseau, se dresse le coteau de Serrelongue. Le versant sud présente une brèche néocomienne, à gros éléments calcaires et schisteux, C. L’inclinaison de ces couches est peu visible. L’autre versant est constitué par des marnes jaunâtres fissiles, par des calcaires marneux de la même couleur, et par des bancs de grès grossier, D, plongeant tous vers le sud. Ces dernières assises appartiennent au Gault. Au-delà du ruisseau se dresse le coteau de Morenci . La partie inférieure est formée par des marnes jaunes fissiles, assez épaisses, avec des bancs de calcaire marneux intercalés. Par dessus viennent des grès fins, jau¬ nes, micacés, auxquels succèdent des grès rougeâtres et des grès gros¬ siers à galets de quartz blanc, surmontés eux-mêmes par des grès fins et par des grès à gros éléments. Ces couches, E, plongent légèrement vers le nord; celles qui suivent sont renversées, avec pîongement au S.O. La crête est constituée par un escarpement de calcaires, F, d’un blanc grisâtre, d’une épaisseur de 8 à 10m. M. Mussy, qui a donné une coupe de cette région (i), considère ces calcaires comme dévoniens, de même que ceux qui supportent le château de Montségur. J’ai dit plus haut que ceux-ci sont néocomiens. Quant à ceux de Morenci, ils ren¬ ferment en assez grande quantité des Rudistes mal conservés, Sphéru- lites ou Hippurites; ce sont les premiers bancs fossilifères du Turo¬ nien. En descendant vers Bénaïx on trouve des grès jaunes à empreintes charbonneuses, avec calcaire marneux et marnes fissiles intercalés, G; puis, une épaisseur considérable, 200m environ, de marnes feuilletées, jaunes et bleuâtres, H, qui se poursuivent jusqu’à la métairie de Gouret. Ici commence un deuxième niveau fossilifère; il est constitué par des (L) Carte géol. et min. du dép. deVAriège; 1870. Coupe de Montségur à Bénaïoo. 1878. DE LAC VIVIER. TURONIEN DE L ARIEGE. 395 feiD O a 396 de lac vi vier. — tu r on i en de l’ariège. 15 avril calcaires grossiers, jaunâtres, I, pétris de Rudistes, principalement de grosses Hippurites. Un peu plus bas, il y a un petit tertre où se trouve un banc d 'Hippurites organisans . Avec ce fossile on recueille un grand nom¬ bre de petites Caprines, plusieurs espèces d’Hippurites et le Spondylus lnippuritarum. Sur ce point les terres sont cultivées et il n’est pas fa¬ cile de voir la succession des couches; mais en allant un peu plus à l’ouest, vers Peyries, on traverse des champs couverts d’Hippurites, de Plagioptychus, de Cyclolites, d’Episeris, de Phyllocœnia, de Synas- træa, d’ Astrocœnia. En descendant, on trouve un grand développement de marnes jau¬ nâtres fissiles, J, avec plaquettes de calcaire cristallisé, renfermant quelques bancs de grès et des bancs de calcaire. Ceux-ci sont remplis de fossiles. Ce système se poursuit jusqu’au ruisseau et remonte au- delà vers le tertre sur lequel est situé le village de Bénaïx. Après les marnes viennent des grès en dalles, un banc peu épais de calcaire avec petites Hippurites, et d’autres bancs, K, remplis d’Hippu¬ rites de grande taille et surtout de Sphérulites, qui dominent ici. 11 n’y a plus de Caprines, ni de Cyclolites, et les Polypiers cités plus haut deviennent très-rares. Le tout se termine par des calcaires sans fossiles, d’une épaisseur de im50 à 2m, par des grès en dalles et par des marnes jaunâtres, L. Ces couches forment un escarpement assez élevé vers l’est. Une faille met le Turonien en contact avec les argiles rouges et violacées, M, du terrain que M. Leymerie considère comme représentant le Ga- rumnien dans l’Ariège. Ces argiles et les calcaires qui les surmontent plongent en sens inverse des couches précédentes et contournent le Turonien, qui s’atténue rapidement vers l’est, du côté de Pagès, où il n’y a plus que des grès grossiers à galets, lesquels disparaissent bien¬ tôt eux-mêmes. Le deuxième niveau fossilifère, celui de Bénaïx, s’étend de l’ouest à l’est, sur une longueur de 1 500 à 2 000 mètres, avec une épaisseur de 800m environ. Le Turonien de Bénaïx offre une certaine analogie avec ce que l’on trouve dans la Provence. Les calcaires à Rudistes de Morenei pour¬ raient bien représenter le niveau à Radiolües cornupastoris ; les grès, les calcaires marneux et les marnes qui les surmontent, occu¬ pent la place des grès du Beausset à Micraster Matheroni . Il faudrait peut-être rapporter à ce niveau les couches à nombreux Micraster et à Hol aster des environs de Poix. Quant au deuxième niveau fossilifère que l’on trouve à Bénaïx, il représente bien les calcaires à Hippurites cornuvaccinum. 1878. DE LACVIVIER. — TURONIEN DE LARIÈGE. 397 Liste des fossiles trouvés à Bênaix. Spondylus hippuritarum, d’Orb., Synastrœa Corbarica, d’Orb., Phyllocœnia compressa , M. Edw. et H., Hippurites cornuvaccinum, Bronn, — organisans. Des M., — (3 espèces nouvelles), Sphœrulites mammülaris, Math., — Toucasiana, d’Orb., Radiolites acuticostata, d’Orb., Radiolites (2 espèces nouvelles), Bayleia n. sp., Plagioptychns paradoxus, Math., r, — (2 espèces nouvelles), — n. sp ., Cy clolües gigantea, d’Orb., — Ligeriensis, M. Edw. et H.. Episeris macrostoma, de From. Le Turonien a été signalé non loin de là vers l’est, à Fontestorbes. On le trouve aussi vers le nord-ouest, à Pereille, à l’extrémité de l’arête de terrains secondaires dirigée N. O.-S. E., qui s’étend de ce point jusque dans le Saint-Gironnais. Ici, de même qu’à Bénaïx, une faille met en contact les argiles rouges et violacées avec le Turo¬ nien. Au bord du chemin, à droite, on voit affleurer des marnes bleues, que surmontent des calcaires remplis d’Hippurites et un con¬ glomérat gréseux à galets de quartz. Les couches sont très-redressées et plongent 0. N. 0. On y trouve Y Hippurites organisans et d’autres Rudistes appartenant à des espèces nouvelles ou indéterminables. Dans les grès qui s’étendent à la partie supérieure et descendent en¬ suite vers Coume-Escure, j’ai recueilli une grosse Natice, des Poly¬ piers et deux Oursins indéterminables. Les assises turoniennes n’ont pas une grande importance dans cette localité (1) ; mais elles prennent un développement considérable vers Roquefixade, Leichert et Saint-Sirac, dans la vallée du Scios, où elles ont été signalées pour la première fois par M. Garrigou (2). Toutefois, leur étude est ici plus difficile, les terres cultivées ne permettant pas de bien voir l’allure des couches. La crête de Roquefixade est formée par les calcaires à Orbitoïdes. A la base de l’escarpement on voit les marnes versicolores triasiques, et dans les champs qui s’étendent au-dessous du village on trouve plusieurs gisements de Rudistes dans des couches argileuses et gré¬ seuses, que l’on peut suivre sur le territoire des communes de Lei¬ chert et de Saint-Sirac, jusqu’à Soula. Dans sa note sur le terrain crétacé des Pyrénées (3), M. Hébert si¬ gnale l’existence d’une faille qui, dans la commune de Leichert, met en contact les couches triasiques et le Turonien. J’ai pu vérifier l’exac- (1) C’est à Pereille-d’en-Haut que l’on peut étudier le Turonien. (2) Bull. Soc. géol., 2 ® sér., t. XXII, p. 508, ett. XXIII, p. 419; 1865-66. (3) Bull., 2e sér., t. XXIV, p. 323; 1867. 398 DE LACVIVIER. — TUR0NIEN DE L’aRIÈGE. 15 avril titude de cette observation. De Roquetixade jusqu’au-delà de Leichert, on trouve les marnes triasiques et à la suite les couches à Hippurites. Les communes de Leichert et de Saint-Sirac sont limitées par un ruis¬ seau qui coule dans une fracture dirigée N. O.-S. E. et qui a déter¬ miné un glissement de la partie de la crête au pied de laquelle est bâti le village de Saint-Sirac. Sur la rive gauche du ruisseau on voit les marnes rouges, vertes, jaunes et noires du Trias; sur la rive droite, des marnes bleuâtres, avec plaquettes de calcaire cristallisé et concré¬ tions, qui appartiennent au Turonien. Fig. 2. — Coupe du territoire de Saint-Sirac . Échelles : longueurs, — — ; hauteurs, — ’ 15 000’ ’ 10 000 N. Û Pic de Saint- Route. l’Aspre» Faille. Chemin. Sirac. Chemin. 520™ Une coupe prise à Saint-Sirac du nord au sud donne la succession suivante. Au pic de l’Aspre, qui constitue la crête, on trouve les calcai¬ res à Orbitoïdes, 1, séparés par une couche rougeâtre, 2, représentant le fer limonite, de dolomies, 5, sur lesquelles reposent les bancs puis¬ sants de la brèche jurassique, 4. Le n° ô est caché par la végétation ; mais au-delà du chemin on aperçoit des grès fossilifères, 6, à emprein- 1878. DE LACVIVIER. — TUR0N1EN DE l’aRIÈGE. 399 tes charbonneuses et ferrugineuses, avec petits galets de quartz. Il y a là un nombre considérable de petits Gastéropodes, beaucoup d’Huî- tres ( Ostrea Caderensis ), des Polypiers et des Cyclolites de petite taille. Tous ces fossiles sont peu déterminables. J’ai trouvé Jà un Rudiste, Hippurite ou Sphérulite, mal conservé. Au-dessus viennent des argi¬ les jaunâtres, 7, avec les mêmes Cyclolites que dans les couches pré¬ cédentes, et d’autres de plus grande taille, de beaux Sphérulites (n. sp.) et des Oursins en fort bon état (Pyrina ovulum). Ces argiles sont recouvertes par des grès fossilifères (Huîtres, etc.), 8; par des argiles jaunes et bleues, 9 , avec gros nodules calcaires, bizarrement contour¬ nés ; par des grès à petits galets de quartz ; enfin, au-delà du chemin, par les grès et les calcaires à Rudistes. On trouve là de nombreux Cy¬ clolites, des Hippurites, des Sphérulites, des Caprines, des Polypiers ; c’est la faune de Rénaïx, mais moins bien conservée. Les argiles, les calcaires et les grès, 10, se poursuivent jusqu’à la route de Lavelanet, et sont surmontés par le système des Grès de Celles. Liste des fossiles recueillis à Roque fixade, Leichert et Saint-Sirac (1). Hippurites organisans, Montf., — (4 espèces nouvelles), Sphœrulites mammillaris, Math., — Desmoulinsiana, Math., — Toucasiana, d’Orb., — radiosa, d’Orb., — (3 espèces nouvelles), Radiolites acuticostata, d’Orb., Bayleia Pouechi, Mun.-Ch., Plagioptychus (2 espèces nouvelles), Ostrea Caderensis, Coq., Spondylus hippuritarum, d’Orb., Pyrina ovulum, Ag. , Cyclolites elliptica, Lam., Cyclolites gigantea, d’Orb., — polymorpha, Bronn, — rugosa, Mich., — Ligeriensis, M. Edw. et H., Dendrogyra Pyrendica, Mich., — n. sp., Rhipidogyra Martiniana, Mich., Astrocœnia Konincki, M. Edw. et H., Synastrœa Corbarica , d’Orb., — (3 espèces nouvelles), Phyllocœnia pediculata, M. Edw. et H., — compressa, M. Edw. et H., — Dumasiana, Mich. Il n’est pas facile d’observer le contact du Turonien, tel que je viens de le décrire, avec les couches suivantes. Néanmoins, ce que j’ai vu au-dessus de Montgaillard et à Celles ne me permet pas d’ac¬ cepter l’opinion de M. Garrigou, qui considère la masse puissante d’argiles bariolées, de grès schistoïdes, de grès psammitiques à traces charbonneuses et à empreintes végétales, connue sous le nom de grès de Celles, comme faisant partie du Turonien. Je crois, avec M. Hé- (1) La détermination de ces fossiles, dont plusieurs ont été recueillis par M. Hé¬ bert, a été faite au laboratoire de la Sorbonne, avec le précieux concours et les conseils expérimentés de M. Munier-Chalmas. 400 DE LACYIVIER. — TURONIEN DE LARIÈGE. 15 avril bert (1), que ce système doit former un étage à part, supérieur à celui dont je m’occupe. De même, je ne suis pas d’accord avec notre confrère pour ce qui est des relations des couches à Rudistes avec les couches qui les pré¬ cèdent. Ainsi que l’a montré M. Hébert, le Turonien est en contact par faille avec le Trias à Roquefixade et à Leichert. A Saint-Sirac il bute contre une brèche jurassique. En suivant la crête du Pech vers Foix, il faut aller au-delà de cette ville pour retrouver le Turonien. Le rocher sur lequel est bâti le ch⬠teau est constitué par les calcaires à Requienia. Je ne crois pas devoir admettre, avec M. Leymerie (2), qu’il appartienne à la craie turo- nienne; il doit être considéré comme un témoin isolé d’une couche extérieure enlevée, que l’on retrouverait à Leichert et à Saint-Sirac. C’est un témoin, en eifet, qui reliait ce qui existe sur la rive gauche de l’Arget, à ce que les érosions et les alluvions ont fait disparaître entre Foix et Montgaillard (3). Dans la partie qui regarde Saint-Sauveur, on trouve des calcaires pétris d’Orbitoïdes et renfermant aussi des baguettes de Cidaris. Ces calcaires sont surmontés par un conglomérat à Terebratella Delbosi, Héb., Terebratula tcimarindus, Sow., Oursins, etc., visible au pied du roc. Puis vient un système de marnes et de grès que l’on peut suivre au-delà de la rivière, sur le flanc de la montagne de Saint-Sau¬ veur, jusqu’au rocher de Caralp. Un peu avant d’arriver dans cette localité, au Bastié (4), les argiles et les grès à Qrbitoïdes sont surmon¬ tés par un système de marnes feuilletées, de calcaires et de conglomé¬ rat gréseux à Rudistes, de calcaires noduleux à Micraster Eeberti , Lacv., et à Holaster Trigeri, Cott., qui représente le Turonien et vient buter par faille contre le granité décomposé. J’ai recueilli sur ce point T Eippurites cornuvaccinum. Il y a un petit lambeau de Turonien un peu plus loin, au rocher de Caralp ; mais de là à Saint-Girons on n’en trouve plus sur le versant méridional de la crête. Je ne connais pas de couches appartenant à cet étage sur le versant nord. Cependant j’ai en ma possession une petite Hippurite provenant d’une localité appelée Laplagne, située derrière Cadarcet; il est possi¬ ble que le Turonien se trouve de ce côté. (1) Bull., 3e sér., t. III, p. 595. (2) Bull., 2e sér., t. XX, p. 270; 1863. (3) M. Ambayrac, professeur au collège de Foix, avait remarqué un pointement de calcaire à Requienies à Rieucourtès, avant l’établissement de la voie ferrée de Foix à Tarascon ; les travaux de déblaiement l’ont fait disparaître. (4) Bull., 3e sér., t. V, p. 538. 1878. TARDY. — CLASSIFICATION DF l’ÉP. QUATERNAIRE. 401 Ce terrain a été signalé à Sainte-Croix et à Fabas, avec des Hippuri- tes et autres fossiles de ce niveau, par MM. Garrigou, Leymerie, Ma¬ gnan et Mussv. Ces auteurs l’indiquent aussi dans d’autres localités, telles que Pradières, Armeilhac, Yernajoul, etc. ; mais ils décrivent comme turoniennes des couches appartenant aux grès de Celles ou à des étages inférieurs à celui dont je m’occupe. J’arrêterai ici cette ‘étude du Turonien, me réservant d’v revenir plus tard et de donner des limites plus précises. Essai sur / âge des silex taillés de Saint-A.eîieul et sur la classification de l’époque quaternaire, par M. Tard y (1). L’étude des alluvions de la Saune et la discussion des documents historiques m’ont amené à conclure que tous les huit ou neuf siècles il se produit une grande migration humaine, et que le 6e siècle avant notre ère, époque de l’introduction du Bronze sur notre sol, a été aussi l’époque des invasions gauloises en Europe. La migration qui a précédé celle du 6° siècle a donc dû avoir lieu au 14e: or, c’est la date indiquée par les alluvions de la Saône pour l’arrivée des peuples armés de haches polies, et c’est aussi la date admise par tous les anciens historiens pour l’arrivée des peuples pélasges, et pour celle de la conquête de la Palestine par les Juifs. L’invasion antérieure a dû, d’après la loi, se produire au 22e ou 23e siècle. Delà comparaison des données fournies par le cône de la Tinière à M. Morlot, avec celles de la Saône et avec les résultats des études de M. Debray sur les tourbières d’Ancre, on doit conclure qu’au début de l’époque néolithique le climat se ressentait encore de l’époque qua¬ ternaire, qui venait de se terminer par un grand cataclysme. En effet, entre les silex taillés solutréens qu’on dit avoir été trouvés dans les marnes bleues du lit de la Saône et les premières stations néolithiques, il y a environ deux mètres de dépôts qui indiquent une lacune, un hiatus, une absence complète de l’Homme au moment de leur forma¬ tion. A la base de ces deux mètres se trouve un dépôt dont on peut suivre la trace sur tous les plateaux. Ce dépôt, très-peu épais, a été laissé par un courant assez violent pour retourner tous les galets sur lesquels il a passé, et cependant (1) Communication faite à la séance du 1er avril 1878. Y. sup., p. 392. 26 402 TARDY. — CLASSIFICATION DE LÉP. QUATERNAIRE. U\ avril assez boueux pour les empâter d’un limon rouge argileux. Par ses allures, par sa nature, on peut soupçonner que c’est le produit d’une grande pluie dont l’effet torrentiel a été rapidement arrêté par une grande inondation. C’est la traduction exacte du récit mosaïque du déluge de Noé. Ce cataclysme a évidemment précédé la civilisation néolithique et succédé aux civilisations paléolithiques. Quant à sa durée, je n’en puis rien dire; toutefois les allures et la faible épaisseur du dépôt aban¬ donné semblent indiquer que ce phénomène n’a eu qu’une courte durée. L’hiatus aurait donc été de peu d’étendue. Les données climatériques fournies par la comparaison des alluvions de la Saune, des tourbières de la Somme et des dépôts torrentiels du cône de la Tinière indiquent pour le début de l’époque moderne un régime très-pluvieux, qui aurait dû entraîner dans la vallée de la Saône des alluvions bien plus considérables que celles des époques suivantes pour la même durée. M. de Quatrefages a objecté à M. Ar- celin qu’à cette époque le sol avait dû être bien plus boisé; il aurait dû dire : bien plus couvert de végétation . En effet, d’après MM. de Ferry et Arcelin, cette première assise est brune et même parfois noire; ce qui indique la présence d’une grande quantité de détritus végétaux intimement mêlés au limon. Cet excès de végétation a empêché l’excès de limon. Cette date du 22e siècle, assignée ainsi à l’arrivée des premiers peuples néolithiques, correspond aussi exactement que possible aux indications de l’Histoire, et prouve l’exactitude du récit mosaïque et de la chronologie généralement adoptée pour la Yulgate. Pendant l’époque quaternaire, les rivières et les mers ont, dans leurs retraits progressifs, laissé des terrasses sur leurs rives et rivages. L’Homme a abandonné sur ces terrasses divers débris de ses civilisa¬ tions successives, et de même qu’à chacun des niveaux des alluvions limoneuses post-quaternaires de la Saône on trouve des témoins de civilisations différentes, on voit sur chaque terrasse une civilisation nouvelle. Ce rapprochement semble déjà indiquer que les terrasses succes¬ sives doivent se suivre à huit siècles de distance environ. Depuis mes études sur les environs de Ravenne, cela me semble encore plus pro¬ bable, puisque durant la période contemporaine on peut relever dans la vallée du Pô divers indices d’oscillations périodiques. Ces oscilla¬ tions ont une amplitude très-faible ; mais elles n’en existent pas moins. Leur durée depuis le début de notre ère est de huit siècles : quatre siècles d’exhaussement et quatre d’affaissement, à peu près, car la durée moyenne déduite de l’ensemble des faits est de 830 ans. Ces 1878. TARDY. — CLASSIFICATION DE L ÉP. QUATERNAIRE. 403 oscillations ont donc à peu près la même période que l’intervalle des migrations. J’ai pu, par suite, les considérer comme concomitantes et en parfaite relation, pour toute la durée de l’existence de l’Homme quaternaire et moderne, avec les migrations humaines. Il était aussi rationnel de penser que ces oscillations de nos conti¬ nents ont été en rapport avec certaines modilications climatériques. Ainsi, on a dit que les plateaux de l’Aubrac avaient été abandonnés à la vaine pâture au xive siècle de notre ère. Cette date correspond très-exactement avec celle d’un des maxima d’exhaussement du sol dans la vallée du Pô. Cet abandon des hauts plateaux de l’Aubrac, qui étaient autrefois très-bien cultivés et, au dire de M. Broca, couverts de fermes, ne peut tenir qu’à une modification du climat. Un autre fait, plus discutable, peut avoir la même origine : c’est l’abandon, vers la même époque, de la culture de la vigne en Nor¬ mandie. Si, au xive siècle, au moment d’un maximum dans l’exhaussement du sol de la Haute-Italie, il y a eu une modification du climat, et que ce changement ait été concomitant d’une des oscillations périodi¬ ques, on doit retrouver à d’autres dates quelques indices de ces varia¬ tions climatériques périodiques. Ces dates de refroidissement ou d’échauffement de notre atmosphère seraient le vie siècle de notre ère et les 3e, 11e et 19e siècles avant Jésus-Christ. Or, des savantes dis¬ cussions qui eurent lieu en 1873 entre MM. Chabas et Fr. Lenormant, il résulte que les Éléphants qui étaient abondants au 17e siècle en Ninivie, disparurent complètement de ce pays entre les 12e et 10e siècles. Ces discussions viennent ainsi confirmer l’idée de la pério¬ dicité des oscillations de 8 en 8 siècles (1). Mais ces oscillations sont-elles générales et ont-elles le même sens dans une région assez étendue pour influencer le climat? Je viens de faire le relevé des diverses observations datées que j’an pu rencontrer depuis quelques années. A part un désaccord à l’épo¬ que récente, qui me semble plus apparent que réel, je ne trouve qu’une observation isolée qui soit en complet désaccord avec toutes les autres. C’est une observation de M. Rigaux relative au retrait de la mer du vne au Xe siècle dans les environs de Saint-Omer (2). Toutes (1) Quant à la nature de cette modification, il faudrait, pour l’estimer, avoir des renseignements sur la reproduction des animaux vivant en liberté, durant ces der¬ nières années. (2) D’après une publication plus récente de MM. Gosselet et H. Rigaux, le désac¬ cord, quoique subsistant encore, peut être diminué: mais les études entreprises par M. de Mercey sur les croupes de la Somme pourront bien rétablir un jour la concor¬ dance. 404 TANDY. — CLASSIFICATION DE l.’ÉP. QUATERNAIRE. i O avril les autres observations, en Bretagne et en Italie. concordent assez bien pour les époques d’immersion, qui ont frappé l’esprit des habitants et ont été notées pour cette raison. Quant aux époques d’émersion, elles ont passé inaperçues sur la côte de Bretagne à cause des puis¬ santes érosions de la mer qui ont produit partout des falaises ou des plages à pentes rapides. Il n’a donc pu y avoir de grands changements dans la forme du littoral aux époques de soulèvement. La différence plus apparente que réelle qui existe dans les diverses observations faites à notre époque, tient à ce que, d’après la loi d’os¬ cillation périodique trouvée dans la vallée du Pô, nous venons de passer par un point mort, c’est-à-dire que le sens de l’oscillation vient de changer. Il en résulte que les observations du siècle dernier doivent indiquer un affaissement et que les renseignements plus récents doi¬ vent signaler un exhaussement. C’est en effet ce qui a lieu, et on pour¬ rait même ajouter que ce mouvement est général pour tous les conti¬ nents, pour l’Europe comme pour la Nouvelle-Zélande. On peut, d’après cela, à mon avis, admettre que les oscillations ont partout lieu comme en Italie, c’est-à-dire régulièrement avec une pé¬ riodicité de huit siècles. Cette conclusion est du reste d’accord avec les observations de la Géologie quaternaire, qui relève sur toutes les côtes et dans toutes les vallées des hauteurs de terrasses à peu près identi¬ ques. Il est donc assez rationnel de croire que les oscillations quater¬ naires se sont, comme les oscillations modernes, suivies à huit siècles d’intervalle, au moins dans la période la plus rapprochée de l’époque moderne. Cette conclusion me semble d’autant plus facile à accepter que les terrasses modernes et les terrasses quaternaires se suivent sans interruption, et que leurs hauteurs au-dessus des cours d’eau actuels forment une progression géométrique. Dans un premier aperçu sur ces terrasses, j’avais, d’après un grand nombre d’observations, trouvé 1,7 pour raison de cette progression. Depuis lors j’ai vu un grand nombre de mes confrères employer dés nombres ronds dont la progression a 2 pour raison. Je me range à ce dernier chiffre et ma terrasse de 12 à 17 mètres deviendra la terrasse de 10 mètres, tandis que celle de 20 à 20ra deviendra celle de 20m. D’après M. Belgrand, les terrasses sont dues à des temps d’arrêt dans le niveau des eaux qui s’est abaissé par brusques saccades. Mais si cette explication rend très-bien compte de l’ensemble du phéno¬ mène, elle ne suffit pas pour en expliquer quelques détails. Ainsi, par exemple, dans chaque terrasse on trouve, reposant sur un sous-sol ancien, une série d’assises sédimentaires bien stratifiées et bien nive¬ lées parallèlement à la surface supérieure de la terrasse. Ces assises font donc, à n’en pas douter, partie intégrante de la terrasse, et leur 1878. TA RL) Y. — CLASSIFICATION DE LEP. QUATERNAIRE. 403 superposition sur quelques mètres d’épaisseur demande nécessaire-' ment un mouvement d’affaissement du sol qui les porte. Cet affaisse¬ ment constitue le temps d’arrêt de la théorie de AI. Belgrand. Son amplitude est moindre quecelle du mouvement d’exhaussement; c’est pourquoi l’abaissement du niveau des eaux est la solution ünale de ces divers mouvements du sol. Cette superposition des assises par suite d’un affaissement du sol n’empêche pas, ainsi que je l'ai déjà dit, les dépôts de lehm de se faire surtout à l’époque des hautes eaux moyennes des rivières. C’est là un fait d’observation résultant de l’é¬ tude de nos cours d’eaux actuels, et qui ne moditie en rien les preu¬ ves des oscillations périodiques et successives. De ce qui précède il résulte qu’une terrasse commence à l’époque d’un maximum d’exhaussement, pour continuer à se former pendant toute la période d'affaissement, et se terminer lorsqu’un nouvel exhaussement commence. D’après cela, l’âge d’un objet trouvé dans une terrasse est donné par l’époque de l’exhaussement immédiatement antérieur, et par celle de l’affaissement maximum qui suit. Ce sont là les deux limites entre lesquelles se place l’objet ou la date de sa perte au milieu des allu- vions, de quelque nature quelles soient. Dans une coupe très-bien faite de Al. Roujou, on peut voir, ainsi que je l’ai constaté pour plusieurs autres rivières, que la terrasse de l’époque néolithique (1) est celle de 3 mètres au-dessus de l’étiage des rivières actuelles. Celle sur laquelle est bâti un dolmen vient immé¬ diatement après; c’est la terrasse de 2in30 environ. La Saône, dira-t- on, ne donne pas de telles indications ; en effet, on y trouve les sta¬ tions néolithiques à 2 mètres au-dessus de l’étiage. Cela tient, d’abord, à ce que le bassin de la Saône ne communique avec celui du Rhône que par un étroit goulet, qui le rend en quelque sorte indépendant des variations du fleuve; en second lieu, à ce que les diverses sta¬ tions humaines indiquées correspondent à des époques de guerres et ne sont sans doute que des postes d’embuscade placés le long de la rivière à une époque qui correspond justement au début de l'exhaus¬ sement du sol, à une période d’abaissement du lit. On ne peut donc pas opposer les faits observés sur la Saône à ceux que présentent les autres rivières, et on reconnaîtra que la terrasse de 10 mètres, qui précède immédiatement celle de 3 mètres, est celle sur laquelle se sont partout installés les hommes de l’époque magdalé- (1) J’appelle néolithique cette civilisation de silex taillés et de poterie sans pierre polie, que l’étude des alluvions de la Saône force à séparer de la pierre polie (V. Bull., 3e sér.; t. YI, p. 118 ; séance du 3 décembre 1877). 406 TARDY. — CLASSIFICATION DE LÉP. QUATERNAIRE. 15 avril mienne. Au-dessus vient la terrasse de 20 mètres, qui renferme encore des débris abondants de l’industrie humaine. Plus haut, enfin, se trouve la terrasse de 40 mètres qui, contient à Saint-Acheul des ha¬ ches parfaitement taillées. Puisque ces terrasses sont des parties d’une progression renfermant les terrasses actuelles, on peut admettre qu’elles ont été soumises aux mêmes lois d’une façon ininterrompue, et que, par conséquent, leur âge est calculable approximativement en partant des données fournies plus haut. De cette façon, l’âge de la terrasse de 10m sera compris entre les 23e et 27e siècles, celui de la terrasse de 20ra entre les 31e et 35e, celui de la terrasse de 40m entre les 39° et 43e. Les silex taillés de Saint- Acheul trouvés dans la moitié supérieure de cette dernière terrasse sont donc de la seconde moitié de la période corres¬ pondante de quatre siècles, c’est-à-dire de moins de quarante-et-un siècles avant Jésus-Christ. Il reste à démontrer que ces silex taillés sont bien la trace la plus ancienne laissée par l’Homme sur notre sol, et j’aurai prouvé la véra¬ cité scientifique du texte de la Yulgate, en même temps que j’aurai donné la classification de la période quaternaire. Au-dessus de la terrasse de 40 mètres se trouve celle de 80, au sein de laquelle on n’a rencontré jusqu’à ce jour aucun vestige de l’exis¬ tence de l’Homme, quoiqu’à cette époque il y ait eu de grands ani¬ maux sur notre sol. En effet c’est à ce niveau qu’il faut placer la faune de Montreuil près de Paris, tandis que c’est au niveau de la terrasse de 40m qu’il convient, je crois, de rapporter la faune de Saint-Germain- au-Mont-d’Or près de Lyon. Ces deux faunes sont un peu différentes, mais leurs différences ne sont pas assez tranchées pour qu’on ait été conduit de prime abord à les séparer profondément l’une de l’autre. La meilleure preuve en est dans l’opinion de celui de nos confrères qui a le mieux étudié l’ensemble du Bassin de Paris. Il aurait volon¬ tiers placé à un seul et même niveau Saint-Acheul et Montreuil, parce que, sans doute, la base de la terrasse de 80m se trouve à Montreuil former le sous-sol ancien de la terrasse de 4Qm, ainsi que je l’ai ob¬ servé autrefois. A cette époque, en 1869, on pouvait assez facilement, en comparant la grande sablière de Montreuil avec les sables exploités plus bas dans la plaine vers la route de Yincennes, reconnaître que ces deux formations n’étaient pas contemporaines. Au-dessus de la terrasse de 80ra on trouve celle de 160 ; celle-ci, comme la précédente, renferme encore une faune un peu différente de celles des époques suivantes dans le temps. Je crois cependant que ces différences ne sont pas assez tranchées pour expliquer à elles seules l’absence de l’Homme dans les terrasses plus élevées que celle de 40m. 1878. TARDY. — CLASSIFICATION DE l’ÉP. QUATERNAIRE. 407 Cette absence doit d’autant plus étonner que c’est justement dans ces hautes terrasses qu’on retrouve les espèces considérées comme plus méridionales. Au contraire, au moment où paraît l’Homme de Saint- Acheul, le Mammouth est le seul des grands Éléphants qui ait sur¬ vécu. L’Homme serait donc, pourrait-on croire, arrivé à une époque moins clémente et ferait ainsi exception aux lois paléontologiques; il obéirait à d’autres lois, qui le différencient essentiellement de l’ani¬ mal, dont il a pourtant les formes. Je crois que la faune de la terrasse de I60m doit être en partie celle de la brèche du fond de la grotte Saint-Jean à Santenay ; cependant je dois faire à ce sujet des réserves, car je ne connais pas assez bien l’al¬ titude de ce point pour en bien juger. Cette terrasse est aussi celle à laquelle appartient le lehm supérieur de la Bresse, celui qui ne ren¬ ferme que des Succinea et pas à' Hélix. Parmi les réserves à faire relativement à la grotte Saint-Jean, il en est une motivée sur ce fait que la brèche de la Pointe du Bois appar¬ tient à la terrasse de 320m. Or la distance entre ces deux localités est très-faible, ainsi que leur différence de niveau. Il convient donc de chercher ailleurs un type de la faune de 160 mètres. Au-dessus de la terrasse de 320m se trouve celle de 600, à laquelle appartient une brèche exploitée par M. Faisan à 590ra d’altitude envi¬ ron et dans laquelle il a reconnu la présence de ÏElephas meridiona- lis. Cet animal rattacherait ainsi la période des terrasses du Quater¬ naire à celle des alluvions anciennes du Pliocène. Entre ces deux époques, des terrasses et des alluvions anciennes à E. meridionalis, doit-on placer, comme l’a dit M.de Rosemont, la pé¬ riode des glaciers quaternaires, ou doit-on intercaler ces grands gla¬ ciers entre les diverses terrasses? Pour répondre à cette question, il faut, je crois, étudier la coupe que notre confrère a donnée dans le Bulletin (1). Tout d’abord, on peut remarquer que M. de Rosemont ne parle que des terrasses de 80m et au-dessous. La terrasse de 80m autour de Ge¬ nève doit se trouver vers l’altitude moyenne de 4oOm, si elle existe. Or il n’y a pas de plaines plates à ce niveau autour du lac de Genève, mais une vaste plaine très-ondulée, couverte d’alluvions, qui se main¬ tient vers ce niveau moyen. On peut donc, en toute raison, admettre l’existence de cette terrasse autour du lac. Il en résulte que, si les gla¬ ciers doivent être intercalés entre les terrasses, le front du glacier du Rhône se trouvait dès cette époque dans la vallée du Valais. Il se pourrait alors fort bien que dans la vallée de l’Isère les glaciers se fus- (1) Bull., -3e sér.; t. III. p. 482; 19 avril 1875. 408 TARDY. — CLASSIFICATION DE l’ÉP. QUATERNAIRE. 15 avril sent à cette même époque retirés en amont de Bellentre. L’étude de la vallée de la Tarentaise ne pourrait pas alors aider à trancher la ques¬ tion. En Bresse les terrasses sont postérieures aux glaciers de la grande extension, puisque, ainsi que je l’ai indiqué en juin 1877 (1), on re¬ trouve trois lehms superposés (2) reposant sur les dépôts glaciaires de la Bombes, à Yancia par exemple. Mais ces dépôts de lehm sont originaires de la vallée de la Saône et cessent vers Lyon, un peu à l’est de Miribel. A partir de Montluel on ne trouve plus que des argiles sans aucune coquille, ni Saccinée ni autre; rien n’indique la séparation des divers dépôts, en sorte qu’il est impossible de dire si les argiles qui recouvrent les dépôts glaciaires de Loyes, de Chazey ou de Lagnieu, sont de tel ou tel niveau. On ne peut donc ici résou¬ dre le problème posé par M. de Rosemont. En Italie, on trouve en face de la vallée de Suze, sur la colline de Turin, le lehm de la terrasse de 600m vers l’Eremo. Ce lehm fait dé¬ faut sur la moraine de Rivoli, au débouché de la vallée de Suze. On doit aussi remarquer que si tous ces lehms étaient postérieurs aux petites moraines d’Avigliana, ceux qui leur sont supérieurs en altitude auraient dû suffir, vu leur grande puissance à Cavaretto et à Rivoli, pour combler les lacs d’Avigliana et pour tout niveler sous un manteau uniforme. Pour ces diverses raisons, je crois devoir rester dans l’opinion que j’ai déjà exprimée dans le Bulletin en 1872, en donnant un premier aperçu sur l’époque quaternaire d’après mes observations aux environs de Turin (3). Un autre motif, tiré des lois paléontologiques, me semble encore mi¬ liter en faveur de l’intercalation des terrasses entre les diverses phases glaciaires de l’époque quaternaire. En effet on rencontre les ossements de YElephas meridionalis dans les alluvions anciennes, qui sont cer¬ tainement antérieures à la plus grande extension des glaciers quater¬ naires; ensuite on les retrouve dans diverses terrasses successives qua¬ ternaires. Il y aurait donc eu, en quelque sorte, en admettant que les glaciers et les terrasses soient deux époques successives, une récur ¬ rence de Y E. meridionalis, à moins, cependant, que les ossements Irouvés dans les assises quaternaires ne soient des débris remaniés et enlevés aux alluvions anciennes. Ce pourrait être le cas des gisements tels que celui de Montreuil, à cause de son altitude par rapport à celle de la Seine; mais ce ne peut pas être le cas de gisements du genre de (ï) Bull., 3e sér., t. V, p. 712 et s. (2) Le troisième, la terre rouge des tranchées de Margnolas, doit être autre chose qu'un lehm. (3) Bull., 2e sér., t. XXIX, p. 550 et s^. 1878. TARDY. — CLASSIFICATION DE LÉP. QUATERNAIRE. 409 celui qui m’a été indiqué par M. Faisan. Ici plus de doute possible, YE. meridionalis est bien du début de l’époque quaternaire. 11 me semble donc suffisamment démontré que, si nous n’avons pas une preuve absolue de l’intercalation des glaciers entre chaque ter¬ rasse, l’hypothèse de la succession de ces deux régimes est inadmissi¬ ble en maintes circonstances, tandis que le système de l’intercalation satisfait à tous les faits connus. Il est vrai que l’intercalation d’une terrasse entre chaque groupe de moraines oblige à modifier sur un grand nombre de points les idées admises. Ainsi, pour en citer un exemple qui rend hommage à la science et à la perspicacité d’un de nos plus regrettés confrères, il faut admettre, avec Éd. Lartet, que l’époque quaternaire glaciaire avait un climat doux et très-égal, pro¬ pre à la vie des grands Mammifères. En effet, que devait être un climat dont les fleuves pouvaient à un moment donné avoir des crues de près de 3001U de haut? C’est le cas de la terrasse de 600m dans la région de la Saône; car à cette époque le plateau de la Bresse, dont l’altitude ne dépasse guère 300lïX au- dessus de la mer actuelle, existait déjà ; il y avait ainsi 300in de hau¬ teur d’eaux limoneuses sur la Bresse, c’est-à-dire d’eaux de pluie ayant lavé les plateaux (I). Mais, dira-t-on probablement, si les eaux ont atteint le niveau de 600ra, comme l’indiquent les dépôts de lehm situés à cette haute alti¬ tude, les eaux se sont maintenues à ce niveau jusqu’à leur brusque abaissement au niveau de la terrasse suivante de 320m. Cette manière de concevoir les choses ne s’accorde pas avec les faits quej’aiobservés, et ici encore je ne puis partager l’opinion de M. Belgrand. En effet, nous avons vu que l’intercalation des terrasses et des groupes de mo¬ raines est la solution la plus satisfaisante. Or le groupe de moraines qui doit s’intercaler entre la terrasse de 600m et celle de 320m est con¬ stitué en Italie par les moraines de Rivoli, et en Bresse entre la terrasse de 320m et celle de 160IB existe le groupe formé par les mo¬ raines de Loyes, de Chazey et de Lagnieu, et par une autre plus en amont (2). Ces deux dernières reposent sur une alluvion qui n’est qu’à 20m au plus au-dessus du fleuve actuel. Il résulte de cette si¬ tuation que l’érosion de tous les dépôts antérieurs de la vallée du Rhône s’est produite entre la terrasse de 320m et celle de I60m, c’est- à-dire entre l’époque de la moraine de Loyes et celle des moraines de Chazey et de Lagnieu. Pour que cette puissante érosion ait pu se faire, il faut, de toute (1) Voir infrà la note du tableau final de V Essai suivant. (2) V. la note (1) ci-dessus. 410 TA RD Y. — CLASSIFICATION DE l’ÉP. QUATERNAIRE. 15 avril nécessité, que la mer se soit abaissée presque au niveau actuel ; en sorte que le niveau des eaux a passé successivement du niveau de 320m à celui de 20ra au-dessus du niveau actuel, pour revenir ensuite à celui de 160m. Ce régime, qui paraît si extraordinaire au premier abord, est cependant le seul qui puisse expliquer la succession des dépôts er¬ ratiques de la Bresse. En effet, sur la moraine proprement dite, celle dont l’aspect est à peu près identique avec celui des moraines ac¬ tuelles, on trouve ce que j’ai appelé une moraine de chute, tombée de glaciers flottants. Ce dépôt, assez difficile à expliquer sans l’interca¬ lation des terrasses, trouve une explication facile dans cette théorie : c’est le produit de la fusion du glacier lorsque celui-ci a été soulevé par le niveau croissant des eaux. L’époque quaternaire a donc été une époque de grandes oscilla¬ tions tendant vers un minimum dont on peut à peine, à notre époque, deviner l’amplitude. Mais cela n’indique pas quel fut le régime clima¬ térique ou météorologique de cette époque. Le défaut de fossiles avant la terrasse de 160m, leur absence complète dans tous les lehms argi¬ leux de la vallée du Rhône, empêchent d’étudier le régime d’une ter¬ rasse en particulier en dehors de la région parcourue par les eaux de la Saône. Mais dans la zone soumise à l’influence de cette rivière, on trouve, même dans des limons très-gras ressemblant beaucoup à ceux du Rhône, des fossiles qui permettent de suivre une terrasse et les dé¬ pôts de son époque. C’est ainsi que sur les deux versants du promontoire bressan qui se termine au sud à Lyon, notamment à La Pape, on voit dans les lehms du niveau de 80111 des Hélix déterminés par M. Tournouër, dont j’ai déjà donné les noms, en attendant une monographie des coquilles quaternaires des environs de Lyon. Ces Hélix, qu’on ne rencontre jamais dans le lehrn à Succinées de 160m, commencent à se montrer à 110m environ au-dessus du fleuve, puis deviennent très-abondants au niveau de la terrasse de 80m; au-dessous on les retrouve encore, mais généralement brisés ou roulés, ce qui montre qu’ils ont été remaniés et que leur âge ne dépasse pas les limites de la terrasse de 8Qm. A l’époque de ces Hélix, ainsi que cela ressort de ce que j’ai dit précédemment, la terrasse se formait vers 80m au-dessus du fleuve actuel, dont le niveau indique à très -peu près celui du lit ancien à l’époque de cette terrasse. Il y avait donc à cette époque environ 80m d’eau vers Lyon dans le lit du Rhône lors des hautes eaux moyennes. En effet, ainsi que je l’ai déjà dit au sujet des terrasses de 12 à 17m et de 20 à 29m, c’est le moment où, dans nos cours d’eaux actuels, se forment les terrasses. Mais, outre ces niveaux déjà élevés de 80m, il y avait des 1878. TARDY. — CLASSIFICATION DE L’ÉP. QUATERNAIRE. 411 crues extraordinaires de liOa\ dont ont été victimes les Hélix enva¬ sés à La Pape. Ces chiffres doivent de prime abord paraître bien extra¬ ordinaires ; mais quand on les compare au régime actuel de nos fleuves, on trouve une singulière harmonie entre ces données d’âges si divers. Ainsi, il existe le même rapport entre les hautes crues annuelles de la Saône et ses crues extraordinaires, qu’entre les deux niveaux de 80 et de 110m. Cette harmonie me semble prouver, à elle seule, que les faits sont bien interprétés et que notre époque est bien la suite du régime quaternaire. Il me paraît donc que je ne me suis pas trop avancé en concluant que la durée des oscillations a dû être à peu près la même pendant toute la période qui s’est écoulée entre l’Homme de Saint- Acheul et nous, puisque, durant l’époque où l’on peut à peu près saisir les mouvements oscillatoires du sol, ceux-ci semblent éprouver un ralentissement. Il semble aussi que, pour obtenir la climatologie d’une des phases de l’époque quaternaire, par exemple pour obtenir le débit du fleuve et la quantité de pluie, il suffise de multiplier les données de l’obser¬ vation actuelle par le rapport entre les hautes eaux moyennes an¬ nuelles de nos cours d’eaux et les hauteurs des anciennes terrasses aux mêmes lieux. Ce procédé si simple en apparence peut-il donner des résultats bien exacts? Je n’entreprendrai pas de le prouver, ni d’établir par des calculs directs le débit de nos fleuves quaternaires, quoique ce1 soit par une tentative de ce genre que j’aie débuté dans mes études sur cette époque géologique, et que celle-ci m’ait valu la bien¬ veillante sympathie de mes savants confrères. J’ai dit jusqu’ici que la mer et nos cours d’eaux étaient revenus entre chaque terrasse à leur zéro, soit d’altitude, soit d’étiage, de l’époque actuelle. Cette manière de m’exprimer n’était pas exacte. En effet, on trouve dans plusieurs vallées des alluvions quaternaires pro¬ fondes, qui se prolongent verticalement bien au-dessous de l’étiage ac¬ tuel. L’un des meilleurs exemples à citer, parce qu’il est daté, est fourni par les alluvions inférieures de la plaine de Grenelle-Paris, qui ont livré à M. Martin divers objets archéologiques permettant de fixer l’époque à laquelle le lit de la Seine occupait ce point. Ici, pourra-t-on dire, il n’y a qu’un simple déplacement du lit ; mais cependant quelle est l’ori¬ gine des sables qu’on retire dans ces carrières bien au-dessous de l’étiage des basses eaux, sinon des alluvions abandonnées sur la rive convexe par un courant dont le lit principal était bien plus profond. Ce lit, pour son érosion, a exigé un exhaussement du sol un peu plus considérable que celui que l’on constate aujourd’hui. Il en est de même et sur une plus grande échelle dans le bassin du Rhône. Tous les son¬ dages faits pour l’établissement des ponts indiquent une grande pro- 412 TARDY. — CLASSIFICATION DE l’ÉP. QUATERNAIRE. lo avril fondeur d'alluvions, et celle-ci indique une érosion plus profonde que le niveau actuel. On pourrait supposer qu’étant à une époque éloignée du dernier maximum de l’affaissement du sol, ces alluvions peuvent avoir été déposées durant la dernière période d’affaissement. Les monuments construits depuis la conquête de la Gaule par les Romains prouvent que le lit n’a presque pas changé depuis cette époque, soit dans la vallée du Rhône, soit dans celle de la Seine, etc. Les alluvions profondes remplissant d’anciens lits sont donc d’une époque antérieure à la conquête romaine. Elles sont dans la plaine de Grenelle, en partie au moins, contemporaines de l’Homme quater¬ naire; mais sur la rivière d’Ain, au Pont-d’Ain par exemple, elles peuvent bien êLre de l’époque de la première grande érosion quater¬ naire, c’est-à-dire de l’époque qui sépare les hautes terrasses de 320m et de 160m. En effet, c’est sur des alluvions déjà nivelées dans la vallée de l’Ain, que reposent les dépôts morainiques de Chazey. Ces alluvions ont au Pont-d’Ain environ 18 mètres de profondeur; ce qui indique que l’exhaussement du sol à intercaler entre les deux terrasses de 320ra et de 160ra a dû atteindre sur notre littoral et amener à la surface des points situés à 18m au-dessous du zéro actuel. Ainsi, s’il y a eu depuis le début de l’époque des grandes terrasses diminution dans les hauteurs successives des maxima d’affaissement, il y a eu aussi, d’autre part, diminution dans les profondeurs des maxima d’exhaussement (je devrais dire : dans les hauteurs des maxima d’exhaussement; mais je mesure ces maxima par des profon¬ deurs d’alluvions). L’érosion du lit du lleuve a été d’environ 18m au-dessous du lit ac¬ tuel, à l’époque qui précède la moraine de Chazey. D’après ce que j’ai dit précédemment, le remplissage de la vallée a été de près de 20ra au- dessus de son étiage actuel, avant l’arrivée de cette moraine. II y a donc eu une oscillation de40m d’affaissement environ entre l’exhausse¬ ment qui sépare la moraine de Loyes de celle de Chazey et le dépôt de celle-ci. La moraine de Loyes repose de même sur une alluvion qui n’est pas le produit du torrent de son glacier, puisque le courant de l’alluvion immédiatement en contact avec le glaciaire venait du Sud-Est, tandis que l’alluvion inférieure indique un courant venu du Nord. La posi¬ tion successivement abaissée des quatre moraines du groupe montre qu’on ne peut les classer de part et d’autre du maximum qui sépare les deux terrasses de 320“* et de 160m. En effet, pendant l’exhaussement des eaux, cet exhaussement eût soulevé le glacier et il n’aurait pas pu se former de moraine. Il est donc nécessaire de placer ces quatre mo¬ raines entre la terrasse de 320m et le maximum d’émersion du sol. 1878- TARDY. — CLASSIFICATION DE l’ÉP. QUATERNAIRE. 413 La position des deux moraines de Loyes et de Chazey sur des allu- vions formées avant leur dépôt est une preuve que chaque moraine suit une oscillation spéciale et se trouve correspondre au point mort qui sépare un affaissement d’un exhaussement. Or une moraine ne se forme que quand un glacier est stationnaire, c’est-à-dire n’avance ni ne recule. De là on peut conclure que les glaciers avancent pendant l’affaissement des continents et reculent pendant leur exhaussement. Cette conclusion se trouvant être en accord avec les faits observés de nos jours dans les Alpes et dans le Caucase, on peut dire que la théo¬ rie ci-dessus est vraie. En effet on doit se rappeler que depuis un demi- siècle environ notre sol s’exhausse, ainsi que je l’ai indiqué ci-dessus. Le groupement des moraines par série de 4 est un fait très-constant; toutefois, il faut assez souvent de patientes recherches pour les trou¬ ver toutes les quatre. Ainsi, sur le plateau de la Dombes je n’ai pu les indiquer toutes, parce que deux seulement sont connues. La plus an¬ cienne est celle de Lyon; puis vient celle de Vancia, qui serait restée inconnue sans les travaux du fort. Les deux autres peuvent se deviner au relief du sol, mais on ne sera certain de leur position que lorsque des travaux les auront mises au jour. L’une doit se trouver vers Mar- gnolas ou Faramans, et l’autre forme sans doute le sommet sud-est du plateau de la Dombes. On peut encore citer comme exemples de ces groupes de moraines les quatre moraines d’Avigliana, à l’ouest de Turin, les quatre crêtes de la moraine de Rivoli au-dessus d’Alpignano, les moraines de la vallée de La Mure à Vizille, qui retiennent quatre lacs, et un grand nombre d’autres, tant en France que dans la Haute-Italie. Ce groupe¬ ment par quatre est donc une loi de la nature, qui indique qu’entre une terrasse et le maximum d’émersion qui la suit, il y a quatre oscil¬ lations secondaires, concourant au but final. Ces oscillations secondaires, intimement unies aux oscillations prin¬ cipales, n’ont rien d’étonnant dans la nature, et l’astronomie en four¬ nit maintes preuves, par exemple dans les mouvements de l’axe de la Terre : précessions des équinoxes et nutations. L’époque actuelle étant, à n’en pas douter, la suite de l’époque qua¬ ternaire, il m’a paru intéressant de rechercher à notre époque la du¬ rée de ces diverses phases secondaires qui s’intercalent dans une os¬ cillation entière de huit siècles de durée, ainsi que je l’ai dit en commençant. L’intercalation des quatre moraines dans une demi-oscillation pri¬ maire nécessite, à mon avis, quatre mouvements d’affaissement du sol ayant précédé ces quatre moraines, et quatre oscillations ascendantes contemporaines du retrait de leurs glaciers. 414 TARDY. — CLASSIFICATION DE LÉP. QUATERNAIRE. Jo avril En outre, la moraine de Loyes ne peut avoir été contemporaine du maximum d’affaissement de la terrasse de 320m; donc il faut ajouter aux exhaussements du sol qui suivent les quatre moraines, un cin¬ quième qui clôt lepoque de la terrasse de 320^ (1). On aura ainsi, entre le maximum d’une terrasse et le maximum d’exhaussement qui la suit, neuf phases simples, 4 ascendantes et 5 descendantes. En supposant ces phases simples égales entre elles, ce qui, sans être vrai, ne doit pas s’éloigner beaucoup de la vérité, on aura la durée de chacune en divisant la durée de la demi-oscillation primaire par 9. A notre époque, si les choses se passent comme au début de l’époque quaternaire, un glacier doit avancer pendant ~ ans , soit pendant 46 ans environ, et reculer ensuite durant la même période de temps, y compris la demi-durée de chaque point mort. Depuis que le niveau des terrasses s’est abaissé suffisamment pour ne plus nuire à la régularité de la formation des moraines, il a dû se former, outre les quatre moraines précédemment indiquées, une cin¬ quième au moment de l’affaissement maximum correspondant à chaque terrasse. De plus, les quatre moraines de chaque phase an¬ cienne ne correspondant qu’à une demi-oscillation, il doit y avoir, pour la régularité du phénomène, quatre autres moraines dans la seconde moitié d’une oscillation entière. Chacune de ces phases entières com¬ prend donc neuf moraines, qui doivent, au moins depuis le début de l’époque moderne, s’étager dans les hautes vallées de nos montagnes. La moraine qui correspond au maximum d’affaissement devant être plus considérable que les autres et plus avancée, parce qu’elle est poussée par un glacier plus considérable, doit encore aider à l’enche¬ vêtrement que l’on observe dans les Alpes et qui rend une étude de détail impossible. D’après les faits généralement connus , on peut supposer que nous sommes en ce moment soit dans la première, soit dans la troi¬ sième phase de 46 ans de durée qui suit un maximum d’immersion. Pour préciser davantage, il faudrait pouvoir comparer entre eux les (1) On peut facilement se rendre compte de la nécessité de cet exhaussement intercalé entre la terrasse et la première moraine du groupe suivant, en étudiant la coupe de Loyes. D’abord, prenant les nos impairs pour indiquer les affaissements du sol et les nos pairs pour les exhaussements, le n° 1 correspond à la terrasse; pour le dépôt de l’alluvion qui est sous la moraine, il faut une érosion, donc un exhaussement, 2; ensuite le dépôt des cailloux se fait au début de l’affaissement 3, la moraine arrive pendant cet affaissement 3, et à la fin de celui-ci se produit le dépôt si singulier qui flanque cette moraine à l’ouest et la masque dans le chemin creux de La Croizette. L’exhaussement 4 vient après, qui relève la vallée jusqu’à 50m en contre-bas de la vallée actuelle, avant le dépôt des alluvions et de la mo¬ raine de Chazey. 1878. TARD Y. — CLASSIFICATION DE L’ÉP. QUATERNAIRE. 415 mouvements des glaciers, les inondations des rivières et les variations de niveau de nos côtes, depuis environ un siècle. Bien des éléments nécessaires pour cette comparaison me manquant, je me bornerai à rechercher les probabilités auxquelles j’étais arrivé lors de la publica¬ tion de mes études sur le Quaternaire de la Haute-Italie. D’abord, le nombre rond que j’avais indiqué ou du moins laissé soupçonner dans mon tableau final (1), est erroné, puisqu’en supposant le maximum d’affaissement en 1800, le maximum suivant ne peut ar¬ river qu’en 1892, ce qui nous placerait à l’époque de l’avancement des glaciers, tandis que, au contraire, ils reculent partout. Mais il faut re¬ marquer que dans cette première étude je n’ai donné que des nombres ronds de siècles. Maintenant, si je cherche à préciser davantage le point où nous sommes, je remarque, d’après les dates indiquées par M. Ch. Grad, que les glaciers des Alpes reculent depuis plus de 27 ans, En admettant le nombre rond de 30 ans, on aura pour la date du maximum le plus voisin l’année 1848, et pour le début de l’exhausse¬ ment précédent l’année 1756. Quelle est de ces deux dates celle de l’affaissement maximum d’une oscillation principale? D’après la der¬ nière date, l’affaissement précédent aurait eu lieu en 926, et l’affaisse¬ ment secondaire postérieur en 1018. Or nous savons par les monuments de Ravenne (le dernier pavé de San-Vitale étant du 11e siècle) que le sol a cessé d’être couvert par la mer vers le début de ce siècle. An¬ térieurement, la station du lac de Yarèse dont j’ai parlé en 1872 indique une date d’immersion postérieure au 1er siècle de notre ère. Or les deux dates correspondant au maxima de 18i8 et de 1756 sont 188 et 96 ; la plus rapprochée de nous paraît encore ici la meilleure. D’après la date de 1848, qui semble ainsi ne pas s’éloigner beaucoup de la vérité, on peut établir la double série suivante de dates pour les divers maxima d’immersion et d’émersion des oscillations passées : APRÈS J.-C. AVANT J.-C. Affaissements . . 1848 — 1018 — 188 — 642 — 1472 — 2302 — 3132 — 3962 Exhaussements. — 1433 — 603 — 227 — 1057 — 1887 — 2717 — 3547 — La série supérieure de ces dates indique l’âge des terrasses. Parmi ces dates, celle de 1848 est à peu près à égale distance des deux plus grandes crues du siècle dans notre bassin. L’année 1433 correspond assez bien à l’abandon des plateaux cultivés de l’Aubrac. La date de 1018 est en accord, ainsi que je l’ai dit ci-dessus, avec les observations faites à Ravenne. Celle de 188 répond assez bien aux données du lac. de Yarèse. Ensuite, parmi les dates antérieures à J.-C., celle de 1057 (1) JiuU., 2e sér.: t. XXIX, p. 568. 416 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril correspond très-bien aux indications fournies par MM. Chabas et F. Lenormant relativement à la disparition des Éléphants des plaines de la Ninivie. La date de 2302 coïncide à peu près avec l’époque assi¬ gnée par Moïse au Déluge (texte de la Yulgate). Enfin, la dernière, 3962, est aussi voisine que possible de la première date de la Yul¬ gate. On peut à peu près dire que c’est là une exactitude suffisante: cependant, si on tenait compte du ralentissement indiqué par les mi¬ grations des peuples, qui sont évidemment des résultantes des oscilla¬ tions des continents, on trouverait certainement des dates encore plus concordantes. En résumé, l’époque quaternaire ne forme avec l’époque moderne •qu’une seule et même période, soumise à des lois d’oscillations bien définies. Ces oscillations, comme un grand nombre de mouvements as¬ tronomiques, sont associées avec d'autres oscillations plus faibles, concordantes avec les premières et en nombre déterminé. Les oscilla¬ tions, qui au début de l’époque quaternaire avaient une grande éten¬ due, ont perdu progressivement cette étendue et tendent vers un état de repos. Ce qui sépare l’époque quaternaire de l’époque actuelle, est un fait géologique peu important (1), qui aurait passé inaperçu sans la disposi¬ tion des alluvions quaternaires de la Bresse. Celles-ci, déposées par des courants venus du Sud, ont été remaniées par un courant venant du Nord, entre l’époque du Renne et l’époque néolithique. Ce régime à oscillations fréquentes et multiples, de courte durée, peut paraître de prime abord contraire à toutes les probabilités; aussi, pour montrer qu’il n’est pas en désaccord avec les lois de la nature, je vais étudier à ce point de vue toute la série des assises de la Bresse, et profiter de cette occasion pour fixer leur âge géologique. Essai sur les oscillations des époques miocène, pliocène et quaternaire, par M. Tardy (2). Dans un important travail sur la géologie du Haut-Comtat-Yenais- sin, M. Fontannes a parlé très en détail, l’année dernière, des forma¬ tions tertiaires de cette partie moyenne du bassin du Rhône. (1) Ce fait, peu important quant aux dépôts qu’il a abandonnés et aux traces qu’il a laissées, a une grande importance théorique au point de vue de la science pure, car on le retrouve à d’autres époques. (2) Communication faite à la séance du Ier avril 1878. V. sup., p. 392. 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOG. ET QUATERNAIRES. 417 A la base de la série incontestablement tertiaire, il cite, au-dessus d’une assise de poudingues, une alluvion à dents de Lamna. Cette alluvion est marine, mais jusqu’ici tous les dépôts renfermant des dents de Lamna me paraissent placés dans de telles conditions qu’on est autorisé à les regarder comme des dépôts côtiers. Cette alluvion, adossée auprès de Saint-Paul-Trois-Châteaux aux montagnes qui cou¬ pent la vallée du Rhône vers Donzère et Viviers, indique probable¬ ment un rivage de la mer à une époque intermédiaire entre les pou¬ dingues et les molasses à Scutella Paulemis . Partout où l’on a pu déterminer avec quelque précision l’âge des formations erratiques miocènes, on a été conduit à les placer au niveau des assises de pou¬ dingues de la colline de Turin, et dans toutes les régions où l’on a rencontré des assises de cet âge, on les a trouvées associées à des dé¬ pôts erratiques. Il me semble donc rationnel de penser que le poudingue de la col¬ line de Saint-Paul-Trois-Châteaux est aussi, à cause de sa position stratigraphique, du même âge que ceux de Barrême, des environs de Turin, du pourtour du Jura, etc.; c’est-à-dire immédiatement infé¬ rieur à la zone à Hélix Ramondi. Sur cette dernière zone, partout où elle est recouverte par un dépôt marin, on voit aussi celui-ci prendre le faciès et les caractères des molasses; or, vers Saint-Paul, T alluvion à dents de Lamna est intercalée entre des poudingues miocènes et des molasses ; je crois donc pouvoir, sans crainte de me tromper, en faire un équivalent de la zone à Hélix Ramondi et dire qu’elle indique le rivage de la mer à cette époque. D’après les coupes données par M. Fontannes, ces couches plongent à peu près vers l’est-nord-est, soit dans la même direction que l’ensemble des couches secondaires ob¬ servées par la Société dans les Basses-Alpes en 1872. Grâce à un supplément d’informations que m’a fourni très-obligeam¬ ment M. Fontannes, je puis ajouter qu’il y a presque identité entre, les formations secondaires des Basses-Alpes et les formations tertiaires du Haut-Comtat quant à leurs dislocations. Les failles qui découpent les terrains des Basses-Alpes se retrouvent dans le Haut-Comtat, où elles sont postérieures à l’ alluvion à Hélix Ramondi. Néanmoins, on peut remarquer que des couches à H. Ramondi ont été signalées, il y a déjà longtemps, par M. É. Benoît, à Coligny (Ain), au pied de la grande falaise du Jura qui regarde la Bresse. Ces assises de calcaire blanc crayeux, avec des lits de silex, s’appuient, notamment entre Coligny et la gare du chemin de fer, contre un grand éboule- ment tombé du haut de la falaise et renversé. La falaise jurassi¬ que de la Bresse est donc plus ancienne que le mouvement qui a dérangé les assises des molasses à Saint-Paul-Trois-Châteaux, ainsi 27 418 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril que l’alluvion à dents de Larnna sur laquelle celles-ci reposent. Par la nature même de leur faune, ces assises à Hélix Ramondi prouvent que les régions quelles occupent étaient des continents et des bassins d’eau douce plus élevés que le niveau des mers. Indiquer à quelle altitude se trouve aujourd’hui le niveau de l’ancienne mer me semble possible, vu le nombre déjà considérable de points où l’on a reconnu la présence de ces assises continentales. Parmi ces points il convient de citer Coligny et la forêt de Yillers- Cotterets, où l’on trouve d’une part la faune déjà citée par M. Benoît (Hélix Ramondi et Cerithium Lamarcki), et d’autre part celle des meulières de Beauce, qui est, je crois, considérée comme synchro¬ nique. Cependant il importe de faire ressortir que ces assises peu épaisses représentent une époque assez longue et fort peu connue. En effet, j’ai pu en 1869 observer au nord de Saint-Leu-Taverny, à l’ouest d’une carrière de grès, dans un chemin neuf qui montait sur le plateau de Taverny à travers la forêt de Montmorency, vers le fort des Anglais, une coupe de la série des Meulières depuis la partie supé¬ rieure des sables de Fontainebleau. On voyait dans cette coupe, repo¬ sant sur les grès ou sables blancs, un lit de grès rouge cimenté par de l’oxyde de fer, produit, sans doute, par l’action du lac tertiaire. Au-des¬ sus venait une couche d’un calcaire siliceux, nankin, ocreux, compacte, avec Potamides Lamarcki seul, et recouverte par un calcaire ou meu¬ lière d’une pâte analogue à celle de la couche précédente, ne contenant que des graines de Chara et des Planorbes. Enfin, après une certaine épaisseur de meulière grenue, d’une teinte plus claire que la précé¬ dente et sans fossiles, on trouvait les vraies meulières de Montmo¬ rency. Celles-ci, en plaquettes mal délitées, sont, en ce point très- élevé, d’une faible puissance, mais vers le nord-est elles prennent une plus grande épaisseur et sont remplies, surtout à leur surface supé¬ rieure, de graines de Chara, de Planorbes et de grosses Limnées. Du côté de Saint-Prix, vers la tour de M. Double, on exploitait à la même époque des meulières présentant une coupe un peu différente : sous un Diluvium assez intéressant à cause de ses allures bizarres, on trouvait des meulières à Limnées et autres fossiles, ressemblant, comme toutes les autres de la surface, à des cargneules du Trias aux cavités bourrées d’argile. Au-dessous de ces meulières, au lieu du calcaire siliceux compacte, dur au toucher, de la coupe précédente, on voyait des argiles d’abord exemptes de meulières, puis, un peu plus bas, rem¬ plies de blocs anguleux, souvent tranchants, en sorte qu’on était tenté de croire que les argiles n’avaient pénétré au milieu de ce tas de pierres cassées que par infiltration. Parmi ces blocs anguleux, on ramassait vers la base des morceaux assez épais d'un calcaire siliceux 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOG., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 419 très-compacte, couverts, sur une de leurs faces, d’empreintes très-par¬ faites de Cerithium Lamarcki. Ces blocs viennent, d’après la coupe précédente, de la base du système des meulières, et les argiles, ainsi que le cassage des blocs à Potamides, sont postérieures à la formation de ces assises, mais inférieures à la couche des meulières à Limnées (1). Dans cette situation, les argiles et les meulières cassées occupent la place des poudingues de Barrême et de plusieurs autres régions, et sans doute aussi celle des conglomérats striés de la colline de Turin. Dans le département de l’Ain, au nord de Coligny, ou trouve aussi çà et là des blocs d’un calcaire blanc très-analogue à celui de Coligny. Est-ce le résultat d’un phénomène du même genre que celui qui a pro¬ duit le cassage des meulières des argiles versicolores de la forêt de Montmorency? On ne peut le dire; mais on serait tenté de le croire, envoyant les rapports entre ces calcaires blancs crayeux et d’autres poudingues situés plus au sud. Les meulières dites de Montmorency devraient ainsi se diviser au moins en trois assises : l’une, la couche à Potamides, antérieure très- probablement à toute la série erratique miocène; une autre formée des argiles et des meulières brisées, correspondant à la série erratique; enlin, la troisième, supérieure à ce système, formée de meulières à Limnées et correspondant à la série de X Hélix Ramondi, située au bord des grands lacs, au pied des montagnes de notre pays. S’il en est ainsi et si l’assise supérieure existe à Yillers-Cotterets, au nord-est de Paris, elle y serait à la même altitude environ que la couche à Hélix de Coli¬ gny, c’est-à-dire à 25Qni au-dessus de la mer. C’est aussi à très-peu près l’altitude d’un autre gisement situé plus au sud, vers Bourg. Au-dessus des assises à Hélix Ramondi de notre pays on trouve des molasses. De même, dans le Haut-Comtat M. Fontannes indique sur l’assise à dents de Lamna les molasses à Scutella Paulensis. D’après les diverses indications publiées parM. Fontannes, il me semble qu’on peut sans beaucoup d’erreur rattacher à ce niveau les molasses décrites par M. É. Benoît sous le nom de molasses bleues des Usses et de Saint- Martin-de-Bavel. Ces molasses indiquent déjà par leur faune une mer profonde. Il y a donc eu depuis l’époque de X Hélix Ramondi un grand changement, et tandis que la Bresse et plusieurs grandes vallées étaient occupées par des lacs à l’époque de X H. Ramondi, la mer oc¬ cupa ensuite toutes ces plaines. 11 y a donc eu un affaissement et une pénétration des eaux de la mer dans les lacs pour rétablir l’équilibre. La cessation ou la diminution des pluies qui alimentaient ces grands (1) M. Potier met en doute la superposition des meulières à Limnées; c’est un point à vérifier sur le terrain. 420 TARD Y. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril lacs aurait du reste conduit à peu près au même résultat. L’une ou l’autre de ces deux solutions est admissible, car les deux dépôts ma¬ rins et lacustres ont encore aujourd’hui à peu près la même altitude sur tout le pourtour du Jura méridional. Cette altitude uniforme pour ces deux dépôts successifs, l’un lacustre et l’autre marin, semble même indiquer pour notre région un changement dû surtout à la cessation des pluies, puisque notre pays n’a pas été affecté par des disloca¬ tions postérieures considérables. Il n’en a pas été de même dans le Haut-Comtat : en effet, d’après les coupes de M. Fontannes, il y a superposition des assises à Scutella Paulensis sur celles à dents de Lamna; il y a donc eu un affaissement bien évident, et, comme je l’ai indiqué plus haut, ces couches ont été disloquées. Dans le Haut-Comtat, au-dessus des assises à Scutelles on trouve d’autres molasses à Pecten benedictus et Echinolcimpas. Il me semble que ces fossiles indiquent plutôt un accroissement de profondeur de la mer, et pour cette raison je rapprocherai cette assise des molasses grises marines, qui présentent la même faune que les molasses bleues, mais qui leur sont supérieures, au dire de M. É. Benoît dans son étude sur la région du Rhône et des Usses. C’est à ce niveau que doivent se placer, je crois, les sables compactes qu’on voit à Priay au niveau de l’Ain et à la base de ce monticule que j’ai toujours considéré comme la barre formée à son embouchure par cette rivière à cette époque. Au-dessus de ces molasses de Priay on trouve un banc calcaire qui couronne la barre et en indique la fin ; c’est donc la marque d’un changement de régime. Il en est de même des débris d’une assise cal¬ caire que M. Fontannes signale au sommet de la colline de Saint- Paul-Trois-Châteaux, à 306m d’altitude. En effet, entre ces dernières couches de molasses et les grès à Terebratulina calathiscus, il y a une profonde lacune et une grande dislocation de nos massifs montagneux. Ainsi que je l’ai déjà dit, c’est entre les barres de Priay et de Yaram- bon que se place le soulèvement du Haut-Jura. Le changementde régime indiqué par les assises calcaires de Priay et de la colline de Saint-Paul semble avoir été un mouvement d’oscillation ascendante du sol. Cela expliquerait pourquoi MM. A. Favre et É. Be¬ noît ne peuvent s’entendre sur la nature du dépôt des molasses grises. Le soulèvement ayant été trop faible pour refouler la mer plus loin que le bassin étudié par M. Benoît, celui-ci ne constate que des assises marines, tandis que M. Favre reconnaît à Genève une intercalation d’assises d’eau douce ou d’estuaires. Cet exhaussement a du reste été de courte durée; car, sauf la nature minéralogique du dépôt, on n’en trouve pas d’autre trace, ni dans la Bresse vers Priay, ni dans le Haut-Comtat. Au-dessus de ces assises vient, je crois, se placer le grès 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 421 coquillier de la Suisse, de la Savoie et de Saint-Laurent-Grand-Vaux dans le Jura. Ce dernier gisement, situé aujourd’hui à 8Q0in d’altitude, c’est-à- dire à au moins 5Q0m plus haut que les dépôts du meme âge de la Sa¬ voie, indique une dislocation considérable, qui se placerait au niveau des molasses à débris de fossiles du bassin des Usses, ainsi que je l’ai déjà prouvé. Partout où on constate ce grand mouvement de dislocation, soit dans les Basses-Alpes, soit dans le Haut-Comtat, soit dans le Haut- Jura, il présente à peu près les mêmes caractères, en sorte qu’on est de prime abord tenté de le considérer comme d’un âge unique dans toutes ces régions diverses. Ce qui semble le plus intéressant, c’est que les lignes de plus grande pente de ces diverses parties segmentées se dirigent toutes vers le massif nord-ouest des Alpes, en sorte qu’on se¬ rait en droit de supposer que c’est à cette grande dislocation qu’est dû l’étirage des protogines du Mont-Blanc. Cette conclusion, tout à fait d’accord avec les expériences de M. Daubrée, permet de fixer l’âge de l’écrasement des masses schisteuses du Mont-Blanc par une puis¬ sante poussée venue de l’ouest du bassin de la Saône et du Rhône. Cela n’empêcherait pas les débuts de cet écrasement d’être d’une date antérieure à l’époque crétacée; car, ainsi que je l’ai fait remarquer à propos du Crétacé de Saint-Hilaire, près de Châlon-sur-Saône, les couches sont versées vers l’est et les failles plongent vers l’ouest. Ce grand mouvement, auquel est dû le soulèvement du Haut-Jura, a aussi émergé les plaines de la Savoie, puisque sur les dernières as¬ sises de molasses à débris de fossiles on trouve des marnes d’eau douce. Mais à cette époque la mer existait encore en Bresse et y avait même un niveau plus élevé qu’auparavant. C’est dans cette mer que se sont formées les barres de Lagnieu et de Varambon, qui indiquent un niveau situé à plus de 300m d’altitude, actuelle, c’est-à-dire à plus de 5Qm au-dessus du niveau de la barre de Priay. A l’époque quaternaire, ainsi que je l’ai démontré plus haut, les glaciers ont avancé avec la mer et reculé avec elle, il en était déjà de même à l’époque miocène, puisqu’on trouve empâtés dans les assises supérieures de grès de la barre de Varambon, des cailloux polyédri¬ ques qui n’ont pas été roulés et qui, par leur position en dehors de la barre, sont évidemment le produit d’un transport sur radeau. Ce transport ne peut être attribué à l’Homme, car celui-ci n’existait pas encore. En effet, bien que ce soit à ce niveau que se rapporte le silex que j’ai rapporté d’Aurillac, et que tous les archéologues l’aient cru taillé, j’ai déjà montré qu’il n’a été trouvé de prétendus silex taillés ter¬ tiaires qu’à des époques de formations erratiques : soit à l’époque des- 422 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril glaciers de la colline de Turin, soit à l’époque du dépôt erratique de Varambon et de Raubbe, soit encore à l’époque des glaciers pliocènes. Quant à l’Homme de Savone, tous ceux qui ont vu les marnes plio¬ cènes de Biot, de Nice, etc., savent combien il doit être difficile de distinguer un glissement de l’état naturel. Il en est de même de l’Homme des molasses. Quant aux stries sur les ossements, on n’en trouve que dans des terrains marins, et, comme les stries et les en¬ tailles faites sur des bois aujourd’hui silicillés , elles doivent être dues à des dents d’animaux. Quant au crâne pliocène californien, il était bien dans un terrain pliocène, mais on a depuis lors trouvé dans ces couches aurifères d’anciennes exploitations inconnues des pion¬ niers américains actuels; ce crâne ne prouve donc rien, pas plus que bien d’autres faits dont l’annonce est venue couronner cette théorie établie sur des faits mal interprétés. Les cailloux de Varambon n’ayant pu être transportés par l’Homme, ont dû franchir la barre, soit dans des racines d’arbres, soit dans des glaces flottantes. Si je me suis arrêté à cette seconde explication, c’est qu’à la même époque on trouve à Raubbe-en-Délémont de puissants dépôts erratiques; c’est encore parce qu’à Aurillac on rencontre à ce niveau des cailloux striés. A partir de cette époque erratique, qui, comme de nos jours, clôt une période d’affaissement, la mer se retire et avec elle les glaciers. On ne peut cependant pas établir de liaison entre ces derniers dépôts marins et les grès à Terebrcitulina calathiscus, qui indiquent déjà un retrait sensible de la mer; néanmoins, tout me porte à penser qu’il n’y a pas là de lacune importante. Mais avant de poursuivre, il con¬ vient, je crois, de résumer les oscillations que je viens d’indiquer. A part l’époque erratique miocène, dont j’ai dit peu de chose et qui, par l'intercalation d’assises sédimentaires et d’assises de poudingues, rappelle à s’y méprendre l’époque quaternaire formée du même nombre de phases, on ne trouve dans la période que j’ai examinée que deux exhaussements et deux affaissements. A la période lacustre de Y Hélix Ramondi succède d’abord, en Bresse, sans changement de niveau, une mer qui s’élève cependant bientôt, pour s’abaisser de nouveau, puis se relever encore jusque vers 300in d’altitude. C’est pendant ce nouvel affaissement du sol, vers le moment où il va dépasser le niveau de la mer précédente, que se produit le grand effort qui culbute contre les Alpes toute la chaîne secondaire qui leur sert de ceinture à l’ouest. Cet effet semble attribuable à un affaissement du plateau central de la France, et le tremblement de terre du 8 octobre 1877 paraît être en¬ core dû à la même cause. On peut s’étonner alors que la mer des mo¬ lasses, qui est en partie postérieure à ce mouvement et qui a atteint 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 423 après lui 300m d’altitude, n’ait pas laissé de traces dans le bassin de la Seine. La raison en est sans doute que ce bassin ne présentait que de longues plages à peine inclinées et sans doute aussi aucune rivière importante pouvant donner lieu à des dépôts d’estuaire comme ceux de l’Ain. Dans les coupes de M. Fontannes, les assises à Terebratulina cala- thiscus ne font pas suite immédiate aux assises précédentes; elles commencent une série nouvelle qui indique un retrait de la mer. Aux assises à Terebratulina succèdent une couche à Pecten, puis des marnes à Corbules. Ainsi que le dit M. Fontannes, on voit que le ri¬ vage se rapproche beaucoup du Haut-Comtat. En effet, la couche qui suit fournit à M. Fontannes Y Ancillaria glandiformis et V Hélix Colon- geoni; c’est aussi l’assise du Nassa Michaudi. Ces deux derniers fossiles existent en Bresse, l’un en place, l’autre roulé dans les alluvions plio¬ cènes. Néanmoins, vu sa situation dans la 4e assise de la série de M. Fontannes, le Nassa Michaudi ne peut être en Bresse qu’antérieur à la série d’eau douce. Cela prouve le cantonnement des fossiles et leur perpétuité. En effet, le Nassa de la Bresse ne peut être contempo¬ rain de Y Ancillaria du Haut-Comtat, mais doit l’être de la Terebra¬ tulina ou du Pecten qui la suit. C’est pour cela qu’au niveau de Y An- cillaria je placerai les ligni tes à Melanopsis de Priay et deVarambon. Sous ces lignites j’ai pu voir un jour des argiles blanches et des sables gras micacés ; ces couches correspondent peut-être à la zone à Tere¬ bratulina, à Pecten et à Corbules, car elles reposaient sans doute di¬ rectement sur les molasses de la barre de Yarambon. La série d’as¬ sises comprises entre celle à Terebratulina et celle à Hélix Delphinen- sis indique un retrait constant de la mer, c’est-à-dire une oscillation ascendante du sol. La série suivante, au contraire, indique un affaissement. M. Fon¬ tannes se demande si ces changements de faune ne sont pas l’effet de causes étrangères aux oscillations. Peut-être a-t-il raison de ne pas vouloir multiplier indéfiniment les oscillations; mais, lorsqu’on voit qu’en subdivisant les oscillations principales de l’époque quaternaire et moderne, suivant diverses indications, en oscillations secondaires, tertiaires, etc., on peut arriver aux phases météorologiques décou¬ vertes par M. Ch. Sainte-Claire Deville, on est fort tenté de pousser le système à l’extrême (1). A ces nouvelles assises marines à Cardita Jouanneti et Ostrea cras- sissima semblent correspondre en Bresse les couches que M. E. Benoit (1) Ultérieurement je montrerai que de l’étude de ces oscillations on peut enfin conclure que les époques glaciaires sont dues à la précession des équinoxes. 424 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. J 5 avril a nommées molasses lacustres, c’est-à-dire les sables inférieurs de Mollon, de Priay et de Varambon, ainsi que les sables de Couzance qui au chêne de la Vierge recouvrent nettement le système des argiles à lignites d’Orbagna. Après ce nouvel affaissement de peu d’importance, il se produit un nouvel exhaussement très-considérable, qui repousse la mer et donne naissance à la série d’eau douce de la Bresse. On entre à ce moment dans un régime climatérique tout différent, car, quel que soit le régime du sol, la mer est refoulée pour longtemps. Aux couches à Ostrea crassissima succède dans le Haut-Comtat la série des assises du mont Léberon à Hélix Christoli. C’est à ce niveau qu’il faut rapporter les tufs de Meximieux, ceux de Loves, et aussi ceux de la chapelle de Notre-Dame-de-Bellor, entre Foissiat, Beaupont et Cormoz, au milieu de la Bresse. Ces tufs indiquent donc ici, comme le banc de calcaire des molasses de Priay, le début d’une émersion du sol. La flore du Pas de la Mougudo, dans le Cantal, permet d’établir un point de re¬ père entre cette région volcanique et le bassin du Rhône. Les dépôts marins de cette époque n’ont pas encore été étudiés par M. Fontannes; mais l’étude de la Bresse peut maintenant suffire à indiquer les oscil¬ lations. L’assise continentale des marnes à tufs est recouverte par une puis¬ sante série de sables, ceux de Foissiat et des puits profonds de la Dombes, dont j’ai signalé en 1877 l’origine fluviatile (1). Le retour des grands fleuves, la superposition des dépôts, la nature de ceux-ci, tout démontre que le sol s’affaisse de nouveau, et en effet sur le cône des sables de la Dombes repose un cône de cailloux indiquant un régime de plus en plus pluvieux. A ces faits déjà concordants avec tous ceux signalés précédemment, je puis ici en ajouter un nouveau qui con¬ corde aussi avec des faits de l’époque actuelle. La flore du Pas de la Mougudo nous a été conservée grâce à une pluie de cendres volcaniques (cinérites 1 de M. Rames). Cette éruption est donc contemporaine et postérieure à la flore qui à Meximieux s’est évidemment perpétuée pendant la période de pluies que nous révèle le nouveau régime du Rhône à cet âge. L’éruption des cinérites est donc ici, comme l’éruption du Vésuve de l’an 79 de notre ère, con¬ temporaine d’un envahissement delà mer. En est-il de même à toute époque et pour toutes les grandes coulées"/ On ne peut vraiment le dire, mais il y a tout lieu de le penser. Dans cette hypothèse, les vieux basaltes d’Aurillac correspondraient à l’oscillation qui a amenéà300ra d’altitude les molasses de Varambon; les tufs ponceux G et H de (1) BulL, 3e sér.. t. Y. p. 704. 1878. TÀRDY. — OSCILLATIONS MI0C., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 425 M. Rames pourraient être contemporains de l’arrivée du Cardita Jouanneti. L’affaissement du sol ne s’est pas arrêté durant toute la formation des assises de la Bresse; car sur les assises lîuviatiles dues à nos ri¬ vières, on trouve des couches de marnes qui s’élèvent jusque vers l’al¬ titude de 40Üra. Le même fait est signalé par M. Fontannes. Cet énorme affaissement du sol, sans retour de la mer, avec la preuve, par les al¬ titudes actuelles de tous ces dépôts, que le sol n’a depuis subi aucune dislocation, nous force à admettre un régime de pluies considérables capables de refouler la mer. Bientôt cependant le sol se soulève de nouveau, soit d’un seul trait, soit avec une saccade indiquée par les couches de Saint-André-d’Hu- riat, près de Mâcon. Le Rhône et la Saône abaissent leur lit jusque vers 70m au-dessus du lit actuel, et le prolongent à travers tous les dé¬ pôts anciens jusqu’en aval du Haut-Comtat-Venaissin. C’est dans ce lit qu’à la suite d’une nouvelle oscillation descendante, la mer est venue déposer la faune de Saint-Ariès. Celle-ci est à Visan à 18om d’altitude, ce qui indique un niveau un peu plus élevé pour la mer de cet âge. 11 se pourrait donc que le Pecten scabrellus, qui est commun aux couches à Cerithium vulgatum du Haut-Comtat et aux assises de Saint-Martin-de-Bavel, fût dans cette dernière localité, située vers 3Q0m d’altitude, un représentant de la série de Saint-Ariès, qui se ter¬ mine bientôt par un nouveau retrait de la mer et par un dépôt de Congéries. Après le retrait de la mer à Terebratulina , il y a eu un nouvel avancement, avec le Cardita Jouanneti, auquel correspond peut-être l’éruption des tufs ponceux G et H de M. Rames dans le Cantal, ainsi que, sans doute, celle du rocher Corneille au Puy-en-Velay. Puis la mer fait place au continent de 1 ’ Hipparion gracile et des végétaux de Mexi mieux. Un nouvel affaissement amène l’éruption des cinérites 1 de M. Rames et les dépôts caillouteux du sous-sol de la Bombes. Ensuite le sol s’émerge et la vallée du Rhône se creuse. Dans cette vallée, M. Fontannes trouve son groupe marin de Saint-Ariès et des alluvions anciennes. De mon côté, j’y vois le dépôt glaciaire pliocène à la base, au-dessus les alluvions anciennes recouvertes d’un lehra, puis un de ces dépôts que j’ai nommés moraines de chute, enfin les pre¬ miers glaciers quaternaires. Dans le Cantal, M. Rames place à cet âge trois éruptions volcaniques : le conglomérat K, les trachytes L et les phonolithes M, N et 0. Dans le Yelay, M. F. Robert place les phono- 1 i thés et les trachytes vers l’époque de nos premières molasses, et les volcans à scories restent seuls pour l’époque de Saint-Ariès et des gla¬ ciers pliocènes. Ce désaccord entre M. Rames et M. Robert est grave. 426 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril La présence des alluvions anciennes sur la moraine du glacier plio¬ cène à Saint-Clair nécessite un exhaussement du sol, qui a fait reculer le glacier et a permis son remplacement par un torrent. L’entassement de ces alluvions sur près de 100 mètres de hauteur ne peut s’expli¬ quer que par un affaissement postérieur, qui a aussi amené l’éruption des basaltes de M. Rames et l’avancement du premier glacier quater¬ naire. L’affaissement devenant plus considérable que 300 mètres au- dessus de la mer actuelle, les eaux limoneuses ont déposé sur l’alluvion une couche de lehm, et plus tard elles ont servi de véhicule au glacier qui a laissé choir sa moraine de chute. Ce n’est alors qu’à l’époque du retrait que le glacier s’est en quelque sorte atterri et a formé une moraine terrestre à Lyon et aux Mercières. Cette manière de concevoir les faits est dans ce cas en parfait accord avec ce que j’ai dit précé¬ demment de l’époque quaternaire. Il ne peut donc rester de doutes que sur la portion comprise entre le début de la faune de Saint-Ariès et la base des alluvions anciennes. Faut-il faire les couches à Congé- ries de Saint-Ariès presque contemporaines de la base des alluvions dites anciennes, et, avec M. Robert, n’avoir que les volcans à scories à placer au niveau de l’affaissement de Saint-Ariès et des glaciers pliocènes? Cela pourrait paraître des plus simples, et dans ce cas les quartzites signalés par M. Fontannes dans les assises à Ostrea des environs de Hauterive seraient les correspondants du phénomène glaciaire plio¬ cène. Cette grande simplicité disparaît si on veut tenir compte des ré¬ sultats des études si consciencieuses et si patientes de M. Rames. Ayant visité avec notre savant confrère quelques points de la région, je ne puis hésiter à considérer ses travaux comme une base solide d’apprécia¬ tion. Je prends donc le parti de préférer une classification qui s’accorde avec la sienne, et de placer les trachytes et les phonolithes dans la série pliocène. Cette solution a l’avantage de mettre en parfait accord les diverses propositions et conclusions indiquées dans le courant de cette note. Cette harmonie me paraît être une des meilleures raisons qu’on puisse invoquer en faveur de ce système, qui établit ainsi un parallé¬ lisme très-remarquable entre les formations miocènes supérieures et celles du Pliocène. Par exemple, une seule éruption correspond de part et d’autre aux deux premières oscillations de chaque période; ensuite, à chacune des deux oscillations subséquentes il y a une puis¬ sante éruption. La symétrie est encore parfaite si on considère les formations erratiques. Il y a donc beaucoup de raisons pour admettre ce classement, mais je puis encore en faire ressortir une autre, qui vient, à ma grande sa¬ tisfaction, faire l’éloge des travaux de nos maîtres en géologie. C’est 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOC-, PLIOC. ET QUATERNAIRES. 427 que cette symétrie cadre parfaitement avec les grandes divisions posées depuis longtemps dans le Miocène et le Pliocène. Il est donc tout à fait téméraire de vouloir, comme on l’a tenté à plusieurs reprises, remanier les limites posées à ces terrains par les fondateurs de la science. A cette première conclusion, il faut en ajouter d’autres, qu’on peut, à mon avis, assimiler à des lois qui régleraient d’une façon immuable le sol de la terre. Le sol de nos continents subirait un mouvement perpétuel d’exhaus¬ sement ou d’alfaissement par rapport au niveau, variable peut-être lui-même, des océans. Aux avancements des mers ou affaissements du sol semblent cor¬ respondre l’avancement des glaciers et l’élévation de la zone des pluies. Aux retraits des mers ou exhaussements du sol correspondraient au contraire un régime pluvial différent et le retrait des glaciers. Enfin, les émissions de matières volcaniques semblent être des con¬ séquences plus ou moins directes de l’avancement des mers. Au point de vue de l’époque quaternaire, il y a relation complète entre les diverses parties de tout l’ensemble, en sorte qu’il n’est pas nécessaire de créer une théorie spéciale à cette période, mais seulement de reconnaître que ce qui est exigé par les faits de l’époque quater¬ naire l’est aussi par ceux des autres âges. De plus, on peut faire ressortir l’identité qui paraît exister entre l’époque quaternaire et celle des glaciers miocènes, en sorte qu’on est tenté de se croire en présence de deux termes d’une série de phéno¬ mènes à retours périodiques. Au point de vue de l’Homme, on peut ajouter que le retrait des glaciers semble avoir pour cause une variation atmosphérique qui rend infertiles les hauts plateaux et qui pousse hors de leur patrie les no¬ mades de la Haute-Asie; au contraire, les plateaux maritimes deviennent alors habitables. Aux époques d’affaissement, ces derniers cessent d’être habitables et les premiers le redeviennent. Aux époques sèches, si le froid est plus vif, l’été est plus chaud, même sous le pôle, et c’est ainsi qu’on explique pourquoi les mers polaires ont été autrefois plus accessibles qu’elles ne le sont aujourd’hui, par exemple au xve siè¬ cle. N’est-ce pas encore là un fait en relation avec les oscillations? Un court résumé me semble utile à donner; j’y indique par A les alfaissements, par S les exhaussements ou soulèvements, par D les époques de dislocations du sol, par G les époques continentales, et par un trait noir les lacunes à combler. Enfin, pour l’époque de l’Homme, je donne des dates approximatives à un siècle près en avant ou en ar¬ rière ; c’est tout ce qu’il est possible de faire. 428 TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 15 avril Résumé des oscillations des époques actuelle, quaternaire, pliocène et miocène supérieure. S. Depuis 1818 après J.-C. 1 A. » 1400 » » S. » 1000 » » 1 A. » 600 » » ] S. » 200 » » I A. » 200 avant J.-C. S. » 650 » » A. » 1050 » » S. » 1450 » » A. » 1900 » » S. » 2300 » » A. Fin du Quaternaire . — S. Depuis 3100 avant J.-C. A. S. » 3900 » » A. S. A. Terrasse de 80™, S. A. Terrasse de 160“ S. Moraines de Loy Retrait des glaciers des Alpes, du Caucase, de l’Hima- laya, du Spitzberg. Avancement des glaciers d’après M. Ch. Grad ; affaisse¬ ments : vallée du Pô et côtes françaises. Le dernier pavé de San-Vitale à Ravenne est du xi9 siècle. — Invasion mongole. Immersions : monuments de Ravenne ; côtes de France. Un peu après, invasion des Rarbares dans l’empire romain. Éruption du Vésuve en 79 après J.-C. (c’est, d’après le calcul, l’époque d’un affaissement secondaire). Arrivée de la civilisation du bronze sur les bords de la Saône au vifl siècle. Disparition des Éléphants des plaines de la Ninivie au xie siècle. Arrivée de la civilisation de la hache polie sur la Saône au xive siècle. Terrasses de 5“ environ au-dessus des grandes ri¬ vières. Arrivée sur la Saône d’une civilisation de silex taillés et de poteries au xxne siècle. Terrasses de 10m. — Dernière alluvion des plateaux ; volcans. Fondation de la 3e grande pyramide de Gizeh, d’après M. Chabas, en 3007-3010. Terrasses de 20“ environ. — Civilisations quaternaires. Fin de la terrasse de 40m, dont l’alluvion supérieure contient les silex de Saint-Acheul. Terrasse de 40m, dont les premières alluvions ne ren¬ ferment pas l’Homme. La Pape et de Sathonay près Lyon. Retrait des glaciers vers le Haut-Bugey. Rhône. Terrasse de 320”. — Blocs alpins épars le long du Jura vers 400m d’altitude. Moraines de Lyon, de Vancia, de Margnolas et de Crans. (1) Terrasse de 600m. — Lehm de l’Eremo sur la colline de Turin. (1) Une discussion des faits énoncés dans ces Essais et leur transformation gra¬ phique me semblent prouver qu’il faut intercaler entre la terrasse de 600m et celle de 320“ les moraines de Rivoli en Italie et celles du groupe de Lyon, Vancia et 1878. TARDY. — OSCILLATIONS MIOC., PLIOC. ET QUATERNAIRES. 429 / Fin du Pliocène. — Moraine de chute qui est sans doute le conglomérat bres- ^ \ san des auteurs. ' y Lehm sur les alluvions anciennes ; entassement de celles-ci. — Éruption ( des basaltes; roches Q et R de M. Rames. S. Début des alluvions anciennes. Retrait des glaciers. Conglomérat, allu- vion sous les basaltes. A. Moraine pliocène de Lyon-Saint-Clair. — Éruption des phonolithes du Cantal, série des roches M, N et 0 (Rames). S. Premier lit de fond des vallées. A. Éruption des trachytes (Rames). S. Marnes à Congénes de Saint-Ariès. — Abaissement définitif du lit de la Saône. A. (?D.) Ostrea cucullata avec galets de quartzites. — Marnes supérieures de Saint-André-d’Huriat. — Conglomérat trachytique K (Rames). S. Sables et tufs de la zone des sables de Saint-André-d’Huriat. A. Nassa semistriata du groupe de Saint-Ariès de M. Fontannes déposé dans la vallée du Rhône. S. Creusement de la vallée de la Saône jusqu’à la mer avant la fin de la Bresse. ÎFin du Miocène. — Dernières marnes à lignites de la Bresse et \ de la Dombes. r Çinérites I Cailloux et sables des puits profonds de la Dombes et de ( (Rames). Foissiat. / Hélix Christoli du Mont Léberon. — Tufs de Meximieux, de Loyes, de Notre-Dame-de-Bellor. — Flore de la Mougudo (Rames et de Saporta). Ostrea crassissima, Cardita Jouanneti. — Sables de Mollon et de Couzance. — Tufs ponceux G et H (Rames). Ancillaria, Hélix Delphinensis, fin des Nassa Michaudi. — Lignites s \ de Mollon et d’Orbagna. y Corbules, Pecten Leithajanus, Terebratulina calathiscus. — Dernières \ molasses en Bresse. (Erratique dans la molasse de Varambon. — Cailloux striés dans le Cantal. Grotte de Baume. — Molasses des barres du Rhône à Lagnieu et de l’Ain à Varambon. — Fleuve à Machairodus du Cantal (Rames). S. D. Renversement vers l’est de la colline de Saint-Paul-Trois-Châteaux et du Jura oriental; écrasement du Mont-Blanc. A. Muschelsandstein à Saint-Laurent-Grand-Vaux (Haut-Jura oriental) et aux Usses. — Vieux basalte E (Rames). S. Calcaire de la colline de Saint-Paul-Trois-Châteaux. — Molasse d’eau douce à Genève. — Molasse calcaire de Priay. A. Pecten benedictus , Scutella Paulensis. — Molasse grise et bleue des Usses. — Barre de Priay. S. C. Sables à dents de Lamna; Hélix Ramondi (Coligny). — Calcaire et meu¬ lières à Limnées de la Beauce. C. C. Crans. Les quatre autres moraines : Loyes, Chazey, Lagnieu, etc., se placent ainsi entre les terrasses de 320“ et de 160“. Ces résultats de nouvelles études, joints à la présence dans la série pliocène d’un important diluvium du Nord, peu¬ vent modifier un peu les limites respectives des périodes quaternaire, pliocène et miocène. (Note ajoutée pendant V impression.) 430 POTIER. — ROCHES ÉRUPTIVES. 15 avril Oscilla¬ tions multiples. Î Poudingues du Haut -Comtat-Ve- naissin étudiées ,parM. Fontannes. Poudingues Lits de Poudingues Argiles à et marnes marnes et de et marnes meulières le long du poudingues de la colline de la Jura. de Barrême. de Turin. Beauce. Quartzites, etc., du Cantal. ( Calcaire à Cerithîum Lamarcki de la Bresse et du bassin de Paris. S. ] Sables bigarrés du Haut-Comtat. — Sidérolithique du pourtour du Jura ( — Sables ferrugineux de Fontainebleau. Mer. — Érosion de la Craie du Kaut-Comtat et dépôt des sables ci-dessus. — Sables de Fontainebleau. M. Potier fait la communication suivante : Sur la composition de quelques roelies éruptives des environs de Fréjus, par M. Spolier. Parmi les roches éruptives rencontrées dans la réunion extraordi¬ naire de la Société à Fréjus se trouvent : 1° des porphyres quarlzifè- res; 2° des porphyres globuleux; 3° des pechsteins, parmi les roches acides; 4° des mélaphyres ; 5° les roches dites trachytiques des envi¬ rons d’Antibes et de Biot, dont le nom doit être modifié puisqu’elles ne contiennent pas trace de sanidine, et 6° les roches trappéennes qui traversent le terrain houiller. Les analyses suivantes font connaître la composition de ces roches : 4 2 3 4 5 G Silice . 80.20 77.00 70.30 50.60 51.00 55.00 (Oxygène).. . . 42.76 41.04 37.47 26.98 27.18 29.31 Alumine . 8.60 10.60 10.30 24.20 27.00 24.30 (Oxygène) .... 4.01 4.94 4.80 11.28 12.60 11.32 Oxyde de fer. . . 1.60 3.60 3.00 9.00 5.60 4.00 (Oxygène) .... 0.48 1.08 0.90 2.70 1.68 1.20 Chaux . 0.60 1.60 1.30 8.30 9.60 0.60 (Oxygène) .... 0.17 0.46 0.37 2.36 2.72 0.17 Magnésie . 0.30 0.60 » 2.60 4.60 3.60 (Oxygène).. . . 0.12 0.24 » 1.04 1.84 1.44 Potasse . 5.20 3.15 5.90 0.60 » 1.70 (Oxygène). . . . 1.01 0.60 1.14 0.12 » 0.33 Soude . 2.50 2.65 1.40 2.40 » 2.20 (Oxygène).. . . 0.63 0.66 0.36 0.61 » 0.56 Perte au feu.. . . 1.00 0.80 7.80 2.30 2.20 8.60 1 provient des environs de Bagnols, le n° 2 d’uu l point situé un peu au ; Saint-Raphaël, le n° 3 de la Colle de Grane, le n° 4 du Logis de Paris, le n° 5 de Yilieneu ve-Loubet, le n°6 des travaux de Pra-Bousquet (les Vaux). Ces analyses confirment les déductions tirées de l’examen des ro- 1878. TOURNOUËR. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 431 ches: la prédominance de l’orthose dans les roches acides, du labrador dans les roches 4 et 5, et de l’oligoclase dans la roche 6. J’ajouterai que le fer est à l’état d’oligïste entièrement soluble dans les acides dans les roches 1 et 2, de feroxydulé dans les roches 4 et 5; les acides enlèvent, avec le fer, la chaux et la magnésie presque com¬ plètement dans les échantillons légèrement altérés. Quant à la roche qui se trouve en dykes dans le terrain houiller, la grande quantité d’eau qu’elle contient explique l’altération profonde dont elle paraît atteinte sous le microscope. L’analogie entre les roches 4 et 5 est évidente, et il est clair que le nom de trachyte ne saurait convenir aux roches de Biot et d’Antibes, désignées primitivement par les auteurs de la Carte géologique de la France sous le nom de mélaphyres; si leur âge récent empêche de leur conserver ce nom, la nomenclature en vigueur leur imposerait celui d’andésite pvroxénique; mais le pyroxène y est si rare et le feld¬ spath si évidemment du labrador, que le nom de labradorifce, récem¬ ment proposé par M. Fouqué pour des roches du Cantal, serait préfé¬ rable. Séance du 25 avril 1878. présidence de m. tournouër, président pour 1877. Le Président ouvre la séance par l’afilocutloo suivante : Messieurs, Depuis notre dernière séance générale annuelle à pareille époque,, de nouveaux vides se sont encore faits parmi nous. Sans parler des coups très-récents et très-sensibles qui ont frappé la Société, votre dernier Président sorti a le devoir de vous rendre compte des pertes qu’elle a faites dans le courant de l’année 1877. Dans ce court intervalle, nous avons perdu 8 de nos collègues, dont 5 membres français : M. Cercelet, membre de la Société depuis 1844 ; M. Ernest Maire, depuis 1842; M. Levallois, Inspecteur général des Mines, auteur de la Carte géo¬ logique du département de laMeurthe, ancien Président de la Société, dont il faisait partie depuis 1832, c’est-à-dire presque depuis sa fonda¬ tion. Dans les dernières années de sa vie, et dans les loisirs que lui 432 TOURNOUËR. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 25 avril avait laissés l’accomplissement d’une longue et haute carrière admi¬ nistrative, M. Levallois était redevenu l’un des membres les plus zélés et les plus assidus de la Société, un de ceux qui s’intéressaient le plus à ses travaux et à son avenir; et, pour nous donner une preuve de cet intérêt, il avait voulu remplir les conditions qui lui permettaient d’ê¬ tre compté à perpétuité parmi les membres de la Société et de se sur¬ vivre ainsi à lui-même au milieu de nous. Son nom sera donc toujours inscrit en tête de nos listes, en compagnie de quelques autres égale¬ ment honorés; M. Reynès, qui était des nôtres depuis 1860, Conservateur du Musée d’Histoire naturelle de Marseille, auquel il avait cédé d’importantes collections paléontologiques, dont sa lin prématurée l’a empêché de tirer tout le parti qu’il se proposait pour la publication d’une grande monographie des Ammonites depuis longtemps commencée; M. L. Ville, membre de la Société depuis 1851, Inspecteur général des Mines en Algérie, où il résidait depuis plus de trente ans et dont il n’a cessé d’étudier et de faire connaître la géologie, l’hydrologie et les ressources minérales, par de nombreux travaux qui témoignent de sa valeur scientifique et de sa rare activité. Notre collègue et son ami M. Delesse, en informant la Société géologique, dans sa séance du 28 mai 1877, de la perte qu’elle venait de faire, a déjà rendu à la mé¬ moire de M. Ville un premier hommage, auquel la Société, en cette séance générale, s’associe par l’organe de son Président. A l’étranger nous avons perdu trois sociétaires : En Saxe, M. Jenzsch, minéralogiste distingué; En Russie, M. de Zimmermann et M. d’Eichwald, Professeur à l’Uni¬ versité de Saint-Pétersbourg, dont la mort est même antérieure à 1877, mais n’a été portée à notre connaissance que depuis la dernière séance générale. M. d’Eichwald a attaché son nom à la géognosie, à la paléontologie et à la zoologie de la Russie, par une série de publica¬ tions scientifiques importantes et très-variées, qui se sont succédé pen¬ dant près de 40 ans. depuis 1829 jusqu’en 1867, et parmi lesquelles il me suffira de rappeler la Fauna Caspio-Cauccisia et les Lethœa Ros- sica. Ces pertes inévitables, qu’amène pour nous chaque année nou¬ velle, jointes à un certain nombre de démissions ou de radiations ré¬ glementaires, sont à peine compensées, je dois le dire, par les recrues ordinaires que nous faisons autour de nous. La Société, peu après sa fondation, en 1834, comptait déjà 323 mem¬ bres; en 1844, elle en comptait 441; en 1856, 540. A partir de cette époque, le mouvement de progression s’arrête malheureusement : en 1868, le nombre des membres est de 559; dix ans après, au moment 1878. T0URN0UËR. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 433 actuel, en 1878, il n’est que de 546 (1), dont 400 membres français en¬ viron ; c’est-à-dire que, depuis vingt ans et plus, le chiffre des socié¬ taires est à peu près stationnaire un peu au-dessus de 500. Ce n’est pas assez ! Ce chiffre n’est pas en rapport avec le dévelop¬ pement, avec l’importance, avec la popularité même, que la Géologie a conquis dans le monde depuis quarante ans! Il maintient d’ailleurs forcément dans des limites trop restreintes nos ressources budgétaires, qui s’alimentent en très-grande partie par le produit des cotisations annuelles, et ce n’est que grâce à une libéralité très-récente, que la So¬ ciété peut donner quelque encouragement effectif à la culture de la science qu’elle a pour mission de propager, par l’établissement du prix Yiquesnel. Je suis heureux d’ailleurs de pouvoir dire que cette mo¬ deste, mais intelligente fondation est déjà jugée par ses fruits; à peine institué depuis trois ans, le prix Yiquesnel est déjà devenu, et deviendra chaque année davantage, pour les jeunes membres laborieux de la Société, une distinction recherchée, un salutaire et sérieux stimulant, qui les soutient dans la poursuite de travaux et d’études où ils n’ont souvent d’autre récompense à attendre que l’estime de leurs maîtres ou de leurs anciens. Cette année, ayant à décerner ce prix pour la troisième fois depuis sa fondation, la Société en a jugé digne : M. Georges Fabre, Sous-ïnspecteur des Forêts à Alais (Gard), qui a su mettre heureusement à profit pour la science sa résidence officielle dans un arrondissement forestier assez ingrat et dans une région géologique difficile et peu connue. Par cette distinction, la Société récompense en M. Fabre huit années d’études persévérantes sur le département de la Lozère ; études en partie résumées dans la Carte géologique, minéralogique et agronomi¬ que du canton de Mende, qui joint à sa valeur scientifique et théorique le mérite d’une utilité pratique d’application agricole et forestière :• heureuse alliance de la Géologie et de la Sylviculture, qui n’est pas sans exemple dans notre Société et qui a droit à toute notre sympathie. Je regrette, et la Société regrettera vivement avec moi, que M. Fa¬ bre, retenu par des devoirs de famille, n’ait pu se rendre aujourd’hui parmi nous pour y recevoir la récompense honorable que le suffrage de ses collègues lui a décernée. Le Président annonce ensuite deux présentations. (1) Le nombre actuel est en réalité plus élevé que celui de 1868, parce que celui- ci comprenait une certaine quantité de non-valeurs financières, qui ont été depuis éliminées par une administration plus rigoureuse. 434 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’aLC. D’ORBIGNY. 25 avril M. P. Fischer donne lecture de la notice suivante : Notice sur la vie et les travaux (/’Aleide d’Orbigny, par M. P. fi^iscîier. Messieurs, Plus de vingt ans se sont écoulés depuis la mort d’Alcide d’Orbigny. Les luttes ardentes soulevées par l’apparition de ses doctrines se sont éteintes; les idées justes, pratiques, qu’il a produites, ont été accep¬ tées; en un mot, le jugement impartial de la postérité commence pour ses œuvres. Les membres de la Société géologique ont pensé qu’il était temps de rendre à ce grand naturaliste un hommage mérité, et je crois être l’interprète de leurs vœux en retraçant devant vous l’histoire de sa trop courte carrière. Alcide-Charles-Yiclor d’Orbigny naquit à Couëron (Charente-Infé¬ rieure) le 6 septembre 1802. Son père, Charles-Marie d’Orbigny, ori¬ ginaire de Saint-Domingue, après avoir pris du service comme chirur¬ gien de marine, exerçait la médecine à Couëron; il résida ensuite à Esnandes et se fixa enfin à La Rochelle. D’Orbigny père avait des notions étendues en histoire naturelle. En parcourant le littoral de l’Àunis et de la Vendée, illustré par les re¬ cherches de Réaumur, il résolut de rassembler la collection des ani¬ maux marins de cette contrée. Secondé par son compatriote Fleuriau de Bellevue, il réussit dans son œuvre, et c’est à ces deux naturalistes que l’on doit la fondation de notre premier musée régional français, celui de La Rochelle. Les espèces les plus rares, envoyées à Paris, ont été décrites par Lalreille, Savigny, Cuvier, Audouin et Milne Edwards. Alcide d’Orbigny et son frère Charles accompagnaient leur père dans ses excursions ; ils apprenaient ainsi à chercher et à observer ; leur talent précoce de dessinateur trouvait à chaque pas l’occasion de s’exercer. C’est en dessinant quelques petites coquilles recueillies sur la plage d’Esnandes, qu’ Alcide d’Orbigny conçut le projet d’étudier les corps organisés presque microscopiques qu’on classait alors parmi les Cé¬ phalopodes polythalames de Lamarck. Les auteurs du siècle dernier et du commencement du xixe : Planci, Soldani, Millier, Schrôter, Spengler, Boys et Walker, Fichtel et Moll, Montagu, etc., avaient représenté un grand nombre de ces formes élé- 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’àLC. DORBIGNY. 435 gantes, connues sous le nom de Nautilus. On trouve en effet une res¬ semblance frappante entre ces petites coquilles cloisonnées et celles des vrais Nautiles. Mais aucun naturaliste n’avait cherché à subdiviser convenablement les prétendus Céphalopodes microscopiques. Les cou¬ pes proposées par Lamarck étaient fondées sur des analogies si peu naturelles, que sa famille des Orthocérées, par exemple, renfermait les genres Bélemnite, Orthocère, Nodosaire, Hippurite, Conilite, c’est- à-dire des Céphalopodes dibranches et tétrabranches, des Foramini- fères et des Acéphalés. Denys de Montfort, dans sa Conchyliologie sys¬ tématique, essaya le premier de réformer les Polythalames, en créant plusieurs genres, mais l’imperfection de ses dessins et surtout le peu de confiance qu’on accordait à sa probité scientifique empêchèrent les nomenclateurs d’adopter ses subdivisions. Cette tâche honorable était réservée à Alcide d’Orbigny. Il avait étu¬ dié les Céphalopodes microscopiques avec une véritable passion. Quel¬ ques flacons de sable de Rimini lui dévoilèrent l’immensité du sujet de ses recherches; loin d’en être effrayé, il sentit redoubler son ar¬ deur. L’histoire de sa vie nous le montre tout aussi courageux lors¬ qu’il commence son recueil encyclopédique sur l’Amérique méridio¬ nale, et lorsqu’il entreprend la publication de la Paléontologie fran¬ çaise. Les grands travaux exerçaient sur lui une véritable séduction. Après sept années d’étude, il résuma ses découvertes dans le Ta¬ bleau méthodique de la classe des Céphalopodes, publié en 1826. Les Céphalopodes microscopiques y étaient distingués, sous le nom de Foraminifères, des autres Céphalopodes; les 600 espèces indiquées par les auteurs ou considérées comme nouvelles étaient réparties en 53 genres, et ceux-ci rangés dans 5 classes. Pour la caractéristique de ces classes, d’Orbigny s’est servi du mode de groupement des loges ou des segments de la coquille. Ainsi, les loges placées sur une seule ligne, bout à bout, appartien- . nent aux Stichostègues ; enroulées en spirale sur un seul axe, elles constituent les Hélicostègues ; les Entomostègues sont également en¬ roulés en spirale, mais les loges sont superposées sur deux axes; chez les Énallostègues les loges sont assemblées par alternance sur deux ou trois axes distincts, sans décrire une spirale; enfin, les Agathistègues sont formés de segments pelotonés sur un axe commun, chaque seg¬ ment décrivant la moitié d’une circonférence. A ces premières subdivisions d’Orbigny en ajouta plus tard deux autres : les Monostègues pour les Foraminifères composés d’une seule loge, et les Cyclostègues dont le test discoïdal est formé de loges con¬ centriques, simples ou multiples, et sans spirale. Cet arrangement si ingénieux n’est, il faut bien l’avouer, qu’un sys- 43& P. FISCHER. — NÉCROLOGIE ü’ALC. d’oRBIGNY. 25 avril tome ; mais ses avantages sont tels que beaucoup de naturalistes le maintiennent encore, parce qu’il facilite les recherches et qu’il conduit rapidement à la distinction des genres. Est-il naturel? Je ne le pense pas. B’Orbigny, qui avait circonscrit avec tant de sagacité l’ordre des Agathistègues et qui avait, le premier, remarqué la structure non poreuse de leur test, n’a pas entrevu le parti qu’on pouvait tirer de l’étude de la structure intime de la co¬ quille. Reuss et Carpenter ont modifié ultérieurement l’histoire natu¬ relle des Foraminifères, en s’appuyant sur cette donnée fondamentale; ils ont pensé avec raison, ce me semble, que des êtres dont les seg¬ ments sont privés de pores et dont tous les pseudopodes se concentrent pour sortir par une ouverture unique de la coquille, sont plus parfaits que ceux dont le test est criblé de trous et dont chaque loge, mise en communication avec le liquide ambiant, contient une partie, en quel¬ que sorte isolable, de l’agrégat. Chez les premiers l’individualité se prononce; chez les autres la colonie se soupçonne. L’application de ces principes a eu pour effet de réformer l’ordre des Monostègues, où étaient rassemblés les Orbulina, qui proviennent peut-être par génération alternante des Globigerina ; les Oolina, qui n’ont d’affinités qu’avec les Dentalina et les Frondicularia ; les Dacty - lojgora, qui sont des végétaux, etc. En avançant dans sa carrière scientifique, d’Orbigny n’a jamais né¬ gligé les Foraminifères, objets de ses premières recherches. Il a sans cesse complété, perfectionné son œuvre; rien n’était plus agréable pour lui que l’envoi de sables de fond, où il était certain de découvrir des formes nouvelles. C’est ainsi qu’il nous a fait connaître les Foraminifères vivants de l’Amérique méridionale, ceux des Canaries, de Cuba et des Antilles, et les espèces fossiles de la Craie blanche du bassin de Paris et des terrains tertiaires du bassin deYienne. Dans son ouvrage sur les Fora¬ minifères de Vienne, il a consigné ses idées sur la distribution de ces animaux dans les mers actuelles et dans les couches anciennes, et il a tracé la caractéristique de tous les genres admis à cette époque. L’ensemble de ses travaux est tellement important, qu’on peut con¬ sidérer d’Orbigny comme le créateur de cette branche de la science; c’est là son véritable domaine ; mais, par une singulière ironie du sort, le savant qui a le mieux connu ces innombrables formes, qui les a distinguées, séparées, distribuées, ne devait pas découvrir l’organisa¬ tion des animaux qui les construisent. Un de ses contemporains, Du¬ jardin, en 1835, observant dans un verre d’eau de mer quelques Mi- lioles et Gromies, vit leurs singuliers pseudopodes et reconnut sans peine que leurs tissus étaient homogènes, composés uniquement de 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE DALC. d’oRBIGNY. 437 cette matière difïluente, visqueuse, privée de cellules, qu’il avait appelée sarcode. Les Foraminifères, jusqu’alors rapprochés des Mollusques, furent déchus de leur rang, relégués au degré le plus infime de l’é¬ chelle des êtres, à coté des Infusoires et au-dessous des Spongiaires. Il reste à expliquer comment des animaux déstructuré aussi élé¬ mentaire peuvent construire des coquilles aussi compliquées, et pour¬ quoi leur test répète les formes les plus variées des Mollusques cépha¬ lopodes et gastéropodes. Ne sont-ils qu’une ébauche imparfaite des Mollusques, arrêtée au début et 11e dépassant pas la constitution in¬ térieure d’un œuf avant l’apparition du blastoderme, comme M. A. Gaudry est porté à le croire? Ou bien existe-t-il pour les différents ty¬ pes zooîogiques ce qu’on pourrait nommer des répétitions de formes, des équivalences, comme celles qu’on trouve entre les Mammifères monodelphes et les didelphes? Peu de temps après la publication de son Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes, d’Orbigny, dont le nom était remarqué, fut chargé d’une mission scientifique dans l’Amérique méridionale. Tous ses désirs étaient comblés : il allait donc accomplir un voyage lointain, périlleux, dans des régions inconnues; il allait se trouver face à face avec la libre nature et utiliser cet amour de l’observation qui n’atten¬ dait qu’une occasion convenable pour se développer dans toute son ampleur. Il partit en juin 1826 et rentra en France en mars 1834; ces huit an¬ nées furent employées fructueusement à parcourir le continent améri¬ cain, depuis les régions froides et arides de la Patagonie jusqu’aux fo¬ rêts vierges de la zone torride. 11 foula le rivage des deux océans qui forment la ceinture du nouveau continent, et gravit les plateaux les plus élevés de la chaîne des Andes. Que de sujets d’étude pour un naturaliste dans ces changements de régions, de climats, d’altitudes, de faunes et de flores, dans ces modifications des milieux qui impri¬ ment aux êtres vivants des caractères indélébiles î L’histoire naturelle de l’Amérique du Sud était à cette époque bien peu avancée. Quelques voyageurs : Humboldt et Bonpland, Spix et Martius, le prince de Wied-Neuwied, Auguste Saint-Hilaire, avaient décrit les animaux et les plantes du Brésil et du Pérou ; mais la géolo¬ gie, ainsi que la paléontologie, étaient à peine effleurées, et l’on sait quelles surprises ces sciences nous réservaient lorsqu’on exhuma les faunes quaternaires du limon des Pampas et des cavernes du Brésil, aujourd’hui si bien connues par les travaux de R. Qwen, P. Gervais, Darwin, Lund, Burmeister, etc. D’Orbigny put donner son témoignage sur une question générale qui avait beaucoup occupé Buffon et ses contemporains. Buffon avait éta- 438 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. d’oRBIGNY. avril bli comme une loi, qu’aucun Mammifère de l’Amérique méridionale ne se retrouvait dans l’ancien continent et réciproquement, ce qui im¬ pliquait l’idée d’une création zoologique indépendante. Combattu avec vivacité par Wosmaer, notre grand zoologiste soutint victorieusement son opinion. 11 posait ainsi les bases de la distribution géographique des animaux, science qui domine aujourd’hui la zoologie, et sans la¬ quelle celle-ci n’est plus qu’une aride nomenclature ou une suite fas¬ tidieuse de descriptions. Non-seulement d’Orbigny vérifia la loi de Buffon, mais, en exami¬ nant tantôt les animaux marins, tantôt les animaux terrestres du nouveau continent, il formula des conclusions d’une portée considé¬ rable. Ainsi les Mollusques et les Foraminifères des rivages atlantique et pacifique lui révèlent l’existence de deux faunes tout à fait distinctes. Quelques années après, C. B. Adams, P. Carpenter, A. Gould, confir¬ ment cette belle découverte, d’après l’analyse des faunes marines de l’Amérique centrale et du Mexique. Mais ces matériaux n’ont acquis toute leur valeur qu’entre les mains d’Édouard Forbes, « le plus in¬ struit et le plus original des naturalistes de notre époque (1) », et de ses élèves : Woodward, Mac’ Andrew, Jeffreys, W. Thomson, Carpenter, Wallace, etc. La part de d’Orbigny dans l’établissement des provinces zoologiques est donc prépondérante ; les applications de ses découvertes à la Géo¬ logie ne sont pas moins dignes d’intérêt. Il conclut, de cette dissem¬ blance des faunes actuelles, que certains bassins tertiaires, dont les faunes diffèrent, ont pu être déposés simultanément. En formant ses collections de Mollusques terrestres et fluviatiles vivants de l’Amérique, il s’aperçoit que le nombre des espèces est en rapport direct avec l’élévation de la température, et que les formes des zones chaudes ne se retrouvent pas dans les zones froides ou tem¬ pérées. Les effets de l’altitude rappellent ceux de la latitude ; les espèces des hauts plateaux sont aussi peu nombreuses que celles des régions froides; à mesure qu’on s’élève, elles décroissent rapidement, et au-delà de 4 400 mètres la vie n’est plus possible pour les Mollus¬ ques américains, dont la limite supérieure est toutefois beaucoup plus élevée que celle des Mollusques européens. Il existe donc une véri¬ table distribution suivant l’altitude, comme il existe une répartition des animaux marins suivant les profondeurs. On n’aurait qu’une faible idée du travail de d’Orbigny sur l’Amé- (1) Suivant les expressions de W. Thomson. Les abîmes de la mer (éd. française), p. 5. 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’aLC. d’ORBIGNY. 439 rique si l’on se bornait à citer la partie zoologique et géologique. Il s’est occupé, avec non moins de succès, de la géographie, de l’ethno¬ graphie et de l’anthropologie. Ses recherches sur l’Homme américain ont une haute valeur. La race américaine fut admise et caractérisée par Buffon. « Il n’y a, disait-il, pour ainsi dire, dans tout le nouveau continent, qu’une seule et même race d’hommes, qui tous sont plus ou moins basanés, et, à l’exception du Nord de l’Amérique, tout le reste de cette vaste partie du monde ne contient que des hommes parmi lesquels il n’y a presque aucune diversité (1). » Blumenbach considéra l’Américain comme une des quatre variétés naturelles du genre humain; mais Cuvier, qui cherchait dans l’ana¬ tomie des caractères pour ses divisions anthropologiques, ne put ad¬ mettre une race Américaine ayant une valeur équivalente à celle des trois grandes races Caucasique, Mongolique et Éthiopique. « Les Amé¬ ricains, dit-il, n’ont pas de caractère à la fois précis et constant qui puisse en faire une race particulière (2). » Avec une modestie bien digne de son talent, il avoue aussi qu’il ne sait où classer les Malais et les Papous. L’entité de la race Américaine était donc à démontrer. Le polygé- niste Morton s’est chargé de ce soin pour les Américains du Nord, et d’Orbigny pour ceux du Sud. Mais après avoir confirmé la valeur de cette grande famille humaine, d’Orbigny a voulu élucider l’histoire de ses variétés, de ses subdivi¬ sions, de ses tribus, travail difficile, car les historiens et les voyageurs citent les noms d’un millier de nations américaines. Il réduit considé¬ rablement ce chiffre, en rfadmettant que 39 familles principales. Aidé par la connaissance des langues et par les relations historiques, il pose en principe, qu’une même nation, à laquelle on a donné les noms de Guaranis, Galibis ou Caraïbes, s’étendait jadis des Antilles à la Plata et du pied des Andes au littoral de l’Océan Atlantique; hypothèse har¬ die et que les anthropologistes ont généralement acceptée. Une observation de détail des plus curieuses est relative aux Pata- gons; elle a permis de rectifier les erreurs accréditées sur la taille gi¬ gantesque de ces peuples depuis les voyages de Magellan en 1520 et du Commodore Byron en 1764. Après un séjour de huit mois en Patagonie, d’Orbigny donna sur cette contrée mystérieuse les premiers renseignements scientifiques de quelque valeur. Durant cette période, il dut échanger son bâton de (1) T. III, p. 510. (2) Règne animal , p, 81. 440 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. D’ORBIGNY. 25 avril touriste contre le fusil du soldat. Assiégé dans Carmen par les Pata- gons, il eut l’occasion involontaire de voir un grand nombre de ces sauvages, dont la taille moyenne est de 5 pieds 4 pouces, résultat qui confirme pleinement l’opinion exprimée par de Bougainville dans sa lettre à Dom Pernéty : « Nous avons fait alliance avec ces Patagons s1 décriés et que nous n’avons trouvés ni plus grands, ni même aussi méchants que les autres hommes (1). » Le Haut-Pérou ou Bolivie était alors un pays presque aussi peu connu des Européens que la Patagonie. L’exploration de cette contrée fut favorisée à d’Orbigny par le président Santa-Cruz. Peu de temps au¬ paravant, un savant géologue anglais, Pentland, avait entrepris la topographie de la région et établi, à l’aide d’un grand nombre de hauteurs et de distances lunaires, près de cent positions géographi¬ ques. Ce travail fut complété par notre compatriote, qui a publié d’ex¬ cellentes cartes géographiques et géologiques de la Bolivie. Il pénétra dans la partie orientale de cette contrée, où vivent des Indiens civilisés depuis longtemps par des missions de Jésuites, dont l’histoire est aussi curieuse que celle du gouvernement théocratique du Paraguay. Il atteignit les limites extrêmes de la Bolivie et s’arrêta à San Corazon. « L’idée, dit-il, d’être parvenu à 600 lieues des côtes du Grand Océan, à peu près à égale distance de l’Océan Atlantique, me causait un plai¬ sir que je ne pourrais exprimer. Atteindre ce but m’avait paru souvent un rêve. '> Mais cette joie si pure était troublée par le souvenir de la patrie; lorsque son attention n’était plus absorbée par l’étude, il se reportait sans cesse auprès des êtres qui lui étaient chers. Il nous raconte qu’une nuit, campé dans la province de Chiquitos, il entendit un jeune Indien qui jouait sur la flûte les airs nationaux de son village. « Cette mu¬ sique monotone et triste, au milieu de l’obscurité et du silence des forêts, me conduisit insensiblement à des idées des plus mélancoliques. Ce pauvre Indien, me disais-je, à peine à seize lieues de son pays, cherche à se le rappeler et souffre d’en être éloigné. Cette pensée me ramena malgré moi vers ma patrie, dont j’étais séparé déjà depuis six années, et que je n’osais entrevoir, perdu que j’étais alors au sein des déserts du centre de l’Amérique. Lorsque quelques incidents me ramenaient ainsi vers un autre hémisphère, qui pouvait seul me rendre au bonheur, je cherchais à soulever le voile de l’avenir, à pressentir dans le lointain de ma vie les jouissances et les peines qu’il me réser¬ vait... L’aube du jour me surprenait encore au milieu de mes ré- (1) Journ. hist. de Dom Pernéty, t. IL p. G5L 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. DORBIGNY. 441 flexions, plus souvent couvertes de sombres nuages qu’éclairées des rayons de T espoir. » De retour dans le Bas-Pérou, d’Orbigny termina ses explorations à Lima; en 1834 il revit enfin la France. Tel est le résumé bien incomplet de ce voyage, dont la publication, conduite avec l’activité qui caractérisait notre collègue, l’occupa de 1834 à 1847. Neuf volumes et environ 500 planches relatives aux sujets les plus divers subirent à peine à faire connaître les maté¬ riaux considérables qu’il avait recueillis. « Cet immense ouvrage, a dit Élie de Beaumont, présente dans un cadre presque encyclopédique une des monographies les plus étendues qu’on ait données d’aucune région de la terre. » Tout en rédigeant son voyage en Amérique, d’Orbigny travaillait concurremment à d’autres ouvrages. On est stupéfait de cette incroya¬ ble facilité d’observation et de production. Ainsi, de 1834 à 1847, il a publié avec de Férussac une magnifique Histoire naturelle des Cépha¬ lopodes ; avec Webb et Berthelot Y Histoire naturelle des Canaries; avec Ramon de la Sagra Y Histoire naturelle de Cuba et des Antilles. Puis, il lit paraître une Histoire naturelle des Crinoïdes, une Galerie orni¬ thologique des Oiseaux d’Europe, plusieurs notes sur la station nor¬ male des Mollusques bivalves, sur les lois qui président à la distribu¬ tion des Mollusques marins côtiers, sur les Bélemnites, les Ammonites, les Conoteutliis, les Spirulirostra ; en outre, une série de mémoires paléonlologiques , parmi lesquels on remarque : la Paléontologie du voyage de M. Hommaire de Hell dans les steppes de la Mer Caspienne, le Caucase et la Crimée; la Paléontologie des terrains secondaires et tertiaires de la Russie d’Europe et des montagnes de l’Oural, insérée dans le bel ouvrage de Murcliison, de Verneuil et de Keyserling ; le Mémoire sur les Foraminifères de la Craie blanche du bassin de Pains. Enlin, subjugué par le charme des études sur le monde ancien, il com¬ mença sa Paléontologie française ou Description zoologique et géologique de tous les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France, ouvrage qui fut sa principale occupation durant les dernières années de sa vie. Le cadre de la Paléontologie française est immense. Nos faunes fos¬ siles sont si variées, si remarquables par le nombre des espèces, qu’on désespère d’en posséder un catalogue presque complet; mais cette tentative courageuse, malgré ses imperfections, a été delà plus grande utilité pour nos géologues et nos paléontologistes, qui eurent enfin le livre et le guide qui leur manquaient. On peut dire, sans crainte d’être démenti, que la plupart des géologues de province sont les élèves de d’Orbigny, par l’usage journalier qu’ils font de son ouvrage. Je me souviens de l’effet que produisit dans le monde savant l’appa- 442 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’àLC. d’oRBIGiNY. 25 avril rition de la Paléontologie française. Que de formes nouvelles furent dévoilées! Que d’animaux étranges furent reconstitués! On connut enfin les étonnantes variations des Céphalopodes, dont les genres Conoteuthis, Belemnitella, Spirulirostra, Nautiloceras, Cryptoceras, Baculina, Ancyloceras , Toxoceras, Hamulina, Ptychoceras, Helico- ceras, Ueteroceras , Ehynchoteuthis , ont été créés par d’Orbigny, qui d’ailleurs avait déjà décrit un grand nombre de types génériques nou¬ veaux parmi les Céphalopodes vivants. Les livraisons de la Paléontologie française publiées sous sa direc¬ tion comprennent : les Céphalopodes et une partie des Gastéropodes des terrains jurassiques ; les Céphalopodes, les Gastéropodes, les La ¬ mellibranches, les Brachiopodes, les Bryozoaires et une partie des Échinides de la Craie. Le tout forme 8 volumes de texte, accompagnés de près de 1 000 planches. Parmi les sujets les plus intéressants de cette publication, on doit citer les Bryozoaires de la Craie, dont l’étude et la description ont exigé une somme de travail surprenante. A part quelques mémoires de Lamouroux, Milne-Edwards, von Hagenow et Reuss, rien de com¬ plet n’avait été publié sur l’ensemble des Bryozoaires. La plupart des genres étaient à créer; quant aux espèces inédites, leur nombre était immense. On sait que les dépôts de la Craie supérieure nous transmet¬ tent dans un état de conservation admirable une faune de Bryozoaires infiniment plus riche que celle des Faluns et des Crags, et surtout que la faune actuelle, qui est pourtant bien connue par les récentes explo¬ rations sous-marines. Loin de se borner à la description des Bryozoaires de la Craie, d’Orbigny examina comparativement ceux des autres formations géo¬ logiques et des mers actuelles. Le résultat de cette étude forme un véritable Synopsis, où il a indiqué toutes les espèces de Bryozoaires, vivantes et fossiles, au nombre de 1 929, dont 879 sont crétacées. Conçu sur le même plan que l’histoire des Foraminifères du bassin de Vienne, ce livre est appelé à rendre de grands services. « Nous ne savons pas, dit-il, quel jugement sera porté sur cet immense travail, mais nous pouvons ajouter avec vérité, que de tous nos travaux paléontologi- ques et géologiques, c’est certainement celui qui nous a offert le plus de difficultés à vaincre, et celui que nous regardons comme le plus difficile à traiter. » Presque à la même époque un autre naturaliste français, mort pré¬ maturément, Jules Haime, préparait sur les Bryozoaires jurassiques un travail remarquable publié en 1854. Jules Haime était guidé dans l’étude de ces animaux par des prin¬ cipes différents de ceux de d’Orbigny : il n’accordait une véritable 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’ALC. D’ORBIGNY. 443 valeur qu’à la structure fondamentale des cellules (ou, pour parler la langue moderne, des zooæcia), tandis que d’Orbigny, tout en tenant compte de cette structure, cherchait des caractères de première valeur dans le groupement des cellules de chaque colonie. On voit reparaître, dans ce dernier mode de classification, les idées systématiques qui l’avaient dirigé lorsqu’il publia ses travaux sur les Foraminifères. Mais les inconvénients d’un pareil système sont palpables; pour n’en citer qu’un exemple, le Bryozoaire vivant appelé F lustra pilosa par Linné est placé par d’Orbigny dans 4 genres, suivant que la colonie est fixée sur des algues cylindriques, étendue sur chaque face d’un fucoïde, ou étalée à la surface d’une coquille, et suivant que les cel¬ lules sont parallèles, alternes ou disposées bout à bout. La plus légère modification dans le substratum d’un Bryozoaire, la forme rampante ou dressée des colonies, le degré plus ou moins avancé de calcification des cellules, deviennent ainsi des caractères génériques et spécifiques. La merveilleuse patience de d’Orbigny, ainsi que son habileté à ti¬ rer parti des moindres caractères distinctifs, sont attestées par la col¬ lection de Bryozoaires qu’il a formée. Elle comprend plusieurs milliers de tubes, dont chacun est parfois rempli de ces petits fossiles. Il lui a fallu examiner au microscope chaque spécimen, le classer et le nommer. Aussi peut-on lui rendre ce témoignage, dont Cuvier était si fier lorqu’il disait « qu’il ne croyait pas avoir été moins utile à la science par les collections qu’il a créées, que par tous ses autres ouvrages ». J’arrive maintenant aux livres qui résument en quelque sorte la doctrine scientifique de d’Orbigny : à son Prodrome de Paléontologie strati graphique universelle et à son Cours élémentaire de Paléontolo¬ gie, publiés en 1850 et 1852. Dans le Prodrome il a cherché à dresser la liste de tous les animaux invertébrés (Mollusques et Rayonnés) connus à l’état fossile. L’utilité d’un pareil ouvrage avait été pressentie par Buffon : « C’est surtout dans les coquillages et les poissons, premiers habitants du globe, que l’on peut compter un plus grand nombre d’espèces qui ne subsistent plus; nous n’entreprendrons pas d’en donner ici l’énumération, qui, quoique très-longue, serait encore incomplète; ce travail sur la vieille nature exigerait seul plus de temps qu’il ne m’en reste à vivre, et je ne puis que le recommander à la postérité (1). » D’Orbigny admit 18 000 espèces, représentées par 40 000 noms spé¬ cifiques plus ou moins bien appliqués. Voilà le bilan d’une partie de la Paléontologie en 1850. Quelques chiffres indiqueront les progrès (lj T. IV. p. 156 [Minéraux). 444 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. D’ORBIGNY. 25 avril rapides de la science depuis cette époque. En 1868, Bigsbv (1) signale 8 897 espèces dans les seuls terrains siluriens. Deshayes (2), en 1865, avait décrit 2815 espèces de Mollusques dans un petit bassin de la mer éocène. Il est donc permis de supposer quà la fin du dix-neuvième siècle on connaîtra plus de 100000 fossiles. Le Prodrome n’eût été qu’une laborieuse compilation, comme Y In¬ dex palœontologicus de Bronn, si d’Orbigny n’avait eu recours à une méthode nouvelle, dont les résultats furent considérables. Pour lui, le nom et la nature du fossile n’ont qu’une importance secondaire, primée par celle de l’âge. « La première notion à obtenir dans l’étude paléontologique, dit-il » (3), c’est la date. Sans ces recherches préalables, point de paléon- » tologie possible, ou seulement le chaos. 11 nous semble qu’on n’a » pas compris ce principe, car le plus souvent on a procédé en sens » contraire. Comparons un instant, comme se trouvant tout à fait » dans les mêmes rapports, les médailles à l’histoire de l’Homme, les » êtres fossiles à l’histoire du monde terrestre. Lorsqu’un historien » veut tirer parti des médailles, cherche-t-il, pour les appliquer, à » les classer par nature de métal, ou commence-t-il à rechercher » quelle est la ressemblance, entre eux, des personnages historiques » qui y sont représentés? Un historien, un archéologue riraient cer- » tainement de cette question ainsi posée, et recourraient, de suite, à » la date, sans songer à la nature du métal, et surtout sans examiner » si quelques-uns des empereurs romains ont de la ressemblance avec Napoléon. Cette ressemblance, en aucun cas, ne leur ferait placer » les empereurs romains aux Tuileries, pas plus qu’ils ne mettraient » Napoléon au Capitole. Nous sommes pourtant obligé de le dire : » c’est ainsi qu’on a souvent procédé en paléontologie. » En conséquence il divisa les terrains sédimentaires en 27 étages, dis¬ tingués par des noms de désinence uniforme et rappelant, par leur radical, l’appellation vulgaire sous laquelle ils étaient connus des géo¬ logues. Les espèces ayant été réparties dans chaque étage, l’auteur obtint ainsi 27 faunes éteintes. Quand il compara entre elles les espèces qui sous un même nom avaient été inscrites par les auteurs dans des formations différentes, il constata presque toujours de graves erreurs de détermination. Fortifié par ces preuves, il arriva peu à peu à considérer comme démontré, (1) Thésaurus siluricus. (2) Description des animaux sans vertèbres découverts dans le bassin de Paris 1856-1865. (3) Prod. Pal., t. I. p. XY. 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’aLC. d’ORBIGNï. 445 quaucune espèce ne passait d’un étage dans un autre, et que par conséquent la nature nous présentait le tableau de 28 créations dis¬ tinctes (en y comprenant l’époque actuelle), puisque la vie s’était re¬ nouvelée 28 fois à la surface de la Terre. C’est dans cette manière de grouper les êtres et de considérer la Paléontologie, que réside l’originalité de d’Orbigny. W. Smith en An¬ gleterre, Alexandre Brongniart en France, avaient créé la Stratigraphie, en démontrant que le sol est divisé en couches, que l’ordre des su¬ perpositions n’est pas interverti, que des fossiles semblables se trou¬ vent dans toutes les parties des mêmes couches et à de grandes dis¬ tances; Cuvier avait assis la Paléontologie sur des bases solides, en prouvant que les animaux fossiles sont différents des êtres vivants; mais d’Orbigny alla plus loin encore, lorsqu’il affirma qu’un grand nombre de fois toutes les espèces animales avaient disparu pour faire place à des formes nouvelles. Dans chacun de ses étages il nota l’ap¬ parition et l’extinction d’ordres, de familles, de genres, d’espèces. En un mot, il établit la doctrine des créations successives. Cette doctrine a eu pour conséquence d’introduire dans l’étude de la Paléontologie slratigraphique un esprit d’examen rigoureux; on scruta de plus près les espèces, surtout lorsque des gisements non synchroniques renfermaient des formes voisines; on évita les erreurs si fréquentes de nos devanciers, qui donnaient les noms d’espèces éocènes à des espèces miocènes, et qui annonçaient que la plupart des êtres tertiaires avaient encore leurs analogues vivants; on découvrit une foule de nuances qui avaient passé inaperçues et qui nous révèlent aujourd’hui l’âge relatif d’un même type. Bref, l’élan fut donné et tous les jeunes géologues s’engagèrent dans la voie tracée par d’Orbigny. Le maître se montrait d’ailleurs d’une rare intransigeance sur ces questions. « Si nous trouvions dans la nature, disait-il, des formes » qui, après l’analyse la plus scrupuleuse, ne nous offriraient encore » aucune différence appréciable, quoiqu’elles fussent séparées par un » intervalle de quelques étages..., nous ne balancerions pas un in- » stant à les regarder néanmoins comme distinctes (1). » Mais aujourd’hui, la doctrine des créations successives répond-elle à nos conceptions sur l’histoire de la Terre ? Non, sans doute. D’Orbi¬ gny, pour expliquer les vingt-huit renouvellements du monde vivant, avait recours à l’hypothèse de destructions générales des êtres, de cataclysmes marquant la fin de chaque étage. Il se faisait ainsi l’écho des idées développées par Cuvier dans le Discours sur les Révolutions de la sitrfacedu Globe, et il accommodait son système de perturbations (1) Prodr. Pal., t. I, p. XXXVIII. 446 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’aLC. ü’ORBIGNY. 26 avril finales avec la théorie des soulèvements d’Élie de Beaumont. « La sé- » paration par faunes distinctes successives qu’on trouve dans chaque » étage géologique, ne serait donc que la conséquence visible des sou- » lèvements et des affaissements de diverses valeurs qu’a dû subir dans » toutes ses parties la croûte consolidée de l’écorce terrestre (1). » Et plus loin : « Chacun des étages qui se sont succédé dans les âges du » monde renferme sa faune spéciale, bien tranchée, distincte des » faunes inférieures et supérieures... Ces faunes ne se sont pas succédé » par passage de forme ou par remplacement graduel, mais bien par » anéantissement brusque. Comme, en effet, on ne rencontre, nulle » part, de transition d’une forme spécifique à une autre, au contact » de deux âges successifs,.... l’extinction des espèces d’une faune à » chaque étagee st évidemment un fait général (2). » Ces conclusions sont formellement attaquées par la science mo¬ derne. Ainsi, dans son Parallèle entre les dépôts siluriens de Bohême et de Scandinavie, M. Barrande a montré, dès 1866, que si, en Bohême, la faune primordiale est brusquement interrompue par l’ap¬ parition des porphyres, et la faune suivante par l’arrivée des trapps, en Scandinavie au contraire, les trois faunes qui se sont succédé sans interruption apparente sont tout aussi nettement distinctes. Si, d’autre part, chacune des trois faunes générales de la Bohême coïncide avec un dépôt sédimentaire particulier : argileux, argilo-siliceux ou cal¬ caire, en Scandinavie le passage d’une faune à une autre se fait dans des couches de même nature, de sorte que l’influence du milieu est nulle. « Le parallèle entre la Bohême et la Scandinavie nous montre donc, que le renouvellement général des êtres dans les mers a été également indépendant et des révolutions de la surface du globe, et des variations dans la nature des dépôts sédimentaires (3). » Quant à l’extinction de toutes les espèces à la fin de chaque étage, même indépendamment des cataclysmes, elle n’est pas mieux établie que la transformation brusque de ces espèces. Gomme l’a dit avec raison Darwin, « je n’admets l’existence d’aucune loi fixe et nécessaire, obligeant tous les habitants d’une contrée à se transformer à la fois également et brusquement. Je crois au contraire que le procédé de modification doit être extrêmement lent, et que la variabilité de cha¬ que espèce est complètement indépendante de la variabilité de toutes les autres (4) ». (1) Cours de Paléont t. I, p. .135. (2) Cours de Paléont., t. II, p. 252. (3) Op. cit., p. 65. (4) De V origine des espèces, trad. fr., p. 442. 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE lÉALC. d’ORBIGNY. 447 La dissection de chaque étage en petites couches, et l’analyse pa- léontologique de chacun de ces dépôts, si faciles pour les terrains tertiaires, nous montrent que de l’Éocène au Miocène, du Miocène au Pliocène, du Pliocène au Quaternaire et à l’époque actuelle, la transi¬ tion est insensible, quand on a sous les yeux tous les éléments de la série. Deshayes, après ses longs travaux sur la faune éocène, résume ainsi ses impressions à ce sujet. « En définitive, quel spectacle nous offre le bassin de Paris? Des apparitions d’espèces et leur extinction plus ou moins rapide; les unes résistant peu aux causes de destruction, les autres un peu plus, d’autres plus encore, toutes enfin disparaissant à certaines limites, les plus vivaces servant de lien commun à toutes les parties de l’ensemble, et les autres rattachant entre elles les sous-di¬ visions d’une moindre importance (1). » Mais nul n’a élevé la voix plus vivement que Philippi, en faveur de l’extinction indépendante et non simultanée des espèces. « Il n’y a pas de séparation, disait-il, entre l’Éocène, le Miocène et le Pliocène; nos distinctions sont purement subjectives et abusives; la création a tou¬ jours continué lentement son œuvre. » D’Archiac a développé les mêmes idées en ces termes : « Les ani¬ maux et les végétaux qui nous entourent ne sont que les descendants ou les représentants de ceux qui les ont précédés.... Les divisions que nous cherchons à établir, les mots terrain ou époque, formation, sys¬ tème ou période, groupe, etc., dont nous nous servons pour les dési¬ gner, ne sont que des moyens plus ou moins artificiels pour coordon¬ ner et classer les faits.... Le commencement d'une de ces divisions représentatives du temps n’est séparée de la fin de celle qui l’a précé¬ dée, que par des différences le plus souvent conventionnelles, par con¬ séquent sans valeur absolue (2). » On ne peut contester la valeur de ces objections ; mais elles ne rem versent pas ce fait fondamental, qu’à un moment donné il a existé sur la Terre une faune et une flore éocènes, par exemple, distinctes des faunes et des flores crétacées et miocènes. Toute la discussion porte sur le remplacement, soit insensible et dépendant, soit indépen¬ dant et brusque, de la faune et de la flore de chaque période. Les naturalistes tendent aujourd’hui à considérer la création comme une force constante, sans intermittence, puisque chaque couche révèle des apparitions et des extinctions spécifiques. Dans cette hypothèse, les différences des êtres suivant leur âge géologique sont les consé- (1) Descr. Animaux sans vert. bass. Paris , t. II, p. 171. (2) Géol. et Paie ont., p. 345 et 346; 1866. 448 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. DORBIGNY. 25 avril quences de leurs modifications, et les formes actuelles seraient issues des formes antécédentes qui leur ressemblent. Cette notion très-étendue de l’espèce est donc bien différente de celle qui découle des doctrines de d’Orbigny et de L. Agassiz. Ceux-ci n’admettaient l'espèce qu’à un moment donné, pendant lequel elle n’avait pas eu le temps de varier, tandis que l’école transformiste la suit durant de longues évolutions; aux caractères zoologiques qui servaient jadis uniquement à la distinguer, elle ajoute les caractères chronologiques et phylogéniques, sans lesquels son histoire est incom¬ plète; elle arrive ainsi à confirmer la belle définition de la vie donnée par I, Geoffroy-Saint-Hilaire : «Vivre, c’est en même temps changer et demeurer sans cesse (1). » En effet, quelestle zoologiste qui prétendrait connaître le type Che¬ val s’il se bornait à l’examen des formes actuelles? Pourrait-il saisir la signification des os du pied des Solipèdes s’il n’avait étudié 1 ’Eippa- rion ou X Anchitlierium? La recherche de ces affinités des êtres actuels avec les êtres anciens, de ces enchaînements, comme les appelle le savant professeur qui occupe aujourd’hui la chaire de d’Or¬ bigny, n’aurait plus d’intérêt, si chaque révolution du Globe renou¬ velait les espèces pour leur substituer des formes sans aucun rapport avec elles, et si le plan merveilleux de la nature était compromis par une chaîne de montagnes en voie de soulèvement ou par un débor¬ dement soudain des mers. On voit, par cette critique de la théorie des créations successives, que le courant des idées s’est modifié depuis 1850. Il n’en reste pas moins acquis que d’Orbigny a fait faire à la Géologie un immense progrès, en démontrant que chaque période avait son caractère pa- léontologique spécial, et en établissant par cela même la véritable chronologie des êtres anciens, reconnue sommairement par Deshayes, Lyell, Murchison, Quenstedt, Bronn, Agassiz, etc. Pour saisir toute la valeur de cette réforme, il suffit de se reporter à l’époque où écrivait d’Orbigny, et de comparer ses travaux à ceux de ses prédécesseurs et même de plusieurs de ses contemporains. Ses étages sont circonscrits avec tant de netteté, qu’après une longue opposition, ils ont été adoptés, aussi bien à l’étranger qu’en France, pour désigner les unités géologiques. Les listes de fossiles étant disposées par étages, d’Orbigny ne pou¬ vait s’empêcher d’examiner une autre question, bien controversée, celle du perfectionnement graduel des êtres organisés. Marcel de Serres, Desor, Bronn, Darwin, Hæckel et beaucoup d’autres croient (1) Hist. nat. gêner, des règnes organiques, t. II. p. 91; 1856. 1878. P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’alC. d’oRBIGNY. 449 que dans chaque embranchement les êtres ont progressé depuis leur apparition jusqu’à nos jours ; L. Agassiz trouve même que la succes¬ sion géologique des formes éteintes est en quelque sorte parallèle au développement embryogénique des formes actuelles; par conséquent il découvre dans le monde ancien des types prophétiques ou embryon- niques par rapport au monde moderne. Mais d’Orbigny est très-opposé à ces idées, du moins en considérant les fossiles invertébrés. « Les » animaux, dit-il (1), loin de passer par tous les degrés de perfection » dans les âges du monde, ont souvent moins gagné que perdu de leur » perfection dans quelques embranchements, ou sont au moins restés » stationnaires, ce qui exclut tout à fait pour eux, dans les périodes » géologiques, la marche croissante, générale, du simple au com- » posé. » Telles sont aussi les conclusions de MM. Barrande, Davidson, Grand’Eury, au sujet des fossiles des terrains primaires; d’autre part, l’étude des Vertébrés nous donne des résultats opposés, et cette réelle contradiction nous explique comment E. Forbes a été conduit à for¬ muler sa loi paléontologique des développements contrastants dans des directions opposées. Après la publication du Prodrome et du Cours élémentaire de Pa¬ léontologie, la science établie avec tant d’autorité par d’Orbigny acquit enfin une importance réelle dans notre pays; elle devint l’auxiliaire indispensable de la stratigraphie. Les géologues durent subir son invasion; ce ne fut pas sans manifester un vif déplaisir. Leur repré¬ sentant le plus autorisé, Constant Prévost, en 1845, se fit l’écho de leurs réclamations lorsqu’il écrivit ces lignes : « Je proteste contre les abus que l’on fait chaque jour de plus en plus de l’application de la Paléontologie à la Géologie (2). » Cette protestation ne découragea pas la nouvelle école qui reconnaissait d’Orbigny pour son chef. En effet, il était devenu un maître incontesté. La paléontologie des animaux invertébrés, en France, s’incarnait alors dans trois hommes enflammés presque au même degré de la passion du travail : Deshayes, qui s’était réservé l’histoire des êtres tertiaires ; d’Orbigny, qui illus¬ trait celle des animaux secondaires; Barrande, enfin, qui préludait à ses admirables recherches sur la faune des terrains primaires. Ces trois paléontologistes affirmaient par leurs œuvres l’existence d’une science créée dans notre propre pays par Cuvier, mais qui n’était pas encore admise dans l’enseignement. Absorbé par ses travaux de collection, par la publication de ses (1) Cours de Paléont., t. II, p. 231. (2) Bull. Soc. géol., 2e sér.. t. II, p. 374. 29 450 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’aLC. d’oRBIGNY. 25 avril nombreux ouvrages, d’Orbigny songeait peu aux besoins réels de la vie. Peut-être espérait-il qu’on viendrait à lui, supposant avec quelque naïveté, qu’il suffit de mériter une situation pour l’obtenir. Irrité, enfin, de la négligence, sinon de l’hostilité, des savants officiels, il demanda une place de professeur. J’ai le regret dé dire que sa requête fut mal reçue. Les zoologistes n’appréciaient pas ses découvertes ori¬ ginales sur la distribution géographique des animaux, pas plus que ses efforts pour arriver à établir une classification des Foraminifères, des^ Bryozoaires ou des Céphalopodes; ils n’attachaient d’ailleurs aucune importance aux travaux si pénibles de spécification et de taxo¬ nomie; les géologues étaient exaspérés par les idées de ce novateur ; sa terminologie des étages provoquait un concert de récriminations ou de railleries; enfin, zoologistes et géologues s’entendaient à mer¬ veille pour déclarer que la Paléontologie n’était pas une science, mais uniquement la zoologie ou la botanique des êtres fossiles. Un décret du chef de l’État dut triompher de ces résistances : en 1853 une chaire de Paléontologie fut instituée au Muséum d’Histoire naturelle; À. d’Orbigny en était nommé titulaire. Il semblerait que dès lors le nouveau professeur allait jouir paisi¬ blement de la position qu’il considérait comme le but suprême de sa carrière. Il n’en fut rien. Fatigué de la lutte, harcelé par de mesquines inimitiés ou par des jalousies mal déguisées, il demanda au travail un surcroît de fatigue pour oublier les blessures qu’on ne lui ménageait pas et qu’il ressentait trop vivement peut-être. Il s’enferma plus long¬ temps au milieu de ses chères collections ; mais ce genre de vie finit par altérer sa robuste santé; une affection du cœur se déclara avec tout son cortège de souffrances et d’angoisses. Bientôt le travail lui devint impossible, et après une année de douleurs, la mort le délivra le 30 juin 1857, à l’âge de 55 ans seulement. Il léguait à ses enfants le plus précieux des héritages : un nom il¬ lustre dans la science. En résumant en quelques mots notre appréciation sur le savant dont nous venons de raconter la vie, nous dirons : qu’il a dû sa supé¬ riorité comme paléontologiste et géologue aux connaissances qu’il avait acquises par ses voyages et par la pratique de la Zoologie. Ses doctrines sur la chronologie des êtres fossiles, en dépit de leur exagé¬ ration, ses immenses travaux paléontologiques, malgré quelques er¬ reurs inséparables de toute œuvre étendue, ont renouvelé la science dans notre pays et assuré à notre compatriote une place méritée parmi les grands géologues de ce siècle. J 878- P. FISCHER. — NÉCROLOGIE D’ALC. d’oRBIGNY. 451 Liste des ouvrages d'Alcide dC Orbigny . Monographie d’un nouveau genre de Mollusques gastéropodes de la famille des Trochoïdes, nommé Scissurelle (Mém. Société d’Hist. nat. Paris , t. I); 1823. Notice sur deux espèces du genre Ptérocère, observées dans le Calcaire Jurassique du département de la Charente-Inférieure (Ann. Sc. nat., t. Y); 1825. Notice sur les becs de Céphalopodes fossiles (Ann. Sc. nat., t. Y) ; 1825. Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes (Ann. Sc. nat., t. VII); 1826. Voyage dans l’Amérique méridionale, 9 vol. in-4°; 1831-1847. Notice sur un nouveau genre de Cétacé, des rivières du Centre de l’Amérique méridionale (Nouv. Ann. Muséum d’Hist. nat., t. III) ; 1834. Synopsis terrestrium et fluviatilium Molluscorum Americanorum (Mag. Zool., t. Y) ; 1835. Galerie ornithologique des Oiseaux d’Europe (52 livraisons); 1836-1838. Mémoire sur des espèces et sur des genres nouveaux de l’ordre des Nudibranches observés sur les côtes de France (Mag. Zool., t. VII) ; 1837. Mémoire sur une seconde espèce vivante de la famille des Crinoïdes ou Encri- nes, servant de type au nouveau genre Holope (Holopus) (Mag. Zool., t. VII); 1837. Description d’une nouvelle espèce du genre Couroucou (Mag. Zool., t. VII) ; 1837. Mémoire sur la distribution géographique des Oiseaux passereaux dans l’Amé¬ rique méridionale (C.-R. Ac. Sc., t. VII); 1838. Nouvelle espèce du genre de Zoophytes échinodermes nommé Galérite (Rev. Zool , t. I) ; 1838. Note sur le genre Caprine (Rev. Zool., t. II) ; 1839. Histoire naturelle générale et particulière des Céphalopodes acétabulifères vivants et fossiles; 1839-1848 (en collaboration avec de Férussac). Mémoire sur les Foraminifères de la Craie blanche du bassin de Paris (Mém. Soc. géol. France, lre sér., t. IV) ; 1840. Mollusques, Échinodermes, Polypiers, Foraminifères des îles Canaries, in Webb et Berthelot : Histoire des îles Canaries; 1839-1840. Ornithologie, Foraminifères, Mollusques de l’île de Cuba et des Antilles, in Ra- mon delà Sagra, Histoire naturelle de Cuba; 1839-1843. Histoire naturelle générale et particulière des Crinoïdes vivants et fossiles, com¬ prenant la description zoologique et géologique de ces animaux ; 1840. Paléontologie française. Description zoologique et géologique de tous les animaux mollusques et rayonnés fossiles de France. lre partie: terrains crétacés : Céphalo¬ podes, Gastéropodes, Lamellibranches, Brachiopodes, Bryozoaires, Échinodermes ; 1840-1856; — 2« partie : terrains jurassiques : Céphalopodes, Gastéropodes ; 1842- 1856. Considérations paléontologiques et géographiques sur la distribution des Cépha¬ lopodes acétabulifères (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVI; et Bull. Soc* géol., lro sér., t. XII); 1841. Considérations zoologiques, géologiques et géologico-géographiques sur les Am¬ monites du terrain crétacé (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVI); 1841. Nouvelle espèce de Volute (V. Lagillertiana) (Rev. Zool., t. IV); 1841. Description de quelques espèces de Mollusques fossiles de France (Rev. Zool., t. IV) ; 1841. Considérations sur les Céphalopodes des terrains crétacés (Ann. Sc. nat., 2e sér.. Zool.. t. XVII) ; 1842. 452 P. FISCHER. — NÉCROLOGIE d’aLC. û’ORBIGNY. 25 avrii Mémoire sur deux nouveaux genres de Céphalopodes fossiles ( les Conoteuthis et Spirulirostra), offrant des passages dé un côté entre la Spirule et la Sèche, de Vautre entre les Bélemnites et les Ommastrèphes (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVII) ; 1842. Coquilles et Échinodermes fossiles de Colombie, recueillis de 4824 à 4833, par 31. Boussingault ; 1842. Note sur des œufs de Mollusques recueillis en Patagonie (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVII) : 1842. Quelques considérations zoologiques et géologiques sur les Rudistes (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVII ; et Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIII) ; 1842. Considérations générales sur le grand système tertiaire des Pampas (C.-R. Ac. Sc., t. XIV) ; 1842. Considérations générales et coup d'œil d'ensemble sur les grands faits géologi¬ ques dont l'Amérique méridionale a été le théâtre (C.-R. Ac. Sc., t. XV); 1842. Sur V absence du Gault et du Néocomien dans le bassin crétacé de la Loire (Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIIT) ; 1842. Sur l'application de l'Hélicomètre à la mesure des coquilles turbinées (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVII ; et Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIIP ; 1842. Mémoire sur les Bélemnites (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XVIII); 1842. Considérations géologiques et géologico-géographiques sur l’ensemble des Mol¬ lusques gastéropodes des terrains crétacés (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XX; et Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIV); 1843. Quelques considérations sur la station normale des animaux mollusques bivalves (Ann. Sc. nat., 2e sér., Zool., t. XIX; et Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIV) ; 1843. Note sur des traces de remaniements au sein des couches de Gault ou terrain al- bien de France et de Savoie (Bull. Soc. géol. Fr., lresér., t. XIV) ; 1843. Paléontologie du voyage de M. Hommaire de Hell dans les Steppes de la mer Caspienne, le Caucase, la Crimée et la Russie méridionale ; 1844. Recherches sur les lois qui président à la distribution des Mollusques côtiers marins (Ann. Sc. nat., 3e sér., Zool., t. III); 1845. Mollusques du système secondaire et du terrain tertiaire, in Murchison, de Ver- neuil et de Kevserling, Géologie de la Russie d'Europe ; 1845. Mollusques vivants et fossiles, ou Description de toutes les espèces de coquilles et de mollusques classées suivant leur distribution géologique et géographique, 1er vo¬ lume; 1845-1847. Considérations zoologiques sur les Bélemnites ; — Recherches sur les Ammonites (Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris) ; 1846. Foraminifères fossiles du bassin tertiaire de Vienne (Autriche] ; 1846. Considérations zoologiques et géologiques sur les Brachiopodes ou Palliobran- ches (Ann. Sc. nat., 3e sér., Zool., t. VIII); 1847. Sur les 3Iollusques vivants et fossiles (Àrch. Bibl. univ., t. VI) ; 1847. Cours élémentaire de Paléontologie et de Géologie stratigraphiques ; 1849-1852. * Description de quelques genres nouveaux de 3Iollusques bryozoaires (Rev. et 3Iag. Zool.. t. I); 1849. Note sur la classe des Amorphozoaires (Rev . et 3lag. Zool., 1. 1) ; 1849. Note sur les fossiles de l'étage danien (Bull. Soc. géol., 2e sér.,t. VII); 1850. Prodrome de Paléontologie stratigraphique universelle des animaux mollusques et rayonnés; 1850-1852. Recherches zoologiques sur la marche successive de V animalisation à la surface du globe, depuis les temps zoologiques les plus anciens jusqu'à l'époque actuelle (C.-R. Ac. Sc., t. XXX) ; 1850. 1878. GOSSELET. — NÉCROLOGIE DE d’oMALIUS. 453 Mémoire sur l'instant d'apparition, dans les âges du monde, des ordres d'ani¬ maux, comparé au degré de perfection de l'ensemble de leurs organes (C.-R. Ac. Sc., t. XXXI); 1850. Recherches physiologiques sur les milieux d’existence des animaux dans les âges t géologiques (C.-R. Ac. Sc., t. XXXI); 1850. Note sur quelques espèces remarquables d’ Ammonites des étages néocomien e aptien de France fJourn. Conchyl., 1. 1) ; 1850. Description d’un nouveau genre de coquilles bioalves, nommé Myllite (Myllita) (Journ. Conchyl., t. I) ; 1850. Note sur quelques espèces nouvelles de Bryozoaires fossiles des terrains crétacés de la France (Rev. et Mag. Zool., t. II); 1850. ^ Catalogue des espèces fossiles de Mollusques bryozoaires, de Polypiers et d'Amor- phozoaires de l'étage néocomien (Rev. et Mag. Zool., t. II); 1850. Recherches zoologiques sur la classe des Mollusques bryozoaires (Ann. Sc. nat., 3e sér., Zool., t. XVI); 1851. Note sur un nouveau genre de coquille lamellibr anche d'eau douce découvert dans les rivières de la Nouvelle-Grenade par M. Acosta (Rev. et Mag. Zol., t. III) ; 1851. Notice sur le genre Heteroceras, de la classe des Céphalopodes (Journ. Conchyl., t. II) ; 1851. Note sur une nouvelle espèce géante du genre Terebriroslra, de la classe des Brachiopodes (Journ. Conchyl., t. II) ; 1851. Notice sur le genre Hamulina (Journ. Conchyl., t. III); 1852. Note sur quelques coquilles fossiles, recueillies dans les montagnes de la Nouvelle- Grenade, par M. le général Joaquin Acosta (Journ. Conchyl., t. IV); 1853. Note sur le nouveau genre Hypotrema (Journ. Conchyl., t. IV) ; 1853. Note rectificative sur divers genres d'Échinoïdes (Rev. et Mag. Zool., t. VI); 1854. Description de quelques espèces d’ Ammonites nouvelles des terrains jurassiques et crétacés (Rev. et Mag. Zool., t. VIII) ; 1856. Notice analytique sur les travaux de Géologie, de Paléontologie et de Zoologie de M. Alcide d’ Or bigny ; 1856. En outre, de nombreux articles dans le Dictionnaire universel d’Histoire natu¬ relle de Ch. d’Orbigny. M. Gosselet donne lecture de la notice suivante : Notice nécrologique sur Jean- Baptiste- Julien (POnmlius d’Ilalloy, par M. J. Gosselet. Le géologue éminent dont j’ai à retracer la vie et les travaux eut l’honneur, bien que belge, de présider la Société géologique de France pendant l’année 1852. Ce fait exceptionnel d’une Société allant chercher son président dans un pays étranger était suffisamment motivé par les services que d’Omalius d’Halloy avait rendus à la Géo¬ logie française. 454 GOSSELET. — NÉCROLOGIE DE DOMALIUS. 25 avril Dès 1810, alors que l’empire français s’étendait du Weser aux Pyré¬ nées, de la Manche au Garigliano,d’Omalius d’Halloy était chargé, sous la direction de Coquebert de Montbret, de dresser la carte minéralogique de ce vaste territoire. Comment avait-il mérité d’être désigné pour cette importante mission? Comment s’en acquitta-t-il ? C’est ce que je vais essayer de rappeler, en prenant comme guide la notice que notre con¬ frère M. Dupont, Directeur du Musée d’Histoire naturelle de Bruxelles, a consacrée à son illustre maître (1). Il nous a montré d’Omalius sous un jour tout nouveau : à nous qui avions connu le savant aimable, le théoricien érudit et sensé, le divulgateur populaire, M. Dupont nous révèle un d’Omalius d’un autre âge, géologue pratique, explorateur infatigable, observateur profond, ce que nous pouvons appeler un géologue d’action. Est-il étonnant que^nous ayons perdu de vue ce savant, qui dès 1814 avait laissé le marteau pour se dévouer à l’administration de son pays? Jean-Baptiste-Julien d’Omalius d’Halloy (2) naquit à Liège le 16 fé¬ vrier 1783, d’une famille noble. En 1801 ses parents l’envoyèrent à Paris pour terminer son éducation d’homme du monde et pour apprendre le beau langage dans les cours littéraires, les théâtres et les salons où se formait alors le goût de l’Europe entière. Quel attrait pour un jeune homme de 18 ans! Mais d’Omalius pensait à tout autre chose. Sa première visite est pour le Muséum. A ses parents qui lui demandent quelle société il fréquente, il répond qu’il va au cours de Fourcrov. A sa mère qui lui reproche de ne pas lui parler de la Comédie française, il écrit : « Cuvier, le célèbre Cuvier, nom que les amants des sciences ne peuvent entendre sans émotion, vient de commencer son cours! » Après trois ans d’une correspondance de ce genre, les parents sont vaincus et sa mère lui écrit : « Au reste, mon ami, apprends ce que tu veux et comme cela t’amuse. » Déjà la vocation du jeune d’Omalius pour la Géologie s’était décla¬ rée. Sous prétexte de visites à des membres de sa famille, il avait parcouru l’Ardenne et la Lorraine, en notant soigneusement toutes ses observations su-r les terrains qu’il traversait. Une fois l’opposition de ses parents vaincue, il renonce à la diligence, qu’il avait déjà manquée plusieurs fois avec plaisir ; désormais, quand il vient à Paris, c’est à pied, le marteau à la main ; quand il retourne chez lui, c’est par une autre route, fût-elle un peu plus longue : ainsi, pour aller de Paris à Namur, il passe par Rouen. (1) Annuaire de l'Académie R. de Belgique, XLIIe année, p. 181; 1876. (2) Halioy, hameau voisin de Cinev, où la famille d’Omalius possédait un ch⬠teau. 1878. G0SSELET. — NÉCROLOGIE DE DOMALIUS. 455 En 1806 et 1807 il parcourt en tous sens la Belgique, l’Eifel, le Hundsrück, les Vosges. En 1808, à l’âge de 25 ans, il publie dans le Journal des Mines un Essai sur la Géologie du Nord de la France. Il y passe en revue tou¬ tes les contrées qu’il a explorées, en signale les principales masses minérales et en trace nettement l’âge relatif. C’est un progrès immense sur les descriptions purement minéralogiques de Monnet. D’Omalius fait de la stratigraphie. Le premier sur le continent, il reconnaît que le calcaire jurassique, qu’il nommait alors ancien calcaire horizontal, est antérieur à la craie, et cette distinction, il la fonde non-seulement sur la position stratigraphique, mais aussi sur la différence des fossiles. Dans ce mémoire de 1808, d’Omalius s’est attaché surtout à signaleret à caractériser les régions naturelles. Il comprenait que la Géologie est la base de la Géographie, et il posa alors des lois qui de nos jours sont encore à découvrir par bien des géographes. Le premier, il dit que les rivières peuvent couler dans un sens opposé à la pente générale du sol; qu’une chaîne de montagnes est caractérisée moins par une série de hauteurs en apparence continues, que par la nature et la direction de ses couches. C’est que d’Omalius faisait de la géographie sur la nature et non dans son cabinet. Les éloges que lui valut son Essai le décidèrent à entreprendre l’ex¬ ploration de tout l’empire. En 1809, il part à pied d’Halloy, « traverse l’Ardenne jusqu’à Bouil¬ lon, puis s’engageant en Lorraine, il observe les oolithes de Brillon et de Savonnières et détermine leur position géologique entre le cal¬ caire grossier (lias) qui repose sur le terrain ardorsier, et la craie. A Dijon, il retrouve le même calcaire grossier ; il en conclut que le bassin dont les bords sont formés par cet ancien « calcaire horizontal » s’est recourbé depuis les Vosges vers le Morvan, de même qu’il se recourbe entre l’Ardenne et les Vosges. « Descendant la Saône jusqu’à Lyon, il observe sur la rive gauche les plaines de la Bresse, et sur la rive droite les montagnes granitiques du Tarare bordées par le « calcaire à Gry pliées ». Il gravit alors le Jura, en observe de nouveau les calcaires et la structure et arrive à Genève, » L’étude du Salève se fait sous la direction du professeur Jurine. Il remonte l’Arve et visite Chamounix... La Tarentaise fait l'objet de longues observations à cause du travail de Brochant de Villiers, qu’il appréciait beaucoup. » Passant en lin les Alpes au Petit-Saint-Bernard, il descend la vallée d’Aoste et arrive à la colline de la Superga. Il s’étonne d’y trouver des fossiles dont les formes rappellent des espèces modernes, quoique les couches y soient sensiblement inclinées. 456 GOSSELET. — NÉCROLOGIE DE D’OMALIUS. 25 avril sér., t. XI, p. 80, et t. XII, p. 111. (4) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. III, p. 244. (5) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. I, p. 400. (6) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. IV, p. 532. 1878. Ü0SSELET. — NÉCROLOGIE DE d’oMALIUS. 465 faveur de l’inconnu. Et cependant il n’aimait pas les hypothèses gra¬ tuites. « 11 faut faire des hypothèses pour expliquer les faits, disait- il (1), mais il faut en être sobre. » Il se refusait à attribuer l’extension des glaciers quaternaires à un refroidissement du Soleil, parce que, bien qu’il n’y eût dans cette idée rien d’impossible, la diminution de la chaleur centrale lui paraissait une cause suffisante. Plus tard il parut revenir à des sentiments moins opposés aux causes actuelles- Il se contenta de blâmer l’exagération de ceux qui croient que « les phénomènes que nous voyons agir sous nos yeux » n’ont jamais pu avoir plus d’énergie et produire des effets plus » étendus que ceux qu’ils produisent maintenant; c’est comme si » quelqu’un qui n’aurait jamais vu les effets d’une température au- » dessous de zéro contestait que le refroidissement peut transformer » de l’eau en glace (2) » . Réduite à ces termes, l’opposition de d’Omaîius à la théorie des causes actuelles ralliera beaucoup de partisans ; mais ce n’est plus une oppo¬ sition : c’est une adhésion véritable, adhésion de principe, au moins, aux idées défendues avec tant de vaillance par mon vénéré maître Constant Prévost. Jamais cet illustre géologue, dont la vie se consuma à défendre les causes actuelles, ne prétendit que les phénomènes géo¬ logiques ont toujours eu l’intensité et les effets que nous constatons aujourd’hui. Il se bornait à affirmer que les causes étaient restées les mêmes, que les lois de la nature n’étaient pas changées ; mais il reconnaissait volontiers que les circonstances ayant été différentes, les résultats avaient pu être différents. C’est là, à proprement parler, la doctrine des causes actuelles. Quant aux idées développées avec tant d’éclat et de succès par Lyell et son école, elles mériteraient plutôt d’être qualifiées du nom de théorie des effets actuels. D’Omalius avait pu remarquer dans les nombreuses discussions qu’il avait soutenues, combien il est important de fixer la signification des termes géologiques. Cette pensée avait en partie inspiré ses premiers travaux didactiques. Il y revint plus tard et lut en 1864 à notre Société une note sur quelques additions ou modifications que Von pourrait introduire dans le Dictionnaire de V Académie française en ce qui concerne la Géologie (3). Dans sa jeunesse, il avait accueilli avec ardeur les idées de Coque¬ bert de Montbret, qui voulait faire de la Géologie la base de la Géo¬ graphie et de la Statistique. Il crut pouvoir diviser les pays en régions (1) Bull. Soc. géol. , 2e sér., t. III, p. 402. (2) Bull. Soc. géol., 2e série, t. XII, p. 37. (3) Bull. Soc. géol., 2e sér., t. XXI, p. 117. 30 406 GOSSELEX- — NÉCROLOGIE DE DOMALIUS. 25 avril naturelles caractérisées par leur constitution géognostique ; mais il reconnut bien vite que ces divisions géographiques naturelles n’étaient pas toujours en rapport avec les divisions politiques. 11 chercha néanmoins à concilier ces deux ordres de considérations dans les notions de géographie qui accompagnent plusieurs éditions de ses Éléments de Géologie, et dans la notice qu’il lut en 1861 à la Société sur les divisions géographiques de la région comprise entre le Rhin et les Pyrénées (1). Il cherchait dans l’Ethnographie la solution des difficultés que la Géographie lui avait présentées. Comme résultat de ses études, il publia jusqu’à cinq éditions d’un petit traité des races humaines. Il fit en outre plusieurs communications à la Société d’Anthropologie; dans l’une d’elles il combattait l’origine asiatique de la race indo¬ germanique. Il avait été un des premiers à accepter l’idée de la contemporanéité de l’Homme et des animaux de l’époque quaternaire. Aussi, lorsque le Congrès des sciences préhistoriques se réunit à Bruxelles en 1872, fut-il tout naturellement choisi comme président. Beaucoup d’entre nous assistaient à ce congrès ; ils se rappellent la vigueur et l’entrain de cet illustre vieillard, toujours à notre tête dans les excursions les plus lointaines; ils se rappellent les touchantes manifestations de popularité qui lui furent prodiguées par ses conci¬ toyens comme par les étrangers, par le public comme par les sa¬ vants! Si d’Omalius a joui pendant toute sa vie de cette popularité presque sans exemple, c’est qu’il marchait avec son époque et en suivait tous les progrès; c’est que les jeunes savants trouvaient toujours auprès de lui les encouragements les plus affectueux et les conseils les plus désintéressés ; c’est que jamais il n’a profité de son nom et de sa posi¬ tion pour imposer sa manière de voir. Soucieux de sa liberté, il savait respecter celle des autres. Qu’on ne dise pas que c’était manque de convictions! D'Omalius tenait à ses idées quand il les croyait fondées, mais il était assez modeste pour admettre que, pas plus qu’un autre, il n’était à l’abri d’erreurs. Il défendait ses opinions avec ténacité, ne se rendait que lorsqu’il ne lui restait plus un seul argumenté faire valoir; mais une fois convaincu, il acceptait loyalement les faits et les idées qu’il avait combattus, et s’en faisait même au besoin le vigoureux défenseur. Lorsque, dans ces dernières années, on discuta les vues de Dumont sur la géologie stratigraphique de la Belgique, d’Omalius les défendit (1) Bull. Soc. géol., & sér., f. XIX, p. 215. 1878. MORIÈRE. — ASTÉRIE DE LOXF. DES VACHES-NOIRES. 467 pied à pied (1). Il avait à cela d’autant plus de mérite, que les opi¬ nions qu’il combattait étaient sur plusieurs points conformes à sa première manière de voir. Ainsi, dès 1808, il avait reconnu l’analo¬ gie du terrain silurien du Brabant avec le terrain ardoisier de I’ai’- denne, celle de la bande du Poudingue de Burnot avec l’ensem¬ ble que Dumont avait appelé terrain rhénan. Sur ces deux points néanmoins, il soutint les idées contraires de Dumont. Le 7 février 1874 il lisait encore à l’Académie de Belgique un plaidoyer contre l’assimila¬ tion du Poudingue de Burnot au terrain rhénan; il avait alors 91 ans. Quinze jours plus tard, on le trouvait étendu sans connaissance dans une tranchée des environs de Bruxelles. Il se préoccupait depuis longtemps d’une des questions les plus difficiles de la géologie de la Belgique et du Nord de la France, de l’origine du limon qui couvre toutes nos plaines et qui atteint souvent 10 mètres d’épaisseur. Il croyait que cette immense nappe était sortie par éjaculation de l’inté¬ rieur de la terre (2). Dans le but de trouver quelques faits à l’appui de cette théorie, il avait entrepris seul l’excursion qui devait lui être fatale. 11 se remit un peu, mais lorsque la Société géologique de France se réunit à Mons le 30 août 1874, elle se vit privée de celui quelle avait toujours choisi pour présider ses séances extraordinaires en Belgique ou dans le Nord de la France : elle dut se borner à envoyer à M. d’Omalius un télégramme pour lui témoigner son affectueux souvenir. Quelques mois plus tard, le 15 janvier 1875, s’éteignait celui qui était à la fois le dernier-survivant et le membre le plus âgé de cette génération de grands géologues français qui ont pour noms : Alexandre Brongniart, Constant Prévost, Élie de Beaumont, Jean -Baptiste-Julien d’Omalius d’Halloy (3). M. I^eanolne fait une communication sur de nombreux osse¬ ments fossiles recueillis dans les terrains tertiaires des envi¬ rons de Stelins. M. Ulorière met sous les yeux de la Société un magnifique (1) Bull . Soc. géol, 2e sér., t. XVI, p. 212; t. XIX, p. 917; et t. XX, p. 843. (2) Bull. Soc. géol., lre sér., t. XIII, p. 60; 1841; — Bull. Ac. Belg., 2c sér., .XXXI, p. 484 ; 1871. (3) Pour la liste des travaux de M. d’Omalius, voir Bull. Soc. géol., 3e sér., t. III, p . 166 ; 1875. 468 SEANCE. 29 avril exemplaire d’une nouvelle espèce d’astérie fossile (Asterias Deslong champsi, Morière) (1), recueilli dans l’étage oxfoctlien des Vaches-Boires, entre Dives et Villers-sur-Mer (Calvados). Séance du 29 avril 1878. PRÉSIDENCE DE M- ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture des procès-verbaux des deux dernières séances, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membres de la Société : MM. Barrois (Théodore), rue de Lannoy, 35, à Fives, près Lille (Nord), présenté par MM. Gosselet et Yélain; Castelnau (de), Ingénieur des mines, à Alais (Gard), présenté par MM. Linder et Tournouër. Il annonce ensuite une présentation. M. Leymerie met sous les yeux de la Société la Carte géo- îogique, au g^1^, du département de la Haute-Garonne, l'explication de cette carte, qui forme un volume gr. in-8° de 800 pages, et un atlas contenant 20 planches de coupes et vues géo¬ logiques et 30 planches où sont figurés les fossiles caractéristiques des divers terrains. II donne un rapide aperçu des faunes qui se trouvent représentées dans cet atlas, notamment des faunes turonienne, séno- nienne, garumnienne et nummulitique des Petites-Pyrénées; il insiste sur ce fait que la faune nummulitique de cette région diffère beaucoup de celle des Basses-Pyrénées et des Landes, et même de celle de l’Aude, qui ne se trouve cependant qu’à une assez faible distance à l’est, dans le prolongement des mêmes couches. M. Fontannes fait la communication suivante: (I) Pour la description de cette espèce, voir Bull. Soc . Linn. Normandie , 3«sér.. t. II. £u7l delà Jèc. Géu7. de franc» KOTE DE M. F. FOHTAIOiES . I. Coupe d'Apt ( Vaucluse) à Rognes ( Houches-dv-Rhône ) Echelles 3? Serve- , T. VI. fllV.I'aye Y. Coupe de Cabrières-d’ Ài^iLCS à l'étang de la Bonde. III . Coupe du TVE Luberon à Cueuron Echelles Lch^eutots: 4iôjoôc_ Hauteurs : io^oôo . Jft'jMèeruiiy Chemùt d!/tj>i Terrain crétacé. f/Xy.l Sable»*! ar Marne grise à Ostrea crassissima (2e niveau), Eastonia rugosa. — \ Mêmes localités . / Marne et sable sans fossiles (?). — Cucuron, Cadenet, Cabrières.... 30 à 40m 10 15 35 45 2 4 60 70 1 2 15 20 15 25 2 8 150 200 15 20 30 40 10 12 8 10 486 FONT AN N ES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril Marne à lignite et Melanopsis Narzolina. — Cucuron . \ Calcaire marneux: à Hélix Chrisloli. — Cucuron, Cabrières, Ville-? 40 50 laure, Le Castelar, Cadenet . . ) Limon rougeâtre à Hipparion gracile. — Cucuron, Cabrières, etc. Épaisseur maximum . ? 50 55 En stratification discordante avec les assises précédentes : Argile grise à Turritella subangulata, Corbula gibba. — Saint-Chris¬ tophe . Visible sur 4 5 Argile marno-sablemse à empreintes végétales . . ? 15 20 Si on additionne les épaisseurs que je viens d’indiquer, on obtient le total approximatif de 5 à 600 mètres pour toutes les assises tertiai¬ res qui s’étendent à la base du versant méridional du Luberon, ce qui, bien entendu, ne saurait signifier que, sur aucun point, on puisse observer, ou même supposer avec raison, un développement aussi con¬ sidérable; car il est manifeste que certaines assises n’atteignent sou¬ vent leur maximum d’épaisseur qu’au détriment de celles entre les¬ quelles elles sont comprises. C’est d’ailleurs ce que j’ai pu constater déjà dans le bassin de Visan, où le développement de la mollasse à Pecteïi Hrœscabriitsculus est soumis à de notables variations. II. Description et classification des terrains. Dans une étude récente sur les terrains tertiaires du bassin du Rhône, j’ai donné une classification des formations néogènes du Com- tat, qui peut être considérée comme typique et servir d’échelle strati- graphique pour toute la région du Sud-Est. Je la reproduis ici, en mettant en regard des différentes zones que j’ai distinguées les cou¬ ches qui, suivant moi, les représentent dans la vallée de la Durance. Il est évident que la plupart des assises étant des dépôts de rivage ou de mer peu profonde, les caractères en sont trop variables pour que la concordance puisse être établie pour tous les termes de la série. Je crois cependant que les points de repère sont assez nombreux pour que les parallélismes indiqués ici présentent des garanties suffisantes d’exactitude. C’est d’ailleurs ce que je m’efforcerai de démontrer, en mettant en évidence pour chaque assise les analogies sur lesquelles a été basée la classification ci-contre : 1878. FJÎSTANNES. — NÉOGÈNÊ DE CUGULION. 487 488 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril Sables et argiles bigarrés (1). — Le principal intérêt du gisement du Canauc réside dans la présence de blocs d’un grès rouge, le plus sou¬ vent parsemé de taches ou de veines d’un blanc mat, qui sont alignés comme s’iis étaient les débris d’un banc régulier, fragmenté par suite d’altérations ou par le fait d’une précipitation irrégulière delà silice agglutinante. Quoi qu’il en soit, il m’a paru certain que ce grès fait partie intégrante de la formation argilo-siliceuse au milieu de laquelle il se trouve, — en d’autres termes, qu’il n’est nullement erratique. Dans l’espoir qu’une étude minutieuse de la nature de cette roche pourrait fournir quelque éclaircissement sur l’origine, aujourd’hui discutée, des sables et argiles bigarrés, j’en ai remis plusieurs frag¬ ments à M. Michel Lévy. Yoici le résultat de l’examen microscopique auquel notre savant confrère a bien voulu les soumettre : « Au microscope, les divers échantillons se comportent à peu près de même : ce sont des grès à grains quartzeux, recimentés générale¬ ment par de la belle calcédoine (mélange de silice colloïde et cristalli¬ sée), par places par de l’opale hyaîitique (silice colloïde sous forme de sphérolithes à zones concentriques). » Dans le grès à cassure conchoïde brillante (comme les ladères), la calcédoine domine à l’exclusion de l’opale. » Les grains de quartz sont roulés, parfois brisés ; leurs inclusions caractéristiques à liquide aqueux, avec bulles mobiles, sont parfois à contours polyédriques. J’inclinerai à penser qu’ils proviennent de la démolition de la granulite. . » Ce qui confirmerait cette hypothèse, c’est qu’on voit quelques très- rares débris d’une substance brunâtre, fortement polychroïque dans les tons bruns, et sans trace de clivages; ce doit être de la tourmaline, minéral fréquent dans la granulite et qui résiste bien, comme le quartz, aux causes de démolition qui ont altéré les autres éléments. » Autour de chaque grain de quartz ou de tourmaline, on voit une couronne estompée d’hématite rouge qui explique la coloration de la roche ; puis le ciment calcédonieux est incolore et limpide. » Les Sables et argiles bigarrés n’ont pas encore été signalés sur le versant méridional du Luberon, où ils n’existent sans doute qu’à l’état de lambeaux difficiles à reconnaître au milieu des éboulis de la mon¬ tagne. Le gisement du Canauc, d’un abord relativement facile, n’en est donc que plus intéressant. Ses caractères sont, d’ailleurs, les mê¬ mes que ceux des sables argilo-siliceux de Sc. Gras, qui se retrouvent (1) Bien que cette formation soit tout à fait indépendante des terrains qui font Fob- jet.de cette étude, je crois devoir intercaler ici les observations que j’ai recueillies sur ces dépôts, dont l’àge et l’origine sont loin d’être définitivement établis. 1878. FONTANNESl — NÉOGÈNE DE GUCURON. 489 identiques sur un grand nombre de points de la Provence, du Comtat, du Dauphiné (1). Ils se rattachent en outre, très-probablement, aux sa¬ bles et argiles bigarrés du Gard, placés par Émilien Dumas à la base de son étage uzègien , aux formations de même nature signalées par M. Fabre dans la Lozère et par M. Potier dans les Alpes-Maritimes, pour ne citer que quelques gisements du Midi de la France ; car il est à présumer, d’après les travaux de nombreux géologues suisses, ita¬ liens, autrichiens, que des dépôts analogues existent dans la plus grande partie du bassin méditerranéen. On sait que Sc. Gras a attribué à ces sables et argiles une origine éruptive ou geysérienne, hypothèse admise par M. Ch. Lory dans son savant ouvrage sur le Dauphiné, et depuis par un grand nombre d’auteurs. Je n’entrerai pas ici dans de plus amples détails au sujet de cette formation, qui ne se rattache que très-indirectement aux terrains qui doivent faire l’objet de la présente étude. Elle a été d’ailleurs trop exactement décrite et classée par MM. Gras et Lory, et le bassin de Cucuron n’apporte qu’un trop faible contingent aux notions que nous possédons déjà, pour que je ne me borne pas à renvoyer, en ce qui concerne ces dépôts, aux travaux de mes prédécesseurs, analysés et discutés dans mes études antérieures. Mollasse à Pecten prœscabriusculus. — Sur le versant septentrional du mont Luberon, les sables et argiles bigarrés sont surmontés de marnes et calcaires sextiens à Smerdis, Potamides, empreintes végé¬ tales, etc. Ces dépôts lacustres ou saumâtres, qui semblent avoir rem¬ pli des bassins isolés, le plus souvent d’une étendue assez restreinte, manquent, je crois, dans les environs immédiats de Cucuron, mais re¬ paraissent plus à l’est, d’après Sc. Gras, autour de Grambois. Sans vouloir insister sur un rapprochement que la paléontologie ne peut encore confirmer, je ferai remarquer que le calcaire d’eau douce de Montélimar et de Salles (Drôme), considéré généralement comme plus récent, présente des localisations analogues. La coupe du vallon des Escharavelles (2) est, à ce point de vue, particulièrement instruc¬ tive, en ce qu’elle montre le calcaire d’eau douce bien développé sur la berge occidentale, où il forme le plateaude La Garde-Adhémar, et man¬ quant absolument sur la berge occidentale, où la mollasse marine re- (1) Des blocs d’un grès semblable à celui du Canauc se rencontrent en abon¬ dance dans le bassin de Yisan, principalement dans les environs de Saint-Paul- Trois-Châteaux et de Chantemerle, où iis sont souvent accompagnés de fragments d’une brèche à éléments siliceux cimentés par de la silice gélatineuse. (2) Fontannes, Le bassin de Yisan , pl. YI. 490 FONTANNÈS. — NÉOGÈ.NE DE CUCURON. 29 avril pose directement sur les Sables et argiles bigarrés II en est à peu près de môme sur le versant méridional du Luberon. Les premières assises qu’on observe, près de Cucuron, au-dessus des dépôts argilo-siliceux, appartiennent à la zone inférieure du Mio¬ cène marin, à la Mollasse à Pecten prœscabriusculus . Attribuées au Grès vert sur la carte de Sc. Gras, elles ont été maintenues à ce ni¬ veau dans la Description géologicpue du département de Vaucluse , mais avec une hésitation dont on doit tenir compte à l’auteur. Celte erreur est d’autant plus regrettable qu’elle a été, jusqu’à ce jour, la source de confusions fâcheuses dans les rapprochements qu’on a établis entre les stations typiques de la mollasse dans le Dauphiné et certains gisements de la Provence, et je puis d’autant moins me l’ex¬ pliquer, que les couches à P. prœscabriusculus se présentent ici avec des caractères qui ne laissent aucun doute sur leur identité. A la base, on constate aisément la présence de plusieurs lits de ga¬ lets gris ou blonds, à surface verdâtre; or je ne connais pas un point du bassin du Rhône, depuis le Jura jusqu’à la Méditerranée, où l’on ne trouve ce poudingue ou conglomérat à la base du Miocène marin, aussi bien contre les flancs des montagnes encaissantes qu’au centre des cuvettes formées par les soulèvements, lorsque celles-ci sont à leur tour disloquées. Au-dessus s’étendent des sables marneux verdâtres, où je n’ai re¬ cueilli aucun fossile, mais qui représentent probablement la base de la Moll asse sableuse à Scutella Paulensis du Dauphiné. J’ai dit ail¬ leurs, en effet, que cette formation comprenait deux assises assez dis¬ tinctes : la première composée de sables plus ou moins grossiers, caractérisés parles Pecten Davidi, P. Justianus, P. pavonaceus ; la seconde constituée par un sable plus marneux, presque toujours pétri de Nullipores et renfermant le plus souvent les Scutella Paulensis et Pecten prœscabriusculus en très-grande abondance. Cette dernière assise passe. à la mollasse marneuse à Pecten subbenedictus. Les sables à P. Davidi, si bien développés sur la colline de Saint- Paul -Trois-Châteaux , font souvent défaut. Dans un récent mé¬ moire (1), j’ai donné une coupe passant par le village de Barry et par Suze-la-Rousse, qui montre les bancs à Nullipores reposant directe¬ ment sur la craie. Ailleurs, et c’est précisément le cas sur toute la li¬ sière des formations secondaires subalpines, ils sont représentés par un sable fin, marneux, verdâtre, pauvre en fossiles, absolument ana¬ logue à celui qui affleure dans la gorge de Lourmarin. Ce dépôt, qui a été parfois désigné sous le nom de Sables à Anomies, est générale- 2. (1) Le bassin de Visan, p. 27, fi g; 1878. FONTANNES. 491 — NÉOGÈNE DE CUCURON. ment subordonné, dans le Dauphiné, à un banc marno-calcaire, pétri de Pecten præscabrtusculus ou de P. subbenedictus, qui viennent brusquement pulluler au milieu de ces sables presque dépourvus jusque-là de débris organiques. Les sables verdâtres de la gorge de Lourmarin supportent un con¬ glomérat bréchoïde, dont les éléments, souvent de forte taille, sont en¬ tremêlés dans un désordre véritablement chaotique; la plupart sont à peine roulés et paraissent être des blocs éboulés d’une falaise voisine. La grande majorité d’entre eux est calcaire et s’est détachée sans doute du Néocomien du mont Luberon, caractère qui distingue nettement ce dépôt des lits de silex verdâtre subordonnés à la mollasse sableuse et qui ne renferment qu’un petit nombre de galets calcaires. Ce second conglomérat est loin d’être aussi constant dans le Sud-Est que le premier. Je l’ai cependant observé sur plusieurs points, entre autres sur le bord septentrional du bassin tertiaire de Visan. Dans les environs du Pègue, par exemple, la base de la mollasse présente avec celle de la combe de Lourmarin une telle analogie de composition, de faciès, qu’il me paraît difficile de mettre en doute le niveau strati- graphique que, malgré l’absence de toute donnée paléontologique, je crois devoir assigner à ces dépôts. L’assise puissante qui se développe au-dessus de ce dernier conglo¬ mérat local, avec lequel elle est d’ailleurs intimement liée, est celle dont les caractères pétrographiques s’éloignent le plus de ceux qu’on est habitué à observer à ce niveau. On est tenté de croire à quelque effet de métamorphisme, tant la roche a acquis de cohésion, de du¬ reté, et c’est probablement à ce faciès, un peu exceptionnel, j’en con¬ viens, qu’est dû le classement de cette assise dans le Grès vert. Je ne reviendrai pas sur la description que j’en ai donnée en analy¬ sant la coupe de Lourmarin. Les fossiles, très-abondants, surtout à la partie supérieure, sont généralement brisés en menus fragments, et forment avec la gangue une masse absolument compacte. Cependant, plus à l’est, au-dessus des sables argilo-siliceux du Ganaue, la roche devient beaucoup moins dure, plus marneuse, et fournit quelques exemplaires plus facilement déterminables ; ils appartiennent aux espèces suivantes : Balanus tintinnabulum, Linné. — Détermination basée sur quelques valves et par¬ tant un peu empirique. Ostrea sp. ? — Fragment indéterminable. Anomia costata, Brocchi. — .4. ephippium. Linné, var., pour plusieurs auteurs (Mayer, etc.). Pecten prœscabriuscidus, Fontannes. — C’est le P. scabriusciilus de tous les au¬ teurs qui ont traité des terrains tertiaires du Sud-Est, les gisements de Cucu- ron et de Cadenet exceptés. 492 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril Pecten latissimus, Brocchi. — Bien qu’il soit assez surprenant de trouver un type subapennin à la base du Miocène marin, je crois cependant qu’il serait difficile d’établir une distinction sur des divergences de quelque valeur. Cette forme, d’ailleurs, qu’elle soit typique ou ne représente qu’une variété de l’espèce de Brocchi, est citée d’un grand nombre de gisements miocènes. Cidaris Avenionensis, Des Moulins. — Les baguettes de cet Oursin paraissent très- communes dans le grès mollassique de la gorge de Lourmarin, dont les cassures fraîches présentent parfois un aspect semblable à celui du calcaire à Entroques. Le C. Avenionensis , dont le tvpe a été pris dans la Mollasse des Angles, près Avignon, est une des espèces les plus constantes à ce niveau dans tout le Sud- Est. Echinolampas s cuti for mi s, Leske? — Fragments assez nombreux, mais très-frustes. Je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire entier, et encore est-il déformé. Espèce com¬ mune à la base de la Mollasse dans tout le bassin du Rhône. Bryozoaires. — Très-abondants. Le plus caractéristique est un Nullipore dont les colonies, atteignant souvent d’assez grandes dimensions, forment des bancs épais et justifient la dénomination de Mollasse à Nullipores que j’ai parfois donnée à cet horizon. On sait que les Nullipores caractérisent aussi par leur extrême abon¬ dance certains niveaux du Miocène en Italie et en Autriche. Cette liste ne contient à la vérité qu’un bien petit nombre d’espèces ; je crois cependant qu’elle vient utilement corroborer les données de la stratigraphie, et qu’elle permet de considérer définitivement le Grès vert de M. Sc. Gras comme représentant, sur le plateau de Cucuron, la Mollasse à Pecten' prœscabriuscuhis du Comtat, du Dauphiné, du Bugey, etc. Les affleurements du versant méridional du Luberon se relient au nord à la mollasse de Bonnieux, superposée au calcaire sextien, et qui, de même que la mollasse typique du bassin de Visan, peut se subdiviser en trois assises : 1° la mollasse sableuse, dans laquelle a été creusé le ravin que domine le village; 2° la mollasse marneuse, exploitée pour les fours sur la route de Lourmarin; 3° la mollasse calcaire, qui recouvre le plateau de Bonnieux. Au sud, celte même mollasse forme plusieurs monticules autour de Rognes (Bouches-du-Rhône), où elle est largement exploitée. Là aussi elle repose parfois sur des dépôts rougeâtres ou violacés, sans inter¬ calation du calcaire blanc à Hélix ou à Potcimides. Sables et grès à Ostrea crassissima (Ier niveau). — Au-dessus de la Mollasse à Pecten 'præscabriusculus, on observe dans le Haut-Comtat des alternances de sables fins plus ou moins marneux et de grès cal¬ caires, caractérisés dans leur ensemble par l’apparition de X Ostrea crassissima. Bien que cette zone se distingue nettement de la précé¬ dente dans cette région, ainsi que dans une partie du Dauphiné, je crois qu’au double point de vue paléontologique et orographique, elle lui est liée par des affinités telles, que dans un travail embrassant un 1878. FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCUBON. 493 cadre moins restreint que ces monographies, on serait autorisé à la réunir à la Mollasse à Pecten præscabriusculus. Cette opinion s’appuie surtout sur la liaison intime que présentent ces deux zones sur le flanc des montagnes qui les ont redressées. II n’est donc pas étonnant que leur distinction offre quelques difficultés, au milieu des éboulis épais qui recouvrent le plus souvent les couches miocènes adossées au Luberon. Je crois cependant qu’on peut rappor¬ ter aux Sables et grès à Ostrea crcississimci les couches marno-calcaires ferrugineuses, immédiatement subordonnées aux Sables à Pecten Fuchsi, var., dans la coupe de Cabrières. J’y ai recueilli en effet des fragments d’une Huître de grande taille (O. crassissima?) , de Peignes, de Pânopées, de Bryozoaires, etc., le tout malheureusement en si mau¬ vais état que je ne puis citer aucune espèce avec certitude. Il se pour¬ rait donc aussi que cette assise fit encore partie de la Mollasse à Pecten præscabriusculus, dont elle représenterait le dernier terme. Mais ce qu’il y a de certain, cependant, c’est qu’entre la mollasse calcaire et les sables ferrugineux à Amphiopes, il existe, au pied du Luberon, une zone de sables plus ou moins marneux, qui occupe exactement la même position stratigraphique que les sables et grès marneux à Os- trea crassissima dans le Nord du département de Vaucluse. Sables et grès à Pecten Fuschsi, var. — A partir de ces dépôts, qui constituent pour moi la zone moyenne du Miocène moyen marin, les assimilations indiquées dans le tableau qui précède reprennent toutes les apparences de certitude quelles montraient pour les assises infé¬ rieures. En effet, à la base de la zone supérieure, on trouve dans les environs de Cucuron des sables ferrugineux absolument identiques, sous tous les rapports, avec les sables à Amphiope perspicillata du Comtat-Venaissin. Voici les fossiles que j’ai recueillis à ce niveau : Lamna, Galeocerdo , Myliobates, etc. — Dents et ichthvodorylithes (c). Il est toujours facile de donner des noms spécifiques à ces débris ; mais ces déterminations, en l’état de nos connaissances, n’ayant aucune valeur paléontologique, et la strati¬ graphie pouvant s’appuyer sur des données plus certaines, je me bornerai 'à constater l’abondance à ce niveau des restes de Lamnidôs et surtout de Mylioba¬ tes, fait qui implique certaines conditions de formation intéressantes à noter. Balanus tintinnabulum, Linné, et B. sulcatus, Bruguière. — On rapporte générale¬ ment à l’une ou l’autre de ces deux espèces la plupart des valves de Balanes des terrains néogènes, selon qu’elles sont striées ou non. Je me conforme à l’usage, sans vouloir affirmer, en aucune façon, la fixité de ces deux types depuis le début de l’époque miocène. Ostrea crassissima, Lamarck. — Ici, comme dans le bassin de Visan, ÏO. crassis¬ sima est très-abondant à la base de cette zone, qu’il relie à la précédente; mais à partir de cet horizon, on ne le trouve plus qu’à letat sporadique, jusqu’aux dernières couches marines du Miocène supérieur, où il forme de nouveau un banc d’une constance remarquable dans le Comtat et la Provence. Plus au nord, 494 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril on n’en observe, à la limite supérieure des dépôts miocènes, que de rares spécimens ou des fragments roulés. C’est au niveau des sables à Amphiopes que cette espèce est le plus conforme au type de la Touraine, et particulièrement de Pontlevoy, où elle est aussi associée à de nombreux exemplaires d’une espèce d’Amphiope. Ostrea cf. O. Gingensis, Schlotheim. — Bien qu’il soit le plus souvent assez difficile de distinguer cette espèce de la précédente, je crois cependant pouvoir l’intro¬ duire dans la faune miocène du Sud-Est, d’après quelques exemplaires dont le crochet est plus large, moins allongé qu’il ne l’est généralement dans le type de Lamarck, et dont la valve inférieure montre des plis obsolètes. L’O. Gingensis accompagne souvent d’ailleurs Y O. crassissima (Sud-Ouest, Touraine, Suisse, bas¬ sin du Danube, etc.). Ostrea digitalina, Dubois de Montpéreux in Fischer et Tournouër. — Cette espèce se rencontre dans presque tout le Miocèue du bassin du Rhône ; à la base, elle passe souvent à la forme connue sous le nom d’O. caudata , Munster tu Goldfuss, et commune dans la mollasse à Pecten prœscabriusculus. Les exemplaires de Cucuron sont identiques, d’après M. Fuchs, avec ceux du bassin du Danube, et quelques-uns ne présentent aucune différence avec YO. digitalina du Sud-Ouest. Ànomia costata, Brocchi in Fischer et Tournouër (= A. ephippium, Linné in Mayer). — La taille est petite à ce niveau; les côtes sont peu accusées. Pecten substriatus, d’Orbigny in Tournouër (= P. pusio, Linné in Mayer). — Ce Pecten est une des nombreuses espèces qui montrent avec quelle réserve il convient de baser des conclusions sur la comparaison de listes fauniques dres¬ sées par divers auteurs. Tous sont d’accord sur la forme, mais tandis que les partisans du transformisme, désireux de faire ressortir la succession des modifi¬ cations même les plus minimes, lui donnent un nom d’espèce éteinte, d’autres, croyant à l’origine très-ancienne de certains types vivants, la confondent sous une même dénomination avec l’espèce actuelle. Dans mes études antérieures, je l’ai citée sous le nom de P. pusio, employé dans tous les ouvrages de M. Maver; mais M. Tournouër ayant adopté celui de P. substriatus dans son dernier travail sur les /aluns du Sud-Ouest et de la Touraine, je crois devoir suivre son exem¬ ple, afin de faciliter la comparaison des faunes des divers bassins tertiaires de la France. — Quelque soit d’ailleurs Je nom qu’on lui donne, le type des sables à Amphiopes du bassin du Rhône me paraît identique avec celui de la Touraine. Pecten Fuchsi, Fontannes, var.? — Le P. Celestini, Font., qui caractérise par son abondance toute la zone supérieure du Miocène moyen dans le bassin de Yisan, est tout au moins très-rare dans les environs de Cucuron ; on y rencontre par contre, assez communément, une espèce de petite taille, voisine du P. Fuchsi, Jont. Cette dernière espèce, dont le type se trouve dans les sables à Amphiopes du Haut-Comtat, a été créée alors que j’ignorais le nom donné récemment à la Janire commune dans les faluns de Pontlevoy, de Bossée, etc. Je crois, cepen¬ dant, que certaines différences, signalées ailleurs (1), autorisent le maintien des deux dénominations ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que la forme de Cucuron, par le développement des oreillettes, par le nombre des côtes et par la conca¬ vité des valves supérieures, se rapproche plus du type de la Touraine que celle du Comtat-Venaissin. Scutella Paulensis, Agassiz. — Le type a été pris dans la mollasse à Nullipores et Pecten prœscabriusculus de Saint-Paul-Trois-Châteaux, où il est très-commun ; c’est son niveau le plus ordinaire dans le Sud-Est; cependant il monte plus haut. (1) Le bassin de Visan, p. 107. 1878. FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 493 aussi bien dans le Dauphiné que dans la Provence. C’est le cas dans les environs de Cucuron, où on le retrouve encore dans les couches à Cardita Jouanneti. Amphiope perspicillata, Desor. — Cette espèce, qui a toujours passé pour une ra¬ reté dans le bassin du Rhône, y est au contraire d’une extrême abondance. Elle forme un banc non moins constant que le Scutella Paulensis, dans le Dauphiné» le Comtat et la Provence ; malheureusement la plupart des exemplaires sont ré¬ duits en fragments. Bryozoaires. — Les Bryozoaires (Cellepora, Retepora, etc.), ordinairement très-abon¬ dants dans les sables à Amphiopes, y sont au contraire très-rares au pied du Luberon. J’ai recueilli, en outre, à peu près au niveau de VOstrea crassisshna des moules d 'Hélix charriés sans doute de quelque côte voisine au milieu de ces sables ; il serait fort possible, d’ailleurs, que de minu¬ tieuses recherches révélassent sur ce point la présence de l’assise d’eau douce à Hélices et Planorbes que Sc. Gras a signalée dans les environs de Pertuis, au-dessus des couches à Ostrea crassisshna. J’ajouterai aussi quelques mots à ceux qui suivent la citation de V Amphiope per spicillata. Celte espèce, qui n’a encore joué aucun rôle stratigraphique, est appelée, je crois, à devenir un excellent point de repère. On sait en clfet qu’une forme très-voisine se rencontre en as¬ sez grande abondance à Oisly, près de Pontlevoy, dans des sables marno-quartzeux qui ne renferment guère, en dehors de ce fossile, que VOstrea crassisshna (1). Le faciès paléontologique et pétrographi- que des couches à Amphiopes est donc à peu près le même dans le bassin de la Loire et dans celui du Rhône. Quant à leur position strati- graphique relativement aux faluns de Pontlevoy, je laisse le soin de la déterminer à M. Douvillé, qui étudie en ce moment l’Orléanais et le Blésois pour le service de la Carte géologique détaillée de la France (2), Je me bornerai à dire ici que dans le Sud-Est la plus grande partie des espèces du Blésois se rencontre plutôt au-dessus qu’au-dessous des sables à Amphiopes. De même que sur tous les points du bassin du Rhône où j’ai réussi à retrouver les Sables à Amphiopes, ceux-ci supportent dans les environs de Cucuron un grès mollassique peu épais, pétri de débris de fossiles'. Caractérisée dans le Comtat et le Dauphiné par uneCardite que j’ai cru pouvoir identifier avec le C. Michaudi de Tersanne, cette assise pré¬ sente au pied du Luberon des moules non moins abondants d’un (1) C’est à l’obligeance de M. Le Mesle que je dois d’avoir pu étudier -cet inté¬ ressant gisement. (2j D’après M. Douvillé, qui a bien voulu me faire part de ses observations, les couches à Amphiopes et Ostrea crassissima sont superposées au Falunien du Blésois et supportent un dépôt d’eau douce (marnes à Hélix TitronensisJ, — suc¬ cession qui rappelle exactement celle que j’ai observée près de Pertuis. et qui 496 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CÜCÜRON. 29 avril Cardium de petite taille., que mes échantillons ne me permettent pas de déterminer spécifiquement. En dehors de ce fossile, je ne puis citer, malgré l’abondance des débris, que le Turritellabicarinata, commun, au moins à partir de ce niveau, dans tout le Miocène rhodanien. Dans le Nord du département de Yaucluse, j’ai pu indiquer, sous toutes réserves, une douzaine d’espèces de cet horizon, mais l’incerti¬ tude de la plupart des déterminations, basées sur des moules ou de ra¬ res empreintes, ôte tout intérêt à la reproduction de cette liste dans la présente étude. J’ajouterai seulement que les types les moins dou¬ teux appartiennent au niveau des faluns de la Touraine et du Sud- Ouest. C’est au-dessus du grès à Bucardes, dont j’ai indiqué divers pointe- ments sur les coupes 1, 2 et 3 de la planche IY, que se développe cette puissante masse de sables plus ou moins marneux ou argileux, qui, partout dans le bassin du Rhône, est subordonnée aux formations litto¬ rales constituant le dernier terme du Miocène marin. J’ai déjà signalé la difficulté qu’on éprouvait à évaluer, avec quelque certitude, l’épaisseur dë cette assise, qui sur certains points peut bien dépasser 200 mètres. La localisation des rares fossiles qu’on y trouve, rend au moins aussi difficile la tâche de lui appliquer une désignation également justifiée dans le Nord et dans le Midi de la vallée du Rhône. J’ai adopté celle de Sables et grès à Terebratulina calathiscus pour le Dauphiné et le Comtat, et désigné parfois la partie supérieure sous le nom de Grès à Patelles (P. Tournouëri, P. Delphinensis, P. Vindcis- cina, etc.). Au midi du Luberon, je n’ai encore pu reconnaître dans toute l’épais¬ seur de cette formation que quelques retardataires des faunes précé¬ dentes : Ostrea digitalina, var., Pecten Fuchsi, var., P. substriatus. Area cf. A. Turonica, Corbula sp.? Mais cette liste pourra sans doute s’augmenter de quelques espèces, par l’étude minutieuse des moules et empreintes laissés sur plusieurs bancs coquilliers intercalés dans la masse. Cette zone présente un remarquable développement dans toute l’étendue du bassin du Rhône, depuis les contreforts du Jura jusqu’aux bords de la Méditerranée, et sa subordination, partout évidente, aux couches à Ancillaria glandiformis, Nassa Michaudi, Cardita Jouanneti, ne peut laisser aucun doute sur la place que je lui assigne dans la série de nos formations miocènes. Elle a été cependant désignée jusqu’à ce jour, dans les travaux où il est fait mention des environs de Cucuron vient à l’appui de l’hypothèse que j’ai émise relativement aux conditions de forma¬ tion de ces bancs d’Huîtres de grande taille. 1878. FONTÀNNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 497 ou de Cadenet, sous le nom de Mollasse sableuse, et assimilée aux cou¬ ches caractérisées dans le Comtat par le Scutella Paulensis. Cette erreur tient sans doute à deux causes : la première, c’est qu’au- dessus de cette assise on trouve dans cette région quelques espèces de la mollasse marno-calcaire de Saint-Pau l-Trois-Châteaux et de Montségur; la seconde réside certainement dans la fausse attribu¬ tion au Grès vert de la véritable Mollasse à Pecten prœscabriusculus, bien distinctement subordonnée, au pied du Luberon, à la zone à Pecten Fuchsi. Marnes et calcaires sableux à Cardita Jouanneti . — Le grand nombre de types nouveaux qui apparaît au-dessus de la zone précédente m’a engagé à placer ici la limite entre le Miocène moyen et le Miocène supérieur; mais il faut bien avouer que le plan précis où doit passer cette limite est loin d’être facile à déterminer, et je ne serais nullement surpris qu’elle ne fût un jour plus ou moins judicieusement déplacée. C’est là une de ces questions d’accolades, très-secondaires à mon avis, et qui, d’ailleurs, ne pourront être utilement abordées que lorsque, dans tous les bassins tertiaires de l’Europe, on se sera livré à des études monographiques minutieuses, analogues à celles que, malgré leur indé¬ niable aridité, je poursuis depuis plusieurs années dans le bassin du Rhône. La zone caractérisée dans la vallée de la Durance, comme dans le Comtat, par le Cardita Jouanneti, se compose de marnes plus ou moins sableuses, alternant avec des bancs d’un calcaire marno-sableux, sou¬ vent ferrugineux, rempli de paillettes de mica noir (i). Ces bancs, au nombre de trois, occupent la base de la série, et leur épaisseur dimi¬ nue graduellement. A ces variations dans la nature pétrologique du dépôt correspondent naturellement des modifications sensibles dans la faune qu’on y ren¬ contre. Tandis que les Huîtres, les Anomies, les Peignes et quelques Dimyaires dominent dans les couches calcaires et y atteignent un re¬ marquable développement individuel et numérique, les couches mar¬ neuses se chargent peu à peu de Gastéropodes, jusqu’à ce que ceux-ci parviennent à leur maximum d’abondance dans les Marnes à Ancil- laria glandiformis, dites Marnes de Cabrières. En jetant un coup d’œil sur l’échelle stratigraphique du bassin de Visan, le meilleur type qu’on puisse consulter pour la classification (1) L’abondance du mica noir à ce niveau est intéressante à noter, en ce qu’elle peut fournir quelque indication sur la nature des roches au détriment desquelles ces dépôts ont été formés. Dans la zone précédente, certaines couches sableuses contiennent aussi beaucoup de mica, mais il est presque exclusivement blanc. 32 498 FONTANNES. NEOGENE DE CUCURON. 29 avril des terrains tertiaires de la vallée du Rhône, et en se reportant à la coupe des environs de Cucuron résumée p. 487, on voit de suite que la zone à Cardita Jouanneti peut se diviser en trois assises, l’assise moyenne, qui ne saurait se prêter ici à une subdivision, comprenant tous les sables marneux à Ancillaria glandiformis et Rotella subsutu- ralis du Comtat. A la base, les couches calcaires à Pecten planosulcatus, désignées jusqu’ici sous le nom de Mollasse de Cucuron , représentent sans aucun doute, mais avec un développement plus considérable, le calcaire marno-sableux des environs de Yisan, également chargé de mica noir et caractérisé par le Pecten Vindascinus, Font. Mais le passage de la zone précédente à celle-ci se fait moins brusquement dans la vallée de la Durance, et sous le premier banc à P. planosulcatus on trouve généralement une marne sableuse où commencent à apparaître quel¬ ques-uns des types du Miocène supérieur. En groupant les espèces recueillies dans les trois bancs mollassiques à P . planosulcatus, on peut reconstituer la faune suivante (1) : ■ Serpula ind., Balanus tintinnabulum , Linné, Ficula clathmta , Lamarck, var. Cab- rierensis, Font., Nassa Ayguesii, Font., Conus canaliculatus , Brocchi, — cf. C. Mercati, Brocchi, Pleurotoma calcarata , Grateloup, Voluta n. sp. (2), Turritella cathedralis, Brongniart, var., Turritella bicarinata, Eichwald, Mesalia Cabrierensis, Fisch. et Tourn., Xcnophorus cf. J. Deshayesi, Michelotti, Calyptrœa Chinensis, Linné, * üstrea Boblayei, Deshaves in Fisch. et Tourn., — digitalina, Dubois de Montpé- reux (3), Anomia porrecta. Partsch, * Pecten scabriusculus, Matheron (4), (1) J’ai marqué d'un astérisque les espèces déjà citées, dans l’ouvrage de M. Gau- dry. par MM. Fischer et Tournouër. (2) Espèce du groupe et de la taille du V. Lamberti , dont elle se distingue par un dernier tour moins déprimé en avant, par une ouverture plus large, par une sensible atténuation des plis delà columelle, qui est moins concave. Long., 130mm ; lat., 56n,m. La place me manquant pour le faire figurer à la suite de ce travail, je donnerai ailleurs la description de ce type intéressant. (3) Les géologues autrichiens comprennent aussi sous cette dénomination la forme citée par MM. Fischer et Tournouër et par moi sous le nom d ’O. caudata, Münster, et qui est beaucoup plus conforme à la figure de Goldfuss dans la mollasse à Pec¬ ten prœscabriusculus que dans les couches à Cardita Jouanneti. (4) Cette espèce, avec laquelle on a jusqu’à ce jour confondu le Pecten si abon¬ dant dans la mollasse proprement dite, atteint ici de grandes dimensions. Quelques échantillons mesurent 130mm de largeur sur 115 de hauteur. Le contour est très-va¬ riable. par suite de l’obliquité plus ou moins accusée des valves et de la propor¬ tion très-instable entre la hauteur et la largeur. On en trouve même qui sont un 1878. FONTANNES. — NEOGÈNE DE CUCUROX. 499 Pecten Cavarum, Font. (1), — diprosopus, Font., var. (2), — subvarius, d’Orb . (3) , — nimius, Font. (4), — solarium, var. Cucuronensis (5), — Escoffierce, Font. (6), * — planosulcatus, Math. (7), * — subbenedictus , Font. (8), Avicula phalœnacea, Lamarck, Perna Soldanii, Deshayes, Modiola cf. M. Matheroni, Font., Area Turonica, Dujardin, Pectunculus glycimeris , Linné in Fisch. et Tourn., Cardium Darwini, Mayer in Fisch. et Tourn., Cardium Avisanense, Font., — discrepans, Basterot in Hôr- nes, — papillosum, Poli, Cardita Jouanneti, Des Moulins, Venus umbonaria, Lamarck, — plicata, Gmelin, — islandicoïdes, Lamarck, Cythcrea cf. C. Bernensis, Mayer in Fisch. et Tourn. , * Tapes vetulus, Basterot in Fisch. et Tourn., — œnigmaiieus, Fisch. et Tourn.. Lutraria elliptica, Lamarck, Tellina planata, Brocchi, Corbula cf. C. gibba, Olivi, peu plus hauts que larges. Quant à l’ornementation, elle paraît être assez con¬ stante. (1) Le P. scabriusculus, dont le type porte des côtes égales entre elles, montre dans quelques individus une tendance à ce que j’appelle Yamébéisme; on remarque en effet sur quelques valves droites cinq côtes légèrement plus saillantes que les autres. Cette tendance s’accentuant de pins en plus, le P. scabriusculus passe au P. Cavarum, qui se distingue en outre par des côtes plus étroites, plus hautes, par des stries plus marquées, moins régulières. (2) Le type provient des Sables à Ostrea crassissima (ler niveau) du bassin de Visan. C’est un P. Cavarum, var. Delphinensis , dont les côtes saillantes ne sont séparées que par une seule côte fine. Cette forme est la plus ancienne du groupe des Amœbei; la plus récente se trouve à Cabrières et ne présente que quatre côtes saillantes, mais toutes celles qui couvrent la valve droite sont extrêmement élevées • et étroites. (3) Identique avec la figure de Goldfuss visée par d’Orbigny, cette espèce atteint aussi des dimensions inusitées (95mm de longueur sur 80 de largeur). Côtes au nom¬ bre de 23-25. Forme plus allongée que dans le type vivant. (4) Ce n’est peut-être qu’une phase de l’existence du P. pusio; mais il suffit de jeter un coup d’œil sur la figure que j’en ai donnée ( Bassin de Visan, pl. y, fig. 2), pour reconnaître l’impossibilité de l’admettre au rang de simple variété de l'espèce actuelle. (5) J’ai d’abord rattaché ce Peigne au P. sub-Eolgeri, Font., sous le nom de var. Cucuronensis ; mais je crois aujourd’hui que cette forme a beaucoup plus d’affinité avec le P. solarium des faluns de la Loire, tel que l’entend M. Tournouër, et au¬ quel il convient de la rapporter à titre de variété (var. Cucuronensis J. (6) Une valve gauche, provenant de la base de l’assise, mesure 35mni sur 36. (7) Type de Cucuron, comme le P. scabriusculus. Le plus grand échantillon que j’aie observé atteint 250mm de diamètre, dimension bien supérieure à celles indiquées jusqu’ici. Les exemplaires des sables immédiatement subordonnés sont au contraire très-petits (23mm sur 24). La plupart des individus de grande taille montrent les côtes secondaires signalées par MM. Fischer et Tournouër. (8) = Pecten benedictus, Lamarck in Fischer et Tournouër. 500 * Panopœa Menardi, Deshayes (1), * — RudolphiJJLichwdLld, Echinolampas hemisphœricus, Agassiz, 29 avril Scutella Faujasi, Defrance ? (2). Bryozoaires, Polypiers. FONTANNES. — KÉGGENE DE CUCURON. Celte liste, qui, à l’exception des Peignes, des Huîtres et des Échiui- des, est basée presque exclusivement sur Pétude de moules et d’em¬ preintes, mais dont j’ai cependant exclu les espèces trop incertaines, montre tout d’abord l’affinité incontestable de cette faune avec celle qui se rencontre dans les couches à Pecten Vindascinus du Comtat. Et je ne saurais admettre que cette affinité, d’accord avec les données de la stratigraphie, puisse être contrebalancée par quelques types persis¬ tants, et d’ailleurs fort ubiquistes, de la Mollasse de Saint-Paul-Trois- Châteaux, à laquelle la Mollasse jaune de Cucuron est assimilée dans tous les travaux publiés jusqu’à ce jour sur les terrains tertiaires du bassin du Rhône, et dont elle est séparée stratigraphiquement par une épaisseur énorme de sables et de grès. D'un autre côté, toutes les espèces littorales qui se rencontrent dans les bancs à Pecten planosulcatus se retrouvent dans les marnes à Ancil- laria glandiformis et lient ainsi la Mollasse de Cucuron aux Marnes de Cabrières aussi étroitement que les alternances pétrographiques que j’ai signalées. Il serait donc impossible, à mon avis, de séparer ces deux termes, et de rejeter le premier dans l’Helvétien supérieur ou Miocène moyen (pars), tout en maintenant le second dans le Tortonien ou Miocène supérieur. Les couches de marne sableuse qui alternent au pied du Luberon avec les bancs calcaires ne m’ont présenté qu’un petit nombre d’espèces déterminables, qui toutes, d’ailleurs, se retrouvent dans les marnes à Ancillaria glandiformis. Je citerai parmi les plus abondantes : Nassa Ayguesii, Turritella hicar inata, Ostrea digitalina, Anomia costata. Venus islandicoïdes, Tellina lacunosa. Mais ce qui caractérise plus spécialement ces dépôts, ce sont les bancs d 'Ostrea digitalina et les lits de petits galets qu’on y observe et qui leur donnent un faciès absolu¬ ment identique avec celui de certaines couches du même horizon, qui affleurent au pied de la montagne de Taux, dans le Midi de la Drôme. (1) Cette espèce atteint ici un très-beau développement. Les exemplaires mesu¬ rant 120mni de diamètre antéro-postérieur ne sont pas rares. (2) Même observation que pour Y Echinolampas hemisphœricus . Le pîus grand exemplaire que j’aie recueilli dépasse 130mni de diamètre; malheureusement, la gan¬ gue ne laisse à découvert qu’une faible partie du test. Cette détermination ne peut donc être considérée comme absolument certaine, d autant plus que les zones interporifères paraissent moins larges qu’elles ne devraient être d’après la des¬ cription de M. Desor (Sy-n., p. 233). i878. FONTANNES. NÉOGÈNE I)E GUGURON. 501 Les Marnes de Cabrières, caractérisées à la partie supérieure par X Ancülaria rugosae t par un banc cl ' Ostrea crassissima, ont été l’objet d’études trop consciencieuses de la part de MM. Du mortier, Fischer et Tournouër, pour qu’il soit nécessaire d’en décrire à nouveau la faune. Je me bornerai donc, pour résumer ici tous les documents indispensa¬ bles à la classification des terrains néogènes de cette région, à repro¬ duire la liste des espèces citées dans le mémoire de M. Gaudry, en y ajoutant un certain nombre de types, dont plusieurs sont décrits dans l’appendice paléontologique joint à cette étude (1). Gastéropodes. Murex Gaudry i , Fisch. et Tourn., ar, — Dujardini, Tournouër, r, — Arnaudi , Fisch. et Tourn., rr, — striæformis , Michelotti, c, — pentodon, Fisch. et Tourn., r, — Vindobonensis, Homes, c, — perplexus, Fisch. et Tourn., rr, — lapilloïdes, Fisch. et Tourn., ar, * — subproduclus, Fontannes, rr, * — Dertonensis, Mayer, r, * — incisus. Broderip, rr, Pollia cxsculpta, Dujardin, r. * — Tournouëri, Fontannes, ao, Purpura Dumortieri, Fisch. et Tourn., r, Fusus pachyrhynchus, Fisch. et T., r, — provincial is, Fisch. etTourn., ar, Fasciolaria Tarbelliana , Grateloup, r, Cancellaria Westiana, Grateloup, r, * — Brocchii , Crosse, rr, * — Druentica, Fontannes, rr, * — Deydieri, Fontannes, rr, * — Gaudryi , Fontannes, rr, Ficula clathrata, Lamarck, var., rr, Pirula rusticula, Basterot, ar. Nassa eburnoïdes, Matheron, r, — conglobata, Brocchi, var., rr, — Ayguesii , Fontannes, rr, * — Caudellensis', Fontannes, rr, — Dujardini, Deshayes, cc, — acrostyla, Fisch. et Tourn., c, — cytharella, Fisch. etTourn., c, Nassa Sallomacensis, Mayer, var., ac, — Cabrierensis, Fontannes, ac, * — subduplicata, d’Orb., var., rr, * — sublapsa, Fontannes, rr, * — Dexivæ, Fontannes, rr, Terebra modesta, Defrance, cc, — acuminata, Borson, r, — Cacellensis, Costa,, var., r, — Àlgarbiorum, Costa, var., ar, * — Cuneana, Costa, ar, Ancülaria glandiformis, Lamarck, cc, Conus Aldrovandii, Brocchi, r, — Mercatii, Brocchi, ac, — maculosus, Grateloup. r, — çanaliculatus , Brocchi, cc, Pleurotoma ramosa, Basterot, ac, — Jouanneti, Des Moulins, cc, — asperulata, Lamarck, ac, * — gradata, Defrance, rr, — calcarata , Grateloup, c, — Cabrierensis, Fisch. etT., cc, — tenuilirata, Fisch. etT., r, — pseudobeliscus, Fischer et Tourn., ar, — granulatocincta, Munster, r, — Saportai, Fisch. et T., ar, * — Caudellensis, Fontannes, rr, Defrancia calathiscus, Fisch. etT., rr, Mitra fusiformis, Brocchi, r, * — aperta, Bellardi, var., r, * — bathmophora, Fontannes, ar, (1) Les espèces que j’ai ajoutées à la liste de MM. Fischer et Tournouër sont pré¬ cédées d’un astérisque; elles sont au nombre (de 65 (37 Gastéropodes et 28 Lamel¬ libranches) et portent ainsi à 178 le nombre des espèces connues jusqu’à ce jour des Marnes de Cabrières (115 Gastéropodes et 63 Lamellibranches), 502 * Mitra ebenus, Lamarck, r, — Manzonii-, Fisch. et Tourn., ar, Columbella Turonica, Mayer, var.,ac, — filosa, Dujardin, r, — porcata, Fisch. et Tourn., ar, Erato lœvis, Donovan, rr, Cyprœa prœsanguinolenta, Fontannes,r, * — affinis, Dujardin, rr, Natica cuthele, Fisch. et Tourn., ce, * — hypereuthele. Fontannes, r, — Moirenci, Fisch. et Tourn., c, — Leberonensis, Fisch. etTourn., c, — Volhynica, d’Orb., c, — Josephinia. Risso, ar, Cerithium lignitarum, Eichwald, ar, — papaveraceum. Basterot, r, — prœdoliolum, Fisch. etT.,ac, — Dertonense, Mayer, c, — p$ctum, Basterot, r, — trilineatum, Philippi, rr, — Deydieri, Font., rr, * — perversion, Linné, rr, * Pyramidella plicosa, Bronn, rr, * Eulima subulata, Donovan, rr, Turritella bicarinata, Eichwald, c, — pusio, Fisch. et Tourn., cc, Proto rotifera, Fisch. et Tourn., cc, 29 avril * Proto cathedralis, Brongniart, var., rr, Mesalia Cabrierensis, Fisch. et T., c, Rissoa aff. R. curta, Dujardin, rr, Vermetus intortus, Lamarck, ac, * — carinatus, Hornes, rr, * Fossarus costatus , Brocchi, var., ar, Turbo muricatus, Dujardin, ac, Trochus millegranus , Philippi, var., ac, — Martinianus, Matheron, r, * — Cabrierensis , Fontannes, ar, * — r prœlineatus, Fontannes, r, * — Ayguesii, Fontannes, rr, * — angulatus, Eichwald, var., ar, *Clanculus Àraonis, Basterot, var., ar, Rotella subsuturalis, d’Orbigny, cc, — mandarinus, Fischer, ac, * Adeorbis Woodi, Hornes, rr, Fissurella Italica, Defrance, ar, *Emarginula clathratœformis ,Eichw . ,rr , Calyptrœa Chinensis, Linné, c, — deformis, Lamarck, rr, Crepidula gibbosa . Defrance ?, rr, *Capulus sulcosus, Brocchi, var., rr, Dentalium fossile, Linné, ac, * Actœon semistriatus, Grateloup, r, Bulla Lajonkaireana, Basterot, r, — lignaria, Linné, rr. FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. Lamellibranches. Ostrea crassissima, Lamarck, cc, — digitalina, Dubois, var., cc, Anomia costata, Brocchi, cc, Pecten improvisas , Fisch. et Tourn., r, * — Cavarum, Fontannes, ar, — substriatus, d’Orbigny, c, * — Escoffierœ, Fontannes, rr, Âvicula phalœnacea, Lamarck, r, *Perna aff. P. Rollei, Hornes, r, Mytilus Suzensis, Fontannes, r, *Modiola cf. M.Matheroni, Fontannes, rr, * Lithodomus cf. L. Avitensis, Mayer, r, Area Turonica. Dujardin, c, — Rhodanica, Fontannes, r, * — barbata, Linné, r, * — lactea, Linné, ar, * — Rollei, Hornes, r, — Noce, Linné, c, * — variabilis, Mayer, rr, * — clathrata, Defrance, r, Pectunculus glycimeris, Linné, r. *Nucula nucléus, Linné?, rr, * Leda fragilis, Linné, rr, Chama gryphoïdes, Linné, r, Cardium Darwini, Mayer, ac, — papillosum, Poli, r, — Avisanense, Fontannes, ac, Lucina globulosa, Deshayes, rr, * — dentata, Basterot, i>, * — commutata, Philippi, r, *Diplodonta rotundata, Montagu, r, * — Fischeri, Fontannes, r, Crassatellaprovincialis, Fisch. et T., ar, Cardita crassa, Lamarck, ar, — Jouanneti, Basterot, cc, * — Partschi, Goldfuss, var.. r, * — goniopleura, Fontannes, rr, Venus clathrata, Dujardin, ar, — plicata. Gmelin, c, — islandicoïdes, Lamarck, c, — umbonaria, Lamarck, r, — Arnaudi, Fisch. et Tourn., rr, J 878. FONTANNES. NÉOGÈNE DE CUCUllON. 303 Cytherea Pedemontana, A g., c, * — aff. C. Erycina, Linné, r, Tapes œnigmaticus, Fisch. et Tourn.,rr, * — eurinus , Fontannes, rr, *Venerupis decussata, Philippi in Hôr- nes, ar, * Lutraria elliptica, Lamarck, r, Tellina planata, Linné, c, — elliptica, Lamarck, r, Fragilia abbreviata, Dujardin, c, Arcopagia ventricosa, de Serres, c, Eastonia rugosa, Chemnitz, cc, j *Psammobia Labordei, Basterot, r, Solen marginatus, Pultenev, c, Solecurtus candidus, Renieri, r, * Trigonia anatina , Gmelin in HÔrnes, ar, Corbula Escoffierœ, Fontannes, cc, * — revoluta , Brocchi, r, * — carinata, Dujardin, r, Sphenia anatina, Basterot, r, * Gasirochœna dubia, Pennant, ar, Parapholas Branderi, Basterot, ar, *Pholas Luberonensis, Font., rr. J’ai déjà dit que, malgré la présence d’une notable quantité d’espè¬ ces du Miocène moyen de la Touraine et du Sud-Ouest, les Marnes de Cabrières avaient été considérées comme représentant le Miocène su¬ périeur dans le bassin du Rhône. C’est à un niveau à peu près identi¬ que que M. Mayer les a placées, en les taisant rentrer dans leTortonien de sa classilication, et M. Fuchs, avec qui j’ai eu le plaisir de visiter ce gisement classique, a reconnu que de tout le Miocène du bassin de Vienne, c’était avec l’argile de Grinzing qu’ elles avaient le plus d’a¬ nalogie, tant au point de vue de l’ensemble de la faune qu’à celui de la fréquence des types qui la composent. Il m’avait d’ailleurs suffi de lire les intéressants travaux du géologue hongrois, pour en déduire un rapprochement analogue, que j’avais ainsi formulé : « Par l’ensemble de ses fossiles, le groupe des marnes et sables à Cardita Jouanneti me paraît correspondre aux assises qui, dans le bassin de Vienne, sont subordonnées à l’argile de Baden, c’est-à-dire à la partie inférieure et moyenne du deuxième étage méditerranéen, les couches de Baden renfermant de nombreuses espèces qui, dans le bassin du Rhône, 11e font leur apparition que dans les marnes et faluns du groupe de Saint- Ariès (1). » On sait aussi, grâce aux travaux de M. G. Capellini, que cet horizon est très-distinctement représenté en Italie par une série de dépôts sub¬ ordonnés à la formation gypseuse et caractérisés par les mêmes fos¬ siles que le Tortonien du Comtat et de la Provence. Sables et marnes à lignite et fossiles terrestres ( Hélix Christoli). — C’est ainsi que j’ai désigné, dans mes études antérieures, les formations continentales superposées dans le Comtat à la zonfc à Car-dita Jouan¬ neti, et débutant par des dépôts ligniteux plus ou moins importants, dont j’ai suivi les affleurements depuis le département de l’Ain jusqu’à celui des Bouches-du-Rhône. (1) Le bassin de Visan, p. 53. 5(H FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril Sur le plateau de Cucuron, cette zone, séparée de la précédente par quelques mètres de marne et de sable sans fossiles (?), se subdivise naturellement en trois assises: marneuse, calcaire et limoneuse; la première caractérisée par le Melanopsis Narzolina, la seconde par X Hé¬ lix Christoli, déjà commun d’ailleurs dans les marnes subordonnées, la troisième par 1 Hipparion gracile. Les fossiles de cette zone, comme ceux des Marnes de Cabrières, ont été étudiés et décrits avec beaucoup de soin par les savants auteurs du mémoire sur les Animaux fossiles du Mont-Léberon . Yoici les espè¬ ces qu’ils y ont reconnues : 1° Marnes à Melanopsis Narzolina et calcaire marneux à Hélix Christoli. Melanopsis Narzolina . Bonelli, cc, Succinea-primœva, Matheron, r, Hélix Christoli, Matheron, cc, Planorbis prœcorneus, Fisch. et T., cc, — Matheroni, Fisch. et T., cc, Bithynia Leberonensis, Fisch. et T., c. A cette liste je puis ajouter aujourd’hui : Neritina Dumortieri, Font., ar, I Limnœa Cucuronensis , Font., r, Limnœa Heriacensis, Font., c, [ — Deydieri, Font., r. 2° Limons rougeâtres à Hipparion gracile. Machœrodus cultridens, Kaup (sp. Cu¬ vier) , Hyœna eximia, Roth et Wagner, Ictitherium hipparionum, Gaudry (sp. Gervais), — Orbignyi, Gaudry (sp. Gau¬ dry et Larlet), Dinothérium, giganteum, Kaup ?, Rhinocéros Schleiermacheri, Kaup, Acerotherium incisivum, Kaup (sp. Cu¬ vier), Hipparion gracile, Kaup (sp. de Chris- tol), Sus major, Gervais, Helladotherium Duvernoyi. Gaudry (sp. Lartet), Tragoceras amaltheus, Gaudry (sp. Roth et Wagner), Gazella deperdita, Gervais?, Palœoceras Lindermayeri ?, Roth et Wa- gner, Cervus Matheroni, Gervais, Testudo de dimension gigantesque, — de taille moyenne; — de petite taille. Cette faune a été regardée par M. Gaudry comme caractéristique du Miocène supérieur, et les limons rougeâtres du mont Luberon ont été maintenus, dans un ouvrage récent du même auteur, au niveau des gisements de Pikermi (Grèce), de Baltavar (Hongrie), de Concud (Espa¬ gne). Ce classement fixe donc la position stratigraphique des couches lacustres subordonnées, qui ne sauraient être rangées dans le Pliocène inférieur sans y entraîner les limons à ossements. Je ne reviendrai pas ici sur les parallélismes que j’ai cru devoir éta¬ blir entre les divers dépôts superposés au Miocène supérieur marin 1878. FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 505 dans la vallée du Rhône. Je sais qu’ils ne sont pas admis, en partie du moins, par quelques géologues, mais sans connaître les données stra- tigraphiques sur lesquelles on pourrait s’appuyer pour considérer, par exemple, les couches à lignite de Tersanne (Drôme), d’Heyrieu (Isère), de la Bresse, comme d’un âge plus récent que celles du Comtat et de la Provence. S’il s’agit de Taire passer toute cette zone du Miocène supérieur dans le Pliocène inférieur, c’est encore là une de ces questions d’accolade que je m’abstiendrai de discuter, les limites stratigrapliiques étant le plus souvent aussi arbitraires que les limites spécifiques. Mais ce que je crois pouvoir maintenir, c’est que les formations continentales im¬ médiatement superposées aux sables à Nassa Michaudi et Hélix Del- phinensis â ans le Dauphiné et la Bresse, aux couches à Cavdita Jouan- neti dans le Comtat et la Provence,, sont antérieures au groupe de Saint-Ariès, classé par les uns dans le Miocène supérieur, par les autres dans le Pliocène inférieur. Cette opinion ne s’appuie pas seulement sur la coupe de Hauterive, très-difficile à relever et dont l’interprétation peut être controversée, mais sur toutes celles que j’ai observées dans la vallée du Rhône et qui présentent à cet égard une remarquable concordance. Cette ques¬ tion, d’ailleurs, est longuement discutée dans ma dernière étude sur les terrains néogènes du Sud-Est; il est donc inutile de revenir ici sur les arguments que j’ai fait valoir en faveur, de ma manière de voir, et sur les doutes que me laissent encore certaines solutions provisoires que j’ai cru devoir proposer. On sait combien il est difficile déclasser les formations terrestres ou d’eau douce qui ne sont pas distinctement intercalées entre deux assi¬ ses marines d’âge nettement déterminable, ou d’établir le synchronis¬ me de dépôts qui se formaient simultanément sous les eaux de la mer et sur les terres exondées. Cette tâche est certainement aussi délicate que celle de rattacher les dépôts de rivage, de bas-fonds ou de récifs, aux dépôts de mer profonde, et les efforts tentés dans cette voie sont trop récents pour que, dans un grand nombre de cas, les résultats obtenus puissent être regardés comme définitifs. Il est bien certain que les marnes à lignite du bassin du Rhône doi¬ vent être contemporaines, soit des sables à Nassa Michaudi ou à Car- dita Jouanneti, soit peut-être des marnes et faluns de Saint-Ariès, et j’ai déjà signalé, pour le Bas-Dauphiné septentrional, le synchro¬ nisme probable de certaines assises marines, saumâtres et con¬ tinentales. Mais c’est là une question que je ne saurais traiter encore avec tout le développement qu’elle comporte, les terrains pliocènes et quaternaires du Sud-Est étant trop imparfaitement connus pour qu’on 506 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 29 avril puisse l’aborder dès aujourd’hui sans laisser à l’hypothèse un champ beaucoup trop vaste. Alluvions anciennes. — Les îlots tortoniens que les érosions ont dé¬ coupés sur le bord septentrional de la plaine de la Durance sont cou¬ ronnés par un poudingue peu cohérent, à ciment marno-sableux, dont les cailloux, en grande partie calcaires, sont souvent impression¬ nés. Des dépôts analogues se retrouvent dans le Comlat, notamment au sommet des collines tertiaires qui s’élèvent entre Valréas et Nyons. Par contre, je ne crois pas en avoir observé de semblables dans le fond des vallées, où les alluvions présentent des caractères bien diffé¬ rents. Ces cailloutis, considérés par M. Sc. Gras comme le prolongement aminci d’un terrain de transport très-puissant dans les Basses-Alpes, ont été classés par cet auteur au sommet des terrains tertiaires et dé¬ crits très-exactement sous le nom de terrain lacustre supérieur. M. Sc. Gras les assimile donc ainsi aux poudingues du Bas-Dauphiné et en particulier des environs de La Tour-du-Pin. Je crois en effet qu’ils pourraient être reliés, non pas précisément aux poudingues miocènes de M. Lory, mais peut-être aux dépôts que le savant professeur de Grenoble a appelés glaise de Chambaran et des plateaux viennois, et a parallélisés avec le conglomérat bressan, pliocène pour lui comme pour Élie de Beaumont. On sait que, dans ces dernières années, ces terrains de transport ont été rattachés aux dépôts glaciaires, si bien étudiés dans l’Ain et le Rhône par MM. Faisan et Chantre, et rapportés par eux à la période quaternaire. Cette attribution entraîna même, tout d’abord, dans le même étage, les couches à Valvata Vanciana et Paludina Dresseli du plateau des Dombes. Pour ma part, je n’ai jamais pensé que la faune de Yancia pût être quaternaire, et si je n’ai pas exprimé ma manière de voir à cet égard, c’est que j’étais persuadé que de nouvelles recherches ne tarderaient pas à faire revenir les explorateurs de la Bresse sur une appréciation basée uniquement sur les données fournies par le forage d’un puits. Aujourd'hui que les auteurs de l’intéressante note publiée dans le Bulletin (1) sont eux-mêmes divisés sur ce point, je ne me crois plus astreint à la même réserve et me range résolument à l’avis de M. Tournouër (2). (1) Bull. Soc. géol., 3“- sér., t. III. p. 741; 1875. (2) Observations sur les terrains tertiaires de la Bresse (Bull., 3e sér.. t. V. p. 732: 1877). 1878. FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CUCURON. 507 Mais la rétrocession à la période tertiaire des couches à Valvata Vanciana doit-elle forcément entraîner celle de toutes les alluvions dites anciennes par M. Fournet, et glaciaires par M. Faisan ? N’est-on pas là en présence de quelque problème analogue à celui que j’ai cherché à résoudre dans mon étude sur le vallon de la Fuly? C’est là une question qui ne me paraît pas définitivement tranchée, la solution proposée en quelques mots par M. Tournouër ne s’appuyant encore sur aucun argument stratigraphique irréfutable. Cependant, à en juger d’après les observations que j’ai eu l’occasion de faire sur plusieurs points du bassin du Rhône où j’ai rencontré les poudingues à cailloux impressionnés, je crois qu’il faudra en revenir, pour une partie au moins de ce qu’on appelle les Alluvions anciennes, à la classification de MM. Gras et Lory, reprise aujourd’hui par MM. Tournouër et Tardy. Et à ce propos, j’ajouterai que parmi les conclusions présentées par M. Tournouër à la suite du travail de M. Tardy, il en est une qui me semble particulièrement intéressante ; car elle vient appuyer une de celles que j’ai formulées dans la première de ces monographies. Il pa¬ raît, en effet, que sur le plateau des Dombes, les fossiles des marnes à Valvata Vanciana, en place à la base de la masse des Alluvions an¬ ciennes, se retrouvent à la partie supérieure remaniés avec le Nassa Michaudi et autres fossiles marins. Or, j’ai fait remarquer en 1875, que dans les masses caillouteuses qui couvrent les berges du vallon de la Fuly, on pouvait distinguer deux horizons : l’un (à cailloux im¬ pressionnés), que j’ai regardé comme le plus ancien, ne contenant dans son ciment sableux que des fossiles des sables à Hélix Delphi- nensis, en place sous ce même manteau d’alluvions; l’autre, qui est évidemment plus récent, né renfermant que des débris de coquilles marines des sables à Nassa Michaudi. Ce fait vient, suivant moi, à l’appui de l’opinion émise par M. Lory (1) et des conclusions récemment formulées par M. Tour¬ nouër, et j’ai pensé qu’il était utile d’appeler de nouveau l’attention sur cette observation. Elle pourra peut-être contribuer à fixer le sort de ces alluvions, sur l’âge et l’origine desquelles les géologues de la Bresse ont quelque peine à se mettre d’accord, le Miocène, le Pliocène et le Quaternaire, les torrents du Diluvium et ceux des gla- (1) « Il est possible qu’il existe dans les alluvions anciennes de la Bresse et de nos vallées alpines, des dépôts inférieurs, contemporains des couches marines subapennines de l’Italie ou tout au moins des dépôts pliocènes du val d’Arno, et d’autre part, des dépôts supérieurs, correspondant aux alluvions anciennes qui se sont formées sur cet autre versant des Alpes postérieurement au retour de la mer pliocène. » 508 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CüCURON. 29 avril ciers étant chargés, à tour de rôle, de leur donner l’hospitalité ou de leur servir de moyens de transport. Mais, en somme, et malgré quelques points encore obscurs, on voit que plus les observations deviennent rigoureuses, au sud comme au nord de Lyon, plus la série tertiaire de la Bresse et en général de tout le département de l’Ain se révèle identique, au moins dans ses traits généraux, avec celle du Dauphiné, du Comtat, etc. Ce résultat aurait été certainement atteint plus tôt, si les géologues du Sud-Est n’avaient pas aussi étroitement limité le champ de leurs recherches et mis leurs divergences sur le compte de prétendues localisations de phénomè¬ nes. Tout tend, au contraire, à établir une uniformité remarquable dans la succession des phénomènes telluriques et biologiques qui ont affecté le bassin du Rhône pendant la période tertiaire. La série de l’Ain*, semblable à celle qu’on observe dans le Bas- Dauphiné septentrional, laquelle ne diffère de la série du Comtat et de la Provence que par l’absence de quelques couches d'un dévelop¬ pement peu important, — la série de l’Ain, dis-je, comprend toutes les zones signalées dans cette étude depuis la mollasse à Pecten prœ- scabriusculus jusqu’aux alluvions qui couronnent les collines lorto- niennes de la rive gauche du Rhône. Les couches y sont presque horizontales dans la Bresse, comme dans le Nord du Dauphiné, observation faite souvent déjà et en parfait accord avec les données des coupes que j’ai publiées. Partout, en effet, vers le milieu de la vallée du Rhône, la zone moyenne du Miocène marin, c’est-à-dire les sables à Terebratulina calathiscus de Vienne et de Tersanne, à Pecten Celestini du bassin de Visai), à P. Fuchsi, var., des environs deCueuron, constituent le fond de cuvettes formées parles divers soulèvements qui ont disloqué les dépôts ter¬ tiaires. Et c’est dans cette masse puissante, mais peu cohérente, que les cours d’eau ont façonné un grand nombre de vallées, y compris celle du Rhône dans les environs de Lyon (1), vallées d’autant plus larges que la faible[ inclinaison des strates donnait plus d’étendue à leurs affleurements. Au-dessus de ces sables ou des dépôts littoraux qui les surmontent, s’étendent les débris d’une immense nappe marno-sableuse, d’origine continentale, constituant, suivant leur importance, des îlots comme dans le bassin de la Durance, de petits massifs comme dans les environs de Visan, ou de vastes plateaux comme dans le Bas-Dauphiné et le département de l’Ain. (1) J’ai signalé en 1877, dans les environs d’Irigny (Rhône), le premier gisement des sables à Terebratulina calathiscus qui ait été observé sur la rive droite du Rhône; il se relie aux dépôts de même nature qui, sur la rive gauche, forment la base des balmes viennoises. 1878. FONTANNES. — NEOGENE DE GUCURON. 509 Quant à la mollasse à Pecten prœsccibriusculus, si on n’en a encore signalé aucun gisement dans la Bresse, elle n’en a pas moins précédé, là comme partout ailleurs, les sables supérieurs de l’Helvétien, ainsi qu’en témoignent les nombreux affleurements du Bugey, où les sou¬ lèvements du Jura l’ont mise en évidence et portée sur certains points à de grandes hauteurs. Il est donc permis de croire : 1° que nous connaissons dès aujour¬ d’hui toute la succession des dépôts qui se sont formés dans la partie française du bassin du Rhône, depuis la Mollasse proprement dite jusqu’aux Alluvions anciennes; 2° que cette succession présente au double point de vue pétrographique et paléontologique une grande uniformité, au moins dans les traits principaux, et qu’il est possible, par conséquent, d’en faire rentrer les termes divers dans les subdivi¬ sions que j’ai proposées pour les dépôts tertiaires du bassin de Yisan, la meilleure échelle stratigraphique qu’on puisse consulter pour la classification des terrains néogènes du Sud-Est de la France. Marnes à Turritella subangulata. — Si les formations qui pré¬ cèdent, et qu’à l’exception des Alluvions anciennes, j’ai réunies sous le nom de groupe de Visan, sont suffisamment connues, au moins sur toute la lisière des Alpes, il est loin d’en être de même du groupe de Saint-Ariès, formé, en grande partie, de dépôts marins que j’ai cru pouvoir rapporter au début de l’époque pliocène. Cependant un certain nombre de faits me paraissent aujourd’hui hors de discussion. L’un d’eux, et le plus important peut-être, est encore confirmé par les gisements que j’ai découverts sur la rive gauche de la Durance : c’est la constance de la discordance de stratifi¬ cation qui sépare les deux groupes. La coupe 1 de la planche IV montre en effet, d’une manière indiscutable, l’indépendance absolue des marnes de Bacot et de Saint-Christophe relativement aux assi¬ ses miocènes des environs de Cucuron. La classification adoptée plus haut pour ces dépôts, malgré la pénurie des documents paléontolo- giques, me paraît d’ailleurs incontestable, bien que je ne puisse encore préciser la place qu’ils occupent dans le groupe dont ils font partie. Les gisements que j’ai étudiés jusqu’ici présentent des faunes si diverses, et les coupes y sont si peu nettes, que dans plusieurs cas je n’ai pu voir clairement si j’avais affaire à un faciès ou à un niveau différent. Cependant, ce qui me paraît établi sur des preuves suffi¬ santes, c’est que le groupe de Saint-Ariès comporte au moins deux grandes subdivisions : une zone inférieure, composée, en grande par¬ tie, de marnes marines plus ou moins sableuses, renfermant souvent de nombreux débris des falaises au pied desquelles elles se sont for¬ mées, et caractérisées par le Cerithium vidgatum et par un banc 510 FONTANNES. — NÉOGÈNE DE CÜCURON. 29 avril d’Huîtres au sommet; une zone supérieure, constituée par des marnes souvent blanchâtres, feuilletées, à joints sableux, dont le fossile ca¬ ractéristique le plus incontestable est le Potamides Basteroti. Les dépôts dont le classement ne peut être encore aussi rigoureuse¬ ment établi sont : 1° les marnes de la vallée du Rhône caractérisées par le Pecten Comitatus, Font., qui représentent, soit un faciès moins littoral des couches à Cerithium vulgatum, soit une formation un peu plus récente ; 2° les marnes à Congeria subcarinata, qui pour¬ raient bien n’être qu’un faciès de cet horizon si polymorphe des couches à Congéries, mais que quelques géologues croient plus anciennes que les marnes à Cerithium vulgatum, sans qu’il soit pos¬ sible de leur opposer des coupes d’une netteté irréfutable. Le gisement de Saint-Christophe ne saurait m’autoriser à entrer dans la discussion de ces diverses questions, que j’ai déjà traitées, d’ailleurs, dans mes études sur le Comtat. Je me bornerai donc à dire qu’il offre plutôt les caractères des couches à Pecten Comitatus (argile de Bouchet) que ceux des marnes à Cerithium vulgatum (marnes de Saint-Ariès). Quant aux marnes de Bacot, elles me semblent se ratta¬ cher, par le grand nombre des débris végétaux qui en tapissent les feuillets, aux marnes à Potamides Basteroti, telles qu’elles se présen¬ tent dans le bassin de Théziers. Mais ce sont là des hypothèses que je n’émets que sous toutes réserves. Ce qui me paraît parfaitement établi, c’est que le gisement de Saint-Christophe n’est que le prolongement oriental de cette for¬ mation marneuse dont les érosions ont épargné un important chaînon en face d’Avignon, et qui, remontant au moins jusqu’au sud des départements de la Loire et de l’Isère, présente de nombreux affleure¬ ments sur les deux rives du Rhône et se retrouve dans la plupart des vallées transversales qui en sont tributaires. Conclusions. — Désireux de maintenir à cette étude le caractère monographique qui lui convient et dont elle s’est départie le moins possible, je ne reviendrai pas ici sur quelques questions d’un intérêt plus général, dont j’ai dû aborder plus haut la discussion, et je me bornerai à formuler les conclusions suivantes, plus spécialement relatives aux terrains tertiaires de la vallée de la Durance : i° Les Sables et argiles bigarrés de l’Éocène existent à l’état de lambeaux plus ou moins importants sur les pentes méridionales du mont Luberon ; ils s’y présentent avec les mêmes caractères que dans le Comtat et contiennent des blocs d’un grès calcédonieux rougeâtre, analogues à ceux qu’on rencontre sur les flancs des collines de Saint- Paul-Trois-Châteaux, de Chantemerle, etc. 1878. FONTANN'ES. — NÉOGÈNE DE GUCURON. 511 2° Les dépôts attribués au Grès vert sur la carte de M. Sc. Gras appartiennent en réalité à la mollasse à Pecten prœscabriusculus ou Mollasse proprement dite, et se relient aux dépôts mollassiques de Bonnieux (Vaucluse) et de Rognes (Bouches-du-Rhône). 3° La zone souvent désignée sous le nom de « Mollasse sableuse » ou de « Mollasse grise » n’est nullement subordonnée à la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et ne saurait être par conséquent parallé- lisée avec la mollasse sableuse à Scutella Paulensis de cette dernière localité. Elle représente cette puissante formation gréso-sableuse qui, partout dans le bassin du Rhône, constitue le terme moyen de la série marine du Miocène, et qui est caractérisée par le Terebratulina calathiscus dans le Bas-Dauphiné, par le Pecten Celestini dans le bassin de Visan. Cette zone renferme à sa base un banc d'Amphiopes et de nombreux Ostrea crassissima, deux fossiles très-constants à ce niveau dans les départements de la Drôme et de Vaucluse, et qui se retrouvent, dans des conditions stratigraphiques et pétrographiques absolument semblables, en Touraine, et notamment dans les environs de Pontlevoy, où, comme dans ceux de Pertuis, ils sont immédiate¬ ment subordonnés à des dépôts d’eau douce (1). 4° Les dépôts d’eau douce, d’épaisseur et de composition très- variables, qui, dans la vallée de la Durance, recouvrent les couches à Amphiopes et Ostrea crassissima, sont dus à une oscillation du sol qui a pu se produire sur un certain nombre de points du bassin du Rhône, mais qui, probablement, n’a pas eu la même amplitude que les mouvements auxquels sont dues les alternances ultérieures de dépôts marins et continentaux. Il est possible cependant que ses effets puissent être constatés dans des localités où jusqu’ici ils ont échappé à l’observation, et qu’on lui reconnaisse dans l’avenir une extension plus grande que celle qui ressort des données actuelles (2). (1) VAmphiope abondant à ce niveau en Touraine n’est pas VA. perspicillata , mais bien, d’après M. Cotteau, IM. bioculata, espèce très-voisine, d’ailleurs, dé la première, et appartenant incontestablement au même groupe. Quant à V Ostrea crassissima , il présente identiquement le même faciès dans les deux régions. (2) MM. Gras et Lory ont signalé la présence de la mollasse marine sous des couches d’eau douce, qu’ils ont, je crois, parallélisées avec les calcaires de La Garde-Adhémar, ce qui, théoriquement, je le reconnais, n’a rien d’invraisemblable. Cependant, n’avant pu encore constater une semblable intercalation sur aucun point du bassin du Rhône, je serais assez disposé à admettre, jusqu’à preuve contraire, que les dépôts d’eau douce observés au-dessus de ces premières cou¬ ches de mollasse marine représentent, non le calcaire de La Garde-Adhémar, sur lequel repose le groupe complet de Visan, mais bien les formations continentales des environs de Pertuis et de Cucuron, superposées aux bancs gréseux à Am¬ phiopes et Ostrea crassissima (1er niveau) et par conséquent d’un âge plus récent. 51 2 FONTANNES. — - NÉOGÊNE DE CUCURON. 29 avril 5° Les couches marno-calcaires dites « Mollasse de Cucuron » ou « Mollasse jaune » ne correspondent pas, comme on l’a soutenu jusqu’à ce jour, à la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, de Montségur, etc., dont elles sont séparées stratigraphiquement par une épaisseur énorme de sables et de grès. Elles sont le prolongement, notablement développé, d’une assise que j’ai signalée dans le Comtat sous le nom de Calcaire marno-sableux à Pecten Vindascinus, et qui n’a encore été citée d’aucune autre région. Cette assise, qui est liée par des al¬ ternances aux marnes de Cabrières à Ancillaria glandiformis, est le seul niveau connu du Pecten scabriusculus type, confondu jusqu’ici avec le P. prœscabriusculus, caractéristique d’un niveau bien inférieur. 6° Sauf cette dernière assise, que je n’ai encore rencontrée que dans le Comtat et la Provence, la série marine du plateau de Cucuron est identique avec celle qu’on peut observer dans la vallée du Rhône, depuis les contreforts du Jura jusqu’au littoral méditerranéen. 7° La formation continentale qui lui succède débute par des couches de lignite qu’on peut suivre au nord jusque dans le départe¬ ment de l’Ain. Il est probable, malgré de sensibles divergences fau¬ niques, que les dépôts terrestres et d’eau douce superposés au lignite (calcaire marneux à Hélix Christoli , limon rougeâtre à Hipparion gracile ) ont leurs représentants homotaxiques dans les sables et grès compris entre le lignite et les alluvions anciennes dans le Bas-Dau¬ phiné, la Bresse, etc. 8° Toute cette série m’a paru en stratification concordante ou légè¬ rement transgressive, et les diverses assises en sont intimement liées entre elles. Je l’ai désignée d’une manière générale sous le nom de groupe de Visan et rapportée au Miocène, la faune mammalogique des limons de Cucuron, qui en constituent le dernier terme, ayant été re¬ gardée parM. A. Gaudry comme caractéristique du Miocène supérieur. 9° Le groupe de Saint- Ariès est représenté dans les environs de Cucuron parles marnes à Turritella subangulata de Saint-Christophe, qui se relient à l’ouest aux dépôts analogues des environs d’Avignon. Comme partout ailleurs, il est ici en discordance de stratification avec le groupe de Visan; cette circonstance, jointe à la présence d’une faune très-distincte de celle des marnes de Cabrières et incontestablement plus récente, m’a engagé à considérer le groupe de Saint-Ariès comme représentant la base du Pliocène inférieur marin dans le bassin du Rhône. 10° Il est possible que les marnes de Bacot représentent les dépôts saumâtres ordinairement superposés aux couches marines du groupe de Saint-Ariès, mais les documents paléontologiques faisant absolu¬ ment défaut jusqu’ici, je ne puis indiquer ce rapprochement que sous toutes réserves. BnH.Soc.Géol.de France 3e Série, T.VI, PL V .p. 513. £) 'Ôzj . ÇF. iiylatutci. .Beccjuet, Pans . tytoaXju de, «t o \\Kawv\JUiD , Bd].Soc.Géol,.de France 3eSéne,T.YI,®^Ip.||. T-mp.'Becyiet, Paris . Arnoul del. 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 513 Description de quelques espèces et variétés nouvelles des terrains néogènes du plateau de Cucuron, par M. Fontannes. PI. Y et VI. À. Marnes à Cardita JouannetL 1. Murex subproductus, Fontannes. PI. Y, fig. 1. Testa elongata ; spira brevis ; — anfractus 5-6 carinati, antice attenuati, sutura parum profunda sejuncli; ultimus maximus, postice depressus, 5j4 totius longitudi- nis œquans ; — liræ spirales obsoletissimæ ; nodi longitudinales 7-8 , in carinavix prominentes, superne et inferne evanescentes, in ultimo anfractu obsoleti ; — apertura elongata; labrum subacutum , interius 5-6 tuberculatum ; cauda subrecta, brevis , subumbilicata ; umbilicus linearis ; canalis apertus . Long., 17; lat., 9 millim. Le Murex subproductus, qui fait partie du groupe du M. Lassaignei , Basterot (pl. III, iig. 17), n’est peut-être qu’une forte variété locale du M. productus, Bellardi. Il présente aussi quelque analogie avec le M. sublavatus, in Hôrnes, non Grateloup. Mais le type de Cabrières diffère de ces trois espèces par la brièveté de la spire, par la dépres¬ sion de la partie postérieure des tours, par l’atténuation très-sensible des stries transverses et par l’absence de côtes longitudinales ; celles- ci sont remplacées par des tubercules obsolètes, qui n’ondulent que légèrement la carène du dernier tour, mais qui sont un peu plus sail¬ lants sur les tours précédents. 2. Pollia Tournouëri , Fontannes. Pl. Y, fig. 5 a et b, Pollia exsculpta, Dujardin, var., in Fischer et Tournouër, op„ cit., p. 121, pl. XVI, fig. 13 et 14. Testa ovata; spira acuta; — anfractus convexi, subcarinati, longitudinaliter costati, spiraliter lirati; ultimus dimidium testœ superans, antice valde atténua- tus ; — costœ longitudinales 7 , crassœ, in medio prominentes, versus caudam eva¬ nescentes, interstitiis subœqualibus disjunctœ; costulæ transversœ 10, angustœ, interstitiis majoribus, tenuissime striatis, separatœ, interstitio postico majore ; suturam marginante ; — apertura angusta ; labrum intus 6-7 plicato-nodosum , columella antice S, postice 1 tuberculata ; plicce posticœ labri et columellæ magis productæ ; umbilicus linearis, margine rotundato , minute 5 striato. cinctus. Long., 13; lat., 7 1/2 millim. MM. Fischer et Tournouër ont décrit et figuré cette espèce sous le 33 514 FONTANNES. FOSSILES NEOGENES DE CUCURON. 29 avril nom de P. exsculpta, var., nom spécifique sous lequel ils compre¬ naient, en outre du type- de Dujardin, le petit Pollia commun à Pontlevoy. Or, c’est évidemment de ce dernier que le Pollia de Cabrières se rapproche le plus, sans toutefois qu’on puisse le rappor¬ ter à la même espèce : le canal est en effet plus long, la spire plus aiguë; les tours sont plus détachés, plus carénés, les côtes plus épaisses, moins nombreuses, moins obliques, etc. Mais le P. exsculpta, Duj., n’en est pas moins représenté à Cabrières 'par une variété qui tend vers le P. Meneghinii, Bell., de Stazzano, et qui se distingue très-facilement d’ailleurs du P. Tournouëri. 3. Cancellària Druentica, Font aunes. PI. Y, fig. 2. Testa ovata, acuta, utraque extremitate acuminata, subumbilicata, longitudina- liter costata , transversim striata; — anfractus 6-7 carinati, inferne canaliculati, ad angulum tenuiter nodosi ; uliimus magnus, 3/5 altitudinis testœ œquans, in medio depressus; — costœ longitudinales 1 5, ad labrum sensim obliquœ et parum promi- nentes ; costulæ transversœ angustæ, interstitiis majoribus, striatis, separatœ, ver¬ sus umbilicum densissimœ, striis incrementi decussatæ; — apertura angusta, supcrne acuta, integra , auguste canaliculata ; columella biplicata ; labrum acutum ; callum parum expansum : umbilicus latus, parum prof undus. Long., 26 ; lat., 16 millim. Cette espèce, remarquable par la forme de l’ouverture et par la dépression du milieu des tours, ne peut être confondue, je crois, avec aucune de ses congénères. Le type dont elle se rapprocherait le plus me semble être le C. contorta, Basterot, qui présente une ouverture plus large, moins anguleuse, des côtes longitudinales plus étroites, moins nombreuses, trois dents saillantes à la columelle, un bourrelet ombilical plus prononcé, limité en avant et en arrière par des sillons plus profonds, etc. Le C. Druentica est aussi voisin, sous certains rapports, du Ç. imbricata, Hôrnes, espèce primitivement confondue par cet auteur avec le C. contorta. 4. Cancellària Gaudryi, Fontannes. PI. Y, fig. 3 a et b. Testa ovato-ventricosa, umbilicata , longitudinaliter costata, transversim striata ; — anfractus 6-7 convexi, carinati, inferne canaliculati; supremimultiplicati ; ultimus magnus , 3/5 altitudinis testœ œquans ; — costœ longitudinales 10, crassœ, in carina productœ; costulæ transversœ 9, interstitiis subœqualibus, striatis, separatœ ; _ apertura subtrigona ; labrum intus 11 sulcatum ; columella triplicata ; basis inte¬ gra ; umbilicus mediocris. Long.. 17 ; lat., 12 millim. 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 515 Ce type n’est pas éloigné du C. amjpullacea, Brocchi in Bellardi (Mon., pl. IY, fig. 13) ; il s’en distingue, toutefois, nettement par une taille plus petite, par une forme plus allongée, moins ventrue, par une spire plus élevée, par des côtes moins nombreuses sur l’avant- dernier tour (20 au lieu de 30) ; cependant le passage de l’ornementa¬ tion finement cancellée de celui-ci à la costulation espacée, grossière, du dernier tour, est assez brusque, caractère qui s’observe aussi chez le C, Brocchii, Crosse in d’Aneona. En outre, l’ombilic du C. ampul- lacea est plus large, le cordon qui le borde postérieurement est plus épais, et la partie horizontale des tours est notablement plus large. Le C. scrobiculata, Hôrnes, dont le C. Gaudryi se rapproche aussi à quelques égards, a une spire beaucoup plus élevée, des côtes moins fortes sur le dernier tour, moins nombreuses sur ceux qui précèdent, un pli de moins à la columelle, un dernier tour moins embras¬ sant, etc. 5. Cancellaria Deydieri, Fontannes. Pl. Y, fig. 4 a et b. Testa „ obtus a, umbilicata, longitudinaliter costata, transversim sulcata ; — anfractus 5 carinati, infra plani, carina valde prominente ; ultimus maximus, 2/î omnis altitudinis œquans ; — costœ longitudinales 40-1 1 , crassœ, productœ, obliquœ ; costulæ transversæ 5-6, in plicis attenuatœ, interstitiis duplis, striatis, separatœ; — apertura trigona, acuta, integra, tenue canaliculata ; columella tri- plicata ; labrum interius striatum ; umbilicus mediocris , profundus ; callum inferne expansum. Long., 17; lat . , 14 millim. Je ne connais aucune forme qui puisse se confondre avec le C. Dey¬ dieri, remarquable par la brièveté de sa spire, par ses tours fortement carénés, par son ornementation vigoureuse, peu en rapport avec l’exiguité de sa taille, et par la largeur de la partie horizontale de ses derniers tours (1). 6. Ficela clathrata, Lamarek, var. Cabrierensis, Fontannes. Pl. Y, fig. 6. Anfractus ultimus antice minus abrupte attenuatus ; spira magis prominula; costulæ concentricæ numerosiores; interstitia minora quam in Turonense typo. Long., 43; lat., 31 millim. Des côtes transverses de même épaisseur, mais plus rapprochées et (1) Une grande partie des espèces décrites et figurées dans cet appendice m’ont été obligeamment communiquées par M. Deydier, à qui je suis heureux de pou¬ voir témoigner ici toute ma reconnaissance. 016 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril partant plus nombreuses, une spire un peu plus élevée, un dernier tour légèrement plus ventru, sont les seuls caractères qui différen¬ cient les exemplaires de Cabrières de ceux qu’on rencontre si abon¬ damment dans les faluns de la Touraine. Ces différences ne me paraissent pas avoir une valeur spécifique ; il est bon toutefois de les signaler, car elles semblent témoigner d’un acheminement vers le F. geometra, qui remplace le F. dathrata dans le Pliocène du Sud-Est. Les exemplaires du bassin de Vienne assimilés à ceux de Pontlevoy et désignés par Hôrnes, d’abord sous le nom de F. reticulata, Lam., puis sous celui de F. cingulata, Bronn, ont au contraire des côtes transverses plus espacées et beaucoup plus saillantes. 7. Nassa Caudellensis, Fontannes. PI. V, fig. 8. Testa ovato-ventricosa , fragilis, transversim tenue striata; spira longa , acutis- sima; — anfractus 7-8 rotundati . sutura profunda disjuncti; ultimus globosus, 5/5 altitudinis testœ œquans, spiraliter 16-18 striatus, striis prope suturam et basim paulo profundioribus ; supremi dense longitudinaliter plicati; — apertvjrasub- rotundata ; labrum tenue, subacutum; columella brevis, excavata; callum columel- lare parum expansum . Long., 17; lat., 13 millim. La forme globuleuse des tours, une spire longue et aiguë, consti¬ tuent les caractères distinctifs les plus saillants du N. Caudellensis. Le type dont il se rapproche le plus est le Buccinum conglobatissimum, Costa (pl. XV, fig. 6 a et b), du groupe des Nassa mutabïlis, N . con- globata, N. Rosthorni , etc. ; il en diffère par une spire relativement plus allongée, plus aiguë, par un dernier tour plus arrondi et dont le maximum d’épaisseur se trouve plus en avant, par des stries transverses plus fines, plus serrées, et par la costulation des quatre tours qui suivent les tours embvronnaires. 8. Nassa Dexivæ, Fontannes . PL V, fig. 7, Testa oblonga, crassa, longitudinaliter costata, spiraliter lirata : — anfractus 7 subconvexi, sutura parum profunda separati ; ultimus spira paulo minor ; — costce longitudinales 11, crassœ, productœ, inter stitiis subœqualibus sejunctœ, fere verticales; striœ transversœ 11-12, in medio paulo latiores, in cœteris anfracti- bus angustiores ; — apertura rotundata ; labrum ex tus varicosum, intus 6 dentatum ; columella brevis, arcuata, rugosa, infra plica prominente munita; callum expan-, sum; canalis brevis, latus, recurvus ; basis reflexa, profunde sulcata. Long.. 7 ; lat. , 3 1/2 millim. 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 517 Le Nassa Dexivæ représente dans le bassin du Rhône ces petites espèces relativement fréquentes dans le Falunien de la Touraine et rares dans le Sud-Est, telles que les N. Turonensis, N. Blesensis, etc. Je crois cependant que la forme qui s’en rapproche le plus est le N. serraticosta, Bronn, déjà signalé par M. Cocconi dans le Miocène supérieur, et qu’on retrouve dans les marnes et faluns du groupe de Saint-Ariès. L’espèce de Cabrières se distingue du type pliocène par une forme plus trapue, analogue à celle de la variété figurée par Hôrnes, par des côtes plus fortes, moins serrées, par des stries transverses moins rap¬ prochées, plus profondes, par la saillie du pli inférieur de la colu- melle, par les rugosités qui couvrent celle-ci, par le développement de la callosité columellaire, enfin par le sillon profond qui entoure la base et que les côtes ne franchissent pas. Par certains caractères, le N. Dexivæ se rapproche du N. prisma- tica, Brocchi, dont, au premier abord, il semble être une réduction. 11 est voisin aussi du Buccinum Jani, Mayer, sans toutefois qu’on puisse le confondre avec l’espèce des marnes tortoniennes de Stazzano- 9. Nassa subduplicata, d’Orbigny, var. Druentica, Fontannes. PI. Y, fig. 10. Testa elongata; spira major ; costœ rariores (8); sériés postica tuberculorum obsoleta, paucistriata. Long., 16; lat., 7 millim. La variété de Cabrières se rapproche sensiblement de celle que M. Manzoni a signalée à Sogliano (Due lernbi miocenici, pl. I, tig. 9) et qui, d'après cet auteur, se trouverait aussi à Grund et à Asti ; les caractères qui la distinguent du type, à en juger du moins par la figure de Hôrnes (pl. XIII, fig. 6-9), sont une spire relativement plus élevée, un dernier tour moins convexe, des côtes longitudinales moins nombreuses, une atténuation très-sensible des tubercules qui bordent la suture, et probablement aussi une expansion un peu plus grande de la callosité columellaire. 10. Nassa sublapsa, Fontannes . PL V, tig, 9. Testa polita, elongata, spiraliter lirata; spira longa, acuta; — anfractus 7-8 sub- cpnvexi, sutura simplici bene distincta separati; supremi tenue costulati et carinati, costulis carinaque in ultimis evanescentibus ; anfractus ultimus %]5 longitudinis testæ paululum superans, transversim 1 1-1% striatus ; strice tenuissimœ, œquales : — 518 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril apertura ovata ; labrum acutum, subreflexum ; columella parum concava; canalis late apertus. Long., 8 ; lat., 3 millim. Cette espèce est très-voisine du Buccinum Deshayesi, Mayer (= B. baccatum, var., Dujardin; B. politum, Grateloup), et représente cer¬ tainement à Cabrières ce type, qui accompagne le JSTassa subduplicata dans plusieurs gisements du même horizon. Les variations que pré¬ sente la forme du bassin du Rhône sont cependant plus accusées que dans l’espèce précédente. La carène et les tubercules disparaissent sur les derniers tours; toute la coquille est finement et régulièrement striée; les sutures, qui sont moins obliques, ne sont pas bordées du sillon profond qu’on observe sur le type du Sud-Ouest et du bassin de la Loire; le bord du labre est légèrement renversé en arrière; enfin, pour un même nombre de tours, le N. sublapsa est d’une taille notablement plus petite. Il s’éloigne donc encore plus du Buccinum politum tel que l’entend M. Mayer. 11. Pleurotoma gradata, Defrance in Bellardi. Espèce du groupe du P. interrupta pliocène et souvent confondue avec lui. Le seul exemplaire que je connaisse de Cabrières est en tous points conforme à la description de M. Bellardi et suffisamment distinct du P. asperulata figuré dans les Animaux fossiles du Mont-Léberon, pl. XVII, fig. 14, pour qu’il soit permis de douter que ce dernier puisse être aussi rapporté à l’espèce de Defrance, ainsi que le suppose le savant professeur de Turin. Jusque sur le dernier tour on reconnaît, malgré l’usure, les tuber¬ cules du bourrelet postérieur, qui sont plus fins et surtout plus serrés que ceux du bourrelet antérieur. M. Bellardi croit que certaines variations relient le P. gradata, commun dans le Miocène supérieur de Stazzano et de Santa Agata, au P. interrupta, qui, d’après lui, serait exclusivement pliocène. 12. Pleurotoma Caudellensis, Fontannes. Pi. V, fig. 11 a et b. Testa parva, elongata ; spira longa, acuta; — anfractus 8-9, suturis superficia- libus separati, carinati , carina simplice, in supremis acuta , in cœteris rotundata, suturæ anticœ proxima, [excavati, \spiraliter lirati, postice margine obsoleto, striato, muniti; lira transver sœ striis incrementi tenuissimis, undulatis , decus- satœ ; anfractus ultimus antice subdepressus , dimidium [testœ paululum superans ; — apertura subtriangularis ; labrum acutum ; columella subplicata (?) ; cauda subrecta, brevis, transversim tenue striata et costulata, ad carinam leviter sulcata. •Long., 11 1/2; lat., 4 1/2 millim. 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 519 A en juger d’après les analogies de l’ornementation, la place de cette espèce me paraît être près des Rouaullia Lapugyensis et R. sub- terebralis du Miocène supérieur de Santa Agata, de Stazzano, de Lapugy. Quant au sous-genre auquel elle doit être attribuée, il est assez difficile à établir. En admettant la présence d’une dent columel- laire vaguement indiquée par un léger renflement de la columelle, le P. Caudellensis appartiendrait non aux Rouaultia, mais aux Borso- nia, le sinus du labre se trouvant en arrière de la carène. Quoi qu’il en soit, la l'orme de Cabrières se distingue du P. Lapugyensis, Mayer in Bellardi, par une spire plus allongée, plus aiguë, par un canal plus court, par une ouverture plus large, par une carène arrondie, non dentelée, etc. 13. Mitra bathmophora, Fontannes. PI. Y, fig. 12. Testa fusiformis ; spira brevis, acuta; — anfractus 8 , suturis obsoletis disjuncti, carinati ; carina in ultimis magis prominens , suturœ anticæ proxima ; anfractus ultimus 2)3 omnis longitudinis œquans, antice obtuse attcnuatus, 4-5 tenue striatus ; sutura leviter subcanaliculata ; — apertura elongata, angusta ; labrum acutum ; columella quadriplicata, vix contorta. Long., 18; lat., 6 millim. » Je ne connais pas le M. goniophora de Tortone, localité typique, dont les exemplaires figurés par Hôrnes s’éloignent sensiblement, à en juger par la figure donnée par M. Bellardi ; mais les différences que présente la forme de Cabrières sont trop importantes pour qu’on puisse la rattacher, soit au type italien, soit à la variété du bassin de Vienne, dont elle se rapproche davantage. Les principaux caractères distinctifs du M. bathmophora sont les suivants : brièveté de la spire ; forme allongée du dernier tour et par¬ tant de l’ouverture, dont le bord droit se soude au tour précédent par un angle extrêmement aigu; sutures superficielles, très-légèrement canaliculées sur les deux derniers tours; proximité de la carène et de la suture antérieure ; stries de la base moins profondes, moins serrées que dans l’espèce de Tortone. Malgré cela, je n’en crois pas moins à la proche parenté des deux espèces, celle de Cabrières constituant, par sa forme allongée, par ses tours plus embrassants, une variation notable du type de Lapugy, auquel elle se relie par sa carène et par les quatre plis de sa columelle, mais qui est lui-mêrne assez différent du M. goniophora, in Bellardi. 520 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril 14. Cypræa præsanguinolenta, Fontannes. PI. Y, fig. 13 a et b. Testa ovato-oblonga, gibbosa, subtus subconvexa, antice paulum attenuata ; — apertura submedia , angusta, antice vix dilatata ; labrum leviter sinuosum, in medio paulo latius , 2[5 omnis latitudinis œquans. tenuiter et regulariter 17 denta- tum; columella obsolète dentata, dentes H subuniformes, anticus major, acutus , a cœteris canali obliquo separatus. Long., 20; lat., 13 millim. Ainsi que MM. Fischer et Tournouër l’ont déjà fait observer, c’est avec le C. sanguinolent a, Gmelin in Homes, que l’espèce de Cabrières présente le plus d’analogie; elle en diffère par une forme relativement plus large, plus gibbeuse, qui la rapproche du C. pyrum, par une ouverture plus médiane, moins dilatée vers le tiers antérieur, par les dentelures fines, régulières, qui couvrent la columelle, tout en s’atté¬ nuant légèrement d’avant en arrière, comme dans le C. amygda- lum, enfin par l’absence de sillon marginal le long du bord droit. 15. Natica hypereüthele, Fontannes. PL Y, fig. 14. Testa magna, crassa, ovato-ventricosa, umbilicata ; spira elongata ; — anfractus 5 globosi, suturis profundis, parum obliquis , sejuncti ; strice incrementi densis- simœ, tenues sed bene distinctæ; anfractus ultimus 2j3 altitudinis testce œquans, postice subdepressus ; — umbilicus in medio callo crasso subtectus ; columella subsinuata. Long., 72; lat., 52 millim. Grande espèce du groupe du Natica redempta, Michelotti, caractéri¬ sée par la hauteur de la spire, par la forme globuleuse des tours, dont le dernier est légèrement déprimé en arrière et sur les flancs, par le peu d’obliquité des sutures. Le N. euthele, Fischer et Tournouër (op. cit., pl. XYIII, fig. 19), s’en distingue très-facilement, mais il est possible que l’exemplaire qui n’est représenté que de dos sous le n° 18 de la même planche doive être rapporté au N. hypereüthele, à en juger du moins d’après la hauteur de la spire ; car l’inclinaison des sutures rappelle plutôt la forme élancée du N. euthele, fort commun à Cabrières, et dont les caractères, d’après les auteurs de l’espèce, se conservent à tout âge. 16. Cerithium Deydieri, Fontannes . Pl. Y, fig. 15 a et b. Testa turrita, acuta, ventricosa ; — anfractus 8-9 subplani, suturis profundis sepa- rati, longitudinaliter 28-30 plicati, cingulis transversis in supremis 5, in cœteris 4, 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 521 ornati ; anfractus ultimus 2j5 totius longitudinis œquans, antice abrupte attenua- tus, 6-7 cingulatus ; basis excavata, tenue spir aliter lirata ; — apertura subrotunda ; callum columellare crassum, expansum, productum ; canalis brevis, reflexus. Long., 11 1/2; lat., 4 1/2 millim. Le C. Deydieri représente probablement dans le bassin du Rhône le C. Puymoriœ, Mayer, des faluns de la Touraine, quoique des diffé¬ rences assez sensibles permettent de distinguer facilement ces deux espèces. La forme générale du type de Cabrières est moins aiguë et même légèrement ventrue, rappelant ainsi en petit la silhouette du C. lignitarum, Eichw. ; la base n’est pas creusée en gouttière ; les côtes longitudinales sont plus fines ; les cordons transverses, plus nom¬ breux, plus larges, surtout sur le dernier tour, déterminent dans cette région, par leur entrecroisement avec les plis verticaux, non des carrés, mais des rectangles allongés transversalement; les sutures sont plus larges, plus profondes. En outre, je n’ai remarqué aucune trace des varices signalées par M. Mayer sur le dernier tour du C. Puy¬ moriœ. 17. Fossarus costatus, Brocchi, var. crassicostata, Fontannes. PL VI, fig. 1 a et h. Costœ transversœ crassœ, rugosœ, alternatim magis prominentes ; costulæ longi¬ tudinales tenues, proximior es ; — anfractus ultimus magis expansus, postice excava- tus ; — columella subrecta; labrum valde sinuatum; umbilicus subnullus. Long. , 15 ; lat., 14 millim. Les alternances dans l’épaisseur des côtes transverses, à peine indi¬ quées dans le type, s’accentuent d’une manière très-sensible dans la variété de Cabrières; toutes les côtes, d’ailleurs, deviennent très- fortes, très-rugueuses ; les costules longitudinales, au contraire, sont plus fines, plus serrées, moins obliques, et se voient à peine à l’œil nu, entre les épais et grossiers cordons qui couvrent le dernier tour; la partie antérieure de la columelle fait avec le labre un angle moins ouvert; enfin, la spire est à peine aussi élevée que dans le type de Brocchi, dont la variété crassicostata atteint presque la taille maxi¬ mum et avec lequel elle paraît avoir plus d’affinité qu’avec la forme du Miocène moyen de la Touraine. 18. Trochus prælineatus, Fontannes. PL VI, fig. 2. Testa solida, conoïdea, imper forata, spiraliter obsolète striata; apex subacutus ; — anfractus 6-7 subventricosi, sutura parum profunda sejuncti ; ultimus ad peri- pheriam obtuse angulatus, dimidiam testœ partem leviter superans, transversim striis incequidistantibus notatus, lineis rufis paululum undulatis, obliquis, circi - 522 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril ter 28, pictus ; — basis convexa, concentrice tenuiter striata; apertura subovata; labrum acutissimum , intus incrassatum ; dens columellaris medianus, crassus, prominulits. Long., 24; lat., 22 millim. Cette espèce est voisine du T. miocœnieus de Touraine et du groupe méditerranéen des T. fragaroïdes, Lam. ( — ? T. turbinatus, Born), et T. lineatus, Costa. Elle diffère du dernier, avec lequel elle offre le plus d’analogie, par des tours généralement moins convexes dans leur partie verticale, plus bombés à la base, par une spire rela¬ tivement plus haute, par des stries analogues à celles du T. fraga¬ roïdes, mais moins profondes, par une dent columellaire sensible¬ ment plus forte que celle des deux espèces vivantes, enfin par une coloration toute différente. La convexité de la base, plus largement arrondie à la périphérie, la proéminence de la dent columellaire, l’inclinaison moins grande du plan de l’ouverture sur l’axe vertical, distinguent l’espèce deCabrières du T. miocœnieus, Mayer, d’ailleurs fortement strié et autrement coloré, ainsi que du T. pseudofragaroïdes. Font., de Tersanne. En somme, le T. prœlineatus vient se placer, suivant moi, entre le T. miocœnieus du Falunien et le type vivant des environs de Naples, désigné par Costa sous le nom de T. lineatus. 19. Trochüs Cabrierensis, Fontannes. PI. VI, fig. 3. Testa conoïdea, transversim tenue striata, longitudinaliter nodoso-plicata ; apex plus minusve acuminatus ; — anfractus 6-7 subconvexi, basi canaliculati , ultimo plerumque excepto ; plicœ longitudinales 12-ü, raro numerosiores, obliques, in anfractibus supremis nullce, in penultimo prominulœ, in ultimo interdum evanescen- tes, ad suturam posticam magis prominentes, anticam non attingentes ; costulœ spirales inœquales, majoribus 1-2 minoribus interpositis ; stries incrementi bene distinctœ; anfractus ultimus dimidium altitudinis testes subœquans ; — basis pla- niuscula, concentrice striata; umbilicus mediocris ; apertura subquadrata ; colu- mella antice subangulata ; callum vix reflexum. Long., 16 ; lat., 8 millim. Espèce très-polymorphe, dont certains exemplaires, presque entiè¬ rement dépourvus d’ornementation, rappellent le T. tumidus , in Wood, tandis que d’autres, à spire acuminée, mais moins élevée, se rap¬ prochent à certains égards du T. magus de la Méditerranée. Les variations les plus importantes portent sur la hauteur relative de la spire, sur la profondeur des sutures, sur le nombre, la proémi¬ nence et la persistance des tubercules allongés qui ornent la partie postérieure des tours, sur le nombre et la saillie des costuies trans- 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 523 verses, qui parfois même sont à peine visibles. Cette extrême varia¬ bilité permettra peut-être de relier, par des formes transitoires, le T. Cabrierensis au T . Colonjoni, Font., de Tersanne, qui en est voisin, mais dont toute la surface, sauf les tours embryonnaires, porte des sillons longitudinaux beaucoup plus nombreux, des stries concen¬ triques plus profondes, et dont l’ombilic est notablement plus petit ; l’ouverture, chez ce dernier, me semble aussi moins haute et la colu- melle plus anguleuse. 20. Trochus Ayguesii, Font armes. PI. Yl, fig. 4 a et b. Testa conica, imperforata; apex subcentralis, subacutus ; — anfractus 7-8 subplani, spiraliter tenue striati ; costulœ transversœ 5, alternatim punctis rufis numerosis- simis, interstitiis albis œqualibus, separatis, ornatæ; costula mediana siiturœ anticæ proximior, ibi puncti obliqui, latiores, in postica et antica costula verticales, line ares, numerosiores ; anfractus ultimus angulatus, 2j5 longitudinis testce vix superans, antice subconvexus ; — basis tenuiter striata ; costulœ concentricœ alter¬ natim punctis rufts pictœ ; apertura subquadrangulata. Long., 14; lat., 11 millim. Le grossissement que je donne sous le n° 4 b de la planche YI, fera comprendre, mieux que la plus minutieuse description, l’ornementa¬ tion délicate de cette jolie espèce. Dans les parties où la coquille est parfaitement conservée, il est difficile de reconnaître si les points foncés sont en relief sur les costules concentriques; mais ils for¬ ment une série de saillies très-nettes, partout où les premières cou¬ ches du test ont disparu. Sous le rapport de la forme générale, le T. Ayguesii a beaucoup d’analogie avec certaines variétés du T. miliaris de Touraine. 21. Trochus angulatus, Eichwald, var. Druentica, Fontannes. PI. YI, fig. 5. Testa conoidea, sub carinata , ad peripheriam leviter canaliculata ; — costulœ transversœ magis prominulœ, nonnullœ paulo majores; — columella tenuis, sub- recta, vix unidentata ; apertura subquadrangulata; labrum acutum, interius viride margaritaceum . Long., 9; lat., 10 millim. La variété de Cabrières participe à la fois de celle de Steinabrunn, figurée par Hornes (pl. XLIY, fig. 10), et de la forme actuelle connue sous le nom de T. divaricatus. Carénée comme la première, dont elle a la taille, elle s’en distingue par des tours légèrement canaliculés à la périphérie, surtout dans le jeune âge, par des costules transverses 524 FONTANNES. — FOSSILES îNÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril moins uniformes, un peu plus saillantes, par une base plus plane, par un ombilic généralement moins ouvert et par une dent columel- laire très-obsolète. Ces trois derniers caractères rapprochent la variété Bruentica du type méditerranéen, qui n’est jamais, je crois, canali- culé, et dont la columelle, plus forte et moins droite, forme à sa jonction avec le labre un angle plus aigu. L’intérieur de l’ouverture montre aussi,* chez la variété du Sud-Est, cette belle nacre d’un vert assez intense qu’on remarque chez la plupart des exemplaires du T. divaricatus et qui a été signalée par Lamarck. La forme du Miocène supérieur rhodanien semble donc intermédiaire entre celle du 2e étage méditerranéen du bassin de Vienne et la forme actuelle. M. Mayer a décrit sous le nom de T. Castrensis une espèce de Castell’ Arquato qui s’en rapproche beaucoup, et qui n’est peut-être, d’après lui, qu’une forte variété du T . Adriaticus. 22. Clanculus Araonis, Basterot, var. valdecrncta, Foutannes. PL VI, fig. 6. Testa crassa ; — anfractus subcarinati; cinguli nodiferi, valde inœquales, in anfractu ultimo majores 5, interslitiis latis, striato-nodosis, separati ; nodi cras- siores, magis prominentes. Long., 8; lat., II millim. Au premier abord, l’ornementation de cette espèce paraît tellement éloignée de celle de Bordeaux, qu’on hésite à la lui rapporter, même à titre de variété bien distincte. Cependant, en examinant avec soin un certain nombre d’exemplaires du C. Araonis type, on en trouve qui présentent les mêmes alternances dans l’épaisseur et la saillie des côtes spirales, alternances qui ne font que s’accentuer dans la variété de Cabrières, dont l’ornementation a plus de relief. L’ouverture présente aussi quelques légères différences : la dent supérieure de la columelle, qui joue un certain rôle dans la distinc¬ tion de cette espèce et du C. corallinus, L., est ici bien moins forte ; par contre, celle qui se trouve immédiatement au-dessous est relati¬ vement très-développée, car cette dernière est très-obsolète, aussi bien sur les exemplaires de la Touraine que sur le type méditerranéen. 23. Arca Rhodanica, Fontannes. PL VI, fig. 11 a et 6, Testa ovato-cuneata, transversa, gibbosa, inœquilateralis, radiatim costata, antice rotundata, posticc angusta, subrostrata ; — costœ 32-56, sublœvigatœ, œquales, interstitiis angustissimis separatce ; — umbones tumidi ; area minima, elongaia, 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 525 sulcis de clivibus sculpta; dentes minuti, numerosi, densissimi, subuniformes , extre- mitates marginis cardinalis attingentes ; — margo palliaris valde sinuatus. Long., 17 ; lat. , 27 millim. Dans sa Monographie des Arcides tertiaires du Musée de Zurich, M. Mayer a rapporté à Y Area diluvii, à titre de "variété, une espèce voisine en effet du type pliocène, mais « remarquable par sa forme en coin, par ses crochets très-forts et tordus et par ses côtes serrées ». Ces divers caractères, très-marqués sur certains exemplaires de Grund, s’accusent encore davantage chez une Arche de Cabrières, rapportée aussi à VA. diluvii par MM. Fischer et Tournouër, et qui se retrouve identique dans le Comtat-Yenaissin. Comme cette forme, très-constante, on le voit, et d’ailleurs bien distincte du type subapennin, se ren¬ contre toujours dans le bassin du Rhône à un niveau inférieur, et jamais, à ma connaissance du moins, dans le groupe de Saint-Ariès, je crois utile de l’élever au rang d’espèce. On peut d’ailleurs constater d’autres différences que celles signalées par M. Mayer. La charnière est plus rectiligne et ne décrit pas en avant et en arrière une courbe aussi prononcée que dans Y A. diluvii. Les dents sont plus nombreuses, plus fines, plus uniformes; aux deux extrémités elles sont moins fortes, moins espacées, moins cour¬ bées; elles garnissent généralement tout le bord cardinal et ne laissent pas de chaque côté ces angles unis qu’on remarque sur l’espèce plio¬ cène. Les côtes qui, à l’intérieur du bord ’palléal, correspondent aux interstices de la surface, sont plus étroites et non déprimées dans le milieu. Enfin, la coquille est plus mince et généralement un peu moins inéquilatérale. 24. Diplodontà Fischeri, Fontannes. PL VI, fig. 12 a-c. Testa subor bicidaris, convexiuscula, vix inœquilateralis , antice et postice paulu- lum subtruncata, transversim lineis incrementi irregulariter striata, posterius obtuse carinata ; — umbones minimi, marginem cardinalem non superantes ; margo cardinalis angustissimus , bidentatus ; in valva dextra dens cardinalis posticus, et anticus in sinistra, majores bifidique ; nymphœ lineares, sidco angusto sépa¬ râtes; — impressio pallii profunda, inferne multiplicata . Long., 111/2; lat., 12 millim. Cette espèce est probablement l’analogue miocène du D. elliptica, Deshaves, du bassin de Paris, et doit être voisine de l’espèce de la colline de Turin dont Michelotti a rapporté quelques valves au type bartonien. Bien qu’il existe en effet une assez grande analogie entre ces deux espèces de bassins et de niveaux différents, les divergences 526 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril sont cependant trop sensibles pour qu’on puisse les confondre sous une même dénomination spécifique. Un rapide examen des figures données par Deshayes (1) suffit pour montrer que le D. elliptica pré¬ sente une ligne cardinale plus oblique, des crochets plus saillants, des valves plus bombées, plus nettement carénées, plus déprimées en arrière de la carène. En outre, dans le type rhodanien les nymphes sont moins longues, moins saillantes à leurs extrémités , et la charnière , dans son ensemble, rappellerait plutôt celle du D . Auversiensis figuré sur la même planche. Le D. Fischeri, très-rare dans les marnes de G abri ères, se ren¬ contre aussi au même niveau dans le bassin de Yisan. 25. Cardita goniopleura, Fontannes. PL VI, fig. 13 a-d. Testa transversa . subtrapezia, valde inœquilateralis, carinata, ante carinam depressa, postice subconcava et truncata, longitudinaliter costata; — costœ49 an- tice planœ, vix prominentes, prope carinam angulosœ (apice anguli postico), ad basim tenue squamulosœ. postice rotundatœ ; duœ ultimœ crassœ, prominulœ, squa- mosœ ; interstitia minima, paulum profunda, antice fere superficialia ; striæ incrementi in œtate juvenili nodosœ, in adulto densissimœ sed bene distinctœ ; — margo ventralis vix sinuatus, leviter crenulatus ; umbones obliqui, vix prominen¬ tes; lunula elongata, angustissima , sulco profundo sejuncta ; in valva sinistra den¬ tés crassiusculi ; — impressio muscularis antica magna, ovato-rotunda. Long., 12; lat., 24? millira. L’ornementation de cette espèce la distingue nettement de ses congénères et en particulier du C. Auingeri, Hôrnes, du bassin de Vienne, qui, sous le rapport de la forme générale, offre quelque ana¬ logie avec elle. 26. Tapes eurinus, Fontannes . PL VI, fig. 14 a-c. Testa transversa, valde inœquilateralis, antice rotundata, postice obtuse carinata, subangulata, concentrice costulata ; — costulœ minutissimœ , posterius majores; lineœ radiales tenuissimœ, vix conspicuœ ; — • apex obtusus, marginem cardinalem vix superans ; margo palliaris subsinuatus ; dentes cardinales très , divaricati, lamelli¬ formes, prominentes, in valva sinistra duo anteriores inœqualiter bifidi; — sinus palliaris late apertus, rotundatus. Long., 11 ‘/aï lat-, 18 millim. Le Tapes, eurinus est voisin du T, geographicus , Gmelin,type médi¬ terranéen que M. Cocconi a signalé dans les deux étages du Pliocène (1) An. sans vert., t. I. pl. XLYI. 1878. FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 527 de Casteir Arquato. Il s’en distingue, — aussi bien que du T. lœtus, Poli, qui, d’après la figure de Brocchi, n’en est pas éloigné, — par son côté antérieur plus court, plus largement arrondi, non excavé sous les crochets, par ses bords cardinal et palléal moins rectilignes, moins parallèles, par son côté postérieur très-légèrement rostré, par les costules arrondies, fines, régulières, saillantes, très-serrées, qui ornent la coquille en avant de la carène et dont quelques-unes se soudent pour former, sur la partie postérieure, une ornementation moins fine, mais tout aussi régulière. Le sinus est aussi largement arrondi et même un peu plus grand que dans le T. geographicus. Par son contour, le T. eurinus rappelle certaines variétés du T. gre- garius des Cerithien-Schichten du bassin de Tienne (1), dont il est d’ailleurs parfaitement distinct. 27. Pholas Luberonensis, Fontannes. PI. TI, fig. 15. Testa elongata, valdc inœquilateralis, convexiuscula, antice sinuata, paulum rostrata, striis concentricis costulisque radiantibus ornata ; — costulæ tenuissimœ, densissimœ, denticuliferœ , quarum 50 in medio testœ bene distinctœ, posterius subito evanescentes ; eadempars lineis transversis non undulatis solummodo notata. Long., 13; lat., 33 millim. Espèce du groupe du P. cylindrica, mais plus éloignée du P. dac¬ tylus que le type du Crag. Par sa forme générale, elle offre quelque analogie avec le P. candida, dont elle se distingue par son côté anté¬ rieur échancré, légèrement rostré, et surtout par la multiplicité des costules rayonnantes qui couvrent le milieu des valves et disparaissent brusquement vers le tiers postérieur, où l’on n’aperçoit que des stries d'accroissement irrégulières et dépourvues des ondulations qui ornent les lamelles du P. dactylus. Quant au P. cylindrica, Sow., il est relativement plus large, plus échancré, plus rostré à l’avant ; le bord palléal est plus arrondi vers le milieu ; les crochets paraissent plus excentriques ; enfin, l’ornemen¬ tation se rapproche beaucoup plus de celle du P. candida, auquel il a été réuni par quelques auteurs, et de celle du P. dactylus, dont Wood le croit plus voisin. (1) Hornes, pl. II, fig. 2 l. 528 FONTANNES. — FOSSILES NÉOGÈNES DE CUCURON. 29 avril B. Marnes à Hélix Christoli. 1. Neritina Dumortieri, Fontannes. PI. YI, fig. 7 a et b. Testa ovato-globosa, transversim dilatata, brunea, maculis candidis , numerosis , minutis, irregularibus , ornata ; spira brevis; apex obtusus; — anfractus 3 convexi ; ultimus maximus, 4J5 altitudinis testœ œquans, prope suturam plerumque depres- Sus ; — apertura subquadrata , obliqua , marginibus acutis, fere parallelis ; labrum acutum; columella in medio 9-11 crenulata ; callum crassum, expansum, inferne prominens, rugosum. Long., 71/2; lat., 7 millim. L’épaisseur de la callosité columellaire, qui s’étend en demi-cercle bien au-delà des points de jonction du labre et de la columelle, et qui forme à la base de l’ouverture une assez forte saillie, la forme de l’ou¬ verture, dont les bords sont presque parallèles, tandis que dans les espèces voisines l’ouverture se rétrécit à la base et paraît plutôt sub¬ triangulaire, la dépression qui marque généralement le dernier tour un peu au-dessus de la suture, constituent les caractères distinc¬ tifs les plus saillants de cette espèce, que je ne connais encore que des marnes à Hélix Christoli de Cucuron. Sa coloration la plus habituelle rappelle celle du Neritina micans, Gaudry et Fischer, de l’Attique, et dans le bassin du Rhône c’est avec le N. picta, in Mayer, des couches à Congéries du Comtat, que le N. Dumortieri présente le plus d’ana¬ logie. 2. Süccinea primæva, Matheron. PI. Yï, fig. 8 a et b. Testa elongata, striis incrementi tenuibus notata; spira brevissima ; apex tuber- culosus ; — anfractus 3, sutura profunda . parum obliqua, in ultimo marginata, separati ; ultimus magnus, 1\2 omnis longitudinis superans ; — apertura oblonga, antice mediocriter dilatata ; columella vix contorta, in medio paulum subconcava. Long., 9; lat., 4 1/3 millim. Cette espèce, qui n’a encore été ni décrite ni figurée, a été rappro¬ chée par MM. Fischer et Tournouër du S. Pfeifferi, Rossmâssler. Elle en est, en effet, plus voisine que du S. putris type, dont une variété, cependant, n’est pas sans analogie avec l’espèce de Cucuron. C’est la variété olivula, propre au Sud-Ouest de la France et abondante dans les régions littorales des Rasses-Pyrénées et des Landes, habitat qui ajoute à l’intérêt de ce rapprochement. Le S. primæva se distingue d’ailleurs de ces deux espèces par la forme élancée de l’ouverture, dont le bord antérieur est relativement peu 1878. séance. 529 élargi, par une columelle à peine concave au milieu, par le peu d’obliquité du dernier tour, marqué à la partie inférieure d’une dé¬ pression qui borde la suture. 3. Limnæa Cucuronensis, Fontannes. PI. VI, fig. 9 a et b. Testa tennis , ovato-oblonga , imper for ata, lonqitudinaliter tenue et regulariter striata ; spira brevis, acuminata ; — anfractus 4-5 convexi, suturis profundis sejuncti ; ultimus magnus, 2j5 totius longitudinis non omnino attingens ; — apertura late ovata, superne angulata ; labrum acutum ; columella uniplicata . Long., 8; lat., 4 1/2 millim. Petite espèce du groupe du L. ovata, très-voisine des variétés des environs d’Aucli figurées in Dupuy, pî. XXIII, et surtout de celle que Pfeiffer en a détachée sous le nom de L. vulgaris. Le L. Cucuronensis diffère de cette dernière par des tours plus détachés, par une spire plus haute, plus acuminée, et par une ouverture plus anguleuse au sommet. 4. Limnæa Deydieri, Fontannes. PI. VI, fig. 10 a et b. Testa tenuissima, ovato-globosa, subperforata ; spira brevissima; — anfractus 5-4 convexi ; ultimus maximus, venir icosus, 2/5 altitudinis lestœ leviter super ans, lineis incrementi irregulariter striatus : — apertura magna, superne rotundata ; labrum acutum, paulum reflexum ; umbilicus minimus, callo columellari fere omnino te dus. Long., 7 1/2; lat., 6 millim. Cette espèce est voisine de la précédente; il est cependant facile de la reconnaître à sa spire moins élevée, à son dernier tour globuleux, sans fente ombilicale, à son ouverture plus arrondie et à son bord légèrement évasé. Ces divers caractères semblent accuser une ten¬ dance vers le type auricularia. Les L. Deydieri et L. Cucuronensis diffèrent assez sensiblement du type pleistocène que M. Sandberger a assimilé au L. ovata (1). A la suite de cette communication, M. Tournouëi* dit que depuis la publication de leur travail sur les Mollusques du Mont-Léberon, M. P. Fischer et lui ont eu l’occasion d’étudier de nouveaux fossiles recueillis dans la Mol¬ lasse de Cucuron, dont ils donneront prochainement la liste à la Société ; de cette étude il résulte toujours pour lui qu’au point de vue paléonlologique, ^1) Land-iL Süssw. Conch pl. XXXV, fig. 14. 34 530 BARROIS. — CRÉTACÉ DE LA PROV. D OVIEDO. 29 avril la mollasse à Peclen scabriusculus de Cucuron peut difficilement être séparée de la mollasse à Scutella Paulensis de Saint-Paul-Trois-Châteaux et de Montsé- gur (Drôme). M. Ch. Barrois rend compte de ses recherches sur le terrain crétr&eé de la province ^Oviédo (Espagne). Le terrain crétacé des Pyrénées se prolonge vers l’ouest dans les monts cantabriques jusque dans les provinces de Léon et d’Oviédo : il s’étend au-delà du terrain jurassique, sur le Trias et sur les terrains paléozoïques. Dans la province d’Oviédo, il se présente dans deux conditions stra- tigraphiques distinctes : il forme des outliers dans les falaises, et un grand bassin au centre du pays. Sa composition n’est pas la même dans ces deux régions. Les divisions inférieures, visibles seulement dans les outliers, sont, de bas en haut : 1° Calcaire de Lianes, à Cerithium (C. Gassendii?) ; 2° Calcaire de Luanco, avec Nerinea Titan , Caprotina Lomdalei, Ostrea macroptera, Janira atava, Terebratella Verneuiliana, Wal- dheimia pseudojurensis, Orbitolina discoïdea, O. conoidea. Les divisions supérieures, qui existent seules dans le grand bassin central d’Oviédo, sont, de bas en haut : 1° Poudingue de Posada, plus développé au nord qu’au sud du bas¬ sin ; il représente le conglomérat de Camarade des Pyrénées ; 2° Tuffeau de San Bartolomê, à Orbitolina concava. Cette couche contient les deux variétés d’Orbitolines de la Sarthe; elle appartient au Cénomanien, qui n’a pas un beau développement dans la province d’Oviédo; les fossiles de cette région rapportés à plusieurs reprises au Cénomanien appartiennent à l’Urgonien ou au Turonien; 3° Tuffeau de Castiello, à Periaster Verneuili (Turonien). A la base se trouvent des marnes sableuses à Ammonites Rochebrunei, A. Deve- rianus, Ostrea columba, Inoceramus labiatus, Periaster Verneuili , Terebratula inversa. A la partie supérieure il y a des calcaires com¬ pactes, alternant avec des bancs sableux jaunes, et contenant : Ostrea columba, Hippurites cornuvaccinum, H. organisons . 4° Marne rose de Noréna . C’est une marne blanche, avec taches roses, épaisse de plus de 40 mètres, oùM. Barrois n’a pu trouver de fossiles. Elle est en stratification concordante avec le Turonien, et on peut y voir le représentant du Sénonien. Au-dessus des assises crétacées se montrent à Oviédo des marnes gypseuses éocènes, avec Planorbes et Limnées. En résumé, le Crétacé du bassin d'Oviédo est composé de deux sé- 1878. H ERMITE. — SILURIEN DES ENV. d’âNGERS. 531 ries de couches en stratification transgressive entre elles : la première série comprend l’Urgonien et est épaisse de 40 mètres; la seconde comprend le Cénomanien et les divisions supérieures, et a 120 mètres d’épaisseur; elle atteint une extension superficielle bien plus considé¬ rable que la précédente. A la suite de cette communication, M. Cotteau présente quelques observations sur les ÉScïiinides recueillis en Espagne par M. Barrois, Parmi les espèces assez nombreuses rencontrées à Prieto, il a reconnu, à un premier et rapide examen, les Cidaris malum, Pseudodiadema dubium, Discoidea cylindrica, Heteraster oblongus, etc.; ces espèces caractérisent au Ri met , dans le département de l’Isère, l’étage uryonien ( aptien , Albin Gras), et ne peuvent laisser aucun doute sur la place que doivent occuper les couches observées par M. Barrois à Prieto. M. Cotteau signale également de nombreux exemplaires du Pseudodiadema Malbosi, tout à fait identiques avec eeux qui se trouvent à la Clape (Aude). M. îLory fait observer que si on envisage l’étage aptien comme le fai¬ sait d’Orbigny, il n’est pas possible d’y rapporter la faune échinologique du Piimet. L’horizon du Rimet se présente dans l’épaisseur môme de l’étage urgonien ; sa faune est donc essentiellement urgonienne. A Sainte-Suzanne, près d’Orthez, dans les Basses-Pyrénées, on trouve des marnes aptiennes et des calcaires à Orbitolines qui sont complètement indépendants de ces marnes et qui appartiennent à l’étage urgonien. L’étage aptien, tel que le comprenait d’Orbigny, n’existe ni dans le département de l’Isère, ni en Suisse. M. Leymerie dit qu’il n’y a pas dans les Pyrénées de Néocomien proprement dit; les calcaires à Caprotina Lonsdalei du massif de la Clape sont intercalés entre des marnes qui, au-dessus et au-dessous, contiennent des fossiles aptiens. M. Hébert présente les deux notes suivantes : Étude préliminaire du terrain silurien des environs d’ilLiigerSç par M» Henri Hennit©. Le terrain silurien de l’Anjou se compose principalement d’une série puissante de schistes renfermant quelques bandes de grès d’une faible épaisseur. Les exploitations bien connues des schistes ardoisiers des environs 532 H ERMITE. — SILURIEN DES ENV. DANGERS. 29 avril d’Angers ont permis d’y recueillir les principaux fossiles de la Faune seconde. Ces schistes, peu fossilifères, ne sont malheureusement exploités que dans un très-petit nombre de localités. Aussi est-il facile de comprendre les difficultés que les géologues ont éprouvées pour établir des successions et pour donner des coupes suffisamment exactes dans un pays peu accidenté, bien cultivé, et où de nombreux plis ramènent à la surface des couches différentes, mais d’apparence minéralogique souvent très-voisine, et ne renfermant des fossiles que dans quelques assises relativement peu épaisses, intercalées au milieu des schistes ardoisiers proprement dits. M. Cacarrié, dans sa Description géologique du dépaysement de Maine-et-Loire (1845), a donné quelques coupes du terrain qui nous occupe ; mais, après avoir reconnu l’existence de schistes et de grès quartzeux, qu’il plaça à la partie inférieure du terrain silurien, il renonça à indiquer leur succession sur le tracé graphique, et se borna à figurer le terrain silurien par des hachures verticales, sans tenir compte des plissements qui font réapparaître les couches de même âge. M. le docteur Farge a publié en 1871 une note sur les progrès de la Géologie et de la Paléontologie dans le département de Maine-et- Loire. Cet excellent observateur augmentait considérablement par ce travail nos connaissances géologiques sur le terrain silurien de l’Anjou. Il y signalait la présence des grès à Bilobites à Combré et à Segré, et donnait la succession suivante : 1° Grès à Bilobites , 2° Minerais de fer, 3° Schistes à Calymene Tristani. De plus, M. Farge a découvert dans les phtanites exploités sur un grand nombre de points pour l’empierrement des routes, de nom¬ breux échantillons de Graptolithes. La paléontologie et la stratigra¬ phie sont d’accord pour placer ces couches au-dessus des ardoises à Calymene Tristani. Ainsi que l’a fait remarquer M. Farge, les couches à Graptolithes forment un repère précieux. On constate en effet qu’elles se trouvent sur plusieurs lignes parallèles dirigées N.O.-S.E. ; la répétition de ces lignes indique donc autant de plis au milieu de ces puissantes assises schisteuses. Mon but, dans cette note, est de compléter les observations de mes prédécesseurs et de signaler un certain nombre de faits restés inaper¬ çus. J’indiquerai d’abord la succession des assises siluriennes, telle qu’on peut l’observer dans les environs immédiats d’Angers. 1878. HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D’ANGERS. 533 Au nord des fours à chaux d’Angers, qui exploitent les calcaires du Dévonien inférieur, on voit une belle coupe faite récemment par le chemin de fer d’Angers à Segré. Cette coupe, désignée sous le nom de tranchée des Granges, présente la succession suivante. 1° Schistes inférieurs . — A l’extrémité de la tranchée on observe, au contact de grès dont je parlerai tout à l’heure, sur une épaisseur de 20 mètres, des schistes grossiers, verdâtres, présentant parfois, au voisinage des grès, des teintes rouges assez vives. On les retrouve à 400ra environ, dans une carrière où l’on exploite les grès qui leur sont supérieurs et qui reparaissent par suite d’un plissement. Ces schistes constituent la base du terrain silurien des environs d’Angers; je n’ai pu voir jusqu’à présent aucune assise qui leur soit inférieure. Malgré des recherches attentives, je n’y ai rencontré au¬ cune trace de corps organisés. La lacune qui existe dans cette coupe ne me permet pas d’établir l’épaisseur de ce dépôt d’une manière suffisamment précise; je lui donne une puissance de 200 mètres, mais je considère ce chiffre comme un minimum. 2° Grès à Bilobites. — Au-dessus des schistes on voit une alter¬ nance de grès et de schistes luisants, lustrés, plus ou moins ferrugi¬ neux, présentant des teintes parfois assez vives. Les Bilobites y sont rares; c’est un fait général aux environs d’Angers. Ces couches ont une douzaine de mètres d’épaisseur. 3° Minerai de fer. — Au-dessus des grès à Bilobites, mais sans qu’on puisse établir une ligne de démarcation bien tranchée, on observe une série assez puissante, où dominent des schistes souvent ferrugineux, qui présentent môme des lits de minerai de fer. On remarque dans ces couches quelques bancs de grès, souvent difficiles à différencier des grès à Bilobites. Comme on le voit, la distinction entre les couches 2 et 3 n’est pas facile à établir. On peut dire, d’une façon générale, que les grès dominent à la partie inférieure et les schistes ferrugineux à la partie supérieure. Les Bilobites sont extrêmement rares dans le minerai de fer; je n’en ai rencontré qu’un seul exemplaire, à Reculée, Je n’ai pas constaté la présence d’autres fossiles dans cette assise. Certains bancs sont assez ferrugineux pour avoir donné lieu autre¬ fois à une exploitation, ainsi que l’ont montré les travaux du chemin de fer, qui ont mis à nu une ancienne galerie où l’on a trouvé quelques outils. Cette assise a près de 40 mètres d’épaisseur. 4° Schistes noirs sans fossiles. — Au-dessus des couches ferrugi¬ neuses on voit des schistes noirs, se divisant en lames assez régu- 53 i HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D’ANGERS. 29 avril lières ; je n’y ai point rencontré de fossiles. Ils ont une puissance de 60 mètres. 5° Grès supérieurs. — On observe ensuite uue assise d’environ 15 mè¬ tres d’épaisseur, formée par des grès sans fossiles, à pâte homogène, parfois un peu lustrés et rappelant le faciès des grès à Bilobites ; mais ils sont plus tendres, et l’absence, dans leur voisinage, de couches ferrugineuses permet de les distinguer de ceux-ci. 6° Schistes à Calymene Tristani. — Les grès supérieurs sont sur¬ montés par des schistes noirs, fissiles, que l’on voit sur une épaisseur de 45 mètres environ; mais la voie ferrée cessant d’entamer le coteau, on est obligé de chercher quelques rares affleurements sur le flanc de la colline. On constate ainsi la présence des schistes 50 mètres plus loin. Ici nous trouvons un horizon intéressant, que j’ai suivi sur une assez grande distance dans la direction du nord-ouest, ainsi que je le mon¬ trerai plus loin. Sur le sol l’on voit en assez grande abondance des nodules argiîo- siliceux, renfermant presque toujours un ou plusieurs fossiles, dont je donnerai plus loin une liste détaillée. Il me suffira pour le moment de signaler les Calymene Tristani, C. Aragoi, Dalmanites socialis, qui fixent d’une façon positive la place de ces couches dans la série silu¬ rienne. L’étude de ces schistes à nodules et leur direction m’ont mon¬ tré qu’ils constituent le prolongement des couches célèbres de La Hunaudière, localité située à environ vingt lieues d’Angers. Je n’ai pu malheureusement établir les relations des ardoises avec les couches à nodules, n’ayant pas été assez heureux pour observer celles-ci dans le voisinage des ardoisières ; mais il est évident que par leur faune ces assises sont très-voisines. N’ayant pas fait d’observa¬ tions personnelles sur ce point, j’adopterai, jusqu’à preuve du contraire, l’opinion de MM. deTromelin et Lebesconte (1), qui placent les schistes à nodules au-dessus des ardoises d’Angers. Telle est la série des couches que l’on voit dans la tranchée des Granges. En continuant à se diriger vers les fours à chaux, on ne rencontre malheureusement, avant d’arriver au calcaire dévonien, que des coupes insuffisantes; aussi sur ce point la succession est-elle difficile à établir. Je ferai néanmoins remarquer qu’au-dessus des schistes à nodules, ainsi que j’ai pu le constater dans d’autres locali¬ tés, on observe une assez grande épaisseur de schistes non fossili¬ fères ; puis on arrive aux phtanites, qui sont séparés des calcaires dévoniens par une série assez puissante de schistes esquilleux, rudes au toucher et sans fossiles. (1) Bull. Soc. géol., 3e sér., t. -IV, p, 594, 1878. H ERMITE. — SILURIEN DES ENV. D ANGERS. 535 Il est regrettable qu’on ne puisse observer les allures des couches entre la tranchée des Granges et les fours à chaux ; car cette lacune nous empêche d’évaluer exactement l’épaisseur des assises siluriennes des environs d’Angers. Je pense cependant que les dépôts compris entre les grès à Bilobites et les calcaires du Dévonien inférieur ont environ 600 mètres de puissance. Je crois ce chiffre assez rapproché de la réalité, et on peut l’adopter jusqu’à ce que des coupes nouvelles aient donné le moyen de le rectifier. J’ai suivi les différentes assises étudiées à la tranchée des Granges dans la région comprise entre la Mayenne et la Loire. J’ai constaté entre Juigné-Bené et Bouchemaine l’existence de trois lignes anticli- nales bien déterminées ; il existe en outre un assez grand nombre de plis secondaires, dont on ne peut que difficilement donner le tracé, à cause de leur peu d’importance et du petit nombre des affleurements que l’on rencontre. L’ensemble du bassin a été plissé dans la direction N.O.-S.E., et cette direction est suffisamment régulière pour faciliter notablement les recherches que l’on exécute pour suivre les couches. En partant de Juigné-Bené (fig. 1) et se dirigeant vers le sud, on ren¬ contre un premier pli convexe, qui forme le plateau deMontreuil-Belfroy. Le bord méridional de ce pli, en marchant vers la tranchéedes Granges, est formé par les pentes des coteaux qui descendent vers la Mayenne. Une deuxième ligne anticlinale occupe, auprès du château de La Place, la vallée du Brionneau. Enfin nous trouvons un troisième pli convexe, assez compliqué, au nord d’une faille, aux environs de Grézillé. Les localités suivantes jalonnent ce pli : Grézillé, La Beaumette, Les Ponts-de-Cé, Juigné- sur-Loire, Saint-Jean-des-Mauvrets. La faille est alignée suivant Pru¬ nier, Sainte -Gemme, La Fontenelle, Les Plessis, Beaumont. En résumé, le terrain compris entre la Mayenne et le confluent de la Loire et de la Maine est formé par deux bassins séparés par le pli convexe du Brionneau ; les extrémités nord et sud de cette région s’infléchissent dans deux directions opposées, à cause des deux lignes anticlinales nord et sud dont j’ai parlé plus haut. Je ne dirai que quelques mots des plissements du terrain compris entre la Loire et le Layon. Les grès à Bilobites ne se voient plus au sud de la ligne Prunier-Beaumont ; on aperçoit surtout des schistes affectant fréquemment une teinte lie devin fortement prononcée, et renfermant quelques bandes de schistes gréseux de faible épaisseur. Les schistes rouges et verts indiqués par M. Triger à La Pointe (1) appar- (1) Y. les profils géologiques la 1 i gne de Paris à Brest, réseau d’Orléans, Coupe de Juignê-Benè à la Maine , 536 HERMITE. — SILURIEN DES ENV. DANGERS. £ 29 avril . Schistes inférieurs. 4'. Schistes à nodules. . Minerai de fer; grès à Bilobites. 5. Schistes sans fossiles. . Grès; schistes sans fossiles. 6. Phtanites. . Schistes ardoisiers. 1878. HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D’ANGERS. 537 tiennent à ce niveau, et non pas au terrain dévonien, comme l’avait cru ce géologue. On observe dans cette région une série de carrières de phtanites qui déterminent une ligne synclinale passant par Mozé et Denée et se prolongeant par Épiré jusqu’à Saint-Martin-du-Fouilloux. Avant d’arriver au calcaire dévonien de Pont-Barré, dans la vallée du Layon, on retrouve les phtanites sur une ligne allant de Mont- Benault à Pierre-Bise. L’amplitude des plis de cette région est donc peu considérable, puisqu’ils ne ramènent pas à la surface les grès à Bilobites et que leur partie la plus élevée n’arrive pas jusqu’au cal¬ caire dévonien. Je vais maintenant indiquer les principales localités où l’on peut étudier les différentes assises siluriennes que je viens de passer en revue. 1° Les schistes inférieurs se voient, ainsi que je l’ai déjà dit, à la tranchée des Granges ; on les retrouve sur le prolongement d’une ligne dirigée N.O.-S.E., aux environs de Montreuil-Belfroy, où on peut relever quelques coupes. Ils se présentent fréquemment sous un aspect un peu lustré. Ils reparaissent dans la vallée du Briormeau, mais ici les coupes sont insuffisantes. La ligne anticlinale sud présente entre Les Musses et La Beaumette une belle coupe de ces schistes. Ils sont généralement résistants et durs ; leur couleur est sombre ; ils forment le long de la rivière un escarpement d’un kilomètre de longueur. 2° Les grès à Bilobites constituent une partie de l’escarpement de Montreuil-Belfroy; ils coupent la route de ce bourg à Juigné-Bené. Sur le bord méridional de la même ligne anticlinale, on peut les suivre à une grande distance : le chemin de fer d’Angers à Segré les coupe à Reculée ; on les voit également près de Tartifune et du château de La Perrière, où ils sont exploités. On les retrouve à la station de Montreuil-Belfroy, et de là on peut les suivre par Le Ples- sis-Macé et la forêt de Longuenée jusqu’à Vern (1). Cette dernière localité est bien plus fossilifère que les environs d’Angers, où les Bilobites sont assez rares, puisqu’ils paraissent avoir échappé jusqu’à présent aux observateurs. Cependant M. Farge en a signalé un en 1871, recueilli non en place auprès des ardoisières. Près de Vern j’ai rencontré ces fossiles en assez grande abondance sur le coteau qui va de la ferme de La Thébaudaie à La Bonnetière, en passant par La Morlaye. (1) Je crois avec M. Farge que les quartzites exploités â L’Espérance appartien¬ nent à l’horizon des grès à Bilobites. 538 Ii ERMITE. — SILURIEN DES ENV. d’âNGERS. Ï9 avril Tout le long du bord méridional de la ligne anticlinale nord, on peut constater que le plongeaient des grès à Bilobites et des autres assises siluriennes a lieu en sens inverse de la pente générale de la cuvette. Ainsi, à la tranchée des Granges le plongement des couches est de 70° vers le N. E. ; près du château de La Perrière il est de 45°. Sur la route de Vern à Guillou, près de La Gomietière, le plongement a également lieu dans le sens que je viens d’indiquer. J’ai tenu à signaler ce fait pour prémunir les observateurs contre une cause d’erreur. Il arrive en effet que le plongement des couches en sens inverse de la pente générale du bassin est tel qu’il y a renver¬ sement complet. On peut faire cette observation dans la tranchée du chemin de fer de Segré à Angers, à cent pas du point où il coupe la route d’Avrillé à La Membrolle : on y remarque que les grès su¬ périeurs de la tranchée des Granges recouvrent, suivant des pentes peu inclinées, des schistes où j’ai recueilli des nodules et des fossiles caractéristiques de l’horizon de La Hunaudière. Les grès à Bilobites, accompagnés des couches ferrugineuses, se voient sur les flancs de la vallée du Brionneau. On les retrouve à La Papilîaye, à Grézillé, à La Beaumette, à Prunier, à La Fontenelle, à Beaumont; mais les minerais de fer ont disparu. On peut étudier facilement les grès dans ces localités, mais j’avoue n’avoir pas été assez heureux pour y rencontrer des Bilobites. Ce sont seulement des considérations stratigraphiques qui m’ont guidé pour les placer à ce niveau. 3° Les minerais de fer forment un horizon très-variable. Ils sont bien développés à Reculée et à Tartil'une près d’Angers. On voit éga¬ lement sur le sol des fragments de minerai près de Montreuil-Belfroy. La présence de ces couches dans la forêt de Longuenée est indiquée par les scories de forge qu’on y rencontre sur un certain nombre de points. Ces couches paraissent très-peu développées à Vern. Sur le flanc nord de la vallée du Brionneau, les minerais de fer repa¬ raissent; on en trouve fréquemment des morceaux épars ; leur position par rapport aux grès que j’assimile aux grès à Bilobites, est bien celle que nous avons constatée à la tranchée des Granges. M. Millet, dans sa Paléontologie de Maine-et-Loire (1854), cite les minerais de fer au Jardin des Plantes d’Angers et au Champ-de-Mars(l). Ces deux gisements sont sur le prolongement du système des grès à Bilobites et minerai de fer qui occupent les deux flancs de la vallée du Brionneau aux environs du château de La Place. En général, les couches de minerai de fer sont surtout développées fl) Op. cit., p. 29. 1878. HERMITE — SILURIEN DES ENV. DANGERS. 539 sur le bord septentrional du bassin. Je crois que les émissions ferru¬ gineuses, qui ont eu lieu avec une intensité variable suivant la direc¬ tion N.O.-S.E., ont diminué rapidement d’importance vers le sud ; aussi les couches ferrugineuses manquent-elles aux environs de La Papillaye, de Grézillé, de Prunier, et sur le prolongement des lignes passant par ces points. Néanmoins les grès que j’assimile aux grès à Bilobites sont assez fréquemment ferrugineux et ont sur certains points le faciès des grès inférieurs de la tranchée des Granges. 4° et 5° On peut étudier les schistes noirs sans fossiles et les grès supérieurs à Reculée, où il existe une ancienne exploitation. On constate aussi leur présence à Tartifune et au passage à niveau du chemin de fer sur la route d’Avrillé à La Membrolle ; mais à partir de ce point, en se dirigeant vers Yern, on ne retrouve point d’affleurement qui permette de rapporter sûrement à cet horizon soit les schistes, soit les fragments de grès épars sur le sol. A Yern je n’ai pu constater la présence des grès supérieurs ; aussi je crois que cet horizon y est peu important. Près de Juigné-Bené on retrouve, de l’autre côté de la ligne anti- clinale nord, des grès schisteux très-tendres, blanchâtres, que leur situation me fait rapporter à cet horizon; mais c’est en vain que j’ai cherché à constater leur présence le long des plis situés au sud de la ligne anticîinale nord. 6° Les schistes ardoisière fossilifères à Calymene Tristani ne se voient que dans un nombre très-restreint de localités : aux environs de Trélazé, à l’ancienne ardoisière d’Avrillé, à La Pouèze. En revanche, les schistes à nodules qui sont la continuation de l’horizon de La Hunaudière peuvent être étudiés sur un très-grand nombre de points. Je n’ai toutefois constaté leur présence que sur le bord méridional de la ligne anticîinale nord. On les observe à Angers près de la tranchée des Granges, et à Reculée à quelques centaines de mètres du chemin de fer. De Reculée au bois de La Perrière, ils sont recouverts par le Diluvium; mais on les retrouve au bois de La Perrière, à l’entrée d’Avrillé, au passage à niveau du chemin de fer de la route d’Avrillé à La Membrolle. De ce point on peut les suivre presque constamment jusqu’au-delà de Yern, dans une direc¬ tion jalonnée par les fermes suivantes : Le Buisson, Les Ruaulx, La Ségerie, La Babinière, La Maison-Neuve , L’Ermitage, Grande-Haie, Les Blanches, L’Ébaupin, La Chollaie, Bottier. Cette dernière ferme est située à environ 4 kilomètres à l’ouest de Yern. Les schistes à nodules se montrent donc presque sans discontinuité sur une longueur de 30 kilomètres. Le temps m’a manqué pour les suivre plus à l’ouest. Les schistes à nodules de La Hunaudière se prolongent vers l’est au- 540 HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D’ANGERS. 29 avril delà de Châteaubriant ; j’ai constaté leur présence près du moulin situé à l’est de la ferme du Pont-Mahias, sur la route de Château- briant à Saint-Julien-de~Vouvantes. Une distance de 32 kilomètres seulement sépare cet affleurement du point extrême que j’ai observé à l’ouest de Vern ; aussi je crois que des recherches attentives comble¬ ront la lacune qui existe encore entre les schistes à nodules d’Angers et ceux de La Hunaudière. On observe en général deux sortes de nodules, facilement recon¬ naissables au premier coup d’œil. Les uns ont une teinte jaunâtre terreuse, sont assez tendres et très-fossilifères. Les autres sont noirs, très-durs, et ne renferment que rarement des fossiles ; on les enlève des champs, ainsi que les grès qui se trouvent fréquemment dans leur voisinage, et on les utilise pour l’empierrement des chemins vicinaux, surtout aux environs de La Meignanne et du Plessis-Macé. Parfois les nodules fossilifères sont pétris uniquement d ’Orthis, de Dcilmanites, de Placoparia ou de Bivalves. Je pense que ces divers fossiles sont cantonnés à des niveaux différents , mais l’absence d’affleurements m’empêche d’indiquer ces successions, qui ne doivent avoir, du reste, qu’une importance secondaire» Au-dessus des couches à nodules on trouve, avant d’arriver aux phtanites à Graptolithes, une bande épaisse de schistes; une seconde bande schisteuse sépare les phtanites des calcaires dévoniens. Les phtanites se montrent sur différents points : aux environs de Saint-Barthélemy, aux Pommerayes près d’Avrillé, où ils sont exploi¬ tés, à La Meignanne, sur le bord de la route d’Angers, à 200 mètres du bourg. Aucune de ces localités n’est fossilifère. Les exploitations de Cuillon, près de Yern, qui sont sur le prolongement de la ligne que je viens de jalonner, ont fourni à M. Farge une certaine quantité de Graptolithes. Les schistes voisins des phtanites ne m’ont pas paru fossilifères. En résumé, j’ai montré dans cette note : 1° Qu a la base du terrain silurien de l’Anjou il existe une bande de schistes inférieurs aux grès à Bilobites ; 2° Que les grès à Bilobites , quoique peu fossilifères, sont largement représentés aux environs d’Angers ; 3° Qu’il ne faut pas confondre les grès à Bilobites avec les grès supérieurs, qui constituent d’ailleurs un horizon beaucoup moins important ; 4° Que la faune des schistes à nodules de La Hunaudière est bien développée dans le département de Maine-et-Loire. Voici la liste des espèces que j’ai recueillies dans les diverses couches siluriennes des environs d’Angers : 1878 HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D’ANGERS. 54 1° Faune des grès à Bilobües. Cruziana Prevosti, Rouault. Vern. — voisine du C. a f finis, Rouault. Angers, Vern. 2° Faune des schistes à nodules . Ceratiocaris sp. Calymene Tristani, Brongniart. — Aragoi, Rouault. Dalmanitcs socialis , Barrande, var. proœva. — macrophthalmci, Brongniart. Lichas Hcberti, Rouault. Asaplius nobilis, Barrande. Illœnus giganteus, Burmeister. Placoparia Tourneminei, Rouault. Cheirurus Guillieri, de Tromelin. Œufs d’origine indéterminée. Primitia sp. Utilités intermedius, de Yerneuil et Barrande. Endoceras Dalimieri, Barrande. Bellerophon bilobatus, Sowerby. — acutus . Sowerby. Trochus ? Conularia n. sp. Hyolites striatulus , Barrande. — distinctus, Barrande. — n. sp. — ? n. sp. Lyrodesma Sacheri, Munier-Chalmas (L. securis, de Tromelin). — Gallica, Munier-Chalmas (L. Dufeti , de Tromelin). — sp. Cardiolaria sp. Ctenodonta sp. Redonia Deshayesiana, Rouault. Tellinomya ? Spirifer sp. Lingula Morierei ?, de Tromelin. Orthis Berthoisi ?, Rouault. — Ribeiroi, S harpe. Tentaculites Anglicus?, Sharpe. Remarques sur la faune des schistes à nodules. 1° Les échantillons de Calymene Aragoi et de C. Tristani des envi-> rons d’Angers ont souvent conservé leur test. Cette particularité m’a permis de constater certaines différences dans l’ornementation des deux espèces. Dans le C. Tristani , la tête, le thorax et le pygidium sont couverts de nombreuses granulations arrondies, légèrement irré- 542 HERMITE. — SILURIEN DES ENV. D ANGERS. 29 avril gulières et assez fortes, tandis que dans le C. Aragoi ces granulations sont bien plus fines sur la tête et sur les premiers anneaux du thorax. M. Barrande n’avait pu constater de granulations, sur les échantil¬ lons de C. Aragoi de Bohême, que sur le pygidium et sur les plèvres ; cela tenait, comme semble l’indiquer le savant auteur du Système silurien du Centre de la Bohême 3 à l’état imparfait de conservation de ces échantillons. 2° Les individus que je rapporte au Dalmanites socialis , Barr., variété proœva, ont les yeux bien plus forts que les spécimens de Bohême avec lesquels j’ai pu les comparer. Cette observation avait déjà été faite par MM. de Tromelin et Lebesconte. L’appendice caudal me paraît plus allongé et plus grêle que dans l’espèce de Bohême. Ii y a encore d’autres différences, sur lesquelles je reviendrai plus tard, et qui me font penser que les individus de France doivent être séparés spécifiquement de l’espèce de Bohême. 3° Mes échantillons de Dalmanites jnacrophthalmus présentent bien les caractères figurés par M. de Verneuil. Je ferai remarquer en outre, que toute la surface du test, tête, thorax et pygidium, est cou¬ verte de granulations fines, serrées et bien accusées; les granulations sont atténuées sur les segments de l’axe. 4° Je possède des fragments d ’lllœnus giganteus montrant que les plèvres et les articulations de l’axe portent des stries ou de petits sillons irréguliers, parallèles ou obliques, formés par des séries de ponctuations peu accusées, fines et très-rapprochées. 5° Quelques nodules renferment une grande quantité de corps avant la forme de petits ellipsoïdes et ressemblant à ceux que M. Barrande a figurés dans son ouvrage (t. I, suppl., pi. XVIII, fig. 31-33) et indiqués comme étant des œufs d’origine indéter¬ minée; mes échantillons sont plus allongés que ceux de Bohême. M. Hall (1) rapporte les mêmes corps à des tiges de plantes. 6° La mauvaise conservation des spécimens de Primitia que je pos¬ sède ne me permet pas de les rapporter avec certitude au P. simplex, Jones, signalé par MM. de Tromelin et Lebesconte comme largement répandu dans l’Ouest de la France. 7° Je rapporte à YEndoceras Dalimieri, comme le font MM. de Tromelin et Lebesconte, les individus qui ont un grand siphon mar¬ ginal. La dernière loge a 8 centimètres, mais elle devait être plus grande. J’ai constaté que sur un individu dont le diamètre est de 0m025, les cloisons sont séparées par un intervalle de Qm005. Le siphon occupe à peu près les 2/5 de la cloison, comme l’indiquent MM. de p) Naturel Eist. New-York , Palœontoloqy, t. II, pl. IX, fig. 4. 1878. HERMITE. — SILURIEN DES ENV. DANGERS. 543 Tromelin et Lebesconte. L’angle mesuré sur un de mes échantillons est de 4° ; ce qui indique une forme très-allongée. Je possède un exemplaire qui porte de petites côtes transverses équidistantes et assez rapprochées, croisées par des côtes longitudinales plus espacées, comme dans YOrthoceras arenosum, Barr. L’assimilation de cette espèce à celle de M. Barrande reste indécise parce que celle-ci n’a été ni décrite ni figurée. 8° Je rapporte au Bellerophon bilobatus, Sow., une espèce très- abondante, ayant les caractères figurés par Murchison (1). Quelques- uns de mes échantillons présentent le test : la région dorsale n’offre pas de bande longitudinale, et toute la surface est couverte d’un réseau très-élégant de stries longitudinales fines et très-serrées, croi¬ sées par des stries transversales également fines et serrées. 9° L’espèce de Conularia que je signale dans la faune des schistes à nodules rappelle par ses ornements le C. nobilis, Barr. 10° Un des Hyolites que j’ai recueillis constitue une espèce distincte, intermédiaire comme taille entre VII. maximus, Barr., et VH. robustus, Barr. 11° Je signalerai aussi la présence d’un fossile que je ne range qu’avec doute dans le genre Hyolites. Il s’éloigne des véritables Hyolites par la présence d’un sillon longitudinal médian sur la grande face. 12° J’ai recueilli deux exemplaires d e Lyrodesma Sacheri, Mun.-Ch., avec le test; on ne peut voir la charnière, mais la forme générale cor¬ respond bien à celle de l’espèce décrite par M. Munier-Chalmas et qui provient des grès de La Bouexière. Comme cette dernière, mes échan¬ tillons sont lisses et ne présentent que quelques rares stries d’accrois¬ sement. 3° Faune des phtanites à Graptolithes J’ai recueilli peu de Graptolithes ; aussi me contenterai-je de repro¬ duire la liste donnée par M. Farge : Graptolithus Becki, Barrande. — Sedgwicki ?, Portlock. Diplograpsus pristis, Hisinger. Rastrites peregrinus, Barrande. Diplograpsus folium , Hisinger. Je rappellerai que M. de Tromelin a signalé dans ces couches l’existence du Graptolithus colonus, et j’ajouterai à cette liste un Graptolithe voisin du G. turriculatus, que j’ai recueilli à Saint-Mar- tin-du-Fouilloux. (1) Siluria, pl. VII, fig. 9. 544 HERMITE. — SILURIEN SUP. DE LA MEIGNANNE. 29 avril Sur la présence du Silurien sispérietii* à La USeigïiaïine., près d’Angers (Maine-et-Loire) , par M. Henri Hennit©* Le Silurien supérieur n’existe dans l’Ouest de la France que sur un petit nombre de points isolés. Les localités de Saint-Sauveur-le- Yicomte et de Feuguerolles sont très-connues des géologues. Depuis quelques années, des recherches attentives ont fait découvrir les couches à Cardiola interrupta dans les départements de la Sarthe, de la Loire-Inférieure et de la Mayenne; je citerai surtout les gisements de Chemiré, Villepot, Derval, Lusanger. Le Silurien supérieur existe également dans le département de Maine-et-Loire, où j’ai récemment constaté sa présence près du bourg de LaMeignanne, à 12 kilomètres au nord-ouest d’Angers. On extrait dans cette localité un calcaire blanc-grisâtre, parfois de couleur fon¬ cée, assez semblable à celui que l’on exploite aux fours à chaux d’Angers et que l’on considère comme appartenant au Dévonien, d’après les fossiles qui y ont été recueillis par MM. Bayan et Guéran- ger. Je crois que les calcaires de La Meignanne font partie de la ligne synclinale jalonnée par les points suivants: Angers, La Meignanne, Yern, Saint-Julien-de-Youvantes et Erbray. j’ajouterai qu’à Yern on trouve une faune riche et nombreuse, appartenant au Dévonien infé¬ rieur, et qu’à Erbray des calcaires d’une apparence minéralogique ana¬ logue renferment des fossiles du Silurien supérieur et du Dévonien inférieur. On sait que dans cette dernière localité la séparation des deux étages n’a pas encore été établie. Au sud de La Meignanne, à 200 pas du bourg, on observe dans la tranchée du chemin qui conduit à Angers, des phtanites intercalés dans des schistes. Sur ce point les phtanites ne sont pas fossilifères ; mais cet horizon est tellement bien caractérisé dans le département de Maine-et-Loire, que je n’hésite pas à te rapporter au niveau des couches à Graptolithes, dont les espèces étudiées par M. Farge et par M. de Tromelin indiquent la partie supérieure de la Faune seconde plutôt que le niveau inférieur de la Faune troisième. Cependant la présence du Graptolithus colonus, cité par M. de Tromelin, paraît à priori favorable à cette dernière opinion ; mais le petit nombre d’échantillons trouvés jusqu’à présent et leur état de conservation permettent de n’accorder à cette espèce qu’une faible importance. A quelques centaines de mètres du point que je viens de signaler, on voit, dans la partie nord du bourg de La Meignanne, une grande 1878. H EU MITE. SILURIEN SUR. DE LA MEIGNANNE. 545 carrière dans laquelle on exploite des calcaires. Le plan incliné par lequel on y descend donne la coupe suivante (fig. 1) (1) : Fig. 1. 1. Schistes grisâtres terreux 2. Schistes noirs . 0m50 3. Calcaire bréchoïde . 7 » 4. Schistes noirs . 2 » -5. Calcaires grisâtres . 3 » 6. Schistes noirs . 2 » 7. Calcaires grisâtres . . 30 à 40 » 8. Schistes et calcaires ampéliteux . Les calcaires 7 sont exploités pour la fabrication de la chaux ; ils sont très-peu fossilifères ; je n’y ai recueilli que quelques tiges de Crinoïdes indéterminables. Contre ces calcaires s’appuient des schistes très-noirs, 8, chargés de matières charbonneuses et renfermant de grands sphéroïdes aplatis d’un calcaire noir. Ces sphéroïdes contiennent une grande quantité d’Orthocères et de petites bivalves, dont les plus caractéristiques se retrouvent dans les couches du Silurien supérieur de la Bohême et de l’Ouest de la France. Je me suis demandé cependant si les calcaires 7 ne seraient pas supérieurs à cette assise par suite du plissement des couches 2, 3, 4, 5 et 6. Dans cette hypothèse, ces différentes couches devraient être reployées vers le milieu de la carrière et formeraient ainsi par leur, redoublement l’assise 8, qui porte des calcaires sur chacun de ses flancs. Alors la grande masse des calcaires, qui ressemblent beaucoup à ceux qui sont exploités aux fours à chaux d’Angers et de Vern, se trouverait au-dessus du Silurien supérieur et pourrait être placée naturellement dans le Dévonien inférieur, comme ceux de ces der¬ nières localités (2). J’ai donc cherché les fossiles du Silurien supérieur à la base de ces (1) Dans cette coupe les couches sont légèrement renversées. (2) J’ai vu dans la collection de la Sorbonne des nodules provenant du Yrétot, identiques avec ceux de La Meignanne et renfermant les mêmes fossiles. 35 546 LORY. MASSIFS PRIMITIFS DES ALPES. 29 avril calcaires, dans les couches noires qui les séparent des schistes. Je n’ai rencontré aucun fossile dans ces assises et n’ai pu y trouver aucun des sphéroïdes calcaires qui sont si abondamment répandus dans la couche 8. J’ajouterai qu’au point de vue minéralogique l’assise 8 dif¬ fère beaucoup de l’ensemble des couches 2 à 6 : les calcaires do¬ minent dans celles-ci et les schistes ampéliteux dans la première. Il me paraît difficile d’admettre une si grande variation minéralogique à une aussi faible distance. Aussi ces diverses raisons me font-elles pen¬ ser que les schistes et les calcaires ampéliteux renfermant la faune du Silurien supérieur sont intercalés au milieu des bancs calcaires. Il en résulte que la plus grande partie des calcaires exploités à la carrière de La Meignanne appartiennent au Silurien supérieur, mal¬ gré leur grande ressemblance minéralogique avec les calcaires dévo¬ niens d’Angers et de Vern. Ce fait étonnera moins si l’on se rappelle que les calcaires d’Erbray et de Saint-Julien-de-Youvantes renferment des espèces du Silurien supérieur et des espèces du Dévonien inférieur. Liste des espèces recueillies dans les calcaires ampéliteux de La Mei¬ gnanne. Orthoceras ambigena, Barr. — fasciolatum, Barr. — aff. O. Bohemicum, Barr. — aff. O. dulce, Barr. — sp. Platystoma sp. Cardiola interrupta . Sow. — aff. C. tenuistriata, Goldf. (1). Terebraiula aff. T. obovata, Barr. J’ai recueilli en outre un certain nombre d’autres bivalves non encore décrites. En résumé, cette faune est bien caractérisée par son abondance en Orthocères et en petites bivalves ; elle présente le faciès général des couches correspondantes de l’Ouest de la France et renferme les prin¬ cipales espèces du Silurien supérieur de Feuguerolles, Le Vrétot, Saint-Sauveur-le-Yicomte, etc. M. Lory présente à la Société des proHIs géologiques de (1) J’ai vu dans la collection de la Sorbonne des échantillons de la même espèce provenant de Feuguerolle ” 1878 GOSSE L ET. SUBMERSION. Dü N. DE LA FRANGE. 547 divers massifs primitifs des tendant à démontrer luniformité <1© eonstlfcMtloai et de sts*aactair© de ces massifs. Us sont composés de roches cristallines stratiformes, qui se succè¬ dent, comme Ta indiqué Cordier, suivant un ordre constant; savoir : 1° Gneiss, prenant en partie la texture granitoïde, avec deux micas, l’un noir, l’autre blanc ou un peu verdâtre ; 2° Micaschistes , contenant souvent des couches de calcaire cipolin ; 3° Groupe des Schistes talqueux, chloriteux ou amphiboliques. Ces trois groupes, et surtout le dernier, contiennent souvent des amas concordants de roches spéciales : ainsi la protogine, granitoïde ou plus ou moins schisteuse, se présente au Pelvoux et au Mont-Blanc comme subordonnée au groupe supérieur. Mais les roches massives en filons, dykes ou amas transversaux postérieurs aux terrains encais¬ sants, sont assez restreintes pour qu’on puisse en faire abstraction dans la structure de l’ensemble. Dans la zone de terrains cristallins qui touche immédiatement à la plaine italienne, ces terrains sont restés sensiblement horizontaux jus¬ qu’après le dépôt des schistes lustrés (Trias) et des calcaires du Brian- connais (Lias), et ils constituent de grandes chaînes de ploiement, comparables à celles du Jura. Dans la zone du Mont-Blanc, au contraire, les schistes cristallins ont été redressés après le dépôt des grès houülers, mais avant celui des couches triasiques et liasiques; ils ont été ensuite disloqués par des failles, qui ont déterminé l’atfaissement des terrains secondaires dans les dépressions ainsi produites. Le massif du Pelvoux représente encore, dans son ensemble, une grande voûte rompue ; mais les autres massifs ne sont que des por¬ tions de grands plis crevés analogues, dont on peut reconstituer la régularité en faisant abstraction des failles qui les ont disloqués. C’est ainsi que le massif de Belledonne et celui des Grandes-Rousses, dans l'Oisans, ne sont que les deux versants opposés d’un même pli ; et que le Mont-Blanc représente le flanc oriental d’un grand pli dont le flanc occidental est caché sous les terrains secondaires, et à la partie mé¬ diane duquel appartient le B ré vent. Les roehes du Mont-Blanc plon¬ geant au S.E. ont pu, d’autre part, être redressées au voisinage de la grande faille ancienne qui limite ce massif de ce côté, et la struc¬ ture en éventail pourrait n’être ainsi que le résultat d’un repli de l’é¬ tage supérieur des schistes cristallins (protogine et talcschistes) sous la forme d’un Y très-aigu. M. Cïosselet annonce avoir reconnu que le r^Toaad de 1 a 348 POAIEL. STROMBES QUATERNAIRES. 29 avril France a été couvert par les eaux marines vers la fin du troisième siècle de l’ère chrétienne. Il y a eu dans toute cette région un affaissement du sol à ce moment; la mer s’est ensuite retirée au neuvième siècle. Les dépôts marins qui se sont formés pendant ces six siècles ont environ 2m50 d’épaisseur ; ils recouvrent une couche de tourbe, qui repose elle-même sur des sables marins souvent très- épais. M. P. IFisctier met sous les yeux de la Société des Strombes trouvés par M. Pomel en Algérie, à quatre ou cinq mètres du ri¬ vage, dans les conditions de gisement d 'un cordon littoral. Ces Strombes sont d’une forme intermédiaire entre le S. coronatus du Pliocène et le S. bubonius vivant aux Iles du Cap Yert; c’est une forme actuellement disparue dans la Méditerranée et émigrée dans l’Atlan¬ tique. A la suite de cette communication M. Pomel fait les observa¬ tions suivantes : Les Strombes présentés par M. Fischer ont été recueillis par moi, il y a près de 15 ans, dans un dépôt quaternaire de rivage du golfe d’Ar- zeu, entre cette ville et Saint-Leu. Le conglomérat qui les renferme émerge à peine des sables de la plage et contient, soit au même point, soit au voisinage, des coquilles de Pectunculus violaceus et des frag¬ ments d’Astroïtes calycularis. Il ne peut pas y avoir de doute sur Page quaternaire de ce gisement, parce qu’il est dominé par une col¬ line de 60 à 80 mètres, constituée par des grès et sables pliocènes déjà émergés et formant rivage à l’époque du dépôt du conglomérat sous les eaux de la mer. Ces plages quaternaires sont fréquentes sur la côte d’Algérie à un niveau très-peu élevé au-dessus des eaux actuelles; leur faune est presque celle de la Méditerranée, et on y rencontre une espèce d’Élé- ph-ant qui paraît voisine de VE. antiquus et qui se retrouve dans les alluvions quaternaires anciennes de la Mitidja et autres lieux. Les deux Strombes que j’ai rapportés de la côte orientale de la Tuni¬ sie ont été recueillis dans des gisements semblables, qui se poursui¬ vent de Monastir à Nabel ; mais l’un d’eux me paraît assez différent des autres pour constituer au moins une variété. J’avais cru, par suite d’un renseignement erroné, que ce Strombe avait été retrouvé vivant dans la Méditerranée, et dès lors je n’avais pas attaché d’importance à cette découverte ; il a fallu toute l’autorité en ces matières de notre collègue M. Fischer, pour me faire abandon¬ ner cette erreur et comprendre qu’il y avait là un fait intéressant à signaler aux paléontologistes. 1878. POMEL. ELASMOTHERIUM. 549 Séance du 6 mai 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocclii, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membre de la Société : M. Bornemann (L.-G.), rue de Naples, 52, à Paris, présenté par MM. Bassani et P. Fischer. Le Président annonce ensuite une présentation. Puis il donne lecture de l’extrait suivant du Testament de notre regretté confrère, M. Barotte z « Je donne et lègue... « 12° A la Société géologique de France, dont le siège est à Paris, rue des Grands-Augustins, n° 7, la somme de douze mille francs en capital. Cette somme sera placée par ladite Société en rentes sur l’État et son revenu sera employé par elle à accorder des secours à ceux de ses membres qui pourraient se trouver dans un véritable be¬ soin. Je désire que ce legs soit un noyau d’une caisse de secours pour ceux des membres de la Société qui pourraient avoir besoin d’y recou¬ rir. Qu'il soit ou non donné satisfaction à ce désir exprimé, l’emploi de cette rente sera entièrement à la disposition du Conseil d’adminis¬ tration de la Société géologique, qui ne sera pas obligé d’en rendre compte à la Société. Je laisse audit Conseil la faculté d’employer le produit de cette rente à secourir des membres, des anciens membres ou des veuves et orphelins d’anciens membres de la Société. Dans le cas où certaines années il n’y aurait pas lieu à donner une destination à cette rente, elle serait alors capitalisée. » Le Président donne lecture d’une lettre de M. Mowalevsky annonçant la découverte 'par M. Uranclt d'un crâaie complet d' Elas mo t liera u m • A la suite de cette lecture, M. PomeS fait observer que le Muséum d’Histoire naturelle possède un crâne qui avait été considéré par M. Lauril- lard et par lui comme pouvant se rapporter à Y Elasmolherium. 550 DAUBUÉE. — CHALEUH DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai M. Daubrée fait la communication suivante : iExpé^iencesè relatives à la chaleur développé© dans les roches par les actions mécaniques, particuliè¬ rement dans les argiles. Conséquences pour certains phénomènes géologiques, notamment pour le Métasiîorphisïiie, par M. Daubrée. PI. VIL L’un des caractères les plus remarquables des roches qui ont subi les transformations minéralogiques comprises sous le nom d e métamor¬ phisme, c’est que les roches ainsi transformées sont souvent associées entre elles sur des régions considérables, tandis que d’autres régions, plus étendues encore, ne présentent pas de modifications semblables. C’est ainsi que dans les Alpes, les roches de tous les âges, carbonifères, triasiques, jurassiques, crétacées, éoeènes, ont un faciès lithologique d’ancienneté, surprenant pour l’observateur qui les voit pour la pre¬ mière fois. Les Ardennes, le Taunus, le pays de Galles présentent aussi des massifs entiers qui ont été transformés. Au contraire, en Russie, les terrains silurien et dévonien paraissent avoir conservé leurs carac¬ tères originaires. Le nombreux exemples ont appris que le métamorphisme régional s’est développé dans des pays dont les roches ont subi des disloca¬ tions, tandis qu’il ne s’est guère produit dans les contrées, telles qu’une partiede l'Europe occidentale ou des États-Unis, dans lesquelles les couches ont à peu près conservé leur horizontalité première. Les transformations dont il s’agit ont, selon toute vraisemblance, été engendrées sous l’influence d’une élévation de température. Aussi ce contraste a-t-il été, en générai, attribué à cette circonstance que l’écorce terrestre aurait reçu des émanations calorifiques plus considé¬ rables dans les portions fracturées, où elle devait être plus directe¬ ment en rapport avec des exhalaisons chaudes qui sortaient des masses internes, lors même qu’on ne verrait pas d’intercalation de roches éruptives. C’est ce qui paraît encore avoir lieu aujourd’hui pour certains pays, par exemple pour la Toscane. Tout en faisant une part aux émanations calorifiques et chimiques qui ont pu arriver des profondeurs du globe et jouer un rôle dans le métamorphisme régional, de même que dans le métamorphisme de juxtaposition, il est une cause plus immédiate et plus générale, qui me paraît devoir appeler l’attention : c’est la chaleur engendrée par les Jtu’ùi'. Jirçr*. JWanrocy. 1878. DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 5ol actions mécaniques mêmes, qui ont marqué leurs traces dans ces massifs par des ploiements et des contournements nombreux des couches. En présence de l’énergie des poussées qui ont produit de toutes parts, dans l’écorce terrestre, des déplacements relatifs, et dans diverses roches , des mouvements intérieurs , on est frappé de l’énorme quantité de travail qui a dû être mise en jeu. On est porté à penser que tout ce travail n’a pas été transformé en effets purement mécaniques, et qu’une partie a pu être employée à échauffer les couches soumises à ses efforts. C’est, en effet, le propre des actions mécaniques de se partager, dans la plupart des cas, en deux parties, l’une correspondant à des déformations, l'autre à des variations de température. Partant de cette idée générale, M. Robert Mallet (1) a récemment calculé la quantité de travail que produirait l’écrasement de roches, et il a cherché ainsi à rendre compte de la haute température des régions profondes qui sont le siège des volcans. Mais aucune mesure thermométrique n’a été prise pour justifier cette hypothèse sur des parties du globe qui échappent d’ailleurs à notre investigation. D’après les principes bien connus de la thermodynamique, il m’a paru utile de rechercher, par des expériences directes, comment des actions mécaniques, telles que nous en constatons de si certains et si nombreux vestiges dans l’écorce terrestre, ont pu engendrer des élé¬ vations de température dans les roches. Ce qui importait surtout, c’était de rechercher les effets calorifiques produits par des mouvements intérieurs. Cependant j’ai tenté aussi d’observer ceux qui se produisent dans le frottement mutuel des roches. Les expériences dont je vais rendre compte ont été faites au point de vue du géologue, plutôt qu’à celui du physicien qui mesure compa¬ rativement les quantités de travail et les calories correspondantes. J’en exposerai d’abord les résultats, puis je signalerai les déductions qu’on en peut tirer pour certains phénomènes géologiques, particu¬ lièrement pour le métamorphisme. L Expériences. 1° Chaleur produite dans les roches par des mouvements intérieurs. N’ayant plus à ma disposition les appareils puissants d’emboutis- (1) P hilosophical Transactions of the Royal Society, t. CLXIII, p. 147; 1874. 552 DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai sage au moyen desquels j’avais précédemment fait des études sur la schistosité (1), j’ai dû avoir recours à d’autres procédés. On a d’abord essayé d’aplatir des balles d’argile en les lançant, au moyen d’un canon de fusil, contre une plaque fixe; ces balles étaient préservées de la chaleur des gaz de la poudre au moyen de bourres épaisses. Mais, au lieu de s’aplatir, elles se sont toujours réduites en une poussière très-fine, dont on ne pouvait rien recueillir. Je me proposais d’établir un appareil cylindrique, à double piston, dans l’intérieur duquel l’argile aurait reçu un mouvement de va-et- vient indéfini, lorsque je reconnus que plusieurs appareils employés dans l’industrie pourraient remplir le même but. J’ai pu en profiter, grâce à l’obligeance de MM. Boulet frères, constructeurs, et de M. Lacroix, leur ingénieur, ainsi qu’à celle de MM. Tiphine, fabricants de briques, à qui je tiens à adresser ici l’expression de mes remercie¬ ments. Les expériences qui suivent ont été faites, sauf une, sur des argiles fermes, dites dures, c’est-à-dire ne contenant que la moindre quantité d’eau possible pour être, travaillées ; à cause de leur cohésion, elles se trouvaient dans les conditions les plus favorables à un échauffe- ment. Écoulement sous la pression de cylindres unis et de cônes cannelés. — ■ De l’argile ferme a été soumise à l’action de deux paires de cylindres lamineurs, ayant 0m3Q de diamètre, et mus par une machine à vapeur de 3 chevaux. Après avoir passé successivement entre les deux paires de cylindres, dont la vitesse était pour l’une de 28 tours, pour l’autre de 14 tours par minute, l’argile marquait un échauffement sensible au thermomètre (0°3 à 0°4) (2). Il suffit pour cela d’un temps très- court, de quatre secondes au plus, pendant lequel s’opère le laminage. Deux cônes cannelés circulairement, à la manière des cylindres servant à étirer le fer, ont leurs axes disposés parallèlement, de telle sorte que le plus petit diamètre de l’un soit placé en opposition du plus grand diamètre de l’autre (PL VII, fig. 1). Par conséquent, à vitesse égale des axes, les circonférences opposées ont des vitesses différentes et font subir un déchirement énergique à l’argile qui passe entre les cylindres, pendant leur mouvement. Des peignes-racleurs placés au-dessus des cônes lamineurs en détachent constamment l’argile, à mesure qu’elle a été laminée et déchirée. Comme ces racleurs ne sont pas en contact avec les cannelures, il reste toujours, (1) Mémoires des Savants étrangers, t. XVII ; 1860. (2) Des thermomètres enfoncés dans différentes parties de l’argile servaient à en prendre la température. 1878. DAÜBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 553 à la surface de chaque cône, un enduit d'argile, qui a lmm5 d’épais¬ seur. Ainsi l’argile ne frotte que sur elle-même, ce qui est important, comme analogie avec le phénomène naturel. En opérant sur 20 kilogrammes d’argile, on a constaté, au bout de quatre tours seulement, une augmentation de température de3°5 à 4°; or, à chaque tour, l’argile est déchirée et pressée pendant moins d’une seconde; l’augmentation de température ne correspond donc qu’à un travail d’environ quatre secondes. Si l’on continue à opérer sur la même argile, une buée qui ne tarde pas à apparaître autour de l’argile adhérente aux cannelures, y décèle, indépendamment de toute mesure, un accroissement notable de température. Mouvement dans des tonneaux malaxeurs. — L’appareil connu sous le nom de tonneau malaxeur, et qui ressemble grossièrement au tonneau ou tine à mortier, permet de prolonger le mouvement beau¬ coup plus longtemps qu’on ne le peut avec les cylindres ; aussi a-t-il produit des élévations de température incomparablement plus fortes. Le tonneau de MM. Boulet, sur lequel j’ai expérimenté d’abord, est destiné à corroyer des argiles très-fermes. Il consiste en une boîte cylindrique en fonte, placée verticalement et ouverte à sa partie supé¬ rieure, qui a 075 de diamètre sur 0m80 de hauteur. Un gros arbre en fer, également vertical, placé au milieu, reçoit un mouvement de rotation. Cet arbre est muni, sur une partie de sa hauteur, de deux systèmes de lames inclinées ou couteaux, qui servent à diviser la terre, tout en l'obligeant à descendre. Ce même arbre porte à sa partie inférieure deux roues à palettes en fer, superposées l’une à l’autre, qui, après avoir trituré la pâte et l’avoir fortement comprimée contre les parois, l’expulsent au dehors, par un orifice placé près du fond. L’argile n’est poussée hors du tonneau qu’après avoir fait plusieurs tours, dont le nombre dépend de son degré de plasticité. Ce tonneau malaxeur est mû par une machine à vapeur de 4 chevaux ; il a une contenance d’environ 1/5 de mètre cube, et peut élaborer 2 mètres cubes par heure, en faisant environ six tours par minute. Un tonneau malaxeur d’une disposition un peu différente de celui dont il vient d’être question, est représenté sous les nos 2 et 3 de la planche VII. Pour préserver les parois métalliques du cylindre d’une usure rapide, les arêtes extrêmes des palettes en sont séparées par une distance de trois centimètres : sur toute cette épaisseur, il y a donc une couche permanente d’argile, contre laquelle frotte l’argile mise en mouvement. De plus, dans l’expérience dont il va être rendu compte, le fond du cylindre métallique était lui-même recouvert d’une couche d’argile de 0m20 d’épaisseur. Par suite de cette double 554 DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai disposition, une condition essentielle se trouvait réalisée : comme dans les cônes cannelés, l’argile ne trottait que contre elle-même, et sans aucune intervention des parois métalliques. La pâte sur laquelle on a opéré d’abord était du limon de l’Escaut, que l’on emploie pour la fabrication des briques. Le tonneau étant en mouvement, on prenait, de dix en dix minutes, la température des mottes qui en sortaient, puis on les rejetait immédiatement dans le cylindre. La température dejcette argile, qui était d’abord de 8°5 (celle de l’air étant de 13°), s’est constamment etjrégulièrement accrue pen¬ dant deux heures, au bout desquelles elle a atteint 29°; il y avait donc une augmentation de 21°. D’après la forme régulière de la courbe qui représente les résultats de ces mesures (PL VII, fig. 4), l’accrois¬ sement de température aurait continué, si l’on n’avait pas été forcé d’arrêter l’opération (1). L’échauftêment de l’argile n’a pas tardé à s’annoncer parla vapeur que l’on voyait s’en exhaler. D’autres expériences ont été faites avec des tonneaux malaxeurs qui fonctionnent à l’usine de MM. Tiphine et qui dilfèrent des précédents parla disposition des palettes ; ils sont mus par une machine à vapeur de 6 chevaux. De même que dans les autres expériences, ce n’est pas contre les parois métalliques du cylindre, mais contre une couche d’argile de 0m03 d’épaisseur, que frotte l’argile mise en mouvement. La pâte ferme sur laquelle on a opéré ne renfermait, outre son eau de carrière, qu’environ 30 litres d’eau par mètre cube, soit environ 3 pour 100 de son volume ou 2 pour 100 de son poids. Pour cette argile, l’arbre du tonneau fait 4, 5 tours par minute, et le tonneau se vide dans l’espace d’environ sept minutes. Dans une première expérience, pendant que la rotation s’opérait, la vanne d’écoulement était fermée et on l’ouvrait de temps à autre pour faire sortir un échantillon d’argile. La température initiale étant 17°3, l’argile expulsée de cinq en cinq minutes a marqué les températures suivantes : 19°, 22°, 25°3, 27°, 28°3. On a ensuite malaxé la même argile d’une manière continue, pen¬ dant vingt-cinq minutes, sans ouvrir la vanne; puis on en a fait suc¬ cessivement sortir des morceaux, après 25, 35 et 45 minutes de rotation. La température, qui était de 18° au commencement de l’opé¬ ration, est devenue : Au bout de 25 minutes . 36°3 » 35 » . . 38°8 » 45 » . 40°1 îl) La machine devait être expédiée sans retard, à l’étranger. 1878. DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 555 C’est ce qu’exprime la courbe dessinée sous le n° 5 de la planche VII. L’expérience a été reprise sur environ 140 kilogrammes d’argile, le tonneau restant fermé. La température, qui était de 14° au début de l’opération, s’est élevée, au bout d’une heure, jusqu’à 44°5, soit de plus de 30°. Les courbes qui expriment les accroissements thermométriques mesurés s’élèvent moins rapidement vers la fin de l’opération, ce qui s’explique par les causes de refroidissement qui interviennent. D’un autre côté, on a opéré dans un tonneau semblable, non plus sur de l’argile ferme, mais sur de l’argile molle : c’était la pâte précé¬ demment employée, à laquelle on avait ajouté environ 35 litres d’eau par mètre cube, c’est-à-dire à peu près autant que pour la première opération ; la nouvelle pâte était ainsi beaucoup plus plastique. La température, qui était d’abord de 12°8, était arrivée, après dix minutes de rotation (1), à 13°8; après vingt minutes, à 14°2; c’est-à-dire qu’en vingt minutes elle ne s’était accrue que d’environ 1°4, tandis que dans les expériences précédentes, la même argile, moins aqueuse, s’était échauffée de 15° pendant le même temps. La comparaison de ce dernier résultat (PL Vil, fig. (i) avec les pré¬ cédents montre combien le degré de consistance de l’argile a d’in¬ fluence sur son échauffement. Toutes conditions égales, la masse s’échauffe beaucoup plus rapidement quand elle est maigre que lors¬ qu’elle est plastique; ce qui se comprend, à cause de la facilité avec laquelle, dans ce dernier cas, les particules, en quelque sorte lubré- fiées, glissent les unes sur les autres. C’est un fait dont il convient de se souvenir pour les déductions géologiques. Pour un môme temps, l’élévation de température produite dans l’argile au moyen des cylindres lamineurs est beaucoup plus grande que celle que l’on obtient dans le tonneau malaxeur. Dans ce dernier cas, l’argile, après avoir subi une forte pression entre la palette et la paroi, s’échappe au bout d’un temps très-court, pour ne subir que des mou¬ vements gyratoires; réchauffement considérable de la masse est dû surtout à la durée de l’opération. On pourrait sans doute le rendre bien plus fort encore, si l’on augmentait la hauteur des palettes qui produisent la principale pression, hauteur qui, dans les machines employées, ne dépassait guère 1 décimètre. (1) Le tonneau faisant deux tours par minute. DAÜBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai 2° Chaleur développée dans le frottement mutuel des roches. Le frottement, qui cause une chaleur si sensible lorsque deux métaux frottent l’un contre l’autre, produit, en général, des effets bien moins marqués quand il s’agit de roches. Gomme c’est précisément le cas qui intéresse spécialement le géologue, il n’est pas inutile de rappeler quelques exemples d’effets calorifiques fort notables, que des opéra¬ tions industrielles peuvent fournir. Lorsque deux meules horizontales arrivent à frotter l’une contre l’autre, elles peuvent s’échauffer fortement et, par suite, échauffer la farine au point de l’avarier. Cet effet se produisait surtout autrefois en Alsace, quand, antérieurement à l’emploi des meules de silex carié de La Ferté-sous-Jouarre, on employait celles de grès des Vosges, qui ne présentaient pas une taille aussi convenable à la circulation de l’air. Dans l’opération préliminaire de la taille du diamant connue sous le nom de hrutage, où deux diamants sont soumis non-seulement à un frottement, mais encore à un choc mutuel, la pierre s’échauffe assez pour ramollir le mastic qui la porte, surtout lorsque l’opéra¬ tion, au lieu de se faire à la main, s’exécute sur la meule. En outre, lors du polissage à la meule, le diamant peut s’échauffer bien plus encore, et pour l’éviter, on doit le tremper de temps à autre dans l’eau. On a vu le diamant noir ou carhonado devenir incandescent, en travaillant à sec pour forer des roches quartzeuses. Il est toujours difficile de mesurer rapidement de faibles variations de température qui peuvent se produire sur un corps solide; cepen¬ dant j’ai cherché à m’en rendre compte, surtout dans le but de constater l’influence de la pression. Une plaque circulaire de marbre, M (PI. VII, fig. 7 et 8), fixée sur un tour de lapidaire à axe vertical, T, recevait un mouvement de rotation très-rapide. En même temps, on appuyait sur une petite partie de sa surface, non loin de sa circonférence, une autre plaque de marbre, m, de petite dimension, sur laquelle on avait appliqué un poids, P, et que l’on maintenait immobile. Pour constater la tempéra¬ ture de la surface immobile, après quelle avait subi un frottement, on se servait d’un thermomètre à alcool, ayant un réservoir d’une grande capacité, dont le fond aplati, formé d’un verre mince, pouvait être appliqué sur cette plaque (PL VII, fig. 9). Les accroissements ainsi observés devaient être inférieurs à la réalité et ne représentaient que des minima ; cependant ils ont été très-notables, même pour des temps très-courts, comme le montre le tableau ci-après (1) : fl) Ces essais ont été faits avec l’obligeant concours de M. Napoli. 1878. DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 557 Temps. Nombre de tours de la roue. Chemin parcouru. Accroissement observé. 1 minute. 10 secondes. 5 — 3 — 445 60 30 15 5 155m 21 10,50 5,25 1,75 Bien que ces résultats soient relatifs à des expériences distinctes, je les ai rapprochés dans la figure 10 (PI. VII). La courbe par laquelle j’ai tenté de les réunir présente une irrégularité qui s’explique notam¬ ment par la manière dont agit le refroidissement. De l’argile sèche de Yaugirard, qu’on a fait frotter sur du calcaire, s’est également échauffée, quoique une partie notable se réduisit en poussière. En augmentant le poids qui presse sur le prisme, on a reconnu, comme on pouvait s’v attendre, que la chaleur produite augmente avec la pression. L’influence de la pression sur la chaleur produite peut d’ailleurs se constater dans maintes circonstances, par exemple quand on carbo¬ nise partiellement du bois en le frottant sur lui-même, à la manière de ce qui se pratique chez certaines peuplades sauvages dans le but d’allumer du feu. Lorsqu’il y a choc, il suffit d’un instant très-court pour que la température s’élève beaucoup. C’est ainsi que, dans les expériences de MM. Piobert et Morin sur le tir, les moellons calcaires contre lesquels frappait le boulet acquéraient, sur une faible épaisseur, d’après les auteurs des expériences, la saveur légèrement caustique de la chaux vive. Dans le choc de deux pierres, il se développe souvent assez de chaleur pour produire de la lumière et de la chaleur. II. Déductions géologiques, particulièrement en ce qui concerne le Métamorphisme. Lorsque les couches ont subi les actions qui les ont infléchies, elles étaient à l’état solide; mais, comme il n’existe aucun corps parfaite¬ ment rigide, ces roches, en même temps qu’elles se déformaient, paraissent avoir subi aussi des mouvements intérieurs, ayant une certaine analogie avec ceux dont nous venons d’étudier les effets dans l’argile. Un des faits qui amènent à cette conclusion, c’est que beaucoup de ces roches ont acquis, dans ces mouvements, la structure feuilletée. Il ne s’agit pas seulement des argiles, mais aussi des calcaires et des 558 DAUBUÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai quartzites qui sont si souvent schisteux, par exemple dans les Alpes. Les conditions dans lesquelles la structure schisteuse a pris naissance sont maintenant démontrées, non-seulement par l'observation, mais aussi par l’expérience. On sait que cette structure décèle une certaine mobilité moléculaire, une sorte de malléabilité, dans les roches où elle a pris naissance, à la condition toutefois que celles-ci aient été soumises à des pressions suffisamment énergiques. Sans qu’il y ait eu besoin de pressions considérables, on a pu, en malaxant l’argile pendant un temps très-court, l’échauffer fort nota¬ blement. A plus forte raison, les mouvements naturels ont-ils pu élever, de même, la température dans l’intérieur de roches moins plastiques, sous les pressions énormes qui étaient en jeu, et lors même que les déplacements moléculaires n’auraient eu que peu d’amplitude. D’un autre côté, une faible élévation de température suffit déjà pour faire naître des réactions chimiques dans des masses telles que les roches qui nous occupent. L'eau de carrière dont toutes les roches sont imprégnées, et celle qui y trouvait accès, favorisaient ces réac¬ tions, qui ont pu se prolonger pendant un long laps de temps. C’est ce que démontre la production contemporaine de silicates cristallisés, de la famille des zéolithes, dans les briques romaines, à des températures qui quelquefois n’atteignaient pas 50° (1). L’expérience fait donc bien comprendre que certains effets de méta¬ morphisme régional puissent simplement dériver de la chaleur que des actions mécaniques ont provoquée dans les roches. Dans l’étendue d’un même bassin houiiler, le combustible présente souvent de grandes différences au point de vue de la proportion des matières volatiles qu’il renferme, et l’anthracite peut s’y rencontrer en même temps que la houille proprement dite. Cette modification se fait souvent loin de toute roche éruptive appa¬ rente : c’est ainsi qu’elle se présente, avec une netteté remarquable, dans les bassins de Mons et de Valenciennes, où la houille passe de l’état gras à l’état demi-gras et à l’état maigre, à mesure que l’on arrive à des faisceaux de couches plus profondes. La couche puissante du Creusot, dont la position est voisine de la verticale, de grasse qu’elle est vers l’affleurement, devient anthraciteuse dans la profon¬ deur. Mais ailleurs, des différences analogues se présentent dans des couches appartenant à un même niveau, et indépendamment de leur (1) Zéolithes formées parles eaux thermales deLuxeuil (Haute-Saône). Bull. Soc . géol., 2« sér., t. XVIII, p. 108 ; 1860. J878. DAÜBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 559 profondeur. Dans les monts Appalaches, d'après de nombreuses ana¬ lyses, rapprochées d’observations exactes sur le terrain, dont on est redevable à MM. Rogers (1), l’anthracite se montre dans la région orientale, où les roches sont le plus disloquées. A mesure qu’on s’avance vers l’ouest, la proportion de matière bitumineuse augmente très-régulièrement, de telle sorte que la perte en matières volatiles se montre en rapport avec les plissements des couches. Ce contraste a été attribué par MM. Rogers à de grandes quantités de vapeur et de ma¬ tières gazeuses qui seraient sorties dans les régions fracturées. Mais, quand on se reporte aux coupes qui montrent l’association de l’an¬ thracite à des couches où les plis sont aussi prononcés et aussi rap¬ prochés les uns des autres que dans les Alpes, et qu’on tient compte des expériences qui précèdent, il paraît très-possible que, dans la région dont il s’agit, réchauffement produit par les actions méca¬ niques soit intervenu pour déterminer une sorte de distillation lente. On peut croire qu’il en est de même, et à plus forte raison, pour le combustible des Alpes, qui appartient au véritable terrain houiller et qui consiste toujours en anthracite. Les roches pierreuses, quoique sans doute moins impressionnables par la chaleur que les dépôts charbonneux avec leurs principes vola¬ tils, présentent également des différences, selon qu’elles ont à peu près conservé leur position originelle ou qu’elles ont été fortement infléchies et contournées. D’une part, dans les régions où les couches sont restées horizon¬ tales, les roches argileuses ne se présentent pas à l’état de véritables phyllades, même dans les terrains très-anciens, siluriens et autres. D’autre part, des phyllades bien caractérisés et susceptibles, par exemple, d’être exploités comme ardoises, sont connus dans des ter¬ rains comparativement récents, à la condition toutefois que ces ter¬ rains aient été disloqués : tels sont ceux que l’on rencontre dans le terrain nummulitique des Alpes, du Dauphiné (Saint-Jean-de-Mau- rienne) et de la Suisse (Glaris), ainsi que dans celui des Pyrénées. La transformation d’argiles proprement dites en phyllades corres¬ pond à des moditications chimiques et minéralogiques fort remar¬ quables, mais qui ne sont pas encore bien éclaircies. Ce qui paraît certain, c’est qu’en général, des silicates alumineux nouveaux, le plus ordinairement hydratés, se sont formés entre les feuillets, où ils se trouvent à un état très-confusément cristallisé, souvent comme des pellicules excessivement minces. Dans les phyllades des Ardennes, d’après d’anciennes analyses de M. Sauvage, il s’est formé un silicate (1) American Geologist, 1843, p. 433. 560 DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mai du groupe de la chlorite. Ailleurs, c’est l’ottrélite, la séricite et d’autres combinaisons. Pour les schistes carbonifères de Petit-Cœur en Tarentaise, on a une idée des réactions qui s’y sont produites, par le silicate en écailles cristallines qui est venu se déposer sur les empreintes des végétaux houillers (1). Les schistes gris-lustrés qui occupent un si grand développement dans le Queyras, aux environs de Bardonèche et du Mont-Cenis, ainsi que sur le versant piémontais des Alpes autour du mont Yiso, et que l’on rapporte, malgré leur aspect cristallin, au terrain triasique, sont très-remarquables à cet égard. Comme ils ont l’aspect et l’onctuosité du talc, on les a nommés talcschistes, pseudo-talcschistes, schistes calcaréo-talqueux ; mais, comme l’a montré M. Lory, leur faible teneur en magnésie prouve que ce n’est pas au talc qu’ils doivent ces caractères. D’un autre côté, il résulte d’une analyse que A3 . Terreil a bien voulu faire récemment sur ma demande, que ces paillettes consistent en un silicate d’alumine hydraté, à peu près inattaquable par les acides, et se rapprochant de la pyrophyllite. Quelles que soient les espèces minérales qui se sont produites et qui ont déterminé la transformation en phyllade, ces espèces pa¬ raissent correspondre à une certaine élévation de température. Or, d’après les expériences dont il vient d’être question, ainsi que d’après celles qui expliquent l’origine de la schistosité, il paraît bien probable que, lors du redressement et du ploiement des couches auxquelles ces phyllades appartiennent, la chaleur développée par les actions mécaniques a été assez forte pour provoquer la formation des combi¬ naisons nouvelles que nous y observons. De même, on sait que le calcaire a souvent acquis des caractères particuliers lorsqu’il appartient à des couches fortement redressées. Cette relation, d’après des études récentes de M. Hull (2), serait aussi claire dans le Sud-Est de l’Irlande, aux environs de Cork, que dans les Alpes. A l’occasion de ses études sur les Alpes glaronnaises (Glaernicsh), M. Baltzer a été conduit à chercher la cause de certains changements dans la chaleur développée par la friction (3). Malgré l’état de solidité où ces couches paraissent s’être trouvées lorsqu’elles ont été infléchies, les mouvements moléculaires qu’elles ont éprouvés sont attestés par la déformation des fossiles qu’on y constate souvent, à la manière de celle qui est fréquente dans les (1) Terreil, C.-R. Ac. Sciences, t. LUI, p. 120; 1861. (2) Journ. Geol. Soc. Ireland, 2e sér., t. III. (3j Neues Jahrb. far Minéralogie . 1876, p. 127. 1878. DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 561 schistes. C’est ainsi que, dans les couches du Grand -Moveran (canton de Yaud) , qui présentent un renversement si imposant, certaines Ammonites enchâssées dans le calcaire le plus solide ont été comprimées ou étirées et offrent une disposition ovale; le rap¬ port du grand axe au petit varie souvent de 1,30 jusqu’à 4,60 (1). Ï1 en est de même dans les calcaires d’Allevard, remarquables par la schistosité grossière qu’ils ont acquise. J’ajouterai qu’une des Ammonites du Moveran ayant été coupée en deux par le milieu, parallèlement à ses côtés, a été polie; M. Jan- nettaz, qui a bien voulu, sur ma prière, l’examiner au point de vue de la conductibilité de la chaleur, a reconnu que les ellipses d’égale conductibilité ont leur grand axe dirigé parallèlement à la direction de l’allongement relatif maximum (PI. VII, fig. il). D’après ce que l’on vient de constater expérimentalement sur les argiles, il ne me paraît guère douteux que les couches calcaires aient souvent éprouvé des mouvements intérieurs assez énergiques pour acquérir ainsi une augmentation notable de température. Le développement fréquent de la structure schisteuse dans les roches calcaires qui ont été} infléchies conduit à la même conclusion. Entre autres exemples, je rappellerai les calcaires phyiladifères et lustrés (souvent désignés sous le nom de cipolin), comme ceux qui sont si développés dans la Maurienne et dans la Tarentaise, et qui sont attribués au terrain triasique, et les calschistes de Sembrancher (Valais), employés sous forme de grandes plaques dans une partie de la Suisse. La rareté des fossiles dans les calcaires tourmentés des Alpes et autres contrées est bien connue de tous les géologues, qui en re¬ trouvent à grand’peine quelques débris. A part toute considération théorique sur le mode originel de dépôt de ces couches très-épaisses, on conçoit que, dans les mouvements intérieurs, les fossiles n’aient pas été seulement déformés, mais aussi qu’ils aient pu se triturer au point de disparaître (2). Non-seulement le calcaire, ainsi corroyé, a pu changer de texture et prendre un état cristallin ; mais encore, en présence de l’élévation de la température qui s’y est produite, certains minéraux s’y sont déve¬ loppés. C’est ainsi que la présence si fréquente de l’albite en petits (1) Ces déformations sont à distinguer de l’aplatissement suivant les côtés, qui est très-fréquent et que peut expliquer la simple pression du poids des couches. (2) Telle est aussi l'opinion à laquelle est arrivé M. Edward Hull, à la suite de ses études précitées sur les calcaires des environs de Cork, qui sont en couches contournées et qui contiennent des fossiles déformés fJourn. Geol.Soc. Ireland, 2e sêr., t. IV, p. 111 ; 1877). 562 DAUBRÉE. - CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 6 mal cristaux très-nets, qui sont disséminés de toutes parts, dans les cal¬ caires magnésiens du Trias de la Savoie, ne peut s’expliquer sans une élévation générale de température dans ces couches. Les roches quartzeuses et les quartzites, qui sont aussi très-souvent devenus schisteux, donneraient lieu à des considérations analogues. On a vu plus haut que dans le malaxage, l’argile s’échauffe d’autant plus, à mouvement égal, quelle est plus dure, c’est-à-dire que les glissements moléculaires sont moins faciles et que le travail absorbé est plus considérable. D'après ce fait, on est autorisé à supposer que, quand des roches plus cohérentes que ces argiles ont été soumises à des actions mécaniques assez puissantes pour y déterminer un cer¬ tain mouvement intérieur, elles étaient dans des conditions encore plus favorables pour s’échauffer. Dans les expériences au tonneau malaxeur, l’argile subit des mou¬ vements gyratoires réitérés, tandis que dans beaucoup de cas naturels, lors des inflexions des roches, les mouvements peuvent avoir été plus simples et d’un moindre trajet. Mais il importe de se rappeler combien est grande l’influence de la pression sur la chaleur produite, et com¬ bien la force motrice employée dans les expériences qui précèdent est faible par rapport aux actions qui ont été mises en jeu dans les dislo¬ cations mécaniques de l’écorce du globe. Aussi paraît-il bien difficile de ne pas admettre que, dans ces dernières conditions, un déplace¬ ment, même très-faible, dès qu’il a été suffisant, par exemple, pour provoquer une structure schisteuse dans des calcaires ou des quart¬ zites, n’ait pas été accompagné d’une élévation notable de tempéra¬ ture. A part les mouvements moléculaires qui se sont produits dans les roches, en raison d’une sorte de malléabilité, les couches ont dû fré¬ quemment frotter les unes sur les autres, pendant qu’elles se défor¬ maient. En dehors de toute considération géométrique, le fait est mis en évidence par les stries que présentent souvent leurs surfaces de jonction, dans les Alpes, dans le Jura et ailleurs ; surfaces qui, dans quelques expériences, ont été également imitées avec leurs stries. Ces frottements étaient accompagnés de pressions énormes, et par consé¬ quent n’ont pu s’opérer sans produire aussi une certaine quantité de chaleur, lors même que le déplacement aurait été court et que les surfaces frottantes ne se seraient pas émaillées, comme il est souvent arrivé pour les parois des failles. D’ailleurs, dans un même massif, certaines parties ont dû s’échauf¬ fer plus que d’autres. En résumé, dans des massifs où le métamorphisme s’est développé sur de grandes dimensions et loin de l’apparition de toute roche érup- 1878. DAUBRÉE. — CHALEUR DÉVELOPPÉE DANS LES ROCHES. 503 tive, tels qu en présentent bien des régions des Alpes, la chaleur qui a présidé à la transformation des roches et à l’apparition de nouvelles espèces minérales, peut avoir été causée par les actions mécaniques mêmes que subissaient ces roches. La Thermodynamique, qui a déjà jeté une si vive lumière sur divers phénomènes chimiques et physiques, devra porter aussi son flambeau dans la Géologie. EXPLICATION DE LA PLANCHE VIL Fig. 1. — Cônes cannelés employés à la préparation de la terre à briques, qui y est non seulement laminée, mais aussi déchirée, à cause de la différence de vitesse des surfaces opposées l’une à l’autre. — Échelle, A. Fig. 2. — Tonneau malaxeur utilisé pour les expériences relatives au développe¬ ment de la chaleur dans les roches par les actions mécaniques. — ABCD, section du cylindre destiné à recevoir l’argile à malaxer; EE, arbre vertical animé d’un mouvement autour de son axe ; HH, lame hélicoïdale portée par l’arbre EE et forçant l’argile à descendre, pour subir l’action triturante ; P, P, palettes courbes triturant l’argile et la faisant frotter sur les deux couches d’argile qui recouvrent, l’une les parois verticales, l'autre le fond du tonneau ; S, orifice ou buse par où l’argile sort après le malaxage. L’arbre EE est actionné par l’engrenage RR, et supporté par la crapaudine T. — Échelle, A. Fig. 3. — Vue, en projection horizontale, des palettes P, P, dont la tangente au point extrême fait un angle de 25 à 30° avec l’élément voisin du cylindre ; E, pro¬ jection horizontale de l’arbre moteur. La flèche indique le sens du mouvement. — Echelle. Fig. 4. — Courbe représentant les températures successivement prises par de l’argile ferme triturée sur elle-même dans le tonneau malaxeur de MM. Boulet. Fig. 5. — Courbe représentant les températures prises successivement par de l’argile ferme triturée sur elle-même dans le tonneau malaxeur de MM. Tiphine. Fig. 6. — Courbe représentant les températures successivement prises par de l’argile molle triturée sur elle-même dans le tonneau malaxeur de MM. Tiphine. Fig. 7. — Appareil destiné à provoquer un développement de chaleur par le frottement mutuel de deux plaques de marbre. — T, tour de lapidaire, à axe ver¬ tical, entraînant dans son mouvement, qu’on peut rendre plus ou moins rapide, une plaque circulaire de marbre, M ; m, autre plaque de marbre, maintenue immobile à la main et pressée sur la première par le poids P, variable à volonté. La flèche indique le sens du mouvement. — Éeheüe, -A Fig. 8. — Vue en plan de l’appareil précédent. — Même échelle. Fig. 9. — Thermomètre à fond plat, à réservoir volumineux et à tige très-fine, destiné à mesurer par application les températures successivement prises par la plaque m des deux figures précédentes. — Échelle, Fig. 10. — Courbe des températures successivement prises par la plaque m. Fig. 11. — Ammonite déformée, des couches calcaires fortement redressées de l’étage oxfordien du Grand-Moveran. — Les deux lignes rectangulaires indiquent la direction des axes de conductibilité thermique maximum et minimum. — Échelle, ~. 564 PARRAN. — DOLOMIES JUR. DES CÉVENNES. 6 mai M. Terquem présente un travail sur Les Foraminifères et les Entomostracés-ostracodes du Pliocène supé» rietir de Vîle de Mliodes et en lit l’introduction (1). M. £*otier fait une communication sur les Dolomies des Alpes-Maritimes (2). A la suite de cette communication, M. IPfirjran présente les obser¬ vations suivantes sur les Dolomies jurassicioes des Cé- venues : Les terrains jurassiques de l’Aveyron, de la Lozère et du Gard, dans la région où ces trois départements viennent se réunir, présentent, comme ceux de la région provençale dont s’est occupé M. Potier, plu¬ sieurs niveaux de dolomies substituées aux calcaires sur de grandes étendues. Sans parler de ceux qui occupent la base du Lias, je signa¬ lerai en particulier celui de l’Oolithe inférieure (Calcaire à entroques), reconnu par Ém. Dumas, et celui qui forme les escarpements supé¬ rieurs de la Grande Ooîithe et qui est recouvert, tantôt par les marnes calloviennes ou oxfordiennes (environs du YiganJ, tantôt par les cal¬ caires lithographiques à Ammonites polyplocus (bassin de la Dourbie), comme M. Potier l’a observé en Provence. Les étages suprà-oxfordiens compris entre les couches à A. poly- plocus et les premières assises néocomiennes présentent aussi fré¬ quemment, aux environs de Sumène et de Ganges, des masses dolo- mitiques substituées aux calcaires, à différentes hauteurs; mais elles sont beaucoup plus irrégulières et plus limitées. Celle qui a le plus de régularité recouvre immédiatement le gros banc calcaire surmontant les couches à A. polyplocus. Avec la période jurassique finissent les émanations magnésiennes qui ont imprimé aux dépôts de cette période un caractère si particu¬ lier. Les dépôts de la période crétacée présentent des caractères d'un ordre tout différent ; aussi je n’hésite pas à rapporter à la formation jurassique toutes les assises calcaires des environs de Ganges renfer¬ mant des dolomies, ce qui est d’accord avec les indications paléonto- logiques. La fréquence et l’épaisseur des dolomies de la période jurassique, rapprochées des dépôts ferrugineux et pyriteux de cette époque, ainsi (1) Ce travail est publié dans les Mémoires de la Société géologique (3e sér., t. I, n° 3). (2) Par décision de la Commission du Bulletin, cette communication a été repor¬ tée au compte-rendu de la réunion extraordinaire de Fréjus et Nice (Y. Bull., 3e sér., t. Y, P- 836). 1878. CORNET. OSSEMENTS FOSSILES. 565 que des amas de gypse callovien signalés par M. Lory, autorisent à penser que ces substances minérales, cortège inséparable des roches vertes basiques appelées par Durocher ferro-calcifères et magné¬ siennes, proviennent de la profondeur, et quelles ont accompagné l’éruption deces roches vertes, bien que, par des causes inconnues, celles-ci se trouvent très-rarement enclavées dans les dépôts juras¬ siques de la région dont il s’agit. Ces substances se sont étalées par places dans ces dépôts pendant leur formation, donnant ainsi lieu à des amas lenticulaires et interstratifiés de dolomie, de fer oxydé ou pyriteux, et plus rarement de gypse. Comme je l’ai dit plus haut, les dépôts de la période crétacée, sur¬ tout ceux qui sont supérieurs à l’Aptien, présentent dans le bassin du Rhône des caractères tout différents. Les quartzites, les sables siliceux purs sans fossiles, les argiles réfractaires, blanches ou colorées, qui forment le cortège habituel des roches éruptives acides, semblent dé¬ montrer que celles-ci ont prédominé dans la période crétacée et dans la région dont il s’agit, bien que l’enclave de la roche éruptive elle- même n’ait pas été reconnue dans ces dépôts stratifiés. Séance du 20 mai 1878. PRÉSIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Brocchi, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der¬ nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membre de la Société : M. Calmette-Teriul, cours Morand, 49, à Lyon (Rhône), présenté par MM. A. Gaudry et Bioche. Le Président annonce ensuite une présentation. Puis il communique une lettre du Président de la section de Bonne¬ ville du Club alpin français, invitant la Société géologique à se faire représenter à l’inauguration du monument élevé dans Chamonix à Jacques Bal mat. Cette inauguration aura lieu le 12 août prochain. M. A. Gaudry donne lecture de l’extrait suivant d’une lettre de M. dornet relative à la découverte d' ©sseaiiesïts dans un paiits natui*©! du bassin houiller de Mos'as : Il existe dans le Hainaut, entre le terrain houiller et le terrain cré¬ tacé, un dépôt très-important de sables et d’argiles avec lignite, que Dumont a rapporté à tort à son système aacliénien. C’est dans ce dépôt o66 COTTEAU. — ÉCHINIDES GARUMNIENS. 20 mai que se trouvent les fruits de Cvcadées et de Conifères décrits par feu E. Coëmans (1). Ces débris organiques appartiennent tous à des espèces nouvelles, et comme on n’a pas, jusqu’à ce jour, trouvé de restes d’animaux, l’âge des couches dont je parle reste indéterminé : elles sont plus récentes que le terrain houiller et plus anciennes que le ter¬ rain crétacé moyen. Le terrain houiller du Hainaut est traversé par de nombreuses failles et l’on y rencontre aussi des puits naturels qui ont jusqu’à 100 mètres de diamètre. Le plus souvent les roches qui remplissent les failles et les puits sont des sables et des argiles avec lignite, identiques avec ceux qui constituent le dépôt d’âge inconnu qui recouvre le terrain houiller. Or, il y a quelques jours, au puits Sainte-Barbe du Charbonnage de Bernissart, dans le bassin de Mons, on a rencontré dans une faille ou puits naturel, à 322 mètres de profondeur, des argiles avec lignite, renfermant une quantité incroyable d’ossements, qui, malheureuse¬ ment, sont très-altérés et tombent rapidement en poussière. Cependant le Préparateur du Musée de Bruxelles, M. de Pauw, est descendu dans la mine et a rapporté plusieurs pièces en assez bon état, entre autres des fragments d’une immense carapace de Tortue et un morceau d’une mâchoire qui était entière dans la faille et qui mesurait plus de 4 mètres (je dis quatre mètres) de longueur. Tous les débris re¬ cueillis semblent avoir appartenu à des Reptiles. A la suite de cette lecture, M. A. Gaudry rappelle les dimensions de quelques animaux fossiles. La mâchoire inférieure du Pliosaurus grandis décrit par M. Owen a lm77 ; M. Gervais a signalé un fémur de 0m8o dans la collection de M. Lennier ; M. Owen en a cité un d’égale longueur, provenant du Kimméridgien de Swaindon. Les fémurs du Cetiosaurus de la Grande Oolithe d’Enslowbridge, près d’Oxford, ont 64 pouces, soit 1m60. Ün Gavial qui aurait des membres de 3 mètres, aurait à peine une tête longue de 4 mètres. La portion dentaire des mâchoires inférieures iï Iguanodon d’Angleterre qu’a décrites M. Owen ne dépasse guère un demi-mètre de longueur. M. Cottean, au nom de M. Leymerie et au sien, offre à la Société un Mémoire sur le type garumnien, suivi d’une Descrip¬ tion des OiiF'sios de la colonie (Y. la Liste des dons ). M. Leyme¬ rie se propose d’envoyer à la Société un résumé stratigraphique de son travail, qui comprend une description de la montagne d’Ausseing, (1) Description de la Flore fossile du premier étage du terrain crétacé du Hai¬ naut, Mém. cour. Ac. R. Belgique - t. XXXIII. 1878. GOTTEAU. — ÉCHINIDES D’ALGÉRIE. 567 un aperçu des principaux gîtes du département de la Haute-Garonne et une notice sur la faune d’Auzas. M. Cotteau se borne par suite à donner quelques détails sur les espèces d’Écliinides qu’il a décrites et figurées. Elles sont au nombre de quinze (î) : Cyphosoma pseudomagnifcum, Cotteau, Micropsis Desori, Cotteau. — microstoma, Cotteau, — Leymeriei, Cotteau, Salenia granulosa, Forbes, Echinobrissus Leymeriei, Cotteau, Echinolampas Michelini, Cotteau, Echinanthns subrotundus, Cotteau, Echinocorys semiglobus, Cotteau, Offaster pilula, Desor, Hemiaster nasutulus, Sorignet, — canaliculatus, Cotteau, Schizaster antiquus, Cotteau, Micraster Tercensis, Cotteau, Cyclaster coloniœ, Cotteau. Sur ce nombre, cinq espèces : Salenia granulosa , Echinocorys semiglobus, Offaster pilula, Hemiaster nasutulus et Micraster Tercen¬ sis, appartiennent, sans aucune incertitude possible, au terrain cré¬ tacé. Les deux plus abondantes : Echinocorys semiglobus et Micraster Tercensis, sont également très-répandues dans la craie de Bédat près Tercis. Deux espèces : Echinolampas Michelini et Echinanthus subrotun¬ dus, paraissent se rattacher, la seconde surtout, au terrain tertiaire inférieur. Huit autres sont nouvelles ou n’ont pas encore été signalées en de¬ hors du gisement étudié. Au point de vue zoologique, plusieurs sont très- dignes de fixer l’attention, notamment les Micropsis Desori, M. microstoma et M. Leymeriei, déjà décrits dans la Paléontologie française, et qui constituent trois types très-différents et parfaitement caractérisés d’un genre fort rare en espèces et en individus. 11 faut encore citer le Schizaster antiquus. C’est la première fois que ce genre, considéré jusqu'ici comme exclusivement propre au terrain tertiaire et à l’époque actuelle, est indiqué dans le terrain cré¬ tacé. Une seconde espèce de Schizaster, toute différente de celle-ci, mais également bien caractérisée, a été récemment communiquée >à M. Cotteau par M. Blanchet, qui l’avait recueillie dans la craie de Bédat près Tercis. M. Cotteau offre ensuite à la Société, au nom de MM. S^ei'ora, CautSiier et au sien, le quatrième fascicule des Éehhiides fossiles d’AAlgérl©. Ce fascicule comprend la description strati- graphique de l’étage cénomanien, si largement développé dans les diverses régions de l’Algérie et si riche en fossiles, notamment en (1) Non compris un Echinoconus qu’il n’a pu déterminer spécifiquement. 568 DOU VILLE. — BATHONIEN DE TOUL. 20 mai Échinides. Les genres Cardiaster, Holaster, Epiaster et Hemiaster sont décrits à la suite de ce travail stratigrapliique. Le genre He¬ miaster comprend à lui seul plus de vingt espèces, toutes spéciales au Nord de l’Afrique. Quatre d’entre elles : H. Aumalensis, H. Nicaisei , H. Batnensis et H. Desvauxi, avaient été décrites en 1862 par M. Co- quand. Seize espèces sont nouvelles. M. Douvillé fait la communication suivante : Note sur le Bathonien des environs de Tout et de Weufchâteau, par M. H. Douvillé. Le terrain bathonien des environs de Tout est connu depuis long¬ temps par les travaux de M. Husson (1); ce géologue y a distingué de bas en haut les assises suivantes : 1° Marne avec nodules. 2° Calcaire miliaire inférieur. 3° Marne argileuse. 4° Calcaire siliceux. 5° Calcaire et marnes à Oursins. 6° Calcaire miliaire supérieur. 7° Calcaire à Polypiers. 8° Calcaire à oolithes difformes et minerai de fer. 9° Marnes à Térébratules et Ostrea costata. M. Husson attribue cette dernière couche à l’Oxfordien inférieur, la couche 8 au Cornbrash et la couche 7 au Forest-Marble des géolo¬ gues anglais. Notre regretté confrère, M. Levallois, avait étudié de son côté le même ensemble de couches et spécialement la coupe qui avait été mise à découvert par les travaux du canal entre Toul et Liverdun. A la suite du mémoire de MM. Terquem et Jourdy sur le Bathonien de la Moselle, il avait revu ses échantillons et mis en ordre les notes qu’il avait recueillies précédemment ; peu de temps avant sa mort, il a bien voulu nous communiquer les uns et les autres. Les divisions qu’il éta¬ blit coïncident à peu près avec celles de M. Husson. Les couches 1 à 6 constituent un même ensemble de calcaires oolithiques plus ou moins jaunâtres, connus et exploités dans le pays sous le nom de balin; ces calcaires forment trois massifs principaux (2, 4 et 6), séparés par des assises également oolithiques, mais plus marneuses et moins cohé- (li Esquisse géologique de Y arrondissement de Toul; 1848. 1878. DOUVILLE. — BATHONIEN DE TOUL. 569 rentes (1, 3 et 5). Les calcaires moyens présentent sur quelques points des bancs gréseux ; c’est le calcaire siliceux de M. Husson. Les fossiles sont à peu près les mêmes dans toute la hauteur de ce premier groupe; ils ne se rencontrent guère que dans les assises marneuses ; nous signalerons principalement, avec M. Levallois, le Clypeus Ploti et YOstrea acuminata. Le Clypeus Ploti est surtout abondant dans la couche 5 (marnes à Oursins de M. Husson). Dans toutes les assises marneuses on rencontre des nodules ooli- thiques de forme discoïdale, légèrement déprimés sur une de leurs faces, et qui ont reçu des ouvriers le nom de culots. La 7e assise comprend, outre le calcaire à Polypiers qui en occupe la partie supérieure, des calcaires compactes et des calcaires ooli- thiques blancs ou bleuâtres, plus ou moins développés. Elle est peu fossilifère. La 8° assise, ou 4e niveau fossilifère de M. Levallois, est formée de marnes oolithiques souvent brunâtres, mélangées irrégulièrement de pierrailles oolithiques. M. Levallois y cite Y Anabacia orbulites et Y Am¬ euta echinata , fossiles signalés par M. Lonsdale dans le Cornbrash du Wiltshire: de là l’assimilation faite par M. Husson et admise par M. Levallois. Le premier de ces fossiles est toujours extrêmement abondant et permet de reconnaître facilement cette couche. La dernière assise se distingue nettement, par ses caractères minéra¬ logiques, des couches toujours plus ou moins oolithiques que nous avons rencontrées jusqu’ici. Elle est formée de marnes grises ou bleuâtres et de calcaires marneux. On y trouve en abondance YOstrea Knorri, Voltz in Zieten (O. costata, Goldf. non Sow.), et la Rhyncho- nella varians. M. Levallois, tout en assimilant, comme M. Husson, cette couche à l’Oxfordien inférieur ou Gallovien, reconnaissait cepen¬ dant que cette assimilation n’était que provisoire; c’est ainsi qu’il écrit dans ses notes que « les couches qu’il a assimilées au Forest- » Marbîe représentent les couches blanches et marneuses que l’on » observe au nord de Tellancouit (à la Tuilerie), et que ces couches, » d’après M. Piette, sont le prolongement des calcaires blancs de » Rumigny à Rhynchonella decorata, considérés dans le N. E. de la » France comme le type de la Grande Oolithe de Minchinhampton ». Plus loin il ajoute au sujet de son Callovien : « Peut-être serait-il » mieux rattaché au Bathonien, à cause de son fossile caractéristique, » YOstrea Knorri, qui, à Béfort, en Suisse et en Souabe, affecte le » Bathonien supérieur. » Chargé en 1876 de revoir les contours de la feuille de Nancy pour l’exécution de la Carte géologique détaillée, nous avons pu vérifier tout d’abord l’exactitude des coupes données par MM. Husson et Le- 570 DOUVILLÉ. — BATHONIEN DE TOÜL. 20 mai vallois ; nous avons pu aussi, grâce aux travaux exécutés pour la défense delà ville, observer quelques faits nouveaux. Une des coupes les plus intéressantes est celle que l’on peut relever entre le fort de Dommartin, la redoute de Chaudenav et le fort de Villev-le-Sec. Le premier de ces forts est établi sur la partie inférieure des argiles oxfordiennes, bien caractérisée aux environs de Toul par le Belemnites hastatus, toujours de petite taille. Ces argiles reposent sur des bancs noduleux de calcaire marneux, qui ont été entamés par les fossés du fort sur environ 1 mètre de hauteur : nous avons recueilli dans les calcaires les fossiles suivants : Ammonites tumidus, Reinecke ( = A. macrocephalus, Schlotheim ; = .4. macro- cephalus rotundus, Quenst., Ceph.). A. Jacquoti, Douvillé ( — A. macrocephalus compressas, Quenst,, Ceph., p. 182, pl- XY, fig. 1). A. Galilœi, Oppel. A. cf. anceps. Rhynchonella Badensis (1), Oppel (Deslongehamps, Bull. Soc. Linn. Normandie, t. IY, pl. IV, fig. 2). Waldheimia sublagenalis (1), Davidson (Deslongehamps, loc. cit., fig. 8). W. obovata , Sow. (Deslongehamps, loc. cit., fig. 5). De ces fossiles les trois premiers caractérisent le Callovien inférieur, et les trois derniers sont identiques avec les échantillons de la Sarthe figurés par M. Deslongehamps comme provenant également du Callo¬ vien inférieur. En suivant le chemin militaire à l’est du fort, on retrouve, à l’entrée dubois, le calcaire noduleux tendre du Callovien, puis au-dessus, au point 302, les argiles verdâtres, avec petites concrétions calcaires et Belemnites hastatus , de la base de l’Oxford ien. En redescendant, on ne retrouve plus les calcaires marneux du Callovien ; les argiles de¬ viennent seulement plus calcaires et plus jaunes; un peu au-dessous, tout au bas de la côte, les fondations du caniveau pour l’écoulement des eaux ont entamé des marnes grises renfermant en abondance YOstrea Knorri. Les couches continuant à se relever vers l’est, on voit affleurer au-dessous un banc de calcaire marneux, caractérisé par l’extrême abondance de la Rhynchonella varians. Ce banc se poursuit jusqu’à la redoute dite de Chaudenav, établie à l’extrémité du bois vers le point 300. Les fossés de la redoute entament, sur environ 4 mètres de hauteur, des calcaires marneux avec R. varians, Acan- thothyris cf. spinosa, Dysaster ovalis. Les mêmes couches re¬ montent jusqu’à Yilley-le-Sec, où les travaux du fort ont mis à découvert la coupe suivante (de haut en bas) : (1) Voir plus loin les réserves, faites au sujet de ces déterminations. 1878. DOUYILLE. BATHONIEN DE TOUL. 571 Couches marneuses avec Rhynchonella varians . 2B00 Marnes et calcaires jaunâtres, peu fossilifères . 2.00 Marnes noires, peu fossilifères, avec Waldheimia ornithocephala... 7,00 Caillasses oolithiques, avec Anabacia orbulites . 5,00 Calcaire dur, oolithique. Nous reconnaissons dans ces dernières assises les couches 8 et 7 de MM. Husson et Levallois. La coupe que nous venons de décrire montre que la couche 9 est surmontée par le Callovien inférieur (zone à Ammonites macrocepha- lus d’Oppel) : elle doit donc représenter le Bathonien supé¬ rieur. Cette couche 9 peut se diviser elle-même en trois niveaux secondaires : le niveau supérieur où domine Y Ostrea Knorri, le niveau moyen caractérisé par la Rhynchonella varians et Y Acanthothyris cf. spinosa s le niveau inférieur avec Waldheimia ornithocephala. Nous avons pu observer en plusieurs points le niveau supérieur et le niveau moyen, mais le niveau inférieur n’est que très-rarement visible et probablement presque toujours caché par les éboulis des couches su¬ périeures. Ainsi le fort du Tillot est établi, comme celui de Dommartin, à la limite inférieure de l’Oxiordien : les fossés du côté de l’ouest entament des argiles bleuâtres avec Belemnites hastatus ; du côté de l’est, on voit apparaître au-dessous, sur une épaisseur de 2 mètres environ, des alternances de marnes et calcaires gréseux jaunâtres et bleuâtres, qui représentent le Callovien du fort de Dommartin, mais qui, sur ce point, sont dépourvus de fossiles. Au-dessous se mon¬ trent des calcaires marneux blanc-bleuâtres, également sans fossiles. Ces couches se prolongent vers l’est et viennent affleurer sur les talus de la route de Colombey et dans les champs au-dessous, où l’on ra¬ masse en abondance YOstrea Knorri. Plus bas, en descendant vers la Bourade, on retrouve la lumachelle à Rhynchonella variansy puis, un peu plus loin, les couches oolithiques à Anabacia orbulites. Au nord de Toul, on revoit les marnes à Ostrea Knorri dans le ravin au sud de Villey-Saint-Étienne. Nous y avons recueilli, en outre de la Rhynchonella varians et de Y Acanthothyris cf. spinosa , plu¬ sieurs exemplaires bien caractérisés de la Waldheimia lagenalis , fos¬ sile caractéristique du Bathonien supérieur. Nous avons retrouvé les mêmes fossiles à l’est de Sexey-aux-Bois. Ces couches affleurent également en une foule de points au sud de Toul, sur la route de Colombey. Ainsi, à la base du coteau de Cre- zilles, on voit affleurer les marnes à Ostrea Knorri ; au-dessous des deux côtés de la route, sur le plateau qui domine la rive gauche de la Bourade, on rencontre en abondance la Rhynchonella varians et Y Acanthothyris cf. spinosa. La partie inférieure de ces couches est 372 D0UV1LLÊ. — BATHONIEN DE TOUL. 20 mai constituée par des calcaires grisâtres, en plaquettes, qui reposent sur les caillasses oolithiques à Anabacia orbulites. Au point coté 298, avant d’arriver à Colombev, on retrouve les argiles à Ostrea Knorri ; au-dessous, on peut recueillir dans les champs la Rhynchoyiella varians, Y Acanthothyris cf. spinosa et la Waldheimia lagenalis. En remontant vers Colombey, on voit affleurer au-dessous les caillasses oolithiques avec Anabacia orbulites. En résumé, on voit que cet ensemble de couches montre aux envi¬ rons de Toul, et plus au sud jusqu’à Colombey, des caractères constants; la présence, dans la zone moyenne, de la Waldheimia lage¬ nalis, et la position de ces couches au-dessous du Callovien inférieur montrent bien que nous avons ici le représentant dffi Bathonien supé¬ rieur. Nous avons vu que M. Levallois avait reconnu que les calcaires blancs sous-jacents de la couche 7, tantôt compactes et à Polypiers, tantôt plus ou moins finement oolithiques, étaient le prolongement des calcaires à Rhynchonella decorata du département des Ardennes ; cette couche représentera alors le Bathonien moyen, c’est-à-dire la Grande Oolithe. Quant à la couche 8, elle pourra être considérée comme couche de passage et rattachée soit au Bathonien supérieur à cause de Y Anabacia orbulites et de Y Avicula echinata, soit au Batho¬ nien moyen à cause du Clypeus Ploti qu’elle renferme encore. Par ses caractères minéralogiques elle se rattache plutôt au système inférieur. Les assises 1 à 6 forment un ensemble de couches bien homogène, dans lequel il ne nous a pas paru possible d’établir de subdivisions ; elles représentent pour nous l’équivalent de la Terre à foulon. Les géo¬ logues lorrains ont discuté longtemps sur la limite à établir entre celle-ci et la Grande Oolithe ; ils nous paraissent avoir presque tou¬ jours donné trop d’importance à ce dernier étage. La Grande Oolithe de Bath présente sans doute une faune toute spéciale, mais presque uniquement formée de Gastropodes et de Lamellibranches ; les Cépha¬ lopodes y sont extrêmement rares ; les Brachiopodes manquent à peu près complètement ; nous ne trouvons pas là d’éléments paléontolo- giques suffisants pour caractériser un niveau. 11 n’en est pas de même des couches supérieures (Bradford-clay, Forest-marble et Cornbrash) et des couches inférieures (Fuller’s earth), qui présentent une faune de Brachiopodes et de Céphalopodes parfaitement caracté¬ risée et qu’il a été possible de retrouver dans une grande partie de l’Europe, depuis l’Angleterre jusqu’en Pologne. C’est ce que les sa¬ vants allemands ont bien reconnu, et les élèves d’Oppel (1) distinguent (1) Waagen. Die Formenreihe des Ammonites subradiatus, p. 205; U3'’" 1878. D0UVILLÉ. BATHONIEN DE TOUL. 573 maintenant dans le Bathonien la zone à Ammonites aspidoides et la zone à A . ferrugineus. La Grande Oolithe doit être considérée seule¬ ment comme un accident oolithique ou corallien entre ces deux zones ; dans le Nord et l’Est de la France elle possède cependant des caractères assez constants : au point de vue lithologique, elle présente presque toujours, après exposition à l’air, une teinte blanche qui contraste avec la couleur jaunâtre des assises du Fuller’s eartli (oolithe blanche de Marquise, des Ardennes et des environs de Tout) ; au point de vue paléontologique, elle renferme des Rhynchonelles d’une forme spé¬ ciale : c’est dans le Boulonnais la R. Hopkinsi, qui se rattache par quelques-unes de ses variétés à la R. decorata si abondante dans les Ardennes; ce dernier fossile manque dans la Meurthe, mais il repa¬ raît au sud dans la Côte-d’Or et la Haute-Saône. Nous avons vu jusqu’ici que les trois étages du terrain bathonien présentaient des caractères constants depuis Toul jusqu’à Colombey. Plus au sud les étages supérieurs se modifient rapidement, le Batho¬ nien inférieur conserve à peu près les mêmes caractères ; on constate seulement la diminution progressive des lits marneux par l’envahisse¬ ment de l’élément calcaire. C’est ainsi qu’au nord de Neufchâteau, sur les bords du Yair, la couche marneuse de la base est remplacée par un banc dur caverneux de calcaire oolithique. L’étage moyen devient vers le sud de moins en moins oolithique; au nord d’Autreville, entre l’oolithe blanche et les couches à Anabacia orbulites on voit s’intercaler un banc de 0m80 de calcaire dur, blan¬ châtre, encore oolithique par places. A l’est de Tranqueville, et plus au nord, dans le bois du Raidon, les calcaires blancs sont bien dévelop¬ pés ; ils sont compactes à leur partie supérieure et oolithiques à leur partie inférieure. En approchant de Neufchâteau, les calcaires com¬ pactes se développent de plus en plus aux dépens des calcaires ooli¬ thiques; on les voit affleurer dans la vallée du Vair depuis le point 424 au-dessus d’Attignéville, jusqu’à Saint-Élophe, où ils forment le bas de la montée. A Neufchâteau même, les calcaires oolithiques ont disparu et la tranchée du chemin de fer au nord de la ville ne montre plus que des calcaires compactes, régulièrement stratifiés. Les calcaires compactes de Neufchâteau ne nous ont pas présenté de fossiles déterminables, mais un de nos confrères, M. Bertrand, qui les a suivis plus à l’est, jusque dans le département de la Haute-Saône, a recueilli à ce niveau, à Port-d’Atelier, un échantillon, bien caractérisé de la Rhynchonella decorata. Ces couches représentent donc bien notre Bathonien moyen. L’étage supérieur se prolonge au sud de Colombey, sans se modifier tout d’abord. Le faciès marneux se retrouve à l’est de la ferme de 574 DOUVILLE. BATHONJ EN DE TOUL. 20 mai Commet (commune de Saulxures-les-Vannes), où on peut encore observer la superposition des argiles à Ostrea Knorri, des marnes à Rhynchonella varians et des caillasses à Anabacia orbulites. Au cime¬ tière d’Autreville on recueille en abondance la Rhynchonella varians; plus au sud, en montant à la croix de Tranqueville, on ne voit plus affleurer les caillasses à Anabacia orbulites ; les calcaires blancs sont recouverts par des calcaires grisâtres en plaquettes, puis par des marnes grises très-fossilifères, dans lesquelles on recueille la Rhyn¬ chonella varians, Y Acanthothyris cf. spinosa, et tout à fait au som¬ met Y Ostrea Knorri. A l’ouest des points que nous venons de signaler, les couches se modifient rapidement par l’augmentation progressive de l’élément calcaire. Ainsi, à Martigny les flancs du vallon sont constitués par des calcaires marneux, dans lesquels nous avons recueilli la Rhynchonella varians et Y Acanthothyris cf. spinosa ; au-dessus on voit appa¬ raître des calcaires oolithiques, avec parties spathiques, qui affleurent sur tout le plateau à l’ouest. En approchant de Ruppes, ces calcaires sont recouverts par des calcaires marneux grisâtres, caractérisés par Y Ammonites Jacquoti, et représentant par suite le Callovien inférieur. Les calcaires oolithiques et spathiques doivent donc être attribués au Batlionien supérieur; ils représentent ce que l’on a appelé dans la Haute-Marne la Dalle nacrée. Au sud, la Dalle nacrée occupe tout le plateau jusqu’à Saint-Élophe; à la descente on voit affleurer au-dessous, d’abord des calcaires gri¬ sâtres, un peu marneux, dans lesquels nous avons retrouvé Y Ostrea Knorri, puis les calcaires blancs compactes. Le plateau de la rive gauche est couronné de même par la Dalle nacrée, qui se poursuit jusqu’au dessus de Neufchâteau. A l’ouest de la route, vers le bois Le Coq, la Dalle nacrée est recouverte par les couches inférieures du Cal¬ lovien, caractérisées ici par le Collyrites ellipticus. A l’est, la route neuve qui descend à Fruze donne une bonne coupe de tout le Batho- nien et entame même les bancs supérieurs du Calcaire à entroques ; dans cette coupe nous avons recueilli, dans les calcaires gris de la base du Bathonien supérieur, la Rhynchonella varians et Y Ostrea Knorri. En se rapprochant de Neufchâteau, on voit la Dalle nacrée reposer sur des calcaires grisâtres, durs et fins, se débitant facilement en plaquettes utilisées pour la couverture des maisons ; les bancs inférieurs sont plus marneux et reposent directement sur les calcaires compactes. Dans ces parties marneuses nous avons recueilli V Ammo¬ nites discus (Sow., Oppel), la Terebratula intermedia, la Rhyncho¬ nella varians et Y Ostrea costata. Nous avons cité les couches inférieures du Callovien au nord de 1878. DOUVILLE. — BATHONIEN DE TOUL. 575 Neufchâteau ; on les retrouve de l’autre côté de la Meuse entre Neuf- château et Frébécourt, où nous avons recueilli : Waldheimiaoborata t Sow., W. sublagenalis, Dav., souvent plus petite et plus renflée que le type, Terebratula Sœmanni, Oppel, variété plus plate que l’échan¬ tillon figuré par M. Deslongchamps (1), Rhynchonella Badensis, Oppel, Collyrites ellipticus. On peut suivre ces mêmes couches plus au sud jusqu’à LiffoI-le-Petit, où elles contiennent V Ammonites tumidus , la Terebratula Sœmanni et le Collyrites ellipticus ; elles sont recouvertes par le minerai de fer à Ammonites anceps, repré¬ sentant le Callovien supérieur. La faune du Callovien inférieur, dans cette région, présente une analogie extrême avec celle des couches du même âge dans le Calvados, telle qu’elle a été décrite de¬ puis longtemps par M. E.-E. Deslongchamps (2). C’est pour faire res¬ sortir cette analogie que nous avons adopté les noms de fossiles employés par cet auteur, bien que pour quelques-uns d’entre eux il y ait des réserves à faire, tout au moins pour la Waldheimia sublage¬ nalis et la Rhynchonella Badensis, dont les types appartiennent au Bathonien supérieur. Le tableau ci-contre (p. 576) résume la composition du terrain ba¬ thonien dans la région que nous venons d’étudier. Nous aurions voulu ajouter à ce tableau la comparaison avec les divisions du Bathonien de la Moselle, telles qu’elles ont été établies par MM. Terquem et Jourdy. Malheureusement il se présente ici des difficultés qui ne pourraient être résolues que par une étude directe sur le terrain, étude qu’il ne nous a pas été possible de faire. Nous croyons toutefois devoir mentionner l’opinion de M. Levallois, telle quelle est exprimée dans les notes qu’il nous a communiquées. On sait que MM. Terquem et Jourdy ont distingué de bas en haut trois zones caractérisées par X Ammonites subfurcatus, Y A. Parkinsoni et VA. quercinus, et à la partie supérieure une 4° zone très-peu fossi¬ lifère. Pour M. Levallois, les zones I et 2 embrassent la succession complète des couches qui constituent le terrain bathonien, les marnes noires à Ostrea Knorri de Friauville, qui terminent la 2e zone, étant le prolongement des couches à O. Knorri des environs de Toul (couche 9; Callovien de M. Levallois); dès lors, dit M. Levallois, « les 3e et 4e zones ne sont qu’une superfétation ; ce n’est que la » 2e zone, mais prise à quelques lieues plus à l’ouest. Les calcaires » oolithiques miliaires, dits calcaires d’Étain, et les calcaires terreux » bruns de Rouvres (4e zone), ne sont autres que mon Cornbrash (]) Bull. Soc. Linn. Norm., t. IV, pl. IV, fig. 19 et 19 a; 1859. (2) Notes sur le terrain callovien, Bull. Soc. Linn. Normandie, t. IV ; 1859. 576 DOUVILLE BATHON1EN DE TOUL 20 mai 1 S78. CORDELLA. — MENES DU LAURIUM. 577 » (couche à Anabacia orbulites), lequel est compris dans la division » de la 2e zone de MM. Terquem et Jourdy intitulée Marnes et cal- » caires marneux de Jarnisy. » M. Cordella donne lecture de la note suivante : Aote su v les HlStnes du et sur les nouveaux gîtes de minerai de zinc (Soiltlisoulte), par M. A. Cordella. Les mines du Laurium, grâce à la refonte des scories plombifères et à une nouvelle et active exploitation, commencent à reprendre leur ancienne réputation. Leur exploitation remonte à une époque très-reculée; elle était en pleine activité du temps de Péricîès, et avant l’invasion de Xercès la valeur de leur production annuelle dépassait 4 000 000 de francs. La guerre du Péloponnèse leur porta un coup fatal, et ce ne fut que longtemps après, que, sur les sages conseils deXénophon, les travaux furent repris, mais avec moins d’activité et de succès. La situation se maintint la même sous Philippe de Macédoine et sous la domination romaine, jusqu’aux dernières années du icr siècle de l’ère chrétienne. A partir de cette époque, aucun auteur, sauf Pausanias, n’en fait la moindre mention. Les travaux exécutés par les Anciens sont immenses, et lorsque l’on considère l’énorme quantité des ecvolades (déblais des mines) et des scories plombifères, on peut se faire une idée de la richesse des gîtes exploités, du temps et du nombre d’ouvriers qu’il a fallu pour atteindre un pareil résultat. En me basant sur la quantité des scories, qui s’élève à 2 000 000 de tonnes, d’une teneur moyenne de 10. 5 0/0 de plomb, et sur celle des ecvolades, qui atteint environ 100 000 000 de tonnes, d’une teneur de 4 à 12 0/0 de plomb et de 1 000 à 7 000 grammes d’argent par tonne de plomb, j’ai réussi à établir les chiffres suivants : Le travail continu a duré 300 ans ; le travail des mines, du lavage et de la fonderie a nécessité environ 15 000 ouvriers ; il a été extrait et traité 4 400 000 tonnes de minerai, qui ont produit environ 2 000 000 de tonnes de plomb d’œuvre, d’une valeur totale de 4 000 000 000 de francs. Le terrain qui contient le minerai est constitué principalement par des schistes et des calcaires cristallins métamorphiques, alternant en¬ tre eux en stratification concordante et reposant sur le granité. Celui- 37 578 COR DELL A. MINES DU LAÜRIÜM. 20 mai ci forme le sommet d’une montagne située presque au milieu du terrain métallifère, et ayant 250 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. il est à grain fin et composé a’andésine, d’oligoclase, de biotite et de quartz, selon les récents travaux de M. le professeur Szabo. Dans la localité de Plakâ (1) le granité est recouvert par une roche métamorphique très-intéressante, que j’appelle plakite. Le plakite peut être considéré comme une roche subordonnée au micaschiste ; il est formé d’oligoelase, de mica, de quartz et quelquefois de chlorite. il passe insensiblement à un leptynite, à son contact avec le granité, et à un plakite très-micacé, à son contact avec le micaschiste. Le micaschiste est très-talqueux ; il passe souvent au chloritoschiste et est veiné de calcaire et de quartz ; il occupe une grande superficie dans le Laurium et alterne avec le calcaire cristallin. Celui-ci constitue des bancs très-puissants, très-souvent transformée par des sources ferrugineuses en carbonate double de chaux et de fer. Parfois il est imprégné de sulfures de plomb, de zinc ou de cuivre, ou d’arséniate de nickel. On trouve aussi souvent une roche verdâtre, semblable à la serpen¬ tine, mais stratifiée et en couches généralement concordantes avec les autres assises sédimentaires. M. Szabo la considère comme une trans¬ formation de diorite en glaucophane-trapp. On rencontre souvent des blocs de ce trapp dans le calcaire ferrifère. Le territoire métallifère du Laurium est traversé par de puissants filons de granité à andésine ou de roches feldspathiques, qui se diri¬ gent de l’est à l’ouest, avec une inclinaison de 45° vers le nord. Les minerais de plomb argentifère et de zinc se présentent indis¬ tinctement dans ces diverses roches, tantôt en filons réguliers traver¬ sant les schistes, tantôt en masses irrégulières au milieu des calcaires, mais surtout en amas et couches d’une grande étendue au contact des schistes. C’est ce que montrent les anciens puits que l’on a déblayés. Dans la seule circonscription de Camarésa on a jusqu’à ce jour constaté pour la couche inférieure de contact une superficie continue de 3 à 4 kilomètres carrés. La puissance des gîtes métallifères de contact varie de i à 7 mè¬ tres ; ils forment plusieurs niveaux. Quatre de ces niveaux avaient été reconnus et exploités par les Anciens. Les travaux modernes de recher¬ ches ont démontré l’existence de plusieurs autres gîtes intacts et situés à des ni\eaux inférieurs. Les minerais de plomb argentifère sont à l’état de sulfure mélangé CIJl V. Le Laurium, p. 45. 1878. CORDELEA. MINES DU LAUR1UM. 579 de blende, ou de carbonate associé à du carbonate de zinc (smithso- nite), à des sous-sulfates de plomb et de fer, à de la malachite, à de l’azurite, etc. La masse qui remplit les gîtes se compose d’ocre, de car¬ bonate de fer, de carbonate de chaux souvent zincifère, de spath fluor, de pyrites de cuivre et de fer, d’antimoine, d’arsenic, de quartz et de fragments de schistes et de calcaire. La teneur des minerais varie de 8 à 35 0/0 de plomb, et de I 000 à il 000 grammes d’argent par tonne de plomb. Les Anciens n’exploi¬ taient pas les minerais calaminaires ; ils considéraient cette pierre lourde, plus ou moins compacte, comme une matière nuisible pour le lavage et la fusion de leurs minerais, et cherchaient autant que pos¬ sible à la séparer. Ils ont souvent creusé dans la roche calaminaire des puits et des galeries pour aérer et mettre en communication leurs chantiers d’exploitation, ou pour y rechercher le minerai de plomb très- argentifère qu’elle renferme. Ces minerais de zinc sont tantôt in¬ tercalés dans les bancs calcaires sous la forme d’amas irréguliers et de filons, tantôt mélangés avec les minerais de plomb. C’est dans le puits Hilarion, à Berséco, qu’on découvrit en 1870 les premiers gîtes calaminaires, à 32 mètres au-dessous des anciennes exploitations. Ils forment des lentilles qui ont jusqu’à 6 mètres d’épais¬ seur. Lorsqu’en 1868 je creusais le puits de recherches de Berséco, j’avais trouvé dans une géode, à peu de distance du toit du gîte, des cristaux d’oxyde de zinc, que j’avais considérés comme un minéral nouveau (1). Ce minéral, qui a été comme le précurseur du gîte calaminaire, se retrouve aujourd’hui en petites quantités dans presque toutes les exploitations de minerais de zinc du Laurium. Il est de couleur ver¬ dâtre, d’un éclat adamantin vitreux, et cristallisé dans le système rhombique. C’est une variété cuprifère de l’arséniate de zinc hydraté nommé Adamine et décrit en 1866 par MM. Friedel et Des Cloizeaux, qui l’avaient découvert dans les minerais d’argent de Chanarcillo. Ce même minéral a été retrouvé en 1868 (c’est-à-dire à la même époque que dans le Laurium), en petits cristaux généralement colorés en rouge par l’arséniate de cobalt, dans une mine de cuivre carbonaté près de Toulon. Aussitôt la découverte du zinc dans le puits Hilarion, l’existence du minerai de zinc exploitable fut reconnue dans tout le Laurium, soit à la surface, soit aux murs des gîtes plombifères. Ainsi on a trouvé dans le mur de la couche inférieure de plomb de Camarésa, sur une grande (1) Y. Le Laurium , p. 50. CORDELLA. — MINES DU LAURUM. 580 20 mai surface, de très-riches dépôts de Smithsonite, qui assurent pour plu¬ sieurs années une exploitation régulière et rémunératrice. Parfois cependant le minerai de zinc est englobé dans la masse pïombifère; il est alors très-ferrifère et contient aussi une petite quan¬ tité de plomb, d’arsenic et de cuivre. La teneur des minerais de zinc varie de 38 à 52 0/0; ils offrent une si grande variété de couleurs et de textures qu’il est souvent difficile de les reconnaître sans un essai préalable. L’expérience que j’ai acquise dans les mines du Laurium me fait croire que la richesse minérale de cette contrée a été formée à trois époques différentes. Tout d’abord , des sources minérales ont déposé au contact des roches métamorphiques et dans leurs crevasses, les sulfures de plomb, de zinc, de cuivre, de fer, d’antimoine, d’arsenic. Plus tard, des eaux ferrifères ont altéré et transformé le calcaire saccharoïde en carbonate double de fer et de chaux. Enfin, des eaux zincifères ont déposé des gîtes indépendants ou remplacé le mur des gîtes plombifères par de la calamine native. Les émanations gazeuses et les sources ferrifères et zincifères ont ultérieurement altéré en grande partie les sulfures et produit des car¬ bonates, des sulfates, des sous-sulfates, des arséniafces, etc. Quelques-uns des sulfures, comme, par exemple, celui de cuivre, ont été transformés en oxydules ou réduits à l’état métallique. J’ai trouvé à Berséco, dans un amas superficiel, de l’oxyde de cuivre mêlé à du cuivre métallique. Sur d’autres points on a rencontré des échan¬ tillons constatant l’épigénie de la Smithsonite et la désoxydation des sulfures. On a trouvé un gros noyau de galène très-argentifère, en¬ veloppé d’ocre, d’oxydule de cuivre et de cuivre métallique, et enfoui dans une masse calaminaire qui formait un griffon entre des parois d’un calcaire très-cristallin. Enfin, les grands cristaux scalénoédriques de carbonate de chaux qui abondent dans les gîtes métallifères du Laurium sont parfois transformés, soit en Smithsonite, soit en carbonate de fer. Toutefois on pourrait citer dans le Laurium maints faits qui feraient supposer la formation directe de la Smithsonite par la dé¬ composition de la blende. Ainsi, dans le puits Jean-Baptiste, à Cama- résa, on trouve souvent dans la Smithsonite des noyaux de blende, au voisinage desquels se présentent de grands et beaux cristaux de sulfate de chaux. Mais il est plus que probable que ces noyaux de blende ont été précipités dans la Smithsonite par de l’acide sulfliy- drique accidentellement contenu dans les sources qui déposaient le carbonate de zinc. 1878. L0USTAU ET BELH0MME. SONDAGE DE MONSOULT. 581 il est probable que ce sont les sources terri fè res qui ont aussi dé¬ posé le nickel. C’est en 1839 que j’ai constaté l’existence de ce méta dans le Lauriurn, à l’état d’arséniate. Ce minéral se trouve dans le calcaire ferrifère ; il est de couleur vert émeraude, feuilleté et radié, et ressemble au diaspore (1). Plus tard on a constaté des matières nickélifères dans des speiss de fours à manche fournis par la fusion d’anciennes scories plombifères et d’ecvolades. Dans la mine André, les minerais de plomb du gîte superficiel contiennent de 0,5 à 2 0/0 de nickel. M. G. Dollfus donne lecture de la note suivante: Note sur un saadage exécuté à Moaisoult (Seine-et-Oise) , par MM. Loustau et BeHiomme. Nous avons l’honneur de présenter à la Société géologique le détail des couches traversées par un puits et un forage à la station de Mon- soult-Maffliers, à 24 kilomètres de Paris, sur la nouvelle ligne d’Épinay à Beaumont-sur-Qise et Beauvais. Ce travail avait pour but une recherche d’eau pour l’alimentation des locomotives en ce point, le plus élevé de la voie. Entrepris à l’altitude de 113m30 au-dessus du niveau de la mer, par un puits de 2m25 de diamètre sur une profondeur de 29m, il a été poursuivi en forage par les soins de M. Drappier aîné, de Taverny, jusqu’à 105m70 de profondeur, c’est-à-dire jusqu’à !7m9Q au-dessous du niveau de l’Oise à Beaumont, qui est de 25m50 en moyenne, et jusqu’à 7m60 de hauteur absolue au-dessus du niveau de la mer. Si la nappe ascendante atteinte, qui se maintient à 37m en contrebas de l’ouverture, n’est pas jugée ultérieurement suffisante, le travail sera continué plus avant. Le forage, qui est tubé, a Om22 de diamètre. M. G. Dollfus, auquel nous avons communiqué nos renseignements, a bien voulu joindre quelques détails stratigraphiques et paléontolo- giques à la nomenclature assez aride des couches telle quelle a été étabbie d’après le journal des travaux. Lauriurn, p. 52". 582 LOÜSTAU ET BELHOMME. SONDAGE DE MONSOULT. 20 mai Terrain quaternaire. Calcaire lacustre moyen . Sables et grès moyens. Calcaire grossier. Coupe géologique du puits de Monsoult. Altitude supérieure, H3m30. c l. Terre argileuse ou marne rouge. . . . Épaisseur. 5m25 Profondeur, 5m25 Tl Marne jaune . . . . 1.70 6.95 70 Calcaire . l .88 8.83 69 Marne . 2.15 10.98 68 Calcaire . 0.24 11.22 67 Sable . 0.35 11.57 66 Grès . 0.70 12.27 65 Sable . 6.65 18.92 64 Grès . 0.55 19.47 63 Sable . 6.93 26.40 62 Grès . 0.45 26.85 61 Sable . 1.55 28.40 60 Sable . 1.13 29.53 59 Calcaire . 1.00 30.53 58 Marne . 0.27 30.80 57 Calcaire . 0.20 31.00 56 Marne . 0.70 31.70 55 Calcaire — - 0.25 31.95 54 Marne . 0.15 32.10 53 Calcaire . 0.30 32.40 52 Marne . 0.09 32.49 51 Calcaire . 0.29 32.78 50 Marne . 0.21 32.99 49 Calcaire . 0.31 33.30 48 Calcaire . 0.10 33.40 47 Marne . 1.40 34.80 46 Calcaire . 0.25 35.05 45 Calcaire . 0.24 35.29 44 Marne . 0.10 35.39 43 Calcaire . 0.41 35.80 42 Marne . 0.25 36.05 41 Marne . 1.05 37.10 40 Calcaire . 0.25 37.35 39 Calcaire ....... 0.30 37.65 38 Marne . 0.15 37.80 37 Calcaire . 0.23 38.03 36 Marne . 0.10 38.13 35 Calcaire . 0.87 39.00 34 Calcaire . 0.80 39.80 33 Marne . 0.25 40.05 32 Roche . 0.75 40.86 31 Roche . 1.10 41.90 30 Roche . 0.90 42.80 29 Roche . 1.40 44.20 28 Roche . 0.45 44.65 27 Argile grise. . . . 1.20 45.85r 26 Roche . 0.50 46. 35. 1878. DOLLFUS. — SONDAGE. DE MONSOULT. 58d 25 Sable . 8.00 54.35 24 Roche . 0.50 54.85 23 Sable micacé . 0.50 55.35 22 Grès vert . 0.45 55.80 21 Grès vert . 0.55 56.35 20 Sable . 0.20 56.55 19 Grès . 0.60 57.15 18 Grès . 0.50 57.65 17 Argile à lignite. . . 1.00 58.65 16 Sable à lignite . . . 3. 15 61.80 15 Sable vert foncé. . 12.60 74.40 14 Sable vert chlorité 12.60 87.00 13 Sable gris chlorité. fluide . 4.00 91.00 12 Sable gris chlori¬ té, compacte, alter¬ nant avec des argi¬ les plastiques, va- riant de couleur et d’épaisseur, et se confondant avec ces argiles . 14.00 105.00 11 Grès chlorité très- dur . 0.70 105.70 Altitude inférieure, 7m60. A la suite de cette lecture M. G. Dollfus présente les observations suivantes : Observations sur le sosicScîge de IM©sisoiïîlt9 par 31. G. Dolifus* PI. VIII. 31M. Loustau et Belhomme, Ingénieurs au Chemin de fer du Nord, ont bien voulu me communiquer la coupe du sondage de 31onsoült qu’on vient de voir, en me demandant d’y joindre quelques détails et commentaires pouvant en augmenter l’intérêt. Qu’il me soit permis tout d’abord de remercier ces 31essieurs de l’extrême bonté avec laquelle ils m’ont fourni tous les moyens d’enquête, par la permission de visiter les travaux et de parcourir la voie ferrée, et par la commu¬ nication des profils et des échantillons conservés. La butte de 3Ionsoult est située au nord-ouest de celle de 31ontmo- rencv ; elle fait partie du même massif; le point du sondage est voisin du point culminant de la voie. Celle-ci, partant d’Épinay, gagne la D0LLFUS. SONDAGE DE MONSOULT. 20 ma 584 plaine d’Ézanville, Moiselles, Attainville, etc., en s’élevant de plus en plus, pour venir descendre avec rapidité dans la vallée de l’Oise par le vallon de Presles, à peu près de la hauteur dont elle s’est élevée. Cette descente de Montsoult-Mafïïiers à Presles et Beaumont-sur-Oise est classique en géologie, l’ancienne grand’route, qui descend aussi rapidement, ayant fourni aux premiers observateurs une coupe typi¬ que. 11 est intéressant de revoir aujourd’hui cette coupe avec les deux éléments nouveaux du puits de Monsoult et des travaux du chemin de fer, qui, s’abaissant à flanc de coteau, sur le même parcours, en¬ tame dans des tranchées presque continues les couches tertiaires sous-jacentes. Dans leur premier ouvrage (1), Cuvier et Brongniart ont donné la coupe suivante de la descente de Maffliers, et cette coupe est repro¬ duite sans changement dans la Description géologique des environs de Paris, dernière publication des mêmes auteurs (2). 1° Calcaire d’eau douce en fragments. 2° Lit mince de marne d’eau douce feuilletée, appliqué tantôt sur un lit mince de calcaire friable, rougeâtre, renfermant un assez grand nombre de coquilles ma¬ rines mal conservées, tantôt sur le grès même ou sur le sable. 3° Grès dur en assises assez épaisses, ne renfermant pas de coquilles. 4° Calcaire marin, dont les assises supérieures sont dures, siliceuses, et renfer¬ ment des coquilles marines et notamment des Cérites. Seconde descente avant Presles. 5° Calcaire marin homogène, mais tendre, en assises épaisses. 6° Sable calcaire jaunâtre, mêlé de fer chloriteux et renfermant des rognons très-durs, souvent très-gros, formant des bancs interrompus, mais horizontaux, et composés d’un calcaire sableux à grains verts, agglutinés par un ciment spa- thique, et ressemblant à un porphyre à petits grains. — Ce sable calcaire, qui est la partie inférieure de la formation du calcaire grossier, est ici d’une épaisseur immense; il forme tous les coteaux des environs de Beaumont. La forêt de Carnelle est placée sur ce sable; on remarque partout des rognons durs, souvent en partie composés de grains très-gros de sable quartzeux, en sorte qu’ils passent aux poudingues à petits grains. 7° Enfin la craie, dont le voisinage était annoncé par ces diverses roches, paraît dans un espace très-circonscrit à l’est de Beaumont. Le calcaire n° 1 est connu aujourd’hui sous le nom de Calcaire de Saint-Ouen. Le lit n° 2 et le lit inconstant qui l’accompagne occupent la place des couches de Mortefontaine. Le grès dur n° 3 a pris le nom de Sables parisiens moyens, et au-dessous (n° 4) sont les Caillasses, ces couches si variées du Calcaire grossier supérieur. Le calcaire marin n° 5 est le Calcaire grossier moyen normal. Tout est régulier jusqu’ici - fl) Essai sur la Géographie minéralogique des environs de Paris, p.84; 1811. (2) Op. cit., p. 234; 1835. 1878. DOLLFÜS. — SONDAGE DF. MONSOULT. 585 mais on remarquera la confusion des couches désignées sous le n° 6, confusion qui ne doit point nous étonner, car on sait qu’à ce moment les caractères des Sables inférieurs et leur individualité n’étaient point reconnus; mais plus tard, M. Graves, qui connaissait cependant les Sables inférieurs dans leurs détails, a décrit encore avec incertitude les dépôts sableux analogues visibles dans le département de l’Oise et situés à une très-petite distance au nord (1). Quelque temps après, d’Archiac ayant, dans son Histoire des Progrès de la Géologie, repro¬ ché à M. Raulin d’avoir réuni les sables nummulitiques au calcaire grossier, dans sa Carte géognostique d.u plateau tertiaire parisien, celui-ci se défendit en citant la coupe de la descente de Presles, dans laquelle le calcaire grossier « se lie aux sables glauconifères, et par un passage de composition, et par sa stratification (2) ». C’est qu’en effet, par suite d’une altération dolomitique des couches inférieures et moyennes du Calcaire grossier, dont j’ai entretenu la Société géologique à propos de la coupe du chemin de fer de Méry- sur-Oise, la distinction du Calcaire grossier inférieur et des Sables de Cuise est parfois fort délicate dans cette région, et il n’est pas éton¬ nant que M. Drappier s’y soit trompé également dans le sondage de Monsoult. Le Calcaire grossier, dans sa partie inférieure et moyenne, est ici si dolomitique, si altéré, si sableux, qu’il est méconnaissable et qu’il a pu, dans la moitié inférieure de son épaisseur, être indi¬ qué sous la rubrique erronée de sables inférieurs. La coupe du chemin de fer ne permet pas de douter de ce fait; elle ramène le Calcaire grossier et les Sables inférieurs à leur épaisseur normale et permet de préciser la limite des altérations. Pour faciliter la comparaison des deux sources de renseignements, j’étudierai suc¬ cessivement chaque terrain dans ses détails sur la voie et dans le sondage. Je commencerai la coupe à la partie inférieure, c’est-à-dire à la plus basse pour le sondage, à la plus éloignée de Paris pour la voie. J’ai pris pour type de numérotage les couches du puits, en réservant une dizaine de numéros à la base pour le cas où le sondage serait pro¬ longé inférieurement. Des lettres indiqueront les subdivisions que j’ai cru devoir établir. Craie blanche. La voie ferrée ouvre dans la berge de l’Oise, juste avant le pont de (1) Essai de topographie géognostique du dép. de l’Oise , p. 284. 205, 360 (glau¬ conie supérieure). (2) Bull. Soc. géol., 2e sér , t. VIII, p. 461; 1851. 586 DOLLFUS. — SONDAGE DE MONSOULT. 20 mai Beaumont une tranchée qui, approfondie par une fouille, m’a permis de relever ia coupe suivante : l. Limon et terre végétale . 0m40 e. Craie brisée, démantelée surplace, en fragments anguleux, jaunis . 2.00 1. Craie blanche, avec lits stratifiés de silex noirs tabulaires ou cornus, plongeant faiblement au sud-est, visible sur . 5.00 Cette couche renferme : Belemnitella mucronata, Schloth. sp., Ostrea vesicularis, Lam., — lateralis, Nilsson, Magas pumilus, Sow., Rhynchonella octoplicata, Sow. sp., Pentetagonaster (Goniaster, Àstrogo- niumj latus ?, Forbes in DixOn. Lignites du Soissonnais. Entre le point précédent et la station de Nointel, la voie ferrée, au niveau du sol, monte insensiblement sans qu’aucun fait géologique soit visible. Après Nointel, la montée devient plus rapide et la petite tranchée des Fortes-Terres, aujourd’hui empierrée, a montré, au-des¬ sous d’un limon épais, des blocs calcareux et siliceux à Cerithium funa- tum, Cyrena cuneiformis, Ostrea Bellovacina , dispersés sur une argile plastique grise, panachée de rouge, avec grands cristaux de gypse. Le contact immédiat avec la Craie n’est point visible ; j’estime à 3 ou 4 mètres l’importance de la lacune dans la série des couches observées. Dans la tranchée dite de Nointel, on voit à la base une argile noire, iigniteuse, puis un banc pétri d ’ Ostrea Bellovacina , enfin une argile grise avec des débris très-broyés de Cyrena cuneiformis. Un limon épais recouvre le tout et occupe bientôt seul toute la hauteur de la tranchée. J’ai tout lieu de croire que ce sont ces couches qui ont été atteintes les dernières dans le sondage de Monsoult; car un échantillon du n° 11 qui m’a été remis était composé d’un grès dur, glauconieux, avec Ostrea Bellovacina, et une argile noire Iigniteuse, prise à la base de la couche 12, m’a donné après lévigation : Cyrena cuneiformis , Fer., j Cytheridea lignitarum, G. Dollf. (1), Cerithium /tmafrum, Mant. , [ — Ruperti, G. Dollf. (2). C’est la faune bien caractérisée des Lignites du Soissonnais. (1) Ann. Soc. géol. Nord, t. IV, p. 22; 1876. — C. Mülleri, Münst. sp. in R. Jones f pars ), Tert. Entom. Engl., pl. vu, fig. 11; 1856. (2) Ann. Soc. géol. Nord, t. V, p. 28 ; 1877. — C. Mülleri, Münst. sp. in R. Jones (pars), op. cit., pl. vi, fig. 10. 1878. 1)0 L LFI S. SONDAGE DE MON SOU LT. 587 Dans la tranchée de la station de Presles, avant Presles, sous un éboulis considérable de calcaire grossier surmonté d’un limon épais (4ni00), on voit en place des sables gris et jaunâtres, interstratifiés avec des argiles noires et grises, sans fossiles. A la station même, le sable est jaunâtre et visible sur im5ü sous la même épaisseur de limon. Ces diverses couches concordent absolument avec celles signalées dans le sondage sous le n° 12. A Naufles et ailleurs les Lignites pré¬ sentent au sommet les mêmes alternances et les mêmes caractères. Après avoir traversé le rû de Presles, on entre dans la tranchée du Moulin Joly. En contrebas de la voie, une excavation sur le bord delà route montre encore des sables demi-lins, gris, devenant jaunes par altération et alternant avec des argiles grises. Je crois qu’il s’agit encore ici des sables supérieurs des Lignites, mais en l’absence de lit de galets visible et d’aucun renseignement analogue fourni par le sondage, je ne saurais être pleinement affirmatif. La tranchée au-dessus de la voie ferrée est sans conteste tout entière dans les Sables de Cuise. Sables de Cuise. La très-grande épaisseur et la mobilité des sables glauconifères ont obligé d’empierrer la tranchée du Moulin Joly ; on n’y voit plus aujourd’hui que bien peu de chose; cependant, dans un chemin mon¬ tant, latéral à la voie, avant le contact du Calcaire grossier, qui est bien visible, on aperçoit les sables avec leurs caractères habituels, c’est-à-dire fins, couleur fauve, un peu micacés. Un peu plus haut, à une vingtaine de mètres hors du plan de la voie, une carrière est ouverte dans le Calcaire grossier inférieur ; j’y reviendrai plus loin. Je n’ai vu dans toute cette masse sableuse (15m environ) aucun fos¬ sile; dans le sondage les couches 14 et 15 n’ont également fourni au¬ cun débris authentique; j’ai cependant recueilli dans les décombres une Nummulites planulata. Comme dans toute la région géographique environnante, les Sables de Cuise se terminent au sommet par des couches argileuses. Ainsi, au Moulin Joly j’ai relevé les détails suivants : Calcaire grossier. 19. Calcaire sableux et gîauconieux en plaquettes. 18. Sable gîauconieux grossier, à petits cailloux de quartz vert ; débris coquilliers : Eupsammia trochiformis , Nummulites scabrci . 0m30 Ravinement. 588 DOLLFÜS. — SONDAGE DE MON SOL LT. 20 mai d. Sable ferrugineux ou noir, gravier sans fossiles/ passant à un sable fin, gris ou ferrugineux . 0.40 c. Bande d’argile grise, ondulée, très-foncée à l’état humide. 0.20 b. Sable gris ou jaune, fin, avec lits fins d’argile grise _ *. . . 0.25 a. Argile grise et noire, avec panachures blanches, points li- gniteux, empreintes végétales . 0.25 16. Sable jaune ou gris, fin. avec quelques lits argileux . 1.00 La qualification de « sables à lignite » et de « lignites », attribuée à cet ensemble (16 et 17) dans le sondage, est exagérée; la quantité de matière végétale est très-restreinte : il s’agit d’argiles plus ou moins noires, foncées, surtout à l'état humide, et grises à l’état sec dans leur généralité. Quant à la coloration indiquée comme « verte » pour les sables 14 et 15, elle est exacte : au voisinage de l’atmosphère, sous l’influence des infiltrations pluviales ou souterraines, je n’ai observé que la coloration grise ou fauve. Dans les tranchées du Val Pendant et du Bois du Bosquet, dans celle de la nouvelle grand’route au kil. 29.7 (depuis Paris), route qui date de 1845, mais qui n’est pas rectifiée sur la dernière carte de TÉtat-Major, partout les Sables de Guise sont visibles, et souvent sur une grande épaisseur, avec leur cou¬ leur fauve ou grise. J’insiste à dessein sur ces variations de colora¬ tion, car elles ont été longtemps un obstacle aux assimilations des assises, et elles sont encore pour les commençants une source d’in¬ certitude et d’erreur. Sables de Cuise, 17 partie i supérieure, i Calcaire grossier inférieur et moyen. La carrière de Calcaire grossier située au sommet de la butte du Moulin Joîv, au contact des Sables de Cuise, m’a fourni la coupe sui¬ vante : Terre végétale . 0m10 Blocaux démantelés . 0.40 \ b. Calcaire glauconieux en tablettes friables, avec Échinides . 0.50 ( a. Le même normal, avec Lunulites urccolata . 0.20 C b. Délit friable à Nummulites scabra . 0.10 1 a. Calcaire dur, avec quelques Nummulites . 0.20 27) \ b. Calcaire glauconieux, quartzeux, solide, avec N. scabra . 0.30 1 a. Délit friable, très-glauconieux . 0.10 21. Calcaire dur, glauconieux, quartzeux, avec fossiles variés de nuance plus pâle ( Chama , etc.) . 0.50 19-20. Sable glauconieux sans fossiles . 1.00 ( b. Calcaire gréseux dur . 0.30 { a. Sable glauconieux, mal visible . Cette dernière couche est à très-peu de distance des Sables infé- 1878. IOLLFUS. SONDAGE DE MONSOULT. 589 Dans la tranchée suivante, dite du Yal Pendant, entre les poteaux kilométriques 30,0 et 30,3, la coupe, escarpée et très-élevée, est très- difficile à établir. A la base on voit un empierrement de 6 mètres environ, recouvrant les sables fauves jusqu’au contact d’un premier banc solide de calcaire grossier glauconieux, à grains de quartz, de 0m60 d’épaisseur, qui a été conservé dans la maçonnerie (n° 18). Plus haut on observe un sable dolomitique jaunâtre, sur 4mQ0, couronné par un banc de dolomie solide, brunâtre; enfin, des sables dolomiti- ques, mêlés au limon. Dans un chemin creux parallèle à la voie, montant au-dessus de la tranchée, j’ai pu étudier la série suivante, toute altérée, dont l’assimi¬ lation aux couches normales est difficile : ia. Dolomie sableuse jaune . b. Dolomie dure; vestiges de fossiles (Turritelles) . c. Dolomie sableuse jaune, à rognons alignés . . d. Dolomie brune, dure . 0.40 à e. Dolomie sableuse jaune . . . a. Calcaire glauconieux, grossier, sub-normal. fossilifère . b. Calcaire glauconieux, quartzeux, semi-dolomitique, irrégulièrement endurci . . c. Dolomie sableuse . 19-24 1B20 1.20 1.40 0.50 0.40 0.20 2.10 2.00 Cette dernière couche surmontait le banc solide glauconieux, de 0m60, à cailloux de quartz vert, base du Calcaire grossier, dont j’ai parlé dans la tranchée (n° 18). Au kil. 30,1, après un petit pont métallique supérieur, un grand éboulement de calcaire grossier surmonte une dolomie jaune à ro¬ gnons au maximum d’altération. La tranchée du Bois du Bosquet montre la série du Calcaire gros¬ sier inférieur moins altérée, quoique encore très-dolomitique. Au-dessus du contact très-ondulé, et chargé de détritus grossiers, des Sables de Cuise, qui est au niveau de la voie au kil. 29,73, la paroi donne la succession suivante, de haut en bas : Calcaire en plaquettes et dolomie sableuse; limon. 25. Calcaire sableux, glauconieux, fossilifère . lm00 ^ , Calcaire glauconieux blanchâtre, à Échinides.. . . 0.35 \ Calcaire dur, dolomitique . 0.35 23. Calcaire glauconieux, sub-normal, à Lunulites . 0.65 22. Calcaire tendre, à Nummulitcs scabra . 0.55 21. Calcaire grenu, à Lenita patcllaris, etc . 0.60 19 20 i ^a^ca*re dur, très-vert, sub-normal . 0.40 ( Calcaire très-dur, bien dolomitique . '. 0.50 Zone très-verte. 590 -DOLLFUS. SONDAGE DE MON SOI’ LT. mai f Calcaire normal, glauconieux, pâle, fossilifère . 0.40 18 ) Calcaire dur ou tendre . 0.30 à 0.50 ( Calcaire tabulaire ou sableux; cailloux, fossiles roulés friables, etc . 0.30 A la sortie de- la même tranchée vers Monsoult. au-delà d’une fente, ou puits naturel, remplie d’argile rouge et de cailloux de silex du Diluvium, envoyait: ( Dolomie sableuse à rognons . 5œ00 ( Dolomie jaune sableuse . 1.20 24. Calcaire dur dolomitique . . . 0.60 23. Calcaire dur brunâtre . ; _ 0.50 22. Calcaire sub-normal. à Lunulites . . . . 0.60 Un peu plus loin l’altération atteint la couche à Lunulites et la masse tout entière n’est qu’un sable jaune dolomitique, pulvérulent. La voie s’engage ensuite dans la tranchée du Bois des Communes, où les mêmes accidents sableux ont nécessité l’empierrement des talus; quelques bancs restés normaux et solides ont été seuls, de place en place, utilisés dans la muraille; ainsi au kil. 29,1, à 1 mètre au- dessus du rail , on voit un banc de calcaire grossier dolomitique (n° 29), pétri de Turritélla imbricataria , qui rappelle à s’v méprendre celui de Mériel, puis un calcaire sub-normal à Fabularia discolites et Anomies (n° 26) . Enfin, au kil. 28,8, à 4 ou 5 mètres au-dessus des Turritelles, règne un banc continu de calcaire siliceux, dur, sec, ondulé, stratifié, épais de 0m60, sans fossiles, qui, je suppose, forme la base du Calcaire gros¬ sier supérieur (n° 33). Ce qu’il est le plus facile d’observer est la pente rapide des bancs du Calcaire grossier en contre-sens du relèvement de la voie ; le plon¬ geaient vers le sud-est n’est nulle part plus évident. On remarquera, en passant, que la distinction du Calcaire grossier en inférieur et moyen n’est pas visible ; elle se perd dans la masse dolomitique n° 25, dans laquelle les couches à Ceritliium giganteum et les couches inférieures et moyennes du Calcaire grossier moyen sont confondues. Le même phénomène est visible au même niveau dans le sondage de Monsoult, auquel nous allons revenir. Les couches de la base du Calcaire grossier, nos 18 et 19, sont indiquées dans le journal du sondage comme « grès » ; c’est qu’en effet la nature gréseuse du Calcaire grossier inférieur paraît être un caractère assez constant. La même qualification réparait pour les couches 21 et 22, dont la division en assises de Gm50 à 0m60 est assez habituelle. Enfin, le « sable micacé » 23 n’est qu’un banc localement 1878. DOLLFUS. — SONDAGE DE MONSOULT. 591 moins dur, peut-être dolomitique, du Calcaire grossier glauconieux inférieur; la roche 24 est un banc solide du même ordre. Sous le ri0 25 on a trouvé à Monsoult 8 mètres d’un « sable » qui est une dolomie sableuse, et qui occupe la place du banc à Cerithium giganteum, sommet du Calcaire grossier inférieur, et une bonne moitié du Calcaire grossier moyen. La coupe du chemin latéral à la voie dans la tranchée du Yal Pendant fait comprendre ce détail; mais, tandis que dans le sondage l’altération s’est arrêtée aux couches 26-28, elle a atteint dans la tranchée du Bois des Communes les nos 29 à 32. La couche 26 du forage était vraisemblablement une dolomie dure, et la couche 27, désignée'comme « argile grise », un sable dolomitique grisâtre. Les bancs normaux de calcaire grossier à pierres de taille, qui sont désignés plus haut sous le nom de roche, concordent assez bien dans leurs principaux délits avec ceux que j’ai eu l’occasion d’indiquer, avec M. Vasseur, comme constants dans la coupe de Méry, au sommet du Calcaire grossier moyen. Calcaire grossier supérieur. Dans la fin de la tranchée du Bois des Communes, vers le passage à niveau de la grand’route nationale n° 1 rectifiée, le Calcaire gros¬ sier supérieur, qui se développe au-dessus du banc siliceux en un cor¬ don dont j'ai déjà parlé, est si haut et forme une paroi si droite qu’il n’est point abordable. Dans les tranchées du Moulin Béhu les Caillasses ont été ravinées, démantelées et mêlées aux débris des Sables de Beauchamp. Ce n’est qu’au kil. 28,3 qu’on peut observer, un peu au-dessus de la voie, un calcaire fin, siliceux, en plaquettes, renfermant des empreintes nom¬ breuses de Corbula, Lucina, Nucula, Sportella dubia, etc., et formant un horizon bien reconnaissable. Au-dessus, sur lm50 environ, sont des marnes blanches, dures, mais fragiles, sans fossiles, qui forment un niveau très-constant à la partie supérieure des Caillasses moyennes (n° 47). C’est la dernière tranchée où apparaisse le Calcaire grossier. Le sondage de Monsoult offre au contraire une série détaillée des Caillasses, dont j’ai pu contrôler l’exactitude et préciser les détails. Descendu dans le puits en voie d’agrandissement, j’ai relevé, avec l’aide si obligeante de M. l’ingénieur Legrand, les couches suivantes, en partant de la couche la plus élevée visible à ce moment : 57. Calcaire siliceux . 0m25 56. Marne blanche . 0.60 5. Calcaire siliceux dur . 0.20 59£ DOLLFUS. — SONDAGE DE MOKS0DLT. 20 mai 45. Marne jaune . 0.35 53. Calcaire siliceux . 0.32 52. Marne feuilletée . 0.10 49-51. Calcaire siliceux . 0.80 ^ ( b. Calcaire siliceux . 0.10 ( a. Argile brune feuilletée . 0.02 / c. Calcaire marneux, siliceux, blanc, fragmentaire, analogue à a . 0.70 47 j b. Filet argileux vert . 0.02 ( a. Calcaire marneux, siliceux, blanc, fragile . 0.72 46. Marne blanchâtre tendre . 0.10 45. Calcaire siliceux, en plaquettes, avec: Sportella dubia, Desh. sp. ,Sphœnia rostrata, Lam. sp., Cerithium, Nuçula, etc . 0.40 44. Calcaire fragmentaire . "T . ! _ 0.10 43. Calcaire siliceux très-dur . 0.35 ( b. Filet d’argile brune . 0.02 ~ ( a. Calcaire siliceux, jaune, celluleux . 0.25 / f. Calcaire siliceux fragmentaire . 0.25 | e. Argile verte et quartz carié . 0.03 \ d. Calcaire grenu, fossilifère : Cerithium denticulatum, Natica Parisien- 41' sis, Lucina, Cardita, etc. (moules) . 0.30 ! c. Calcaire siliceux . . . 0.06 1 b. Calcaire dur . 0.15 a. Marne verte . 0.02 40. Calcaire dolomitique, fossilifère : Cerithium denticulatum , Desh., C. se- micoronatum, Lam., Cardita , Cytherea, Milioles . 0.40 39. Calcaire siliceux très-dur . 0.30 L’eau ne permettait pas de voir plus profondément, mais il était à croire que la couche 33, qualifiée marne par les ouvriers, était la couche de calcaire grossier fin, à Cardium aviculare, généralement pourrie, qui se trouve au sommet du Calcaire grossier moyen. Les nos 34 et 35, formés d’un calcaire dur siliceux, représentent le Saint- Nom; les nos 36-38 sont les horizons siliceux compris entre les deux bandes d’argile verte qui représentent le Banc vert dans la région ; les nos 39 et 40 sont le Cliquart et forment le sommet des Caillasses inférieures, d’après la classification que j’ai adoptée (1) à la suite du travail sur la Coupe géologique du chemin de fer de Méry-sur-Oise que M. Vasseur et moi avons récemment présenté à la Société (2). Les couches 41-43 représentent les assises à Lucina saxorum; les nos 44_46 sont la Rochette proprement dite, avec sa faunule si caracté¬ ristique, telle que nous l’avons vue en place dans les tranchées du Moulin Béhu ; la couche 47 et ses trois subdivisions, que sa nature et son épaisseur suffiraient à distinguer, terminent les Caillasses moyennes. (1) V. sup., p. 275. (2, V. sup., p. 213. 1878. 1)0 L LF US. SONDAGE DE MONSOULT. o93 Malheureusement, au-dessus de cette série si reconnaissable, l’ana¬ logie avec Méry-sur- Oise cesse brusquement; la coupe de Monsoult présente très-sûrement une lacune : elle montre des alternances de marnes et de calcaires siliceux sans caractères, que j’hésite quelque peu à placer. Cependant, à Méry, beaucoup plus haut, il est vrai, la même monotonie et les mêmes épaisseurs s’observent, si l’on saute 26 numéros : la série qui se serait terminée à la couche 44 de Méry, reprendrait vers le n° 70 de la même coupe, pour finir au n° 79, avant le sommet des Caillasses supérieures ravinées plus ou moins profon¬ dément par les Sables moyens. Quoi qu’il en soit, par lacune ou par discordance, il existe en ce point une modification très-digne de re¬ marque à la série normale des couches. Sables moyens. Le contact des Sables moyens et du Calcaire grossier n’est pas vi¬ sible sur la voie ferrée ; il a lieu vraisemblablement au niveau de la voie, vers le kil. 28, avant la tranchée de la Fontaine du Roy. Cette tranchée, agrandie par une sablière adjacente, montre les Sables moyens sur 10 mètres environ de hauteur, et donne la coupe sui¬ vante : Terre de bruyère . . . 0m40 64. Sable impur, avec gros blocs de grès démantelés . 1.00 63. Sable blanc, pur, avec filets stratifiés jaunes . 6.00 61-62. Sable un peu ferrugineux, un peu plus grossier, à lits obliques ; très- rares Nummulites variolaria, aucun autre débris fossile . 2.00 60. Sable blanc, fin, sans fossiles, visible sur . 1.00 Des fentes ferrugineuses, obliques, entrecoupées, traversent très-irrégulièrement toute la masse. Les couches 60-62, qui ne sont pas faciles à distinguer de la masse totale, ne sont visibles qu’au bas et au début de la tranchée. Le déblai du Bois Huard ne montre que des sables sans carac¬ tères; mais au passage à niveau du chemin'de Maffïiers à Belloy, plu¬ sieurs carrières abandonnées montrent, sur 2 mètres environ d’épais¬ seur, un grès dur recouvert par les marnes et calcaires de l’étage de Saint-Ouen. Ce grès ne m’a fourni aucun fossile et le contact avec le Calcaire de Saint-Ouen ne m’a offert aucune des couches de passage qu’onf observe quelquefois ailleurs : ni calcaire de Ducy, ni couches de Mortefontaine, ni argile verte du Valois. Dans la grande tranchée de Monsoult les Sables moyens plongent dès l’entrée sous le Calcaire de Saint-Ouen. 38 DO L LFI' S. ?0NDA6Ë DE 3JONSOÜLT. 20 mai mê Ces renseignements très-peu complets sont peu développés par le sondage. Traversés entre lira22 et 29ra53, aux altitudes absolues de i02'n08 et 83m77, les Sables moyens ont donc 'J8m31 d’épaisseur. Les échantillons extraits montrent à la base (n°6i) un niveau à abondantes Nummulites variolciria, qui a fourni quelques autres fossiles, dont voici une liste abrégée : Psammocarcinus Hericarti, Desm. sp., Cerithium mutabile, Lam. , Sandbergeria (plusieurs espèces . Melania hordacea, Lam.. Lucina gibbosula , Lam.. — elegans, Defr., Cardita pulctira, Desh., Trigonocœlia media , Desh.. Cijtherea, Pecten , Osirea, Tcredo, Tarbinolia sp.?, Dendrosmüia Duvaliana, Edw. ef H.. Stylocœnia emarciata, Lam. sp., Nummulites variolaria, Lam., Dactylopora cylindracea, Lam. Je crois que c’est le niveau des lits obliques de la base de la tran¬ chée de la Fontaine du Roy. Plus haut, dans l’épaisseur du n° 65, dans un sable jaune pâle, fin, sans qu’il ait été possible d’en préciser la place, on a rencontré des fossiles en abondance, que j’ai pu facilement déterminer : Cerithium scalaro'ides, Desh., — tiara, Lam., — tiarella , Desh., — crenatulatum , Des h., — Bouei, Desh., — bicarinatum , Lam.r — commune. Desh. (Sandber¬ geria), Melania hordacea, Lam. ( BayaniaJ , Delphinula turbinoïdes, Lam.. Natica microglossa. Desh., — Parisiensis, d’Orb., Cyrena deperdita, Desh.. Trigonocœlia crassa, Desh.. Tellina lunulata. Desh., Bonax retusa, Lam., Cardita elegans, Lam.. Cardium obliquum, Lam., var. minor. Cette zone est exactement celle que M Vasseur et moi avons signa¬ lée dans la tranchée de Sognolles-Méry , au sommet de la partie moyenne des Sables moyens, dans une situation non douteuse. Le sondage indique le n° 67 comme une couche sableuse; il n’en a pas été malheureusement conservé de témoin, mais elle serait assez bien la couche de Mortefontaine, dont l’existence inconstante entre le grès tabulaire et le Calcaire de Saint-Ouen a été signalée par Cuvier et Brongniart, ainsi qu’on l’a vu au commencement. Calcaire de Saint-Ouen. J’ai dit plus haut qu’au passage à niveau du chemin de Mafïîiers à 1878. DOLLFUS. SONDAGE DE MONSOULT. 595 Belloy, vers le kil. 26,7, le contact du Calcaire de Saint-Ouen sur les Sables moyens* était visible; voici la coupe que l’on peut re¬ lever : Limon, terre à briques avec Pupa et Succinea . lm00 j f. Marnes altérées et plaquettes de calcaire siliceux dur, avec Chara et I Cypris . 0.60 i e. Marne blanche et jaune . 0.35 0g d. Calcaire dur, couleur claire . 0.05 (c. Marne à Bithinies et rognons de couleurs variées . 0.20 b. Calcaire à Bithinies . 0.40 a. Argile verte et brune, à Bithinies . 0.10 66-67. Sable jaune et roux, impur . 0.05 65. Sable ou grès blanc massif . . Je ne puis guère m’arrêter sur tous les détails de cette coupe; les Bithinies, qui sont fort abondantes, sont : B. pusillci, Desh., B. ato- mus, Desli., B. subulata. Desh. Dans la tranchée de Monsoult, aujourd’hui masquée, le Calcaire de Saint-Ouen apparaissait sous un très-épais limon, d’abord sous la forme de marnes à Bithinies (Kil . 26,5), puis sous celle de marnes violacées, dites magnésiennes, à Limnœa longiscata (Kil. 26,3-26,2). Le sol de la voie reste très-humide jusqu’au kil. 26, 1; puis il devient assez rapidement absorbant et apparaît sableux sous un limon de plus de 4 mètres de puissance. Le sondage de Monsoult ayant rencontré le Calcaire de Saint-Ouen (n° 72) sur 6 mètres d’épaisseur, immédiatement au-dessous du limon, qui avait 5m25, je ne puis affirmer qu’il n’ait pas eu une plus grande puissance, et suis même porté à croire qu’il devait en avoir un peu plus. Cependant les sables verts infrà-gypseux, dits de Monceaux, se présentaient au-dessus, dans une tranchée de la gare de Monsoult, au niveau du puits, sur une grande épaisseur (Kil. 24,4). On y voyait : T. v. Terre végétale . 0ffl60 l. Limon à briques . 1.00 e. Débris argileux, marneux . 0.50 à 1.50 d . Blocs arrondis de grès marneux foncé. . 0.30 c. Argile verte avec gros bancs siliceux . 0.40 b. Argile verte et brune, plastique; quartz carié . 0.10 a (nu 73). Sables verts, sans fossiles . . . 3 à 4.00 Sous le 11° 69 viendraient se ranger les couches à Bithinies de la base; sous le n° 70, la marne calcaire moyenne, plus solide; enfin, les marnes magnésiennes supérieures seraient en partie ta couche 71. Je suppose qu’une portion des sables verts existe très-peu en contrebas de 596 DOLLFUS. SONDAGE DE MONSOULT. 20 mai la voie, sous un épais limon, au point culminant et sur le versant de la grande tranchée de Monsoult qui regarde Bàris. Cet étage ne peut entrer toutefois dans la liste des formations du sondage, qu’il surmonte à courte distance. D’après ce que M. Garez m’a fait voir dans les tranchées de la ligne de Luzarches, les bancs siliceux c de la dernière coupe seraient les représentants de l’assise à Phoïcidomya Ludensis, et les blocs arrondis de grès marneux d le faciès éloigné des marnes à Lucines, horizon bien connu du Gypse marin inférieur. La position absolue des contacts des formations et leurs épaisseurs sont si bien connues par les profils dressés par la Compagnie du Nord, et par les détails des tranchées et du sondage, que j’ai cru devoir en résumer les éléments en deux petits tableaux qui feront ressortir finclinaison des couches et leur amincissement. On verra l’uniformité sensible de ces inclinaisons et l’amincissement croissant et proportionnel à la distance des couches du côté où elles se re¬ lèvent. J’ai été amené à calculer aussi, suivant les mêmes données, l’épais¬ seur probable des lignites à Monsoult, et j’ai trouvé 29 mètres; la profondeur absolue de la Craie au même point serait donc — 3. Altitude. à Monsoult. sur la voie. Dist. Plong. Base du Calcaire de Saint-Ouen. 102*08 413*70 2*4 11*62 Couche à Corbules . . 78.00 94.66 4.0 16.66 Base du Calcaire grossier . 55 . 65 74.61 5.4 18.96 Base des Sables de Cuise . 26.00 55.08 6.6 29.08 Niveau à Ostrea (fond du puits) . 7.60 49.74 9.8 42.14 Sommet de la Craie (probable) . . — 3.00 -f 42.00 9.5 45.00 Inclin. 1 484 i 416 I 851 1 440 1 480 1 470 Épaisseur. à Monsoult. sur la voie. Distance moyenne. Sables moyens . . . 18* 15“ 2*9 Calcaire grossier . 29 24 4.5 Sables de Cuise. . 28 19 6.1 Lignites . 29 13 8.4 Différence d’épaisseur. 5 9 16 Amincis¬ sement. 1 967 1 900 1 678 1 525 1878. DOLLFUS. — SONDAGE DE MONSOULT. 597 Je dirai un mot, en terminant, de la butte même de Monsoult, qui s’élève de 70m environ au-dessus de la gare. A l’entrée du village, dans une briqueterie, on exploite le gypse en cavage. Un puits d’extraction a donné la coupe suivante : 4. Marnes variées, bleues, blanches, vertes, etc., sans gypse . 16m00 3. Masse gypseuse supérieure . . 3.50 2. Marne blanche à rognons . . . 2.00 1. Masse gypseuse inférieure . . 3.25 L’orifice du puits étant à 24“- environ au-dessus du sondage de Monsoult, la base serait assez bien au niveau des marnes à rognons (jue j’ai signalées au sommet des sables verts à la station. Je n’ai pu étudier les détails des marnes 1-4, mais les talus de la briqueterie montraient au-dessus, 5, les Marnes vertes, qui, avec un aspect bleuâtre, renfermaient en abondance : Cyrena convexa, Ceri- thium plicatum, Psammobia plana. Certains lits contenaient en grand nombre les oolithes ferrugineuses caractéristiques du même niveau. Au-dessus venaient des marnes grises et bleues, à Corbula pisum et Ostrea cyathula, qui m’ont paru bien réduites, et enfin les sables jaunes supérieurs, dits de Fontenay, très-puissants. Il résulte principalement de cette étude, que les couches du bassin de Paris sont déjà réduites à Monsoult, et que les horizons fossilifères, y sont en particulier peu développés; faut-il l’attribuer au voisinage assez proche de la Craie, qui se relève si vivement vers Méru au nord-ouest, et à l’existence d’un continent, à partir du Calcaire de Saint-Ouen, sur la périphérie du Bray? îl n’est possible de faire que des suppositions, étant donné le petit nombre de points où la série tertiaire est connue dans toute son épaisseur et dans tous ses détails. En tout cas Monsoult paraît situé à la limite nord-ouest des sables, d’ Au vers à Nummulites variolaria, et des sables de Mortefontaine à Cerithium tricarinatum, tandis que l’épaisseur et les caractères que, le niveau moyen des Sables moyens et le Calcaire de Saint-Ouen pré¬ sentent encore vers Monsoult, point nord-ouest extrême où ils sont connus, prouvent une étendue très-notablement plus grande. De même, la quatrième et la troisième masse du gypse, qui ont disparu, ont eu une limite maximum qu’on peut préciser du côté de Monsoult, tandis que la seconde et la première masse, ainsi que les marnes supérieures, par suite du manque de témoins plus éloignés dans la même direction nord-ouest, démontrent une étendue plus grande, mais difficile à fixer et que le calcul des amincissements proportionnels permet seul, pour le présent, d’indiquer d’une façon approximative. 598 BONNEAU DU MARTRAY. — BLOC ERRATIQUE. 20 mai Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Note sur un Moc e2*i»sAticf sae situé dans la vallée de la Dragae, près de MotsIâasÆaglIberl (Nièvre), à 2 kilomètres environ de la faille occidentale du Morvan, par M. Sioirmeati do Martray. Le bloc erratique qui fait l’objet de cette note est situé sur le côté droit de la vallée de la Drague, à 450 mètres des bords actuels du petit ruisseau de ce nom et à 2 kilomètres environ de la faille occidentale du Morvan, comprise entre Moulins-Engilbert et Saint-Honoré. Il se trouve à la surface du sol et repose sur les argiles tertiaires qui recouvrent une grande partie du département de la Nièvre, bien qu’elles aient été érodées et remaniées par des courants diluviens, dont la puissance et l'intensité restent amplement démontrées par la pré¬ sence de nombreux débris de roches cristallines arrachés aux flancs du Morvan et répandus un peu partout. L’inspection des lieux (fig. 1) semblerait montrer que, par suite Fig. 1. — Coupe transversale de la vallée de la Dragne. Bloc erratique. Route. Lit actuel de la Dragne. F a. — Alluvions. A. t. — Argiles tertiaires. d. — Diluvium. 0. i. — Oolithe inférieure. F. — Faille probable. d’une circonstance particulière, le bloc a été rejeté en dehors de l’axe du courant principal, et c’est sans doute à ce fait que doivent être attribuées et sa conservation et sa présence à une aussi côuiHe distance de son point d’émission, dont je ferai mention tout à l’heure. Les autres blocs qui dans la débâcle diluvienne dûrent accompagner celui-ci, obéissant à l’action de la pesanteur, n’auront probablement pas quitté le fond de ia vallée et ont ainsi forcément disparu, soit 1878. SEANCE. m qu’ils aient été entraînés au loin dans les vallées dont la Drague est tributaire, soit qu’ils aient été recouverts sur les lieux mêmes par les alluvions postérieures. Bien que la situation du bloc au milieu de terrains qui portent l’empreinte visible de l’action diluvienne, semble révéler quel a dû. être son mode de transport, je me garderai bien de me prononcer ou¬ vertement dans ce sens, réservant pour l’action glaciaire une inter¬ vention contre laquelle aucune preuve ne paraît exister. Le bloc possède bien en effet le faciès d’un gigantesque galet aux arêtes abattues et arrondies; mais lorsqu’on voit dans le Morvan même et dans tous les autres pays à roches cristallines, tant de blocs en place et non moins arrondis par le seul effet de la gelée et des autres influences atmosphériques, il devient impossible de dire s’il n’en a pas été de même pour le bloc en question, et si les écaillements qu’il a dû subir n’ont pas contribué uniquememt à lui donner son aspect actuel, tout en faisant disparaître les traces que le transport glaciaire aurait pu laisser. Avant d’indiquer sa forme et ses dimensions, je donnerai sur sa nature quelques renseignements que je dois à l’obligeance de M. Mi¬ chel-Lévy. Le bloc est formé d’une micro-granulite appartenant aux porphyres quartzifères du Morvan, immédiatement postérieurs aux porphyres noirs et contemporains du Carbonifère supérieur. On trouve dans le voisinage de la faille, à une courte distance en amont du point où la Drague fait son entrée dans les terrains de sédiment, plusieurs filons de micro-granulite d’une direction générale N.N.E. -S.S.O., dont quelques variétés ont avec le bloc une ressem¬ blance assez grande pour qu’il soit permis d’y voir son point d’émis¬ sion. Cette origine étant admise, le trajet parcouru par le bloc varie¬ rait entre 4 et 5 kilomètres. La longueur de l’erratique est de 2m75; son plus grand diamètre de 1 m environ, et sa forme rappelle assez un prisme triangulaire dont-, les arêtes auraient été abattues au point de lui donner un aspect, cylindroïde; son cube peut être évalué à 2 mètres. Séance du 3 juin 1878, PRESIDENCE DE M. ALB. GAUDRY. M. Douvillé, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. 600 TORCAPEL. — GLACIERS QUAT. DES CÉVENNES. 3 juin Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési¬ dent proclame membre de la Société : M. Michaux, à Bonmères (8eine-et-0ise), et rue de Londres, 08, à Paris, présenté par MM. Bergeron et Vasseur. Le Secrétaire analyse la note suivante : Les Glaeiepê cftiâtea^ïialfes des Céveaues, par M. TorcapeL PL IX. Bien que les observations relatives aux phénomènes glaciaires se soient multipliées dans ces dernières années, on est encore loin d’être d’accord sur les conditions climatériques de celte période, et on voit émettre chaque jour à ce sujet les opinions les plus contradic¬ toires, certains auteurs prétendant que la majeure partie de l’Europe et notamment la France centrale se recouvrirent alors d’un épais man¬ teau de glace, d’autres niant, au contraire, l’existence ancienne des glaciers en dehors de la région des Alpes. Sans avoir la prétention de trancher cette question difficile, je pense que les faits que je vais signaler pourront avoir quelque intérêt en ce qu’ils paraissent établir d’une façon assez précise le caractère qu’a eu cette époque dans les Cévennes et dans la partie méridionale du Plateau central. La chaîne des Cévennes est, par son altitude médiocre et par sa con¬ figuration, très-peu propre à favoriser le développement des glaciers. Dans les régions élevées on ne trouve que des plateaux mamelonnés ou des crêtes alignées suivant des lignes droites. Les quelques cirques qu’on y rencontre n’ont qu’une faible superficie et ne sont guère qu’à une altitude moyenne de 1200 à 1300m ; les points culminantsdes ver¬ sants qui les dominent ne dépassent pas 1600 à 1700m. Ces conditions ne sont en rien comparables à celles qu’ofire le massif alpin, et il est évident que les phénomènes de l’époque glaciaire n’ont pu avoir dans les Cévennes un développement aussi étendu que dans les Alpes. On conçoit même qu’on ait pu mettre en doute a 'priori que de véritables glaciers aient pu s’y constituer. Cependant, en 1868 M. Ch. Martins (1) démontra qu’un glacier (1) Sur V ancienne existence, durant la période quaternaire, d’un glacier de second ordre occupant le cirque de la vallée de Palhères fC -R. Ac. Sc., 9 novem¬ bre 18t)8j. Bt/7/. de la Soc. Ûéol. de J'r'cwce . NOTE DE M. TORCAPEL 3? Sérié, r/7. M.Il'.pa./e 6VO. Sud ^ y b a a. érou Fig.l_Coupe géologique entre Ginestous et Les Fons, | "S « 1 Ee Relies f ^ueurs _ëôàô S 3 § l hauteurs _ 20000 Nord et de Traidronite. 2SS4 G. Granité. j e.El>oulis. l\Phonolithe . g. Dépôt glaciaire avec B.Basalte. i blocs de plionolitlie Gravé cAez L. WvJtrer, K de. lUbbè de l'£pée, fc. jPai'is- fmp. Jfonroey. Les Fons , hameau 1878. TORCAPEL. — GLACIERS QüAT. DES CEVENNES. 601 avait anciennement existé dans le cirque de Palhères, non loin du som¬ met de la Lozère. Les traces si bien décrites par cet éminent géologue ne laissent aucun doute dans l’esprit de tous ceux qui ont quelque habitude de ce genre de dépôts, et l’existence d’anciens glaciers dans la région des Cévennes est depuis lors bien établie. Mais l’observation de M. Martins, restée isolée jusqu’ici, ne suffit pas pour donner une idée générale de l’étendue et de l’intensité des phé¬ nomènes de la période glaciaire dans cette région. C’est pour essayer de combler cette lacune que je vais rapporter les quelques observations que j’ai pu taire dans le massif de l’Aigoual, pendant mon séjour au Yigan. Cette montagne, point culminant des Cévennes du Gard, est un peu moins élevée que la Lozère et située à environ 37 kilomètres plus au sud. Les traces glaciaires y sont par suite un peu moins accusées; elles y sont cependant encore suffisamment nettes et elles s’y pré¬ sentent sous des aspects variés, qui permettent déjuger avec précision du caractère et de l’intensité des phénomènes. Les dépôts glaciaires que je vais décrire sont groupés sur une ligne orientée N. -S., partant de la montagne d’Aulas, près la ferme de Ginestous, passant par le hameau de Pueylong, ia source de l’Hérault, le ravin de Trépalous, et aboutissant au hameau des Fous. Cette ligne, qui laisse un peu à droite le sommet de i’Aigoual, est très-facile à suivre sur la carte de l’État-major (feuilles du Yigan et d’Alais). La coupe ci-jointe (PI. IX, fig. 1) donne la position et l’altitude des dé¬ pôts, ainsi que la constitution géologique du sol sur légué! ils reposent. Glaciers de la montagne d’Aulas. Cette montagne forme un plateau élevé, coupé par deux cours d’eau coulant de l’est à l’ouest, la Dourbie et le Pueylong, auxquels corres¬ pondent deux petites vallées sensiblement parallèles, dont la première est entièrement granitique, et la seconde entièrement dans les schistes lalqueux et micacés plus ou moins altérés par métamorphisme au contact du granité; toutefois la crête et une faible partie du versant de gauche de la vallée de Pueylong sont granitiques. Les pentes de la vallée de la Dourbie sont partiellement recouvertes par dessables granitiques mélangés de blocs qui peuvent provenir en partie de l’action glaciaire, mais qui peuvent également être attribués à la décomposition sur place de la roche sous-jacente, car il n’y a ici aucune preuve d’un transport parles glaces. 11 n’en est pas de même pour la vallée de Pueylong. Près du hameau du même rom, on voit sur la rive droite un dépôt détritique argilo- 602 TORCAPEL. — GLACIERS QUAT. DES CÉVENNES. 3 juin sableux, évidemment formé de schistes triturés, tandis que sur le flanc gauche delà vallée repose, sur les schistes métamorphiques, une série de blocs de granité anguleux, disséminés sans ordre particulier, et qui ne peuvent provenir que du sommet en forme de piton qui domine ce versant à l’altitude de i 352m. On ne saurait attribuer la présence de ces blocs à un éboulement, car la pente est trop douce pour qu’ils aient pu rouler si loin du point de départ. En outre, ils ne sont pas entassés ou dispersés par ordre de dimension ou de poids, comme il arrive dans un éboulement, mais bien disséminés dans un dépôt sableux. Le transport par les eaux n’est pas non plus admissible, car la pente du mamelon sur lequel ils reposent n’est parcourue par aucun cours d’eau. Le transport par un petit glacier peut donc seul expliquer la disposition particulière de ces blocs. Quant aux schistes broyés delà rive droite, qui représentent pour moi la moraine opposée du glacier, on n’y voit pas de blocs. Les schistes qui forment le flanc droit et la partie haute du vallon ne sont en elfet pas assez résistants ni assez escarpés pour avoir pu fournir des blocs. On ne peut d’ailleurs admettre que ce dépôt soit le produit de la décomposition de la roche sur place ou une alluvion ordinaire, car il n’existe pas de dépôt de ce genre sur les plateaux schisteux de la contrée (la roche y eot ordinai¬ rement à nu), et les dépôts d’alluvion existant dans le voisinage des cours d’eau à versants schisteux sont formés de terre et de fragments de schiste. Il est assez difficile d’apprécier la puissance de ces dépôts, qui for¬ ment comme des nappes d’épaisseur variable. Le dépôt de sables et de blocs granitiques du versant gauche ne paraît pas dépasser une dizaine de mètres. Quant à celui de droite, il est plus raviné et laisse voir par place le rocher; mais il semble former presque entièrement le mamelon qui domine le village de Pueylong; il aurait alors une vingtaine de mètres d’épaisseur. Ce mamelon et la traînée de blocs qui lui fait face sur le flanc gauche semblent marquer la limite extrême de l’extension du glacier, car je n’ai plus remarqué de dépôt de ce genre à l’aval de Pueylong. Le glacier ne serait donc pas des¬ cendu au-dessous de I 2QQm. La surface du bassin de réception est de 200 hectares et le point culminant est à I 422m au-dessus du niveau de la mer. Glaciers de V Ai g ou il. Le sommet de l’Aigoual présente une crête étroite, limitée brusque¬ ment du côté sud par des versants abruptes, d’où sortent les sources de 1878. TORGAPEL. — GLACIERS QUAT. DES CÉVENNES. 603 l’Hérault; mais du côte opposé celte crête émet des ramifications qui encaissent des ravins profonds, se prolongeant vers le nord avec des pentes modérées. L'un de ces ravins, désigné sous le nom de Trépa¬ lous (i), part de la cime même de l’Aigoual (1 567m) et aboutit au hameau des Fous. Il a une direction N. -S., et sa partie supérieure, divisée en deux branches, est dominée par les cimes de l’Aigoual et des contreforts voisins, dont l’ensemble offre à l’accumulation des neiges un bassin d’environ 270 hectares. Ces conditions de superficie, d’altitude, d’exposition, étant ici beau¬ coup plus favorables au développement des phénomènes glaciaires, nous devons en retrouver des traces bien mieux caractérisées qu’à la montagne d’Aulas. C’est en effet ce qui a lieu. Disons d’abord que le versant sud de l’Aigoual est entièrement formé de schistes talqueux, dans lesquels on remarque des bancs de calcaire cristallin, répartis à trois niveaux différents. Au sommet se sont fait jour de nombreux filons de porphyre et de Iraidronite, qui ont altéré les caractères du schiste; celui-ci devient micacé, passe au gneiss, et ses feuillets sont très-contournés. Les contreforts qui constituent le versant nord sont de granité porphyroïde, mais le schiste apparaît dans le fond des ravins, à leur partie supérieure. Si maintenant, partant du hameau des Fous, nous remontons le ravin de Trépalous, nous trouvons d’abord le lit du ruisseau encombré de gravier et de blocs plus ou moins volumineux et peu roulés. La disposition de ces blocs en lignes allongées, parallèles à la direction du cours d’eau, et formant des amas irréguliers où les blocs dominent de beaucoup sur le gravier, ne laisse aucun doute sur l’origine de ces dépôts, qui sont évidemment le produit des eaux torrentielles. Mais un peu plus loin, à i kil. 1/2 environ des Fons, on arrive au pied d’un talus assez raide, de 30m environ de hauteur, qui termine une terrasse dont tous les caractères indiquent une moraine glaciaire. En effet, les blocs volumineux (beaucoup atteignent 2 à 3m dans leur plus grande dimension, bien que les sommets ne présentent pas de grands escarpements) de granité et de gneiss, souvent encore à arêtes vives, et relativement peu nombreux, quelle renferme, sont disséminés dans le dépôt et non pas entassés comme dans les éboulements et dans les alluvions observées plus bas. La masse du dépôt est formée de sable en partie trituré, et même boueux; ce qui ne se voit jamais dans les (1) J’ai visité le ravin de Trépalous en 1871, avec M. P. Cazalis deFondouce. L’an dernier, M. G. Fabre a bien voulu, dans une de ses tournées forestières et sur la demande que je lui en avais faite, examiner les lieux et me confirmer l’exactitude de mes observations. 604 TORCAPEL. — GLACIERS QUAT. DES CÉVENNES. 3 juin alluvions torrentielles de la contrée, où le sable est toujours plus ou moins grossier. Ce dépôt s’étend sans interruption sur une longueur d’environ b00m. Il est plaqué contre le versant gauche de la vallée, le ravin coulant entre la moraine et le rocher qui forme le versant droit. Sa surface a une pente générale beaucoup plus faible que le fond de la vallée, en sorte que son épaisseur va toujours en diminuant et n’est guère que d’une quinzaine de mètres au confluent des deux branches du ravin. Le contrefort qui sépare ces deux branches est d’ailleurs entière¬ ment recouvert par les restes de la moraine médiane; les blocs y sont particulièrement abondants. Ces dépôts morainiques se continuent dans les deux branches supérieures et forment des sortes de terrasses étagées à divers niveaux, qui marquent les phases du retrait du glacier. A 1 kil. environ du sommet de l’Aigoual, les moraines cessent, mais les flancs du ravin continuent à être recouverts, jusqu’à plus de 100 mètres de hauteur au-dessus du fond, de nombreux blocs anguleux. Plusieurs de ces blocs sont formés du schiste à feuillets contournés qu’on observe au sommet delà montagne, tandis que le contrefort sur lequel ils reposent est de granité porphyroïde. La présence de ces blocs en ce point ne peut évidemment s’expliquer que par un transport glaciaire. Enfin, on remarque sur le contrefort de gauche des roches granitiques offrant des parois dirigées dans le sens du ravin et qui paraissent avoir été usées et rabotées par une action énergique et pro¬ longée; on y observe même sur quelques points comme des traces de stries ou de cannelures. Je n’ai pas vu de cailloux striés dans ces dépôts, mais on sait que les stries ne se conservent guère que sur les calcaires durs ou autres roches très-résistantes, qui font ici défaut. Tous ces faits suffisent pour démontrer l’existence, dans le ravin de Trêpalous, d’un ancien glacier dont les blocs épars sur les versants qui l’encaissent représentent les moraines latérales, tandis que les dépôts plus ou moins boueux du fond de la vallée en représentent les moraines terminales et profondes. Ce glacier, dont l’origine était au sommet de l’Aigoual, s’étendait vers le nord sur 2600m de longueur et descendait jusqu’à la cote 1 150ra. Je n’ai pas vu de traces indiquant qu’il soit descendu plus bas, et on ne peut guère supposer, en raison de la faible pente que présente la vallée vers Les Fous, que l’érosion ait fait disparaître ces traces dans une mesure un peu notable. Si du versant nord de l’Aigoual nous passons au versant sud, nous ne devons trouver que des vestiges beaucoup plus faibles de l’époque glaciaire. L’exposition au sud et le peu de développement du versant pourraient même faire supposer qu’il est inutile d’en chercher sur ce point. 1878. TORCAPEL — GLACIERS QU AT. DES CÉVEJNNES. 005 J’ai cependant observé près des sources de l’Hérault un dépôt qui me paraît suffisamment caractérisé pour être attribué à cette époque. Au sommet du ravin de la Dauphine (I 3QQm) on remarque une dépression que dominent, comme une sorte d’amphithéâtre de 5 à 600 mètres de développement, les pentes qui aboutissent au sommet de l’Aigoual. Or le fond de cette espèce de cuvette, qui est formée de terrain schisteux, est recouvert d’un dépôt de sable argileux, mêlé de blocs anguleux. Ce dépôt a été raviné par les eaux sur une épaisseur de 5 à6m; son épaisseur totale paraît être un peu plus forte. La faible pente superficielle ne permet pas d’attribuer à des éboulements le transport des blocs qu’il renferme. D’ailleurs cesblocs, étant granitiques ou porphyriques, ne sauraient provenir que du sommet de la monta¬ gne, et non de la décomposition de la roche sous-jacente. Nous sommes donc bien encore ici en présence d’un dépôt d’origine gla¬ ciaire. Cet amas n’a en somme qu’une importance très-limitée, mais cette importance est en rapport avec les conditions d’exposition, d’altitude et autres qui lui sont particulières. Résumé et conclusions. En résumé : 1° dans la vallée de Trépalous, exposée en plein nord et dominée par un cirque de réception de 270 hectares partant du sommet de l’Aigoual, le glacier s’est avancé jusqu’à l’altitude de 1150m; 2° dans la vallée de Pueylong, orientée de l’est à l’ouest, dominée par des versants moins élevés et ne présentant qu’un bassin de réception de 200 hectares, le glacier s’est arrêté à 1 200m;3° sur le versant sud de l’Aigoual, à la cote 1300m, des traces de l’action glaciaire existent encore, mais singulièrement réduites. Ces faits si concordants entre eux, concordent en outre parfaitement avec les observations de M. Ch. Martins sur l’ancien glacier de Palhères. Le savant professeur dit en effet que la limite terminale de ce glacier se trouvait à 950m au-dessus du niveau de la mer. Si on tient compte de la latitude plus élevée, de la superficie beaucoup plus considérable du bassin de réception (570 hectares), et de l’altitude plus forte du point culminant (1 663m), on voit que l’extension un peu plus grande de ce glacier est suffisamment expliquée. Il paraît donc établi par cet ensemble d’observations, que les gla¬ ciers quaternaires ne sont pas descendus dans les vallées ni sur les bas plateaux des Cévennes, et que par suite il n’y a pas eu dans ces mon¬ tagnes de grands glaciers comparables à ceux du massif alpin. Il ne s’y 606 TORGAPEL. — GLACIERS QUAT. DES CÉYENNES. 3 juin est développé dans le voisinage des sommets, là où les conditions étaient les plus favorables, que des glaciers de dimensions très-réduites, dont la plupart n’étaient sans doute que temporaires et dont les débâcles successives suffisent pour expliquer les amas de sable et de gros blocs qu’on trouve répandus au pied de certains escarpements et dans le voisinage des ravins montagneux, à leur débouché dans les basses vallées. L’absence de blocs et de dépôts glaciaires sur les plateaux secon¬ daires, l’aspect hérissé que présentent les roches calcaires qui forment le revêtement de ces plateaux, les flancs tortueux et irréguliers des vallées, conduisent à la même conclusion; car rien ne rappelle ici les actions mécaniques si énergiques dont les vallées et les versants des Alpes portent partout l’empreinte. D’où il me paraît en outre résulter, comme conséquence générale, que le froid qui a régné à l’époque glaciaire n’a pas été excessif, mais que cette période a plutôt été caractérisée par une grande humidité accompagnée d’un abaissement relativement modéré delà température- Si on considère en effet que les neiges persistent actuellement jusqu’au mois de mai dans les ravins de l’Aigoual. on admettra sans difficulté qu’un abaissement assez faible de la température moyenne, joint à des chûtes plus abondantes, suffirait pour en perpétuer la présence et pour leur permettre de s’accumuler de nouveau et de reproduire les phénomènes décrits plus haut. On arrive ainsi à la conclusion à la¬ quelle ont déjà été conduits plusieurs observateurs : que la période glaciaire a été plutôt une époque d’humidité que de froid excessif. Massif du Mézenc. J’ai eu récemment occasion de faire une excursion dans le massif du Mézenc, qui forme le point culminant de toute la chaîne des Cévennes. Ce que j’ai pu y observer concorde parfaitement avec les faits et con¬ clusions que je viens d’exposer. Ce massif montagneux présente, dans son ensemble, un vaste pla¬ teau à l’altitude moyenne de 1 300m, sur lequel émergent les pics phonolilhiques désignés dans le pays sous le nom de sucs, et dont le plus élevé est le Mézenc (1754m). Les autres n’ont qu’une altitude notablement moindre (1 cGO à 1 6Q0m) et se dressent sous forme de dents ou de pyramides isolées sur la surface générale du plateau. Cette disposition donne à la contrée un aspect étrange et que les tou¬ ristes apprécient à juste titre; mais elle est évidemment la moins propre à favoriser la production des phénomènes glaciaires, puisque 1878. TORCAFEL. — GLACIERS QUAI. DES CE VEN N ES. 607 les neiges abondantes qui tombent sur ees pics isolés se dispersent sur leurs flancs dans leur mouvement de descente, au lieu de s’accumuler, comme il le faudrait pour former des glaciers à moraines. Je pensais cependant que, vu son altitude générale et sa situation au nord de la chaîne, cette région n’avait pu échapper entièrement à l’influence de la période glaciaire, et je crois en avoir en effet trouvé les traces dans les amas de blocs que l’on observe au pourtour de la base de ces pics, et dont la disposition ne me paraît pouvoir être expliquée que par un transport glaciaire. Ces amas offrent d’abord ce caractère constant qu’ils ont leur limite inférieure à l’altitude d’environ I 300™. Ensuite, ils sontsurtout déve¬ loppés dans les points où deux sucs étant voisins l’un de l’autre, il résulte du rapprochement de leur base une espèce de cirque plus ou moins accusé. Les blocs, constitués par le traehyte et la phonolithe, sont à angles vifs, mesurent souvent plusieurs mètres dans leur plus grande dimension et sont entassés confusément, quelques-uns étant comme plantés dans la masse. On croirait à un éboulernent. mais la pente de la surface (5 à 6°) et la distance à laquelle les roches se trou¬ vent des escarpements, excluent cette origine, et on ne voit pasnon plus comment auraient pu se former des courants capablesd’entraîner de tels blocs. En admettant d’ailleurs l’hypothèse de courants, on ne saurait expliquer pourquoi leur action se serait constamment arrêtée à une altitude uniforme, alors que les pentes, au lieu de s’adoucir, devien¬ nent au contraire plus fortes vers l’aval. L’existence de petits glaciers circonscrivant la base des pics rend au contraire parfaitement compte de tous ces faits. La figure 2 de la planche IX indique la disposition générale d’un de ces amas, celui qui entoure la base du suc situé à 2 kilomètres environ au N. E. du village de Sainte-Eulalfe. Le sommet, formé de phonolithe, est à l’altitude 1 534m. La base est entourée par les basaltes anciens, qui recouvraient autrefois le plateau d’une nappe probablement continue. Au pied même du cône se trouve un talus d’ébouiis, e\ puis vient le basalte. B, que l’on aperçoit en place dans les érosions de la couche superficielle; enfin, plus bas, le terrain glaciaire,^, formé de blocs phonolithiques mêlés à des blocs basalti¬ ques. Tous ces blocs sont anguleux et reposent sur le granité. Dans tous les amas que j’ai examinés, les blocs m’ont paru presque en contact et avec très-peu de matière terreuse ou argileuse inter¬ posée. Cette absence de limon me semble tenir à la résistance qu’offrent les phonolithes, soit aux agents atmosphériques, soit à l’action méca¬ nique, d’ailleurs bien peu énergique, de petits glaciers se mouvant sur des surfaces presque planes ou mêmes convexes. 608 DAU13RÉE. — DÉFORMATIONS ET CASSURES PAU GLISSEMENT. 3 juin Cette composition des amas et les conditions de leur gisement ne permettent pas d’admettre, avec M. Tournaire (1), que leur entraîne¬ ment soit dû à un déplacement lent de leur masse, par voie de glis¬ sement, sous l’influence des pluies. Cette cause peut être invoquée pour expliquer les amas de blocs produits dans les vallées de la Haute-Loire par la destruction des nappes basaltiques ou trachytiques, et reposant sur des argiles tertiaires; mais ici le substratum est émi - nemment résistant. Ainsi donc, si nous reconnaissons encore ici les traces de la période glaciaire, nous arrivons de même à conclure que ses effets ont été restreints et sont restés dans les limites que nous leur avions déjà reconnues. M. communique les Expériences qu’il a faites sur la production de déformations et de cassures par glissement. Dans ces expériences, qui font suite à celles dont il a déjà entretenu la Société, il a exercé une pression longitudinale sur un parallélipipède de mastic à mouler, substance à la fois flexible et cassante. Il a obtenu ainsi : 1° deux systèmes de fentes à peu près rectangulaires et symétriquement inclinées sur l’axe du parallélipipède, qui traversent le bloc en faisant glisser l’une des parties sur l’autre; 2° des fissures parallèles minces et très-nombreuses, groupées en deux systèmes respectivement parallèles aux fentes principales et ayant pour bissectrice la direction de la pression. Par leur mode d’association, par leurs dispositions parallèles et par leur répartition en plusieurs systèmes, ces cassures artificielles rappel¬ lent tout à fait les cassures de divers ordres qui traversent de toutes parts l’écorce terrestre. Elles imitent les failles avec leurs formes et leurs rejets, qui sont produits par les poussées mêmes qui ont ouvert ces fentes. On voit de plus comment les joints, souvent si intimement associés aux failles, dont ils sont un diminutif, ont pu prendre nais¬ sance en même temps que ces dernières. Ces directions de fissures étant des lignes de moindre résistance, on comprend comment les vallées d’érosion se rattachent souvent aux failles. Enfin, on a une explication probable delà disposition à peu près rectangulaire si fré¬ quente dans les joints et dans les failles. 11 suffit d’une très-faible déformation pour que ces systèmes de cassures prennent naissance simultanément. Certaines contrées, le Nord de la France par exemple, offrent des exemples de ce double système de cassures. (!) Sur la constitution géologique du dép. de la Haute-Loire , Bull., 2° sér., t. XXVI, p. 1106; 1869. 1878. POTIER. — CASSURES DANS LES CORPS ISOTROPES. 609 A la suite de cette communication, M. Daubrée donne lecture de la note suivante : Sur la direction des cassures dans les corps isotropes, par M. îPotîer. Les nouvelles expériences de M. Daubrée sur l’écrasement des prismes, expériences dans lesquelles deux systèmes de cassures, d’im¬ portance à peu près égale, sont déterminés par l’application d’une pression unique, présentent trop d’intérêt pour la géologie pour qu’on n’en recherche pas l’explication théorique. Si l’on suppose un corps solide, fortement pressé dans une direc¬ tion unique, verticale par exemple, il est bien clair que les deux fragments que l’on obtiendrait en déterminant une section, soit ho¬ rizontale, soit verticale, n’auront aucune tendance à glisser l’une sur l’autre. Si, au contraire, la section est inclinée, la pression aura pour effet de faire glisser ces deux fragments; quand le corps solide n’a pas été coupé, la cohésion s’oppose à ce mouvement tant que la pression n’est pas trop forte; lorsque celle-ci devient considérable, le glissement a lieu et doit avoir lieu suivant la section pour laquelle la tendance au glissement serait la plus grande; cette tendance, nulle pour une sec¬ tion horizontale ou verticale, est maximum pour une section inclinée à 45°. Si l’on supposait donc un corps soumis uniquement à des pressions toutes parallèles entre elles, il pourrait se rompre indifféremment suivant toutes les sections inclinées à 45° sur la direction de ces pres¬ sions; mais si, en dehors des pressions verticales que nous supposerons les plus considérables, il est soumis en outre à des pressions Est-Ouest, s’opposant à un glissement dans ce sens, les mouvements auront lieu dans le sens du méridien, les surfaces de glissement étant des plans dirigés Est-Ouest, plongeant, soit au Sud, soit au Nord, de 45°, et fai¬ sant par conséquent entre eux un angle droit. Si, au contraire, on supposait les pressions Est-Ouest très-fortes relativement aux pressions verticales, comme cela paraît être le cas pour un grand nombre de phénomènes géologiques, les surfaces de glissement seront verticales, formant avec le méridien des angles de 45°. Le croquis ci-dessous représente la rupture théorique dans le pre¬ mier cas. 39 040 HÉBERT ET MUNIER-CHALMAS. — TERTIAIRE DU VICENTIN. 3 juin Il est remarquable que la direction des plans de rupture laisse indé¬ terminé le sens de la pression maximum supportée par le corps, et que dans le cas du croquis figuré, on ne puisse dire si cette pression était verticale ou horizontale, que d’après le sens du glissement, qui ne peut être estimé qu’en essayant do reconstituer le solide primitif (ce qui est bien souvent impossible), afin de savoir dans quel sens il s’est allongé. La coexistence obligatoire de ces deux directions de rupture per¬ mettra dans beaucoup de cas de distinguer les cassures accompagnées ou non de rejets, des autres cassures formées par tension, telles que celles qui peuvent se produire au sommet d’un anticlinal, la direction de celles-ci étant toujours unique et perpendiculaire à la tension. Bien que ces considérations ne soient rigoureusement applicables qu’aux corps isotropes ou offrant dans tous les sens une égale résis¬ tance au glissement, elles s’appliquent encore au cas où les corps n’ont pas été préalablement clivés, sauf en ce qui concerne la valeur des angles. M. ISéi*ea*î expose, au nom de M. Munier-Ghahnas et au sien, la première partie des résultats de leurs recherches sur les terrains tertiaires du 'Vicentin : Dans cette première communication il ne sera question que des couches tertiaires les plus anciennes (groupe de Spilecco) et de la Craie qui les supporte. 1° La Craie (ou Scaglia) la plus récente de cette région et des ré¬ gions voisines est caractérisée par : Stenonia tuberculosa, Ananchytes gibba (grosse variété de Tercis), Holaster pilula, grandes espèces d ' Ho- laster, Infulaster , Inocérames, etc. Elle est donc plus ancienne que la Craie supérieure du Midi delà France, et à plus forte raison que celle du Nord, Au contact avec le terrain tertiaire, la surface de la Craie est ravinée, souvent même profondément, et recouverte quelquefois (Asiago) par 1 Éocène supérieur. La concordance avec le terrain tertiaire n’est donc que locale et apparente. La Craie peut reposer, sans dislocation aucune, sur le basalte, de manière à paraître s’être déposée par-dessus; elle renferme des lits 3eSérie,t.VI,Pl.X, p.ôll sirote des ÛTbr IZ. Bull.Soc.q'éol. de Fr an oe . Cuisindeî. j . La? .Becauet,P*riS Dicranophjllum robustum , Zei lier. 1878. ZE1LLER. — DKSKANOPHYLLUM ROBUSTUM. 611 réguliers et étendus de cette roche, mais on reconnaît qu’on a affaire à des filons-couches, qui souvent conduisent aux cheminées d’érup¬ tion. De pareilles observations peuvent être faites même dans le terrain jurassique. 2° Groupe de Spilecco, composé de calcaires, d’argiles et de tufs, dont la faune, quoique peu riche, a fourni 38 espèces. C’est un ensem¬ ble tout particulier de fossiles, sans liens avec aucune autre faune connue. Les tufs sont tantôt à la base, tantôt au-dessus des calcaires; ils sont stratifiés, renferment des débris corrodés des calcaires, soit en petits nodules, soit en amandes allongées, encore en place, et présen¬ tent une ou plusieurs couches. Il y a toute évidence que les tufs résultent de la désagrégation des calcaires. Cette désagrégation a été probablement le résultat d’émissions aqueuses thermales, acides, ayant précédé, accompagné et suivi les éruptions basaltiques. La pré¬ sence fréquente de ces tufs à la base du terrain tertiaire s’explique par le passage facile ouvert aux sources à la surface inégale et ravinée de la Craie, et par la plus grande porosité des couches tertiaires infé¬ rieures, qui permettait une désagrégation plus facile. La postériorité de ces phénomènes est prouvée par le voisinage immédiat de dykes de basalte dans lesquels on peut voir des lam¬ beaux de calcaire verticaux ou repliés en Y. M. Hébert cite un grand nombre de localités où les faits consignés dans ce travail ont été observés par M. Munier-Chalmas et par lui. Il annonce que la suite de ce travail démontrera que les éruptions basaltiques de ces régions sont postérieures aux couches à Clypéastres de Schio. M. Zeiller fait la communication suivante : Sur une nouvelle espèce de Oicranopliyllum, par M. R. Veiller- PL X. M. Grand’Eury a, le premier, signalé l’existence dans le terrain houiller supérieur d’un nouveau genre de Conifères caractérisé par ses feuilles linéaires une ou deux fois bifurquées, et auquel il a donné le nom caractéristique de Dicranophyllum (feuilles fourchues). Il en a fait connaître deux espèces, le D. gallicum, très-répandu dans les 012 ZEILLER. — DlCRANOPHYl/LUM ROBUSIUM. 3 juin terrains houillers du Centre, et le D. striatum, beaucoup plus rare que le précédent. J’ai trouvé dans les collections de l’École des Mines un échantillon provenant du terrain houiller d’Alais (Gard), qui appartient à une troisième espèce, différente du D. gallicum par sa taille beaucoup plus grande, plus voisine du D. striatum, mais distincte de celui-ci par l’angle plus ouvert de la bifurcation de ses feuilles et par le peu de distance qui sépare le point d’attache de la feuille de son point de bifurcation. Cet échantillon est représenté pl. X, fig. 1. MCRANOPHYLLUM R033USTUM, Zeiller . Pl. X. Feuilles larges de 5 à 6 millimètres à la base, se divisant à une dis¬ tance d’environ i5mm de leur point d’attache en deux branches égales, larges de 2 à 2mm5, faisant entre elles un angle de 20 à 30° et séparées par un sinus arrondi. Chacune de ces branches se montre marquée de 5 nervures principales, entre lesquelles on distingue des nervures secondaires beaucoup plus fines; la base même de la feuille paraît n’avoir que 5 nervures principales, mais elles se divisent par dicho¬ tomie vers la hauteur de la bifurcation, un peu au-dessus ou un peu au-dessous, de manière à former 5 nervures dans chaque branche. L’échantillon que j’ai pu étudier ne présente aucune feuille com¬ plète; toutes celles qui sont adhérentes au rameau sont rompues ou déchirées à 2 ou 3 centimètres de leur point d’attache, et le reste de la plaque n’offre que des fragments encore plus incomplets; il est impossible de savoir avec certitude si les branches se subdivisent ou non à leur tour; en tout cas, si cette séparation avait lieu, elle ne se produirait qu’assez loin de la première bifurcation, car sur plusieurs fragments de feuilles les branches atteignent jusqu’à 7 centimètres sans se diviser ; mais je crois plutôt qu’elles ne se divisaient pas une seconde fois, l’un de ces fragments paraissant s’amincir peu à peu et se terminer en pointe obtuse. La surface du rameau, dont l’échantillon figuré ne présente que le moule, est divisée en compartiments rhomboïdaux très-allongés dans le sens vertical, ayant 3 à 4cm de longueur sur une largeur maxima de 4 à 5min, et striés longitudinalement; ils se montrent très-légère¬ ment bombés sur le moule, et par conséquent ils étaient déprimés sur la tige elle-même. On remarque vers l’une de leurs extrémités le point où la feuille devenait libre, et c’est la position de ce point, qui doit être placé à la partie supérieure, qui m’a conduit à orienter cette 1878. ZEILLER. — DICRANOPHYLLUM ROBUSTUM. 613 empreinte telle qu’elle est dessinée pl. X, fig. 1, et non pas en sens inverse, comme on aurait été porté naturellement à le faire par la direction des feuilles et de quelques petits bourgeons dont je n’ai pas encore parlé. Ces bourgeons ont une forme ovoïde; ils sont composés d’écailles lancéolées très-aiguës, pourvues d’une carène saillante sur le dos; leurs extrémités se prolongeant au sommet du bourgeon lui donnent une apparence chevelue. Elles étaient sans doute assez coriaces, car elles sont transformées en lamelles charbonneuses d’une épaisseur notable. M. Grand’Eury a figuré des bourgeons semblables sur le D. galli- cum (1) ; il paraissait probable, vu leur nombre et la rareté relative des ramifications des axes feuillés dans les Dicranophyllum, qu’ils devaient être considérés comme des bourgeons floraux. La présence d’organes mâles sur l’échantillon que je figure ici vien t donner plus de poids encore à cette attribution. On remarque en a deux empreintes, sur lesquelles M. de Saporta a récemment, en exa¬ minant cet échantillon, appelé mon attention. Ce sont deux petits axes striés longitudinalement, et élargis à une extrémité en une sorte de chapeau épais, charbonneux, qui paraît divisé en un certain nombre de secteurs rayonnants. Il est impossible de ne pas voir là des étami¬ nes semblables ou tout au moins très-analogues à celles des Taoous. Sur l’un de ces organes, que la fig. 3 représente grossi, la matière charbonneuse du chapeau a disparu en partie, et l’on voit l’empreinte laissée sur la roche par la face supérieure des lobes : cette empreinte se montre finement chagrinée, et l’on reconnaît, avec un grossissement un peu plus fort, que cette apparence est due à l’impression du réseau cellulaire, entièrement semblable à celui qu’on observe sur la face supérieure des lobes de l’écusson staminal des Taxus. Sur l’autre, on voit, à droite et à gauche du pédicelle, sous le chapeau, deux corps ovoïdes qui ne peuvent être que la partie pendante des sacs polli- niques. 11 est permis de croire que ces étamines, ainsi constituées, étaient attachées à un axe sortant de l’un des bourgeons écailleux restés adhérents au rameau. C’est ce qui a lieu chez un grand nombre de Conifères, et notamment chez les Ifs. En résumé, la constitution de ces organes, dont l’attribution au rameau feuillé près duquel ils se trouvent ne peut guère donner lieu à un doute, fixe la place des Dicranophyllum dans la tribu des Taxi- nées, où ils doivent, sans doute, se ranger près des Gingko. Il est inté¬ ressant de rappeler que les organes mâles attribués par M. 0. Heer et par M. de Saporta aux Baiera, genre intermédiaire, en quelque sorte, (1} Grand’Eury, Flore carbonifère, p. 273. pl. XIY, fig. 8. 614 ZEILLER. — DICRANOPHYLLUM ROBUSTUM. 3 juin entre les Dicrcinophyllum et les Gingho, sont construits sur ce même type, avec des sacs polliniques réunis en verticilles au sommet de courts péd icelles (1). L’échantillon représenté pl. X, fig. 1, appartenait évidemment à une tige ou à un rameau déjà âgé, et c’est ce qui explique la dispo¬ sition singulière des feuilles, qui se présentent rebroussées vers le bas, et dont le renversement a dû entraîner, par pression, l’inflexion vers le bas des bourgeons placés au-dessous d’elles. On remarque, notam¬ ment sur la feuille la plus basse, que, partie du rameau presque à angle droit, elle se renverse brusquement en arrière, puis s’étale et prend une direction à peu près horizontale ou plutôt légèrement pendante. Le même fait s’observe très-fréquemment chez le D. gallicum, ainsi que j’ai pu le constater sur divers échantillons d’Ahun fort bien con¬ servés, qui se trouvent à l’École des Mines. Les feuilles de cette espèce, qui étaient persistantes, s’attachaient sur les rameaux par un écusson rhomboïdal plus allongé vers le bas que vers le haut, comme on le voit dans un grand nombre de Conifères. Elles devaient, d’après ce que j’ai pu observer, présenter à leur base une section rhomboïdale et se raccorder avec l’écusson par quatre arêtes saillantes, dont deux situées dans le plan moyen de la feuille et les deux autres dans un plan ver¬ tical, l’arête inférieure formant carène sur l’écusson. Sur les jeunes rameaux, on les voit se détacher presque normalement à l’axe, puis s’infléchir pour se dresser vers le haut, en faisant avec cet axe un angle de 45°; sur les rameaux plus âgés, ou à la partie inférieure des mêmes rameaux dont le sommet est garni de feuilles dressées, on les voit rester normales à l’axe sur une certaine longueur et ne se redres¬ ser que vers leur extrémité; sur des parties plus âgées encore, on les voit, dès leur base, se recourber vers le bas, puis reprendre peu à peu, en s’infléchissant, une direction horizontale ou même légère¬ ment ascendante. Enfin, les rameaux plus gros ne présentent plus que des feuilles qui se rebroussent immédiatement, s’appliquant presque sur l’écusson dont elles sont parties, et qui s’écartent ensuite peu à peu, jusqu’à un angle de 45°, mais restent toutes dirigées vers la base du rameau qui les porte. On est, dans ce cas, porté tout d’abord à orien¬ ter ces rameaux en sens inverse, et à regarder les feuilles comme par¬ tant de la partie inférieure et non du haut de l’écusson qui forme leur base. C’est le cas qui se présente pour l’échantillon figuré pl. X, fig. 1, que j’aurais orienté inversement, comme je l’ai dit plus haut, si je (1) De Saporta, Pal. fr 2e sér., Plantes jurassiques, p. 258, pl. CL VI, fig. 2 et 3. 1878. ZEILLER. — DICRANOPHYLLUM ROBUSTUM. 615 n’avais eu égard qu’à la disposition des feuilles, et si l’étude du D. gallicum ne m’avait éclairé sur le vrai sens à lui donner. J’ajouterai qu’on observe chez plusieurs Conifères vivants des exem¬ ples d’un semblable renversement des feuilles; je citerai, par exemple, Y Araucaria brasiliensis et surtout VA. Cunninghami, dont les feuilles, sur les jeunes rameaux, et sur la tige elle-même entre les verticilles de branches les plus récents, se montrent dirigées vers le haut; sur les parties un peu plus âgées, elles sont étalées normalement à l’axe; enfin, sur les parties plus anciennes de la tige principale ou des ra¬ meaux, surtout des rameaux de premier ordre, elles sont complète¬ ment renversées et font avec l’axe, du côté du bas, un angle égal à celui qu’elles faisaient précédemment de l’autre côté; quelques-unes même sont presque appliquées contre l’écorce. Ainsi, aux deux extré¬ mités d’un même rameau, on trouve des feuilles dirigées en sens exac¬ tement inverses. C’est ce qu’on observe souvent dans le D. gallicum sur des fragments de branche suffisamment longs. J’ajouterai, au sujet du D. gallicum, qu’on voit assez fréquemment les rameaux présenter les traces d’inégalités notables dans leur déve¬ loppement : j’ai vu sur des échantillons du terrain houiller d’Ahun, où cette espèce est très-abondante, les feuilles, espacées seulement de 3 à 4mm dans le sens vertical sur un certain point d’une branche, se montrer sur un autre point de la même branche espacées de 7, 8, 9 et 10,nm. Les parties où les feuilles sont plus rapprochées paraissent correspondre, comme l’a indiqué M. Grand’Eury, aux points de rami- lication, ainsi qu’on l’observe encore dans beaucoup de Conifères et, par exemple, dans X Araucaria Cunninghami que j’ai cité tout à l’heure. EXPLICATION DE LA PLANCHE X. Fig. 1. — - Dicranophyllum robustum, Zeilier. Fragments de rameau portant plusieurs feuilles et des bourgeons floraux à l'ais¬ selle de quelques-unes d’entre elles. En a, deux étamines, composées chacune d’un petit axe, épanoui au sommet en un éeusson plurjjobé, qui porte les sacs polliniques. Fig. 2 et 2’ . — Fragments de feuilles provenant de la partie postérieure de la même plaque. Fig. 3. — Une des étamines a grossie. Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : 616 PERON. — RÉPONSE A M. LEYMERIE. 3 juin 01>sei*vatioïiâ sur le Mémoire de M. Pérou sur les calcaires à Ecfifmd©â des Halos de Rennes, par M. Lsymerie. Je puis affirmer que les calcaires à Hippurites qui couronnent la Montagne des Cornes sont supérieurs aux couches à Échinides ; il ne peut y avoir le moindre doute à cet égard. Quant à la place de ces deux assises dans la série crétacée, je pense qu’elles sont une dépendance de la craie turonienne. Yoici deux faits à l’appui de cette opinion : d° La marne bleue du Moulin Tiffou et le grès d’Àlet appartiennent tous deux à la même formation et me paraissent suffire pour repré¬ senter le Sénonien dans la région de Rennes-les-Bains, le Garumnien rutilant, qui surmonte le grès, correspondant à l’étage danien. 2° Dans la Haute-Garonne, où le Turonien est à peine représenté, il existe cependant, sur le petit plateau de Paillon, derrière Saint-Mar- tory, un gîte très-restreint et tout exceptionnel de fossiles silicitiés et fragmentés, où l’on est surpris de voir des Polypiers et quelques Mol¬ lusques des Bains de Rennes : Heliastrea cribaria, Columitastrea striata, Leptoria radiata, Ostrea frons, des Rudistes indéterminables et une Caprine voisine de C. Aguilloni. Or, dans ce gîte singulier, qui pour moi est encore une véritable colonie, ces fossiles de Rennes sont mêlés avec des Spongiaires caractéristiques de la craie turonienne, parmi lesquels M. de Fromeutel a reconnu : Siphonendea brevicostata, S. piriformis et S. nucifôrmis (S. Michelini , deFrom.). M. Peron fait la réponse suivante : Réponse aux observations de M Leymerie, par M. Peron. La note de M. Leymerie apporte un nouveau et précieux témoignage en faveur d’un fait que j’ai cherché précisément à mettre en lumière dans mon mémoire sur Rennes-les-Bains : c’est la superposition des calcaires à Hippurites sur les couches à Micraster brevis (1), superpo- (1) Malgré l’avis exprimé dans une précédente séance par l’un de mes honorables contradicteurs, je maintiens le nom de Micraster brevis à l’espèce de Rennes-les- Bams, par cette raison excellente que c’est précisément sur les Micraster de cette localité que l’espèce de ce nom a été créée par Agassiz et Desor, SÉANCE. 1878. 617 sition qui était restée douteuse et que plusieurs géologues ont complè¬ tement niée. Quant aux motifs invoqués pour classer ces deux assises comme une dépendance del’étage turonien, je ne saurais, malgré la grande consi¬ dération que j’ai pour l’opinion du savant professeur, la regarder comme susceptible d’infirmer aucune de mes conclusions. De ce fait que les quelques mètres de marnes du Moulin Tiffou, très-différentes paléontologiquement des couches subordonnées, sont admis comme sénoniens, il me paraît difficile d’en conclure qu’ils suffisent pour représenter l’étage et qu’aucune autre couche inférieure n’y peut trou¬ ver place. La preuve tirée de la colonie turonienne de Saint-Martory ne me paraît pas non plus concluante. Je me réserve de la discuter ultérieu¬ rement. Mon mémoire a provoqué d’assez vives discussions de divers côtés. Déjà de nombreuses réponses ont été présentées à la Société, et ces réponses ne me sont connues encore que par le trop court résumé donné dans le Compte-rendu sommaire. Je juge donc nécessaire d’atten¬ dre l’impression et la publication de ces notes pour répliquer à toutes en même temps. Parmi les géologues qui ont discuté mes conclusions, il en est d’ailleurs dont l’opinion s’est depuis lors beaucoup modifiée dans le sens de ma manière de voir. La communication des fossiles des couches litigieuses, et les discussions poursuivies par correspondance me semblent avoir gagné à cette manière de voir de nouvelles et pré¬ cieuses adhésions parmi les géologues du Midi, même parmi ceux qui jusqu’ici avaient professé des idées tout à fait contraires. L’attention est maintenant appelée sur les faits que j’ai signalés ; des recherches à ce sujet se poursuivent en ce moment sur divers points, et nous pouvons espérer que bientôt de nouveaux arguments seront apportés dans la question. M. Munler-Chalmas fait une communication sur la Mor¬ phologie des Ciatnoï GG s ® s O 0 -O a o ^ 3 O ce O 03 'rt "S t 1 © 03 03 ce _ ’i &> 03 S _?» 3 ^ S s '■£ 1 § . 8 -2 •p' 2* g ^ |5-S ^ ^ 5 o *3 ^ fis £ ce 03 — - ■ — O « > ùJD 3 >. 03 N SJ ^ co g T3 a, « « § © G G 0 |! lo lO 03 £. s 'I •s « fco c O ce g çe s S I B SS a ^ J 2 3 o S 3 ce CÆ tr ^ I 03 G -3 3 03 ^ O C0 O GG > I II I O 03 C, ^ ce o cO » £ ^ M •JG © o? ce -3 ce S-S «5 S -|1 1 03 Qi T3 * © O o PC" © G GG © CC 5© £ § JG G f Marnes jaunes à Cyrena convexa, 4. Marnes à Limnées. 3. Haute masse. G. Gypse. { 2. Masse moyenne. 1. Masse inférieure. P. Marnes marines infrà-gypseuses h Ph. ludensis. 0. Calcaire de Saint-Ouen. B. Sables de Beauehamp. C3. Caillasses. C2. Calcaire à Cérithes. C1. Calcaire à Miliolites 1878. CH. VÊLAI N. — EXCURSION DE LA FRETTE A SANNOIS. 689 Cette succession avait déjà été relevée en détail et publiée dans le Bulletin (3me série, t. IV, p. 472), par MM. Carez et Vasseur; je me bornerai donc dans ce compte-rendu à remettre sous les yeux de la Société cette coupe, dont elle a pu vérifier l’exactitude, en me conten¬ tant de rappeler ici ses traits généraux, afin de signaler les points qui ont plus particulièrement fixé l’attention. La tranchée s’ouvre dans les caillasses du calcaire grossier qui, peu de temps après, se montrent recouvertes par les sables de Beauchamp. Ce contact est des plus intéressant : Contact des Sables de Beauchamp et des Caillasses dans la tranchée de La Frette. Sables verts cafcarifères. ifflWlwy _ 2. Marne sableuse avec blocs calcaires remaniés et perforés. 1 1. Partie supérieure des Caillasses ravi¬ née et perforée. Les caillasses se terminent là, à l’altitude de 32 mètres, par un cal¬ caire marneux, d’aspect bréchoïde (n° 1), peu épais, dont la surface supérieure, assez profondément ravinée, porte encore la trace de nom¬ breuses perforations. Les sables de Beauchamp débutent au-dessus par des sables jaunâtres (n° 2) entremêlés de petits lits marneux, dans lesquels on reconnaît quelques moules de coquilles marines apparte¬ nant à la faune d’Auvers, et renfermant, avec de petits galets de quartz noirs, des blocs calcaires arrachés aux caillasses ou au calcaire àCérithes, roulés, profondément altérés et perforés. 7. Calcaire de Ducy. — 6. Sables à Melania hordacea. — 5. Grès à Limnêes. — 4. Sables de Beauchamp (niveau moyen). Une abondante moisson de fossiles a été faite au niveau des O. Cu- cullaris dans les couches marines de Beauchamp proprement dites (n°4), qui se présentent, tout d’abord, dans une partie un peu exca¬ vée de la tranchée, recouvertes par un calcaire gréseux d’eau douce 44 690 Cil. VÉLAIN. — EXCUnSION DE LA F BETTE A SANNOIS. 14 Sept. (Cycl. mumia ; L. arenularia) (n° 5) criblé à sa partie supérieure de perforations tubulaires simples ou ramifiées, vraisemblablement dues à des AnnéNdes, et remplies par les sables jaunes à Melania hordacea qui sont au-dessus (n° 6). Ces grès sont imprégnés de silice ; il en est de même des tubulures où les fossiles sont eux-mêmes silicifiés et, par suite, bien conservés, circonstance qui vient indiquer que cette solidification est postérieure au dépôt des bancs à limnées; elle paraît, du reste, s’être fait irrégu¬ lièrement et ne s’est pas étendue bien loin, car à peu de distance ce grès devient calcarifère et passe de la sorte à un véritable calcaire, tandis que du côté opposé, en dépassant de quelques mètres cette ex¬ cavation, on voit le banc s’amincir en devenant sableux; puis dispa¬ raître, et les sables à Mélanies sont alors directement en contact avec ceux à O. Cucullaris. Cette disposition qui vient nous indiquer l’origine fluviatile de ce petit dépôt, n’est pas spéciale à cette localité. J’ai déjà eu occasion de l’observer dans la plaine de Beauchamp, ainsi qu’en témoigne la coupe suivante relevée en 1876 avec M. Munier-Chalmas, dans une exploita¬ tion de grès située près de la route de Taverny au-delà de la station d’Herblay : Coupe de la sablière d’Herblay. 9. Calcaire de Saint-Ouen. 8. Marnes à Avicula fragilis. 7. Calcaire de Ducy. 6. Sables verts à Melania hordacea. 5. Poche sableuse avec Cyclostomcs et Limnées. 4a. Niveau des Cerithium mutabile , Luçina Saxorum, Lucina gibbosula. 4. Sables de Beauchamp (niveau moyen?. ■i.‘ ; ni D i 1878. CH. VÉLAIN. — EXCURSION DE LA FRETTE A SANNOIS. m La Société a examiné ensuite avec intérêt sur les sables à Mélanies les calcaires siliceux qui correspondent à ces calcaires lacustres de Ducy qu’on avait autrefois confondus avec ceux de Saint-Ouen, et dont M. Munier-Chalmas a le premier rectifié la position. Une petite zone de calcaires gréseux pétris à’Avicula fragilis représente l’hori¬ zon de Mortefontaine et termine cette série. La formation lacustre de Saint-Ouen se développe ensuite sur une épaisseur de 8 mètres; au milieu des nombreuses alternances de marnes et de calcaires avec accidents siliceux, qui terminent ainsi l’éocène moyen, la Société a pu constater les niveaux fossilifères habituels, les bancs à Bithinia pu- silla, ceux à L. longiscata et à Cyclostoma mumia. Malheureusement les éboulis et la végétation masquaient en grande partie les détails des masses marines int'rà-gypseuses, et la Société n’a fait que constater, de la sorte, la présence, sur le calcaire de Saint- Ouen du premier niveau fossilifère marin à Cerithium tricarinatum et à C. Cordieri (n° 12 de la coupe Vasseur et Carez) de cette nouvelle série. Le déjeûner avait été préparé à La Frette; l’après-midi, la Société s’est transportée dans les environs du nouveau fort de Montigny-les- Cormeil, après avoir jeté un coup-d’œil sur les sables de Fontai¬ nebleau, qui sont là représentés, comme à Meudon, par des sables micacés très-pauvres en fossiles. Les meulières de Beauce, activement exploitées sur tout ce plateau, sont très-fossilifères. Les Limnea Brongniarti , L. cornea et L. cylin- drica , le Planorbis cornu et les graines du Char a medicaginula y sont particulièrement abondants. A la partie inférieure, sous les argiles bariolées au milieu desquelles s’isolent les blocs de meulières, la Société a pu voir les larges plaquettes siliceuses à P. Lamarhi qui représentent là cette succession de marnes et de calcaires à Paludes- trines, très-développés sous le calcaire de Beauce à la côte Saint- Martin, près d’Étampes, au milieu desquels vient s’intercaler, au moulin de la Chalouette, la petite faune marine d’Ormoy. Sur le revers est des buttes de Sannois, avant de descendre dans les grandes exploitations du gypse, on a pu voir, sous les sables mi¬ cacés, les marnes à Huîtres, puis la série complète des marnes vertes et de celles à Cyrena convexa , qui sont là très-riches et renferment notamment un lit où abondent des débris de Poissons avec le Paleo- niscus. L’excursion s’est enfin terminée dans les carrières Bapst, sous la butte d’Orgemont, où la Société a pu voir successivement sous les marnes supra-gvpseuses à Limnea strigosa, la haute masse du Gypse, la masse moyenne avec ses marnes jaunes à Lucina Heberti; puis, 694 H. DOUVILLE. EXCURSION A VERNON. 14 sept. dans les petites carrières aujourd’hui abandonnées, situées près du chemin de fer, la masse inférieure avec les marnes marines infra- gypseuses à Pli. ludensis, qui lui avaient échappées en grande partie dans la tranchée de La Frette. A cinq heures l’excursion était terminée et la Société était de re¬ tour à Paris à 6 heures et demie. M. de Chancourtols, présente le compte-rendu de l’excursion de Vernon : Course du 12 septembre 1878 , sa ¥eroon. M. de Chancoortois, qui, en proposant la course de Vernon, s’était chargé de l’organiser et de la conduire avec le concours de M. Douvillé, désire d’abord assumer la responsabilité des défauts de la planche lithographiée de cartes et de coupes avec légendes qu’il a fait dresser spécialement en vue de cette course. Le travail de lithographie, assez complexe, a été entravé par divers contretemps résultant de la coïncidence du Congrès de Géologie avec l’Exposition universelle. Les épreuves qui ont pu être distribuées au départ laissent donc beaucoup à désirer sous plusieurs rapports et ne doivent être acceptées qu’à titre provisoire. La planche va, dit-il, recevoir les corrections et additions nécessaires, surtout en ce qui touche la mise en évidence des faits d’alignements et de leurs rapports, pour être jointe au compte-rendu de l’excursion à insérer dans le Bulletin de la Société. M. Douvillé, à qui on doit principalement la partie de la carte géolo¬ gique détaillée comprenant les environs de Vernon, où il a reconnu les faits éruptifs sur lesquels on se proposait d’appeler particulièrement l’attention, avait rédigé de son côté une notice itinéraire autographiée, distribuée aussi au départ, et a guidé la course pendant la majeure partie du temps. M. de Ghancourtois lui cède en conséquence la parole pour le compte à rendre, se réservant de la reprendre au sujet de la dernière station. M. S>oMviIIé résume dans les termes suivants la première partie de l’excursion : En quittant Vernon par la route de Pacy, la Société a visité un peu au sud de Bizy des exploitations ouvertes dans la craie blanche à silex 1878. II. D0UV1LLE. EXCURSION A VERNQN 095 roses; elle y a recueilli l’ Echinocorys gibbus et la Rhynchonella lim~ bata, c’est l’horizon du Micraster coranguinum. Les silex y forment des lits parallèles à la stratification, orientés à 150° (N. 30°0.) et plon¬ geant de 25° vers le S.-E. Presqu’immédiatement au-delà, au tournant de la route on exploite des sables siliceux, purs, jaunâtres, assez fins : la Société y a remarqué de petits galets noirs avellanaires paraissant provenir de la partie infé¬ rieure de l’excavation. L’argile plastique sur laquelle ces sables reposent n’était pas directement visible en ce point ; elle donne au- dessus de Bizy un niveau de sources importantes utilisées pour l’ali¬ mentation d’eau de Vernon. Au-dessus des sables jaunes on voit affleurer le calcaire grossier dans le talus de la route qui monte vers Pacy. La Société quittant la route, est montée à gauche dans le bois de Bizy vers Saint-Meauxe : le calcaire grossier inférieur se montre d 'abord- plus ou moins disloqué dans le talus du chemin, puis à mi-côte la Société a vu un premier affleurement des sables granitiques blancs ou rougeâtres avec gros grains de quartz. Au-delà un peu avant -Sainte-- Meauxe on voit affleurer une argile plastique jaunâtre retenant l’eau d’une série de mares et recouverte par un lit de petits galets noirs avellanaires identiques à ceux que la Société avait observés au bas de la montée, sur la route de Pacy. Entre les deux affleurements il existe une dénivellation de 30 mètres environ due à la présence d’une faille qui coïncide précisément avec l’apparition des sables granitiques. Sur le plateau, dans la traversée de la forêt de Bizy, le sous-sol géologique est peu visible. La Société a rejoint le chemin de Blaru et dépassé le chemin de fer de Pacy pour étudier une carrière ouverte au N. de Courcaille en contre-bas du chemin de fer, dans les assises du calcaire grossier supérieur. On peut y relever de bas en haut la coupe suivante: 1° Calcaire blanchâtre en bancs peu épais avec empreintes de Cérithes ■' lits siliceux à la partie supérieure . . 0m0j) 2° Lit de calcaire corrodé et partiellement dolomitisé . 0.40. 3a Marne blanche . . . 0.80 4° Lit de calcaire corrodé et dolomitisé . . 0m40 à 0.60 Ce lit dans les points où il n’est pas altéré présente de nombreuses empreintes de (Cerithes, Natica, etc.). 5° Marne violacée d’épaisseur très- variable . 0m à 0.30 Elle renferme de nombreux fossiles avec leur tôt f Cërithium denticu- lalum, Natica, etc.). 6’ Caillasses difficilement accessibles . . . . . 2.00 Ces couches sont à peu près horizon laies au fond de la carrièr 696 H. DOU VILLE. — EXCUiiSlOiN A VERiNON. 14 Sept. mais du côté ouest elles s’infléchissent en plongeant vers le sud et viennent butter contre une masse irrégulière de sables granitiques : ces sables d’une belie couleur blanche sont principalement composés de grains de quartz à angles émoussés, reliés par un ciment argileux, onctueux au toucher. Quelques mètres à 1*0. de la carrière on retrouve le calcaire grossier au-delà des sables granitiques; ceux-ci se présentent donc ici sous forme de dyke ou de remplissage de fente. On a vu par la coupe de la carrière que certains lits sont corrodés et dolo- mitisés dans le voisinage des sables. Au-dessus de la carrière, sur la voie du chemin de fer, on voit encore affleurer les Caillasses, les couches plongent vers l’Ouest et en avan¬ çant dans cette direction on rencontre successivement des marnes et calcaires glanduleux qui représentent le Calcaire de Chamjpigny , puis des Marnes blanches et des Marnes vertes recouvertes par des blocs disloqués de Meulière de Brie. Les couches sont ensuite brusquement interrompues par l’apparition des sables granitiques remplissant ici un large entonnoir ; c’est le pro¬ longement du dyke observé précédemment dans la carrière à un niveau bien plus inférieur : les sables présentent ici leur teinte rou¬ geâtre habituelle. Au-delà on retrouve les Meulières de Brie et les Marnes vertes. On ne peut mettre en doute ici le mode de gisement des sables granitiques qui constituent bien certainement un remplissage de fente; rappelons en outre la corrosion et la dolomitisation de cer¬ taines assises calcaires dans le voisinage des sables, et la pureté plus grande de ces sables dans la partie profonde (base de la carrière) que dans la partie haute (tranchée du chemin de fer). L’heure déjà avancée a empêché la Société de visiter plus à l’Est quelques affleurements intéressants des mêmes sables granitiques. C’est ainsi qu’à .Rue de Normandie on retrouve la faille de Saint- Meauxe avec remplissage de sables granitiques; dans le fond de la vallée à Rue de Normandie on observe les affleurements de l’argile plastique, tandis que sur la hauteur les tranchées du chemin de fer n’ont plus rencontré que la craie, traversée de fentes ou entonnoirs remplis par les sables granitiques; dans le voisinage des filons la craie est souvent dolomitisée, tandis que les sables sont eux-mêmes entourés par une salbande d’argile à silex. La Société est rentrée directement à Ver non qu’elle a traversé sans s’arrêter, pour aller examiner sur la rive droite de la Seine les escar¬ pements crayeux qui dominent Vernonnet et dont la coupe détaillée a été donnée par M. Hébert, en 1872 (Bull. Soc. géol., 2e série, t. XXIX, p. 468). Le haut de la falaise est couronné par des bancs solides avec Bull. Soc. géol do France. COURSE DE VERXOX 3e Série. T .VI . P(, XV cto. . ' a. /'adcluJc J. 3 T'oa -gL JSL hnmK » O Jouant Je l m mm *. Loupe/ SO.AŒ suivant las lig.rves A A' passant Jiar. /s, ôlsUeau. Je, la, Aladr/sinc au. __ Jcines FL. La M chargées de principes salins ou acides... L’eau jaillissante a entraîné » ces matériaux au travers d’une épaisse succession de couches strati- » fiées dont les éléments insolubles sont entrés en mélange avec les » débris granitiques. » Ces hypothèses viennent compléter et préciser les vues que nous avions émises tout d’abord. Nous avions dit que les sables granitiques étaient des dépôts boueux injectés de bas en haut dans des fentes préexistantes; nous ajouterons avec M. Stanislas Meunier que ces boues résultent de la décomposition du granité par les sources thermales; il s’est produit là, sur une bien plus vaste échelle, des phénomènes ana¬ logues à ceux que l’on observe dans les salzes ou volcans de boue. Nous ajouterons, en terminant, que des hypothèses différentes ont été proposées pour expliquer le mode de gisement des sables gra¬ nitiques : quelques géologues ont voulu y voir des dépôts analogues aux dépôts diluviens et ayant rempli de haut en bas les poches et les fissures dans lesquels on les observe aujourd’hui : malgré les termes 1878. H. DOUVILLÉ. — SABLES ÉRUPTIFS. 709 de « limon » et d’ « alluvions verticales » employés par M. Stanislas Meunier, il nous paraît impossible d’attribuer à des alluvions superfi¬ cielles la formation des argiles 'pures qui accompagnent ou cimentent les sables granitiques. Sans doute il existe en bien des points des couches ayant une composition analogue à celle des sables granitiques; il nous suffira de citer les sables des plateaux de l’Eure, et les sables de la Sologne ; les argiles plastiques de l’Éocène inférieur à Montereau, Provins, etc., ont, comme on l’a vu plus haut, une composition tout à fait analogue à celle des argiles qui accompagnent les sables grani¬ tiques; au sud de Montereau on retrouve même au niveau de l’argile plastique de véritables sables granitiques. Mais tous ces dépôts se dis¬ tinguent des dépôts vraiment stratifiés par leur composition et leur texture particulière et par l’absence complète de fossiles; il nous suffira de citer, comme terme de comparaison, les argiles du Gault, qui peuvent être considérées comme le type des argiles sédimentaires pures et le dépôt argileux qui se dépose actuellement au fond de la Méditerranée. Aussi croyons-nous que tous les dépôts de sables gra¬ nitiques, d’argiles plastiques et d’argiles bariolées, doivent être consi¬ dérés comme de véritables dépôts d’épanchements boueux. D’autres géologues ont supposé que les prétendus filons de sables granitiques n’étaient que des lambeaux d’une couche bouleversée et disloquée par des failles, cette couche occupant vraisemblablement comme à Montereau le niveau de l’argile plastique. Or, dans la région qui nous occupe plus particulièrement, entre la Seine et l’Eure, nous n’avons jamais observé à ce niveau de dépôt analogue aux sables granitiques. Enfin nous signalerons encore une hypothèse mixte qui consiste à attribuer l’élément quartzeux seulement à une couche sous-jacente également placée au niveau de l’argile plastique, et à admettre que l’élément argileux seul a été amené par des sources thermales. Il est bien possible que sur certains points il y ait eu entraînement des sables de l’argile plastique; mais dans le plus grand nombre de cas nous croyons que le sable quartzeux qu’on peut retirer par lévigation des sables granitiques diffère essentiellement par la forme et la gros¬ seur des grains de celui des couches régulièrement stratifiées qui affleu¬ rent sur les points voisins. Nous avons eu également occasion d’observer des dépôts tout à fait analogues aux sables granitiques de l’Eure, dans le département de la Dordogne, entre Excideuil et Thiviers. Ils se présentent en amas puis¬ sants d’apparence filonienne dans les calcaires jurassiques; ils sont associés à des argiles plastiques pures et à des minerais de fer géodi- ques (hémathite brune) qui sont exploités par puits et galeries (Le 7 J 0 H. DOUVILLÉ. — SABLES ÉRUPTIFS. 14 sept. Chatenet, Lage); ces dépôts filoniens se relient intimement aux dépôts superficiels de minerais de fer en grains et doivent être rattachés à la période sidérolithique. Il y aurait ainsi en France dans les terrains tertiaires trois époques distinctes d’épanchements ayant donné nais¬ sance à des dépôts présentant entre eux les plus grandes analogies : 1° Base de l’éocène : Argiles plastiques proprement dites de Yaugi- rard, Montereau, Provins, etc. ; Sables granitiques de Montereau ; Sables granitiques en filons sur la rive gauche de l’Eure et au N. de Chartres (d’après M. Potier). A cette période se rattache la majeure partie des argiles à silex, dont la formation peut s’expliquer par fac¬ tion sur la craie de boues acides, c’est-à-dire par des phénomènes du même ordre que ceux qui ont donné naissance aux sables grani¬ tiques. Nous citerons comme exemple les argiles à silex de Château- Landon, de la Sologne, du Blaisois et du pays Chartrain. 2° Eocène supérieur ( terrain siderolithique) : Argiles plastiques de la Dordogne et sables granitiques d’Excideuil ; Argiles siliceuses (impré¬ gnées de silice soluble) d’Argenton, de Vierzon, de Mehun, etc., en filons ou amas, et en relation avec les dépôts de minerais de fer en grains; Sables granitiques plus ou moins purs de tout le versant N. du plateau central (Bellac, Yic-Exemplet), et de la Brenne, également en relation avec des minerais de fer en grains. 3° Miocène moyen : Sables de la Sologne ; Argiles à meulières et sables granitiques du département de l’Eure; Sables granitiques de Maisse (d’après M. Michel-Lévy), du Plessis-Piquet (d’après M. G. Fabre). Bull. Soc. géol ., 3e série, t. I, p. 389 (16 juin 1873). M. rFoaii*raosiëia ne croit pas que les sables indiqués par M. Douvillé comme éruptifs soient venus de bas en haut ; il les attribue à un phénomène de surface, et estime que, au moins dans les points visités, les faits observés peuvent être expliqués par des remplissages de failles, ou de fractures par des apports diluviens. M. l&esîe'vîei*, sans contester leur mode d’origine, critique seulement le mot d’éruptif appliqué à ces sables. M. de (z&so.J affames Z07iS£ezLs&ccoe&ÆeZcuteioinpiUTia£as et petites fàçaZocs ^cgclasd ëcrtzsé&r 0|e CaZcavre* nucrneauc* blaruJuxtre* ctoec* plcuwrbea-, eS Zitâï ’fùçs. 3 ! d JSarus 1. de Lac- vivier, 394. Arnaud (H.). Parallélisme de la craie supérieure dans le Nord et le Sud- Ouest de la France, 205. = Synchro¬ nisme de l’étage turonien dans le Sud-Ouest et dans le Midi par Id. Obs. de M. Munier-Chalmas, 233. Arta (Yallée de T) (Turquie d’Europe). Sur les terrains tertiaires et trachy- tiques de la — , par M. Coquand, 337. Arihon-Chéméré (Loire-Inférieure). Exa¬ men des dépôts éocènes d’ — , par M. Dufour (PL I), 52. 726 TABLE DES MATIERES. B Bagnoles (Orne). Sur le grès de — , par M. Morière, 225. Balmat (Jacques). Compte-rendu par M. Ed. Jannettaz de la fête d’inaugu¬ ration du monument élevé à la mé¬ moire de — , 645. Barrois (Ch.). Sur un filon de Gabbro (trachy-dolérite) intercalé dans les grès siluriens à Scolithus de la pres¬ qu’île de Crozon (falaise de la Mort- Anglaise) (Finistère), 178. = Sur le terrain crétacé de la province d’Oviédo (Espagne). Obs. de MM. Lorv et Ley- merie, 530. = Observations de M. Cot- teau sur les Échinides recueillis par M. Barrois, 531. Bassin houilîer. Sur des ossements dé¬ couverts dans le — de Mons, par M. Cornet. Obs. de M. Alb. Gaudry, 565. Bathonien. Note sur le— des environs de Toul et de Neufchàteau, par M.H. Douvillé, 568. Bec-Rouge (Montagne du) (Savoie). Sur l’éboufement de la — , par M. L. Borrel, 47. Belgique. Présentation, par M. G. Dollfus, du l-r fascicule de la description de la Faune de l’Oligocène inférieur de — , par M. Rutot, 154. Belhommf. et Loustau. Note sur un son¬ dage exécuté à Montsoult (Seine-et- Oise), 581. Benoit. Observations, 39. Berru (Montagne de). Notice sur la constitution géologique de la—, par MM. Aumônier et Eck, 102. Blaxdet. Chronologie des [Excentricités, 371. Blocs erratiques. Mesure prise par l’Aca¬ démie des sciences pour la conserva¬ tion des — situés sur le territoire fran¬ çais, par M. Daubrée, 326. = Note sur un — situé dans la vallée de la Dragne, près Mouîins-Engilbert (Nièvre), à 2 ki- mètres environ de la faille occiden¬ tale du Morvan, par M. Bonneau du Martrav, 598. Bois-Goûët, près Saffré (Loire-Inferieure). Nouveau gisement fossilifère décou¬ vert au—, par M. G. Vasseur, 81. Bonneau du Martray. — Note sur un bloc erratique situé dans la vallée de la Dragne, près de Moulins-Engilbert (Nièvre), à 2 kilomètres environ de la faille occidentale du Morvan, 598. Borrel (L.). Sur l’éboulement de la mon¬ tagne du Bec-Rouge (Savoie), 47. Bray (Pays de—). Compte-rendu, par M. de Lapparent, de l’excursion dans le — . Observations de M. Pellat, 675. Bretagne. Sur des traces de l’époque glaciaire en — , par M. Maurice de Tri- bolet, 198. Budget pour l’année 1877-78, 100. Bureau pour l’année 1877-78, 194. Buvignier. Observations au sujet d’une note de M. Tombeck sur la position vraie de la zone à Ammonites tenui- lobatus dans la Haute-Marne et ail¬ leurs, 13. = Observations, 40. = Ré¬ ponse de M. Tombeck aux observa¬ tions de M. Buvignier, 310. Calcaire lacustre. Note sur la détermi- tion de la position du — de Mortemer entre les Sables de Bracheux et les lignites, par M. N. de Mercey, 198. Calcaires à Échinides. Observations de M. Coquand sur la note de M. Peron sur les — de Rennes-les-Bains, 326. = Id. de M. Leymerie; réponse de Peron, 616. Callovien. Sur le— dans le Jura, par M. P. Choffat iPl. IH), 358. Carez (Léon). Sur la présence de fossiles marins dans les sables de Rillv— la— Montagne, 179. = Sur l’extension des marnes marines de l’étage du Gypse dans l’Est du bassin de Paris, 183. = Observ., 687. Cassures et déformations par glissement, Expérienees sur la production de — , par M. Daubrée, 326. = Sur la direc¬ tion des— dans les corps isotropes, par M. Potier, 609. Caucase. Description des terrains à Pé¬ trole et à Ozokérite du versant sep¬ tentrional du — , par M. Coquand, 86. Cérithes. Sur les — des marnes à Hippa- rion du puits de Kharoubi près Oran, par M. Tournouër, 618. Cévennes. Sur les Bolomies jurassiques des — , par M. Parran, 564. =Les gla¬ ciers quaternaires des—, par M. Tor- capel (PL IX), 600. Chaîne volcanique. Observations sur la grande — guatémalienne, par M. Virlet d’Aoust, 307. Chaleur. Note sur la propagation de TABLE DES MATIERES. 727 la — dans les espèces minérales à texture fibreuse, par M. Ed. Jannettaz, 203. = Expériences relatives à la — développée dans les roches par les actions mécaniques, particulièrement dans les argiles. Conséquences pour certains phénomènes géologiques, no¬ tamment pour le métamorphisme, par M. Daubrée (PI. VII) , 550. Champ-Pancaud en Campbon (Loire-In¬ férieure). Réponse de M. Dufour à M. Yasseur au sujet de l'àge des dé¬ pôts éocènes de — . Obs. de M. Hébert, 50. = Réponse de M. Yasseur à M. Du¬ four, 63. Chancourtois (de). Observations, 142. = Compte-rendu d’une excursion à Yernon (2° partie), p. 697. = Sur les alignements géologiques relevés dans les environs de Yernon, 703. = Obs., 700. Choffat (P.). Sur le Callovien et l’Ox- fordien dans le Jura (PI. III), 358. Chotts sahariens . Sur les coquilles ma¬ rines trouvées dans la légion des — . par M. Tournouër, 619. Chotts tunisiens. Géologie des — , par M. Pomel. Obs. de M. Tournouër, 217. Chronologie des Excentricités , par M. Blandet, 371. Chronomètre . Critique du — de Penhouët (Loire-Inférieure), par M. G. de Mor- tillet, 76. Cidaris Forchhammeri. Desor. Sur le — , par M. Munier-Chalmas, 393. Civilisations. L’àge des — d’après les alluvions de la Saône, par M. Tardv, 148. Classification. Essai sur la — de l’époque quaternaire, par M. Tardv, 401. Cloez (S.). Note sur une matière miné¬ rale d’apparence vitreuse qui se dé¬ pose sur les roches du littoral de la Méditerranée. Obs. de MM. Yélain, De- lesse. Pomel, Potier, de Mortillet et Jannettaz, 85. Commissions pour l’année 1877-78, 194. Commission de Comptabilité. Rapport de la — sur les Comptes du Trésorier pour l’exercice 1876-77, par M. de Roys, 190. Composition chimique. Sur la — d’argiles et de minerais de fer de la Guyane Française, par M. Ed. Jannettaz, 392. = Sur la — de quelques roches érup¬ tives des environs de Fréjus, par M. Potier, 430 Comptes. Rapport de la Commission de Comptabilité sur les — du Trésorier pour l’exercice 1876-77, par M. de Roys, 190. Constantine. Sur la découverte de dents d’Hipparion dans la formation ter¬ tiaire supérieure d’eau douce de la pro¬ vince de — , par M. Tournouër, 305. Contournements. Expériences tendant à imiter les diverses formes de — que présentent les terrains stratifiés, par M. Daubrée. Obs. de M. Parran, 357. Cope (Prof.). Observations, 661. Coquand. Description des terrains à Pé¬ trole et Ozokérite du versant septen¬ trional du Caucase, 86. = Observa¬ tions sur la note de M. Peron sur les calcaires à Echinides de Rennes-les- Bains, 328. = Sur les terrains ter¬ tiaires et trachvtiques de la vallée de l’Arta (Turquie'd’Europe), 337. = Note géologique sur les environs de Pan- derma (Asie-Mineure), 347. Coquilles marines. Sur les — trouvées dans la région des Chotts sahariens, par M. Tournouër, 619. Cordella (A.). Note sur les mines du Laurium et sur les nouveaux gîtes de minerais de zinc (Smithsonite), 577. Cornet. Découverte d’ossements dans un puits naturel du bassin houiller de Mons. Obs. de M. Alb. Gaudry,565. Corps isotropes. Sur la direction des cassures dans les — , par M. Potier, 609. Corse. Observations sur les fossiles des terrains tertiaires moyens de la — et notamment sur les Èchinides, par M. G. Cotteau. 71. Cotteau (G.). Observations" sur les fos¬ siles des terrains tertiaires moyens de la Corse et notamment sur les Echinides, 71. = Observations sur les Echinides recueillis par M. Barrois dans le terrain crétacé de la province d’Oviédo (Espagne), 531. = Sur les Echinides de la colonie garumnienne, 567. = Sur l’exposition géologique et paléontologique du Hàvre, 618. Craie supérieure. V. Terrain crétacé. Crimée. Note sur la géologie de la — , par M. Em. Favre, 19. Crozon (Presqu’île de) (Finistère). Sur un filon de Gabbro (trachyr-dolérite) intercalé dans le gneiss silurien à Scolithus de la — ( falaise de la Mort-Anglaise), par M. Ch. Barrois, 178. Cucuron (Plateau de). Les terrains néo¬ gènes du— (Cadenet, Cabrières d’Ai- gues), par M. Fontannes (PI. IV), 469. = Description de quelques espèces et variétés nouvelles des terrains pré¬ cités, par id. (PL Y et VI). Obs. de M. Tournouër, 513. Cuise-la-Motte. Compte-rendu de l’ex¬ cursion à — . par M. Ch. Yélain, 711. Cuvier (Fr.). Note sur la stratigraphie de l’extrémité Sud du Jura et des montagnes qui lui font suite en Savoie, aux environs de Fort-l’Ecluse, 364. 728 TABLE DES MATIERES. D Dactylopora. Sur le genre — , par M. Ter- quem, 83. Daubrée. Présentation des Considéra¬ tions géologiques de M. Tchihatchef sur les Iles océaniques, 17. = Obser¬ vations, 39. = Résultats des recher¬ ches expérimentales sur les surfaces de rupture qui traversent l’écorce ter¬ restre, particulièrement sur les failles et les joints. Obs. de MM. Hébert, de Lapparent et Labat, 195. = Obs. 232, 318. = Mesure prise par l’Acadé¬ mie des sciences pour la conserva¬ tion des blocs erratiques situés sur le territoire français, 326. = Expé¬ riences tendant à imiter les diverses formes de ploiements, de contourne¬ ments et de fractures que présentent les terrains stratifiés. Obs. de M. Par- ran, 357. = Sur les traits de ressem¬ blance entre les incrustations zéolithi- ques et siliceuses formées par les sources thermales à l’époque actuelle, et celles qu’on observe dans les ro¬ ches amygdaloïdes et autres roches volcaniques décomposées, 391. = Ex¬ périences relatives à la chaleur déve¬ loppée dans les roches par les actions mécaniques, particulièrement dans les argiles. Conséquences pour certains phénomènes géologiques, notamment pour le métaphormisme (PI. VII) , 550. = Expéiiences sur la production de déformations et de cassures par glis¬ sement, 608. Déformations et cassures par glisse¬ ment. Expériences sur la production de — , par M. Daubrée, 608. Delesse. Observations, 86. Dicranophyllum. Sur une nouvelle espèce de—, par M. R. Zeiller (PI. X), 611. Dieulafait. Etudes sur les étages com¬ pris entre l’horizon de Y Ammonites transversarius et le Ptérocérien, en France et en Suisse. Obs. de MM. de Lapparent et de Chancourtois, 111. Eboulement. Sur 1’ — de la montagne du Bec-Rouge (Savoie), par M. L. Borrel, 47. Echenoz (Haute-Saône). Sur la décou¬ verte d’un fragment de Reptile dans le lias de — , par M. de Raincourt. Obs. de M. Pellat, 307. Echinides. Observations sur les fossiles des terrains tertiaires moyens de la Dollfus (G.). Présentation d’une notice sur la Constitution géologique de la montagne de Berru, par MM. Aumô¬ nier et Eck, et de la description du Terebripora capillaris, 102. = Id. du Ler fascicule d’une Description de la faune de l’Oligocène inferieur de la Belgique , par M. Rutot, 154. = Obser¬ vations au sujet de la communication de M. Terquem sur les classifications proposées pour lesForaminifères, 212. = Coupe géologique du chemin de fer de Méry-sur-Oise, entre Valmon- dois et Bessancourt (Seine-et-Oise) ; 2e partie : Comparaison et classifica¬ tion, 269. == Observations sur le son¬ dage de Monsoult (PI. VIII), 583. Dollfus (G.) et Vasseur. Coupe géolo¬ gique du chemin de fer de Méry-sur- Oise), lre partie : Description des cou¬ ches rencontrées. Obs. de M. Pellat (PL II), 243. Dolomies. Sur les — jurassiques des Cé- vennes, par M. Parran, 564. Douvillé (H.). Note sur le Bathonien des environs de Toul et de Neufchâ- teau, 568. = Compte-rendu d’une ex¬ cursion à Vernon (lre partie), 694. — Résumé de l’état de la question des sables dits éruptifs. Obs. de MM. Tour- nouër, Renevier, de Chancourtois et Fontannes, 706. Dragne (Vallée de la), près Moulins-En- gilbert (Nièvre). Note sur un bloc er¬ ratique situé dans la — , à 2 kilomè¬ tres environ de la faille occidentale du Morvan, par M. Bonneau du Mar- tray, 598. Dufour. Réponse à M. Vasseur au sujet de l’âge des dépôts éocènes-du Champ- Pancaud en Campbon (Loire-Infé¬ rieure). Obs. de M. Hébert, 50. = Examen des dépôts éocènes d’Arthon- Chéméré (Loire-Inférieure) (PI. I), 2. = Réponse de M. Vasseur^ à M. Du¬ four, 63. Corse et notamment sur les—, par M. G. Cotteau, 71. = Sur les — de la colonie garumnienne, par id., 567. Ecorce terrestre. Résultats de recher¬ ches expérimentales sur les surfaces de rupture qui traversent 1’ — , parti¬ culièrement sur les failles et les joints, par M. Daubrée. Obs. de MM. Hébert, de Lapparent et Labat, 195. TABLE DES MATIERES. 729 Enchaînements Sur les — des Mammi¬ fères tertiaires, par M. Albert Gaudry, . 151. Éocène. Réponse à M. Vasseur au sujet de l’âge des dépôts éocènes du Champ- Pancauden Campbon (Loire-Inférieure), par M. Dufour. Obs. de M. Hébert, 50. = Examen des dépôts éocènes d’Ar- thon-Chéméré (Loire-Inférieure), par M. Dufour (PI. I), 32. = Réponse de , M. Vasseur à M. Dufour, 63. Époque glaciaire. Sur des traces de 1’ — en Bretagne, par M. Maurice de Tri- bolet, 198. Époque miocène. Essai sur les oscilla- , tions de 1’ — par M. Tardy, 416. Époque pliocène. Essai sur les oscilla- , tions ae 1’ — > par M. Tardy, 416. Époque quaternaire. Essai sur la classi¬ Failles. Recherches expérimentales, par M. Daubrée sur les surfaces de rup¬ ture qui traversent l'écorce terrestre et principalement sur les — et les joints. Obs. de MM. Hébert, de Lap- parent et Labat, 195. Faune. Présentation, par M. G. Dollfus, du l8r fascicule de la description de la — oligocène inférieure de la Belgique, par M Rutot, 154. Favre (Ern.j. Note sur la géologie de la Crimée, 19. Fischer (P.). Sur des coquilles fossi¬ lisées, probablement quaternaires, re¬ cueillies par M. L. Say à Temacinin (Sahara). Obs. de M. Vélain, 196. = Présentation de la Paléontologie des terrains tertiaires de l’ile de Rhodes, 393. = Notice sur la vie et les travaux d’Alcide d’Orbigny, 434. = Sur des Strombes recueillis par M. Pomel en Algérie. Obs. de ce dernier sur leur gisement, 548. Fomtannes. Les terrains néogènes du plateau de Cucuron (Vaucluse) (Cade- net ; Cabrières-d’ Aigues) (Pl. IV), 469. = Description de quelques espèces et variétés nouvelles des terrains pré¬ cités (PL V et VI). Obs. de M. Tour- nouër, 513. = Obs. 710. For aminif ères. Sur les classifications proposées des — , par M. Terquem. Obs. de M. Dollfus, 211. Formation laurentienne. Sur l’existence de la — aux Iles Saint-Pierre et Mi¬ quelon, par M. de Tromelin. Obs. de MM. Munier-Chalmas, Daubrée, Po¬ mel et Alb. Gaudry, 232. Fort-V Ecluse. Note sur la stratigraphie de l’extrémité sud du Jura et des mon¬ tagnes qui lui font suite en Savoie fication de L — , par M. Tardy, 401. = Essai sur les oscillations de Y — , par id., 416. Espèces minérales. Note sur la propaga¬ tion de la chaleur dans les — à texture . fibreuse, par M. Éd. Jannettaz, 203. Étampes. Compte-rendu de Lexcursion à — , par M. Tournouër. Obs. de MM. Ma- theron et Renevier, 663. Europe. Remarques de M. Hébert sur quelques fossiles de la Craie du Nord de 1’ — , à l’occasion du mémoire de M. Peron sur la faune des calcaires à Échinides de Rennes-les-Bains, 317. Eurysaurus Raincourti. Sur 1’ — , par M. Alb. Gaudry, 307. Exposition géologique et paléontologique au Hàvre. Sur 1’ — , par M. Cotteau, 618. F aux environs du — , par M. Fr. Cuvier, 364. Fossiles. Sur les — des terrains ter¬ tiaires moyens de la Corse et notam¬ ment sur les Échinides, par M. G. Cot¬ teau, 71. = Sur la présence de — marins dans les sables de Rilly— la— Montagne, par M. L. Carez, 179. = Sur des coquilles fossilisées, proba¬ blement quaternaires, recueillies par M. L. Say, à Temacinin (Sahara), par M. P. Fischer. Obs. de M. Vélain, 196. = Remarques de M. Hébert sur quel¬ ques fossiles de la Craie du Nord de l’Europe, à l’occasion du mémoire de M. Peron sur la faune des calcaires à Échinides de Rennes-les-Bains, 317. = Description de quelques espèces et variétés nouvelles des terrains néo¬ gènes du plateau de Cucuron (Vau¬ cluse), par M. Fontannes (PL V et VI). Obs. de M Tournouër, 513. Fractures. Expériences tendant à imiter les diverses formes de — que présen¬ tent les terrains stratifiés, par M. Dau¬ brée. Obs. de M. Parran, 357. France. Parallélisme de la Craie supé¬ rieure dans le Nord et le Sud-Ouest de la — , par M. H. Arnaud, 205. = Étude sur les étages compris entre l’horizon de Y Ammonites transver sa- rius et le Ptérocérien en — et en Suisse, par M. Dieulafait. Obs. de MM. de Lap- parent et de Chancourtois, 111. = Synchronisme de l’étage turonien dans le Sud-Ouest et dans le Midi de la France, par M. H. Arnaud. Obs. de M. Munier-Chalmas, 233. = Mesure prise par l’Académie des sciences pour la conservation des blocs erratiques situés sur le territoire français, par 730 TABLE DES MATIÈRES. M. Daubrée, 326. = Sur la submersion du Nord de là— par les eaux marines vers la fin du me siècle, par M. Gos- selet, 547. Fréjus. Sur la composition de quelques roches éruptives des environs de — , par M. Potier, 430. G Gabbro. Sur un filon de — (trachy-do- | lérite) intercalé dans le grès silurien discolühus de la presqu’île de Grozon (falaise de la Mort-Anglaise) (Finis¬ tère), par M. Ch. Barrois, 178. Garumnien. Sur les Échinides de la co¬ lonie du — , par M. G. Cotteau, 567. Gàudry (Albert). Sur les enchaînements des Mammifères tertiaires, 151. = Obs. 232. = Sur Y Eurysaurus Ram - courti, 307. = Sur des ossements quaternaires recueillis par M. Lous- tau dans une sablière entre Yalmon- dois et l’Isle-Adam ; Obs. de Munier- Chalmas, 310. = Id., 391. Géologie. Présentation, par M. Daubrée, des Considérations géologiques de M. de Tchihatchef sur les îles océani¬ ques, 17. = Note sur la — de la Cri¬ mée, par M. Ern. Favre, 19. = Consti¬ tution géologique de la montagne de Berru , par MM. Aumônier et Eck, 102. — Note sur la — de la ligne d’Alais au Pouzin, par M. Torcapel. Obs. de M. Parran, 104. = — de là Petite Syrie et de la région des chotts tunisiens, parM. Pomel. Obs. de M. Tournouër, 217. = Note géologique sur les en¬ virons de Panderma (Asie-Mineure), par M. Coquand, 347 Gisement fossilifère. Nouveau — de l’âge du Calcaire grossier découvert au Bois-Gouët, prés Saffré (Loire-Infé¬ rieure), par M. G. Yasseur, 81. = Quelques remarques sur les gisements de la Terebratula janitor, par M. Hé¬ bert, 108. = Sur le gisement précis de Y Hippotamus hipponensis . par M. Papier. Obs. de M. Alb. Gaudrv. 389. Glaciers. Les — quaternaires des Cé- vennes, par M. Torcapel (PI. IX). 600. Gosselet (J.). Notice nécrologique sur Jean-Baptiste-Julien d ’Omalius d’Eal- loy, 453. = Sur la submersion du Nord de la France par les eaux ma¬ rines vers la fin du m« siècle, 547. Granité. Sur le — du Mont Saint-Michel et sur lage du — de Yire, par M. Alb. de Lapparent, 143. Grès. Note sur les — de Bagnoles (Orne), par M. Morière, 225. Grimaldi. Note sur la grotte de — . par M. Rivière. Obs. de M. Tournouër, 621. Grossouvre (de). Note sur un nou¬ veau gisement de phosphate de chaux. Obs. de M. Daubrée, 315. Grotte, Note sur la — de Grimaldi, par M. Ém. Rivière. Obs. de M. Tournouër, 621. Guatemala Observations sur la grande chaîne volcanique guatémalienne, par M. Yirlet d’Aoust, 307. H Eâvre (Le). Sur l’exposition géologique et paléontologique du — , par M. Cotteau, 618. Hébert. Observations, 51. = Quelques remarques sur les gisements de la Terebratula janitor, 108. = Observa¬ tions, 177. — ld., 196. = Observa¬ tions au sujet d’une note de M. Ph. de La Harpe sur les Nummulites des en¬ virons de Nice et de Menton, 314. = Remarques sur quelques fossiles de la Craie du Nord de l'Europe, à l’oc¬ casion du mémoire de M. Peron sur la faune des calcaires à Échinides de Itennes-les-Bains, 317. Hébert et Münier-Chalmas. Recherches sur les terrains tertiaires du Yicentin. •610 et 619. Hermite (Henri). Étude préliminaire du terrain silurien des environs d’Angers, 531. = Sur la présence du Silurien supérieur à La Meignanue, près An¬ gers, 544. Eipparionl Sur un gisement d’ — , près d’Oran, par M. Pomel. Observations de M. Tournouër, 213. = Sur la dé¬ couverte de dents d’ — dans la for¬ mation tertiaire supérieure d’eau douce de Constantine, par M. Tournouër, 305. Eorison. Etude sur les étages compris entre 1’ — ■ de Y Ammonites transversa- rius et le Ptérocérien en France et en Suisse, par M. Dieulafait. Obs. de MM. de Lapparent et de Chancourtois, 111. TABLE DES MATIERES. 731 Iles océaniques. Présentation, parM. Dau- brée des Considérations géologiques de M. de Tchihatchef sur les — , 17. Incrustations zéolithiaues et siliceuses. Traits de ressemblance entre les — formées par les sources thermales à l’époque actuelle, et celles qu’on ob¬ serve dans les roches amygdaloïdes Jadéite. Origine de la—, par M. de Mor- tillet. Obs. de MM. Daubrée, Benoît, Buvignier et de Lapparent, 38. Jannettaz (Ed.). Observations, 86. = Note sur la propagation de la chaleur dans les espèces minérales à texture fibreuse, 203. = Sur la composition chimique d’argiles et de minerais de fer de la Guyane française, 392. = Compte-rendu de la fête d’inauguration du monument élevé à la mémoire de Jacques Balmat, 645. Joints . Recherches expérimentales par et autres roches volcaniques décom¬ posées, par M. Daubrée, 391. Isle-Adam. Sur des ossements quater¬ naires recueillis par M. Loustau dans une sablière entre Vaimondois et 1’ — , par M. Alb. Gaudrv. Obs. de M. Mu- nier-Chalmas, 310. ” Italie. Sur les Siréniens fossiles d’ — , par M. Ach. de Zigno, 66. M. Daubrée sur les surfaces de rup¬ ture qui traversent l’écorce terrestre et principalement sur les failles et les — . Obs. de MM. Hébert, de Lappa¬ rent et Labat, 195. Jura. Sur le Callovien et l’Oxfordien dans le — , par M. P. Choffat (PI. III), 358. = Note sur la stratigraphie de l’extrémité sud du — et des montagnes qui lui font suite en Savoie, aux en¬ virons du Fort-l’Écluse, par M. Fr. Cu¬ vier, 364. Jurassique. Y. Terrain jurassique. L Labat. Observations, 196. Lacvivier (de). Note sur le terrain turo- nien du département de l’Ariège, 394. La Frette. Compte-rendu d’une excursion de — à Sannois, par M. Ch. Yélain, 687. La Harpe (Ph. de). Note sur les Nummu- lites des environs de Nice et de Men¬ ton. Obs. de M. Hébert, 313. La Moussaye (G. de). La vallée de la Vesle aux environs de Courcelles (Aisne). Obs. de M. Tournouër, 32. Lapparent (Alb. de). Observations, 40. = Id., 142. = Sur le Granité du Mont Saint-Michel et sur l’âge du Granité de Yire. 143. = Observations, 177. = Id., 196.= Compte-rendu de l’excur¬ sion dans le pays de Bray. Obs. de M. Pellat, 675. Laureniien. Y. Formation laurentienne . Laurium. Note de M. A. Cordella sur les mines du— et sur les nouveaux gîtes de minerai de zinc (Smithsonite), 577. Leymerie. Observations 531. = Obser¬ vons sur le mémoire de M. Peron sur les Calcaires à Ëchinides de Rennes- les-Bains. Réponse de M. Peron, 616. Limite. De la — entre le Crétacé et le Tertiaire aux environs de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), par M. Tardv, 637. Limon glaciaire. Note sur la formation du — du département de la Somme par le remaniement des sables gras ou alluvions de rive des alluvions an¬ ciennes, par M. N. de Mercev, 201.» Loire (Département de la Haute-). Yol- cans du — , par M. Félix Robert, 40. Lory. Observations, 531. = Présen¬ tation des profils géologiques de di¬ vers massifs primitifs des Alpes, ten¬ dant à démontrer leur uniformité de constitution et de structure, 547. Loustau et Belhomme. Note sur un son¬ dage exécuté à Montsoult (Seine-et- Oise), 581. TABLE DES MATIERES. 732 M Maignelay. Compte-rendu d’une excur¬ sion à — , par M. N. de Mercev.Obs. de M. Carez (Pl. XIV), 679. Mammifères . Sur les enchaînements des — tertiaires, par M. Alb. Gaudrv, 151. Marne (Département de la Haute-). Sur la position vraie de la zone à Ammo¬ nites tenuilob atus dans le — et ailleurs, par M. Tombeck. Obs. de MM. Bu- vignier et Pellat, 6. = Réponse de M. Tombeck aux observations de M. Buvignier. Obs. de M. Pellat, 310. Marnes irisées . Obs. de M. Félix Robert sur les — du bassin du Puy, 46. Marnes marines. Sur l’extension des — de l’étage du Gypse dans l’Est du bas¬ sin de Paris, par M. L. Carez, 183. Massifs primitifs des Alpes. Profils géo¬ logiques des — tendant à démontrer leur uniformité de constitution et de structure, par M. Lory, 546. Matheron. Observations, 674. Matière minérale. Note sur une — d’ap¬ parence vitreuse qui se dépose sur les rochers du littoral de la Méditer¬ ranée, par M. S. Cloëz. Obs. de MM. Vé- lain, Delesse, Pomel, Potier, de Mor- tillet et Janneltaz, 85. Méditerranée. Note sur une matière mi¬ nérale d’apparence vitreuse qui se dé¬ pose sur les rochers du littoral de la — , par M. S. Cloëz. Obs. de MM. Vé- lain, Delesse. Pomel, Potier, de Mor- tillet et Jannettaz, 85. Mercey (N. de). Note sur la détermination de la position du calcaire lacustre de Mortemer entre les Sables de Bra- cheux et les Lignites, et sur les Sables marins de la rive droite de l’Oise, compris entre les Lignites et les Sa¬ bles de Cuise, 198.'= Note sur la formation du limon glaciaire du dé¬ partement de la Somme par le rema¬ niement des Sables gras ou alluvion de rive des alluvions anciennes, 201. = Compte-rendu d’une excursion à Maignelay. Obs. de M. Carez (Pl. XIY), 679. Menton. Note sur les Nummulites des environs de — , par M. Ph. de La Harpe. Obs. de M. Hébert, 313. Méry-sur-Oise. Coupe géologique de — , entre ValmondoisetBessancourt (Seine- et-Oise) lre partie : Description des couches rencontrées. Obs. de M. Pel¬ lat (Pl. II), 242. = 2e partie : Compa¬ raison et classification, par M. G. Dollfus, 269. Métamorphisme . Expériences relatives à la chaleur développée dans les ro¬ ches par les actions mécaniques, par¬ ticulièrement dans les argiles. Consé¬ quences pour certains phénomènes géologiques, notamment pour le — par M. Daubrée (Pl. VII), 550. Meudon. Compte-rendu par M. Ch. Vé- lain de l’excursion à — . Obs. de M. Cope 654. Michel-Lévy (A.). Sur quelques Ophites des Pyrénées. Obs. de MM. Hébert, de Lapparent, Pomel et Vélain, 156. Minerais de fer. Composition chimique de — de la Guyane française, par M. Ed. Jannettaz. 392. Minerais de zinc. (Smithsonite). Note sur les nouveaux gîtes de — , par M. A. Cordella, 577. Miquelon (Ile). Sur l’existence de la for¬ mation laurentienne à 1’ — , par M. de Tromelin. Obs. par MM. Munier-Chal- mas, Daubrée, Pomel et Alb. Gaudrv, 232. Mons. Sur des ossements découverts dans le bassin houiller de — , par M. Cornet. Obs. de M. Alb. Gaudrv, 565. Mons ouït (Seine-et-Oise). Note sur un sondage exécuté à—, par MM. Lous- tau et Belhomme, 581. = Obs. sur ce sondage, par M. G. Dollfus (Pl. VIII), 583. Montagnes (Système des). Observations sur le — d’Anahuac ou de l’Amérique centrale, par M. Virlet d’Aoust, 307. Mont Saint-Michel. Sur le Granité du — , par M. Alb. de Lapparent, 143. Morière. Note sur les grès de Bagnoles (Orne), 225. Mortemer. Note sur la détermination de la position du Calcaire lacustre de— entre les sables de Bracheux et les Lignites, par M. N. de Mercey, 198. Mortillet (de;. Origine de la Jadéite. Obs. de MM. Daubrée, Benoit, Buvi¬ gnier et de Lapparent. 38. = Critiaue du Chronomètre de Penhouët (Loire- Inférieure), 76. = Observations, 86. Munier-Chalmas. Observations, 232. = Id., 242. = Id., 310. = Sur le Cidaris Forchhammeri, Desor, 393. Munier-Chalmas et Hébert. Recherches sur les terrains tertiaires du Vicentin, 610 et 619. TABLE DES MATIÈRES. 733 N Néogène. Note sur le bassin — de la ré¬ gion située au nord de Ploesci (Va- lachie), par M. Pilide, 22. = Les ter¬ rains — du plateau de Cucuron (Vau¬ cluse), Cadenet; Cabrières-d’Aigues, par M. Fontannes (PI. IV), 469. = Des¬ cription de quelques espèces et va¬ riétés nouvelles des terrains précités, par Id. (PI. V et VI). Obs. de M. Tour- nouër, 513. Oise. Sur les Sables marins de la rive droite de F — , entre les Lignites et les Sables de Cuise, par M. N. de Mercey. 198. Oligocène. Présentation par M. G. Dollfus du 1er fascicule de la Description de la faune de V — inférieur de Belgique, par M. Rutot, 154. Omalius d’Halloy. (Jean-Baptiste-Julien d’ — ). Notice nécrologique sur — , par M. Gosselet, 453. Ophites. Note sur quelques — des Py¬ rénées, par M. A. Michel-Lévy. Obs. de MM. Hébert, de Lapparent, Pomel et Vélain, 156. Oran (Algérie). Sur un gisement d’Hip- parion près d’ — , par M. Pomel. Obs. de M. Tournouër, 212. = Sur les Cé- rites des marnes à Hipparion du puits de Kharoubi près — . par Id., 618. Orbigny (Alcide d’). Notice sur la vie et Panderma (Asie-Mineure). Note géologi¬ que sur les environs de — , par M. Co- quand, 347. Paléontologie. Présentation par M. P. Fischer de la — des terrains de l'Ile de Rhodes, 393. Papier. Sur le gisement précis de 1 ’Hip- popotamus Bipponensis . Obs. deM. Àlb. Gaudry, 389. Paris. Procès-verbal de la réunion ex¬ traordinaire à — , par M. Ch. Vélain (PI. XIV et XV), 641. Paris (Bassin de — ). Sur l’extension des marnes marines de l’étage du Gypse dans l’Est du — , par M. L. Carez, 183. Parran. Obs., 111. = Id., 358. = Sur Neuf château. Note sur le Bathonien des environs de —, par M. Douvillé, 568' Nice. Note sur les Nummulites des en¬ virons de—, par M. Ph. de La Harpe. Obs. deM. Hébert, 313. Nummulites . Note sur les — des environs de Nice et de Menton, par M. Ph. de La Harpe. Obs. de M. Hébert, 313. O les travaux d’ — , par M. P. Fischer, 434. Ossements. Sur des — quaternaires re¬ cueillis par M. Loustau, dans une sa¬ blière entre Valmondois etl’Isle-Adam, par M. Alb. Gaudry. Obs. de M. Mu- nier-Chalmas, 310. = Sur des — dé¬ couverts dans un puits naturel du bas¬ sin houiller de Mons, par M. Cornet. Obs. de M. Alb. Gaudry, 565. Oviédo (Province d’) (Espagne). Sur le terrain crétacé de la — , ' par M. Ch. Barrois. Obs. de MM. Lory et Ley- merie, 530. = Obs. de M. Cotteau sur les Échinides recueillis dans le terrain précité, 531. Oxfordien. Sur F — dans le Jura, par M. P. Choffat (PI. III), 358. Ozokérite. — Description des terrains à — et à Pétrole du versant septen¬ trional du Caucase, par M. Coquand, 86. P les Dolomies jurassiques des Cêven- nes, 564. Pellat (Edm.), Observations au sujet d’une note de M. Tombeck sur la po¬ sition vraie de la zone à Ammonites tenuilobatus dans la Haute-Marne et ailleurs, 16. = Observations, 305. = Obs. au sujet d’une réponse de M. Tom¬ beck aux obs. faites par M. Buvignier, 312. = Observations, 676. Penhouët (Loire-Inférieure). Critique du chronomètre de—, par M. G. de Mor- tillet, 76. Petite Syrie. Géologie de la — , par M. Po¬ mel. Obs. de M. Tournouër, 217. Pétrole. Description des terrains à — et 734 TABLE DES MATIÈRES, à Ozokérite du versant septentrional du Caucase, par M. Coquand, 86. Phosphate de chaux. Notes sur un nou¬ veau gisement de— , par M. A. de Grossouvre. Obs. de M. Hébert, 315. Pilide. Sur le bassin néogène de la région située au Nord de Ploesci (Va- lachie), 22. Ploesci (Valachie). Note de M. Pilide sur le bassin néogène de la région si¬ tuée au nord de — , 22. Payements. Expériences tendant à imiter les diverses formes de — que présen¬ tent les terrains stratifiés, par M. Dau- brée. Obs. de M. Parran, 357. Poissons fossiles. Note sur les — (suite), par M. H.-E. Sauvage (PI. XI-XIII), 623. Polytripa.. Sur le genre — , par M. Ter- quem, 83. Pomel. Observations, 81. = Id., 86. = Id., 178. = Sur un gisement d’Hippa- rion près Oran. Obs. de M. Tournouër, 213. = Géologie de la Petite Svrte et de la région des Chotts tunisiens. Obs. d ’ld., 217. = Obs. 232. = Observa¬ Quaternaire. V. Terrain quaternaire. Raincourt (de). Sur la découverte d’un fragment de Reptile dans le lias d’Eche- noz (Haute-Saône). Obs, de M. Pellat 307. Recherches expérimentales par M. Dau- brée sur les surfaces qui traversent l’écorce terrestre, particulièrement sur les failles et les joints. Obs. de MM. Hé¬ bert, de Lapparent et Labat, 195. Renevier. Observations, 675. = ld. 710. Renne s-les-Bains. Obs. de M. Coquand sur la note de M. Peron sur la faune des calcaires à Echinides de — , 326, = Id. de M. Leymerie ; réponse de M. Pé- ron, 616. Reptile. Sur la découverte d’un fragment de — , dans le lias d’Echenoz (Haute- Saône), par M. de Raincourt. Obs. de M. Pellat, 307. Réunion extraordinaire. Procès-verbal S Sables dits éruptifs . Résumé de l’état de la question des — , par M. Douvillé. Obs. de MM. Tournouër, Renevier, de Chancourtois et Fontannes, 706. tions sur des Strombes recueillis en Algérie, 548. Potier. Observations, 86. = Sur la com¬ position de quelques roches éruptives des environs de Fréjus, 430. = Sur la direction des cassures dans les corps isotropes, 609. Pouzin. Note sur la géologie d’Alais au — , par M. Torcapel, 104. Profils géologiques de divers massifs des Alpes tendant à montrer leur uni¬ formité de constitution et de structure, par M. Lory, 546. Ptérocérien. Etude sur les étages compris entre l’horizon de Y Ammonites trans- versarius et le — , en France et en Suisse, par M. Dieulafait, Obs. de MM. de Lapparent et de Chancourtois, 111. Puy (Bassin du). Obs. de M. Félix Robert sur les alluvions marines et les marnes irisées du — , 46. Pyrénées. Note sur quelques Ophites des — , parM. Michel-Lévy. Obs. de MM. Hé¬ bert, de Lapparent, Pomel et Yélain, 156. de la — à Paris, par M. Ch. Yélain (PI. XIV et XV), 641. Rhodes (Ile de). Présentation par M. P. Fischer de la paléontologie des terrains tertiaires de F — , 397. Rilly-la-Montaqne. Sur la présence de fossiles marins dans les sables de — , par M. L. Carez, 179. Rivière (Em.). Note sur la grotte de Gri- maldi. Obs. de M. Tournouër, 621. Robert (Félix). Volcans de la Haute- Loire, 40. = Observations sur les al¬ luvions marines et les marnes irisées du bassin du Puy, 46. Roches éruptives. Sur la composition de quelques — des environs de Fréjus, par M. Potier, 430. Roys (de). Rapport de la Commission de Comptabilité sur les comptes du tré¬ sorier pour l’exercice 1876-1877, 190. Sables marins. Note sur les — de la rive droite de l’Oise entre les Lignites et les Sables de Cuise, par M. N. de Mercey, 198. TABLE DES MATIÈRES. /dû Saint-Acheul. Essai sur l’âge des silex I taillés de — , par M. Tardy, 401. Saint-Pierre (Ile). Sur l’existence de la formation laurentienne dans 1’ — , par M. de Tromelin. Obs. par MM. Munier- Chalmas, Daubrée, Pomel et Alb. Gau- drv, 232. Sannois. Compte-rendu d'une excursion de la Frette à—, par M. Ch. Yélain, 687. Sauvage (H.-E.). Note sur les Poissons fossiles (suite) (PI. XI-XIII), 623. Silex taillés . Essai sur l’age des — ■ de Saint-Acheul, par M. Tardy, 401. Silurien. Y. Terrain Silurien. Siréniens. Sur les— fossiles d’Italie, par M. Ach. de Zigno, 66. Somme (Département de la). Note sur la formation du limon glaciaire du — par le remaniement des Sables gras ou al- luvions de rive desalluvions anciennes, par M. N. de Mercey, 201 . Sondage. Note sur un — exécuté à Mon- soult (Seine-et-Oise), par MM. Loustau et Belhomme, 581. = Obs. sur ce son¬ Tardy. L’âge de la civilisation d’après les alluvions de la Saône, 148. = Essai sur l’âge des silex taillés de Saint- Acheul et sur la classification de l’épo¬ que quaternaire, 401. = Id. Sur les oscillations des époques miocène, plio¬ cène et quaternaire, 416. = De la limite entre le Crétacé et le Tertiaire aux environs de Yitrolles (Bouches-du- Rhône), 637. Temacinin (Sahara) Sur des coquilles fossilisées, probablement quaternaires recueillies à — par MM. L. Say et P. Fischer. Obs. de M. Yélain, 196. Terebratula janitor. Quelques remarques sur les gisements de la — , par M. Hé¬ bert, 108. Terebripora capellaris. Description du — , par M. G. Dollfus, 103. Terquem. Sur les genres Dactylopora, Polytripa, etc. Obs. de M. Pomel, 83. = Sur lts classifications proposées des Foraminifères. Obs. de M. Dollfus. 211. Terrain crétacé. Parallélisme de la Craie supérieure dans le Nord et dans le Sud-Ouest de la France, par M. H. Ar¬ naud, 205. = Synchronisme de l’étage turonien dans le Sud-Ouest et dans le Midi de la France, par Id. Obs. de M. Munier-Chalmas, 233 = Remarques de M. Hébert sur quelques fossiles de la Craie du Nord de l’Europe à l’oc¬ casion du mémoire de M. Peron sur la Faune des calcaires à Échinides de Rennes-les-Bains, 317. = Obs. de M. Co¬ dage, par M. G. Dollfus (PI. VHI), 583. Stratigraphie. Note sur la — de l’extré¬ mité sud du Jura et des montagnes qui lui font suite en Savoie, aux envi¬ rons du Fort-l’Ëcluse, par M. Fr. Cu¬ vier, 364. Sirombes. Remarques de M. Fischer sur des — recueillis par M. Pomel en Al¬ gérie. Observations de ce dernier sur leur gisement, 518. Submersion. Sur la — du Nord de la France par les eaux marines vers la fin du iiic siècle, par M. Gosselet, 547. Suisse. Étude sur les étages compris entre l’horizon de Y Ammonites trans- versarius et le Ptérocérien en France et en — , par M. Dieulafait. Obs. de MM. de Lapparent et de Chancourtois, 111. Surfaces de rupture. Recherches ex¬ périmentales par M. Daubrée sur les — qui traversent l’écorce terrestre, par¬ ticulièrement sur les failles et les jomts. Obs. de MM. Hébert, de Lapparent et Labat, 195. quand sur la note précitée de M. Peron, 326. = Note sur le terrain turonien dans le département de l’Ariège par M. de Lacvivier, 394. = Sur le — de la province d’Oviedo (Espagne), par M. Ch. Barrois. Obs. de MAL Lorv et Levmerie, 530. = Observations * de M. "Cotteau sur les Échinides recueillis par M. Barrois dans le terrain précité, 531 . = De la limite entre le — et le ter¬ tiaire aux environs de Yitrolles (Bou- ches-du-Rhône), par M. Tardy, 637. Terrain jurassique. Sur la position vraie de la zone à Ammonites tenuilobatus dans la Haute-Marne et ailleurs, par M. Tombeck. Obs. de MM. Buvignier et Pellat, 6. = Étude sur les étagés com¬ pris entre l’horizon de Y Ammonites transversarius et le Ptérocérien en France et en Suisse, par M. Dieulafait. Obs. de MM. de Lapparent et de Chan¬ courtois, 111. = Réponse de M. Tom¬ beck aux observations de M. Buvi¬ gnier. Obs. de M. Pellat, 310. = Sur le Callovien et l’Oxfordien dans le Jura, par M. P. Choffat (PI. HI), 358. = Sur les Dolomies jurassiques des Cévennes, par M. Parran, 564. = Note sur le Ba- thonien des environs de Toul et de Neufchâteau, par M. H. Douvillé, 568. Terrain quaternaire. Note sur la forma¬ tion du limon glaciaire du département de la Somme par le remaniement des Sables gras ou alluvions de rive des alluvions anciennes, par M. N. de Mer¬ cey, 201. = Sur des ossements qua- 47 736 TABLE DES MATIÈRES. 'ternaires recueillis par M. Loustau dans une sablière entre Valmondois et l’Isle-Adam, par M. Alb. Gaudry. Obs. de M. Munier-Chalmas, 310. = Essai sur l’âge des silex taillés de Saint-Acheul et sur la classification de l’époque quaternaire, par M. Tardy, 401. = Ici. Sur les oscillations du — , par Id., 416. Terrain silurien. Sur le grès de Ba¬ gnoles (Orne), par M. Monère, 225. = Etude préliminaire du — • des environs d’Angers, par M. H. Hermite, 531. — Sur la présence du — supérieur à la Meignanne, près Angers, par Id ., 544. Terrains stratifiés . Expériences tendant à imiter les diverses formes de ploye- ments, de contournements et de frac¬ tures que présentent les — , par M. Dau- brée. Obs. de M. Parran, 357. Terrain tertiaire. Note de M. Pilide sur le Bassin néogène de la région située au Nord de Ploesci (Valachie), 22. = La vallée de la Vesle aux environs de Courcelles (Ain) , par M. G. de La Mous- save. Obs. de M. Tournouër, 32. = Réponse à M. Vasseur au sujet de l’âge des dépôts éocènes du Cnamp- Pancaud en Campbon (Loire-Inférieure), par M. Dufour. Obs. de M. Hébert, 50. = Examen des dépôts éocènes d’Ar- thon-Chéméré (Loire-Inférieure), par M. Dufour (PI. I), 52. = Réponse de M. Vasseur à M. Dufour, 63. = Obser¬ vations sur les fossiles du — moyen de la Corse et notamment sur les” Échi- nides, par M. G. Cotteau, 71. = Nou¬ veau gisement fossilifère de l’âge du Calcaire grossier découvert au Bois- Gouët, près Saffré (Loire-Inférieure), par M. G. Vasseur, 81. = Sur la présence de fossiles marins dans les Sables de Rilly-la-Montagne, par M. L. Carez, 179. = Sur l’extension des Marnes marines et de l’étage du Gypse dans l’Est du bassin de Paris, ‘ par M. L. Carez, 183. = Sur la détermi¬ nation de la position du Calcaire lacus¬ tre de Mort.emer entre les Sables de Bracheux et les Lignites et sur les sables marins de la rive droite de l’Oise, entre les Lignites et les Sables de Cuise, par M. N. de Mereey, 198. = Coupe géologique du chemin de fer de Méry-sur-Oise, entre Valmondois et Bessancourt (Seine-et-Oise), Impar¬ tie; Description des couches, par MM. G. Dollfus et G. Vasseur. Obs. de M. Pellat, (PL II), 243. = 2e partie; Comparaison et classification, par M. G. Dollfus, 269. = Sur le — - de la vallée de l’Arta (Turquie d’Europe), par M. Coquand, 337. = Présentation par M. P. Fischer de la Paléontologie des terrains tertiaires de File de Rhodes, 393. = Essai sur les oscillations des époques miocene et pliocène, par M. Tardy, 416. = Les terrains néogè¬ nes du plateau de Cucuron (Vaucluse) (Cadenet; Cabrières - d’Aigues), par M. Fontannes (PI. IV), 469. = Descrip¬ tion de quelques espèces et variétés nouvelles des terrains précités, par Ici., (PI. V. et VI). Obs. de M. Tournouër, 513. = Recherches sur les — du Vicen- tin, par MM. Hébert et Munier-Chalmas, 610 et 619. = De la limite entre le — et le Crétacé aux environs de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), par M. Tardy, 637. Tertiaire. V. Terrain tertiaire. Terrain trachytique. Sur le — de l'Arta (Turquie d’Europe), par M. Coquand, 337. Tombeck. Sur la position vraie de la zone à Ammonites tenuilobalus dans la Haute-Marne et ailleurs. Obs. de MM. Buvignier et Pellat, 6. = Réponse aux observations de M. Buvignier. Obs. de M. Pellat, 310. Torcapel. Note sur la géologie de la ligne d’Alais au Pouzin. Obs. de M. Parran, 104. = Les glaciers quater¬ naires des Cévennes (PL IX), 600. Toul. Note sur le Bathonien des environs de — , par M. H. Douvillé, 568. Tournouër. Observations, 37. = Id., au sujet d’une communication de M. Po- mel sur un gisement d’Hipparion près d’Oran, 216/ = Id., au sujet d’une communication d 'Id., sur la Petite Syrte et les Chotts tunisiens, 221. = Sur la découverte de dents d’Hipparion dans la formation tertiaire supérieure d’eau douce de Constantine, 305. = Allocution présidentielle, 431. = Obs. 529. = Sur les Cérithes des marnes à Hipparion du puits Kharoubi près Oran et sur les coquilles marines trou¬ vées dans la région des Chotts saha¬ riens, 618. = Observations, 621. = Compte-rendu de l’excursion d’Étam- pes. Observ. de MM. Matheron et Re- nevier, 663. = Obs., 710. Traits de ressemblance. Sur les — entre les incrustations zéolithiques et sili¬ ceuses formées par les sources ther¬ males à l’époque actuelle, et celles qu’on observe dans les roches amvgda- loïdes et autres roches volcaniques décomposées, par M. Daubrée, 391 . Tribolet (Maurice de). Sur des traces de l’époque glaciaire en Bretagne, 198. Tromelin (de). Sur l’existence de la for¬ mation laurentienne aux Iles Saint- Pierre et Miquelon. Obs. de MM. Mu- nier-Chalmas, Daubrée, Pomel et Alb. Gaudry, 232. Turonien. Synchronisme de l’étage — dans le sud-ouest et dans le Midi de la France, par M. H. Arnaud. Obs. de M. Munier-Chalmas, 233. = Note sur le terrain — du département de l’Ariège, par M. de Lacvivier, 394. TABLE DES MATIERES. 737 Y Yalmondois. Sur des ossements quater¬ naires recueillis par M. Loustau dans une sablière entre — et l’Isle-Adara par M. Alb. Gaudry. Obs. de M. Mumer- Chalmas, 310. Vasseur (G.). Réponse à M. Dufour, 63. = Nouveau gisement fossilifère de l’àge du Calcaire grossier découvert au Bois-Gouët, près Saffré (Loire-Infé¬ rieure, 81. Vasseur (G.) et G. Dollfus. Coupe géo¬ logique du chemin de fer de Méry-sur- Oise, entre Valmondois et Bessancourt (Seine-et-Oise). lr° partie : Description des couches rencontrées. Obs. de M. Pellat (PI. II:, 243. Velain (Ch.). Observations, 86. = Id., 178. = Observations au sujet d’une communication de M. P. Fischer sur des coquilles fossilisées, probablement quaternaires recueillies à Tomacinin (Sahara), par M. L. Say, 197. = Procès- verbal de la réunion "extraordinaire à Paris (PI. XIV et XV), p. 641. = Compte-rendu de l'excursion à Meudon. Observations de M. Cope, 654. = Compte-rendu d’une excursion de La Frette à Sannois, 637. = Id. de Zeiller (R.) Sur une nouvelle espèce de Dicranophyllum (PL X), 611. Zigxo (Ach. de). Sur les Siréniens fossiles d’Italie,! 66. Zone. Sur la position vraie de la — à Ammonites tenuilobatus dans la Haute- l’excursion à Cuise-îa-Motte, 711. Vernon. Compte-rendu d’une excursion à — (lre partie), par M. Douvillé, 694. — Id. (2e partie), par M. de Chancourtois, 697. = Sur les alignements géologiques relevés dans les environs de — , par Id., r 703. Vesle (La vallée de la), aux environs de Courcelles (Ain), par M. G. de La Moussaye. Obs. de M. Tournouër, 32. Vicentin. Recherches sur les terrains tertiaires du — , par MM. Hébert et Munier-Chalmas, 610 et 619. Vire. Sur l’âge du Granité de — , par M. Alb. de Lapparent, 143. Virlet d’Aoust. Observations sur le sys¬ tème des montagnes d’Anahuac ou "de l’Amérique centrale, sur la grande chaîne volcanique Guatémalienne, sur les volcans de l’Amérique du Nord et sur l’origine des volcans, 307. Vitrolles (Bouches-du-Rhône). De la limite du Crétacé et du Tertiaire aux environs de — , par M. Tardy, 627. Volcans. — de la Haute-Loire, par M. Félix Robert, 40. = Sur les — de l’Amérique du Nord et sur l’origine des — par M. Virlet-d’Aoust, 307. z Marne et ailleurs, par M. Tombeck. Obs. de MM. Buvigmer et Pellat, 6. — Réponse de M. Tombeck aux observa¬ tions de M. Buvignier. Obs. de M. Pel¬ lat, 310. TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES DECRITS, FIGURÉS, DISCUTÉS OU DÉNOMMÉS A NOUVEAU ET DES SYNONYMIES INDIQUÉES (*) DANS CE VOLUME Ammonites Jacquoti, Douvillé = Am. macrocephalus compres- sus, Quenstedt, 570. — tumidus. Reinecke = Am. macrocephalus , Schlo- theim = Am. macroce¬ phalus rotundus, Quens¬ tedt, 570. Amphiope Hollandei , Cott., 74. Area rhodanica, Font., 524. Asterias Deslongchampsi, Morière, 468. Bellerophon bilobatus, Sow., 543. Bithinia pygmœa , Brgnt. sp., 188. Brissus corsicus, Cotteau, 75. Calymene Àragoi, Rouault, 541. — Tristani , Brongn., 541. Cancellaria Deydieri, Font., 515. — druentica, Font., 514. — Gaudryi, Font., 514. Cardita goniopleura, Font., 526. Cardium Requienianum, Math. = Car- dium hillanum, Sow., 326. Cerithium Deydieri, Font., 520. — giganteum, Caill., non Desh., 62. — plicatum , Lk., 673-674. — Roissyi, Desh., 188. — rumanum , Pilide, 27. Cidaris clavigera, Kœnig, 323. — Forchammeri, Desor, 393. — gibberula, Desor, 323. — Hollandei, Cott., 74. — Peroni, Cott., 74. — sceptrifera, Mant., 322. — subvesiculosa, d’Orb., 322. Clanculus Araonis, Bast., var. valde- cincta, Font., 524. Clupea Larteti, Sauvg., 635. — Lorcœ, Sauvg., 634. Corbicula saharica, P. Fisch., 197. Corbula subpisum, d’Orb., 187. Corbulomya Nysti, Desh., 187. Cyclaster colonice, Cott., 566. Cyprœa prœsanguinolenta, Font., 520. Dactylopora , 83. Dalmanites macrophthalmus, Brong., 542. — socialis, Barr.,^ var. proœva, 542. Desmichthys Daubrei, Sauvg., 633. Dicranophyllum robustum, Zeiller, 612. Dipludonta Fischeri, Font., 525. Discoidea minima, Ag., 322. Eckinanthus corsicus, Cott., 74. Echinocardium Peroni, Cott., 75. Echinoconus conicus, Breyn., 321. Echinocorys vulgaris, Breyn., 319. Endoceras Dalimieri, Barr., 542. Eury sauras Raincourti, Gaud., 307. Eurystethus Brongniarti, Sauvg., 629. Ficula clathrata, Lk , var. cabrierensis, Font., 515. Fossarus costatus, Brocchi, var. crassi- costata, Font., 521. Goniolina, 83. Gyrodus Fabrei, Sauvg., 629. Halitherium angustifrons , de Zigno, 68. — bellunense, de Zigno, 68. — curvidens, de Zigno, 68. — veronense. de Zigno, 68. Hemiaster Leymeriei, Desor, 320. Hipparion gracile , 305. Hippopotamus hipponensis , Gaudry, 389. Holaster integer, Ag., 321. — placenta, Ag., 321. Illœnus giganteus, Burm., 542. Limnœa cucuronensis, Font., 529. — Deydieri. Font., 529. — limosa, Linné, 196. Linthia Locardi, Tourn., 74-75. Lovenia Peroni, Cott., 75. Lucina inornata?, Desh., 187. Lyrodesma Sacheri , Mun.-Chalm., 543. Macropneustes Peroni , Cott., 75. Melania tuberculata, Millier, 196. Micraster brevis . Desor, 320. — Heberti, Lacv. = Mic. brevis, 336. (1) Les noms en caractères romains sont ceux que les auteurs placent en synonymie. 740 TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES. Micropis Besori, Cott., 567. — microstoma, Cott., 567. — Leymeriei , Cott., 567. Mitra bathmophora, Font., 519. Murex subproductus, Font., 513. Myliobates Rivierei, Sauvg., 623. Nassa Caudellensis, Font., 516. — Bexivœ, Font., 516. — subduplicata , d’Orb., var. Bruen- tica , Font., 517. — sublaps a. Font., 517. Natica hyperenthele, Font., 520. Nautilus Lamarckii , Caill., [non Desh.). 61. Neritina Bumortieri, Font., 528. Nucula capillacea, Desh., 187. Onchus simplex, Sauvg., 625. Ostrea digitalina, Dub., 494. — qiqantea . Brander = 0. latissima, Desh., 344. — matheroniana = 0. plicifera, 327. Palœoniscus Bclessei, Sauv., 626. Pecten bonifaciensis , 72. — substriatus, d’Orb. Pericosmus Orbignyi, Cott. 74. — Peroni , Cott. 74. Pholas luberonensis , Font., 527. Physa Brocchii, Ehrenberg, 196. Planorbis Buveyrieri, Desh , 196. — spiruloïdes, Desh., 188. Pleur otoma gradata, Def. in Bell., 518. — caudellensis, Font,, 518. Pollia Tournoueri, Font., 513. Polytripa , 83. Psammechinus Peroni, Cott., 74. Ptychodus Trigeri, Sauvg., 623. Rhysophycus BarrandeC Trom. et Leb. = Arenicola baculipuncta, Salter, 227. Rostellaria Bsshayesi, Caill., ( non Wat.), 55- 62. Schis aster antiquus, Cott., 567. — Baylci, Catt., 74. — Peroni, Cott., 74. Spatangus Peroni. Cott., 75. Spondylus spinosus, Sow.. 318. Succinea primœva. Math., 528. Tapes eurinus, Font,, 526. Terebellum cylindricum, Caillaud, 55. Terebratula semiglobosa , Sow. = T. sub* rotunda, Sow., 319. Terebripora capillaris, G. Dollf., 103. Tigillites Bufrenoyi, Rouault = Trachy- derma serrata, Salter, 226. Trochus angulatus, d’Eichw., var. Bruen- tica, Font., 523. — Ayguesi, Font., 523. — cabrierensis, Font., 522. — prœlineatus , Font., 521. Typhis fistulosus, var. prisca, Rutot, 155. — fistulosus, var. Schlotheimi, Beyr., 155. Uleria, 83. LISTE DES PLANCHES 1. p. 52. Dufour. — Fig. 1, Plan du terrain calcaire d’Arthon-Chéméré ; fig. 2, Coupe de la carrière du Moulin Neuf; fig. 3 et 3', Coupes de la carrière du Moulin des Vignes; fig. 4, Coupe de la grande carrière du four à chaux; fig. 5, Coupe de la petite carrière d’id.; fig. 6, Coupe de la carrière et des excavations du 2e Moulin de Retz; fig. 7 et 8, Coupes transversales en d' et d. II. p. 243. G. Dollfus et G. Vasseur. — Coupe géologique du chemin de fer de Méry-sur-Oise, entre Bessancourt et Valmondois (Seine-et-Oise). III. p. 358. P. Choffat. — Carte: 1° des limites N. -O. des bancs d’IIexacti- nellides : d d de l’horizon de Y Ammonites bimammatus , c c des couches de Birmensdorf ; 2° des limites S.-E. des zones 6 6 à Pholad. exaltata , a a à Amm. Renggeri. — Coupes verticales indiquant le passage du faciès Franc-Comtois au faciès Àrgovien. IV. p. 469. Fontannes. — Fig. 1, Coupe d’Apt (Vaucluse) à Rognes (Bou¬ ches-du-Rhône) ; fig. 2, Coupe de Vaugines au Castelar; fig. 3, Coupe du mont Luberon à Cucuron; fig. 4, Coupe du mont Luberon à Ville— laure ; fig. 5, Coupe de Cabrières-d’Aigues à l’étang de la Bonde. V. p. 513. Fontannes. — Fig. 1, Murex subproductus, Font. ; fig. 2. Cm - cellaria Druentica , id. ; fig. 3 a et b, C. Gaudryi , id. ; fig. 4 a et b, C. Dey- dierij id. ; fig. 5 a et b, Pollia Tournou'èri , id. ; fig. 6, Ficula cla- thrata, Lamck., var. Cabriensis , Font. ; fig. 7, Nassa Dexivœ, Font.; fig. 8, N. caudellcnsis, id.; fig. 9, N. sublapsa , id. ; fig. 10, N. sub¬ duplicata , d’Orb., var. Druentica , Font.; fig. 1 1 a et b, Pleurotoma Cau- dellensis, Font. ; fig. 12, Mitra bathmophora, id.; fig. 13 a et b} Cyprœa prœsanguinolanta, id.; fig. 14. Natica hyper euthele, id.; fig. 15. Ceri- thium Deydieri, id. VI. p. 513. Fontannes. — Fig. 1 a et b, Fossarus costatus , Brocchi, var. crassicostalus, Font.; fig. 2. Trochus prœlineatus, Font.; fig. 3. T. Ca- LISTE DES PLANCHES. brierensis, id.; fig. 4 a et b, T. Ayguesii, id.; fig. 5, T. angulalus, Eichwald, var. Druentica , Font.; fig. 6. Clanculus Araonis , Basserot, var. valdecincla , Font.; fig. 7 a et ^ Neritina Dumortieri } id.; fig. 8 a et b , Succinea primœva , Math.; fig. 9 a et b, Limnœa Cucuronensis, Font.; fig. 4 0 a et b, L. Deydieri , id. ; fig. 41 a et b , Area Rhodanien , id. ; fig. 12 a-C; Diplodonta Fischer i, id. ; fig, 4 3 a-d, Cardita gonio- pleura > id. ; fig. 4 4 a-c, Tapes urinus, id.; fig. 4 5, Pholas Lubero- nensis, id. p. 550. Daubrée. — Fig. 4, Cônes cannelés employés à la préparation de la terre à briques, qui y est non seulement laminée, mais aussi déchirée, à cause de la différence de vitesse des surfaces opposées l’une à l’autre. Échelle '/»»; fig- 2> Tonneau malaxeur utilisé pour les expériences relatives au développement de la chaleur dans les roches par les actions mécaniques ; ABCD, section du cylindre destiné à recevoir l’argile à malaxer; EE, arbre vertical animé d’un mouvement autour de son axe; HH, lame hélicoïdale portée par l’arbre EE et forçant l’argile à descendre pour subir l’action triturante; PP, palettes courbes tritu¬ rant l’argile et la faisant frotter sur les deux couches d’argile qui recou¬ vrent, l’une les parois verticales, l’autre le fond du tonneau; S, orifice ou base par où l’argile sort après le malaxage. L’arbre EE est actionné par l’engrenage RR, et supporté par la crapaudine T. Échelle 730 î fig. 3, Vue, en projection horizontale, des palettes PP, dont la tangente au point extrême fait un angle de 25 à 30° avec l’élément voisin du cylindre ; E projection horizontale de l’arbre moteur; la flèche indique le sens du mouvement. Échelle i/30 ; fig. 4, Courbe représentant les températures successivement prises par de l’argile ferme triturée sur elle-même dans le tonneau malaxeur de M. M. Boulet ; fig. 5, id ., dans le tonneau malaxeur de M. M. Tiphine ; fig. 6, id ., par de l’argile molle triturée sur elle-même dans le tonneau malaxeur précité ; fig. 7, Appareil destiné à provoquer un développement de chaleur par le frot¬ tement mutuel de deux plaques de marbre; T, tour de lapidaire à axe vertical, entraînant dans son mouvement, qu’on peut rendre plus ou moins rapide, une plaque de marbre M ; m autre plaque de marbre, maintenue immobile à la main et pressée par la première par le poids P, variable à volonté. La flèche indique le sens du mouvement. Échelle */A; fig. 8, Vue en plan de l’appareil précédent. Même échelle ; fig. 9, Thermomètre à fond plat, à réservoir volumineux et à tige très fine, destiné à mesurer par application les températures successivement prises par la plaque M des deux figures précédentes. Échelle V5 ; fig. 4 0, Courbe des températures successivement prises par la plaque M ; fig. 14, Ammonite déformée des couches calcaires fortement redressées de l’étage oxfordien du Grand-Moveran. — Les deux lignes rectangulaires LISTE DES PLANCHES! 743 indiquent la direction des axes de conductibilité thermique maximum et minimum. Échelle i/5. VIII. p. 583. G. Dollfus. — Profil géologique du chemin de fer de Monsoult à Beaumont (Seine-et-Oise). ÎX. p. 600. Torcapel. — Fig. 1. Coupe géologique entre Ginestous et les Fons. Fig. 2, Coupe du Suc de Sainte-Eulalie. X. p. 611. R. Zeiller. — Dicranophyllum robustum , Zeiller. Fragments de rameaux portant plusieurs feuilles et des bourgeons floraux à l’aisselle de quelques-unes d’entre elles, a, Deux étamines composées chacune d’un petit axe, épanoui au sommet en un écusson plurilobé, qui porte les sacs polliniques ; fig. 2 et 2', Fragments de feuilles provenant de la partie postérieure de la même plaque ; fig. 3, Une des étamines a grossie. XI. p 623. H. E. Sauvage. — Fig. 1-16, Ptychodus Trigeri, Sauvg.; fig. 2 et 2 a, Girodus Fabrei Sauvg.; fig. 3 et 3a, Myliobates Rivieri, Sauvg.; fig. 4, Onchus simplex, Sauvg.; fig. 5, Clupea Lorcœ , Sauvg. XII. H. E. Sauvage. — Palœoniscus Delessei , Sauvg. XIII. H. E. Sauvage. — Fig. 1 , Desmichthys Daubrei, Sauvg.; fig. 2, Eurys- tethus Brongniarii , Sauvg.; fig. 3. Clupea Larteti , Sauvg. XIV. p. 679. N. de Mercey. — Fig. 1 , Coupe de Maignelay à Mortemer par Coivrel ; fig. 2, Talus du chemin de Coivrel à Crèvecœur ; fig. 3, Sablière au N. de Coivrel entre les chemins de Crèvecœur et de Tricot ; fig. 5, Cendrière au nord-ouest du signal et moulin (détruit) de Coivrel ; fig. 6, Sablière au sud-est du moulin de Courcelles-Epay elles ; fig. 7, Carrière du Grand Bois de Mortemer. XV. p. 697. De Chancourtois. — Puits artésien du château de la Madeleine (propriété de Mme veuve H. Thénard), commune de Pressagny-l’Or- gueiileux près de Vernon (Eure), foré par M. M. Dru en 1868. Section verticale du forage. — Coupe longitudinale suivant l’axe de la galerie et du bélier. — Section verticale des terrains tertiaires et crétacés. — Coupe S.-O.-N.-E. suivant la ligne AA' passant par le château de la Madeleine au sud du sondage. — Carte géologique des environs de Vernon sur report de la Carte de l’État-major, d’après la feuille d’Évreux de la Carte géologique détaillée de la France. 48 DATES DE PUBLICATION. Livraison 1. Feuilles 1-3 et A. février — 2. — 4-9 et B. PI. i, mars — 3. — 10-13, C et D. juin — 4. — 14-16 et E. octobre — 5. — 17-20, F, G et H. PI. il, mars — 6. — 21-25 et I. juillet — 7. — 26-33. PI. IV-VI, octobre — 8. — 34-36. PI. VII, décembre — 9. — 37-40. PI. VIII-XIII, juillet — 10. — 41-45. PI. xiv. octobre ER R ATI' SI. P. 707. 1. 21. Au lieu de « cette séparation si facile montre que le sable granitique s'étant déposé dans une eau tranquille ou courante, le départ simultané des deux éléments n’a pu s’effectuer que dans une masse à l’état boueux » lire : « cette sépa¬ ration si facile montre que le sable granitique na pas été déposé dans une eau tranquille ou courante ; le dépôt simultané des deux éléments n’a pu s’effectuer que dans une masse à l’état boueux. » Meulan. imp. de A. Masson. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE du 18 juin au 4 novembre 1877. 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES. (Les noms des donateurs sont en italique.) Arcelin (Adr.). Les formations tertiaires et quaternaires des envi¬ rons de Maçon : l’Argile à silex ; l’Époque glaciaire; l’Érosion des val¬ lées ; l’Ancienneté de l’Homme, in-8°, 95 p., 3 pl.; Paris, 1877, chez F. Savy. — Essai de classification des stations préhistoriques du département de Saône-et-Loire, gr. in-8°, 10 p.: Autun, 1877. Arnaud (H.). Études pratiques sur la Craie du Sud-Ouest, 2e partie : Profils géologiques des chemins de fer des Charentes, région crétacée, gr. in-8°, 36 p., 7 pl.; Bordeaux, 1877. Barcena (Mar.). Noticia cientifica de una parte del estado de Hi¬ dalgo, in-8°, 50 p., 3 pl.; Mexico, 1877. Bassani. Ittiodontoliti del Veneto, in-8°, 40 p.; Padoue, 1877. Belt(Th.). The Glacial Period in the Southern Hemisphere, in-8°, 30 p.; Londres, 1877. Boricky (Em.). Die Arbeiten der chemisch-petrologischen Abthei- lung der Landesdurchforschung von Bôhmen,| enthaltend : Elemente einer neuen chemisch-mikroskopischen Mineral-und Gesteinanalyse, in-4°, 80 p., 2 pl.; Prague, 1877. Brocchi (P.). Description de quelques Crustacés fossiles appartenant à la tribu des Raniniens, gr. in-8°, 8 p., 1 pl.; Paris, 1877. Carte géologique détaillée de la France, feuilles 2 (Dunkerque) , 11 (Abbeville), 95 (Orléans) et 109 (Gien) ; Paris, 1877. Choffat (P.). Age du gisement fossilifère des Sèches des Amburnets, in-8°, 2 p.; Lausanne, 1877 (M. Renevier). Claus (C.). Traité de Zoologie, traduit sur la troisième édition al¬ lemande et annoté par G. Moquin-Tandon, fasc. 5-7, gr. in-8°, 524 p.; Paris, 1877, chez F. Savy. A 2 dons. — 18 jüin-4 nov. 1877. Cornet. Notice sur le bassin liouiller limbourgeois, in-8°, 12 p.; Liège, 1877. — et Briart. Sur le relief du sol en Belgique après les temps paléo¬ zoïques, in-8°, 47 p., 7 pl.; Liège, 1877. Cotteau (G.). Paléontologie française, lre sér., Animaux invertébrés. Terrain jurassique, 38e livraison, Échinodermes réguliers, f. 12-14, pl. 191-202 ; sept. 1877 ; Paris, chez G. Masson ( Comité de la Paléon¬ tologie française). Davidson (Th.). What is a Bracliiopod?, in-8°, 31 p., 4 pl., 1 tabl . ; Londres, 1877. — On the Brachiopoda of the Inferior Oolite of Bradford Abbas and its vicinity, with Notes by the editor (J. Buckman) on the Fossil Beds of B. A. and its vicinity, in-8°, 29 p., 4 pl.; Sherborne, 1877. — Sur les Brachiopodes tertiaires de Belgique, traduit de l’anglais par Th. Lefèvre, gr. in-8°, 20 p., 2 pl.; Bruxelles, 1874. — Qu’est-ce qu’un Brachiopode ? Mémoire inédit, traduit de l’anglais par Th. Lefèvre, gr. in-8°, 52 p., 4 pl., 1 tabl.; Bruxelles, 1875. Delesse. Sur les gisements de Chaux phosphatée de l’Estramadure, in- 8°, 6 p. ; Paris, 1877. Delvaux (Em.). Note sur un Forage exécuté à Mons en septembre 1876, in-8°, 17 p.; Liège, 1877. Favre (Aljph ). Rapport du Président de la Société de Physique et dHistoire naturelle de Genève pour la période annuelle du 31 mai 1876 au 1er juin 1877, in-4°, 16 p.; Genève, 1877. Favre (Ern.). Étude stratigraphique de la partie sud-ouest de la Crimée, suivie de la Description de quelques Échinides de cette région, par M. P. de Loriol, in-4°, 76 p., 4 pl.; Genève, Bâle et Lyon, 1877, chez H. Georg. Feistmantel (Ott.). Ueber das Verhâltniss gewisser fossilen Floren und Landfaunen untereinander nnd zuden gleichzeitigen Meeresfau- nen in Indien, Afrika und Australien, gr. in-8°, 38 p., 1 pl.; Calcutta, 1877. Fliche. De la Végétation des Tourbières dans les environs deTroyes, gr. in-8°, 13p.; Nancy . Fromentel (de). Paléontologie française, lre sér., Animaux inverté¬ brés. Terrain crétacé, 27e livr., t. VIII, Zoophytes, f. 28-30, pl. 109- 129; juillet 1877; Paris, chez G. Masson (Comité de la Paléontologie trançaise). Geological Survey of India. Memoirs of the — . Palœontologia in- dica : Indian tertiary and post-tertiary Vertebrata, t. I, 2; sér. X, 2 : Molar teeth and other remains of Mammalia, par R. Lydekher, gr. j n-4°, 76 p., 7 pl.; Calcutta, 1876. dons. — 18 juin-4 nov. 1877. 3 — Id. : sér. XI, 1 : Jurassic (oolitic) Flora of Kach, par Ott. Feist- mantel, gr. in-4°, 92 p., 12 pl.; Calcutta, 187(5. Geologiccil Survey of the State of New York. Palæontology. Illustra¬ tions of Devonian Fossils : Gasteropoda , Pteropoda, Cephalopoda , Crustacea and Corals of the Upper Helderberg, Hamilton and Chemung groups, par J. Hall, in-4°, 160 p., 133 pl.; Albany, 1876, chez Weed, Parsons et Cie ; New York, chez E. Bierstadt. Geological Survey of the Territories. U. S. — . Miseellaneous publi¬ cations, 1 : Lists of élévations, principally in tliat portion of the U. S. West Mississipi river, 4e éd., par H. Gannett, in-8°, 167 p., 1 pl.; Was¬ hington, 1877. Geologische Specialkarte von Elsass-Lothringen. Abhandlungen zur — , t. I, n° 3: Das Gneiss-Gebiet von Markirch ini Ober-Elsass, par P. Groth, in-4°, 96 p., 1 pl.; Strasbourg, 1877, chez R. Schultz et Ci0. — Id., t. I, n° 4 : Ueber die Trias in Elsass-Lothringen und Luxem- burg, par E. W. Benecke, in-4°, 330 p., 9 pl. ; Strasbourg, 1877, chez les mêmes. Grad (Ch.): Notice sur les grottes de Cravanche et l’Homme préhis¬ torique en Alsace, in-8°, 20 p.; Colmar, 1877. Greenough. A Geological Map of England and Wales, 6 feuilles; Londres, 1863 (Société géologique de Londres). Laguna (Max.) et M. de la Paz Graells. Discursos leidos ante la Real Academia de Ciencias exactas, tisicas y naturales, en la recepcion pub- lica del Sr. Don M. L., in-8°, 38 p.; Madrid, 1877. Lapparent (A. de). L’état de nature et les îles coralliennes, in-8°, 16 p.; Louvain, 1877. — Le déplacement de l’axe des pôles, in-8°, 21 p.; Louvain, 1877. Lasaulx (A. von). Krystallographische Notizen, gr. in-8°, 12 p., 1 pl.; Leipzig, 1877. Lefèvre (Th.). Note sur le gisement des fruits et des bois fossiles re¬ cueillis dans les environs de Bruxelles, in-8°, 14 p.; Liège, 1873. — Note sur la présence de l’Ergeron fossilifère dans les environs.de Bruxelles, gr. in-8°, 6 p.; Bruxelles, 1873. — Sur la disposition d’un travail préparatoire à la rédaction des listes paléontologiques, in-8°, 3 p.; Bruxelles, 1876. — Rapport sur la description de la Rostellaria robusta de M. Rutot, gr. in -8°, 8 p.; Bruxelles, 1876. — Rapport sur le travail de M. Vincent intitulé : Description de la Faune de Vétage landenien inférieur de la Belgique, gr. in-8°, 4 p. ; Bruxelles, 1877. Leymerie. Note sur l’existence du Mercure coulant dans lesCévenncs, in-8°, II p.; Toulouse,.... 4 DONS. 18 juin-4 nov. 1877. — Mémoire sur le terrain crétacé du Midi de la France, gr. in-8°, 27 p.; Montpellier, 1877. Liversidge (Arch.). On the formation of Moss Gold and Silver, in-8°, 7 p.; Sydney, 1876. — On a remarkable example of contorted Slate, in-8°, 2 p., 2 pl.; Sydney, 1876. — Fossiliferous siliceous deposit from the Richmond River, N. S. W., in-8°, 4 p., 1 pl.; Sydney, 1876. Lossen. Kritische Remerkungen zur neueren Taunus-Literatur, in-8°, 23 p.; Berlin, 1877. Ludwig ( R .). Fossile Crocodiliden aus der Tertiârformation des Mainzer Beckens, in-4°, 73 p., 16 pl.; Gassel, 1877. Marsh. Introduction and succession of Vertebrate life in America, in-4°, 57 p.; Nashville, 1877. Raulin. Éléments de Géologie, 2e édition, in-12, 132, 154, 174 et 140 p., 3 pl.; Paris, 1874. Renevier. Notice sur ma Carte géologique de la partie sud des Alpes Yaudoises et régions limitrophes, in-8°, 45 p., 1 pl ; Genève, 1877. — Renseignements géographiques et géologiques sur le Sud de l’Afrique extraits des lettres du missionnaire P. Berthoud, in-8°, 7 p.; Lausanne, .... — Observations sur le Cours de géologie comparée de Stanislas Meunier, in-8°, 4 p.; Lausanne, .... Rouviïle (P. de). Notice biographique sur Paul Tournai, in-8°, 6i p.; Narbonne, 1876. Seguenza. Brevissimi Cenni intorno le formazioni terziarie délia provincia di Reggio-Calabria, in-8°, 31 p.; Messine, 1877. Smith (J. L.). Researches on the solid Carbon compounds in Météo¬ rites, in-8°, 17 p.; New-Haven, 1876. — A Description of the Rochester, Warrenton and Cynlhiana Me- teoric Stones, which fell respectively december 21, 1876, january 3, 1877, and january 23, 1877, with some Remarks on the previous falls of Meteorites in the same régions, in-8°, 11 p.; New-Haven, 1877. Smithe(Fr.). On the occurence of Plicatula læmgata of d’Orbignv in the Middle Lias of Gloucestersiiire; On the Middle Lias of North Glou- cestershire. The Spinatus zone”, in-8°, 65 p., 2 pl.; Gloucester, 1877. Stache (G.) et C. John. Geologische und petrographische Beitrâge zur Kenntniss der âlteren Eruptiv-und Massengesteine der Mittel-und Ost-Alpen : I. Die Gesteine der Zwolferspiîzgruppe in Westtirol, gr. in-8°, 100 p., 2 pl.; Vienne, 1877. Tchihatchef (P . de). Considérations géologiques sur les îles océani¬ ques, gr. in-8°, 54 p.; Paris, 1878, chez J. -B. Baillière et fils. DONS. — 18 juin-4 nov. 1877. 5 Trevelyan (W. C.). Sir —, Bart. in 1853 and 1875 : To the Secre- tary ol the Alliance; Speech of Sir W. C. T., Chairman at the public dinner given to Sir G. Grey, at Alnwick, on Easter Monday, March 28th, 1853; Letter from Sir W. C. T. to the Hon. Secretary of the Nottingham Band of Hope Union, gr. in-8°, 4 p.; Manchester,... Tromelin (G. de j et Ch. de Grasset . Étude sommaire des Faunes paléozoïques du Bas-Languedoc (extrait), in-8°, 7 p.; Le Havre, 1877. — et P. Lebesconte. Observations sur les terrains primaires du Nord du département d’Ille-et-Vilaine et de quelques autres parties du massif breton (Paléozoïque de l’Ouest de la France), gr. in-8°, 43 p.; Paris, 1877. 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma¬ daires des séances de Y — , t. LXXXIV, nos 25 et 26; 1877. Des Cloizeaux. — Sur une nouvelle Anthophyllite de Bamle, en Norwége, 1473. Guignet. — Sur le Fer nickelé de Sainte-Catherine, au Brésil, 1507. Daubrée. — Observations sur la communication de M. Guignet, 1508. Pisani. — Description de plusieurs minéraux, 1509. — Id., t. LXXXV, nos 1—18 ; 1877. S. Kern. — Sur un nouveau métal, le Davyum, 72. Lunay. — Sur le Fer nickelé de Sainte-Catherine, 84. Daubrée. — Expériences d'après lesquelles la forme fragmentaire des fers mé¬ téoriques peut être attribuée à une rupture sous l’action de gaz fortement comprimés, tels que ceux qui proviennent de l’explosion de la dynamite, 115 ; — Conséquences à tirer des expériences faites sur l’action des gaz produits par la dynamite, relati¬ vement aux météorites et à diverses circonstances de leur arrivée dans l’atmo¬ sphère, 253 ; — Recherches expérimentales faites avec les gaz produits par l’explo¬ sion de la dynamite, sur divers caractères des météorites et des bolides qui les apportent, 314; — Observations sur la Description, par M. L. Smith, des pierres météoriques de Rochester, Warrenton et Cynthiana, 678. Hébert et Munier-Chalmas. — Recherches sur les terrains tertiaires de l’Eiirope méridionale: Terrains tertiaires de la Hongrie, 123, 181; — Id.: id. du Vicentin, 259, 320. Leymerie. — Du phénomène ophitique dans les Pyrénées de la Haute-Garonne, 197 ; — Les Pyrénées marquent la vraie ligne de séparation entre les étages éocène et miocène du terrain tertiaire, 384. Gosselet. — Les calcaires dévoniens supérieurs du Nord de la France, 454. G. de Saporta. — Sur la découverte d’une plante terrestre dans la partie moyenne du terrain silurien, 500; — Découverte de plantes fossiles tertiaires, dans le voisi¬ nage immédiat du pôle nord, 561. Marignac. — Sur un bloc erratique de granité des environs de Genève, 563. L. Smith. — Description des pierres météoriques de Rochester, Warrenton et Cynthiana, qui sont respectivement tombées les 21 décembre 1876. 3 janvier et 6 dons. — 18 juin-4 nov. J 877. 23 janvier 1877, avec quelques remarques sur les chutes précédentes de météorites dans la même région. 678. Renault. — Sur les débris organisés contenus dans les quartz et les silex du Roannais. 715. Munier-Chalmas. — Observations sur les Algues calcaires appartenant au groupe des Siphonées verticillées (Dasvcladées Harv.) et confondues avec les Foramini- fères, 814. — Annales des Mines, 7e série, t. X[ ; 1877. Oppermann. — Note sur la préparation mécanique des minerais de zinc à Amme- berg (Suède), 261. Keller. — Notice sur la consolidation des carrières souterraines sous rempla¬ cement des réservoirs de Montrouge, 284. — bulletin des travaux de Chimie exécutés par les Ingénieurs des mines dans les Laboratoires départementaux, 323. G. Rolland. — Mémoire sur la Géologie de Kongsberg (Norwége), 391. — Id., t. XII, iro livr. ; 1877. Pouyanne. — Notice géologique sur la subdivision de Tlemcen, 81. — Annales des Sciences géologiques, t. VIII ; 1877. H. Filhol. — Recherches sur les Phosphorites du Quercv. Étude des fossiles qu’on y rencontre, et spécialement des Mammifères, 2e partie, n° 1. P. Rrocchi. — Description de quelques Crustacés fossiles appartenant à la tribu des Raniniens. n°2. Marsh. — Note sur les caractères des Odontornithes, et indication d'un nouveau -genre de ce groupe, n° 3. — Club Alpin français. Bulletin trimestriel, 1877, 2e et 3e trimestres. — Journal des Savants, 1877, juin-septembre. — Revue scientifique de la France et de l’Étranger, 2e sér., 6e année, nos 52 et 53; 1877. R. Zeiller. — Flore carbonifère du Centre de la France; travaux de M. Grand’Eurv, 1254. — Id., 7e année, nos 1-18 ; 1877. — Le grand Tremblement deterre du Pérou, 18. E. Oustalet. — Les Bisons d’Amérique d’après les travaux de M. J. -A. Allen, 85 — Une montagne qui s’écroule, 139. Broca. — Les races fossiles de l’Europe occidentale, 169. Lennier. — La Géologie normande; l’embouchure de la Seine, 193. — Association française pour l’avancement des Sciences, congrès du Hàvre; section de Géologie, 199. Potier. — Le Tunnel du Pas-de-Calais au point de vue géologique. 241. Hébert. — Recherches sur les terrains tertiaires de la Hongrie et du Yicentin, par MM. H. et Munier-Chalmas, 309. II. de Yarignv. — La Mongolie et les Mongols, 370. Mendeleeff. — L’origine du Pétrole, 409. — Société centrale d’Agriculture de France. Bulletin des séances de la — , t. XXXVII, nos S et 6; IS77. dons. — 18 juin-4 nov. 1877. Çhevreul, Delesse. — Sur la composition des os fossiles, 249. — Société d’ Anthropologie de — . Bulletins de la —, 2e sér., t. XII, nos 2 et 3 ; 1877. Piette et J. Sacaze. — La montagne d'Espiaup, 225. Bertrand. — Sur les découvertes faites dans la baie de Penhouet à Saint-Nazaire, 300. — Société botanique de France. Bulletin de la — , t. XXIY, n° 1, et Bev. bibl., A et B : 1877. — Société de Géographie. Bulletin de la — , 6e sér., t. XIII, avril- juin; 1877. Harmand. — Les îles de Poulo-Condor, le Haut Don-naï et ses habitants, 523. Lanben. — Note sur la république du Transvaal, 640. — Id., t. XIY, juillet-septembre; 1877. — Résumé des travaux et des explorations exécutés dans le Colorado pendant la campagne de 1876. sous la direction de M. Hayden, 58. Edm. Fuchs. — Note sur l’isthme de Ghabès et l’extrémité orientale de la dépres¬ sion saharienne, 248. Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. Bulletin mensuel, t. III, n05 61-64; 1877. Josse. — Note sur l'ancienne étendue des baies de Somme et d’Authie, 320. De Mercey. — Sur deux questions concernant les croupes de la. Somme, 336. Auxerre. Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne. Bulletin de la — , 2e sér., t. XI, 1er sem.; 1877. Dunkerque. Société D. pour l’encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts. Mémoires de la — , t. XIX; 1874-75. Lyon. Commission de Météorologie de — , XXXIIe année; 1875. Rouen. Société des Amis des Sciences naturelles de — . Bulletin de la — , 2e sér., t. XII, 2e sera.; 1876. Boutillier. — Rapport géologique sur l’excursion faite à Amiens le 11 juin 1876, 173 ; — Note sur un dépôt alluvial de Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) contenant des Nummulites, 183 ; — Compte-rendu de l’excursion faite à Clermont-Ferrand et dans ses alentours en juin-juillet 1876.237. Saint-Étienne. Société de l’Industrie minérale. Bulletin de la — , 2e sér., t. YI, nos 1 et 2; 1877. — Comptes-rendus mensuels des réunions de la — , juin-sept. 1877. Boulangier. — Sur un gisement de Cuivre en Auvergne (concession d’Agnat et d’Azerat), 12 (juillet). Henry. — Sur les gîtes de cuivre gris, 14 (id.)-, — Sur le Pays de l’Huile dans l’Amérique du Nord, 16; — Sur les bassins anthraxifères de la Pensylvanie, 10 (août) . De Radominski. — Recherches sur le Cérium. 6 (août). Saint-Quentin. Société académique des Sciences, Arts, Belles- Lettres, Agriculture et Industrie de — , 3e sér., t. XIV; 1875-76. 8 dons. — 18 juin-4 nov. 1877. Toulouse. Matériaux pour l’Histoire primitive etuaturelle de l’Homme, par M. Ém. Cartciilhac, 2e sér., t. VIII, nos 6-8 ; 1877. — Société d’Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , t. XI, n° 1 ; 1876-77. Fagot. — Catalogue des Mollusques des Petites-Pyrénées de la Haute-Garonne comprises entre Cazères et Saint-Martory, 33. Trutat. — Le Massif de la Maladetta et la station de la Dent de la Maladetta, 51. Troyes. Société académique d’Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube. Mémoires de la — , 3e sér., t. XIII; 1876. Valenciennes. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de l'arrondis¬ sement de — . Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXX, nos 6-8; 1877. Allemagne, 'Berlin. AkademiederWissenschaften zu — .Monatsbericht der K. P. — , 1877, mars-juillet. Beyrich. — Ueber jurassische Ammoniten von Mombassa, 96. Vom Rath. — Ueber eine neue krystallisirte Tellurgold-Verbindung, den Bun- senin Krenner’s, 292. Webskv. — Ueber Hornquecksilber von el Doctor in Mexico, 461. — Geologisclien Gesellscbaft. Zeitschrift der D. — , t. XXIX, nos 1 et 2; 1877. À. Krause. — Die Fauna der sogen. Beyrichien-oder Choneten-Kalke des nord- deutschen Diluviums, 1. Hilgendorf. — Noch einmal Planorbis multiformis, 50. À. Halfar. — Ueber die metamorphosirten Culmschichten in der nachslen Umge- bung von Rohmker Halle, sowie über zwei neue im nordwestlichen Oberharze beobachtete Culmkalk-Yorkommen, 63. Rammelsberg. — Ueber Nephelin. Monacit und Silberwismuthglanz, 77. G. Wolff. — Das australische Gold, seine Lagerstatten und seine Associationen, 82. K. Hofmann. — An H. G. vom Rath, 185. P. Herter. — An H. G. vom Rath, 194. Th. Wolf. — An H. G. vom Rath, 197, 412. L. von Ammon. — An H. W. Dames, 198. G. Boehm. — Beitrage zur geognostischen Kenntniss der Hilsmulde.. 215. Weiss. — Ueber die Entwickelung der fossilen Floren in den geologischen Perjo- den, 252; — Ueber neuere Untersuchungen an Fructificationen der Steinkohlen^- Calamarien, 259. E. Dathe. — Die Diallaggranulite der sàchsischen Granulitformation, 274. Lossen. — Kritische Bemerkungen zur neueren Taunus-Literatur, 341. Edm. Naumann. — Die Vulcaninsel Ooshima und ihre jüngste Eruption, 364. Arzruni. — Ueber die Ergebnisse der Forschung auf dem Gebiete der chemischen Krystallographie, 392. Kayser. — An H. Beyrich, 407. F. Sandberger. — An H. Lossen, 416. dons. — 18 juin-4 nov. 1877. 9 Dresde. Naturwissenschaftlichen Gesellschaft Isis in — . Sitzungs- Berichte der — , 1877. 1-6. Ida von Boxberg. — Ueber Niederlassungen aus der Renthierzeit im Mayenne- Departement, 1. H. Engelhardt. — Bemerkungen liber Tertiârpflanzen von Stedten bei Halle a. S., 14; — Ueber Petrefacten von Borna und Zittau, 16;— Tertiarpflanzen von Kun- zendorf bei Sagan in Schlesien, 18. A. Dittmarsch. — Ueber die Géologie des Elbthales bei Meissen, 17. II. B. Geinitz. — Ueber Yersteinerungen aus dem Elbthale bei Meissen, 17; — Ueber Pterodactylen, 29; — Ueber die fossilen Pferde, 42. E. Geinitz. — Ueber die Entwickelung und die Hauptresullate der mikrosko- pischen Pétrographie, 41. Gotha. Mittheilungen aus J. Perthes’ geograpliischer Anstalt über wichtige neueErforschungen auf dem Gesammtgebiete der Géographie, t. XXIII, iîos 7-10; 1877. Jung. — Die geographischen Grundzüge von Süd-Australien (suite], 351. Stuttgart. Neues Jahrbuch fur Minéralogie, Géologie und Palæonto- logie, 1877, nos 4 et 5. K. Zittel. — Beitrage zur Svstematik der fossilen Spongien, 337. Tornebohm. — Ueber die wichtigeren Diabas-und Gabbro-Gesteine Schwedens (fin), 379. G. A. Koch. — Ueber Eiskrystalle in lockerem Schutte, 449. H. Trautschold. — Der russische Jura, 475 ; — 497. Cahusen. — Ueber die jurassischen Bildungen im südwestlichen Theile des Gou¬ vernements Rjasan, 483. Briefwechsel : — A. Pichler, 394; — E. Geinitz, 394; — F. Mauser, 395; — G. Ulrich, 494;— M. Braun, 498; — Des Cloizeaux, 499; — Krenner, 504; — F. Sandberger, 508 ; — Ott. Feistmantel, 509. — Württembergische naturwissenschaftliche Jahreshefte, t. XXXIIf, nos 1 et 2; 1877. 0. Fraas. — » Ueber die altéré Steinzeit in Schwaben, 45 ; — Ueber die Carte géolo¬ gique de la Terre par M. J. Marcou, 65. Kober. — • Ueber eine Muschelkalkhohle bei Nagold, 58. Probst. — Beitrage zur Kenntniss der fossilen Fische aus der Molasse von Bal tringen : II. Batoidei, 69. Th. Engel. — Der weisse Jura in Schwaben, 104. K. Miller. — Foraminiferen in der schwàbisch-schweizerischen miocanen Meeres- molasse als Leitfossilien, 295. Alsace-Lorrcdne. Colmar. Société d’Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , 16e et 17e années; 1875-76. Fessenmaver. — Troisième Étude de Géologie agricole appliquée à l’Alsace. De la perméabilité des roches par l’eau et de la formation des sources, 271. Ch. Grad. — Notice sur les grottes de Cravanche et l’Homme préhistorique en Alsace, 443. Mulhouse. Société industrielle de — . Bulletin de la—. Bulletin B 10 dons. — 18 juin-4 nov. 1877. spécial publié à l’occasion du 5Qme anniversaire de la fondation de la Société. Annexes, 1876. — Id. , t. XLYII, juillet-novembre; 1877. M. Mieg. — Note sur la grotte de Cravanche, 367. Autriche- Hongrie. Bude-Pesth. Fôldtani întézet. A Magyar K. — Évkônyve, t. YI, n° 1 ; 1877. J. Bôckh. — Megjegyzések az « Uj adatok a déli Bakony-foid-és oslénytani isme- retéhez », 1. — Geologischen Anstalt. Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. Ungarischen — , t. YI, n° 1; 1877. J. Bockh. — Bemerkungen zu der « Neue Daten zur geologischen und palaeonto- logischen Kenntniss des südlichen Bakony », 1. Léoben, Pribram et Schemnitz. Bergakademien zu — . Berg- und Hüttenmânnisches Jalirbuch der K. K. — , t. XXY, n° 3; 1877. Bertels. — Ueber den Naphta-Distrikt des nordwestlichen Kaukasus, 267. B. Helmhacker. — Ueber das Yorkommen des Steinsalzes, 283. Y. Radimsky. — Die Insel Pago in Dalmatien und deren Lignit-Yorkommen, 325. Yienne. Geologischen Reichsanstalt. Abhandlungen der K. K. — , t. IX; 1877. F. Karrer. — Géologie der K. Franz-Josefs Hochquellen-Wasserleitung. Eine Studie in den Tertiàr-Bildungen am Westrande des alpinen Theiles der Niederung von Wien, 1. - - Jalirbuch der K. K. —, t. XXYI, nos 1-4; 1876. A. Koch. — Neue Beitrage zur Géologie der Frusca Gora in Ostslavonien, 1. F. Seeland. — Der Hüttenberger Erzberg und seine nachste Umgebung, 49. Schneider. — Geologische Uebersicht über den hôllandisch-ostindischen Archipel, 113. M. Kelb. — Die Soolequellen von Galizien, 135. R. Hœrnes. — Anthracotherium magnum , Cuv., aus dem Kohlenablagerungen von Trifail, 209. G. Haberlandt. — Ueber Testudo prœceps, n. sp., die erste fossile Landschild- krote des Wiener Beckens, 243. Neumayr. — Das Schiefergebirge der Halbinsel Chalkidike und der thessalische Olymp, 249. Paul. — Grundzuge der Géologie der Bukowina, 261. J. Niedzwiedzki. — Beitrage zur Géologie der Karpathen, 331. Br. Walter. — Die Erzlagerstatten der südlichen Bukowina, 343. E. von Kvassay. — Ueber den Natron- und Székboden im ungarischen Tieflande, 427. Mineralogische Mittheilungen. K. Than. — Analyse der Harkanyer Therme, 1. R. Helmhacker. — Pyrit von Waldenstein in Karnthen, 13; — Mineralogische Beobachtungen aus dem ostlichen Bôhmen,25. R. von Drasche. — Weitere Bemerkungen über die Géologie von Réunion und Mauritius, 38; — Einige Worte über den geologischen Bau von Süd-Luzon, 157, dons. — 18 juin-4 nov. 1877. 11 E. Borickv. — Ueber einige aukeritàhnliche Minérale der silurischen Eisenstein- iager und der Kohlenformation Bohmens und über die ohemische Constitution der unter dem Namen Ankerit vereinigten Minerais ubstanzen, 47. Edm. Neminar. — Die Krystallform des Barytocolestins, 59; — Die Eruptivgesteine der Gegend von Banow in Màhren, 143. C. W. C. Fuchs. — Bericht über die vulkanischen Ereignisse des Jahres 1875, 71. E. Kalkowsky. — Ueber grüne Schiefer Niederschlesiens, 87. Websky. — Ueber Beryll von Eidsvold in Norwegen, 117. E. Ludwig. — Cheraische Analyse der Darkauer jodhaltigen Salzsoole, 119. Gooch. — Ueber vulkanische Gesteine der Galopagos-Inseln, 133. A. Streng. — Ueber die mikroskopiscbe Unterscheidung von Nephelin und Apa- tit. 167. Loebisch et Sipocz- — Analyse des Wassers vom Mare morto auf der Insel Lacroma, 171. W. Suida. — Ueber das Verhalten des Eisenoxydes bei hohen Temperaturen, 175. E. Geinitz. — Ueber einige Grünschiefer des sàchsischen Erzgebirges, 189. J. Terglav. — Die petrographische Beschaffenheit der im Grazer Devon vorkom- menden Tuffe, 207. Fr. Berweth. — Felsarten aus der Gegend von Rosignano und Castellina maritima, südlich von Pisa, 229. Notizen : Yerwandlung von Gramraatit in Talk bei Gegenwart von Olivin, 65; Ueber Leucit, 66 ; Note zu Laspeyres’Abhandlung : Krystallographische Bemerkun- gen zum Gyps, 67; Ueber die Wirkung verdünnter Essigsâure auf dolomitische Kalke, 69; Regelmassige Yerwachsung von Eisenkies mit Eisenglanz, 141; Minérale aus dem nordwestlichen Theile Schlesiens, 141 ; Bemerkungen über die Pechsteine von Arran, 185; Biotit-Zwillinge vom Yesuv, 187; Der Stern von Este, 241; Entste- hung einer schaligen Textur im Steinsalze durch Schlag, 242 ; Sulfuricin und Mela- nophlogit, 243. — Id., t. XXYÏI, n° 1; 1877. E. Tietze. — Ueber einen kurzen Ausflug naeh Krasnowodsk im westlichen Tur- kestan, 1. D. Stur. — Ist das Sphenopliyllum in der That eine Lycopodiaceae ?, 7. Paul et Tietze. — Studien in der Sandsteinzone der Karpathen, 33. Mineralogische Mitiheilungen. R. Helmhacker. — Gold von Sysertsk am Ural, 1; — Ueber Diabas von Almaden und Melaphyr von Hankock, 13. R. Muller. — Untersuchungen über die Einwirkung des kohlensàurehaltigen Wassers auf einige Minerallen und Gesteine, 25. R. von Drasche. — Bemerkungen über die japanischen Vulkane Asama-Yama, Jaki-Yama, Iwa-wasi-Yama und Fusi-Yama, 49. Edm. Neminar. — Nachtrag zur chemischen Analyse des Mejonits, 61. C. Dœlter. — Beitrage zur Minéralogie des Fassa-und Fleimser-Thales, II, 65. Ç. W. C. Fuchs. — Bericht über die vulkanischen Ereignisse des Jahres 1876, 83. Notizen : Zur Kenntniss der Mineralvorkommen von Kalusz, 95; Simonvit von Ischl, 97; Künstliche Darstellung der Pseudomorphose von Malachit nach Atacamifc 97; Leonhardifc aus dem Fioitenthale, 98; Grundform des Yesuvian, 98; Ein neuer Barytfeldspath, 99. - - Yerhandlungen der K. K. — , 1877, n03 8-i^, DONS. — 18 JUIN- 'a nov. 1877. 12 Neumayr. — Ueber einen Conglomeratgang im Karpathensandstein des Unghvarer Comitates in Ungarn, 126; — Die Zone der Terebratula Aspasia in den Südalpen, 177. J. von Schroeckinger. — I. Posepnyt, ein neues Harz aus Californien; II. Fluorit, als neues Mineralvorkommen in dem Quecksiiberbergwerke zu Idria, 128. J. A. Gamper. — Studien über Labradorite von Kiew, 130; — Anorthit vom Monzoni, 134. C. von Hauer. — Der artesische Brunnen in Gaudenzdorf, 135; — Krj stallogene- tische Beobachtungen, Y, 162. H. Wolf. — Aufnahmenin Oesterreichisch-Podolien, 137. G. A. Koch. — Kurze Erlàuterungen zur Yorlage der geologischen Aufnahms- karte des Selvrettagebietes, 137 ; — Ein Beitrag zu den geologischen Aufnahmen im Rhatikon und der Selvrettagruppe, 202. R. Hœrnes. — Beitràge zur Kenntniss der Tertiar-Ablagerungen in den Südalpen, I— II, 115, 178; — Zur Géologie der Steiermark, I— II, 198. Y. Hansel. — Die petrographische Beschaffenheit des Trachytes der südlichen Bukowina, 150. V. Hilber. — Die Miocanschichten von Gamlitz bei Ehrenhausen in Steiermark, 166. Radimski. — I. Ueber den geologischen Ba'u der Insel Pago; II. Hippuritenfun- dort bei Scardona in Dalmatien, 181. 0. Feistmantel. — Geologische Mittheilungen aus Ost-Indien, 183. C. Paul. — Petrefaktenfund in Karpathensandstein, 185. 0. Lenz. — Reisebericht aus Ostgalizien, 187. E. Tietze. — Reisebericht aus Ostgalizien. 188. F. Toula. — Petrefaktenfunde im Wechsel-Semmering-Gebiete, 195. G. Stache. — Orientirungs-Touren im Aufnahmsgebiete der ersten Section süd- warts und nordwarts vom unteren Yintschgau, 205. A. Bittner. — Die Tertiar-bildungen von Bassano und Schio, 207. Yacek. — Die Sette Communi, 211. Belgique. Liège. Société géologique de B. Procès-verbal de la séance du 15 juillet 1877. J. deMacar. — Sur la synonymie de quelques couches de houille du bassin de Herve, 163. G. Dewalque. — Échantillons de Galène octaédrique du filon de Chienheid (Pe- pinster), 165. Ad. Firket. — Sur un échantillon de Barytine cristallisée provenant du système houiller, 166. Ch. de la Yallée Poussin. — Sur l’origine des dépressions des cailloux impres¬ sionnés, 167. Canada. Montréal. Exploration géologique du G. Rapport des opéra¬ tions de 1875-76; 1877. Selwyn. — Rapport sommaire des explorations géologiques, 1; — R. sur l’explo¬ ration à la Colombie-britannique, 30; — Forages pratiqués sur la rivière du Cygne, près du Fort Pellv, en 1875, 323. Macoun. — Notes géographiques et topographiques sur les rivières de la Paix inférieure et Athabaskaw, 99; — Rapport sur la Botanique de la région parcourue entre File de Yancouver et Carlton, sur la Saskatchewan, 125. DONS. — 18 JUIN-Ï NOV. 1877. 13 Whiteaves. — Notes sur quelques fossiles recueillis durant l’expédition de M. Selwyn, 110. G. M. Dawson. — Rapport sur les explorations dans la Colombie-britannique, 256. S. H. Scudder. — Les Insectes des lits tertiaires de Quesnel, 294. R. W. Elis. — Rapport sur les sondages pratiqués dans le territoire du Nord- Ouest, durant l’été de 1875, 311. R. Bell. — Rapport d’une exploration faite en 1875 entre la baie de James et les lacs Supérieur et Huron, 325. Sc. Barlow. — Rapport sur l’exploration et l’étude des terrains houillers du comté de Cumberland (Nouvelle-Écosse), 382. L. W. Bailey et G. F. Matthew. — Rapport des observations géologiques dans le Sud du Nouveau-Brunswick, 387. H. Fletcher. — Rapport des explorations et relèvements faits au Cap-Breton (Nouvelle-Écosse), 411. Chr. Hoffmann. — Contributions chimiques à la Géologie du Canada, 464. Toronto. Canadian Journal of Science, Literature and History (The), 2* sér., t. XV, n° 5 ; 1877. R. Bell. — Sketch ofthe Geology of the route ofthe Intercolonial Railway, 381. G. Jennings Hinde. — The glacial and interglacial strata of Scarbon’s heights, and other Localities near Toronto, Ontario, 389. E. J. Chapman. — Analyses of Iron ores and Ànkerites from the Acadia mines of Londonderrv, Nova Scotia, 414. Espagne. Madrid. Comision del Mapa geologico de Espana. Boletino de la —, t. IV, n° 1 ; 1877. J. M. de Aranzazu. — Apuntes para una Descripcion fisico-geologica de las pro- vincias deBurgos, Logrono, Soria y Guadalajara, 1. R. A. de Yarza. — Apuntes geologicos acerca del criàdero de hierro de Somor- rostro en la provincia de Yizcaya, 49. Fr. Gascue. — Nota acerca del grupo numulitico de San Yicente de la Barquera en la provincia de Santander, 63. D. de Orueta. — Bosquejo fisico-geologico de la région septentrional de la pro¬ vincia de Malaga, 89. Alb. Herrera. — Datos geologico-mineros de la provincia de Jaen, 173. I. Gombau. — Resena fisico-geologica de la provincia de Tarragona, 181. États-Unis. Boston. Appalachia, t. I, n° 3 ; 1877. — Society ol’Natural History. Memoirs of the - , t. Il, 4° partie, n° 5; 1877. Cambridge. Muséum of Comparative Zoôlogy at Harvard College, in — . Annual Report of the Trustées of the — for 187b ; 1877. New-Haven. American Journal of Science and Arts (The), 3e sér., t. XIII, n° 78; 1877. J. D. Dana. — An account of the Discoveries in Vermont Geology of the Rev. Aug. Wing, 405. G. C. Broadhead. — On Baritc crystals from the Last Chance Mine, Morgan Co.~, Missouri; and on Gôthitefrom Adair Co., Miss., 419. 14 dons. — 18 juin-4 nov. 1877. S. L. Penfield. — On the Chemical Composition of Triphylite, from Grafton, New Hampshire, 425. G. H. Darwin. — On the Influence of Geological Changes on the Earth’s Axis of Rotation, 444. B. Silliman. — On an association of Gold with Scheelite in Idaho, 451. — Id., t. XIY, nos 79-82; 1877. J. D. Dana. — Supplément to the Account of the Discoveries in Vermont Geology ofthe Rev. Aug. Wing, 36; — On the relations of the Geology of Vermont to that of Berkshire, 37, 132, 202, 257. 0. C. Marsh. — Principal characters of Coryphodontidæ, 81; — Characters of the Odontornithes, with Notice of a new allied Genus, 85 ; — Notice of a new and gigantic Dinosaur, 87 ; — Notice of some new Vertebrate fossils, 249. J. Le Conte. — On Critical Periods in the History of the Earth and their Relation to Evolution; and on the Quaternary as such a Period, 99. Ch. Wachsmuth. — Notes on the internai and external structure of Paleozoic Crinoids, 115, 181. 0. Allen. — Chemical constitution of Hatehettolite and Samarskite from Mitchell Co., North Carolina, 128. E. S. Dana. — On the occurence of Garnets with the Trap of New-Haven, Con¬ necticut, 215. J. L. Smith. — A Description of the Rochester, Warrenton, and Cynthiana Me- teoric Stones, wich fell respectively December 21st, 1876, January 3d, 1877, and January 23d, 1877, with some Remarks on the previous falls of Meteorites in the same région, 219. G. B. Grinnell. — Notice of a new genus of Annelids from the Lower Silurian, 229. F. W. Clarke. — An Analysis of Sylvanite from Colorado, 286. O’Conor Sloane. — Notes on the Analysis of Bituminous Coal, 286. W. Pengellv. — History of Cavern Exploration in Devonshire, England, 299. Philadelphie. 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Cope. — A continuation of Researches among the Batrachia of the Coal Measures of Ohio, 573; — On a Dinosaurian from the Trias of Utah, 579; — On a new Proboscidian, 584 ; — On the Brain of Coryphodon , 616. Ch. E. Hall. — Contribution to Palæontology, 621. dons. - 18 juin-4 nov. 1877. 15 P. Frazer Jr. — Regarding some Mesozoic Ores, 651. Washington. Geological and Geographfcal Survey of tlie Territories. Bulletin of the U. S. — , t. III, n° 1 ; 1877. A. S. Packard Jr. — On a new Cave Fauna in Utah, 157. F. Y. Hayden. — Notes on some Artesian Borings along the line of the Union Pacific Railroad in Wyoming Territory, 181. Grande-Bretagne. Londres. Geological Magazine (The), 2esér., 2° dé¬ cade, t. 1Y, nos 7-11; 1877. J. Milne. — Across Europe and Asia. Travelling Notes, 289, 337, 399, 459, 511. J. H. Blake. — On the Age ofthe Mammalian Rootlet-bet at Kessingland, 298. Cl. Reid. — On the Succession and Classification of the Beds between the Chalk and the Lower Boulder-clay in the neighbourhood of Cromer, 300; — On the junction of the Limestone and Culm-Measures near Chudleigh, 454. R. Etheridge Jr. — Further Contributions to British Carboniferous Palæontology, 306: — Palæontological Notes, 318. A. Irving. - On the so-called Permian and the New Red Sandstone Formations, 309. J. R. Dakyns. — On Prof. Hull’s Carboniferous Classification, 312; — A Sketch of the Geology of Keighlev, Skipton, and Grassington, 346 ; — The Antiquity of Man, 439. G. M. Dawson. — Mesozoic Yolcanic Rocks of British Columbia and Chile. Relation of Yolcanic and Metamorphic Rocks, 314. J. Gunn. The Norfolk Forest-bed, 335. J. W. Judd. — Geology and Scenery of Newfoundland, 336. A. J. Jukes Browne. — Notes on the Corrélation of the Beds constituting the Upper Greensand and Chloritic Mari, 350; — The Origin of Cirques, 477. J. S. Gardner. — The Red Clay of the deep-sea and the Gault deposits, 377. G. S. Boulger. — Dr. William Smith's Geological Maps, 378. E. Hull. — Prématuré Conclusions, 378. W. T. Aveline. — The relation of the Permian to the Trias, 380. H. A. Nicholson. — Huronian Yolcanic Rocks, 380. S. Y. Wood Jr. et F. W. Harmer. — The Kessingland Freshwater bed and Wey- bourne Sand, 385. Macdakin. — The Northampton Ironstone Beds in Lincolnshire, 406. H. Howorth. — Geology of the Isle of Man, 410, 456. 0. Feistmantel. — The Cycadaceæ in the Damuda sériés, and the Nürschan Gas- coal of Bohemia, 431. Breese. — Forest-Bed ofEast Norfolk, 432. R. Mantovani. — Is Man Tertiary? The Antiquity of Man in the Roman Country in relation to the Geology of the Yalley of the Tiber, 433. E. J. Hebert. — Reversed Faults in Bedded Slates, 441. Yerbeek. — The Geology of Sumatra, 443. Ch. Callaway. — The migration of Species as related to the Corrélation of Geolo¬ gical Formations, 445 ; — Pr. Mantovani and the Miolithic Period, 528. H. B. Woodward. — Notes on the Devonian Rocks near Newton Abbot and Tor- quav, with Remarks on the subject of their classification, 447. T. G. Bonney. — The Coral-Rag of Upware, 476; — On certain Rock-Structures, as illustrated by Pitchstones and Felsites in Arran, 499. 16 dons. — 18 juin-4 nov. 1877. O. Fisher. — Forest-Bed at Happisburg. 479; — Elephas meridionalis in Dorset, 527. S. V. Wood Jr. — American « Surface Geology, » and is Relation to British. With some Remarks on the Glacial Conditions in Britain, especialiy in reference to t'ne « Great Ice Age » of M. J. Geikie, I, 481. J. Shipman. — Conglomerate at the base of the Lower Keuper, 497. R. Tate. — Ostracoda and Foraminifera in the Miocene of South Australia, 526. H. E. H. — Reversed Faults in Bedded Slates, 527. — Geological Society. The Quarterly Journal of the — , t. XXXIII, nos 1 et 2 ; 1877. J. Buckman. — The Cephalopoda-beds of Gloucester, Dorset, and Somerset, 1. D. C. Davies. — On the Relation of the Upper Carboniferous Strata of Shropshire and Denbighshire to Beds usuallv described as Permian, 10. G. H. Kinahan. — On the Chesil Beach, Dorsetshire, and Cahore Shingle Beach, County Wexford, 29. P. M. Duncan. — On the Echinodermata of the Australian Cainozoic (Tertiary) Deposits, 42; — The Anniversary Address of the President, Proc., 41. S. Y. Wood Jr. et Fr. W. Harmer. — Observations on the Later Tertiarv Geology of East Anglia, 74. S. Y. Wood Jr. — Note on new occurences of species ofMollusca from the Upper Tertiaries of the East of England, 119. W. W^hitaker. — Note on the Red Crag, 122. S. Calderon. — On the Fossil Yertebrate hitherto discovered in Spain, 124. F. W. Harmer. — On the Kessingland Cliff-section, and on the relation of the Forest-bed to the Chillesford Clay, with some Remarks on the so-called Terrestrial Surface at the base of the Norwich Crag, 134. A. Helland. — On the Ice-Fjords of North Greenland, and on the formation of Fjords, Lakes, and Cirques in Norway and Greenland, 142. A. Leith Adams. — On gigantic Land-Tortoises and a small Freshwater Species from the Ossiferous Caverns of Malta, together with a List of their Fossil Fauna; and a Note on Chelonian Remains from the Rock-cavities of Gibraltar, 177. J. S. Gardner. — On British Cretaceous Patellidæ- and other Families of Patelloid Gastropoda, 192. Mac Kenny Hughes. — On the Silurian Grits of Corwen, North Wrales, 207. R. L. Jack et R. Etheridge Jr. — On the Discoverv of Plants in the Lower Old Red Sandstone of the neighbourhood of Callander, 213. R. Etheridge Jr. — On the remains of a large Crustacean, probably indicative of a new species of Eurypterus, or allied genus ( Eurypterus StevensoniJ, from the Lower Carboniferous Sériés (Cementstone group) of Berwickshire, 223. H. Hicks. — On the Pre-Cambrian (Dimetian and Pebidian) Rocks of St. David’s, 229. W. J. Sollas. — On Pharetrospongia Strahani, Sollas, a fossil Holorhaphidote Sponge from Jhe Cambridge Coprolite bed, 242. R. Tate. — On new species of Bclemnites and Salenia from the Middle Tertiaries of South Australia, 256. J. F. Blake et W. H. Hudleston. — On the Corallian Rocks of England, 260. W. Carruthers. — Description of a new species of Aràucarites from the Coral- üne Oolite of Malton, 402. W. Topley et G. À. Lebour. — On the Intrusive Character of the Whin Sill of Northumberland, 406. dons. — 18 juin-4 nov. 1877. 17 E. Wilson. — A short notice of a new exposure of Rhætics near Nottingham, Proc., 1. H. F. Blanford. — Note on the question of the Glacial or Volcanic Origin of the Talchir Boulder-bed of India and the Karoo Boulder-bed of South Africa, 7. Manchester. Geological Society. Transactions of the — —, t. X1Y, nos 11-13; 1877. W. J. Black. — On Rolled Pebbles from the Beach at Dunbar, 235. Add. Crofton, de Rance, W. B. Dawkins, Dickinson. — Old Oak Trees in the bed of the Irwell, at Brooksbottoras, 238. De Rance. Dickinson, Seddon, W. B. Dawkins. — The Lancashire Coalfield, 245. A. W. Waters. — Remarks on the Recent Geology of Italy suggested by a short visit to Sicily, Calabria and Ischia, 251. E. W. Binney. — Old Oak Trees, 283. J. Aitken. — Remarks upon aFlint Arrow Tip and some Flint Flakes found in the neighbourhood of Bacup, also upon some Stone Implements recently discovered at Land’s End, Cornwall, and other places, 284. Penzance. Geological Society of Cornwall. Annual Report of the Council, with the Présidents Address, etc^ XXXVI0 — ; 1877. W. W. Smyth. — President’s Adress, 11. — — Transactions of the R. —, t. IX, n° 3 ; 1877. G. Seymour. — On the occurence of Tin in an Elvan course at Wheal Jennings, 185. A. T. Davies et B. Kitto. — On some beds of Sand and Clay in the parish of St. Agnes, Cornwall, 196. C. LeNeve Foster. — Remarks on some Tin Lodes in the St. Agnes district, 205. Inde. Calcutta. Geological Survey of 1. Memoirs of the —, t. XII, nos 1 et 2 ; 1876. R. B. Foote. — The Geological Features of the South Mahratta Country and adja¬ cent districts, 1. F. R. Mallet. — On the Coal-fields oftheNaga Hills bordering the Lakhimpur and Sibsagar Districts, Assam, 269. - Records of the — , t. IX, nos 2-4 ; 1876. Ott. Feistmantel. — Notes on the âge of some Fossil Floras of India, 28, 63, 115. R. Lydekher. — Description of a cranium of Stegodon ganesa, with Notes on the sub-genus and allied forms, 42 ; — Notes on the Fossil Mammalian Faunæ of India and Burma, 86, 154; — Notes on the Osteology of Merycopotamus dissimilis , 144; — Occurence of Plesiosaurus in India, 154; — Notes on the Geology of the Pir Panjal and neighbourhing districts, 155. Medlicott. — Note upon the Sub-Himalavan Sériés in the Jamu (Jummoo) Hills, 49. W. T. Blanford. — Note on the geological âge of certain groups comprised in the Gondwana sériés of India, and on the evidence they afford of distinct Zoological and Botanical Terrestrial Régions in ancient epochs, 79. Th. Hughes. — On the relations of the fossiliferous strata of Maléri and Kota, near Sironcha, Central Provinces, 86. G 18 dons. — 18 juin-4 nov. 1877. Italie. Milan. Società italiana di Scienze naturali. Atti délia — , t. XIX, nos 1-3; 1876-77. P . Strobel. — Saggio sui rapporti esistenti fra la natura del suolo eladistribu- zione dei Molluschi terrestri e d’acqua dolce, 10. G. Mercalli. — Osservazioni geologiche sul terreno glaciale dei dintorni di Como, 278. T. Taramelli. — Àlcune Osservazioni sul Ferretto délia Brianza, 334. G. Omboni. — Il Mare Glaciale e il Pliocène ai piedi delle Àlpi lombarde, 372. Rome. Accademia dei Lincei. Atti délia R. — , 3e sér. : Transunti, t. I, n°7; 1877. Cossa. — Sulla Molibdenite del Biellese, 206. G. Terrigi. Consideraziom geologiche sul Quirinale, 209. Ponzi. — Osservazioni sulla nota di Terrigi, 209. — Bullettino del Yulcanismo italiano, par M. M. St. de Rossi, t. IY, nos 1-8; 1877. Japon. Tokei. Geological Survey of the Oil Lands of J. A Report of Progress for the Ist year of the — , 1877. B. S. Lyman. — A Report, 1. Java. Amsterdam. Jaarboek van het Mijnwezen in Nederlandscli Oost-Indië, 6e année, t. I; 1877. Van Schelle. — Sumatra’s-Westkust Verslag n° 9. Over het voorkomen van ijzer- en kopererts bij het dorp Paningahan, XX kotta’s, 3 ; — Mededeeling over het voor¬ komen van koollagen in het beekje Katjang-Pai en bij het voetpad van Kaboen naar Kajoe-Lawon, 241. R. D. Verbeek. — Sumatra’s-Westkust Verslag n° 10. Geologische Beschrijving van de landstreek tusschen Siboga en Sipirok, residentie Tapanoli, 21 ; — Id. n° 11. Ijzerts bij den Goenoeg-Bessi, in de nabijheid van Fort van der Capellen, afdee- ling Tanah-Datar, residentie Padangsche Bovenlanden, 39 ; — Id. n° 12. Kolen bij Indrapoera, 45; — Id. n* 13. De vulkaan Àtar, 51. J. À. Huguenin. — Rapport van het district Toboali, eiland Bangka, 81; — Vers¬ lag over de nadere onderzoekingen naar de waarde der Bruinkolen-lagen in de afdeeling Lebak van de residentie Bantam, 187. Russie. Moscou. Société I. des naturalistes de — . Bulletin de la — , t. LU, nos 1 et 2 ; 1877. S. Nikitin. — Die Sperlingsberge (Worobiewi-Gori) als jurassische Gegend, 97; — Ueber Mesites Pusirefskii, Hoffm., eine merkwürdige Cystideen-Art, 301. H. Trautschold. — Ueber Kreide Fossilien Russlands, 332. Saint-Pétersbourg. Académie I. des Sciences de — . Bulletin de P—, t. XXIII, nos 3 et 4 ; 1877. A. Damour. — Notice et analyse sur la Vietinghofite, 163. - Mémoires de Y — , 7e sér., t. XII, nos 11 et 12; 1876. 0. Heer. — Beitràge zur Jura-Flora Ostsibiriens und des Amurlandes, na 12. — Id., t. XXIIf, nos 2-8; 1876-77. dons. — 18 juin-4 nov. 1877. i9 — Id., t. XXIY, n03 1-3; 1876-77. Suède. Stockholm. Yetenskaps-Akademiens. Bihang till K. S. — Handlingar, t. III, n° 2 ; 1876-76. G. Linnarsson. — On the Brachiopoda of the Paradoxides beds of Sweden, n° 12. - K. S. — Handlingar, 2e sér., t. XIII; 1874. 0. Heer. — Nachtràge zur miocenen Flora Gronlands, enthaltend die von der schwedischen Expédition im Sommer 1870 gesammelten miocenen Pflanzen, n° 2. G. Cotteau . — Description des Ëchinides tertiaires des îles Saint-Barthélemy et Anguilla, n° 6. — Id., t. XIY, n° 1 ; 1876. A. G. Nathorst. — Bidrag till Sveriges fossila Flora, n°3. 0. Heer. — Beitràge zur fossilen Flora Spitzbergens, gegriindet auf die Samm- lungen der schwedischen Expédition vom Jahre 1872 auf 1873, n° 5, 1. A. E. Nordenskiold. — Uebersicht der Géologie des Eisfjordes und Bellsundes, n° 5, 91. - OEfversigt af K. — Fôrhandlingar, t. XXXIII ; 1876. A. G. Nathorst. — Anmàrkningar'om den fossila Floran vid Bjuf i Skàne, I, 29. J. E. Zetterstedt. — Om vaxtligheten pa Yestergôtlands siluriska berg med sàrskild hànsyn till Mossvegetationen, I, 43. B. Lundgren. — Om Belemniterna i Sandkalken i Skàne, X, 15. Suisse. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles. Bulletin de la —, 2e sér., t. XY, n° 78; 1877. Ph. de la Harpe. — Note sur la Géologie des environs de Louëche-les-Bains, 17. Renevier. — Notice sur les Blocs erratiques de Monthey. (Valais) devenus la pro¬ priété de la S. V. des S. N., 105. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANGE du 5 novembre 18 77 au 7 janvier 1878. 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES. (Les noms des donateurs sont en italique.) Achiardi (Ant. dj. Minerali Toscani (Ematite, Baritina, Farmaco- siderite, Preenite, Epidoto, Sperchise), gr. in-8°, 6 p. ; Pise, 1877. Aumônier et Eck. Notice sur la Constitution géologique de la mon¬ tagne de Berru, in-8°, 68 p.; Reims, 1873. Barrande (J.). Système silurien du Centre de la Bohême, lre partie: Recherches joaléontologiques, t. II: Classe des Mollusques. Ordre des Céphalopodes. Texte, 4e et 5e parties : Études générales sur les Nauti- lides paléozoïques, 2 vol. in-4°, 1505 p.; — Supplément et série tardive, texte et planches, 2 vol. in-4°, 295 p. et pl. 461-544; Prague et Paris, 1877. — Céphalopodes. Études générales. Extraits du Système silurien du Centre de la Bohême , vol. II, texte Y, in-8°, 268 p., 4 pl.; Prague et Paris, 1877. Bianconi ( G . G.). Considerazioni intornoalla formazione miocenica dell’ Apennino, in-4°, 20 p., 1 pl. ; Bologne, 1877. Bidou (L.). Gisements des bitumes, pétroles et de divers minéraux dans les provinces de Chieti et de Frosinone, et traitement des ma¬ tières bitumineuses à Letto Manoppello, in-4°, 30 p., 7 pl.; Sienne, 1877. Bleicher. Extrait des Procès-verbaux de la Société des Sciences de Nancy (Géologie, Botanique, Anthropologie, Minéralogie, Paléonto¬ logie humaine), gr. in-8°, 10 p.; Nancy, 1877. Capellini. Balenottere fossili e Pachyacanthus dell’ Italia méridio¬ nale, in-4°, 32 p., 3 pl.; Rome, 1877. — Marne glauconifère dei dintorni di Bologna, in-8°, 12 p.; Bolo¬ gne, 1877. Chanzy. Algérie. Conseil supérieur du Gouvernement (session de dons. — o nov. 1877-7 janv. 1878. 21 1877). Exposé de la situation de l’Algérie par le générai — , in-8°, 90 p.; Alger, 1877. Cotteau. Échinides nouveaux ou peu connus, nos 104-110, in-8°, 10 p., 2 pl.; Paris, 1877. Darwin ( G . H.). On the Influence of Geological Changes on the Earth’s Axis of Rotation, in-4°, 42 p.; Londres, 1877. Dollfus (G.). Terebripora capillacea. Bryozoaire nouveau du terrain dévonien du Cotentin, in-8°, 15 p., 1 pl.; Caen, 1877. — Valvata disjuncta, G. Dollf., espèce nouvelle des Meulières supé¬ rieures des environs de Paris, gr. in-8°, 4 p.; Bruxelles, 1877. — Contributions à la Faune des marnes blanches supérieures au Gypse, gr. in-8°, 4 p. ; Paris, 1877. Escuela de Minas de Espana. Acta de la sesion publica celebrada para conmemorar la fundacion de la — el dia 14 de julio de 1877, gr. in-8°, 28 p.; Madrid, 1877. — Centenario de la — , 1777-1877, gr. in-8°, 300 p.; Madrid, 1877. Faly. Compte-rendu de la session extraordinaire tenue à Mons les 9, 10, 11 et 12 septembre 1876, gr. in-8°, 46 p., 1 pl.; Liège, 1877. Gaudry (Alb.). Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques. Mammifères tertiaires, gr. in-8°, 294 p.; Paris, 1878, chez F. Savy. Geological Exploration of the Fortieth Parallel. Report of the — , par M. Cl. King , t. VI : Microscopical Petrography , par M. F. Zirkel, in-4°, 297 p., 12 pl.; Washington, 1876. Geological and Geographical Survey of the Territories. Preliminary Report of the Field-Work of the U. S. — for the season of 1877, par M. Hayden, in-8°, 35 p., 1 pl. ; Washington, 1877. Geological Survey of the Territories . Report of the U. S. — , t. XI : Monographs of North American Rodentia, par MM. Coues et J. A. Allen, in-4°, 114 p.; Washington, 1877. Gibson (G. A.). The Old Red Sandstone of Shetland, in-8°, 48 p., 3 pl.; Edimbourg et Londres, 1877, chez Williams et Norgate. Hébert (E.). Notice sur les travaux scientifiques de M. —, in-4°, 52 p.; Paris, 1877. — Sur la position exacte de la zone à Heterodiadema Lïbycum, gr. in-8°, 2 p.; Paris, 1876. — La Craie de Crimée comparée à celle de Meudon et à celle de l’A¬ quitaine, gr. in-8°, 4 p.; Paris, 1877. Ldbat. Étude sur la station et les eaux d’Alhama de Aragon (Espagne), in-8°, 23 p.; Paris, 1877, chez J. -B. Baillière et fils. Lefèvre (Th.). Excursions malacologiques à Valenciennes, Soissons et Paris (septembre 1876), gr. in-8°, 16 p.; Bruxelles, 1877. 22 dons. — 5 nov. 1877-7-janv. 1878. Locard (Am.) et G. Cotteau. Description de la Faune des terrains tertiaires moyens delà Corse, parM. A. L.; Description des Échinides, par M. G. C., gr. in-8°, 400 p., 17 pl.; Paris, 1877, chez Savy; Genève, chez H. Georg. Naumann ( Edm .). Die Vulcaninsel Ooshima und ihre jüngste Erup¬ tion, in-8°, 28 p., 5 pl.; Berlin, 1877. Pettersen (K.). Profil gjennem Yestfinnmarken fra Soro-Sund mod Yest til Porsanger mod Ost, in-8°, 7 p., 1 pl.; Christiania, 1874 (Uni¬ versité R. de Norwége). Quin (L.-Ch.). Souvenirs du Congrès scientifique du Hâvre, in-12, 79 p.; Le Hâvre, 1877. — • Le Hâvre avant l’Histoire et l’antique ville de l’Eure, gr. in-8°, 44 p.; Le Hâvre, 1876. Reusch (H. -H.). En Hule paa Gaarden Njos, Leganger Præstegjæld i Bergens Stift, in-8°, 13 p.; Christiania, 1874 ( Université R. de Nor¬ wége). Reyer (Ed.). Beitrag zur Fysik der Eruptionen und der Eruptiv- Gesteine, in-8°, 240 p., 8 pl.; Yienne, 1877, chez Alf. Hôlder. Rutot (A.). Description de la Faune de l’Oligocène inférieur de Bel¬ gique (Tongrien inférieur de Dumont). 1er fascicule : Description des genres Strombus, Rostellaria, Murex, Triton et Typhis, gr. in-8°, 71 p., 4 pl.; Bruxelles, 1876. - — Note sur l’absence de l’étage bruxellien sur la rive gauche de la Senne et sur la présence, dans les environs de Bruxelles, d’une divi¬ sion de Diluvium inférieure au limon hesbayen, gr. in-8°, 14 p., 1 pl.; Liège, 1877. Saporta (de). Paléontologie française, 2e série : Végétaux. Terrain jurassique, 24e livr. : Conifères ou Aciculariées, t. III, fig. 13 à 16, pl. 30 à 37 ; déc. 1877 ; Paris, chez G. Masson (Comité de la Paléon¬ tologie française). Sars (G. 0.) On some remarkable Forms of Animal Life from the great deeps off the norwegian coast : IL Researches on the structure and affinity of the genus Brisinga , based on the study of a new spe- cies : Brisinga coronata, in-4°, 116 p., 7 pl.; Christiania, 1875 (Uni¬ versité R. de Norwége). Scudder (S. R.). On the Carboniferous Myriapods preserved in the Sigillarian Stumps of Nova Scotia,in-4°, 9 p. ; Boston, 1873. — Supplementary Note on Fossil Myriapods, in-4°, 1 p. ; Boston, 1875. — Fossil Butterflies, in-4°, 106 p.,3 pl.; Salem, Mass., 1875. — Post-pliocene Fossils from the bluff at Sankoty Head, Nantucket, in-8°, 4 p. ; Boston, 1875. dons. — 5 nov. 1877-7 janv. 1878. 23 — Fossil Coleoptera from the Rocky Mountain Tertiaries, in-8°, 11 p. ; "Washington, 1876. — Brief Synopsis of North American Earwigs, with an Appendix on the fossil species; List of the Orthoptera collected by Dr. S. A. Packard in Colorado and the neigliboring Territories, during the suramer of 1875 ; Notice of a small collection of Butterflies, made by Dr. A. S. Packard, in Colorado and Ctah, in 1875, in-8°, 12, 7 et 2 p. ; Washington, 1876. — Fossil Orthoptera from the Rocky Mountain Tertiaries, in-8°, 3 p.; Washington, 1876. — Thelnsectsof theTertiarybeds at Quesnel, in-8°, 15 p. ; Toronto, 1876. — The first discovered traces of Fossil Insects in the American Ter¬ tiaries ; Description of two species of Carabidæ found in the intergla¬ cial deposits of Scarboro’Heights, near Toronto, Canada, in-8°, 22 et 2 p. ; Washington, 1877. Torcapel. Ligne d’Alais au Pouzin. Section de Robiac au Pouzin. Étude géologique. Profil en long. Carte et coupes transversales, 1 feuille ; Nîmes, 1876. — Id. Notice géologique, in-4°, 23 p., 1 pl. ; Nîmes, 1876. 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma¬ daires des séances de Y — , t. LXXXY, nos 19-27 ; 1877. P. Hautefeuille. — Reproduction de l'Orthose, 952. Domeyko. — Sur les minéraux de Bismuth de Bolivie, du Pérou et du Chili, 977. Frémy et Feil. — Sur la production artificielle du Corindon, du Rubis et de diffé¬ rents silicates cristallisés, 1029. Daubrôe. — Rapport sur un mémoire de M. Hautefeuille relatif à la reproduction de l’Albite et de l’Orthose, 1043; — Constitution et structure bréchiforme du Fer mé¬ téorique de Sainte-Catherine (Brésil) ; déduction à tirer de ses caractères, en ce qui concerne l’histoire des roches météoritiques et notamment l’association habituelle du carbone au sulfure de fer, 1255. L’Olivier. — Sur le plissement des couches lacustres d’Auvergne dans la Limagne centrale et ses conséquences, 1114. Ém, Bertrand. — De la mesure des angles dièdres des cristaux microscopiques, 1175. St. Meunier. — Surunalios miocène des environs de Rambouillet, 1240. — Annales des Mines, 7Ô sér., t. XII, 2e livr. ; 1877. Badoureau. — Mémoire sur la métallurgie du Nickel, 237. — Journal des Savants, 1877, octobre et novembre. dons. — 5 nov. 1877-7 janv. 1878. 24 — Revue scientifique de la France et de l’Étranger, 2Gsér., 7e année, nos 19-27 ; 1877-78. Pomel. — La mer intérieure d’Algérie et le seuil de Gabès, 433. — Association britannique pour l’avancement des Sciences, congrès de Plymouth; rapports des commissions ; section de Géologie, 470. — La Chine, d’après M. Ferdinand de Richtofen, 461. Alb. Gaudry. — Les Ruminants et leurs parents, 553. — Société centrale d’Agriculture de F. Bulletin des séances de la — , t. XXXVII, no® 7 et 8; 1877. - Mémoires publiées par — , 1876, t. IV ; 1877. — Société botanique de F. Bulletin de la — , t. XXIII, session extraor¬ dinaire; 1876. Grand-Eury. — Sur la Flore carbonifère des environs de Saint-Etienne, 74. — Id., t. XXIV, Rev. bibliogr., G et D; 1877. — Société de Géographie. Bulletin de la — , 6e sér., t. XIV, octobre; 1877. — Société Française de Navigation aérienne. Bulletin de la — , lre sér., t. I, nos 1-3 ; 1877. — Société philomathique de — . Bulletin de la — , 7e sér., t. I; 1876-77. H. Filhol. — Considérations sur la découverte de quelques Mammifères fossiles appartenant à l’époque éocène supérieure, 51. P. Brocchi. — Note sur un Crustacé fossile du Calcaire grossier, 61. Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. Bulletin mensuel, t. III, nos 65 et 66; 1877. De Mercey. —Nouvelles indications sur les Croupes delà Somme, 352. Boulogne-sur-Mer. Société académique de l’arrondissement de — . Mémoires de la — , t. V, 2e partie, 1874-76. Lejeune. — Fouilles exécutées dans ula plus grande des trois Noires-Mottes de Sangatte (Pas-de-Calais), 151. Lyon. Société d’Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de — . Annales de la — , 4e sér., t. VIII; 1875. Fontannes. — Le vallon de la Fuly et les sables à Buccins des environs d’Heyrieu (Isère). Étude stratigraphique et paléontologique, 13. Puy (Le). Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du — . Annales de la — , t. XXXII ; 1872-75. J. Darles. — Sur une mine de fer située à Naves, commune de Bas, 64. Aymard. — Galet de Silex jaspeux avec empreintes d’Ammonites trouvé sur la plaine de Croustet, 76; — Nomenclature des eaux minérales du département, 99; — Sur un terrain argiloïde découvert sous le boulevard Saint-Louis, 370. F. Robert. — Réunion de la Société géologique de Franceà Roanne, 178. A. F. Marion. — Description des Plantes fossiles des -calcaires marneux de Ronzon (Haute-Loire), 2e partie, 43. dons. — 5 nov. 1877-7 janv. 1878. 25 Saint-Étienne. Société de l’Industrie minérale. Bulletin de la — , 2e sér., t. VI, n° 3 ; 1877. Alayrac. — Notice sur le creusement de la fosse n° 5 des mines de Courrières, 541. L. de Loriol et Chansselle. — Notes d’un voyage dans le bassin houiller de la Ruhr, 561. - Comptes-rendus des réunions de la — , 1877, novembre. Toulouse. Matériaux pour PHistoire primitive et naturelle de l’Homme, par M. Ém. Cartailhac, 2e sér., t. VIII, n° 9 ; 1877. Verdun. Société philomathique de — .Mémoires delà — , t. VIII, no 2; 1877. Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Monats- bericht der K. P. — , 1877, août-octobre. — Geologischen Gesellschaft. Zeitschrift der D. — , t. XXIX, n° 3 ; 1877. A. von Groddeck. — Beitrage zur Geognosie des Oberharzes, 429. F. Hilgendorf. — Neue Forschungen in Steinheim, 448. J. Lemberg. — Ueber Gesteinsumbildungen bei Predazzo und amMonzoni, 457. W. Branco. — Notiz über das Vorkommen des Muschelkalkes bei Altmersleben in der Altmark, 511. Liebisch. — Ueber den Zusammenhang der geometrischen Gesetze der Krystal- lographie, 515 ; — Ueber die Symmetrie der Krystallzwillinge und über æquiva- lente Zwillingsaxen, 625. Struckmann. — Ueber die Fauna des unteren Korallen-OolitHs von Volksen am Deister unweit Hannover, 534. Pohlig. — Der archaische District von Strehla bei Riesa i. S., 545. F. Rcemer. — Notiz über das Vorkommen des Moschus-Ochsen [Ovibos mos- chatus, Blainv.) im Loss des Rheinthals, 592. Th. Wolf. — Ueber eine Ascheneruption des Cotopaxi in Ecuador, 594. Stelzner. — Ueber den rothen Gneiss des sachsischen Erzgebirges, 597. K. A. Lossen. — Ueber die Gliederung derjenigen palæozoischen Schichten im Harz, welche àlter als das Mitteldevon sind, 612. — Fünfundzwanzigste allgemeine Yersammlung der Deutschen geologischen Ge¬ sellschaft zu Wien, 628. Dresde. Leopoldinisch-Carolinisch Deutschen Akademie des Natur- forscher. Leopoldina. Amtliches Organ der K. — , t. X; 1874. H. von Dechen. — Bericht über die allgemeine Versammlung der Deutschen geo¬ logischen Gesellschaft am 11., 12. und 13. Sept. 1874 in Dresden, 74. — Die 47. Versammlung Deutscher Naturforscher und Aerzte zu Breslau vom 18-24. Sept. 1874, 85, 100, 114. - Verhandlungen der K. —, t. XXXVII; 1875. G. Compter. — Ein Beitrag zur fossilen Keuperflora, III. Gotha. Mittheilungen aus J. Perthes’ geographischer Anstalt über wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammtgebiete der Géographie, t. XXIII, nos 11 et 12; 1877. D 26 dons. — 6 nov. 1877-7 janv. 1878. Stuttgart. Württembergische naturwissenschaftliehe Jahreshefte, t. XXIII, n° 3; 1877. 0. Fraas. — Aëtosaurus ferratus, Fr. Die gepanzerte Yogel-Echse aus dem Stu- bensandstein bei Stuttgart. Alsace- Lorraine. Mulhouse. Société industrielle de — . Bulletin de la — , t. XLVII, décembre; 1877. Ch. Zundel et M. Mieg. — Notice sur quelques sondages aux environs de Mulhouse et en Alsace, 631. Autriche-Hongrie. Bude-Pesth. Természetrajzi Fiizetek az Allât — , Nôvény — , Asvany-és Fôldtan Kôrébôl, t. I, nos 2-4; 1877. I. Loczy. — Az Itacolumit azsiaban, 109; — Jegyzetek a Ponti emelet osztalyo- zasahoz Magyarorszagon, 110; — Der Itacolumit in Asien, 128; — Notizen zur Classification der Pontischen Slufe in Ungarn, 129. Pejacsevich. — Az ugynevezett urvôlgyi madarfeszkekrôl, 175; — Ueber die so- genannten Yogelnester von Herrengrund, 203. Schmidt. — Cerussit Selmeczrol, 177 ; — Cerussit von Schemnitz, 204. Léoben, Pribram et Schemnitz. Bergakademien zu — . Berg-und Hüttenmânnisches Jahrbuch der K. K. — , t. XXY, n° 4; 1877. Vienne. Geologischen Reichsanstalt. Verhandlungen der K. K. — , nos 13-15; 1877. — Allgemeine Yersammlung der Deutschen geologischen Gesellschaft zu Wien, 215. Th. Fuchs. — - Ueber die Krafte, durch welche die Meeressedimente von der Küste gegen die Tiefe zu bewegt werden, 225. A. Bittner. — Das Alpengebiet zwischen Vicenza und Yerona, 226. F. Teller. — Aufnahmen im oberen Oetz-und Passeierthale, 231. D. Stur. — Zwei Notizen liber die Aracauriten im nord-ostlichen Bohmen, 237. F. Toula. — Beitrage zur Kenntniss der Grauwacken-Zone der nordlichen Alpen, 240. O. Lenz. — Reisebericht aus Ostgalizien, 244. A. Jentzsch. — Ueber Baron von Richthofen’s Loss-Theorie, 251. Rochata. — Die alten Bergbaue auf Edelmetalle in Oberkàrnten, 258. H. Wolf. — Die geologischen Aufschlüsse làngs der Salzkammergut-Bahn, 259. G. Stache. — Geologische Uebersichtskarte der Küstenlânder von Oesterreich- Ungarn, 263. E. Tietze. — Ueber Lossbildung und über dieBildung von Salzsteppen, 264. Canada. Toronto. Canadian Journal of Science, Literature, and History (The), 2e sér., t. XY, n° 6; 1877. Chapman. — On the probable nature of the supposed fossil tracks known as Protichnites and Climactichnites, 486. Danemark. Copenhague. Videnskabernes Selskabs. Oversigt over det K. Danske — Forhandlinger, 1875, nos 2 et 3. — Id., 1876, no 1. Espagne. Madrid. Revista de los Progresos de las Ciencias exactas, fisicas y naturales, t. XX, n° 4; 1877. DONS. — O NOV. 1877-7 JANV. 1878. 27 États-Unis. Boston. Academy of Arts and Sciences. Proceedings of the American —, 2e sér., t. IY; 1876-77. — Society of Natural History. Proceedings of the - , t. XVIII ; 1875-76. W. Rogers. — Geological Notes : I. On the Newport Conglomerate ; II. On the Gravel and Cobbie-stone Deposits of Virginia and the Middle States, 97. Sterry Hunt. — The Decayed Gneiss of Hoosac Mountain, 106; — Pr. J. D. Dana on the Alteration of Rocks, 108. S. H. Scudder. — On fossil Insects from Cape Rreton, 113; — Post-Pliocene Fossils from Sankoty Head, Nantucket, 182. N. S. Shaler. — Propositions concerning the Motion of Continental Glaciers, 126; — Notes on the Cause and Geological Value of Variation in Rainfall, 176. W. Denton. — On an Asphalt Bed nearLos Angeles, California, 185. C. H. Hitchcock. — Remarks on the Cambrian and Cambro-Silurian Rocks of Western Vermont, 191. Ch. Stodder. — A Contribution to Microgeoîogy, 206. Th. Bouvé. — On the Origin of Porphyry, 217. A. Hyatt. — Remarks on the Porphyries of Marblehead, 220; — Genetic Relations of Stephanoceras, 360. L. S. Burbank. — On the Conglomerate of Harvard, Mass., 224. W. H. Niles. — The Geological Agency of Latéral Pressure exhibited by certain Movements of Rocks, 272. New-Haven. American Journal of Science and Arts (The), 3° sér., t. XIV, nos 83 et 84; 1877. O. C. Marsh. — Introduction and Succession of Vertebrate Life in America, 337; — A new Order of Extinct Reptilia (Stegosauria) from the Jurassic of the Rocky Mountains, 513; — Notice of a New Dinosaurian Reptiles from the Jurassic forma¬ tion, 514. J. D. Dana. — Note on the Helderberg Formation of Bernardston, Mass., and Vernon, Vermont, 379. W. Pengelly. — History of Cavern Exploration in Devonshire, England, 387. J. W. Mallet. — On Sipylite, a new Niobate, from Àmshert County, Virginia, 397. Warren Upham. — The Northern Part of the Connecticut Valley in the Champlain and Terrace Periods, 459. Washington. Geological Survey of the Territories. Annual Report of the U. S. — . Supplément to the Yth — ; 1872. L. Lesquereux. — An énumération with descriptions of some Tertiary Fossil Plants, from specimens procured in the explorations of Dr. F. V. Havden, in 1870. — Geological and Geographical Survey of the Territories. Bulletin of the ü. S. —, t. III, n° 4; 1877. S. H. Scudder. — The first discovered traces of Fossil Insects in the American Tertiaries, 741; — Description of two species of Carabidæ found in the Interglacia Deposits of Scarboro’Heights, near Toronto, Canada, 763. E. D. Cope. — On a Carnivorous Dinosaurian from the Dakota. Beds of Colorado. 805 ; — On the genus Erisichthe-, 821 . Grande-Bretagne. Londres. Geological Magazine (The), 2° sér., 2e déc., t. IV, n» 12; 1877. 28 DONS. 5 nov. 1877-7 janv. 1878. Liversicîge. — On the occurence of Chalk in the New Britain Group, 529. H. B. Brady. — Supplementary Note on the Foraminifera of the Chalk (?) of the New Britain Group, 534. S. Wood, Jun. — American Surface Geology, and its relation to British, with some Remarks on the Glacial conditions in Britain, especially in reference to the Great Ice Age of Mr. James Geikie (suite), 536. G. Barrow. — On a New Marine Bed in the Lower Oolites of East Yorkshire, 552. J. S. Gardner. — Notes on Cretaceous Gasteropoda, 556. J. Milne. — Aeross Europe and Asia. Travelling Notes (suite), 557. D. Mackintosh. — Tripartite ongin of the Boulder-Clays of the North-West of England, 575. T. G. Bonney. — Colouring of Oolitic rocks, 576. — Id.,t. V, n° 1; 1878. Ail. Nicholson. — Recent Progress in Palæontology, L S. Wood, Jun. — American Surface Geology, and its relation to British, with some Remarks on the Glacial Conditions in Britain, especially in reference to the Great Ice Age of Mr. James Geikie, 13. J. Milne. — Aeross Europe and Asia. Travelling Notes (suite), 29. D’Urban. — Palæolithic Implements from the Yalley of the Axe, 37. A. B. Wynne. — Concretionary Bands or Conglomérâtes of Lambay lsland, 48. — Geological Society. The Quarterly Journal of the — , t. XXXIII, n° 3; 1877. Arth. Philipps. — On the Chemical and Mineralogical Changes which hâve taken places in certain Eruptive rocks of North Wales, 423. H. Price. — On the Beds between the Gault and Upper Chalk near Folkestone, 431. S. Allport. — On certain Ancient Devitrified Pitchstones and Perlites from the Lower Silurian District of Shropshire, 449. R. Harkness et Ail. Nicholson. — On the Strata and their Fossil contents between the Borrowdale Sériés of the North of England and the Conision Flags, 461. Jukes-Browne. — Supplementary Notes on the Fauna of the Cambridge Green- sand, 485. E. T. Newton. — On the Remains of Hypsodon, Portkeus, and Ichthyadectes from British Cretaceous Strata, with Descriptions of new species, 505. T. Spratt. — Remarks on the Coal-bearing deposits near Erekli (the ancient Hera- clea Pontica, Bithynia), 524. W. H. Flower. — Note on the Occurences of the Remains of Hyœnarctos in the Red Crag of Suffolk, 534. A. Leith Adams. — Observations on Remains ofthe Mammoth and other Mammals from Northern Spain, 537. H. G. Seeley. — On Mauisaurus Gardneri (Seeley), an Elasmosaurian from the Base of the Gault at Folkestone, 541. R. H. Traquair. — On the Agassizian Généra Amblypterus, Palæoniscus, Gyrolepis , and Pygopterus, 548. M. Mello. — The Bone-caves of Creswell Crags, III, 579. W. B. Dawkins. — On the Mammal-fauna ofthe Caves of Creswell Crags, 589. Manchester. Geological Society. Transactions of the - , t. XIV, n° 14; 1877. dons. — 5 nov. 1877-7 janv. 1878. 29 W. B. Dawkins. — On the Antiquity of Man, 290. Italie. Pise. Società Toscana di Scienze naturali residente in — . Atti délia — , t. III, n° 1; 1877. R. Lawlev. — Monographia dei resti fossili dei genere Notidanus rinvenuti nel Pliocène subappennino toscano, 57. Fr. Bassani. — Nuovi Squalidi fossili, 77. A, d’Àchiardi. — Minière di Mercurio in Toscana e Considerazioni generali sulla genesi loro, 132; — Minerali toscani (Ematite, Baritina, Farmacosiderite, Preenite, Epidoto, Sperchise), 160. Rome. Bullettino dei Vulcanismo italiano, par M. M. St. de Rossi, t. IY, nos 9 et 10; 1877. Turin. Accaderaia delle Scienze di — . Atti délia R. —, t. XII, n09 1-5; 1876-77. Spezia. — Sul colore dei Zircone, 37. G. Striiver. — Sulla Sellaite, 59. Cossa. — Sulla composizione délia Sienite dei Biellese, 409. Russie. Saint-Pétersbourg. Académie 1. des Sciences de — . Bulletin de P— , t. XXIY, nos 2 et 3 ; 1877. Ç. Schmidt. — Hydrologische Untersuchungen, 177,419. H. Abich. — Ueber die Lage der Schneegrànze und die Gletscher der Gegenwart im Kaukasus, 258. N. von Kokscharow. — Yersuch, die problematische Krystallisalion des Pe- rowskits zu erklàren, 300. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE du 7 janvier au 4 mars 1878. 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES. (Les noms des donateurs sont en italique.) Achiardi (Ant. dj. Sull’origine deH’acido borico e dei borati Consi- derazioni, gr. in-8°, 24 p.; Pise, 1878. Adams (A. Leith). On Gigantic Land-Tortoises and a small Fresh- water species from the Ossiferous Caverns of Mal ta, together with a List of their Fossil Fauna; and a Note on Chelonian Remains from the Rock-cavities of Gibraltar, in-8°, 15 p., 2 pl.; Londres, 1877. — - Observations on Remains of the Mammouth and other Mammals from Northern Spain, in-8°, 4 p. ; Londres, 1877. — Report on the Exploration of Shandon Cave, in-4°, 44 p., 1 pl. ; Dublin, 1876. — Monograph on the British fossil Eléphants. Part 1 : Dentition and Osteology of Elephas antiquus (Falconer), 73 p., 5 pl. ; Londres, 1877. Arnaud (H.). Études pratiques sur la Craie du Sud-Ouest, 3e par¬ tie : Profils géologiques des chemins de fer d’Orléans, région crétacée, gr. in-8°, 38 p., 8 pl.; Bordeaux, 1877. Bouille ( comte R. de). Paléontologie de Biarritz et de quelques au¬ tres localités des Basses-Pyrénées, gr. in-8°, 71 p., 3 pl.; Pau, 1876. Brongniart (Ch.). Note sur des Perforations observées dans deux morceaux de bois fossile; Note sur une Aranéide fossile des terrains tertiaires d’Aix (Provence), in-8°, 10 p., 1 pl.; Paris, 1877. Collot (L.). Réunion de la Société géologique de France, à Digne, le 8 octobre 1872, gr. in-8°, 8 p. ; Montpellier, 1873. — Compte-rendu sommaire de la Réunion de la Société géologique de France dans les Alpes, en 1875, gr. in-8°, 10 p. ; Montpellier, 1875. — Études morphologiques sur les feuilles des très-jeunes végétaux, gr. in-8°, 8 p., 1 pl.; Montpellier, 1876. DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. 31 Coppi (Fr.). Frammenti di Paleontologia Modenese, gr. in-8, 22 p.; Rome, 1876. — Nota sul calcare a Lucina pomum, Dod., gr. in-8°, 5 p.; Rome, 1877. Cortazar (D. de). Memorias de la Comision del Mapo geologico de Espana : Descripcion fisica, geologica y agrologica de la provincia de Valladolid, gr. in-8°, 212 p., 4 pl. ; Madrid, 1877. Credner. Traité de Géologie et de Paléontologie, traduit sur la 3e édition allemande par Monniez, fascicule I, gr. in-8°, 160 p.; Paris, 1878, chez F. Savy . Debray, Jamin, Daubrée, Laboulaye. Académie des Sciences. Funé¬ railles de M. Régnault. Discours de MM. —, in-4°, 25 p. ; Paris, 1878. De la Harpe (Phil.). Note sur la Géologie des environs de Louèche- les-Bains, in-8°, 32 p., 3 pl. ; Lausanne, 1877. Deville (Ch. Sainte-Claire). Coup d’œil historique sur la Géologie et sur les travaux d’Élie de Beaumont. Leçons professées au Collège de France (mai-juillet 1875), in-8°, 598 p. ; Paris, 1878, chez G. Masson (Mme Ch. Sainte-Claire Deville). Fizeau, Daubrée. Académie des Sciences. Funérailles de M. Becque¬ rel. Discours de MM. —, in-4°, 11 p.; Paris, 1878. Forsyth. Ost-Turkestan und das Pamir-Plateau nacli den Forschun- gen der britischen Gesandtschaft unter Sir T. D. — 1873 und 1874. Bearbeitet nach dem offiziellen « Report of a Mission to Yarkund in 1873, under command of Sir T. D. — , with Historical and Geographi- cal Information regarding the possessions of the Ameer of Yarkund », in-4°, 78 p., 1 pl.; Gotha, 1877, chez J. Perthes. Geological and Geographical Survey (U. S.). Miscellaneous Publi¬ cations, n° 7 : Ethnography and Philology of the Hidatsa Indians, par M. W. Matthews, in-8°, 244 p. ; Washington, 1877. Geologische Specialkarte des Kônigreichs Sachsen. Erlâuterungen zur — % bearbeitet unter der Leitung von H. Credner, in-8° : Section Rochlitz , Blatt 60, par MM. A. Rothpletz et E. Dathe, 76 p.; Section Chemnitz , Blatt 96 a und 96 b, par MM. Th. Siegert et J. Lehmann, 97 p. ; Section Zwickau, Blatt 111; Section Lichtenstein, Blatt 112; Geologische Profile durch das Koblenfeld von Zwickau, par M. H. Mietzsch, 55, 60 et 14 p. ; Leipzig, 1877. Huguenin (J.). Notice sur un Système de Coloriage des Cartes Géo¬ logiques, in-8°, 10 p., 3 pl.; Harlem,... Lapparent (A. de). Le Bathybius . Histoire d’un Protoplasme, in-8°, 10 p.; Louvain, 1878. Lasaulx (A. von). Das Erdbeben von Herzogenrath am 24 Juni 1877. Eine seismologische Studie, in-8°, 78 p., 1 pl.; Bonn, 1878. 32 DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. Macpherson (J.). Sobre los caractères petrograficos de las Ofitas de las cercanias de Biarritz, in-8°, 7 p. ; Madrid, 1877. Orth. Ueber die Anforderungen der Géographie und der Land-und Forstwirthschaft an die geognostische Kartographie des Grund und Bodens, in-8°, 9 p. ; Berlin, 1877. Parandier. Société des Agriculteurs de France, 8e session annuelle. Extrait du Compte-rendu de la séance du 17 février 1877. Question de l’aménagement et de l’utilisation des eaux. Discours de M. — , in-8°, 10 p.; Arbois,... Péroche (J.). Les causes des phénomènes glaciaires et torrides. Jus¬ tifications, in-8°, 57 p., 2 pl. ; Paris, 1878, chez G. Baillière et Cie. Rae (John). New South Wales. Railwaysof N. S. W. Report on their construction and working, from 1872 to 1875 inclusive, in-4°, 128 p., 9 pl. ; Sydney, 1876 (Société Royale de la Nouvelle- G ailes du Sud). Russell (H. G.). Climate ofNew South Wales : Descriptive, Histori- cal, and Tabular, in-8°, 264 p., 8 pl. ; Sydney, 1877 (La même). Saporta (comte G. de). Paléontologie française, 2° série : Végétaux. Terrain jurassique, 25e livr. : Conifères ou Aciculariées , t. III, f. 16 à 18, pl. 38 à 43; janv. 1878; Paris, chez G. Masson ( Comité de la P. fr.). Stapff (F. M.). Studien über die Wârmevertheilung im Gotthard. I Theil, in-4°, 5 p., 1 pl. ; Berne, 1877. Taramelli (T.). Dei terreni morenici ed alluvionali del Friuli. Mono- grafia geologica, gr. in-8°, 99 p., 2 pl. ; Udine..., — Alcune osservazioni sul Ferretto délia Brianza, gr. in-8°, 38 p., 1 pl. ; Milan, 1877. — Catalogo ragionato delle Rocce del Friuli, in-4°, 67 p., 7 pl.; Rome, 1877. Terquem. Essai sur le classement des animaux qui vivent sur la plage et dans les environs de Dunkerque, 2e fascicule, 40 p., 6 pl.; Dunkerque,... Virlet d’Aoust. Observations sur le système des montagnes d’Ana- huac ou de l’Amérique centrale, sur la grande chaîne volcanique gua¬ témalienne, sur les Volcans de l’Amérique du Nord, sur l’origine des Volcans, in-8°, 36 p. ; Paris, 1877. 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma¬ daires des séances de F — , t. LXXXYI, nos 1-8; 1878. Daubrée. — Recherches expérimentales sur les cassures qui traversent l’écorce terrestre, particulièrement celles qui sont connues sous les noms de joints et failles, DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. 33 77, 283, 428 ; — Imitation des cupules et érosions caractéristiques que présente la surface des météorites, dans une opération industrielle, par l’action d’un courant d’air rapide sur des pierres incandescentes, 517. Des Cloizeaux. — Sur un nouveau gisement de l’Adamine, 88. St. Meunier. — Contributions paléontologiques, 122. A. Michel-Lévy. — De l’emploi du microscope polarisant à lumière parallèle pour la détermination des espèces minérales contenues dans les plaques minces des roches éruptives, 346. Hermite. — Sur l’unité des forces en Géologie (3e note), 391. St. Meunier et G. Tissandier. — Présence des sphérules magnétiques, analo¬ gues à ceux des poussières atmosphériques, dans des roches appartenant aux an¬ ciennes périodes géologiques, 450. Tboulet. — Séparation des éléments non ferrugineux des roches, fondée sur leur différence de poids spécifique, 454. Mavençon. — Sur quelques produits volatils des mines de houille incendiées, 491. Yélain. — Sur la constitution géologique de l’îledela Réunion, Impartie, 497. Hébert. — Remarques sur la note de M. Yélain, 500. Contejean. — Origine et répartition du calcaire dans les sables maritimes, 500. Wilm. — Analyse des eaux minérales sulfureuses d’Aix-en-Savoie et de Marlioz, 543. — Club Alpin français. Bulletin trimestriel, 1877, 4e trimestre. — Journal des Savants, 1877, déc., et 1878, janv. — Muséum d’Histoire naturelle de — . Nouvelles Archives du —, t. IX; 1873. David. — Journal d’un voyage dans le Centre de la Chine et dans le Thibet orien¬ tal (suite), j Bull. j 3. — Id., t. X; 1874. David. — Journal d’un voyage dans le Centre de la Chine et dans le Thibet orien¬ tal (suite), Bull., 3. — Revue scientifique de la France et de l’Étranger, 2e sér., 7e année, nos 28-30 et 32; 1878. R. Kerviler. — La chronologie préhistorique; le chronomètre préhistorique de Saint-Nazaire, 686. G. de Mortillet. — La chronologie préhistorique; le chronomètre préhistorique de Saint-Nazaire, 688. De Saporta. — Les anciens climats de l’Europe et le développement de la végé¬ tation, 741. — Société de Botanique de France. Bulletin delà —, t. XXIV, n° 2; 1877. — Société de Géographie. Bulletin de la —, 6e sér., t. XIY, nov. et décembre; 1877. A. Nordenskjold. — L’expédition de 1878 à la Mer glaciale de Sibérie, 509 L. Wvsse. — L’exploration de l’isthme du Darien en 1876-77, 561. J. -B. Paquier. — Pamir et Kachgarie (suite), 581. Rocher. — Itinéraire de Ch’ung-ch’ing a Yun-nan-fu, 602. E 34 DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. Bulletin mensuel, t. Il, nos 24, 30 et 40; 1874-75. A. P. Alexandre. — La Craie de Saint -Maurice, 87. R. Yion. — Les Tourbières, 175. N. de Mercey. — Géologie résumée des cantons de la Somme; canton d’Amiens (suite), 332. - ïd., t. III, nos 44, 47 et 59 ; 1876-77. N. de Mercey. — Géologie résumée des cantons de la Somme; canton d’Amiens (suite), 67. — Id., t. IV, II08 67-69; 1878. G. d’Ault-Dumesnil. — Excursion géologique de la Société Linnéenne à Beauvais, 34. Lille. Société géologique du Nord. Annales de la — , t. IV; 1876-77. Gosselet. — Relations des sables d’Anvers avec les systèmes diestien et boldé- rien, 1; — Sondage à Bousies, 17; — Aperçu sur la constitution géologique de la forêt de Mormal, 125; — Sur une coupe du terrain dévonien relevée par M. de La Vallée-Poussin sur la route de Haillot à Andenelle, 136; — Quelques réflexions sur la structure et l’âge du terrain houiller du Nord de la France à l’occasion du Mé¬ moire de M. Breton et de celui de M. l’abbé Boulay, 159; — La marne de la Por- querie (éocène inférieur), 179; — Découverte du terrain houiller sous la meule cré¬ tacée à Quièvrechain, 209; — Compte-rendu de l’excursion dans les Ardennes du 23 août au 5 septembre 1876, 210; — Sur la découverte d ’Oldhamia dans les ardoises d’Haibes et sur la structure géologique de l’Ardenne, 232; — Sur des exemplaires de Pleurodyctium problematicum , 237; — Le calcaire dévonien supérieur dans le Nord-Est de l’arrondissement d’Avesnes, 238; — Résumé de l’excursion à Loffre et à Roucourt et exposé de la constitution géologique des environs de Douai, 283; — Quelques documents pour l’étude des schistes de Famenne, 303. Debray. — Squelette humain trouvé dans la tourbe à Aveluy (Somme), 15; — Note sur une médaille romaine trouvée dans la tourbe à Aire (Pas-de-Calais), 122. G. Dollfus. — Description et classification des dépôts tertiaires des environs de Dieppe, 19. Bouvart. — Sur la géologie des environs de Rethel, 33. Ch. Barrois. — Observations sur la note de M. Bouvart, 36; — Note préliminaire sur le terrain silurien de l’Ouest de la Bretagne, 38; — Sur le Pecten Hasbachii, 58; — Le terrain dévonien de la Rade de Brest, 59; — Les minerais de fer de la Bretagne, 130; — Observations sur les mémoires de MM. Breton et Boulay, 176; — Note sur les traces de l’époque glaciaire en quelques points des côtes de la Bre¬ tagne, 186; — Relation d’un voyage géologique en Espagne, 292. Ern. Vanden Brœck. — Seconde lettre sur quelques points de la géologie des en¬ virons de Bruxelles, 106. Ortlieb. — Observations sur la lettre de M. Vanden Brœck, 121. Lud. Breton. — Étude sur le prolongement au sud de la zone houillère du Pas- de-Calais, 138. Chellonneix. — Note sur la position du Belemnites plenus au Cap Blanc-Nez, 205 ; — Sur une Bélemnitelle de la zone à Ammonites varians du Petit Blanc-Nez, 208 ; — Compte-rendu des travaux delà Société, 273. Cornailles. — Sur un orage à Vendhuille jAisne), 209. DONS. 7 JANV.-4 MARS 1878. Jannel. — Lettre sur les couches fossilifères de Vireux, 235. J. de Guerne. — Sur les Heteropsammia, 238. Lyon. Association des Amis des Sciences naturelles. Compte-rendu de l’année 1876; 1877. — Muséum d’Histoire naturelle de — . Archives du — , t. I; 1872-76. Ducrostet Lortet. — Études sur la station préhistorique de Solutré, 7. A. Locard. — Notes sur les brèches osseuses des environs de Bastia (Corse), 37. Lortet. — Étude sur le Lagomys Corsicanus (Cuvier) de Bastia (Corse), 53. Lortet et Chantre. — Études paléontologiques dans le bassin du Rhône ; période quaternaire, 59. De Saporta et Marion. — Recherches sur les Végétaux fossiles de Meximieux, 131 et 171. Alb. Faisan. — Études sur la position stratigraphique des tufs de Meximieux, de Pérouges et de Monlluel, 135. — Rapport à M. le Préfet sur les travaux exécutés pendant l’année 1873, par M. Lortet; 1874. A. Faisan. — L'histoire géologique des environs de Lyon étudiée dans les gale¬ ries du M. d'H. n. du Palais Saint-Pierre, 33. — Id. 1874; 1875. — Id. 1875; 1876. — Id. 1876; 1877. Rouen. Société des Amis des Sciences naturelles de — . Bulletin de la — , 2e sér., t. XII, 1er sem.; 1877. Saint-Étienne. Société de l’Industrie minérale. Comptes-rendus mensuels des réunions de la — , 1877, décembre. Chansselle. — Houilles de Dombrowa (Pologne russe), 3. — Id., 1878, janvier. Toulouse, Matériaux pour l’Histoire primitive et naturelle de l’Homme, 2e sér., t. VIII, livr. 11 et 12; 1877. — Société d’Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , t. XI, n° 2; 1877. Rey-Lescure. — Dislocations dans les terrains du Sud-Ouest de la France. Sys¬ tèmes du Quercy, du Castrais, des Pyrénées et de l’Auvergne, 107. F. Régnault. — Grotte du Mas-d’Azil (Ariège), 128. Valenciennes. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de l’arrondis¬ sement de — . Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXX, nos 9 et 1 0 ; 1877. Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Monatsbe- richt der K. P. — , 1877, novembre. Rammelsberg. — Ueber die Zusammensetzung des Aeschvnits und Samarskits, 656. 36 DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. Peters. — Ueber zwei fossile Wirbelthiere. Probatrachus vicetinus und Hemitri- chus schisticola, aus den Tertiàrbildungen von Ponte bei Laverdà im Vicentinisehen, 678. M. Bauer. — Ueber das Krystallsystem und die Hauptbrechungs-Coëfficienten des Kaliglimmers, 684. Gotha. Mittheilungen aus J. Perthes * geographiseher Anstalt über wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammtgebiete der Géographie» t. XXIV, n° 1 ; 1878. Stuttgart. Neues Jahrbuch für Minéralogie, [Géologie und Palaeonto- logie, 1877, nos 6-9. W. Branco. — Die Yulkane des Hernikerlandes bei Frosinone in Mittel-Italien, 561. Bunker. — Ueber die moglichst fehlerfreie Ermittelung der Yfarme des Innern der Erde und das Gesetz ihrer Zunahme mit der Tiefe, 590. Hottenroth. — Ueber das Gesetz der Temperaturzunahme nach der Tiefe unterzu Grundlegung der Dunker'schen Beobachtungen im Bohrloch zu Sperenberg, 607. A. von Lasauîx. — Bromjodsilber von Dernbach; Polarisationserscheinung an Sphârolithen, 616. A. Pichler. — Mineralien bei Nasereit; die Stellung der Sehwatzerkalke, 620. A. Frenzel. — Ueber das sogen. Arsenikwismuth, 621; — Ueber den Selenwis muthglanz, 925. H. Hôfer. — Ueber eine angebliche blitzahnliche Erscbeinung wâhrend des Berg- sturzes bei Steinbrück, 621. Schafhaeutl. — Ueber eine neue Koralle, Ktenodema, in Diceratenkalk von Kell- heim, 622. 0. Feistmantel. — Die Rajmahal-Flora, 626; — Die Flora von Kach und Rajma hal, 809. Brauns. — Berichtigung liber verschiedene Trigonien der Salzbergmergel, 629. G. Steinmann. — Radiolarien in den Ancylocerasmergeln von Hallein, 630. A. Baltzer. — Beitrage zur Geognosie der Schweizer-Àlpen (suite), 673. — Die X Sitzung des Oberrheinischen geologischen Yereins, 693. E. Cohen. — Titaneisen von den Diamantfeldern in Süd-Afrika, 695. A. Knop. — Ueber die Zusammensetzung der Olivinfelsknollen im Basalte des Lüt- zelberges bei Sasbach im Kaiserstuhl, 697; — Ueber Pseudomorphosen von Cimolit nach Augitim Basait von Sasbach im K., 699. Yon Klipstein. — Ueber Diluvial-Wirbelthiere aus Hôhlen des Grauwackekalkes im Lahnthale; Vorkommen des Wavellit und Phosphorit bei Staffel, 701. Zittel. — Ueber eine Untersuchungen der fossilen Spongien, 705, 709-. Fr. Rolle. — Ueber ein Yorkommen fossiler Pfknzen zu Obererlenbach (Wetterau), 769. K. Pettersen. — Ueber das Yorkommen des Olivinfels im nôrdlichen Norwegen» II, 784. M. Neumayr. — Bemerkungen über den russischen Jura, 791. N. von Kokscharow. — Das Krystallisationssystem des Glimmers ; über Skorodit und Brookit; Walnewit, ein neues Minerai, 798. C. W. Gümbel. — Die pflanzenführenden Schichten bei Neumarkt in Südtyrol, 805. C . Dœlter. — Ueber seine Untersuchungen thonerdehaltiger Pyroxene, 806. C. Klein. — Ueber die Mineralien Kryolith, Pachnolith und Thomsenolith, 808. Fischer. — Ueber das Katzenauge, 811. DONS. — 7 JA.NV.-4 MARS 1878. 37 0. Heer. — Die 3 Lieferung der Flora fossilis Helvetiœ; die fossile Flora Sibirieris; über die Pflanzen des Roberthales in Spitzbergen, 812. F. Henrich. — Ueber die Temperaturen in dem Bohrloche zu Sperenberg und die darüber aufgestellten Rechnungen und Schliisse, 897. A. Weisbach. — Ueber die Silberkiese, 906; — Ueber das sogen. Arsenikwismuth und über den Agricolit, 926. Em. Riedl. — Ueber Bergsturz und Rutschung,' 914. Kuschel. — Milarit, 925. Alsace-Lorraine. Mulhouse. Société industrielle de — . Bulletin de la — , 1877, supplément de décembre. Autriche-Hongrie. Léoben, Pribram et Schemnitz. Berg-und Hiitten- mânnisches Jahrbuch der K. K. Bergakademien zu —, t. XXVI, n° 1 ; 1878. Vienne. Geologisclien Reichsanstalt. Verhandlungen der K, K. — , 1877, nos 16-18. R. Hornes. — Beitrâge zur Kenntniss der Tertiàr-Ablagerungen der Südalpen, III, 275. 0. Lenz. — Zur Gypsfrage in Ostgalizien, 277 ; — Petrefakten von der Loango- Küste (West-Afrika), 278. R. Raffelt. — Ueber einen Fund von 19 Zàhnen von Ptychodus latissimus, Agas- siz, in einer Planerkalkgrube in Settenz bei Teplitz, 279. E. Doll. — Der Meteorsteinfall von Soko-Banja, nordostlich von Aleksinac, am 13 Oct. 1877, 283. C. von Hauer. — Die Eisenquelle in Ober-Weidlingau bei Wien, 288; — Krystal- logenetische Beobachtungen, YI, 296. E. von Mojsisovics. — Yorlage der Schlussbànde von Barrande’s Cephalopoden des silurischen Systems von Bôhmen, 289. Y. Hilber. — Die Miocàn-Schichten der Umgebung des Sausal-Gebirges in Steier- mark, 293. E. Tietze. — Bemerkungen über die Tektonik des Albursgebirges in Persien, 299. M. Yacek. — Yorlage der Karte der Setto Comuni, 301. — Id., 1878, nos 1-3. Fr. von Hauer. — Jahresbericht, 1. — Mittheilungen der Geologen der K. Ungarischen geologischen Anstalt über ihre Aufnahmsarbeiten im Jahre 1877, 13. C. J. Wagner. — Geologische Skizze des Hausruck-Gebirges, 29. F. Babanek. — Ueber den feuerfesten Lehm von Drahlin nàchst Pribram, 34. F. Seeland. — Der Bergbau auf Rotheisenstein und Braunstein auf dem Kok, nord- westlich von Uggowitz, 36. D. Stur. — Yorlage seiner Culm-Flora der Ostrauer und Waldenburgen Schichten, 38. Fr. Toula. — Ueber Devon-Fossilien aus dem Eisenburger Comitate, 47. 0. Lenz. — Gabbro von der Westküste Afrika’s, 52. Fleischhacker. — Das Vorkommen mariner Fossilien bei Gleichenberg, 53. V. Hilber. — Die zweite Mediterranstufe bei Hartberg in Oststeiermark, 53. G. Thenius. — Untersuchung der Braunkohle und des feuerfesten Thones von Wildshut in Oberosterreich hinsichtlich ihrer chemischen Zusammensetzung und Yerwendung zu industriellen Zwecken, 54. 38 DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. E. Doll. — Notizen über Pseudomorphosen, 57. E. von Mojsisovics. — Ueber die südtiroler Quarzporphyr-Tafel, 58. A. Bittner. — Vorlage der Karte der Tredici Communi, 59. F. Teller. — Geologische Mittheilungen aus der Œtzthaler-Gruppe, 64. Belgique. Bruxelles. Annales de la Société malacologique de B., t. X; 1875. Rutot. — Note sur quelques Fossiles recueillis dans le Diluvium des environs de Tongres, Mém., 7; — Relation au point de vue paléontologique de l’excursion en¬ treprise les 1er et 2 août 1875, aux environs de Namur, par les membres de la Société malacologique, 103. G. Vincent. — Note sur la Faune bruxellienne des environs de Bruxelles, Mém., 23; — Note sur quelques Scalaires éocènes des environs de Bruxelles, 87; — Notes sur trois coquilles fossiles du terrain laekenien des environs de Bruxelles fPecten nitidulus, G.’ Vincent; Pleurotoma Heberti, Nyst et Le Hon ; Triton fusiforme, G. Vincent), 123. Houzeau de Lehaie. — Note sur les alluvions de la Trouille dans les environs de Mons, Mém., 32. Th. Davidson ( traduit par Th. Lefèvre). — Qu’est-ce qu’un Brachiopode?, Mém., 36; — Sur les Brachiopodes du Landenien de Chercq, Bull., LXII. Watelet. — Notice sur les Sables inférieurs du Soissonnais et sur leurs équiva¬ lents, Mém., 111. Th. Lefèvre. — Sur deux Brachiopodes du Landenien de Chercq, près Tournai, Bull., X; — Sur la course faite à Cassel par la section de Géologie du Congrès tenu à Lille par l’Association française pour l’avancement des Sciences, XI; — Une nou¬ velle espèce pour la faune laekenienne supérieure, XIV ; — Note sur la présence de l’ergeron fossilifère dans les environs de Bruxelles, XXX. Seghers. — Débris fossiles recueillis dans le Campinien à Genck, Bull., XXXIV. Vanden Brœck. — Course aux environs d’Anvers, Bull., XXXV; — Note sur la présence de l’argile oligocène sous les sables pliocènes du Kiel, près d’Anvers , LXXV ; — Notes sur une excursion scientifique en Suisse, CXXIX. Malaise. — Sur quelques fossiles du Diluvium, Bull., LV. Tournouër. — Sur quelques Brachiopodes nouvellement découverts dans les bas¬ sins tertiaires de la France, Bull., LX. A. Thielens. — Voyage en Italie et en France, II, Bull., LXXXIV. États-Unis. New-Haven. Academy of Arts and Sciences. Transac¬ tions of the Connecticut — , t. IV, n° 1 ; 1877. — American Journal of Science and Arts (The). 3e sér., t. XV, nos 85 et 86; 1878. U. Shepard. — On a new minerai, Pyrophosphorite : an Anhydrous Pyrophos phate of Lime from the West Indies, 49. S. W. Ford. — Description of two new species of Primordial Fossils, 124; — Note on Lingulella cœlata, 127; — Note on the development of Olenellus asaphoides, 129 Washington. Geological and Geographical Survey of the Territories. Annual Report of the U. S. — , 9e — ; 1875. F. V. Ilayden. — Report, 1. A. C. Peale. — Geological Report on the Grand River District, 31. F. M. Endlich. — G. R. on the Southeastern District, 103 DONS, — 7 JANV.-4 MARS 1878. 39 W. H. Holmes. G. R. on the San Juan District, 237. B. F. Mudge. — Notes on the Tertiary and Cretaceous periods of Kansas, 277. - Bulletin of tlie U. S. —, t. IY, n° 1 ; 1878. E. D. Cope. — Descriptions of Fishes from the Cretaceous and Tertiary Deposits west ofthe Mississippi River, 67 ; — Prof. Owen on the Pythonomorpha, 299. — Sniithsonian Institution. Annual Report of the Board of Regents ofthe — for 1876; 1877. G. Pilar. — The Révolutions of the Crust of the Earth, 283. Grande-Bretagne. Dublin. Geological Society of Ireland. Journal of the R. — , 2eséi\, t. IY, nos 3 et 4; 1876-77. S. Haughton. — On the Trap Dykes that penetrate the Granités, metamorphic Slates, and Carboniferous limestones, of the district of Mourne, in the North-East of Ireland, 91; — Description of a Fossil Spide, Architarbus subovalis, from the Middle Coal Measures, Burnley, Lancashire, 222; — • On Graphie Felspar, from Co. Donegal, 225; — On Elvanite, or Whitestone, from Middleton Hill, Longnor Hall, Shrewsbury, 226; — Note on the Chemical Composition of the Slievenalargy Tachy- lyte, 231. R. Kane. — Anniversary Àddress, 104. Edw. Hull. — Notes on the Structure of Haulbowline Island, Cork Harbour, and on the Geological âge of the Flexures of the Strata in the S. W. of Ireland, 111 ; — On the Upper Limit of the essentially Marine Beds of the Carboniferous System of the British Isles, and the necessity for the establishment of a Middle Carboniferous Group, 224; — On the Nature and Origin of the Beds of Chert in the Upper Carboni¬ ferous Limestones of Ireland, 245. G. H. Kinahan. — Irish Drift. Sub-Group — Meteoric Drift, 115; — An Outlier of Glacialoid or Re-arranged Glacial Drift on Stratified Gravel (Esker Period), Mourne Demesne, County Down, 122; — Irish Drift. Subgroups — Aqueous and Glacial Drifts, 210. J. Nolan. — Notes of a Geological Tour through the Siebengebirge and the Lower Eifel, 124; — On a Remarkable Yolcanic Agglomerate near Dundalk, 233. Th. Plunkett. — A Detailed Account ot the Exploration of Knockmore Caves in Fer- managh, 131. W. L. Green. — On a Probable Origin for many Magnesian Limestones and Dolo¬ mites, for the Serpentine Streaks in Verde Antique Marble, and for the Serpentine foundin Eozoon Canadense and other Limestone Fossils, 140. R. Mallet. — On some of the conditions influencing the Projection of Discrète Solid Materials from Volcanoes, and on the Mode in which Pompei was overhohel- med, 144. Edw. Hardman. — On the Age and Mode of Formation of Lough Neagh, Ireland ; with Notes on the Physical Geography and Geology of the Surrounding country, 170; — On the Origin of Anthracite ; with Suggestions as to the possible Corrélation in Time and Manner of Production of the Anthracites of Southern Ireland, Wales, Devonshire, and France, 200 ; — On a Triple System of Post-Miocene Faults in the Ba- saltic Région around Lough Neagh, 239. Ch. Tichborne. — On the Occurence of Magnetic Oxide of Iron at Kilbride, Co. Wicklow, 219. A. von Lasaulx. — On the Discovery of Tridvmite in the Trachvte Porphyry of Co. Antrim, 227. 40 DONS. — 7 JÀNV.-4 MARS 1878. Fr. Rutlev. — On Microscopie Structures in Tachylyte from Slievenalargy, Co. Down, 227. W. A. Traill. — On the occurence of Pholadidea papyracea at Glenarm, Co. Antrim, 242. A. L. Adams. — Observations on the Remains of Mammals found in a Fossil State in Ireland, 246. R. Laurence et Cl. Hutchinson. — On the Composition of the Buxton Limestone, and on the Limes suitable for the Manufacture of Bleaching Powder, 249. Londres. Geological Magazine (The), 2e sér., 2e déc., t. Y, nos 2 et 3; 1878. Arch. Geikie. — The Old Man of Hoy, 49. F. Rœmer. — Geological Sketch of a Yisit to Ireland in August, 1876,54. J. Milne. — Across Europe and Asia. Travelling Notes (fin), 62. J. Geikie. — On the Préservation ofDeposits of Incohérent Materials under Till or Boulder-clay, 73. J. A. Birds. — Geology of the Channel Islands, 79, 111. Blake et Hudleston. — The Coral Rag of Upware, 90. 0. Feistmantel. — Cycadeous Plants ofthe Damudas, 92. G. Linnarsson. — Pr. Milne and the Glacial Phenomena of Scandinavia, 93. Benwyan. — Devonian Geology, 96. Ch. Callawav. — The Volcanic rocks of Shropshire, 96. W. Davies. — On a collection of Pleistocene Mammals dredged off the Eastern Coast, 97. T. R. Jones. — Notes on some Fossil Bivalved Entomostraca, 100. C. J. A. Meyer. — Micrasters in the English Chalk. Two or more species?, 115. R. Etheridge, jun. — Palæontological Notes, 117. T. Mellard Reade. — Induced Structure in Stone, 143. Manchester. Geological Society. Transactions of the - , t. XIY, nos 15 et 16; 1877-78. G. H. Kinahan. — Quartzyte (Quartz-schist), Quartz-rock (Greissen), 326. Inde. Calcutta. Geological Survey of India. Memoirs of the — , t. XIII; 1877. Th. W. H. Hughes. — The Wardha Yalley Coal-field, 1. Y. Bail. — Geology of the Rajmehal Hills, 155. - . Memoirs of the — . Palœontologia indica, sér. II, n° 2; 1877. Ott. Feistmantel. — Jurassic (Liassic) Flora of the Rajmahal Group, in the Rajmahal Hills, 53. - Records of the — , t. X, nos 1 et 2 ; 1877. H. B. Medlicott. — Annual Report of the G. S. ofl. and of the Geological Muséum, Calcutta, for the year 1876, 1 ; ■— Observations on Underground Température, 45. W. T. Blanford. — Geological notes on the Great Indian Desert between Sind and Rajputana, 10. Ott. Feistmantel. — On the occurence of the cretaceous genus Omphalia near Namcho Lake, Tibet, about 75 miles north of Lhassa, 21 ; — Note on Estheria in the Gondwana formation, 26; — Notes on fossil floras in India, IX-XIIL 68. R. Lydekker. — Notices of new and other vertebrata from Indian Tertiary and Secondarv Rocks, 30 ; — Notices of new or rare Mammals from the Siwaliks, 76. ix) x s. — 7 jaiNV.-4 mars 1878. 41 W. Theobald. — Description of a new Emydine from thè upper Tertiaries of the Northern Punjab, 43. W. King. — Note on the rocks of the Lower Godavari, 55. Y. Bail. — On the Atgarh sandstones near Cuttack, 63. C. A. Hackët. — Note on the Arvali Sériés in North-Easlern Rajpiitana, 84. Th. W. H. Hughes. — Borings for Coal in India, 92. W. Waagen. — Note on the Geologv of India, 98. Italie. Rome. Aceademia dei Lincei. Alti délia R. —, 3° sér. • Trans- unti, t. II, nos 1 et 2; 1877-78. Gastaldi. — Relazione soprà una Memoria del Pr. Issel intitolata; Nuove ricerche sulle caverne ossifere délia Liguria, 30. Strüver. — Relazione sopra una Memoria del Pr. de Stéfani intitolata : Sulle tracce attribuite ail1 Uomo pliocenico nel Senese, 31 . Cossa. — Ricerche chimiche sui minerali e roccie dell’ isola di Yulcano. 1° Allume potassico contenente tallio, cesio e rubio, 34. Ponzi. — Sulle epoche del Yulcanismo italiano, 35. Capellini. — Pachyacanthus vel Priscodelphinus , 49. — Bullettino del Yulcanismo italiano, par M. M. St. de Rossi, t. IV, nos 11 et 12; 1877. Nouvelle-Galles-du-Sud. Sydney. Department of Mines. Annual Report of the — for llie year 1876; 1877. H. Wood. — Annual report, 1. J. Mackenzie. — Report of the Examiner of Coal FielJs for the colonv of N. S. W. for the year 1876, 129. Wilkinson. — Report of progress of the Geological Survey, duringthe year 1876, 147. F. von Müller. — Descriptive Notes on theTertiary Flora of N. S. W., 178. Liversidge. — Report upon minerai and other speeimens examined for the Mining Department, during the year 1876, 181. Pays-Bas. Harlem. Société hollandaise des Sciences à — . Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles publiées par la — , L XI, nos 4 et 5; 1876. - Id., t. XII; 1877. J. Huguenin. — Notice sur un système de coloriage des Cartes géologiques, 471. - - Natuurkundige Verhandelingen van de—, 3G sér., t. Il, n° 6; 1877. Russie. Moscou. Société I. des Naturalistes de — . Bulletin de la —, t. LU, n° 1 ; 1877. Milachévitch. — Paleontologitcheekie étyoudi, I. 0 nékotorichc iekop-aemiche méloboi phormatsie be Krimou, 65. Suisse. Société paléontologique suisse. Mémoires de la — , t. III; 1876. P de Loriol. — Description des Échinides tertiaires de la Suisse (fin). n° 1 : — Mo- F 42 DONS. — 7 JANV.-4 MARS 1878. nographie paléontologique des couches à Ammonites tenuilobatus (Bàdèner Schich- ten) de Baden (Argovie), lre partie, n° 4. E. Favre. — Description des Fossiles du terrain oxfordien des Alpes fribour- geoises, n°2. W. G. À. Biedermann. — Mastodon angustidens, Cuv., n° 3. Bâle. Naturforschenden Gesellschaft in — . Yerliandlungen der — , t. VI, n°3;î878. Alb. Muller. — Ueber die anormalen Lagerungsverbaltnisse im westlicben Basler Jura, 428. Genève. Société de Physique et d’Histoiïe naturelle de — . Mémoires de la—, t. XXV. !re partie; 1876-77. A. Favre. — Rapport pour la période annuelle du 31 mai 1876 au 1er juin 1877, 353. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE du 4 rnars au 6 mai 1878. 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES. (Les noms des donateurs sont en italique.) Barrois (Ch.). Note sui* les traces de lepoque glaciaire en quelques points des côtes de la Bretagne, in-8°, 19 p.; Lille, 1877. — Les sables de Sissonne (Aisne) et les Âlluvions de la vallée de la Souche, in-8°, 17 p.; Lille, 1878. — et J. de Guerne. Description de quelques espèces nouvelles de la Craie de l’Est du bassin de Paris, in-8°, 24 p.; Lille, 1878. Bataviaasch Genootschap van Kunsten en Wetenschappen. Tweede Vervolg-Catalogus der Bibiiotek van het — , in-8°, 217 p.; Batavia et La Haye, 1877. Beyrich. Ueber einen Pterichthys von Gerolstein, in-8°, 6 p., 1 pl.; Berlin, ^1877. Daubrée. Recherches expérimentales sur les cassures qui traversent l’écorce terrestre, particulièrement celles qui sont connues sous les noms de joints et de failles, in-4°, 17 p.; Paris, 1878. — On Points of Similarity belween Zeolitic and Siliceous Incrusta¬ tions of recent Formation by Thermal Springs, and those observed in Amygdaloids and other altered Yolcanic Rocks, in-80, 13 p., 1 pl.; Londres, 1878. Evans (John). Les âges de la Pierre, instruments, armes et-orne- ments de la Grande-Bretagne, traduit de l’anglais par M. E. Barbier, in-8°, 694 p., 1 pl.; Paris, chez Germer Baillière et O, 1878. Favé et Daubrée. Académie des Sciences. Funérailles de M. Belgrand. Discours de MM. — , in-4°, 16 p.; Paris, 1878. Favre ( Ern .). La zone à Ammonites acanthicus dans les Alpes de la Suisse et de la Savoie, in-4°, 114 p., 9 pl.; Paris, chez F. Savy ; Bâle et Genève, chez H. Georg; Berlin, chez R. Friedlânder et fils, 1877. — Revue géologique suisse pour l’année 1877, YIÏI, in-83, 8.4. p.; Genève, Bâle et Lyon, chez H. Georg, 1878. dons. — 4 mars-6 mai 1878. 44 Fritsch (Ant ).' Die Reptilien und Fisciie der bohmischen Kreide- formalion, in-4°, 58 p., 10 pi.; Prague, chez Fr. Rivnac, 1878. Goudry (Alb.). Sur un grand Reptile fossile (X Eurysaurus Rain- courti), in-4°, 2 p.; Paris, 1878. Geological Exploration of the Fortieth Parallel. Report of the — ; t. Il : Descriptive Geology, par MM. A. Hague et S. F. Eimnons, in-4°, 902 p., 26 pl.; Washington, 1877. Geological Survey of tlie Territories. Miscelîaneous Publications, n° 1 : Lists of Elévations prineipally in that portion of the U. S. west of the Mississippi River, par M. H. Gannett, 4e édit., in-8°, 178 p., 1 pl., Washington, 1877. — ïd., n° 8 : Fur-bearing Animais : A Monograph of Nortli Ameri¬ can Mustelidæ, in which an account of the Wolverene, the Martens or Sables, the Ermine, the Mink and varions otlier kinds of Weasels, several species of Skunks, the Badger, the Land and Sea Otters, and numerous exotic allies of these animais, îs contributed to the Hislory of North American Mammals, par M. Eli. Coues, in-8°, 362 p., 20 pl,; Washington, 1877. Geyler (Th.). Palaeontologie, Géographie. A. Phytopalaeontologie, in- 8°, 44 p.; . Hall (J.). The Louisville Limestones. Note on the hydraulic beds and associated limestones at the Falls ol‘ the Ohio, in-4°, 16 p.; 1877. Hollande. Géologie de la Corse, gr. in -8°, 116 p., 5 pl.; Paris, chez G. Masson, 1878. Journal de Conchyliologie. Index général et systématique des ma¬ tières contenues dans les vingt premiers volumes du — publiés sous la direction de MM. Crosse , Fischer, Bernardi et Petit de la Saussaye (1850-1872), in-8°, 208 p.; Paris, chez H. Crosse, 1878. Labat. Note médicale sur Niederbronn (Alsace), in-8°, il p.; Nancy, 1878. Leymerie. Eléments de Géologie, comprenant un lexique où se trou¬ vent indiqués les caractères zoologiques des fossiles, 3e éd., in-12, 616 p.; Paris, chez G. Masson et J. B. Baillière; Toulouse, chez P. Privât, 1878. — Éléments de Minéralogie et de Lithologie, in-12, 294 p.; Paris, chez G. Masson et J. B. Baillière; Toulouse, chez P. Privât, 1878. Lortet. Muséum d’Histoire naturelle de Lyon. Rapport à M. le Préfet sur les travaux exécutés pendant l’année 1877, gr. in-8°, 27 p.; Lyon, Bâle et Genève, chez H. Georg, 1878. Matheron (Pli.). Recherches paléontoiogiques sur le Midi de la France, ou Etude sur les animaux fossiles découverts dans cette ré- DONS. 4 MARS- G MAI 1878. ï) gion, présentant la description et la figure des espèces nouvelles, dou¬ teuses ou peu connues, avec rénumération méthodique des corps organisés fossiles qui les accompagnent dans leurs gisements slrati- graphiques, lra et 2e livr. : texte, feuille 0 1 ; planches B 15, 18 et 20; C 8, 9, II, 13, 14, 17 et 21; F 22 et G 10, in-fol.; Marseille, chez l’au¬ teur, mars 1878. Omboni (G.). Le Marocche, anticlie morene mascherate da franc, in-8°, 16 p.; Milan, 1878. Pirona (G.). Sulla Fauna fossile giuresedel Monte Gavallo in Friuli, in-4°, 62 p., 9 pl.; Venise, 1878. Ponzi (G.). Gronaca subappennina o abbozzo d’un quadro generale del période glaciale, in-4°, 81 p.; Rome, 1875. — Storia dei Vulcani Laziaü, in*4°, 19 p., 1 pl.; Rome, 1875. — Dei Monti Mario e Vaticano e del loro solievamento, in-4°, 14 p., 2 pl.; Rome, 1875. — Lavori degli Insetti nelle ligniti del Monte Vaticano, iu-4°, 3 p.; Rome, 1876. — I fossili del Monte Vaticano, in-4°, 37 p., 3 pl.; Rome, 1876. — La Tuscia romana e la Tolfa, in-4°, 54 p., 2 pl.; Rome, 1877. Przewalsky (N. M.). Reise des russiseben Generalstabs-obersten — vonKuldscba über den Thian-Schan an den Lob-Nor und Altyn-Tag, 1876 und 1877, in-4°, 31 p., 2 pl.; Gotha, chez J. Perthes, 1878. Pumpelly ( R .). Metasomatic development of lhe Copper-bearing Rocks of Lake Superior, in-8°, 58 p , 1 tabl.; Philadelphie, 1878. Stache (G.). Geologische Uebersichtskarte der Küstenlander von OSsterreich-Ungarn und des angrenzenden Gebietes von Krain, Steier- mark und Kroatien, mit besonderer Rücksicht auf die Verbreitung der Süss und Brackwasser Faciès der Liburnischen Stufe oder der untersten Schichtengruppe der Eocanformation in Gorz-Gradisca , Krain, Triest, Istrien, Kroatien und Dalmatien, 1 f. ; Vienne, 1878. Taramélli (T.). Del Granito nella formaz;one serpentiuosa deli’ Apennino Pavese, in-8°, 27 p.; Milan, 1878. Vanden Broeck (E.). Note sur les Foraminifères de l’argile des polders, in-8°, 10 p.; Bruxelles, 1877. — Note sur l’altération des roches quaternaires des environs de Paris par les agents atmosphériques; — Seconde note sur le Quater¬ naire des environs de Paris. Réponse aux observations de M. Hébert, gr. in-8°, 7 p.; Paris, 1877. — Note sur les Foraminifères du littoral du Gard, 7 p.; Nîmes, 1878. — Monographie des Foraminifères carbonifères et permiens (le genre Fusvêina excepté) par H. B. Bradv, in-80, 9 p.; Bruxelles, 1878. 46 dons. — 4 mars-6 mai 1878. — et P. Cogels. Observations sur les couches quaternaires et plio¬ cènes rie Merxem, près d'Anvers, gr. in-8°, 8 p.; Bruxelles, 1877. Wies. Guide de la Carte géologique du Grand-Duché de Luxem¬ bourg, in-8°, 96 p., 3 pl.; Luxembourg, chez P. Bruck, 1877 ( Société des Sciences naturelles du Grand-Duché de Luxembourg) . — et P. M. Siegén. Carte géologique du Grand-Duché de Luxem¬ bourg, 8 L; 1877 (La même). Zeiller (R.). Détermination des étages houillers à l’aide de la Flore fossile. Résumé des travaux de M. Grand’Eury, in-8°, 6o p.; Paris, chez Dunod, 1877. 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma¬ daires des séances de Y — , t. LXXXY1, nos 9-17 ; 1878. Daubrée. — Rapport sur l’intérêt que présente la conservation de certains blocs erratiques situés sur le territoire français, et sur l’ouvrage de MM. Faisan et Chantre, relatif aux anciens glaciers et au terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône, 565; — Expériences tendant à imiter des formes diverses de ploiements, contournements et ruptures que présentent les terrains stratifiés, 733, 864, 928; — Expériences relatives à la chaleur qui a pu se développer par les actions mécaniques dans l’intérieur des roches, particulièrement dans les argiles; conséquences pour certains phénomènes géologiques, notamment pour le métamor¬ phisme, 1047. J. Garnier. — Sur la Garniérite, 684. Stan. Meunier. — Production artificielle de la Broohantite, 686; — Sur le mode de formation de la brèche météoritique de Sainte-Catherine (Brésil), 943. Crié. — Les Tigillites siluriennes, 687. De Saporta. — Observations sur la nature des végétaux réunis dans le groupe des Noeggercithia; généralités et type du N oeggerathia foliosa, Stern., 746; — Id.; types du N. flabellata, Lindl. et Hutt., et du N. cyclopteroides, Gœpp., 801; — Id.; type des N. expansé et cüneifolia de Brongniart, 869. Trutat et Gourdon. — ■ Sur une carte des blocs erratiques de la vallée de l’Arboust, ancien glacier d’Oo (environs de Luchon, Haute-Garonne), 752. Fouqué et Michel-Lévy. — Sur quelques faits nouveaux du perlitisme des roches et sur la reproduction artificielle des fissures perlitiques, 771. Yôlain. — Sur la constitution géologique de File de la Réunion (2e partie), 900. Lory. — - Profils géologiques de quelques massifs primitifs des Alpes, 996. A. Gaudrv. — Sur un grand Reptile fossile [YEurysaurus Raincourti), 1031. B. de Chancourtois. — Moyens simples d’imiter la formation des chaînes de mon¬ tagnes sur un globe et celle des cirques volcaniques sur un plan, conformément à la théorie des soulèvements, 1091. A. Favre. — Expériences sur les effets des refoulements ou écrasements laté¬ raux en Géologie, 1092. — Annales des Mines, 71 séi\, t. XII, 3e iivr.; 1877. dons. — 4 aiars-6 mai 1878. 47 R. Zeiller. — Détermination des étages houillers à l’aide de la flore fossile. Ré¬ sumé des travaux de M. Grand’Eurv, 341. A. Michel-Lévy. — De l’emploi du microscope polarisant à lumière parallèle pour la détermination des espèces minérales en plaques minces, 392. — Journal des Savants, 1878, février et mars. — Société centrale d’ Agriculture de France. Bulletin des séances de la —, t. XXXVII, nos 9 et 10; 1877. — Société d’ Anthropologie de — . Bulletins de la — , 2e sér , t. XII, n° 4; 1877. — Société de Botanique de France. Bulletin de la —, t. XXIV, rev. bibl., E; 1877. — Société de Géographie. Bulletin de la —, 7e sér., t. XV, janv.; 1878. Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. Mémoires delà — , t. IV; 1874-77. De Mercey. — Sur la classification de la période quaternaire en Picardie, 18 ; — Description de Y Inocerciïnus Mcintelli, 324. Boulogne. Société académique de — . Bulletin de la —, t. II, nos 3 et 4; 1875-77. J. Barrois. — Sur la flore fossile de l’étage houiller du Boulonnais, 199. Stendel. — Sur un échantillon d’Hypnum sarmentosum découvert à Schussenried, 200. Châlons-sur-Marne. Société d’Agricuîture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne. Mémoires de la — , 1876-77. Épinal. Société d’Émulation du département des Vosges. Annales de la — , 1877. Havre (Le). Société géologique de Normandie. Bulletin de la — , t. III, n° 1 ; 1875-76. A. Lécureur. — Résumé des séances de la Société, années 1875 et 1876, 9. — Excursions géologiques, 1875-1876, 40. Ém. Savalîe. — Sur une tête de Teleosaurus trouvée à Bléville, 52. Partridge. — Note sur la Roche des Demoiselles de Fontenailles, 58; — Note sur la couche d’argile entre la Craie et le Diluvium, falaises de Bléville, 62. A. Descamps. — Le banc tourbeux des Meules, 64. Ch. Quin. — Le plus ancien Géologue, 71. Lyon. Commission de Météorologie de — , 1876. Saint-Étienne. Société de l’Industrie minérale. Bulletin de la— , 2e sér., t. VI, n° 4 ; 1877. - Comptes-rendus mensuels des séances, 1878, fév.-avril. Coignet. — Terrain houiller de l’ile de Yesso (Japon), 32 (fév.). Toulouse. Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de — . Mémoires de Y — , 7e sér., t. VIII ; 1876. Leymerie. — Note sur l’existence du Mercure coulant dans les Cévennes, 341 48 DONS. — 4 MA us- G MAI 1878, Noulet. — Note sur un gisement du Canis palœolycos, dans le Miocène toulou¬ sain, 400; — Note sur un gisement nouveau du Cadurcotherium Cayluxi, 404. — Ici., 7eséi\, t. IX; 1877. Lavocat. — Paléontologie. Discussion sur les Chevaux fossiles de l’Amérique du Nord, 439. — Matériaux pour l’Histoire primitive et naturelle de l’Homme, par M. Ém. Cartailhac, 2e sér., t. IX, n° 12; 1877. — Id., 2e sér., t. X, n05 1 et 2; 1878. G. deMortillet. — Détermination exacte de la position du Solutréen, 15. Fagot. — Introduction à l’Étude sur les Mollusques des alluvions quaternaires du Lauraguais, 17. Chouquet. — Vestiges de l’industrie humaine dans le Diluvium de la vallée de la Marne. 22. — Société d’Histoire naturelle de — . Bulletin de la — , t. XI, n° 1 ; 1878. Valenciennes. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de l’arrondis¬ sement de — . Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXX, nos 11 et 12; 1877. Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Monatsbe- riclit der K. P. — , 1877, décembre. — Id., 1878, janvier, Rammelsberg. — Ueber die Zusammensetzung des Petalîts und Pollucits von Elba, 9; — Ueber Markasit und seine regelmassigen Verwachsungen mit Eisenkies. 15. — Geologiscben Gesellscbaft. Zeitschrift der D. — , t. XXIX, n° 4; 1877. Th. Fuchs. — Geologische Uebersicht der jüngeren Tertiârbildungen des Wiener Beckens und des Ungansch-Steierischen Tieflandes, 653. Th. Liebisch. — Mineralogisch-petrographische Mittheilungen aus dem Berliner mineralogischen Muséum : I. Ueber die von Dr. G. Schweinfurth in der mittelae- gyptischen Wüste gesammelten massigen Gesteine ; II. Ueber einige Gesteine aus Central-Africa ; III. Ueber einige Syenitporphyre des Südlichen Norwegens ; IV. Ueber die Granitporphyre Niederschlesiens ; V. Muscovit in Quarzporphyr von Kupferberg in Schlesien ; VI. Ueber Hornblendegneisse und Serpentine von Fran- kenstein in Schlesien, 710. Cl. Schliiter. — Verbreitung der Inoceramen in den Zonen der norddeutschen Kreide, 735. L. van Werweke. — Bemerkungen zur Geologischen Karte von Luxemburg des Herrn N. Wies, 743. E. Beyrich. — Ueber einen Pterodactylus von Gerolstein, 751. H. Credner. — Der rotlie Gneiss des sâchsischen Erzgebirges, seine Verbandver- haltnisse und genetischen Beziehungen zu der archaischen Schichtenreihe, 757. W. Dames. — Ueber Hoplolichas und Conolichas, zwei Untergattungen von Li- chas, 793. Rammelsberg. — Ueber die Zusammensetzung des Aeschynits und Samarskits, 815; — Ueber den Kaikeisen.2:ranat von Sissersk. 819. DONS. — 4 MA RS- 6 MAI 1878. 49 II. Abich. — Das thrialetische Thermalquellensystem in Karthalinien vom geolo- gischen Standpunkte betrachtet, 820. Fr. Schmidt. — Bernerkungen über Richthofen’s China , 830, 836. Württenberg. — Ueber Jura bei Goslar, 832. Sadebeck. — Ueber Krystallzwillinge, 835. Kalkowsky. — Ueber den rothen Gneiss des Erzgebirges, 837. W. Branco. — Beobachtungen über den Jura in Lothringen. 841. M. de Tribolet. — Ueber den Parallelismus der oberen Jurabildungen des Schweizer Jura und von Hannover, 843. Hauchecorne. — Ueber gedigen Kupfer aus der Grube Calumet und Hecla Mine in Keweenow-County, Mich., 846; — Neue Aufschlüsse bei dem Steinkohlenbecken an der Worm bei Aachen, 846. Lossen. — Ueber Gesteinsproben aus der Umgegend von Wildungen und vom Kellerwald, 846. Kayser. — Ueber die Oberhelderberg-schichten im Staate New-York, 848; — Ueber Spirifer sp. aus dem rheinisehen Unterdevon, 851. Speyer. — Ueber Mastodon- Zahne von Fulda, 852; — Ueber das Niveau der Pe- dina aspera, Ag., 853. Bonn. Naturhistorischen Vereines der preussischen Rheinlande und Westfalens. Yerhandlungen des — , 4eséi\, t. III, n° 1876. G. Seligmann.— - Beschreibung der auf der Grube Friedrichssegen vorkommenden Mineralien, Verh., 241. F. Muck. — Chemische Beitràge zur Kenntniss der Steinkohlen, Verh., 267. H. Laspeyres. — Die Krystallform des Strontianits von Hamm.in Westfalen, Verh., 308. C. Schlüter. — Yerbreitung der Cephalopoden in der oberen Kreide Norddeutsch- lands, Verh., 330; — Ueber das Vorkommen von Emscher in Krankreich und England, Sitz., 94. Fabricius. — Ueber den Bergsturz bei Caub, Corr., 60; — Ueber intéressante Mineralvorkommnisse im Kreise Biedenkopf, 106. Yon Dechen. — Ueber analoge Dislocationen bei Oberwinter, Corr., 61; — Ueber die geologischen Verhàltnisse der Devonformation im rechtsrheinischen Taunus und im linksrheinischen Soonwalde, Idar-und Hochwalde, 64 ; — Ueber die Stern- berger Kuchen, 82; — Ueber neues Abdruck der geologischen Uebersichtskarte von Belgien von A. Dumont, 135 ; — Ueber die Thermalquellen zu Bad-Œynhausen, Sitz., 87. — De la Vallée Poussin und A. Renard : Mémoire sur les caractères miné¬ ralogiques et stratigraphiques des roches dites plutoniennes de la Belgique et de l’Ardenne française, 219; — Dr. Bishof : Die feuerfesten Thone, deren Vorkommen, Zusammensetzung, Untersuchung, Behandlung und Anwendung, etc., 232. Andra. — Ueber Pflanzen der Culmflora von Herborn; über Homalonotus obtu- sus, Sandbg., von Daleiden ; über fossile Knochen von Wellen bei Trier, Corr., 76; _ Ueber zwei Mineralmassen als fossile Zahne eingesandte und in einer Sand- grube am Welschberge bei Waldbockelheim gefundene ; Ithodea moravica, Ettg., aus den Culmschichten von Herborn, 121. Von der Marck. — Ueber die Bildung der sog. Sternberger Kuchen, Corr., 81; — Ueber die Gewinnung des Strontianits von Drensteinfurth, 82. Ehrenberg. — Ueber die Bleierz-Ablagerungen im Buntsandstein zu Maubach bei Düren, Corr., 96. Ribbentrop.— Ueber charakteristische Devon-Versteinerungen der Eifel, Corr., 103; — Ueber kohlensâurehaltige Quellen bei Pelm unweit Gerolstein, 105. G oO dons. — 4 mars-6 mai 1878. Yom Rath. — Ueber seinen Besuch der basaltischen Berge des Plattensee’s in Ungarn, Corr., 109; — Ueber eine Anzahl von Krvstallen des Amazonensteins, Sitz., 102; — Einige Bemerkungen zu dem Yortrage von Mohr über die Farder und das Yorkommen von Kohlenflotzen zwischen Lagen basaltischer Gesteine daselbst. 132 ; — Mittheilung von einem Brief des Pr. Wolf über die Géologie der Provinz Loja. 133 ; — Ueber die Umànderung der Enstatits zu Steatit, 136 ; — Ueber eine nach Ungarn unternommene Reise, 138. Zirkel. — Ueber die Auffindung von Augit-Andesiten im Siebengebirge, Corr., 127. Heusler. — Gebirgs-und Erdbewegungen bei Oberwinter, Corr., 129. Koch. — Ueber eigenthümliche Yorkommen in dem Taunus-Quarzit. Corr., 130. Schondorff. — Zu dem chemischen Beitràgen zur Kenntniss der Steinkohlen von Dr. F. Muck, Corr., 138. Stein. — Ueber das Yorkommen von Eisschliffen in der norddeutschen Ebene, Sitz., 98. Troschel. — Ueber den bei Attendorn gefundenen Schàdel einer jungen Hyæna (spelaea?), Sitz., 104; — Ueber ein Geschenk von Moa-Knochen durch Dr. J. von Haast, 244. Mohr. — Ueber das Yorkommen von Kohlenflotze zwischen zwei Lagern von Basait und Dolerifc auf dem Faroerinseln. Sitz., 114. 124; — Ueber den Favalit, 126; — Ueber die Entstehung des Braunsteins oder Manganhvperoxyds, 234. Schumacher. — Ueber das Yerhalten verschiedener Feldspathe in der Weissglut, Sitz., 235. — Id., 4e sér., t. IV, n° 1 ; 1877. A. Wichmann. — Mikroskopische Untersuchungen über die Sericit-Gesteine des rechtsrheinischen Taunus, Verh., 1. H. Laspevres. — Beitragzur Kenntniss der Nickelerze, Verh., 29. G. Angelbis. — Petrographische Beitràge, Verh., 119. G. vom Rath. — Mineralogische Beitràge : 1. Ueber die sogen. oktaëdrischen Krystalle des Eisenglanzes vom Yesuv ; 2. Ueber einige durch vulkanische Dàmpfe gebildete Mineralien des Yesuv und die Paralleiverwachsung der neugebildeten Krystalle (Augit, Hornblende. Biotit) auf àlteren Augiten; 3. Ueber Zwillinge des Turnerit (Monazit) ; 4. Ueber den Skorodit von Dernbach (3 Kilom. N. W. von Montabaur) ; 5. Paramorphosen von Rutil nach Brookit (Arkansit) ; 6. Ueber Acht- lingskrvstalle des Rutils von Magnet Cove. Arkansas; 7. Ueber eine regelmàssige Yerwachsung von Quarz und Kalkspath; 8. Ueber Fassaitkrystalie von Traversella mit eingeschalteten Zwillingsplatten sowie das Fassait-Yorkommen von Kohutowa bei Schemnitz, Verh., 131; — Ueber die Krystallisation des Goldes, Sitz., 4; — Ueber eine eigenthümliche Zwillingsbildung des Speiskobait’s, 6; — Ueber eine Pseudomorphose des Rutils nach Eisenglanz, 8; — 0. Silvestri : Sopra alcune Pa¬ raffine ed altri Carburi d’idrogeno omologhiche trovansi contenuti in una lava dell' Etna. 40; — Ueber drei neue Mineralspecies (Ludiamit. Strengit, Polydymit), 45; — Ueber das neu entdeckte Yorkommen des Zinnsteins unfern Campiglia, 59; — Ueber das Vorkommen von Wismuth und Zinnstein auf Tasmanien, 63; — Ueber eine Sammlung von Gesteins-und Gangstücken der Goldlagerstâtte von Yorbspatak in Siebenbürgen, 80. Lehmann. — Die pvrogenen Quarze in den Laven des Niederrheins, Verh., 203. Andra. — Ueber Pecopteris plumosa, Brongn., und damit synonyme Arten, Sitz., 26 ; — Ueber eine Alge und einen Insectenflügel aus der Steinkohlenformation Bel- giens, 27; — Ueber Aspidites silesiacus, 57. dons. — 4 mars-G mai 1878. ol Schaaffhausen. — Ueber angeblich nachgemachte alte Steingeràthe und alterthüm- üche Funde am Oberwerth bei Coblenz, Sitz., 32. Gurlt. — Ueber die geologische Untersuchung Spaniens, Sitz., 37. Dresde. Naturwissenschaftlicheu Gesellschaft Isis in — . Sitzungs- Berichte der — , 1877, nos 7-12. Roscher. — ^Das Zinnerzvorkommen^in Cornwall, 117. Gotha. Mittheilungen aus J. Perthesy geographischer Anstalt über wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammtgebiete der Géographie, t. XXÏV, nos 3 et 4 ; 1878. Leipzig. Naturforschenden Gesellschaft zu Sitzungsberichte der —, t. IV, n«s 2-10; 1877. Credner. — Ueber ein neues Vorkommen des Alumites, 21. Stuttgart. Neues Jahrbuch für Minéralogie, Géologie und Palaeonto- logie, 1878, nos 1-3. H. Hofer. — Studien aus Kàrnten : IV. Die Felsentopfe (Riesenkessel) bei Port- schach, 1. F. Sandberger. — Ueber Basait und Dolerit bei Schwarzenfels in Hessen, 22; — Plagionit und Meneghinit bei Goldkronach; Braunit und Lithiophorit ini Schwarz- wald, 46; — 291. A. Baltzer. — Beitrage zur Geognosie der Schweizer-Alpen : 4. Ueber die nord- liche Grànzregion der Finsteraarhorn-Centraimasse, 26. N. von Kokscharow. — Yersuch einer Erklàrung der Krystallisation des Pe- rowskit, 38. Des Cloizeaux. — Ueber Topas-Krvstalle aus Mexico; liber den Milarit ; über Perowskit^; Vorkommen des Tridymit im Mont Dore. 40. Fr. Maurer. — Ueber die Lagerungsverhâltnisse des Devon im Ruppbachthale, 48. Schrauf. — Ueber Brookit, 50. G. vom Rath. — Ueber den Aschenfall in Norwegen, 52. P. Klien. — Adamit aus dem Laurion-Gebirge; Chromgranat von Jordansmühl in Schlesien, 53. A. Weisbach. — Verwachsung von Quarz und Kalkspath, 51. Fr. Scharff. — Die Taunus-Albite, 55; — Topas und Quarz, 168. P. Platz.' — Gletscher-Spuren im Schwarzwald, 56. Benecke. — Der Buntsandstein in’den Yogesen ; das Werk von G. Bleicher, 57. K. Zittel. — Ueber Juraspongien, 58. Th. Wolf. — Geognostische Mittheilungen aus Ecuador: 5. Der Cotopa-xi und seine letzte Eruption am 26. Juni 1877, 113. Weiss. — Ueber dyadische Pflanzen von Fünfkirchen und Neumarkt, 179. A. Kenngott. — Ueber den Ungfwarit, Nontronit, Polydymit, 180. Ad. Pichler. — Beitrage zur Geognosie Tirols, 185. M. Braun. — Vorkommnisse im Laurion-Gebirge, 188. E. Stohr. — Mikroskopische Praparate fossiler Radiolarien, 191. C. Ochsenius. — Fund fossiler Mastodonten in Chile, 191. K. Dalmer. — Die Feldspathpseudomorphosen der Wilhelmsleite bei Ilmenau, 225. A. Wichmann. — Einige Bemerkungen über die Sericitgesteinc des Taunus, 265 Kalkowskv. — Der Granitporphyr von Beucha bei Leipzig. 276. DONS. 4 MAfts-6 mai 1878. 52 A. Sadebeck. — Gegen die Tetartoëdrie des Titaneisens und liber dessen Fia chenbestimmungen, 287 ; — Ueber den Namen Markasit, 289. C. W. Gümbel. — Einige Bemerkungen liber Graptolithen, 292; — Das Gestein der Juliersâule, der Lavezstem im Oberengadin und Sericitgneiss in den BUndener Alpen, 296. Alsace- Lorraine. Mulhouse. Société industrielle de — . Bulletin de la — , t. XLVIII, janv.-mars; 1878. M. Mieg. — Notes sur Bagnères-de-Bigorre et ses environs, 123. Autriche-Hongrie. Cracovie. Akademija umiejetnosci w — . Spra- wozdanie komisyi fizyjograficznéj, oroz Materyjaly do fizyjografii Ga- licyi, t. X; 1876. Stan. Olszewski. — Rys geologiczny polnocno wschodniej czesci Podola Austry- jackiego, Mat. (2e part.), 115. Z. Suszyckiego. — Poklady siarki. oleju i wosku ziemnego w Dzwiniaczu, tudziez : Ogolny poglad na pochodzenie oleju ziemnego, 171. Stan. Zarecznego. — Dodatek do fauny warstw tytonskich w Rogozniku i w Maruszynie, L80. — Id., t. XI; 1877. A. Altha. — Sprawozdanie z podrozy odbytej w r. 1875 w niektorych czesciach Podola Galicyjskiego, Mat. (2e part.), 198; — Stosunki topograficzno-geologiczne kolei Tarnowsko-Leluchowskiej. 219. Tienne. Geologischen Reichsanstalt. Yerhandlungen der K, K. • — , 1878, nos 4-7. Tietze. — Zur Frage liber das Alter der Lias-Kohlen von Bersaska. 69 ; — Die Funde Nehring’s im Diluvium bei Wolfenbüttel und deren Bedeutung fur die Theo- rieen liber Lossbildung, 113 ; — Ueber das Vorkommen von Eiszeitspuren in den Ostkarpathen, 142. 0. Lenz. — Die Beziehungen zwischen Nyirock, Laterit und Berglehm, 79: — Ueber polirte Felsen in den Betten einiger afrikanischer Strome, 101 ; — Zur Géo¬ logie der Goldküste in Westafrika, 119 ; — Geologische Mittheilungen aus West- afrika, 148. H. Hofer. — Erdbeben am 12. und 13. Dec. 1877, 82. F. J. Wilk. — Die geologischen Yerhàltnisse Finnlands, 85. J. von Schroeckinger. — Ueber die Erbohrung einer neuen Therme bei Brüx, 89. Neumayr. — Ueber isolirte Cephalopodentypen im Jura Mitteleuropa’s, 94. K. Paul. — Aufnahmen in Ostgalizien, 94. E. von Mojsisovics. — Ueber die Daonella des Würzburger Hauptmuschelkalkes, 97. R. Hœrnes. — Ein Beitrag zur Kenntniss der sarmatischen Ablagerungen von Wiesen im Œdenburger Comitat. 98; — Yorkommen des Anthracotherium magnum in der Kohle des Schylthales in Siebenbürgen, 146. V. Hilber. — Hernalser Tegel bei St. Georgen, Wildon 0., 101. G. Stache. — Zur Fauna der Bellerophonkalke Südtirols, 104. K. John. — Chemische Untersuchung einer Kohle und verschiedener silberhal- tiger Bleiglanze aus Persien, 121. Clar. — Mittheilungen aus Gleichenberg, 122. dons. — 4 mahs-6 mai 1878. 53 C. von Hauer. — Die Mineralquellen von Ischl, 123. A. Bittner. — Das Tertiàr von Marostica, 127; — Vorkommen von Hallstàtter Petrefakten im Piestinger Thaïe und ander Hohen Wand bei Wiener Neustadt, 153. Th. Fuchs. — Zur Flyschfrage, 135. F. von Hochstetter. — Ueber einen neuen geologischen Aufschluss ira Gebiete der Carlsbader Thermen, 146. Belgique. Liège. Société géologique de B. Annales delà — , t. II; 1874-75. G. Dewalque. — Rapport annuel, XXXI; — Débris de Céphalaspides dans l’étage taunusien de l’Ardenne, XLIV ; — Sur quelques fossiles triasiques du grand-duché de Luxembourg, LVIII ; — • Sur une nouvelle boussole de poche, LX ; — Sur le Diluvium crayeux de Sainte-Walburge, LXVII; — Sur Y Histoire des noms cambrien et silurien en géologie par M. T. Sterry Hunt, LXXXVII; — Fossiles du poudingue d'Alheur, XCIII; — Compte-rendu de l’excursion du 19 septembre, CYI; — Passage par alternance du poudingue de Burnot au calcaire de Givet, CXXVIII; — Compte¬ rendu de l’excursion à Statte, Moha, Huccorgne et Fallais, CXXIX; — Fossiles dévo¬ niens de Kinkempois, CLXIII. Houzeau. — Dents de Ptérodactyles et de Mosasaurus gracilis dans la Craie du Hainaut, XLIV ; — Fossiles yprésiens des environs de Mons, LXIY. Malaise. — Sur quelques roches porphyriques de Belgique, XLIV ; — Quelques mots sur le poudingue d'Alheur (Romsée), XCII. Firket. — Sur des fossiles végétaux de l’argile plastique d’Andenne, XLVIII; — Procès-verbaux de la réunion extraordinaire tenue à Huy et à Liège du 19 au 22 septembre 1875, CIII; — Fossiles du poudingue de Burnot proprement dit; âge de cette assise, CXXIY ; — Modiola du schiste houiller d’Angleur, CLXII. Rutot. — Note sur des cristaux de gypse rencontrés dans le Limbourg belge, LVII; — Sur le terrain crétacé de Liège, LXV ; — Note sur le gisement de fossiles herviens de la Croix Polinard, près Battice, LXXY ; — Sur des sables du plateau de Herve, LXXXII; — Note sur la formation des concrétions appelées grès fistuleux et tubulations sableuses contenues dans l’étage bruxellien des environs de Bruxelles, 6; — Note sur l’extension de Lamna elegans à travers les terrains crétacé et tertiaire, 34; — Note sur la découverte, à l’est de Bruxelles, de l’argile glauconi- fère appartenant à la partie supérieure du terrain laekenien, 206; — Note sur une coupe du système bruxellien observée à Ixelles, 212. A. Briart et F. Cornet. — Sur la présence du système tongrien de Dumont dans le pays de Herve, sur la rive droite de ia Meuse, LXXIII. Cornet et Briart. — Note sur l’existence dans le terrain houiller du Hainaut, de bancs de calcaire à Crinoïdes, 52; — Sur le synchronisme du système hervien de la province de Liège et de la Craie blanche moyenne du Hainaut, 108. Çh. de la Yallée Poussin. — Note sur les porphyroïdes de Pitet et de la Chapelle Saint-Sauveur, CXXX. J. van Scherpenzeel Thim. — Compte-rendu de l’excursion du 21 septembre 1875, CXLVII ; — Massif anthraxifère d’Angleur, compris entre l’Ourthe et la Meuse, CLX ; — Coupe du système houiller par un plan passant par l’axe des bures de l’Arbre-Saint-Michel et du Bois d’Yvoz, CLXIII. Fr. Dewalque. — Note sur la glauconie d’Anvers, 3. Nesterowsky. — Description géologique de la partie nord-est de la chaîne de Salaïr, en Altaï, gouvernement du Tomsk, 12. Th. Lefèvre. — Note sur le gisement des fruits et des bois fossiles recueillis dans les environs de Bruxelles, 42. 34 DONS. 4 mars-6 mai 1878. A. Massart. — Gisements métallifères du district de Carthagène (Espagne), 58. P. J. van Beneden. — Un Oiseau fossile nouveau des cavernes de la Nouvelle- Zélande, 123. W. Spring. — Hypothèses sur la cristallisation, 131. Firket et Gillet. — Note sur le Soufre natif de l’argile plastique d'Andenne, 178. G. Petit-Bois. — Aperçu géologique de la vallée du Kara-Sou (Asie-Mineure), 173. L. Chevron. — Analyses de quelques roches cristallines de la Belgique et de l’Ardenne française, 189. C. Ubaghs. — La Chclonia Hoffmanni, Gray, du tuffeau de Maestricht, 197. — Id., t. III; 1873-76. G. Dewalque. — Rapport annuel, XXXIX; — Zinc cristallisé artificiellement, LXVIII ; — Tourmaline dans la diorite quartzifère de Quenast, LXXXI ; — Résultats du forage d’un puits artésien à Utrecht, XC ; — Note sur le dépôt scaldisien des environs d’Herenthals, 7 ; — Note sur quelques localités pliocènes de la rive gauche de l’Escaut, 12. Rutot. — Note sur la présence de la barytine dans le schiste rouge de l’étage du poudingue de Burnot, LUI; — Note sur la découverte d’une nouvelle station de l’Homme préhistorique en Belgique. LXXXY ; — Note sur les divisions à établir entre quelques espèces de grandes Rostellaires des terrains éocène et oligocène, 76. Ch. de la Vallée Poussin. — Excavation de la vallée de la Meuse, LV ; — Sur la structure de certaines masses psammitiques, CXIII; — Note sur les cristaux de quartz de la carrière de Nil-Saint-Vincent, 53. R. Malherbe. — Des horizons coquilliers du système houiller de Liège, LXVII ; — Note sur la rencontre d’une faille transversale dans la galerie Est des eaux ali¬ mentaires de la ville de Liège, LXXVII ; — Géodes de quartz cristallisé dans le système houiller, LXXXIV ; — Observations sur l’allure du système houiller entre Mélen et Charneux (province de Liège), 80; — De la stérilité du système houiller entre Saive, Jupille et la Xhavée, 89. Malaise. — Présence de 1 ’Oldhamia radiata dans le massif devillien de Grand- Halleux, LXX ; — Traces de macles d’andalousite dans un phvllade revinien, XCI. L.-G. de Koninck. — Note sur deux échantillons de Phillipsia trouvés dans Je phtanite houiller de Casteau, près Mons, LXXIV ; — Receptaculites Neptuni d’Aus¬ tralie, LXXV : — Notice sur quelques fossiles recueillis par G. Dewalque dans le système gedinnien d’A. Dumont, 25. L.-L. de Koninck. — Note sur un échantillon minéralogique (aurichalcite?) re¬ cueilli à Flémalle, LXXV; — Dufrénite ? de Mokta-el-Haddid, près Bone (Algérie), LXX VI. Faly. — Procès-verbaux de la session extraordinaire tenue à Mons, du 9 au 12 sept. 1876, XCII1. Cornet. — Compte-rendu de l’excursion du 10 sept., CXII ; — Sur l’âge des cou¬ ches vues dans la course du 11 sept., CXXVH. Briart. — Compte-rendu de l’excursion du 10 sept, (silurien), CXIV ; — Id. du 11 sept., CXXVI. Houzeau de Lehaye. — Compte-rendu de l’excursion du 12 sept., CXXXYII. Fr. Dewalque. — Note sur une Vivianite blanche, 3. Lebour. — Note sur deux fossiles du calcaire carbonifère du Northumberland, 21. - Société R, des Sciences de —, 2e sér., t. -VI : 1876. dons. — 4 mars-6 mai 1878. 55 De Koninck. — Recherches sur les Fossiles paléozoïques de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie), n° 2. Espagne. Madrid. Comision del Mapa geologico de — . Boletin de la — , t. IV, n° 2; 1877. Is. Gombau. — Resena fisico-geologica de la provincia de Tarragona (fin), 241. Abella y Casariego. — Datos topografico-geologicos del concejo de Teverga, pro¬ vincia de Oviedo, 251. L. M. Vidai. — Nota acerca del sistemo cretaceo de los Pirineos de Cataluna, 257. Ch. Barrois. — Relacion de un viaje geologico por Espana, 373. M. Zuaznavar. — Datos geologico-mineros de la provincia de Burgos, 383. F. M. Donayre. — Datos para una resena fisica y geologica de la région S. E. de la provincia de Alméria, 385. États-Unis. Boston. Academy of Arts and Sciences. Proceedings of the American — , 2e sér., t. Y, n° 1 ; 1877. New-Haven. American Journal of Science and Arts (The), 3° sér., t. XY, nos 87 et 88 ; 1878. Lawr. Smith. — Tantalite from Coosa County, Alabama, its mode of occurence and composition, 203. Alb. Chester. — Note on the Crystallization of Variscite, 207. 0. C. Marsh. — Notice of New Dinosaurian Reptiles, 241. J. J. Stevenson. — On the Surface Geology of Southwest Pennsylvania, and adjoi- ning portions of Maryland and West Virginia, 245. J. D. Dana. — On the Driftless Intenor ofNorth America, 250. Fr. Prime. — On the Discovery of Lower Silurian Fossils in Limestone associated with Hydromica slates, and on other points in the Geology of Lehigh and North- ampton Counties, Eastern Pennsylvania, 261. I. C. Russell. — On the Intrusive Nature of the Triassic Trap Sheets ofNew Jersey, 277. J. W. Mallet. — On the Chemical composition of Guanajuatile, or selenide of Bismuth, from Guanajuato, Mexico, 294. E. W. Clavpole. — On the occurence of a Tree-like fossil plant, Glyptodendron , in the Upper Silurian (Clinton) Rocks of Ohio, 302. Grande-Bretagne. Association for the advancement of Science. Report of the XLYIe Meeting of the British — , held at Glasgow; 1876. W. Pengelly. — Twelfth Report of the Committee for Expioring Kent’s Cavern, Devonshire, Rep., 1. A. S. Herschel et G. A. Lebour. — Third Report of the Committee on Experi- ments to détermine the Thermal Conductivities of certain Rocks, showing espe- cially the Geologica! Aspects of the investigation, Rep., 19. De Rance. — Second Report of the Committee for investigating the circulation of the Underground Waters in the New Red Sandstone and Permian Formations of England, and the quantitv and character of the water supplied to various towns and districts from these formations, Rep., 95; — On the Variation in Thickness of the Middle Coal Measures of the Wigan Coal-field, Comm., 89. H. W. Crosskey. — Fourth report of the Committee appointed for the purpose of recording the position, height above the sea, lithological charaçters. size, and 56 DONS. 4 mars-6 mai 1878. ori^in of the more important of the Erratic Blocks of England and Wales, reporting other matters of interest connected with the same, and taking measures for their préservation, Rep., 110. R. H. Tiddeman. — Fourth Report of the Committee appointed for the purpose of assisting in the Exploration of the Settle Caves (Victoria Cave), Rep., 115. J. Young. _ Address, Comm., 72; — On Siliceous Sponges from the Çarbonife- rous Limestone near Glasgow, 99. Duc d’Argvll. — On the Physical Structure of the Highlands in connexion with their Geological History, Comm., 81. J. Bryce. — On the Granité of Strath-Errick, Lough Ness, Comm.. 87. J. Çroll. — On the Tidal-Retardation Argument for the Age of the Earth, Comm., 88. Ant. Fritsch. — On Labvrinthodont Remains from the Upper Carboniferous (Gas- Coal) ofBohemia, Comm., 89. G. A. Gibson. — On the Physical Geology and Geological Structure of Foula, Comm., 90. Edw. Hull. — On the Upper Limit of the essentially Marine Beds of the Carboni¬ ferous System of the British Isles, and the necessity for the establishment of a Middle Carboniferous Group, Comm., 90 ; — On a Deep Boring for Coal at Scarle, near Lincoln, 91. Von Lasaulx. — On some New Minerais, and on Doubly-refracting Garnets, Comm., 92. G. A. Lebour. — On the changes affecting the Southern Extension of the Lowest Carboniferous Rocks, Comm., 93. D. Milne-Home. — On the Parallel roads of Glen Roy, Comm., 93; — On High- level Terra ces in Carron Valley, County of Linlithgow, 91. C. W. Peach. — On Circinnate Vernation of Sphenopteris affinis from the Ear- liest Stage to Completion ; and on the Discovery of Staphylopteris, a Genus new to British Rocks, Comm., 91, 111. R. Russell et J. V. Holmes. — On the Raised Beach on the Cumberland Coast, between Whitehaven and Bowness, Comm., 95. E. Sewell. — Notes on the Drifts and Boulders of the upper part of the Valley of the Wharfe, Yorkshire, Comm., 95. W. A. Traill. — On certain pre-Carboniferous and metamorphosed Trapdykes and the associated Rocks of North Mayo, Ireland, Comm., 97. W. C. Williamson. — Recent Researches into the Organization of some of the Plants ofthe Coal-Measures, Comm., 98; — On some of the Physiological and Morpholo- gical Features seen in the Plants of the Coal-Measures, 115. E. A. Wünsch. — On the Junction of Granit and Old Red Sandstone at Corrie and Glen Sannox, Arran, Comm., 98. A. Leith Adams. — On Gigantic Land-Tortoises and a Freshwater Species from the Maltese Caverns, with observations on their Fossil Fauna, Comm., 145. Londres. Geological Magazine (The), 2e sér., 2e déc., t. Y, n° 4; 1878. T. Mellard Reade. — The Age of the World as viewed by the Geologist and the Mathematician, 115. C. Lloyd Morgan. — Geological Time, 154. J. Young. — What must be explained before the Préservation of Deposits under Till is explained, 162. DONS. — 4 MA.RS- 6 MAI 1878. 57 H. Woodward. — Note on Penceus Sharpii, a Macrurous Decapod Crustacean, from the (Jpper Lias, Kingsthorpe, near Northampton, 164. A. B. Wynne. — Whatis an Erratic?, 185. S. Y. Wood Jun. — In Reply to Dr. James Geikie, 187. G. Linnarsson. — On the Trilobites of the Shineton Shales, 188. Ch. Lapworth. — Geological Map of Scotland, 189. A. W. Waters. — Dr. Cari Mayer on the Italian Tertiaries, 189. D. Mackintosh. — Terminal Curvature in West Somerset, etc., 190. Th. Davies. — Note on Jadeite and Jade, 192. — Geological Society of — . The Quarterly Journal of the — , t. XXXIY, n° 1 ; 1878. R. Etheridge Jun. — On our Présent Knowledge of the Invertebrate Fauna of the Lower Carboniferous or Calciferous Sandstone Sériés of the Edinburgh Neighbour- hood, especially of that Division known as the Wardie Shales ; and on the First Appearance of certain Species in these beds, 1. W. Gunnet C. T. Clough. — Discovery of Silurian beds in Teesdale, 27. J. F. Twisden. — On possible Displacements of the Earth’s Axis of Figure produced by Elévations and Dépréssions ofher Surface, 35. W. A. E. Ussher. — On Terminal Curvature in the South-western Counties, 49. J . S. Gardner. — On the Cretaceous Dentaliidæ, 56. 0. Heer. — Notes on Fossil Plants discovered in Grinnell Land by Captain H. W. Feilden, Naturalist of the English North-Polar Expédition, 66. A. Daubrée. — On points of similarity between Zeolitic and Siliceous Incrustations of recent Formation by Thermal Springs, and those observed in Amygdaloids and other altered yolcanic Rocks, 73. J. D. Enys. — On Sand-worn Stones from NewZealand, 86. G. M. Dawson. — On the Superficial Geology of British Columbia, 89. 0Wen. — On Argillornis longipennis, Ow., a large Bird offlight, from the Eocene Clay of Sheppey, 124. C. W. Peach. — On the Circinate Vernation, Fructification, and Varieties of Sphe- nopteris aflinis, and on Staphylopteris ? Peachii of Etheridge and Balfour, a Genus of Plants new to British Rocks, 131. T. M. Kenny Hughes. — On the Pre-Cambrian Rocks of Bangor, 137. T. G. Bonney. _ Note on the Microscopie Structure of some Welsh Rocks, 144. H Hieks. _ On some Pre-Cambrian (Dimetian and Pebidian) Rocks in Caernar- venshire, 147. Th Davies. _ Note on a Rock-specimen from the Centre of the so-called Por- phvritic Mass to the East of Tal-y-sarn, 152. — Royal Society of — . Philosophical Transactions of the —, t. CLXVI, 2» partie; 1876. — ld., t. CLXVII, lre partie; 1877. W C. Williamson. — On the organization of the Fossil Plants of the Coal-Mea- sures, VIII : Ferns and gymnospermous Stems andSeeds, 213. $ II Darwin. — On the Influence of Geological Changes on the Earth’s Axis of Rotation, 271. - - Proceedings of the — , t. XXY, nos 175-178 : 1876-77. G. H. Darwin. — On the Influence of Geological Changes on the Earth’s Axis of Rotation, 328. H dons. — 4 mars-6 mai J 878. m Alb. Giinther. — Description of the Living and Extinct Races of Gigantic Land- Tortoises, III et IV. The Races of the Aldabra Group and Mascarene Islands (fin). :506. — kl., t. XXVI, II08 179-183; 1877. S. Haughton. — Notes on Physical Geology, MI. 51. Edw. Hull. — On the Nature and Origin of the Beds of Chert in the Upper Car- boniferous Limestones of Ireland, 163. Gr. Williams. — Researches on Emerals and Béryls, IL On some of the Processes employed in the Analysis ofEmeralds and Béryls, 165. Italie. Palerme. Società di Scienze naturali ed economiche di — . Bullettino délia — , 1878, n° 5. Gemmellaro. — Sulle rocce basaltiche délia provincia di Palermo. 1. Rome. Accademia dei Lineei. Atti délia R. — , 3°séi\: Transunti, t. II, nos 3 et 4; 1878, Gastaldi et Fabretti. — Relazione sulla 2* parte délia Memoria del prof. Issel : Nuove ricerche intorno aile caverne ossifere délia Liguria, 70. Meneghini et Gastaldi. — Relazione sulla Memoria del prof. Seguenza : Studi geologici e paleontologici sul Cretaceo medio delVItalia Méridionale, 103. Capellini. — Il calcare di Leitha, il Sarmatiano e gli Strati a Congerie nei monti di Livorno, di Castellina marittima, di Miemo e di Montecatini, 111. A. Gossa. — Sulla diabase peridotifera di Mosso nel Biellese. 112. B. Lotti. — Sull’orizonte nummulitico presso Castelnuovo dell’ Abate in provincia di Siena, 118. Turin. Accademia R, delle Scienze di — . Annuario dell’ — , t. 1; 1877-1878. Java. Amsterdam. Jaarboek van het Mijnwezen in Nederlandsch Oost-lndië, 6e année, t. II; 1877. Verbeek. — Palæontologie van Nederlandsch-Indië, 3; — Id. Verhandeling n° 1 • Die Eocànformation von Bornéo und ihre Versteinerungen, 11; — Ueber die Glie- derung der Eocànformation auf der Inseln Bornéo, 15; — Voorloopig Verslag over een geologischen Verkenningstocht door Bengkoelen en Palembang, gedaan in de Maanden mei tôt December 1876, 111 ; — Over een onderzoek naar kolen aan de rivier Sepoeti, in de residentie Lampongsche districten, Sumatra’s-Zuidkust, 176; — Tweede vervolg op de Opgave van geschriften handelende over de Géologie, Miné¬ ralogie en Topographie van Nederlandsch Oost-Indie, 226. Osk. Bôttger. — Pal. van N. I. Verh. 1 : Die fossilen Mollusken der Eocanforma¬ tion auf der Insel Bornéo, 16. Menten. — Verslag van een onderzoek naar Tinerts op het eiland Singkep, 145. Everwijn. — Kolen in de residentie Lampongsche districten op Sumatra, 189. Hooze. — Artesische putboring op het eiland Onrust bij Batavia, 190. Fennema. — Mededeeiing omtrent eene aardstorting in het laras Pau, afdeeling Agam, Padangsche Bovenlanden, 195. Van Dijk. — Achtste artesische putboring te Batavia, op Salemba, nabij het land- goed Struiswijk, 198; — Mededeeiing omtrent de boring van een artesischen put op het Koningsplein te Batavia, 214. Van Scheele. — Afmetingen van de meren in de nabijheid van Alahan-Pandjang 4 maks-6 mai 1878. DONS. — 59 in de afdeeling XIII en IX Kotta’s. residentie Padangsche Bovenlanden, op Suina- tra’s Westkust, 221. Batavia. Genootschap van Kunsten en Wetenschappen. Notulen van de Algemeene en Bestuurs-Vergaderingen van het Bataviaasch —, t. XY, no 1 ; 1877. — Tijdschrift voor Indische Taal -, Land-en Yolkenkunde, uitge- geven door het B. — , t. XXIV, nos 4 et 5; 1877. — Yerliandelingen van het B. —, t. XXXIX, n° 1 ; 1877. Luxembourg (Grand-Duché de) . Luxembourg. Société des Sciences naturelles du —, t. II; 1854. J. P. Brimmevr. — Esquisse des environs de la ville d’Echternach, 25. Majerus. — Notes sur le terrain jurassique du Grand-Duché de Luxembourg, précédées de quelques Considérations générales sur la configuration du pays, ré¬ sumées de divers auteurs, 37. Fr. Fischer. — Description des minerais de fer du G. D. deL., 154. A. Moris. — Catalogue des fossiles recueillis dans le terrain jurassique du G. ü. de L. et faisant partie du musée de la Société, 189. — Id-, t. Y; 1857-62. Sivering. — Minerai de fer trouvé dans les communes de Folschette et de Bcltborn, 87; — Note sur les roches quartzeuses des Ardennes, 88. — Id., t. VI; 1863. — Id., t. VII; 1864. F. Reuter. — Analyses de minettes ou de minerais de fer en roche, 203. — Id., t. VHI ; 1865. N. Wies. — Notice sur l’ancien lac de Donven, 149. r- Id., t. IX; 1866. N. Wies. — Notice sur les terrains paléozoïques du G. D. de L., 1. F. Reuter. — Les minettes ou minerais de fer en roche du G. D. de L., 187. -Id., t. X; 1867-68. Sivering. — Direction et inclinaison du grès infraliasique sous la ville de Luxem¬ bourg, 254. — Institut royal grand-ducal de —, section des Sciences .natu¬ relles et mathématiques (ci-devant Société des Sciences naturelles). Publications de Y — , t. XI ; 1869-70. -Id., t. XII; 1871-72. Siegen. _ Notices sur les gisements de minerai de fer des terrains quaternaires du G. D. de L. , 133. — Id., t. XIII; 1873. — Id., t. XIV; 1874. — - Notice sur quelques ustensiles trouvés dans le terrain diluvien à Strassen. Wasserbillig et Kahler, 19. 60 dons, — 4 uars-6 mai 1878. — Id., t. XV; 1875. — Id., t. XVI ; 1877. K. Küntgen. — Die Trilobiten des K. G. -H. naturhistorischen Muséums, 127; — Die Mollusken unserer Sammlung, 170. Suisse. Société paléontologique suisse. Mémoires de la — , t. IY ; 1877. P . de Loriol. — Monographie paléontologique des couches de la zone à Ammonites tenuilobatus (Badener Schichten) de Baden (Argovie] (suite), n° 1: — Monographie des Crinoïdes fossiles de la Suisse (Impartie), n°5. L. Rütimeyer. — Die Rinder der Tertiàr-Epoche, nebst Vorstudien zu einer Natiir- lichen Geschichte der Antilopen (lre partie), n° 2. Ern. Favre. — La zone à Ammonites acanthicus dans les Alpes de la Suisse et de la Savoie, ne 3. C. J. Forsyth Major. — Beitràge zur Geschichte der fossilen Pferde insbesondere Italiens (lre partie). n° 4. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE du 6 mai au 17 juin 1878. 1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES. (Les noms des donateurs sont en italiques.) Belgrand et Lemoine. Ponts et Chaussées. Service hydrométrique de la Seine. Observations sur les cours d’eau et la pluie centralisées pen¬ dant l’année 1876, gr. in-8°, 60 p., avec 8 pl. in-fol.; Paris, 1877 ( Ministère des Travaux publics). Brongniart (Ch.). Note rectificative sur quelques Diptères tertiaires, et en particulier sur un Diptère des marnes tertiaires (miocène infé¬ rieur) de Ch ad rat (Auvergne), la Protomyia Oustaleti , qui devra s’appeler Plecia Oustaleti, in-8°, 10 p.; Lille, 1878. — Sur la découverte d’un Orthoptère coureur de la famille des Phasmiens dans les terrains suprà-houillers de Commentry (Allier) (Protophasma Dumasii), gr. in-8°, 4 p.; Bruxelles, 1878. Capellini. Il calcare di‘Leitha, il Sarmatiano e gli strati a Congerie nei monti di Livorno, di Castellina Marittima, di Miemo e di Monte Catini. Considerazioni geologiclie e paleontologiche, in-4°, 19 p.; Rome, 1878. — DellaPietra Leccese e di alcuni suoi fossili, in-4°, 34 p., 3pl.; Bologne, 1878. Carte géologique de la Suisse. Matériaux pour la — , in-4°, 13e livr. : Geologische Beschreibung der Sentis-Gruppe, parM. Arn. Escher de la Linth, 282 p., 6 pl.; — Zur Palæontologiedes Sentisgebirges. Ueber einige neue und weniger bekannte Petrefacten aus der Kreide des Sentisgebirges, par M. Cas. Mœsch, 16 p., 3 pl.; Berne, 1878, chez J. Dalp. — Id., 14e livr. : Geologische Beschreibung des Kantons St. Galien und seiner Umgebungen. I. Molasse und jüngere Àblagerungen, par 62 DONS. — 6 MAI- 17 JUIN 1878. M. A. Gutzwiller, 152 p., 2 pl.; — II. Kalkstein-und Schiefergebiete der Kantone Schwyz und Zug und des Bürgen stocks bei Stanz, par M. Fr. J. Kaufmann, 190 p., 5 pl.; Palæontologie der Pariserstufe von Einsiedeln und seinen Umgebungen, par M. K. Mayer , 100 p., 4 pl., 1 tabl Berne, 1877, chez J. Dalp. Clarke (W. B.). Remarks on the Sedimentary Formations of New South Wales, illustrated by references to other provinces of Austra- lasia, 4th édition, with Appendices containing Lists of fossils of N. S. W. described by European Palæontologists, in-8°, 166 p., 5 pl.; Sydney, 1878. Cope (E. D.). Paleontologieal Bulletin. N° 26 : On some new or little known Reptiles and Fishes of the Cretaceous n° 3 of Kansas; Descriptions of Extinct Yertebrata from the Permian and Triassic Formations of the United States; on Reptilian remains from the Dakota Beds of Colorado, in-8°, 22 p.; Philadelphie, 1877. — Id. N° 28: Descriptions of New Yertebrata from the Upper Ter- tiary formations of the West ; on some Saurians found in the Triassic of Pennsylvania, by C. M. Wheathley; on the Yertebrata of the Dakota Epoch of Colorado, in-8°, 29 p.; Philadelphie, 1878. — Id. N° 29 : Descriptions of Extinct Batrachia and Reptilia from the Permian Formation of Texas, in-8°, 26 p.; Philadelphie, 1878. — Descriptions of Fishes from the Cretaceous and Tertiary deposits West of the Mississippi river, in-8°, 11 p. ; Washington, 1878. — On the Saurians recently discovered in the Dakota beds of Colo¬ rado, in-8°, 15 p.; Salem, 1878. — The relation of Animal Motion to Animal Evolution, in-8°, 9 p.; ..., 1878. — A new Opisthocœlous Dinosaur; Prof. Marsh on Permian Reptiles, in-8°, 3 p.; ..., 1878. — Cope’s Yertebrate Palæontology of New Mexico, in-8°, 4 p.; ..... — American Fossils. An Account of Some of Professor Cope’s Impor¬ tant Discoveries in Paleontology, in-fol., 1 p.; Philadelphie, 1878. Cor délia (André). Le Laurium, gr. in-8°, 120 p., 6 pl.; Marseille, 1871. Cotteau (G.). La Géologie au Congrès du Hâvre, in-8°, 20 p.; Auxerre, 1878. — L’exposition géologique et paléontologique du Hâvre, in-8°, 7 p.; Paris, 1878. — Observations sur les Fossiles des terrains tertiaires moyens de la Corse et notamment sur les Échinides, gr. in-8°, 6 p.; Paris, 1878. — , Pérou et Gauthier. Échinides fossiles de l’Algérie. Description des espèces déjà recueillies dans ce pays et Considérations sur leur DONS. 6 mai- 17 juin 1878. 63 position stratigraphique, 4e fasc. : étage cénomanien (lre partie), gr. in -8°, 144 p., 8 pl.; Paris, 1878, chez G. Masson. Davidson (Th.). A Monograph of the British fossil Brachiopoda, t. IV, 2e partie, n° 2 : Supplément to the Jurassic and Triassic species, in-4°, p. 145-241, pl. XVII-XXIX ; Londres, 1878. Département des mines de Russie. Obeyasnitélinaya xaniska ke plas- tovoi gorno.-promichlennoi karté ce vertikalinime raxréxome xapadnoi tchasti Donetchkago kamenno-ygolinago kryaja, in-8°, 112 p.; Tagan- rog, 1876. Des Cloizeaux. Om Homilit och Erdraannit, in-8°, 3 p.; Stockholm, 1877. Geological Survey of the Territories (U. S.). Miscellaneous Publica¬ tions, n° 9 : Descriptive Catalogue of Photographs of North American Indians, parM. W. H. Jackson, in-8°, 130 p.; Washington, 1877. — Report of the — , t. VII : Contributions to the Fossil Flora of the Western Territories, part. II : The Tertiary Flora, par M. Léo Lesque- reux, in-4°, 376 p., 65 pl.; Washington, 1878. Herman (Otto). Magyarorszag-Pok-Faunaja (Ungarns Spinnen-Fauna), 2 vol. in-4°, 140 et 106 p., 3 et 3 pl.; Budapest, 1876-78 (Société R. hongroise des Sciences naturelles). Horvath. Monographia Lygaeidarum Hungariæ (Magyarorszag Bo- dobacsféléinek Maganrajza, in-4°, 116 p., 1 pl.; Budapest, 1875 (La même). Kerpely Antaî. Magyarorszag Vaskôvei és Vasterményei külônôs tekintettel a vas legfôbb chemiai és physikai iulajdonsagaira, in-4°, 88 p., 4 tabl . , 2 pl.; Budapest, 1877 (La même). Kosutany. Magyarorszag jellemzôbb dohanyainak chemiai és nôvé- nyélettani vizsgalata, le« fasc., in-4°, 40 p.; Budapest, 1877 (La même). Krenner. A Dobsinai Jégbarlang (Die Eishôhle von Dobschau), in-4°, 26 p , 6 pl.; Budapest, 1874 (La même). Labat. Ems et Royat. Parallèle, in-8°, 40 p.; Paris, 1878, chez J. B. Baillière et fils. Legrand. La nouvelle Société indo-chinoise fondée par M. le mar¬ quis de Croizier et son ouvrage : L’art khmer, in-8°, 16 p.; Paris, 1878, chez Ern. Leroux. Leymerie et Cotteau. Mémoire sur le type garumnien, comprenant une description de la montagne d’Ausseing, un aperçu des principaux gîtes du département de la Haute-Garonne et une notice sur la faune d’Auzas, par M. L., suivi d’une description des Oursins de la colonie, par M. C., gr. in-8°, 72 p., 7 pl.; Paris, 1878. Mercey (N. de). Note sur les Croupes de la Somme à Ailly-sur- 64 dons. — 6 mài-17 juin 1878. Somme, à Breilly, à La Chaussée-Tirancourt, etc., gr. in-8°, 12p.; Paris, 1877. — Sur deux questions concernant les Croupes de la Somme; nou¬ velles indications sur les croupes de la Somme, in-8°, 16 p.; Amiens, 1877. — Description de Y Inoceramus Mantelli, 24 p., 2 pl. ; Amiens, 1877. Prendel (R.). Description du Météorite de Yavilovka, gr. in-8°, 5 p.; Cherbourg, 1877. Renevier (E.). Sur la Géologie des environs de Bex, in-8°, 3 p.; ..., 1877. — Le Musée géologique de Lausanne en 1877, in-8°, 6 p.; Lausanne, 1878. — Structure géologique du massif du Simplon à propos du tunnel projeté, in-8°, 24 p., 2 pl.; Lausanne, 1878, chez Rouge et Dubois. Reyer (Éd.). Yulkanologische Studien : 1. Beschaffenheit des Magma im Hauptgange ; IL Charakteristik der massigen Ergüsse, gr. in-8°, 12 p.; Vienne, 1878. Rittieh (A. F.). Die Ethnographie Russland’s, in-4°, 50 p., 2 pl.; Gotha, 1878, chez J. Perthes. Rosemont (A. de Chambrun de). Étude sur la plage de Nice. Son état ancien et son état présent; — La brèche quaternaire de Santenay, gr. im8°, 37 p.; Nice, 1878, chez Cauvin-Empereur. — Le Préhistorique rajeuni par l’Histoire et la Géologie, gr. in-8°, 19 p.; Nice, 1878, chez Cauvin-Empereur. Saporta (comte G. de). Essai descriptif sur les Plantes fossiles des arkoses de Brives près Le Puy-en-Yelay, in-8°, 72 p.., 6 pl.; Le Puy, 1878. Société anonyme des Charbonnages du Levant du Flénu. Exposi¬ tion universelle de Paris, en 1878. Catalogue des objets exposés par la — , groupe 6, classe 50, in-12, 23 p.; Mons, 1878. Stahlberger (Ém.). Az Arapaly a Fiumei ôbôlben (Die Elbe und Fluth in der Rhede von Fiume), in-4°, 114 p., 9 pl.: Budapest, 1874 (Société R. hongroise des Sciences naturelles) . Studer (B.). Bericht der Geologischen Commission, in-8°, 4 p.; . Taramelli (T.). Alcune osservazioni geologiche sul Carso di Trieste e sulla valle del hume Recca, stabilité in occasione di un progetto di derivazione di questo fiume in citta, mediante una galleria di 14 chi- lometri, in-8°, 16 p.; Milan, 1878. Weinberg [Julien). Polacy w Rodzinie Slawian, in-8°, 136 p.; Var¬ sovie, 1876. DONS. — 6 MAI- 17 JUIN 1878. Go 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. Comptes-rendus hebdoma¬ daires des séances de Y — , t. LXXXVI, nos 18-23 ; 1878. Daubrée. — Expériences relatives à la chaleur qui a pu se développer par les 'actions mécaniques dans l’intérieur des roches, particulièrement dans les argiles ; leurs déductions quant à certains phénomènes géologiques, notamment au méta¬ morphisme (suite), 1104; — Sur le grand nombre de joints, la plupart perpendicu¬ laires entre eux, qui divisent le fer météorique de Sainte- Catherine (Brésil), 1433. Hautefeuille. — Reproduction du quartz par la voie sèche, 1194. Y. H. Hermite. — Sur l’unité des forces en Géologie (suite), 1207, 1281. Hébert et Munier-Chalmas . — Nouvelles recherches sur les terrains tertiaires du Vicentin, 1310. De Lesseps. — Sur les découvertes faites en Arabie par le capitaine Burton, 1314. P. Gervais, — Nouvelles recherches sur les Mammifères fossiles propres à l’Amé¬ rique méridionale, 1359. Levmerie. — Sur la Craie des Pyrénées centrales, 1362. F. Pisani. — ■ Sur divers minéraux, lettsomite, hypersthène et labradorite de î’hypérite de l’Aveyron, 1418. Cloëz. — Production artificielle du natron ou carbonate de soude naturel, par l’action du carbonate de magnésie sur le chlorure de sodium, 1446. B. Renault. — Structure des Lepidodendron fL. Rhodumnensej, 1467. Dieulafait. — Présence et rôle des sels ammoniacaux dans les mers modernes et dans les terrains salifères de tous les âges, 1470. — Annales des Mines, 7e sér., t. XIII, ire livr. ; 1878. H. Kuss. — Mémoire sur les mines et usines d’Almaden, 39. G. Rolland. — Notice sur les tellurures d’or et d’argent du comté de Boulder (Colorado, États-Unis), 159. — Annales des Sciences géologiques, t. IX, n° i : 1878. Leymerie. — Mémoire sur le type Garumnien comprenant une description de la montagne d'Ausseing, un aperçu des principaux gîtes du département de la Haute- Garonne et une notice sur la faune d’Auzas, n° 1. Cotteau. — Description des Ëchinides de la colonie du Garumnien, nu 1 (p. 55). Hébert. — Observations sur le mémoire de M. A. Leymerie intitulé : Mémoire sur le type garumnien , n° 1 bis. — Journal des Savants, 1878, avril et mai. Société centrale d’ Agriculture de France. Bulletin des séances de la —, t. XXXVIII, nos 1 et 2; 1878. Badoureau. — Sur les gisements de chaux phosphatée de l’Estramadure, 80. _ . Société botanique de France. Bulletin de la —, t. XXIV, ses¬ sion mycologique de Paris; 1877. — Société de Géographie. Bulletin de la —, 6e sér., t. XV, mars; 1878. I 66 dons. — 6 mai-17 juin 1878. J. 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Daubrée. — Rapport sur l’intérêt que présente la conservation de certains blocs erratiques situés sur le territoire français, et sur l’ouvrage de MM. Faisan et Chan¬ tre, relatif aux anciens glaciers et au terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône, 97. Maufras. — Note sur les dépôts quaternaires de la vallée delà Seugne, 104. H. Nicolas. — Les grottes de Sisteron (Basses-Alpes), 131. Valenciennes. Société d’Agriculture, Sciences et Arts de l’arrondis¬ sement de — . Bevue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXXI, n03 3 et 4; 1878. Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu — . Monatsbe- richt der K. P. — , 1 878, février. Vom Rath. — Ueber ungewôhnliche und anomale Flachen des Granat aus dem Pfitscher Thaïe, 122. Gotha. Mittheilungen aus J. Perthes ’ geographischer Anstalt über wichtige neue Erforschungen auf dem Gesammtgebiete der Géographie, t. XXIV, n° 5; 1878. Autriche-Hongrie. Budapest. Fôldtani Intézet. A M. K. — Èvkonyve, t. 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Paiaeontologische Untersuchungen der einzelneu Schichten in der B. Kreide-Formation, 181. A. Fric et A. Slavik. — Palàontologisch-geologische Notizen betreffend einige Fun- dorte in dem Gebiete der metamorphischen, tertiàren und quaternaren Formationen, 245. C. Feistmantel. — Die Steinkohlen-Becken im der Umgebung von Radnic. — Id., t. II, 1™ sect.; 1877. C. Koristka. — Die Arbeiten der topographischen Abtheilung der L. v. B. in den- Jahren 1867-187L 1. — Id., t. II, 2e sect. : Die Arbeiten der Geologischen Abtheilung der L. v. B.; 1874. Ant. Fric. — Fauna der Steinkohlenformation Bohmens, 1 (n° 1). K. Feistmantel. — Die Stemkohlenbecken bei Klein-Prilep, Lisek, Stilec, Holoub- kau, Mireschau und Letkow, 17. J. Yala et R. Helmhacker. — Das Eisensteinvorkommen in der Gegend zwischen Prag und Beraun. 9D. R. Helmhacker. — Geognostische Beschreibung eihes Theiles der Gegend zwis¬ chen Benesov und der Sazava, 409. Em. Boricky. — Petrographische Studien an den Basaltgesteinen Bohmens, 1 (n° 2). Vienne. Geologischen Reichsanstalt. Verhandlungen der K. K. — , 1878, nos 8 et 9'. Th. Fuchs. — Zur Frage der Aptychenkalke, 167. 0. Lenz. — Ein itabiritâhnliches Gestein aus dem Okande-Land (West-Afrika), 168. R. Hœrnes. — Erdbeben Studien, 169; — Ueber das Vorkommen des Genus Conus in den marinen Neogen-Ablagerungen der Œ.-U. Monarchie, 191. H. Hauenschild. — Ueber die rundlichen Eindrücke an der Oberflache der Meteo- riten, 172. G. Stache. — Die geologischen Yerhaltnisse des Gebietes zwischen Bormio und Passo del Tonale, 174. K. M. Paul. — Zur Flyschfrage, 179. D. Stur. — Ad vocem : Halobia und Monotis von der Hohenwand in der Neuen- Welt bei W. Neustadt, 185; — Geologische Verhâltnisse des Jenmik-Schachtes des Steinkohlen-Bergbau-Aktien-Gesellschaft Humboldt bei Schlan im Kladnoer Beckecn 196. C. vonHauer. — Krvstallogenetische Beobachfcungen, 185. 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Ponzi. — Notizie paleontologiche, 130. E. Becchi. — Sulla Hofmannite, 135. — Bullettino del Vulcanismo italiano, par M. M. St. de Rossi, t. V, nos 1-5 ; 1878. Suisse. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles. Bulletin de la —, sér., t. XV, n° 79; 1878. M. de Tribolet. — Études géologiques et chimiques sur quelques gisements de calcaires hydrauliques du Yésulien du Jura neuchâtelois, 246. E. Renevier. — Structure géologique du massif du Simplon à propos du tunnel projeté, 281; Pr. verb., 75. H. Dufour. — Sur deux vertèbres d’Ours trouvées dans une grotte près de Yevev, Pr. verb.) 19. Ph. de la Harpe. — Sur des fossiles trouvés dans la mollasse du Maupas, Pr. verb., 20; — Sur les Nummulites des environs de Nice et de Menton, 61. Forel. — Sur les galets sculptés des bords des lacs d’eau douce, Pr. verb., 27, 43, 75. Schnetzler. — Sur la distribution de quelques Mousses, Pr. verb., 78. S. Chavannes. — Sur quelques excavations dans les terrains gypseux des environs d’Ollon et de Bex, Pr. verb., 81.