BULLETIN DE LA r r SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1912 AVIS Les Membres de la Société soûl instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous 1rs envois d'argent et les mandats ;i Monsieur le Trésorier de la Société zoologique de France 28, rue Serpente, Paris (VIe). BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE RECONNUE D'UTILITE PUBLIQUE TRENTE-SEPTIÈME VOLUME ANNEE 1912 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1912 Extrait du Règlement de i.a Société zoologique de France Art. '■'>. Les membres titulaires doivent payer un droil fixe d'entrée de l<> francs Les membres titulaires se divisenl en trois catégories : 1" Membres ordinaires, qui doivent payer une cotisation annuelle de 20 francs; 2° Membres à oie, qui s'afTranchissenI du paiement de la cotisation annuelle par le versement, en une seule fois, ou au moyen de trois annuités consécutives, d'une somme de 300 lï. Les sommes versées à ce titre restent, en tous cas, définitive- ment acquises à la Société; 3° Membres donateurs, ayanl versé une somme «l'an moins 500 francs Art. lu. La cotisation annuelle est due et se perçoit à partir du Ie* janvier; elle devra être transmise sans frais au Trésorier; toutefois, la Société pourra faire toucher^ à domicile, aux frais tin débiteur. Les membres démissionnaires ne seront dégagés de la coti- sation que pour les années qui suivront celle de leur démis- sion (1). * Art. II. Tout membre qui n'aura pas payé sa cotisation cessera de recevoir les publications de l'année courante. Après trois années de uon-paiement, il sera considéré comme démis- sionnaire. (1) Art. \ DE la Loi ije 1901 sir les ASSOCIATIONS. Tout membre d'une Association qui n'est pas fondée pour un temps déterminé peut s'en retirer en tout temps, après paiement des cotisations échues <-t de l'année courante, nonobstant toute clause contraire. <- r LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIETE AU 1" FÉVRIER 1912 Avec la date de leur admission Le nom des membres fondateurs est précédé de la lettre F. SECRETAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE F Blanchard (Prof. Raphaël), élu le 18 décembre 1900. MEMBRES HONORAIRES 1901. Fabre (J.-H.), correspondant de l'Académie des sciences, à Sérignan (Vaucluse). 1909. Prancotte (P.), membre de l'Académie royale de Bel- gique, correspondant de l'Académie des sciences de Paris, professeur à l'Université, 72, rue Gillon, à Bruxelles (Belgique). 1909. Graff (L. von), professeur à l'Université, 2, Universi- tatsplatz, à Graz (Autriche). 1901. Grassi, professeur d'anatomie comparée à l'Université, 92, via Agostino Depretis, à Rome (Italie). 1878. Gù'nther (Dr Albert), P. R. S., directeur de la section zoologique du British Muséum, à Londres (Angleterre). 1909. Hubrecht (A. A. W.), professeur à l'Université, à Utrecht (Hollande). 1901. Ijima (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of science), à Tokio (Japon). 1901. Laveran (A.), membre de l'Institut, membre de l'Acadé- mie de médecine, 25, rue du Montparnasse, ;'i Paris (0e). 1897. Murray (Sir John), Ph. D., directeur des publications de l'expédition du Challenger, Challenger lodge, Wardie, à Edimbourg (Ecosse). 1897. Nansen (Pridtjof), professeur d'océanographie à l'Univer- sité de Christiania (Norvège). VI 1909. Perroncito (Dr Edoardo), membre correspondant de l'Académie des sciences, de l'Académie de médecine et de la Société de biologie, professeur à l'Université et à l'Ecole vétérinaire, 10, corso Valentino, à Turin (Italie). 1909. Sars (G. 0.), professeur à l'Université, à Christiania Norvège). 1901. Schulze (F. E.), directeur de l'Institut zoologique, 13, Invalidenstrasse, à lierlin (Allemagne). 1902. Zograf (Dr Nicolas de), professeur à l'Université (Musée polytechnique), à Moscou (Russie . MEMBRES CORRESPONDANTS 1888. Fritch (Dr Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). 1890. Horst (D1 R..), conservateur au Musée d'histoire natu- relle, ;'i Leyde Hollande). 1897. Sluiter G. Ph.), professeur à l'Université, ;'i Amsterdam (Hollande). I90'i. Strebel Hermann), au Musée zoologique, ;'i Hambourg (Allemagne). 1891. Vejdovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême, ;i Prague (Bohême). MEMBRES donateurs DÉCÉDÉS 11) F Branicki comte Constantin), décédé en 188V 1888. Chancel [Mne Aline), décédée en 1889. 1888. Guerne (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamonville (baron d'), décédé en 1899. F Huoo (comte Léopold), décédé en 1895. 1886. Schlumberger (Charles), décédé en 1905. 1870. Semai. lé (vicomte René de), décédé en 1894. F Vian r.fulos), décédé en 190'(. (I) Par une délibération en date du 25 Janvier iss.ï. le Conseil a décidé de main tenir perpétuellement en tète du Bulletin la liste des membres donateurs décédés VII MEMBRES TITULAIRES (1) 1903. Abric (Paul), licencié es sciences, 46, quai Debilly, à Paris (16e). 1897. Aconin (Georges), avocat, 8, rue Sophie-Germain, à Paris (14e). 1890. Albert Ier (S. A. S.), prince de Monaco (membre dona- teur), correspondant de l'Institut, 19, avenue du Tro- cadéro, à Paris (16e). 1911. Alexeieff (Alexis), 55, rue Lhomond, à Paris (5e). 1889. Alluaud (Charles), 3, rue du Dragon, à Paris (6e). 1892. André (E.), notaire honoraire, 17, rue des Promenades, à Gray (Haute-Saône). 1906. Anfrie (Emile), naturaliste, 3, rue de Paris, à Lisieux (Calvados). 1905. Anthony (Dr Raoul), préparateur au Muséum, 12, rue Chevert, à Paris (7e). 1896. Arechavaleta (Dr José), directeur général du Muséum national, 369, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay). 10. 1906. Arenberg (prince Ernest d'), 10, rue d'Astorg, à Paris (8e). 1893. Arrigoni degli Oddi (comte), professeur à l'Université, à Padoue (Italie). 1897. Artault (Dr Stéphen), 20. rue de l'Abbé-de-1'Epée, cà Paris (5e). 1895. Aubert (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, palais de Longchamp, à Marseille (Bouches- du-Rhône). 1911. x\uriol (Mme d') (membre à vie), Hôtel Terminus (Gare Saint-Lazare), à Paris (8e). 1880. Bambeke (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue Haute, à Gand (Belgique). 1880. Barrois (Dr Théodore), professeur à la Faculté de méde- cine, 51, rue Nicolas-Leblanc, à Lille (Nord). 1879. Bavay (Arthur), pharmacien en chef dp la marine, en retraite, correspondant du Muséum, 82, rue Lauriston, à Paris (16e). 1903. Beauchamp (Dr Paul Marais de) (membre à vie), docteur es sciences, préparateur à la Sorbonne, 16, rue de Bagneux, à Paris (6e). (1) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. Il du règlement). VIII MEMBRES TITULAIRES 1001. Beauclair Henri . vétérinaire à Gherré, oommune de La Perte-Bernard Sarthe). 20. 1800. Bedot (Dr Maurice), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'Université, à Genève 'Suisse). L909. Benoist (René), licencié es sciences, rue du Donjon, à Rouen Seine-Inférieure . 1005. Benoit-Bazillb (Henri), 81, rue Myrha, à Paris (18e). 1906. Berner (Paul . directeur de l'Ecole d'horlogerie, à La ChaUX-de-Ponds (Suisse). L911. Bertray (l)r A. . Il), rue Prochot, à Paris (0e). J88'i. Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg Usaci 1880. Bibliothèque de l'Université, à Grenoble Esère). 1910. Bibliothèqi e de l'Université royale, a Leipzig (Allemag.). 1880. Bibliothèqi e du Muséum d'histoire naturelle, 2. rue de Buffon, à Paris 5e). 1802. Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 10, via Romana, à Florence (Italie . 30. 1892. Bibliothèque de l'Université, à Rennes [Ile-et-Vilaine). 1884. Bignon (M"e Panny), docteur es sciences, professeur à l'Ecole Edgar-Quinet, 162, rue du Faubourg-Poisson- nière, à Paris K>e). 1909. Billiard (G.), assistanl de bactériologie à la fondation ophthalmologique A. de Rothschild, l<». rue Charles- Divry, à Paris l Ie). 1006. Blaizot Ludovic), préparateur à la Faculté de médecine, i, rue Flatters, à Paris ~>e). 1801. Blanc (Edouard) {membre à vie . explorateur, à la Société de géographie, 184, boulevard St-Germain, à Paris (6e). 1000. Blanc Georges), préparateur à la Faculté de médecine, 11, rue Bonaparte, à Paris <>e). 1802. Blanchard (Mme Raphaël) [membre donateur), 22»'.. bou- levard Saint-Germain, à Paris 7e). F Blanchard (Dr Raphaël) (membre, donateur), professeur à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 226, boulevard Saint-Germain, à Paris (7e). 1880. Blasu s professeur Wilhelm), directeur du Musée d'his- toire naturelle, 7, Gausstrasse, à Brunswick (Alle- magne). 1905. Blatin (D* Marc), château dç Saint-Angoulin, par Aigue- perse (Puy-de-Dôme), MEMBRES TITULAIRES IX 40. 1910. Blin (Dr Emmery), médecin en chef des asiles de la Seine, 30, rue Vauquelin, à Paris (5e). 1881. Blonay (Roger de), 23, rue de La Rochefoucauld, à Paris (9e). 1883. Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Univer- sité, 17, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1882. Bonaparte (le prince Roland) (membre donateur), t membre de l'Institut, 10, avenue d'Iéna, à Paris (16e). 1907. Bonnet (Alexandre), 54, boulevard Bineau, à Neuilly-sur- Seine (Seine). 1903. Bonnet (Améclée) {membre donateur), préparateur à la Faculté des sciences, bibliothécaire-archiviste-conser- vateur de la Société linnéenne, 1, quai de la Guillotière, à Lyon (Bhône). 1904. Borcéa (Ioan), docteur es sciences, maître de conférences à l'Université, à Jassy (Roumanie). 1906. Rordas (Dr L.), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1904. Boubée (Ernest), naturaliste, 3, place Saint-André-des- Arts, à Paris (6e). 1897. Boutan (Dr Louis), professeur de zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Bordeaux (Gironde). 50. 1890. Bouvier (E. L.), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 5, avenue Belleforière, à Maisons-Lafïîtte (Seine-et-Oise). 1893. Brabant (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai (Nord). 1889. Branicki (comte Xavier) (membre à vie), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1911. Brément (Ernest), boursier du Muséum d'histoire natu- relle, 32, rue des Ecoles, à Paris (5e). 1892. Brian (Alfred) (membre donateur), 6, via San Sebastiano, à. Gènes (Italie). 1894. BrôLEMANN (Henri) (membre à vie), à Pau (Basses-Pyré- nées). 1896. Brumpt (Dr Emile), docteur es sciences, professeur agrégé à la Faculté de médecine, L rue Dupuytren, à Paris (6e). 1905. Buen (Odôn de) {membre donateur), sénateur, professeur à l'Université de Madrid, directeur du Laboratoire de biologie marine des Baléares à Palma-de-Mallorca et de la station de Malaga, Serrano 80, à Madrid (Espagne). X MEMBRES TITULAIRES 1904. Bugnion (Dr Edouard), professeur d'embryologie à l'Uni- versité de Lausanne, Blonay-sur-Vevey (Suisse). L897. Bujor CDr Paul), professeur de'zoologie à la Faculté des sciences de l'Université, à Jass} (Roumanie). 60. F H> Reai (Dr Louis) (membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine. 15, rue Gresset, à Xaides (Loire-Inférieure). 1910. Galkins (Gary N.), H*li. D., professor of Protozoology, Columbia University, New- York City (Etats-Unis). 1902. Calvet Louis) sous-directeur de la station zoologique de Cette, chargé d'un cuu\< de zoologie I'. C. N.), à la Faculté <\<'< sciences de Montpellier (Hérault). 1879. Gamerano (Dr Lorenzo), professeur à l'Université, palazzo Carignano, à Turin (Italie). 1902. Carié (Paul membre donateur), Ï0, boulevard de Cour- celles. à Paris (17e). L909. Gaullery (Maurice), professeur de zoologie, évolution des êtres organisés, à la Sorbonne, 6, rue Mizon, à Paris (15e). 1895. Caustœr (Eugène), professeur aux lycées Saint-Louis et Henri IV, 1, boulevard Henri-IV, à Paris ('ie). 1903. Caziot commandanl E. . 24, quai Lunel, à Nice (Alpes- Maritimes). 1903. Certes (M"6 Adrien), 53, rue de Varehne, à Paris (7e). I9(i7. Charot (Fernand), ingénieur-architecte, à Aull (Somme). 70. 1891. Chancel (MM Marius) (membre donateur), 220. boulevard Saint-Germain, à Paris (7e). 1900. Ghappellier (A.), préparateur à la Sorbonne, ingénieur agronome, 6, place Saint-Michel, à Paris (0e). 1907. Chatelet (C), greffier du Conseil de préfecture, 32, rue du Vieux-Sextier, à Avignon (Vaucluse). 1904. Chatton [Edouard), assistanl à l'Institut Pasteur, -17, n\r Froidevaux, à Paris l I5p). 1891. Chaves (Francisco Alfonso), directeur (]>• l'Observatoire météorologique, à Ponla Delgada. île Sao Miguel (Açores). 1881. Chevreux (Edouard) (membre donateur), route du Cap, à Bône (Algérie). 1899. Chobaut (Dr A.). 4, rue Dorée, à Avignon (Vaucluse). 1907. Chopard (Lucien), licencié es sciences naturelles, 52, bou- levard Saint-Germain, à Paris (5e). 1888. Ceaybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris (16e). MEMBRES TITULAIRES XI 1881. Clément (A. L.) (membre à vie), dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris (5e). 80. 1908. Coez (Edouard), licencié es sciences, 87, rue Denfert- Rochereau, à Paris (14e). 1887. Gosmovici (Dr Léon G.), professeur à l'Université, 11, strada Godrescu,, à Jassy (Roumanie). 1900. Goutière (Dr H.), professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie, 118, avenue d'Orléans, à Paris (14e). 1905. Cratunesco (Mme Eugénie), 1, avenue de l'Observatoire, à Paris (6e). 1906. Dalmon (Dr Henri), à Bourron-Marlotte (Seine-et-Marne). 1904. Dambeza (membre à vie), avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, 5, rue de Villersexel, à Paris (7e). 1902. Darboux (G.) (membre donateur), chargé de cours à la Faculté des sciences, 53, boulevard Périer, à Marseille (Rouches-du-Rhône). 1884. Dautzenberg (Philippe) (membre donateur), 209, rue de l'Université, à Paris (7e). 1904. Davenport (Charles), director of the Station for expéri- mental Evolution of Cold spring Harbor. Carnegie Institution, New-York (Etats-Unis). 1898. Daventère (Dr Emile), licencié es sciences, 36, boulevard de La Tour-Maubourg, à Paris (7e). 90. 1904. Debrei il (Charles), avocat à la Cour d'appel, 25, rue de Ghàteaudun, à Paris (9e). 1887. Delage (Dr Yves), membre de l'Institut, professeur à l'Université, à la Sorbonne, à Paris (5e). 1910. Delorme (Georges), licencié es sciences, 22, avenue de Clichy, à Paris (18e). 1876. Demaison (Louis), archiviste, 21, rue Nicolas-Perseval, à Reims (Marne). 1911. Denier (Pierre), 25, rue Nicolo, à Paris (16e). 1911. Despax (R.), préparateur au Muséum, 24, rue Monge. à Paris (5e). 1910. Desoutter (Robert), 8, rue d'Hondeghem, à Hazebrouck (Nord). F Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, 35, rue Pierre-Charron, à Paris (8e). 1892. Dollfus (Gustave) (membre à vie), 45, rue de Chabrol, à Paris (10e). 1897. Domet de Vorges (Albert), licencié es sciences naturelles, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). XII MEMBRES TITULAIRES 100. 1887. Dominigi (Dr Henri), licencié es sciences, 37, rue du Général-Poy, à Paris sp). 1877. Douvillé (H.)- membre de l'Institut, professeur à l'Ecole des Mine-. 207, boulevard Saint-Germain, à Paris (7"). 1902. Dubar, docteur en médecine, 73, rue Gaumartin, à Pu ris (9e). 1876. Dubois (Alphonse), docteur es sciences, conservateur honoraire du Musée royal d'histoire, naturelle. 12, rue des Chalets, à Uccle, Brabant (Belgique). 1897. Duboscq (Dr O.), professeur de zoologie à la Faculté des sciences, 24, rue Marcel-de-Serres, à Montpellier (Hérault). 1002. Dvé (D* Léon) (membre à oie), 123, avenue de Wagram, ;'i Paris (17e). 1805. Ellingsen (Edvard . à Kragera (Norvège). 1905. PAGE (Louis), docteur es sciences, naturaliste t\u service scientifique des Pêches maritimes, au laboratoire A.rago, à Banyuls-stir-Mer (Pyrénées-Orientales). 1907. FalguièRE (Willie), instituteur public, 92, rue Gambetta, à Suresnes (Seine). 1908. Pauré-Premiet (Emmanuel), préparateur au Collège de France, 32, rue des Vignes, à Paris (16e). 110. 1881. Faurot (Dr Lionel) (membre. à rie). 7. rue Gustave- Nadaud, à Paris 16e). 1902. Ferdinand 1er (S. M.), tsar de Bulgarie (membre donateur), à Sophia Bulgarie). Direction de la Bibliothèque rounlr. 1893. Field (J)T Herbert Haviland), directeur du Concilium bibliographicum, 9, Kôllikerstrasse, à Zurich-Neu- mûnster (Suisse . 1894. Fischer (Henri), docteur es sciences, maître de confé- rence- adjoinl à la Faculté des sciences, 51, boulevard Saint-Michel, à Paris (5e). 1895. Pockeu I>r Henri), professeur à la Faculté de médecine, 13, place Philippe-Lebon, à Lille Nord). 1905. POUAD (Tzzet, Salah el Din), 104, rue de la Tour, à Paris (168). . 1897. Freyssinge (Louis), licencié es sciences, pharmacien. 9. rue Parrot. à Paris (12e). 1890. Priedlander (R.) et fds. libraires, 11. Garlstrasse, à Merlin (Allemagne). MEMBRES TITULAIRES XIII 1909. Puset-Tubia (José), docteur es sciences naturelles, assis- tant du Laboratoire de biologie maritime des Baléares, professeur à l'Institut, à Palma de Mallorca (Espagne), au Laboratoire d'anatomie comparée, à la Sorbonne, à Paris (5e). 1881. Gadeau de Kerville (Henri) {membre donateur), corres- pondant du ministère de l'Instruction publique et du Muséum, 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 120. 1880. Garman (Samuel), assistant of Ichthyology and Herpe- tology at the Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). 1909. Garreta (Léon), 29, avenue Rapp, à Paris (7e). 1895. Gaulle (Jules de), 41, rue de Vaugirard, à Paris (6e). 1879. Gazaunaire (Joseph), 29, r.ue Centrale, à Cannes (Alpes- Maritimes). 1907. Gedoelst (Louis), professeur à l'Ecole vétérinaire, 23, rue David-Desvachez, à Bruxelles (Belgique); 1905. George (E.), étudiant, 91, boulevard Beaumarchais, à Paris (3e). 1899. Georuevitcii (Jivoïn), professeur de zoologie et d'ana- tomie comparée à l'Université, à Belgrade (Serbie). 1905. Germain (Louis), docteur es sciences, préparateur au Muséum, 20, rue Coypel, à Paris (13e). 1906. Glandaz (Albert), greffier en chef au Tribunal de Com- merce, 87, rue Ampère, à Paris (17e). 1903. Gœldi (prof. Emile A.) (membre à vie), 36, Zieglerstrasse, à Berne (Suisse). 130. 1902. Gréban (membre à rie), notaire, rue de Paris, à Saint- Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). 1905. Gbobon (D.), médecin-vétérinaire, 7, rue des Pilles-Saint- Thomas, à Paris. (2e). 1891. Grlvel (A.), directeur des Pêcheries de la côte occiden- tale d'Afrique, 4, rue Lagarde, à. Paris (5e). 1900. Glérin-Ganivet (.1.), docteur es sciences, naturaliste du service scientifique des Pêches maritimes, au labora- toire maritime, à Concarneau (Finistère). 1880. Guerne (baron Jules de) (membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris (6e). 1895. Guiart (Dr Jules) (membre donateur), docteur es sciences, professeur à la Faculté de médecine, 36, quai Gailleton, à Lyon (Rhône). 1886. Guitel (Frédéric), professeur à la Faculté des sciences, 32, rue Gurvand, à Rennes (Ille-et-Vilaine). XIV MEMBRES TITULAIRES 1908. Gi'lia (Dr Giovanni), Vittoria, à Gozo, Ile de Malte. 1894. Harki (Ismaïl), professeur aux Ecoles vétérinaires mili- taire et civile, vétérinaire de la Société des tramways, à Constantinople (Turquie). 1891. Hallez (Dr Paul), professeur à l'Université, à Lille (Nord). 140. 1900. Ha.monvtlle (baron d1) (membre à rie), au château de Alanonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1888. Hecht (Dr Emile), chef de travaux à la Faculté des sciences, 10, rue de Lorraine, à Nancy (Meurthe-et- Moselle). 1902. Henry, répétiteur à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1880. HÉROI ARD (Edgard) (membre a rie), professeur adjoint de zoologie à l'Université, sous-directeur du laboratoire de Roscoff, 9, rue de l'Eperon, à Paris ^oe). 1889. HERTWIG (L)r Richard), professeur de zoologie à rUniver- sité, à Munich (Ba.\ ière). 1900. Hérurel (Marcel), docteur es sciences, préparateur à la Sorbonne, L12, rue Monge, à Paris (5e). 1890. Houssaye (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 5, rue de l'Epée-de-Bois, à Paris (5°). 1900. Hugues (Albert), à Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). 1907. Iches (Lucien) {membre à vie), 12, place Saint-Julien, à Laon (Aisne). 1900. Innès-Bey (D* Walter Francis), square Halem-Pacha, Esbekieh, Le Caire (Egypte). 150. 1907. Institut Pasteur de Tunis (Tunisie). 1895. Jammes (Dr L.), professeur adjoint à la Faculté des sciences, 0. place Saint-Sernin. à Toulouse (Ilaute- Garonne). 1893. Janet (Armand) (membre à vie), ingénieur principal de réserve du génie maritime, 29, rue des Volontaires, à Paris (15e). 1890. Janet (Charles) (membre à rie), docteur es sciences, ingénieur des arts et manufactures, villa des Roses, près Beauvais (Oise), et 57. rue Réaumur, à Paris (2e). 1900. Janin (I)r Francisque), à Kourousa (Guinée française). 1907. Jauregui (Francisco), docteur en médecine, Alsina 054, à Buenos-Aires (République Argentine). 1882. Joubin (Dr Louis) (membre à vie), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 21. rue de î'Odéon, à Paris (0e). 1882. JOurdan (Etienne), professeur adjoint à l'Université, 0, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). MEMBRES TITULAIRES XV F Jotjsseaume (Ur Félix) (membre à vie), 29, rue de Ger- govie, à Paris (14e). 1883. Jûyeux-Laffuie (.1.), professeur de zoologie à l'Université de Gaen, 70, rue d'Assas, à Paris (6e). 160. 1900. Jumentié (Dr Joseph), 141, avenue Victor-Hugo, à Paris (16e). 1879. Kempen (Ch. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pas-de-Calais). 1888. Kerhervé (J.-B. de), licencié es sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de-Calais). 1894 . Kœhler (Dr René), professeur à l'Université, 29, rue Guilloucl, à Lyon (Rhône). 1909. Kollmann (Max), agrégé, docteur es sciences, prépara- teur de mammalogie au Muséum, 15, rue Nicolas- Gharlet, à Paris (15e). 1893. Krasilshtshik (Isaac), conseiller de la Cour, 82, Leov- skaïa, à Kishinev (Russie méridionale). 1903. Krempf (Armand), attaché à l'Institut Pasteur, à Nha- trang, Annam (ludo-Ghine). 1881. Kunstler (Jules), professeur à l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1891. Labbé (Dr Alphonse), docteur es sciences, chargé de cours à l'Ecole de médecine, à Nantes (Loire-Inférieure). 1905. Laboratoire de biologie générale de l'Université, à Dijon (Gôte-d'Or). 170. 1903. Laboratoire de malacologie du Muséum d'histoire natu- relle, 55, rue de Buffon, à Paris (5e). 1892. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1904. Lamy (Edouard), assistant de malacologie au Muséum, 36, rue Daubenton, à Paris (5e). 1904. Landrieu (Marcel), llbis, rue Lacépède, à Paris (5e), et 21, rue de la Ferme, au Havre (Seine-Inférieure). 1883. Larcher (Dr Oscar), membre de la Société de biologie, 97, rue de Passy, à Paris (16e). 1907. Lavagna (Dr Joseph), directeur de l'Institut ophthalmolo- gique « Princesse Alice », à Monaco. 1909. Lavauden (Louis), garde général des Eaux et Forêts, rue Fantin-Latour, à Grenoble (Isère). 1906. Lebailly (Dr Charles), préparateur à la Faculté des sciences, rue Pasteur, à Caen (Calvados). XVI MEMBRES TITULAIRES 1907. Le Danois (Edouard), naturaliste du service scientifique des Pèches maritimes, au laboratoire Lacaze-Duthiers, à Roscoff (Finistère). 1910. Lepesghkine (Woldemar), vice-président de la Section ichthyologique de la Société impériale d'acclimatation, Piatnitzkaya, 50. à Moscou (Russie). 180. 1891. Lignières (Joseph), professeur, directeur de l'Institut de bactériologie 582. Parlholome Milre. à P.uenos-Aires (République Argentine). L908. hiouviLi.E (l)r Jacques), médecin de la mission Gharcot, 35, rue de II université, à Paris (7e). 1897. Lovez (M"" Marie), docteur es sciences naturelles, pro- fesseur à l'Ecole Bdgar-Quinet, 16, rue Guvier, à Paris (5e). 1909. Lozano (Luis), docteur es sciences naturelles, conserva- teur du Musée de Madrid (Espagne). 1889. Lucet (Adrien), membre de l'Académie de médecine, assistant au Muséum. 2, rue tirs Arènes, à Paris (5* , 1893. Maës (Albert). 164, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris (8e). 1889. MagalhSes d)r Petro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, rua do Hospicio, 3a, à Rio-de- Janeiro (Brésil). L908. Magaud d'Aubusson, 18, rue Erlanger, à Paris (16e). 1886. Magne Alexandre) (membre donateur), 'M, rue Etienne- Marcel, à Pantin (Seine). 1889. Magretti (D'Paolo), Cassina Amata di Paderno Dugnano, linea Nord-Milano-Erba (Italie . 190. 1897. Malaquin (l)r A.), professeur de zoologie générale et appliquée à l'a Faculté des sciences, 159, rue Brûle- Maison, à Lille (Nord). i88'.. Man ^Dr ,l.-(i. de), à lerseke, Zélande (Hollande). 1909. Maranne (Isidore), pharmacien-chimiste de l'Université de Paris, à Allanche (Cantal). 1887. Marchai. (Paul), directeur de la Station entomologique de Paris, professeur de zoologie à l'Institut national agronomique, 30, rue Guérard, à Fontenay-aux-Roses (Seine); l'hiver. 89. rue du Cherche-Midi, à Paris (6e). F Marmottan (Dr), 51, rue Desbordes- Valmore, à Paris (16e). 1892. Martin (Dr Henri), 50, rue Singer, à Pans (16e). 1885. Martin (René), avocat, au Blanc (Indre). 1911. Mathis (Constant), médecin-major de lre classe des troupes coloniales, à l'Institut Pasteur, à Paris (15e). MEMBRES TITULAIRES XVII 1893. Maupas (ë.), conservateur-administrateur de la Biblio- thèque nationale, 1, rue de Dijon, à Alger (Algérie). 1890. Maurice (Charles), docteur es sciences, professeur à l'Université catholique de Lille, à Attiches, par Pont-à- Marcq (Nord). 200. 1904. Meillassoux (Jean-Baptiste) (membre donateur), 6, place Malesherbes, à Paris (17e). 1907. Menegaux (A.), assistant au Muséum, 55, rue de Buffon, à Paris (5e). 1906. Meraz (A.), professeur assistant à la Commission de parasitologïe agricole, 8, calle de Betlemitas, à Mexico (Mexique). 1889. Minchin (Dr Edward A.), professeur à l'Université de Londres, 53, Cheyne court, Boyal Hospital road, à Londres, S.-W. (Angleterre). 1884. Moniez (Dr Romain), recteur de l'Université, à Caen (Calvados). 1907. Montezuma (Mme), 19, boulevard de l'Ouest, au Vésinet (Seine-et-Oise). 1907. Montezuma, 19, boulevard de l'Ouest, au Vésinet (Seine- et-Oise). 1895. Moore (J. Percy), instructor in Zoology, University of Pennsylvania, à Philadelphie, Penn. (Etats-Unis). 1897. Moreau (Dr Louis), 11, place de la République, à Epernay (Marne). 1905. Mottaz (Charles), 39, Grand-Pré, à Genève (Suisse). 210. 1892. Moulé (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du dépar- tement de la Seine, 27, rue de la Tour, à Vitry-le- François (Marne). 1892. Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1888. Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Alle- magne). 1892. Musée zoologique de l'Université, à Pavie (Italie). 1883. Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1888. Nadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8e). 1911. Nafilyan (Zia bey), licencié es lettres, 33, rue des Ecoles, à Paris (5e). 1891. Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue de Ponthieu, à Paris (8e). 1891. Neumann (Georges), professeur à l'Ecole vétérinaire, à Toulouse (Haute-Garonne). XVIII MEMBRES TITULAIRES 1890. Neveu-Lemaire (Dr Maurice), professeur agrégé à la Faculté de médecine, à Lyon (Rhône). 220. 1903. Nibelle (Maurice) (membre à vie), 9, rue des Arsins, à Rouen (Seine-Inférieure). 1876. Oberthur (Charles), imprimeur, à Rennes (Ille-et- \ Haine). 1892. Odin (Amédée), directeur du Laboratoire maritime, 23, quai de Pranqueville, aux Sables-d'Olonne (Vendée). L896. Oka vhr Asajiro), au laboratoire de zoologie de la Koto- Shihan Gakko (Ecole normale supérieure), à Tokyo (Japon). 1892. Olivier (Ernest), directeur Oc la Revue scientifique du Bourbonnais, 1<>. cours de la Préfecture, à Moulins Allier). 1909. Ollivier (Mma E.-M.), l'.. rue Thiers, à Maintenon (Eure- et-Loir). 1907. Osorio (Balthazar), à l'Ecole lJ(tlyt»'clini(|iie, à Lisbonne Portugal). 1879. Oudri (général Emile), à Durtal (Maine-et-Loire). 1907. Paquet René), 34, rue de Vaugirard, à Paris (6' . 1910. Para in, à La Perté-Alais (Seine-et-Oise). 230. 1905. Paris Paul), préparateur à la Faculté des sciences, à Dijon (Côte-d'Or). 1890. Paszlavszky (Joseph . professeur à la Réaliskola, II, Szilfa-utcza, 7, à Budapest (Hongrie). 1902. Pas (comtesse m) (membre à vie), 97, rue Royale, à Lille (Nord). 1884. Pavlon \\'"" Marie), Dolgoroukovsky pereoulok, Univer- sité, à Moscou Russie . 1905. Peignon Eugène), naturaliste. 22. nu- des Grandes- Ecoles, à Poitiers Vienne . 1900. Pelleorin (Dr Jacques), docteur es sciences, assistant d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle, 1, rue Vauquelin, à Paris (5e). F Pennetier (Dr Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Ecole de médecine, impasse de la Corderie, Mont-Saint-Aignan-lès-Rouen (Seine- [nférieure). 1905. Pérez (Charles), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Paris (5e). 1887. Perrier (Edmond), membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris (5e). MEMBRES TITULAIRES XIX 19U9. Perroncito (Dr Aldo), assistant d'histologie à l'Université, à Pavie (Italie). 240. F Petit (Louis) aine {membre à vie), naturaliste, 48, bou- levard de Strasbourg, à Paris (10°). 1911. Petit (L.-L.), naturaliste, 15bis, rue Beauvoisine, à Rouen (Seine-Inférieure). 1897. Philippson (Maurice), docteur en sciences, 27, rue de la Loi, à Bruxelles (Belgique). 1893. Pic (Maurice) (membre à vie), correspondant du Muséum, Les Guerreaux, par Saint- Agnan (Saône-et-Loire). 1879. Pierson (Henri) (membre à vie), 8, rue du Pont, à Brunoy (Seine-et-Oise). 1900. Pinoy (Dr Ernest), 30, rue de Versailles, à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise). 1901. Pizon (Antoine), docteur es sciences naturelles, profes- seur au Lycée Janson-de-Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris (16e). 1899. Plate (Dr Ludwig), professeur à l'Université, 2, Mozart- strasse, à Iéna (Allemagne). 1910. Pluche (V.), 71, rue de Sartoris, à la Garenne-Colombes (Seine). 1902. Polaillon (Dr Henri), 229, boulevard Saint-Germain, à Paris (7e). 250. 1910. Policard (A.), chef de laboratoire à la Faculté de méde- cine, 1, place Raspail, à Lyon (Rhône). 1896. Portier (Dr Paul), maître de conférences à la Sorbonne, à Paris (5e). 1905. Pruvot (Mme G.), 90, rue d'Assas, à Paris (6e). 1895. Pruvot (Georges), directeur du Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientles), professeur d'ana- tomie comparée, à la Sorbonne, à Paris (5e). 1907. Quidor (Auguste), docteur es sciences, 82, rue Michel- Ange, à Paris (16e). 1893. Racovitza (Emile-G.) (membre à vie), docteur es sciences, directeur adjoint du Laboratoire Arago, (Banyuls-sur- Mer), 92, boulevard Raspail, à Paris (6e). 1882. Railliet (A.), membre de l'Académie de médecine, pro- fesseur d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1906. Raspail (Mme Xavier) {membre donateur), à Gouvieux (Oise). XX MEMBRES TITULAIRES 1886. Raspail i.Xavier), correspondant du ministère de l'Ins- truction publique, à Gouvieux (Oise). 1890. Ratz (l)r Stephan von), professeur à l'Académie vétéri- naire, 23, Rottenbiller ulcza, à Budapest (Hongrie). 260. 1879. Regnard (Dr Paul), membre de l'Académie de médecine, directeur de l'Institut national agronomique, 195, rue Saint-Jacques, à Paris (5e). 1905. Renesse de Duivenbode (C. de), S5, rue de Trévise, à Paris (9 1895. Reyckaert (J.), agenl de la Société zoologique, 85, rue du Cherche-Midi, a Paris (6e). 1887. Richard (Dp Jules . directeur du Musée océanographique, à Monaco. l s 7 7 . Rjchet Dr Charles), professeur à l'Université, 15. rue de l'Université, a Paris 7e). 1903. Rivera (Dr Manuel P.) membre à vie), professeur d'ento- mologie appliquée à l'Institut agricole du Chili, Casilla 1004, à Santiago (Chili). 1897. Robert (Adrien) (membre à oie), chef de travaux à la Sorbonne, 18. rue du Pré-aux-Clercs, à Paris (7e). 1893. Roche Georges), docteur es sciences, 'i. rue Dante, à Pans 5e). 1901. Rodriguez (Jean), directeur du Musée national d'histoire naturelle, à Guatemala (Amérique centrale). tsss. Rollinat (Raymond) [membre à vie), à Argenton (Indre). 279. F Rothschild baron Edmond de) (membre donateur), 19, rue Ladite, à Paris (9e). 1895. Roule (Dr Louis), professeur d'herpétologie au Muséum d'histoire naturelle. 8. rue de Hutïon. à Paris (5e). 1906. Royer (Dr Maurice), secrétaire de la Société entomolo- gique de France, 14, rue du Pour, à Pans (6e). 1911. Ruderman M"' 'Lola . Elekti ira l ma r»t. à Varsovie (Pologne russe . 1897. Sand (René), r>. rue des Minimes, à Bruxelles Belgique). 1884. Sauvage (Dr Emile), directeur honoraire de la Station aquicole, directeur du Musée, 39 bis, rue Tour-Notre- Dame, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 1881. Su vi.NET (L. -Ernest), assistant au Muséum, 57, rue Cuvier, à Paris (5e). 1902. Savouré (P.), licencié es sciences naturelles, chargé de travaux pratiques à la Faculté des sciences, 7hls, im- passe Sainte-Marie, à Rennes (Ille-et-Yilaine). MEMBRES TITULAIRES XXI 1909. Schlegel (Christian), 13, rue Vauquelin, à Paris (5e). 1909. Schlesch (Hans). Strandagervey 24, Hellerup (Danemark). 280. 1896. Scott (Thomas), naturalist to the Fishery Board for Scotland, 280, Victoria road, à Aberdeen (Ecosse). 1889. Secques (François), pharmacien de lre classe, 14, rue Saint-Louis-en-1'Ile, à Paris (4e). 1902. Semichon (Louis) (membre à vie), docteur es sciences, stagiaire au Muséum, 4, rue Honoré-Chevalier, à Paris (6e). 1876. Shelley (captain George-Ernest) (membre à vie), 7, Princes street, Cavendish square, W., à Londres (Angleterre). F Simon (Eug.), correspondant de l'Académie des sciences, 16, villa Saïd, à Paris (16e). 1901. Simroth (Heinrich), professeur à L'Université, à Leipzig (Allemagne). 1905. Sirvent (Louis) (membre à vie), assistant au Musée océanographique, à Monaco. 1899. Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon, à Arcachon (Gironde). 1911. Sollaud (E.), agrégé, 52, rue des Ecoles, à Paris (5e). 1893. Spengel (Dr J. W.), professeur à l'Université, à Giessen (Allemagne). 290. 1877. Steindachner (Hofrath Dr Frantz), Direclor des natur- historischen Hofmuseums, I, Burgring, «7. à Vienne (Autriche). 1891. Stiles (Dr Charles Wardell), Chief of the Division of Zoology, Hygienic Laboratory, Public Health and Ma- rine Hospital service of the U. S., à Washington, D. G. (Etats-Unis). 1889. Studer (Dr Th.), professeur à, l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1895. Suard (Dr Paul), ex-professeur aux Ecoles de médecine navale, 11, boulevard Félix-Martin, à Saint-Raphaël (Var). 1898. Ternier (Louis), à Honfleur (Calvados). 1911. Texier (Georges), à Luçon, et passage de Moreilles, par Chaillé-les-Marais (Vendée) . 1896. Thézée (Dr Henri), professeur à l'Ecole de médecine, 70, rue de Paris, à Angers (Maine-et-Loire). 1901 r Tillier (J.-B.), chef du transit do canal de Suez, 83, rue de la Tour, à Paris (16e). XXII MEMBRES TITULAIRES IS87. Topsent (Emile), professeur à la Faculté des sciences, correspondant «lu Muséum, à Dijon (Gôte-d'Or). 1878. Tourneux (Dp Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne). 300. 1894. Traizet (Emile) (membre à me), 7, avenue Laumière, à Paris (19e). 1887. Trapet, pharmacien-major de lre classe en retraite, 6, rue Théodule-Ribot, à Paris (17e). 1895. Trouessart (Dr Edouard), professeur au Muséum d'his- toire naturelle 61, rue Cuvier, à Paris (5e). 1889. Vaillant (Léon), professeur honoraire au Muséum d'his- toire naturelle, s. quai Henri-IV, à Paris (4e). 1903. Vaney (C), maître de conférences à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône 1894. Vai dremer fl)r Albert), 50, rue Centrale, à Cannes (Alpes- Maritimes). 1898. Versluys (Dr .1.), Privat-Dozent à l'Université, h Giessen, liesse (Allemagne). 1870. Vian (Paul), notaire. 9. pue Boissy-d'Anglas, à Paris (8e). 1894. Vignal (Louis . 28, avenue Duquesne, à Paris (7e). 1888. Villedieux (Léopold), à Saint-Didier-en-Rollal (Allier). 310. L902. Visard i>k Bocarmé ('coude Ferdinand). 0. rue du Grand- Gagnage, à Namur (Belgique). 1903. Vlès (Fred), docteur es sciences, préparateur du Labo- ratoire de Roscoff (Finistère). 16, boulevard Saint- Michel, à Paris (5e). 1905. Vlès fMme Nela), 46, boulevard Saint-Michel, à Paris (5e). 1897. Ward (Henry-Baldwin), professeur à l'Université, à Urbana, Illinois (Etats-Unis). 1880. Weber (Dr Max), professeur à l'Université, à Eerbeck (Hollande). 1909. Weinberg (Dr M.), assistant à l'Institut Pasteur. 25. rue Dutot, à Paris (15e). 1890. Wierzejsky, professeur à l'Université, 0, Wielopole, à Cracovie (Autriche). 1900. Wintrebert fl)r) [membre à rie), préparateur d'anatomie comparée à la Faculté des sciences, à Paris (5e). 1900. Yung (Dr Emile), professeur de zoologie à l'Université, 6, boulevard Helvétique, à Genève (Suisse). 1909, Zilueta (Antonio de), Museo de cieneias naturales, Hip- podrome, à Madrid (Espagne). LISTE GÉOGRAPHIQUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ MH = Membre honoraire ; MC = Membre correspondant. FRANCE (234) Iches. Olivier. Villedieux. Aisne (1) Allier (2) Alpes-Maritimes (3) Caziot. Gazagnaire. Vaudremer. Basses-Pyrénées (1) Brôlemann. Bouches-du-Rhône (3) Aubert. Darboux. Jourdan. Calvados (4) Aufrie. Lebailly. Moniez. Ternier. Maranne. Cantal (.1) Côte-d'Or (3) Dijon (Laboratoire de biologie). Paris. Topsent. Eure-et-Loir (1) Ollivier (M™ F.-M.). Finistère (2) Guérin-Ganivet. Le Danois, Gard (I) Hugues, Gironde (3) Arcachon (S La lion). Boutan. Kûnstler. Haute-Garonne (3) Jainmes. Neumann. Tourneux. Haute-Saône (1) André. Hérault (2) Calvet. Duboscq. Ille-et-Vilaine (5) Bordas. Guitel. Oberthûr. Bennes (Bibliothèque). Savouré. Indre (2) Martin (B.). Bollinat. Isère (2) Grenoble (Bibliothèque). Lavauden. Loire-Inférieur! 2) Bureau. Labbé. Maine-et-Loire (2) Oudri. Thézée. Marne (3) Demaison. Moreau, Moulé. XXIV LISTE GÉOGRAPHIQUE Meurthe-et-Moselle (3) llamonville (Baron d'). Heclit. Nancy (Laboratoire de zoologie). Nord (8) Barrois (Vh.). Brabant. Desoulter. Fockeu. Hallez. Malaquin. Maurice. Pas (Comtesse du). Oise (3) Janet (Ch.). Raspai] (Mme). Baspail. Pas-de-Calais 3 Kempen (Ch. van). Kerhervé L.-B. de). Sauvage. Puy-de-Dôme (l) lilaliu. Pyrénées-Orientales (1) Fage. Rhône (6) Bonnet (Anicdoe). Guiart. Kœhler. Neveu-Lemaire. l 'olicard. Vaney. Saùne-et-Loire (2) Doinet de Vorges. Pic. Sarthe (1) Beauclair. Seine (7) Bonnet (Alexandre;. Falguière. Henry. Magne. Marchai. Pluche. Railijpt. Paris (132) Abric. Aconin. Alexeieiï. Alluaud. Anthony. Arenberg (Prince d'). Artault. Auriol [Mme d'). Bavay. Beauchamp (P. de). Benoil Bazille. Bfertray. Bignon (M»e). Ilnliard. Blaizot. Blanc (E.). Blanc (G.). Blanchard (M«e). Blanchard [R. , lilin. Blonay (B. de) Bonaparte (Prince R.). Boubée. Bouvier. Brément. Brumpt. Cari'1. Caullery. Caustier. Certes (Mme). Chancel [M**). Chappellier. Chatton. Chopard. Claybrooke (J. de). Clément. Coëz. Coutière. Cratunesco \ime). Dambeza. Daulzenberg. Daveniùre. Pebreuil. Delage. Delorme. LISTE GEOGRAPHIQUE XXV Denier. Despax. Dollfus (A.). Dollfus (G.). Dorninici. Douvillé. Dubar. Dyé. Fauré-Fremiet. Faurot. Fischer. Fouad. Freyssinge. Garreta. Gaulle (J. de). George. Germain. Glandaz. Grobon. Gruvel. Guerne (Baron J. de). Hérouard. Hérubel. Houssaye. Janot (A.). Joubin. Jousseaume. Joyeux-Laffuie. Jumenlié. Kollmann. Lamy. Landrieu. Larcher. Laveran, M. II. Liouville. Loyez (M"e). Lucet. Maës. Magaud-d'Aubusson . MarmoLtan. Martin (Dr H.). Mathis. Meillassoux. Menegaux. Muséum (Bibliothèque). Muséum (Lab. de malacologie). Nadar, Nafilyan. Nerville (F. de). Paquet. Pellegrin. Ferez. Perrier. Petit. Pizon. Polaillon. Portier. Pruvot (Mme). Pruvot. Quidor. Bacovitza. Begnard. Benesse de Duivenbode. Beyckaerl. Bichet. Bobert. Boché. Bothschild (Baron Edm. de). Boule. Boyer. Sauvinet. Schlegel. Secques. Semichon. Simon. Sollaud. Tillier. Traizet. Trapet. Trouessart. Vaillant. Vian. Vignal. Vies (Mme). Vlès. Weinberg. Wintrebert. Seine-et-Marne (1) Dalmon. Seine-et-Oise (6) Gréban. Montezuma (Mn,e). Montezuma. \\\ I LISTE GF.mili MMIIOl'F. Para. VÀB ,1) l 'ierson. Suard. l'inoy. Vaucluse (3) SEINE-INFÉRIEURE (5) Benoisl (R.). Gadeau de Kerville. Chatelet. Chobaut. Fabre, M. II. Xibelle. Peunetier. Petil (L.-L.). Udin. I exier. Vendée (2) Somme (1) Vienne (1) Chabot. Peignon. ÉTRANGER [104) Allemagne (11) Berlin (Musée). Blasius (W.). Friedlànder. Hertwig (R.). Leipzig Bibliothèque de l'Université). Plate. Schulze, \i. II. Si ni ru th. Spengel. Strcbel, M. C. Versluys. Alsace (1) Strasbourg (Bibliothèque). Autriche Hongrii 3 Agram Musée . Fritch, M. C. Grafl (L. von). M. 11. l 'aszlavszky. Ratz (S. von). Steindachner. Vejdovsky, M. C. \\ ierzejsky. Belgique (7) Bambeke (Ch, van\ EUROPE (83) Dubois (Alph. Franco tte, M. II. Gedoelst. Philippson. Sand. \ isard de Bocarmé (< tante). Bulgarie (L Ferdinand I" (S. M.). Danemark (1) Schlesch. Espagne (5) Bolivar. Buen (Odôn de). FuselrTubia. Lozano. Zuluela (A. de). Grande-Bretagne (5) (.millier. M. II. Minchin. Murray (Sir John), \l. II. Scott. Shelley. Hollande (5) Horst, M. C. Ilubrecht, M. II. LISTE GEOGRAPHIQUE XXVII Man (J. G. de). Portugal (1) Sluiter, M. G. Osorio. Weber. Roumanie Ci) Italie (9) Arrigoni degli Oddi (Comte). Borcea. Bujor. Cosniovici. Brian. Camerano. Florence (Bibliothèque des Invertébrés) Grassi, M. H. Magretti. . Pavie (Musée). Perroncito (A.). Perroncito (E.), M. H. Russie (6) Branicki (comte X.). Krasilshtshik. Lepeschkine. Pavlov (Mme). Ruderman (Mlle L.). Zograf, M. H. « Serbie (1) Malte (1) Georgevitch (J.). Gulia. Suisse (9) Monaco (4) Bedol. Berner. Albert 1^ (S. A. S. le Prince). Bugnion. Lavagna. Fieid. Richard. Genève (Musée). Sirvent. Go3ldi. Mottaz. Norvège (3) Studer. Ellingsen. Yung. Nansen, M. H. Turquie (1) Sars, M. H. Hakki. Japon (2) Oka. Ijima, M. H. ASIE (3) Krempf. Indo-Chine (1) AFRIQUE (7) Egypte (I) Innès-Bey. Guinée Française (1) Janin. Tunisie (1) Institut Pasteur de Tunis, Chaves. Açores (Iles) (1) Algérie (2) Chevreux. Maupas, XXVIII LISTE GEOGRAPHIQUE Magalhàes. Iii\i i;i. Calkins. Davenport. Garnian. Moore. Sliles. Ward. Brésil (1) Chili (1) Etats-Unis (fi) AMERIQUE (VA) Kodriguez. Guatemala i Mexique (1) Wcvay. République Argentine (2) Jauregui. Lignières. Uruguay (1) \rechavaleta. MEMBRES DECEDES PENDANT L'ANNEE 1911 1905. Bourgeois (Jules). 1879. Plateau (Félix). 1895. Saint-Joseph (baron de). Commission de Publication pour 1912 Le Président, le Trésorier, le Secrétaire général ; MM. Blanchard, Clément, Dautzenberg, Joubin, Hékouard, Trouessart. Commission de la Bibliothèque pour 1912 Le Président, le Trésorier, l'Archiviste-Bibliothécaire, le Secrétaire général ; MM. Bavay, le prince Roland Bonaparte. G. Dollfus, Simon. XXIX BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNEE 1912 Membres du Bureau : Président A. Dollfus. , L. Roule. Vice-Présidents „ „ | R. Blanchard. Secrétaire général A. Robert. ( P. de Beauchamp. Secrétaires „ _ / E. Chatton. Trésorier L. Vignal. A rchiviste-Bibliothécaire L. Germain. i° Membres donateurs. Albert Ier (S. A. S. le prince) de Monaco. Blanchard (Mme R.). Blanchard (professeur R.). Bonaparte (prince R.). Bonnet (A.). Brian (A.). Buen (Odon de). Carié (P.). Chancel (Mme M.). Chevreux (Ed.). Darboux (G.). Dautzenberg (Ph.). Ferdinand Ier (S. M.), tsar de Bulgarie. Gadeau de Kerville (H.). Guerne (baron J. de). GUIART (Dr J.). Magne (A.). Meillassoux (J.-B.). Raspail (Mme X.). Rothschild (baron E. de). Membres du Conseil : 2° Anciens Présidents. G. Pruvot. P. Marchal. G. Alluaud. H. GOUTIÈRE. R. Kœhler. 3° Membres élus. Pour 1910 H. Douvillé. \ E. Hérouard. L. Petit. L. Vaillant. Pour 191 / A. Bavay \ L. Joubin Pour 1912 J. Pellegrin. E. Trouessart. M. Caullery. A.-L. Clément. Y. Delage. F. Jousseaume. XXX PRÉSIDENTS D'HONNEUR 1894. A. Milne-Edwards, membre de l'Institut, directeur ci 1 1 Muséum d'histoire naturelle de Paris (f 1900). 1895. A. Uauduv, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Pans [f 1908). 1896. A. Sabatier, professeur à l'Université de Montpellier, fondateur de la Station zoologique de Celle (f 1911). 1897. ('.. van Bambeke, professeur à l'Université de Gand. 1898. L. Bureau, 'direct, du Musée d'histoire nat. «le Nantes. 1899. V. Patio, de Genève (f 1906). 19UO. P. Hallez, professeur a il niversité 'le Lille. 1901. H. Blanchard, membre de l'Académie de médecine, professeur a l'Université de Paris. l'.MrJ. I-;. l'F.KHo.NCITO, |)ln|'esseUl' à II 'lliversile de 'l'urill. 1903. C.li. Schli mberger, ingénieur eu chef de la Marine en retraite (f 1905). 1904. E. "n ng, professeur à ri uiwrsilé de (ieuéve. 1905. G. Nei viann, professeur à l'Université de Toulouse. 1900. II. -II. Sharpe, directeur de la Section ornithologique au Musée d'histoire naturelle de Londres (f 1909). 1907. L. Vaillant, prof, an Muséum d'histoire uatur. de Paris. 1908. Odon de lu i:.\. professeur à l'Université de Barcelone. 1909. A. Railliet, professeur à l'Ecole d'Alforl, 1910. N. de Zograf, professeur à l'Université de Moscou. 1911. E. Simon, correspondanl de l'Académie <\<:< sciences. LISTE DES PRÉSIDENTS DEPl IS LA IMMIXTION DE LA SOCIÉTÉ 187(1. .1. Vian (f 1904). 1877. J. Vian (f 1904). 1878. F. Jousseaimi . 1879. E. Perrier. 1880. J. Vian (f 1904). 1881. F. Lataste. 1882. E. SixMON. 1883. J. Kunckel d'Herculais. 1884. M. Chaper (f 1896). 1885. P. Mégnin (f 1905). 1886. P. Fischer (f 1893). 1887. A. Certes (f 1903). 1888. J. Jullien (f 1897). 1889. G. Cotteau (f 1894). 1890. J. de Guerne. 1891. A.'Railliet. 1892. Ph. Dautzenberg. 1893. E. Oustalet (f 1905). 1894. L. Faurot. 1895. L. Vaillant. 1896. E.-L. BouviKii. 1897. R. Munie/.. 1898. H. Filhol (f 1902 . 1899. Ch. Janet. 1900. Y. Delage. 1901. E. Trouessart. 1902. A. Bava y. 1903. J. Richard. 1904. E. Héroi \i!i). 1905. L. Joubin. 1906. X. Raspail. 1907. G. Pruvot. 1908. P. Marchal. 1909. C. Alluaud. 1910. H. Coutière. 1911. R. Kœhler. PRIX MALOTAU DE QUERNE, (Frédéric= Jules) (à décerner en 1913). régi- em e n t Article premier. La valeur du prix est de 600 francs. 11 esl triennal et décerné par la Société dans son Assemblée générale annuelle. Il est attribué successivement : iu A des travaux de zoologie portant sur les animaux ter- restres ou d'eau douce ; 2° A un voyageur français, qui aura contribué à augmenter nos connaissances sur la zoologie, particulièrement sur celle des colonies françaises. Il devra s'être tenu en rapport avec la Société au cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques destinées aux Musées ou établissements publics français ; 3° A des travaux de zoologie concernant les animaux marins. Article 2. Sont appelés à concourir pour les deux prix spécifiés aux paragraphes 1 et 3 de l'article précédent, tous les zoologistes, à quelque nationalité qu'ils appartiennent. Ils devront avoir moins de 35 ans au 1er janvier de l'année dans laquelle le prix sera décerné. Article 3. Les travaux présentés au concours seront manuscrits ou imprimés ; ils devront être en langue française. Les travaux imprimés devront avoir été publiés à une date postérieure au précédent concours de même nature. Les thèses, dissertations inaugurales et travaux analogues destinés à obtenir un titre universitaire ou professionnel sont exclus du concours. Article 4. Les travaux présentés ou proposés seront examinés par une Commission composée de trois membres désignés par le Conseil. En outre des trois membres élus, M. le baron Jules de Guerne, fondateur du prix, le président et le secrétaire général de la Société font partie de droit de cette Commission. Ses pouvoirs expirent avec l'Assemblée générale dans laquelle elle aura déposé son rapport. Elle statue en dernier ressort. wxii prix malotau de guerne Article 5. Dans le cas où la Commission déciderait de ne pas décerner le prix, les 000 francs seront reportés à une période triennale ultérieure et ajoutés de préférence au prix à décerner à un voyageur. Dans ce cas, le prix pourra être divisé. Article <». Les travaux présentés au concours devronl être adressés à la Société avant le Ier novembre qui précédera l'échéance du prix: la Commission compétente sera nommée par le Conseil dans la première quinzaine de novembre. Article 7. La Société se réserve le droit de faire paraître dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés. Dans le cas où celte publication aurait lieu, l'auteur ne pourrait [millier ailleurs son travail sans l'assentiment de la Société. Ain ici. e 8. Le prix sera décerné pour la première l'ois par la Société zoologique de France dans son Assemblée générale de 1901. Il le sera ensuite tous les trois ans à la même époque. Article 9. En cas de désaccord au sein de la Commission sur l'inter- prétation *\u présent règlement, il en esl référé au Conseil, qui statue en dernier ressort. Liste des Lauréats. 1901. Raymond Rollinat, à Argenton (Indre). 1904. Dr Emile Brumpt, préparateur à la Faculté de médecine de Paris. 1907. Dr J. Yersluys, à Amsterdam (Hollande). 1910. Dr P. Marais de Béai champ, préparateur à la Sorbonne. En 1913, le prix sera décerné à un voyageur français. PRIX François SECQUES (à décerner en 1913). RÈGL E M EN T La rente de cette somme est de 6 francs par an. Elle servira à l'achat d'une médaille qui sera décernée tous les trois ans à la séance générale. Elle pourra être attribuée à un fonctionnaire colonial (civil ou militaire) qui aura le plus contribué à augmenter nos con- naissances zoologiques par l'envoi de collections, soit à la Société zoologique de France, soit au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, à condition que l'étude de ces collections ait été publiée dans les recueils de la Société zoologique de France. Pourront aussi concourir les instituteurs qui auront adressé à notre Société les notes les plus importantes sur la faune française. Vu la modicité de la récompense, les voyageurs naturalistes à l'étranger, pourvus de missions officielles, à qui d'autres Compagnies réservent de plus grands avantages, ne pourront prendre part au concours. Liste des Lauréats. 1904. Louis Blaise, lieutenant de vaisseau. 1907. Louis Germain, licencié es sciences. 1910. Alexandre Mathiaux, géomètre de lre classe du service topographique à Madagascar. PRIX Louis PETIT, pour l'Ornithologie (à décerner en 1914). r èg le m en t Article premier. Le prix consiste en une médaille d'argent de la valeur de 45 francs. Il sera décerné tous les trois ans par l'Assemblée générale à partir de Tannée L914. Il sera attribué à des études d'ornithologie portant, soit sur la description systématique des oiseaux, soit sur lVfu animaux. Le charbon, contre lequel Toussaint, Chauveau, mil lutté victorieusement et pour lequel ont acquis une grande importance les vaccinations charbon- neuses de Pasteur, Chamberland et Houx, n'offre-t-il pas l'exemple le plus beau d'une forme particulière d'un élément durable par la sporulation de la Bactérie, U. anthracis, démon- trée pour la première fois par Robert Koch ? » Si les Blastomycètes. au lieu de céder le pas à d'autres parasites, gagnaienl do l'importance comme cause efficiente spécifique i]^ la production des tumeurs, quel larp-o champ acquèrerait la doctrine de la sporulation ou enkystement et con- densation du plasma, pour former les virus de certaines mala- dies qui. jusqu'à présent, constituent l'incube des patholnpïstos et dos biologistes on général ? » L'exemple do l'aphte épizootique esl plus évident encore et plus démonstratif. Cette maladie, ordinairement, nous provenait de l'étranger et. une fois que les premiers cas apparaissaient dans les pays de frontière ou sur les marchés, la maladie se répandait plus ou moins rapidement aux autres pays, d'une pro- vince a l'autre, envahissant tonte la nation dans une période de temps variable tantôt <]t^ quelques mois, tantôt de un. deux ou trois ans. Maintenant, toutefois, depuis quelques lustres, on pouf dire que l'anhfe s'est rendue permanente, plus ou moins légère ou grave, sous forme bénigne ou maligne suivant les années, le temps et les conditions particulières dans lesquelles probable- ment elle assaille nos animaux domestiques et particulièrement les Bovidés et les Porcs. Mais il est désormais démontré que le virus, une fois entré dans une étable. s'y conserve pendant dos mois, le temps nécessaire pour motiver ces cas d'aphte qui sur- sissent après trois, quatre, cinq, six mois, lorsque la maladie semblait être vaincue et disparue dans une vacherie ou dans un SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 29 pays. Il suffit du transport d'un Bœuf qui ne soit pas immunisé dans une étable où il y a eu de l'aphte six mois auparavant, pour qu'il prenne la maladie. » Or, comment expliquer la réapparition de la fièvre aphteuse dans ces cas, si nous n'admettons pas un état particulier acquis par le virus, correspondant à un enkystement ou encapsulement, et par conséquent une phase de durabilité et de résistance plus grande des éléments, qui constituent le virus dans les conditions ordinaires de la maladie ? » La rage même n'offre-t-elle pas aussi le plus bel exemple des formes de passage du virus, représentées par les diverses phases de vie qu'on observe dans les corps de Negri, surtout dans les centres nerveux des animaux tombés victimes de la terrible maladie ? Et si la salive du Chien enragé est capable de transmettre la rage, ne devons-nous pas admettre, peut-être, que son virus, tombé sur le terrain avec la bave, acquiert la forme d'éléments durables, destinés à perpétuer et à multiplier la maladie, ou du moins à rendre toujours possible l'apparition de cas nouveaux ? Les efforts faits au cours des recherches com- mencées par Ghauveau et continuées jusqu'à nos jours, pour donner forme et corps aux éléments spécifiques de la variole, depuis les corps figurés (Chauveau) jusqu'aux Citoryctes de Guarnieri, aux éléments de Bosch, etc., ne tendent-ils pas à établir les formes durables du même virus ? La même chose arrive pour les autres maladies contagieuses ou, en quelque manière, transmissibles, chez lesquelles on a pu démontrer la présence d'un virus filtrable, c'est-à-dire sous des formes très menues, atomiques, jusqu'aux corps plus gros qui se montrent visibles au microscope. » Si ensuite nous passons des maladies microbiennes, comme Pasteur les classait, à celles dues à des parasites animaux et avant tout à des Protozoaires, nous avons les plus beaux- exemples d'enkystement des éléments pathogènes spécifiques, qui se conservent et se répandent au dehors de l'organisme animal pour la perpétuation des espèces morbides qui y corres- pondent. » Ainsi les Amibes, et particulièrement YAmœba coZi, nous la voyons se multiplier dans l'intestin de l'Homme pour s'en- kyster ensuite sous des formes spéciales mûres, qui sont éli- minées avec les excréments et destinées à vivre une vie libre latente, protégées par un kyste ou capsule, jusqu'au moment où les conditions favorables réintroduisent l'animal avec la nourri- 30 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 ture dans l'organisme de l'Homme. Là, il reprend la forme active, alors que le suc gastrique a dissous le kyste ou capsule, qui l'environnait dînant la période latente, de repos ou d'attente pour la perpétuation de l'espèce. » Et le Megasloma entericum ou Lamblia intestinalis ne nous offre-t-il pas le plus bel exemple de ce que l'enkystement des formes devenues libres peut faire pour la perpétuation de l'espèce ? Ce parasite, regardé par quelques-uns comme un simple commensal du duodénum et du jéjunum de l'Homme, des Rongeurs (connue les Rats, les Souris, les Lapins), des Car- nivores (par exemple le Chien et le Chat), observé par moi aussi chez tes Bovidés et chez les Brebis, se trouve en colonies plus ou moins nombreuses qui se multiplient à l'infini dans l'intestin grêle et provoquent quelquefois des dérangements plus ou moins graves pouvant faire regarder celte espèce comme une vraie entité morbide, capable de déterminer des formes cliniques très importantes. Les Mégastomes qui vivent appliqués aux cellules cylindriques ou prismatiques de l'intestin grêle à une certaine période de vie nu de développement, isolés ou en colonies plus ou moins nombreuses, se détachent, et, mélangés aux substances alimentaires, parcourent tout l'intestin, encore vifs, jusqu'au gros intestin. S'ils trouvent les résidus des substances alimen- taires durs et compacts comme dans le cas de constipation, ils s'enkystent et sont éliminés avec les excréments à l'état de cor- puscules particuliers, ovoïdes ou ellipsoïdes, observés pour la première fois par Grassi, mais sans en reconnaître la signifi- cation et l'importance. En 1887, j'ai démontré qu'ils constituaient la forme de kyste ou d'encapsulement, représentant la forme libre, durable, correspondant à la forme active, vivante et en multiplication dans l'intestin grêle. Le Mégastome dans ces conditions se ramasse en corps ovoïde et autour de lui se forme une membrane chitinoïde. ou kyste, ou capsule, qui conserve le parasite vivant et sous forme de germe durable pour un temps plus ou moins long, peut-être très long, et capable de perpétuer l'espèce chez les animaux réceptifs, comme l'Homme lui-même, lorsque, par l'alimentation ou autrement, les formes enkystées arrivent à la bouche et dans l'estomac, comme d'ailleurs j'ai pu le démontrer par des expériences avec les Mégastomes enkystés de l'Homme sur des Mus musculus albins. » Si enfin on étudie le merveilleux cycle de développement des Coccidies en général et de tous les Sporozoaires, on trouve les raisons de leur grande diffusion, des dangers énormes causés SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 31 par eux à l'économie rurale et à l'hygiène, à la santé du bétail et de l'Homme lui-même. Nous n'avons qu'à suivre le Coccidium omlorme et le Coccidium penetrans pour être, non seulement persuadés, mais encore émerveillés de leur très grande diffusion. Le Coccidium oviforme, en effet, à une période donnée de matu- ration, s'élimine de l'organisme avec les excréments, et s'il trouve des conditions favorables d'ambiance et de température, segmente son noyau central qui se partage en deux, puis en quatre ; puis chacun de ceux-ci se divise encore en deux élé- ments qui se perfectionnent en sporozoïtes, accouplés merveil- leusement entre eux dans un kyste ovale, destiné à les protéger des vicissitudes de l'ambiance, de la température, du climat, etc., jusqu'au moment où ils sont, d'une manière quelconque, avalés par des espèces animales réceptives. Dans l'estomac ils perdent leur enveloppe chitinoïde et, en se déplaçant librement par des mouvements protoplasmiques, ils passent dans le duodénum et de là dans le canal cholédoque, attirés peut-être par la bile. Ils vont s'établir dans les cellules cylindriques ou polyédriques du revêtement des canalicules biliaires où ils se développent et se multiplient rapidement en demi-lunes à grandes masses proto- plasmiques qui, à l'observation, se présentent plus ou moins riches en schizozoïtes semi-lunaires, destinés à envahir rapide- ment d'autres cellules épithéliales, pour y reproduire la forme parfaite du C. ooiforme. De cette manière, tandis que par ces schizozoïtes est assurée une infection rapidement grave, des formes parfaites de Goccidie sont continuellement éliminées pour la perpuétation et la diffusion de l'espèce parasitaire. » La même chose arrive pour les Goccidies perforantes dans l'épithélium de revêtement de l'intestin chez le Lapin, chez les jeunes Veaux, chez les Poules et même chez l'Homme, en pro- voquant des formes de constipation et de dyssenterie très graves, suivies fréquemment de mort, comme on a pu le constater nombre de fois chez les Rongeurs et quelquefois chez les jeunes Veaux. » Pour avoir une idée de la prodigieuse multiplication de ces Sporozoaires sous la forme de sporozoïtes semi-lunaires, il faut avoir eu le bonheur, comme nous l'avons eu, moi et le Dr Mas- saglia, d'observer ce phénomène dans le cas pratique d'un jeune Veau âgé de quelques jours et provenant d'une région où, depuis quelques années, il n'était plus possible de faire l'élevage des Veaux : tous les jeunes, dans une période variable après leur naissance, mouraient de la même forme de dyssenterie par la 32 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Coeeidie perforante, localisée surtout dans le gros intestin. La prodigieuse multiplication de ces Protozoaires ne trouve une comparaison que dans les corpuscules de Cornalia de la pébrine du Ver à soie, dont la signification, devinée et découverte en 1805, constitue une des bases les plus solides de la pathologie comparée et une des gloires les plus grandes du génie immortel de Louis Pasteur. » 6i après les Jriporozoaires nous passons à considérer le déve- loppement des \ ers parasites de l'Homme et des espèces ani- males, que d'importants et de curieux phénomènes se présentent bientôt à notre observation ! il semble que la nature se sod amusée à changer progressivement ses systèmes en se tenant aux lois de la perpétuation des espèces. » En effet, nous trouvons avant tout les Cestodes (Tœnia solium, T. mediocanellala, etc.), éliminant des œul's qui, munis d'un embryon hexacanthe et contenus dans une coque épaisse, sont répandus partout, danâ le but que quelques-uns d'entre eux arrivent à être ingérés |»ar une espèce réceptive d'animaux qui servent à l'alimentation de l'Homme. Et dans ces animaux nous pouvons suivre le cycle évolutif de l'embryon hexacanthe, de la grandeur de 25 à 30 /*, capable d'émigrer à travers les parois intestinales par ses mouvements presque amiboïdes, ou aussi à ïaide de la lymphe du sang de se porter dans les diffé- rentes parties du corps, dans les régions, les organes et les tissus les plus cachés, pour se développer progressivement, et arriver à l'état de cysticerque ou de larve complètement développée, dans une période de temps qui oscille entre 75 et 90 jours. A mesure que le cysticerque devient gros, il se forme autour de lui un kyste adventice umjonctif où, par l'intermédiaire d'une couche cellulaire de forme différente, il conserve des rapports durables avec l'organisme liùle. Kl en cet état de cysticerque ou larve mûre, le Ver solitaire, dans sa deuxième phase, tandis qu'il exécute des mouvements limités et se maintient vivant pour des mois et des années, attend tranquillement d'être introduit avec les viandes dans l'organisme humain, pour entrer dans sa troisième phase, ou de Ver parfait, dans notre intestin. Et en sa qualité d'hôte importun et dangereux, quel merveilleux et quel rapide développement ! Au bout de 55 à 56 jours, il arrive à sa maturation et acquiert une longueur de 4 mètres à 4m50, cons- titué de 750 à 800 anneaux et plus (13 à 14 par jour), lesquels, au fur et à mesure qu'ils mûrissent, deviennent des individus parfaits avec de nombreux œufs, capables de reprendre le cycle évolutif déjà suivi. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 33 » Natura non facit saltum, la nature ne fait pas de sauts, et en effet, nous trouvons chez le Taenia serrala du Chien une manière analogue de développement et de métamorphoses alter- nantes, d'est ainsi que l'œuf de ce Taenia, parfaitement analogue à celui du Taenia solium et du Taenia mediocanellata, répandu à l'aide des excréments du Chien, s'il est avalé par le Lapin ou par le Lièvre, éclot dans l'intestin ; son embryon hexacanthe émigré à travers l'intestin sur le péritoine, sur le mésentère, dans le l'oie ou dans la plèvre, acquiert la forme de cysticerque parfait, qui mûrit dans un temps non encore exactement établi; mais ce cysticerque avalé par le Chien reproduit le Taenia ser- rata, lequel devient adulte dans une période de temps, non plus de 55 à 56 jours, mais seulement de 27 jours, peut-être parce qu'il est bien plus court et constitué d'un nombre d'anneaux bien moindre que le Taenia solium et le Taenia mediocanellata -de l'Homme. J'ai dit peut-être exprès, parce que la nature a ses normes établies, qu'elle suit en général, mais en se permettant très sou- vent des digressions et des modifications qui nous l'ont penser, étudier et observer pour la surprendre et pour établir des règles vraiment générales. Par exemple, le bien connu et funeste Ténia échinocoque, qui vit en général en colonies dans l'intestin grêle du Chien, ne dépassant pas une longueur de 3 à 4 millimètres, et comportai) i seulement 3 à 4 anneaux, la tête comprise, emploie au moins 27 à 28 jours à devenir mûr comme le Taenia serrata, et c'est seulement plus tard qu'il mûrit ses œufs, les- quels sont éliminés et répandus partout comme ceux des autres Ténias. Si ces œufs sont d'une manière quelconque avalés par l'Homme ou par des espèces animales supérieures, ils éclosent dans l'intestin et l'embryon hexacanthe émigré rapidement dans les différentes parties du corps, envahissant les organes les plus importants et aussi ceux moins indispensables à la vie. Là, dans un temps variable, de trois, quatre, cinq, six mois, il développe les kystes de rEchinocoque qui peuvent atteindre un volume énorme; mais, tandis que ces kystes ou vésicules pleines d'eau se forment, à leur intérieur se développent par centaines et par milliers des têtes d'Echinocoque, libres ou en nids, offrant le spectacle le plus intéressant d'une merveilleuse génération de têtes capables de devenir autant de Ténias, une fois arrivés d'une manière quelconque dans le Chien. » Mais ces Ténias très petits et qui, toutefois, donnent lieu à des symptômes d'entérite aiguë ou chronique ou de fausse rage, 34 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 se développent complètement et mûrissent en général en 27 à 28 jours, comme on l'observe chez le Tasnia serrala qui est plus long, ou bien ils emploient 50 à OU jours, comme on le constate chez le Tœnia solium et chez le Tœnia mediocanellata en s'en tenant aux observations de Raillet, » i\atura non facit sallum, mais elle s'amuse par exemple à embarrasser les biologistes et les helminthologistes dans leurs classilications et passe des Ténias aux Bothnocéphales d'une manière insensible en apparence, profonde au contraire lors- qu'on considère que l'œuf du Bothriocephalus latus, par exemple, pour se développer, doit arriver dans l'eau iïaiche et potable, non putride, pour éclore et donner origine à un embryon hexacanfhe garni de cils vibratiles et destine à vivre d'une vie aquatique, pour être bu, ou pénétrer de quelque autre manière dans les Poissons et développer à leur intérieur la seconde phase de sa vie, ainsi que Erneste Parona l'avait con- tinué exactement sur les marchés de Varese (Lombardie). Des Poissons mangés à demi-crus par l'Homme ou par le Chien ou le Chat, provienl le Bothriocéphale. » Si des Cestodes nous paissons aux Trématodes, que de mer- \eilles dans le cycle de développement et de perpétuation des espèces ! 11 suiiit d'examiner le Distome hépatique, le D. lan- céolé, le Disluina hœmatobium, dans toutes les phases de leur vie et de leurs métamorphoses alternantes pour en rester pro- fondément frappé. Kl s'il n'en était pas ainsi, comment expli- quer les épidémies et les épizooties de ces espèces, tant chez l'Homme que chez les animaux supérieurs? » Chez les Nématodes, nous observons des faits qui ne sont pas moins importants. Par exemple VAscaris litmhricoides, très fréquent chez les enfants, et qu'on trouve quelquefois en grand nombre dans l'intestin au point de menacer la vie, à partir de l'état d'œuf mûr, avec un embryon très vif, arrive à constituer VAscaris mûr. long de 40 à i5 centimètres et gros de 5, 7 ou 8 millimètres presque en un mois; et la larve, de 250 à 300 m de longueur jusqu'à 0 à 8 centimètres, présente des mou- vements si rapides et si vifs qu'ils ne peuvent être mis en com- paraison qu'avec ceux d'un petit Serpent très agile ou d'une Anguille. Et c'est en vertu de ces mouvements que les très jeunes larves parcourent librement le tube intestinal, s'introduisant partout, dans les conduits excréteurs des glandes et dans d'autres organes ayant avec l'appareil de la digestion des rap- ports de continuité ou de contiguïté. Pouvant ainsi s'introduire, SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 35 ils expliquent les différents et multiples cas d'Ascarides erra- tiques, réunis diligemment par le regretté Davaine, dont les travaux d'helminthologie sont toujours précieux, et par des cli- niciens de valeur, par des médecins praticiens et par des ana- tomo-pathoiogistes. Les œufs des Ascarides, des Trichocéphales et d'autres espèces d'Helminthes développent un embryon qui demeure jusqu'à la maturation larvaire dans une coque, pour attendre le moment favorable où il est apporté dans le tube digestif de l'Homme ou d'espèces animales convenables, afin de compléter, d'une façon relativement rapide, le cycle de sa vie pour la perpétuation de l'espèce. Mais en attendant, en tenant compte de leur grande et facile diffusion, on peut expliquer les cas sporadiques fréquents observés partout, tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre espèce d'Helminthe, les endémies et les épi- démies de ces mêmes espèces parasitaires. » Dès 1880, à propos du développement de l'Ankylostome dans l'épidémie éclatée parmi les ouvriers du Gothard, j'avais dé- montré par de nombreuses observations que ce Ver élimine ses œufs fécondés dans l'intestin ; ceux-ci, mélangés au contenu alimentaire, ainsi que les œufs de bien d'autres espèces de Vers de la série zoologique, sortent avec les excréments à l'air libre. Par la tiédeur du printemps ou par la chaude humidité de l'été, dans les mines et dans les tunnels alpins, comme au Saint- Gothard (sous riniluence de la chaleur humide de l'ambiance), le contenu de l'œuf continue le processus de segmentation, en le reprenant quelquefois à la suite d'un repos plus ou moins long, jusqu'au développement complet de l'embryon, qui défonce la coque de l'œuf et sort pour vivre d'une vie libre en se nour- rissant de détritus alimentaires, de fragments de fibres muscu- laires sous forme de granulations, qui se produisent abondam- ment à cause de la fermentation et de la décomposition des excréments, surtout chez les individus qui se nourrissent abon- damment de viande. Après deux, trois, quatre ou cinq jours, suivant le substratum nutritif et la température ambiante, l'em- bryon, sans subir aucune mue, arrive au degré de maturité larvaire indiqué auparavant, avec une évidente transformation du tube digestif, à commencer par l'appareil de la bouche. Il y a sécrétion d'une substance chitinoïde sur toute l'étendue de la surface du corps, de manière à former une espèce de kyste ou de capsule qui répète la forme de la larve mûre, détachée de la surface cuticulaire de la larve qui y est contenue comme dans un appareil protecteur, comparable seulement à la coque de 5 36 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 l'œuf de quelques espèces de Néinatodes, dont l'embryon et la larve n'ont pas besoin d'éclore pour atteindre la période de maturité larvaire, au kyste ou à la capsule de la Trichine, où la larve mûre dans le tissu musculaire reste en attente d'arriver dans un lieu favorable pour perfectionner ses organes génitaux et tout son corps, en devenant ainsi un Ver mûr et capable de perpétuer l'espèce. » Ma doctrine a rencontré alors l'opposition de quelques émi- nents helminthoiogistes comme Leuckart, mais désormais elle est acceptée par tous. D'ailleurs, on ne saurait comprendre une mue qui dure sept, huit, dix mois et plus encore, avec la larve toujours très vive et dans l'attente de devenir parasite. » Or ces larves enkystées et mûres mènent une vie libre qui peut durer depuis peu de jouis jusqu'à six, huit mois et plus encore; très vives, elles nagenl dans les eaux potables plus ou moins souillées, jusqu'au moment où elles peuvent être bues ou arriver d'une manière quelconque au contact de la peau de l'Homme; elles la percent facilement pour arriver dans l'appa- reil circulatoire, aux poumons, aux bronches, dans ta trachée et, par les voies digestives, rejoindre l'estomac et l'intestin où, en moins de 2(J à 22 jours, elles atteignent le développemenl d'Ankylostomes parfaits. » Vous savez que les Oxyures donnent lieu, tous les 20 à 22 jours, surtout chez les entants, à des décharges de milliers et peut-être de millions de femelles mûres ou pleines d'œul's, qui sont destinées à répandre et à perpétuer l'espèce. Or, com- ment peut-on expliquer ce phénomène si important qu'il semble extravagant à des médecins prudents et diligents? Le fait -explique maintenant en se basant sur mes observations laites sur le Lapin, qui esl frappé par une espèce d'Oxyure (0. am- bigua) très voisine sinon identique à celle de l'Homme. Chez le Lapin, les Oxyures se développent, mûrissent, s'accouplent et produisent de nouvelles générations dans le caecum, que quel- quefois on trouve rempli d'Oxyures à tous les stades de déve- loppement, avec des femelles et des mâles mûrs. Les nouvelles générations se dispersent et envahissent en grande partie le gros intestin, le colon, et, par le rectum, sont éliminées par quantités plus ou moins considérables des femelles d'Oxyures mûres, pleines d'œufs. Pour cette cause, le caecum peut présenter des lésions inflammatoires plus ou moins graves; et l'appendicite, outre dans les Trichocéphales et les Ascarides, trouve dans les oxyures une autre raison de sa fréquence. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 37 » Et les Filiaires du sang, tant chez l'Homme que chez le Chien, dont les larves mûrissent clans le système circulatoire ou dans des organes spéciaux, ne sont-elles pas extraites du sang par les Moustiques (Culex pipiens pour la Filiaire de l'Homme, espèces û'Anophelês pour la F. immilis du Chien), pour parcourir les phases ultérieures de leur vie larvaire dans l'estomac et dans l'intestin des Moustiques, passer ensuite dans les eaux et revenir dans le corps de l'Homme ou du Chien pour en repeupler le sang d'autres générations de larves ? » Et n'avons-nous pas ainsi autant d'exemples de virus latents et dispersés, dans l'attente d'arriver en un lieu favorable pour développer de nouvelles espèces morbides par de nouvelles géné- rations parasitaires ? » Les Strongyloïdes intestinaux de l'Homme, du Lapin, de la Brebis, des Bovidés, du Porc, qui bien probablement trouvent chez la Grenouille (Rana esculenta) un des lieux de développe- ment les plus répandus et continuellement en action pour donner de nouvelles infections à cause de la rapidité de leur développement (en 5 à G jours ils mûrissent), ne constituent-ils pas, peut-être, un exemple de germes cachés qui peuvent, dans certaines occasions, déterminer des endémies ou épidémies plus ou moins graves ? » L'enzootie chez les porcelets de 8 à 15 jours, qui détruit nombre d'élevages successifs dans les mêmes porcheries, nous montre de quelle importance sont les observations faites sur les Anguillules, mieux étudiées avant tout dans le cas de la diarrhée de Cochinchine par Bavay, et successivement par Grassi, Parona et par moi-même, chez l'Homme et chez les espèces animales. » L'histoire de la Trichine spirale de Owen se trouve large- ment traitée dans les annales de la science, pour démontrer ce que les Helminthes les plus petits peuvent faire, ou mieux le rôle qu'ils jouent dans la production des maladies qui en général cachent leur nature sous clés symptômes protéiformes au plus haut degré. Le fait tout à fait récent des Ours blancs ou polaires (Ursus maritimus) de Hagenbeck, qui moururent presque tous de trichinose (transmise peut-être par les Souris) pendant leur tournée à travers les villes d'Europe, nous donne un exemple classique qu'on pourrait invoquer aussi pour l'explication de cas sporadiques des endémies et des épidémies de trichinose, lorsque la surveillance hygiénique des viandes de Porc vient à être négligée. » Je pourrais encore rappeler les Echinorhynques, heureu- sement beaucoup plus rares chez l'Homme, mais au contraire 38 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 très fréquents chez les Porcs et chez les Sangliers dans cer- taines régions, où ils mangent le Melulonla vulgaris à l'état de larve, dans les terres, où les Porcs vont fouiller avec leur groin pour chercher des racines sucrées; le Gastrus equi, et les larves de Diptères dont les œufs, dépdsés sur la peau, éclosent et arrivent par la bouche et par les narines au lieu où ces ani- maux passent leur vie parasite. » Mais je ne veux pas vous étourdir davantage par d'autres exemples tirés de l'histoire et du cycle de développement des nombreux parasites de la classe des Arachnides et des Insectes pour vous démontrer touLe l'importance de la parasitologie dans le champ de la médecine et de l'art vétérinaire. » Les chaires spéciales de parasitologie ont eu un solide fon- dement dans les doctrines de Pastei r et ont commencé officiel- lement par mon cours de parasitologie à la Faculté de médecine de Turin, en 1879. La France qui compte des savants comme Nbumann, Railliet. etc., a été, comme il était naturel, la pre- mière à leur donner la plus grande importance : à l'Institut Pasteur, M. Laveran occupe depuis longtemps une chaire ana- logue, et, sur la proposition de mon éminent collègue et ami, M. 11. Blanchard-, la France a créé dans toutes les Facultés de médecine des chaires de parasitologie; successivement vinrenl les autres nations des deux continents, l'ancien et le nouveau; exemple très important qui a été déjà ou sera suivi par les Fcoles vétérinaires de tous les pays. » Je suis lier du bonheur qui m'est donné par une des plus hautes assemblées scientifiques du monde d'encourager tonif- ies nations à se lancer dans la même voie, qui a déjà donné ri qui offre pour l'avenir d'immenses avantages à l'humanité et à la richesse publique. » MM. Dai rzENBERG, .loi BiN, Neumann, L.-L. Petit, X. Raspail, Secqi es, Texier, Trouessart s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. Conformément à l'article XIV des Statuts, Al. Vignal, tréso- rier, rend compte de sa gestion pendant l'année 1911. Au nom de la Commission de vérification des comptes, M. Bavay donne lecture du rapport suivant : « Messieurs, » Chargé avec notre collègue, M. Dautzenberg, de vérifier les comptes de notre trésorier, nous avons tous deux procédé à cette vérification le 9 février. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 39 Les recettes de l'année 1911 se sont élevées à la somme de 9.502f73 Les dépenses à 8.891 62 Il reste donc en caisse 611* 11 Il reste en outre en banque.. 2.111 90 Soit en tout 2 . 723* 01 pour l'année 1912. » Quelles que soient les réflexions et les observations que l'on peut faire au sujet de l'importance relative de ce reliquat, nous pouvons vous affirmer que les dépenses et les recettes qui ont amené ce résultat sont exactes. Toutes ont été minutieusement vérifiées par nous et nous ne pouvons que vous inviter à approuver les comptes de notre trésorier, à lui voter des remer- ciements sans oublier M. Reyckaert qui, en qualité de comp- table, a tenu à jour toutes les écritures financières de la Société. » Les conclusions de ce rapport sont unanimement approuvées et chaleureusement applaudies. M. Giuca, médecin vétérinaire à l'Institut Pasteur, à Paris, est présenté par MM. Chatton et Railliet. MM. Gelestino Barile, docteur, assistant à l'Université de Turin ; Antonio Berlese, professeur, directeur de la Station d'entomologie agricole de Florence ; E. Guelpa, docteur en médecine, demeurant -13, rue Le Peletier, à Paris (9e) ; Victor Marzocchi, docteur, libre-docent à l'Université de Turin ; Le comte Mario Peracca, docteur en sciences naturelles, à Turin ; sont présentés par MM. E. Perroncito et Robert. M. Y. Delage dépose sur le bureau le document suivant, dont il est donné lecture : « Monsieur, » Voilà 12 ans que Henri de Lacaze-Duthiers est mort, et, ainsi qu'il arrive pour les œuvres vraiment grandes, la sienne grandit encore par. l'éloignement. Ses admirables travaux sur 40 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 le Corail, sur le système nerveux des Mollusques, les Archives de zoologie expérimentale qu'il a fondées, les Stations de zoo- logie marine de Roscoff et de Banyuls dont il est le créateur, son empreinte ineffaçable sur deux générations de savants, tout cela est, aujourd'hui comme au lendemain de sa mort, dans la mémoire de tous. » Le buste en bronze, œuvre admirable du sculpteur Ben- llure, due à l'initiative de nos collègues espagnols, la statue à laquelle ont souscrit les savants du monde entier pour son tombeau situé sur le promontoire qui domine la Station de Banyuls, sont de vivants témoignages de l'admiration univer- selle. La petite ville de Roscoff considère comme un devoir de ne pas laisser croire qu'elle reste indifférente à l'honneur d'avoir été choisie par Henri de Lacaze-Duthiers comme le point des côtes françaises le pins propre à l'établissement de la première Station zoologique qu'il a fondée, celle qui porte aujourd'hui son nom. » Sur l'initiative de MM. Cloarec, député du Finistère, el Daniélot. maire de Roscoff, les personnes constituant le Comité au nom duquel cette lettre vous est adressée ont décidé qu'un buste de Henri de Lacaze-Duthiers, porté sur un stèle de granit, serait érigé sur l'une des places de la ville de Boscoff, auprès de la Station zoologique, en face de la mer. L'exécution du monument sera confiée à un artiste breton, M. Guillioic Pour rehausser l'éclat de cette fondation, nous vous demandons de vouloir bien vous joindre à nous en nous envoyant votre adhésion. » C'est cette adhésion seulement que nous vous demandons d'une manière expresse, heureux cependant si vous voulez par- ticiper à la partie matérielle de notre entreprise en y joignant une souscription, quelle qu'elle soit. » Recevez, Monsieur, l'assurance de nos sentiments les plus distingués. » Pour le Comité : » Y. Delage. » Adresser les adhésions à M. le professeur Y. Delage, 16, rue du Docteur-Berger, à Sceaux (Seine). Le Secrétaire général signale, parmi les nouveautés du Bul- letin, le règlement du prix Louis Petit, qui y figure pour la première fois et dont l'assemblée applaudit la fondation. Il donne lecture de la circulaire suivante, encartée dans le Bulletin : SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 41 « Le Conseil de la Société zoologique de France vient de décider de nouvelles mesures, propres à assurer l'apparition prompte et régulière du Bulletin de la Société et à en favoriser l'utilisation par les auteurs, particulièrement pour la publica- tion de leurs notes préliminaires. » L'impression du Bulletin et des Mémoires est confiée, à partir de cette année, à la Maison Oberthûr, de Rennes. Le Bulletin paraîtra tous les mois, sauf en septembre et octobre, quelle que soit l'importance de ces fascicules, et ceux-ci seront distribués, au plus tard, le 20 du mois qui suit celui dont ils publieront les séances. » Il devient donc indispensable que les manuscrits soient remis sous une forme claire et définitive à la séance même, ou qu'ils soient parvenus au secrétaire général au plus tard le jour de la séance. 11 sera de rigueur aussi que les épreuves soient retournées corrigées dans un délai maximum de cinq jours. » La Commission de publication se verrait obligée, dans l'in- térêt général, de différer l'insertion des notes dont la remise ou le bon à tirer seraient postérieurs aux délais fixés. Il en serait de même pour celles dont la correction entraînerait de trop grands remaniements typographiques, dont les frais seraient d'ailleurs à la charge des auteurs (art. 66 du règlement). » Le Conseil a décidé que les auteurs recevront désormais cinquante exemplaires tirés à part de leurs notes parues au Bulletin, tirés sans réimposition et non couverts. Ils pourront les faire couvrir et s'en procurer de supplémentaires aux prix mentionnés dans le barème, publié dans la couverture du Bulletin. » La Société peut dispenser les auteurs, dans la mesure de ses disponibilités, du remboursement des frais de clichage des figures dans le texte, exigible d'après l'art. 59 du règlement. Les dessins originaux devront être déposés avec le manuscrit, prêts à être livrés au graveur. » La Société publie dans son Bulletin les travaux des zoolo- gistes qui lui sont étrangers, aux mêmes conditions que ceux de ses membres, sous cette restriction qu'ils devront être pré- sentés par l'un de ceux-ci. » D'après l'art, 13 des statuts, aucune publication de texte ni de planches ne peut être faite par la Société qu'après autori- sation de la Commission de publication et suivant les formes prévues au règlement intérieur. » 42 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 M. Ghappellier offre, au nom de son auteur, le récent ouvrage de M. L. Bureau sur : « L'âge des Perdrix : 1° La Perdrix grise », important travail renfermant une série d'observations minu- tieuses sur la mue de ces animaux et permettant de déterminer l'âge d'un Perdreau à un jour près. Un ouvrage similaire est à l'étude pour la Perdrix muge, auquel il ne manque plus que quelques observations de contrôle. M. le président remercie le donateur et le félicite vivemeni de son consciencieux travail. M. Ghappellier annonce la constitution et fait connaître le but et les moyens d'action de la « Ligue française pour la pro- tection des Oiseaux ». fondée par la Société nationale d'accli- matation de France el présidée par notre collègue, M. Magaud d'Aubusson. Le siège de la Ligue est 33, rue de Buffon, a Paris. M. Al. Neveu-Lemaire offre la nouvelle édition de son traité de parasitologie des animaux domestiques, dans lequel il fait un emploi rigoureux de la nomenclature zoologique, ce qui ramène à formuler- quelques observations sur cette nomenclature. M. Gadeau de Kerville annonce qu'il va partir prochaine- ment en mission en Vsie Mineure el se met â la disposition de ses collègues pour leur rapporter des spécimens utiles à leurs études. * * Le mercredi 28 février, à 10 heures du matin, a lieu, au labo- ratoire de zoologie, à la Sorbonne, gracieusement mis à la dispo- sition de la Société par Al. Délace, la séance de démonstrations, sous la présidence de AI. Perroncito. « M. Hurrecht montre l'insuffisance des théories proposées jusqu'ici pour expliquer la formation de l'amnios et de l'allan- toïde. On a soutenu par exemple que la production de l'amnios était due au poids de l'embryon qui tendrait à s'enfoncer dans le vitellus. Mais des mesures directes ont démontré que l'em- bryon était, au contraire, plus léger que le vitellus. De plus. l'amnios ne peut être utile, en formant coussin élastique, que quand il est complètement fermé : on ne saurait donc com- prendre que les replis amniotiques se soient formés peu à peu au cours de la phylogénèse. Haeckel a tenté d'expliquer la for- SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 43 mation de l'allantoïde par le développement exagéré de la vessie des Amphibiens; il faudrait alors qu'un embryon d'Amphibien, devenu terrestre et manquant d'oxygène, ait eu, pour ainsi dire, l'idée qu'en développant sa vessie il pouvait la transformer en appareil respiratoire. » On admet d'ordinaire que le pédicule abdominal {Eaft- stiel) de l'Homme et des Singes (que M. Hubrecht a retrouvé chez Tarsius), dérive de l'allantoïde libre des Vertébrés infé- rieurs. Ce pédicule résulte, en réalité, de la vascularisation d'une région médiane située en arrière de la ligne primitive, se pro- duisant avant la formation de l'amnios. N'est-ce pas là le point de départ de l'allantoïde ? » Dans la morula des Mammifères il apparaît une cavité- pleine de liquide, séparant une zone externe, le trophoblaste, d'une masse interne, accolée d'un côté à la précédente, et des- tinée seule à devenir l'embryon. Le trophoblaste est, en réalité, une enveloppe larvaire, analogue à celle qui existe chez certains Géphyriens et Némertiens. D'autres genres de ces groupes sont, au contraire, dépourvus d'enveloppe larvaire comme, parmi les Vertébrés, les Sélaciens sont dépourvus de trophoblaste. » La cause de l'apparition du liquide dans la morula des Mam- mifères n'est pas la disparition du vitellus comme on l'admet d'ordinaire; mais cette cavité, chez des animaux à développement holoblastique, devient naturellement celle ou s'accumule le vitellus (Sauropsidés, Ornithodelphes). Il y a avantage, pour l'em- bryon d'un animal, primitivement holoblastique, devenu vivi- pare, à distendre son blastocyte, afin que celui-ci puisse adhérer mieux aux parois des conduits génitaux et se mettre en contact plus intime avec le système vasculaire maternel de ces parois. L'embryon a aussi avantage à développer le plus vite possible un réseau vasculaire à la surface de son enveloppe larvaire (tropho- blaste). Les Mammifères qui réussissent à établir cette vascula- risation au moyen du pédicule abdominal (Primates, Tarsius) ont, sans aucun doute, résolu le problème de la manière la plus élégante. Les autres Mammifères, chez lesquels les conditions de la vascularisation du trophoblaste sont moins directes et qui subissent un retard à ce point cle vue, sont en même temps ceux qui ont développé peu à peu une allantoïde libre, laquelle n'est donc pas le précurseur du pédicule abdominal, mais tout au contraire une formation secondaire qu'un pédicule a précédée. » L'amnios ne s'est pas formé primitivement par deux replis s'affrontant et se soudant, mais bien par une délamination. De 44 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 même qu'il est apparu une cavité dans la morula du côté ventral du futur embryon, de même il s'en produit une autre du côté dorsal, entre l'embryon et le trophoblaste : c'esi l'amnios pri- mitif (Uramnion). qui peut ainsi agir comme un coussin dès son apparition. La formation de l'amnios au moyen de replis est secondaire. On trouve la première ébauche de ces replis chez le Hérisson, qui est un type ancien; on les observe plus développés chez la Musaraigne. C'est par un envahissement progressif de la surface intérieure de l'amnios primitif, du côté du tro- phoblaste, que se forme l'amnios définitif, dont le toit consiste en une membrane ectodermique doublée de mésoblaste. M. Hu- brecht met sous les yeux de ses collègues une série de prépa- rations démontrant ce cheminement progressif do l'ecloderme de la façon la plus évidente Cl). Il ajoute qu'à son avis, l'appa- rition du cœlome a joué un certain rôle dans la formation de l'amnios définitif des Vertébrés. » « M. Edgard Hérouard présente des préparations concernant la formation du kyste pédieux de Chrysaora. Ce kyste, que l'on avait pris jadis pour un morceau de crenosarque enkysté, est. en réalité, une formation qui n'a rien à faire avec une lacération, et qui se distingue nettement du bourgeonnement et de la reproduction sexuée. C'est un mode de reproduction spécial inconnu jusqu'ici chez les Cœlentérés el qui rappelle les stato- blastes des Bryozoaires et les gemmules des Eponges, en ce sens qu'il est destiné a la reproduction de l'espèce à longue échéance (3 ans constatés chez Chrysaora); mais il se distingue de ces formations de durée par sa constitution. Tl est formé, en effet, par un amas de cellules mésenchymateuses qui s'accu- mulent en un point de la mésoclée et. qui sont englobées par une évagination embolique de l'ectoderme pédieux. pour aboutir à la formation de pyramides vitellines à aspect de cœloblas- tnla. La présence d'une masse granuleuse avec noyau achroma- tique présentant un nucléole et ayant toute l'apparence d'un œuf de Cœlenteré a été vue phagocytant les cellules vitellines, rappelant ainsi la formation de l'œuf sexué d'Hydra et l'endo- derme n'est pas intéressé dans la formation du kyste. Ce mode de formation permet de supposer que le kyste pédieux de Chry- saora représente une progénèse parthenogénésique. assurant H) Voir : A. A. W. HUBRECHT. Frùhe Entwicklungsstadien des Igels und ihre Bedeutung fur die Vorgeschichte (Phylogenesel des Amnions. (Zool. Jahrb. Suppl., XV, 2, 1912, p. 739-774, pi. XXXIII-XXXVI.) SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 45 la reproduction à longue échéance. Cette supposition est d'au- tant plus probable que dans le Chrysaora de Trieste, qui est une forme voisine de celui de Roscoff, Hadzi vient de signaler (1912) que ses kystes laissaient échapper une larve ciliée, contraire- ment à ceux de Roscoff qui. comme Hérouard l'a montré en 1907, produisent un Scyphopolype sur place. » M. Fauré-Fremiet met sous les yeux de ses collègues des préparations se rapportant à sa communication sur la matura- tion et la fécondation chez Y Ascaris megalocephala. M. Robert montre de jeunes Chitons qui sont nés et vivent depuis neuf mois à la Sorbonne, ainsi qu'une Ephijra qui y vit depuis 65 jours et est en train de se métamorphoser. Ces ani- maux ont été élevés par Joseph Jézéquel. * * * Le jeudi 29 février, à 8 heures du soir, a lieu, au restaurant Champeaux, le banquet annuel. Y assistent : MM. de Reauchamp, R. Blanchard, Mme Brumpt, MM. Brumpt, Calvet, Caullery, Chatton, Clément, M^Delage, MM. Delage, Despax, Dyé, Faurf.-Fremiet, Gadeau de Ker- ville, Mme Guiart, MM. Guiart, Hurrecht, A. Janet, Mme Mar- chal, MM. Marchal, Neveu-Lemaire, Paris, Mme Perroncito, MM. Perroncito, Petit aîné, Pluche, Reyckaert, Robert, Roule, Simon, Vignal. Au dessert, M. L. Roule, vice-président, prononce l'allocution suivante : « Mesdames, » Messieurs, » Mes chers Collègues, » J'occupe à cette table une place qui ne m'appartient pas. J'eusse été heureux, et vous auriez partagé mon plaisir, d'y voir notre dévoué Président, M. Dollfus. Les circonstances ne l'ont point permis. Nous déplorons tous son absence, car, mieux que personne, il eût représenté ici l'effort continu et le labeur inlas- sable des zoologistes français. Nous la déplorons d'autant 46 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 plus qu'elle nous ôte une joie : celle de le féliciter sur son œuvre de propagande et de prosélytisme, qui a conduit vers nous tant de jeunes néophytes et éveiilé lant de vocations scien- tifiques qui s'ignoraient. Certes, il connaît la sympathie que nous lui avons vouée; mais il nous prive par Irop en nous empochant de la lui témoigner. » Je le remplace donc devanl vous. et. on son nom. au nom do la Société entière, je souhaite la plus cordialo bienvenue à nos collègues de l'étranger, de la province, qui sont venus auprès de nous afin de vivre quelques bonnes heures do cama- raderie. Nous sommes on ce moment, dans notre Société, à un tournant de noire carrière. Nous avons brisé, pour mieux nous moderniser et nous adapter aux conditions nouvelles, une partie de la solide et prudente armature que nos aînés avaient préparée. Nous avons rendu mensuel notre Bulletin: nous solli- citons les auteurs par des concessions auxquelles ils sont sen- sibles. Nous espérons, par ce moyen, augmenter notre effectif, appeler à notre Société des adhésions plus nombreuses. L'avenir réalisera sûrement ces espérances. Et c'est pour moi une grande satisfaction que de saluer notre éminent Président d'honneur, M. le Professeur PERRONCITO, qui, ayant connu notre passé, pourra mieux juger de nos aspirations. » Vous êtes, mon cher Maître, un des plus anciens amis de notre Société zoologique. Nous vous avons déjà vu. voici quelques années, occuper cette place d'honneur où vous êtes aujourd'hui, et. tous ici, nous nous rappelons les éloges mérités que notre président et notre secrétaire général d'alors ont faits si justement de votre œuvre scientifique et de votre haute per- sonnalité. Avant-hier encore, en écoutant vos savantes paroles devant notre assemblée générale, nous admirions la lucidité et l'ampleur de votre esprit. Vous avez raison, et j'applique votre enseignement. Toute vie passe par plusieurs périodes, les unes d'activité où elle dépense, les autres de repos où elle prépare l'activité future. Nous avons préparé : nous nous apprêtons à agir. Cette salle de banquet est comme celle d'un enkystement très passager, qui nous rassemblerait fous, et nous donnerait une vigueur nouvelle pour multiplier et prospérer. La Société zoologique de France est heureuse, au début de cette évolution, que la première présidence d'honneur soit allée à l'un de ceux qu'elle aime et qu'elle estime entre tous. » « M. Perroncito répond en remerciant la Société de l'hon- neur qu'elle lui a fait et porte un toast d'abord à M. Dervitj.é. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 47 qui a si bien organisé la section française à Turin qu'elle s'est montrée la mieux disposée de toutes les sections de l'Exposition. Il porte ensuite un toast à M. le président, dont tout le monde déplore l'absence, et fait l'éloge de ses mérites d'artiste et de zoologiste. Puis il invite l'assemblée à boire à l'avenir de la Société zoologique de France, qui est des mieux placées pour assurer un réel progrès dans les différentes branches de la zoologie scientifique et pratique. » Le secrétaire général présente les excuses des absents : Mme Chabot, MM. Chabot, Debreuil, von Graff, Grobon, Jou- bin, Neumann, L.-L. Petit, Raspail, Secques, Texier, Troues- sart. Il adresse de vifs remerciements à M. de Beauchamp, auteur de l'encadrement helminthologique du menu, et à M. Petit, aine, qui a, cefte année, ajouté aux Oiseaux naturalisés dont il a orné la table, des animaux entièrement artificiels. MM. A. Dollfus et J. Liouville n'ont pu rejoindre leurs col- lègues que dans la soirée. * * * Le vendredi 1er mars, à 9 beures du soir, a lieu à l'amphithéâtre Richelieu, à la Sorbonne, mis à la disposition de la Société par M. le Recteur, la conférence annuelle. M. Perroncito, président d'honneur, ouvre la séance par une allocution. M. L. Roule, vice-président, présente le conféren- cier dont il rappelle la participation à l'expédition Charcot. Puis la parole est donnée à M. le Dr J. Liouville, médecin et natura- liste de l'expédition antarctique française, qui, dans une bril- lante conférence accompagnée de nombreuses et remarquables projections, fait assister ses auditeurs à « la vie animale au pôle sud. » La plupart des projections étaient empruntées aux clichés de M. x\lbert Senouque, chargé des travaux photographiques et des observations de magnétisme, de topographie et de spectroscopie au cours de la mission; de M. Louis Gain, chargé des recherches sur la botanique, les Oiseaux, les Arthropodes et les Spongiaires; de M. l'enseigne de vaisseau de ire classe René Godfroy, officier de manœuvre à bord du Pourquoi pas? Quelques clichés prove- naient aussi de M. PvAllier du Baty, l'explorateur des îles Ker- guelen, qui fit partie de la première expédition Charcot, et du 48 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Dr Gook, médecin de l'expédition antarctique de la Belgica. La Société joint ses plus vifs remerciements à ceux que le confé- rencier leur a exprimés en public. S. E. l'ambassadeur d'Italie s'était fait représenter par M. Gar- basso, secrétaire de l'ambassade. Ouvrages offerts. Alexeieff (A.). Notes sur les Flagellés [Arch. Zool. exp. (5), VI, 1911, p. 491-527). Id. — Notes sur les llcrpetodonadidae (= Trypanosomidae Doflein 1911) [Ibid. (5), IX, 1912, Notes p. xxix-xxxvin). Id. — Sur la division nucléaire et l'enkystement chez quelques Amibes du groupe Umax (C. B. Soc. Biol., LXX, p. 455, 534, 588). Id. — Sur la famille des Cercomonadina (Butschli emend., non Cer- comonadidœ Kent) (Ibid., LXXI, p. 506). Id. — Sur la nature des formations dites « Kystes de Trichomonas intestinalis » (Ibid., p. 296). Id. — Sur le genre Herpetomonas (Ibid., p. 455). Id. — Sur les Cercomonadines intestinales de Calliphora erythro- cephala et de Lucilia sp. (Ibid., p. 379). Id. — Sur les Flagellés intestinaux des Poissons marins (Arch. Zool. exp. (5), VI, 1912, Notes p. i-xx). Id. — Sur les kystes de Trichomonas intestinalis dans l'intestin des Batraciens (Bull. Sel France-Belgique, XLIV, 1911, p. 333-365). Bureau (L.). L'âge de la Perdrix. — I. La Perdrix grise (Bull. Soc. Sci. Nat. Ouest (3), I, 1911, 124 p., 35 fig.). Garreta (L.). Les Insectes de l'île Grande-Salvage (Bull. Soc. ent. France, 1911, p. 392-397, pi. m). Hudrec.ht (A. A. W.). Fruhe Entwicklungsstadien des Igels und ihre Bedeutung fur die Vorgeschichte (Phylogenese) des Amnions (Zool, Jahrb. Suppl. XV, 1912, p. 739-774, pi. xxxm-xxxvi). Neveu-Lemaire (M.). Parusitologie des Animaux domestiques. Maladies parasitaires non bactériennes (Paris, Lamarre, 1912, 1257 p., 770 fig.). SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 49 PERCEPTION A DISTANCE PAR LA MOUCHE BLEUE (MUSCA VOMITORIA LINN.) DU PASSAGE DE LA VIE A LA MORT CHEZ LES ANIMAUX PAK Xavier RASPAIL On sait depuis longtemps que la Mouche bleue ou Mouche à viande, a un odorat très subtil et qu'elle sent la viande de très loin, surtout si elle est fraîche; mais je ne pense pas qu'on ait jamais signalé jusqu'ici la faculté qu'elle possède de percevoir, même à distance,, l'instant où un animal cesse de vivre. Ce fait qui, au premier abord, apparaît troublant à notre esprit et comme un phénomène impossible à concevoir, s'est pourtant manifesté devant moi, dans des conditions si nettement déterminées, qu'il ne m'est pas possible de le mettre en doute. Il faut donc admettre que la vie, en s'éteignant, laisse s'exhaler de l'animal un fluide particulier d'une subtilité telle qu'en se répandant instantanément dans l'atmosphère, l'Insecte, soit en passant au vol, soit du point où il est posé, en a une perception si nette, grâce à sa puissance olfactive, qu'il se dirige directe- ment sur ce corps n'ayant pu encore subir aucune altération dans son organisme, ni aucun abaissement dans sa température normale, pour venir y déposer ses œufs. Quelle peut être la nature de ce fluide ou mieux de cette particule volatile dont la Mouche bleue indique l'existence et qui doit provenir du fait même de la cessation du principe de la vie, puisqu'il faut que la mort vienne de s'accomplir pour qu'elle soit perçue par l'Insecte ? Dans l'état actuel de nos connaissances, on ne peut répondre à cette question que par un point d'interrogation, sans toutefois désespérer de trouver un jour une explication rationnelle.de ce fait, étant donrfé que nous assistons émerveillés à de récentes découvertes qui, hier encore, n'auraient pu être soupçonnées et qui sembleraient surnaturelles, si leur démonstration n'était pas mise scientifiquement à la portée de tous. L'Homme, bien que placé au sommet de l'échelle animale, est pourtant, de tous les animaux, celui qui possède le sens de 50 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 l'odorat le moins développé; sous ce rapport, il ne saurait être comparé à des animaux, même les plus inférieurs, tels que des Planaires, qui sont bien autrement favorisés pour percevoir les plus infinitésimales particules odorantes qui émanent des corps. Sans en chercher des exemples parmi les Mammifères, dont certains possèdent un odorat si puissant et si lin, je rappellerai celui fourni par un Lépidoptère, parce qu'il a beaucoup de rapports avec le cas de la Mouche à viande. Il y a déjà de nombreuses années, étant allé, au mois de juillet, sur un terrain de chasse, me rendre compte dans quelles condi- tions se présentait la reproduction du gibier, je trouvai, au cours de mon excursion, une femelle de Bombyx qùercus à l'instant précis de son éclosion; je l'emportai avec précaution pour ne pas déflorer sa fraîcheur, et une fois rentré à la maison du garde où je devais déjeuner, je piquai ma capture sur un liège que je mis à l'abri sous un île- deux globes ornant la che- minée, laquelle était située au fond de la pièce, l'ace à la fenêtre donnant sur la campagne et laisse* ■ grande ouverte. Je ne me doutais pas que j'allais avoir la bonne fortune de voir se repro- duire sous mes yeux l'observation donnée par 10. Berce, dans sa Faune des Lépidoptères de France : « Le mâle [Bombyx nuercus), dit-il, recherche la femelle avec une grande ardeur, car si l'on a clic/ soi une femelle récem- ment éclose, on les voit accourir en grand nombre et se préci- piter dans l'appartement. » En effet, à peine m'étais-je mis à table que mon attention fut attirée par le manège qu'exécutaient plusieurs mâles de Bombyx quercus qui paraissaient venir de loin, s'arrêtaient brusque- ment, et après avoir dessiné, de leur vol rapide, de véritables arabesques dans l'air, s'approchaient de plus en plus de la fenêtre devant laquelle ils papillonnaienl avec persistance. Deux d'entre eux, plus ardents que les autres, malgré la demi-obscu- rité du fond de la pièce, accrue encore par le contraste de l'éblouissante clarté du soleil, franchirent la baie pour aller s'attacher au socle même du globe où ils continuèrent à battre bruyamment des ailes devant la barrière qui les séparait de la femelle vierge qu'ils convoitaient. Ainsi, en un temps relativement court, les effluves attractives se dégageant de cette femelle, après s'être échappées du globe presque hermétiquement clos et avoir franchi la longueur d'une chambre toute remplie des odeurs les plus mélangées d'un repas, s'étaient diluées dans l'atmosphère de façon à être SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 51 perçues au loin par les mâles, passant dans l'espace, pour les arrêter dans leur course rapide et leur faire suivre la voie devant les amener à la femelle qu'un seul devait être appelé à posséder, car la plupart des femelles de Lépidoptères, surtout de Bombyx, ne s'accouplent qu'une fois. En effet, après l'accou- plement, la faculté attractive n'existe plus et les mâles passent auprès de la femelle qui a cessé d'être vierge, sans seulement la remarquer. Certes, je ne prétends pas établir une similitude de cause à effet, entre l'effluve attractive dégagée par la femelle d'un Lépi- doptère qui doit attirer un mâle pour la féconder, et ce fluide - sous quel terme le désigner autrement — qui semble se pro- duire et se volatiliser dans l'espace à l'instant même où la vie s'échappe du corps d'un animal et que perçoit la Mouche bleue dans les mêmes conditions que le mâle Bombyx quercus. Je m'en tiens donc à l'exposition des faits que j'ai pu observer. La première fois que mon attention fut attirée par ce phéno- mène captivant remonte à une douzaine d'années. C'était à propos d'un cas d'apoplexie chez un Oiseau que j'ai publié en 1909 (1) et dont j'extrais la partie qui se rapporte parfaitement au sujet que je traite ici. Au mois de juillet, après un violent orage qui avait duré de 11 heures du soir à 1 heure du matin, je circulais dans mon parc vers 8 heures, par une température lourde et un soleil ardent, pour me rendre compte des dégâts qui avaient pu y être causés, lorsque dans un chemin creux, traversant un massif d'Epicéas et par suite ombré, j'aperçus sur le dos et à moitié enseveli dans le limon que l'eau avait entraîné en formant des ravines sur les bords du chemin, le cadavre d'un jeune Pigeon ramier sorti du nid depuis au moins deux semaines. Les plumes de la poitrine et du ventre étaient collées et couvertes de tous les débris que les eaux avaient charriées en passant sur son corps. Je le pris par une patte et l'emportai, la tête en bas, sans précaution, pour le donner à enfouir au jardinier, lors- qu'ayant parcouru déjà près de deux cents mètres, il me sembla que les doigts de cette patte avaient eu un léger mouvement; je ne me trompais pas, les doigts s'étendirent et se refermèrent, la vie n'était pas éteinte, la mort n'avait été qu'apparente chez cet Oiseau frappé probablement d'apoplexie et qui était resté dans la position où je l'avais trouvé certainement depuis avant (1) Sur deux cas d'apoplexie chez des Oiseaux. (Rev. franc. Ornith., sept.-oct. 1909, p. 72.) 6 52 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 minuit, moment où l'eau était tombée à torrents, jusqu'à l'ins- tant où je l'avais ramassé, c'est-à-dire depuis près de huit heures. Trouvant le cas intéressant à observer, j'emportai à la maison l'Oiseau entièrement refroidi, puis, après l'avoir nettoyé et séché le plus possible, je le plaçai, toujours inerte, dans un panier garni d'un lainage que je mis sur le fourneau de la cuisine. Deux heures après, il était revenu complètement à la vie, l'œil bien ouvert et se tenant sur ses pattes. J'ajouterai que c'étail bien par suite d'une attaque d'apoplexie que ce Pigeon était tombé sur le dos dans le chemin creux, car, en 48 heures, il en eut deux autres auxquelles j'assistai et dont la dernière fut foudroyante. Mais, j'avais été frappé par cette particularité qu'en cette saison où la Mouche à viande est tou- jours si abondante, aucune n'était venue se poser sur ce Pigeon présentant, lorsque je le découvris, toutes les apparences d'un cadavre déjà vieux de plusieurs heures, et qui, par suite, aurait dû porter de nombreux œufs de la Mouche bleue. <>r, comme la vie ne s'était pas rcbappée de ce corps inerte, je me demandai si ce n'était pas là la raison qui avait empêché la Mouche à viande de venir y déposer ses œufs. Il fallait donc admettre que cette Mouche perçoit à distance le moment précis où la vie s'éteint chez un animal pour venir en prendre posses- sion et y faire sa ponte. J'eus, l'année dernière, la pleine coniir- mation de ce fait vraiment suggestif. A plusieurs reprises, j'avais constaté le court espace de temps — souvent à peine quelques minutes — qui s'écoulait entre l'instant où un animal venait de mourir et le moment de l'arrivée d'une Mouche bleue sur son cadavre, n'ayant encore subi aucun abaissement de sa température normale. J'en citerai l'exemple le plus caractéristique. Par une belle journée du commencement de septembre, une de ces journées tout ensoleillées dont le mois de juillet ne nous gratifie pas toujours, je chassais dans de jeunes taillis, lorsque j'eus l'occasion de faire un doublé sur des Faisans; l'un tomba raide sur le coup, l'autre, fortement plumé, continua à voler, puis montant tout-à-coup presque perpendiculairement, ainsi que cela arrive souvent aux Oiseaux atteints à la tète, il retomba comme une masse à une centaine de mètres. Pour ne pas perdre de vue la place je m'y dirigeai rapidement et en revenant pour ramasser à son tour le premier Faisan, je vis une Mouche posée sur le côté du bec et, en le prenant, une autre s'échapper de SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 53 dessous l'aile où elle s'était déjà installée. Entre le moment où je l'avais tiré et celui où je le ramassai, il ne s'était pas écoulé plus de deux minutes. Ces Mouches avaient donc perçu à distance la présence de cet Oiseau venant de cesser de vivre, et pour arriver directement dessus dans le fourré où il gisait, elles avaient dû suivre comme fil conducteur le principe volatil qui s'était exhalé de son corps à l'instant où il rendait le dernier soupir. Enfin, une observation faite en 1911 fut pour moi tout à fait concluante. Tous les ans, pendant l'été, je m'attache, dès que les circons- tances sont favorables, à détruire les Pies et les Geais et, à cet effet, j'ai installé sous bois une petite loge établie à courte portée d'un abreuvoir et d'un agrainage qui ne manquent pas d'être constamment fréquentés, surtout lorsque la température est élevée, par ces pillards et ces destructeurs de couvées ; en môme temps, cette installation a l'avantage d'être utile aux autres Oiseaux. Le Gécine vert et le Pic-épeiche viennent à tout instant s'y désaltérer, et le premier surtout fait de longues stations perché tout droit sur le bord de l'abreuvoir, conservant une immobilité absolue; les Merles et les Grives s'y baignent avec acharnement, faisant jaillir l'eau autour d'eux par des battements précipités des ailes et de la queue; les Mésanges, les Fauvettes ne font que se poser juste le temps de boire deux ou trois fois ; les grani- vores, surtout les Pinsons, ont peu de penchant pour l'eau, mais trouvant la table si bien servie, ils y font de longs séjours en égrugeant les grains de blé; enfin, les Tourterelles et les Pigeons ramiers y viennent boire deux fois par jour, le matin et vers la fin de l'après-midi. Tout ce petit monde ailé est des plus inté- ressant à observer ainsi dans son naturel, mais devient gênant lorsqu'il s'agit de fusiller une Pie ou un Geai, pour ne pas atteindre, du même coup, les Oiseaux que je tiens à protéger. Le 30 juillet 1911, étant allé dans l'après-midi à cet affût, je tirai trois Pies que j'allai chaque fois ramasser et que je déposai à côté l'une de l'autre à l'entrée de la loge. Au bout de peu de temps, plusieurs Mouches s'annoncèrent aux alentours par leur bourdonnement et bientôt vinrent se poser sur deux des cadavres de Pies, mais aucune sur la troisième, ce que je remarquai, sans cependant y voir autre chose qu'un simple effet du hasard. Les ayant chassées, elles mirent, comme toujours, un certain temps à revenir; mais de nouveau je m'aperçus 54 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 qu'elles évitaient la même Pie. Vivement frappé de cette singu- lière abstention, je ne tardai pas à en avoir l'explication qui me remit en mémoire le cas du Pigeon ramier. En effet, m'étant absenté pendant une heure, j'eus la surprise, à mon retour, de trouver revenue à la vie la Pie, qui n'avait pas une seule fois été visitée par les Mouches. Les yeux bien ouverts, elle tenta de fuir à mon approche, sortant d'une syn- cope résultant du choc des blessures reçues qui n'avaient pas été mortelles. Dès lors, il apparaissait de toute évidence que si les Mouches ne s'étaient pas posées sur cette Pie, c'était bien parce qu'elles avaient senti qu'elle n'était pas morte, ainsi qu'il en avait été pour le Pigeon ramier frappé d'apoplexie. La seule conclusion qu'on puisse tirer de ces faits est que La vie en s'éteignant chez un animal laisse s'exhaler quelque chose de volatil impossible à définir, d'une subtilité infinie, qui, en se diluant dans l'air, sert de fil conducteur à la Mouche bleue pour découvrir instantanément le cadavre et y déposer ses œufs. Ouvrages offerts. Pic (M.). Les Chauliognathus de la Nouvelle-Guinée Bull. Soc. ent. France, 1911, p. 197-199). Id. — Collezioni zoologiche fatti nelT Uganda dal Dott. E. Bayon, Anlhicidse [Ann. Mus. Genova (3), V, 1911, p. 156-159). • Id. — H. Sauter's Formosa-Ausbeute. Cantharidae, Lampyridae, Mordellidse {Deutsch. Entom. Nat. Bibl., II, 1911, p. 188-194). Id. — Megalopides africains nouveaux {Bull. Soc. ent. France, 1911, p. 213-214). Id. — Mission Chari-Tchad. Coléoptères : Hylophilus nouveaux et Anthiçides nouveaux (Bull. Mus. Paris, 1911, p. 56-62). Id. — Nouvelles espèces asiatiques d'Idgia (Bull. Soc. ent. France, 1911, p. 241-242). Id. — Scraplia nouveaux d'Afrique (Bull. Mus. Paris, 1911, p. 215- 216). Id. — Synonymie de divers Malacodermes et descriptions de deux espèces nouvelles (Bull. Soc. ent. France, 1911, p. 175-176). Id. — Trois Malachides nouveaux du genre Dromanthis (Ibid., 1911, p. 140-141). Vi.ès (Fred.). Propriétés optiques des muscles (Paris, Hermann, 1911, in-8°, xvu-372 p., 13 pi.). SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 55 SUR LES CARACTÈRES CYTOLOGIQÛES ET LA SYSTÉMATIQUE DES AMIBES DU GROUPE LIMAX (Nsegleria nov. gen. et Hartmannia nov. gen.) ET DES AMIBES PARASITES DES VERTÉBRÉS (Proctamœba nov. gen.) PAR A. ALEXEIEFF I. — Sur la spécification des Amibes du groupe Umax. Tous les protistologues s'accordent actuellement à reconnaître que sous le nom (ïAtnœba Umax Dujardin un nombre considé- rable de formes spécifiquement distinctes ont été confondues. Cependant les bases rationnelles de la spécification dans ce groupe n'ayant pas été établies, la plupart des Amibes décrites ces dernières années sont insuffisamment caractérisées et ne sauraient être reconnues que par les auteurs qui ont créé ces espèces, et encore à condition d'examiner leurs propres prépa- rations, la question de technique jouant ici un rôle important comme nous le verrons (1). Ainsi on a cru que l'étude de la division nucléaire chez les Amibes Umax donnait de bons carac- tères différentiels. En réalité le processus mitotique (promitose Nâgler, 1909) y est en général très uniforme et ne présente que quelques rares variantes, d'importance tout à fait secondaire, et dont la plupart peuvent se rencontrer chez une même espèce et par conséquent ne sauraient pas être considérées comme des différences d'ordre spécifique. Uhabilat des Amibes Umax n'a rien à voir avec leur spécification (2) ; ce sont les Protozoaires cosmopolites par excellence et qui, de plus, sont très peu exi- (1) Wulker (1911) donne à la fin de son mémoire un tableau très complet des Amibes qui ont été décrites avec plus ou moins de précision par les divers auteurs (il s'agit surtout des Amibes que l'on peut cultiver). Ce tableau sera consulté avec profit toutes les fois que l'on trouvera une Amibe dans les infusions végétales (ou autres) ou dans les excréments d'animaux; il renferme résumés les principaux caractères des Amibes trouvées dans les divers milieux; il s'en faut cependant que toutes ces Amibes soient si bien caractérisées que l'on puisse les reconnaître à coup sûr. (2) Je ne veux point dire par là qu'une espèce donnée d'Amibe ne se trouve de préférence dans un milieu « biologique » déterminé; au contraire, j'ai déjà fait remarquer (1911) que dans une infusion de foin c'est toujours Amœba Umax Duj. étudiée par Vahlkampf (1905) (espèce type) qui apparaît et se développe avec une telle exubérance que l'étude de cette Amibe peut être faite très facilement : les 56 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 géants : les Amibes limax peuvent, vivre partout où il y a des Bactéries. Ces Amibes ne sont jamais des parasites; on a quel- quefois pris ces saprozoïtes pour des parasites nécessaires, mais tous ces cas demandent une vérification sérieuse ; leurs kystes peuvent traverser le tube digestif de divers animaux, mais les Amibes ne sortiront de leur enveloppe kystique que dans les excréments rejetés (1). La structure d'une Amibe lima.r à l'état végétatif se réduit à fort peu de choses : 1° cytoplasme progressant à l'aide d'un gros pseudopiMlr lobé, généralement unique, et renfermant des inclu- sions englobées dans le milieu ambiant; 2° noyau présentant un caryosome volumineux el une plus ou moins grande quantité de chromatine périphérique située près de la membrane nu- cléaire plus ou moins nette. Il est évident qu'une structure aussi simple ne donne pas beaucoup de prise pour la spécification. Il faut avoir recours à l'étude de I'évolution : division et enkys- tement. En effet, la mitose, malgré qu'elle soit en général 1res uniforme, pourra dans quelques rares cas donner des indica- tions; d'autre part, la paroi du kyste présente assez souvent des ornementations qui constituent de très bons caractères différen- tiels. Divers processus sexuels qui se passeraient à l'intérieur du kyste (autogarnie ou hétérogamie) donneraient de bons carac- tères; malheureusement il y a lieu de faire de grandes réserves à ce sujet; en effet, l'interprétation de l'autogamie comme pro- cessus sexué peut être discutée, et, d'autre part, il serait préma- turé de généraliser l'hétérogamie dont on ne connaît qu'un cas, chez A. diploidea Hartmann, étudié par Hartmann et Nàgler (2). stades de division sont très nombreux, quelquefois on observe le stade flagellé, finalement les Amibes s'enkystent. Cependant, si l'on ensemence une infusion de fuin fraîche avec les kystes d'.4. punctata Dangeard, cette Amibe s'y développe très bien et peut même supplanter l'A. Umax DnJ. Je voudrais donc mettre en garde contre une opinion qu'il y a une relation étroite entre une espèce amibienne et le milieu naturel où on l'a signalée pour la première fois. Ainsi, pour prendre un exemple concret, Wasielkwski et HntSCHFELD (1910) ont isolé du tan une Amibe qui n'est certainement pas A. Froschi Hartmann décrite par Nagler (1909) dans le tan aussi, et il est bien probable qu'on trouvera dans les macérations de tan encore d'autres espèces d'Amibes II faut cependant, dans tous ces cas, ne pas confondre les Amibes qui proviennent des kystes se trouvant dans le substra- tum, dont on part pour faire une macération, avec les Amibes extrêmement répandues, comme A. Umax Duj. par exemple, dont les kystes doivent se trouver partout (en particulier dans la poussière des laboratoires); ces dernières peuvent contaminer pour ainsi dire les infusions. (1) Je ne parle pas du cas bien connu de Chlamydoph.rys stercorea, qui est un Thécamrebien: on sait que d'après Schaudinn Leyûi'nin aemmipara représenterait le C. stercorea dépourvu de coque. (2) Je n'ai observé chez cette Amibe que l'enkystement solitaire. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 57 Considérons clone l'un après l'autre les divers caractères qui doivent servir à la spécification des Amibes Umax. 1° Structure du noyau à Vétat végétatif. — a) Le rapport du diamètre du caryosome à celui de la vésicule nucléaire varie de 1/2 à 3/4 suivant les espèces et se présente avec un caractère de grande constance à condition qu'on le considère à des phases de développement comparables (1). Ce caractère doit être manié très prudemment : il ne sera pris en considération que dans les cas extrêmes, c'est-à-dire quand le caryosome se présente rela- tivement très grand ou au contraire très petit. De plus, ce carac- tère doit être accompagné par d'autres caractères différentiels. b) La quantité et la disposition de la chromatine périphérique. Ce caractère doit être observé dans le noyau à l'état de « repos », chez l'Amibe qui ne vient pas de sortir d'une division ni ne se prépare à une division ; en effet, la quantité de la chromatine périphérique est très augmentée lorsqu'il s'agit du prélude de la division ou du noyau-fils qui résulte d'une division récente. Une remarque de technique importante s'impose au sujet de la chromatine périphérique : si l'on se sert de l'hématoxyline au fer, une coloration complémentaire plasmatique (à l'éosine tout par- ticulièrement) est de rigueur. En effet, les granulations de la chromatine périphérique se trouvent débarrassées de la laque ferrique par l'alun de fer bien avant le volumineux caryosome. D'où toute une série d'affirmations erronées que le noyau de certaines Amibes Umax ne présente pas du tout de chromatine périphérique. En réalité il n'y a pas une seule Amibe Umax dont le noyau soit entièrement dépourvu de chromatine périphérique. 2° Ornementation de la paroi kystique. - Les ponctuations dM. punctata Dangeard sont d'une grande précision et four- nissent un caractère spécifique d'une importance capitale. 3° Mitose. — On a distingué plusieurs « modes » de la division nucléaire chez les Amibes Umax. En réalité ce ne sont que les différentes manières d'être des deux plaques équatoriales filles qui, dans leur ascension vers les deux pôles du noyau en divi- sion, acquièrent la sidérophilie (leur chromatine se mélangeant à de la plastine) plus ou moins vite dans une même espèce. Au fond, la promitose des Amibes Umax est très uniforme. Si l'on peut tout de même y déceler des différences, celles-ci ne seront (1) Pendant l'état enkysté, le caryosome est généralement plus petit que dans l'Amibe au stade mobile; ce sont là les variations cycliqties du caryosome bien mises en évidence par Hartmann. 58 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 point fournies par les plaques équatoriales filles ; c'est le mode de la constitution de la plaque équatoriale qui n'est pas exacte- ment le même dans les diverses Amibes. Dans la majorité des cas la plaque équatoriale est constituée exclusivement par la l « • / i v J. 2. 3 Fig. I. — l et •>. Naegleria punctata (Dangeard) x 1500. — 1, individu à l'état végétatif montrant le protocaryon noyau avec un volumineux caryosome et petite quan- tité de chromatine périphérique sous la forme de grains peu sldérophlles); 2. stade de la plaque équatoriale (celle-ci est formée par la chromatine péri- phérique), deux corps polaires volumineux et sidérophiles qui sont caracté- ristiques de la iixmnU.sf; :t, Xwalrria Umax (Dujardin, emend. Vahlkampf) x 1500. Prélude de la division nucléaire : enrichissement de la chromatine périphérique par les grains se détachant du caryosome. chromatine périphérique ; cependant, dans certains cas, ainsi que je l'ai montré (1911) pour A. Umax Duj. emend. Vahl- kampf (1), une certaine quantité de la chromatine caryosomienne vient enrichir la plaque équatoriale dont la principale partie est cependant ici aussi constituée par la chromatine périphé- rique (2). (1) Pour Chatton (1910), le terme Amœba Umax Duj. devrait devenir nomen Jiudum, et cet auteur donne à l'A. Umax le nom d' « A. Vahlkampfi ». Agir ainsi est tout à fait contraire aux règles de la nomenclature, d'après lesquelles, toutes les fois qu'on démembre une espèce, on doit garder le nom ancien pour l'espèce- type qui, dans ce cas particulier, est représentée par la forme étudiée la première d'une façon précise, c'est dire .4. Umax Duj. étudiée par Vahlkampf en 1905. (2) Dans certains cas, le stade de la plaque équatoriale pourrait être omis et alors la chromatine périphérique est répartie directement aux deux pôles du caryosome allongé; cette division rappelle un peu Vhaplomitose simplifiée [crypta- haplomitose); ce mode de division nucléaire coexiste avec la promitose typique. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 59 En résumé, voici par quels caractères on se guidera pour donner des diagnoses précises des Amibes Umax :. rapport caryo- caryosomien ; parois du kyste (mamelonnées, ponctuées, etc.) ; division nucléaire. II. — Sur la systématique des Amibes libres Il est indiscutable que le genre Amœba Ehrenberg est trop vaste. Quand on n'avait que des notions très vagues sur l'évolu- tion et les détails cytologiques de la structure des divers repré- sentants du genre' Amœba, il était prématuré d'entreprendre de scinder ce genre. Cependant aujourd'hui, grâce à de nombreuses recherches effectuées ces dernières années, nos connaissances sur les Amœbiens se trouvent considérablement enrichies; les Amibes du groupe Umax ont été particulièrement bien étudiées et l'on a vu qu'il était tout à fait artificiel de réunir ces Amibes (qui forment un groupe très homogène quoique présentant des affinités multiples) aux Amibes de grande taille telles que A. proteus, A. vespertilio, etc. Comme l'espèce type du genre Amœba est VA. verrucosa Ehrbg., on devra garder ce nom géné- rique pour les Amibes de grande taille, tandis qu'un nouveau terme générique sera appliqué aux Amibes du groupe Umax; je propose le nom Nœgleria dédié à l'auteur à qui nous devons des recherches importantes sur les Amibes Umax. Le genre Nœgleria nov. gen. sera caractérisé ainsi : Amibes de petite taille, se déplaçant généralement à l'aide d'un large pseudopode lobé; quelquefois cependant plusieurs pseudopodes peuvent se former simultanément. Vacuole pulsatile. Un seul noyau (1), à caryosome volumineux, dense et chromophile, pauvre en chromatine périphérique (protocary on). Division nucléaire caractérisée par les corps polaires volumineux, dérivés du caryosome, la plaque équatoriale formée principalement aux dépens de la chromatine périphérique. Kystes uninucléés, avec des corpuscules chromatoïdes, qui disparaissent dans les kystes âgés. Stade flagellé (2), à deux flagelles. Espèce type : Nœgleria Umax (Duj., emend. Vahlkampf). (1) Il y a avantage à garder, au moins provisoirement, le nom générique de Sappinia Dangeard pour les formes binucléées (S. pedata Dangeard, S. [Amœba] diploidea Hartmann et Nâgler). (2) Wasielewski et Hirschfeld (1910) ont étudié une Amibe isolée de l'infusion du foin et une autre isolée de la macération du tan : ils ont reconnu l'existence du stade flagellé chez les deux. J'ai observé (191?) le stade flagellé chez deux Amibes des plus répandues : N. Umax (Duj., emend. Vahlkampf) et N. punctata (Dangeard). Il est donc très probable que nombre de Naeqleria, et peut-être même 60 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 La coupure générique séparant les grosses Amibes du type ,4. verrucosa et les Amibes du groupe Umax est extrêmement nette ; cela no vont pas cependant dire qu'il n'y ait pas de formes de transition entre les deux genres Amœba et Nrrgleria. Fig. II. — 1 à 6, Naegleria punctata (Dangeard) x 1500. — 1, Amibe à l'état végétatif montrant son protocaryon et une vacuole pulsatile; 2 et 3. kystes avec leurs ponctuations caractéristiques; on voit des corps chromatiques (trophochro- midies) volumineux dans le cytoplasme; 2, le caryosome est plus petit que dans les Amibes non enkystées (variations cycliques); k à 6, N. punctata pendant le stade Mamelle montrant : deux flagelles, grains basaux, rhizoplaste (inconstant), noyau (très antérieur), une vacuole pulsatile placée près de l'extrémité postérieure (en 4, elle est en pleine diastole; en 5 et 6 : phases de la reconstitution de la vacuole après une systole) Doflein (1911) a reproduit dans son traité quelques figures inédites (\\\ I)r Glaeser se rapportant à la division nucléaire d'.4. verrucosa; on voit là une mitose un peu plus complexe que toutes, présentent ce stade flagellé, et comme on peut le faire apparaître facilement à volonté (voir à ce sujet les données très intéressantes qui se trouvent dans le mémoire de Wasielewski et Hirschfeld, 1910), cela pourra avoir une application pour décider dans les cas difficiles s'il s'agit d'une Amibe parasite ou d'une Naegleria libre. En effet, on a fait maintes fois la confusion entre les Amibes pathogènes et les Amibes Umax (ou Naegleria) : en voulant cultiver celles-là, on SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 61 la promitose des Nœgleria. mais qui a encore les caractères essentiels d'une promitose (corps polaires volumineux et mas- sifs, plaque équatoriale formée probablement par la chromatine périphérique); le noyau d'A. verrucosa se distingue cependant de celui des Nœgleria par la présence d'un nucléole peu chro- matique coexistant avec le caryosome qui prend très fortement les colorants. Dans le noyau de l'Amibe du tan, Wasielewski et Hirschfeld (1910) ont mis en évidence la présence constante d'un corpuscule chromatique placé à côté du caryosome ; ce corpuscule n'est probablement pas tout à fait analogue au nucléole d'A. verrucosa : leurs propriétés tinctoriales paraissent très différentes; cependant il est intéressant de constater que la même complication dans la structure nucléaire peut exister dans une Amœba et dans une Nœgleria (1). Cependant toutes les Amibes Umax ne peuvent rentrer dans le genre Nœgleria défini ci-dessus. Ainsi, la division nucléaire est complètement différente de la promitose chez Amœba Gleicheni Duj., chez A. hyalina Dangeard et chez quelques autres Amibes du groupe Umax ; au lieu des corps polaires volumineux si caractéristiques de la promitose, il n'y aurait aux pôles que cultive en réalité celles-ci. Le stade flagellé pourra servir de critérium pour trancher la question (sans parler de caractères cytologiques en somme très différents dans les Nœgleria et dans les Amibes parasites) : si l'on obtient dans certaines conditions particulières le stade flagellé pour une Amibe donnée, ce n'est certainement pas là l'état cultural d'une Entamibe (Amibe parasite), mais il doit s'agir d'une Nœgleria. Les kystes des Amibes Umax se trouvent en effet souvent dans le contenu intestinal et on les ensemence sans le vouloir en même temps que les Amibes pathogènes: ou bien la culture est contaminée secondai- rement par les innombrables kystes d'Amibes qui se trouvent dans l'atmosphère; dans les deux cas, le résultat est le même : on étudie l'évolution d'une Nœgleria et on est convaincu d'avoir affaire à une Entamibe pathogène dont il est extrê- mement important de bien connaître le cycle évolutif. L'observation du stade flagellé permettra dans beaucoup de cas d'éviter cette erreur regrettable. (1) Les kystes d'A. verrucosa sont uninuclées comme ceux des Nœgleria. On pourra se demander s'il n'est pas arbitraire de faire là une coupure générique. Qu'on se rappelle cependant l'habitas si différent de l'A. verrucosa et des Amibes du type Umax, celle-là avec son périplaste si bien individualisé, véritable tunique plissée, ridée, celles-ci avec leur ectoplasme qui ne présente presque aucune condensation qui le délimiterait vis-à-vis du milieu ambiant. Le périplaste chez l'A. verrucosa est tellement bien différencié que pendant l'enkystement, comme j'ai pu le constater moi-même, l'enveloppe kystique se forme à l'intérieur du périplaste; on pourrait comparer ce processus à ce qui se passe dans la formation des spores chez les Bacilles endosporés: dans les deux cas ce phénomène est déterminé par la présence d'un périplaste très bien individualisé. Voici ce que dit Penard (1902) au sujet de l'enkystement d'une Amibe qu'il appelle A. terricola Ehrenberg, mais qui n'est probablement qu'une variété de l'A. verrucosa : « Quelques individus étaient réellement enkystés, c'est-à-dire que le plasma Interne contracté s'y était entouré d'une membrane hyaline, lisse, à double contour (flg. 3); la pellicule membraneuse externe ne s'en voyait alors que mieux » (p. 107). 62 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 de tout petits centrioles (d'après les observations de Hartmann et Ghagas, 1910); ce serait donc une mésomitose: pour Dangeard (1910) il n'y aurait même pas de centrioles; ce serait alors une panmitose). Il me semble rationnel de créer pour les Amibes du groupe Umax qui présentent ce mode de division nucléaire n'ayant rien de commun avec la promitose, le genre Hartmannia nov. gen. dédié à l'éminent protistologue Max Hartmann (1). 7- Fie III. — 1 et 2. Sappinio diploïdea Hartmann et Nagler) x 2250. — 1, Individu libre montrant deux protocaryoDS adossés L'un à l'autre (les Sappinia sont des « Diplozoaires » de même que l'Hartmannta btnucleata [Gruber]); l 'acco- tement des deux noyaux détermine L'aspect d'une cloison de séparation qui serait épaissie (Dangeard. Nagxbr), en réalité cette cloison n'a pas d'exis- tence propre, c'est tout simplement l'expression optique de la rencontre de deux membranes nucléaires donl chacune est doublée en dedans d'une couche de chromatine périphérique; 2, kyste solitaire, avec deux protocaryons (qui se séparent ensuite) et les corps ebromatoïdes relativement petits. Voici quelles sont les diagnoses différentielles de ces trois genres établis dans l'ancien genre Amœba Ehrbg. (celui-ci con- tinuera à s'appliquer aux Amibe? de grosse taille du type de VA. verrucosa : on sera du reste amené à encore scinder ce genre) (2) : Nœgleria nov. gen. (ce genre correspond plus spécialement aux Amibes dites du groupe Umax). Division nucléaire caracté- risée surtout par les corps polaires volumineux, constitués par le caryosome divisé, et par la plaque équatoriale peu développée, formée aux dépens de la chromatine périphérique. (1) Chez certains Thécamœbiens (p. ex. Arreila vulgaris). la division nucléaire se passe suivant le mode promitotique; chez d'autres, tels que Cochllopodiuni bilimbosum, certains Chlamydophrys [C. Schaudinni Schussler, 1911), on observe le mode de division nucléaire que j'ai proposé de désigner par le terme de panmitose (tout le matériel chromatique est employé à la formation de la plaque équatoriale). Les premiers peuvent être considérés comme dérivés des Amibes nues du type Nœgleria, tes seconds comme dérivés des Amibes du type Hartmannia. (2) On a déjà séparé du peine Imœba la forme plufinucléée (genre pelomyxa Greeff) et l'Amibe uninucléée mais possédant un eorps paranuclêalre très parti- culier qui joue le rôle du centrosome (genre Paramœba Schaudinn). SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 63 Hartmannia nov. gen. — Pas de corps polaires dans la divi- sion nucléaire. Tout (ou presque tout) le matériel chromatique est employé à la constitution de la plaque équatoriale (1). Sappinia Dangeard. Formes habituellement binucléées. Division nucléaire par une promitose sans stade de la plaque J, Fig. IV. — 1 et 2, Cochliopodium bilimbosum Auerbach. — 1, x 1000, Amœbien à l'état végétatif montrant un protocaryon et .sa coque mince et souple; 2, x 1500, stade de la plaque (ou plus exactement de la couronne) équatoriale; la division nucléaire est ici une panmitose (toute la chromatine du noyau est employée à la constitution de la plaque équatoriale); remarquer l'absence de centrioles ainsi que le peu de convergence des extrémités distales des fibres fusoriales, celles-ci étant presque parallèles (ce dernier caractère n'a pas du reste une grande importance). équatoriale nette (On pourra appeler protomitose cette variété simplifiée de la promitose, où la plaque équatoriale est très diffuse) (2). Exemples : S. pedata Dangeard, S. (Amœba) diploidca Hartmann et Nàgler. (1) C'est à ce genre qu'on devra rapporter la plus grosse des deux Amibes pathogènes (??) étudiées récemment par Liston et Martin (1911). En effet, une plaque équatoriale très nette et un fuseau à striation longitudinale se constituent à la division sans qu'on observe des corps polaires ni même des centrioles aux deux pôles aigus du fuseau. Martin (1911) nie catégoriquement l'existence des centrioles dans cette Amibe (« the large Amœba from liver-abscesses »); voici ce que dit l'auteur à .ce sujet : « In conclusion, I should like to point out that at no stage in this division can I find any évidence for the existence of a centriol » (p. 281). (2) On distinguera facilement des Sappinia V Amœba binucleata Gruber dont la division nucléaire, qui n'a rien à voir avec la promitose, a été bien étudiée par Schaudinn (1895). Doflein (1911) place cette forme dans le genre Pelomyxa, ce qui est tout à fait artificiel. La mitose de l'A. binucleata rappelle très bien celle des Hartmannia, et cette forme portera le nom de Hartmannia binucleata (Gruber); elle ne parait avoir aucune parenté avec Pelomyxa palustris Greeff. 64 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 III. — Sur la structure du noyau et la mitose chez les Entamibes des Vertébrés ; la « question du centriole » D'après Hartmann et ses élèves la présence d'un centriole à l'intérieur du noyau serait un l'ait extrêmement général chez les Protistes, et ces auteurs ont établi toute une « théorie du cen- triole » (Voir en particulier, à ce sujet, Nâgler, 1911). Je me Fig. V. — 1 et 2, Proctamœba mûris (Grassi). — 1, x 1500, individu fixé au moment d'émission de pseudopodes; 2, x 2250, noyau à structure caractéristique dont on retrouve les principaux traits chez toutes les Proctamibes : c'est un para- caryon, c'est à-dire un noyau à grains de chromatine périphérique très nets et sldérophiles et à caryosome constitué par une trame lâche de plastine avec un (ou parfois plusieurs) pseudo-centriole (qui dans cette espèce est très excen- trique); 3 à 5, Proctamœba salpx n. sp.; 3 x 1500, une Amibe renfermant des bactéries dans des vacuoles digestives; 4 et 5, x 2250, remarquer le pseudo- centriole relativement très volumineux et constitué par un certain nombre de grains; 5, le halo clair, que l'on voit autour du pseudocentriole, est bien délimité à l'extérieur par une sorte de membrane (on pourrait se demander si ce n'est pas là la limite extérieure du caryosome, la linine qui se trouve en dehors appartiendrait alors à la zone nucléaire extracaryosomlenne, Aussenkern des auteurs allemands) ; la chromatine périphérique est très abondante. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 65 réserve d'y revenir ultérieurement et je montrerai alors que la plupart des prémisses que les « centralistes » font valoir en faveur de cette hypothèse ne résistent pas à une critique un peu serrée. Ici je ne parlerai que du noyau et de sa division chez les Entamibes. Je ferai cependant remarquer auparavant que les centriolistes auraient vu les centrioles à l'intérieur des corps polaires chez les Amibes Umax (Nœgleria), tandis que le cen- triole n'est généralement pas visible dans le noyau de ces Amibes à l'état de repos. Pour les Entamibes des Vertébrés, ce serait juste le contraire : si l'on observe facilement le « cen- triole » dans le caryosome des Entamibes à l'état végétatif, per- sonne ne l'a bien mis en évidence aux deux pôles de la figure mitotique. Ni Wenyon (1907) chez Entainœba mûris (Grassi), ni Dobell (1909) chez E. ranarum (Grassi) n'ont attribué une importance quelconque au grain caryosomien sidérophile qu'ils figurent cependant dans certains cas (ce grain fait souvent défaut chez E. ranarum des Grenouilles). J'ai suivi la division nucléaire dans E. ranarum (de Triton tœniatus) et je n'ai jamais observé de centrioles aux pôles du noyau en division; le grain caryosomien, considéré comme un centriole par les centriolistes, se confond plus ou moins complètement avec la partie achro- matique du caryosome et se divise par étirement très irréguliè- rement; les produits de sa division n'occupent point les pôles du noyau en division et môme perdent toute individualité en se mélangeant à la plastine caryosomienne. Or, c'est une pétition de principe que de prétendre qu'un corpuscule qui se comporte de la sorte pendant la division du noyau doive être assimilé au centriole. Je considère pour le moment la question comme épuisée : il n'y a pas de centriole dans le noyau des Entamibes des Vertébrés, pas plus que dans celui des Nsegleria ou des Sappinia. Le noyau des Entamibes des Vertébrés diffère de celui des Amibes Umax à protocaryon, par la chromatine périphérique plus abondante (1) et par un caryosome très appauvri quant à sa teneur en chromatine; ce caryosome est constitué par une trame assez lâche de plastine, dans laquelle on observe 1, 2, 3 et parfois (très rarement) un plus grand nombre de granules très sidérophiles, formés par un mélange de chromatine et de plastine (prétendus centrioles des auteurs allemands). Cette (1) Les grains de la chromatine périphérique sont relativement volumineux chez les Entamibes et plus sidérophiles que dans les Amibes du type Umax, ce qui tient probablement à ce qu'ils sont imprégnés avec de la plastine. 66 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 structure du noyau très caractéristique se retrouve, à des diffé- rences minimes près, chez toutes les Entamibes des Vertébrés, ce qui permettra toujours de distinguer aisément celles-ci et les Amibes du groupe lima.r à protocaryon. 2. 3. 0 »• Y \ ## tj ....... 'K.J Fig. VI. — 1 à 4, Proctamœba r an arum (Grassi).— I,xl500, individu ayant ingéré des Bacilles et des chainettes de Bactéries; 2 à 4 x 2250; 2 et 3, un petit grain sidérophlle, provenant du pseudocentriole, chemine à travers la zone plasti- nienne du caryosome pour se Jeter (3) dans la zone de la chromatine périphé- rique : ce sont là les variations cycliques ou les échanges caryo-caryosomlens, 4, trois pseudocentrioles de taille égale et tous entourés d'un halo clair (le nombre de trois est tout à fait inexplicable si avec les « centriolistes » on considère ces grains caryosomiens comme autant de centrioles). Les variations du volume du grain caryosomien sont surtout considérables chez une Amibe de Box salpa; dans cette Amibe le « grain caryosomien » [prétendu centriole) est représenté le plus souvent par un groupe de 2 à \ granules sidérophiles (1). (1) L'Amibe du Box salpa (qui a été signalée par Léger et Duboscq en 1904) rappelle par l'importance de la zone renfermant des grains de chromatine péri- phérique et par les phénomènes cycliques caryo-caryosomiens très manifestes VEntamœba testudinis Hartmann. 1910. J'ai observé les kystes à 4 noyaux (et à corps chromatoïdes); je désignerai cette Amibe du Box salpa, au moins provisoi- rement, sous le nom de Proctamœba (Entamœba) salpa; n. sp. (pour le nom générique voir le chapitre suivant). SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 67 La division du noyau chez ' les Entamibes des Vertébrés s'effectue par un étirement de toutes ses parties constitutives, sans être accompagnée de remaniements importants. Et cepen- dant, si Ton ne se guidait que par l'aspect extérieur de cette division nucléaire, on pourrait la prendre pour une mitose très perfectionnée : le noyau prend la forme d'un fuseau renflé vers le milieu et avec des pôles aigus; la partie achromatique, plasti- nienne du caryosome prend en s'étirant un aspect fibrillaire (fibres fusoriales), certaines de ces fibres s'imprègnent parfois Fig. VII. — 1 et 2, Proctamœba ranarurn (Grassi) x 1500. — Mitose caractéristique pour le paracaryon des Proctamibes : figure achromatique astérienne bien développée; une sorte de centrodesmose; et néanmoins les grains de la chro- matine périphérique se répartissent entre les deux noyaux fils (2) sans présenter de changements (comparer 1 et 2), — caractère d'une mitQse très simple qui ne rappelle qu'extérieurement une mitose complexe; en d'autres mots, c'est une mitose par étirement (on peut se servir de cette expression qui paraîtrait illogique si nous ne savions pas toute la variété des modes de la mitose dite primitive des Protistes), ou, pour prendre un terme international, paratinomitose (paramitose simple). [Ces figures, comme toutes les précédentes, ont été dessinées d'après les prépa- rations fixées au sublimé alcoolo-acétique et colorées à l'hématoxyline ferrique- éosine]. de chromatine et simulent alors autant de centrodesmoses. Les grains de la chromatine périphérique se répartissent entre les deux noyaux fils sans présenter de changements appréciables. Le même mode de la division nucléaire, très simple mais rappe- lant Yaspect d'une mitose complexe, s'observe chez les Opalines. Je propose de désigner sous le nom de paramitose cette division nucléaire; j'y distinguerai deux modalités : 1° paramitose simple 7 08 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 ou paratinomitose (1), division par étirement de toutes les parties du noyau avec changements dans sa structure réduits au mi- nimum (2); cette division nucléaire s'observe chez les Entamibes des Vertébrés et chez quelques Opalines (p. ex. Opalina satur- nalis Lég. et Dub.); 2° paramitose complexe ou paramitose sensu stricto, dans laquelle la disposition des diverses parties du noyau en division présente des différences notables avec celle du noyau à l'état de repos ; ainsi il y a des chromosomes ; la majorité des Opalines présentent la paramitose complexe (3). IV. - Sur la systématique des Amibes parasites Les Amibes parasites du tube digestif des Vertébrés cons- tituent un groupe naturel et très homogène. Elles sont surtout caractérisées : 1° par la structure du noyau et son mode de division (paratinomilose = paramitose du type simple); 2° par les kystes à 4 ou 8 noyaux (4). Les Entamides de petite taille qu'on a signalées chez quelques Invertébrés (Amœba chironomi Porter 1909, Entamœba sp. Mac- kinnon 1911), sont encore peu connues; elles paraissent différer considérablement des Amibes parasites des Vertébrés par leur noyau ;i gros caryosome compact (c'est un protocaryon analogue à celui des Amibes du type Umax) et par plusieurs autres carac- tères. Malpighiella refringens Minchin, décrite par Minchin (1910) dans les tubes de Malpighi de Ceratophyllus fasciatus, présente un protocaryon et se nourrit par osmose au lieu d'en- glober les proies solides comme le font les Amibes des Vertébrés. J'ai étudié une Amibe du vagin de la Sangsue médicinale ; cette Amibe rappelle beaucoup Malpighiella refringens; j'ai pu (1) Etymologie : TTKpxreivu , étirer (mitose par étirement); paramitose : ;ra/sa, à côté (division paraissant être voisine de la mitose complète). (2) Ces changements sont cependant assez prononcés pour ne pas permettre l'assimilation de la paratinomitose à la division directe (amitotique). (3) La paramitose représente un type de division nucléaire très bien indivi- dualisé. En effet, l'absence de corps polaires et de centrioles ne permettent de la placer ni dans la promitose ni dans la mésomitose: d'autre part, la chromatine périphérique ne se confond pas avec le caryosome pour former les chromosomes, doue ceux-ci ne sont pas constitués par la totalité de la chromatine nucléaire, par conséquent cette mitose ne peut pas être considérée comme une panmitose. Une question intéressante qui se pose est celle de savoir s'il y a des Amibes parasites dans lesquelles la division nucléaire est une paramitose complexe. Il y aurait alors dans les Entamibes deux séries correspondant à celles, par exemple, qu'on observe chez les Opalines : une série où la division nucléaire est une paratinomitose et l'autre, plus évoluée, qui présente la paramitose sensu stricto. U) Les données sur les phénomènes sexuels (autogamie) qui précéderaient la formation de certains de ces kystes (kystes sporogoniques) sont trop contra- dictoires pour qu'on en puisse tenir compte actuellement. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 69 constater que la division nucléaire chez cette Amibe de la Sangsue est toute différente de la paratinomitose des Amibes des Vertébrés. En effet, c'est une mitose qui paraît participer à la fois de la mésomitose et de la promitose. Le caryosome s'allonge et de ses deux pôles on voit surgir deux centrioles reliés entre eux par une centrodesmose; le caryosome s'aplatit dans le plan normal à son premier allongement, c'est la mise au fuseau du caryosome qui formera une plaque équatoriale mas- sive ; aux deux pôles on observe quelques irradiations asté- riennes très peu développées. Ensuite la substance de la plaque équatoriale glisse (je pourrais dire coule) suivant la centrodes- mose et les irradiations astériennes vers les deux centrioles ; donc, à la place de ces derniers, on observe des sphérules chro- matiques de plus en plus volumineuses qui simulent à la fin deux corps polaires volumineux d'une promitose (i). Je dési- gnerai sous le nom de rhéomitose (de pw, couler) cette variété importante de la mésomitose (2). Les kystes de la Malpigliiella s p. des Sangsues s'observent très souvent; on les trouve en plus grand nombre que les indi- vidus non enkystés; les noyaux se divisent dans les kystes d'une façon synchrone et on a les kystes à 4 ou à 6 noyaux, avec des corps chromatoïdes ordinairement en forme de bâtonnets; dans les noyaux des kystes âgés le caryosome forme une calotte péri- phérique; il y a probablement un phénomène sexuel après une réduction (qui conduit au nombre de 6 noyaux). Ainsi on voit que les représentants du genre Malpigliiella Minchin diffèrent beaucoup des Entamibes des Vertébrés; l'émi- nent protistologue anglais a eu pleinement raison d'instituer ce nouveau genre. D'autre part, Entamœba blatUe (Butschli) s'éloigne notable- ment à la fois des Amibes des Vertébrés et d'autres Amibes intestinales des Invertébrés du type de YAmœba (Nœgleriat) chironomi Porter. En effet Y Entamœba blaltse possède un noyau à membrane nucléaire très épaisse, la répartition des substances chromatique et achromatique y est assez particulière et com- plexe ; si la division de ce noyau pendant la multiplication (1) C'est l'absence de la plaque équatoriale à ce moment qui permettra de distinguer ce mode de division particulier de la promitose. (2) Dans la rhéomitose il n'y a pas de chromosomes ni même dédoublement de la plaque équatoriale, tandis que dans la mésomitose (Chatton) il y a des chromosomes ou au moins la plaque équatoriale se dédouble en deux plaques équatoriales filles qui effectuent leur mouvement ascensionnel vers les centrioles polaires. 70 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 schizogonique peut être considérée comme une paramitose sensu stricto avec chromosomes (6 d'après Janicki [1909], 4 d'après Mercier [1910]), elle apparaît par contre comme une mitose très complète au début du cycle gamogonique (centrioles, libres achromatiques). Les kystes de cette Entamibe présentent un nombre de noyaux variable et en général élevé, ce qui constitue une différence importante avec les Amibes des Vertébrés; chez celles-ci, en effet, les noyaux dans les kystes sont en nombre constant qui généralement ne dépasse pas huit (parfois dix : Entamœba Williamsi Prowazek d'après Prowazek, 1911). Nous avons ainsi au moins trois types différents d'Amibes parasites : l'Entamibe de la Blatte, les Amibes intestinales des Vertébrés, les Malpighiella des [nvertébrés (1). Un s'accorde aujourd'hui à reconnaître que le genre Enta- mœba Leidy renferme des formes très disparates et constitue par conséquent un groupement artificiel qui n'a été maintenu que provisoirement. Les connaissances que nous possédons sur la structure du noyau, sa mitose et d'une fart m générale sur révolution des Amibes parasites sont suffisantes pour subdi- viser dorénavant ce genre en deux genres distincts : Entamœba Leidy qui restera le nom générique de l'espèce type parasite de la Blatte, Proctamœba nov. gen. pour les Amibes parasites du tube digestif (et de ses dépendances) des Vertébrés. Voici quelles seront les diagnoses des genres Entamœba. Proctamœba, Malpighiella : Entamœba Leidy. — Amibe de taille relativement grande. Le noyau, présentanl la membrane nucléaire très épaisse, se divise tantôl [partie schizogonique du cycle évolutif) par une parami- tose (2) (sensu stricto) avec 4 à 6 chromosomes, tantôt (partie gamogonique du cycle évolutif) par une mitose plus complexe. Kystes de dimensions variables et renfermant un nombre élevé et variable de noyaux. Nutrition animale. (1) On ne pourra probablement pas rapporter au genre Malpighiella les Amibes du type Amocha chironomi Porter; ces dernières sont peut-être des parasites facultatifs-, quoi qu'il en soit, elles semblent plutôt devoir rentrer dans le genre Nsegleria, par la structure de leur noyau et par les kystes uninucléés; de plus, A. (Nsegleria* chironomi présenterait une vacuole contractile. (2) En se basant sur la présence de la paramitose chez VEntamœha blattae on peut concevoir les affinités entre cette forme et les Proctamibes des Vertébrés (chez lesquelles on observe aussi une division varamitotiqite, plus simple il est vrai) : l'Entamibe de la Blatte et les Proctamibes des Vertébrés peuvent avoir une origine monophylétique-, une même forme originelle (Amibe du groupe Umax) a pu sous l'influence des conditions très différentes, réalisées d'un côté dans le tube digestif des Blattes, de l'autre dans celui des Vertébrés, aboutir à deux formes actuellement si dissemblables par la structure à l'état végétatif et surtout par révolution, que le sont les Proctamibes et l'Entamibe. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 71 Proctamœba nov. gen. — ■ Noyau à caryosome très pauvre en chromatine (1); la division nucléaire s'effectue suivant la para- mitose simple (= paratinomitose). Kystes à 4 ou 8 noyaux. Nutrition animale. Malpighiella Minchin. — Noyau avec un gros caryosome sidé- rophile et très peu de chromatine périphérique (protocaryon) ; division nucléaire très spéciale (rhéomitose) avec centrioles et plaque équatoriale massive formée par le caryosome. Kystes à 4 ou 6 noyaux. Alimentation par osmose. * * * CONCLUSIONS En ce qui concerne la systématique des Amibes (libres et parasites), les conclusions de cette note préliminaire (2) sont les suivantes : 1° Le genre Amœba Ehrbg. renferme des formes disparates sans affinités directes; ce genre a grand besoin d'être démembré. 2° Les Amibes dites Umax constituent un groupe naturel ; toutefois, l'existence de deux modes de division nucléaire tout à fait différents amène à y distinguer deux genres dont l'un (Nœgleria nov. gen.) montre pendant la division nucléaire des corps polaires volumineux, représentant la totalité (ou à peu près) du caryosome {promitose), tandis que l'autre genre (Hart- mannia nov. gen.) ne présente pas de corps polaires à la division (mésomitose ou panmitose). 3° Les Amibes parasites des Vertébrés représentent un groupe très homogène et très naturel. Elles doivent être séparées de l'Entamibe de la Blatte dont la morphologie et surtout l'évolution diffèrent beaucoup de celles des Amibes des Vertébrés pour les- quelles on établira un genre nouveau (Proctamœba nov. gen.). (1) On pourra appeller ce noyau à structure très caractéristique paracaryon, parce qu'à ce noyau correspond une mitose bien déterminée, paramitose simple. (2) Mes recherches personnelles ont porté sur les Amœbiens suivants : Nœgleria Umax (Duj.), N. punctata (Dang.), N. circumgranosa (Alex.), N. devsa (Alex.), beaucoup d'autres Nœgleria indéterminées; Sappinia diploidea (Hartm. et Nâgl.); Amœba verrucosa (Ehrbg.); Chlamydophrys (Enchelgs) stereorea (Cienk.); Cochlio- podium bilimbosum (Auerb.); Arcella vulgaris (Ehrbg.); Entamœba blaltœ (Bùtschli); Proctamœba r an arum (Grassi), P. nniris (Grassi); p. salpœ n. sp.\ Malpighiella sp. du vagin de Hirudo medicinalis. Les résultats descriptifs de ces observations, ainsi qu'un essai sur la systématique et la phylogénie des Thécamcebiens, seront exposés ailleurs. 72 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 4° Le genre Malpighiella Minchin est un genre très bien fondé; on distinguera facilement les représentants de ce genre, des Proctamibes d'une part et de l'Entamibe de la Blatte d'autre part. J'ose espérer que les diagnoses que j'ai données dans le cours de cette note pour les genres Nœgleria, Hartmannia, Sappinia, Entamœba, Proctamœba, Malpighiella, seront de quelque utilité, surtout pour les travailleurs qui, en se trouvant dans les pays exotiques ou pour toute autre cause, n'ont pas j Leur disposilion les nombreux mémoires consacrés à l'étude des Amibes, mé- moires qui pour la pluparl ont un caractère monographique. Si l'on a bien présents à l'esprit les caractères cytologiques précis de l'état végétatif, le stade flagellé des Vœgleria el quelques autres caractères morphologiques sur lesquels j'ai insisté dans cette note, on ne fera plus celle regrettable confu- sion, qui a été commise maintes fois, entre les Amibes patho- gènes el les Amibes, simples saprozoïtes. A propos fie la systématique des Rhizopodes, je ferai remar- quer que l'étude cytologique constituera un auxiliaire précieux pour rénover les données fournies par la morphologie extérieure et l'évolution telles qu'on les observe sans technique spéciale. Même c'est surtout la cytologie qui donnera les indications les plus précieuses sur les liens phylogéniques qui existent entre les diverses formes, el qui permettra par conséquent d'aboutir à une classification (]p* Fthizopodes (et des Protozoaires en général) la. plus naturelle possible. Pour la systématique des Protistes il s'est fait une évolution comparable à celle qu'on a vue se produire ces dernières années pour la systématique des Champignons : les études cytologiques apportent les meilleurs caractères pour constituer une classifi- cation continue, basée sur la théorie de l'évolution; les classifi- cations cytologiques ont supplanté toutes les autres. Ainsi, Vuillbmin (1), dans un livre consacré à la systématique des Champignons, donne la place la plus importante aux classifi- cations cytologiques, parmi les « classifications continues » (les classifications discontinues ne présentant du reste qu'un intérêt historique), et voici ce que dit l'auteur au sujet de ces classifications cytologiques : « La cytologie, ou science de la cellule, qui poursuit jusque dans les détails les plus intimes l'étude de la structure élémentaire, ne pouvait être négligée (1) Les Champignons. Essai de Classification. Par le professeur Paul Vuillemin. (Encyclopédie scientifique. O. Doin et fils, Paris.) SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 73 des systématiciens, du moment que les caractères taxinomiques tirés des organes de la reproduction ou de la végétation, appa- raissaient comme le reflet de l'activité vitale » cellulaire pourrait-on mieux dire. — « Approfondie par une pléiade d'habiles techniciens, cette science, jeune encore, a déjà fourni une riche moisson » (p. 227). (Laboratoire d"anatomie comparée à la Sorbonne). AUTEURS CITES 1911. Alexeieff (A.). — Sur la division nucléaire et Fenkystement chez quelques Amibes du groupe Umax (C. R. Soc. Biol, Paris, LXX, p. 455, 534, 588). 1912. Alexeieff (A.). — Sur le stade flagellé dans l'évolution des Amibes Umax. I. Stade flagellé chez Amœba punctata Dan- geard (C R. Soc. Biol. Paris, LXXII). 1910. Chatton (E.). — Protozoaires parasites des branchies des Labres : Amœba mucicola Chatton, Trichodina labrorum n. s p. Appendice : Parasite des Trichodines (Arch. Zool. exp., V, n° 5). 1910. Dangeard (P.). — Etudes sur le développement et la structure des organismes inférieurs (Le Botaniste, XI). 1909. Dobell (C.-C). — Researches on the intestinal Protozoa of Frogs and Toads (Quart. J. .Micr. ScL, LUI, january). 1911. Doflein (F.). — Lehrbuch der Protozoenkunde (Jena, G. Fischer). 1910. Hartmann (M.). — Ueber eine neue Darmamcebe, Entamœba testudinis n. sp. (Mem. Inst. Osw. Cruz, II, fasc. 1). 1910. Hartmann (M.) et C. Chagas. — Ueber die Kernteilung von Amœba hyalina Dang. (Mem. Inst. Osw. Cruz, II, fasc. 2). 1909. Janicki (C. von). — Ueber Kern und Kernteilung bei Entamœba blattse Bûtschli (Biol. Centrlbl. XXIX, n° 12). 1911. Liston (J.) et C.-H. Martin. — Contributions to the Study of Pathogenic Amœbae from Bombay (Quart. J. Micr. Sci., LVTT, november). 1911. Mackinnon (D.-L.). >— On some more Protozoan Parasites from Trichoplera (Parasitology, IV, n° 1). 74 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 1911. Martin (C.-H.). — A Note on the Early Stages of Nuclear Division of the large Amoeba from Liver-abscesses (Quart. J. Micr. Sci., LVII, november). 1910. Mercier (L.). — Contribution à l'étude de l'Amibe de la Blatte [Entamœba biattse Butschli) (Arch. Protistenk., XX). 1910. Minchin (E.-A.). — On some Parasites observed in the Rat-flea (Ceratophyllus fasciatus) (Festschrifft zum sechzigsten Ge- burtst. R. Hertwigs, I). 1909. Nàgler (K.). — EntwicklungiSgeschichtliche Studien ùber Amô- ben (Arch. Protistenk., XV). 1911. Nàgler (K.). — Studien uber Protozoen aus einem Almtumpel. I. Amirba hartmanni n. sp. Anhang : Zur Centriolfrage [Arch. Protistenk., XXII). 1902. Penard (E.). — Faune rhizopodique du bassin du Léman (Genève). 1909. Porter (A.). — Amtrba chin>ii<>ini, nov. sp., parasitic in the alimentary Tract of the larva of a Chironomus (Parasitology, II, nos 1 et 2). 1911. Prowa/.kk (S. von). — Beitruge zur Entamœba-Fr&ge (Arch. Protistcnl;.. XXII). 1895. Schaudinn (F.). -- Ueber Teilung von Amœba binucleata Gruber (S. B. <;<■*. Xaturf. Berlin . 1911. Schussi.kr (H.). Chlamydophrys Schaudinni n. sp. (Arch. Prolistenl;.. XXII). 190r>. Vahlkampf (E.). - - Beitràge zur Biologie und Entwicklungsge- schichte von imœba Umax einschliesslich der Zuchtung auf kiinstlichen Nahrboden (Arch. Protistenk., V). 1910. Wasielewski (T. von) et L. Hirschfeld. — Untersuchungen uber KiilturamOben (Abhandl. Heidelberg. Ak., I). 1907. Wenvon (C.-M.). -- Observations on the Protozoa in the Intes- tine of Mice irch. Protistenk., Suppl. I). 1911. Wùlker (G.). — Die Technik der Amôbenziichtung (Centrlbl. Baktcr., L, n08 19, 21). SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 75 CHANGEMENT DE COLORATION CHEZ UN LÉZARD GRIS (LACERTA MURALIS) PAR Paul PARIS Parmi les nombreux animaux susceptibles d'offrir de rapides changements de coloration, les Caméléons ont, depuis l'antiquité la plus reculée, attiré l'attention. Faible paraît pourtant, à notre connaissance du moins, le nombre des Reptiles chez lesquels cette particularité a été signalée. Seuls des auteurs que j'ai eus entre les mains, Duméril et Bibron, dans leur Erpétologie générale, indiquent les Sauriens comme capables de changements de coloration, dans des condi- tions mal définies. J'ai donc cru intéressant de signaler l'observation suivante faite cet été sur un exemplaire de notre Saurien le plus com- mun, le Lézard gris (Lacerta muralis). A Salmaize (Côte-d'Or), le 20 août 1911, vers 1 heure 1/2 de l'après-midi, un Lézard qui se reposait sur un bloc de rocher placé au bord de la route et frappé d'aplomb par le soleil attira mon attention par la magnifique couleur fauve orangé de son dos, bordé de deux bandes brunes. Le temps était orageux et extrêmement chaud, à Dijon, ce jour le thermomètre atteignit 31°,8 à l'ombre. Par taquinerie, ayant posé près de lui la pointe de ma canne, le Lézard s'enfuit à environ un mètre plus loin sur le même rocher, et à son arrêt, nous constatâmes, la per- sonne qui m'accompagnait et moi, que son dos était d'une teinte gris brunâtre analogue à peu près à celle de la pierre sur laquelle il se trouvait. Replaçant ma canne près de lui, je pro- voquai une nouvelle fuite à la suite de laquelle nous le vîmes revenir à sa teinte fauve primitive, non graduellement, nous sembla-t-il, mais en deux brusques changements intermédiaires. De nouvelles poursuites l'amenèrent ensuite sur la terre aride à la base des rochers, sol parsemé seulement de quelques herbes sèches où il présenta d'abord une teinte vert olivâtre, puis de nouveau sa teinte fauve du début très semblable à celle du sol; il disparut à ce moment dans un trou. Ces changements de coloration ne peuvent être dus aux variations de position du Lézard par rapport à moi, puisqu'ils 76 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 furent observés avec la même netteté et les mêmes teintes par la personne qui était avec moi. et qui voyait le Lézard sous un angle différent du mien de près de 90°. Il n'y avait pas non plus homochromie, car si la teinte gris brunâtre du premier changement était semblable à celle du rocher et la couleur fauve orange finale analogue à celle de la terre desséchée sur laquelle il se trouvait à ce moment, les autres nuances n'avaient aucune ressemblance avec celles des objets sous-jacents ou environnants. Ces teintes, notées peu après l'observation, correspondent approximativement aux nuances suivantes du Code des cou- leurs de Klincksieck (1) : 1° Fauve-orange : intermédiaire entre les teintes 116 et 141. 2° Gris-brunâtre : teinte 138 un peu éclaircie. 3° Vert-olivâtre : sensiblement teinte 203. Si le gris-brunâtre dérive immédiatement de la première nuance par superposition d'un pigment noir, pour la teinte vert-olivâtre, il faut admettre le remplacement d'une partie des pigments précédents par un pigment vert. Malgré tous mes efforts je n'ai pu, l'an dernier, refaire d'autres observations sur ce sujet, j'espère être plus heureux cette année, je souhaite également voir des observateurs s'inté- resser à cette question et arriver à déterminer les conditions indispensables à ces changements chez notre Saurien. DEUX NOUVEAUX DISCODON GORH. (COL. MALACODERMES) DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE PAR Maurice PIC Discodon subobscuriceps n. sp. Subelongalus, nilidus, grisco pubescens, testaceus, capite, tarsis, antennis abdomineque pro parte obscuris aut nigris. Un peu allongé, subparallèle, brillant, pubescent de flave, tête obscurcie en dessus, tarses et antennes foncés, le premier (1) Klincksieck et Valette. Code des couleurs. (Klincksieck éditeur, rue Cor- neille, 3, Paris.) SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 77 article de ces derniers en partie testacé. Tête assez grosse ; antennes grêles; prothorax court, subarqué en avant, sjnué et très faiblement échancré sur les côtés, sinué postérieurement; élytres peu plus larges que le prothorax, sinués latéralement, ruguleusement ponctués, testacés avec le disque vaguement rembruni; abdomen en partie rembruni; pattes testacées avec les tarses, parfois le sommet des tibias, obscurcis. Long. 8 mill., Equateur : Pucey (Ohaus in coll. Pic). Voisin de brevilineatum Pic, mais plus brillant et d'une coloration différente avec les antennes plus grêles. Discodon semidiscoidale n. sp. Robustus, nitidus, griseo pubescens, niger, capite antice, thorace et abdomine lateraliter testaccis, elytris subopacis, in disco et medio griseo notatis. Robuste, sans être très large, subparallèle, peu brillant avec les élytres en partie subopaques, pubescent de gris, noir avec le devant de la tête, le prothorax et partie de la poitrine tes- tacés, les élytres avec une macule discale grise longitudinale raccourcie, éloignée de la base et du sommet à peu près éga- lement. Tête assez grosse; antennes assez longues et peu épaisses; prothorax très transversal, subarqué en avant, sinué et faiblement incisé sur les côtés près de la base, sinué posté- rieurement; élytres de la largeur du prothorax, sinués latérale- ment, un peu étranglé-rétrécis en dessous du milieu, densément et en partie ruguleusement ponctués en arrière; abdomen noir avec les côtés des segments supérieurs marqués de testacé. Long. 9 mill., Brésil : Rio Grande (coll. Pic). Cette espèce, qui par sa forme peut prendre place près de tukumanum Pic, est distincte entre toutes par son dessin élytral gris particulier. QUELQUES MOTS SUR UNE PROPOSITION DE NOMENCLATURE PAR Maurice PIC Avant la réunion du deuxième Congrès international d'ento- mologie, il ne me paraît pas inutile de dire quelques mots sur 78 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 une proposition à laquelle j'ai fait allusion dans mon article « Causerie entomologique » (1), proposition qui tend, pour l'avenir, à l'institution d'une loi nouvelle. La proposition visée est la suivante : « Sans bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom valable; dès lors, la priorité du nom appartient au premier iconographe plutôt qu'au premier descripteur ». Doré- navant, seraient donc seules valables les nouveautés publiées avec de bonnes figures, et l'iconographie deviendrait l'équiva- lent de la priorité absolue. Dans cette nouvelle façon d'inter- préter les droits d'auteur, j'entrevois un intérêt spécial et personnel plutôt que général et praticable. Les collègues d'un descripteur se demandent parfois si ses descriptions sont bonnes (ou mauvaises?) sans pouvoir conclure, avec une certi- tude absolue, à leur réelle valeur; le mérite des figures sera de même discutable. Certains dessins publiés, ainsi que l'a fait observer en son temps, très spirituellement (2), un entomolo- giste (riposte à une théorie de dessins, analogue à la proposition nouvelle, exprimée et soutenue alors par un autre collègue aujourd'hui disparu) n'apparaissent que comme des sortes de caricatures; et cependant, ces dessins, leur auteur les jugeait bons, bout au moins acceptables, t'n dessin, bien que pouvant être admis comme passable par certains, peut être, pour d'autres, équivoque, tout aussi bien qu'une description ; qui nous dira si ce dessin est bon, suffisant pour primer une des- cription qui, elle, ne nous trompera point? Laissons donc de (•(Mé les figures discutables et voyons plus loin. Parmi les dessins qui apparaissent bien faits au premier coup d'œil, n'en est-il pas cependant quelques-uns qui ne nous représentent pas plus l'Insecte que la description ? Voici quelques exemples : le genre Xijlodes Wat., placé par l'auteur dans les Ptinides, paraît, d'après son dessin, devoir être plus vraisemblablement voisin de Hylophilus Berth.; qui donc a raison, la description ou le dessin ? Et le genre Neoptinus Gahan, décrit comme Ptinide? D'après la figure on dirait une espèce voisine du genre Aspidiphorus Latr., mais ce pourrait être aussi bien un Cyphonide ? De même que les descriptions, les figures publiées ne suf- fisent donc pas toujours à faire reconnaître exactement un Insecte, alors pourquoi vouloir substituer une figure, souvent tout aussi discutable qu'une description, à une description qui, (1) L'Echange. n° 322, 1911, p. 170. (2) Fauvel, in Supplément à la Revue d'Entomologie, 1891. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 79 jusqu'à présent, a suffi, dans bien des cas (je ne dis pas toujours avec intention), à faire reconnaître les Insectes. Un état de choses existant depuis long-temps, ne doit être changé que s'il y a progrès évident. Pour moi, l'iconographie érigée en prin- cipe, et absolue comme la priorité, ne ferait pas progresser nos études, elle serait destinée, au contraire, à apporter un arrêt sérieux clans les travaux futurs, en les entravant par des frais trop lourds, en les annihilant dans une impossibilité matérielle évidente. Beaucoup d'auteurs ne pourraient faire les frais nécessaires, parfois fort élevés, que demande l'impression des planches; ceux qui ne dessinent pas devraient, en plus, ajouter d'autres dépenses : les dessins, et ainsi le droit de décrire serait acheté bien cher pour tous, trop cher pour la plupart des bourses. Il est des naturalistes qui, sans être fortunés, ont la bonne fortune d'être d'excellents entomologistes, ou zoologistes; voudrait-on, par une loi nouvelle, entraver leurs droits à publier ? La proposition acceptée aurait la conséquence de rendre, pour l'avenir, l'entomologie descriptive ouverte, non à tous les travailleurs comme maintenant, mais à une catégorie de privilégiés seulement : les riches, et plus spécialement les grands éditeurs. Je vois un avenir plutôt sombre qu'éblouissant par cette proposition. Le nouveau système est-il adopté, les Sociétés n'auront plus assez de fonds disponibles pour subvenir aux frais descriptifs de leurs collaborateurs et seront acculées, soit à la faillite pécuniaire, soit à la faillite de leurs publications. Les nouveautés s'entasseront dans les collections sans être publiées; nombreux, les entomologistes se décourageront, les vides partout iront en augmentant et finalement l'iconographie elle-même aura fort à pâtir de la gêne ou du découragement général. Et je conclus : le système iconographique, autrement dit l'iconographie primant la description, est inadmissible en pra- tique, et cela pour deux raisons capitales : les frais qu'il doit entraîner, l'exclusivité arbitraire qu'il prétend imposer. 80 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 QUELQUES OBSERVATIONS RELATIVES AUX RÈGLES DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE PAB M. NEVEU-LEMAIRE Au cours de la publication d'un livre récent, relui if à la para- sitologie des animaux domestiques, je me suis souvent trouvé dans un cruel embarras, ayant à dénommer de nombreux orga- nismes appartenant à des groupes très divers. L'auteur d'un semblable ouvrage est, en effet, renfermé dans ce dilemme : ou suivre les règles de la nomenclature zoologique et n'être pas compris, ou se faire comprendre de ses lecteurs et ne pas suivre ces règles. Que personne ne croie que je sois ennemi d'une nomenclature bien réglementée; je la considère au contraire comme indispen- sable; qu'on ne croie pas davantage que je critique de parti-pris les règles qui existent actuellement, car je sais que c'est surtout l'intention d'être utile aux zoologistes qui a présidé à leur élabo- ration. Néanmoins, je voudrais, par quelques exemples, montrer où l'application de ces rèlges nous conduit parfois. En établissant, dans les divers Congrès internationaux de zoologie qui se sont succédé, les règles de la nomenclature zoologique, on a voulu que les auteurs emploient autant que possible le même terme pour désigner le même animal. Il a fallu par conséquent choisir dans la synonymie parfois très nombreuse de tel ou tel être un nom qui ne devait plus changer et l'on a décidé, à juste titre, de prendre le nom le plus ancien, sans remonter toutefois au delà de la lue édition du Systema naturœ, de Linné, parue en 1758. En théorie, le nom spécifique devrait donc être immuable, mais en pratique il ne l'est pas et l'application rigoureuse des règles précédentes nous fait parfois retomber dans les errements que nous voulions éviter. Il arrive, en effet, que l'on a désigné pendant des années une espèce par un nom que l'on croyait être le plus ancien, lors- qu'un naturaliste, j'allais dire trop documenté, découvre un nom antérieur. Le nom de l'animal change dans certains ouvrages, reste immuable dans d'autres, et la confusion règne en maîtresse. Par exemple, l'Echinorhynque géant, Acanthocé- SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 81 phale qui vit dans l'intestin de l'Homme et du Porc, s'est appelé pendant longtemps : Echinorlujnchus gigas Gœze, 1782; il est passé ensuite dans le genre Gigantorhynchus et s'est appelé dès lors Gigantorhynchus gigas (Gœze, 1782) ; mais ce Ver ayant été désigné par Pallas, un an avant Gœze, sous le nom de Taenia hirudinacea Pallas, 1781, doit prendre ce nom puisqu'il est le plus ancien et il devient, jusqu'à ce qu'on ait découvert une dénomination antérieure, Gigantorhynchus hirudinaceus (Pallas, 1781), terme qui n'évoque dans aucun esprit l'idée de l'Echinorhynque géant. Le nom spécifique peut encore changer, par suite de la modi- fication des règles de la nomenclature âéjà existantes; c'est ainsi que l'article 27 des règles adoptées en 1905 modifie les précédentes en ce qui concerne la loi de priorité : « Art. 27. - - La loi de priorité prévaut et par conséquent le nom le plus ancien est conservé; a) Quand une partie quelconque d'un animal a été dénommée avant l'animal lui-même; b) Quand la larve a été dénommée avant l'adulte; c) Quand les deux sexes d'une même espèce ont été considérés comme des espèces distinctes ou même comme appartenant à des genres distincts; d) Quand l'animal présente une succession régulière de géné- rations dissemblables, ayant été considérées comme appartenant à des espèces ou même à des genres distincts. » Nous voyons dans cet article que lorsque la larve d'un animal était connue avant l'adulte, c'est le nom de cette larve qui doit être adopté, nous arrivons ainsi à appeler : Tœnia serrata T. nisiformis. Tœnia marginata T. hydatigcna. Tœnia crassicollis T. teniœformis. Tœnia echinococcus Echinococcus granulosus. Tœnia cœnurus Multiccps multiceps. Il est donc très malheureux (pie les noms spécifiques varient, étant donné que les règles de la nomenclature préconisent avant tout leur immuabilité; mais il est également très regrettable que les noms génériques puissent changer. Ces changements sont cependant admis par le Code zoologique : quand un nom de genre existe déjà dans la nomenclature zoologique, quand une espèce est transportée ultérieurement dans un genre autre que 82 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 celui où son auteur l'avait placée, enfin quand on subdivise un genre en plusieurs autres. Avec un système semblable, les noms de genre sont appelés à changer perpétuellement, ce qui a de très graves inconvé- nients. Ces inconvénients sont peu importants pour un zoolo- giste spécialisé, qui étudie un groupe restreint et qui, par conséquent, peut connaître à fond les noms des genres et des espèces dont il s'occupe. Ainsi, un diptérologiste saura que Stegomyia calupua remplace Culex calopus ; un helmintholo- giste saura qu'Haernonchus contortus remplace Strongylus con- tortus. et un protozoologiste saura égalemenl qu'JBimeria Sticdœ est l'ancien Coccidium oviforme. Mais ces changements de dénomination ne sont déjà plus connus de la grande majorité des zoologistes, pas plus de ceux qui étudient la zoologie générale (pu- «le ceux qui sont spécia- lisés dans tel ou tel groupe; enfin el surtout, ces changements ne disent absolument rien aux personnes qui ne sont pas zoolo- gistes, et pour lesquelles cept-ndanl la zoologie appliquée joue un rùle des plus importants; qu'il me suffise se citer les méde- cins, les vétérinaires ou les agriculteurs. 11 est inadmissible qu'en l'espace de quelques années les noms des animaux qui intéressent ces différentes personnes changent deux ou trois fois et qu'ils ne soient plus semblables dans les éditions succes- sives d'un même ouvrage. Les changements de noms génériques ont encore un autre inconvénient. Un désigne, en effet, couramment et avec raison les affections parasitaires par un nom qui dérive du nom de genre du parasite pathogène; ainsi le terme de filariose vient de Filaria, celui de trypanosomose vienl de Trypanosoma, etc. Or, en changeant les noms de genre, on bouleverse la nomencla- ture médicale. Le genre Piroplasma étant devenu Babesia, piro- plasmose devient babésiose; le genre Uncinaria étant redevenu Anlq/lostomum, en ce qui concerne l'Ankylostome de l'Homme, uncinariose redevient ankylostomose, etc. Il va sans dire que ces modifications perpétuelles, qui peuvent se reproduire indéfiniment, jettent une grande confusion dans les esprits. On peut encore faire à la nomenclature binaire actuelle une juste critique : elle ne permet même pas aux zoologistes de se comprendre entre eux; ainsi bien peu de zoologistes pourraient dire immédiatement que Pfenderius papillatus est un Trématode de la famille des Amphistomidés plutôt qu'un Mammifère ou SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 83 qu'un Poisson, et que Curupira torrentium est un Nématocère voisin des Simuliés, plutôt qu'un Mollusque ou qu'un Proto- zoaire. On m'objectera qu'il est plus facile de démolir que de recons- truire, et j'avoue pour ma part qu'une réforme judicieuse est très difficile à réaliser, mais elle ne me semble pourtant pas impossible et je la considère comme indispensable. La Société zoologique de France paraît toute indiquée pour en prendre l'initiative; c'est pourquoi j'ai voulu, dans cette assemblée générale, attirer l'attention sur cette question qui prend de jour en jour une importance plus grande. SUR LA MATURATION ET LA FÉCONDATION CHEZ L'ASCARIS MEGALOCEPHALA (Note préliminaire) PAR E. FAURÉ-FREMIET On sait que le's cellules des deux lignées sexuelles de l'Ascaris megalocephala renferment un certain nombre d'inclusions cytoplasmiques, telles que les « grains brillants » des sperma- tocytes, les vacuoles et les corps graisseux des oocytes; ces inclusions, qui jouent un rôle dans les phénomènes qui suivent la fécondation, peuvent être étudiées chimiquement. Je résu- merai rapidement ici les résultats de recherches encore ina- chevées, en faisant l'énumération des diverses substances isolables et en indiquant leurs transformations. Oocytes. — ■ Les oocytes renferment dans leur cytoplasma : a) des mitochondries, constituées par un support albumi- noïde et par un phosphatide voisin des lécithines, mais inso- luble dans l'alcool absolu et l'éther; /») des corps d'aspect graisseux aux contours anguleux et irréguliers, très solubles dans l'acétone, constitués probablement par une sorte de cire et donnant après saponification de la coprostérine (1) (forme condensée de la cholestérine) et de l'acide palmitique; (1) Ou un corps très voisin. 84 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 c) des vacuoles régulières, fortement colorables par l'iode et contenant le glycogène qui constitue 17 y du poids sec de ces oocytes. Spermatocytes et spermatozoïdes. ■ — Les cellules mâles ren- ferment aux jeunes stades spermatomères el spermatocytes de 1er ordre) une graisse neutre sous forme de granulations et des mitochondries; aux stades suivants : a) (\c< mitochondries constituées comme celles des oocytes; b) les « grains brillants » de van Beneden, globules d'une substance albuminoïde particulière, soluble dans l'eau chaude. Fécondation. — Le premier phénomène que l'on observe après l'entrée du spermatozoïde csl : a) lit dissolution des « grains brillants o constituant le corps réfringenl du spermatozoïde. Or. on peut constater que l'albu- minoïde constituant ci - ains abaisse fortement La tension superficielle d'une solution alcaline. Ce phénomène se manifeste dan.- l'œuf fécondé par : b) un déséquilibre de l'émulsion cytoplasmique, les vacuoles à glycogène se fusionnant et se portante la surface de l'œuf. En même temps, on observe : . une transformation d'une partie du glycogène el la forma- tion, dans les vacuoles, de chitine qui se dépose à la surface de- l'œuf el forme la membrane externe. Enfin, on constate : il une saponification des éthers palmitates? de coprostérine, el le i - de la coprostérine à la surface de l'œuf où elle constitue la membrane feutrée interne. A partir de ce stade, l'œuf est définitivement constitué. L'émission des globules polaires a lieu avanl et après la formation de la membrani lipoïde interne. Je donnerai prochainement les détails de cette étude qui esl faite sur une grande quantité d'ovaires el de testicules d'Ascaris. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 19 1 2 85 DIAGNOSES PRÉLIMINAIRES DE PËRIDINIENS PARASITES NOUVEAUX PAR Edouard CHATTON, Assistant à l'Institut Pasteur de Paris. Genre OODINIUM, n. gen. Espèce type du genre : Oodinium Poucheti Lemmermann, 1894 = Gymnodinium pulvisculus Pouchet, 1885. Gymnodinium Pouchet, 1885. Salpicola Bargoni, 1894 ; non Richiardi, 1880. Gymnodinium Lemmermann, 1899. Oikopleura Kellner, 1907. Gromia Brooks et Kellner, 1908. Gymnodinium Dogiel, 1910. Il importe de grouper dans un genre autonome toute une série de formes parasites externes de divers animaux péla- giques, dont l'évolution n'est pas encore complètement connue, mais dont la nature dinoflagellée ne fait point de doute, encore que certaines d'entr'elles aient été interprétées soit comme des Foraminifères parasites (Bargoni 1894, Brooks et Kellner 1908), soit comme les œufs des Appendiculaires qui en étaient por- teuses (Kellner 1907, Brooks et Kellner 1908). Elles ont en commun les caractères suivants : A l'état végé- tatif : corps ovoïde immobile, non flagellé, sans sillons, fixé sur le tégument de l'hôte par un tronc court et robuste, de structure fibrillaire, rétractile ou caduc. Pigment de couleur orangée (probablement lipochrome) en gouttelettes. Noyau volumineux sphérique à membrane bien individualisée. Sporulation à l'état libre, par divisions binaires répétées longitudinales ou trans- versales du corps, aboutissant à la formation de très nombreuses dinospores de petite taille. Le premier en date de ces organismes est celui que Pouchet a observé à Concarneau, fixé sur la queue d'Appendiculaires clu genre Oikopleura (sp?) et qu'il a désigné sous le nom de Gymno- dinium pulvisculus. 8* 86 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Ni ce nom générique, ni ce nom spécifique ne peuvent être conservés. Le genre Gymnodinium Stein a pour type le Peridinium fus- cum d'EiiRENHERG, 1830, qui est une forme d'eau douce. Ce genre est actuellement un complexe de formes dont le seul caractère est l'absence totale de cuirasse. Ainsi compris, il ren- ferme à côté de Péridiniens, qui probablement sont nus durant toute leur évolution végétative, des stades nus de Péridiniens cuirassés et aussi toute la série des spores des parasites. 11 convient donc d'en distraire ces derniers dès que leur évo- lution est suffisamment élucidée et que leur place dans un genre autonome peut être justifiée par les caractères soit des stades végétatifs, soit des éléments de reproduction. C'est ainsi que d'emblée j'ai créé les genres Blastodinium, Apodinium et Syndi- ntuni, dont les représentants ont tous des dinospores sans enve- loppe résistante. De même s'impose la création du nouveau genre Oodinium pour le parasite de Pouchei et les formes qui sont à grouper à ses côtés. Quant à la dénomination spécifique de pulcisculus, elle a été appliquée déjà par Ehrenherg en 1830 à un Péridinien d'eau douce, qui était alors un Peridinium, mais qui est devenu avec KLlebs (1883) un Gymnodinium. Lbmmermann, qui a déjà dénoncé en 1809 cette homonymie, a proposé pour le parasite de Pouchet le nom de Gymnodinium Pouchetii. Nous écrirons donc en défini- tive le nom de l'espèce Oodinium Poucheti Lemmermann 1899 . C'est certainement au même genre et provisoirement à la même espèce qu'il faut rapporter les « œufs dXHkopleura » observes par Kellner (1907) fixés sur la queue d'Oikopleura tortugensis Brooks et Kellner, et la Gromie Gromia appendicutariœ de Brooks et Kellner qu'ils trouvent parmi ces œufs. A Banyuls-sur-Mer j'ai eu l'occasion d'observer quelques exemplaires (l'Oodinium Poucheti sur fig. î. - ootii- la queue d'Ui ko pleura dioïca et de revoir toute ïemm>)°Dinos- l'évolution décrite par Pouchet. La segmentation pore parfaite. est longitudinale et les spores, qui mesurent 15 [>. sur 10 u., ont une forme de champignon très caractéristique. C'est aussi un Oodinium que le parasite des Salpes de Mes- sine, le Salpicola amylacea de Bargoni 1891 (1), donné par cet (l) Le nom de genre Salpicola a été appliqué en 1880 par Richiardi à un Copépode parasite des Salpes (Sapphirlna'l). Il ne pouvait donc être repris pour désigner nos Péridiniens. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 87 auteur comme un Foraminifère voisin des Gromia. Malgré beau- coup de recherches à Banyuls et à Villefranche je n'ai pu ren- contrer ce parasite. Son identité spécifique reste donc à préciser. Il semble que l'extrême développement des dentrites pédieux dans le tégument de l'hôte et la division transversale des gros parasites soient des caractères propres à cette forme. M. Caul- lery l'a observée à Naples dans la cavité branchiale de Salpa a[ricana, et a bien voulu m'en communiquer ses croquis. Dogiel 1910 a observé des parasites qu'il identifie spécifique- ment à ceux de Pouchet sur des Annélides pélagiques du genre Alciope. J'ai observé moi-même de rares individus d'un Oodinium, qui ne m'a pas paru se distinguer du type, dans la cavité palléale du Ptéropode Criseis acicula. Je considère, au contraire, comme distincte du parasite de Pouchet la forme suivante : Oodinium fritillariœ, n. sp. Ectoparasite sur Frilillaria pellucida Busch. J'ai observé cette forme à Villefranche-sur-Mer en mars 1911. Les parasites, qui mesurent 150 jj. de plus grand diamètre, sont fixés sur le bord gauche du corps de l'Appen- diculaire, là où la poche intestinale postérieure est sous-jacente au tégument. Ils sont subsphériques, très peu pigmentés. Contraire- ment à ce qui a été signalé chez les formes précédentes, le tronc pédieux, qui a une structure fibrillaire très nette, ne se résout pas dans le tégument en un buisson de rhizoïdes. Les fibrilles s'épanouissent à la surface de la cuticule, et sans la pénétrer, en un large disque. Chaque fibrille se termine perpendiculairement à la surface d'insertion par un bâtonnet sidérophile. L'ensemble de ces bâtonnets constitue un plateau strié. Fig. 2. — Oodinium fritillariœ, n. sp. — Coupe longitudinale du parasite fixé sur Fritillaria pellucida Busch. 88 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Genre APODINIUM Chatton, 1907. Ce genre ne comprend jusqu'ici que le seul A. mycctoidcs Chatton, ectoparasite de Fritillaria pellucida Busch. L'ectoparasite des Chœto- ceras, que Paulsen (1911) a décrit sous le nom d'Apodi- nium chœtoceratis, ne peut, jusqu'à plus ample informé, y être inclus. La forme suivante est. nu contraire, nettement apparentée à A. mycetoides. C'est : Apodinium rhizophorum, n. sp. K''lnp;irasited'Oi/>-op/eurfl co- l>hocerca Gegenb., à Banyuls- sur-Mer. Corps ovoïde oblong, mesu- rait jusqu'à 2 mm de long et 0 m,n 6 de large, subsessile. Rhizoïde bifurqué très près de l'insertion sur le corps, qui est le point de pénétration dans le tégument. Cette insertion est réalisée par une sorte de cupule terminant la columelle du côté opposé au corps. La columelle épaissie s'allonge progressive- ment et les coques successives s'insèrent séparément en divers points de sa longueur. Le parasite est localisé sur la queue de l'hôte. FlG. n. 3. — Apodivium rhizophorum, sp., sur la queue û'Oihoplcuni cophoeerca Gegenb. — r. rhizoïde; c. columelle. Genre BLASTODINIUM Chatton, 1906. Ce genre, qui comprend des parasites intestinaux des Copé- podes pélagiques, compte actuellemehl quatre espèces : B. Pruvoti Chatt. 1906, de Clausocalanus arcuicornis Dana, et C. furcatus Brady. B. contortum Chatt. 1908, de Paracalanus parvus Claus. Clausocalanus arcuicornis Dana, Cl. furcatus G. Brady. avec sa variété B. hyalinum Chatt. 1910. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 89 B. Mangini Ghatt. 1908, de Corycœus rostratus Cl. B. crassum Chatt. de Paracalanus parvus Cl. Je donnerai ici les diagnoses sommaires des formes sui- vantes : Blastodinium spinulosum, n. sp. Parasite de Paracalanus parvus Cl. à Banyuls-sur-Mer. Dans ma note préliminaire du 10 décembre 1906, où j'ai fait connaître le Blastodinium Pruvoti, j'ai confondu sous ce nom deux espèces très voisines que j'ai pu, par la suite, distinguer avec certitude. L'une est para- site de Clausocalanus arcuicornis Dana et de Clausocalanus furcalus G. Brady. C'est à elle que se rapportent les figures 3 et 4 de ma note, qui représentent des individus à développe- ment avancé, et c'est à elle que, pour cette rai- son, il convient de réserver le nom de B. Pru- voti. L'autre espèce, à la quelle se rapportent les figures 1 et 2 de ma note préliminaire, est parasite de Paracalanus parvus CL, mais elle se rencontre aussi chez les deux Clausocalanus précités. Cette seconde espèce peut être carac- térisée ainsi : Parasite grégaire, en forme de navette arron- die antérieurement, aiguë postérieurement, de 300 p. (max.) de long sur 50 a de large. Coque ornée d'une ligne hélicoïdale de fines spinules faisant deux tours et demi du corps avec une interruption dans la région médiane. Un seul feuillet de microcytes, ceux-ci au nombre de 32 ou de 64 (forme monoblastique). B. Pruvoti, dont la coque est toujours lisse, peut former jusqu'à trois feuillets de micro- cytes (forme triblastique). -- m Fig. 4. — Blasto- dinium elonga- tum, n. sp., de Scolecithrix Bradyi Giesbr. — M. macro- cyte; m. micro- cytes. Blastodinium elongatum, n. sp. Parasite de Scolecithrix Bradyi Giesbr., à Banyuls-sur-Mer, octobre 1910. Parasite grégaire de forme allongée, arron- die aux deux extrémités, l'antérieure plus large que la posté- rieure, de 600 i>. de long et de 80 \j. de large. Coque lisse. Un feuillet seulement de microcytes (forme monoblastique). 90 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Blastodinium navicula, n. sp. Parasite de Corrjcœus venuslus Dana, à Banyuls-sur-Mer, octobre 1907. Parasite primaire en forme de fuseau à deux extrémités semblables, mesurant de 100 à 250 [jl de long, et de 30 à 100 ft de large. Macrocyte à division sublongitudinale. Forme monoblasfiqne. Blastodinium oviforme, n. sp. Parasite des Oilhona (Cyclopidœ) :Oithona liai ni. oilhona similis Cl., Oithona nana Giesbr., à Banyuls-sur-Mer. Parasite générale- ment solitaire, ne formant jamais de groupe- de plus de trois individus. For- me ovoïde, de 100 à 200 u. de long et de 30 à 90 [x de large, triblastique. Coque lisse, au moins à l'état de complet dé- veloppement. FiG. 5.— Bla.stnilinuiiii navicula, n. sp., de Corycwus venustus Dana. Genre SCHIZODINIUM, n. gen. Espèce type du genre : Schizodinium sparsum, n. sp. Parasite de Corycœus rostratus Cl. FiG. 6. Blastodinium oviforme, n. sp., des Oilhona. FiG. 7. Schizodinium sparsum, n. sp. — Cellule isolée. Cellule ellipsoïdale, mesurant de 10 à 30 a selon son grand axe, binuclée, pigmentée en jaune d'or, croissant dans l'intestin de l'hôte et s'y multipliant par divisions binaires répétées, sans former d'agrégats. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 91 Genre TRYPANODINIUM, n. gen. Espèce type du genre : Trypanodinium ovicola, n. sp. J'ai observé une fois, dans un œuf de Chjtemnestra sp. ou iïOiUwna nana Giesbr., une vingtaine de dinospores toutes semblables, très mobiles, incolores, d'une forme hélicoïdale très accentuée et très caractéristique, représentée par la fig. 8. Les deux flagelles, l'hélicoïdal ondulant autour du corps, le longi- tudinal, vibrant en arrière, étaient très visibles. Je n'ai pu voir le stade végétatif de ce parasite. C'est probablement comme chez les Syndinium (Ghatton 1910) un plasmode, qui est peut-être ici entièrement confondu avec le cytoplasma de l'œuf, et qui se résout à maturité en de nom- breuses dinospores. FIG. 8. Trypanodinium ovicola, n. sp. Dinospore mûre. Genre CHYTRIODINIUM, n. gen. Espèce type du genre : Chytriodinium roseum (Dogiel) 1906. (= Gymnodinium roseum Dogiel 1906.) Des raisons identiques à celles que j'ai développées plus haut (v. Oodinium puloisculus), pour montrer la nécessité de séparer du genre Gymnodinium toutes les formes manifeste- ment et morphologiquement adaptées au parasitisme, me font créer le nouveau genre Chytriodinium pour le Gymnodinium roseum de Dogiel, parasite d'œufs pélagiques, que l'auteur attribue,' non sans quelque doute, à un Gopépode. Dogiel consi- dère son Gymnodinium roseum comme un endoparasite. Il le voit, en effet, sortir progressivement de l'œuf, d'abord sous la forme d'une petite sphère, et se développer jusqu'à atteindre la taille de celui-ci. Le plan de la première division est perpendi- culaire à l'axe de sortie. Cette division se répète plusieurs fois dans le même sens. Les cellules distales se divisent ensuite les premières, perpendiculairement au plan primitif. Tout cela aboutit à la formation de nombreuses dinospores contenues dans une coque à laquelle adhère encore celle de l'œuf vidé. 92 SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 Cette évolution ne représente pas comme le croit Dogiel la sortie d'un parasite contenu clans l'œuf, mais simplement la croissance aux dépens de ce dernier d'un germe qui s'est fixé sur lui, comme font les germes des A podium m sur les Appen- diculaires, qui a digéré la coque et s'est nourri du contenu de l'œuf. Les deux interprétations ne diffèrent d'ailleurs qu'en ce qui concerne le début de l'infestation. Tel que je le comprends, le Gymnodinium roseum esl un Péridinien très voisin des Apo- dinium donl il possède en particulier la vaste lacune aqueuse. C'est en somme un Apodinium sessile el -mis rhizoïdes. Cette particularité, son parasitisme sur les œufs, la sporogénèse non itérative qui en est la conséquence 'une seule poussée de spores sufifisa.nl à épuiser l'œuf) justifient la création du nouveau genre Chytriodinium dont le nom a été choisi pour marquer la curieuse convergence éthologique el morphologique qu'offrent ce Péridinien et les Chytridium, Phycomycètes dont plusieurs espèces se dé\ eloppenl aussi sur des œufs ou des protozoaires. Peut-être VApodinium chœtoceratis de Pai lsen, lorsqu'il sera mieux connu, prendra-t-il place dans ce nouveau genre. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1912 93- BIBLIOGRAPHIE 1894. Bargoni (E.). — Di un Foraminifero parassita nelle Salpe- (Salpicola amylacea, n. g., n. sp.) {Rie. Labor. anal. Rorna, IV). 1908. Brooks (W.) et Kellner (C). - - On Oikopleura tortugensis, a new Appendicularian from the Tortugas, Florida, with note^ on its embryology [with a note on a species of Gromia {G. appendicularise)] (Pap. Tortugas Lab. Carn. Inst. Wash. D. C. 1, n° 102). 1906. Chatton (E.). — Les Blastodinides, ordre nouveau de Dino- flagellés parasites {C. R. Ac. Sel, CXLIII, p. 981). 1907. Chatton (E.). — Nouvel aperçu sur les Blastodinides; Apodi- nium rivjeetoides n. g., n. sp. {C. R. Ac. Sel, CXLIV, p. 282). 1908. Chatton (E.). — Note préliminaire sur trois formes nouvelles du genre Blastodiniurn Chatton (Bull. Soc. Zool. France, XXXIII). 1910. Chatton (E.). — Sur l'existence de Dinoflagellés parasites ccelo- miques. Les Syndinium chez les Copépodes pélagiques (C. R. Ac. Sci, CLI). 1911. Chatton (E.). — Sur divers parasites de Copépodes pélagiques observés par M. Apstein (C. R. Ac. Sci., CLIII). 1906. Dogiel (V.). — Beitrâge zur Kenntniss der Peridineen (Mt. Stat. Neapel, XVIII). 1909. Dogiel (V.). — Untersuchungen iiber einige neue Catenata (Zeiischr. Wiss. Zool, XCIV). 1907. Kellner (K.). — Bericht liber die Embryologie von Oikopleura {Zool. Anz., XXXI). ■ 1891. Lemmermann. — Planktonalgen. Engebnisse einer Beise nach den Pacific (H. Schauinsland, 1896-1897). {Abh. Ver. Bre- men, XVI). 1911. Paulsex (O.). — Marine Plankton from the east-greenland sea (Danmark-Ekspedit. Gronl. Nord., 1906-1908, III). 1885. Pouchet (G.). — Nouvelle contribution à l'histoire des Péridi- niens marins (,/. Anal Physiol, XXI). 1880. Richiardt. — Catal. Sez. Ital. Espos. internaz. di Pesca Berlino (p. 147). ERRATUM DU PRÉCÉDENT NUMÉRO Ajouter à h liste des membres, page v : BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE 1889. Secques (François), élu le 23 février 1911. Imp. Oberthub, Rennes-Paris (659-12). Séance du 11 mars 1912. PRÉSIDENCE DE M. A. DOLLFUS, PRÉSIDENT « The Academy of natural sciences of Philadelphia » remercie la Société de s'être fait représenter à son centenaire. M. J. Percy Moore remercie de sa nomination comme délégué à cette même cérémonie. « The Ghiei' Secretary's Department of New South Wales » adresse deux notes et demande l'échange avec des publications de la Société. La « Société d'histoire naturelle de Toulon » demande l'échange de ses Annales avec le Bulletin de la Société. M. Zia-bey Nafilyan adresse un mémoire intitulé : « Maté- riaux pour la faune des Actinies des côtes de France. Les Acti- nies de Roscoff. » MM. Barile, Berlese, Ciuca, Guelpa, Marzocchi et Peracca, présentés à la précédente séance, sont élus membres. M. le président adresse les félicitations de la Société à M. Texier, récemment nommé officier d'Académie. M. Chatton analyse diverses notes qu'il offre à la bibliothèque. Il dépose notamment une note intitulée « Amile Umax (Vahl- kampiia n. gen.) clans l'intestin humain » par E. Chatton et Lalung-Bonnaire, parue le 5 mars 1912 dans le Bulletin de la Société de pathologie exotique. « M. le Dr J. Pellegrin présente une figure extraite d'un journal de l'Amérique du Sud, qui lui a été transmise par M. Paul Serre, vice-consul de France à Montevideo. Elle représente une tête de Poisson péché, paraît-il, au cap de Bonne- Espérance, et qui a un aspect tout à fait humain. Il montre que l'appendice qui surmonte la bouche et simule le nez est une gibbosité adipeuse à moitié flétrie, analogue à celles qu'il a eu déjà l'occasion de signaler à plusieurs reprises dans divers groupes, comme les Labridés et les Cichlidés. Cette production occupe le plus souvent la région frontale, entre les yeux et la nageoire dorsale; elle paraît spéciale aux mâles adultes. Ce Poisson énigmatique n'est donc qu'un vieux mâle du genre Cossyphus, de la famille des Labridés. » M. Pellegrin présente ensuite une photographie, remise par M. Bavay, d'un Siluridé comestible de la rivière Noire, au Tonkin, le Bagarius Yarelli Sykes. 96 SÉANCE DU 12 MARS 1912 ISANCISTRUM LOLIGINIS «• g- n. sp. Trématode parasite du Calmar et l'inexistence de Solenocotyle Chiajei Diesing. PAR P. de BEAUCHAMP Préparateur à la Faculté des sciences de Paris. La littérature zoologique no renferme jusqu'à ce jour qu'une seule mention d'un Trématode parasite (à l'état adulte du moins) des Céphalopodes; encore repose-t-elle très probable- ment sur une erreur d'interprétation, et son histoire, à laquelle je me trouve pouvoir apporter quelques éclaircissements, est assez curieuse pour que j'en dise un mot avanl de passer à la forme nouvelle, toute différente d'ailleurs, qui fait le sujet de cette note. Le Systema Helminthum, de Diesing (Vienne 1850), ouvrage qui n'a comme on le sait que la valeur d'une compilation classée de façon fort arbitraire et qui est responsable en bonne partie de la confusion actuelle dans la littérature helminthologique, renferme à la p. 5t20 du vol. I le paragraphe suivant : « Solenoco- tyle Diesing [courte diagnose se résumanl d'ailleurs à l'existence de six M'iitouses inférieures pédonculées, et mention : Mollus- corum marinorum endoparasita]; S. Chia\ei Diesing (Pohjstoma loliginis délie Ghijae : Memorie sulla storia e notomia degli animali sensa vertèbre, tab. xcu, 2, non descriptum). Ha"bita- culuni : Loligo mlgaris... Neapoli (délie Chiaje) ». Il s'agit donc d'un nom créé pour une espèce figurée sans description dans le vieil ouvrage de delle Chiaje (1823-29) et rapportée d'abord aux Polystomes par la disposition de ses ventouses. Le nom et la référence de Diesing ont été fidèlement reproduits dans tous les répertoires et ouvrages généraux sur les Trématodes, sans que personne paraisse avoir jamais revu l'animal. Tout d'abord, il m'a été impossible de retrouver la figure originale de delle Chiaje, pour cette raison que les deux exem- plaires de son ouvrage que j'ai eus entre les mains, l'un à la Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, l'autre au Labo- ratoire Arago de Banyuls-sur-Mer, pourtant complets en appa- rence en 4 volumes, s'arrêtent à la planche lxix et que je n'ai trouvé nulle mention d'une édition comportant une planche xcu. Du reste, il ne s'agit point d'une simple erreur de chiffre SÉANCE DU 12 MARS 1912 97 car j'ai examiné avec soin toutes les planches, particulièrement celles relatives à l'anatomie des Céphalopodes (dans le vol. IV), sans retrouver la figure en question! Mais quelle que soit l'origine de l'indication de Diesing, je suis convaincu d'avoir observé moi-même l'organisme considéré. A l'entrée de la baie de Saint- Jean-de-Luz on pêche en grande abondance en automne et l'on vend sur le marché un Calmar que M. le professeur Joubin m'a dit être également Loligo vulgaris Lamarck, bien qu'il n'ait dans ces conditions qu'une assez petite taille. Si l'on ouvre les sacs rénaux de cet animal on est sûr d'y trouver en grande abondance, vivant dans les mêmes conditions que les Dicyémides chez d'autres Céphalopodes, un vermicule blan- châtre à mouvements très actifs que j'ai moi-même, au début de mes études zoologiques et ignorant parfaitement Diesing et delle Chiaje, pris pour un Trématode du genre Pohjstomum à l'état immature, car on n'y voyait jamais trace d'organes génitaux. Le retrouvant plus tard, je me suis aperçu qu'il s'agissait tout bonnement de jeunes scolex d'un Cestode Tétraphylle dont l'adulte doit vivre dans un Sélacien quelconque de la région, et que j'avais retourné l'animal, prenant la tête, avec ses quatre ventouses qui donneront les phyllidies de l'adulte et sa ven- touse apicale qui leur est semblable, pour le disque acétabuli- fère inférieur des Pohjstomum. L'erreur paraît grossière, étant donné qu'il y a sur ce disque six ventouses et non cinq; mais l'animal est tellement mobile et les plisse de tant de façons entre lame et lamelle qu'elle est fort excusable quand on l'exa- mine sur le vivant avec l'idée préconçue qu'inspire son aspect général; il me paraît très probable, vu l'identité de l'hôte, que c'est celle où sont tombés delle Chiaje et d'après lui Diesing. En tous cas, la chose était intéressante à signaler étant donné la constance de l'infection et la localisation de cette larve de Cestode, libre à l'intérieur d'un organe déterminé, ce qui s'observe rarement (sauf pour l'intestin des Téléostéens). Passons maintenant à une forme plus certaine. Je n'ai point eu vivant entre les mains à Roscoff Loligo vulgaris Lmk., qui ne s'y pêche que pendant l'hiver, mais j'y ai vu prendre, fort rarement d'ailleurs, à la senne à Pempoull Loligo média (h.) Dans certains individus (un sur deux environ) de cette espèce, j'ai trouvé sur les branchies un Trématode de la famille des Gyrodactylidés extrêmement abondant, mais de très petite taille de sorte qu'on ne le voit qu'en portant sous le microscope le 98 SÉANCE DU 12 MARS 1912 mucus raclé à la surface de l'organe. Malheureusement c'est un animal fort délicat qui paraît succomber dès que son hôte est lui-même en train de mourir, et Ton sait quelle difficulté il y a à ramener vivant un Calmar, même de petite taille, du lieu de pêche au Laboratoire. Le matériel que j'ai recueilli il y a deux ans est pour cotte raison assez mal conservé, mais ayant vainement essayé de m'en procurer d'autre l'été dernier j'ai préféré en donner de suite une description, qui ne portera guère que sur l'armature inférieure, suffisamment caractéristique à elle seule. En effet le genre Gyrodactylus et les genres voisins, tous parasites des Poissons marins et d'eau douce, sont caractérisés par l'existence d'une grande ventouse inférieure ou plus exactement d'une expansion du corps (qui correspond au pla- teau portant les nombreuses \rntouses dans d'autres familles), pourvue de petits crochets marginaux et de deux ou quatre grands crochets situés au centre. Notre forme présente de petits crochets tout à fail conformes à ceux des cas précédents, mais pas de grands crochets, ce qu'exprime le nom de genre Isancistrum que je crée pour elle, avec l'espèce /. loliginis. Elle présente aussi dans sa reproduction le caractère le plus cu- rieux des Gyrodacty- lidés la viviparité jointe à l'emboîtement de plusieurs généra- tions successives les unes d.ins les autres qui se produit par un processus compliqué tenant à la fois de la polyembryonie et de la progenèse et qui est en- core assez mal connu. Mes échantillons mon- trent jusqu'à trois indi- vidus reconnaissables à leurs couronnes de cro- chets de taille décrois- sante à l'intérieur de sp-. l'individu parent. FlG. 1. Isancistrum loliginis n. g. x 650 environ. SÉANCE DU 12 MARS 1912 99 La forme générale à l'état fixé (fig. 1), est assez trapue, la longueur de 200 à 220 u.; on distingue dans l'extrémité supé- rieure deux petites masses coniques, parfois protractées jusqu'à lui donner un aspect bifide, qui sont comme dans les Gyroclac- tyles, non des ventouses mais des papilles probablement sen- sorielles. De l'organisation interne on ne distingue que les embryons, en général au nombre de trois dans un individu adulte dont ils remplissent à peu près le corps, et disposés de façon très constante; mais il n'est pas facile de discerner leurs rapports mutuels. L'armature la plus jeune, réduite à un cercle de crochets sans manche encore et qu'on pourrait prendre à première vue pour les spicules d'un pénis analogue à celui de Gyrodactylus qui ne paraît pas exister ici, se trouve dans la partie droite du parent, sous la constriction collaire, à l'extré- mité d'une masse très colorable qui est le dernier embryon. La suivante est disposée au-dessous d'elle, obliquement, mais la troisième se détache toujours repliée, au-dessus de celle du parent, indiquant l'embryon le plus âgé prêt à sortir et qui renferme à son intérieur au moins le précédent. L'expansion elle-même ne saurait être mieux comparée qu'à un parapluie emmanché à l'envers et incliné ventralement, parapluie que j'ai figuré ouvert mais qui se présente le plus souvent fermé sur l'animal mort. Il est fortement échancré entre chacune des baleines, figurées par les tiges articulaires (1) noyées dans les tissus que terminent les crochets saillants et plus réfringents dont la figure montre suffisamment la forme. Ces tiges convergent, sans s'articuler entre elles, non en un seul point, mais en deux symétriques ce qui donne à l'ensemble un aspect bilobé. On distingue, divergeant à partir de leur extré- mité distale, des fibres musculaires très ténues dont le rôle est d'opérer la fermeture de l'expansion, en même temps que la rétraction des crochets qui se replient sur elles à la façon des ongles des Félins. Le tout assure une prise fort efficace à la surface de la branchie, continuellement balayée par un puis- sant courant d'eau, du Céphalopode. (1) J'évite à dessein le terme chitineuses, car cette armature n'est certainement pas de la chitine vraie; il est impossible de l'isoler des tissus mous par la potasse caustique ou l'hypochlorite de soude qui la dissolvent très rapidement même à froid, comme d'ailleurs beaucoup de formations similaires chez les Vers. 100 SÉANCE DU 26 MARS 1912 Séance du 26 mars 191%. PRÉSIDENCE DE M. CAULLERY, MEMBRE DL CONSEIL M. A. Dollfus s'excuse de ne pouvoir assister à La séance. MM. A. Ciuca el Marzocchi remercient de leur admission. M. Carlos Moreira, de Rio de Janeiro, demande les condi- tions requises pour faire partie de la Société. M. L. Petit aîné, écril : « Par une circulaire, M. P. Scherdlin, demande l'appréciation de. la Société sur la disparition des Pigeons qui habitaient la lleche de la cathédrale de Strasbourg. Je me suis concerté avec M. \;i\ ier I! \.-r\ir. qui est une autorité on matière d'ornithologie el je me permets de vous transmettre sa réponse, étanl entièrement de sou avis. Nous ne croyons pas que la diminution subite du nombre des Pigeons puisse être attribuée à ce que les rues el les places ont été asphaltées; la nourriture qu'ils trouvaient entre les pavés ne pouvail être suffi- sante pour leur nombre, à moins qu'on ne la leur jetât. Il nous semble qu'il y aurait lieu de rechercher si. par suite de l'accumu- lation de leurs déjections depuis des siècles, il ne se serait pas produit soit, une épizootie, soit une invasion d'Acariens, telles que la réussite des couvées serait devenue impossible. J'ai observé à Précy-sur-Oise une colonie de Pigeons installée depuis un siècle dans le clocher de l'église : jamais ils ne descendent sur la place ou dans les rues, ni ne se mêlent aux Pigeons domes- tiques dans les cours de ferme; ils vont toujours chercher leur nourriture dans la campagne, et souvent à de grandes dis- tances. » M. Hoddé, maître d'hôtel à Aix-les-Bains, demande des ren- seignements sur l'élevage des Autruches. M. Pellegrin présente un Ophidien monstrueux, Ilomalopsis buccata L., provenant des collections du Muséum. Cet animal a la forme d'un Y à trois branches presques égales, les deux antérieures étant terminées par des têtes. Il présente aussi deux belles radiographies de ce curieux Serpent, exécutées par M. G. Billiard, auquel il en exprime ses remercîments. M. Despax signale la présence dans le jardin du Luxembourg d'un Merle pie. ayant plus de blanc que de noir. SÉANCE DU 26 MARS 1912 101 M. Billiard dit qu'il existe en liberté dans le Jardin des Plantes deux Moineaux blancs. M. Gaullery montre l'intérêt qu'il y aurait à étudier la descendance de pareils sujets et à vérifier sur elle les lois de Mendel. ANOMALIE DES VOIES BILIAIRES CHEZ UNE TORTUE (CLEMNYS LEPROSA) PAR Max KOLLMANN Docteur es sciences. J'ai eu l'occasion d'examiner trois individus d'une Tortue assez commune dans le nord de l'Afrique, Clemnys leprosa. L'un d'eux possédait une anomalie des voies biliaires qui me semble assez remarquable pour mériter d'être rapportée. On sait que l'anatomie des voies biliaires des Reptiles aurait besoin d'être précisée. Malheureusement, ce travail semble peu facile à entreprendre en raison de l'extrême difficulté qu'on éprouverait à rassembler un matériel suffisamment complet. En ce qui concerne les Tortues, les classiques sont remarquable- ment concis. Ils se bornent à signaler deux dispositions prin- cipales; ou bien les canaux hépatiques se réunissent en un seul canal qui porte une vésicule biliaire suspendue à l'extrémité d'un court canal cystique; le canal cholédoque qui résulte de l'union du canal cystique et du canal hépatique débouche dans l'intestin; ou bien, et c'est sans doute le cas le plus fréquent, le canal cholédoque ne collecte pas l'ensemble des canaux hépatiques; l'un d'eux le canal hépatique accessoire s'ouvre séparément dans le duodénum à peu de distance du cholédoque. D'autre part, on sait que la vésicule biliaire manque chez cer- tains Vertébrés; il ne paraît pas qu'on ait jamais rien cité d'analogue chez les Tortues. Les dispositions semblent plus compliquées chez les Ophi- diens et les Sauriens. Sans entrer dans de longs détails biblio- graphiques, signalons que Duvernoy et Owen (1868) ont décrit chez les Ophidiens un plexus formé par les canaux hépatiques et par le canal cystique; Boulard (1888) a retrouvé des faits analogues chez un certain nombre d'autres espèces de Serpents; il a signalé également chez les Sauriens des canaux hépatiques 102 SÉANCE DU 26 MARS 1912 accessoires plus ou moins nombreux. Beddard (1888) a décrit chez le Varan un plexus compliqué, formé par des branches du canal cystique et du canal hépatique. Enfin Osawa (1897) a signalé chez Halleria punctata deux canaux accessoires s'ouvrant dans l'intestin, indépendamment du cholédoque. Chez les Clemnys Irprosa normales on observe la présence d'une grosse vésicule biliaire profondément enfoncée dans la masse hépatique; le canal cystique est court; il se réunit à un canal hépatique qui collecte la partie droite du foie pour former un cholédoque assez court. Mais de plus, un fort canal hépa- tique accessoire, formé par la réunion des canalicules de toute la partie gauche du foie, la plus volumineuse, débouche isolé- ment dans le duodénum à peu de distance du cholédoque. La Clemnys anormale (flg. I) possédait une vésicule biliaire singulièrement iélrécie mais occupant sa position normale; elle débouchait dans l'intestin par une large ouverture mais elle ne recevait aucun canal hépatique; aussi, son contenu était-il par- faitement identique à celui du duodénum. Par contre, les canaux / 9, d. Fig. 1. — Clemnys leprosa. Anomalie des voies biliaires. La vésicule et le duo- dénum sont ouverts; v, vésicule biliaire; p, plexus; d, duodénum. hépatiques du foie tout entier se rassemblaient en un canal unique, qui formait, avant de s'ouvrir dans le duodénum, un rudiment de plexus à plusieurs travées. Ainsi la vésicule était entièrement isolée du reste du système des voies biliaires, et elle n'était plus fonctionnelle. D'autre part, nous voyons chez une Tortue se produire, à titre anormal SÉANCE DU 26 MARS 1912 103 il est vrai, un rudiment de ce plexus biliaire qui existe à l'état normal chez d'autres Reptiles (1). Cette anomalie peut, semble-t-il, s'expliquer assez facilement. Les particularités de la vésicule, que je décrirai plus loin semblent montrer que sa structure est sans doute plus ou moins pathologique; mais le fait que le canal hépatique accessoire collecte la totalité du foie semble bien montrer que l'indépen- dance de la vésicule est une anomalie primitive datant de l'époque du développement. Il suffira, pour expliquer l'anomalie, de supposer que le canal qui devait réunir la vésicule au plexus s'est oblitéré de très bonne heure. Mais je dois ajouter que je n'ai trouvé aucune trace de ce canal hypothétique. A. — Vésicule normale. — Les auteurs sont en général des plus brefs sur la structure de la vésicule biliaire. En ce qui concerne les Reptiles et spécialement les Chéloniens, on se borne en général à incliquer que sa surface interne est couverte d'un épithélium cylindrique. Chez les Mammifères, nous savons que la paroi de la vésicule se compose d'un épithélium cylin- drique et d'un chorion où on distingue une tunique interne très vasculaire et une externe musculaire; les libres sont lisses, dis- posées en faisceaux peu importants, constituant eux-mêmes un réseau plus ou moins régulier; parfois les travées de ce réseau sont dirigées dans un certain nombre de di- rections privilégiées (voir DOYON, 1893). La vésicule normale de Clemnys leprosa et de Testudo grœca (fig. 2) répond à peu près à cette description. Au-dessous Testudo grœca. Coupe transversale de épithélium, on trouve Fig. 2. de la vésicule biliaire normale. En bas on un chorion constitué par aperçoit le réseau de fibres musculaires ,. . \'t i ha lisses. Comparez fig. 3, même échelle. un t-ISSU COnjOnctlI très (1) Doyon (1893) décrit sommairement et figure un plexus biliaire dans Testudo grœca. Je dois remarquer que je n'ai rien trouvé de semblable dans deux Testudo grœca pas plus que dans trois T. mauritanica que j'ai disséquées; j'ai toujours observé un canal cholédoque et un canal hépatique accessoire tout à fait indé- pendants, lo lO'i SÉANCE DU 26 MARS 1912 /. ///• V - 1 v l lâche avec cellules et faisceaux conjonctifs, fibres élastiques, quelques fibres musculaires et de nombreux vaisseaux sanguins. A la périphérie, le tissu conjonctii' se condense un peu et ren- ferme un réseau de fibres lisses dépourvu, semble-t-il, d'orien- tation bien définie. B. — Vésicule anor- male. — La vésicule de la Clemnys anormale se ca- ractérise par une hyper- trophie générale des di- verses tuniques et par une infiltration lymphoïde con- sidérable (flg. -\ . La sur- face interne est fortement plissée; l'épaisseur totale a doublé. Au-dessous de l'épithélium on trouve un chorion formé par une épaisse couche de tissu conjonctif renfermant de grandes lacunes lympha- tiques et des capillaires très dilatés. Ce tissu con- jonctif montre de très abondants et très volumi- neux faisceaux conjonc- tifs, de nombreuses cel- lules fixes, des fibres élas- tiques très épaisses et très nombreuses, et enfin un assez grand nombre de leucocytes. Les accumu- lations lymphoïdes mé- ritent un examen spécial. En certains points, d'in- nombrables lymphocytes se sont logés entre les faisceaux conjonctifs qu'ils écartent et qui leur cons- tituent comme une sorte de réseau ; en d'autres points (fig. 4), il s'est constitué un véritable '". c-. ///. /. ■ . - ' I Fig. 3. — Clemnys leprosa. Coupe transversale de la vésicule biliaire anormale. De haut en bas on aperçoit : l'épithélium; une couche de tissu conjonctif dense avec lacunes l et accumulations lymphoïdes ly-, une tunique de fibres musculaires circulaires m. c.; une tunique de fibres longitudinales m. I. Com- parez flg. 2, même échelle. SÉANCE DU 26 MARS 1912 105 tissu réticulé, formé de cellules étoilées, anastomosées par leurs prolongements, dans les mailles duquel sont logés les lympho- cytes. L'ensemble possède très exactement la structure des organes lymphoïdes des Vertébrés inférieurs (Poissons, Batra- ciens : Drzewina 1905). Cette formation lymphoïde est d'autant plus remarquable que les Tortues ne possèdent aucun organe lymphoïde différencié analogue. Signalons cependant, après d'autres auteurs (Machate 1879), les accumulations lymphoïdes du duodénum; jamais cependant à l'état normal nous ne voyons se constituer un véritable tissu réticulé retenant des lymphocytes dans ses mailles; il y a simplement accumulation de leucocytes dans les interstices du tissu conjonctif. Dans la partie profonde du chorion on trouve un assez grand nombre de faisceaux de fibres musculaires lisses qui consti- tuent un réseau à mailles larges. Ces mailles semblent orientées dans le sens circulaire. Enfin en dehors de cette couche de muscles transversaux nous trouvons une très épaisse couche de fibres lisses, rassemblées en faisceaux, tous dirigés dans le sens longitudinal. Une couche de tissu conjonctif dense, recouverte elle-même par un endothélium, termine du côté externe la paroi de la vésicule biliaire. Fig. 4. — Clemnys leprosa anormale. Accumulation lymphoïde dans la vésicule bilinire. Remarquer le réseau conjonctif, le réseau cellulaire et les leucocytes dont les plus nombreux sont des lymphocytes. L'hypertrophie de la tunique musculaire et surtout la régu- larisation de ses fibres sont des faits bien remarquables. Si on excepte l'épithélium, qui conserve ses caractères propres, on 106 SÉANCE DU 26 MARS 1912 constate que la structure de la vésicule biliaire se rapproche de celle de l'intestin qui possède comme on sait deux tuniques mus- culaires, l'une interne circulaire, l'autre externe longitudinale. La vésicule semble s'absorber dans l'intestin. OUVRAGES CITES 1888. Bkddard. — On certain points in the viscéral anatomy of the Lacertilia, particularly of Monitor (/'. Zool. Soc. London, I, 1888). 1888. Boulart. — Note sur les canaux biliaires des Reptiles (Ci R. Soc. Biol., V, 1888). 1890. Bronn's Tierreich. — Reptilia, par Hoffmann (1890). 1893. Doyon. — Etude analytique des organes moteurs des voies biliaires chez les Vertébrés (Thèse 1894). 1832. DUVERNOY. 1807. Guntiier. — Contribution to the anatomy of Hatteria [Phil. Trans., 1867). 1872. Leydig. — Die in Deutschland lebenden Arten '1er Sauner (Tubingen, 1872). 1879. Machate. — Untersuchungi'n uber den feineren Bau des Darmkanals von Emijs europaea (Zeit. wiss. Zool., XXXII, 1879). 1897-1900. Oppel. Lehrbuch der vergleichenden mikroskopischen Anatomie der Werbeltiere (II. Darm; III. Leber). 1897. Osawa. — Beitràge zur Lehre von den Eingeweiden der Hatteria punclata {Arcji. milir. Anat., XLIX, 1897). 1868. Ovven. — On the anatomy of Vertebrates, I. Fishes and Reptilia (1868). SÉANCE DU 26 MARS 1912 107 * DESCRIPTION D'UN POISSON NOUVEAU DE L'AFRIQUE AUSTRALE APPARTENANT AU GENRE BARBUS PAR Le Dr Jacques PELLEGRIN Cette note contient la description d'un Barbeau faisant partie d'une petite collection donnée il y a une vingtaine d'années au Muséum de Paris par le Dr E. Holub. Ce Poisson qui n'avait pas été alors déterminé spécifiquement, ainsi qu'un autre échan- tillon que je rapporte au Barbus motebensis Steindachner (1), constitue une espèce nouvelle qui vient s'ajouter à celles du genre, déjà si nombreuses, que renferment les eaux douces d'Afrique. Je me suis fait un plaisir de la dédier à un de mes distingués prédécesseurs le Dr Sauvage auquel on doit d'impor- tantes contributions à la connaissance de la faune ichtyologique africaine. Barbus Sauvagei nov. sp. La hauteur du corps égale la longueur de la tête et est contenue 3 fois 1/2 dans la longueur, sans la caudale. Le profil supérieur de la tête est légèrement concave. Le museau est obtusément pointu; sa longueur est contenue 3 fois 1/3 dans la longueur de la 'tête. Le diamètre de l'œil est compris 4 fois 3/4 dans la longueur de la tête, 1 fois 1/4 dans l'espace interorbi- taire. La bouche est terminale, grande, la mâchoire inférieure très proéminente; le maxillaire s'étend jusqu'au dessous du bord antérieur de l'œil. Il existe de chaque côté un seul barbillon faisant environ les 2/3 du diamètre de l'œil. Les lèvres sont moyennes. Les écailles, à stries rayonnantes peu nombreuses, sont au nombre de 33 en ligne longitudinale, 5 1/2--5 1/2 en ligne transversale, 2 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale, 14 autour du pédicule caudal. La ligne latérale est complète. La dorsale qui débute à égale distance du bout du museau et du commen- cement de la caudale a le bord supérieur concave; elle comprend 3 rayons simples, le dernier fort, osseux, finement denticulé en arrière dans sa moitié supérieure et faisant les 2/3 de la longueur de la tête et 8 rayons branchus. L'anale est composée de 3 rayons (1) Steindachner. .SB. Ah. Wien, CIII-1, 1894, p. 453, pi. n, flg. 2. 108 SÉANCE DU 26 MARS 1912 simples, flexibles et de 5 rayons branchus, et n'atteint pas la caudale. La pectorale pointue fait les 2/3 de la longueur de la tête et atteint presque la ventrale; celle-ci débute un peu en avanl de la verticale abaissée de l'origine de la dorsale. Le pédicule caudal est 1 fois 2/3 aussi long que haut. La caudale est pro- fondément fourchue. La coloration est brunâtre sur le >. blanc argenté sur les côtés et au-dessous, sans trace de lignes ou de taches.. Les nageoires sont jaunâtres. D. III 8; A. III 5; P. L6; Y. 0: Sq. 5 I 2 133|5 I 2 94-14. Coll. Mus. — Afrique australe (Région sud-centrale) : T)r E. Holub. Longueur : 175+45 = 220 millimètres. Cette espèce se rapproche du Barbus Trevelyani (iunther (ij de la rivière Buffalo, dans la colonie du Gap. 1011e s'en sépare toutefois nettemenl par sa bouche terminale et non subinfé- rieure et sa mandibule très nettemenl proéminente, sa dorsale à bord supérieur concave el non droil el sa coloration. Il est possible que l;i tonne décrite ici suit la même que le Bar- bus kurumanni Castelnau (2) de la ri\ ière Kuruman (bassin de la rivière ( Irange) défini d'une manière des plus sommaires, comme on peut en juger : « Le corps est ovalaire, allongé. La lèvre supérieure porte deux petits barbillons et la dorsale une très forte épine. Il y a une tache arrondie et noire à la base de la queue; les écailles sont grandes (3). Dorsale. 1/8; Caudale. 20; Anale. 6; Ventrales, 5; Pectorales. 16. » Cette description est toutefois trop incomplète pour qu'on puisse en tenir compte. Ouvrages offerts. Martenstein (Karl.). — Ùbcr den quantitativen Xachweis von Alkohol in tierisclien Organen (Maiûz, Wenglein, 1911, 29 p.). Marzocchi (Dr Vittorio). — Ancora sut cosidetto Microsporidio del giallume del Bombyx mori (Riv. Igiene e Sanihi. XTX. 1908, 3 p.). In. — Contribulo alla conoscenza délie lesioni elmintiche délia cute e délie mucose ad epitelio piatto stratifleato (Giorn. Ace. medic. Torino, XV, 1909, 9 p.). (1) Gunther. Ann. Nat. Hist. (4) XIX, 1877, p. 313, et Boilenger. Cat. Freshwnter Fish. Africa, II, 1911, p. 143. fig. 119. (2) Castelnau. Mémoire sur les Poissons de l'Afrique australe. 1861, p. 59. (3) Les deux individus qui ont servi à la description mesuraient 11 centimôtr< chacun. Après séjour en alcool leur coloration, d'après Castelnau, était : « vert obscur sur le dos, doré sur le reste et les nageoires semblent avoir été rougeâtres ». SÉANCE DU 26 MARS 1912 109 SUR QUELQUESG ENRES D'AMIBES LIBRES ET PARASITES SYNONYMIES, HOMONYMIE, IMPROPRIÉTÉ PAR Edouard CHATTON A notre séance du 27 février 1912, Alexeiefp a fait présenter une note, aujourd'hui près de paraître, où il révise les Amœbiens libres et parasites. Lalung-Bonnaire et moi avons nous-mêmes publié au Bulletin de la Société de pathologie erotique (séance du 14 février 1912) un mémoire paru le 5 mars dernier, où nous étions amenés à introduire quelques innovations dans la nomen- clature des Amibes. Voici la substance de ce mémoire dont j'ai fait hommage à la Société dans notre dernière séance (12 mars). Depuis que Ton sait cultiver les Amibes, de nombreux efforts ont été tentés pour isoler sur les milieux artificiels, en raison de l'intérêt qu'elles présentent au point de vue de la pathologie et de l'hygiène tropicales, les Amibes du tube digestif de l'homme, dont l'une Lôschia tetragena est l'agent de la dyssenterie des pays chauds, et de sa complication fréquente et très souvent fatale, l'abcès au foie. Dans la plupart des cas l'ensemencement sur gélose des maté- riaux dyssentériques donnait lieu à d'abondantes cultures. Mais les Amibes ainsi obtenues se montraient très différentes par leur morphologie et leurs propriétés physiologiques de celles que l'on observait in situ dans l'intestin des Vertébrés. Les auteurs se demandèrent si ces différences n'étaient point le fait du passage des Amibes sur les milieux artificiels. Mais l'expérimentation montrait que les variations des milieux lais- saient les Amibes à peu près indifférentes dans les limites où elles ne les détruisaient pas. On soupçonna dès lors que les Amibes obtenues en culture pouvaient provenir de kystes d'Amibes libres, ingérés, passés indemnes à travers le tube digestif, qui germaient sur la gélose. Cette opinion rallia bientôt la plupart clés microbiologistes. Mais certains parmi ceux qui avaient le mieux étudié la dyssenterie amibienne pouvaient encore lui faire l'objection suivante difficile à éluder : maintes fois des Amibes furent cultivées à partir du pus de l'abcès au foie dyssentérique, prélevé dans des conditions qui excluaient toute contamination extérieure. Des kystes d'Amibes libres, corps inertes, n'avaient certainement pas pu 110 SÉANCE DU 26 MARS 1912 remonter les voies hépatiques, jusqu'à la face supérieure du foie, siège de beaucoup le plus fréquent de l'hépatite amibienne. Nous montrons dans notre mémoire que les Amibes libres du type le plus banal, sont capables de végéter et de se multiplier dans l'intestin humain, côte à côte avec les Amibes parasites ou Entamibes. Il y a donc tout lieu de penser qu'elles peuvent surs re de l'intestin au foie la voie semée de Bactéries, ouverte par l'Amibe pathogène. Ainsi tombe le principal argu ni que bon pouvait encore opposer aux critiques élevées contre l'identité des Amibes de culture et des amibes parasites; ainsi s'affermit la conviction que les Amibes de culture -ont issues de formes Umax qui n'ont rien de commun avec les Entamibes, mais qui sont capables de végéter comme elles dans le milieu intestinal. Les caractères cytologiques qui séparenl les Amibes Umax, hôtes habituels des macérations végétales, des Amibes parasites ou Entamibes ont été bien mis en évidence en particulier par Nâgler (1009) ces dernières années. J'ai consacré moi-même à les préciser deux longs chapitres d'un » Essai sur le noyau et la mitose chez les \nnebiens » et n'ai jamais manqué de les souligner dans diverses analyses que j'ai données au Bulletin de V Institut Pasteur, de travaux sur les Amibes. Mais ces différences n'étaienl poinl exprimées — ne l'étaient pas tout au moins d'une1 manière correcte - dans la nomenclature zoologique. Au terme bâtard d'Amibes Umax, en usage depuis quelque trois ans. nous avons proposé de substi- tuer le nom de genre Vahlkampfia (type Amœba Umax de Vahl- kampp = Vahlkampfia Vahlkampfi Chattoh 1910). Dans le genre Entamœba nous avons fait une coupure, qui sépare l'Amibe de la Blatte Entamœba blattœ Btitschli, type du genre, des Entamibes des Vertébrés pour lesquels nous créons le genre Lôschia type Lôsçhia coli Lôsch do l'intestin humain; kystes à 8 noyaux ou plus), avec un sous-genre Vie- reckia ayant pour type V. tetragena Yiereck (vel histolytica Schaudinn) l'Amibe de la dyssenterie (kystes à 4 noyaux seule- ment). Les travaux de ces dernières années (Schaudinn. Vjereck, Hartmann. Dobell, Wenyon, Elmassian), sur les Entamibes des Vertébrés, d'une part, ceux de Schubotz. Janicki, Elmassian, et surtout le travail de Mercier, révélaient des différences notables dans la structure et l'évolution entre les Entamibes des Vertébrés et YEntamœba blattœ. J'avais déjà fait remarquer en 1910 que les protistologues attribuaient à tort la paternité du SÉANCE DU 26 MARS 1912 111 genre Entamœba à Gasagrandi et Barbagallo 1897. Ces derniers avaient bien appliqué le nom cl1 Entamœba à une Entamibe humaine, mais Leidy l'avait donné (1) dès 1879 à VAmœba blattœ de Butschli. Analysant au Bulletin de Vlnstitut Pasteur (IX, p. 10) le mémoire de Hartmann sur Entamœba testudinis, où ce savant exposait sa conception du groupe des Entamibes, je concluais ainsi : « Il nous semble que ce groupement des Enta- mibes est un groupement d'ordre physiologique,, de conver- gence, et qu'il sera nécessaire de le démembrer. On ne peut par exemple confondre dans le même genre deux formes telles que E. coli et E. blattœ dont les cycles n'ont rien de com- mun (2). » Synonymie Ce sont les raisons mêmes que je viens de rappeler qui ont incite Alexeteff (3) à créer dans sa note à paraître pour ce que Bonnaire et moi appelons Vahlkampfia son genre Nâgleria, et pour ce que nous nommons Lôschia son genre Proctamœba. Ces deux genres cI'Alexeieff se trouveront donc en synonymie : Vahlkamplia Chatt. et Bonn., 14-2-1912 = Nàgleria Alexeieff, 27-2-1912; Lôschia Chatt. et Bonn., 14-2-1912 = Proctamœba Alexeieff, 27-2-1912. Pour ce qui est du genre Lôschia = Proctamœba, Alexeieff et nous, sommes parfaitement d'accord sur la façon de les com- prendre. L'harmonie n'est guère moins complète pour ce qui (1) Avec la variante orthographique Endamœba qui ne peut en aucune façon cons- tituer un prétexte à conserver les deux noms simultanément. (2) Hartmann et Whitmore viennent de montrer [ce qui avait été entrevu déjà par Provazek (1911) et signalé par Whitmore (1911)] que dans les kystes de Lôschia coli la multiplication nucléaire pouvait se poursuivre au delà du stade à 8 noyaux jusqu'à un stade à 16 noyaux. Ils sont- amenés ainsi à une conception du cycle évolutif toute différente de celle devenue classique que Schaudinn et, après lui. Wenyon, Hartmann lui-même, Provazek, Elmassian. avaient soutenue jusqu'ici. Pour Hartmann et Whitmore, il n'y a pas de phénomènes autogamiques dans le cycle des Entamibes des Vertébrés. Ces savants pensent que le cycle de ces parasites présente cette sexualité hétérogamique que Mercier (1910) a le premier fait con- naître chez Entamœba blattae. Si cette hypothèse se vérifie, la distance qui paraissait séparer Lôschia coli A' Entamœba blattœ se trouvera atténuée. Mais les caractères cytologiques très spéciaux de l'Amibe de la Blatte, qui ont retenu l'attention de tous les auteurs qui ont étudié ce parasite, et qui ont été bien fixés par Mercier : membrane nucléaire en forme de coque, absence de caryosome ou de centriole au centre du noyau chez les formes végétatives, couronne de nucléoles, mésomitose avec preudochromosomes bien individualisés, feront toujours de l'Amibe de la Blatte une forme particulière dans le groupe des Entamibes. (3) J'ai pris connaissance de la note d'ALEXEiEFF sur les bonnes feuilles du Bulletin que notre secrétaire général a bien voulu, sur ma prière, me communi- quer samedi dernier, 23 mars. 112 - SÉANCE DU 26 MARS 1912 est du genre Vahlkampfia = Nàgleria. Cependant quelques com- mentaires sont ici nécessaires. Genre VAHLKAMPFIA Chatt. et Bonn. Il comprend les Amibes dites Umax, dont aucune ne peut être considérée comme le type du genre Amœba Ehrenberg. Les caractères de ce? Amibes sont bien établis. Jo les résume d'après mon « Essai » de 1910 et notre mémoire à la Société de patho- logie exotique : Amibes dé petite taille, ne dépassanl pas 30 jx, à noyau formé d'un caryosome central compact, entouré de peu de chromatine périphérique, figurée ou diffuse (type proto- karyon), à caryodiérèse promitotique (Nàgler), à kystes mono- énergides. Le genre comprend ainsi : Vahlkampfia oahlkampfi (Chatton), V. pœdophtora (Caullery), V. proschi (Nâgler), V. lacustris (Nâgler), V. lacertœ (Nâgler), V. albida (Nâgler), V. diplomitotica Beaurepaire Vragao), V. mucicola ^Chatton), V. punctata (Dangeard), V. Hartmanni (Nâgler), les Amibes Umax de Wasielewsky et HmscHFELD, etc. Ce? derniers auteurs ont fait connaître l'existence de stades flagellés dans le cycle de deux Amibes îimaa qu'ils cultivaient sur gélose. Ils les ont étudiés avec précision et ont montré qu'ils possédaient deux flagelles antérieurs égaux, dirigés en avant dans la locomotion (1). En 1911. Whitmore a décrit sous le nom de Trimastigamœba philippinensis une Amibe qui, au stade flagellé, possède trois flagelles antérieurs égaux. Tout récemment (1912) \u:\kikit a retrouvé de? formes flagellées semblables à celles de Wasielewsky et Hirschfeld dans le cycle d'une Amibe Umax indéterminée, et dans le cycle '11. punctata Dangeard. Il a avancé sans raison aucune que Whitmore a compté un flagelle en trop chez sa Trimastigamœba. Les figures de cet auteur représentent cependant des formes flagellées manifestement bien tixées et bien colorées et elles ne peuvent laisser place à aucun doute. Le genre Trimastigamœba esl pour moi parfaitement caractérisé. D'ailleurs si Alexeieff avait la conviction que les Trimastigamœba ont des mona- diens à deux flagelles, il ne devait pas créer son genre Nàgleria mais adopter pour toutes les Amibes Umax le nom de Trimas- tigamœba. (1) Gauducheau, dès 1908, nous signalait l'existence de stades flagellés dans ses cultures pures mixtes d'Amibes. En 1909, Delanoë les observait au laboratoire de M. Mesnil à l'Institut Pasteur dans les cultures pures mixtes de Noc. SÉANCE DU 26 MARS 1912 113 L'on peut se demander si le genre Vahlkampfia = Nâglena dont la diàgnose comporte, en plus des caractères précités, celui d'avoir des monadiens à deux flagelles antérieurs égaux, ne devient pas synonyme de Dimastigamœba Blochmann. Cette synonymie ne pourrait être soutenue en aucune façon, et l'on manquerait même de bases pour la discuter, étant donné que l'on ignore tout des caractères cytologiques des Dimastigamœba. Ce que nous savons de leur morphologie externe et de leur évo- lution ne cadre d'ailleurs pas avec ce que nous connaissons de celles des Vahlkampfia. Chez les Dimastigamœba Blochmann l'un des flagelles est récurrent, et la reproduction comporterait une multiplication à l'intérieur d'un kyste. Quant aux Mastigamœba, il est utile cle rappeler ici qu'elles n'ont qu'un seul flagelle. Leur caryodiérèse est une mésomitose. Homonymie Dans la même note du 27 février Alexeieff crée. le genre Hartmannia pour les Amibes du type A. gleÀcheni, A. vespertilio, etc. Il est certain que ces Amibes constitueront un jour un genre, peut-être plusieurs. Mais si Alexeieff est aujourd'hui en mesure de différencier son Hartmannia des Vahlkamp$ia par le mode de la mitose, il est bien empêché de le distinguer des Amœba Ehrenberg par quelque caractère tangible. C'est un genre par anticipation. Même avec cette signification, le genre Hartmannia cI'Ale- xeieff ne peut être conservé. Il existe en effet depuis 1891 un genre Hartmannia Newton dans les Pulmonés. Impropriété Toujours dans la même note, Alexeieff annexe au genre Sappinia Dangeard, Y Amœba diploidea de Hartmann et Nàgler, en se basant uniquement sur le caractère des deux noyaux accolés des stades végétatifs. Le genre Sappinia tel que l'a conçu Dan- geard a une signification très précise; d'autant plus précise qu'elle résulte non seulement de la considération d'une Myxamibe isolée, mais encore de tout le cycle évolutif de l'organisme, qui caractérise nettement celui-ci comme un Myxomycète de la tribu des Acrasiées. De leur côté Hartmann et Nàgler ont fait du cycle évolutif cVAmœba diploidea une étude très complète qui ne leur a nul- lement suggéré un rapprochement avec Sappinia pédala Dan- geard. Et je gage qu'ils seront aussi étonnés que Dangeard de 114 SÉANCE DU 26 MARS 1912 voir ces deux organismes réunis en un môme genre dont la diagnose est ainsi formulée: « Formes habituellement binucléées. Division nucléaire par une promitose sans stade de plaque équatoriale nette (on pourra appeler protomitoso cette variété simplifiée de la promitose où la plaque équatoriale est très diffuse). Exemples : S. pedata Dangeard, S. (Amœba) diploidea Hartmann el Nagler ». De deux formes dont l'une, Sappinia, n'a pas de chromatino périphérique au repos et partant pas de plaque équatoriale à la division (amitose par cloisonnement de Dangeard), et l'autre beaucoup de chromatine périphérique et une plaque équatoriale massive (Nagler, 1909, fig. 113-117, pi. v), Alexeieff fait un genre caractérisé par une plaque équatoriale diffuse! Le produit d'une telle hybridation n'est pas viable. Amœba diploidea est certainement une forme très spéciale dans le groupe des Amibes Umax, où elle devra constituer un genre autonome. Ajlexeieff définit lui-môme le but de sa note : « J'ose espérer, écrit-il, que les diagnoses que j'ai données (sic) pour les genres Nâgleria, Hartmannia, Sappinia. Enta- mœba, Proctamœba, Malpighiella, seront de quelque utilité, surtout pour 1rs travailleurs qui, en se trouvant dans les pays exotiques ou pour toute autre cause, n'ont pas eu à leur dispo- sition les nombreux mémoires consacrés à l'étude des Amibes, mémoires qui ont pour la plupart un caractère monogra- phique. » Cela même faisait une nécessité de signaler à nos lointains confrères les imperfections de cette note et aussi les omissions : parmi les nombreux mémoires auxquels Ai. exeieff a emprunté les éléments de sa révision il en est un qui ne lui offrait, à le passer sous silence, ni le prétexte d'être monographique, ni sur- tout l'excuse de ne lui avoir point servi : « Essai sur le noyau et la mitose chez les Amœbiens. Faits et théories » (Arch. zool. esp. XLV, p. 267-336. 1er octobre 1910) (1). (1) Pour ne pas allonger cette note d'une confrontation de textes, que Je ferai s'il y a lieu, je me contente de reproduire ici les titres de quelques chapitres de mes deux mémoires de 1910 : 1910 a, p. 249. « Les caractères cytologiques dans la systématique des Amibes Umax ». P. 252. « Amœba mncicnla et le groupe des Amibes Umax ». P. 256. « Etude de la rlivision nucléaire vécétative ». 1910b, p. 272. « Le noyau et la division nucléaire des Amnrbiens » : a) Les Amibes Umax. p. 272. b) Les Entamibes, p. 282. c) Les Amibes libres et les Thécamœbiens. p. 290. P. 295. « Le noyau et la mitose chez les autres Protistes ». SÉANCE DU 26 MARS 1912 115 BIBLIOGRAPHIE 1912 a. Alexeieff (A.). — Sur le stade flagellé dans révolution des Amibes Umax. I. Stade llagellé chez Amœba punctata Dan- geard (C. R. Soc. Mol., LXXII). 1912 b. Alexeieff (A.). — Sur les caractères cytologiques et la systé- matique des Amibes du groupe Umax (Nâgleria nov. gen. et Hartmannia nov. gen.) et des Amibes parasites des Vertébrés {Proclamœba nov. gen.) (Bull. Soc. Zool. France, XXXVII, n°2). 1910 a. Chatton (E.). — Protozoaires parasites des branchies des Labres. Trichodina labrorum n. sp. Amœba mucicola Chatton (Arch. zool. exp., XLV). 1910 b. Chatton (E.). — Essai sur le noyau et la mitose chez les Amœbiens. Faits et théories {Arch. zool. exp., XLV). 1912. Chatton (E.) et Lalung-Bonnaire. — Une Amibe Umax (Vahl- kampfia n. gen.) dans l'intestin humain. Son importance pour l'interprétation des formes de culture (Bull. Soc. Path. exot., V, p. 135-143, 1 pi.). 1896. Dangeard (P. A.). — Contribution à l'étude des Acrasiées (Le Botanisle). 1897. Casagrandi et Barbagallo. — Enlamœba hominis. Studio bio- logico e clinico (Ann. Igiene speriment., VII). 1912. Hartmann (M.). — Untersuchungen tiber parasitische Amoben. 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B.). — Studien tiber Kulturamôben aus Manila {Arch. Protistenk., XXIII). 116 SÉANCE DU 26 MARS 1912 Ouvrages offerts. Annales de la Société d'histoire naturelle de Tonton (1911, 148 p.). Aschenbrenner (Eug.). - Die Resorptionsbedingungen von Jodka- liumklystieren unler dem Einlluss schleimiger Mil Ici ;.\uinberg, Uilz, 1910, 72 p.). Barnowsk^ (Oskar). - ■ Unlersuchungen ûber die F'arbbarkeil der Tuberkelbazillen nach Ziehl-Neelsen und Mach (Berlin, Wiegler, 1911, 35 p.). Benkendoerfer (Albert). Zur Klinik and Physiologie der Pan- sentâtigkeit (Giessen, Kindt, L910, 58 p.. i pi.). Boehm (Max \.. Untersuchungen Qber die Desinfektionskrafl von Morbicid (Leipzig, Brandstetter, 1910, ~>:> p.). Bkasii. L. fi t.. l'j wi in;it. — Le nouveau Zèbre du Muséum de Rouen, Equus Burchelli subsp., zambeziensis Prazak (in : \ct. Mus. Rouen, n" Mil, 1910, p. 27-33, pi. v). Bulletin de la Société de pathologie exotique, Y, q° 2 (séance du 14 février 1912, p. 53-160). Caemmerer (G.). — Die Beeinflussung der Wirkung peptolytischer Fermente durch Zusatz verschiedener Aminn-auirn (Borna-Leipzig, Noske, 1911, 19 p.). Chattox (Edouard). — Microsporidics considérées comme causes d'erreurs dans l'étude du cycle évolutif des Trypanosomides chez les Insectes {Bull. Soc. pathol. exot., IV, 1911, p. 662-664). Chatton (Edouard). — Sur divers p.ira-.ilrs de Copépodes péla- giques observés par M. Apstein [C. R. Ac. Sci., CLIII, p. 174). Chatton (E.) et E. Brément. — Sur un Ascidicole nouveau du genre Ophioseides Hesse, Ophioseides abdominalis, parasite des Aplidiens {Bull. Soc. Zool. France, XXXVI, L911, p. 29-33). Chatton (E.) et A. Krempf. — Sur le cycle évolutif t>i. Jahrb. Suppl., XV, 1912, p. 439-464, pi. wii-wiii). Mabioth (Wilhclm). - Beitnige zur Kenntnis der Hautwarme bein Iliinde (Mengeringhausen, Weigel, 1910, 58 p.). Marzocchi l>r Vittorio). — Di una rara localizzazione délia Phtirius inguinalis [Giorn. Ace. medic. Torino, 1908, 3 p.). Id. — Di un Flagellato parassita del tubo digerente del Cteno- cephalus canis L. {Pathologia, III, 1911, n° 62, 2 p.). In. — Intorno alla questione dell' albuminuria m'gli scabbiosi {Rio. Igicne e Sanitd, XXII, 1911, 3 p.). In. — Sopra un caso di cisti da Echinococco calcilicate [Giorn. Ace. medic. (Torino, XII, 1906, 7 p.). Id. — Sul cosidetto Microsporidio poliediico del giallume del Bombyx mori {lbid., 1907, 3 p.). Id. — Sul cosidetto Microsporidio poliedrico del giallume del Bombyx mori (Biv. Igiene e Sanitd, XVIII, 1907, 13 p., 1 pi.). Id. — Sulla penetrazione délie larve mature dell' Anguillula intes- lin alis attraverso la cute {Giorn. Ace. medic. Tanin. NUI. 1907, Il p.). In. — Sull' eziologia e sulla patogenesi délia broncopolmonite ver- minosa [Ann. Ace. agricoll. Torino, L, 17 p.). Id. — Sul parassita del giallume del Bombyx mori Mierosporidium polyedricum Bolle) [Arch. parasit., XII, 1908, p. 456-466). Id. — Ulteriori osservazioni sull' infezione sperimentale da Trijpa- nosoma Brucei e specialmente sopra una particolare lesione cutanea [Biv. Igicne e Sanitd, XIX, 1908, 7 p.). Marzocchi (Vittorio) et Ernesto Garra. — Sulla Spirochœle pallida (Giorn. ital. Malatt. veneree, VI, 1905, 15 p.). Séance du 9 avril 1912. PRÉSIDENCE DE M. VIGNAL, TRÉSORIER. M. Robert s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président exprime les félicitations de la Société à M. Galvet, nommé professeur de zoologie à l'Université de Glermont-Ferrand, et à M. le Dr G. Mathis, nommé chevalier de la Légion d'honneur. Le Dr Charles Cornillot, demeurant 39, rue Gazan, à Paris (14e), est présenté par MM. Blanchard et Prompt. L'OTOCORYS ALPESTRIS EN BELGIQUE. par le Dr Alph. DUBOIS Dans la séance du 28 novembre 1911, M. L. Petit, aîné, dit au sujet de l'Alouette hausse-col ou alpine (Otocorys alpestris) : « Si elle apparaît de temps à autre, en petit nombre, dans notre pays, en Belgique ou en Allemagne, c'est probablement par suite de tempêtes de neige qui la transportent à de grandes dis- tances. » (1). Mon honorable confrère se trompe en ce qui regarde la Bel- gique el L'Allemagne. Le Prof. A. Reïchenow dit pour ce dernier pays : « Oiseau d'hiver sur nos côtes, moins abondant à l'inté- rieur du pays, se montre toutefois au sud jusqu'à Karnten. » (2). En Belgique, cette Alouette n'est nullement rare, car on l'ob- serve régulièrement en automne et en hiver, surtout dans les Flandres el la province d'Anvers. On en prend chaque année sur la côte belge et aux environs d!Anvers, et parfois aux envi- rons de Bruxelles, de Hasselt, etc. M. X. Raspail, qui a séjourné quelque temps en Flandre, m'informa, en 1891, qu'il a fréquem- ment rencontré de ces Oiseaux sur les prairies submersibles qui se trouvent à rentrée du chenal de Nieuport (Belgique), et sou- vent en compagnie du Plectrophane de neige; il me dit en avoir tués à cet endroit aux dates suivantes : 20 novembre, 5, 10 et 17 décembre 1877, 22 février, 25 mars et 8 avril 1878. (1) Bull. Soc. Zcol. France, 1911, p. 211. (2) A. Reïchenow. Systématise lies Verzeichnls der Vôgel Dentschlands, p. 12. 11 1 20 SÉANCE DU 9 AVRIL 1012 NOTES SUR L'ÉPITHÉLIUM DE LA VÉSICULE BILIAIRE DES TORTUES. PAR Max KOLLMANN Docteur es sciences. L'épithélium de la vésicule biliaire des Reptiles ne fait pour ainsi dire l'objet d'aucune mention de la part des auteurs. Hoff- mann (1890 se contente de remarquer qu'il est du type cylin- drique. Oppel n'ajoute rien de plus: il signale, d'après divers auteurs Osawa, 1897... etc.), l'abondance fréquente des leuco- cytes. Chez les Mammifères ce tissu a été mieux étudié. On y a décrit depuis longtemps (U~< glandes muqueuses, d'ailleurs peu nombreuses, et des cellules muqueuses isolées. Ces éléments onl d'ailleurs donné lieu à quelques discus- SHillS (voy. GUTORE, L906 et L909, et JURISCH, 1909); .Ii risch semble croire que toutes les cel- lules de cet épithélium peuvent être le siège d'une sécrétion muqueuse. Enfin, Policard (1909) a décrit dans la Grenouille des grains de ségrégation cl des formations de nature mito- chondriale, localisées dans la région du pied. J'ai examiné l'épithélium de la vésicule de Clemnys leprosa cl de Testudo grœcà. J'ai examiné aussi l'épithélium de la vésicule de la Clemnys anormale que j'ai signalée dans une note précédente; il ne m'a rien montré de par- ticulier et m'a semblé parfaitement identique à celui des Clemnys normales. Un caractère général est l'absence totale de cellules muqueuses. Chez Testudo grseca (flg. I. l'épithélium est constitué par des élé- ments cylindriques assez réguliers. Les noyaux, un peu plus étroits que le corps même, de la cellule se disposent presque sur un seul rang. Chaque élément est terminé par un pla- teau qui ne semble pas strié; du moins, la striation n'est pas nette, remarque déjà faite par Leydig. Jurisch, au contraire, représente des plateaux net- tement striés; il figure même des bordures en brosse, mais FlG. 1. Testudo grseca. Une cellule de l'épithé- lium de la vésicule biliaire. Méthode de Regaud. Voir le texte. SÉANCE DU 9 AVRIL 1912 121 ajoute qu'il s'agit sans doute d'un effet des réactifs. Une bande- lette de fermeture qui se dessine très nettement par l'hémato- xyline au fer occupe l'intervalle des cellules adjacentes, immé- diatement au-dessous du plateau: Dans la région profonde, il existe souvent, entre les pieds des cellules, des intervalles, peut- être artificiels, généralement parcourus par des ponts intercel- lulaires. C'est surtout dans cette région qu'on rencontre un grand nombre de leucocytes appartenant à toutes les catégories présentes dans le sang et la moelle des os des Tortues. Le cytoplasme se divise en deux régions. La partie immédiate- ment située au-dessous du plateau, le pied et les côtés de la cellule ont une structure filaire assez nette aux forts grossisse- ments, tandis qu'au centre de la cellule se trouve le noyau environné d'une large auréole ovalaire de structure alvéolaire. Enfin, dans toute la région filaire, mais surtout sous le pla- teau et au niveau du pied, se trouvent un très grand nombre de Unes granulations, souvent disposées en chaînettes et semblant toujours logées dans l'intervalle des fibrilles. Ces granulations se colorent par le kristal-vioiett (méthode de Benda) et l'héma- toxyline au fer (méthode de Regaud) : elles semblent donc avoir les réactions des mitochondries; elles sont invisibles après fixation par le liquide de Bouin. Mais ces mitochondries, si tant est ella reazione del Wasser- mann nelle trypanosomiasi sperimentali in rapporto con la cosi detta » reazione di gruppo » [Biv. Igiene c Sanitd,. XXI, 1910, 9 p.). Marzocchi (Vittorio) et Silvio Sartirana. - - SulF infezione speri- mentale da Trypanosoma Brucei [Giorn. B. Soc. ilal. Igiene, 1906, 30 p.). Mingaud (G.). Notes zoologiques [Bull. Soc. Nîmes, XXXVIII, 19 p.). Moreira (Carlos). — Campanhas de pesca do « Annie ». Crustaceos [Arch. Mus. Bio-Jan., XIII, 1906, 25 p.). Olivier (G. -A.). Premier mémoire sur quelques Insectes qui attaquent les céréales [Insecla, 1911, 15 p.). Olivier (E.). Bevision des Coléoptères malacodermes du groupe des Lampyrides (Moulins, 1912, 69 p.). Pennetier (Georges). — Discours sur l'évolution des connaissances en histoire naturelle. lre partie : l'antiquité et le moyen âge (Bouen, Girieud, 1911, 56 p.). Id. — Naturalistes normands (XV-XXe siècles) (Congrès du millé- naire normand, Bouen, Gy, 1911, 24 p.). 126 SÉANCE DU 9 AVRIL L912 SUR UNE ESPÈCE DE TRICHOSOME SIGNALÉE CHEZ LE DINDON {MELEAGRIS GALLOPAVO DOMESTICA |L.|). PAR Le Docteur C. BAR ILE Assistanl .1 L'Ecole vétérinaire de Turin, laboratoire dirigé par Le professeur e. Perboncj ro Parmi les nombreuses espèces parasites qui demeurenl dans l'appareil de la digestion des volatiles domestiques, les auteurs onl signalé des Nématodes de la famille des Trichotrachélidés, du genre Trichosome. Le genre Trichosoma liml. 1809 (ou Capillaria Zeder 1803 embrasse des Vers capillaires, qui vivent en parasites chez I < »u s les Vertébrés, mais le plus souvenl chez les Mammifères el chez les Oiseaux, en a qui ne sonl encore complètemenl connues. La connaissance de leur développement l'ail encore défaut aujourd'hui, mais M. Railliet, qui a t'ail des recherches sur l'une de ces espèces, a pu constater qu'il était identique à celui du Trichocéphale. Ces Vers se dis- tinguent, dit Perronci ro l du genre Trichocéphale uniquement parce que la partie postérieure, qui contienl l'intestin el les organes génitaux, n'est que légèremenl ei progressivemenl dilatée. Le mâle présente des renflements cuticulaires plus ou moins développés autour de l'oriilce cloacal, qui peuvent être considérés comme une bourse, ainsi que l'a fait Eberth. La femelle a la vulve située sur la limite des deux portions du corps. Les Trichosomes vivent eu parasites chez beaucoup de Ver- tébrés et particulièrement chez les Mammifères et les Oiseaux. Railliet (2), Perroni lto :; . Nei mann 5 . Nevei -Lemaire (5), et d'autres encore, décrivent les espèces de Trichosome trouvées dans les différentes espèces de Mammifères et d'Oiseaux, mais pour me borner aux Oiseaux, je rappelle le Trichosome parasites, ou si elles n'étaient pas plutôt le produit d'une autre cause morbide. Ces dernières circonstances ont pour le moment une impor- tance secondaire, parce que à présenl la question du plus haut SÉANCE DU 9 AVRIL 1912 133 intérêt pour nous était de faire relever la présence dans l'intes- tin du Dindon d'une espèce de Trichosome, qui jusqu'ici n'avait pas encore été signalée par d'autres observateurs. Je dois rendre mon devoir de reconnaissance à mon aimable maître le professeur Perroncito, qui m'a donné des renseigne- ments, m'encourageant à publier cette note. Tous mes remer- ciements à M. le professeur Zimmerl, qui a eu l'obligeance d'effectuer les photographies des parasites en question. RÉPONSE A M. FAURË-FREMIET PAR Aldo PERRONCITO Les observations faites sur mon travail par M. Fauré-Fremiet à la séance du l't novembre 1911 de la Société zoologique, con- tiennent quelques inexactitudes et des appréciations que je ne saurais ne pas relever et qu'il m'est impossible de laisser passer sans un mot de réponse. Il affirme : Que sous le nom d'appareil réticulaire on décrit sans doute des formations diverses; Que Platner a décrit des ligures identiques à celles de ma dictyocinèse; Enfin, après avoir considéré comme une formation unique le Nebenkern et l'appareil réticulaire, - que moi je ne veux pas confondre, attendu que tout ce qui a été décrit comme Neben- kern n'est pas appareil réticulaire, — il avance des arguments sur les rapports éventuels de l'appareil réticulaire avec les mito- chondries, que je ne peux pas accepter. A ces arguments je réponds de façon catégorique : 1° Je suis tout disposé à discuter si tous les appareils réticu- laires décrits dans les éléments différents correspondent ou non entre eux, et j'admets que la question puisse être posée. Cepen- dant, pour avoir le droit de le faire, il faut que M. Fauré-Fre- miet avance des arguments sérieux, ce qu'il ne fait pas. Je ne puis donc pas sérieusement accepter une discussion de ce genre, sans aucune base. |:i'i SÉANCE DTJ 9 AVRIL 1912 2° Je remercie M. Pauré-Fremiet de m'avoir indiqué un tra- vail de Platner qui m'était échappé. D'ailleurs, la mémoire de M. Pauré-Fremiet doit sans doute le trahir, lorsqu'il déclare que les figures de Platner correspondes à ma dictyocinèse. Par le fait, les pseudochromosomes décrits par lui, effective- menl avant Heidenhain ne vonl pas, d'après Platner, former le Nebenkern de la cellule fille, qui dérive au contraire, d'après Platner même, du fuseau; tandis que l'essence du fait que j'ai démontré consiste justemenl dans le passage de l'appareil réti- cnlaire de la cellule mère à la cellule fille à travers la série ordonnée des figures dictvocinétiques. Au surplus, si dans les figures de Platner, comme dans beaucoup d'autres, on peu! trouver une correspondance avec l'une ou l'autre des figures de ma dictyocinèse, ceci est encore une autre question. 3° En ce qui concerne le dernier point, enfin, je suis d'accord que : ni les distinctions fondées sur la technique seule, ni les distinctions morphologiques seules n'ont, jusqu'ici, une valeur certaine; mais les deux ensemble, el surtoul celle qui résulte du fait de suivre les formations différentes à travers la vie et la division cellulaire, onl une valeur indiscutable. Je ne nie pas qu'à des moments donnés il puisse exister un rapport entre l'appareil réticulaire el les mitochondries ou autres partir.- de la cellule, mais je nie formellement que M. Pauré-Fremiet ou d'autres l'aient démontré. Je suis convaincu que les études ultérieures persuaderont à M. Pauré-Fremiet que notre divergence de vues esl à recher- cher essentiellemenl dans les méthodes techniques plus fines el plus précises sui\ ies par moi. SÉANCE DU 9 AVRIL 1912 135 UN APPAREIL DE GOLGI DANS L'ŒUF DE L'ASCARIS MEGALOCEPHALA. Réponse à M. A. PERRONCITO. PAR E. FAURÉ-FREMIET Je regrette sincèrement que Al. A. Perroncito accorde tant d'importance aux réserves dont j'ai l'ait suivre quelques remarques élogieuses sur son travail. Mais, puisque M. Per- roncito voit dans ces réserves, qui se rapportent essentielle- ment à mes idées personnelles sur les mitochondries et le réseau interne de Golgi, la matière d'une polémique, je suis tout prêt à lui répondre. Ai. Perroncito a publié un très beau travail; il m'a fait l'honneur de me montrer ses préparations, dont les belles ligures qui composent les planches de son mémoire cons- l il lient une reproduction parfaite. Ce ne sont pas ses figures que fax discutées jusqu'ici, c'est V interprétation que Ion en peut donner. Ceci posé, examinons la nouvelle discussion entamée. A) Al. Perroncito me reproche d'avoir écrit « que Platner a décrit des ligures identiques à celles de sa dictyocinèse »; et il ajoute que, d'après cet auteur, les pseudochromosomes ne cons- liluent pas le Nehenkérn de la cellule fille, qu'il fait dériver du fuseau. Là n'est point la question. Platner a décrit ses pseudo- chromosomes dans les spermatocytes de YHelic. et de YArion, et il a donné deux interprétations différentes de ces éléments. Dans son dernier mémoire (1889), ii admet que ces éléments constituent le Nebenkern, noyau accessoire qui ne dérive pas du noyau comme il l'avait supposé en 1880, et qu'il compare à la sphère attractive et à l'archoplasma de Boveri. Il voit que ce Nebenkern, constitué par un peloton, se résout avant la mitose en douze bâtonnets qui s'orientent autour du centrosome. Lorsque celui-ci se divise, il se forme deux groupes de six bâton- nets qui accompagnent chaque centrosome et vont se placer aux deux pôles de la ligure de cinèse. Or, les recherches de nombreux auteurs : Bolles Lee, Murray, Prenant, Henneguy, Korff, Henschen, Benda, Retzius, Tschassownikow, Popoff, ont montré que si la question de l'origine des pseudo-chromo- 12 136 SÉANCE DU 9 AVRIL 1912 somes est encore discutable, le fait qu'ils constituent le Neben- kern est certain. Quant à lu disposition des pseudochromosomes aux pùles de la ligure de division, si elle a été niée formellement par Bolles Lee en ce qui concerne l'Heiix, elle a été revue par moi-même chez Y Avion, et je l'ai figurée dans les planches de mon mémoire Je tuio. Von La Valette Saint-Georges et Prenant ont vu les pseudochromosomes du Nebenkern des Pulmonés se former aux dépens de « cytomicrosomes » préexistants dans les spermato- gonies. Je suis persuadé que ces cytomicrosomes sont bien, comme on l'admet aujourd'hui, des mitochondries; d'autre part, j'ai vu et figuré tous les intermédiaires entre des mitochondries typiques et les pseudochromosomes du Nebenkern. Or, M. hi esberg a récemment écrit que ces formations sont indépendantes, mais il n'a pas étudié VHelix el VArion; j'admets cependant que quelque douti puisse encore exister, mais je suis en droit de dire a M. Perroncito qu'il existe chez Hélix et Arion quelque chose qui est très connu, qui est le Nebenkern, qui ressemble, par son comportement pendanl la mitose, aux dic- i> osomes quïl décrit chez la Paludine, et qui, à mon sens, dérive • les mitochondries. B) M. Perroncito me reproche d'avoir écrit « que sous le nom d'appareil réticulaire on décrit sans doute des formations diverses ». Kl il ajoute qu'il est prêt à discuter la quesion si j'apporte des •< arguments sérieux »; et encore, que nos diver- gences de \ ues sont durs aux méthodes « plus fines et plus pré- cises » qu'il emploie. J'accepte volontiers de discuter en apportant des faits et non plus des arguments de pure logique, .le nie contenterai d'ail- leurs d'un seul fait, car il me semble excellent, parce qu'il est indépendant de la question des mitochondries. Les oocytes de VAscaris megalocephala renferment plusieurs sortes d'inclusions. Lorsqu'ils sont encore très jeunes, ils con- tiennent une graisse neutre qui disparaît- peu à peu en B'émul- sionnant très finement. Lorsque cette graisse a disparu, on voit apparaître une cire. un palniitate d'ascaryle (dans une précédente note j'ai parlé de celte cire). En même temps, le glycogène t'ait son apparition • tans le cytoplasma; enfin, on voit apparaître des boules ou des gouttelettes très faiblement réfringentes qui grossissent en même temps que leur nombre augmente avec la croissance de SÉANCE DU 9 AVRIL 1912 137 l'oocyté. Ces boules sont constituées par un phosphate de cal- cium uni à une petite quantité d'albumine. Je ne décrirai pas ici les procédés d'étude qui m'ont permis d'arriver à cette conclu- sion; qu'il me suffise de dire que si j'ai employé des méthodes histochimiques de contrôle, j'ai pu également isoler ces boules et en analyser les cendres. Les boules de phosphate calcique de l'oocyté d'Ascaris sont, de par leur constitution chimique, solubles en milieu acide. C'est pourquoi elles apparaissent presque toujours sur -les coupes comme des vacuoles, au sens exact du mot. De par leur consti- tution chimique, également, elles sont capables de réduire les sels d'argent et de précipiter quelques matières colorantes. J'ai donc cherché à les mettre en évidence en me basant sur ces propriétés. J'ai fixé des oocytes par une solution alcoolique très faible de potasse; dans ces conditions, les boules de phosphate calcique sont conservées sur les coupes, quoique leurs contours soient altérés. On peut alors les colorer en vert par l'action de la liqueur nilro-molybdique, puis du chlorhydrate de phényl- hydrazine (réaction du phosphore); on peut aussi les colorer par la purpurine en différenciant par une solution faible de Na Cl (réaction de précipitation due au calcium). On peut encore les colorer par le nitrate d'argent (précipitation de ce sel due au calcium). On peut enfin les colorer électivement par le bleu de toluidine. Une méthode préférable pour la mise en évidence de ces boules calciques consiste à fixer directement les ovaires par la liqueur nitromolybdique et à effectuer la réduction du phospho- molybdate formé in situ par le chlorhydrate de phenylhydrazine avant de faire les coupes. Elles apparaissent comme de grosses gouttelettes vert de gris foncé. Ceci posé, j'ai traité des ovaires d'Ascaris par la méthode de Golgi pour la mise en évidence du réseau interne, méthode que j'ai employée en en respectant tous les détails. C'est après six heures de fixation que j'ai obtenu de bons résultats. Dans ce cas, la périphérie des globules de phosphate de chaux est seule imprégnée, le centre disparaissant au cours des lavages; sur les coupes les mieux réussies, on a l'aspect représenté par la fig. 1 : c'est-à-dire que la surface des globules, inégalement imprégnée, semble un réseau limitant une vacuole. On croirait souvent voir des pseudochromosomes ou l'enveloppe archoplasmique d'une sphère attractive. 138 SÉANCE DU 0 AVRIL 1912 Gomme le réseau interne de Golgi, ces figures peuvent être obtenues avec d'autres méthodes, celles de Kopsch el de s.xï- vall en particulier. Voici les faits. M. A. Perroncito ne peut donc plus me reprocher de n'avoir pus employé des méthodes aussi « fines » el aussi « précises » que les siennes. El j'ai voulu seulement montrer que dans un cas précis, ces méthodes ont été surprises en flagrant délit d'infi- délité, puisqu'elles donnent un aspect parfaitemenl inexaci de quelque chose qui esl connu avec beaueoup de pré- cision, laid au point de vue chimique qu'au poini de \ ne morphologique; ri que, d'autre pari, cet aspect inexact ressemble au.i formations intracyto- plasmiques de Golgi, non seulement au point de \ ur morphologique, mais encore el surtout au poini de \ ne des réactions histologiques. El maintenant, je n'ai pas la pré- tention de déclarer que tout ce qui apparaît par les méthodes d'impré- gnation argentique ou osniique de GOLGI, K.OPSCH el SJÔVALL suit du phosphate tic chaux; bien au contraire. L'explication chimique de ces réac- tions est très facile dans ce cas précis; mais elle sérail non moins facile dans le cas où des corps lipoïdes inter- viendraient, et nous savons, en effet, M. Perroncito lui-même l'a constaté, que ces mêmes méthodes de Sjôvall, Kopsch ri Golgi peuvent faire apparaître les mito- chondries. Gomme haïtes les méthodes qui utilisent la forma- tion de précipités, celles-ci n'ont rien de spécifique. Voici pour- quoi, sans discuter les très belles préparations de M. Perroncito, je continue à faire les plus expresses réserves, quant à moi, sur les différences qui peuvent exister entre l'appareil réticulaire interne îles cellules séminales des Gastéropodes et le ehondriome de ces mêmes cellules. Fio. 1. Ooc3 le il' Ist m i- megalocephala traité par la méthode de Golgi pour if réseau Interne : a droite détail de l'une des imiiies de phosphate a.' < baux montrant La périphérie Iné gaiement Imprégnée par l'argenl <-t simulant un réseau. Séance du 23 avril 1912. PRÉSIDENCE DE M. DAUTZENBERG, ANCIEN PRÉSIDENT. M. le Président adresse les félicitations de la Société à MM. L. Bureau, H. Gadeau de Kerville et E. Simon, récem- ment nommés chevaliers de la Légion d'honneur. M. le Dr C. Gornillot, présenté à la précédente séance, est élu membre. M. Pic présente un bel exemplaire vivant de Procerus lali- collis, Garabide provenant d'Adana (Turquie d'Asie). M. Pellegrin montre la photographie d'un Brochet de 1 m. 18 de longueur, pesant 12 kg-. 700, qui a été pris le 6 mars 1912 près de Péronne. M. Neveu-Lemaire propose une révision de certaines règles de la nomenclature et demande une entente entre les zoolo- gistes pour éviter les changements perpétuels du nom des espèces. Tous les membres présents sont d'accord pour déplorer la facilité avec laquelle beaucoup d'auteurs changent les noms zoologiques. M. Pic désirerait que l'on puisse conserver le même nom à des genres appartenant à des groupes, assez éloignés pour qu'il ne puisse y avoir confusion : il ne voit aucun inconvénient, par exemple, à ce que le nom de Eryx s'applique à la fois à un Beptile et à un Goléoptère. M. Dautzenberg rappelle, le référendum organisé dans les pays Scandinaves et qui a donné une énorme majorité contre l'application rigoureuse de la loi de priorité. Il est pourtant d'avis de suivre cette loi : le nom le meilleur finira par s'imposer. Il critique la date de 1758 adoptée pour l'origine de la nomen- clature binaire. Les règles de Linné remontent en réalité à 1754 et, pour les noms de genre tout au moins, il y aurait intérêt à adopter des noms antérieurs à Linné. Il est difficile d'établir des règles générales. M. Germain. — Il faudrait confier à des spécialistes l'étude des desiderata pour chaque groupe en particulier. AI. Olivier préconise l'étude des règles adoptées par les bota- nistes. J \0 SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 M. Neveu-Lemaire voudrait que, lorsqu'on subdivise un genre, il soit de règle de conserver dans les noms nouveaux le radical du nom du genre démembré. M. Dautzenderg. — C'est ce que fait M. de Boury pour les Scalaires du Muséum. Tous les genres qu'il établi! conservent le radical Scola. MM. Dautzenberg, Page, Neveu-Lemaire, Pellegrin admet- traient une liste d'exceptions pour les espèces les plus com- munes, pour lesquelles 1rs changements de nom sont les plus gênants. M. Robert préconise l'emploi du mode de référendum pro- posé par M. Stiles. M. de Beauchamp. — Co référendum a reeu nu commence- menl d'exécution : une liste de Trémotodes cl une liste d'Ixo- didés ont paru clans le Zoologis cher Anzeiger (XXXVIII, p. r>89, et XXXIX, p. 62). M. Robert. — Il serait peut-être utile d'organiser en France un référendum analogue à celui des pays Scandinaves, pour demander aux zoologistes s'ils approuvent ou non les règles aotuelles de la nomenclature. La question pourrait être soumise au Conseil. Ouvrages offerts. Pfleiderer (Karl). — I>i'' Rosorption vôn Suppositorien (Giessen, Kindt, 1911, 62 p.). Ruppert (Fritz). — Beitrage zur Rumination der vvilden Tiere (Wiesbaden, Wilbert, 1911, 94 p.). Schneebergeb Richard). — Die Rumination, im besonderen dieje- nige der wilden Tiere (Giessen, Kindt, 1911, 78 p.). Spoerl (Richard). — Beitrage zur Kenntnis der Hautwarme bei Pferd und Rind (Giessen, Kindt. 1911, 50 p.). Stead (David G.). — On the need for more uniformity in the verna- cular names of australian edible Fishes (Sydney, by authority of chief secretary, New South Wales, 1911, 12 p.). Id. — The future of commercial marine fishing in New South Wales {Id.. 1911, 18 p.). SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 141 NOTES SUR LES PÉDICULIDÉS - III PAR L.-G. NEUMANN (de Toulouse) 1. Hsematopinus longus, n. sp. Tête plus longue que large, sa partie pré-antennale (avant- tête) plus longue que large, en cône un peu plat, à sommet arrondi et dépassé par l'extrémité du rostre; de chaque côté, deux soies antérieures, une latérale et trois ba- silaires; toute la moitié antérieure renforcée par une large bande foncée, prolongée de chaque côté, en arrière, par une bande margi- nale. Avant-tête sui- vie d'un élargissement brusque, court, mince, pâle, pour l'insertion des antennes. Cette partie élargie est suivie d'un sinus étroit, obli- que en dedans et en arrière, limité en de- hors par une « corne » arrondie, qui com- mence l'arrière-tète. Arrière-tête à côtés subrectilignes, conver- gents en arrière et aboutissant à un «cou» à peu près aussi large que Favant-tête et pres- que caché par le tho- rax; bandes latérales étroites et pâles, élar- gies et foncées au cou (fig. i); une tache noi- FlG- L " H*mat°r>mm longus 9, v o ,.i x 24. face dorsale. I i2 SÉANCE DU 23 AVRIL 1012 râtre au fond du sinus; œil indiqué par le sommet clair de la corne; trois poils courts de chaque côté; quelques poils courts, ('■pars loin des bords; de chaque sinus part un sillon fin, concave en dedans, dirigé en arrière, réuni à son congénère sur la ligne médiane où un sillon semblable, élargi à sa terminaison, s'étend jusqu'au cou. Face ventrale : avant-tête à bandes latérales com- mençant près du sommet, se terminant près de l'insertion anten- nale, el montrant vers le milieu un appendice recourbé en dedans; de chaque côté, une longue soie en avanl des antennes. Rostre pénétranl en arrière jusque vers le tiers antérieur du thorax. Antennes longues (cf et q, 0""" 16 . plus grêles chez le cT, atté- nuées de la base au sommet, à articles cylindro-coniques, dimi- nuant en diamètre et un peu en longueur du l"r au 'r, courts el très peu nombreux; le I"' un peu infère; tous bien colorés, sauf à leur- extrémités. Thorax plus large que long, les bords latéraux subrectilignes • •l nu peu divergents en arrière, l'antérieur à peine convexe, le postérieur concave; un sillon transversal, situé un peu en arrière du milieu, sépare le prothorax du métathorax; ce der- nier porte, de chaque côté, une saillie en forme de corne souvenl un peu recourbée en dedans el en arrière, qui occupe tout son bord latéral; une bande marginale, latérale au prothorax. i u grand stigmate dans l'angle postérieur du prothorax; un aube. très petit, en regard de l'angle anté- rieur. \ la face inférieure tîg. 2), une tache sternale sternite . irrégulière- ment rectangulaire, deux fois au longue que large, échancrée en arrière; un petit pertuis stigmatique de chaque côté cidre le sternite et les hanches I et II. Patios fortes. à peu près égales entre elles. Hanches ovoïdes, bordées de brun: une soie vers le tiers interne. Trochanters petits, étroits, plus longs à la face ventrale. Cuisses un peu pédiculées sur leur trochanter, puis cylindriques. Jambes coniques, à pouce fort et armé d'une épine, à article prétarsien bien développé. Tarses forts, longs, un peu courbés, colorés; ongles forts, longs, crochus, noirâtres, un peu serretés à leur bord conca\ i . Abdomen long el étroit chez la o. à 8 segments distincts, plus large au niveau de III-IY. Charpie segment peu saillant sur les côtés, sauf les deux derniers. Sutures des segments indiqués no. 2. Hœmatoplnus Ion- gus 9. — Thorax, face ven traie, x 27. SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 143 par un pli, les deux postérieures plus marquées. Sur toute la longueur, deux bandes un peu plus colorées que le fond, sépa- rées par un espace un peu supérieur à leur largeur; en dehors d'elles et sur chaque segment, de chaque côté, une tache plus pâle et circulaire. Aux segments II à VII, de chaque côté, une plaque marginale noirâtre (pleure), en ovale irrégulier, augmen- tant un peu de II à VII, portant le stigmate vers le tiers postérieur de son bord dorsal. Sur chaque segment, 6 ou 8 poils écartés. Le dernier segment, échancré sur la ligne médiane, porte de chaque côté, une plaque foncée, recouvrant la plus grande partie de sa face dorsale et réunie en avant à sa congénère par une bande étroite, parallèle au bord anté- rieur; chaque bord latéral se prolonge par une pointe (fig. 3) qui rend bifide l'extré- mité du corps. Vulve large, avec gonopodes allongés, bruns, divergents en arrière, à bord interne longuement cilié. — Chez le cf, l'abdomen est moins long et relative- ment plus large; le segment VIII, non fendu, conique, montre à sa face dorsale le pore génital subtriangulaire, d'où émerge ou non l'extrémité foncée du pénis. A la face ven- trale, la plaque génitale, subrectangulaire, plus longue que large, foncée (fig. 4), laisse apercevoir l'appareil copulateur comme une longue bande brune, qui la dépasse un peu en avant. Les sutures VI-VII et VII-VIII ne sont pas apparentes et celle de V-VI est longus d. - Extré- repoussée en avant et très courbée. mité postérieure, face ventrale, x 22. Fig. 3. — H sema top tint s longus 9. — Extré- mité postérieure, face ventrale, x 24. Longueur cf 3 mm 40 Q 4 mm 70 Lai '0 eur cf 9 Tête 0 mm 90 A mm 0 mm 49 0 mm 60 Thorax . . . 0"60 0 mm 72 0 mm 75 0 mm 90 Abdomen 2 mm 05 3 mm 30 1 mm 20 0 mm 70 D'après 2 cf et 14 q recueillis sur Cervus unicolor Bchst. à Kota, Nepaul (Indian Muséum, Calcutta). 2. Hœmatopinus (Polyplax) aculeatus, n. sp. Tête plus longue que large, très courte et rétrécié, avec 2 poils et une soie antérieure de chaque côté, en avant des antennes; les bords post-antennaux presque parallèles, plus 1 î ï SKANCE DU 23 AVRIL 1012 ('cariés, un peu convexes, puis convergents, pour pencher dans le thorax jusque vers son tiers antérieur; une très longue soie el an poil vers le milieu de leur convexité (lig. 5); quelques poils courts sur la lace supérieure; une bande frontale brunâtre, wr- Liligne, un peu dépassée par la saillie convexe du rostre; celui-ci aussi long que la tête. A la tare inférieure et de chaque côté, 3 épines divergentes dans l'angle frontal; 2 autres près de l'insertion de l'an- tenne; une sixième derrière l'angle de la ca"> ité buccale; les bonis latéraux convexes sont réunis par un bord pos- térieur convexe sur le Iho- rax. l'as d'yeux apparents. Antennes longues; icr ar- ticle plus gros que les au- tres, subcylindrique, avec 2 épines infères; 2e, 3e et 4° subconiques; 5" cylindrique; l,r et 2e subégaux, plus longs que chacun des au- tres; 36 et v subégaux, plus courts que le 5e. Fig. 5. — Hœmatopinus r. aculeatus 9. — a. Tête et thorax, face dorsale, x 65. — b. Trtc (partie inféro-antérleure el ]"• article tle l'antenne, x 300. Thoraa petit, hexagonal. De chaque côté, deux bandes colo- rées, obliques en arrière el en dedans, l'antérieure très courte, la postérieure atteignant presque sa congénère sur la ligne médiane, i ine longue soie en axant de chacune des postérieures. A la face sternale, une lâche linéaire, médiane, entre les trois paires de hanches. Pattes I très courtes, faibes et pâles, à hanches écartées, à tarses petits, à ongle faible el incolore. II et III rela- tivement fortes, égales; hanches écartées; jambes abord interne formant le long du tarse un appendice [prétarse) à base colorée, épanoui en cône à bords membraneux; tarses très forts, un peu plus longs que larges, plus grands que la jambe: ongles forts, colorés. \bdomen ovoïde, plus large vers le indien. Une rangée de longues soies sur chaque face de chaque segment, plus longues et plus nombreuses à la face dorsale. Pas de taches. Pleures visibles seulement et colorées aux segments I à V, saillantes en SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 145 dents de scie sur les côtés (fig. 6). Pleures écartées les unes des autres, n'occupant pas tout le bord de leur segment, chacune avec deux soies au bord postérieur, dont l'une très longue, l'autre beau- coup plus courte; chaque angle postérieur sail- lant en épine mousse; le bord postérieur concave ou droit. Telson bilobé; lèvre antérieure de la vulve frangée de poils fins et très courts; gono- podes convexes, revêtus de nombreuses soies, grandes, raides. colorées, dirigées en dedans, les postérieures obliquement en arrière. Longueur 1 mm 58 Tête 0 mm 21 Thorax 0mm22 Abdomen imm20 Largeur 0mm16 0 mm 30 0mm63 D'après 3 q prises sur une Gerboise (Dipus sp.) par A. Weiss, à Djerba (Tunisie). Dans le tableau synoptique où les Polyplax sont répartis d'après les caractères des pleures (1), //. (Polyplax) aculeatus se placerait entre II. (P.) maniculatus et H. (P.) spiniger. Fig. 6. — Hœma- topinus (p.) aculeatus ç.— Pleures étalées, x 125. Ouvrages offerts. Studer (I)r Th.). - - Die Bedeutung L. Agassiz fur die zoologische Wissenschaft {Verh. Schweiz: Ges., XC, 1907, p. 194-204). Id. — Eine neue Equidenform ans dem Obermiocân von Samos (Verh. Deulsch. Zool. Ges., 1911, p. 192-200). Uhland (Gustav). — Innere Desinfektion und Scliulzwirkung durch Folmaldehydum solutum gegeniïber dem Milzbranderreger (Jena, Fischer, 1910, 18 p.). Versluys (Dr J.). — Berichtungen zu Fuchs's Aufsatz Berner- kungen iiber Monimostylie und Sireptostylie », etc. (Anat. Anz., XXXVIII, 1912, p. 137-144). (1) L. G. Neumann. Notes sur les Pédiculidés {Arch. Parasit., XIII, 1909, p. 532). I 16 SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 MALAGODERMES NOUVEAUX DU GENRE CHAULIOGNATHUS HENTZ [COL.] PAU M. PIC Chauliognathus bogotensis, n. sp. Peu allongé, un peu élargi en dessous du milieu, moins large chez cf, brillant, sans ponctuation coriacée sur les élytres, noir avec le prothorax, un peu plus de la deuxième moitié apicale des élytres et l'abdomen testacés, antennes testacées avec les premiers articles f ;és; pattes bicolores, en partie noires, en partie testacées. Long. I i-lT """. Colombie : Bogota coll. Pu . Voisin de Blanchardi Kirsch el distinct, à première vue, par son prothorax testacé. Chauliognathus limhatithorax, n. sp. Peu allongé, élargi en dessous 'lu milieu, brillant, éparsémenl pubescent de gris, noir avec If milieu du prothorax largement, l ords antérieur el postérieur compris, une partie Ou tiers anté- rieur des élytres a l'exception <\'\\\\i> étroite bordure basale et d'une macule subhumérale externe noires), extrémité des élytres assez largemenl et abdomen, celui-ci maculé '!<• noir sur les . ôtés, testaci Long. 15 """. Buenos-A} res '-"I1. Pic . Voisin «le jantes Wat., '■! distinct, à première vue, par son sys- tème de coloration. Chauliognathus infernalis, n. s p. l'eu allongé, élargi en iIosmuis ui lieu eu de microscope me comprendront aisément. Du reste, j'ai indiqué avec suffisamment de précision que les chiffres donnés par Vahlkampf doivent Être multipliés par un facteur compris entre 8 et 10. Cette assertion est très simple a vérifier : les figures de Vahlkampf sont dessinées à la chambre claire et le grossissement auquel elles ont été faites est indiqué; on n'a qu'à mesurer les figures et à diviser les nombres obtenus par le grossissement employé. SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 151 2° Trimastigamœba philippinensis whitmore au stade flagellé A-T-ELLE DEUX OU TROIS FLAGELLES? Whitmore (1911) en figure le plus souvent trois (1). Dans une note où je décris le stade flagellé chez Vahlkampfia punctata, j'appelle l'attention sur ce fait que toutes les fois que ce stade a été étudié (2) (chez quelques Amibes Umax, Wasielewski et Hirschfeld [1910], chez Vahlkampfia punctata Dangeard et chez V. limai Duj., Alexeieff [1912]) on a constaté la présence de deux flagelles seulement et, en me basant sur mes propres observations, je donne une explication très plausible de la rai- son qui a amené Whitmore à compter trois flagelles là où il n'y en avait en réalité que deux : « ... personnellement, j'ai été souvent tenté de compter trois flagelles dans les Amibes punc- tata flagellées, parce que les deux flagelles, dans leur trajet, passent par des plans très différents, s'entrecroisent et s'en- roulent de diverses façons, de sorte qu'on a souvent l'illusion d'apercevoir un plus grand nombre cle flagelles qu'il n'y en a en réalité; je suis convaincu que la prétendue Trimastigamœba de Whitmore représente un stade flagellé à deux flagelles d'une Amibe du groupe Umax; toute la structure "de cette « Trimasti- gamibe » rappelle exactement celle des flagellispores de VA. punctata (3). » Chatton, qui a connaissance de la note dont je viens de citer un passage, n'admet probablement pas cette explication, puisqu'il la passe complètement sous silence et déclare que j'ai avancé « sans raison aucune » que Whitmore a compté un flagelle en trop chez sa Trimastigamœba. Pour ne pas accepter le nombre de trois flagelles, je me base sur mes propres observations. Je pourrais aussi remarquer que jamais dans l'évolution d'aucun être vivant on n'a observé de (1) Dans un cas, cet auteur ne représente que deux flagelles; par contre, clans un autre cas il figure un individu avec quatre flagelles. Le nombre des flagelles de son Amibe au stade flagellé serait-il indéterminé? Je tiens comme plus probable que ces flagelles ont été mal comptés. (2) Chatton parle de communications verbales que lui auraient faites Gau- ducheau « dès 1903 » et Delanoë en 1909. Ces auteurs auraient observé le stade flagellé dans les cultures pures mixtes. Ont-ils suivi de visu la transformation des Amibes en flagellés et ont-ils fait une étude cytologique des individus flagellés? Cela serait nécessaire pour pouvoir affirmer qu'il s'agissait réellement du stade flagellé des Amibes Umax et non pas d'un Flagellé ubiquiste quelconque (un Bel" ou un Monas ou un Cercomonns) dont les kystes, qdi se trouvent partout, auraient souillé les cultures à un certain moment. (3) J'ajouterai que ces flagelles sont beaucoup plus faciles à compter sur le vivant que sur des préparations fixées et colorées, à condition cependant que les mou- vements des individus flagellés soient ralentis, ce qui se produit quand ils ont été gardés pendant quelque temps entre lame et lamelle. 13 152 SÉANCE DU 2o AVRIL 1912 stade flagellé à trois flagelles (il n'est pas ici question du cas de Flagellés (=Mastigophores) qui possèdent touiours trois flagelles et alors en général inégalement développés, tels que les genres Trimastix Kent, Trimitus Alex., Protrichomonas Alex., mais de stade flagellé). Je n'ai pas tenu compte du terme Trimastigamœba, tout en restant convaincu qu'il s'agissait dans le cas de T. philippinensis VVhitmore d'une l'orme présentant le stade flagellé à deux flagelles. Je croyais en effet que le genre Trimastigamœba Whit- more tombait en synonymie avec le genre . I mœba, et qu'en proposant une coupure générique basée sur des caractères qui n'ont pas été envisagés par Whitmore, j'avais le droit de ne pas tenir compte du terme Trimastigamœba .sans enfreindre les règles de la nomenclature. De plus le caractère biilagellé des flagellipores de Trimastigomœba philippinensis n'était pas encore définitivement démontré. Quand il le sera (ce qui arrivera, j'en suis persuadé, dès que le stade flagellé de cette Amibe sera réétudié), Nàgleria=Vahlkampfia tombera en synonymie avec Trimastigamœba. 3° la Qi estion mi genre Dimastigamœba Blochmann. Ghatton soulève la question de savoir si le genre Vahlkamp[ia Chatt. et Bonn, ne doit pas être considéré comme synonyme de Dimastigamœba Blochmann. Chatton nie cette synonymie en considérant que chez les Dimastigamœba, l'un des flagelles est récurrent et qu'il y a une multiplication à l'intérieur du kyste. Je ne peux pas considérer ces caractères distinctifs comme valables : très souvent l'un des deux flagelles des Amibes Umax au stade flagellé est dirigé en arrière pendant le déplacement (dans certaines conditions anormales il peut même s'accoler au corps), d'autre part la multiplication à l'intérieur du kyste, comme dans la plupart des anciennes observations de ce phéno- mène, correspond probablement à un phénomène de parasi- li.-me ou purement et simplement à une dégénérescence de Dimastigamœba. Cependant si Ihmastigamœba représentait réellement un organisme voisin des Mastigamibes, en d'autres termes si réelle- ment les Dimastigamibes sont des Rhizomastigines, la question de leur synonymie possible avec le nouveau genre Vahlkampiia = Ti nuastigamœba = Nàgleria) ne se poserait même pas. En effet, on sait que les Rhizomastigines ou Rhizoflagellés (avec les genres Mastigamœba. Mastigina et Mastigella) constituent un SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 153 groupe qui est intermédiaire en quelque sorte entre les Flagellés et les Rhizopodes (il faut en particulier envisager les affinités avec les Mycétozoaires). Suivant qu'on accepte les observations de Goldschmidt ou que l'on considère que cet auteur a été induit en erreur par un fait de parasitisme (cette interprétation me paraît de beaucoup la plus plausible), on rapporte les Rhizo- mastigines soit aux Rhizopodes, soit aux Flagellés (pour moi personnellement ils doivent être placés parmi les Flagellés); mais peu importe leur place dans la classification; qu'ils soient placés parmi les Rhizopodes ou parmi les Flagellés, la signi- fication de ces formes comme intermédiaires entre ces deux grands groupes n'en gardera pas moins tout son intérêt et toute son importance. Les Mastigamœba se caractérisent par la pré- sence d'un flagelle pendant toute la phase de vie mobile, ce qui les différencie grandement des Amibes du groupe Umax où le stade flagellé est d'une durée très éphémère; ce dernier stade est facile à faire apparaître en réalisant certaines conditions spéciales (en diminuant la pression osmotique exercée par le liquide ambiant comme l'ont montré les expériences très inté- ressantes de Wasielewski et Hirschfeld [1910]), mais en somme il n'apparaît que de temps en temps, tandis que la phase ami- boïde, sans flagelle, est presque permanente. Par conséquent, les Mastigamibes sont des Protozoaires Flagellés qui tout en pos- sédant les propriétés de métabolisme du corps (déformations ami- boïdes : émission de pseudopodes) présentent des flagelles per- sistants; d'autre part, les Amibes sont des Rhizopodes, leurs fla- gelles sont temporaires et n'apparaissent que rarement. Si donc l'on adopte l'opinion classique que la place des Dimastigamœba est dans les Rhizomastigines, près des Mastigamœba, la question de synonymie entre Dimastigamœba et Vahlkampfia posée par Ghatton serait complètement déplacée. D'un côté, une Amibe avec un stade flagellé fugace, d'un autre, un Flagellé avec un caractère amibien il est vrai (changements de forme du corps très accentués), mais flagellé pendant toute la phase de la vie à l'état non enkysté; toute idée de rapporter au même genre ces deux êtres qui paraissent si différents est inadmissible. Ainsi, en nous basant sur des raisons toutes différentes de celles qu'expose Ghatton, nous devrions arriver à la même conclusion que cet auteur, à savoir que « cette synonymie ne pourrait être soutenue en aucune façon », si seulement il était démontré que le genre Dimastigamœba est un Flagellé et qu'il appartient au groupe des Rhizomastigines. Or, il y a de bonnes raisons pour 13* 154 SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 croire qu'il n'en est rien et que Dimastigamœba est en réalité le stade flagellé d'une Amibe du groupe Umax. En effet, rien dans la structure des Dimastigamœba ne rap- pelle l'organisation des Mastigamibes (1); par contre, leur struc- ture se superpose exactement à celle du stade llagellé des Amibes Umax. Ainsi, considérons les caractères morpholo- giques d'une Amibe Umax au stade llagellé : corps piriforme à grosse extrémité le plus soiimmiI antérieure (au moins pendant la nage), le noyau est placé près de l'extrémité antérieure (le caryosome et la membrane nucléaire se voient très licitement sur le vivant); la vacuole pulsalile se trouve vers l'extrémité postérieure étirée; deux flagelles égaux dont l'un est souvent dirigé en arrière; de temps en temps, quand l'individu flagellé reste sur place, on observe des déformations amiboïdes. Dans la diagnose du genre Dimastigamœba Imis les caractères énon- cés ci-dessus se retrouvent sans aucune modification. La compa- raison de (|iielqucs liâmes que je donne ici et qui se rapportent au stade flagellé de Vahlkampfla punctata (Dang.) avec les ligures de Klebs (1893) se rapportanl à Dimastigamœba radiata (Klebs) (2) le démontrer;) pleinement : les ressemblances sont (1) J'ai eu sous les yeux un grand nombre de Flagellés d'eau douce. En ce qui concerne les Rhizomastigines, J'en ai rencontré plusieurs formes, et en particulier J'ai pu faire des observations sur Mastlgella vitrea Goldschmidt (Je rappelle que son noyau a une position très variable car il n'est pas relié à l'appareil flagellaire) et sur uni' Mattigina spec. a flagelle très long et. très puissanl (par son épaisseur il peut être comparé au llagellé dis EuiUéniens). Parmi les Flagellés à deux flagelles, dont l'un est d'une façon plus ou moins constante dirigé en arrière, J'ai observé dis Bodo, des Cercomonas, des PhyUomitus. Je n'ai ] avais vu de Flagellés correspondant à la description classique de Dinwstigamœba. On peut aussi cons- tater que ces Dimastigamœba ne se retrouvent plus dans les études plus ou moins récentes faites sur les Flagellés. Si l'on en trouve mention, c'est que souvent les auteurs appliquent ce terme générique à la place de Cercomonas, croyant à tort que ce dernier genre n'a qu'un flagelle. (2) Dimorpha radinta Klebs. Cet auteur tait entrer dans le genre Dimorphn Gruber les Cercomonas et les Dimastigamibes. Cependant Klebs se rendait bien compte que cette manière de voir ne pouvait être adoptée que provisoirement. Il dit à ce sujet (1893, p. 299) : •< Vielleicht flndet man es spàter passend, die Gattung zu zerlegen, wenn eine grôssere Menge Arten genauer bekannt geworden sind. Vorlaufig scheint es mir das Rlchtigste, die Gattung etwas weiter zu fassen und aile Rhizomastiginen mit zwel ungleich ausgebildeten Geisseln darin aufzunehmen » et l'auteur ajoute : " Nient unwabrscheinllcb ist die Annahme. dass es auch Formen mit zwei gleichen, nach vorn ausgestreckten Geisseln giebt; doch ist Naberes darùber aoeb alcbi bekannt. » En eftet, la direction récurrente d'un des deux flagelles de Dimastigamœba (rapporté par Klebs au genre Dimorpha) n'est pas constante. Je dois cependant ajouter que Dimorpha radiata à l'état amiboïde présente de fins pseudopodes rayonnes (caractère du genre Dimorpha tensu StriClO] qui ne rappellent pas du tout les déformations amiboïdes des Amibes Umax au stade flagellé. Par contre, les pseudopodes de Dimorpha ovata Klebs ressemblent beau- coup à ceux des flagellispores des Amibes Umax (comparer ma flg. 1 b avec la figure 3 0 de la planche xm du mémoire de Klebs [1893]). SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 155 complètes. Pour moi, la synonymie entre Dimastigamœba et Vahlkamp$ia est tout à fait réelle. Fig. I. — stade flagellé de Vahlkampfta punctata (Dangeard) : 1, acquisition de la forme Dimastigamibe nageante; a, les deux flagelles viennent d'apparaître; b et c, réduction et disparition d'amiboïsme, régularisation de la forme du corps, la vacuole pulsatile est reléguée vers l'extrémité postérieure; d, flagel- lispore nageante typique, c'est une Dimastigamibe complète; — 2, flagellispore de forme cylindroïde (moins typique) qui est sur le point de s'arrêter et de présenter les déformations amiboïdes; — 3, forme pseudo-Cercomonas (la vacuole pulsatile reste placée près de l'extrémité postérieure tandis que chez les Cercomonas elle se trouve près de l'extrémité antérieure) dont l'extrémité postérieure présente des prolongements plus ou moins développés, la vacuole pulsatile fait une hernie sous la couche ectoplasmique; — 4, un couple; l'individu de gauche présente des mouvements amiboïdes, celui de droite est une DimastiyainQ'bd nageante; ce n'est pas là un acte sexuel; — 5, deux pseudo-copulants disposés tête-bêche, qui en se déplaçant remorquent un psenctnkyste (une flagellispore arrondie en voie de dégénérescence). Quant à la question de savoir si Vahlkampfia {Trimastiga- mœba=Nâgleria) doit tomber en synonymie avec Dimastiga- mœba, elle est assez difficile à résoudre : comme le fait remar- ir>li SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 quer Chatton, on ne sail rien sur les caractères cytologiques de Dimastigamœba. Cependant ceci n'est point une objection définitive étant donné que pendant le stade llagellé l'étude cyto- logique n'apprend rien de nouveau comparativement avec ce qui peut être acquis par l'observation sur le vivant (si ce n'est la présence de la chromatine périphérique dans le noyau, ce qui n'a ici aucune importance). La question n'étant pas réglée définitivement, je me servirai provisoirement, pour ne pas compliquer la synonymie, du terme générique Vahlkampfia Ghatt. et Bonn., tout en croyant qu'il est synonyme de Dimas- tigamœba Blochmann (I). II. - LA QUESTION D'HOMONYMIE Le genre Hartmannia ne peut pas être conservé pour cause d'homonymie comme le fait remarquer Chatton. Je le rem- place par Hartmannella {=Hartmannia Alex., 1912), car je trouve que ce n'est poinl « un genre par anticipation » comme le déclare Chai ton; on serait d'après lui « bien empêché de le dis- tinguer des Amœba Ehrenberg par quelque caractère tan- gible (2) ». De trois genres que j'avais proposés, j'ai considéré mon genre Hartmannia comme le mieux caractérisé el le mieux déli- mité. < m n'a qu'à se rapporter à ce que j'ai dit à propos des formes de transition entre les genre- Amœba el Nàgleria d'une part, et au sujet de l'origine monophylétique de VEntamœba blaiiw et des Proctamœba Vertébrés d'autre pari (3). Tout au contraire on ne connaît, au moins actuellement, aucun terme de passage entre le genre Hartmannella (tel que je l'ai défini dans ma u moins grande quantité dans tous les protocaryons, fasse ici dé- faut. Chatton parle de Vamitose par cloisonnement de Dangeard. Je tiens à affirmer que cette amitose n'existe point et que Dan- geard n'a pas observé la division nucléaire de Sappinia pedata. Dans l'explication de la lig. III (se rapportant à Sappinia diploidea [Hartmann et. Nàgler]) j'ai déjà dit (1912) : « individu libre, mon- trant deux protocanons adossés l'un à l'autre (les Sappinia sont des « Diplozoaires » de même que VHartmannia binucleata "Gruber]); l'accolement des deux noyaux détermine l'aspect d'une cloison de séparation qui serait épaissie (Dangeard, Nàgler), en réalité cette cloison n'a pas d'existence propre, c'est tout simple- ment l'expression optique de la rencontre de deux membranes nucléaires dont chacune est doublée en dedans d'une couche de chromatine périphérique ». J'ajoute maintenant que cette prétendue cloison a été interprétée bien à tort par Dangeard, comme se rapportant à la division nucléaire dont un mode très particulier (« amitose par cloisonnement ») serait précisément, d'après Dangeard, caractérisé par cette cloison. Avant de passer SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 159 à la description donnée par Dangeard, je dirai quelques mots à propos d'une Amibe que j'ai trouvée clans les excrénrents d'une Rainette quelque temps après leur émission. Le noyau de cette Amibe se voyait très nettement sur le vivant et j'étais assez étonné de voir que le noyau chez tous les indi- vidus était étiré et étranglé, manifestement en division; partout le noyau était à peu près au même stade : à la métaphase. J'ai continué mon observation pour voir la suite de la division nucléaire et pour marquer les temps nécessaires à l'accomplis- sement de ses diverses phases, mais cette division n'avançait pas du tout. Le lendemain les Amibes m'ont montré leurs noyaux dans le même état. Ce furent seulement les prépara- tions fixées et colorées qui me donnèrent le mot de l'énigme : cette Amibe possède normalement deux noyaux accolés Vun à ■ - » o - ,--■ Ci 7 Fig. I. — 1, les deux noyaux de Sappinia diploldea vus sous des angles d'Incidence différents (schématique); a, les deux noyaux sont presque exactement super- posés dans le sens vertical, l'ensemble simule le commencement de la division (étranglement du caryosome qui parait être unique); b, le noyau supérieur empiète moins sur le noyau inférieur, on pourrait croire que le caryosome vient de se diviser; c, les deux caryosomes ont l'air de s'éloigner l'un de l'autre; d, les deux noyaux se trouvent sur le même plan horizontal; e, Ils sont aplatis l'un contre l'autre et on a l'impression d'une cloison : c'est la cloison de 1' « amitose par cloisonnement » de dangeard; — 2, S. diploidea observée in vivo-, on a l'impression d'un seul noyau en division (comparer avec 1 b); — 3, S. diploidea fixée et colorée; on voit les deux protocaryons, dans la position correspondant à 1 e; la chromatine périphérique dans la zone où les noyaux sont superposés pourrait faire croire au stade de la plaque équato- riale. Il ne paraît pas y avoir de membrane nucléaire mitoyenne; la dispo- sition dicentrique de grains de chromatine périphérique autour de deux caryosomes prouve qu'il s'agit ici d'un noyau double (diplocaryon). 160 SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 Vautre (1) (les formes uninuclées sont tout à fait exceptionnelles). Ce n'est que très rarement que ces deux noyaux accolés l'un à l'autre, « conjugués » pour me servir du terme des botanistes, se séparent l'un de l'autre; cela arrive surtout dans les kystes. D'après Dangeard, chez Sappinia pedata, « le noyau est assez rarement à l'état de repos » (!), mais « le plus souvent le noyau est en division : il a pris la forme ellipsoïdale (2) : la masse chromatique s'est simplement séparée en deux moitiés entre lesquelles une cloison mince se forme (flg. 3, I». C, F); cette cloison se dédouble lorsque les deux nouveaux noyaux s'éloignent l'un de l'autre (fig. 3, D, L) ». Que l'on se rappelle ce que j'ai dit plus haut au sujet de l'insuffisance de l'observation d'après le vivant, (pie l'on compare surtout les figures de Dan- geard (1896) avec les miennes ou ce qui reviendra au môme (parce que j'ai rapporté mon Amibe à Sappinia [ = Amœba] diplo- idea Hartm. et Nagl.) avec les figures de Sappinia iliploidea du mémoire de NàGLER (1909), on scia amené à conclure avec moi : l'amitose par cloisonnement de Sappinia pedata Dang. n'existe pas et s'explique par une erreur d'observation et d'interpré- tation (3). Par conséquent la division nucléaire chez Sappinia pèîlala nous est totalement inconnue, mais il est très vraisemblable (1) Et même sur les préparations permanentes il est parfois difficile de distinguer les limites exactes des deux noyaux, surtout quand ils sont superposés dans le sens vertical; l'on pourrait croire qu'il s ;if-'it tout le temps du stade de la plaque équatoriale (Voir ma flg. i, 3). La cloison mitoyenne entre les deux noyaux peut faire défaut : je n'attribue aucune Importance à ce caractère. En effet, que cetti cloison se différencie tout de sutte .iprès la division du noyau unique, ou seule- ment au moment où les deux noyaux-fils, après une période de vie à l'état diplocaryon (dans l'Amibe diplocyte), se séparent l'un de l'autre (au début de l'enkystement), la position de deux caryosomes et des grains de chromatine péri- phérique (qui sont disposés autour de deux centres) démontre qu'il s'agit en réalité d'un noyau double (diplocaryon ou noyau dienerylde). La séparation physique des deux protocaryons peut être réalisée même en l'absence d'une membrane pouvant être mise en évidence avec des matières colorantes. De plus, il s'agit probablement dans ce cas d'un syncaryon .- la caryoyamie n'a pas été suivie de rarynmi.rie (Problème des Diplozoaires ou diplocyte»), (2) La seule figure de « division nucléaire » de S. pedata, où il ne s'agit pas de deux noyaux accolés, représente Justement un noyau de forme ellipsoïdale (la flg. 3, B de Dangeard) : il est difficile de décider si cet étirement du noyau (qui est très plastique) est dû à une cause purement mécanique ou si cette figure représente un stade de division amitotique (V. à ce sujet ma fljr. u). (3) Cela doit être un peu le cas à'Amœba polypodia Schulze que l'on cite toujours comme exemple de l'amitose. Il est infiniment probable que chez cette Amibe il y a à la division une plaque équatoriale qui avait passé inaperçue par suite de l'insuffisance de la technique. Le seul cas incontestable de la division directe s'effectuant dans les conditions normales et sans être remplacée de temps en temps par une division mltotique est celui A'Amœba crystalligera Gruber où l'amitose a été très bien étudiée par Schatjdinn (1894). SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 161 qu'elle s'effectue suivant le même mode promitotique légère- ment simplifié (protomitose caractérisée par la plaque équato- riale très diffuse) que celui qui a lieu chez Sappinia (Amœba) diploidea. Chez cette dernière Amibe il y aurait d'après Ghatton une Iliaque équatoriale « înassive » et il s'en rapporte aux figures de Nàgler (1909), fig. 113-117, pi. v. Il y a ici un malentendu profond que je tiens à dissiper. Si nous cherchons dans le texte du travail de Nàgler des renseignements sur la plaque équa- toriale chez Sappinia diploidea, voici ce que nous trouvons : « In Fig. 111 tritt das Aussenchromatin bei der Kernteilung gesondert auf und ist zunachst noch nicht mit den chromatin- haltigen Polplatten des Garyosoms verbacken, die hier durch eine Centralspindel in Verbindung stehen. Dièses betreffende Stadium zeigt uns ganz deutlich eine Sonderung der Kernbe- standteile und kann eventuell als Zwischenstadium gedeutet werden, wo nun eine Àquatorialplatte sich bilden kann. Dièse ist jedoch nicht zu erkennen infolge der nun auftretenden Ver- backung der Kernmasse, wohl aber sincl auf spateren Stadien (Fig. 115) die Tochterplalten wahrzunehmen die nach der Mitte zu zugespitzf etwa die (lestait eines stumpfen Dreiecks besi- tzen ». De ce passage cité il résulte que : 1° Nagler n'a pas cons- taté de plaque équatoriale nette; la plaque équatoriale serait masquée par l'empâtement général des substances nucléaires; 2° si Nagler ne considère pas le stade de la figure 111 comme celui de la plaque équatoriale (ce qui serait, comme je le mon- trerai tout à l'heure, la meilleure interprétation) il le considère cependant comme un stade qui précède de près la plaque équa- toriale; 3° dès le stade de la figure 115 il s'agit des plaques équatoriales filles (qu'il serait encore plus exact de qualifier en ce moment plaques polaires). Dans les fig. 116 et 117 de Nagler il s'agit de la reconstitution des noyaux-iils. Tandis que Ghatton considère toutes les figures 113 à 117 comme repré- sentant la plaque équatoriale qui comprendrait ainsi Vanaphase et même la télophase! Plaque équatoriale tout au moins singu- lière (fig. 113 et 114 de Nàgler) qui occuperait les 3/4 de la lon- gueur du noyau très allongé qui s'étend sur presque toute la longueur de la cellule! En réalité cette prétendue plaque équa- toriale « massive » de Ghatton représente les deux plaques équatoriales lilles en pleine ascension vers les pâles. Le mélange intime qui se fait en ce moment entre la chromatine des deux plaques équatoriales filles avec les fibres plastiniennes (formées 162 SÉANCE DL 23 AVRIL 1912 aux dopons du caryosome el représentant le fuseau) explique la sidérophilie de ce corps médian allongé en forme de sablier étendu entre 1rs deux corps polaires. G'esl <•<• processus (pie Nagler caractédise d'une façon très imprécise connue « Verback- iing der Kernmasse » (1). En somme l'interprétation qu'il con\ ienl de donner à la mitose de Sappinia (Hi>l| < j lie [i;ir une certaine licence de langage qu'on peut parler d'une plaque équatoriale diffuse. Ainsi nous voyons qu'il n'y a pas de plaque équatoriale massive chez Sap- pinia loil<>i ;i d'autres caractères de ressemblance, ce caractère diplocyle parle en faveur des affinités. .le rappellerai «pie les formes plurinucléées se rencontrent également chez Sappinia i>r<](it• a le droit de me surprendre, car je ne crois pas y avoir rencontré de faits nouveaux ni d'interprétations nouvelles que je me sois appropriés. 168 SÉANCE DU 23 AVRIL 1912 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1912. Alexeieff (A.). — Sur les caractères cytologiques et la systé- matique des Amibes du groupe Umax [Naegleria nov. gen. et lliiilnuuniia nov. gen.) et des Amibes parasites des Vertébrés (Proctamœba nov. gen.) (Bull. Soc. Zoul. France, XXXVII, n° 2). — 1909. Beaurkpaire-AragÀo (H. de). — Ueber eine neue Amœbenart, Amœba diplomitotica. Beitrag /.uni Studium der Kernteilung bei den Amceben [Mem. Inst. Osw. Ctuz, I, fasc. 1). 1912. Chatton (E.). - sur quelques genres d'Amibes libres el para- sites. Synonymies, homonymie, impropriété (Bull. Soc. Zool. France, XXXVII, n° 3). 1912. Chatton E). el Lalung-Bonnaire. Une Amibe Umax (Vahl- kamplia n. gen. dans l'intestin humain. Sou importance pour l'interprétation <>!., LV). 1894. Schaudinn (F.). — Uber Kernteilung mil nachfolgender Kôrper- teilung bei Amœba cristalligera Gruber (S. II. Ak. Berlin, p. 1029). 1911. Whitmore (E.). Studien ûber Kulturamôben ans Manila \reh. Protislenk., XXIII). [Toutes les autres indications bibliographiques se trouvent dans ma précédente communication, présentée dans la séance du 27 février 1912 et dont je donne !<• tilre au début de cette liste]. ERRATUM à la note de M. E. CHATTON : « Sur quelques genres d'Amibes libres et parasites. Synonymies. Homonymie. Impropriété. » Ce Bulletin, n° 3, p. 109. Au lieu de : dyssenterie, lire partout : dysenterie, orthographe primi- tive du manuscrit. Séance Mu 14 mai 1912. PRÉSIDENCE DE M. A. DOLLFUS, PRÉSIDENT. M. le Dr Pellegrin s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. X. Raspail écrit : « M. le Ministre de l'agriculture vient de constituer une commission chargée d'établir, sur des bases scientifiques, pour l'ensemble du territoire français, la classi- fication des Oiseaux utiles et des Oiseaux nuisibles, avec indi- cation du degré d'utilité ou de nocivité et mention de ceux qui pourraient présenter un caractère mixte, suivant les époques et les régions. Les membres de la Société qui font partie de cette commission sont : MM. L. Bureau, Magaud d'Aubusson, Mar- mottan, Menegaux, P. Paris, X. Raspail, Ternier, Troues- SART. )) M. le directeur de la Station biologique du Volga à Saratow, demande l'échange des Arbeiten der biologischen Wolg a-Sta- tion avec les publications de la Société. M. le Dr Pellegrin adresse des cartes d'invitation pour l'Assemblée générale annuelle de la Société centrale d'aqui- culture et de pêche, qui aura lieu le 22 mai 1912, à 8 h. 3/4 du soir, dans la grande salle du Musée social. 11 y aura discours de M. le Dr Wurtz, président; rapport sur les récompenses par M. le Dr Pellegrin, secrétaire général, et conférence sur « la pêche sportive » par M. le vicomte H. de France. M. Carlos Moreira, chef du laboratoire d'entomologie agri- cole du Muséum national, 33, rua S. Franc isco-Xavier, à Rio de Janeiro (Brésil), est présenté par MM. A. Dollfus et Robert. M. le Dr Robert Picqué, agrégé du Val-de-Gràce, médecin- major de 2e classe au 22e régiment d'artillerie, demeurant, 16, rue Royer-Collard, à Paris (5e), est présenté par MM. de Beau- champ et Robert. 14 170 SÉANCE DU 14 MAI H H 2 LES NICHOIRS POUR OISEAUX ET LA PROTECTION DES NIDS A L'AIDE D'UN ENTOURAGE EN GRILLAGE PAK Xavier RASPAIL J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans les deux premiers numéros du Bulletin de la Ligue française pour lu protection des Oiseaux, l'article « le Nichoir pratique » de M. le Dr Vincent. Déjà, en 1900, lors de la réunion à Paris, pendant l'Exposition universelle, du Congrès ornithologique international et per- manent, j'avais entendu le baron 11. de Bërlepsch préconiser les nichoirs artificiels dans le but de favoriser et de protéger la reproduction des oiseaux nichant dans les trous d'arbres et de murs, qui leur [ont de plus en plus défaut. A ce sujet, je lis observer à mon savant et regretté ami, le Dr Paul Leverkuhn (1), alors conseiller à la Cour et directeur des Missions scientifiques du prince de Bulgarie, qui assistait au Congrès en qualité de délégué, que ces nichoirs, excellents en principe pour suppléer avantageusement à la disparition, dans les bois et dans les campagnes, des vieux arbres vermoulus portanl des trous utilisés par certaines espèces d'Oiseaux pour leur nidification, seraient visités par les animaux destructeurs qui y auraient le môme arec- que dans les cavités naturelles et je lui citai, à son grand étonnement, le Lérot (Myoxus nitela) sur le compte duquel je n'hésite pas à mettre les neuf dixièmes de la destruction des nids, aussi bien de ceux établis dans les trous d'arbres, de murs, que de ceux construits à découvert — et c'est le grand nombre - - dans les buissons et les arbres. De même que le Dr Leverkuhn, beaucoup de naturalistes ignorent les méfaits du Lérot, qui pousse l'audace jusqu'à aller dans les parquets prendre sous les couveuses, des œufs qu'il mange ensuite effrontément à côté d'elles, ainsi que j'en ai cité de nombreux exemples, tels que des œufs de Poules, de Pigeons et de différentes espèces de Faisans. Dans son aire de dispersion, qui occupe une grande partie de l'Europe, le Lérot est répandu aussi bien en pleine forêt qu'auprès des habitations dont les combles lui servent de refuge (1) Le Dr Paul LeverkOhn. ornithologiste .allemand, est décédé à la fin de décembre 1905 à Sofia, dans sa 39« année- il avait été élu, en 1903, correspondant de la Société zoologique de France. SÉANCE DU 14 MAI 1912 171 pour hiberner, depuis la lin d'octobre jusqu'à la fin de mars. Dans les bois, il sait également trouver des abris favorables pour passer le temps de son sommeil léthargique ininterrompu, roulé sur lui-même et cerclé par sa queue presque aussi longue que son corps, ce qui le transforme en une boule aussi par- faite qu'une bille de billard. Ce petit animal, que l'on voit, aux heures crépusculaires de Tété, passer par petits bonds rapides sur le chaperon des murs ou grimper sur les façades les plus lisses des maisons, avec la même vélocité qu'il mettrait à courir sur le sol, que l'on entrevoit, comme une ombre fugitive, dans les arbres dont il parcourt les branches avec une légèreté qui fait à peine plier les plus ténues, ce petit animal, si gracieux d'allures, peut se multiplier en paix et poursuivre, pendant les mois où il n'y a pas encore de fruits à maturité, son action essentiellement des- tructive des œufs d'Oiseaux. Et comment en serait-il autrement? 11 n'a pour ainsi dire pas d'ennemis à redouter; le Chat et les autres carnassiers ne sau- raient l'atteindre dans ses courses nocturnes qu'il poursuit loin du sol; l'homme ne s'en préoccupe pas, si tant est qu'il se doute de son existence et c'est à peine si quelques jardiniers font contre lui quelques tentatives de représailles, en lui tendant des pièges pour le punir des dégâts qu'il commet à la maturité des fruits, dont il se plaît à détériorer comme à plaisir les plus beaux spécimens. Il n'a rien à craindre des Oiseaux de proie diurnes qui s'endorment à l'heure où il commence à sortir de son refuge pour entreprendre ses explorations à la recherche des nids; il n'a à craindre que quelques Oiseaux de proie noc- turnes : le Ghat-Huant, le Hibou vulgaire, l'Effraie qui sont à peu près ses seuls pondérateurs. Malheureusement, ces deux derniers, si précieux par les ser- vices qu'ils rendent en faisant une destruction considérable des petits Rongeurs redoutables pour l'agriculture, sont détruits par les gardes-chasse, qui se font ainsi les protecteurs incons- cients du Lérot, que, d'autre part, ils laissent pulluler à son aise et devenir de plus en plus un fléau pour les nids des Oiseaux. C'est ainsi que depuis quelques années, dans les loca- lités comme celle que j'habite, les nombreux gardes des chasses à Faisans, véritables chasses en basse-cour, ont fini par détruire le Hibou. A son réveil, qui a lieu à la fin de mars ou au commence- ment d'avril, le Lérot ne trouve, pour se nourrir dans les bois, 172 SÉANCE DU 14 MAI 1912 les parcs et les jardins, que des œufs d'Oiseaux qu'il ne cesse de rechercher alors môme que l'époque des fruits est arrivée. Les œufs sont donc sa nourriture de prédilection, aussi, pen- du i il toute la durée de la reproduction des Oiseaux, passe-t-il ses nuits à rechercher les nids et, grâce à sa petite taille el à son incomparable agilité, il sait Les atteindre, quel que soit l'endroit où ils sont établis'; il visite les trous d'arbres, de muraille, explore les buissons les plus fourrés, les plus épi- neux, les arbres les plus élevés; inspecte les toits (U'^ maisons, des chaumières où pas un nid établi sous les chêneaux ou dans les crevasses des murs ne lui échappe; je l'ai vu découvrir un nid d'Hirondelle rustique placé à L^ôO dans l'intérieur d'une cheminée haute de 3 mètres au-dessus du toit. Il mange les œufs à tous les degrés de l'incubation et quand il trouve des jeunes, fussent-ils déjà toul emplumés, il les tue en leur mâchanl la tête peut-être pour en sucer la cervelle et ce n'est que lorsque la faim le presse qu'il se repaît de leur chair, mais jamais il ne mange un jeune toul entier, il entame l'un, puis l'autre, comme il le fail à l'égard des pins beaux fruits des espaliers. On peut donc considérer le Lérot, sans craindre d'être accusé d'exagération, comme le pins actif el le plus redoutable des- tructeur des couvées, dans les pays où il est commun. Si je me suis étendu aussi longue ni sur les méfaite de ce petit animal, c'esl pour mieux faire ressortir que les nichoirs construits dans les conditions indiquées dans le Bulletin île la Ligue française pour la protection des oisnu.i.r, ne manque- raient pas de l'attirer toul particulièrement et l'amèneraient ainsi à venir y faire des visites domiciliaires désastreuses pour les couvées qui y seraient établies. J'en parle en connaissance de cause, car il y a plus de trente ans que j'ai employé les nichoirs avec une confiance que je n'ai pas gardée longtemps. Désirant inciter à nicher dans mon parc, le plus grand nombre possible de Mésanges et de Rouges-queues de muraille, j'allais choisir dans les vieux arbres vermoulus, surtout les >,iiiles ététés que l'on abattait, des tronçons de branches por- tant des trous, ainsi que des parties du tronc ayant des cavités, lorsqu'il était facile de les enlever en ne leur laissant qu'un volume très réduit: je les préparais ensuite de façon à pouvoir les adapter aux arbres, offrant ainsi aux Oiseaux des refuges naturels très favorables pour les leur faire adopter. Sons ce SÉANCE DU 14 MAI 1912 173 rapport, mon but fut atteint, peu de ces nichoirs restèrent vides; mais le résultat ne fut rien moins que satisfaisant, je devrais même dire qu'il fut désastreux; à tout instant, je trouvais les nids bouleversés par le Lérot qui, après avoir mangé les œufs et souvent étouffé la mère qui n'avait pu s'échapper, s'était installé pour digérer et dormir pendant le jour, au centre des matériaux composant le nid et avec une partie desquels il avait eu le soin de boucher l'ouverture. J'avais alors la satisfaction de l'exécuter sur place, mais cela ne compensait pas la perte d'une couvée précieuse. En présence cle ces destructions répétées, je cherchai à rem- placer mes nichoirs naturels par d'autres qui, dans ma pensée, ne devaient pas permettre au Lérot d'en atteindre facilement l'ouverture. Je fis choix de grands cruchons à cidre, en grès, à surface extérieure fortement vernissée, qui me parurent rem- plir le but que je cherchais, c'est-à-dire empêcher le Lérot de se maintenir sur cette surface trop glissante. J'en fixai le fond sur une planche munie d'un piton pour être accrochée à un clou planté dans l'arbre et je supprimai le goulot afin d'élargir l'ouverture suffisamment pour permettre l'entrée de la Mésange charbonnière et du Rouge-queue de muraille, à peu près les seuls sur la clientèle desquels je pouvais compter et qui sont les plus nombreux chez moi. Mais, j'éprouvai une nouvelle déception, ce maudit Lérot pénétrait quand même dans mes cruchons, autour desquels j'avais naïvement pris la précaution de supprimer, à plus d'un mètre cinquante, tous les branchages d'où il aurait pu, d'un bond, venir s'accrocher au bord de l'ouverture. Pensant enfin en avoir raison, j'imaginai de fixer mes nichoirs au bout d'une longue et fine tringle en fer dont j'enfonçais l'extrémité opposée soit horizontalement clans un tronc d'arbre, soit verticalement dans une branche, plaçant ainsi le nichoir absolument dans le vide et à une distance des arbres et des bran- chages suffisante pour que le Lérot ne pût y atteindre par un saut, qu'il exécute avec l'agilité de l'Ecureuil, lorsque ce der- nier franchit l'espace qui le sépare de l'arbre qu'il vient de parcourir pour en gagner un voisin. Eh bien, là encore, je constatai que c'était un jeu pour le Lérot de parcourir ces fines tringles de fer, certaines longues de deux mètres, pour venir envahir le nichoir. Cette fois, je me déclarai vaincu et depuis quinze ans, je n'ai conservé, dispersés dans mon parc, que quelques nichoirs, non 174 SÉANCE DU 14 MAI 1912 plus pour y attirer des Oiseaux, mais uniquement dans le but de détruire les Lérots qui viennent s'y établir pour hiberner après en avoir garni l'intérieur, en plus des matériaux des nids préexistants, de mousse, de feuilles et de bourre de laine qu'ils apportent souvent de très loin, car on ne saurait évaluer le chemin considérable que ce petit animal est en état de parcourir dans le cours d'une nuit. Il n'en est pas de même partout, me fera-t-on observer; j'en conviens et je suis convaincu que dans bien des contrées, les nichoirs tels que les a préconisés le baron de Berlepsch, et que les préconise à nouveau le Dr Pierre Vincent, donneront d'excellents résultats; mais c'est qu'alors le Lérot y sera très rare, ou n'y existera pas, comme c'est le cas pour la Suisse. heureux pays qui ne possède pas ce petit Micromammifère clans sa faune. Mais, si j'ai dû renoncer à employer les nichoirs pour favo-' riser la reproduction des quelques espèces qui nichent dans des cavités plus ou moins closes, en raison de l'abondance du Lérot dans ma région, j'ai reporté tous mes soins à protéger les nids établis a terre et ceux construits dans les buissons et les arbres, toutes les fois que la position de ces derniers le permet. Je me sers d'un grillage, d'un mètre de hauteur, à maille de •'il millimètres avec lequel je fais autour du nid un entourage d'un mètre de diamètre, dont je ferme le sommet, les parents ne s'en préoccupent pas et passent à travers les mailles sans la moindre hésitation. Dans ces conditions, les nids à terre sont absolument pro- tégés contre le Chat, le Hérisson, le Corbeau-Corneille et la Pie, qui en sont les plus redoutables ennemis; ils ne peuvent être attaqués que par la Couleuvre, la Belette et l'Hermine; mais comme ces nids sont établis dans les prairies, les fourrés her- beux, les friches, les cultures, les deux petits carnassiers qui circulent aux heures des fortes rosées, redoutent trop les gouttelettes d'eau qui leur tomberaient dans les oreilles pour s'y aventurer. Ce n'est donc que très rarement que j'ai vu un nid à terre, ainsi protégé, être détruit. Depuis nombre d'années, j'ai sauvé de cette façon les nids que je parvenais à découvrir du Bruant jaune qui niche autant à terre qu'à une certaine hauteur dans les buissons, des Alouettes des champs et Lulu, des Pipis des arbres et des prés, de la Bergeronnette printaniere, du Tarier ordinaire, du Rbuge- gorge, du Rossignol, du Pouillot-Pitis. SÉANCE DU 14 MAI 1912 175 Dans son étude sur « le Nichoir pratique » M. le Dr Pierre Vincent donne, pour le trou de vol et les dimensions de la cavité intérieure, les chiffres adoptés par le baron de Berlepscii. Il décrit ainsi quatre modèles de nichoirs en indiquant les caté- gories de nicheurs de trous auxquels ils sont spécialement destinés : A, toutes. les Mésanges, le Grimpereau, le Torcol, la Sittelle, les Rouges-queues (Tithys et de muraille), la Berge- ronnette; B, l'Etourneau, les Pics, le Gobe-mouche noir; C, le Gécine vert et la Huppe; D, le Pigeon colombin, la Gresserelle, le Choucas, les Hiboux et les Chouettes. S'il ne peut exister aucun doute sur l'adoption des nichoirs par la Mésange charbonnière que j'ai vue établir son nid dans le sommet d'une pompe à purin rangée sous un hangar, dans un arrosoir de jardin, une boîte aux lettres, etc., je doute que la Mésange bleue et la Nonnette vulgaire fassent de même; toutes les deux choisissent toujours des cavités très étroites et très peu apparentes et souvent la première creuse elle-même, dans une partie de bois vermoulu, une cavité suffisante pour contenir son petit nid qui tiendrait dans le creux de la main. Si je suis convaincu que les nichoirs A et B peuvent être adoptés par la Mésange charbonnière, le Rouge-queue de muraille, le Torcol qui ne niche pas dans l'intérieur des bois, mais dans les vergers et les jardins, lorsqu'il y trouve des arbres fruitiers troués à sa convenance; l'Etourneau, qui s'em- pare de tous les trous dont il expulse de force les Oiseaux qui y ont déjà établi leur nid; peut-être par la Sittelle torchepot, qui généralement ne niche que dans l'intérieur des bois dans une cavité dont elle rétrécit presque toujours le trou de vol avec de la terre boueuse; par contre, j'ai peu de confiance clans l'adoption de ces nichoirs par les Pics Epeiche et Epeichette, ce dernier surtout creusant, pour nicher, un trou clans une branche horizontale vermoulue d'un arbre fruitier. Pour le Grimpereau, je fais également des réserves, car si les auteurs disent qu'il place son nid dans les trous naturels des arbres, pour ma part, je n'ai jamais trouvé ce dernier que sous les grandes plaques d'écorce soulevée et en partie détachée du bois de quelques centimètres. Quant à la Bergeronnette printanière, inutile de la men- tionner, vu qu'elle n'établit son nid qu'à terre clans les prés et les champs cultivés. Peut-être, sous cette dénomination, a-t-on confondu la Hochequeue grise qui peut à la rigueur nicher dans de véritables cavités comme celle d'un nichoir, mais je doute I7<> SÉANCE IU I i MAI ID12 qu'il puisse en être souvent ainsi, car elle établit son nid à proximité des rivières et des étangs, parmi les rochers, le long des berges entre les racines d'arbres, sous les ponts, le chaume des masures, les toits des maisons, sous les las de fagots et de bois et même à découvert sur la tête d'un vieux saule, au milieu des jeunes branches de l'année. Maintenant, il est fort probable que la Huppe adoptera le nielioir G; je lui ai vu, en effet, faute de trouver une cavité dans le voisinage, établir son nid dans le centre d'un tas de moellons placé à l'angle d'un mur, sur le bord d'un chemin. Quant au Gécine vert, il entre trop dans ses mœurs de creuser de toutes pièces de larges cavités dans les arbres à bois tendre : Peuplier, Tilleul, Bouleau et de façonner les vieux trous \ existant déjà, pour qu'il se décide à adopter un nielioir artificiel. Pour le nichoir D, je suis fort sceptique sur -on adoption par les Oiseaux auxquels il est destiné. Tous les nids de Golombin que j'ai trouvés 0taien1 au fond d'énormes trous, profonds avec l'ouverture très large el à ciel ouvert. Sur le territoire <\r Gouvieux. il n'existait que deux gros Peupliers axant de pareils trou- el depuis leur a lia liage, le Ciiionibin a cessé de s'y reproduire. Si, dan- certaines contrées, on indique le Faucon Cresserelle comme nichant sur les vieilles tours, dans les crevasses de muraille et des rochers, depuis trente année- que j'habite Gou- vieux, je n'ai trouvé de nids de la Cresserelle qu'installés dans les vieux nids de Corneille el de Pie. Le Choucas niche en colonie dans les clochers, les vieilles tours et les crevasses ^\r< rochers à paroi- à pic; ce sérail donc vraiment extraordinaire si un couple oubliant les habitudes ancestrales de son espèce, venait se fixer ainsi isolément dans un nichoir artificiel. Quant au Hibou vulgaire ou Moyen duc. il niche uniquement, comme la Cresserelle, dans les vieux nids de la Pie et de la Corneille. Par exemple, je ne m'inscrirai pas en faux contre l'adoption du nichoir par le Scops d'Aldrovande et la Chevêche, qui nichent exclusivement dans les trous d'arbres et de vieux murs. Mais il n'en serait pas de même de l'Effraie, qui ne se reproduit jamais dans les trous d'arbres; elle niche dans les clochers, les vieilles, tours, les greniers et les colombiers de ferme. En définitive, les Oiseaux qui certainement fréquenteront les nichoirs, comme la Mésange charbonnière, le Rouge-queue, SÉANCE DU 14 MAI 1912 177 l'Etourneau, se réduisent à un petit nombre d'espèces et si on place ces nichoirs dans les contrées où le Lérot est commun, les résultats seront loin de réaliser les espérances que Ton paraît fonder sur leur installation pour favoriser la reproduction des Oiseaux. A mon avis, avant de préconiser l'emploi des nichoirs pour suppléer aux arbres troués qui disparaissent de plus en plus dans les bois et les campagnes sous la cognée des bûcherons, ainsi que l'agrainage offert pendant la saison rigoureuse aux petits Oiseaux sous de coquets abris, la Ligue française pour la protection des Oiseaux a une mission plus haute, celle d'entre- prendre une campagne active pour que l'administration ne per- mette et même n'encourage plus les épouvantables hécatombes qui se font dans certains de nos départements de nos plus pré- cieux auxiliaires de l'agriculture. 11 ne faut plus, alors que la loi de 1844 a déclaré art. 1er : « Nul ne pourra chasser si la chasse n'est pas ouverte et s'il ne lui a pas été délivré un permis de chasse de l'Etat »; alors que l'art. 9 porte en tête : ,« Dans le temps où la chasse est ouverte, le permis de chasse donne à celui qui l'a obtenu, le droit de chasser de jour à tir et à courre, tous autres moyens de chasse à l'exception du Furet et des bourses pour capturer les Lapins, sont formellement prohibés »; il ne faut plus qu'on laisse subsister dans cette loi, ce paragraphe qui en est la négation et qui y a été malencontreusement inséré : « Néan- moins, les préfets des départements, sur l'avis des Conseils généraux, prendront des arrêtés pour déterminer l'époque de la chasse des Oiseaux de passage et les modes et procédés de cette chasse. » C'est grâce à ce « néanmoins » que dans certains départe- ments de l'est, du centre et du midi, sous la pression de quelques grands électeurs, les préfets autorisent des bandes de braconniers à se livrer de jour et de nuit, en temps prohibé, sans permis de l'Etat et à l'aide des engins formellement pro- hibés par la loi, à la destruction en masse des petits Oiseaux, lors de leurs passages de l'automne et du printemps. C'est par millions qu'il faut compter, chaque année, les Oiseaux capturés à l'aide des filets, de la raquette, des lacets. Dans une lettre ouverte que j'adressai, en 1892, au ministre compétent, contre la destruction des Oiseaux insectivores auto- risée dans plusieurs départements, je citai qu'en 1886, pendant les deux mois de septembre et d'octobre, il avait été détruit 178 SÉANCE DU 14 MAI 1912 dans le seul département de Meurthe-et-Moselle, 1,146,600 Oiseaux composés de Grives, Fauvettes, Rossignols, Rouges- gorges, Rouges-queues, Troglodytes, Roitelets, Mésanges! Je lui citai, avec preuves à l'appui, que chaque année, dans le Lot-et-Garonne, il était pris avec des filets et des lacets plusieurs millions d'Oiseaux insectivores : Fauvettes, Becs-fins in général, Alouettes, Chardonnerets, Hirondelles, etc. Cette destruction colossale a donné l'essor à un important commerce dont les principales maisons qui préparent les dépouilles de ces Oiseaux sont à Valence d'Agen et à Agen. Les Oiseaux qui peuvent être préparés pour la parure sont mis en peau, les autres donnent leurs ailes qui se vendent au kilo; les tètes sont coupées, séchées, la cervelle enlevée, puis vendues au cent, au mille pour orner les chapeaux féminins après avoir suhi la préparation du plumassier. En 1891, quand me parvinrent ces renseignements, cet important mais désastreux commerce, fonctionnait depuis une douzaine d'années. M. le comte du Périer de Larsan, alors député de la Gironde, déclara au Congrès ornithologique international tenu à Paris en 1900, avoir constaté dans trois stations d'un chemin de fer traversant sa circonscription, l'expédition en messageries, pen- dant cinq mois, de 700.000 petits Oiseaux! En 1906, un journal annonçait qu'il avait été détruit, sous prétexte de chasse à l'Alouette, des milliers de petits Oiseaux qui étaient ramassés à plein sac et vendus 25 à 30 centimes la douzaine. Un paysan avouait en avoir pris, pour sa part, près de cent douzaines et que, n'ayant pu en placer que cinquante, le reste avait été jeté sur le fumier! Rappellerai-je les abominables hécatombes qui se font, clans les départements du centre, de l'Alouette, cette précieuse pro- tectrice de nos céréales, sacrifiée officiellement pour satisfaire de misérables intérêts? Je ne puis le faire sans éprouver un mouvement d'indignation, comme je l'ai éprouvé tout récem- ment, en lisant dans une « chronique ornithologique » sans y trouver un mot de réprobation, que « du 21 au 28 février 1911, un revendeur a rapporté 1.200 douzaines d'Alouettes capturées au Fay (Indre) à l'aide du piquet à lacets », soit 14.400 détruites en temps prohibé, à l'aide d'engins condamnés par la loi et par suite illicitement autorisés par les pouvoirs publics. Que l'on s'étonne après cela que les vignobles soient ravagés par la Pyrale, la Cochylis, l'Eudemis (Lépidoptères), l'Eumolpe SÉANCE DU 14 MAI 1912 179 (Coléoptère) depuis que les Oiseaux, dont l'absence est presque totale, ainsi que me le disait encore tout récemment un pro- priétaire de Libourne (Gironde), ne viennent plus les pondérer, non seulement en détruisant l'Insecte parfait, mais en épluchant sans relâche les œufs, les larves et les chrysalides sur les ceps et les échalas où ils sont déposés. Il ne faut pas qu'on autorise dans quelques départements la destruction par millions de nos plus chers Oiseaux insectivores, sans permis de chasse, en temps prohibé, à l'aide d'engins pros- crits par la loi, par des braconniers et souvent au profit de gens sans aveu, alors qu'un honnête chasseur, à qui son permis, payé à l'Etat, ne permet de chasser que de jour, uniquement au fusil pendant l'ouverture de la chasse, serait poursuivi et condamné s'il s'avisait de tirer sur un Moineau, le lendemain môme de la fermeture. Est-ce trop de demander l'unité de législation proclamée par la constituante de 1790; Est-ce trop de demander une loi appliquée et respectée partout? Nul ne le pensera, Et alors seulement, quand les Oiseaux seront soustraits aux hécatombes qui les déciment au printemps et en automne, nous pourrons utilement nous préoccuper de favoriser et de protéger par tous les moyens leur reproduction. Ouvrages offerts. Beauchamp (P. de). — Planaires terrestres des Broméliacées de Costa-Rica recueillies par M. Picado (Arch. Zool. exp. Notes (5), X, 1912, p. i-x). Caullery (M.). — Le cycle évolutif des Orthonectides {Verh. VIII. Int. Zool. Kong. Graz, 1912, p. 765-775). Janet (Charles). — Le sporophyte et le gamétophyte du Végétal; le soma et le germen de l'Insecte (Limoges, Ducourtieux et Goût, 1912, 65 p.). (Suite des Ouvrages offerts, p. 200). 180 SÉANCE Dl I ï MAI L912 PRÉSENCE DE PHYSALIES ET DE VELELLES DANS LE PAS-DE-CALAIS AU DÉBUT D'AVRIL 1912 PAR Maurice CAULLERY L'excursion annuelle de Pâques à la Station zoologique de Wïmereux nous a fourni cette année l'occasion crime constata- tion faunique très exceptionnelle el qui me paraît intéressante à signaler. Nous avons recueilli en effet, rejetées à la côte, pendant cette période, soit à Boulogne dans le port en eau profonde, soit • •iiiic VVimereux el Ambleteuse, une douzaine de Physalies. C'étaient des exemplaires dont le flotteur mesurai! de 4 à 6 centi- mètres de longueur et dont quelques-uns encore parfaitement vivants ont étalé leurs filaments pêcheurs, jusqu'à une longueur • le 20-25 cm.; d'autres étaienl plus ou moins détériorés et réduits au flotteur. \ Boulogne, non loin de la première Physalie trouvée, M. Ch. Pérez a récolté, sur les enrochements de la digue Carnot, de nombreux squelettes de Vélelles, atteignant au maximum 2 cent, de longueur. Ces faits indiquent qu'au débui d'avril dernier, les eaux du Pas-de-Calais renfermaient un plancton contenanl des éléments tout à fait inusités et provenant <\c> régions chaudes de l'Atlan- tique. J'aurais voulu corroborer ce l'ait par l'examen du plane- ton microscopique. Malheureusement, l'état de la mer n'a pas permis d'exécuter une seule pèche pélagique avec l'embarcation du laboratoire. Il serait toutefois intéressant de rechercher dans les obser- vations qui ont pu être faites à ce moment en divers points de la Manche ou de la mer du Nord, si la composition du plancton offrait des caractères exceptionnels, comme cela est vrai- semblable. Le fait qu'une douzaine de Physalies ont été récoltées à la côte, sans qu'on les ait spécialement recherchées, indique que cet animal, qui vit par essaims au large, devait être assez abon- dant dans le Pas-de-Calais; il est vraisemblable d'admettre qu'une portion d'essaim a été amenée jusque dans la Manche, par un régime de courants et de vents anormaux. L'hiver et le SÉANCE 'DU 14 MAI 1912 181 début du printemps dernier se sont signalés sur nos côtes de la Manche par des tempêtes d'ouest répétées. La présence de Physalies dans le Pas-de-Calais est tout à fait exceptionnelle. Je ne trouve d'autre capture signalée dans cette région que celle d'un exemplaire de grande taille trouvé sur la plage de Dunkerque en 1884 par A. Théry (1). Giard, en reproduisant cette observation, remarque que Beltremieux, dans sa Faune de la Charente Inférieure, indique les Physalies comme trouvées très rarement à la Rochelle et que Lafont en a observé à Arcachon. Elles atteignent donc de temps en temps la côte française de l'Atlantique, mais ne doivent aller que beaucoup plus rarement jusqu'au fond de la Manche. Pour les côtes anglaises, je relève dans Nordisches Plank- ton (2), que la Physalie a été signalée aussi comme une rareté occasionnelle : par Owen sur la côte de Cornouailles, par Mac Intosh à Southport (mer d'Irlande) et aux îles Hébrides. Ces deux auteurs signalent en même temps des Vélelles. Sur la côte des Etats-Unis, Fewkes signale de même la Physalie comme trouvée une fois à Pundy-Bay et les Vélelles à la baie de Narragansett. Les résultats des pêches de la Plankton-Expedition (3) con- duisent à considérer la Physalie comme appartenant en propre, dans l'Atlantique, aux régions chaudes d'où elle peut être entraînée par des courants. Chun et Haeckel s'accordent à constater qu'on ne la trouve aux Canaries qu'à la lin de l'hiver (janvier-avril), où elle est rejetée sur les plages, parfois par milliers d'exemplaires, après les tempêtes. Elle ne pénètre, d'après Chun, qu'exceptionnellement dans la Méditerranée occidentale et cet auteur n'y a récolté que de grands individus, ayant été, dit-il, transportés plus loin grâce à l'action du vent sur leur flotteur de grande taille. C'est d'ail- leurs aussi après les tempêtes du printemps qu'il en a observé. La présence d'individus nombreux et petits dans le Pas-de- Calais est donc une circonstance très remarquable. J'appelle par cette note l'attention des diverses stations zoologiques sur le plancton de la Manche au début d'avril 1912. (1) André Théry. Note sur une Physalie {Physalia pelagica) trouvée à Dunkerque [■Bull. Sci. France-Belgique. XVIII, 1887, p. 423-427). — Théry dans cette note attribue au Gulf-Stream l'apport de cette Physalie dans la mer du Nord, par la Manche. (2) Siphon ophor a, XI, p. 36 (5e livraison). (3) Ergebn, der Planhton-Exped. Chun. Slphonophora, p. 86. 182 SÉANCE DU 14 MAI 1912 Je n'ai pas fait d'observations précises sur ces Physalies, au point de vue de la systématique. D'ailleurs Ghun, l'auteur qui a eu à sa disposition les matériaux les plus considérables et de provenances les plus variées, a conclu, comme on sait, à réunir en une seule toutes les espèces décrites, au moins en ce qui concerne l'Atlantique. Il la désigne sous le nom de Pliy- salia arethusa Brown 1750 (1). A la suite de cette communication, M. de Beauchamp signale qu'une Physalie bien vivante a été prise à l'île de Batz à la fin de mais L912 et qu'elle est conservée dans la collection du labo- ratoire de Bosco! I. ROTIFÈRES COMMUNIQUÉS PAR M. H-K. HARRING : SCARIDIUM EUDACTYLOTUM GOSSE ET LE MASTAX DES DINOCHARIS l'Ait P. de BEAUCHAMP Préparateur à la Faculté des sciences de Paris. actuellement empêché par mes fonctions de récolter d'une façon suivie moi-même des But itères pour les études que j'ai commencées autrefois, j'ai néanmoins la bonne fortune d'avoir à étudier les matériaux que m'ont communiqués diverses per- sonnes et notamment M. 1I.-K. Harring; ses recherches lui ayant fait découvrir à Washington un grand nombre d'espèces nouvelles ou mal connues dont il publiera prochainement l'étude, il a bien voulu m'en conlier le surplus et j'ai déjà eu l'occasion d'en faire connaître une ici-même. Je voudrais aujourd'hui donner une description et une figure précises de Scaridium eudactylotum Gosse, espèce fort bien caractérisée mais sur laquelle aucun document n'a été ajouté depuis sa description en 1886, car elle paraît extrêmement rare : découverte en Fxosse à Blairgowrie (comté de Perth), elle semble n'avoir été revue qu'en Allemagne (Stuttgart, Ummendorf, d'après la Sùsswasser- (1) Brown. The civil and natural history of Jamaica, Londres, 1756 ; 2e édit., 1789, p. 386. La Physalie y est appelée : Arethusa Crista subrubella venosa (ad. : Chun, l. c, p. 86). SÉANCE DU 14 MAI 1912 183 fauna Deutschland's), et en Afrique du Sud (Natal, Kirkmann 1901), tandis que l'autre espèce du genre, Se. Lonrjicaudum (Miiller) est tout à fait banale. Je n'insisterai pas sur la forme générale, caractérisée par l'extrême allongement du pied ou plus exactement des orteils; on remarquera quelques différences de proportions entre ma ligure et celle de Gosse : j'ai trouvé dans les échantillons de M. Harring les orteils encore plus longs, égalant environ la longueur du reste de l'animal, et le tronc plus étroit (la lon- gueur totale de l'animal atteint 750 (x, Gosse ne lui donne que 535 environ). Il est vrai que ce dernier caractère est sans doute sujet à varier suivant l'état de la contraction car la lorica, un peu ou pas rétractile. Ils permettent ainsi d'après Gosse, moins fort mince, sans rebord net dans la portion collaire, et donnant insertion à des fibres musculaires pariétales capables de la déformer : il existe dans le bas des muscles circulaires, bien visibles sur la vue de profil 1, C, et dont la contraction peut produire évidemment la dépression dorsale indiquée par Gosse. Le tubercule dorsal au pied qu'il figure me paraît dû à un phénomène analogue car je n'ai pu le retrouver. Les figures montrent mieux qu'une longue description la disposition des muscles longitudinaux et spécialement de ceux très développés du pied qui font mouvoir ses trois articles et les orteils, dans la base desquels ils pénètrent, les uns sur les autres, car il est peu ou pas rétractile. Ils permettent ainsi d'après Gosse, comme dans l'espèce voisine, de brusques mouvements de saut, ce qui entraîne comme dans tous les cas analogues (Pedalion par exemple) leur striation très différenciée. L'appareil rotateur appartient nettement au type que j'ai décrit en détail chez Euchlanis avec plaque buccale entourée de cils assez différen- ciés et ceinture circumapicale simple, non interrompue au milieu. De l'anatomie interne, en dehors du mastax sur lequel nous allons revenir, il n'y a à citer que la forme allongée des glandes gastriques (Gosse les a figurées en Y, je n'ai pu retrouver la branche inférieure), et la question de l'appareil rétro-cérébral : Gosse a figuré un grand « cerveau » hyalin descendant bien au- dessous de l'œil, et j'avais cru d'après cela (1909, p. 161), à l'existence d'un sac rétro-cérébral aussi développé que celui des Euchlanis. J'ai bien retrouvé sur certains échantillons une appa- rence analogue à celle qu'il figure, mais un examen approfondi m'a montré que la masse dorsale claire qu'on aperçoit dans le haut du troue n'a aucune connexion avec les organes cépha- 184 SÉANCE DU 14 MAI 1912 A B Fig. 1. — Scaridium eudactylotum Gosse. .4, trophi, vue antérieure, x 750; B, les mêmes, vue latérale droite; C, l'animal entier, vue laté- rale droite, x 200 environ; D, le même, vue ventrale. SÉANCE DU 14 MAI 1912 185 liques, et n'est pas autre chose qu'une partie impaire des néphridies : il existe en effet une anastomose dorsale entre les deux organes, phénomène fréquent mais qui, au lieu d'être formée uniquement par le canal évacuateur très fin où sont branchées les flammes comme dans tous les cas connus, l'est par la partie épaissie et glandulaire. Je regrette vivement de n'avoir pu étudier sur le vivant cette curieuse disposition qui méritait d'être figurée en détail. D'autre part M. Harring, qui a bien voulu à ma demande essayer des colorations vitales, n'a pu déceler dans la tète que deux points colorables sur l'espace apical qui représentent à coup sûr un dernier rudiment des conduits du sac tel qu'il existe dans Pterodina clypeata et diverses autres espèces. L'œil se trouve à la face antérieure du cerveau mais non au contact du mastax. Enfin j'ai figuré à l'intérieur de l'animal l'œuf d'hiver, couvert de petites épines crochues, qui n'était point encore connu. L'étude du mastax présentait un intérêt particulier : j'ai décrit' en 1909 celui de Se. longicaudum qui n'est pas aberrant comme l'avait dit Gosse dont la description est fort inexacte, mais très nettement spécialisé dans le sens virgé avec des détails bien particuliers. Or j'ai trouvé celui de Se. eudactylotum tout à fait différent. Il est d'ailleurs très difficile à étudier en raison tant de sa taille minuscule que de la présence d'une cuticule rou- geâtre, de nature sans doute épipharyngienne, qui reste adhérente aux trephi nettoyés par la potasse ou l'hypochlorite et les masque. En tous cas (flg. 1, A et B), par ses proportions générales il appartient simplement au type malléé avec un cer- tain allongement vertical du fulcrum et des manubria qui indique seul une légère évolution dans le sens virgé et répond à peu près, comme l'a dit Kirkman, à ce que Gosse a appelé le type subinalléé; l'uncus, très peu. différencié, ne porte que des stries parallèles fines (Kirkman en compte 8) et paraît peu propre à une mastication énergique. Du mastax part un long œsophage cuticulaire qui rappelle plutôt ce qui existe dans les mastax virgés et forcipés. Ceci m'a donné l'idée de rechercher les caractères du mastax dans le genre Dinocliaris qu'on place dans la même famille, et où il n'a jamais été étudié. Je n'ai pu m'adresser qu'à l'espèce commune D. pocillum (Muller), qui m'a montré (fig. 2), des trophi plus robustes que dans Se. eudaclijlolum mais apparte- nant bien au même type par leurs proportions générales. Les manubria plus courts et la présence d'au moins deux dents très 15 186 SÉANCE DU 14 MAI 1912 A ^ fortes à l'uncus sont les différences principales (1). En somme il n'y a pas lieu de démembrer la famille des Dino- charidés telle qu'elle est actuelle- ment comprise (j'ai indiqué ailleurs que le genre Stephanops était à en retirer au profit des Coluridés). Le ■S r^SKf\\\ P*et* lullo> ai '^ulé et non rétractile, avec glandes visibles, la forme et le développement des orteils restent des caractères plus importants en l'état actuel de la science pour rapprocher Dinocharis de Scari- (rdint que le développement tr<> inégal de la lorica pour les séparer, et le mastax crée entre Le premier genre et Se. eudactylotum une analogie que la forme générale, qui ne s'oppose que par les pro- portions, maintient entre les deux Scaridium. Peut-être sera-t-il néanmoins nécessaire de séparer ceux-ci génériquement, mais il ne m'a paru nécessaire de charger la nomenclature d'un nouveau terme, étant donné que chaque genre ne comprendrait qu'une seule espèce et (pie d'ailleurs nous sommes encore insuffisamment fixés sur le degré de variabilité du mastax à l'intérieur d'un genre bien caractérisé. Les allinités générales de la famille restent assez lointaines d'un$ part avec les Euchlanidés, peut-être les Gatypnidés, de l'autre avec les Notommatidés; les rapports avec les Rattulidés n'ont jamais reposé que sur une description inexacte du mastax de Se. lon- yicaudum. Fig. 2. — Dinocharis pocillum Muiler). Tropnl, .1, vue anté- rieure, x 750; B, vue latérale droite. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1909. Bealchamp (P. de). — Recherches sur les Rotifères : les forma- mations tégumentaires et l'appareil digestif {Arch. Zool. Exp., [4], X, p. 1-410, pi. i-ix). 1886. Gosse (C.-T.) et P.-H. Hudson. — The Rotifera, or YYheel-ani- malcules (2 vol. in-4°, London). 1901. Kirkmann (Th.). — A list of some of the Rotifera of Natal (./. micr. Soc, 1901, p. 229-239). (1) Je profite de l'occasion pour faire remarquer une fois de plus l'insignifiance des vues de face du mastax telles que les donnent la plupart des auteurs. Seules, celles des deux mastax en question pourraient être confondues avec des centaines d'autres, tandis que la vue de profil met les caractères immédiatement en évidence Séance du 28 mai 1912. PRÉSIDENCE DE M. ROULE, VICE-PRÉSIDENT M. A. Dollfus s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. • M. L. Joubin adresse une circulaire informant que la séance publique annuelle de la Société de secours des amis des sciences a eu lieu le 21 mai, au Cercle de la librairie, sous la présidence de M. G. Darboux. MM. G. Moreira et R. Picqué, présentés à la précédente séance, sont élus membres. M. le président adresse les félicitations de la Société à M. G. Pérez, nommé professeur adjoint à la Sorbonne. « Au nom de M. Texier, M. L. Petit, aîné, signale l'appari- tion à Luçon (Vendée) de la Barge commune, du 1er au 10 mars; à la même époque, des passages du Vanneau ordinaire, qui n'a guère séjourné, en raison du mauvais temps. Le 13, par une belle journée, deux beaux vols 'd'Oies sauvages, de 300 indi- vidus au moins, ont été vus se dirigeant vers le nord. Le 15 sont arrivées quelques Hirondelles et des Huppes. Le Rossignol se fait entendre dès 4 heures du matin depuis la même époque.» NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES HIRONDELLES ET LES MARTINETS PAR L. PETIT, aîné A la suite de la note que j'ai publiée dans le Bulletin de la Société le 14 novembre 1911, j'ajouterai quelques observations sur l'arrivée des Hirondelles en 1912. Leur passage a été constaté à Nice le 3 mars; leur arrivée à Luçon (Vendée) le 15 mars, à Combronde (Puy-de-Dôme) le 4 avril, à Monaco le 8 avril, à Nice le 9 avril (arrivée définitive), à Fontainebleau le 10 avril, aux environs de Paris le 11, à Bourgueyraut (Gironde) le 13 avril et en grand nombre du 23 au 26 avril; à Arras le 1er mai. 188 SÉANCE DU 28 MAI L912 11 faut en conclure que nos messagères du printemps sont bien moins régulières que par le passé dans leur arrivée et 'dans leur départ. En effet il y a une vingtaine d'années nous étions presque certains de voir apparaître les Hirondelles du 15 au 20 mars : leur arrivée dans nos contrées est donc devenue bien plus tardive, quoique la température ait été fort clémente depuis Je 1er mars. Les Martinets planaient en grand nombre au-dessus de la gare de l'Est le 28 avril et leur époque d'arrivée "habituelle est le 15 avril. Il y a donc un retard très sensible. LA PROTECTION DES PETITS OISEAUX l'Ait L. PETIT, aîné La Société nationale d'acclimatation vient de fonder une Ligue pour la protection des Oiseaux en France, H il est intéressant de reconnaître que celte ligue esl patronnée par des hommes tels nue MM. E. Perrier, directeur du Muséum, E. TROl ESSART, Magaud d'Aubusson, Menegaux, Chappellier, etc. Celte ligue sera-t-elle bien efficace? J'en doute fort. Je rappelle qu'en 1889 je signalais à notre Société la grande destruction d'Hirondelles qui s'opérait dans le midi de la France lors de leur arrivée et de leur retour et j'expliquais les procédés employés pour en capturer des centaines par jour, et cela dans le seul but de les utiliser pour la mode. La Société s'émut et prit l'initiative d'adresser à ce sujet un rapport à MM. les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture. Ce rapport était signé F. Bili.au>, L. Petit et J. Vian. Il est certain que ce rapport fut, comme bien d'autres, oublié dans les cartons. Le 20 février 1897 j'attirai encore l'attention de la Société sur cette question. Mais depuis une dizaine d'années, la capture des petits Oiseaux, Bruants. Moineaux, Pinsons, etc., ne se fait plus guère que pendant la période de la chasse, et cela dans le but de les envoyer tout plumés sur les marchés, en guise d'Ortolans: en art culinaire comme en bien d'autres choses il n'y a que la foi qui sauve. C'est uniquement contre ce mode de destruction SÉANCE DU 28 MAI 1912 189 que depuis 22 ans, toutes les Sociétés, même le Saint-Hubert- Club de France demandent la révision de la loi de 1844. Ne croyons donc plus que l'on capture d'immenses quantités de petits Oiseaux. Qu'en ferait-on? Des ornements pour la mode? Mais vous savez que nos élégantes ne portent que de grands chapeaux; pour les orner il faut de grands motifs, pour lesquels on n'emploie que les plumes de gros Oiseaux, Vau- tours, Aigles, Pélicans, Poules, Canards, Dindons, Paons, Fai- sans, etc. Mais les petits Oiseaux ne jouent qu'un bien faible rôle dans cette décoration. Occupons-nous de ce qui se passe chez nous et cherchons à protéger les Oiseaux menacés dans nos pays. Protégeons par exemple la Caille, dont on tolère la chasse en Algérie après la fermeture. Si on réprimait cette fraude, les Cailles revien- draient en France bien plus nombreuses, tandis qu'elles sont détruites en Algérie et expédiées à l'étranger. Mais gardons-nous de cette idée préconçue que l'on fait actuellement des hécatombes de petits Oiseaux. Cette croyance mal fondée a fait éclore encore une nouvelle Société qui n'arrivera pas, j'en suis persuadé, à un but appréciable, et dont les membres pourraient nous apporter d'utiles observations sur les passages des Oiseaux, leur nidification, etc. NOUVELLE RÉPONSE A M. FAURÉ-FREMIET PAR A. PERRONCITO Je réplique encore quelque chose au dernier article de M. Fauré-Fremiet, après quoi je déclare, pour mon compte, close toute polémique à ce sujet. Je ne vais pas insister sur la question qui concerne les tra- vaux de Platner, qui d'ailleurs n'est même pas bien d'accord avec lui-même, dans son travail de 1889 (fin de la page 131 et fig. 9, pi. vin). Dans toute cette question je laisse chacun des membres de la Société juger par lui-même et tirer ses conclusions, ce qui lui sera facile, en comparant mes descriptions et mes figures avec celles de Platner et des autres auteurs mentionnés. Je me borne seulement à relever que, dans le but de me prouver que, sous le nom d'appareil réticulaire de Golgi on 190 SÉANCE DU 28 MAI 1012 comprend aussi des appareils d'autre nature, M. Fauré-Fremiet expose la description de quelques figures qu'il voit dans les œufs de V Ascaris megaloccplialu, figures que, étant donné ses descriptions, personne ne saurait songer à décrire comme appareil réticulaire de Golgi. En ce qui concerne les méthodes, j'ai dit que celles dont j'ai obtenu les meilleurs résultats (car si M. Fauré-Fremiet veut bien se donner la peine de relire mon travail, il verra que j'ai largement employé aussi celles dont il s'est servi lui-môme), savoir : celles de Golgi et de Prenant-Kopsch sont plus fines et plus précises que celles qu'il a employées, et dont, je le répète, je me suis servi moi aussi. Les unes et les autres d'ailleurs, ne sont ni à moi ni à lui, et au surplus je n'ai pas alfirmé que ni les unes ni les autres soient spécifiques; mais au contraire j'affirme très catégorique- ment qu'aucune de toutes ces méthodes ne peut être considérée comme spécilique. Ceci dit M. Fauré-Fremiet ne sera plus étonné lorsqu'une des méthodes de Golgi mettra en évidence quelque chose qui n'est pas l'appareil réticulaire et ne parlera plus de la sur- prendre : « en flagrant délit d'infidélité ». Combien d'observateurs ont-ils décrit des fibres élastiques comme des fibres nerveuses pour avoir mal interprété les résul- tats de la méthode classique de Golgi ou les méthodes au chlorure d'or! Ceci n'empêche que ces méthodes soient fines et précises. Pour terminer, et en ce qui concerne la distinction entre appareil réticulaire et appareil mitochondrial, j'ajouterai, en plus de ce que j'ai déjà dit à ce sujet, l'annonce de la prochaine apparition de travaux d'autres auteurs, travaux qui donneront une plus grande extension à la distinction établie par moi, en l'appliquant à beaucoup d'autres différentes catégories de cellules. SÉANCE DU 28 MAI 1912 191 SUR LE PARASITISME D'UN GYNIPIDE (AULAX SCABIOSA!) PAR PEDICULOIDES VENTRICOSUS PAR G.-R. BLANC Pediculoïdes ventricosus (Newport 1850) est un Acarien Pro- stigmatique de la famille des Tarsonémidés. Il tire ses caractères génériques de la présence de griffes à la 4e paire de pattes et du fait que l'abdomen de la femelle à maturité prend des dimensions considérables. La jeune femelle (fig. 1) est longue d'environ 210 m, sur une largeur maxima de 80 [x. Elle porte, insérés dorsalement sur le céphalothorax entre les deux premières paires de Fig. 1. — Jeune 9 de Pedicu- loïdes ventricosus vue dorsale- ment, grossie environ 195 fois. pattes, les deux poils en massue ou organes prostig- matiques. La première paire de pattes se termine par un fort crochet, les trois autres paires par deux petites griffes et une ventouse chi- tineuse; le dernier article de la quatrième paire porte un long cirrhe sinueux. La femelle à maturité (fig. 2) et prête à pondre se distingue par son abdomen énorme pouvant atteindre un dia- mètre triple de la longueur du corps. Fig. 2. — 9 à maturité de pediculoïdes ventricosus (x 75). 102 SÉANCE DU 28 MAI 1912 Cet abdomen s? développe au fur et. à mesure que l'individu se gorge de nourriture, il atteint toute sa taille au bout de cinq à six jours cl, ;ui boul d'un laps de temps à peu près égal, la q donne naissance à de jeunes Pedieuloïdes qui ont atteint tout leur développement. 11 peut naître d'une seule q un nombre très variable d'indivi- dus; d'après Webster (1910) ce nombre peut s'élever jusqu'à 270. Les c? (lig- 3) sont beaucoup plus rares que les Q et présentent avec ces dernières à peu près le rapport de 1 à 10, ils sont moins longs (130 a), plus larges (100 |t) et plus robustes, ils ne présentent pas d'organes prostigmatiques ni de trachées. Le dernier article de leur 4e paire de pattes fig. 3. -- d* ae pedicuioïde» ventn se termine par un fort cro- cosus, grossi environ ior> fois. . . Pedieuloïdes oentricosus esl un A.carien dont la présence se manifeste d'une façon épidémique. Il a tour à tour été signalé en Angleterre, en France, en Tunisie, en Amérique, etc. Bien que cosmopolite, il paraîl être originaire des pays chauds et pré- sente un développement optimum aux environs de 25 degr. centigr. Parasite nonn.il des larves d'Insectes il peut accidentellement passer sur l'Homme et provoquer une dermatose prurigineuse. Je n'envisagerai ici que son parasitisme sur les Insectes. 11 a été trouvé pour la première fois par Newport en 1850 sur inthophora refusa et Monodontomerus, Chalcidien parasite de cet Apiaire. Newport remarqua que tous ses élevages péris- saient du fait d'un petit Acarien à abdomen vésiculeux auquel il donna le nom (Mleteropus venlricosus. Retrouvé ensuite sur l'Homme par Lagreze-Fossot et Montané en 1851, il a été depuis observé sur différentes larves d'Insectes : Harris (1852) décrit comme imputables à Isosoma horde] des troubles cutanés qui doivent être rapportés à Pedi- euloïdes ventricosus parasite de cet Insecte. Lichstexsteîn (1808) ignorant les travaux de Newport le décrit sous le nom de Physoyaster larvarum et le signale comme parasite d'Hyménoptères, de Buprestides, de Céram- bycides et de Lépidoptères. SÉANCE DU 28 MAI 1912 193 En 1882 Webster l'observe sur Sitotroga cerealella, Laboul- bène (J884) sur Cor&bus fasciaius, la même année Harris sur Isosoma grande. Puis ce sont les observations de Erhorn (1898) sur Anarsia lineatella, de Marlatt la même année sur Tibicen septem- decim, de Chittenden sur Bruchus quadrimaculatus et B. chi- nensis, de Seurat et Brucker sur Callidium sangnineum, de Pierce (1908) sur Anthonornus grandis et de Webster (1911) sur Meromyza americana (1). Ces multiples observations d'auteurs, qui quelquefois igno- raient les travaux de leurs devanciers, ont valu à Pediculoïdes ventricosus une synonymie assez embrouillée que je crois utile de donner ici : Pediculoïdes ventricosus (Newport 1850) Heteropus ventricosus Newport, 1850.. Acarus tritici Lagreze-Possot, 1851. Pliysog aster larvarum Lichstenstein, 1868. Acarus urticans Nouffert, 1870. Kritoptes monunguiculalus Geber, 1877(2). Sphœrogyne ventricosa Megnin, 1884. Tarsonemus uncinatus Karpelles, 1885. Physacarus ventricosus Trybom, 1893. Le genre Pediculoïdes a été créé en 1875 par Targioni- Tozzeti, Heteropus et Physogaster tombant parce que préoc- cupés. Aux observations précitées, j'en ajouterai une nouvelle qui tire son intérêt de la singularité d'habitat qu'a présenté Pedicu- loïdes ventricosus. Les Insectes, soit à l'état parfait soit à l'état larvaire que parasite habituellement Pediculoïdes, sont généralement assez mal protégés et ceci reste vrai pour ceux qui passent leur état larvaire dans les végétaux. C'est ainsi que pour les larves d'Isosoma qui paraissent être parfaitement à l'abri à l'intérieur des tiges de blé, Webster (1) Ajoutons que Gtard (cité par Brucker, 1902) le reçut de Chevalier comme provenant de larves d'Anobiitm pertinax, A. tesselntum, Avthophora persoriata, Eumenes pomiformis, Odynerus callosus, et que Seurat (cité par Brucker) l'a observé sur Doryctes gallicus et Phymatodes variabilis. (2) Geber est le premier qui observa le d1 de Pediculoïdes ventricosus. 194 SÉANCE DV 28 MAI 1012 / (1911) a montré que Pediculoïdes attaque les seules déjà para- sitées par un petit Chalcidien Ditropinotus aureoviridis dont la tarière traversant le parenchyme végétal offre une entrée à l'Acarien. Dans l'observation qui suit il s'agit au contraire d'un Cynipide gallicole protégé par une épaisse enveloppe ligneuse et non para- sité. Voici les faits : En mars 1912 je trouve sur la plage de Cette un pied de Cen- taurea scabiosa présentant sur les tiges florifères un grand nombre de galles dues à Aulax scabiosœ Cynipide gallicole. La galle (fig. -'i) se présente comme un renllement généralement fusi- forme, plus ou moins irrégulier cl de dimensions fort variables, '- i i Fig. 4. — Galle de Centaurea sca- biosa produite par Aulax scabiosœ, grossie de 1/4. pouvant atteindre de 30 à 120 nim de long sur une plus grande largeur de 15 mm. Une coupe faite suivant un axe quelconque montre (fig. 5) que cette galle est creusée de logettes arrondies de 3 mm sur 1 mm 5 dans chacune desquelles est un Aulax en voie de déve- loppement. Le nombre des loges peut s'élever jusqu'à 25. De ces galles rapportées au laboratoire ne tarde pas à éclore un certain nombre d'in- dividus q d'Aulax scabiosœ, mais aucun Hyménoptère parasite. Après avoir sectionné une de ces galles, j'observai dans cer- taines loges soit des nymphes mortes, soit de simples débris Fig. 5. — Galle ouverte moniant les loges A' Aulax scabiosœ, grossie de 1/4. SÉANCE DU 28 MAI 1912 J 95 de nymphe à côté ou sur lesquelles se trouvaient de petits corps sphériques, jaunâtres et de volume variable. Ces mêmes corps s'observaient mais plus rarement sur des Aulax adultes prêts à sortir. Au microscope, ou mieux au binoculaire, se voyaient à côté de ces sphères un nombre considérable d'Acariens allongés, très agiles, courant çà et là, grimpant sur les nymphes d'Aulax, trottant sur les sphères jaunâtres et peu à peu se dispersant sur le reste de la galle; quelques-uns de ces Acariens, plus courts et beaucoup moins abondants, se rencontraient de préférence sur les sphères. Les corps arrondis portés sous le microscope permirent de reconnaître en un point un Acarien bien vivant, qui remuait ses pattes sans pouvoir d'ailleurs modifier sa position par rap- port à la sphère, qui se présentait ainsi comme un volumineux abdomen. Ce caractère ajouté à la présence de deux organes pseudo- stigmatiques dorsaux chez les jeunes g me permit de recon- naître en cet Acarien Pediculoïdes ventricosus; détermination qui fut confirmée par une observation ultérieure plus précise. Comment expliquer la présence de ces Acariens dans une galle de Cynipide? 11 apparaît évident que les mandibules styliformes de Pedi- culoïdes capables de percer même une enveloppe nymphale sont tout à fait insuffisantes pour creuser un passage à travers la très forte paroi ligneuse qui protège le Cynipide. D'autre part, l'absence totale d'Hyménoptères parasites ne permet pas d'assimiler ce cas à celui de Vlsosoma. Il faut supposer (bien que je n'aie pu le constater) que c'est grâce à de microscopiques fissures, survenues dans la galle desséchée, que l'Acarien a pu s'introduire jusqu'à son hôte. Ceci expliquerait l'apparition tardive de Pediculoïdes. En effet, comme je l'ai dit plus haut, je n'ai trouvé que des nymphes et des adultes dans les galles, mais aucune larve, ni débris de larves. Or Pediculoïdes possède un venin très actif, qui comme j'ai pu le constater expérimentalement tue en quelques heures des larves beaucoup plus grosses que celles de Cynipides et ne saurait permettre à une larve attaquée de poursuivre son évolution. D'autre part le grand nombre d'Acariens bien vivant hors de proportion avec la nourriture fournie par un seul Aulax, permet d'affirmer que le parasitisme est très récent, sachant qu'un 190 SÉANCE DU 28 MAI 1912 Pediculoïdes ne saurait survivre plus de quelques jours à la privation de nourriture. D'où la conclusion à tirer que le parasitisme de Gynipides gallicoles, et particulièrement d'.4u/«.x scabiosse par Pedicu- loidcs ventricosus est un parasitisme accidentel et possible seulement sur des galles desséchées. BIBLIOGRAPHIE 1902. Brucker (E.-A.). — Monographie de Pediculoides ventricosus Newport, etc. (Bull. Sri., France-Belgique, XXV, p. 365-452). 1898. Chittenden (F. -H.). — Bull, U. S. Dep. Agric. p. 247. 1888. Canestrini. — Prospetto dell'Acarofauna italiana. Tarsonemidi. 1881. Collard. — J. méd. et pharm. Algérie, VI, p. 230. 1898. Ehrhorn (R.-M.). — Bull. IT. S. Dep. Agric. Ent, n° 10. p. 17. 1879. Gérer. — Entzi'indliche Processe der Haut, durrh eine hisher nicht besfimmte Milbenarl verursachl (Wiener med. Presse, n°" 43P45, p. 1361, 1395 et 1428). 1909. Houard (C). — Les zoocécidies des plantes d'Europe et du bassin de la Méditerranée (II, p. 1020V 1886. Karpelles (L.). — Eine intéressante neuo Milbe (Tarsonemus intectus nov. sp.) {Math, nalurir. Brr. 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SÉANCE DU 28 MAI 1912 107 1878. Targioni-Tozzetti. — Relazione interno ai lavori délia stazione de entomologia agraria di Frenze per Tanno 1876 (Ann. Agri- cole). 1893. Trybom (F.). — Physacarus ventricosus Newp. (Ent. Tidsk., XIV, p. 121). 1883. Webster (F.-M.). — Observations on the Angournois grain molli aud ils parasites {Rep. 1ns. Illinois, XII). 1910. Webster (F. -M.). — A predaceous Mite proves noxious to man. {Bull. U. S. Dep. Agric, n° 118, p. 1-24). LES TATOUS EN ETHNOGRAPHIE PAR M. NEVEU-LEMAIRE Les Tatous sont parmi les Mammifères des animaux fort curieux. La présence de la carapace osseuse qui recouvre leur corps permet de les distinguer nettement des autres Edentés. Les espèces actuellement vivantes sont de taille moyenne; les plus grandes atteignent la dimension du Porc-épic, les plus petites ne dépassent pas celle d'un gros Rat. Ces animaux habitent tous le continent américain; quelques- uns vivent au sud de l'Amérique septentrionale et dans l'Amérique centrale, mais la grande majorité vit dans l'Amé- rique méridionale. De tous temps les Tatous ont attiré l'atten- tion et l'on comprend que les indigènes, qui habitent les parages fréquentés par eux, aient essayé de les chasser et de s'en emparer; ils ont eu aussitôt l'idée de tirer parti de leurs curieuses dépouilles et, durant mon voyage en Amérique du Sud, j'ai eu fréquemment l'occasion de voir employer la cara- pace des Tatous à des usages très divers. Les indigènes du Brésil, lorsqu'ils ont tué un Tatou géant, Priodontes giganteus E. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803, nettoient soigneusement sa carapace et s'en servent pour confectionner la boîte de grandes guitares, que l'on peut voir à l'étalage des luthiers de Rio-de-Janeiro. Ces guitares, très soigneusement décorées, sont vendues un prix relativement élevé. Les Indiens des hauts plateaux boliviens se servent d'instru- ments de musique ressemblant à de petites mandolines et appe- 198 SÉANCE DU 28 MAI 1912 lés « charangos ». La caisse de ces instruments est générale- ment en bois, mais, le bois étant très rare dans ces régions, il est souvent remplacé par la carapace d'un Tatou de dimen- sions bien moindres que celles de Priodontes giganteus, qu'on ne rencontre d'ailleurs pas à cette altitude. Les espèces les plus employées dans cette région sont Dasypus Nationi Thomas, 1894, et Dasypus boli- uiensis Grandidier et Neveu-Lemaire, L908 (1), espères cou nues des naturalistes depuis tort peu de temps. Je me suis pro- curé, au cours de mou voyage, plusieurs de ces « charangos ». qui font partie pour la plupart des collections de la mission de Gréqui Montfort et Sénéchal de la Grange et je donne ici la photographie de l'un d'eux, fabriqué à ta prison de La Paz par un détenu indien fig. 1). Au Brésil, certaines peuplades se servent de la carapace de la queue de Priodontes giganteus pour en faire un porte-voix, qui peut atteindre 50 centimètres de longueur et 8 centimètres de diamètre à la base Fig. 2. — Porte-voix confectionné avec la carapace de la queue d'un Tatou Dans d'autres régions on se sert de la carapace des Tatous pour en faire des cor- beilles, des boîtes ou d'autres récipients. Nous avons trouvé dans la région de Tarija (Bolivie) des sortes de calebasses confec- tionnées avec la carapace de deux espèces de Tatous; l'une d'elles appartient à Tolypeutes Muriei Garrod, 1878, l'autre à Tolypoïdes bicinctus Grandidier et Neveu-Lemaire, 1905 (2). Ces Fig. i. — <• Charango » bolivien. (1) Grandidier (G.) et Neveu-Lemaire (M.). Observations relatives à quelques Tatous rares ou inconnus habitant la « puna » argentine et bolivienne (Bull. Mus. Paris, 1908, p. 4-7, avec 2 pi.) (2) Grandidier (G.) et Neveu-Lemaire (M.). Description d'une nouvelle espèce de Tatou, type d'un genre nouveau [Tolypoïdes bicinctus). (Bull. Mus. Paris. 1905, p. 370.) SÉANCE DU 28 MAI 1912 199 '"f'^Cy^V^^V' Fig. 3. — Calebasse fabriquée avec la carapace d'un Tolypoïdes. Tatous sont de ceux qui possèdent la carapace ta plus dure et chez lesquels les bandes mobiles sont les moins nombreuses; ils ont de plus la faculté de pouvoir s'enrouler complètement en boule, d'où le nom de « bolita » qui leur est donné par les indigènes. Pour fabriquer ces sortes de calebasses, il suffît, après avoir nettoyé la carapace, de la mettre dans la position qu'elle prend lorsque le Tatou se roule en boule et l'on a une sorte de sphère creuse ne pré- sentant qu'un seul orifice corres- pondant aux deux échancrures céphalique et caudale juxta- posées (fig. 3). Ces carapaces bien nettoyées sont blanches, comme la substance osseuse qui les forme, mais les indigènes les avaient colorées en rouge orangé. Les Indiens du Paraguay fabriquent avec la carapace de certaines espèces des petits pa- niers. Les Argentins confec- tionnent le même objet avec la carapace d'un Tatou très répandu dans la pampa et désigné sous le nom de « mulita ». Cette espèce n'est autre que Tatu hybridum (Desmarest, 1820). On enlève l'animal de sa cara- pace, en conservant la tête, les pattes et la queue. La queue, très longue, est repliée vers la tête et son extrémité enfoncée dans la bouche, les pattes étant repliées à la naissance de la queue et sur les côtés de la tête; lorsque le tout est desséché, on vernit la carapace, et si l'on veut faire un objet élégant, on recouvre l'intérieur de satin de couleur claire. Ces petits paniers se trouvent en grand nombre aux étalages des boutiques les plus fréquentées de Buenos Aires et il n'est guère d'Euro- péens, ayant fait Un Séjour Fig. 4. — Panier confectionné avec même de quelques heures dans Ia carapace d'un Tatou- la capitale de l'Argentine qui n'ait rapporté ce souvenir sud- américain. Nous donnons ici la photographie d'un de ces paniers (fig. 4). 200 séance ni 28 mai L912 Le Tatou qui sert à la fabrication de ces objets est une espèce comestible; sa chair est assez délicate et on la consomme beau- coup en Argentine. Les muscles découpés en petits morceaux, sont placés dans la carapace qui sert de plat et c'est sous cette forme qu'on trouve cet animal chez les restaurateurs de Buenos- Aires. D'ailleurs Tutu hybridum n'est pas la seule espèce comestible et les indigènes de l'Amérique du Sud mangent la plupart des autres Tatous. Ouvrages offerts, suite ae ia \nme m). Neveu-Lemaire (M.) et G. Grandiihf.r. — Mission scientifique G. de Créqui-Montfort et E. Sénéchal de la Grange. - - Notes sur les Mam- mifères des hauts plateaux do l'Amérique du Sud (Paris, ïmp. Nat., 1911, vm-127 p.). Versluys (Dr J.). — Das Streptostylie-Problem und die Bewegungen iui Schadel bei Sauropsiden (Zool. Jahvb. Suppl. XV, 1912, p. 545-716, pi. xxxi). Id. — Ùber Streplostylie und ahnliche Zustande bei Sauropsiden in Zusaminenhang mit Bewegungen in t Sehadel (Verh. \ III. Int. Zool. Kong. Graz, 1910, p. 490-503). Wolff (Edwin). — Klinische Untersuchungen uber den Einfluss der Arbeit auf Zahl und Intensitat der Pansenbewegungen bei den Wiederkauern (Giessen, Kindt, 1910, 52 p., 5 pi.). Oberthur, Rennes (1899-12) Séance du 11 juin 1912. PRÉSIDENCE DE M. L. ROULE, VICE-PRÉSIDENT. M. Joubin adresse la circulaire suivante : /À'e Congrès international de zoologie de Monaco. « Le IXe Congrès international de zoologie aura lieu à Monaco du 25 au 30 mars 1913, sous la présidence de S. A. S. le Prince Albert de Monaco. S. A. S. a désigné le professeur Joubin comme secrétaire général du Congrès et Ta chargé de l'organiser. En conséquence, le secrétaire général a l'honneur de vous demander si vous avez l'intention de participer aux travaux du Congrès et si vous désirez faire des communications dans les sections et dans les séances générales. Les programmes détaillés de l'organisation du Congrès, con- tenant l'ordre des travaux, des excursions et des réceptions, ainsi que des indications relatives aux voyages et aux hôtels, seront envoyés ultérieurement à toutes les personnes qui les demanderont. Toutes les communications relatives au Congrès doivent être adressées à M. le professeur Joubin, secrétaire général du Congrès, Institut océanographique, 195, rue Saint-Jacques, Paris. » M. Joubin communique aussi la circulaire, dont la traduction suit, qui lui a été adressée par M. Hartmeyer, du Muséum de Berlin : « Tbès honoré Collègue, Au désir de la Société zoologique allemande, je me permets de vous envoyer les propositions suivantes, en vue de la restric- tion des lois de la priorité, qui doivent être adoptées en bloc à la réunion de cette année à Halle et soumises à l'acceptation du IXe Congrès international de zoologie. Pour rendre la requête aussi efficace que possible, il semble nécessaire à la Société zoologique allemande que les zoologistes de tous pays, qui tiennent pour désirable la restriction des lois 16 202 SÉANCE DU 1J JUIN 1912 do priorité et sonl favorables à ces propositions, soient désignés nominativement. La Société zoologique allemande vous prie donc, dans le cas où vous seriez d'accord avec nous sur ces propositions, de nous envoyer sur la carte ci-jointe qui, si elle ne porte qu'un nom manuscrit, peul être envoyée comme « imprimé ») votre assen- timenl et votre signature. Dans l'intérêt de la chose, on est prié d'éviter les réflexions accessoires, car il s'agit, en première ligne, d'arriver à obtenir la possibilité de supprimer ou d'adoucir 1rs difficultés qui ont déjà surgi el surgiront encore par La stricte application des lois de priorité. Gomme les propositions doivent être déposées un an avant le prochain Congrès international, c'est-à-dire avant le Ier août 1913, entre les mains de la Commission internationale de nomen- clature, on est prié de retourner immédiatemenl la carie Les réponses parvenues après le 10 juillet ne pourront plus être prises en considération. Les signataires seront placés par ordre alphabétique. Par ordre : Prof. Dr. A. Brauer (Berlin). « Les zoologistes soussignés déposent les propositions sui- vantes destinées à restreindre l'emploi de la loi «le priorité, • •l vous prient de les présenter à l'assemblée générale du du IV Congrès international de zoologie. Propositions. 1° Suivant, l'exemple des botanistes, il sera établi des listes de noms de genres qui ne seront pas soumis à la loi de priorité et ne devront jamais être changés ni transportés à d'autres genre-. Ces listes seront constamment complétées par des Commis- sions spéciales. En première ligne, elles devront contenir les noms de genre acceptés avant 1900 el particulièrement employés dans l'ensei- gnement. Comme exemple des noms à accepter, donnons la petite liste suivante : Mammalia. SÉANCE DU 11 JUIN 1912 203 Hymenoptera. Anlhropopithecus: Chimpanzé (et non Simia : Orang). Cercolabes (non Coendu). Cœlogenys (non Agouti). Cynocephalus (non Chœropi- thecus). Dicotyles (non Tayassus). Echidna (non Tachyglossus). Galeopithecus (non Cynoce- phalus). Lemur (non Proccbus). Manatus : Lamantin (non Tri- chechus : Morse). Mycetes (non Alouatta). Pedetes (non Yerbua). Rylina (non Hydrodamalis). Trichechus : Morse (non Odo- bsenus ou Rosmarus). Aves. Cypselus (non A pus). Reptilia. Coluber (non Elaphe). Trionyx (non Amyda). Tropidonotus (non Natrix). Vipera (non Coluber). Amphibia. Triton (non Molge ou Trituras). Pisces. Amia (non Amiatus), Bdellostoma (non Heptatrema). Congcr (non Leptocephalus). Tunicata. Cyclosalpa (non Holothurie.). Salpa (non Dagysa), Anthophora (non Podalirius). Orthoptera. Periplaneta (non Stylopyga). Crustacca. Apus (non Triops). Astacus (non Potamobius). Daphnia (non Daphne). Homarus (non Astacws). Hirudinea. Clepsine (non Glossiphonia). Mollusca. Octopus (non Polypus). Unio (non Lymnium). Brachiopoda. Terebratula (non Liothyrina). Ecliinoderma. Colochirus (non /iciima). Holothuria (non Bohadschia). Moira (non Echinocardium). Schizaster (non Spatangus). Spatangus (non Prospatangus). Strongylocentrotus (non Ec/ii- ntts). Procordala. Phoronis (non Aclinotrocha). Cnidaria. Actinia (non Priapus). Physalia (non Holothuria). 204 SÉANCE DU IL JUIN 10 12 2° Le transport d'un nom de genre ou d'espèce à un autre genre ou à une autre espèce est inadmissible, quand il peut amener une confusion ou des erreurs durables. 3° Pour la fixation de la priorité, les ouvrages suivants ne devront pas être pris en considération : 1. P. H. G. Moehring : Geschlechten der Vogeln, Avium gênera. Ubersetzt von Nozemann. Amsterdam, 1758. 2. Gistel : Naturgeschichte des Tierreichs fur hohere Schu- tell. 1848. 3. J.-ci. Meigen : Nouvelle classification des Mouches à deux ailes (Diptera L.). Pans. 1800. 4. J.-L. Piusi ii : l)as Natur-System der vierfussigen Tiere. Glogau, 177:.. 5. A. D. Brisson : Regnum animale in classes IX . A. radiosa Ehrbg. (Guejdhj de Piatra-Neamtz, août). i. A. oerrucosa Ehrbg. (eau d'un tonneau, septembre, octobre). 5. A. uillosa Wallich (Cuejdiu de Piatra-Neamtz, août). c. Pelomyxa. m 6. P. palus tris Greefl (étang Garlig, novembre). ' Mil. Thecamœbida. G. Arcella. 7. .1. vulgaris Ehrbg. (étang Beldinian, août, octobre). G. Difflugia. s. /;. acuminata var. inflata Penard étang Beldiman, no- vembre). '.). /). pyriformis Perty (étang Beldiman, octobre). 10. I>. pyriformis var. lacustris Penard (étang Beldiman, oc- tobre, novembre). (î. Cent ropy. ris. li. C. aculeata Ehrbg. (étang Beldiman, octobre). S.-Cl. FORAMINIFERLE. Ord. Imperforida. Fam. Euglyphidœ. G. Trinema. 12. T. achats Duj. (étang Cârlig, novembre). Fam. Gromidœ. G. Gromia. L3. G. oviformis Duj. (Bahlui, septembre). SÉANCE DU 11 JUIN 1912 207 S.-Cl. HELIOZOARLE. Ord. Aphrothoracida. G. Nuclearia. 14. N.? Cienkovsky (Bahlui, septembre). G. Actinophrys. 15. A. sol Ehrbg. (Bahlui, février). G. Actinosphwrium. 16. .4. Eichhorni Ehrbg. (Bahlui, novembre). Ord. Chalarothoracida. G. Raphidiophrys. 17. R. viridis Archer (Bahlui, décembre). Cl. FLAGELL1A. S. -Cl. EUFLAGELLLE. Ord. Euglenida. G. Euglena. 18. E. viridis Ehrbg. (Bahlui, février, mars, avril, décembre; bassin Rivaly, mai; étang Cârlig, février). G. Phacus. 19. Ph. pleuronectes Ehrbg. (Bahlui, mars, avril). Pam. Petalomonadidœ. G. Peialomonas. 20. P. abscissa Duj. (étang Gàrlig, février). Ord. Phytoflagellida. Pam. Hydromoridœ. G. Polytoma. 21. P. uvella (Monas uva) 0. P. Mùll. (eaux stagnantes, mars). Cl. 1NFUSORIA. S.-Cl. CILLE. Ord. Holotrichida. S. -Ord. Gymnostomida. Pam. Enchelidœ. G. Lacrymaria. 22. L. olor 0. P. Mull. (étang Beldiman, janvier, octobre; étang Cristesti, mai). 208 SÉANCE DU il JUIN 1912 G. Coleps. 23. C. hirtus 0. F. Mûll. (étang- Cârlig, février). G. Didinium. 24. I>. nasulum 0. F. Mûll. (étang Beldiman, mars, octobre). 25. D. Balbianii Bûtschli (étang Beldiman, mars, octobre). Fam. Trachelidœ. G. Loxophyllum. 26. /,. meîeagfris 0. F. Miill. (Bahlui, janvier; étang Cristesti, décembre). G. TkicIicHiis. 27. V. ôvuw Ehrbg. étang Cristesti, octobre). G. Dileptus. 28. />. r//rvr ; 0. F. Mûll. (étang Cristesti, septembre, octobre). G. Loxodcs. 29. /.. in^iiinn 0. F. Mûll. (étang Cristesti, juin, septembre). Fam. Chlamydodontidœ. G. Chilodon. 30. C. uncinatus Ehrbg. (étang Beldiman, mars). S.-< >r espèces qui en sonl très voisines. En ce qui concerne les pattes, Piaget dit que « les trois paires sont ici semblables, sauf quant aux dimensions, la première étanl UIl peu moins développée ». Kn réalité, dans cette espèce comme dans toutes celles du genre, il y a, entre la lre paire de pattes et les deux autres, des différences d'adaptation, bien qu'elles soient inouïs prononcées dans (/. porcelli. Aux pattes Il et lit, les fémurs et les tibias sont striés en travers, ce qui paraît être un caractère générique; mais cette striation n'existe qu'à la face postérieure, tandis que la face antérieure montre, près du bord postérieur, des séries de petites stries longitu- dinales. Aux pattes I, les stries transversales ne se voient que sur la moitié distale des tibias et vers son bord postérieur. Les protubérances de la base des fémurs II et III manquent ou sont à peine ébauchées. — Sur le mode de terminaison des pattes, Piaget indique, à l'extrémité des tibias, « une petite pointe un peu recourbée (tarse ou onglet), où je n'ai pu découvrir aucun»' articulation ». Il y a là, en effet, un petit. oi. organe (fig. 1) qui a échappé à l'attention ceiu 9. Tarse de la de Piaget, faute d'un grossissement sufli- îre partie, x 560. san{ jj es^ Sabord remarquable que les trois paires de pattes ont une terminaison identique. A la suite du tibia est un petit anneau coloré, très court, qui représente le premier article du tarse. Sur cette assise est inséré un petit SÉANCE DU 11 JUIN 191g 215 organe blanchâtre, très délicat, en ovoïde aplati, formé de 8 à 10 tours d'hélice contigus, dentelés à leur bord distal, sauf au tour extrême et aux 2 ou 3 tours basilaires; cette hélice est inter- rompue à la face supérieure, qui est un peu excavée. Grâce à cette sorte de pelote, le Gyrope peut marcher sur les surfaces les plus unies. C'est une adaptation de même ordre que celle que Ton voit aux tarses II et III dans les espèces du type G. ovalis. Quant à l'onglet, il paraît représenté par un petit bouton tout à fait terminal. Pour l'abdomen, Piaget donne, entre autres caractères : « L'ab- domen étroit et allongé, un peu crénelé, entièrement nu, sauf trois courtes soies au bord des derniers segments;... le dernier (8e et 9e réunis) est presque trilobé et porte de chaque côté deux appendices aplatis et un peu colorés : le 1er recourbé et très aigu, qu'on prendrait facilement pour un pinceau de poils; le 2e obtus et presque droit, avec une soie en dedans ». Ces indi- cations doivent être rectifiées. L'abdomen n'est pas nu. Chaque segment porte, sur chaque face, quelques petits poils épars et, en avant de son bord posté- rieur, un rang de poils très courts, spiniformes, égaux, séparés les uns des autres par des intervalles à peu près égaux à leur longueur ; puis, tout près du bord, 2-4 rangs de très petites épines, une fois plus rapprochées les unes des autres que les poils, ces rangs devenant plus nombreux du 1er segment au 7e; le dernier segment est revêtu de poils assez longs, raides, écar- tés, répartis sur toute la surface, et son bord postérieur porte de chaque côté trois soies plus longues, inégales, à base saillante ( g ) ou une longue soie sem- blable (cf). Quant aux quatre ap- pendices terminaux de la Q, ils sont tout autres que Piaget ne les a vus. Ce sont, en réalité, les deux gono- podes, sétiformes, très complexes et dont la disposition est très difficile à définir (fig. 2). Chaque gonopode s'appuie en longueur sur la terminaison de la Fig. 2. — Gyropus porcclli 9. Extrémité posté- rieure, face ventrale, x 225. 216 SÉANCE DU 11 JUIN 1912 bande latérale correspondante, qui tonne, avec sa congénère et nue bande transversale antérieure, connue une sorte de cadre jaunâtre sous-tégumentaire. Le gonopode est formé par une membrane trois fois repliée sur elle-même, renforcée en dehors par un pli convexe (appendice recourbé de Piaget) et se termi- nant en arrière et en dedans par un prolongement sétifère de la bande (appendice droit de Piaget). Le premier pli, le plus ventral, porte à son bord concave et festonné une soie ordinaire, 3 soies foliacées dont la dernière se montre ordinairement de profll; des soies terminant le bord convexe; une membrane tout à fait terminale avec une soie foliacée. L'appendice interne comprend deux membranes superposées dont la plus ventrale porte à son bord externe 5 soies foliacées, dont 2 ou 3 se montrent de profil. Sur le côHé, en avant de chaque gonopode, s'élève une saillie allongée, hérissée d'épines, dont les plus antérieures se confondent peu à peu avec les écailles tégu- mentaires. Bien d'autres détails seraient à ajouter, tirés principalement de la conformation des pièces buccales; ceux qui sont donnés iei, et qui son! surtout rectificatifs, suffisent à bien caractériser l'espèce. 1 bis. Gyropus porcelli perfoliatus n. subsp. Cette forme se distingue de l'espèce type par des dimensions un peu plus grandes et par L'appendice interne des gonopodes, qui présente quatre folioles terminales, superposées ordinaire- ment deux à deux, au lieu de deux seulement. Elle provient du Moco (Kerodon moco Fr. Guv.) et a été recueillie au Para (Brésil) (environ 30 spécimens cf et q) par Gôldi (Muséum de Paris). 2. Gyropus decurtatus n. sp. Tête plus longue que large, rétrécie en ogive au front, puis élargie progressivement et faiblement trilobée en avant du sinus orbital; celui-ci largement ouvert et peu profond; tempes dépas- sant peu le niveau de l'angle antérieur du sinus par leur sommet arrondi, les bords latéraux postérieurs arrondis jusqu'à l'occi- put en forme de coupe, dont le fond pénètre un peu dans le prothorax. De nombreux poils courts, disséminés sur toute la périphérie, sauf dans les deux tiers des bords latéraux posté- rieurs des tempes et à l'occiput. Sinus orbital renforcé par une plaque semi-lunaire foncée à son bord interne. Antennes SÉANCE DU li JUIN 1912 217 courtes; palpes courts, dépassant le bord de la tête de chaque côté du front par leur dernier article seulement. Thorax à peine plus long que la tête. Prothorax plus large que long, cordiforme (large en avant, rétréci en pointe mousse en arrière); une bande transversale antérieure, des soies courtes sur les bords. Mésothorax non distinct du métathorax. Celui-ci plus large que long, subrectangulaire, à côtés et angles arron- dis; le bord antérieur excavé par la pointe du prothorax; le pos- térieur caché sous le premier seg- ment de l'abdomen; 3-4 courtes soies sur les côtés. — A la face sternale, un grand prosternite .pentagonal, plus large en arrière, recouvrant une partie des han- ches I. Hanches II, grandes, con- tiguës sur la ligne médiane, sui- vies immédiatement des hanches III, plus petites et un peu écartées l'une de l'autre. Un métasternite membraneux, pénétrant un peu par une pointe entre les hanches II et s'étalant largement sur les hanches III en forme de feuille. Pattes peu inégales : I, les plus courtes; II, les plus longues. I, non embrassantes ; fémurs et tibias de même longueur; tarses très réduits, représentés par un ar- ticle court, cylindrique, un peu coloré et surmonté d'un appen- dice (ongle?) court, mince, incolore, un peu courbé en S. II et III, embrassantes, semblables, III étant plus courtes, moins adap- tées ; fémurs et tibias membraneux, striés en travers ; tarses semblables à ceux de I et destinés à se loger lors de la flexion entre deux faibles renflements proximaux des fémurs. Abdomen en ovale allongé, à sutures très nettes à la face dorsale, accentuées par une bande étroite qui forme le bord postérieur de chaque segment et se termine de chaque côté à une bande longitudinale qui limite la pleure marginale. 1er segment aussi long que le 2e et le 3e réunis, à bord posté- 17 Fig. 3. — Gyropus decurtatus ç, face dorsale, x 75. — A droite, tarse de la lr" paire, x 270. 218 SÉANCE ni; 11 JUIN 1912 rieur convexe; les autres segments à peu près égaux en lon- gueur, tous à peine saillants par leurs angles postérieurs qui, du- 2e au 5e, se prolongent par la pointe de leur pleure sur rarticle suivant. Une rangée de poils courts le long du bord postérieur du 1er au 7e; une longue soie à chaque angle du 7e. Telson non lobé à la face dorsale; à la face ventrale, gonopodes saillants, rapprochés, à bord interne frangé de soies réunies en un seul groupe, la plupart filiformes, courbes, aiguës, à pointe tournée en dedans. — OEuf en ovoïde asymétrique, 2 fois aussi long que large, a coque épaisse. Mâle à abdomen relativement court, a appareil génital non coloré, étroit, long, remontant jusqu'il u I" segment. Longueur <$ g Largeur çf g Tête 0Ui,"IT 0mm20 iiu"" te» 0mm17 Thorax 0mm22 0n,m22 0mm16 o mm 17 Abdomen o """ '. I 0m60 0Bun22 Umm29 Totale 0""";s i,uœ00 D'après 2 cf, 2 g ovigères et 1 larve recueillies sur un Dacly- lomys amblyonyx, du Brésil, par le professeur Trouessart. 3. Gyropus lineatus n. sp. Femelle. — Tête un peu plus large que longue, arrondie en avant, avec 4 poils de chaque côté, puis brusquement renflée, avec 5 petits poils, et enfin échancrée pour former le sinus orbital; celui-ci en angle très ouvert à sommet arrondi; tempes larges, un peu anguleuses au sommet antérieur, qui est pourvu de 4-5 épines inégales dont une longue; bords latéraux posté- rieurs arrondis jusqu'à l'occiput, qui est concave; sur toute la face supérieure, de nombreuses soies, en séries transversales, inégales, dont \ très longues (2 temporales et 2 préoccipitales). Une bande jaune antérieure, allant d'un sinus orbitaire à l'autre. Palpes courts, dépassant peu le sinus postfrontal. Antennes peu visibles, dirigées en arrière. Des soies ventrales, semblables à celles de la face dorsale, dont 2 longues préocci- pitales de chaque côté. Thorax bien plus long que la tète. Prothorax près de 2 fois aussi large que long, avec saillie latérale vers le tiers antérieur, le bord postérieur en demi-cercle: un pli transversal au tiers antérieur; une soie dans chaque angle antérieur; 4 soies margi- nales au bord postérieur, dont 2 très longues (1 de chaque côté) SÉANCE DU 11 JUIN 1012 219 nu tiers postérieur. Métathorax trapéziforme, bien séparé du prothorax; près de deux fois aussi long que le prothorax, plus large à son bord postérieur; mé- sothorax indiqué par une suture vers le tiers postérieur ; trois longues soies successives de cha- que côté de la ligne médiane, 2 + 2 longues soies submargi- nales. — A la face sternale, entre les 3 paires de hanches, 3 ster- nites successifs : un prosternite en trapèze allongé, plus large en avant, à 3 paires successives de longues soies marginales ; un mésosternite triangulaire, à base antérieure, à sommet tronqué, plus large que long, à 1 paire de longues soies; un métasternite en hexagone irrégulier, plus large que long, avec 1 paire de longues soies, et 4-5 petites de chaque côté. Pattes inégales : I plus faibles, II et III à peu près égales entre elles. I à fémurs et tibias épais; tarses cylindriques, à ongle grêle. II et III à fémurs et tibias plats, membraneux, non striés transversalement; à l'extrémité proximale des fémurs, deux renflements contigus, bien développés, avec stries dans la fente qu'ils limitent: tarses à article basi- laire très court, portant le tarse proprement dit transformé en crochet conique, strié en travers et terminé par un très petit ongle incolore. Abdomen large, ovale, plus large en avant du milieu. A la face dorsale, 1er segment plus court que les 2 suivants; 4, 5, 6 et 7 plus longs; 8 court; sur chaque segment, 4 soies très longues, formant 4 séries longi- tudinales très nettes (2 submédianes, 2 sub- ginales); stigmates submarginaux; bords latéraux festonnés par la saillie des segments; une longue soie marginale de chaque côté, en avant de la suture aux seg- 17* FiG. 4. — Gyropus lineatus ç, face dorsale, x 60. Fig. 5. — Gyropus U- neatits 9. Stérilités. x 120. 220 SÉANCE DF II JUIN 1912 Tète Thorax 0mm34 Abdomen omni:>f> Totale tmm0G <>""" 27 0mm58 ments r>, 6 et 7. A la face ventrale, 1er segment plus court, les autres à peu près égaux entre eux; ï séries de soies comme ù la face dorsale. Telson à bord postérieur entier et frangé de 10-12 soies dorsales, subégales; gonopodes écartés, en saillies simples, portant 7-8 longues soies en fde longitudinale. Mâle. — Tarses I à ongle bifide. Abdomen relativement un peu plus court. Telson entier, non frangé. Appareil génital étroit, court, atteignant seulement le bord du 5e segment. Longueur çf g Largeur cf g 0 m,u 2( ) 0 mm 2 1 0 mm 24 0 mm 26 0 mm 35 0 n,m 24 0 mTD 71 0 mm 48 1 mm26 D'après une centaine d'individus cf et g, recueillis, en même temps que G. porcelli perfoliatus, sur le Moco {Kerodon moco Pr. Guv.)i au Para (Brésil), par Gôldi (Muséum de Paris). Il est remarquable que le Moco, si voisin du Cobaye, héberge deux espèces de Gyropes qui correspondent aux deux types de celui-ci : G. porcelli el G. ovalis. i. Gyropus forticulatus n. sp. Tête un peu plus large que longue, arrondie en dôme en avant jusqu'à l'origine du sinus orbital; celui-ci formé par un bord rentrant, suivi du bord an- térieur et rectiligne de la tempe; à partir de l'angle temporal aigu, le bord devient régulièrement courbe en se dirigeant en arrière et en dedans, pour former enfin le bord occipital, concave, cou- vert à la face supérieure par la partie antérieure du prothorax: à la même face, un peu en arrière de la ligne des angles temporaux, un pli transversal, parallèle au bord antérieur du prothorax; des soies nombreuses, fortes, les plus faibles en avant, une très longue en arrière de l'angle temporal. A la face inférieure, une bande brun jaunâtre, large, marginale, contourne le sinus et atteint l'origine des palpes; ceux-ci épais, courts, ne dépassant pas la Gyropus forpculatus cf, tête et thorax, face supérieure, x 65. SÉANCE DU H JUIN 1912 221 Fig. 7 — Gyropus forficulalus cf et 9 . Tarse delà l»"e paire, x 134. ligne frontale; antennes fortes et longues; des soies aussi fortes et aussi nombreuses qu'à la face supérieure. Thorax bien plus long que la tête. Prothorax plus large que long, rectangulaire, avec le bord postérieur largement arrondi; de chaque côté, une bande étroite, marginale, antérieure, et une bande oblique, continuant la précédente presque parallèlement au bord postérieur; de très longues soies, la plupart marginales. Mésothorax à peine indiqué par un faible rétrécissement latéral, trapéziforme, un, peu moins large que le prothorax; deux rangées transver- sales de soies fortes. Métathorax tra- péziforme, plus large, à bord posté- rieur droit sur l'abdomen; deux ran- gées irrégulières de soies fortes et longues. A la face sternale du méso- thorax, entre les hanches I et II, un sternite ovale, à bords plus foncés et recouvrant un peu les hanches; de chaque côté, sur le prothorax, une file longitudinale de 8 soies très fortes et très longues; sur le métathorax, un ster- nite piriforme, saillant, recouvrant un peu les hanches III; deux files irrégulières de soies très fortes et très longues. Pattes de longueur moyenne, peu inégales. Celles de la lre paire non embrassantes; hanches fortes, fémurs épais, tibias longs, tarses différents dans les deux sexes : chez le cf, l'article basai se prolonge en de- dans sous forme de pièce recourbée, unciforme, qui fait pince avec l'ongle; le tarse proprement dit, plus de 2 fois aussi long que large, porte un ongle aigu, aussi long que lui; — chez la q, l'article basai est plus long et n'a en dedans qu'une faible saillie ter- minée par des épines iné- gales, serrées et mousses; ongle plus grêle. Pattes II et III embrassantes (II plus fortes), à fémurs et tibias minces, rubanaires; fémurs avec article basi- laire et deux renflements destinés à recevoir le tarse; tarses en crochets, striés en travers, terminés par un ongle grêle et court. Abdomen ovoïde, plus large vers le milieu, à segments à peu Fig. 8. — Gyropus forflculatus 9. Métathorax et pattes II et III, face ventrale, x 90. ooo SÉANCE DU I I JUIN L912 près égaux, plus ou moins saillants par leur angle postérieur; sur chaque face de chacun, deux rangées de soies fortes, très longues, plus * 1 1 1 * ' le segment, celles des côtés plus longues. (Les trois régions r> Totale. i m 1 mi" 77 D'après une quinzaine d'individus (cf et ç>) recueillis sur un Ctenomys sp. (nom vulgaire a Tuco-tuco »), ;'i Tucuman (Répu- blique Argentine), par le professeur F. Lahille. 5. Gyropus longus n. sp. Femelle. Tête plus large que longue, arrondie eu avant, avec une soie de chaque côté, puis brusquement élargie pour former le sinus orbital ; celui-ci en angle obtus ;'i sommet mrondi; tempes larges, ;'i extrémité antérieure angu- leuse, les bords latéraux postérieurs ii ii lis jusqu'à l'occiput, qui est droit et caché sous le bord antérieur du prothorax. D'une tempe à l'autre une crête transversale, sur laquelle sont insérées six soies très longues, les extrêmes plus longues et presque sur l'angle temporal, qui porte encore deux soies-épines ; en avant de cette rangée, d'autres soies réparties sur toute la tète, plus rapprochées des eûtes que de la ligne médiane, d'au- tant plus courtes qu'elles sont plus antérieures. A chaque angle frontal, une plaque foncée, en triangle allongé, à sommet dirigé en arrière. A la face intérieure, cette plaque se continue en arrière par une bande brun jaunâtre, suit le bord et s'étend jusqu'au sinus - Gyropus loinjus en le contournant. Palpes courts, vi- face dorsale. — t. protho siblts dans le sinus postfrontal, ne rax, x 75; o, appareil géni- , , , , , A . , • • tal> x 55 dépassant pas le front. Antennes din- SÉANCE DU 11 JUIN 1912 223 gées en arrière, peu visibles. Des soies semblables à celles de la face dorsale. Thorax bien plus long que la tête. Prothorax plus large que long, oblong, rétréci en arrière; une bande transverse jaune, en arrière du bord antérieur ; deux bandes symétriques, plus étroites, qui semblent continuer la première et convergent en arrière vers le milieu du bord postérieur. Sur chaque angle antérieur une très longue soie; 8 longues soies sur le reste de la face dorsale, plus 2 soies-épines en arrière de l'angle anté- rieur ; un grand stigmate submarginal près de chaque angle postérieur. Mésothorax séparé du métathorax par un étrangle- ment, avec une bande transverse remontant vers le prothorax. Métathorax long, trapézi forme, avec une longue bande submarginale de chaque côté, et 4 rangées transver- sales de 4-8 longues soies. — A la face sternale, entre les hanches I, un pros- ternite triangulaire, à base antérieure, peu coloré, avec 5 soies le long de chaque bord. Un mésosternite coloré, ovale, plus large en avant, où une échancrure encadre le sommet du pres- te rnite; cette plaque recouvre un peu le bord interne des hanches II; deux longues soies à chacun de ses pôles. \h\ métasternite piriforme non coloré, plus large en avant et terminé en arrière entre les hanches III, avec 5 longues soies sur chaque bord. Pattes de longueur moyenne, iné- gales : II plus courtes, III plus longues. I à hanches et fémurs forts ; tarses courts à ongle aigu. II bien embrassantes, à hanches fortes ; fémurs courts, très larges, creusés en gouttière postéro-infé- rieure à bords membraneux, dont chacun se termine par un lobe proximal épais et coloré; cotte gouttière loge le tibia lors de sa flexion, et les deux lobes reçoivent entre eux le tarse ; tibias courts, renflés, peu plats; tarses à base discoïde, brune, formés surtout d'un crochet coloré, un peu courbé, strié vers le bord concave, avec quelques poils très courts et marginaux; un ongle petit, incolore. III à hanches plates, très écartées; fémurs peu épais, sans lobes proximaux; tibias longs, plats, larges à Fig. 10. — Gyropus longus 9, pattes, x 75. 22 i SÉANCE DU 11 JUIN 1912 l'extrémité distale; tarses courbés comme à II. plus faibles, à peine ou pas striés, plus pâles, ;ï onglet plus long. Abdomen long, étroit, blanchâtre, plus large en arrière du milieu; segments à peu pris égaux, dont le bord postérieur, plus large que l'antérieur, rend un peu dentelés les côtés de la région; sur chaque face de chacun, deux rangers de soies longues, les marginales plus longues; stigmates très petits. Telson un peu coloré, a peine bilobé en arrière; à chaque commissure de la vulve, une saillie (gonopode) portant 6-8 soies inégales. - - OEuf ovoïde, étroit, plus .lr 2 lois aussi long que large, le pôle anté- rieur formant un opercule hémisphérique, la surface finement fovéolée ou en mosaïque. Mâle. — Prothorax plus long hexagonal; outre les bandes antérieure et oblique de la q, une bande médiane longitudinale et, entre les angles antérieur H postérieur, une bande brune, marginale, terminée par deux longues épines saillantes et re- courbées vers le côté dorsal. Abdomen court, large; appareil génital court, large, ovale, parfois émergé. Longueur cf q Largeur çj1 q Tète 0mm26 0m,n30 0n,m32 0mm35 Thorax 0mm75 0œm55 0mni 50 0mnM6 Abdomen O^'OO lmm50 omm7r> omm60 Totale imm85 2 mm 30 D'après deux lots recueillis sur deux « Hâtons », à Pefiaflor (Chili), par le professeur G. E. Porter, comprenanl chacun 15 à 30 spécimens, la plupart Q; — 1 Q recueillie sur un A hrocoma Bennetti du Chili, par le professeur Troi essart. Nota. — Les hôtes des deux premiers lots restenl indéter- minés; car. dans l'Amérique du Sud, le nom de « Raton » est appliqué à plusieurs Rongeurs de groupes très différents (Ecu- reuils, Rats, etc.). G. Gyropus amplexans n. sp. Tcte un peu plus large que longue, arrondie en avant, puis brusquement renflée en avant du sinus, avec 12-14 poils sur les bords; sinus orbital étroit et peu profond, occupé par l'antenne réfléchie. Tempe large, se rétrécissant presque immédiatement en arrière du sinus, son bord rectiligne et pourvu de 5 poils ou soies jusqu'à son angle postérieur. Occiput formant un rétrécis- sement cervical qui se cache sous le prothorax. Une plaque SÉANCE DU 11 JUIN 1912 225 chitineuse contournant le sinus ; une autre de chaque côté à l'origine du cou; bandes occipitales courtes, incolores. A la face supérieure, des poils courts, en trois rangées transversales peu régulières. Palpes courts, peu visibles, dans l'angle formé par le front et le renflement précédant le sinus. Antennes infléchies en arrière le long de ce renflement, à 4e article gros, en ovoïde tronqué. Bouche en fente arquée, bordée de poils. Quelques poils ou soies dispersés à la face inférieure. Thorax bien plus long que la tête. Pro- thorax discoïde; une bande transversale presque incolore au tiers antérieur; un grand stigmate au tiers postérieur de chaque côté ; une rangée arquée de poils sétiformes dans le tiers postérieur. Articulation promé- sothoracique étroite. Métathorax presque aussi long que large, trapézoïde, rétréci au milieu; une bande transversale de cha- que côté vers le cin- quième antérieur ; bord postérieur droit sur l'abdomen; une rangée . de poils courts en avant de ce bord. A la face sternale, des soies en deux files longitudinales irrégulières; entre les hanches II et III, deux plaques médianes, successives, contiguës, incolores, l'antérieure subcirculaire, l'autre subovale. Pattes longues. Celles de la lre paire plus courtes, plus faibles; fémurs et tibias de même longueur, épais, avec de longs poils; tarses courts, avec fausse articulation à la base; une caroncule ovoïde sur la partie interne de la base; deux ongles très inégaux, Fig. 11. — Gyropus amplexans Ç, face dorsale, x 42. 226 SÉANCE DU 11 JUIN 1912 le principal deux fois aussi long que l'autre, chacun un peu bicuspide au sommet. Pattes de la 2e et de la 3° paires égales entre elles; fémurs et tibias longs, plats, courbés en dedans, leur face ^ interne striée «l'un bord à l'autre; à l'extré- mité proximale des fémurs, un renflemenl bilobé qui sert d'appui au tarse pour embras- ser les poils de l'hôte, le plus grand lobe flne- £ ment strié dans le sens de la longueur de l'ar- ticle ; tarses longs, un peu colorés, aplatis, creusés de stries plus profondes, plus rappro- chées, formant une hélice serrée sur toute la Fie. 12. - Gyropus ' ampiexam ,. a, partie distale courbe ; ongle court, incolore, antenne, x 155; b, bifide tarse de la l" pal- re- x I7°- \bdomen ovale, plus large dans le milieu; les segments h peu près de même longueur, chacun en saillie arrondie sur les côtés, avec sinus concaves; une rangée de poils courts (dorsaux et ventraux) en avant du bord postérieur des segments 1 à 7; 2-4 soies iourtes marginales sur la saillie des segments 2 à 6 en arrière du stigmate; au 7e segment, deux soies courtes et une très longue soie; 8e segment (dernier) lar- gement arrondi, non divisé, avec une soie ^X/^T^v courte et deux soies --Vn^lk très longues de chaque côté; à la face ventrale de ce dernier segment, Fio. 13. ■- Gyropui amplexan» 9. ^ la lèvre supérieure de 26 Paire de pattes, x 85. |a vu[v(1 pQr(e de cha. que côté trois longues soies ; les commissures sont larges et bordées de m longues soies contiguës. Couleur générale jaunâtre. Longueur Largeur Tète 0mm30 0mm35 Thorax 0mm57 0mm42 Abdomen lmm2G 0mm83 Totale 2mm13 D'après 2 q, provenant d'un Dasyprocta aguti, du Brésil (Coll. Gôldi). Gyropus longicolbis Nitzsch (Burmeister, Handbuch der En- tomologie. II. p. 443; 1838) est déjà indiqué comme trouvé sur Ihisyprocta aguti. Mais ce qu'on en sait se réduit à la courte SÉANCE DU 11 JUIN 1912 227 mention suivante : « Corpus oblongum, anguslum, flavescens; caput longius quam latum, temporum angulus antrorsum ver- sus; prothorax longior capite. Longit. 1/3''". — Auf. Dasyprocta aguli von Nitzsch in zwei Exemplaren im Jahre 1825 auf einem trocknen Balge gesammelt und diagnosirt. Leider sind dieselben nient mehr in der Sammlung vorhanden (Giebel, Insecta epizoa, p. 247; 1874) ». Les rapports de dimensions totales et relatives, indiquées dans cette courte diagnose, ne m'ont pas permis d'identifier G. amplexans à G. longicollis. * * * Le genre Gyropus groupe actuellement 13 noms d'espèces, en y comprenant les formes nouvelles qui sont décrites ici. De ces 13 espèces, 3 doivent être mises à part et considérées comme simplement nominales, jusqu'au jour où, pour chacune, on aura rencontré, sur l'hôte indiqué, une espèce de Gyrope qui corres- ponde aux renseignements si incomplets donnés par les pre- miers auteurs. Ce sont : 1° G. longicollis Nitzsch, sur Dasyprocta aguti, dont la courte diagnose a été reproduite plus haut (p. 226). 2° G. hispidus Nitzsch, sur Bradypus tridactylus. Un seul exemplaire trouvé par Nitzsch en 1821 sur une peau sèche d'Aï : Corps assez large, jaune, hérissé de soies raides; tête triangu- laire, tempes à angles un peu recourbés en arrière; abdomen suborbiculaire. 3° G. lagotis Gay, sur Lagotus Cuvieri. Description imprécise, incomplète, qui ne pourrait être interprétée qu'au moyen du spécimen type. Les 10 espèces (1) dont la. description est suffisante peuvent se répartir selon les données du tableau suivant : Tarses semblables aux 3 paires de pattes, très courts, presque atrophiés. Abdomen étroit 2 Tarses I courts à ongle fort; II et III allongés en crochet strié, à ongle très petit. Abdomen ordi- nairement large 3 1er segment abdominal semblable aux autres G.porcelli 1er segment abdominal 2 fois aussi long que chacun des autres, saillant au milieu de son bord postérieur G. decurlalus. (1) Deux de ces espèces n'ont pas été mentionnées dans ce travail. Ce sont : G. dicotylis Macalister, 1869, sur Dicotyles torquatus, et G. setosus Neumann, 1912, sur Proechimys securus. 228 SÉANCE DU 11 Jl IN 1912 ,i Longueur iln corps inférieure à 3 """. Pâlies (•nulles 1 'A ' \ Longueur varianl de 3 mm 7 à 4 n,m \. Pattes très ( longues G. dicotylis. !ï soies dorsales sur chaque segmenl abdominal.. (/. lineatus. Soies et poils nombreux sur chaque segmenl abdominal 5 t 2 rangées de poils ou de soies sur chaque segment. 6 pi I 1 rangée is au moins aussi long que large chez la o. Tarses 1 du cf sans pince G. longus. \ Abdomen à poils et soies très inégaux G. selosus. I Abdomen à poils ou suies égaux 9 abdomen à rangs de soies courtes, interrompus sur la ligne médiane et vers les côtés. Tête bien plus large que Longue G. turbinatus. Alxl en à rangs de poils très courts sur toute la largeur du segment. Tête à peine plus large que longue G. amplexans. SUR LA PRESENCE D UN BANC DE RANZANIA TRUNCATA RETZ1US A LA MARTINIQUE PAR Le D1 Jacques PELLEGRIN Les Molidés ou Orthagoriscidés, les Poissons-lune, comme on les appelle vulgairement, sont des animaux excessivement bizarres et relativement rares, bien que leur singularité attire sur eux l'attention des pêcheurs qui, quand ils les capturent, les apportent à terre, principalement comme objet de curiosité. SÉANCE DU II JUIN 1912 229 On distingue maintenant dans cette famille, le plus souvent, deux genres, le genre Mola Cuvier (Orthagoriscus Bloch), où le corps est suborbiculaire; le genre Ranzania Nardo, où le corps est oblong, la peau recouverte de plaques plus ou moins hexa- gonales. Tous deux sont représentés sur nos côtes françaises, méditerranéennes ou atlantiques, le premier par le Poisson-lune ordinaire ou Mole (Mola moin L.), le second par l'Orthagorisque oblong (Ranzania truncata Retzius). Ces Poissons sont cosmopolites et vivent en haute mer ou à une certaine profondeur et leur apparition à proximité des côtes est toujours plus ou moins accidentelle. Aussi la capture d'une quantité assez considérable de ces Polissons dans une localité comme la Martinique est-elle intéres- sante à signaler. M. F. Poureau, le distingué gouverneur de notre belle colonie des Antilles, a bien voulu m'écrire pour me faire savoir qu'un banc assez important de Poissons « inconnus de tous les pê- cheurs de la Martinique » était venu s'échouer dans le fond de la baie de Fort-de-France, le 10 avril dernier (1). Trois échantillons ont été expédiés au Muséum d'histoire naturelle. Leur examen montre qu'il s'agit de Ranzania truncata Retzius (Orthagoriscus oblongus Bloch Schneider). Les trois individus mesurent respectivement 0m62, 0m63 et 0m64 de lon- gueur; ce sont donc des adultes, l'espèce mesurant 0m70 de lon- gueur, rarement davantage et n'atteignant jamais les dimensions du Poisson-lune ordinaire. Tous trois sont des femelles. L'ovaire est unique, très volumineux; sur un de ces individus, il mesure 0m25 de longueur sur 0m10 de hauteur et pèse 450 gr. Les œufs sont très petits, leur diamètre est d'environ 1 mm 5. Le foie est relativement gros. L'intestin qui décrit 4 à 5 circon- volutions est complètement vide. Les observations les plus intéressantes concernent la colora- tion qui, bien que généralement très fugace chez les Molidés, était fort bien conservée à l'arrivée des sujets de la Martinique, ainsi qu'on peut assez bien en juger par le dessin donné ici (fig. 1). Le dos et la partie postérieure du corps sont bruns, les côtés et la tête d'une teinte générale violacée. Il existe à la partie antérieure et moyenne du corps un certain nombre de (1) D'après des renseignements communiqués depuis à M. Gruvel par M. Cas- telli, inspecteur de l'agriculture, ce hanc occupait une surface de 3 à 4 hectares; des pêcheurs firent échouer une centaine d'individus sur une plage. 230 SÉANCE DU li JUIN 1912 bandes argentées. Les trois premières sont les plus marquées el très nettement bordées de noir de chaque côté, la troisième remontant jusqu'au bord antérieur de i'ceil; la quatrième est inoins nettement bordée de noir, niais parsemée de taches on FIG. 1. Ranzania innicata Retzius. <\c la Martinique. de lignes noires d'un dessin curieux, elle passe en arrière de l'œil; la cinquième et la sixième non bordées en haut se réunis- sent et sont complètement parsemées de petites taches noires; les suivantes sont peu distinctes et restent confinées à la partie inférieure. Entre toutes ces bandes existent en bas du corps d'autres petites lignes ou vermiculations noires, plus ou moins verticales. Le dos est rayé et tacheté de bleu et il y a aussi un certain nombre de vermiculations argentées ou bleuâtres en avant de la caudale. Quelques petits points noirs sont aussi disséminés en arrière sur le corps. La dorsale et l'anale sont brunes, les pectorales et la caudale violacées; il y a une maculature brune sur le milieu de chaque rayon de la caudale. SÉANCE DU 11 JUIN 1912 231 La coloration de ces individus se rapproche tout à fait de celle donnée par Jenkins (1), pour une espèce des îles Hawaï, qu'il décrit comme nouvelle sous le nom de Ranzania makua. En l'absence du type et ne pouvant contrôler les autres caractères, il est difficile de se prononcer d'une façon catégorique, mais cette ressemblance de coloration incite à penser que l'espèce des îles Hawaï n'est probablement pas distincte de celle de la Mar- tinique. D'ailleurs, d'après Guntiier (2), le Ranziana truncata Retzius, de même que le Poisson-lune ordinaire, habite non seulement l'Atlantique, mais encore le Pacifique. Ua dernier point reste à signaler. M. Foureau indique qu'un grand nombre de personnes ont mangé de ces Poissons; la chair a été trouvée excellente et il n'y a eu aucune indisposition. Sur nos côtes on rejette généralement les Poissons-lune, qui sont d'ailleurs assez voisins, au point de vue zoologique, des Tétrodons, animaux connus par leurs propriétés souvent très toxiques au moment du frai (3). Ouvrages Offerts. {Suite de la page 211). Caullery (M.). — Revue de zoologie générale {in : Rev. gén. 5c/., XXIII, p. 353-359, 395-402). Man (Dr. J.-G. de). — Sur quelques Palsemonidx et sur une espèce de « Penseus » de l'Afrique occidentale avec des observations sur le Palsemon {Eupalœmon) acanlhurus Wiegm. {Ann. Soc. Malac. Belg., XLVI, 1911, p. 197-253, 4 pi.). Schuster (Dr. Fr.). — Vyvoj Opalin (Spisu poctemjch Jubil. Genou, XXI, p. 1-62, pi. i-iv). (1) P. Calif. Ac. (2) V-l, 1895, p. 779, 1 pi. coloriée (frontispice). (2) Cat. Fish. Brit. Mus., VIII, 1870, p. 319. (3) Cf. Dr J. Pellegrin. Les Poissons vénéneux, 1899. Séance du 25 juin 1912. PRÉSIDENCE DE M. A. DOLLFUS, PRÉSIDENT. « The Aeademy of naturaJ science- of Philadelphia » remercie la Société de s'être fait représenter à la célébration du cente- naire de sa fondation. L'Association française pour l'avancement des sciences annonce que sa 41e session se tiendra à Nîmes, du 1er au 6 août 1912, et demande è la Société de s'y faire représenter. MM. Hugues et Pellegrin sont élus délégués. M. le maire de Boulogne-sur-Mer el le Comité «In monument invitent la Société à se faire représenter ;'i l'inauguration du monument élevé à la mémoire d'E.-T. Hamy, cérémonie qui aura lieu à Boulogne le dimanche 30 juin 1912, à 2 heures. M. Joi bin est désigné pour représenter la Société. M. Menegaux indique la série d'observations qu'il a entre- prises pour étudier les migrations de la Caille. Il a l'ait, adapter à la patte d'un grand nombre de ces oiseaux des bagues d'alu- minium portant des numéros d'ordre. 11 semble que les Cailles d'Egypte, d'où on en exporte douze cent nulle par an, viennent d'Asie Mineure el du Sud de la Russie, mais non de France. Il est probable que celle- de notre pays vont en Algérie el à Tombouctou, où on en observe un grand nombre. Il sera inté- ressant de vérifier le fait et de connaître la route qu'elles suivent, afin de pouvoir les protéger là où elles hivernent. M. Petit aîné signale la publication par M. Mknegaux, dans le Bulletin de la Société philomatique, du catalogue de la col- lection Marmottan et remercie vivement l'auteur d'avoir rendu hommage à son père, M. Petit, naturaliste préparateur apprécié, qui a travaillé trente ans pour Al. Marmottan et a monté la plu- grande partie de sa collection. SÉANCE DU 25 JUIN 1912 233 GRAISSE ET GLYGOGÈNE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L'ŒUF DE L'ASCARIS MEGALOCEPHALA PAR E. FAURÉ-FREMIET On sait que l'œuf fécondé de Y Ascaris megalocephala ne se développe qu'en présence d'oxygène. Il est intéressant de savoir, en raison de ce fait, quelles sont les substances combustibles dont l'œuf dispose après la fécondation; ce sont, d'une part, du glycogène; de l'autre, de la graisse. Je vais résumer ici l'origine et les transformations de ce matériel graisseux et hydrocarboné dont j'ai rapidement parlé dans une note antérieure. I. — Formation des oogonies. L'ébauche génitale est constituée chez ces Nématodes par deux cellules qui se sont isolées pendant la segmentation, et dont les noyaux se multiplient chez la larve, de manière à constituer un syncytium. Une première différenciation par clivage donne naissance à la paroi ovarique; une seconde différenciation isole dans le syncytium central, les cellules germinatives qui restent unies par une zone cytcplasmique indivise : le rachis; cette zone cytoplasmique, ainsi que le pédicule qui l'unit aux cellules géni- tales, constitue une sorte de reliquat qui subit une dégénéres- cence graisseuse. La graisse formée en abondance est une graisse neutre; une partie de celle-ci se trouve incorporée aux oogonies. II. — Formation des oocyles de premier ordre. Au moment où les oogonies s'accroissent et se transforment en cyles de premier ordre, on voit les gouttelettes graisseuses qu'elles contiennent se réunir en un amas situé au-dessous du noyau. Un peu plus tard, pendant la croissance des cytes, ces gouttelettes s'émulsionnent finement et disparaissent. Ce phéno- mène coïncide avec Vapparition du glycogène qui devient très abondant et constitue 20 à 21 % du poids sec des ovaires. 23'i SÉANCE DU 25 JUIN 1912 III. — Fécondation. La fécondation produit un remaniement chimique assez consi- dérable dans les réserves de l'oocyte. Une grande partie du glyeogène est transformé el le glucose qui est ainsi libéré se retrouve en grande partie sous forme de glycosamine dans la membrane externe de l'œuf, constituée par de la chitine. En même temps une certaine quantité de graisse neutre, dont l'origine est obscure, réapparaît dans l'œuf. Celui-ci, au, moment <>ù il pourra se développer sous l'action de l'oxygène, possède donc du glyeogène et de la graisse. IV. — Développement aérobie <■! segmentation. Sitôt mis eu présence de l'air, l'œuf d'Ascaris absorbe de l'oxy- gène et dégage de l'acide carbonique. Le quotient respiratoire CO- — - est d'abord élevé et aux environs de 0,90. Il semble donc que l'œuf brûle surtout de- hydrates de carbone; cependant une petite quantité de graisse disparaît dans les blastomères qui donneront les cellules ectodermiques. La segmentation conti- nuant on voit le quotient s'abaisser tout à coup vers 0,70; or, c'est à ce moment que l'ectoderme se différencie nettement, que ses cellules détruisent toute leur graisse et qu'elles se multi- plient d'une manière rapide. V. — Conclusion. 11 semble donc bien que la cause déterminante de la segmen- tation soit la combustion des réserves hydrocarbonées et grais- seuses, et qu'elle soit, par conséquent, d'ordre énergétique. Séance du 9 juillet 1912. PRÉSIDENCE DE M. PELLEGRIN, MEMBRE DU CONSEIL. M. Robert s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. Hugues remercie la Société de l'avoir délégué pour la représenter au Congrès de l'Association française pour l'avan- cement des sciences à Nîmes. M. le Secrétaire fait connaître qu'il y a lieu d'ajouter M. le prince E. d'Arenberg à la liste des membres de la Commission d'étude de l'utilité des Oiseaux, nommée par le ministre de l'agriculture. M. C. Moreira remercie de son admission et adresse deux mémoires sur les Crustacés du Brésil et l'embryologie de Cardisoma Guarbumi Latr. M. le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante, reçue par M. le Secrétaire général, en réponse à celle par laquelle il faisait part à M. Brauer des réserves que quelques membres de la Société avaient cru devoir faire sur les deux dernières propositions de la « Deutsche zoologïsche Gesellschaft » rela- tives à la restriction de la loi de priorité : Berlin, le 21 juin 1912. « Monsieur et très honoré Collègue, » 11 paraît que le libellé de notre proposition n'est pas clair » et donne lieu à des réserves. Elle doit avoir pour effet )> de faire enfin cesser l'exhumation d'ouvrages , surtout » d'ouvrages non scientifiques, qui jusqu'ici sont restés prati- » quement inconnus et n'ont jamais exercé aucune influence » sur notre système scientifique. C'est, je crois, le désir de » tous ceux qui ne sont pas des fanatiques de la priorité. Peut- » être il y a-t-il encore un meilleur libellé. » Le point principal pour nous est seulement de faire cesser » le désordre qui résulte de la loi de priorité. Nous ne sommes » pas du tout persuadés1 que nos propositions soient parfaites, » et sommes tout prêts à accepter des modifications. Mais » il nous paraît plus important et plus correct de faire des » propositions que de nous borner à protester en laissant le 18 236 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 » reste à la Commission internationale de nomenclature. » Chaque année est précieuse, aussi devons-nous à Monaco, » en 1913, aboutir à des conclusions précises, et non à la » nomination dune Commission devant délibérer sur la meil- » leure façon d'arriver et présenter des vœux au prochain » Congrès. Ce serait, à mon avis, un retard qui ne servirait » qu'aux fanatiques de la priorité. » Si tous ceux qui sont désireux d'amener enfin notre » nomenclature au repos ei de pouvoir revenir du souci des ii noms à celui des animaux, se donnent rendez-vous au » Congrès de Monaco, nous pourrons certainement y arriver. » Recevez, etc. » A. Brauer. » NOTES ET OBSERVATIONS SUR LA LONGÉVITÉ CHEZ LES OISEAUX PAR L. PETIT, aîné. De temps en temps certains auteurs ont parlé de la longévité chez les Oiseaux : Corbeaux ayant vécu 25 à 30 ans, Perroquets presque centenaires, etc., etc. Il est certain que bien des observations pourraient être faites dans les jardins zoologiques, au moins pour certaines espèces dont la vie captive est presque au grand air; mais, en revanche, ce qui m'a paru intéressant, c'est de communiquer à la Société les quelques observations qui vont suivre, et dont nous pou- vons affirmer l'exactitude parfaite, attendu que très scrupuleu- sement nous avons pris les noms et adresses des personnes chez lesquelles ces Oiseaux ont vécu si longtemps. On com- prendra que. comme naturaliste préparateur, c'est par mes clients, par la réception de leurs commandes que j'ai pu établir cette liste d'observations. On remarquera que là où l'Oiseau est heureux, où il trouve des soins et de l'hygiène, il vivra plus longtemps. J'ai cité certains cas où les Oiseaux aiment à vivre avec leurs maîtres, les suivent partout, et sont tristes de la moindre absence. J'ai aussi eu l'occasion de signaler à notre Société (se SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 237 le rappelle-t-on ?) les Hirondelles de M. Plocq, de La Roche- sur-Yon; ce grand amateur par excellence avait obtenu d'em- mener avec lui ses Hirondelles pendant sa période de 13 jours. En marche elles ne se trompaient jamais, savaient retrouver M. Plocq au moindre coup de sifflet, et cela plusieurs fois par jour, pour être remises en cage ; ce n'est ni plus ni moins qu'admirable ! Vois-t-on d'ici un Moineau, un Serin, un Merle, etc., venant à l'heure des repas sur l'épaule de leur maître ou sur celle de la petite Jenny l'ouvrière chantant son refrain : Cours mon aiguille dans la laine, etc.; et le malin Geai de M. Wautiez, à Arras, lequel, dès qu'il était libre, passait son temps à voler pièces de monnaie et argenterie pour les cacher dans des anfractuosités des parquets ou sur leB meubles ! Il est hors de doute que, clans certains cas, certains animaux vivent plus longtemps, mais perdent leur agilité, attrapent des courants d'air, des maladies de peau, etc., et finissent par se faire happer souvent par les Chiens ou les Chats. J'engage beaucoup mes collègues à nous fournir leurs observations personnelles à ce sujet; nous publierons avec plaisir les renseignements qu'ils voudraient bien nous donner. 11 mai 1904 1 Mouette rieuse (1) a vécu 10 ans. 12 juillet 1904 1 Perruche à collier du Sénégal 31 ans. 12 octobre 1904 1 Perroquet amazone 25 ans. 11 avril 1905 1 gros Perroquet amazone 17 ans. 14 novembre 1905.. 1 Pinson c? 22 ans. 6 juin 1906 1 Rossignol du Japon 15 ans. 25 juillet 1906 1 Perroquet tête grise du Sénégal 21 ans. 8 septembre 1906. 1 Merle Q, a été pris au nid, a vécu en cage et dans la chambre en 1905, a pondu 2 œufs en mai 1906 2 ans. Avril 1907 1 Merle noir cf, d'abord noir, puis devint moucheté de blanc en vieillis- sant 11 ans. Mai 1907 1 Mulet a vécu 9 ans- 27 novembre 1907.. 1 Perruche de Haïphong 19 ans. 15 décembre 1907.. 1 Perroquet (2) 18 ans. 7 janvier 1908 1 Perruche cf à collier du Sénégal 26 ans. Mai 1908 1 Tourterelle à collier 22 ans. (1) Il en a été fait mention dans le Bulletin de la Soc Zool. de France. (2) Mentionné à la Soc. Zool. de France. 238 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 29 mai 1908 1 petit Cardinal o" 14 ans. 29 mai 1908 1 Serin d* 7 ans. 14 novembre 1908.. 1 Tourterelle à collier 24 ans. 17 avril 19l)9 1 Merle noir d 6 ans. 27 mai 1909 1 Perruche à collier ç>, malgré toul son corps dénudé de plumes par une maladie de peau 34 ans. 30 juillet 1909 1 Moineau d 8 ans. 20 mai 1910 1 Geai d 24 ans. Janvier 1911 1 Perroquet vert 24 ans. Enfin, mon Perroquet que j'avais pris au nid au Congo et qui a véeu avec moi 15 ans. M. Pluche. - J'ai connu un Perroquet qui a vécu 38 ans à Saint- Pétersbourg. LES PREMIERS STADES ÉVOLUTIFS DU STRONGLE FILAIRE PAR M. NEVEU-LEMAIRE Le Strongle Maire, Dictyocaulus {ilaria (Rudolphi, 1809) (1), est un Nématode qui vit dans la trachée et les grosses bronches du Mouton, de la Chèvre et parfois du Dromadaire. Les Vers des deux sexes se tn>n\eiii côte à côte dans les voies respira- toires de leur hôte et les femelles, après avoir été fécondées, mettent en liberté des œufs mesurant de 112 à 135 \j. de long sur 52 à 57 y. de large (fig. 1 à 6). Ces œufs contiennent des embryons qui éclosenl dans le mucus bronchique (fig. 7 et 8) et qui, avalés en même temps que ces mucosités, parcourent le tube digestif d'un boul a l'autre et arrivent à l'extérieur avec les excréments de ranimai parasité. Les embryons libres son! allongés et mesurent environ 540 ji de long sur 20 a de large; leur extrémité antérieure présente un bouton céphalique; leur extrémité postérieure se termine en pointe obtuse et l'œsophage est court (fig. 9 et 13). (D Synonymie : Strongylut fllarta Rudolphi, iso9; BtctyocatUtu fUarta Rallllet et Henry, 1907. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 239 Après avoir vécu un certain temps sous cette forme dans la nature, les embryons subissent une première mue. Leurs dimensions n'ont guère varié, mais leur structure s'est légè- rement modifiée : le bouton céphalique a disparu, l'extrémité postérieure s'est effilée, l'œsophage s'est allongé et le tube digestif, plus distinct, a pris une coloration jaune verdâtre pâle, qui n'existait pas auparavant (fig. 12 et 15). Lorsqu'on élève les embryons dans l'eau ou la terre humide, on assiste aisément à toutes ces transformations et on constate que la mue s'effectue lentement, car on voit de nombreux embryons au deuxième stade s'agiter à l'intérieur de leur cuticule primitive, facilement reconnaissable au bouton cépha- lique (fig. 11 et 14). Cette première partie de l'évolution du Strongle filaire est connue depuis fort longtemps, mais il reste à savoir ce que deviennent les embryons après leur première mue, s'ils passent ou non par un hôte intermédiaire, sous quelle forme ils par- viennent dans les voies respiratoires de leur hôte définitif et quel chemin ils suivent pour y parvenir. Dans une note antérieure (1), nous avons montré que l'in- festation pouvait avoir lieu par la voie sanguine; dans celle-ci nous relatons quelques expériences relatives à la contamination possible des Vers de terre. Cobbold avait constaté que chez un Strongle voisin, Dichjo- caulus viviparus (Bloch, 1782) (2), qui habite les voies aériennes du Bœuf, les embryons vivaient d'abord dans la terre humide puis pouvaient être avalés par le Ver de terre, où ils conti- nuaient à vivre en s'accroissant et en subissant diverses modifications de structure. On avait ainsi été amené à consi- dérer le Lombric comme l'hôte intermédiaire du Strongle des voies respiratoires du Bœuf. Ayant eu l'idée, après avoir recueilli le 12 avril dernier de nombreux œufs et embryons vivants de Dictyocaulus filaria, de voir si ces embryons pouvaient vivre dans l'organisme du Ver de terre et comment ils s'y comportaient, nous avons institué à cet effet les expériences suivantes : (1) Neveu-Lemaire (M.). Strongylose bronchique congénitale du Mouton. (C. II. Ac. sel., 15'i, no 20, 13 mai 1912, p. 1311-1312.) (2) Synonymie : Gordius viviparus Bloch, 1782; Ascaris vituli Brugnière, 1791; Strongijhis vitulorum Rudolphi, 1809; Strongylvs micrurus Mehlis, 1831; Dictyo- caulus viviparus Railliet et Henry, 1907. 2i0 y SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 J. A 6. FiG. 1. Dlctyoeaulus fllarla. — 1, -2, 3, 4, 5 et 6, Œufs à différents stades de développement. — 2 et 5, Œufs vus d'en haut. — 7, Eclosion d'un embryon. — 8, Embryon n'ayant plus dans la coque de l'œuf que son extrémité postérieure. — 9. Embryon libre.— 10, Coque de l'œuf vide.— 11, Embryon en train d'effectuer sa première mue. — 12, Embryon après sa première mue. — 13, Extrémité antérieure d'un embryon après l'éclosion — 14, Extrémité antérieure d'un embryon au moment de la première mue. — 15, Extrémité antérieure d'un embryon après la première mue. Les figures de 1 à 12 sont grossies environ 200 fois; les figures 13, 14 et 15 sont grossies environ 600 fois. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 241 Le 19 avril, nous plaçons dans un bocal n° 1 une couche de terre de 23 centimètres d'épaisseur. Cette terre était à l'abri de toute contamination antérieure, au point de vue qui nous occupe, car elle provenait d'un pot de fleurs contenant une plante d'ornement et n'ayant pas quitté un appartement pari- sien depuis plus de vingt ans. Nous mettons sur cette terre, préalablement humectée, huit Vers de terre de taille différente, recueillis dans un jardin, où n'étaient jamais entrés de Moutons ni de Chèvres, puis nous répandons des fragments de femelles de D. filaria, dont les utérus étaient encore remplis d'oeufs vivants, des œufs embryonnés et des embryons vivants récem- ment éclos. Dans un bocal témoin n° 2, nous plaçons les mêmes éléments parasitaires dans de l'eau propre renouvelée de temps en temps. Le 26 avril, nous constatons dans la terre humide du bocal n° 1 et dans l'eau du bocal n° 2 la présence d'embryons en train de subir leur première mue ou venant de la subir. Le même jour, nous examinons un excrément de Lombric, trouvé à la surface de la terre du bocal n° 1, et, après l'avoir délayé dans de l'eau distillée, nous y trouvons des embryons vivants de D. filaria, ayant subi leur première mue. Le 29 avril, nous recueillons dans le bocal n° 1 un Ver de terre, dans le contenu intestinal duquel se trouvent trois embryons vivants, ayant subi leur première mue, et un qua- trième embryon qui semble moins vif. Il résulte de ces expériences, renouvelées plusieurs fois, que les embryons de D. filaria. répandus dans la nature avec les excréments d'un Mouton contaminé, subissent une première mue et arrivent à un deuxième stade, indistinctement dans l'eau, dans la terre humide ou dans l'organisme du Lombric. D'après nous, le Ver de terre ne serait pas un hôte intermé- diaire, mais simplement un hôte accidentel, à l'intérieur duquel les embryons subissent les mêmes modifications que dans la nature. Nous ne voulons pas dire par là que /). filaria ne possède pas d'hôte intermédiaire ; nous tenons simplement à montrer que le Ver de terre ne joue pas ce rôle. 212 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 ROTIFÈRES COMMUNIQUÉS PAR MM. H. K. HARRING ET C. F. ROUSSELET : CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ATROCHIDÉS PAR P. DE BEAUCHAMP Préparateur à la Faculté des Sciences de Paris. La famille donl il s'agit ici a été créée par Miss Foulke en L884 (sous le nom d'Apsilidés), pour les deux genres alors connus Apsilus el Acyclus, auxquels est venu s'adjoindre en 1893 le genre Àîlrochus de Wierzejski. Apsilus n'étant, comme nous allons le voir, pas valable, nous emploierons pour la désigner le nom d'Àtrochidés proposé par celui-ci. Elle com- prend des Rlïizotes alliés de près aux Ploscularidés, qui se distinguent d'eux, el de presque tous les autres Rotifères, par la disparition de l'appareil rotateur déjà si modifié dans celle famille, et, dans deux des genres au moins, par la réduction du pied. Leurs caractères anatomiques, au contraire, con- cordent avec ceux, si spéciaux, des Ploscularidés el permettent de réunir les deux familles en un sous-ordre des Rhizotes Plosculariens par opposition aux Mélicertiens (j'ai montré en 1009 que le rapprochement tenté par Wesenberg-Lund des Apsilus avec les Asplanchna est insoutenable). Leurs espèces sont peu nombreuses et point des mieux connues : Acyclus n'avait jamais été revu depuis la brève description de Leioy remontant à 30 ans; Atrochus n'est connu de même que par la monographie initiale, fort détaillée il est vrai, de Wier- zejski (1). Enfin le genre Apsilus, beaucoup plus commun el qui a été l'objet de plusieurs bons travaux anatomiques, n'en est pas moins dans une grande confusion au point de vue systématique, le nombre d'espèces admises variant suivant les auteurs de quatre à une seule. Je n'ai point le matériel néces- saire pour entreprendre ici une revision du .croupe el juge inutile de reproduire les données déjà acquises à la science; mais l'amabilité de mes correspondants m'ayant permis de comparer les principales espèces, je tâcherai de fournir quelques éclaircissements sur chacune. (1) J'exprimerai plus loin mon opinion sur le Hyaïocephalua trilobus décrit toul récemment p;ir Lucks (1911). SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 243 Genre AGYCLUS Leidy 1° Acyclus inquietus Leidy, 1882. Celte espèce, découverte par Leidy à Philadelphie, vient d'être retrouvée en grande abondance par M. Harring à Washington; j'incorpore dans mon texte les détails étholo- giques et observations sur le vivant qu'il a bien voulu me transmettre en môme temps qu'un abondant matériel fixé à l'aide duquel j'ai pu élaborer les dessins ci-joint ; ils laissent malheureusement obscurs quelques points que je n'aurais pu trancher que sur matériel frais. Comme l'avait déjà vu Leidy, l'animal, d'une taille considérable (près de 2 mm. étalé), est parasite des colonies du Mélicertien Mcgalotrocha alboflavicans Ehrbg., au milieu desquelles il se fixe (fig. 1), et se nourrit Fig. 1. — Acyclus Inquietus Leidy, individus fixés au milieu d'une colonie de Mcgalotrocha à l'extrémité d'un rameau de plante aquatique, x 45 environ. exclusivement de leurs jeunes saisis à l'éclosion au moment où ils se mettent à nager. M. Harring l'observe du 1er août au 15 septembre dans une mare où presque toutes les colonies de Megalotrocha en renferment, et dans un ruisseau où il est un peu moins abondant. L'abondance de ses proies compense sans doute la réduction de l'appareil ciliairo qui fait de sa couronne 244 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 un piège beaucoup moins parfait que chez les Flosculaires dont elle rappelle par ailleurs la forme. C'est un entonnoir à peine bilobé ventralement, mais prolongé dorsalement en un lobe proboscidiforme très contractile (flg. 2, A et 5) : ses parois ren- ferment une musculature bien développée, notamment cinq muscles circulaires complets, et portent à l'extérieur le tenta- cule mirai qui est réduit à une fossette et les deux tentacules lombaires remontés au même niveau comme chez la plupart des Rhizotes et formanl de petits tubes cuticulaires terminés par quelques soies. Du cerveau, appliqué sur la paroi dorsale du vestibule buccal, parlent des nerfs vers ces tentacules, vers l'extrémité de la trompe el vers deux petites touffes de cils situées, un peu en avant du rebord, à la base de celle-ci ; elles représentent, avec deux autres plus internes, le dernier reste de la ciliation. On aperçoit encore dans la trompe l'anastomose terminale des néphridies, disposée tout à fait comme dans ce genre ou dans Stephanoceros, et portant quatre flammes; je n'ai pu étudier le reste de ces organes que je sais seulement par M. Harring être attachés à la paroi du corps au niveau du mastax. Le pied présente comme dans tous les Rhizotes, outre les huit muscles rétracteurs qui s'insèrent à son extrémité, des renflements périphériques de l'hypoderme destinés à sécréter le fourreau gélatineux qui l'entoure et ne remonte jamais plus haut que lui. Ils forment à sa base un anneau analogue à celui dont j'ai décrit le rôle chez Stephanoceros. De plus, les glandes du pied proprement dites qui ne fonctionnent qu'au moment de la fixation el régressent ensuite; le ciment qu'elles ont sécrété ne s'allonge pas en une tige pédonculaire comme chez d'autres espèces. De pied seul est contractile, le tronc ne se modifie pas sur l'animal rétracté. De tube digestif est presque semblable à celui des Floscu- laridés : jabot modérément, développé, dans lequel le canal buccal ne se prolonge pas en un tube contractile 'son absence, difficile à affirmer sur matériel conservé, m'est attestée par M. Harring), et dans le fond duquel se meuvent les trophi. Ceux-ci sont assez faibles et tout à fait conformes au type unciné normal de Floscularia et Stephanoceros, sans les différencia- tions spéciales d'Apsilus (Voir de Realt.hamp. 1909); l'erreur de Detdy attribuant à son animal un mastax malléo-ramé à une vingtaine de dents est certainement due à la présence, dans le jabot, des mâchoires d'une Megnlotrocha ingérée. Je me borne SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 245 donc à en donner une figure de face pour les caractères systé- matiques dont le plus net est l'uncus formé d'une seule dent Fig. 2. — Acyclus inquietus Leidy. A, indi- vidu entier, vue latérale droite, x 100 environ ; B, extrémité céphalique, vue ventrale, x 200 environ; C, trophi isolé, vue ventrale, x 750 ; d, tentacule dorsal ; ex, canal néphridien; g, ganglion céré- bral; ge, concrétion de l'intestin; gg, glande gastrique; t, tentacule latéral. 2'l6 SÉAflCE DU 9 JUILLET 1912 grêle, bifurquée à l'extrémité, avec manubrium presque éva- nescent. L'estomac est un long boudin formé de cellules très ('paisses et très chargées d'inclusions. L'intestin est au contraire à paroi mince, vésiculeuse et très dilatable (aux dépens de sa partie dorsale surtout, semble-t-il), et aboutit à l'anus par un court cloaque qui reçoil les néphnidies; il n'existe pas de vessie, ni autonome, ni formée par le cloaque lui-même dilaté et contractile, mais physiologiquement elle est sans doute suppléée par l'intestin. Celui-ci renferme de façon constante dans sa partie supérieure une concrétion qui repré- sente les excréta cristalloïdes fréquents chez beaucoup de jeunes Rotifères et môme à l'état adulte chez Stephanoceros voir de Beauchamp, 1909), mais qui est d'un aspect assez dif- férent : toujours unique et formée de couches concentriques elle persiste tout en s'éclaircissant sur l'animal fixé el conservé dans l'eau formulée ou l'alcool. .l'arrivé maintenant à un caractère très curieux et sur lequel je n'ai pu malheureusement me faire une opinion absolument sûre. De part et d'autre de l'intestin, étroitement appliquées à ses parois latérales sur toute leur hauteur, sonl deux niasses ovoïdes qui présentent les caractères cytologiques de tontes les glandes chez les Rotifères (protoplasma flnemenl granuleux, noyaux nombreux à gros karyosome); mais leur point d'abou- chement n'est point aisé à préciser : j'ai cru distinguer un très court canal partant de la pointe supérieure pour aller se jeter dans l'estomac juste au-dessus du sphincter qui le sépare de l'intestin, mais je ne puis être absolument affîrmatif et exclure tout à l'ail l'idée d'un abouchement dans l'intestin lui-même, voire à l'origine du cloaque; pourtant le fait que les noyaux sont plus espacés dans la partie supérieure est en faveur de la première hypothèse qui reçoit aussi un appui de la compa- raison avec les formes voisines. On sait que chez Apsilus les glandes gastriques, piriformes. sont en rapports étroits avec l'intestin et viennent s'ouvrir entre les cellules stomacales a un niveau très inférieur à celui qu'elles occupent, chez tous les autres Rotifères. et que chez Atrochus, où elles présentent une disposition bizarre que la description de WiERZEJSKl ne rend pas parfaitement claire, elles viennent également s'appuyer sur l'intestin par leur extrémité nucléée. Comme je n'ai pu arriver, non plus quo M. HARRTNfl. à déceler de glandes gas- triques d'une taille appréciable à leur place normale entre le mastax et l'estomac, il y a tout lien de penser qu'il s'agit là d'un rapport anormal de ces organes, propre aux Apsilidés et SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 247 tout à fait constant chez eux. Il est explicable d'ailleurs : à mon sentiment les glandes gastriques sont des cellules spécialisées de la paroi stomacale dont la différenciation pouvait a priori se faire à une hauteur quelconque. L'ovaire est également très particulier : le vitellogène, dont je n'ai pu distinguer avec précision le germigène, atteint chez l'adulte un développement considérable et se replie autour de l'estomac en un manchon qui l'entoure sur toute la hauteur môme de sa face dorsale; il est parsemé de noyaux au nombre de plusieurs centaines. Les œufs en voie de croissance s'ob- servent «dans leur position normale à sa partie inférieure et sont pondus dans la gaine de l'animal où Us peuvent s'accu- muler en très grand nombre et font tout leur développement jusqu'à l'éclosion de l'embryon cilié et semblable à celui des Plosculaires décrit, par Leidy ; M. Harring n'a pu observer celui-ci, non plus que le mâle; ayant constaté que les œufs renfermés dans la gaine sont tous semblables et paraissent tous au même stade, il se demande s'ils ne traversent pas, comme des œufs d'hiver, un stade de vie latente avant d'achever leur développement. 2° ? Acyclus trilobus (Lucks). Uyalocephalus trilobus Lucks, 1911. La forme décrite et figurée très sommairement sous ce nom est fort douteuse, le seul caractère net qui se dégage de la diagnose étant la couronne grande et trilobée, sans ciliation marginale mais avec « des restes de ciliation interne ». Gomme l'auteur ne paraît pas l'avoir observée vivante, l'hypothèse n'est point exclue qu'il s'agisse d'une Flosculaire à couronne trilobée telle que FI. trilobata Collins ou FI. annulata Hood, dont les cils marginaux seraient tombés au cours de la fixation. Même si cette supposition n'est pas exacte, il me parait très prématuré de créer un genre nouveau sur une différence de forme (ou plutôt de proportions) de la couronne, beaucoup moins grande que celles qui s'observent dans l'intérieur du genre Floscularia. Nous laisserons donc l'espèce dans le genre Acyclus jusqu'au jour où une étude anatomique approfondie aura mis en évidence clés différences importantes. Genre GUPELOPAGIS Porbes 1° Glpelopagis vorax (Leidy). Dictyophora vorax Leidy, 1857. 2'i8 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 Apsilus lentiformis Metchnikov, J8GG, lludson et Gosse, 1886, de Beauchamp, 1909, etc. , [psilus vorax Foulke, 188'i, Gast, 1900, Montgomery, 190i, etc. 2° ? Gupelopagis bucinedax (Forbes). Cupelopagis bucinedax Forbes, 1882. Apsilus bucinedax Foulke, 1884, Stokes, 1890. 3° ? Cupelopagis bipera (Foulke). Apsilus bipera Foulke, 188-i, Stokes, 1890. Je ne dirai rien de la morphologie si particulière de ce genre, connue dans tous ses détails par les travaux de Gast et Montgomery, et à l'étude de laquelle j'ai contribué par la descrip- tion précise du mastax (1909); il vit, comme on le suit, fixé aux plantes aquatiques par son pied réduit à un disque adhésif ventral et capture ses proies, Entomostracés surtout, à l'aide de son entonnoir céphalique dilaté en capuchon qui se contracte dès qu'elles y pénètrent. Je discuterai uniquement la question systématique tort embrouillée à l'heure actuelle, ce qui tient à ce que les premières descriptions étaient muettes sur les carac- tères réellement spéciliques. La première description, assez sommaire, a été faite par Leiov en 1857 sous le nom de Dictyophora vorax; Miss Foulke, en 188'i, a fait observer que le nom générique était préoccupé (Germar, is:;:i. Hémiptères), mais ne s'est malheureusement pas aperçue que celui û'Àpsilus, employé en 1886 par Metchni- kov (dont la description est assez détaillée), l'était égalemenl (Ci vier et Valenciennes, Poissons, 1830), et depuis elle ce nom a acquis droit de cité. 11 faut donc retomber sur le nom de Cupelopagis qu'a donné Forbes en 1X82 avec une diagnose et une figure des plus sommaires, mais permettant d'affirmer qu'il s'agit du même genre (1). De ces trois descriptions on ne (1) Ce n'est pas sans hésitation ni regret que je renonce au nom û'ApsllUS, qui est court, euphonique et consacré par un assez long usage; mais Je nu ?ois aucun moyen d'éviter cette radiation. Outre que je suis décidé à appliquer strictement les règles de Nomenclature actuelle jusqu'à ce qu'elles aient subi de la part des Congrès internationaux des modifications précises, je ne suis pas sûr qu'on pourrait les modifier de façon à éviter ce changement : si l'on ne tient pas compte de la préoccupation, il faut revenir tout de suite au nom de Dictyophora-, d'autre part le nom d' Apsilus n'a pas subi un long oubli dans les Poissons, puisqu'il a été employé notamment dans le catalogue classique de GOnther. Je sais bien que beaucoup de personnes ont réclamé le droit d'employer le même nom de genre dans plusieurs embranchements ou classes différentes; mais cette licence, de même SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 249 pouvait d'ailleurs conclure qu'à l'identité générique des trois formes, bien que Leidy, en 1882, considérât encore Apsilus comme distinct par la présence du cerveau et des tentacules qu'il n'avait pas su voir dans ses individus. Miss Foulke, en 1884, réunit la première les trois espèces sous ce nom géné- rique et en ajouta une quatrième, A. bipera, dont les caractères distinctifs seraient : la lèvre inférieure du capuchon prolongée en lobe obtus, la grande largeur de ses muscles, l'existence sur lui de deux sillons dorsaux garnis de cils mobiles (certai- nement une erreur d'observation, probablement, comme l'a dit Gast, une apparence produite par les flammes vibratiles sous- jacentes de la néphridie), le jabot composé de deux poches superposées, (ce qui n'est dû sans doute qu'à une constriction temporaire par un muscle transversal). Leidy, la même année, ayant revu son espèce, se déclare convaincu de son identité avec toutes les ultérieures, opinion à laquelle Miss Foulke elle-même n'est pas loin de souscrire, et que Hudson et Gosse enregistrent tout en employant le nom d'.l. lentïformis et en admettant A. bipera comme peut-être distinct. Ils placent rani- mai, pour laquelle Miss Foulke proposait une famille spéciale, dans les Floscu la ridés. Nous arrivons maintenant aux descriptions plus précises. Stores, en J89G, rapporte le premier animal observé par lui (aux Etats-Unis également) à A. bucinedax, en raison de la forme très aplatie dorso-ventralement, à peine en capuchon, de la couronne, qui est indiquée en effet sur le dessin de Forbes et parait nettement différente de ce qui existe chez l'espèce que j'ai vue. Il signale le premier le tube buccal proéminent dans le jabot, les longues soies immobiles au fond du capuchon et les petites soies recourbées sur toute sa face interne, carac- tères que nous devons aujourd'hui envisager comme généraux, que toutes les mesures devant s'appliquer à un seul groupe zoologique, me parait devoir conduire à des difficultés inextricables : de nombreux genres depuis leur création ont changé de groupe soit par le fait d'une erreur du premier descripteur, soit par les remaniements introduits dans la classification générale qui d'ailleurs comportent une part d'appréciation personnelle : je prends pour exemple les Brachiopodes et les Tuniciers qui ont été longtemps des Mollusques et sont aujour- d'hui rapprochés les uns des Vers et les autres des Vertébrés (avec lesquels de ces groupes tolèrera-t-on l'homonymie ?) ou les Merostomes qui, suivant qu'on les considérera comme des Crustacés ou comme des Arachnides pourront entraîner des modifications inverses de la nomenclature. Donner leur autonomie nomencla- turale à tous les plus petits groupes réintroduirait les risques de confusion, et les incertse sedis sont encore nombreux dans la Science. Il est malheureusement plus d'un nom de Itotifères, et des plus employés, qui se trouvera atteint par la règle de préoccupation; il est à éviter en tout cas de faire le changement autrement que dans une revision soigneuse d'un groupe. 250 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 mais de plus indique le cerveau comme situé, sur l'animal étendu, dans l'étranglement eollaire el l'ovaire (sur la ligure), comme rubané et s'étendant dans toute la largeur du corps. 11 aurait rencontré aussi A. bipera dont l'organisation est sem- blable, notamment pour le cerveau, mais qui en diffère par la proéminence de la lèvre ventrale et la largeur considérable des muscles; il donne une ligure de ces caractères. C'est encore à cela que se réduisent aujourd'hui nos connaissances sur les deux espèces en question, que je considère rumine valides si les caractères donnés par Stokes ont été bien observés : position du cerveau [situé au milieu du capuchon à l'état d'extension chez .1. oorax), forme de l'ovaire petit el sphérique dans cette espèce) (1), largeur des muscles, et même forme du capuchon quoique plus sujette à caution. En 1900, Gast a publié une monographie anatomique très approfondie de la forme la plus commune en employant le nom spécifique de Leidy. Mais en 1904, Montgomery, dans un travail général sur la morphologie des Floscularidés, décline que l'espèce rencontrée par lui est, bien qu'extrêmement voi- sine, différente de celle de Gast; il attribue donc à celle-ci le nom d'.l. lentiformis, à celle-là le nom il'.l. uorax en se fondant uniquement, vu l'insuffisance des diagnoses originales, sur la répartition géographique, argument toujours médiocre chez les Rotifères. Les caractères qu'il invoque sont : quelques petits détails de la musculature, des nerfs et . ."57. pi. i). 1900. < ', \m IL). - - Beitrâge zur Kenntniss von Apsilus c<>mx (Lei:>. pi. \i\ . 1903. Montgomera (Th. II. jun.). - On the morphology of the Rota- torian family Flosculariidœ /'/. Ac. Sci. Philad., p. 363-395, pi. xvm-xxi). 1893. Wierzejskï (A.). - ilrochus tentaculatus, ein Radertier uhnc Ràderorgan {Zeitschr. wiss. Zoul., LV, p. 696-712, pi. xxxn). SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 255 REPTILES, BATRACIENS ET POISSONS DU MAROC (Mission de M"10 Camille du Gast) PAR Le Dr Jacques PELLEGRIN La mission au Maroc dirigée par Mme Camille du Gast, à laquelle le Dr Faucheraud et M. Boudarel étaient attachés comme naturalistes, vient de rentrer en France après avoir exploré durant les mois de février à mai 1912 la zone côtière de l'Atlantique dans la région comprise entre Rabat et Agadir. Malgré les circonstances défavorables occasionnées par la révolte de Fez, rendant les recherches particulièrement difficiles et dangereuses et ne permettant pas de s'aventurer bien loin à l'intérieur des terres, les matériaux zoologiques récoltés sont néanmoins fort importants et d'autant plus précieux pour le Muséum de Paris auquel ils ont été adressés, que les spécimens provenant de ces régions possédés par cet établissement, en ce qui concerne les Reptiles, étaient assez peu nombreux et pour les Poissons d'eau douce pour ainsi dire absolument nuls. Une série importante de Poissons marins des côtes marocaines de l'Atlantique a également été recueillie; son étude permettra de faire une comparaison intéressante, d'une part avec la liste des Poissons des côtes méditerranéennes du Maroc donnée ici- même, Tannée dernière, par M. Fage (1), d'autre part avec les listes nombreuses que j'ai fournies (2) concernant les Poissons de la côte occidentale d'Afrique recueillis plus au sud, entre le cap Blanc et le cap Vert, par les diverses missions de M. Gruvel. Les récolles de Mme du Gast ont été plus spécialement effec- tuées, en allant du nord au sud : à l'embouchure de l'Oued Neffifik, à Fedhalla et dans sa baie, à l'embouchure de l'Oued Mella, à Sidi Ali près d'Azemmour et à Azemmour même, dans l'Oued Ou m er R'bia, enfin à Mogadof et à Agadir. On trouvera ci-dessous la liste complète de toutes les espèces rencontrées, classées par ordre zoologique, avec l'indication des provenances. Le total s'élève à 15 pour les Reptiles, à 5 pour les (1) Louis Fage. Sur une collection de Poissons provenant de la côte méditerra- néenne du Maroc. {Bull. Soc. Zool. France, t. XXXVI, 1911, p. 215.) (2) Dr Jacques Pellegrin. Mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique, dirigée par M. Gruvel. Poissons. {Bull. Soc. Zool. France, 1905, p. 135 et 1907, p. 83; Act. Soc. linn. Bordeaux, 1906, p. 17 et 1907, p. 71; C. B. Ass. fr. Av. Sci., Lille, 1909, p. 662.) 25G SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 Batraciens, à i7 pour les Poissons. Parmi ces derniers on doit signaler particulièrement quatre formes spéciales aux eaux douces dont trois ne figuraient pas encore dans les collections du Muséum d'histoire naturelle. REPTILIA TESTUDINID/E 1- Tcstudo ibera Pallas. — Oued Mella. CHELONID K 2. Tkaîassochelys caretta Linné. Mogador. GECKONID K 3. Tarentola mauritanica t.. - Fedhalla, Sidi Ali, Mogador. AGAMID K 'i- Agama Bibroni A. Duméril. - - Fedhalla, Mogador. AMI'IIISIt.KMI) K 5- Trogonophis U iegmanni Kaup. — Fedhalla, Sidi Ali, Mogador. LACERTID.B (i. Psammodromus algirus L. — Fedhalla. 7. Acanthodactylus vulgaris Duméril el Bibron, var. lineo- maculata 1). B. — Mogador. SCINCID E 8. Eumeces algeriensis Peters. Fedhella, Azemmour, Mogador. 9. Chalcides mionecton Boettger. — Fedhalla. Mogador. CH \\l ELEONTID E 10- Chamaeleon vulgaris Daudin. — Mogador. COLUBRID.-E 11. Zamenis hippocrepis L. — Fedhalla, Agadir. 12. Tropidonotus ripa uni* Latreille. — Fedhalla. 13. Macroprotodon cucullatus Geoffroy. Fedhalla. Agadir. lî. Cœlopeltis monspessulana Hermann. — Fedhalla, Sidi Ali, Mogador. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 257 VIPERIDvE 15. Bitis arietans Merrem. — Agadir. Cette liste comprend 2 Tortues, l'une terrestre, l'autre marine, 8 Lézards et 5 Serpents. Au point de vue de la distribution géographique on remarquera que plusieurs de ces formes sont aussi européennes et peuvent même se rencontrer en France comme la Couleuvre vipérine et la Couleuvre de Montpellier par exemple, d'autres au contraire sont spéciales à la région mauri- tanique ou rentrent dans la faune générale africaine. Cependant on peut dire que la zone littorale du Maroc se rattache dans son ensemble à la faune paléarctique, c'est-à-dire européenne. Le nombre est grand, en effet, des espèces qui se rencontrent à la fois au Maroc et au moins dans le sud de l'Espagne et du Portugal. Parmi les Reptiles qui méritent une mention particulière il y a lieu de signaler une belle série du Chalcides mionecton Boettger, Lézard spécial au Maroc, et d'une jolie coloration, le dos orné d'une large bande brune médiane, parsemée d'une double série d'ocelles minuscules, avec de chaque côté une bande claire, suivie elle-même d'une nouvelle bande foncée laté- rale. A noter aussi la capture à Agadir de l'Echidnée heurtante, grosse et dangereuse Vipère de l'Afrique tropicale et australe et dont la distribution géographique atteint justement au nord les parties méridionales du Maroc où elle a été signalée déjà dans la vallée du Sous par Boettger (1). BATRACHIA RANID/E 1 . Rana esculenta L. var. ridibunda Pallas. — Oued Neffifik, Fedhalla, Sidi Ali, Mogador. BUFONID/E 2. Bufo viridis Laurenti. — Fedhalla, Sidi Ali. 3. — maurilanicus Schlegel. — Oued Neffifik, Fedhalla, Sidi Ali. (1) Voir à ce sujet : Boulenger. Catalogue of the Reptiles and Batrachians of Barbary based chiefly upon the notes and collections made in 1880-1884 by M. F. Lataste. (Tr. Zool. Soc. London, XIII, p. m, oct. 1891, p. 151.) 2ô8 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 HYLIDiB 4- Ilijla arborea L. — Fedhalla, Sidi Ali. SALAMANDRID E 5- Molge Waltli Michahelles. -Fedhalla, Oued Mella. Sur les 5 espèces d<- Batraciens recueillies on compte i Anoures donl trois, la Grenouille verte, la Rainette el le Cra- paud vert ont un habitai des plus étendus el se rencontrent dans nos régions métropolitaines, un, le Crapaud de Mauritanie, est spécial à cette contrée el un LJrodèle, le Triton de Waltl, qui habite le Maroc ainsi que le sud de l'Espagne el du Portugal. PISCES SCYLLIID E 1. Scyllium stellare L. — Mogador. CARCILARIID/E 2. Carcharias glaucus L. Mogador. 3. Mustelus uulgaris Muller el Il<>nle. — Mogador, Agadir. RA.IU) r. \. Raja maculata Montagu (1). — Mogador. CLUPEID F. 5- * Alosa finta Guvier. — Mogador, Agadir. G. — pilchardus Artédi. — Mogador. CYPRINIDiE 7. ** Barbus Reinii Giinther. — Oued Oum er R'bia. 8- ** Harterti Giinther. — oued Oum er R'bia. 9. ** setivimensis C.V. — Oued Oum er R'bia. 10. ** — nasus Giinther. — Oued Oum er R'bia. ANGUILLIDiE il. * Anguilla vulg aris Turton. — Oued Mella, 0. Oum er R'bia, Mogador. (1) J. V. Carus (Prodromus faunœ mediterraneae. II, part. 2. Vartebrata, 1893, p. 524} donne cette espèce comme une variété ou un jeune de R. asteria* M II. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 259 MUILENID/E 12. Murœna helena L. — Mogador, Agadir. SCOMBRESOCID/E 13. Belone vulgaris Flem. — Mogador. ATHERINID.£ 14. Atherina hepsetus L. — Mogador. MUGILID/E 15- * Mugit cephalus L. -- Oued Oum er R'bia, Mogador. 1(3. * — capito Cuv. - - Oued Mella, 0. Oum er R'bia, Fed- halla, Mogador, Agadir. GADID.E 17. Gadus luscus L. - - Mogador. PLEURONECTID/E 18. Rhombus maximus L. — Agadir. 19. Solea impar Bennett (1). — Agadir. SERRANID.E 20. * Morone labrax L. - - Oued Mella, 0. Oum er R'bia. 21- * punctata Bl. — Mogador. 22. Serranus cabrilla L. — Mogador. 23. — scriba L. — Agadir. SCLENID.E 24. Sciœna aquila Cnv. — Mogador. 25- Umbrina ronchus Yalenciennes. — Mogador. PRIST1P0MATID/E 26. Diagramma mediterraneum Guichenot. — Agadir. SPARID/E 27- Sargus vulgaris Geoffroy. — Oued Neffiflk. 28. Rondeleti G. V. — Agadir. 29. annularis L. — Agadir. 30. -- ceruinus Lowe. — x\gadir. (1) E. Moreau (Hist. nat. Poissons de France, 1881, III, p. 307) considère cette espèce comme non distincte de S. lascar i s Risso. 200 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 31. Pagrus vulgaris C. V. — Agadir. 32. Pagelîus mormyrus L. Agadir. 33. Chrysophrys aurata L. — Pedhalla, Agadir. LABRIDiB 34. Labrus merula L. — Oued Nefïlfik. 35- Crenilabrus melops L. — Oued Nefflfik. CARANGID/E 36. Lichia vadigo Risse — Mogador. :>7. Temnodon saltator Bl. Schneid. — Mogador. G0I3IIDE 38. (inliins jozo L. — Oued Mella. 39- e itinihcnmiicus Pallas. Pedhalla, Oued Mella. SCORP/ENID E 40. Scorpœna scro[a L. — Agadir. TIIIGLID.E 'il. Trigla corax Bonap. Agadir. TRACHINID/E i2. Trachinus vipera Guv. — Mogador. 151. ENNUI) E i3. Blenniits pholis L. — Mogador. 'i'i. * vulgaris Pollini. — Oued Mella. 15- sanguinolentus Pallas. — Oued NelTHik. BATRACHID/E îii. Batrachus didactylus Bl. Schneid. — Agadir. BALISTID.E 47. Balistes capriscus Gmelin Linné. — Agadir. Il y a lieu de distinguer dans cette liste : d'une part les Pois- sons habitant exclusivement les eaux douces, d'autre part les formes vivant à la fois dans les eaux douces el les eaux salées (1). enfin les espèces marines proprement dites. (1) Le nom des espèces exclusivement dulcnquicoles est précédé du si-rm - celui des espèces habitant à la fois les eaux douces et marines du signe *. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 261 Les formes exclusivement dulcaquicoles sont de beaucoup les plus intéressantes. La faune ichtyologique particulière aux eaux douces du Maroc est, en effet, jusqu'ici, des plus restreintes et ne comprend qu'une douzaine d'espèces, presque toutes appar- tenant à la famille des Cyprinidés et au genre Barbeau. Mmc du Gast a pu recueillir quatre espèces différentes de Barbeaux du Maroc, Tune est le Barbeau du Sétif, espèce aussi répandue en Algérie et en Tunisie et connue depuis longtemps, les trois autres décrites par Gûnther sont par contre spéciales au Maroc. J'ai pu, sur les belles séries d'échantillons arrivées en parfait état de conservation de chacune de ces trois dernières espèces, noter un certain nombre de détails concernant la coloration qui n'avaient pas été mentionnés jusqu'ici par les divers auteurs. Chez le Barbus Reinii Gïmther, espèce à grandes écailles, à dorsale à dernier rayon simple fort, osseux, non denticulé posté- rieurement, la livrée est tout à fait élégante. Le dos est violet avec un point brun sur chaque écaille. On observe des nuances rosées sur les côtés, tandis que la teinte générale passe au blanc jaunâtre sur le ventre. Toutes les nageoires impaires sont viola- cées. A noter sur certains spécimens recueillis par Mme du Gast le développement considérable du lobe de la lèvre inférieure qui rapproche ces Poissons du Barbus menfo Boulenger, de la rivière Gota, dans le sud de l'Ethiopie. Chez le Barbus Hartèrti Gùnther, dont les types proviennent également de l'Oued Oum er B'bia et chez lequel la dorsale pré- sente aussi un rayon osseux très développé et non denticulé, la coloration est brune au-dessus, jaune au-dessous, avec une bande latérale foncée. Toutes les nageoires sont jaunes, plus ou moins marquées de grisâtre. Les ventrales sont teintées d'orangé. Chez le Barbus nasus Giinther, à museau pointu, à corps allongé couvert de petites écailles, à épine dorsale excessivement forte et denticulée en arrière, la coloration est brune au-dessus avec des reflets acier, blanc jaunâtre au-dessous. La dorsale est gris jaune, la caudale est violacée, les pectorales et ventrales sont jaunes, l'anale orangée antérieurement. Les espèces appartenant à la seconde catégorie, c'est-à-dire remontant de la mer dans les eaux douces du Maroc, sont au nombre de 6. A noter que toutes ces espèces se retrouvent en France et que 5 d'entre elles (l'Alose feinte, le Muge céphale, le Muge capiton, le Bar commun et le Bar tacheté) sont des plus appréciées, au point de vue comestible et constituent une ressource alimentaire précieuse pour le Maroc. 202 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 Parmi les espèces marines, la plupart se rencontrent égale- ment sur nos entes métropolitaines de l'Atlantique ou de la Méditerranée. Beaucoup sont aussi des plus estimées. Citons une Raie, la Sardine, L'Athérine hepsel ou Sauclet, le Tacaud, le Turbot, une Sole, le Maigre commun ou Aigle, toute une série de Spares parmi lesquels la Daurade et le Pagre vulgaires, la Scorpène truie, le Trigïe corbeau, etc. Les espèces qu'on ne rencontre jamais on toul à fait exception- nellement sur nos côtes sont en petit nombre, savoir : Solea impar, Umbrina ronchus, Sargus <'rrrni)is. Temnodon sn!ir. enfin Diagramma mediterraneum forme intéressante signalée dans la Méditerranée à Alger par Guichenot, à Valence par Steindachner el qui esl cantonnée aussi dans les parties aVoisi- nantes de l'Atlantique jusqu'au Sénégal el aux Canaries. REPTILES, BATRACIENS ET POISSONS DU MAROC (Récoltés par le D' H. Millet) PAR le Dr Jacques PELLEGRIN Le Dr Henri Millet, médecin aide-major de F' classe, attaché au 5" gouhi marocain, au camp du Boucheron, aux environs de Casablanca a récolté en mars 1912 une petite collection de Reptiles, Batraciens et Poissons qu'il a adressée au Muséum de Paris. Beaucoup des espèces constituant cet envoi se retrouvent également, comme on peut s'en rendre compte, dans les maté- riaux recuites à la même époque par M"u' du Gast, et étudiés dans la note précédente, cependant quelques-unes n'y figurent pas, aussi peut-il être intéressant d'en donner la liste d'autant plus qu'elles proviennent de localités voisines, mais différentes. Les spécimens ont été recueillis, en effet, en ce qui concerne les Lézards el Serpents au Fort-Ci ursreus 'pays Zaër). les Batra- ciens et Tortues aquatiques dans l'Oued Asseila qui arrose le camp du Boucheron, les Poissons dans l'Oued Zamren. REPTILIA TF.STl niNII) E 1. Clemmys leprosa Wagler. — Oued Asseila. SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 263 GECKONIDjE 2- Tarentola mauritanica L. — Fort Gurgens. AGAMIDyE 3. Agama Bibroni A. Dum. — Fort Gurgens. AMPHISB«NID/E 4. Trogonophis Wiegmanni Kaup. — Fort Gurgens. scinchle 5. Eumeces algeriensis Peters. — Fort Gurgens. 6. Chalcides lineatus Leuckart. — Fort Gurgens. COLUBRID.E 7. Zamenis hippocrepis L. — Fort Gurgens. 8. Tropidonotus viperinus Latreille. - - Fort Gurgens. var. aurolineata Gênais. — Fort Gurgens. 9- Macroprotodon cucullatus Geoffroy. — Fort Gurgens. 10. Cœlqpeltis moïispessulana Ilermann. - Fort Gurgens. BATRAGHIA RANID/E 1. Rana esculenta L. var. ridibunda Pallas. — Oued Asseila. BUFONIDvE 2. Bufo mauritaniens Schlegel. — Oued Asseila. PISGES CYPRINTD.E 1. Barbus Ksibi Roulenger. — Oued Zamren. ANGUILLID/E 2- Anguilla vulgaris Turton. — Oued Zamren. Dans cette liste il y a lieu de noter parmi les Reptiles une Tortue acpjatique, TEuiyde lépreuse, répandue très abondam- ment dans toute la Rarbarie et qui habite aussi le sud de l'Espagne et le Portugal et s'étend jusqu'à la Sénégambie; un 264 SÉANCE DU 9 JUILLET 1912 Lézard du groupe dos Scinques, le Seps à raies ipi'on rencontre dans Le sud de la France. l'Espagne, le Portugal et qui est fort rare en Algérie (1), mais parait plus abondant au Maroc, enfin à côté de Couleuvres vipérines ordinaires, une jolie variété qui se distingue par deux bandes latérales d'un fauve doré par- courant le dos de chaque côté. Parmi les Poissons, en dehors de l'Anguille commune fort répandue dans les eaux douces du Maroc, il faut mentionner la eapture d'une espèce très intéressante du genre Barbeau, le Barbus Ksibi Boulenger. Cette forme décrite depuis peu d'années 2) n'était connue jusqu'ici que par 1rs types, provenant de l'Oued Ksi 1». au Maroc, el flguranl au British Muséum de Londres. Elle esl voisine du Barbeau du Sétif, mais à la dorsale, la partie osseuse du dernier rayon simple est moins développée el les denticulations du bord postérieur plus rudimentaires. Elle complète ainsi la belle série de Barbeaux marocains maintenant possédée par le Muséum île Paris. (1) F. Doijmergite (Essai sur la faune erpétolngique de l'Oranie, 1901, p. 237) n'a pas rencontré cette espèce dans cette région et mentionne seulement un exemplaire signalé à El-Guerra par Lataste. (2) BOULENGER. NOV. Zool., XII, 1905, p. 505, flg. Séance du 2£ octobre 1912. PRÉSIDENCE DE M. CAULLERY, MEMBRE DU CONSEIL. M. le Dr L. Sauvage, à Boulogne-sur-Mer, écrit : « J'ai l'hon- neur de porter â votre connaissance qu'un Oiseau de la mer Caspienne, le « Sterne tchegrava », a été tué à Wimereux le 18 septembre dernier. » M. E. Guérin, 66, rue de Messine, à Tunis, demande la manière de conserver les Caméléons en captivité et de les emballer pour un voyage de 10 à 12 jours. M. Frédéric Puzelier, villa Jeanne-d'Arc, à Bondy (Seine), sollicite la souscription de la Société à son ouvrage : « Le Livre des Pigeons domestiques », qui comportera environ 400 pages de texte et 80 figures en couleur représentant toutes les races de Pigeons. — Prix : 30 francs broché. La « Ligue belge pour la protection de la nature » adresse ses statuts, adoptés dans la séance du 24 mars 1912. La Ligue a pour but « la conservation des richesses zoolo- giques, botaniques et minérales du pays et des sites qui les contiennent. Elle favorisera toutes les mesures pouvant con- courir à ce but : création de réserves territoriales, protection spéciale de certains animaux ou plantes, organisation de con- grès, conférences, excursions, collections, publications, etc. » Son siège est à l'Institut botanique Léo Errera, rue Bota- nique, 40, à Bruxelles (Belgique). La cotisation est de 1 franc par an. Le président est M. Léon Frédéricq, le secrétaire M. J. Mas s art. Le Comité de l'Exposition universelle internationale de Gand, en 1913, adresse une circulaire sollicitant la participation cle la Société. Le président d'honneur de la classe 53 est M. R. Blan- chard, le président M. H. Coutière ; parmi les membres du Comité, citons MM. Anthony, Y. Délace, Hallez, Joubin, Pellegrin, Pérez, E. Perrier, Roule. 20 266 SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1912 MM. É. Buunion cl Poi'iiiK adressent un mémoire intitulé : h Ajiatomie de la reine el du roi Termite {Termes Redemanni, obscuriceps et Horni) », avec deux planches. M. R. Dollfus dépose un mémoire : « Contribution à l'étude de- Trématodes marins des côtes du Boulonnais. Une méta- cercaire parasite *\*' l><>iui.r mttatus Da Costa » (une planehe). M. A. Dubois envoie un mémoire : » Nouvelle revue d<'s i liseaux obse] vés en Belgique ». M. Etoberl Dollfi s. licencié es sciences naturelles, demeurant 15, rue de Chabrol, à Paris 10 . est présenté par MM. Caullery et Pérez. M. Clodomiro Picado, demeurant lt'.. rue de la Pitié, ;i Paris 5( . est présenté par MM. Gaullerj ri Pérez. M. le Présidenl adresse les félicitations de la Société ;i MM. Charles Oberthur, nommé chevalier de la Légion d'hon- neur; Landriei . lauréat de l'Institut; C. Schlegel, qui ;i obtenu une subvention sur les fonds Bonaparte; Pic, titulaire du prix Dollfus à la Société entomologique de France. M. Pellegrin signale les progrès de l'importation eu Europe des Poissons d'ornemenl vivants. Beaucoup de Poissons exo- tiques vivenl forl bien en captivité ;'i condition d'être maintenus ;'i la température de 20 ;'i ::<>". dans l'eau très rarement renouvelée cl nourris de Daphnies et de Vers de, vase. Quelques espèces atteignent un prix élevé : jusqu'à L25 <-t 200 marcks la pièce. M. G. Dollfi s signale la vente récente d'une volière d'( tiseaux exotiques à Tours, adjugée 800.000 francs. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1912 2G7 SUR UN NOUVEAU MICROSCOPE STEREOSCOPIQUE A UN SEUL OBJECTIF PAR A. QUIDOR M. Nachet vient de construire un microscope stéréoscopique à un objectif qui paraît appelé à rendre de grands services dans nos laboratoires aussi bien pour les observations délicates que pour les dissections fines. Cet instrument donne un relief très net des objets avec un grossissement de 10 à iOO diamètres. La fusion des images con- juguées s'obtient avec la plus grande facilité et n'exige de l'observateur aucun effort pénible de convergence. Il utilise en outre les objectifs du microscope ordinaire. Si on considère que la nécessité d'accoupler deux objectifs dans les loupes binoculaires ne permet pas l'emploi d'objectifs puissants et limite le grossissement à 80 diamètres, qu'elle limite en outre le champ de ces instruments dont l'emploi n'est pas toujours sans fatigue, on comprend les avantages que pré- sente le nouvel instrument sous le triple rapport de la puissance du champ et de la commodité. Marche des rayons lumineux. — Les faisceaux lumineux fournis par l'objectif sont partagés en deux parties symétriques par les prismes p1 et p2 et redressés par les prismes de Porro Px et P2. L'observateur perçoit le relief par la fusion des images conjuguées A1B1 et A2 B2 de l'objet a b. Des oculaires. — Le microscope binoculaire construit par M. Nachet rappelle donc les premiers modèles de microscope binoculaire par les prismes p1 et p2 et notamment celui de AL Nachet père. Il utilise d'ailleurs les prismes de Porro comme les loupes binoculaires connues. Mais il diffère clés uns et des autres par des oculaires spéciaux qui suppriment toute fatigue dans l'emploi de cet instrument. Les difficultés que présente la fusion des images dans les loupes binoculaires et la fatigue qui en résulte pour le travail- leur sont de même ordre que celles que nous éprouvons lorsque 208 SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1912 nous voulons fusionner deux stéréographies sans l'aide du stéréoscope. Les images sont alors placées à la distance minima de vision distincte et les axes visuels de l'observateur tendent à converger / / '/ ,A..- — ■ ii-V-^-^U-:;— "-' A NACHET PARIS FiG. 1. — Marche des rayons. à cette même distance. Il en résulte donc la nécessité de dimi- nuer la convergence des axes visuels, ce qui exige un effort de divergence plus pénible pour le presbyte que pour le myope. Ces considérations nous ont permis de ramener l'harmonie entre les phénomènes de convergence et d'accommodation par SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1912 269 un moyen très simple. Nous avons demandé à M. Nachet de placer un prisme entre chacun des yeux de l'observateur et l'oculaire correspondant. M. Nachet a fait mieux. Il a construit des oculaires spéciaux dans lesquels le prisme fait corps avec la lentille frontale, ce qui donne une plus grande luminosité. Fig. 2. — Microscope binoculaire. Réglage de Vinslrument. - L'éclairage étant réglé, l'observa- teur rend la distance des oculaires égale à celle qui sépare ses deux yeux par simple rotation des prismes redresseurs. Il met au point lorsqu'il ne perçoit qu'un seul cercle lumineux. La 270 SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1912 rotation des oculaires facilite en outre, si besoin est, la fusion des images conjuguées. La platine est d'ailleurs mobile dans le sens vertical, ce qui permet remploi d'objectifs très laibles. Enfin, un revolver à deux objectifs et deux appuie-mains viennent encore faciliter les recherches. Examen théorique du relief obtenu. — 11 n'est peut-être pas inutile de rappeler ici la loi slérénscupique que nous avons établie dans \u\ travail antérieur. La sensation de relief est due à la fusion psychique de deux images rétiniennes inégales, l'image la plus grande étant reçue par l'œil gauche pour les objets placés à gauche de l'observateur el par l'œil droit pour les autres. Or les images conjuguées d'un micromètre-objet dessinées successivement à la chambre claire pour chacun «les oculaires el de telle soi te que toute déformation soit évitée, sont telles que les divisions du micromètre croissenl régulièrement de gauche à droite pour l'œil droit et de droite a gauche pour l'œil gauche, ce qui confirme la loi précédente. Nous avons d'ailleurs photographié un Caligiien avec cet ins- trument, Le relief était stéréoscopique ou pseudoscopique selon que les images conjuguées étaient ou non disposées d'une manière identique à celtes e) est présenté par MM. de Beauchamp et Borcéa. •21 280 SÉANCE Dr 12 NOVEMBRE 1912 M. le président adresse les félicitations de la Société à MM. Makc mal. récemment élu membre de l'Institut, R. Blan- chard, nommé officier de la Légion d'honneur, 11. Goutière, chevalier de la Légion d'honneur. M. le président exprime les regrets de la Société au sujet de la mort du Dr J. Arechavaleta, directeur du Muséum national de l't Tuguay. M. Germain donne quelques indications sur l'organisation du prochain Congrès de zoologie qui aura lieu à Monaco du 23 m 30 mars 1913. On prévoit 7 sections, dont une de nomen- clature. Des pèches à bord du yacht 1' « Hirondelle II » alter- neront avec les séances. On pourra trouver des logements à Monaco, Monte-Carlo ou Menton pour 7 à 15 francs par jour, tout compris. M. Petit, aîné, de retour de voyage, donne quelques détails ?iir les Ortolans que l'on soumet dans le midi à l'engraissement, dans des cages couvertes, pendant huit à dix jours. Il signale que l'on vend au marché de Bayonne et d'autres localités des milliers de petits Oiseaux d'espèces diverses pour la consom- mation. Il croit ce commerce, si répandu, bien difficile à empêcher. M. Troi essart rappelle à ce propos que l'interdiction de la chasse à l'Alouette, ('dictée une année dans la région d'Argenton sur les instances de M. Rollinat, faillit exciter une sédition. M. Petit a trouvé au marché de Bayonne un Colombin (Co- in m h a .mas), animal devenu assez rare. M. X. Raspail qui a vérifié cette détermination lui a communiqué quelques observa- tions sur cet Oiseau, qui jadis « nichait régulièrement à Gou- ix. mais qui a cessé de s'y reproduire depuis la disparition du dernier Peuplier portant un trou favorable à sa nidification. Les Colombins ne forment jamais de grandes bandes comme les Ramiers. Par les grands froids persistants, ils viennent, comme le Ramier, manger les têtes des choux de Bruxelles. Ce Pigeon est excellent à manger; sous ce rapport il diffère totale- ment du Ramier; il y a entre ces deux Oiseaux si voisins, la même différence qu'entre le Courlis cendré et le Courlis corlieu, ce dernier ayant une chair délicate. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1912 281 M. Semichon propose que clans le litre des notes on généralise l'usage de faire suivre le nom scientifique d'un animal du nom du groupe auquel il appartient. Il propose, lorsqu'un nom a été changé, qu'on le fasse suivre de celui sous lequel l'animal est habituellement connu, mis entre parenthèses. M. de Beauchamp propose, lorsqu'on cite un synonyme, de mettre son nom entre crochets, pour le distinguer du nom du sous-genre par exemple, qui doit être entre parenthèses. M. Dollfus préfère l'usage de faire précéder le synonyme du signe d'égalité (=). LE DEUXIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL D'ENTOMOLOGIE PAR E. OLIVIER Le deuxième Congrès international d'entomologie qui a eu lieu à Oxford du 5 au 9 août dernier sous la présidence de M. le Professeur Poulton a été aussi brillant que le premier, tenu à Bruxelles en 1910. Cent soixante entomologistes venant de toutes les parties du inonde ont pris part aux travaux des différentes sections. Les Anglais étaient naturellement en majorité, au nombre de quatre-vingt-quatre; mais on comptait encore Vingt Américains, treize Allemands, neuf Belges, huit Français, cinq Espagnols, quatre Hollandais. L'Autriche, la Hongrie, le Luxembourg, la Suède, la Suisse, la Turquie, le Chili, l'Egypte, l'Afrique orien- tale anglaise, Bornéo et les îles Sandwich étaient représentés. Le Congrès fut ouvert par un discours très applaudi de M. le Professeur Poulton qui remercia les congressistes de s'être rendus en aussi grand nombre dans l'antique cité d'Oxford qui était heureuse et hère d'avoir été choisie comme siège de cette réunion internationale, honneur qu'elle savait apprécier, mais auquel lui donnait droit son long passé universitaire. Un grand nombre de communications des plus intéressantes furent faites dans les assemblées générales, ainsi que dans les séances de sections. Les questions de nomenclature donnèrent 282 , SÉANCE DU 12 NOVEMIillE 1912 lieu à d'importantes discussions cl on décoda de nommer une Commission internationale avec mandat de s'entendre avec des délégués des Sociales entomologiques el avec le Comité inter- national de nomenclature zoologique. Durant tout Le temps de leur séjour à Oxford, les congres- sistes eurent libre accès dans les musées et les bibliothèques de la cité el furent reçus partoul par leurs collègues anglais avec la plus extrême courtoisie. Le Congrès fut elos le 9 août el la ville de Vienne l'ut désignée comme siège du troisième congrès qui sera présidé par M. le Professeur Handlirsch. Le lendemain, tous les entomologistes, répondant à l'aimable invitation de l'Hon. Walter Rotsghild, se rendirent à Tring, au siège du Musé< zoologique, où lés attendail une splendide réception. Mr. Walter Rotschild, secondé par MM. K. Jordan et Ern. Hartert, fit avec la plus aimable affabilité les honneurs de ses admirables collections el. pendanl de longues heures, on parcourut ses immenses galeries où se trouvent réunis, représentés par de nombreuses séries d'exemplaires, les spécimens zoologiiques les plus rares, spécialement en Lépidop- tères et (hseaux qui se comptent par centaines de mille. Ouvrages offerts. Janet (Ch.). — Le Yolvox (Limoges. 1912, in-8°, 151 pp.; figures dans le texte). Marchal (Paul). — Rapport sur les travaux accomplis par la mission d'étude de la Cochylis et de l'Eudémis (Paris el Liège, in-8°, 1912, 326 pp., 2 pi., GO fig. dans le texte). Schlegel (C). — Sur l'inlluence de la température sur la marche du développement de Maïa sqmnado [C. /«. Ac. Sci., CLY. 1912, p. 980- 983). SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1912 283 DESCRIPTION D'UN AMPHIPODE, ORCHOMENE SIMILIS NOV. SP. DES CÔTES DE BRETAGNE PAR ED. CHEVREUX Fig. 1. — Orchomene similis. -- A, tête; B. gnathopode antérieur; C, uropode de la dernière paire; D, telson, de la femelle. — E. épistome; F, uropode de la dernière paire, du mâle (A x 30; B x 45; C, D x 90; fi, F x 57). Femelle. - Très voisine d'Orchomene humilis (Costa), avec laquelle on a pu quelquefois la confondre, mais corps un peu plus comprimé. Longueur des plus grandes femelles ovigères : 3 mm 5. Lobes latéraux cle la tète un peu plus étroits que chez I Vspè<-e voisine. Angle antérieur des plaques coxales de la première paire fortement prolongé en avant. Plaques coxales de la cinquième paire aussi larges que hautes. Plaques épi- méralcs du dernier segment du métasome présentant un angle postérieur arrondi, sans traces de crénelures. Yeux grands, réniformes. Antennes supérieures aussi longues que l'ensemble de la tête ei du premier segment du 28 'l SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1912 mésosome. Deuxième et troisième articles du pédoncule rela- tivement allongés, leur ensemble atteignant plus de la moitié de la longueur du premier article. Plagellum plus court que le pédoncule, 7-articulé, le premier article étant à peine plus long- que l'article suivant. Flagellum accessoire 4-articulé. An- tennes intérieures de la longueur des antennes supérieures, les trois derniers articles du pédoncule étant d'égale taille; llagel- luin 7-articulé. Epistome fortement prolongé en avant, ce prolongement, subaigu et non arrondi, comme chez les autres espèces du genre Orchomene, étant un peu recourbé vers le haut. Autres pièces buccales semblables ;i celles ù'O. humilis, sauf que le dernier article du palpe des mandibules n'atteint que la moitié de la longueur de l'article précédent et que le lobe externe des maxil- lipèdes ne dépasse pas l'extrémité du deuxième article du palpe. Article basai des gnathopodes antérieurs long et étroit. Pro- pode beaucoup plus long que le carpe, à peine rétréci dans sa partie distale, bord palmaire légèrement concave, dactyle à peine plus long que le bord palmaire. Propode des gnatbopudes postérieurs plus large el plus court que chez 0. humilis. Péréiopodes semblables à ceux de l'espèce voisine. Uropodes de la dernière paire très courts, n'atteignanl pas l'extrémité des uropodes précédents. Branche externe un peu plus courte que le pédoncule; branche interne n'atteignanl pas tout à fait l'extrémité du premier article de la brandie externe et portant une spinule sur sa face interne. Telson aussi large que long, à peine échancré au bord distal, qui porte deux petites épines. Mâle. — Longueur : 3 millimètres. Lobes littéraux de la tête plus étroit.- et plus allongés que chez le mâle d'O. humilis. Premier article du llagellum des antennes supérieures cilié, aussi long que l'ensemble des quatre articles suivants. An- tennes inférieures aussi longues que le corps. Bord postérieur du flagellum <\>'> antennes supérieures et bord antérieur du llagellum des antenne- inférieures garni de calcéoles. Epistome plus proéminent et plus aigu que celui de la femelle. Branche externe des uropodes de la dernière paire ne dépassant pas la longueur du pédoncule; bord interne des deux branches garni de longues soies ciliées. Telson à peine plus échancré que celui de la femelle. Habitat. Boches de St-Quay, Ploumanach, Roscoff, Le Groisic, marée basse, dans le gravier. Chenal de Portrieux, fauberts, fond de Nullipores, 6 à 9 mètres. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 19J2 285 VARIATION DU NOMBRE DES CHROMOSOMES DANS L'ŒUF D'ASCARIS MEGALOCEPHALA BIVALENS PAR E. FAURÉ-FREMIET Bataillon a montré que les œufs d'Ascaris fécondés et privés d'oxygène ne se développent point, mais sont encore suscep- tibles, après quinze jours de vie latente, de donner au contact de l'air un développement normal. J'ai voulu voir si l'œuf qui ne se développe pas faute d'oxy- gène subit avec le temps des modifications ou des altérations. Les observations dont je vais résumer la casuistique ont porté sur un lot d'œufs immergés, au sortir de l'utérus, dans l'huile de vaseline et soumis au contact de l'air trois mois et demi après, au moment où un certain nombre d'entre eux commen- çaient à présenter des signes manifestes de cytolyse : formation de larges boules sarcodiques avec granulations animées de mouvements browniens. D'après le mode d'évolufeion de ces FlG. 1. œufs lorsqu'ils sont mis au contact de l'air je distinguerai 4 degrés de cytolyse. Je commencerai par le degré le plus avancé. 280 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1912 V degré. Aucune variation de l'œuf. Pronuclei normaux. Sphère très développée, l'as d'évolution. :>■ di'giv. Formation de deux chromosomes normaux dans chaque pronucleus, puis cytolyse totale. Pas d'évolution (fig. 1). 2e degré. - Division asynchrone du centrosome et du noyau de segmentation. Séparation d'un blastomère sans noyau. Les Fig. 2. deux pronuclei donnent 16 chromosomes normaux an lien de 5 (fig. 2). Deux cas peuvent se présenter : a). — La diminution chromatique a lieu dans le sent blasto- mère nucléé qui se comporte ainsi comme le blastomère .!/>' dr la segmentation normale. Pas de cellule Pv Formation d'une blastula ectodermique. Le blastomère sans noyau peut se di- viser une fois (fig. 3). FIG. 3. b). — Le blastomère nucléé se comporte comme un œuf total. Formation d'une masse ectodermique et du blastomère EMSt dont les deux dérivés immédiats subissent la diminution, et du blastomère P2 qui ne la subit pas et conserve 16 chromosomes entiers. Division plus lente que normalement de EMSt el de P2, d'où embryons finalement anormaux (fig. 4). SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1912 287 1er degré. — Division synchrone. Deux blastomères à 16 chro- mosomes. Le blastomère AB subit en se divisant la diminution chromatique. Le blastomère P1 ne la subit pas et se divise plus tard. Deux cas peuvent se présenter : EMST FIG. 4. a). — Px donne un blastomère énucléé et un blastomère V2 Px qui donne à son tour P2 et EMSt. b). - - Px donne immédiatement P2 et EMSt. Embryons [ina- lement anormaux par développement plus rapide de recto- derme, que des dérivés de EMSt. Conclusions : 1° Aux 1er et 2e degrés de cytolyse de l'œuf, on constate une augmentation considérable de la chromatine, puisque ses chro- mosomes, aussi gros que chez les œufs normaux, sont en nombre 4 fois plus grand. (Ce nombre n'est peut-être pas rigou- reusement constant.) 2° Cette augmentation de chromatine n'a pas lieu pendant que l'œuf est privé d'O., puisque ceux qui ne se développent point pour cause de cytolyse plus avancée ne présentent encore que 4 chromosomes. Elle a donc lieu quand l'œuf est remis en présence de 0. 3° Le cytoplasma éliminé avec le 1er blastomère énucléé dans le cas 2 5), n'empêche pas le blastomère nucléé d'évoluer suivant le plan normal d'un œuf complet. Dans le cas 2 a), au contraire, il s'est formé un hémiembryon. 288 SÉANCE DU 12 NOVEMBRE J912 4° Le blaslomère l\ (ou son équivalent) el ses dérivés se divisent toujours plus lentement par rapport à !/.' el à ses dérivés que dans les œufs normaux. 5° Au stade dyaster, dans les cellules à chromosomes dimi- nuées, 1rs plaques chromatiques ont une forme en cupule très prononcée comme chez YAscaHs lumbricoïdes qui possède de nombreux chromosomes. Ouvrages offerts. Massart ,.i.)- — Pour la protection de la nature en Belgique (Bruxelles, 1912, gr. in v. 308 p., 350 p., 1 carte). Sauvage (H.-E.). - Sur quelques Ammonites du jurassique supé- rieur du Boulonnai.- [Bull. Soc. géol France, (4), XI, 1912, p. 465462, pi. IX). Steeg M.'. Discours prononcé à la séance de clôture du Congrès (des Sociétés savantes, à Paris) le samedi 13 avril 1912 (Paris, Imp. Nat., in-8°, 12 p.). Séance du 26 novembre 1912. PRÉSIDENCE DE M. PELLEGRIN, MEMBRE DU CONSEIL M. Robert s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. S. A. S. le prince de Monaco invite la Société à se faire repré-- senter officiellement au IX6 Congrès International de zoologie. L'élection des délégués aura lieu dans une prochaine séance. M. le vice-recteur de l'Académie de Paris met à la disposition de la Société l'amphithéâtre Richelieu à la Sorbonne pour la conférence annuelle qui aura lieu le 28 février 1913. M. le pré- sident lui exprime les remerciements de la Société. M. E. Olivier écrit : « Je viens annoncer la capture, dans les bois de Ghâtel-de-Veuvre, près de Moulins, d'un individu mâle de Genette (Genetta vulgaris Guv.). Ce joli petit Carnivore, très commun clans le nord de l'Afrique, se rencontre encore fré- quemment dans le midi de la France, mais il est rare dans le centre, et dans le département de l'Allier il n'en a été cap- turé, à ma connaissance, que trois individus dans des localités très distantes et à intervalles très éloignés : l'un à Perrières, aux environs de Vichy, l'autre à Montmarault, et ce dernier à Ghâtel-de-Veuvre, à 18 kilomètres de Moulins. On me l'a si- gnalé aussi de la Nièvre et du Puy-de-Dôme. » M. N.-L. Cosmovici, présenté dans la précédente séance, est élu membre. M. Paul Vignon, docteur ès-sciences, demeurant 9, boulevard La Tour-Maubourg, à Paris, présenté par MM. Hérouard et Robert, demande à être réintégré sur la liste des membres. M. David Tarnogradsky, étudiant, au laboratoire d'évolution des êtres organisés, 3, rue d'Ulm, est présenté par MM. de Reauciiamp et Schlegel. M. de Reauchamp fait une communication sur un nouveau Turbellarié Rhabdocœle (sera publiée ultérieurement). 290 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1012 POISSONS DES COTES DE L'ANGOLA MISSION DE M. GRUVEL (4' Note). PAB le D' Jacques PELLEGRIN M. Gruvel, chef de La mission des pêcheries de la côte occi- dentale d'Afrique, a bien voulu me confier l'étude des matériaux ichtyologiques rapportés par lui lors de ses diverses expéditions el j'ai consigné ici-même ou dans d'autres recueils (I) les résul- tais de ses fructueuses investigations. G'esl ainsi que l'année dernière je me suis occupé dans ce Bulletin 2 des Poissons d'eau douer récoltés par M. Gruvel, en Guinée, à la Côte d'Ivoire et au Dalioniex lors de son sixième voyage 1909-1910); j'ai fourni alors une liste comprenanl 24 espèces, don! deux nou- velles, ainsi qu'une variété : le Barbus Gruveli, le Barbus tris- pilus var. quinquepunctata et le Tilapia Meeki. Le présenl travail esl consacré aux Poissons marins de l'An- gola, recueillis lors de cette même expédition. Des notes ulté- rieures seront réservées aux Poisson- marins du Coii^o, du Gabon el de divers point- de ta côte de l'Afrique occidentale française. Les Poissons marins de l'Angola présentenl un réel intérêt, car ii> sonl encore assez peu connus, malgré les travaux t\r> naturalistes portugais comme Capello, R. Guimarâes et Bal- iha/.ar Osorio; de plus, il y a lieu de les comparer à ceux des «■(Mes de Mauritanie et du Sénégal el d'examiner les rapports qui peuvent exister entre la faune ichtyologique de parties du (1) D>* J. Pellegrin. Mission des pêcheries de la côte occidentale d'Afrique, dirigée par M. Gruvel. Poissons 1" note {Bull. Soc. Zool. France, 1905. p. 135; 2« note >l,i-l . p, Dr J. Pellegrin. Mission des pêcheries de la côte occidentale d'Afrique. Poissons Actes Soc. Bordeaux, 1906, p. it: 1907, p. s3). D»- .1. Pellegrin. Etude scientifique des matériaux ichtyologiques recueillis par la .Mission des pêcheries de la côte occidentale d'Afrique [Mém. ri r. n. Congre» Pc~che$ maritime» Bordeaux, 1908, p. 420). nr J. Pellegrin i'i>iss,,ns ,\es pêcheries de la côte occidentale d'Afrique (C. Il iss franc . Congrès de Lille, tooo. p. 662). (2) Dr J. Pellegrin. Poissons de l'Afrique occidentale française. Mission de M. Gruvel. 3e note (bxill. Soc. Zool. France, ion. p. 182). SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1912 291 littoral africain situées, au nord et au sud de l'Atlantique, à des lati ludes sensiblement analogues. Toutes les espèces signalées ici proviennent de l'Angola (Mos- samédès et Praya Amelia) (1); une, type d'un sous-genre parti- culier, est nouvelle pour la science et plusieurs n'avaient pas encore été rencontrées dans ces régions. On en trouvera ci- dessous la liste avec l'indication de leur localité d'origine. TORPEDINID/E. 1 . Torpédo narce Nardo. — Praya Amelia. BaLISTIDjE. 2. Monacanthus Heudeloti Hollard. — Mossamédès. Diodontid.*;. 3. Chilomycterus reticulatus Linné. — Mossamédès. ClUPEIDvE. 4. Clupea aurita Guvier et Valenciennes. - - Praya Amelia. PlEURONECTIDvE. 5. Hemirhombus çjuineensis Bleeker. — Mossamédès. 6. Solea lascaris Risso. ■ - Mossamédès. Mugilid/E. 7. Mugil capito Guvier. — Praya Amelia. SPHYR/ENIDvE. 8. Sphyrœna vulgaris Guvier et Valenciennes. — Mossamédès. Trichiurid.e. 9. Trichiurus lepturus Linné. — Mossamédès. Scombridie. 10. Scomber collas (Linné) Gmelin. — Praya Amelia. 11. Thynnus thunnina Guvier et Valenciennes. — Praya Amelia. 12. Echeneis naucrates Linné. — Praya Amelia. Carangid.e. 13. Caranx rhonchus Geoffroy. - - Praya Amelia. 14. C. crumenophthalmus Bloch. — Mossamédès. 15. Temnodon saltator (Bloch) Schneider. - • Praya Amelia. (l) Praya Amelia se trouve aux environs de Mossamédès. 202 SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1912 SCMENIDiE. 10. Otolithus nebulosus Cuvier et Valenciennes. Mossamédès. POLYNEMID E. 17. Pentanemus quinquarius Linné. Mossamédès. Sparid.œ. is L9 20 21 23 Cantharus lineatus Montagu. Praya Amelia. Box salpa Linné. — Mossamédès. Sargus Rondeleti Cuvier et Valenciennes. Praya Amelia. Pagrus Ehrenbergi Cuvier el Valenciennes. Mossamédès. Pagellus erythrinus Linné. — Mossamédès. Pageïlus mormyrus Linné. • - Fraya \nudia. Mi il. un:. 24. Upeneus prayensis Guvierel Valenciennes. — Mossamédès. Pristipomatio e. 25. Pristipoma ronchus Valenciennes. - Praya Amelia, Mos- samédi 26. Diagramma mediterraneum Cuichenot. — Mossamédès. 27. Diagramma (Diagrammella) macrops nov. sp. — Mossa- médès. 28. Dentex filosus Valenciennes. — Mossamédès. 29. Dentea macrophthalmus Bloch. — Mossamédès. 30. Smaris melanurus Cuvier el Valenciennes. — Mossamédès. Sekkanid.e. :îI . Epinephelus tseniops Cuvier el Valenciennes. Mossa- médès. 32. Epinephelus goreensis Cuvier el Valenciennes. Mossa- médès. 33. Serramis cabrilla Linné. — Mossamédès. 3'i. Anthias sacer Bloch. — Mossamédès. Cette liste ne peut donner qu'une idée assez sommaire de la faune ichtyologique de l'Angola, M. Gruvel s'étant attaché surtout à recueillir des Poissons comestibles, d'une certaine dimension. La répartition géographique de ces diverses espèces permet de formuler cependant certaines conclusions d'ordre général. C'est ainsi que ces Poissons peuvent être répartis en sept catégories distinctes : SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1912 293 I. Espèce spéciale à l'Angola : Diagramma macrops 1. II. Espèce de l'Atlantique tropical, de l'Océan Indien ut de la ^ Polynésie Caranx crumenophthalmus i. III. Espèces de l'Atlantique tropical : Monacanthus Heudeloti. Chïlomycterus reticulutus, Hemirhombus guineensis, Otolithus nebulosus, Pentanemus quinquarius, Upeneus prayensis, Dentex filosus (1), Smaris melanurus, Epine- phelus tœniops, Epineplielus goreensis 10. IV. Espèces des mers tempérées ne se rencontrant pas sur nos côtes, habitant la Méditerranée et les parties avoisinantes de l'Atlantique : Caranx ronchus, Pagrus Ehrenbergi, Pristipoma ronchus, Diagramma mediterraneum. V. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditer- ranée, l'Atlantique, l'Océan Indien et au-delà : Thynnus tliunnina, Echeneis naucrates, Temnodon saltator... 3. VI. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditer- ranée, l'Atlantique tempéré et intertropical : Mugil ca- pito, Sphyrœna vulgaris, Trlchiurus lepturus, Scomber colias, Box salpa, Sargus Rondeleti, Pagellus mormyrus, Dentex macrophthalmus, Anthias sacer (2) 9. VII. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditerra- née et les parties avoisinantes de l'Atlantique : Torpédo narce, Clupea aurita. Solea lascaris, Cantharus lineatus, Pagellus erythrinus, Serranus cabrilla (3) 6. On voit par ce tableau que sur un total de 34 espèces, 18 sont communes entre notre faune métropolitaine et celle du sud de l'Angola, chiffre relativement élevé, qui doit encore être grossi des quatre formes méditerranéennes non signalées en France. La conclusion (4) qui s'impose, c'est que la faune ichtyolo- gique marine du sud de l'Angola, comme celle des côtes de Mauritanie et du Sénégal comprend un mélange de formes tem- pérées et de formes tropicales, les premières semblant prédo- miner. On doit, en outre, noter qu'abstraction faite des espèces à distribution géographique très étendue, un grand nombre de (1) Cette espèce s'avance au nord jusque dans la Méditerranée. (2) L' Anthias sacré, d'après Boulenger (Cat. Perciform Fishes Brit. Mus., 2° éd., 1S95, p. 325), n'était connu dans l'Atlantique que jusqu'au golfe de Guinée. (;3) Boulenger {op. cit., p. 284) donne pour distribution à cette espèce : la Médi- terranée, les côtes européennes et africaines de l'Atlantique, de la Manche aux Canaries; la Mer Rouge. (4) Cf. J. Pellegrin. Sur la faune ichtyologique des côtes de l'Angola (C. 7Î. Ac. Sci., 25 nov. 1912). 294 SÉANCE Dr 20 NOVEMBRE 1912 Poissons communs de la Méditerranée ei des parties avoisi- nantes de l'Atlantique se retrouvent aussi en abondance sur le littoral sud de l'Angola, tandis qu'ils disparaissent complète- ment ou sont tout à l'ail accidentels, sous l'équateur, à la surface un près des côtes africaines. On peut considérer comme des plus caractéristiques à cel égard la présence de Poissons comme la Torpille à taches, la Sardinelle auriculée, la Sole lascaris, le Ganthère gris, le Page! commun, le Serran cabrille et même l'Anthias sacré et le Dia- gramme méditerranéen, espèces dont, la plupart n'avaient pas encore été signalées en Angola. Il >■ a lieu de penser que c'est surtout par des conditions de température et de milieu analogues qu'il faut expliquer la réap- parition sur les côtes méridionales de l'Angola de beaucoup des formes les plus répandues sur le littoral de Mauritanie et du Sénégal ou même plus au nord. Reste maintenant à décrire le Poisson nouveau rapporté par M. (iiu vel et qui me semble devoir constituer le type d'un sous- genre particulier des Diagramme Guvier et Valenciennes, en effet, définissent ainsi les Dia- grammes t ii Le genre des Diagrammes que j'ai établi dans mon Règne animal (2 n'esl pas -ans rapport avec celui des Pristipomes; il s'en distingue cependant tout de suite, parce qu'au lieu de deux petits pores et d'une fossette, il a sous la mâchoire inférieure les deux petits pores comme dans les Pris- tipomes, ei ensuite quatre plus gros, deux de chaque côté, sans fossette impaire; du reste, leur préopercule est dentelé, et leur opercule sans épines comme dan- les Pristipomes. » Ces caractères se retrouvent bien dans les deux échantillons types qui rentrent donc dan- le genre Diagramma; toutefois, chez les Diagrammes proprement dits, ainsi que l'indique A. Gunther :■■ le profil supérieur de la tête esl très élevé, parabo- lique, en outre la bouche est assez petite, subinfère. Il n'en est pas ainsi ••liez les individus de l'Angola dont le profil esl peu élevé, la bouche grande et qui rappellent assez l'aspect général des Serrans. On trouvera ci-dessous la diagnose du sous-genre et de l'i pèce. (1) CUVŒB et VALENCIENNES. Histoire Naturelle des Poissons (V, 1S30. p. 290). : Cuvier. Règne animal, 2e éd. m. L889, p. 170). (3) A. GÛNTHER. Cit. FisH. Brit. .Muséum il. lsr>9, p. 273 et 318). SÉANCE DU 2G NOVEMBRE 1912 295 Diagranimella nov. subgen. (1). Caractères généraux des Diagramma. Bouche grande s'éten- dant jusqu'au dessous du bord antérieur de l'œil, oblique, termi- nale. Profil de lu tête peu élevé. Six pores au menton, pas de fossette médiane. Bord du préopercule dentelé. Pas d'épines distinctes à l'opercule. Pseudobranchie bien développée. Ecailles petites, cténoïdes, recouvrant la base des nageoires molles impaires. Ligne latérale complète. Nageoire dorsale unique. Anale courte. Ventrale à une épine et cinq rayons mous. Diagramma (Diagrammella) macrops nov. sp. La hauteur du corps égale environ la longueur de la tête et est comprise près de trois fois dans la longueur sans la caudale. Le museau est conique, sa longueur est inférieure au diamètre de l'œil qui est contenu trois fois dans la longueur de la tête. L'espace interorbitaire ne l'ait que les 4/5 du diamètre de l'œil. Le profil supérieur de la tète est presque droit, fort peu con- vexe. Le maxillaire s'étend un peu au delà du bord antérieur de l'œil. Le menton porte six pores, les deux médians puncti- formes, les latéraux allongés, ovoïdes. Les dénis sont petites, coniques, en bande, celles de la rangée externe sont plus déve- loppées. Le bord postérieur du préopercule est droit, l'inférieur arrondi. On compte une vingtaine de rangées d'écaillés sur le préopercule. 11 y a sept rayons branchiostèges et 20 à 2:] branchiospines allongées à la base du premier arc branchial. Les écailles sont au nombre de 83 à 94 en ligne longitudi- nale, de ™z\* en ligne transversale. La ligne latérale perce 55 à 57 écailles. La dorsale comprend 13 épines et 15 ou 16 rayons mous, la sixième ou septième est la plus longue et est comprise 2 fois 2/3 à 2 fois 3/4 dans la longueur de la tète; il n'y a pas d'encoche entre la partie rayonnée de la dorsale et la partie molle. L'anale a 3 épines et 8 rayons mous ; la deuxième épine est beaucoup plus forte, mais ne dépasse pas la troisième. La pectorale pointue, à peine plus longue que la ventrale, fait les 3/4 de la longueur de la tête. La ventrale n'atteint pas l'anus. Le pédicule caudal est 1 fois 2/3 à 1 fois 3/4 plus long que haut. La caudale est nettement émarginée. (l) Dans ce sous-genre doit rentrer sans doute le Diagramma cilrinellum Gùnther [Ânn. Xat. Hist., 1864 [3], XIV, p. 374). 296 5ÉANCE 1)1 26 NOVEMBRE 1912 La coloration est violette sur la tête el le corps, jaune orangé sur Le ventre. Les nageoires sonl violacées. D. XIII 15-16; A. III 8: P. 17: V. I 5; Sq. 10-12/83-94/20-22. Nos 12-283-284. Coll. Mus. - 2 ex. : Mossainédès (AngoWO : Gruyel. Longueur : 280 + 80 - 360 el 250 + 70 = 320 millimètres. Cette espèce offre certains rapports avec Diagramma mediter- raneum Guichenot, à profil élevé, à bouche petite, qui rentre dans les Diagrammes proprement dits. Elle semble se rappro- cher surtout de Diagramma citrinellum Giinther des îles du Gap Verl dont elle se distingue par son œil plus grand (1). sa caudale émarginée. Les Portugais de l'Angola donnenl à ces Poissons le nom de l 'anela. (i) Dans le type du Diagramma citrinellum, qui mesure d'après GOnther m pouces, le diamètre passages de Martinets du 10 au 17 aoûl (ce qui paraît bien tardif comparativement à leur départ de Paris), des passages d'Hirondelles de fenêtre (Chelidon urbica) les 1er et 2 septembre, des passages d'Ilirundo rustica pendant tout le mois de sep- tembre et jusqu'au 1er octobre. M. Petit a vu encore plusieurs Hirondelle- rustiques le 17 octobre, à Lourdes. D'une [açon générale, tous ces Oiseaux ont paru bien moins nombreux celle année, partout où on a signalé leur présence. » M. Fauré-Fremiet fait une communication sur l'action des payons X sur la segmentation de VAscaris megalocephala. Ouvrages offerts. Mw (.1. G. de). Odontopharynx longicaudata n. g. n. sp. Eine neue Form von Anguilluliden [Zool Jahrb. Syst. XXXIII, 1912, p. 637-642, pi. x \ 1 II). Osomo (Balthazar). Phenomeno de pbosphorescencia manifestado n'uni liquido extrahido 'l'un peixe da profundidade do Oceano {Mem. Mus. Bocagr. 1911, p. 77-87, 1 pi.). Id. Nova contribuçao para o eonhecimento da fauna b.ilhypelagica visinha das costas de Portugal [Ibitl., p. 89-94, 1 pi.). SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 209 UN NOUVEAU RHABDOGŒLE MARIN, PRORHYNCHOPSIS MINUTA n. g. n. sp. PAR P. DE BEAUCHAMP, Préparateur à la Faculté des sciences de Paris. Dans l'aquarium établi en dessous des cuves à eau de mer du Laboratoire de Roscoff et. où s'est installée en permanence toute une petite faune très curieuse qui m'a déjà fourni plus d'une forme intéressante, j'ai rencontré à plusieurs reprises, au mois d'août, un petit Rhabdocœle nouveau et assez difiicile à classer. Malheureusement, sa taille très petite (3 à 400 y. de longueur avec une forme très effilée), et sa faillie abondance, en rendent l'étude assez difficile, surtout en ce qui concerne l'appareil génital. Bien que je n'aie pu la faire complète, je juge utile de la publier dès à présent, en raison des particu- larités morphologiques qui le caractérisent suffisamment et soulèvent plusieurs questions intéressantes, et j'espère pouvoir la refaire par la suite avec plus de détails. Prorhijnchopsis minuta a, comme je viens de le dire, une forme très eflilée, presque filiforme quand elle nage (sur la figure, elle est supposée un peu comprimée par la lamelle), qui rappelle celle du genre Prorhynchus dont je dérive son nom; la ressemblance est encore accentuée par la présence, dans la partie supérieure, d'un long pharynx cylindrique s'ouvrant par une bouche terminale, caractère très exceptionnel chez les Turbellariés. Cette partie supérieure est cylindrique, un peu dilatée au sommet et séparée par un léger étranglement (surtout chez les animaux fixés) de la partie inférieure un peu plus renflée, puis s'effilant en pointe caudale. La section est tout à fait cylindrique et la ciliation localisée sur une partie de la face ventrale où elle forme une bande médiane s'étendant sur toute sa longueur (j'en ai indiqué seulement les bords sur la fig. 1, pi) et rejoignant les cils plus longs qui couvrent le ren- flement céphalique et entourent la bouche : autre caractère peu commun, bien qu'il existe chez quelques Rhabdocœles. Enfin sur les côtés du corps on observe des soies tactiles immo- biles, assez irrégulièrement disposées, telles qu'il en existe dans le genre Otoplana; quelques autres un peu plus longues gar- : ii m SÉANCE DU Kl DÉCEMBRE L912 *-- nissenl la face ventrale de l'extrémité inférieure. L'épiderme, très mince, ne renferme ni rhabdites ni inclusions d'aucune sorte. Il n'existe pas d'yeux non plus ii uc d'otocystes. Le pharynx, dont la longueur esl comprise entre le quarl et le tiers de la longueur totale, peut rire rapporté au type, à carac- tères assez vagues comme son iiDin l'indique, que von Graff qualifie de pharynx variabilis bel qu'il esl réalisé dans Pro- rhynchus; très différencié d'ail- leurs, il comprend une partie inférieure renflée en barillet allongé, incluse dans le paren- rh\ me, ei une partie supérieure tout à l'ait cylindrique dont les ■ til trois quarts sont libres à l'inté- rieur du vestibule pharyngien Ouvert à la bouche. 11 renferme des glandes de différentes tailles el s'ouvrant en des points diffé- rents, notamment au bord libre; mais les plus développées abou- tissent dan- sa lumière au ni- veau d'une crête annulaire qui sépare les deux parties {gph). L'estomac, qui remplit le corps jusqu'au quart inférieur, ne pré- sente rien de spécial. Le cerveau, de grande taille, est placé dor- salement à la partie inférieure du pharynx, non au-dessus de lui. Je n'ai pu rien voir de l'ap- pai eil excréteur. L'appareil génital femelle com- prend deux germivitellogènes, tellogéne: p, pénis pi, limites de la -Y-t-à-dire deux glandes avant plaque ciliée ventrale. , .. .,,,■' chacune une partie vitelline et une partie ovigère nettement distinctes, mais non séparées el éloignées comme dans la plupart des Platodes. Le vitellogène oir; t Fir.. i. — Prorhynchopsii minuta a. g. n. sp.. vue ventrale x 400 environ. — b, bouche; gph, glandes du pharynx; i, intestin; t, testicule; ov, geraaivi- SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 301 proprement dit flanque l'estomac sur toute sa longueur et se dilate intérieurement pour se continuer par l'ovaire; un ou deux gros œufs de chaque côté remplissent, au-dessous du tube digestif, presque toute la largeur du corps, et les coupes montrent dorsalement à eux un amas de petites ovogonies en multiplication. J'ai moins bien vu l'appareil mâle : de part et d'autre de la base du pharynx se trouvent deux corps ovoïdes qui ne peuvent être que les testicules, et entre les deux ovaires on aperçoit ventralement un petit pénis très court et cylindrique, simple évagination d'un canal éjaculateur à revêtement cuticulaire ; celui-ci se recourbe pour se jeter dans une vésicule séminale bilobée flanquée d'un amas de « sécrétion granuleuse » comme chez tous les Rhabdocœles. Dorsalement et latéralement à l'ensemble, une assez vaste poche à contenu sphérulaire est sans doute une bourse copulatrice. Quant à l'orifice génital lui-même, évidemment situé dans la même région que tout ce complexe, et que j'avais négligé de rechercher sur le vivant, la pauvreté de mon matériel conservé ne m'a pas permis de fixer exactement son niveau. Le seul point intéressant est d'ail- leurs de savoir s'il est commun aux organes des deux sexes. Il nous reste à rechercher les affinités de notre animal, qui sont assez imprécises. L'aspect général rappelle, comme je l'ai dit, les Prorhynchus, dont une espèce au moins présente aussi une ciliation limitée à la face ventrale; mais, outre que ce genre est exclusivement d'eau douce, il a un appareil génital abso- lument différent : l'ovaire est impair, sans portion exclusive- ment vitelline (comme chez tous les Rhabdocœles inférieurs, Hysterophora de von Graff), l'orifice Q vers le milieu du corps, et l'orifice cf, armé d'un stylet copulateur, s'ouvre à l'extrémité supérieure dans la bouche même. A l'autre bout de la classifi- cation actuelle, nous trouvons parmi les Allœocœles Holocœles des formes sans doute plus voisines comme les Pseudostomum, dont les germivitellogènes sont exactement conformes à la description ci-dessus et qui possèdent aussi un pharynx varia- bilis. Mais la bouche est plus ou moins éloignée de l'extrémité supérieure et dans son vestibule s'ouvrent non seulement le pénis, dirigé en avant, mais le vagin lui-même. Une forme du même groupe se rapproche sans doute encore plus : c'est VAcmostoma Sarsi de Jensex (1) qui ne semble pas avoir été (1) Jensen (0. S.)- Tnrhellaria ad litora Norvegia? occidentalis (1 vol. loi., Bergen, 1S7S). 302 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 revu depuis et pour lequel von Graff a créé, dans sa révision du Bronn's Tierreich (i), le genre Hallezia nom malheureuse- ment préoccupé pour un genre d'Acinétiens auquel II. Sand le donna en 1895), et la famille correspondante. Bouche terminale, sole ventrale seule ciliée, longues soies sur la région inférieure sont des caractères communs aux deux. Pourtant l'aspect est très différent, la forme assez trapue, le pharynx minuscule, la division de l'ovaire en deux parties n'est pas indiquée el les testicules forment des follicules (''pars aboutissant à une grande vésicule séminale dans la région caudale. En attendant qu'une étude plus approfondie ait été faite de chaque espèce, nous les laisserons au voisinage l'une de l'autre. Mais il est un antre point sur lequel je désire appeler l'atten- tion : c'est la remarquable convergence d'aspect de notre forme avec un groupe considéré d'habitude comme assez éloigné, celui des Gastrotriches. La forme effilée (2), renflée en Pas. la cilia- tion ventrale, le grand pharynx cylindrique avec l che termi- nale accusent cette similitude que ne détruisent pas la peau dépourvue d'épines cuticulaires et l'extrémité inférieure non bifurquée en deux orteils, car ces caractères, de même que les soies tactile- latérales, existent chez quelques Gastro triches. L'appareil génital, si mal connu, des Gastrotriches, parait her- maphrodite e( comporte deux ovaires symétriques (Zelinka). Somme toute, si notre animal possédait un rectum et un anus, il serait difficile de le placer ailleurs que dans ce groupe malgré la moindre différenciation des ciliations céphalique et ventrale, non di\ isées en bouquets de flagelles et en bandes submédianes. Je ne veux certes pas introduire Prorhynchopsis dans l'arbre généalogique réel des Gastrotriches, mais me crois en droit de considérer sa découverte comme corroborant les vues que j'ai ('•mises en 1909(3) sur la parenté des Turbellariés et des Tro- ehelminthes et les intermédiaires qu'on peut concevoir pour passer des uns aux autres. (l) Graff (L. von). Acœla und Rhabdocœllda [Bronn'i Tierreich, iv. i c, Leipzig, 190! -08 (■>) Ce caractère est lié au très faillie développement du parenchyme, inverse de ce qui s'observe chez les Turbellariés : le pharynx avec le cerveau, l'estomac avec les vitellogènes. remplissent complètement la coupe pratiquée à leur niveau, en dedans de la mime paroi musculaire et épithéUale, et plus bas au niveau du complexe génital, il est très raréfié et clairsemé. (3) Beavchamp (P. de). Recherches sur les Rotifères: les formations tégumeii taires et l'appareil digestif (Arch. Zool . Exp. [4], X). Voir p. 52. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 303 COUP D'ŒIL SUR LES OISEAUX RATITES PAR le Dr Alph. DUBOIS, Conservateur honoraire du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique. RATIT& Struthiones Lath. (1790): Batitœ Merr. (1812-13); Cursores (part.) et Proceri (fam.) ïllig. (1811); Megistanes (fam.) Vieill. (1816); Brevipennes (fam.) Guv. (1817); Proceres Sundev. (1872); Struthioniformes Seeb. (1890); Palœognatx (part.) Pycraft. (Tr. Zool. Soc. London, XV, part, v [1900]). Les Oiseaux désignés sous le nom de Ratites (Ratitcv), comprennent une série de formes anormales que les anciens plaçaient dans l'ordre des Echassiers, se bornant de créer pour eux la famille des Brevipennes. En 1867, le savant professeur Huxley adopta pour les Oiseaux les deux sous-classes établies par de Blainville en 1815, en leur donnant les noms plus significatifs de Ratitx et Carinatœ proposés par Merrem en 1812. Les premiers comprennent les Oiseaux anormaux dont le sternum est dépourvu de la crête osseuse ou bréchet; sous le nom de Carinatœ viennent se ranger tous les autres Oiseaux, c'est-à-dire ceux dont le sternum est pourvu d'une crête sternale. Ces deux grandes divisions sont maintenant adoptées par la plupart des ornithologistes. Si je m'occupe encore des Ratites, c'est surtout au point de vue spécifique, car le nombre des espèces s'est bien augmenté dans ces dernières années, et cer- taines espèces confondues entre elles ont été admises comme distinctes. J'ai donc pensé qu'un résumé analytique de l'en- semble des Ratites, présenté avec toutes-les corrections admises, facilitera beaucoup l'étude de ces Oiseaux. Cette sous-classe comprend les vrais coureurs et en même temps les plus grands de tous les Oiseaux ; mais, hélas ! com- bien d'espèces éteintes, surtout dans les temps récents ! Sur 112 espèces et variétés connues, 65 sont éteintes et 17 existent encore de nos jours. Les espèces fossiles peuvent se diviser par époques géologiques de la manière suivante : 30i SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE J012 Eocène 2 Oligocène 3 Pliocène 6 Pléistocène Il Quaternaire récenl 13 Totai 65 Ce sont surtout les îles de Madagascar ct.de la Nouvelle- Zélande qui ont perdu le plus grand nombre de ces espèces. Parmi 1rs disparus se trouvaient des Oiseaux dont la taille dépassait de beaucoup celle de l'Autruche, à en juger par les ossements et les œufs trouvés à Madagascar. Ainsi, l'œuf d'un Mpyornis, d'après le B°" d'Hamonville qui en possédait deux. mesure 3i centimètres sur 2i, et avec son contenu naturel il devait peser mie dizaine de kilogrammes au moins! On peut juger de la taille gigantesque qu'a dû avoir cet /Epyornis pour pouvoir pondre un œuf d'un pareil \<>lume (1). Les Ratites actuels ont pour caractères : tête de grosseur moyenne; bec généralement assez court, plus ou moins large à la base, ou grêle el allongé (Aptéryx); les narines situées vers le milieu ou près de l'extrémité du bec; cou généralement très long; tronc volumineux; .nies atrophiées, impropres au vol; jambes extrêmement développées et musculeuses; tarses épais el robustes^ 2, 3 ou î doigts suivant les ordres; plumes ébar- belées et comme pileuses; il n'existe ni rémiges ni lectrices proprement dites. Le squelette présente aussi certaines particularités; il n*\ a pas de clavicules (fourchette) el les os scapulaires se soudent pour former le coracoïde; le sternum est large, voûté en avanl en forme de bouclier, el privé de bréchet; les apophyses épi- neuses des vertèbres sont moins longues que chez les autres oiseaux et ne se touchenl pas; il en est de même des apophyses transverses; les différents os des ailes existent, mais très rac- courcis, ce qui fait que ces organes ne peuvent servir au vol. La structure (]r^ plumes diffère aussi complètement de celles des autres Oiseaux; elles se distinguent par la faiblesse du tuyau, qui ne porte que dès barbes sans connexion entre elles et qui peut être rudimentaire, de sorte que la plume entière n'est représentée que par un groupe de ces barbes. Glande (1) D'Hamonville. La vie des oiseaux, p. 283. L'œuf de l'Autruche mesure en moyenne 152 millimètres sur 112. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 305 huileuse absente; les mâles ont un pénis plus ou moins déve- loppé. La sous-classe des Ratites se divise en quatre ordres, savoir : 1, Struthiones; 2, Rheœ\ 3, Casuarii; 4, Apteryges. Le premier ordre ne comprend qu'une seule famille (Slruthionidœ) et un seul genre (Struthio). Ord. I. — STRUTHIONES. Genre STRUTHIO Lin. Syst. nat,, p. 155 (1758); I, p. 265 (1766) Type S. camelus. Car. — Bec large, déprimé, arrondi à son extrémité et recou- vrant la mandibule inférieure; narines ovales, s'ouvrant vers le milieu du bec dans une large rainure membraneuse; cou long, plus ou moins garni de duvet; ailes courtes et impar- faites, rémiges et rectrices remplacées par de longues et belles plumes molles et décomposées; tarses très longs et robustes; deux doigts seulement (les 3e et 4e), les ongles courts et aplatis. Plumage général noir chez les mâles, gris chez les femelles. Habitat : Afrique et Arabie. Clef analytique des espèces. A. Cou et jambes rougeâtres. 1. Cou garni d'un très léger duvet.... S. camelus. 2. Cou garni d'un duvet épais et lai- neux S. massaicus. IL Cou et jambes gris-bleuâtre. 3. Tête et cou garnis d'un duvet épais et laineux, sommet de la tête nu, mais sans plaque cornée S. meridionalis. 4. Une plaque cornée au sommet de la tête, cette dernière et le cou garnis d'un très léger duvet S. molybdephanes. 1. Struthio camelus Lin. Syst. nat. I, p. 267 (1766). S. didactylus Gray, Gen. Av. III. p. 544 (1847). Hab. : Nord de l'Afrique, Arabie. 2. S. camelus var. massaica (Neum.) S. camelus (nec Lin.) Bôhm, ,1. Ornith., 1882, p. 178; 1885, p. 53, et auct. plur. 300 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1012 S. molybdophanes (nec RLchw.) Fisch., J. Ornith., 1885, p. 114 (part). S. massaicus Neuin.. ./. Ornith., 1898, p. 243. Ilab. : Uganda. 3. S. MERIDIONALES (Sclat.). S. camelus (nec Lin.) Grill., Vict. Z. Ant. L859, II. p. 55, el auct. plur. S. camelus var. mcridioimlis Sciai. List. Vert. L862, p. 71. S. australis Gurn. (nec Shaw), /&«, 18G8, p. 253. //"/>. : Sud de l'Afrique. 4. S. MERIDIONALIS \ ;i f. MOLYBDOPHANES Rchw. S. nimrlus liiylli. ,/. l.v/'w. Soc. Bengal, 1855, p. 305, et auct. plur. S. molybdophanes Rchw. Mitth. Orn. Ver. Wien, J883, p. 203, pi. S. dafiaoides Muni. Win. Easl Alï., p. 293 (1889). Ilab. : Somaliland el Afrique centrale. Ord. II. RHEAE. Ge1 ordre ne comprend également qu'une seule famille Rheidœ qui se compose d'un genre unique. Genre RHEA Lath. lud. uni., I, p. 665 1790) Type R. americana. Toujou Lacep., Mém. Inst., III. p. 519 L801) : — Tu\us Rafln. Anal., p. 70 [1815) — Pterocnemia G. R. Gray, Hand-lisl IIJ. p. 2 (1871) — /?. darwini. Pterocnemys Sel. e1 Salv. Nomencl., p. L54 (1873) Car. — Nous avons donc, comme pour les précédents, les mêmes caractères pour Tordre, la famille et le genre, savoir : bec de grandeur moyenne, déprimé, assez large à la base, arrondi à son extrémité qui recouvre la mandibule inférieure; narines uvales, s'ouvrant au milieu du bec, dans une rainure membraneuse; haut de la tète, gorge et cou emplumés; ailes rudimentaires, garnies de longues plumes molles; queue nulle; tarses longs et robustes, trois doigts de longueur moyenne. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 307 réunis à la base par une membrane étroite; ongles forts et comprimés. Hab. : Amérique méridionale. Clef analytique des espèces. Les espèces se reconnaissent aux caractères suivants : A. Plumage sans blanc à l'extrémité des plumes. 1. Couleur générale plus sombre, tête étroite R. americana. 2. Couleur générale plus claire, tête plus large R. rothschildi. B. Plumes plus ou moins terminées de blanc. R. pennata. t. Rhea americana (Lin.). Struthio americanus Lin. Syst. nat., p. 155 (1758). Struthio rhea Lin. Syst. nat., XII, p. 260 (1766). Rhea americana Max. Wied, Reise nach Rras., II, p. 187 (1821). Rhea nandu Less. Man. d'Orn., II, p. 208 (1828). Rhea macrorhyncha Sclat. P. Z. S., 1860, p. 207. Hab. : Brésil, nord-est. 2. R. americana var. rothschildi Brab. et Chubb (1). R. nandu Rothsch. (nec Less.), Verh. V Intern. Or. Kongr., pp. 151, 160 (1911). R. americana auet. plur. (nec Lin.). R. rothschildi Rrab. et Chubb, R. S. Ain. (test. Rothsch., /. c, p. 1000 (1911). Hab. : Sud du Brésil, Paraguay. Uruguay, Argentine. 3. Rhea pennata d'Orb. Voy. Ain. mér.. Itin., III, p. 67 (1835). R. darwini Gould. P. Z. S., 1837, p. 35; id., Voy. Beagle, Birds, p. 123, pi. xlvii. R. americana subsp. darwini Bock. Arch. Narturg., 1863, I. p. 213. Struthio darwini Sternb., J. Ornith., 1869, p. 271. Pterocnemia darwini Gray, Hand-list III. p. 2 (1871). Pterocnemys darwini Sclat. et Salv., Nomencl. Av. Neotrop., p. 154 (1873). Hab. : Chili, Patagonie. (1) Lord Brabournb et M. Ch. Chubb ont reconnu que le nom de B. nandu de Lesson n'est qu'un synonyme de B. americana Lin., et que par conséquent la variété est sans nom; ils lui donnent donc celui de rothschildi. 308 SÉANCE DU 10 DKCKMIÎRE 1912 Or.l. III. — CASUARII. Car. — Bec plus court que la tête, fléchi ;'i la pointe qui esl arrondie; narines ovales, s'ouvrant vers le milieu du bec: ailes atrophiées; queue nulle: plumes imparfaites; tarses robustes, :: doigts à ongles robustes; pouce nul. Cet ordre se divise eu deux familles : 1. Tête privée de casque; bec large à la base Fam. Dromiceidœ. ■2. Tête garnie d'un casque; bec étroil — Casuaridœ. Pam. 1. — DROMICEID /•:. Genre DROMICEUJS Vieill. el Dromaius Vieill., Analy., pp. 20, :»'. (1816) Type l>. „,>r,r hollandiœ. Dromœus Banz., El. di Zool., III, 1, p. SS (1821) Tachea Plem., Phil. of Zool.. Il, p. 257 (1822) Dromiceus Swains., Glass. H., II. p. 346 (1837) — Dromeicus A. Newt., Dict. of B., p. 213 (1893) ''/'■. — Les Ennui- établissent une transition entre les Nandous el les Casoars. Bec droit, comprimé, plus large à la base, arrondi à l'extrémité; narines grandes, ovales, s'ouvranl mus le milieu du bec dans nue rainure recouverte (Yww Oper- cule membraneux; ailes atrophiées et queue nulle: tarses longs, robustes: 3 doigts médiocres munis d'ongles obtus; pouce nul. I.es plumes sont doubles, c'est-à-dire que de chaque bulbe naissent deux longues tiges excessivement flexibles et pourvues de barbes lâches. Uni), : Australie, Tasmaiiie. Les variétés du genre Emou sonl généralement peu connues et Ton confond parfois certaines formes l'une avec l'autre. M. (1. M. Mathews a fait récemment une étude approfondie des Emous et de leurs svnonvmes, et il a bien voulu me faire la clef analytique des espèces, dont je donne ci-des-niis une SÉANCE DU JO DÉCEMBRE 1912 309 traduction. Je remercie M. Matiiews de m'avoir ainsi permis de donner à ma notice un intérêt plus appréciable. Clef analytique des espèces. A. Taille grande : tarse mesurant plus de 30 centimètres. 1. Plumes de la partie antérieure du cou blanches, comme le reste des parties inférieures D. diemenensis . 2. Menton et gorge noirs, contrastant avec le reste des parties inférieures : 2'. Plumes des parties supérieures brunes, noires à leur extrémité... D. novœ hollandiœ. 2". Plumes des parties supérieures brunes, sans noir à leur extrémité. D. woodwardi. 2'". Plumes des parties supérieures uniformément noirâtres D. rothschidi. B. Taille plus petite : tarse mesurant moins de 30 centimètres. 3. Plumes de la partie antérieure du cou allongées et noirâtres D.peroni. 3'. Plumes de la partie antérieure du cou allongées et blanchâtres D.minor. 1. Dromiceius nowe-hollandle (Lath.). Casuarias novœ-hollandiœ Lath. Ind. Orn., II, p. 665 (1790). Struthio novœ-hollandiœ Mey. Syst. Sum, Uebers. d. neust. Zool. Entcl. in Neuholl. u. Afrika, p. 59 (1793). Casuarias australis Shaw, Nat. Miscell., III, pi. xcix (1799). Dromiceius novœ-hollandiœ Vieill., Anal., p. 54 (1816). Dromaius ater Vieill., N. Dict., X, p. 212 (1817). Dromœus novœ-hollandiœ Ranz., El. di Zool., III, 1, p. 99 (1821). Tachea novœ-hollandiœ Flem., Phil. of Zool., II, p. 257 (1822). Dromiceus emu Steph., Gen. Zool., XIV, 1, pi. xxxix (1826). Dromiceus australis Swains, Glassif. B., II, p. 346 (1837). Dromœus irroraius Bartl., P. Z. S., 1859, p. 205. Dromaius irroraius Gould, Handb. B. Austr., II, p. 20i (1865). Hab. : Australie orientale. 2. Dromiceius nov/E-hollandle var. woodwardi Mathews. D. novœ-hollandiœ auct. plur. (nec Lath.). D. novœ-hollandiœ woodwardi Math., Nov. Zool., XVIII, p. 175 (1912). 310 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 Hab. : Parties septentrionales el nord-ouesl de l'Aus- tralie. 3. D. NOV/E-HOLLANDI.E VUT. ROTHSCHILD] Mathews. Dromiceius novœ-hollandiœ rothschildi Math., Nov. Zool., XYIII, p. 175 (1912). Ihil). : Sud-ouesl (\o l'Australie. \. D. NOViE-HOLLANDI/E Var. DIEMENENSIS Le SOUëf. h. diemenensis Le Souëf, Bull. Oi nith. Club, XXI, p. i:i (1907). lia h. : Tasmanie (éteint). 5. Dromiceii - peroni Rothsch. D. ater Vieill., Gai. des Ois., III. p. 79, pi. ccxxvi (1825 non 1817). h. parvulus Gould, Brod. Penny Cyclop., XXIII, p. L45 (1842) sans descr.; Math., B. Austr., I. p. 19, pi. m (1910). I>. peroni Rothsch. [teste Mathews, /. c. . Ihih. : [les des Kanguroos éteint . 6. Dromiceii s minor Spencer. h. minor Spencer, Melbourne I ict. \. spenceri Mathews, B. Austr., 1. pi. n 1910). Il . : ]]c Ring (éteint). Comme on vient de le voir, trois formes sur six se sonl éteintes dans (•<•> derniers temps, mais il ni existe des spécimens G millimètres. Ce Poisson, par sa mâchoire très proéminente, se rapproche de Paratilapia longirostris Hilgendorf et do Paratilapia pro- gnatha Pellegrin, mais son œil est plus grand, sa pectorale plus longue, sa coloration assez différente. Il offre certains rapports avec Paratilapia parvidens Boulenger, niais dans cette espèce 1rs mâchoires sont égales. Astatotilapia Roberti nov. sp. Hauteur du corps égalant la longueur do la tête et comprise 2 fois 4/5 dans la longueur sans la caudale. Diamètre de l'œil égalant l'espace interorbitaire, un peu plus court que le museau et compris 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Mâchoire inférieure très légèrement proéminente. Maxillaire visible quand la bouche est fermée, atteignant le bord antérieur de l'œil. 'i rangées de dents aux mâchoires, les externes généra- lement bicuspides, les internes tricuspldes. ."> rangées d'écaillés sur les joues. 7 branchiospines à lu base du premier arc. Ecailles cténoïdes. Ligne latérale supérieure perçant 20, l'in- férieure 13 écailles. Dorsale à épines légèrement croissantes, la dernière contenue 2 fois 1/3 dans la longueur de la tète. Dernière épine anale aussi longue que la dernière dorsale. Pectorale pointue faisant les 4/5 de la tôle et atteignant l'anale. Ventrale arrivant à l'anale. Pédicule caudal 1 fois 1/2 aussi long que haut. Caudale tronquée. Olivâtre au-dessus, argenté sur les côtés, blanc au-dessous. 10 fasciatures sur les côtés. Dorsale molle el caudale ponctuées de foncé. Ventrales et anale jaunes. D. XV 10; A. III 9; P. 14; Y. I 5; Sq. 5/32/12. \" 12 265. Coll. Mus. — Port-Florence (Victoria Nyanza) : Au. eu o et Jeannel. Longueur : 94 + 21 = 115 millimétrés. Cette espèce que je me fais un plaisir de dédier au dévoué secrétaire général de la Société zoologique, M. A. Robert, se rapproche de YAstatotilia Guiarti Pellegrin, mais son corps SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 313 est plus court, ses branchiospin.es moins nombreuses à la base du premier arc. sa coloration différente. Elle offre aussi quelques rapports avec Tilapia nuchisquamulata Hilgendorf. Astatotilapia Jeannoli nov. sp. Hauteur du corps égale à la longueur de la tète et comprise 3 fois environ dans la longueur sans la caudale. Diamètre de l'œil un peu supérieur à la largeur interorbitaire et contenu )', fois dans la longueur de la tête ou presque. Museau plus court que l'œil. Lèvres développées. Mâchoires égales. Maxil- laire à peine visible quand la bouche est fermée, étendu jus- qu'un peu au delà (\u bord antérieur de l'œil. Aux mâchoires, 5 ou 6 rangées de dents disposées en forme de fer à cheval; les dents externes généralement coniques. 4 rangées d'écaillés sur les joues. 8 branchiospines à la base du premier arc. Ecailles cténoïdes. Ligne latérale supérieure perçant 20 ou 21 écailles, l'inférieure 12 ou 13. Epines dorsales subégales à partir de la sixième, la dernière contenue 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Troisième épine anale plus forte et éga- lant la dernière dorsale. Pectorale pointue égalant presque la longueur de la tète et atteignant l'anale. Ventrale atteignant l'anale. Pédicule caudal 1 fois 1/5 plus long que haut. Caudale tronquée. Dos olivâtre, flancs et ventre argentés. 2 lignes longitudinales noires sur les côtés, l'une un peu au-dessus de la ligne latérale supérieure, l'antre médiane. Nageoires jaunes. D. XV 9; A. III 8-9; P. 13; V. I 5; Sq. 6/32-34/32. X" 12 — 2G2. 263. Coll. Mus. - - Port-Florence (Victoria Nyanza) : Alluaud et Jeannel. Longueur : 75 + 18 = 93, et 70 + 17 = 87 millimètres. Ce Poisson, que je dédie bien volontiers au collaborateur de M. Alluaud. offre certains rapports avec Tilapia Martini Bou- lenger, mais la dentition est différente, le pédicule caudal plus court. Hemitilapia materfamilias nov. sp. Hauteur du corps contenue 2 fois 1/2 à 2 fois 4/5 dans la longueur sans la caudale, longueur de la tête 2 fois 3/4 à 3 fois. Profil supérieur arrondi. Diamètre de l'œil égal ou un peu infé- rieur à l'espace interorbitaire et à la longueur du museau et contenu 3 fois à 3 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Lèvres 23 314 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE L912 développées, l'inférieure interrompue. Mâchoire supérieure légèrement proéminente. Maxillaire visible quand la bouche est fermée el étendu jusque sous le bord antérieur de l'œil. 5 ou 6 rangées de dents en haut, \ ou 5 en bas; l'externe formée de dents plus volumineuses en forme de massues, à couronnes obliques dirigées vers l'intérieur. 3 ou \ rangées d'écaillés sur !<•< joncs. 8 ou (.» branchiospines à la base du premier arc branchial. Ecailles cténoïdes. Ligne latérale supérieure perçant 19 à 22 écailles, l'inférieure 12 à 14. Epines dorsales légère- ment croissantes, la dernière comprise 2 fois ! \ à 2 fois i 2 dans la longueur de la tête. Troisième épine anale à peine plus courte 'i111' la dernière dorsale. Pectorale pointue atteignant les rayons mous de l'anale el égale ou un peu supérieure à la longueur de la tête. Ventrale arrivant à l'anale. Pédicule caudal l fois à l fois l 'i plus long que haut. Caudale tronquée. Olivâtre au-dessus, argenté au-dessous. 7 ou 8 fasciatures foncées sur les côtés et une ligne longitudinale noire plus marquée en arrière. I). XV-XV1 19; A. 111 8-0: P. 13; V. 1 5; Sq. 6-7 31-33 11-12. Y' 12 278 à 281. Coll. Mus. -Port-Florence Victoria Nyanza : Alluai d el II VNNEL. Longueur : 110 -i 28 = 138, 100 22 122, 100 I 22 = 122, 96 + 21 = 117 millimètn s. Un des types, une femelle, porte des alevins dan- la gueule, d'où le nom de materlamilias que je donne à l'espèce pour rap- peler une des particularités physiologiques les plus curieuses des Gichlidés africains. Ce Poisson se rapproche de VHemiti- lapia Bayoni Boulenger, mais sa dentition est assez différente, son profil arrondi et non droit, sa pectorale plus longue, son pédicule caudal plus court, «'.liez VHemililapia ôxyrhynchus Boulenger, du lac Nyassa, le museau esl 1res pointu. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 315 LA LARVE DU GENRE SCIRTES PAR C. PICADO. Parmi les Coléoptères, l'un des groupes les plus intéressants est sans doute la famille des Dascillidœ, car elle est considérée comme très archaïque. Les larves des Insectes de cette famille sont très mal connues; c'est à peine si l'on connaît un peu leur morphologie « grosso modo »; leur anatomie n'ayant jamais été étudiée. Les larves sont même tout à fait inconnues clans le genre Scirtes, répandu cependant dans l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique. A ma connaissance, le premier essai de description de cette larve se trouve dans le travail de D. Nowrojee (Life Stories of Indian Insects, IL Some Aquatic llhynchota and Coleoptera. — Mem. Department o/ Agriculture in India. Entom. Séries, II, n° 9, p. 189, april 1912) (1). La description en est très incomplète. L'auteur donne une figure en couleurs de la larve, de la nymphe et de l'imago de Scirtes grandis Motch., mais il ne donne aucun dessin qui puisse permettre de caractériser cette larve. Sa description se confond d'ailleurs avec celles des larves de plusieurs genres voisins : Reiodes, etc. L'auteur nous raconte qu'il s'agit d'une larve Carnivore qui se transforme en pupe dans la vase. Cette larve respirerait l'air en nature et quand elle descendrait dans l'eau elle emporterait une bulle d'air adhérente à son extrémité postérieure. L'auteur signale la présence de quelques appendices (processes) qu'il a vu sortir de l'extrémité postérieure de la larve et dont la fonction ne serait pas claire; il avance l'idée que ces organes seraient en rapport avec la fonction respiratoire. Il me semble étonnant qu'une larve de Scirtes soit Carnivore, étant donné la disposition de l'armature buccale : les mandi- bules sont en effet inermes à leur partie distale et elles ne présentent qu'un double talon chitineux situé tout à fait pro- (l) Je dois ce renseignement à M. P. de Peyerimhoff à qui j'adresse mes remer- ciements pour son obligeance. 23* 310 SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 fondement et disposé pour broyer des substances végétales (l'intestin des larves que j'ai examinées ne renferme que des substances végétales). Quant à la bulle d'air qui reste adhérente à la partie postérieure de la larve, il est possible qu'il s'agisse tout simplement d'une bulle de l'écume que sécrètent ces larves avant la nymphose. Les appendices à fonction énigmatique ne sont pas autre chose que les vulgaires branchies rectales exis- tant chez un grand nombre de larves d'Insectes. Il y a par contre un autre travail de la même ;mnée (G. II. Carpenter and M. G. Mac Dowell : The mouth parts of some Beetle larvae. Q. .1. Mier. Set., LVII, part, i, p. 373-381, 1 pi., 1912), qui est l'ail avec beaucoup de soin. Les auteurs fonl l'étude détaillée des caractères des pièces buccales de la larve du genre Ilclodes (H. minuta) et ils établissent les com- paraisons nécessaires entre ce genre et le genre Dascillus, de même qu'avec d'autres genres voisins. Ils donnent de nom- breuses figures. G. 11. Cakpe.nteu a eu l'occasion d'examiner une larve plaie de Coléoptère provenanl des îles de la Trinité et de la Domi- nique. Les larves en question ont été trouvées par Hugh Scott dans les Broméliacées épiphytes de ces îles, pendant le mois du mais 1912 (I). Carpenter considère cette larve comme très voisine de celle de Helodes minuta décrite par lui et Miss Mac Dowell. Les pièces buccales seraient très semblables chez ces deux larves, sauf le labrum qui est fortement échancré. Pendanl mes recherches sur la faune des Broméliacées épi- phytes du Gosta-Rica, j'ai trouvé, dans la presque totalité des grandes Broméliacées et dans toutes les localités, une larve que je suppose être la même que celle trouvée par Scott à la Trinité et à Dominique (2). Les élevages de ces larves m'ont donné des Coléoptères qui ont été d'abord examinés par M. Bedel et déter- minés comme appartenant au genre Scirtes. 11 s'agit d'une espèce nouvelle qui est décrite plus loin. L'élude détaillée de cette larve me permet d'établir dès main- tenant des caractères différentiels entre la larve de mon Scirtes et celle de Helodes décrite par Carpenter et Mac Dowell. (1) H. Scott. A contribution to the knowledge of the fauna of Bromeliaceœ [Ann. Nat. Hist. [8], X, october 1912, p. 424-438). (2) M. G. C. Champion m'indique que, dans ces îles, les Helodes manquent: on y trouve au contraire de nombreuses espèces des genres Scirtes et Orn. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 o I 7 Helodes (minuta). Bord distal non échancré. Dents chitineuses séparées. Soies du bord sub-égales. Labrum. Scirtes championi. Bord distal échancré. Dents chitineuses soudées en triangle. Deux paires de soies plus longues Mandibules. 1 seul talon chitineux. Processus en peigne. Extrémité pointue. Soies ramifiées. Base glabre. 2 talons chitineux. Pas de processus en peigne (celui- ci représenté par le deuxième talon chitineux). Extrémité arrondie. Soies simples. Base à soies fortes. Maxilles. Cardo et stipes bien différenciés Soies en peigne dans toule la sur- face sétigère. Bord externe poilu. Palpe maxillaire ne dépassanl pas les maxilles. Extrémité sub-aiguë. Cardo et stipes non distincts. Soies en peigne seulement au vertex du galea. Bord externe glabre. Palpe maxillaire 1 1/2 fois plus long que les maxilles. Extrémité arrondie. Labium. Forme de trapèze. Palpe d'une longueur d'au moins 1/4 du bord distal. Maxillules très nettes. Dents maxillulaires peu nom- breuses. Forme carrée. Palpe = 1/8 du bord distal. Maxillules moins différenciées. Dents maxillulaires très nom- breuses. Les détails de l'hypopharynx et des formations appendicu- laires du labium présentent, en outre, de notables différences. Je puis indiquer un certain nombre de particularités anato- miques de la larve du Scirtes, la seule clans la famille qui ait été étudiée à ce point de vue. Elle possède une paire de glandes salivaires incluses dans le labium et débouchant juste derrière la mince ouverture laissée entre les pièces chitineuses du labrum, mandibules et labium; l'intestin moyen est droit avec une terminaison conique. A la 318 SÉANCE DU JO DÉCEMBRE 10J2 base de ce cône débouche une paire de tubes de Malpighi et lieux autres paires débouchent au sommet. L'intestin terminal esl replié en S. Il y a 7 ganglions nerveux abdominaux. L'ébauche des glandes génitales se trouve dans le 3e segment abdominal. Etant donné l'étroite parenté des larves du genre Helodes et celles du genre Scirtes, je crois qu'il esl logique de supposer une ressemblance encore plus étroite entre les diverses larves appartenant au genre St-irtrs, el qu'il faut considérer les carac- tères que je viens d'indiquer comme typiques pour le genre Scirtes. Je me borne aujourd'hui à ces quelques remarques qui per- mettent de distinguer, en l'état actuel de nos connaissances, la larve du genre Scirtes de celle des genres voisins. Je compte publier prochainement une ('Inde détaillée de la morphologie ei de Fanatomie de cette larve dans un travail d'ensemble sur la faune bromélicole. Le nouveau Scirtes provenanl 'les élevages dr< larves bro- méiicoles de Costa-Rica présente les caractères suivants : Scirtes Illiger, Mag. VI, p. 301 (1807); Champion, Biol Centr. Amer. Ci. le,. pi. lit. l. p. 606 1897). Scirtes championi n. sp. Ç). ■ Forme elliptique, convexité peu prononcée, brillant, lestacé, couleur ocre-brûlé; toute la partie supérieure du corps à ponctuations fines et serrées, celles-ci sonl plus fortes sur les élytres que sur la tête et le thorax. Une pubescence plus claire recouvre la partie supérieure de l'Insecte. Yeux assez gros. Antennes : lor article grand et plus gros que les autres; 2e article plus court et en forme de tonneau; 3e article plus grêle et un peu plus court que le 2e; 4e article aussi long que les deux précédents réunis; articles 4 à iO subégaux; 11e article un peu plus long que le 10e. Les antennes ne dépassent pas la moitié du corps, elles sont plutôt grêles. Palpes maxillaires à 5 articles : 1er et 3e petits; 2e et \" au moins deux fois aussi longs que celui qui les précède; v article à extrémité arrondie. Thorax très court, à bords légèrement aigus, de même que les élytres. Il devient brusquement étroit vers l'avant. Il s'in- cline vers le bas de même que la tête. SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1912 319 Pattes postérieures à coxa forte. Tibia avec une légère cour- bure vers le haut; sa face interne est plate, tandis que la face externe est convexe. Epine tibiale supérieure au moins aussi longue que les 2/3 du premier article du tarse. Longueur, 3 millimètres; largeur, 2 millimètres. Habitat : Costa-Rica. Une femelle au British Muséum et une autre au Laboratoire d'évolution à Paris. Scirtes championi est probablement une espèce voisine de S. pulicarius, décrite par Champion dans la Biologia Centr. Amer. (/. c, p. 606-617). Elle diffère cependant de cette dernière par sa plus grande taille et sa forme moins longue et par les ponctuations de la surface supérieure qui sont plus serrées. Le Scirtes insularis Champ. (Tr. Ent. Soc. London, 1897, p. 292), des Antilles, a une tête et un thorax plus larges; les yeux sont plus gros et son corps moins convexe. S. championi présente le faciès d'un Cyphon (1). Les Insectes adultes qui se trouvent entre les feuilles des Broméliacées sont très difficiles à capturer, car, aussitôt que l'on touche à la plante, ils se sauvent avec une vitesse extrême, grâce à la rapidité de leurs sauts. L'élevage des larves est assez difficile et je n'ai pu obtenir que l'éclosion clés deux femelles qui ont servi de types pour décrire cette espèce. (Trarai! du Laboratoire d'évolution des êtres organisés.) (1) Je dois à L'obligeance de M. G. C. Champion la comparaison de cette espèce avec celles décrites par lui. Je dédie ce Scirtes à M. G. C. Champion, à qui l'on doit une grande partie de la Bio.logia Centrali-Americana. Séance du J î décembre 1912. PRÉSIDENCE DE M. A. DOLLFUS, PRÉSIDENT. M. Roi le s'excuse de son absence. La Société est invitée à se faire représenter aux fêtes du cinquantenaire de la fondation de l'Académie d'Hippone, qui auront lieu à Bône (Algérie) les lit. II. 12 et 13 mai 1913. MM. Blaizot et Ciieyreux sont délégués par la Société. M. Carlos Moreira adresse sa photographie. M. le président lui en exprime des remerciements. Le Comité d'organisation de la section française de l'Expo- sition de Gand adresse un modèle de demande d'admission. M. le présidenl adresse les félicitations de la Société à MM. .1. 11. Pabre, qui a obtenu le prix Gegner à l'Institut; Germain, le prix Savigny; Landrieu, le prix Binoux, pour son ouvrage sur Lamarck édité par la Société; Portier, le prix Montyon (physiologie : Kollmann, une mention au même prix; Mathis, une mention au prix Montyon (médecine); Gruvel el s. hlegel, des subventions sur les fonds Bonaparte. M. Vlès fait une communication sur un Balenoptera acuto- rostrata qu'il a étudié à Roscoff. « A propos de la communication récente <\*' M. L. Petit, aîné, sur la longévité des animaux, M. E. Traizet signale la morl d'une Tourterelle, appartenant à sa famille, et qui était âgée de 39 ans ». L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour le renouvellement du Bureau et du tiers sortant du Conseil. MM. Billiard, Borcea et Reyckaert sont nommés scrutateurs. Sur 128 votants, ont obtenu, comme : Président M. Roule 122 voix, contre 1 à M. R. Blanchard et I à M. Gaullery. Vice-présidents MM. R. Blanchard.. 121 voix, Caullery 124 — contre 3 voix à M. Duboscq, 1 à M. Joubin, 1 à M. Roule. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 19 J 2 321 Secrétaire général. MM. Robert 126 voix, Secrétaires De Beauchamp. 125 Ghatton 128 contre 1 voix à M. Fauré-Fremiet. Trésorier MM. Vignai ' 127 voix, Archiviste-biblioth. Germain 127 Membres du Conseil Douvillé 127 — pour 1913. Hérouard 127 — Petit, aîné 122 — Vaillant 125 2 voix à M. PiACOvitza, 1 à M. L. L. Petit, 2 à M. G. Dollfus, 1 à M. Fauré-Fremiet. Il y a, de plus, 3 bulletins nuls, pour défaut de signature sur l'enveloppe extérieure. Ouvrages offerts. Brôlemann (H. W.) et Ribaut (H.). Essai d'une monographie des Schendylina (Myriapodes, Géophilomorphes) (Nouv. Arch. Mus. Paris, (5), IV, p. 53-183, pi. i-xi). 322 SÉANCE DU 2'i DÉCEMBRE 1912 OXYURUS TOPSENTI PSEUDO " NÉMATODE LIBRE " l'Ait I le Dr G. R. BLANC. J'ai décrit brièvement, dans une note récente (i), un Oxyure que M. le J\ Topsent avait trouvé vivant librement en eau clouer ri qu'il avail bien voulu me communiquer. Je crois utile de revenir ici un peu plus longuement sur l'organisation de ce Nématode. n<;. i Extrémité antérieure d'Oxyurua Topsentl La diagnose ne porte que sur la q, sexe des trois exem- plaires recueillis. C'est un petil Ver blanchâtre long de 3mm5 et large de 600 p. Sa forme est obtuse; la partie postérieure du corps se termine par une pointe courte, élargie à sa base, longue de 65{x. Le tégument, finement strié transversalement, est épais de 10 u.; les stries s'étagenl avec un intervalle moyen de 7 a. La bouche est ornée de trois lèvres portant chacune une petite papille externe. L'œsophage, long de 340 p. et large de 50, est rectiligne, sans bulbe antérieur ni baguette chitineuse; il i ' . 11. Soc. Biol., 30 nov. L»12 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1912 323 m se dilate légèrement avant d'aboutir an bulbe dentaire bâti selon le type commun aux Oxyuridés. An bulbe fait suite un estomac large de 25.0 u. à son plus grand dia- mètre d'où part l'intestin. Cet intestin, large de 150 u., présente une légère courbure en S à convexité ventrale et vient aboutir à l'anus presque terminal et ventral par une petite ampoule rectale pyriforme. La vulve, située environ à l'union du tiers moyen avec le tiers postérieur, se trouve à ^ mm 200 de la pointe caudale. Ses bords sont légèrement saillants ; elle s'ouvre dans un vestibule à parois épaisses et plissées qui se continue par un vagin sinueux. L'utérus, bourré d'œufs, occupe la plus grande partie du corps sur une hauteur d'environ 2 milli- mètres. Les œufs, segmentés au moment de la ponte, sont asymétriques; ils présentent un diamètre longitudinal de 75 jx sur un diamètre trans- versal de 32 [x. Cette espèce, observée vivante, à été re- cueillie avec des larves de Nèpes, de Diptères, accompagnées de Lymnées, de Sangsues, de Planaires et d'Oligochètes. Il est bien probable que, malgré son appa- rente vie libre, ce Nématode est parasite d'un animal aquatique. Le fait d'avoir été trouvé vivant ne saurait infirmer cette supposition, car l'on sait que les Oxyures adultes, inféodés au gros intestin, peuvent cependant vivre et prospérer clans des milieux qui ne leur sont pas habituels. C'est ainsi que R. Kolb (1) a trouvé des individus g cVOxyurus vermicu- Jaris dans la cavité de Douglas chez une femme ; que G. Marro (2) a observé un FM kyste fibreux au niveau des franges salpin- nérai de o. to- giennes de la trompe gauche d'une femme psenti femelle- de 3-i ans contenant de nombreux œufs d'Oxyures ; en lin que (1) Centraïbl. Bakter, XXXI, Abt. i, 1902. (2) Arch. per le scienze mediche, XXV, 1901. 324 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE L912 Prcelich (1), plus anciennement, a donné l'observation d'un enfant de il ans qui présentait au pli interfessier, à 3 centi- mètres de l'anus, une tumeur du volume (.»7. s uov. (2) O. Galeb. Recherches sur les Entozoaires des Insectes [Arch. Zool. Exp., VII, 1879). (3) A Flora and Fauna within living animais {Smithsonian Contributions (o Knoicledge). SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1912 325 et Bûtschli (1) avaient reconnu la nature végétale de ces « poils » et, plus tard, de Magalhâes (2) les revit chez les Oxyures de Periplaneta americana et sut les interpréter. Ces Champignons que les anciens auteurs rangaient dans le genre Hygrocrocis de Valentin, sont assez mal connus; mais le fait de les trouver sur Oxyurus Topsenti plaide en faveur de sa vie parasitaire. Il est difficile de rattacher cet Oxyure à son hôte probable. Les divers animaux observés avec lui ne paraissent pas devoir être incriminés; on sait d'autre part que jusqu'à présent très peu d'animaux aquatiques sont connus comme porteurs d'Oxyures : ce sont des Vertébrés (Arvicola amphibius, Petro- myzon Planeri, Triton tœniatus) et des Insectes (Hydrophilicles) dont les parasites ne sauraient être confondus avec Oxijurus Topsenti, qui présente des analogies avec les Oxyures d'Hydro- philides, mais s'en écarte par l'absence de fdament enroulé autour des œufs et par le nombre de ses lèvres qui est de 3 au lieu de 6 dans le sous-genre Helicothrix. Je crois que la forme générale cYO. Topsenti et la présence sur sa cuticule de filaments mycéliens le rapprochent cepen- dant des Oxyures d'Insectes et que c'est dans cette classe qu'il faudra rechercher l'hôte normal. (1) Untersucliungen ùber die beiden . Nematoden der Periplaneta orientaux [Zeitschr. wiss. Zool., XXI, 1875, p. 252-293). (2) Notes d'helminthologie brésilienne (Arch. Parasit., III, 1900, p. 35-36). :'»'^'» SÉANCE DU 2i DÉCEMBRE 1912 VARIÉTÉS, ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE 1912 Poissons. Pages Astatotilapia .1 eu nu cl i Pellegrin 313 — Roberti Pellegrin 312 Barbus Sauvagei Pellegrin 107 Diagrammella nov. subgen. Pellegrin 2(.r> THagramma Diagrammella macrops Pellegrin 295 Hemitilapia malerfamilias Pellegrin 313 Paratilapia maculipinna Pellegrin :;i l Xenocara macrophthalma Pellegrin 271 ÏNSEI lis COI ÊOPl 1 RES. Chauliognathus atricolor Pic 147 binotaticollis Pic 14-8 bogotensis Pic 146 caeruleonotatus Pic 147 infernalis Pic 146 var. subinfernalis Pic 147 var. notaticollU Pic 147 ilatiayanus Pic 148 limbatithOTax Pic 146 semilimbatus Pic 147 Discodon seinidiscoidale Pic 77 subobscurieeps Pic ?(> Scirles champîoni Picado 318 Insectes Aptères. Gyropus amplexans Neumann 224 decurtalus Neumann 216 forficulttlus Neumann 220 lineatus Neumann 218 loth/us Neumann 222 — porcelli perfoliatus n. subsp. Neumann 216 Haematopinus longus Neumann 141 (Polyplax) aculeatvs Neumann 1 i:i CRUS! \' ÊS. Orchomene similis Clievreux 283 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1912 327 NÉMATODES. Pages Oxyurus Topsenti G. Blanc 322 Trichosomus meleagris gallopavo Barile 129 Trématodes. Isancislrum n. gen. de Beauchamp 98 loliginis de Beauchamp 99 TURBELLARIÉS. Prorhynchopsîs u. gen. de Beauchamp.. "299 minuta de Beauchamp 299 Sporûzoaires. Coccidium cerastis Chatton 8 Flagellâtes. Apodiniuni rhizophorum Chatton 88 Blastodinium elon galum Chatton 89 navicula Chatton 90 oviforme Chatton 90 spinulosum Chatton 89 Chytriodinium n. gen. Chatton 91 Oodinium n. gen. Chatton 85 fritillariae Chatton 87 Schizodinium n. gen. Chatton.... 90 spars uni Chatton 90 Trypanodinium n. gen. Chatton 91 ovicola Chatton 91 Rhizopodes. Ilartmannella n. nom. Alexeieff 156 Hartmannia n. gen. Alexeieff 62 Naegleria n. gen. Alexeieff 59 Proctamœba n. gen. Alexeieff 70 Proclamœba salpae Alexeieff 66 TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages \m\iiim (A.). Quelques remarques complémentaires sur Ja systématique <1'- \mibes du groupe Umax 149 Sur le genre Sappinia Dangeard 157 Sur les caractères cytologiques et la systématique des Amibes du groupe Umax {Naegleria nov. gen. et lia il mu a nid nov. gen.) et des A mil tes parasites des Vertébrés Proctamœba nov. gen.) 55 Barile (G), sur une espèce de Trichosome signalée chez le Dindon Meleagris gallopavo domestica [L.]) 126 lii m champ (P. de). Isancistrum loligiriis n. g., n. sp., Trématode parasite du Calmar el l'inexistence de Solenocotyle Chiajei I >i- -^ing 96 Rotifères communiqués par MM. 11. K. Harring et C. F. Rousselet. Contribution à l'étude des Atrochidés. 242 Rotifères communiqués par M. il. K. Mailing : Sca- ridium eudactylotum Gosse et le mastax des Dino- c}>. a ris 182 Un nouveau Rhabdocœle marin, ProThynchopsis mi- nuta n. g., n. sp 299 Biluard (G.). Allongement inusité <\<>> nageoires chez une Tanche vulgaire 27G Bi \nc (G. R.). Oxijurus Topsenti, pseudo » Nématode libre » 322 Sur le parasitisme d'un Cynipide l.\ulax scabiosse) par Pediculoides venlù usas 191 Bordas (L.). Les glandes rectales <]>■* papillons 12 Caullfry (M.). Présence de Physalies et de Vélelles dans le Pas- de-Calais au début d'avril 1912 ISO Chai ton (E.). Diagnoses préliminaires de Péridiniens parasites nouveaux s:> Sur quelques genres d'Amibes libres et parasites. Syno- nymies, homonymie, impropriété 109 Sur un Coccidium de deux Cérastes et sur une Ade- leidée trouvée dans l'intestin de Scincus officinalis... 8 Chevreux (E.). Description d'un Amphipode, Orchomcne similis nov. sp., des côtes de Bretagne 283 SÉANCE DU 2'i DÉCEMBRE 1012 329 Cosmovici (N. L.)- Contribution à l'élude de la faune protozoaire de la Roumanie 205 Dubois (Alph.). Coup d'oeil sur les Oiseaux Ratites 303 VOtocorys alpeslris en Relgique 119 Fauré-Fremiet (E.). Graisse et glycogène dans l'œuf de V Ascaris megalocepliala 233 Sur la maturation et la fécondation chez ï Ascaris mega- locepliala (note préliminaire) 83 Sur l'origine des cellules pariétales des organes géni- taux chez Y Ascaris megalocepliala 273 Un appareil de Golgi dans l'œuf de Y Ascaris tuegalo- cephala. Réponse à M. A. Perroncito 135 Variation du nombre des chromosomes dans l'œuf d'Ascaris megalocepliala bi valons 285 . Kollmann (AL). Anomalie des voies biliaires chez une Tortue [Clemnys leprosa) 101 Notes sur l'épithéliiïrn dé la vésicule biliaire des Tortues 120 Neumann (L. G.). Notes sur les Pédiculidés. III 141 Sur le genre Gyropus Nitzsch 212 Neveu-Lemaire (M.). Les premiers stades évolutifs du Strungle . filaire 238 Les Tatous en ethnographie 197 — Quelques observations relatives aux règles de la nomenclature zoologique 80 Olivier (E.). Le deuxième Congrès international d'entomologie... 281 Paris (P.). Changement de coloration chez un Lézard gris (Lacer ta muralis) 75 Pellegrin (J.). Description d'un Poisson nouveau de l'Afrique australe appartenant au genre Barbus 107 Description d'un Poisson nouveau de l'Orénoque appar- tenant au genre Xenocara 271 Diagnoses préliminaires de Cichlidés nouveaux du lac Victoria recueillis par MM. Alluaud et Jeannel. ... 311 Poissons des côtes de l'Angola, mission de M. Gruvel (4° note) 290 Reptiles, Ratraciens et Poissons du Maroc (mission de Mme Camille du Gast) 255 Reptiles, Ratraciens et Poissons du Maroc (récoltés par le Dr H. Millet) 262 Sur la présence d'un banc de Ranzania Iruncala Retzius à la Martinique 228 Sur quelques Poissons intéressants du marché de Paris 14 :!:!<> SÉANCE DU 2<5 DÉCEMBRE 1912 Pellegrin (J.). Sur un Poisson nouveau pour la faune française, Le Centrolophus britannicus Giinthcr 20 Perroncito (A.)- Nouvelle réponse à M. Fauré-Fremiet 189 Réponse à M. Fauré-Fremiei 13;} Petit (L.), aîné. La protection des petits Oiseaux 188 .Notes et observations sur la longévité chez les Oiseaux. 236 Notes et observations sur les Hirondelles el les Mar- tinets 187 Pic (M.). Deux nouveaux Discodon Gorh. (Col. Malacodermes) de l'Amérique méridionale 7<> Malacodermes nouveaux du genre Chauliognathus Hentz (Col.) 146 Uuclques mots sur divers cas de nomenclature '21\ Quelques mots sur une proposition de nomenclature... 77 Picado (C). La larve du genre Scirtes 315 Quidor A.. Sur un nouveau micros* ope stérroscopique à un seul objectif 267 Raspail (X.). Les nichoirs i r Oiseaux el la protection des nids à l'aide d'un entourage en grillage I7n — Perception à distance par la Mouche bleue Musca vomiloria Linn.) du passage de la vie à la mort Chez les animaux i'.l TABLE PAR ORDRE DE MATIÈRES N'1 1, paru le 25 lévrier 1912 : Pages Liste des membres v Liste géographique des membres xxm Liste des membres décédés pendant Tannée 1911. Commissions, xxvni Bureau et Conseil pour l'année 1913 xxix Présidents d'honneur el présidents depuis la fondation de la Société xxx Prix Malotau de Guerne xxxi Prix François Secques xxxm Prix Louis Petit pour l'ornithologie xxxiv Séance du 9 janvier 1 23 janvier 11 N° 2, paru le 5 avril 1912 : 13 février 19 27 février (19e Assemblée générale annuelle) 24 N° 3, paru le 25 avril 1912 : 12 mars 95 26 mars 100 N° 4, paru le i juin 1912 : '9 avril 119 — 23 avril 139 N° 5, paru le 24 juin 1912 : li- mai 169 28 mai : 187 N° 6, paru le 22 juillet 1912 : 11 juin 201 25 juin 232 N° 7, paru le 10 août 1912 : 9 juillet 235 N'3 8, paru le 20 novembre 1912 : 2? octobre 265 N° 9, paru le 20 décembre 1912 : 12 novembre 279 26 novembre 289 N° 10, paru le. SI janvier HH3 : 10 décembre 29? 24 décembre 320 Le Secrétaire général, gérant, A. ROBERT. UH 1A3G -