I PAS SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE . DE FRANCE IMPRIMERIE DE LAGNY 2 : : BULLETIN SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE Er mere de + D A D TROISIÈME SÉRIE — TOME NEUVIÈME 1880 à 1881 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1881 ar + »£ te A "Fa LA 5. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Séance du 8 Novembre 1880 PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT, M. Douvillé, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membres de la Société : MM. Ricarn (Samuel-Lucien-Marie), rue Saint- Placide, 46, à Paris, présenté par MM. Hébert et Munier-Chalmas ; Le Mesre (Georges), place du Château, 19, à Blois (Loir-et-Cher), présenté par MM. de Lapparent et Douvillé ; KonTHazs (W.-C.), quai Henri IV, 46, à Paris, présenté par MM. Fou- qué et Michel-Lévy ; SIEGEN (P.-M.), Conducteur des Travaux Publics, à Luxembourg, présenté par MM. Terquem et Daubrée ; GuizLAUME (Léon), à Haraucourt (Ardennes), présenté par MM. Ni- voit et de Lapparent ;. ScHEYRER (Pierre-Emile), Propriétaire, avenue Trudaine, 15, à Paris, présenté par MM. Danglure et Bioche ;: AMEGHINO FioRENTINO, rue Lebrun, 66, à Paris, présenté par MM. Gaudry et Sauvage; CLoez (Charles), ancien élève de l'Ecole polytechnique, rue Linné, 7, à Paris, présenté par MM. Cloez et de Lapparent; DurertTre (Emile), à Boulogne (Pas-de-Calais), présenté par MM. de Lapparent et Sauvage; ANson (p') (Edouard), membre de la Société géologique de Lon- dres, Clapham Common, à Londres, présenté par MM. Prestwich et Sauvage, 6 TERQUEM. —— FORAMINIFÈRES DE DUNKERQUE. 8 nov. Le Président annonce ensuite une présentation. Il fait part de la mort de M. Ruiïinart de Brimont. M. Gillot rend compte des démarches entreprises par lui pour faire augmenter la subvention que l'Etat accorde à la Société. M. Douvillé offre, de la part de M. Davidson, une note sur les espèces de Brachiopodes qui caractérisent le grès armoricain de la Bretagne, dans laquelle l’auteur a figuré le Dinobolus Brimonti et les Linqula Lesueuri, L. Hawker et L. Salteri (extrait du Geol. Magazine). M. Terquem présente le troisième fascicule de la faune de la plage {de Dunkerque, qui termine ses recherches sur les coquilles microscopiques de la localité. Des circonstances particulières ont obligé de pratiquer des dragages, qui ont déterminé une élévation du rivage de plus de 60 cent. Il en est résulté que la recherche des mollusques et des foraminifères est devenue impossible : les quelques animaux qui vivaient dans le sable, ainsi que les Térébelles ont disparu; les rares échantillons de ces annélides, que le flot re- jette, ne contiennent aucune des coquilles que les localités pré- sentaient antérieurement. Il faudra donc attendre que le rivage soit de nouveau habité, pour que les recherches puissent être aussi fruc- tueuses que par le passé. L'ensemble des animaux recueillis sur la plage et dans les environs de Dunkerque se monte à 524 espèces, et comprend les séries depuis les Amorphozoaires jusqu'aux Crustacés; dans ce nombre les fora- minifères figurent pour 215 espèces ou variétés, chiffre qui n’a encore été produit par aucune autre localité; ainsi une observation, anté- rieure à la nôtre, indiquait éventuellement 4 espèces pour Dun- kerque ; la plage d'Ostende, identique à celle de Dunkerque, n’a donné qu'environ 80 espèces ; la Norwège et l'Islande ne nous ont fourni que 115 espèces ; les côtes de l’Angleterre, d’après Williamson, ne comptent qu'environ 100 espèces, et les sondages récemment exécutés dans le golfe de Gascogne produiront à peine un nombre égal. | Malgré le grand nombre d'espèces dont nous avons reconnu la présence à Dunkerque, nous croyons que les listes sont encore loin d'être complètes ; elles sont susceptibles de recevoir de nombreuses adjonctions par des dragages répétés dans la rade; déjà ils nous ont donné une série intéressante de Bryozoaires et deux Crustacés nou- veaux; on pourra également continuer les recherches de coquilles dans les eaux douces et saumâtres, enfin publier les nombreuses espèces des Crustacés ostracodes qui abondent sur la plage. 1880. DAUBRÉE. —- PRÉSENTATION D'OUVRAGES. 7 Les recherches que nous avons faites à Dunkerque, ont produit un grand nombre d'espèces appartenant au genre Æotalina et nous ont conduit à apporter quelques modifications à la diagnose de ce genre. D'une part, les auteurs ont pris indifféremment les noms anciens, et ont ainsi maintenu dans la nomenclature les genres Pul- vinulina, Discorbina, Gyroidina, indépendamment du genre Æotalina, établi par d'Orbigny ; d'autre part, on admettait que les coquilles de ces genres ont toujours vécu Lbres; le contraire a lieu et presque toujours les espèces sont adhérentes, tantôt à des corps mous, des algues, des ascidies, tantôt à des corps durs. C’est ainsi que nous en avons trouvé attachées sur des huîtres, des gastéropodes, des ba- guettes d’oursin et même sur des foraminifères. (Voyez 3° fasce., p. 132, pl. 17, fig. 10 à.) Selon que la Rotaline est attachée et selon la nature du support, la coquille peut présenter trois formes principales : 1° la coquille est sensiblement équilatérale et présente la forme d’un disque plus ou moins convexe ou déprimé (Pulvinulina) ; 2 la coquille s’est atta- chée par la face inférieure qui est alors plus ou moins aplatie, tandis que sa face supérieure s’est allongée et a donné à la coquille une forme conique (Gyroidina); 3° la coquille s’est attachée par la face supérieure qui est devenue aplatie ou même concave, tandis que la face opposée a pris un grand développement (Discorbina). Désirant voir chaque département, chaque arrondissement à même d’exhiber les richesses de son sol, dans le but de faire naître le goût des sciences naturelles et pour en faciliter l’étude, j'ai cru devoir déposer dans le musée de Dunkerque toutes les séries que j'ai re- cueillies, et je les ai classées d’une manière méthodique. M. Daubrée présente en ces termes, de la part des auteurs, MM. Falsan et Chantre, un ouvrage intitulé : Monographie géo- logique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône. Le premier volume de ce bel ouvrage donne le catalogue des blocs erratiques et des surfaces de roches rayées observés dans la partie moyenne du bassin du Rhône, classés par régions géographiques. La position de chaque bloc est indiquée d’une manière très précise et souvent accompagnée de dessins qui en représentent la forme et la situation. Le nombre de ceux qui sont décrits n’est pas de moins de 1,140. Une revue historique et analytique des travaux antérieurs des géo- logues sur ce sujet suit cet exposé. Dans le seeond volume une "section est consacrée aux formations 8 CHAPER. — DIAMANTS DE L'AFRIQUE AUSTRALE. 8 noy. géologiques et aux climats qui ont précédé la plus grande extension des anciens glaciers pour la région dont il s’agit. Une 2 section décrit les anciens glaciers géographiquement et topographiquement, ainsi que les terrains qui en dépendent. Enfin, une 3° section expose les formations géologiques, les faunes, les flores et le. climat de ia partie moyenne du bassin du Rhône, après la plus grande-extension des anciens glaciers. L’atlas se compose de 6 feuilles autographiées de la carte du Dépôt de la guerre, sur lesquelles ont été tracés les contours des anciens glaciers de chaque groupe, la direction des stries et des rayures des roches polies, les grandes moraines terminales, ainsi que chacun des blocs erratiques, désigné par un numéro qui se réfère à celui du texte. M. Daubrée présente ensuite, de la part de M. Tchihatcheî, un ouvrage intitulé : Espagne, Algérie et Tunisie (lettres à Michel Chevalier). | Les sujets les plus divers y sont traités avec compétence et sous une forme toujours attrayante. On lira avec un intérêt particulier son avis sur la question de la colonisation algérienne. Notre émi- nent confrère qui, il y à quarante ans, rapportait de l’Altaï des résul- tats précieux pour la géologie, et qui plus récemment a le premier présenté un tableau de la constitution du sol de l'Asie Mineure, n’a pas manqué d'enrichir sa relation d’une foule d'observations géolo- giques intéressantes. Comme on peut le supposer aussi, le traducteur et commentateur de la géographie botanique de Criesbach a donné une large place à la flore des pays qu'il visitait. M. Chaper présente à la Société un volume qu'il vient de publier sous le titre de : Note sur ia région diamantifère de l'Afrique australe Chargé d'une mission industrielle aux célèbres mines de diamants du Griqualand West, il a recueilli le plus grand nombre possible de renseignements sur cette partie de l'Afrique qu'aucune publication française n'avait encore fait connaître. Le premier chapitre contient des indications générales, malheu- reusement très sommaires, sur la constitution géologique de l'Afrique australe en général. | Le second est consacré à la description des gîtes du diamant. Ea matière dans laquelle cette pierre précieuse est contenue, est une boue serpentineuse éruptive qu’on trouve aujourd’hui dans les « bou- 1880. DOLFUS. — MOURLON : GÉOLOGIE DE LA BELGIQUE. 9 tonnières » où « puits » d’éruption où elle s’est consolidée; les par- ties épanchées à l'extérieur ont été enlevées par des érosions super- ficielles, et les débris en ont été entraînés le long des vallées où l’on exploite encore les alluvions dans lesquelles le diamant a tout d’a- bord été découvert. L'auteur donne les traits caractéristiques de l'allure et de la phy- sionomie géologique de ces gîtes : matières venues au jour à basse température, à l’état très fluide ; éjaculation non pas unique mais multiple ; phénomènes d’affaissements et de dislocations ultérieurs; dykes de roches ophitiques postérieurs à l’éjection du minerai: phénomènes divers d'émanation ayant amené au jour par-dessus le minerai des matières diverses et notamment des zéolithes, etc., etc. Il examine ensuite les minéraux qui accompagnent le diamant : srenat, fer titané, fer oxydulé, sahlite, vaalite, etc... étudiés par M. Friedel, et les roches étudiées par MM. Fouqué et Michel-Lévy. De cet examen, il ressort que le diamant n’a point été arraché à une roche préexistante, et que le minerai où on le trouve en est la gangue mère. Les conditions passées, actuelles, et futures de l'exploitation for- ment l’objet du troisième chapitre. L'auteur y passe en revue les difficultés de tout genre que l’industrie rencontre en un pareil pays. Il montre les conséquences qui résulteront forcément dans un avenir prochain des méthodes actuelles de travail et de l’imprévoyance des exploitants : il expose les transformations si rapides qu’a subies l’état des choses aux « diamoné fields », transformations qui sont loin d’avoir atteint leur terme. Enfin le quatrième chapitre complète les précédents en donnant les principaux traits du régime social et légal auquel sont assujetties les personnes , les propriétés et notamment les mines. L'auteur montre comment l’état actuel dérive de l’état initial et met en relief les singulières et fort embarrassantes conséquences de cette ori- gine. | Une publication ultérieure sera spécialement consacrée au dia- mant, | L'ouvrage est accompagné d’un tableau résumant les études de MM. Fouqué et Michel-Lévy sur les roches rapportées par l’auteur, ainsi que d'une carte, trois plans, et huit planches photolithogra- . phiques indispensables à l'intelligence du texte. M. G. Dollius offre à la Société, de la part de M. Mourlon, la « Géo- logie de la Belgique » et ajoute les développements suivants : 10 DOLLFUS. — MOURLON : GÉOLOGIE DE LA BELGIQUE. 8 nov. M. Michel Mourlon, notre confrère de Bruxelles, m'a chargé d'offrir à la Société géologique le premier volume qu'il vient de faire paraï- tre de la « Géologie de la Belgique ». Je suis d'autant plus flatté de cette mission qu il ne s’agit point ici d’un livre de géologie ordinaire, mais bien d’une œuvre d’un géologue écrite pour les géologues. Ce premier volume est du reste un tout complet, un résumé, le plus condensé, le plus nourri, le plus fidèle qu'on puisse espérer de tous les travaux successifs qui ont amené la géologie belge à l’état avancé qu’elle à atteint aujourd'hui. Il n’y a dans ce volume, ni défi- nitions élémentaires, ni phrases inutiles, ni longues dissertations; c'est un sommaire stratigraphique de la série entière des terrains. Des coupes bien choisies, typiques, empruntées aux principales auto- rités mettent sous les yeux l'exposition des faits sans commentaires. M. Mourlon même, qu’il nous soit permis de lui adresser une cri- tique à cet égard, disparaît un peu trop, c’est toujours d’après les maîtres qu'il parle, d’après d'Omalius, d’après Dumont pour lequel on doit lui pardonner un certain culte, car il en a récemment édité les œuvres manuscrites si importantes pour la siratigraphie belge; d’après Gosselet, d’après Dewalque, d’après les Cornei et Briard, les Dupont, etc. La jeune géologie belge voit aussi ses travaux accueïlis et reproduits avec justice : MM. Rutot, Van den Broeck, Vincent, etc., ne sont pas oubliés. La description du terrain primaire est accompa- gnée de deux planches de sections microscopiques de roches d’après MM. de la Vallée-Poussin et Renard. Les recherches persévérantes de M. Malaise sur le Silurien sont inscrites. Mais qu'il nous soit per- mis de regretter la variété et la divergence de la nomenclature du Dévonien ; pour certains terrains les noms de Dumont sont conser- vés, pour d’autres les types minéro-géographiques plus modernes de M. Gosselet sont adoptés, ainsi après le Hundsrückien et l’Abrien viennent le Poudingue de Burnot et les Schistes de Hierges. Dans l'impossibilité où nous sommes de résumer le résumé de M. Mourlon, nous ne citerons que les points qui nous paraissent offrir quelques nouveautés, ou demander quelques éclaircissements. La subdivision des Psammites du Condros est due à l’auteur lui- même. Un nouveau tableau de la classification du calcaire carboni- fère a été communiqué par M. Dupont. Un grand nombre de petits renseignements nouveaux sont exposés sur le Houiller, mais on voit encore qu'un grand travail d'ensemble sur la stratigraphie de détail de cette importante masse minérale est toujours à faire ; c’est là une lacune qui ne s'explique que par la difficulté d'exécution de l’œuvre. Les notes, fort courtes, sur le terrain jurassique, sont empruntées soit à d'Omalius ou à M. Dewalque, soit à MM. Terquem et Piette. 1880. DOLLFUS. — MOURLON : GÉOLOGIE DE LA BELGIQUE. 11 Le terme d'Aachénien disparaît heureusement : M. Mourlon mon- tre que le terrain ainsi désigné est (dans le massif du Hainaut) l’équi- valent du Wealdien. Cette craie du Hainaut est aujourd’hui bien connue, mais ses relations avec le massif de Maëstricht sont encore en parties obscures. Le Tertiaire occupe une place d’ honneur, qui lui était bien due, quand on songe aux modifications qu'y ont introduites les recher- ches de ces dernières années. Comme document nouveau, il faut citer l’énumération des couches traversées par le puits artésien de Hasselt d’après Dumont, et des coupes originales du même auteur ou inédites de M. Mourlon dans le Landénien, le Panisélien, le Bruxellien, etc. Des exemples nombreux et caractéristiques de l’altération des sa- bles calcareux par les eaux atmosphériques sont insérés et GaUE qués pour le Laekenien et le Wemmelien. Le terme d’Oligocène est adopté et subdivisé en Tongrien, Rupé- lien et Boldérien; l’'Oligocène supérieur manque en Belgique ; ici les coupes et les indications abondent. M. Mourlon choisit le terme de Mio-Pliocène, pour désigner les sa- bles noirs inférieurs d'Anvers à Panopæa Menardi, à Pectunculus pi- losus, couronnés par les sables graveleux à Hétérocètes, dont la faune lui paraît différer trop de celle des vrais dépôts pliocènes typi- ques. Le vrai Pliocène qui vient au-dessus se subdivise en Anversien et Scaldisien. Une dizaine de pages sont consacrées au Quaternaireetles terrains modernes si souvent dédaignés sont décrits. Une carte géologique, extraite du « Patria Belgica », très réussie pour sa taille, puis des ta- bleaux et des tables terminent ce premier volume de l'ouvrage. Le tome second qui paraîtra bientôt, contiendra une liste biblio- graphique complète de la littérature géologique belge, et des listes de fossiles aussi étendues que possible, par terrains, pour lesquelles l’auteur a eu la collaboration de nombreux spécialistes, MM. Nyst, Bosquet, Van Beneden, Houzeau, Coemans, etc., ont été mis à con- tribution. Qu'il me soit permis en terminant de dire hautement qu’un pareil ouvrage manque absolument pour la France ; aucun travail général qui ne soit un livre ancien ou élémentaire n'existe sur la géologie française, avec coupes à l’appui, etc. Nous n'avons pas non plus de ces catalogues bibliographiques dont les Anglais nous ont depuis longtemps montré l’exemple, qui abrègent le travail et empêchent les redites ou les omissions. Enfin les catalogues paléontologiques nous font plus que jamais défaut, et je me permettrai d’insister à 13 DAUBRÉE. — DE BOTELLA : CARTE D ESPAGNE. 8 nov. cette nouvelle occasion sur ce manque de listes locales ou générales de fossiles et d’en souhaiter la publication. M. Daubrée présente, au nom de l’auteur, M: de Botella, inspecteur général des Mines, la Carte géologique d'Espagne qui vient d’être publiée et dont l’Académie avait déjà recu le manus- crit en décembre 1878 (1). Postérieurement aux publications fondamentales dont on est rede- vable à notre éminent et regretté confrère M. de Verneuil, et à son collaborateur M. Collomb, c’est-à-dire depuis quinze ans, des faits nouveaux et nombreux ont été observés, soit par M. de Botella, soit par divers géologues et ingénieurs dont les noms figurent sur la carte. Toutes ces données nouvelles ont amené diverses additions et modifications, que l’on peut suivre distinctement, malgré la petitesse de l’échelle, sur cette carte, dont le canevas géographique est dû à M. Coello. On y remarque comment de nombreux pointements de roches éruptives de diverses époques y sont répartis en directions bien déterminées. Les géologues consulteront cette carte fort utile- ment et avec d'autant plus de facilité que M. de Botella y a con- servé les teintes et les notations adoptées pour la carte géologique de la France. Dans une note manuscrite jointe à sa carte M. de Botella indique pour chaque province les modifications introduites par lui et les travaux dont il s’est servi. Il donne notamment le résultat de ses observations personnelles sur la province de Grenade et sur la chaîne de la Sierra Nevada, autour de laquelle semblent circonserits en Espagne les dépôts permiens. Ce massif montagneux est peut-être, dit-il, le plus important de toute l'Espagne. De sa crête, presque toujours couronnée de neige, se détachent les pics de l’Almirez, du Chullo, de l’Alcazaba, de Veleta et celui de Mulhaceni qui s’élève à 3,481 mètres. Considérée géologiquement la Sierra Nevada se trouve constituée par une énorme masse de schistes de diverses variétés, qui reposent sur des micaschistes et des talschistes grenatifères, entre lesquels viennent s’intercaler parfois certaines couches assez puissantes de marbres laminaires ou saccharoïdes, blancs ou d’un jaune pâle, par- semés de paillettes de mica. Dans certains points, les micaschistes au contact de roches dioritiques passent à des gneiss qui se présentent en couches alternantes ; mais le passage le plus fréquent est à des schistes talqueux, chloritiques, amphiboliques, graphitiques, aluni- (1) Comptes rendus, t. LXXX VII p. 1099. -1880. DAUBRÉE. — DE BOTELLA : CARTE D'ESPAGNE . 13 fères et argileux, entre lesquels se présentent en grandes couches des grès et des quartzites, le tout avec un développement réellement extraordinaire, qui montre toute l'importance qu'’atteint ici le groupe des formations archaïques, soit le Huronien et le Cambrien. infé- rieur. Des roches dioritiques et surtout des serpentines arrivent au jour en un grand nombre de points, formant de puissantes masses inter- calées entre les couches ou occupant des espaces de plus ou moins d'extension. Les minerais de fer abondent, et aussi ceux de plomb, de cuivre, de nickelet de mercure ; maïs les fossiles sont tellement rares que c’est à peine si j'ai pu observer quelques traces qui paraissent dues à l’Arenicola didyma. Vers la partie supérieure de cette formation les schistes argileux se décomposent en une roche brillante, onclueuse, de couleur rose, verdâtre ou lilas, roche tellement caractéristique dans cette région, qu'elle recoit le nom de ZLauna, et qu’elle est em- ployée à cause de son imperméabilité pour couvrir les terrasses des habitations. C’est, recouvrant ces launas et en stratification discor- dante, que se montrent les calcaires que leur faciés spécial sépare, malgré leur caractère fortement dolomitique, des calcaires magné- riens du Trias et que l’ensemble de leurs caractères, à défaut de preuves plus concluantes, m'a porté à considérer comme apparte- nant aux divers étages du Permien et particulièrement à sa partie moyenne, soit au Zechstein. Ces calcaires qui s’élèvent en de nom- breux endroits à de grandes hauteurs sur les deux flancs de la Sierra Nevada forment presque en totalité les Sierras Almiiara, de Lujar, de Gador, celles d'Adra, de Babuena, de Turon, de Baza, se montrent près de Seron dans la Sierra de Filabres et se con- tinuent par chaînons interrompus jusqu’au cap de Peñas, en s’éten- dant un peu plus au nord par les Sierras de la Cadena, d’Crihuele et de Callosa. Pour abréger nous désignerons ces calcaires sous le nom de calcaires de Gador parce que c’est dans cette chaine qu'ils prennent leur plus grand développement arrivant à une hauteur de plus de 2,300 mètres. Généralement magnésiens, ces calcaires sont parfois compactes et à fracture conchoïde, parfois entièrement massifs, d’autres se montrent en couches excessivement minces et feuilletées ; d’autres sont cellu- laires , leur couleur varie depuis le gris jusqu’au brun rougeâtre. On y observe de nombreuses veines de spath calcaire et des amas souvent importants de gypse blanc saccharoïde ouconcretionné. Ges calcaires dolomitiques renferment les innombrables gîtes de galène de la Sierra de Gador et constituent à mon avis le Zechstein ou calcaire gris magnésien. 44 DAUBRÉÉ. — DE BOTELLA : CARTE D'ESPAGNE. 8 nov. D’autres couches également dolomitiques sont compactes, et se dé- tachent en longues crêtes d’un noir brillant ; leur caractère essentiel est d’être cellulaires et même caverneuses, et ces calcaires prennent souvent une structure bréchoïde si prononcée qu’ils paraissent exté- rieurement comme un agrégat de fragments séparés, quoique cet aspect disparaisse à l’intérieur. D'autres fois les couches calcaires noirâtres ou gris foncé sont bitu- mineuses, essentiellement fétides et cristallines, et leur structure est massive, bréchoïde ou feuilletée; elles se débitent alors en couches de quelques mètres, qui passent à 25 ou 30 mètres. D'autres enfin, de structure celluleuse, de couleur gris rougeâtre ou gris obscur, ont toutes leurs cellules remplies de cendres pulvéru- lentes, dolomitiques, remplacées quelquefois par des grains de ga- lène; ily en a qui présentent des zones parallèles alternativement blanches et noires de l’aspect le plus régulier, et entre les couches calcaires s’intercalent dans certains points des couches de marnes argileuses schistoïdes, bleuâtres ou verdâtres. Les dolomies forment également des couches puissantes d'un blanc mat soit compactes soit celluleuses, avec de grands rognons de même nature qui remplissent les cavités de la roche. Les dolomies et les calcaires se décomposent en certains endroits en masses isolées de plus de 20 et de 30 mètres de hauteur qui s'élèvent sur les flancs de la Sierra et que l’on désigne vulgairement dans le pays sous le nom de /railes (moines). | Tel est l’ensemble de roches qui me paraissent l’équivalent du Zechstein, de la Rauwacke, du Rauchstein, de l'Asche, du Stinkstein et du ZLetten des Allemands, et qui représenteraient l'étage moyen du Permien. Quand à l’étage inférieur, on trouve bien dans certains endroits des Grès feuilletés blancs et gris (Weissliegende et Grauliegende); mais dans un seul point, au village d’Alcolea, j'ai pu bien déterminer le Rothliegende, soit sous son aspect de conglomérat à gros fragments de quartz, soit sous celui d’argiles d’un rouge passant au noir, for- tement imprégnées d'oxyde de fer. Pour ce quise rapporte au Permien supérieur, je ne dirai point qu'il n’existe pas, mais malgré mes recherches multipliées par toute la chaîne, je n’y ai pas encore rencontré l'équivalent du Grès des Vosges. | J’ajouterai pour terminer ces indications quesur toute cette région s’observent les effets les plus marqués du métamorphisme en grand, que le nombre de sources thermales magnésiennes est très considé- rable et que la partie méridionale de la Sierra Nevada a du être cons. 1880. POUECH. — GISEMENT DU MAS D'AZIL 45 tamment émergée depuis le dépôt de ces couches jusqu'à l’époque des dernières formations tertiaires qui lesrecouvrent directement dans les environs et dans la plaine d’Alméria, dans la vallée d’Andara et dans les plaines de Ujijar. M. Albert Gaudry donne l'extrait suivant d’une lettre qui lui à été adressée de Pamiers, par M. l’abbé Pouech : Je viens d'explorer dans l’Ariège un nouveau gisement de reptiles fossiles. Je suis stupéfait de sa richesse; ce n’est pas trop vous dire que par le nombre et l’entassement des ossements, c’est Pikermi. Des os longs dont la section est de huit ou dix centimètres, s’entre- croisent dans tous les sens, et sont si nombreux, que pour en arra- cher un il faut en briser dix autres. Il y a même à la base un banc couleur orange, qui n’est qu'une brèche toute composée de ces os. J'y ai remarqué surtout des restes de crocodiles, de tortues et un hu- mérus d'un Énaliosaurien qui est peut-être un Polyptychodon. Ce gisement est situé dans la commune du Mas d’Azil, au N.-E. de Capens, au bord de l’Arize. En voici la coupe : | G. Grès, représentant l’assise supérieure d'Alet; a, b, c, gisement des fossiles, a Argile noire, charbonneuse, bitumineuse, stérile, 2à . . .. b Gisement proprement dit présentant de bas en haut : 1° Argile sèche, dure, schisteuse, sablonneuse et micacée avec empreintes et tests pourris de Cyrènes? Stypite et os de Crocodiles, dents et aussi fragments de carapaces d'Emydes et autres tortues, ÉHMRONNe sl. A ue 4 rom 2° Immédiatement couche de calcaire marneux, couleur orange, vraie brèche osseuse, pétrie d’ossements énormes de crocodiles et autres reptiles ? tortues en particulier. . . . ,. . . . «. 040 . 3° Argile fine, compacte, onctueuse, gris noir, riche en ossements 16 DE SAPORTA. — GONIOLINES. 8 now. de dimensions énormes comme entassés, dents de crocodiles et cara- paGes de forinés : 0, 4 US nnR LES CO NREN à — e Argile grise moins compacte et stérile, toit du gisement, 41"05 Sur cette argile, vient une assise de Grès souvent marneux, G ». Le gisement se trouve ainsi à la partie moyenne des Grès d’Alet de d'Archiac (4), — à la base du crétacé moyen C: de la coupe d’Aus- seing de Leymerie (2). Enfin il est dans la section J, à la partie moyenne du n° 33 du mé- moire de M. l'abbé Pouech (3). M. A. Gaudry présente de la part de M. Dante Pantanelli un mémoire sur les radiolaires des jaspes de la Toscane. Le savant paléontologiste de Sienne pense que, dans le plus grand nombre des cas, les jaspes de Toscane ne sont pas les résultats de phénomènes métamorphiques, mais sont des agrégats de restes d’or- ganismes à squelette siliceux disposés en grandes masses stratifiées. Il y a trouvé une multitude de radiolaires. Il a pu en déterminer trente espèces dont il a donné la description et la figure ; quelques- unes de ces espèces proviennent du Lias et de la Craie; la plupart ont été tirées du terrain éocène. M. Pantanelli est d'accord avec son sa- vant confrère de Sienne, M. de Stefani, pour prétendre que les jaspes remplis de radiolaires, annoncent des dépôts opérés dans de grandes profondeurs. Il rappelle à ce sujet que M. Wyville Thomson 2 trouvé le fond de la mer, au-dessous de 2,700 brasses, constitué par une boue rou- geâtre où dominait la silice, et si riche en radiolaires et en spicules d’éponges qu'il l’a appelée poussière d'organismes vivants. La plu- part des jaspes seraient quelque chose d'analogue qui se serait con- solidé. M. Pantanelli croit que les radiolaires et les autres organismes mi- croscopiques sont destinés à rendre de grands services pour la dé- termination des terrains, car on les trouve en abondance dans des roches où les autres fossiles sont rares. M. Gaudry entretient ensuite la Société des recherches que M. de Saporta fait en ce moment sur les Goniolina, ces fossiles problé- matiques du Jurassique dont l'apparence extérieure rappelle les Cys- tidés, mais dont la structure interne diffère de tout ce qui est connu (1) Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t. XI, p. 188. (2) 2° série, t. XIX, p. 1101, (3) 3e série, t. XVI, p. Le 1880. GAUDRY. == NOUVEAU REPTILE D'AUTUN. 17 dans le monde animal. Il lit l'extrait suivant d’une lettre de M. de Saporta à ce sujet : « Je suis maintenant persuadé de la nature végétale de ces sortes de fossiles. La concordance avec les fruits agrégés de Spadiciflores (Pandamées et Araïdées) est tout à fait incontestable soit par l’exté- rieur soit par ce que j'ai pu saisir de la structure intérieure. « Au contraire je ne connais aucun animal inférieur auquel cette sorte de fossile puisse être assimilée. On distingue très bien sur chacune des petites plaques hexagonales, six facettes séparées par des carènes commissurales, qui aboutissent à une aréole centrale marquée par elle-même dans le milieu d’une cicatricule, qui se rap- porte au point où était inséré le stigmate. Les Pandamées sont construites d’une façon exactement pareille. Grâce à l’un de vos échantillons, ouvert et montrant l’intérieur à l’aide d’une cassure, on reconnaît l'existence d’un axe ou réceptacle central, en forme de pelotte ovoïde, marquée des cicatrices d’insertion des carpelles, sur lequel ces carpelles, dont on suit le prolongement, étaient im- plantées. « Tout cela est conforme à la structure propre aux fruits agrégés en général et aux Spadiciflores en particulier ; je crois qu'aucun animal inférieur n’offre une disposition semblable. Ajoutez que d’après le mode de fossilisation, les Goniolina, d’abord assez solides pour avoir servi de point d'attache à des huîtres, ont dû se dissoudre et donner lieu à un creux où le sédiment introduit a opéré un surmoulage ; or un tégument ou corps d'animal dur et calcaire, comme le serait un crinoïde ou un polypier, n'aurait pu se dissoudre de cette façon en donnant naissance à un moulage d’une remarquable fidélité en ce qui concerne la superficie extérieure. » Note sur un Reptile tres perfectionné, trouvé dans le Terrain permien, par M. Albert Gaudry. MM. Roche auxquels on doit déjà plusieurs découvertes de curieux fossiles viennent de trouver dans le Permien d'Igornay (Saône-et-Loire) un nouveau genre de reptile. Suivant leur généreuse habitude, ils en ont fait don au Muséum de Paris. Le quadrupède d’Igornay est le plus parfait des animaux qui aient encore été rencontrés dans les terrains primaires de la France. Tan- dis que lArchegosaurus, l’'Actinodon et V'Euchyrosaurus avaient leurs vertèbres encore imparfaitement ossifiées, il avait des vertèbres dont (4) 22 18 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 nov. l’ossification était achevée ; C’est pourquoi dans la note à l’Académie où j'ai annoncé sa découverte, J'ai proposé de l'appeler Séereo- rachis (1). Le Stereorachis présentait une autre marque de supériorité sur les reptiles qui vivaient avec lui. Son humérus avait dans la partie distale un canal nevro-artériel; son épitrachlée et son épicardyle étaient élargis comme chez les animaux dans lesquels les muscles supinateurs et pronateurs ou les muscles extenseurs et fléchisseurs ont un grand développement ; cela annonce des bras presque aussi pérfectionnés que ceux des mammifères. Le bloc qui a été recueilli par MM. Roche renferme, outre les ver- tèbres et l’'humérus, des mâchoires avec de grandes dents, des côtes, un os que je crois une clavicule, une plaque que je suppose l’homo- logue du coracoïde et de l’omoplate, un curieux entosternum, des écailles brillantes et aciculées comme celles des Ganocéphales, un coprolite. Le Stereorachis avait des traits de ressemblance avec les Thério- dontes de la Russie et de l'Afrique australe sur lesquels M. Owen a fait d'importants travaux, et avec les Pélycosauriens des Etats-Unis dont on doit la découverte à M. Cope. M. Dollfus analyse le mémoire suivant : Sur les Golonies (2) dans les roches taconiques des bords du lac Champlain, par M. Jules Marcou. (PL: 1 ET di): Préliminaires. — M. Barrande a publié en 1861, dans le Bulletin (3), un mémoire intitulé : Documents anciens et nouveaux sur la faune pri- mordiale et le système Taconique en Amérique. Dans ce travail il expose avec clarté, justice et impartialité l’état de la question relative au terrain ou aux roches Taconiques du Docteur Emmons. (1) Ztepeo, solide; dyts, colonne vertébrale. J'ai cru pouvoir supprimer un h, dans Stereorachis par ce qu’on a l’habitude d'écrire rachis et non rhachis. (2) J'emploie l'expression de Colonie, pour rendre hommage à mon illustre maître, M. Barrande. Colonie veut dire : Réunion d'individus ou d'êtres qui ont quitté un pays pour en peupler un autre. Or, dans les Colontes de la Bohême ou des bords du lac Champlain, on ne sait pas quels pays ces êtres ont quitté. On peut dire même qu'au lieu de Golonies, on se trouve en présence de berceaux ou de centres de creation. Pour ne rien préjuger, dans une science d'observation comme la nôtre, la meilleure expression serait : Centres d'apparitions d'êtres précurseurs et de types prophéliques. (3) Bull, Soc. géol. Fr,, 2? sér., t. XVIII, p. 203. AY TX, PÜL Sexnce du 8 nor. 1F80. Brett de la oc. Cool. de France. A NA SD À L_2 d:-f LG | à A HA COUPE NERTICALE ,THEORIOUE, ET EXPLICATIVE DES COULEURS BD SIGNES f a _— J' A y ] re NE = Marnes de Loraine n'ont _ encore élé 2e Rouses Point! = A reconnues ici JE É = 22 1 Z = Sehistes d'Utica 35 mètres sè CA à , à oi CS Caleaires déffrenton 10 mètres As Est 4 E = Caleaires deChazy 75mêètres Ê Grès Calcifère 70 mètres Le Le Gt Diseordance- — -) Tes se oo metres \ de Potsdam à Piscordance Sehistes 7 de Swanton 600 mètres Graptolites Colonies AN IHighéate Sprin = | = | 2 rl = = Colonies et centres S | A à | E>| J'étres précurseurs E> — Groupe | | 3 n 721 | | Gu de types prophé- o de ER See | > Ë I LE — | tiques, à la baie de S hillipsbur&h | = > ® ES à : $ PRE SPAlbans près = A 1000 MELLE NES Æ e ss | Et eo = > È je 2 Æ = 2 « É Georëia calcaires avec.des 3 = 130" mètres fossiles primordiaux | == (A Lentille d'Highgate- falls avec Bathyurus Groupe Lentilles de de Dove marble Saint Albans 1.000 mètres CARTE GÉOLOGIQUE S 7 k de Syvantonet à | Phillipsburgh Schistes de 5 Olenus. Lentilles DES BORDS DU LAC CHAMPLAIN % ie Georgia (Vermont) 7 Chazy (New-York) ; À r | - et Schistes talqueux u terrain laconique inférieur «t Phillipsburgh (Canada) 4 D : PAT VA . JULES MARCOU 1861-1874 LOI OI ET) PE 1 oo SOUDE) SO A || © SOUIPO]UD S2[[NIUS] 0240 vVonn.P S22S179$ = n CE > Azuy) 2p Sodmope) D |" © UIBPS)07 D Sat) 4 | == = sonbiu0or, SAS © 0 °° SJ XL ap URI) S2p SUOUOIPUT D)2072 WW NU ÿ SE M RRRRRARRKKÇR ne ou n° y AN Ses 0 X NN = SR ES K NN d i D pp 2 hs D7/7 21 \ Hoptpai | NN KE 0 e NN Sa)d9 À SOUVEJUOU XNE J2 UOJUUMG E AZEU) 9P urediuey,) 287 2] SI2AUA % odno y 0 soPppuoul odnos awoyf —q HopirDaeg" UIEPSJ0 4 2p sa419 np sjodop s9p dou vf 9p onbodo | opeopt odnoo ouf ) | LA YU 240Jf DELATEUUTT/E JDou pur Por { urrde oxeeuèur) UI[AUBA [POI E uredureu) 9'T NP odno; #9 caf) CDI OTUR D. “nt Q ® 207 on A LS 2 DA }0 7 2p HOT 10 JOO0APUEÇ PO 2H NP va] [CH “JT np QAUNES Lo UOJUEMSG 2P DEA np odno:) PALIN ELU T7 2 DTA) F2 26b)pie 9) PES" 110 JOOIpURS PO 15 v LU suëq|V\ 35 9p 218 X] 92P ouLA nv utedure,) ou’ np odno) 2 Sul | oops poy 0] 9) MAD! DT) A 6 J9 dOAN UOSU à à ujdtuu) ouf np alno) nl BIO 0) )p 99 L DU NI Zur S E HODMVIN SATA UN AE SION ANG PRO NE DD ON NS LES Er ERA - 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAG CHAMPLAIN. 19 Cette publication, jointe à l'apparition en Amérique d’un pelit | travail fait en commun avec M. Barrande, et intitulé : On the primor- dial fauna and the Taconic system by Joachim Barrande ; with additional notes by Jules Marcou, décembre 1860, Boston, a servi de point de départ pour de nouvelles recherches sur les roches stratifiées les plus anciennes de l'Amérique du Nord. Par suite de découvertes de fossiles à Georgia dans le Vermont, à Phillipsburgh et à la Pointe-Lévi au Canada, la question Taconique s'appuyait sur de nouvelles bases et prenait un nouvel essor qu'il n’était plus possible d'arrêter. Malheureusement à ce moment même éclatait la guerre civile entre le Nord et le Sud des États-Unis, et par suite des vicissitudes inhérentes aux guerres civiles, le D' Emmons quoique habitant Albany, la capitale de l’État de New-York, se trouva dans la Caroline du Nord, dont il était le géologue officiel. Retenu dans les lignes ennemies, il mourut le 4° octobre 1863, à Brunswick, dans la Caro- line du Nord, au milieu de cette guerre, sans pouvoir prendre part aux nouvelles discussions et aux observations dont le point initial a été sa découverte de 4838, développée dès 14842 dans le second volume de la « Geology of New-York », puis plus tard en 1846 dans le premier volume de l’ « Agriculture of New-York », et finalement dans ses deux ouvrages ou traités de géologie, intitulés : American Geology, Albany 1855, et Manual of Geology, New-York, 1860. Toutefois j'ai pu communiquer avec lui à Albany au moment de son départ, puis pendant les premiers mois de son arrivée dans la Caroline du Nord. Voici une des dernières lettres que j'ai reçue du D: Emmons, et qui est intéressante, comme étant le dernier docu- ment géologique émanant de l’auteur principal de la classification de terrains de transition ou des Grauwackes de l'État de New-York, et j'ajouterai de l’un des principaux pionniers de la géologie stratigra- phique de l’Amérique du Nord. « Raleigh, Caroline du Nord, le 28 décembre 1860: « Mon cher monsieur Marcou, « Je vous remercie de l’envoi de votre mémoire : « on the Pri- mordial fauna and the Taconic system... »; et je suis heureux et 2? très satisfait du point de vue où vous vous êtes placé pour traiter la - question. À mon avis, on ne peut l’attaquer. « Je me suis surtout appuyé sur les relations stratigraphiques des …— deux systèmes Taconique et Silurien; parce que pour le lecteur 20 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 nov. ordinaire, cela est parfaitement clair et évident. J'ai cependant insisté sur les preuves paléontologiques, et à plusieurs reprises j'ai dit : que si l’on rejetait les preuves paléontologiques que je donnaïs, il fallait aussi ne pas employer la paléontologie dans une seule question d'âge des terrains, car suivant moiil n’y avait pas un seul fossile commun aux deux systèmes. « Vous avez bien raison de dire que le système Taconique a été fortement disloqué et brisé avant le dépôt du terrain Silurien. « J'avais fait imprimer une carte géologique de tout l'État de New-York, montrant l'étendue du territoire occupé par le système Taconique. Elle devait être placée dans mon volume de la Commis- sion géologique. Tout le tirage de 3,000 exemplaires a été volé et la carte détruite par des personnes restées inconnues. De plus tous les fossiles et roches du système Taconique que j'avais placés moi-même dans le Musée des collections d'Histoire Naturelle de l’État (State Cabinet of Natural History), pour montrer la valeur de ce terrain si important de la série stratégraphique de New-York, ont été enlevés par ordre. « En résumé les persécutions que j'ai eu à souffrir pour avoir exprimé mon opinion sur la question de l'existence d'un système de roches stratifiées placées au-dessous du Silurien, et que j’ai nommé terrain ou système Taconique, ont rarement été égalées dans l'his- toire de la science. « Savez-vous que la plupart, si ce n’est tous ces superbes Grapto- tes que M. James Hall rapporte au groupe de la rivière Hudson, sont en réalité du système Taconique ? On ne trouve rien de pareil dans les schistes de Lorraine, ou dans les schistes autour de ia ville de Rome, là où ces roches ne sont pas disloquées, et reposent tout à fait horizontalement. Il n’y a pas plus de deux espèces de Graptolites dans tout le groupe de Trenton et les schistes qui les recouvrent. « Au sujet des grès de Potsdam, je crois que vous avez raison de les placer dans le Taconique, au lieu de les laisser dans le Silurien. C'est une question, à laquelle je n’ai pas beaucoup réfléchi, et votre manière de voir est nouvelle po moi. « Je vous serai obligé de m'envoyer six exemplaires de “ de votre mémoire. « Votre bien dévoué, « EBENETZER EMMOns. » 4: 0) Pendant les années 1861, 1862 ct 1863, — en 1863, j'étais accom- pagné du professeur G. Capellini de Bologne (Italie), — j'ai examiné 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 21 en détail le gisement des Trilobites de Georgia, que j'ai visité de nou- veau en 1873 et en 1874. Plusieurs géologues y sont venus aux mêmes époques ou depuis; notamment MM. le Rév. J. B. Perry, le D’ G. M. Hall, sir William Logan et E. Billings. Avant moi, les deux seules personnes s’occupant de géologie, qui aient vu les carrières de laves ou Galles de la ferme de M. Noah Parker de West-Georgia, sont : 1° le Rév. Professeur Zadock Thompson, le découvreur de ces Tribo- lites, et 2° le colonel E. Jewett, Conservateur du Cabinet d'Histoire naturelle de l’État de New-York à Albany. A présent tous ces géo- logues et paléontologistes sont morts ; moi seul je reste pour montrer la structure géognostique de cette partie Nord-Ouest de l'État de Ver- mont. Je le regrette, car les questions soulevées sont difficiles à ré- soudre, et ma manière de voir avait reçu les précieux appuis du D: G. M. Hall et du Rév. J. B. Perry de Swanton. Cependant deux publications ont été faites, en vue d’élucider la géologie de ces bords orientaux du lac Champlain. L'une porte le titre de : Carte montrant la distribution des roches appartenant aux groupes de Potsdam, Québec et Trenton, sur la côte orientale du lac Champlain dans le voisinage de la frontière entre le Canada oriental et le Vermont, par sir William E. Logan. Cette carte se trouve dans l’Atlas qui accompagne le gros volume #eport of Progress from its commen- cement (Geological Survey of Canada) to 1863, Montreal 1863-65. Logan la relevait pendant l'automne de 1862, en même temps que je faisais mes observations ; nous logions dans le même hôtel à Swan- ton, mais sans nous communiquer nos recherches. Plusieurs coupes géologiques l’accompagnent. Toutefois la carte ne s'étend pas jusqu’à Georgia, elle s'arrête à la ville et à la baie de Saint Albans. Une comparaison même superficielle du travail de Logan et du mien, en montrera de suite les grandes différences. La seconde publication est celle de MM. Hitchcock, père et fils, et de M. Albert D. Hager, intitulée : Report on the Geology of Vermont, 2 vol. in-4°, Claremont, 1861. La carte géologique qui accompagne le second volume, comprend la région que je vais décrire. Elle diffère encore plus de celle que je présente aux géologues que celle de sir William E. Logan. On a ainsi trois cartes et trois mémoires descrip- tifs, sur la même région, et totalement différents les uns des autres. Descriptions générales. — Sur les bords orientaux du lac Champlain, depuis Phillispsburgh au Canada, jusqu'à Georgia dans le Vermont, on voit partout sur la plage des schistes noirs fortement relevés et contournés, avec des lentilles calcaires apparaissant cà et là du mi- lieu des schistes, et placées souvent à de grands intervalles les unes des autres. Ces lentilles forment des mamelons peu élevés, excepté 22 MARCOU. — TACONIQUE DU LAG CHAMPLAIN, 8 nov. près de Phillipsburgh où les calcaires présentent des massifs considé- rables, qui dominent d’un côté le lac Champlain et de l'autre la vallée du Æock river (la rivière Rocheuse). Si l'on s’avance perpendiculairement en partant, du lac, vers les Montagnes Vertes (Green Mountains), on ne tarde pas à rencontrer d’autres schistes plus sableux, s'enlevant par larges dalles, ou bien présentant l'aspect de véritables ardoises. Ces ardoises (s/ates) forment une première ligne de collines paral- lèles aux rivages du lac, offrant l’aspect d'un premier grand gradin ou escalier des Montagnes Vertes. Tout à coup ces schistes ardoisiers se trouvent recouverts par des roches très massives, d’une couleur générale rouge, d’une stratifica- tion en complète discordance avec eux, et qui se présentent en longues lignes parallèles, d’une faible largeur et d’une épaisseur qui ne dépasse pas vingt mètres. Puis on se retrouve sur des schistes noirâtres ; et à mesure que l’on s'élève vers la ligne de faite des montagnes, on ne les quitte plus. Seulement ils deviennent d’une composition de plus en plus quartzeuse, et leurs lignes de stratifica- tion deviennent de plus en plus fortement inclinées, toujours en plongeant vers l'intérieur de la chaîne. Encloisonnées dans ces schistes, apparaissent de temps à autre des lentilles calcaires isolées, espèces de poches emprisonnées dans les ardoises, exactement comme les rognons de silex le sont dans la craie ; seulement les proportions sont beaucoup plus considérables, et même quelques-unes de ces lentilles forment de véritables mon- tagnes ou buttes isolées, qui sont fort recherchées par les habitants et les touristes, comme points de vue vraiment admirables, surtout du côté du lac Champlain. Au premier aspect, on reconnaît que l’on est en présence de deux formations ; l’une principalement schisteuse avec des lentilles calcaires ; l’autre, qui repose sur la première en discordance de stratification, composée de grès rouges passant quelquefois à un calcaire sableux de même couleur ou blanchâtre, avec des intercala- tions de dolomie. De plus on s’aperçoit de suite que l’on est en pré- sence de formations très anciennes et différentes de celles que l’on rencontre habituellement, différences qui se traduisent par un aspect physique général inaccoutumé, des formes orographiques bizarres et insolites, des contournements nombreux et singuliers, des pentes très raides mais courtes sur les routes, et des apparitions et dispari- tions subites de massifs calcaires rappelant une dissémination sans ordre apparent d'immenses blocs erratiques fortement engagés et enfoncés dans le sol. | 1880. MARCOU. —— TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 23 Courses. Je vais décrire une série de coupes perpendiculaires aux rivages du lac, et par conséquent orientées de l’Ouest à l'Est, en don- nant des détails sur chacune des localités fossilifères, Afin de servir de guide et d’aider les descriptions toujours arides de pays diffi- ciles à atteindre, à cause des grandes distances, j'ai construit la carte géologique assez détaillée de cette région (voir les planches I et IT). Georgia. — La première coupe part du lac Champlain, en passant près de la maison de ferme de M. Noah Parker, là même où se trouve la célèbre carrière à Trilobites primordiales. Elle finit à l’est du vil- lage de Georgia-Centre (voir planche II, fig. 4). Au niveau du lac on a des schistes noirs, non fossilifères, plongeant à l'Est sous un angle de 35 degrés. À partir de la falaise ces schistes s'étendent vers l'Est en formant un petit plateau. A un kilomètre et demi du lac Champlain, les schistes sont recouverts en discordance de stratification par des Grès rouges, qui inclinent vers le Nord-Est sous un angle qui varie de 10 à 12 et même qui atteint jusqu’à 45 de- grés. Ces Grès rouges, nommés dans le pays Red sandrocks ont une structure massive, par assises de 0260, 1 mètre et même 41m 50 d’é- paisseur. Ils sont très compactes, passant quelquefois à un véritable quartzite, et ils contiennent des nids de pyrite de fer. La couleur rouge est souvent remplacée par le gris ou le blanc, surtout dans les premières assises. Ces Red sandrocks couronnent les sommets des collines, et for- ment des lignes parallèles de petits mamelons qui courent de l’Ouest- Sud au Nord-Est, en croisant les arêtes des schistes noirs dont la direction est directement Nord-Sud. On ne rencontre pas seulement les Grès rouges aux sommets des collines, mais bien aussi dans des dépressions et vallons des schistes, et dans des circonstances telles, que l’on voit bien qu’ils ont dû se déposer postérieurement sur les assises disloquées des schistes. Ainsi à la carrière de M. Parker on a la coupe suivante : Ouest. Est. Les schistes ardoisiers à O/enus plongent sous un angle de … 35 degrés, tandis que les Grès rouges occupent une dépression dans les schistes et ont une inclinaison de seulement 42 degrés. 24 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN, 8 nov. Jusqu’à présent on n’a pas trouvé avec certitude des fossiles dans les Grès rouges (Æ#ed sandrocks) en place, dans les environs de la ferme de Parker. J'ai recueilli, vers la partie la plus élevée de la colline qui domine la maison de ferme, un morceau détaché de calcaire magné- sien usé et roulé, contenant des fragments de Brachiopodes. Les célèbres fossiles de Georgia, se trouvent dans une carrière située à 300 mètres au Nord de la maison de M. N. Parker. En voici la coupe : ‘ Quest. Est. éSne des Trilobites F © . II, primordiales SSI Schistes Re ne ard91sierTs &) La hauteur est de 15 mètres au point le plus élevé, là où la coupe a été prise. Les couches plongent à l'Est sous un angle de 35 degrés, inclinaison excessive qui rend difficile Pexploitation des dalles. Vers la base, les schistes sont noirs avec de nombreuses taches de fer oxydulé, et on les détache comme de véritables ardoises. Les Trilobites sont très rares dans cette partie inférieure ; cependant on en a trouvé plusieurs échantillons. Vers le sommet de la carrière, les schistes deviennent sableux, un peu calcaires, et s’enlèvent alors en larges dalles de 2 mètres de surface. La couleur générale en est grise, et devient bleue par taches. C’est là surtout où l’on trouve le plus grand nombre des Tri- lobites : Olenus Thompsont, Olenus Vermontana, et Peltura ? (Olenus) holopyga, Hall. La conservation de ces Trilobites laisse à désirer; comme leurs enveloppes devaient être extrêmement minces, les empreintes sont souvent indistinctes, ou du moins très peu marquées. Les têtes de Trilobites séparées du corps sont assez nombreuses. Mais un bel échantillon complet, avec la tête, le corps et la queue, est d'une grande rareté. Somme toute, on ne peut pas dire que ces Trilo- bites sont communs; en réalité il n'y a aucun fossile de commun dans cette localité. On à trouvé plus au Sud et plus au Nord que la Cane de 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 25 M. Parker des exemplaires de ces Olenus, et il est certain que si l’on faisait travailler et exploiter ces schistes ardoisiers et ces dalles, en suivant leurs affleurements, on recueillerait partout des échantillons de Trilobites primordiaux. Revenons à la carrière de Parker. Par-dessus les dalles à Olenus, on trouve une espèce de schiste calcaréo-sableux, contenant beau- coup de taches et de nids d'oxyde de fer et ayant une structure légèrement ondulée comme des rple marks. Ces couches schisto- calcaires renferment l’Obolella cingulata, Billings, assez mal conser- vée, un autre Brachiopode inédit que j'ai recueilli en 1863, et un Trilobite du genre Dikelocephalus, inédit, que j'y ai trouvé en 1862. Puis les schistes noirs reparaissent ; et en s’éloignant du sommet de l'abrupt qui forme la carrière, on rencontre des restes d’assises de Grès rouges (Red sandrocks), reposant en discordance de stratification sur les schistes. En outre des Trilobites et des Brachiopodes, on rencontre d'assez nombreuses empreintes de plantes marines, plus un Bryozoaire qui rappelle les O/dhamia des Iles-Britanniques. Pendant longtemps j'ai hésité à regarder ces empreintes, assez peu distinctes, comme indi- quant des êtres organisés ; mais dans une nouvelle visite faite en 1873, après un intervalle de dix années, je n'hésite plus à les regarder comme des débris de plantes ou algues marines et de Bryozoaires. Si, à partir de la maison de ferme de M. Parker, on continue à s’avancer vers l’Est, jusqu’au village de Georgia-Centre, on est cons- tamment sur des schistes grisâtres, dont l’inclinaison vers l'Est de- vient de plus en plus forte, variant de 50 à 60, 80, et même allant jus- qu’à 85 degrés, à une montée assez raide qui précède le village. Puis l’inclinaison des assises de schistes diminue de nouveau et se main- tient alors en moyenne à 60 degrés. À la tranchée du chemin de fer, après avoir dépassé le village de Georgia, les schistes sont sillonnés de veines de quartz blanc. On ne voit plus de Grès rouges (Red sandrock), après avoir quitté la ferme de Parker, excepté à une seule localité, au pied de la colline à pente raide, où l’on trouve quelques bancs isolés n'ayant que 6 à 8 mètres de largeur; évidemment des restes laissés par les longues et grandes dénudations auxquelles tout ce pays a été soumis depuis les temps primordiaux. J’ai indiqué ce lambeau de Grès rouge sur la coupe. À deux endroits, on rencontre intercalées dans les schistes une ou deux assises plus compactes de calcaire marneux, à surface de stratification noduleuse et fort inégale. Depuis le lac Champlain jusqu’à Georgia- Lie les schistes ont une épaisseur d’au moins 2,200 mètres. 926 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 nov, Sur la coupe, j'ai indiqué par une croix, dans le voisinage de la maison Parker, deux points en chacun desquels existe un petit bloc de 80 décimètres carrés, d’un calcaire bleu, contenant des Leptæna et des Alveolites repens, Lamarck. Ce sont deux blocs erratiques posés sur le sol, comme plusieurs autres blocs aussi erratiques de gneiss, de quartzites grenatifères et de diorites qui se rencontrent çà et là dans tout le pays, sans être cependant très nombreux nulle part. J’ai pris soin de les indiquer, parce que ces deux morceaux de calcaire silu- rien ont pu, ou pourront encore, induire en erreur les personnes qui nient l'existence du terrain Taconique, et qui ne veulent voir dans les schistes noirs du Taconique que des schistes de l’Hudson river ou de Lorraine et des schistes d'Utica. Saint-Albans. — À la baie de Saint-Albans, tout sur le côté orien- tal, on voit les Grès rouges (Æed sandrocks) qui forment un abrupt ou falaise, reposant en stratification très discordante sur les schistes, et même sur des lentilles calcaires encloisonnées et contenues dans les schistes. Voici une coupe prise au sud du village de la baie de Saint-Albans. Ouest. ; Crès rouges. te Sebisies. es QC Lentille Calcaire. _« Les Grès rouges reposent ici sur les schistes noirs et les schistes de Georgia, avec une discordance de stralification de 50 degrés, l’incli- naison des grès étant seulement de 10 degrés, tandis que les schistes plongent sous un angle de 60 degrés. Les grès sont généralement d’un rouge lie-de-vin; mais plusieurs assises sont grises ou blanches. On trouve intercalées à diverses 18890, MARCOU. == TACONIQUE DU LAC CHAMPELAIN. 97 hauteurs des couches de calcaire magnésien ou dolomie, dont plu- sieurs assises sont cloisonnées comme certaines dolomies du Trias dans le Jura, la Suisse et l’Allemagne méridionale. Enfin on ren- contre encore dans ce groupe des Æed sandrocks, un conglomérat ou poudingue dolomitique. Les lentilles calcaires, prises et disséminées comme des grains de chapelet, dans les schistes, lentilles qui n'existent presque pas vers Georgia, commencent à paraître ici et forment même une des principales lignes dans l'aspect physique «et orographique de la baie de Saint-Albans. Les Grès rouges les côtoient et reposent dessus en plusieurs endroits, au Sud et au Nord du village. Le caractère commun à toutes ces lentilles est d’avoir une strati- fication assez indistincte et différente dans ses allures de la stratifica- tion régulière des bancs ordinaires de calcaires. La couleur de ces calcaires lenticulaires est généralement grise ou blanc-sale. La cas- sure en est esquilleuse, la structure compacte et très dure. Très souvent on y trouve de la magnésie; des couches entières ou de simples rognons sont très magnésiens et on les distingue alors de la masse calcaire, lorsqu'ils ont été exposés un peu de temps à l’air, par une couleur jaune-pâle. Ce calcaire, qui est exploité dans le pays pour fabriquer de la chaux, ou pour le débiter en tablettes de marbre, porte à cause de sa couleur le nom de Dove marble (marbre couleur gorge de pigeon). Très souvent il est coupé dans toutes les directions par des veines ou veinules de carbonate de chaux pur, très blanches ; et alors 1l n’est plus propre à la fabrication des plaques de marbre et on le jette dans les fours à chaux. Dans le village même de la baie de Saint-Albans, derrière les maïi- sons qui bordent la route, on a une lentille calcaire d’une épaisseur visible de 20 à 25 mètres. Une partie de cette masse lenticulaire est composée d'un calcaire bleuâtre, un peu marneux, et moins pure que le Dove-marble qui le touche d’ailleurs. On trouve renfermés dans la pâte de ce calcaire des fossiles appartenant surtout aux genres Or- thoceras, Maclurei et Strophomena. En général, ces débris fossiles sont mal conservés et peu nombreux, et on ne les rencontre jamais détachés. | La partie de la lentille calcaire où l’on trouve les fossiles n’a guère que 6 mètres d'épaisseur. L’affleurement de ces calcaires fossilifères et de toute la masse lenticulaire elle-même est fort limité, s’étendant sur une longueur d’une centaine de mètres au plus. Puis elle est remplacée subitement par des schistes noirs, qui d’ailleurs pénè- - irent çà et là dans la lentille même, surtout près des bords. 928 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 nov. La présence de fossiles dans cette lentille a donné naissance à des interprétations paléontologiques, qui ne s'accordent pas avec la structure géognostique de la baie de Saint-Albans. Soumis à des spécialistes, on a reconnu parmi ces fossiles les espèces suivantes : Strophomena (Leptæna) alternata, Conrad, Maclurea, Pleurotomaria, Or- thoceras et Asaphus. Après avoir rapporté tout d'abord avec certitude les calcaires fossilifères de la baïe de Saint-Albans au calcaire de ! Trenton, on a fini par ne déterminer qu'un seul fossile, un Brachio- pode des plus cosmopolites le Sérophomena alternata. Pour les autres, dit-on, ils se rapprochent d’un ou de deux fossiles que l’on regarde ailleurs comme faisant partie de la faune du calcaire de Chazy; mais on n'a pas osé les identifier. Et sur ces maigres preuves, con- trairement à toute la structure stratigraphique du pays, on a donné le nom de Trenton à la formation. Après avoir visité souvent la baie de Saint-Albans, et l'avoir étudiée avec minutie, je n'y ai jamais trouvé le calcaire de Trenton, ni rien même que l’on puisse rapporter au Silurien inférieur. On y a trouvé dans une des lentilles calcaires, quelques fossiles, la plupart nouveaux, et un seul fossile du calcaire de Trenton, le Zeptæna ou Strophomena alternata. Maintenant ce Lep- tæna (Strophomena) est-il bien le véritable alfernata de Trenton, de Cincinnati, de Montmorency, de Montréal, de l'Irlande, du pays de Galles et de l'Ecosse? Devant une forme aussi variable d’un être aussi inférieur, se prononcer dans le sens de l’affimative, est, je pense, dangereux; et jusqu’à plus ample information je regarde la déter- mination de ce Sfrophomena comme douteuse. Mais en supposant son identité avec le fossile de Trenton, nous nous trouverions en pré- sence d'un Brachiopode qui aurait vécu à de grandes profondeurs pendant la période Taconique, pour reparaître à des profondeurs moindres dans une faune littorale du Silurien inférieur. Identique « ou non, la seule conclusion que l’on puisse tirer de la présence de formes d'êtres, dont le grand développement s'est surtout effectué pendant la période du groupe de Champlain, est, que nous avons dans la lentille calcaire Taconique qui iouche le village de la baie de Saint-Albans, ce que M. Barrande a nommé üne colonie de la faune seconde, dans la faune première; ou ce qui-est peut-être plus exact, on a là des types précurseurs et prophétiques, des avant- coureurs de la faune seconde dans les strates de l’époque de ia faune primordiale, J'ai représenté pl. II, fig. 2, la coupe géologique du lac Champlain à la baie de Saint-Albans, en passant parla ville de Saint-Albans et en continuant de s'élever sur la route qui va à Fairfied-Centre. Le $ point de départ est vis-à-vis Wood-Island (île Boisée), en suivant la 1880. MARCOU. "— TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 29 route, avec de faibles déviations tantôt à droite, tantôt à gauche, pour faire figurer dans la coupe des lentilles calcaires. Derrière le village de la baie de Saint-Albans se trouve la lentille renfermant la colonie distinguée par une croix sur la carte géologique; puis on trouve des schistes noirs recouverts par des Grès rouges (ed sandrocks), avec une différence d’inclinaison de 50°. En s’avançant vers la ville de Saint-Albans les Æed sandrocks disparaissent, et l’on se trouve de nouveau sur les schistes noirs à Olenus ou Schistes de Georgia, qui ont une inclinaison vers la base de la montagne de 65°. Dans la ville même de Saint-Albans on trouve une lentille de calcaire gris (Dove marble), très compacte et dure, qui ne contient pas de fossiles. Puis en s’élevant sur la route qui conduit à Fairfied, on est dans des schistes gris, qui passent à des schistes talqueux avec nodules et veines de quartz blanc amorphe, plongeant de plus en plus vers l'Est, c'est-à- dire vers l'intérieur de la montagne, sous un angle qui atteint 70°. Si lon revient à la baie de Saint-Albans et que l’on suive le bord du lac jusqu’à Maquan ou Baie de Swanton, on rencontre tout le long du rivage et des falaises, les schistes noirs (P/ack slates) inclinés fortement à l'Est, sous un angle qui varie de 65 à 80° et qui va même jusqu’à 90°. Il y a des ploiements et contournements d’assises, avec plongement des couches vers l'Ouest sous des angles de 80 à 70°. Je n’y ai pas trouvé de fossiles, ni une seule lentille calcaire ; mais par contre on yrencontre çà et là, quelques couches calcaréo-marneuses de couleur bleu-noirâtre, de 10 à 15 centimètres d'épaisseur. Swanton. — Aux chutes de Swanton (Swanton falls), les schistes noirs sont très contournés, pliés ; ainsi qu'on peut l’observer dans le lit de la rivière Missisquoi au pied des chutes. Les schistes y sont relevés presque perpendiculairement, avec un léger plongement vers l'Est. Sur la rive occidentale de la rivière, on trouve dans ces schis- tes noirs des exemplaires assez communs de Graptohtes, exactement comme derrière l'hôtel Victoria à la Pointe-Lévis près de Québec, où lon a les mêmes couches contournées avec les mêmes Graptolites. Voici une coupe horizontale, montrant une partie des contourne- ments des schistes au pied des chutes de la rivière à Swanton, lors- que les eaux sont basses. x Sur la route de Saint-Albans à Swanton, on rencontre plusieurs lentilles calcaires ; la route en traverse une, composée entièrement 20 MARCOU. —— TACONIQUE DU LAC CIHAMPLAIN. G nov. de Dove marble près de la ville de Saint-Albans. Plus loin sur la gau- che on arrive à une grande exploitation d’un four à chaux Lime kuln ; et là comme à la baie de Saint-Albans le Dove marble passe à un calcaire plus marneux qui est alors fossilifère, et qui renferme les mêmes fossiles, savoir : Sérophomena alternata ? Maclurea et Orthoceras. Toujours vers la gauche, mais plus près de Swanton, avant toutefois d'atteindre le pont, on rencontre une autre colonie, avec du Dove marble en contact. Mais la localité la plus remarquable sur cette route, se trouve à droite, un peu avant d'arriver au pont qui traverse la rivière Missis- quoi, sur le terrain d’une ferme qui a appartenu à feu le D' Hall de Swanton, et que j'ai désigné dans des mémoires antérieurs sous le nom de ferme du D' Hall (2° Halls farm). (Voir pl. Il, fig. 3, la coupe qui traverse ce terrain.) On y trouve les mêmes schistes à Olenus qu’à Georgia, renfermant les mêmes fossiles, savoir : Olenus Thompsoni, OI. Vermontana; plus le Conocephalites Teucer, Billings, et de nombreuses empreintes de Chrondites. Les fossiles sont plus communs qu’aux environs de la maison de ferme de Parker à Georgia. Au milieu de ces schistes noirs, ardoisiers, à Olenus se rencontrent deux masses lenticulaires d’un calcaire bleu-grisâtre, d’une grande dureté et sillonné de veines de carbonate de magnésie. La stratifica- tion en est indistincte, comme dans toutes les lentilles. La texture est bréchiforme, et la cassure esquilleuse. Les fossiles y sont nombreux, surtout : Obolella cingulata, Billings; Orélusina festinata, Camerella antiquata, Billings ; Conocephalites Teucer, Bil.; et lOlenus appelé quel- quefois Paradoxides Thompsoni, Hall. L’affleurement de ces deux lentilles est limité à de faibles surfaces. La plus grande a un rayon de 8 mètres ; l’autre de seulement 5 mè- tres. Elles sont toutes deux globulaires, presque sphéroïdales et beau- coup moins aplaties que la plupart des lentilles du Dove marble ou des colonies. Tous les schistes à Olenus plongent à l’Est sous un angle qui varie de 35 à 65°. Comme à Georgia, on rencontre dans les schistes des couches de dalles sableuses, passant à un véritable calcaire grési- forme, de couleur gris-bleuâtre et jaune-ocreux. Sur tout ce système des Schistes de Georgia, reposent, en discor- dance de stralification, les Grès rouges (Red sandrocks). Comme le terrain s’élève assez rapidement depuis le niveau de la rivière Missis- quoi jusqu’à la maison de ferme, on monte par trois gradins en lignes presque parallèles de ces Grès rouges. Leur inclinaison est encore moindre qu'à la baie de Saint-Albans ; elle n’est guère que - ’ ee CORRE — | | 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 31 de 8°, et même plusieurs assises sont placées tout à fait horizontale- ment sur les schistes ardoisiers. Highgate. — Par suite d'un double ploiement des schistes à len- tilles calcaires contenant une colonie de la faune seconde, la station des eaux minérales de Highgate-Springs est une des localités les plus intéressantes à étudier. Sur une surface très restreinte, un demi-kilo- mètre carré, on voit affleurer huit ou dix lentilles de Dove marble, de calcaires marneux bleu-noirâtre, et de schistes calcareo-marneux. Ces derniers ont une structure lithologique qui se rencontre rare- _ment; savoir la structure en mosaïque où marquetage; c’est-à-dire que les schistes forment Le châssis des cadres qui encloisonnent dans leurs mailles, comme les mailles d’un filet, des nodules calcareo- marneux, ayant de 4 à 8 centimètres de diamètre. La coupe géo- logique pl. Il, fig. 4, est prise à peu près au centre de ce groupe de masses lenticulaires. Elle part du lac Champlain, en passant par l’hô- tel Franklin, la source d’eau minérale, et elle aboutit à l'Est de la route de Swanton à Saint-Armand. | Si l’on étudie la falaise qui borde et forme la rive du lac, ou si l’on suit pied à pied les lentilles calcaires, on aperçoit facilement les ploiements et contournements des roches, et l’on reconnaît que la colonie de la faune seconde se trouve répétée trois fois : d’abord à côté de la source d'eau minérale, puis immédiatement derrière l’hô- tel Franklin, et enfin tout à côté du lac. Les fossiles que l’on recueille dans les calcaires marneux, noirâtres, ne sont jamais nombreux. De plus, ils sont invariablement mal conservés ; souvent même ils dispa- raissent totalement dans la pâte calcareo-marneuse, et alors on n'en trouve plus de traces que sur les surfaces usées et longtemps expo- sées à l’action des agents atmosphériques. Après de longues recher- ches, et après avoir brisé beaucoup de fragments de blocs de rochers, car les fossiles ne se trouvent pas détachés et libres comme dans les calcaires de Trenton, on finit par recueillir les espèces fossiles suivantes, qui forment la colonie de la faune seconde dans des assi- ses de la faune primordiale : Orthis lynx, Eichwald, Rhynchonella in- crebrescens, Hall, Stenopora fibrosa, Bil., Stenopora Petropolitana, Pand., Calymene Blumenbachi Blum, et le Jrinucleus concentricus, Eaton. Toutes ces espèces sont très cosmopolites aussi bien dans Île temps que dans l’espace. Dans les schistes calcaires marneux, à structure en mosaïque, on trouve, cà et là, au milieu des bouquets de bois (groves) de Highgate- Springs des fossiles des plus mal conservés, dont quelques-uns sont . Cependant déterminables, tels que : l’Ampyx-Halli, Bilings, une Lingula inédite et un Orthis aussi inédit. D’autres fossiles sont telle- 7 » A 32 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 NOV. ment indistincts, que tout ce que l’on peut faire est de signaler qu'il y a des fragments appartenant aux genres Orfhoceras, Murchisonia et C'olumnaria. Dans le Dove marble et la dolomie qui l'accompagne, on ne trouve pas de fossiles. Aïnsi au Lime Kiln et au Sargent’s Landing, sur les rives du lac, on ne rencontre aucune espèce de traces de fossiles. Les lentilles calcaires de Highgate-Springs n’ont qu'une surface très limitée, 10, 20, 30, et 50 mètres de longueur, sur 2,5 ou 20 mètres de largeur. En dehors de ce groupe de massifs lenticulaires on n’a plus au Nord et surtout au Sud que des schistes. Le pays est plat ; etles dénudations ont laissé Les lentilles calcaires en relief, sous forme de mamelons bien visibles, mais qui ont seule- ment de 4 mètre à 10 mètres de hauteur au-dessus du niveau du lac Champlain ou des plaines environnantes. À quelques kilomètres de distance seulement de l’autre côté du lac, et même de la baie de Missisquoi, à Alburgh, à l’île La-Motte, à Chazy, on trouve le Silurien véritable avec ses subdivisions bien connues du Calciferous, du Black River, du Bird Eyes, du Trenton et des Schistes d'Utica. Les caractères lithologiques et paléontologiques de ces subdivisions sont ceux que l’on a partout dans l'Etat de New- York et dans le Canada. Les fossiles s’y recueillent en quantité, et la majeure partie des espèces sont différentes de celles d'Highgate- Springs. De plus on n’y rencontre pas l’Ampyx Halli ni les Linqula d'Highgate-Springs. La lithologie est complètement différente, ainsi que la structure géognostique ;. il n’est pas possible de s’y tromper. Ainsi à Chazy on a de véritables couches ou strates sans interruptions, formant de longues lignes d’affleurements, dont les inclinaisons et les directions n'ont absolument rien de commun avec les rares len- ülles calcaires, disséminées en grains de chapelet dans les schistes de Highgate-Springs, de Swanton, et de la baie de Saint-Albans. Les seuls liens que l’on puisse invoquer entre Chazy et Highgate- Springs, sont : trois ou quatre fossiles identiques ; cinq ou six autres dont l'identification est douteuse, plus quelques formes de fossiles d'Highgate-Springs, qui en Europe indiqueraient les faunes secondes, comme le genre Ampyx. Ce genre de Trilobite est d’ailleurs très rare en Amérique, où il n’a pas encore été recueilli avec certitude en dehors des roches Taconiques : nouvel exemple de l’antériorité de l'apparition des genres en Amérique. Après une étude minutieuse et prolongée d'Highgate-Springs, la conclusion est que ce singulier groupe de monticules ou collines, est formé par un ploiement de roches des schistes de Swanton, qui ren- ferment une colonie et des lentilles de Dove marble. 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 04 Ces sortes de ploiements se retrouvent partout dans les schistes noirs du terrain Taconique, qui lors du renversement de tout le sys- tème, ont dû forcément, par suite de leur position de couverture supérieure de ce terrain, être soumis à des ondulations, qui jointes aux pressions latérales, ont fortement contourné et ployé toutes les assises de ce groupe. En un mot on a à Highgate-Springs, à Smith’s Lime-Works, à Rich’s Lime-Works et à la baie de Saint-Albans, le phénomène des colonies, signalé pour la première fois en Bohême par le très savant et sagace observateur, M. Joachim Barrande. Ferme de Church. — En allant de Highgate-Springs rejoindre à l'Est la route de Swanton à Saint-Armand , après avoir traversé un espace entièrement plat et formé des schistes noirs, on rencontre de nou- velles lentilles calcaires de Dove marble, non-fossilifères. Puis à l'Est et tout à côté de la route, on voit une lentille de Dove marble sur- montée par des Grès rouges (Æed sandrocks), avec la discordance habi- tuelle de 50°. Si l’on suit la ligne d’affleurement des Grès rouges, on reconnaît qu'ils reposent tantôt sur les schistes, tantôt sur des lentilles de Dove marbie, et qu’ils forment un plateau assez large, très entamé par des ravinements, des décompositions et désagrégations atmosphériques. Ce plateau va en se rétrécissant du côté de la ligne frontière du Canada, où il ne forme plus qu’une bande assez étroite près de Saint- Armand. Puis, plus au Nord, à trois ou quatre kilomètres de Saint- Armand, les Æed sandrocks cessent tout à fait. En plusieurs endroits de ce petit plateau de Grès rouges, on re- marque que les premières couches sont d’un rouge-violet, excessive- ment dures, et qu’elles renferment des fossiles assez mal conservés. Les premiers fossiles que l’on à recueillis, ont été rencontrés tout à côté de la ferme de la famille Church (CAurch’s farm), sur la route de Swanton à Saint-Armand, à peu de distance avant d'atteindre Saxe'’s Mills. En brisant les morceaux de Grès rouges, on est certain d'en trouver facilement et assez abondamment. Ces fossiles, peu apparents d'ailleurs, sont des têtes et des queues d’un petit Trilobite du genre primordial des Conocephaltes, que feu Billings a décrit sous le nom de Conocephalites Adamsi. L'importance de cette découverte d’un fossile bien défini de la faune primordiale, est des plus considérables ; car elle démontre | que les Grès rouges (Æed sandrocks) du Vermont doivent être du |. même âge et la continuation des grès que l’on voit près de Chazy, à la Rivière-au-Sable et à Keesville, de l’autre côté du lac Champlain dans VPEtat de New-York, grès qui ont acquis une grande célébrité en stra- ügraphie sous le nom qui leur a été donné par le D", €. Emmons, de 3 DÉS LE ER EN ER nm ar y L « CCE LE 94 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 8 NOY. Grès de Potsdam (Potsdam sandstone). Si l’on visite et étudie les grès à Keesville en revenant de la ferme Church et de la baie de Saint- Albans on est de suite frappé des analogies et même des identités de tous les caractères lithologiques et même paléontologiques. Car à Keesville on trouve un très petit Trilobite, voisin du C. Adamsi, qui a été appelé Conocephalites minimus, Bradeley. De plus même inclinai- son des assises, sous des angles qui varient entre 8 et 12 degrés, en plongeant vers l'Est-Est-Nord. Seulement dans le Vermont le Grès de Potsdam, n'ayant pas été recouvert par les dépôts du Silurien inférieur, comme cela a eu lieu à l'Ouest du lac Champlain (Etat de New-York), a été soumis pendant toute l’immensité des temps géologiques qui ont suivi, aux dénuda- tions et décompositions atmosphériques, ce qui a enlevé et détruit la plus grande partie de la formation de ce terrain de Grès rouge, sur- tout les assises supérieures et moyennes, et tout les massifs les plus rapprochés du lac Champlain. Si l’on étudie les Grès rouges au point de vue des dénudations, on est frappé du peu qu’il en reste, et de la puissance des agents destructeurs qui ont enlevé, usé et nivelé toutes les surfaces de ce qui à dû être les is de la mer silurienne à la fin des temps uit D'ailleurs tout n’a pas été enlevé, même dans cette large vallée de Swanton à Highgate-Springs, où l’on est frappé de trouver un vaste dépôt de sables blancs, qui en certains endroits forment de vraies dunes ; comme par exemple à la maison d'école, menacée d’être en- sevelie sous les sables, à moitié chemin entre Swanton et Highgate- Springs. Evidemment ces sables proviennent et sont des restes des Red sandrocks, qui ont recouvert tout le pays entre Highgate- -falls et Hog-Island. Voici la coupe géologique à la ferme Church. es “aéphalites 1880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 39 Phullipsburgh. — Entre Highgate-Springs, surtout à partir de l’em- bouchure de la rivière Rocheuse (Æock river), et Phillipsburgh, on rencontre un grand nombre de lentilles calcaires, toutes encloi- sonnées et encadrées dans des schistes. En général ces calcaires sont ce que l’on nomme dans le Vermont du Dove marble, renfermant plus ou moins de magnésie dans leur composition. Cette accumulation de masses lenticulaires est devenue célèbre par la découverte de fossiles dans plusieurs d’entre elles, surtout à côté du village de Phillips- burgh. Quoique ce massif de lentilles s’étende jusqu’à Blood’s Corner et même près du village de Bradford, à six kilomètres de Phillips- burgh, et qu’il occupe une surface de trois à quatre kilomètres de largeur depuis les bords du lac Champlain jusqu’au village de Saint- Armand ou Moore’s Corner, je le désignerai sous le nom de massif des lentilles calcaires de Phillipshurgh. Ce massif est placé dans les schistes noirs du Taconique supé- rieur, et il est la continuation vers le Nord des schistes noirs avec lentilles, que nous venons de décrire à la baie de Saint-Albans, à Swanton et à Highgate-Springs. Par suite du grand nombre et de l’accumulation des lentilles cal- caires de cet important massif de Phillipsburgh, cette partie septen- trionale des bords du lac Champlain a offert une plus grande résis- tance aux dénudations qui ont rasé et nivelé les autres parties des pays environnants ; et de plus, dès la dislocation et la formation en terre ferme des roches Taconiques, il a dû former une barrière, île . ou promontoire, dans la mer ou golfe de Potsdam ou des dépôts des Red sandrocks. Ce massif forme un relief accentué, qui s'aperçoit de loin ; et qui a l’aspect bosselé, que reproduit la coupe géologique suivante, prise un peu au nord de Saxe’s-Mills, à la ligne même de la frontière entre les Etats-Unis et le Canada. La coupe traverse la vallée de Rock river. | Ouest. ARE DAS TSt: . Grés-rouÿes oz de Potsdam La carte géologique (pl. I), qui accompagne mon travail est à une échelle trop petite pour représenter tous les détails d’affleurements . des masses lenticulaires calcaires avec contournements du massif 36 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN,. 8 nov. compliqué de Phillipsburgh. Je ne donnerai quelques détails, encore assez grosso modo, que des affleurements que l’on rencontre en s’a- vançant directement de Phillipsburgh à Saint-Armand, non en sui- vant la route, mais bien en passant par des sentiers de piétons qui relient entre elles plusieurs fermes et cabanes à sucre d’érables. En 1862, dans ma notice intitulée : Letter to M. Joachim Barrande on the Taconic rocks of Vermont and Canada », page 6, j'ai déjà donné les détails géognostiques de cette partie du pays de Phillipsburgb, avec une coupe théorique à l'appui, à laquelle je renvoie. Les lentilles calcaires du massif de Phillipsburgh ont de 30 à 200 et 300 mètres de longueur, sur 12 à 60 mètres d'épaisseur, avec des in- tercalations ou encadrements de schistes noirs-grisâtres. Cette struc- ture bizarre et insolite donne un relief topographique de collines ou mamelons allongés, allant du Sud au Nord, d’une hauteur de 5 à 12 mètres, séparés par des petites vallées à parois très abruptes et qui ont la forme de fuseaux. L'ensemble (lentilles et schistes) plonge à l'Est un peu Sud, sous un angle qui varie de 30 à 65 degrés. Si l’on marche de Phillipsburgh vers Frelighsburg, voici ce que que l’on voit. Le village de Phillipsburgh est bâti sur une première amande ou lentille calcaire de Dove marble, qui finit dans le village même. Les schistes noirs forment le cadre de cette colline, dans laquelle on ne trouve pas de fossiles. La deuxième ligne d’affleurements de calcaires se rencontre près de la route, derrière le village. Elle est plus large qu'aucune autre des masses lenticulaires, ayant 60 mètres d'épaisseur. Jusqu’à présent on n’y à pas trouvé de fossiles. Après avoir traversé une vallée de schistes noirs, on atteint la troisième ligne ou lentille calcaire, qui n’a que 20 mètres d'épaisseur, et où l’on rencontre un fossile, le C'amerella calcifera, Billings, qui est assez commun. Puis on a une vallée de schistes noirs-grisâtres, et l’on arrive à la quatrième ligne de calcaires, formant un mamelon peu élevé, à peine 2 à 3 mètres, et d'une largeur de 50 mètres, mais qui contient passa- blement de fossiles. On n'obtient ces fossiles qu'avec beaucoup de peine, après avoir brisé de nombreux blocs d’un calcaire un peu sa- bleux, fort dur. Voici la liste des principaux : RBathyurus Safjord, Billings (ce Trilobite, le plus commun de tous ceux du Taconique supérieur, ne présente jamais que la tête et la queue; j'en ai recueilli aussi l’hypositome), Amphion Salteri, Bill.. Cheirurus, Asaphus, Di- kelocephalus Missisquot, Bill., Camerella calcifera Bill., Orthis Hip- polyte, Bill., Orthoceras Marcou, Barrande, Orthoceras Missisquoi, Bill., et des éléments et tiges d'Encrines ou de cystideæ. On rencontre souvent dans cette lentille de véritables nids ferru- 4880. MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN. 31 gino-calcaires, qui exposés à l’air s’oxydent facilement et se décom- posent, faisant ressortir les formes délicates des fossiles, surtout de l’'Amphion Salleri. Sur plusieurs parties de cette lentille, on voit des nids et des filons véritables de carbonate de magnésie ; et alors le calcaire devient du véritable Dove marble et ne contient plus de fossiles. Peu avant d'atteindre Eaton’s Barn, cette lentille se ploie en véritable demi-lune. La cinquième ligne de calcaires en amandes, commence à la ferme de Blanchard, et après avoir formé trois ou quatre mamelons, elle se termine par une crête plus accentuée que les autres et qui domine le village de Saint-Armand, appelé aussi des noms de Four- Corners (les quatre coins), ou Moores’Corner. Dans cette cinquième grande lentille on rencontre surtout des coquilles fossiles en forme de spirale, appartenant à des Céphalopodes ou à des Gastéro- podes, tels que : Zituites Farnsworthi, Bill. Lituites Imperator, Bill., Nautilus Pomponius, Bill., Murchisonia Vesta, Bill., Metoptoma Niobe et Metoptmona Orithya, Bill., Pleurotomaria postuma, Bill., Maclurea ma- tutna, Hall, Maclurea ponderosa, Bill., Æeculiomphalus canadensis, Bill., £eculiomphalus intortus, Bill., et Z'cculiomphalus spiralis, Bill. Le calcaire de cette cinquième ligne de masses lenticulaires est blanchâtre à la surface ; la cassure bleu-grisâtre est lustrée ; la struc- ture en petit est sub-foliacée avec des surfaces ondulées et luisantes comme des schistes. Il présente le singulier phénomène de ne laisser voir les fossiles que sur les surfaces très usées et polies par les agents atmosphériques. Dans l’intérieur de la roche on ne voit absolument rien, aucune trace indiquant une coquille ou un test quelconque. Enfin la sixième grande lentille est très large. Elle forme au Nord- Ouest de Saint-Armand un dôme allongé, bien accentué, élevé de 25 à 35 mètres au-dessus de la vallée. Sur les surfaces usées et polies de cette lentille se voient des sections de gros Gastéropodes, surtout des Maclurea et des E'cculiomphalus. La vallée de Saint-Armand ou de Krantz Mills a une largeur d’envi- ron 500 mètres. Elle est composée entièrement de schistes noirs- grisâtres. Puis on rencontre une colline de Æed sandrocks ou Grès de Potsdam, reposant en stratification discordante sur les schistes. Ces Grès rouges, avec calcaires dolomitiques gris-blanchâtres, ont une longueur de 100 mètres , et les assises sont presques horizontales. Plus loin à l'Est, en s’avançant vers la ferme de Cook, sur la route de Frelighsburg, on rencontre les schistes luisants noirâtres iden- tiques à ceux de la ville de Saint-Albans. Comme toutes les lentilles calcaires de Phillipsburgh sont très allongées, la stratification est assez distincte ; quelquefois même on & 38 MARCOU. — TACONIQUE DU LAC CHAMPLAIN, 8 noy, a des bancs bien stratifiés s’étendant sur une longueur de 15 à 25 mètres; puis ils disparaissent subitement au milieu de massifs anguleux, à fissures et à veines remplies de carbonate de chaux semi- cristallisé, ou de carbonate de magnésie amorphe. Par suite de plusieurs flexions et petits ploiements, les calcaires du eroupe de Phillipsburgh ont une inclinaison très variable, plongeant quelquefois à l’Est-Est-Sud et même au Sud-Sud-Est, sous un angle de à: 20 à 30 degrés. Les schistes qui les encadrent ont alors la même inclinaison et le même plongement. Mais généralement l'inclinaison des calcaires et des schistes est de 45 à 65 degrés, et les plongements o sont vers l'Est. Les collines ou mamelons calcaires sont tous arrondis du côté de l'Est, tandis qu'ils présentent un petit abrupt très raide, de trois à quatre mètres de hauteur, du côté de l'Ouest. Puis toutes les vallées schisteuses comprises entre les lentilles sont en forme de fuseau. : Dans tout le massif de Phillipshburgh on n'a pas trouvé les mêmes colonies que celles qui existent à Highgate-Springs, à Swanton et à j" la baie de Saint-Albans ; mais alors on y a de véritables centres ; d'apparitions de formes de fossiles indiquant des avant-coureurs ou types prophétiques des faunes secondes, comme : Oréhoceras, Li- | tuites, Nautilus, Maclurea, £'eculiomphalus, Pleurotomaria, Murchisonia AT LT 28" >, 4 PR Er / < # =: L / >. Te V4 1e 7 — er, 3 LE LODEL ——û / WT WU, L LL CL > à Les plus fortes lignes noires représentent les intersections de la surface du talus de craie et de deux veinules de silex de deux à trois centimètres d'épaisseur, véritables filons en miniature, qui se croi- sent comme l'indique la figure. Ni l’une ni l’autre de ces veinules n'est en rapport avec la stratification qui est sensiblement horizon- tale. Il est évidemment impossible que de la silice qui se serait aglo- 48 DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 8 nov. mérée au milieu de l’eau, en vertu de la seule force d'attraction de ses molécules, et en même temps que se déposait lentement la matière crayeuse, ait pu affecter une telle disposition. Voici une autre vue, prise au S.-0. de Troyes, dans le talus d’une tranchée de trois à quatre mètres de hauteur, sur la route du village de Laines-aux-Bois au hameau des Grandes-Vallées. Fig. 2. — Veinules de silex dans une tranchée près Laines-aux-Bois (Aube). À \ AU A SD = Se: a 4. Y EX RS _ REA E Se ZZ LR EDS) Je pourrais multiplier les exemples, mais il me suffira de signaler les traits communs à ceux déjà cités et à tous les autres analogues. Lorsque deux veinules, ou petits filons de silex, se croisent comme dans la figure 4, il n’y a pas deux filons d’âges différents, dont l’un aurait recoupé l’autre, mais, à proprement parler, un filon unique ayant rempli simultanément deux fentes croisées. Vers le croise- ment il n’y a pas de solution de continuité entre la matière siliceuse qui remplit les divers embranchements. Généralement ces petits filons de silex ne sont continus que sur une étendue de quelques mètres; après quoi ils s’amincissent et se terminent en coins. Mais on peut reconnaître que leur direction est prolongée par une fente capillaire existant dans la craie; et, si la disposition des lieux permet de suivre cette fente, on retrouve, dans son plan, de nouvelles veinules de silex plus ou moins étendues ou, tout au moins, des séries de plaquettes irrégulièrement lenticulaires correspondant à des élargissements de la fente. Parmi les innombrables fentes qui recoupent souvent la craie sui- vant diverses directions, celles qui se trouvent remplies de silex sont en nombre relativement très petit. Non seulement les autres sont vides mais beaucoup d’entre elles traversent les veinules de silex. Aussi, partout où la craie est très fissurée, on ne peut extraire de ces 1880. DE COSSIGNY, — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 49 veinules que de petits fragments tabulaires qui se détachent d’eux- mêmes à mesure qu'on les dégage de la craie qui leur était adhé- rente. Gette observation me paraît démontrer que le remplissage des fissures de la craie par la silice n’a eu lieu que pendant un temps très limité et à une époque relativement fort ancienne, postérieure à la solidification de la craie, mais antérieure à la plupart des disloca- tions qu’elle a subies. Dans tous les cas dont il s’agit, le silex présente les mêmes cou- leurs, noire ou brune, les mêmes caractères minéralogiques que les silex ordinaires; la surface de contact avec la craie, au voisinage du _silex, ne présente aucun signe d’altération. Au bord de la route qui conduit de Saint-Mards-en-Othe à Maraye, une petite carrière à flanc de coteau met en évidence, sur une éten- due de dix à douze mètres, un lit horizontal et continu de silex dont l'épaisseur varie de deux à quatre centimètres. Ici on pourrait croire au premier abord qu’on a affaire à une petite couche siliceuse régu- Fig. 3. — Gradin de craie couronné par une strate de silex, dans une carrière près de Saint-Mards (Aube). lièrement stratifiée. Mais, en y regardant de plus près, on aperçoit deux ramifications inclinées qui pénètrent de un mètre à un mètre irente dans la craie sous-jacente; ce qui prouve qu’il s’agit encore d'un véritable petit filon dont la branche principale s’est, pour ainsi dire, introduite dans le joint séparatif de deux couches. Une petite carrière (fig. 4), au-dessus de Saint-Benoît-sur-Vanne, Fig. 4. — Front de taille dans une carrière de craie avec silex, près Saint-Benoît-sur- Vanne (Aube). (CPAS ED do une MRC Mer 4 mettait en évidence, lors de ma visite, des faits des plus intéressants. indépendamment de deux veinules inclinées et parallèles, le front de 1 VAE EE RENE TO ANSE LT NEA GX 2 “ * È k: 4 : 20 DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE, 5 NOV, carrière recoupait plusieurs lits horizontaux de silex, complètement interrompus dans l'intervalle de un rhètre cinquante environ qui séparait les deux veinules, Ces lits, qui présentaient quelques solu- tions de continuité se terminaient, vers les extrémités de la carrière, par des plaquettes de silex amincies sur leurs bords. Mais, plus près des filons, on trouvait des plaques lenticulaires plus épaisses et même des silex en rognons irréguliers. En divers endroits il y avait soudure ou, pour parler plus exactement, continuité entre les vei- nules inclinées et les silex les plus voisins. Ainsi, dans cet espace de quelques mètres, on trouvait réunies les dispositions les plus dissemblables des silex; ceux en forme de filons et ceux, de forme variée, qui occupent des joints de stratification : bien plus, on pouvait constater l'unité du phénomène qui avait pro- duit ces silex d’aspects si différents. Autre fait très curieux : la veinule de gauche, dans sa partie infé- rieure, de a en à sur la figure, était composée de plusieurs bandes alternatives de silex et de pyrite blanche (1); circonstance qui tend, d’une part, à justifier dans une certaine mesure la dénomination de filons que j'ai appliquée plusieurs fois aux veinules de silex; et d'au- tre part, à démontrer que les pyrites qu’on rencontre dans la craie auraient une origine tout à fait semblable et à peu près contempo- raine de celle des silex. Dans les divers cas que je viens de passer en revue, il me paraît d'une évidence indiscutable que le silex s’est déposé dans les fentes de la craie, déjà solidifiée, partiellement disloquée et vraisemblable- ment émergée. Peut-être faudrait-il ajouter que, dans la plupart des cas, les fentes ont été préalablement élargies par l’action d’eaux corrosives. Dans tous les cas, le résultat final ne peut être attribué qu’à des eaux minéralisées qui ont déposé une concrétion siliceuse sur les parois des cavités qu’elles ont, peu à peu, comblées. Quelle était exactement la composition chimique et l’état physique de l’eau incrustante ? Par quel phénomène d’endosmose la silice s'est-elle portée dans les espaces vides d’une certaine dimension sans laisser de traces de son passage dans les pores de la roche, non plus que dans les fentes, d’une largeur capillaire ? Ce sont là des ques- tions que je n’entreprends point de résoudre. Je ferai seulement remarquer que les phénomènes qui nous occupent sont parfaitement comparables au remplissage des cavités de certaines roches amygda- loïdes par le calcaire spathique, et à peu près identiques à ceux qui, (1) La pyrite était en grande partie décomposée et il n’en restait pour ainsi dire que des témoins, lé reste était remplacé par de loxyde de fer un peu ocreux: . | | | 1880, DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 51 dans d’autres roches, ont eu pour résultat la production des agates ; qu'enfin les lois naturelles, sous l’empire desquelles se sont accom- plis ces divers phénomènes, ne paraissent pas différer essentielle- ment de celles qui ont présidé à la circulation, à travers les roches, de diverses substances, telles que les phosphates, les pyrites et plu- sieurs oxydes, qui ont donné lieu à diverses épigénies ou se sont concentrées dans des corps fossiles. J’ai considéré plus particulièrement, jusqu'ici, les silex qui affec- tent les dispositions en plaques ou en veinules; quant à ceux qui se présentent sous des formes plus ou moins irrégulières et sont ou complètement isolés, ou groupés par bancs horizontaux, j'ai déjà dit qu'ils paraissent identiques aux premiers au point de vue minéralo- gique. Il faut remarquer, en outre, qu'ils gisent non seulement dans le même terrain, mais souvent dans le prolongement des mêmes couches. Il serait vraiment bien étrange que ces divers silex appar- tinssent à des époques géoiogiques très éloignées et eussent un mode de génération radicalement différent. Eé, à ce propos, je ferai remar- quer en passant que l'hypothèse d’une précipitation de silice con- _ committante de la sédimentation de la craie est loin de satisfaire complètement l'esprit même pour le cas particulier en vue duquel elle a été imaginée. En effet, il ne manque pas de dépôts qu'on regarde, à Juste titre, comme des produits de précipitation. Or, dans chaque exemple de ce genre, le produit affecte certaines formes constantes, sans doute en rapport avec les conditions spéciales dans lesquelles s’effectuait la précipitation. Tandis que, dans certains cas, la matière adventice s’est mélangée intimement avec les autres élé- ments de la roche, elle à pris ailleurs la forme et le volume des oolithes ou des pisolithes, voir même des œtites. Mais comment concevoir un même précipité donnani lieu simultanément à des silex presque sphéroïdaux, à d’autres aplatis, à d’autres encore qui sont irrégulièrement mamelonnés, percés, ramifiés ou cornus? Si nous supposons, au contraire, que les silex se sont moulés dans des cavités préexistantes de la craie solide, il n’y aura plus aucune difficulté relative aux formes des silex, qui ne seront autres que celles des moules, et la question se trouvera ramenée à expliquer l’origine et les formes des cavités ; c’est une question sur laquelle je reviendrai. Mais examinons d’abord certaines particularités que présentent assez fréquemment les silex, et voyons avec laquelle des deux hypo- thèses elles s’accordent le mieux, celle d’un précipité au fond de la | mer, où celle de l’incrustation graduelle et prolongée des parois | … internes d'un moule. FL _ À côté des silex tabulaires, fragments des veinules ou petits filons 52 DE COSSIGNY. —= ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 8 nov. précédemment décrits, se placent les silex très allongés et sensible- ment cylindriques que l’on trouve parfois, en place dans la craie, dans des positions assez voisines de la verticale. Cette forme est une des moins compatibles avec l'hypothèse de la précipitation, et s’ex- plique au contraire très facilement dans le cas d’un dépôt postérieur à la solidification de la craie. En effet, les cavités cylindriques ne sont pas rares dans les roches calcaires ; on les a attribuées aux per- forations pratiquées par des mollusques, à des dégagements gazeux, à l’action corrosive des eaux acides. Quelle que soit la part qui re- vienne, dans chaque cas particulier, aux unes et aux autres de ces causes, on admettra facilement, je pense, que quelques cavités plus ou moins cylindriques ont dû exister dans la craïe et ont pu servir de moules aux silex dont il s’agit. Dans les abondants amas de silex dela craie, qui se trouvent en différentes contrées, on rencontre parfois un grand nombre de débris de ces silex bacillaires ; beaucoup d’entre eux sont creux et constituent de véritables tubes avec étranglements inté- rieurs. La surface externe est revêtue de cacholong (1); ia surface interne est rugueuse, quelquefois partiellement garnie de petits poin- | Fig. 5. — Fragment d'un silex tubulaire avec baguette centrale libre, provenant de Villacerf (Aube). (Grandeur naturelle.) 22222207 DL | fl Coupe en long. Coupe transversale. (1) Dans le cas où les silex seraient le résultat de la précipitation, au fond de la mer, de masses ou flocons de silice gélatineuse qui se seraient peu à peu concen- trés sur eux-mêmes et solidifiés, on ne verrait pas trop pourquoi les parties exté- rieures seraient autrement constituées que les parties internes. Mais si la silice s'est déposée successivement dans un moule, le contact des parois de ce moule a dû avoir une influence sur l'état moléculaire du dépôt. Qui ne conçoit que de la silice, se déposant molécule à molécule sur une roche calcaire, et surtout sur une roche spongieuse comme la craie, n’est pas dans les mêmes conditions que ceile qui se dépose sur une pierre siliceuse compacte, formée d’imperceptibles cristaux en voie d’accroissement ? La présence constante du cacholong ou silice terreuse au pourtour du silex est donc encore une circonstance à l'appui de ma thèse. 1380. DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 53 tements de quartz. Le mode de génération paraît ici évident. Très souvent, dans les silex dont il s’agit, une sorte de baguette ou de stalactite de silex occupe l’axe des parties creuses, laissant un vide annulaire entre elle et le tube extérieur ; peut-être ce vide a-t-il été occupé originairement par de la pyrite qui aurait disparu depuis, comme dans le petit filon avec pyrite cité plus haut? Les figures 5 et 6 donnent une idée de cette conformation. Fig. 6. — Coupe d'un fragment ou troncon de silex tubulaire présentant une partie pleine avec appendces stalachformes, des argiles à silex de la Forêt-d'Othe. (2/3 de la grandeur naturelle.) Enfin, beaucoup de ces silex allongés, quoiqu’en grande partie massifs, présentent encore sur quelques points de leur axe, plus particulièrement à leurs extrémités, des traces du dernier vide inté- rieur qui a subsisté jusqu'à l’achèvement du remplissage ; c'est ce que montre la figure 7. Fig. 7. — Coupe lougitudinale d'un silex bacillé avec tubulure a chaque extrémité. — Argile à silex des pla- teaux d'Othe. (1/3 de la grandeur naturelle.) 1 DA DE COSSIGNY. —— ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE, 8 nov. Toutes les considérations qui viennent d'être invoquées à propos des silex allongés sont également applicables à un grand nombre de silex de formes irrégulières quelconques. Ainsi beaucoup d’entre eux présentent des vides intérieurs, indice d'un remplissage resté ina- chevé. La figure 8 représente, à l’aide d’une coupe supposée, un silex mamelonné. Un canal intérieur, resté vide, part d'un mamelon supé- rieur et se ramifie, au centre du silex, pour aboutir à divers points qui avaient probablement des positions inférieures comme dans la Fig. 8. — Coupe d'un silex mamelonné avec canaux ramifiés à l'intérieur. (4/3 grandeur naturelle.) figure. Pour tous les silex analogues à celui-ci, je concçoïs qu'il exis- tait dans la craie un vide correspondant à sa forme extérieure; qu'une fissure de la roche facilitait l’arrivée du liquide incrustant à l’extré- mité du mamelon süpérieur; qu'enfin d’autres fissures permettaient, au contraire, un écoulement par les points où devaient aboutir plus tard les ramifications inférieures du canal central. Soit que le liquide ait occupé toute la cavité, soit qu'il ait seulement ruisselé sur ses parois, il cireulait lentement en laissant sur ces dernières un dépôt qui s’accroissait sans cesse, et qui a fini par réduire toute la cavité aux seuls Canaux que nous voyons actuellement. Les orifices de ces canaux, que je considère comme des branches inférieures, ont la forme d’entonnoirs circulaires d’un profil spécial Fig. 9. — Profil typique des ouvertures par lesquelles paraît s'être écoulé le liquide incrustant des silex. tout à fait caractéristique, que représente la figure 9. On trouve # 4880. DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 99 d’ailleurs un grand nombre de silex dans lesquels les canaux inté- rieurs ont été complètement oblitérés et qui sont devenus massifs, mais qui conservent néanmoins les indications très nettes des extré- mités de ces canaux, marquées par des entonnoirs conformes au profil, figure 9 bis. | Dans les divers cas qui viennent d'être examinés, le liquide chargé de silice paraît avoir circulé dans la cavité qui faisait office de moule; mais il est probable que souvent il ne pénétrait dans cette cavité que par une sorte de transsudation à travers la craie. À ce dernier cas correspondraient les silex, assez communs, qui présentent, comme beaucoup d'agates, une géode ou cavité ceutrale garnie de pointe- ments de quartz ou de concrétions mamelonnées (1). D'après le mode de génération exposé ci-dessus, les silex devraient, comme les agates, être formés de couches concentriques juxtaposées. Cette particularité n’est pas visible dans les silex tels qu’ils se trou- vent renfermés dans la craie ; mais, parmi ceux qui ont été remaniés et imprégnés d'oxyde de fer, beaucoup sont zonés, parfois même très nettement et très finement; effet qui n’aurait pu se produire si la pâte du silex eût été parfaitement homogène (2). Une dernière observation : j'ai supposé que les silex s'étaient dé- posés dans un moule de craie; mais la craie pouvait présenter des fentes à parois à peine disjointes. Or, précisément, les surfaces lisses de beaucoup de silex sont entrecoupées par des lignes saillantes abselument semblables aux sutures que l’on voit sur les statues de plâtre coulées dans des moules en plusieurs pièces. Il me reste à donner une explication des cavités qui auraient servi de moules aux silex, plus particulièrement à ceux qui affectent la disposition la plus ordinaire, c’est-à-dire en lits horizontaux. Avant d'aborder ce dernier point, je dois faire une digression : Dans les calcaires portlandiens du département de l'Aube, il y à plusieurs niveaux où la pierre est caverneuse et comme cariée, plus (4) Dans quelques gros silex, il à été trouvé des géodes d’assez grandes dimen- + sions, contenant de très belles stalactites siliceuses, légèrement translucides, jaunes où d’un bleu d’azur. … (2) Il me paraît probable qu’on parviendrait à mettre en évidence la structure zonée dans certains silex d'apparence compacte, soit par une étude microscopique, soit en les imprégnant artificiellement d’une matière colorante, soit encore en - attaquant une Section transversale, préalablement polie, par l'acide fluorhydrique faible. 56 DE COSSIGNY. — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 8 nox. particulièrement aux environs immédiats du plan de contact de cer- taines couches avec celles qui leur sont directement superposées. A ces niveaux, les deux couches consécutives ne sont plus réunies que par des portions intactes relativement restreintes, et comparables, sur une très petite échelle, à ces piliers irréguliers qu'on réserve par- fois dans une carrière souterraine pour en soutenir le toit. Le front d’une carrière, ouverte dans le calcaire portlandien, et où sont vi- sibles plusieurs des lits cariés dont il s’agit, aperçu d’une certaine distance, ressemble d’une manière frappante à un escarpement de craie avec lits de silex. En y regardant de plus près, on peut recon- naître que les vides, généralement communiquants, compris entre Fig. 10. — Vue d'une carrière dans le calcaire portlandien, avec bancs cariés. Environs de Vendeuvres (Aube). les couches, affectent des formes qui ne sont pas sans analogie avec celles des silex irréguliers, et ont été produits par l'érosion des eaux dissolvantes. Dans ces vides, on rencontre des restes de coquilles corrodées dont il ne subsiste que les parties les plus épaisses et des corps qui paraissent des débris fossiles de végétaux, et qu’ontempâtés des incrustations calcaires de date récente. Quant aux parties pleines que j'ai comparées à des piliers, on peut facilement les rompre sui- RS RS RS nl à 1880. DE COSSIGNY, — ORIGINE DES SILEX DE LA CRAIE. 57 vant le joint primitif de séparation des deux couches, et dans les sections ainsi obtenues on découvre soit de nombreuses huîtres (Ostrea bruntutana), soit des fragments de fossiles indéterminables et des empreintes de fucoïdes, soit même des graviers calcaires arrondis sur lesquels les dépôts supérieurs se sont moulés. En définitive, les lits perforés dont il s’agit paraissent être d'anciens niveaux côtiers correspondant respectivement, selon toute vraisemblance, à des oscillations du sol séparées par des intervalles de repos relatif. Tandis que les sédiments déposés dans une mer profonde ont produit un calcaire homogène et compact, les strates côtières, en partie cou- vertes de végétation, perforées par les mollusques, jonchées de ma- tériaux de toutes sortes, sont restées incohérentes et perméables. Plus tard, après l'immersion du terrain et la formation de quelques fissures, ces lits perméables sont devenus les principales voies sui- vies par les eaux souterraines, probablement chargées d'acide carbo- nique ; celles-ci ont élargi les canaux en rongeant irrégulièrement les parois (1). Le même phénomène a dû se passer dans la craie, et c’est dans les strates caverneuses que se sont, plus tard, formés les silex. Qu’on se figure la contre-empreinte d’un lit de silex aux formes contournées, aux protubérances le plus souvent mollement arrondies, çà et là brusquement saïllantes, on aura bien l’image d’une roche calcaire corrodée par les eaux. En tenant compte, d’ailleurs, du peu de dureté de la craie comparée à des calcaires compacts, on conçoit que la même cause a dû produire dans la première des vides plus étendus, des cavités plus profondes et encore plus irrégulières. Quand sont venues des eaux thermales propres à déposer de la silice, elles ont pénétré en même temps dans les bancs cariés horizontaux et dans les fentes de directions quelconques qui les mettaient en communi- cation. | (1) Dans ces strates caverneuses on trouve fréquemment une brèche calcaire, C’est là le résultat d’un phénomène accessoire et que je considère comme relati- vement récent. L'écorce terrestre n’est jamais dans un état de repos absolu, et les roches solides ont éprouvé, à diverses reprises, de nouvelles dislocations. Les ni- veaux cariés se trouvant, de beaucoup, des plans de moindre résistance, il est naturel que des ruptures et même de légers glissements se soient produits suivant ces plans ; il en est résulté le brisement partiel de ces piliers en miniature qui supportaient la couche supérieure. Puis, plus tard, le terrain étant complètement souleyé et la roche criblée de fentes, les nappes d’eau permanentes ont disparu des niveaux dont il est question. Mais les eaux pluviales, rendues incrustantes par suite de leur trajet à travers les fissures supérieures, ont suinté dans les lits caver- _ neux et y ont déposé des concrétions calcaires qui ont en partie resoudé les frag- ments anguleux qui s’y trouvaient. Lu D8 POTIER. — GISEMENT PALŒOTHÉRIEN. . 8 nov. M. Potier fait la communication suivante : Note sur la prétendue présence d'un gisement palœothérien dans la commune de Lescarène (Alpes-Maritimes). par M. Potier. D'Archiac cite dans sa Paléontologie de la France, la présence « d’une portion de mâchoire rapportée par de Blainville au ?Pa/æo- therium curtum, provenant du château de l’Escarène ou Escarena au nord-est de Nice », et il signale l’importance de cet ossement au point de vue de la contemporanéité des couches tertiaires du num- mulitique et des couches d’eau douce de la Provence. Cet ossement, que je dois à la bienveillance de M. Gaudry d’avoir pu examiner, est engagé dans un calcaire gris avec fossiles d’eau douce ; la roche et les fossiles m'étaient complètement inconnus dans les environs de Nice, bien que j'aie fait sur la commune de Les- carène assez de courses, pour que l'existence de ce banc calcaire n’ait pu m'échapper. L'étiquette, fort ancienne, du fragment de mâchoire portait ces mots « du château de M. de Lescarène » tandis que d’Archiac dit du château de Lescarène; or, il n’y à pas de château dans la commune de Lescarène, et la famille de Lescarène n’a jamais possédé de do- maines dans cette commune. Cette famille ayant joué un certain rôle dans le comté de Nice sous la domination sarde, j'ai prié notre collègue M. Juge, de vouloir bien s’enquérir de l'emplacement des propriétés possédées par les derniers descendants de cette famille : et il a pu, après enquête, me répondre qu’elle possédait le château de Blauvac, dans le département de Vaucluse. L'ossement en question provient donc des couches Pace douce du terrain sextien sur lequel était bâti le château en question. M. Lory fait la communication suivante : Note sur le terrain crétacé supérieur de l'Isère. Par M. Ch. Lory. Dans un travail qui remonte à vingt-neuf ans (Bull. 2e série, t. IX, pages 51-71), j'ai décrit la série des étages crétacés de l'Isère et établi la té des calcaires à silex des environs de Grenoble avec les calcaires plus ou moins crayeux d’Entremont-le-Vieux (Sa- nains. snrscat ut does OR ets dd dt dd RTS US on se cn ct De be assésite des. à sud soèten dt ts cs cotes do mb 1880. CH. LORY. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE L'ISÈRE. 59 | voie), où avaient été signalés la Belemnitella mucronata et autres fossi- les de la Craie de Meudon. L’aässimilation de ces calcaires à silex à la | Craie blanche a été confirmée par toutes les observations ultérieures. | D'autre part, la Craie glauconieuse est très bien représentée, au Villard | de Lans, par les grès verts de la Fauge, à Discoïdea cylindrica, Turri- | lites Bergeri, etc., surmontés par des sables à Ammonites varians, Tur- | rilites costatus, etc. | | Mais je n'ai pu pendant longtemps classer qué d’une manière | douteuse, faute de fossiles déterminables, les assises intermédiaires | entre ces deux étages, constituées par des calcaires plus ou moins | sableux ou argileux, en dalles minces, désignées dans le pays sous | le nom de lauzes ; et ce n'était que par des inductions stratigraphiques | que j'étais porté à regarder ces assises comme turoniennes. | Dans ces lauzes, aux environs de Grenoble et dans le massif de la | Chartreuse, on trouve des moules très imparfaits d'Ammonites, quelquefois de grande taille, des Hamites (?) et surtout des Inocéra- mes, de dimensions très variables, que, dans le travail précité, j'a- | vais rapportés à tort à l’/noceramus cuneiformis, d'Orb. On y remar- | que encore assez fréquemment des cassures de Bélemnites, dont | la dureté de la roche ne permet d'obtenir en général que des échantillons très incomplets. Mais dans ces dernières années, grâce à l'exploitation très active des bancs les plus inférieurs de ces lauzes | aux Côtes de Sassenage, où ils fournissent une excellente pierre à chaux hydraulique, MM. Carrière frères, propriétaires de cette exploitation, ont pu me procurer des exemplaires complets de ces Bélemnités, qui ne sont autres que la Belemnitella mucronata. Aïnsi ces bancs, et par conséquent toute là grande assise des lauzes, épaisse de plus de 100 mètres, appartient encore à la Craie blanche, aussi bien que l’assise non moins puissante des calcaires à silex qui viennent au-dessus. Dans les environs immédiats de Grenoble, à Sassenage, à Fontaine, à Saint-Egrève, etc., les lauzes reposent immédiatement sur le Gault, très mince, à fossiles phosphatés, plus où moins ‘roulés. La lacune considérable qui existe entre le Gault et la Craie à Pelemnitella mucro- nata n’est révélée ici par aucun défaut sensible de parallélisme entre ces deux groupes de couches. Il en est de même dans tout le massif de la Chartreuse et dans le département de la Savoie : et il est bien curieux de voir que cette couche mince et peu consistante de Gault à fossiles phosphatés a subsisté, sans être ravinée et entamée par érosion, pendant le long intervalle qui a séparé son dépôt de celui des assises à Belemnitella mucronata. Un peu plus au sud, au Villard de Lans et dans le Vercors, la Craie glauconieuse s’intercale entre le UE TN La éd Li ee 60 CH. LORY. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE L'ISÈRE. 8 nov. Gault et la Craie à Bélemnitelles ; mais aucun fossile déterminable ne permet d'affirmer l'existence de l’étage turonien et il me paraît très probable que cet étage manque dans la série crétacée de la Sa- voie, de l'Isère, et de la partie de la Drôme située au nord de la rivière de ce nom. à En avançant vers le midi, au sud de la vallée de la Drôme, il n’y a plus d'indication de Belemnitella mucronata : dans les belles coupes des montagnes crétacées de Saou, de Dieulefit, etc., les assises les plus élevées paraissent appartenir à des horizons sénoniens infé- rieurs ; mais l'existence de l’étage turonien est encore très douteuse jusqu’à Nyons, où commence à apparaître la série d'Uchaux, et au- tres environs d'Orange. La mer du Sénonien supérieur a dû être refoulée vers l’est, dans les parages de la Croix-Haute et du Dévoluy, où les calcaires à silex reparaissent, plus puissants encore qu’à Gre- noble, et s'étendent mème à l’est un peu au delà des étages créta- cés inférieurs, sur les tranches des calcaires jurassiques de la bor- dure orientale du Dévoluy, comme je l’ai indiqué ailleurs (Descr. géol. du Dauphiné, $ 184). Dans ces pays, le Gault manque, et l'énorme ‘intervalle entre l’Aptien et le Sénonien n’est représenté par aucun dépôt à fossiles déterminables (1). A la partie supérieure des calcaires à silex, on trouve, à Lus-la- Croix-Haute, aussi bien qu'aux environs du Villard de Lans, des bancs remplis de grandes huîtres lisses et de forme très évasée, à test très épais, dont je n’ai rencontré que des échantillons très in- complets. Dans mon mémoire précité de 4851, j'ai signalé encore, sur la commune de Méaudre, au nord du Villard de Lans, une assise peu épaisse, de 4 à 5 mètres seulement, qui ne se voit que sur un espace très restreint et paraît avoir été généralement enlevée par dénudation avant le recouvrement par les dépôts miocènes. Gette assise est formée d’un calcaire blanc-jaunâtre sans rognons de silex, rempli d'Orbitoïdes se rapportant à plusieurs espèces ou variétés dont une, d’après l’examen que vient d’en faire M. Munier Chalmas, est très probablement identique à l'O. media. Le meilleur point pour l'étude de ces couches est au commencement de la rampe de l’an- cien chemin de Méaudre à Lans. J’y ai trouvé, cette année, deux fossiles importants, Ostræa larva, Lam. et Otostoma ponticum, d’Arch. La présence de ces fossiles dans une assise incontestablement su- (1) Je considère aujourd'hui comme inexactes les indications d’Ostræa columba que j'ai données autrefois près de Veynes (Bull. 2° série, tome X, page 25) et à Rencurel (Descr. géol. du Dauphiné, $ 182 et 184) : elles reposaient sur des échantillons réellement indéterminables. Hé ht, Re - 2 CT. 1880. CH. LORY. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE L'ISÈRE. _ 61 périeure à la Craie à Belemnitella mucronata me semble pouvoir con- duire à des rapprochements intéressants avec la Craie du nord et avec celle de la région des Pyrénées. M. Lory fait ensuite une communication sur la protogine des Alpes et sur la structure en éventail. M. de la Moussaye lit une note sur les vibrations terrestres et sur l’époque glaciaire. Séance du 22 Novembre 18S0. PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT. M. Douvillé, Secrétaire, donne lecture du procès- “verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée : Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membres de la Société : M. Sxropsxi, rue de Cremel, à Bayeux (Calvados), présenté par MM. Louis Bureau et Vasseur. Il annonce ensuite trois présentations. Mme CLémence Royer présente à la Société deux mémoires extraits du compte rendu du Congrès international des sciences anthropolo- giques : 1° Des rapports des proportions du crâne avec celle du corps et des caractères corrélatifs et évolutifs en taxonomie humaine; 20 Sur l’origine des Aryas et leurs migrations. M. JANNETTAZ offre à la Société un ouvrage appelé : Diamants el pierres précieuses, qu'il a publié en collaboration avec MM. Vander- heym, Fontenay et Coutance. M. Vasseur présente une livraison de ses Recherches sur les terrains tertiaires de la France occidentale, comprenant deux planches tirées en phototypie. 62 HÉBERT, — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. M. Hébert fait la communication suivante : Le Terrain Crétacé des Pyrénées, par M. Hébert. : DEUXIÈME PARTIE (1) TERRAIN CRÉTACÉ SUPÉRIEUR La première partie de mes recherches sur le terrain crétacé des Pyrénées a été publiée en 1867. Elle est relative au terrain crétacé inférieur, et a eu pour but d'établir une classification rationnelle de toutes les assises de ce grand groupe que l’on rencontre dans toute l'étendue de la chaîne des Pyrénées. Je me contenterai de rappeler que les assises, désignées par Du- frénoy sous le nom de calcaires à Dicérates, et placées par lui à la base du terrain crétacé, assises que MM. Delbos et Léymerie avaient considérées comme représentant le grès vert Supérieur au gault, sont x au contraire inférieures à cet étage et appartiennent au Néoco- mien. Ces assises sont caratérisées par Caprotina Lonsdal d'Orb. (2), Orbitolina conoidea, etc. J’ai montré que ces calcaires sont surmon- tés par des assises marneuses à faune aptienne, et qu’on peut tou- jours distinguer ces deux séries, ce qui rend inutile le terme wrgo- aplien. | M. Leymerie, dans un mémoire publié en septembre 1869 (3), a fourni de nouveaux et utiles documents sur cette question ; toutefois, je ne saurais admettre tous les faits qu'il cite. C’est ainsi que M. Leymerie donne une coupe des environs d’Orthez, dans laquelle les couches aptiennes de Sainte-Suzanne à Ostrea aguila d'Orb. (Brong) (4), sont représentées au-dessous des calcaires à Caprotines ; j'ai dit (5) qu'il n’y avait là qu'une simple apparence due à une faille, confor- mément à l'opinion exprimée par M. Leroy (6). Je reste fidèle à cette manière de voir. (1) Voir 1:° partie, Bull, Soc. Géol. de France, 2° série, t. XXIV, p. 323. (2) Syn. de Caprotina carinata, Math. (3) Bull, Soc. Geol. de France, 2° série, t. XXVI, p. 301. (4) Syn. de Gryphea sinuata, Sow. (non Lamk 1819.) (5) Bull., 2e série, t. XXIV, p. 329. (6) Buil., 2° série, t. XXIII, p. 385, 3° série, t. VI, p. 531, 1878. 1880. HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 63 Le sous-étage aptien se montre d’ailleurs distinct du sous-étage urgonien, non seulement aux environs d'Orthez, mais aussi à Rébe- nac; il forme une bande régulière dans le département des Hautes- Pyrénées, jusqu'à la vallée de la Garonne à Gourdan : on le retrouve à Miramont. Ces deux sous-étages ont donc bien, dans toute l’éten- due des Pyrénées occidentales et centrales, leur individualité propre, et les recherches de M. Barrois en Espagne (1), aussi bien que celles de M. Carez (2), montrent que ces deux sous-étages sont aussi indépendants en Espagne qu’en France. M. Carez a même reconnu que, sur tout le versant sud des Pyrénées, de Santander à Barcelone, le.néocomien moyen à Caprotina Lonsdal est constamment recou- vert par les marnes aptiennes à Ostrea aquila. Le nom d'urgo-aptien est donc basé sur une hypothèse qui n’est aucunement jusüfiée par les faits. | | Depuis la publication de mon mémoire, rien n’est donc vénu in- firmer mes conclusions relatives au terrain crétacé inférieur du ver- sant septentrional des Pyrénées, savoir : 1° Que le Néocomien inférieur manque; 2° Que le Néocomien moyen (Urgonien d’Orb.) s’y montre d’une manière continue ; | 3° Que le Néocomien supérieur recouvre le sous-étage précédent en un grand nombre de points, et que lorsqu'il manque, cela est ordi- nairement dû à une dénudation ; 4° Que le Gault existe dans les Pyrénées centrales comme dans les Corbières. ; Malgré les nombreux travaux dont le terrain crétacé inférieur des Pyrénées a été l’objet (3), il y a certainement encore beaucoup à faire, beaucoup à découvrir. C’est surtout la partie supérieure de ce groupe qui est le plus entourée d’obscurités. En général, elle aboutit à des failles qui viennent la mettre en contact avec des couches que leur faune démontre être sénoniennes, c’est-à-dire beaucoup plus récentes. H}Bull,-3sèrie, t. VE -p. 530: (2) Compte rendu sommaire des séances de la Société Géologique de France, — 22 novembre 1880. : (3) Voyez notamment, Mémoire sur la partie inférieure du terrain de craie des Pyrénées françaises et des Corbières, par M. Magnan. — Mém. Soc. Géol. de France, 2° Série. t. IX, n° 3, 1872. — M. Magnan a considéré le calcaire à Capro- tines, comme représentant le Néocomien inférieur; mais tous les géologues qui ont étudié cet étage en Provence et dans les Alpes, savent que le calcaire à Caprotina Lonsdalii et Orbitolina conoidea etc., ne doit pas être placé plus bas que l'Urgo- nien ; il est donc supérieur à la puissante série, non seulement des marnes à Bé- lemnites plates et des calcaires à Spatangues, mais même aux couches de Bar- rème à Scaphites Yvoanti. 64 HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 22 NO. Les assises intermédiaires, cénomaniennes ou turoniennes, que l'on retrouve plus au sud, appuyées sur des terrains anciens ou même sur le granite, ne se sont pas montrées jusqu Ici en superpo- sition régulière sur le terrain crétacé inférieur, et c est uniquement par leur faune que nous pouvons les classer. Les rapports stratigraphiques entre les assises turoniennes et les sénoniennes sont rarement visibles, de là des difficultés que je n'ai pu complètement surmonter. Depuis dix-huit années, je suis retourné six fois dans les Pyrénées et je leur ai consacré plus de sept mois d’études continues sur le terrain ; néanmoins, je suis loin d’être en mesure de pouvoir donner une étude d'ensemble satisfaisante sur le terrain crétacé supérieur de cette région. Tout incomplètes que sont encore mes observations, n’espérant pas pouvoir les poursuivre, je me décide à les publier dans l'espoir que d'autres géologues en pourront profiter, et qu’ainsi, les lacunes existant actuellement dans cette partie de la science, seront plus facilement et plus rapidement comblées. Je suivrai le même plan que dans le Mémoire de 1867, c'est-à-dire que j'examinerai le terrain crétacé supérieur : 1° Dans les Pyrénées occidentales ; 2° dans les Pyrénées centrales ; 3° dans les Pyrénées orientales et les Corbières. SECTION PREMIÈRE. — PYRÉNÉES OCCIDENTALES $ 17. — ÉTAGE CÉNOMANIEN L’étage cénomanien a été signalé par M. Leymerie, à l'état de calcaire de couleur foncée à Sare et à Sainte-Suzanne, près d'Or- thez. M. IT: a cité (1) de ces localités : Caprina adversa ei Sphe- rulites foliaceus ; j'y ai recueilli en outre des fragments de Radiohtes Mortoni. Ce calcaire repose ici sur du grès rouge probablement tria- sique ; à Sainte-Suzanne, le lambeau cénomanien repose sur les cal- caires marneux à Üstrea aquila (2). Ces calcaires, d'après M. Magnan (3), sont subordonnés à des schistes noirâtres ou jaunâtres, passant à des schistes terreux très (1) Bul. Soc. Géol. de France, 2° série,t, XXVI, p. 307. M. Leymerie signale aussi à la base de la craie à Ananchytes, qui constituerait le coteau au nord d'Orthez, des bancs à Caprisella triangularis ? (2) Loc. cit.,t. XXIV, p. 328, à la ligne 24, remplacez « Est » par « Ouest », M. Leymerie mentionne dans ces couches Toxaster complanatus, nous pensons que c'est une erreur. (3) Mém. Soc, Géol. de France, 2° série, t. IX, n° 3 p. 30. 1880. HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 65 plissés, çà et là avec dalles calcaires, et ressemblant un peu aux schistes du gault des Pyrénées orientales. D’après le même obser- vateur, ces schistes (les schistes pourris de Leymerie) reposent sur une brèche qui représente son conglomérat de Camarade, base du Cénomanien des Pyrénées. Sur ces schistes pourris, reposent les calcaires siliceux de Bidache que M. Magnan place dans le Cénomanien supérieur, puis les grès à fucoïdes qui, pour lui, appartiennent au turonien. Ces deux dernières assimilations me paraissent erronées. Quant à la première, relative à l’âge cénomanien des schistes pourris, quoiqu'elle soit probablement exacte, elle à néanmoins besoin de confirmation. Protubérance de Roquefort. J’ai constaté, en octobre 1866, la pré- sence de calcaires cénomaniens à Roquefort (Landes), dans une des protubérances crétacées signalées en 1862, par M. Raulin. Ce savant avait même cité (1) un fossile analogue à un fragment d’Ichthyosar- colite. J’ai recueilli, dans la carrière du moulin de Courseilhat, à un kilomètre et demi au N.-E. de l’église de Roquefort, sur la rive droite de l’Estampon : Caprinella triangularis, Caprotina quadripartita, T OUCASiA N. Sp. VOi- sine du 7. subæqualis d’Orb. sp. Nerinea, c.; Natica, Rostellaria, Lu- cina, Hemiaster, etc. Plusieurs de ces espèces sont caractéristiques du Cénomanien supérieur de l’Aquitaine et de la Provence (la Bédoule), Ces fossiles se trouvent en abondance dans les calcaires compacts autrefois exploités à Courseilhat; ils sont plus que suffisants pour démontrer l'existence du cénomanien supérieur dans cette protubé- rence de Roquefort. Ce ne sont même pas les couches les plus anciennes ; et cela m’a- mène à donner quelques détails nouveaux sur la constitution de cette saillie crétacée. Les couches cénomaniennes (B. fig. 1) du moulin de Courseilhat, plongent au nord-est d'environ 42°, Fi. 1: S. 0. NAVE, Badeho. Pont. Cimetière. Moulin de Courseilhat. A. B. Cénomanien supérieur ; C. Sénonien urgonien. (1) Actes de la Société linnéenne de Bordeaux: t. XX, 6° livraison, p. 15. 66 HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 99 nov. A 300 mètres au sud de ce point, sur la rive gauche de l’Estampon, on rencontre un affleurement de calcaire compact avec nombreux petits Rudistes, et un fossile que M. Munier-Chalmas rapporte à une espèce caractéristique du néocomien moyen de Vinport : Monopleura £amberti Mun. Ch. (1). A 200 mètres plus au sud, entre le cimetière et l'Estampon, tou- jours sur la rive gauche, est une grande carrière montrant une sec- tion d'environ 10 mètres de hauteur de calcaires B peu fossilifères, sauf la couche supérieure qui est remplie de Caprotina quadripartita. Ici, le plongement, de quelques degrés seulement, est au sud un peu ouest, en sens inverse de celui de la carrière du moulin. Si l’on continue à marcher dans la direction du Sud-Ouest, on ren- contre à l’ouest du pont de l’Estampon, à l'entrée du chemin de Badeho, une carrière où j'ai recueilli une série de fossiles sénoniens, tels que : Pyrina ovulum, Nucleolites minor. (Des. sp.) Cott., Æemias- ter nasutulus, Leiosoma Tournoueri Gott., etc. Les couches piongent légèrement au S.-0., de 3 à 4° environ, et jusqu'à Badeho, une série de petites carrières permettent de consta- ter le même plongement et la même faune. | D'après ce qui vient d’être dit, la succession des couches de Badeho au moulin de Courseilhat se présente comme l’indique le diagramme ci-dessus. Roquefort est donc situé sur un bombement de la craie, dirigé N.-0.— S$S.-E, dont l’axe est entre la carrière du cimetière et le moulin de Courseilhat. Le centre de ce bombement est composé de couches néocomiennes qui supportent, de chaque côté, des calcaires à Ca- prinella triangularis, lesquels passent par-dessous des calcaires sé- noniens. Le sénonien se montre également à l’est. Tout à côté de la car- rière du cimetière, à la Rouquère, on retrouve la couche à Leiosoma Tournoueri. C’est un calcaire blanc, tendre, tout à fait différent des. calcaires cénomaniens. Le chemin de Sarbazan, qui s’embranche- sur la route de Saint-Justin, à la sortie de Roquefort au sud-est, et descend rapidement à la Douze, coupe cette même couche. Ici, on est sur le prolongement du calcaire à Zeiosoma du pont de il Estam- pon et des carrières de Badeho. Il semble donc qu'il n'y ait point de faille, et par conséquent le calcaire sénonien de la Rouquère devrait être en superposition immédiate sur le cénomanien de la grande carrière. C’est une conclusion qu'il serait intéressant de contrôler, car si elle est exacte, il y aurait absence complète de turonien. (1) Bull., Soc. Géol. de France, 2° série, t. XXIV, p. 330. 1880. HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 67 M. Raulin avait bien vu que l’affleurement crétacé de Roquefort constitue un bombement. M. Jacquot (1), un peu plus tard, le re- connut également ; mais ni l’un ni l’autre n’avait mis en évidence la disposition des assises d’âges différents qui entrent dans la composi- tion de cette saillie. Le temps ne m'a pas permis de visiter les affleurements crétacés signalés par M. Raulin dans le vallon de la Pouchette, à 3 kilomètres à l’est de Saint-Justin, et par M. Jacquot dans les communes de Créon et de Saint-Julien, aux lieux dits le Gentilhomme, la Hiouère, Béboué et Bierens. Tous ces affleurements se trouvent dans la direc- tion qu'indique le bombement de Roquefort, et appartiennent à un même pli saillant, sensiblement parallèle à la direction des Pyrénées. À 75 kilomètres de Roquefort, sur le prolongement de cette direc- tion, à 3 kilomètres au sud de Cezan, M. Jacquot a découvert un autre affleurement crétacé où il a recueilli Radioltes ingens. Il serait à désirer que tous ces gisements fussent étudiés au point de vue paléontologique; et, sans aucun doute, l’examen attentif de cette région conduirait à des résultats des plus intéressants. __ Revenons à l'étage Cénomanien. D'après les citations précédentes, il n’est pas douteux que le Cénomanien supérieur de l’Aquitaine septentrionale ne se soit étendu au sud jusqu'aux Pyrénées. Mais on voit que, dans cette région, rien jusqu'ici n'indique la présence du Cénomanien inférieur; et la superposition bien constatée du céno- manien supérieur tantôt sur des couches néocomiennes, tantôt, comme à Sare, sur le trias, démontre qu’à l'époque de la craie de Rouen, les Pyrénées étaient émergées au moins en grande partie (2). Un autre gisement cénomanien existe peut-être à Vinport. Dans un petit trou d'extraction de calcaires marneux situé tout près des carrières néocomiennes, entre celles-ci et la grande route, j'ai dé- | couvert un Epiaster qui me paraît nouveau; il est voisin de l’£, maxi- mus Coquand, et de l’£. tumidus d'Orb. Il n’est pas rare en cet en- droit, car j'en ai recueilli quatre exemplaires. Malheureusement, aucun autre fossile n’a pu me permettre de déterminer l’âge de ces couches. (1) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. LX, p. 967, 1865. (2) Je rappellerai ici ce que j'ai déjà eu l’occasion de dire en 1867. (Bull, 2 série t. XXIV p. 331), que cette craie de Rouen se retrouve sur le versant nord de Ia chaîne cantabrique entre le Néocomien supérieur à Ostrea aquila et le cénomanien supérieur à Pygaster truncatus et Sphærulites foliaceus. GS HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 99 nov. $ 2. — KTAGE TURONIEN. Il n’est pas douteux que cet étage ne soit largement représenté dans la chaîne des Pyrénées. Des calcaires compacts, remplis d’'Hip- purites (/7 cornuvaccinum), se montrent aux Eaux-Chaudes, en super- position directe sur le granite. J'ai vu ce gisement et je puis certifier qu'il appartient bien à l'horizon que je viens d'indiquer. Le granite 1, (fig. 2) se montre au sud du village ; au-dessus, vien- nent des schistes terreux bleuâtres 2, qui passent au calcaire schis- teux 3, sans que j'aie pu voir de démarcation ; puis le calcaire devient tout à fait compact 4, et en suivant le chemin qui monte à Goust, on Fig. 2. Eaux-Chaudes. 1, Granite. . 3. Calcaires schisteux. 2. Schistes bleuûtres. 4. Calcaires compacts à Hippurites. aperçoit des traces de nombreux fossiles, en généralindéterminables. Toutefois, une large empreinte, moulée par M. de Mercey qui a bien voulu nous envoyer ce moule, nous a permis de reconnaitre l’Æ°p- purites cornuvaccinum. Ces fossiles sont à peu près à la moitié du chemin de Goust, environ à 800 mètres d'altitude. Les couches plon- gent ici de 25 à 30° à l’ouest ou au nord-ouest. | Au nord des Eaux-Chaudes, on retrouve ces calcaires plus ou moins schisteux, prolongement des calcaires du chemin de Goust. Ils se montrent des deux côtés du Gave, plongeant au nord d'environ 45° ; on voit ainsi toutes les couches successives disparaître dans le Gave jusqu’à 2 kilomètres des Faux-Chaudes, ce qui donne à cette série une épaisseur de plus de 1,000 mètres. Ici, une brusque disloca- tion interrompt la succession : des couches verticales, puis horizon- tales se montrent dans le Gave; elles reprennent ensuite une forte inclinaison vers le Nord jusqu’au pont du Hourat où elles dessinent un magnifique dôme. Mais ces calcaires sont pénétrés de filons de 1880. HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 69 quartz blancs et me semblent avoir d’autres caractères que la série des calcaires à Hippurites. Je serais donc disposé à croire qu'il y a, à 2 kilomètres des Eaux-Chaudes, une faille qui met en contact deux systèmes différents de calcaires : c’est une qusnon qui reste à ré- soudre. M. Leymerie (1), mentionne la zone à Caprina Autor: au cirque de Gavarni et dans le haut de la vallée d'Ossau. M. Coquand a signalé les calcaires à Hippurites au pic de l’Arci- zette, sur les schistes phylladiens, à 2,390 mètres d'altitude, ainsi qu'au pied de la Pena-Blanca (2); il a montré que ces calcaires jouent un rôle important dans la vallée supérieure d’Ossau. Il a cons- taité que Gaston Sacaze avait arraché, au sommet du pic du Ger, Sphœrultes angeoïdes; et dans le même massif, au col d'Occupat, M. de Bouillé a recueilli une valve inférieure de grande caprine qu’il m'a envoyée. Ces calcaires à Hippurites ont été également signalés près d’Arudy un peu avant la grotte d’Iseste; j'ai visité ce gisement en 1873, mais je n'ai pu y trouver que des fragments de fossiles indéterminables. Les mêmes calcaires existent à l'Ouest de Sainte-Colonne, et à Louvie ; les fossiles y sont nombreux, mais en mauvais état ; ils m'ont paru avoir de l’analogie avec Requienia carinata (R. Lonsdalü). Si cela est vrai, comme le pense d’ailleurs M. Coquand (3), on aurait affaire, dans toute cette région, à du Néocomien moyen ou Urgonien. On voit combien sont vagues les renseignements que nous possé- dons sur cet important étage de la série crétacée pour les Pyrénées occidentales. Il y est certainement représenté par des assises puis- santes, mais très tourmentées, et dont la nature presque cristalline est peu favorable aux recherches paléontologiques. Il y a trente ans que d'Archiac, dans son Aistoire des Progrès de la Géologie, regrettait cette lacune. En réalité, pour ce qui concerne les parties un peu élevées de la chaîne, on peut dire que nous ne sommes pas beaucoup plus avancés que du temps de Dufrénoy, il y a près d’un demi-siècle. Nous savons seulement qu'il existe, en maint endroit de cette région des Pyrénées occidentales, des lambeaux plus ou moins épais de | calcaires à Aippurites cornuvaccinum dont les caractères sont telle- | ment nets et la puissance tellement considérable qu’il est impossible de les confondre avec aucune autre assise. Ce sont ces calcaires qui || constituent notre turonien supérieur. Toutes les couches plus ré- (1) Cours de géologie, 2° éd., 1866, p. 648. (2) Bull. 2° série, t. XXVII, p. 48. (3) Bull. Soc. géol. de Fr., 2° série, t. XX VII, p. 44. 70 HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES, 29 nov. centes seront sénoniennes. Quant au turonien inférieur, aucun in- dice ne l’a signalé jusqu'ici dans la région. Dans ce qui précède, on a pu remarquer que les dépôts cénoma- niens et turoniens s'étendent en général au sud plus loin que les calcaires néocomiens. Leur superposition directe, soit sur le Trias, soit sur les schistes dévoniens ou phylladiens, soit même sur le gra- nite, démontre que la mer cénomanienne et la mer turonienne se sont étendues plus loin que la mer néocomienne, dont le rivage s’est trouvé au nord des grandes sommités actuelles des Pyrénées. La partie émergée pendant l'époque néocomienne constituait-elle un relief continu, une grande île s'étendant de l'Atlantique à la Méditerranée ? ou bien une série d’îlots alignés de l'Est à l'Ouest? La première supposition me paraît plus probable; c’est celle que j'ai admise dans mon premier mémoire (1) où j’ai donné à la mer néoco- mienne la forme d’un long canal réunissant les deux mers. La mer cénomanienne a dépassé au sud le rivage néocomien, mais elle n’a point entièrement couvert les saillies pyrénéennes comme le montrent les faits cités aux Eaux-Chaudes et dans les montagnes de la vallée supérieure d'Ossau. La probabilité de communications plus ou moins nombreuses avec les eaux espagnoles augmente, mais c’est seulement à l’époque turonienne que cette communication a dû se faire sur une large étendue. Protubérance de Saint-Sever. — M. Delbos (2) paraît avoir signalé le premier la protubérance crétacée dont les affleurements semontrent un peu au sud de Saint-Sever, à Montaut, Arcet, Audignon et Boulin- Ces affleurements sont souvent à l’état de calcaires plus ou moins dolomitiques. A cette époque, il était tenté, mais avec toute réserve, de rattacher ces dolomies aux terrains nummulitiques. Plus tard, MM. Crouzet et de Freycinet ont donné de nouveaux détails sur les carrières d’Audignon et de Montaut. Ils ont considéré les dolomies de cette région comme une formation géologique gé- nérale, et comme le dernier terme de la craie supérieure, toujours placé entre celle-ci et le terrain nummulitique. M. Delbos, qui avait exprimé le premier cette opinion en 4847, a rapporté, en 1854 (3), ces dolomies et ces calcaires compacts d’Au- dignon au terrain crétacé inférieur; il les a placés au même ni- veau que les calcaires d’'Orthez que j'ai démontré depuis être du (1) Loc. cit. PI. V. Le tracé du rivage sur le territoire espagnol s'étend beau- coup trop au Sud. Je n'avais nullement la prétention d’assigner des limites précises à ce rivage dans une région que je n'avais point étudiée. (2) Bull. Soc. géol. de France, 2° série, t. IV, p. 715, 1847. (3) Descriptions géologiques du bassin de l’Adour, p. 36. fun. De 1880. HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 71 néocomien moyen. Toutefois, M. Delbos a reconnu (p. 37) que la Craie supérieure existe à Audignon; il cite de cette localité des cal- caires à Ostrea Matheroniana &’Orb. M. Raulin (1) dit que la protubérance d’Audignon ne paraît pas dé- passer l'altitude de 60 à 70", et qu’elle est orientée O. 45° N. à E. 15°. J’ai exploré cette région à deux reprises différentes, en octobre 1866 et en octobre 1878. J'avais constaté, dans mon premier voyage, dans une des car- rières d'Audignon, celle de Jouansalle, au sud du village, la présence de quelques petits fragments de Radiolites lombricalis. Visitant de nouveau cette carrière, en 1878, avec M. Dubalen, pharmacien à Saint-Sever, je lui fis reconnaître ce fossile, et grâce à ses recherches, J'eus bientôt un nombre considérable de spécimens qui ne laissèrent plus de doutes sur l'exactitude de ma détermination. On sait que le Radiolites lombricalis d'Orb. caractérise, dans l’Aquitaine, la base du Turonien supérieur (calcaires à Hippurites). Les couches qui le ren- ferment à Audignon sont formées d’un calcaire blanc, homogène, très compact, mais crayeux et tendre par places, activement exploité comme pierre de taille sur une épaisseur de 8 à 9 mètres. La partie supérieure, plus dure, renferme un lit de petits rudistes _ parmi lesquels j'ai recueilli le Ziradiolites quadrata d'Orb. qui appar- tient à la même zone que le précédent. J'ai reçu de M. Dubalen, comme provenant de la même carrière, deux moules de gros radiolites spécifiquement indéterminables ; on y ‘trouve également un Acteonella n. sp. et d’autres gastéropodes fort mal conservés. Le même calcaire est exploité en face de l’église, de l’autre côté et sur le bord du ruisseau, sur le territoire de Banos. Ses caractères sont ici un peu différents ; il est plus dur, très perforé à la surface, avec des poches remplies d'argile brune; des parties rosées en font un véritable marbre. Il contient d’assez nombreuses cristalli- sations de carbonate de chaux et seulement des traces de fossiles, La dureté de ce calcaire paraît être d'autant plus grande que les érosions ont été plus fortes. Il y a eu évidemment dans cette région des actions thermales et acides considérables. A 500 mètres au N. de la carrière de Jouansalle, au bas du chemin qui monte au village, on voit, près d’une ferme, un affleurement de calcaires gris compacts remplis de petits rudistes : T'oucasia voisin de Requienia Toucasiana, d’Orb., Radiolites voisin de Radiolites Touca- stana, d'Orb, Hippurites cornuvaccinum, Nérinea, etc. En montant au village par le chemin qui part de l’église, au Sud- \(4) Doc. cit. p. 14. 72 HÉBERT. — TERRAIN CRÉTACÉ DES PYRÉNÉES. 22 nov. Ouest, on voit partout affleurer ce calcaire dur, plus ou moins blanc. Il renferme des alvéolines et autres foraminifères parmi lesquels Quinqueloculina, Rosalina, de petits rudistes, la même Toucasia que ci-dessus, des Nérinées, et l’Ostrea Rochebruni Coq., qui appartient, en Aquitaine, à la zone à Radiolites cornupastoris. Au point culminant du village, un calcaire compact, cristallin, d'apparence dolomitique, alterne avec des lits de calcaire plus argi- leux et schistoïde, dans lequel je n'ai recueilli que des fragments d’huîtres indéterminables. Ces couches plongent sensiblement vers le sud-est. Dans cette direction du sud-est, après avoir dépassé de 2 à 300 mètres le hameau de Lacoudure, se trouve une grande carrière où le même calcaire blanc sans silex, homogène, est exploité à la base sur une épaisseur de 7 mètres. La surface en est ravinée et jaune. Le calcaire blanc est ici recouvert par du calcaire bleu, schisteux, avec quelques fossiles parmi lesquels j’ai reconnu des fragments d’Æemipneustes, V'Ostrea vesicularis, un nautile et des inocérames. Ce sont des couches beaucoup plus récentes dont nous aurons à nous occuper plus loin. Leur superposition immédiate sur les calcaires turoniens indique une lacune assez considérable, bien qu’il y ait une concordance apparente dans la stratification. L’épaisseur de ce cal- Caire marneux est ici de 7 mètres également. Je n’ai point vu ce cal- caire dans la carrière de Jouansalle. Le calcaire dur affleure encore au nord du village, sur route de Saint-Sever, à 1 kil. au nord de l’église, et en face, de l’autre côté du ruisseau. | R Plus loin encore, un kilomètre avant d’atteindre le pont de Gabas, on voit un petit affleurement de craie fossilifère ; mais cette même craie peut être très bien étudiée dans une série de grandes carrières situées sur la rive gauche du Gabas, à un kilomètre en aval dû pont ; on y reconnait la même craie supérieure, qui est ici très riche en fossiles. Les couches plongent de ce côté au N. un peu O. d’environ 30°, tandis que, au sud d’Audignon, le plongement est inverse, c'est-à- dire au S.-E. On voit d’après ces observations que le village d’Audignon repose sur un massif de craie turonienne disposé en forme de voüte. Peut-être même y a-t-il, au centre de ce bombement, des couches encore plus anciennes, car j'ai reçu de M. Dubalen, un spécimen d'Aolectypus excisus, Desor sp., fossile caractéristique du cénomanien supérieur, provenant du hameau de Mailloc qui est au N.-E. du village : c’est un des points assez nombreux qui restent à élucider 1880. L: CAREZ. — TERRAIN CRÉTACÉ DU NORD DE L'ESPAGNE. 79 dans cette intéressante région qui demanderait à être explorée dans le plus grand détail. Mais, dès maintenant, on peut être certain qu’il n’y a dans cette protubérance rien qui puisse être rapporté aux calcaires néocomiens d’Orthez, et que les calcaires plus ou moins dolomitiques d’Audignon sont turoniens. Il n’en est pas de même de ceux de Poe comme nous le verrons plus loin. Ces calcaires turoniens atteignent l'altitude de 100 mètres, et la protubérance s’élève à 107 mètres à Audignon même, à 115 au nord-est, dominant la plaine des Landes de 80 mètres environ. M. L. Carez fait la communication suivante : Quelques mots sur le terrain crétacé du Nord de l'Espagne par L. Carez. Dans les voyages que j'ai faits en Espagne pendant ces deux der- nières années, j ai pu étudier dans une foule de points, les différents étages du terrain crétacé; le résultat de mes recherches sera publié postérieurement dans un travail spécial, mais j'en donnerai ici un court résumé pour montrer les rapports du versant espagnol des Pyrénées, avec le Midi de la France dont M. Hébert vient de donner une description détaillée. Les assises les plus anciennes du terrain crétacé due le Nord de l'Espagne appartiennent au Néocomien moyen ou Urgonien; quant au Néocomien inférieur, il n’en existe aucune trace, ce qui est d’ailleurs conforme aux observations faites sur le versant Nord des Pyrénées (4). Il faut se rendre, soit aux Baléares (2), soit dans les parties méridio- nales de l'Espagne auprès d’Alicante ou de Cordoba (3) pour trouver des représentants de ce premier sous-étage. Le Néocomien moyen est surtout développé dans les provinces occidentales, aux environs de Bilbao, Santander, etc.; quelques auteurs, parmi lesquels il faut citer en première ligne M. Hébert, ont déjà signalé ce fait depuis longtemps, mais leur manière de voir n'avait pas été généralement adoptée par les géologues espagnols qui regardaient au contraire toutes ces couches comme cénomaniennes. La plus grande partie du sous-étage est composée par des calcaires noirs ou gris-foncé très compacts, le plus souvent pétris de Rudistes LS (1) Hébert. Le terrain crétacé des Pyrénées. (Bull. Soc. Géol. 2° série, t. XXIV, p. 315). (2) Hermite. — Études géologiques sur les iles Baléares, Paris, Savy, 1879. (3) Mallada. 74 L. CAREZ. — TERRAIN CRÉTACÉ DU NORD DE L'ESPAGNE. 29 nov. et d’une puissance de 500® à 600%. Quelques couches de marnes généralement noires, s'intercalent entre les bancs de calcaire et permettent de recueillir des fossiles dans un bon état de conserva- tion; je citeral : | Requienia carinata, Math. 2 Ostrea Tombeckiana, d'Orb. Terebratula sella, Sow. — prælonga, Sow. Waldheimia pseudojurensis, Leym. sp. Rynchonella depresse, d'Orb. _— Lamarckiana, d'Orb. Echinospatagus Collegnii, d'Orb. Orbitolina conoidea, A. Gras. — discoidea, À. Gras. Le même terrain se poursuit sur toute la longueur de la chaîne pyrénéenne; on le retrouve parfaitement caractérisé en Catalogne, auprès d'Organya, où des couches marneuses et grises renferment les mêmes fossiles que je viens de citer à l'Ouest, et en particulier : Echinospatagus Collegnii, d'Orb. Orbitolina conoidea, A. Gras. — discoider, A. Gras. Sur les bords mêmes de ia Méditerranée, le terrain Urgonien se montre encore avec ses mêmes fossiles, à quelques kilomètres au Sud de Barcelona, servant ainsi à relier les couches pyrénéennes aux riches dépôts àe Tortosa, si bien étudiés par M. Landerer. Le Néocomien supérieur ou Aptien se rencontre dans la province de Santander auprès d'Urdiales où des bancs puissants d'Ostrea aquila se développent dans des marnes grises ; il existe aussi entre Organya et Coll de Nargo (Catalogne), mais ne se montre en aucun autre point jusqu à Tortosa. On voit donc d’après cette courte description, que le terrain néoco- mien (étages moyen et supérieur) s'étend tout le long du versant méridional des Pyrénées avec des caractères absolument identiques à ceux que M. Hébert lui a reconnus dans le midi de la France. Le Gault paraît faire entièrement défaut, de sorte que l’on arrive de suite au terrain Cénomanien. Dans la province de Santander, la Biscaye et la Navarre, on peut voir dans une foule de points des marnes jaunes, micacées, feuilletées, souvent ferrugineuses reposant directement sur les calcaires néocomiens ; elles renferment en très grande abondance, l’Orbitolina concava, et l’Holaster marginalis, Ag.; leur épaisseur est d'au moins 200 mètres. Au-dessus viennent des marnes calcaires bleues surtout dévelop- 1880. L. CAREZ. — TERRAIN CRÉTACÉ DU NORD DE L’ESPAGNE. 75 pées entre Arceniega et Amurrio, et contenant l'Æemuaster bufo, Desor. Ces deux zones sont les seules qui composent le Cénomanien du Nord de l'Espagne ; rien ne représente le calcaire à Caprinelles ni les couches à Ostracés, bien que la ressemblance avec l’Aquitaine, pour les horizons inférieurs, soit frappante même au point de vue miné- ralogique. Je ne connais aucun dépôt authentique du même âge, soit dans PAragon soit dans la Catalogne; c'est auprès d'Estella que se irouve la limite orientale des couches à Orbitolina concava. Le Turonien n’est représenté que par des lambeaux peu étendus; il n’y en a pas de trace dans la région occidentale (Navarre, Bis- caye, etc.);, mais dans la sierra de Guarra au Nord d'Huesca, on peut voir les calcaires à Æippurites cornuvaccinum apparaissant par faille, au milieu des terrains tertiaires. D'autres dépôts semblables se trouvent en Catalogne, notamment à Boixols. Dans la vallée du Segre, existe encore un lambeau de terrain turonien, caractérisé par la petite Hippurite de Rennes-les- Bains (/ippurites canaliculatus, Roll). Tous ces lambeaux appartiennent au sous-étage supérieur, et l’horizon du Periaster Verneuili paraît manquer complètement, bien que M. Ch. Barrois l’ait rencontré dans la province d’Oviédo (1). La même lacune a d’ailleurs été obser- servée par M. Hébert dans les Pyrénées septentrionales. Le Sénonien est à la fois très complexe et très étendu. Le premier de ses horizons se montre auprès de Murguia dans la province d'Alava; une exploitation de lignite a été ouverte au milieu de marnes bleues au hameau de Vitoriano, et montre les dépôts de combustible entourés de couches peu puissantes de calcaires lacustres à Limnées, Planorbes, Graines de Chara, etc. Quant aux marnes bleues, elles renferment le Micraster Heberti, Lacv., en assez grande abondance. Au-dessus viennent, soit auprès d'Apodaca, soit à Puebla, d’autres marnes bleues contenant le Mecraster brevis et une autre espèce de Micraster non décrite; plus haut encore, en se rapprochant de Vito- ria, on rencontre deux nouvelles espèces de Micraster (Mic. coran- guinum, var. et Mic. corcolumbarium) accompagnées de Cyphosoma radiatum Sor. et /noceramus Lamarckii, d'Orb (2). (1) Ch. Barrois. Le terrain crétacé du bassin d'Oviédo. (An. des Sciences Géol. t. X.) (2} De Verneuil y à recueilli aussi de gros Ananchytes tout à fait identiques à ceux de Tercis (An. Beaumonti?) Ils se trouvent dans la collection de l'Ecole des Mines. RUE 7e 76 L. CAREZ. — TERRAIN CRÉTACÉ DU NORD DE L'ESPAGNE. 29 nov. Ces couches occupent une surface considérable dans la province d’Alava, et sont surmontées entre Vitoria et Santa-Cruz de Campero, par des grès argileux à Ostrea vesicularis et Ostrea plicifera; puis des calcaires compacts à Polypiers terminent la série des couches en ce point ; l'épaisseur de l'étage entier dépasse 500 mètres. Les mêmes dépôts se poursuivent à travers tout l’Aragon et se rencontrent encore dans une partie de la Catalogne; c’est ainsi que les marnes bleues qui s'étendent le long de la Noguera Pallaresa depuis Pobla jusqu'à Talarn contiennent de même à la base, les Micraster brevis et Micraster n. sp. et plus haut le Wicraster qui accom- pagne à Vitoria le Mic. corcolumbarium. Ces marnes sont recouvertes par des grès très grossiers à Inocérames bien développés à Montes- quiu, Talarn, Aren, etc., et directement surmontés par les assises daniennes. Mais dans la vallée du Segre, on peut voir au-dessus des calcaires turoniens à //ippurites canaliculatus, un calcaire à silex, sans fossiles, puis des couches à Osfrea vesicularis et enfin des grès à Rynchonelles et Inocérames. Ces trois dernières zones se retrouvent en bien des points de la Catalogne, mais sans être jamais en rapport avec les marnes à Mrcraster ; je ne doute pourtant point que "elles ne soient plus récentes. En résumé, le terrain sénonien se compose de haut en bas, de la façon suivante : . Calcaires à Rynchonelles. . Grès à Ostrea vesicularis. . Calcaire à silex. . Grès à Inocerames. . Marnes bleues à Micraster coranguinum et M. Re . Marnes bleues à Micraster brevis. . Marnes bleues à Micraster Heberti. 1 00 OO À OÙ OO I L’assimilation de ces couches présente d’assez grandes difficultés ; aussi cette partie mériterait-elle un développement que je ne peux lui donner ici; je me contenterai de dire que tous les auteurs qui ont étudié le crétacé dans les Pyrénées espagnoles, n’ont pas hésité à placer les marnes à Micraster au-dessus des calcaires à grandes Hippurites (1); la coupe de Boixols ne peut laisser aucun doute à cet égard. Quant aux déterminations des différentes espèces de Wicraster, elles ont été faites avec le plus grand soin par M. Munier-Chalmas. J’ajouterai que pour l’assise N° 3, à Micraster corcolumbarium et gros Ananchytes, le synchronisme est certain avec les couches 3 et 4 (1) Voir les travaux de MM. de Verneuil, Mallada, Vidal, etc. 4880. L. CAREZ. — TERRAIN CRÉTACÉ DU NORD DE L'ESPAGNE. AT de Tercis, dans le tableau donné par M. Hébert dans cette même séance (1). Le Danien présente l’analogie la plus frappante avec les couches du midi de la France, comme on peut s’en convaincre en se repor- tant soit aux divers travaux de MM. Leymerie, Matheron, etc., soit à la communication de M. Hébert. En Catalogne, il comprend à la base, des grès à Ofostoma ponticum, Hemipneustes et grands bivalves indéterminables ; puis viennent des calcaires à Æemipneustes, et enfin des argiles rutilantes et des pou- dingues. Ce troisième horizon renferme dans sa partie inférieure, divers fossiles parmi lesquels il faut citer en première ligne, la Cyrena laletana, Vidal, qui me paraît bien voisine de la Cyrena garum- nica (2) et qui forme des bancs entiers, soit à Figols soit à Isona; des Lychnus s’y rencontrent également. La zone à Otostoma ponticum se retrouve dans l’Alava auprès d’An- toñana, mais ce fossile y est accompagné d’une espèce d’huître que l’on est habitué de rencontrer beaucoup plus bas dans la série, l’Ostrea vesiculosa. Dans Aragon, je ne connais qu’un seul affleurement de Danien; c'est dans le défilé de la Peña auprès d'Huesca. On peut y voir un calcaire compact à Zychnus (L. Pradoanus) surmontant des argiles rouges identiques à celles d'Isona, et rapportées par M. Mallada au terrain triasique, je ne sais pour quelle raison. Ce petit lambeau, semblable à celui des environs de Segura signalé autrefois par de Verneuil, ne me paraît pas absolument synchronique des couches de Figols et d’Isona ; je le considère comme un peu plus récent. C’est à peine si j'ai besoin d'indiquer maintenant les rapports avec les couches françaises, tant ils sont clairs et faciles à apercevoir; mes deux premières zones (Ofositoma ponticum et Æemipneustes) cor- respondent à la craie de Gensac (couche N° 6 de M. Hébert) et la troisième avec ses Cyrènes, n’est autre que le représentant d'Auzas et des argiles rutilantes de la Haute-Garonne et de l’Ariège. Quant à la colonie de Tuco à Mic. Tercensis, elle n’a pas d’équivalent en Espagne, les couches que j'ai indiquées ci-dessus, étant toujours recouvertes directement par les calcaires à Alvéolines qui forment d’une manière constante la base de l’éocène pyrénéen. (1) Compte rendu sommaire des Séances de la Soc. Géol. de France, 22 no- vembre 1880. (2) M. Vidal lui-même admet que la C. Zaleilana pourrait bien n'être qu'une variété de l’espèce française, M apr GET lt QAGE: V2 er La 2 es per 1 & r Eu À A 52 18 E. ROCHE. — FOSSILES DU TERRAIN PERMIEN D'AUTUN. 292 nov. M. Gaudry présente de la part de M. Roche la note suivante : Sur les Fossiles du terrain permien d'Autun (Saône-et-Loire) par M. E. Roche. f L'exploitation des schistes bitumineux dans le bassin d’Autun a permis depuis quelques années de recueillir un certain nombre de fossiles nouveaux du terrain permien. Ayant eu occasion de suivre ces recherches, je présenterai quelques considérations sur le gise- ment de ces fossiles et leur découverte. Je commencerai par quelques mots sur l'ordre de de hason des couches. La formation des schistes d’Autun appartient à la base du terrain permien : elle correspond à l'étage permo-carbonifère de M. C. Grand’- Eury, ou au Rothliegende inférieur d'Allemagne. Divisions de l'étage. — On y distingue trois horizons fossilifères bien définis par les exploitations qui les jalonnent. On peut ainsi subdiviser l’étage permo-carbonifère d’Autun en trois sous-étages : 4° Sous-étage inférieur, puissant de 150 à 200 mètres au moins, comprenant les couches exploitées à Igornay et à Saint-Léger-du- Bois. Il repose directement et en stratification concordante sur l'étage houiller supérieur ou supra-houiiler (étage des Calamodendrées de M. Grand'Eury), représenté par la houïlle du Grand-Moloy et Saint- Léger-du-Bois. | 2° Sous-étage moyen, ou série des couches exploitées à Lally, Muse, Cordesse, Dracy-Saint-Loup, Ravelon, la Comaille et le Ruet, qui sont séparées des précédentes par une épaisseur de dépôts de 300 mètres environ, et marquent le passage au Rothliegende ou per- mien proprement dit. 3° Sous-étage supérieur ou du Boghead. La puissance de cette division atteint 500 mètres environ en y comprenant les grès rouges et schistes supérieurs au boghead, qui sont encore inexplorés et peu connus comme fossiles. La couche de boghead qui caractérise cetie assise est exploitée à Surmoulin, Millery et Margennes, près Autun. C’est donc au total une épaisseur de 900 à 1000 mètres qu’on peut vraisemblablement assigner à l'étage permien dans le bassin d’Autun. Composition minéralogique. — Tout cet ensemble de sédiments est constitué par des alternances de grès et de schistes plus ou moins riches en hydrocarbures, dont les caractères minéralogiques sont peu tranchés et permettent difficilement de distinguer les couches. 1889. E. ROCHE. — FOSSILES DU TERRAIN PERMIEN D AUTUN. 19 Je dois toutefois signaler des bancs de calcaire magnésien situés au- dessus des schistes des deux divisions inférieures de l'étage. Ce calcaire, par sa structure caverneuse, paraît représenter, au point | de vue minéralogique, la dolomie du zechstein d'Allemagne ; mais il ne contient que des fossiles d’eau douce, comme tout l’ensemble de la formation. Un de ces bancs, peu épais, mais très caractéristique, affleure à Igornay (sous-étage inférieur); un autre à Muse, Cordesse, Ravelon (étage moyen). La couche du boghead (sous-étage supérieur) présente des calcaires, mais très différents comme aspect et comme composition. | Végétaux fossiles. — La flore fossile des schistes d’Autun peut contri- | buer à la distinction des subdivisions qui viennent d’être indiquées. | Sous-étage inférieur. — Les plantes du terrain houiller supérieur se continuent presque sans mélange de plantes permiennes. Je citerai seulement les plus caractéristiques. Les Fougères sont nombreuses et variées : beaucoup de Pecoptenis Schlotheimu, P. cyathea, P. arborescens, P. hemitehoides, P. poly- morpha, fréquent ; P. Pluckeneti, P. argquta, rare, P. C'andolleana, etc. ; Odontopteris minor peu commun, Od. Schlotheimii rare, quelques Od. _obtusa (on trouve même lOd. Reichiana); Aleïhopteris divers, dont Al. Grandini, Al gigas ; Dictyopteris ut e ei, quelques Vevropteris dont le NV. subauriculata ; rares Tœniopteris ; des tiges de fougères nombreuses. Les Sigillaires sont encore assez bien représentées, par les Sigillaria Prardü et S. spinulosa, communs, $. rhomboïdea, S. le- pidodendrifolia, et quelques Sigillaires à côtes dont le S. pachyderma et probablement S. Cortei; beaucoup de Syringodendron, des Shg- maria, un grand nombre de Cordaites et tiges s'y rapportant, le Calamodendron cruciatum, des Arthropitus, Dicranophyllum gallicum ; une grande abondance de Walchia piniformis, W. hypnoïdes ; encore le Sphenophyllum oblongifolium, quelques Annularia longifolia ; beau- coup d’inflorescences et strobiles, tels que les Macrostachya infundi- buliformis, Brukmannia tuberculata; une grande quantité de graines, de Cordaicarpus, Trigonocarpus, ed Pachytesta gigantea, Bhabdocarpus, etc. Sous-étage moyen. — Diminulion des espèces houillères, déjà des formes permiennes proprement dites ; on trouve encore des Pecopteris arborescens, P. henutelioides, P. dues, P. arguta, P. Candolleana; des Odontopteris obtusa, Dictyopteris Schutzei, Nevropteris Dufresnoyt, Tœniopteris multinervis ; les Callipteris apparaissent : C. conferta, C. gigantea. Les Sigillaires sont rares; nombreuses Walchia piniformis, W. hypnoïdes, et déjà le Calamites gigas, Sphenophyllum latifolium, Calamodendron cruciatum, des carpolithes assez variés. Au sommet S9 E. ROCHE. — FOSSILES DU TERRAIN PERMIEN D'AUTUN. 22 now. de cette division le caractère permien de la flore s’accentue de plus en plus. Sous-étage supérieur ou du boghead. — Plantes permiennes domi- nantes: les Pecopteridées sont rares et différentes des précédentes : P. voisine du ?. nervosa, P. oreopteridia, P. Candolleana, Odontopteris obtusa; abondance de Callipteris très variées : C. conferta, C. obliqua, C. gigantea, C. Carioni, etc.; Sigillaria Brardü, S. spinulosa (silicifiés) ; Walchia fréquentes, dont W. filiciformis : Piceites Naumanni, beaucoup d'Asterophyllites, le Sphenophyllum Thon, beaucoup de Carpohthes Ottonis, etc. Au sommet de cette série les grès rouges qui couronnent l'étage n'ont pas encore fourni de fossiles à étudier. La végétation s’est donc renouvelée pendant la durée du dépôt et la flore des assises supérieures est franchement permienne, tandis que celle des couches de la base est la continuation des espèces houillères. Animaux fossiles. — Au point de vue de la faune au contraire, tout l'étage paraît constituer une période non interrompue; on ne cons- tate pas pour les fossiles animaux cette variation des types, si accen- tuée pour les plantes. Les caractères d'organisation se manifestent avec toute leur perfection dès la base de l’étage, il est probable que les mêmes animaux se sont perpétués pendant toute la durée de la formation, que nous ayons vue représentée par une succession de couches de 1,000 m. environ de puissance. Les restes d'animaux fournis par le bassin autunois sont peu nom- breux ; cependant on y trouve une grande abondance de coprolithes de formes et de dimensions très variées, contenant fréquemment des écailles de poissons et portant à la surface l’empreinte des replis intestinaux des êtres dont ils proviennent; beaucoup paraissent dus à des reptiles de grande taille. Aucune classification n’en a été faite jusqu'à ce jour. Les ossements d'animaux sont au contraire d'une grande rareté; on les rencontre principalement dans des concrétions calcaires, ferro-magnésiennes, répandues dans les couches de schistes. Les poissons seuls se trouvent assez fréquemment dans les exploi- tations, et diverses localités en ont fourni un grand nombre; ceux de Muse notamment (sous-étage moyen) ont été décrits par Agassiz ; il en existe une grande variété et il reste encore beaucoup d'espèces à étudier. Les crustacés sont représentés par deux genres : l’un, très ré- pandu, est un très petit Cyproïde, mentionné par Alc. d’Orbigny (Pa- léontologie stratigraphique, IV° part., p. 344), et dont le test remplit certains lits schisteux dans toute la hauteur de l’étage. Le second est un Amphipode de petite taiile aussi, le Vectotelson, décrit récemment 4880. E. ROCHE. — FOSSILES DU TERRAIN PERMIEN D AUTUN. 81 par M. P. Brocchi (1), moins commun, mais trouvé en abondance à Isornay (sous-étage inférieur) ; rare dans le reste du bassin. Les Reptiles comprennent des Sauriens et des Batraciens. La plu- part ont été l’objet des savantes recherches de M. Albert Gaudry qui a décrit les espèces connues jusqu'à ce jour. Les plus remarquables sont : 4° parmi les Sauriens, l’Acénodon (2), trouvé à Muse par M. Frossard en 1867 et dont on possède aujourd'hui quelques exem- plaires assez complets au Muséum, et deux genres de taille plus considérable et d’une organisation plus élevée (3), l’£uchyrosaurus dont on n'a que quelques ossements, et le Sfereorachis, décrit tout récemment par M. Gaudry (Mémoire présenté à l'Académie des Sciences le 42 octobre 1880) et dont le Muséum possède un squelette presque complet, trouvé à Igornay : c'était le plus perfectionné de cette série de reptiles primaires. — 20 Parmi les Batraciens le Protri- ton (4), également décrit par M. Gaudry, genre très répandu dans les couches des subdivisions moyenne et supérieure, etle Pl/euronoura (5), très voisin du précédent et qui l'accompagne dans son gisement. J'ai résumé dans le tableau ci-dessous les fossiles du bassin d’Au- tun connus jusqu à Ce jour : CrusrAcés : 1° €yproïdes. — Un ou plusieurs genres, voisins des Cypris, très abondants dans toutes les couches; localités : Igornay, Saint- Léger-du-Bois, Lally, Muse, le Ruet, Millery, Margennes. 2° Amphipodes. — Nectotelson Rocher (P. Brocchi) très abondant dans un lit de schiste, à 20 mètres au-dessus des couches d'Igornay : existe à Millery, Margennes, dans la couche de Bogheaa. PoIssoNs : Palæoniscus Blaïnvillei, (Agassiz.) — Voltzi, - LOC. diverses : Muse, Igornay, — -angustus, — Lally, Millery, Margennes, _ Duvernoyi ? — etc. * et d'autres espèces non dénommées. | Amblypterus, sp? mêmes gisements. Acanthodes, sp? trouvé à Igornay, Muse, le Ruet. (1) M. P. Brocchi. Note sur un Crustacé fossile recueilli dans les schistes d'Autun. (Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, 1. VIII, pl. I, p. 5.) (2) M. À Gaudry. Mémoire sur le Reptile découvert par M. Frossard à Muse -(S.-et-L.) (Nouvelles archives du Muséum d'Histoire naturelle, t. III, p. 21, pl. II, fig. 1-4, 4867). — M. A. Gaudry. Note sur l’Actinodon Frossardi. (Bull. Soc. nGéol. Fr., 2 série, t. XXV, p. 576, 1“ mars 1868). — M. A. Gaudry. Les reptiles des schistes bitumineux d'Autun. (Bull. Soc. Géol. Fr., 3 série, t. IV, p. 720, pl. XXII, 29 août 1876). (3) M. A. Gaudry. Les reptiles de l’époque permienne aux environs d'Autun. (Bull. Soc. Géol. Fr., 3° série, t. VII, p. 62, pl. III et IV, 16 déc. 1878). (4) M. A. Gaudry. Découverte de Batraciens dans le terrain primaire (Bull. Soc. Géol. Fr., 3° série, t. III, p. 299, pl. VII et VIII. 29 mars 1875). D M. À. Gaudry. Les Reptiles de l’époque permienne aux environs d'Autun. Déjà cité. . 6 A L ; 82 REPTILES : BATRACIENS : E. ROCHE. — FOSSILES DU TERRAIN PERMIEN D'AUTUN. 29 nov. | On rencontre fréquemment des ichthyodorulites de ces pois- sons; leurs débris sont assez communs; un seul exem- plaire presque entier est à la Sorbonne. - Loc. : Igornay (entier), Saint- Léger-du-Bois, Muse, Dracy- St-Loup (ichthyodorulites), et un genre non dénommé de très gros poissons à Côtes sans écailles. ( — Igornay.) Actinodon Frossardi, Gaudry, Pleuracanthus lœvissimus Gaudry. — Frossardi — Pleuracanthus, sp? — trouvé à Muse, Dracy-Saint- Loup; vertèbres, à Igornay; une mâchoire au musée d’Autun, provenant d'Igor- nay. os et vertèbres, Dracy-Saint- Loup. quelques ossements de grande dimension, Igornay. un squelette presque entier, la mâchoire très bien conservée au Muséum. Loc. : Igornay, un petit saurien non encore décrit, trouvé à Muse, Dracy-Saint- Loup. 1 exemplaire trouvé à Muse; très abondant à Dracy-Saint- Loup, Millery, Margennes, Surmoulin. mêmes gisements que le pré- cédent. Actinodon major, Gaudry, Euchyrosaurus Rochei, Gaudry, Stereorachis dominans, Gaudry, Protriton petrolei, Gaudry, Pleuronoura Pellati, Gaudry, CLASSIFICATION PAR ORDRE DE SUPERPOSITION DES COUCHES ÉTAGES Sous-étage inférieur Sous-étage moyen Sous-étage supérieur CRUSTACÉS;| POISSONS SAURIENS BATRACIENS Cyproïdes. Palæoniscus. Actinodon Frossardi. Nectotelson. | Amblypterus. Euchyrosaurus Rochei. Acanthodes. Stereorachis dominans Pleuracanthus. Poisson à côtes sans vertèbres. Palæoniscus. Actinodon Frossardi.| Protriton petrolez. c a Amblypterus Actinodon major. Pleuroncura Pellati. JET E Acanthodes. Petit saurien trouvé Pleuracanthus. à Muse, Cyproïdes. Palæoniscus. Protriton petroleë. Nectotelson.| Amblypterus Pleuronoura Pellati. | 1880. VAILLANT. — DÉFÔTS MARINS DE LA PÉRIODE ACTUELLE. 83 On peut voir combien ces couches se relient entre elles par la faune. Les Crustacés et les poissons sont les mêmes pour toutes les divisions de l'étage. On ne connaît pas encore de reptiles dans le sous-étage supérieur, mais l’Ac#inodon est commun aux deux autres et les reptiles d’Igornay (sous-étage inférieur) indiquent une organi- sation plus avancée encore d’après M. Gaudry. Les batraciens, com- muns aux deux assises supérieure et moyenne, ne sont pas encore reconnus avec certitude à la base, bien que j'aie cru en trouver des débris à Igornay, mais trop frustes pour être bien déterminables. Le nombre de ces découvertes devra augmenter par la suite et faire connaître mieux les êtres qui vivaient à cette époque. La flore indique que le passage du terrain houiller au terrain per- mien a dû s’effectuer sans discordance ni lacunes dans le bassin d'Autun : ce fait contribue à rendre plus intéressante l'étude de ces fossiles qui appartiennent en grande partie à des espèces nouvelles, et qui comprennent, avec l’Aphelosaurus du terrain permien de Lodève, décrit par M. P. Gervais, les seuls reptiles des temps pri- maires trouvés en France. M. Albert Gauüry annonce qu'un nouveau reptile vient d’être découvert dans le terrain permien d’Autun, par M. Tarragonet, direc- teur de l’usine de Margenne. L’échantillon a été donné au Muséum. M. Léon Vaillant fait la communication suivante : Remarques sur les Dépôts marins de la période actuelle au point de vue du synchronisme des couches. Par M. Léon Vaillant. . L'idée qui se présente naturellement à l'esprit pour établir la con- temporanéité des couches géologiques, c’est qu’à une époque donnée, - les conditions d’existence ayant été les mêmes, la faune a dû être identique ; par suite les mêmes êtres indiqueraient des périodes syn- chroniques pour les points où on les rencontre. Cependant l’observa- tion des faunes actuelles et anciennes a montré depuis longtemps que ce principe n’était pas absolu et ne suffisait pas dans toutes les circonstances pour juger cette question, surtout lorsqu'il s’agit de points éloignés. Ainsi personne n'ignore que les faunes marines de l'océan Atlantique et du Pacifique, celles de la Méditerranée et de la mer Rouge sont fort différentes les unes des autres. Mais même lorsqu'il s’agit d'un bassin circonserit et de lieux rapprochés, il ne faudrait pas croire qu'il doit par cela seul y avoir identité entre les êtres qui s’y trouvent. 84 VAILLANT. — DÉPÔTS MARINS DE LA PÉRIODE ACTUELLE. 29 nov. En ayant surtout égard à l'étude des Mollusques, qui sont les ani- maux les plus habituellement pris comme caractéristiques des ter- rains par le géologue, on voit, sur nos côtes, la nature des roches avoir une influence considérable sur la population maritime, qui y existe ; MM. Audouin et Milne-Edwards, il y à cinquante ans, ont par- faitement établi ce fait, dans leurs recherches sur les côtes de la France (1). Pour en citer un exemple, en remontant à quelques kilomètres au nord de Boulogne-sur-Mer, où la Société tenait cette année sa session extraordinaire, on trouve certains points rocheux formés par des affleurements de grès portlandiens, entre autres ceux sur lesquels ont été établis la tour de Croi et le fort la Crèche. Là se développent, grâce à la stabilité du sol, différents végétaux, Algues, Fucus, et certains Mollusques tels que Patelles, Littorines, Pourpres, animaux recherchant les rochers sur lesquels leur pied peut adhérer solidement et où ils trouvent des abris lors des gros temps. Un peu plus au sud, en face à peu près de Terlincthun et de Moulin Hubert, ce sont des argiles tenaces dans lesquelles de nombreuses Pholades ont creusé leurs galeries. Enfin à la plage des bains, formée d’un sable fin, on trouve surtout les Mactres, les Tellines, les Nasses, etc. En admettant que la continuité de ces couches ne fût pas visible, l'observateur qui chercherait à interpréter leurs relations réciproques d’après la nature des débris organiques, pourrait éprouver un certain embarras, car, malgré la présence d’animaux communs aux diffé- rentes régions et le passage accidentel possible d'une des espèces caractéristiques de l’une dans l’autre, les faciès des faunes sont cer- tainement fort spéciaux, vu l’abondance relative dans chacune d'elles des types cités. Toutefois la possibilité d'établir d'après des coupes heureuses l’horizontalité des couches, l'étude des points de contact, pourront dans ce cas lever la difficulté et permettre l'identification synchro- nique des dépôts. Cela présentera plus de difficulté si on considère suivant le sens vertical ces mêmes zones littorales. Dans le travail déjà cité de MM. Audouin et Milne-Edwards, qui, les premiers, ont étudié scientifiquement la distribution bathymétrique des animaux marins, observations dont les résultats ont été confir- més et complétés par les recherches ultérieures de Sars, d’'OErsted et enfin de Forbes (2), on sait que, par suite des différences dans les (1) Rapports sur trois mémoires de MM. Audouin et Milne-Edwards, relatifs aux animaux sans vertèbres des côtes de la France, par M. le baron Cuvier. Ann. Sc. nat, 4" série; t. XXI, p. 326, 1830. (2) Pour les indications bibliographiques et l'historique de la question, je ” 4880. VAILLANT. — DÉPÔTS MARINS DE LA PÉRIODE ACTUELLE. 82 conditions d'existence résultant soit des alternatives d'immersion et d’émersion, dues au flux et au reflux dans les mers à marées, soit des différences de pression, de lumière, de température et autres causes, qui nous sont encore inconnues, on peut distinguer sur nos rivages des régions superposées présentant des faunes et des flores distinctes. Quelques-unes de ces régions peuvent même être subdi- visées en zones, dont le tableau ci-contre indique la série mise en rapport avec le mouvement des eaux, cause la plus directement ap- préciable des variations. Essai synoptique de délimitation pour les zones httorales (Environs de Saint-Malo) "Régions terrestres, | Lichens. d’équinoxe. É : Littorina neritoides. Lichina A Lu 11 2 5 Région subterrestre. zone 0. ! nie ins. a de vive eau. = ù Fucus E / zone 1, Balanus balanoïdes eulatus . & | demorte eau. Purpura lapillus. Littorina liitorea. bee Trochus lineatus. Halidrys Niveau moyen. Région littorale. — umbilicatus.| siliquosa. Patella vulgata. Mytilus edulis. | de morte eau. \ zone 3, {Litiorina obtusata. ; Fucus serratus Trochus cinerarius. de vive eau. Trochus zizyphinus. Haliotis tuberculata Région sublittorale. zone 4. je pellucidum. Spongodium bursa. BASSE MER Pecten vartus. Anomia ephippium. Murex erinaceus. d’équinoxe. Régions marines. zone 5. no Dors Laminaires. Cette délimitation, même dans le point spécial où elle a été établie, est, sans doute, loin d’être absolue pour les espèces choisies; celles-ci sont caractéristiques par leur abondance relative dans chaque zone, mais peuvent passer de l’une à l’autre en y devenant seulement plus rares. Ce passage se fait plutôt de haut en bas, cependant dans les zones deux et trois, qui sont d’ailleurs les moins distinctes, le Zro- chus cinerarius est souvent allié au Trochus umbilicatus. Sauf peut-être le Balanus balanoïdes, aucun des animaux cités n’occupe à la fois toute la hauteur des régions littorale, sublittorale et de la première renverrai à mon travail intitulé : Remarques sur les zones litiorales; paru dans les publications de la Société de Biologie (5° série, t. III, année 1871. Mémoires ; p. 165, pl. V. 1873.) 86 VAILLANT. — DÉPÔTS MARINS DE LA PÉRIODE ACTUELLE. Ÿ2 nov. zone marine. Quand on suit dans l’ensemble des zones la répartition d’un animal, on observe en allant de bas en haut, qu'il est d’abord rare, puis arrive à son maximum de développement pour disparaître peu après. Ce mode de distribution des êtres ne rappelle-t-il pas la disposition qu'on observe souvent en géologie dans certaines couches ? Les végétaux énumérés dans une dernière colonne ne sont indi- qués que pour mieux préciser en quelque sorte ces zones ; pour cha- cune de celles-ci j'ai pris la plante, qui paraissait la plus abondante et la plus facile à distinguer à première vue ; les déterminations ont été faites dans le laboratoire de botanique du Museum d'Histoire na- turelle. Les végétaux par suite de leur genre de vie peuvent être fort commodes pour indiquer dans quelle zone on se trouve; c’est à ce titre que j'ai cru devoir en citer quelques-uns, sans qu'il soit ques- tion ici de traiter de la répartition des végétaux marins. Comme pour les Troques cités plus haut, la distinction dans la position de l'Halidrys siliquosa et du Fucus serratus n'est pas aussi nette que pour les autres espèces végétales citées, cependant le premier paraît plus abondant dans les régions supérieures, le second dans les régions inférieures, sur les points où ces observations ont été faites. La distribution des êtres organisés en régions et zones superpo- sées se continue dans les profondeurs de la mer; les recherches en- treprises par Forbes et continuées depuis avec tant de succès par différents observateurs mettent le fait hors de doute; cependant la science n’est pas assez avancée sur ce point pour qu'on puisse pré- ciser d’une manière aussi positive que pour les zones plus élevées la succession des animaux. Toutefois les déductions théoriques indi- quées plus bas s’appliquent aussi bien, peut-être même mieux, à celles-là qu'à celles-ci, vu la tranquillité relative des zones marines comparées sous ce rapport aux zones littorales. RAS nn ne in - L y NP … En = 4880. VAILLANT. — DÉPÔTS MARINS DE LA PÉRIODE ACTUELLE. 87 Considérons trois zones superposées, arbitrairement choisies, que pour fixer les idées nous désignons sous le nom de zone des Balanes, zone des Haliotides, et zone des Huîtres, sans qu’il faille attacher au- eune importance à ces noms, la chose étant accessoire pour la ques- tion théorique. Si on examine dans une vue schématique une portion de côte M N sur laquelle habitent ces trois faunes, l’inclinaison étant convenable, des dépôts se formeront, qui contiendront les êtres in- diqués, le supérieur a avec les Balanes, le moyen à caractérisé par l’Haliotide, le dernier c par les Huîtres. Au-dessus de cette première couche, les circonstances restant les mêmes, des dépôts successifs a, b',e', puis a’, D”, c”, etc., s’appliqueront, en sorte qu'on finirait par avoir trois couches À, B, C, continues, en superposition concor- dante, ayant des caractères zoologiques et peut-être pétrographiques . différents. Les dépôts on le sait, sont en effet d'ordinaire grossière- ment arénacés sur le rivage et deviennent de plus en plus fins et vaseux à mesure qu’on atteint des régions plus profondes. Il y a sans doute des exceptions, mais cependant je ne crois pas que les rivages présentent jamais sur une certaine hauteur, dix mètres par exemple, un dépôt entièrement homogène. Ces questions ont d’ailleurs été traitées avec toute autorité par notre savant confrère M. Delesse dans sa Zithologie du fond des mers. Le phénomène qui se passe sur la côte M N pourrait également avoir lieu sur une autre partie du bassin M'N ; on comprend alors comment les couches A, B, C pour- raient finir par combler le fond de la cuvette. L’observateur, qui plus tard étudierait cette coupe suivant la nor- male ON, regardera ces couches comme s'étant déposées en des temps successifs, la couche G ayant dû précéder la couche B et celle- ei la couche À, ce qui est incontestable en ce qui concerne le dépôt suivant cette direction, mais ce qui cesse d’être exact, si on consi- dère ces mêmes couches suivant une ligne oblique O"N, parallèle au talus MN. Cependant cette seconde manière d'interpréter l’âge des strates ne peut pas être regardée comme différant de la première au point vue géologique; dans l’un et l’autre cas elles seront consi- dérées comme synchroniques. Les dragages, au-delà de mille à quinze cents mètres, ont révélé récemment que, dans ces conditions, les différences entre les faunes devenaient encore beaucoup plus considérables sur un point donné, aucune forme des régions supérieures ne se rencontrant dans les régions profondes et réciproquement. Il deviendrait dans ce cas d'autant plus difficile d'établir le synchronisme des couches que, d’après les faits observés, cette faune des abîmes rappelle les popula- tions de formations beaucoup plus anciennes, celles des terrains se- LE te) POUECH. — OSSEMENT FOSSILE. 99 nox. condaires par exemple, au moins par la présence de certains types, les Crinoïdes, les Spongiaires hexactinellidés par exemple, si bien que M. Wyville Thompson a eru pouvoir émettre cette idée que les dépôts s'étaient là continués sans interruption depuis la période crétacée. Ainsi donc sans parler des caractères minéralogiques, aux- quels d’un avis unanime on ne peut avoir recours dans ces sortes de question, les caractères zoologiques feraient défaut et des diffi- cultés nouvelles surgiraient de différences de niveau considérables, cela parfois à de petites distances; on a en effet trouvé dans les premiers dragages du Travailleur une différence de 800 à 1,000 mè- tres après un parcours d un demi-mille à un mille (800 à 1,600 mètres). Je n'insiste pas sur ces derniers faits, qui sont, on peut le dire, en- core à l'étude, malgré les observations déjà assez nombreuses et d'une si remarquable exactitude rassemblées pendant les expéditions entreprises dans ces dernières années par les gouvernements sué- dois, anglais, américain, français, etc.; la question du dépôt simul- tané de couches différant par leur nature pétrographique, leur faune, leur niveau, me paraît suffisamment posée par l'étude des faunes hit- torales et marines supérieures, il appartient aux géologues d’appré- cier quel emploi il conviendrait de faire de ces données dans l'étude des terrains. Ne serait-ce pas ainsi par exemple, qu on pourrait exphi- quer la formation de ces couches ordinairement peu épaisses, mais occupant parfois une assez grande étendue en surface et dans les- quelles se rencontre un très petit nombre d'espèces animales, d'une organisation cependant assez compliquée, pour que l'existence de celles-ci paraisse absolument inexplicable au point de vue biologique en l'absence d'autres êtres concomitants ? Le secrétaire donne lecture de la lettre suivante, adressée par M. l'abbé Pouech. Sur un Ossement fossile supposé appartenir à un mammifère, trouvé dans les Grès crétacés du Mas-d'Azil (Ariège), par M. l'abbé Pouech. Ce fossile a été recueilli non loin du Mas-d’Azil, dans ce bassin si riche en ossements de reptiles. La roche qui le contenait est un banc de grès très grossier, le plus méridional d'un groupe de cinq à six, plongeant S. 50° environ, et formant un affleurement large de quatre à cinq mètres, situé sur le 1880. POUECH. — OSSEMENT FOSSILE. 89 territoire de Caoué, à deux cents mètres environ à l'E. de cette mé- tairie (4). L'ossement en question semble être un coxal droit, dont malgré ses nombreuses et profondes mutilations il présente les formes générales. Les deux angles, l’interne et l’externe, ou les deux épines supé- rieures, l'intérieure et l’extérieure, de l’Ileum sont tronquées. Toute la crête sus-cotyloïdienne du même os, ainsi que la protubérance et la cavité cotyloïde manquent en entier. Il en est de même du pubis et de la partie extrème de l’ischion ainsi que de tout ce qui entoure et qui forme le trou ovalaire. Cette pièce ainsi mutilée a néanmoins encore près de cinquante- quatre centimètres de longueur absolue, plus de seize centimètres de largeur, et plus de cinq d'épaisseur à la hauteur de la cavité cotyloïde. Ce ne sont certainement pas là les dimensions primitives de l'os, qui, dans la région ischio-pubienne, présente à la cassure encore trois centimètres d'épaisseur; ce qu’on peut dire seulement c’est que, vu l'empreinte laissée sur la roche dans le prolongement de l’ischion, laquelle, même ne se terminait pas, il faudrait ajouter à cet os une longueur de huit centimètres, ce qui porterait sa longueur totale absolue, au moins à soixante-cinq centimètres. La flèche de courbure de l’ischion en arrière de la cavité cotyloïde est encore de 0,075 dans l'os tel qu'il est; elle serait de 0,10 au moins si l'os avait toute sa longueur, de sorte qu’en doublant cette largeur on aurait 0,20 pour la largeur du détroit pelvien sans compter ce qu ajouterait l’arcade ischio-pubienne qui manque, et qui reste inconnue. L’ossement en question reproduit, comme on voit, les formes générales et les dimensions d’un coxal tel que Der -des grands ones. Il répond en effet, à ceux des grands hippopotames par les dimensions, mais les formes sont différentes et contrastent même ; de sorte que pour le moment, tout ce que l’on peut dire, c’est que cette pièce semble annoncer un vrai mammifère, un animal grand et robuste, surtout puissamment charpenté. Cette conclusion que la consistance compacte et solide de l'os suffirait à motiver, se trouve surtout justifiée par ses renflemenis et ses formes arrondies, et plus encore par son épaisseur dans toutes ses parties. (1) Cette métairie appartient à M. Peyre, du Mas-d’Azil, à qui M. Pouech ofire ses remerciements pour la permission qu'il lui a si gracieusement accordée d'ex- traire cette pièce. 90 SÉANCE. _ 6 déc. Au surplus, voici la série de ces épaisseurs prises sur l'axe autant qu'il se peut, de distance en distance, d’une extrémité à l’autre, et d'avant en arrière. Lleum. : 1° Extrémité antérieure à 0,03 en arrière . . ... . . . . .. 0,0375 2 À 0,10 en arrière de ce point, fosse iliaque . . . . . . . . 0,0450 3° À 0,10 en arrière ce dernier point, vers la facette AUDICUIAITE: 4 ee ne le Real et Lait les ei Jet ee TS . 0,0825 4° À 0,10 en arrière et vers le milieu de la longueur du coxal entier, point où l'os porte une dépression profonde en debôrs . SSSR ON Rare te A AE RES 0,0605 5° À 0,05 de ce Do et vis-à-vis le milieu de la cavité cotyloide. ss sn sus, ee ae 0000) Ischion. 6° À 0,03 en arrière et vers le bord postérieur de la cavité COLVIOITE. MS OPEN are ile ARS de se an LU DA OÙ 1° A O'0S en.arrière, 2e er RENTE PAR 00520 80 A 0,05 IL ACIER à 3 ne ee RE ER EER PIC E0,DA50 9° Enfin à 0,05 encore en arrière. . . . . . . . . . su te it 00410 À l'extrémité tronquée, l’os bien auébréche, a encore une épaisseur de) NA enr et cd et ee 00000 Quant à l'horizon géologique précis des bancs de grès de Caoué, qui renfermaient le fossiie, c’est celui de la partie supérieure des grès d'Alet de l’Archiac (1), ou létage supérieur (c°), de la craie d'Ausseing de Leymerie (2) que cet auteur assimile à la craie de Maëstricht. Enfin c’est la partie supérieure du n° 33 d’une coupe et d’un plan du bassin du Mas-d’Azil que l’auteur de cette note a donné il y a plus de 20 ans et où la métairie de Caoué figure (3). Séance du 6 Décembre 1880 PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT. M. Douvillé secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. (1) Bull. Sac. Géol., 2 série, t. XI, pl. I, fig. 1, n° 4. (2) Bull. Soc. Geol., ‘2e série, t. XIX, p. 1093, (tableau calc. à DE pe vie et pl. XXIIT, ci, fig. 1. (3) Bull. Soc. Géol., 2° sér. t. XVI, p. 404, pl. IX n° 33 et Dir 1880... SÉANCE. 94 Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési- : dent proclame Membres de la Société : MM. Kœcemmun (Napoléon), boulevard Saint-Michel, 61, à Paris, présenté par MM. J. Jackson et Daubrée. LAuMoNIER (Jean), boulevard Saint-Michel, 94, à Paris, présenté par MM. l'abbé Bazin et de Lapparent. | DesPrez DE GÉsINcOURT (Edouard), sous-inspecteur des forêts, à Briey (Meurthe-et-Moselle), présenté par MM. Daubrée et B. de Lamothe. Le Président annonce ensuite trois présentations. M. Charles Brongniart présente à la Société un ouvrage posthume de son grand-père, intitulé : « Recherches sur les graines fossiles silicifiées, par Adolphe Brongniart, précédées d'une nofce sur ses travaux par J.-B. Dumas. M. N. de Mercey écrit qu'il croit utile, en raison de la publication de sa note Remarques sur la classification du terrain crétacé supérieur (1) qui vient seulement d’avoir lieu dans une des dernières livraisons du Bulletin, de rappeler : 1° Que cette note n’a été imprimée que les 2 et 5 octobre 1880, (feuilles 23 et 24, 17 février, 3 mars 1879, t. VII, 3° série, livraison n° 6, 1879); mais sans changements au manuscrit présenté le 17 fé- vrier 1879 ; 2° Qu’au 17 février 1879, l'impression du Bulletin (3° série) s’arrè- tait : Pour le tome VI, 1878, à la livraison n° 4 (feuilles 44-16, 98 jan- vier, 4, 18 février 1878); Pour le tome VIE, 1879, à la livraison n° 4 (feuilles 4-3, 4-18 no- vembre 1878). L'auteur de cette note n’a donc pu y diseuter les travaux qui n'étaient pas publiés au 47 février 4879 et dont la liste suit : 18 mars 1878. — HÉBerTr : Remarques sur quelques fossiles de la Craïe du nord de l’Europe à l’occasion du mémoire de M. Peron sur la faune des calcaires à Échinides de Rennes-les-Bains, t. VI, p. 317. 18 mars 1878. — CoquanpD : Observations sur la note de M. Peron sur les calcaires à Echinides de Rennes-les-Bains, t. VI, p. 326. 45 avril 4878. —- De Lacvivier : Note sur le terrain turonien du département de l’Ariège, t. VI, p. 394. 43 juin 1878. — Leymerte : Observations sur le mémoire de (4) Bull. Soc. Gévl.. de Fr., 3e sér., t. VII, p. 355: 1879. 99 G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. 6 déc. M. Peron sur les calcaires à Échinides des Bains-de-Rennes, t. VI, p. 616. 43 juin 1878. — PERON : Réponse aux observations de M. Leymerie, t. VI, p. 616. 16 décembre 1878. — H. ARNAUD : Danien, Garumnien et Dordonien, t. VII, p. 78. 47 janvier 14879. — J. LamBerT. — Note sur la Craie du département de l'Yonne, t. VII, p. 202. M G. Dollîfus fait la communication suivante : Notes Géologiques sur le nouveau chemin de îer de Beaumont- sur-Cise à Hermes, par M. Gustave F. Dollius. La nouvelle voie ferrée qui nous a fourni les quelques renseigne- ments qu'on va lire a été ouverte le 8 Mai dernier par les soins d’un comité local, pour desservir un petit groupe de localités industrielles et agricoles que n'avait pu traverser la ligne de Beaumont à Beauvais par Méru. Ce chemin de fer à voie étroite part de Beaumont-sur-Oise ou plus exactement de la station de Persan, s'élève sur le penchant Sud du bombement du Bray par Fresnoy et Neuilly-en-Thelle, puis arrivé au point culminant après Ercuis, il fait un brusque coude au N.-0. pour pouvoir descendre à flanc de coteau la falaise rapide du N. du soulèvement du Bray. La voie ferrée longe ce versant Nord pour desservir Ully-Saint-Georges, Cauvigny, elle fait un cir- cuit profond pour s'approcher de Sainte-Geneviève, puis s’abaisse pour venir traverser dans Noaïlles et prendre la direction du N. Elle gagne enfin, à niveau, la vallée du Théraïin à Hermes. Les terrains mis à découvert dans les diverses tranchées sont peu variés et tous prévus, ce sont surtout : la craie, les sables de Bra- cheux, le limon à silex et le lehm; accessoirement : l'argile à silex, les lignites du Soissonnais et le diluvium gris. On coupe à plusieurs reprises la faille du pays de Bray ; en la touchant du doigt, on observe les contacts inférieurs et supérieurs des sables de Bracheux qui pré- sentent des phénomènes variés, intéressants, quoique déjà signalés ; mais, surtout au point de vue de la distinction de l'argile et du limon à silex, les nouvelles tranchées que nous allons exposer sont remarquables. Elles permettent d'apprécier sur un long espace, une foule de faits positifs, toujours les mêmes, indiscutables, surabon- 1880. G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. 93 dants, qui doivent nécessairement entraîner la conviction chez les cbservateurs. On y voit que l'argile à silex est essentiellement diffé- rente du limon à silex, que le second dépôt n’est qu’un remaniement probablement local du premier; que l’argile à silex réelle est anté- rieure au terrain tertiaire, que le limon à silex au contraire est pos- térieur au terrain tertiaire et que le lehm est intimement lié au Himon à silex dont il constitue le sommet. Enfin il résulte de toutes nos coupes que la véritable argile à silex waffleure nulle part et que c’est partout le limon à silex qui est visible. Le mesurage kilométrique de la voie commence à Hermes pour se terminer à Persan. Comme nous avons cru mieux faire de commen- cer nos notes descriptives à partir de Persan, le point le plus rappro- ché de Paris, nous devons prévenir le lecteur que nous irons en remontant le numérotage kilométrique. Au départ, à la station de la Gare du Nord de Persan, à la cote 26 mètres, on est dans le limon-lehm qui surmonte le diluvium gris de l'Oise; un peu après le passage à niveau de la grande route du Mesnil vers Je kilomètre 44, on entre dans la craie blanche. On voit, sur la gauche, des tuileries autrefois importantes qui montrent le lehm sur un beau développement; jusqu’au Mesnil et même après une grande courbe à droite qui suit, la voie s’élève insensiblement au niveau du sol naturel et rien n’est visible. Au kilomètre 27, on entre dans une petite tranchée de craie où le limon peu épais passe à la terre végé- tale, on ne voit presque point de silex, l'altitude approchée est de 58 mètres. La Carte géologique détaillée de la France indique dans cette région une longue bande de sables de Bracheux, mais la voie ferrée qui suit au même endroit en entamant le sol montre que c’est une erreur, il est d’ailleurs facile de se convaincre que le sable en place n'existe que bien plus haut sur un piton de craie. Si on a voulu indiquer les puits ou effondrements sableux dans la craie des mêmes sables, qui ne sont point un terrain en place, on a été doublement malheureux; car on en a figuré au Mesnil où il ny en à point, et on en a omis d'importants au Fresnoy où il est possi- ble d'en observer. Sous le bois de Montperreux, le chemin de fer entame la craie dans une grande courbe ; à la base du limon on voit remaniés une foule de galets noirs très roulés appartenant à la base des sables de Bracheux et qui ne sont pas très éloignés de leur place naturelle; quelques-uns sont agglutinés en poudingues comme à Coye. La voie est alors à 65 mètres d’altitude ; si on la quitte un moment pour gravir la butte de Montperreux, près Morangles, on peut y observer que le MT rene 94 G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER, G déc. sable en place commence vers 8 mètres ; une sablière est ouverte à ce niveau vers le flanc sud, elle fait découvrir sur une hauteur de 4 à 3 mètres un sable fin gris, un peu verdâtre, rougi ‘parfois par des alté- rations et traversé par des lits de gros galets noirs très roulés; on juge aussitôt qu'on se trouve en présence d'une plage, d'un point côtier. Plus haut dans cette butte dont nous avons évalué la hauteur à 96, on voit les traces d'anciennes carrières de grès qui furent im- portantes, enfin tout au sommet nous avons brisé des blocs de grès hors de place qui se sont trouvés remplies de moules de fossiles : de Cyrènes très voisines de la €. cuneiformis, de Cérithes du groupe du C. funatum, et de débris végétaux menus ferrugineux; ces blocs nous ont paru appartenir aux lignites et si nous ne pouvons en conclure que cet étage existe réellement en place à Montperreux, nous pou- vons tout au moins déduire que l'épaisseur des sables ihanetiens n’était pas beaucoup plus grande que celle encore aujourd'hui obser- vable. | L’examen de tous ces faits nous conduit à une conclusion assez importante, à savoir : que la mer de Bracheux avait vers ce point son rivage méridional et qu’elle venait frapper une falaise erétacée dont elle avait dénudé plus au Nord les couches supérieures. En effet la craie à Belemnitella mucronata et à Magas pumilus est épaisse de 25 à 30 mètres à Beaumont-sur-Oise, c’est-à-dire à moins de quatre kilomè- tres au Sud et elle manque à Montperreux; le caractère de dépôt profond et continu, sans apparence côtière, de cette assise, nous oblige à croire qu’elle a été dénudée et dispersée à Montperreux où nous observons sous les sables et galets de Bracheux, qui manquent à Beaumont, une craie pauvre en fossiles qu’on retrouve à Beaumont sous la craie à Bélemnitelles. On saït d'autre part que les sables de Bracheux n’atteignent pas Beaumont, et qu’à Mours, notamment, l’argile plastique des lignites inférieures du Soissonnais, recouvre directement la craie à Bélemni- telles. La mer de Bracheux en couvrant le pays de Bray, en a donc corrodé et arraché la zone à Bélemnitelles sur une très grande sur- face, non pas uniformément, puisque M. Graves cite ce fossile dans plusieurs localités du pays de Thelle, et non pas partout au delà, puis- que la même assise se revoit plus au Nord vers Beauvais. La craie à Bélemnitelles manque spécialement là où se rencontrent les poudingues de Bracheux suivant une ligne oblique du rivage N.-E. — S.-0., très différente de celle du soulèvement du pays de Bray, qui est N.-0. — S.-E. La coupe ci-jointe fera bien comprendre ma pen- sée et démontrera que les deux phénomènes ont été sans relations. 95 NOUVEAU CHEMIN DE FER. G. DOLLFUS. 1880. *& IRJO EL OAJU09 £ sojqes sop o9s0ddusiosterex J *OJQJITISSOT N9d AIR) ‘F *SOI[0)IUUO[IT ICI) ‘à *XNQUILIS 0P SOIAUS ‘€ "au *SIRUUOSSIOS NP SOJUSLT °F 4 L ms LP mn mm mm ‘9SI0-ANS *XN9IIOdJUOTN -JUOWNEOT Z LA FE LR ri" NOUVEAU CHEMIN DE FER. 6 déc. 96 G. DOLLFUS. Avant d'atteindre Fresnoy, le chemin de fer franchit un vallon étroit et s’élève rapidement dans un tranchée profonde de craie dont voici la coupe : Fig. 2. — Tranchée de Fresnoy. NV = VS } 5. Limon-lehm. 3. Sable tertiaire (Thanetien). 4. Limon à cailloux. 2." Argile à silex: 4. Craie blanche. Les puits naturels, les poches d’'affaissement dans la craie qu'on peut y voir, dans lesquelles les sables tertiaires se sont effondrés peu à peu et se sont conservés, présentent pour les environs de Paris une très bonne illustration des mêmes faits étudiés déjà dans le Ver- mandois et le Cambrésis, par MM. de Lapparent et Gosselet. Cette craie, dans laquelle on remarque un fin réseau de fibrilles spathiques, ne nous a fourni aucun fossile caractéristique. Les silex sont peu abondants, aussi l'argile et les cailloux qui tapissent, for- ment un revêtement d'une épaisseur médiocre; par contre le limon à silex qui surmonte le tout renferme, de nombreux silex patinés mais peu roulés, mêlés de quelques galets tertiaires qui ne provien- nent pas de bien loin. Au passage à niveau de la station de Fresnoy, la craie blanche est plus riche en silex; la voie ferrée s'élève sans incidents, on arrive au kilomètre 26, à 80 mètres d'altitude environ et au kilomètre 24 à 105 mètres. Au kilomètre 23, un peu avant Neuilly-en-Telle, la craie blanche est visible à 130 mètres. A Neuilly même, près de la station, la fosse en construction de l'usine à gaz, nous a donné la succession suivante : 4. Limon massif, 47 20: 3. Lit de silex noirs, 0 20: 2. Limon passant à une argile brune avec quelques silex, 4 mètre: 1. Craie blanche très fissurée sur 1 mètre. Un peu plus loin, kilomètre 22, la voie atteint le point haut de 145 mètres, puis redescend pour franchir le vallon d'Ercuis et entre enfin dans le village à 151 mètres. 1880... G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. 97 Dans cette région, la craie est profondément altérée, elle est sur- montée d’un manteau puissant d'argile rouge foncée à gros silex cornus, puis d’une couche épaisse de limon à silex d’un brun jaune ; les silex sont très patinés. Ils ont subi une hydratation ou altération profonde de leur surface sans avoir été roulés; vers la cote 120 de l'État-major et au nord du village cette succession est vraiment frappante. Au kilomètre 21, au-delà d’Ercuis, la voie ferrée fait une grande courbe au N.-0., en tranchée en commençant à effectuer sa des- cente: cette longue tranchée ne montre qu’un limon-lehm de 3 à 4 mètres, surmontant un limon à silex peu remaniés. Au passage à niveau de la grande route du Tillet, on remarque une ancienne bri- queterie qui exploitait le lehm sur une ferte épaisseur. Nous ferons remarquer à ce propos qu’il nous a été impossible de comprendre le coloriage et les divisions des terrains superficiels de la région tels qu’ils ont été figurés par la carte géologique détaillée. On y compte trois couleurs : M sur fond violacé qualifié « argile limoneuse avec silex », qui est bien en effet le caractère du dépt quaternaire général de la région, puis p sur fond sépia très clair, « limon des plateaux » ; enfin P sur couleur sépia demi-ton, dit- « limon ou dépôt caillouteux des terrasses ». Les alluvions récentes sont coloriées et marquées à part. Or, il nous a été absolument im- possible de faire ces deux dernières distinctions dans la région que nous avons parcourue. | Même, en voyant le sous-sol, il nous a paru que sur cette carte on avait placé ces subdivisions d’une manière tout arbitraire. Si par la lettre et la nuance de p, on a voulu indiquer les points 'où le limon sans silex formait des dépôts considérables, il eût fallu tout au moins appliquer ce signe aux exploitations des tuileries et brique- teries établies sur ces gîtes, il eût fallu surtout se garder d’en figurer l'étendue comme localisée à quelques régions spéciales de la carte, où elle apparaît groupée dans une situation stratigraphique qu’on peut croire voulue et réelle, et qui est bien faite pour tromper sur son extension véritable. Le limon-lehm nous paraît s’étendre aussi bien sur les points bas que sur les flancs des collines ou le sommet des plateaux, sans qu’il nous ait été jusqu'ici possible d’y recon- naître des distinctions suivant les altitudes. Pour le signe P, nous n'avons pu comprendre la distinction qu’on a voulu lui attribuer ni observer le moindre changement là où on a cru devoir le placer. Nous ne parlerons que pour mémoire de l'indication À « éboulis sur les pentes »; c’est un signe fort utile dont il aurait fallu faire 7 98 G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. 6 déc. erand usage sur les flancs des coteaux, sur la pente nord du Bray, sur les déclivités des collines gypseuses surtout, où sa présence aurait peut-être pu épargner quelques-uns des coûteux mécomptes que le second réseau des voies ferrées des environs de Paris a eu à subir dans ces dernières années. < | Reprenons notre étude du tracé : au kilomètre 19, vers 148 mètres d'altitude, le limon est extrêmement épais, de nombreuses petites tranchées à flanc de coteau ont entamé la craie et montré au- dessus les silex et le limon. Au kilomètre 18, la coupe peut être con- sidérée comme typique et nous en donnons un croquis. , Fig. 3. ot . Limon pur. 4. Limon à cailloux peu remaniés. . Argile à silex. 1. Craie blanche. twŸ Plus loin au kilomètre 47, une énorme tranchée de 8 à 10 mètres montre le contact de la craie et des sables inférieurs, comme lin- dique notre dessin. (Fig. 4.) Sur la craie inclinée on observe un lit de silex noirs très gros non roulés, cornus, dans une argile plastique très brune, très ferrugi- gineuse et cassante ; ce lit peut avoir 02920. Au-dessus viennent, plongeant à 45°, les sables de Bracheux inférieurs, fins, d’un blanc- jaunâtre, avec quelques points d'un vert-noir, sans fossiles, à strati- fication irrégulière. Epaisseur : 5 mètres. Ce sable est recouvert d’un limon à silex patinés, remaniés qui devient du limon-lehm pur, un peu plus haut. Epaisseur : 3 mètres. L’altitude approchée est 110 mètres. On peut être un instant embar- rassé pour savoir si on se trouve en présence d’une faille ou d’un plongement en voyant une ligne si nette inclinée, mais la considé- ration de la bande d’argile plastique et de l’équilibre des silex dé- montre qu'il n’y a pas là d'accident, mais une succession normale, primitivement horizontale et depuis soulevée. 99 l y a suc- in, i ferme quelques lits un peu argileux où l’on trouve des traces de fossiles pourris ins, qui ren à silex patinés, puis un sable fin, tres au mo (s imon 6 mé ll imon G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. le I e e L Ineux OU gris sur Dans la tranchée du kilomètre 16, au-dessus de Coup cessivemen 1880. Terrug ‘OUourI 21849 ‘I *XOIIS L OILSIY ‘à *ANOLIQJUI OATEIII91 [JUS °£ *XnO[IIR9 € UOUUTT °F ‘and uoulT ‘SG me D" XX NT 149% AUS REA EEE T ir N'a nd Sr 27 Et = 400 G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. G déc. demi-dissous qui rappellent le niveau d’Abbecourt ; dans cette tran- chée, on se rend très bien compte que la source de la stratification confuse des sables est due à la dissolution irrégulière des graïns cal- caires de la masse et à des tassements locaux par diminution irrégu- lière du volume. ; ù Dans la tranchée suivante, qui porte un poteau numéroté 0 — 316, on constate sans incertitude une faille entre la craie et le sable ; un emprunt fait pour un remblai montre le sable appuyé à la craie sui- vant une ligne presque verticale sans traces d'argile à silex ni de qua- ternaire au-dessus. Voici un croquis de ce point : (Fig. 5.) Fig. ÿ. T.V. Terre végétale. R. Remblai. ff Faille. 2 Sable thanetien. 1 Craie blanche. À Ully-Saint-Georges, dans un chemin creux au-dessous de la station, une coupe fraîche nous a encore permis d'observer la rela- tion du limon à silex et du sable de Bracheux, que nous qualifions plus volontiers de Thanetien, dans l'incertitude où nous sommes, si c’est à la subdivision de Bracheux plutôt qu'à celle d'Abbecourt qu'il faut le rapporter. (Fig. 6.) Fig. 6. — Chemin creux à Ully-Saint-Georges. 4. Limon. 3. Limon à silex remaniés. 2. Sable thanetien. TV. Terre végétale. 1880. G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. AO Après la station d’Ully, on entre dans une tranchée courbe où l’on rencontre le poteau kilométrique 14. On y voit de bas en haut : 1° Le sable de Bracheux; 99 Les cailloux presque purs ; 30 Le limon-lehm sur une puissance de 5 à 6 mètres. Le kilomètre 43 est situé dans un vallon à 100 mètres environ d'altitude : peu après on entre dans une tranchée située entre deux passages à niveau, qui montre les cailloux ravinant latéralement le sable, et le limon surmontant également les deux formations. Les lignites sous la forme d’une argile plastique aquifère pointent au-dessus du sable dans la première tranchée au-dessous de Bois- Morel, dans la seconde où le limon est très développé on voit de petits cailloux de silex anguleux recassés en zone blanchâtre conti- nue aux deux tiers de la masse du limon. Nous passsons le kilomètre 192, à 146 mètres, pour arriver à une tranchée où les cailloux de la base du tertiaire noirs, ronds, bien roulés sont mêlés aux silex de la craie, le sable est d’un jaune ferru- gineux avec minces filets gréseux endurcis ; ies RAI cailloux éclatés sont nombreux en zone dans le limon. Un puits assez profond à la gare de Cauvigny-Novilliers, a pénétré dans la craie après avoir traversé les sables. Après la gare de Cauvigny au kilomètre 114, le sable, les cailloux et le limon apparaissent toujours dans la même relation sur 5 ou 6 mètres environ. La tranchée du bois de Château-Rouge montre que, quoique les silex se voient toujours si généralement localisés à la base du limon et souvent même presque sans limon pour les entourer, il peut y avoir quelquefois des enclaves latérales, des lits de silex dans le limon, au milieu de sa masse, en nappes horizontales. Hâtons-nous d'ajouter que ces zones entourées de limon nous ont toujours paru très limitées, nous en verrons encore ailleurs d’autres exemples. Un peu plus loin on voit apparaître dans une longue tranchée un peu éboulée les lignites du Soissonnais qui ravinent les sables Thane- tiens. | Les deux formations sont également ravinées par le limon à silex quaternaire. (Fig. 7.) ._ Ces sables thanetiens sont jaunis sur 40 centimètres au moins au contact de l'argile plastique grise ; la même tranchée est fort voisine de la faille du Bray, car la craie est visible au même niveau à | 8 mètres de distance environ, dans un chemin à niveau qui s'élève . ensuite au-dessus de la voie. On peut juger de l’accroissement d’am- | plitude de la faille à mesure qu’on s’avance au N.-0., car nous avons “# G. DOLLFUS. —— NOUVEAU CHEMIN DE FER. 102 “aqoue[q 2164) ‘I | sou BI sap onbuserd OAV ‘+ *XO[IS € OAV ‘8 *XOIIS € UOUWUUT ‘SG “uorjauey} 9148 ‘€ ‘UOUVT ‘9 "SUOYNAUOT 90P SAYOUDUT — 8 ‘Su *uorjoueur 2148S ‘I “saqrugiy sop onbriserd O[LOIV ‘8 “XO[IS @ UOUWUUT ‘£ “LUU9T-UOWUT ‘F CRE TZ Ra PROPRES Les *96n0%-N0930YT 9P S10Q NP 9PYOUD4Z — °L "SU 1880. G. DOLLFUS. -— NOUVEAU CHEMIN DE FER. 103 observé successivement : un contact naturel incliné de la craie et du sable (kil. 17), puis une petite faille du sable inférieur contre la craie (kil. 15), enfin une faille de la craie contre les lignites (kil. 41). Après un remblai situé au kilomètre 40, on pénètre dans le bois de l’Hôtel-Dieu, on y voit aussitôt la craie qui est surmontée d’une argile rouge à gros silex qui se lie au limon à silex dont les éléments sont patinés et de moindre taille ; d'énormes poches des mêmes cail- loux remaniés avec limon se voient au-dessus de la craie dans toute la boucle que fait la voie ferrée pour s’approcher de Sainte-Gene- viève ; on reste constamment sur la craie. La voie ferrée qui avait sensiblement remonté d'Ully-Saint-Georges à la gare de Sainte-Gene- viève, redescend ensuite vers Bonvilliers; la première tranchée en s’approchant de ce point, donne : 1, la craie; 2, l'argile à silex; 5-6, le limon à silex, avec ravinements, altérations, effondrements et passages ; le limon renferme aussi vers le haut de petits éclats de silex. ; La deuxième tranchée de Bonvilliers est tout entière dans le ter- aire, la faille du Bray passe dans le vallon qui sépare les deux coupes et n’est point visible. Les trois termes : sable ; limon à silex; limon pur, s’y rencontrent encore. Voici un croquis de cet endroit. (Fig. 8.) Au kilomètre 7, le contact des lignites et du limon a causé des éboulements intenses de limon; on voit se succéder le sable blanc, le sable jauni par infiltration de contact, une argile grise et noire avec lits de lignites dits : « Cendres pyriteuses », base des lignites ; puis un ravinement profond et le quaternaire ; les cailloux de silex for- ment un lit d'épaisseur très variable de 0"20 à 2 mètres, et le limon complète le reste pour atteindre 4" 30. Voici un eroquis fait dans cet endroit. (Fig. 9.) Les deux tranchées suivantes, opérées dans le bois d’Épermont, montrent encore les sables, les silex, le limon; quelques bandes de silex paraissent interstratifiées dans le limon. (Fig. 10.) Dans chaque tranchée, que nous avons vue, la disposition et les épaisseurs relatives du limon à silex et du limon-lehm présentent des changements inattendus. Tantôt la masse des galets est appuyée au Nord, tantôt elle est plus puissante vers le Sud ; à un endroit le sous- sol tertiaire ou crétacé affleure au sol sans intermédiaire, et cent pas plus loin il est masqué par 6 mètres de quaternaire; tantôt l’épaisseur relative des silex et du limon pur se compense ; tantôt elle s’ajoute, sans que nous ayons pu découvrir aucune loi, aucune raison, aucune situation correspondant à ces états divers. L’altitude, l'orientation ne nous ont rien fourni et avant d’avoir creusé en aucun point, nous Lac FRA er Na RS : 104 G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. des terrains de ces divers gique uissance ! (22) d 5 «@ fu ‘6 D [| © [er un | 8 Re a © md © o Puy A - © s à o = À es © “DR À © à TR. 4 o 4 À AR ss D E) a © ES L ne O [a D © A © 1 LA Eu ,, 2 SO h #4 (79 0 CU. CS © © # à à D À n 2 AE A à À À ? 4 d Ne F que Ê L Ë . és ne “UOHOURU) O[ARS ‘E AXOIS À UOWET ‘& “UOUVT ‘€ EX. - : L 6.3 \ CP « r (1h x A CREER PRRORET RE ENTTT EEE ACER TETE A A OT CL LITE A A JUOUMIT p 109 np Sodnon — ‘Or ‘AU À (‘uonoueui) and opqes ‘1 *OUOU 99 O8 O[IBAY ‘à XO [IS UOTE *“UOUUT ‘y V4 ‘L OUJOUOPIY NP OOYOUDUT —= °G SU 1880. G. DOLLFUS. — NOUVEAU CHEMIN DE FER. 105 montées dans l’état présent de nos connaissances avec l'échelle Le kilomètre 5, présente une assez longue tranchée courbe de 5 mètres de haut dans le limon à l'altitude de 79 mètres. Le limon présente deux zones bien distinctes par leur couleur ; en haut le limon est décalcarisé et rouge-brun sur 2 mètres; en bas il est brun-jaune, calcaire ; au contact on remarque des traces de conduites d’infiltra- tion d’eau tapissées d’un fin dépôt blanchâtre de carbonate de chaux. A la gare de Noailles, le limon-lehm présente les mêmes subdivi- sions, au-delà de la gare la voie ferrée passe sous Longvilliers et longe à distance (kilomètre 4) la grande route jusqu’au moulin de Pierre, puis par une grande courbe gagne la rive gauche du Sillet ; elle longe le bas de la colline de Ponchon restant à niveau du sol ; au kilomètre 3, il est seulement possible de juger que la tourbe de la vallée sur 150 repose sur un sable fin gris. Dans la colline de Pon- chon où les sables de Cuise et le calcaire grossier sont bien dévelop- pés, le contact du tertiaire et du limon ne montre plus que très peu de silex, ils sont remplacés par des fragments calcaires ou gréseux empruntés aux couches sous-jacentes. Sur le plateau de Mouy, à 3 ou 4 kilomètres du puissant limon à silex que nous avons vu, la base du quaternaire est essentiellement calcaire et les silex remaniés rares. Dans les points que nous avons signalés où le limon à silex surmonte _ les sables de Bracheux, les lignites sont des exceptions qui ne se ren- contrent que sur la bordure des affleurements crétacés; on en doit conclure, ainsi que nous l'avons déjà fait observer dans nos re- cherches sur les terrains tertiaires et crétacés du Cotentin, que les débris de la base du limon sont étroitement localisés et en relation intime avec le sous-sol. Après le kilomètre 2, la voie traverse Berthe- court (altitude 63 mètres) et après deux petites courbes dans le village, la voie ferrée, toujours à peu près à niveau, va par une grande courbe passant derrière le cimetière de Berthecourt gagner la station d'Hermes au niveau du Thérain (altitude environ 48 mètres). Derrière le cimetière dont nous venons de parler est ouverte une ballastière importante dont voici la coupe : 4. Limon rougeâtre, altéré, fendillé, réduit, argileux, 4 mètre. Ligne de contact JHLimon jaunditre calcareux. 4. 4.4 44 00. 0m 70 2. Diluvium gris, sable caillouteux à silex de la craie | dominants, très émoussés, zones de sable fin, grossier, ou Caillouteux alternatives et limitées, gros grains de quartz verts, galets noirs très rou- 4106 SÉANCE. 20 déc. lés marins ; la zone de la base ne renferme que des silex remaniés de la craie à patine rouge 5 mètres. 4 Sable tertiaire un peu argileux, très glauconieux, SUR, 5257 SCOR 0 DONS TE RES RE EEE RES À 02 0 On aperçoit quelques poches ou veines d'infiltrations limitées dans lesquelles le diluvium gris est transformé en diluvium rouge. Il n’est pas inutile de faire observer qu'entre le limon-lehm qui surmonte le diluvium gris et celui qui surmonte à une cote d’alti- tude bien supérieure le limon à silex (450), il ne nous a pas été pos- sible de faire de distinction. Ces dépôts sont-ils semblables ou difré- rents? Il y a là une difficulté et un inconnu que nous avons hâte de signaler dans l’espoir que d’autres pourront les résoudre, Dans notre revision des dépôts quaternaires du bassin de la Seine publiée dans le Bulletin de la Société géologique Van dernier, nous avons développé, à cause même de cette uniformité du limor-lehm à tous les niveaux, l’hypothèse d’une submersion générale, complète, uniforme de tout le bassin, postérieure à la grande dénudation du diluvium, à la formation des vallées et à la création de tous les reliefs tels qu’on les voit aujourd hui. Nous avons actuellement quelques scrupules sur cette uniformité en considérant les différences si grandes d’altitude entre les points où la nappe limon a été observée. Sa superposition aussi bien sur le diluvium gris que sur les limons à cailloux, son mélange même avec cette dernière formation à laquelle le diluvium gris paraît avoir emprunté ses éléments, nous portent à croire à une distinction d'âge, mais jusqu'ici aucun changement dans les caractères, n'a pu per- mettre aucune distinction. Séance du 20 Décembre 1880. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER, VICE-PRÉSIDENT M. Douvillé, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membres de la Société : MM. l'abbé Barrer, curé d’Amblainville, par Méru (Oise), présenté par MM. Bioche et de Lapparent. Cnapuis (Albert), boulevard Magenta, 448, à Paris, présenté par MM. A. Gaudry et Fischer. 1880. COTTEAU. — CONGRÈS DE REIMS. 107 Fayoz (Henry), Ingénieur, directeur des Mines de Commentiry (Allier), présenté par MM. Mallard et Brongniart. Il annonce ensuite deux présentations. M. Cotteau fait hommage à la Société du « Catalogue des Échi- nides jurassiques de Normandie » (extrait des Mémoires de la Société géologique de Normandie), et de la 44° livraison de la Paléontologie française (Pseudocidaris et Hemicidaris). M. Cotteau fait la communication suivante : La section de Géologie du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences à Reims. Par M. Cotteau. Vous m'avez fait l'honneur de me déléguer pour assister au Con- grès que l'Association scientifique française tenait, cette année, à Reims; je vais vous rendre compte très succintement des travaux géologi- ques et paléontiologiques présentés à la section de Géologie. L'année dernière, au Congrès de Montpellier, j'avais été désigné pour présider cette section. À la première séance, le bureau a été complété : M. de Koninck, délégué de l’Académie royale de Belgique, a été nommé Président d'honneur; MM. de Loriol, Pomel et Peron vice-présidents, et M. Cadiot, jeune étudiant de Reims, secrétaire. Nous avons eu quatre séances bien remplies et dans lesquelles nous avons entendu plus de vingt communications appartenant aux sujets les plus variés. Je me bornerai à vous signaler quelques-unes d’enire elles. | M. Pommerol nous à lu une notice sur l’âge du volcan de Grave- noire dont il fixe l'époque, en s'appuyant sur les débris d’une mar- motte qui lui paraît différer par plusieurs caractères, notamment par sa taille, de la marmotte actuelle. Les dessins qui accompagnent la communication de M. Pommerol seront reproduits dans les comptes rendus du Congrès. M. Gauthier, professeur au lycée de Marseille, a relevé le catalogue des échinides que renferme le département des Bouches-du-Rhône. Dans ce travail, fait au double point de vue de la zoologie et de la Stratigraphie, M. Gauthier passe en revue les divers étages, signale les espèces déjà connues et indique un grand nombre de types nou- veaux et intéressants. L'auteur énumère également les espèces qui vivent sur les côtes et montre les rapports et différences qui existent entre les espèces tertiaires et les espèces actuelles. M. Peron a mis sous les yeux de la section, des empreintes de pas 108 COTTEAU. — CONGRÈS DE REIMS. | 99 déc. d'oiseaux observées et moulées par M. Le Mesle dans le terrain Crétacé d'Algérie, et qui, parfaitement distinctes, semblent appartenir à deux espèces d'oiseaux, l’une très grande et l’autre beaucoup plus petite. Malheureusement ces empreintes relevées isolément ne permettent pas de mesurer la distance existant entre chaque pas. Suivant M. Pomel, les plus grandes de ces empreintes paraissent appartenir à des oiseaux, mais les plus petites pourraient bien être des traces laissées par des reptiles. En son propre nom, M. Peron nous a fait deux communica- tions, l’une sur l’origine des cours d’eau de la Champagne, et la seconde sur le terrain crétacé des environs de Reims et les fos- siles qu'on y rencontre. La craie de Reims fait partie de la zone à Belemnitella quadrata ; M. Peron en a fait une étude détaillée, et y a découvert un grand nombre d'espèces, qui jusqu'ici avaient échappé aux recherches, et dont plusieurs sont nouvelles. M. Meugy nous a entretenu de quelques faits se rattachant la géo- logie des Ardennes et notamment de la direction des failles et de l'importance des niveaux aquifères. M. de Loriol nous a donné le résumé du beau travail qu'il vient de publier sur les échinides nummulitiques d'Égypte. Il insiste sur l'intérêt que présentent certaines espèces et notamment les C'ono- clypeus dont la bouche est pourvue de mâchoires, tandis que les Lchinolampas dans le voisinage desquels on les avait placés, en sont dépourvus, Wie M. Petiton nous a parlé du Vésuve, de ses récentes éruptions et des modifications qui s'étaient opérées dans la forme et l'aspect du cratère pendant un temps relativément très restreint ; il nous a donné des détails pleins d'intérêt sur l’organisation du chemin de fer funi- culaire qui facilite, dans une si large mesure, l'ascension du volcan. M. Chantre, en nous présentant en son nom et au nom de M. Falsan, la magnifique carte des glaciers du Rhône, nous a ré- sumé de très curieuses observations sur la puissance de ces glaciers, sur leur extension, sur la marche qu'ils ont suivie et sur la nature des dépôts qu'ils ont successivement formés. M. Rolland a exposé le résultat de ses observations géologiques sur le Sahara septentrional, et à l’aide d’une coupe dessinée sur le ta- bleau, nous a fait connaître l’orographie et la constitution géologique de cette région. J'ai moi-même communiqué quelques considérations générales sur les échinides turoniens de l'Algérie et leur comparaison avec les espèces qu'on rencontre, en France, au même niveau. Enfin plu- sieurs autres notices ont été envoyées par leurs auteurs qui n’ont pu 1880. COTTEAU, — CONGRÈS DE REIMS. 109 assister au Congrès : MM. Berthelin, Barrois, Bleicher, Aumonier, Eugène Robert, Rivière, etc. Ce rapport serait incomplet, si je ne vous disais quelques mots de l'Exposition d'histoire naturelle, si brillamment installée dans une des salles du lycée ; par l'importance des collections géologiques, elle se rattache directement aux travaux de la section. Nous y trouvons d’abord, exposée par M. Jannel, une série très in- téressante des terrains paléozoïques des Ardennes, depuisles schistes ardoisiers de Deville et de Haybes, jusqu'aux schistes de Frasne dans lesquels abondent les Productus, Spirifer et Evomphalus. Toutes les couches sont classées stratigraphiquement avec leurs roches, leurs fossiles, et les minéraux accidentels qui s’y rencontrent. Les schistes anciens de Deville à Sertularia, à Oldhamia radiata, età Nereites cam- briensis parfaitement caractérisés, méritent surtout de fixer l'attention. L’Exposition de M. Peron vient ensuite : elle comprend d’abord les Calcaires de Givet dont les fossiles et notamment les gastéro- podes sont si bien conservés, et l’étage carbonifère avec empreintes de végétaux; mais la série la plus importante est celle des terrains secondaires : tous les étages de la région sont représentés par des _ fossiles nombreux, presque tous fort beaux, nommés avec soin, et oftrant des indications précises de gisement et de localités. J’ai sur- tout remarqué les fossiles aptiens de Grandpré (Ardennes). Au milieu des sables ferrugineux, M. Peron a recueilli une série vraiment splendide : des crustacés presque entiers et de formes variées, des dents et des vertèbres de poissons et de reptiles, des cônes de pin, des brachiopodes, des spongiaires, des bryozoaires, et parmi les Echinodermes , un exemplaire presque complet de Pentagonaster Dutemplei. Je citerai également la collection provenant des couches à Belemnitella quadrata des environs de Reims, considérées jusqu'ici comme pauvres en fossiles, et dans lesquelles M. Peron, à force de recherches, a recueilli un si grand nombre d’ ie nouvelles ou inconnues dans la région. A l'Exposition de M. Peron vient s'ajouter celle de notre nouveau collègue, M. Collet, de Sainte-Menehould, qui a envoyé de très beaux fossiles de la Gaïze, de l’étage cénomanien, et de l’étage turonien de Valmy.. Signalons un #amites de grande taille et à peu près intact, un exemplaire d’Ammonites inflatus, muni de son appareil cornu, des fruits cénomaniens d’un aspect étrange, et parmi les petits fossiles de Valmy, des Discoïdea infera, montrant encore, tant leur conserva- tion est parfaite, les plaques inégales et microscopiques qui en- tourent l'ouverture anale. M. Collet a joint à son exposition une carte géologique détaillée du canton de Sainte-Menehould. 410 CH. BARROIS. — OBSERVATIONS. 90 déc. L'exposition des terrains tertiaires est due entièrement à M. Lemoine dont vous connaissez déjà les travaux et qui, comme vous le savez, a recueilli, dans les environs de Reims, des richesses paléontologiques d’une nature exceptionnelle. Indépendamment des vitrines renfer- mant une série considérable de mollusques bien déterminés, M. Le- moine a exposé, provenant des couches éocènes, un grand nombre d'animaux vertébrés du plus grand intérêt : les petites espèces sont 4 placées dans des vitrines; quant aux animaux les plus gros, M. Le- : moine, après les avoir reconstitués à force d'études et de patience, | les a moulés, appliqués sur planchetie, et rangés autour de la salle. L'ensemble est vraiment merveilleux, et d’un seul coup d'œil on peut saisir la forme et l’organisation des principaux types, du Lophiodon remense, de l'Ayracotherium Gaudryi, des Arctocyon Duelli et Gervaisi, du Gastornis Æ'dwardsi, du genre Simadosaurus, animal extrêmement 3 curieux, aux habitudes aquatiques, participant à la fois des poissons, des crocodiles et des dinosaures, remarquable par sa grande taille, ses vertèbres biplanes et la largeur de sa queue; des crocodiles et des caïmans dont les espèces diffèrent de celles que nous connais- sons, et des tortues appartenant aux genres Æ£mis, Platemus et Sau- vagesia. | L’Exposition renferme en. outre des séries de botanique et de à zoologie auxquelles M. Lemoine a contribué pour une large part; mais je n’ai point à m'en occuper ici. En terminant ses travaux, la section de géologie a âésiqué notre collègue, M. Pomel, comme son président, pour le Congrès qui s’ou- vrira, l’année prochaine, à Alger, au mois d’avril. Le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante : Réponse aux observations de M. Meugy Par M. Ch. Barroiïis. Je viens de recevoir le numéro 7 (avril 4879) du Bulletin de la Société géologique, où se trouve un travail de M. Meugy intitulé : « Observations sur une note de M. Barrois, relative au terrain crétacé des Ardennes. » Je regrette de ne répondre que si tard à ces obser- vations dont je n’ai pas eu plus tôt connaissance. Peu de géologues ont profité plus que moi des travaux de M. Meugy; « mes études dans les départements du Nord et des Ardennes, m'ont fait vivement ADRréer les deux excellentes cartes géologiques de ce savant. L’estime que j'ai pour ces travaux est si grande, que ce n'est qu'après mûre réflexion que j'ai donné dans mon mémoire sur les 1880 CH. BARROIS. — OBSERVATIONS. A11 Ardennes des faits en désaccord avec ceux que M. Meugy avait avancés. La partie inférieure du terrain crétacé des Ardennes est formée par diverses couches glauconieuses que j'ai distinguées et suivies en m’appuyant sur l’étude de leur faune, identifiant parfois une couche argileuse, à une couche sableuse d’une région voisine. M. Meugy n’admet ni les divisions ni les comparaisons basées sur la répartition des fossiles. il croit même (p. 450) : « qu'on arriverait ainsi aux » conclusions les plus étranges, et qu'il n’y aurait plus de géologie » possible. » Dans ces conditions, il est évident que M. Meugy ne peut admettre les zones paléontologiques décrites dans mon mémoire. Je ne défendrai donc pas ici les zones paléontologiques attaquées, malgré la constance de leurs caractères qui m'a permis de les suivre et d'indiquer leurs variations du nord de l’Angleterre au sud du bassin de Paris, et, malgré l’accord de ces divisions, avec celles qui sont adoptées aujourd’hui en Allemagne et en Angleterre. Les géologues paléontologistes pourront d’autre part, juger de la valeur des principes sur lesquels M. Meugy s'appuie par les résultats auxquels 1} arrive : ainsi, il assimile Les Dièves du nord à /noceramus labiatus (Turonien), avec les marnes de Givron (Ardennes) à Pecten asper, Ammonites varians (Cénomanien inférieur)! Ges « observations » publiées par M. Meugy ne sont que la confir- mation des opinions qu'il avait déjà émises sur le même sujet, sans . qu’il y ait de nouvelles preuves à l'appui. Je crois donc de mon côté devoir maintenir les changements proposés dans mes « Recherches sur le terrain crétacé des Ardennes », puisqu’aucun fait nouveau n’a été opposé et n’est encore venu déranger mes conclusions. Les critiques de M. Meugy s'adressent plus à la méthode qu'aux obser- vations, et je n’ai pas ici à défendre la méthode paléontologique en géologie, devant la société géologique de France. M. Gillot fait une communication dans laquelle il développe les propositions suivantes : | 1° Fausseté de la théorie newtonienne de la gravitation univer- selle ; 2 Principe unique de toutes les forces qui sollicitent la matière pondérable dans l'univers ; 3° Fixité invariable dans le passé, dans le présent et dans l’avenir de la température de la terre. Fausseté de l'hypothèse cosmogonique de Laplace. Calcul des températures antérieures du globe. Phéno- mènes géologiques qui résultent de ces températures. Autres causes qui concourent à ces phénomènes ; 4° Détermination de la position des foyers polaires. Explication de Pinchinaison de l’axe de rotation de la terre surle plan de l’écliptique. 4119 G. DOLLFUS. — SUULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc Généralité du phénomène. Explication et périodicité des époques gla- ciaires, diluviennes et tropicales. M. G. Dollîus fait la communication suivante : Essai sur la détermination de l’âge du soulèvement du Pays de Bray. par Gustave F. Dollîus. PL. III ET IV Une observation superficielle des faits admet que toutes les couches tertiaires du bassin de Paris sont horizontales, une étude plus développée reconnaît un relèvement général sur la périphérie du bassin, enfin une étude minutieuse démontre que les assises ter- tiaires présentent un assez grand nombre d'ondulations, qu’elles ont subi des mouvements importants depuis leur dépôt et que leur ré- gularité n'est qu'apparente. Parmi ces ondulations le plissement du Pays de Bray a depuis longtemps été signalé et étudié, et c'est par son histoire que nous allons commencer une série d’études propres à déterminer les rela- tions des ondulations crétacées avec les ondulations tertiaires, pou- vant seules permettre de fixer le moment plus ou moins précis où le phénomène dynamique qui les a traduites a eu lieu, la nature de ces ondulations mêmes, leurs directions, leurs importances relatives et généralement tous les divers faits qui pourront y avoir rapport et en découler. Nous croyons pouvoir établir aujourd'hui, que l’âge du soulève- ment des couches du Pays de Bray est beaucoup plus récent qu'on ne l’avait cru jusqu’à présent et qu’il a eu lieu, tout au moins, après le dépôt de la dernière couche tertiaire parisienne, après le Calcaire de Beauce et les Meulières, c’est-à-dire après l’Oligocène supérieur, au moins à l’époque miocène inférieure. Nous n’insisterons pas sur la situation même du Pays de Bray et sur les couches jurassiques et crétacées qui y affleurent. Après Graves, après le dernier et remarquable mémoire de M. de Lapparent, il ne nous reste pour le présent rien à dire sur ces terrains. L'accident qui débute un peu au nord de Dieppe se prolonge dans le Pays de Bray, passe à Neufchâtel, au sud de Beauvais, etc., et paraît venir se terminer à l'Oise à Précy. Il est aligné dans une direction sensible- ment rectiligne — N.-0.-S.-E. — faisant avec le méridien un angle de 130° environ. C’est tout au moins jusqu’à l'Oise seulement qu’on l'avait étudié avant nous, et c’est justement en cherchant à pour- éd nt Pare NOTE DE M* G. DOLLFUS. SF Serie T'IX 211, Séunce di 2 Deéerbre 1880 Coupe l== de Louvres à Orry la Ville Coupe 2 = de Fosses à Montmélian h se nd — Echelles : Lonÿ- 80000 : haut-10000 Echelles long-rorvoo Mhaut-10 000 S N 0. E. 7, n Dr Village de Flatriere Platriere La Barraque Pont Pont Se Surviliierr Pine et Gœurbe Cry Route Mongréin, La Thève Fosses Fintaine S.de Survillis Route Suroilliers — Enffe ST nr HER î É î Ë ù | î À } F F ; j 1 5 É j : enentiie Î Ê à i | i À ë ÿ ' | ; ÿ 137 mé 12 ns Ds NIWISM 1 ul -66 jÿ #5 «6 #3 73 al uë Dninne te is À de È i Î Ï ! j i ! | j Ï Î Ë ; ‘ Coupe 3--d'itpinay à Pont SE Maxence 1 Echelles: long-160:000 : haut-101009 00û L Pré s Fa rie + Jecrre Lnyhier Montmorency GE defen Æzanvitlle Chaterncy h Marty Station Suroilliers Morntmeéliare Hailly-Mortefontaine Æleurines re SE Marc | : | É : fo à ! É ! É +2 : i | ! | E | | IDE ! : 25 ni 128 181 15 | 108 180 F 134 166 200 EL Fat 86 : 156 ° 106 31 Ge . i F l Î è ! f Ds 1 à À ‘ E 4 : 3 i | j ! H i Î É | ( | | i É I | ail ! ! Ë ! ï à ; i Î 8 ! l Ï 0 0 ï h : ee ï | É H F | 1 Légende 9_ Caleaire de ST Ouen... |# Sables de Guise 8 Juëles moyens... 1 (alcaire grossier superieu 6 5 RU ryni te ee 2 __ Jabler de Bracheux. ] _ (raxe 2 12 Sables de Fontenay 11 Æarnes supérieures 10 Cypse ee LOU LE nn VTT. HO NOTE DE M* G: DOLLEUS: FeJtre LIN PLU Jéante de 20 Deterêre 1880. Pull. de la Soc. Got. de France. Coupe k __ d'Hédouville à Clermont (| Oise) Echelles: Johÿ=s0r000 : haut 10-000 ù N Tedouville Les Tiuderies RoriqueroUes Cramnély Le Mesnil ZMortpereav Morangles Arcs Route Route Le Tillet Gres Æello Rousseloy Cambronne Weuilly-vun-Clermonm Ta Prèche : ee | | 52 98 152 173 119 26 | ÉL2 98 9% ï 136 120 147 15# 05 | 146 Were 91 Ï | 74 124 10 ve ; à : : ù ‘ 1x | | | | | | | | ! ! Ê | | ï r i H 1 Ï | | ! | l \ À | | | | ! ï I ' L ! | ñ ! | | | | f [l 1 | | | | 1 = PRCPEIENOE CEE = SCIE sl , Mer : Coupe > =d'Ully st Ceorèes à Moussy.le Neuf { al ïl 4 Echelles onè=860.000 :häut-10:000 NO. S.E. Signal Grande Route PBoitrgueval Zrecy-sur-Oùse Couvieux | crÉeRoute Coye Dray d Or ï ® Route de Senlis Véroilliens lenans res} C z È | | ! | | | | 4 180 150 102 96 ONE 95 85 129 164 200 126 118 124 = RE GER = DEEE TITI, se UT, PALIER: rt ee nee Lésende 14 Quaternaire 8 __Jables moyens. 2 — Sables de Brachkeuz | 18 = Yeulieres AT CPR Ads Gare à Pelemnitelles 12 = Sables de Fontenay - Ü = Warnes superieures 10 Gynse Re Cravé he L'Wiirer,R- de L'Abbé-del'Erie L Ô Tr A IR re 2 D (rare blanche. [+ __ Gaie Marneuse ++ Gaie Clarconieuse 6 - Glcaire grossier moyen) he Cine yrosster tyféréeur: [4 Sables de Guise — 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 113 suivre ce grand mouvement dans la région exclusivement tertiaire de la rive gauche de l’Oise que nous avons pu déterminer sa conti- nuité et ses relations avec des couches de plus en plus récentes. Dans un autre travail en préparation, nous étudierons les autres plis tertiaires et leur âge, leurs prolongements en Angleterre et les nombreux faits qui en résultent. Nous nous bornons aujourd’hui à l'étude de l'accident principal le plus connu,.le mieux visible. Il C’est Elie de Beaumont, dès 1829, qui paraît avoir le premier exa- miné le phénomène du Pays de Bray, dans ses « Recherches sur quelques-unes des révolutions du globe » (1). Il a rattaché la dénu- dation du Bray comme celle du Boulonnais et de quelques points du sud de l'Angleterre au même phénomène géologique qui a constitué les Pyrénées et les Apennins. En 1832, Passy, dans la description géologique de la Seine-Infé- rieure, a publié une note due à l'amitié d'Élie de Beaumont dans laquelle, avec les mêmes mots qui seront employés plus tard, l’auteur de la carte géologique de France, indique l’âge du Bray comme pos- térieur au terrain crétacé et antérieur au terrain tertiaire (2). Il ter- mine en disant : « Tout indique que ces divers dépôts (argile plastique, etc.), se sont formés sous une nappe d’eau qui tournait tout à l’entour des protubérances crayeuses, et la manière dont les dépôts tertiaires viennent mourir en s’amincissant sur les pentes de ces protubérances dont ils ont en tant de points dessiné les contours, montre qu’elles existaient déjà pendant la période tertiaire. » Nous citons ce passage parce que cette idée et cette démonstra- tion illusoire paraissent avoir été conservées jusqu’à nos jours par plusieurs géologues. Il est nécessaire d’ajouter que si nous jugeons de l'opinion de Passy lui-même, d’après sa coupe du Pays de Bray (PI. xvu, fig. 1.), il paraît n'avoir pas compris les choses tout à fait comme Elie de nn Beaumont et n'’admettre d’une façon étroite l’existence des forma- tions, que là où elles existent aujourd’hui. M, Il n’a pas cru au dôme central du Pays de Bray et à son érosion, il “… a supposé que toutes les formations étaient en retrait les unes sur (1) Annales des Sciences naturelles. (2) P. 226 et 118. s PEUT ne ‘ace TON AE AA LE LE M 7 à y pi rx er = CES PO nd LE ESS LOT OP RE N° 114 G. DOLLFUS: — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. les autres successivement sans jamais avoir débordé sur les plus an- ciennes, qu'elles s’amincissaient en s’approchant du centre sans ja- mais atteindre les rivages concentriques précédents amincis eux- mêmes et en recul sur les antérieurs. Cette opinion d’ailleurs absolument contraire aux faits a été combattue par Graves, qui n’en a point. cité l’auteur. Pour être complets, disons enfin qu’on trouve dans Passy (p. 231), pour la première fois l'idée d’une relation entre le pli haut du Bray et la vallée basse de la Seine. On peut remarquer en passant combien les géologues modernes ont parfois de peine à s'affranchir des vues étroites des premiers ob- servateurs. S'ils parviennent à des démonstrations nouvelles positives, ils en craignent la généralisation, et leur croyance en l'existence de terrains qui sont aujourd’hui hors du toucher, même en ce qu’elle a de mieux démontré, les arrête, les surprend; ils se montrent d’une timidité incroyable lorsqu'il faut en faire l'application. Nous avons vu des hommes fort capables et sincères nous présenter pour cartes des mers jurassiques, crétacées, etc., des étendues qui ne compre- naient que les seuls points actuels d’affleurement. Nous croyons qu'il faut chercher, dans le terre à terre de l'observation minutieuse, les faits qui doivent servir aux démonstrations plus grandes et aux plus vastes -généralisations, et qu'une fois ces bases obtenues aux- quelles on peut donner aujourd'hui un caractère de certitude presque absolue, on peut et on doit marcher résolument en ayant comme fondé en droit à le faire, comme on le fait en SEE TS par des démonstrations antérieures. En 1848, Élie de Beaumont, dans son explication de la carte séolo- gique de France (4), a continué à indiquer comme postérieure à la craie l’époque du soulèvement du Pays de Bray. Le même auteur, dans le 41° vol. du Dictionnaire d'Histoire naturelle de Charles d'Orbigny, au mot de Système de montagnes, paru en 1849, dont un tirage à part en trois petits volumes a été fait en 1852, dit expressément (2) : « On reconnaît que les lignes auxquelles se sont arrêtées sur la pente de l’ancienne protubérance crayeuse les assises tertiaires suc- cessives qui constituent une partie du sol des environs de Beau- mont-sur-Oise, de Gisors et d'Ercuis dessinent l’ancien relief de la craie à peu près comme les courbes horizontales qu’on trace aujour- d’hui sur les plans dessinent les pentes des terrains. » Après une longue discussion stratigraphique et paléontologique sur le Nummu- (1) Tome II, p. 598. (2) Tome I, p. 444. bé 4880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 4145 htique du Midi, l'écrivain conclut que le Nummulitique doit être réuni à la craie et que le soulèvement du Bray contemporain de celui des Pyrénées est antérieur à l’Eocène du Nord. Chose singulière, Graves dans sa Topographie géognostique de l'Oise, dont l’éloge n’est plus à faire, traite à peine cette question du soulèvement du Bray. Iladopte sans s’y arrêter, l’idée d’Élie de Beau- mont, et ne la discute en aucun point, il fait une part très large à la dénudation, mais n’élève aucune objection à l’opinion classique. Il avait bien vu cependant que les couches tertiaires ne s’amin- cissaient pas vers le soulèvement, qu’elles ne présentaient aucun ca- ractère littoral sur sa périphérie, qu'elles s’élevaient même avec la craie parallèlement aux premiers contreforts de la base, etc. M. Rau- lin en 1843, dans sa carte géologique du Bassin de Paris a donné une section N.-$., qui coupe le prolongement de l’accident du Bray, mais qui figure à l'emplacement du pli une ascension régulière et continue de la série tertiaire absolument théorique. Dès l’origine de ses études sur la géologie parisienne et notam- ment à propos du calcaire pisolithique (1), M. Hébert a adopté la théorie d'Elie de Beaumont; le Pays de Bray et ses dépendances formaient une île que contournait la mer du calcaire pisolithique, des sables inférieurs, etc. Dans la note qu'il a publiée en 1853 sur l'extension du tertiaire moyen au nord de l’Europe, on voit le calcaire grossier aussi bien que les sables moyens contourner le Pays de Bray et le cap de Précy (2). M. Hébert a conservé la même opinion malgré ses études sur les plissements de la craie, et il a même récemment publié une carte d’après laquelle les couches crétacées supérieures auraient con- tourné et non surmonté les couches crétacées inférieures au eap de Précy-sur-Oise. Cependant on lui doit la remarque qu’un mouvement des couches crétacées aurait eu lieu beaucoup plus tard et aurait affecté les couches tertiaires jusqu'au calcaire de Saint-Ouen, « qui està 140 mètres au Guespel et à 80 mètres à Mortfontaine » (3). Nous voyons ensuite surgir une nouvelle opinion, opinion mixte qui est partagée par un certain nombre de très bons esprits et d'après laquelle les fractures et soulèvements de l’Écorce terrestre auraient eu lieu en plusieurs fois, se seraient produits au même point à plusieurs reprises. (1) Bull. Soc. Géol., 2° série, t. V, p. 389-404, — 1848. — Id., > série, t. VI, lé p. 722, — 1840. (2) Bull. Soc. Géol., 2° série, t. XII, p. 760. {3) Bull. Soc. Géol., 3 série, t. III, p. 539, — 1875. 2" CNT LOT € x ee RSS RER “ 116 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. I n'y a aucune objection théorique à faire à cette opinion, mais on est en droit, pour chaque cas particulier, de demander des preuves, et jusqu'ici, au moins pour le Pays de Bray, sue l’opi- nion ait été bien des fois répétée, aucune preuve à Vappui n'a été produite. Le Pays de Bray peut avoir été un bas-fond pendant la période portlandienne par exemple, il peut avoir été la limite plus ou moins exacte d'un sous-étage des sables moyens, le point extrême de la formation des sables de Bracheux dans une de ses parties, comme tout autre point du bassin parisien, sans qu'il y ait pour cela dé- monstration d’un mouvement réitéré et preuve de la répétition d'un plissement. D'Archiac en 1849, dans son #istoire des Progrès (Tom. II, 2° part.), ne paraît pas s'être intéressé au soulèvement du Bray, il parle à plu- sieurs reprises de l’axe du Merlerauli, il donne sur les directions et les inclinaisons générales du tertiaire parisien les premières nolions précises, mais n’aborde point le sujet qui nous occupe. En 1872, M. de Lapparent (4) a donné une première opinion sur l’âge des soulèvements du Bray. Il a cru que « la formation des sables de Beauchamp avait nivelé les inégalités produites dans le sol du Sentinois, du Clermontois, du Vexin et du Thelle, par un phéno- mène géologique qui a affecté le calcaire grossier supérieur à Cé- ritbes; il s’est donc cru autorisé à conclure « que le soulèvement du Pays de Bray a pris place entre le dépôt du calcaire BLOEer supé- rieur et celui des sables de Beauchamp ». Cette conclusion que l’auteur a modifiée plus tard, était motivée par des évaluations inexactes de l'altitude des sables moyens ou plutôt par la mauvaise classification des points où ces diverses alititudes avaient été observées. La même, note apportait deux faits très inté- ressants : La coupe de la Ville-Neuve à Cires-les-Mello, dans la- quelle on voyait la série éocène inférieure et moyenne affectée par le soulèvement dans leur ensemble; et l’établissement de « l'ouverture de la vallée de la Seine comme contre-partie exacte du soulèvement du Pays de Bray ». | M. de Lapparent considérait que le Pays de Bray d’une part, et la vallée de la Seine de l’autre, sont les deux faces d’un même voussoir de l’Ecorce terrestre suivant la direction Nord 45 à 46 degrés Ouest avec une intensité inégale sur les deux faces. Nous y voyons aussi un pli dissymétrique par pression latérale, une sorte de froncement qui présente une longue et lente berge d’as- (1) Bull. Soc. Géol., 2° série, t. 29, p. 235, 1872. 1880. G. DOLLFUS. — SOULÉÈYVEMENT DU BRAY. 417 cension au S.-0., et une pente rapide et profonde de descente au N.-E., et qui, sub-parallèle à plusieurs autres plis analogues situés à des distances inégales n’est que la dépendance de tout un système plus vaste de contraction qui a couvert toute la terre d’un vaste ré- seau très inégal. _ Dans son mémoire descriptif sur le pays de Bray publié en deux fascicules incomplets en 1873, et réimprimé en entier en 1879 (in-4°), M. de Lapparent reprend la coupe d'Ercuis-Ville-Neuve à Cires-les- Mello et conclut cette fois que le soulèvement est postérieur au cal- caire de Saint-Ouen, qu'il a eu lieu entre cette formation et le gypse, qu'il est à la base de l’Oligocène. Ilne manque qu’une seule course au travail de M. de Lapparent pour avoir été complet, c’est d’avoir été s'assurer à Survilliers si le gypse lui-même, au-delà de l'Oise, n avait pas été affecté par le pli du Bray. M. de Lapparent est d’ail- leurs parfaitement d'accord avec nous et logique dans ses déductions, quand 1l suppose que le calcaire pisolithique, les sables inférieurs, le calcaire grossier, etc., ayant participé au mouvement, ont recouvert l'Est du Bray, et que ces diverses formations ont été dénudées, dis- persées postérieurement de l'emplacement supérieur qu'elles occu- paient. Mais c'est avec quelque regret que nous voyons M. de Lapparent revenir sur l’idée de la concordance d’âge des soulèvements du Pays de Bray par la concordance à peu près géographique de l’orienta- tion de cet accident avec celui des Pyrénées. Certes l'opinion est aujourd'hui fort différente à expliquer, le Nummulitique a pris sa place définitive dans l’Eocène, l’âge du soulèvement du pays de Bray a considérablement varié et malgré toutes ces erreurs successives corrigées et recorrigées, l’assimilation resterait la même! Les erreurs se seraient compensées ! Ne peut-on voir là plutôt un attachement trop obstiné à une grande conception de coordination prématurée de quelques faits géologiques d’alignements trop hâtivement groupés. On oublie que l'hypothèse du synchronisme des soulèvements par pa- rallélisme développé par Élie de Beaumont, n’est possible que si elle est soutenue par des faits, et les faits sur lesquels elle s’est ap- puyée autrefois, viennent chaque jour à lui manquer, il n’y a guère avec la stratigraphie contemporaine d'âge assigné au début à un sou- lèvement qui soit encore aujourd’hui défendable le même (1). Q) M. de Lapparent signale en quelques mots (p. 176) les accidents perpendicu- laires à la direction de Bray, en rappelant une note de M. Hébert sur les plis N.-E. de la craie dans le bassin de Paris, et conclut en leur fixant comme âge l'asséchement du calcaire de Beauce ; nous sommes d'accord avec lui sur ce point et reviendrons en temps et lieu sur ce sujet, mais là où nous ne pouvons le suivre, 418 G. DOLLFUS: — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. La conclusion à laquelle aboutit notre travail est encore faite pour donner à réfléchir sur la difficulté de fixation de l’âge des soulève- ments, nous concluons aujourd’hui que le soulèvement du Pays de Bray a eu lieu « après les couches tertiaires les plus récentes du Bas- sin de Paris », à la fin de l’Oligocène, mais quelle énorme marge il reste encore jusqu’à l’époque actuelle et combien cette démonstra- tion est d’une faible exactitude! est-ce à l’époque du Miocène infé- rieur, moyen, ou supérieur qu a eu lieu ce mouvement, est-ce pen- dant l’un des étages du Pliocène ou à son sommet ? La série parisienne ne comprend pas de dépôts de ces âges et force nous est de demeurer actuellement dans l’indécision. L'année 1872 fût extrêmement profitable à la dynamique pari- sienne; outre le travail de M. de Lapparent sur le pays de Bray, nous avons les recherches de M. Douvillé sur la faille de Vernon au sud de la Seine, dans lesquelles il a été démontré que le pli crayeux de la Seine auquel avaient participé les terrains tertiaires avait eu lieu et s'était résolu en failles « après le dépôt des Meulières pari- siennes supérieures » ; enfin MM. Douvillé et Potier ont observé que l'accident n'avait pas eu lieu suivant une ligne rigoureusement droite, mais qu’il déviait fréquemment, se répétait par zigzags inat- tendus, conclusion que nous aurons l’occasion de rappeler plus tard avec intérêt. En 1875, M. Hébert a complété ses notes sur les ondulations de la Craie du bassin de Paris et il a maintenu la discordance des terrains tertiaires sur le Crétacé ; il y a sur ce terme de « discordance » une distinction très grande à nos yeux à établir. Nous croyons qu'il faut distinguer deux sortes de discordances, celle par ravinement et celle par soulèvement des couches. Il y aurait utilité à créer un terme pour la discordance par simple ravinement qui n’a été accompagné d’au- cun mouvement du sol, qui n’est pas une discordance vraie, mais, qui peut en simuler une véritable, et celle par soulèvement réel, dépôt de couches nouvelles sur la #anche des couches précédentes, sous un angle différent d'inclinaison de dépôt. On pourrait dire de la première, que c'est une semi-discordance et dire que le tertiaire n’est que semi-discordant sur la craie; il s’est déposé sur une surface ravinée par émersion, mais dont les couches n'avaient pas été sensiblement dérangées de leur inclinaison de dépôt primitif, Il s’en faut d’ailleurs que la craie présente des ravine- ments partout où on s’est cru autorisé à lui en attribuer; comme c’est quand il s'appuie pour conclure par leur direction de 38°, qui lui rappelle le soulèvement et l'âge des Alpes occidentales orientées de 25°, ceci est à nos yeux pour le présent pure supposition. | | | 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 119 nous le verrons plus tard, nombre d’ondulations de la craie que les terrains tertiaires moulent dans leurs détails et dont toutes les assises ont participé aux mouvements ont été prises pour des ravinements antérieurs aux dépôts tertiaires. Pour le calcaire pisolithique, il pa- raîit s'être déposé après des ravinements de la craie sur une vaste surface et avoir été déposé et raviné lui-même dans sa plus grande partie, partout où il n’était pas suffisamment endurei ou protégé par la craie voisine. | M. Hébert le conserve dans la période crétacée et lui fait faire le détour du cap de Précy pour relier Vigny à Laversines : or, si le Pays de Bray ne s’est soulevé que tardivement comme nous le mon- trons, tous ces points alors de niveau ont pu communiquer direc- tement sur une surface quasi horizontale (1). M. Ch. Barrois (2), dans sa remarquable thèse sur le terrain cré- tacé d'Angleterre, a beaucoup étudié cette question des soulève- ments de Îa craie et de leur âge. Il a conclu pour l’axe de l’Artois que le soulèvement avait eu lieu entre l’&ocène supérieur et l’Oligo- cène et que c’est à cette même époque, où se déposait le Barton clay en Angleterre que l’axe de Kingsclere comme celui de l’Île de Wight s’est formé. M. Barrois a démontré que tous ces plissements avaient eu lieu (1) Il se produit en ce moment un revirement intéressant d'opinion à propos de la classification de ce dépôt; on sait que placé d’abord dans le terrain tertiaire et trop rapproché peut-être du calcaire grossier, M. Hébert et quelques autres géologues ont cru devoir le faire descendre au sommet de la période crétacée, et la question a paru pendant vingt ans avoir reçu, grâce aux très grands efforts faits en cette circonstance, une solution définitive. Cependant la découverte du gisement du calcaire de Mons en un point où la série crétacée est complète et la série ter- tiaire développée depuis sa base, avec fossiles bien conservés, très analogues à ceux du calcaire pisolithique et avec affinités grandes avec le calcairé grossier, a donné à réfléchir; on s’est dit que comme stratigraphie, le ravinement supérieur au calcaire pisolithique était sensiblement équivalent au ravinement inférieur qui le sépare de la craie, et que la paléontologie n'avait pas dit son dernier mot. A première vue d’ailleurs, la faune du calcaire pisolithique est plus voisine de celle du tertiaire que de tout autre; on a reconnu depuis que les fossiles crétacés qui y avaient été rencontrés avaient un caractère remanié (Terebratula carnea). Les fos- siles déterminés comme appartenant à la craie de Faxoë, comparés en nature ont paru dissemblables : Cidaris Forchammeri n’est point celui de Danemark, Nau- tilus danicus est un moule sensiblement différent. Les Bryozoaires et Polypiers déterminés d’après Goldfuss comme crétacés, parais- sent aujourd'hui après examen attentif presque tous nouveaux. M. Cotteau a fait voir que, sauf un, tous les Échinides sont tertiaires, et les Foraminifères examinés par M. Van den Broeck, sont ceux du calcaire de Mons; enfin des genres de Mollusques spéciaux, nouveaux, ont été reconnus communs aux deux assises. (2) Recherches sur le Terrain crétacé supérieur de l'Angleterre, in-4”. Lilie, 1876. À TRE Te # oh nl. die À 24: € don CU 190 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. par poussées du Sud, qui avaient fait verser vers le Nord les fais- ceaux des couches et qu’une poussée plus forte, dont!il y a des exemples en quelques points, pouvait avoir fait dépasser aux couches la verticale et déterminé un repli des couches sur elles-mêmes. Enfin cet infatigable observateur a indiqué de très intéressants et vraisemblables rapprochements entre les ondulations des couches crétacées d'Angleterre et les plis crétacés du Nord de la France. Il à assimilé l'accident du Pays de Bray à celui de l'Ile de Wight, et nous aurons l'occasion de revenir sur ce sujet et de puiser à pleines mains pour notre futur travail sur les ondulations du terrain tertiaire dans le bassin de Paris dans les considérations de M. Barrois. La démonstration de la fixation de la date d’un soulèvement nous oblige à quelques mots de théorie indispensables; quels sont en effet, les seuls, les vrais caractères, qui permettent de fixer une date de mouvement relatif entre deux dépôts ? il nous semble que c’est seulement lorsqu'on rencontre une couche horizontale se terminant contre une autre redressée, ou mieux quand deux couches stratifiées déterminent un angle à une de leurs terminaisons, quand l'horizon- talité d'un dépôt s’est modifié avant le dépôt du terrain suivant : Une figure très simple (fig. 1) rendra sensible le fait. Fig, 1. Les couches B sont dites discordantes sur les couches A ; le soulève- ment de À a eu lieu avant le dépôt des couches B et son âge est exac- tement intermédiaire entre la dernière couche de A qui est a, et la plus ancienne couche de B soit 4. Dans toute autre circonstance, la démonstration est incertaine; et l’âge relatif du mouvement de A sera d'autant plus précis que les termes a et à seront plus voisins dans une série continue concordante comme C, complète dans un autre endroit. On verra que dans la série parisienne à aucune époque, à aucun moment, il n'est donné d’observer des couches relativement l’une à l’autre comme A est avec B, toutes les couches sont redres- sées comme en À, la série B est inconnue, à aucune époque aucun | | | 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 121 comblement, aucun nivellement par couches horizontales contre couches redressées n’a été observé, mais bien tous les passages continus et toutes les inclinaisons successives intermédiaires. Il importe en effet de remarquer en terminant que l'effort méca- nique de soulèvement a eu son point maximum en un lieu déter- miné, et que les effets du soulèvement vont en diminuant et dispa- raissant à mesure qu'on s'éloigne du point d'application où la force a agi. L'inertie des masses s’opposant à la propagation des poussées a déterminé le point d’arrêt des efforts. La figure 2 donnera un profil général des plissements dans le bassin de Paris et du résultat des efforts de poussée. Hi512. 7 \ TD | à mn nan nes RD mme mm Sn Frois cas principaux peuvent se présenter : 49 Le pli est une simple voûte à fentes sensiblement symétriques comme en À ; | | 2 Le pli est brusque, localisé, dissymétrique comme en B; 3° Le pli est rompu, brisé en faille, /, résolu en cassure comme en OC. Ces trois cas se présentent à la fois dans le soulèvement du Bray; la voûte est simple vers Auneuil, A ; elle est brusquement plissée à Survilliers, etc., B; elle a crevé en faille à Songeon, Noailles, C. Dans les figures, les traits ondulés indiquent schématiquement les divers profils actuels aux mêmes lieux, tels qu'ils ont résisté à la dénu- dation. On conçoit, en effet, que la dénudation a postérieurement affecté 122 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. d'une facon particulière le terrain ainsi plissé, l’a creusé, raviné et a particulièrement porté ses coups sur les parties les plus saillantes, c’est aussi dans les points les plus élevés que la série est la moins complète, et dans les replis bas synclinaux que la succession s’est bien conservée. Survilliers et généralement les buttes’'de la colline de Dammartin sont justement placés sur le flanc Nord d'un revers à plongement rapide et à protection efficace (1). Il n’est point possible d'admettre que le bassin tertiaire anglo-pa- risien, se soit formé de plusieurs bassins parallèles à des altitudes diverses séparées par des arêtes crayeuses, ou que des caps avancés aient divisé en plusieurs sous-bassins l'étendue principale, car ainsi que nous le montrerons, on retrouve des deux côtés des accidents des successions identiques, formées sous des profondeurs d’eau sem- blables, des détails de stratigraphie prolongés à grande distance que le moindre changement géographique aurait affecté; dans toute l'étendue du bassin les modifications locales sont si peu sensibles et si bien ménagées, qu’il n’est possible, ni de placer une séparation de mer ni d'imaginer une subdivision de bassin. IT À. — LIGNE DU CHEMIN DE FER DU NORD La ligne du chemin de fer du Nord s'élève en s’éloignant de Paris, au-delà de Saint-Denis, d’une facon régulière et continue; la montée devient plus rapide vers Goussainville et Louvres, et la voie reste constamment dans l’assise des sables parisiens moyens ; nous avons déjà donné ailleurs quelques détails sur cette région et nous ne nous y arrêterons point (2), elle arrive à son point maximum d'altitude un peu après La Barraque sur la commune de Marly-la-Ville vers le kilomètre 95, 7. Au-delà de ce point, la voie ferrée commence à descendre au Nord, mais les couches géologiques continuent à monter. A La Bar- raque, la tranchée du chemin de fer est ouverte dans le sommet des sables moyens et dans la base du calcaire de Saint-Ouen. Dans la tranchée de Survilliers on coupe en contre-pente la partie moyenne (1) Ramsay. Physical geogr. of Great Brit., p. 68. (2) Nouvelles coupes prises dans les Sables parisiens moyens. Bull. Soc. Géol., 3e série, t. VIII, 1879. _1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 193 et inférieure des sables moyens ainsi que le sommet des caillasses du calcaire grossier qui plongent au Sud. Ces caillasses présentent la coupe suivante : Coupe À. Caillasses de la tranchée de Saint-Ladre, — altitude supérieure 195 mètres, kilometre 29. Sxbles Sable blanc et jaune très puissant. . Ni die Anetde sable verdatnes tete AE Te Rs DIAEtSe | Filet de marne verdâtre . . . . sd eie : CG. IV a. Calcaire dur, siliceux, tabulaire, Connu, avec Lérith. de on aus M Neue tres Dance. Re Lune ts nt 09 eHCalcaine dur, siliceux. 201. ne Net etes tete ALES d. Calcaire dur, fragmenté en ne D De. Ne ee OU C. HI ©? c. Marne blanche à panachures jaunes, granuleuse, pas- case au calcaire SHiceuaipar, places L'éhe 22)070020240 | DR NC re SC eux ADRESSE ENTIeS EOTe 0.20 TARN COEUR CT INe NEA US RUN LIU a OO C. I a. Calcaire dur à milioles, natices, cérithes, ete. SPA 0.15 f. à. Marne blanche et jaune avec calcaire siliceux no BEN A) AO Ne MERE Se dei à Se Re eo ace AOÛ e. Calcaire hacer à Re de. petits et longs . 0.20 Was A\arne blanche crasseuse irrégulière : . 1.2: ::, |! 0.90 d. Calcaire siliceux, jaune, fragmentaire . . . . . . D EURE CA lCaIre tubulaire SICeUX SECHE UM ER En 012 B. IIT HAONEO DRE TAN ee AN AE PAR RAR Rene FSU O0 20 a. Calcaire tubulaire à Ge dr Che ec finrsec: he COUT DEUST Ne 0025 B. II b. Marne blanche et jaune à rognons creux le de de NO M0 a. Filet de marne blanche plastique, granuleuse . . . . . 0.02 f. Calcaire siliceux, fragmentaire à cérithes et corbules. 0.40 BeT | en ENet ina rneux, verdatne nc ES DEN RS TO SO2 (pars) : | d. Calcaire siliceux fragmentaire très dur, gris fumée cel- lulenro avec (érmnnes ir LUS Ut nie 0S80 On ne voit point au-dessous, mais la série des caillasses continue certainement et se relie avec une faible lacune à la coupe qu'on verra un peu plus loin. Nous avons donné à ces couches les nota- tons d’une classification générale des caïillasses en préparation qui est sans changement bien notable la même que celle adoptée pour les couches de Méry-sur-Oise. Les couches B sont régulières et d’une analogie complète avec la coupe de détail la plus voisine qui est celle que nous avons donnée du puits de Montsoult (1). (1) Sur un sondage exécuté à Montsoult et sur Ja voie ferrée jusqu’à l’Isle-Adam. Bull. Soc. Géol., 3° série, t. VI, p. 583, 1878. ; (à } 1 1| = (} L'ART 1924 G. DOLLFUS. —— SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. L'analogie se poursuit en C. I, qui est une couche marine générale dans le bassin, mais au-dessus et jusqu'aux sables moyens, comme à Montsoult il y a toute une série de calcaires siliceux et de marnes blanches, qu'il est presque impossible d’assimiler rigoureusement avec la série type de Méry-sur-Oise. Le petit nombre de bonnes coupes connues dans cette série C rend la discussion des sous- assises qui la composent jusqu'ici peu précise; ces couches ne ren- ferment point de matériaux utiles, et seuls les grands travaux pu- blics peuvent les faire apparaître au jour, les carrières à ciel ouvert ne les atteignent jamais en décomble, il en résulterait une main d'œuvre trop élevée et inutile. Continuant notre marche vers le Nord, la voie continuera à des- cendre assez rapidement dans la même direction et voici quelques- unes de ses cotes d'altitude. Kilomètres. 29.4 114.8S terminaison nord de la tranchée de Saint-Ladre. « 29.650 114.62 station. « 29 84114; pont supérieur, tranchée. « 30. 113,18 k « 30.2 111.940 hauteur maximum de la tranchée. « 30.4 110.940 « 30.9 108.500 fin de la tranchée. La voie de garage entre la station et le pont supérieur, nous a fourni la coupe suivante : Coure 2. Station de Survilliers. Limon puissant, 2e eus LINE APR NESENRMESNRRERS Blocaux calcaires démantelés. . . . . . ANG ENCSEREE 3 2.10 A. IT 27 Calcaires en plaquettes, un peu marneux à cerilh. cristatum ÉL Melo oOmanamie VENT SES AR IEP AAOUE Kat ce : 0.39 { 26 Calcaire à Milioles fin, jaunâtre en 3 délits. . . . . . . . 0.50 AU 25 Calcaire grossier à Cérithes et quelques autres fossiles . . 0.40 | 24 Calcairé tin dun à-Cerith:-lapidum RC 060 tas 22-23 Calcaire grossier à Milioles, tendre, à tubulures renfer- grossier mant des grains plus gros, blancet friable au sommet moyen. SUPO OP RSE C EE 2 2 RE Sd (é Orbitolites complanata, Terebellum nn Nous avons attribué à ces couches la numération et la classification des couches que nous avons décrites identiques à Méry-sur-Oise (4), elles donnent le contact du calcaire grossier moyen et du calcaire grossier supérieur. | (1) G. Dollfus et G. Vasseur. Coupe géologique du chemin de fer de Méry-sur- | Oise. Bull. Soc. Géol., 3° série, t. V, p. 243. 1878. 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 195 S1 on suil ces divers lits dans la tranchée Nord, pas à pas, on s’é- tonne au bout d’un moment de ne plus les voir monter en contre- pente de la voie, toutes les couches lui sont devenues parallèles, or comme la voie descend et accentue même son inclinaison, il en ré- sulte que les couches descendent aussi rapidement. | A l'issue de la tranchée, la voie ferrée fait un brusque détour vers l'Ouest, par une courbe de 1,000 mètres de rayon sur 842 mètres, c'est qu'elle ne peut continuer en ligne droite par suite d’une chute trop rapide du sol naturel. Au point de vue géographique, cette descente de la Chapelle-en- Serval et d'Orry est fort intéressante, on perd en quelques instants jusqu’au niveau de la Thève tout ce qu'on avait longuement et péni- blement monté depuis Saint-Denis. Les couches géologiques suivent et accompagnent en tous points ce mouvement du sol. Le calcaire grossier accentue le plongement que nous avons vu commencer dans la tranchée, forme une voûte immense et descend dans la plaine d’Orry. À quelques mètres en contrebas de la voie, au passage infé- rieur du chemin de Fosses à la Chapelle-en-Serval au kilomètre 31.4, vers 101 mètres d'altitude, une excavation pour le marnage des champs a montré les marnes blanches et vertes des caillasses ; à Orry, une carrière à l’entrée du bois, à 75 mètres environ d'altitude, a fourni un calcaire à Potamides du même niveau. L'affaissement ré- gulier et continu des couches ne peut laisser place à aucun doute. Une double carrière située sur Orry-la-Ville, au lieudit la Fontaine d’Orry donne une coupe assez complète du calcaire grossier, moyen et supérieur; on y observe à la base un calcaire grossier à Milioles normal exploité souterrainement sur 3 à 4 mètres de hauteur pour pierres de taille et qui paraît plonger de 12 degrés environ au Nord- Est, au-dessus on voit et tranchant horizontalement sur les assises à fissures biaises inférieures un calcaire dur, fin, un peu siliceux en un banc massif qui supporte une longue série d’autres couches qui sont toutes horizontales et variées. Le croquis suivant fera ressortir ces allures différentes. CG. DOLLEUS à) Tr SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. Cour 3. Coupe de la première carrière d Orry-la-Ville (ig. 5). cn Fig. 3. (l TV DE {): NA ir Ha NA {le le en AT EXT SSL TRES TXT hé 10-39 TTL IIIITETT = COTE EE 3 = = = EE a 38 97 BI Z 36 33 ZA TTL COUP IP ET EN PRIMO IE D 30 TILL TITI IT TT DR LIT LL LIT LILI IT > ELLE 0e 28 ‘SVT, EU 29 * E RS CNT 25 = = D À 27 D cm om re Le ; 23 1 Rs UE TR OR RDS TE T mA 21-19 Æ SAUT AEUI MOULE VISA PANTIN IN MAN MPRRRTS = 29 — 7 LE RME PE Lan NN = 17 Wi0 n DIT LU TO in ON TOR 00 A se 1415 NN AE TEE CEE LE UT OU D TUNNEL ET Se 13 B, LV: B. II (1). Bu €. d. C. CRE e Voici la nomenclature de toutes les couches visibles d T. V. Terre végétale limoneuse avec fragments N° 40. 39. 38. Calcaire grisètre, dolomitique, cristallin, fossi- hfère ne Hors eat. ete el EEE Calcaire en plaquettes brisées analogue à 40.. . . Calcaire dur, dolomitique, avec milioles et fossiles. Cerithium denticulatum, Cytherea elegans, Cardium obliquum, Stylocæniu monticularia, Sportella, Ano- mia, Corbula, Natica, Cerithium, etc. Calcaire tabulaire dur, sans fossiles. . - . « « - : Calcaire dolomitique celluleux à MINOIES- Ne . Filet argileux vert. . Calcaire siliceux, dolomitique, à Cérithes. . . . Filet argileux très mince. . Calcaire dolomitique à Cerithium lapidum. . . . . Filet argileux vert ou blanchàtre, quartz carlé. . . Calcaire siliceux fragmentaire.. . «+ « + + + + * : . Marne en filet mince. . Calcaire dur, sec, dolomitique. . « + + + + + » : . Filet argileux. ._ Calcaire marneux, blanc ou jaune tendre avec silex noirs durs, fossiles nombreux très écrasés, mais avec leur test (Cerith. lapidum, Lucines),com- position minéralogique et épaisseur variables. . . Calcaire siliceux dur développé par places aux dépens de 26 sans fossiles. . . . . + + + - : (1) B. II. Le calcaire à Corbules manque ici; il est visible très peu plus loin. e haut en bas. calcaires démantelés à la base. 0.30 0.30 0.20 0.07 0.45 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY, 1927 { b 24. Calcaire fin, en tablettes, avec empreintes de Cé- A. IV. ; LE OS A PARC NA PC SENS ARE A A SE ee RS Duo 23. Calcaire fin à Cérithes à test farineux, aminci, ete. 0.10 | j. 22. Filet argileux, vert très mince. di 2. Galcaire Marneux Mpur sn Le Er 0.20 -h. 20. Calcaire siliceux très dur avec quelques Cérithes. 0.45 g- LM ner DANCE est er dr ne - 0.08 f. 48. Argile verte ou brune en filet fin. À. TT. e. 17 Marne blanchheassantenthtseuis oi LL 0.20 d. 46. Argile verte ou brune, mince. Mo Vas MCakcaire Diane MarMeuxes ie. D NE EUR COL 16 D: PLOCdCAITe SCSI QU EEE NT 030 | a. 13. Filet d'argile verte. 7 42. Marne blanche calcaire, impure, ondulée, 0.09 à 0.15 CH 11. Calcaire dur à Cérithium cristatum, en 3 délits SHC ist a M tele ou tte 0045 Doi b. 10. Calcaire pulvérulent à milioles. . . . . 0.10 &. 9. Caleaire dur à Turritella fasciata, Cérithiun cr ns tum, Cytherea, etc. (surface ferrugineuse). . . . 0.40 Nos 4 à 8. — Calcaires à milioles fin, à délits parallèles, fossiles marins rares, quelques débris végétaux. Les bancs observés ont respectivement : NS EN 00 0:40 NA er EN OS O AC PPS OEÆC JU M RENE O0 GARE Eure 0260) 2intelel bee 0 Den RO C0 APR CL EC) La même couche renferme ailleurs : Cardium aviculare, Lucina con- centrica, Arca, Modiola, Anomia, Orbitolites complanata. Aux carrières de Comelle, situées à l’ouest du Moulin d'Orry et de Montgrésin, les bancs de calcaire à milioles sont également incli- nés, ils paraissent plonger également au Sud; mais le règlement gé- _néral de la masse est moins bien visible, des biseaux et des amin- cissements s’observent en sens contraire. La série du calcaire grossier supérieur, des caillasses, est presque identique à ce qu’elle est à Orry. En voici un aperçu : COUPE À. 38. Calcaire massif à milioles, dolomitique, avec polypiers. 0.60 C, 16 37. APtablettesmde oies dures MT ANS RATE Ne TT A0ERG 36. Calcaire fin normal (Liais) assez tendre. , . . 0.30 35. Filet argileux vert et quartz carié très beau. 0.10 34. Calcaire siliceux impur, irrégulier. . . . . 0.60 32-83. Marne blanche et calcaire siliceux. . . . . . . . 6.60 34. Filet argileux brun, vert, jaune ou blanc. . . . . . 0.06 0.30 B. IV. 30. Galere siheeux A1GéRMReS Le 8e: neo, | 29. Filet argileux noir mince. 28. Calcaire siliceux -pétri de Cérithes (abondance toute | JOICENTE,) USA ie NE AA 2 AGEN LR VO SA AR RG 2 Marne et silex eariés. 128 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. Bet 0. Calcaire siliceux avec quelques Cérithes. . . . . . . 0.25 Calcaire dur, sonore, parfois à cassure bleuâtre (très apprécié), Corbules abondantes Mn 05 BUII 26. Marne à silex noirs irréguliers à fossiles pourris. . . 0.10 à ”. f Calcaire fin à Cérithes (Liais), bien continu, assez dur. 0.08 ANLIVE Plaquettes fragiles à Cérithium lapidum, avec test. . . 0.08 l 23. Calcaire fin blanc {Liais) miliolitique. . . . . . . . 0.10 ) 21-22. Calcaire (Silitenritrèstsec te CON 0 40 2 0020 { 18-20. Marne blanche et calcaire siliceux. . . . . . 0.15 à 0.20 A II 15-17. Calcaire siliceux sec, dolomitique par places, zones LH irrégulières de milioles et de Cérithes. . . . . . . 0.35 13=14NCalcaire/STHCEUX (GRIS SCC. Re) EMI UN ET RS Délits marneux entre ces divers bancs. 11-12. Calcaire grossier normal, sableux, jaune fossilifère. 0.30: A. IL 10. Caltaire à Cérithes nine ARENA EN Net nent s NO:60: ( 9. Calcaire à Cérithes et Turritelles. . + . . SARL US 0240 Nos. Calcaire à milioles fin, tendre, jaune-crème, granu- JU CLOS UP ET SMART Mae de red O0 Il importe d'observer, ce qu'il est très difficile de rendre dans chaque coupe, que les marnes blanches passent au calcaire siliceux à 0.50 de distance, et que les filets marneux qui s’intercalent disparaissent parfois à un court intervalle pour reprendre un peu plus loin avec des variétés de colorations vraiment bizarres. Une comparaison minutieuse des couches dont je viens de donner les listes avec celles qu’on peut observer aux environs immédiats de Paris, montre que la succession est bien la même et que la classifi- cation générale que nous avons proposée à propos de la coupe de Méry-sur-Oise leur est applicable. En utilisant la nomenclature donnée par M. Michelot pour les couches inférieures, on voit en résumé qu’au-dessus du calcaire à milioles on a un premier groupe formé de divers lits plus ou moins saumâtres, nommés Panc vert (A. IT), insérés à la base et au sommet par deux sous-groupes marins solides équivalents, nommés respectivement : à la base, Saint-Nom (A, IT), et au sommet, Cliquart (A. IV); la subdivision de ces groupes peut prendre la suite des petites lettres a b c.. J'ai réservé le terme À. I. pour des couches irrégulières accessoires qui peuvent s'inter- caler au-dessous du Saint-Nom. Le groupe suivant des caillasses donne au contraire un double sous-groupe marin inséré dans deux grands sous-groupes saumâtres. A la base, B. I. est dit Pancs-francs ; ce sont des calcaires siliceux durs coupés de filets argileux ; au centre, B. IT. et B. III. sont les lits marins à Lucina Saxorum et à Corbules, les uns à composition variable et à silex noirs caractéristiques, les autres représentés par des calcaires minces, normaux, à plaquettes couvertes d'empreintes. B. IV. est un ensemble symétrique dont la disposition et l'épaisseur sont caractéristiques : 2 lits de marne ou calcaire siliceux, puissants relativement aux autres lits des caillasses, 1880. G. DOLLFUS. — SOULÉVEMENT DU BRAY. . 499 di sub-égaux, sont séparés par un lit d'argile verte ou diversement co- lorée avec quartz carié, etc. Comelle est le premier point où j'ai vu des fossiles (Cérithium lapidum) dans ces couches. Le groupe supérieur des caillasses, C., n’est visible à Orry et Co- melle qu’à sa base, en un calcaire à polypier, horizon d’une netteté continue bien utile ; les autres sous-groupes supérieurs sont invi- sibles. D’après le terrain, ils ont au moins l'épaisseur qu’on leur voit à la tranchée de Saint-Ladre et que nous avons déjà appréciée. Quoi qu’il en soit de ces subdivisions et de ces minimes rapproche- ments, on aura pu juger de l’unité de l’ensemble de la formation, malgré la variété des détails, et on croira avec nous que toutes ces couches se sont formées dans un même bassin, sous des profondeurs d’eau équivalentes. Reste à expliquer la discordance apparente que semble présenter ici le calcaire grossier supérieur avec le calcaire grossier à Milioles, nous avons cru nous-mêmes à une discordance réelle lors d’un pre- mier examen, mais bientôt nous avons observé des lits coquilliers continus à travers les pentes obliques, et reconnu qu'il s'agissait simplement d’un laminage par pression, d'une série de fractures obliques et parallèles dues à une poussée latérale, qui avait agi sur la masse homogène du calcaire grossier à Milioles comme elle a agi sur la haute masse gypseuse, en déterminant des lignes de fausse stratification, le même phénomène n’apparaissant pas dans les cail- lasses ou dans les marnes supra-gypseuses, ces assises renfermant des couches de nature très différentes les unes des autres, qui ont pu glisser les unes sur les autres ou présenter une résistance plus grande à l’action mécanique. Ce laminage du calcaire grossier à Milioles, se prouve d’autant mieux que si on ajoutait l’un au-dessous de l’autre l'épaisseur de tous les bancs visibles, qui paraissent plonger les uns sous les autres on arriverait à une épaisseur énorme, à une épaisseur qui devrait faire surgir dans l’étendue des deux carrières le calcaire grossier in- férieur, tandis que l’exploitation dans un des côtés comme dans l’autre est dans la même qualité de pierre, dans les deux mêmes bancs du calcaire à Milioles supérieur tels qu’on les exploite partout où le calcaire grossier est exploité. Plus au Nord, sous la forêt de Chantilly, le calcaire grossier paraît sensiblement horizontal, plus au Nord encore, il recommence à s’é- lever vers le Nord. L'examen du même phénomène nous conduit encore à une autre conclusion, c’est que les mouvements du sol s’atténuent en se pro- pageant et que tel phénomène, par exemple, qui dans la profondeur 9 130 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. pourra donner lieu à une faille de cent mètres d'amplitude, entre deux couches, pourra ne plus produire à la surface du sol qu’une faille de 30 à 40 mètres d'importance ; il se produit une sorte de faux . comblement par la chute inégale et le foisonnement des couches tom- bées qui atténuent la valeur de l'accident après une grande épaisseur. B. COUPE PAR LE VILLAGE DE SURVILLIERS. Si on prend pour point de départ en se dirigeant sur le village de Survilliers la station du chemin de fer dont l’altitude et la coupe géologique sont déjà connues, on marche d’abord sur une région plate qu’un limon épais, calcareux à la base, cache aux investiga- tions. On traverse la grande route de Paris à Senlis et quelque cent mètres après, on commence à observer sous le limon des blocs tabu- laires énormes de grès démantelés, tombés à un niveau très bas au- dessous de leur site réel par la dénudation des couches arénacées qui les supportaient. Si avant de commencer la montée du village on se détourne un instant à gauche, on voit un ravin assez profond, et äans les berges d’un chemin d'exploitation qui en suit le flanc, affleurent les sables moyens sur une forte épaisseur. D'après la ES du chemin de fer ë en considérant qu'on s’est élevé d'environ 5 à 7 mètres, on pourrait se croire encore dans les caillasses, tandis qu’on est en réalité par suite de l’abaissement des couches dans la partie moyenne des sables moyens. Les hautes berges du chemin inférieur montrent dans un joli dé- veloppement la faune du Guespel et ce gîte serait certainement connu des collecteurs de fossiles si le type placé si près n’était pas si magnifique en fossiles tout dégagés. On peut résumer ainsi la coupe de ce ravin : COUPE 5. 3. Sable blanc puissant avec lits ligniteux jusqu’à l’altitude de. . . 136 m. 2 Sable jaune calcareux à fannende Guespel a 2 Let (Epaisseur 1.40.) 1. Base visible du sable blanc au fond du ravin à . . . . . . . . .« 118 m. Le contact du Saint-Ouen est peu au-dessus. Dans un petit bois également à gauche sous le parc de Survilliers, on voit les sables moyens, partie moyenne, exploités sur 5 mètres environ, ils sont assez fins, blancs, traversés de zones ligniteuses grises ou noirâtres et surmontés d’un banc de grès de 07 50 d’épais- seur environ, mamelonné à sa surface, qui forme un horizon continu, » LE à #Æ ':! rt . v " ty 4880. G. :DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 4131 sous les fossés du parc ; ce banc de grès paraît immédiatement infé- rieur aux marnes du calcaire de Saint-Ouen. Si nous revenons à la montée du village, nous observons sur la droite d'anciennes excavations au même niveau, aujourd'hui com- blées, et où les grès moyens supérieurs ont été autrefois extraits. Le willage même, vers 138 mètres, est sur le calcaire de Saint-Ouen, qui va en s’épaississant et plongeant vers le ravin de l'Église. Derrière le village de Survilliers, règne un vallon marécageux qui ne permet aucune observation, mais en face, à la base du coteau de Saint-Witz, est ouverte une plâtrière souterraine qui attaque la haute masse gypseuse vers son sommet et une route de voiture sou- terraine plonge en biais sous le coteau pour faciliter l'extraction des parties plus basses de la même masse. Tout travail a cessé dans cette plâtrière, car les bancs disloqués et fendus rendaient très dangereuse l'exploitation toute primitive, qui est encore en usage aux environs de Paris; les bancs plongent avec des inclinaisons diverses vers le Nord-Est, aucun étai de bois ou de ma- connerie ne soutient la voûte, on laïsse au sommet un toit de gypse de 17 à 1750, et de placés en places de gros piliers. Souvent le ciel ou toit s'effondre dans la carrière et il se produit un éboulement dans lequel s’engouffrent tous les terrains supérieurs, il en résulte à l'extérieur une sorte de creux en entonnoir qu’on nomme « fondis ». Les fondis sont très dangereux, il peut arriver à tout instant pen- dant qu’on les explore, de nouveaux éboulements ou glissements in- férieurs ou supérieurs. Mais ils permettent d'observer en gros la succession des couches supérieures au gypse. Le petit bois et les prairies du coteau supérieur de Survilliers sont remplis de « fondis »; ils montrent successivement des marnes bleuâtres au contact du gypse, plus haut des marnes blanches, enfin des argiles feuilletées vertes à C'erithium plicatum avec zones cal- caires à Nystia Dachasteli ; divers horizons de molasse et une zone d’Ostrea cyathula se voient au sommet. Ces mêmes couches se revoient en affleurements à la montée de Survilliers à Saint-Witz, sur le bord de la route ; on rencontre d’a- bord des affleurements de marne blanche et verte à la même altitude où on a observé le calcaire de Saint-Ouen dans le village de Survil- liers, puis plus haut les argiles vertes qui créent à mi-côte un niveau d’eau très inattendu, et au-dessus on entre, dans un sable fin jau- nâtre, ferrugineux qui est celui de Fontenay. On arrive ainsi au sommet du premier coteau de Survilliers-Saint- Witz à un puits profond de plâirière, à la cote 162 mètres de la carte de l'État-major. 132 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. Ce puits descend à travers les sables supérieurs et les marnes supra-gypseuses jusque vers la base de la première masse, la base même du gypse n’est point connue ni atteinte par les ouvriers, la masse est exploitée sur 10 mètres environ de hauteur, on réserve { mètre à 1° 50 de toit et des gros piliers pour soutiens, puis les ga- leries avancent de divers côtés à l’aventure. Les bancs sont bien réglés, ou plutôt la masse est si unie qu'il est difficile d'y observer aucun plongement ni accident; quelques fentes du haut en bas tra- versent toute l'épaisseur ; elles sont ondulées et enduites sur leur pa- rois d’un dépôt gypseux produit par dissolution et évaporation des infiltrations aqueuses supérieures. Vers Saint-Witz, la colline s'élève encore, mais on reste continuel- lement dans les sables, ce n’est que tout à fait en haut, au signal de Montmélian que la meulière se rencontre. Voici un résumé des altitudes et des couches observées dans cette coupe. Station de Survilliers . . . .« . 116 m. Calcaire grossier moyen et Supérieur. Carrefour de la route . . . . . 122. Caillasses. Bas de la montée de Survilliers 125. Sables moyens. Village de Survilliers . . . . . 138. Calcaire de Saint-Ouen. Fond du ravin de l'Eglise. . . 125. Marnes infra-gypseuses ? Bas du coteau de Survilliers- SAN Az nee ete 27e ACNIDSe: Voüte de l’entrée de la plâtrière. 130. Sommet du gypse. Milieu de la montée. . . . . . 150. Sables de Fontenay. Orifice du puits . « . .« . . . . 164. Sables de Fontenay. Fond du puits. . . . + + . .« . 109. Base de la première masse? Sommet de l’exploitation souter- raie eh ee +. + + + 120. Sommet de la première masse. Montmélan- #10 . . .- 490: Base des meulières-: Pied dwsisnals, 2102922077 -20200 Lion C. OBSERVATIONS SUR LES ENVIRONS A L'EST, La descente du chemin de Survilliers à la Chapelle-en-Serval est intéressante : au niveau et non loin du cimetière de Survilliers, d'anciennes carrières à pavés montrent le contact des sables moyens et du calcaire de Saint-Ouen, si on suit le chemin indiqué qui des- cend très rapidement, ce contact reste sensiblement à niveau ; à la cote 414 on coupe les marnes à Zimnea longiscata de couleur jaunâtre alternant avec des lits de calcaires durs à dendrites ; à 410 mètres d'altitude, on rencontre un banc de grès dur à pavés, sommet des sables moyens de 0" 40 d'épaisseur, surmontant une douzaine de mètres de sables blancs; c’est le même banc de grès qui est à À | 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 433 136 mètres à la descente de Survilliers à la station. Au-delà, on reste constamment dans des sables blanchâtres fins, jusqu'à 92 mètres où le sol de la route change le long d’un petit bois et où on paraît atteindre les caillasses. Le chemin se rapproche ensuite rapidement de la srande route qui est sur le calcaire grossier. Nous constatons encore ici sur un parcours de deux kilomètres environ, une chute des couches de 24 mètres. On peut évaluer le contact des caillasses et des sables moyens à 116 mètres sur la route de Survilliers et nous l’apprécions ici à 92, rappelons enfin que ce même contact est à 195 mètres dans la tranchée de Saint-Ladre soit 33 mètres de chute en 3 kilomètres ce qui est énorme pour nos couches parisiennes. Cette descente permet aussi d'évaluer quelques épaisseurs. Sables moyens environ «+ … . . . . ... A A AT PE PAM Se LE LUE Pa AE tre 20m CERN GE SOMAQUE NE REANRERR ER E E PR eS 14 m. VDS 25 0 SAVOIR ee Re Er Re 13 m. Voici pour compléter, quelques cotes d’altitude de la base du cal- caire de Saint-Ouen sur une ligne à peu près Sud-Nord. LE. ÉETROQUE er NÉE PA a TEE CG PE re 130 m MERGMESpDeRUR EL ol D RER NAS en nt LP AT Mes SENTE 130 DOME Re RS av ilers her in ee MA Dee ie TE MALE I se MASSE Tm MORE MSIE NERO ER EP RO At CNE SERRE 129 m Route de Survilliers à la Chapelle-en- Sera RO ON ET ER RTEREL AR PRIR A BUTS 127me Au-delà de la Chapelle vers Plailly à : à . « . . . . . .. Ne 98 m. En tournant au Nord de nos collines gypseuses, nous croyons qu'il faut rapporter aux sables de Monceaux infra-gypseux un affleurement situé à l’Est de la commune de Plailly sous un petit bois qui avoisine la cote 113 de l’Etat-major; ce sont des grès verdâtres de formes bizarres, un peu ferrugineux, roussis, sans fossiles qui s'élèvent à la cote 415, c’est-à-dire au-dessus des calcaires de Saint- Ouen, qui occupent en cet endroit l'épaisseur de 100 à 113 mètres en- viron. Une excavation voisine à 118 mètres à la limite des dépar- tements de l'Oise et de Seine-et-Oise ne nous a montré sur 3"50 de profondeur que des marnes gypseuses éboulées de couleurs et de compositions variées avec sables supérieurs mêlés et contournés de la facon la plus bizarre. Il faut citer à la cote 99 dans la même région sur le chemin de la Chapelle-en-Serval à Plailly, qui traverse tous les sables moyens, une bonne coupe donnée par une tranchée de la route : 5. TERME VÉRINS AO Er An D RSR 0.30 ÉnRNrnenblanene fines Aus ds au 1 QE AU Ne 1.00 134 G. DOLLFUS. —= SOULÈVEMENT .DU BRAY. 20 déc. Se Créstabulaire a Se A a Re AT Rae QU REA M PS RE CRE Où 2. Sable jaunàtre àSAvicula fragilis, Cérithes, Fusus et autres fossiles abondants et Dièn consérvést "IN AE MR EE RNA ET) a Sable.fin,:blane ou rénis sans fosses SSP SEAT 3.00: Nous insisterons un instant sur le détail du contact même des : sables moyens et du Saint-Ouen; dans les environs, à Mortfontaine nous avons relevé anciennement déjà 2 coupes qui ne font pas double emploi avec celles données par Graves (1). Couvre 7. Mortefontaine. — Carrière de l'Étang. ON MON tete de 2 (Ua: ele Lee Sie eur! alle 6 Tia re le TE N D 40 4-5. Marnes et calcaires blanchâtres fragiles 4. + + 4 .. 41 00,040 0:40 3.1 #Sable-blanc Sans fossiles irréculier MEL ADO UN TE NS EEE O0 Arbile sableusetsans tnssiles pee ne 0 40) Argile sableuse verdàtre, très dure, fossilifère, Cerithium, F'usus, Natèca, AMacules. steve ss ea Re DRE EE NE 0 AU \ . Arotle verte trés COMPACIE NS US RTE ES NE SD D 4. Grès dur tabulaire fissuré de haut en bas. . . : 4.222191) 400 2e ch à dé DO D RS à D Le ne Ge mn à À Couvre 8. Mortefontaine. — Carrière de l'É glise. Gé: verre vésélale el limOns. 551 LS SL MN Er DA PA OR HA 5. Marne et calcaire blanchâtres fragmentés et démantelés . . . . . , 4.00 AN realcaire- dur tabulaire Din SULTAN RU Re TPE Lie ts O0 2-3. Marne sableuse verdâtre, à Avicules et Cérithes . . . . .« . . . . . 0.60 4-0. sables/et mréstabulaire blancs nee ON SRE 2 OS Coure 9. Mortefontaine, d'après Graves (1). 3. Grès blanchâtre en bancs minces, à surface mamelonnée, cassure cur- viligne. : Sable grisätre coquillier, ocreux à la base.]| : Marne argileuse verte feuilletée avec les mêmes fossiles. Grès en banc épais de 5 mètres, sans lit, roche grisätre, homogène, Le } opaque, à cassure esquilleuse. \ Sable blanc. Coupe 40. Mortefontaine, d'après Graves (1). 4. Calcaire d’eau douce. 3. Grès tabulaire dur non continu. 2. Sable grisätre sans fossiles. Grès très dur, couleur acier, cliqnart gras des ouvriers . . . . . Sable brun noir trés fur, ensemble M Eee En 5600 Il ne paraît pas exister de calcaire de Ducy. La couche à Avicules, dite horizon propre de Mortefontaine, qui manque parfois même dans salocalité type, mais qui réapparaît toujours à courte distance: (1) Topographie géognostique de l'Oise, p. 464. 1380. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 139 comme nous l’avons déjà fait observer à Beauchamp, paraît insérée entre deux bancs de grès inégalement endurcis. Celui du sommet paraît le plus général et très continu, il existerait en haut de la tran- chée de Saint-Ladre avant Survilliers, il régnerait au-dessus de la coupe de Guespel de quelques décimètres seulement hors de sa place, enfin nous le ferons connaître bientôt dans la vallée de la Beuveronne. Les coupes données par Graves pour le gypse de Montmélian- Plailly ne peuvent guère nous servir, les noms donnés par les ou- vriers aux divers bancs de gypse se sont perdus ou modifiés et les épaisseurs manquent. Il existe cependant encore deux plâtrières sou- terraines que nous avons visitées, la haute masse est exploitée dans les mêmes conditions qu'à Survilliers, elle paraît horizontale et son altitude supérieure réglée à 121 mètres. Au-dessus on voit des masses blanches peu accessibles et une première excavation nous a donné la succession suivante : Couvre 11. Plailly. — Marnes supra-gypseuses. 17. (Calcaire siliceux sec en rognons. 16. Marnes vertes. 15. Argile brune à Ost. cyathula, Cytherea incrassata . . . . . NAS Va 10440 Las AUSe NET He ER CEE A EE En AA a Las 15: Rognons blancs de calcaire siliceux . à : ©: . RETENIR TO 28,7 MEME GARE SPA PAU RU ES NE Tee Laon UNI QELO ESA TSNe vVerEDOMINE.... 4 NE ED RER ST A OR RO RE EE 0 AE (0) ON ee vertes tenntletées .à OVrenEs aus ie Ben, 1240 9"Narne ferrugineuse +.: . . SU Up PR NA EE AS A A OO O0 8. Filet de marne verte délitée. He Marne t blanche. 402, OS, CS RU EE tot à ne RER 6. ane entre 6 890 : 2222 Let il 00 RC OnC bIAnChe eos Ne Po ten cf ur OS AT 4, Marne ferrugineuse feuilletée à bancs blancs. . . . . . . . . 0% Sn ranneeunletée blanche 2 60 pra beta da , | 3.00 Marne naune et blanchätressihienes he PE NAT er a ER E + M ane masse)aypseuse visible sur ts 2 4, eus A MEL xls 7200 Une autre excavation située plus haut nous a fourni les quelques détails qui suivent : Coure 12. Plailly. — Détail des marnes à Cyrènes. 14. (221). Sable impur calcareux (molasse). 13. (220-219). Argile et lits discontinus de calcaire siliceux . . . . . . . . + 0.40 A2 P1S). Maine ciledie DlinCAlTes 2. he M lune à à 2 0.10 LES yo et Argile verte à gros nodules strontianiens. . . . . . . Ma A EEE 10. (216). Aroile)marneuse verdétre pales "15 HT: Re 0.60 136 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. | 20 déc. 9. (215). Argile vert-pomme très plastique fendillée. . . .. . .... 1.10 8. (214). Sable argileux brunâtre très fossilifère (fossiles pourris). . 0,15 7. FNETAATENTE UMANTON TEA SA NE PNR ee etre en tOIO 6. Argile limoneuse feuilletée . . LAC TN Se NS dent 0 30 5. (213) .ÿ Marne feuilletée verdâtre devenant compacte vers le haut, Cyrènestet. Mytilus dans {la masse CRE: SONORE 4050 4. Lit argileux à Cyrena convexa écrasées ferrugineuses. . . . . 0.05 8.(212-211).) Argile verte feuilletée . . . . . .. .: See tee NOR Rae Te AT UNSS 2. Lit argileux à Cyrènes et Cérithes écrasés. . . . . .. RO 00 de \ Marne argileuse verte feuilletée avec zones ferrugineuses . . 1.20 Les numéros 211 à 221 entre parenthèses sont les numéros des assises correspondantes à Méry-sur-Oise (carrière de Frépillon), pour qu’on puisse juger combien le détail est voisin malgré la dis- tance. Très peu au-dessus du point où cette dernière coupe est obser- vable, il existe, derrière une briqueterie, une sablière qui, sur 6 mètres d'épaisseur environ montre un sable fin, micacé, jaune, plus ou moins rougeâtre traversé par des fentes verticales ou peu obliques à parois limoneuses. Le sommet de la sablière présente un limon épais à la base duquel on trouve de: nombreux fragments de meulières, qui renferment divers fossiles, Lymnées, Chara, etc. Nous disions qu’on ne voit nulle part le détail de la base du gypse, voici la coupe de la carrière de Saint-Ladre-au-Bois, sur la commune d'Othis, qui montre les couches les plus basses que nous ayons pu observer dans la région, elle est à ciel ue Coure 143. — Ofthis. Plâtrière de Saint-Ladre- au- Bois. 11. Gypse dur et irrégulier. 0. Marne bleuûtre. 9. Marne gypseuse grasse. : ; 8. Marne be - Éhn 7. Gypse endurci albâtroïde. 6. Marnes impures jaunâtres. 5 4 3 À 1 . Masse de gypse saccharoïde pur, sans délits DA A I AN ANS A D ne es DE ER + Marne jaune finesse Sp e eUAN Reset CR e RER 0.10 .1GNpsSe-dur:saccharoïde 000) 0) AR EN ER TS 0) +IGYpse cristallisé en pied d'alonette ne MARIE ENS EE RER SO AS ONpse Saccharoide te NE ER v2 08 PEAR AE Er 1.50 Les couches 6 à 11 appartiennent aux marnes bleues ; le N°5 cons- titue la première masse. Les N° 4 à À sont une partie ële la seconde masse. À Moussy-le-Vieux, une tranchée, sur la route de Dammartin, vers 105 mètres, donne quelques autres détails qu'il ne faut pas négliger, étant donnée la rareté des bonnes coupes. 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 137 Coure 14. — Moussy-le- Vieux (Sables infra-gypseux). 6. Grès noduleux irrégulier, verdâtre, à formes bizarres . . . . . . . . . 0.40 NME bnUne ditaches/blanches. ce). bre RO Ve ane 0.20 4. Marne impure avec nodules blancs à retraits. . . . à . . . . M ARORQUES Sr nlesrSe emeNpsepulvérulent. 1... Lt uen rt SNOS 2... SEE VOTES ERA A RE PR PR ER 5 0.50 1. Grès dur verdätre. Nous croyons devoir rapporter ces couches aux sables infra-gypseux de Monceaux. Dans toutes les collines de Dammartin, le gypse est bien trop bas relativement au niveau du calcaire de Saint-Ouen de la plaine du Mesnil-Amelot ; à Moussy-le-Neuf, dans la plâtrière, vers le bois de Saint-Laurent, le sommet de la première masse est à 114 mè- tres; à Saint-Ladre-au-Bois, il est à 113 mètres, tandis qu'à Vemars le Saint-Ouen est à 122 mètres ; à Moussy-le-Neuf, vers Chessy-aux- Bœufs, il est à 126 mètres, et au moulin du Mesnil-Amelot, à 419 mè- tres. Dans toute cette région, c’est le calcaire de Saint-Ouen qui fait le dôme, la voûte supérieure actuelle du pli du Bray. Au pied même des collines il est déjà sensiblement descendu des cotes que nous avons citées; à Villeneuve-sous-Dammartin nous l'avons vu à _ 86 mètres, et au village même de Moussy-le-Vieux il est à 90 mè- tres. La contrée présente le diagramme suivant (1), qui fera com- prendre comment c’est à la protection du pli continu saillant au Sud, que les collines gypseuses ont dû leur conservation, leur ré- sistance aux grands ravinements qui ont enlevé au Nord et au Midi des centaines de mètres sur des myriamètres de distance (fig. 4). Fig. 4. , Mesnil-Amelot. Villeneuve. Dammartin. | Lagny-le-Sec. S. 119 86 78 110 | | 100 N. mn" …p##« emma mmmmm ——_——_—-—————« MER 8. Quaternaire. 4. Gypse. 7. Meulières de Montmorency. 3. Calcaire de Saint-Ouen. 6. Sables de Fontenay. 2. Sables moyens. | 5. Marnes supra-gypseuses. 1. Calcaire grossier. (1) L'inflexion inférieure des couches a été un peu exagérée dans notre figure Pour rendre le phénomène.plus sensible. - 138 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. Il résulte de cette disposition incomprise que c’est à tort que la Carte géologique de France détaillée indique à profusion le gypse sur tout le grand plateau du Mesnil-Amelot; nous n’y avons vu que le Saint-Ouen. Dans les très nombreuses excavations que nous avons visitées et que la culture de la betterave fait ouvrir annuel- lement pour le chaulage des terres, nous n’avons vu partout et toujours que le Saint-Ouen et ses marnes, surmonté d’un manteau énorme d'éboulis, de débris remaniés, de marnes, de sables, de calcaires appartenant à tous les terrains que la dénudation qua- ternaire postérieure a fait disparaître. Citons comme points observés Juilly, Compans, Thieux, Villeneuve, Nantouillet, Saint-Mesmes. Nous reviendrons ailleurs sur ce sujet. À Vémars, au bas du coteau, près l’église, un emprunt pour la rectification de la Fons nous à donné la succession suivante : Coupe 15. — Vémars (Coupe dans le Saint-Ouen). 2: ÆÆérre végétale ee se USE EE NE RME SE ES RE EE ne A RIAEN) BRTÉGRANS A 2e MOT UNS HORS RER Te SSI AO 5. Argile brune et blanche avec calcaire démantelé . . . ... : . . . , . 0.30 4. Argile blanche marneuse. . . . « - . . . DR rt ete SRE x 0 3.-bIocs de:calcaice Hianc, Ca ATEN ER FE RAT OR CHERS 7. Argile grise marmeusé. 2 4.720 eo 7 00e UN DER MES An 1. Marne blanche à B. atomus passant à un calcaire irrégulier en Die quettes à joints impurs remplis de Lymmaæ longiscala . . . . . . . . 4.00 Enfin, pour terminer par le Sud notre explication de l'Est de la première coupe, voici une petite succession, toujours dans le calcairé de Saint-Ouen, prise un peu au-dessus du Guespel, sur le flanc d’un vallon contigu. Altitude : 134, Coupe 16. — Saint- Witz. — Le Guespel (Calcaire de Saint-Ouen, au-dessous de la cote 146). 115 Fimon épais et bio ax RP LR Re Pr ES EN DEAR 10: Calcaire blanc durrésié 21e 0 Pire CMP A RTS EURE 9: Gakdire marneux blne. as ARTE RES NOR SRE AE 2 ES De PTIET NOEL. Se 0 PT UNE CNE A Pa ES UEE SU D © 5 1. Marne -talcireuser blanche tr AUS NE EE DRE SR RE CANBAICLEVErES 5 LUE SLR Er SE AU RSA RARES TIRE LL OLES 5. Marne calcareuse blanche. , . . . .. a A I PER HMS LE 70048 42 Fuetiariou Vert 7. 4-1. 0000: 8 SOEUR LE à RO 3. Marne blanche à Bithinies. . . . . . . . 2 CREER AU TE TS 0.25 2 let aPTICUx vente en NES EE AE RUE TR CRETE 0.02 1. Calcaire très fragile, blanc, sans fossiles, orné Les nombreuses pana- CHUTES Vertes Lien e datation NAN eue Det I DEN Et 1.00 L 4880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 139 D. ENYIRONS DE SURVILLIERS (RÉGION OUEST). Les environs de Coye ne présentent rien que de normal ; toute la forêt du Lys et le fond de Lamorlaye occupent une vaste dénudation due à l'Oise. La falaise ou cap crayeux de Précy-sur-Oise s’avançait vraisemblablement autrefois davantage au Sud-Est, et l’Oise était obligée de faire un grand cercle de Gouvieux à Lamorlaye pour re- prendre son cours à Royaumont. Les alluvions de la forêt du Lys recouvrent la craie; sur son pourtour, aussitôt avec l'altitude de 36-38 mètres, les sables de Bracheux apparaissent, ils forment une bande régulière au pied du coteau de la forêt de Chantilly, à la base de la forêt de Coye, et occupent une très grande surface du bois de Bonnel. Au Fond de Coye, les sables de Bracheux, très voisins de leur limite Sud, sont remplis de lits de galets noirs très roulés apparte- nant à la craie, et ils passent parfois à un poudingue dur; nous ny avons vu aucun fossile. En voici le détail : COUPE 17. A Rinon NCloUR remaniés ji. 0, 2 LU Lo, à Lion dla E.,00 CMS dura) traces végétales. 0. us Lin ne ue 0.70: 3. Sable endurei à galets très abondants, passant au poudingue, . . . . . 1.50 Ho cblerséc silex non aprégés. 2. UN Ji, De TR 0e 60 1. Craie blanche, Les lignites occupent également le pourtour du même golfe; on les voit, au Saussoy, surmontées par les galets noirs de Sinceny, et de même au bas de la montée de la grande route de Chantilly; au Regard de Coye et au Fond de Coye, elles ont donné lieu autrefois à ._ une recherche de houille. On peut estimer l'épaisseur de cette assise à 4 à 5 mètres. Les sables de Cuise, qui occupent la même étendue que les dépôts précédents, sont bien plus épais, d’une couleur rouge- fauve et argileux à leur sommet. Depuis le Saussoy jusqu’au viaduc de Comelle, ils forment une bande partout bien visible. Dans la forêt Est de Coye ils sont un peu cachés par les éboulis du calcaire gros- sier, mais sous la forêt sud de Croye, ils forment le soubassement de trois buttes de calcaire grossier, de Chaumontel à Hérivaux. Le cal- Caire grossier inférieur, glauconieux et avec cailloux noirs et verts et Nummulites lœvigata à la base, règne confortablement et régulière- ment au-dessus. Dans le Fond de Coye, qui coïncide assez bien avec Vaxe le plus saillant du pli qui nous occupe, on voit sur la grande route qui mène à la station, à l'entrée du bois, à l’altitude de 83 mè- tres, un très beau plongement de calcaire grossier; il s'incline en | A Ve "4 200 140 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. assises régulières, vers le Nord, et le poteau du carrefour supérieur est déjà dans les caillasses; on n'aperçoit ni faille ni discordance dans ce fond, où on juge assez bien des choses ; toutes les assises sont bien à leur niveau. C’est à tort que la carte géologique détaillée figure en cet endroit une cassure qui se prolongeraït jusqu’à la tran- chée. Au nord de Survilliers, nous n'avons observé rien d’analogue ; il n’y a qu'un simple pli non résolu par faille, qui n’a pas crevé. Toutes les couches dela falaise au-dessus de laquelle est placée la forêt de Chantilly plongent au Nord légèrement, suivant ainsi la même inclinaison que les couches de bois de Saint-Waast et äe Tillet, de l’autre côté de l'Oise. L’axe synclinal du Thérain, au-delà de l'Oise, passe au Nord de Saint-Maximin, vers Saint-Léonard, au sud de Senlis, et se perd insensiblement, faute probablement d'observation, dans les bois et bruyères d'Ermenonville. La forêt de Coye est sur une voûte de calcaire grossier moyen sur- montée de quelques couches de calcaire grossier supérieur. La pente Nord-Est reste dans les caïllasses depuis la cote 195 jusqu’à celle de 95 mètres; sensiblement dans la même couche à Corbules. Sur la voie ferrée au kilom. 34.7, dans un emprunt latéral, on peut recon- naître la masse blanche de 0.90 (B. IV), à la cote 88 mètres; au kilo- mètre 33.7 de la voie ferrée, un autre emprunt en contre-bas de la voie, à 93 mètres d'altitude environ, a rencontré le calcaire en pla- quettes; au kilom. 32.8, à 97 mètres d’altitude, le calcaire grossier à Cerithium lapidum a été mis à nu; enfin, au kilomètre 31.9, au pas- sage à niveau de 4105 mètres d'altitude, sur le chemin de Marly à la Chapelle-en-Serval, un puits profond a rencontré le calcaire gros- sier moyen à 4 mètres en contre-bas de la voie, puis le calcaire grossier inférieur et les sables de Cuise à 30 mètres environ. Huit mètres plus bas, dans la campagne, une ancienne carrière montre : Calcaire grossier aCérithes 7,0 2527/0720 Caleaire dur a Miliolese RAR UE RE 0.80 La coupe des diverses assises du calcaire grossier est également visible sur la route de la station de Survilliers à Fosses ; on y voit les sables de Cuise et leur niveau argileux au sommet, le calcaire grossier inférieur fossilifère tout entier, le calcaire grossier moyen dans sa partie inférieure. À Bellefontaine, vers 61 mètres, commencent les lignites du Sois- sonnais, Nous savons qu’un sondage a été exécuté autrefois à la station de Survilliers, mais nous n’avons pu malheureusement nous en pro- curer jusqu'ici la coupe exacte. 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 141 III Bien que nous ayons expliqué que le sol du bassin tertiaire de Paris est resté sensiblement bas et horizontal jusqu’à la période miocène au moins, il n’en faut pas cependant conclure que toutes les couches parisiennes aient eu une étendue immense, il en est qu'on peut circonscrire, guidé par plusieurs considérations, telles que l’amincissement progressif et régulier dans une même direc- tion, l'évidence des caractères littoraux, etc., et dont on est en droit de fixer les limites. Or, il résulte d’une recherche soigneuse qu’on va voir de ces divers caractères dans les couches tertiaires dans la région du Bray, que cette région n’a présenté à aucune époque des couches à caractères littoraux, à amincissements calculables qui puissent faire croire qu'elle ait été une île, un rivage plus et mieux que toute autre région tertiaire parisienne. Nous allons reprendre pour cela l’étude des divers terrains de la région dans leur succession stratigraphique et les comparer aux types environnants, à des points en-decà et au-delà du pli de façon à saisir les différences s’il s’en pouvait présenter. Nous choisissons, par exemple, deux points de comparaison, l’un au Sud la butte de Fleurines entre Pont-Sainte-Maxence et Senlis, l’autre au Nord, la colline de Ronquerolles près de Chambly et Beaumont-sur-Oise sur le revers synclinal du pays de Thelle, et nous donnerons d’abord sur ces points quelques renseignements géologiques complémentaires, ceux publiés jusqu'ici n’étant malheureusément pas suffisants. Pont-Sainte-Maxence, Fleurines et Butte de Saint-Christophe. L'Oise qui passe à Pont, est au niveau des lignites du Soissonnais vers 30 mètres. Les sables de Cuise viennent au-dessus environ jusqu’à l'altitude de 53 mètres où on observe à droite de la grande route la coupe sui- yanie : COUPE 18. C.g.moyen. 8. Calcaire grossier normal à OUrbitolites exploité sur. . . . . 4.00 7. Dolomie dure, jaune parfois sableuse. . . ... . . . . . , 1.20 (Zone à Cerithium giganteum). 6. Rognons dolomitiques en un banc rocheux avec des traces de Ditrupa strangulata. . . . . PPS le 040 5. Sable jaune, parfois gris, dolomitique à rognons stratifiés ou dispersés dits « Têtes de chats », quelques points ferrugineux ou glauconieux non transformés. ..... 5à6 4. Calcaire.siliceux dur à gros grains de quartz vert et deniside Squales etc rene TS are à 0:19 Cal. grossier inférieur. “4 149 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 .déc. Ravinement. — Altitude 53 mètres. 3. Sable ferrugineux, glauconieux à Turritella edita et Num- mulites planulata (horizon de Visigneux). . . . . ... . 1.75 2: Sable jaune fossiles variés à Qu im ds Ge 8e OU 1. Sable gris sans fossiles très puissant avec banc de grès aSSeZ CONNUE AVISTDIE SUR UNSS RENE NE 3.00 Sables de Cuise. On remarque que les sables à « tête de chat » ne sont point un étage distinct mais bien un facies dolomitique qui peut affecter comme ici divers horizons du calcaire grossier et peut aussi se retrouver mais plus rarement dans les sables de Cuise (Cuts-Ponchon). Cinq à six mètres au-dessus viennent les caillasses à Cerithium lapidum (91 mètres), et très en avant dans le bois vers 105 mètres, on ren- contre le début des sables moyens. On reste sur ces sables jusqu’au pied de Saint-Christophe qui offre la coupe suivante : | COUPE 19. 8 Terre VéLOMe an et ele mere a tniete ee ete m0 DA UE 7. Calcaïre brèchiforme à Lymnées . . . . . .. oh ee Calcaire de 6. Calcaire fragmentaire à Lymnées. . . .. ..... & Saint-Ouen.) 5. Calcaire d’eau douce compact tabulaire . . . . . …. 0.05 À: 4 Calcaire blanc; fin, assez dure. 22,13 CAE TENr 0.10 3.194) Er d4ine SAS TOSSAeS MERE AE 0.60 Sables ; ù 2e ver Re 2. Sable gris ou noir stratifié (ligniteux) - 2.00" 4.00 moyens. = ï - 2 1. Sable blanc et jaune sans fossiles, uniforme. . . . . 8.00 visib. Nous avons coté à 143 mètres. le contact des deux formations, et le calcaire de Saint-Ouen s'élève au moins jusqu'à 156 mètres. Au- dessus il y a une lacune malheureuse et irréparable jusqu'ici dans nos connaissances, y a-t-il du gypse? Nous le supposons sans en avoir la certitude. Beaucoup plus haut, en descendant du sommet à 210 mètres, on observe : Limon avec blocs de meulières. Sable jaune puissant 30 mètres environ. Lacune. à Argile sableuse verte et brune. Sable calcareux oolithique, gris, ferrugineux, fossilifère (1). () Voici jusqu'ici la faunule que nous avons rencontrée à ce niveau à Saint- Christophe: _. Cytheridea Mulleri, Munst. sp. (Cythere). Cerithium elegans, Desh. Cerithium plicatum, Brug, type. Cerithium plicatum, var. Galeotti, Nyst. Cerithium plicatum, var. enodosum, Sandbg. h À _ 1880. G. DOLLEUS, — SOULÈVEMENT. DU BRAY. 143 Marnes vertes. Marnes blanches. Marnes vertes. Tout ceci visible sur 4 à 5 mètres le long d’un chemin montant au sud. | Ronquerolles. Chambly et sa station sont dans la craie blanche, aussitôt après apparaissent les argiles et la base des lignites, nous ne croyons pas qu'il existe de sables de Bracheux, ou ce serait un cordon littoral très rudimentaire. Les lignites sont aussi mal visibles et au-dessus, très puissants, s'élèvent les sables de Cuise; vers leur milieu, dans un chemin qui monte à l'Ouest de Petimus, on voyait : courE 20. 4, Limon. So dDleraunedin MICACE, 2 SU LR Sets it \ Ensemble a ‘6 2. Sable blanc et gris, sans fossiles. . . . . . . .. : 5.00 Seser l. Sable jaune fauve, Sans fossiles. LL 5: . 0. Plus haut, un grand escarpement présente la base du calcaire grossier avec accidents dolomitiques irréguliers à endurcissements bizarres. COUPE 21. 6. Sable jaune dolomitique au maximum .. . . . +. . . .. 3.00 ecrire 5. Sable calcareux gläuconieux endurci par places . .... 3.50 grossier 4. Zone à Lenita patellaris et Echinides. . . . . . . . . . . .. 0.40 supérieur. 3. Sable calcareux à Nummulites lœvigata. nd et AU 0e 1.00 2. Bande de glauconie argileuse très verte. , . . . . . . . . . 0.30 1. Sable glauconieux à fossiles rares, sur ........... 1.50 Nous estimons que le contact des sables de Cuise à lieu à 4 ou 2 mètres en contre-bas, à la cote 74 environ. Au-dessus du sable do- lomitique supérieur, reparaît, par un contact ferrugineux net, le cal- _ Cerithium plicatum, var. tricarinatum, N. » Melania Nysti, Duch. (in Nyst.). Nystia Duchasteli, Nyst. (Cyclostoma) G. Bithinia id., Paludina, Euchilus etc., Cyc. truncatum, Brard non Drap. var. plicata d'Arch. et de Vern. Planorbis depressus. Nyst. Natica Nystii, d'Orb. (N. glaucinoïdes, Nyst). Psammobia plana, Brongt, sp. (Cytherea). Cyrena (corbicula) convexa, Brongt sp. (Cytherea). Cyrena semistriata, Desh-Glau= conomya. ©O 20 dé BRAY. SOULEVEMENT DU DOLLFUS. G, ‘Sredir Jouiurog osug SATIOUHAONON 98T OI& “SU JeuimOoS O8ULT HIdOLSIUMI-LNIVS 0 98T O8SI ‘SIVIT JoOuUOS o6UfE AVE VIA 0€ O8T OST ‘STEdTT Jouutog osusr AVNHILV I) 8 * ‘O$In) OP SOI * AOISSOAD outeope) * *SUYlOUr Sojqes “UONQ-JULES OP DAICIILT Q'HEOINS: 6.0 CE € CE osdfrn "Sosnos lib vidns sou SOT |" ‘ ‘feuojuoy op sages JET s91 * “SOI9INNON ‘SIUdi Joumuog osu AONYHUONLNON SNOILLVNUOU 1880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 127 Les Sables de Bracheux ont un rivage Sud très bien marqué, qui coupe l'axe du soulèvement du Bray à Coye sous un angle de 25° en- viron, on y suit un cordon littoral indépendamment de tout autre incident; ce cordon vient de la Marne par Dormans, passe un peu au sud de Senlis, et se limite à Chaumontel, Beaumont-sur-Oise, Chambly et Gisors ; nous n’en connaissons pas de iraces plus au Sud et la mer était partout largement ouverte au Nord. Les sables de Bracheux sont d’ailleurs matériellement visibles comme ayant passé au-dessus du Bray, on les voit en lambeau dans les puits naturels elfondrés dans la Craie du Pays de Thelle comme je l'ai indiqué dans la géologie de la voie ferrée de Beaumont à Hermes, etc. (1). Les lignites du Soissonnais ont une composition identique et des fossiles identiques des deux côtés de l'accident, qu’on les étudie à Sarron, à Abbecourt, à Beaumont ou dans le Vexin, leur horizon se prolonge à grande distance malgré l’étroite limite d'altitude où des dépôts palustres semblables peuvent se former, ce sont positivement là des dépôts horizontaux, qui ne peuvent se former qu'à plat sous une hauteur d’eau très faible et ils sont trop identiques à Chaumont età Warluis, par exemple, pour n'avoir pas communiqué directement. Les sables de Cuise occupent les deux côtés du pli. Ils sont fossili- fères généralement au Nord et ils cessent de l’être au Sud d'une higne allant de Creil à Chaumont, ligne exactement Est-Ouest diffé- rente de toutes celles vues jusqu'ici. Le sommet de la formation quand il n’est pas fossilifère avec la zone à T'urritella edita de Visi- gneux (Watelet), est argileux, c’est un faciès de rivage étendu au Sud . qui correspond à une mer au Nord toute oblique à l'accident qui nous occupe et qui ne pouvait pas exister alors. Le calcaire grossier présente au Nord du Bray comme on l'a vu par la coupe de Ponchon, une identité absolue avec ce qu’on le con- nait au Sud du même phénomène il est exactement comparable dans ses détails, et aucun phénomène de comblement ne peut lui être attribué, car il croît de puissance en s’avançant au Nord; nous lui avons reconnu 28 mètres à Méry, 29 mètres à Monsoult, 38 mètres à Châtenay et 52 mètres à Pont-Sainte-Maxence. IL suffit d'ailleurs de reconnaître qu'il se présente à quelque cent mètres de la craie et au même niveau hypsométrique sur trente mètres de falaise de hauteur sans aucun caractère littoral ; on peut se persuader, par ce seul examen, de la postériorité de l’accident qui a ramené la craie au jour. À l’époque des sables moyens, la question peut paraître d'abord (1) Bull. Soc. Géol,, t. IX, p. 92, 1860, 148 G. DOLLFUS. — SOULÉVEMENT DU BRAY. 20 déc. plus délicate, car il y a autant d’étendues que de zones dans ces sables. La zone à Mummulites variolaria forme une bande qui se limite successivement au Nord à Valmondois, à Montsoult, à Survilliers, à l'Ouest de Montepilloy, coupant encore l'accident sous un angle par- ticulier et sans qu'aucun phénomène soit commun aux deux obser- vations. Les sables moyens sont de plus en plus épais en s’avançant au nord : de 14 mètres qu'ils ont à Montmorency, ils ont 24 mètres à Survilliers, et 38 au moins à Saint-Christophe ; la mer était donc largement ouverte au delà des obstacles au Nord. Le calcaire de Saint-Ouen croît aussi d'épaisseur au nord; il a 9 mètres à Méry, 10 mètres à Montsoult, 12 à 13 mètres à Survilliers, et autant, sinon davantage, à Saint-Christophe. Le gypse présente des caractères de puissance tout spéciaux qu'on pourrait d’abord croire favorables au remplissage d’une dépression. Son épaisseur est bien plus forte à Paris qu'au Nord, mais on peut observer que cette épaisseur inusitée décroit aussitôt qu'on s'éloigne de Paris et qu’elle est réduite déjà entre Montmartre et Argen- teuil, puis d'Argenteuil à Méry; entre Méry et Montsoult, la diffé- rence est très grande par suite de la disparition des masses inférieures et l’amincissement graduel de la haute masse, mais il semble qu'une fois la puissance de la haute masse réglée à 10 mètres elle conserve cette même épaisseur sur de grandes distances ; 8 mètres seraient un minimum à Châtenay. Depuis Neuvillebosc jusqu'à Meaux, nous con- serverions une épaisseur de 10 à 12 mètres de masse suffisamment ré- glée; dans l’autre sens, entre Saint-Martin-du-Tertre, Survilliers, Saint-Christophe, les parties visibles à la limite d’observation ont cette même importance; le lac du gypse n’a remplide dénivellations qu'à Paris, dénivellations qui ne sont d’ailleurs qu’une compensation, puisque les couches inférieures comme : sables moyens, calcaire grossier, et sables de Cuise, sont moins puissantes ou rudimentaires à Paris, relativement à ce qu’elles sont au Nord. Si nous passons aux marnes supra-gypseuses, nous verrons qu'elles forment l’un des arguments les plus décisifs de notre thèse; leur étendue et leur constance dans leurs détails depuis Paris jusqu’à l'Aisne sont extrêmes, les animaux qu’elles renferment sont potamides et, comme ceux des lignites, ont vécu sur un sol horizontal dans des limites extrêmement étroites d'altitude, sur un sol plat, essentielle- ment plat; les grandes différences de niveau où ces couches sont aujourd'hui sont donc zoologiquement postérieures. Restent les sables supérieurs qui, malgré leur puissance au Nord qui ne permet aucunement de les limiter, sont encore plus puissants au midi de Paris; ils sont bien réglés sur la colline de Dammartin, 4880. G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 149 Avant et après le pli, ils ont environ 30 mètres de puissance. S'ils sont rudimentaires à Ronquerolles, c’estseulement par ablation, par dénudation qu'ils ont disparu, car on les revoit plus loin, dans la même direction, avec les mêmes caractères. Les meulières, ce calcaire d’eau douce supérieur, continuation ou plutôt faciès d'altération du calcaire de Beauce, malgré les diffé- rences d'altitude actuellement observables, n’ont pu se former que dans une lagune horizontale, dans un lac continu d à peu près même profondeur, dont il nous est même difficile d'apprécier l'étendue au Nord, mais qui dépassait certainement les plis tertiaires du Nord du bassin de Paris. Ce lac horizontal a été soulevé et ondulé comme le sous-sol et dénudé ensuite avec lui, non sans avoir vu parfois ses soubassements lui manquer par affouillements et qu’il soit possible d'observer, surtout les couches dures, à un niveau inférieur de leur niveau initial, sans cependant avoir changé géographiquement de lieu. Avant de combiner ces divers éléments de puissance des couches pour apprécier ce qu'était l’altitude des diverses couches au-dessus du Bray avant la dénudation, il est nécessaire de rétablir en une liste l'altitude supérieure des couches à Survilliers comme elles se pré- sentaient à l'emplacement du pli, avant leur dénudation. Nous aurions : Meulières. . . Sa 8 0 mroiono os co ml Sables de Fontenay. tal a 11 ile os AG Mmnes Supra VpSeuses ne Er 0. . 186 ENS EE ne orties eee eres rec e. (LOI SOU dl ee eco di RAT M OO lEÿ | SODIES MOVE ER Li nine ele + + +» «+ 108 C'est-à-dire des altitudes plus fortes que celles actuelles de Saint Christophe en Hallate. Nous pouvons choisir comme point de restauration au-dessus du Bray le village d'Ercuis, qui se trouve à peu près à égale distance des trois types de Ronquerolles, Survilliers, Fleurines ; et voici le tableau des altitudes qu'on aurait eues avant la dénudation en supposant les épaisseurs moyennes de la colonne de droite : £E'routs. Altitude du sommet Epaisseur probable Meulières. . . . . . MR ai er ee PR RES TS INT 6 m. ÉMBIES de RONA 4 un, LAS idee 1867 30 MÉEnCS SUD EVDSeUSeSS LL TN RCE en. 337 20 Éyipse.... >: RS CRU DAT LU 8 Calcaire de Saint- Ouen. PNR Dire dei tes 309 10 DES ONENS A 0 UT et eee ere 200 26 DAME TOSSIER QU MT sat ea 11278 55 DA D di en rmn,p,.2l 30 MAPNILES. : MR Led er nets ana ec LOS 8 Sables de Bracheux.. . noie ll oi iele een LOU 10 B——— RP MU ee ds à 5e + ess el 470 Motalee 203 nt tnt man 148 G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY. 20 déc. plus délicate, caril y a autant d'étendues que de zones dans ces sables. La zone à /Vummulites variolaria forme une bande qui se limite successivement au Nord à Valmondois, à Montsoult, à Survilliers, à l'Ouest de Montepilloy, coupant encore l'accident sous un angle par- ticulier et sans qu'aucun phénomène soit commun aux deux obser- vations. Les sables moyens sont de plus en plus épais en s’avançant au nord : de 14 mètres qu'ils ont à Montmorency, ils ont 24 mètres à Survilliers, et 38 au moins à Saint-Christophe ; la mer était donc largement ouverte au delà des obstacles au Nord. Le calcaire de Saint-Ouen croît aussi d'épaisseur au nord; il a 9 mètres à Méry, 10 mètres à Montsoult, 12 à 13 mètres à Survilliers, et autant, sinon davantage, à Saint-Christophe. Le gypse présente des caractères de puissance tout spéciaux qu'on pourrait d’abord croire favorables au remplissage d'une dépression. Son épaisseur est bien plus forte à Paris qu’au Nord, mais on peut observer que cette épaisseur inusitée décroit aussitôt qu’on s'éloigne de Paris et qu’elle est réduite déjà entre Montmartre et Argen- teuil, puis d'Argenteuil à Méry; entre Méry et Montsoult, la diffé- rence est très grande parsuite de la disparition des masses inférieures et l’'amincissement graduel de la haute masse, mais il semble qu'une fois la puissance de la haute masse réglée à 10 mètres elle conserve cette même épaisseur sur de grandes distances ; 8 mètres seraient un minimum à Châtenay. Depuis Neuvillebose jusqu’à Meaux, nous con- serverions une épaisseur de 10 à 12 mètres de masse suffisamment ré- glée; dans l’autre sens, entre Saint-Martin-du-Tertre, Survilliers, Saint-Christophe, les parties visibles à la limite d'observation ont cette même importance; le lac du gypse n’a rempli de dénivellations qu'à Paris, dénivellations qui ne sont d’ailleurs qu’une compensation, puisque les couches inférieures comme : sables moyens, calcaire grossier, et sables de Guise, sont moins puissantes ou rudimentaires à Paris, relativement à ce qu’elles sont au Nord. Si nous passons aux marnes supra-gypseuses, nous verrons qu’elles forment l’un des arguments les plus décisifs de notre thèse; leur étendue et leur constance dans leurs détails depuis Paris jusqu’à l'Aisne sont extrêmes, les animaux qu’elles renferment sont potamides et, comme ceux des lignites, ont vécu sur un sol horizontal dans des limites extrêmement étroites d'altitude, sur un sol plat, essentielle- ment plat; les grandes différences de niveau où ces couches sont aujourd'hui sont donc zoologiquement postérieures. Restent les sables supérieurs qui, malgré leur puissance au Nord qui ne permet aucunement de les limiter, sont encore plus puissants au midi de Paris; ils sont bien réglés sur la colline de Dammartin. 7 et 4880, G. DOLLFUS. — SOULÈVEMENT DU BRAY, 149 Avant et après le pli, ils ont environ 30 mètres de puissance. S'ils sont rudimentaires à Ronquerolles, c’estseulement par ablation, par dénudation qu'ils ont disparu, car on les revoit plus loin, dans la même direction, avec les mêmes caractères. Les meulières, ce calcaire d’eau douce supérieur, continuation ou plutôt faciès d’altération du calcaire de Beauce, malgré les diffé- rences d'altitude actuellement observables, n’ont pu se former que dans une lagune horizontale, dans un lac continu d'à peu près même profondeur, dont il nous est même difficile d'apprécier l'étendue au Nord, mais qui dépassait certainement les plis tertiaires du Nord du bassin de Paris. Ce lac horizontal a été soulevé et ondulé comme le sous-sol et dénudé ensuite avec lui, non sans avoir vu parfois ses soubassements lui manquer par affouillements et qu’il soit possible d'observer, surtout les couches dures, à un niveau inférieur de leur niveau initial, sans cependant avoir changé géographiquement de lieu. Avant de combiner ces divers éléments de puissance des couches pour apprécier ce qu'était l’allitude des diverses couches au-dessus _ du Bray avant la dénudation, il est nécessaire de rétablir en une liste l'altitude supérieure des couches à Survilliers comme elles se pré- sentaient à l'emplacement du pli, avant leur dénudation. Nous aurions : Meulières. . . . SA Te en niRe PS" Sables de Fontenay. A UD Mens ee june 210 MAmnestSupraSVpsSeuses.. 10 1.1, 70 186 (CAD SA EPS ne ele ete ele UN SR ITO St Quens 0 1 60 Lee nf D UE SAIS MONenS Mr du cl ue à 198 C'est-à-dire des altitudes plus fortes que celles actuelles de Saint Christophe en Hallate, Nous pouvons choisir comme point de restauration au-dessus du Bray le village d’'Ercuis, qui se trouve à peu près à égale distance des trois types de Ronquerolles, Survilliers, Fleurines ; et voici le tableau des altiltudes qu'on aurait eues avant la dénudation en supposant les épaisseurs moyennes de la colonne de droite : Ercous. Altitude du sommet Epaisseur probable MÉOTÉR ES ee Mn os RM AN OT TNA 6 m. Sables de Fontenay. cap le ci ie MIO 30 Marnes supra- gypseuses. Dies Met el nd ee 00.4 20 CGYpse. 7: A A A PEN te rte aile 8 Calcaire de Saint- Ouen, RS A 3 0 10 ES MONENS AU da eu. 24, , : 200 26 DPI EOSSIEP RENE Lie Ed NS 273 55 MR phare. .els 30 Erénites.. . .., A ei a nd lee am tian lS8 8 Sables de Bracheux. eus Pose: Role ieitey de UT SU 10 CTOR ARNO EME CRETE 9 ® © ee © + 9% oo 170 Motal te 203 150 G: DOLLFUS. == SOULÈVEMENT DU BRAY4 20 déc. Et nos évaluations sont très modérées (200 mètres de tertiaire), et le type choisi à Ercuis n’est probablement pas le point le plus haut où ces couches soient parvenues et se soient ajoutées à l'altitude actuelle. Il en résultait certainement une physionomie très différente du pays et ün certain nombre de conséquences géographiques dont il y aura lieu de tenir compte. Nous n’äjouterons plus qu'un mot pour terminer, au sujet d’un second accident presque perpendiculaire au premiér que notre coupe longitudinale de Survilliers à Ercuis rend manifeste ; cet accident transversal pafaît avoir pris place à l'emplacement actuel de l'Oise et avoir consisté en une sorte de pli de toutes lés couches très analogue à celui du Bray, que nous avons étudié, mais bien moins important. Si on suit le contact des sables de Cuise et du calcaire grossier, au sud de la forêt de Chantilly, on le trouve successivement à 63 mètres d'altitude au viaduc de Comelle, à 70 mètres d'altitude à la grande route de Paris et à 79 mètres au Saussoy, soit 16 mètres d'éléva- tion en à kilomètres. Ce même contact devrait donc être, de l’autre côté de l'Oise, à 5 autres kilomètres, d'environ 95 mètres d'altitude, Or, on rencontre une falaise de craie jusqu'à 110 mè- tres d'altitude, et comme il manquerait au-dessus 48 à 50 mètres au moins pour arriver au contact géognostique que nous suivons, il s'ensuit que nous arriverions 70 à 75 mètres trop bas. Même en admettant que l’alignement de la falaise de Chantilly, dont les allures sont très régulières et qui présente des altitudes croissantes très normales de ce contact du Cuise, ne soit pas exacte- ment dans l’axe de soulèvement et coïncide à quelques points de la pente Nord, nous n’en avons pas moins trouvé une différeñce beau- coup trop sensible qui prouve une accélération inusitée, temporaire, locale dans l’ascension des couches et vraiséemblablement un pli local. Il est juste d'ajouter que l’existence de ce pli expliquerait en partie l'arrêt des observations du pli du Bray à l'Oise, et expliquerait logi- quement la séparation de deux régions si voisines et si différentes, comme le pays de Thelle et le Sentinois. Nous nous réservons de revenir, dans une autre publication, aussi bien sur le prolongement du pli de Bray au travers du Tertiaire pari- sien et sur les autres plis parallèles, que sur les plis bien moins nets et moins bien connus transversaux aux premiers, la Connaissance des uns et des autres étant essentiellement nécessaire à la bonne et com- plète explication des faits géologiques, aussi bien dans le bassin de Paris que dans le Nord, l'Est et l'Ouest de la France et le Sud de l'Angleterre. : ; 4 | 4 1880. SÉANCE. 151 Séance du 3 Janvier 1881. 0 ! PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT. M. Docu vicié, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de l4 der- nière séance, dont lä rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame Membres de la Société : MM. Le Marre, ingénieur de la Compagnie parisienne du gaz, rue de Maubeuge, 49, à Paris, présenté par MM. Douvillé et Zeiller. BoïssièRE (Albert), ingénieur de la Compagnie parisienne du gaz, rue du 201, présenté par MM. Douvillé et Zeiïller. Il est procédé à l lcétiôn du Président pour l’année 1881. M. P. Fiscner ayant obtenu 77 suffrages sur 137 votants, est pro- clamé Président pour l’année 1881. La Société nomme ensuile successivement : Vice-Présidents : MM. Douvizé, Gossecrr, HÉBERT, DANGLURE ; Secrétaire pour la France : M. M. BERTRAND ; Vice-Secrétaire : M. MonTHiers; Archiviste : M. F£nRAND DE Missoït ; Membres du Conseil : MM. DE LAPPARENT, COTTEAU. Par suite de ces nominations, le Bureau et le Conseil sont com- posés pour l’année 1881, de la manière suivante : Président : M. P. Fiscuer. Vice- Présidents : M. DOuvILLÉ ; M. HÉBERT ; M. GOSSELET ; M. DANGLURE. | Secrétaires : Vice-S'ecrétaires : M. BERTRAND, pour la France ; M. L. CAREz; M. Vasseur, pour l'Etranger. M. MonTuiers. Trésorier : Archiviste : M. DELAIRE. M. FERRAND DE MissoL. Membres du Conseil: M. AÏb. GauDrYy; M. DAUBRÉE ; M. Broccui; M. VEFSAIN; M. DELESSE ; M. BiocnE ; M. SAUVAGE; M. PomEL; M. DE Roys: M. DE LAPPARENT ; M. CHAPER ; M. COTTEAU. 152 SÉANCE 10 janv, Dans sa séance du 27 décembre 1880, le Conseil a composé les Commissions pour l’année 1881 de la manière suivante : 4° Commission du Bulletin : MM. Delesse, Brocchi, Bioche, Douvillé, de Lapparent; ; 20 C'ommussion des Mémotres : MM. Daubrée, Fischer, Gaudry; 3° Commission de Comptabilité : MM. Pellat, Jannettaz, Parran; 4° Commission des Archives : MM. Moreau, Bioche, Danglure. Séance du 10 Janvier 1881. PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT, PUS de M. FISCHER. M. Douvillé, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. M. de Lapparent, Président sortant invite M. Fischer, Président élu pour l’année 1881, à le remplacer au Bureau. M. Fischer remercie la Société de l'honneur qu’elle lui à fait en l'appelant à la Présidence. | Le Président annonce une présentation. M. Alb. Gaudry présente le rapport provisoire de la Commission de nomenclature paléontologique pour le Congrès de Bologne. Madame Clémence Royer fait hommage à la Société d'un ar- ticle sur Le transformisme et sur la part qui revient aux savants fran- çais dans les origines de la théorie évolutionniste. Le Trésorier présente les comptes de l'exercice 1879-1880, et le projet de budget pour l’exercice 1880 1881, tel qu'il a été voté par le Conseil dans la séance du 27 décembre 1880 : 153 PRÉSENTATION DU BUDGET, 1881. a GO8 Gà LT L88" OC OIL C8 o0G Gr £8ÿ7 OG CeL °F € 006’ 009°£ LS 8L STS'F OFS'F 009 Ce « 009 000°1 «€ OO0'I 000"! « « « « O& (C_ « 08 00G C_ Fà 00G O00'T OG I6P OOG'T OOG'T (€ 008 OOG'T O0E € OLG O0F 000"& € O8 I O08°T 009°6 OG FLL°8 009°6 009 € 00G 009 IS-OSSTI OS-GeST OS-G2S1T Anod uo anod SHAAHYd SHHALOHAAH SHNAYHUHd LE NOR Ar ER no REA tee SALLHOHH e e eo. e e L e e L e L] e L ‘XAVLOT, * + (JUN e[[IUIRS E| 2P UOP) SOSI0AIP S979994 se... 3e ‘onbi80[007 ‘onbryewaureuw “onbruiy9 5919190$ sop o8e1reç99 ‘oseypneqo “1907 0 e e e e e e e e e e e e . e e ° e e e e e SNU9AIY ° + + *SAHOW9 XNE 9[[9H9)SIULUI UONAHISNOS DIE ON OMS STAOMTÉOUNO * O[9H91STULU UOTFPI0I[V oo + *UJO[INS NE S9AIJC(OI SOIBUIPIOBAIXO S9719994 ‘91801099 I 9P SQ19014 S9P 9410/SIH,1 9 — e e L e LL L L] L L2 LI L1 e L] *‘SATIIOWN SP = eee + © unoing np aJ0A *sorronqadaod 39 914 ® — DÉPIT GO saadiorue — 6 OMG. 0 à à *SO949 IE HER “QJULINO9 JJUUL,[ 9P SUONESI109 * *aWUQIdip 9P 39 994JU9,p SJI01{ \ °° SHLLHOHU SAG AUNALVN SIL LAOD44 "(IS8T 24907220 FE ND OSST 24qwaa0ù 57 NP) I8-O88E AANNV,T UNOd LAPANG 1 OÙ OO 10 © E © © SA'TOILUH V sop SOUHNAN RE D. CC SHSHHAIG SALLAOHU 8 6 SNOILVOII4Nd sop SLINTOUd OnS SNOILVSILO9O sep Je SNOLLAHOHY s9p SLINGOHd ‘al $ SHULIdVHO Sp NOLLVNOISAQ "A PRÉSENTATION DU BUDGET: 10 janv, 154 OGF' La 00° 008 O00'T ODG'T LS-O0O8SS1I anod SHNAHHA 09F'98 0G O6 6G&£ OI£ « « OOC'T GI I8€ O0 C9 I£8 O00'T (CC QFI 009 & 9G 968 OOG'TI C8 690'L | O00'CT C9 F79c O00'T 6G LEGS & 008 CO £G8 008 && I06'G | O0F'G «€ 008 | 008 € O00'1I | 000! 1 QC « | « | OS-GE£281I | OS-GÈ2SFE uo | anod sax ALOHHUAH SHNAGH d RE SASNHdHG SC ETES CURSUS SR TO "+" * + “(onbiS0[098 soasuo9 ne uonduosnos ‘919190S ®[ 9p oarmuoquenbuls) sostoatp sosuodoq CE (IE ET He | 2: ‘0 * * - * ee 192 MICHEL LÉVY. — SCHISTES MICACÉS DE SAINT-LÉON. 24 janv. STE fine. Le métamorphisme y développe du mica noir et isole des noyaux sériciteux sans individualité propre. On en voit de beaux exemples entre Villard et Aigueperse; c’est un type de schistes tache- tes ou glanduleux. Au contraire, à l'Est de l'auberge des Plats près Monsols, la chias- tolite forme le ciment des noyaux et la montagne de Charouze est en partie formée de schistes macliferes. COMPARAISON AVEC QUELQUES RÉGIONS ÉTRANGÈRES. — Îl nous reste à comparer ces résultats avec ceux qui ressortent des derniers tra- vaux relatifs aux zones de contact. 1° Nous devons à M. Potier, communication de plusieurs échantil- lons des schistes de Saint-Lô, recueillis sur la feuille d'Avranches. Ils nous permettent d'affirmer l'identité absolue des schistes micacés de cette région avec ceux de Saint-Léon. 2° La bande de schistes micacés maclifères de Luzy ressemble da- vantage à ceux des Vosges auxquels M. Rosenbusch a récemment consacré un mémoire magistral (1). Les résultats auxquels il est ar- rivé, sont les suivants : les schistes modifiés par le granite de Barr- Andlau et de Hohwald reposent sur une série de gneiss et de mica- schistes et sont recouverts par des grauwackes avec lentilles de marbre dévonien. Ils se composent principalement de grains de quartz, cimentés par de fines paillettes d’un mica blanc, par un peu de chlorite, et ils contiennent accessoirement du fer oligiste et un pigment charbonneux. M. Rosenbusch incline à penser que le mica blanc constitue un sédiment cristallin datant du dépôt de la roche. À leur contact avec le granite, ces schistes subissent une méta- morphose qui affecte une bande d'épaisseur variable entre 80 et 1200 mètres. Cette métamorphose, d’ailleurs progressive, peut être décomposée en trois stades principaux : I. Schistes glanduleux (Knotenthonschiefer). 11 se développe dans la roche des noyaux foncés, rarement doués d’un ciment individualisé ; le pigment charbonneux s’y concentre; le fer oligiste s’y transforme en fer oxydulé. IT. Schistes micacès glanduleux (Knotenglimmerschiefer). Les noyaux précédents augmentent de volume et se raréfient. Le mica noir ap- paraît aux dépens de la chlorite; il y a accessoirement de la stauro- tide. II. Pierres cornées (Hornfels). Les noyaux sont résorhés; la schisto- sité disparaît entièrement ; le mica noir devient abondant; la roche se charge de petits prismes rectangulaires d’andalousile. pe pe - 005 End Se es = - EE es te Se SA RP LÉ RÉSIDENCE ER EE EE = 5 At PONT ENT AATS (1) Die Steiger Schiefer und ihre Contactzone, Strasbourg, 1877. " = RS er Re (hf RAP] | 2H] al Us Ki 4 AN : rl bi ail D La TNT (a nu Du à 24 jt ai du j ( re 1 LADA |. 4 à HR ir VA A HN 11 4 pi MERS Haiti 1 Au 47 3] Pa til: { / l4 | À HÉNS 1881. MICHEL LÉVY. — SCHISTES MICACÉS DE SAINT-LÉON. 193 Le contact avec le granite se fait brusquement, sans transition graduée, et il est extrêmement rare que le hornfels se charge de feldspath : M. Rosenbusch laisse donc volontairement de côté l’étude des apports directs de la matière granitique, dont la carrière du Châtelier nous a fourni un exemple si probant. Il insiste même sur ce fait qu'on à presque toujours pris pour du feldspath développé métamorphiquement, les cristaux d’andalousite plus ou moins dé- composés qui entrent dans la composition des hornfels, des cornu- bianites et de certaines leptynolites. De nombreuses analyses des Séeigerschiefer permettent d'affirmer que leur métamorphose n’est accompagnée d'aucun changement chimique appréciable. En terminant, M. Rosenbuch passe en revue un certain nombre de zones de contact entre les schistes et le granite, et y trouve la matière d'un grand nombre d'observations instructives qui peuvent nous permettre de généraliser quelques-uns des aperçus précédents. Pour résumer plus rapidement cette étude, nous rappellerons que nous avons déjà défini : Les schistes tachetés ou glanduleux (Vieille-Font, Villard); Les schistes maclifères (Luzy, Les Plats); Les schistes micacés (Saint-Léon); Les pierres cornées ou hornfels (Steigerschiefer) ; Les schistes micacés feldspathiques (Le Châtelier, les Ecures). Nous conviendrons d'appeler cornubianite, une variété schisteuse | de hornfels, dans laqueïle l’andalousite joue le même rôle que le Mieldspath dans les gneiss glanduleux. 3° En appliquant cette nomenclature, nous trouverons que, d’a- près MM. Lossen (1) et Rosenbusch, les schistes du Harz se transfor- nument au contact du granite (Ramberg, Krebsbachthal) en schistes | glanduleux à dipyre, puis en schistes micacés plus compacts que ceux de Saint-Léon. 4° La zone du Kirschberg, dans l’Erzgebirge présente dans les mêmes conditions des schistes maclifères à dipyre, puis des cornu- | Dianites à andalousite. Le passage d’une variété à l’autre se fait par développement de petits cristaux d’andalousite au sein des macles que | M: Rosenbusch considère comme composées de dipyre. Il y a en outre dans les cornubianites un peu de feldspath triclinique ; 9° La leptynolite de Fougères (Ille-et-Vilaine) rappelle entièrement les cornubianites du Kirschberg ; 6° Les schistes métamorphiques des bords de l’Elbe (Neuhôfchen, (1) Zeïtsch. der d. geol. Gesellsch. 1866, XX, 281. 194 MICHEL LÉYVY. == SCHISTES MICAGÉS DE SAINT-LÉON. 24 janv. Ziegenhain, Berba) sont composés de schistés glanduleux, puis de schistes micacés COMpPaÔts ; 7° Entre les vallées du Fécht et de la Laur (Haute-Alsace), M. Ro- sénbusch signale exclusivement des schistes micacés glanduleux ; 8° La zone de Contact du val d'Astos (Pyrénées), successivement étudiée au point de vue pétrographique par M. Zirkel (4), et au point de vue chimique par M. C.-W.-C. Fuchs (2), ne contient pas de felds- path métamorphique, d'après M. Rosenbusch; ce sont des cornubia- nites à andalousite et à staurotide; 9° Le district des Lacs en Angleterre, étudié par M. Clifton Ward (3) présente des schistes glanduleux, des schistes maclifères à chiastolites, et enfin des schistes micacés ; 10° Là roche appelée granulite par Léonhard en Saxe, et que plu- sieurs géologues considèrent Comtne üne annexe des gnéiss, déve- loppe à son pourtour des phénomènes métamorphiques de contact dans les schistes qui l'entourent en forme d'ellipse : M. Rosenbusch fait ressortir que Certains types de Trapp-granulite ne Sônt autre chose que de vrais hornfels. Ce fait donne à penser que la granulite de Saxe pourrait être en partie composée de roches granitoïdes érup- tives. On sait que nous avons proposé d'appliquer le nom de GRANULITÉ à des roches mieux définies et susceptibles d'une détermination géolo- gique et minéralogique plus précise : pour nous, la granulite com- prend les pegmatites, les granites à muscovite et les aplites des auteurs allemands: ses filons percent non seulement le granite, mais éncoré une partie des formations anciennes qui, en France du moins, lui sont postérieures. Nous avons volontairement négligé, dans ce qui précède, dé tenir compte dés fninéfaux métamorphiqués qui nous paraissent devoir être rapportés à l'influence des nombreux filons de granulite dont les schistes micäcés se montrent criblés dans cer- taines régions. C’est principalement la tourmaliné et le mica blanc. peut-être la staurotide, que nous rapportons à l'influence de la gra- nülite. Pour la tourmaline notamment, il ne peut être question d'uñ mé- tamorphisme sans apport chimique; le fluor et surtout le bore n'existent pas normalemeñt dans les schistes non transformés. Les canaux par lesquels cet apport s’est effectué, nous paraissent être les (1) Beiträge zur geol. Kentniss der Pyrenäen. Zeitsch. def d: geol. Gesellsch: XIX, 1867. | : | (2) Die ältèn Sedimentformationen und ihre Metamorphose in den Franzôsis- chen Pyrenäen. Neues Jahrb. 1870. (3) Quart. Journ., geol. soc., 1875, XX XI, 588 et 1876, XXXIÏ, 1: 1881 MICHEL LÉVY. — SCHISTES MICACÉS DE SAINT-LÉON. 195 filons de granulite ou de quartz Contempôrain; car ces filons eux- mêmes sont souvent riches en tourmaline. Les exemples de schistes micacés tourmalinifères sont nombreux ; dinsi là zone du Kirschberg en Saxe présente beaucoup de mica blanc et de tourmaline; les schistes micacés du district des lacs en Angleterre, sont chargés de petits cristaux de tourmaline ; M. Rôsen- busch rapproche des schorischiefer d’Auersberg près Eibenstock, les hornfels à tourmaline de Bellevue en Alsace. Les schistes du val d’Astos montrent une association de tourmaline et de staurotide. Mäis le développement de ces minéraux n’est pas particulier aux zones de contact des schistes micacés et du granite : ainsi M. Fouqué a découvert dans le Cantal de beaux exemples de micaschistes extraordinairement tourmalinifères au Contact d'une masse de gra- aulite ; M. Kalkowsky a signalé les nombreux petits cristaux de tour- maline et de staurotide qui fourmillent dans les schistes ardoisiers siluriens; M. Renard a fait la même découverte dans le coticule des Ardennes. Dans une étude toute récente sur le granite d'Albany (New-Hamp- shire), M. Hawes (1) a signalé l’abondance des veines et filonnets de | tourmaline au contact de ce granite et des schistes voisins ; nous devons ajouter que sa description nous montre l’Albany-granite comme postérieur à d’autres granites voisins et passant, le long de | sa zone de contact à la micro-granulite et même à la micro-pegma- | tite. En somme, le Cäractère le plus général du métamorphisme de con- tact, développé dans les schistes inicacés par les grandes masses | de granite, est la remise en mouvement du quartz et le développe- | ment du mica noir, : Rs Les apports feldspathiques, jadis considérés ‘comme fréquents, ont été récemment mis en doute à la suite des études approfondies de M. Rosenbusch, qui a démontré que de nombreux exemples de feldspath métamorphique précédemment cités sont le plus souvent rapporter à l’andalousite. | | | | | | | | | | | | | | | | Cependant M. Rosenbusch lui-même cite quelques cas indubitables où les hornfels se chargent de lamelles de feldspath triclinique; M° Cohen en a rapporté quelques exemples du cap de Bonne-Espé- rance, | À ce point de vue, les schistes de Saint-Léon nous ont fourni des matériaux originaux, d'une netteté qui ne laisse rien à désirer, et | leur étude nous a permis de spécifier le mode de développement du 4) The American journal of Science, 1881. 196 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janv feldspath dans les schistes micacés; il y a alors réeliement injectior d'une roche éruptive dans un schiste déjà métamorphique, et nou: pensons que cette double transformation peut être fructueusemen comparée, par la structure complexe de la roche à laquelle elle donne naissance, au mode de production encore si obscur de: roches gneissiques. M. Jannettaz fait la communicalion suivante : Mémoire sur les connexions de la propagation de la chaleur avec leurs différents clivages et avec les mouvements du sol qu les ont produits, Par M. Edouard Jannettaz. Ë Dans les mémoires que j'ai déjà publiés sur ce sujet ou sur les questions qui s’y rattachent, j’ai montré que les roches dites sches- teuses conduisent mieux la chaleur dans les directions parallèles que dans la direction perpendiculaire à leur plan de schistosité (1) ; que la stratification est par elle-même sans influence sur la variation de la conductibilité calorifique des roches (2). Je me propose aujourd’hui de discuter les différentes causes aux- quelles on peut être tenté d'attribuer cette variation de la conducti- bilité thermique, puis de montrer les services que ce phénomène peut rendre pour l'étude des mouvements du sol. $ 4. — ARapports de la conductibitité calorifique avec les clivages des roches, et particulièrement avec le longrain. Dans un assez grand nombre de phyllades et de schistes argileux, on peut observer plusieurs directions planes de clivage facile. À Angers, dans la carrière découverte des Petits-Carreaux, on a en face de soi le plan de la schistosité des phyllades ; c’est de ce plan qu’on profite tout d’abord pour l'abattage de la roche. En outre, celle-ci se trouve naturellement divisée en tronçons de prismes par deux systèmes de fentes à peu près perpendiculaires au plan de schistosité, inclinés l’un sur l’autre de 100° à 1925°. Grâce à ces diffé- rentes directions planes de séparation facile, on extrait aisément des blocs en forme de prismes, dont la schistosité fournit les bases et dont les fentes naturelles forment les pans. Des deux systèmes de fentes il y en a un qui l'emporte généralement sur l’autre en régula= rité, comme en netteté. Ensemble, ils constituent les Joints des car- (1) Bulletin Soc. géol. 3e série, t. II, p. 264. (2) Id. id. t. III, p. 508. | | 1881 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR, 197 riers, deaclases de M. Daubrée. Ce n’est pas tout, les ardoises possè- dent encore à Angers, comme dans l’Ardenne, à Rimogne, etc., une autre direction plane de séparation facile. Celle-ci n’est pas discer- nable pour un œil peu exercé. Les ouvriers qui débitent les ardoises en feuillets savent en reconnaître la trace sur le plan de schistosité, où elle semble quelquefois indiquée par des alignements de cristaux de pyrite. En somme, le longrain est un plan de clivage perpendicu- laire à celui de la schistosité. A Angers, il est en général parallèle à la bissectrice de l’angle obtus des diaclases (fig. 1), Fig. 1. AA’, AA”, traces des diaclases ; aa’, trace du longrain sur le plande schistosité. Ce qui caractérise le longrain, c’est qu’il passe par un point quel- conque de la roche, comme il arrive pour le clivage proprement dit dans les minéraux, pour la vraie schistosité dans les roches. Comme la vraie schistosité, il garde sa direction sur une étendue énorme ; comme elle enfin, il peut être trouvé facilement à l’aide des courbes isothermiques (fig. 2). Sur le plan CDEF perpendiculaire aux feuil- Fig. 2. lets, l’ellipse a son grand axe parallèle à la direction CD, celle de la schistosité ; sur le plan ABCD, la courbe isothermique est allongée suivant le longrain aa’. 198 JANNETTAZ, — PROPAGATION DE LA CHALEUR, 24 janv, Dans une note antérieure (1), j'ai déjà signalé ce parallélisme du grand axe de ces courbes et de la direction du longrain sur le plan de la schistosité dans l’ardoise de Fumay ; le rapport des axes y va- riait de 1,06 à 4,08. Sur un fragment de phyllade, qui a été scié dans un bloc de Rimogne (Ardennes), et qu’on voit exposé à l'entrée de la galerie de minéralogie et de géologie au Muséum d'histoire natu- relle, M. de la Houssaye, le donateur, avait marqué, à la demande de M. Daubrée, la direction du longrain. Le grand axe de la courbe isothermique vaut ici 4, 2, en prenant le petit pour unité. Sur un feuillet de clivage d'un phyllade gris-verdâtre, provenant de Génos (Haute-Garonne), le rapport des axes d'une courbe ana- logue est 1, 1; le grand axe y est, comme toujours, parallèle à un plan de séparation plus facile. De ces faits on doit conclure que le plan du longrain des ardoisiers de l’Ardenne, appelé ailleurs le long, et celui de la schistosité se comportent comme les plans de clivage des minéraux, soit au point de vue d’une division plus facile, soit au point de vue du pouvoir de propager plus facilement la chaleur. Tous les fragments de schiste à forme chombaidale que j’ai pu essayer m'ont présenté le même fait (fig. 3). Sur un de ces morceaux UNS 124 = in A CD / 7 re De A re dont je ne connais pas la localité, j'ai produit une courbe dont le grand axe est parallèle à la bissectrice de l’angle aigu du parallélo- gramme qui en limite le contour. Sur une table de même forme d'un schiste argileux provenant de Rougé (Loire-Inférieure), le grand axe est très voisin de la hissectrice aiguë, et le rhomboïde se divise avec une grande facilité suivant cette direction. Dans des schistes rhomboïdaux d'Ancenis, qui proviennent du Culm (schistes à lamellibranches du Carbonifère le plus inférieur, d’après la détermination de M. Bureau) sur le plan de schistosité, on peut obtenir une ellipse dont l'excentricité est 1,066. Lors d’une excursion aux environs de Mayenne, à une lieue envi- ron de cette ville, sur la route d’Oisseau, j’ai rencontré dans des anfractuosités d’un talus qui borde la route, des schistes adossés à (4) Bull. Soc. géol., 3e série, t. IV, p. 819, ett. V,p. 416. | 1881 JANNETTAZ, — PROPAGATION DÆ LA CHALEUR. 4199 un granite qui se désagrège facilement. L'âge de ces roches n’est pas encore déterminé, Elles se rapprochent minéralogiquement des schistes du Carbonifère d’'Ancenis. Ces schistes sont brisés en mor- ceaux qu on pourrait presque appeler des miettes. Il serait difficile d'assigner une forme commune à ces fragments ; les uns ont quatre pans, les autres en ont cinq, quelques-uns en ont six. Deux d'entre eux, de formes différentes, mais dont j'avais orienté les contours rela- nement à une direction RÉ ont été essayés sur le plan de schis- tosité. Au moyen de la graisse d’abord fondue, puis abandonnée au refroidissement autour d’un point échauffé par mon appareil (4), j'y ai produit des courbes isothermiques, dont le grand axe avait une position constante, et dont l’excentricité variait de 1,08 à 4,12. Dans une de ces plaques le grand axe est parallèle à des lignes très fines, qui ressemblent à des ébauches de fissures parallèles. Je citerai comme dernier exemple le phyllade du Silurien moyen de Vitré (Ille-et-Vilaine), où le plan de schistosité donne une ellipse à excentricité presque aussi grande que celle qu’on obtient sur le plan perpendiculaire, Le rapport des axes y est d'environ 1,4 sur le dernier, et de 1,37 sur le plan de la schistosité même. En terminant ce paragraphe, je dirai que la plupart des échantil- lons de schistes dits rhomboïdaux m'ont offert un grand axe parallèle à la bissecirice aiguë de leurs côtés (schistes parallélogrammiques d'Oisseau, de Vitré, de Rougé (Loire-Inférieure), de Renazé, etc., et quelques autres sans localité connue ; je dois faire remarquer cepen- dant qu’à Angers, le grand axe est parallèle à la bissectrice de l’an- gle obtus au parallélogramme ; que dans un ou deux échantillons d'Oisseau il est parallèle à un des côtés du parallélogramme pro- duit par des fentes naturelles. Quoi qu’il en soit de sa position par rapport aux fentes, le grand axe de l’ellipse isothermique est tou- jours et invariablement parallèle au longrain de la roche, c’est-à- dire à sa direction de plus facile clivage, Je crois pouvoir donner par extension le nom général de longrain à cette direction. Il n'y a pas de raison pour en chercher un autre. Si les roches où 1l existe méri- taient une exploitation, les ouvriers donneraient sans aucun doute un nom analogue à cette direction de fissilité, qu'ils mettraient bien vite à profit. Les prismes AU de houille offrent des phénomènes ana- logues. Le grand axe des courbes est ordinairement parallèle à la bissectrice de l’angle aigu de ces prismes, La figure 4 montre un morceau de houille formé de feuilles de Cordaïtes, provenant de (1) Ann. ch. et phys., t. XXIX, 14e série, p. 25. M "11 3 200 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janv, Saint-Etienne, et que je dois à l’obligeance de M. Renault. Sur le plan de stratification P, la courbe isothermique est une ellipse, comme sur le plan p, perpendiculaire aux couches. $. 2. Relation de la structure fibreuse et de la conductibilité thermique. Il semble qu’une roche qui présente ainsi deux clivages per- pendiculaires l’un à l’autre doit être divisée en fibres. C'est ce qu'on observe dans les schistes de Vitré, où l’ellipse isothermique présente à peu près la même excentricité dans deux directions planes rectangulaires entre elles. Mais il n’est pas indispensable que les élé- ments de la roche soient alignés les uns parallèlement aux autres, pour qu’elle possède sur le plan de schistosité une direction où elle conduise la chaleur avec une facilité plus grande. Dans les phyllades d'Angers, dans ceux d’Ancenis, les éléments qui constituent la roche ont la forme aciculaire, mais ils montrent toutes les orientations possibles sur le plan de clivage facile ou de schistosité. J'ai prouvé (4) que les minéraux à texture fibreuse ou lamellaire ne conduisent pas mieux la chaleur dans la direction des fibres où des lamelles, que s'ils ne présentaient pas cette disposition de leurs parties. Je rappelle en passant que la galène striée, que la fluorine fibreuse donnent uniquement des cercles pour courbes isothermi- ques ; que ces courbes sont les mêmes pour l’hématite rouge (fer oligiste fibreux) et pour le fer oligiste de l’île d’Elbe (cristaux à masse indivise). Les cristaux de pyroxène fibreux conduisent aussi la cha- leur absolument comme ceux à cassure vitreuse. J'ai voulu approfon- dir cette question. J'y étais invité par le rapprochement que des auteurs de fort esti- mables traités de Physique ont cru devoir faire de mes expériences sur les roches, et de celles de de Candolle et de la Rive sur le bois. Dans mes précédents mémoires j’ai le premier établi ce parallèle; mais, de ce que la chaleur passe mieux suivant les fibres dans le bois et dans les roches, il ne faut pas conclure que la loi découverte par (1) Bul. Soc. Géol., 3° série, t. III, p. 499, et t. VI, p. 203. 1881 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 201 de Candolle dans le bois était un précédent pour celle que j'ai ob- servée dans les roches; car, la structure fibreuse a des origines très différentes pour ces deux sortes de matières. J'en citerai comme premier argument, le résultat d'observations que j'ai tentées sur le pouvoir conducteur des fibres musculaires, avec l’assistance bienveillante de M. le D' Blanchard, dans le labora- toire et sur les indications de M. Paul Bert, à la Faculté des sciences. M. le D' Blanchard a mis à nu le muscle couturier d’un chien, l’a dépouillé de son enveloppe. J’ai enduit le muscle de graisse; je l'ai fait traverser dans le milieu de sa largeur par une tige métallique recourbée, munie d'écrans et chauffée à une de ses extrémités par une lampe à esprit de vin. Il s’est produit une courbe isothermique à peu près circulaire, qui tendait vers une ellipse à grand axe irans- versal par rapport aux fibres musculaires. Le muscle était tendu pen- dant cette opération. Une fois coupé, le muscle s’est retiré sur lui- même. L’ellipse est devenue très aplatie ; le grand axe en était paral- lèle aux stries, perpendiculaire aux fibres ; ce qui me porte à croire que la densité moléculaire du muscle après sa rétraction, était plus grande suivant la direction de ses stries, que suivant celle de ses fibres. Cette observation prouve déjà que la direction des fibres n’est pas partout celle de la plus facile propagation de la chaleur. En outre, les fibres végétales ne doivent pas leur action à leur tex- ture fibreuse; j'en ai acquis la preuve par les expériences suivantes : J'ai fait tailler en plaques et soumis à mon appareil des morceaux de bois vert ou desséché de différentes essences, et des morceaux des mêmes bois carbonisés à des températures variables, que M. Ch. Cloez a pu faire préparer pour moi à la poudrière de Sevran-Livry. Tableau indiquant les excentricités des ellipses obtenues sur des plaques de bois ou de charbons parallèles aux fibres et à l'axe de la plante. Bois de Température Rapport des axes des ellipses isothermiques. Bourdaine frais Ordinaire 1,662 — 150° 1,913 — 300° 1,17 Aulne frais Ordinaire 4,7 Aulne sec id. 1,68. — 150° 4,45 — 250° 4,1 Voici d’autres exemples : Sur une plaque de chêne du Nord taillée parallèlement aux fibres et bien sèche, l’ellipse isothermique est caractérisée par le rapport de 2092 JANNETTAZ, — PROPAGATION DE LA CHALEUR, 24 janw. ses axes 1,47; sur un morceau de charbon du même bois obtenu à environ 400°, le rapport des axes de la courbe n’est plus que de 1,243; enfin, ce rapport n’est que de 1,09 sur une plaque du même morceau ayant la même direction, mais soumise au rouge sombre pendant plus de deux heures à l’action d’un courant de chlore sec. Dans le sapin même bien sec, coupé depuis plusieurs années, l’ellipse est fort allongée; le rapport des axes y est de 1,95, Un morceau de sapin soumis pendant plusieurs heures en vase clos à une température d’au moins 1200° a perdu presque complètement la faculté de conduire beaucoup plus facilement la chaleur dans la direction de ses fibres ; l’ellipse y est devenue presque circulaire; le rapport des axes ne dépasse pas 4,06. En résumé, si les fibres du bois conduisent mieux la chaleur sui- vant leur longueur que dans la direction transversale, cela tient à une propriété organique, toujours en relation avec un clivage plus facile et une élasticité plus grande ; le charbon de bois, qui a perdu presque complètement sa structure organique, perd aussi cette pro-. priété des fibres qui le composent. Ce que ces recherches mettent en évidence, c’est que dans le bois, comme dans les cristaux et les roches, la direction du maximum d'élasticité coïncide avec celle de la plus facile propagation du flux calorifique. Les cristaux tendent à devenir fibreux, à s’allonger dans la direction de leur plus grande élasticité; ils tendent à se grouper suivant les faces où ils conduisent le mieux la chaleur. Telle est la loi générale que j'ai déduite de l’ensemble de mes expériences. De plus, l'observation directe montre encore que la texture fi- breuse n’est pas dans les roches la cause première des variations de la conductibilité thermique. En effet, lorsqu'on examine au microscope, surtout en lumière polarisée parallèle, des sections minces des roches schisteuses, on voit que sur les sections perpendiculaires au plan de la schistosité, il y à une orientation bien nette des éléments constituants. Ceux qui sont sensibles à la lumière polarisée s’éteignent souvent ensemble pour une même direction de la plaque. C’est ce qu'il est aisé de constaier dans les phyllades d'Angers ou de Fumay. Les cristaux aciculaires de la roche d'Angers s’éteignent ainsi, et la ligne d’extinc- tion commune est parallèle à leur longueur. Examinons maintenant des lames minces de ces FOCRESs parallèles au plan de schistosité. Sur des lames d’ardoise ou phyllade de Fumay, on remarque un parallélisme très sensible des cristaux aciculaires biréfringents, qui _ 4881 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR, 203 forment l'élément principal de la roche, Ils sont orientés paralièle- ment au longrain. Dans le schiste de Vitré, les éléments se divisent en deux groupes au point de vue de leur orientation, et pourtant sur ce plan le rapport des axes diffère peu de celui qu'on observe sur le plan perpendiculaire. Dans les schistes d’Ancenis, et surtout dans ceux d'Angers, on observe des extinctions d’aiguilles eristallines dans tous les azimuts autour de l’axe optique du microscope ; ces roches présentent néan- moins un longrain fort net; les aiguilles s’éteignent dans la direction de leur longueur; enfin, le phyllade gris, luisant, à pâte fine, de Génos (Haute-Garonne), offre très peu de ces aiguilles cristallines biréfringentes, et celles-ci ont toutes les orientations possibles. Ce petit nombre d'exemples permet déjà de constater que le lon- grain existe dans les roches où les élements sont orientés, comme dans celle où il n’y à pas d'orientation de ces éléments. Ce n’est donc pas seulement à l'orientation des éléments cristallisés de la roche qu'il faut attribuer les variations de sa conductibilité pour la chaleur. Et d’ailleurs pourquoi ces éléments disposés parallèlement les uns aux autres sur le plan de schistosité dans les ardoises de Fumay n'y donneraient-ils pas lieu à des excentricités aussi considérables que sur le plan perpendiculaire ? Or, sur ce dernier, à Fumay, comme à Génos, l’excentricité atteint 1,9, et sur le plan de schistosité, elle parvient au plus à 1,2. Donc, il faut chercher ailleurs que dans Porientation des éléments doués d’une conductibilité calorifique considérable la cause de la variation de cette conductibilité dans les différentes directions. Examinons maintenant une autre cause possible de celte varia- tion : le retrait des roches. S 3. /nfluence du retrait sur la conductibilité calorifique dans les roches. Le retrait n'offre aucune explication acceptable des variations de cette conductihilité. J'ai commencé une série d'expériences à cet | égard, Je puis citer aujourd'hui des observations directes sur des _marnes humides abandonnées depuis longtemps à une dessiccation spontanée dans un large bocal. Il s’est produit des fentes dans la masse de la matière; en développant des courbes isothermiques à la surface de la marne desséchée, on constate que leurs grands axes Sont perpendiculaires aux fentes ; or, les roches schisteuses présen- tent le phénomène inverse (fig. 5). Dans un autre bocal circulaire de 0, 17 de diamètre, j'ai laissé de | Pargile délayée dans de l’eau se dessécher d'elle-même ; quinze jours après, il s’est produit des fentes ; un bloc pentagonal à peu près ré- 204 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janv. gulier s’est détaché de la masse. Le diamètre du pentagone est d’en- viron 0", 11 ; les fentes presque perpendiculaires, à surface déchi- Fig. 5. TL Re Ë ASS CAN ANS) et VX re / \ E et | // ÈS EX NA quetée, ont 0", 45 de large dans leur partie supérieure, 0", 12 dans leur partie inférieure ; elles ont déchiré le bloc d'argile dans toute sa hauteur, qui est d'environ 0", 0925. Les courbes isothermiques sur les bords, comme au centre du bloc, sont toutes circulaires (fig. 6). Ed Dans un troisième vase, celui-ci rectangulaire et de plus grandes dimensions, j'ai placé aussi de l'argile très régulièrement délayée avec de l’eau; il s’y est produit également des retraits ; des fentes larges de 0, 006, profondes de 0,007, séparent de la région exté- rieure celle du milieu sous la forme d’un gâteau presque circulaire; au contact des parois du vase règne aussi une fente assez large; partout les courbes isothermiques sont circulaires. | Une marnolithe grise cloisonnée, naturelle, renfermant des veines de calcaire cristallin, jaune, et provenant de la collection de Drée, donne des courbes irrégulières qui s’allongent auprès des bords de l'échantillon (fig. 7). isa 1881 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 209 Sur une section droite d'un prisme de basalte triangulaire, j'ai formé aussi en certains points des ellipses, dont le grand axe est perpendiculaire aux côtés (fig. 8). His: 8 2. . as A LAN ‘ “) Il en a été de même sur la section droite pentagonale d’un trachyte des Antilles; trois courbes voisines des bords avaient leur grand axe égal à 1.06, 1.05, 1.03 en prenant le petit pour unité. Dans tous ces échantillons, la région du milieu ne donne que des cercles. Les cas que j'ai pu étudier jusqu'ici me permettent de dire que le retrait a une influence peu considérable à cause de la petitesse de l'aire à laquelle il s'étend, et une influence précisément contraire à celle dont les roches schisteuses conservent l'empreinte. Le verre trempé m'avait déjà fourni (1\ des indices anticipés de l'action du retrait. S 4. Influence de la pression sur les variations de la conductibilité thermique. En résumé, tout ce qui précède prouve : 1° que, sous la forme fibreuse, les matières minérales ne conduisent pas mieux la chaleur que sous une autre forme; mais que le plus souvent elles sont fibreuses par suite d’un allongement dans la direction où elles con- duisent le mieux la chaleur; 2° que le retrait a une influence sou- vent nulle, quelquefois appréciable au moyen de courbes isother- miques, mais de sens inverse à celle de la schistosité; car, les courbes isothermiques produites par le retrait, sont allongées per- pendiculairement aux fentes, ou surfaces de séparation auxquelles il donne lieu, tandis que sur la tranche des roches schisteuses, le grand axe des courbes est parallèle au plan de schistosité. Il faut donc chercher une autre origine de la schistosité. Cette origine, c’est la pression, comme l’ont démontré les expé- riences de MM. Sorby, Tyndall, en Angleterre, et de M. Daubrée, en France. On sait que les argiles rendues schisteuses par pression se com- portent vis-à-vis de la chaleur comme les schistes argileux (2). (1) Bul. Soc. Géol., 3° série, t. IV, p. 128. (2) Bul. Soc. Géol., 3e série, t. III, p. 504. 206 JANNETTAZ. = PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janv. La pression qui à produit la schistosité a pu avoir elle-même pour causes premières : 1° le poids des masses superposées à la roche pressée ; 2° les mouvements du sol. L'action du poids des masses supérieures qui écrasait les roches sous-jacentes est simple et facile à concevoir. Celle qui est due aux mouvements du sol est plus complexe. En certains points, les roches soumises à des mouvements ont été comprimées; sur d’autres points elles ont été tiraillées. Les fentes qui résultent de la traction et la fissilité que détermine la pression se trouvent avoir la même direction dans les roches en selle. Car sur les flancs de la voûte il y a eu pression et développement d'une fissilité perpendiculaire à cette pression ; au sommet de cette voûte il y a eu traction et division én sortes de voussoirs perpendiculaires à cette traction. Ceci ne peut être net que dans le cas où les selles ont un. faible rayon de courbute. J'en ai cherché longtemps un exemple. Mon collègue et ami, M. OEhlert, a bien voulu m'en fairé con- naître un des plus intéressants que fournit la rüe du Préau-Sainte- Catherine, à Laval, Quand on regarde la rue d'Ernéé, on observe à sa gauche une voûte formée par des sthistes carbonñifères, à sa droite des bancs qui plongent vers le Sud (fig. 9), la stratification en est RUEDU FRÉAU SE CATHERINE EME OS du Bi parallèle à ce ploñgement. En A il ÿ a eu pression; la roche est devenu schisteuse parallèle-. ment à Sa stratification. En B, la roche est divisée en plaquettes verticales : forcée de se courber en arc, elle s’est divisée au sommet de la voûte en plaques minces. On observe en Ce point plusieurs couches superposées presque horizontales ; entre deux d’entre elles, on en voit une e très étroite dont les morceaux ont une direction oblique (8: 10); Fig, 10. 1881 JANNETTAZ. == PROPAGATION DE LA CHALEUR. 207 J'ai d'abord analysé chimiquement un fragment abcd de cette … roche. Elle diffère peu à ce point de vue des schistes argileux du Culm dans le Harz; elle est composé de : silice 59,58; alumine 16,95; oxyde de fer 7,27; magnésie 2,8 ; chaux 2,43; potasse 1,6; soude 1,9 ; eau … 5,46; acide carbonique 2,1. La densité en est de 2,67; elle est faci- lement fusible au chalumeau en globulé presque transparent mais verdâtre. La couleur en varie du gris au jaune clair ; elle est complè: iement décolorée par calcination. L’acide chlorhydrique en dis- _sout 8 0/0. Ellé est complètement attaquable par l'acide sulfurique | concentré, bouillant. Elle n’a pas l'aspect schisteux; mais si on forme Lune courbe isothermique sur une section parallèle à abcd, par con- séquent perpendiculaire à la schistosité générale des couches qu’on voit disünetement en B (fig. 8), on obtient une ellipse dont le grand axe est parallèle à ac, le petit l’étant par suite à ab. L’excentricité de cette courbe est assez considérable: elle atteint 1,58. Au microscope, en lumière parallèle, les éléments essentiels appa- mraissent tous cristallins. Au grossissement de 600, quelques-uns al- longés suivant la direction ac de la schistosité, sont des fibres fines, distanies d'au plus 4 millième de millimètre, qui s’éteignent parallè- lement à leur longue dimension, et qui semblent se continuer d’une extrémité à l’autre de la plaque. Ces fibres n’entrent évidemment que pour une proportion assez faible, 4/10 au plus, dans la composition L de la roche. Entre ces espèces de filaments sont dispersés sans aucun ordre les autres éléments, qui se ressemblent assez pour qu’on puisse les regarder comme appartenant à une même espèce minérale. Ce sont de petits cristaux, à contours quelquefois réguliers, offrant alors, mais rarement, ici une section hexagonale avec des angles de 120°, à un contour presque rectangulaire, plus souvent enchevèêtrés les uns dans les autres, ou groupés en masses dont le contour n’a plus men de rectiligne. Les hexagones s’éteignent suivant un de leurs côtés, les fibres plus ou moins rectilignes à des distances angulaires variables, tantôt à 10°, tantôt à 30°, ou même à 45° de leur plus longue dimension. Elles sont d’ailleurs elles-mêmes le plus souvent des groupements de fibrilles qui ne sont pas parallèles entre elles. Je ne puis rapporter ces petits éléments cristallins au mica, lequel d'habitude repose par une de ses bases sur le plan de clivage des schistes dont il fait partie. La teneur en silice de la roche (envi- …roù 60 0/0) forcé aussi à cherchét autre chose; car on ne distingué 0 au microscope, en déhors des éléments indiqués plus haut, qué de très pelits cristaux de feldspath disséminés çà et là dans les lames minces, qu'elles soient parallèles où perpendiculaires à la schisto= Sité. Si on retranche de 4 à 5 0/0 de carbonates, la proportion de la 208 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janv. silice et de l’alumine s’élève un peu. On reconnaît précisément la composition chimique de la pyrophyllite. Cette matière est disposée en membranes verticales perpendiculaires aux bancs. Pour la démonstration du sujet de ce mémoire, j'appellerai parti- culièrement l'attention sur ce fait, que les éléments tous cristallisés w ont en majeure partie des directions quelconques. Ceux qui sont ali- gnés suivant la schistosité sont probablement des fibres d’un mica magnésien; mais ils n’ont pas un rôle important. En A (fig. 9 et 11), on rencontre une roche fort semblable à celle He ES } bi E 1:08 is de B, divisée pour ainsi dire en tronçons par deux systèmes de fentes qui appartiennent aux Joints ou draclases de M. Daubrée. Soit un de ces tronçons (fig. 42) mnpgrst. La face mnpq, parallèle Fig. 12. à un des systèmes de fentes, est située vis-à-vis de l'observa- teur. La face misn est parallèle à l’autre système; elle fait un angle de 110° à 120° avec la première; la face nsgr, presque verticale, est le plan de stratification et de schistosité générales : elle est à peu près perpendiculaire aux deux autres faces. Sur le plan mtsn, l'el= lipse isothermique a un grand axe 1, 1, parallèle au plan de schis- _ 1881 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR, ; 209 tosité ; sur la face nsgr, on observe aussi une ellipse à excentricité très faible ; le rapport des axes n’est que de 1,04; il paraît y avoir sur ce plan un longrain ; le grand axe de la courbe est parallèle à la bissectrice de l’angle obtus. Cette roche à une composition qui s'éloigne peu de celle du schiste précédent ; elle renferme simplement 9 0/0 de silice en plus, et pré- sente un certain faciès grenu qui la fait assez ressembler à un grès. L'analyse m'a fourni les résultats suivants : Silice 69,7; alumine et oxyde de fer 17,25; potasse et soude 6,2 ; eau 4,5 ; acide carbonique et chaux environ 1. La densité en est de 2,6. Au microscope on y observe des éléments aciculaires ou fibreux Jaunâtres, dont le plus grand nombre s’éteignent parallèlement à leur longueur dans la lumière polarisée; on y distingue aussi beaucoup de cristaux inco- lores, qui sont évidemment des cristaux de quartz où la lumière po- larisée permet de reconnaître des sections quelquefois hexagonales. Les éléments de cette roche sont presque tous cristallisés ; ils ne sont orientés ni sur une face, ni sur l’autre, Je donnerai prochainement une étude plus complète des éléments de ces roches au point de vue optique. Ce que j'en puis dire aujourd’hui, c'est que la roche re- …cueillie en A fig. 9, diffère peu de celle qui provient du sommet B de la voûte. Elle contient quelques centièmes de silice en plus, en | partie à l’état de sable quartzeux mélangé, el surtout une grande , quantité de feldspath, ce qui lui donne un peu l'aspect du grès; | elle contient un peu plus d'oxyde de fer à l’état de limonite ; elle est _ presque aussi fusible. Mais, comme on vient de le voir, les courbes | isothermes n’y atteignent dans aucune direction le même degré | d’excentricité que sur la face perpendiculaire à la schistosité, paral- | èle en quelque sorte à la clé de voûte. C’est donc au sommet du | plissement, là où l'effort a été le plus considérable, où la roche a dû | subir une traction qui l’a divisée en plaquettes perpendiculaires au | plan des couches, c’est en B, qu’on observe l’ellipse la plus allongée, | etle petit axe est parallèle à la direction suivant laquelle les élé- . ments ont été écartés l’un de l’autre. Tout cela est d'accord avec la | théorie que j’ai exposée dans les mémoires déjà cités. Jen résumerai ainsi les principes, tous déduits de l'observation ou de l'expérience : 1° Une traction écarte l’une de l’autre les particules constituantes | d'une masse dans la direction de son effort. | | 2° Une pression produit au contraire un rapprochement suivant la |direction où elle s'exerce, tant que la condensation ne dépasse pas | la limite d’élasticité des matières soumises à son influence. C'est ici que se place le retrait des roches. En général, son action | 14 210 JANNETTAZ. — PROPAGATION DE LA CHALEUR. 24 janw. 1 n’est pas considérable. Il a pour effet de condenser les éléments sui- vant la normale aux surfaces de cassure auxquelles il donne lieu. C’est aussi dans la direction de cette normale que les courbes isothermi- ques se montrent généralement allongées, et d'autant plus qu’on les produit plus près des fentes. 3° Des particules douées d'une mobilité relative, comme le sont celles qui forment les masses argileuses surtout lorsqu'elles sont amenées à un certain degré d'humidité, se disposent en couches parallèles et se tassent les unes contre les autres, lorsqu'elles sont: soumises à des pressions un peu considérables. Les éléments, dont une dimension l'emporte de beaucoup sur les autres, s’orientent de telle sorte que leur plus grande longueur soit en général perpendi- culaire à la pression. La masse est alors composée en quelque sorte de membranes que le choc ou le tranchant d’un couteau peuvent souvent séparer facilement les unes des autres. Les couches isother- miques dans ces masses devenues schisteuses sont en général des el- lipses, et toujours en tout cas des courbes fermées, allongées pa- rallèlement à la schistosifé, qu'on peut appeler le premier clivage. 4° Un assez grand nombre de roches schisteuses possèdent une seconde direction plane de division facile, un second clivage dont la trace sur le plan de schistosité a recu le nom de longrain. La courbe produite sur ce plan est aussi en général une ellipse, dont le grand axe est toujours parallèle au longrain. Ce second clivage, en général moins facile que la schistosité, pourrait être produit quelquefois par … la réaction de la roche encaissante. Soit en effet une masse terreuse comprimée entre d'autres roches qui l’encaissent; celles-ci réagis- sent contre la pression que la masse refoulée exerce sur leurs parois; cette réaction équivaut à une pression latérale. De là une tendance à « une sorte de schistosité perpendiculaire à celle qui est produite direc- tement par la pression. | Mais, outre ce longrain, dont les courbes isothermiques révèlent la direction, sans qu’il soit d'ordinaire apparent, un grand nombre à de roches présentent des cassures très visibles; elles sont comme divisées à l'infini en prismes rhomboïdaux ; la base de ces prismesh est formée par le plan de schistosité ; les pans, par des plans paral-« lèles à ces grands systèmes de fentes auxquelles M. Daubrée a donné le nom de deaclases (1). Le longrain paraît être souvent la résultante F4 de ces diaclases. Dans ce cas, d’autres observateurs l’oni dit comme moi, en se plaçant à un autre point de vue, les roches seraient très (1) Bull. Soc. géol. Daubrée, 3we série, T. 6, p. 550 : chaleur développée dans les roches. T. 7, p. 60 ct 61; p. 108, application de la méthode expérimentale à l'étude des déformations et des cassures terrestres. ‘ D | hi | cz. 4? Le 1881. DE BOURY. — TUFS DE SERAINCOURT. 211 fréquemment comparables à d'immenses cristaux. J’ajouterai que l'analyse thermique y manifeste même une analogie singulière avec la structure des cristaux. J’ai montré dans mes premiers mémoires (1) comment l'ordre de facilité des clivages dans les cristaux est d’ac- cord avec celui de la plus grande conductibilité ; comment, pour re- trouver la loi dans les cristaux où se croisent plusieurs clivages obliques, il faut chercher leur résultante. Si dans les roches on doit regarder souvent le longrain comme la résultante des mouvements du sol, dont les actions se manifestent par ces joints ou diaclases, la conductibilité thermique est merveil- leusement propre à découvrir la position de ce longrain. Il y a là un champ d'études que je n’ai fait qu'aborder, mais qui s'agrandit tous les jours. - M. de Boury fait la communication suivante : Les Tuîs quaternaires de Seraincourt (Seine-et-Oise), Par M. de Boury. L’année dernière (2), M. Charles Brongniart a entretenu la Société des tufs quaternaires découverts par lui à Bernouville près de Gisors. J'ai rencontré un tuf analogue à Seraincourt près de Meulan. Il est situé dans une vallée qui sépare Seraincourt du hameau de Rueil. Deux excavations pratiquées sur le bord de la route m'ont permis de l’observer sur une épaisseur de 2" à 250. A la partie supérieure et sous la terre végétale, se trouvent, en certains points, des dépôts que l’on rencontre très développés dans la même vallée près de Se- raincourt et dont je reparlerai tout à l'heure. Ici je n'ai observé dans cette couche que de nombreuses petites Hélixz et le Cyclostoma elegans. | Au dessous vient un tuf marno-sableux, très tendre, renfermant en assez grande quantité des coquilles lacustres et quelques rares co- quilles terrestres. On peut citer entre autres : Hyalinia fulva, Müller. R. Z'ua lubrica, Leach. Verhigo pygmæa, Draparnaud. (1) Januettaz, Ann. Ch. et Phys. Loc. cat. (2) Séance du 21 juin 1880. Lt re à me qe EC RQ Re SL éd nd à 212 DE BOURY. — TUFS DE SERAINCOURT. 24 janv. Lininæa palustris, Müller. — ovata, Draparnaud. — limosa, Fleming. — intermedia, Ferussac. — truncatula, Goupil. Bithinia tentaculuta et opercules. Succinea humilis, Drouet. — elegans, Risso, | — Pfeifferi, Rosmôüssler. J'ai pu observer cette couche sur une épaisseur d'environ 2 mètres, mais l'exploitation n’a pas atteint le fond. Vers la base on remarque un lit mince de tuf calcaire non limoneux et assez dur. Ce lit ne m'a pas paru continu. La couche limoneuse renferme de nombreux blocs de tuf caver- neux, avec empreintes végétales appartenant sans doute à des ro- seaux. On y trouve des Limnées, mais en petite quantité. Ces blocs forment parfois des lits sur une largeur de deux ou trois mètres, mais ils ne constituent pas de couches bien continues. Ils sont plutôt disséminés dans la masse du tuf limoneux, à des hauteurs très diverses. Je n’ai pas encore déterminé l'étendue de ce dépôt que j’ai observé le long de la route pendant environ 400 mètres, mais qui, je crois, occupe une surface bien plus considérable, Il est probable que ce tuf est dû à des sources incrustantes don- nant naissance à un petit étang où croissaient de nombreux végétaux et où les mollusques abondaient. La couche grise supérieure, dont j'ai parlé plus haut et qui n'avait que 060 d'épaisseur, atteint une puissance bien plus considérable à l'entrée du village de Seraincourt. Elle forme le talus de la route et peut être observée sur une épaisseur d'environ 2 mètres. On y re- trouve irès abondant le Cyclostoma elegans, mais il s’y ajoute en-très grande quantité l’ÆHelix nemoralis. Le luf est exploité en deux points très rapprochés. M. Ch. Brongniart a bien voulu me communiquer les beaux échan- üllons qu’il a rapportés de Bernouville. J'ai pu ainsi reconnaitre que les tufs de Bernouville étaient assez différents de ceux de Seraincourt,. Ils renferment, en effet, une grande quantité de fossiles terrestres d'une conservation admirable, Æelix nemoraks, H. hortensis, Cyclos- toma elegans, ete. En outre les végétaux sont fort abondants, surtout les empreintes de feuilles. À Seraincourt je n’en ai pas encore observé une seule. La nature du tuf est également très différente. or IE 1881 SÉANCE. 9213 M. Brongniart a aussi recueilli quelques débris d’ossements, mal- heureusement indéterminables. Jusqu'ici je n’en ai pas rencontré. Des études postérieures me permettront, je l’espère, de donner des renseignements plus complets sur ces couches intéressantes. Je dois remercier M. Brongniart des renseignements qu'il a bien voulu me donner, et M. Morlet auquel je suis redevable de la détermi- nation des espèces. M. Œhlert présente un Mémoire paléontologique sur les fossiles dévoniens de l’ouest de la France. Les matériaux qui lui ont servi pour ce travail proviennent de la collection de Verneuil déposée à l'Ecole des Mines. Ce Mémoire comprend la description de 36 espèces, parmi lesquelles 95 proviennent du département de la Manche (Néhou, etc.), et 11 du département de la Sarthe (Viré, etc.) ; 24 sont nouvelles et 12 appar- tiennent à des formes déjà nommées. Ces dernières sont : Vaticopsis (Natica) Cotentina, d'Orb. sp., Myalinodonta (Avicula) Normanniana, d'Orb. sp., Turbo Januarum, de Vern., £vomphalus subulatus, Platyce- ras (Capulus) Lorierei, de Vern. sp., Pellerophon subdecussatus, de Vern., à Athyris (Terebratula) Davousti, de Vern. sp., Aviculopecten (Avicula) Neptuni, Goldf. sp., Platyceras dentalium, Mall., £vomphalus laxus, Hal. et Microdonella (Microdon) Bellastriata, Conrad sp. L'une de ces espèces a dû être séparée du genre Avicula et consti- tue le type d’un genre nouveau #Wyalinodonta, rappelant par sa sur- face ligamentaire le genre Myalina, mais possédant des dents cardi- nales situées au dessous de la surface ligamentaire. Séance du T Février 1881. _ PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Carez, Vice-Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proelame Membres de la Société : : MM. Ponan, chef d'institution à Lyon, présenté par MM. Ber- trand et Carez. L'abbé MicHareT, vicaire au Beausset (Var), présenté par MM. Pé- ron et Toucas. BEIGBEDER, ingénieur à Paris, présenté par MM. Parran et Nagel. Le Président annonce la mort de MM. Robin-Massé et Boivin. Il annonce ensuite que le Conseil a désigné pour candidats au prix 244 COTTEAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. 7 fév. Viquesnel pour 1881 (par ordre alphabétique): MM. Corror, Locarn et OEHLERT. Il met aux voix la proposition faite par le Conseil de désigner Gre- noble pour lieu de la réunion extraordinaire de 1881. Cette proposi- tion est adoptée. M. Alb. Gaudry remet à la Société, au nom de M. Émile Rivière, deux notes paléontologiques : l’une a pour objet le gisement pliocène de Castel d'Appio, près Vintimille, M. Rivière y a trouvé 262 espèces fossiles, dont'il donne les noms ; Castel d’Appio peut donc être ajouté à la liste des plus riches gisements pliocènes d'Italie. Le second travail offert par M. Rivière, est une ‘étude des Hypé- rostoses de poissons, trouvées dans les grottes quaternaires de Menton. M. Gaudry appelle spécialement l'attention sur ce point, que M. Rivière a rencontré seulement une cinquantaine de pièces de poissons, sur lesquels il n’y a qu'une dizaine d’os de poissons ma- rins. Ce chiffre est bien faible, comparativement à la multitude des débris d'autres animaux recueillis dans la grotte de Menton. Peut- être faut-il en conclure que les hommes de l’âge du Âammouth, trouvant dans la chasse des mammifères des ressources abondantes, ont été peu navigateurs. M. Hébert dépose sur le Bureau un mémoire de M. Woblgemuth. M. Cotteau offre à la Société le mémoire qu’il vient de publier sur les Echinides des terrains tertiaires de la Belgique, et fait à ce sujet la communication suivante : Note sur les ÉcuiNipes des terrains tertiaires de la Belgique, par M. Gotteau. Le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à la Société géologique (4) contient la description et les figures de toutes les espèces d'Echinides rencontrées jusqu'ici dans les terrains tertiaires de La Belgique. Ces espèces sont au nombre de trente et une. Cidaris belgica, Cotteau. Cidaris Vincenti, id. Cyphosoma tertiarium, Lehon. (1) Extrait du t. XLIII des Mémoires couronnés et Memoires des savants éiranyers publies par l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. — 13880. motions se _ ) * Es | 1881 COTTEAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. : 945 Cyphosoma Vincenti, Cotteau. Echinus Nysti, id. E'chinus Colbeaur, id. Psammechinus sphæroideus (Nyst), Cotteau. Psammechinus Dewalquei, Cotteau. Psammechinus Cogelsi, id. Caratomus Lehoni, id. Nucleolites approximatus, Galeotti. Echinolampas affinis (Goldfuss), Agassiz. Echinolampas Duponti, Cotteau. Pygorhynchus Gregoirei, id. Echinocyamus propinquus (Galeotti), Forbes. Echinocyamus gracilis, Cotteau. Echinocyamus Forbesi, id. Lenita patellaris (Leske), Agassiz. Scutellina lenticularis (Lamarck), Agassiz. Seutellina rotunda (Galeotti), Forbes. Holaster Dewalquei, Cotteau. Brissopsis bruxellensis, id. Hemiaster nux, Desor. Hemiaster Vincenti, Cotteau. Hemiaster Houzeaui, id. S'chizaster Corneti, id. Schizaster acuminatus (Goldfuss), Agassiz. Schizaster Van den Broecki, Cotteau. Schizaster Scillæ (Leske), Agassiz. Spatanqus pes equuli, Le Hon. Maretia grignonensis (Desmarest), Cotteau. Les terrains tertiaires sont puissamment développés sur certains points de la Belgique; ils sont composés de couches très variées ap- partenant à des âges bien distincts, et les échinides qu’on y ren- contre sont relativement en petit nombre. Cette rareté des oursins n'est point un fait exceptionnel et spécial au terrain tertiaire de la Belgique, nous la voyons se reproduire dans le bassin de Paris, en Angleterre, en Allemagne et en général dans tous les terrains ter- tiatres du nord de l’Europe dont la faune est pauvre en Echinides, lorsqu'on la compare à celle du midi de la France, des régions mé- diterranéennes et du nord de l'Italie; il est bon d’ajouter que la partie du terrain miocène, ordinairement la plus riche en oursins, la couche à Clypéastres, fait défaut dans les terrains tertiaires du Nord. (] ù À ‘Ù il : 216 COTTÉAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. 1 fév. Nos trente et une espèces sont ainsi réparties dans les divers sys- tèmes qui, d'après un tableau relevé par MM. Van den Broeck et Ruatot, partagent les terrains tertiaires de la Belgique : Le système heersien ne nous a offert aucune espèce d'Echinides. Quatre espèces ont été rencontrées dans le système landenien et n'en franchissent pas les limites : Holaster Dewalquei, Cotteau. Hemiaster nux, Desor. À Hemiaster Vincenti, Cotteau. Schizaster Corneti, id. L’Aolaster Dewalquei est très intéressant à noter : c’est la première fois que le genre Æolaster, si abondamment répandu dans les difté- rents étages du terrain crétacé, est signalé dans le terrain tertiaire. L'espèce présente tous les caractères du type et se rapproche de l’/olaster amplus, de l'étage aptien, par sa grande taille, par son aspect régulièrement cordiforme, par sa face supérieure renflée et subgib- beuse, par son sillon antérieur anguleux et très profond. L'Aemiaster nux a déjà été recueilli en France, à Biarritz dans la couche à Serpula spirulæa et dans la couche à £'uspatangus ornatus, en Suisse, dans le terrain nummulitique proprement dit, et en Italie, dans le terrain éocène de Vicence et de Vérone; partout il occupe un niveau supérieur à celui du système landenien. Le système ypresien nous a offert quatre espèces: Cidaris Vincenti, Cotteau. Scutellina rotunda (Galeotti), Forbes. Schizaster acuminatus (Goldfuss), Agassiz. Maretia grignonensis (Desmarest), Cotteau. Le Cidaris Vincenti représenté par quelques radioles, est seul spécial au système ; les trois autres espèces se retrouvent dans des couches plus élevées : signalons notamment la première apparition du Marelia grignonensis que nous retrouvons plus haut dans les systèmes bruxellien, laekenien et wemmelien. Les nombreux exemplaires que nous avons eu sous les yeux nous ont amené à reconnaître que l'espèce à laquelle en 1837, Galeotti d’abord et ensuite Forbes avaient donné le nom de Spatangus Omalii était identique par tous ses carac- ières à l'espèce de Grignon désignée, en 1836, par Desmarest sous le nom de grignonensis. Le système paniselien renferme deux espèces nouvelles et propres à cet horizon. 1881 COTTEAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. . DAV Hemiaster Houzeaui, Cotteau. Schizaster Van den Broecki, Cotteau. Quatre espèces appartiennent au système bruxellien. S'eutellina lenticularis (Lamarck), Agassiz. Scutellina rotunda (Galeotti), Agassiz. Maretia grignonensis (Desmarest), Cotteau. Spatanqus pes equuhi, Le Hon. Aucune de ces espèces n’est propre au système : deux d’entre elles, Scutellina rotunda et Maretia grignonensis s'étaient déjà montrées dans le système ypresien; les quatre autres remontent dans le système laekenten. Le système le plus riche en Echinides est le laekenien qui com- prend seize espèces : Cyphosoma tertiarium, Le Hon. C'yphosoma Vincenti, Gotteau. Caratomus Le Honi, id. Nucleolites approximatus, Galeotti. LEchinolampas affinis (Goldfuss), Agassiz. Echinolampas Duponti, Cotteau. Pygorhynchus Gregoirei, id. Echinocyamus propinquus (Galeotti), Forbes. Echinocyamus gracilis, Cotteau. Lenita patellaris (Leske), Agassiz. Scutellina lenticularis (Lamarck), Agassiz. Seutellina rotunda (Galeotti), Forbes. PBrissopsis bruxellensis, Cotteau. | Schizaster acuminatus (Goldfuss), Agassiz. Spatanqus pes equuli, Le Hon. Maretia grignonensis (Desmarest), Cotteau. Plusieurs de ces espèces méritent une mention particulière nous citerons en première ligne le Caratomus Lehoni, remarquable par sa forme globuleuse, légèrement subrostrée en arrière, par ses | iubercules assez largement serobiculés et entourés d’un cercle de | fins granules, par les protubérances subonduleuses et atténuées qui s'élèvent au milieu des plaques interambulacraires, par son péris- | tome transverse et bordé d’un bourrelet saillant, et surtout par la Structure toute particulière de l’aire ambulacraire impaire et de la zone antérieure des aires ambulacraires paires antérieures. Si par sa physionomie générale cette espèce, dont nous ne connaissons qu’un seul exemplaire, se rapproche des Caratomus parmi lesquels nous MS COTTEAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. 7 fév. l'avons placée provisoirement, elle s’en éloigne par plusieurs carac- itères, et peut-être devrait-elle servir de type à un genre nouveau. J'appellerai également votre attention sur l’£chinolampas affinis, parfaitement figuré par Goldfuss, et distinct de l'espèce des environs de Paris, qui a porté si longtemps ce nom d’a/finis et qui doit re- prendre celui de calvimontanus (chaumontianus), sous lequel Klein l'a fait connaître en 1734. La figure donnée par Klein est mauvaise, mais cependant parfaitement reconnaissable, en raison surtout du nom de localité assigné à l'espèce. L’£chinolampas affinis diffère de l'espèce parisienne par sa forme plus circulaire, moins ovale, moins sensiblement rostrée en arrière, par sa face supérieure plus réguliè- rement convexe, par son sommet ambulacraire moins excentrique en avant, par ses aires ambulacraires plus longues et moïns costulées, par sa face inférieure moins pulvinée. Citons encore le Dane pes equuli, spécial au terrain éocène de la Belgique et qu’on reconnaîtra jtoujours facilement à sa forme élevée, hémisphérique, quelquefois subconique, à sa face inférieure plane et tranchante sur les bords, à son sillon antérieur très pro- fond, caréné, entamant l’ambitus et fortement excavé en dessous, à gros tubercules relégués le plus souvent sur le milieu des aires inter- ambulacraires, à son péristome relativement ‘éloigné du bord et à son périprocte ovale et placé très bas. : Sur les seize espèces du système /aekenien, cinq s'étaient déjà montrées dans les systèmes précédents, Scutellina lenticularis, Scu- tellina rotunda, Schizaster acuminatus, Maretia grignonensis et Spatan- qus pes equuli, parmi lesquelles deux persistent dans l'étage :emme- hen, Schizaster acuminatus et Maretia grignonensis, seules espèces que renferme ce système qui termine la série des dépôts éocènes. Les systèmes fongrien et rupelien ne nous ont offert aucune espèce d'Echinides ; seulement à la partie supérieure du système rupelien, dans les couches bolderiennes, se rencontrent quelques radioles du Cidaris belgica. Le pliocène est plus riche; sept espèces se sont rencontrées dans les sables d'Anvers ou destiens : C'idaris belgica, Cotteau. Echinus Nysti, id. Echinus Colbeaur, id. Psammechinus sphæroideus (Nyst.), Cotteau. Psammechinus Dewalquei, Gotteau. Psammechinus Cogelsi, id. Echinocyamus Forbesi, id. se 4881 COTTEAU. — ÉCHINIDES TERTIAIRES DE BELGIQUE. 219 Signalons l'£chinus Colbeaui dont nous ne connaissons que le moule intérieur , remarquable par sa grande taille, sa face infé- rieure arrondie et pulvinée sur les bords, par son péristome s’ouvrant dans une dépression bien marquée de la face inférieure ; le Psamme- chinus Dewalquer, voisin du P. miliaris, si abondant sur les côtes de la Manche et de l'Océan, mais qui s’en distingue par ses zones porifères plus étroites, formées de pores disposés par paires moins obliques, par ses tubercules ambulacraires relativement plus gros, plus serrés el augmentant plus visiblement de volume vers l’ambitus, par son péristome plus ouvert; l£chinocyamus Forbesi, confondu jusqu'ici avec l’ÆZch. pusillus de nos côtes, et cependant facilement reconnais- sable à sa taille plus petite, à sa.forme plus ovale et moins angu- leuse en avant, à son périprocte toujours plus rapproché du bord an- térieur que du péristome, tandis que c'est le contraire qui a lieu dans l’Z'chinocyamus pustllus. Le Cidaris belgica s'était déjà montré dans le système Volderien. Les Psammechinus sphæroideus et Echinocyamus Forbesi se retrouvent dans les sables supérieurs ; restent quatre espèces caractéristiques : Echinus Nysti et Colbeaui, Psammechinus Dewalquei et Cogelsr. Trois espèces seulement se rencontrent dans les sables supérieurs ou Scaldisiens, deux des sables inférieurs et une troisième qui lui est propre : Psammechinus sphæroïdeus (Nyst.), Cotteau. Echinocyamus Forbesi, Cotteau. Schizaster Scillæ, des Moulins. Le Schizaster Scillæ est très répandu dans toute la région méditerra- néenne; non seulement il abonde dans le terrain miocène, mais il se développe avec une grande profusion dans certaines localités du terrain pliocène; c’est la première fois que la présence de cette es- pèce est signalée dans le Nord de l’Europe. Sur les trente et une espèces que renferment les terrains tertiaires de la Belgique, vingt-deux sont propres à la Belgique, et neuf seule- ment se retrouvent, dans d’autres pays, à des horizons à peu près identiques. M. Œhiert présente une note paléontologique sur des fossiles provenant des Galcaires de Montjean-Chalonnes, dans le département de Maine-et-Loire. Ces calcaires peu fossilifères, sont principalement caractérisés par la présence d'énormes Brachiopodes appartenant à la famille des Pentameridæ. L'un d'eux est rapporté provisoirement au genre Am- 290 GAUDRY, — OBSERVATIONS. 7 fév phigenia, Hall, qui jusqu'ici n’a été signalé que dans le Dévonien d’A- mérique. Toutes les espèces qui ont été recueillies sont caractéristi- ques de ces couches et aucune d'elles ne se retrouve dans la faune du Dévonien inférieur de l'Ouest de la France. L'étude des polypiers et leur détermination faites par M. Nichol- son conduisent au même résultat, et prouvent que le faciès de ces couches est différent de celui de La Baconnière, Viré, Néhou. Il existe au contraire quelques espèces communes avec celles du calcaire de l’'Eifel. | D'après ces faits et la présence du genre Uncites, M. OElhert croit devoir rapporter provisoirement ces couches au Dévonien moyen. M. Albert Gaudry met sous les yeux de la Société quelques des- sins que M. Lemoine lui a envoyés pour montrer les caractères des nouvelles pièces fossiles dont il à été parlé dans une des précédentes séances. | Il appelle particulièrement l’attention sur le dessin de la mâchoire du Plagiaulax trouvé par M. Lemoine; ce dessin fait voir que le Plagiaulax de l'Éocène était intermédiaire pour le développement des prémolaires entre ses prédécesseurs les Plagiaulax du Purbeck et ses successeurs l’ÆZypsiprymnus et le Bet/onga. Il établit un chaïnon de plus entre ces genres actuels d'Australie et les Microlestes où Hypsiprymnopsis du Trias. Les os des pattes des ypsiprymnus comme ceux des X'anguroos ont des caractères si particuliers qu'ils sont fa- ciles à reconnaître. Il serait curieux d’apprendre si le Microlestes du Trias, les Plagiaulax du Purbeck et de l’'Éocène inférieur avaient la singulière démarche des Xanguroos et des Aypsiprymnus d'aujourd'hui. Un des dessins de M. Lemoine met en relief la hauteur de la crête sagittale chez l’Arctocyon; M. Gaudry fait remarquer que cette élé- vation de la partie postérieure de la tête porte à supposer que les vertèbres du cou avaient des neurépines très longues comme chezles.| sarigues ; ce serait là un souvenir d'état marsupial chez un animal qui était sans doute devenu un placentaire. 1 Un autre dessin montre un bec du Gastornis avec des enfonce ments que M. Lemoine appelle des pseudo-alvéoles. Ces enfonce ments ont-ils simplement correspondu à des épaississements de la corne du bec, comme le pense le savant paléontologiste de Reims, ou bien indiquent-ils des dents fœtales comme chez la baleine ou des dents persistantes ? Il est difficile de le dire d’après la vue d'un dessin. Mais ce qui paraît bien vraisemblable c’est que le devant du bec n'avait pas trace de ces enfoncements. Ainsi comme chez l’Aes- perornis décrit dans l’ouvrage de M. Marsh sur les Odontornithes, lin: M 1881 PARRAN. — SOURCE MINÉRALE DE GAGNIÈRES. 291 ter-maxillaire avait déjà franchement l’état d'oiseau, quand les maxil- laires avaient encore un souvenir de l’état de reptile. M. Parran fait la communication suivante : . Note sw une Source minérale rencontrée dans une galerie des | houillères de Gagnières (Gard). | Par M. Parrain. …— Une galerie au rocher de la houillère de Gagnières (Gard) a re- . coupé à l'altitude 47,69, à 2507 de profondeur au-dessous de la sur- face, des assises de schistes et de grès fins fissurés, à travers lesquels suinte du toit et des parois de la galerie, une source d’eau minérale … dont la température à peu près constante a été trouvée de 19° cen- | tigrades. Cette eau laisse un résidu de 10 gr. 520 par litre évaporé sur l’é- | fuve à sable. | L'analyse du résidu, faite au laboratoire de l'usine de Bessèges, a | donné : | Si O? traces | Ca O 08, 500 MgO 0, 159 Fe? O0, Al? 0° traces SO NS OZ CI 0, 247 Alcalis 5 , 056 } Ho et CG O? 0 , 600 | | 100 207 |. La présence des chlorures et la forte proportion d’alcalis nous ont | paru des faits intéressants à signaler. Cette eau laisse déposer, par évaporation naturelle dans la galerie, | un résidu calcaire et magnésien qui agglomère solidement entre eux, | es fragments pierreux du ballast dont il forme ainsi une brèche très résistante. La particularité que présente ce ciment d’être formé par un carbo- | mate calcaire et magnésien, au lieu d’être formé par du sulfate de chaux comme on aurait pu s’y attendre, nous a paru pouvoir être | rapprochée du phénomène auquel sont dus les dépôls de grès et de | Poudingues qui se produisent actuellement sur le littoral algérien, et | Que nous avons souvent observés entre Bône et le cap de Garde. Le SÉANCE 21 fév: 4 ciment de ces grès est aussi un carbonate calcaire plus ou moins to [82 19 magnésien. ee Le littoral est bordé de roches anciennes, schistes grenatifères, qui sont généralement acores, mais il présente quelquefois des par- ties basses et échancrées, correspondant à de petites anses arron- dies à plage de sable et de menus galets. È L’anse est fermée généralement par une barre de sable fin, ana- logue à celles qui se forment à l'embouchure des rivières. | Entre la barre et le rivage, il n'y a qu'une très faible profondeur | d'eau; dans les temps calmes, et par les basses eaux, le sable est quelquefois mis à sec, ou se trouve tout au plus recouvert d’une lame liquide très mince, qui s'échauffe sous l’action solaire. On comprend. dès lors que l’eau, déjà plus concentrée, et pénétrant dans les inters=… tices laissés entre eux par les grains de sable, se trouve en présence de surfaces de contact divisées et multipliées à l'infini, et puisse: laisser déposer les sels Les plus fixes et les plus insolubles, qui sont les carbonates calcaires et magnésiens. La présence de l'acide carbonique dans l’eau de la mer s'explique d’ailleurs naturellement par les nombreux épanchements de roches éruptives, qui existent sur le littoral, et par les fissures qui les ac- compagnent. L'échantillon que je présente à l’examen de la Société, et qui a la consistance d'un grès ancien, a été pris sur la plage entre le fort Génois et le cap de Garde. Séance du 21 février 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Carez, vtce-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. Douvilié offre à la Société de la part de l’auteur, une note de M. Davidson (extraite du Geological Magazine, janvier 1881), sur les lamelles de jonction des spires internes dans un certain nombre de Brachiopodes des terrains anciens de l'Angleterre, appartenant aux genres Spériferina, Athyris, Meristella, Nucleospira, Retzia, Atrypa ei Glassia (genre nouveau). Ces études ont été faites sur des échantillons préparés par le Rev. Norman Glass, et dans lesquels les spires avaient été rendues visibles, soit directement, soit par transparence, lorsqu l'intérieur de la coquille était rempli de spath calcaire, 1881 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND, 29 M. Dagincourt fait la communication suivante : Note sur la Géologie des environs de Saint-Amand (Cher), par M. Dagincourt. Les couches jurassiques inférieures (/nfralias et Lias) qui affleurent aux environs de Saint-Amand (Cher), ont déjà été de la part de quelques géologues, le sujet d’études générales. MM. Elie de Beaumont et Dufrénoy (4), puis MM. Boulanger et Bertera (2) orit indiqué les grands traits des caractères de ces cou- ches, ainsi que leurs principales subdivisions. Croyant par suite de certaines dispositions dues à des failles, à une discordance de stratification entre le calcaire infràliasique et les grès sous-jacents, ces auteurs fixèrent entre ces deux assises la ligne de séparation des périodes triasique et jurassique; nous verrons plus loin, qu'aujourd'hui la concordance de ces assises étant bien prou- vée, il nest pas aussi facile de fixer la limite de ces deux terrains. Depuis le séjour qu'Alcide d’Orbigny fit à Saint-Amand, pour y recueillir des fossiles dans les marnes du Lias moyen et du Lias su- périeur, quelques localités telles que les Cottards, le Bois de Trousse ont gardé une juste célébrité de richesse fossilifère; le savant pa- léontologiste y prit les types d’un grand nombre des Ammonites du Lias moyen qu'il a décrites et en dédia plusieurs à des habitants de Saint-Amand qui lui avaient prêté leur concours pour ses recherches; Ex: Ammonites Maugenesti, A. Masseanus etc., (4). Les observations multiples que j’ai recueillies dans les nombreuses excursions que j'ai faites pendant le cours des six dernières années, ainsi que tous les documents réunis par mon père, m'ont permis de bien définir dans le Lias un plus grand nombre de zones que cela n'avait encore été fait. J’ai cru qu'il serait intéressant de communi- quer le résultat de mes recherches à la Société géologique, et de lui présenter ce travail stratigraphique sur les différentes assises et zones de l’Infrälias et du Lias. J’y ai ajouté en quelques points, quel- ques indications sur les failles qui ont disloqué ces couches. . Je mets sous les yeux de mes collègues une carte géologique à (1) Explication de la Carte géologique de France. (2) Explication de la Carte géologique du Cher. (3) Dédiées aux Docteurs Maugenest et Robin-Massé. 2924 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 fév. l'échelle de 3 oo de la contrée que j'ai étudiée, c’est-à-dire de la ré- gion comprise entre Sancoins d’une part et la vallée de la Sinaise de l’autre, de chaque côté de Saint-Amand. Le tracé topographique a été fait par mon père et mon regretté ami M. Courtois; j'y ai dessiné l'affleurement des couches liasiques et infràaliasiques sans tenir compte des sables, qui les masquent en de nombreux endroits, mais sous lesquels j'ai pu presque partout, en profitant de nombreuses fouilles faites dans des buts divers, reconnaître la nature du sous- sol. Chacune des zones du Lias y est distinguée par une couleur dif- férente, et tous les points. où j'ai recueilli des fossiles y sont indi- qués par un signe particulier. Cette carte qui, vu ses grandes dimensions (3" 50 sur 1"10) ne sera probablement jamais publiée, restera à Saint-Amand à la disposition de tous ceux qui désireront la consulter. Nous allons étudier successivement : I. L’Infralias. II. Le Lias. HT, Les plissements et les failles. INFRALIAS Minéralogiquement, il se compose de deux grandes masses, l’une inférieure grèseuse, l’autre supérieure calcaire, en parfaite concor- dance de stratification. Entre la Fosse nouvelle et la Sinaise, le cal- caire infràliasique forme une bande continue et régulière au nord de l'affleurement des grès ; mais, dans toute la région comprise entre Saint-Amand et Sancoins, des failles que nous étudierons plus loin, sont venues disloquer le calcaire infràaliasique et lui donner une dis- position géographique très irrégulière. Tantôt, en effet, il n’a que quelques centaines de mètres de largeur, tantôt au contraire il forme de vastes plateaux interrompus par des réapparitions des grès inférieurs comme cela a lieu plusieurs fois dans les vallées du Cher et de l’Aubois. Ce sont ces derniers que nous allons étudier en pre- mier lieu. | Les grès infràliasiques sont fort difficiles à distinguer des forma- tions sur lesquelles ils reposent, si tant est qu'ils doivent en être sé- parés. En effet, dans la vallée de la Sinaise entre Châteaumeillant et Beddes, on voit intercalée entre les micaschistes et le calcaire in- frèaliasique une masse de grès, puissante d'une centaine de mètres 1881 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 295 environ, séparée en deux parties par une couche d’argiles lie-de-vin, micacées, d'une épaisseur de 10 à 20 mètres. Les fossiles manquent dans toute cette série, de sorte qu'il ne faut pas être, Je crois, trop absolu en prenant cette couche argileuse comme limite inférieure des grès infràliasiques, ce qui est au-dessous devant appartenir alors au Trias. Dans la vallée du Cher et plus à l’Est, l’extension des grès est très grande et il est difficile d’y relever de bonnes coupes; cependant, on y rencontre presque partout un horizon de calcaires dolomitiques et d'argiles lie-de-vin, bien visible au-dessus de Devrant ou au village de Brault, par exemple, et qui semble représenter le niveau du gypse de Lurcy-Lévy, lequel appartient incontestablement aux marnes irisées. Les 40 à 50 mètres de grès qui sont au-dessus seraient infrà- liasiques mais une étude spéciale de ces terrains, que j'espère d’ail- leurs pouvoir accomplir bientôt, est nécessaire pour trancher défini- tivement la question des grès infraliasiques dans cette région. Au point de vue minéralogique, ces grès de couleur ordinaire- ment foncée, sont tantôt grossiers, tantôt fins, et plus ou moins ar- gileux suivant les localités. A part quelques fragments de lignite, Je nyai jamais rencontré de débris organiques. La manière dont se fait la succession des calcaires au grès est fort intéressante à étudier; là coupe ci-jointe, relevée dans la tranchée du chemin de fer près Fig. 4. DER | 296 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 fé 30 Calcaire marneux compacte. . 15 Calcaire marneux . .:.. .”, 0,60 29 Marne avec écailles de poissons 14 Gaise verte, avec écailles d Ganoides et plantes (Brachi- poissons. "215400." RS DAY UMTS RUE ur a ae 200,00. 19 1SADIES ATOTICUR SRI RS ES 28 Calchre: compacte...) 5. + 0200148: CHise VOTE EN RER 27 Calcaire bleuâtre à Natica. . . 0,60 11 Calcaire sableux Dune es. s = 0 26 Lumachelle à Ostrea irregularis 0,80 10 Gaise verte . . . « . . . . 0,60 ST GAICaiTe AVE LE ae 2,50 9 Calcaire jaune, moules de je 24 Marnes avec Ostrea ireglars 0,80 valves 1 AR tee CORRE 23 Calcaire pavé. . . . . . . . . 4,00 8 Sable argileux, écailles de pois- 22 Calcaire fissile à Ostrea eue SONS IS NE AIS SU RECRUE Édras ts L'an Rs es 0 ON'ArETUle EEE MSC 1,09 21 Calcaire compacte . . . . . . 0,60 6 Gaise verte, avec moules de bi- 2 204Marnejnume à 20. +404: 0 ADD valves, lignites . . …. . . . C1 19 Calcaire marneux, avec bUIES 5 Sables arstleuse RR CRU de brvalvés!: .. "9,7 7, "0,80! Ar GaiSe NTIC MERE RES 18 Marne bleue feuilletée. . . . . 0,20 3 Argile verdâtre . . . . . . . . 2,00. 17 Calcaire marneux jaune. . . . 0,30 2 Argile lie-de-vin. . . . . . . 1,50. 16 Argile verte... sd. = 2.0 0,05 n)4/Grèslie-de-vin, MEnitese | de la gare de Saint-Amand, montre bien en effet comment l’élé-n ment calcaire a fini par se substituer à l'élément siliceux dans les … sédiments de la mer infràaliasique après plusieurs alternatives del petits dépôts sableux, argileux et calcaires. Plusieurs d’entre eux contiennent des écailles de poissons ganoïdes et des débris de vé- gétaux ainsi que des moules tout à fait indéterminables de bivalves. _ A partir de la Jarrée, au sud du Châtelet, on rencontre à ce niveau, des amas considérables de jaspes, dans lesquels je n’ai pas trouvé de fossiles, mais qui se relient sans interruption aux jaspes du Chaumois près de la Châtre dans lesquels MM. Maurice Sand et Ter quem ont décrit toute une faune se rapportant à l’âge de l'Aurcula« contorta. p Le calcaire infràaliasique présente à Saint-Amand, une épaisseur d'environ 40 mètres. Sa partie inférieure se compose, comme on. ; le voit dans la coupe ci-dessus, de gros bancs de calcaire compact, - x connu dans le pays sous le nom de calcaire pavé, séparés par des pe- tits bancs marneux dont plusieurs contiennent l’Osérea irreqularis;« très souvent (Pillevoisin, Sancoins) ces bancs inférieurs sont pétris | de Pentacrinus basaltiformis, maïs le banc le plus fossilifère est situé environ à 12 mètrés au-dessus du grès; il forme un horizon constant dans les carrières de Saint-Amand, où on le connaît sous le nom de banc d’'huîtres. 1] contient les fossiles suivants : Cerithium porulosum, Terq. Natica angulata, Terq. N. obliqua, Terq. N. carimata, Terq. 1881 DAGINCOURT. —— GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 297 N. oblusa, Desh. Ostrea irregularis, Munster. Mytilus productus, Terq. qui se retrouvent à Hettange dans la zone supérieure et en outre Cypricardia porrecta, Dum. de la zone inférieure. Les Gastéropodes sont surtout abondants dans la partie supérieure du banc fossilifère. A deux mètres environ au-dessus de ce dernier, se trouve une pe- tile couche très constante dans les carrières de Saint-Amand, et qui est remarquable par les écailles et débris de poissons ganoïdes, ainsi que par les plantes (Brachyphyllum) qu’elle contient. Les 30 mètres de calcaire qui composent le reste de l'Infràlias, sont formés de gros bancs successifs de calcaire marneux et dolomitique blanc-jaunâtre très pauvre en fossiles; ils sont exploités comme cas- tine pour les hauts-fourneaux. Tout à fait à la partie supérieure, les fossiles deviennent plus abondants. À Bonzais, où cette couche supérieure est exploitée, j'ai recueilli les fossiles suivants : Pleurotomaria mozellana, Terq. Cerithium porulosum, Terq. Natica oblusa, Desh. Ostrea irregularis, Munster. Plicatula hettangiensis, Terq. Mytilus glaber, Dunker. Lima amæna, Terq. Avicula, n. sp. Telle est la constitution du calcaire infràaliasique dans la vallée du Cher. Vers l'Ouest, au Châtelet et à Beddes, l'épaisseur de cette assise est beaucoup moindre qu'à Saint-Amand; les fossiles y sont rares et mal conservés. L'Ostrea irreqularis y est très rare et les horizons fos- silifères des carrières de Saint-Amand ne s’y retrouvent pas. Mais vers Pest à Ainay-le-Château, Liénese, Sancoins, la constitution du calcaire infraliasique est plus voisine de celle qu’il présente à Saint-Amand. Les auteurs que j'ai nommés plus haut, ont signalé dans le calcaire de Saint-Amand, la présence de nombreux Apéychus. 3e n’y ai ja- mais rencontré de semblables fossiles. La partie supérieure du calcaire infràliasique est, en de nombreux points, corrodée et perforée par des lithophages; les eaux de la mer semblent s'être retirées pendant un certain temps, aussi la différence est-elle nettement tranchée entre l’Infràlias et les sédiments qui | viennent ensuite. Lo [Ro] e2) DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 fév. Il LIAS Division. Cet étage présente dans son ensemble une puissance de 130 à 150 mètres environ. On peut y faire trois grandes coupes cor- respondant aux trois sous-étages admis par tous les géologues. À Lias inférieur. Lias moyen. Lias supérieur. Par leurs caractères pétrographiques, paléontologiques et géogra- phiques ils se distinguent nettement les uns des autres. Le L'as inférieur est réduit à quelques mètres de calcaire marneux jaunâtre assez voisin comme aspect du calcaire infràliasique. Le Zias moyen est tout entier composé de marnes, très chargées de pyrite ; enfin le Z2as supérieur est formé d’argiles. Les sédiments de la mer liasique ont donc été de moins en moins calcaires. Les fossiles sont très abondants dans le Lias et pour la plupart bien conservés ; chacun des sous-étages a sa faune spéciale. La faune inférieure est la plus pauvre, elle renferme les premiers Céphalopodes et Brachiopodes qui ont apparu dans la région. La faune moyenne est remarquable par le grand nombre d'Ammo- nites, le plus souvent pyritisées, qu'elle contient, et au moyen des- quelles nous avons pu établir plusieurs subdivisions dans le Lias moyen. La faune supérieure tout à fait distincte de la précédente, est éga- lement riche. Au point de vue géographique, chacun des sous étages est différem- ment disposé. Le Lias inférieur, venant au-dessus du calcaire infràliasique, a été disloqué par les mêmes failies, d'où sa disposition en plusieurs en- roits fort irrégulière. Le Lias moyen et le Lias supérieur forment au nord des ter: rains précédents une bande continue N.-E. — $S.-0. qui, entre Saint- Amand et Sancoins, présente plusieurs sinuosités correspondant aux dentelures de l’Infràlias sur lesquelles ils se moulent. Le Lias moyen occupe presque toujours le fond des vallées, ou forme des plateaux peu élevés, inclinés vers le nord. Le Lias supérieur constitue au nord du précédent, une colline allongée, qui le circonscrit exactement et s’élève de 80 à 100 mètres au-dessus de la plaine du Lias moyen. : Lias inférieur. — Le Lias inférieur est représenté par un calcaire 1881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 229 marneux Jaunâtre, disposé en petits bancs et d’une puissance de 4 à 5 mètres. Ce dépôt ne représente que la partie supérieure de ce sys- ième ; il y a donc eu entre lui et l’Infràlias, que nous avons vu d’ail- leurs être perforé et corrodé, une lacune, Ru nent à la partie moyenne et inférieure de ce sous-étage. Les fossiles caractéristiques sont les suivants : Belemnites acutus, Miller. Ammonites Bucklandi, Sow. A. Kridion, Hehl. Gryphœa obliqua, Gold. Lucina liasina, Ag. Pentacrinites tuberculatus, Miller. : On y remarque en outre : Ammonites planicosta, Sow. Pecten æqualis, Qu. Lima Hermanni, Zieten. L. heltangiensis, Terq. Pinna ampla, Gold. Harpazx spinosus, Sow. Terebratula' psilonoti, Qu. Spiriferina Walcotii, Sow. qui se retrouvent aussi dans le Lias moyen. Les environs de Poizieux et la carrière du Petit Tertre sont les meilleures localités de ce sous-étage près Saint-Amand. ras moyen. — Le Lias moyen se compose de marnes et de cal- caires très marneux dont la couleur varie du gris clair au bleu très foncé. Sa puissance est de 80 à 90 mètres environ. Tandis que les différentes couches de marnes qui le composent sont presque toutes identiques, les fossiles sont loin d’être les mêmes du haut en bas de la formation ; ils sont groupés par faunes dont chacune occupe un niveau spécial. J'ai pu distinguer six zones bien différentes, qui sont les suivantes : . Zone de la Gryphœa cymbium. . Zone de l’Ammonites raricostatus. . Zone de l’Ammonites ibex, . Zone de l’Ammonites Davoi. . Zone de l’Ammonites margaritatus . Zone de l’Ammonites spinatus. D Ot R NN + Chacune de ces zones présente une épaisseur de 10 à 15 mètres. 1. Zone de la Gryphœa cymbium. — La Gryphœæa cymbium y est excessivement abondante; la tranchée du canal à Saint-Amand, le | versant nord du Grand Tertre, la marnière située derrière l’église 230 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 Tv d’Arcomps, dans la vallée de l’Arnon, le chemin de Graveux à Planche, et, dans la vallée de la Sinaise, le moulin de la Fouillouse, en sont des localités typiques où abondent les fossiles suivants : Belemnites acutus, Miller. * Avicula inæquivalvis, Sow. Gryphæa cymbium, Lam. Pholadomya glabra, Ag. Ostrea leviuscula, Munster. Terebratula subpunctata, Dax. Pecten æqualis, Qu. Waldheimia cor, Lam. Pecten textorius, Schlot. Rhynchonella rimosa, Buch. Lima hettangiensis, Terq. Spiriferina Walcoti, Sow. Pinna ampla, Gold. Sp. Hartmanni, Zieten. Modiola numismalis, Opp. Sp. pinguis, Zieten. La roche est formée par des bancs plus ou moins épais de calcaire » marneux de couleur bleue ou grise, séparés par des bancs de marnes. 2, Zone de l’'Ammonites raricostatus. Je crois qu’il faut séparer de la zone précédente, une couche de marnes peu épaisse qui renferme un grand nombre de fossiles de la couche précédente, parmi lesquels : Gryphœæa cymbium. Waldheimia cor. Terebratula subpunctata. Pecten textorius. Spiriferina pinquis. accompagnés de quelques fossiles nouveaux. On peut la voir dans presque toutes les localités que j'ai signalées pour la couche précé- dente, mais celle qui m'a fourni les plus beaux fossiles est la Chaume des Fromenteaux, commune de Saint-Georges. — Voici les prinei- paux : Belemnites elongatus, Miller. Turbo cyclostoma, Benz. Ammonites raricostatus, Zieten, Harpax spinosus, Sow. Am. oxynotus, Qu. Nucula inflexa, Qu. Am. planicosta, Sow. Rhynchonella rimosa, Buch. Am. armatus, Y. et Bird. Terebratula numismalis, Lam. Turbo euomphalus, Zieten. 3. Zone de l'Ammonites ibex. La localité bien connue des Cottards, ainsi que celle du moulin Jouannet dans la vallée de la Sinaise, et bien d’autres moins riches, il est vrai, en fossiles, permettent d’étu- dier cette couche. Sa puissance est de 15 à 20 mètres environ, elle se compose de marnes et de calcaires marneux au milieu desquels on remarque un ou deux bancs de calcaire à ciment; quelques fos- siles sont cantonnés à différentes hauteurs, ainsi les Ammonites Mau- genesti et A. Valdani sont spécialement localisées à la partie supé- rieure, tandis que l’Ammonites Jamesonine se trouve que dans les bancs inférieurs; néanmoins la majorité des autres fossiles existe de haut en bas. Je ne crois pas qu'il y ait lieu de distinguer ici, 1881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 231 comme cela a été fait ailleurs, les zones à Ammonites ibex et Ammo- miles Jamesont. Les principaux fossiles sont les suivants : Belemnites clavatus, Schloth. B. elongatus, Miller. B. paxillosus, Schl. B. niger, Lister. Ammonites Valdani, d'Orb. Am. Maugenesti, d'Orb. Am.venarensis, d'Orb. Am. Actæon, d'Orb. Am. ibex, Qu. Am. centaurus, d'Orb. Am. Henleyi, Sow. Am. Bechei, Sow. Am. oxynotus, Qu. … Am. Pettos, Qu. Am. Taylori, Sow. Am. Jamesoni, SOW. Am. Lascombi, Sow. Nautilus intermedius, Sow. Turbo heliciformis, Zieten. T. cyclostoma, Benz. .Turritella Zieteni, Qu. T. undulata, d'Orb. Pecten textorius, Schloth. P. æqualis, Qu. Harpazx spinosus, Sow. Arca elongata, Qu. A. Munsteri, Gold. Nucula Palmaæ, Qu. Opis carusensis, d'Orb. Terebratula numismalis, Lam. Rhynchonella rimosa, v. Buch. R. fureillata, x. Buch. Entre Saint-Amand et Sancoins, ce niveau est représenté par des couches un peu différentes. Dans la localité bien connue du Bois de Trousse en effet, où on peut l’étudier dans les cavaliers du canal, on voit qu'’au-dessus de la zone à Ammonifes raricostatus, se développe “un système de marnes fissiles, de l’épaisseur desquelles on peut diffi- cilement juger, et qui contient en grande quantité une bélemnite très rare à l’ouest de Saint-Amand : la Belemnites longissimus, et à sa partie supérieure toute une faune abondante parmi laquelle quelques fos- siles spéciaux. Belemnites paxillosus, Schloth. B. longissimus, Miller. Nautilus intermedius. Sow. Amrmonites planicosta, Sow. Am. armatus, Y. etB. Am. lynx, d'Orb. Am. calypso, d'Orb. Am. Valdani, d'Orb. Turbo cyclostoma, Benz. T. heliciformis, Zieten. Turritella Zieteni, Qu. Limæa acuticosta, Gold. Area elongata, Qu. A. Munsteri, Gold. Nucula complanata, Oppel. Terebratula numismalis, Lam, Rhynchonella rimosa, v. Buch. R. furcillata, v. Buch. 4. Zone de l'Ammonites Davoi. — La superposition de cette couche à la précédente apparaît nettement dans la vallée de la Sinaise à Charpagne, et dans celle du Portefeuille à Saint-Pierre-les-Bois. Un peutencore l'étudier dans les fossés du chemin entre les Cottards et Bonzais, et dans la vallée du Sagonin, au nord de Sancoins; la roche est formée de marnes et de calcaires marneux, comme celle des zones 2392 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 ‘fév précédentes, mais la faune en est très caractéristique. Les principaux fossiles sont les suivants : Belemnites clavatus, Schloth. Am. Bechei, Sow. B. elongatus, Miller. Pleurotomaria anglica, Gold. Ammonites Davoi, Sow. Avicula inœquivalvis, Philips. Am. capricornus, Schloth. Terebratula numismalis, Lam. Am. Lascombi, Sow. 5. Zone de l'Ammonites margaritatus. — Au-dessus viennent les marnes à Ammonites margaritatus, dont les bonnes localités fossilifères sont les suivantes : le versant nord de Mondrond, la Ruige près de Vernais, la Guillonnère (vallée du Portefeuille), et les Vignes (vallée de la Sinaise). On y ramasse : Belemnites elongatus, Miller. Am. globosus, Zieten. Ammonites margaritatus, Münster. Pleurotomaria Amalthei, Qu. Am. Lascombi, Sow. Harpax spinosus, Sow. Am. fimbriatus, Sow. 6. Zone de l’Ammonites spinatus. — A Champdeuil (vallée de la Mar- mande), à la grande Preugne (vallée de l’Arnon) et à Fumée (vallée de la Sinaise), on remarque dans cette assise deux couches distinctes, minéralogiquement ; à la base, des schistes bleus avec abondantes Ammonites spinatus, et au-dessus un banc calcaire pétri de Pecten æquivalvis. La même faune, d’ailleurs, se retrouve dans les deux as- sises. Elle comprend : Belemnites paxillosus, Schloth. Pecten œquivalvis, Sow. B. niger, Lister. Mytilus scalprum, Sow. Ammonites spinatus, Brug. Arca Munsteri, Gold. Gryphœa cymbium, Lam. Terebratula quadrifida, Lam. Ostrea lœviuscula, Münster. Ter, cornuta, SOW. Harpazx pectinosus, Lam. Ter. Heyseana, Dunker. Lima Hermanni, Voltz. Rhynchonella tetraedra, Dax. Limæa acuticosta, Münster. Spiriferina rostrata, Schloth. Dans le département de l'Indre, cette couche acquiert une grande puissance tandis que les zones précédentes du Lias moyen diminuent d'épaisseur; elle devient un calcaire propre à bâtir, et le test des fossiles y est presque toujours siliceux. Dans cette même région, deux fossiles, le Spiriferina rostrata et la Gryphæa cymbium devien- nent prédominants, tandis qu'aux environs de Saint-Amand ils sont très rares. Lias supérieur. — Tandis que le Lias moyen occupe presque tou- jours le fond des vallées et qu'il présente rarement de bonnes coupes, le Lias supérieur, au contraire, se présentant dans presque toute son étendue en buttes isolées peut être étudié, sur de nombreux points. 1881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 233 j'ai donné la coupe de sa partie inférieure dans une précédente communication (1), à propos du calcaire à poissons que j’y ai décou- vert; je la rappellerai rapidement, en la joignant à celle de la partie supérieure que l’on peut étudier également à la montée du Racot, ou mieux non loin de là, dans la rue de la Cave, au-dessus de Champ- deuil, dans la vallée de la Marmande. Cette coupe est la suivante : Argiles ocreuses sans fossiles . . . . . . . . . . . 10,00 Argiles à nodules calcaires. . . . . . . . Pose 180,00 Schuistestà Posidonies 54. : .. . RO RE RM ESC) Bale iTeS POISSONS... , à: . à. : eee: O0 SEnistessa PoSidonies ss hs 222 dat, 4) :0,40 MAbues a Ærmmon. Holandrei 2. 274, 0. 1. 5,00 Lias moyen: Les argiles qui viennent au-dessus des Schistes à Posidonies, sont remarquables par les nodules calcaires souvent très gros qu'elles contiennent ; elles présentent une faune abondante et variée absolu- ment spéciale qui est la suivante : Belemnites acuarius, Schloth. Cerithium armatum, Gold. … B. tripartitus, Schloth. Pleurotomaria, philocles, d'Orb, Ammonites bifrons, Brug. Lima toarcensis, d'Orb. Am. Raquinianus, d'Orb. Leda rostralis, d'Orb. _ Am. complanatus, Rein. Nucula Hammeri, Def. Am. radians, Rein. Cucullæa inœquivalvis, Gold. Am. communis, SOW. Pecten pumilus, Lam. Am. Holandrei, d'Orb. Trigonia pulchella, Ag. Am. mucronatus, d'Orb. Inoceramus dubius, Sow. Am. cornucopiæ, Y. et B. Astarte Voltzi, Stein. Turbo capitaneus, Münster. Trochocyathus mactra, Edw. et H, Trochus subangulatus, Münster. Pentacrinus jurensis, Qu. Au-dessus vient une couche d’argiles schisteuses et remplies de plaquettes d’ocre. Je n’y ai jamais trouvé de fossiles. Les argiles à silex viennent presque partout ensuite et masquent les formations postérieures, mais au bas de la côte de Noirlac, entre Saint-Amand et Bruère, on voit au-dessus des argiles ocreuses, et à 1 | base du système oolithique, une couche calcaire épaisse de quelques | mètres et qui, minéralogiquement, se lie intimement aux couches Suivantes ; mais elle contient plusieurs des fossiles de la zone à Am- momites opalinus, et il faut, en conséquence, la rattacher au Lias supé- | rieur. Ces fossiles sont : Belemnites irregularis, Schloth. Ammonites toarcensis, d'Orb. » (1) Séance du 3 mai 1880. Compte rendu sommaire Soc. Géol. de France. 23 * DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 fév Gryphæa sublobata, Desh. Rhynchonella eynocephala, Rich. Trigonia similis, Ag. III PLISSEMENTS ET FAILLES L'Infràlias et le Lias forment entre Sancoins et la vallée de la Si- naise de chaque côté de Saint-Amand une large bande s'étendant du N.-E. au S.-0. ; A l’ouest de Saint-Amand, comme-on peut le voir dans les vallées de la Sinaise, du Portefeuille et de l’Arnon, les différentes zones se recouvrent régulièrement les unes les autres, en plongeant vers les N.-0. Aux environs mêmes de Saint-Amand, elles ne présentent plus leurs allures normales; le calcaire infràliasique affleure sur une plus grande étendue qu'il ne devrait le faire, il forme une sorte de pro- montoire dirigé vers le Nord, interrompu en plusieurs points par des” réapparitions des grès inférieurs. Le Lias moyen et le Lias supérieur ont été refoulés par lui, et pour le contourner, pour passer en un mot de la vallée de la Marmande dans la vallée de la Loubière, les couches qui constituent ces sous-étages ont été forcés de se couder brusquement dans une direction perpendiculaire à leur premières et leur largeur est très réduite dans ces points. Entre Saint-Amand et Sancoins, les allures du Lias, bien que moins tourmentées ne sont pas non plus normales, elles présentent plu- sieurs coutournements peu considérables. Le L’Infràlias a des alternatives de largeur et ‘d’étroitesse très remar= quables, et près de Sancoins il est traversé par une faille qui le fat réapparaître au nord du Lias. Dans la présente note, je me bornerai à décrire les failles des ens virons de Saint-Amand, me proposant de parler dans une prochaine communication de celles des environs de Sancoins, dont l’étude ne peut se séparer de celle du groupe de failles qui remonte au Nord jusqu’à Sancerre, et se relie à la faille dite de Sancerre. Le calcaire infràliasique, grâce à sa nature pétrographique, est la seule couche dont l'étude nous donne des renseignements précis su® la disposition et la direction des ploiements et des failles. En effet, d’une part, les grès infràliasiques, mal stratifiés et dont | les bancs sont difficiles à distinguer les uns des autres, et de l’autre M les marnes du Lias, n’ont pas conservé, grâce à leur grande friabilité, 1881. DAGINCOURT. == GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 235 Paspect orographique que les failles leur ont donné; le calcaire in- fraliasique seul est resté comme le témoin de ces accidents. D'ailleurs il a présenté une résistance moindre aux forces qui ont agi sur les terrains de la région ; aussi présente-t-il un grand nombre de brisures. Nous allons étudier successivement les deux massifs de calcaire in: fraliasique qui s'étendent. de chaque côté du Cher. Si nous prenons d’abord le massif situé sur la rive gauche du Cher, nous voyons sur la carte qu’il à une forme sensiblement triangu- laire. Ce triangle, très allongé, a pour côtés : au sud, la limite nord du calcaire lacustre; à l’ouest, la Loubière, et à l’est, le Cher; à son angle nord qui est le plus aigu se trouve le village d’Orval. Une bande mince de Lias inférieur le sépare du calcaire lacustre; du côté de la Loubière il est limité par la base du Lias moyen, et de celui du Cher par les grès infràaliasiques. L'étude de quelques coupes intéressant ce grand atbau nous per mettra de nous rendre compte de sa constitution. Coupe suivant la voie ferrée entre Saint-Amand et Ainay (fig. 2). … Silon quitte la gare d’Aïinay-le-Vieil, d'où l’on voit à quelques “centaines de mètres s'élever les premières collines de calcaire lacus- tre, pour se diriger vers Saint-Amand en suivant ou la voie ferrée ou, dans quelques endroits, le petit chemin qui lui est contigu, on … peut constater avec la plus grande facilité, les faits suivants. Au premier passage à niveau, se trouve le Lias inférieur plongeant | vèrs la gare d’Ainay c’est-à-dire sous le calcaire lacustre, puis bien- tôt après, plongeant dans la même direction, le calcaire infràliasique “dont les couches affleurent successivement, et ensuite les grès ; | CBuX-ci n’atteignent pas le sommet de la côte car les couches devien- nent assez subitement horizontales et leur ligne de contact avec le calcaire se maintient pendant toute la longueur du Camp de César à une dizaine de mètres au-dessus de la voie ferrée. A l'extrémité de cette colline, près de l’ancienne sablière, les couches plongent brus- quement dans la direction de Saint-Amand, les grès disparaissent au-dessus du niveau du sol pour reparaître bientôt après, et le cal- Caire forme pendant ce temps un fond de bateau dont le point le plus déelive est marqué par la fontaine des Magriaux; puis les strates re- deviennent horizontales et restent ainsi jusqu'à la Roche; entre ce | dernier point et le village d'Orval se produit un plissement analogue au précédent en vertu duquel les grès disparaissent momentanément 236 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 -fév. sous le calcaire pour venir une dernière fois au jour à Orval en faille avec le Lias inférieur. | Si l’on suit la route n° 221 bis entre Orval et l’Etang, on voit au- dessus des grès du bas de la côte des Vignes le calcaire infràliasique exploité dans une grande carrière : les différents bancs qui le cons- % _# 1 [= = = [eb) ee Si + GA EE y] Es un 2 ; 7 , S. o — u Ts e a = 5 =. O1. = = ss = + < D. 1 4 # . S = 3e 2 5 34 =) ere, Ed e rs D e ca = 4 A Colombiers, Camp de César Grand Tertre, Fig. 2 — Coupe de la voie ferrée entre Saint-Amand et Ainay-le- Vial. Fig, 4. — Coupe idéale des collines situées sur la rive droite du Cher. Es : LE Seti, < pt = = es ne = == mi di ; o =) — [e) ca Da (ar 2 E < E EE — 0 SE a D ot — = gd 5 À É a = «_ — Er = = A = , Le) T 2 E = © © = [æ = 0, NO: | 1881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 237 tituent, affleurent successivement ensuite dans les fossés de la route et présentent toujours un léger plongement vers le sud ; à l’extré- mité du grand plateau formé par ces couches, et qui ne présente aucune (race des plissements que nous avons observés dans la tran- chée du chemin de fer, se trouve une faille : elle traverse la route au bas de la côte de l'Etang, et met en contact la partie supérieure des calcaires infràliasiques avec la base du Lias moyen (zone à Gryphœa | cymbium). Cette faille dont l'orientation est sensiblement N. 60° O. ne se suit | pas très bien à gauche de la route, mais vers Bonzaïs elle se continue bien nettement ; seulement, elle change bientôt de direction, devient N:-$., et se prolonge parallèlement et contre la Loubière jusqu’aux Etangs d'Orval ; on peut même dire que cette petite rivière coule sur elle, car sur sa rive droite se trouve le calcaire infràliasique, tandis qu’à gauche sont les marnes à Ostrea cymbrum. Fig. 3. — Coupe perpendiculaire de la vallée de la Loubitre. Vallée dela Bois d'Orval. Vallée Loubière. du Cher. CL 2. Calcaire infraliasique. — 3. Lias. La faille du bas de la côte des Vignes que nous avons définie à Pextrémité de la tranchée du chemin de fer, vient mourir aussi vers ces étangs en faisant un angle droit avec la première. J'ai dit que le Lias inférieur venait buter contre les grès en suivant la ligne du chemin de fer. Cette assertion repose sur l'existence de cette couche facile à constater, dans la tranchée de la prise d’eau derrière la gare de Saint-Amand, mais sur la gauche, s’élève la petite butte où est batie l’église d'Orval et qui est en calcaire infrà- liasique. Je crois que pour expliquer son apparition en ce point, ilest nécessaire d'admettre l'existence d’une faille N.-S. de très pe- tite longueur, située entre la colline et la gare de Saint-Amand et _ qui à eu pour action de relever l’Infràlias au-dessus du Lias inférieur. L'ensemble des couches du grand plateau que nous venons d'étu- _ dier plonge vers l'Ouest. Tels sont dans toute leur simplicité, les faits importants que l'on _ peut observer dans l'étude du massifsitué entre le Cher et la Loubière; 238 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND, 21 f nous chercherons les faits généraux qui s’en dégagent après avoir étudié l’autre rive du Cher. 7 4 Trois collines, qui sont en allant du nord au sud, Montrond, le. Petit-Tertre et le Grand-Tertre, les deux premières s'élevant à la cote 200 environ. et la troisième dépassant en quelques points la cote 250. séparent le Cher de la Marmande. Perpendiculairement à ce sy us se trouve vers le Sud, une seconde chaîne de collines étendue entre Charenton et l'Etelon. & Coupe des collines situées à droite du Cher (fig. 4). % Si l’on suppose complètement en ligne droite, les premières collines. que nous avons signalées et que l’on fasse passer une coupe par leurs points les plus élevés, on constatera sur elles, les faits suivants, dont on peut se rendre compte en suivant la route nationale de Montlucon, | à Saint-Amand. | Au bas de la colline sur laquelle est situé le village de l'Etelon et. £. qui est tout entière formée par les grès infràliasiques, apparaît tout. d'un coup le calcaire de même nom en faille avec ceux-ci et plon=« geant vers le sud. Ce dernier continue à se relever, ce qui ramène nécessairement au jour les grès, que l’on voit en effet affleurer dans le lit du Cher à partir de Meslon et dans les fossés de la route au Coin du chemin du domaine de Courtel. Là se trouve une faille qui les met en contact avec le Lias inférieur, sous lequel le calcaire infràlia= sique apparaît bientôt plongeant comme précédemment vers le sud puis, les grès reviennent de nouveau au jour au bas de la côte den Pillevoisin. Entre ce point et le Grand-Tertre, se trouve une grande dépression. occupée par les grès, et où est le village de Colombiers; puis vient cette colline sur le sommet de laquelle le calcaire reparaît mâis à une cote beaucoup plus élevée que celle qu’il avait à Pillevoisin. Entre ces deux points, il y a nécessairement une faille qu’il est impossible de voir dans la vallée à cause de l’analogie des différents bancs de grès. Si l’on suit le flanc ouest du Grand-Tertre, on voit que le calcaire forme au-dessus des grès une couche continue mais peu épaisse, ho rizontale dans sa partie moyenne mais qui plonge assez rapidement à son extrémité vers Saint-Amand. | Entre lui et le Petit-Tertre qui vient ensuite, il y a encore un@ faille qui met en contact le grès et le calcaire; on voit ensuite nettes ment Ce dernier plonger vers l’autre extrémité de la colline, passer sous le canal, puis se relever à Montrond après avoir formé un fond de bateau. Il laisse même apparaître sous lui, les grès bien visibles sur le 4881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 239 flanc ouest de Montrond, se montrant pour la dernière fois, en faille avec le Lias inférieur et un lambeau du Lias moyen (Zone à Am. mar- garrtatus). Mais revenons maintenant en arrière et cherchons ce que devien- nent, au delà du plan de notre coupe, les différentes failles que nous avons signalées chemin faisant. La première, celle de l’Etelon, se prolonge assez loin vers l'est. Sa direction est d'abord N. 40° E., mais bientôt elle devient N. 45° E. : c’est ainsi qu'on la retrouve à POeuute des carrières de la Bedoire et dans le chemin de fer de Tourzel à Coust. Elle se termine près de Fontemeurant, mais cette petite localité est assez difficile pour de- mander une description spéciale. En suivant la petite route de Fontemeurant à Soliers, l’on voit une faille bien nette qui met en contact les grès et le Lias inférieur qui plonge vers eux ; l’Infràlias affleure un peu plus loin, puis forme un dos d'âne et prend son plongement normal vers le nord. Non loin de là, aux environs du domaine de Taillé, il y a au nord de ce domaine une faille qui a élevé l’Infràalias au-dessus du Lias in- férieur; pour moi cette dernière est la prolongation de celle de la Bedoir ; et celle de Fontemeurant située au S.-E, de celle-ci, lui est | parallèle. Faille du Grand Tertre. Si on fait passer une coupe à travers le Grand Tertre au niveau du premier signal du côté de Saint-Amand, on voit qu'il existe sur le flanc nord de cette colline, une faille qui met en contact les grès in- \fräliasiques avec le Lias inférieur ; le calcaire infràliasique forme une | | mince calotte au sommet et plonge vers le Cher. La dénivellation des Léouches est nettement définie en ce point, mais si on la cherche au delà ou en decà, elle ne se présente plus avec les mêmes caractères et peut être méconnue. En allant vers Colombiers, et suivant le sommet de la colline, on trouve bientôt, à gauche du chemin, une assez grande carrière dans | Jäquelle on voit une faille au milieu des couches de l’Infrälias; la portion nord plonge presque verticalement par un phénomène de | bascule des couches, postérieur à la faille et qui est venu la mas- | quer. mm À la fontaine de Colombiers, le Lias moyen (zone à Amm. 1bex) Mient buter contre les grès : plus loin enfin à Colombiers, et en der- | mier lieu à la Grange-Cornue, on retrouve toujours dans la même di- rection (N. 60° O.) cette faille. En allant vers le Petit Tertre dans la tranchée de la route nationale, 240 DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 21 fév. on voit très nettement le Lias inférieur contre les grès, mais plus loin que devient-elle? A la carrière de la Ficelle (4) par exemple, on voit certes les couches plonger très rapidement, mais elles se succè- dent régulièrement, et plus loin leur inclinaison devenant de moins en moins prononcée, elles se relient à celles de Montrond. Peut-on supposer que cette fracture se continue à travers Saint. Amand pour se relier à celle de Montrond? Les observations que j'ai pu recueillir sur le sous-sol de Saint-Amand ne sont pas encore suffi- santes pour que je puisse être affirmatif, mais j'incline vers cette dernière supposition. Les deux petites régions parallèles au Cher, que nous venons d’é- tudier successivement, sont certes trop près l’une de l’autre pour avoir été disloquées par des actions différentes; on peut donc affir- mer a priori, que ce sont les mêmes forces qui les ont disloquées dans le même temps. Mais comment se fait-il alors que les résultats aient été si diffé- rents ? D'un côté, en effet, est un plateau à peine ondulé sur l’un de ses bords, de l’autre une série de collines d’une altitude sensiblement constante (200 mètres), où le calcaire infràliasique déchiqueté est élevé par endroit à une grande hauteur (254 mètres). Mais en comparant les coupes de chacune des rives du Cher, j’es- père démontrer qu'il est possible de les relier l’une à l’autre et den refaire l’histoire de leur dislocation. Il faut de toute nécessité admettre à la place où coule aujourd’hui le Cher, l'existence d’une faille, bien évidente sur une coupe perpen- diculaire à la direction de cette rivière et passant par le Grand-Tertre et la Groutte. N. E. Fig. 5. — Coupe transversale de la vallée du Cher. S. 0. Vallée de la Grand Tertre. Vallée La Groutte. Marmande. du Cher. 1. Grès infràliasique. — 2. Calcaire infràliasique. — 3 Lias. C'est à elle qu'est due la grande différence de niveau entre ces deux points 200-250. (1) Carrière située au sommet du petit Tertre. 1881. DAGINCOURT. — GÉOLOGIE DE SAINT-AMAND. 241 Les failles perpendiculaires au Cher que nous avons vues sur cha- cune des rives, peuvent se raccorder ensemble, ainsi qu’il suit : 1° La faille de Courtel correspond à une faille qui devait être vi- _ sible à Ainay avant le dépôt du calcaire lacustre. Le Lias inférieur et linfràlias présentent dans ces deux localités la même inclinaison et se rapportent parfaitement; 2 À la faille de Colombiers correspond le plongement brusque des _ couches à l'extrémité nord du Camp de César ; - 3° Celle qui sépare les deux Tertres, correspond au changement de direction des couches à la Roche : 4° Enfin le fond de bateau de la Garenne et celui qui existe entre Montrond et le Petit-Tertre se correspondent de tous points, ainsi que la faille de Montrond et celle d’Orval. Pour expliquer la différence qui, en quelques points, existe dans Pallure des couches des deux massifs situés sur chacune des rives du Cher, je crois qu’il faut admettre que les failles du Grand-Tertre et du Cher sont postérieures à celles dont la direction est perpendi- culaire à la vallée. Dans cette hypothèse, on comprend que, quand les secondes cas- sures se sont produites et ont élevé le Grand-Tertre à la cote 250, les brisures correspondant aux changements de direction des couches et qui existaient à Colombiers et à la Coterelle (correspondant à celles que l’on voit sur l’autre rive dans la tranchée du chemin de fer au Gamp de César et à la Roche), se soient réouvertes et que l’une des | lèvres de la faille ait été élevée par rapport à l’autre. En résumé on observe de chaque côté de la vallée du Cher des failles multiples. Elles peuvent se classer suivant leurs directions en | deux systèmes principaux. Celles du premier système sont les plus anciennes, leur direction est sensiblement N. E.-S. O. Entre l’Etelon et Orval on en compte | cinq principales, savoir : Celle de Fontemeurant à l'Etelon, N. 15° E. Celle de Courtel à Ainay N. 40° E. (?) Celle de Pillevoisin au Camp de César N. 30° E. Celle de La Coterelle à la Roche N. 20° E. (?) La faille de Montrond à Orval, bien que sa direction soit E.-0., doit se rapporter aussi à ce système. Par un mouvement horizontal, ces diverses failles ont refoulé le | Lias à 6 kilomètres vers le nord, en donnant à l’Infràlias une exten- | Sion beaucoup plus grande que celle qu’il y devrait avoir : la pre- nssarenme-ns. | mière se suit sur une longueur d'environ 4 kilomètres ; les quatre | autres ont 1 à 2 kilomètres de longueur seulement. Les dénivella- 16 249 AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES, 21 fEv. tions verticales qu'elles ont produites varient depuis quelques mètres. | jusqu'à l'épaisseur totale du calcaire infràliasique (40 mètres). | Les failles du second système sont plus récentes que celles dont nous venons de parler; elles sont aussi moins nombreuses ; il faut y comprendre : La faille du Grand- Tertre Son { Li site Ge dirigées N. 60° 0. Celle de la Loubière, malgré sa direction N. 60° 0. puis N.-5.. Elles correspondent respectivement aux vallées de la Mar menti du | C'her et de la Loubière. | Les dénivellations verticales qu’elles ont produites égalent ou dé- passent l'épaisseur du calcaire infràliasique. Elles ont modifié sur certains points de la rive droite du Cher, le résultat orographique des premières, et c'est ainsi qu’elles sont la cause de l'élévation dun Grand-Tertre à la cote 250, tandis que les plateaux environnants ne dépassent pas la cote 200. | Saint-Amand est le dernier point vers l’Ouest où les couches dun Lias aient été bouleversées par des failles. Les environs de Sancoins, | - la Nièvre et le Morvan présentent un grand nombre de failles ; versh l'Ouest, au contraire, dans le département de l'Indre, aucun acci= dent n’est venu déranger la disposition régulière des couches. M, Ameghino fait la communication suivante : Le Quaternaire de Chelles, Par M. Ameghino. Tout près du village de Chelles, dans le département de Seine-et Marne, sur la rive droite de la Marne, il y a un dépôt de transport \ quaternaire, exploité depuis longtemps par la compagnie du chemin M de fer de l'Est, pour en extraire le ballast nécessaire à la conserva- tion de la voie. Il existe en outre, autour de la ballastière, plusieurs W sablières exploitées pour les besoins de la localité. (. Ce gisement est l’un des plus intéressants, tant au point de vue, géologique et paléontologique, qu’au point de vue préhistorique. | On y a trouvé, il y a quelques années, une énorme défense d’élé=W phant, que l’on conserve maintenant à l’École des Mines. Elle était M accompagnée d’une molaire de l’£ephas antiquus, et de quelques ha- | | ches en pierre de la forme dite de Saint-Acheul. fe Plus tard, grace aux soins de M. Leroy, ingénieur du chemin de M fer de l'Est, et de M, Chouquet, on y a successivement recueilli de dl, 1881. AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 243 _ nouveaux exemplaires de ces instruments accompagnés de débris très caractéristiques de l’Zlephas antiquus et du Rhinoceros Merchii, espèces qui ne sont pas habituelles dans le quaternaire, ou du moins ne s’y retrouvent pas aussi souvent que} Zlephas primigentus etle Rhinoceros tichorhinus. J'ai visité ce gisement pour la première fois, pendant le mois de juin de l’année dernière, accompagné de M. le professeur de Mor- tillet. Depuis cette époque, j'y ai pratiqué des recherches presque con- tinuelles, et j'ai pu me convaincre qu'il s’agit là, non pas d’un dépôt appartenant à une même époque, mais d’une succession de couches appartenant à des époques distinctes, parfaitement caractérisées par la stratigraphie, par la faune, et par l’industrie. Fig. 4, ROUTE Pn NATIONALE CANAL Le terrain de transport qui constitue ce gisement, indiqué sur le plan des sablières par le pointillé, forme une espèce de banc de près d'un kilomètre carré, s’élevant de quelques mètres sur la surface de la plaine environnante, c’est-à-dire à 4 kilomètre à peu près de dis- tance du fleuve. La hauteur au-dessus du niveau de la mer est de 45 à 47 mètres. | L’épaisseur de ce dépôt de transport doit être d'environ 15 mètres, mais 1l est exploité seulement jusqu’à une profondeur variable entre 244 AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 21 fév 5 et 40 mètres, à cause des eaux d'infiltration et aussi parce que sa. partie inférieure est principalement constituée par des couches de. marnes inutiles ou des bancs de sable et de cailloux très fortement agglomérés par des infiltrations d’eaux calcaires. En se dirigeant du côté de la Marne, un peu avant d'arriver à la ligne du chemin de fer, on voit ce mamelon s'abaisser presque subitement de plusieurs mètres, et une plaine basse et uniforme s’étend de ce point jusqu'aux. rives du fleuve. Cette plaine, souvent inondée par les crues de lan Marne, est couverte d'étangs, de fossés, et de dépôts tourbeux. Le. terrain de transport, en s’abaissant, disparaît presque entièrement vers la voie du chemin de fer, mais il est très probable, que, par en- droits, il doit passer au-dessous de la tourbe, car il reparaît sur les bords de la Marne. Le lit actuel de la Marne a été creusé dans l'épaisseur de ce dépôt, et certainement il passe en dessous du fleuve, mais les deux ou trois mètres superficiels, les seuls ici acces sibles à l'observation, ne présentent plus le même aspect que le gi sement de Chelles, sur la limite nord de la vallée. à La coupe suivante montre la succession complète des couches qui constituent ce gisement : ce sont du haut en bas: : Fig. 2. — Coupe prise vers le milieu de la ballastière, en novembre 1880 f 1. Terre végétale. 2. Limon ou Iœss blanc à coquilles d’eau douce. 3. Couches colorées et décomposées improprement appelées diluvium rouge. 4. Couches sableuses supérieures ou moustériennes. 5. Couches caillouteuses moyennes. 6. Couches inférieures agglomérées ou chelléennes. — 6a Partie agglomérée. 22 6» Couches de marne verdâtre. — 6c Partie non agglomérée. 1 COUCHE INFÉRIEURE AGGLOMÉRÉE OU CHELLÉENNE. — Cette couche est 1881. AMEGIIINO. — QUATERNAIRE DE CIELLES. 245 certainement celle qui présente le plus d'intérêt. La partie accessible à l'observation présente une épaisseur variable de 1 à 6 mètres. J'avais annoncé qu'elle repose sur des couches de marnes vertes de l’époque | fertiairé, mais un nouvel examen et de nouvelles fouilles m'ont démontré que ces couches de marnes font partie du dépôt, puisque très souvent elles contiennent des dents de rhinocéros et de cheval, } des instruments taillés, et qu’enfin quelquefois on trouve au-dessous | même de ces marnes de nouvelles couches de sable et de gravier à ossements. Il est très probable que la base du dépôt doit être sup- portée par le sable de Beauchamp. La partie supérieure est constituée par du sable et des cailloux en | général de petite dimension, agglomérés ou cimentés par des infil- ltrations calcaires. Elle contient souvent des bancs tellement durs qu'on est obligé de les faire sauter à la dynamite et qu’on en fait en- suite des moellons. Les parties sableuses ainsi agglomérées présen- | jent une dureté comparable à celle des grès tertiaires. Au-dessous de cette partie agglomérée viennent de nouvelles couches de sables et de heravier aggloméré ou non, et des lits de marne verte. Ces derniers sont plus nombreux et plus puissants à mesure que l’on approche de la base du. dépôt. Un fait d'une très grande importance, c’est l’absence de blocs er- ratiques dans cette partie du dépôt : je n'en ai vu aucun, tandis qu'ils sont très nombreux dans les couches supérieures. S'il y en a en bas, ils doivent être très rares et de petite dimension. | _ La partie supérieure du diluvium aggloméré présente une surface inégale, excessivement ondulée : c’est le résultat d’une grande dénu- dation qui à eu lieu avant le dépôt de la couche caillouteuse qui la surmonte, comme le démontre très bien la fig. 2. On voit par cette Coupe, que le plus grand développement de la couche caïllouteuse moyenne correspond à un ancien ravinement du diluvium aggloméré. Gé sont sans doute ces anciens ravinements, qui par places ont com- plètement emporté la couche agglomérée; aussi n'en voit-on pas de traces dans les trois sablières d, e, f, qui se trouvent de l’autre côté de la grande route, bien que les travaux d'exploitation descendent parfois jusqu'à 8 mètres. À l’extrémité ouest de la ballastière où Sétrouve la plus grande profondeur, on la rencontre à 2 mètres seulement du sol. Dans la sablière a, on la trouve à 5 mètres au- dessous de la surface, mais dans la sablière c et à l'extrémité Est de la ballastière, elle fait défaut. Primitivement, avant le passage des courants d’eau qui l'ont ra- vinée et emportée, la partie supérieure du diluvium aggloméré devait présenter une surface unie, et une épaisseur uniforme, égale au . oscillations du sol, de vrais soulèvements, soit locaux, soit généraux 246 AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 21 fév, moins à l'épaisseur actuelle de toute la série des couches quaternaires qui constituent ce gisement. Il me semble que le diluvium aggloméré n'a pas été déposé par des courants très impétueux , et voici sur quoi je base mon opinion à cet égard : les cailloux roulés sont de dimensions médiocres ; la plu- part des débris d'animaux qu'on y trouve, n’ont pas été roulés par l’eau, enfin presque tous les instruments de silex taillé présentent leur tranchant intact, et n’ont pas été roulés par l’eau, mais l'homme, les a, au contraire, certainement abandonnés dans les endroits où nous les trouvons; enfin, parmi eux, il y a de petits nuclei, ce qui prouve qu'ils ont été taillés sur place et que l'homme et les animaux dont il\ était contemporain, ont certainement habité la surface du sol, dans les endroits où nous trouvons leurs traces, pendant le dépôt de la couche qui les contient. Plus tard, cette couche a été pénétrée par des infiltrations d'eau calcaire, qui ont aggloméré la masse et l’ont pré- servée de tout remaniement ultérieur. Ce phénomène a eu lieu avant le ravinement de sa surface, comme le démontre très bien la séparas tion nette qui existe entre la couche agglomérée et la couche cuil: louteuse supérieure, séparation neltement figurée sur la coupe cis jointe (fig. 3). Fig. 3. — Coupe prise à l'extrémité nord de la sablière b, en novembre 1880. — LL 14 LL D ZT LU On y voit une partie de-la couche agglomérée en forme de champi gnon Ÿ, qui a résisté à l’ancienne dénudation, et a été enveloppée pa les matériaux de la couche supérieure 2. Mais pendant cette époque de ravinement, il y a eu également de: qui ont ouvert dans la partie agglomérée de véritables failles, que lo rencontre très souvent, et dont la figure 4 donne un bon exemple. On voit ici d'une manière évidente, qu’il y a eu un soulèvement d sol, qui a produit une faille 6, et que cette faille s’est ouverte après ll dépôt de la couche agglomérée 2 puisqu'elle traverse toute la couch et qu'elle s’est remplie de matériaux provenant du même d/uviu aggloméré. D'autre part,.elle existait déjà avant le dépôt de la couch caillouteuse 1, puisque celle-ci n’a pas été dérangée et n’a pas four 1881. AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 947 des matériaux au remplissage de la faille; la faille et le soulèvement dont elle est le résultat, ont dû coïncider avec l’époque du ravinement. Fig. 4. — Coupe prise vers l'extrémite ouest de la ballastière, en novembre 1880. 1. Couche caillouteuse, 2. Couche agglomérée. Faune. — Paléontologiquement, le diluvium agagloméré est caracté- risé par une très grande abondance de débris de l'Æ/ephas antiquus et du Æhinoceros Mercki. Les os et les dents de ces deux espèces n’ont “été trouvés jusqu'ici que dans la ballastière et dans les sablières a et 4, où existe le diluvium aggloméré ; mais dans la sablière e, et dans les trois sablières d, e, f, où cette couche fait défaut, on n’en a encore rencontré aucun vestige. Jusqu'à présent on n’a recueilli aucun dé- bris ni de l’Z/ephas primigenius, ni du Rhinoceros tichorhinus. J'ai, en outre, provenant de la ballastière et des sablières a et à, une dent incisive d'hippopotame (j'en ai trouvé deux, mais je n'ai pu en conserver qu'une en mauvais état) ; trois molaires de ce grand rongeur de Saint-Priest qu'à tort ou à raison on a identifié avec le Trogon- therium Cuvieri; deux canines d'un ours, qui, d'après M. le profes- seur Gaudry, doit être l'U. spelœus ; des débris d’un cerf qui n’est point le renne et qui, d'après le savant paléontologiste que je viens de nommer, se rapporterait au Cervus Belgrandi de la faune ancienne de Montreuil ; de nombreuses molaires d’un cheval qui se rapproche un peu davantage de l'espèce tertiaire appelé £'quus Sienonis que celles que l’on trouve habituellement dans le quaternaire ; et de nombreuses molaires de bœuf, Industrie. — Au point de vue préhistorique, le même diluvium ag- gloméré est caractérisé par la présence d’un très grand nombre de ces instruments amygdaloïdes taillés sur les deux faces, de la forme 2AS AMEGUDINO, — QUATERNAIRE DE CHELLES, 24 fév dite de Saint-Acheul ou de Chelles. La distribution de ces instruments est en relation avec le développement de la couche qui les contient; ainsi jusqu à présent ils n’ont été signalés avec une certaine abon- dance que dans la ballastière et dans les sablières a et b où existe la couche agglomérée. L'endroit où ils ont été recueillis en plus grand nombre, est à l'extrémité occidentale de la ballastière où le diluvium aggloméré atteint son maximum de développement. Dans la sablière aq où le diluvium aggloméré ne se montre qu’à la bâse, on en trouve au contraire très peu. Dans la sablière /, où manque la couche agglo- mérée, on n’en a pas trouvé un seul. Dans la sablière e, on enfa recueilli un, mais il a été rencontré dans un petit lambeau de déluvium agqlo- méré qui se trouvait tout à fait à la base. Dans la sablière c, on en a trouvé un également, mais il provient d’une couche de sable supé- rieure ou moustérienne et il rentre très bien dans les formes connues de cette dernière époque. Ces instruments sont äccompagnés de nombreux éclats de dégage- ment, de lames ayant servi comme couteaux, de perçoirs, et de quel- ques instruments éclatés sur une face et retaillés sur l’autre, de vrais précurseurs des jolis grattoirs moustériens qu'on trouve dans les couches supérieures. COUCHE MOYENNE ET CAILLOUTEUSE. — Au-dessus du diluvium agalo- méré vient une très forte assise de cailloux roulés qui alternent avec des lits de sable. Cette couche caïllouteuse, qui atteint une épaisseur -« de 3 à 6 mètres, a rempli tous les ravinements que l’ancienne dé nudation avait creusés à la surface de la couche agglomérée. Les M cailloux roulés sont de plus grande dimension que ceux qu'on trouve dans la couche inférieure, ce qui prouve que ce dépôt a été formé par des courants plus forts; mais, par cela même, c’est une M couche presque stérile. On n’y trouve point de fossiles, ou ils sont M tellement roulés et fragmentés que toute détermination est impos- sible, J’y ai recueilli aussi quelques silex taillés, mais également rou- | Ê lés et n’offrant rien de caractéristique. Ici, nous avons la preuve M que ce dépôt a été transporté par des courants d’eau très impétueux. M Dans la partie inférieure de cette couche, on commence à voir des M blocs erratiques et à sa partie supérieure on les rencontre déjà en M grand nombre. | Ce vaste dépôt de transport, après sa formation, a ‘été également M dénudé à sa surface par des courants d’eau qui y ont creusé de pro- fonds ravinements remplis de sable plus tard, comme le démontre ! d la figure 2. Le Mais ces ravinements, comme ceux qui avaient eu lieu à une pi époque antérieure, ont été accompagnés d'oscillations du sol, dont M 1881. AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES, 249 on retrouve les traces à chaque instant. Elles sont surtout bien nettes dans la sablière c dont la figure 5 montre l’aspect. Fig. 5. — Coupe prise sur le côté est de la sablière ©, en octobre 1880. 1. Sable moustérien. 2. Couche caillouteuse. On voit qu’au point e, les lits de sable et de gravier, qui constituent la couche caillouteuse, ont été soulevés par une oscillation du sol qui s’est manifestée dans cet endroit avec plus d'intensité. Comme résultat de ce phénomène, il s’est produit en b, une faille qui descend jusqu’en bas et qui a été remplie avec des matériaux de la même couche caillouteuse. Cette faille s’est ouverte après le dépôt complet dela masse caillouteuse, puisqu'elle la traverse dans toute son épais- seur, mais avant le dépôt de la couche de sable moustérienne, c’est-à- dire pendant l’époque de ravinement, qui a coïncidé avec celle du soulèvement. À partir de cette faille, en c, les lits de sable et de gravier sont fortement inclinés vers le sud-est, et leur partie supé- rieure a été emportée par un ancien ravinement, Fig, 6. — Coupe prise dans la sablière a, en novembre 1880. LORD LL ed RSS Le e Me | 0 4 RS à = == = | Ù, AS — TS er = RS | ee > Lu 1 1, Couches de sable moustériennes. 2, Couche caillouteuse. 3. Diluvium aggloméré. | . | | 250 AMEGHINO, — QUATERNAIRE DE CHELLES. 24 fév. Ces mêmes traces de soulèvement s’observent dans les autres sa- blières. La figure 6 montre une autre faille # dans la sablière a, elle traverse également toute l’assise caillouteuse et la partie visible du diluvium aggloméré. Sa partie tout à fait inférieure a été remplie par des matériaux provenant de la couche agglomérée, et le restant avec des matériaux de la couche caïllouteuse. La faille part de la couche de sable moustérienne, maïs celle-ci n’a pas été dérangée et n’a pas fourni du matériaux à son remplissage. La faille s’est produite à l’époque de ravinement de la couche caïllouteuse; ainsi on voit d’une manière qui ne laisse point de doute, que chaque époque de ravine- ment correspond à un soulèvement du sol, et que chaque époque de remplissage correspond au contraire à une période d’affaissement. COUCHES DE SABLE SUPÉRIEURES OU MOUSTÉRIENNES. — Les ravine- ments creusés par les eaux à la surface de la couche caillouteuse se sont plus tard remplis de sable. Ces dépôts de sable en forme dem bateaux, se voient disséminés au-dessus du grand dépôt de cailloux, et ils atteignent souvent de 2 à 4 mètres d'épaisseur; dans les trois sablières d, e, f, qui se trouvent de l’autre côté de la route, ils con- stituent, au contraire, une couche presque continue; le sable est en général fin, et dans certains endroits il passe à une espèce de limon, dans lequel on ne trouve aucun caillou roulé. Il est évident que ces couches ont été déposées par des eaux tranquilles; cependant on y aperçoit presque partout des blocs erratiques de dimensions énor- mes, et très souvent des contournements dans les lits de sable, sem-= blables à ceux qu’on attribue à l’action des glaces. Quelquefois ces couches de sable ravinent complètement la couche caillouteuse ; dans ce cas, elles sont directement superposées au di luvium aggloméré. Faune. — Cette couche n’est pas très fossilifère. Cependant j'y ai recueilli beaucoup de dents de cheval et de bœuf; des dents, des cornes et autres os de bison; des débris d’un cerf qui semble se rapporter au Cervus canadensis; une molaire supérieure d’un Æhino- ceros qui n’est point le 2. tichorhinus, mais qui diffère également du R. Merckii qu’on trouve à la base; et des fragments indéterminables de lamelles dentaires d’un éléphant. | J'ai aussi, de Chelles, un cubitus, un radius et un astragale du Bos primigenius, et la dernière molaire supérieure d’un bœuf qui semblerait se rapporter à l’Ovcbos moschatus ; maïs je ne les ai pas trouvés moi-même, et je n’ai pas pu constater s’il proviennent des couches de sable supérieures ou du diluvium aggloméré inférieur: industrie. — Les silex taillés qu'on rencontre dans ces mêmes] couches de sable sont nombreux et de formes variées :: cependant} 1881. AMEGHINO, —— QUATERNAIRE DE CHELLES. 251 les haches amygdaloïdes taillées sur les deux faces sont excessive- ment rares; on y trouve, par contre, beaucoup de haches taillées sur une seule face, un très grand nombre de racloirs moustériens, de pointes moustériennes, de lames ayant servi comme couteaux, des lames à coche, des perçoirs, etc. . On trouve surtout un très grand nombre de ces objets dans les sablières e et /, dans lesquelles, comme nous l'avons dit, l’industrie précédente ou chelléenne n’est pas représentée. DILUVIUM ROUGE. — Au-dessus des couches précédentes et au- dessous de la terre végétale, on rencontre presque partout, une zone rougeâtre, d'épaisseur excessivement variable, improprement ap- pelé diluvium rouge, car ce n’est pas une couche distincte bien défi- nie, mais une simple altération de couches existantes, due à des causes qu'on n’a commencé à étudier que dans ces dernières an- nées. Cette partie rougeâtre décomposée s’est très souvent infiltrée à travers les couches inférieures, de manière à faire croire en appa- rence à l'existence de nombreuses poches et à des plans de stratifica- tion imaginaires. Je n'ai rencontré dans cette zone rougetre que deux grattoirs allongés et quelques lames. LIMON OU LOESS BLANC. — Dans quelques endroits, particulièrement dans les deux sablières e et f, on peut constater l'existence au-des- sous de la terre végétale et au-dessus du diluvium rouge, d’une couche de limon grisâtre, un peu calcarifère, souvent assez consis- tant, généralement sans cailloux, et de 40 à 60 centimètres d'épais- seur. Jé n’ai rencontré dans cette couche ni ossements ni silex taillés, mais il y a des coquilles d’eau douce, helix, planorbis, paludina, etc Il est à remarquer que dans les couches inférieures, je n'ai pas recueilli une seule coquille fluviatile ; elles ne se sont probablement pas conservées. TERRE VÉGÉTALE. — Enfin dans la terre végétale qui surmonte le diluvium rouge et le læss blanc, on rencontre des haches polies, des pointes de flèche et de lance, des couteaux, des scies, des nuclei, des percuteurs, de la poterie souvent ornée de gravures faites avec les ongles, etc. Méthode à adopter pour l'étude du Quaternaire. — Quel est l’âge géo- logique ou l'antiquité relative du gisement de Chelles ? Il fait partie des terrains de transport appelés quaternaires, et ces terrains sont peut-être en Europe les moins connus. L’on dirait qu'on à em- brouillé leur étude à dessein ; Lartet tenta, il y a près de vingt ans, un essai de classification paléontologique ; mais ceux qui lui succédè- rent, tombèrent dans l’erreur en assignant un âge à chaque sablière 19 52 AMEGHINO, — QUATERNAIRE DE CHELLES. 21 fév. d'après l'ensemble des fossiles qu’on y trouvait, sans se douter peut- être que, dans la plupart des cas, chaque dépôt de transport pouvait. représenter deux ou trois phases distinctes de l’époque quaternaire, parfaitement superposées, et, qu'en tenant compte des fossiles trouvés dans une même sablière, sans se préoccuper de la superposi- tion possible et de la stratigraphie, on risquait fort d'embrouiller la question au lieu de l'éclairer. Ceux qui s’occupaient de l’étude du préhistorique, tentèrent à leur tour, une classification fondée sur les produits de l’industrie hu- maine, mais au lieu de rechercher d’abord les types superposés dans les gisements, ils commencèrent par classer leurs collections d’après les formes des objets, considérant les plus simples comme les plus anciens, et les plus compliqués comme les plus modernes. Les lames ou les prétendus couteaux étant pour eux les plus simples, devaient par suite être les plus anciens et on devait toujours les trouver à la base. On regardait alors ceux que nous appelons maintenant racloirs et pointes du Moustier, comme plus imparfaits que les hachettes taillées sur les deux faces ; ainsi on supposait toujours les premiers plus récents que les couteaux, tandis que les deuxièmes devaient avoir précédé de bien près la pierre polie. Le chaos fut complet. D’autres chercheurs bien intentionnés mais qui n'étaient pas géologues, crurent un instant pouvoir éclaircir la question en étu- diant la profondeur à laquelle se trouvaient enfouis les objets, mais sans se préoccuper du caractère accidenté des couches ; ils ne firent que rendre la confusion plus grande encore. Quelque temps après, l’illustre ingénieur Belgrand émit l'idée des hauts niveaux et des bas niveaux ; l’on crut alors avoir trouvé ce chronomètre géologique si longtemps cherché et, pendant quelque temps, tout fut facile à classer ; mais bientôt commencèrent égale- ment les contradictions et la confusion continua. Le gisement de Chelles par exemple est trop bas pour être classé parmi les hauts ni- veaux, et trop haut pour l’inscrire parmi les bas niveaux ; cependant sa partie inférieure montre une faune aussi caractéristique des hauts | niveaux que celle de Montreuil. Autre exemple ; Montreuil est le type des hauts niveaux, et cependant on y a signalé le mammouth que l’on ne rencontre pas à Chelles. La questiou d'altitude est secondaire ; elle ne peut et elle ne doit pas servir de criterium pour assigner l’âge d'un dépôt, c'est un ren- seignement bon à avoir, et rien de plus. Même en admettant que le creusement des vallées se fût accompli | dans l'ordre et de la manière que cette théorie de Belgrand le veut, | elle ne pourrait pourtant pas nous servir à dater les terrains de il | 1881. AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 254 transport, car après leur dépôt il y a eu bien des changements, de nombreuses oscillations du sol, des soulèvements et des affaisse- ments; j en donne pour exemple le Quaternaire de Chelles. D'un autre côté les formations sédimentaires dans le bassin de la Seine, s'arrêtent à l’époque miocène. Le creusement des vallées doit avoir commencé dès la fin de cette époque, et s’être terminé vers le milieu de l’époque pliocène, de sorte qu’il a pu commencer à se former dès cette époque des dépôts de transport, et que peut-être plusieurs gisements que nous datons du commencement du Quater- naire, sont de la fin du Pliocène. En définitive, les hauts et les bas niveaux ne peuvent nous servir qu'à nous expliquer un fait d’ailleurs facile à comprendre; c’est que dans le fond des vallées, les couches quaternaires les plus anciennes doivent être en général recouvertes de dépôts de transport bien plus puissants que ceux qui recouvrent les couches du même âge qui peuvent se rencontrer dans les hauts niveaux. C'est seulement dans ces dernières années que M. de Mortiliet nous da exposé un moyen de classification plus rationnel fondé sur la géo- logie, la paléontologie et le préhistorique; il a publié une division du Quaternaire qui semble s’accorder avec les faits. Peut-être Le sa- vant professeur a-t-il eu, au commencement, le tort de faire des époques trop tranchées et d’être un peu trop absolu; aussi les ad- versaires de cette classification se sont emparés des plus petits dé- tails qui ne pouvaient cadrer avec sa théorie, pour la bouleverser entièrement. Il est certain que si l’époque quaternaire représente deux ou trois phases distinctes, caractérisées par leur faune et par leur industrie, nous devons nous attendre à trouver des époques de transition, de passage, où deux faunes et deux industries seront mêlées ; cependant nous devons trouver également des gisements purs, parfaitement caractérisés. Maïs pour arriver à confirmer ou à infirmer ces subdivisions d’é- poque, il faut abandonner absolument l’idée de hauts et de bas ni- veaux, et revenir à la véritable méthode des géologues et des paléon- tologistes ; c’est la seule qui soit vraiment scientifique et c’est d’elle seule qu’on peut attendre la lumière. Il faut absolument ne tenir compte que de la stratigraphie, en la Suivant jusque dans ses plus petits détails, car la stratigraphie qua- ternaire est la plus difficile, et de la superposition sur place de la faune et de l’industrie. Tous les autres renseignements sont acces- _ Soires; ils peuvent être utiles mais non pas indispensables. 254 AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 21 fév. C’est avec cette méthode que j'ai étudié le gisement de Chelles, et voici ce qu’il nous apprend : Époques representées à Chelles. — Nous avons à Chelles, tout d’a- bord une première époque, d’une durée fort longue, représentée par le diluvium aggloméré qui constitue la base du gisement. C’est une époque de calme et de repos, caractérisée par l’£{lephas antiquus et le Rhinoceros Merck. Etil ne s’agit pas là de quelques rares débris; j'ai onze molaires complètes de l'éléphant et trente-trois du rhinocéros recueillies dans l’espace de huit mois; mais le nombre de celles qui ont été trouvées par les ouvriers et cassées, ou que, pour une raison ou pour une autre, je n'ai pas pu faire entrer dans ma collection, est bien autrement considérable, Les débris de ces deux animaux sont très abondants et à leur véritable place. Pas de traces au contraire de l’£lephas primigenius ni du Rhinoceros tichorhinus. Pourquoi cette absence complète de ces deux espèces et pourquoi cette présence exclusive et cette abondance de débris de l'E. antiquus et du À. Mercku dont les débris Sont généralement peu nombreux ? L’unique explication possible est que cette couche ag- glomérée s’est déposée à une époque pendant laquelle l’Z/ephas prix migenius et le À. tichorhinus n'avaient pas encore pénétré dans cette région de la France. La couche inférieure ou cimentée du gisement de Chelles est certainement plus ancienne que tous les dépôts qua= ternaires dans lesquels on a signalé la présence de ces deux dernièresh espèces; elle doit avoir suivi de près le dépôt de Saint-Priest, et le forest bed d'Angleterre, et doit être certainement contemporaine de la couche inférieure du gisement de Montreuil, dans laquelle j'ai re= cueilli dernièrement deux silex taillés (4). L'industrie que l’on rencontre dans la couche agglomérée, con corde avec les renseignements fournis par la faune. La grande majo: rité est constituée par ces lourds instruments taillés sur les deux faces, connus sous le nom de haches de Saint-Acheul. C'était l’ins trument prédominant, et il varie de forme et de dimension selon les usages auxquels il était destiné. Avec ces instruments, il y a un petit nombre de racloirs moustériens d’un travail grossier, et quels ques rares lames ayant servi comme couteaux. | Cette industrie n’est pas la même que celle de Saint-Acheul, comme pourrait le faire croire la simple énumération des pièces. A Saint- Acheul, les instruments sont plus variés, mieux taillés, et d’un aspect évidemment plus récent; il y a, en outre, une très forte proportion de (1) Pour moi la dent de Mammouth trouvée à Montreuil, provient de la couche supérieure et non de la couche inférieure à Æ. ântiquus. 1881. AMEGHINO. — QUATERNAIRE DE CHELLES. 253 lames, de jolis racloirs et grattoirs moustériens, de pointes mousté- riennes, de perçoirs, etc. Una lot d'objets provenant de la couche agglomérée de Chelles, offre un aspect tout spécial, profondément différent d’un lot de pièces provenant de Saint-Acheul ou d’Abbeville. L'industrie de la pierre n'était pas encore arrivée au degré de perfectionnement qu'elle a atteint dans ces deux dernières localités à une époque postérieure. À Chelles nous sommes, en outre, certains de la provenance des pièces. La moitié est encore incrustée dans le sable et les cailloux agolutinés, l’autre moitié présente des patines spéciales, facilement reconnaissables, appartenant à plusieurs niveaux de la couche agglo- mérée ;, nulle méprise n’est possible. Il n’y a pas de mélanges an- ciens, et il est très facile de reconnaître ceux qui se produisent pen- dant les fouilles. | A cette époque fort longue de calme et de repos pendant laquelle vivaient exclusivement les animaux des climats chauds, succéda une deuxième époque, sans doute d’une durée également considérable, mais qui n'a laissé à Chelles qu'un ftatus stratigraphique, paléonto- logique et industriel. Cependant ses traces sont reconnaissables dans Pénorme ravinement de la couche agglomérée, ravinement que l’on ne pourrait expliquer que par un soulèvement du sol, comme nous avons vu que cela s’est en effet produit d’après la série de failles qui partent de la surface de la couche agglomérée et la traversent parfois jusqu’à la base. C'est probablement à cette époque qu'il faudrait faire remonter la première apparition du mammouth et du rhinocéros à narines cloisonnées dans la moitié nord de la France; cependant elle doit encore avoir précédé, quoique de peu, la formation des dépôts à silex de Saint-Acheul. A cette deuxième époque, succéda une période d’affaissement, pendant laquelle s’est déposée la forte assise de cailloux roulés qui repose au-dessus de la couche agglomérée. Cette époque a laissé à Ghelles un hiatus paléontologique et en partie industriel. La nature dela couche n’a pas permis la conservation des débris organiques; c'est pourquoi nous n’en trouvons que fort peu et dans un état indé- terminable. . Ce dépôt de cailloux a été déposé par des courants d’eau torren- els : l'homme ne pouvait habiter sur place, mais il a vécu certaine- tent dans la partie plus élevée de ia vallée ou sur les plateaux, et tquelques-uns de ses instruments ont été transportés au milieu de la jnasse Caillouteuse. Parmi ces instruments la hache taillée sur les F faces persiste encore, mais elle est accompagnée d’un nombre égal de racioirs, de couteaux et de perçoirs. 296 AMEGHINO. = QUATERNAIRE DE CHELLES. 21 fév. Ce grand dépôt de transport doit correspondre au plus grand développement du Mammouth, du Rhinoceros tichorhinus et de l’indus- trie de Saint-Acheul telle qu’on la connaît dans cette dernière localité, A cette époque d’affaissement, succéda une quatrième époque de soulèvement et de ravinement. Ses traces se rencontrent à chaque instant; ce sont les ravinements creusés par l’eau à la surface de la couche caïllouteuse et le deuxième système de failles qui partent de la surface de la même couche et descendent parfois jusqu’à la base de la couche agglomérée. Cette époque a également laissé à Chelles un hiatus stratigraphique, paléontologique et industriel, mais elle doit correspondre à une décadence de l’industrie de Saint-Acheul et à un plus grand développement de l'industrie moustérienne. Enfin à celle-ci, succéda une cinquième époque d’affaissement pendant laquelle les ravinements creusés à la surface de la couche caillouteuse se sont remplis de sable. Cette cinquième époque cor- respond à une nouvelle période de calme, mais en même temps de grand froid, comme le démontrent de nombreux blocs erratiques et les contournements des couches. L'homme et les animaux ont vécu sur place et ils y ont laissé les traces de leur passage; mais soit dans la faune, soit dans l’industrie, la différence entre la couche agglo- mérée inférieure et la couche sableuse supérieure est on ne peut plus tranchée. Mais cela ne doit nullement nous surprendre. Il faut en effet se rappeler qu'entre la fin du dépôt de la couche agglomérée et le commencement du dépôt des couches de sable supérieures, se sont succédé trois époques distinctes qui représentent un laps de temps énorme, pendant lequel la faune et l’industrie se sont modi- fiées ; mais le gisement de Chelles n’a pas pu nous conserver Ces formes de transition que nous trouvons ailleurs. Dans ces couches de sable, il n’y a plus de traces ni de l'Z/ephas antiquus, ni du Rhinoceros Merckü, ni du cert de Belgrand, ni du 770 gontherium ni de l'hippopotame. Le changement n’est pas moins grand dans l’outillage de l’homme primitif. Le gros et lourd instrument amygdaloïde taillé sur deux faces, a presque complètement disparu. Quand par hasard il se pré M sente, c’est un instrument plus petit, mieux taillé, et plus plat ques ceux de la base. Par contre, les haches taillées sur une seule face ét les racloirs moustériens à tranchant courbé ou en demi-lune prédo=\ minent. La pointe dite du Moustier apparaît ici pour la première fois M et avec un travail des plus soignés; on n’en retrouve pas de traces! dans les couches inférieures. C’est l’industrie du Moustier pure et M sans mélange. Cette couche est évidemment plus récente que le gisement de 1881. VASSEUR. — OBSERVATIONS. 257 Saint-Acheul, et correspond sans doute à la partie moyenne et peut- être supérieure des alluvions de bas niveaux de la Seine et de la Marne. Après cette époque il y a encore eu une succession de phases distinctes de l’époque quaternaire, pendant lesquelles s’est déposé ce qu'on appelle le deluvium rouge et le limon blanc qu’on trouve au- dessus ; les couches supérieures se sont décomposées et colorées etc., mais tous ces changements sont encore assez obscurs, et jusqu’à nou- vel ordre je ne m'en occuperai pas. J'en ai dit assez pour que mes collègues puissent se convaincre que le gisement de Chelles, à quelque point de vue qu’on le considère, est d’une importance exceptionnelle pour l’étude des temps quater- naires, Mais j'espère que j'aurai l’occasion de m’en occuper plus en détail (4). M. Vasseur annonce qu’il a découvert à Montreuil, il y a déjà plusieurs années, un gisement quaternaire très fossilifère et bien distinct de ceux qui ont été si soigneusement étudiés et fouillés par MM. Martin et Belgrand. Le diluvium, connu depuis longtemps dans cette localité, est exploité sur Le bord de la grande rue de Montreuil et dans le voisinage des fortifications. Ce terrain repose probablement surles Sables de Beauchamp ou sur le Calcaire de Saint-Ouen et ne dé- passe guère 50 mètres d'altitude. Le nouveau gisement signalé par M. Vasseur s’observe au contraire | àMla partie supérieure des grandes plâtrières de Montreuil, au sud-est du village ; il est situé vers la cote 90", dans un ravinement des Lmarnes vertes supra-gypseuses. Il se compose à la base, de sables plus ou moins grossiers, mélangés de cailloux roulés qui atteignent parfois d'assez grandes dimensions. Cette couche renferme une grande quan- 1ilé d'ossements de mammifères (rhinocéros, cheval, bœuf, cerf, etc.). | Elle est recouverte par un limon gris très argileux, riche en mol- | lusques (Limnées, Planorbes, etc.) et contenant des os de poissons. Si les sables de Montreuil qui ne s'élèvent qu'à une cinquantaine de mètres, représentent les hauts niveaux de M. Belgrand, quel pour- rait bien être l’âge du gisement découvert par M. Vasseur et situé à 40 mètres au-dessus des précédents. Ce terrain, dont l’âge pourra 'être déterminé d’après ses nombreux fossiles, appartient évidemment à une époque très ancienne. (1) M. Ameghino vient de trouver tout dernièrement dans la couche agglomérée | du quaternaire de Chelles, une canine intacte de l'Hyena spelea, qui n’y avait pas | encore été signalée. 17 "ee . + 258 WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET ÇCALLOVIEN. 21 fév. Le Secrétaire analyse la note suivante : . Contact du Bathonien et du Callovien sur le bord oriental du bas=« sin de Paris (Haute-Marne, Vosges, Meuse, Meurthe-et-Moselle), par J. Wohlgemuth. Mon but n’est pas de donner, dans cette noté, la description com plète du Bathonien supérieur et du Callovien inférieur; je désire seulement faire connaître à la Société géologique les quelques ré" sultats auxquels je crois être arrivé au sujet du contact de ces deux étages, réservant les listes complètes de fossiles pour un travail pro“ chain sur le Callovien et l'Oxfordien. : J'ai commencé mes excursions dans les environs de Chaumont et je les ai étendues jusqu'à la limite septentrionale du département de Meurthe-et-Moselle vers Longuyon, | Pour le Bathonien je me suis restreint aux couches supérieures au calcaire à /hynchonella decorata. Ce calcaire (Forest marble de M. Tombeck) (4) bien PS à sa dureté, sa compacité, et même aux stilolithes qui se trouvet t régulièrement au contact de tous ses bancs, contient abondamment la Rhynchonella decorata, Schl. bien caractérisée. Il forme à Chat mont les flancs de la vallée de la Marne, et dépasse probablement une puissance de 25 à 30 mètres. La Æhynchonella decorata se trouve encore à Andelot, mais quand on franchit la ligne de séparation des bassins de la Seine et de la Meuse, on retrouve le prolongement de ce calcaire dont l'aspect minéralogique n’a en rien varié, mais il nl contient plus son fossile principal. Je l’ai suivi ainsi sur les bords la Meuse jusqu’à Neufchâteau où il correspond bien au calcain compact de M. Dourvillé (2) qui là ne contient pas de fossiles déten minables. L'hypothèse de M. Dourvillé, que ce calcaire était le pro longement des couches à RAynchonella decorata, est donc bie exacte. Je regarderai donc comme Bathonien supérieur les couche supportées par cette puissante assise. | A Chaumont (carrière près la Gare), les couches à Æhyncho decorata se terminent supérieurement par un banc calcaire de 18 en plaques irrégulières, qui m'a fourni la Verinea’ Archiaciana; & dessus, le Bathonien supérieur commence par un lit de 0=60 € marne pétrie de fines oolithes calcaires et contenant abondamme (1) Bul. Soc. Géol. de Fr., 3 série, t. IIL, p. 22 (2) Douvillé. Note sur le Bathonien des environs de Toul et de Neufchâätea Bull. Soc. geol. de Fr., 3° série, t. VI. 1578. 1881. WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 259 lAvicula echinata, Sow., avec Rhynchonella Morierei, Dav., Waldheimia cardium, Lk., Waldheïnia perobovata? Walker. Au-dessus enfin on voit un calcaire oolithique blanc en plaquettes minces, sans fossiles. Les mêmes couches se voient à Riaucourt. La Marne a taillé une falaise verticale de 20 à 25 mètres idans le calcaire compact à Æhyn- chonella decorata. À la partie supérieure, les bancs deviennent ooli- thiques, sont séparés par quelques lits marneux, et se transforment graduellement au sommet en plaquettes oolithiques sonores. Ce sont ces calcaires fissiles qui sont connus dans toute la région sous le nom de laves et étaient employés autrefois pour la couverture des toits. Nous les suivrons jusqu'à Neufchâteau où M. Douvillé les a rattachés à la Dalle nacrée du Jura. Je ne sais cependant si c'est bien là la Dalle nacrée de Thurmann. D’après M. P. Choffat (1), celle-ci est Callovienne et appartient à la zone à Ammoniles macroce- bhalus ; pour lui, c’est à tort que l’on donne ce nom au Bathonien supérieur pour peu qu'il ait une ressemblance pétrographique avec la Dalle nacrée de Thurmann, qui, du reste, a été placée par cet au- teur dans le Bathonien. Pour ces motifs je me contenterai de dési- oner les laves sous le nom de Dalle oolithique blanche, à cause de leur couleur générale, qui les distingue des dalles calloviennes plus | où moins ferrugineuses. … Plus loin, près de la gare de Bologne, on trouve aussi des cal- caires en plaquettes, à grains cristallins et à points ferrugineux que Je crois être au-dessus des précédents et qui supportent immédiate- , ment le Callovien supérieur (zone à Ammonites anceps), représenté par des calcaires et marnes à oolithes ferrugineuses contenant : | Ammonutes anceps, Rein, Jason, Zieten, hecticus, Hartm., Pecten fibrosus | Sow., Ostrea amor, d'O., Waldheimia umbonella, Lk. sp., (Royeriana d'O.), etc. En suivant la ligne ferrée de Neufchâteau, on retrouve un grand | mombre de fois la même superposition. LÀ Briaucourt, la voie ferrée tranche toute la série callovienne, la wône à Ammonites anceps renfermant, outre les fossiles cités plus haut, Ammoniles coronatus, Brug. et Collyrites elliptica, Ag., et reposant Sur les calcaires à points ocreux. Get ensemble de calcaires jusqu'aux couches à Xhynchonella deco- tata forme le Cornbrash de M. Tombeck (2). (4) P. Choffat, 1878. Esquisse du Callovien et de l'Oxfordien dans le Jura occi- dental et le Jura méridional. (2) Tombeck. Bull. Soc. Géol., 3° série. t. 8. p. 22. Note sur le Callovien et l'Oxfordien de la Haute-Marne. | l 260 WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fév. Ce géologue a établi pour la Haute-Marne, les divisions suivantes : Oxfordien inférieur Zone à Ammonites pyrutisées. Calcaires fissiles à Am. Lamberti et athleta Zone à Amm. Backeriæ et Jason ; Zone à Amm. anceps et coronatus ; Zone à Amm. macrocephalus et Herve. Cornbrash Calcaires à Z'erebratula cardium, etc. Forest-marble Calcaire à Xhynchonella decorata. Callovien Ici la zone à Ammonites macrocephalus manquerait donc. Cepen- dant nous verrons, en continuant vers le Nord, qu'une partie du Cornbrash de MM. Tombeck et Royer pourrait bien représenter les couches à Amm. macrocephalus que M. Tombeck ne cite qu'à Ma- nois, et que nous trouverons bien développées dans le département des Vosges. En effet, on ne voit pas à la partie supérieure de ces calcaires à points ocreux, de traces de corrosions, de surfaces cou- vertes de grandes huîtres et de serpules, indices d’un arrêt dans la sédimentation. De Bologne à Andelot on rencontre ce Cornbrash, très souvent di- visé en plaquettes par des lignes obliques aux plans de stratifica- tion, et on le voit passer généralement d’une façon insensible au minerai de fer de la zone à Am. anceps par l'augmentation graduelle de la quantité d'argile, et l’apparition des oolithes de fer hydroxydé (passage à niveau près de la gare de Chantraïînes). A Andelot, la voie ferrée coupe, près du pont sur le Rognon, 4 où | | 5 mètres de calcaires assez argileux, et de marnes plus épaisses à la . base contenant le Waldheinua digona, Sow. et le Waldheimia sublaz | _ genalis? Dav., fossiles que nous trouverons bientôt fréquemment-M dans le Callovien inférieur; puis en dessous, 2 mètres de calcaires va: LE riant de compacité, devenant plus bas, sur les flancs raides de Ia vallée du Rognon, plus blancs et plus durs, et passant enfin au cal caire compact à Æhynchonella decorata, espèce que j'ai itrouvée là à un mètre au-dessus du niveau de la route, pour la dernière fois. À partir de Manois et des environs de Saint-Blin, on commence à trouver l’Ammonites macrocephalus. En face de Saint-Blin, une tranchée de la voie ferrée donne : Marnes et calc. avec oolithes ferrugineuses à Amm. anceps. . . . . . . “150.1 Calcaires marneux ferrugineux avec Amm. macrocephalus . . . . . . 0,60 Calcaires en dalles à fragments spathiques et à points ferrugineux . . . 200! Plus loin, on ne trouve plus l'Amm. macrocephalus dans les cak| caires qui supportent le minerai de fer à Amm. anceps. Enfin en ner Mn cie om Goom e pic de coma 4 “à #T 1881. WOHLGEMUTH, — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 261 face de Prez-sous-la-Fauche une tranchée coupe 3 ou 4 mètres de ces calcaires à fragments très spathiques et à taches ferrugineuses qui, à la base, se transforment en marnes calcaires noires conte- nant : Amm. macrocepalus, Schl., Pecten cf. intertextus, Rœm., Tere- bratula Sæmani, Oppel (aplatie), Terebratula dorsoplicata, Desl. À partir de ce point, nous voyons tout cet ensemble, prolonge- ment de la partie supérieure du Cornbrash de M. Tombeck, devenir de plus en plus marneux à la base; celle-ci reposant sur la lave blanche à oolithe miliaire (Dalle nacrée de M. Douvillé), que j'ai appelée Dalle oolithique blanche. Aïnsi à la station même de Prez- sous-la-Fauche, je relève la coupe suivante : Lits calcaires et marnes rocailleuses à Waldheimia obovata. . . . 2,50 Marnes calcaires noires et minces lits calcaires argileux avec Amm. macrocephalus, À. Backeriæ, Ostrea gregarea, Waldheimia obovata et digona, Terebratula Smithi? Oppel . . . .. RUE EME RES 2,00 . Les puits creusés dans cette marne noire, disent les ouvriers, don- nent de l'eau ; au-dessous, l’eau se perd, dans les fissures de la Dalle oolithique blanche. C’est ce qu'on voit à la perte du ruisseau près du Bocard du Moulin à Liffol-le-Petit, où un volume assez considé- rable d'eau s’engouffre dans une excavation de 3 à 4 mètres de pro- fondeur. Il semble donc que la partie supérieure du Cornbrash de M: Tombeck se prolonge par des calcaires qui, à Liffol-le-Petit, Prez- sous-la-Fauche, offrent des parties marneuses à la base contenant des fossiles calloviens, en même temps que les calcaires eux-mêmes de- venant plus marneux, recèlent de plus en plus les fossiles calloviens à mesure qu'on s'approche de Neufchâteau. A Liffol-le-Grand le mine- raiide fer à Amm. anceps, et les calcaires marneux à Amm. macro- cephalus sont très riches en fossiles. Malheureusement le minerai nest plus exploité. Un trou d'un mètre de profondeur et d’à peu près 4 mètres carrés, dans lequel on a exploité des dalles assez épaisses dans la zone inférieure, m'a fourni une trentaine d'espèces bien conservées, parmi lesquelles: Ammonites macrocephalus, Schl., “anceps, Rein., hecticus, Hartm., Duncani, Sow., Belemnites hastatus, Blainv., Nautilus hexagonus, Sow., Avicula Munsteri, Goldf., — 1rœ- quivaluis, (Sow.) d'O.,) Pecten fibrosus, Sow., Ostrea amor., d'O., Os- treadilatata, Desh., Collyrites elliptica, Desm., Echinobrissus clunicularis Phill., Pygurus depressus, Ag., Holectypus depressus Phill. sp. etc., etc. | | | } | | | | De Liffol à Neufchâteau on voit un grand nombre de fois le contact du Bathonien et du Callovien. Ainsi, à la grande carrière de Fréville, on exploite pour les forts voisins un calcaire compact sans fossiles (1) (4) La profondeur exploitée dans ce calcaire atteint 10 mètres. _ — pen PE Eur LME ve TRE Lee CE be TRES = = + Sn de ie éd D” z == PR fn ES = Do = Le RTE j | \ CL TP Es np 262 WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fev. que l’on voit aux abords de la carrière se transformer en Dalles oolithiques. Le banc supérieur (0*, 30) est plus compact, il présente : des veines ferrugineuses et sa surface est couverte de grandes huîtres dont les valves sont creusées par des lithophages. Au-dessus viennent des marnes rocailleuses (2* 50) contenant Am. macrocephalus ein Backeriæ, Avicula Munsteri, Gold., Pecten fibrosus, Sow., Pecten cf intertextus, Rœm., Waldheimia TE W. digona, Ostr ea Marshiés Sow. etc., etc. 4 On voit le même contact dans le voisinage sur la ligne ferrée, Neufchâteau (embranchement de la ligne de Gondrecourt), où le Ba- thonien supérieur fournit le ballast de la voie, et supporte d’abord un mètre de marnes calcaires surmontées de bancs d'un calcaire gris compact au centre, parfois pétri de fragments cristallins, avec Arme macrocephalus et Backeriæ, Amm. anceps, Belemnites hastatus, Ostrea Marshii, Waldheimia re | Mais déjà ici, ces calcaires sont recouverts immédiatement par les argiles oxfordiennes à Belemnites hastatus ; le minerai de fer (Zones. à Amim. anceps) déjà bien aminci à Liffol-le-Grand, a disparu ici et ne se. retrouve plus au Nord. | Neufchâteau est une excellente localité pour l’étude du contact qui nous occupe, car on l’observe encore près des casernes, et sur l4 ligne ferrée de Gondrecourt, près du passage à niveau du chemin D Bourlémont (château), près de Frebécourt. Dans toute cette région, les calcaires calloviens contiennent surtoll comme fossiles caractéristiques : Arnm. macrocephalus, Amm. Backeri®, Terebratula Sæmanni, Waldheimia obovata, Collyrites elliptica. Toujours ils se terminent inférieurement par des lits marneux qui reposent directement sur la Dalle oolithique blanche (lave, Dalle nacrée, DouxilléA De plus les flancs de la vallée de la Meuse fournissent encore à Neufchâteau de bonnes coupes du Bathonien supérieur. Au nord de la ville, la voie ferrée coupe sur une épaisseur de 8 à 10 mètres, les calcaires compacts prolongement des couches à Rhynchonella decorata mais ici sans leur fossile caractéristique. Au passage à niveau de la route de Nancy, ces calcaires supportent d'abord un banc de marnes rocailleuses de 2%, avec minces lits calcaires dans lequel on trouve Gervillia aviculoides, Hemithyris spinosa, Waldheimia ornithoce phala, Terebratula intermedia, Rhynchonella concinna, Sow., fossiles nous verrons caractériser le Bathonien supérieur de Toul ; au-dessus les bancs calcaires deviennent plus épais, ensuite on passe à des caires en plaquettes à grain très fin (route de Nancy) ; enfin, au som met les calcaires deviennent oolithiques, spathiques et l’on pass ainsi à la Dalle oolitique blanche (lave). 1881. WOUHLGEMUTH, — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 263 La même coupe s’observe en montant l’ancienne route de Nancy; à la sortie de la ville on trouve le calcaire compact, puis des alter- nances de lits marneux et de bancs calcaires contenant Terebratula imtermedia, SOw., Rhynchonella concinna, Sow.; puis, comme précé- demment, les bancs calcaires augmentent d'épaisseur ; on trouve même un peu plus haut une carrière où l’on exploite un calcaire jaunâtre à grain fin. Tout au sommet, à la jonction de l’ancienne route et de la nouvelle, on retrouve la Dalle oolithique qui forme tout le plateau. En suivant la route jusqu’au bois Le Coq, on retrouve le Callovien inférieur qui donne Amm. Backeriæ, Waldheimia obovata, Terebratula dorsoplicata, Desl., Collyrites elliptica. Le Bathonien supérieur conserve donc son caractère calcaire et ne renferme de fossiles que dans les parties marneuses de la base. Le Callovien s'observe à Coussey, et au pied des côtes jusqu’à Ruppes. De toutes les descriptions, qui précèdent, un peu trop longues peut-être, il résulte que partout de Neufchâteau à Liffol-le-Petit, le Galovien, débutant toujours par des assises marneuses, se distingue très facilement du Bathonien supérieur formé de calcaires en pla- quettes toujours plus ou moins blancs et oolithiques que M. Douvillé a rattachés à la Dalle nacrée, et que pour les raisons exposées plus haut, j'appelle Dalle oolithique blanche ; les bancs supérieurs sont corrodés ce qui indique un arrêt de sédimentation. Au sud de Liffol- le-Petit, au contraire, les partiés marneuses de la base du callovien disparaîtraient petit à petit ; l’arrêt de sédimentation n'aurait plus eu lieu et les calcaires de la Dalle oolithique auraient continué à.se dé- poser pendant le dépôt du Callovien inférieur, ce qui ne serait accusé que par des espèces de lentilles marneuses où les fossiles calloviens ne se seraient pour ainsi dire que momentanément établis. Vers Chaumont, la séparation serait donc impossible, sinon par la pré- sence déjà accusée de taches ferrugineuses dans les‘Dalles calcaires. Btalors le vrai représentant de la Dalle nacrée de Porrentruy serait Peut-être dans les dalles formées de fragments très spathiques, à ciment ferrugineux, et pétries de tiges d’encrines, de Prez-sous- la-Fauche, Saint-Blin, Manois, etc., que j'ai rattachées au Callovien, dalles que leur couleur ferrugineuse suffirait à distinguer des Dalles blanches du Bathonien. Quant au Bathonien supérieur, il se conserve identique à celui de Neufchâteau jusqu'à Martigny et Saint-Elophe. A partir de là, jus- qu'à Colombey, et surtout à l’est, on assiste, comme l’a démontré M°DouviHé (1) à sa transformation graduelle en couches marneuses (1) Douvillé (loc. cit.) 264 WOHLGEMUTH, -— BATHONIEN ET CALLOVIEN, 21 fév. (facies Toulois) que nous suivrons jusqu’à Etain (Meuse) où réapparaî- tra seulement la Dalle oolithique blanche (Dalle nacrée, Douvillé: C'alcaires oolithiques miliarres d'E’tain, Terquem et Jourdy). M. Douvillé a établi, pour ce faciès marneux, les divisions sui- vantes : Callovien inférieur. Calc. marneux de Dommartin-lez-Toul. Je re ele ie Lotie rhe te Melrielle e detie te fie tiens a Marnes à Ostrea Knorri. Marnes à Rhynchonella varians. Marnes à Waldheimia‘ornithocephala. Bathonien supérieur Je ne parlerais même pas de cette modification si je ne voulais répondre d'avance à une objection que l’on pourrait faire après avoir visité ces régions et les environs de Toul : c’est la ressemblance -« | pétrographique étonnante de la Dalle oohthique blanche avec les Cal- [ | caires à oolithes miliaires du Bathonien moyen. | | Sur les flancs de la vallée du Vair, on reconnaît encore parfaite- ment (Soulosse, Brancourt) le calcaire compact à Rhynchonella decorata« qui a conservé tous ses caractères minéralogiques. Plus au Nord il sem transforme en calcaire à oolithes miliaires. Au-dessus on voit des M calcaires grisâtres à grain fin qui, au sommet, deviennent la Dalle M oolithique blanche, celle-ci formant, comme je l’ai dit, tout le plateau 4 de Neufchâteau à Martigny-lez-Gerbonvaux. Là le fond du vallon est M occupé par des marnes très argileuses à Æhynchonella varians et à Hemithyris spinosa. En'se dirigeant sur Tranqueville, on trouve, en j | montant, la même série de calcaires se terminant au sommet par la M dalle oolithique. A la descente sur Graux, on trouve des calcaires 1 marneux avec Gresslya peregrina Phill. sp., (Gresslya truncata, Ag), puis, au-dessous, des calcaires marneux à Ostrea Knorri, Voltz in M Zieten, puis des calcaires marneux avec Rhynchonella varians, Zieten, M Gervillia aviculoides; enfin, au fond du vallon, les calcaires à oolithes qi miliaires du Bathonien moyen qui ne ressemblent plus en rien aum 1 calcaire compacte de Neufchâteau; ils ne peuvent donc être parallèles IL à la Dalle oolithique. De Graux en allant vers Tranqueville on re-M Ji trouve le niveau à Æhynchonella varians, puis le niveau à Ostrealm Ænorrti. En gravissant la colline même de Tranqueville les mêmes ni | veaux réapparaissent déjà très marneux. La base de la colline est environnée des deux côtés par les calcaires à oolithes miliaires du. Bathonien moyen. | A 1e Si nous nous dirigeons vers Colombey, la Daïle oolithique blanche se transforme ; de plus nous voyons apparaître à la base du Bathonien! supérieur, qui devient tout à fait argileux, une couche très importante comme repère stratigraphique, tant par son aspect minéralogiquel | | | L+ À 4 À F 1881, WOHLGEMUTH, — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 965 éd que par l'abondance de son fossile caractéristique c’est la couche nommée par M. Douvillé Caillasses à Anabacia orbulites ; c’est le Corn- brash de M. Levallois qui regardait le Bathonien supérieur comme Callovien ; c'est aussi le calcaire à oohthes difformes et minerai de fer de M. Husson (1). M. Douvillé (2), à cause de son caractère minéralo- gique et de la présence du Clypeus Ploti, range cette couche dans le Bathonien moyen. Je partage cette opinion pour les mêmes motifs, et de plus parce qu’elle me paraît être l'horizon de l’Ammonites wur- tembergicus, Oppel, qui, on le sait, appartient encore ’au groupe des Parkinsont. J'en ai trouvé deux échantillons dont un très bien caractérisé, près du fort du Tillot (Toul); un troisième à Colombey. Get horizon, reposant sur les calcaires à oolithes miliaires prolon- gement des couches à Ahynchonella decorata, a été la limite inférieure de mes recherches. Pour établir la succession des niveaux du Bathonien supérieur (facies Toulois) je crois devoir donner d’abord une coupe complète que j'ai relevée en mars 1879, avant que je connusse les divisions éta- blies par M. Douvillé. Elle m’a été fournie par un canal de prise d’eaux s’étendant de la Moselle (Pierre la Treiche) à Foug, en traversant le vallon de la Bou- vade et le val de Gare-le-Cou, près du fort du Tillot, ce qui fait en réalité 4 et même 5 coupes. La direction est de plus celle du plonge- ment des couches. PREMIÈRE Coupe. — De la Bouvade au fort du Tillot. Diluvium formant le plateau. . . . . 3,00 Marnes avec abondance d’Ostrea Knorri, plus RAonchone ln varians, , Te- rebratula intermedia, Pecten fibrosus, Sow. et Gervilla aviculoides. 1,50 Marnes devenant de plus en plus calcaires à la base avec abondance de Rhynchonella varians, plus Ostrea Knorri, Terebratula cf. maxil- lata, Terebratula intermedia, Rhynchonella concinna, Jhignetoneue Badensis, et Ammonites procerus, SÉCDACRE EE LE CN 1,50 Banc de gros ovôrdes calcaires, marneux, “avec grand nombre de Tri- nr le Suriaces 2. 0 ue ee. els x it). 1,00 Lits de marnes rocailleuses avec bancs d’ovoïdes calcaires avec Rhyn- chonella varians, Terebratula intermedia, Gervillia cf. lanceolata, Terebratula maxillata, Terebratula, cf. bicanaliculata Zieten, Rhyn- D LRENE CONCROT EMEA AE RER CARRE A 1,50 Marues noires très argileuses avec Waldheimia ornithocephala . . . . 1,50 Rocaïlles marno-calcaires oolithiques avec Ammonites wurtemberqi- cus, Pecten vagans, Anabacia orbulites, les deux derniers très abon- di 4 à diese A D lee cs 0 0 3,00 Calcaire blanc à oolithes miliaires en plaquettes . . . . . . . . . . . 2,00 15,00 (1) Husson, 1848. Esquisse géologique de l'arrondissement de Toul. (2) Douvillé, loc. cit. Er pe LOT Te Pleet ES Ye Sn se Er + D Si fl à] ER SE RE ER RE Ps ER EEE F3 266 \WVOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fév. 2e Coure. — Val de Gare-le-Cou (Flanc Est) ; cette coupe complète la précédente : Diluvium jaune et rouge. . . . . MN et re MERE ee Une ‘ 5,00 Argiles et lits de 10 à 15 cent. de nodules blancs de calcaires très marneux contenant surtout Gresslya peregrina, Phill, sp., avec Amm. procerus, Mytilus cf. imbricatus ; environ . , , . « « « …. . « 6,00 Marnes argileuses pétries d'Ostrea Knorri et quelques Rhynchonella va- PINS TR ere a lie D RE =: sUacse “e SRRUA V A RE de 2,50 Marnes avec abondance de Rynehonents varians et Terebratula be media 1% m6 Get Pre tale Mec ES M CN TRS SRE ES IR 3,00 16,50 3e Coupe. — Sur l'autre flanc du vallon, partie supérieure de la coupe précédente, en raison du plongement : Diluvium; sables et cailloux roulés . . . . . . . . . darts à CONS Lits alternatifs de calcaires en gros ovoïdes, ferrugineux à la sur- face, compacte et gris bleu à l’intérieur et de marnes sableuses et ferrugineuses, sans fossiles, très probablement calloviens . 2,50 Argiles avec lits d’ovoïdes de calcaire blanc très marneux moins gros à la base avec Ammonites procerus, Gresslya peregrina. . . 6 à 8,00 Marnes arbilenses "OS EL KNOPTT AR NS MEN RE EE te 2,00 Marnes à Rhynchonella varians avec ne procerus, PLATE ris spinosa, Rhynchonella concinna, Rhynchonella Badensis, Oppel. 2 à 3,00 16 à 22,00 La 4° coupe qui va de la Bouvade à Pierre-la-Treiche rencontre d’a: bord à la base, des calcaires et marnes à colithes cannabines avec Clypeus Ploti, puis l’oolithe miliaire en plaquettes; au-dessus les ro: cailles à Anabacia orbulites; sur le plateau des lits marneux et cal= caires avec Pecten lens, Rhynchonella varians, Terebratula max:illata, T. intermedia, Rhynchonella concinna. Il est facile de reconnaître dans ces coupes, les trois niveaux del M. Douvillé cités plus haut, plus un quatrième contenant surtout des Gresslya peregrina (Gresslya rostrata et truncata, Agassiz), horizon que je considère encore comme bathonien à cause de la présence de l'Ammonites procerus. Tout près de là, dans le fort du Tillot, nous avons aussi le contact du Bathonien et du Callovien. M. Douvillé y a cité, sous les argiles oxfordiennes, des calcaires gréseux jaunâtres qu’il regarde comme calloviens, quoique sans fossiles ; je n’y ai trouvé que Gervillia avicu loïdes, et Pholadomya sp. ?; ils ont une épaisseur de 2"50 à 3 mètres et sont aussi séparés par des lits de marnes gréseuses; le tout a un cachet ferrugineux qui tranche parfaitement avec les calcaires très marneux qui les supportent (niveau à Gress/ya peregrina) contenant surtout cette espèce avec assez nombreux bivalves, Mactromya cf.l æqualis, Ag. et Nautilus giganteus, d'Orb. | | | ; à, 4 L ; ñ à H & À r 1881. WOHLGEMUTH. —— BATHONIEN ET CALLOVIEN,. 267 En suivant le plateau vers l'Ouest, on retrouve à la descente, grâce au plongement, sous le Diluvium, des calcaires qui sont évi- demment le prolongement de ceux du fort avec Ammonites Herveyi, Amm. lunula, Amm, macrocephalus, Plicatula peregrina, Terebratula Sœmanni, Opp., Waldheimia obovata, W, digona, W. sublagenalis? Dav., Hemithyris sp?, Ostrea amor, etc. (Bois du Tillot, ferme Saint-Jac- ques, route de Blénod à Toul. ) Le Bathonien supérieur est donc caractérisé par ses quatre ni- veaux; ici le Callovien a dû lui succéder sans interruption de sédi- mentation, car je n'en vois aucune trace; je dois ajouter que la pré- sence douteuse, faute de bons échantillons, de l’'Amm. Backeriæ dans le niveau à Gresslya peregrina, en fait un terme de passage avec le Callo- vien, qui du reste a été signalé surtout par un apport ferrugineux, ce qui permet de le reconnaître au loin dans les terres labourées. Les coupes précédentes montrent aussi qu'une Ammonite (Amm. procerus) se trouve à peu près à tous les niveaux du Bathonien supé- rieur, je l'ai déterminée, non d’après les figures de Seebach, qui _ sont méconnaissables, mais d’après Schlænbach (1) qui a dû con- naître les types de Seebach.: Un exemplaire du fort de Villey-le-Sec (niveau à 2hynchonella varians), est identique avec les échantillons de là Sorbonne. Plus tard, arrivé dans l’ancienne Moselle, je ne tardai pas à voir que les horizons du Bathonien supérieur de Toul s’y re- trouvent peu modifiés, et je fus forcé de reconnaître qu'il m'était à peu près impossible de distinguer mes échantillons d’Amm. procerus, déterminés d’après la description de Schlœnbach, de ceux de | PAmm. quercinus, Terquem et Jourdy (2); je crois que cette dernière espèce ne peut tout au plus être qu’une variété bien peu distincte de | la précédente; d’autant plus que MM. Terquem et Jourdy dans leur synonymie, ne parlent pas de l’ Amm. procerus, maïs de l'arbustigerus, | qui, en effet, forme avec les précédentes un groupe d'espèces voi- | Sines. | Quoiqu'il en soit, notre Bathonien supérieur représente bien la |3%zone de MM. Terquem et Jourdy (zone à Amm. procerus ou quer- | cinus, comme on voudra), De Colombey à Toul on trouve un grand nombre de coupes par- tielles du Bathonien supérieur. Gitons-en seulement quelques unes. A Colombey, la nouvelle ligne ferrée de Toul à Mirecourt, donne les niveaux supérieurs dans une | (1) Schlænbach : Beitræge zur Palæontogie der Jura-und-Kreide formation in | nomwestlichen Deutschland. (Paléontographica t. 13.) (2) Terquem et Jourdy : Monographie du Bathonien de la Moselle, Mém, Soc. Géol, de Fr., t. IX, 2° série. 268 WOHLGEMUTH, — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 24 fév. tranchée près du village (4'anchée de Moncel}. J'ai relevé là les couches suivantes : Calcaires gréseux jaunâtres et lits de marnes sableuses avec Am. . Backeriæ ? Sow., Goniomya aff. sulcata, Agassiz . . . . . . . . . 1,50 À Calcaires très marneux jaunâtres avec Gresslya peregrina et Nautilus | Jganieus AMOR NERO ASIE TRE RTE oO ES Marnes gris-bleuâtre feuilletées, sans fossiles . . . . . . . . . . Banc d'ovoïdes d’un calcaire bleuâtre argileux « . 4 . . . . . . . Lits alternatifs de marnes bleuâtres et de calcaire noduleux avec abondance d’Cstrea Knorri, plus Gervillia aviculoides, Terebratula intermedia, Terebratula cf. maxillata et quelques Lyonsia peregrina dIAPDALHEMSUPÈNEUTE EMA Re LE Ce EME Là on ne trouve pas une seule Ostrea Ænorri dans le niveau supé”h rieur. La tuilerie de Colombey entame les niveaux à Waldheimia orni thocephala et à Rhynchonella varians, celui-ci contenant Gervillia avicu-.M loides, Rhynchonella concinna, R. badensis, Hemithyris spinosa, W aldhei mia lagenalis et Montlivaulta Delabechi, Edw. et H. 11 De Barisey-la-Côte à Toul, les argiles oxfordiennes couronnent une b série de collines (Bagneux, Crézilles, Gye; Tillot) aux cotes 274, 275 etc, dont les flancs sont formés par les calcaires calloviens avec AmmM macrocephalus, À. Jason, A. Duncani, A. anceps, Nautilus heragonus, Wal dheimia obovata, Terebratula Sœmanni etc., puis au-dessous le niveau id Gresslya peregrina dont l'espèce est parfois très abondante (voie ro M maine près Bagneux) et à la base l’Ostrea Knorri. | AU fort de Dommartin-les- Toul, les fossés ponpent les argiles |! calcaires marneux calloviens avec Ammonites tumidus, À inacroce tel £ A. calloviensis, Pholadomya decussata Ag., Waldheimia obovata. Lesfossés| ; du fort de Villey-le-Sec, donnent la coupe suivante : Le Knorri. Caillasses à Anabacia orbulites. neux ressemblant à s’y méprendre aux calcaires! calloviens, ce qu explique une confusion de M. Braconnier dont je parlerai plu RS sl 1881. WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 269 Join (1). On sait que pour bien des auteurs, les Waldheimia ornithoce- phala et lagenalis offrent bien des formes de passage qui rendent la limite de ces espéces impossible à déterminer. Il est donc intéressant de voir qu'ici le Waldheimia lagenalis forme un niveau qui repose immédiatement sur le niveau à Waldheimia ornithocephala, dont la première espèce n’est probablement que la transformation. Ainsi à Avrainville, des deux côtés du Terrouin, on trouve à la base l'horizon à Anabacra ; puis un peu plus haut des marnes et calcaires avec Wald- hermia lagenalis et quelques Æhynchonella concinna et varians ; au som- met on trouve abondamment la Rhynchonella varians avec Terebra- tula cf. bicanaliculata. - Ici nous entrons tout à fait dans la vaste plaine argileuse de la Woëvre formée des argiles oxfordiennes et bathoniennes. La surface | yest peu accidentée; les coupes y manquent complètement grâce à la docilité avec laquelle les routes suivent les pentes, de plus la plaine se couvre de vastes forêts et d’étangs ; aussiila géologie y est-elle difficile; cependant on trouve de distance en distance des coupes partielles. Comme je l’ai annoncé le Callovien se perd; les faibles lambeaux | que J'en ai trouvés paraissaient même plus ou moins remaniés. | Ainsi la route de Richecourt à Montsec coupe sur une profondeur d’un mètre une petite colline ; on trouve d'abord des calcaires marneux très fissiles (à Gresslya peregrina?) puis 1 mètre à 1"50 de calcaires atgileux jaunes avec oolithes ferrugineuses contenant Amm. macro- | Cephalus et Amm. cf. Bakeriæ ; plus loin les argiles oxfordiennes. De | même sur la route de Woël à Jonville on trouve à la descente d’une Colline (près du bois de la Haute-Voye), des argiles oxfordiennes à | Prijonia monilifera et clavellata, puis en dessous un lit à oolithes fer- , Tugineuses avec Ammonttes calloviensis? d'Orbigny. Mais on ne peut | discerner aucune couche régulière. Nous arrivons à l’ancien département de la Moselle. MM. Terquem | ébJourdy (2) ont établi quatre zônes dans le Bathonien : Marnes noires à Trigonia clavellata. Marnes noires sans fossiles. Calcaires oolithiques miliaires d’Etain ; Calcaires terreux bruns de Rouvres. Marnes à Ostrea Knorri de Rouvres. Marnes et calcaires sableux de Conflans. Marnes noires à Ostrea Knorri de Friauville. Oxfordien 4° zone 3° zone à Amm. Bathonien quercinus. 2° zone à Amm. ; s Calcaires terreux et marnes du Jarnisy. Parkinsoni,. Marnes de Gravelotte. (4) Braconnier. Description des terrains du département de Meurthe-et-Moselle. (2) Terquem et Jourdy, Loc. cit. 970 WOHLGEMUTI, == BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fév. mn. M. Douvillé (4), n'ayant pu, dit-il, étudier sur place, le parallé lisme de ses divisions, avec celles indiquées ci-dessus, cite l'opinion de M. Levallois qui avait fait la carte du département de la Meurthe. Celui-ci voit dans la première et la deuxième zones tout le Bathonien,… la troisième et la quatrième n'étant qu'une superfétation de la deuxième, c’est-à-dire celle-ci prise à l'Ouest. C'est en effet une idée qui vient à l'esprit lorsqu'on voit la deuxième et la troisième zones couronnées chacune par un niveau à Ustrea Ænorri. J'ai donc étudié spécialement la question et je dois avouer qu'il est pour moi de toute certitude que les marnes à O0. Ænorri de Rouvyres et de Friauville ne sont pas synchroniques. à Tout d’abord, M. Levallois regarde comme équivalents de son Cornbrash one à Anabacia orbulites) les calcaires terreux bruns de Rouvres ; loin de là, c’est la partie supérieure de la division Calcaires et. marnes dé Jarnisy de la deuxième zone. J'ai suivi depuis Colombey… jusqu'à Longuvon, c'est-à-dire sur une longueur de 120 kilomètres les caillasses à Anabacia orbulites : cet excellent repère ne varie en rien, pas plus dans son caractère pétrographique très net que dans ses fossiles abondants qui sont toujours Anabacia ‘orbulhites, Pecten. | vagans et Avicula echinata. LA A Friauville même, on le trouve à la sortie du village et sur les bords de l’Yron (route de Conflans, lieux cités par par M. TerquemÏs au-dessus on trouve immédiatement les marnes à Osfrea ÆAnorri de Friauville; plus haut des calcaires jaunâtres et lits marneux avec. abondance de Waldheimia lagenalis, plus Rhynchonella Badensis, Mot | hvaultia Delabechii, Edwards et H. La ligne ferrée de Conflans à Longuyon donne d'excellentes coail | du Bathonien supérieur. Près de Conflans à la bifurcation des nes de Verdun et de Lon- guyon, une tranchée de six mètres donne la coupe suivante : Rocailles calcaires oolithiques avec Anabacia orbulites. . . . . . . . . 0,50 Rocailles plus oolithiques sans fossiles. . . . . . . . . . . . . . . .. 1,00 Bancs calcaires et marnes rocailleuses avec Osfrea acuminata. . . . . . 2,50 Marnes brunes rocailieuses avec nombreuses Terebratula intermedia? et Avicula echinata. : . , . a su 5e CR La seule différence avec la région touloise est, on le voit, dans ce que l'horizon à Anabaca, au lieu de reposer sur des calcaires repose sur des marnes calcaires. x loin la voie ferrée (ligne de Longuyon)} montant avec une pente de— coupe plusieurs fois les rocailles à Anabacia et son niveau atteint leur partie supérieure ; à quelques (1) Douvillé. Loc. cit. 1881. WOHLGEMUTH. —= BATHONIEN ET CALLOVIEN. 9271 cents mètres plus loin (cote plus élevée de 4,50), elle coupe 8 à 10 mètres d’argiles noires avec abondance d’Ostrea acuminata, plus Waldheimia ornithocephala et Avicula aff. Munsteri; un puits situé à quelques mètres a extrait des argiles contenant l’Ostrea Knorri, mais sans atteindre la couche à Anabacia (sa profondeur est de 3,50 à 4») ; il donne donc la base de la tranchée. En montant au sommet de la colline, on trouve des calcaires et marnes jaunâtres, avec Amm. procerus, Montlivaultia trochoides, Edwards et H. Gervillia aviculoides, etsurtout Waldheimia lagenalis. Si nous reprenons la ligne ferrée, à partir de la tranchée, on rencontre 800 mètres plus loin (la cote s'élevant de 6), une nouvelle tranchée donnant à la base la partie supérieure de la précédente (argiles à Ostrea acuminala), puis, au- dessus, 3 ou 4 mètres de marnes rocailleuses avec ÆAynchonella _ Badensis et concinna ; tout près de là, une nouvelle tranchée en face d’Abbeville donne : Bancs de calcaire argileux de Üm,40 avec marnes rocailleuses conte- nant Amm. quercinus, Terq. et J., Waldheimia lagenalis abondant, Rhynchonella PoncnnRa CtiBadensis ES Lo". ire 2,00 . Marnes noires avec Waldheimia ornithocephala et Ostrea acuminata € 3,00 5,00 La partie supérieure représente donc bien les marnes et calcaires _ de Conflans, base de la troisième zone de MM. Terquem et Jourdy, et nous voyons donc leur superposition directe aux marnes à Ostrea Knorride Friauville. Ces marnes à Ostrea Anorr: de Friauville comprises entre l'horizon à Waldheëmia lagenals (marnes de Conflans) et l'ho- rizon à Anabacia orbulites qui est ici à une cote inférieure de 15 mètres, Sont donc sans contredit le prolongement du niveau à Waldheiëmia Ornithocephala, fossile qui s’y trouve assez abondamment, ce qui ne lempèche pas de se plaire tout aussi bien ici dans l’horizon à Ana- bacia et même au-dessous, ce que nous ne voyions pas à Toul. Le miveau à Waldheimia ornithocephala se divise donc ici en deux sous- niveaux : l’inférieur contenant abondamment l’Ostrea Xnorri (4 à | o.mètres); le supérieur l'Ostrea acuminata (8 à 10 mètres). Nous avons pu vérifier la superposition précédente sur le flanc de _ toutes les collines environnant Conflans, Friauville, Abbéville ; leur base est toujours formée par les caillasses à Anabacia (cale. du Jar- my), leur partie supérieure par les calcaires à Waldheimia lagenalis | (marnes de Conflans, pars.). | Nous retrouverons la suite complète des couches (jusqu'aux | marnes à Ostrea Knorri de Rouvres) à l'autre extrémité de la même | ligne près de Longuyon (1); l'hypothèse de M. Levallois citée plus | | | (A) Pour plus de certitude, j'ai dessiné un profil exact de la voie ferrée entre | Conflans et Longuyon, 272. WOHLGEMUTH. -— BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fév.” haut, est donc inexacte, car s’il y avait deux failles parallèles, comme il le supposait, ces deux failles seraient sinueuses et contourneraient toutes les collines, ce qui serait inadmissible, quand bien même je n'aurais pas vu la superposition directe. Je dois ajouter cependant que, pour les raisons que j'ai données plus haut, il faut tracer la limite du Bathonien supérieur et du Bathonien moyen entre les horizons à Anabacia et'à Waldheimia ornithocephala, et ranger Îles marnes à Ostrea Xnorri de Friauville, dans la troisième zone et non dans la deuxième ; cette espèce fossile caractérisant ainsi tout le Bathonien supérieur (1). Au delà d’Abbéville on rencontre encore. une tranchée dans les calcaires et marnes à de lagenalis ; plus loin, la voie montant avec une pente de == rencontre alors 2 mètres à 2,50 de marnes rocailleuses avec Æhynchonella varians en abondance et Amm. procerus, Gervillia aviculoides, Belemnites canalicuz latus, Trigonia costata? Le niveau à Rhynchonella varians est donc encore isolé du niveau à Waldheimia lagenalis qui lui est inférieur. Les mêmes couches se retrouvent dans une grande tranchée situées à 30 mètres au-dessus de ces points dans le bois communal, près la station d'Aix-Gondrecourt, et à la descente on retrouve l'horizon à Anabacia. Il y a donc probablement là une faille (2). Enfin, si nous nous transportons à l'extrémité de la ligne, et si _nous nous dirigeons de la gare d’Arrancy vers Spincourt, nous retrouvons la même série, mais plus complète. À Arrancy même, la voie A les rocailles à Anabacia; puis la voie monte avec une pente de —— et entame d'abord 4° 50 à 5 mètres de marnes noires à Ostrea Knorri, et quelques 2hynchonella varians; 500 mètres plus loin des argiles ne contenant plus Ostrea Knorri, mais Ostrea acuminata et Terebratula intermedia ; en montant toujours on trouve une tranchée en face des Eusantes donnant encore les mêmes couches à Ostrea acur minata et beaucoup de Waldheimia ornithocephala; près de là une autre tranchée donne de haut en bas : Bancs calcaires et lits marneux avec Waldheimia ornithocephala, Hemithyris spinosa, Terebratula intermedia, Gervillia aviculoides . . . . . . . 7,00 Marnes noires rocailleuses avec Waldheimia ornithocephala. 5e 3,00 ! (1) Dans la région Touloise, elle descend dans le niveau à Rhynchonella varians et je crois en avoir trouvé de rares échantillons jusque dans le niveau à Walk & dheimia ornithocephala. (2) Car les couches, grâce à la direction, sont presque rigoureusement herik zontales. 1881. WOHLGEMUTH, — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 973 Enfin au sommet de la rampe, sous le bois Deffoy, on rencontre Ja coupe suivante sur une longueur de 500 mètres : Argiles noires rocailleuses pétries d'Ostrea Knorri, . . . . le 5,00 Lits de calcaires terreux très délitables et argiles helene avec - Rhynchonella varians abondante, Rhynchonella concinna, Tereba- tulæintermea . . . . . !: . . nee oe er ue eee labo Ce ete di: 00 Dans cette rampe, la voie a donc entamé les marnes du Jarnisy et les marnes de Friauville, dans la deuxième zone de M. Terquem et toute la troisième zone ; là Fo encore on voit nettement les deux niveaux à Ostrea Anorre. Pour avoir la partie supérieure du Bathonien, il faut se reporter à POuest, la dénudation l'ayant supprimée ici. Près de Rouvres, on retrouve l'horizon à Ostrea Knorri dans le lit du ruisseau du Haut- Pont et jusqu’à mi-côte; plus haut viennent des calcaires marneux avec Gresslya ; c’est le représentant de notre niveau à Gresslya peregrina ; plus haut eñcore on trouve des alternances de calcaires sableux et de marnes sableuses exploités pour la chaux hydraulique, à peu près sans fossiles ; ce sont les calcaires terreux bruns de Rouvres ; enfin en arrivant sur le plateau qui s'étend d'Étain au Nord, de chaque côté de la route de Spincourt, on voit les lits marneux disparaître et faire place à des bancs compacts de calcaires à oolithes miliaires active- ment exploités, dont la partie supérieure se divise en plaquettes so- nores ; ce sont les calcaires à oolithes miliaires d'Étain de M. Ter- quem ; c’est aussi la réapparition de la dalle nacrée de M. Douvillé, notre Dalle oolithique blanche. Le faciès calcaire terminant le Batho- mien que-nous avions vu à Chaumont, Liffol, Neufchâteau, Ruppes, remplace donc encore une fois le faciès marneux de Toul. La seule différence, c’est que dans la Moselle, le Bathonien supérieur est | beaucoup plus puissant et compte jusqu'à six niveaux fossilifères distincts ; tandis que vers Toul et au Sud, ces couches vont en s’a- mincissant et les niveaux en se confondant à tel point qu’à Neufchà- teau déjà, on ne distingue plus que quelques parties marneuses fossilifères, à la base des calcaires identiques à ceux d’Étain. Je n'ai pu poursuivre ces couches au Nord jusqu’à la réapparition dela Æhynchonella decorata que j'ai perdue depuis si longtemps ; mais c’est ce que je compte faire. Quant au Callovien, plus de traces ; le plateau de la Dalle oolithique va en s’abaissant jusque dans des Prairies et bois où l’on ne peut voir de contact, mais où l’on trouve | des argiles oxfordiennes à 7rigonia monilifera et clavellata. 18 _ Le) WOHLGEMUTH, == BATHONIEN ET CALLOVIEN. 274 SIUIVI1VO 11 SAN UV Su dnS AHIVITIN 3H11100 V1VH0930 VITaN 0H 9 NAHEH rs K SAINEUO VIDVEVNY Ÿ NOZIBGn a V H10VdW09'91V9 ___IHUONN VAHESO ss Davnimno vagiso 7 VIVHdSOOHUNHO VIAIHOIVM V nvaAIN | | XAaNBVU SLI SI1VN39V71 VINIAHOIVAA V AVAAIN ee ARTE RU PE PVR CR RME NET ee dif Sipase acte =" tt EE IHHONX VaulSs0 y nyaniN 3n0/H11100 3710 VNIH91H1d VAISS349 V avan AR gs dr PO > A RP RRÇE lR ÈS re mme EN RE N41G 404 X0 *NOANDNO'T * SNV'LUMENON "AOL s3H9N09 S30 ANWVE | 1100 37119 PRE SEE De RES EN HMS TT a al 4 SNYIHVA VTIINOHONAHH V NAVAAIN — tait au9NY "AVAL VHOMNAAN *LNONNVHO DA'RE °N31N071109 ‘N3INOHLVS 19 1884. WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 270 Le tableau suivant (p. 276) donne le synchronisme des divisions adoptées par les auteurs dont j’ai parlé : MM. Tombeck et Royer pour Ja Haute-Marne; Husson, Levallois, Douvillé pour la région Tou- loise : Terquem et Jourdy pour la Moselle. Je parlerai encore de MM. Buvignier et Braconnier. Ce dernier (4) a établi l'étage T, qu'il intitule : argiles et calcaires de Francheville et d’Oxerailles, et qu’il in- dique comme Pathonien supérieur et Kellovien (4 partie de l’oolithe moyenne). Pour lui cet étage T est très simple ; à la base une assise largileuse de 9 à 11 mètres avec Ostrea acuminata, Ostrea Knorri, Te- rebratula spinosa, Terebratula varians ; au-dessus, 3 mètres de cal- cares plus ou moins sableux (calcaires Kkelloviens) avec Ammonites imacrocephalus, À. Bakeriæ, Terebratula lagenalis et pala. M. Bracon- nier cite ces calcaires à Xonville, Villey-le-Sec, Villey-Saint-Etienne, Bouvron. Dans aucune de ces localités, il n’y a de Callovien ; on n’y trouve que les calcaires à #hynchonella varians ou à Waldheimia lagenalis, qui, à la vérité, ressemblent parfois à s’y méprendre aux yrais calcaires calloviens, et recèlent même souvent des oolithes fer- lrugineuses. M. Braconnier a donc confondu l'horizon à Waldheimia lagenalis et le Callovien, ce qui explique comment ce brachiopode est cité avec Amm. macrocephalus, ete. En réalité, ces niveaux sont toujours distants au moins de 5 à 8 mètres et même plus, puisque le Bathonien supérieur, qui a en moyenne 45 mètres dans la région Touloise, dépasse probablement 30 à 40 mètres au Nord. Dans le département de la Meuse (2), M. Buvignier a établi les di- “isions suivantes au-dessous des argiles inférieures de la Woëvre (base de l'Oxfordien). | Calcaires gris oolithiques. Marnes bradfordiennes. Oolithe inférieure. | MM. Terquem et Jourdy (3) comparant leurs divisions aux précé- dentes, regardent les marnes bradfordiennes de M. Buvignier comme parallèles à leurs marnes de Gravelotte ; je crois qu’elles correspon- dent plutôt partiellement ou totalement à leur troisième zone à Amm. quercinus et à une partie de la deuxième zone /Calcaires du larnisy, pars). En effet, M. Buvignier y cite les calcaires hydrau- liques de Rouvres, et comme fossiles Anabacia orbulites (Fungia), (1) Braconnier, 1879. Description des terrains du département de Meurthe-et- Moselle. (2) Buvignier. Sfatistique géologique du département de la Meuse, (3) Terquem et Jouruy, loc. cit, 276 WOHLGEMUTH. — BATHONIEN ET CALLOVIEN. 21 fév, Rhynchonella, varians Ammonites arbustigerus ; cette dernière, indi-… | quée à Buzy, est probablement l'Amm. procerus où quercinus ; dè È plus il place dans cette assise les cailloux siliceux d'Arrancy, qui, en | effet, se trouvent à peu près au niveau à Æ#hynchonella varians. Quant 3 à l'Anabacia orbulites, M. Terquem le cite dans la troisième z0né je ne l'y ai jamais trouvé. Je crois cependant pouvoir affirmer qu | Toul, ce polypier reste cantonné dans son horizon, et j'ai déjà dit que | les rocailles à Anabacia restent identiques en tous points De Longuyon. Se Quant aux calcaires gris oolithiques de M. Buvignier, M. Terquent £ les regarde comme «les calcaires du Jarnisy et les calcaires blancs sans fossiles qui les supportent ». Je crois que ce sont plutôt les cal ‘4 caires volithiques miliaires d'Étain ou la Dalle oolithique, car M. Bu vignier les cite près d’Étain, où il y a en effet de nombreuses car- | rières qui sont loin des calcaires du Jarnisy ; cet auteur parle de leur tendance à se diviser en plaquettes, mais ne donne aucune liste de fossiles, ce qui est difficile en effet, et enfin cite leur disparition @ Sud d'Étain, ce qui arrive pour la Dalle oolithique et non pour les calcaires du Jarnisy. E 4 Je parlerai encore de deux brochures sur le Bathonien pour mon irer le danger de faire des tableaux RARE sans études SL place. à | M. Martin (4) prétend que dans la Moselle il Fr. a que du Batho= nien inférieur, le moyen et le supérieur manquant. Cependant 4e crois que les Ostrea Knorri, Rhynchonella varians, Waldheimia La genalis ne sont pas du Bathonien inférieur. Est-ce la parenté des Ammonites arbustigerus, d'O., et Ammonites quercinus, Terq. et qui a motivé pour M. Martin leur parallélisme dans son tableau k N C'est probable ; maïs en tous cas, je crois que le tableau de synchro nisme que je donne et qui me semble de toute certitude, puisque 4 n’y fais figurer que des couches que j'ai suivies pas à pas, montrek | première vue que la zone à Amm. quercinus de M. Terquem, est au dessus et non au-dessous du prolongement des couches à by nella decorata qui forment sa sixième division et sont surmontées Chaumont comme dans la Côte-d'Or par des couches à Rhynchonella, Morieri (ou major de quelques auteurs) et à Waldheimia cardiume de L'autre tableau est de M. Steinmann (2). Là, les marnes noires 1 | - (4) Martin. Description du Bathonien de la Côte-d'Or (Académie des Sciences + | Lettres de Dijon, t. V, 1878). n (2) Steinmann : Zür Kentniss des « Vesulians » in südwestlichen Dentschlan | (1880). | | ; | (Bull. Soc. Géol. de France). _(8"série, t. IX, p. 276.) tement DIVISIONS ADOPTÉES . TERQUEM er JOURDY -| BUVIGNIER M. DOUVILLE M. HUSSON | BRACONNIER | LEVALLOIS TOMBEOK &r ROYER ES ÉTAGES HAUTE-MARNE LIFFOL TOUL MOSELLE ET MRUSE MOSELLE MEUSE TOUL NRUFOHATEAU TOUL MRURTHE-et-MOSBLLE MAURTHE | HAUTE-MARNE | | a : ’ : : Argiles à Trigonia Marnes à Tr. clavellata. Argilesiinférieures Marnes à Belemn. Marnes Étage U Oxford iles : i OXFORDIEN Zone à Amm. Renggeri(crenatus d'O) (ou marnes à Amm. Ë de la Woëvre - à Argiles de Choloy Arelles à Anmonites pyritisées). clavellata. Marnes sans fossiles. (callovien). hastatus. (Oxfordien), clay pyritisées. : Gryphées ...... Zone à Amm: athleta. Manque. Manque. ; dilatées. Calcaires fissiles à A. Lamberli et A. athleta. D 09 pion Étage T, Minerai de argiles Zone à A Bakeriæ el Jason. CALLOVIEN Zone à Amm. anceps. Manque. Manque. Oxfordien. fer. à A: anceps. et calcaires Zone à A anceps et coronatus: DC PC PACE ECS CROSS CEE OSEO CAT BONES GC A —_—_———— Zone à Amm. .Calcaire marneux Calc. marneux i Zone à Amm- Dalle nacrée? Manque. : macrocephalus. macrovephalus. de Dommartin. de Liffol-le-Petit. Dalle oolithique blanche. Hor. à Gresslyu Dalle oolithique Calc.\olith. miliaire d'Étain. Calcaires gris Dalle a PR Re Callovien Cornbrash à Terebr. peregrina. blanche, Calc: terreux de Rouvres, oolithiques. nacrée. cardium u Ozerailles ; Marnes à 0. Knorri ‘ Marnes Avicula. Hor. à Ostrea Knorri, ; de Rouvres. à 0. Knorri. Galeries (Bathonien Ostrea Braamburiensis, etc. Marnes Calcaires et marnes | Marnes et calcaires en Ostrea Marnes à Rh. varians. plaquettes costata. BATHONIEN Hor. à Rhynch. Niv. à Rh. varians. Maries et calcaires supérieur Knorri à Waldh. à Amm. 3° zone à Amm quercinus SupeeE varians. Niv.à W. lugenalis. | de Conflans. et Kellovien): à à Oacuminata. Marnes à 0! Kuorri ONG ANEEE Marnes à W. N° à We. ON UROCE PRE.) ue ne O: Knorri. de Friauville. ; ornithocephala. QSER nor ele EÇEFÇE———————————————_— Zone à Ammonites procerus. curdium. procerus (Oxford.) BATHONIEN Calcaire compact à RAynch. Horizon à Anabacia orbulites. Marnestet calcaires H. à An. orbulites. Calcaire . Calcaires Etage. Cornbrash. Forest-marble PR ee RE à oolithes Calc. de Villoy. moyen decoratas Oolithe miliaire. duJarnisy. ; Calc.-àpolypiers. compact. difformes, etc. Saint-Etienne. à Rhynchonella decorata: . PORC "| . 2: » memes 2 | se nigr * F ner heu 4 _ ie *& MHLELAC i 2 a sr D ne mg trie à mt à TS LR A CT Me QC : L ! ref En { »" À M ‘ ‘€ . ; , AOL LE. } a tue où 1 . ; “ F' 1 LT 7 à - brise . ri L £ D . . See vw , ; 24 À ET b » « D . Fe : . A BEN, run peinte LAURE LUE De : . r . à 2 . , à à. 106 10e 18581. GROSSOUVRE, — GISEMENTS SIDÉROLITHIQUES. OT Ostrea Knorri de Friauville (niveau à Waldheimia ornithocephala) sont indiquées comme parallèles aux Caillasses à Anabacia orbulites. J'ai vu directement leur superposilion ; enfin la partie supérieure de la troisième zone de M. Terquem serait synchronique du Callovien inférieur de M. Douvillé ; je n’admets ‘pas plus ce parallélisme, étant persuadé que la Dalle nacrée de M. Douvillé qui supporte sans aucun doute le Callovien est la même chose que les calcaires d’Etain. M. le professeur Hébert, dont les travaux sur le bassin de Paris fe- ront toujours loi, établit (1) que la limite de la grande oolithe et de l'Oxford-clay « coëncide avec une dénudation de la grande oolithe eblexistence habituelle d’une zone de trous de coquilles perforantes, qui marque dans tout le pourtour, du bassin l’ancien rivage des mers oxfordiennes, etc. » Ces faits cités par M. Hébert, surtout à Barbaiïse et à Stenay, sur le -bord oriental du bassin, sont donc pleinement confirmés par mes ob- servations au Sud de ces points; presque partout, en effet, on voit distinctement une zone corrodée à la partie supérieure du Bathonien. Comme lui, je pense donc qu'il y a eu généralement un temps d’ar- rêt dans la sédimentation, temps qui a précédé l’exhaussement du bassin, et que la base de l’Oxford-clay (y compris le Æelloway-rock) est assez variable à cause de l'irrégularité du fond des mers callo- vienne et oxfordienne. | - Comme on le voit, les données précédentes sont à peu près pure- ment stratigraphiques ; je compte donner prochainement des listes complètes de fossiles, en même temps que les discussions auxquelles me conduira leur étude. Le Secrétaire communique le travail suivant : Note sur le métamorphisme des calcaires jurassiques au voisinage des gisements sidérolithiques, par M. A. de Grossouvre. On à depuis longtemps signalé la subordination des gisements de minerai en grains de l’époque tertiaire aux roches calcaires : ce fait seérifie pour les gisements du Berry. Ceux-ci se rattachent à des nappes d'argiles et de sables éruptifs qui commencent au Nord, au pied des falaises crétacées, s'étendent vers le Sud indifféremment sur toutes les tranches des terrains stratifiés et débordent même sur les G) Hébert : Mers anciennes dans le bassin de Paris. 1857, p. 41 et 42. 278 GROSSOUVRE. -— GISEMENTS SIDÉROLITHIQUES. 21 fév. roches primitives du plateau central où elles remontent dans la vallée du Cher, jusqu’au delà de Montluçon, dans la vallée de Ja Creuse jusque vers Gouzon où elles constituent la petite plaine dite de Gouzon, et dans la vallée de la Vienne jusqu'aux environs de Li- moges : le fer, il est vrai, se trouve disséminé dans toute cette for- | mation où sa présence se révèle par les teintes rouges dont il marbre les roches sidérolithiques, mais il ne forme des gisements exploi- tables qu'exclusivement sur les bancs calcaires de l'Oolithe et du Lias. Il est même à remarquer que les dépôts les plus nombreux, les X plus puissants et les plus riches se trouvent associés aux assises de calcaires lithographiques du Corallien et de l’Astartien; et c’est B un fait qu'il est facile d’expliquer : car, si les minerais en grains sont un dépôt d'eaux minérales, il est bien évident que ce sont les roches les plus fissurées qui ont dû livrer le passage le plus aisé à ces eaux; or c’est précisément le cas pour les calcaires lithogra= : Véro Lai, zu phiques qui se présentent en lits peu épais et sont divisés, d’une ma nière remarquablement régulière, en petits parallélipipèdes, par deux systèmes de joints verticaux rectangulaires, dont l’un par sa direction se rapporte très exactement aux failles de Sancerre. Le travail chimique des eaux minérales a donc été facilité par cet état fissuré des calcaires, mais il est bien évident aussi que leur ac- tion n’a pas dû se localiser uniquement dans les fissures dont l’élar- gissement devait produire les poches de minerai et qu’elles ont dû circuler dans les fissures voisines et y exercer leur influence. L'examen des calcaires qui encaissent les amas de minerai prouve en effet que ceux-ci, en dehors des corrosions qu’ils ont subies, ont encore éprouvé des altérations dans leur structure et dans leur tex- ture, qui souvent ont été assez profondes pour les rendre complète- ment méconnaissables. Aussi, on voit fréquemment les amas de mi- nerai encaissés dans des calcaires massifs, durs, compacts, saccharoïdes, ou dans des marnes farineuses cristallines, qui ne pré- sentent aucune trace de stratification et contiennent, disséminés dans leur masse, des noyaux de calcaire jurassique de forme ovoïde, de sorte qu'ils présentent au premier abord l’apparence d’un pou dingue. Un examen plus attentif permet de reconnaître que ce poudingue| à pâte cristalline passe latéralement au calcaire jurassique, car on 2 Ge » créa: are .p de ES RS SR ” _ . h ET observe que les noyaux de ce dernier, d’abord très rares au voisinagel de la poche, deviennent de plus en plus nombreux à mesure que l'on s’en éloigne : en même temps, leurs dimensions augmentent @th rs le poudingue finit par faire place aux bancs nettement stratifiés du calcaire jurassique. € 1881. GROSSOUVRE, —= GISEMENTS SIDÉROLITHIQUES. 279 On reconnait ainsi que le poudingue résulte d'une modification et d'une altération du calcaire dont les joints et les fissures se sont élargis et remplis de calcaire cristallin, en même temps que s’ar- rondissent les masses prismatiques qu’ils découpent dans les bancs du calcaire jurassique, de :telle sorte ‘que, à mesure que l’on se rap= proche du gisement, les fissures deviennent de plus en plus larges, les dimensions des noyaux jurassiques diminuent de plus en plus et peu à peu ces derniers disparaissent en partie ou s’isolent au milieu du calcaire cristallin. Lexamen des noyaux jurassiques isolés au milieu du calcaire altéré, montre qu’ils n’ont pas une surface lisse mais au contraire rugueuse, et hérissée d’une multitude de petites aspérités qui sem- blent résulter d’une corrosion; en même temps la texture de ces noyaux s est modifiée; tandis que le calcaire jurassique non altéré a, engénéral, un grain grossier, une cassure terne et mate, qu'il se déhte rapidement à l’air en minces feuillets, le calcaire des noyaux du poudingue a un grain beaucoup plus fin et plus serré, il est plus dur et se brise, sous le choc du marteau, en éclats à large cassure conchoïde et à bords tranchants, comme le font les rognons de silex dela craie : souvent la texture cristalline s’y développe d'une ma- mière plus ou moins accusée par l'apparition de veinules de spath calcaire. | Cette altération des calcaires ne se produit pas seulement au voi- sinage immédiat des gisements de minerai, on l’observe encore dans toutes les régions métallifères : le poudingue à éléments jurassiques Yiorme au milieu des bancs du calcaire jurassique, des cheminées verticales, des poches, des filons ou même des amas qui s'étendent parallèlement à la stratification, Ges phénomènes d’altération s’observent également au voisinage des nappes d’argiles et de sables sidérolithiques, et c'est à cette tause que sont dûs les gisements de marne qui sont exploités dans lBrenne au-dessous des grès sidérolithiques, à leur contact avec les calcaires jurassiques sous-jacents. | En résumé, les phénomènes d’altération qui se sont! produits au voisinage du terrain sidérolithique consistent en un durcissement des calcaires de la zone altérée et en un développement plus ou Moins prononcé de la texture cristalline qui donne naissance à des calcaires SacCharoïdes, à des marnes grumeleuses avec géodes et Yeéinules cristallines ou à des marnes farineuses formées de rhom- boèdres microscopiques de carbonate de chaux : ces phénomènes Sont évidemment dûs à l’action des eaux minérales, et probablement thermales, qui ont circulé dans les fissures des calcaires jurassiques e 280 GROSSOUVRE. — GISEMENTS SIDÉROLITHIQUES. 24 fév. et ont agi sur eux par imbibition et en quelque sorte par cimenta- | | tion. À Mais, en même temps que la texture des calcaires jurassiques | s’est transformée sous l'influence des eaux minérales, leur composi- | tion a également subi des modifications produites par l'apport des M | diverses matières que les eaux tenaient en dissolution : et c’est | ainsi que ces calcaires se sont chargés, en proportions variables, de silicate d’alumine, d'oxyde de fer à l’état de peroxyde: ou à l’état de |; carbonate, de manganèse, etc. | Nous citerons comme exemples de ces transformations quelques M analyses. Le calcaire lithographique est en général très pur, il contient 94 95 0/0 de carbonate de chaux, 0,5 0/0 de carbonate de magnésie, et à peine 4,5 0/0 de résidu insoluble. Analyse d'un échantillon de calcaire lithographique de Saint... Florent: 11 Silice À Aline Î sole. ogpesis ss silo deuil ieltet eee 1,30 | Chausson tint es rumeen se ee ARE TE 40 | | Magnésie, à: re 0 De à de EU En 0,30 | | Péroxyde de-fers. lee eric De D 70 | Pérte-par:Caicinations Pre Te Re no (Acide carbonique 41,51) Fréquemment l'influence des eaux ne s’est fait sentir que par une M modification de la texture, sans aucun changement dans la compo= sition, ainsi que le montrent les analyses de deux échantillons d@ M marnes farineuses provenant du bassin de la Chapelle Saint-Ursin,.h analyses presque identiques à celle qui précède : au microscope, on M a reconnu que ces marnes étaient formées de petits rnomboèdres de calcite. RS Ce à CRAUX Ce ST RS 80 er cs 00e de = DADD 54,30 Magnésié: 0 4 Ge RER Mae Re PATES 0,50 1,60 | Péroxyde de fee Me EN NE he CSM RIDSD 0,30 | Perte parecalcinatione ee re . 42,60 42,60 | (1 | l | Le plus souvent le calcaire s’est chargé de silicate d’alumine et! d'oxyde de fer ainsi que l’indiquent les analyses suivantes : 31,60 SR PE ER SCENE RER ER CRE RE PET UMR CORRE SN TT USE EEE OT \ SHICB: Nes ee red O0 Alaunne 5. 4 à re: 10,00 15 Peroxyde de fer . . . . . 7,00 0,20 7,50 Chaux nue + + + + 20,60 46,60 28,00 Mamnésics ee ich ssh» » 1,00 1881. du SÉANCE, 281 Le fer est presque toujours à l’état de peroxyde, mais il existe aussi à l'état de carbonate ainsi que le montre l'analyse suivante d'une marne friable où le carbonate de fer se présente en veinules brunes et noirâtres. SURESNES Re MEN ARE 6,00 AJTUTE MARI NERO AT 3,30 RCRONNdE de lee A ENT ES 15,00 (CIRE Si ANR ENPE LOS SEE Re TR ER 38,00 MAMÉSIe ne Ce dé den ner 0,30 Bértepar calcinationeseet IE ni ie 87,00 Une partie du fer dosé dans cet échantillon est à l’état de fer car- bonaté. (Bureau d’essai de l’école des Mines, n° 6935.) Cette analyse présente une certaine importance, car elle montre que c'est l'acide carbonique qui a joué le rôle d'agent minéralisateur et que le fer est arrivé en dissolution à l’état de carbonate et non pas à l'état de sulfure comme l’ont cru quelques géologues. Un point important à noter dans l’étude du terrain éocène supé- rieur du Berry, c’est qu'il existe entre le calcaire jurassique altéré et le calcaire lacustre une analogie telle que souvent la distinction est, pour ainsi dire, impossible d’après les seuls caractères lithologiques, etqu'il'faut faire entrer en compte l’examen des conditions de gise- “ment : d’ailleurs, sur tous les points où le calcaire lacustre repose sur les argiles sidérolithiques, la ligne de démarcation est également impossible à saisir : c’est qu'il existe entre les divers termes du ter- rain sidérolithique des passages graduels qui établissent entre eux une liaison intime et montrent que ces dépôts ont eu lieu sous l’in- » fluence des mêmes circonstances. Séance du T Mars 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Bertrand, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- | aière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce deux présentations. À propos de la liste des dons, M. Bureau appelle l'attention sur | ümarticle contenu dans le Bulletin de la Société Botanique et concer- | | { nant les plantes houillères de la Rhune qui se rattacheraient au ter- | rain houiller supérieur. M. Ch. Brongniart offre à la Société les brochures suivantes : 1° Notice sur quelques poissons des lignites de Ménat; ë Æ # dé F is À à 4] Th #2 7 a nn du RTE ny 5 , 4 Ps CARRE UN « 289 POMMEROL. == TUFS DE LA LIMAGNE. 1 mars: 2° Les Hyménoptères fossiles. 30 Rapport sur l'excursion faite à Gisors et aux environs, les 16 et 17 mai 1880. M. Pommerol fait la communication suivante : Age des tuîs bitumineux et basaltiques de la Limagne Par M. le D' F. Pommerol. La formation géologique sur laquelle nous désirons attirer l’atten- tion est commune dans la Limagne d'Auvergne. On lui a donné le nom de wacke, wackite, pépérite, pépérino, grès, tuf basaltique, tuf bitumineux. On en constate la présence en plusieurs localités, notam- ment à Châteaugay, Ménétrol (puy de Cœur), Lussat (puy des Con- colles), Malintrat (puy de la Motte), et sur le territoire de Cler- mont, où se trouvent les puys de la Poix et de Crouël. Elle s’étale parfois sur la pente des collines, en longues trainées proéminentes (Châteaugay). Le plus souvent eile forme des émi- nences, des buttes, des puys de peu d'élévation. Sa composition est variable. Tantôt c'est un sable fin, quartzeux, granitique (Cœur), tantôt un sable grossier à scories Rs (Crouël), D’autres fois, c’est un limon durci, ayant beaucoup d’analo- gie avec le læss des plateaux. Le tuf de Châteaugay renferme de grands fragments de basalte, non roulés, et des calcaires marneux. Le plus souvent.la formation n’est pas stratifiée (Châteaugay); par- fois on y observe des couches presque toujours obliques, inclinées et mêmes verticales. Ailleurs, la masse a la consistance du grès et se dispose en couches horizontales. Les éléments sont peu ou point roulés. Ün y remarque cependant quelques petits cailloux de quartz et de granite arrondis et unifor- mément polis. La formation est injectée de matières bitumineuses suivant des fis= sures, des lignes de fracture qui se sont produites dans la roche, et qui sont parfois remplies de silice et de carbonate de chaux. Sa résistance est assez grande. Dans ces tufs, on peut creuser de grandes caves (Châteaugay). On les utilise aussi comme pierre à bâtir M (Lussat). Ils ont été fortement altérés, bouleversés par l’action volca-M nique qui parfois a déterminé l'apparition de laves et de scories «M (Lussat, Châteaugay), et la sortie de sources chargées de silice, dm : | | | 1 | Re © 1881. POMMEROL. — TUFS DE LA LIMAGNE. 283 bitume, de carbonate de chaux, et même de soufre, comme au puy de la Poix. Ces formations tufacées ne sont pas un produit direct des émana- tions volcaniques. Ce ne sont pas des coulées boueuses, comme l’a prétendu Lecoq, puisqu'elles sont parfois stratifiées. Il est évident que le plus souvent l’action volcanique ne s’est fait sentir qu’un cer- tain temps après leur dépôt. Ainsi, à Châteaugay, une petite masse de lave s’est fait jour à travers l'épaisseur de la roche, et l’a entière- ment bouleversée. Dans le voisinage, à travers le calcaire miocène, est venue sourdre une petite source bitumineuse, dont l’apparition est contemporaine de la petite émission lavique. Cette lave est légère, poreuse et bien différente du basalte compacte, dont une large cou- lée couronne le sommet de la colline. Ce terrain paraît être un véritable terrain de transport, ayant une srande ressemblance avec le limon des plateaux et contenant dans le yoisinage des hauteurs basaltiques, des blocs erratiques de basalte, et dans la plaine, des fragments à peine roulés de calcaire marneux. Est-1l le résultat de l’action glaciaire? C’est probable, mais nous at- tendrons de nouvelles études avant de nous prononcer d’une manière définitive. Nous voulons spécialement aborder aujourd'hui une question qui na pas été encore résolue d’une manière exacte, celle de l’âge même de la formation, Lecoq la croyait contemporaine de l’époque d’érup- tion des grandes nappes basaltiques qui surmontent les hautes col- lines de la Limagne. Un simple examen démontre cependant qu'il ne saurait en être ainsi, puisque les tufs sont parfois étalés sur la pente des collines (Châteaugay), et suivant une très forte inclinaison, tandis que les basaltes reposent au sommet en nappes horizontales. L’éro- sion avait déjà fortement entamé la formation marneuse tertiaire ; la colline, qui n’existait pas au moment de l’éruption basaltique, avait déjà un relief très accentué, quand les tufs se sont déposés. Les fos- siles qui ontété découverts dans ces terrains vont nous permettre délucider la question. Lecoq avait trouvé dans la pépérite de Fontgiève, une molaire d'é- léphant qu'il envoya au Muséum de Paris (1). Gette molaire est re- présentée dans l'ouvrage de Croizet et Jobert, à ‘côté d’une molaire semblable trouvée dans les alluvions anciennes de Malbattu (2). La (1) H. Lecoq. Les Epoques géologiques de l'Auvergne. Paris, Baillère, 1867, HI p, 417. (2) Croizet et Jobert. Recherches sur les ossements fossiles du département du Puy- de-Dôme. Paris Delahaye, in-4, 1862, p. 126et pl. X, fig. 1. ” 284 POMMEROL. — TUFS DE LA LIMAGNE. 7 mars disposition des lames de l'émail, leur grand écartement indiquent - nettement que ces molaires appartiennent à l’Z/ephas meridivnalis. Nous avons cherché dans les collections du Muséum la molaire don- née par Lecoq; nous ne l’avons point vue, mais nous avons rencontré celle qui provient de Malbattu, et qui appartient réellement à l’Z4/e- phas meridionalis. M. Pomel qui a étudié et signalé ces deux mo- laires (1), les donne aussi comme appartenant à cette espèce d’é- léphant. M. le docteur Chambige, de Pont-du-Château, a découvert dans la wackite de Malintrat une molaire supérieure de cheval, qu'il s’est empressé de me remettre. Elle appartient à un cheval ordinaire l'£quus caballus. Dans le tuf bitumineux de Pont-du-Château, on rencontre des co- quilles d'eau douce que nous n’avons pas déterminées, mais qui semblent être analogues aux coquilles actuelles. Dans le tuf de Lussat, on rencontre de nombreux fragments de. ! ! bois fossiles de la classe des Dicotylédones, dans un parfait état de | conservation et imprégnés parfois de bitume. Tels sont les documents paléontologiques que nous possédons sur les formations bitumineuses et tufacées de la Limagne. Quoique rares, ils nous permettront cependant de fixer l’âge de ces terrains. Disons d’abord qu'ils sont antérieurs à l'époque du Renne. Les tufs | de Crouël, en effet, sont situés au sommet de la colline, tandis que les alluvions de la plaine contiennent de nombreux ossements de renne (2). Ils sont postérieurs à l’épanchement des grands courants basalti= | ques, puisqu’à Châteaugay, les tufs sont disposés sur le flanc de la } colline, en pente très inclinée. La stratigraphie nous apprend done M que la formation bitumineuse de la Limagne est comprise entre l'apparition des basaltes et l’âge du Renne, c’est-à-dire entre la fin du miocène et la fin du quaternaire. Elle est, par conséquent, ou pliocène ou quaternaire ancienne, Les documents paléontologiques voni nous permettre de dater ces terrains avec plus de précision en- core. A l’époque pliocène, le cheval ordinaire n'existait pas. On ne l'a jamais rencontré dans la faune pourtant si riche de Perrier, près d'Issoire; à cette époque vivait une autre espèce d'Équidés, l’Equus Don nn em fr en imbiyap ons | : ° | | | | | ÿ (1) Pomel. Catatogue des vertébrés fossiles. Paris, J. B. Bailière, 4854, p. 74. (2) F. Pommerol. Existence de l'homme en Auvergne, à l'époque du Renne. Comp. rend. Associat. franç., 1876, p. 661. 1881. POMMEROL. — TUFS DE LA LIMAGNE. 285 Stenonis qu'on à trouvé dans le pliocène du volcan du Coupet (1). Le cheval commun ne commence à paraître, qu'avec la faune inter- glaciaire ou des hauts-niveaux. Mais voici un fossile très caractéristique et qui, seul, date une époque géologique d’une manière précise : c’est l’£lephas meridionalis. Il n’a jamais élé rencontré que dans les terrains interglaciaires. Nous pouvons donc affirmer que les tufs basaltiques et bitumineux de la Limagne, appartiennent au début de la période quaternaire. Ils sont contemporains des faunes de Saint-Prest, du Val d’Arno, de Mon- treuil, de Zurich et de Cromer. Ils ressemblent aux tufs du volcan de Denise qui ont fourni des ossements humains célèbres dans l’histoire de la science. Ces ossements ne datent point de l’époque tertiaire supérieure, comme on l’a cru longtemps, mais du commencement des temps quaternaires. En assignant une date précise aux pépérites de la Limagne, nous déterminons par cela même, celle des éruptions des substances bitu- “mineuses et des laves qui les accompagnent. Ces manifestations Yolcaniques, comme nous l’avons démontré au Congrès de Reims, pour la coulée du puy de Gravenoire, se sont produites à l’époque mterglaciaire ou des hauts niveaux quaternaires. À Lussat, au puy Orouë], on trouve des scories engagées dans le tuf, prouvant ainsi que les matières volcaniques étaient rejetées au moment même de la for- mation des tufs, ou peu de temps après. M: Douvillé fait remarquer que l’on a toujours attribué au Plio- cène supérieur, les dépôts de l’Astésan et du val d’Arno, caractérisés panla coexistence de l’Æ/ephas meridionalis et des Mastodon Borsont et". arvernensis. La faune de Périer à M. arvernensis et celle des graviers de Chagny qui présente, avec un tapir et un rhinocéros, PBlephas meridionalis associé au Mastodon arvernensis, sont certaine- ment du même âge et appartiennent par suite au Pliocène supérieur. Sans doute il n'existe entre le Pliocène et le Quaternaire qu’une li- mite toute artificielle, mais il paraît rationnel de la placer à la dispa- tion dans nos contrées du type Mastodonte. M. Pommerol répond : s'agit de s'entendre sur ce que les géologues désignent sous lemom de Pliocène supérieur et de Quaternaire ancien. La faune plio- cène de Perrier qui gît dans les sables ponceux ne contient ni le cheval, ni l’ZZephas meridionalis. Elle est donc antérieure aux tufs bitu- mineux. Elle est recouverte par les remarquables conglomérats pon- (Q) A. Gaudry. Les Enchainements du monde animal. Paris, Hachette, 1878, b. 128, 286 BUREAU. — FLORE DU BOIS-GOUET. 1 mars. recouverts par les ‘alluvions à Z{ephas meridionalis. À quel moment devons-nous faire remonter la première apparition des phénomènes quaternaires ? Mon opinion est qu'il faut choisir, pour dater le com- mencement de cette période, un phénomène géologique remar- |: quable, nouveau, presque universel, l’apparition des glaciers. Le | Quaternaire doit commencer avec la période glaciaire et finir avec | ses dernières manifestations. Les alluvions des-hauts-niveaux avec | ossements d'Æ/ephas meridionalis, étant comprises entre la première | et la seconde époques glaciaires, doivent donc être rangées dans la | | | | ceux, ou moraine supérieure de Perrier. Ceux-ci sont à leur tour | | | série des temps quaternaires. M. Bureau fait la communication suivante : Prémuces de la Flore éocène du Bois-Gouët (Lotre-Inférieure). par M. Ed. Bureau. pl v. | Notre confrère, M. Vasseur, auquel on doit déjà tant de découvertes dans les dépôts tertiaires de l'Ouest, en faisant une fouille dans la belle localité du Bois-Gouët, près de Saffré (Loire-Inférieure), pour reconnaître le contact des terrains éocène et miocène, a rencontré des bancs qui présentent un grand intérêt. Ils sont formés d’une roche encore mal déterminée, mais dans la- quelle entrent certainement des grains de quartz et des paillettes de | mica. Eile n'a cependant pas l'aspect d’un grès ou d'un psammite: par sa teinte grise, sa cassure terreuse, sa rudesse au toucher, elle rappelle plutôt certains trachytes ; mais on y reconnaît une stratifi- cation évidente et une multitude de très petits fragments de végé- | ms taux, On dirait des cendres éruptives agglomérées par les eaux; cependant aucune trace volcanique n'existe dans toute la contrée. La roche elle-même est donc remarquable, et nous souhaitons qu'une étude approfondie en soit faite prochainement ; mais elle est au moins aussi intéressante par les fossiles qu’elle contient. En effet, au milieu de ces débris de plantes triturées et réduites presque en poudre, se trouvent des feuilles plus ou moins entières, et parfois | même d'une très belle conservation. . | La localité paraît riche ; mais M. Vasseur, dans l'étroite excavation ouverte par lui pour étudier une question de stratigraphie, n’a 4 recueillir qu’un très petit nombre de ces empreintes. Il a bien voulu! les soumettre à mon examen, et c’est le résultat de cette première étude sur la flore de Saffré que je demande à la Société Géologique) : Pbote de 910! Oo. cp Wie. éance du / Mars 1881. 3° serie, LIX PIS de France. eo Bull. Soc.G Robiras vie P OrUMm 7 PiUbes Que e Ed Bur. EMSÉ, ! = Nerium Vasseuri Do) 7. lum hy] GR uph orbi Op Neri, Ed. Bur. S ap. Santa c 10. Œocrd IUM # TT Dr ne Te ns ee AV RES D HER TR ES LT SE EC 3 D om as ee RS Dr Een RE ET ra En ou rein oi 7 Spas PEER ER EE dd <= ICÉTRIÉE TER a Es ee se — Rs 1881. BUREAU, — FLORÉ DU BOIS-GOUET. 9287 la permission de lui communiquer. Cette flore s’enrichira certaine- ment beaucoup dès qu’on fera des recherches spéciales pour en ras- sembler les éléments ; mais, si peu nombreuses que soient les espèces qu'on peut y reconnaître ou y entrevoir aujourd’hui, elle m'a paru dès maintenant digne d’être signalée, en raison, 4° de son niveau parfaitement déterminé, à la partie supérieure du calcaire grossier moyen, et correspondant par conséquent d’une manière exacte à celui de la flore du Trocadéro, à Paris; 2 de sa situation séographique, qui en fait la plus occidentale des flores éocènes ; 3° de sa composition, qui lui imprime une physionomie bien en rap- port avec son niveau géologique, sans que cependant la plupart des espèces puissent être identifiées jusqu'ici avec celles qu’on connaît ailleurs dans le même étage. Voici l'indication des espèces que j'ai pu distinguer : NeriuM Vasseurt, Ed. Bur. PI. V, fig. 1-3, Foliis firmis, parvis, longe petiolatis, anguste oblongis, apice obtusatis, basin ver- sus. attenuatlis, cryptarum minutissimarum impressionibus subtus notalis, nervis Sécundariis parallelis, rectis, parum obliquis vel angulo ferè recto emissis. Cette espèce, qui me paraît nouvelle, est représentée par plusieurs échantillons : l’un entier, les autres offrant soit la base, soit le som- met de différentes feuilles. La feuille entière n’a que 32 millim. de long, dont 24 pour le limbe et 8 pour le pétiole. Sa largeur est de Dillim. Elle est donc remarquablement petite, et peut-être même élait-elle très petite pour l’espèce; car les autres fragments indiquent des feuilles notablement plus longues, bien qu'à peine plus larges. Néanmoins je n’ai pas osé les séparer, ne trouvant pas de caractères distinctifs suffisants, et les feuilles, dansles Verium fossiles de même que dans les vivants, pouvant varier dans de certaines limites pour la taille et pour la forme. Par la configuration générale du limbe, le N. Vasseuri se rapproche beaucoup des feuilles étroites du AN, repertum, Sap., des gypses d’Aix ; mais la longueur du pétiole, qui le range dans un autre groupe, l'en distingue nettement, En effet, comme le MN. parisiense, Sap., du cal- Caire grossier, et le NV. sarthacense, Sap., des grès de la Sarthe, qui appartiennent au même étage, l’espèce de Saffré possède le pétiole allongé qu'on voit dans toutes les espèces de Verium constatées de- puis le terrain crétacé supérieur jusqu’à l’éocène moyen inclusive- ment, ét qu'on retrouve encore dans l'espèce indienne actuellement vivante, NV. odorum, Ait. Au contraire, toutes les espèces trouvées 258 BUREAU, —-— FLORE DU BOIS-GOUET. 1 Mars. dans l'éocène supérieur et les terrains plus récents ont le pétiole | court du laurier-rose ordinaire, !V. oleander, L., qui croît À notre époque, spontanément dans le midi de l'Europe et en Algérie. Dans le NV. sarthacense, le limbe est lancéolé, avec le sommet plus ou | moins aigu; dans le ]V. parisiense décrit et figuré par M. de Sa- | porta, le limbe est étroit, linéaire et presque aussi obtus à la base |! qu'au sommet. Le NV. Vasseuri, avec son limbe oblong, obtus au sommet et atténué à la base, me paraît donc facile à distinguer de b ces deux espèces. = | | NERIUM SARTHACENSE, S'ap. Pl NV ne 21-9 210 | Saporta, Recherches sur les végétaux fossiles de Meximieux, p. 126, pl. XXXVIIL | fig. 2; Grié Recherches sur la végétation de l'ouest de la France à l'époque tertiaire, p. 44, pl. L., fig. 70-73. : Deux feuilles rompues à la base indiquent l'existence d’une seconde! espèce de Nerium, que je ne puis distinguer du A. sarthacense, Sap4 Elles sont lancéolées ; l’une est aiguë au sommet, l’autre subaiguë,k Le limbe offre des ponctuations bien appréciables ; mais les nervures secondaires, qui sont fines et parallèles, ne sont que très difficile ment visibles. C’est seulement avec un nes oblique que je suis | nee par places. La ot bob des deux feuilles a 4 centiM mètres de long et en avait probablement 3 lorsqu'elle était entièrem Sa largeur est de 12 millim. L'autre n’a que 8 millim. de large. f Le AN. sarthacense n’est connu jusqu'ici que dans les grès de J Sarthe, qui sont, d’après M. Hébert, à peu près de l’âge de ceux d@ Sonor L'espèce a bien pu exister un peu avant, à l’époque di calcaire grossier. PITTOSPORUM TOBIRA, At. EOCENICA. PEN: 6.01: Folium coriaceum, obovatum, apice obtusissimum, basi attenuatum, limbo in peti@ lum desinente, margine integerrimum, facie superiore curvum convezum, infert0i} concavum, undique leve, nervo medio valido, secundariis tenuissimis, parum per picuis, paucis, subarcuato et subsinuato-ascendentibus, arcuatim junctis, brevioribt interpositis, reticulo venularum fere obsoleto. Je ne puis trouver aucune différence notable entre cette feuille 1! 1881. . BUREAU. — FLORE DU BOIS-GOUET. 289 blance est complète, surtout si l’on compare l'empreinte aux feuilles de la plante vivante plutôt qu’à celles prises dans l’herbier. Sur les feuilles desséchées, en effet, le parenchyme s’est aminci et les ner- vures paraissent plus saillantes qu'elles ne le sont sur les feuilles fraiches ; or il est fort probable que c’est à l’état frais, ou du moins avec sa forme et sa consistance habituelles, que cette feuille coriace est tombée dans l’eau et a été promptement recouverte par des sédi- ments. Il n’est donc pas étonnant que ce soit à la feuille fraîche que le fossile ressemble le plus. Dans ces conditions tout est semblable : lé forme, la consistance de la feuille, la courbe de ses faces supé- rieure et inférieure, la grosseur de la nervure médiane comparée à la finesse des nervures secondaires, et la direction de celles-ci. Ces dernières nervures sont peut-être dans le fossile un peu plus ascen- dantes et plus flexueuses que dans la plupart des feuilles du ?. Tobira vivant ; je dis: la plupart; car on peut assez facilement en cueillir de tout à fait semblables à l'empreinte. En présence de ce qu’on pourrait appeler cette identité, je n’ai pu faire autrement que de donner à la plante fossile le nom de Pittospo- rum Tobira, Aït. J'ai ajouté l’épithète eocenica pour donner à ceux qui ÿüendront, la facilité de la considérer comme une variété, et pour calmer les scrupules des géologues qui répugneraient à admettre qu'une forme végétale actuelle ail pu commencer à l’époque éocène. Lerfait ne s’est pas encore présenté, il est vrai, et on pouvait le con- Sidérer comme improbable ; mais on hésitera peut-être à le rejeter a priori, si l’on réfléchit à la longévité de certaines espèces qui ne se sont ni transformées ni éteintes, mais qui se sont simplement dépla- “cées, suivant dans leur migration le climat qui leur était nécessaire etqui se déplaçait aussi ; à la longévité du Zaxodium distichum, par exemple, qu'on trouve en Europe dès la fin du Miocène inférieur, “qui a été un des arbres les plus répandus dans cette partie du monde pendant les âges miocène moyen et supérieur et pliocène inférieur, Lelqui aujourd’hui, à l’état vivant, habite les marais de la Caroline et | de la Louisiane. Pour moi, j'avoue que la rencontre d’une espèce actuelle d’une région tempérée-chaude dans le terrain éocène, c’est-à-dire à un “niveau indiquant des conditions climatériques anciennes vraisem- “bablement peu différentes de celles dans lesquelles elle vit mainte- nant, j'avoue, dis-je, que cette rencontre me surprend sans me cho- | uen; car je ne vois rien là qui soit en contradiction avec les lois qui …ntprésidé au développement du règne végétal. | On connaît d’autres Pittosporum éocènes ; mais ils sont fort diffé- lents de celui-ci. 19 AÉL S de ete TE amer Le pre or RE a CE AS ee a in 290 BUREAU. — FLORE DU BOIS-GOUET. 7 mars. EUPHORBIOPHYLLUM ? PI. V, Fig. 8 Grande feuille mince, oblongue, malheureusement rompue aux deux extrémités, à bord entier, à nervures secondaires assez nom-k breuses, très fines, rameuses, anastomosées, à réseau veineux bienk visible. Cette feuille, dont il serait prématuré d'essayer une détermi4 nation rigoureuse, rappelle les feuilles de certaine Euphorbes des, Canaries de la section Pachycladæ, telles que £'uphorbia melliferah Ait.; E. atropurpurea, Brouss., £. Bourgæana, J. Gay, ou encore celles de l’Z. hyberna, L.; mais l’anastomose extérieure des nervures secondaires forme dans le fossile, surtout vers le bas de la feuilleh une ligne presque droite, parallèle au bord, qui ne se voit pas su) les plantes vivantes. 1 1 OEciniun Neru, Ed. Bur. PLV: Fier 9/40: Hypophyllum, peridiolis majusculis, orbiculatis, in maculà folii disciformi pal lulum prominenti discrete sparsis, : É La plus petite des deux feuilles du MNeriwm sarthacense, Sap. dé crites plus haut porte un champignon parasite d’une très belle com F servation. Je me suis empressé de le soumettre à M. Cornu, qui n’| pas hésité à y reconnaître un (Æ'cidium. Ce genre n’a pas encore) } que je sache, été rencontré à l'état fossile, et on ne le trouve pas SUM les Verium vivants. Les Œcidium consistent en fructifications qui naïssent d'un myce lium contenu dans l'épaisseur de la feuille, et qui finissent par perce l'épiderme. Elles se présentent alors comme de petites coupes ] conceptacles en partie enfoncés dans le parenchyme, dont la paré F est désignée sous le nom de peridium et dont le fond donne naissané à des chapelets de spores. L’empreinte étant celle de la face infé. rieure d’une feuille, les parties saillantes appartenant au champ gnon doivent être les moulages de la cavité des peridium ; c'est po F quoi on ne voit pas le bord, généralement denté, de cette membranh… La détermination spécifique des Œcidium est basée non seulemel Ms sur la forme des spores, qui ici reste forcément inconnue, mais À +# un certain nombre d’autres caractères visibles à l'œil nu ou à ui simple loupe, et par conséquent appréciables sur une bonne er“ preinte. Tels sont : Ja grosseur des peridium, leur état d’isolemeh ou d’agrégation, la forme des groupes qu'ils constituent, leur situk L d À; D = é «.- 1881. BUREAU, — FLORE DU BOIS-GOUET. 291 tion à la face supérieure ou inférieure de la feuille, sur une tache ou sur le limbe en apparence non altéré, etc. J'ai comparé très altenli- vement l'ŒÆcidium fossile avec tous les Œ'cidium actuels de l’herbier du Muséum el avec toutes les descriptions des auteurs que j'ai pu me procurer, sans rien trouver d'identique. On pouvait s’attendre à ce résultat infructueux des recherches, étant donné l’âge ancien du fossile et la nature de la feuille qui supporte ce petit champignon. Nous avons dit en effet qu’à l’époque actuelle il n’y a par d'Æcidium vivant sur les Lauriers roses. Peut-être l’épaisseur plus grande du parenchyme, épaisseur que fait soupçonner l'effacement des ner- vures, constituait-elle dans le }. sarthacense une condition favorable au parasite, condition qui ne se retrouve pas dans le NV. Vasseuri ni dans les Merium vivants. Les ŒÆcidium Clematdis, D C., Phyllireæ, D C., et Berberidis, Gmel., sont ceux qui m'ont paru le plus ressembler au fossile; mais celui-ci ales conceptacles moins serrés, épars à la surface de la tache, Ils sont aussi plus gros que ceux des deux dernières espèces. Les ŒÆcidium ne sont qu’une forme de champignons polymorphes et à génération alternante. On trouve sur les mêmes feuilles, et pro- venant du même mycelium, des organes appelés spermogonies, en forme de bouteille en partie enfoncée dans le parenchyme. De plus, “les spores des (Æcidium ne peuvent germer que sur des plantes “d'autres espèces et donnent naissance à un organe reproducteur “connu sous le nom d’l/redo. Il sera bon de se rappeler ces faits, si lon trouve plus tard, sur: d’autres feuilles provenant du même gise- ment, des altérations attribuables à des parasites. Quelque peu nombreuses que soient jusqu'ici les espèces de «plantes fossiles du Bois-Gouët, elles ne laissent pas de doute sur | Pge du dépôt et ont des analogies évidentes avec quelques espèces | des grès de la Sarthe, des gypses d’Aix, et surtout du Trocadéro. Le | Nerium Vasseuri notamment, a un faciès éocène très prononcé et | rappelle par sa petite taille, la longueur du pétiole et la terminaison obiuse du limbe, le NV. parisiense, Sap., du calcaire grossier. Ce n’est donc pas sans un certain étonnement qu'avec cette ressemblance | | Bénérale de formes, on constate la forte proportion d'espèces spé- _ciales à la localité de la Loire-Inférieure. Il semble, d’après le peu | que nous en connaissons encore, que la flore du Bois-Gouët se pré- |fénte avec un caractère d'indépendance et ne soit pas simplement un prolongement occidental de la flore‘de la partie moyenne du calcaire grossier, dont elle est exactement contemporaine. Les espèces de l’une et de l’autre vivaient cependant dans des con- | = PR Ye 9 dm 292 BUREAU. —— FLORE DU BOIS-GOUET- 7 mars ditions très comparables. Les deux Verium que nous venons de men- tionner, par exemple, croissaient sur le bord de cours d’eau dont l'un se jetait au fond du golfe parisien, l’autre au fond d’un fiord du massif breton. Ces deux espèces jouaient évidemment le même rôle dans la flore boréale et dans la flore occidentale de cette époque; l’une remplaçait l’autre, comme de nos jours, dans l’ouest, le Aanunculus Boræanus, Jord., le Lepidium Smithii, Hook., le Quercus Toza, Bosc., remplacent totalement ou en partie le Ranunculus acris, L., le Zepidium campestre, R. Br., ou le Quercus Robur, L. Avons-nous donc là un trait de la géographie botanique de cette époque reculée ? Et sommes-nous en présence d’un centre de végéta- tion ou centre de formation d’espèces analogue à ceux que l'étude des flores actuelles nous permet de reconnaître? Ce serait bien re- M marquable; car un de ces centres est signalé sur le côté méridional du massif breton, c’est-à-dire précisément dans la région où crois- saient les plantes dont la roche du Bois-Gouët nous a conservé les traces. On dirait qu'une certaine autonomie de la population végé- tale s’est perpétuée sur ce point du globe à travers les âges géolo- giques. La présence d'espèces similaires, ou si l’on veut, représentatives les unes des autres, dans deux régions qui en montrent encore de nos jours, nous paraît du reste pouvoir être raisonnablement attribuée, au moins en partie, à des influences semblables à celles dont nous constatons aujourd'hui l’action : la différence chimique du sol ét surtout la différence de climats déjà sensible. La mer qui formaitle golfe parisien était au Nord, celle qui envoyait ses eaux danslek fiord breton était à l'Ouest, comme l'océan Atlantique actuel, et le massif de terrains primaires entamé par ce ford n'avait pas une COn-M figuration bien différente de celle qu'il a de nos jours. N’est-il pas vraisemblable que les courants qui en baignaïent lelittoral, dus au mêmes causes générales que maintenant, cherchaient à prendre une direction analogue à celle que nous voyons? Peut-être un guf-h stream de ce temps-là, rencontrant le continent Atlantique don l'existence est si probable, se repliait-il déjà vers notre côte occiden tale, dont il modifiait comme aujourd’hui la température et l’hygro métrie. Hypothèses, sans doute! Questions prématurées, mais no pas insolubles, et sur lesquelles la flore du Bois-Gouët, jusqu'ici peine entrevue, mais certainement, d’après le peu d'échantillons qu nous connaissons, bien conservée, riche et intéressante, pourrai bien, quand on l'interrogera avec persistance, jeter un jour ina tendu. FLE rs à A Eee 1881. SÉANCE, 293 EXPLICATION DE LA PLANCHE V. . 1. Nerium Vasseuri, Ed. Bur., petite feuille entière, 2. Id., grande feuille brisée. Fragment montrant la base du limbe.. — 3. Id., grande feuille brisée. Fragment montrant le sommet du limbe. 4. Nerium sarthacense, Sap. 5. Pittosporum Tobira, Aït. eocenica, empreinte de la face supérieure de la feuille. : Id., empreinte de la face inférieure. . Pittosporum Tobira, Ait., feuille prise sur un pied cultivé dans l’oran- gerie du Muséum d'Histoire naturelle. . Euphorbiophyllum ? Feuille pliée longitudinalement. . Œcidium Nerii, Ed, Bur., sur un fragment de feuille du Nerium sar- thacense, Sap. — 10. Id., grossi. Pa 49 \ | «© © M. Vasseur indique que ce lit de plantes se trouve dans le cal- Caire grossier supérieur, au-dessus des couches marines fossilifères du Bois-Gouët. Séance du 21 Mars 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Bertrand, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. | Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le président proclame membres de la Société : M. Roserr LAMPRECET, ingénieur des mines, présenté par MM. Dau- brée et de Chancourtois. M. ALBERT GiIRARDOT, docteur en médecine, présenté par MM. Vé- lain et Vasseur. M. Dollfus donne lecture de la notice suivante : Jai l'avantage de présenter à la Société géologique le second Mrolume de la Géologie de la Belgique, par M. M. Mourlon. MuGe second volume renferme des listes étendues des fossiles rencon- trés jusqu'ici en Belgique, qui diffèrent en partie de toutes celles | publiées auparavant. M. Mourlon y a introduit aussi un perfectionne- | toits ts. sitiit ne een EE EE Te mem mt 294 MOURLON. = GÉOLOGIE DE LA BELGIQUE. 21 mars ment important qui consiste à indiquer l'ouvrage et la figure qui ont servi à la détermination des espèces. Les listes du Cambrien, du Gé- dinnien, des schistes et calcaire de Couvin, du calcaire de Givet, des schistes et calcaires de Frasnes, des psammites du Condros sont établies sur de nouvelles bases avec références, localités et au- torités. Le calcaire carbonifère a été repris d'après MM. de Koninck et Dupont avec distribution dans les assises et degré d’abondance. Pour cet étage, la liste de 30 pages contient 1090 fossiles. La liste du terrain houiller propre, avec ses insectes, etc., est abso- lument neuve ; M. Crépin a ajouté la flore fossile du même niveau. Dans les terrains jurassiques et crétacés nous n’avons à attirer l’at- tention que sur les trouvailles des dépôts wealdiens du Haïinaut à Iquanodon. Mais c'est surtout à propos des terrains tertiaires que l’accroissement à nos connaissances est sensible ; le calcaire de Mons est établi d’après M. Cornet et Briart sans oublier notre compatriote M. Cotteau. Les étages heersien, landenien, yprésien avec la colla- boration de MM. Rutot et Vincent. Sur les 138 espèces communes avec le bassin de Paris indiqués dans le Panisélien, 97 se rencontrent dans les sables de Cuise et 371 seulement dans le calcaire grossier, ce qui paraît fixer avec une certitude assez grande la véritable place de ce système, Dans le Wemmelien, sur 177 espèces considérées, 67 appartien- nent aux sables moyens et 64 au calcaire grossier, ce qui peut laisser la question indécise. Les listes d'Anvers sont très étudiées : les travaux de M. Van denk Broeck et des manuscrits laissés par Nyst y ont beaucoup aidé pour M les mollusques. M. Mourlon n’a pu cependant y introduire encore la classification nouvelle des sables d'Anvers dont il nous entretient dans sa préface et qui nous paraît cette fois très assurée et vraisem- blablement définitive, c’est la suivante : Sables à Fusus contrarius Sables à Jsocardia cor Sables et grès ferrugineux Sables à Bryozoaires et Terebratules Sables graveleux à Héléracètes Diestien. Sables à Pectunculus pilosus Sables à Punopea Menardi Scaldisien. Anversien, Ces trois termes, Anversien, Diestien et Scaldisien, représententh sensiblement les trois divisions de M. Van den Broeck, des sables in- férieurs, moyens et supérieurs d'Anvers. Et la vérité ne s’est fait jour 11881: VAN DEN BROECK. — ALTÉRATION DES DÉPOTS SUPERFICIELS. 295 qu'après des luttes fort vives et intéressantes, auxquelles ont pris part MM. Cogels, Van Ertborn, Hennequin, etc. Le résumé paléontologique de M. Mourlon indique 6712 fossiles belges. Nombre énorme si nous le comparons à celui indiqué il y a 30 ans seulement par les listes de d'Omalius d'Halloy; nombre infime si nous réfléchissons aux faunes et aux flores qui se sont suc- cédé sur l'étendue de la Belgique pendant les nombreuses époques géologiques dont nous retrouvons l'indication. “Le catalogue bibliographique très bien fait et très soigneux de toutes les publications intéressant la géologie de la Belgique com- prend presque 1800 numéros : il sera d’une utilité journalière à tous ceux qui s'intéressent à cette science tant en Belgique que dans le nord de la France où les mêmes terrains se retrouvent. Nous en féli- citons également M. Mourlon très sincèrement. M. Dollfus fait ensuite la communication suivante : Je suis chargé par M. Van den Broeck d'offrir à la Société géo- logique de France un exemplaire de son récent mémoire sur (1) « “Les Phénomènes d'altérations des dépots superficiels par «infiltration des eaux météoriques. 0 C'est avec grand plaisir et honneur que je remplis cette mission, mrlœuvre de notre collègueest une œuvre importante, utile et d’un intérêt général pour tous les géologues. Quiconque aura lu ce mé- moire sera tenu en garde contre une erreur d'observation très im- mhortante qui peut faire considérer comme bien distinctes deux for- M mations au contraire identiques. Les puissants effets mécaniques des eaux atmosphériques sont bien connus, mais leurs effets chimiques, “non moins évidents et remarquables, avaient été tenus dans l'ombre. mMVan den Broeck étudie successivement l'action des eaux pluviales chargées d'oxygène et d’acide carbonique sur : 1° les roches feldspa- mthiques ; 2° les roches métallifères ; 3° les roches schisteuses, 4° les roches siliceuses ; 5° les roches calcaires. Les changements produits dans les roches peuvent avoir pour ré- | sultat de modifier : leur dureté, leur coloration, leur volume, leur Composition. Les élements les plus communémentaltérables et voyageurs sont : lachaux, le fer, la silice, puis le gypse, le manganèse, etc. Les infil- (1) Mémoires Acad. sciences de Belgique, T. XLIV, 1880. hemns V pu Loft dem green het 22 = À el ? LIN £ Érr es ee DE e : 2 l'a 2 Na . SA 2: EU Te ee ee Pre RO SE DE ARR Pen ER nr re = LE + ns 296 VAN DEN BROECK. — ALTÉRATION DES DÉPOTS SUPERFICIELS. 21 mars trations peuvent altérer les couches soit directement, soit latéra- lement, soit par pénétration profonde ; les argiles imperméables sont |! les grands protecteurs des sous-sols, et leur situation ou étendue relative donne le plus souvent la clef des anomalies et bizarreries | qu'on peut observer dans la marche des altérations. | Disons de suite, comme seule critique à adresser à M. Van den ! Broeck, que l'intérêt des parties développées de son travail nous fait | regretter qu'iln’ait pas approfondi davantage d’autres portions de | son champ d'étude ; que son travail aurait beaucoup gagné à être | traité d’après ses observations personnelles dès les premiers chapitres: La partie trop rapide est relative à la transformation du granite, en kaolin, des schistes en argiles ; les quelques indications relatives | aux têtes d’affleurement des filons et aux roches porphyriques font désirer une enquête plus vaste sur les mêmes sujets. l 1 L'étude principale porte sur les terrains tertiaires de la Belgique, des environs de Bruxelles et d'Anvers. je TT ET en | 7 “16 #1 nt ul Il LL | | {ll 1) ))) nn Hi > dit ] 7 3 Il (|! rs UN je 7 ._ | rt ie : LP (CIIIITD) ,! 1 Till 1 que ass tse A. Sable bruxellien calcareux. D. Résidus altérés des mêmes. B. Zône altérée du même. E. Sable siliceux bruxellien. C. Grès calcarifères bruxelliens. F, Zône infiltrée du même. G. Grès siliceux bruxelliens. M. Van den Broeck à démontré que les sables calcareux des en! virons de Bruxelles, décalcarisés par les eaux pluviales avaienm été souvent pris jusqu'ici pour des dépôts distincts d’un autre âge, € que les faciès d’altération avaient été la source de confusions stram tigraphiques inextricables, chaque assise présentant ses modification. spéciales, et perdant ses caractères. | LE i = ou = [884. VAN DEN BROECK. — ALTÉRATION DES DÉPOTS SUPERFICIELS. 297 On reconnaît qu'un dépôt est modifié par la disparition de tout fossile, par l’absence de calcaire, par la modification de la glauconie qui rubéfie les couches qui en renferment, par la disparition de la tratification et la diminution du volume de la masse altérée. Ce sont là des caractères frappants, manifestes, probants, qui distin- vuent bien le dépôt altéré du dépôt normal. Fig. 2. 77277 7ZZ WU 00I CU | CZ — qi purs sl Lu | | ut] ls [M l \iiiii 0 In 2 L ul nl ï Leon Li in oo . nn I . lt ji ï Hi line [panne 1 al ir ne a [l D Me a Î, pre ei ce = 7 TN D TT li CU, LU / WU, D) 7 NU 77 WI Dr : 0 WI I), 17 0 1 DD A. Sable siliceux oligocène (boldérien de Dumont). B. Sable glauconifère diestien, altéré, montrant de fausses lignes stratifiées, résultant du croisement des poches. Les faux ravinements ne sont point un des côtés les moins curieux de cette étude, il faudra à l’avenir bien se garder d’en affirmer l’exis- tence tant qu'on ne se sera pas assuré que le dépôt supérieur, le dépôt ravinant, est calcaire, qu’on n'est pas en face d’un point darrèt de métamorphose profonde dans une même masse. Lyell, Dumont, Lehon s’y sont trompés, ils ont figuré des poches d’érosion Musoires dans le Bruxellien et le Laekenien. Nous recommandons Pétude des figures 6 à 11 à ceux qui douteraient encore. La figure 13 montre l’apparence étrange que peut donner l’entrecroisement ledeux poches d’altération qui se pénètrent. Celles numéros 16 à 18 donnent la clef des apparences bizarres que fournissent certaines arrières où des parties altérées sont englobées dans des parties in- actes. Nous reproduisons d’ailleurs les figures 8, 13 et 17, qui tont respectivement numérotées ici fig. 4, 2 et 3. Aux environs d'Anvers on avait cru pouvoir distinguer les assises ableuses tertiaires supérieures par leur couleur, noire, verte, jaune rouge. M. Van den Broeck a montré que c'était une illusion : le mème dépôt peut présenter toutes ces colorations suivant le point us ou moins avancé d’altération de la glauconie qu’il renferme ; ‘esdépôts identiques de couleur ont une faune distincte, d’autres dis- 298 VAN DEN BROECK. — ALTÉRATION DES DÉPOTS SUPERFICIELS. 21 mars semblables de coloration renferment les mêmes fossiles. Le chaos stratigraphique des couches d'Anvers s'est tout à coup aplani. Fig. 3. Vue de face. Profil suivant xy. a. Zûne supérieure d’altération des sédiments €, d. b, b’. Ilot de sable altéré, paraissant, vu de face, séparé de la zône supérieure d’altération. M. Van den Broeck étudie également l'argile à silex, les puits na turels, l'argile lithomarge et les présente comme une explication simple des faits généraux d’altération par les eaux atmosphériques. - Dans une annexe finale, sont traitées les altérations du Quaternaire il n’y a qu'un limon et qu’un diluvium ayant chacun deux faciès, quelle que soit l'altitude de ces dépôts qui, on lesait, est la caractéris- tique de leur âge : le diluvium rouge, sans calcaire ni fossiles, ni} stratification régulière est un faciès altéré du diluvium gris, fossili= k fère, calcareux, stratifié. Le limon altéré, terre à briques, est supé rieur rougeâtre, sans calcaire et sans coquilles ; le limon normal inférieur est jaunâtre, calcaire, fossilifère parfois ; le contact est gé- néralement humide et on y trouve des nodules calcaires. Nous n’insis- tons pas, l’auteur lui-même ayant présenté déjà à la Société une note en ce sens, sans toutefois la présenter commeil le fait aujourd’hui en? un corps de doctrine générale, universelle dont il ressort un enseigne- ment et une application journalière pour chacun. | M. de Lapparent présente un compte rendu d'exc] géologiques dans l'Eifel, par M. Firket. | M. Daubrée présente une note sur les matériaux Pr de quelques forts vitrifiés de la France. M. Filhol présente à la société des ossements fossiles 381. OBSERVATIONS. 299 eueillis par lui dans la caverne de Lherm. Il appelle l’atten- on sur un crâne d'Ours, trouvé dans la couche même où abonde Ursus spelœus, et ne se distinguant que par la taille, de l'Ours ac- el des Pyrénées. M. G. Rolland communique les derniers résultats de ses udes sur le terrain crétacé du Sahara septentrional. Les nombreux fossiles recueillis par lui dans la région d’El oleah indiquent une correspondance frappante entre les faunes de “craie moyenne au sud et au nord du Sahara algérien, à 800 kilo- êtres de distance. Parmi ces fossiles, se trouvent trois espèces uvelles. M: Roiland signale dans le sud l'existence d'un étage supérieur: Wii rapporte au Sénonien. Les caractères minéralogiques et la puissance des étages offrent ne constance remarquable. La coupe générale comprend, de bas en aut: des marnes gypseuses, avec calcaires et grès subordonnés, nomantiennes ; un massif continu de calcaires furoniens ; de nouveau, s.marnes gypseuses, sans doute santoniennes, et un massif cal- ire, ayec silex abondants au sommet, sans doute campanien. D'où eux plateaux calcaires étagés, couronnant deux séries d’escarpe- lents marneux. Le plateau turonien règne seul dans la région du Mzab et de ethlili. Les deux étages se voient à l’est d'EL Goleah. Le plateau ipérieur se poursuit plus au sud jusqu’à In-Salah. MRolland donne une série de profils et de coupes indiquant les lures stratigraphiques du Crétacé dans le Sahara septentrional itrele Maroc et la Tripolitaine, MCourbebaisse entretient la Société d’un projet de pont sur Manche. M: Alb. Gaudry met sous les yeux de la Société un poisson qui étérecueilli par MM. Roche dans le Permien inférieur d'Igornay. imotocorde de cet animal ne montre aucun rudiment de corps de mèbres dans la région thoracique ; d’étroites lames épineuses présentent les arcs neuraux. Les côtes, par leur grand développe- ent, contrastent avec la colonne vertébrale. Dans la note où il a lésenté à l'Académie le poisson découvert par MM. Roche, ! Albert Gaudry a proposé de l'appeler Megapleuron Rochei. Zomme le Phaneropleuron et la plupart des anciens poissons, le japleuron ne répond en rien à la théorie de l’archétype vertébral ; Difre un état opposé à l’idée qu'on s’était faite d’êtres primitifs lumés de vertèbres placées bout à bout: ses côtes ne sont pas une + 300 SÉANCE. 4 avril: | dépendance de ses vertèbres, puisqu'elles ont. été développées avant | elles. | Le Megapleuron avait des plaques dentaires comme le Ceratodus ; i. | différait du Ceratodus, des Dipterus, du Ctenodus et du Phaneropleuron, | parce qu au lieu d'écailles cycloïdes, il avait des écailles en losange | comme dans les Crossoptérygidés rhombifères. Il offre sans doute | une preuve de plus de l'existence dans les temps anciens des Dipnoés, | c'est-à-dire des poissons à respiration à la fois branchiale et pulmo- | naire, servant de lien entre les poissons et les batraciens. | | Séance du À Avril 1881. | PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Carez, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la | dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président annonce la mort de MM. Stœhr, Laudy et De lesse. | M. Gaudry offre à la Société de la part de M. de Saporta un Ë « Aperçu géologique du terroir d'Aix en Provence;et. de la part de MM. de Saporta et Marion, un volume intitulé« Far L'Évolution du règne végétal. — Les Cryptogames. Il donne lecture à ce sujet de la note suivante de M. de Saportä Le livre que nous présentons à la Société a pour objet d'une facon générale l’évolution du règne végétal et, en particulier, Celle. de la classe des Cryptogames, dont la prépondérance n’a cessé, à a. surface du globe, qu'avec la fin des temps paléozoïques. | C’est une œuvre plus spécialement botanique ; mais commeelle al | pour base l'étude combinée des plantes vivantes et fossiles, considé-\ rées dans leurs organes essentiels, avec l'intention de faire ressorti 1 les caractères du développement successif des différentes Série cryptogamiques, il se trouve que cette œuvre se rattache éries L ment à la paléophytologie et par elle à cet ensemble de notions très p diverses qu'embrasse la géologie. | Nous sommes surtout redevables à la paléontologie des documents k propres à nous dévoiler la marche évolutive des anciens êtres Malheureusement, en ce qui concerne les végétaux, ces sortes de il | | | 881. DE SAPORTA ET MARION. — LES CRYPTOGAMES. 301 ocuments sont relativement rares et le plus souvent incomplets, analyse des organes les plus importants, de ceux qui président à 1 reproduction, est le plus ordinairement impossible dans les Jantes fossiles et l’examen de la forme extérieure ou d’une faible ortion de cette forme, devient alors l’unique moyen de détermina- on qui nous reste. Cependant, on est en droit de signaler à cet gard de très grands progrès provenant de récentes et curieuses dé- ouvertes. Des parties fructifiées, des inflorescences, des graines, des uilles et des tiges converties en silice ont livré le secret de leur tructure anatomique grâce aux patientes recherches de divers sa- ants, en tête desquels nous devons placer Adolphe Brongniartet son ontinuateur, notre collègue M. B. Renault. Ces beaux travaux nous nt permis d'entrer plus avant qu'on ne l'avait encore fait dans la onnaissance intime des anciens végétaux et, dans beaucoup de cas, :s appréciations que l’on en fait, reposent désormais sur des faits ertains au lieu de s’appuyer sur de simples conjectures. C’est en réunissant les indices de toute provenance que nous avons enté de faire servir les principes posés par Darwin et par conséquent ithéorie transformiste à l’explication raisonnée de la marche évo- ative des Cryptogames ainsi qu’à celle du développement des familles u sections prises séparément. Nous ne pouvons nous flatter de venir oumettre au public autre chose qu’une faible esquisse d'un tableau lensemble aussi difficile à débrouiller et parsemé d’autant de côtés bseurs. Nous nous sommes efforcés de trouver au moins les lignes rincipales, en évitant d'insister sur les détails qui nous échappent orcément et en négligeant les hypothèses gratuites, c’est-à-dire elles qui ne s'appuient pas au moins sur des commencements de reuves. Mais, une fois la réalité de la théorie transformiste admise par ous, nous étions logiquement entraînés à prendre pour point de épart du règne végétal tout entier ce qu'il y a de plus élémentaire nfait d'organisme unicellulaire ayant les eaux pour milieu comme our berceau. Les végétaux primitifs d’où les autres seraient sortis en 8e. différenciant et en émettant des prolongements dans plusieurs irections parallèles ou divergentes seraient donc des algues et des Igues très simples. C’est à cette catégorie primordiale que nous ap- liquons le terme de Protophytes; mais les Protophytes elles-mêmes nt donné lieu à des diversifications au moyen desquelles, sans uitter leur milieu d’origine, elles ont acquis un ou plusieurs degrés aiccessifs de complexité et de supériorité relative. En restant au iilieu des algues et suivant quelques-unes de leurs branches, on s'é- We ainsi des algues unicellulaires ou paucicellulaires, Susceptibles mr bé _ 0 1". 302 DE SAPORTA ET MARION. == LES CRYPTOGAMES. 4 avril elles-mêmes d'une certaine différenciation, jusqu'aux plus élevées de | ces plantes qui sont les characées, les phéosporées, les fucacées et | enfin les floridées. Ces dernières qui représentent les plus parfaites, M les plus étroitement adaptées des Thalassophytes, se montrent les M dernières et nous sommes ainsi amenés à définir et à décrire rapi-b dement plusieurs catégories d’algues fossiles. Il en est qui ont desk droits particuliers à notre attention à {cause de leur ancienneté, del leur singularité et du rôle prédominant qu'eltes ont longtemps con- servé. Il a été émis à propos de quelques-unes de ces algues éteintes, | depuis des milliers de siècles des suppositions que nous discutonsM en exposant les motifs de l'opinion adoptée par nous. Il est évi-M dent que leur vie fut tenace; pour plusieurs types elle se prolongeal à travers une longue séries d'étages. Les dernières alectoruridées, h dont les premiers vestiges se montrent dès le Silurien, datent du Mio-M cène récent ; les moules de leur phyllome ont été recueillis en Es=M pagne, par M. le professeur Vilanova, dans le Miocène récent d’'Alcoy,M province d’Alicante, Nous n’avons pas manqué d’étayer notre théoriem relative à la longue prédominance des algues unicellulaires, en met tant en lumière les belles observations de M. Munier-Chalmas sur am présence des siphonées incrustantes à plusieurs niveaux du terrain secondaire. . L Les phéosporées représentées dans les mers actuelles par les lami naires remonteraient au début de ce même terrain: les characéesn seraient un peu plus anciennes (Trias), au moins en s’en tenant aux apparences. Au contraire, les fucacées et les floridées qui sont Les algues les plus parfaites et les plus nombreuses, parmi celles de n08 jours, n'auraient commencé à se répandre, au moins dans les mers de l’Europe, que vers le commencement de l’âge tertiaire ou tout au plus dans le cours ou mieux encore vers là fin de la Craie. Tels sont en deux mots les caractères de la marche historique d fi monde des algues. Si l’on veut maintenant suivre et expliquer l évo! lution parallèle des plantes terrestres, il faut adopter un principe qui, selon nous, donne la clef des en qui présidèrent jee sion croissante du travail organique: division procédant elle-même d'un mouvement qui localise les divers ordres de fonctions, celles: f tendant de plus en plus à s’isoler et à s’exclure mutuellement, aprè avoir été réunies et presque confondues à l’origine. Toute l’évolutiolm des plantes terrestres se résume dans cette distinction graduelle eh de plus en plus exclusive. De là la séparation qui s'établit de bonn« heure entre le thalle ou « prothalle » sexué et la tige feuillée qui sM succèdent l’un à l’autre et constituent une véritable génération altel 4 1881. DE SAPORTA ET MARION. — LES CRYPTOGAMES, 303 nante. Tandis que la tige ne produit plus que des organes reproduc- teurs agames, les organes sexués limités au seul prothalle tendent à arrêter la croissance de ce dernier par leur précoce développement, en sorte que tout ce qui n’est pas immédiatement utilisable au profit des organes sexués se trouve éliminé sur ce prothalle: réduit finale- ment au rôle de support des organes sexués, il perd son importance à tout autre point de vue. Au contraire, la tige agame ou « sporo- sone » se diversifie, prend de l'extension et de la complexité, soit dans sa structure intime, soit par la différenciation de ses parties appendiculaires. En fait d'organes reproducteurs, elle ne met au jour que des spores, sortes de cellules qui donneront naissance par ägamie au thalle sexué, en perpétuant indéfiniment la même alter- nance successive de parties végétatives, agames et de parties thal- loides sexuées. | Ce sont ces deux étals, antagonistes l’un de l’autre et se complétant Pun par l’autre, dont on constate la présence et dont on peut suivre les différenciations et les réductions graduellement réalisées, chez les Gryptogames supérieures, jusqu’au moment où le support sexué ne possédant plus une existence indépendante de la spore dont il sort, se trouve à la fin absorbé par celle-ci. Mais alors, par un nouvel effet de différenciation, poussée à ses dernières limites, la spore elle-même revêt les caractères déterminatifs de celui des sexes dont elle ren- “ferme exclusivement l'appareil. “C'est ce mouvement prolongé à son tour jusqu'aux conséquences les plus extrêmes qui permet d’entrevoir par quelle filière s’est opéré passage conduisant des Cryptogames les plus élevées ou hétéros- porées aux Phanérogames les plus inférieures. Celle-ci au moyen d'un nouveau stade, le stade progymnospermique, sont devenues à leur tour le point de départ des séries les plus riches, en même temps les-plus récentes et les plus parfaites dont se compose le règne végé- tal, depuis le milieu de la période crétacée. Mel est, en quelques lignes, le tableau résumé que nous en avons eu Mntention de tracer, en invoquant les données paléontologiques et les-combinant avec celles que la botanique pure met à notre dispo- sition. M. Fischer présente de la part de M. Borumbaru une Étude géologique sur les environs de Graïova. Dans cette publication Pauteur fait connaître la belle faune qu’il a découverte dans les cou- cles à Paludines de Roumanie. Les espèces décrites et figurées sont au nombre de 44; elles caractérisent plusieurs couches distinctes re ee Re PE QT ENT j 2e 304 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 avril comme en Slavonie. Leur étude démontre l'importance et la cons- tance des Paludinen-schichten dans l’Europe orientale. M. Fischer offre à la Société les deux premières livraisons de son L Manuel de Conchyliologie. M. Delaire présente de la part de M. H. Hanks, l'Annual re- port of the state mineralogist of California for 1880. M. Stuart-Menteath fait la communication suivante : Sur la géologre des Pyrénées de la Navarre, du Guipuzcoa, et du Lahourd, par M. P.-W. Stuart-Menteath. PIE La carte géologique au qui accompagne ce mémoire a été 1 200,000 exécutée presque entièrement dans le cours de moins d’une an* née, par une série d’excursions nécessairement très rapides, mais pendant lesquelles j'ai parcouru tout le terrain d’une façon assez détaillée. Cette carte présente sans doute de nombreuses erreurs d@ détail, mais je crois que ces erreurs seraient peu visibles à l’échelle adoptée. M. Coello m'a très obligeamment accordé la permission de reproduire les détails topographiques qui m’étaient nécessaires, d'a près ses cartes de la Navarre et du Guipuzcoa. J’ai peu profité de cette permission dans la carte ci-jointe ; mais les limites des terrains ont été tracées sur les cartes de M. Coello, et ceux qui voudraient étudier le terrain en détail pourront facilement reporter, mes contours su les cartes en question : celle de la Navarre est très exacte et très dé taillée. | La géologie de cette partie la moins étudiée des Pyrénées a été seulement figurée jusqu'ici sur de petits coins de cartes générales, et j'ai trouvé des erreurs si graves dans ces tracés que j'ai pris le parti de. ne mettre absolument sur ma carte que les résultats de mes propres observations. J’ai seulement utilisé la découverte de fossiles, du Lias à Andoin, publiée par M. de Verneuil; et les découvertes de fossiles du Carbonifère à La Rhune, du Cénomanien à l’Ibantelli, et! du Jurassique à Cambo, publiées dans le compte rendu de la Réunion extraordinaire de Bayonne, qui m'ont aidé à retrouver ces gisements de da Joc. Ceol de France. TA . Orio Urniéta® LE Si 2 TAndon # C4 À 4 + Dperriés, + Villsbon49 7 H RAANeR ; ++++ ++++ A + + + + £ AE L ++++ Ë DE + + = LLDDRE. LI, 72) LL 7 he ÉTÉ ü ! [ | [ { \ \ TE here _ lrondiere de (Lspayne. ne = Linie Déninz du Guéat Sipérieur ct lys. Jets Los Spin et L Flynh, sumncent re ler POUR AL DOTE juge à Le ligne ainsi 272 f, 4 \Hernätf 17 4 A : AZ Æ 7 / s Fgollaga 2 £. LC ‘ PA _ / / NOTE DE M. STUART Fuenterabia 45 | S/Jean de Luz | | Il CR —) rate jp . ER + +++ EE + Fe” k ++++4 Se Se 4e HIT Hode SA Dee de 7 RIT I Tire MENTEATH. IE Série LIN, PV. Séance dt LAn 1681 CARTE CÉOLOGIQUE DES PYRÉNÉES DE LA NAVARRE, DU GUIPUZCOA ET DU, LABOUR), par P.W. Stuart Menteath ARS. ——=# Le. Izatzou®. » 0, o . Crétacé et Flhysch EI Jurassique Carbonitére (III ozoïque indéterminée Ophite es Fer. © Plomb & Cuivre © Porphyre JE LUNLOONT dus ni ( =n # VA 4 4 + HE ++ + + RS Rp ++ + EE HE + + + À NN N N KA D, À; NS Aizaros KE uv + = = Ÿ NN RENTE + + + + + Fù NE — ES ER N ++ H+t+++tt + HT = +++++ M À \ —— | — — I = tt +t ++ Lt — || +++t+t+t+tt+r LH ++ +++ +++ + +++ rt tit RE ET JB NEE Gr a RE Pose [en Ke] \ ù El l on 2 N N A \ \ \ N \ FE AP 4e 45 dE Rd And SE SE LE AR A 07 9e AP dE F+ =. +4 = 2 +++++ ++TH++++++++ HH+E+HH+++ +++ a dE Ab 4e dede AU +O+F+H+H+HH+ ET. | | 1 É] a = FEU - 1 1881. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 905 dans le cours de mes explorations. J'ai trouvé cependant que la petite carie des trois Provinces Basques par Don Amalio Maestre, est, pour le Guipuzcoa, très voisine du tracé qui résulte de mes propres observations. Obligé de terminer mon travail à jour fixe, el ne sachant pas quand je pourrai le reprendre, j'ai pensé qu’il serait utile de le publier, du moins comme document qui facilitera des recherches ultérieures. Les relations du Trias entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Puzaide ne sont pas suffisamment démêlées. Il y a des raisons qui pourraient faire classer le calcaire d’Ustellegui dans le Dévonien plutôt que dans le Jurassique. La ligne de contact du Dévonien avec leGrétacé supérieur de la forêt d’irati est assez arbitraire. Il n’est pas impossible que le calcaire de Château-Pignon, au sud de Saint- Jean-Pied-de-Port, soit crétacé. Les limites du Carbonifère sont très imparfaitement désignées. Sur d’autres points il me reste des doutes. Pasrareté des fossiles, et la stratigraphie extrêmement compliquée de toute la région, où les grandes crêtes régulières des autres parties des-Pyrénées sont remplacées par un dédale de courbes présentant toutes les directions, rendent exceptionnellement difficile ia consta- tation des horizons géologiques. La plus grande partie du pays est unchaos de montagnes de 500 à 1,000 mètres de hauteur, souvent couvertes de forêts épaisses et traversées par des vallées étroites et sinueuses. Les difficultés de communication ont fait de ce pays le foyer principal des guerres civiles. Pour les fossiles j'ai essayé d'obtenir des déterminations de paléon- tologistes bien connus, Malheureusement, comme il arrive habituel- lement dans les Pyrénées, une grande partie des fossiles trouvés étaient en très mauvais état. M. Etheridge m'a beaucoup aidé, mais ilwrarement voulu se prononcer sur les espèces. M. Fischer a exa- miné une autre portion de mes fossiles, et m'a fourni un certain mombre de déterminations. M. Hébert et M. Munier Chalmas, qui se Sont déjà beaucoup occupés des fossiles des Pyrénées, ont examiné es échantillons avec un soin exceptionnel, et ont réussi à déter- Hiner un certain nombre d'espèces. M. Renault a déterminé les plantes du terrain carbonifère. Grâce au concours bienveillant de ces.savants, la partie paléontologique de mon travail peut mériter onliance. Je dois avouer cependant que, dans certains cas, la paléon- tologie et la stratigraphie m'ont paru peu‘concordantes; et je saisirai assurément la première occasion de chercher des fossiles mieux caractérisés dans certains gisements douteux. M SIEURIEN. — Ce terrain est bien défini dans la vallée dela Niveentre “ant-Jean-Pied-de-Port et Eyharce. Un peu au S. du point marqué | 20: — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 306 STUART-MENTEATHe pu UR Me Eire PRE Es * £ RCE -— - | N— 274 “700D ‘O.12779 2 Lonlhid op souBuidun SH67S 70 07777232 CE dofir10gun?) u»10249/1n DORA np s0p16s0f NN ZA SN NS NS \ A no ( S2HJAULO[ D \nTT ) U9IHOA9(T AP 2LHO[OP 9 S2SUNOS ‘SOUMUUT S9JTETE) S9P uorisodst({ 3 UM AE: "AE 3 S'OUPIQuU LAND 7/00 Yep DEVIDN pere 204EHA"X À NN A0 fE On LISSDANS" Er "07 2UD4) ee - 22/2209 222 0420979) TND 7 71] ŒTT 2 MNS 21 YALOT BOBUSO'T 72 dd Buogur) UE (somauwon] buro RutA ) S99[QnN0P 1U0S OIoN odnoo ef op sinomnuu sf ! JUOULOTN9S , ï Ë SDL 274 :SOOUDUAT S2[ SJAUAY À oopdur00 UO129S oUn auosoud ON °I juemnole £ us odno9 2h95 L'ou UI2INUOLUD) 2104 1881. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 307 Estébecenia sur la carte de l’Etat-Major, il y a, à sept kilomètres au N.-0. de Saint-Jean-Pied-de-Port, un gros banc de quartz, direction N.-E., plongement S.-0. Ce banc (voir fig. 2.) est recouvert du côté S.-E. par des calcshistes, marnes, et dolomies avec fossiles du Dévo- men inférieur. Au N.-0., des schistes carburés et pyriteux sortent de dessous le quartz, et passent, au-dessous, à des phyllades luisants. Ce système, qui ne présente aucune discordance avec le Dévonien, ét qui conserve à peu près la même direction et le même ons me jusqu’à Eyharce, présente une épaisseur réelle de plus de 1,000 mètres. Au N.-0. d Eyharce, en suivant toujours la Nive, on trouve ce même terrain traversé par des imprégnations de quartz, et avec gros bancs de quartzite, jusqu à un kilomètre avant Bidarray, où il est recouvert parle Trias. Le même terrain forme la plus grande partie du grand massif de montagnes entre Sumbilla, Vera, Arano, Leiza, Escurra, et Goizueta, représenté comme crétacé sur les cartes géologiques de PBspagne de M. de Verneuil et de M. de Botella. Il se présente aussi autour des mines de Banca, et il est représenté par les quartzites des Aldudes et de Valcarlos, auxquels sont associés des schistes carburés et pyriteux, et qui sont recouverts par les calcaires du Dévonien. Les — “quartzites du Silurien sont tantôt des imprégnations, tantôt de véri- bles bancs de grès métamorphisé incontestable, et tous les passages se présentent entre ces deux états du quartz. Je n’ai trouvé aucune (trace de fossiles dans le Silurien. La disposition des couches dans le massif de Sumbilla et Vera est représenté dans la coupe (fig. 1.). Les Couches. sont disposées en grandes courbes avec petites courbes : subordonnées. Dans deux coupes parallèles, de chaque côté de la Coupe représentée, j’ai compté respectivement douze et treize courbes anticlinales. La schistosité est ordinairement parallèle aux couches ; quelquefois, surtout dans les phyllades ardoisiers, elle forme avec elles un angle aigu. De minces veines de quartz se présentent sou- ent suivant les plans de la schistosité et aussi en travers. Vers Goi- _ züeta, et dans le fond du massif sur d’autres points, les schistes argileux et phylladiens passent à un schiste micacé où le quartz domine de beaucoup. Les quartzites se développent avec facilité dans une pareille roche. DÉVONIEN. — Le Dévonien est bien représenté entre Saint-Jean-Pied- | de-Port et Eyharce (voir fig. 2.) par des couches de calcaire, dolo- «| mies, schistes calcaires, et schistes passant aux grauwackes, qui | mont fourni les fossiles suivants, dans la partie indiquée sur la Coupe. [ci, et dans toutes les autres listes de fossiles je désigne par | : [Eth .| ceux déterminés par M. Etheridge ; par [F.] ceux déterminés 308 STUART-MENTEATH. —= NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD,. 4 avril par M. Fischer ; et par [H.], ceux déterminés dans le laboratoire de M. Hébert, par M. Hébert et M. Munier-Chalmas. Spirifer Pellico. [F.] Petits spirifères. [K.] Leptæna. [F.] Strophonema. [H.] Redonia [H,]. Cyathocrinus pinnatus. Spirigera undulata. [H.] Rhynchonella. [Eth.] les schistes imprégnés de pyrite de cuivre marqués Cu. sur la coupes l Î pyrile qui les a moulés. Les deux derniers proviennent d’un calcairé épais un peu plus bas. Les couches suivantes, évidemment du même Dévonien inférieur, est recouvert par des schistes noirs à concrétionm de pyrite de fer, et par une série assez variée de schistes à concrék 2 À Las < : ui parmi lesquelles le terrain carbonifère me paraît certainement repré! n seur considérable ; il s’amincit assez rapidement vers l'O. Un horizo!, ob environs des Aldudes dans une position stratigraphique analogue .Ces calcaires suivent la frontière, et se développent largement à l À l’exceplion des deux derniers, ces fossiles ont été trouvés dans - . | La conservation de ces formes délicates est due à la présence del A À système, m'ont fourni des Sptrigera et des entroques. Ce système du tions ferrugineuses, de schistes calcaires, et de schistes terreuxm senté. Le système dévonien, bien que très plissé, est ici d’une épai de calcaires semblables, passant à des dolomies, se présente au pour former les sommets élevés de Château-Pignon et d'Urculo a entre le Dévonien d’Irati et le Crétacé supérieur qui se présenW au S. est très difficile à déterminer. Depuis Burguete jusqu’au B paraît suivre une faille qui passe par Roncevaux et Fabrica Orbaiceta. Le Trias, dont on ne trouve que des traces le long de faille, reparaît au N. d'Eugui et le Carbonifère commence à parait au N. de Viscarret et se développe largement avec plantes caractérik tiques entre Eugui et Fabrica de Eugui. Mais dans la forêt d'Irati Dévonien et le Crétacé supérieur sont en contact, et présentent d calcaires et marnes très semblables. La haute vallée de l'Or (1). Ce calcaire est minéralogiquement identique avec le Spiriferensancdstein € Hartz, pui est souvent pareillement pétri de Cyathocrinus pinnatus. 1881. STUART-MENTEATH. == NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 309 d'Orion, qui descend de Château-Pignon à Béhérobie, est creusée dans les calcaires dévoniens, et à Béhérobie ces calcaires sont sur- montés par des marnes à fucoïdes, par un calcaire rosé, et par des poudingues à gros éléments de calcaire et de quartzite. Le calcaire rosé contient des pectens, térébratules, rhynchonelles, et polypiers, et ressemble beaucoup au calcaire du Corallien. Il est cependant sur- monté par des schistes noirs ou grauwackes schisteuses, ressemblant ä ceux du Carbonifère, et remplis de débris de plantes, indétermi- nables, mais très semblables aux fragments de plantes qui abondent dans le Carbonifère d'Eugui. Le Pecten ressemble à une forme du calcaire carbonifère. Au-dessus des schistes à plantes on trouve le Drias très développé, et avec une source très fortement salée, jadis exploitée pour sel. Vers Mendive et vers Saint-Michel on trouve encore le calcaire rosé au-dessous du poudingue du Trias. Un cal- aire semblable se trouve au-dessous du Carbonifère d'Eugui, et au-dessus du Dévonien de la forêt d’Irati. J'ai donc classé ce calcaire dans le calcaire carbonifère. Le Dévonien contient parfois des bandes de silex qui paraissent expliquer l’origine des bancs de quartzite alternant avec les dolomies des environs des Aldudes. Ces silex sont Cependant d'une couleur plus claire et d'une texture un peu diffé- rente de celle des lydiennes noires très fréquentes dans le Carboni- fère. La présence de veines de quartz dans le calcaire peut servir “parfois à distinguer les calcaires paléozoiques des calcaires méso- Z0iques ; mais le calcaire carbonifère est souvent très semblable à certains calcaires dévoniens, et paraît former un même système avec ces derniers. Le calcaire carbonifère est cependant beaucoup mplus constant que les calcaires dévoniens qu’il surmonte. = Cu . DA a = A LA — [æ) & < = EE A << © =) N ræ) C4 1 ræ) (de) [es] A = 4 F7 < LA [== Es < a: E A E Fr il A < pe) E un © — cn NNEZLV S C000F 9777/27 : enr LE REA A te a49/U0QuD) VIP) CD 2702070N] CZ 20 UOGN EE ( ounyx Ce) 9P 1S9n0 e Sad}oWO]UT SIOu ) HOT : (oungg : #1) C'ôUCT DOME UOTUUQT TEE snourO ny 2747 ) La 7 SENS uteos y 1881. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 311 CARBONIFÈRE. — Les petits gisements de terrain houiller de la Rhune (fig. 3), et du pic d'Ibantelli sont déjà connus. Ils ont été vi- sités par la Société géologique en 1866. J'ai eu dernièrement l’avan- tage de montrer à la Société botanique, en réunion extraordinaire à Bayonne, les points sur la Rhune où on trouve les plantes du terrain houiller. M. le docteur Bonnet à pu rapporter un certain nombre d'espèces, et a eu l’obligeance de m’en fournir la liste, déterminée au Jardin des Plantes par M. Renault. Cette liste contient, presque toutes les espèces que j'ai pu trouver?à la Rhune; mais je me suis peu occupé de ces gisements : Pecopteris Miltoni, Ad. Br. Pecopteris arquta, Sternb., var. Odontopteris Brardii, Ad. Br. Annularia brevifolia, Ad. Br. Dictyopteris. Cordaïcarpus. J'ai trouvé l’Annularia brevifolia assez abondant, et un certain nombre de folioles de Dictyopteris. Je n’ai jamais trouvé le Pecopteris Lartetii ; mais le ?. arquta, qui en est très voisin, est très abondant: A lbantelli, où on exploite un banc d’authracite impur qui a plu- sieurs mètres d'épaisseur, j'ai trouvé les formes suivantes, de la- dé- termination desquelles je suis redevable à M. Renault : Pecopteris arquta, vur. Alethopteris Serbii. Pecopteris cyathea. Feuille de Cordaïte. “C'est toujours le Carbonifère supérieur de Saint-Étienne. Le ter- rain carbonifère est surtout caractérisé par la grauwacke schisteuse noire, passant à des grauwackes grossières avec bancs de poudingue à fragments de schistes et petits galets de quartz de filons. Des bancs de grès de couleur gris foncé, des phyllades à concrétions de lydienne, etdes bandes de lydienne noire sont très fréquents. Des concrétions ferrugineuses se trouvent en nappes. Le terrain est souvent composé en grande partie par des schistes finement feuilletés, souvent ferrugi- eux et avec petites veines de quartz. La plus grande partie du massif de transition de Sumbilla et Vera est bordé par un calcaire, passant à Biriatu, au nord d'Echalar, et au sud de Vera, à une véritable griotte, qui contient à Biriatu des traces de céphalopodes, et au sud de Vera un polypier qui à paru paléozoïque à M. Etheridge. Ce calcaire étant évidemment, à Biriatu et au sud de l’Ibantelli, en relation directe avec les lydiennes du Carbonifère, je l’ai adopté comme base du système, et j'ai classé dans le Carbonifère tout ce qui est au-dessus. On 312 STUART-MENTEATH, — NAVARRE, ŒUIPUZCOA ET LABOURD. À avril peut regarder ce calcaire à griotte comme l'équivalent des griottes des Pyrénées centrales, classées’ jusqu'à ces derniers temps dans le Dévonien; mais depuis que M. Barrois, par suite d'une nouvelle étude des fossiles des griottes, a cru pouvoir les classer dans le Car- bonifère, iln’y a plus de difficultés paléontologiques qui m’empé- cheraient de classer le calcaire de Biriatu et d’Echalaz dans le Car- bonifère, auquel il paraît essentiellement associé sans discordance: Quant à l'horizon calcaire des Aldudes, il.est très contourné & assez épais; vers la partie supérieure il présente des roches sembla bles à celles d'Esterencuby et de Béhérobie; et, au nord d'Eugui, i estrecouvert par la grauwacke schisteuse, remplie de plantes du ter rain houiller. Parmi les échantillons provenant de ce dernier point M. Renault a pu reconnaître Calamites cannæformis, et M. Etheridg a reconnu une /#nqgu'a, ressemblant à la Z. squamiformis. Gett egrauwacke, passant en dessous à des phyllades noirs à concrétionsd lydienne, occupe une étendue considérable, et repose sur un calcaire rosé que je crois pouvoir identifier avec le calcaire à pectens et téré bratules de Béhérobie et Mendive. Au sud de Mendive, la présene de bandes de lydienne, ressemblant à celles du Carbonifère, dans lé calcaires, poudingues, et grauwackes au-dessous du Trias, m'a pa confirmer la présence du Carbonifère, qui est d’ailleurs suffisammen indiqué par les relations stratigraphiques. Telles sont, en résumé, le raisons qui m'ont déterminé à donner sur la carte une extension cor sidérable au terrain carbonifère. De nombreux détails que je cro inutiles de reproduire me paraissent confirmer la classification adoy tée; mais j'ai hésité à classer sur la carte dans le Carbonifère um grande partie des roches qui pourraient bien appartenir à ce terrainm Des affleurements de calcaire à l'est et au sud d’Urdax sont indiqué sur la carte comme dévoniens, mais sont très probablement d même calcaire qui forme la base du Carbonifère dans le massifu Sumbilla. PERMIEN. — Les preuves de l'existence du Permien dans les Pyré nées consistent jusqu'ici dans certaines coupes très peu concluante relevées par M. Magnan dans les Corbières, et dans l’observatie consignée dans le compte rendu de la Réunion extraordinaire dM Bayonne en 1866, que certaines couches observées par la Société gét logique à la Rhune « ont éveillé son attention par leur ressemblan@ frappante avec certaines couches permiennes des autres parties de M France ». La coupe de La Rhune, par M. Garrigou, représente | Permien en discordance complète avec le Trias. Cette discordan@n n'existe pas, comme on peut voir par mes deux coupes (fig. 3 et Il ne restait donc que l’analogie d'apparence, et cette analogie ml 1881. STUART-MENTEATH, = NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 313 semblé peu concluante, puisque on peut trouver des roches sembla- bles, soit dans le Trias au-dessus, soit dans le Carbonifère au-des- “ous : et la présence de 50 à 100 mètres d’argilite rouge à la base du Mrias est assez fréquente en Allemagne et ailleurs. A l'endroit dont jlest question dans le compte rendu, j’ai trouvé la succession sui- vante au-dessous du poudingue du TFrias. Argilite rouge ® © ® e 0] e [2 e (2 6 e © (] © © © e eo © e e L © 6 © 70.00 RARE 4. NT. 0 7, ie ae Argilite grossier passant au grauwacke, avec fragments de schistes, 20.00 concrétions d'hématite, et de petits galets de quartz ., , . , . LUS Jétitèe Net CMOS ENS SET CRT AS ST Grauwacke noirâtre avec bande de D dictée A MES JE Grauwacke avec fragments de plantes . . , . . . ,. . , . Poudingue à éléments de schistes et de Ivdienne . . 50.00 MAN nAUNE 0. Se NL 0 2 Schistes gris avec es CRAFDONNEUSES A NEA Le Pondiieué a élémentsderschistes el°de quartz. 0. | Schistes à bandes charbonneuses avec Pecopleris Milloni, etc. . . l Total. 140.00 Dans tout cela on ne voit pas bien où mettre la base du Permien et fe sommet du Carbonifère ; si Je n’avais pas trouvé ailleurs des faits quiconfirment l'hypothèse de l'existence du Permien dans la région, J'aurais été fort disposé à classer l’argilite supérieure à la base du Mrias, et tout le reste dans le Carbonifère. L’argilite paraît s’a- mincir rapidement vers l’est; mais, vers l’ouest, et vers le sud, elle stépaissit et passe à des poudingues à éléments calcaires provenant du calcaire carbonifère. Au-dessous du sommet de ja grande Rhune, “etraussi au milieu de ma coupe n° 4, ces poudingues présentent, avec Pargilite, une épaisseur de plus de 150 mètres. Un peu à l’ouest du plateau au milieu de la Rhune, c’est-à-dire en descendant vers Ol- hette, on trouve encore des fragments rouges de calcaire qui m'ont paru provenir de l’argilite inférieur au Trias. Des poudingues par- fäitement analogues accompagnent la base du Trias dans la vallée de la Nive à Bidarray et au nord des Aldudes. Ces poudingues, à Méléments calcaires, provenant de l'érosion du calcaire carbonifère et du Dévonien, représentent probablement une époque d’érosion pen- dant laquelle l'horizon des calcaires était surtout attaqué; ce qui aurait naturellement eu lieu avant l'érosion principale des quartzites du Silurien, qui ont fourni les éléments habituellement siliceux du |Drias. Ce Permien, à la base du Trias, paraît être plus intimement \enrelation avec ce dernier qu'avec le Carbonifère. En somme, je | erois qu'on peut admettre l'existence d’une formation assez distincte, a rep am rec BR AT np md ed 20 06 De PE ÉTERNEL 314 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD, 4 avriM qui serait, en effet, le Permien. Une particularité remarquable est le fait que dans le Permien je n’ai trouvé que quatre gisements d'ophite, — trois à la Rhune(voir fig. 3 et 4.), etun autre à l'ouest de Bidarray, | — et que tousles quatre sont spilitiques, tandis que je n’ai jamais 4 trouvé de l’ophite spilitique ailleurs. Cette variété d’ophite a été si-, gnalée par de Charpentier dans la vallée de Leispars près Baigorry; mais il est de toute probabilité que le Permien passe par là, car je l'ai trouvé au nord et au sud, .à.la base de la même bande continue de;Trias. Du | de ne — Le Trias, assez variable en détail, est de composition assez, constante en grand. Des poudingues à éléments de quartzite occupent ordinairement la base: parfois ils se présentent à un niveau plus élevé, parfois ils manquent entièrement. Quelquefois le Trias est seu-M lement représenté par les poudingues, d’autres fois par les grès, par- fois par les ruarnes irisées ; on peut suivre d’un point à un autre) cette dpar ie successive des trois horizons qui se présentent le quente dans le Trias ; le grès, souvent rigide, de cette formatioil parait se prêter mal aux plissements des schistes qui le supportents ce grès paraît ainsi comme craquelé par des failles, ou bien il s’élè | en dalles immenses qui forment le dos de montagnes élevées. Sou: # vent, cependant, les failles sont accompagnées de courbures asser rapides des grès. Le Trias est bien caractérisé à La Rhune (figk 3 et 4.) JURASSIQUE ET CRÉTACÉ. — Les petites collines de la plaine am pied Nord des montagnes, et la région analogue du plateau élevé di la Navarre, sont composées en grande partie par une formation trèm analogue au /lysch où Wiener Sandstein de l'Autriche, et que je désik gnerai désormais comme Flysch. Ce terrain consiste en grès € calcaires avec bandes de silex, marnes avec lits minces de silex schistes noirâtres micacés avec lits gréseux minces ou « schistes pOur ris », et poudingues à fragments anguleux de schistes noirs et galet 3 _de quartzite, de lydienne, et de quartz de filon. Il est excessivemens plissé, en petits plis, disposés le plus souvent de telle manière quk les couches plongent vers les montagnes ; et, dans le voisinage dem montagnes, il ressemble souvent aux schistes du terrain paléozoïque Entre Biarritz et Bidart, à Caseville, des roches semblables, en partin lardées de gypse, ont été rapportés à cette même formation pé M. Jacquot. Selon lui cette formation serait le Turonien, et explique sa présence à Caseville par une faille. Mais la discordan de stratification, citée par M. Jacquot à Caseville, disparaît à mesulh qu’on s'approche de la faille supposée, et ces roches paraissent 1881. STUART-MENTEATH, — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 915 réalité reposer en concordance sur le Sénonien de Bidart. Du côléS. des mêmes calcaires sénoniens, la formation en question, qui de làse développe jusqu’au pied des montagnes, présente au contact avec le Sénonien une brèche qui contient des fragments rongés du calcaire rose qui occupe à peu près le sommet du Sénonien. Les couches de contact plongent de plus de 75° vers le N. Il y a donc là, ouune faille, ou la preuve que le Flysch est postérieur au Sénonien de Bidart. Dans ie Flysch je n'ai pu rien trouver que les fucoïdes déjà connus et qui sont identiques avec ceux du Flysch des Alpes; des arenico- lites, des traces douteuses de poissons et de coprolithes, et, à l'O. de Lecumberri, une impression ressemblant à Scolicia prisca, déjà connue à Saint-Sébastien et à Orignac. J’ai trouvé des roches sem- blables, et parfois lardées de gypse, autour d’Olot en Catalogne; ces dernières sont au-dessous de l’Eocène supérieur ou d’eau douce, et au- dessus de calcaires blancs avec Spondylus spinosus et ÆHippurites du Crétacé supérieur ; vers la base ils présentent des fossiles de l'Eocène, surtout des turritelles, etc., ressemblant à ceux du calcaire grossier parisien (1). Le Flysch recouvre indifférement des affleurements de Turonien, Cénomanien, Néocomien, Corallien, Oxfordien, Bajocien, Lias, Trias, ophite, granite, etc.; il englobe les affleurements des couches con- tournées, fracturées, et érodées, de tous ces horizons, qui forment le soubassement des plaines mamelonnées au pied des Pyrénées. Ces affleurements se présentent parfois en masses de quelques centaines demètres de long sur quelques dizaines de mètres d'épaisseur ; par- fois en petites buttes entourées de brèches, qui, sur la direction des couches, disparaissent bientôt entre les plaques du Flysch, sous orme d'une mince traînée de poudingue. Dans une pareille butte à (1) J'ai indiqué cette ressemblance dans mes « Notes sur une excursion géolo” gique en Catalogne » publiées dans le Bulletin de la Société Ramond de 1869, et dont l'extrait suivant pourrait offrir un certain intérêt : « En Catalogne, surtout dans les environs d’Olot, le terrain éocène ressemble, sur de grandes étendues, au Turonien des environs de Saint-Jean-de-Luz. Il présente ces bandes et ces rognons desilex qui sont si fréquents dans le Crétacé supérieur ; il montre les mêmes alternances de bancs minces de calcaire, de grès et de marne, les mêmes plisse- ments subits et fréquents, la même couleur générale, et jusque dans ses moindres détails minéralogiques il ressemble au Turonien des Basses-P yrénées. Cet Eocène à facies turonien contient pourtant des nummulites et d’autres fossiles indubita- blement éocènes, et il se relie sans aucune séparation str atigraphique avec des roches éocènes, dont la couleur générale est rouge et dont .les autres caractères Sont aussi ceux de la plus grande partie de cette formation dans le nord de l’Es- pagne, » | Date 1j, 4 “ 2 4 £ OUT ” ; 10 « L NAT x 74 PLAT e Ÿ LA Le SALE CHU A NN LA 1 7, Ne) K: Rte ec see er pr qhtemrel parie: e \ CAE Tv NDS a Hs \ 1 pre re à Ve Lindon 61 Star om Serre ni dead - 316 STUART-MENTEATH,. = NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD, 4 ay il à Thins, à six kilomètres au N. de Sare (voir fig. 5.), j'ai trouvé les fos= siles suivantes : 4 Terebratula insignis (ou Zieteni) variété identique avec certaines formes du Coral Rag de l'Allemagne et de l'Echaillon [H.] T. Lisuffarcinata, commune en France dans l'Oxfordien Supérieur [H.] Rhynchonella inconstans, du Jurassique supérieur [Eth.] R. concinna, Wilsensis, du Jura de Wils [H.] Rhynchonella du Coral Rag de France [H.] 2 Neritopsis [H.] Montlivaultia [H.] Cidaris. Thecosmilia. Un petit affleurement du même calcaire dans le voisinage m'a fourni des Z’hamnastrea [Eth.]. Au N. d'Ihins j'ai trouvé un calcaire blanchâtre pétri d'Orbitolina concava parfois de grande taille. A% S. d'Ihins, de l’autre côté de la Nivelle, le coteau élevé présente les affleurements de quatre calcaires superposés et séparés par des grès et schistes. Celui de la base est probablement du Lias, et repose sur des grès du Trias avec ophite, qui occupent le fond de la vallée; at dessus vient le Corallien avec Rhynchonella inconstans |H.] polypiers elc., comme ailleurs ; au-dessus est le calcaire blanchâtre avec Orbi lina concava ; au-dessus, un calcaire gris, assez épais, avec sections de radioles de Cidaris. Tous ces calcaires plongent fortement vers Je S.-E., et sont apparemment en concordance, étant recouverts par de grès et poudingues du Flysch. Au milieu des collines qui de ce poim se développent vers Sare, j'ai trouvé des schistes noirs avec Ammonite voisine de À, serpentinus du Lias Supérieur [H.]. Au point d'affleure ment des calcaires un peu au N. de Sare, indiqué sur la même coup fig. 5, j'ai trouvé un calcaire de plus de cinq mètres d'épaisseur qui se présente sur plus de cent mètres de long. Il est recouvert pa des grès et schistes qui passent au Flysch. Ce calcaire contient : Rhynchonella tetraedra [H.] Waldheimia Davidsoni [H.] Terebratula Maric? [F.] : Dans les schistes noirs au-dessous de ce calcaire : Pecten æquivalvis |F.] très abondant. Belemnites tripartitus [H.] très abondant. Ammonites Boblayei ou margaritatus jeune? [F.] Plicatula spinosa [F.] Dans des grès et schistes noirs, passant au calcaire, à deux À mètres d’Ascain sur la route de Sare, et qui ressemblent préciséme au Lias ci-dessus, j'ai trouvé des impressions qui m’ont paru Sur 1881. STUART-MENTEATH, — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 347 terrain représenter un scaphite, ressemblant à Scaplutes Geinitzu. M. Fischer a trouvé qu’elles rappelaient certains scaphites du Crétacé. Mais M. Munier-Chalmas m'a montré que ces impressions pouvaient bien représenter des parties de l’Ammonites primordialis du Lias et d'une autre Ammonite du même terrain. Entre la couche qui m'a fourni ces impressions et les marnes irisées du Trias il ya un pou-: dingue intercalé entre des bancs d’un grès tendre passant à un schiste noir pareil à celui du Lias ; le tout paraît en stratification concordante ; et le poudingue est composé de cailloux roulés de quartzite provenant du Trias, et de cailloux roulés et subanguleux d'ophite décomposée. Les détails minéralogiques et stratigraphiques les plus minutieux, ainsi que les relations des terrains de tout le voi- sinage mont paru prouver que ce poudingue appartient au Lias. Depuis que je me suis occupé de la classification du Flysch, je crois devoir suspendre toute conclusion sur cet exemple d’un phénomène dont je pourrai citer d’autres cas. A l'E. et a l'O. d’Ascain et à Olhette, c'est-à-dire en suivant le pied des montagnes a l'O. de l’affieurement de Corallien d'Ihins, j'ai trouvé d'autres petits affleurements de Corallien. Celui à l'E. d’Ascain m'a présenté des radioles de Cidaris, des Rhynchonelles, et des polypiers; celui de Portucarrica, a l'O. d’Ascain m'a fourni: Rhynchonella inconstans [H.] Montlivaultia [Eth.;] Cidaris glandifera [F.] Hemicidaris [F.] Un affleurement à Olhette m’a donné : Rhynchonella inconstans [H.] Thamnastræa. Terebratula insignis. Au S. de Sare (fig. 5.), les montagnes, déviées vers le S. forment un grand amphithéâtre dont le fond est une plaine mamelonnée composé de Flysch. A l'O. cet amphithéâtre est bordé par la Rhune, dstructure compliquée et fracturée ; au N., la ligne droite du relève- ment de Trias, Lias, etc., indiquée sur la coupe, ferme l’amphi- théâtre ; mais tout le reste, depuis le pied de la montagne d'Ibantelli jusqu'au N.-E. d’Ainhoue, sur une longueur de 14 kilomètres, est bordé par un calcaire dans lequel M. Ley merie a déjà signalé C'aprina adversa et Radiolites foliaceus, et M. Hébert le Radiolites Mortoni. Ce calcaire est recouvert par des grès et poudingues à petits éléments quartzeux, passant. au Flysch; il est tantôt gris à parties roses el vertes, tantôt d’une blancheur éclatante à la surface ; au pied de ! QD mn mr — + + 318 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 awfi l'Ibantelli il plonge de 80° vers le N. ; plus à l’E., il est vertical Ainhoue, il paraît même renversé par places, ou, du moins, en dis- cordance avec le Flysch. Au pied de l'Ibantelli ce calcaire m'a fourn Fig. 5 # N ( Douze kilomètres } En 2 moyer Sare Fig. 6 (Deux kilomètres) mi FES 27 foudirngie | co Oee For © N.0 (Six kilometres) Faéollaëa : DRE r#e D en FRS RER Es Le _ , » Fig.8 N.0 (Cinq kilometres ) 4 rt HE ÂAndoin 7 cn 2 , 2 IS à 77 Re AE 1 B . Zias moyen : BGres ere Ê Zlysche…. jm Jurasrique moyen …### hit. Signes des coupes | en CerRONGTU ET... j1 Jurasrique férieur.. ET Etage m1 :Varnes crisees … P Zako:oigue \'ÉSREES NE E4 ras des échantillons bien caractérisés de Caprina adversa et R. foiack avec Æhynchonella difformis (E. ]; à l'E. d’Ainhoue, j’ai pu reconne Ê : Lh | 381. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 319 . les sections de la C'aprina adversa. À deux kilomètres au N.-N.-E. d’Ain- ioue le calcaire se perd dans des brèches et poudingues d’une épais- eur considérable ; à l'O. de l’Ibantelli, il est limité par une faille qui basse au S. de la Rhune. L'épaisseur du calcaire est de 15 mètres à Mbantelli ; au-dessous, on trouve 4 mètres d’un poudingue à élé- ments roulés de quartzite du Trias et à pâte calcaire, 20 mètres de schistes, 3 mètres de calcaire avec cailloux de quartz, 5 mètres d'un calcaire blanchâtre ressemblant à celui qui renferme ailleurs l’Or- biolina concava, et avec petits cailloux de quartz, 40 mètres cachés, quelques mètres de poudingue à éléments quartzeux avec pâte un peu calcaire ; puis les marnes irisées et les grès du Trias, avec terrain houiller au-dessous. Sur tout le reste de son parcours le calcaire est toujours à moins de 100 mètres du Trias, sur lequel il paraît re- poser directement à Ainhoue. Les affleurements du Jurassique au N. de Sare sont, vers l’E., par- fois reconnaissables, parfois cachés par le Flysch. Au N.-E. d'Espelette isse montrent à mi-chemin d'Espelette à Cambo, irrégulièrement enveloppés par le Flysch. Ce qu’on voit de plus haut en ce point est un calcaire presque entièrement composé de radioles de C'idaris ressemblant à Crdaris pyrenaica ; il repose sur des marnes et calcaires marneux. Le calcaire à Cidaris passe par Cambo vers Urcuray ; à Olha, il présente des intercalations marneuses remplies de petites huîtres, et passe en dessous à un calcaire à Rhynchonelles ressem- blant au Corallien, et qui repose sur des calcaires marneux à Bélem- mites du Jurassique. Ces derniers s'étendent, par suite de contourne- ments, depuis Olha et Cambo jusqu’à l'établissement thermal. Ce Système est moins étendu vers l'E; à Urcuray il est presque vertical, en. contact avec le granite par faille sans métamorphisme, et recou- vert au N. par les mêmes « schistes pourris » du Flysch qui recouvrent directement le Corallien d’Ascain et le Cénomanien de Sare. Ces mêmes schistes pourris reposent directement sur le granite plus à ME, et cachent tout depuis Hélette en passant par Suhescun, jusqu’au Voïsinage d’Ainhice, au N.-E. de Saint-Jean-Pied-de-Port. Ici passent des affleurements de calcaire à ÆAynchonella lata [F.] qui courent du N°0. au S.-E., et s'élèvent à une grande hauteur pour former le Sommet du pic d'Aphanice, où ils présentent le « calcaire à dicé- rates ». Les calcaires marneux du Jurassique affleurent vers Saint- Jean-Pied-de-Port, puis le Trias avec ophites. Le « calcaire à dicé- | rates » forme le grand promontoire montagneux entre Ainhice, Saint-Just, Musculdy, et Tardets. | A VO. du méridien d’Ascain, on trouve les affleurements de Coral- lien déjà cités au pied des montagnes triasiques ; le Lias parait être à Se mas APTE A AT à SUEZ R À à PS : RE PS PR ENTRE * 3 \ 10 * 320 STUART-MENTEATH, = NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD, 4 avril représenté par des grès; le reste est caché par le Flysch. À la fron- tière, à Béhobie, on traverse ma coupe fig. 6. Jusqu’au point B, sur! cette coupe, on trouve des grès, marnes, et calcaires à Chondrites | intricatus et Targiont, avec bancs épais de poudingue vers la base, à galets de quartz et fragments de schistes noirs. Au point B, un cal: caire en dalles, à enduits noirs et petits bancs de poudingue, qui se M retrouve au S. de Saint-Jean-de-Luz et au-dessus du Corallien, se présente sur une épaisseur considérable. Après plus de 150 mètres cachés, on trouve 60 mètres de poudingue à base de schiste avec gros blocs anguleux de schistes anciens, fragments de poudingue de Trias;k et blocs de porphyre quartzifère, puis, vers la base, des blocs et galets anguleux, subanguleux, et bien roulés d’ophite bien conservée. Ce poudingue paraît stralifié en concordance entre le Trias au-dessous et les calcaires au-dessus ; et il m'a paru être distinct des poudinguesM qui accompagnent le calcaire B. | En poursuivant au $., on trouve à Hernani et Andoïin mes coupes (ig. 7 et 8.) Dans ces coupes, les calcaires indiqués par le signe B pas raissent identiques. Les poudingues, qui accompagnent ces calcaires au pied des montagnes, sont très semblables aux poudingues qui ac” compagnent le calcaire à Caprines de Sare. À Hernani et à Fagollagaw (fig. 7.), le calcaire repose sur des marnes sableuses et grès avec banes d'un lignite composé de petites plantes indéterminables, mais res semblant à de petites fucoïdes. Au N.-0. d’'Hernani, ce lignite com mence à 20 mètres au-dessous du calcaire, dont il est séparé par un grès schisteux. Vers Hernani une marne sableuse noire au-dessous du calcaire présente sur deux points (X. Z. fig. 7.) de petites Orbitolines:M Celles du point X sont, selon M. Munier-Chalmas, Orbitolina conodeæl ; et O, discoïdea; celles du point Z sont, selon M. Munier Chalmas, ins déterminables. Ici, je ne puis éviter de placer une observation paléoneM tologique. Les Orbitolines des Pyrénées Occidentales me paraissent! offrir des formes intermédiaires entre O0. conoïdea et discoïdea et l'OM concava. Ces formes sont souvent affectées par l’aplatissement latéral k ou vertical sur l’axe de la coquille; et, en somme il me semble qu on}, pourrait trouver les espèces O. concava, conoïdea, et discoidea dans la! N même couche, el prendre les deux premières pour la COnCAVA, onilll qu'on peut encore trouver des formes intermédiaires impossibles à classer. En tout cas, on peut bien admettre que des foraminifèresm ont très peu de valeur paléontologique. Les petites Orbitolines d'Hers nani se trouvent sur le mêine horizon que le lignite, sinon un peu au-dessus, J'ai trouvé des bandes minces charbonneuses avec Is mêmes petites tiges de plantes au S. d'Ihins (coupe 5), dans les grès qui accompagnent le calcaire à Orbitolina concava, et probable iE (881. STUART-MENTEATI. -— NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 321 nent au-dessous de ce calcaire. Un banc de lignite impuar se trouve jussi dans le Néocomien de Leiza (fig. 9). Au-dessus du calcaire, à Hernani, 1l y a 50 à 60 mètres de grès semblable à celui qui se trouve ntre Ascain et Sare à la base du Flysch, puis 100 mètres de schistes iroilo-sableux, passant peu à peu aux schistes pourris de Sare et VAscain qui se développent largement au N. O. Entre l’affleurement “ontinu du calcaire au N.-0. de Hernani et d’Andoin, et l’autre af- leurement au pied des montagnes il y a le Flysch, qui enveloppe des iffleurements de Jurassique. Immédiatement à l'O. d’Andoin (fig. 8), des espèces du Lias moyen ont été trouvées par M. de Verneuil: il y là des calcaires marneux avec cargneules qui sont évidemment con- inmus avec le Jurassique de Tolosa. De ce point, en suivant la direc- ion N.-0. des couches, on trouve une série de pointements d’ophite, avec gypse, entre Andoin et Hernani. En suivant la même direction au S.-E., on trouve des masses plus considérables d’ophite, et, enfin, dFrura, une petite butte de grès micacés triasiques, presque entiè- rement cachés sous les calcaires jurassiques à Ammonites et Belem- nites caractéristiques. Cette butte contient un filon de feroligiste avec pyrite cuivreuse, jadis exploité. D’autres petits affleurements de Trias existent à l'E. de Tolosa. On peut donc affirmer avec certitude que les ophites de cette région, ainsi que les gypses, sont en relation avec le Trias; et il est très probable que d’autres mines, classés dans léS terrains jurassiques ou crétacés, sont pareillement situées dans ‘es formations plus anciennes. Quel est, maintenant, le calcaire B des coupes 6, 7, et 8? Ce cal- aire, entre deux poudingues au pied des montagnes, entre deux grès quand il est plus loin des montagnes, est sans doute le calcaire à Laprines de Sare. Entre les coupes 6 et 7 il se montre à Ogarzun, entre deux poudingues très près du Trias, et sous forme d’une masse d'huîtres de plus de 5 mètres d'épaisseur. Parmi mes échantillons le ces huîtres, M. Fischer a cru reconnaître Oxtrea Boussingaulti du Néocomien, et M. Munier-Chalmas O. Caderensis du Turonien; mais leséchantillons étaient mal caractérisés. A Hernani on voit des echions de grandes huîtres et de rudistes. A Andoiïn le calcaire est nèS épais et contient des rudistes qui m'ont paru plutôt du Turo- Men que du Cénomanien, ce qui est d’ailleurs confirmé par l'opinion le M. Fischer et de M. Hébert d’ après les croquis que j ’en ai faits sur place. Il semble donc qu'il y a depuis Ainhoue jusqu’au delà d'An- loin une bande de calcaire qui représente le Cénomanien et parfois Lussi le Turonien, qui est recouvert par le Flysch, et qui repose )amfoïs sur le Trias, parfois sur le Corallien, parfois sur le Néoco- mien, parfois sur le Cénomanien inférieur à Orbrtolina concava. Le | 21 322 STUART-MENTEATH. —— NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 avril lignite de Hernani, Fagollaga, Ascain, et Leiza appartiendrait au. Néocomien. À Carrica, au S.-E. d’ ete on trouve un marbre rose à Zhamnastræa [Eth.] qui est probablement un affleurement du Coral: lien. Autour de Tolosa, les couches jurassiques se relèvent et forment une sorte de prolongement des Pyrénées. Le Néocomien paraît être largement développé au-dessus du Jurassique. A Leiza (fig. 9.), les terrains sont dans une position plus normale et présentent la série suivante : 1. Schistes, grès, et marnes, très semblables au Flysch. 2: Dee noirs et marnes à Bélemnites, SH TTURS etc., avec brèches et cargneules à la base. 3. Calcaire argileux avec : Ammonites voisine de biplex [Eth.] Ammonites voisine de plicatilis [H.] Belemnites hastatus ? [H.] 4. Calcaire marneux avec spongiaires. 5. Calcaire argileux noir, pyriteux, avec : Panopea voisine de Neocomiensis [H.] Trigonia à facies Néocomien [H.] Inoceramus {H.] Waldheimia [Eth.] Grande Lima ressemblant à Lima Lg ane Petites huîtres. 6. Calcaire rugueux à Orbitolina ?? 1. Lumachelle à petites huîtres, et FOTE très voisins de Lithos- trotion. [Eth.| 8. Schistes noirs. 9, Couche charbonneuse. 10. Lumachelle à grosses et petites huîtres, Æanutes?? Ostrea Leymerii ?? 11. Lumachelle semblable avec petites huîtres et ic de Cidaris Pyrenaica? {H.] 12. Série de dalles et schistes noirs passant à des schistes sem blables au n°1. 13. Lumachelle à grosses et petites huîtres. Schistes avec banc de calcaire. 14. Calcaire marneux et marnés avec: Ammonites Gerveliz ou microstoma [H.] Petite Bélemnite, probablement B canaliculatus [H.] STUART-MENTEATH, — NAVAR E, GUIPUZCOA ET LABOURD. 393 R » 851. : DIN Q22{"] 5 Ë Où ’, % EE EE PT A ne, SA: DT LE APPODALI {227 DPSSDAN DÉS on /Duroir COR ner 22 0/07?) CAPEPE NT] DL 17 3 QUIPE. : PTE C RET HEIN Ja “OPLOADIOIDS OUMOLOD ; (sosçqnop SIMOYNE] *000 001 = F ) O1 4 2193/0711 LOTULODOD 7 * VHDAN/" Lo /er? ONLISSDMNf ee {TU C7 2pP 22290247 w000!t “te, Le Re UE 0-9 Ge LOS me 2 nt A7 di ADP SE ES CA ET l ‘4 15. Lumachelle à huitres. | 16. Calcaire ressemblant à (40) et (11) avec Cidaris et polypiers du Crétacé (Eth.) | 17. Schistes noirâtres. 18. Calcaire sableux à Orbitolina concava [F.] Cette coupe a été exécutée très rapidement, surtout la partie entre les n° 13 et 16. e Les directions et plongements sont assez variés, mais sont suffi: samment représentés par la coupe. | Depuis Lecumberri jusqu’à l'E. de Burguete, sur près de 50 kilo- mètres de l'E. à l'O. j'ai trouvé des schistes semblables au Flysch, qui reposent sur des grès ou des marnes sableuses remplis d'Orbitohina concava [F.|, dont l’affleurement le plus à l'E. que j'aie pu atteindre est à 2,500 mètres au $S. de Burguete. Le grès est là assez mince,“et m'a fourni des Orbitolina concava de toute taille, une petite Limn | Eth.|, et une petite huître ressemblant à O. columba ; il reposeen discordance sur un massif de Trias avec mines de cuivre gris, elMil est recouvert par un calcaire blanc, sur lequel repose le Flysch. At N. du Flysch un calcaire blanc semblable est en contact tantôt avee le Carbonifère, tantôt avec le Dévonien, parfois avec quelques traces de Trias intercalé. Sur cette lisière N., au pied des hautes montagnes, je n’ai pas trouvé l'Orbitolina concava à l'E. d'Elzaburu. Mais de M Lecumberri, les couches pétries de cette Orbitoline sont très déve loppées, ‘et, passant à un calcaire compact, montent vers le sommet de la haute chaîne de Velate (fig. 10.). Cette espèce de chaîne exté- rieure, — bord relevé du plateau de la Navarre, et véritable crête géo graphique des Pyrénées, — est composée d’un soubassement juras sique de calcaire argileux passant au grès argileux; de schistes calcaires, et grès avec petites Orbitolines du Crétacé inférieur ; et calcaire cénomanien à Orbitolina concava, avec un poudingue à base à éléments de calcaire, d’argilite rouge, et d’une roche ressem blant à l’ophite, provenant des couches variées sur lesquels il repose Le calcaire du Crétacé inférieur plonge sous la plaine au N. d’Arraïg au pied du port de Venta de Velate. Ce calcaire m'a fourni là : Rhynchonella lata |F.] Pseudodiadema au Crétacé |[Eth.] Cidaris du Crétacé [Eth.] Terebratula ressemblant à prælonga? |H.] Ce calcaire paraît être le même que celui qui surgit au N° Lecumberri (fig. 9, n° 16 }, et devrait représenter le Néocomiens | est recouvert par des schistes noirs à concrétions ferrugineuse’ DR ee re mi do pee 61. STUART-MENTEATH, — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 325 issant aux « schistes pourris » de Sare. Cependant, le massif de elate est composé de parties très contournées et fracturées, et dans s parties crétacées j’ai rarement trouvé autre chose que des Orbito- es, — formes d'une valeur paléontologique douteuse. Ayant com- iré des masses de ces orbitolines, je crois que celles trouvés vers la ise du premier massif de Crétacé au S. d'Igurin (fig. 10. point A) nt du Crétacé inférieur, probablement Orbitolina lenticulata, et sont nsi différentes des Orbifolina concava qui abondent à Elzaburu. 1ésite à classer un poudingue à ophite, trouvé au N. d’Igurin et qui vrait être cénomanien ou néocomien; mais, au point B sur la upe, il y a des schistes pénétrés et métamorphisés par l’ophite. Ils nt traversés par de petites veines de calcite avec cristaux de quartz ramidé ; et il est difficile de constater, même sur la roche bien posée, où l’ophite finit et où le schiste commence. Ces schistes, à lelques pas de l’ophite, sont pétris d’Urbitolines qui paraissent entiques avec les masses d’Orbitolines d'Elzaburu, que, d’ailleurs, iretrouvées dans des positions analogues. A côté de l’ophite j'ai vu Ssiune empreinte de Lima, assez ressemblant à L. Cottaldina ; et rappelerai ici que j'ai trouvé une Zima à Burguete avec les Orbito- les du Cénomanien. Des complications stratigraphiques avec failles Ce point, me fort cependant admettre qu'il serait plus prudent classer ces schistes à ophite dans le Crétacé inférieur. Il est possible etout le Crétacé de la coupe 40 doive être classé dans le Céno- mien, qui reposerait en discordance sur le Jurassique et le Trias. “pointement de Jurassique inférieur à Pelemnites canaliculatus se mtre immédiatement au-dessous du Flysch à Aldaz (fig. 17.); et Sisur le prolongement de ce Jurassique inférieur qu'il existe à deux omètres à l’'E., des sources salées exploitées, qui sont ainsi du asset non du Crétacé. Si tout le Crétacé de la coupe 10 est céno- mien, il faut attribuer au Cénomanien le calcaire de Lecumberry dArraiz dont les fossiles sont peu caractéristiques. Les détails ahigraphiques et minéralogiques consignés dans mes carnets mpêchent d'admettre une telle solution. Dans tous les cas, on baffirmer que le Crétacé inférieur de Velate, sinon le Cénoma- nest pénétré et métamorphisé par l’ophite. Sur un autre point, s le sommet de la crête (coupe 10, point C), j'ai trouvé, à côté de lite, des schistes du Crétacé, qui, au microscope, ont paru à Pouqué, franchement métamorphisés. La coupe fig. 17 représente structure compliquée du pied $. de la chaîne de Velate, vers az. \awallée de Bastan, d’où découle la Bidassoa, est encaissée au ab Ja haute chaîne de Velate. En descendant de Venta de Velate = | | | | L La S 5-27) 1 VL 4 à Pete ho tm er ES DL AD RER ES, CE TAN d'art terasse ut b: Sn TNT EN dr) GS” Ru: l # n | ER 326. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 aWril par Almandoz on suit les calcaires jurassiques avec plaques de véritable pierre lithographique, reposant sur les marnes irisées au-{ dessus du grès micacé avec poudingue du Trias, bien caractérisé, ! qui est d’ailleurs encore déterminé par ma découverte du Carbonifèrel au N. d'Eugui. Tout le long du Trias, les calcaires sont par places} métamorphisés et même bouleversés par des injections d'ophite sur) une échelle grandiose. Le calcaire est largement transformé, au! contact de l’ophite, en dolomie noire cristalline lamellaire, en mar-| bre rose, ou en marbre blanc saccharoïde. Au fond de la vallée… de Bastan les calcaires marneux et marnes du Jurassique m'ontm fourni les formes suivantes : B. unicanaliculatus, [H.]. Terebratula voisineïde globata, [Eth.]. T. ressemblant à maxillata, | Eth.]. T. ressemblant à intermedia, [Eth.]. Ammonites cycloides, [H.]. 11 Rhynchonella. | | Entroques. Li é Belemnites Au groupe des canaliculati, [Eth.] très abondant. | Les couches qui ont fourni ces formes montrent une épaisseur di. plus de 100 mètres et reposent sur le Trias ; ds se trouvent depui San Estevan jusqu'à l'O. d'Irurita ; 1l y a de calcaires à grande _ huîtres au-dessus, ainsi que des marnes, des grès, etc. Le Crélae inférieur est probablement représenté ici plus largement que sur mf carte: mais l'absence de fossiles sur tout le coté E. de la vallée ainsi que les détails stratigraphiques, me font adopter le tra L} indiqué. La présence de petites failles, en relation avec les ophitess | rendent très difficile appréciation exacte de la surface, ou la cons} tatation des horizons. fl On peut dire cependant qu'il y a ici le Jurassique inférieur, e« probablement le Lias et le Jurassique moyen ; et que le Néocomiem est représenté par lambeaux au-dessus. Je n’ai pas trouvé d’ Orbito. lines au N. du point A de la coupe 10. OpuitTes. — J'ai indiqué sur la carte plus de 60 gisements d ‘ophitl J'ai étudié au microscope les roches provenant de plus de la mail de ces gisements, et aussi celles de Biarritz, Anglet, et un gisemel} à l'E. de Bayonne ; ces trois derniers ayant apparemment pénét le terrain crétacé, sinon l’Éocène. Dans ma « Note préliminaire k. (Séance du 10 janvier 181), j'ai déjà exprimé en partie les résultal de cette étude. Quelques membres de la Société ayant paru douter qi les roches ainsi décrites dussent être classées comme ophites, je nm suis adressé à M. Fouqué, qui m’a permis d'étudier dans son labe Le à À. de f 14 k … 1881. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 327 ratoire, et a bien voulu, ainsi que M. Michel Lévy, examiner mes préparations. Grâce à leur bienveillant concours, je puis donc parler avec plus de certitude et ajouter de nouveaux détails. Ayant étudié au microscope tous les gisements qui ont paru, à la coupe, présenter quelque variété de constitution, et ayant seulement négligé ceux qui étaient évidemment identiques avec ceux ainsi étudiés du voisinage, je me crois autorisé à parler de tous les gisements comme si je les avais étudiés tous au miscroscope. Tous ces gisements présentent une roche du même ne Toutes ces ophites sont des diabases ou des dolérites plus ou moins décom- posées. Dans presque to8tes on voit des plages assez étendues d'augite, qui moulent de grands microlithes de plagioclase. De petits eristaux ou des trémies corrodées de fer magnétique, ou de fer titané, avec enduit de sphène, sont éparpillés dans la masse, et sont moulés par les autres éléments. Des grains de quartz d’origine secondaire sont souvent disséminés dans les interstices. La chlorite se présente toujours. L’augite montre presque invariablement des parties plus ou moins altérées, dans lesquelles on peut distinguer plusieurs stades d’altération. Quelquefois l’augite est devenue dialla- gique, plus rarement elle est transformée plus ou moins complète- Mént en amphibole. Dans plusieurs cas l’augite est entièrement transformée en calcite, notamment dans les cailloux d’ophite provenant de deux poudingues stratifiés (Béhobie, coupe 6; et Igurin, coupe 10). Le feldspath est tantôt du Labrador, tantôt de Pôligoclase, parfois les deux ensemble, mais dont l’un ou l’autre pré- domine. Le fer oligiste et la pyrite sont assez fréquents. L’épidote S*est rarement présentée. L'apatite se trouve dans quelques échan- tllons. La serpentine, comme produit d’altération, se présente quel- quelois. On n’a en aucun cas pu constater la présence de l’olivine. Ces résultats confirment pleinement les descriptions de l’ophite déjà publiées par MM. Fouqué et Michel Lévy. Ces dolérites ou diäbases passent par décomposition à l’euphotide ou à une sorte de diorite. De ia même façon ils pourraient fournir une sorte de serpen- tine. Mais les phénomènes microscopiques tendent à prouver que les ophites des Pyrénées sont les représentants plus ou moins altérés d’un même type de roche. Quant aux variations dans le HÉNCONPENEN des microlithes et autres caractères de structure, je n’ai pu constater aucune règle en rapport avec la position stratigraphique où minéralogique. La seule ophite que j'aie trouvée bien au milieu du terrain de. transition (entre Goizueta et Aranbide), présente sous le microscope une struc- Lure presque granitoïde, et, sur le terrain, semblait stratifiée. L'au- Re Te Es ve TE ÉUETe ces RE: den) Pr SP CA TAS LUS * RIRE RETENUE TD En PA D ME CD 1 TT 1 / 328 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. À avril gite est bien caractérisée, mais passe par places au diallage et à l’amphibole. Le filon le plus mince que j'aie trouvé (à gauche de las, fig. 11.), a présenté les plus petits microlithes de feldspath (Oligo- clase), et l’augite était en petits grains de taille analogue ; la struc- ture était ainsi franchement andésitique, se rapprochant de celle des laves modernes. Les relations stratigraphiques des ophites sont le plus souvent, difficiles à déterminer (1). La roche est habituellement très décom=M posée vers la surface et, par suite, les contacts sont peu nets. Les fig. 11, 19, 13 et 14 prises sur des sections parfaitement exposées me paraissent prouver d’une facon positive que l’ophite s’est injectée à travers les schistes. Les fig. 16 et 17 sont des exemples des relations que j'aitrouvées habituellement entre les ophites etles roches” stratifiées. Les ophites, partout où j'ai pu démèêler plus ou moins leurs relations, sont, en effet, des roches anormales qui accom: pagnent des failles ou des bouleversements singuliers des couches Même dans le Trias je n'ai pas trouvé un seul exemple d’un gisement d’ophite dont on puisse dire qu’il soit normalementstratifié. Dans plus sieurs Cas, notamment à Almandoz, où l’ophite paraît stratifiée entre deux calcaires jurassiques, le calcaire du toit est converti en dolomie largement cristalline ou en calcaire saccharoïde. Dans les argilites rouges du Permien, au-dessous du Trias de la Rhune (fig. 3 etÆ), il y a plusieurs injections d’ophite. Au-dessus d’Ascain on pourrait imaginer que l’ophite est stratifiée dans l’argilite ; mais j'ai trouvélà un gros fragment du grès triasique qui le recouvre, empâté dans: l’ophite et métamorphisé en véritable jaspe pyromaque. D'ailleurs cette ophite est tantôt en contact avec le Trias, tantôt à une certaine profondeur au-dessous. Le Permien contient habituellement de petites concrétions de fer hématite ; et, au contact de l’ophite ces concrétions sont converlies en fer spéculaire. Au-dessus du grès du Trias de la Rhune, il y à un autre grand gisement d'ophite qui a été figuré par M. Garrigou (2) comme exemple caractéristique de l’ophite stralifiée et d'origine sédimentaire. On peut voir dans un rain profond, à quelques mètres à l'E. de la coupe de M. Garrigou, les véritables relations de cette ophite qu'il a figurée en coucheset avec cailloux roulés. Cette ophite forme une masse continue (fig.3)M avec brèches de contact. Quant aux cailloux roulés, dont M. Garrigou n'a pas indiqué la composition, je n'ai rien pu trouver que desM nodules provenant de la décomposition botyroïdale de l’ophite.f (1) Les ophites sont représentées en noir sur les coupes. (2) Bulletin, T. XXV, 1868. 1881. STUART-MENTEATH, — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 329 LL Ÿo mmetref D IRCOCS chiste argueut du terreir de Darsitiorr | Marres cesees du Îrixs , brechoutes & droite , Pédoide ax contact de lOrhite magrestennes & gauche ait contact de l'Ophite Un kilomètre au S d'Éspelette _ Quinze cents mêtres 1'0.$S0.d'Ascain Fig.13 ( Dix metres) Joustes zurassiques peérnetres par MOpliite a Felbarror au NW. d'Ascair | Var dune autre pernretrakibn &'Ophite | dans les rnemes schistes de Hlelbarrorn Fig. 19 (Cent metres) Fig .K6 E (Quatre cents metres }) DS 7 DS P or alcaire Grallen … s Jéustes devenus magnénens —: ie ne Homes Bloc de schiste…… q. Pc de gres quartieur ere Banc de grès friable Deux kilometres au $S du Col de Maya 100 metres au NE de Helbarron tr ÉLE F6. 7 (Six lalometres) S LED. m ". Beruetc 2007. htr Ald Arruiz Cr er en = ee az Æ : | | » à Do | He . « D RE E= Gearres = Scistes __ en Crormarier à Orhitolin& concava. |. ZuPasrt 7ferieur » Cargreute _ dr. Gres micace | que vriferieur ___ cr Caryreute è ef 7nRCACe 330 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 avril L'apparence stratifiée de la surface provient de la décomposition, ët de la présence de gros blocs de grès tombés de la montagne. : Quant à l'époque de l'injection des ophites, on peut dire qu'ils ont souvent pénétré les roches jurassiques, et qu'ils ont parfois pénétré jusque dans le Crétacé inférieur, sinon dans le Cénomanien. Le gi sement de Biarritz paraît prouver que l’ophite a pu affecter l’'Éocène inférieur. On pourrait donc admettre que toutes-les ophites ont été injectées pendant l’époque éocène. Contre cette conclusion, il n'ya que le fait de la présence de blocs et même de cailloux roulés d’o- phite dans certains poudingues associés avec des roches cénoma niennes, néocomiennes, et même jurassiques, dans le voisinage des ophites en place. J'ai trouvé ces poudingues sur plusieurs points j'ai cru d’abord que, dans certains cas, c’étaient bien des couches normales de la même époque que les couches avec lesquelles elles paraissaient interstratifiées. Cependant, certains indices pourraient faire douter de cette conclusion. Les poudingues à cailloux roulés d’ophite contiennent beaucoup de cailloux de quartzite provenant des poudingues du Trias, et même des fragments de ces poudingues” et il est peu probable que le poudingue du Trias, situé dans le vois sinage, près de la base du Trias, fut exposé à l’érosion pendant lé poque jurassique. Donc, il est plus probable que ces poudingues appartiennent au Flysch, qui s’est insinué entre des affleurements. de roches jurassiques, comme il à fait d'ailleurs incontestablement dans le voisinage. La figure 15 présente un exemple des poudingues ainsi formés par le Flysch. À gauche, il contient surtout des fragments d’ophite; à droite, il contient des éléments du Trias et du Jurassique: On peut comprendre par cet exemple comment dans d’autres gë= sements on pourrait supposer que le poudingue à ophite est com temporain des couches jurassiques. Au contact des ophites, les cal caires passent souvent à des brèches, et l’ophite elle-même est très fréquemment bréchoïde; des brèchès, souvent très semblables à des poudingues, proviennent du mélange des deux éléments. Il est sou- vent difficile de dire si un poudingue à éléments de calcaire et d'@ phite est un dépôt ou un produit de remaniement sur place par faille et corrosion chimique. Il est assurément important de constate provenance des éléments de pareils poudingues si on veut tirer des conclusions définitives quant à leur mode de formation. Reste le fai de l'association de l’ophite avec le Trias, quisest, du moins, très constante. Il faut, cependant, faire remarquer que ce n’est pas dam: le grès du Trias, mais dans les marnes irisées, ou dans les argilite rouges au-dessous du grès, ou bien dans des failles en contact axe le Trias, que l’on trouve l'ophite. Il est possible que la présence d 1881. STUART-MENTEATH. —— NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 991 l'ophite soit plutôt liée à la présence du terrain carbonifère au-des- sous du Trias, et avec les failles souvent indiquées par la présence du Trias. Je n'ai pas pu trouver de preuves déterminantes de la contemporanéité de l’ophite avec le Trias; et j'ai cité des faits in- compatibles avec une telle classification. GRaAnire, Poruyres, etc. -— Deux massifs granitiques se présentent sur la carte. Celui du N.-0. forme une chaîne assez élevée, dont le point culminant, le pic de Haya ou Trois-Couronnes, atteint 835 mè- tres. Ce granite, à mica noir, est franchement éruptif. Vers les bords, ilest ordinairement à grain grossier, quelquefois franchement por- phyroide et ressemblant au granite porphyroïde du Cornouailles. La composition du massif est assez variable, mais les variations ne pa- raissent pas se présenter en alternances stratifiées. Le pic de Haya est composé de granite à grain très fin, presque une eurite. Le con- tact du granite avec les schistes est irrégulier, et le métamorphisme qui à produit de véritables micaschistes ne s'étend souvent qu'à quelques mètres. Le granite passe parfois à la pegmatite, et des filons de porphyre quartzifère se présentent dans les schistes. Le long du contact on trouve des passages à la diorite, des veines de granulite, et. des épanchements de porphyre feldspathique à pâte verte, ressem- blant à celui qui se présente en filons dans le granite du Pic du Midi d'Ossau. À Articuza, du côté E. du massif, il y a un grand filon de pegmatite à mica blanc dans les schistes près du granite, et, au con- tact de ce filon les schistes sont métamorphisés en roche à épidote, encore stratifiée, mais ressemblant à la lherzolite, non seulement à Pœil nu, mais encore sous le microscope, en plaque mince. La res- semblance est telle qu’elle pourrait tromper les observateurs les plus exercés. Il y a, cependant une certaine quantité de quartz moulé. M°Michel Lévy croit que l’épidote a épigénisé de l’amphibole. De petites veines de calcite traversent la masse. A quatre kilomètres au Nude ce point, j'ai trouvé au contact du granite, un autre exemple Curieux de schiste métamorphisé, qui présente au microscope les éléments suivants, rangés selon leur importance en commençant par le plus abondant : Epidote, Oligoclase, Grenat, Quartz, Calcite de formation secondaire; la structure est granulitique. A côté de ce schiste, le granite passe à une granulite à mica blanc, remplie de Prismes presque microscopiques de tourmaline. Ces roches de contact ont étéexaminées par M. Fouqué, et je puis donc donner leur com- Position d’après sa détermination. | Le granite de ce massif n’est pas loin du calcaire carbonifère: ce balcaire paraît avoir subi une certaine action métamorphique dans e Voisinage. Un lambeau de Trias (voir fig. 1.) se montre par suite = * Ted < : TT } 332 STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 4 avril d’une faille, au milieu du granite. Le Trias est encore en contact avec le granite au N. de la montagne de Licarlan, près de la Bayo- nette. Sur ce point le poudingue du Trias passe peu à peu au quart- zite blanc, et l’oxyde de fer, qui colore le Trias en rouge, s’est isolé sous forme de petites veines d'hématite. Dans le poudingue, je n'ai! jamais pu trouver un seul fragment de granite. Il me paraît incontes- table que le Trias, ainsi métamorphisé, est antérieur au granite. Il y a encore, par Vera et Alzate, une faille très remarquable, qui fait apparaître le granite en contact avec le Trias et le calcaire carboni- fère (sinon avec des roches plus récentes). On trouve là un magma granitique à gros blocs de pegmatite, passant à des espaces remplis de granite gneissique décomposé. Les relations des failles tout autant que le métamorphisme paraissent prouver que le granite est au moins postérieur au Trias. Il y a peu ou point de véritable gneiss dans Ie massif de la Haya. Entre Goizueta et Aranbide, sur le prolongement au S. de la direction du massif granitique, les schistes quartzeux micacés de Goizueta passent à une roche très décomposée ressemblant au gneiss; et c’est au contact de cette roche que j'ai trouvé l’ophitenm diabasique à structure presque granitoïde dont j'ai déjà parlé. Un peu de gneiss se trouve aussi ailleurs parmi les roches de contact Le granite est souvent très décomposé en masses kaoliniques à la surface. | | Le massif granitique au N.-E. de la carte, entre Louhoussoa el Hasparren, appartient presque à la plaine; il ne présente qu'un sommet élevé de 678 mètres. Sa constitution est gneissique, à mica noir, {l est cependant constamment traversé par des filons ou des masses de pegmatite et de granite à petit grain. Des pegmatites à gros grains avec mica blanc, des leptinites, et d’autres variétés dem roches granitiques y sont irrégülièrement disséminées. Même le gneiss m'a paru souvent plus voisin du granite que du gneiss méta= morphique. J’ai peu étudié ce massif, dont la constitution est déjà connue par les descriptions de Charpentier, de M. Gindre, et deu plusieurs autres observateurs. Je puis dire cependant, qu’il ne me paraît nullement primitif. Au S.-E. d'Espelette il a métamorphisé\ en schistes mâclifères, avec lignes de kaolin, des schistes qui pour raient bien appartenir au terrain dévonien, sinon au Carbonifère ; et le marbre lamellaire à graphite et pyrite de cuivre qui se trouve au | contact de la pegmatite me paraît être le même que le calcaire M dévonien de ma coupe fig. 2. Au S.-E. d'Espelette le Trias m'a paru avoir été métamorphisé comme au Licarlan. Je n'ai pas trouvé d M granite dans les poudingues. Les éléments de calcaire dans les } poudingues du Permien du voisinage ne sont pas plus métamot- b 881. STUART-MENTEATH. — NAVARRE, GUIPUZCOA ET LABOURD. 333 hisés qu'ailleurs. Sans rien affirmer, il me paraît assez probable ue ce massif granitique est contemporain de celui de la Haya. Mines. — Les mines du massif de transition de Vera et Goizueta, lassés dans le Crétacé sur les dernières cartes géologiques de l’Es- agne, rentrent dans le terrain paléozoïque par suite de mes obser- ations. Ces mines de plomb, zinc et cuivre se présentent dans le oisinage du calcaire carbonifère, et sont ordinairement très près de à bande limitrophe du Trias, ou bien leur présence est annoncée ar quelques lambeaux de Trias en relation avec les failles qui ccompagnent les filons. Les mines de fer des environs de Vera sont n relation avec le granite, et le minerai primitif paraît avoir été intôt de la pyrite de fer, tantôt du carbonate, à moins que ce ernier ne provienne, comme les hématites, de la décomposition de l pyrite. Dans les autres massifs de transition, les mines se pré- entent aussi le plus souvent dans le voisinage du Trias ; mais la iine de cuivre gris argentifère de Changoa et celle de fer carbonaté MArolandieta se présentent bien dans le fond du Silurien. Du cuivre ns se trouve avec de la baryte à la base du Dévonien au $S. des ldudes ; et le cuivre gris se retrouve au S. de Burguete dans le 'rias, au milieu du Crétacé, à dix kilomètres de la célèbre mine de hangoa. Un essai par voie sèche, et un autre par voie humide, sur écuivre gris du Trias, ne m'ont pas donné la moindre trace d’ar- ent. Les galènes de la partie occidentale de la carte sont quelquefois Ssez riches en argent; des essais par voie sèche sur deux filons wont donné 1 gr. 1 et Ogr. 51 par kilogramme de galène. Le fer pathique des environs de Vera contient parfois des veines de pyrite cuivre qui m'a donné par analyse 93 à 26 c/, de cuivre. La pyrite ler impure qui est très abondante dans les filons de quartz des nwirons de Vera m'a donné par analyse 37, 45 °/, de fer. Un gros lon de quartz avec pyrite de cuivre disséminée se trouve au S. de éra au-dessous du calcaire carbonifère. Les calcaires et schistes du lévonien inférieur entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Eyharce sont nprégnés de pyrite de cuivre sur une épaisseur de près de 50 mètres. ans le terrain jurassique, à part quelques petits gisements de fer n relation avec l’ophite, je n’ai pas trouvé de mines. Je ne mé- Mdrai pas ici sur ces questions de mines, qui, à moins d’être laitées avec le plus grand détail, présentent peu d'intérêt scien- ique (1). | (a) Je me suis déjà occupé du terrain quaternaire dans un mémoire « Sur la Lologie superficielle des environs de Biarritz et de Bidart » publié dans le [ilétin de la Société Ramon de juillet 1878. [! 334 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. 4 avril M. Michel-Lévy présente la note suivante : Note sur les formations volcaniques de l'Islande, Par M. René Bréon L'étude des matériaux que j'ai rapportés d'Islande l’année dernière. semble présenter un certain nombre de faits nouveaux, qui me pa- raissent mériter l'attention de la Société. Quoique de riches collec tions des produits volcaniques de cette île aient déjà été réunies par plusieurs voyageurs, la nature des roches qui la constituent était encore peu connue, l'emploi du microscope n'étant pas encore venu à cette époque jeter la lumière dans la structure intime des roches. | cristallines. L Grâce à l’analyse microscopique, on constate que les roches qui forment ce grand massif volcanique sont peu variées et peuvent se > | réduire à un petit nombre de types. Quoique n'ayant pas eu le temps de parcourir toute la surface et de visiter toutes les côtes de cette grande île, je crois qu’il y a peu de chances d’en trouver de plus nombreux, les échantillons que j'ai recueillis dans différents points très éloignés les uns des autres, m'ayant toujours donné des résulta s identiques. 4 On trouve en Islande des roches appartenant aux trois grandés | classes établies d’après la richesse plus ou moins grande en silice g roches acides, intermédiaires et basiques. Ce sont ces dernières qui | forment la majeure partie du sol de cette contrée, et vu leurs masses considérables relativement aux autres, c’est à elles que nous nous attacherons tout d’abord. Les parties où on peut le mieux se livrer à leur étude sont les côtes où leurs coulées étagées les unes au-dessus des autres, séparées par de petits lits de tufs rougeâtres, facilement délitables, forment de, hautes falaises, le plus souvent à pic, trempant leur pied dans la mer et s’élevant jusqu'à sept à huit cents mètres d’altitude. Toutes ces couches présentent un plongement notable de 5 à 7° vers l’intérieur de l'Islande, inclinaison qu’on peut observer tout autour de l'ile qui tendrait à faire croire à un soulèvement de ses côtes autour de son centre. D’après la détermination des éléments minéralogiques qui es constituent, et leur arrangement réciproque, ces roches appartien nent à la série des dolérites ophitiques. Les substances cristallisées qu'on y rencontre, fer oxydulé, péridot plus ou moins altéré, labra dor, pyroxène, sont enchevêtrés suivant les lois de la structure ophi- tique et forment un ensemble entièrement cristallin dans les plu“ s81. BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L’'ISLANDE. 339 eaux types (Reykiavick, Stigahlid, etc) : le péridot est en cristaux e première consolidation, le labrador en microlithes allongés sui- ant l’arête pg'; le pyroxène en grandes plages, comme lardées es précédents microlitlres. Le fer oxydulé est consolidé durant les ifférents stades de formation de la roche : d'autres fois on peut percevoir encore des gouttelettes de substance vitreuse verdâtre qui a pas participé au mouvement général de cristallisation. D’autres driétés moins cristallines se rapprochent plutôt des labradorites au- tiques; de grands cristaux de labrador et quelquefois d’anorthite, beignant jusqu à un centimètre de longueur s’y montrent au milieu "une pâte microlithique, dans laquelle il est cependant presque jujours possible de trouver avec un peu d'attention, des plages py- oxéniques moulant les microlithes de labrador. C’est là la preuve de préexistence de ce dernier minéral dans la matière ignée et comme n le sait, le caractère de la structure ophitique. Jusqu'à présent, les dolérites avaient élé considérées comme les lus anciennes des roches volcaniques basiques, et on devrait s’at- andre en Islande à voir les types les plus francs se montrer à la base e cette formation. Ce n’est cependant pas ce qui arrive; les pre- lières assises qu'on rencontre au niveau de la mer semblent plutôt rattacher aux labradorites. Le type ophitique bien caractérisé arait s'être produit à différentes époques assez éloignées; on le voit ltérner plusieurs fois avec la variété labradorique dans les falaises eStigahlid près [safjord, qui présentent une magnifique coupe dans ès coulées de ces roches. Une des venues les plus récentes de dolérites se montre sous la orme de filons assez minces d’une roche noire, brillante, très cris- alline, percant jusqu’en haut toute la série des bancs. Elle est très ommune dans la presqu’ile nord-ouest de l'Islande, dans les envi- ons d'Isafjord, dans les iles de Vigr et d'Edey et dans la traversée de Lbande de terre qui sépare le golfe d’Isafjardarjup de celui de Bor- arljord. Au microscope, cette roche présente la plus grande ana- pgie avec celle de l’île Dysko au Groënland, qui appartient aussi à la Srie doléritique et qui est connue par sa richesse en fer natif. Jen’ai Louvé, il est vrai, dans celle d'Islande, aucune trace de ce métal ais on y rencontre souvent un corps qui accompagne le fer dans (Séchantillons du Groënland, je veux parler de ce produit amorphe bfoncé, mal défini, auquel on a donné le nom de viridite. Il est vobable que les phénomènes de réduction qui ont sans doute dé- géle fer de ses combinaisons à l’île Dysko, n'ont pas été assez léréiques en Islande, ou y sont localisés dans quelques rares points Core inconnus ; ils n’ont pas été nuls cependant, les petits cristaux ! if À RE ET, Cf Ne ER RE ERUORRSS " ’ F 330 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L ISLANDE. 4 avril de cuivre natif que j'ai découverts dans un filon de dolérite, près de | la pêcherie de Hnifsdalr non loin d’Isafjord, paraissent bien devoir. aussi leur existence à des influences réductrices. Les plus belles va- riétés de ces roches doléritiques que j'aie rencontrées en Islande; viennent de Stikkisholm sur le golfe de Borgarfjord et de Skagas= tründ dans celui de Hunañfloi où elles ont formé des bancs impor- tants et où la grandeur de leurs éléments leur donne à l ce nu un aspect granitoïde. D'après ce que nous venons d’exposer, on voit donc que, dans les. roches basiques anciennes de l'Islande, c’est-à-dire celles dontil n’est pas possible de déterminer les points de sortie, la structure ophitique ne peut être invoquée comme un caractère d'âge. L'examen des laves qu'ont rejetées ses volcans depuis l'époque historique jus” qu’à nos jours, montre de plus, qu’à dater de l'apparition des roches. basiques jusqu’à présent, leur mode de structure est resté toujours le même et qu’on y trouve encore les caractères de la structure ophi tique. Les produits volcaniques d’origine récente si abondants auto du lac de Myratn, la lave de la coulée qui en l’année 1836 des cendit du volcan de Lehrnuck et détruisit le hameau de Reykialid dans les mêmes parages, montrent aussi au microscope une ten- | dance du pyroxène à mouler les autres éléments. 4 Il est donc permis de dire que, d’une façon générale, cet arranges ment particulier des minéraux dans les roches basiques n'est pas an signe de leur ancienneté. L'observation fait voir qu'il peut être de tous les âges, et d’après les expériences de MM. Fouqué et Michel Lévy, qui ont reproduit la dolérite ophitique par une simple fusion ignée de ses éléments chimiques et un recuit prolongé, il paraït su- bordonné à des conditions de température et de refroidissement plus ou moins lent. | A la série basique se rattachent encore les roches qui ont donme naissance aux puissantes assises de {fs palagonitiques (1), formation que j'ai vu représentée si abondamment dans le sud-ouest de IS: lande, notamment près de Mosfell, sur les bords du golfe de Hwal fiord et dans les environs de Thingvalla. | | Ils se composent tantôt d'éléments vitreux agglutinés, souvent très fins, de couleur noire, brune ou jaunâtre, tantôt de fragments plus gros de labradorite grise cristalline. Derrière l’église de Mosfell; à 15 kilomètres environ de Reykiavick, les assises à grains fins aller (1) J’ai conservé ces termes de tufs palagoniliques et de galagonites, par lesquell les Danois désignent ces dépôts sur la carte géologique de l'Islande, quoiquen dans les échantillons que j'ai recueillis et examinés au microscope, je n’aie paf observé les phénomènes optiques qu'on peut voir dans la véritable palagonile. 381. BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE, 391 nt avec des bancs dont les éléments assez volumineux, ovoides et Hatis dans le sens horizontal, s’empilent sur 4 à 5 mètres de hau- ur. Ils sont soudés les uns aux autres par leur surface, formée par ie croûte vitreuse, d'un noir brillant, qui enveloppe un noyau de ve divisé suivant des fissures radiales allant du centre à la péri- lérie. Il est difficile, je crois, de voir dans ces produits spéciaux, tre chose que des projections de différente grosseur, cendres, la- li et bombes, brusquement refroidies en tombant dans l’eau des cs ou des marécages qui pouvaient exister à cette époque. Les irties fines perdant immédiatement leur température élevée res- jent à l’état de verre; celles à qui leur volume permettait de con- rver pendant longtemps une certaine quantité de chaleur et une rtaine fluidité, pouvaient cristalliser, à l'exception toutefois de la rface qui est restée vitreuse par suite de sa solidification immédiate. est cependant à remarquer, que la matière cristalline qui remplit ntérieur de ces bombes, présente au microscope les caractères une cristallisation incomplète, comme dans les roches artificielles suffisamment recuites (1); les cristaux sont petits et mal formés, à xception toutefois des minéraux de première consolidation (pé- dot, fer oxydulé) qui préexistaient déjà dans la substance fluide, ant l'espèce de trempe qu'elle a subie au contact de l’eau. Sur les côtes (Fosswogur, Lewuvogur près de Reykiavick), là où les ‘ojections tombaient dans la mer, la pulvérisation de leurs éléments ir la violence des vagues, les à en partie converties en argile qui rment des bancs où l’on a trouvé des mollusques semblables à ux qui vivent encore aujourd'hui sur le littoral de l'Islande (2). existence de ces fossiles ne peut malheureusement être invoquée ame un indice de l’âge de ces dépôts; il est en effet très probable leces mollusques quaternaires n’ont été englobés que postérieu- ment au remaniement par la mer, des tufs déposés depuis une ioque peut-être déjà ancienne. Cependant l’existence des palago- tes sur le sommet dehautes montagnes (Mosfell, Reynivallahals, mgil, etc.) et les coupes le long des vallées permettent de les consi- rer comme antérieures à l'époque du creusement des vallées, si utefois cette époque caractéristique pour d’autres régions, peut oir une significalion d’une certaine valeur dans une contrée telle \elislande où les phénomènes volcaniques et glaciaires peuvent Icore changer la face du sol d’un instant à l’autre. Quand on parcourt l'Islande et particulièrement ses côtes, il 1} Expériences de MM. Fouqué et Michel-Lévy au Collège de France. | | D) Mya arenaria, M. truncata, Balanus sulcatus (Robert). | 22 bradorites, qui baignent leur pied dans la mer, devraient être consi= | + - noire. Il n’est pas rare de voir ces trois manières d’être de la silic | LR | "1 ITR bi] \ 338 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. 4 avril, | 1 | | semble que les premières assises de ces falaises de dolérites et de la= | dérées comme représentant le sol primordial. Il y a tout lieu dé. croire, Cependant, qu'une série acide a existé antérieurement à cette | suite d’éruptions basiques, comme tendraient à le prouver les nom breux débris qu’on peut recueillir sur le flanc ouest de la mon! tagne de Krabla, qui elle-même n’est composée que de dolérite. La | roche qui constitue ces blocs épars ne se trouve en place nulle part, dans les environs, pas plus du reste que sur la surface connue dé! l'Islande; elle paraît avoir été arrachée des profondeurs du sous-sol et lancée à l’état de projections par les éruptions récentes qui ont l été si fréquentes dans le voisinage. Jusqu'à présent, la composition| de ces débris connus sous le nom de Ærablite était peu connue; | on savait cependant qu'ils contenaient du quartz en abondance L'examen microscopique y révèle au point de vue de la structure) toutes les variétés qu'on rencontre dans la série acide antéter-| tiaire, depuis le type granulitique jusqu'aux porphyres à quartz globe laire passant au porphyre pétrosiliceux. n | Les variétés granitoïdes se montrent principalement composées de plages quartzeuses diversement orientées qui donnent dans la) lumière polarisée des mosaïques analogues aux jeux de la micro peg| matique. Ge quartz, de consolidation relativement récente, moule des cristaux feldspathiques que leurs propriétés ‘optiques rapportent,slet uns à l’orthose, les autres au labrador; et quelques rares cristaux de pyroxène très altéré, en partie Manon en fer oxydulé. Dans le variétés porphyriques, les plages pegmatoïdes sont remplacéespal des agrégats de sphérolithes finement radiés, indécomposable au! plus forts grossissements, dont les uns s’éteignent d’un seul coup, es les autres offrent les phénomènes optiques des sphérolithes à croi 1 dans une même préparation; cependant l’une ou l’autre stroctu il mine le plus souvent dans un échantillon et permet de le rattacher | l'un des trois types que j’ai cités plus haut. De plus le type sphérolls . thique à croix noire est rare et mal déterminé. : Ces roches quartzeuses sont peu abondantes en Islande, on ne in F connaissait que dans les environs de Krabla: pourtant j'en ai re) contré d’autres qui doivent être considérées comme analogues, sur | côte nord du golfe de Hvalfiord, à quelques kilomètres à l’est du MM lage de Sambær. La variété qu’on y recueille est un porphyre) quartz globulaire ; l’altération de la roche laisse voir au micrOsCOp seulement des squelettes de grands cristaux DR t ee feldsp} thiques ; les sphérolithes siliceux à extinction totale s’y montrent, | + — + SE À. BRÉON, — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. 339 traire, avec une grande netteté. On peut y remarquer aussi fré- mment des cristaux anciens de quartz profondément usés et cor- és, autour desquels s’est groupée la matière sphérolithique qui eint sous la même orientation. Là, non plus qu’à Krabla, je n'ai trouver cette roche en place; cependant son analogie ayec celle cette dernière localité ne doit pas laisser douter qu’elle n’appar- me à la même espèce. uant à l’époque de l'apparition de ces matériaux, les conditions s lesquelles on les trouve ne permettent pas de l’affirmer avec les uves en main; mais les analogies qu’ils présentent avec les roches les de l’île d’Elbe et de l’Algérie dont l’âge a pu être déterminé, prise à les considérer comme faisant partie de la série granitoide orphyrique tertiaire. ette première formation a été recouverte par les masses de do- tes et de labradorites auxquelles j'ai consacré la première partie ‘ette note. Le tout semble avoir été percé, sauf les laves prove- it des éruptions récentes et peut-être les tufs palagonitiques, par roches intermédiaires et acides qu’on ne rencontre qu’en quel- s points assez rares en Islande. type intermédiaire que jai tout lieu de supposer avoir pré- léla seconde venue acide, appartient à la variété andésitique. J'ai Poccasion de l’observer à Saudakrog, dans le nord de l'Islande, elle forme des coulées successives, et surtout plus nettement dans die de Stikkisholm dans un petit îlot à colonnades prismatiques 1 à une centaine de mètres du rivage. La roche, à l’œil nu, noire, Scompacte, sans grands cristaux apparents, se montre au micros- ëécomposée de microlithes allongés d’oligoclase, de grains de oxène et de fer oxydulé. Quelques microlithes s’éteignant obli- ment et appartenant au labrador, montrent que cette variété ndésite augitique est très basique, et a encore des liens de proche tenté avec les labradorites, J'ai été assez heureux pour mettre la in Sur un échantillon de cette andésite qui englobe un fragment ne dolérite analogue à celle qui se trouve en place dans la même alité sur le bord de la mer, ce qui démontre bien évidemment la lériorité de cette venue à la série ou tout au moins à une partie la série basique. | Imeautre espèce de roche appartenant à la série andésitique mais n type plus acide, se rencontre sur le revers Nord de la petite (ééwde Kaldalon dans la presqu'île nord-ouest de l'Islande. Là Isielle a percé les roches basiques dont elle englobe des fragments lMormé une coulée qui s'étend par-dessus et ya se perdre sous masses de glace du Dranga-lokul], Les variétés les plus cristallines, ù 340 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. 4 avril, | de couleur blanche ou grisâtre, contiennent quelques grands cris: taux de labrador et de pyroxène de première consolidation, puis des M microlithes allongés d'oligoclase souvent fourchus à leurs extré-. mités, noyés dans une pâte claire transformée en majeure partie en tridymite. L’altération subséquente de la roche a donné naissance à. des sphérolithes n'ayant pas d'action sur la lumière polarisée, com- posés d’un centre clair de forme circulaire autour duquel se grou- M pent en rayonnant des arborisations ferrugineuses de limonite. Cetie M roche que nous pouvons appeler andésite à pyroxène passe en certains | E | points à une véritable obsidienne vitreuse dans laquelle on aperçoit M à la lumière naturelle des rudiments cristallins sous forme de tri- chites, composés de chapelets plus ou moins enroulés de petites for: = mations transparentes à contours polyédriques déjà appréciables. Comme de la même famille que la précédente, mais encore plus riche, en silice, il me faut citer la roche blanche qu'on rencontre à l’état deu galets roulés dans le lit de la rivière de Gléra près Akuregri et en H place dans la montagne d’Husafell près de Reykolt. Dans cette der-M nière localité, elle semble avoir formé une coulée mince intercaléeM entre des bancs de labradorites très fines, ou être à l’état de filon-M couche. Les éboulis qui descendent des parties supérieures rendent l'observation des conditions de gisement assez difficiles là commen presque partout en Islande. Cependant de l’une comme de l’autre hypothèse, ressort toujours la postériorité de cette espèce à la ma jeure partie, sinon à l’ensemble de la série basique. Au microscope on ÿ aperçoit de grands cristaux de sanidine et de pyroxène souveni altéré et transformé en produits ferrugineux; la pâte est seméede microlithes d’oligoclase et de grains de quartz qui paraissent d’ ori! WE gine secondaire, Ces caractères déterminent une andésite à sanidinl, voisine de la série trachytoïde. Enfin les roches les plus acides sont représentées par une série dé rhyolithes, dont les variétés nombreuses passent d’un type microlithil Fe que (trachytes et see, à de véritables perlites vitreuses. Un seu de ces échantillons m’a fourni des cristaux anciens de quartz libres, li provient d’un pointement percant les roches basiques sur le bord dk lac Skorradalivatu dans le massif de Skarosheidi. Avec le quartz, 0 remarque de grands cristaux d’orthose et quelques microlithes d'OIM those et d’oligoclase perdus dans une pâte vitreuse et fluidale souver« quartzifiée et salie par des produits ferrugineux. | 4 Les perlites qui paraissent intimement liées à la variété précédenit Led possèdent aussi quelques grands cristaux d’orthose et de pyroxèmM" ni k noyés dans une pâte absolument vitreuse, avec les fissures concenti n 1 ques caractérisant la structure perlitique. Dans la lumière polariséu Wu 1881. BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE, 341 on y aperçoit, en outre, de nombreux sphérolithes donnant le phéno- mène de la croix et rome coupés par les fentes perlitiques ; ce sont là probablement les éléments de cristaux en voix de formation auxquels le refroidissement trop rapide de la roche n’aura pas permis de suivre leur évolution complète. J’ai eu l’occasion d'observer et de re- cueillir ces variétés acides à Laugarfal près des Geysers, à Stikkisholm A côté du village, à Sandakrog et en dernier lieu, près de Krabla, à la montagne de raftinnuhygr où la perlite Aer une véritable obsi- dienne semblable à du verre à bouteilles et forme un énorme dyke à travers les dolérites. D'après mes observations, ces roches acides Iparaissent postérieures non seulement à la série basique, mais encore aux andésites augitiques. À Stikkisholm, un filon de rhyolithe coupe Vandésite que j'ai signalée dans cette localité et, à Sandakrog, une Ipérlite annonce sa postériorité aux mêmes roches, en se présentant soit comme coulée intercalée soit bien plutôt comme filon-couche. line me reste plus pour terminer cette description des produits volcaniques islandais, qu’à ajouter quelques mots sur les laves ré- \centes. J'ai eu peu d'occasions d’en recueillir, m’étant attaché spé- lciâlement aux massifs anciens de l'Islande. Les quelques échantil- ons que j'ai ramassés, autour des cratères de Randholar, près 'Reykiavick, et aux environs de Mgvatu me permettent de les classer ‘dans la série des labradorites augitiques à pyroxène avec une tendance ‘bien marquée dans quelques-unes à passer aux dolérites ophitiques. Comme dans les roches analogues de l’Etna, le péridot s’y rencontre assez souvent, mais il est trop rare toutefois pour permettre de ran- 'gernces roches dans la catégorie des basaltes. En résumé le système éruptif de l'Islande semble admettre les di- visions suivantes par ordre d'ancienneté : 1Une série de roches très acides, granitoïdes passant à des types deporphyres à quartz globulaire et pétrosiliceux (Krabla, Sambær). 22 Une longue suite d’éruptions de labradorites et de dolérites à structure ophitique, le plus souvent caractérisées par le labrador, mais présentant aussi des variétés très basiques avec grands cristaux danorthite (Presque toutes les côtes d'Islande.) nd Des andésites augitiques relativement encore basiques (Stikkis- holm, Sandakrog). 4° pes andésites acides (Kaldalon, Montagne d'Husafell). 9 Des roches trachytiques (microlithes d’orthose), des rhyolites Parfois quartzifères passant aux perlites et aux obsidiennes (Stikkis- holm, Langarfiall, Skonadalsvatn, Sandakrog, Hraftinnuhygr). MO Fnfin les laves actuelles, labradorites augitiques à pyroxène accu- |Sänbencore une tendance à passer à la dolérite (Mgvatu, Randholar). 342 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. À n | | Les formations sédimentaires n'existent pour ainsi dire pas en Js- | lande à moins qu'on ne considère comme telles, les tufs à fossiles quaternaires de Fosswogur près Reykiavick et d’autres localités que je n’ai pas visitées mais qui ont été l’objet des études de plusieurs M voyageurs. Je ne passerai cependant pas complètement sous silence les tufs à bois fossiles (surturbrandur) que j'ai été à même d’obser- ver dans la presqu'île du Nord-Ouest, à Stigahlid et au-dessus qu M bœr de Gill près d'Isafjord. Dans ces deux localités, les débris végé- | | : taux se présentent fortement comprimés et couchés horizontalement M Le dans des projections, lapilli et cendres plus ou moins fines formant | 1 4 des lits de 2 à 3 mètres d'épaisseur intercalés entre des coulées de! | à labradorites ophitiques à environ 300" d'altitude au-dessus dum- veau de la mer. La distillation sèche qu'ont subie ces bois, de la part des roches incandescentes qui ont coulé par dessus, leur a fait per- | dre une partie de leurs matières volatiles dont le charbon a coloré. en noir le tuf qui les englobe. On peut cependant y reconnañfre| | l'écorce et les fibres ligneuses, et la ténacité est encore suffisante À, pour qu’on puisse les travailler comme des bois ordinaires. Les débris CI #) | sont malheureusement trop informes et trop altérés pour permettre! "| de savoir à quels végétaux ces lignites doivent leur origine : cepen: F dant M. Flahault, répétiteur de botanique à la Sorbonne, qui a hier Es voulu les examiner, y a reconnu deux espèces distinctes de conifères probablement de la famille des pins. Les avis sont partagés quant à la provenance de ces bois; les géologues danois et islandais pen! k j chent à croire que des forêts ont existé en Islande et ont été enseM velies par les éruptions volcaniques ; d’autres y voient des bois flotté sur la mer, apportés par des courants et échoués sur les côtes dis | 64 ‘ lande avant leur surélévation, au moment des grandes éruptions, d. r tufs. LI | 4 Bien des raisons militent en faveur de cette hypothèse ; l'abor dance de ce surhubrandur, principalement sur les côtes nord-ouel. | à de l'Islande léchées par le courant du golfe du Mexique, sa position \ horizontale dans ses gisements, enfin ce fait qu'on peut enco) observer aujourd’hui l'apport par la mer d'arbres et defrui LA pi américains, m'engageraient à me ranger à cette opinion. Ceper | dant je nai pas visité un assez grand nombre de gisements a. pouvoir être affirmatif dans une question aussi difficile, qui demank encore a être longuement et spécialement approfondie. + M. J. de Morgan présente un Mémoire sur les terraill # k crétacés de la Scandinavie et en donne le résumé, Il y déc} 14 les localités Les plus intéressantes des formations dano-suédoises,et 5 ke | 41881. DE LAPPARENT, — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 343 | ‘divise en deux bassins : celui de Malmeæ et celui de Christianstadt. Il fait dans ces deux localités les divisions stratigraphiques suivantes : | | 7 Bassin de Malme. | ZEELAND. - SCANIE, : Calcaire de Faxæ. Calcaire de Saltholm (de Limhann). | Argile à Poissons. Calcaire de Faxæ. | | Craie de Stevenskliert, - Craie de Qvaruley. | Bassin de Christianstadt. 19 Craie à Belemnites paxillosus 20 Craie à Bel. subventricosus, Ces deux zones correspondent à la craie de Macstiehte Séauce du 21 Auri 188]. PRÉSIDENCE DE M. DE LAPPARENT. Le Président annonce deux présentations. Il prononce ensuite l’allocution suivante : Messieurs, Le premier devoir de celui qui a l'honneur de présider votre séance | générale annuelle est de vous faire connaître les noms de ceux de nos confrères dont le décès nous a été notifié pendant l’année pré- cédente. “Nous avons perdu, en 4880, l’un des fondateurs de la Société, léminent M. WALFERDIN; dome semaines après, un ue plein d'avenir, M. Tata quittait ce monde, au moment même | Loù vous lui Done. le prix Viquesnel. Cette mort était bientôt sui- | vie de celle de M. Passier, à qui sa situation de préparateur au | Muséum semblait promettre une longue et fructueuse carrière. | | Puis nous apprenions le décès de deux des doyens de la Société, M. Buvienier, dont tous connaissent les beaux travaux sur les fHégions de l'Est et M. Henpe, longtemps assidu à nos réunions LEXtraordinaires annuelles. Enfin le mois de novembre 1880 nous |apportait la nouvelle de la mort de M. ne Brimonr, l’un de nos plus | anciens trésoriers. : de | Vous le voyez, messieurs, nos pertes sont sensibles et notre état- Imajor vous paraîtrait encore bien plus décimé si je ne devais laisser à mon successeur le soin de vous parler des pertes qui sont surve- Inuesentre le 4°: janvier 1881 et le moment de cette réunion. Pour ne Pas nous alarmer outre mesure relativement à l'avenir de notre A 344 LEMOINE. = FAUNE DES ENVIRONS DE REIMS. 214 avril. Société, il faut que nous ayons une grande confiance dans la vitalité scientifique de ceux qui, parmi nous, représentent l'élément jeune, Heureusement, messieurs, cette confiance est justifiée et je n'en veux pour preuve que la facilité avec laquelle le Conseil a trouvé, chaque année, les trois candidats qu'il devait proposer à vos suf- frages pour le prix Viquesnel. Cette fois, vos suffrages se sont portés sur M. DAnïez OEuLenrr. Comme presque tous ses devanciers, comme ses compétiteurs d'hier, les vainqueurs de demain, le lauréat appartient à cette province laborieuse, de laquelle nous avons à attendre ‘aujourd’hui presque tout le développement de la Géologie et dont les travaux méritent d'autant plus d'être encouragés qu’ils s’'accomplissent loin des res- sources et des satisfactions de tout genre que nous réserve la capi- tale. Je regrette que les occupations de M. OEhlert ne lui aient pas permis de venir recevoir, des mains du président, la médaille du prix Viquesnel, sous la forme nouvelle et plus digne de cette récom- pense que nous pouvons lui donner désormais, grâce à la générosité de la famille de notre regretté confrère, M. Hermite (1). J'aurais aimé à saluer devant lui, dans ses travaux, indépendamment de leur mérite intrinsèque, le résultat d’une collaboration aussi gracieuse que discrète (2). C’est d'ordinaire une répartition assez délicate que celle des mérites qui reviennent en propre à chacun des auteurs d’une œuvre collective. Ici nous n'avons pas cet embarras à craindre et nous savons qu'aucune plainte ne s’élèvera contre la désignation que vous avez faite. Entrepris et poursuivis, on peut bien le dire, sous le régime de la communauté, les travaux de notre confrère nel sauraient donner lieu à un partage et vous avez aujourd'hui cettem bonne fortune qu'il vous suffit de prononcer un seul nom, pour que;t du même coup, deux personnes soient non SITES récompen-Wm sées, mais encore satisfaites. j M. le Dr Lemoine a l'honneur d'offrir à la Société une Notice géologique sur les environs de Reims, rédigée à propos du congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences" M. Peron y a traité la partie relative aux terrains secondaires ; Im" énumère les localités les plus favorables au point de vue de l'étude stratigraphique et de la récolte des fossiles; il étudie spécialement ls “4 (1) La famille de M. Hermite ayant fait à la Société l'abandon des 300 fran }: 4 du prix décerné en 1880 à M. Henri Hermite, le Conseil à décidé que cette sOmmMA serait employée à transformer en une médaille d'argent la médaille de bronzé jusqu'alors affectée au prix Viquesnel. (2) Madame Œhlert a pris une part active aux travaux de son mari. 4 4 1881. LEMOINE. — FAUNE DES ENVIRONS DE REIMS. 343 | Qraïie de Reims et la nouvelle faune d’invertébrés qu’il y a recueillie. M. Lemoine résume le résultat des recherches statigraphiques | faites dans les terrains tertiaires avec le concours de MM. Aumonier, Eck et Dueil; il donne la liste des fossiles vertébrés et invertébrés qu'il a récoltés. Il soumet ensuite à ses collègues des dessins de grandeur natu- relle relatifs à la reconstitution de plusieurs des types vertébrés qu'il à découverts et étudiés dans la faune éocène des environs de | Reims. C'est d’abord l’Arctocyon Dueilii, mammifère carnassier de la faille de la panthère, bien remarquable par ses crêtes osseuses sail- L Jantes, sans aucun doute en rapport avec une grande puissance mus- Lreulaire ; son squelette semble associer des caractères actuellement spéciaux aux Ursidés, aux Porcins, aux Lémuriens et surtout aux Marsupiaux. Le Pleuraspidotherium Aumonteri, marsupial par l’aplatissement et les petites dimensions de son crâne, par ses incisives et ses canines, Mrappelle les Pachydermes par la conformation de ses molaires et de son fémur, et les Lémuriens par son humérus, son radius, son astra- mgale et son calcanéum. Ces deux mammifères appartenant à la faune ““Gernaisienne contrastent par leurs caractères mixtes avec le Pachy- unolophus Gaudryi, dont le squelette recueilli dans les sables à Unio rappelle bien nettement le type Pachyderme. Le Gastornis Edwards appartenant à la faune Cernaïisienne a pu être également reconstitué dans son ensemble ; il atteignait près de 1w2mèt. 50 et il était remarquable par les dimensions de sa tête, les pseudo-alvéoles de ses mandibules dont la supérieure était armée en “outre de deux dents en continuité avec la substance osseuse du bec. pm) “Certains caractères reptiliens réapparaissent dans la conformation de | Vos articulaire de la mâchoire, de l’'humérus, du métacarpe dont les 0S ne paraissent pas avoir été soudés, du bassin et des vertèbres. L'épaule était composée d’une fourchette, d’un scapulum et d’un | os coracoïde. L’aile, complètement impropre au vol, était plus déve- loppée que chez l’autruche; les os de la patte rappelaient les ca- lactères des mêmes pièces osseuses des coureurs, des échassiers et + des palmipèdes. Le dernier type reconstitué dans son ensemble est le Simædosau- us, reptile appartenant également à la faune Cernaïsienne et pouvant | atteindre 10 à 12 mètres de longueur. Il semble avoir été essentielle- ment nageur; ses vertèbres biplanes à arc neural non soudé le ratta- chent aux reptiles secondaires, les autres pièces de son squelette | rappellent à la fois les Lacertiens et les Crocodiliens, 346 REY-LESQURE. = GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 21 avril, M. Morière, met sous les yeux des membres de la Société une. HN plaquette provenant de la partie supérieure de la grande Oolithe, qui a été trouvée à Aunon-le-Faucon près Argentan (Orne), | (4. et qui offre cinq échantillons d’Apiocrinus et trois de Millericrinus. f | La comparaison des échantillons d’Apiocrinus semblerait démon trer qu'il n’y a peut-être pas entre les À. Parkinsont et elegans une M différence assez marquée pour autoriser la formation de deux espèces |! distinctes. Peut-être aussi ne doit-on voir dans la plaque d'Aunon | que des variétés ou des âges divers de l’Apiocrinus Parkinsoni, dont lé k sommetirait jusqu'à prendre la forme générale de l’A. elegans, moins la dépression latérale de chaque article du sommet. l Les divers Apiocrinus d’Aunon sont munis de leurs bras, et l’un des} spécimens les montre à peu près complets; ces bras accusent une | longueur d’au moins 400 millimètres lorsque celle du sommet n’est! que de 30 à 45 millimètres, c’est-à-dire que les bras ont trois fois la longueur du sommet. Chaque bras comprend environ une centaine d'articles et offre deux rangées de ramules très fins. Les trois Millericrinus appartiennent à une seule et même espèce, M le M. obconicus, dont M. Morière fait voir des individus plus complets que ceux dont d'Orbigny avait pu disposer et qui, par suite, lui ont. permis de modifier en quelques points la description qu'en avait donnée le paléontologiste français. M. de Sarran d’Allard fait une communication au sujet de vel | tude de M. Jeanjean sur l'Oxfordien, le Corallien et le Néocom | L mien inférieur dans les Cévennes. | M. Rey-Lescure fait la communication suivante : Note sur la Géologie générale de l'Espagne et sur la Carte _ de M. de Botella, inspecteur général des mines d’Espagne. par M. P. Rey-Lescure. Les facilités accordées par les compagnies de chemins de fer Len bus çais et espagnols aux membres de l'Association française pour Lam vancement des sciences, à l’occasion du Congrès d’Alger, ont permis à quelques-uns d’entre eux, en parcourant l'Espagne, quoique tro! F' rapidement pour la bien étudier, de se faire du moins une idée gé LE nérale à peu près exacte de sa constitution géologique. 4: | Celle-ci n'étant pas encore toujours d’un accès assez facile pol être généralement connue, il y a d'importants rapprochements M d’instructives oppositions à faire ressortir entre la Péninsule HI 1881. REY-LESCURE. —= GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 347 pano-Portugaise et l’isthme de la France qui la rattache à l'Europe. Notre Société voudra bien nous permettre de lui communiquer à ce sujet quelques notes géologiques qui eussent été prises trop à la hâte pour lui être soumises si elles ne nous fournissaient l’occasion de faire passer en même temps sous vos yeux la nouvelle carte ceRole gique de l'Espagne. À défaut de la carte de M. de Verneuil et Collomb que nous n’a- vions pu nous procurer, nous avions, au moment du départ, fait venir en toute hâte la ne Geologico de España y Portugal récemment dressée, à l'échelle de _— 5 a pagne, M. de Botella y de Hornos, d’après ses propres observations recueillies de 1848 à 1879 et d’après les travaux antérieurs énumérés en marge, Grâce à cette belle carte où la classification des terrains et les teintes conventionnelles françaises ont été conservées, grâce à l’inap- préciable et toute gracieuse bienveillance de M. de Botella, qui a bien voulu rappeler ses souvenirs d’ancien disciple de M. de Beau- mont, à l'École des mines, grâce à ses obligeantes explications, appuyées sur des coupes a ee des projections d’axes orogra- phiques et sur une carte à courbes de niveau et à teintes hypsomé- triques qu’il nous à fait la faveur de nous communiquer, mais que la science regretterait beaucoup de voir plus longtemps inédites, puis- qu'elles sont à peu près terminées, nous avons pu entrer d'emblée dans les terrains géologiques et par eux, en quelque sorte, dans les secrets agronomiques et économiques de l'Espagne. Aussi ne crai- gnons-nous pas de dire que ce pays est plein d'avenir et qu'il saura recueillir le profit considérable de travaux bien conçus d'irrigation, de colmatage, d'exploitation de mines et de houilles, et de création de nouvelles lignes, quand la force de volonté persistante et géné- rale dont ses habitants sont capables, à la condition d'être bien dirigés et intelligemment soutenus, sera éveillée partout par la dif- fusion des travaux de ses savants, des cartes comme celle de M. de Botella, des plans de nivellement et des cartes topographiques, comme celles dont l'exécution se poursuit avec tant de zèle et d'exac- titude (1), sous l’habile direction de M. le général Ibañiez. … On sait que depuis longtemps les étrangers ont porté de préférence leur activité et leurs capitaux sur les points des districts miniers et par l’inspecteur général des mines d’Es- (1) Nous tenons à remercier ici notre éminent ambassadeur à Madrid, M. l’ami- al Jaurès, de la gracieuseté de son accueil et de l'assurance qu'il nous a donnée de l'intérêt qu'il porte à l'étude approfondie de l'Espagne par nos ingénieurs et nos géologues. 348 REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 91 avril. agricoles de la zone littorale, et qu'ils ont en général. réussi à créer ou à développer les éléments d'une production et d'un mouvement considérables. On ne saurait donc trop engager nos jeunes ingénieurs à étudier la géologie de l'Espagne. La leur faire connaître dans ses généralités est le but de ce travail. Le premier aspect géologique de l'Espagne est différent selon qu'on y pénétre par Irun ou par Portbou. On sait que les 400 kilomètres de Pyrénées franco-espagnoles, diri- gées à peu près O.-N.-0, se continuent avec même longueur, à 40 ou 50 kilomètres environ de la côte du golfe de Gascogne, sous le nom de Pyrénées cantabres, à travers la Navarre, la Biscaye, les Asturies, et la Galice, jusqu'aux sources du Minho, près de Lugo, qu'elles con- tournent en fer à cheval, pour venir finir au cap Finisterre. Mais des différences considérables caractérisent les deux parties de cette chaîne. En effet dans la partie franco-espagnole, la ligne de faîte présente, surtout à l’est, les relèvements des terrains de transition, inférieur et moyen, entrecoupés par de nombreux ilots granitiques plus ou moins allongés, et, sur les deux versants, des marges ou terrasses de terrains crétacés et éocènes, désignés sous le nom de petites Pyré- nées. Mais, tandis qu’en France, à partir d'Oloron, jusqu’à Orthez et _ Bayonne, c’est le terrain crétacé qui se développe, en Espagne au contraire, c'est l'Eocène qui prend de l'extension autour de Pamplona. Puis à la disposition linéaire de nos Pyrénées aux cimes neigeuses et dentelées succèdent, dans le pays basque, des masses confuses, abaissées à 1,000 mètres environ et entrecoupées de vallées d’orien- tations diverses. Ainsi, à partir de Saint-Sébastien, Tolosa, Onate, Miranda et Pancorbo, les Pyrénées espagnoles sont constituées sur- tout par les relèvements de grandes masses de terrain crétacé de Saint-Sébastien jusqu'à Vitoria et aux environs de Burgos, au sud- est. — Çà et là, au centre et près des côtes de Biscaye et de Guipus- coa, à l’ouest d’Aspeitia et au nord de Bilbao, des ilots porphyriques et ophitiques, des restes de volcans éteints ont tourmenté et disloqué cette région d'environ 120 kilomètres carrés. On y trouve des mine- rais de fer, en très grande abondance et de très bonne qualité, se prêtañt très bien à la fabrication de la fonte et de l'acier pour armes blanches et pour canons, à la mine de Mondragon en Guipuscoa et dans le gisement de Somorrostro près de Bilbao. Bien que M. de Botella n'ait cru devoir mettre aucun indice spéc sur sa carte générale pour diversifier les étages de la Craie et que, d’ailleurs, il soit souvent difficile, dans l’état encore peu avancé des recherches, d’en tracer les limites, les géologues s’accordent à y re- 1881. REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 349 connaître nof seulement les divers étages de la Craie inférieure, mais encore ceux de la Craie moyenne. Des monographies et des coupes prises autour des districts miniers ou le long du chemin de fer de Bilbao à Miranda permettront seules de préciser la position de ces divers étages. A cette région, qui comprend vers l’ouest, au nord et au sud de Reinosa, des terrains triasiques sur lesquels repose un lambeau de terrain jurassique, correspond le nœud embrouillé par lequel les sierras de Reinosa se rattachent aux |Pyrénées cantabres, pour de là descendre vers le sud-est, sous le nom de sierras de Occa, d'Urbion et de Soria, et former ainsi, sur une longueur d’environ 950 kilomètres, l’escarpe, parallèle à l’Ebre, du plateau de la Vieille- Castille. Les Asturies, au nord de Léon, sont un pays de montagnes escar- pées, aux sommets élevés de 2,000 mètres environ, et qui se trouvant être le grand condensateur naturel des vapeurs d’eau venant du sud- ouest et du nord-ouest envoient, au nord, des torrents côtiers qui se précipitent dans la mer par des espèces de fjords ou de rias, baies . profondes, étroites, à bords escarpés, et au sud, des torrents non moins rapides qui, déversant leurs eaux dans les rios Pisuerga ou Esta, ou directement dans le Duero, ont d’abord comblé l’ancien lac miocène de Valladolid de Burgos à Zamora et à Benavente. Puis ces umêmes cours d’eau ont transporté à la surface de ces terrains la- custres un des plus importants manteaux d’alluvions anciennes tor- . …rentielles, puisqu'ils sont arrivés à plus de 80 kilomètres de la mon- tagne et qu'ils ont plus de 150 kilomètres de longueur. - Cette province a de riches bassins houillers, situés près de la côte età moins de 75 kilomètres de la ville de Léon, et qui sont desservis | d'un côté par les chemins de Santander, d’Oviedo, de Gijon, ce qui . leur assure un avenir commercial des plus importants. Tout ce pays des Asturies, par ses montagnes, son terrain dévonien | et'carbonifère, par son aspect et son climat, ressemble beaucoup aux grands districts houillers de l’Angleterre; M. Forbes pensait même qu’il en avait été détaché, à l’époque probablement des gran- des commotions géologiques de l’Europe secondaire ou tertiaire. On sait que M. Grand et M. Virlet d’Aoust ont étudié ce grand | bassin houiller de 140 kilomètres de longueur et les districts de Riosa, Mières, Tudela, Langreo, Siero, Nava, Rey-Aurelio, Laviana Aller, Lena Quiros, dont ils ont reconnu les roches constituantes, le grès houiller quartzeux, les schistes, les poudingues à galets de quar- tzite ou de calcaire, qu’ils ont signalé la grande étendue du calcaire | Carbonifère dont ils font remonter la formation à une époque proba- 350 REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 21. avril =" blement plus ancienne que celle des autres bassins houillers de l’Eu- rope. Quant aux directions des couches on y a constaté les directions N.-N.-E, O.-N.-0, ou des Pyrénées, et E.-N.-E. L’inclinaison des couches y est de 65°, la puissance moyenne (1) de 70 centimètres environ, et les propriétés générales de cette houille grasse sont la fabrication du coke et du gaz. M. Grand a constaté aussi que les grès ferrugineux, les seuls qui soient exploités et exploitables sur la côte près de Luanco, et près. d'Oviedo, comme les gîtes de cinabre et d’antimoine des Asturies, appartiennent au terrain dévonien, dont les grès auraient été probaz blement imprégnés, css leur dépôt, de liquides et de substances. métallifères. À l'Ouest de ces a bassins houillers, c’est surtout le terrain silurien qui s'étend sur un espace de 400 à 150 kilomètres environ. dans tous les sens. Dans la Galice prédominent les masses granitiques, arrondies par. érosion ou décomposition, et traversées sur bien des points par des. roches porphyriques ou ophitiques. Ces grandes masses se continuent, au sud, dans le Portugal, jusque près de Coimbre, d’où, se dirigeant vers le sud-est, elles se rattachent à celles de l'Estramadure espa= gnole, et aux gneiss, aux micaschistes, aux talcshistes d'Evora, des Badajoz, du nord d'Huelva et de Séville, et aux terrains de transition qui les accompagnent. : - Des faits nombreux et importants nous semblent attirer l’attentiom du géologue stratigraphe dans la partie N.-0. de la péninsule espa= gnole et dans celle du sud-ouest. Sans vouloir préjuger les conclu- sions positives que la science pourra en tirer quelque jour, nous’ pensons que la disposition transversale de ces grandes masses granis tiques et schisteuses sur une longueur de 400 kilomètres au N.-0, de près de 300 au sud-ouest, a été le résultat de mouvements considé= rables et successifs, à des époques qu’il serait difficile sans doute de préciser, mais que nous rattacherions cependant à la fn de l’époque secondaire et à celle des commotions pyrénéennes. La grande profondeur 500, 1,000, 1,500, 2,000 mètres, à20 ou 30kilomètres seule: ment du rivage aux caps Finisterre, Carvoéiro et San Vicente, les M gorges profondes et les fractures des montagnes sur les frontières du M Portugal par lesquelles les cours d’eau espagnols descendent des | plateaux secs de la Castille dans le bassin océanique, où ils devien= nent de vrais fleuves navigables par suite des pluies abondantes du (1) Société des ingénieurs civils, 1874, par M. Grand — Rapports sur les CON M cessions houillères de Moréda et de Turon dans les Asturies, 15 mai 1873, par M. Virlet d'Aoust, _ A881. REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 301 ane versant portugais, la direction de ces fractures.à peu près N.-N.-0. ouO.-N.-0., ou bien dansle sens de leurs perpendiculaires E.-N-E, ou N.-N.-E, dont les résultantes de direction paraissent alors N.-0. ou N°-#, toutes ces circonstances nous font penser que le relèvement de ce grand axe a dû amener, du côté de l’ouest, par voie de refoule- ment le grand affaissement ou l’anfractuosité littorale sous-océanique à de grandes profondeurs, et du côté de l’est, des inclinaisons plus douces, des relèvements et des affaissements partiels concomitants, lesquels auront façonné les parois et le fond des grands lacs de Val- ladolid et de Madrid, tandis que le relèvement et l’affaissement sous- _pyrénéens creusaient le lac de Zaragoza et celui de Toulouse. D'un autre côté il se détache de ces masses primitives de la Galice ét du Portugal un massif granito-schisteux, central, relié à l’est, par, les sierras de Muela, de Siguenza et du Moncayo à la ligne de faite sinueuse du versant méditerranéen et aux Montes Universales, point de partage des bassins de l'Ebre, du Duero et du Tage. Ce massif vient, sous le nom général de Sierra de Guadarrama, sur une lon- Meueur d'environ 300 kilomètres, former au nord de Madrid, entre | J'ancienne et la nouvelle Castille le rempart crénelé falternative- ment par les sierras et les cols de Somosierra (1,400), Pic de ‘| Peñalara (2,400), col de Navacerrada (1,800"), de Guadarrama M(1,5002), de la Cañada, au passage du chemin de fer d'Avila (1,359"), MALO de la Cierva (1,800), sierra de Gredos, pic del Moro d’Alman- Wr0r (2,650), sierra de Gata (1,700%). Si l’on examine attentivement la direction des divers chaînons qui composent ce massif, des frac- tures et des cours d’eau qui les séparent, on remarquera deux direc- tions moyennes, parfois difficiles à suivre au milieu des granites et | desschistes, mais qui s’accusent du N.-E. au S.-0. avec ramifica- ions et autres fractures perpendiculaires du N.-0. au S.-E. uuSil'on voulait suivre et étudier un rapprochement entre la Mon- | tagne noire au sud-ouest de la France et le nord-ouest de ce massif LCéntral de Guadarrama, on trouverait de très grandes analogies de | Mdirections de fractures et de disposition des terrains entre l’extré- | mité du lac de la vieille Castille et de Léon, vers Salamanca, et | Castres à l'extrémité du lac de l’Albigeoïs. | “Il y aurait encore peut-être un rapprochement plus important à | établir entre les relëèvements et les affaissements N.-C. decette bande granito-schisteuse occidentale ou hispano-lusitanienne, et ceux de LMème direction de l'Auvergne, se rattachant par une bande souter- | raine du coté de Poitiers à la Bretagne et par le plateau sous-marin de la Manche à la presqu'île de Cornouailles et à l'Irlande, Tous ces massifs occidentaux de l'Espagne sont constitués par di- * EE une | 2] cenc der à HS tr . 352 REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 21 avril verses espèces de granites, de schistes micacés, talqueux et siliceux, auxquels succèdent les schistes argileux et les quartzites siluriens. Il est à remarquer que les grandes altitudes et par conséquent les fortes pentes des plans inclinés très fracturés ou très facilement éro- sibles ont amené sur les bords du lac, du côté d’Avila et de Ségovia, la formation d’abord de grands conglomérats ou de dépôts de cailloux . roulés sous-guadarramiques, puis le dépôt des grès, des argiles et » des calcaires lacustres du côté d’Avila sur les bords du grand lac | éocène, puis miocène de Valladolid, jusqu'où plus tard les cours d’eau ont transporté le grand manteau diluvien et alluvien qui recouvre M les terrains tertiaires. Sur le revers méridional de la sierra de Guadar- rama, il s’est passé des phénomènes analogues dont on retrouve la M trace sur les bords du Hénarès, de l’Alberche, du Tieta et du Tage vers Sadraque, Guadalajara, Madrid, Tolède, Talavera, Saint-Just, NH Plazencia. Quand on entre en Espagne par Portbou, la montagne et le” tunnel des Balîtres, et qu'on passe du Roussillon dans la Catalogne, à travers les granitiques et schisteuses Albêres, on croit tout d’abord M passer du pays de la lumière dans celui de l'obscurité. L’œil s’attris- terait de ces gorges schisteuses et sombres qui ont fait disparaitre les orangers, les aloës et les oliviers de Collioure, si parmi les tunnels les viaducs et les remblais, il ne découvrait parfois de charmants ravins se terminant en fer à cheval par des schistes gris-noirâtres qui vien: nent déchirer et franger d’écume le flot bleu des petites criques qui se succèdent. Peu à peu les:montagnes érodées s’abaissent et s’élois gnent, le panorama des sommets pyrénéens se développe magnifi= quement au nord-ouest, pendant que l’on coupe successivement les riches alluvions du Llobregat, de l’Alga, de la Fluvia et du Ter, qui viennent combler le golfe de Rosas de leurs dépôts de sables et de vases limoneuses. | Ces cours d’eau qui entourent le territoire de Figueras, descendent. des terrains crétacés et éocènes, traversés aux environs de Castelfollit, d’Olot et Santa Pau, à 40 kilomètres à l’ouest de Figueras, par lesm ophites et les basaltes. On a rapproché avec raison ces volcans éteints de ceux de Sijean, d'Agde et de Pézenas, en France, dont. ils sont le pendant comme évents orientés du relèvement et des af j. | faissements pyrénéens et cévenoles. | On coupe ensuite des collines tertiaires formées de marnes et de. grès, surmontées de poudingues ou de cailloux diluviens d’une grande étendue et d'une grande puissance. L'ensemble offre la plus grande» analogie avec l'Éocène des environs de Carcassonne, mais on rentre bientôt au delà de Gerona dans les granites et dans les schistes, lu | |: L | \| , DU as | 1881. REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 393 | l'on n’a plus qu’à choisir à l’ Empalme l’une des deux voies qui con- | duisent à Barcelone. Celle de gauche ou de Mataro est plus commu- nément suivie par les voyageurs, comme longeant la mer, au milieu de villages, de sables et de rochers enrichis par la pêche, la culture del’oranger, les eaux minérales, chlorurées, calciques et magné- Lsiennes à 57°, connues sous le nom de Caldas de Malavella, de Calde- | tas, auprès d’Arenys de Mar, d’Argentona près de Mataro, qui sortent comme par enchantement des granites et des schistes du versant méditerranéen de la chaîne côtière. (elle de droite doit être préférée par le géologue, car après avoir Iparcouru ou traversé les belles vallées de la Tordera, de Llinas, du \Congost, on arrive à Granollers d'où se détache la ligne ferrée qui ‘conduit au nord-ouest jusqu’à Vich et au delà, dans la région siintéres- sante des eaux ferrugineuses et thermales de la Garriga, de Caldas deMonbuy (67°), du bassin houiller de San Juan de las Abadesas, des lsisements de fer, de cuivre, de gypse, de sel gemme, quis’élendent sur le revers oriental des Montagnes de la Sègre et de la Cerdagne et que Idomine la cime granitique du Montseny à l'altitude de 1,700 mètres. LùTes monts de la Sègre, auxquels font suite ceux d’Almenara et d'Arès jusqu'à l'embouchure de l’Ebre, sur une longueur d’environ (250 kilomètres, divisent en deux triangles à peu près égaux, le grand {riangle rectangle de la Catalogne, d'environ 3 millions d’hectares. Ces monts se dirigent du nord-est au sud-ouest, D’un autre côté, à MOMkilomètres environ au nord-ouest de Barcelone, le Montserrat Aresseà 1,250" environ d'altitude sa grandiose muraille de poudingues, Hémantelée et déchiquetée comme des tuyaux d'orgue par l'érosion. Les géologues stratigraphes font généralement passer par le Monseny et par le Monserrat, deux systèmes d’alignement intermédiaires, pour lepremier entre le N.-E. et le N.-N.-E., et pour le second, entre le N#0: etle N.-N.-0., dont ils prolongent les axes en France et en Espagne. En ON de Barcelone vers le sud-ouest, l'intérêt 3éologique de cette ligne stratigraphique s’accroit, car on la voit tra- rerser des lambeaux de miocène marin qui reposent tantôtsur le Trias, antôt sur le Jurassique, tantôt sur le Crétacé, pour aboutir au grand elta de l’Ebre. | Le fleuve, malgré ses 700 kilomètres de longueur, de Reynosa à la mer, malgré les affluents de Navarre, malgré l’Aragon et le Gallego Jui entourent le grand plateau des Bardenas reales, entre Tudela et Zaragoza, maloré l'Tsuela, l’Essera, la Cinca, qui lui apportent nresque toute l’eau de pluie et de fonte des neiges des Pyrénées cen- Läles, malgré ses minces affluents de gauche, le Jalon, le Martin, le Auadalope, n'apporte à la mer que des eaux peu abondantes et très 23 354 REY-LESCURE. = GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 21 avril, M ralenties, qui déposent sur l'île de Buda, et jusque près des îlots gras nitiques des Columbretes, les sables et les vases qui encombrent & bouches, ses canaux et ses deux ports de los Alfaques et del Fangäls Mais au point de vue hydrographique, l'Ébre offre une direction , axillaire rectiligne, dans son cours supérieur et moyen, qui n’a pas. manqué de frapper les géographes. IL représente en effet la ligne collectrice de plus grande pente des eaux qui tombent dans ce bas: sin triangulaire de l’Aragon et de la Navarre, de plus de 8 millions d'hectares, et, chose à remarquer, ce n’est qu’à grand'peine et après un détour de Caspe à Mesquinenza, et de l'embouchure du Sègreà Mora, Tortosa et Amposta qu'il franchit à Xerta la barrière des monts d’Arès. “di Presque tout le bassin de l'Èbre, jusqu'aux montagnes de la he logne, n'était autrefois qu'un stane lac éocène et miocène qui s’est peu à peu vidé dans la Méditerranée par la brèche de Xerta. OM grand intérêt géologique de ce bassin consiste à retrouver, d° ne part la limite supérieure du niveau de ce lac et les fractures anté” rieures qui en ont façonné les parois. Lorsqu'on étudiera attentive 1 ment et sur toute la ligne la paroi sud-ouest, on retrouvera les traces f du rivage et de ses grèves, à peu près parallèles au cours moyen | | l'Ébre, et reposant sur les calcaires jurassiques et crétacés qui for ment l’escarpe N.-E. du plateau des Castilles. Si l’on rattache à ce te ligne la bande tria-jurassique et crétacée qui s’étend de Burgos à Calalayud, et de Medina-Celi à la Méditerranée, on se trouvera bien- tôt sur la trace des grands événements géologiques qui ont prépare l'Espagne à passer du régime marin au régime lacustre et de celui-e au régime continental et fluvial actuel. En effet deux zones de terrai secondaires d’une largeur moyenne de 400 kilomètres environ” d’une longueur de 600 kilomètres chacune, chevronnent, si l’on pe ainsi parler, par leur rencontre, au cap de la Nao près Denia au st l est, l'immense écusson que figure l'Espagne. C'est, si l’on aime miet ux un immense V formé par deux bandes se rencontrant à angle dt : l’une est la ligne secondaire du versant S.-0. de l’Ébre, l’autre cell du versant N.-0. du Guadalquivir. L’affaissement et l'érosion l’une ont fait le grand lac de Zaragoza; l'affaissement de l'autr ouvert le golfe de Cordoue, et la vallée du beau fleuve de l'And: lousie. ; De Tortosa à Rosas, la bande littorale granitique de Tarragonak de Barcelona a été vers le N.-E. la digue naturelle du grand lac d l’Aragon. De Cadiz et de Gibraltar à Cartagena les sierras granitiques schisteuses de Ronda, de Malaga, d’Alhama, les sierras Nevadä, © a L 7 F P | Î | 1884. REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L'ESPAGNE. 309 | Gador, d'Huescar, d’'Almenara ont été le mole protecteur du golfe | d'Andalousie contre les courants océaniques et méditerranéens. | “En outre, si nous regardons du côté de l’ouest de l'Espagne ou | du Portugal, nous retrouvons vers Üacérès ou Badajoz un angle ren- | trant ou mieux au cap de Roca, près de Lisbonne, un angle saillant | formé par deux bandes granitiques et schisteuses dirigées N.-E. et 8,-H. qui se coupent aussi à angle droit, vont d'Oviedo à Cacerès et dece point à Linarès, et probablement se continuent sous les ter- rains secondaires et tertiaires jusqu'aux environs de Carthagène, De telle sorte qu'entre ces deux chevrons opposés par l’ouverture de leurs angles, s’étend l'immense parallélogramme des plateaux ter- \tHjaires et diluviens de la vieille et de la nouvelle Castille, Nous ne saurions montrer et discuter, dans cet aperçu déjà trop Hong de la géologie de l'Espagne, la réalité, la date d’apparition et IPatilité des alignements du Monseny et du Monserrat, mais les ali- l#nements les plus importants comme directrices générales des relè- yéments et des affaissements, des axes de bombement et de fracture des couches, des failles et des clus ou brèches par lesquels se font jourles cours d’eau et les émissions de matières minérales, nous ont parusse répartir ainsi : 1° des alignements se rapprochant du système dé la Côte d'Or et du Mont Viso, ou plus encore des systèmes des Pyrénées et des Alpes, c’est-à-dire de ceux-là même que nous avons constatés dans le Sud-Ouest de la France, si bien que dans les deux régions nous retrouvons la trace des mêmes événements, agissant auxmêèmes époques et dans le même sens; 2° des axes N.-N.-0. et BEN. perpendiculaires entre eux, des axes O.-N.-0. et N.-N.-K. aussi perpendiculaires l’un à l’autre, parfois amorcés ou représentés comme résultantes par les deux directions plus anciennes N.-0. BEuN.-E. également perpendiculaires. C’est ainsi que l’on peut s’ex- pliquer, croyons-nous, avec beaucoup de probabilité, l’origine et lèmode de formation de ces lacs et-de ces golfes qui en Espagne, Somme en France et en Italie, sont peu à peu devenus de la terre lerme et de grands bassins fluvio-lacustres. | Les géologues ne pourront que se réjouir le jour, où un chemin de fer, qui ne peut manquer de se faire tôt ou tard, reliera directe- ment Alicante à Grenade, à travers les alluvions, les sables, les nmarnes irisées ou les terrains miocènes marins qui entourent Elche, les alluvions anciennes et modernes d’Orihuela, de Murcie. Ce hemin longera la Sangonera et laissera à gauche la bande per- mienne (d'après la carte de M. de Botella qui a dressé une belle arte spéciale des environs de Carthagène), recouverte en partie par © Pliocène marin et les alluvions de Carthagène ; il traversera les 356 REY-LESCURE. — GÉOLOGIE GÉNÉRALE DE L’ESPAGNE. 91 avril, terrains de transition de la sierra Almenara, ceux de la sierra de las Estancas, contournant les îlots triasiques de Lorca, ceux du terrain | jurassique de la Sierra de Maria près de Velez Rubio, le Miocène et les alluvions de Baza, pour atteindre le terrain de transport glaciaire et torrentiel de Guadix, petite ville située à l’ouest d'un massif per- mien et bâtie sur un affluent du Guadiano-Menor. Les 40 kilomètres qui séparent Guadix de Grenade seraient vite ! franchis, s’il n'y avait à contourner le soubassement N-O. de la Sierra | Nevada, cette masse de 100 kilomètres de long, de micaschites, de M granites, avec pointements de roches porphyriques et de serpentine M qui, redressés à pic, portent leurs sommets et leurs névés, le Mula= L hacen à 3,550 mètres et la Veleta à 3,470 mètres. d' C’est à la Sierra Nevada et à la Veleta, à ses glaciers, à ses lacs, à L ses anciennes moraines que Grenade doit le Genil, les terrains dd M transport glaciaire ou torrentiel qui l’entourent, les collines de pou=k dingues et de graviers recouvertes d’une belle futaie d’ormeaux, mais érodées par place, sur lesquelles, vues de l’Albaycin, les ruines del l'Alhambra, des Torres Bermejos, du Generalife, de la Vela, du pal lais de Charles-Quint, dressent à pic au-dessus du Daro leur impo- sante silhouette. Il y a une très intéressante étude géologique et archéologique à faire des terrains et du sol de toute cette région, où les Ibères, les Phéniciens, les Carthaginois, les Romains, les Visigoths, les Arabes, les Castillans et les Allemands ont laissé des traces si belles et si bien conservées de leurs passages successifs ; il y aura une riche moisson de faits nouveaux et importants à faire connaître, une interprétation, nouvelle peut-être, de ceux déjà connus à présenter, et pour n'enk citer que quelques-uns, que nous retrouvons dans les notes trop! rapides de notre voyage, et que nous donnons par conséquent SOUSM toutes réserves, nous signalerons les montagnes calcaires des eni-M rons de Bobadilla, de Ronda, de la Peña de los Enamorados, Is rampes d’Archidona, les gorges d'Infiernos de Loja, les terrains triasiques, jurassiques, crétacés, éocènes et miocènes que nous avons traversés de Cordoue à Grenade. Peut-être une étude plus détaillée permettra-t-elle : 4° de rajeunir certains de ces terrains, les! ? marnes irisées, les grès bigarrés, les sels gemmes et les gypses du. Trias par exemple, qui pourraient bien sur certains points n’être qu Li des terrains éocènes, sidérolithiques, bariolés, gypseux, gréseux calcaires, avec limonites, dolomies, manganèse, etc..., comme celem a été reconnu plusieurs fois en France et ailleurs; 2° de montre" des relèvements, des affaissements, des renversements de couches des axes de fracture ou de bombement orientés N.-N.-0, ou N.-N.-E. qe 1881. | L. CAREZ, — OBSERVATIONS. 387 | avec leurs perpendiculaires E.-N.-E. et O.-N.-0., ou leurs résultantes N.-0., N.-E., que nous avons déjà retrouvées dans les sierras de la | rive droite de l’Ébre, dans la digue catalane de ce fleuve, dans le bas- | sin du Guadalaviar, du Jucar, aux sources du Mundo, de la Segura, du Guadalquivir, comme ceux qu’on retrouve sur les deux versants des Pyrénées ou sur les bords du plateau central. La Commission de la Carte géologique d'Espagne et les géologues espagnols ou étrangers ont devant eux un immense et bien beau | champ d'études minéralogiques, paléontologiques et stratigraphi- ques. Les collections déjà si remarquables, surtout au point de vue des minerais, de l'Ecole des mines et du Muséum d'histoire natu- relle de Madrid, doivent et ne peuvent manquer de s’augmenter, au point de vue paléontologique surtout, du résultat des investigations | mombreuses et persévérantes des ingénieurs et des géologues, sur | fous les points du territoire. La moisson sera longue, mais riche, et Jes-services et les aperçus que la géologie générale, la géologie lo- | cale, l'exploitation des mines et du sol, en retireront, seront consi- dérables, car ils seront la confirmation et l'extension de plus en plus précises et pratiques des faits généraux et dés grandes lignes signa- léset figurés sur leurs cartes par MM. Élie de Beaumont, de Verneuil et-Collomb, et tout récemment et avec non moins de succès par M. de Botella. M. L. Carez présente les observations suivantes : - Ghservations sur quelques points de la géologie de l'Espagne, à propos de la carte de M. de Botella, Par M. L. Carez. Jene puis m’associer entièrement aux éloges que M. Rey-Lescure xient d'adresser à la nouvelle carte géologique d’Espagne de M. de Botella. Certes, quelques-unes des modifications apportées par l’au- teur au travail de MM. de Verneuil et Collomb, méritent d'être louées | Sans réserve ; pour ne parler que de la région que j'ai moi-même parcourue, j indiquerai de suite les rectifications très heureuses faites | dans la province de Huesca. M. de Botella, mettant à profit les belles études de M. Mallada, adélimité les divers terrains de cette région avec une très grande exactitude, et avec autant de précision que le permettait l'échelle réduite de sa carte. Mais pourquoi, dans la Catalogne, M. de Botella n'a-t-ii pas tenu compte des travaux importants publiés dans ces dernières années par M. Vidal ? Les erreurs dans cette province sont très nombreuses; quelques-unes tiennent au manque de documents précis et ne peu- TN TT ME OU ET ET, 7 - _" 7, # ; i _Miocène marin, il fallait rapporter les assises qui constituent 358 L. CAREZ, — OBSERVATIONS. 21 avril vent être imputées à l’auteur ; mais est-il permis de laisser encore dans le terrain tertiaire les marnes bleues à Micrasler qui s ‘étendent de Tremp à la Pobla, quand M. Vidal a démontré, dès 1875, qu elle | devaient être rattachées au terrain crétacé, probablement au Ne | nien ? M. de Botella ne met qu’une seule couleur pour le terrain crétacé, mais en désignant par une lettre chacun des étages qui lecomposent” 4 , il me semble que ces lettres ont été placées d’une façon un pe nie et que la distribution géographique des différents étage n’est pas d’une très grande exactitude. La carte de l'Espagne sep tentrionale que je publierai prochainement (4), montrera combi® mes appréciations diffèrent de celles de M. de Botella; mais je ne pu n'empêcher de faire remarquer dès maintenant, que cet auteu étendant sa carte sur une partie du midi de la France, n’hésite pas. comprendre dans le Gault toute la région comprise entre Bayonnet… Bagnères-de-Bigorre, ce qui ne s’accorde pas du tout avec ce qui ia été publié sur cette région par les différents auteurs. FU Je terminerai par l'examen de la légende que M. de Botella a œæ devoir admettre pour les terrains terliaires ; il divise d’abord ce: ensemble en Éocène, Oligocène, Miocène et Pliocène, puis ad chacun de ces étages en deux assises, l’une marine et l'autre lacustre. M Je considère qu’un pareil système de nomenclature doi être rejelé | en principe; un terme quelconque de la série stratigraphique fi s'appliquer à une époque et non à un mode de formation. Néanmoi lorsque, dans un pays encore peu étudié, les rapports des dép marins et des dépôts d’eau douce ne sont pas suffisamment conn on peut conserver provisoirement cette nomenclature défectueus c'est ainsi que j'ai moi-même adopté, dans ma carte, la dénominat de Miocène lacustre, parce que je ne savais à quelle subdivision grande plaine de l’Ebre. Mais pour l'Eocène, il n’en est pas de même; et M. de Botella FA amené, par son système de nomenclature à placer dans deux subdi- visions distinctes des couches certainement synchroniques. Les pou- dingues supérieurs qui terminent constamment l'Éocène du Nord de l'Espagne, sont, en effet, indiqués sous une teinte différente, Sui- vant qu'ils renferment ou non un banc lacustre accidentel; sousee rapport, la carte de MM. de Verneuil et Collomb était bien préférable à celle qui vient d’être publiée, puisque divisant l'Éocène, en nummue (1) Cette carte se trouve dans mes « Études sur les terrains crétacés et tertiaires du Nord de l'Espagne ». — Paris, chez Savy, 1581. H884. PILLET., — CARTES GÉOLOGIQUES ARTICULÉES. 359 htique et conglomérats, nos compatriotes ne plaçaient sous une même ouleur que des couches évidemment de même âge ; ils évitaient ainsi la confusion qui se remarque sur la carte de M. de Botella. | M. L. Pillet présente en ces termes une | Carte géologique articulée de la Savoie. Depuis quelques années on s’est beaucoup occupé des perfection- hements à introduire dans les méthodes d’enseignement et surtout lans le matériel scolaire. À l'exposition universelle de 1878, une lection spéciale était réservé aux livres, tableaux et autres accessoires lestinés à l'instruction primaire. ! Pour la géographie et la cosmographie, des améliorations impor- [es ont été réalisées. Je me suis demandé s’il n’y aurait pas aussi uelque chose à faire pour la géologie, surtout depuis que cette ce est entrée dans le programme de l’enseignement classique émentaire. Iim'a semblé qu'on faciliterait singulièrement l'étude des terrains une contrée, si l’on pouvait ajouter à la carte géologique ordinaire les cartons mobiles indiquant à l’œil la superposition et l’inclinaison |es couches. Ce serait là une de ces leçons de choses, dont on s'ac- orde à à vanter l'utilité, une image faisant comprendre sans peine ce ul est si difficile d’ in en paroles, ou de représenter par des upes isolées. MDé là est née l’idée de ces cartes articulées. J'en présente aujour- hui une application au département de la Savoie, et spécialement Häwpartie ouest que je connais le mieux. | Les chaineside montagne étant dirigées N.-$., j'ai pris mes coupes htravers suivant les degrés de latitude. J'aurais suivi les degrés de ingitude, ou les diagonales, si les chaines eussent été autrement | rigées : toujours de manière à les couper transversalement, Mai adopté, pour les hauteurs, l'échelle même de la carte, | Et = qui est bien suffisante pour parler à l'œil. La base de mes car- ns mobiles représente le niveau de la mer ; je leur donne la hauteur 'cessaire pour y figurer les sommités les ais élevées. Je pourrais outer des cartons adventices entre les grandes lignes, soit même en hWers, pour marquer les points où les coupes sont plus compliquées | demandent un dessin spécial. me semble que chaque commune, où l’on enseigne les éléments la géologie devrait avoir sa carte murale articulée représentant le 360 PILLET, — CARTES GÉOLOGIQUES ARTICULÉES. 91 avril, département ou l'arrondissement que les élèves connaissent le mieux et doivent le mieux connaître. Pour les cartes géologiques, je préférerais les cartes de l'état-major en teinte bistre, comme celles qui ont servi à MM. Falsan et Chantre pour leur carte du glacier du Rhône ; les cartes ordinaires sont trop noires. Celles que l'état-major a relevées pour nos frontières avec courbes horizontales sont plus nettes; mais destinées à servir de guide aux opérations militaires, elles ont trop peu de relief, puis trop de chemins en noir, les forêts y sont marquées en ombres plates qui engendrent la confusion, et ne laissent pas assez visibles les indica- tions géologiques et minéralogiques. Celles-ci ressortiraient mieux, si elles étaient seules tracées en noir, sur une carte toute en bistre. J’ajouterai quelques mots sur la gamme des teintes. Le congrès géologique international dans la première session au Trocadéro, en 1878, s’est occupé de cette question difficile. Il a nommé une com- mision chargée d'adopter des teintes de convention uniformes, pourle monde entier. Nous attendons son verdict, au congrès de Bologne au mois de septembre prochain. Le principe qui semble prévaloir est celui de l’ordre naturel du spectre, du violet au rouge, Mais il est impossible d'en détacher les cent nuances nécessaires pour différencier au moins cent étages. Je me suis demandé si l’on ne pouvait pas varier les couleurs, en usant du noir, qui n’entrepas dans le spectre ; ainsi J'ai essayé d'ap= M pliquer une série de teintes claires, ou mêlées de blanc, depuis le bleu du Jurassique jusqu’au blanc des formations actuelles, puis de reprendre la même série mêlée de noir du Cambrien au sommet du M id En | be ‘1 k Trias. On double ainsi le nombre des teintes. C’est un procédé que je me permets de signaler aux membres dela commission internationale, chargée derésoudre ce difficile problème. Je recommanderais lement les teintes vives pour les roches pri- mitives, les mêmes teintes vives avec gomme laque pour les roches éruptives. Par-dessus tout, je voudrais que l’on ajoutât à chaque teinte des. lettres latines et grecques afin d’en préciser la signification, alors, même que le coloriste aurait mal rendu la nuance, ou que le temps l'aurait altérée. | C’est encore, à mes yeux, un motif d'adopter la carte à teinte bistre | afin que les lettres indicatives des teintes y ressortent visiblement. Je dois ajouter en finissant que je ne présente pas ici une carie] achevée, un modèle complet. Le temps m'amanqué pour vérifier tous! les détails sur le terrain, et même pour la dessiner dans le cabinet, | JE RL: .- —— En 1881. PILLET, == COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 361 Ce n’est donc qu’un spécimen de ce que je me propose de faire, désirant le soumettre d’abord à votre examen et m'aider de votre expérience. Séance du 25 Avril 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Bertrand, Secrétaire, donne lecture des procès-verbanx de la | dernière séance, et de la séance générale annuelle, dont la rédac- | rent, tion est adoptée. | Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré- sident proclame membres de la Société : MM. ÉTIENNE DE CANSON, présenté par MM. Daubrée et Delaire. RENÉ DE BouTRay, présenté par MM. de Raïncourt et de Lappa- M. l'abbé BarpiN, ancien membre, est admis, sur sa demande, à faire de nouveau partie de la Société. Le Président annonce ensuite une présentation. M. Bioche présente la note suivante : Sur les Couches à Aptychus de Lémenc (Savoie), par M. L. Pillet. En étudiant la géologie de la colline de Lémenc auprès de Cham- | béry, j'avais signalé, en 1875, trois étages caractérisés par des fos- | siles distincts : 1° L'étage des carrières de Lémenc, couches à Am. tenuilobatus ou | polyplocus, que je rapportais à l’Asfartien ou Aimméridgien inférieur. 2° L’étage du Calvaire, correspondant à celui de Solenhofen, de Rogoznick, avec Am. lithographicus et Terebratula janitor. 30 La vigne Droguet, correspondant à Stramberg et au Tifhonique des auteurs allemands. Je viens aujourd’hui décrire un nouvel étage à intercaler entre les . numéros 2 et 3, entre le Calvaire de Lémenc et la vigne Droguet. Dans la Description géologique et paléontologique de la colline de Lé- menc (Chambéry, 1875), j'avais déjà signalé cet étage en ces termes (p: 38) : « Plus haut, dans la vigne du couvent de la Visitation, où _ «sont ouvertes les carrières de M. Lachenal, retour des mêmes as- | «Sises calcaires, excellentes pierres d'appareil, coupées de lits de 362 PILLET. — COUCHES A APTYCNUS DE LÉMENC, 95 avril. « marne noire pétrie d'Aprfychus. C'est le célèbre niveau des marnesà « Aptychus, qui a été reconnu sur une vaste étendue en Suisse et en « Allemagne, au-dessus du calcaire à Diceras d’Innwald, et sous le « Diphyakalk. Outre les Aptychus caractéristiques, nous y avons re « cuellli de rares Ammonites, etc. » Ce sont ces assises calcaires coupées de lits marneux que j'étudie aujourd'hui, sous le nom de couches à Aptychus. Pour procéder avec méthode, j'indiquerai d’abord la nature et là position des Couches à Aptychus, à Lémencet dans les coteaux voisins: je décrirai ensuite les fossiles de ces slations..Ce ne sera qu'après cette étude minutieuse des faits, que je me hasarderai à en déduire les conséquences théoriques sur l’âge de cet ensemble de roches. - 4° DESCRIPTION DES COUCHES À Apéychus, Au Calvaire de Lémenc, quand on part des couches grises, qui. couronnent les calcaires compacts à Am. lithographicus, et qu'on. monte vers l'oratoire, on rencontre un calcaire dur, à aspect core ligène, contenant de rares polypiers silicifiés. #. Les ét y sont confus, impossibles à détacher et à déterminer spécifiquement. 2 Néanmoins, d’après l'aspect général, il est probable que cette as sise appartient encore aux couches de Rogoznick, et marque la tran- sition à l'ère qui lui a succédé. à Au-dessus, dans les tranchées de la carrière Lachenal, sans qu'on. puisse voir la superposition immédiate, viennent de minces assises de calcaire brun compact, de 010, à 0"20, séparées par des marnes souvent imprégnées d’une matière bitumineuse, et qui alors passent au noir foncé, brillant comme le jayet. C’est dans ces lits marneux qu'ont été recueillis les Apéychus et presque tous nos fossiles. Ces assises, bien qu’on ne voie pas leur base, semblent avoir une épaisseur de cinq mètres seulement. Elles sont recouvertes immédia- tement, dans la carrière même, par des calcaires blancs dolomi tiques, compacts, que leurs fossiles permettent de rapporter aux brèches de Stramberg, de la vigne Droguet. Les cultures et les elô- tures qui surmontent la carrière Lachenal ne permettent pas del suivre pas à pas la série jusqu’au bout. On voit seulement par les! rocs taillés le long de la route, que les calcaires dolomitiques bréchi- | formes, à éléments blancs et gris, s’y succèdent sur une hauteur con-.M sidérable, jusqu'aux calcaires blancs, lithographiques, esquilleux def la vigne Droguet. | En tous cas la position des marnes à Aptychus, entre les calcaires FE A881. PILLET. —— COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 369 de Rogoznick et les brèches dolomitiques de Stramberg, n’est pas douteuse; elle nous suffit pour déterminer l’âge de cette intéressante formation. Au nord du Calvaire de Lémenc, on retrouve ces mêmes assises au Dilleret, sur la commune de Vézel-Pragondran. Elles sont en bancs minces, supportant des dolomies analogues à celles de la vigne Dro- guet. A Jacob, au-dessus de la cascade de ce nom, en montant vers Montagnole, on découvre aussi de minces assises, qui sont proba- bement sur le même niveau: mais l’absence de fossiles, la végé- tation qui jette un voile, ne permettent pas de constater l'identité. {Un somme, en Savoie, nous n'avons encore que la seule carrière Lachenal; tout le surplus se réduit à de vagues conjectures. Par contre, au Pouzin, dans le département de l’Ardèche, nous retrou- vons les mêmes marnes à Aptychus reposant visiblement sur des cal- caires qui font suite à ceux du château de Crussol. D'après la description consciencieuse que M. Huguenin à bien voulu m'adresser, il paraît que la zone à Apéychus est recouverte d'une couche de poudingues d'environ six mètres d'épaisseur, puis de calcaires avec intercalations de marnes, épais de 120 mètres, qui correspondent probablement à notre vigne Droguet. Le tout est cou- ronné par les marnes de Berrias. M: Huguenin nous dit qu'au Pouzin, quelques Ammonites non décrites se mêlent aux Aptychus. il les a communiquées à M. Fon- tannes, qui, nous l’espérons, en publiera bientôt une monographie. 99 FOSSILES DES COUCHES A Aptychus. puy CÉPHALOPODES. Belemnites semisulcatus, Münster. Cette espèce est la plus répandue dans les couches de marne noire, mais elle n'y atteint ordinairement qu’une petite taille, 0"03 à 0"04 delongueur. La pointe est parfois excentrique ; je ne pense pas que ceile excentricité suffise pour constituer une espèce différente; peut- ètre n'est-elle due qu'à une déformation accidentelle. La P. semisulcatus est assez connue pour que je me dispense d'en répéter ici la description. Belemnites Pilleti, Pictet. Bette espèce créée par Pictet sur quelques échantillons de Lémenc el d'Aisy (Étude provisoire des fossiles de la porte de France, d'Aisy 364 PILLET, — COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 25 avril, et de Lémenc, Genève, 1868, p. 219), aurait certainement besoin d’être revisée aujourd'hui et subdivisée en plusieurs espèces ou variétés. Déjà, dans sa description de 1868, Pictet signalait trois échantillons, | qui n'étaient point identiques. | Celui qu'il a figuré sous le n° 4, et qui provient de Lémenc, doit res- | \ ter le type de la 2. Pilleti. Voici la description qu’il en donne : | « Son rostre est quadrangulaire, à angles émoussés et flancs dépri- « més, de sorte que la coupe est la même à toutes les hauteurs, « sauf sur la pointe, où elle s’atténue comme à l'ordinaire. Chacun « des quatre côtés présente une dépression médiane. Celle du côté « antérieur et celle du côté postérieur forment un véritable sillon « qui est surtout marqué entre l’alvéole et la pointe. Celles des « flancs sont en forme de canal large et très peu profond. L’alvéole « estimée par un fragment paraît avoir logé un phragmocône d'en. « viron 25°, » | Quelques fragments incomplets des carrières Lachenal me paraiss M sent se rapporter à cette description. Ce n’est d’ailleurs pas surpre- M nant, puisque l'espèce a été créée sur des types venant de la vigne Droguet ; elle s'est retrouvée au calvaire, dans les calcaires de R0goZ= M nick; il est donc tout naturel qu’elle existe dans les marnes à « Aptychus, entre ces deux étages. Belemnites, n. sp. En étudiant la Be, Pilleti, M. Ernest Favre (Fossiles de la faune tithonique des Alpes fribourgeoises, p. 28) y réunit un échantillon unique, très voisin, et le représente (pl. I, fig. 13, ibid.). f Ayant eu la bonne fortune de découvrir un second échantillon du même type, et ayant pu ainsi en faire une étude plus complète, je n'hésite pas à le détacher de la Be. Prlleti et à en former une nou-m velle espèce. | Elle diffère du type de la 2. Pilleti, en ce ae est plus grande] et plus grosse, mais surtout en ce que les quatre angles sont si fon émoussés, qu’on distingue à peine la forme quadrangulaire, tout leM long du phragmocône, jusqu'à la naissance du cône de la pointe. Il n'y a qu’un sillon vertical, long, profond qui se prolonge jus-M qu'à l’'amincissement terminal : la face dorsale, opposée, est Le | à die, sans apparence de sillon, ni de dépression. Les sillons des faces latérales ne sont sensibles que vers la pointe| ) À ils ne naissent qu’un peu au- -dessus de la région où disparaît le | ventral. Par ces divers caractères, on voit que cette bélemnite doit _! une espèce nouvelle, bien différente de la Bel. Pilleti. | | , 1881. PILLET, =— COUCHES À APTYCHUS DE LÉMENC. 365 Belemnites Datensis, E. Favre. Cetype a été décrit par Ernest Favre (Fossiles de la faune titho- nique, etc.). Le rostre est submucroné, terminé par une pointe aiguë et longue. Le sillon ventral est à peine marqué; mais les deux sillons latéraux sont profondément creusés depuis le phragmocône jusqu'à la pointe. résulte de là une forme quadrangulaire du rostre entier ou plutôt une forme aplatie se rapprochant de la 2. bipartitus, du Néoco- mien. | Le côté dorsal est plus large que le côté ventral,!tet ne porte au- cune trace de dépression. Ammonites. On ne retrouve presque pas d'Ammonites dans cetle couche, où cependant abondent les Apéychus. Les seules qu’on y voie sont pe- | tites, déformées, comme des embryons d'Ammonites. Parmi ces fœtus il est impossible de distinguer les espèces ; on re- connaît cependant certains types lisses, comme des Oppelia, et d'autres plissés comme des Perisphinctes. Aptychus punctatus, Woltz, (imbricatus, Von Mayer). Ce qui caractérise ces couches, ce sont les Aptychus. D'abord | PApéychus punctatus, souvent de grande dimension, 0,064 de long sur 02,032 de large; quelques-uns, plus allongés, 0",066 sur 0",030. Je n'ai pas à décrire cette espèce si commune dans toutes les as- sises du Jurassique supérieur. Aptychus Beyrichi, Oppel. Il se distingue par sa taille ordinairement plus petite; on en | louve qui n'ont pas plus de 0%,003 de longueur, le test est peu | épais, dépourvu de corps spongieux; ils sont souvent nettement détachés et faciles à recueillir dans les marnes noires. Le bord extérieur arrondi en avant tombe en angle vif sur le bord _ sutural postérieur. Les stries fines suivent la courbe du bord exté- *_ at "+ ET rieur jusqu’à un pli, où elles changent de direction et, devenues plus lines se dirigent presque parallèlement au bord sutural. Autres Aptychus. Ce qui est surprenant dans cette assise, où les Aptychus striés sont Si abondants, c’est l'absence complète de tout Apéychus lisse, 366 PILLET. — COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 25 avril, à BRACHIOPODES, Après les Aptychus, les fossiles les plus caractéristiques sont les” térébratules, et surtout certains types qu’on ne trouve ni dans les couches inférieures, ni dans les calcaires supérieurs, Terebratula Bilimiki, Suess. Coquille lisse, médiocrement bombée, à pourtour circulaire, sans infiexion aucune. Crochet recourbé, en contact avec la petite valve. Hynniphoria globularis, Suess. Coquille globulaire; crochet à peine saillant, foramen très petit, presque en contact avec la petite valve; cette dernière aussi convexe. que la grande. Rhynchonella capillata, Zïiitel. Coquille triangulaire, bombée, crochet recourbé, peu saillant,. Le test est strié de côtes fines rayonnantes. s.4 Ces trois espèces ont été décrites également par E. Favre, dans les couches correspondantes du Jura fribourgeoïis. # L. ÉCHINIDES. — CRINOÏDES, Rhabdocidaris. Un piquant à surface crénelée d’un côté, et de l’autre semé d'é- _ pines irrégulières et très aiguës. C’est le seul représentant des Echi- nides dans la couche à Apiychus, que j'ai su découvrir jusqu’à ce jour. Balanocrinus subteres, Münster. À Tige extrêmement fine, 0,006 de longueur sur Dee 002 de diamètre. contenant six articles de crinoïdes. ; Phyllocrinus nutantiformis, Shane Un calice d’une bonne conservation présente le type décrit sous ce nom par E. Favre. Un autre calice se rapproche plutôt du Phyllocrinus Hoheneggeri, Zittel (Die fauna der alteren cephalopoden führenden Tithonbildun- gen, 2° band, 2° abtheil, p. 2717). | Tetracrinus moniliformis, Münster. Un article à face rugueuse, en forme de grain de chapelet, nous M représente assez bien ce type caractéristique des couches de Solen-\ hofen, LE | | | 1881. PILLET. — COUCHES À APTYCHUS DE LÉMENC. 367 VÉGÉTAUX. Je dois signaler, en finissant, dans les marnes noires, charbon- | néuses, de vagues empreintes de tiges végétales, Ce sont probable- ment des plantes marines, dont la décomposition a fourni la matière | bitumineuse qui imprègne les marnes à Aplychus. | Les couches minces de calcaire intercalées dans les marnes noires présentent souvent des perforations analogues à celles que produi- raient les balanes ou autres mollusques perforants. Il est possible que ce ne soient là que les empreintes des tiges, ou plutôt des ra- vines, dans les boues qui en formaient le support. 3° FOSSILES DU CALCAIRE SUPÉRIEUR. Pour montrer la différence tranchée entre les marnes à Apychus L Etes calcaires dolomitiques compacts, qui forment le haut de la LCarrière Lachenal, il est bon d'indiquer en peu de mots les fossiles que j'ai trouvés dans cette dernière assise. Les Ammonites y apparaissent avec leur dimension normale, ce sont: Ammonites Staziscii, Zeuschner (Haploceras;. Ammonitles Geron, Zittel (Perisphincles). Ammoniles eudichotomus, Zittel (Perisphinctes). On y retrouve surtout les Echinides de la vigne Droguet : Collyrites Buchii, Desor. Cidaris glandifera, Goldfuss. Cidaris coronata, Goldfuss. En mème temps un crinoïde tout à fait caractéristique, Apiocrinus flexuosus, Goldfuss. ebles bryozoaires, polypiers et spongiaires ci-après : Ceriopora clavata, Goldfuss. Synastræa arduennensis, d'Orb. Stylohelia mamillaia, de Fromentel, Cnemiseudea globosa, de Fromentel, Epeudea elongata, de Fromentel, Porostoma ovata, de Fromentel. Actinofungia corallina, de Fromentel. Scyphia milleporata, Quenstedt. | "Gesfossilés nous prouvent surabondamment que la roche où ils se pencontrent appartient déjà au calcaire de Stramberg : elle se conti- nue ainsi jusqu'à la vigne Droguet, à 30 ou 40 mètres plus haut. 368 PILLET. — COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 25 avril. 9 CONCLUSION Dans les couches à Apéychus de Lémenc, on ne peut s'empêcher de reconnaître celles que M. Ernest Favre a décrites sous le nom de tithonique inférieur. (Fossiles des couches tithoniques des Alpes fri- bourgeoises. — Mémoires de la Société paléontologique suisse, vol. VI, 1879.) Les unes comme les autres, reposent immédiatement sur le Kim- méridgien à Amm. acanthicus ou Lthographicus. En Suisse, comme à Lémenc, la partie fossilifère n’a que trois mètres d'épaisseur, et cependant par son faciès, par la couleur, le grain ‘de la roche, ce terrain tranche nettement avec le Kimmérid= gien. Les fossiles cités par M. Favre sont bien plus nombreux, plus variés qu'à Lémenc; mais cette différence tient peut-être à ce qu'il a étudié M de nombreux gisements fossilifères, éloignés les uns des autres, où les conditions locales et peut-être aussi l'horizon géologique ne sont. pas absolument les mêmes. Il est tout naturel qu’il en résulte une M faune, où plutôt des faunes plus riches et plus variées que celle de. notre unique gîte de Lémenc. Il n’en est pas moins évident, d’après les fossiles caractéristiques, que nous avons le même horizon à Lémenc et dans les Alpes fribourgeoises. M. Favre lui donne le nom de Zhoniqgue. Pour moi, j'avoue que j'aime peu ce nom, introduit par Oppel, nom purement transitoire; qui n’a plus de raison d’être aujourd'hui. Si 7thonique indique un M intermédiaire entre le monde jurassique et le monde crétacé, im semble que ce serait à des couches bien plus récentes de notre série qu'on devrait le réserver, et ne pas l’appliquer à des couches comme celles-ci, dont tous les fossiles sont exclusivement jurassiques. 1 Ainsi, aux carrières de Lémenc, le calcaire à Am. tenuilobatus Ou M polyplocus est aujourd'hui généralement considéré comme la base du Kimmérigdien, l'équivalent du calcaire à Astartes. | Les couches à Am. lthographicus ou acanthicus, qui le surmonten! L! au calvaire de Lémenc, me semblent correspondre au Kimmérigdien moyen. 14 Les marnes à Aptychus, dans cette hypothèse, représenteraient lem Kimmérigdien supérieur. 17 C’est à cet étage que se termine la série jurassique, dans les Alpes fribourgeoises ; elle y est surmontée par le Néocomien : c’est ce qui! a pu induire à considérer ces marnes à Aptychus, comme un 1nter-M médiaire, un étfhonique. k Mais à Lémenc nous sommes plus heureux, la série y est bien plus "7: | | | | | L 1881. PILLET. — COUCHES A APTYCHUS DE LÉMENC. 369 complète. Nous avons sur les marnes à Aptychus, les dolomies, brèches et calcaires de la vigne Droguet, que nous n’osons pas assi- miler au Portlandien, mais qui appartiennent certainement au Ju- rassique supérieur. | À Montagnole, au Sud de Lémenc, nous avons une chance meil- leure encore : un étage fossilifère, bien supérieur à la vigne Droguet, présente encore des types jurassiques, recouverts par les marnes de Berrias. Ce serait là seulement, pour nous, qu'il y aurait contact entre le Jurassique et le Crétacé, que le nom de 7thonique pourrait être appli- qué. Mais nous préférons y voir une faune marine synchronique du Purbeckien : la base offrirait les débris nombreux du monde jurassique antérieur, auxquels commencent à se mêler les types nouveaux du monde crétacé. Telle serait, à notre avis, la date dela station de Montagnole. Je ne terminerai pas sans dire quelques mots de la Description des Ammonites du château de Crussol, que vient de publier notre collègue | et ami, M. Fontannes. Il résulte de ses travaux que ces calcaires n’appartiendraient pas, _äinsique nous l’avions cru, comme ceux de Lémenc à l’époque de Am. hthographicus, mais à une époque antérieure, celle de la Waage- ma Becker. Les Ammonites lithographicus, steraspis, transitorius que nous y avions cru reconnaître seraient des prælithographicus, steras- | pidoides, prætransitorius, etc. - La haute compétence de M. Fontannes ne nous permet pas de douter de l’exactitude de ces conclusions, pour la montagne de | Grussol; mais elles ne changent en rien nos convictions, quant au Calvaire de Lémenc. Nous apprenons avec plaisir que M. Fontannes a trouvé au-dessus duchâteau de Crussol, jusqu’au Pouzin (Ardèche), une série de cou- ches plus récentes. Nous espérons qu’il y découvrira les équivalents denos couches de Rogoznick, et de nos marnes à Aptychus de Lé- Imenc. Nous le convierons ensuite, s’il ne rencontre pas dans l’Ardèche la sérmie des couches supérieures, à venir les visiter à Lémenc et à Mon- tagnole. Ses études approfondies en paléontologie, ses connaissances aussi exactes qu'étendues lui promettent une ample moisson dans ce champ à peine défriché jusqu’à ce jour. M° Fontannes rappelle les réserves qu'il a faites en proposant des dénominations nouvelles pour certaines Ammonites des groupes des Oppelia steraspis et O. lithographica. En l’état actuel de nos con- 24 370 GAUDRY. — ANTIQUITÉ DE L'HOMME DANS LA PLATA. 25 avril. naissances sur les types de Solenhofen, il est impossible d'apprécier avec quelque certitude les limites de leur variabilité. Des détermina ke j tions qui ne tiendraient aucun compte des divergences que présen- tent les espèces de Crussol seraient donc fort discutables, et auraient le tort de préjuger une question stratigraphique, qui doit être. 4 résolue autrement que par des assimilations incertaines. & . M. À. Gaudry présente au nom de M. Ameghino un ouvrage | en deux volumes, qui a pour objet l'étude de l'antiquité de l'homme dans la Plata. M. Ameghino regarde comme impos=. sible de douter que l'homme ait vécu avec plusieurs des animaux. fossiles de l'époque pampéenne : Mastodon, Toxæodon, Mylodon, Schisto pleurum, Panochtus, ete. Il pense même que les grandes carapacés des Glyptodontes ont été utilisées par l'homme comme abris. Pour lu l’époque pampéenne est pliocène et non quaternaire. C’est seule: j ment dans les couches supérieures que l'on trouve des so identiques avec les formes actuelles ; dans les autres couches, non. seulement les animaux sont tous d'espèces éteintes, mais encoreil ya des genres spéciaux. On a supposé le terrain pampéen F4 4 formation récente parce qu'on a cru y avoir rencontré des coquil es marines d'espèces actuelles ; mais M. Ameghino n’y a jamais vu de coquilles marines, bien qu il alt parcouru les Pampas dans toutes les directions. h À La succession des faunes de l'Amérique du Sud, d'après M. 13 ghino, est la suivante : Epoque historique : Animaux domestiques. Epoque néolithique: Faune actuelle indigène. EPOQUE QUATERNAIRE (mésohithique et paléolithique) : Débris humains, Pal@t lama mesolithica, Lagostomus diluvianus, Auchenia diluviana, Cervus diluvianu ÉPOQUE PLIOCÈNE (terrain pampéen). — FPliocène supérieur: Débris humain, Lagostomus fossilis, Canis Azaræ fossilis, Canis cultridens, Cervus pampæu Toxodon platensis, Mastodon. . Pliocène moyen : Débris humains, Smilodon, Arctotherium, Lagostomus angus tidens, Canis vulpinus, Dœdicurus, Macrauchenia. E- Pliocène inférieur : Typotherium cristatum, Hoplophorus ornatus, Pr otopithe bonariensis, Ctenomys latidens. ÉPOQUE MIOcENE (terrain patagonien) : Megamys, Toxodon platensis, Nesode Homalodontotherium, Saurocetes. M. Gaudry, comme M. Ameghino, croit invraisemblable que Î plupart des genres éteints trouvés dans le terrain pampéen ape tiennent à |’ soin ÈE quaternaire. M. F'ontannes remet à la Société une brochure intitulée 1881. _MUNIER-CHALMAS. — OBSERVATIONS. 371 « Diagnose d'espèces nouvelles des terrains tertiaires du bassin du Rhône et du Roussillon. » Le Secrétaire donne lecture du projet de courses proposé par M. Lory pour la session extraordinaire de Grenoble. M. Lory serait heureux qu'un certain nombre de membres de la Société pussent s'entendre avec lui pour organiser quelques excur- sions dans les deux semaines qui précéderont l'ouverture de la session. M. Gosselet rappelle les divisions qu'il a établies dans les schistes dévoniens supérieurs des environs d'Avesnes et de Chimai. Il à suivi ces divisions vers l’est et il les a vues se modifier sous les rapports paléontologique et minéralogique : les schistes à Cardium palmatum passent latéralement aux schistes de Barvaux qui contiennent une faune toute différente. Les chistes de Famenne proprement dits (schistes à ÆAynchonella Omaliusi, schistes à RA4. Dumont, schistes à 2h. leliensis) deviennent de plus en plus arénacés ébpassent aux psammites du Condros. On peut dire aussi, d'une manière générale, que les psammites du Condros sont un faciès spécial arénacé contemporain des schistes de Famenne tels qu’on les voit aux environs d'Avesnes. M. Fontannes résume une note intitulée : Sur la position stra- ligraphique du groupe de Saïint-Ariès, dans le Bas-Dauphiné Séptentrional et particulièrement aux environs de Hauterives (Drôme). Ce travail est en majeure partie une réponse à un article de M. Falsan paru il y a quelques mois dans le Bulletin, et dans | Jequel cet auteur a combattu la classification adoptée par M. Fon- | tannes pour les terrains néogènes du Bas-Dauphiné. M: Fontannes maintient les conclusions de ses premières études dans tout ce qu’elles ont de général, et particulièrement en ce qui | concerne : 4° la superposition immédiate des marnes à lignite (Zorto- men) sur les sables à Vassa Michaud (Helvétien) ; 2° la discordance de Stratification entre le groupe miocène de Visan et le groupe pliocène | | deSaint-Ariès qui, par sa faune, se rattache intimement aux argiles et faluns du Roussillon. M: Munier-Chalmas, qui a étudié quelques-unes des localités décrites par M. Fontannes, pense que les relations stratigraphiques établies par cet auteur entre les dépôts marins et lacustres des envi- tons de Hauterives par rapport au Pliocène, devront rallier la majo- rité des géologues. me * È j 379 GUILLIER. == LINGULES DE LA SARTHE. 25 avril, a M. Fontannes offre à la Société le sixième fascicule de ses | Etudes stratigraphiques et paléontologiques pour servirà | l'histoire de la période tertiaire dans le bassin du Rhône; | ce nouveau Mémoire est intitulé le Bassin de Crest et comprend | l'étude de la plus grande de l’ancien Valentinois. | Dans cette région, les terrains tertiaires se tu en {rois | groupes, séparés par des discordances de stratification plus ou moins accusées : I. Le groupe d'Aix (Oligocène) reposant sur des lambeaux plus ou moins remaniés des Sables et Argiles bigarrés et composé de trois zones bien distinctes : 1° Calcaires à Cyrena cf. semistriata ; 2 Sables argileux avec intercalations de lits à empreintes végétales et de bancs calcaires à Mélanies ; 3° Calcaires à Æelix Ramondi. II. Le groupe de Visan (Miocène) comprenant de bas en hauts. 4° Marne grise et Mollasse : Pecten subbenedictus ; 2 Sables et grès à Ostrea crassissima ; sables à Térébratulines et Pecten Gentoni (P. Ce=\ lestini, Font.) ; 4° Marnes à lignite et sables à Æelix delphinensis et Unio flabellatus var. IT. Le groupe de Saint-Ariès (Pliocène) constitué à la base et sur les rivages par les marnes à Vassa semistriata, les faluns à Cerithium | vulgatum, et au sommet par des marnes blanchâtres et des sables \ argileux à empreintes végétales qui représentent vraisemblablement le niveau du Potamides Basterotr. Les alluvions tertiaires et quaternaires dont les plus anciennes seu sont formées immédiatement après le dépôt du groupe de Visan, sel divisent en AZ/uvions calcaires ou régionales se reliant à celles dela Drôme actuelle, et en Alluvions quartzeuses ou alpines caractérisées M par l'abondance des galets de quartzite ; ces dernières ne s’éloignent pas sensiblement des bords du Rhône. | Sept planches de fossiles et WOIS de coupes géologiques accompa=| gnent cette Etude. | M. Douvillé communique la note suivante : Note sur les Lingules du grès armoricain de la Sarthe, | par M. A. Guillier. | | Avec descriptions et figures des espèces par M. Th. Davidson! PI. VII. | On ne connaissait, il y a quelques années qu’une seule espèce dé lingule dans le grès armoricain de la Sarthe ; elle provenait de Saini, | | | | à DMoote de NO: Gui (Lier. BullSoc.Géol. de France. Se Série IX, PL VII-25 Av 81. | lmp. Becquet, Paris. Ü 110 LEGS Lingula Criei, Dav. | PR crumena, Phillips. ne Se Ro ee ESS deum Macau. 1881. GUILLIER. — LINGULES DE LA SARTHE, 313 Léonard-des-Bois et avait été nommée par M. Barrande dans des notes manuscrites, mais il a été reconnu que cette espèce est identique à Lingula Lesueuri, Marie Rouault (1); ce dernier nom, ayant la prio- rité, doit être conservé. Dans ces derniers temps, M. Crié père, pharmacien à Sillé-le- Guillaume, a trouvé dans les environs de sa résidence, plusieurs gisements de lingules qu'il a bien voulu nous indiquer ; nous les avons explorés avec soin et avons communiqué à M. Davidson les exemplaires les plus intéressants ; cet éminent paléontologiste s’est chargé, avec sa bienveillance habituelle, d'étudier ces fossiles et nous à remis les descriptions et figures qu’on trouvera à la fin de cette note. Pour l'intelligence de ce qui va suivre, nous croyons devoir rap- peler brièvement la succession des couches qui, dans la Sarthe, repo- sent sous l'horizon ardoisier à Calymene Aragoi et Tristan ; ce sont en allant de haut en bas : 1° Grès armoricain proprement dit, formé de grès et de quartzites généralement blancs, quelquefois rouges ou noirâtres avec des moules assez rares de lamellibranches, l’Asaphus Armoricanus Trom., Lebesc(2), et les nombreuses empreintes dont la nature est encore assez problé- matique et que M. Marie Rouault a désignées sous les noms de : Fræna, Vexillum, Dædalus, Humilis, Tigillites, Foralites et Vermuculites. Ces grès alternent vers leur base, avec des grauwackes micacées et des schistes rouge lie-de-vin ainsi que l'indique la coupe pl. VII, fig. A; puis viennent à Sillé des schistes rouges percés par les beaux por- phyres de cette localité. 2° Au-dessous de ces couches, se rencontre un système compliqué, présentant à sa base, un ou plusieurs bancs de poudingue, à pâte schisteuse, avec galets ou grains de quartz et de grauwacke ; et en dessus des schistes et grauwackes avec amandes ou bancs de calcaire plus ou moins magnésien et de dolomie. 3° Enfin, supportant toute la masse sédimentaire, apparaît un énorme dépôt de schiste et grauwacke avec filons de quartz, repré- | sentant les phyllades de Saint-Lô et les schistes de Rennes ; aux environs de Parennes, un banc de schiste de cet âge est exploité comme ardoise. Aucune trace d'être organisé n’a encore été rencontrée dans le (1) Fossiles de l'étage du grès armoricain, Bull. Soc. Géol. 2 série, t. VIT, | page 727,1850. (2) Essai d’un catalogue raisonné des fossiles siluriens, etc. — Association française pour l'avancement des sciences, séance du 23 août 1865. 374 GQUILLIER, — LINGULES DE LA SARTHE. 25 avril. n° 3, mais au-dessus on a trouvé, indépendamment des formes citées plus haut, trois espèces de lingules, qui sont : Lingula crumena, Phillips — Criei, Davidson | — Lesueuri, Marie Rouault Lingula crumena est la plus ancienne, elle commence à se montrer dans les grauwackes du système n° 2, elle y à été rencontrée dans une | fouille actuellement comblée faite au moulin de Rance, commune d'Assé-le-Boisne près Fresnay: l'échantillon pl.-VIL, fig. 41 provient de cette localité. On trouve la même espèce dans la carrière dont nous donnonsla coupe (fig. A) et qui est ouverte dans les alternances de grès armo-" ricain, de grauwacke et de schiste rouge ; les figures 9 et 10 repré- | | -sentent des individus de cette carrière. | 1 La même lingule se rencontre avec tout son développement dansde | grès armoricain type à Saint-Remy-de-Sillé et à Mont-Saint-Jean (fig. 4 à 8). Enfin le type anglais provient d’un horizon plus élevés cette espèce semble donc avoir une grande extension verticale. Lingula Criei se trouve en compagnie de Z, crumena dans la graü=«M wacke de la carrière de Sillé ; elle est très abondante (fig. 4, 2, 22, 3}, k Lingula Lesueuri (fig. 12) est très abondante à la partie supérieure du grès armoricain de Saint-Léonard-des-Bois, près: de son contact | avec les ardoises à C'alymene Aragoi et Tristani. Aucun exemplaire authentique de Dinobolus Brimonti, Rouault sp: et Lingula Hawkei, Rouault, espèces fréquentes dans certaines parties de la Bretagne et de la Normandie, n’a encore à notre connaissance été trouvé dans la Sarthe (1). Note de Monsieur Davidson. C'est à M. Marie Rouault de Rennes que‘nous devons la première connaissance du grès armoricain et des formes si remarquables de de Brachiopodes qu’il renferme (1850). M. Rouault décrivit, mais sans figures, trois espèces, sous les noms | | { Î | D. de Lingula Lesueuri, L. Hawkei, L. Brimonti ; mais le manque de figures et la brièveté des descriptions laissèrent pendant lontemps de lin- certitude relativement à une ou deux de ces espèces. | En 41880, à la demande de M. Lebesconte de Rennes, je publia, | $ (1) M. de Tromelin (Etude des terrains paléozoïques de la Basse-Normandie. | — Association francaise pour l’avancement des sciences, Congrès du Havre, | \0 séance du 25 août 1877 ) sigaale cependant à Saint-Remy-de-Sillé , Lingula sub-| é granulata, ‘From. Lebesc. et Dinobolus Brimonti, Rouault, sp. ; nous n'avons rien | | _ vu de semblable. | IA ! È | 1881. * GUILLIER, — LINGULES DE LA SARTHE. 315 dans le Geological Magazine, les descriptions et figures des espèces de M. Rouault d'après un grand nombre d'échantillons que M. Lebes- conte avait recueillis en Bretagne. Dernièrement, M. Guillier m’ayant envoyé les formes de Brachio- podes quil avait rencontrées dans ce même grès armoricain du département de la Sarthe, j'y ai reconnu Lingula Lesueuri, Lingula crumena, et une espèce nouvelle que je vais décrire sous le nom de Lingula Crie. Nous connaissons donc maintenant, du grès armoricain de la France les espèces suivantes : 1. Dinobolus Brimonti. = Lingula Brimonti, Rouault. 2. Lingula Lesueuri, Rouault. 3. Lingula Hawkei, Rouault. 4, Lingula crumena, Phillips. 5. Lingula Criei, Davidson. 6, Lingula? Salteri, Davidson. LinGuLA CRier, nov. sp., PI, VII, fig. 1-3. Coquille allongée, presque quadrilatère ; les parties latérales du bord présentent deux lignes droites parallèles; bord frontal anté- rieur presque droit, bord postérieur obtus, échancré au milieu; sur- face des valves lisse ou marquée de lignes d’accroissement plus ou moins définies. Longueur 30 millim. ; largeur 16 millim. La valve pédonculaire est très peu convexe; son bord postérieur “étant échancré, l’échancrure est partagée en deux portions par une petite arête de forme triangulaire, laissant de chaque côté une dé- pression ou petite cavité bien définie. A partir de la petite arête, la valve présente une légère convexité longitudinale qui s’étend un peu au delà du centre de la valve, les portions latérales de la coquille restant presque plates. La valve opposée paraît avoir été un peu plus convexe que celle que nous venons de décrire. Cette échancrure du crochet pour le passage du pédoncule est très remarquable, je ne l’ai encore obser- “ée dans aucune des nombreuses espèces du genre que j'ai pu étu- dier. Dans l'intérieur de cette même valve il existe, sous le crochet, deux petites projections avec une échancrure entre elles, et les em- preintes musculaires centrales sont bien définies, mais je n'ai pu tetrouver, sur les moules intérieurs que m’a envoyé M. Guillier au- cune autre empreinte. Gette lingule diffère complètement par sa forme et son échancrure des autres espèces découvertes jusqu’à présent dans le grès armori- Cain, et je ne la connais que du département de la Sarthe, où elle 376 GUILLIER. —— LINGULES DE LA SARTHE, 25 avril, paraît très abondante à l’état de moule intérieur et d'impressions ou moules de son extérieur, mais aucun échantillon n’a conservé le test. Elle a été rencontrée pour la première fois à Sillé-le-Guillaume par M. Crié à qui nous nous faisons le plaisir de la dédier. Avec elle se rencontre aussi la Zingula crumena. LINGULA CRUMENA, Phillips. PI. VIL., fig. 4-14. (Lingula crumena, Phillips. — Memoirs of the Geological Survey of Great Bri- tain, vol. IT. p. 369, pl. XXIV, 1858.)  Coquille de forme triangulaire allongée; bord frontal presque droit ou très légèrement convexe; parties latérales représentant deux lignes presque droites ou très légèrement courbées, et convergeant rapidement jusqu’au sommet du crochet qui se termine en une pointe effilée. Angles latéraux du front faiblement arrondis. Valve qui porte le pédoncule très légèrement convexe, aplatie longitudina- lement. Valve opposée plus convexe. Surface des valves, lisse ou marquée de lignes d’accroissement. Dans l’intérieur des valves on remarque seulement les empreintes musculaires centrales et quelquefois un petit méplat qui borde l'in- térieur des valves. Dimensions variables ; un grand individu a : longueur 43 millim., largeur 32 millim. La forme triangulaire allongée de cette lingule est très remar- quable et offre tant de ressemblance extérieure avec la Zingula cru- mena de Phillips et surtout avec la figure 2 de l’auteur anglais qu'elle semble identique. Elle varie peu, si ce n’est que quelques échantil- lons sont plus allongés que d’autres. La Zingula crumena semble se distinguer de la Lingula Hawke, dont elle est voisine, par ses parties latérales présentant des lignes très droites, au lieu d’être fortement courbées. Dans le département de la Sarthe, la Zingula crumena est très abondante. En Angleterre, on en a trouvé un ou deux individus dans les cailloux roulés de Budleigh Salterton et que M. Etheridge a attrt- bués à l'espèce de Phillips; mais le gîte de l’espèce de Phillips en Angleterre est plus haut que dans la Sarthe, elle s’y trouve dans les couches situées au-dessus du grès de Caradoc ou dans le Lower Llandovery. Cette lingule de la Sarthe a aussi beaucoup la forme de la Zingula cuneata de Conrad (Hall, Pal. New-York, vol. II, pl. IV, fig. 2.) quia été rencontrée dans le Medina sandstone ou grès de Orleans County et de Lockport. ex L lmp.becqu 1 CU, l a nou {ri 1 te 1 ) Lauc e e) = eyn à ÿ1 y D € 1: GLTS #4 SOMIETI CIT D 1 S 3 1881, DE LAUBRIÈRE, — ESP, NOUV. DU BASSIN DE PARIS, 311 LinGuLA Lesueur, Rouault. PI, VII, fig. 42. Cette remarquable espèce est maintenant bien connue, elle est très caractéristique de l'étage du grès armoricain; de petits individus se rencontrent fréquemment à Saint-Léonard-des-Bois. LÉGENDE DE LA PLANCHE VII. Fig. A. — Coupe d'une carrière, route de Mayenne à 1,500 m. de Sillé-le-Guillaume. 1. Schistes rouges lie-de-vin. — 2. Grès grossier à cassure irrégulière, avec Dœ- dalus, 2" 50. —3. Schiste lie-de-vin avec corps cylindro-coniques indéterminés et Scolithus, 0" 40. — 4. Petit banc de grès blanc, 004. — 5. Schiste lie-de-vin et schiste blanc, 0" 30. —6. Grès etschiste blanchâtre en petits bancs, 4", — 7, Grès blanc ou rosé micacé se divisant souvent en feuillets, 1°.— 8. Grès blanc ou micacé en plaquettes, 1" 40. — 9. Quartzite dur, blanc, 1" 40. — 10.Schiste lie-de-vin, 006, — 11. Quartzite blanc, 6®30. — 12. Schiste bleuâtre ou lie-de-vin, 0"08. — 13. Quartzite dur rose, quatre bancs (de 0.20, 0.40, 0.90, 0.70), 2" 20. — 14, Schiste et grès en plaquettes blancs ou rosés, 0" 40. — 15. Quartzite rose, 0" 50. — 16. Grau- wacke micacée, de diverses couleurs, avec Scolithus, Dæœdalus et nombreuses Lin- gula Criei et crumena. — R. Remblaiïs et éboulis. Fig. 1-3. Lingula Criei, Davidson. — Sillé-le-Guillaume. 4. Lingula crumena, Phililips, — Saint-Remy-de-Sillé,. 5-8. : id. Mont-Saint-Jean (ferme des Brosses). 9-10. id. Sillé-le-Guillaume. 11. id. Assé-le-Boisne (Moulin-de-Rance). 12. Lingula Lesuzuri, Rouault. — Saint-Léonard-des-Bois. Le Secrétaire analyse la note suivante : Description d'espèces nouvelles du bassin de Paris, Par M. de Laubrière. PI. VIIT. 4. SprRIALIS BERNAY:I, de Laubrière. (PI. VIII, fig. 5.) Calcaire grossier supérieur. — Trie-Château (Oise.) S> testa sinistrorsa, ovato-globosa, polita, nitida, tenui, fragili, stricte profunde- Que umbilicata; spira brevi, apice obtusiuscula; anfractibus quaternis, tertiis pri- | "AS vi convexiusculis, ultimo ventricoso, maximo ; apertura magna, ovata, antice dilatata, posterius angulata; columella in medio inflexa, basi contorta; labro emterno acuto, antice prominente; peristomate discontinuo. Petite coquille sénestre, globuleuse, sub-ovalaire, mince et fragile ; Sa Spire, obtuse au sommet, est composée de quatre tours dont les trois premiers, médiocrement convexes, plus hauts que larges, sont réunis par une suture peu profonde; le dernier tour est très grand, ventru, et forme les trois quarts de la coquille; la surface est lisse et 318 DE LAUBRIÈRE. = ESP, NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 95 avril. brillante; l'ouverture est grande, oblique, sub-ovale, largement canaliculée en avant, anguleuse en arrière, ses bords sont discon- tinus. Le bord columellaire très mince et en partie appliqué, se relève obliquement vers la base de la coquille; .la lèvre extérieure est mince et tranchante, son profil est sinueux et sa partie antérieure proéminente ; la columelle, concave en son milieu, présente au sommet un renflement pliciforme derrière lequel se trouve l’entrée d’un ombilic étroit et profond. Cette espèce très rare a 3 millimètres de hauteur et 1 mill. 4/2 de diamètre. . PLEUROTOMA Essomiensis, de Laubrière. (PI. VIIT, fig. 6, 9.) Calcaire grossier inférieur. — Essômes (Aisne). P. testa elongata, fusiformi, ventricosa, stris tenuibus transversis decussatas spira elongata, apice acuta; anfractibus duodecimis, angustiusculis, in tres part bus divisis, primis planis et angulo obtuso junctis, tertia parte dentibus obliqus, obsoletis, carinata; ultimo anfractu spira minore, canali breve terminato, antice stris crassioribus ornato; apertura angusta, ovato-oblonga;: columella in medio planulata, arcuata, basi callosa; labro tenui, acuto, arcuatim producto, superne sinu lato profundoque soluto. Coquille allongée, fusiforme, assez ventrue, dont la surface, est entièrement couverte de stries transversales obsolètes et subégales entre elles. La spire, plus longue que le dernier tour et très pointue à son extrémité, est formée de douze tours étroits dont la croissance est très lente. Ces tours peuvent être considérés comme composés de trois parties de largeur à peu près égale, dont la première, for mant une rampe oblique au-dessous de la suture, se joint à la seconde par un angle assez prononcé; la troisième partie est nettement limis tée par une crête ou carène produite par des dents obsolèteset obliques comprimées horizontalement à leur sommet. La longueur du dernier tour est des deux cinquièmes de la spire; les stries quile M couvrent à la base, sont plus accusées que les autres et sont rendues granuleuses par la rencontre de nombreuses traces d’accroissement: ment aplatie et concave en son milieu, devient cylindroïde et s’inflé- | | | | | | L'ouverture est ovale-oblongue, assez étroite; la columelle se | | | chit légèrement à son extrémité; le canal de la base est court, pro: fond, assez étroit et tordu dans sa longueur; le bord droit est mince | et Hious il se détache de la spire par une échancrure large 1 profonde. Les dimensions de cette coquille fort rare sont : 36 mill. de on. gueur et 14 mill. de largeur. | 1881 DE LAUBRIÈRE. — ESP. NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 319 3. CyrrÆA Dozzrusi, de Laubrière. (PI. VIIL, fig. 10, 13.) Calcaire grossier. — Montjavoult (Oise). CO. testa crassa, solida, ovato-globosa, subtus planiuscula, superne lævigata, inferne nitidula, sulcis obsoletis transversim ornata; apertura angusta, posterius incurva antice canaliculo angusto recte terminata ; labro incrassato, explanato, subtubercu- loso, eatus largiter marginato, intus inæqualiter dentato; columella in medio 0bs0o- lete plicata, antice vero uniplicata. Coquille épaisse, solide, ovalo-globuleuse, presque sphérique. Sa surface inférieure légèrement aplatie dans son ensemble, est inéga- lement partagée par une ouverture étroite, presque droite en avant, oùelle s’élargit un peu, au moment de se terminer par un canal court, étroit et obtus; elle est recourbée et légèrement retrécie en arrière. Le bord droit est large, épais, subtuberculeux, légère- ment déprimé en dessous et très dilaté en dehors; il est garni de plis assez gros, inégaux entre eux, et se prolonge en arrière où il se ter- mine par un empâtement tuberculiforme qui, contournant l’échan- crure postérieure, revient s’étaler largement et se fonére sur le bord columellaire. La columelle forme un plan déclive sur lequel appa- raissent vers le milieu de l'ouverture, de petits plis inégaux, comme noyés dans l’enduit vernissé qui couvre tout le dessous de la coquille; en se rapprochant de la partie antérieure, ces plis se transforment en une simple arête terminée par un gros pli oblique dont la saillie extérieure limite le canal antérieur. La surface de cette coquille est unie en dessus, où l’on ne voit que des traces d’accroissement ; au- dessous, au contraire, et sous la couche vernissée, l’on aperçoit faci- l lement des stries horizontales, obsolètes et régulièrement espacées. Les dimensions de cette très rare espèce sont : 25 mill. de lon- gueur et 18 mill. de diamètre. 4, TURRITELLA EcxraNaA, de Laubrière. (PI. VIIL, fig. 15, 16.) Calcaire grossier inférieur, — Essômes (Aisne). D. esta elongato-turbinata, solida, apice subulata, basi angusta, anfractibus tmedecim ad quindecim, angustis, convexis, sutura subcanaliculata conjunctis, irre- gulariter striatis, striis numerosis, filiformibus ; ultimo anfractu basi convexo, lœvi- gato ; apertura modica, obliqua, ovata, antice posticeque profunde sinuosa ; labro tenui producto; columella convexiuscula, acute extus marginata. Cette espèce assez épaisse et solide, est turbinée, irrégulièrement conique, médiocrement développée à la base, subulée'au sommet ; ses tours au nombre de 13 à 45, sont étroits, convexes et réunis par une suture peu profonde accompagnée inférieurement d’une petite zone unie, leur surface est couverte de nombreuses petites côtes trans- 38Q DE LAUBRIÈRE. = ESP. NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 925 avr verses, filiformes, d’inégale grosseur, dont les plus accusées se trou. vent sur le milieu des tours. La base du dernier tour est convexe et. lisse. L'ouverture obliquement ovalaire, est de moyenne grandeur : la columelle est épaisse, arrondie en dedans, anguleuse en dehors: l’'échancrure antérieure est large, ainsi que le sinus latéral; le bord droit est mince, tranchant et se projette en avant. Les plus grands individus ont 32 millimètres de longueur et 6 ou 7 mill. de diamètre à la base. 5. VERMETUS SUESSONIENSIS, de Laubrière. (PI. VIII, fig 4.) Sables du Soissonnais supérieurs aux lignites. — Liancourt Saint Pierre infé- - rieur (Oise). V. testa crassa, solida, elongato-conica, apice acuta; anfractibus decimis planis,. lœvigatis, sutura simplici primo conjunctis, gradatim deinde disjunctis et in medio. \ concaviusculis; apertura subcirculari, posterius angulo terminata; labro acuto. Coquille épaisse solide, conoïde et turriculée; sa spire très pointue au sommet se compose de dix tours, dont les cinq premiers sont unis par une suture superficielle; les tours suivants se disjoignent de plus en plus à mesure qu’ils s’accroissent; ils sont anguleux &t tranchants au sommet, arrondis et brusquement déclives à la base leur surface extérieure, dénuée de tout ornement, est légèrement. déprimée à sa partie supérieure. L'ouverture est subcirculaire, plus ou moins oblique et présente en arrière un angle étroit, assez pres fond, en forme de gouttière; ses bords sont tranchants. | Ce vermet se rencontre assez fréquemment dans la localité où } nous l'avons découvert, mais il est rare de le trouver entier à l'état adulte. Les plus grands exemplaires ont vingt millimètres de lon- gueur et six millimètres de diamètre. | 6. Fossarus Fiscaert, de Laubrière. (PI. VIII, fig. 3.) Sables du Soissonnais supérieurs aux lignites. — Liancourt-Saint-Pierre (Oise). F. testa minima, solidula, turbinata; spira brevissima apice acuta: anfractibus sextis; quartis primis angustis, convexis, lævigatis, turriculatis; penultimo subito crescente, antice angulato ; ultimo maximo, disjuncto, extus projecto, longitudinaliter striato, obsolete transversim clathrato, subtus late profundeque umbilicato ; pariete umbilici longitudinaliter striato, ambitu angulato. Apertura obliquata, magna, ovata, antice largiter canaliculata, pote angulata; marginibus acutis nec non orbiter expansis. Singulière petite coquille turbinée, mince bien qu'assez solide, { composée de six tours, dont les quatre premiers, convexes, lisses et M brillants, forment une spire régulièrement conique, très pointue au | sommet ; les deux derniers tours prennent subitement un développe- RS 1881, DE LAUBRIÈRE. — ESP. NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 381 ment extrème ; ils sont légèrement renflés en arrière et se terminent en avant par une arête tranchante ; le dernier tour se disjoint com- plètement et se projette fortement en dehors de l’axe longitudinal; ces deux tours qui forment presque toute la coquille, sont revêtus d'un élégant réseau formé par des stries longitudinales minces, ser- rées et assez régulières, entre lesquelles apparaissent sous un grossis- sement suffisant, des stries horizontales très fines, granuleuses et régulières. Le dessous du dernier tour forme la limite d’un ombilic très large, infundibuliforme, dont l’intérieur est finement plissé dans sa hauteur. L'ouverture rendue très oblique par la projection de sa partie antérieure, est grande, ovyalaire, largement canaliculée en avant, anguleuse en arrière; les bords en sont tranchants et évasés. Les dimensions de cette très rare petite coquille sont : deux milli- mètres de hauteur et deux millimètres dans son plus grand diamètre. 7. EMARGINULA CaRezi, de Laubrière. (PI. VIIT, fig. 11-12.) Sables marins inférieurs aux lignites. — Châlons-sur Vesle (Marne). Æ. testa ovata, antice convexa, postice depressa; apice obtusiusculo, subcentrali, üd marginem posticam inftexo; longitudinaliter crassi-costata, lamellis transversa- libus clathrata; costellis proeminentibus tredecim, minoribus autem tres interposi- ) is; marginibus regulariter crenulatis ; fissura lata profundaque; linea dorsali ca- naliculata, transversis squamulis ornata. Cette belle espèce, la plus grande du bassin de Paris, est ovale, oblongue, plus étroite en avant qu’en arrière ; en dessus elle est con- vexe, mais sa convexité est beaucoup plus prononcée en avant où elle croit régulièrement du bord au sommet, qu’en arrière où elle se déprime en s’élargissant vers les bords. Le sommet régulièrement | Cbtus, est subcentral et s'incline en arrière; il en descend en rayon- nant 13 côtes principales dont les intervalles sont remplis par autant de côtes un peu moins saillantes, lesquelles sont elles-mêmes accom- | pagnées à droite et à gauche par deux autres côtes plus ou moins rüdimentaires. Des lamelles de plus en plus écailleuses à mesure qu'elles s’éloignent du sommet, viennent couper à angle droit les | Côtes rayonnantes qu’elles rendent rugueuses en les surmontant. La fissure antérieure est large et profonde ; la rigole qu’elle termine est remplie par les accroissements successifs dont les traces sont indi- | Quées par de petites écailles courbées et subimbriquées. Le renflement | extérieur des côtes principales produit à l’intérieur de la coquille des Cannelures diversement espacées qui déterminent sur ses bords, restés tranchants, une série de crénelures assez prononcées, … Les dimensions de cette espèce très rare sont : 30 millimètres de longueur, 23 mill. dans sa plus grande largeur, et 9 mill. de hauteur. 382 DR LAUBRIÈRE. — ESP. NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 925 avril, 8. ConsuLomYa BezANçont, de Laubrière, (PL. VII, fig. 44, 47.) Calcaire grossier inférieur. — Essômes (Aisne), C. testa solida, subdepressa, lœvigata, ovato-transversa, inœquilaterali, inaqués valvi, antice multo longiore, attenuata, postice latiore, truncata. Umbonibus uculis, viæ prominentibus; dente cardinali in valva dextra magno, acuto, oblique por recto, adjecta fossula angusta, margine superiore crasso, longitudinaliter sulcatos in valva sinistra, dente antico minimo, postico recto, trregulariter bilobato, lossula triangulari, profunda. 'È Cette coquille est assez épaisse, oblongue-transverse, inéquilaté= rale, inéquivalve, comprimée latéralement et subtronquée en arrière. Sa surface extérieure est lisse, à peine striée par quelques accroisse= ments. Le côté antérieur est des deux tiers de la longueur totale, il | s’atténue légèrement en un angle arrondi; le côté postérieur plus. large et subiriangulaire, présente une troncature oblique assez pro ji noncée surtout sur la valve droite; le bord inférieur est presque droit | Les crochets sont pointus et peu proéminents. Sur la valve droite, la dent cardinale est grosse, oblique, très pointue au sommet, la fossetie. du ligament est étroite et profonde, les deux portions du bord dors be | sont épaisses et divisées dans leur longueur par un sillon longitudi… nal. Sur la valve gauche, la dent antérieure est petite, mais aigüe 1e 1 postérieure, saillante perpendiculairement, est mince et inégalement bilobée ; la fossette qui sépare ces deux dents est triangulaire et É fonde. L’ impression musculaire antérieure, assez grande et profond a. | est placée près du bord et descend obliquement en avant, la postés rieure est subcirculaire et très superficielle. L’impression palléale | forme en arrière un sinus très peu prononcé. Cette coquille a dans les plus grands individus 10 millimètres de longueur et 6 mill. de largeur. 9. CARDIUM TRIANGULATUM, de Laubrière. (PI. VII, fig. 2, 4) G Calcaire grossier inférieur. — Essômes (Aisne). C. testa crassula, inflata, obliqua, inæquilaterali, transverse subtrigona, antieè posticeque subangulata, oblique truncata, radiatim costellata ; costulis duomeb viginti, convexiusculis, transversim substriatis, tuberculis minimis rotundisque asperulis ; interstitiis angustis multipunctatis ; umbonibus tumidulis, parum Dr | lunula obscura, ovato-lanceolata; margine cardinali angusto, areuato, unidentao 2; dentibus lateralibus majoribus, cardine approrimatis. Cette coquille est assez épaisse, très globuleuse, oblique, né | térale, un peu plus large que haute, subtrigone dans le sens de sa largeur; son côté antérieur est beaucoup plus court que le postérieur; M il est subanguleux supérieurement en avant, rapidement déclive en} | 4 1881. DE LAUBRIÈRE. — ESP. NOUV. DU BASSIN DE PARIS. 383 | sagnant le bord inférieur ; celui-ci peu courbé dans sa longueur, se | joint au bord postérieur par un angle assez aigu; le côté postérieur | éstséparé extérieurement par un angle très prononcé partant du cro- chet: il se termine en une large troncature dont l’extrémité s’unis- sant au bord supérieur fortement relevé de ce côté, dessine avec lui un angle obtus qui achève de donner à la coquille sa forme triangu- laire tout à fait inusitée. Les crochets sont grands, proéminents; ils s'opposent l'un à l’autre et s’inclinent légèrement au-dessus d’un espace lunulaire ovalo-lancéolé, lisse, mais assez mal déterminé. La surface extérieure est couverte de 22 côtes rayonnantes, larges, sépa- rées par des intervalles étroits finement ponctués dans le fond; ces côtes présque toujours usées en dessus, paraissent en partie aplaties, mais dans les exemplaires mieux conservés l’on reconnaît qu’elles sont toutes convexes, presque anguleuses; elles sont très régulière- ment striées sur les côtés ; de petits turbercules arrondis, peu rap- Mprochés et fort caducs, en ornent le sommet et persistent presque Mbujours malgré l'usure, sur la partie antérieure de la coquille. Le Mbord cardinal est court, étroit, très oblique et courbé dans sa lon- Mpueur, il porte au centre une seule dent cardinale sur chaque valve ; Miesidents latérales sont assez fortes et très rapprochées de la ae Mnière, l'antérieure est la plus développée, surtout sur la valve gauche; Les bords sont largement crénelés sur toute la circonférence. Cette espèce est fort rare; les plus grands exemplaires ont 15 mil- limètres de largeur et 14 millimètres de hauteur. 10. LIMEA EOCENICA, de Laubrière. (PI. VII, fig. 7-8.) Calcaire grossier inférieur. — Essômes (Aisne). mLtesta minima, solidula, ovato-oblonga, obliqua, convexa, clausa, antice atte- | Müdtay umbonibus acutis terminata, longitudinaliter costata; costis crassiusculis, Squamulosis, octo-decem ad viginti; interstiliis angustis; cardine transversali, an- Qusto, sub-obliquo; fossula cardinali minuta, paucis parvulisque dentibus serialibus ubroque latere adjunctis. Margine inferiore crenato. Petite coquille assez épaisse et solide, ovale-oblongue, oblique, Subglobuleuse, non baillante ; elle est largement arrondie inférieure- ment, atténuée à son extrémité supérieure et terminée par un cro- chet pointu et proéminent. Le bord cardinal est étroit et légèrement oblique , il est partagé à peu près également par une petite fossette | dechaque côté de laquelle se voient les dents sériales caractéristiques | dugenre. Malgré que notre exemplaire soit un peu fruste, l'on peut Compter quatre de ces dents sur le côté dorsal et deux ou trois sur le côté opposé. La surface extérieure, régulièrement convexe, est ornée dedix-huit à vingt côtes assez épaisses, rendues glabres et légèrement 384 SÉANCE. 9 mai. aplaties par l'usure, mais sur lesquelles il est facile de reconnaître la trace des écailles dont elles étaient revêtues ; ces côtes, séparées par des interstices moins larges qu’elles, s’atténuent progressivement et disparaissent complètement sur le crochet; elles se répètent nette- ment à l'intérieur de la coquille et leur extrémité rend son bord infé- rieur largement et régulièrement crénelé. Les dimensions de cette rare et curieuse petite coquille sont 3 mil: limètres de longueur et 2 mill. 1/2 de diamètre. Séance du 9 Mai 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Bertrand, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de Ja dernière séance, dont la rédaction est adoptée. | Par suite des présentations faites dans la dernière séance, de Président proclame Membre de la Société : M. Joserx RÉviz, pharmacien à Chambéry, présenté par MM. Pillet et Hollande. | Il annonce ensuite une présentation. Le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. Villot: « Je viens de lire dans le Pulletin de la Société Géologique une note de M. Lory sur un gisement de poissons fossiles dans l’Aptien: « Ces gisements sont assez rares, et à ce titre voulez-vous me permettre d'indiquer qu’il y a 21 ans, en 1860, j'en ai découvert un dans le département de Vaucluse. Le point précis est dans a vallée de la Doua, dans les escarpements qui sont, sur la rive gauche de cette rivière juste en face de l’ancienne usine dite du Bas, presque directement au-dessous du point où l’on exploite aujour- d’hui dans le Gault des nodules de chaux phosphatée. J'ai rencontré de nombreuses petites dents et autant qu’il m’en souvient 20k 3 fragments de mâchoires armées de leurs dents. J'ai remis le toutà M. Dupont, aujourd’hui Inspecteur général des mines et qui à cette époque était directeur de l'École des Maîtres-Mineurs d’Alais. I est possible que ces objets se retrouvent à l’École. En tous cas, je Crois de mon devoir de signaler le point où je les ai trouvés et recueillis moi-même. » 1881. TOUCAS, — CRAIE DU SOUGRAÏGNE. 385 M. Munier-Chalmas communique la note suivante : Note sur la Graiïe supérieure des environs de Sougraigne (Aude), par M. Toucas. Dans ma dernière course aux Corbières, j’ai découvert dans les environs de Sougraigne, une série de couches très fossilifères, qui Fa [=] = 5 5 S = : = SU de = D TD > [Sb] = 5 = 3 DE S 2 EN (92) PEN 22 LE) rS Fo S LE = > S VT D D 3 had LS La] e > LE] LT] > = © (72) LE rs 2 [«b] ë = () © |®) un (ab) 1 © 25 EE EN ea 5 > 1 vs (- ï 77 RS mr, te $ z ; 1 En RE er 4 : 386 TOUCAS. = CRAÏE DE SOUGRAIGNE. m'ont permis de fixer d’une manière positive l’âge des calcaires + oi Hippurites bioculata. Jusqu'à présent j'avais cru, comme d’ailleurs. tous les géologues qui se sont occupés des Corbières, que les marnes bleues du moulin Tiffou et du ruisseau de Sougraigne étaient tou- jours supérieures aux calcaires à ZZippurites bioculata. La faune - essentiellement sénonienne de ces marnes n'était même pas discutée ; d’ailleurs la position qu'on leur assignait au-dessus de ces calcaires à Rudistes suffisait pour les paralléliser avec les calcaires marneux à Ostrea Matheroni du Castellet etdu Moutin, près du Beaus- set. i. Grès et calcaire marneux à Echinides et Arrmonites Texanus, Rœm., : reposant à l'Est des Clamens sur les calcaires à Cyphosoma Archiaci du Mont-Ferrand qui en se relevant fortement en cercle - vers l'Est, limitent d’un côté les assises sénoniennes de Sou- graigne, pour laisser apparaître de l’autre les assises angou- miennes, au milieu desquelles se trouve le premier et principal niveau des calcaires à Hippurites organisans et H, cornuvacci- num, qu'il faut bien se garder de confondre avec les bancs su- périeurs à Hippurites, connus sous le nom de calcaires à Hippu- | rites ibioculatas 2,2 UE LT AP ES 2. Marnes bleues et calcaire marneux bleuâtre à /noceramus digitatus à ‘et Mic: Curonensis, Baie AU NM CS EN EP 40m. 3. Grès assez compacts, formant la base du système de Sougraigne et renfermant déjà deux bancs de Rudistes et de Polypiers. . . . 25m. 4. Marnes bleues au Nord de Sougraigne très fossilifères, contenant toute la faune sénonienne des marnes bleues du Moulin Tiffou, assises reconnues comme sénoniennes par tous les géologues . . 8 m. 5. Grès marneux de Sougraigne également très fossilifères, renfer- mant presque toute la faune des marnes bleues inférieures avec quelques ammonites de la zone à Inoceramus digitatus . . . , 50 m. 6. Calcaires marneux à Hippurites bioculata, Hippurites dilatata . . . 3 m. 7. Grès marneux semblables au n° 5, moins fossilifères, renfermant une ammonite voisine par ses deux rangées de tubercules de l’Amm. polyopsis, mais ayant le dos carré (probablement l’Amm. Ribourianus, d'OPDT SEINS. CLR RE NS RER ES 101. 8. Calcaire marneux à Hippurites bioculata, Hipp. dilatata . . . . . 4m 9. Grès marneux avec quelques lits de Rudistes, semblables aux n° 5 Ê CLT Sas AO RIRE le noue de à 7e eh ae re 15m. 10. Marnes bleues semblables au n° 4, moins fossilitères . . . . . . 10m. 11. Sables et grès connus sous le nom de grès d’Alet. | Or dans la coupe que j'ai l'honneur de présenter à la Société, on voit que ces marnes bleues constituent au Nord-Ouest de Sougraigne la base et la partie supérieure d’une formation gréseuse, désignée | dans mon mémoire sous le nom de grès marneux de Sougraigne, M et que les calcaires à Æippurites bioculata sont intercalés au milieu M même de cette formation, | AS81. TOUCAS. == CRAÏE DE SOUGRAIGNE. 287 En 4879, j'avais bien apercu dans les ravins et même au milieu des grès marneux un assez grand nombre de débris de Rudistes, Hippuriles bioculata particulièrement ; mais n’ayant pas vu en place IM]és bancs qui les renfermaient, j'avais cru que c’était là tout simple- | ment leffet d'une dénudation d’une partie des bancs à hippurites de li montagne des Cornes. Mais en parcourant, ces jours-ci, les grès marneux de Sougraigneé, j'ai été surpris de trouver en place au IMfnilieu de ces grès, les bancs à Æippurites bioculata, qui constituent | dans toutes les Corbières mon niveau supérieur à hippurites. [| La place qu’occupent là ces bancs d'Æippurites bioculata au milieu des grès marneux de Sougraigne est une preuve évidente que j'avais raison de vouloir classer ces dépôts de Rudistes dans le Sénonien, Mét comme toutes ces couches sont intimement liées entre elles par | Jeurs faunes, il faut bien les comprendre toutes dans le même étage, à moins de ne vouloir faire commencer le Sénonien des Corbières | qu'avec les grès d’Alet, que d’Archiac considérait comme déjà ter- tiaires. D'ailleurs voici la composition de la faune de ces grès marneux, qui est la même depuis la base jusqu’à la partie supérieure de la “uAormation. Les marnes bleues inférieures sont avec les grès mar- neux qui leur succèdent les parties les plus fossilifères : “Ammonites Ribourianus, d'Orb. N. Matheroni, d'Orb: Hamites plicatilis, Sow. - _N. bulbiformis, Sow. | Turritella multilineata, Müller. Délÿhinula radiata, Zekeli. | T. difficilis, d'Orb. Rostellaria pyrenaïca, d'Ors. | TL. rigida, Sow. Corbula striatula, Gold: . Rostellaria lœviuscula, Sow. Astarte similis, Munst. « R. granulata, Sow. -_ Tellina Venei, d'Arch. | R. Buchii, Munst. sp. Venus subplana, d'Orb. R. passer, Zekeli. Cardium coniacum, d'Orb. | R. gibbosa, Zekeli. Pholadomya Royana, d'Orb. R. costata, Sow.. Lima ovata, Rœmer. | Fusus cingulatus, SOW. Janira quadricostata, Sow. | Ceméhium hispidum, Zekeli, Jänira Truellei, d'Orb. | C. sejunctum, Zekeli. Ostrea proboscidea; d'Arch. | C: reticosum, SOW. O. vesicularis, Lam. C: pustulosum, Sow. Cyclolites discoidea,Blainv. | Dentlium alternans, Müller. _ Et une grande quantité de Orassatella regularis, d'Orb. Trochosmilia. Natica lyrata, Sow. L Toutes ces espèces se retrouvent soit en Westphalie, soit dans "Ouest, ou en Provence, et surtout dans les environs de Salzbourg. F esben effet dans la formation de Gosau qu’on rencontre le plus a’ espèces communes. Partout ces fossiles sont considérés comme | | | | 388 . ROLLAND. — DUNES DU SAHARA. 9 mai sénoniens, même à Gosau, où l'autorité de M. Zittel ne peut être ne. contestée. ÿ Cette coupe des environs de Sougraigne montre encore une nouvelle assise comprise entre les grès marneux de Sougraigne et les calcaires à Echinides. Cette assise, formée généralement par des calcaires marneux plus ou moins bleuâtres, est caractérisée comme au Beausset par l’/noceramus digitatus, Sow. et par les Ammonites subtricarinatus, d'Orb., Am. Texanus, Rœm. etc. ; elle renferme en outre : Ostrea santonensis, d'Orb. Pecten Nillsoni, Goldf. Micraster turonensis, Bayle. M. cortestudinarium, Ag. Inoceramus Cripsi, Munst. Spondylus spinosus, Sow. Trochus althi, Ernest Favre. Ammonites Pailleteanus, d'Orb. Amm. serrato-marginatus, Redt. Amm. Gollevillensis, d'Orb. et plusieurs autres espèces dont je ne puis pas encore fixer les noms d’une manière bien positive. Mais les fossiles, que je viens de citer, suffisent d’ailleurs pour faire reconnaître dans cette assise la zone à /noceramus digitatus, Où Emscher-Mergel de M. Schlüter, et la Craie de Lezennes de M. Barrois. À Cette découverte de la zone à /noceramus digitatus dans les Cor- bières, au même niveau qu’elle occupe dans la Provence, est un fait nouveau qui a également son importance, en ce sens qu’il facilitera encore mieux les comparaisons entre la Craie du Nord et la Craie du Midi. M. G. Rolland rend compte de ses observations sur les grandes dunes de sables du Sahara. Il confirme l'opinion de Vatonne, que les dunes sont de formation contemporaine, et que leurs éléments proviennent de la désagréga- tion des roches sous les influences atmosphériques. L'immense sur- face des grès quaternaires et des alluvions sableuses du Sahara se réduit incessamment en poudre quartzeuse. Faute d'humidité et de | végétation, rien ne fixe les matières, qui sont triées et classées par le vent, lequel charrie les petits grains de quartz à la surface, et, en certains points déterminés, les amoncelle en dunes. 1881. DE RAINCOURT,. — ÉOCÈNE DE PARIS. 389 M. Rolland démontre que l’amoncellement des sables est dû, dans les déserts de l’Afrique comme sur certains rivages de l’Europe, en- tièrement au vent, dont le rôle prédominant, signalé par M. Marès et M. Duveyrier, a été contesté par la plupart des géologues s’étant occupés du Sahara. Pour apprécier l'importance du transport par le vent, il faut aller là où les roches, d’après leur composition, ne peuvent en se désagrégeant donner lieu à des sables siliceux, et où ces sables, quand il y en a, sont dus forcément à un apport. Tel est le cas de la bande crétacée située au milieu du Sahara algérien : elle | comprend exclusivement des calcaires et des marnes. Or, M. Rolland ya rencontré des dunes d’une centaine de mètres, hauteur compa- rable à celle des plus grands massifs de sable. Ces dunes recouvrent un plateau calcaire ; il ne saurait être question ici de désagrégation sur place des couches supérieures, qui formeraient un noyau central: létage superposé est lui-même calcaire et marneux. M. Rolland montre ensuite que les chaînes de dunes que l’on ren- contre sur le Crétacé sont distinctes, et nettement limitées aux acci- dents topographiques, dont elles épousent les directions et dont dépend même leur orographie. Il sembie que le relief du sol inter- vienne également dans la répartition des sables à la surface du Qua- | ternaire La masse des grandes dunes est à peu près immobile. Le vent change avec les saisons et n’a que le temps d'orienter les dunes élé- umentaires. La configuratiou superficielle subit des oscillations pério- diques, mais l'emplacement des massifs et l’orographie des chaînes ne varient guère. Cette fixité des grandes dunes n'exclut pas la circu- lation des sables à leur surface et n’est elle-même pas absolue. Les | \erandes dunes marchent, mais très lentement, vers le sud-est; de plus, la désagrégation suivant son cours, la somme des sables aug- …mente , marche et augmentation presque insensibles dans la durée | d'une généralion. | M. de Raincourt fait la communication suivante Sur le terrain Éocène du bassin de Paris, Par M. de Raincourt. Depuis quelques années j’ai eu l’occasion d'étudier les fossiles du gisement d'Hérouval : cette faune offre un grand intérêt par la rela- tion qu’elle établit entre la partie supérieure des sables inférieurs et | les calcaires grossiers. 399 DE RAINCOURT. — ÉOCÈNE DE PARIS. 0 main Dans un petit bois qui se trouve entre le village de Vaudancourt et è | le hameau d'Hérouval, à cinq kilomètres au sud de Gisors, on ren- contre ce gisement, L'abondance des néritines, des arches et d’un grand nombre d’autres espèces caracléristiques des sables inférieurs ne laisse aucun doute sur l'étage en présence duquel on se trouve; mais à ces coquilles est associé un assez grand nombre d'espèces appartenant au calcaire grossier. On ne peut pas douter que ce gisement ne soit postérieur aux dépôts les plus récents qu’on avait observés jus- qu'ici dans les sables inférieurs, puisqu'il renferme un certain nombre d’espèces dont on n'avait point constaté l'apparition avant les calcaires grossiers. Graves, dans son £'ssai sur la topographie géognostique du dégartemnet de l'Oise, n’a dit que quelques mots sur Hérouval, sans parler de ce" gisement qui n’était point connu à l'époque où il a fait paraître son travail. 4 Lorsque Deshayes publiait son supplément à la description des à animaux sans vertèbres du bassin de Paris, il citait 34 espèces com munes aux sables inférieurs et au calcaire grossier : j’ai déjà réuni dans ma collection 155 espèces communes à ces deux étages ef" Hérouval m'en a fourni la majeure partie, que j’évalue à plus de cent. J'en citerai un certain nombre. | è Zaste des principales espèces recueillies à Hérouval. Ne&æra cochlearella, Desh. Poromya fava, Desh. Tellina erycinoides, Desh. T. exclusa, Desh. | Crassaiella lœvigata, Lamk. | C. trigonata, Lamk. | Cardita acuticostata, Lamk. | C. calcitrapoides, Lamk. Cytherea parisiensis, Dixon. | C, crenularis, Desh. C. sulcata, Desh. | _ Trigonocælia delioidea, Lamk. Cyrena trigonata, Desh. Limopsis nanus, Desh. ; Cardium obliquum, Lamk. Arca angusta, Lamk. + à Lucina Barbieri, Desh. A. biangula, Lamk. : 4 L. gibbosula, Lamk. A. condita, Desh. ne Erycina latens, Desh. A. interposita, Desh, | E. nitida, Caillat. À, lœvigata, Caillat. E, Recluzi, Desh. A. lamellosa, Desh. Arca minuata, Desh. Bulla redacta, Desh. Mytilus depressus, Desh. B. striatella, Desh. Vulsella angusta, Desh. Solarium patulum, Lamk. Emarginula clypeata, Lamk. Phasianella naticoides, Desh. Pileopsis patulus, Desh. Ph. parisiensis, d'Orb, Hipponyx opercularis, Desh. Delphinula cornupastoris, Desh. Scalaria minutissima, Desh. D. callifera, Desh. S. turritellata, Defr. D. striata, Lamk. ce DE RAINCOURT. — ÉOCÈNE DE PARIS. 391 » S. Munieri, Rainc. Lacuna marginata, Desh. L. solidula, Desh. Cerithium acus, Desh. Lacunella depressa, Desh. C, diastoma, Desh. Nerita mammaria, Lamk. Rissoa nana, Lamk. C. dulce, Desh. Pileolus neritoides, Desh. R. undulata, Desh. C. perelegans, Desh. R. turbinopsis, Desh, C. triliratum, Desh. Adeorbis bicarinata, Desh. Pleurotoma angusta, Desh. “Bithinia microstoma, Desh. P. citharella, Desh. Eulima parisiensis, Desh. P. granulata, Desh. E. subnitida, Desh. Terebra plicatula, Lamk. DA. turgidula, Desh. Marginella ovulata, Lamk. Turbonilla angusta, Desh. Belosepia Cuvieri, Desh. On ne peut méconnaître le mélange qui existe à Hérouval entre les espèces des sables inférieurs et celles des calcaires grossiers. Un de nos collègues a récemment découvert un gisement apparte- nant incontestablement aux sables inférieurs, dans lequel il a ren- …contré quelques espèces de la craie qui sont d’une telle conservation quelles n'ont certainement pas été arrachées à des dépôts préexis- Miänts. J'espère qu'il donnera connaissance à la Société géologique de cette intéressante découverte. Si, en présence des ces faits on consi- —dèrele petit nombre et le peu d’étendue des points de la surface de …liierre qui, jusqu'ici, ont été explorés, ne pourrait-on pas penser que de nouvelles découvertes venant montrer d’autres passages montre des étages voisins, feront admettre que les espèces n’ont pas élécréées et détruites ensemble, à ce qu’on appelle chaque forma- “ion, mais qu'elles ont apparu et se sont éteintes successivement. Je signalerai à l'attention de ceux de nos collègues qui s'occupent de-paléontologie deux gisements intéressants et peu connus : l’un appartient aux calcaires grossiers et l’autre aux sables moyens. Le premier est à Boisgeloup à un kilomètre et demi au sud de Gisors : il est remarquable par quelques grandes espèces fort rares. Babelle Zostellaria Baylei, très rare ailleurs, y est abondante : on y rencontre aussi, le Âusus maximus et l'Ovula gisortiana, cette belle espèce qui atteint de si grandes dimensions : l’exemplaire qui est au Muséum et dont quelques-uns d’entre nous possèdent des moulages, le mesure pas moins de 26 centimètres de longueur. Plusieurs exemplaires de ce magnifique fossile ont été trouvés à Boisgeloup. Le gisement des sables moyens est celui de Marines à la station de cenom sur la ligne de Paris à Gisors : il est remarquable par le grand nombre de perforateurs qu’on y trouve et parles jolies petites es- | bèces qu'il renferme. 392 DOUVILLÉ, — CALCAIRE DE MONTABUZARD. 23 mal! Séance du 23 Mai 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER. M. Bertrand, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dérnière séance, le Pré- sident proclame Membre de la Société. M. Dacéas, ingénieur à Paris, présenté par MM. Hébert et Munier- Chalmas. Il annonce ensuite une présentation. M. Delaire donne communication d’une lettre de M. CGapellini. La deuxième session du Congrès géologique international s'ouvrira à Bologne le 26 septembre prochain, et comprendra diverses excursions à Imola, Poretta, Carrare, Pise, Florence. Les rapports des Commis- sions internationales nommées en 1878, pour préparer l'unification de la nomenclature géologique et des signes conventionnels usités pour les cartes, sont à l'impression et seront très prochainement en- voyés à tous les souscripteurs du Congrès de Bologne. La cotisation est de 12fr. ; elle peut être adressée au Trésorier de la Société géolo- gique de France. | Sur la position du Galcaire de Montabuzard, Par M. H. Douvillé. Si on traverse les plateaux calcaires de la Beauce en se dirigéant, vers le sud, on voit un peu au N. d'Orléans les calcaires recouverts e plusieurs points par des dépôts sableux, qui depuis longtemps ont ét distingués sous le nom de Sables de l'Orléanais. On avait admis à l’ori gine que la constitution géologique de l’Orléanais ne comprenait qu ces deux termes superposés : tous les dépôts de marne ou de calcair étaient attribués au Calcaire de Beauce, tous les dépôts sableux © argileux, aux Sables de l’Orléanais. C’est ainsi que les calcaires à Montabuzard près d'Orléans, dont la faune a été étudiée par Guyie avaient été attribués au Calcaire de Beauce. Dès nos premières recherches (1) pour la revision des contours d la feuille de Gien, nous avons reconnu que la constitution de cette ré gion était en réalité plus complexe et qu’on pouvait y distinguer d (1) Bull. Soc. Géol. 3e série, t. IV, p. 92 (20 déc. 1875). 1881. DOUVILLÉ. — CALCAIRE DE MONTABUZARD. 393 pas en haut trois alternances de dépôts calcaires et de dépôts argi- leux ou sableux ; 1° Calcaire de Beauce inférieur. 2° Mollasse du Gatinais. 3° Calcaire a Hélices de l’Orléanais. 4° Sables de l'Orléanais. 5° Marnes de l’Orléanais. 6° Sables et argiles de la Sologne. Un peu plus tard, la suite de nos études nous montrait que la mème succession de couches se retrouvait dans le Blaisois (1). Dans toute cette zone qui s'étend entre Montargis au N.-E. et Pont- lèvoy au S.-0., nous constations une discordance entre les Cal- caires à Hélices etles Sables de l'Orléanais, et cette discordance pou- vait à la rigueur expliquer la position de certains calcaires attribués Acet horizon, à une altitude supérieure à celle des sables ; la position anormale des deux dépôts pouvait être due à un ravinement. C’est dinsi que nous avions admis à Chitenay le dépôt des Sables de l’Orléa- nas dans un bassin ou golfe creusé dans les calcaires de la Beauce, etque, adoptant les idées généralement admises, nous avions con- tinué à attribuer au Caleaire à Hélices, les calcaires de Montabuzard, bien que les Sables de l’Orléanais eussent été signalés à Ingré à un niveau inférieur. En étudiant à nouveau les environs de Chitenay, et essayant de délimiter les formations géologiques, nous fûmes amené à reconnaître queles contours séparatifs du calcaire et des sables étaient une courbe lé niveau, de telle sorte que les calcaires paraissaient régulièrement superposés aux sables, et cette probabilité se changea en certitude l0rsque dans une sablière à Chévenelles (2) nous pûmes observer la su- perposition directe des calcaires aux sables. Cette superposition nous était en même temps confirmée par la coupe d'un puits récemment creusé au château de Chévenelles et dans lequel on avait dû traverser un banc de calcaire solide avant de rencontrer les sables fossilifères. Lecalcaire de Chitenay comme celui de Chévenelles, qui en estle pro- …longement, n'étaient ainsi qu'une dépendance de l’assise que nous AVIONS désignée sous le nom de Marnes de l'Orléanais, et comme Yémfication nous retrouvions au-dessus de Chévenelles les Sables de Sologne superposés au calcaire dont il vient d’être question (3). Cet ac@ident calcaire présente ici un assez grand développement etilya M Bull. Soc. Géol., 8e série, t. VII, p. 52 (2 déc. 1878). | M(2)Nous avons été obligeamment guidé dans ces excursions par notre confrère | M. Le Mesle. (Bull. Soc. Géol., 26 janv. 1880. 394 DOUVILLÉ. == CALCAIRE DE MONTABUZARD. 23 mai quelques jours à peine nous retrouvions avec MM. Le Mesle et Franchet dans un emprunt ouvert pour les travaux du chemin dé fer à Cour Cheverny, au milieu des Marnes de l'Orléanais, des no- dules d’un calcaire concrétionné tout à fait analogue à certaines variétés du calcaire supérieur de Chitenay. C’est un peu au sud de cette dernière localité et dans des calcaires appartenant à ce même niveau que M. Franchet a recueilli une empreinte bien caractérisée de la Melania aquitanica. z La constatation de l'existence d’un niveau de calcaire lacustre su- perposé aux Sables de l’Orléanais, était bien faite pour inspirer des doutes au sujet de la position véritable du calcaire de Montabuzard, d'autant plus que la faune de vertébrés trouvée dans ces calcaires était notablement différente de celle que l'on connaissait dans le calcaire de Beauce, à Selles-sur-Cher, à Blois et dans d’autres loca-! lités, tandis qu'elle présentait les plus grandes analogies avec celle des Sables de l’Orléanais. Il était donc indispensable d'étudier à nou: veau la localité de Montabuzard ; c’est ce que nous venons de faire il y a quelques jours. Les calcaires qui ont fourni les ossements étudiés par Cuvier ont été exploités au sommet de la colline, au-dessus des dernières maisons du village, situé lui-même au N.-E. de la commune d’Ingré; ils s'élèvent à la cote de 130" environ. La colline est limitée au sud park les pentes d’Ingré qui descendent vers la Loire ; elle se prolonge * l'O. vers Champgelin en formant une deuxième colline un peu plus élevée (136%). Au N.-E., elle se relie par Levrette au plateau de Ville neuve (130 à 135"), dont elle est séparé au N. par une vallée qui se creuse rapidemment en descendant à l'O. vers la forêt de Bucy Dans cette région tous les points élevés sont occupés par des cak# caires ou par des marnes. Les marnes calcaires se montrent au nord de Villeneuve près de la station, et au sud au-dessous du moulins à} Levrette sur la grande route on voit affleurer des calcaires jaunâtres; de Tà à Montabuzard, le chemin reste constamment sur des caleaïres plus ou moins marneux. A Montabuzard même il n’existe plusde coupe visible, maïs voici celle qu’en a donnée Cuvier (de haut en bas)«| Henre véoCtdlbe Tree RM ER - 0,70 à 12,00. Calcaire fragmentairé..". 2. Mi CURE 4 àom Banc de pierre marneuse exploité (sorte de marne durcie), pénétré de toutes parts de coquilles d’eau douce et surtout de limnées et de planorbes. C'est dans ce banc de pierre qu’on a trouvé les ossements. MO de de ete Mn Rene de ee ee ne M ee DR Due Au-dessous marne crayeuse. rer” nr Enr nn dde. t DR ii, 2,00! Re DOUVILLÉ. =— CALCAIRE DE MONTABUZARD. 393 Ha colline de Champgelin montre des affleurements de calcaire sur es deux versants, que l'on peut suivre à l'O jusqu'aux dernières maisons du Bout de Coutes. Sur ces divers points, les calcaires descendent jusqu'à la cote 120 mètres environ et dès que l’on atteint ce niveau on voit appa- Mitre les Sables de l’Orléanais :ici comme à Chitenay et à Chévenelles lu ligne séparative des calcaires et des sables est une courbe de niveau. Nous avons pu observer l’affleurement des sables de l'Orléanais au VW". de Levrette sur les pentes qui descendent vers Orléans et parti- vuliérement au passage à niveau de chemin de fer; puis dans le val quilimite au sud le coteau de Montabuzard, ils sont là très déve- oppés et exploités en plusieurs points; ils présentent d'une manière ès marquée cette stratification enchevêtrée (1) qui, caractérise la mèmeformation aux environs de Pontlevoy, On retrouve les sables à mgré, puis à mi-côte au-dessous du Bout-de-Coutes où on peut les voiñravinant les calcaires de Beauce proprement dits, dans lesquels desexploitations ont creusé de profondes excavations. Plus à l'O. les sables ont été exploités au-dessous du moulin. On peut suivre leurs afleurements au N. de la colline de Champgelin, au S.-E. de la Mar- timière, puis au point marqué 121. Les sables sont exploités immé- diatement au N. du coteau de Montabuzard au fond du vallon qui le sépare du plateau de Villeneuve; plus au N.,ils se sont montrés fossi- liféres dans le village même d' Prince où ils Sir le calcaire de Boauce à l'altitude de 428 mètres. Jest assez difficile de se rendre compte de la puissance de cette formation : les sables paraissent bien développés tout autour du Coléau de Montabuzard, mais leur épaisseur ne doit pas dépasser 6à8 mètres. mAtdessous, on voit partout apparaître le calcaire de Beauce infé- Meur caractérisé par sa structure massive et lesiits de silex meulière quilrenferme presque partout (2). Enrésumé le calcaire de Montabuzard occupe un niveau plus élevé que les Sables de l’Orléanais et la ligne séparative est une courbe de venu; il en résulte que la surface de séparation des deux forma- rions F un plan horizontal et que, comme à Chévenélles et à Chi- | | a ) Elle est caractérisée par de nombreux systèmes de lignes de fausse stratifica- Lion Souvent courbes et enchevêtrés les uns dans les autres. 1 @ Rappelons que plus à l’E., avant Orléans, on voit affleurer au-dessous des | Lables, les marnes vertes qui séparent les deux calcaires de Beauce, tandis que plus oi Favy-aux-Loges, les Sables de l’Orléanais reposent directement sur le Calcaire Hélices. On voit ainsi que la discordance des deux formations ne peut être | Outeuse, | j k } 4 ! ee De FR - ” Diamant tas RÉ NEC ET CN ET If ÉERA crane ere Lane J t 396 CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D CREVAUX. 23 mai | tenay, le calcaire de Montabuzard est régulièrement superposé aux Sables de l'Orléanais : la position respective des deux assises est donc inverse de celle que l’on avait admise jusqu'ici. Les marnes crayeuses signalées par Cuvier au-dessous du banc fos- silifère paraissent être la continuation des marnes blanches farineuses ou noduleuses plus ou moins bariolées de gris ou de verdâtre qui constituent les marnes de l'Orléanais proprement dites; on pent en observer les couches les plus inférieures au-dessus des sablières sur le versant S.-E. du coteau de Montabuzard. Le calcaires occupe- raient ainsi en réalité un niveau un peu supérieur aux Marnes del l’Orléanais et pourraient être par suite synchroniques de la partie la plus inférieure des sables de la Sologne. Le niveau des marnesde l’Orléanais que nous avions défini d’abord seulement au point de vue stratigraphique pourra maintenant être précisé au point de mue paléontologique. On y a recueilli la Melania aquitanica à Suèvres“et au S. de Chitenay ; à Suèvres les fouilles exécutées par l’abbé Bour- geois ont mis à découvert toute une faune d’eau douce dont les échantillons déposés au collège de Pontlevoy ne paraissent pas avoir! encore été étudiés d'une manière complète; enfin à Montabuzard, M. Nouël à recueilli un certain nombre de fossiles terrestres ou d’eau douce parmi lesquels une hélice qui avait d'abord été confon due avec l’Æ. Ramondi, mais qui en est distincte. La faune de werté brés comprend, en outre des animaux de Montabuzard étudiés pa Cuvier, un certain nombre de types découverts à Suèvres par labb Bourgeois; on sait que cette faune, caractérisée par l’Anchitherw aurelianense, le Procervulus aurelianensis et V’Hyæmoschus Larteti pré sente les plus grandes analogies avec celle de Sansan. M. Ch. Vélain fait la communication suivante : Notes géologiques sur la Haute-Guyane d'après les exploraho du D Crevaux. (DEUXIÈME PARTIE) par M. Ch. Velain I En 1877, M. le D' Crevaux, à la suite d’une première explorati dans la Haute-Guyane française, avait bien voulu remettre au lab ratoire de géologie de la Sorbonne les collections de roches recue RP 2 id LA < 1881. CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 397 lies dans la région drainée par les deux fleuves « Maroni et Yari», qu'il avait explorée. | L'étude de ces collections m'a permis de donner une première esquisse de la constitution géologique de cette contrée presque com- plètement inconnue (1). Le Dr Crevaux ne s’est pas tenu à ce premier voyage, qui déjà avait donné de si beaux résultats au point de vue géographique, et pen- dant les années suivantes, en deux étapes, l’une de douze mois (du 10août 1878 au 31 juillet 1879), l’autre de huit (du 6 août 1880 au 10-mars 1881), il a pu remonter tous les grands fleuves de l’Amé- tique équatoriale jusqu’à leurs sources qui, pour la plupart, étaient inconnues, explorant leurs affluents et relevant leur tracé à la bous- sole et au théodolite avec une grande exactitude. … Dans la première de ces expéditions, il à réussi à traverser dans presque toute sa longueur le continent américain. Remontant POyapock qui forme la limite entre notre colonie et le Brésil, il attei- gnait les monts des Tumuc-Humac, un des anneaux de la chaîne qui sépare le bassin des fleuves de la Guyane de celui des Amazones, ébredescendait dans ce bassin par le Parou, rivière considérable dont on lui doit la découverte. …. Malgré les fatigues de cette première traversée, ce voyageur qu’au- eune difficulté n'arrête, non content de ce premier succès, après un Court repos à Para, va reconnaître, dans le cours supérieur de l’A- Mazone, deux des plus puissants affluents de ce fleuve. Après une navigation d'un mois sur l’/ça, il arrive aux sources de cette impor- tante rivière, au pied même des Andes, et redescend par une voie nouvelle, le Yapura qui mesure 500 lieues et n’était connu qu'à son embouchure. La seconde a été consacrée à l’exploration du Magdalena qui coule dans la Colombie, entre les Cordillères orientale et centrale des Andes. Le 14 octobre, il franchissait la crête de la Cordillère orien- taleet découvrait une rivière nouvelle, à laquelle il consacrait le nom de M. de Lesseps (rio Lesseps), puis il explorait le Guayabero (Guaviare), et revenait sur la côte nord par l’Orénoque. Bintérêt géographique de cette dernière exploration consiste dans uniiracé détaillé de huit cent cinquante lieues de rivière, dont qua- iescent vingt-cinq en pays non exploré. Un courage et une audace sans mesure, une santé de fer, un mé- Dlissabsolu de tous les dangers, avec une persévérance à toute épreuve, telles sont les qualités qui ont permis au D' Crevaux | | | M} Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. VII, p. 388, 1879. | DA OMNESOT mms { = = TEE — AT Se = Sr vi LEE a — RE FAP AUOT | XNPADJ) ( UP 2IEJOUT C1 METRE TUE : GLAT-8L81 JIVIUOLVNÔI ANÔILIMNV CH. VÉLAIN: => COLLECTIONS DU D' CREVAUX. o0S SLIDE IP OIPIL0N TD FS70,7 Po0Q d'arriver en si peu de temps avec un seul nègre, Apalou, pour t compagnon de voyage, à des résultats qui le portent maintenant rang des grands voyageurs. 398 1881: CH. VÉLAIN, — COLLECTIONS DU D‘ CREVAUX. 399 Däns chacune de ses explorations, M. Crevaux a utilisé son voyage dela façon la plûs heureuse. Doué d’un excellent esprit d’observa- tion, les documents qu'il a rapportés relatifs à l'histoire naturelle et surtout à l’ethnographie des régions traversées sont précieux. Il a en- core trouvé le temps et le moyen, malgré le peu de ressources dont il pouvait disposer et la difficulté des transports, de recueillir un grand nombre d'échantillons de roches dans les encaissements des fleuves el mème dans des points assez écartés, en repèrant avec soin leur position et leur extension le long des rives. Les collections géologiques relatives à ces trois voyages ont été déposées à la Sorbonne; je demande à la Société de lui présenter au- jourd’hui les résultats des études que je viens de faire des roches de lOyapock afin de compléter les notions géologiques déjà acquises surla partie ouest de la Guyane française, par l'exploration précé- dente du Maroni et du Yari. Sur le parcours du premier de ces deux fleuves, les roches traver- sées.se montrent principalement composées de gneiss et de mica- schistes, qui présentent tous les caractères du système gneisso-schis- teux inférieur. L'absence de toute roche amphibolique m'avait engagé à considérer comme absente, la partie supérieure des schistes CHStallins, composée, comme on sait, d’une longue alternance de loches où prédomine l’amphibole (gneiss à amphibole, amphibo- lites, etc.) avec des cipolins, d'autant plus que les schistes et quart- iles à minerai de fer qui venaient au-dessus, en discordance, étaient bien différents. Les collections recueillies par le docteur Crevaux, dans lOyapock, Viennent combler cette lacune, en montrant dans le cours supérieur dece fleuve des représentants nombreux de cette série supérieure ; leksysième des gneiss et schistes cristallins se présente ainsi au Complet dans la partie est de la Guyane, avec tout un cortège de toches éruptives des plus intéressantes. ii POyapock est un grand fleuve; c’est le plus important des cours Peau de la Guyane, après le Maroni. Son débit comparé à celui du thône est plus considérable et pour tant son parcours n'est que de Sokilomètres. Le docteur Crevaux attribue sa rapidité et surtout ce lébit considérable, non seulement à l'abondance des pluies dans la égion, mais encore à l'imperméabilité du sol argileux qui forme le | DR ENS os A Lin de 7 vs 2 Si UN re EN PRE RIRE ue EL oren CENC. LU EE ES VD - . ne Fo $ Ferre ; è L î 200 CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 23 mail! lit du fleuve, sol argileux résultant de la décomposition des grands k massifs de roches feldspathiques qui l’encaissent. : | — _— s'Cu TT # ROUE = ÿ Samacon br RS Cned DE LA GUYANE FRANÇAISE 27* LE COURS DE L'OYAPOCK relevé par le D°} Crevaux 1879: | Echelle de 1:2500000 : EE ma 20 10 0 2 42 60 Le ] ad Ounst du Aferidien de Tarés o#° Presse par J llansen 4 LA « * > ; — 1981. CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D’ CREVAUX. 401 -L'Oyapock prend son origine au pied des Tumuc-Humac, où il dé- bute par une infinité de petites criques ramifiées, serpentant sur le versant est de ces petites montagnes, connues des indigènes sous le nom de Cumu-Cumu, en raison du palmier Comou (Ænocarpus ba- caba) qui constitue de véritables forêts sur leurs flancs. Ilse dirige ensuite au nord-est, et vient déboucher, au pénitencier de Saint- Georges, dans une vaste embouchure, en forme de baie allongée, entrecoupée d'îles, et limitée au S.-S.-E. par le cap Orange et au N.-N.-0. par la montagne d'Argent. Dans toute cette partie les rives sont basses, marécageuses et couvertes de esters qui défendent les abords du fleuve. A une certaine distance de la mer (50 kilom. environ), l’Oyapock se-rétrécit et s’encaisse dans des rives abruptes, couvertes de végéta- tion et présentant les sites les plus pittoresques et les plus variés. … Des ilots verdoyants, couverts de milliers d'oiseaux au plumage éclatant, allongés dans le sens du fleuve, le divisent en plusieurs bras, qui forment autant de rapides. Bientôt apparaissent des Sauts, éblanavigation devient difficile, pour ne pas dire impraticable. La première de ces chutes, à peu de distance du pénitencier de Saint- Georges, porte le nom de Saut-Robinson. En ce point l’Oyapock a dû Se frayer un passage à travers une pelite chaîne montagneuse, les collines Huart, élevées de 150 mètres, disposées parallèlement à la côte, et formées d’un massif de gneiss redressés, percé de larges filons granitiques et granulitiques orientés dans le sens de la chaîne. Ces dernières roches ont résisté à l’action des eaux, le gneiss schisteux encaissant seul a été enlevé; elles forment alors une série de bar- 1ages transversaux que Ce fleuve ne peut franchir que par une série de-rapides et de chutes. Îlen est ainsi jusqu'aux sources ; sur tout le reste du parcours ces accidents se présentent près de quarante fois; à chaque instant, par conséquent les canots doivent être halés A terre, ou remor- qués.le long des branches d'arbre et des lianes qui bordent les rives. Cette rivière est impraticable; dans le récit de son voyage dans les deux Amériques, d'Orbigny déclare que toutes les tentatives faites Pour remonter l’Oyapock ont été vaines et que lui-même n'a pu dépasser les premiers sauts. | | IT Les premières saillies de l'embouchure de l’Oyapock sont consti- luéescomme aux bouches du Maroni par des gneiss granitoïdes large- ment micacés, très feldspathiques, qui se développent sur une certaine | 26 oo È = … RS miel 102 CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 23 mai étendue, traversés et disloqués par des masses granitiques disposées. en forme de coin, dont les sommets émergent au-dessus des eaux en donnant lieu à une série de petits îlots. - 0 Gneiss granitoide et granites. — Ces gneiss, glanduleux par places, à structure massive, sont très feldspathiques, l’oligoclase y prédomine, en cristaux brisés, très striés, formant une sorte de brèche au miliew de laquelle le mica noir, en lamelles déchiquetées caractéristiques, semble pressé et froissé; un quartz rempli d'inclusions à bulle | mobile, souvent avec cristaux cubiques au nombre de deux ou trois parinclusions, traverse le tout en formant de grandes plages allon | qui se prolongent en filonnets dans les intervalles des cristaux préoée dents ; l’orthose seul a des contours réguliers, il est peu fréque nuageux, presque toujours simple, avec une belle structure HA les minéraux accidentels habituels à ces roches y’ sont peu | breux, j'y ai reconnu seulement du fer oxydulé avec quelques pe zircons en inclusions dans la biotite. s Au contact du granite les modifications sont peu nombreuses: quelques injections quartzeuses sous forme de quartz de corrosion, à ar affectant surtout l'orthose, dont les bords sont alors corrodés, en ve- - loppés et pénétrés par des traînées en forme de gouttelettes, avecm céveloppement de-mica blanc sur les salbandes, sont seules à sis ler. Ce granite appartient à un type ancien, il est largement cristal et se distingue mal à l'œil nu du gneiss encaissant avec Jequelil il paraîtse fondre dansles échantillons de contact. Ilest également rendt j porphyroïde par un grand développement de cristaux d'orthose mâclés. Le quartz y forme de grandes plages à contours irréguliers, qui se font encore remarquer par un grand nombre d'inclusion bulle mobile et de pores à gaz,-disposés par {raînées entrecroisées. contre, le mica noir présente souvent des formes régulières et leli goclase, avec de l’orthose en débris, paraît ancien et décomposé. Ce même granite se retrouve en grandes masses aux rochesde l'Eridan, dans le sud du pénitencier de Saint-Georges, ils donnent lieu à des récifs submergés dangereux (1). 4 Au delà, les collines Huart sont composées de gneiïss gris, érès micacé et schisteux, traversé par de larges filons de granite et < granulite, orientés E.-0., qui donnent lieu aux sauts Robinson Mascarara, aux ilots Anoura, qui sont très rapprochés. 4 Le gneiss des collines Huart est feuilleté, très micacé, il don des arènes cendreuses noires très caractéristiques, et ne p ‘sen! rien de particulier, sinon l'orientation remarquable de ses éléments (1) Un navire de guerre, l'Éridan: s'y est perdu: k D PR dense om ms | | | 1881. CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 203 Poligoclase, en petits débris anguleux, forme des lits continus, d’as- pect bréchoïde, alternant avec des traînées membraneuses de mica noir déchiqueté. Un quartz granulitique forme, par places, des amas lenticulaires allongés. Cette disposition est troublée parfois par l’ap- parition de gros cristaux de microcline, injectés de quartz, entre les feuillets. Des petits cristaux de sphène grisâtres sont assez fré- quents. On remarque aussi des taches graphiteuses noires autour du mica. Le filon du premier saut (saut Robinson) au travers de ces gneiss est constitué par une belle roche granitique très quartzeuse, marquée de taches vertes allongées, qu'on reconnaît facilement pour de l’am- phibole, et qui s’entourent de biotite. L’orthose avec ses clivages miroitants et nacrés, l’oligoclase vitreux et strié, se reconnaissent ficiement à l'œil nu, le quartz est abondant. Le quartz se présente dans cette roche sous trois états : en plages granitiques allongées, exemptes, pour ainsi dire, d'inclusions ; en filonnets, sous la forme granulitique, c'est-à-dire en petits cristaux chatoy Aie disposés en mosaique ; enfin, à l'état de quartz de corrosion. Ces deux deniers sont de seconde consolidation. Le quartz de corrosion attaque ici de préférence l'oligoclase, sur les bords duquel il forme des palmures irès découpées, tandis que les traînées de quartz granulitique ser- Penient entre les cristaux jouant le rôle de ciment ; ce dernier est pédabondant, de beaucoup les grandes plages quartzeuses grani- tiques prédominent. L’orthose, peu abondant, est nuageux, ses cli- “ages bien marqués sont tapissés de petites aiguilles brillantes, qui Sétéignent en long entre les nicols croisés. Les cristaux d’horn- | blende, äliongés suivant 4, sont brisés et décomposés sur les bords; ilsäppartiennent de même que l’oligoclase à la phase de consolida- Won ancienne. Le mica noir, assez abondant, se tient autour des cris- “aux d'amphibole qu'ilsemble épigeniser. Quelques granules d'épidote ploviennent également de la décomposition de l’amphibole. action de ce ne à amphibole sur le gneiss encaissant parait oirété nulle. Mais il n’en est pas de même pour la granulite qui vient En les sauts suivants: les modifications que cette roche a exercées sont profondes et surtout très étendues, elles ont même at- teint le granite à amphibole, qu’elles ont traversé, et le quartz de cor- MOSion qu'on y reconnaît doit être dû à leur action. Ce même quartz prend un grand développement dans le gneiss des îlots Anoura, au | voisinage des filons granulitiques du saut du même nom. Il est accom- 1pagné de mica blanc, en petites lamelles radiées ou groupées en fais- |Ceaux, infiltré dans 2 plans de clivages et les interstices des cristaux k Dpath. Des de Que de microcline, le plus souvent aplatis sui- 40% CH. VÉLAIN. =— COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 23 mai vant 9°, injectés de quartz, se produisent aussi dans ces conditions. Cette granulite, aux tons rosés, est absolument identique à celles décrites par M. Michel-Lévy dans le Morvan. Sa composition mi- néralogique est fort simple : on peut en distinguer les éléments essentiels à l’œil nu. L’orthose est rouge chair, avec la mâcle de Carlsbad, l’oligoclase blanchâtre et strié. Le quartz se montre en petits amas craquelés, ou bien en cristaux dihexaédriques dont les pointements vitreux sont bien nets. Le mica bianc est lamelleux et brillant. A ces éléments l’analyse microscopique ajoute du microcline, quelques petites paillettes de biotite et des prismes aiguillés de tourmaline très dichioïques : elles les montre, en outre, disposés. dans l'ordre suivant : 4° Minéraux anciens, en débris, de première consolidation : mica noir, oligoclase et orthose, quaréz dihexaédrique, tourmaline accidentelle; 2° Minéraux de seconde consolidation : orthose et microcine, quartz granulitique, mica blanc ; « 3° Produit de décomposition (actions secondaires) : chlorite verte écatlleuse. C’est exactement la composition et le mode de structure donnée par M. Michel-Lévy pour la granulite rose de Semur-en-Auxois. | Certaines variétés euritiques et quartzeuses de cette granulite, M aux alentours de l’île Jacques, sont marquées sur leurs affleurements de rainures allongées et de surfaces déprimées, de forme ovalaire, Ces entailles sont faites par les indigènes qui viennent y dresser leurs instruments en silex; les rainures ont été pratiquées en aiguüi- sant le tranchant des haches, et les surfaces déprimées en polisssss k leurs faces (1). Au delà de la crique Mouchiri, près de l’ancienne mission dek Saint-Paul, chez les Oyampis, le docteur Crevaux a recueilli desk échantillons d’une granulite fort intéressante, en tous points sem- blable à celles des îles Seychelles que j'ai décrites (2), et qui prennent} leur caractère dans la présence de l’amphibole. Le gneiss granitoïde reparaît dans le cours moyen du fleuve, auf saut Massara, il se développe ensuite sur une étendue de plus dep € di ER ENT SE NP NS: | De os (1) Je puis citer une autre application industrielle de la granulite; dans mme autre contrée bien éloignés, en Chine, dans la province de Ghantuns, ces MÊMES}, variétés à grains fins, riches en petits dihexaèdres de quartz, sont exploitées comme pierres à moudre. Des échantillons de ces meules ont été rapportées Et déposées à la Sorbonne par M. Fauvel, officier des douanes chinoises. | (2) Ch. Vélain. Note sur la constitution géologique des îles Seychelles, Buil.M Soc. Géol., 3° série, t. VII, p. 268. rer des :Hl cils —- 1881. CH. VÉLAIN. — COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 405 20 kilomètres. M. le docteur Crevaux a vu ces. roches fortement redressées, plissées et contournées ; une grande faille doit donc être admise pour expliquer leur retour. Ce gneiss est encore massif comme celui de l'embouchure; le mica noir, en larges lamelles brillantes, y forme des amas lenticulaires enchevêtrés plutôt que des lits continus. Les feldspaths y sont d’une extrême fraîcheur :les uns, d’un blanc nacré sur les faces de clivages se reconnaissent pour de l’orthose; l’oligoclase plus abondant est opaque, un peu rosé, et marqué de belles stries, visibles à l'œil nu. Le quartz forme des petits amas vitreux. Ces éléments sont mieux orientés que dans le gneiss de l'embouchure. L’'oligoclase est tou- jours brisé, ses fines lamelles hémitropes sont souvent plissées ou même brisées et disjointes. Les lamelles de biotite, toujours dé- chiquetées, présentent sur leurs extrémités frangées des petites houppes de fer oxydulé, qui se disposent à la manière de la limaille de fer aux deux pôlesd’'un aimant. L’orthose est plus rare, il est ar- rondi, un peu altéré suivant les lignes de clivage et toujours enve- loppé par les plages quartzeuses. Des zircons prismés, présentant souvent la face terminale p, sont fréquents dans toute la roche, le mica et l’orthose en renferment en inclusions. Plus loin, au petit saut qui précède de quelques kilomètres celui dePacouchiri, ce même gneiss devient plus micacé et plus schis- teux. Le microscope montre cette nouvelle roche, où le quartz an- cien se présente en gros cristaux arrondis et dispersés, comme des galets roulés, injectée de quartz granulitique, chatoyant, formant des trainées allongées dans le sens des feuillets, ou les disloquant; ces filonnets charrient, en les bousculant et en les amassant contre lesgros cristaux d’oligoclase qui forment comme des arrêts, des dé- bris d'orthose, de microcline et de mica infiltrés eux-mêmes de quartz. Au saut Pacouchiri, à 7 kilomètres environ de ce petit saut, le gneiss devient tout à fait feuilleté et passe au gneiss gris qui vient ensuite ; ainsi s'établit à la limite de ces deux séries gneissiques une 20ne de passage qui sert à les relier. Moïci la composition du gneiss du Pacouchiri : l’orthose et l'oli- goclase associés donnent tous deux de grandes plages, à contours mimréguliers, formant des bandes séparées par des traînées de mica noir, avec quartz granitique arrondi et fer oxydulé. L’oligoclase est \souvent en inclusion dans l’orthose. MI faut encore y signaler des traînées de quartz granulitique grenu Æetksableux, amenant avec elles du mica blanc en minces lamelles quisse répandent dans toute la roche. Le microcline est aussi abon- dant, il doit y avoir été introduit postérieurement. Les minéraux “SERGE CES 406 CH. VÉLAIN. == COLLECTIONS DU D' CREVAUX. 23 mai | | accidentels se bornent à l'épidoté et au zircon, ce dernier est peu. || fréquent, mais par contre bien transparent et volumitiôux. ré Le gneiss gris qui vient ensuite, est celui que j'ai déjà décrit aux | Collines Huart, ilest peut-être encore plus fin, peu micacé, et res- 3 semble absolument à ces fragments de gneiss micacé, très schisteux, k | 5 empâtés dans les granites de Bretagne, où le feldspath ne se traduit | plus que par quelques petites taches blanches. || Ces gneïss paraissent là très étendus; ils sont traversés et ste | 1 qués à diverses reprises par des masses énormes de granite à amphi=. | bole. Ce nouveau granite est à grandes parties, tous ses éléments, M | d'une grande fraîcheur, sont bien discernables à l’œil nu. La fig. 344 de la planche IX représente un bon type de ces granites amphiboh tiques qui sont ainsi fréquents en Guyane. B À une certaine distance du point où ils cessent, le D' Crevaux a. recueilli, entreles criques Motoura et Curoupayo, des échantillons. de diorite dans de petits affleurements isolés, entourés d’une épaisse. végétation marquant leurs relations avec les roches environnantes. Ii est probable que ces roches se trouvent là au travers des gneiss gris qui ont dû se continuer, car on les retrouve bientôt audel. Gette diorite est quarlziière et largement cristallisée; sa composition minéralogique est assez complexe : elle est formée essentiellement k. d’oligoclase, d’orthose peu abondant et d'amphibole verte, et contient, avec du fer oxydulé, un peu de mica noir, des zircons bien prismés, du grenat, de l’épidote en petits amas granuleux isolés qui n'épsé nisent aucun des éléments de la roche, enfin du sphène en abondance, | | Le quartz, à l’état granulitique, est récent, il a une tendance se transformer er quartz de corrosion en s’infiltrant dans les cassures et les plans de clivages des feldspaths (la figure n°2 pl. X en. ne un exemple). # L’oligoclase se présente en petits débris no entraînés pal le quartz, et en grands cristaux largement siriés; ces derniers sont| é souvent encapuchonnés par l’orthose qui s’y infilire ou parfois S'ac-| f: cole à leur côté en formant des groupements de cristaux parailèlese L'hornblende y existe de même sous deux états : en grandes plages déchiquetées lamelleuses, peu striées, d’un beau vert bien transparent: faites suivant g! et souvent mâclés ; puis en cristaux plus petits; très colorés, se présentant toujours avec des formes rhombiques;"tron- quées à leurs extrémités, indiquant des sections perpendiculaires au plan de symétrie g', marquées de clivages aigus très accentués Les larges lamelles d'hornblende s'associent aux grands cristaux) d’oligoclase et d’orthose pour mouler tous les autres éléments dé le RL EN ad _ er ee ROCHES ÉRUPTIVES DE LA GUYANE Bull. Soc. Géol. de France. 3e série, t. IX, pl. IX. L ZE à / " À | FLE SPL VASTE 07 ) \ LIT 0 à Ê. (te ; : \ 5 - WA : 7 NY PO 4 MANN AT LE . pa Le LE CON) AA W \ Ne j I. Gneiss à amphihole avec sphène (saut Yennarou). IL. Fer titané. HI. Granite à amphibole du saut Pacouchiri. ROCHES ÉRUPTIVES DE LA GUYANE Bull. Soc. Géol. de France. BASÉE Xe, pl. Xe h 2, S CS RS RSS l/ KSOZS SK 729 L ; - ET à à SSL É : K / 4 TP + ? A KES SS NC FA Ja PA > £ = ST EF  3 GA, I. Granulites à amphibole'du mont Tigre. II. Diorite à la crique Motoura. IT. Granulite à amphibole du saut Yennarou. 1881. CH. VÉLAIN, = COLLECTIONS DU D' CREVAUX, 107 roche. Ils appartiennent avec le quartz granulitique à la seconde phase de consolidation de la roche. Le sphène paraît ancien et nullement secondaire, comme il l’est habituellement dans les diorites, où il résulte principalement de l’alté- ration du fer titané. Ici le fer titané manque, le sphène (pl. X, fig. 2) se présente en plages irrégulières brunâtres de grandes dimensions, isolées les unes des autres, associées à l’épidote, avec les clivages mm très marqués, ou bien en petits cristaux très en relief, en forme de coin, allongés dans le sens de la diagonale de la base, et mâclés sui- vant *! à la manière des sphènes du Tyrol, Le gneiss gris affleure de nouveau près de la crique Ouroupayo. Il alterne alors avec des roches gneissiques plus feldspathiques, qui 11 1881. OH. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 4921 Puissance des couches. Je devrais peut-être négliger cet ordre de considérations, car la puissance des couches d'un bassin ne peut légitimement entrer en en parallèle avec celle des autres : les mêmes causes qui font varier les faunes influent sur la puissance des assises; l'existence même “de couches contemporaines ne peut être affirmée à priori, soit par ce que certains points du lit des mers ne retiennent aucun dépôt, ainsi quele montre l'étude des mers actuelles, soit par ce que la surface terrestre ne s’est pas trouvée entièrement et simultanément sous les eaux. | L'observation prouve d’ailleurs que, dans un même bassin, la puis- sance de couches contemporaines est éminemment variable: les travaux de MM. Hébert et Toucas sur le bassin d'Uchaux (voy. no- fimment le tableau synchronique, p. 69), ont révélé, dans cette région, des écarts extraordinaires ; il en est de même de la coupe de la Cadière, rapprochée de celle des Corbières, dont la puissance est éierminée par M. Toucas : à la Cadière les couches 8-44 (sans ténir compte de la couche 9 non mesurée) atteignent une épaisseur totale de230%., tandis que les coupes 4 et 5 des Corbières n’atteignent que 83.et 76 mètres. Cet écart n'empêche pas, et avec raison, M. Toucas démaintenir le parallélisme de ses coupes; il n'y a donc pas lieu 4 ….…fHrtiori de raisonner autrement dans le parallélisme des autres bassins. Mais s’il convient de ne pas baser sur un égal nombre de mètres parallélisme des couches dans des bassins divers, il est un autre ……pect sous lequel doit être envisagée cette puissance considérée “ins un même bassin et sur un même point. La coupe de la Cadière en offre la preuve. 51 l’on recherche les conditions de dépôt qui ont présidé d’une } partaux couches 8-14, d'autre part à celles qui leur succèdent, on —esbfrappé de voir les premières constitués par des assises d’une puis- sance relativement considérable, 20 à 80 mètres, à l’exception de la couche 14 qui annonce une modification imminente ; tandis que les touches 15-22, au contraire, constituées par des bancs relativement éxigus, contrastent avec les précédentes et se chiffrent par 2, 3, 4, —… mètres, une seule atteignant le maximum de 8 mètres. Observations stratigraphiques. “Les considérations qui précèdent se rattachent directement aux observations stratigraphiques ; elles démontrent la diversité des con- ditions de dépôt au-dessus et au-dessous de la ligne de démarcation ÿ 499 H. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 23 mal tracée par d'Orbigny et qui trouve son explication dans l'existence d'une zone arénacée avec empreintes végétales, intercalée entre les couches 44 et 15, Æléments des faunes. La faune doit, comme la stratigraphie, être étudiée dans les couches | 8-14 d’une part et dans les couches 15-22 de l’autre. | Le premier niveau renferme incontestablement un nombre impor- tant d'espèces communes au Sénonien ; que l’on en discute et éli= mine, si l'on veut, quelques-unes, il en restera toujours assez pour que le faciès sénonien subsiste; mais ce faciès, il ne faut pas le perdre de vue, n'est pas exclusif. A côté de fossiles qui n'étaient jus= que-là attribués qu'au Sénonien, persistent des espèces incontes= tablement turoniennes, spéciales aux terrains classés sous ce nom par d’Orbigny, telles que Nautilus Sowerbyanus, Pleurotomaria GaË hRennéi, Arca Noueliana, et, parmi les Rudistes, Âippurites organt- sans, H. cornuvaccinum, Radiolites angulosus, Sphærulites Sauvagesi Plagioptychus Coquand, etc. Parmi les Polypiers, les genres massifs, Disastrées, Syrrastrées et Polyasirées, caractéristiques du niveau inférieur, couches 8-14, se sont éteints avec lui. De l'étude détaillée de la première zone résuite donc cette double constatation : 1° Mélange d'espèces turonienneset es sénoniennes ; 2° Extinction des premières à la limite supérieure de cette zone. Si l’on applique la même étude au niveau supérieur, couches 15-92, on constate : : 1° Au début, l'existence d’une mer déserte, attendant son repeu plement d’une faune embryonnaire qui seule y a laissé ses traces; 2° Plus haut, l'absence non moins étonnante d’une importante fraction de la faune sénonienne et notamment des Échinoderme prématurément apparus dans le niveau inférieur ; 3° L'extinction des Rudistes, à l'exception des Radiolites fissicostie et Sphærulites Coquandi, et la Tr aux immenses bancs du nivea inférieur de rares et solitaires individus. 4° Enfin, parmi les Monastrées, la prééminence de familles jusque à inconnues, telles que les Turbinoliens, sur les Trochosmiliens dont l'épanouissement luxuriant caractérise le niveau inférieur. Telles sont les observations qui se dégagent des travaux de nos honorables confrères ; elles semblent indiquer l’existence de deux. régimes bien distincts, dans la période considérée par eux comm homogène des niveaux supérieurs à Hippurites, 2, 3e et 4° niveaux , 1881. H. ARNAUD, = TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 493 Ces observations amènent naturellement la question suivante ; Qu'est-ce qui caractérise une limite d'étage ? Est-ce l'apparition d'espèces nouvelles ou l’extinction de celles qui les ont précédées dans l’ordre d’apparition ? Si cette question n’est pas traitée dans les travaux de nos savants confrères, elle y est implicitement résolue par leurs conclusions qui attribuent la prééminence à la faune nouvelle. Pour moi, je ne crois pas qu'elle soit susceptible de recevoir une solution absolue, les ca- Mractères de la faune ne constituent que l’un des éléments de la déter- mmination des étages ; lorsque l’arrivée de la faune nouvelle coïncide Mavec la disparition de l’ancienne, on reconnaît justement l’interposi- tion d'un événement concordant avec l'interruption des dépôts; mais si l'un de ces élément fait défaut, à quel signe reconnaître la supério- Mrité de l’autre ? Est-ce au nombre des espèces appartenant à l’une ou Mdautre de ces faunes ? Est-ce plutôt aux familles ? J'avoue que le Mchoix me semble difficile à justifier. Pour MM. Péron et Toucas « les “eniveaux de Rudistes doivent être considérés comme de véritables Wedépôts accidentels » (1); il paraîtrait naturel d'en tirer cette consé- “quence qu’ils ne peuvent entrer en ligne de compte dans la classifi- Veation des étages. Sans vouloir exagérer l'importance des Rudistes, je ne pourrais souscrire à cette conclusion; sans doute leur absence peut, sur cer- ‘tains points, faire naître de sérieuses difficultés pour l’établissement “iü parallélisme de couches caractérisées par des faunes différentes; kCraie du Nord en offre un exemple ; mais partout où ils existent, Is fournissent des points de repère précieux et j'estime qu'il serait :mprudent de négliger leurs indications. L’utilité en est surtout ma: hifeste s’il s’agit d'établir le synchronisme de couches appartenant à es régions distinctes, où ils se sont développés : leurs conditions Mexistence à raison même de leur spécialité (fixité et niveau sous les aux) leur ont imprimé une sensibilité qui traduit fidèlement les Ménements au milieu desquels ils ont vécu; ils sont en quelque tonte les photographes de leurs époques, et, si ces artistes n'ont pas 1péré partout, ce n’est pas une raison pour rejeter sans examen les —'aces concordantes imprimées par leur passage. En constatant cette sensibilité, je n’entends pas toutefois l’exagé- vi: supérieure à celle de beaucoup d’autres familles, elle ne va pas isqu'à faire, au moindre ébranlement, disparaître les espèces sans prit de retour ; je me borne à constater que leurs vicissitudes tra- 1 uüsent exactement les événements dont les régions qu'ils habitent it été le théâtre. m1} But. Soc. Géol., & série, t. V. p. 498. om 4 + re pere CR PRET ee Le _ bancs à Wippurites organisans et Hippurites cornuvaccinum, entre les 424 H. ARNAUD, — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI, 23 mai Enest-il de même des autres familles? La plupart trouvent dans - leur mobilité un moyen de fuir les effets des révolutions ; d’autres, parmi les fixes, sont douées d'une faculté supérieure d'adaptation à des conditions nouvelles; les Ostracées par exemple, commen les Limes (je cite ces genres qui pourvus de leur test offrent une plus grande certitude de détermination) passent, dans le S.-0., du Carentonien inférieur (grès lignitifères) au Danien (Dordonien, Coq.) ;« nombre d'Échinodermes offrent une évolution non moins étendue j'ai déjà cité Oréhopsis miliaris qui part des bancs inférieurs à Icthyo- sarcolithes et monte jusqu’au Dordonien; les Échinides du Caren« tonien inférieur reparaissent dans le Ligérien inférieur. Dans 1e Coniacien, j'ai recueilli un Anorthopygus que M. Cotteau n'a pas dis tingué d'A. orbicularis ; je pourrais multiplier ces exemples ; il suffit de les indiquer pour montrer que l'attribution première d’un fossile à tel ou tel étage où il a été trouvé pour la première fois, ne doit pas suffire à le faire considérer comme caractéristique de ce niveau. Cette observation paraît trouver une nouvelle confirmation dans. cette circonstance que la faune à faciès sénonien (Gastéropodes ef Lamellibranches), dont l'intercalation entre les banes à Radiolites. cornupastoris du midi et les calcaires supérieurs à Hippurites motive la classification proposée par nos confrères, descenddans le S.-0. az dessous des calcaires à Æadiolites cornupastoris, jusque dans l'Angou= mien inférieur qui lui-même a reçu du Ligérien un certain nombre de ses représentants. L’admission des principes générateurs de la théorie nouvelle conduirait logiquement à encadrer dans un même groupe l’Angoumien, le Ligérien et le Carentonien; ei comme ces. horizons ont un nombre important d'espèces qui remontent dansl& Craie supérieure, après y avoir rattaché les calcaires à Échinides et Hippurites du midi, à y comprendre le Santonien, le Campanien*ef, le Danien. Il suffit d’'énoncer un tel résultat et de le comparer aux tendances actuelles de l'esprit scientifique. à Je ne trouve donc pas dans les faits observés de motifs sufisil pour déplacer le point de départ de la Craie supérieure : je ne puis mé séparer de l'opinion de d'Orbigny qui le fixe au-dessus des derniers couches 14 et 45 de la coupe de la Cadière. Les assises qui supportent ces couches dans le Var et l'Aude, sont-elles le représentant du Provencien? Et d’abord qu'est-ce que le Provencien ? à Le Provencien a été créé en 1856 par M. Coquand, pour les couches comprises, dans le bassin du S.-0., entre les bancs à Æadäüolites lum- i H, ARNAUD, — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI, 495 Mbricalis d’une part et les grès à 0. plicifera (O0. auricularis, Brongn. | de l’autre (1). (M C'est donc au S.-0. qu'appartient le type de l'étage. Postérieurement divers travaux en ont recherché l’extension aux autres bassins : contestées ou acceptées dans leurs résultats, ces re- cherches n’ont eu pour but et n’ont pu avoir pour conséquence que L des rapprochements; elles laissent intact le type tel qu’il a été pri- mitivement établi. La séparation du Provencien et de l’Angoumien est elle légitime ? M Je ne reproduirai pas les considérations développées dans la note ‘du 48 février 1878, p. 235-939; il suffit d'y renvoyer; elles se résu- pont par la démonstration de trois points: 19 Transgressivité de l'étage provencien sur les divers étages an- goumiens ; - (9: Substitution de l'élément marneux et arénacé aux calcaires de Pétage précédent; 3° Apparition de nouveaux Rudistes. Le Provencien doit-il être distingué du Coniacien (Sénonien infé- tieur) ? L'affirmative se déduit des mêmes observations : 1° Transgressivité du Coniacien sur les divers étages provenciens ; 2° Persistance jusqu’au sommet du Provencien de fossiles spé- “aux à la Craie moyenne ; 3° Apparition dans le Coniacien d’une nouvelle faune. «11 parait donc difficile, si l’on soumet à l'épreuve de l'observation lirecte le Provencien type, le Provencien du S.-0., de n’en pas re- lonnaître l'indépendance. («II ne faut pas croire, d’ailleurs, ainsi qu'il paraît résulter de la note “eM. Toucas, p. 73-74, que la faune de cet étage se borne à Aippu- jules organisans, À. cornuvaccinum, Sph. Sauvagesi. On pourra se con- …laincre du contraire si l’on veut bien se rapporter au Mémoire que Société à publié avant la naissance de la question des calcaires à Aüippurites (2). On y verra notamment signalés parmi les Rudistes : | ad. angulosus avec ses variétés, À. quadratus, R. irregularis, Hipp. …HWatatus, Sph. sinuatus, Sph. Toucasi, Sph. Coquandi, Plagioptychus mm oquandi, etc. J'ai adressé, il y à plus de dix ans, à M. Coquand des imellibranches et des Gastéropodes provenciens avec les mêmes spèces coniaciennes, en lui en signalant l'identité, et en insistant 1 la nécessité de ne pas admettre un renouvellement intégral de | une à chaque étage. | | (2) Bull. Soc. Géol., 2 série, t. XIV, p. 81 et 852. | (2) Mém. Soc. Géol., 2° série, t. IX, n° IV, p. 17-26, 66-79. pr ne À à a | 4 | | F} 1 426 H. ARNAUD. —— TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 28 mai” Considérée dans son ensemble la faune provencienne du S.-0, comme celle du midi, se caractérise par l'abondance des Rudistes, des | Polypiers massifs, des Actéonelles. Tel est le Provencien type. | À quoi correspondent les couches 8-14 de la Cadière et les assises M parallèles de l'Aude? Sont-elles contemporaines du Provencien ou de M la Craie supérieure? Pour le rechercher, comparons les deux bassins sous les divers rapports envisagés par nos confrères. | Puissance des couches. Je ne reviendrai pas sur les considérations que j'ai déjà présentées h à ce sujet : elles se trouvent confirmées par les observations dem M. Péron (1) qui signale le développement graduel et successif dus Turonien, quand on s’avance de de l’Aquitaine vers l’Aude et la Pro=M vence, et en même temps l’acroissement de richesse et le dédoubleh ment des faunes : chaque bassin a vu la nature et la puissance de ses dépôts varier suivant les conditions qui y ont présidé; il mem paraît inutile d’insister sur ce point et de discuter l'argumentation basée sur la différence de puissance, tant qu'elle os pas pour À toujours multiples de Spot Stratigraphie. Dans le $.-0. comme dans le midi, le Provencien se distingue del L l'Angoumien par l'invasion des marnes et des grés qui succèdent aux (A calcatres de l'étage précédent; la faune varie avec la nature des dé-M pôts: les régions calcaires sont presque exclusivement peuplées den Rudistes, de Chames et de Ni les régions marno- ue h faunes mieux rare aux autres niveaux. D. Avec la fin de ces marnes s'éteint brusquement la faune des Hippus | .l rites, dont le maximum de développement caractérise l’étage proven=M cien. L'événement général qui y a mis fin et se traduit sur toute l'étenM due du bassin tant par la transgressivité que par la différence des M caractères minéralogiques du dépôt postérieur, en a ouvert l'accès [he à des espèces qui n'y avaient pas encore fait leur première appari n tion. | Le Sénonien inférieur (Coniacien-Santonien) ne présente plus que MW (1) Bull. Soc, Géol., 3e série, t. V, p. 495. 1881. H, ARNAUD. == TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 4917 “des Rudistes rares et disséminés à la place des bancs si universelle- ment accusés dans l’étage provencien. Ilest difficile de contester l’identité de ces phénomènes généraux avec ceux qui se sont produits dans le midi de la France, Constitution des faunes. Qu'il y ait entre le Provencien tel qu’il a été délimité et le Séno- Pnien inférieur une communauté plus ou moins étendue de Gastéro- Ppodes et de Lamellibranches, c’est un fait incontestable qui se pro- Mduit dans le S.-0. aussi bien que dans le midi; les Échinodermes ne dsy comportent pas autrement, sans parler d'Orthopsis miliaris qui Hiraverse la Craie de la base au sommet, Æemiaster nasutulus, Holecty- pus turonensis ont été par moi recueillis dans le Provencien avec Micraster laxoporus, qui descend jusqu’à la base de l’'Angoumien; ils offrent même sur les espèces du midi cet avantage d'occuper en même temps, dans le S.-0., les étages supérieurs au Provencien ; west cependant à l’Angoumien que M. Toucas rattache dans le S.-0. ge dernier horizon. La communauté de station dans le Provencien db le Sénonien serait-elle une raison pour confondre les couches qui es recèlent? Je ne le pense pas; il ne faut pas plus supprimer, dans in sens, les fossiles communs que dans le sens contraire, Les fossiles pécaux. Or, ainsi que je l’ai fait remarquer, dans le Provencien du ‘nidi, les uns et les autres sont associés; où chercher le critérium ‘une préférence légitime? Pour moi, ce n’est pas dans la présence e tel ou tel fossile, c’est dans l'étude des caractères généraux des unes, dans l’ensemble des phénomènes qu’elles traduisent. Or, si on envisage les faunes à ce point de vue général, on est frappé de “identité des conditions qui, dans le S.-0., comme dans le midi, ont résidé à leur évolution. Au-dessus des calcaires angoumiens, naissent des bancs puissants, —imachelliques, plusieurs fois répétés, de Rudistes d'espèces identi- ues : Aippurites dilatatus, Sph. sinuatus. Sph. Toucasi, Sph. radiosus, ad. angulosus, Plagioptychus Coquandi, etc., qui, dans le S.-0. comme 4 ns le midi, prennent fin avec les Æipp. organisans et A. cornuvacci- 1m, et sont associés aux Polypiers massifs et aux Chames qui don- nt à l'étage sa physionomie typique. Dans le S.-0., le Provencien —nsi déterminé se détache mieux encore de la Craie supérieure mr la persistance de Periaster oblongus, Periaster Verneuil, jusqu’au “mmet des marnes à Sph. sinuatus qu'ils ne franchissent pas. L La faune du Provencien, isolé des niveaux supérieurs, montre donc ie frappante analogie dans les deux bassins comparés, si l’on ‘erche à en embrasser l’ensemble. 4928 H. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 23 Mal . Elle est une en réalité par son origine, par son développement," par sa fin; des deux côtés elle a été atteinte par un même événe- ment de les effets se sont diversement traduits dans chaque bas sin : en effet, tandis que le Provencien, constitué dans le-midi par des assises d’une puissance et d’une richesse exceptionnelles, n’est re présenté dans le S.-0..que par des roches plus pauvres ou rebelles, par leur nature aux investigations du paléontologiste, la Craie supé-. rieure, par suite du mouvement de bascule qui les a simultanément. affectés, suit, dans l’un et l’autre bassin, un développement inverse Ce changement n'a pas toutefois modifié l’ordre de succession des faunes, et le parallélisme établi pour le Provencien, loin d'être. ébranlé, est au contraire confirmé par la comparaison des assises supérieures qui fournissent ainsi, avec l’Angoumien, les deux points de repère dont j'ai indiqué l'utilité au début de cette note. Les horizons supérieurs à l’Angoumien peuvent en effet être syn- : chronisés par le tableau ci-joint (tableau n° IT). Les beaux travaux dont la Provence a été l’objet, expliquent suffi” samment la marche des phénomènes qui se sont succédé dans de. midi de la France : dans le S.-0. comme dans le midi, l'étage provens cien a pris fin par la formation d'une ride terrestre qui, inauguram#, le travail d’exhaussement de la région méridionale, répond par um - phénomène corrélatif à l’affaissement du bassin du S.-0.; la nature des dépôts arénacés qui marquent le début de la Craie supérieure, 1! les modifications organiques correspondantes, en attestent la sim LE tanéité dans les deux régions. Uchaux a été subitement et com plètement émergé, (tableau de M. Toucas, col. 2.) Demeurée sous les eaux, la Provence a subi la progression du mouvement ascension nel IeTans au débat du Sénonien : graduellement soulevé, le lit des mers n’a reçu que des dépôts successivement affaiblis, jusqu'au mi ment où, affleurant le niveau terrestre, l'océan est entré en contat avec les eaux douces. Un nouveau frémissement, inaugurant le Cë am panien, a définitivement dépossédé la mer de son empire. Or, l'mdEE pendance constatée des lacs impliquant l'existence de rivages assé} étendus et assez élevés pour les soustraire à l’action de l'océan, Æ n’est pas, dans cette région exondée, ailleurs que dans les dépôts d’eau douce de la Provence, si bien étudiés par M. Matheron, qu il convient de rechercher le Campanien. L’extension des rivages, le mes trait de la mer avaient déjà affecté les Corbières et n’ont pas permis la formation de dépôts corrélatifs au Santonien proprement dit etau Campanien, ce n’est que par l'effet d’un mouvement port ë D | la mer a été rappelée à l’ouest, dans la région pyrénéenne, à l'a nement du Danien. BASSIN DU SUD-OUEST Sables, grès, poudingue, avec Rad. Bournoni, R. ingens, Claviaster cornutus, etc. Calcaires jaunes à Hemipneusles : Faujasia Fau- jasi, Hemiaster Prunellu, Cassidulus Lapiscancri, Hipp. radiosus, Rad. Jouannetli, etc. Calcaire glauconieux, gris ou bleuâtre, avec Orbitolites media, Conoclypeus Leskei, Exog. Py- renaïca, etc. Calcaire blanc ou gris, gelif: Micraster Glyphus, Offaster piluta, Ost. semi plana, Crania Ignaber- gensis, etc. Calcaire gris avec cordons siliceux : Be/emni- tella quadrata, etc. Calcaire gris bleuâtre à silex: Hippur. Arnaudi. LA CADIÈRE CORBIÈRES Galcaires blancs: Atgiles rouges. GARUMNIEN Sables et \= grès d'Alet: Z ES Z SAR Q Z|es Z < [re Z <|pP1 N2 Z & | xs PA = EE 7 < B | as L? Æ Le Z OK I 71 VE Z =] 7 |O | H: FA Calezire et grès à O. acutirostris, Conoclypeus | 21 22 | Couches saumâtres. TIRÉS 20 | Calcaire marneux pétri d'O. acutirostris. Banc marneux à ©. wesicularis et O, probosci- dæa. Calcaire marneux ou arénacé : Botryopygus Tou- 19 Calcaire légèrement marneux : Botryo- casi, Hipp. radiosus ? (1) Sph., Coquandi, etc. pygus Toucasi, Hip. voisines d'H. di- latatus, Calcaire marneux noduleux : Rhynch. Eudesi, Ne- 18 Calcaire marneux noduleux : Nerinea rinea bisulcata, Lima ovata, etc. bisulcala, Lima ovata, Sph. Coquandi, etc: Calczaire glauconieux : Cidaris pseudoypislillum, 47 | Marnes grises avecconcrétions crayeuses: C. subvesiculosa, Pentacrinus carinatus, Rhynch. Cidaris pseudopistillum, GC. subvesiculosa, Grès deformis, Micraster brevis, var. Turonensis, 0. Penlacrinus carinalus, Rh. deformis, 0, Ë plicifera. plicifera. Calcaire noduleux : Rhynch. Baugasi, Cyphosoma 16 Calcaire et marnes alternant avec cal- marneux. Ameliæ, Hemiaster stella, etc. caire en plaquettes. Marnes axec 0. spinosa, Rhynch, pelrocoriensis, 15 Calcaire marneux et marnes grises avec | Marnes bleues du Moulin-Liflou. | grès glauconieux ferrugineux avec traces de 0. spinosa. Empreintes) végétales; grès | Grès marneux et ferrugineux. succin. ferrugineux. - Calcaire marneux pétri de Rudistes et de Poly- 14 Calcaire marneux pétrinde Rudisteset de, | Calcaire marneux pétni de Rudistesvet.de Poly- piers. Polypiers. A. piers. Hipp. organisans, H. cornuvaccinum, Hipp. di- Hipp.vorganisans, E tie) mnt an Le ati ne SIA Fil ART Nr 2 An Ses 72 Fe BR LES =. VAE. . d ni S CS name Lis Chacun des bassins du S.-0. et du midi présente ainsi, dans la trace fidèlement conservée des événements qui les ont simultanément affectés, les éléments d’un parallélisme qui paraît rigoureusement établi. Le tableau qui précède ne concorde pas, il est vrai, avec celui qui accompagne la note de M. Toucas; mais je ne puis accepter comme élément de comparaison la colonne Charente de ce travail; je n’y re- connais plus, je l’avoue, la Craie du S.-0.; les ciseaux de l’auteur Vont défigurée et transformée ; tantôt des assises bien individualisées disparaissent sans laisser de traces, tantôt des couches distinctes y sont confondues, et des fossiles qui n’ont jamais été contemporains dans la région sont tout étonnés de s’y trouver réunis ; tantôt, au con- traire, une couche une et homogène est dédoublée, et la faune arbi- “rarement scindée est répartie non seulement à des niveaux, mais dans des groupes séparés; tantôt les fossiles ne sont indiqués que par des noms de genres, quand l'indication des espèces peut seule fournir un utile élément de comparaison, etc. “Le tableau ci-joint n'apporte, pour la Craie du S.-0., aucune mo- dification aux divisisions établies avant la naissance de la question qunous occupe. Pour la Craie du Midi, je me suis efforcé de respec- ter scrupuleusement les divisions admises par notre honorable con- frère, et de n'y introduire aucune indication de fossiles qui ne se Tétrouvat dans les notes de l’auteur. Je dois toujours faire observer, au sujet du tableau de M. Toucas, que l'Æippurites cornuvaccinum, indiqué dans les bancs à Poëriopyqus, vers la partie supérieure du Santonien moyen de cet auteur, n’est pas l'Æippurites cornuvaccinum dont il est question dans le cours de son Mémoire ; les travaux les plus récents (1) tendent à démontrer que c'est à l'espèce santonienne que doit être attribué le nom dHippurites cornuvaccinum, Bronn; mais il est certain qu'elle diffère de celle du Provencien et il importe que la distinction en soit faite au point de vue de l'unité ou de la séparation des couches qui les renferment. … Dans le tableau que je présente, J'ai désigné comme Âippurites Cornmuvaccinum, l'espèce jusqu'ici généralement connue en France sous cette dénomination, et décrite notamment par M. Bayle sous ce om (2), c’est-à-dire l'espèce provencienne. «Cette explication m’a paru nécessaire pour dissiper l’équivoque et prévenir la confusion. (1) Voir notamment Coquand : Études supplémentaires sur la Paléontologie algé- richne p. 395. RhBull. Soc. Géol., & série, t. XXV, pl. XV, fig. 1»3. JR D: 430 H. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 23 mai | Reste la question de parallélisme que j’ai examinée. Avant d’adop- ter une opinion définitive et de formuler les conclusions qui la résol vent, j'en ai repris à nouveau l'étude et mürement pesé les travaux de confrères pour lesquels je professe une haute estime et une sin- cère sympathie; je me suis efforcé de me soustraire à tout entraî-+ nement comme à toute influence étrangère à la stricte recherche de. la vérité; mais les systèmes se détachent des personnes et ce sont les" | systèmes que la Société jugera. £ Il En terminant celte note, je reçois de M. Péron son dernier travail | sur la question qui nous divise : à cette amicaleet courtoise commu nication, je dois une réponse ; je m'efforcerai de la restreindre dans, les plus étroites limites. 4 Ma note du 18 février 1878, que discute mon honorable conf n’a eu qu'un objet : rechercher le parallélisme de l'étage turonien (calcaires à Rudistes) du $S.-0. avec celui du midi. 4° Elle laisse à l'écart la question purement théorique de savoirsi l’on doit faire débuter la Craie supérieure par l’Angoumien ou pal le Coniacien, au-dessus ou au-dessous des bancs à Æippurites cornum| vaccinum: ces bancs sont alternativement placés par les auteurs cités dans la note de M. Péron dans le tuffeau ou dans la Craie supérieure, suivant la division théorique par eux adoptée; cette attribution esb, étrangère au parallélisme que j’ai recherché, je ne m’y arrête pas. « Je dois toutefois remarquer que, sur ce point de départ, MM. Peron et Toucas ne sont pas d’accord, je me borne à constater leur diver gence. | 2° Elle laisse également à l’écart le parallélisme entre les caleai- res à Rudistes du S.-0. et la Craie du Nord; je n’ai point abordé cette question sur laquelle je n’ai pas de documents suffisants pour éméts tre une opinion personnelle. Mon honorable confrère a cru la voie, tranchée dans une note antérieure du 928 janvier 1878; cette note n’avait.pour point de départ que celles de MM. Coquand et Hébert M sur la Craie de Crimée (Campanien, Dordonien, Sénonien- Danien) et }. pour but que la recherche du synchronisme de la Craie blanche (Gam- M panien, Coq, — Sénonien, pars, d'Orb.) dans le nord et dans le S:20: Le tableau qui l'accompagne reproduit d'un côté, exactement, et. sans modifications que je n’avais ni l'intention ni le droit d'y appous M ter, la classification de M. Hébert; de l’autre la concordance pro M posée avec cette classification éelle qu’elle était formulée par son a M teur, [é1991, 1H. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 431 | Peut-être les divergences qu’accusait cette note ne sont elles aujourd hui qu'un souvenir; les derniers travaux de M. Hébert sem- | blent indiquer que l'accord est bien près de se faire entre nous sur L ces questions, s’il n’est déjà réalisé. | En ce qui touche le Micraster Glyphus, je me borne à rappeler que si, dans le tableau invoqué par M. Péron, la première apparition en La été indiquée à la base du Campanien, le Mémoire sur la Craie du 1.6:-0, p° 75, montre qu'il se poursuit jusqu’au sommet de l'étage, où Lila, dans le S.-0 comme dans le Nord, son maximum de dévelop- | pement. je ne suivrai donc pas mon honorable confrère dans l’examen de bces points quil a traités : ils sont étrangers au but que je poursuis. Je tiens à rester sur le terrain précis du parallélisme à établir entre 11e S.-0 et le midi de la France ; je veux éviter tout ce qui pourrait nous entraîner au delà, dans des régions plus éloignées, plus lautonomes par conséquent, où les rapprochements sont loin d’of- frir le même degré de certitude et ne peuvent que compliquer sans avantage la solution. 1 Ce point posé, à quoi se réduisent les objections de M. Péron? Je MAYOIs, si je cherche à en embrasser l’ensemble, que des considé- “rations paléontologiques pouvant influer sur la convenance de faire : débuter la Craie supérieure avee l’Angoumien, maisimpuissantes pour _ Sbranler le parallélisme établi tant sur la D que sur la succession des faunes. Non, sans doute, les faunes contempo- haines ne sont pas, sur tous les points des deux bassins, abso- | lument identiques. Pourquoi? Je l'ai montré plus haut et je ne Meux pas en reproduire inutilement l'explication : en isolant chaque | Done de celles qui la précèdent et de celles qui la suivent, et la | comparant à la couche contemporaine d’un autre bassin, on pourra, hiPon veut, trouver éternellement des éléments de discussion; mais à |est: à mon point de vue, aborder la question par un côté trop étroit sour être vrai : ce qui frappe, ce qui saisit, quand on étudie l’ensem- ble des deux bassins, c’est l'identité dans l’ordre de succession des phéno- Mênes généraux qui ont presidé aux dépôts, c’est l'accord dans cette suc- lession de la stratigraphie et de la paléontologie, aecord aussi complet juil est possible de l’exiger raisonnablement dans deux régions helativement assez éloignées ou placées chacune dans ses conditions aropres. La faune des marnes à Echinides du midi n’est pas, dit M. Péron, ‘elle du Provencien inférieur du 8.-0 ; je l'accorde. Mais les condi- | ions de dépôt, l'habitat sont-ils les ee ce n’est donc pas dans à faune seule qu’il convient de rechercher des éléments de compa- oo 4 À 432 H. ARNAUD." — TÜRONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIbI. 93 mäi d raison : on ne peut légitimement supprimer l’intercalation de ces marnes entre deux horizons de Rudistes identiques dans les deux bassins, angoumiens à la base, provenciens au-dessus ; si la faune intermédiaire varie, la contemporanéité est attestée par celle dés assises qui les enclavent. La faune de Sougraigne, ajoute M. Péron, n’est pas celle du Conf cien inférieur : quelle est donc cette faune? où notre honorable confrère en a-t-il pris le type? Est-ce dans le S.-0, où l'étage a été créé? A-t-il suivi dans tout ce bassin les prolongements des couches coniaciennes classées comme telles par M. Coquand, constaté dans ce parcours leur altération minéralogique graduelle, la modificatio® corrélative de la faune et dressé les tableaux des fossiles qui peu plent cet étage? quelles espèces soni communes, quelles espèces spéciales aux deux bassins? si j'interroge les listes de M. Toucas;{ suis frappé de la grande analogie des faunes dont les éléments son pour les neuf dixièmes communs avec ceux que J'ai recueillis danse Coniacien et le Santonien du S.-0.; quand à cette corrélation vien s'ajouter la concordance stratigraphique, le parallélisme n'est-il pas suffisamment démontré ? à Il est tout au moins, dit M. Péron, un point dont le niveau géolo: sique ne saurait être accepté c’est le Pech del Trel ; consultez la fa une des marnes, c’est celle des marnes à Echinides : Periasler Verneui Li Hermiaster nucleus, Micraster laxoporus? Je n’ai point jusqu’à présen! vu ces deux dernières espèces figurer dans les tableaux de la faunl des marnes à Echinides; quant à la première, Pervaster Verneuill je l'ai bien rencontrée à Fumel dans l’Angoumien moyen, jamah dans les marnes coniaciennes à ©. spinosa. La riche collection local de M. Combes présente la même division : dans l’Angoumien moy Periaster oblongus et P. Verneuilh; dans les marnes coniaciennes | Hemiaster parfaitement distinct des Periaster angoumiens. Je ne ai 5 À d'ailleurs cette rectification qu’en vue de ce que je considère comm un élément d’exactitude matérielle : je n’attacherais aucune Hoi - tance, pour la solution de la question de parallélisme que je me suis posée, au passage de cet Échinoderme dans le Coniacien ; s’il SA 42 trouvait avec d'anciennes connaissances , ses contemporains Fe l'étage angoumien, une unité de plus ne suffirait pas, à mes yeux pour faire pencher la balance. | Pour quiconque voudra prendre la peine d'étudier la Craied S.-0, le niveau géologique des marnes du Pech del Trel ne pel faire question; cette colline ne présente pas un point isolé, sans he avec les couches inférieures et supérieures, sans rapport par SO! 1: extension horizontale avec des types indiscutés. La composition et pe ERA NU SA de En ef 2h Eee ue dives ir eve DR) der nn Re ei CL ÉRe à RE be ue — me - * ee Re z à ES ra: FRE 3 = - FAR S Te EN RE SE CE UT > ; 1 ÿ e + 12 ù ET mn En mn , ‘ Lg = DÉTIENT SES EE À GRIS PR à EIRE AE EE 1881. H> ARNAUD. -— TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI. 433 a été indiquée aux tableaux généraux des coupes qui accompagnent “mon Mémoire de 1877; je la résume sommairement de bas en haut : | 4° Au-dessus du Jurassique, — des calcaires d’un blanc grisâtre, om médiocrement résistants, altérables à la gelée, d’un grain moyen, F avec Terebratella Carentonensis, Terebratula biplicata, Anorthopyqus | Michelin, à la base; O. oi major, Ammonttes Rochebruneï, au | sommet. Un 0? Calcaires blancs, en nodules d’un grain fin lithographique, em- Mpätés de marnes, fusant à la gelée et présentant dans la région cette particularité caractéristique d’être constamment sillonnés de rayins \ limités à cette zone. Angoumien inférieur. Mu3° Calcaires blancs, d’un grain moins fin, écailleux, se divisant “sous l'influence des agents atmosphériques en fragments plus ou {moins volumineux, zone des Perraster Oblongus et P. Verneuilli, du A Sph. Salignacensis, etc. Angoumien moyen. | “4° Calcaire ferrugineux, grès glauconieux et ferrugineux, plus ou moins argileux, avec quelques bancs de marnes efflorescentes : ippu- (rites organisans, Holectypus turonensts, ete. Provencien inférieur. us Calcaire homogène, jaune, en plaquettes miroitantes à la base, .endre et exploité comme pierre de taille dans la partie moyenne, Mlanchissant et durcissant au sommet, Provencien moyen. MGMarnes jaunes ou grises, alternant avec des calcaires marneux Mérognons ou plaquettes raboteuses : Ammonttes pelrocoriensis, 0. inosa, O. petrocoriensis, Rhynchonella petrocoriensis, Orbicula lamel- ba, ÉLC. Coniacien inférieur. M Calcaire verdâtre, grenu, passant à des calcaires durs faisant …rniche sous les dépôts tertiaires, Coniacien moyen. LMQuel niveau doivent occuper les couches 5 et 6 dans une classifi- auon générale? Au Pech del Trel, la couche 5 ne renferme, il est ai,-que de très rares fossiles : je n’y ai recueilli que la Zerebratula 4 Vanclast ; mais elle se prolonge à l’E., à l'O. et au N. du point qui bus occupe et peut, à raison des exploitations que provoque sa pré- …nce, y être facilement étudiée. A l’ouest elle continue la partie su- rieure du coteau sur lequel est assis Monsempron, où elle renferme …Mhanc à Hippurites, Sphærulites, Actéonelles et Polypiers. A l’est, | Ma retrouve à Duravel, traversée par le même banc avec Hippurites | Janisans, O. Tisnei, Brachiopodes et Polypiers. Au nord, elle donne “issance aux puissantes carrières de Campagne et est traversée à Hint- -Cirq par le chemin de fer dans les tranchées duquel elle pré- Q: mesous le rapport stratigraphique et sous le rapport paléontolo- [ue un remarquable développement. Elle est, sur ces deux points, | datée par la faune des Rudistes provenciens et supporte les À 28 GA ; ! k | à! ‘1 {| FT! SA 4! Lil 434 H. ARNAUD. — TURONIEN DU SUD-OUEST ET DU MIDI 23 mai marnes à Sphærulites sinuatus qui la séparent des premières couches de la Craie supérieure. Partout sur ces points on la voit reposer sum! les grès marneux du Provencien inférieur, qui eux-mêmes viennent | s'asseoir, en cette région, sur l’Angoumien moyen. C'est au-dessus de cet horizon bien déterminé que reposent les marnes du Pech del Trel. On les voit occuper la même position : 4! l’ouest à Monsempron; à l'est à Duravel et Puylevèque; surmonterk au nord les marnes à SpA. sinuatus à Sauveterre, Saint-Cirq, La Ro- quette, etc. ; partout avec des caractères et une faune identiques. Or cette situation, cette faune et ces caractères sont ceux des marnes de! Montignac et de Gourd de l'Arche, auxquelles elles se relient par leursk prolongements et dont l’âge ne paraît pas susceptible de discussion; on peut suivre dans toute l'étendue du bassin le passage graduel et non interrompu des grès de Cognac, d’abord aux calcaires arénacés,M puis aux marnes qui nous occupent. Leur superposition aux divers étages provenciens et par suite leur indépendance relativement au* Provencien ne peuvent faire doute pour l'observateur qui généraliser son étude au lieu de la restreindre à un point isolé. Si ces marnes appartiennent ainsi à la Craie supérieure, quel nivea doivent-elles y occuper? La solution ressort de la détermination des couches qui les recouvrent : la succession peut en être facilement! observée à Périgueux, à Montignac, aux Eyzies, à Sauveterre, etch Pour éviter des répétitions inutiles, je me borne à renvoyer au tam bleau qui accompagne cette note et dont les éléments plus détaillé pourront être vérifiés dans le Mémoire de 1877. La paléontologie ex la stratigraphie se trouvent ainsi d'accord pour fixer ce niveau à Im base de la Craie supérieure, Coniacien inférieur. L'âge coniacien des marnes du Pech del Trel étant ainsi sûreme ji établi, quelles conséquences en déduire sinon que les arguments tiré des faunes sont trop élastiques pour offrir un degré suffisant de cel titude et qu'on ne peut arbitrairement en négliger le contrôle pé la stratigraphie? | Ce niveau est-il celui du Cyphosoma Archiaci? C'est bien celui q lui attribue d’Archiac, qui en aurait recueilli le type à BcaumOl près d'Angoulême; Beaumont est en effet coniacien inférieur ; je OM dire toutefois que je ne l'y ai pas rencontré. J'ai trouvé dans l'A | F goumien inférieur et dans l’'Angoumien moyen, sur divers points lis bassin, un Cyphosome que j'ai décrit (t) sous le nom de Cyphosok Engolismense ; j'ai depuis reçu le Cyph. Archiaci du midi : examen fon de cet Echinoderme, je suis convaincu de leur identité. Le Cypl 2 ni b (1) Actes Soc. Linnéenne de Bordeaux, t. XXI, 1876. _ A881. SÉANCE, 435 | Soma Ængolismense doit donc disparaître et faire place au Cyph. | Archiaci que je n ai personnellement recueilli dans le S.-0, qu'à la | base de l’Angoumien. Les observations qui précèdent peuvent se ue dans les propo- | sitions suivantes : . 1° Les révolutions géologiques ont é/einf, divisé, ou simplement dé- Lplacéles faunes, suivant leur éloignement et leur degré d'intensité. | Par suite la date d'apparition d'une fossile n’est pas nécessairement | la même dans des bassins distincts. 20 Les faunes sont corrélatives aux milieux dans lesquels elles ont | vécu et que traduisent les dépôts contemporains ; elles varient, quoi- \ que synchroniques, suivant la diversité de ces milieux ; k 3Le synchronisme est rétabli par le parallélisme des horizons | inférieur et supérieur ; 4° La révolution qui, dans le S.-0., a mis fin aux calcaires à Hip- 1 purites (Turonien sup., d'Orbigny, ao Coq.) se traduit, dans … le midi de la France par des effets ie entre les n° 5 et 6 “duo étage de M. Toucas (1° colonne du tableau); 14et 45 de la … coupe de la Cadière ; 7 et 8 de la Note du 17 novembre 1879, p. 71. «5 Le parallélisme des étages turonien et sénonten, dans les deux bassins, jusqu'aux bancs à 0. acutirostris, est démontré par l’ordre de succession des phénomènes généraux, la corrélation des modifications mi- w néralogiques et l’évolution des faunes ; “Gt L'interversion de ces phénomènes généraux, dans les deux bas- ] Sins après le dépôt des bancs à Hippurites, justifie la division établie * par d'Orbigny. | [ ll = mr mat Séance du 6 juin 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER, LE "| M. Carez, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la . dernière séance, dont la rédaction est adoptée. J | Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési- j dent proclame Membre de la Société: 4 a BesreroN D’ANGLURE présenté par MM. Sauvage et Bertrand. 4 1 l'annonce ensuite une présentation. … M: Cotteau dépose sur le bureau une série de brochures qu’il vient . depublier et communique la note suivante de M. Péron: 330 BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE. 4 avril de cuivre natif que j'ai découverts dans un filon de dolérite, près de la pêcherie de Hnifsdalr non loin d’Isafjord, paraissent bien devoir aussi leur existence à des influences réductrices. Les plus belles va- riétés de ces roches doléritiques que j'aie rencontrées en Islande, viennent de Stikkisholm sur le golfe de Borgarfjord et de Skagas- trônd dans celui de Hunafñloi où elles ont formé des bancs impor- tants et où la grandeur de leurs éléments leur donne à l'œil nu un aspect granitoïde. D'après ce que nous venons d’exposer, on voit donc que, dans les roches basiques anciennes de l'Islande, c’est-à-dire celles dont il n’est pas possible de déterminer les points de sortie, la structure ophitique ne peut être invoquée comme un caractère d'âge. L'examen des laves qu'ont rejetées ses volcans depuis l’époque historique jus- qu’à nos jours, montre de plus, qu’à dater de l'apparition des roches basiques jusqu’à présent, leur mode de structure est resté toujours le même et qu’on y trouve encore les caractères de la structure ophi- tique. Les produits volcaniques d’origine récente si abondants autour du lac de Myratn, la lave de la coulée qui en l’année 1836 des- cendit du volcan de Lehrnuck et détruisit le hameau de Reykialid dans les mêmes parages, montrent aussi au microscope une ten- dance du pyroxène à mouler les autres éléments. Il est donc permis de dire que, d’une facon générale, cet arrange- ment particulier des minéraux dans les roches basiques n’est pas un signe de leur ancienneté. L'observation fait voir qu’il peut être de tous les âges, et d’après les expériences de MM. Fouqué et Michel Lévy, qui ont reproduit la dolérite ophitique par une simple fusion ignée de ses éléments chimiques et un recuit prolongé, il paraît su- bordonné à des conditions de température et de refroidissement plus ou moins lent. A la série basique se rattachent encore les roches qui ont donné naissance aux puissantes assises de {u/s palagonitiques (1), formation que j'ai vu représentée si abondamment dans le sud-ouest de l'Is- lande, notamment près de Mosfell, sur les bords du golfe de Hval- fiord et dans les environs de Thingvalla. | Ils se composent tantôt d'éléments vitreux agglutinés, souvent très | fins, de couleur noire, brune ou jaunâtre, tantôt de fragments plus gros de labradorite grise cristalline. Derrière l’église de Mosfell, à 15 kilomètres environ de Reykiavick, les assises à grains fins alter- (1) J’ai conservé ces termes de tufs palagoniliques et de palagonites, par lesquels les Danois désignent ces dépôts sur la carte géologique de l'Islande, quoique, dans les échantillons que j'ai recueillis et examinés au microscope, je n’aie pas observé les phénomènes optiques qu’on peut voir dans la véritable palagonite. | | | 1881. BRÉON. — FORMATIONS VOLCANIQUES DE L'ISLANDE, 391 nent avec des bancs dont les éléments assez volumineux, ovoiïdes et _ aplatis dans le sens horizontal, s’empilent sur 4 à 5 mètres de hau- teur. Ils sont soudés les uns aux autres par leur surface, formée par une croûte vitreuse, d’un noir brillant, qui enveloppe un noyau de lave divisé suivant des fissures radiales allant du centre à la péri- phérie. Il est difficile, je crois, de voir dans ces produits spéciaux, autre chose que des projections de différente grosseur, cendres, la- pilli et bombes, brusquement refroidies en tombant dans l’eau des lacs ou des marécages qui pouvaient exister à cette époque. Les parties fines perdant immédiatement leur température élevée res- taient à l’état de verre; celles à qui leur volume permettait de con- server pendant longtemps une certaine quantité de chaleur et une certaine fluidité, pouvaient cristalliser, à l'exception toutefois de la surface qui est restée vitreuse par suite de sa solidification immédiate. Il est cependant à remarquer, que la matière cristalline qui remplit Pintérieur de ces bombes, présente au microscope les caractères d'une cristallisation incomplète, comme dans les roches artificielles insuffisamment recuites (1); les cristaux sont petits et mal formés, à Pexception toutefois des minéraux de première consolidation (pé- ridot, fer oxydulé) qui préexistaient déjà dans la substance fluide, avant l’espèce de trempe qu’elle a subie au contact de l’eau. Sur les côtes (Fosswogur, Lewuvogur près de Reykiavick), là où les projections tombaient dans la mer, la pulvérisation de leurs éléments par la violence des vagues, les a en partie converties en argile qui forment des bancs où l’on a trouvé des mollusques semblables à ceux qui vivent encore aujourd'hui sur le littoral de l'Islande (2). L'existence de ces fossiles ne peut malheureusement être invoquée comme un indice de l’âge de ces dépôts; il est en effet très probable que ces mollusques quaternaires n’ont été englobés que postérieu- rement au remaniement par la mer, des tufs déposés depuis une époque peut-être déjà ancienne. Cependant l’existence des palago- nites sur le sommet dehautes montagnes (Mosfell, Reynivallahals, Hengil, etc.) et les coupes le long des vallées permettent de les consi- dérer comme antérieures à l’époque du creusement des vallées, si toutefois cette époque caractéristique pour d’autres régions, peut avoir une significalion d’une certaine valeur dans une contrée telle que l'Islande où les phénomènes volcaniques et glaciaires peuvent encore changer la face du sol d’un instant à l’autre. Quand on parcourt l'Islande et particulièrement ses côtes, il (1) Expériences de MM. Fouqué et Michel-Lévy au Collège de France. (2) Mya arenaria, M. truncata, Balanus sulcatus (Robert). 22 438 FONTANNES, —— NOTE, G juin. type, le plus anciennement connu de la Craie d'Algérie, mais aussi | | celui qui a donné lieu aux confusions les plus fréquentes. En même temps que les /emiaster, ont pullulé les oursins du genre! f | Cyphosoma dont nous ne comptons pas moins de 42 espèces dans le. (A seul étage santonien, Viennent ensuite par ordre d'abondance L | | | E’chinobrissus dont nous avons décrit 6 espèces. À En résumé dans ce fascicule nous avons décrit ou discuté 36 espécbil | d'Échinides de la Craie supérieure, réparties ainsi qu'il suit : ee 2 D met ne ee “ppt te + dir Me | 4 dans le genre AHolaster ; | 2 _ Micraster ; | — Hemiaster ; 1 — Linthia ; 6 — L'chinobrissus,  —— Botriopygus ; 2 1 1 1 1 1 À 2 me — Holectypus ; — Cidaris ; 2 — Cyphosoma ; — Goniopygus ; — S'alenia ; — Orthopsis ; Sur ce nombre, 15 étaient déjà connues avant notre travail et 2h sont décrites pour la première fois. Cinq espèces seulement sm trouvent en même temps en France et en Algérie, ce sont les Cidanm subvesiculosa, C'yphosoma Archiaci, C. Aublini, Salenia scutigera, Orthm psis miliaris. Toutes les autres n’ont été jusqu'ici rencontrées qu’en AM gérie ou dans des contrées voisines présentant le même faciès paléolm tologique. | M. Fontannes envoie une note sur les couches des environs q 1 Bollène. | À De nouvelles recherches entreprises dans cette localité lui o! permis de s'assurer que les couches à Congeria subcarinata som situées à la base du groupe de Saint-Ariès, Elles forment, en eff au pied des collines crétacées ou miocènes une bande très mine presque toujours cachée par les éboulis, et sont tantôt recouveril parles marnes à Massa semistriata, tantôt ravinées par les sablea Ostrea Barriensis. | Aucune donnée stratigraphique ne s'oppose donc plus à l’attriben tion au Pliocène inférieur des marnes et faluns à Cerithium vulqatuk à Massa semistriata, à Pecten comitatus, classification que M. Fo | 1881, DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 4389 _fännes a toujours admise dans ses études, et qui est d’ailleurs cor- roborée par tous les documents paléontologiques qu’il a recueillis Ê jusqu'ici. Séance du 20 juin 1881. PRÉSIDENCE DE M. FISCHER, M. Carez, vice-Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- - nière Séance, dont la rédaction est adoptée. | «Par suite de la présentation faite dans la dernière Séance, le Pré- sident proclame membre de la Société : L'INSTITUT GÉOGNOSTICO-PALÉONTOLOGIQUE DE STRASBOURG Il annonce ensuite la mort de M. Adam. M. Bioche communique l'extrait suivant d’une lettre de M, G. ‘Fabre : | Dans les grès à lignites de Dellys j'ai trouvé en abondance, Lau milieu du bois fossile, un 7eredo voisin du 7, Tournali, du flysch “dé Barrême. Le faciès du grès est d’ailleurs tout à fait celui du flysch. “Cette petite découverte paléontologique vient appuyer les dires de “M. Ville (1). « “M. Munier-Chalmas présente le rapport de M. le commandant «'Roudaire sur la dernière expédition des chotts tunisiens et “appelle l'attention de la Société sur la partie géologique rédigée par ML. Dru et sur la partie paléontologique faite par lui-même. M. Douvillé fait la communication suivante : “Note sur la partie moyenne du terrain jurassique dans le mhassin de Paris e/ sur de terrain corallien en particulier, | & par M. H. Douvillé. M) Nous ayons eu l’occasion, depuis quelques années, d'étudier en létail la partie moyenne du terrain jurassique sur un grand nombre | de points du bassin parisien. Pour les travaux de la Carte géologique “iéhaillée, nous avons parcouru le Boulonnais en 1870-71, le Berry 1872-74, la Meuse depuis Saint-Mihiel jusqu'à la Haute-Marne 21876 ; en 1874, nous avons eu la bonne fortune de visiter l'Yonne Mu (1}Bul. Soc. Géol., 2 série, t. XXV, p. 650 et suiv. RES he he DÉS ET GES 440 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20: juin =] et ses localités classiques de Druyes, Chatel-Censoir, Cravan, avec M. Potier, sous la conduite de M. Cotteau. À deux reprises diffé: rentes, en 1878 et 1880, nous avons pu relever la coupe des côtes de la Normandie depuis Dives jusqu'à Trouville et Villerville. Enfin, en 1879, nous avons revu la partie de la Haute-Marne qui confine! au département de la Meuse avec deux de nos confrères, M. Bertrand qui depuis plusieurs années s'occupe de l'étude du Jura, et M. Rol- land, chargé de la feuille de Mirecourt. | L'étude comparative de ces diverses régions nous à conduit, dès 1877 (1), à modifier la limite supérieure du Corallien telle que nous l’avions indiquée dans notre première note sur le Berry (2). | Nous voulons essayer aujourd'hui de réunir et de grouper les r&! sultats partiels que nous avons obtenus, et indiquer comment il nous paraît possible d'établir la stratigraphie générale des couches qui constituent la partie moyenne du terrain jurassique dans le bassin parisien. Ce travail a déjà été fait en partie par M. Hébert en 4857 (3), et par Oppel à la même époque (4). Nous croyons cepens dant que les nombreux travaux faits depuis cette époque, peuvent nous autoriser à reprendre cette question et à modifier sur quelques points les conclusions énoncées par ces deux maîtres. Nous allons passer successivement en revue les points étudiés, en suivant l’ordre géographique : Normandie, Boulonnais, Meuse Haute-Marne, Yonne, Berry. PREMIÈRE PARTIE : NORMANDIE (Côtes de la Manche). Le terrain jurassique du Calvados a attiré depuis longtemps l’at tention des géologues; décrit d’abord par Hérault (5) et de Ca mont (6), il a été étudié par Dufrénoy (7) puis par d'Archiac, dans se Histoire des progrès de la géologie. Enfin, en 1860, M. Hébert (8) donné une coupe détaillée des falaises entre Dives et Trouville. (1) Notices explicatives des feuilles de Nancy et de Bourges. (2) Bull. Soc. Géol., 3° série, t. III, P. 93, 21 décembre 1874. (3) Les mers anciennes, etc. (4) Die Juraformation. (5) Tableau du terrain du département du Calvados, 1824. (6) Essai sur la topographie géognostique du département du Calvados, 182 — Aperçu topographique et géologique sur le département du Calvados, Mém. SOM Linn. de Normandie, 1849. 1. (7) Explication de la carte géol. de France, vol. II, 1848. (8) Bull. Soc. Géol., 2° série, t. XVII, p. 300. | 1881. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. … AM “Le système le plus inférieur se montre entre Dives et Beuzeval et “orme le bas de la falaise de Houlgate où il est masqué par des éboulis ; il peut être désigné sous le nom de : 1. MaARNES DE Dives, ou zone à À. Zamberh. Il débute par une couche très fossilifère, visible autrefois à l’em- _bouchure de la Dives, au point dit le « Mauvais pas » : l’affleurement ten est aujourd hui masqué par le remblai de la route et du chemin kde fer ; la même couche affleure dans les basses mers sur la plage en | avant de Beuzeval, et les fossiles se rencontrent fréquemment à l’état | remanié au milieu des galets. La faune en est très caractéristique ; on peut citer : Amm. (Peltocer as) athleta, A. (Cosmoceras) Duncani (1), À { | 14 À. (Amaltheus) Lamberti. | La couche fossilifère est surmontée au « Mauvais pas » par 4e à 1% mètres de marnes qui forment une petite falaise au N. de la lroute entre Dives et Beuzeval; c’est une marne argileuse, grise, so- dlide, avec G. dilatata clairsemées à la base. Vers le haut la marne devient plus calcariière, et assez fossiiifère : Bel. (Hybolithes) clu- cyensis, Rhynchonella (intermédiaire entre la 2. varians et la À. Thur- imanni), Gryphea À limena. Les couches qui suivent immédiatement ne sont visibles ni en ce MWoint, ni dans la falaise d'Houlgate où elles sont masquées par des » éboulis ; elles affleurent sur la plage au N.-E. d'Houlgate. Nous y xons recueilli dans des bancs d'argile découverts par le galet, mA (Cosmoceras) Duncani et dans le voisinage de nombreuses 7er. ours Bernardina, d'Orb. (forme voisine de la 7. émpressa, | Des plus allongée et plus triangulaire), bien en place. À Ma coupe ne redevient nette que lorsqu'on a dépassé le premier “romontoire, celui auquel aboutissait l'ancien sentier descendant “ l'Auberville, La falaise est en ce point dégagée à sa base et il est possible d'y …econnaitre la série complète des couches jusqu'à la partie inférieure lu Uorallien. L’épaisseur totale de ces assises a été évaluée par de Î ‘aumont à 60 mètres; nous avons obtenu le même résultat par plu- _ieurs nivellements ete au baromètre (2). te | GM. Hébert cite l’Am. Jason : nous n'y avons jamais rencontré cette espèce, …is.seulement les diverses variétés de l’A. Duncani. L. M. Hébert indique un chiffre beaucoup plus élevé qui nous paraît fondé sur ) ne erreur de cote. Il existe sur la carte d'état-major entre Villers et Auberville, 1 (n Point marqué 113 : pour M. Hébert, ce point serait sur le Corallien. Après ne étude attentive, nous avons pu nous assurer que la cote s’appliquait, en sd (alité, à un point situé au sommet de la seconde falaise, formée en arrière de la 412 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS, 21) jui La base de la coupe (H. 1-3) (1) est constituée par deux lits d'un calcaire gréseux, argileux, gris foncé, séparés par un lit plus argileux (épais. totale 1 mètre). Cette couche est très fossilifère (A. Duncant, A. athleta, A. Lamberti, A. Lalandei, A. Baugieri, Gryphea dilatata, Trigonia, bois fossile), et se rattache par sa faune aux Marnes de Dives. Elle se prolonge sur la plage vers le N.-E., jusqu'au dernier promontoire avant Villers et affleure au large de cette localité dans les basses mers. Nous avons recueilli sur ce dernier point divers fossiles il y a quelques années; mais depuis, les affleurements ont été ensablés.' IT. MaRNEs pe VILLERS, ou zone à À, Mariæ. — Au-dessus come: mence un nouveau système de composition minéralogique and logue au précédent, mais différent par sa faune : nous le distingue- rons sous le nom de Warnes de Villers: on n’y rencontre plus l’A: Duncani, et l’Amaltheus Lamberti y est remplacé par l'Amaltheus Mariæs Il débute à la base par une couche d'argile massive peu fossilifère (ép. 6 mètres, H. 4), couronnée par un banc gréseux plus dur (H. 5), qui paraît avoir dans la falaise 1 mètre d'épaisseur et se réduit sur la plage à 0,30 ou 0°,40. Ce banc affleure sur une assez grande élendue sur la plage au bas de la falaise, à peu de distance au S. du Casino de Villers. Il est extrêmement fossilifère et se distingue par le présence de grosses Ammoniles (Aspedoceras faustum et Amalthe Mariæ), couchées à plat sur la surface supérieure du banc. On y ren. contre un Crencstr con e du Dre de la Z. des assez abondañ massive (H. 6.) d'un gris foncé dans le bas (ép. 5,50), 1 dans le haut (ép. 300) : elle renferme en abondance à son contat avec le banc précédent toute une faune de petites Ammonites pyfi teuses, qui correspond d’une manière frappante à celle des argi e du Wast dans le Boulonnais et à celle des couches à fossiles pi teux de l’est de la France: nous citerons : Pelem. Clucyensis, Am Mariæ (2), Pelt. athleta, A. Bakeriæ, Perisphinctes sulciferus, Opp., € Un peu plus haut on rencontre fréquemment des fragments de dif du Pentacrinus cingulatus, et des empreintes de l’Alaria bispinosa. falaise proprement dite, par le terrain crétacé, et qui se trouve par suite à plus 50 mètres au-dessus du terrain corallien. (1) Nous indiquerons par cette notation les numéros de la coupe donnée M. Hébert (Bull. Soc, Géol.,p. 303, 1860). (2) La variété à côtes fines, figurée dans la Pal. fr., pl. 179, fig. 7-8, y ESt Dan ticulièrement abondante, et a été souvent confondue à tort avec l'A». Lam 14881. DOUVILLÉ, — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 443 On distingue ensuite successivement : H. 7. Lit de calcaire gréseux, brun rougeûtre, sans fos- | SES TE MST EPS nt sr 00 | H. 8. Argile brune avec nombreuses Gr. dilatata; a milieu on distingue une zone plus fossilifère où | les fossiles ont conservé leur test, mais sont d’une | extrême fragilité (A. Mariæ, Alaria bispinosa, î D Ceinlium, Lrigoma, ete.) ass ies (sie à à 6 vu 92,00 “ ….H. 9. Lit de calcaire gris marneux formant cordon, quel- n quefois subdivisé par un lit d'argile. , , . , .. 095 | H. 10. Argile grise avec nombreuses Gr. dilatata, . . . . 4,00 D 11: Ride calcaire argileux, « : , . . 6. à 4 , , , « + 0,15 ile prises su à 0 à 4 à 5 0 à du a 54 «à 0®,90 H, 13. Lit de nodules calcaires aplatis. , . . . . . .. 0710 H, 14. Argile gris bleuâtre peu fossilifère. . . . . . . . . 4,00 Cette couche présente sur certains points, vers sa partie supé- reure, un lit de rognons calcaires, gris rougeâtres, avec nombreuses « Perna, qui se rattache déjà par sa faune au système supérieur, Dans toutes les couches d'argile que nous venons de citer, et qui sont en réalité des marnes plus ou moins argileuses, on rencontre lämême faune caractérisée par l'A. Mariæ, de petits Gastropodes “appartenant aux genres A/aria et Cerithium ?, et la Gr. dilatata. L’Am. "Mariæ présente une carène de plus en plus marquée à mesure que lon s'élève dans la série, et dans les bancs les plus élevés elle se dis- tingue difficilement de l'A, cordatus qui caractérise le groupe suivant, III. OOLITHE FERRUGINEUSE, ou zone à À cordatus. — Ge nouveau sys- ème de couches débute à la base par trois lits de calcaire noduleux ris avec nombreuses oolithes ferrugineuses, séparés par deux lits Wargile brune (H. 15, ép. 2",50). Les lits calcaires sont d'épaisseur va- “able et se développent plus ou moins au dépens des lits d'argile - ntercalés ; ils sont très fossilifères et renferment principalement : mAcordatus avec toutes ses variétés, Am. (Peltoceras) arduennensis, À. Pelloceras) Eugenii, A. (Aspidoceras) Babeanus, Ostrea (Lopha) flabel- es, Gr. dilatata, Terebratula Galliennei, Zeilleria Parandieri, Etal- _jon({). … “Ces couches forment un excellent horizon toujours bien visible | lians la falaise; leur faune est presque identique à celle de Neuvizy. (4) Ter, Parandieri, Thurmann et Etallon, Leth. Brunt., p. 288, pl. XLII, fig. 1, 444 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin Elles sont recouvertes par un massif argileux (H. 16", ép. 6"80),. formé des couches suivantes (de bas en haut), a MAAe Reset NES A DL RAR Le b. Marne calcaire gris clair présentant un lit d'O. gregarea àiSa parte Supérieure Lie RER Re 0,40 c...Marneærise plus foncée SANS AOSSUP EEE EE 0®,80 d. Marne argileuse noire remplie d'O. done SR 0,50 e. Marne argileuse brune . . . . . . . .. PR R re le _ 0,20 FMarnetaretleusenoire PEER 17,00 La marne noire d forme un horizon des plus remarquables par l'extrême abondance de l'O. greyarea ; nous y avons recueilli en outre l'O. flabelloides (1), Lk, l'O. unciformis, Buvignier, la Ter. Galliennei, lak Zeilleria Parandieri, Etal. Les fossiles y présentent souvent quand ils sont lavés par les pluies,une teinte blanchâtre particulière, due à l'& bondance d’un petit Foraminifère adhérent, du genre Webbina. » 2 IV. OouTue DE Trouvizze (Zone à A. Martelh). — Ce système forme le haut de la première ligne de falaises à Villers, et la plage ainsi que le bas de la falaise à Trouville. La partie inférieure en est constituée par une alternance de lits marneux et de lits minces de lumachelle présentant souvent de petits grains ferrugineux arrondis et de forme irrégulière (H. 17.). Un de ces lits de lumachelle présente avec la Gryphea bullata une très grande Perna de forme quadrangulaire et de nombreuses 7Zr2gom _najor. L’épaisseur de cet ensemble est de : . . . . . . . .. 4m, 0) H18-#bittde marne jaunatre 20 0,22 49 Are noire. 2 CU TR CN de 2e Puis vient un nouveau système d'argiles et de lumachelles à oolithe bites scutatus; on y trouve également des Ammonites de très grande taille dont les unes, à côtes régulières et à région ventrale arrondie reproduisent le type du Perisphinctes plicatilis, Sow., tandis que leM autres, présentant une section rectangulaire et sur les flancs de gros (1) Cette huitre est souvent désignée sous le nom d'O. Marshi Sow., qui d0 s'appliquer à une espèce voisine mais distincte, appartenant au Bathonien Sup rieur. Oppel avait attribué le nom de //abelloides à une espèce du Bajocier}, M. Bayle a pu s'assurer que le type de Lamarck appartient en réalité à l'espèqn si commune à Villers. 11881. DOUVILLÉ. -— JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 445 es nodosités triangulaires, se rapportent au type du Perisphinctes Martelli (1), d'Orb. M. Hébert cite également à ce niveau l'A. UE et il existe Hans les collections de l’École des Mines un oasis de cette spèce, provenant de Trouville, qui, d’après sa gangue appartient cer- ainement à celte zone. Voici le détail des couches d’après M. Hé- pert: | D GC aires en plaquettes... . 2... : | 0,20 21" Argile bleue avec lits de fossiles brisés. . . . .. 1m,10 | H. 22. Cordon de calcaire lumachelle bleuâtre avec Gry- | Dhea dilatata: (variété aplatie) (2). ... . . . . . . 0,15 IH, 23. Argile bleuâtre mélangée à la partie supérieure, irrégulièrement et comme par suite d’un rema- | miemente dioolithe jaune: ea 0,80 MH: 24. Galcaire argileux avec oolithe rouge en lits irré- | STIIERSS MONS EN A ER RAA 0,25 | H. 95. Marne fragmentaire bleuâtre ou jaunâtre avec -oolithes blanches, pétrie de fossiles (0. nana, F MPeclensuoforosus, Pernes, etc) . à... 02,70 bris de fossiles à la surface supérieure. . . ... 0,40 ….H. 26. Calcaire fragmentaire à oolithes blanches, en pla- ‘6 _ quettes. irrégulières, avec marne oolithique : Fe jaune ou bleue interposée (Am. cordatus, Nu- à Gleolites scutatus, Panopées, etc.) , : . . , . . An,10 …! H° 27. Calcaire fragmentaire compact, à oolithes rouges : 1 AVÉCAMm DILCAtISL TE, .47. cts 07,40 DE. 28. Marne calcaire en fragments, avec lit de 1 jaune (Pholadomya paucicosta, Rœm). . . . .. 0,50 \| H° 29. Banc compact de calcaire lumachelle marneux, 4 délité à la surface (Osérea nana). . . . . . . O0 OÙ “| H. 30. Argile plastique jaune en bas, bleuâtre en buts 40260 “HN: 31. Marne dure légèrement volithique, pétrie de dé- 4 ‘4 | Au-dessus on distingue uné couche argiléuse formant un bon gi hrizon : ‘ DH. 32. Argile plastique rougeâtre et devenant grise à la | pantie supérieure. 100. Poe ho 00,90 | 4 l4MGrâce à l'obligeance de notre confrère M. Fischer, nous avons pu vérifier lt détermination sur l'échantillon type de d'Orbigny, conservé au Muséum és listoire naturelle. À (2) Gest probablement la Gr. bullaia, Sow. | nl | { NH D 446 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 920 juin Le système se termine par un banc de calcaire solide : H. 33. Calcaire oolithique en banc plus épais formant cor- niche au sommet de l’escarpement. ..,..,.. A4m,30 Cette dernière couche est riche en Vucleolites scutatus. Les couches de cette zone affleurent au-dessus de l’église de Béner- ville et l'Oolithe à Nucléolites y a été exploitée vers le haut du coteau dans la carrière basse du four à chaux. Les mêmes couches forment le bas de la falaise à Trouville où elles ont été décrites en détail par M. Hébert (1) qui les a désignées sous le nom d'Oolithe de Trouville; les bancs diffèrent un peu de ceux de Villers, et paraissent plus cal: caires. Au-dessus de l'argile à ©. gregarea du sommet de III, nous retrouvons dans la coupe de M. Hébert : 4° Calcaire marneux gris foncé mêlé d'oolithes rouges en bancs minces, alternant avec des lits d'argile noire, carac- térisé par l’A. phcatilis souvent de grande taille, la 7rigomia major et la Perna quadrilatera, var. major. (C'est la base JEAN) AS SR enr ANT SES j GSM 29 Calcaïire de couleur rougeàtre ou bleuâtre, rempli d'oo- lithes rouges et blanches; mêmes fossiles que la couche précédente, plus le Vueleohtes seutatus. . . . .. . . . . . + 1700 3° Argiles noires avec nodules calcaires et oolithes blan- ches; plaquettes gris bleuâtre, en lits interposés, renfer- mant en grande quantité le Pecten subfibrosus et le ‘Nucleo- lhites scutatus. . . .. da eos a te 4° Calcaire jaunâtre à texture irrégulière, tantôt très dur, tantôt friable ou argileux, mais uniformément rempli d’ooli- thes blanches, assez régulières, de 0=,001 de diamètre, en- MÉOMES. ea os son% à OO ENS DONNE «.s + Les fossiles sont extrêmement abondants et bien conservés dan cette assise, Citons seulement la Chemnilzia heddingtonensis, des Néri nées, de nombreuses Opis (0. Phillippsi, O. Venus, 0. cf. arduennensisM Pecten subfibrosus, et Nucleolites scutatus. H Les couches que nous venons d'étudier appartiennent les première au Callovien et les dernières à l'Oxfordien de d'Orbigny. Celles g suivent correspondent au Corallien de cet auteur. V. CorAL-RAG De Trouviie, (Zone à Crdaris florigemma)., — Am chemin d’Auberville à Villers, le dernier gros banc d'Oolithe à NuckM (1) Loc. cit. Bull. Soc, Géol. 2° série, t, XVII, p. 340. | A 1884. DOUVILLÉ, = JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 447 .lites, formé d’un calcaire jaunâtre finement oolithique, se termine par ‘ne mince couche irrégulière avec grosses oolithes rougeûtres et pe- its galets calcaires; à la surface de cette couche on rencontre des \Polypiers quelquefois très gros et presque toujours de nombreuses Bxogyra nana et des baguettes du Cidaris florigemma. Au-dessus on listingue une couche de marne noire impure renfermant en abon- fine des coquilles roulées, principalement des Z'x. nana, de très \rosses baguettes de Cid. florigemma et des débris de Polypiers ; cette louche est d'épaisseur très variable, elle paraît avoir À mètre vers Auberville. Elle ne se sépare pas nettement du Coral-rag qui le sur- “nonte et qui est constitué par un calcaire jaunâtre à texture irrégu- )jière. avec Polypiers, Cidaris florigemma, Ex. nana, Gastropodes, “strea solitaria. Ce banc n’a ici que 0,70 d'épaisseur. Il est sur- | nonté par des marnes gris foncé avec lits peu réguliers de nodules “un calcaire gris gréseux. Ces nodules sont quelquefois fossilifères et *lésentent les mêmes fossiles que ceux du Coral-rag (Gastropodes, msolitaria, Cid. florigemma) et en outre Pholadomya pelagica. Ces “iarnes sont visibles sur une épaisseur de 2 mètres. En se rapprochant de Villers, les couches deviennent plus cal- laires : : l'argile noire disparaît à peu près complètement et le banc tu Coral-rag atteint bientôt 2,50 d'épaisseur, tandis que les marnes “périeures se transforment en deux bancs d’un calcaire marneux, Want 4,50 d'épaisseur. Ces couches ont été entamées par le che- ain qui passe au-dessus du Casino de Villers. En se dirigeant vers Trouville, on voit le Coral-rag former le som- liët de la butte de Bénerville (4), et y prendre un grand développe- nent. En montant de la route vers le four à chaux, nous avons pu bir, grâce à des fossés nouvellement ouverts, les affleurements des rgiles à O. gregarea (H. 16) et des lumachelles (H. 17). L’Oolithe à Lucleolites est exploitée au four à chaux et s’y élève jusqu’à l'altitude 280 mètres environ. Elle se termine par une dalle d’un calcaire machelle, oolithique, dur, brunâtre, présentant de petits galets à sa es supérieure (ép. 0,25). Au-dessus on observe une couche de 2,50 de marne brune, calcarifère par places, avec petits galets rou- | 1HLe Coral-rag s'élève ici à l'altitude de 112 mètres, tandis qu'il ne dépasse guère mètres à Villers; la base de la falaise doit donc être formée par des couches is basses dans la série. Nous y avons recueilli un exemplaire de la Wa/dheimia … |Macothyris) Bernardina, et M. Hébert y cite l'Amm. (Gosmoceras) Duncan, ce _|i indique la présence en ce point des Marnes de Dives. Mais les couches sont | |lement bouleversées par des éboulements et des glissements, qu'il nous a paru “ ut d4ait impossible d'y relever une coupe nette. Aussi ne pouvons-nous que $ le des réserves au sujet des coupes citées par M. Hébert, n | 445 DOUVILLÉ. = JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20) juin | geâtres, puis un lit de 0",50 de marne noirâtre avec concrétions cal- | caires, surmonté par des Ne minces de lumachelles oolithiques alter- | nant avec des marnes grises et blanches (6p.0",50). Au-dessus se dé veloppe un vrai « coral-rag » ou calcaire à Polypiers, à structurel caverneuse et irrégulière, d'une épaisseur de 25 mètres environ. Vers | la base de ce massif on observe par places des parties dures à texture | plus irrégulière, ayant toutes les apparences d’un calcaire à entro ques, tandis que les parties les plus élevées présentent de nom breuses empreintes de Gastropodes (Werinea, Chemnitzia, Natica, ete Dans les anfractuosités du calcaire à Polypiers, notre confrères M. Schlumberger a recueilli une belle série des Echinides habituels à ce niveau, et dans un magnifique état de conservation .(Cidaris flo-| | rigemma, Hemicidaris crenularis, ete.). Les baguettes d’oursins sont | | fréquentes dans tout le massif et nous y avons rencontré aussi plu: | | sieurs exemplaires de la Gryphea Moreana, Buy. | Ce coral-rag présente les plus grandes analogies avec celui qui est exploité à Trouville même, dans le haut de la ville, et dans lequeh Saemann et Aug. Dollfus (1) ont signalé C'idaris florigemma, Hemicel daris crenularis, Acrosalenia decorata, Diplopodia subangularis, Glypticusk laeroglyphicus, Pygaster umbrella, Pygaster Gresslyi. Nous avons res cueilli dans la même carrière l’Ostrea solitaria et la Gryphea o- rean«. À 2 ou 300 m.: à l'O. de cette carrière, dans les falaises, les couches synchroniques présentent un aspect tout différent. Il n’y a plus def coral-rag proprement dit : les bancs finement oolithiques de la partiel supérieure de l’Oolithe de Trouville se terminent bien comme tou jours par un lit rougeâtre corrodé ; mais immédiatement au-dessus! on voit apparaître deux bancs de 1,20 et.1",80 d’un calcaire luma chelle avec des lits argileux (C. florigemma, 0. solitaria), puis uni} de calcaire gréseux noduleux de 0,30, surmonté par un banc de 2 mue d'épaisseur d’un rare aur rempl 1 de Aer de coquille | ensemble de couches remplace ici le récif corallien dontil reprodu la faune ; il a dû se déposer à son pied et du côté de la haute mers comme l’indiquent les lits de coquilles brisées : son épaisseur est di reste beaucoup moins considérable que celie du récif lui-même. Au-dessus la nature des couches change assez brusquement:1eM calcaires sont remplacés par des grès argileux devenant quelquefoi} 1 presque sableux et on voit s’y développer des lits de silex quiMacm (1) Bull. Soc. Géol., 2° série, t. XIX, p. 168, 1861. 881. DOUVILLÉ. —— JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 449 | | | | 4 quièrent, sur certains points, une grande épaisseur ; en voici la coupe | dans la falaise : Calcaire gréseux jaunâtre limité à sa base par un délit | DRACUXS ed li AIRE AE SEEN 9° 4200 | | Banc de grès dur avec on laide iles mon NN 1,00 Im Calcaire tendre sableux avec nombreuses Trigonies cla- 0 0... SAUTER EEE CR US) in Ces couches apparaissent dans la falaise à Trouville et sont bien isibles sur le chemin qui la côtoie ; on peut les suivre ensuite dans la lalaise jusqu’au-dessous d'Hennequeville. Elles disparaissent un peu lus loin, par suite du plongement des couches. Ces bancs siliceux ont été signalés par de Caumont dès 1828 comme intercalés entre res Argiles de Honfleur et des bancs calcaires qu’il assimile à la | hierre à chaux de Blangy. C’est cette mêmé position qu’il assigne aux …ables de Glos ; les calcaires d’Hennequeville correspondraient donc | ux sables de Co ou tout au moins à leur partie inférieure. «| VIT. MaRNES DE ViLLeRviLze. — Les calcaires siliceux jaunâtres ‘ont immédiatement surmontés par des marnes argileuses noirâtres ; MiSéparation des deux systèmes de couches est d’une grande netteté, “linous paraît correspondre à la séparation anglaise du Coral-rag et lu Kimmeridge clay. D’après une coupe que nous avons relevée …vec notre confrère M. Bertrand, voici la composition de ce système 6 bas en haut : “a. Marne argileuse noirâtre. . . . *. D da ns ed OÙ D: Banc gréseux, noduleux, gris, avec Phol. Monodi. . . . 0,20 c Marne argileuse noire avec Trigonies clavellées nacrées. 41,00 À d, Lit d'argile sableuse avec Trigonies . . . . . . . . . .:: 0,10 . e Marne argileuse noire avec Trigonies nacrées et Bel. DE Ge NON ARE re CET) | /: Grès calcarifère (1) Mint, Chats par places de ee “üts galets de quartz pisaires et passant alors à un vrai poudingue. Ce grès se présente quelquefois en plaques ou en dalles couvertes sur certains points de nombreux petits Gastropodes. Il présente, surtout vers la base, des “ovoïdes de fer carbonaté. D An 1,00 M 9 Argile brune avec cristaux de gypse aciculaire et lit … “d'Ostrea sub deltoidea, (2) Pellat. MU 0. : La2r,00 #4) |1} Cette couche est représentée à Rs par un banc de grès assez fin qui fi Montre én gros. blocs tout en haut de la falaise. LS ? L0: delloidea, Sow. doit changer de nom ; la même dénomination spécifique _ lintété appliquée antérieurement par Lamarck à une huître de Meudon, proba- ‘2 | ment une variété de l'O, pute : 29 = 5 te ge a 450: DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS.: 20 jui h. Calcaires marneux noduleux grisâtres, très fossilifères, 4 avec lit très régulier de calcaire compact de 0",13, sans Fi fossiles. Le calcaire noduleux nous a fourni : P{erocera Oceani, Pt. Ponti, Pho=. ladomya Protei, Exogyra, ef. virgula (A), Terebratula subsella, Rhyn- chonella inconstans, Rhabdocidaris Orbignyi, ete. Gette couche qui ter- mine la coupe à Villerville est toujours plus ou moins éboulée, il n’a. pas été possible d’en relever l'épaisseur exacte ; elle représente le, prolongement du Calcaire à Plérocères du Havre. Il y a du reste, une grande analogie entre la coupe que nous venons de citer et celle, du Havre telle qu’elle a été donnée par M. Lennier. A a. Argile grise (0: subdelioiden) .: 254000 D b. Calcaires coquillier à Amm. Cymodoce et Bel. dise MT Argile grise ou brune entre deux lits d'O. subdelloidea. 3m,24: Calcaires compacts à 7er. humeralis. . . . . . lé 1 1 ONE Alternances d'argile et de calcaire marneux avec un de petit lit-.de.srès Mmicacé.(f). ee rene 21%08, -b,.:dalcaire: marneux, à PiérOCÈreS 4 PO MENPAELERE RE 90 0, À. Eumelus, Pterocera Oceant, Pt. Ponti, Phol. Protei, Pinnigena Sa sl surei, Ostrea subdeltoïidea, O. solitaria, Rh. inconstans, Ter. subsellai Zeil. humeralis, Rhabdocidaris Orbhobis Pyqurus Royeri. 24 Au Havre la coupe se continue et nous rencontrons au-dessus 4 il. Argile grise et bleue avec banc de calcaire GPS 526: te 1 (000 nt j Argile durcie avec gros rognons de calcaire fendillé et Amm:: Cymodoce (a) 2). 45 Tree die | 1,3 M. Lennier cite dans cette couche: Amm. decipiens. A. Como | Plus haut la faune change et nous passons à un nouveau syst de soir VIII. ZONE À AMM. ORTHOCERA. — - La base en est Snditaée pare assises suivantes : k. Argiles bleues (n°18 et 19 de la coupe de M. Lennier). 1% L._ Argile à Ammonites (n° 20) (Amm. Lallieri, A. Contejeäni, | À. orthocera, A. mutabilis, À. Eumelus, A. longispi- Dis CAE A re NOR D ne PAUSE. 0% m. Argiles alternant avec des bancs calcaires pétris d'£xo- gyra virqula de grande taille et souvent bilobées (n°21). 18m ne. -Argile grise ‘et Drune tn 29). pe (1) Cette forme moins allongée que le type, à plis plus gros et moins régulieh est bien constante à ce niveau, et devrait en être distiguée spécifiquement. 4 1881, DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 451 C'est ici le commencement des couches qui ont été généralement désignées par les géologues français sous le nom de Warnes à gry- Si nous nous reportons aux ouvrages de d'Orbigny, nous verrons “juila distribué, de la manière suivante, les couches que nous ve- ons d'étudier dans ses différents étages : Marnes de Dives à A. Lamberti. Marnes de Villers à À. Mariæ. Oolithe ferrugineuse à À. cordatus. Oolithe de Trouville à À. Martell. ITT V. Coral-rag de Trouville. VIT | 12. Doouen ci fr | 13. Oxfordien . 12. Corallien. . re Va À Calcaire siliceux d'Hennequeville. Marnes de Villerville (A. C’ymodoce). A5. Pimeridien VHI. Marnes à £'xogyra virqula (A. orthocera). Mais d'un autre coté les couches que nous venons d'étudier en Normandie sont le prolongement immédiat des couches anglaises tontla division en Æelloway rock, Orford clay, Coral-rag and Piso- Le, Kimmeridge clay, a certainement servi de point de départ pour IMdivision en étages adoptée par d'Orbigny ; il sera par suite inté- Bssant de comparer le type anglais au type français qui enest le Mplus voisin géographiquement. | L'La faune du Kelloway rock est une faune bien connue qui ne corres- bad guère qu'à la partie tout à fait inférieure du Callovien de d’Or- leny : VA. Duncani et tous les fossiles des Marnes de Dives et de llers ont toujours été cités comme caractéristiques de l'Oxford clay, “division anglaise nous paraît bien plus rationnelle : le ‘Callovien Iduit aux zones à Am. macrocephalus et Am, anceps présente une faune | en Spéciale, et dans le Nivernais il est même séparé par une dis- lrdance de l'Oxfordien proprement dit, et recouvert directement par Dolithe ferrugineuse à Am. cordatus. | SN Bour la comparaison des terrains plus élevés, nous aurons recours L excellentes coupes détaillées qui ont été données par MM. Blake {2e côte normande, l'Oxford clay se termine par un banc de 6: (atata avec Amm. cordatus et ©. gregarea (c'est probablement la "ie supérieure de notre zone III, Ool. ferr. À. cordatus). Au-dessus | distingue : | à | PO: : sa ï “1 The corallian rocks of England, Quart journ. géol..soc., vol, XXXÏIÏ, p, 260; -\janv. 1877. ; À 1 1° des sables et grès calcarifères (calcareous grit), désignés plus, spécialement ici sous le nom de « Nothe grit », avec grande abonm dance de Perna quadrata et en outre À. cordatus, À. perarmatus, Gr, dilatata (de grande taille), O0. gregarea, Ostrea sp. (forme deltoïde, très probablement l'O. unciformis), Millericrinus echinatus, etc. (ep. 10 00) 2 des argiles (Nothe clay) avec une faune analogue à celle mA grès (ép. 13=,50). 3° des grès (Bencliff grit series) avec une faune peu caractérisée (ép. 7,00). 3 4° Une série de couches oolithiques (Osmington oolithe) avec 4: perarmatus, Chemnitzia heddingtonensis, Opis corallina, Opis Phillipsi, Echinobrissus scutatus, tantôt compactes, tantôt alternant avec des marnes (ép. d'environ 17=,00). 2 Ces couches 1 à 4, représentent rigoureusement l'Oolithe de Troi u- ville qui se termine également sur la côte française par les couchesé Opis. Du reste, à peu de distance au S.-E. de Trouville, dans la Sarthe la partie inférieure de cette zone est aussi à l’état de Ca/careous gr comme sur la côte anglaise. Ces couches ont été rattachées par d'Or bigny à l'Oxfordien, tandis que les géologues anglaisles ont rattachée au Corallien. D _ 5° Les « Trigonia beds » présentant à leur baseun banc calcaire {mat limestone) et au sommet des calcaires gréseux, paraissent bien corre: pondre au calcaire corallien de Trouville et au calcaire silice d'Hennequerille. On y trouve en effet l'O. solitaria, le Cidaris flo germa et \'Hemicidaris crenularis. c'est-à-dire les fossiles carac ris tiques de l'étage corallien ; mais les géologues anglais y citenté ‘ ment l'Am. cordatus et V'Echinobrissus scutatus, Nous n'avons pas voir d'après le mémoire précité, si ce mélange est réel ou tient seul ment à l'adjonction à ce groupe de faune corallienne d'un lit infér appartenant encore au système inférieur (ép. 10=,00). 6° Immédiatement au-dessus on rencontre une couche d' argile* marne bleue (Sandsfoot clay) dont l'épaisseur est variable, mais passe sur certains points 13 mètres; elle présente deux bancs de caire dur fossilifère avec 0. subdeltoidea, Bel. nitidus, Amm. de jpier c’est l'équivalent des Marnes de Villerville, avec la même composit minéralogique et la même faune. ch 1° Ces couches sont surmontées par une série de grès et de sab (Sandsfoot) grits avec A. Cymodoce, A. Achilles(?), Bel. nitidus, Os deltoidea, O. solitaria, qui par leur faune se rattachent à la cout précédente ; on y signale encore le Cidaris florigemma. Leur épaisse dépasse 10 mètres. Ils ne paraissent représentés sur la côte mn mande que par un jiémoin bien réduit, la couche de grès / de Wil 452 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 jui ville et de Trouville, et le petit lit de grès micacé signalé au Havre par M. Lennier au même niveau. 80 C'est au-dessus de ces grès que viennent se placer les minerais de fer d’Abbotsbury dans lesquels on signale : Æh. inconstans, Rh. co- Wrallina, Ter. subsella, Waldheïmia (Zeilleria) lampas (une forme qui se rattache à la 7. humeralis, et que nous avons retrouvée au même Iniveau dans le Berry), et des Ptérocères qui n’ont malheureusement .pas été déterminés spécifiquement. C’est la faune des Marnes à Ptéro- rères. 9° Enfin au-dessus, comme au Havre, nous retrouvons les Marnes À Gryphées virgules, constituant le grand massif du Aimmeridge clay. Comme on le voit, l’analogie des dépôts est frappante entre la série anglaise et la série normande, et leur correspondance terme à Lerme n’est pas douteuse. l MM. Blake et Hudleston ont groupé toutes les roches dont nous | | £ ee, DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 453 Ê 1 ; “enons de parler, depuis le « Calcareous grit inférieur » jusqu’au ksupra coralline oolite », sous le nom de « Corallian rocks »; mais | terme, n’a pas pour ces géologues, comme ils l’indiquent expres- ément, la valeur d'un étage; il comprend seulement des roches ayant nfaciès particulier, mais d'âge probablement différent, et qui se lont déposées pendant les périodes oxfordienne et kimmeridienne. Les termes inférieurs appartiennent bien comme nous l’avons vu à Oxfordien, tandis que les termes supérieurs à partir du « Sandsfoot Jay » sont considérés par MM. Blake et Hudleston comme fai- ant partie du Kimmeridien. Mais est-il bien nécessaire cependant ÿ supprimer le mot de corallien, et ne pourrait-on pas lui conser- “enune signification déterminée ? C’est seulement quand nous aurons +chevé l'étude du bassin parisien, qu’il sera possible de répondre à ette question. DEUXIÈME PARTIE : BOULONNAIS. ! Le Boulonnais est bien connu par les travaux de MM. Pellat, Loriol, igaux et Sauvage (1). Nous l’avons parcouru nous-même en 1871-72, “ur. la révision des contours de la carte géologique. La route d’Alincthun au Wast et au Mont des Boucards donne he Coupe presque complète des terrains que nous étudions ici. D Le Callovien, représenté par les Argiles ferrugineuses de Belle et te | 1} Citons particulièrement l'excellent « Résurné d’une description du terrain gr ie supérieur du Bas-Boulonnais, publié par M. Pellat dans les Annales de | Soc. géol. du Nord » (15 mai 1878), et qui nous servira de guide ici. | 1 4 | à | nm | | | | À : | | 0 | % 5 | 0 | 454 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 920 jüim, À d’Alincthun avec A, Galilæi, Opp. (A: calloviensis, d'Orb. non Sow, A. modiolaris, Zeil. umbonella, Rh. spathica, Gryphea cf. dilatata (4), cor” respond bien au Kelloway Fee des Anglais. Au-dessus les Argiles de Montaubert avec A. Duncani et Serpula ver= tebralis représentent les Marnes de Dives; elles sont recouvertes par des calcaires marneux gris, fissiles, avec A. Zamberti et À. bicostatus;) Stahl (bipartitus, Ziet. d Orb), qui paraissent représenter rigoureust= ment les couches 4-3 de la base de la coupe d’Auberville. Les Argiles du Coquillot, au N. du Wast, caractérisées par l’extrême abondance de l'A. Mariæ (variétés plate et renflée, passami même vers le haut à l'A. cordatus) et par l'A. Renggert, reproduisent la faune des Marnes de Villers. On y rencontre déjà la Waldheiïmia (Aulacothyris) impressa, mais cette espèce est bien plus abondante dans la couche immédiatement superposée, constituée par les af giles et calcaires en petits bancs dits « de la Liégette », qui renfer- ferment en outre l'A. cordatus et de nombreux Millericrinus. Cest l'équivalent de l’oolithe ferrugineuse de Villers el du minerai defér de Neuvizy. Au-dessus un banc de blocailles de 1*,50 d'épaisseur avec nombreuses Ostrea gregarea, Gryphea bullata, Watäh. (Zeilleria) Parandieri, paraît représenter la marne noire de Villers : à O. cregareæ (II e ): on y rencontre par places de nombreuses serpules ; M. Pellät y cite en outre l Am. Martelli et le Dysaster bicordatus. Cette couche est recouverte par un banc de calcaire assez peu épais (0*,70) dit « calcaire à Opis ou calcaire d'Houllefort ». Ce cal} caire présente une faune des plus intéressantes : M, Pellat y cite» Martelli, Pseudomelania heddingtonensis, un grand nombre de Gast ropodes et de Lamellibranches, parmi lesquels de nombreux Opis avec Ostrea gregarea, Gryphea bullata, un Polypier plat très abondant, Thamnastrea arachnoides, et enfin quelques fossiles qu’on est habitué à rencontrer plus haut : Cidaris florigemma et C. Blumenbach (2): | Nous reconnaissons avec M. Pellat que « cette couche a beaucoups d’affinités avec l’oolithe à Opis et Nérinces qui termine à Trouwillek l’'Oxfordien supérieur »; sans aucun doute elle fait partie de notre! zone IV, mais si l’on observe que pour toutes les couches inférietresm il y à correspondance presque complète entre les couches de la No mandie et celles du Boulonnais, il paraît difficile que les 0",70 dual (1) C’est une forme spéciale à ce niveau en Angleterre et dans le Boulsnees e} qui devra être distinguée spécifiquement. (2) M. Rigaux a recueilli dans ce même banc un fragment d'A. cordatus, ek d'assez nombreuses Ammonites de pelite taille que quelques géologues ont con sidérées comme une espèce nouvelle, mais qui pour nous sont identiques à cer). taines variétés jeunes de VA. cordatus de Neuvizy. SSL. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 455 | éaire d'Houllefort représentent tout l’ensemble de l’Oolithe de Trou- Wille. Ce calcaire n'en représente vraisemblablement qu'une partie til paraît naturel de le considérer comme l'équivalent de la partie | inférieure : il nous répugne en effet d'admettre une lacune entre les F couches de la Liégette et le calcaire à Opis ; si cette assise présente il | ne si grande analogie de faune avec le sommet de l’Oolithe de | Erouville, celà tient surtout à ce que ces deux faunes présentent le | | même faciès et il est bien puise que les Opis qui ont vécu au com- | mencement de la zone IV n'étaient pas sensiblement différentes de | | + que nous retrouvons à Trouville à la fin de cette même zone. … La réduction à 0"70 de notre zone IV paraît d'autant moins pro- FT que les couches qui lui succèdent présentent une épaisseur bien plus considérable que nos zones V et VI. Ces couches sont cons- M tituéés par les Calcaires du Mont des Boucards, dont M. Pellat évalue l'épaisseur à 50 mètres environ. Ces calcaires présentent sur certains «points des récifs de Polypiers avec faciès corallien, il est donc natu- Ireld’y trouver la faune qui lui correspond et en particulier Cedaris “\florigemma et Hemicidaris intermedia. Mais à côté nous trouvons une Le faune de faciès vaseux dans laquelle on peut spécialement citer, | parmi les fossiies les plus abondants, l'O. solifaria, bien identique au type de Sowerby et aux échantillons si fréquents dans le Corallien de j Villers et de Trouville, et plusieurs Pholadomyes que nous retrouve- «rons plus tard dans les calcaires de Creuë : un premier type que h M de Loriol à figuré sous le nom de Ph. Protei, mais qui nous parait “distinct des échantillons du Ptérocérien du Havre pour lesquels ; (cette espèce a été faite et dans lesquels la partie antérieure est «plus saillante et le bord ventral plus redressé ; un deuxième type de _ |forme analogue au précédent, mais avec area cardinale, qui ne nous baraît pas avoir été signalé par M. de Loriol, c’est la Ph. lineafa ; enfin un troisième, la Ph. pelagica que nous avons indiquée précé- …emment dans le Corallien de Villers. Ces trois formes accompa- “snent à Creuë l’Am. canaliculatus. WA Ja partie supérieure des calcaires du Mont des Boucards, se dé- veloppe, dans la vallée de la Liane, à Brucdale et sur plusieurs autres points, un récif de Polypiers avec la faune habituelle du Coral rag, “Oidaris florigemma, Hemcidaris crenularis ; et ce récif est surmonté “ir des argiles noires avec O. subdeltoidea, semblables en tout point “\ux Argiles de Villerville. Comme en ce dernier point, on rencontre Jans les argiles des nodules de fer carbonaté, et à Brunembert, on ioit se développer à la partie supérieure de l’assise des grès rou- seâtres qui rappellent tout à fait les grès et poudingues de Trouville ll de Villerville. L'identité de composition des deux assises est frap- D A un ie ur one Pneu le ML er D DRE deg D 6) DS LS ge e S à e en ni LU 156 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin pante. Il en résulle que le calcaire à Polypiers de Brucdale occupe la même position que le calcaire siliceux d'Hennequeville. Il est in- téressant de signaler ici que M. Pellat a recueilli dans les grès de Brunembert plusieurs Ammonites qui paraissent devoir être ratta- chées à des types de la zone à Am. polyplocus. A ces grès succèdent des calcaires oolithiques dans lesquels M. Pellat a distingué trois niveaux : 4° l'Oolithe d'Hesdin-l’Abbé, ou ” oolithe à Nérinées dans laquelle nous trouvons la Ter. cincta et la Zeilleria E'gena, Bayle (A), des calcaires crayeux de Bourges, avec la Ph. Protei du Havre; — 2 des argiles à O0. subdeltoidea et des cal- caires compacts peu épais; — 3° les calcaires de Bellebrune jau- nâtres, sableux, très fossilifères avec marne blanche oolithique; c’est là seulement où nous rencontrons la vraie Zeilleria humeralis. Comme l’ont bien reconnu les géologues de Boulogne, ces couches correspondent rigoureusement aux « Supracoralline beds » et aux M minerais de fer d'Abbotsbury en Angleterre. C'est à ce niveau qu'on x rencontre dans ce pays la Zeilleria lampas (Sow.), qui ne doit être M considérée que comme une variété plus développée de la Z. Aume=t ralis, variété que nous retrouvons abondamment dans le Berry dans M l’'Oolithe à Nérinées, tout à fait au sommet des Calcaires à Astartes. Les sables et grès de Wirvigne surmontent dans le BoulonnaïsM les calcaires de Bellebrune : ils renferment comme les calcaires à M Ptérocères du Havre, le Pygurus Royeri, Ter. subsella, et la même forme d’Æx. virgula à gros plis. Comme au Havre, on retrouve au-dessus la zone à À. orthocera. TROISIÈME PARTIE : ARDENNES ET MEUSE Le Boulonnais nous présente une partie de l’ancien rivage juras: sique constitué par ce que l’on a appelé]l’aie de l'Artois. Si on suit Ce rivage vers l’est, on voit les formations jurassiques disparaitre d'a=k bord sous le terrain crétacé, puis reparaître dans les Ardennes. Notre M confrère et ami, M. de Lapparent, a bien voulu nous communiquer M le résumé suivant de ses observations sur cette région. fl « Au-dessus des minerais de fer calloviens, à À. anceps, À. Chæk mousseti, À. Goweri, Ostrea Hnorri, avec plaquettes et argiles à Tri- M gonia arduennensis, s'étend la grande masse de l’Oxfordien, puissante M de 100 à 120 mètres. | | » Cette masse se sépare en deux étages nettement distincts : l'é- M tage inférieur argileux, très peu fossilifère, à Gryphea dilatata (War: renflée et recourhbée); l'étage supérieur, gaizeux. (1) C’est l’espèce que nous avions signalée, sans la nommer, dans notre première 4 note sur le Berry. Bull. Soc. géol., t. IIT, p. 127, n° 50 (Waldheimia Sp.) A l 1881. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 497 L| } | | | | | | Î » Le premier forme des pentes douces sur lesquelles sont assises : les parties riches des forêts depuis la Meuse jusqu’à Signy-l’Abbaye | (Molières). | |» Le second donne naissance à des escarpements très raides, éga- ‘Jement couverts de bois et formant ce que, dans le pays, on appelle les Crétes. | Ù | | .| PÉcer Gaizc csréiemme Mol;: ‘ères | Arsile ox{oraicnne | Ô | Ja | | Minerai de Fer | TE Grande oojithe M) La gaize oxfordienne, tendre dans sa partie inférieure, où elle ie contient guère que des moules de Pholadomya, Pecten, Mytilus, “vec Ammonttes Marie, devient de plus en plus siliceuse en appro- \hant de son sommet. L’arête des Crêtes, au voisinage d'Omont et lu Mont-Dieu, est constituée par une assise de gaize sans consistance, —mpâtant de très nombreux nodules gris bleuâtres, d’une grande du- . eté, où les fossiles sont, pour la plupart, devenus siliceux. C’est là “ion commence à trouver en abondance Ostrea gregarea, et G. dila- Mata (var. très grande et plate). …» Derrière le village de Sauville, sur le chemin de Sauville à Lou- ereny, cette gaize à rognons durs, exploitée pour l’empierrement, st recouverte immédiatement par une marne moitié sableuse, moitié —rgileuse, avec quelques petites oolithes ferrugineuses, et nombreux —hssiles, la plupart siliceux, du niveau de Neuvizy. On y trouve: |) Ammonites Martelli(ef.), A. cordatus, Gr. dilatata major, O. grega- a, Chemnitzia heddingtonensis, grandes Gervilhes à charnière extrè- lement épaisse, nombreux Pecten du type P. vagans, Gryphæa Mlata, avec les oursins suivants : Galeropygus, Cidaris cervicalis “adioles). Acrosalenia decorata, E’chinobrissus micraulus (particulière- ‘ent abondant), Psewdodiadema; enfin une grande abondance de 'illericrinus. Immédiatement au-dessous de cette couche, dans une exploita- “on de nodules, j'ai trouvé, une seule fois, un Dysaster. Au point en question, la couche, entamée en tranchée, est peu rrugineuse ; ses affleurements vers l’est paraissent le devenir davan- ge à mesure qu’ils sont moins recouverts et sur les crêtes de La | 458 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin, Cassine on rencontre des plaques de terrain ferrugineux très rouge, | ‘ avec fossiles silicifiés de ce niveau. | F » À Neuvizy, la couche «exploitée est dans ces mêmes conditions c'est-à-dire qu'on ne l’observe qu'en affleurements extrêmes, venant couronner la crête de gaize oxfordienne. Là, elle constitue une couche de 2à 3 mètres, entièrement composée d’oolithes ferrugis neuses, dans laquelle sont enterstratifiés de petits lits discontinus de fossiles en partie brisés et silicifiés (faune de Neuvizy.) | » Toute idée de transformation ultérieure de la couche doit être exclue, car elle est recouverte par un petit conglomérat de cailloux et de sable vert, appartenant à l'époque du Gault inférieur. » Je suis porté à croire que le caractère ferrugineux était spécral au bord extrême du bassin et que, plus on s'avançait vers le centre; plus le faciès calcaire ou marneux tendait à s'’accentuer. « En effet, le long et au pied de la crête corallienne qui s'étend au sud de Neuvizy, notamment à Mazerny, rien ne trahit l'élément fer- rugineux, tandis qu'il suffit de s’avancer jusqu'aux affleurements extrêmes de la crête pour retrouver les couches à l’état de minerai, anciennement SUR | ÿ » En tous Cas, à Mazerny comme à Sauville, Louvergny, Che- gny, etc., on peut constater que l’'Oxfordien de Neuvizy est immédiæ tement recouvert par une marne argileuse et d'un gris notrâtre à base, de plus en plus calcaire au sommet, où abonde Phasianelle striata, de dimensions souvent gigantesques. Avec elle se rencontrent des fragments, quelques-uns très gros, d'Ammonites, les unes 4 groupe Perisphinctes,c'est l'A. Martelli, d’autres du type Aspidoceras » Cette argile ou marne a 40 ou 12 mètres d'épaisseur. | » Elle est immédiatement surmontée par le Corallien, sous forme a une marne calcaire avec de très nombreuses petites huîtres (tp bruntrutana) et de très gros radioles de Cédaris florigemma. » Cette marne calcaire n’a que 2 ou 3 mètres et supporte les vrai récifs à nombreux Polypiers en place, rognonneux et caverneux, conte tant les oursins ordinaires du Glypticien, entre autres Æ/emicidam crenularis. ks __» Au-dessus de ce niveau rognonneux, spathisé par remplissä des Polypiers et exploité en de nombreux points pour les routes; Corallien devient plus marneux, à cassure assez plane, blanc Jät nâtre. Pius haut il redevient dur et contient des moules de Dicer Enfin à la partie supérieure, en divers points des environs du Chesr (Petites Armoises, etc.), il forme des bancs réguliers d’un sable 001 thique, parfois agrégé, avec moules de Nérinées. » Au sommet de la route du Chesne à Poix, le Corallien est recom 1 1881. DOUVILLÉ. - JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 459 À vert par une marne argileuse à Ostrea subdeltoidea typique (l’'Orphane, 1 | Montardré). Mais cette marne est difficile à bien voir, recouverte | qu Re est constamment par les débris de la formation du Grès vert.» (ete corallienre Crete MU Gres vert der: Fe ce oxforcienre s: 1 : E A La) ———— a LE SU dl > DT i J si FRE ATcoemA æ Corz1i1107 ES EN OUTS UT. A —_— D - n ; a) Neuv22Y 7 ri SE CIROCENEESsEn dienne | d 4 À CESR xl For 1 ) ES Gaize, 4 Cette description si claire est tout à fait d'accord avec celle que “| Buvignier a donnée de la même région en 1842; elle est précisée par une meilleure détermination de fossiles. Nous allons compléter 4 d'après ce dernier auteur la partie supérieure de la coupe. Au-dessus du Coral-rag, Buvignier signale la couche de marne Amoire avec 9. subdeltoidea : elle renferme des plaquettes de calcaire gris marneux et des lumachelles surbordonnées; son épaisseur est de 2 à 3 mètres. Elle est surmontée par un calcaire jaunâtre ooli- ttbique (ép. 4 à 5 m.), qui constitue avec la couche précédente le sous- groupe inférieur du Calcaire à Astartes. Nous ne pouvons guère y citer d'après les listes de Buvignier, outre les nombreuses Astartes “jui donnent leur nom à l'étage, que les fossiles suivants : O. subdel- Hoidea, O. solitaria, Ex. bruntrutana, Ter. subsella et Bel. Souichi? c'est probablement le el. nitidus). «Le sous-groupe supérieur comprend « des calcaires marneux blan- Mchâtres et des calcaires grisâtres sub-compacts, passant vers le bhaut à des calcaires grisâtres gris compacts, d'aspect lithogra- “phique, qui ont une épaisseur considérable. Ils sont recouverts par des calcaires d'un blanc trés vif, tantôt terreux et empâtant Judes oolithes irrégulières, la plupart plus grosses que des pois, mtantôt oolithiques à grains irréguliers, tantôt crayeux, tantôt enfin IMrèS compacts. Au-dessus viennent des calcaires compacts, puis des calcaires marneux avec Er. virgula, Pholadomya Protei, Pte- Jurocera Oceani. ». M. Buvignier signale à la partie supérieure de ce ee -groupe de petits lits coquilliers rougeâtres à lamelles cristallines. caractère est très constant dans tout toute la région de l’est au eau des couches à Ptérocères. Au- dessus on retrouve les marnes broprement dites à £r. virqula. À On voit que nous retrouvons ici avec un plus grand dévelop- pement les argiles à à Osubdelioidea et l’'Oolithe à Nérinées du Boulon- De RESOME LE, NAN ed RATE _ EPP TE ent uen TS nn SERIE nais, recouverts par les Marnes à Ptérocères du Havre. Les relations et équivalences de ces couches sont une fois de plus confirmées. Si maintenant nous cherchons à suivre ces diverses couches vers le sud, nous aurons la bonne fortune de retrouver encore dans Ja Meuse les consciencieuses études de Buvignier dont nous avons tou- jours pu vérifier la scrupuleuse exactitude. Occupons-nous d’abord des étages inférieurs, sur lesquels nous n’aurons que peu de choses à ajouter. Buvignier’signale dans le nord du département des minerais de fer qu’il considère comme le prolon- sement des minerais calloviens du département des Ardennes : nous avons retrouvé ce niveau représenté par des calcaires argileux à. partir de Toul et nous l’avons suivi vers le sud jusqu'aux minerais de fer de Liffol dans la Haute-Marne (1). Les marnes oxfordiennes qui viennent au-dessus ne nous ont fourni qu’un petit nombre de fossiles ; elles constituent dans le dépar- tement de la Meuse une ligne de pentes raides couronnées par les calcaires du Corallien, c’est ce qu’on appelle les côtes. Nous y ayons recueilli à la base près de Toul le Belemnites clucyensis et de nom breuses Vucula ; à un niveau un peu plus élevé, dans une carrière. d'argile ouverte à Happoncourt près de Neufchateau nous avons M rencontré de nombreux À. Mariæ associés à de jeunes Peltoceras M (P. athleta ?) Ces argiles sont recouvertes par un système de couches calcareo=« siliceuses où l’on retrouve les fossiles de Neuvizy et notamment 7er. (Galliennei, Zeilleria Parandieri, Ter. (Dictyothyris) dorsocurva, Rhyn= chonella Thurmanni, associés au Dysaster bicordatus et à de nombreuses k Pholadomyes. C'est la faune cet le prolongement stratigraphique des M couches de Neuvizy ou zone à À. cordatus. Il est intéressant de retro M ver à ce niveau la faune de l’Argovien de M. Marcou, l'Æchinobrissus micraulus si abondant à Neuvizy et le Dysaster bicordatus, que nous M trouvons aussi dans le Boulonnais, dans les Ardennes et dans la Meuse, toujours à ce niveau. | La partie supérieure de cette zone est bien visible à la station de Pagny-sur-Meuse : les déblais accumulés à l'extrémité ouest du tunnel ont fourni à notre confrère M. us ingénieur en chef de. 460 DOUVILLÉ. == JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 920 juin gare ; on peut y recueillir en abondance Ter er. Galliennei, Rh. Thur-k manni, avec Zeilleria Parandieri, de nombreux Millericrinus et le Dy-M saster bicordatus. Au N. de la gare on voit ces couches présenter à (1) Bull. Soc. Géol., 3e série, t. VI, p. 568 et suiv. 1831. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 461 leur partie supérieure des lits de grandes Gryphea bullata, formant également un horizon très constant dans toute la région. . Immédiatement au-dessus apparaissent brusquement de grands | amas de Polypiers avec nombreux Echinides (Cidaris florigemma, \ Glypticus hieroglyphicus), et Zeilleria Censoriensis. Les Brachiopodes y sont encore quelquefois siliceux, surtout à la partie tout à fait in- | férieure. “ … Ces couches qui représentent la base de ce qu’on a appelé l’étage Lcorallien sont assez uniformes dans toute la région comprise entre |. Commercy et Neufchateau. Tantôt les calcaires à Polypiers forment \ des nappes continues, tantôt ils présentent une tendance à constituer Ldes récifs plus ou moins arrondis et séparés, dont l'intervalle est | rempli par des calcaires crayeux ou subcrayeux. Souvent ces cal- | caires sont moins résistants aux agents atmosphériques et les récifs | de Polypiers, restant en saillie, forment des roches plus ou moins | pittoresques, telles sont les ce de Saint-Mihiel au nord de cette “ville; un phénomène analogue peut s’observer au bas de la falaise | de Pagny-la-Blanche-Cote. | Ce affleurements du Corallien représentent une ligne de récifs ana- … logue à celles que l’on observe autour des îles du Pacifique : du coté de la haute mer, là où les vagues déferlaient, il s’est déposé _Laux pieds du récif un calcaire grossier avec débris de crinoïdes » | ressemblant beaucoup au calcaire à entroques: des calcaires de cette à nature sont exploités en plusieurs points autour de Commercy. Du | côté de la terre, au contraire, ou dans les passes abritées, nous - devons retrouver des ments plus fins, tels que les calcaires —crayeux ou subcrayeux que l’on peut observer entre les récifs h Polypiers à Saint-Mihiel et à Pagny--la-Blanche-Cote. Dans les - passes plus larges, plus ou moins soumises à l'influence d’apports —aïgileux, comme par exemple à l'embouchure des cours d’eau, _ nous aurons des dépôts fins de calcaire lithographique ou de cal- “taire marneux. — Plusieurs accidents de cette nature ont été “signalés par Buvignier : le plus connu est celui de Creuë où des Lalcaires fins, compacts avec Ammonites et Pholadomyes, viennent … affleurer sur le niveau stratigraphique des. calcaires à Polypiers et sont, comme ces derniers, superposés aux calcaires à fossiles siliceux, — Nous avons pu étudier un de ces accidents, celui de Girauvoisin. | La faune des calcaires de Creuë est des plus intéressantes. Si, en «ifet, la faune dite corallienne est si nettement distincte de la faune ik pxfordienne, c’est qu’elle correspond à un changement complet de l'aciès ; ce sont des animaux d'habitat différent, mais rien ne prouve Wils soient d'âge différent. Dans la faune de Creuë, au contraire, De 2 =" EPL 462 DOUYILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 0j nous retrouvons le même faciès marneux que dans l’Oxfordien, et'l comparaison des deux faunes pourra alors nous permettre de précise la différence d'âge des deux dépôts. Parmi les Ammonites qui ont ét recueillies à ce niveau il nous suffira de signaler l'A. canalia lu caractéristique d'une zone particulière, dont l'existence a été sign lé en un très grand nombre de points au-dessus de la zone à 4. cordatus et dans laquelle on trouve également l'A. franscersarius. La p: “+ inférieure de ce qu'on a appelé Corallien dans la Meuse et les Ar dennes, doit done être considérée comme synchronique de la zons à À. canahculatus ou à A. transversarius. ] Nous avons déjà signalé l’analogie frappante de constitution et ( position des calcaires de Creuë avec ceux du mont des Boucards dan le Boulonnais ; cette même analogie se retrouve dans la faune de ee de ces deux localiiés ; nous avons cité plus haut comme identique dans les deux localités les PA. cf. Protei, Ph. lineata. et Ph. pelagiet La partie inférieure des calcaires du mont des Boucards représes terait donc aussi la zone à À. canaliculatus et serait bien comme n0ë avons dit déjà l'équivalent de la partie supérieure de l'Oolithe 4 Trouville. : Si nous.continuons maintenant l'examen des couches de la Meus nous irouverons au-dessus des calcaires à Polypiers, des caleaire tantôt crayeux ou subcrayeux, tantôt oolithiques. Vers la partie sup rieure on distingue un niveau de calcaires blanes à oolithes in gulières avec Diceras et Nérinées, c’est le niveau du Diceras arietinus dont la faune est bien connue aux environs de Saint-Mihiel, grâce am recherches de notre confrère M. Moreau. | 4 Au-dessus on distingue des caleaires presque tonjours compare et d'un blanc de craie, sourent exploités, et formant dans cette rési un horizon d’une grande constance. Nous les avons observés pres Saini-Mihiel, au nord à la côte Sainte-Marie, et au sud dans a grande carrière située immédiatement au-dessous du fort qui 26 établi sur l'emplacement du Camp romain ; près de Commerey. la route de Saux avani la forêt ; à Voix, où ces calcaires sont fneme oolithiques et exploités en plusieurs points autour de la ville. Ils st ézalement exploités au N. de Vaucouleurs, au sommet de la-fal de Pagny-la-Blanche-Coie. Nous les retrouverons encore plus sud à Chermizey. Ils terminent dans celie région £e qu'on a appt « l'étage corallien >. C’est bien l'opinion à laquelle s’est arf M. Hébert (1), et, avec lui, la plupart des géologues considèrent assises que nous rencontrerons plus haut comme faisant partie « Calcaire à Astartes ». ‘ (1) Les Mersanciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris, 1857, p. Suivanies, |1884. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 163 Au-dessus du Corallien nous avons vu que Buvignier avait re- connu dans les Ardennes les niveau x suivants de bas en haut : (0 Marnes à ‘0. subdeltoidea et lumachelles, avec calcaires jau- \nâtres oolithiques. 9e Calcaires marneux et lithographiques. 30 Oolithe blanche. . 4° Calcaires compacts ei marneux à ner a Oceant, Nous allons retrouver la même succession de couches entre Com- Fe et Neufchateau. «I. De Commercy a Saux. Commercy est situé sur la partieinférieure : h A Corallien dont les couches affleurent sur la route de Lérou- lille. Au dessus de la ville sur la route de Saux, on voit affleurer à “entrée de la forêt, les calcaires oolithiques à Nérinées surmontés “oar les calcaires blancs compacts, oolithiques par places, qui ter- ninent le Corallien. Au-dessus on voit affleurer des calcaires marneux livec lits rougeâtres oolitliques intercalés, puis des lumachelles à Motites huîtres et des marnes brunes avec fragments d’O. subdeltoidea. “l'est bien la base du Calcaire à Astartes. De l’autre coté du ravin on létrouve les lits rougeûtres oolithiques avec #h. pinguis et Goniolina leometrica recouverts par des lumachelles et des marnes argileuses. Au-dessus on voit affleurer des calcaires marneux passant vers le laut à des calcaires compacts ou lithographiques et surmontés par ne couche de calcaire blanc oolitique avec petits galets calcaires 1 céguliers. À ces calcaires succèdent des calcaires lithographiques Nul se terminent au point culminant par des calcaires grumeleux 14 vec Zeilleria humeralis. La route en redescendant reste sur ces “hièmes couches supérieures qui plongent vers le S.-0. et à la sortie «ur bois une carrière est ouverte dans des calcaires rougeûtres glan- uleux, avec Zerebratula subsella, Goniolina geometrica et Ptérocères. u-dessus de l’autre coté du Sade affleurent les marnes à £'xogyra …rquia duKimméridien proprement dit ou Virgulien. II. De Void à Ménil-la-Horgne. La série des couches est la même : but autour de Void on exploite des calcaires durs oolithiques qui \araissent subordonnés aux calcaires compacts du haut du Corallien, …uplutôt leur sont immédiatement superposés. Dans les carrières Mièmes, ces calcaires sont surmontés par des marnes et calcaires _ \arneux avec lumachelles d'£xogyra bruntrutana. Ces couches mar- …euses se prolongent-jusqu'à la ferme de Rieval où une ancienne car- ère abandonnée montre au-dessus du calcaire marneux, une couche Je calcaire blanc oolithique avec moules de Diceras, Nérinées et Rh. …inguis. Cette assise se termine à sa partie supérieure par une …düuche dure à très grosses oolithes qui affleure sur la route à > | signale à la tuilerie de Septfond; c’est à ce niveau également que se L'URSS 4 464 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin. 800 m. environ au N.-0. de la ferme. Elle est recouverte par des calcaires compacts et glanduleux en lits minces et réguliers qui ont été exploités sur le bord de la route et qui renferment la Zeilleria \ humeralis. Plus haut on rencontre les calcaires avec intercalations de | lits rougeâtres caractérisés par la Zer. subsella et les Pterocères, puis | enfin avant le village les marnes du Virgulien. | IT. De Vaucouleurs à Mauvages. — Nous n’avons eu occasion de re- | lever que les deux extrémités de la coupe. Aux environs de Vaucou- leurs, les calcaires blancs compacts du sommet du Corallien sont exploités à la sortie du bourg vers le nord. Au-dessus se montre un! système de marnes et de lumachelles à £x. bruntrutana dans lesquelles k on rencontre de véritables argiles : telies sont celles que Buvignier, trouvent celles que nous avons vu exploiter à Montigny-les-Vaucou- leurs où elles forment un niveau d’eau important. A la tuilerie de Septfond on peut encore observer à la base un calcaire jaunâtre lu- machelle avec Æ£x. bruntrutana, Z'eilleria E'gena (cf. hkumeralis), au: dessus des marnes grises et bleues, passant vers le haut à un calcaire compact lithographique avec plaquettes gréseuses. Ces calcaires compacts, marneux par places, forment tout le coteau qui sépare Montigny de Vaucouleurs. — Vers le haut on y distingue des cal: caires durs subcrayeux, irrégulièrement oolithiques, blancs ou jaus nâtres, présentant souvent de fines oolithes et empâtant de pseudo- oolithes plus grosses, avec Z’eulleria Egena, Nérinées et Astartes. Un peu plus au sud, au-dessus de Neuville, ces mêmes calcaires se re- trouvent avec un faciès franchement corallien. A l’autre extrémité de la coupe on voit apparaître au fond du vallon de Mauvages, sur le coté droit, les calcaires compacts grume: leux en lits minces et réguliers avec Zeclleria humeralis ; ces couches plongent vers l’ouest et viennent passer sous les couches franche: ment kimmeridiennes dans lesquelles a été ouvert le souterrain de Mauvages. | IV. De Greux à Gondrecourt. — La coupe est analogue aux précé-M dentes : à l’ouest de Greux on voit affleurer les couches siliceuses du sommet de l’Oxfordien avec Dysaster bicordatus, Rhynchonella Thurmanni, Terebratula Galliennei, Pholadomya exaltata, etc. Aux dessus au coude de la route apparaissent les bancs inférieurs du, Corallien avec Zeilleria delemontana (1), puis le Corallien proprement ! d (1) Les Zeilleria delemontana et Zeilleria censoriensis paraissent être des variété] d'une même espèce et se remplacent mutuellement au même niveau. La Z. cn À soriensis plus épaisse, de plus grande taille, paraît représenter un degré dé développement de plus, dû à des conditions d'existence plus favorables. A Druyes 1881. DOUVILLÉ. —- JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 465 dit avec ses caractères habituels. Au sommet de la montée, vers la fin du bois de Greux, on trouve le niveau marneux qui correspond à la base du Calcaire à Astartes; on le retrouve plus loin au- dessus de Vouthon-Bas. Il est surmonté par des calcaires compacts ou oolithiques qui affleurent jusqu'à Gondrecourt : la route restant toujours en plateau se prête mal à l’étude de la succession des assises, mais une tranchée à l’arrivée de cette ville et la vallée de l'Ornain donnent une bonne coupe de la partie supérieure du Calcaire }Astartes. A un kilomètre au sud de la ville, dans la vallée, on voit apparaître les calcaires blancs oolithiques de la partie moyenne lu Calcaire à Astartes, surmontés par des calcaires lithographiques mn. bancs minces bien visibles dans la tranchée du chemin qui des- “end de la gare à Gondrecourt ; ces calcaires lithographiques affleu- ent également sur la route de Greux au-dessous du château et sur “elle d’Abainville où ils présentent dans les délits marneux Zeilleria Lumeralis (iype).et Goniolina geometrica. Au-dessus, la tranchée de “ette même route donne la coupe suivante, de bas en haut : = MRC SRIES N° Calcaire lithographique dur, formant le sommet du “système précédent ; 2" Oolithe grossière et irrégulière rougeâtre ou bleuâtre, … tantôt peu agrégée, tantôt passant à des lits de calcaire très dur (Goniolina geometrica ; moules de Diceras) . . 27,50 — 3° Bancs minces peu réguliers de calcaire dur rougeâtre | et bleuätre avec filets marneux., : .-: . : . . : . .... 2m,00 4 Banc très dur de lumachelle bleuâtre . . . . . . . . . 02,20 15 Marne et calcaire marneux bleuâtre avec fragments de pes DITES CONS SR EC 1,50 M 6° Calcaire marneux bleuâtre présentant à la base un lit . plus dur de 0,15 formant saillie . . . . . . . . , . . 12,50 «Marne et calcaire marneux dur avec Ex. cf. virgula . . 2,00 8% Calcaire glanduleux très dur avec parties oolithiques ; filets marneux vers la base; vers le haut couche plus - marneuse avec nombreuses Z. humeralis, de grande taille (Ter. subsella, Pterocera Oceani, Pt. Ponti, Nerinea PDesvoidyr, Goniolina geometrica) .. ... , . , . , à. DH À … % Calcaire glanduleux analogue au précédent, moins dur et renfermant en abondance la Ter. subsella. Mème M auue que le précédent . . . . . . . . : . . . : . . 229% 00 5 «1 là Z. censoriensis est fréquente on observe que tous les Brachiopodes sont de FL fs grande er et présentent un développement anormal, 30 466 DOUVILLÉ, — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 jui C'est la partie supérieure de l'étage ; immédiatement au-dessus sol s'élève sur les couches marneuses du Virgulien. dE Si nous remontons la vallée de J'Ornain ver le sud, nous reverrons les calcaires blanes oolithiques bien développés depuis la vallée d Vauron jusqu'au bois de Montruche, puis au-dessus des calcaire blancs compacts avec Ah. pinguis, Zeilleria Egena, qui affleuren dans le bois de Bertheleville et jusqu'au delà de ce village, où i forment falaise sur ie bord de la route. Des calcaires de même nature se montrent encore jusqu'à Dainville où apparaissent des deux côtés de la vallée les marnes et lumachelles à £x. bruntrulæ du Caleaire à Astartes inférieur : on les voit affleurer sur la rit gauche, au sud du village à la descente, et sur la rive droite at dessus des carrières ouvertes dans des bancs durs bleuâtres ooli ques qui paraissent représenter la pierre de Voïd, c’est-à- dire | base du Calcaire à Astartes. ‘4 Y. — Nous croisons ici une coupe des plus complètes et des ph intéressantes, celle de Neufchâteau à Chassey par Chermisey Dainville. 1 Elle débute par le Bathonien à Neufchâteau : nous en avol donné la coupe dans une note précédente (1. Nous avons signäl au-dessus, le Callovien sur la rive gauche de la Meuse, sur la ou de Frébécourt. A l'entrée de ce village on voit les premières couche de l'Oxfordien avec Pentacrinus cingulatus, puis au delà au nor ouest du village les argiles à A. Mariz. Au delà de Sionne ti retrouve les couches siliceuses de la partie supérieure de l'Oxfo lien puis la base du Corallien. A la montée de ne à en ne rele la coupe suivante de bas en haut : | 3 4° Calcaire dur irrégulièrement et grossièrement & oolithi- 4 que, rougeâtre (à rattacher au caicaire à Polypiers) . . 10° % ÇCalcaire blanc crayeux dur avec Gastropodes, Lamelli- branches et Polypiers. Ce calcaire renferme par places des oolithes blanches irrégulières plus ou moins nom- breuses ; vers le haut il présente un niveau fossilifère avec Diceras et nombreuses Vérinées ; environ. . . . . 3° Calcaire compact suberayeux devenant vers le haut dur, comraet et hlemire se ss Re 4° Calcaire compact, dur, glanduleux faisant saillie. : … 5° Calcaire dur irrégulièrement solithique par places (c'est la pierre de Dainville) .. 2... fu La Surface supérieure de ce banc est comme corrodée ; immé (1) Bull. Soc. Geol., 3 série, t, VE, p. 568 1881. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. A67 ment au-dessus et formant le haut de la côte on voit affleurer un niveau marneux avec Z'xogyra bruntrutana et Zeilleria Egena (de petite | taille). C'est ce niveau que nous retrouvons toujoürs dans le sous- eroupe inférieur du Calcaire à Astartes depuis Commercy. | De Chermisey à Avrainville et Dainville, la pente du terrain est A peu près égale au plongement des couches et la route suit le contact du banc dur n°5 et des marnes à Z£'x. bruntrutana. Nous avons déjà signalé ces deux couches à Dainville. Si on monte à l’ouest de ce village on voit affleurer au-dessus des | marnes, des calcaires compacts et oolithiques avec Nérinées et .Dicérates, exploités dans une carrière située un peu au S.-0. sur la | route de Grand. Sur la route de Chassey ces couches passent à des calcaires lithographiques exploités un peu avant le sommet pour matériaux d'empierrement. Au-dessus apparaissent des couches dun calcaire oohthique tendre, très blanc, sans fossiles, surmontées dune assise à grosses oolithes avec Nérinées et Æh. pinguis, passant “vers le haut à un calcaire compact, dur, oolithique par places avec Nérinées. Ce calcaire occupe les sommets vers le sud jusqu’au Ipoint A1. On peut évaluer à 50 mètres environ l'épaisseur de ces couches comprises entre la pierre de Dainville et l’oolithe blanche “età 15 mètres les couches qui dépendent de cette dernière assise. | La route redescend ensuite vers l’ouest : on retrouve les calcaires — \'oolithes irrégulières un peu avant le bois des Tallottes, puis au- us dans le bois, les calcaires blancs oolithiques et les calcaires f blancs compacts, enfin au fond les calcaires lithographiques infé- | rieurs. Au delà du ruisseau, à la montée, les calcaires blancs oolithi- Re sont bien lé elophés : au-dessus on retrouve les calcaires à à rosses oolithes irrégulières avec Ah. pinguis, puis les calcaires —hithographiques, prolongement des couches de la gare de Gondre- m…iourt. Ces calcaires eux-mêmes deviennent glanduleux vers le haut …trenferment alors la Zeilleria humeralis et la Ter. subsella. La partie à lupérieure de ces couches avec lits de calcaire oolithique rougetre msi visible sur la route au sud-ouest de Chassey. L'épaisseur de ce —…ystème est de 20 mètres environ. “Un peu plus au sud la coupe de Grand à Germay reproduit celle lé Dainville à Chassey : on retrouve successivement la pierre de . Dainville, le niveau marneux, des calcaires compacts ou lithogra- ve lhiques avec plusieurs decrdénte oolithiques, les calcaires blancs à lolithiques bien développés depuis les sommets à l’ouest de Grand # an au fond du vallon à l'entrée du bois de Germay, et au-dessus if Ds couches à grosses oolithes, puis les calcaires lithographiques de | | ‘ondrecourt à Zeilleria hicoals. | | | ET = _ qui leur sont sont immédiatement superposés dans ce dernier E 468 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin Toutes ces coupes s'accordent d'une manière remarquable et re- produisent la série des assises établies à l’origine par Buvignier pous les Ardennes. Signalons en particulier cette couche d'ookthes blanches de partie moyenne, qui forme un horizon d'une constance remar quable. Par ses grosses oolithes et les Diceras qu'elle renferme sun quelques points, elle présente certaines analogies avec la couche à Diceras, dite de Saint-Mihiel, mais elle occupeen réalité un niveau bien plus élevé dans la série et en est séparée par une épaisseur de sédiments qui vers Dainville dépasse 70 mètres. Du reste les couches enire lesquelles sont respectivement comprises ces deux assises. oolithiques ont des caractères très différents et ne permettent au cune confusion. Nous voici arrivé à la limite de la Haute-Marne si bien connue par les travaux stratigraphiques et paléontologiques de MM. Royer, Bæ rotte, Tombeck et de Loriol : il était indispensable de poursuir re uos études au moins dans la partie nord de ce département pouf nous permettre de nous relier avec les remarquables travaux don cette région a été l'objet. : Nous avons eu la bonne fortune de pourvoir étudier la vallée dt Rognon et celle de la Marne avec deux de nos collègues attachés & service de la Carte géologique détaillée, M. Bertrand qui s'est rou depuis plusieurs années à l'étude du Jura, et M. Rolland chargé de 1 feuille de Mirecourt. À La coupe de la vallée du Rognon présente les plus grandes anal gies avec celles de Neufchâteau à Chassey : à la base l'Oxfordié > marneux avec Ammonites pyriteuses (4. Mariæ), présentant déjà às partie supérieure ; l'A. cordatus au-dessus ,- l'Oxfordien siliceux af ses fossiles habituels, surmonté par des calcaires marneux grisätre dans lesquels apparaissent les fossiles du Glypticien (Cidaris lori- gemma, Hemicidaris crenularis, Glypticus hieroglyphicus, Zeilleria dele montana). > On voit ensuite apparaître les calcaires à Polypiers, puis les € al- caires oolithiques à Dicérates de Doulaincourt, représentant avecÆ ur plus grand développement les calcaires de même nature de la mon 2 de Chermizey et probablement aussi les calcaires blancs subcraye : Quelques assises de calcaire grumeleux correspondent aux cou he supérieures de ces mêmes calcaires et terminent la série du Coral lien. : D à Au-dessus vient affleurer un puissant massif de calcaires compaet 1881. DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 169 TT LU LUE Ÿ “avec accidents oolithiques présentant souvent vers la base quelques lits marneux avec Zxogyra bruntrutana et caractérisés par la Zeilleria Bgena (cf. humeralis) : c’est le Corallien compact de M. Tombeck ou 47° zone à Ter. humeralis, ou zone à A. Achilles, qui se trouve être le prolongement siratigraphique de la pierre de Dainville, des calcaires marneux et compacts de la montée à l'O. de Grand, de ceux de la | montée à l'O. de Dainville, des calcaires de Bertheleville au S. de | Gondrecourt : c'est l'équivalent du sous-groupe inférieur du Calcaire | à Astartes de Buvignier. - Au-dessus nous retrouvons le deuxième horizon d’oolithe blanche … à Diceras, c'est « l’Oolithe de la Mothe » dont les contours tracés sur à Carte géologique de MM. Royer et Barotte viennent rigoureuse- “ment se placer sur le prolongement de la couche de même nature que nous avons suivie depuis Commercy. “… Les Calcaires à Astartes qui surmontent cette assise présentent à JO. de Doulaincourt les mêmes caractères que ceux que nous avons “observés à Germay, à Chassey, à Gondrecourt ; comme toujours, on “retrouve à leur partie supérieure une couche avec Pterocères (Pr. ne Nous avons vu, précédemment, que ces assises ne représen- tent en réalité que la partie supérieure des Calcaires à Astartes. i Si au lieu de suivre la vallée du Rognon on étudie les mêmes ter- (een un peu plus à l’ouest dans la vallée de la Marne, on retrouve ILpeu près sans modification les assises de la partie supérieure, mais es termes inférieurs sont profondément modifiés : le faciès littoral …MPolypiers disparaît, et est remplacé par un faciès pélagique va- 3 eux. “Les modifications commencent avec l’Oxfordien supérieur : au- m…\GSsus des couches à Am. cordatus, on observe la série suivante : “1° Galcaires à Am. Martelli (d’après Tombeck) avec Hemithyris $ “hyriacantha et Am. fransversarius ; 2° Calcaires à Am. Babeanus (1) ; | 39 Couche à Am. hispidus (ou canaliculalus), dans laquelle nous “lrouvons avec de nombreuses Pholadomyes et des fossiles oxfordiens, els que le Dysaster bicordatus et la Gr. dilatata (ou plutôt Pullata, tes fossiles coralliens, le Cidaris florigemma, V'Hemicidaris crenularis. F est bien difficile d'admettre que la première apparition de ces “chinodermes dans la vallée de la Marne, n'ait pas coïncidé avec la —remière apparition de ces mêmes animaux quelques kilomètres lus à l'est, dans la vallée du Rognon, et malgré la différence du hciès, nous serons conduits ici comme à Creuë à synchroniser le M. pr - | (4) M. Tombeck a reconnu plus tard (Bul. Soc. Géol., 20 avril 1874), que ce létait pas le vrai 4m. Babeanus, qui appartient à la zone à Am, cordatus. ES — D TE dé n RS RER OR EE AR TE TEE PE RE, 410 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 ji Glypticien à Zeilleria delemontana de Roche-sur-Rognon (faciès coral=M lien) avec les couches À, canaliculatus (faciès marneux) de la vallée de la Marne. Au-dessus nous trouvons une assise dite « Marnes sans fossiles > avec intercalation et réapparition par places de calcaires grüumeleux à faciès corallien, surmontés par le « Corallien compact » de même type que celui de la vallée du Rognon. Plus haut, on retrouve. l’Oolithe de la Mothe, puis les Calcaires à Astartes supérieurs, Comme l'ont parfaitement reconnu MM. Royer ét Barotte (1) et M. Tombeck, les marnes dites sans fossiles sont l'équivalent strati graphique de l’oolithe à Diceras ou oolithe corallienne de Doulain: | court. 4 A Vouécourt même, dans le ravin du Heu, comme l'avait signalé M. Tombeck, nous avons pu voir les marnes sans fossiles supérieures venir s'appuyer en biseau sur les calcaires coralliens, et cette appan rence n'est pas due à une faille: si on suit chacun des lits minces, | de la formation marneuse, on les voit se relever légèrement en ap- prochant du calcaire à PO Diet et pénétrer dans les anfractuosités. de ce dernier (2); les « marnes sans fossiles » présentent en ce points tous les caractères d’un dépôt vaseux qui s’est effectué au pied! d’un récif déjà formé. C’est à la partie supérieure de ces marnes qu'on a recueilli l A. marantiamus el l’A. bimammatus. La zone cas ractérisée par ces deux Ammonites est donc l'équivalent vasetx pélagique de l’oolithe corallienne ou zone à Dceras arietinum, de même que la zone à A. canaliculatus est l’equivalent pélagique du Glypticien à Zeilleria delemontana. Ce qui explique l'apparition du faciès pélagique dans la vallée de la Marne, c’est que, au delà de Roche-sur-Rognon, le rivage de la mer corallienne s’infléchissait vers l’est en contournant le massif vos gien, laissant entre lui et le Morvan un détroit librement ouvert, pa lequel le bassin parisien communiquait avec le bassin jurassien.8i nous pénétrons dans ce détroit, nous ne retrouverons plus quel faciès vaseux, comme c’est le cas par exemple dans la coupe del (1) Explic. Carte géol., Haute-Marne, p. 48. faille avec rejet; mais elle n’empêchait nullement de suivre les couches d’un Cote à l’autre de la faille et de constater l’enchevêtrement des lits de marne avec In massif du calcaire corallien, 1881. DOUVILLÉ. == JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 471 connus de Merry, de Coulange-sur-Yonne et de Chatel-Censoir, dans lesquels on retrouve avec le Diceras arietinum la faune de l’Oolithe « corallienne de Doulaincourt et de celle de Saint-Mihiel. Au-dessous . deces dépôts nous retrouvons comme dans la Meuse le Glypticien de Druyes à Zevleria censoriensis (variété de la Z. delemontana), et bien que l'on ait signalé dans cette région (1) la présence à un ni- veau un peu inférieur de l’A. canaliculatus, rien n'empêche de consi- dérer encore ici le Glypticien de Druyes comme une dépendance de La zone caractérisée par ce dernier fossile. Au-dessus de l’oolithe corallienne de Chatel-Censoir qui se ter- mine par une couche de calcaire grumeleux très fossilifère (faune de os) nous retrouvons des’calcaires lithographiques à la base desquels nous avons recueilli l'A. marantianus. La partie supérieure des calcaires lithographiques et les calcaires “blanchâtres de Bazarné correspondent au Corallien compact de la “Haute-Marne, tandis que les calcaires crayeux de Tonnerre qui les “surmontent représentent le prolongement de l’Oolithe de la Mothe, “ont les affleurements peuvent être suivis depuis la Haute-Marne, à …ravers le département de l'Aube. On retrouve au-dessus avec leurs caractères habituels les Cal-. aires à Astartes supérieurs avec Zeilleria humeralis. “Dans une note précédente (2), nous avons déjà indiqué les relations …tratisraphiques des assises de l'Yonne avec celles du ISDATE : la zone “NA. canaliculatus est ici représentée par les marnes à Spongiaires; mu dessus la partie inférieure des calcaires lithographiques renferme «ICS À. marantianus et À. bimammatus, tandis que au-dessus la grande …nasse de ces calcaires représente le prolongement du Corallien com- mhjact de la Haute-Marne et du Calcaire à Astartes inférieur de la “\feuse. Le calcaire crayeux de Bourges vient se placer à peu près sur “horizon des calcaires dits coralliens de Tonnerre, de l'Oolithe de la L. MHothe, de l'Oolithe d'Itesdin-l’Abbé dans le Boulonnais, des « supra- oralline beds » de l'Angleterre. Au-dessus les Calcaires à Astartes su- …hérieurs renferment avec la Terebratula subsella etla Zeilleria humera- f 15, Am. Cymodoce, et se terminent à leur partie supérieure par ; [ne couche à P{erocera Ponti. La CLASSIFICATION DES COUCHES . | Nous voici arrivé au terme de notre étude, après avoir passé en . |evue la plus grande partie du bassin parisien. Sur tous les points, | ARS Bull. Soc. Géol., 3° série, t. III, p. 104. (2) Note sur la partie moyenne du terrain jurassique dans le Berry, par MM. Douvillé et Jourdy, Bull. Soc. Géol., 3 série,t. IIT, p. 93, 21 déc, 1874, 472 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 20 juin. nous avons pu reconnaître que, malgré des différences de faciès, M les faunes se succédaient dans le même ordre. en Un des faciès les plus remarquables de cette période est le faciès | dit corallien, caractérisé par une faune toute spéciale d'£chinodermes, | de Diceras, de Nérinées ; il se présente à des hauteurs différentes dans la série des couches, mais avec une faune presque toujours la même, | ou du moins dont les variations n’ont pu être encore déterminées que d’une manière très incomplète. \ Il résulte de là que la faune dite corallienne correspond bien plutôt. à un faciès particulier qu’à une époque géologique précise et déterM\ minée. | | Il en est tout autrement si l’on.compare les faunes pélagiques | elles présentent, dans la série verticale des couches, des variations faciles à apprécier qui permettent d'établir une série d’échelons oi de zones nettement caractérisées qu'on retrouve partout superposées\ dans le même ordre : c’est ainsi que l’on peut établir dans les terM rains que nous avons étudiés la série suivante (de bas en haut), qui représentera pour nous une échelle chronologique : 1° Zone à À. Lambertiet A. Duncani. 2° Zone à A. Mariæet A. Renggeri. 3° Zone à À. cordatus. 4° Zone à À. canahculatus et À. tansversarius. 5° Zone à À. marantianus et À. bimammatus. 6° Zone à À. Achilles et Zeilleria Egena (corallien compact). 7° Zone à À. C'ymodoce (1), et Zeilleria humeralis. 8° Zone à À. orthocera. Les principaux niveaux coralliens que nous avons reconnus vien nent s’intercaler dans cette série de la manière suivante : | A. Glypticien de Druyes et de la Meuse à Zeilleria delemontana ou Censoriensis, dans la quatrième zone ou zone à À. canaliculatus:« B. Corallien de Trouville, de Brucdale, de Saint-Mihiel, de Dou-k laincourt, de Chatel-Censoir, elc., dans la cinquième zone | ou zone à À. maranhanus. C. Corallien de Tonnerre et de Bourges, et Oolithe d'Hesdinl Apbe L entre la sixième zone (A. Achulles) et la septième (A. Cymoz | doce). 1 | Comment ces différentes zones pourront-elles être groupées pour. constituer des TERRAINS ? Examinons d’abord comment elles ont été groupées jusqu'ici. Î ' (1) Ce fossile se montre déjà dans la zone précédente. Fan PR C0 29 PONT 1 LS CE À VRLE-CAN À US MURS | VAL TN à PRG hi - CON ON LORS VUS TOR GPS CR À PAS GA VRP US OX ENS | RER M DARDNR JER DCR EU PRG EMA LET Gal | 4 LA ds mi a fi ÊÉ E 6 È El i s 6 Bull. Soc. Géol. de France. Note de M. DOUVILLÉ 39 série, t. IX, p. 473 ZONES Zone à A. orthocera. ANGLRTERRE Kimmeridge clay. NORMANDIE BOULONNAIS ARDENNES | MEUSE Zone à À. orthocera. HAUTE= MARNE Zone à 4. Cymodocc età Zeil. humeralis. Minerais d'Abbotsbury. Arviles à 4. Cymodoce. et Marnes à Ptérocères. | Grès de Questrecque. Calcaire sableux Argileet calc. compact. Aa, Calcaire à Ptérocères. Calcaires compacts: Calcaire à Ptérocères: Calcaires de Gondrecourt. Calcaire à Ptérocères. Calcaires _à Zeil. lumeralis. YONNE Calcaires à Z. humeralis. Calcaires à Ptérocères. ———— | Calcaires à Z. humeralis, Zone à 4. Achilles età Zeil. Egena. 4 Zone à A. Marantianus. Zone à A. canalieulatus età Zeil. Delemontana. Sandsfoot grit. Sandsfoot clay. Oolithe d'Hesdin-l'Abbé. Grès et poudingue. Grès de Brunembert. Arg. à O0." subdeltoidea. | Arg:àO:subdelloïdea: Oolithe blanche. Calcaires marneux et oolithiques. Marne à O0. subdelloidea. Oolithe blanche. Calcaires compacts et oolithiques. Marne Ex.bruntrulana. Oolithe de la Mothe. Corallien compact. Calcaire crayeux de Tonnerre: Calcaire compact de Bazarne. Calc. lithographique. Calc. lithographique supérieur. Calcaïre crayeux de Bourges. Calc. lithographique. Trigonia beds. Calc. siliceux romeo, Coral-rag de Brucdale. Calcaire à 0, solitaria. Coral-rag de Trouville. Calcaire du mont des Osmington oolites. Oolithe Boucards. de Trouville à Nucl. scutatus. Calcaire d'Houllefort. Calcaire oolithique à Nérinées. Calcaire marneux. Coral-rag de Saint-Mihiel. Coral-rag Marnes de sans Doulaincourt || fossiles. Calc: lithographique à À. maranlianus, Coral-rag de Ghatel-Censoir. Calc. lithographique à A: maranlianus. Calcaire à Polypiers. Marne à A. Martelli. Coral-rag Calc. à de Z. delemontana. Creuë. Zoné à A. Cordatus età ÆZeil. Parandieri. Calcareous grit. Argile à O. gregarea. Calcaires de la Dolithe ferrugineuse. Liégette. |2 Zone à A. Mariæ. 1 Zone à À. Lamberti. Oolithe ferrugineuse de Neuvizy. Marnes à À. lispidus, A. transversarius, A. Martelli. .Calcaires à Chailles. Marnes à A: cordatus. Glypticien de Druyes. Marnes à A. canaliculatus et A.cordatus. Oxford clay. Marnes de Villers. Gaïze à À. Marie. Ar (Coquillot). du Marnes de Dives. Wast. (ur (Montaubert). Marnes à Amm. pyliteuses Argiles à À, Marie. Marnes à A. Mariæ. Manque. Marnes à spongiaires: Calcaire à A. cordalus. Marnes à Amm. pyrileuses. ST RE 5 Marnes à Bel clucyensis. Marnes à À. Lamberti. Manque. Manque: 1881. L'Oxford clay de Smith comprend nos trois premières zones à A, Lamberti, À. Mariæ et À. cordatus, son Coral rag and pisohte corres- pond à peu près aux zones 4 et 5 à A. canaliculatus et À. marantanus, tandis que son Âimmeridge clay embrasse nos trois dernières zones à A. Achilles, A. C'ymodoce et À. orthocera. si maintenant nous passons à la classification de d’Orbigny, nous “avons vu que par suite de la grande extension de son C'allovten, POxfordien ne commence qu'avec la zone à À. cordatus; il se termine au terrain corallien dans lequel d’Orbigny a réuni toutes les couches ‘lMaciès corallien. Enfin les assises supérieures au Corallien ont été attribuées au Æimmeridien. Dès l'instant où les couches à faciès co- mrillien occupent des niveaux différents, il en résulte que les terrains définis par d'Orbigny ont une composition hétérogène. C'est ainsi. que la zone à À. Achulles est kimmeridienne au Havre (Argiles à O. “leltoidea), et oxfordienne dans la Haute-Marne et le reste de la France. De même la zone à A. canaliculatus est tantôt oxfordienne, tantôt corallienne ; il en est de même pour la zone à À. marantianus, oxfordienne à Marans, et corallienne à Doulaincourt et à Saint- “1 Mihiel. we) Une solution radicale consisterait à supprimer le terme de « ter- iain Corallien » comme mal défini. D'un autre côté, au point de vue pratique il sera souvent difficile de séparer la zone à À. canaliculatus * “dela zone à À. marantianus, le Glypticien de la Meuse, de l’Oolithe à 7 Diceras : il serait donc en tout cas utile de limiter l’Oxfordien au- Mdessus de la zone à À. cordatus, et de même il serait avantageux de ne Maire commencer le Kimméridien qu'avec la zone à 4. orthocera. Il resterait ainsi entre l'Oxfordien et le Kimméridien une série d'as- ane réparties en quatre zones. Le nom d’Astartien considéré comme DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 413 synonyme de Calcaires à Astartes, a été appliqué aux deux zones les plus, élevées (Z. à A. Achilles et Z. à A. Cymodoce), il ne resterait donc plus que deux zones (Z. à A. canaliculatus et à A. marantianus), quicomprennent, au moins dans le bassin de Paris, le plus grand Hombre des accidents coralliens, et en particulier ceux qui sont Ca- 7. ractérisés par le Diceras arietinum ; on pourrait appliquer à ces deux Z0nes soit un nom nouveau, soit l’ancien nom de Corallien; c'est lsolution qui nous paraît la meilleure et la plus rationelle. Nous reconnaissons du reste que ces questions de classification Sont d'importance secondaire : le point capital est l'établissement de r 4 rigoureusement synchroniques, et c’est vers ce but que doi- ent conyerger les efforts des géologues. Aussi, après avoir indiqué quelle est pour nous la solution la plus logique, admettrons-nous volontiers qu'on puisse en proposer et en adopter une autre, pou- A74 DOUVILLÉ. — JURASSIQUE MOYEN DU BASSIN DE PARIS. 920 juin vant servir de terrain de transaction. Tel est celle par exemple qui adjoindrait encore au terrain corallien le troisième niveau corallien: ce terrain comprendrait alors les zones 4, 5, 6, à À. tansversarius, À, marantianus ét A. Achilles (1). M. Parpan fait observer que les divisions des terrains doivent être basées surtout sur leur extension géographique. M.Vélain envoie une nolesurla géologie de quelques provinces de la Chine. M. Fauvel, officier des douanes impériales chinoises, a bien voulu, tout récemment, déposer au laboratoire de géologie de la Sorbonne des collections importantes de roches recueillies par lui dans deux provinces, celles de Chekiang et de Shantung, encore peu connues au point de vue qui nous occupe. Nos connaissances sur le grand empire chinois sont encore très limitées. On sait cependant que les terrains primaires y sont très dé- veloppés et les explorations de l’abbé David, de Kingsmille, et de Richtofen nous ont donné des notions précises à ce sujet. On saït aussi que les schistes cristallins avec leur cortège habituel de roches éruptives y sont très répandus, mais on les avait toujours consi- dérés en bloc, sans se préoccuper de leur composition minéralo- gique, ni de É disposition de leurs masses. Les collections de M. Fauvel, en provenance de la province de M Shantung, viennent en partie combler cette lacune et les études que je viens d'en faire m'ont amené à reconnaître dans le système gneisso-schisteux la succession suivante, qui se présente la même que celle établie en Europe par les travaux récents, et donne ainsi, une nouvelle preuve du caractère d’uniformité constante qui a pré- sidé à cette formation sur le globe tout entier. En se dirigeant duM«« littoral vers l’intérieur on a : 1° Gneiss granitoïde (en tout point semblable au type bien connu du Simplon); 2° Gneiss grenus, très micacés, schisteux (exploités pour dalles), micaschistes feuilletés, pyroxénite; 3° Cipolins et jadéite, gneiss à amphibole, amphibo-W…. lites. : Des granites francs se voient en larges filons au travers des gneiss de la base. Dans les deux divisions supérieures, se présente toute une séri de roches à amphibole (diorite quartzifère, syénite, granites el gra nulites à amphibole). (1) Rappelons que d’après M. Hébert (Comptes rendus sommaires des Séances la Soc. Géol. de France, 19 avril 4880, p. 66), la zone A. Achilles de l'Aube de la Charente représente la zone à À. fenuilobatus de la région méditer néenne, | | D 21 V4 > i Ca A ;, : 20 4 “ Le ! VE \ | ABB: A. CARAVEN-CACHIN. —> MAMMOUTHS DU TARN. 475 Après avoir établi ces relations, M. Vélain donne ensuite la des- | cription de toutes ces roches, dont quelques-unes sont fort intéres- santes, comme la pyroxénite qui, par suite d’une transformation ser- | pentineuse, passe à une sorte de jadéite. Tout cet ensemble constitue un continent ancien où les phéno- | mènes éruptifs ont joué le principal rôle. Des appareils volcaniques s’y sont établis après une longue inter- | rüuption et ont amené en ces mêmes points des coulées de roches ba- .saltiques, dans lesquelles on reconnaît encore la succession sui- vante : Labradorite; Basaltes francs; Leucitite ; Laves vitreuses. Dans la province de Chekiang les caractères sont tout autres, on y remarque un grand massif trachÿtique composé de Rhyolithes, de uTrachytes quartzifères, de Perlites qui présentent tous les caractères | des roches de Hongrie. Une roche à diallage et à grandes nappes de labradorités, accom- | pagnées de tufs à palagonite, parait superposéé à ces roches acides. Le Secrétaire analyse la note suivante : De l'ancienneté de l Elephas primigenius dans le Tarn, | + | par M. Alfred Caraven-Cachin. " "e (Lettre adressée à M. E, Hébert, de l'Institut.) Des huit à dix espèces fossiles citées jusqu'ici de la famille des “| Elephasidæ ou Proboscidiens, la seule qui ait encore ëélé rencontrée dans les alluvions anciennes du Tarn est l’Æ/ephas primigenius (Blum) PR ML val Ed ls. cuaiitét Ds RER EE eh AR “où Mammouth, caractérisé par les lames plus rapprochées de ses _ molaires. Les premiers ossements d'Éléphant signalés dans les dépôts de \Cdilloux roulés qui recouvrent, en plusieurs endroits, les anciennes Mormalions géologiques de notre département, ont été rencontrés cn 1749, à Gaillac. Ces os ayant été soumis à M. Gleizes, l’habile membre de l’Académie des Sciences de Toulouse y reconnut des _ débris de machelières d'Eléphant et un fémur du même animal (1). 29 En 1848, des ouvriers trouvèrent dans les alluvions de Vielmur -.(lärn) des restes du même Pachyderme. Ces ossements qui avaient «été fortement roulés et que nous eùmes l’occasion d'étudier en 1859, «appartenaient à un bassin de ce Proboscidien. La crête iliaque ex- a | 1] | (1) Gleizes, Mém. de l'Académie de Toulouse, in 4° t. I, p, 62, 63, 1782. — J.-B. INoulet. Mém. de l'Académie de Toulouse, 4e sétie, t, IV, p. 125 à 132, 1854. 476 A. CARAVEN-CACHIN. — MAMMOUTHS DU TARN. 20 juin terne était très mutilée, ainsi que la cavité ilio-pubienne destinée à loger la tête du fémur. La symphise pubienne était en partie brisée: seule, l'articulation de l'os des iles avec le sacrum était en bon état. 3° En 1852, de nouveaux débris d'Eléphant furent mis au jour dans l’ancien lit de l’Agout, près de Saint-Paul-Cap-de-Joux. Ils fu- rent achetés par M. C. Lourdes, de Mazamet, l’heureux propriétaire du bassin du même animal, qui s’empressa de nous les communi- quer. Voici les étiquettes que nous placàmes, à cette époque, sur ces antiques restes : . 1° Seconde vertèbre lombaire, 2° Os semi-lunaire droit du carpe. 3° Os cunéiforme droit. 4° Os trapézoïde droit. 2° Os métacarpien de l’annulaire gauche. 4° En 1853, M. Noulet signala dans le cabinet de M. le docteur Caussé, à Albi, une défense d’Eléphant, qui avait été exhumée du hit de gravier de Cornabouc, près Rivières. Cette nappe est située à 12 mètres du lit actuel du Tarn (1). 59 En 4856, M. Combeguille offrit à L. Roux du Carla, une défense de ce Proboscidien qu’il venait de retirer des alluvions du ruisseau du Bagas (2). À la mort de L. Roux (24 juin 1859) cette défense entra dans le cabinet d'histoire naturelle de la ville de Castres. Malheureusement lors des réparations qui eurent lieu en 1879 dans cet établissement, des ouvriers ignorants la jetèrent par la croisée comme une pièce de rebut. Cette précieuse défense qui, d’après L. Roux, mesurait 150 lors de sa découverte n’est plus représentée aujourd’hui que par 0"50 de débris informes qui attendent encore une restauration. 6° En 1862, M. l’abbé Barthe nous adressait une mâchelière du même animal provenant des alluvions de Gaillac (3). 7° En 1878, M. Ch. Pradel nous remettaitune mâchelière d’Éléphant extraite des sablières de Puylaurens (Tarn). 8° En 1879, étant de passage à Rabastens, des terrassiers appor- tèrent à M. À. Jaybert, une incisive du même Pachyderme qu ils e- naient de rencontrer dans l’ancien lit du Tarn. 9° Enfin, en 1880, en faisant exécuter des fouilles dans le gisement de Peyrégoux, nous recueillimes une molaire d’Eléphant, non loin du gisement de M. Combeguille. (1) Noulet. Mém. Acad. de Toulouse, 4 série, t. IV, p. 130,854. (2) L. Roux du Carla. Sociélé iitt. et scient. de Castres, 4e année, p. 31. 4860. (3) Alfred Caraven-Cachin. Bull, Comm. des Antiq. de Castres. t, I, p.223, 1878. | 1851. A. CARAVEN-CACHIN. — MAMMOUTHS DU TARN. 411 … Il résulte de ces nombreuses découvertes que les ossements du Mammouth se trouvent fréquemment dans notre département : qu’ils ontété, jusqu'à ce jour rencontrés dans les bassins du Tarn et de PAgoût, dans des dépôts caillouteux abandonnés à une époque an- cienne par ces rivières et leurs affluents, et que ces dépôts sont, en outre, situés à des niveaux géologiques différents, c’est-à-dire que des nappes en retrait, les unes par rapport aux autres, à DID le Jong de nos cours d’eau. — 1° BASSIN DE L'AGOUT. — Commençons par étudier le bassin de 1 PAgoût et à marquer les altitudes des différents gisements de l’Élé- phant primitif. | | 1° Le gisement de Puylaurens atteint 300 mètres d'altitude. 2° Les gisements de Vielmur et de Saint-Paul-Cap-de-Joux, 230 à : 250 mètres. Ces deux terrasses diluviennes n’appartiennent pas au même âge séologique. Elles se distinguent entre elles par des caractères miné- mralogiques assez tranchés et que nous allons faire connaître. La première est constituée par des cailloux roulés généralement mquarizeux, d’un volume assez considérable. Ces cailloux sont en “outre entourés à Puylaurens de terres argileuses jaunes ou rougeâtres. [Ja seconde est formée de cailloux pugilaires ou céphalaires em- …pruntés aux roches primordiales et de transition de nos montagnes, surtout aux filons de quartz blanchâtre, vitreux, laiteux, à éclat gras, “qui lardent ces terrains. La terre plus ou moins sableuse ou argi- neuse qui les emballe est noirâtre. | . —…_L'observateur attentif remarque en outre, une troisième terrasse : … celle-ci est composée de cailloux roulés quartzeux perdus au milieu dun limon noirâtre. Cette nappe ne nous a donné jusqu’à présent “que des ossements de cheval (Z£'quus caballus fossilis, auct.) De ces faits, il découle qu’au commencement de la période qua- iernaire, de puissantes eaux, qui devaient provenir de la fonte des “neiges et des glaces accumulées sur nos montagnes, déposèrent à Leurs pieds un mantean diluvien composé de cailloux roulés et d'ar- bgile jaunâtre ou rougeâtre. Les rivières de nos plaines n'étaient pas — encore ébauchées ; aussi ce dépôt se répandit-il en nappe presque ho- | rizontale sur les couches tertiaires ou d’âges différents, et, fait très Limiportant, sur les moraines des glaciers anciens ou de la fin de la } période pliocène. C’est là la première phase, la grande phase, de »Paction diluvienne proprement dite. Ces premiers dépôts quater- \näires ont été désignés par divers géologues sous le nom de Dilu- \vium des plateaux ou de Pléistocène ancien. Nous avons été le premier à constater, en 1863, l'époque glaciare 478 A. CARAVEN-CACHIN, =— MAMMOUTHS DU TARN. 20 juin dans le Sidobre, sur les pentes sud-ouest du plateau central, et M. Henri Magnan a cru reconnaître aussi, en 1870, les restes d'an- ciennes moraines sur le versant nord de la Montagne Noire (4). Plus tard, une moins grande accumulation de neige et de glace . sur nos montagnes fit diminuer le volume des eaux : les rivières commencèrent à se former et affouillèrent les premiers dépôts dilu- viens, c'est-à-dire le Diluvium des plateaux. Ce fut là la deuxième phase du phénomène qui nous occupe, et sur les parties creusées où affouillées se déposèrent, à plusieurs reprises, des cailloux roulés el des argiles. Ce sont les couches que nous désignerons sous le nom de dépôts caillouteux des terrasses supérieures. C’est alors que l’Agoût, comme l’a démontré M. H. Magnan, suivait les bords du plateau central et de la Montagne-Noire pour se jeter dans la Méditerranée par Saïx, Revel, Soupex, Castelnaudary, Alzonne et Carcassonne. La largeur de notre rivière était, à cette époque de 7 ou 8 kilomètres en moyenne, tandis qu'à l’ancien cen- fluent du Thoré, c’est-à-dire sur le mont de Saïx, elle dépassait 15 kilomètres. C’est pendant cette période que se formèrent les terrasses élevées des Ormeaux, près Puylaurens (300 mètres d'altitude), dont les cailloux roulés nous ont livré les plus anciens débris de /’Ælephas primigénius observés dans nos terrains quaternaires. Après un temps plus ou moins long, le volume des eaux diminua encore, peut-être d’une manière brusque, et une troisième phase di- luvienne commença. Nous désignerons ces alluvions sous le nom de dépôts caillouteux des terrasses inférieures. Ce fut à cette époque que l’Agoût cessa de longer la Montagne Noire et suivit la direction d'un | de ses principaux affluents, le Thoré, pour se déverser dans le Tarn. ‘ Les nappes de galets de Vielmur, de Saint Paul-Cap de Joux, ete. (230 à 250 mètres d'altitude) qui dominent la vallée actuelle de l'Agoùt entre Vielmur et le confluent de cette rivière, furent alors déposées. Plus tard, de nouveaux affouillements eurent lieu, de nouvelles érosions se produisirent, de nouveaux dépôts caillouteux se formèrent et les vallées actuelles prirent leur dernière forme. Cette période que nous appelerons cailloux roulés et alluvions des vallées, constitue là quatrième phase diluvienne . Elle est représentée, dans nos con- trées, par les alluvions de Longuegineste (180 mètres d'altitude), ete. Quant au ruisseau du Bagas, affluent de l'Agoût, celui-ci, se con- formant à la loi des grands cours d'eaux, eut aussi ses petites ter- (1) Alfred Caraven-Cachin, Etude géologique du Sidobre. Echo du Tarn 1863 el Comm. des Antiq, de Castres ,t, 1, p.206-221, 1878. | 1881. A. CARAVEN-CACHIN. — MAMMOUTHS DU TARN, 479 rasses et ses récents dépôts alluviens qui nous ont montré, à leur tour, des dents de Mammouth. 20 BASSIN DU TARN. — Le bassin du Tarn présente les mêmes pé- riodes dans les phénomènes diluviens que celles que nous venons de signaler dans le bassin de l'Agoût : seulement le Tarn a toujours été un affluent de l'Océan, comme nous allons le démontrer. … La première terrasse qu’a abandonnée celte rivière est formée de gros Cailloux roulés arrachés aux terrains cristallisés et primordiaux qui forment la bordure sud-ouest du plateau central : nous y avons remarqué principalement des quartz, des gneiss, des schistes mi- eacés et des roches amphiboliques. Les dépôts caillouteux des terrasses supérieures que nous avons suivis d'Albi à Montauban, nous indiquent que le Tarn baignait ancienne- ment les pieds du plateau qui supporte Castelnau-de-Lévis, puis se “dirigeait par Bernac, Faissac, Senouillac, Montels, Gradille, vers les Barrières ; Cette rivière contournait les terrains permiens et tria- siques de la Grésigne, le terrain jurassique de Puicelcy el se préci- pitait dans la Garonne en passant à Monclar, Genebrières, Léojac et .! Montauban. La largeur du Tarn était, à cette époque, de 15 à 20 kilomètres. Il est facile à l'observateur de rétablir même la pente de l’ancien lit me ce cours d’eau depuis le moment où cette rivière entrait, comme un torrent impétueux, dans la vallée d'Albi jusqu’à celui où elle dé- mversait ses eaux limoneuses dans la Garonne. La carte de l’Etat- “major nous donne lesaltitudés exactes qu'atteignaient, à cette époque, Es eaux du fleuve quaternaire, aussi voyons-nous diminuer cette cote ämesure qu'il se rapprochait de son embouchure. “Pendant que se déposaient les catlloux roulés des terrasses inférieures, les seuls qui nous ont montré des ossements d'Eléphant, le Tarn “commençait à suivre une ligne plus oblique pourrejoindre la Garonne. “IMabandonne les plateaux, descend dans la plaine, et dessine les gracieux contours qui formèrent, dans la suite des temps, après des aflouitlements et des érosions successifs, la vallée et le lit actuel de celle rivière. Les terrasses que l’on observe le long de ce cours d’eau forment une nappe continue qui vient mourir aux pieds des collines de l’AÏ- “\ bigeois qui supportaient anciennement son premier lit. Elles sont tomposées en majeure partie de cailloux roulés de quartz, de Lquartzite, de roche verte, de diorite, d’amphibolite, de gneiss, de gra- nite, de grès rouge, etc... On les désigne généralement dans le pays | Sous le nom d’alluvions d'Albi, de Rivières, de Gaillac, de Rabastens, | de Saint-Sulpice, etc. 480 G. DOLLFUS. — DOLOMIE DANS LES SABLES MOYENS. 90 juin De ces observations géologiques, stratigraphiques et paléontolo= giques, nous pouvons conclure que l’Eléphant primitif a envahi notre département, immédiatement après la phase glaciaire (drift glaciaire de certains auteurs), puisqu'on ne rencontre pas ses débris dans les dépôts meubles antérieurs au Diluvium ; Qu'il a été le témoin des principales phases de la grande période dite qguaternaire, puisque les assises du Diluvium ont montré ces ossements ; Qu'il à acquis son maximum de développement pendant que les eaux déposaient les cailloux roulés des ferrasses inférieures, puisque sur neuf gisements qui nous sont actuellement connus, huit ap- partiennent à cette époque ; Enfin, qu'il a disparu ou qu'il s’est éteint dans nos contrées au moment où se déposaient les alluvions récentes de nos vallées ou læss de nos rivières ou de nos ruisseaux. Le Secrétaire donne lecture de la note suivante : Découverte de la Dolomie dans les Sables parisiens moyens, par M. Gustave F. Dollius. J'ai eu l’occasion de relater il y a trois ans déjà (1) l'historique de la découverte de la dolomie dans le Calcaire grossier inférieur, en même temps que je précisais les conditions de son apparition et que j'en étendais la connaissance au Calcaire grossier moyen et supé- rieur. Depuis lors j'ai indiqué la plus grande extension géographique du même phénomène dans les mêmes assises (2). Et récemment j'ai par quelques mots signalé cette même roche dans l’horizon des sables glauconieux inférieurs de Cuise (3). Aujourd’hui, je puis annoncer la reconnaissance du même ordre | de irc dans les sables parisiens moyens. Comme pour le Calcaire grossier (4), il s’agit d’une transformation postérieure très inégale du carbonate de chaux en carbonate doubie de chaux et de magnésie; modification plus ou moins profonde qui à eu lieu à une époque encore indéterminée. a = « ennemi, oo Go m (1) G. Dollfus. G. Vasseur. Bull. Soc. Geol., 3° série, t. V., p. 275, 1878. : (2) G. Dollfus. Bull. Soc. Géol., 3e série, t. VI, p. 585, 1878. — Exp. Géol. du Havre, p. 483, 1880. (3) Bull. Soc. Géol., 3e série, t. IX, p. 442, 145, 1880. (4) J'ai reconnu aujourd’hui la dolomie du Calcaire grossier sur un très grand nombre de points du Vexin français et dans la vallée de la Marne à Nanteuil, à Pisseloup, à Essommes, etc. 1881. G. DOLLFUS. — DOLOMIE DANS LES SABLES MOYENS. 481 Comme les assises calcaires peuvent seules se prêter à cette modifi- cation, c’est dans les assises calcaires des sables moyens que la do- lomie est observable, son principal siège est donc à la partie supé- rieure de la division moyenne de l’assise, dans l'épaisseur du calcaire de Lizy-sur-Ourcq, tel que Goubert l’a défini. Au point de vue géographique, j'ai reconnu d’abord la dolomie à Juilly, à Nantouillet, à Thieux, Saint-Mesmes, Claye, dans la val- lée de la Beuvronne; puis dans la vallée de la Marne, à Esbly, à Meaux, à Lizy-sur-Ourcq, Varreddes, etc. Je suis persuadé qu’une fois ce métamorphisme signalé, on le retrouvera encore sur un plus grand nombre de points. Mon ami, M. J. Ogier à bien voulu analyser deux de mes échan- tillons au laboratoire de M. Berthelot et est arrivé aux résultats suivants : Juilly. Nantouillet. a + 33. 0 Sable et a. 33. 00 Carbonate de chaux... 35. 6 Carbonate de chaux et Carbonate de magnésie. 922. 6 MAPNÉSIE.. . . . - 51. 80 D cau, perte. , ; , . 9. 2 Haurvetrior Pets. 15. 20 100. 100. Au point de vue minéralogique ces roches présentent tous les ca-. racières des roches transformées du Calcaire grossier, C’est une “roche jaunâtre demi-dure, à cassure sèche et pulvérulente, à points … ferreux ; sa poudre est douce au toucher, un peu moins cependant que celle des roches du Caicaire grossier, ce qui est dà à la plus «.iorte proportion du sable, et généralement moins solide; elle est rem- uplie de cavités vides de milioles, de Calyptræa, Cerithium et autres …“iossiles. Non seulement on rencontre divers degrés dans l'intensité “dela modification, mais aussi la proportion de matières échangées modifie beaucoup l’aspect final ; la stratification est aussi altérée. La modification peut être si profonde que le rapprochement de couches très voisines sur le même horizon quand elle n’est pas suivie L\pas à pas ferait croire à une subordination stratigraphique. A Lizy Si une carrière ne montrait point le contact latéral d’une lentille n dolomitique heurtant en biais une grande masse homogène normale, on aurait peine à croire qu'il s’agit de la même couche. Ces phéno- mènes sont conformes à ceux déjà observés dans le Calcaire grossier. Parfois, on voit s’intercaler latéralement des lits dolomitiques et sili- | Ceux, d'autres qui se chargent de silex et de rognons avec filets argi- eux paraissant être le résidu précipité et infiltré des matières supé- 31 482 G. DOLLFUS. — DOLOMIE DANS LES SABLES MOYENS. 20 juin rieures attaquées, puis du quartz carié, des minéraux divers, des épigénies, etc. Je pourrai donner à l’occasion quelques coupes qui mettront en évidence ces modifications, principalement pour le tiers supérieur du calcaire de Lizy; et je saisis cette circonstance pour répondre en quelques mots à une critique que M. L. Carez a formulée à la suite de ma Note sur : « Quelques coupes nouvelles dans les sables parisiens moyens (1). » s Je laisserai de côté tout ce qui est personnel comme ma découverte de la couche à Avicules, à Beauchamp, et la classification du gîte du - Guespel sur laquelle il y aurait trop à dire, pour me borner à la question de stratigraphie d'un intérêt général, relative à la place du calcaire de Lizy-sur-Ourcq, dont il a été parlé tout à l'heure. M. Carez déplore que je change la valeur de l'expression du « cal- caire de Lizy », je crois au contraire que c'est moi qui garde à ce terme sa valeur originelle et réelle; et que la confusion vient de ce que M. Carez assimile le calcaire de Lizy à celui de Ducy, et les con= sidère comme équivalents. Or Goubert a appelé en 1859 (2), calcaire de Lizy, un calcaire marin gréseux puissant, à Cerith. mubabile, C4 tuberculosum, C. mixtum, Cytheérea elegans, Portunus Hericarti, ete.s il l'a appelé aussi pierre de Louvres, et je m’en tiens à ces carac- tères. Le calcaire de Ducy a été décrit par Graves en 1849 (3) ; c'est un calcaire d’eau douce à Lymnées et Planorbes, il est immédiate- ment au-dessous de la couche à Avicula Defrancei et visiblement supérieur à la pierre de Lizy {Nanteuil). Il n'y a donc aucune analogie, de nature, d'origine, de faune, de place, entre les deux dépôts. M. Carez parle du passage latéral de ces deux assises, mais je n'ai rien vu dans sa note sur les sables moyens des environs de Château-Thierry qui soit démonstratif à cet égard. En stratigraphie avant de décider si deux couches passent latéralement l’une à l’autre, il faut y regarder de très près ; et M. Carez a donné lui-même des coupes où on voitle calcaire de Ducy superposé au grès calcareux typique de Lizy. Il est vrai qu'il nomme ce grès à nouveau, ne l'ayant pas probablement reconnu, du nom de « sable calcareux à Cerithium mirtum», et qu'il grossit démesurément le calcaire de Ducy. Peut-être les perturbations dolomitiques que j'ai expliquées per- meltront-elles aussi de faire concorder les deux coupes données par (1) G. Dollfus. Bull. Sac. Géol., 3° série, t. VIII, p. 194, 1879, (2) Bull. Soc. Géol., 2me sér.,t, XVII, p. 143 ett. XVIIL, p. 446, p. 452, (3) Topog. géog., p. 457; _ 4881. L. CAREZ,. — RÉPONSE A M. DOLLFUS. 183 M. Carez dans sa Note sur les sables moyens de Château-Thierry (4), et signalées par lui comme présentant de nombreuses différences, soit entre elles, soit avec celles des environs de Château-Thierry. Réponse à M. G. Dollfus, Be. Par M. L. Garez. Les attaques que M. G. Dollfus vient de diriger contre les opinions que j'ai soutenues sur différents points de la géologie du Tertiaire pa- risien, m obligent à répondre quelques mots, bien que je considère de pareilles polémiques comme très regrettables et que je les évite autant que possible. M. Dollfus commence par dire qu'il laissera de côté la question du Guépelle ; elle mériterait cependant d’être examinée, et il serait utile de savoir quelle est l'opinion actuelle de mon contradicteur sur la position de ce gisement et sur la succession visible dans cette carrière. En effet, dans le même fascicule du Bulletin (2), figurent deux coupes du Guépelle, absolument dissemblables ; l’une est due “à M. Dollfus, l’autre a été donnée par moi-même ; et quoique M. Doll- “lus, profitant des observations que J'ai faites en séance, ait déjà mo- “mdifé son opinion première, il reste entre ces deux coupes des diffé- irences fondamentales. … Je persiste, quant à moi à considérer la carrière du Guépelle comme offrant des représentants de trois niveaux fossilifères dis- “tincts : celui du Guépelle à la base, celui de Beauchamp à la partie moyenne, et enfin celui de Mortefontaine dont on peut trouver les “fossiles dans un cordon de grès. J'ajouterai que cette superposition “que jai vue pour la première fois, il y a plus de sept ans, peut en- core être observée maintenant, comme l’ont constaté toutes les per- Msonnes qui faisaient partie de l’excursion conduite le mois dernier L par M. Vasseur dans cette localité. |: Un second point sur lequel M. Dollfus ne désire pas que la discus- sion continue, c’est « sa découverte de la couche à Avicules à Beau- L champ ». Dans mes observations, je n'avais dit qu'un mot sur cette question, mais puisque M. Dollfus insiste et attache beaucoup d'im- :portance à sa découverte, je citerai une phrase insérée au compte rendu de la réunion extraordinaire à Paris en 1867 (3) : « M. Munier- (1) Bull. Soc Géol., t. VII, p. 651-652. (2) Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. VIII, p. 190 et 194. (3) Bull. Soc. Géol. de France, 2° série, t. XXIV, p. 845, 1867, A84 L. CAREZ. — RÉPONSE À M. DOLLFUS. 20 juin Chalmas fait observer que les calcaires lacustres de Beauchamp (1) appartiennent à l'étage moyen des sables de Beauchamp, et sont infé- rieurs aux couches à Avicules et à celles qui renferment la faune de Mortefontaine. » Je ne pense pas que M. Dollfus persiste encore après cela à se con- sidérer comme ayant découvert la couche à Avicules de Beauchamp connue de tous les géologues parisiens et très clairement indiquée dans la phrase que je viens de rapporter. Mais si M. Dollfus préfère ne pas parler cette fois du Guépelle ni de Beauchamp, il donne, au contraire, de nouvellés explications relati- vement au calcaire de Lizy; il persiste à placer cette assise au-des- sous de la couche à Melania hordacea, malgré la coupe de Goubert (2) où le n° 12 représente cette zone bien connue, tandis que le n° 9, qui lui est supérieur, est la pierre de Lizy. Cette succession est telle- ment évidente que M. Dollfus lui-même la reproduit dans la coupe qu’il donne de cette localité et qui ne diffère de celle de Goubert que parce qu'elle est beaucoup moins précise et beaucoup moins com- plète (3); aussi est-on fort étonné de voir dans le tableau final (p. 193) que le calcaire de Lizy est placé plus bas que la zone à Melania hordacea, de Beauchamp. Pour arriver à ce résultat inat- tendu, M. Dolifus est obligé d'admettre qu’il existe deux niveaux à Melania hordacea, l'un inférieur, l’autre supérieur à la pierre de Lizy, ce qui est absolument contredit par toutes les coupes connues, en y comprenant même celles qui ont été données par mon contra- dicteur. Je ne vois donc pas la moindre raison pour revenir sur ce que j'ai dit, mais je persiste à placer le calcaire de Lizy, comme lek faisait Goubert, au-dessus de la couche à WMelania hordacea (sables à Cérithes de cet auteur). M. Dollfus m’accuse ensuite d’assimiler le calcaire de Lizy au cal- caire de Ducy et de considérer ces deux assises comme équivalentes. Présentée ainsi, cette opinion n’est pas la mienne, et diffère au con- traire essentiellement de celle que j'ai publiée; j'ai dit et je répète que le calcaire de Lizy est « un accident marin limité » intercalé dans la partie inférieure du calcaire lacustre de Ducy. Qu'est-ce en effet que le calcaire de Ducy ? M. Dollfus dit qu'il fau pour trancher cette question, se reporter aux travaux de Graves; mais comment ce géologue qui ne connaissait pas le niveau Avicula Defrancei, aurait-il eu l’idée de séparer le calcaire lacustre d (2) Bull. Soc. Géol. de France, 2° série, t. XVIII, p. 446, 1864, (3) Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. VIII, p. 190-192, 1879. (1) Désignés depuis sous le nom de calcaire de Ducy. | | | | "4 1881. L. CAREZ. —= RÉPONSE À M. DOLLFUS. 485 Ducy de celui de Saint-Ouen ? Ce serait bien invraisemblable, et en effet on ne trouve nulle part dans Graves l’indication de cette dis- tinction. Le terme de calcaire de Ducy est bien plus récent ; il a été créé en 1876 par M. Tournouër (1) pour comprendre le calcaire lacustre su- périeur à la zone à Welania hordacea et inférieur à l'horizon de Morte- fontaine ; par conséquent le calcaire de Lizy, compris entre ces mêmes limites, n’est pas autre chose qu’un faciès marin de la partie inférieure du calcaire de Ducy et ne doit pas en être séparé. C’est à peine si J'ai besoin de répondre au reproche que me fait ensuite M. Dollfus, de ne pas avoir reconnu le calcaire de Lizy aux environs de Château-Thierry (2), et de lui avoir donné le nom nou- eau de « Sable calcarifère à Cerithium mixtum ». En premier lieu, les sables à Cerithium mixtum, absolument identiques à la couche 12 de Goubert, représentent la zone à Melania hordacea et non pas le calcaire de Lizy ; celui-ci se trouve néanmoins auprès. de Château- Thierry où je l’ai très bien reconnu ; il est désigné dans mes coupes par les lettres I et M?. Quant à l'accusation d’avoir donné un nom nouveau à une couche déjà baptisée, elle n’est pas du tout fondée ; ayant rencontré une assise de sable un peu mélangé de calcaire et 1 contenant en abondance le Cerithium mixtum, je l’ai désignée dans mes coupes comme Sable calcarifère à Cerithium mixtum, mais c’est ceulement l'indication de ce qui existe et nullement une dénomina- *. tion nouvelle proposée. …. J'arrive enfin au dernier point auquel M. Dollfus a fait allusion ; il 1 est probable, dit-il, que si je n'ai pas pu raccorder les coupes de —…Connigis et de Mont-Saint-Père avec celles qui sont situées auprès 1 de Château-Thierry, c'est que je n’ai pas remarqué les accidents do- ……lomitiques qui modifient si souvent la partie supérieure des sables 4 moyens. Or, les couches fossilifères de Connigis diffèrent de celles de Brasles, de Verdilly et du Buisson en ce que les premières ne renfer- ment comme fossiles abondants que des Bivalves, tandis que les se- ondes sont remplies de Gastéropodes ; je ne pense pas que M. Doll- fus lui-même attribue à la dolomitisation d’une couche la faculté de — changer la nature des fossiles qu’elle renferme. En réalité, tout ce débat n’a, comme on le voit, qu'une bien faible 1 importance ; il n’y a véritablement, entre les classements adaptés par M. Dollfus et par moi pour les différents horizons des sables Moyens, qu'une seule différence sérieuse ; elle consiste dans le (a) Bull. Soc. Géol. de France, 3e série, t. IV, p. 476, 1876. (2) Bull. Soc. Géol. de France, 3e série, t. VII, p. 641. 186 TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 20 juin dédoublement de la zone à Melania hordacea que M. Dollfus croit de- voir proposer et qui a pour conséquence de faire descendre le cal- caire de Lizy bien au-dessous de son niveau réel, Le Secrétaire analyse la Note suivante : Nouvelle élude sur le dernier Diluvium quaternaire. par M. Tardy. Lorsqu'en géologie on étudie les travaux de ses devanciers, on reste souvent élonné, surtout si on les compare aux découvertes nouvelles, de tout ce que nos aïeux dans la science ont su voir avec les faibles matériaux dont ils pouvaient disposer. Déjà à plusieurs reprises j'ai eu à faire ressortir ce fait, d’abord à propos de la posi- tion des poudingues miocènes, ensuite à propos de mes Études sur les terrains lacustres de la Bresse ; et même, lors de ma publication sur la division de l’époque quaternaire, Aussi, mis aujourd’hui pan une objection d'un de mes savants confrères en face des opinions d'un maître vénéré, je tiens à repousser tout reproche d’avoir pu méconnaître l’autorité de ses travaux ou l'importance des principes établis par lui. S’il y a divergence entre nous, elle est bien plus ap- parente que réelle; et elle tient surtout à ce fait qu’une classification créée sur l'étude des terrains d’une région où plusieurs termes de la série manquent doit présenter des lacunes, que l’étude de la Bresse méridionale contribuera Je l'espère à combler. Le dernier Diluvium a été décrit dans les travaux de MM. d'Ar- chiac, de Sénarmont, Buteux, de Mercey, et dans bien d’autres en- core. Cette assise diluvienne, si bien étudiée par tous mes prédéces- seurs, avait déjà dans les travaux de mes savants maîtres une place | bien définie, la même que je lui ai assignée dans mon Étude du | 7 avril 1879, où j'ai montré son extension, son importance, son rôle et sa situation dans la géologie et dans l’histoire. Ce dépôt, je lai | montré s'étendant depuis les bords de la mer à quelques mètres seu- | lement d'altitude, jusque sur nos plateaux les plus élevés, et partout . s'intercalant avec une précision mathématique entre les civilisa- tions quaternaires, contemporaines du Mammouth ou du Renne, et les civilisations dites néolithiques, ne connaissant plus en Europe ni le Renne ni le Mammouth. Ainsi placé, il vient combler l'hiatus ndiqué entre ces deux civilisations; et cet hiatus, si bien défini par M. de Mortillet, si savamment défendu par M. Cartailhac, rien autre, | même en Suède ou en Danemark, ne peut le combler. Il m'a suffi. 1881. TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 487 pour le prouver de citer divers passages de MM. Vorsaæ, Steenstrup, Otto Torell, dont les assertions viennent seulement le resserrer dans d’étroites limites en montrant que les Ajækkenmæddings, quoique antérieurs à la pierre polie, sont eux aussi postérieurs à l’époque du Renne. Les assertions de ces savants nous montrent qu'une modification etolcgique importante s’est produite à ce moment dans le régime de la sédimentation. A l’époque du Renne on ne rencontre pas de tourbières; ensuite elles abondent; les dépôts argilo-sableux de la fin du Quaternaire font place à des produits d'eaux faiblement cou- rantes et limpides. Ce fait si bien étudié en Suède et en Danemark se retrouve chez nous, ainsi que l'ont constaté tous nos archéologues etlous nos géologues, M. Belgrand en particulier. C’est à cette place, entre les couches quaternaires et les tourbes que se place le Diluvium final et l'hiatus de civilisations. A la lacune ethnographique correspondent un fait et un dépôt géologiques. L'âge et la position de ce dépôt étant ainsi bien fixés entre les “époques paléolithique et néolithique d’une part, et d’autre part entre les époques quaternaire et moderne (1), il reste à l’étudier dans sa nalure, dans sa composition, dans son aspect, dans tous ses délails enun mot, pour en deviner et pour en suivre partout les phases suc- cessives. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU DÉPOT. — Le Diluvium qui fut défini par M. de Sénarmont « un terrain de transport composé de cailloux à » peine usés, siliceux, enveloppés dans une terre argilo-sableuse » rouge », est composé en effet « d'argile » et de « cailloux » mêlés très intimement. Mais comme dans tous les «terrains de transport », ily a prédominance d’une part des cailloux à la base et d'autre part de l’argile presque pure en haut. Dans une alluvion la sépa- à ration entre l'argile ou le lehm et l’alluvion formée de caiïiloux, de {) Je dois rappeler cependant qu'il y a de grandes ressemblances entre les silex taillés des stations néolithiques du premier âge et ceux des dernières stations quaternaires. La distinction est possible, puisque tous les archéologues l'ont faite en signalant l’hiatus, mais la véritable différence est la disparition absolue du Renne. “C'est au premier âge néolithique qu'il faut rapporter les Kiækkenmæddings, Comme je l’ai montré le 7 avril 1879, ainsi que la station de Saint-Martin-sur-le Pré, si bien explorée par M. Nicaise de Chàlons-sur-Marne. On devra aussi y ranger plusieurs stations offrant des silex taillés à la surface du sol, sur des pro- montoires saillants au milieu des vallées, comme celui de Langres, dont les quatre enceintes, encore visibles sous Île sol de la ville, remonteraient ainsi au pion ic: âge néolithique. 4188 TARDY. —— DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 20 juin | graviers ou de sables, est en général assez facile : ici elle est pour ainsi dire impossible. Les cailloux, abondants à la base, se dissémi- nent ensuite de plus en plus au milieu de l’argile et finissent par dis- paraître. Les plus gros sont ordinairement à la base au contact des alluvions antérieures ; néanmoins on trouve encore çà et là jusque dans l’argile d’assez gros cailloux. Ces cailloux par l’inclination de leur grande face permettent de diviser le phénomène en un certain nombre de phases, les unes locales, les autres générales. Ainsi d’abord, partout où une dispo- sition orographique importante n’a pas modifié le sens du premier courant, les cailloux de la base, plongeant vers le nord suivant leur grande face, indiquent un courant du nord. Sur ce premier lit ne renfermant d'ordinaire que de gros cailloux, on trouve souvent en Bresse des cailloux implantés verticalement; c’est-là, ai-je dit aïl- leurs, une moraine de chute, indiquant la présence de glaces flot- tantes. Aïlleurs, dans la vallée de la Somme, j'ai cru reconnaître un dépôt de ce genre à la base de l’assise diluvienne. Au-dessus des dépôts que je viens d'indiquer, les cailloux inclinés différemment témoignent de l’écoulement des eaux par les vallées; Ils sont ensuite surmontés d’un limon rougeâtre et argileux. Celui-ei fait rarement défaut; mais l’assise caillouteuse indiquant la phase d'écoulement des eaux par les vallées manque assez souvent. Il est même arrivé plusieurs fois que le courant du nord n'était pas en- core arrêté que déjà le limon se déposait en abondance et isolaït assez les cailloux les uns des autres pour qu’on puisse déjà les con- sidérer comme disséminés dans l'argile. Les cailloux ainsi répan- dus dans l'argile témoignent encore par leur situation de la di- rection du courant, c’est ce qui m’autorise à dire que quelquefois le dépôt limoneux s’est déjà formé dans le courant du nord, mais que plus généralement il s’est produit pendant le retrait des eaux et leur écoulement par les vallées actuelles. Celles-ci existaient déjà toutes à cette époque. Les cailloux mêlés à l’argile diminuent en général de volume et de nombre à mesure qu'on s'élève dans le dépôt, mais cela n’est pas toujours vrai, quant au volume surtout: il arrive parfois qu’on trouve un gros Caillou au-dessus de plus petits disséminés dans l'argile. Ensuite cette argile cesse de renfermer des cailloux, mais elle est | encore sableuse, d’un rouge assez intense, couleur de rouille. Cette coloration tient sans doute à l'humidité, car elle disparaît dans les tranchées longtemps exposées au soleil. Rarement des érosions pos- térieures sont venues entamer le dépôt. Cependant ce fait s’est pro- duit en divers points, surtout sur les pentes, où des ravinements se | | | | | | | 1881. - TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 489 “produisent encore aujourd'hui. Ces érosions entament le Diluvium final sur les côtes, le recouvrent au contraire dans les plaines de nos vallées actuelles, et c’est-là le mode d’action des eaux depuis.le début de l’époque moderne. Le dernier Diluvium du nord n'est pas partout accompagné de cailloux. Il n’en renferme que lorsque les assises anciennes sur lesquelles il repose en contenaient déjà, et c’est à celles-ci que les eaux diluviennes les ont empruntés. Elles ne les ont en général entraînés qu'à une faible distance ; aussi ce n’est ordinairement qu'au sud d'un affleurement caillouteux qu’on rencontre des cailloux “dans les produits de l’action diluvienne. Du côté du nord, le limon di- luvien supérieur ne se sépare souvent que très difficilement des terres meubles sous-jacentes, et une grande habitude devient nécessaire “pour faire cette distinction avec quelque certitude. L'aspect du dépôt varie du reste suivant les régions et suivant les matériaux dont il a “été formé. Il convient donc en général d’en commencer l'étude " surle revers sud d’un mamelon pour le suivre ensuite de proche men proche. On remarquera ainsi que souvent le Diluvium du nord final ne se distingue du lehm sous-jacent que par une diffé- mrence de teinte à peine appréciable, et par une ligne de démarca- tion horizontale, tranchant tous les dépôts inférieurs sans distinction, ainsi quel’aurait fait une érosion puissante. Ces faits ont été depuis ex- Lpliqués par des altérations atmosphériques, par des lavages par leseaux d'infiltration. Cette dernière méthode, excellente dans bien des cir- constances, ne vaut rien, dans le cas qui nous occupe; car elle ne peut Lexpliquer les trainées de cailloux diluviens du nord, qui séparent en Mplusieurs points les deux dépôts. Il ne faut donc pas trop généraliser le système des altérations par les eauxd'infiltration. Celles-cionteu leur Lrôle sur le limon diluvien final pour y introduire des dendrites souvent très dures de fer. Aïlleurs y ont-elles formé les deux lehm, les deux Moess, dont nous ont si souvent entretenus autrefois M. Belgrand, “M. Delanoue et M. Collomb? Je ne saurais le dire, car je n’en connais “pas d'exemples bien nets. Peut-être même la division en deux lehm “nat-elle été souvent que la distinction des lehm qualernaires, et des limons du Diluvium final du nord. : C'est dans la séparation de ces divers limons que réside la plus . grande difficulté, quand on cherche à constater la présence du Dilu- “vium final du nord au-dessus d'un dépôt quelconque non cail- Wouteux. Néanmoins avec un peu d'habitude on devient d'autant plus acilement maître de la difficulté, qu'à la suite d’une traînée de “cailloux descendant la pente sud d’un monticule, on en trouve souvent le prolongement sur le revers opposé de la vallée, dont les 490 TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 20 juin cailloux remontent quelquefois un peu la pente. Si même une tranchée coupe la côte vers ce point, on peut saisir le mode d’action des eaux, quiont labouré à l’aide des cailloux les dépôts meubles sous-jacents et les ont ensuite abandonnés pêle-mêle avec les | cailloux dans un tourbillon boueux. Celui-ci s’est en quelque sorte | figé sur place au milieu des eaux qui s’élevaient rapidement, en pro- | duisant les mêmes effets un peu plus haut sur la même pente. | L'un des caractères les plus frappants du dernier Diluvium du | nord, c’est l'indépendance qu'il affecte pour toutes nos vallées | presque sans exception. Cependant, comme on le trouve sur les | pentes et jusque dans le fond des vallées, on est bien forcé de recon- naître que toutes ces vallées lui sont antérieures. Il faut donc que le | courant diluvien ait eu une puissance extrêmement grande; mais | son intensité a dû être de très courte durée pour n'avoir pas produit | des effets plus considérables sur le solet surtout sur les lehm friables | de l'époque quaternaire,. | La seule exception au courant nord-sud que j'aie rencontrée se | trouve dans quelques vallées largement ouvertes vers la Manche, | comme celle de la Somme. Là le courant primitif a suivi la vallée. | Dans la vallée du Rhône, au sud de Culoz, le dernier Diluvium quaternaire semble d’abord faire défaut. Mais si on en suit la trace | d’avai en amont, on constate que les eaux ont pénétré dans la | vallée par le sud, avant que celles arrivant du nord aient pu franchir les régions situées entre le Rhin et le Rhône. Dans cette vallée le Diluvium final se présente donc comme le produit d’un contre- courant ayant remonté les cailloux superficiels de la vallée. Cette circonstance en rend l'étude très difficile, parce que quelques produits d'inondation dans les alluvions affectent des caractères si- milaires. La direction des cailloux, au milieu desquels il n’existe alors ni limons ni sables, permet seule la distinction de ces deux dépôts d'origine si opposée. Les courses que j'ai faites en 1880 et 1881, sur divers points de | de la France, m'ont permis de suivre le passage du Diluvium final | des bords de la Manche à la vallée de la Seine, et de là à celles | de la Loire et de la Saône. Dans ce vaste espace, je n'ai pas étudié tous les points mais seulement quelques-uns qui m'ont paru plus intéressants. BASSIN DE LA SOMME. — D'abord au nord, sauf sur un point où Je | l'ai vite reconnu, je n’ai pas cherché à constater le Diluvium final! aux environs de Boulogne-sur-Mer, parce que durant les courses | | | | | | "4 1881. TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 491 —“ de la Société, il m'était difficile de tenir compte de toutes les causes — d'erreur que peut présenter une étude de ce genre. Au nord de Bou- … —logne, vers Calais, ce Diluvium fait complètement défaut, et cela est très nalurel, puisque le maximum de l’envahissement de la mer dans dans cette région ne date, d'après M. Gosselet, que du onzième siècle de notre ère. Ce fait, ainsi que celui que nous a cité M. Sauvage à propos de l'envahissement des dunes dans les terres de l’abbaye de Samers, concorde exactement avec ceux du même genre déjà signalés, aux environs de Ravenne en particulier. En dehors du golfe moderne de Calais, au cap Blanc-Nez, à Béthune, à Saint-Pol, et au sud, à Btaples et près de Montreuil-sur-Mer, on observe partout, au voisi- nage des affleurements d’alluvions ou de roches préexistantes, les cailloux du Diluvium final du nord séparant le plus souvent deux limons fort différents d'aspect. L'un de ces limons est exploité pour la fabrication des briques ; l’autre est-il l'Ergeron, c'est ce que je ne puis dire, n'ayant pu dans mes excursions le constater. Je puis seu- lement dire que toute la zone exploitée pour terre à briques repose, en plusieurs points où l’Ergeron semble faire défaut, sur des caïlloux ppartenant au Diluvium final du nord, Cette dernière couche géolo- gique se poursuit ainsi Jusque vers le sud à Abbeville, où on la retrouve avec tous ses divers caractères. À Etaples, elle fait défaut sur les dunes qui sont au-dessus de la gare ; mais je n’ai pu voir si elle passe sous la dune. Cette constatation eût fixé l’âge de la dune. LuA Abbeville, on voit très nettement le Diluvium final recouvrir toutes les formations des plateaux et de la vallée, les tourbes exceptées. Il esiwrai que les silex n'étant pas en général des. cailloux aplatis, on peut difficilement voir le sens de leur inclinaison ; le plus souvent ils “sont tellement mêlés que sur les pentes la première impression fait songer à‘ un éboulement local. C’est seulement en y regardant de plus près qu'on peut reconnaître la véritable origine du dépôt. Sur un point aux environs d’Abbeville, j'ai constaté la présence d’un petit nombre de cailloux groupés en moraine de chute ; mais tandis qu’en «Bresse la moraine de chute est intercalée dans la série diluvienne, à Abbeville au contraire elle était à la base. (es divers faits se retrouvent encore dans toute la région comprise entre Abbeville, Sénarpont et Longpré. Partout la série diluvienne - présente le même faciès et les mêmes caractères ; partout les dépôts { tourbeux des vallées sont postérieurs au dernier Diluvium quaternaire. » Allirancourt, les dépôts laissés sur les tourbes par l'invasion ultérieure —… dela mer n’ont rien de commun avec le dernier Diluvium du nord. Il —… laut ajouter que là l'impression laissée par la vue et la nature du e: » dépôt est que l’envahissement et le retrait de la mer furent lents rela- sms 492 TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE, 20 juin tivement. Pour le dernier Diluvium au contraire, rien ne me laisse, pour le moment du moins, l’idée d’un phénomène lent dans sa marche ; la rapidité d'arrivée comme la rapidité du retrait en sont deux caractères dominants. À Amiens, ce dépôt est difficilement observable sur les hauteurs de Saint-Acheul, à cause des nombreux puits funéraires gallo- romains qui ont renouvelé toute la surface du plateau jusqu'’au- dessous de la base du dernier Diluvium quaternaire. Néanmoins sur un point de la route, avant d'arriver au sommet de la côte, j'ai pu constater à Saint-Acheul sa présence et reconnaître ses principaux caractères : cailloux remaniés par le courant du nord, cailloux dis- séminés venant du nord d’abord et du sud ensuite, ou, pour être plus exact, suivant ensuite la direction de la vallée en ce point ; enfin un fort dépôt de limon sans cailloux jusque vers la surface du sol. Cette surface remaniée par la charrue sur moins de trente centimètres d'épaisseur, constitue la couche de terre végétale, où l’on voit encore des cailloux, mais dans un désordre qui ne laisse aucun doute sur l’âge et, je dirai plus, sur l’origine de ce terrain. A partir d'Amiens j'ai suivi dans mes itinéraires deux directions principales : l’une, d'Amiens à Langres, par Reims et Chälons-sur- Marne ; l’autre, d'Amiens à Paris et à Châteaudun. Dans le premier itinéraire j'avais surtout pour but de constater le maintien dela direction N. O.-S. E., observée dans les dépôts caillouteux du der- nier Diluvium quaternaire au voisinage de la mer. Cette direction légèrement déviée vers l’ouest tient évidemment à la direction géné- rale de la côte. D'AMIENS A LANGRES. — A Reims, sous la conduite de M. Lemoine, j'ai pu visiter au delà du pont de Fléchembault de grandes sablières! où le lehm du Diluvium final atteint une grande épaisseur, trois mètres environ. Cela tient sans doute à la présence dans le voisinage des sables tertiaires, dont ce dépôt diluvien à toutes les apparences. A quarante kilomètres de Reims, sur la ligne de Soissons, à Braisne, on trouve dans la vallée de la Vesle le dernier Diluvium quaternaire sous deux aspects un peu différents. D'abord dans le milieu de la vallée, il affecte la forme ordinaire : cailloux remaniés par un courant du nord qui remontait le lit de l’ancienne vallée ; ensuite reprise de la surface de ce premier lit par le courant d'écoulement des eaux diluviennes le long de la vallée; enfin le tout est recouvert par un limon dont l'origine est douteuse; car situé à un mètre au-dessus de la rivière il peut fort bien être le produit de ses inondations mo- dernes, Cela est d'autant plus probable que sur les rives de la vallée 1881. TARDYe — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 493 on ne le trouve pas, au moins dans la partie qne j'ai visitée au bord d’une cendrière. Dans ces exploitations de lignites du Soissonais on voit sur les argiles noires divers lits argileux et coquilliers, repré- sentant les alluvions successives des divers âges. Au-dessus on voit un lit argileux et ensuite un lit de débris de coquilles qui repré- sente évidemment le lit des cailloux diluviens du fond de la vallée. C'est le même groupement, la même disposition ; seulement ce qui atteint soixante centimètres dans le milieu de la vallée n’en a plus que vingt au plus sur sa rive nord, au pied des pentes assez rapides des plateaux. Ce dépôt représente pour moi le Diluvium final du nord plus complètement lavé et débarrassé de ses limons supérieurs par les eaux modernes, qu’il ne l’est dans le fond de la vallée, où des dépôts limoneux récents ont pu en partie remplacer ceux que la ri- …rière avait précédemment entraînés. Il est cependant à peu près constant que dans la plupart des vallées, sur les plaines basses bor- dant nos rivières, on ne trouve plus de limons sur les cailloux du Diluvium final | À Châlons-sur-Marne, le Diluvium du nord se retrouve dans les …sablières qui sont en aval de la ville, sur la rive droite de la Marne. “Ces sablières indiquent pour la fin de l’époque quaternaire une disposition un peu différente de l’orographie actuelle. On y voit ensuite les limons du dernier Diluvium combler tous les creux laissés à la surface des alluvions antérieures par les eaux. La surface du sol Mjorme ainsi une plaine assez étendue indépendante en quelque sorte de l'allure des dépôts antérieurs. Ainsi par exemple dans l’une des …sablières située sur la route de Saint-Martin-sur-le-Pré, on voit des poches de limon du dernier Diluvium quaternaire qui ont jusqu’à Ldeux mètres de profondeur, et tout à coté, les bancs de graviers “ quaternaires se relevant, le limon diluvien crayeux n’a plus que quelques décimètres de puissance. Une érosion ultérieure semble donc avoir nivelé la surface limoneuse du dernier Diluvium quater- Lnaire et l'avoir ainsi transformée en terrasse. Cette terrasse est par cela même postérieure à l’époque quaternaire et appartient à Mépoque moderne. Sa hauteur serait donc fort intéressante à con- | haitre ; on peut la fixer approximativement à moins de dix mètres au-dessus des eaux moyennes de la Marne, environ cinq à six mètres . la berge de la terrasse. Ces chiffres viennent vérifier directement ce que j'avais établi autrefois par une toute autre voie dans ma note …Surl'âge des silex de Saint-Acheul et la classification de l'époque quaternaire, le 15 avril 1878. De Châlons-sur-Marne à Langres le Diluvium du nord se suit régu- Mièréement, et vers cette dernière ville on le voit au fond de la vallée, 494 TARDY. — DERNIER DILIVIUM QUATERNAIRE. 20 juin reposant sur un limon plus ancien dont il n’est séparé que par les cailloux diluviens empruntés aux roches avoisinantes, Enfin sur le col de Chalindrey on rencontre encore le dernier Diluvium quater- naire reposant sur un autre Diluvium du nord plus ancien. Ainsi non seulement le dernier Diluvium quaternaire, mais encore d'autres Diluvium du nord plus anciens, ont franchi le col de Langres passant ainsi des bassins du nord dans le bassin de la Saône. Déjà j'ai signalé l'existence de ces anciens Diluvium du nord autour de Paris le 7 juin 1880, maïs leur existence m'est connue sur un grand nombre d’autres points. Des environs de Langres à Bourg, il devenait inutile de rechercher le dernier Diluvium du nord puisque dans cette région tous les cours d’eau importants s’écoulent du nord au sud depuis fort longtemps, et que pour cette raison les dépôts caillouteux de ce dernier Diluvium ne peuvent se distinguer par aucun Caractère des alluvions anté- rieures. De Bourg à Lyon cette étude redevient possible par ce que l’ancien cône pliocène du Rhône a rejeté vers le nord les divers cours d’eau de la Bresse, dont les eaux ayant ainsi couru du sud-est au nord-ouest permettent de distinguer à la surface de leurs alluvions les dépôts diluviens du nord. C'est à cette circonstance que sont dues toutes mes observations sur ce sujet. D'AMIENS A CHATEAUDUN. — Entre Amiens et Paris, les eaux de l'Oise courant du nord au sud, toute recherche du Diluvium du nord est inutile puisque alors l'élément principal de distinction entre lui et les alluvions quaternaires se trouve faire défaut. Près de Paris, je l'ai déjà signalé dans la forêt de Montmorency; on le trouve égale- ment sur les hauteurs, dans les carrières où sont exploitées les meulières. Dans les vallées je n'avais pas encore constaté sa présence, lorsque les observations d'un de mes plus savants maîtres portèrent mon attention sur la vallée de Mitry Sevran, suivie par le canal de l'Ouregq. Dans cette vallée on a trouvé l’Zlephas primigenius dans des sables argileux ou vaseux, que jusqu’à ce jour on avait placés sur le Dilu- vium rouge signalé par M. Hébert en divers points de la surface du sol. Ce Diluvium rouge correspond exactement, on le sait déjà, à} mon dernier Diluvium quaternaire. Il devenait donc intéressant de! rechercher si ce dernier Diluvium était réellement antérieur. aux! derniers Mammouths de la vallée de Sevran, ou si, comme partout ailleurs, il leur était postérieur. Intéressé dans la question, j'ail dù m'astreindre à une recherche plus minutieuse, et grâce à divers. | | | | | | _ 1881. TARDY. — DERNIER DILUVIUM QUATERNAIRE. 495 fouilles faites assez récemment, j'ai pu établir d’une façon certaine le passage du dernier Diluvium du nord par-dessus les dépôts ar- sileux à Mammouth. J'ai constaté en même temps que, dans cette vallée, comme partout ailleurs, les tourbes de Mitry reposent sur le dernier Diluvium quater- “naire. Il résulte donc de mes explorations que le dernier Diluvium quaternaire est, ainsi que je l’ai déjà dit, postérieur à l'£lephas pri- migentus et au Renne, et antérieur à la faune actuelle qui se trouve seule, avec les civilisations modernes de la pierre polie et du bronze, dans nos tourbières des vallées. Des environs immédiats de Paris j’ai passé à lastation bien connue de Saint-Prest, où l’on voit le dernier Diluvium quaternaire recouvrir d'autres Diluvium similaires plus anciens. Ceux-ci se retrouvent plus au sud à Chateaudun, où ils sont recouverts au nord de cette ville, sur la route de Brou, par des alluvions limoneuses quaternaires qui elles-mêmes supportent le dernier Diluvium quaternaire. La présence du Diluvium final à Châteaudun permettant de con- clure à sa prolongation dans les vallées du bassin de la Loire, j'ai ar- …..rêté là mes explorations. ConcLusions. — Ainsi de quelque côté que j'aie dirigé mes pas, j'ai …. “pu constater la permanence des caractères du dernier Diluvinm qua- — ernaire tels que je les ai indiqués ci-dessus. J'ai pu de même observer son passage par-dessus les lignes de faîte de nos bassins; et enfin dans la vallée de Sevran j'ai reconnu sa superposition aux derniers —. témoins de la faune quaternaire. Son âge est donc bien établi entre la faune quaternaire et les tourbières à pierre polie des vallées, pour les désigner sous un nom connu; car, il ne faut pas oublier que la première civilisation postérieure au dernier Diluvium du nord ne «possédait pas la pierre polie, mais des formes paléolithiques. Il reste maintenant à donner un nom à ce Diluvium. L’appeler Diluvium du nord est impossible; car, ainsi que je l’ai dit déjà à plu- Sieurs reprises, il existe d’autres Diluvium du nord. On ne peut davantage lui laisser le nom de Diluvium rouge. En effet, sa colora- tion, quoique assez uniforme, présente des variations de teintes très sensibles, qui sont toujours en rapport avec les colorations des ter- …tains sous-jacents. Aux environs de Brunoy, dans des exploitations de meulières situées près du village d’Yères, on voit deux zones di- luviennes. L'une est jaune, formée aux dépens de roches calcaires — assez analogues au Calcaire grossier du bassin de Paris. L'autre, à …. laquelle on passe ensuite, est rouge intense et doit sa couleur aux … argiles des meulières situées dans le voisinage vers le nord. A Chä- f 496 J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES. 20 juin teaudun au contraire le dernier Diluvium est jaune comme les terrains sous-jacents. Dans le nord, sur les plateaux entre Abbeville et Sénarpont il se distingue à peine de l'argile à silex dont il est un pro- | duit remanié. À Châlons-sur-Marne et dans la vallée de Sénarpont, | il est blanc à cause du voisinage de la Craie. Partout enfin sa co- | loration comme la nature de ses cailloux dépend des formations du | voisinage. | On ne peut donc emprunter au caractère de la coloration un nom | qui d'autre part serait commun à cette couche et à diverses autres | présentant le même aspect (1). Donner un nom de région m'a paru peu en rapport avec l'extension du phénomène, et j'ai préféré le nom de Diluvium final qui rend compte en même temps de la situation géologique et de la nature du dépôt. M. Parran fait une communication sur la géologie de la | Russie méridionale. | M. Lambert fait la communication suivante : Note sur les sables oligocènes des environs d'Étampes. par M. J. Lambert. Le Mémoire que nous avons l’honneur, M. Stanislas Meunier et | 2 moi, d'offrir à la Société géologique est consacré à l'étude des | De marins de Pierrefitte près Étampes (2). | L'horizon des sables de Pierrefitte, qui n’était pas encore connu | lors du voyage de la Société à Étampes en 1878 (3), occupe un | (1) Dans le bassin de Paris, on trouve deux Diluvium rouges, très rarement } superposés l’un à l’autre, cependant l’un est plus ancien que l’autre. Ces deux | Diluvium rouges présentent absolument les mêmes caractères et souvent la mème, coloration rouge de rouille ou rouge Kermès intense. Leur superposition était très | évidente à l’époque de la construction du boulevard Monge : l’un d'eux était visible daus les tranchées de l'égout, l'autre recouvrait les terrains quaternaires. Ce dernier étant le représentant du dernier Diluvium quaternaire, l’autre doit ‘ êtrele Diluvium rouge à poches du bassin de Paris. Ce Diluvium inférieur sur bien | des points présente de telles analogies avec le dernier Diluvium quaternaire quils| ont été souvent pris l’un pour l’autre. De cette ressemblance on peut conclure| encore que leur mode de formation doit être identique. | (2) Nouvelles Archives du Muséum, 2° sér. Recherches stratigraphiques et paléon-| tologiques sur les sables marins de Pierrefitte près Etampes par MM. Stan | Meunier et J. Lambert. | | | | (3) Tournouer, Bull, Soc. Géol. de Fr., 3° sér., t. VI, p, 663, et la note p. 668. | niveau intermédiaire entre les faluns de Jeurre et les sables d’Or- moy ; il est surtout caractérisé par l'extrême abondance d’une petite coquille, le Corbulomya triangula, Nyst., et nous avons donné à l’assise le nom de Sables à Corbulomyes. Sans entrer ici dans aucun des détails que l’on trouvera consignés dans notre Mémoire, nous nous bornerons à en rappeler les résultats, et nous ajouterons quelques remarques nouvelles sur. l'extension à Étampes même de assise qui nous occupe. Les sables de Pierrefitte nous ont fourni 122 espèces de mollus- ques, dont 30 nouvelles pour la science et six pour le bassin tertiaire parisien, comme Cytherea subarata, de Mayence, Æulima subulata, des Faluns de Touraine, Fusus elongatus, du Tongrien de Belgique, Murex ornatus, de Gaas, Columbella inornata, de Weïnheim et Cyprea subezx- isa, des bassins de Vienne et de Mayence. Aujourd'hui de nou- velles recherches nous permettent d'ajouter aux espèces citées dans notre Mémoire les : : l 1881. J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES. 497 | nm Pleurotoma Duchasteli, Deshayes. Cyrena heterodonta, Deshayes. n Odostomia alligata, Deshayes. C. semistriata, Deshayes. \ Cerithium limula, Deshayes. - | Corbula subpisum, d'Orbigny. “et des espèces non encore déterminées, appartenant aux genres muCerithium, Melania, Turbonilla et Gastrochæna, puis des débris de …Balane (Balanus unguiformis, Sowerby) un Bryozoaire, deux Poly- …piers et un Oursin, le Scutulum Parisiense, Tournouer (1). I. Des recherches récentes entreprises dans la ville même d’Étampes, La l’occasion de travaux de distribution d'eaux, nous ont permis de constater sur un nouveau point l'existence des sables à Corbulo- | | (1) Le petit Oursin que nous signalons à Pierrefitte est une variété de petite taille de la seule espèce oligocène parisienne aujourd'hui connue et pour la: & quelle M. Tournouer créa le genre Scutulum. Le type provient des marnes à …Ostrea longirostris de Massy et porte dans la collection du docteur Bezançon le ÿ nom de Scutulum Massyense ; mais le premier nôm imprimé est celui de Scutulum | Parisiense qui doit être préféré. Cette espèce a été retrouvée à Jeurre et aussi à LOrmoy. La variété de petite taille que nous avons recueillie à Pierrefitte est identique à de jeunes échantillons de Massy ; elle diffère beaucoup du type, se …. rapproche des Scutellina rotunda, Forbes et S. fibularoïdes, Des Moulins, et nous MCPOyOns que, sauf la position du periprocte qui reste constante, les caractères piincipaux du genre Scutulum ne se développent qu'avec l’âge, en sorte que les Scutellines représenteraient à l’état permanent une forme transitoire des Scu- iulum, si tant est que les deux genres doivent être maintenus. Quant au Scu- tulwm. Parisiense type, on peut se demander s'il diffère beaucoup de la petite espèce de l'Allemagne du Nord connue sous le nom de Scutella germinans. Voir (Mournouer. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° sér., t. III, p. 486, et 2° sér., t, XXVI, pP. 980. 4 32 498 J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES. 20 juin myes. Dans le bas des rues du Flacon et Saint-Antoine, la tranchée profonde en moyenne de 4",20 entamait sur une hauteur totale de 3 mètres environ des sables blancs, quartzeux, fins, à Corbulomyes, jusqu à une altitude voisine de 75 mètres. Les fossiles, tous de petite taille, étaient surtout abondants devant le collège et malgré la rapi- dité des travaux, qui ne permit pas de prolonger les recherches, nous avons recueilli sur ce point les espèces suivantes : : Balanus unguiformis, Sowerby ? 2, (1). | Pectunculus obovatus, Lamarck, 1. Buccinum Gossardi, Nyst. (jeune), 1. P. obliteratus, Deshayes ? 2. Natica micromphalus, Sandberger, 4. P. angusticostatus, Lamarck, 1. Turbonilla ambigua, Deshaxyes, 2. ATrca Sandbergeri, Deshayes, 2. Odostomia acuminata, Deshayes, 12: Cardium Raulini, Deshayes, 12. Melania semidecussata, Lamarck, GO, C. tenuisulcatum, Nyst. 2. Cerithium plicatum, Bruguières, 50. Lucina squamosa, Lamarck, 20. C. conjunctum, Deshayes, 5. L. undulata, Tamarck, 30. C. elegans, Lamarck, 1. L. Thierensi, Hébert, 15. C. trochleare, Lamarck, 4. Cyrena heterodonta, Deshayes, 1. C. Boblayi, Deshayes, 1. Cytherea Stampinensis, Deshaxes, 5. C. Jeurense, Deshayes ? 1. C. depressa, Deshayes, 20. C. Lamarckii, Brongniart, 1. C. splendida, Mérian, 3. Rissoa inchoata, Deshayes, '0. C. striatissima, Deshayes, 1. R. turbinata, Defrance, 16. Tellina Heberti, Deshayes, 1. R. dubia, Defrance, 25. Corbulomya Morleti, Stan. Meunier, +2: Bithynia Dubuissoni, Bouillet, 6. C. Nystü, Deshayes, 15. Bullina exerta, Deshayes, 35. - C. triangula, Nyst. 160, Bulla conoïdea, Deshayes, 20. en outre un Bryozoaire et des espèces non encore déterminées appartenant aux genres Cerithium, Turbonilla, Bithynia, et Syn- dosmya. _ Cette faune présente comme on le voit, des rapports très étroits avec celle des faluns inférieurs de Jeurre, et cependant l'abondance extrême dans les sables d'Étampes du Corbulomya triangula et la Lu présence de certaines espèces, comme C'erithium Lamarcki et Corbu: | lomya Morleti, indiquent un niveau plus élevé et relient nos sables àM ceux de Pierrefitte, qui, moins anciens, renferment déjà les espèces ca-# ractéristiques d'Ormoy. Les sables à Corbulomyes d'Étampes offrent M une certaine puissance et se propagent en profondeur, car on en retrouve rue de la Tannerie (caves de la maison n° 7) un dernier affleurement, à une altitude voisine de 70 mètres. Des recherches sommaires que je viens d'exécuter sur ce point, il résulte que la faune} offre la plus grande analogie avec celle des sables de la rue Saint- Antoine, quoique présentant un faciès un peu plus ancien. Arrivé ii (1) Le chiffre placé après le nom d'espèce indique le nombre d'échantillons recueillis. 1881. _J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES. 499 “nous touchons presque à l'horizon supérieur des sables gris de Morigny à Melania Semidecussata, et en résumé nous avons à Étampes au-dessus des couches bien connues de Morigny la succession suivante : les à 3. Sable à Cardita Bazini de la côte Saint-Martin (horizon de Pierrefitte) (1). 2. Sable à Syndosmya elegans de Vauroux (2). 1. Sable à Lucina Thierensi de la rue Saint-Antoine. Corbulomyes d'Étampes. Ainsi nous établissons pour les sables oligocènes inférieurs au falun de Pierrefitte la succession exacte et détaillée des assises : au- “dessus des marnes à huîtres et de la molasse d'Étrechy viennent les faluns de Jeurre à Osfrea cyathula, puis le falun à Pectunculus mobovatus de Morigny, surmonté par ie sable gris à Cyfherea splendida. “Ces couches de la base sont depuis longtemps connues, mais la “masse des sables quartzeux qui viennent au-dessus l'était si peu “qu'on est allé jusqu à faire de ces sables marins des dunes rejetées “par les vents sur les rivages de la mer miocène. Ge sont ces sables “que nous avons étudiés et dont la première assise, constituée par Lles couches à Corbulomyes, se termine avec le falun de Pierrefitte. Quant aux assises po leutes aux sables à Corbulomyes, nous en avons dans notre Mémoire fait connaître la succession complète. mNous avons montré comment à Moulinveau, près Saint-Hilaire, le Mfalun de Pierrefitte était recouvert par l’assise des sables lilacés à mgaleis et dents de Lamna et En out ceux-ci étaient à leur tour Mrecouveris par une dernière assise de sables quartzeux, blancs, très 1 fins, en relation directe avec les marnes à Bilhynies, base du calcaire de Beauce. Pour compléter cette démonstration et en même temps signaler i il'attention des géologues un intéressant gisement de fossiles, nous Mdonnerons ici la coupe de la carrière du Sablon à Chalo-Saint-Mars, ; Terre végétale . . : . . RÉMDEEUE NE RE 7. Calcaire de Beauce iragmienié ét remanié . . 17,00 / Lit tourbeux mince. Calcaire lacustre fragmenté avec quelques petits nn a lits tourbeux noirs RCA Te a Eve MR Mon e rie 4,50. Banc de silex meuliériforme CRC AN CeE 0",40 Märnes grises bien stratifiées ; « . + « « . « « . . 07,40 Lit tourbeux noir à Cerithium Lamarcku. 5. Marnes à Bithynies renfermant trois petits lits tour- Alt. 410". | DÉÉHOIES ITTECULERSE de na el Cie 12,50 | (4) Voir notre Mémoire p. 263 et aussi Tournouer. Bull. Soc. Géol. de Fr., [Né t. VI, p. 667. “2) Nous avons donné la coupe des sables de Vauroux dans notre Mémoire D. 263, Aux espèces citées on peut ajouter : Plewrotoma Belgica, Munster, Lucina Tüerensi, Hébert et deux Cyrena qui nous paraissent inédites. 500 J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES. 20 juin | 4. Sable jaune, quartzeux, fin, à nombreux fossiles . 0",20 | 3. Sables quartzeux, blancs, impalpables : . . . .. 17,80 Sables quartzeux, fins, lilacés, avec petits galets SIICEUX TISSÉMINES. MUC NOR LIRE 2%,00 CRIS >. ) Lit de sable lilacé demi-fin, à petits galets siliceux. 0,20 an canes Sables quarizeux, blancs, très fins um 1,50 as Sable grossier à galets noirs et gris de moyenne taille 0", 3071 Sable -quartzeux, blanc. An tr RER Re 1,00 il Bit de gros valets Siliceu PE NONER EE EE 0,25 , Sable lilacé, demi-fin, finement stratifié . . . . . Om,60 +} Dity de grossgalets in ni AI NPA TIRE 0,20 | Sable ??? 122,5h Cette coupe complète celle que nous avons donnée de la tranchée de Moulinveau ; on y trouve, au-dessus de l'horizon des sables lila- cés à galets, la couche si constante des sables purs et fins, presque impalpables, qui terminent la série des couches marines. Ce sont ces sables, qui, pénétrés plus tard par des émissions siliceuses, ont été transformés en grès tabulaires, dont les débris se dressent en roches pittoresques sur les flancs de nos coliines ; ici ils sont restés à l’état de sables purs et renferment la plupart des espèces de la faune d'Ormoy. Comme à Ormoy, la couche fossilifère en contact avec les marnes à Bithynies reste indépendante de ces marnes et constitue l’assise la plus élevée des sables oligocènes, dernier dépôt d’une mer sans pro: fondeur, formé dans une sorte de vaste estuaire qui va définitive- ment se séparer de l'Océan pour faire place au grand lac de Beauce. Mais, comme nous l’avons établi (1), aux premiers jours de sa for- mation le lac nouveau eut encore à subir quelques invasions passa- gères des eaux marines et la première faune lacustre passe sur cer- tains points à une faune d’estuaire, qui s’intercale plus ou moins haut suivant les lieux au sein des marnes à Péithynia Dubuissom. Ge phénomène a élé signalé, il y a déjà longtemps, par M. Vélain dans sa coupe de la carrière de Valnay (2); on en retrouve ici une nou- velle manifestation : au sein des marnes à Bilhynies se développe une petite couche marno-sablonneuse, visible principalement à 200 mètres au nord de la carrière du Sablon, et renfermant : Ceri thium plicatum, Bruguières. — €. Lamarckii, Brongniart. — Calyptreal (1) Voir notre Mémoire, p. 267, et aussi Tournouëf. Bul. Soc. Géol. de France, 3c série, t. VI, p. 668. (2) Gette carrière dont la coupe est donnée par M. Tournouër. Bul. loc. «il p. 667, est située à Valnay et non au Carrefour; elle est à plus de 3 kilomètres eu village de Chalo-Saint-Mars. P— ; 1381. J. LAMBERT. — SABLES OLIGOCÈNES D ÉTAMPES, 501 - labellata, Deshayes. — Dentalium seminudum, Deshayes. — Cytherea \incrassata, Sowerby, et de très belles Cardita Bazini, Deshayes. Cette “faunule rappelle la faune d'Ormoy; mais elle ne représente pas exactement le niveau d'Ormoy; elle lui est postérieure et ne s’est développée qu'après l’émersion du seuil qui sépara le lac de Beauce “des mers voisines. Ormoy au contraire est un dépôt antérieur à cette … émersion. Sans doute, le soulèvement n’a pas été brusque et les la- gunes, où vivait la dernière faune oligocène, avaient lentement succédé déjà à la mer plus profonde des faluns de Morigny ; mais en- fin il y eut un moment où la libre communication de ces lagunes et “de l'Océan cessa. Cette fermeture, qui occasionna le lac de Beauce, “doit servir de limite séparative entre les deux formations, car elle constitue, selon nous, le phénomène dominant de cette époque. Dans la coupe précédente, cette limite naturelle se place entre les bancs 4 et 5. La couche 4 c’est le sable d’Ormoy avec ses fossiles ma- se “ins bien connus et ici dans un parfait état de conservation ; la cou- che 5 c’est la marne à PBithynia Dubuissoni, base du calcaire de | Beauce, avec sa faune lacustre et intercalation accidentelle 1e “marne sablonneuse à Cardita Bazin. En résumé nous avons aujourd’hui reconnu à Etampes la succes- sion de couches suivantes : 12. Calcaire pisolithique et conglomérat à Helix de Moulineu. 11. Travertin et meulières de Beauce à Lymnées (côte St.-Murtin.) 10. Marnes et silex à Bithynies (euvirons d'Etampes). — Marnes à Cardites de Valnay et Chalo-Saint-Mars. — Sable à Antra: cotherium de La-Ferté-Alais. 9. Sables d'Ormoy et grès de Fontainebleau. 8. Sables lilacés à galets (Saclas, Moulinveau.) ___ C. (1). 7. Falun de Pierrefitte. Formation lacustre. B. 6. Sables de Vauroux. Sables à Corbulomyes. - 5. Sables dela rue St.-Ant,. Formation —AÀ. | marine. . Sables à Cytherea splendida de Morigny. . Falun à Pectunculus obovatus de Morigny. . Falun à Ostrea cyathula de Jeurre. . Molasse et marnes d’Etrechy. Mérnéset calcaires siliceux de Brie, .- ... +. : .2,5. , :, + — Lacustre, — à © À (4) Les lignes A. B. C. indiquent les principaux niveaux de galets aux envi- | rons d'Etampes. Le niveau inférieur A. visible à Etrechy, Jeurre, Champigny et Etampes, correspond à une érosion assez sensible; il renferme comme le niveau B. @Pierrefñtte des débris de l'Halitherium Guettardi. Les lits multiples C. de la touche 8 sont ceux indiqués dans nos coupes de Moulinveau et de Chalo-Saint- Mars ; ils ne renferment qu’accidentellement des dents usées de Lamna. de. 502 J, LAMBERT. = SABLES OLIGOCÈNES D'ÉTAMPES, 20 juin M. L. Carez fait remarquer l'intérêt que présentent pour l'étude du Miocène inférieur de notre région, les belles recherches de M. Lambert ; mais il demande si la superposition effective des sables de Pierrefitte aux horizons anciennement connus de Jeurre et de Morigny a été constatée, ou si la succession n'est indiquée que comme une hypothèse très probable. | Si les sables. de Pierrefitte occupent la partie moyenne des sables de Fontainebleau, il faudra abandonner l’idée généralement acceptée jusqu'à ce Jour, que la Vatica crassatina se rencontre uniquement - É dans les horizons les plus inférieurs de l'étage et peut servir à les caractériser. M. Lambert répond qu'en eftet la couche tossilifère, occupant à Pierrefitte même le fond de la vallée, on ne peut observer directe ment les assises inférieures, que cependant, dans cette localité, le sable fossilifère repose sur des sables quartzeux, blancs, très fins, sans fossiles, reconnus sur une épaisseur de 30 cent. avec intercala= tion d’un lit de gros galets siliceux ; cette disposition statigraphique ne se retrouve ni à Etrechy, ni à Jeurre, ni à Brunehaut. Il ajoute que le prolongement de la couche de Pierrefitte du côté d’'Etampes; quartzeux blancs dits de Fontainebleau. Quant à la présence à Pierrefitte du Natica crassatina, c'est un fait qui n’a pas lieu de surprendre. Sans doute, le principal niveau de ce fossile est la base du falun de Jeurre, mais il remonte plus haut; on# le retrouve, quoique rarement, dans le falun à Pecfunculus obovatus (de Morigny), et, ce qui est décisif, on le signale jusque dans le sable d'Ormoy. M. Lambert n’a pas encore trouvé lui-même l'espèceh à ce niveau; mais il a vu un échantillon du Vatica crassatina prowe- nant d'Ormoy dans la belle collection de M. Bernay à Valmondois./ Les Natica crassatina de Pierrefitte sont toujours moins développés/ que les échantillons de Jeurre et semblent constituer dans les cou- ches supérieures une variélé de petite taille caractéristique. En somme, il en est du ÂVatica crassatina comme des Cerithium plicatum, Cer. trochleare, Bulla turgidula, Ostrea cyathula, Lucina Heberti, e Cytherea incrassata, qui se rencontrent à tousles niveaux; ces fossile sont des caractéristiques d'étage et non d’assise. D'ailleurs les carac tères généraux de la faune de Pierrefitte, d'accord avec les considé rations statigraphiques, s’opposent, d’après M. Lambert, à ce qu l’on identifie ce niveau avec celui des faluns de Jeurre et dE trech v. 1% n [M 4881. DE LACVIVIER. — TÉRRAINS PRIMAIRES DU MORBIHAN. 503 M. Munier-Chalmas présente : 4° une Note sur une nouvelle espèce de Diceras du CGorallien du Jura; 2° une Note sur le genre Valleha du Néocomien inférieur de Chambéry; 3° une Note sur quelques espèces de Trigonies du Jurassique. M. Munier-Chalimas a publié (1) un genre nouveau de Cri- noïde, du Dévonien inférieur de Gahard, qu’il a désigné sous le nom Belemnocrinus. Ce nom ayant été employé en 1862 par M. White (2), il propose de le désigner maintenant sous le nom de Pelocrinus. Le Secrétaire analyse la note suivante : Note sur les Terrains primaires du Morbihan. par M. de Lacvivier. Dans une excursion (3) que j'ai faite à Malestroit (Morbihan), j’ai eu l’occasion d'étudier le Silurien, qui est fossilifère dans cette ré- gion. Je ne crois pas que des fossiles aient été déjà signalés sur ce point, mais j'en avais vu dans la collection de la Sorbonne, qui pro- venaient de Monteneuf, à 20 kilomètres au N.-E. dans la direction de Rennes. Mmdépendamment du Silurien, j’ai constaté la présence du Cam- “brien, qui présente ici une certaine importance. Mais, avant de commencer cette étude, il me paraît utile de jeter un coup d'œil sur la earte géologique du Morbihan, par MM. Lorieux et E. de Fourcy, ingénieurs des mines, et de voir quelle idée ces géologues se faisaient des couches qui forment cette région. Sur cette carte, une bande granitique se trouve indiquée, de la | station de Questembert à Trénidhon, à 2 kilomètres et demi vers le nord. De ce point à Carvazio, un peu au sud de Molac, est repré- sentée une deuxième bande teintée en jaune, composée de schistes arcileux (schistes ardoisiers), dont les bords sont figurés par des ha- chures rouges indiquant que ces parties sont modifiées par le granite. Cette roche forme une amande au milieu de ces couches, qui appar- liendraient au Silurien, d’après ces géologues. Ils les considèrent comme la partie moyenne de ce terrain. Au delà est indiquée une nouvelle bande granitique d'une assez grande étendue qui se poursuit jusqu'aux environs de Bohal. Puis (1) Journal de Conchyliologie, 1876. (2) White, Proc. Bost. Soc. Nat. Ilist., vol. 1X, 1862, (3) J'ai fait cette excursion en compagnie de M. Rémy, professeur au lycée de Porient, qui connaît le pays, et a bien voulu me donner les indications néces- saires, d04 DE LACVIVIER. — TERRAINS PRIMAIRES DU MORBIHAN. 20 juin viennent des schistes argileux siluriens, avec traces de métamor- phisme sur les bords, et intercalation de grès, de poudingues et pierre à bâtir vers Tireven. Ceci est désigné comme formant la partie inférieure du Silurien, les grauwackes et schistes rouges, indiqués vers Monteneuf, seraient la partie supérieure de ce terrain. MM. Lorieux et E. de Fourcy avaient ainsi reconnu le Silurien dans cette région, mais ils ne paraissent pas avoir vu le Cambrien, qu'ils signalent cependant sur d’autres points du département. Mes observations ne me laissent aucun doute sur l'existence de ce dernier terrain dans la partie du Morbihan que j'ai étudiée, et nous allons voir qu’il y occupe une place importante. La voie ferrée de Questembert à Malestroit n’était pas encore livrée à l'exploitation et j'ai pu relever la coupe suivante, en allant du sud au nord : COUPE La petite ville de Questembert est sur un des points les plus élevés de ce pays, et bien que le sol s’abaisse vers le nord, à la station du chemin de fer, on est encore à 105 mètres d'altitude, Cette partie est formée par le granite à gros grains (") que l’on peut suivre le long de la voie jusqu’à Kerjuhel, sur une étendue d’environ 2,500 mètres. Au delà viennent des schistes cristallins (?) très micacés, fortement inclinés, plongeant au sud, auxquels succède une nouvelle masse granitique (*). Les premiers bancs sont très durs, mais les derniers sont décomposés et supportent des schistes terreux (*). Les schistes cristallins enclavés dans le granite, ont été traversés et redressés par cette roche. Aux schistes terreux succèdent d’autres schistes traversés par des filons de quartz. Quelquefois la roche est pénétrée complètement par la silice et passe au quartzite. Tout cela plonge en sens inverse et forme un escarpement. Au-dessus, on trouve une succession de schistes satinés bleus, de schistes jaunâtres, noirâtres, terreux, de schistes maclifères (°). Les cristaux sont d’abord petits, et rendent à peine la roche rugueuse ; mais bientôt ils augmentent de volume et se présentent sous la forme de longs prismes dont la section a jus- qu'à 8 millimètres de côté. Les couches qui en renferment ont une épaisseur de 150 à 200 mètres. Les derniers bancs forment un es- carpement considérable, au-dessus d’une dépression dans laquelle coule un ruisseau appelé l’Arz. Depuis la station de Questembert, le sol s’est sb graduellement jusqu’à 48 mètres d'altitude et l'établissement de la voie a nécessité sur ce point un remblaïi énorme. 1881. 905 , ni 771 | te et = = == æ = = È =. JS TEE IGE LS ——————. 2H )22Qu94S9n4 9p ares) 000°0g = QUOT En | 101591] Sp o1€S # Le 1Hquas an sp s1eÿ €] sp edno & 906 DE LACVIVIER. — TERRAINS PRIMAIRES DU MORBIHAN. 20 juin Au delà du ruisseau, sur la rive gauche, le sol s’élève rapidement. On trouve une succession de schistes rouges (°) lie de vin, verts, jaunes, avec bancs de grès intercalés à la partie supérieure. On y trouve aussi des filons de quartz. D'abord assez redressés, ils pren- nent une inclinaison assez forte, avec plongemént à l’ouest, et di- rection S. E.-N. O. Ces couches sont contournées et disloquées, surtout dans la partie la plus élevée. Elles se terminent à peu près à la hauteur du village de Molac, à 6 kilomètres environ de la sta- tion de Questembert et viennent butter contre le granite (7). Celui-ci occupe une étendue de terrain considérable; il forme, au delà de Molac, un plateau assez élevé, occupé à l’ouest par des forêts, et à l’est par une parlie des Landes de Lanvaux. Un moment interrompu, près de Gournavaz, par une couche peu épaisse de schistes terreux (8), il se poursuit {*) dans la direction du nord et se termine vers Bohal, comme cela est indiqué sur la carte géologique du Morbihan. Sur ce point, le granite est en contact avec des marnes (!), peu vi- sibles, parce qu'elles sont cachées par la végétation et que la tranchée estinsignifiante. | Un peu plus loin, on trouve quelques bancs de grès durs et des schistes (!!) d'une épaisseur considérable. Ces couches qui plongent N.-N.-E. sont rouges, verdâtres, jaunâtres et forment une dépression dans laquelle coule la Claie. Ils se continuent sur la rive gauche de la rivière, avec une grande variété de coloration, mais le rouge lie de vin domine surtout à la partie supérieure. Au delà, ils sont sur- montés par une masse peu épaisse d’un poudingue ferrugineux (°°), peu cohérent, que l’on a utilisé comme ballast. Cette couche donne une teinte vive aux coteaux qui s'étendent sur la droite. Par-dessus vient un grès dur, très siliceux (#}, espèce de quartzite formant un escarpement considérable aux arêtes vives, et dont le plongement est S.-0. Les couches suivantes plongent en sens inverse. Je ne suis pas bien fixé sur l’âge de ces dernières assises ; cependant, je suis disposé à les considérer comme faisant partie de l’ensemble que je viens de décrire. Je crois que cette série de schistes maclifères, . de schistes satinés, et de couches de même nature minéralogique, si diversement colorées, renfermant des bancs de grès, terminée par les quartzites et traversée sur plusieurs points par des masses gra- nitiques, représente le Cambrien. Il offre à peu de chose près la même composition que les couches de Mortainet de Saint-Lô décrites par M. Dalimier, et il est la continuation de celles qu'il a signalées à Plélan et à Montfort-sur-Meu, à Ja limite du Morbihan et de l’Ille- et-Vilaine. Elles plongent ici sous le Silurien moyen pour aller repa- raître dans la direction du N.-E. / LA 1881. DE LACVIVIER. — TERRAINS PRIMAIRES DU MORBIHAN. 907 Sur les quartzites reposent des schistes (!*) qui plongent, avons- nous vu, en sens inverse. Il y a d’abord des couches rouges dans le fond du vallon sur lequel on a fait un remblai énorme. Au-dessus, on trouve une alternance de schistes jaunes, noirâtres, violacés (”) dont le prolongement est N.-N.-E. et qui se dirigent de l’O.-S.-0. à l'E.-N.-E. Le sol s’élève d’une manière sensible, la tranchée présente une assez grande épaisseur, ce qui a nécessité la construction d’un pont, pour établir la communication. Au delà, à l’endroit appelé Lestricot, se trouve une couche fossilifère (1°); elle est oblique à la voie ferrée, de sorte que le côté droit n’est qu'à 200 mètres du pont, tandis que le bord gauche se trouve à 300 mètres. De ce côté, elle est recoupée par la route départementale de Vannes et le chemin de Saint-Marcel. On a trouvé des fossiles dans les tranchées. Les couches fossilifères peu épaisses, trente à quarante mètres en- viron, sont formées par des schistes bleuâtres et jaunâtres. Plus loin, vers la gare, il y a des bancs rougeâtres, ferrugineux, et de temps à autre on trouve des bancs peu épais de grès dur. La gare est établie sur un remblai énorme, dit du Vaugace, fait avec ce qui a été retiré de la tranchée de Lestricot. Aussi, c’est sur ce point (4) que J'ai trouvé le plus de fossiles. Aujourd'hui, que la ligne est exploitée, les recherches ne sont plus possibles. J'ai recueilli dans la tranchée et sur le remblai : 1° Calymene Tristant, Brong. 20 Bellerophon bilobatus. 3° Orthonota, sp. 4° Bedonia, n. sp. 5° Orthis Dudleighensis, Trom. (Orthis redux). J'ai rapporté une trentaine d'exemplaires de Trilobites, dont plu- sieurs étaient déformés et indéterminables. Quelques Calymene Tris- tani étaient en bon état de conservation. Indépendamment de ces fossiles, j’en ai recueilli un grand nombre d’autres qui étaient trop écrasés pour pouvoir être reconnus. Ceux que je cite suffisent pour fixer le niveau auquel ils appartiennent. Le numéro 4 est une espèce du Silurien moyen de Bretagne, de la Mayenne, de la Sarthe, etc. La présence du Calymene Tristani suffit d’ailleurs pour caractériser ces couches. Les schistes du Silurien moyen se poursuivent vers Ploër- mel. Quant à la bande fossilifère, elle paraît se diriger vers Monte- (1) M. Daumas conducteur de la voie, qui a bien voulu me donner des rensei- gnements, m'a dit que de nombreux fossiles très beaux ont été recueillis dans cet endroit. 908 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin neuf. C’est dans cette direction que se trouve le Cambrien décrit par M. Dalimier, et c'est de ce côté que je me propose de la suivre, dans une prochaine excursion. Sur le Terrain crétacé du Sahara septentrional, par M. G. Rolland (1). BLUE RIVE LOXVE J'ai pris part, au cours de l'hiver et du printemps 1879-1880, à la mission transsaharienne de Laghouat-El Golea -Ouargla-Biskra, dirigée par M. Choisy, et me propose de résumer devant la Société : géologique mes travaux sur le terrain crétacé du Sahara septentrional. Je présente en même temps une carte géologique du Sahara, à l'échelle du ——— allant du 6° degré de longitude ouest au 13° de- gré de longitude est, et descendant jusqu’au 24° degré de latitude (2) ; (Planche XII). Elle comprend une partie du Sahara central, dont la géologie fera l’objet d’une communication ultérieure. La craie forme l'ossature de tout le Sahara septentrional. Les mêmes couches crétacées, caractérisées par les mêmes faunes et of- frant sur de vastes espaces le même faciès minéralogique, se dé- roulent, au sud de l'Atlas et de la Méditerranée, depuis le Maroc à l’ouest, jusqu à la Syrie à l’est, sur une longueur de près de 60 de- grés en longitude et une largeur de 3 à 6 degrés en latitude. Le Sahara septentrional est, contrairement aux idées reçues, gé- néralement rocheux et parfois accidenté. Les kamada ou plateaux rocheux, sans terre végétale, sans eau, s'étendant sur des espaces immenses, représentent le vrai désert. Les plus stériles et les plus désolées sont les hamada crétacées en calcaires durs, polis par les sables, souvent tout à fait nus. Elles | semblent horizontales à l'œil, et il s’en faut de peu qu'elles ne soient À! parallèles à la stratification. De fait, les couches sont inclinées, | | | | PRET TRUE À per A ren man. rénngcateniniet médplat gp hrernh-remedr tan qu) Ta VER a TRE U£ Leg Cr rm do dem er 3 retee Camions Le sf i CEE etre Mn Dr PNA De A A TA ER BRURES er mais très faiblement : elles figurent en grand de larges ondulations, et en détail une série de bossellements sans loi apparente. Par place, les plateaux crétacés sont entaillés par des oued ou val- (1) Note présentée le 21 mars 1881, parvenue en retard au secrétariat. (2) Sauf pour l'Atlas et le Sahara orano-marocains, qui ont été figurés sommai- rement d'après les cartes préexistantes, cette carte a été confectionnée par le report direct et l'agencement convenable d’une série d'itinéraires et de documents, dont certains forts récents : Itinéraires Baïth et Overweg, Duvevrier, Rholfs, Nachhgal, Galiffet, Choisy, Flatters (1r° et 22 mission). AU AT, TTIX, S'E Série. Pull. de lx Joe. Ceol. de lance Le EL Guetta nes 2 © \ LE) ” er æ y CD Djerba UNSS Torcs.. Hop Loyta Afreney À $ 1 i* = LS Ne Ham a da Hz, ooes » D < 2 Sas. Se pète FERG: OCCIDENTAL | 7 ; 77227 se, < :D'ICCIDI es Ë ES £ : ÿ f r £ a - É a. 7 > : , L « 4 Mo CR 12727 CARTE GÉOLOGIQUE DU SAHARA DU MAROC A LA TRIPOLITAINE ET DE L'ATLAS AU AHAGGAR Echelle : 3:000.000 PAR M. 6G. ROLLAND. # need débris eye h pren Le PET + RE rev] EE: aie à pe Die 27 LU RE F î 1 É r l { L] \ #} \ 1 Fe N A \ 2 : 2 ‘ \ » [ 5 l " À ’ f ï ï 5e ‘ À ‘ —. en u PEN LUN dE Sbrée. Pull de la Jo Créole Phare Fig. —Coupe géologique par parties brisées de Laghouat à EL Golea. ; Ÿ | 10 à ù is à y AN À LSÈR À Fr Ü ji URI Sul: S i : RUUR UN 8 Ÿ N êev : à à N RE Ÿ AidN He de NON ai | 560. JL... vus “pers Echelle des longueurs — 2.000.000 Echélle des hauteurs — 900-000 8-3 Coupe d'El Hassi à Hassi Charef. (55 Kilom°*) | : SES, è | $ Mehasser Ben Kachkadh Echelle des ‘bases — 160.600 Echelle des hauteurs — 50.000 Fig-#_ Coupe transversale des vallées Oued Sadana Oued Sidi Ahmed et Oued Zirara . (30 Kilome*) Kg.2 _Coupe générale de l'EL Loua. NE. F _— Ent ie … « - AS … Zerrasses quaternaëres © dboer te LIN PL AV et etre nellenan Coguand M 9-6 Sphorulites Lefebvre. Bayle FE: D) Cyphosoma Choisyi, Cotteau w1 e IMP. BECQUET PARIS N'ES 1881. G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 509 lées (1), souvent profondes ; celles-ci peuvent s’entrecroiser et for- mer des réseaux enchevêtrés : elles donnent lieu alors à des régions désignées sous le nom caractéristique de chebka, filet ; au milieu des vallées, se dressent çà et là des mehasser, ou témoins à tête plate de la formation encaissante, et, sur le plateau, des gour (singulier gara), ou témoins, également à tête plate, de l’étage superposé et dénudé. Enfin les hamada crétacées se terminent par de grandes lignes de falaises, au profil accentué, couronnées par des Æef ou rochers abrupts, souvent assez importants pour recevoir le nom de Djebel, ou chaîne de montagne. | Aucun terrain postérieur au Crétacé n'apparaît jusqu’au Quater- naire dans le Sahara septentrional, sauf à l’est, dans le désert hbyque, où l’on trouve du Tertiaire. Les parties basses des reliefs crétacés sont garnies d’atterrissements, qui occupent des éten- dues comparables et atteignent des puissances inusités. Ces dépôts ont été eux-mêmes l'objet d’érosions profondes, ayant donné lieu à des oued, à des gour, etc. Une croûte concrétionnée, calcaire et par- fois gypseuse, recouvre fréquemment le Quaternaire et le Crétacé, et constitue une autre Catégorie, des hamada rocailleuses. L’affleurement de nappes aquifères dans certaines dépressions donne lieu aux sebkha (bas-fonds salés) et aux chotts (étangs salés). Quant aux dunes de sables (Z'rq, sable, pluriel Areg), dont j'entre- tiendrai prochainement la Société, elles ne sont qu’en sous-ordre au Sahaïa, dans la zone septentrionale duquel elles forment cependant des accumulations considérables. Je diviserai la présente communication en deux parties : dans la première, je rendrai compte de mes observations sur la Craie du Sa- - hara algérien ; dans la seconde, je donnerai un aperçu général sur son extension dans le Sahara septentrional. PREMIÈRE PARTIE SAHARA ALGÉRIEN J'ai constaté que le terrain crétacé qui forme au nord du Sahara algérien un plateau unique, se prolonge jusque au delà d'El Golea, et constitue dans le sud deux plateaux étagés, appartenant à deux étages géologiques distincts. Il occupe, ainsi qu'on le voit sur la (1) Oued, cours d’eau, vallée avec ou sans thalweg; par extension, toute dépression allongée offrant quelque végétation et quelque humidité. 510 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin É carte (planche XII), une bande nord-sud, large d’un degré et demi en longitude : relief rocheux, séparant, ainsi que l'a exposé M. Po- mel (1), les deux grands bassins quaternaires de l'Oued Rir et du Chott Melrir, à l’est, et de l'Oued Guir ou Oued Saoura, à l’ouest. Je décrirai d’abord le plateau du nord, puis les deux plateaux du sud. Auparavant, je donnerai quelques indications sommaires sur la lisière méridionale de l'Atlas, dont j'ai tracé sur ma carte le con- tour géologique. zÀ + de nn : 4 ÏJ. — LA LISIÈRE MÉRIDIONALE DE L'ATLAS. Le terrain crétacé apparaît tout le long de la lisière méridionale de l'Atlas, de Gabès à Figuig et au delà. J'ai adopté les définitions et les limites des étages de la Craie du sud de l'Atlas, telles qu'elles ont été récemment fixées par MM. Cot- teau, Péron et Gauthier dans leur grand ouvrage sur les Échinides fossiles de l'Algérie. Le Cénomanien est formé, sur 500 mètres de puissance, par des alternances de marnes et de calcaires, présentant à leur partie supérieure une série remarquable de couches interstra- tifiées de gypse compact ou d'albâtre gypseux. Le Turonien, se com- © pose essentiellement d'un massif continu. de calcaires, en bancs épais et résistants; je lui ai trouvé 100 mètres dans le Sahara al- gérien, L'étage sénonien offre des alternances de séries calcaires et marneuses, et peut atteindre 400 mètres. : $ 4. Laghouat-Figuig. — C'est dans les provinces d’Alger et d'O- ran, qu'apparaît le plus nettement la division de l'Atlas en trois zones parallèles : la région montagneuse du nord le long de la Méditerranée, les hauts plateaux avec leurs chotts, la région montagneuse du sud le long du Sahara. | Celle-ci, d'une importance relativement moindre, se décompose en chaînes et groupes de chaînes distincts, parallèles et dirigés à peu près de l'E. 30° N. à l’0: 30° S. Elle porte sur une grande partie de sa longueur le nom ée Djebel Amour. « Tout ce massif montagneux, disent MM. Cotteau, Péron et Gau- » thier, se compose d'une série de crêtes parallèles entre elles et de » cirques plus ou moins allongés dans le même sens. Toutes les cou=. » pes prises perpendiculairement à ces lignes de crêtes reproduisent » très sensiblement la même succession de couches avec les mêmes el (1) A. Pemel, Le Sahara, 1872, 7. 0 7 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. SA … » accidents et une composition à peu près identique. Les couches » les plus anciennes appartiennent tantôt au Jurassique supérieur, » tantôt seulement au Néocomien. Au-dessus se succèdent, en série » continue, les étages urgo-aptien et albien, représentés surtout » par des masses énormes de grès, puis l'étage cénomanien carac- » térisé par ses marnes vertes fossilifères et ses bancs de gypse stra- » tifié, et enfin l'étage turonien constitué par des calcaires durs et » des dolomies qui couronnent les sommets et forment les crêtes » les plus saillantes. Au centre de Ia chaîne et parallèlement à sa » direction, on remarque une grande ligne de rupture anticlinale » sur laquelle sont échelonnés des pointements de sel gemme, au- » tour desquels les couches sont fortement redressées. A partir de » cette ligne, sur le versant sud, les couches plongent uniformément » vers le sud en s’abaissant graduellement, et bientôt elles sont en » grande partie masquées par les assises horizontales du terrain sa- » harien, de telle sorte que, vers les limites du Sahara, il n’y a plus » que quelques longues crêles rocheuses qui font saillie et restent » seules visibles. » Rien de frappant comme les dernières rides du Djebel Amour, se dressant rectilignes et parfois presque verticales en face de l’immen- sité du Sahara, émergeant brusquement du manteau d'atterrisse- ment, lequel a tout nivelé et s’élend au loin vers le sud jusqu'aux limites de l'horizon. Tel est le Djebel-Tizigrarine ou Rocher des Chiens, sur lequel est bâtie la ville de Laghouat, crête isolée, tran- chante et ébréchée, constituée par des bancs calcaires, qui plongent d'environ 45° vers le sud-est. Laghouat, ville, oasis et environs avaient déià été visités par plu- sieurs géologues, MM. Marès, Ville, Durand, Le Mesle. M. Ville (4) a décrit le Rocher des Chiens et son prolongement oriental, le Djebel Seridja ; au nord, il a dit comment la chaîne, qui va du Kefel Kheneg au Ras el Aïoun, où une coupure donne passage à l’Oued M'z, se continue autour du Dakla de Laghouat et se relève souterraine ment au Djebel Oum el Deloua, de manière à figurer une cuvette étranglée. Plus au nord, il a parlé longuement du Dakla el Milok, cette colline si typique, elliptique et cratériforme. Le même auteur à signalé les bancs de gypse qui affleurent sur les flancs des escar- pements. | | Les marnes verdâtres, les calcaires et les gypses de la base appar- tiennent au Cénomanien. Les calcaires blancs et dolomitiques du (1) G, Ville. Exploration géologique du Mzab, du Sahara, et de la région des steppes de la province d'Alger. D12 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 920 juin sommet sont turoniens. À la partie inférieure des calcaires turo- niens, M. Le Mesle a découvert un niveau important d’'Ammonites, parmi lesquelles plusieurs types des calcaires à Ammonites de la Tou- raine; le même niveau se retrouve dans toute la région, au Dakla de Laghouat, au Rocher des Chiens, etc. Sur ce dernier rocher, M. Du- rand a recueilli de nombreux oursins, la plupart petits et ferrugineux, et, en outre, deux Rudistes, des Bivalves, des Ptérocères, elc. La lisière méridionale du Djebel Amour se poursuit vers le sud- ouest avec des caractères identiques. On peut, sans connaître le pays, sans guide et sans boussole, aller de Laghouat (795), à Tadjé- rouna (870%), El Maïa (945"), Berizina (830%), EL Abiod Sidi Cheikh (8617), El Outed, Figuig. Le chemin est tout tracé. Une série de crêtes marquent, avec une régularité géométrique, l'entrée du désert, et se succèdent, plus ou moins dans le prolongement les unes des autres, comme les pans d’une muraille démantelée. | La Craie moyenne domine au bord même de la montagne. A El Maïa, M. Pomel a signalé des Rudistes empâtés dans les calcaires. Plus à l’ouest, il semble cependant que les dernières crêtes soient constitués, au moins sur une partie de leur longueur, non plus par le Turonien, mais par le Sénonien. Sur la crête términale, à Delaa Mercied, à 30 kilom. d'El Maïa, M. Durand a recueilli l'Otostoma Fourneli, qu’il a retrouvé sur le prolongement occidental de la même crête, à 6 kilom. avant El Abiod Sidi Cheikh. Il y a ensuite uneinter- ruption, vis-à-vis d'El Abiod Sidi Cheikh, et la Craie inférieure ap- paraît au fond du rentrant de la lisière montagneuse. Au delà, les faits sont moins connus, mais semblent analogues jusqu’à Figuig. A El Outed, M. Pouyanne a trouvé le Cénomanien caractérisé par une grande abondance de Æhabdocidaris Pouyanne ; il indique en ce point un peu de Néocomien. Au Chebket el Beïda, M. Pomel signale le Ceratites Maresi, l’Heterodiadema libycum et le Rhabdocidaris Pouyanner. Ce dernier fossile a été découvert auprès de Moghar Tatania par M. Dastugue, en compagnie de l’Æeterodiadema lybicum. $ 2. Laghouat-Biskra. — La lisière méridionale de l’Ailas, qui à l’ouest de Laghouat est théoriquement rectiligne et dirigée vers l'0-30°-S, se poursuit de même à l’est après un ressaut à l'extrémité du Djebel Bou Kahil. Cette chaîne est juxtaposée au flanc oriental du Djebel Amour; elle lui est parallèle et procède du même système de plissements. Elle comprend la série presque complète des couches crétacées et même du Nummulitique; les crêtes sont en calcaires turoniens. Mais ici la limite géologique entre ces formations et le - 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 513 quaternaire du Sahara ne semble plus tracé par le pied du rideau montagneux, et forme une avancée dont M. Tissot a bien voulu me communiquer les limites. A partir du Djebel Bou Kahil, la lisière de l'Atlas fait un coude vers l’est.La division de l’Atlas en trois zones perd sa netteté dans la province de Constantine : le bassin du Hodna communique large- ment avec la plaine d'El Outaya au sud, et il y a interruption des chaines montagneuses séparant les hauts plateaux et le Sahara pro- Im prement dit ; de l’autre côté de cette trouée se trouve le grand massif “de l’Aurès, relativement complexe mais où la même direction E.-30°-N. 0.-30°-S. préside à l'alignement et au groupement des chaines. La plaine d'El Outaya n’est séparée du Sahara que par un petit relief rocheux dirigé vers l’est, puis vers E. 30° N., et terminé au-dessus de Biskra par le Djebel Bourzel. Le première partie de cette chaîne offre les assises de la Craie supérieure, la seconde celles de la Craie moyenne. Le Djebel Bourzel à été décrit par MM. Coquand, Ville, Péron et d’autres géologues. Les couches redressées qui forment cette arête, plongent d'environ 45° vers le nord. Sur le versant sud affleurent, à la base, les couches appartenant au Cénomanien supérieur, au som- met, les calcaires turoniens avec Rudistes, quise voient au col de Sfa. 2 Le versant nord offre une série d’assises turoniennes, s’enfonçant BIMSOUs : les alluvions d'El Outaya. Du côté du Sahara, à Biskra même | (123), de petites crêtes turoniennes émergent de l’atterrissement. _$ 3. Biskra-Gabès. — Au nord-est de Biskra se trouve une for- “mation d'eau douce, marnes gypseuses à la base, grès et poudingues au sommet, à laquelle M. Ville a, par des analogies minéralogiques, attribué l’âge pliocène. Je ne l’ai pas distinguée sur ma carte d’en- semble, et l’ai confondue avec les terrains quaternaires du Sahara, ésalement d’eau douce, dont elle ouvre la série complexe. Mais je la signale ici comme donnant lieu, entre la montagne et la plaine, en alluvions modernes, à des reliefs surbaissés. Poursuivant à l’est de Biskra, nous voyons que le Djebel Amar k\ Khaddou et, plus loin, le Djebel Chechar ont encore la direction 30° N., mais que la région montagneuse qui en dépend, se termine L Lau sud par une ligne à peu près est-ouest, en amont du Chott Mel- ïhir. Les derniers contreforts semblent appartenir à la Craie supé- L tieure ; M. Ville y a recueilli quelques fossiles, entre autres, l’/noce- | is. M. Coquand, venant de Tebessa, est entré dans le ; D Sahara par Djelaïl, sur le versant oriental du Djebel Chechar; il si- 1 | gnale à cette localité les calcaires à Inocérames, les marnes dordo- 33 | 014 &. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 90 juin niennes, et, pardessus, les terrains tertiaires ; de même dans la val- lée de Mamelour. _Ce sont la Craie supérieure et les terrains tertiaires qui dominent dans l’Aurès, le Doukkan, le Nemenchas ; la Craie moyenne n’appa- raît que plus au nord et affleure suivant une zone passant par Batna, Krenchela, Tebessa. À partir du Djebel Chechar, la lisière méridionale de l'Atlas se dirige vers le sud-est le long de la partie orientale du Chott Melrir et le long du Chott Rharsa. Le récent rapport de M. Roudaire sur les Chotts tunisiens (1878-1879), fait connaître la configuration de leurs bords. Les renseignements géologiques ont été coordonnés par M. Dru. Au nord, larive du Chott Djerid et de son prolongement oriental le Chott El Fejej est dessinée par une bordure rocheuse qui va, de l’ouest à l’est, depuis le seuil de Kriz, entre le Rharsa et le Djerid, jusqu'au seuil de Gabès, entre l’EI Feje]j et la mer ; de même; au sud, une chaîne rocheuse, le Djebel Tabaga, longe de l'est à l’ouest le Chott El Fejej depuis Gabès jusqu’au promontoire qui s’a vance entre ce Chott et le Djerid. Ces reliefs sont constitués par des couches crétacées ; quelques lambeaux de terrains tertiaires se ren= contrent également le long du rivage septentrional. | De nombreux fossiles ont été recueillis par la mission Roudaire « Leur réunion, dit M. Dru, permet de recomposer l’ensemble dû système crétacé qui entoure les Ghotts et dont les affleurements sont à peu près en relation avec les mouvements du sol, c’est-à-dire que dans la partie centrale de la rive nord du massif, où les altitudes dé- | passent 250 à 300 mètres, apparaissent les couches les plus anciennes, les niveaux de létage cénomanien et peut-être de l’urgo-aptien, tandis que sur les points extrêmes, on a des couches plus élevées dans la série géologique. Le soulèvement qui a donné naissance à k l'immense brisure, dans laquelle se sont formées ces grandes seb- klas, ét qui, dans sa disposition orographique, affecte, comme J€ pays de Bray, la forme d’une boutonnière, a atteint son maximum d'expansion entre le Djebel Kebiriti et le Djebel Aïdoudi. » M. Pomel avait déjà constaté, en 1877, que le terrain crétacé enca= drait et modelait le seuil de Gabès, mais que celui-ci était en réalité formé par un dépôt d’atterrissement quaternaire. Le seuil même (cote minima 47", 37) « constitue, dit M. Pomel, une colline dirigée) N.-S, qui reproduit très probablement un relief souterrain du ter- rain Crétacé, allant du Djebel Dissa au Djebel Mida. » Ce géologue écarte aussi bien l'idée de la Méditerranée pénétrant à l'époque quaternaire dans la région des Chotts, que celle d’un cours d'eau | | [“… 1881. G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAÏHARA SEPTENTRIONAL. 919 | servant d'exutoire au bassin des Chotts, qui était alors certainement [« fermé, Il, — LE PLATEAU DU NORD DU SAHARA ALGÉRIEN. Au sud de Laghouat s'étend la région quaternaire des daya (dé- pression fermée et humide) détroit d’une centaine de kilomètres de largeur, faisant communiquer les bassins quaternaires de l’Oued Bit’ à l’est, et de l’'Oued Guir à l'ouest. Cette région offre. une chaîne surbaissée, sensiblement parallèle à l'Atlas, qui limite au sud le bas- sin de l’'Oued Djeddi, et dont le Ras Cha’ab (850%) est le point cul- minant. Elle forme un seuil qu'il faut franchir, quand on quitte La- |_ghouat pour le Sud. Le seuil quaternaire de la surface correspond sans doute à un relief souterrain du terrain crétacé (Fig. I, Plan- che XIV). . $4.—aHamada entre le Mzab et l’'El Loua. — Les couches cré- mracées qui, le long de la lisière méridionale de l’Atlas, plongent au sud sous les atterrissements, se relèvent en profondeur, et émergent de nouveau dans le désert avec des pentes extrêmement douces. Elles “constituent, au milieu du Sahara algérien, un plateau plongeant daus son ensemble à l'E. 36° $S., et s'enfonçant sous le bassin qua- “iernaire de l’Oued Rir. La partie orientale de ce plateau est entaillée par les vallées du Mzab, de Methlili, etc., se rendant à l’Oued Mya. | Vers l’ouest, il se relève d’une manière continue et se termine brus- | quement à la grande falaise d'El Loua. Entre la lête de ces vallées, dune part, et cette falaise limite, d'autre part, il forme une bande continue et plane, sur laquelle nous avons cheminé pendant une cen- uine de kilomètres, du nord au sud, jusqu'à El Hassi. (Hassi, puits). Le passage-de la région quaternaire des daya à la Lamada crélacée se fait insensiblement, Il n’est nullement indiqué par le relief, Il est masqué par les calcaires concrétionnés, qui encroûtent l’un et l’autre terrain et dont l'énorme développement est un fait général à la surface | du Sahara algérien, particulièrement dans le nord. Peu à peu, cepen- dant, au milieu des rocailles, on aperçoit des îlots, de plus en plus Iréquents, des calcaires blanchâtres, dolomitiques, aécharordes. très durs, constituant désormais le Hétéss et recouverts par une carapace | peu Be, Ceux-ci sont crétacés et rappellent tout à fait les calcaires — “iuroniens des crêtes de Laghouat. (Ta hamada offre une grande uniformité. Elle est plane, sauf quel- - | ques reliefs très surbaissés, résultant de l’inégale dénudation des | 516 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin couches. Vers l’est, dans un certain rayon autour des têtes de vallée, la surface ravine peu à peu, et montre à nu les calcaires crétacés. On peut juger là, ainsi qu’en aval, sur les flancs des vallées, du fen- dillement des couches. Celles-ci sont parsemées de géodes de calcite et traversées en tous sens par un réseau de veinules remplies de cal- caires concrétionnés, brun et rouge, les mêmes qui recouvrent le plateau de leurs croûtes. Ces dépôts se voient également sur les pentes et dans le fond des vallées, où ils empätent des débris de cal- caires et parfois des silex de la craie, donnant lieu à des brèches et à des conglomérats de toutes sortes. $S 2. — La Chebka du Mzab et de Methlili. — LaChebka du Mzab et de Methlili a été décrite par M. Ville. Notre itinéraire y pénètre à Aïn Massin, mais en sort aussitôt. Le plateau crétacé est entaillé de ce côté par une série de vallées plus ou moins parallèlles, dont la pente est dirigée en moyenne vers l'E. 30° S., comme les couches géologiques et comme le plateau lui-même ; les mêmes vallées se … poursuivent dans les atterrissements jusqu’à la grande gouttière de l’Oued Mya et des bas-fonds d'Ouargla et de Negousa. Telles sont, du nord au sud, l’Oued en Ncça, l'Oued Mzab, au fond desquelles sont situées les oasis du Mzab, Berrian, Ghardaïa, Melika, Beni Isguen, Bou Noura, El Ateuf, puis l’Oued Methlili, avec le village de ce nom, au Chaamba Berazga ; ensuite l’'Oued Mask, où se trouvent les sources d’Aïn Massin ; l’Oued Goullaban, l’Oued el Gaa. L’oasis de Guerara, qui appartient également au Mzab, fait exception et occupe une dé- pression dans le Quaternaire. L'itinéraire de M. Ville va de Ouargla par Guerara, Methlili, Berrian à Laghouat. La Chebka se prolonge plus loin vers le nord-est que ne l’indique la carte géologique de cet auteur. La limite du Crétacé et du Quaternaire dans cette région m'a été communiqué par M. Du- rand, qui'a fait la route directe de Laghouat à Guerara- Auprès de Guerara, M. Durand a constaté que le plongement des couches crétacées sous le bassin quaternaire devenait appréciable à l'œil. J'ai dit que ce plongement était généralement imperceptible : ainsi d'Aïn Massin à Methlili, situé à 40 kilom. au nord-est, il n’est que de 0,2 °/, en moyenne. La hauteur, assez variable, des vallées du Mzab n'atteint pas 100 m. Leur largeur est parfois de plusieurs kilomètres. Les formations en- caissantes comprennent des calcaires, et, au-dessous, des marnes. Les calcaires, généralement dolomitiques, constituent le plateau et le haut des berges; ils renferment des bancs ou amas de gypse in- terstratifiés. Les bancs de gypse se font surtout remarquer dans les | | | | 1881. G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL, 4,17 marnes sous-jacentes, où se trouvent, de plus, des calcaires, cal- caires marneux et grès subordonnés; ces marnes apparaissent au bas des berges, et la plupart des puits creusés au fond des vallées, y pé- nètrent. Dans le centre même du Mzab, la partie apparente des berges est entièrement calcaire. Mais en remontant les vallées vers l’ouest, on voit les marnes sur une hauteur croissante. En effet, la pente des thalweg se trouve inférieure au plongement des couches : de telle sorte que la profondeur des vallées devrait augmenter vers l’amont, si l'épaisseur des calcaires ne diminuaïit pas notablement, par suite de la dénudation, dans celte direction, en approchant de la limite du plateau. Du moins, les vallées restent profondes et abruptes jusqu’à leur origine, où elles offrent des ravins à pic. L'Oued Mask, près de sa tête, a des berges de 80 mètres, dont une corniche calcaire de 20 mètres, couronnant un talus marneux de 60 mètres. La corniche est formée de gros bancs, de 1 à 5 mètres, raides et terminés par des pans verticaux. La vallée et ses ramifica- tions découpent à angle droit le plateau horizontal : celui-ci se pour- suit de niveau jusqu'au bout des promontoires effilés qui séparent | | les découpures, tels que le cap de Sidi Menad. Entre les berges op- posées se dressent des mehasser, dont les plates formes supérieures sont sur le même plan que le plateau environnant. On dirait des vallées de fracture ou d’écartement, c'est-à-dire des cassures ou- vertes, dont les mehasser seraient les esquilles. Cependant la largeur des vallées de Chebka, qui parfois deviennent de vastes plaines, montre qu'il n’y à pas eu ouverture, mais exca- vation. Leur creusement est dû à l'érosion par les eaux, mais leurs I raits fondamentaux ont été dessinés par des cassures : ainsi s’ex- plique la disposition coudée et en zig-zag des vallées sur le plateau crétacé, faisant contraste avec la disposition serpentante des mêmes vallées en aval, sur l’atterrissement, là où elles sont dues unique- ment à des actions érosives. En effet, les couches présentent un système réticulé de fissures, que j'ai pu observer avec une netteté extrême, à la surface nue et polie des hamada crétacées du sud du Sahara algérien. C’est à elles qu'est dû l’état fragmentaire et ruiné des corniches qui couronnent les berges des vallées ; l'inspection de ces corniches montre que les fissures considérées sont généralement verticales ou perpendicu- laires à la stratification. En outre, il existe de grandes fentes dans les calcaires de la Chebka. M. Ville signale à Berrian, à Bou Noura et à Methlili, « l'existence d’un bruit souterrain qui est tout à fait com- parable au bruit d’un torrent roulant sur des rochers. Les Mzabites Ê du PP Ie OU of 4 à - ligne de relief le plus important du Sahara algérien. Elle est nord-. 18 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin l'attribuent à un cours d'eau qui coulerait à travers des cavernes de calcaire dolomitique. » Les bancs se correspondent régulièrement d'une berge à l'autre 4 des vallées. Nulle part, à ma CORRE RRCe: on n'observe de faille. Les cassures qui cisaillent ainsi les couches crétacées -du Sahara, sont des fissures par brisement sans rejet, des diaclases, ainsi que les a appelées M. Daubrée. Ce sont ces diaclases qui ont esquissé les vallées de Chebka. Elles ont guidé les eaux, donné lieu aux premières # rigoles, et déterminé les lignes d’érosion. Puis les eaux étant drai- nées par les canaux déjà tracés, il y a eu excavation, approfondis- sement et élargissement graduels. Il y a eu en même temps ébou- lement sur les bords, les blocs se détachant suivant les fissures des couches : d'où les profils accentués des escarpements et les angles vifs des corniches. Les fossiles sont rares au Mzab, et rarement déterminables spéci- fiqument. Cependant M. Thomas en a recueilli dans un calcaire marneux jaune, qui devait appartenir à l'étage marneux inférieur, et parmi eux. M. Péron a pu reconnaître un bon nombre d'espèces cénomaniennes. M. Durand a également trouvé, au-dessous des masses dolomitiques supérieures, l'Osérea Mermeti si abondante dans « le Cénomanien au Djebel Bou Kahil. Les calcaires dolomitiques du « plateau ont aussi fourni à M. Durand des fossiles, la plupart assez « frustes, parmi lesquels des Rudistes et un C2 Jphoseme: recueillis entre Tilremt et Berrian, dans l'Oued Settafa. | D'après ces quelques indications paléontologiques, les calcaires dolomitiques du Mzab sont turoniens, et les marnes gypseuses sous-M jacentes sont cénomaniennes : c’est ce que devait faire supposer leur identité minéralogique avec le Turonien et le Cénomanien dem l'Atlas, et c'est ce que démontre leur équivalence stratigraphique avec« i le Turonien, également calcaire, et, le Cénomanien, également marno-gypseux, de la région d'El Golea. | $S 3. — La falaise d’El Loua. — La falaise d'El Loua dessine la F sud, et se trouve à peu près sur le méridien de Laghouat. Sa lon gueur est de 75 kilom. environ. Sa hauteur est d'au moins 220 mè-. ires près d'Aïn Massin, au point où a été prise la coupe générales donnée par la fig 2 de la planche. D'une part, la falaise d'El Loua limite à l’ouest le plateau crétacé, qui se relève d'une manière continue jusqu’à la crête de l'escars pement, laquelle irace rigoureusement la ligne de faite à partir de laquelle les eaux coulent vers le de est et vont à l'Oued Mya; 1881. G. ROLLAND. — _CRÊTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 519 de l’autre, elle borne une immense plaine d’atterrissement, qui s’é- lève vers l’est en pente douce jusqu’au pied de l’Atlas oranais et dé- pend du bassin quaternaire de l’Oued Guir : c’est un ressaut entre deux plans étagés et parallèles, l’un quaternaire, l’autre crétacé. Précipice, quand on vient de l'est, muraille à pic, quand on vient de l’ouest, l’escarpement ne peut être descendu ou monté que par …._Jes rayvins abrupts et encaissés qui l’échancrent. … Cette falaise est due aux érosions quaternaires. Il en est résulté une - ligne saillante qui a guidé le cours des eaux postérieures, et donné lieu, la pente étant suffisante, à une érosion Jonsiindinale” cest la gouttière de l'Oued Loua. La falaise et la gouttière d'El Loua prennent naissance à une demi- journée environ au sud-ouest de Zebbacha, en même temps que le plateau crétacé émerge de l’atterrissement. La hauteur totale est d’une centaine de mètres aux rayins du Chaïb Rassou, où M. Pomel l’a franchi. Elle est de 200 à 250" près d’Ain Massin, où se trouve la principale échancrure par laquelle nous sommes descendus pour * nous rendre dans le bas-fonds. L'El Loua continue jusque vers le parallèle d'EI Hassi, où cesse le plateau continu qui sépare les atter- rissements du Sahara oranais, à l’ouest, et la Chebka du Mzab, à l’est. _ L'examen des altitudes montre que les couches crétacées figurent dans le nord du Sahara algérien un bombement, en vertu duquel elles plongent vers le nord-ouest, sous le quaternaire, de manière à se . relier souterrainement aux mêmes couches qui plongent en sens “inverse à la lisière méridionale de l'Atlas. La falaise d'El Loua figure la coupe oblique de ce bombement, dont le versant oriental est seul visible, ou à peu près. Le long de l'EI Loua, il y a interruption des couches crétacées, qui vers l’ouest sont dénudées ou cachées par Vatterrissement, La falaise considérée est semblable aux berges de l'Oued Mask près d'Ain Massin : corniche calcaire de 20" et talus marno-gypseux de 602, Sur la base de ce talus s’étalent des terrains de transport, avec galets roulés dont la grosseur peut dépasser un mètre cube. Quant à la gouttière même de l’Oued Loua, elle est creusée dans ces allu- vions, et serpente entre deux grandes terrasses étagées. Nous nous sommes rendus au bord de la seconde terrasse, au point A. (voir a fig. 2, planche XIV). A nos pieds s’étendait vers l'Ouest une plaine limoneuse, descendant en pente douce vers le thalweg, assez vague, de l’'oued. En face, nous apercevions les terrasses opposées de la rive droite, et l'embouchure de l'Oued Mehaiguen; au sud-ouest, les Areg Ben el Adjal attiraient le regard. Derrière nous, dissymétrie complète : la falaise se dressait avec son profil accusé ei ses flancs 220 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin dentelés, semblant gigantesque à nos yeux habitués aux horizons du Sahara. L'Oued Loua est en pente continue vers le sud et aboutit à la dé- pression fermée de Day et Tarfa. $ 4. — La Chebka au sud d'El Hassi. — Les vallées précédentes du Mzab, de Methlili, etc., ne s'arrêtent pas loin de la falaise d'El Loua. Les suivantes, Oued Zahra, Oued Ter’ir, Oued Sadana, Oued Sidi Ahmed, Oued Zirara, etc., traversent de part en part la hamada. C'est ainsi qu'au sud d'El Hassi, la Chebka se poursuit jusqu’à la limite occidentale de la formation crétacée, qu’elle découpe alors en tous sens, de manière à n’en plus laisser que des témoins isolés et épars. Le plateau, ainsi que les vallées, descend toujours vers l'E. 30°S. Le plongement des couches, que j'ai vu atteindre 0, 5 °/,, continue à être supérieur à la pente des thalweg, laquelle, le long de lOued Ter’ir, que nous avons suivi, est en moyenne de 0,15 °/,. Par suite, la hauteur et la largeur des vallées diminuent vers l'aval. Inverse- ment, vers l’amont, elles augmentent; puis il y a des bifurcations, et les massifs intermédiaires, de moins en moins importants, sont traversés par des découpures transversales : d’où un réseau en- trecroisé et complexe, dans lequel la dénudation va croissant vers l’ouest jusqu’à la limite de la formation de plus en plus émiettée. La fig 3, planche XIV, donne la coupe générale de cette région dé- k chiquetée, entre El Hassi et Hassi Charef, sur une longueur de 55 kil. Tantôt c’est un plateau divisé en massifs distincts, tantôt c’est une plaine d’alluvion, de laquelle émergent çà et là quelques témoins isolés. Les reliefs rocheux n'indiquent plus le système des vallées. Cols et vallées ont une importance comparable. Les thalwegs ont les allures les plus capricieuses. Plusieurs cheminent côte à côte dans la même plaine. Deux situés bout à bout, dans la même découpure, ont des pentes inverses. Ils n’offrent pas toujours de pente continue k et aboutissent souvent à des dépressions fermées. Le profil des escarpements ne cesse d’appartenir au même type . corniche calcaire et talus marneux. La hauteur maxima se voit sur le flanc gauche de l’Oued Ter'ir, un peu au sud de Teniet el Anez; elle atteint 120 mètres, dont 20 mètres de calcaires turoniens, 60 mètres de marnes cénomaniennes, avec gypse interstratifié, calcaires et grès subordonnés, et, au bas de la pente, 40 mètres de brèche quater- naire. La figure 1 donne la coupe détaillée de cet escarpement. On re- marquera les 3 bancs de gypse, de 2", 3m et 5%, à la partie supérieure des marnes, et le quatrième à la partie inférieure; je les ai suivis NS, - ie - ‘CO - = eo RER ee FE SEE Mt Ar GE PR A $ . Pa “ ds ‘T he - 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 221 très nettement sur plus de 12 kilom. de longueur. La corniche cal- caire affecte, par suite de la régularité des,couches et de leur état fragmentaire, des formes qui étonnent et semblent parfois dues à la main de l’homme. On dirait les assises d’une muraille, oules mar- ches d’un escalier, ou les ruines d’un monument, d’un fort, etc. Fig. Coupe détaillée de l'escarpement est de l'Oued Ter'ir. près Teriet El Anez : Pétre Ce AS Xcres ee f: : ; SY- TE one Pres Jler cretces À % TLge BS unmmérecmmvenm-msmms—smme— 7 Echelle des bases et des hauteurs - 7000 . De légères ondulations s’observent le long des lignes d'escarpe- ments. La plupart tiennent aux affaissements des calcaires sur les talus marneux sous-jacents. J'ai noté ainsi plusieurs mehasser à plates-formes penchées. | L'Oued Ter’ir, à partir d'Hassi Charef, est une véritable vallée, en- caissée entre deux berges continues. En ce point, elle a 2 kilomètres de large et 100 mètres de haut, dont 40 mètres en marnes. Elle se poursuit en zig-zag, vers l'E. 30° $., le contact des calcaires et des Mmarnes s’abaissant graduellement (voir la fig. 1, planche XIV). A Bir Rekaoui, les berges sont entièrement calcaires et ont 60 mètres. En aval d'Hassi el Hadadia, la vallée n’a plus que 300 mètres de larse et 40 mètres de haut. Ce n’est plus alors qu'un chenal peu pro- fond entaillé à la surface du plateau: les contours deviennent mous ; le lit devient vague. L’oued n’a plus que quelques mètres, au point où notre itinéraire en sort, et, au delà, il semblerait devoir se perdre sur le plateau. IIT. — LES DEUX PLATEAUX DU SUD DU SAHARA ALGÉRIEN _$ 4. — La lisière des deux plateaux au nord-est d'El Golea. — Du haut de l’escarpement d'Hassi Charef, nos regards ne distin- a Q 522 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin guaient que la hamada turonienne s'étendant à perte de vue dans. toute son uniformité. Ayant de même gravi les berges de l’Oued Ter’ ir auprès d'Hassi el Hadadia, nous aperçûmes un série de gour, faisant saillie tout autour de nous au-dessus de la ligne d'horizon ; leur forme était régulière et analogue à celle des mehasser vus pré- cédemment : un talus incliné de 25 degrés en moyenne, une cor- niche raide ou verticale, une plate-forme horizontale. A notre sortie de l’'Oued Ter’ir, nous retrouvâmes les gour en question, et pûmes 4 constater qu’ils étaient, en effet, superposés au plateau comme des | troncs de pyramide sur une table. Ce sont les témoins isolés d’un étage supérieur, semblable à l'étage sous-jacent : couches en appa- rence horizontales, calcaires en haut, marnes en bas. Vers l’est, les gour se groupent et se massent : c’est alors un pla- teau continu. Le plateau supérieur, de plus en plus découpé et dé- nudé vers l’ouest, se termine ainsi par une région de gour de même que plus à l’ouest le plateau inférieur par une région de mekasser. Ces gour ne sont pas distribués sans ordre à la surface du plateau | inférieur. Ils s’alignent fort nettement, et donnent lieu à des chaines plus ou moins discontinues entre les vallées. Le plateau est alterna- 4 tivement entaillé par les lits d’oued, et hérissé de chaînes de gour, et ces lignes orographiques, les unes en creux, les autres en relief, sont parallèles. Nous avons ainsi traversé l'Oued Ter'ir, les GourM Rahoua, l’Oued Sadana, les Gour Khenfous, l'Oued Sidi Ahmed, les Gour Oudian et les Gour Zirara, l'Oued Zirara, les Gour Iza, La fig. 4, planche XIV, donne la coupe générale de cette région sur une lon gueur de 30 kilom. du nord-nord-est au sud-sud-ouest, le long de notre itinéraire : nous suivions la direction des couches, ou à peu k près, et cheminions sur la plaine rocheuse en nous maintenant à des M altitudes peu variables (fig. 1, planche XIV); nous recoupions les oued suffisamment en aval pour que leurs lits n’eussent plus de pro= fondeur notable, et passions par les brèches ou les cols que présen= M tent les chaînes de gour. [e Ces chaînes augmentent d'importance vers le sud-est, et arrivent à M former des massifs continus. Les intervalles qui les séparent, de M moins en moins larges, deviennent de véritables vallées, entaillant M le plateau supérieur, et ces vallées font suite aux vallées qui entaik M lent le plateau inférieur, sur lequel elles se fussent perdues sans les M assises superposées où l'érosion pût se poursuivre. La région des gour diminue d'importance vers le sud. A partir de M l’Oued Zirara, nous avons vu, à la limite occidentale du plateau sus M périeur, une ligne de relief profondément dentelée, mais semblant} continue : nous passions devant les caps avancés d’une série de pro-M LL 18SS1. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL, 593 À É = montoires effilés et parallèles, orientés comme les chaînes de gour “dont ils sont un diminutif, et séparés par des anses encaissées, com- parables aux coulisses d’un théâtre gigantesque. L'Oued el Khoua aboutit à une de ces échancrures du plateau su- périeur, au travers duquel elle se poursuit. Cette vallée vient du nord-ouest, sur le plateau inférieur, comme les précédentes, mais il semblerait quelle ne traverse pas le plateau de part en part, et se ferme à son origine, comme les vallées du Mzab. Au sud de l’Oued el Khoua, se trouve le promontoire des Gour Aggabi. Les escarpements du plateau supérieur présentent une composi- tion constante. Le sous-étage inférieur, beaucoup moins puissant que le sous-étage de la Craie moyenne du Sahara, n'a guère que 50 mètres de marnes. Le sous-étage supérieur, plus ou moins dé- nudé, offre au plus 30 mètres de calcaires sur les gour et les fa- laises limites, mais il est bien plus épais sur le plateau continu. Le premier comprend des marnes vertes, rouges, jaunes, avec lits de grès et de calcaires marneux, et avec bancs ‘de gypse interstratifiés ; le second des calcaires saccharoïdes, dolomitiques, grisâtres, des cal- caires blancs, compacts, et un niveau de calcaire gréseux,jaune serin, “fossilifère. Ce niveau ne m'a pas offert de fossile caractéristique : mais je dirai de suite en anticipant, que l'étage supérieur du sud du Sahara algérien peut se suivre jusqu'en Tripolitaine, où, d'après ses iossiles, il appartient incontestablement à la Craie supérieure. - Les gour de la Craie supérieure présentent çà et là des formes intéressantes, qui captivent l’œil fatigué de la monotonie générale. Melle corniche calcaire offre un surplomb audacieux, Tel monticule digure un cône parfait, etc, Les talus marneux reposent directement Sur le plateau turonien. Celui-ci est constitué par de gros bancs | calcaires, saccharoïdes, dolomitiques, à grains fins, très durs, gris Miachetés de rose, polis, formant de superbes dallages de marbre (1). Ces calcaires sont parsemés de concrétions siliceuses ou calcaires, en nodules ou en géodes, en lits intercalés ou en veinules. On trouve également des croûtes quaternaires; mais la carapace ne forme ici que des îlots épars. Les calcaires turoniens apparaissent à nu sur les hamada du “e JS ne sont masqués par aucune terre végétale; ils sont décapés, i ont polis. On peut juger, à la surface de ces hamada, de la . Mitude des fissures qui traversent les couches, fissures très rappro- hées et distantes parfois de moins d’un mètre, décomposant le pla- |teau en dalles polygonales et le hachant littéralement, Les conditions gr fn Pie () Les calcaires saccharoïdes prédominent dans le massif turonien, sauf à la | base où se trouvent des calcaires compacts et blancs, ÉLIRE ; r - F £ si - # Te mit relais ee Ed à cote setenthérmsness ete gts tr IEEE eme ir mope À + ES 524 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 920 juin sont remarquablement favorables pour l'observation des diaclases, qu'on peut suivre tout le long de leurs affleurements, et dont les directions tendent à se grouper autour de deux directions princi- pales, à peu près perpendiculaires et voisines de l'E. 30° S. et du N. 30° E. S 2. — Le plateau inférieur dans la région d'El Golea. — J'évalue, d'après mes coupes de détail et d'ensemble (fig. 4, plan- M che XIV), à 100 mètres, en chiffres ronds, la puissance totale, sen- M siblement constante, du massif des calcaires turoniens dans le Saba algérien. Généralement la série des bancs affleure sur les hamada sans donner lieu à aucun relief. On comprend cependant que celles- ci s’accidentent, soil que les couches se présentent par leurs tranches | et figurent des terrasses, soit que la dénudation ait laissé certains témoins en saillie. Tel est le cas du plateau inférieur dans la partiel que nous avons traversée depuis l'Oued el Khona, en nous rabattant au sud-ouest vers El Golea. La fig. 1, planche XIV, indique de part et d'autre d'El Golea, les deux physionomies extrêmes, accidentée - et plane, que peut offrir la hamada. Ce plateau, le plateau inférieur, le plateau du Mzab et de Methlli, se poursuit donc au sud jusqu'à El Golea, et au-delà. Dans cette région, il se termine de nouveau par une falaise continue, semblable à celle d'El Loua. À EI Golea même, la falaise est à peu près nord-sud; elle oblique, d’un côté vers le nord-nord-ouest et de l’autre, vers le suds= ouest, dessinant ainsi un rentrant. En même temps, la direction des M couches oscille ; le plongement, qui se maintient dans le Sahara algé-W rien aux environs de l'E. 30°S$., a lieu, à l’est d'El Golea, vers l’est; (il atteint 1, 5 °/,), et, au sud de cette oasis, vers le nord-est. ï Le plateau considéré forme, à l’est d'El Golea, une bande de 50 kil de large. Puis il est dominé par la falaise du plateau supérieur, que” - nous avons gravi près d'Hassi-el-Melah, en nous rendant d'El Goleaäm Ouargla : nous avions laissé la même falaise aux Gour Aggali en ve nant du nord-est; c’est encore elle que nous avons vue du sommet du piton de sable du Guern el Chouff, à une journée au delà d’El Golea, M barrant l'horizon vers le sud. Elle décrit ainsi une courbe tournant". sa concavité vers l’ouest, plus ou moins parallèle à la falaise in" férieure. | A mi-distance entre ces deux falaises, le plateau inférieur offre, au nord-est et à l’est d'El Golea, une ligne de relief semblable et sem- blablement placée, recoupée en divers points par M. Duveyrier (1839), par la colonne de Galiffet (1873), et par nous. C'est la ligne des gour! : Zidia, d'El Fedj, etc. Je dirai sommairement ici que les Gour Zidia et. 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 595 d'El Fed} forment dans leur ensemble une falaise discontinue, en- tièrement calcaire, limitant au nord-est une plaine haute constituée parles assises supérieures du massif turonien, et dominant au sud- ouest, vers El Golea, une plaine basse constituée par les assises infé- …rieures, mais parsemée de témoins des assises superposées, gour et terrasses, dont l’ensemble est complexe. Tel est le groupe des Gour Ouargla. Ils se font remarquer par la régularité géométrique de leurs formes rectangulaires et allongées. Leurs talus sont particulièrement raides; leurs plates-formes parais- sent bien horizontales. La fig. 2 donne la coupe d’un de ces gour. Fig. 2. Coupe détaillée d'un des &our Ouar&la s “Echelle bee et des hauteurs - 5005 ‘1. Calcaire gris saccharoiïde très dur, avec géodes de calcite. 2. Calcaire gris et rose saccharoïde très dur, avec concrétions siliceuses brunûâtres. 3. Calcaire gréseux jaune serin fossilifère. 4. Eboulis calcaires avec sables. 5. Calcaire blanc compact, 6. Calcaire blanc crayeux, banc de 4», avec O0. Hippopodium ? Sphæruliles, S Lefebvrei, Hemiaster ferrugineux ; Cyphosoma Choïsyi. 7. Eboulis calcaires avec sables. 8. Calcaire jaune café au lait compact, avec monts et Sphæruliles. | Il a 50 mètres. On y retrouve les calcaires saccharoïdes, gris et « roses, avec concrétions siliceuses. À la base, ce sont des calcaires “blanchâtres compacts. Parmi ceux-ci, un banc de calcaire crayeux, ‘relativement tendre, épais de 4 mètres, attire l'attention, tant par sa . couleur d'un blanc éclatant, que par les curieux exemples de son érosion par les sables. Ce banc s’est montré très fossilifère. —… Mes fossiles du Sahara ont été soumis à MM. Bayle, Coquand, Cot- “'icau, Douvillé, Péron, qui m'ont aidé à les déterminer et auxquels … j'exprime ici toute ma reconnaissance. [A Im Gisement des Gour Ouargla. Les fossiles que j'ai recueillis au gour FA | Ouargla sont les suivants : h | Ostrea hippopodium ? Nilson. — Les exemplaires sont plus ou moins | brisés, et ilest difficile d’être affirmatif sur l'espèce qu'ils repré- 1 sentent ; ; cependant, M. Coquand incline à voir en eux des individus 0926 G: ROLLAND. == CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin jeunes de l'O. ippopodium : il en possède des échantillons identiques venant de Vendôme. Sphærulites Lefebvrer, Bayle. — Æspèce nouvelle (fig. 5 et6, pl. XV) — Les Rudistes que j’ai recueillis sont presque tous fortement usés. La plupart présentent l’arête cardinale des Sphærulites. Entre autres se trouve un bel exemplaire, qui appartient à une espèce non encore décrite ; le même fossile avait déjà été rapporté d'Égypte en 1837. par M. Lefebvre. Voici sa description, par M. Bayle : | « Valve inférieure conique. Le côté cardinal présente des lames ornées de côtes longitudinales, séparées par des sillons un peu plus larges que les côtes. Le côté branchial montre les deux sinus carac- téristiques de toutes les espèces de sphœærulites. Les lames du côté buccal sont très sinueuses ; elles le sont autant du côté anal. » La valve supérieure est plate, operculiforme. » Cette espèce est voisine des S. radiosus, d'Orbigny, et S. pon- sianus, d'Archiac. Elle diffère de la première par ses lames moins sinueuses et plus espacées, et de la seconde par ses'sinus beaucoup moins larges et moins profonds. » Je pense qu'elle est turonienne. » Collections de l'Ecole des Mines. Hemiaster. — Une grande profusion de petits Hemiaster ferrugi= neux se montrent en saillie à la surface du calcaire crayeux; ceux que j'ai rapportés sont sans doute trop usés pour être déterminables comme espèce. Cyphosoma Choisyi, Colteau. — Æ£spèce nouvelle (fig. 7 à 9, pl. XV : fig. 7, vu de côté ; fig. 8, face supérieure; fig. 9, face inférieure). J'ai recueilli, toujours au même niveau, un Cyphosoma qui cons- titue un type spécifique nouveau. Je dois à M. Cotteau la description decette espèce, que je le remercie d’avoir bien voulu dédier à mo chef de mission, M. Choisy. « Espèce de taille moyenne, subcirculaire, légèrement pentago- » nale, déprimée en dessus, tout à fait plane en dessous. Zones po » rifères larges et droites à la face supérieure, un peu onduleuses à » l’ambitus et dans la région inframarginale, composées de pores » fortement bigéminés aux approches du sommet et ne paraissant » passe multiplier autour du péristome. Aires ambulacraires res- » serrées à la face supérieure par les zones porifères, garnies de » tubercules fortement mamelonnés, espacés, au nombre de one -» par série, accompagnés de granulés inégaux et peu nombreux » Aires interambulacraires pourvues de quatre rangées de tubercules » à peu près identiques aux tubercules ambulacraires; les deux ran- » gées latérales, très apparentes vers l’ambitus, s’atténuent et tem- 1881. G: ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 597 » dent à disparaître en se rapprochant du sommet et du péristome. » Zone miliaire large, nue et déprimée à la partie supérieure, garnie » vers l’'ambitus de granules inégaux et espacés et de quelques petits » tubercules secondaires. Péristome peu développé, circulaire, mar- » qué de petites entailles aigues et relevées sur les bords, s’ouvrant à » fleur de test. Appareil apical relativemént assez grand, pentago- » nal, anguleux, un peu allongé dans le sens du diamètre antéro- » postérieur, à en juger par l'empreinte qu'il a laissée. Hauteur, » 10 millimètres ; diamètre 26 milllimètres. _ » RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Gelte espèce nous à paruse distin- » guer d'une manière positive de tous les Cyphosoma que nous con- » naissons ; elle se rapproche un peu de certaines variétés du Cypho- » soma regulare, Agassiz, mais elle en diffère certainement par les » pores ambulacraires plus fortement hbigéminés près du sommet, par » les tubercules interambulacraires plus espacés et formant quatre .» rangées plus distinctes, par sa face inférieure plus plane, par son » appareil apical plus étroit et plus allongé. » Collections de l'Ecole des Mines. H n’y a dans l'Atlas qu'un niveau important de Rudistes, lequel se place dans le Turonien. D'autre part, MM. Cotteau, Péron et Gau- thier considèrent le genre Cyphosoma comme ayant apparu dans la Craie d'Algérie au commencement de l’ère turonienne. En conséquence, l'abondance des Rudistes, le type du Sphærulites Lefebvre: et la présence du Cyphosoma Choisyr concordent pour as- signer l’âge turonien aux Gour Ouargla. Plateau d'El Golea. — De même pour le plateau sur lequel reposent les Gour Ouargla, et qui domine la falaise d'El Golea, plateau en cal- “caire compact, jaune café au lait, parfois grisâtre, poli comme une glace, absolument nu et tout à fait éblouissant au soleil. Il est par- semé de débris du même calcaire, parmi lesquels nous avons ren- contré, au nord-est, à l’est et au sud d'El Golea, une très grande quantité d'Ammonites, malheureusement frustes et fragmentées, engagées dans la gangue, et fortement usées. Ces Ammonites com- portent plusieurs espèces. On peut en distinguer deux principales, l'une renflée, l’autre à bord déroulé. Un des exemplaires se rap- proche d’une espèce inédite recueillie au sommet du Milok de Baghouat (collection Péron). L’analogie entre ce niveau à Ammonites dû plateau d'El Golca et celui des environs de Laghouat et du sud dé Bou Saada, à la base des Calcaires turoniens et au-dessus des marnes cénomaniennes, est évi- | dente. Il est naturel de les assimiler, et d'attribuer au Turonien in- férieur, peut-être au Ligérien, les calcaires du plateau d'El Golea, D +» [SE] 4 Qt 528 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL, 920 juin - Ceux-ci se terminent en biseau avant la falaise limite, et ne figurent pas dans la coupe des escarpements d'El Golea. Cependant, un peu au sud de cette oasis, au Chaab el Hadban, ils avancent jusqu'au bord de la crête, et on peut les voir reposer directement sur les cal- caires reconnus cénomaniens de la corniche. Gisement de Mechaarden. — Malgré la faible épaisseur des calcaires turoniens aux environs d'El Golea, les excavations qu'offre le pla- teau, ne sont généralement pas suffisantes pour pénétrer dans les couches cénomaniennes. Mechgarden, à deux journées au sud- est, fait exception. On y trouve, au milieu même du plateau, une en- taille qui se relie à la ligne de relief des gour Zidia et EI Fed). L'excavation de Mechgarden a 35 mètres de profondeur. La fig. 3 donne la coupe de son flanc oriental, seul visible, l’escarpement opposé étant recouvert par une chaîne de dunes. Fig. 3. i Ÿ Coupe détaillée de l’escarpement de Mechècrden Ë $ à D S Peu ie Le ; 3 :Ra< md é Cerden ane äs de 2 + Céromanien Bas nd Co a 3 ASSET FRERE ei Er ere ARTE EST Echelle des bases et des hauteure-3000 - . Bancs de calcaire saccharoïde très dur, gris et jaune. ti : ras avec Ammonites, Strombus . Alternances de marnes calcaires verdâtres et de cal- L AE 3 RER Caraniferus ? Plé‘ocères, Vo- caire marneux grisatre. lu Nalsées Nérine Re FAURE, u alic éri . Bancs de calcaire lithographique jaunâtre et de cal- s Se nt : M À œruliles. caires crayeux et farineux blancs. ÈE O. Rollandi, très abondante. Plicatula auressensis. Heïmiaster pseudofourneli. | . Alternance de marnes vertes gypseuses et de lits de marnes calcaires blanchâtres. Bancs alternatifs d'huîtres et d'our- sins. Hemiaster Zilteli. Hemiaster Africanus. Pseudodiadema. . Sables de dunes, cristaux de gypse sableux à la surface, très abondants. La partie supérieure est formée de bancs calcaires avec une inter- calation marneuse, ce qui donne lieu à un premier ressaut au- dessus du talus principal. Les calcaires sont remplis de fossiles indé- terminables, de débris d'Ammonites, de moules de Gastéropodes, Strombus (caraniferus?), Ptérocères, Volutes, Natices, Nérinées, de Bivalves, de fragments de Rudistes, parmi lesquels plusieurs offrent l'arête cardinale des Sphærulites et qui ont tous le faciès turonien. 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 529 La partie inférieure est marneuse. Ces marnes offrent plusieurs niveaux très fossilifères ; les fossiles occupent presque exclusive- ment des lits minces et distincts, lits alternatifs d’huîtres et d’our- sins. Les types spécifiques sont peu variés, ainsi qu’on va voir. Ostrea Rolland, H. Coquand. — Æspèce nouvelle (fig. 1 à 4, plan- che XV ;fig. 1 complète, valve sup. vue ext.; fig. 2 valve sup. vue int. ; fig. 3 et 4, valves inf. vues int.). Toutes les Ostrea recueillies à Mechgarden appartiennent à cette même espèce, qui est nouvelle. Elles présentent des accumulations à différents niveaux du talus, dans des couches de marnes calcaires, épaisses de quelques centi- mètres et passant par place à de véritables lumachelles. Suit la description, dont je suis redevable à M. Coquand: « Coquille ostréiforme, d'une taille ordinaire, plutôt petite que » grande, plus longue que large, quelquefois suborbiculaire, très dé- » primée, subéquivalve, ayant vécu libre ou en individus agrégés en » famille, et, dans ce dernier cas, perdant de sa régularité ordinaire, » tout en conservant ses caractères spécifiques. Valves ornées de la- » melles saillantes, concentriques, régulièrement espacées, légère- » ment distantes les unes des autres, correspondant à des périodes » successives d’accroissement. » Valve inférieure adhérente par le sommet ou par sa surface » entière, moyennement convexe, légèrement débordante par rap- » port à l’autre, et terminée par un crochet petit, obliquant un peu à I) gauche, creusé dans sa partie centrale par une gouttière trian- » gulaire. » Valve supérieure moins convexe que l’autre et déprimée, surtout » vers le pourtour inférieur qui se montre légèrement relevé, por- » tant une impression musculaire presque superficielle, très large, » arrondie, et placée près du bord extérieur gauche, au milieu à peu » près de la hauteur de la coquille. » RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'O. Rollandi offre une assez grande >» ressemblance avec l'O, Garumnica, H. Coquand, qui appartient à » l'étage garumnien ; mais elle s’en distingue par sa forme un peu » plus allongée, son sommet plus aigu, et par un plus grand espa- » cement des lamelles concentriques d’accroissement. » Collections de l'Ecole des mines. Plicatula auressensis, H. Coquand. Hemiaster pseudofourneli, Péron et Gauthier. — Très abondant; mais souvent écrasé et en débris. Les individus éboulés sur le talus sont usés par le sable. … Hemiaster Züteli, H. Coquand. — Très abondant ; se présente comme le précédent. 34 530 G. ROLLAND. — CRÉTACGÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin Hemiaster africanus ? H. Coquand. — Très abondant; détermi- nation moins certaine que les'précédentes,'à cause de la déformation et de l’usure des exemplaires. Pseudodiadema ? On trouve à plusieurs niveaux des lits d'Echinides accolés côte à côte. Ces différentes espèces de fossiles, sauf une, qui est nouvelle, sont connues dans le Cénomanien du sud de l'Algérie. Mechgarden Atlas-Hauts-plateaux et région (Talus inférieur) subsaharienne. Espèces certaines Plcatula auressensis. est essentiellement cénomanienne. Hemiaster pseudofourneli. id. Hemiaster Zitteli. | se rencontre dans le Cénomanien. Ostrea Rollandi (espèce nouvelle). Espèce probable. Hemiaster africanus. est rare dans le Cénomanien, même sus périeur ; a sa principale station dans le turonien inférieur (Ligérien). En résumé, le gisement de Mechgarden présente, au sommet, les niveaux inférieurs du Turonien, et, à la base, les niveaux supérieurs du Cénomanien. . L'association de l’ 77. africanus avec les espèces cénomaniennes n’est pas certaine ; peut-être habite-t-il seulement le haut du talus marneux, à la base du Turonien. La précipitation avec laquelle j’ai dû étudier ce gisement, ne me permet pas d'affirmer si ce fossile se trouve à un niveau distinct, ou non, des autres Hemiaster. | $ 8. — Ei Golea. — La plaine et l’oasis d'El Golea sont situées entre la falaise du plateau inférieur, à l’est, et le grand massif des dunes de l’Erg occidental, à l’ouest. La falaise nord-sud domine la plaine d'environ 80 mètres. En avant d'elle, se dressent des gour isolés ; sur l’un d’eux est construit la Kasbah ; au sud s’en trouve un autre, le gara de Sidi Bou Zid. Tous deux ont même hauteur que la falaise, et leurs plates-formes sont de niveau avec le plateau. La figure 4 donne la coupe générale est-ouest par le piton de la Kas- bah ; la partie relative à ce piton est donnée à plus grande échelle par la figure 5. Les escarpements de la falaise ou des gour offrent la même suc-M" cession de couches. Ils ont une corniche calcaire de 12 mètres et un ge ‘SITEI9 XNOUIBUI S91189]89 9P SJ] 9P J9 ‘21819894 914197 ‘XN9[qRS UOULT ‘8 (uo1rs 9p axuo1) so8nox 19 s07194 S91189[89 SOUIEU 9P JOUEUIIIIY ‘ÿ on ‘9dteu4o/enb (siorati$ 9 sages) enSurpnoq ‘L "24QJ1IISSOZ aunel aureoreo op oueq ‘sagroa SAUIPN ‘€ 50 “UOIANI[E D OLA ‘9 ONEUNIE OPI01UUIIES OATBI[RI 9P OUEA SO19 *‘& (‘e1aJ0d ap axe) sajioa 19 soSno4 SO9IOUCU SOSNOIISUIE SOUCI °G "SIUBPUOUE SOISSOJ 9948 sJ98dWw09 J9 xnoÂeu SUBI SAILEIIRO ‘FH 0008 - SAnSFREt; SSP 39 Ssos6Q S9p ST8UOA T 0 ‘ 1 ‘ 0 0 ’ ' 1 1 1 1 û Û ! k 0 1 ' Se Da f à Re TPE EEE SAGE D D 0 0 Den 0 0 nn oo mie on mn mn mm SOuTEUzIenD sossezzo Z p———— E—— i Ë SE : RAS US Jde Free à Ë ON ; JNCO ueqse] de ‘F9 LEP Mas el op eee a op open ednon À À À S Ës < es CRT S 009:01 - SANSMEU S9P 90 UOT 000 577 S2SeQ S9p ao u0o is ON SR 2 UOIUEUEO LI) ue RE de nr Pt un ; 70e et > 69$nor 29 S9]DA SATEHT À - SOE]Q STATS SO SOU189/89 7" "7 :F9100 LLP 4rqsey a ad 0 4 otraous8 odno # ES ju ES = 2 ÿqe nè an D32 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 920 juin talus marneux de 60 à 70 mètres. La fig. 6 donne la coupe détaillée de la corniche, prise à l'angle saillant de la falaise, au nord de la Kasbah. Les calcaires sont blancs, compacts et crayeux; à la base, Fig. Ge Coupe type à grande échelle de la corniche calcaire de l'escarpement d'El Gelea (prise à lescerpement Nord) = re - —-—32 7 - ! E Re: ; i2 EE i t . ï 15 —* n [l ; :% : 4 ! LI LU . : :6 ' RE NS ‘ :6 : a ! ! 12 : ra : > <$- rois L ti 1 , RER | eu | 2 L ! Tr LU —_—_. ' +: ‘ - —- -a-c=-emi.s— ms mm—m—msm mms Echelle de : 50% 1. Calcaire blanc compact pétri d'O. Baylei? 2. Calcaire blanc crayeux pétri de Janira œquicostata. 3. Calcaire blanc compact. 4. Calcaire blanc crayeux avec O0. Flabellata et O. Baylei abondantes ? O. Rol landi, Janira œquicostata, Pholadomya, radioles de Cidaris. 5. Calcaire blanc compact avec Strombus Mermeti et Pleroceras. 6. Calcaire dolomitique, brunâtre, saccharoïde très dur. 7. Marnes vertes et petits bancs de calcaires blanchâtres. 8. Calcaire jaune serin tufacé fossilifère. 9. Marnes vertes et rouges avec petits bancs de calcaire marneux blanchâtres. a. Eboulis à 7®50. Sérombus Mermeli et Pteroceras, Cardium Desvauxi, Rhabdo= cidaris Pouyannei. b. Eboulis sur le talus. Sfrombus Mermeti et Pteroceras, O. Flabellala, O. Ph cifera? O. Baylei? O. Mermeti, O. Rediviva, 0. Hippopodium? O0. laciniatat Janira œquicostata, Plicalula auressensis, Arca, Cyprina Africana, Venus Rhabdocidaris Pouyannei. un banc de calcaire dolomitique, saccharoïde, très dur, brunâtreM forme un cordon saillant. Le talus comprend une alternance dem marnes calcaires, vertes et rouges (terre à savon) ei de lits de calcaires % marneux clairs ; à la partie inférieure, ce sont des marnes argileuse" bariolées, rouges et vertes (terre à poterie). Le pied du talus est re couvert par un poudingue quaternaire, en sables et graviers, consli 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 533 terrasse d'une dizaine de mètres, au-dessus des alluvions modernes de la Sebkha et de l’oasis. Le piton dé la Kasbah ressemble à un fort naturel. La corniche calcaire est, presque tout autour, à pic. Le talus marneux, très raide, représente des grands parements verticaux, où l’on remarque - la parfaite rectilignité des couches. La falaise se continue vers le nord, puis vers le nord-nord-ouest, “avec quelques échancrures, courtes et encaissées, par lesquelles de petits ravins débouchent dans la plaine. On la suit jusqu’au Kef Ahmed Bou Tata; au delà, les grandes dunes la recouvrent, et on n'aperçoit plus que quelques crêtes rocheuses ou feidhs, perçant au travers des sables. Au sud, la crête dessine un rentrant au Chaab el Hadban, puis re- prend la même direction. La hauteur de la falaise diminue graduel- lement ; elle est moitié moindre à 15 kilomètres de la Kasbah. A 25 kilomètres, l’escarpement tourne au sud-ouest; il n’a plus alors que 10 mètres, entièrement calcaires. Le pied de la falaise est longé par la Sebkha el Melah, bas-fond humide et particulièrement salé. L’eau, une eau excellente, se trouve en abondance à peu de profondeur, comme le prouvent les puits ascendants et les fouggara (canaux souterrains de drainage) de » l'oasis. Fossiles. — Tous les fossiles que j'ai recueillis à El Golea, appar- Lhennent au couronnement calcaire, qu'ils aient été pris en place ou parmi les éboulis. Ils proviennent du gara nord, du gara sud, de l’angle …saillant de la falaise au nord, etc. ; les bancs se correspondant exac- miement d’un escarpement à l’autre, j'ai pu réunir toutes les indica- tions sur une seule coupe (fig. 6). Voici l’énumération de ces fossiles : U… Sirombus Mermeti, H. Coquand. — Abondant à l’état de moule. | “J'ai vu et recueilli en outre beaucoup de moules de Strombus, de Pte- mroceras, etc., indéterminables comme espèce. Ostrea flabellata, d'Orbigny. — Abondante. Le principal niveau est 0 à mi-bauteur de la corniche calcaire, dans un banc de, calcaire | | crayeux tendre. Les exemplaires d'El Golea représentent exactement, moins la couleur de la roche, les types connus, essentiellement cé- ) nomaniens, de l'Atlas. | Ostrea plicifera?, H. Coquand. — Plusieurs Ostrea d'El Golea sont identiques dans leurs formes et leurs détails à une variété de l'O. plicifera (Goquand, Monographie du genre Ostrea, planche XXXVI, fig. 6 à 11}. D'autre part, il existe des variétés d'O. flabellata très k. Xicilles, qui perdent leurs côtes et deviennent lisses (Coquand, tbid., pl: LIT, fig. 3 et 4). Maisil n’y a que les individus vieux et de très 234 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 920 juin grande taille qui présentent cet état, et ils n'offrent jamais la gibbo- sité longitudinale de mes exemplaires. En conséquence, il semble M que ceux-ci doivent être attribués à l'O. plcfera. Ostrea Baylei? Guéranger. — Abondante. La crête de la corniche calcaire est formée par un banc de calcaire blanc compact, qui est pétri de cette Ostrea. Le même fossile se trouve au-dessous du prin- cipal niveau à O0. flabellata. Mes exemplaires rappellent le jeune âge de l'O. proboscidea, d’Ar- chiac, espèce essentiellement santonienne dans les Charentes, à Vil- ledieu, aux Martigues, etc., ainsi qu'en Algérie, d'après M. Coquand. D'autre part, ils sont bee à une variété d’O. proboscidea, quil se trouve au Beausset, où elle est turonienne, étant placée au-dessous du niveau supérieur des calcaires provenciens à Hippurites, dans les sables mornasiens. Enfin, mes exemplaires peuvent aussi être rap- portés à l'O. Baylei, Guéranger, qui est carentonienne. La séparation de l'O. Baylei et des jeunes individus de l'O. probos= cidea est délicate à opérer. On ne doit se prononcer sur l'identité de cette dernière que d’après des individus adultes. D'une manière gé nérale, il ne faut point attacher une importance excessive aux Ostrea non adultes ; beaucoup commencent par des formes semblables que l’âge modifie, En somme, l'Ostrea considérée peut être confondue avec l'O. pro: boscidea jeune, mais peut tout aussi bien être assimilée à l'O. Baylei et c’est à cette dernière espèce que M. Coquand la rapporte de préfé- rence, à cause de son association avec l'O. flabellata. Ostrea Mermeti, H. Coquand. — J'ai cru devoir signaler cette Ostrea, bien que ne l'ayant pas trouvée moi-même. Elle a été recueillie à El Golea, il y a quelques années, par M. l'abbé Pommier, qui, de- puis lors, a été assassiné chez les Touaregs. __ Ostrea rediviva, H. Coquand. _Ostrea ain Nilson. — Exemplaire en très mauvais état; assimilation douteuse. | Ostrea laciniata? H. Coquand. — Même observation; n’a pas été! signalée jusqu'ici dans la Craie d'Algérie. Ustrea Rollandi, H. Coquand. — Groupe d'individus, au niveau principal de l'O. flabellata. Janira æquicostata, d'Orbigny. — Très abondante. Le principal niveau est au sommet de l’escarpement d'El Golea, le long duque règne avec une grande régularité un banc puissant et caractéristique de calcaire blanc crayeux, subsaccharoïde, caverneux, complètemen pétri de cette Janira; il n’est recouvert que par le banc supérieur à @ Baylei, qui se trouve tout à fait à la crête, mais qui est peu épaise 1881. G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAIL. 53 manque parfois. La Janira æquicostata d'El Golea est identique au type £génomanien du Mans. Plicatula auressensis, H. Coquand. — Empreinte très nette sur un - échantillon calcaire des éboulis. Cardium Desvauxi, H. Coquand. — Moule. Cyprina À fricana, H. Coquand. — Moule. Rhabdocidaris Pouyannei, Cotteau. — El Golea est la troisième localité où l'on rencontre cette belle espèce, trouvée d’abord à Mog- hrar Tahtania, puis à Batna. — À 15 kilomètres au Sud de la Kasbah, à la crête même de la corniche calcaire de la falaise, se trouve un banc à texture gros- sière, criblé de Bryozoaires, de baguettes d'Oursins et de Polypiers. Un échantillon de ce calcaire renferme, entre autres fossiles, un Ce- rithium, un petit Âolectypus excisus? Cotteau, et des radioles de Cy- phosoma. Enfin, j'ai recueilli, près du même point, l’Osfrea plicifera, dans les éboulis de l’escarpement. On voit que la faune des escarpements d’El Golea est abondante et variée. Presque toutes les espèces que j'y ai trouvées, sont connues dans l’Atlas et appartiennent aux gisements cénomaniens du sud. El Golea Atlas. — Hauts-plateaux et région subsaharienne. Espèces certaines. Ostrea flabellata est essentiellement cénomanienne. Plicatula auressensis idem. Ostrea Mermeti a sa principale station äans le Cénoma- ; nien. Ostrea rediviva idem. Rhabdocidaris Pouyannei n’est connu que dans le Cénomanien. Strombus Mermeti est commun dans le Cénomanien, | Cardium Desvauri idem. * Cyprina africana idem. Janira œquicostata (Génomanien du Mans.) Ostrea Rollandi (espèce nouvelle). _ Espèces probables. Holectypus excisus est essentiellement Cénomanien. Ostrea Baylei se rencontre dans le Cénomanien. Ostrea plicifera se rencontre dans le Sénonien. Parmi les espèces communes, toutes, sauf une, sont cénoma- niennes; plusieurs sont considérées comme caractéristiques de cet étage, ou y ayant leur station principale. Une seule, dont la déter- mination est d’ailleurs douteuse, fait exception. 36 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 90 juin Ainsi, la falaise d'El Golea est nettement cénomanienne. Elle ap- partient au Cénomanien supérieur. S 4. — Le plateau supérieur. — Notre itinéraire d'El Golea à Ouargla franchit successivement les deux falaises de la Craie | moyenne et de la Craie supérieure. Celle-ci offre à peu près la même coupe à l’est, près d'Hassi El Melah, qu'au nord-est : un talus mar- no-gypseux de 50 mètres, une corniche calcaire de 20 à 30 mètres. Le pied de la falaise supérieure, en aval, du plateau inférieur, est occupé par des alluvions formant un cordon d'importance variable ; on voit souvent appliquer le nom d’Oued à cette zone de bas-fonds, qui peut avoir été une ligne d’érosion et offrir un thalweg longitudi- | nal. Elle a deux kilomètres et demi de large auprès d'Hassi el Melab; elle se poursuit vers le sud, prend un peu plus loin le nom d’Oued el Djoua, puis tourne au sud-ouest en même temps que la ligne d’es- carpement, et constitue la Sahaba el Gagnera, plaine de terre blan- châtre. En même temps, la falaise considérée est côtoyée, à l’ouest, par une grande chaîne de dunes, qui repose sur le plateau infé- rieur : l'intervalle entre la falaise crétacée et la chaîne de sable forme une sorte de couloir, disposition qui explique Djoua (four- reau). La hamada supérieure a été traversée entre El Golea et Ouargla, par trois itinéraires différents, ceux d'aller et de retour de la colonne Galiffet en 1873, et le nôtre, plus au sud. Cette partie du désert est la plus aride, la plus nue, la plus triste, que nous ayons vue. Ici les | couches offrent une série d’ondulations, dont les axes sont approxi-W mativement dirigées vers le nord-est; le plongement maximum que j'ai observé, ne dépasse pas 6 degrés. Dans son ensemble, le plateau | | supérieur plonge, de même que le plateau inférieur, et avec des M pentes aussi faibles, vers l'E. 30° $., et s'enfonce également sous le M manteau d’atterrissement du bassin de l’Oued Rir’. La hamada créta- cée se fond insensiblement dans la hamada quaternaire, laquelle M possède une pente encore plus faible de 0,1 °/, environ, vers l’inté- M rieur du bassin. Cependant la hamada crétacée est entaillée par une série de val- M lées parallèles, à peu près perpendiculaires au festonnement général M des strates. Ce sont les prolongements des vallées déjà décrites, M que notre itinéraire traverse ici en sens inverse : Oued el Rhoua Oued Zirara, Oued Ter’ir, etc. Elles passent, ainsi que je l'ai exposé, de l'étage de la Craie moyenne à l'étage de la Craie supé- rieure, et reproduisent dans celui-ci les mêmes dispositions que dans celui-là, diminuant graduellement de hauteur et de largeur vers 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. So l'aval, etc. Elles passent ensuite de la Craie supérieure dans le Qua- ternaire, et se poursuivent vers le sud-est jusqu’à l'Oued Mya, qui vient du sud-ouest. Nous verrons que le bassin du haut Oued Mya, est formé par le prolongement méridionai du plateau supérieur. Cette grande artère entaille la hamada crétacée, puis, à partir de Kechaba, la hamada quaternaire, et se poursuit vers Ouargla, en se maintenant sur le bord occidental du bassin d’alluvion. L’épaisseur du Quaternaire est assez peu importante de ce côté, pour que les érosions postérieures aient remis à nu le calcaire crétacé sous-jacent. Ainsi, sur le flanc gauche de l’'Oued Mya, auprès d'Hassi Berkan, nous avons constaté l'existence d’une hamada crétacée de 500 kilomètres de superficie, au milieu et en contrebas de la hamada quaternaire. Cette vaste plaine est parsemée de petits gour en grès quater- naire, semblables à des billes jetées sur une table. Les calcaires qui le constituent appartiennent à des niveaux déjà assez élevés dans la Craie supérieure. Ils se font remarquer par une grande abondance de nodules de silex, généralement noirs, dont les éclats jonchent le sol et parfois le recouvrent littéralement. La présence de ces silex est un caractère de la Craie supérieure du Sahara, qui donne lieu ainsi à des hamada notres, tandis que les hamada de la Craie moyenne sont généralement blanches. Les calcaires à silex sont blancs, compacts, subcrayeux ; ils sont | “associés à des calcaires lamellaires, blancs, piquetés et veinés de bleu, M dont la surface, polie par les sables, est comme vernissée. La coupe Mugénérale d'El Golea à l'Oued Mya indique pour les calcaires du pla- teau supérieur une épaisseur de plus de 400 mètres, dont 40 mètres Saccharoïdes, et, au-dessus, 60 mètres compacts avec silex. Notons que sur les bord de l’Oued Mya, de même qu'à l'est du “Mzab, le plongement du Crétacé sous le bassin quaternaire, n'est \ plus négligeable et devient perceptible à l'œil. | En examinant sur la carte (Planche XII) les contours du Quater- (élnaire et du Crétacé dans le Sahara algérien, on remarquera que l'at- } terrissement s’avance plus loin de 80 kilomètres en chiffres ronds, Sur le plateau inférieur du Mzab et de Methlili que sur le plateau su- él périeur du sud. En effet, bien que l’atterrissement n'ait pas été dé- posé sous des eaux tranquilles, sa limite offre une certaine analogie avec le bord d’une nappe d’eau baignant une plage; et ici, il est évi- \ dent que les deux plateaux étagés s’avancent l’un plus que l’autre vers l'intérieur du bassin. Nous avons vu que le plateau supérieur est 1 | limité à l’ouest par une falaise qui domine le plateau inférieur ; 1 | cette ligne de relief, plus ou moins ébréchée, mais très nette dans | 4 . l 538 G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin son ensemble, ne doit pas se prolonger beaucoup au nord de l'Oued Zahra, mais tourner vers l’est, puis vers le sud-est, et c’est le long de cette ligne transversale que doit se faire le raccord entre les con- tours de l’atterrissement sur les deux plateaux. On peut se convaincre que le bas-fond d’Hassi el Hadjar, sur la rive gauche de l'Oued Mya, est situé, non d'une manière quelconque, mais au pied de la falaise crétacée, prolongée et enfouie sous les alluvions. Au nord de cette ligne, l’atterrissement, qui n’a que 20 à 30" au-dessus de la plaine crétacée de Berkan, croît brusquement de puissance : à Ouargla, en ajoutant la hauteur de la falaise quater- naire qui domine la sebkha, à la profondeur des puits creusés dans l’oasis, on obtient 120 mètres pour le Quaternaire, chiffre in- férieur à son épaisseur totale. Il me reste à mentionner dans le nord du Sahara algérien un îlot de terrain crétacé, que M. Tissot, dans une exploration de la région située entre Dzioua et l'Oued Djeddi, qui appartient sans doute à la Craie supérieure, et dont il a bien voulu me communiquer le con- tour au nord et à l’est. Les silex sont abondants, par exemple du côté d'El Mengoub. Le terrain crétacé de Dzioua ne se relie pas à celui du Mzab, et en est séparé par le prolongement oriental de la région quaternaire des daya. Résumé. — La coupe générale de la Craie du Sahara algérien comprend, de bas en haut: des marnes avec gypse interstratifié, calcaires et grès subordonnés (plus de 200 mètres); un massif con- tinu de calcaires (100 mètres); de nouveau, des marnes gypseuses (50 mètres), et un massif calcaire avec silex (plus de 100 mètres): D'où deux plateaux calcaires étagés couronnant deux séries d'escar- pements marneux. L'étage inférieur s’est montré très fossilifère dans la région d'El Golea. Il appartient à la Craie moyenne, dont la faune présente une correspondance frappante dans l'Atlas et au sud du Sahara algérien, à 500 kilomètres de distance. Le sous-étage marneux est cénoma= nien ; le sous-étage calcaire est turonien. L’étage supérieur ne m'a pas offert de fossile caractéristique, mais il peut, ainsi que je vais dire, être suivi jusqu’en Tripolitaine, où il est constitué la Craie su périeure. Le plateau inférieur règne seul au nord, dans la Chebka du Mzab et de Methlili, et se termine à l’ouest par la grande falaise d'El Loua (alt tude de la crête, plus de 700"). Les deux étages se voient dans le sud; leurs limites, d’abord ébré:| 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 539 chées ou masquées par les dunes, donnent lieu dans la région d'El Golea (oasis, 333 mètres) à deux falaises concentriques. Ces plateaux fournissent un nouvel exemple de ce fait général, mis en lumière par M. Daubrée : que de très faibles déformations suffisent pour produire de nombreuses fissures, failles et cassures diverses. Malgré leur apparente horizontalité, les couches crétacées du Sahara ont subi des ploiements à grandes courbures, et elles sont traversées par un système réticulé de cassures sans rejet ou dia- clases, généralement verticales. Grâce à la surface nue et polie des hamada, ces diaclases sont visibles sur toute leur longueur. Ce sont elles qui ont guidé et facilité l'érosion des vallées coudées et en zig- zag des Chebka. C’est à elles qu'est dûsl'état fragmentaire et ruiné des corniches calcaires qui couronnent les escarpements crétacés du désert. SECONDE PARTIE SAHARA SEPTENTRIONAL La géologie du Sahara algérien donne la clef de la géologie du Sahara septententrional. Connaissant la Craie du Sahara algérien et ses relations avec le relief, j’ai entrepris de coordonner les décou- « vertes faites çà et là dans le Sahara septentrional par les voyageurs _géologues, et d'interpréter les renseignements donnés par d’autres. L'exposé qui suit va d'El Golea à In Salah, Hassi el Meseguem, Timassinin, Ohanet, jusqu’en Tripolitaine, faisant ainsi le tour de la orande cuvette de l’Oued Rir’ et du Ghott Melrir; il se termine par un apercu vers l'Ouest jusqu'à l'océan Atlantique et vers l’est jus- qu’à la mer Rouge. $ 4. — El Golea. — in Salah. Hassi el Mesegguem. — Nous avons vu que les deux étages crétacés du Sahara algérien forment à l'Est d'El Golea deux falaises nord-sud de 70 à 80 mètres Elles tournent ensuite vers le sud-ouest, de sorte qu'on les gra- vit également l’une après l’autre, quand on quitte El Golea pour le sud. Mais la saillie du gradin inférieur diminue progressivement de ce côté. Le gradin supérieur, au contraire, conserve toute son . importance et constitue une ligne de relief qui frappe bien davan- | “iage le voyageur : elle seule est figurée sur l'itinéraire de M. Soleillet entre el Golea et In Salah (1874). Le plateau supérieur se poursuit vers le sud; il prend plus loin le nom de Tademayt ; il se termine vis-à-vis d’In Salah par un escarpe- | PRESSE ES 7 IPS eh. ÉcRsrs DC RE LR LS Di POP PE pr ot LORS UE à ne che 240 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin ment regardant le sud, appelé Djebel Tidikelt. La hamada est pro- fondément entaillée par le réseau des vallées de tête de l'Oued Mya ; l'escarpement limite lui-même est fortement déchiqueté. Cette région est donc accidentée, mais ne ressemble pas à un massif montaÿneux, tel que le représentent les anciennes cartes; elle est accidentée à la manière des chebka crétacées, et son système orographique est simple. Telle était mon opinion à la suite de notre pointe au Guern el Chouff et d’après les renseignements indigènes que J'avais recueillis. Je l'ai consignée en quelques mots à mon retour dans une note à l'Académie des Sciences (1). Cependant M. Pomel, dont l'autorité sur les questions de géologie saharienne est si grande, et dont l'ouvrage sur le Sahara peut être appelé le guide du géologue au désert, pensait que le terrain chan- geait de nature entre El Golea et In Salah. Des indigènes auxquels il avait montré d'une main le calcaire crétacé blanchâtre des hamada algériennes et de l’autre le grès dévonien noir des plateaux Touareg, avaient désigné le grès noir comme constituant le sol de ce côté. Il n’en est rien, et la seconde mission Flatters a tranché la ques- tion. Son itinéraire traverse la partie orientale du plateau de Tade- mayt. Dans une lettre qu'il m'adressait d'Hassi el Mesegguem, mon malheureux camarade Roche décrit ce plateau qui est crétacé, ainsi que nous le pensions. Les silex y abondentet, par places, couvrent le sol : c’est là, ai-je dit, un caractère du plateau supérieur. Ce sont. ces silex que les indigènes interrogés par M. Pomel, auront confon- dus, à cause de leur couleur avec le grès dévonien, également noir des Touareg. Le meilleur document sur l’orographie de la région qui sépare El Golea d’In Salah m'a semblé être la carte par renseignements dressée par M. le capitaine Parisot (1873) (2). C’est cette carte, avec quelques modifications du côté oriental d’après les récents résultats de la deuxième mission Flatters, et vers le sud-ouest d'après certaines indications puisées dans Rholfs (1864), qui m'a servi pour la partie correspondante de la planche XIII. On voit avec quelle netteté se détachent ici les deux plateaux su- perposés et leurs falaises limites, lesquelles décrivent deux courbes concentriques et convexes vers l’ouest. Le pied de l’escarpement extérieur est longé par une zone d’alluvion en pente faible vers le (4) G. Rolland. — Sur le terrain crétacé du Sahara septentrioïal (Comptes rendus Ac. des Sc., 8 juin 1880). (2) A. V. Parisot. — Bull. Sac. Géog, février 1880. 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 5AL sud : c’est l’'Oued Meguiden. L’escarpement intérieur est couronné par le plateau qu’entaillent l'Oued Mya et ses tributaires. La falaise extérieure est relativement moins haute et moins con- tinue, surtout à partir de son tournant vers l’est. Vis-à-vis des oasis du Tidikelt et d'In Salah, elle offre de larges brèches, mais quelques témoins la jalonnent encore de distance en distance. Le plateau infé- rieur est alors presque entièrement dénudé ou recouvert par les allu- vions; son emplacement est sillonné du nord au sud par une série de ravinements qui prennent naissance à des sources situées au pied de la falaise intérieure. La falaise intérieure forme, au contraire, une ligne de relief saillante et continue, le Djebel Samani à l’ouest etle Djebel Tidikelt au sud. Elle présente des échancrures dans le prolongement des oued du plateau supérieur, et c'est par ces cols que passent les chemins de caravane allant d'El Golea et de Ouargla à In Salah et au Tidikelt. D’après Rohlfs, le point le plus élevé du Djebel Tidikelt vis-à-vis . d’In Salah, est le Hank el Meheri, au nord-ouest (il ne serait élevé que de 60 mètres au-dessus de la sebkha). Le voyageur dit explici- tement (1) que cette falaise forme une ligne continue qui limite au sud le plateau de Tademayt, se prolonge ensuite vers le nord-est en augmeñtant beaucoup de hauteur, et prend à une certaine distance d’In Salah le nom de Djebel Tademayt. L’itinéraire de Rohlfs entre In Salah et Ghadamès suit le pied méridional de l’escarpement. Il traverse une série d’oued en pente vers le sud et allant à l'Oued Massin. À mi-chemin, il est question d'une hamada en calcaire poli. Plus loin, on a sur sa route une série de petits monticules dirigés vers le nord-est (ce seraient des témoins IN de Craie moyenne, jalonnant le bord du plateau inférieur, plus ou moins dénudé). L’amorce de cette ligne de monticules est indiquée sur la carte de la seconde mission Flatters. Voulant explorer une région nouvelle, le colonel Flatters suivit d’a- bord une direction intermédiaire entre les itinéraires de sa première mission d'Ouargla à El Biodh et litinéraire de notre mission de Ouargla à El Golea. Il remonta vers le sud-ouest l’'Oued Mya jus- qu'à Hassi Inifel : M. Roche vérifia que le contact du Quaternaire et du Crétacé se trouvait bien à Kechaba, où je l'avais fait passer. A partir d'Hassi Inifel, la mission suivit un. important affluent de l'oued Mya, l’'Oued Insokki, qui vient du sud, et le remonta jusqu'à || Hassi Insokki. Plus haut, l’'Oued Insokki vient du sud-ouest ; il se poursuit, toujours entaillé dans le plateau supérieur, jusqu’à la fa- 141) G. Rohlfs, — Von Maroc zum Tripoli, bes In Galah und Ghadamès. — 1864. 042 G. ROLLAND, — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 90 juin laise limite, franchit le Djebel Tidikelt par une brèche, et, tournant vers l’ouest se confond avec le cordon alluvionnaire qui générale- ment longe le pied de la falaise supérieure. D’Hassi Insokki, le co- lonel se rabattit vers le sud-est, traversant la partie orientale du plateau de Tademayt, jusqu'à Hassi el Mesegguem. — Le plateau, fortement raviné, se termine par une falaise devant la plaine de ce nom. La hamada est calcaire, avec silex noirs. Les escarpements sont marneux. Ainsi le terrain crétacé forme un grand promontoire qui, à partir de la ligne El Golea-Hassi el Mesegguem, s’ayance vers le S. 30° 0. jusqu’à In Salah. Ce promontoire n’est autre que le bassin du haut Oued Mya, lequel est dessiné par une grande ondulation des couches crétacées, ondulation concave dont l’axe est incliné vers E. 60° N. en- viron. La direction des couches, lesquelles au sud d’El Golea, plon- gent au sud-est, tournent graduellement de plus de 90°, de manière que dans la partie orientale du Tademayt, le plongement a lieu au nord-nord-est. $S 2. — Hassi el Mesegquem. — Timassinin. — Ohanet. — La plaine quaternaire de Mesegguem est comprise entre l’escarpe- ment limite du plateau de Tademayt, haut de 40 à 50 mètres, au nord et au nord-ouest, et l’escarpement limite du plateau de Tinghert, haut de 60 mètres environ, à l’est et au sud-est. Ces deux escarpe- ments se font face et se correspondent. La partie occidentale du plateau de Tinghert, traversée par la suite du deuxième itinéraire Flatters, est légèrement ravinée par l’Oued Hadjadj et ses affluents, Ce sont toujours les mêmes calcaires avec silex qui forment le plateau supérieur; des gour superposés indi- quent peut-être ici des niveaux un peu plus élevés. Les calcaires re- couvrentcomme d'habitudeles marnes gypseuses, qui apparaissent sur les flancs des falaises et des oued. Une première falaise limite le haut plateau, et à ses pieds s’étend le bas plateau, lequel se termine également par une seconde falaise de 35 à 40 mètres dominant la plaine alluvionnaire de l’'Oued Iraouen. Le bas plateau est en calcaire dolomitique blanc ou gris; il est surmonté de quelques gour; on rencontre des Ammonites à sa surface : il est semblable au pla- teau turonien des gour Ouargla. La seconde falaise est marno-gypseuse et offre des fossiles, parmi lesquels M. Roche a crureconnaître l’#ete- rodiadema Libycum : elle est cénomanienne et se trouve au même niveau géologique que la falaise d'El Golea. On voit que le plateau de Tinghert, entre Hassi el Mesegguem et Timassinin dessine un promontoire crétacé vers le sud, limité au ASS1. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 543 sud-ouest par la plaine quaternaire de l’Oued Massin, en pente vers l’'Oued Touat à l’ouest, et au sud-est par la plaine de l’Oued Jrarouen en pente vers l’Oued Igharghar au nord-est. Ce promon- toire est formé par une ondulation concave des couches crétacées, avec thalweg vers le nord-est. La direction des couches, qui dans la partie occidentale du plateau plongent vers l’est, tourne graduelle- ment de près de 90 degrés, de manière que près d'El Biodh, le pen- dage a lieu vers le nord. Le plateau supérieur est découpé par l’Oued ben Abbou, l’Oued el Hadjadj, et leurs affluents. Le pied de la falaise supérieure est longé par les alluvions le Oued Malah. … C'est la reproduction, à une échelle plus petite et avec une moindre » régularité, du promontoire de l’Oued Mya. Entre ces deux promon- l_ joires, la dénudation a pénétré davantage et donné lieu à un golfe .quaternaire, de part et d'autre: duquel n'apparaît plus que la falaise ksupérieure. Même disposition plus loin vers l’est. Le confluent de l'Oued Iraouen et de l’'Oued Igharghar correspond à un autre ren- | trant de la bordure crétacée. L'itinéraire de retour de la première . mission Flatters, par l’'Oued Igharghar, n’a rencontré qu'une falaise, celle de l'étage supérieur. Mais l'itinéraire d'aller avait descendu, d'El Biodh vers Timassinin, les deux gradins déjà plusieurs fois si- | gnalés. M. Roche a décrit (1) les deux hamada, de 40 à 50 kilomètres cha- -U.cune, suivies de deux escarpements, le premier de 80 mètres, dont M0 mètres calcaires au-dessus de marnes un peu gypseuses, le se- cond de 100 mètres, composé d’une corniche calcaire de 20 mètres, | ; P jéLsurmontant des marnes avec couches de gypse cristallisé. Il a trouvé, ‘Mudans les calcaires qui couronnent l’escarpement inférieur, l’O. flabel- kMilata (abondante), l'O. columba, l'O. Coquandi, VO. Baylei, V Hemiaster ÉuBainensis, l'Heterodiadema libycum et la Jantra œquicostata : cet escar- “pement est donc cénomanien, et correspond complètement à la fa- Mlaise d'El Golea, L’escarpement supérieur n’a présenté aucun fossile, Let M. Roche l’avait attribué au Turonien; pour ma part, je crois plutôt que le Turonien est représenté, ici de même qu’à l’est d'El \Golea, par une série de bancs calcaires affleurant sur le plateau in- 1Mtermédiaire sans donner lieu à aucun relief. Quant à la falaise supé- Ml rieure, elle doit être sénonienne. … D'ailleurs, parmi les fossiles que Bou Derba a recueillis, en 1859, M auprès de Timassinin même, se trouvent l'O. vesicularis, l'O. Mathe- d rom etle Micraster Leskei ; ces fossiles indiquent la Craie supérieure et même le haut de cet étage. Ils proviennent sans doute de la falaise où du plateau supérieurs. Et F Lu a Se. dot fr ARE AA he LE KE RES , = re (1) J. Roche, Comptes rendus,20 novembre 1880, D44 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL, 20 juin Avant de quitter cette région, j'y signalerai l'allure de l’Oued Igharghar, conforme du reste à ce que nous avons vu précédemment. Cet oued, qui vient du sud, va droit à la falaise transversale, que l'étage supérieur forme au fond du rentrant. Puis il tourne à angle droit et longe le pied de la falaise vers l'est ; ici il entaille le plateau inférieur, de sorte qu'il est encaissé entre deux berges inégales. Puis, il tourne de nouveau à angle droit vers le nord, et passe par une brèche de la haute berge de gauche; il continue ensuite vers le nord, la hauteur de ses berges diminuant graduellement jusqu'à devenir nulle. Il passe alors sur le plateau et se poursuit vers Touggourt avec un thalweg presque insensible à l'œil. De Timassinin à Ohanet, sur deux degrés environ de longitude, la carte de M. Duxeyrier indique nettement deux lignes de relief; elles sont rapprochées, mais distinctes. Elles forment ensuite un rentrant vers le nord, ou plutôt deux rentrants l'un dans l'autre. Au pied de la falaise supérieure se trouve la dépression de Tahala, entourée de hautes berges à pic, par laquelle est passé le voyageur (41) venant de Ghadamès (1860). La dépression d'Ohanet est au pied de la falaise inférieure. De Tahala à Ohanet, M. Duxeyrier a suivi le plateau infé- rieur. qui plonge vers le nord, et le ravin d'Ahedjren, qui le découpe et s'écoule vers le sud. Chemin faisant, il a ramassé, parmi les pierres parsemées à la surface, de nombreux fragments d'Ammonites en calcaire blanc jaunâtre, compact, lègèrement saccharoïde : ce doit être le niveau des Ammonites turoniennes de Laghouat, d'El Golea, etc. Puis, sur le flanc des hauteurs qui bordent la route à l’est, il a re cueilli, dans un calcaire blanc et subcrayeux, plusieurs échantillons d'une Ostrea, qui a été rapportée à l'O. columba, mais que M. Péron suppose être plutôt l'O. Mermeti, laquelle se trouve à El Golea au“ même niveau. | Il semble qu'à partir de Ohanet les deux escarpements se rejoi= gnent, et que les deux plateaux dès lors entièrement superposés, ne ne soient plus limités que par une seule grande falaise, double pour” ainsi dire, au pied de laquelle la Craie moyenne ne tracerait plus, qu'un liséré. Cette grande falaise se poursuit vers l’est, et nous la re trouverons formant le rebord méridional de la Hamada el Homra. Au sud de la lisière méridionale du Crétacé, s'étend dans cette ré= gion une zone de dénudation est-ouest, en grande partie recouverte par le groupe des dunes d'Edeyen. Enire la falaise au nord et les dunes au sud, se trouve une dépression allongée, un fourreau, qui d'Ohanet à Timassinin, s'appelle Oued el Djoua : même disposition et même nom qu'au sud-est G’El Golea. (1) H. Duvevyrier. Les Touaregs du Nord, 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. DAD Je mentionnerai encore un lambeau crétacé, constaté par M. Du- veyrier, plus au sud, à Serdelès, près de Ghat. $ 3. — La Tripolitaine. — Si l’on reprend l'itinéraire de M. Du- | veyrier à la dépression de Talala, et qu'on le suive à rebours vers ). Ghadamès au nord-est, on traverse un plateau plongeant dans le même sens, assez raviné, supportant cà et là des gour. Ghadamès (350 *), ses environs et la région intermédiaire entre |. Ghadamès et Tripoli ont été explorés en 1863 par Vatonne (1). Toute . cette région est constituée « par le terrain de la Craie blanche, carac- |. térisé par l'O. Overwegi et l’Inoceramus impressus. » M.Coquand a eu en sa possession les fossiles recueillis par Va- \ tonne, sur lesquels il a bien voulu me communiquer les renseigne- {: ments suivants : « J’ai pu constater, dit-il, outre un certain nombre d'espèces rothomagiennes, la présence dans cette région de l’Æe- terodiadema libycum, échinoderme essentiellement carentonien, de VO. Boucheroni, espèce santonienne, des Ostrea vesicularis, larva, Kostracina, déjà signalées en 1852, par de Buch dans le Sahara tri- politain (expédition d'Overweg), indiquées à nouveau dans ma Mo- nographie du genre Osfrea, 1869, espèces dévoilant dans cette partie ‘du Sahara l’existence de la Craie supérieure (étage campanien), “het enfin de l’Ostrea Overwegi, de Buch (non Coquand), recueillie pour la première fois par Overweg, rapportée plus tard de Ghadamès | par Vatonne, par moi de l’Aurès et tout récemment du désert libyque par M. Zittel : or, l'O. Overwegi est logée dans la partie la plus élevée Mide la Craie, qui correspond à mon étage dordonien, et se retrouve à Saint-Mametz (Dordogne). » Je ne sais où Vatonne a recueilli l’Æefterodiadema libycum, et d’après ce qui suit, je suppose que c'est en quittant Tripoli, à la montée du Djebel Jefran, à la base duquel se trouve, en effet, un liséré de Craie moyenne. Mais, d’après les découvertes de Vatonne lui-même, le plateau, entre Tripoli et Ghadamès, semble appartenir aux niveaux lélevés de la Craie supérieure. Aux environs de Ghadamès, il est formé par des couches de calcaires dolomitiques blanchâtres, pétris d’Ino- Élcérames, avec intercalation de bancs de gypse; il est parsemé de \gour superposés, couronnés par des plates-formes noires, en dolo- Amies quartzeuses et quartzites, quelquefois avec noyaux de silex noirs “et géodes de calcite, où l’on trouve également de nombreux Inocé- (lrimes : ces Inocérames se rapportent surtout à l’Z. Cripsi. 1 “La même nature de terrain a été constatée par Vatonne au nord-est | (1) À. Vatonne. Mission de Ghadamès. | | l | | | | | Î l 39 +, AD! 0e : LL] — - {1) A. Pomel. Associafion francaise pour l'avancement d2s Sci-nces 1877. __See-nnf'zu Golf von Guinea. 546 G. ROLLAND. — cRÉracE DU SAHARA S vers Tripoli, et au nord-ouest vers El Qued. De ce côté, les rad dunes de l’Erg oriental reposent directement $ur le Crétacé, que les sables laissent voir cà et là jusqu'auprès de Berresof. Le puits de ce nom est creusé dans le Quaternaire, mais, à peu de distance à l'est, le Crétacé apparaît. Celui-ci semble former, sur une grande partie du trajet de Ghadamès à Berresof, et de Ghadamès à Ouargla, des pointements au travers de l'atterrissement quaternaire. De même, d’après M. Pomel (1), « on peut dire d'une façon géné- rale, que dans tout le sud de la Tunisie, au sud du parallèle de Sfax; tous les reliefs sont des ilots plus ou moins vastes de cette forma- tion ». — la Craie à inocérames et les niveaux voisins, — « dans une mer de terrain quaternaire düuvien. » La même formation géologique est développée dans la Tripolitaine sur plus de 2.000 myriamètres carrés. Les reliefs du sud de la province de l’Arad (Gabès) se rattachent directement au Djebel Douirat, puis au Djebel Nefousa, grandes lignes de falaises, hérissées de pitons et fortement ravinées, limitant le vaste plateau qui s'incline au sud-ouest vers le Souf et Gradames, dominant le littoral et éessinant un arc de cercle, concaye vers le nord-est, de Gabès à Tripoli. Au sud même de Tripoli, le Djebel Nefousa se termine parle Djebel Gharian, grand promentoire abrupt et dentelé, à la pointe septentrionale duquel se dresse le mont volca nique du Tekout. Vers l’ouest et côte à côte avec le Djebel Ghari: se trouve le Djebel Jefran successivement visité par Overweg e Vatonne; entre autres fossiles, Overweg (2) y à recueilli, dans un calcaire, au-dessus des marnes et gypses inférieurs, la 7rigona sinunta, qui dénote le Cénomanien ; il y a trouvé, de plus, des distes qui semblent indiquer le Turonien. La Craie moyenne se trouve donc sur le flanc de cette grande falaise, la partie supérieure et Je plateau appartenant à la Craie supérieure. . - Quand on examine les caries des itinéraires de Rohlfs (4865) (5) € de Nachtigal (1869) (4), auxquelles est empruntée toute la parté orientale de la planche XIII, on reconnaît qu'à parür du Dijebel Gharian, la grande falaise se dédouble : sa tranche supérieure tournt au sud, tandis que sa tranche inférieure continue vers le nord-est La première limite à l'est le haut plateau dont je viens de pa {2) Beyrich. — Zeitschrift der deutschen geologischen Geselischafi 1852. - (3) G- Rohlfs. — Quer durch Afrika. Reise von Mitiel meer nach dem (2 G. Nachtigal. — Sahara and Sndan. — Ergebnisse sechs RE cas in Afrika. 4 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 541 mais elle domine elle-même un plateau intermédiaire. La seconde limite ce plateau intermédiaire, au nord-ouest, depuis le Djebel mGharian jusqu à la mer près de Lebda, et domine la plaine du litto- [ral de Tripoli, quelle achève de fermer. Cette seconde falaise s’ap- pelle le Djebel Tarhona; elle est calcaire et marneuse. Overweg y a “recueilli l'O. conica, cénomanienne. Ainsi la Craie supérieure forme “le haut plateau; la Craie moyenne forme le bas plateau, ou, quand les deux plateaux se superposent, trace un liséré au bas de la falaise commune : c'est toujours la même disposition. La falaise supérieure se poursuit vers le sud sur quatre degrés de ‘latitude au travers de la Tripolitaine, dont elle forme la principale “ligne de relief. L’altitude du haut plateau près de cette crête sail- Mante décroît, du nord au sud, de 913% à 591 ®, La crête est fort den- “ielée, et l’escarpement déchiqueté par un réseau de ravins, dirigés “vers l’est, lesquels se groupent et forment une série de vallées entail- “ant le bas plateau. En quittant Tripoli (1850), Barth, Richardson et Overweg ont “suivi ce rebord sinueux sur 2 degrés environ en latitude. Les flancs ides escarpements et des gour offrent des alternatives de calcaires et de marnes, des gypses, des argiles, rarement des grès. Des fossiles “y ont été recueillis au sud de Misda: ils indiquent les niveaux supé- drieurs de la Craie. Dans l’Oued Tagiascha, Overweg a recueilli, à Lmi-hauteur des berges de la vallée, l’/noceramus impressus, Y Inocera- imus Cripsi ? ; dans l’Oued Semsem, il a découvert, en compagnie de PO. larva, une Ostrea nouvelle, qui couvrait le sol: c'est l’0. Over= wegt. «Arrivés auprès de Ghabia el Gharbia, les voyageurs sont montés Sur le haut plateau qui s’avance davantage vers l’est : là commence a Hamada el Homra proprement dite, limitée au nord par une ligne de relief est-ouest, qui marque la démarcation de la région seplen- #irionale, inégale et accidentée, du haut plateau, et de la région mé- “itidionale absolument plate et unie, sauf quelques lignes de gour superposés. L'itinéraire de Barth traverse de part en part la Hamada MelHomra dans sa partie orientale. Le sol est calcaire, poli, blanc ou ougeâtre, avec silex jaunâtres ; toute cette région est renommée, wSimême au désert, pour son aridité. «M. Buseiil, qui a également parcouru la Hamada el Homra, y a ‘trouvé l'Ostrea larva, une Ostrea nouvelle du groupe de l'O. frons, “des baguettes d’oursins, qui devaient être énormes, et enfin des “coquilles univalves indéterminables. C’est toujours la Craie supé- Éltieure. Overweg dit explicitement qu'il n’a pas vu de terrain nummu- llitique dans ces parages. ne: : | | | DR LT D LE #9 _ mann. « Dans les roches blanches et calcaires de cette contrée, dit- 348 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 20 juin La Hamada el Homra se termine au sud par une falaise qui décrit un grand arc concave vers le sud, dirigé de l’est à l’ouest, et se rac- cordant à l’ouest avec la falaise d’Ohanet. De même que du côté de Timassinin, le rebord méridional du Crétacé domine une zone de dénudalion et fait face à de grandes dunes, qui appartiennent encore au groupe d'Edeyen. Ici le couloir interposé entre la falaise au nord et les dunes au sud, s'appelle Oued Haeran; Overweg l’a traversé au puits d'El Hassi. En descendant le rebord méridional de la hamada, il a constaté à la base la présence de grès dévoniens, avec Spirifer Bouchardi, Terebratula Daleidensis, Terebratula longinqua, sur lesquels repose directement le Crétacé. Cependant la falaise qui limite le haut plateau à l’est, se continue vers le sud, limitant également la Hamada el Homra. L’itinéraire de Rohlfs (1865) suit ce prolongement, qui devient moins net, sur- tout aux abords du massif volcanique de la Soda. Le plateau inférieur, lequel se termine au nord par le Djebel Tarhouna, et semble s'étendre presque jusqu’à la mer à l’est de Lebda, appartient sans doute à la Craie moyenne; son sol est cal- caire, d'après M. Duveyrier, qui l’a iraversé en revenant de Mourzouk. La plaine est barrée transversalement vers le sud par une chaîne montagneuse, qui s'élève brusquement et s’allonge de l’ouest à l’est : c’est un massif volcanique, se divisant en deux groupes qui se font suite, le Djebel es Soda à l’ouest, dont l'extrémité occidentale est à peu près sur le méridien de Tripoli, le Haroudj el Assoued à l’est, lequel est continué vers l’est par d’autres chaînes semblables. Il ré- sulte de la description de M. Duveyrier que cette chaîne volcanique se trouve isolée au milieu d’une plaine calcaire, et que son éruption n’a guère modifié l’horizontalité des couches. Au sud, les faits sont de moins er moins nets. Le plateau crétacé paraît former une bande assez étroite, dont les cartes esquissent: le rebord méridional; celui-ci se relierait à l’ouest à la falaise de. l'Oued Haeran, et à l’est constituerait la ligne de relief appelée Ha: roudj el Abiod (e/ Abzod, le blanc) : cette désignation s'applique bien au bord d’un plateau calcaire, et fait opposition au nom d’Haroud} el Assouet (e/ Assouet, le noir) donné au massif volcanique situé non loin au nord. Les deux Haroudj ont été visités au siècle dernier par Horne- il, on trouve des squelettes entiers de gros animaux marins pétrifiés, des têtes de poisson qu’un homme pourrait à peine porter, des co= quillages, des conques variées et en grand nombre. » 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL. 549 $ 4 — La cuvette de Melrir. — Nous avons étudié le terrain crétacé du Sahara septentrional du 35° degré de latitude au 2%, du 1°’ degré de longitude ouest au 13° degré est. Après avoir examiné la lisière méridionale de l'Atlas, nous avons passé successivement en revue les plateaux du Mzab et d'El Golea, de Tademayt, de Tinghert, | de la Hamada el Homra, du Djebel Nefousa. Nous avons suivi ainsi “la ceinture crétacée qui entoure le bassin quaternaire du Chott … Melrir, et embrassé une surface aussi grande que la France entière. 4 Sur toute cette étendue, nous avons vu que les mêmes étages avaient ‘h des compositions minéralogiques sensiblement constantes, et que |_les relations des étages géologiques avec les étages orographiques étaient aussi simples que dans le Sahara algérien. De l'exposé qui précède, il résulte évidemment que le terrain cré- -' tacé forme au sud des provinces de Constantine et de Tunisie une . grande cuvette, laquelle a donné lieu à un bassin fermé donties prin- 18cipaux thalwegs sont l’Oued Mya, l'Oued Igharghar, la série des bas- Lfonds de Ouargla et de l’Oued Rir’, et dont le Chott Melrir occupe le ‘M point le plus bas. Nous pouvons maintenant envisager l’ensemble ifde cette cuvette. Son bord extérieur a été tracé avec une grande netteté par la Mnature. En gros, il dessine un vaste quadrilatère. || A l’ouest, une ligne nord-sud de 7 degrés en latitude, à partir de iMlaquelle les couches plongent à l’est, va des environs de Laghouat \(altitude d'environ 800") en s’abaissant vers El Golea (altitude #d environ 450% à la crête), et se poursuit jusqu’à In Salah (altitude probable du point culminant du Djebel Tidikelt, 400"). Au sud, une ligne ouest-est, de 13 degrés en longitude, à partir de laquelle les couches plongent au nord, va en festonnant, mais ‘sans guère varier de niveau, d'In Salah à Timassinin, et au delà, s’é- ‘altitude du point culminant de la Hamada el Homra, près de 600"). À l’est, une ligne sud-nord, de 4 degrés en longitude, à partir de Mladquelle les couches sont d’abord horizontales, puis plongent à l'est, élève doucement vers Tripoli (altitude maxima, environ 900"). Au nord, le bord de la cuvette est plus complexe. Au nord-est, une ligne à partir de laquelle les couches plongent au sud-ouest, va s’a- baissant, de Tripoli à Gabès, où le bord ébréché se trouve presque mi niveau de la mer. Puis, c'est de l’est à l’ouest la lisière méridio- 4 hale de l'Atlas, qui va, s’élevant vers le nord-ouest, de Gabès à Bis- si tra (4232), puis vers le sud-ouest, de Biskra à Laghouat (795"), li- Û bière abrupte, le long de laquelle ie couches, dirigées du sud-ouest “hunord-est, suivant la direction qui préside systématiquement aux | U \ Fe j: il | {: {! #: fl d | à. à : V1 +, à 550 G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAI. 90 juin plissements de l’Atlas, plongent sous des angles très forts, dans le Sahara, de manière à fermer la cuvette. Cette cuvette se dédouble, et comprend en réalité deux cuvettes emboîtées l’une dans l’autre et formées respectivement par la Craie moyenne et la Craie supérieure. Les deux épaisseurs se recouvrent généralement. Cependant, au sud et à l’ouest, la cuvette inférieure s’avance autour dela cuvette supérieure, et l'entoure d’une zone annulaire : les tranches des deux cuvettes dessinent alors en plan deux contours concentriques, et donnent lieu en relief à deux falaises étagées, double rempart naturel qu'il faut franchir pour pénétrer dans le bassin; une dépression étroite, occupée par un cordon d’alluvions, longe le pied de la fa- laise intérieure. De vastes plaines quaternaires s’étalent tout autour de la falaise extérieure. Cà et là, quelques brèches ouvrent le bassin. A l’ouest, l'Oued Ter'ir et autres vallées de la chebka du sud d'El Hassi, mettent en communication l'Oued Ze’rgoun et les autres vallées qui descendent suivant la même direction du pied de l'Atlas oranais, avec l’'Oued Mya et l’'Oued Rir’. Au sud, une trouée relie, près de Timassinin, le haut Igharghar qui descend du Ahaggar, et le bas Igharghar, en pente vers Touggourt et l’'Oued Rir’. A l’est, le Chott Djerid occupe l’ouver- ture d’une boutonnière crétacée, et le seuil de Gabès lui-même est quaternaire. Au nord du Sahara algérien, l'étage supérieur a disparu, et le plateau du Mzab et de Methlili est formé par l'étage inférieur. On est ici sur le versant oriental d’un bombement, dont le versant occidental se pour: suit sous les atterrissements vers l’ouest, de manière à se relier sou- terrainement aux derniers contreforts de l’Atlas orano-marocain. $S 5. — À l’ouest vers l’océan Atlantique et à l’est vers la mer Rouge. — De part et d'autre de la cuvette du Melrir, le terrain crétacé se prolonge au loin à travers le Sahara septentrional ; mais les renseignements ne sont généralement plus suffisants pour être tra duits en carte géologique. A l’ouest, le Sahara orano-marocain est une des régions les plus inhospitalières du désert, une des moïîns connues. A l’ouest de Figuig, la Craie a été constatée dans l'Atlas à Aïn Chaïr. Elle n’est pas limitée au pied méridional de la montagne, € sa présence a été démontrée dans le Sahara, sur les bords de l'Oue Guir : à Kheneg ben Nouna, lieu situé à une journée au sud de Djor et Torba, le docteur de la colonne de Wimpfen (1870) a trouvé su le flanc même de la vallée du Guir, le Cénomanien, caractérisé parle 1881. G. ROLLAND. — CRÉTACÉ DU SAHARA SEPTENTRIONAL, 551 . Rhabdocidaris Pouyannet, eposqnt directement sur le Dévonien avec _Rhodocrinus verus. Peut-être est-ce la Craie qui constitue les hamada de Le région (planche XIII). M. Pomel (1) est porté à croire qu’elle se poursuit vers l’ouest jusqu’au bassin du Drah, et même jusqu’à l'océan Atlantique: il suppose que ce terrain «entre dans la constitution du pays ac- cidenté, qui porte également le nom si caractéristique de Chebka, entre cet Oued Drah et l’Oued Noun. » Le voyage de M. O. Lenz, du Maroc au Sénégal par Timbouktou (1879-1880) fixera sans doute sur la géologie de l’Atlas et du Sahara à l'extrémité occidentale du Maroc. Des quelques renseignements com- muniqués récemment par cet explorateur à la Société de Géographie de Paris, il résulte que l'Atlas, entre Imityanout et Emnislah com- prendrait des caleaires tertiaires, des grès triasiques, des schistes argileux avec minerais de fer; que la ramification montagneuse, au sud de Taroudant appartient principalement aux terrains paléo- zoïques ; qu au delà règnent des hamada, et que la hamada de Ten- douf, entre l’Oued Drah et les grandes dunes d’Iguidi, est dévonienne. A l'est dé la cuvette du Melrir, on sait, à n'en pouvoir douter, que le Crétacé se prolonge au travers de la Tripolitaine orientale et du désert de Libye. La partie orientale du désert libyque, près du Nil, et le désert M arabique, entre le Nil et la mer Rouge, ont été explorés récemment “par M. Zittel (2), dont les travaux projettent le plus grand jour sur l'extension en Egypte de la Craie moyenne et de la Craie te d'Algérie. | Les mêmes formations se poursuivent, ainsi que l'a montré M. I. Lartet (3) en Arabie Pétrée, en Palestine et en Syrie. " Les étages moyen et supérieur de la Craie se retrouvent donc Miout le long de la Méditerranée. Le faciès propre et uniforme de “leurs faunes prouve bien qu’on est en présence d’un ensemble de sé- Mdiments déposés dans un bassin distinct. C’est ce faciès que MM. Cot- teau, Péron et Gauthier ont appelé méditerraneen. (1) A. Pomel. — Le Sahara, 1872. (2) K. Zittel. — Académie des Sciences de Munich, 20 mars 1880. MI (3) L. Lartet. — Exploration géologique de la mer Morte, de la Palestine et de «. l'Idumée. Not 5h L. DE SARRAN D'ALLARD, — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 20 juin L Au sujet de l'étude de M. À. Jeanjean sur l'Oxfordien supé- rieur, / Corallien et le Néocomien inférieur dans les Cévennes, par M. L. de Sarran d’Allard (1). Après avoir lu, à la Séance du 30 août 1879, devant l'Association française pour l'avancement des sciences, réunie en congrès à Mont- pellier (2), son Mémoire sur le Jurassique supérieur et le Néocomien inférieur des Cévennes, M. Adrien Jeanjean, membre honoraire de la Société d'étude des Sciences naturelles de Nimes, invitait les géo- logues méridionaux à se rendre à Saint-Hippolyte-du-Fort, où il offrait de les conduire à travers les grands massifs calcaires dont la stratigraphie a donné lieu à tant de controverses. Cet appel a été entendu, et le 24 avril 1880, plusieurs professeurs et étudiants de la faculté de Montpellier, conduits par leur sympa- thique doyen, M. P. de Rouville, se joignaient chez M. A. Jeanjean, à quelques membres de la Société de Nîmes, dans le but d'étudier le bois de Mounier. : Mais, avant de donner le résultat de cette course géologique, je crois bon de résumer les recherches antérieures de notre directeur d'excursion. RÉSUMÉ DU MÉMOIRE DE M. JEANJEAN Zone de l'Ammonites polyplocus. — Rappelant la classification par E. Dumas, de l’Oxfordien en quatre sous-groupes, M. Jeanjean fait, tout d'abord, observer que : Le 1° sous-groupe — Marnes grises. — correspond au Callovien; Le 2° sous-groupe — Calcaires marneux — est le niveau inférieur de l’Oxfordien et correspond, à la fois, à la zone de l’Amm. cordatus et à celle de l’Am. transversarius, d'Oppel ; Le 3° sous-groupe — Calcaires compacts, — doit être subdivisé en deux horizons bien distincts, celui de l’'Amm. bimammatus ou des calcaires bleus avec schistes bitumineux subordonnés, et celui de l'Amm. polyplocus ou des calcaires grisâtres, plus ou moins épais, riches en fossiles à Banéle, près Saint-Hippolyte ; à Coutach, près Sauve; à Thaurac, près Ganges; à Vissec, Blandas et Montdardier. Les fossiles les plus caratéristiques, sont : Ammonites polyplocus. Ammonites unicomptus. — COMPSUS. — plicatilis. cæ. acanthicus. — tenuilobatus (très rare). (1) Note présentée le 21 avril 1881, parvenue en retard au Secrétariat. (2) Association française pour l'avancement des sciences, 1879. ms 1881. L. DE SARRAN D’ALLARD. — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 559 Ammonites oculatus. Aptychus latus. — Garniert. Rhynchonella lacunosa. — inconditus. Hinnites velatus. M. Jeanjean n’a pas rencontré à ce niveau la Terebratula janitor. Zone à Terebratula janitor et Cidaris glandifera. — Au-dessus de ces calcaires vient une puissante assise de calcaires massifs, ruini- formes, gris-clair, confusément stratifiés, dont E. Dumas fit son qua- trième sous-groupe oxfordien, — passage au Corallien. Souvent ces calcaires présentent des rognons siliceux, d’autres fois, ils sont magnésiens, surtout à la partie inférieure. Ces couches dolomitiques sont assez persistantes {pour que MM. Coquand et Boutin aient pu y voir un étage distinct, représentant pour eux du | vrai Coral-rag. | Depuis longtemps, M. Jeanjean, de même que M. Boutin, avait trouvé dans ces couches le Cidaris glandifera et, lorsque, après avoir vainement cherché la zone à Terebratula janitor au contact du Néo- comien et du calcaire à Dicérates, il eut l’heureuse idée de fouiller ces dalles ruiniformes, réputées sans fossiles, quel ne fut pas son étonnement d’y découvrir les Ammonites, Oursins et Encrines de Stramberg ? Restait à découvrir l'espèce qui donne son nom à la zone : cet honneur fut dévolu à M. Faucher, qui rencontra aux en- virons de Sauve, non pas la 7. diphyoides qu’il cherchait, mais la T. janitor. Cette découverte, qui remonte à deux ans, amena la reconnais- sance de la plupart des fossiles du calvaire de Lémenc : Belemnites semisulcatus. Terebratula Carpathica. — ensifer. — janmitor. Ammonites transitorius. Rhynchonella sparsicosta. — lithographicus. — inconstans. — plychoïicus. — pinguis. — Stazicit. Cidaris glandifera. — Achilles. — Blumenbachi. — caractheis, Apiocrinus Meriant. Aptychus imbricatus. Eugeniacrinus Heberti. Bien que les Céphalopodes se trouvent dans des gisements séparés «de ceux des Encrines et des Oursins, ces derniers semblent, d’après … l'auteur, occuper une zone supérieure, tandis que la 7. antor, les … Bélemnites et les Aptychus se trouvent à tous les niveaux. « Les localités fossilifères sont : le Rocal, Florian, les Esplèches, ni iprès Sauve; Labric, près Saint- AbboNyie Moulés et Cazillac-le-Haut, _ près de Foibes | Zone à Terebratula Moravica et Diceras Lucii. — Cette zone qui pé- | LA £} b RDA CP ER PE a ge — æ = + D04 L. DE SARRAN D'ALLARD. == OXFORDIEN SUPÉRIEUR, 20 juin trographiquement, se lie à la zone à 7. ganitor d'une façon souvent insensible, est constituée par des couches d’un calcaire oolithique, compact, blanc ou jaune très clair, souvent crayeux, quelquefois spathique et cristallin, rarement dolomitique. Ces couches se déve- loppent sur une hauteur verticale de 150 mètres et forment les massifs du Ran de Banne, de la Séranne et du Bois de Mounier. Les principaux fossiles signalés par l’auteur, sont : Belemnites Liouri. Diceras Münsteri. Ammonites Achilles. — (nov. Sp.) Nerinæa Mariæ. Terebratula humeralis. — Defrancü. — carinala. — Cæcilia. Rhynchonella inconstans. — Moreana. Columnaria suleata. Cardium corallinum. Calamophyllia funiculus. Natica grandis. Cladophyllia lævis. Diceras Lucii. Synastræa arduennensis. — Escheri. Zone de la Terebratula diphyoides. — Le terrain crétacé débute, dans la contrée étudiée, par le Néocomien inférieur que l’auteur di- vise en : | io Calcaires compacts ou marneux à 7. diphyoides, base du Néoco- mien ; 2° Marnes grises à Zelemnites latus; 3° Marnes jaunes à Pelemnites pistilhiformis. | La première zone, la seule dont s’occupe l’auteur, est divisée par lui en quatre assises qui sont, en commencant par le bas : A. Calcaires compacts à 7. diphyoïdes, se divisant en nodules po- lyédriques, avec bancs à Serpula recta, devenant marneux dans le haut. B. Calcaire à pierre de taille de Pompignan et Salles de Gours, en bancs de 0,50 à 2,00. Sie C. Calcaires marneux, fissiles, à Vatica Levrathan. | D. Bancs compacts feuilletés à Fucoïdes de Piégaline. Tous ces calcaires sont généralement bicolores : gris à l'intérieur, gris-clair ou jaunâtres à la surface. Leur puissance totale est de 60 mètres. Ils sont riches en fossiles\ dans les plaines de Ganges, Lacadière (Lacisterne et Ginestous),4 Saint-Hippolyte, Pompignan et Sauve. | On y trouve : Belemnites latus. Ammonites Privasensis. — conicus. — Calypso. Ammonites semisulcatus. _ Berriasensis. — Grasianus. _— Boissieri. 1881. L. DE SARRAN D'ALLARD, — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 209 Ammonites Malbosi. Terebratala Moutoniana, — Astierianus. — hippopus. — Occitanicus. —- tamarindus. — neocomiensis. —_ Euthymi. Aptychus Didayi. Rhynchonella contracta. — Seranonts. — Malbosi. Natica Leviathan. Collyrites Malbosi. Terebratula diphyoïdes. Sphenodus Sabaudianus. Résumé et conclusions. — L'Oxfordien des Cévennes est constitué par les zones suivantes : _ 4° Zone à Ammonites cordatus et Amm. transversarius ; 29 Calcaire bleuâtre à Amm. bimammatus ; 3° Calcaires gris compacts à Amm. polyplocus. a.— La zone à Amm. polyplocus y est très développée. et M.Jeanjean, se basant sur certains caractères stratigraphiques, paléontologiques et pétrographiques, et surtout sur sa liaison avec les bancs inférieurs, la place dans l’Argovien supérieur, c’est-à-dire au-dessous du Coral- rag le plus inférieur, ainsi que l’admettent MM. Lory, Falsan et Dieulafait, pour le Jura. B. — Au-dessus de la zone précédente vient un puissant massif de calcaires ruiniformes qui contiennent avec la Terebratula janitor et les Céphalopodes de Rogoznick, une faunule d’Encrines et _d'Oursins. M. Jeanjean place ce groupe dans le Corallien inférieur, le calcaire à Dicerates représentant, d’après lui, le Corallien su- périeur : c'est pour lui le niveau des couches à fossiles tithoniques du Pouzin, de Saint-Simphorien, de Crussol, de Naves et des Vans (Ardèche), et des environs de Montpellier. Il reconnaît que beaucoup de ces fossiles présentent une certaine analogie avec ceux du Néoco- mien inférieur : tels sont : Amm. ptychoïchus, A. semisulcatus, À. Staszici et À. Grasianus, etc. Mais, ce n’est pas à son avis, une raison suffisante pour ranger ces couches dans le Néocomien, comme l’a fait M. Hébert, d’après l'étude de contrées où, le faciès coralligène faisant défaut, la zone à 7ereb., janitor se trouve intercalée, comme dans l’Ardèche, ‘entre les calcaires à Amm. polyplocus et les bancs à lereb. diphyoides. D'ailleurs, fait remarquer M. Jeanjean, si la zone à 7, janitor ap- partient au Néocomien, aussi inférieur que l’on voudra, à quel étage de ce même Néocomien rapporter et le calcaire à Dicérates que l'auteur déclare stratigraphiquement supérieur à la zone en question, et le calcaire à 7, diphyoïdes que la majorité regarde comme la base « du Crétacé. 7. — Sur certains points des Cévennes le Klippenkalk à 7, 7antor est recouvert par la zone à 7ereb. Moravica et Diceras Lucu, dont la 296 L. DE SARRAN D’ALLARD. — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 20 juin faune a été placée dans le Corallien par E. Dumas et par M. Hébert; tel est, aussi, l'avis de M. de Rouville. M. Jeanjean croit devoir paralléliser ces calcaires avec le Coral rag de Rougon, de l’Echaillon, du Salève et de Chatel-Censoir (1). Il en conclut qu'il n'existe dans les Cévennes aucun étage supérieur au Corallien et que le calcaire à Dicérates était émergé à l’époque où se déposaient, dans le bassin du nord, l'argile de Kimmeridge et les couches de Portland. En terminant, il fait remarquer que la zone à 7. diphyoides 14 reposant en sératification discordante (2), tantôt sur le Corallien à à T. janitor, tantôt sur les calcaires à Dicérates, dont elle se distingue par ses caractères lithologiques et paléontologiques, iln’existe point, dans les Cévennes, d'étage tithonique (3). . COMPTE RENDU DE L'EXCURSION L'excursion a été dirigée par M. Jeanjean et suivie par MM. de Rouville, Collot, Leenhardt, Amédée Jeanjean, G. Fabre, Labhé, | Faucher, M. Viguier, Rouzot, Feminier et de Sarran. | On s’est rendu en voiture à Pompignan: la route traverse les di- vers étages du Néocomien, depuis le calcaire berriasien et les marnes némausiennes, jusqu'au Calcaire hauterivien qui forme la crête du monticule de Piedmard et du Causse de Pompignan. Ce n'est qu'à partir de ce village que l’excursion a réellement commencé. Le Néocomien, que la Société a pu étudier en se rendant au bois de Mounier, est représenté par l’assise supérieure du Berriasien, ou calcaire de Piégaline, que caractérisent des empreintes de Fucoïdes, (couche D, à Zereb. diphyoides, À. Jeanjean). Au-dessous viennent les assises GC, marnes à Vatica Leviathan,; B, calcaire de Salles de Gours ; À, calcaire à cassure polyédrique, avec Serpula recta, base du Berriasien. L'aspect général de ce terrain est marneux ou terreux et de cou- (1) M. Cotteau a fait observer que le Corallien de Chatel-Censoir est bien distinct de celui des Cévennes, malgré les espèces analogues dues à la conformité des conditions d'existence : les Nérinées sont les mêmes; mais les Oursins, diffé- rents. (2) Ce fait a été discuté par M. Collot qui, en certains endroits, dans les Cévennes mêmes, a reconnu la concordance qu'il a déjà signalée dans les Bouches-.» du-Rhône. | M. Leenhardt a été amené aux mêmes résultats par ses études géologiques sur le Mont-Ventoux. (3) Je ne me suis longuementétendu sur le résuméde la Notice de M. seanjean que pour permettre de suivre plus facilement l'opinion des géologues qui ont pris | 14 part à la course du 24 avril. 4 k| 1884, L. DE SARRAN D'ALLARD. — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 557 leur gris-Jaunâtre ; les fossiles sont assez communs, nous y avons entre autres, trouvé une Ammonite que M. Collot LADRQE à l’Armm. Calisto, d’ Orb. Peu après, on entre dans le calcaire à Zerebratula moravica qui s'annonce par sa nature massive et rocheuse ; sa couleur est blanche nuancée de café-au-lait, teinte caractéristique, ainsi que je l’ai fait remarquer dans le compte rendu succint qui a suivi de près notre course (1). À la séparation des deux terrains, nous avons vainement cherché des traces de ravinement, des brèches, ou des conglomérats. La surface du calcaire coralligène, loin d'être rongée par les eaux, est parfaitement unie. La question a été bien plus difficile, lorsqu'il s’est agi de décider si la stratification était transgressive, ou tout au moins dheordante, comme l'indiquent MM. de Rouville et Jeanjean (2). La straüfication n’est pas transgressive, car le Néocomien ne dé- borde pas le Jurassique ; quant à se décider en faveur de la discor- dance ou de la concordance, c’est une question plus délicate, car, si discordance il y a, elle est peu visible. La majorité des membres présents n’a donc pas hésité à déclarer que le Néocomien inférieur reposait sur le Jurassique, en stratification sensiblement concordante, A peine sommes-nous entrés dans le calcaire à Diceras Lucii que le caractère particulier à tous les faciès coralligènes apparaît: la - roche présente une structure oolithique plus ou moins fine et c’est dans les oolithes que l’on peut faire la plus intéressante moisson de fossiles, les roches compactes étant moins riches et ne renfermant en général que des Dicéras: dans ce cas, le calcaire a un aspect cristallin qui est dû aux menus débris de coquilles, brillants et spa- thiques, dont il est, pour ainsi dire, pétri. Généralement, il est “crayeux et a tout le faciès de l'Urgonien, d’autres fois il ressemble à de la vase solidifiée. : Nous y avons trouvé presque toute Ia série donnée par M. Jean- l\jean : nous citerons comme espèces communes les suivantes : Terebratula Moravica, Glock. — Mounier. — carinata, Leym. — do _— humeralis, Ræm. — do Rhynchonella inconstans, d'Orb. — do Diceras 'Lucii, Defrance. — Ferrières: _ Münsteri, Godif. — do — Escheri, de Loriol. _ de | (1) Bull. Soc. d'étude des Sc. nat. Nîmes, avril 1880, p. 66 et suiv. (2) C’est donc par erreur que, loc. cit. p. 67, je fais dire à M. Jeanjean que la | stratification est concordante. a are ES 298 L. DE SARRAN D'ALLARD. — OXFORDIEN SUPÉRIEUR. 20 juin Nerinæa Mariæ, d'Orb. — qd — Defrancei, Desh. — cle — depressa, Voltz. —— d° Cardium corallinum, Leym. — do Columnaria sulcata, Golaf. — do Lithodendron funiculus, d'Orb. — Ferrières, Mounier. Le gisement de Ferrières que nous avons aussi visité, se trouve à quelques centaines de mètres de celui du Mounier et appartient au département de l'Hérault ; il est bien plus riche que le ORIEU ainsi que le montre la petite te donnée ci-dessus. Notre moisson terminée, nous suivons la crête du Mounier et nous descendons vers les Salles de Gours, où nous pouvons étudier le Klippenkalk ou calcaire massif (rascle) que M. Jeanjean signale comme représentant sa zone à Zereb. janilor et Cidaris glandifera. Pour lui, comme pour M. de Rouville, ce calcaire, qui n’est autre que le 4e sous-groupe oxfordien de Dumas, est stratigraphiquement infé- rieur au Calcaire coralligène du Mounier; c'est ce que nos confrères n'ont pas pu décider : en effet, la chaîne que nous avons étudiée est très tourmentée et ce n’est qu'une étude faite pas à pas, en tenant compte des dénivellations dues aux cassures nombreuses qui affec- tent le système jurassique, que l’on pourra élucider cette importante question. En outre, le passage du calcaire coralligène au calcaire blanc massif se fait d’une façon si insensible, que faute d’une recherche minutieuse, que le peu de temps dont nous pouvions tous disposer nous a empêchés de faire, il nous a été impossible de fixer le point de séparation des deux calcaires. La difficulté est encore augmentée par l’absence presque complète de stratification et par le boisement des pentes. | Le Klippenkalk de Salles de Gours est formé par un calcaire com- plètement exempt d'argile, blanc ou blond ; il présente quelquefois des petits points jaune de miel et renferme alors des débris d’en- crines. Les restes organiques y sont fort rares, car, dans notre, course, nous n’avons pu y rencontrer, presque à la limite du Néoco- mien, que quelques petites Ammonites tellement mal conservées qu'il nous a été impossible de les dénommer spécifiquement. Nous y avons recueilli une Æhynchonella inconstans, Sow., et deux Æhyncho- chonella sparsicosta, Suess. Cette dernière espèce qui, en Argovie et dans la Souabe, marque la zone à Amim. tenuilobatus et dans le Ha- novre, Se rencontre avec la faune du Corallien inférieur, est, d’après M. Jeanjean, une des plus caractéristiques de sa zone à 7Yereb. ja- mitor et C. glandifera. L'étude du passage, à Salles de Gours, du Jurassique au Néocomien 1881. DAUBRÉE. — DIACLASES DES ALPES SUISSES. 559 a également attiré notre attention. Il y avait lieu de décider si le contact était normal ou était dû à une faille. En effet, sous le bois de Mounier, le Néocomien repose, nous l’avons dit, en stratification non discordante sur les bancs à 7°. Moravica ; ici, il recouvre un calcaire que M. Jeanjean assimile à sa zone à 7°. panitor (1), et qu’il regarde, par conséquent, comme inférieur au Corallien proprement dit. Bien que la stratification soit identique à celle observée précédemment, quelques géologues se sont demandé si on ne devait pas y voir une preuve de l'indépendance de la formation crétacée à l'égard des deux zones précitées, en tant qu'on les considère comme étages distincts ; question qui mériterait une étude plus approfondie. Le Néocomien nous a aussi fourni quelques fossiles qui nous ont permis de reconnaitre les deux assises inférieures de l’étage berria- sien : calcaire à Serpula recta et calcaire à pierres de taille de Salles de Gours. Là s'est terminée notre excursion et nous sommes rentrés en voiture à Saint-Hippolyte, où notre aimable confrère nous a offert !: moins un souper qu'un véritable banquet ; il nous a procuré l’occa- sion, tout en nous permettant de récapituler les résultats de notre course, de comprendre dans un même toast les géologues pré ents “et le maïtre qui, le premier, a débrouillé le chaos géologique des formations de notre département, j'ai dit Emilien Dumas (2). | Caractères géométriques des diaclases dans quelques localités | des Alpes suisses et des régions adjacentes, par M. Daubrée (3). Après avoir reconnu la régularité des diaclases dans les roches “stratifiées, restées à peu près horizontales, et leur conformité avec le (1) Toutefois, nous devons faire remarquer que la carte d'E. Dumas (feuille du hVigan, 1844), indique tout le massif du Bois de Mounier comme formé par le Co- Mrallien (J 3); c’est sous la même désignation géologique qu'il ae dans la carte ide Montpellier, par M. de Rouville (1875). Im (2) Dans la relation qui précède, je me suis efforcé de ne donner que les con- clusions auxquelles les éminent confrères, dont j'ai été le compagnon, ont été “amenés par l'étude même de l’une des iocalités qui ont servi à l'argumentation “M de M. Jeanjean. MU Si m'était EE d'exprimer mes vues personnelles, je renouvellerais les | conclusions que j'ai développées dans mes Notes antérieures. Les terrains juras- fs | Sique et crétacé à la limite septentrionale du département du Gard. Bull. Soc. de Nimes, Sciences natur., 7° année 1879. Course géologique aux environs d'Alais. — (Compte rendu sommaire Soc. Géol., avril 1880). — Quant aux relations de la zone V0 | à D. janitor avec la zone à T. Moravica, je me réserve d'en faire l’objet d’une | Ctude plus approfondie, avant de me prononcer d’une façon définitive. (3) Note présentée à la séance du 9 mai 1881, parvenue en retard au Secrétariat. : De n'ai RE RE AU Er ee égqh £ 1 = 560 DAUBRÉE. —— DIACLASES DES ALPES SUISSES. 20 juin produit d'expérience (4), 1l n’était pas sans intérêt de voir si les mêmes lois s'appliquent aux cassures des roches disloquées à la suite d'actions mécaniques, sinon plus énergiques, au moins suivies d’ef- fets bien plus considérables, C’est à ce point de vue que j'ai examiné récemment quelques localités de la Suisse. Environs de Clarens. — La mollasse des environs de Clarens, que, par un chevauchement remarquable et bien connu, recouvrent les couches jurassiques, présente de toutes parts des diaclases planes et fort nettes souvent rapprochées de quelques décimètres seulement, de façon à simuler une stratification normale aux couches. Le ta- bleau ci-joint résume quelques mesures. Environs de Clarens. DIRECTION Noms des localités. Système A. Système B. TRANCHÉE DU TUNNEL DES CRÈTES DANS LA MOLLASSE. N. 27° E. » , N. 270 E. N. 102 E. A l’est de la tranchée. . . . . . . . No N. 102° E. N:278%E N. 1170 E, » (N.-140° E.) (1) » (N. 720 E.) (!) Paroi méridionale de la tranchée 4 N 000 par (N. 5% E.) (!) DBUPHCE EE PEN EAN LE SU At ee » N. 1100 E. » N. 102° E. Pétite tranchée des Crêtes. : 1. » (N°21622°E.)1() » N. 1020 E. \ » N. 108 E,. A 100 mètres plus haut dans les “ie (N. 162° E.) (!) VINS NAIL An ht ie AAA IL MOYENS EE ME Ne Er, N° -106° €; + 0 — 0 + 11 — À Baucy. NÉ 270SES N- 1107 EF; N'24206; NAS T0SES x, N°9502E N. 1170-E. Carrière de mollasse , . . . . . .. N °0E Rio » (N::58.) (0 » (N. 1400 E.) (!) Moyennes "7 2 N. 33° E. N. 108° E. + 9 — 6 + 9 — 21 (1) Bull. Soc. Géol., 3 série, t. VII, p. 108 et 144, et t. VIII. 1881. DAUBRÉE. — DIACLASES DES ALPES SUISSES. 561 TAVEL. » N° 1479%E° « N. 1240 E Carrière de mollasse . . . . . . .. » N. 110° E. » N. 1170 F; \ » N, 95%F. Moyennes 710.0: » N. 1180 E. + 29 — 23 CHAILLY. N.24E » ss N. 200 E » Carrière de mollasse (?) . . . . .. N °%E : | N° 249 E » Moyenne... .. NP UME » + 4 — 3 Outre les diaclases, se montrent de véritables paraclases qui ont produit des rejets considérables et présentent de nombreuses surfaces striées, la plupart suivant la ligne de plus grande pente. Quelquefois elles sont groupées en faisceaux et leur surface est in- crustée d’oligiste terreux. Toutes les lithoclases ont été inscrutées de calcaire spathique, | affectant souvent une disposition symétrique par rapport au plan | médian; leur épaisseur moyenne est de 2 à 5 centimètres; celle des … paraclases peut être beaucoup plus grande. Lorsque le remplissage — n'est pas complet, la calcite a pris constamment la forme de scalé- _noèdres mâclés d, rappelant les cristaux bien connus du Derby- shire, et avec les mêmes angles. | Quand ces veines passent des grès dans les schistes qui alternent avec eux, elles changent d’allure, deviennent moins nombreuses et “S'y infléchissent diversement, à la manière de ce qui arrive pour le gypse et le sel gemme dans les marnes irisées. Ce contraste fait res- sortir l'influence des roches encaissantes sur les minéraux que les — eaux y ont concrétés. | Une autre influence du même genre concerne les cassures elles- mêmes qui cessent brusquement au passage du grès dans l'argile. On peut observer en outre, par exemple près de Chaïlly, que les — mêmes directions de diaclases persistent souvent au travers d’une série de couches de grès superposées, malgré les interruptions réité- rées causées par les intercalations de couches d'argile. (‘) Les directions exceptionnelles sont placées entre parenthèses, = (2?) Couches entaillées sur 15 mètres de hauteur, 36 562 DAUBRÉE. — DIACLASES DES ALPES SUISSES, 20 juin Postérieurement à l'ouverture des diaclases, et même postérieure- ment à leur remplissage, ces roches ont été Le siège de mouvements très notables, dont témoignent les surfaces striées des veines de cal- cite. Il est à ajouter que les argiles rouges dont il vient d’être ques- tion présentent souvent un feuilleté irrégulier, qu’on doit attribuer aussi à des actions mécaniques postérieures à leur formation. Environs de Montreux. — Dans les couches jurassiques des envi- rons de Montreux, qui appartiennent aux derniers contreforts des Alpes, les diaclases se montrent en grand nombre, comme en té- moigne le tableau suivant. $ Environs de Montreux Noms des localités. Système A. Système B. GORGES DU CHAUDRON (!) N:APtsEr NN AATOSE) A l'entrée . . . | (N. 57° E.) (?) N. 132° E. (©) | » (N. 1470 E.) | » N. 1329 E, | N.1% E. N. 102 E, | » N: 117% 8; » (N. 72 E.) (?) » N. 1020 E. () » N. 110° E,. » N. 1070 E. » (N. 72° E.) (2) Dins Île lit du torrent. : : , . . ; i NOR » , N. 1020 E. » N. 1020 E, » (N. 95° E.) (2) se (N. 95° E.) (?}) « » (N. 959 E.) (?) » (N. 97° E.) (?) N:"1200ES » N. 5 E. (N. 72 E.) (2) » N. 1100 E. | CS D NH RI Près la cascade dans le lit du tor- ( ne. = me (LT) AO EC RAR A A CEE XL | S di a \ » (N. 72° E.) (] : » N. 117% E. # » (N. 85° E.) (2) HuNénPble rar Prin » N. 102 E. » N. 1159 E. » N.-2209 F2 1881. DAUBRÉE. — DIACLASES DES ALPES SUISSES. 563 Gorge ouverte sur les diaclases. » NeIS20NR a Oimeneside 14... » N. 132 E. En dehors du Righi vaudois. . . . » (NSNOSPRANE) En haut, au-dessus et au-dessous des chalets, rive droite. . . . . . | : N: 1029E; Moyennes 5-47 .. NIS0E. N. 114° E. mn li =r8 Te ee Glion près du Righi vaudois. . . . » N. 132° E, ÉD D DIE MES 0 LC) » (N. 870 E.}) (?) 2 TE CON ERREUR Ne A2 PE; » || À 800 mètres au-dessus de Montreux. N.2%0 E. » MOVEMnESs V2. . | N. 350 E. N. 1320 E. —8 +7 COR 0 CHARNEX. N. 420 FE, » A 600 mètres à l’est du point pré- » (N. S.) (2) CEE EAN ue, SL » N. 1620 E.| » N-13205. À 1 kil. de Charnex, près des cha- { N'A2%07E » lets Plumenthal. .. .: . .: on N. 12 E. » Moyenness. 5 2 «1: N. 270 E, N. 1470 E. — 15 +15 LH 15 —15 Comme dans la mollasse, les diaclases sont souvent si rapprochées qu'elles ressemblent à une seconde stratification, par exemple aux | châlets Blumenthal et à Glion: Dans cette localité elles sont moyen- nement écartées de 3 décimètres les unes des autres, et sur 15 mètres on en compte plus de 50. Dans quelques parties on observe dés croisements à peu près ou “même exactement rectangulaires; c’est ainsi que dans le Chaudron certaines couches sont découpées suivant de petits polyèdres pseudo- réguliers. Presque toutes ces diaclases sont imprégnées de calcite. Quelques gorges et ravins sont visiblement dus à des diaclases | préexistantes. La Meillerie. — Les couches liasiques de Meillerie sont cisaillées par de nombreuses diaclases verticales, visibles sur plus de 100 mètres de hauteur et dont l'observation a donné les résultats suivants. (1) Les mesures sont inscrites successivement en des points de plus en plus élevés à partir du bas du torrent. — (2) Les directions exceptionnelles sont placées Mentre parenthèses. — (>) Escarpements de 30 mètres présentant 10 à 15 diaclases. +— (4) Grands escarpements calcaires sur 80 mètres avec de nombreuses diaclases verticales. 364 DAUBRÉE. — DIACLASES DES ALPES SUISSES. 20 juin Carrière de Meillerie. N. 12° E. N. 410% E. N. 132° E. N. 147 E N.:147 K. N. 12% E N. 41% E. (10 mesures) Moyennes N: 72 %,-, N°4229E Environs de Bourg-Saint-Maurice. — L'imposant escarpement qui forme la paroi méridionale de la vallée de Bourg-Saint-Maurice (Va= lais) sur plus d'un kilomètre de longueur, présente une série épaisse de couches calcaires que coupent, avec une netieté remarquable, d'innombrables diaclases. Ce calcaire est considéré comme néoce- mien ou urgonien. Comme on l’a observé ailleurs, les diaclases se rapprochent parfois au point de simuler la schistosité. En passant d’une couche à une autre, elles changent parfois de direction, comme par une sorte de réfraction : de verticales. leurs traces deviennent inclinées sur Vho- rizOn. | La direction moyenne N. 72° E., que m'ont fournie piusieurs mes sures, paraît se retrouver à peu près sur l’autre flanc de la vallée Cette direction se rapproche d’autres grands accidents de la région: Dans bien d'autres localités les diaclases présentent des caractères semblables, que l'on peut étudier sur de hautes échancrures, par exemple près des bains de Louèche, dans le massif des Diablerets près de Mürren, etc. Vallée de Zermatt. — Dans les observations géologiques qui onté ‘4 publiées sur le massif du Mont-Rose et du Cervin, ainsi que la vallée | de Zermatt, les cassures intérieures des roches ou diaclases ne É raissent pas avoir été l’objet de mesures précises. Cependant si l'irrégularité, au moins apparente, avec laquelle les diaclases se présentent généralement, n’est pas de nature à prove quer l'examen, il est çà et là, comme je l’ai déjà montré pour di verses contrées, des parties où les cassures manifestent une ré ri géométrique. Quelques observations que j'ai faites dans un séjou 1881. DAUBRÉE. —= DIACLASES DES ALPES SUISSES. 565 d'une semaine au milieu de ces magnifiques montagnes, ne seront‘ peut-être pas dépourvues d'intérêt, surtout lorsqu'elles seront coor- données avec d’autres. Aussi Je crois devoir les consigner ici, tout incomplètes qu'elles soient. La montagne à laquelle est adossé le village de Stalden, est parti- culièrement remarquable à cet égard. Sur tout cet escarpement abrupt, c'est-à-dire sur une hauteur de plusieurs centaines de mètres se montrent d'innombrables diaclases, pour la plupart à peu près verticales. Elles sont en général très rapprochées, parfois de moins d'un mètre, ainsi que le montre le rocher qui supporte l’église. : Cette montagne, formée de schistes cristallins qualifiés de métamorphiques anciens, est en quelque sorte hachée verticale- ment, de manière à simuler une stratification verticale qui coupe et tend à effacer les indices de straüification et de schistosité, accusés par des lignes horizontales. Les diaclases les mieux caractérisées de la montagne ont donné des directions variant de N. 124° à 132° et 138°E., et une moyenne de | N.130° E. D’autres également très nombreuses se dirigent N. 20° à 27 EF. Elles sont donc à peu près perpendiculaires aux premières. Ce se- cond système est moins apparent que l’autre. En remontant de Stalden vers Saint-Nicolas, c’est-à-dire sur une dis- tance de plus de 8 kilomètres, on trouve encore sur la paroi gauche ou occidentale de la vallée, des roches à pic, sur lesquelles les ébou- lements détachés des parties supérieures n’ont pu adhérer de facon à les soustraire à l’observation. Par le même motif, elles sont dé- pourvues de terre végétale. C’est ainsi qu’elles montrent au vif leur “ constitution sur plusieurs centaines de mètres de hauteur verticale. Sur cette hauteur imposante, l'œil peut suivre les diaclases, surtout Morsque le soleil, en se jouant au milieu d’elles, fait ressortir nette- ment, par des alternances de lumière et d’ombre, leurs intersections mutuelles. Alors apparaît une série indéfinie d'énormes parallélipi- «.pèdes, la plupart verticaux, dont les faces sont à peu près perpen- diculaires. Si l’on osait étendre sur une si grande échelle l'expression … par laquelle Haüy a désigné les solides obtenus par clivage dans les cristaux, on les appellerait des polyedres intégrants des roches et des montagnes. | Vallée de Zermatt. | Noms des localités. Système A. Système B. | ( » N. 1320 E. A 0 LU N . » N. 1320 E. | { » N. 1240 E, K ‘En face de la vallée de Saas. . . . AA deStaldent" 21e Rs 566 DAUBRÉE. =— DIACLASES DES ALPES N. 200 E. N. 27 E. SUISSES. 20 juin » » N. 1240 E. (2) N. 1320 E. N. 1240 E. N. 1320 E. (3) N. 20 E » N. 2% E ” 1 kil. de la maison où on se Ta- } » N. 13% E. (°) IUT UE) 1) LANDE EE LUNRSE LASER SE ER °) » ; Sur un escarpement très élevé on ( N. 270 E. (!) » Gbgbeye aurai CE ei | N.2%E » » (N. 870 E.) (!) / » N, 1170 E. (ÿ) Sainte Nicolas ee As ne ce er » N. 1100 E N. 270 E,. » ce À ; » N. 1320 E. À 2 kil, au-dessus de Saint-Nicolas. : N. 1400 E. Ê : N. 270 E. » À 500 mètres plus loin. . . .. , | . N. 13% E. À la pension Weisshorn. . . . . . N. 120 E. (N°20 1008 Raches feuilletées 46, ° Tu mmn » N. 1470 E. CASSUTES ART A RNA ï N. 270 E. » MONenne 2e N. 230 E. NE 12000 La —15 - +18 —i9 Sur beaucoup de points ces diaclases verticales constituent des réseaux offrant les mêmes caractères que ceux de Stalden, et remars quables comme eux, par les dimensions imposantes sur lesquelles on peut les suivre. A 1 kilomètre au-dessus du village, où les diaclases principales se dirigent N. 1200 E., des veines de quartz et de chlorite, perpendicu® laires à la fois à ces diaclases et aux feuillets, correspondent peut- être à un système particulier de cassures. Plus haut encore, à 4 kilomètres de Stalden, la direction N.130°E; a été de nouveau observée très nettement. Il en est de même aux environs de Emd, où la hauteur des escar: pements est d'autant plus remarquée qu'une église posée hardiment au sommet appelle l'attention. Les deux systèmes ont été obserxés avec les directions moyennes N. 128° E. et N. 24° E. (1) Les directions exceptionnelles sont placées entre parenthèses. — (2) Les diaclases plongent de 80° vers N.-E. — (3) Sur des hauteurs de 500 à 600 mètres: — (‘) Sur plus de 300 mètres. — (‘) Plongent comme les précédents de 80° Yes le N.-E. — (6) Plonge vers le nord de 30°, 1881. DAUBRÉE. = DIACLASES DES ALPES SUISSES. 567 Sur d’autres points de la vallée, au-dessous de Saint-Nicolas, j'ai || également observé en plusieurs points les systèmes conjugués : N. 139 E. et N. 20° E.; puis, N. 118° E. et N. 43° E. La valeur N. 132° E., s'est reproduite sur des diaclases très régu- lières et espacées de moins de 5 mètres. J'ai aussi observé N. 123°E., N. 117° E., N. 113° E., et, en dehors des directions prédominantes, N. 87° E. ‘ ù La haute paroi de roches, au pied de laquelle est situé Saint-Nico- las, toujours sur la gauche de la vallée, est également découpée par des diaclases et par une série de redans ressemblant, mais sur une plus grande échelle, à ceux qui terminent souvent les falaises de . Normandie, par exemple aux environs du Tréport. Ici, de même, ces alternatives de saillies et de rentrants paraissent avoir été déter- | minées par les intersections naturelles de diaclases et par les éro- sions qui en sont résultées. Les parois des déchirures en couloirs sé- … parant les saillies font ressortir en deux points les deux directions HN. 117° E, et N.27° EF. ; | Au lieu d’être verticales, les diaclases plongent d'environ 80°, les | premières vers N. 27° £. Des orientations assez voisines ont été observées au-dessus de — Saint-Nicolas, notamment à 2 kilomètres du village près la pension …. du Weisshorn : d’une part, N. 1436° E. et N. 132° E.; d'autre part, DIN SE. N.I2E,, N.2T E. “_ Ta stratification apparente plonge de 30° vers le nord. Cette similitude dans les cassures se conserve, malgré la différence «dans la nature des roches où elles se manifestent. … C’est dans les parties où les diaclases se présentent avec le plus de | netteté, sur toute la hauteur des parois rocheuses, que les orienta- | tions qui précèdent ont été prises. |: Ilest des endroits, par exemple dans les redans des environs de Saint-Nicolas, où ces diaclases au lieu d’être planes, sont visiblement | | courbes et parfois d'apparence cylindroïde; leur direction ne se | | prête par conséquent pas à des mesures précises. l… Ailleurs, sur plusieurs centaines de mètres de hauteur, les dia- ll clases se croisent en grand nombre, irrégulièrement et sans présen- «ter de continuité, comme celles dont il a été question. “ Ilest bon de rappeler que toutes ces variantes dans le régime des diaclases, qui se sont produites souvent & peu de distance les unes des | autres, se retrouvent dans les cassures produites expérimentalement ee 568 DAUBRÉE. = DIACLASES DES ALPES SUISSES. 20 juin du magnifique cirque montagneux dont le Mont-Rose, le Breithorn et le Cervin font partie, avec d’autres montagnes d'une altitude de plus de 4,400 mètres, on ne trouve plus une régularité semblable à celle qui vient d’être signalée. Cependant les directions N.102° E. et N. 12° E., que j'ai obtenues près Zermatt, ne s'éloignent pas beaucoup des précédentes. Environs de Zermatt. Noms des localités. Système A. Système B. Face orientale du Cervin . . . ... » 2 (N.-S.) (1) Face septentrionale du Cervin . .. N. 870 E. » Glacier: de#Gornerrs eo » (N.-S.) (1) À 100 mètres du village vers l’ouest N. 12 E, N. 1020 E. Dans l’escarpement. . , . . . . .. » N. 1020 E,. 1re protubérance que l’on voit en N, 100 E. N. 1320 E,. sortant de l'hôtel Riffel . . . .. » (N. 1620 E.) (!) ( N. 120 E. » SubrlasPlattenne sat Rama | (N. 720 E.) (!) à Sur le point même où l’on stationne N° U120NE; N. 1320 E. ParoiN.tdu'Gormer PAPA (NA T208E NH) » » (N.-S.) (°) SurdaP lattes Tarte Rate ER | » (N. 1620 E.) (1) » ! (N.-8.) (!) Cassure indiquée par le relief . . . . (N. 72e E.) (!) » BTOTRONN IE MP en N°/2008E/2r0 N. 1320 E, MOvenNes EURE N. 130 E. N. 1200 E. er — 2 ae = is Plus haut, dans les roches schisteuses cristallines d’une partie du Riffelberg, à environ 2,800" d’altitude, la direction moyenne est de N. 72° E., avec plongement vers le nord de 20° à 30°; elles sont cou- pées par un système remarquablement régulier de diaclases vertica- les, parfois distantes de moins d’un mètre. J'y ai plusieurs fois re- trouvé la direction N. 10° E. Telle est aussi à très peu près la direction que j'ai observée dans l’ancien lit du glacier de Gorner et dans les deux crevasses très étroites qu’on voit à l'extrémité inférieure du même glacier et sur la paroi gauche de la vallée de Zmutt (N. 97° E.). Les roches qui servent comme de piédestal au Cervin, se termi- nent vers l’est, au moins sur 3 kilomètres de longueur, par une paroi abrupte dont le Furgengrat forme le prolongement. Ce sont des schistes qui paraissent se relier à ceux qui constituent le Cervin. A (1) Les directions exceptionnelles sont placées entre parenthèses. 1881. DAUBRÉE. == DIACLASES DES ALPES SUISSES. 569 la base du Hôrnli, ces schistes se dirigent N. 38° E., et plongent vers | Je nord de 60° à 80°, c’est-à-dire avec une inclinaison supérieure à - celle qu’elles ont plus loin des hautes cimes. Sur toute la hauteur | de cet escarpement, que l’on peut estimer à environ 200 mètres, j'ai observé deux systèmes qui s’entrecroisent; le principal N. 50° E, } l’autre N. 160° E., c’est-à-dire à peu près perpendiculaires. Dans le … couloir qui sert à monter au Hôrnli, on voit des orientations N. 57 E., et accidentellement N. 80° E. La colossale pyramide du Cervin est terminée à l’est et au nord | par deux grandes faces planes qui ressemblent à celles qu’auraient | pu provoquer des diaclases fortement inclinées à l'horizon, d’un mil- lier de mètres de hauteur verticale. D’après des mesures prises à distance et qui ne peuvent être que très grossièrement approximatives, leur direction moyenne serait de “ N. 18° E. pour la première, et N. 70° E. pour la seconde. {Une partie “ de l’escarpement Pa entre le Hôrnli et le Mittelhorn se dirige |: N. 50° E. On peut aussi remarquer, comme n'étant peut-être pas une coïnci- | dence fortuite, que la grande déchirure de plus de 2,000 mètres de | hauteur, qui termine vers l’est, le massif du Mont-Rose et du Strahl- …. horn du côté de Macugnaga, est moyennement alignée comme les |! diaclases du Riffel. | Les expériences montrent, en effet, que les petites cassures se | produisent simultanément avec les grandes, auxquelles elles servent de cortège. Observations. — Les faits qui précèdent, montrent que contraire- | ment à ce qu’on aurait pu supposer, la régularité des lithoclases paraît . se perdre quand on se rapproche des grands centres de dislocation. . Cette différence résulte peut-être de ce que les efforts se sont exercés “ d’une manière plus complexe. Mais il suffit des caractères de régularité, qui apparaissent çà et A. pour que l’on soit en droit d’assimiler toutes ces cassures à celles | que des pressions ou des torsions déterminent artificiellement, et qui, elles aussi, ne sont régulières que dans des conditions pour || ainsi dire éxceptionnelles de symétrie, rarement réalisées dans la | nature. Toutefois ces irrégularités qui se rattachent toujours à des causes | accidentelles et locales disparaissent pour laisser apparaître la régula- .…rité quand on peut coordonner un nombre suffisamment grand d’ob- M! servations. À cet égard nous possédons un document incomparable, dans le “| relevé fait jour par jour, de 1873 à 1880, par M. l'ingénieur Stapif lors - ER Le ces = de ne ee FA NES RER ML I Es dan D DER QT ANT CT pme + er RP A AE EME 2 Er ln RE DM LES PPS : - L . Se ee TS DER | 1 * 570 DAUBRÉE. —— DIACLASES DES ALPES SUISSES. 920 juin 1881. du percement du tunnel du Saint-Gothard. Sur toute Ia longueur entre Güschenen et Airolo, c’est-à-dire sur 14 kilomètres, l'allure de toutes les lithoclases, grandes et petites, qui se sont montrées par milliers, a été mesurée, et il en résulte des données précieuses, par leur nombre non moins que par leur exactitude, du genre de celles que les travaux des mines peuvent seuls fournir (4). Dans le résumé intitulé: Profil géologique du Saint-Gothard dans l'axe du grand tunnel (Berne, 1881), qu’il vient de publier, M. Stapff, après avoir rapproché les directions des diverses lithoclases, ajoute : « Près du tunnel il existe de ces nœuds de failles, aux profils 6000, 6300, 6400, 6900-7400 nord ; 7050-5400 ; 4800 ; 4500-3900 sud; à la sur- face on en rencontre aux profils 5000, 5400, 6500 nord ; 3600-3250 sud. Si l’on voulait reporter et grouper sur un profil à plus grande échelle un plus grand nombre des fentes et des fissures indiquées dans les coupes du tunnel et les feuilles des levés, on verrait se for- mer des nœuds présentant la plus grande analogie avec ceux qu'a produits Daubrée sur des plaques de verre. (C'est par torsion que Daubrée produit ces faisceaux de fentes croisées.) » Les diaclases dont on vient de voir quelques traits généraux sont en relation avec les forces qui ont préparé le relief des montagnes, dont elles ont d’ailleurs, conjointement avec les délits qui séparent les couches, et les clivages des roches schisteuses RÉSPèRe et facilité souvent la demblde D'après l’ensemble des faits déjà mentionnés et dont la présente note est la continuation, on reconnaîtra qu’il est légitime d’accorder . aux diaclases, dans les études stratigraphiques, une place plus large que celle qu’on leur y a faite jusqu’à présent. (1) Rapports mensuels du Conseil fédéral suisse sur Ar des travaux de la ligne du Saint-Gothard, Furen SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE RÉUNION EXTRAORDINAIRE À GRENOBLE Du 4 au 11 Septembre 1881. Les Membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la | session sont : °U M. | MM. MM. “À Baron. FAYoL. PELLAT. É | BARRET (l’abbé). FérauD-GirAUD. PILLET. “À Benorr. FONTANNES. PorTiEr. M BERGERON. GARNIER. RENEVIER, ï BERTRELIN. HÉBERT. RÉVIL. 'Ü BertTranD (Marcel). HoLLANDE. REY- sepl. sont éloignés de constituer, dans nos chaînes subalpines, l’assise la plus inférieure de la série néocomienne. Dans cette même carrière de Pique-Pierre, les bancs de calcaire bleu et jaune sont recouverts par des bancs plus minces de calcaires roussâtres, où apparaissent des bandes de silex : c'est la base des calcaires roux sihceux analogues à ceux qui terminent, dans le Jura, l’assise valanginienne. On y trouve des fossiles silicifiés, Terebratula carteroniana, Ostrea rectangularis, et O. Couloni, celle-ci très abon- dante à la surface du dernier banc du petit massif rocheux constitué par ces couches dures. ë | Les assises suivantes sont formées de calcaires argileux bien moins consistants, comme on le devine de loin par les pentes plus douces du sol et l’absence de saillies rocheuses. C’est d'abord une zone mince, mais très intéressante, de calcaires glauconieux, où abonde le Belemnites pistilliformis, accompagné, çà et là, du 2. dilatatus; on y trouve aussi une assez grande variété d’autres fossiles, à l’état de moules phosphatés : Nautilus pseudo-elegans, Ammonttes cryptoceras, A. leopoldinus, À. astierianus, Pleurotomaria neocomiensis, etc. Puis vient une zone bien plus épaisse de calcaires argileux bleuâtres, ca- ractérisée surtout par Crioceras Duvalii avec Ammonites radiatus, À. cryptoceras, À. rouyanus, Nautilus neocomiensis, etc.; et enfin, une zone plus marneuse, d’un bleu noirâtre, celles des marnes à spatangues, qui est, dans notre région subalpine du Dauphiné, le gisement exclusif du Toxaster complanatus,. Ag., très abondant et accompagné seulement d’un petit nombre d’autres fossiles ; Toxaster gibbus, Ag., Dysaster ovulum, D. anasteroides et quelques-unes des espèces de la zone précédente. L’ensemble de ces trois zones peut être considéré comme représentant les marnes d'Hauterive du Jura. Immédiatement au-dessus des marnes à Spatangues repose la grande masse de calcaires compacts qui forme la crête abrupte du Neyron : c'est l'étage wrgonien, peu abordable dans cette montagne, et que nous devions retrouver à plusieurs reprises dans des conditions plus. favorables. La /ig. 2, pl. XVI, montre comment les diverses assises, plongeant vers l’O.-N.-0., se recourbent et se relèvent de ce côté, au bord d’une faille, qui est un des traits principaux de la struc- ture du massif de la Chartreuse et que nous devions traverser de nouveau, dans l’après-midi, en approchant du couvent. Le bord inférieur de cette faille montre, comme le représente cette coupe, un ensemble d’étages (Urgonien, Gault, Sénonien, Mol- lasse à l’état de poudingue), replié en V, et le vallon de la Vence, à Saint-Égrève, correspond à ce pli synclinal. A partir de là, jusqu’à l'approche de Voreppe, les couches sont (À Mg Ed ae Ed 1881. LORY. —— COURSE DU D SEPTEMBRE, 597 constamment relevées vers l'O.-N.-0. et montrent la série complète des étages, depuis la Mollasse jusqu’à l’Oxfordien supérieur, base des couches de la Porte-de-France. | Nous n’avons pas eu le loisir d'examiner de près les termes supé- rieurs de cette série ; mais la coupe naturelle en est tellement nette que les détails s’en apercevaient à distance, sans quitter la grande route. La fig. 3 est calquée sur une photographie prise de la station de Saint-Égrève et réduite à l'échelle — environ : les montagnes de l’arrière-plan, à droite, appartiennent au bord supérieur de la faille de la Chartreuse ; au premier plan se montre, de droite à gauche, la succession des poudingues de la Mollasse, mp, de l'étage sénonien, comprenant les calcaires à silex, e.s., et les dalles sableuses, ou lauzes, c.l., que nous étudierons en détail dans la course de mercredi pro- chain ; le Gault, q, très mince, et l’urgonien, très épais, composé de deux grandes masses de calcaires à Caprotines, masse supérieure, u?, d'environ 100 mètres d'épaisseur et masse inférieure, u!, d'environ 250 mètres, séparées par une petite zone de calcaires grumeleux, 0, où se trouvent spécialement Orbitolina conoidea, Heteraster oblongus, Pygaulus depressus, etc. La pente boisée et gazonnée de la partie N.-0. de cette figure, comprend les marnes à Spatangues, n.s, les cal- caires à Criocères n.c., la petite zone glauconieuse à Pelemnites pis- tulliformis et les premières couches des calcaires roux siliceux, n.r., après lesquels, sur un plan plus éloigné, se montre le grand dévelop- _ pement des calcaires valanginiens, n.v., exploités dans les carrières du Fontanil. Cette coupe naturelle présente un intérêt particulier en ce qu'elle met en évidence des glissement locaux des assises, les unes sur les autres, d’où résultent des apparences de discordances de stratifica- tion, surtout entre la craie et les poudingues de la mollasse. Ces glissements se sont produits au voisinage de la grande cassure irans- |. versale de la vallée de l'Isère. En remontant le vallon de la Vence, il Ik. est facile de s’assurer que les couches de la Mollasse, celles de l'étage sénontien et toutes les autres assises crétacées ont exactement la même inclinaison. Un peu plus loin, entre Saint-Égrève et le Fontanil, la route passe en face du rocher isolé de Cornillon, qui semble, au premier abord, un gros bloc tombé de la crête urgonienne, u!', de la figure précé- M dente : un coup d'œil suffit pour reconnaître qu'il est formé de couches repliées en V, par suite de leur affaissement entre les deux mjèvres d’une faille locale béante, sorte de félure subordonnée à la grande cassure transversale de la vallée de l’Isère (fig. 4). if d END LORY, — COURSE DU 5 SEPT 398 * SNAUDYN)-2PUDX) D) D DA EI 9P PANOLEUNS HIAQT EI R quouuoryaedde £(-099 ‘egura e1) 91104p & ‘uvId a1gHe] 2P SALUT Sory — ‘sonsurpnod 0p 819,7 & OUTIEUL OSSUTTONN “du — *(ppnuournu DIONUWIII D UAUOUIS) XOTIS & SOITCOTE) *S'9 30 S02ND) 29 — FINE) ‘5 — ‘oinorigdns osseur ÉuoruoBAn AIBOTEN ‘e 2 £ANOTIQJUL NEIAIU SQUITOTIQUO R SOUIN0Y ‘© — : AMOMOFUL osseux (UOIUOSIN JATCOTEN ‘1 — ‘sonsuereds à SOUIEIT ‘SU — fruynanq S04290147) R SAUINOD "AI'U — Ésauuo/r779sE * 20 SRI SoNUWAIT R SAUPNO) PU — SXNOOIIS XNON QIOIRD ‘AU — UCI puosos ne 7949 UN JUEUOT (uonurbuDIDQ) TURJUOX Up AUBIN AU — ÉUDIWONOQU SEE ‘4 «(ouydoubosoyd aunp anbyro) 40] 9p EL 7 uvuoyo np uoyvis 0) op sud ‘onoabq-rums D ‘owydoysoy 2p quouadu0os } ap onbiboj020 padsy Vu LI it op PIHNOTYÉS ….. FA & LORY. — COURSE DU 5 SEPTEMBRE. | 599 F9. 4. Rocher de Cornillon SE. —._ La Société s’est arrêtée pour visiter les carrières du Fontanil. La lo pierre de taille qu’on y exploite est un calcaire grenu, demi-dur, en gros bancs très réguliers de À à 3 mètres, séparés par des mises marneuses : on l’obtient en blocs de toutes dimensions et de formes |. déterminées, qu’on détache avec des coins, sans recourir à la mine. [M Sur la plus grande partie de l'épaisseur exploitée, le calcaire est co- loré en bleu, par une petite quantité de sulfure de fer très divisé : dans les fissures et les parties extérieures des bancs, cette teinte … passe au jaunâtre, par l’action de l’eau aérée, qui transforme le sul- n fure en peroxyde hydraté. Ces carrières ont pris une ‘importance M nouvelle entre les mains de leur propriétaire actuel M. Thorrand, et (é l’exploitation s'étend maintenant à des bancs inférieurs, naturelle- ment jaunâtres et plus durs. Les calcaires du Fontanil sont les représentants des calcaires Éévalanginiens du Jura. La Société a pu le constater par les fossiles assez nombreux qu’elle a recueillis en place ou que M. Thorrand a | mis gracieusement à sa disposition. Les plus caractéristiques sont Am- Mmonites Thurmanni, Pict.; Natica Leviathan, Pict.:; AV. helveñca, Pict. ; (ÉPholadomya elongata, var. Scheuchzeri, Ag.: Ostrea Coulon, var. de petite taille; Terebratula hippopus, Rœm. ; Pyqurus rostratus, Ag., etc. On y trouve une assez grande variété d’échinides, en général mal éconservés, dont la plupart remontent dans les assises suivantes. Dans la carrière la plus rapprochée de l’église du Fontanil, la So- Mciété a vu avec intérêt une belle surface polie et striée. Chaque fois que l’on a étendu le découvert de cette carrière, il a fallu enlever | une nappe de boue glaciaire, à cailloux et blocs alpins, sous laquelle Ma roche en place se montre parfaitement polie et burinée de stries Mqui ne sont pas dans le sens de l’inclinaison, mais bien dans la di- Mrection de la vallée transversale de Grenoble à Voreppe. La surface polie est, en ce point, parallèle aux joints de stratifica- D Ne ie ME DAS OMR D be Ce LD ee ÉMIS M” ou sd let AT L ver v L ce # . : y : de 600 LORY. — COURSE DU à SEPTEMBRE. ù sept. tion. Ge fait avait fixé l'attention de nos devanciers, en 4840, à une époque où la théorie glaciaire commençait à peine à se faire jour. Comme il s’observe à une faible hauteur au-dessus du fond de la vallée actuelle, il concourt, avec d’autres faits analogues, à démon- irer que les grands glaciers alpins ont rempli cette vallée jusqu’à un niveau bien inférieur à celui des alluvions anciennes anté-glaciaires, qui se trouvent, en amont et en aval, à plus de 250 mètres au-dessus du thalweg actuel. Ce fait me paraît rendre très admissible, pour la vallée transversale de Grenoble à Voreppe, l’idée d’un a/fouillement, d’une ablation des alluvions anciennes, à l’époque où le grand glacier des Alpes dauphinoises est venu déboucher par cet étroit passage. Le facies calcaire et la faune caractéristique du valanginien ne sont nulle part mieux développés qu’au Fontanil. Réunis au calcaire roux siliceux à Ostrea rectangularis, ils forment, dans la partie moyenne de l'étage 2éocomien, un puissant massif de bancs durs, une barre abrupte, qui se prolonge au nord, sous forme d’un crét très saillant et va constituer le sommet de la Grande-Sure (1923 mètres), le point le plus élevé à l'O. de la faille de la Grande-Chartreuse. En quittant le Fontanil, nous avons vu ces calcaires reposer sur l’assise des marnes à Pelemnites latus, et au-dessous de celles-ci, comme du côté de Grenoble, nous avons vu reparaître la zone de Berrias, les couches à ciment de la Porte-de-France, au Chevallon, où elles sont, depuis bientôt dix ans, l’objet d'une exploitation importante par MM. Thorrand et C'. | La Société a visité avec intérêt les galeries très étendues de cette exploitation, où l’on trouve, comme à la Porte-de-France, un groupe principal de couches à ciment, de 3 à 4 mètres d'épaisseur, et en des- sous, deux autres bancs à c2ment moins importants, alternant avec des couches à chaux hydraulique limite. Par ces circonstances de gise- ment, et aussi par leurs caractères physiques et chimiques, la pré- sence du bitume, les proportions moyennes de l'argile, sa finesse et sa richesse en alumine, les couches à ciment du Chevallon présen- tent une ressemblance complèle avec celles de la Porte-de-France. Cette assise repose sur des calcaires compacts à pâte itrès fine, blancs ou à peine grisâtres, qui correspondent à ceux de la localité d’Aizy, sur Noyarey, située en face, de l’autre côté de la vallée de l'Isère. Malgré leur développement considérable et la facilité avec laquelle on peut lesiétudier, dans tout l'intervalle compris entre l'entrée des galeries et les fours à ciment, ces calcaires paraissent, ici, très pauvres en fossiles, et l'on n'y aperçoit que quelques rares indices d'ammonites (probabiement A. privasensis), sur un point, on y voit un faciès bréchiforme, avec des débris de polypiers, d'é- 1881. LORY,. — COURSE DU D SEPTEMBRE. 601 chinides et de crinoïdes, représentant rudimentaire de la brèche d'Aizy. Ces indications paléontologiques sont mieux visibles dans la continuation de ces mêmes calcaires entre le couvent de Chalais et le sommet de la Grande-Aiguille de ce nom (cote 4095, carte de l'État-Major); on y a trouvé, comme à Aizy, les Ammoniles privasensis et ptychoicus, et le sommet même de l’Aiguille est formé par un banc rempli de polypiers. Ces calcaires fithoniques d’Aïzy, du Chevallon et de Chalaïis pré- sentent un certain contraste avec ceux de la Porte-de-France par leur teinte claire, leur pâte très fine, lithographique. Leurs couches inférieures sont dépourvues de fossiles et je n’y ai jamais rencontré la Terebratula janitor. Les ammonites sont surtout dans les couches supérieures, et la plus commune est l'Amm. privasensis, qui n’a pas été trouvée, à la Porte-de-France, en dessous de la zone de Berrias. Enfin le faciès bréchiforme à polypiers, échinodermes, etc., se montre çà et là, plus ou moins développé, dans ces mêmes couches supérieures, bien plus souvent qu'à la Porte-de-France et dans le prolongement de la même direction en regard des chaînes alpines. Nous retrouverons ce faciès en revenant demain vers Saint-Laurent-du-Pont par la nou- veille route de Curière ; et c’est sur la continuation de ce même ali- gnement le plus éloigné des Alpes que se trouve, à Chambéry, l'exemple le plus remarquable de ce faciès, celui de la vigne Droguet, si complètement étudié par M. Pillet. Revenue aux fours à ciment, la Société a vu les calcaires blancs tithoniques reposer sur de gros bancs compacts noirs, qui sont bien à découvert sur la rive droite du torrent, particulièrement un gros banc à larges mouchetures noires sur fond brun, que nous avions déjà aperçu à la Porte-de-France, et que nous retrouvons ici même, …. dans le couvent de la Grande-Chartreuse, employé comme pierre de “\. taille et poli comme marbre d’ornementation caractéristique. Par son aspect et par son gisement, ce calcaire moucheté est l’ana- logue du marbre de Chomérac (Ardèche), et ses noyaux foncés sont souvent, comme dans ce dernier, des moules d'ammonites. Une agréable surprise avait été préparée à la Société : MM. Thor- rand et Nicolet lui ont offert une excellente collation, dont ma- dame Thorrand a fait gracieusement les honneurs. En exprimant sa gratitude pour une si aimable réception, la Société ne pouvait man- quer de former des vœux pour la prospérité de cette belle exploita- tion, arrivée en quelques années à un tel développement que, d’après la statistique dressée par M. le garde-mines principal Gayet, elle a Re D & É. CPR VLC PQ PRIS RE NRC An sites " RES CN RENE TON E FRERE da a HN. TS Su 4 Ls j ‘ — 602 LORY. — COURSE DU D SEPTEMBRE, 5 sept. été, en 1880, au premier rang pour la production, parmi les usines à - ciment de l'arrondissement de Grenoble. Le massif tithonique et jurassique de l’Aiguille de Chalais est tran- # ché brusquement, à l'ouest, par une grande faille, contre laquelle butent les couches peu inclinées de la mollasse marine et des pou- dingues qui les recouvrent (pl. XVI, fig. 2). On ne saurait trouver un « exemple plus net et plus classique de ces grandes fractures, indépen- « dantes des plissements, et de leur rôle fondamental dans la structure des Alpes. L'aspect en est d'autant plus saisissant qu'on en voit nettement la continuation, mettant en contact les mêmes terrains, de l’autre côté de la grande coupure transversale de la vallée de l'Isère, le long du vallon de Veurey. Cette faille, que j'ai appelée faille de Voreppe, met ici en contact des couches dont l'intervalle, dans la série régulière des superpositions ne peut guère être estimée à moins de 2000 mètres. Nous l'avons suivie jusqu’à la gorge de la. | Chartreuse, et nous aurions pu la suivre plus au nord, jusqu’au delà | de la gorge du Guiers-Vif, près de Saint-Jean-de-Couz, où on la voit cesser assez brusquement par un raccordement de ses deux lèvres qui s’inclinent l’une vers l’autre. Nous pourrions aussi la suivre au « midi, depuis Veurey, par Montaud, Rencurel, et la vallée du Vercors, où elle cesse de même en face de Saint-Martin, se dessinant ainsi en affleurement sur une longueur de près de 60 kilomètres. | Le tracé de cette faille, sur la carte, n’est pas rectiligne. Au nord de l'Isère, sa direction moyenne est vers le N. 26° E., (Alpes occi-« dentales, Elie de Beaumont) entre Voreppe et Saint-Jean-de-Couz; Ë mais elle subit un fort rejet vers l’E., à la traversée de ia coupure transversale de la gorge du Guiers-Mort. Au sud, il ÿ a un rejet non moins marqué et dans le même sens, à Veurey, et ce n’est qu'au sommet du vallon, à Montaud, qu'elle reprend une direction peu différente, celle du $. 20° O., jusqu'à la limite sud de la feuille de. Grenoble ; à partir de là, elle se rapproche de plus en plus du méri-. dien et devient S. 8° O. ( Vercors, Elie de Beaumont), jusqu'à la ter minaison à Saint-Martin. De plus, dans les détails d’inflexions de ses” affleurements, cette faille vérifie la loi que j'ai fait connaître pour la majorité des grandes failles alpines (Pull. 2° série, t. XXV, p. 235) cl indique par là qu’elle doit être légèrement surplon eat : Le bord inférieur de la faille de Voreppe nous a montré les touch de la Mollasse marine, inclinées seulement de 10° et butant contre la tranche abrupte des calcaires jurassiques. Cette mollasse a été. exploitée dans de grandes carrières souterraines, où se sont pro- duits, à plusieurs reprises, et récemment encore, des tassements et des éboulements considérables. Tout près de ces carrières, un peu [EN 1881. LORY. — COURSE DU 5 SEPTEMBRE. 603 plus à l’O., dans l’ancien clos de La Ville, on trouve un petit banc qui renferme l’Osérea crassissima. Cette mollasse sableuse et un peu argileuse, par suite souvent gélive, a été jusqu’à ces derniers temps une des pierres de construction les plus employées dans la vallée de l'Isère : son usage a beaucoup diminué par l’emploi de la mol- lasse calcaire de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et surtout celui des pierres factices en béton de ciment. Les couches de la mollasse sableuse sont surmontées d’une grande masse de poudingues peu distinctement stratifiés, qui paraissent presque horizontaux dans leur ensemble, et dont la surface inférieure, à l'entrée même des carrières souterraines, coupe en biseau très aigu les bancs de mollasse, inclinés de 10 à 42°. C’est un des points qui ont été décrits tout spécialement par Elie de Beaumont comme établis- sant une discordance de stratification entre la Mollasse et les poudin- ques, et, montrant que ceux-ci seraient postérieurs à la dernière dis- location des Alpes occidentales. En réalité, il n’y a là qu’un de ces exemples de bisellements si fréquents dans les ensembles de couches sableuses et caïillouteuses, déposées dans des eaux plus ou moins agitées. En avançant vers Voreppe, on voit, sur la rive gauche du torrent de Roize, un peu en dessus du bourg, l’assise de mollasse sableuse exploitée reposer elle-même sur des poudingues semblables à ceux de dessus et alterner régulièrement avec eux, près du contact. Aïnsi la mollasse sableuse, =, et les poudingues, p (pl. XVI, fig. 2), ne sont que deux aspects différents d’une même série de couches. Arrivés à Voreppe, nous avons vu que la mollasse reposait direc- tement sur le calcaire urgonien et nous nous sommes écartés un ins- tant de la route pour observer, à l’entrée du clos d'Agoult, derrière l'hôtel de Paris, un affleurement des couches à. orbitolines. Elles s’y présentent sous la forme d’un calcaire argileux jaunâtre, alternant avec des marnes jaunes ou grises, et l’on voit très nettement qu'elles sont intercalées, comme l'indique la coupe fig. 2, entre deux assises . abruptes de calcaires compacts à Caprotines. Outre des bancs pétris M l'Orbitolina conoïdea, nous avons rencontré, dans les marnes qui Malternent avec eux, plusieurs débris d’échinides, spécialement Sale: ma prestensis, Heteraster oblongus, et des réquienies, dont les moules sont pétris d’orbitolines. Il n'y a donc aucun doute possible sur la Mliaison intime entre les calcaires urgoniens et les couches à orbito- (Mines. M Immédiatement au-dessus de Voreppe, au premier tournant où la “route quitte lie bord du torrent de Roize, nous avons vu la base de la (Mollasse constituée par un banc de poudingue assez grossier, pétri de débris de mollusques et d'échinides, parmi lesquels nous avons dis- EF tement par la mollasse marine, comme c’est le cas le plus ordine 604 LORY. — COURSE DU D SEPTEMBRE. à sept. dingué Pecten subscabriusculus, Font., P. latissimus, Æchinolampas hemisphæricus, des radioles de Cidaris avenionensis, et des dents de squales. Les cailloux de ce poudingue inférieur sont de matures di- verses, mais Cependant, pour la plupart, de provenance plus pro- chaine que ceux des poudingues supérieurs dont nous avons parlé tout à l'heure. Ils proviennent, en grande partie, du calcaire urgo- nien sous-jacent ou des silex que l’on rencontre à côté, dans un dépôt spécial très intéressant, celui des sables et argiles réfractaires. Ces sables sont exploités, au-dessus de Voreppe, au hameau de Malossanne : ils ne s’y montrent pas en gisements bien réguliers, mais seulement dans de vastes poches et des cavités irrégulières, creusées à travers et entre les bancs du calcaire urgonien supérieur. Ils sont très peu argileux, formés presque entièrement de grains de quariz, et tantôt blancs, tantôt colorés en rouge, en jaune ou en vert, par de l’oxyde ferrique anhydre ou hydraté, ou par un silicate ferreux analogue à la glauconie. Ils renferment des silex, souvent géodiques dont la croûte extérieure est sableuse et montre bien qu'ils se sont formés au milieu des sables eux-mêmes et ne proviennent pas d’un terrain plus ancien, de la craie sénonienne par exemple. Le sable blanc est lui-même agglutiné, par places, par de la silice, en rognons de véritables grès siliceux. Mais ces silex et ces rognons de grès sont généralement brisés, fragmentés, dispersés irrégulièrement, et témoi- gnent que ces sables de Voreppe ne sont plus dans les conditions « originelles de leur formation, qu'ils ont été remaniés et ont coulé ainsi dans les poches et les vides irréguliers du calcaire sous-jacent. Il existe de nombreux gisements de sables du même genre, plus « ou moins argileux, non calcaires, qui sont activement recherchés maintenant pour leur qualité réfractaire, dans toute l'étendue de la zone crétacée subalpine. Dans les conditions de gisement normal, ils reposent toujours sur la surface supérieure du terrain crétacé,« quel que soit l'étage par lequel il se termine. Ainsi, dans l'Isère et la Savoie, c'est, le plus souvent, sur le Sénonien. Ils sont quelquefois. surmontés ou accompagnés, en alternance, de dépôts bien stratifiés_ spéciaux, de calcaires lacustres plus ou moins siliceux (Lus la Croïx-* Haute, Rochebrune près Saint-Nazaire en Royans), de meulières. (Dieulefit, avec Planorbis pseudo-rotundatus, et Limnæa aquensis). Is se présentent donc comme des dépôts réguliers, attribuables au terrain éocène, mais qui ne sont peut-être pas tous du même âge. Quelquefois. ils ne sont recouverts par aucun terrain tertiaire; le plus souvent ils le sont par la Mollasse d'eau douce (calcaire à Aelix Ramondi) ou ie dans l'Isère, 41881. LORY. — COURSE DU 3 SEPTEMBRE. 605 Au-dessus de la principale excavation des sables de Mallossane, nous avons revu le conglomérat grossier qui forme la base de la Mollasse marine, formé principalement de débris du terrain sous- jacent, et pétri des fossiles que nous avons cités dans son premier affleurement. Regagnant alors la route, nous avons retrouvé la mol- lasse sableuse en gros bancs, exploitée ici à ciel ouvert, puis, vers le contour de la route correspondant à la cote 360 (carte de l’Etat- Major), nous avons vu, dans une tranchée qui le montre très nette- ment, cette mollasse s’enchevêtrer et se lier, sans séparation possible, avec les poudingues, qui coupent cependant en biseau très aigu, les lits de mollasse sableuse. C’est la répétition et l'explication du fait que nous avons rappelé comme ayant été signalé par Élie de Beau- mont à l'entrée des carrières souterraines de Voreppe. Les couches de mollasse sont ici inclinées d'environ 20° et le pou- dingue renferme de petits lits sableux, minces et assez réguliers, qui ont la même inclinaison : ce poudingue est donc redressé lui- même, aussi bien que la mollasse et n’est qu'un facies caillouteux de la même formation. La Société a pu, sur ce point, étudier rapidement les caractères de ces poudingues miocènes et y constater l’existence de beaucoup de cailloux de porphyre quartzifère, de jaspes rouges et verts et au- ires roches étrangères aux Alpes occidentales. Ce fait a son ana- logue dans le Nagelfluh de la Suisse : il en est de même du carac- tère des cailloux déformés et émpressionnés, dont nous avons trouvé, sur ce même point, de nombreux et remarquables spécimens. J'ai fait remarquer à plusieurs de nos confrères que les faits observés sur place et tels que nous les avions sous les yeux, paraissaient ne pouvoir s'expliquer que par un ramollissement général et inégal des cailloux . sous les eaux, et par une pression énergique, dont les effets se mon- trent toujours en rapport avec l'épaisseur du conglomérat et aussi avec les dislocations qu’il a subies. De ce même point, on aperçoit toute l’épaisseur des poudingues, qui sont entamés par la profonde gorge d'écoulement du torrent de Roize. Sur les parois escarpées de la rive gauche de cette gorge, on voit nettement se reproduire, dans l’épaisseur même de ces poudin- gues, les phénomènes de contact en biseau entre des couches diver- 1i\ sement inclinées. C’est sur la rive droite de cette même gorge de la Roïze, que se trouve intercalé dans l'épaisseur des poudingues, un petit dépôt local très intéressant, celui du Zignite de Pommiers. L'état actuel de ce sisement, dont l'exploitation est abandonnée depuis longtemps, ne pouvait engager la Société à se détourner de sa route pour aller l’étu- IX. 39 ? “ Le : tie à He te El À a 606 LORY. — COURSE DU 5 SEPTEMBRE. TT. dier ; je rappellerai seulement que ce lignite, très compact, contient beaucoup de coquilles d’eau douce, écrasées, et que l’on y a rencon- tré, en 1840, une dent de mastodonte, qui est aujourd'hui au musée de Lyon, où elle a été classée par Jourdan sous le nom de Mastodon affinis. Au toit du lignite, se présentent des alternances de sables et de marnes bleues, et c’est dans celles-ci que se trouvent deux espèces importantes pour fixer l’âge de ces couches, Cerithium papuveraceum, Brocchi et C. Dubois:, Hürn. Par-dessus ces dépôts locaux d’eau douce et d'eau saumâtre, revient encore une grande épaisseur de poudingues entièrement semblables à ceux de dessous. Le lignite de Pommiers caractérise ainsi, dans nos poudingues miocènes, un ho- rizon bien évidemment inférieur à celui des lignites de La Tour-du- Pin, intercalé dans des poudingues tout semblables, mais au-dessus des sables à Vassa Michaud, etc. En continuant à monter jusqu'au col de la Placette, nous avons vu continuer cette même superposition concordante des poudingues sur la Âollasse du plateau de Raz, et ces assises miocènes, plongeant vers la faille de Voreppe, atteignent, au rocher Sapey, en face de Saint-Jean-de-Raz, l'altitude de 1008 mètres. La lèvre supérieure de la faille est formée toujours par l’abrupt jurassique, surmonté du crêt valanginien, qui lui-même s’élevant de plus en plus, forme le sommet de la Sure (1924 m.), point culminant de la chaïne occiden- tale du massif de la Chartreuse. La coupe (pi. XVI, fig. 3) indique cette disposition, avec l’ensemble du profil transversal du massif. La Société s’est transportée de là, sans s'arrêter, jusqu à Saint- Laurent-du-Pont, d'où, après une halte, elle a repris l’étude des. terrains, le long de la route de Saïnt-Laurent à la Grande-Char-. treuse. L’élargissement de la vallée, à Saint-Laurent-du-Pont, provient d’une déviation de la faille de Voreppe vers l’est, et la coupure transversale de la gorge du Guiers-Mort est en rapport avec cette déviation. En sortant de Saint-Laurent, nous avons retrouvé la mol- lasse sableuse, plongeant uniformément vers la faille, comme à Voreppe, sous une inclinaison de 16 à 15°, et nous avons pu vérifier encore, le long de la route, ses alternances et ses liaisons intimes avec les poudingues. Un peu plus loin, à un coude formé par le Guiers, nous avons vu cette même mollasse se relever fortement en sens contraire, sous un angle d’environ 70°, et nous avons aperçu sur la rive droite, la coupe escarpée d’une falaise de graviers, dont les nappes (4°, pl. XVI, fig. 4.) sensiblement horizontales, coupent nettement, sur leurs tranches, ces couches de la mollasse m a ment inclinées. C’est encore un des points qui avaient tout parti= Ù 1881. LORY. — COURSE DU 5 SEPTEMBRE. 607 culièrement attiré l’attention d'Elie de Beaumont; confondant ces nappes caillouteuses avec les poudingues de Voreppe, il avait cru voir ici une preuve manifeste de discordance entre ces poudingues et la mollasse. Mais il suffit d’un examen un peu attentif pour recon- naître que cette falaise de la rive droite du Guiers n’est qu'une ter- rasse d’ancienne alluvion, un ancien {* de déjection, dont les maté- riaux à peine roulés, la plupart seulement émoussés, viennent tous des gorges-de la Charireuse et ne sont agglulinés que par du calcaire concrétionné, déposé par les eaux qui ont filtré et filtrent encore à travers ce terrain. En face des forges de Fourvoirie, nous avons vu la mollasse, forte- ment relevée, s'appuyer sur les calcaires crétacés, redressés de même : et au contact des deux terrains, nous avons constaté quelques indices de sables réfractaires, analogues à ceux de Voreppe. Ces sables se rencontrent sur divers points des environs et y donnent lieu à des exploitations qui tendent à devenir de plus en plus importantes. De Fourvoirie à là Grande-Chartreuse, la Société a suivi pas à pas les détails de la coupe que nous avons essayé de représenter, aussi fidèlement que possible (pl. XVI, fig. 4). Elle s’est arrêtée particuliè- rement pour constater les positions précises des deux grandes failles dites de Voreppe et de la Grande-Chartreuse ; pour examiner, entre | » ces deux failles, la belle exploitation des couches à ciment, «7, de la compagnie Vicat, situées exactement sur l'alignement de celles du | Chevallon, et correspondant, comme celles-ci, aux mêmes conditions || géologiques que celles de la Porte-de-France. En dessus de la faille Le de la Grande-Chartreuse, les calcaires de la Porte-de-France (/% et &) reparaissent, et sont recouverts encore par un nouvel affleurement L: de ces couches à ciment, c, au tournant de la Croix-Verte. Depuis | ce point jusqu’à la Chartreuse, le chemin suit à peu près la direction l. des couches, et la combe occupée par les bâtiments et les cours du. | Hu couvent, est creusée dans les marnes in/raä-néocomiennes. Après ce compte rendu, M. Lory donne queiques détails sur les Mexcursions qui pourront être faites le lendemain, dans la matinée. Il gé | propose, d'une part, l'ascension du Grand-Som, pour laquelle il "S'offre de servir de guide et où l’on aura l’occasion d’explorer une série stratigraphique très nette, accidentée par des failles et des Mreplis avec renversement, et où l’on trouvera, entre autres faits, au lchalet de Bovinant, le Sénonien à l’état de craie blanche et presque (tendre et des fossiles déterminables. Les membres qui nese décide- raient pas à faire cette ascension, pourraient la remplacer par une “étourse très facile, en suivant les belles routes forestières du massif PAC CENTER LIEU t ñ 608 JOURNÉE DU 6 SEPTEMBRE. 6 sept. à l'O. du couvent, par Chartreusette, etc. : ils auraient l’occasion d'y étudier des accidents analogues et le Sénonien, fossilifère aussi, au pâturage de l’Essart-Rocher. La fig. 4 de la planche XVI donne les coupes détaillées des terrains à explorer dans ces deux excursions. À propos des sables que la Société a explorés à Voreppe, M. Hé- bert fait remarquer que des argiles avec silex, dans des poches pro- fondes des calcaires, se retrouvent dans un grand nombre de pays et paraissent être d’âges très divers. Ceux du Dauphiné, d’après les détails donnés par M. Lory, seraient de la même époque que ceux de la Touraine et de l’Anjou, qui sont dans des poches de la craie et sont inférieurs au calcaire de Saint-Ouen et aux sables de Beau- champ. M. Lory dit que dans le massif du Villard-de-Lans, où le Séno- nien a le plus grand développement en surface ef en épaisseur, les sables analogues à ceux de Voreppe, reposent toujours sur le Séno- nien, Il en est de même dans la vallée de Proveysieux, de même aussi, plus au nord, à Saint-Jean-de-Couz (Savoie), en un mot par- tout où le Sénonien existe bien caractérisé et avec une puissance notable. Quant aux conclusions que l’on peut être tenté de tirer de la con- cordance et de la continuité apparente entre deux groupes géologi- ques superposés, M. Lory fait observer, qu'il y a, dans le Dauphiné, de très grandes irrégularités dans le développement des étages crétacés moyens et supérieurs (Aptien, Gault, Cénomanien, Sénonten). L'étage turonten manque constamment; un ou plusieurs des autres peuvent manquer : aux environs de Grenoble, par exemple, il n'ya ni Aptien, ni Cénomanien ; et dans la succession immédiate de l'Urgo- nien, du Gaull et du Sénonien, les couches de ces divers étages n'en « sont pas moins concordantes et sans lacunes apparentes, au point de vue stratigraphique. Ces faits viennent à l'appui des remarques présentées par M. Hébert au sujet des couches de la Porte-de-France.M La séance est levée à 8 heures. Journée du 6 septembre. Le temps, qui était déjà menaçant la veille est devenu, dans la nuit, tellement mauvais que le programme projeté pour les excursions ; du 9, n’a pu être que très imparfaitement réalisé. | Toutefois, un certain nombre de membres, avec M. Lory pour guide, ont tenté la course du Grand-Som; mais une pluie diluvienneM 1881. SÉANCE. 609 les a forcés de s'arrêter au chalet de Bovinant, et de renoncer à aller plus loin. On a pu constater seulement le caractère crayeux que pré- sente, en cette localité, le Sénonien; M. Toucas et quelques autres membres y ont recueilli quelques fossiles : Belemnitella mucronaia, Echinocorys vulgaris, Inoceramus Cripsii. La course projetée par d’au- tres membres, dans la direction de l’Essart-Rocher et d’Arpizon, n’a pu être entreprise. Au moment de quitter le couvent de la Grande-Chartreuse, le Pré- sident a exprimé au Rév. Père coadjuteur, les remerciments de la Société, pour la gracieuse hospitalité et les prévenances dont elle avait été l’objet. La Société s’est associée unanimement aux paroles de son Président. | Le plus grand nombre des membres de la réunion a dû descendre directement à Saint-Laurent-du-Pont, tandis que quelques-uns, sous la conduite de M. Lory, se dirigeaient sur la rive gauche du Guiers, par Valombré, Malamille et la nouvelle route forestière de la Char- mette et de Curière. La persistance du mauvais temps a encore con- trarié beaucoup cette excursion : toutefois, il a été possible de cons- tater la puissance considérable de la craie sénonienne, sur le sentier pittoresque qui va, de Malamille, rejoindre la route de la Charmette; la série néocomienne entamée par les travaux de cette route, et le beau développement des calcaires ‘fithoniques de Curière, analogues à ceux d'Aizy et du Chevallon; enfin de remarquables dislocations des calcaires urgoniens et néocomiens redressés, au bord inférieur de la faille de Voreppe, accidents qui auraient mérité d’être étudiés en détail, dans des circonstances moins défavorables. La Société à repris à Saint-Laurent les voitures qu’elle y avait lais- sées la veillé et est rentrée à Grenoble à 11 heures du soir. Séance du 7 seplembre 1881, à Grenoble. PRÉSIDENCE DE M. LORY. La séance est ouverte à 8 heures, dans l’amphithéâtre de la Fa- …_ culté des Sciences. k M. de Lamothe, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la à dernière séance, qui est adopté, après une discussion à laquelle pren- wunent part MM. Hébert, Renevier et Benoît, et d’après laquelle il est [ || décidé que l’on supprimera, dans la rédaction, le terme de sidéro- Milithique, employé pour désigner les sables et argiles réfractaires de MA Voreppe et autres gisements analogues. 5 NEN VUE . A n _ de phosphate de chaux; les bancs les plus sableux sont de véritables: 610 LORY. — COURSE DU 7 SEPTEMBRE. 7 sept, : M. le Président annonce une présentation. Après avoir demandé à M. Jaubert, vice-président, de le remplacer au fauteuil, M. Lory rend compte des excursions faites depuis la dernière séance. Il expose en quelques mots celles de la veille, résu- mées ci-dessus, et avec détail celles de la journée, consacrées aux terrains crétacé et jurassique de la rive gauche de l'Isère, en aval de Grenoble. Compte rendu de la course du 7 septembre de Grenoble à Sassenage et à l’'Échaillon, par M. Lory. Partie de Grenoble, en voiture, à 6 heures et demie, la Société a traversé rapidement la plaine formée par les alluvions caillouteuses du Drac et s’est transportée directement au village de Fontaine, pour y étudier les assises de l’étage sénonien, plus épaisses et formées de roches bien plus dures que dans le facies crayeux de la partie nord du massif de la Chartreuse. La disposition des couches est celle que montre la figure 4, pl. XVI, et l’assise supérieure forme, au bord de la plaine, le gradin escarpé appelé les Palmes de Fontaine. Cette assise est constituée par des cal- caires blancs, ou peu colorés, très compacts, et remplis de silex, en rognons et plus souvent en bandes parallèles à la stratification ; ces silex, de teinte blonde ou brune, se fondent insensiblement, sur les bords, avec la pâte de la roche, imprégnée elle-même de silice dans toute la masse. Ces caractères subsistent encore dans les couches in- : férieures de cette assise, comme nous avons pu le voir dans la pre-« mière carrière, à l’entrée de Fontaine. Nous n’avons aperçu dans ces calcaires à silex, aucun fossile : ils y sont, en effet, très rares; cepen- dant sur le plateau de Vouillant, qui couronne les Balmes, j'ai cité. depuis longtemps un exemplaire bien caractérisé de Belemnitellas mucronata, que je place sous les yeux de la Société. 4 Ces couches, presque horizontales dans les Balmes, se relèvent à Fontaine et laissent voir en-dessous d'elles l’assise inférieure, com posée de calcaires sableux ou finement siliceux qui s’exploitent en grandes dalles connues dans le pays sous le nom de lauzes. Les silex y disparaissent ou se fondent intimement dans la roche : souvent, celle-ci se charge de petits grains de glauconie ou de petits graviers grès très consistants, et ont été, jusqu’à ces derniers temps, em Ù_ 4881. LORY. -—— COURSE DU D SEPTEMBRE. | GI ployés au pavage des rues de Grenoble. Les couches inférieures, grises ou jaunâtres, dans lesquelles la silice est finement divisée, _ Sontexploitées pour chaux hydrauliques siliceuses à Seyssinet, et surtout aux Côtes de Sassenage, où nous les avons vues un peu plus tard. | Les lauzes sont presque aussi pauvres en fossiles que les calcaires à silex; dans les carrières de Fontaine, je n’y ai connu pendant long- temps que des empreintes mal conservées de grands inocérames, de Micraster très déformés, d'ammonites et de hamites, et des Roue de bélemnites, en somme non déterminables. Dans mes premiers travaux et encore dans la Description géologique du Dauphiné, j'étais porté à considérer cette assise comme équivalente à la craie mar- neuse du nord de la France. Dans.ces dernières années, l'exploitation très active des couches à chaux hydraulique des Côtes de Sassenage a donné l’occasion d'y recueillir d'assez nombreux fossiles et particu- lièrement des exemplaires parfaitement caractérisés de Pelemnitella mucronata. I est done incontestable aujourd'hui que toute lPépais- seur des calcaires à silex et des lauzes appartient à l'étage sénontien, à la craie à Bélemnitelles, et il en est de même de la craie des monta- gnes de la Chartreuse et d'Entremont. Après avoir étudié ces assises dans les carrières de Fontaine, nous . avons vu que les lauzes grises qui en sont les couches les plus infé- |: rieures, reposent sur un petit gradin rocheux d’un caractère bien dis- tinct. Pour l’examiner, nous sommes entrés dans un clos où nous . avons été gracieusement accueillis par le propriétaire, M. Adolphe !: Pellat, le cousin d’un de nos savants et honorés confrères. Nous y | avons vu les lauzes reposer immédiatement sur une couche grave- leuse, remplie de fossiles roulés, à l’état de moules phosphatés : quel- ques-uns de ces débris étaient encore assez reconnaissables pour ne pas laisser de doute sur leur attribution au Gault. C’est du reste ains que se présente le Gault, dans toute la région, aussi bien au Villard- de-Lans, où il est recouvert par le C'énomanien inférieur de la Fauge, que dans les environs de Grenoble et les massifs de la Chartreuse, et des Bauges, où il est recouvert directement par le Sénonien à | Bélemnitelles. | Sous cette petite Du. de Gault à fossiles phosphatés, réduite ici à une épaisseur de 10 à 15 centimètres, il y a environ six mètres de hcouches minces, grenues, grisâtres ou jaunâtres, souvent pétries de fossiles brisés, que j'ai considérées comme formant la partie inférieure | du Gault et désignées sous le nom de /umachelles du Gault. Nous ny MA/avons trouvé, sur ce point, aucun fossile déterminable. Mais nous | : ‘avons pu voir nettement la superposition de cette assise sur les cal- LA RER OAS P T G Creû - 3 F NE ‘ Da, - Fe #° Es D, 0612 LORY. — COURSE DU 7 SEPTEMBRE, 7 sept. caires urgoniens Compacts, et nous avons aperçu, au fond même du clos Pellat, l’intercalation, dans ces calcaires, d’une couche marneuse jaunâtre, contenant des orbitolines, Æeteraster oblongus, MNucleolites Roberti, Pygaulus depressus, Pterocera pelagi, ete. Ge fait correspond exactement à celui que nous avions reconnu lundi dernier à Vo- reppe, et nos coupes de la pl. XVI montrent qu'il se reproduit partout de la même manière. En avançant de Fontaine vers Sassenage, on voit la grande masse des calcaires urgoniens se relever de plus en plus au-dessus du niveau de la plaine, et elle laisse même apercevoir, en dessous d'elle, un affleurement des marnes à Spatangues, dans un talus boisé, dont nous avons d’abord suivi le flanc, pour aller de Sassenage à la source des Cuves. En approchant de cette source, nous avons brusquement changé de terrain et nous avons rencontré d’abord des lauzes glau- conieuses, en couches à peu près verticales, très brisées, puis bien- tôt des calcaires à silex, en couches horizontales, dans lesquelles s’ou- vrent les célèbres grottes des Cuves de Sassenage. Cela nous a montré nettement que nous traversions une aille, qui met ainsi en contact les marnes a Spatangues avec la partie supérieure du Sénonten, ou avec des lambeaux des couches inférieures de celui-ci, broyés dans le plan même de la fracture. Gette faille n’est d’ailleurs qu'un acci- dent local, peu étendu : elle se continue seulement sur environ 2 kilo- mètres dans la masse de la montagne, suivant la direction du S. S. O., en diminuant de plus en plus d'importance et finissant par un raccordement de ses deux lèvres, infléchies l’une vers l’autre. Je la considère comme une petite cassure subordonnée à la grande cou- pure transversale de la vallée de l'Isère. Mais si restreinte qu'elle soit, cette petite faille est intéressante à un autre point de vue : car elle est probablement la tranchée dans laquelle se rassemblent les eaux pluviales du plateau supérieur, dit plateau -Charvet ou de Saint- Nizier, et par laquelle ces eaux descendent, jusqu’à ce qu’elles ren- contrent un fond imperméable, formé par les lauzes grises et les « marnes à Spatangues, broyées ensemble dans le plan de fracture; elles sont forcées alors de jaillir par l’ajutage latéral ouvert dans les cal- caires à silex sénoniens, c'est-à-dire par les grottes des Cuves. : Nous avons traversé la source et bientôt après le torrent du Furon,« dans lequel elle se jette, encaissé, lui aussi, dans une fracture des mêmes calcaires à silex. En arrivant sur le plateau des Côtes dem Sassenage, nous avons rencontré, sur un espace très circonscrit, un petit lambeau de poudingues miocènes, semblables à ceux de Voreppe, reposant, en stratification paralièle, sur les calcaires à silex; puis, traversant le plateau dans la direction du nord-ouest, nous avons 1881. LORY. — COURSE DU 7 SEPTEMBRE. 613 recoupé les assises sénoniennes, masquées en partie par des dépôts . glaciaires, et nous sommes arrivés aux carrières à chaux hydraulique des Côtes de Sassenage. Les bancs exploités dans ces carrières correspondent aux lauzes grises de l’assise sénontenne la plus inférieure de Fontaine : ils forment la plus grande partie du plateau incliné des Côtes, celle sur laquelle est tracée la route de Sassenage au Villard-de-Lans, jusqu’à l’entrée des gorges d'Engins. Dans le fond d’une ancienne carrière, on aper- cevait encore, il y a une vingtaine d’années, la petite couche de grès à fossiles phosphatés du Gault; on l’a atteinte aussi dans un puits de reconnaissance creusé à la partie inférieure d’une des car- rières actuelles. Les bancs exploités contiennent eux-mêmes, en certains points, des graviers de phosphates ; mais leurs fossiles sont entièrement différents de ceux du Gault : ce sont de grands inocé- rames, de grandes ammonites, encore non déterminées et des bélem- nitelles, dont les exemplaires déterminables appartiennent incontes- tablement au Pelemnitella mucronata. Ce fossile indique clairement la classification des lauzes et des calcaires à silex dans l'étage Séno- nien Supérieur, qui repose, sans intermédiaire, sur le Gault. Les bancs exploités pour la fabrication de la chaux hydraulique sont des calcaires gris, compacts, mêlés intimement de silice très divisée et d’un peu d'argile. La proportion du résidu insoluble dans les acides étendus, varie généralement de 15 à 19 0/0, et la composi- tion moyenne de ce résidu peut être représentée par 88 centièmes de silice, 5 à 6 d’alumine et 6 à 7 de peroxyde de fer. Ce sont donc des calcaires siliceux et très peu argileux, contenant en moyenne, environ 47 0/0 de silice. Cette composition est analogue à celle de la | pierre à chaux hydraulique du Teil bien que celle-ci appartienne à un tout autre étage géologique. Au point de vue chimique, la chaux hydraulique de Sassenage peut être considérée comme équivalente à M] la chaux du Teil et elle a fait aussi ses preuves au point de vue in- dustriel. Accueillie avec la plus parfaite courtoisie par MM. Carrière | frères et Cie, la Société a visité avec intérêt cette belle usine, qui a pris, dans ces dernières années un développement considérable, et | où le blutage de la chaux, la mouture des grappiers sont pratiqués | d'une manière analogue à ce qui se fait au Teil, La chaux de Sasse- (M nage a été employée à divers travaux maritimes et va l'être à ceux du uw canal de Panama. Avant de quitter le plateau de Côtes de Sassenage, la Société a donné son attention aux dépôts superficiels très remarquables dont F 1 il est recouvert sur une grande partie de sa surface, et surtout au PR Tate nu + ROUE TR 2 PRE LR LS VEN AT AUS TUE L'et MALNVR hd à END 44 + ur dar é fi ele Car * ne < à LE V'+ ee CE de) er x . regarde l'Isère, et même jusque dans la plaine, au pied de l’escarpe- te PE Dh À A FRAME USE d'A k |: : ao 4 se HE 614 LORY, —— COURSE DU 7 SEPTEMBRE. 7 sept. bord de l'escarpement par lequel il se termine au bord de la vallée de l'Isère. Dans les carrières mêmes, au-dessus des bancs exploités, on voit une nappe de blocs et de débris calcaires de toute grosseur, et la surface des lauzes sénoniennes a été évidemment usée, rabotée, par le frottement de ces masses de débris. En retournant vers Sasse- nage, on voit ces blocs et ces débris former de grands amas, des buttes d’une étendue considérable et se continuer sur la pente qui ment. Ces amas ne contiennent que très peu de débris sénoniens : ils sont formés presque entièrement de blocs et de débris wrgoniens, et c'est parmi ces blocs que l’on a, jusqu’à ces derniers temps, exploité les plus belles pierres de taille pour les constructions ‘et les monu- ments de Grenoble. Ces faits suffisent pour affirmer que l’accumula- tion de blocs des Côtes de Sassenage ne provient pas d’un éboule- ment ; Car la presque totalité des pentes avoisinantes, aussi bien que le sol même du plateau sont formées de roches sénoniennes. Comme Albin Gras l’a dit le premier, il faut considérer cette accu- mulation de blocs comme la moraine terminale d’un ancien glacier qui remplissait autrefois le vaste bassin de la vallée de Lans, do- minée à l’est par une haute crête wrgontienne, dont l'altitude moyenne est d'environ 2,000 mètres. A l’époque de la plus grande extension des glaciers alpins, celui-ci n’en était qu'un simple affluent latéral ; mais il continua de subsister quelque temps, après la retraite du grand glacier en amont de Gre- noble, et c’est alors, je crois, qu'il forma cette moraine terminale, dont la structure et l’aspect caractéristique, si bien conservés, aites- tent qu’elle n’a subi aucun remaniement. | Revenue à Sassenage, la Société a effectué, sans s’arrêter, le trajet jusqu'à la source sulfureuse située à peu près à mi-chemin entre «h,, Veurey et les carrières de l’Échaillon. Une coupe naturelle parfaite- M ment neite permet de voir, de la grande route, tous les détails du profil représenté dans la fig. 4, pl. XVI. Plusieurs membres ont exprimé le regret que le programme de notre excursion n’eût pas compris un coup d'œil à la localité célèbre d’Aizy. J’ai dû alléguer « comme excuse le temps assez considérable qu’eût exigé ce supplé- ment d'exploration, et qu’il aurait été difficile de trouver dans une è , a journée déjà si remplie ; j’ajouterai que, comme gisement fossilifère, cette localité est aujourd’hui bien appauvrie, et qu’au point de vue stratigraphique elle ne fournit, comme tant d’autres, que des docu-« ments incomplets sur une question toujours controversée. + La grande faille de Voreppe tranche brusquement, à l’ouest, l'a} fleurement jurassique supportant les couches d’Aizy, et on trouve, . 25 PSE TNT pe ES | ET SLT À PROS EEE NE 7 oo * # Lao! ac 1881. -_. LORY. — COURSE DU 7 SEPTEMBRE. 615 dans le vallon de Veurey, la Mollasse, des représentants rudimen- taires de la craie sénontenne et du Gault, l'Urgonien supérieur et les couches à orbitolines, absolument dans les mêmes conditions qu’à Voreppe. Traversant alors la grande masse urgonienne inférieure qui va former le sommet de la Dent de Moirans, on rencontre, en des- sous, les marnes à Spatangues, au Petit-Port, puis les calcaires roux à Ostrea rectangularis, et les calcaires valanginiens ou du Fontanil, qui vont former le sol du plateau de Saint-Ours. Ces derniers affleurent au niveau de la route, tout près du point où la source sulfureuse des. bains de l’Échaillon sort des couches situées immédiatement au- dessous. Ce sont des caleaires argileux d'un gris bleuâtre foncé, contenant une variété d'Ostrea Couloni, Rhynchonella lata, etc., qui se rattachent encore évidemment à l’assise va/anginienne : cette petite source sul- fureuse froide et très peu saline, est ainsi, quant aux couches d’où elle sort, dans des conditions analogues aux eaux d’Aix en Savoie. Ici, de même que dans le Jura, on ne trouve, en dessous de l’as- sise valanginienne, aucun représentant des marnes ?nfraà-néocomiennes à Pelemnites latus, eic., si développées dans la zone subalpine. Les calcaires valanginiens reposent immédiatement sur des calcaires com- pacts, qui, déjà à quelques mètres de la limite de contact, sont pé- tris us nérinées et continuent de se montrer avec les mêmes carac- tères dans tout l'escarpement qui règne de ce point au tournant du Bec de l’Échaillon. C’est seulement en arrivant tout près de ce pro- montoire, que l’on voit les parties inférieures de ce massif calcaire devenir tendres, d’un blanc mat, prendre la structure de la belle pierre blanche coralligène exploitée dans les carrières de l’Échaillon. La pierre blanche de l’Échaillon se présente done comme n'étant qu'un accident de structure, sur le même niveau géologique que les calcaires compacts dans lesquels on rencontre, du reste, les mêmes fossiles, mais moins faciles à dégager et moins bien conservés, Tere- bratula moravica, Diceras Lucü, etc. Tandis que dans ces calcaires compacts, la pâte de la roche provient, en grande partie, d’une pré- Cipitation chimique, enveloppant et moulant des fossiles entiers ou brisés, la pierre blanche de l'Échaillon est composée presque entièrement de polypiers et autres fossiles, brisés et triturés, for- … mant une masse puissante, épaisse de 30 mètres environ, où la stra- tification est très peu distincte. La partie supérieure de cette masse, au toît des carrières de lÉchaillon, est la plus riche en fossiles et contient beaucoup de “srands polypiers entiers, de grands Diceras Lucüi, etc. ; c'est celle “qui a fourni, il y a trente ans, les fossiles les plus variés et les plus re- Là NP MR ! ANR à in ‘# , \ \ 61G LORY. = COURSE DU 7 SEPTEMBRE. 7 sept. marquables, entre autres les espèces nouvelles décrites par Albin Gras (Catal. foss. de l'Isère, 1852), À mesure que l'exploitation s’est développée en profondeur, elle a rencontré des calcaires plus ho- mogènes, où les fossiles entiers sont de moins en moins abondants. En dessous de la pierre blanche, qui ne contient que 1 ou 2 0/0 de carbonate de magnésie, la roche devient de plus en plus grisâtre et magnésienne ; on arrive à une véritable dolomie, grenue, caverneuse, dont les vacuoles sont hérissées de petits cristaux de dolomie. Il est à remarquer que ces Calcaires magnésiens et même cette dolomie sont loin d’être dépourvus de fossiles : seulement, le test a généralement été dissous, et les fossiles sont à l’état de moules. Nous en avons vu sur place plusieurs exemples, et j'ai trouvé à cet état les fossiles les plus caractéristiques, T'erebratula moravica, un grand exemplaire de Diceras Lucii, des Cidaris et autres échinides. La proportion de ma- gnésie ne va pas en augmentant jusqu'à la partie inférieure du massif : en dessous de la dolomie, qui peut avoir 7 à 8 mètres d’é- . paisseur, il y a d’autres calcaires grisâtres, où la proportion de car- bonate de magnésie redescend à 13 0/0, au niveau de la route et des alluvions de l'Isère, à la base de l’escarpement. La Société a été accueillie, aux carrières de l’Échaillon, avec une grâce parfaite par MM. Biron frères, et elle a visité cette belle exploi- tation, ouverte à environ 400 mètres d’élévation au-dessus de la route, dans la roche abrupte, et desservie par un plan incliné de 90 mètres de hauteur. La pierre étant homogène et presque sans délit peut être extraite en monolithes de dimensions déterminées, que l’on circonscrit par des entailles et l’on détache avec des coins: la poudre et la dynamite ne sont employées qu'avec beaucoup de ménagements. | De ce belvédère entaillé dans le front le plus avancé des chaînes subalpines, la Société s’est plu à jeter un coup d'œil sur la vaste étendue de collines et de plateaux tertiaires qui règne sans interrup- tion depuis là jusqu’au Rhône, dans la direction de Lyon ou dans celle du cours inférieur de l'Isère. Ces collines et plateaux sont formés essentiellement, par la Mollasse marine sableuse ou à l’état de poudingues à cailloux émpressionnés, et par le Miocène supérieur, comprenant les argiles & lignites de la Tour-du-Pin et des environs de Saint-Marcellin, surmontées d’une grande épaisseur de sables, de grès et de poudingues, semblables à ceux de dessous, mais dans les- quels on n’a trouvé aucun fossile marin, et qui alternent souvent avec de petits lits de marnes lacustres. L’ensembie de ces assises miocènes présente une pente à peu près uniforme vers l’ouest, de- puis les collines au nord de Voiron, qui touchent au massif de la 1 ‘| 1881. DIDELOT. =—— TÉRÉBRATULE URGONIENNE. 617 Chartreuse et atteignent 964 mètres d’altitude, jusqu'aux bords du Rhône, entre Lyon et Valence. Mais les couches y sont toujours sensiblement horizontales, ou du moins leur inclinaison est insen- sible à l’œil dans les tranchées naturelles ou artificielles de médiocre étendue. Les dernières dislocations alpines, qui ont si fortement accidenté la mollasse dans les massifs calcaires auxquels appartient encore la roche de l’Échaillon, ne sesont manifestées, dans ce Miocène du Bas- Dauphiné, que par l’inclinaison générale que nous venons d'indiquer et par quelques fissures locales qui y ont facilité l'ouverture des val- lées d’érosion. Le repas de la Société avait été préparé à la cantine de l’exploita- tion : MM. Biron frères en ont fait les honneurs avec une courtoisie pour laquelle la Société ne saurait omettre d’exprimer ses sympa- thiques remerciements. Ils ont ensuite mis la plus grande complai- sance à nous montrer leurs vastes ateliers, où sont taillés, tournés et polis ces magnifiques blocs de toutes dimensions qui ont valu à la pierre de l'Échaillon une réputation universelle. Enfin, pour compléter les agréables souvenirs que cette visite laissera à tous les membres de la Société, MM. Biron ont mis à leur disposition une ample moisson de fossiles du calcaire de l’Échaillon, mis en réserve à leur intention, et parmi lesquels les Terebratula moravica, Diceras Luc, plusieurs nérinées, les radioles de C'idaris glandifera et de nombreux polypiers ont été accueillis avec un empressement très légitime. Tout en regrettant que cette excursion n'ait pas pu comprendre | une visite au gisement d’Aizy sur Noyarey, qui aurait réclamé à elle seule tout un jour et aurait présenté quelque difficulté pour une compagnie nombreuse, la Société est rentrée à Grenoble très satis- . faite et bien dédommagée du mauvais temps qui avait contrarié ‘ d’une manière si fâcheuse ses excursions de la journée précédente. M. Lory présente, de la part de M. le colonel Breton, le résultat . du moulage sur place d’une grande ammonite que la Société avait | remarquée dans sa visite du 4 septembre aux couches à ciment de - | l’ancienne carrière de la Porte de France. M. Pillet pense que ce fossile n’est autre qu'un grand exemplaire | d’'Ammonites occitanicus. M. Didelot présente à la Société le dessin d’une térébratule 4 trouvée par lui dans les couches urgoniennes à Orbitolines de la Sa- voie, et donne quelques détails sur les caractères particuliers de ce fossile, RENEVIER. — URGONIEN DE LA SUISSE 1 SOPEP 4 1% Au sujet de la composition de l'étage urgonien, M. Renevier fait Enr | la communication suivante : CR Nous venons de voir à l'ouest de Grenoble, dans ces chaînes que | M. Lory nomme chaînes sub-alpines, l'étage urgonien représenté par un grand massif calcaire, au tiers supérieur duquel se trouve inter- : 2 calée une assise marneuse contenant Aeteraster oblongus et de petites 11e | _ orbitolines. Les grands bancs de calcaires inférieurs paraissent ne | contenir que le Requienia ammonia, tandis que les supérieurs, moins épais, contiendraient simultanément les Reg. ammoniaet Req. Lonsda- | lei. D’après M. Léenhardi, il paraît qu’il en est à peu près de même à he: Orgon; que là aussi, les deux réquienies ont vécu ensemble, et que D + les orbitolines se trouvent disséminées dans presque toute la masse on de l’Urgonien. | En Suisse, les circonstances sont assez différentes. Les deux ire E quiénies n’ont encore jamais été rencontrées ensemble. Æeg.ammonia “4 caractérise exclusivement la partie inférieure, que nous considérons à comme le véritable Urgonien ; tandis, qu’au contraire, Reg. Lonsdalet F0 et les Orbitolina ne se rencontrent qu’à la partie supérieure, dans les 3% couches que j'ai séparées sous le nom de Rhodanien. A la Perte du d Rhône, feg. Lonsdale: est cantonnée dans les calcaires roux à Ptero- É. cefa Pelagi, qui forment la base du Rhodanien, et où se trouve aussi E Heterasier oblongus ; tandis que les orbitolines forment une couche | spéciale de 50 centimètres, vers la partie supérieure du fhodanien. À Sainte-Croix, dans le Jura vaudois, les orbitolines sont dissémi- nées dans toute l'épaisseur du HOME A qui est un calcaire mar- neux jaune, bien distinct de l’Urgonien blanc à /eg. ammonta. 1 Dans les Alpes suisses, l’ensemble forme un grand massif calcaire « - comme à Grenoble, mais Reg. Lonsdalet et les orbitolines paraissent 2 spécialisés dans le tiers supérieur de ces calcaires qui est un peu plus | Lie jaunâire, tandis que Reg. ammonia ne se rencontre, à ma connais-" | | sance, que dans les deux tiers inférieurs, formés de calcaires plus 1 JE date et plus compacts. _ Dans les rares gisements où nous avons les couches aptiennes, L ER elles se relient intimement à la série urgonienne susmentionnée, _ PRE en en formant la partie tout à fait supérieure. Ainsi, à la Perte“ æ du Rhône et à Sainte-Croix, où elles sont à l'état de grès durs - à gros bivalves ; à Waunenalp (Schwytz) et dans les Alpes vaudoises, « où elles sont à Vétat de calcaire gris, plus ou moins foncé. Ce n'est nulle part le vrai faciès d’Apt à ammonites pyriteuses, mais c’est un $ équivalent, surtout riche en acéphales, et qui contient quelques- “uns. des mêmes fossiles. = Ce sont ces circonstances qui m'ont engagé à réunir ces trois sub. + | ROME 7 ROSES ÉTAT VE ES Ka Los Re: ? FA | LORY. =— EXCURSION DANS L'’OISANS. 619 divisions comme trois termes d’un même groupe, et faute d’un meil- leur nom pour l’ensemble j’avais adopté la contraction proposée par Coquand : Urg-aptien, qui toute défectueuse qu’elle est, représente | bien les circonstances stratigraphiques que je viens d'énumérer. M. Léenhardt dit qu'à Orgon, on trouve, à la partie supérieure, les calcaires à Réquienies, contenant, en même temps et abondam- ment À. ammonia, À. Lonsdales, et au-dessous de ces calcaires une srande épaisseur de calcaires à orbitolines. En allant vers le Ven- toux, les orbitolines se répandent dans toute la masse des calcaires. M. Lory rappelle qu'à Apt même, les calcaires urgoniens sur lesquels la ville est bâtie renferment, à l’état de moules siliceux, Àe- quienia ammonia, À. Lonsdale: et plusieurs autres espèces de la même . famille, associées au Pygaulus depressus, comme à Grenoble, en des- sous des marnes apétiennes typiques de d'Orbigny, dont la faune est M toute différente. M. Toucas fait observer que, dans les Corbières, ii y a alternance entre les bancs à réquienies et ceux à orbitolines, dans toute l’épais- seur de l'étage. Quant au Gaulf que la Société a observé dans le clos Pellat, à Fontaine, les caractères en sont les mêmes que ceux du | gault de Salazac (Gard). M. Toucas continue en faisant une communication verbale sur la série crétacée supérieure du midi de la France, et particulièrement sur les divers niveaux de Rudistes qu’il y distingue. M. Hébert exprime des réserves formelles au sujet des faits allé- | gués et des conclusions émises par M, Toucas. Dans l’Aquitaine et la région des Pyrénées, le principal niveau de Rudistes ne contient pas ensemble Âippurites cornuvaccinum et Æadiolites cornupastoris mélangés : ces fossiles sont dans deux assises distinctes, qui, dans les Corbières, sont séparées par les marnes à Micraster brevis. _ M. Lory donne quelques indications au sujet de l’excursion en \Oisans, pour laquelle la Société se mettra en route le lendemain, | La séance est levée à 10 heures du soir. V GRE |: Lo jé (hr He ps 620 LORY. — COURSE DU 8 SEPTEMBRE. Séance du 8 septembre, au Bourg-d'Orsans. PRÉSIDENCE DE M. LORY. La séance est ouverte à 5 heures et demie du soir, dans la salle de la Justice de paix, au Bourg-d'Oisans. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Lory, président, rend compte de l’excursion faite dans la journée. Ê Course du 8 septembre, de Grenoble à Vizille et au Bourg-d'Oisans, par M. Lory. La Société avait consacré les quatre premiers jours de la Réunion à l'étude de la région des chaînes subalpines, caractérisée principale- ment par le grand développement des terrains crétacés, et dans laquelle on ne voit qu’exceptionnellement, et sur son extrême limite (du moins dans le Dauphiné et dans le département de la Savoie), « affleurer des étages jurassiques inférieurs à l'étage oxfordien. Au- jourd’hui, nous avons abordé l'étude de la première zone alpine, cons-« tituée par les terrains anciens (schistes cristallins et grès houiller), le Trias, généralement très incomplet, manquant en beaucoup de par-« ties, et un immense développement du Zias, à l’état de calcaires ar-M gileux noirs plus ou moins schisteux, sur lequel on ne rencontre que très rarement des représentants, peu caractérisés, des étages bajocien«… et bathonien. à Partie de Grenoble à 6 heures du matin, par le chemin de fer, la Société est descendue à la station de Vizille. De là, traversant la RO manche sur le pont de service des carrières de gypse, elle s’est dirigée vers ces carrières, situées dans le vallon des Combes de Champ. A la tête même du pont, sur la rive gauche, nous avons constaté lan présence du Zias, en couches presque verticales, plongeant vers l’ouest ; il se présente ici, comme le plus souvent dans la première zone alpine, sous la forme de calcaires argileux noirs, schisteux, contenant des Bélemnites étirées et tronconnées, qui ne permettent guère de déterminer, d’une manière précise, l'étage auquel elles doivent être rapportées. En montant sur la gauche et suivant les lacets du chemin d'ex- ploitation qui conduit aux carrières, on constate un pli anticlinal | ci . . Ball dé la Soc Géol.de France + ; PROFILS GÉOLOGIQUE S DU BASSIN DE LA ROMANCHE 3 Jèrte ZIX PLAVII 1 Fig.l_ Gypses triasiques de Champ et de Vizille.Ech: 15-000 Fig: 5 — Profil de la montagne de la Bastille AGrenoble — Ech: ro 000 / Bastille StSauveur Les Combes de Champ RÉ de Chambery Vallée du Drac Vallée de É Ta Romanchè ï 1 1 ï ï Légende de la Fig. ci Couches & ciment de la Forte de France ( To Davidson. On genera and species of spiral-bearing Brachiopoda, in-6°, 13 p. (Ext. de Geological Magazine, janv. 1881). pos. — 20 pécemBre 1880-91 révrier 1881. LAS — Zoology of the NOASe of H. M. S. Challenger. Part. 1; Report on the Brachiopoda, in-4; 67 p., 4 pl.; Londres, 1880. Davy. Notice eue sur l'arrondissement de Segré (Maine-et- Loire) et particulièrement sur les gisements de minerais de fer de ce pays, in-8°, 101 p., 4 pl. ; Saint-Etienne, 1880. (Ext. du Bull. de la Soc. de l'Industrie minérale). E'isenach. Uebersicht der bisher in der Umgegend von Cassel beo- bachteten Pilze, in-8°, 36 p.; Cassel, 1878. (reologische Specialkarte des Konigreichs Sachsen. Section Zschopau; Section Langenleuba. Kessler. Die Lebensgeschichte der auf Ulmus campestris, L., Vor- kommenden Aphiden-Arten, in-8°, 95 p.; Cassel, 1878. King (W.) Preliminary notice of a memoir on Rock-jointing in its relation to phenomena in physical geography and physical geology, in-8°, 6 p.; Dublin, 1880. (Ext. des Proceedings of the R. Irish Aca- demy). * Matheron CPR) Recherches paléontologiques dans le Midi de la France, livr. 7, 6 pl. in-folio; Marseille, 14880. Moÿsisovics. Ueber heleropisthe Verhältnisse im Triasgebiete der Lombardischen Alpen, in-4%°, 93 p. (Ext. du Jahrbuch der K. K. Geol.. Reichsanstalt, 1880). Nicholson. On some new or imperfectly known species of corals from the devonian Rocks of France, in-8°, 24 p., 1 pl. (Ext. de Annals and Magazine of Nat. History, janv. 1881). Ombonñi. Denti di ippopotamo da aggiungersi alla fauna fossile del Veneto, in-4°, 8 p., 1 pl. ; Venise, 1880. O’Reilly. On the directions of main lines of jointing observable in the rocks about the bay of Dublin, in-8°, 148 p.; Dublin, 1880. — On the correlation of lines of direction on the Earth’s surface, in-8°, 30 p.; Dublin, 1879. (Ext. de Trans. Irish Academy). — Explanaiory Notes and discussion of the nature of the prismatic forms of a group of Columnar Basalts, Giant’s Causeway, in-4°, 94 p.. ; Dublin, 4879. (Ext. des Trans. of R. Irish. Academy). Pirona. Sopra una particolare modificazione dell apparato cardinale in un ippurite, in-4°,.6 p. 1 pl.; Venise, 1880. Renault. Cours de botanique fossile fait au Muséum d'histoire natu- relle, 4 année, in-8°, 176 p., 24 pl.; Paris, 1881. | Renevier. Deuxième compte rendu de la commission géologique internalionale pour l'unification des procédés graphiques, in-8°, 36 p. ; Lausanne, 1881. Riehl. Verzeichniss der bei Cassel in einem Umkreise von Ungefäbr drei Meilen aufgefundenen Coleopteren, in-8°, 40 p.; Cassel, 1865. RS PE A Cet ee Rte K ° Ya et LE &" à ; | * TR EE RS TEL à L + PL s L di à : ; 3 pe L ST : | | à 44 LE. 26 DONS. — 20 DÉCEMBRE 1880-21 FÉVRIER 18814, Rivière. De quelques hyperostoses de poissons trouvées dans les grottes quaternaires de Menton en Italie, in-8°, 6 p. (Ext. de l’Ass. fr. pr. l'Av. des Sc., Congrès de Montpellier, 1879). — Le Pliocène de Castel d'Appio en Italie; nomenclature des fossiles qu’il renferme, in-8°, 8 p. (Extrait de l'Ass. fr. pr. l'Av. des Sc., Congrès de Montpellier, 1879). Scudder. Geography of North America, in-8°, 31 p. ; Cambridge, 18... — Insects from the tertiary beds of the Nicola and Similkameen rivers, British Columbia, in-8°, 11 p. (Ext. from -Report of progress for 1877, Geol. Survey of Canada). Sorokynine. Matériaux pour l'étude de la géologie du Caucase (en russe), 2 vol. in-8°, 294 p., 3 pl., 1879-80. Taramelli. 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Dollfns. — Sur l’âge du soulèvement du pays de Braw, 4097. Gorceix. — Sur les schistes cristallins du Brésil et les terres rouges qui les re- couvrent, 4099. à —_ — jd., t. XCIL, n° 1 à 7, 3 Janvier — 14 février 1884: Green. — Nouvelle éruption du Mauna-Loa (Îles Hawaï), 48. Daubrée. — Production contemporaine du soufre natif dass le sous-sol de Paris, 101. — Examen de matériaux provenant de quelques fortsvitrifiés de la France, 269. « du De Molon. — Etude sur les tourbes des terrains cristallisés du Finistère, 1439 Studer. — Le contact mécanique du gneiss et du calcaire dans l'Oberland ber- Fr. nois, observé par M. A. Balizer. 169. À Colladon. — Tremblement de terre ressenti en Suisse le 27 janrier 1884, 326. Fouqué et Michel-Lévy. — Reproduction artificielle des basaltes, 367. — Annales des Mines, 7° sér., t. XVIH, 1880, n° 5. DONS. — 20 pécemMBrE 1880-91 rÉvRIER 1881. 27 — La Nature, revue des Sciences, n°5 395 à 400, 402, 403, dé- cembre 1880, janvier-février 4881. — Revue de Géologie par Delesse et de Lapparent, t. XVI. — Société de Géographie. Bulletin de la —, septembre-no- vembre 48380. — Société botanique de France. Bulletin de la —., 2° sér., t. XX VII, n° 5, 14880. — Société zoologique de France. Bulletin de la —, 4880, n°53 et 4, mars-juillet. | Amiens. Société Linnéenne du Nord de la France. Bulletin men- suel, t. V, 4% juin 1880. Evreux. Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure. Recueïl des travaux de la — ; 4° sér., t. IV, 1878-79. Le Havre. Bulletin de la Société Géologique de Normandie, t. VI, 1879. Résumés, études et mémoires sur la géologie normande. Rouen. Société des Amis des Sciences raturelles de —., 2° sér., 16° année, 1% semestre 1880. Saint-Etienne. Société de l'Industrie minérale. Bulletin de la —, 2c sér., t. IX, n°3, 1880 avec atlas de 10 pl. L: P. Davy. — Etude géologique de l'arrondissement de Segré, 537. — — Comptes rendus mensuels, Décembre 1880. Janvier 1881. Toulouse. Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de —, 8° sér., t. II, n° 2, 1880. — Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme par M. Æ. Cartailhac, 2° sér., t. XI, n°° 8 à 12. 1880; t. XII, n° 1, 1881. Valenciennes. Société d'agriculture, Sciences et Arts de l’arron- dissement de —. Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique, t. XXXIIT, n° 10, octobre 1880. Aïlemaÿne. Berlin. Akademie der Wissenschaften zu —, Monats- bericht der K. P. —, septembre-octobre 1880. — Geologische Gesellschaft. Zeitschrift der D. —. t. XXXII, n° 3, juillet-septembre 1880. Rothpletz. — Radiolarien, Diatomaceen und Sphärosomatiten im silurischen kieselschiefer von Langenstriegis in Sachsen, 447. Nehring. — Uebersicht über vierundzwanzig mitteleuropaische Quartar fau- nen, 468. Geinitz. — Der Jura von Dobbertin in Mecklenburg und seine Versteinerun- gen, 510. Pfaff. — Einige Beobachtungen über den Lochseitenkalk, 536. — Einige bemer- kungen zu Herrn Heim's Aufsatz « Zum Mechanismus der Gebirgsbilnung » 542. . \ \ MA MON UN à 1e i \ À YA 28 DONS. —— 20 pÉcEMBRE 1880-91 révrier 1881. Credner. — Ueber Glacialerscheinungen in Sachsen nebst vergleichenden Vor- bemerkungen über den Geschiebemergel, 572. Branco. — Ueber die Verwandtschaftsverhaltnisse der fossilen Cephalopoden, 596, Huyssen. — Uebersicht der bisheringen Ergebnisse der vom Preussischen Staate ausseführten Tiefbohrungen im Norddeutschen Flachland und des bei diesen arbeiten verfoleten Planes, 612. Jentzsch. Uebersicht der silurischen Geschiebe Ost und Westpreussens, 628. Breslau. Schlesischen Gesellschaft fur vaterländische Cultur, Sie- benund fünfzigster Jahres-bericht der —, 1879. Von Lasaulx. — Die mineralogische Beschaffenheit der Gnadenfreier Meteo- rite, 169. Althans. — Ablagerungen von Schwefel in den Gyps-und Kalksteinschichten bei Pschow und Kokoschutz, 178. Roemer. — Die Carta geologica de Portugal, 179. Derselbe. — Mittheilungen über die Gattung Ælasmotherium, besonders den Schadel derselben von Brandt, 180. — Versteinerungen aus dem unterdevonischen quarzit des Durrberges bei Würbenthal, 181. — Marine conchylien aus dem Kohlengebirge von Künigshütte, 181. — Eine Walnuss (Juglans) aus dem tertiàä- ren Braunkohlenlager der Georg Felixgrube bei Weigersdorf unweït Gærlitz, 183. — Eine neue devonische Korallengattung aus der Eifel, 184. Gôppert. — Ueber Kohlenbildung auf trockenem Wege bei gewohnlicher tem- peratur, 186. — Ueber die in der Harnblase des Hechtes sich findenden parasitis- chen Gebilde 188. Joseph. — Üeber einige in den Tropfsteingrotten von Krain aufgefunde Urthiere, 195. Gotha. Geographischer Anstalt. Mittheilungen aus J/ustus Perthes’, t. XXVI, n° 19, 1880 et t. XX VII, n° 4, 1881. Halle. Vereins für Erdkunde zu —. Mittheilungen des —, 1877, 1878, 1819 et 1880. Alsace-Lorraine. Mulhouse. Société industrielle de —. Bulle- tin de la —, novembre-décembre 1880. Autriche-Hongrie. Vienne. Akademie der Wissenschañften. Siizungsberichte der K. — (Section des Sciences mathématiques), Année 1879, avril, mai, juin, juillet, octobre, novembre, décembre. Année 1880, janvier à juillet. | — — Id., (Section des Sciences naturelles). Année 1879, janvier- décembre. Niedzwiedzki. — Geologische Untersuchungen im westlichen Theile des Balkans und in den angrenzenten Gebieten. Zur Kenntniss der Eruptivgesteine des West- lichen Balkans, LXXIX, 138. Boué. — Ueber die Oro-Potamo-Limme (Seen) und Lekavegraphie (Becken) des Tertiären der Europaischen Turkei und Winke zur Ausfüllung der Lucken unserer jetzigen geographischen und geognostichen kenntnisse dieser Halbinsel, XXI 261: DONS. — 20 pécemMBRe 1880-21 FÉVRIER 1881. 29 Hiller. — Neue conchylien aus den mittelsteierischen Mediterraneen-schichten, LXXIX, 416. Liebe. — Die fossile fauna der Hæœhle Vipustek in Mähren nebst bemerkun- gen betreffs einiger knochenreste aus der krenzberghœæbhle in Krain, LXXIX, 472. Toula. — Geologische Untersuchungen im Westlichen Theile des Balkans und in den angrenzenden Gebietent, LXXXI 188. Ê Uhlig. — Uber die liasische nets von Sospirolo bei Belluno, LXXX, 259. — — Id., (Section des Sciences naturelles). Année 1880, janvier, avril, juin, Juillet. Fuchs. — Ueber einige tertiäre Echiniden aus Persien, LXXXI, 97. Boué. — Ueber den ehemaligen und jetzigen Stand der Geologie und Geogenie und die untersuchungen und Methoden in diesen Richtungen, LXXXI, 148. Burgerstein und Noe. — Geologische Beobachtungen in Süddlichen Calabrien, LXXXI, 154. Woldrich. — Diluviale fauna von Zuzlawitz bei Winterberg in Bohmerwalde, LXXXII, 7. Sieber. — Zur kenntniss der Nordbœæhmischen Braunkohlenflora, LXXXII, 67. Bieber. — Ueber zwei neue Batrachier des Bæhmischen Braunkohlenformation, LXXXII, 402. . Hussak. — Beitrage zur kenntniss der Eruptivgesteine der Umgegend von Schemnitz, LXXXII, 164. — — Register zu den Baenden 76 bis 80 der Sitzungsberichte der K. —; n° IX. — — Denkscäriften der K. — t. XL. À Bittner. — Der Geologische Bau von Attika, Bæotien, Lokris und Parnassis, 1. M. Neumayr. — Der Geologische Bau des Westiichen Mittel-Griechenland, 91. Fr. Teller. — Der Geologische Bau der Insel Euboea, 129. — Geologische Besch- reibung des südæstliichen Thessalien, 183. V. Hilber. — Diluvial Landschnecken aus Greechenland, 209, Neumayr. — Ueber den geologischen Bau der Insel Kos, 213. — Geologische Beobachtungen im Gebiete des Thessalischen Olymp, 315. — Geologische Unter- suchungen über den Nordlichen und œæstlichen Theil der Halbinsel Chalkidike, 328. Burgenstein. — Geologische Untersuchungen im Sudwestlichen theile der Halbinsel chalkidike, 321. Fr. Teller. — Geologische Beobachtungeu auf der Insel Chios, 340. À. Bittner, M. Neumayr und Fr. Teller. Ueberblick über die geologischen Verhältnisse eines Theiles der agaischen Kustenlander, 379. ——I.,t XLL Fritsch. — Jahrliche Periode der Insectenfauna von Osterreich-Ungarn. IV Die Schmetterlinge. 2 Die Nachtfalter, 53. Fuchs. — Ueber die von D: E. Tietze aus Persien mitgebrachten Tertiärvers- teinerungen, 99. Szajnocha. — Die Brachiopoden Fauna der Oolithe von Balin bei Krakau, 197. Gt XLIL Fritsch. — Jahrliche Periode der Insectenfauna von Osterreich-Ungarn, V. Die Schnabelkerfe, 217. CR 44 24 MORE NME PE TS PPT À D PGA EE 4ù mi: FE LACSRNEPIES à 30 DONS. — 20 DÉCEMBRE 1880-91 FÉvVRIER 1881. Hoernes. — Materialen zu einer Monograrhie der Gattung Megalodus mit beson- derer Berucksichtigung der mesozoischen formen, 91. Manzoni. — Echinodermi fossili della Molassa serpentinosa e _Supplemento agli Echinodermi fossili dello Schlier delle-colline di Bologna, 185. — Geologischen Reichsanstalt. Verhandlungen der K. K. —. 14880, n°s 15-17, novembre-décembre. R. Hærnes. — Das Erdbeben in Steiermark, 269. Lomnicki. — Einiges ürber die Gypsformation in Ostgalizien, 272. Uhlig. — Zur Gliederung des rothen Ammonitenkalkes in der Umgebung von Roveredo, 275. z Gümbel. — Rothikalk. Magnesit von Elmen, 276. Laube. — Pflanzenreste aus dem Diatomaceenschiefer in Sulloditz im Bæœhm, Mittelgebirge, 277. Gottfried Starkl. — Notizen über Bol und Polyhvyürit, 278. Tietze. — Zur Geologie der Karsterscheinungen, 281. Franz. v. Hauer. — Bouteillenstein von Trebitsch, 282. Woldrich. — Beiträge zur diluvialen Fauna der mährischen Hæ&hlen, 284. G. Stache. — Ueber das Vorkommen von Olivingesteinen in Suâtirol, 287. E. Reyer. — Die Resultate eines Versuches über Bewegung im Festen, 288. D- Kramberger. — Vorläufige Mittheilungen über die jung tertiäre Fischfauna Croatiens, 297. Rzehak. — Ueber die Gliederung und Verbreitung der älteren Mediterranstufe in der Umgebung von Gr. Seelowitz in Mähren, 300. F. Teller. — Vorlage des Blattes Klausen, 303. Dr Ladislaus Szajnocha. — Vorlage der geologischen Karte der Gegend von Gorlice, 304. Dr A. Brezina. — Ueber ein neues Mineral, den Schneebergit, 313. D° E. Hussak. — Umgeschmolzene Basalite und Granite von Edersgrun bei Karlsbad, 314. Kusta. — Zur Geologie und Palæontologie des Rakonitzer Steinkohlen-Bec- kens, 317. G. Sebisanovic. — Einiges über die Erdbeben von Karistadt in Kroatien, 325. Hærnes. — Vorlage einer geologischen Karte der Umgebung von Graz, 326. D: Mojsisovics. — Ueber heteropische Verhältnisse im Triasgebiete der Lombar- dischen Alpen, 330. C. M. Paul. — Geologische karte der Gegend von Przemysl, 330. — — ÏId., 1881, n°° 4-3, janvier. Hantken. — Die Arbeiten der K. Ungarischen geologischen Anstalt, 15. H. B. Lœæffelholz. — Einige geognostiche Notizen aus Bosnien, 23. A. Bitiner. — Bemerkungen zu noranstchender Mittheilung, 27. Félix Kreutz. — Ueber den Ursprung der Erdeæls in der galizischen Salzfor- - mation, 28. D' E. Tietze, — jas Alter des Kalkes von Steinbergen bei Graz, 34. — Ueber die geologische Aufnahme der Gegend von Lemberg und Grodek, 37. D° G. Stache. — Ueber die Gesteine des Adamello-Gebirges, 37. : M. Vacek. — Uber die Schichtfolge in der Gegend der Glarner Doppelfalte, 43. Dr V. Uhlig. — Zur Kenntniss der Malm und Tithonstufe in der Umgebung von Sieierdorf im Banat, 51. Bittner. — Mittheilungen aus dem Aufnahmsterrain, 52. DONS. — 20 DÉCEMBRE 1880-21 rÉvRIiER 1881. AL Le Belgique. Bruxelles. Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Annuaire de l — pour 1879 et 1880. = — Bulletin de l -— 2° sér., t. XLVI, 1878. Dupont. — Recherches sur les phthanites du calcaire carbonifère de Belgique, 323.— Sur la découverte d'Ossements d'fguanodon, depoissons et de végétaux dans la fosse Sainte-Barbe du charbonnage de Bernissart, 387. — Sur les alluvions torrentielles qui se déposent de nos jours sur les plateaux de l’entre-Sambre-et- Meuse et du Condroz, 643. Malaise. — Découverte de Brachiopodes du genre Lingula, dans le cambrien du massif de Stavelot, 58. À. Renard. — La diabase de Challes, près de Stavelot, 228. — Recherches sur les phthanites du calcaire carbonifère de Belgique, 471. —_ —Id., 2 sér.,t. XLVII, 1879. Renard. — Caractères distinctifs de la dolomite et de la calcite dans les roches calcaires et dolomitiques du calcaire carbonifère de Belgique, 541, — — Id., 2 sér., t. XLVIII, 4879. De la Vailée-Poussin et Renard. — Sur la diorite quartzifère du Champ de Saint-Véron, 128. Gilkinet. — Du développement du règne végétal dans les temps géologiques, 814. — — [d., 2° sér., t. XLIX, 1880. — — Mémoires de l —, t. XLIII 4'° partie, 4880. À. Briart et F. Cornet. — Description des fossiles du calcaire grossier de Mons, 3° partie. — — Mahnires couronnés et autres mémoires, in-8, t. XXIX et XXX, 1880. — — Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers, in-4°, t. XXXIX, 2° partie, 1879. — Id. {XLIL 1979. 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GC. de Stefani. — Carte geologiche delle Calabrie meridionali, 113. — IL tonte niano dell’ alta Val di Tevere, 114. — I fossili di Dicomano in Toscana e della Porretta nel Bolognese, 115. — Natura del Batrilli, 116. — Il Gault et la Creta superiore nell Apennino settentrionale, 117. — Ordinamenta cronologico dei terreni delle Alpi Apuane, 118. Turin. R. Accademia delle Scienze di —. Atti della —. t. XV, n° 1-8, novembre 1879 — juin 1880. Portis. — Intorno ad alcune impronte eoceniche di vertebrati recentemente scoperte in Piemonte, 221. Baretti. — Sui resti fossili di Te GERQUE nel territorio di Dusino, Circon- dario d’Asti, 678, 731. Spezia. — Nota sul Calcare albitifero dell’Argentera (Cuneo), 785. — Osservatorio della Regia Universita di —. Bollettino dell — 14° année, 1879. | Norwège. Tromsæ Museums Aarshefter, t. III, 1880. t n 0e UN 2.4 ya L À. PLU: AL a [CS h ° [L?E "M … it, A" hs€ ed kr ME ET ts ONE WE À à "4 Ve \ ii à X\ N L A ñ 34 DONS. — 20 pÉcEMBRE 1880-21 rÉvrier 1881. Suisse. Berne. Institut géographique international. J' de | — Nouvelle série, 1881. Lausanne. Société Vaudoise des Sciences Naturelles, 2 série, t, XVII, ne 84, décembre 1880. G. Maillard. — Nouveau gisement de feuilles fossiles, 32. De la Harpe. — Nummulites Partschii et Oosteri, 33. G. Maillard. — La molasse dans le ravin de la Paudèze, 81. Genève. Société de Physique et d'histoire naturelle de —, . Mémoires de la —, t. XXVII, n° 1, 1880. P. de Loriol. — Monographie des Echinides contenus dans les couches num- mulitiques de l'Egypte, 59. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE Du 21 Février au 25 Avril 18S1 À° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES (Les noms des donateurs sont en ttaliques.) Ameghino (Florentino). La antiguedad del hombre en el Plata, 2 vol. in-8°, 1197 p., 95 pl., Paris chez Masson, 1880. Bardin (l'abbé). Etudes paléontologiques sur les terrains tertiaires miocènes du département de Maine-et-Loire, 1° fascicule, in-8°, 115 p. Angers, 1881. (Ext. des Mém. de la Soc. d’Agric., Sciences et Arts d'Angers). Baye (BJ. de). L'industrie acheuléenne dans le læss de la Brie- Champenoise, in-8, 15 p. Chälons-sur-Marne, 1881. _ Bosniaski (S. de). La formazione gessossa e il secondo piano medi- terraneo in Italia, in-8°, 21 p. Pisa, 1880. (Ext. de Soc. Tosc. di Scienze naturali). | PBrongniart (Ch.). Rapport sur l’excursion faite à Gisors et aux environs les 16 et 17 mai 1880, in-8°, 20 p. Rennes, 1880. — Les Hyménoptères fossiles, in-8°, 22 p. Paris chez Masson, 1881, — Notice sur quelques poissons des lignites de Ménat, in-8°, 8 p. 1 pl. Caen, 1880. Choffat. L'homme tertiaire en Portugal, in-80, 12 p. 4 pl. (Ext. des Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, 15 Déc. 1880). Cuvier (F.). Notes climatériques sur l'hiver de 1879-1880, in-8°, 40 p. 1 pl. Semur, 1880. Daubrée. Discours prononcé aux funérailles de M. Delesse, au nom de l’Académie de Sciences, du Corps des Mines et de l'Ecole des Mines, in-4o, 6 p., Paris 1881. — Examen minéralogique et chimique de matériaux provenant de quelques forts vitrifiés de la France, in-8°, 13 p. (Ext. de la Revue archéologique, janv. 1881). 36 DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. Davidson. Notes on the physical character and thickness of the upper silurian Rocks of Shropshire with the Brachiopoda they contain grouped in geological horizons, in-8°, 10 p. (Ext. de Geolo- gical Magazine, mars 1881). Doelter, Determinacion de los principales minerales petrographicos con el auxilio del microscopo, traduccion del aleman por Don José Maria Solano y Eulate, in-12, 64 p. Madrid 1881. Firket. Excursions géologiques dans l’Eifel en 1879, in-8°, 76 p. . Liège, 1880. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. de Belgique). Fischer. Manuel de Conchylologie, fascicules 1 et 2, in-8e, 192 p. 1 pl. Paris, chez Savy, 1881. Fontannes. Note sur la position stratigraphique du groupe pliocène de Saint-Ariès dans le Bas-Dauphiné septentrional, et particulière- ment aux environs de Hauterives (Drôme), in-8°, 36 p. Montpel lier, 1881. | — Etudes stratigraphiques et paléontologiques pour servir à l’his- toire de la période tertiaire dans le bassin du Rhône ; VI, le Bassin de Crest (Drôme), in-8°, 214 p. 10 pl. Lyon, chez Georg, 1881. — Diagnoses d'espèces nouvelles des terrains tertiaires du bassin du Rhône et du Roussillon, in-8°, 6 p. (Ext. des An. de la Soc. d’Agric. et d'Hist. Nat. de Lyon, mars 1881). Gaudry. Sur un nouveau genre de poisson primaire, in-4°, 3 p. (Ext. des C!*s Rendus de l’Ac. des Sciences, 21 mars 1881). Geographical Surveys West of 100‘ Meridian. Report upon the U. S.—. T. II, Astronomy and barometric hypsometry, 483 p., 22 pl.: t. 1V, Paleontology, 590 p., 83 pl.;t. V, Zoology, 1,019 p. 45 pl. ; t. VI, Botany, 404 p. 30 pl. ; in-4°, Washington, 1875-78. — Topographical atlas by Wheeler, in-folio, 1875. : Geological Survey of the territories. Report of the U. S. —, t. XII, fresh-water Rhizopods of North America, in-4°, 324 p. 48 pl. Washington, 1879. | — Preliminary geological map of the Yellowstone national park, in-folio, 1878. — Geological map of parts of Western Wyoming, Southeastern Idaho, and Northern Utah, 2 cartes, in-folio, 1877-78. Gosselet. Sur le calcaire dévonien supérieur dans le N.-E. de l'arrondissement d’Avesnes, in-8°, 2 p. (Ext. des Bul. de l’Ac. Royale de Belgique, 1877). — Excursion dans les tranchées du chemin de fer de Cambrai au Quesnoy, in-8°, 5 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 19 déc. 1877). — La Roche à Fépin. Contact du terrain silurien et du terrain DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. , 31 dévonien, sur les bords de la Meuse, in-8°, 8 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 22 janv. 1879). — L’argile à silex de Vervins, in-8°, 93 p. 1 pl. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 2 juillet 1879). — Description géologique du canton de Berlaimont, in-8°, 33 p. (Ext. des An. de la Société Géol. du Nord, 21 juillet 1880). — Division à établir dans le terrain diluvien de la vallée de la Somme, in-8°, 7 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 3 mars 1880). . — Le calcaire dévonien supérieur dans le N.-E. de l’arrondisse- ment d'Avesnes et documents pour l'étude des schistes de Famenne, in-8°, 63 p. 2 pl. (Ext. des An. de la Société Géol. du Nord, 1877). — 3° Note sur le Famennien. Tranchée du chemin de fer de Luxembourg. Les schistes de Barvaux, in-8°, 6 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, t. VII). — Documents nouveaux pour l’étude du Famennien. Tranchées de chemin de fer entre Féron et Semeries. Schistes de Sains, in-8°, 11 p. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. du Nord, 16 juillet 1879). — Compte rendu de lexcursion dans les Ardennes du 23 août au 5 sept. 1876, in-8°, 21 p. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. du Nord, 16 mai 1877). — Le calcaire de Givet, 3° et 4° parties suivies de. on diurne sur la terminaison orientale de la grande faille, in-8°, 46 p. 1 pl. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 6 et 20 nov. 1878), — Note sur les sables tertiaires du plateau de l’Ardenne, in-8°, 12 p. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. du Nord, 18 déc. 1879). — Les roches cristallines des Ardennes, in-8°, 28 p. re des Annales de.la Soc. Géol. du Nord, 18 févr. 1880). — De l’usage du droit de priorité et de son application aux noms de quelques spirifères, in-8°, 10 p. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. du Nord, 22 janv. 1880). — Aperçu sur la constitution géologique de la forêt de Mormal, in-8°, 6 p. (Ext. des Annales de la Soc. Géol. du Nord, 7 févr. 1877). — La Marne de la Porquerie (éocène inférieur), in-8°, 7 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 18 avril 1877). — Relations des sables d'Anvers avec les systèmes diestien et boldérien, in-8°, 14 p. (Ext. des An. de la Soc. Géol. du Nord, 8 nov. 1876). — et igaux. Mouvement du sol de la Flandre depuis les temps géologiques, in-8°, 8 p. (Ext. des Annales de la Société Géol. du Nord, 19 juin 1878). 38 À DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. Grad (CA.). Guillaume-Philippe Schimper, sa vie et ses travaux, 1808-1880, in-8°, 44 p. Colmar, 1880. Grube (D' Ed.). Bemerkungen über die familie der Aphroditen, in-8°, 26 p. 1875. Jacquot et Raulin. Carte géologique et agronomique du départe- ment des Landes ; partie orientale de la Chalosse (S' Sever). Jougovitch. Sur l'emploi du microscope en géologie, in-8°, 22 p. Belgrade, 1881. (En russe). —- Note sur les roches éruptives et Héfam Op RUES des Andes, in-8°, 19 p. Belgrade, 1881. Lasaulx. (D' A. von). Apparate für mineralogie und géologie, in-8°, 75 p. Brunswick, 1881. | Lebert. Klinik des acuten Gelenkrheumatismus, in-8°, 149 p. Erlangen, 1860. Machado. Mozambique, in-8°, 39 p. (Ext. de la Soc. de géog. de Lisboa, déc. 1880). Macpherson. 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De Quatrefages. — Ossements trouvés dans le diluvium de Nice; détermination de la race, 750. Gaudry.— Sur un nouveau genre de poisson primaire, 752. Julien. — Sur l'existence et les caractères du terrain cambrien dans le Puy- de-Dôme et dans l’Allier, 754. Crié. — Sur la découverte à Noirmoutiers, (Vendée) de la flore éocène à Sabalites andegavensis, Sch., 759. Julien. — Sur la nature et l’ordre d'apparition des roches éruptives anciennes que l’on observe dans la région des volcans à cratères du Puy-de-Dôme, 799. — Sur le terrain dévonien de Dion (Allier), et de Gilly (Saône-et-Loire), 891. Fouqué et Michel Lévy. — Reproduction artificielle des diabases, dolérites et et météorites à structure ophitique, 890. Filhol. — Sar les différentes espèces d'ours dont les débris sont PEN dans la caverne de Lherm (Ariège), 929. — Annales des Mines, 7° série, t. 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V, n° 1, 1880-81. | — Société zoologique de France. Bulletin de la —, pour l'année 1880, 5° et 6° parties. Amiens. Société linnéenne du nord d la France. Bulletin men- suel, t. V, n° 99, 1° sept. 1880. . Bordeaux. Société linnéenne de —, Annales de la —, t. I, 1830. Ch. Desmoulins. — Essai sur les Sphérulites, 148. Billaudel, — Découverte d’ossements fossiles, 192. — Essai sur la détermination de quelques ossements fossiles trouvés dans le département de la Gironde, 193: Guilland. — Note géologique sur le terrain de Saucats (Gironde), 239. et 4 UT- ASE Grateloup. — Description de plusieurs espèces de coquilles fossiles des envi- rons de Dax, 3. — Tableau des coquilles fossiles qu'on rencontre dans les ter- rains tertiaires (faluns) des environs de Dax (Landes), 72, 123, 192. — Observa- tions sur la Férussine, genre de coquille fossile terrestre, 256. Rang et Desmoulins. — Description de trois genres nouveaux de coquilles fossi- les du terrain tertiaire de Bordeaux, 226, 236, 244. M. de Serres. — Note sur Vaucluse, 110. Roulland. — Notice sur les sources de la Touvre, 204. — — Id., t, I, 18929. Roulland. — Notice géologique sur le département du Gers, 39, — Observations sur les Ichthyosarcolites et sur les Hippurites, 197. Ch. Desmoulins. — Monographie de la Clavagelle couronnée, Desh., espèce fossile, 239. 2 Ade CV 1832 Grateloup. — Suite du tableau des coquilles fossiles des terrains tertiaires du a DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. Al bassin géologique de Dax (Landes), 31, 90, 159, 169, 188, 270. — Notice géognos- tique sur les roches de Tercis aux environs de Dax (Landes), 72. Farines. — Note sur les lignites du département des Pyrénées-Orientales, 68. ——Id.,t. XI, 1839. M. de Serres. — Du soufre et de son origine, 17. — De l’état des masses mi- nérales au moment de leur soulèvement, 347. Ë Grateloup. — Considérations générales sur la Géologie et la Zoologie fossile de la commune de Léognan près de Bordeaux, 335. — Mémoire sur les coquilles fossiles de la famille des Néritacés, 109. D'Hombres-Firmas.— Description d’une nouvelle espèce de Sphérulite, 148. — Description de l'Hippurites Moulinsii, 150. Hd. 1 XIL 1841. D’'Hombres-Firmas. — Description du Cycloconus Catulli, 253. M. de Serres. — De quelques mollusques nouveaux des terrains infra-jurassi- ques et de la craie compacte inférieure du midi de la France, 83. id, t. XIII 4944. M. de Serres. — Notes géologiques sur la Provence, 1, 83, 170. Delbos. — Rapports sur une excursion géologique aux environs de Blaye, 162. _ Pédroni fils. — Notice sur les calcaires nitrifères de la Gironde, 167. — Catalo- gue minéralogique de la Gironde, 173. — Sur quelques ossements fossiles, 149, — Mémoires sur les poissons fossiles du département de la Gironde, 277. —— Id, i, XIV, 1845. Pedroni fils. — Rapports d’une excursion à Villagrain (Gironde), 65. — Note sur un procédé facile de prendre les empreintes des fossiles contenus dans les ro- chers, 72. — Ossements fossiles de la Gironde, 74. — Essai sur la distribution des espèces fossiles dans les terrains de l'écorce du globe, 193. de NV: 1917. M. de Serres. — Y a-t-il identité entre les espèces des terrains secondaires et tertiaires et celles qui appartiennent aux créations actuelles? 41. Burguet. — Observations sur un crustacé fossile du département de la Gi- ronde, 279. — — Id., it. XVI, 1849. Brochon. — Note sur une Pyrule nouvelle de Léognan (P. Moulinsii), 117. M. de Serres. — De l'origine des silex de la craie, 129. = L XVII, 1851, Philippe. — Mémoire sur les brèches osseuses des environs de Bagnères-de- Bigorre, 117, — — Id.,t. XVIIT, 14852. Raulin. — Essai d’une division de la France en régions naturelles, 41. - Philippe. — Mémoire sur les cavernes à ossements des environs de Bagnères-de- Bigorre, 129. = di L XIX, 1854. — — Id., t. XX, 1860. 42 DONS. — 921 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. D'Hombres-Firmas. — Extrait de l'Itinéraire du Naturaliste-voyageur dans les Cévennes, 122. Op ME XIT, 4858: Mairand. — Mémoire sur les dépôts littoraux observés de Nantes à Bor- deaux, 76. Paquerée. — Excursion aux grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne), 470. Lagrèze-Fossat. — Note sur une tortue fossile trouvée à Moissac, et sur la cons- titution et l’âge des terrains tertiaires des environs de cette ville, 71. ra CN NII 1860: À Leymerie. — Notice géologique sur Amélie-les-Bains, 445. de LANIVS 1870 Leymerie. — Mémoire sur le terrain tertiaire post-pyrénéen du départemen des Hautes-Pyrénées, considéré principalement dans la vallée de l’Adour, 1 Gosselet. — Observations sur les calcaires d'eau douce du nord-est de l’Aqui- taine, 177. Tournouer. — Sur quelques fossiles recueillis dans la craie de Roquefort, (Landes), 199. AP tINNNT 1866: Jacquot. — Description géologique des falaises de Biarritz, Bidart, Guétary et Saint-Jean-de-Luz, 5 Des Moulins. — Le bassin hydrographique du Couzeau, 67. Tournouer. — Sur quelques affleurements des marnes nummulitiques de Bos d’Arros, 243. < L'abbé Caudéran, — Note sur une formation d'eau douce au Vieux-Soulac (Gironde), 465. — Id, t. XXVI, 1868. Des Moulins. — Etude sur les cailloux roulés de la Dordogne, 37. Delfortrie. — Notice géologique sur le canton de Monségur, 104. Benoist. — Note sur le grès infraliasique du département de la Meurthe, 389. — Notes pour servir à l'étude des étages jurassiques inférieurs des environs de Nancy, 561. Linder. — Etude sur les terrains de transport du département de la Gironde, 385. — Excursion de la Société linnéenne à Bazas (Gironde), 89. — Excursion de la Société linnéenne à Cazeneuve (Gironde), 281. | Billiot et Raulin. — Coupes géologiques des sondages exécutés dans le sud- ouest de la France, 124. Ch. Desmoulins. — Liste des principaux fossiles recueillis à Cazeneuve, 293. — Note sur une forme allongée du Venus aurea, Gm., 375. ; Fischer. — Note sur quelques srongiaires Fee de la craie, appartenant au groupe des Géodies, 233. - — — Id., t. XXVII, 1869. . Delfortrie. — Emersion des fonds de la mer sur les côtes de la Gascogne, 23. — Les ossements entaillés et striés du miocène aquitanien, 261: — L'avenir dus port de Bordeaux, 441. Benoist. — Notes pour servir à l'étude des étages jurassiques inférieurs, aux environs de Nancy, 137. DONS. — 91 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. 43 Linder. — Des calcaires lacustres de Saucats, 451. Delfortrie. — Description d’une machoire inférieure de Squalodon Gratelourpi, dans les grès marin de Léognan (Gironde), 133. — Les Chéloniens du Miocène supérieur de la Gironde, 339. Cotteau. — Description de quelques Echinides tertiaires des environs de Bordeaux, 248, Tournouer. — Recensement des Echinodermes de l'étage du calcaire à Astéries dans le Sud-Ouest de la France, 263. ed, | XXVIII, 1872. Delfortrie. — Les Broyeurs du tertiaire aquitanien, 213. — Etude sur les restes fossiles des Siréniens du genre Halitherium dans le bassin de la Gironde, 281. — Les Phoques du falun aquitanien, 383. — Les gîtes de chaux phosphatée dans le département du Lot, 505. Des. Moulins, — Notes spécifiques sur le genre Polia, d'Orb., vivant et fossile, 357. Delfortrie et Fischer. — Note sur quelques ossements de Cétacés de Léognan (Gironde), 272. a 1 à XXIX: 1975. Tournouer, — Note sur les terrains miocènes des environs de Sos et de Gabarret (Lot-et-Garonne et Landes), 419. Delfortrie. — Empiètement de la mer sur la plage d'Arcachon, 461. — Les Sparoïdes du terrain aquitanien, 79. — Un singe de la famille des Lémuriens dans les phosphates de chaux quaternaires du département du Lot, 87. — Un Zeuglodon dans les faluns du Sud-Ouest de la France, 113, — Un Squalodon d'espèce nouvelle dans le miocène supérieur du Midi de la France, 257. — Un Pachyderme nouveau dans les phosphates du Lot, 261. Artigue. — De l’envahissement par la mer des côtes de France sur littoral de l'Océan dans la partie comprise entre Bayonne et Royan, 505. Benoist. — Catalogue synonymique et raisonné des testacés fossiles recueillis dans les faluns miocènes des communes de la Brède et de Saucats, 5, 265. O. Linder. — Sur l'existence du calcaire grossier de St Estèphe entre Roque de Tan et Bourg, II. — Du calcaire grossier de Blaye et de quelques-uns des Echi- nides qu'on y rencontre, XXVI. — De la position exacte du calcaire de Bourg dans la série tertiaire et des relations qui existent entre le calcaire marin de St Estèphe et la molasse d’eau douce du Fronsadais, LXVII. — Observations sur la constitution du terrain tertiaire inférieur de l’Aquitaine occidentale, déduite des sondages, LXXXIX. l'ournouer. — Note sur les terrains miocènes des environs de Sos, XIX. — Observations sur les terrains nummulitiques, XLIT. Benoist. — Note sur le gisement de falun jadis exploité à Cestas par feu Barron, XXXIII. — Note sur la constitution géologique du vallon de Moras près la Brède, CXXXIX. — Diagnose d’une espèce nouvelle de CZeodora du miocène moyen de Saucats, CXXIV. — Note sur deux espèces de coquilles nouvelles pour les dépôts miocènes aquitaniens, CXIIX. — Coquilles nouvelles, CLVIITI. — Sur le S{rombus trigonus. CLXIII. De Bouillé. — Espèces nouvelles découvertes dans le terrain nummulitique de Biarritz, XXV. Des Moulins. — Sur un Glyphocyphus trouvé dans le falun de ÉAEUs (vallon de Saucats) XXXIX. 44 DONS. — 91 rÉVRIER-25 AYRIL 1881. A. Milne-Edwards. — Crustacés fossiles nouveaux des terrains tertiaires de la Gironde, LXIV. Gassies. — Les tufs quaternares de la Nouvelle-Calédonie, CXXXII. Delfortrie. — Un squelette entier de Rytiodus, CLXV. re Arnaud. — Profil géologique des falaises crétacées de la Gironde, 555. Delfortrie. — Rhinoceros tichorinus, 175. — Un Dauphin d'espèce nouvelle dans les faluns du Sud-Ouest, 177. Benoïst. — Description de coquilles fossiles des terrains tertiaires moyens, LXVI. — Quelques coquilles fossiles nouvelles, LXXXVIII. — Note sur un exemplaire de Fascicularia Jouanneti, Mayer, CX. — Diagnose d’une espèce nouvelle de Nœera, recueillie à Léognan, CXXX. — Diagnose de deux espèces fossiles nouvelles, CXXXVII. — Fossiles provenant des couches pliocènes de la Toscane, CXXXIX. — Cassidula umbilicata, dans le falun de Mérignac, CLXI. — Du terrain pliocène dans la région du Sud-Ouest de la France, XXVI. — La couche des faluns de la Sime, commune de Saucats, CVII. Tournouer. — Nouvelle espèce de Cardita, XC. Gassies. — Sur la fossilisation des coquilles, CXLIX. — La caverne dite de Lavison, XXIX. — Découverte au Gurp d'une machoire fossile d’éléphant, CXXXIV. Lafont. — De l'érosion de la plage d'Arcachon, XXXV. Delfortrie et Lafont. — Empiètement de la mer sur la plage d'Arcachon, XLII. Quenault. — Mouvements de la mer et ses invasions, XLIV. Artigue. — Coupe géologique de la dune du rivage de l'Océan au vieux Soulac, L. — Renseignements sur Soulac, XC. — Etude de la formation de la dune de la plage de Soulac, CII. — Station préhistorique indiquée par M. l'abbé Cau- déran, CXVI. | : Motelay. — Mouvement des côtes de Gascogne, CXI. Delfortrie. — Etude des phénomènes géologiques qui se produisent depuis des siècles sans discontinuité, sur le littoral des départements de la Vendée et de la Charente-Inférieure, CXI. — Un nouveau gisement de falun à Mérignac, CXLVIT. — Dépôt coquillier trouvé dans l’intérieur de la ville, CLXXIV. — Renseigne- ments nouveaux sur le Rylhiodus, CVII. — Sur quelques dents de formes sin- gulières provenant des faluns de Saucats, CXXV. — Eclaircissements sur la mâchoire fossile provenant du pliocène toscan de Volterrand, CXXXV. — Osse- ments fossiles, CLXXIV. dt ANA ISA Benoist. — Conchyliologie fossile du Sud-Ouest de la France : Monographie des Tubicolés, Pholadaires et Solenacées fossiles recueillis dans l’étage miocène du Sud-Ouest de la France, 311. "4 Arnand. — Etudes sur le genre Cyphosoma dans la craie du Sud-Ouest, 70. — Etudes pratiques sur la craie du Sud-Ouest, 169, 269. Artigue. — Etude sur l'estuaire de la Garonne et la partie du littoral comprise entre la pointe de la Coubre et la pointe de la Négade, 287. Dulignon-Desgranges. — Excursion sur le littoral de Gascogne, 41. Delfortrie. — Nouveaux documents sur l’affaissement des côtes de Gascogne, 79. — Altération résultant du pseudomorphisme dans la structure de certains osse- ments fossiles provenant des couches marno-sableuses du falun, 201. — Eclaircis- sements sur une mâchoire fossile provenant du pliocène toscan de Volterrano, 33. DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. 45 — Nouvelles preuves à l’appui de la théorie de la filiation et de la transformation des espèces, 37. — Sur quelques dents de formes singulières provenant des faluns de Saucats (Gironde), 31. | Benoist. — Cloisonnaire fossile nouvelle de l'étage miocène inférieur de la Gironde, XXII. — Clypeaster crassicostatus, retrouvé au lieu dit le Rangeat, XIII. — Fossiles du calcaire de Mons, XLIV. — Murex fossiles provenant de l'étage miocène du Sud-Ouest, LXIV. — Présence de Nummulites dans la partie supé- rieure des calcaires à Astéries à Cenon, LV. — Trilon nouveau découvert à Saucats, XXXVI. — Le calcaire de Saint-Estèphe à Cenon, I. — Observations : faites au Planta, commune de S‘t-Morillon sur la position stratigraphique des couches de terrains de cette contrée, XXXVIII. — Sur une prétendu formation aliotique dans les dépôts quaternaires de notre région, LXIX,. Watebled. — Coquilles fossiles recueillies à Captieux, XII, XX. — Coquiiles fossiles recueillies au château d'Olivier, LXT. Fischer. — Coquilles fossiles recueillies dans un banc argilo-sableux sur la plage d'Arcachon, XXXIII. Brochon. — Observations sur les Scutella striatula et subrotunda, XIII, XVIII. Linder. — Observations sur la transition graduée des terrains de Bazas, de Léognan et de Salles, LVIII. Lièvre. — Dépôt coquillier à Jonzac (Charente-Inférieure), XI. Delfortrie. — Deux dents nouvelles de Saurien provenant de l’éocène du Véronais, XI. | Lille. Société Géologique du Nord. Annales de la —, t. VII, 1879-1880. | Barroïis (Ch.). — Note sur les alluvions de la Serre (Aisne), 82. — Fossiles siluriens de Cathervieille, 432. — Sur les recherches inédites de M. Westlake, sur le terrain crétacé d'Angleterre, 132. — Exposé des recherches de M. Gilbert sur les Monts Henry, 160. — Note sur l'étage turonien de l'Irlande, 173. — Résumé du 28° rapport du Musée d'histoire naturelle de New-York, 177. — Note sur la faune quaternaire de Sangatte, 1481. — Sur le terrain silurien de la pres- qu’île de Crozon, 258. \ Barrois (Th.). — Rapport sur les travaux de la Société en 1878-79, 229. Coroënne. — Compte Rendu de l’excursion à Sainghin, 369. — Idem, à Ath et à Lens, 376. Duponchelle. — Crustacé du genre Clylia, dans les dièves de Bouvines, 180. — Compte-rendu de l’excursion dans les terrains primaires de l’Ardenne et l'Eifel, 319. — Idem, au Gris-Nez et aux environs de Marquise, 360 Gosselet (J.). — Note sur les sables tertiaires des plateau de l’Ardenne, 100. — De l'usage du droit de priorité et son application au nom de quelques Spirifères, 122. — Roches cristallines des Ardennes, 132, — Divisions à établir dans le terrain diluvien de la Somme, 165. — Sondage à Menin, 188. — 3° Note sur le Famennien ; les schistes®de Barvaux, 195. — 4 Note sur le Famennien : division à établir dans les schistes et les psammites des environs de Maubeuge, 206. — Compte-rendu de l’excursion aux environs de St-Omer, 235. — bescription géolo- gique du canton de Berlaimont, 270. De Guerne. — Les lignites de Fuveau, 318. Hallez. — Discours présidentiel à la réunion extraordinaire de St-Omer, 217. Jeannel. — Note sur la présence des phosphates dans le lias des Ardennes et de la Meuse, 201. Ladrière. — Documents nouveaux pour l'étude du terrain dévonien des envi- A6 DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. rons de Bavai, 1. — Le terrain quaternaire du Nord, 11. — Observations sur une communication de M. Rutot, 99. — Observations sur le terrain crétacé des environs de Bavai, 184. — Note sur les tranchées du chemin de fer d'Hénin- Liétard à Carvin, 211. — Etude sur les limons des environs de Bavai (suite), 302. De Lapparent. — Sur l'argile à silex du Nord de la France, 79. Maurice. — Compte rendu de l’excursion dans les régions volcaniques de l'Eifel, 331. — Compte rendu de l’excursion dans le Boulonnais, 1e partie : Falaise du Blanc-Nez, 350. — Idem, à Cassel, 372. De Mercey. — Note sur la confusion résultant de l'emploi de la dénomination d'argile à silex appliquée à deux dépôts placés, l'un à la base, et l’autre au sommet de la série tertiaire du Nord de la France, 237. — Observations a l’occa- : sion de quelques travaux publiés dans les Annales de la Société géologique du Nord sur le quaternaire ancien, 246. Ortlieb. — Compte-Rendu d’une excursion géologique à Renaix, 67. — Re- marques sur deux sondages à Sangatte, 112. — Note sur les modifications récentes de la côte de Sangatte, 147. — Dents de cheval dans le diluvium de la vallée de la Sambre, 172. — Sur le projet d'établissement d'un nouveau cimetière à Tourcoing, 192. Potier. — Sur l'argile à silex, 53. — Deux sondages à Sangatte, 112. Rigaux. — Remarques archéologiques à propos: d’une communication sur Sangatte, 112. Rutot. — Note sur une coupe de terrain observé dans la gare de Frameries près Mons, 92. Rutot et Van den Broeck. — Les phénomènes post-tertiaïres en Belgique, dans leurs rapports avec l’origine des dépôts quaternaires et modernes, 33, 51. Six. — Le genre Oldhamia, Forbes, d’après Rœmer, 115. Trachet. — Compte rendu de l’excursion dans l’arrondissement d’Avesnes, 382. Van den Broeck. — Observations sur une communication de M. Gosselet, 171. Vau Ertborn. — Sur la position du diestien et sur l’âge des sables blancs de Hérenthals, 191. Lyon. Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts Utiles de —. Annales de la —, 5° série, t. II, 1879. F. Fontannes. — Première note sur les Foraminifères des terrains tertiaires supérieurs du bassin du Rhône, 199. Falsan et Chantre. — Etudes sur les anciéns glaciers et sur les terrains erra- tiques de la partie moyenne du bassin du Rhône, 205. | Locard. — Etudes sur les variations malacologiques, d’après les faunes vivantes et fossiles de la partie centrale du bassin du Rhône, 567. Rouen. Société des amis des Sciences naturelles de —. Bulletin de la —, 2° série, 16° année, 2° semestre 1880. St-Étienne. Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus men- suels, février-mars 1881. Toulouse. Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de l’homme par M. Emile Cartailhac, t. XII, 2e, 3° et 4° livraisons, 1881. — Société Académique Hispano-portugaise de —. Bulletin de la —, t. I, n° 4, 1880. | DONS. — 21 FÉYRIER-25 AVRIL 1881. 47 Aliemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften. Monats- bericht der K. P. —, Nov. 1880. — Geologischen rot Zeïtschrift der D. —, t. XXXII, n° 3, juillet-sept. 1880. Rothpletz. — Radiolarien, Diatomaceen und Sphärosomatiten im silurischen Kieselschiefer von Langenstriegis in Sachsen, 447. À. Nehring. — Uebersicht über vierundzwanzig mitteleuropaïsche Quartär- faunen, 468. E. Geinitz. — Der Jura von Dobbertin in Mecklenburg und seine Versteine- rungen, 510. Pfaff. — Einige Beobachtungen über den Lochseitenkalk, 536. — Einige Bemerkungen zu Herrn Heim’s Aufsatz Zum Mechanismus der Gebirgsbil- dung, 542. Gerhard Holm. — Bemerkungen über I/lænus crassicauda, Wahlenberg, 559. H. Credner. — Ueber Glacialerscheinungen in Sachsen, nebst vergleichenden Vorbemerkungen über den Geschiebemergel, 572. . Branco. — Ueber die Verwandtschaftsverhältnisse der fossilen Cephalo- poden, 596. Huyssen. — Uebersicht der bisheringen Ergebnisse der vom Preussischen Staate ausgeführten Tiefbohrungen im Norddeutschen Flachland und des bei diesen Arbeiten verfolgten Planes, 612. Jentzsch. — Uebersicht der silurischen Ost-und Westpreussens, 623. Helmersen. — Riesentôpfe in Curland, 631. Loretz. — Petrefactenfunde im Thuringer Schiefergebirge, 632. Neumayr. — Ueber das Alter der Salzgitterer Eisensteine, 637. Remelé. — Ueber die Basalte oder basaltähnlichen Geschiebe der Eberswalder Gegend, 638. Breslau. Schlesischen Gesellschaft. Bericht über die thätigkeit der allzgemeinen naturwissenschaftlichen Section der —, im Jahre 1867, 1868, 1871, 1872, 1874, 1876, 1877, 1878, 1879. — — Denkschriften zur feier ihres 50 jährigen Bestehens, heraus- geben von der —. Dresden. Gesellschaft Isis in —. Sitzungsberichte der Naturwis- senschaftlichen —, Année 1880, janv. à décembre. Deichmuller. — Ueber eine Abhandlung von Walter Keeping «on some Columunar Sandstone in Saxon Switzerland », 1. — Uber E. Geinitz: Die Blattinen aus der unteren Dyas von Weissig bei Pillnitz, 75. Engelhardt. — Ueber den tertiären Susswassersandstein von Grasseth. 5. — Ueber Hemitelia Laubeji, Egh., 10. — Ueber pflanzenreste aus den Tertiärablage- rungen von Liebotitz und Putschirn, 77. D Geinitz. — Ueber Spuren alter Gletschen in Sachsen, 2. — Ueber den Gotthard-Tunnel, 8. — Ueber sogen. Urkalk von Tharandt mit Pflanzenresten, 9. — Ueber die Existenz des untern Dyas in Pensylvanien, 9. — Ueber Sterzel’s Arbeit über Scolecopteris elegans, Zenker, 9. — Ueber die Fortschritte der geolo- gischen Forschungen in Nord Amerika, 59. Jentzsch. — Briefliche Mittheilungen über seine Sammlung sächs. Diluvial- vorkommisse, 4. 48 DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1884. R. Petereit. — Ueber Dunenlandschaften und Profile auf der Kurischen Nehrung, 8. Zschau. — Ueber Mineralvorkomnisse im Granit, 6, — Ueber ein Vorkormmen von Quarz im Syenit des Plauenschen Grundes bei Dresden, 9. Gotha. Geographischer Anstalt. Mittheilungen aus Justus Perthes’ —, t XXVII, n° 2 et 3, 1881: Leipzig. Naturforschenden Gesellschaft zu —. Sitzungsberichte der —. 1879, séance du 14 janvier. — — Id., 1880, n°* 1 et 2, mars à déc. 1880. H. Credner. — Ueber die geologischen resultate, einer Tiefbohrung am Ber- liner Bahnhofe zu Leipzig, 4. Stultgart. Neues Jahrbuch fur Mineralogie, Geologie und Palæon- tologie, Année 1880, t. II, n° 2 et 3. Klein. — Ueber den Boracit, 209. Nehring. — Ein Spermophilus-Skelet aus dem Diluvium des Galgenberges bei Iena, 118. TI | Rœmer. — Notiz über Belemniles ambiguus, Morton, aus der Kreide von New- Jersey, 115. Steinmann. — Zur Kenntniss fossiler Kalkalgen (Siphoneen), 1430. — Zur Kenntniss des « Vesullians » im Südwestlichen Deutschland, 251. Weisbach. — Mineralogische Notizen, 109. Werwecke. — Ueber den Nephelin-Syenit der Serra de Monchique in Südli- chen Portugal und die denselben durchsetzenden Gesteine, 141. — Mineralogisch petrographische Mittheilungen, 262. Baltzer. — Ueber Bergstürze, 197. ügger. — Ueber Olivinfels von Sündmôre, 187. H. Fischer. — Sprachliches zu Mineralogie und Geologie, 203. Goldschmidt. — Unterscheidung von Arsenkies, und Arsenikalkies vor dem Lôthror, 205. Gümbel. — Aus den Alpen, 286. Koch. — Ueber Siebenburgisches Tertiär, 294. Lang. — Die Alaunschieferscholle von Bakkelaget, 290. Luedecke. — Ueber Scolezit, Mesolithe und Reisseit, 200. Mügge. — Glimmerporphyrit vom Steinacher Joch, 293. Nehring. — Neue Notizen über fossile Lemminge, 297. Pichler. — Aus Tirol, 292. Rosenbusch. — Glimmertrachyt von Montecatini in Toscana, 206. Sandberger. — Svycidien aus den Devon am Sjass, 499. — Ueber Nakrit vou Siebenlehn, 288. Ulrich. — Mineralogisches aus Neu-Seeland, 192. Æ Wichmann. — Turmalir als authigener Gemengtheil in Sanden, 294. — — Id., Supplément, t. I, n° 1, 1880. Maurer. — Paläontologische Studien im Gebiet des Rheinischen Devon. 4. Der kalk bei Greifenstein, 1. H. Fischer. — Ueber die mineralogische Bestimmung archæologischer Steinobjecte, 113. Koch. — Petrographische und tektonische Verhältnisse des Syenitstockes von Ditro in Ostsiebenbürgen, 152. DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1884. 49 — — ]d., Année 1881, T. I, n° { et 2. Werner. — Mineralogische Mittheilungen, 1. Klocke. — Ueber die optische Structur des Gletschereises, 23. — Ueber ein optisch analoges Verhalten einiger doppeltbrechender regulärer mit optisch zWeiaxig erscheinenden tetragonalen Kristallen, 204. Steinmann. — Die foraminiferengattung Nummoloculina, n. g., 31, Thering. — Die Aptychen als Beweismittel für die dibranchiaten-Natur der Ammoniten, 44. Cohen. — Sammlung von Mikrophotographien zur veranschaulichung der mikroskopischen Structur von Mineralien und Gesteinen, 93, 194. — Ueber Capdiamanten, 184. — Lava vom Ilopango-See, 205. Merian. — Zur Gattung Graphularia M. Edw. et H., 96. Verbeek. — Zur Geologie von Sumatra und Java, 96. Berwerth. — Kommt Nephrit, in den Alpen vor ?, 99. Streng. — Ueber die Phosphate von Waldgirmes, 104. Schulze und Stelzner. — Ueber die Umwandlung der Destillationsgefässe der Zinkôfen in Zinkspinell und Tridyvmit, 120. Luedecke. — Ueber Reissit, 162. Cathrein. — Ein Beitrag zur kenntniss der Wildschônauer Schiefer und der Thonschiefernädelchen,.169. Stapff. — Zur Mechanik der Schichtenfaltungen, 184, Fouqué et Michel Lévy. — Berichtigung, 194. H. Fischer. — Ueber Nephrit und Jadeit, 196, Alsace-Lorraine. Colmar. Société d'Histoire naturelle de —. Bulletin de la —, 1879 et 1880. L'abbé Boulay. — Recherches de paléontologie végétale sur le terrain houiller des Vosges, 1 Mulhouse. Société industrielle de —. Bulletin de la —, Janvier- . mars 1881. Autriche - Hongrie. Vienne, Berg und Huttenmannisches | Jahrbuch der K. K. Bergakademien zu Leoben und Pribram, t. XXIX, n° 1, 1881, Reyer. — Ueber die Granitsocke Studie, 15. — Geologischen Reichsanstalt. Verhandlungen der K. K. —, 1881, n° 4 et 5. Stur, — Gebirgshub und Gebirgsschub, 57. Tietze. — Bemerkungen zu den Ansichten von F. Kreutz Hot: das Erdëôi der | galizischen Salzformation, 59. Mojsisovics. — Zur Kartsgeologie, 65. Tietze. — Ueber einige Bildungen der jungeèren Epochen in Nord-Persien, 66. St. Kontkiewicz. — Kurzer Bericht über die von ihm ausgeführten geologischen | Untersuchungen im Südwestlichen Theile von Kônigreich Polen, 66. D 30 DONS. — 94 FÉVRIER-925 AVRIL 1881, Teller. — Zur Tektonik der Brixener Granitmasse und ihrer nordlichen Uin- randung, 69. Reyer. — Ueber die Tuffe der massigen Erugtivgesteine, 74. :Fuchs. — Chalicotherium sp., von Siébenhirten bei Mistelbach, 78. “Rzéhak, — Dié Fauna des mährischeu Rothliegenden, 78. Doelter, — Von den Capverdischen Inseln, 79. Lorenz. — Ueber terra rossa, 81. Dunikowski. — Geolozische Verhaltnisse der Dniesterufer in Podolien, 82. Reyers — Ueber Predazzo, 83. Belgidüe. Bruxelles. Société malocologique de Belgique. An- nales de la —, t. XII, 1877. Lefèvre et Watelet, — Description de deux Solens nouveaux du bassin de Paris, 29. Cogels. — Considérations nouvelles sur les systèmes boldérien et diestien, 7. Van den Broeck et Uogels. — Observations sur les couches quaternaires et pliocènes de Merxem près d'Anvers, LXV. Lefèvre. — Note sur les Retane ampla de:l’éocène et de l'oligocène, EXXXIII. UE D De Cossigny. — Tableau des terrains tertiaires ‘dé la France septentrios nale, 37. G. Dollfus. — Valvata isuncta espèce nouvelle dés meulièr es seu des environs de Paris, 27. — — Id., t. XIII, 1878. Briart et Cornet. — Description de quelques coquilies fossiles des argilites de Morlanwelz, 87. Tiberi. — Mollusques marins vivants et tertiaires d'Italie, 52. Lefèvre. — Description de l’Ovule des environs de Bruxelles (Ovula ina Munster sp.}, 22. - Eck. — Note sur le calcaire de Ludes, VII. Vincent et Rutot. — Quelques nouvelles observations relatives au système | wemmelien, L. Van den Broeck. — Fossiles de l'étage fluvic-marin et du gquaternaire du Lim- bourg, LV. Van den Broeck et Rütot. — Explorations Stratigraphiques et paléontoloxiques faites dans le Limbourg, LX. Vincent et Rutot. — Notes sur quelques observations géologiques et paléontolo- … ne faites aux environs de Louvain, LXXII. — — Procés-verbaux des Séances de la —, Année 1880, Avril à Octobre ; 1881, Janvier à Mars. Liège. Société Fu de Belgique. Annales de . =, À Ÿ; 1877-1878. ; Englebert. — Sondage à la prison de Kurnes, LV, LXXVI, Dewalque. — A propos de la carte géologique du grand duché de Luxembourg 1 par MM. Wies et Siegen, LVI. — Note sur un poisson du calcaire carbonifère M inférieur, LIX. — Résultats d'un sondage opéré à Londres, LXV. — Présentation d’un Lepidophoïos macrolepidotum, LXXXI. — Calamines du Laurium, LXXXIIL. DONS. — 91 rÉvRIER-25 AVRIL 1881. | 51 — Note sur le sondage de Furnes, GVIII. — Cornets calcaires de l’am- pélite, CIX, Malaise. — Communication sur l'Oldhamia, LVIII. — Sur des Lingula, trouvées à Lierneux, dans le cambrien de l’Ardenne, CXXXVII. — Echantillons d’andalousite avec rutile ?, d'asbeste et de davreuxite, CXXX VIII. Jannel. — Annonce d’un nouveau gisement fossilifère à Fépin, LX. De Koninck. — Millérite de Dockra près Beith (Ecosse), LXV. — Asbeste d'Ottré, LXXXIII. Briart et Cornet. — Sur la craie brune phosphatée de Ciply, 11. Faly. — Etude sur le terrain houiller; la faille du Midi, 25. — Le poudingue houiller, 100. Firket. — Note sur un nouveau gite de fossiles crétacés à Hollogne-aux- Pierres, LXXVIII. — Sur le gîte ferro-manganésifère de Rahier, 33. — Sur une variélé de quartz pulvérulent, XC. — Sur la position stratigraphique du pou- dingue houiller dans la partie Ouest de la province de Liège, 42. — Structure de quelques échantillons de houille et de schiste houiller, CXII. — Gîte d’eurite à Spa, CXIIT. — Découverte de la millérite au charbonnage du Hasard, CXX. — Sur la position stratigraphique du poudingue houiller d’'Amay, CXXI, Reuleaux. — Analyse d’arcilites herviennes, LXXX. Delvaux. — Sur quelques ossements fossiles recueillis aux environs d'Overlaer et observations sur les formations quaternaires de la contrée, 48. | Rutot et Vincent. — Sur les terrains tertiaires de Bruxelles, XCVII, CV. — Sur l'absence du système diestien aux environs de Bruxelles, 56. — Relevé des sondages exécutés dans le Brabant par le baron Van Ertborn, 67. De la Vallée Poussin. — Sur la diorite du champ de Saint-Véron à Lembecq et la présence de la tétraédrite dans les fissures de cette roche, XCVIII. Cornet. — Sur la rencontre d'ossements d'Iguanoden dans un accident du terrain houiller de Bernissart, CV. Van der Broeck. — Sur les formations tertiaires d'Anvers, CXVII. Hock., — Sur l'horizon du poudingue houiller dans le N.-E. de la province de Namur, CXXX VIII. = di, t. VI, pl. 4 à 7, Ganada. Montreal, Commission géologique du Ganada. Rapport des opérations de 1878-79. Cracovie. Akademija umiejetnosci w —. Sprawozdanie Komisyi fizijograficznej, pour l’année 1879. _ Espagne. Madrid. Comision del mapa geologico de España, + VIE n° 2. P. Salterain. — Apuntes para una descripcion fisico-geologica de las jurisdic- ciones de la Habana y Guanabacoa. De Cortazar. — Descripcion de un nuevo equinodermo de la isla de Cuba. N. Monreal. — Datos geolozicos acerca de la provincia de Leon. L. Maillada. — Synopsis de las especies fosiles que se han enconirado en España, . Karrer. — Foraminiferos de las margas tefciarias de la isla de Luzon. Calderon. — Nota sobre las classificaciones metodicas de las rocas volcanicas de Canarias. 52 DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881 De Cortazar. — Reseña fisica y geologica de la provincia de Ciudad-Real. GC. Castel. — Descripcion fisica, geognostica, agricola y forestal de la provincia de Guadalajara. Etats-Unis. Boston. American Academy of Arts and Sciences. Proceedings of the —, New Series, t. VII, n° 2, déc. 1879 à mai 1880. — Boston Society of Natural History. Memoirs of the —, t. II, Partie 2, n°3. S.-H. Scudder. — le oroie coÉRb ace a complete revision ce the species of both worlds with an essay towards their classification. — — Occasional papers of the —, n° 3. W. ©. Crosby. — Contributions to the geology of Eastern Massassuchets. — — Proceedings of the —, t, XX, part. 2 et 3, nov. 1879 — janv. 1880. Shaler. — Evidences of a gradual passage from sedimentary to volcanic Rocks in the Brighton district, 129. W. O. Crosby. — Occurrence of fossiliferous Boulders in the drift of Truro, Cape Cod, 136. — A possible origin of petrosilicious Rocks, 160. — Evidences of compression in the rocks of the Boston basin, 308. Sterry-Hunt. — Remarks on the Precambrian Rocks of Great Britain, 140. G. Fred. Wright. — The kames and moraines of New England, 210. Warren Upham. — Glacial Drift of Boston and Vicinity, 220. S. Kneeland. — The mineralized phosphatic guanos of the equatorial pacific Islands, 235. S. Scudder. — Probable age of Haulover Beach, Nantucket harbor, 329. Newhaven. 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Goldsmith. — On Amber containing fossil Insects, 207. DONS. — 21 FÉVRIER-25 AVRIL 1881. UT E A. Heilprin. — On some new eocene fossils from the Claiborne marine forma- tion of Alabama, 211, — A comparison of the eocene Mollusca of the South- eastern United States and Western Europe in relation to the determination of identical forms, 217. Ch. Wachsmuth and Fr. Spinger. — Revision of the Paleocrinoïdea, 226. — American Philosophical Society. Proceedings of the —, t. XVIII, n° 105 et 106, janv.-mars 1880. Hall. — Relations of the cristalline rocks of Pensylvamia to the Silurian limestones and the Hudson River age of the Hydromica schists, 435, San Francisco. Annual report of the state mineralogist, by H. Hanks, de juin à décembre 1880. Washington. Smithsonian contributions to Knowledge, t. XXII, 1880. — Smithsonian Miscellaneous Collections, t. XVI et XViï. — Smithsonian report for 1878. — United states Geological and Geographical survey si the terri- tories, t. VI, n° 1, 1881. Cope. — On some new Batrachia and Reptilia from the Permian beds of Texas, 79. — On a Wading bird from the Amyzon Shales, 83. — On the Nimravidæ and Canidæ of the miocene period, 165. — On the Vertebrata of the Wind river eocene Beds of Wyoming, 183. Grande-Bretagne. Londres. Geological magazine (the). New series, decade II, t. VIIT, n° 3 et 4, mars-avril 1881. B. Wynne. — On the travelled blocks of the upper Punjab and a supposed glacial period in India, 97. Davidson and G. Maw. — On the U. Silurian Rocks of Shrophire, with their Brachiopoda, 100. Dana. — Metamorphism of Massive Crystalline Rocks, 110, 162. Hudleston. — Contributions to the Palæontology of the Yorkshire Ooli- thes, 119. Ussher. — Prehistoric Europe and the Cornish Forest-beds, 131. Kinahan. — Laccolites, 134. Davidson. — New Upper Silurian Brachiopoda from Shropshire, 145. Dawson. — Geology of British Columbia, 156. Herries. — The Bagshot beds, 171. Lamplugh. — On a shell-bed under the Drift at Speeton near Filey, York- shire, 174. Rupert Jones. — On the Carboniferous system in Britain, 181. — Geological Society. The quarterly Journal of the —. t. XXXVII, part. I, n° 145, févr. 1881. Phillips. — On the Occurrence of remains of Recent Plants in Brown Iron- ore, 1. — On the constitution and history of grits and Sandstones, 6. Kendall. — On the interglacial Deposits of West Cumberland and North Lancashire, 29. D4 DONS. — 91 rÉvRIER-25 AVRIL 1881. Seeley. — On Remains of a Small Lizard from the Neocomian Rocks of Comen, near Trieste, 52. Buckman. — On the terminations of some Ammonites from the inferior oolite of Dorset and Somerset, 57. Moore. — On abnormal Deposits in the Bristol district, 67. J. W. Carrall. — On the locality of some fossils found in the Carboniferous Rocks at Tang Shan, China, 83. Inde. Calcutta. Geological Survey of India. Memoirs of the —, in-40, serie X, t. I, part. [V. de Lydekker. — Supplement to crania of ruminants. — — Id., in-4°, ser. X, t. I, part. V. Lydekker. — Siwalik and Narbada proboscidia. — — Id.,in-4°, ser. XIII. W. Waagen. — Salt-range fossils. = Id ins XV parte Griesbach. — Geology of the Ramkola and Tatapani Coal-fields. — — Id., in-8°, t. XVII, part. 2. Wynne. — Trans-Indus extension of the Pundjab Salt-Range. — — Id.,in-8°, t. XVII, part. I. Blanford. — Geology of Western Sind. — — Records of the —, t. XII, part. 4, 1879. Waagen. — Note on the Attock slates and their probable geological posi- tion, 183. W. Theobald. — On à marginal bone of an Robe e tortoise from the upper Siwaliks, near Nila, in the Potwar, Pundjab, 186. R. Bruce Foote. — Sketch of the geology of North Arcot district, 187. Wynne. — On the continuation of the road section from Murree to abbot- tabad, 208. — — [Id., ti. XIII, part. 4 et 2, 1880. W. King. — Additionnal notes on the Geology of the upper ééédran basin in the neighbourhood of Sironcha, 13. — On the artesian wells at Pondichery, and the possibility of finding such sources of water-supply at Madras, 113. Lydekker. — Geology of Ladak and neighbouring districts, 26. — Teeth où fossil fishes from Ramri island and the Pundjab, 59. O. Feistmantel. — Note on the fossil genera Nœggerathia, Stgb., Nœggera- thiopsis, Fstm., and Rhipiozamites, Schmalh, in palæozoic and secondary rocks of Europe, Asia and Australia, 614. — Notes on fossil plants from Kattywar, Shekh Budin, and Sirgujah, 62. G. T. Clark. — On volcanic foci of eruption in the Konkan, 69. Griesbach, — Geological notes, 83. — Palæontological notes on the lower Trias and the Himalayas, 94. | Italie. Rome. Bulletino del vulcanismo italiano, 7° année, n° 49; déc. 1880. DONS. — 21 FÉVRIER-25 AvRIL 1881. D Pise. Societa Toscana di Scienze naturali. Atti della —. Procesei verbali, séance du 9 janv. 18841. De Stefani. — Il miocene di Caniparola, 140. — Osservazioni ad alcune publi- cazioni geologiche del R. comitato geologico italiano sulle Alpi pene 141, — Pieghe costituenti le Alpi Apuane, 156. Busatti. — Diaspro di Stribugliano, 163. Manzoni. — Spugnee silicee della molassa miocenica del Bolognese, 166. Turin. Reale Accademia delle scienze di —. Memorie della —, 2° série, t. XX XII, 4880. | Portis. — Di alcuni fossili terziarii del Piemonte e della Liguria, appartenenti all’ordine dei Chelonii, 113. Baretti. — Il ghiacciaio del Miage versante italiano del gruppo del Monte Bianco (Alpi Pennine), 269. Portugal. Lisbonne. Sociedade de Geographia de —. Boletim da —, 2° série. n° 1 et 2, 1880. Russie. Saint-Pétersbourg. Académie impériale de. sciences. de —, Bulletin de l’—, t. XXVI, n°3. | Dr F, À. Forel. — Fe échantillons de limon ae en 1879 dans les lacs d'Arménie, 571. — — Mémoires de l—, t. XX VIII, n° 2. | Suisse. Genève. 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Quecksilberwerk zu Idria in Krain, in-4°, 65 p., Vienne, 1881. | Bleicher. Etudes de géologie comparée sur le terrain quaternaire d'Italie, d'Algérie, du Maroc, de l'Est de la France et de l’Alsace, in-8°, 8 p. (Ext. de l'Assoc. franc. pour l’Av. des Sc., congrès de Reims, 1880). — Recherches sur l'étage bathonien ou grande oolithe des environs de Nancy, in-8°, 23 p. (Ext. du Bul. de la Soc. des Sciences de Nancy, 1881). Collett (Robert). Fiske den Norske Nordhaus-expeditions, in-folio, 164 p. 5 pl., Christiania, 1880. Commission de la Carte géologique de la Belgique, Levé géologique de la planchette 3 de la feuille XXXII (Lubbeek) et de la planchette 7 de la feuille XXV (Kermpt) par Van Ertborn et P. Cogels. ; — Texte explicatif du levé géologique des planchettes de Lubbeek et de Kermpt, par Van Ertborn et P. Cogels, in-8°, Bruxelles, 1881. Cotteau. La section de Géologie du congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences à Reims, in-8°, 4 p. (Ext. du Bul, Soc. Géol. de France, 3° série, t. IX, 1881). —- Echinides nouveaux ou peu connus (16° article), in-8°, 42 p. 9 pl., Paris, chez Baillière, 1880. — Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhis- toriques ; session de Lisbonne, in-8°, 38 p., Auxerre, 1881. — Sur les échinides de l'étage turonien de l’Algérie, in-8°, 3 p. (Ext, de l’Ass, fr. pour l’av. des Sc., Congrès de Reims, 1880). DONS. — 25 AVRIL-20 Juin 1881. 37 ( — Exposition d'Histoire naturelle à Reims, in-8°, 8 p. (Ext. de J'Ass. fr. pour l'avancement des Sc., Congrès de Reims, 1880). — Echinodermes réguliers du terrain jurassique, in-8°, 95 p., 24 pl., livraisons 45 et 46. (Comité de la Paléontologie française, . 1881). — Peron et Gauthier. Echinides fossiles de l’Algérie, 7° fascicule, étage sénonien, in-8°, 118 p., 8 pl., Paris, chez G. Masson, 1881. Cope. On some new Batrachia and Reptilia from the permian beds of Texas, etc., in-8°, 44 p. Washington, 1881. — The systematic arrangement of the order Perissodactyla, with a note on the structure of the foot of Toxodon, in-8°, 30 p. (Ext. de Am. Phil. Soc., avril 1881). — On the extinct cats of America, in-8°, 26 p. (Ext. de l'American Naturalist, décembre 1880). — Second Contribution to the history of the Vertebrata of the Permian formation of Texas, in-8°, 6 pl. (Paleontological Bulletin, mai 1881). — Mammalia of the lower eocene beds, in-8°, 2 p. (Ext. de l'American Naturalist, avril 4881). Davidson. Descriptions of new upper silurian Brachiopoda from Shropshire, in-8°, 12 p. (Ext. de Geological Magazine, avril 1881). — Monograph of the bristish fossil Brachiopoda, vol. IV part. IV : Devonian and silurian Brachiopoda that occur in the triassic pebble bed of Budleigh Salterton, in Devonshire, in-4°, 52 p. 5 pl., Londres, 1881. | Delfortrie. Sur quelques dents de formes singulières provenant des faluns de Saucats (Gironde) in-8°, 2 p. (Ext. des Act. de la Soc. linnéenne de Bordeaux, t. XXXI). — Eclaircissements sur une mâchoire fossile provenant du plio- cène toscan de Volterrano, in-8°, 3 p. (Extrait des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. XXXI). — Nouvelle preuve à l'appui de la théorie de la filiation et de la transformation des espèces, in-8°, 3 p. (Extrait des Actes de la Soc. linnéenne de Bordeaux, t. XXXI). Dorlhac. Etude des gîtes minéraux de Ja France. Bassin houiller de Brioude et de Brassac, in-4, 286 p. et atlas in-folio de 47 pl., Paris, chez Quantin, 1881. Dru et Munier-Chalmas. Hydrologie, géologie et paléontologie des chotts tunisiens, in-8°, 79 p. 7 pl., Paris, chez Chamerot, 1881. Frilsch. Fauna der Gaskohle der kalksteine der permformations bolimens, t. I, n° 3, in-4°, 32 p., 12 pl., Prag, 1881. Gümbel, Nachtrage zu den Mittheilungen über die Wassersteine 58 DONS. —— 925 AVRIL-20 JuiN 1881. (Enhydros) von Uruguay, und über einige süd und mittelamerika- nische sogen. Andesite, in-8°, 48 p. 1881. Hébert. Nomenclature et classification géologiques, in-8, 15 b. Paris, chez Masson, 1881. Hellmann. Kurse Anleitung zur Anstellung der einfachsten klima- tologischen Beobachtungen, in-8°, 44 p. Berlin, 1881. Lalanne et Lemoine. Résumé des observations centralisées par le service hydrométrique de la Seine, pendant l’année 4879, in-8°, 92 p., Versailles, 1881 (Service des Ponts et Chaussées). — Observations sur les cours d’eau et la pluie centralisées pen- dant l’année 1879, par le service hydrométrique de la Seine, in-folio, 1881. (Service des Ponts et Chaussées). Lasaulx (A. von). Ueber sogenannten Kosmichen Staub, in-8e, 16 p. (Ext. de Min. und Pet. Mitth. von Tschermak) Vienne, 1881. Locard. Etudes sur les variations malacologiques d’après la faune vivante et fossile de la partie centrale du bassin du Rhône, 2 vol. in-8°, 1,933 p., 5 pl., Lyon, chez Georg, 1881. Mercalli. T terremoti dell’isola d’Ischia, in-8°, 149 p. (Ext. de Atti della Soc. It. di Sc. nat., t. XXIV, 1881). — Contribuzioni alla geologia del isole Lipari, in-8°, 45 p. (Ext. de Atti della Soc. It. di Sc. nat. t. XXII, 1879). De Mercey. Sur un sondage exécuté à Saint-Blimont (Somme), in-8°, 46 p. Amiens 1879. (Extrait du Bull. de la Soc. linnéenne du Nord de la France). — Note sur la confusion résultant de l’ ne de Ja dénoininalion d'argile à silex appliquée à deux dépôts placés l’un à la base, l'autre au sommet de la série tertiaire du Nord de la France, in-8°, 10 p. (Extrait des Annales de la Société Géol. du Nord, t. VIF, 1880). — Observations à l’occasion de quelques travaux publiés dans les Annales de la Sociélé Géologique du Nord sur le Quaternaire ancien, in-8°, 12 p. (Ext. des Annales Soc. Géol. du Nord, t. VIT, 1880). — Sur les couches de Sinceny, in-8°, 8 p. (Ext. du Bul. Soc. Géol. de France, 3° série, t. VII, 1880). — Sur les sables de Bracheux et l'argile plastique, in-8°, 45 p. 4 pl. (Ext. Bul. Soc. Géol. de France, 3° série, t. VIII, 4880). — Compte rendu de la course de la Société géologique de France à Maignelay, in-8o, 411 p. 4 pl. (Ext. du Bul. Soc. Géol. de France, o-série, &. VE, 1880). — Remarques sur la classification du terrain crétacé supérieur, in-80, 32 p. (Ext. du Bul. Soc. Géol. de France, 3 série,.t. VIE, 1880). Piret. La fontaine ardente de Saint- “Barthélemy sère), in-8°, 77 pa- ges, Grenoble, 1881. DONS. — 25 AvRIL-20 JUIN 1881. 59 Pettersen. Lofoten og Vesteraalen, in-8°, 97 p. (Ext, de Archiv. for Mat. og Naturvidenskab, 18.:). qe Robert, Quelques . sur la question glaciaire, in-80, 5 p. (Ext. de l’Ass. fr. pour l’Av. des Sc., Congrès de Reims, 1880). | Struckmann. Ueber den Parallelismus der hannoverschen und der englischen oberen Jurabildungen, in-8°, 24 p., Stutigart, 1884. (Extrait de N. Jabrb. für Min. Geol.- und Pal, 1881), | Tornæ. Chemi den Norske Nordhaus-expedition in-folio, 76 p., 3 cartes, Christiania, 1880, 2° OUVRAGES PÉRIODIQUES. France. Paris. Académie des Sciences. 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PCR, RE FR RE PL CA CS PE, ER EE AE LEA ET RES ITR CES DR ROREAE F ENEIEEEURE GRR FIN LIN Po 9 DR LA A EN 2 TES LE XNA AS MAL RAS RE CN PTE SPEED PRET FI SI TI L | | à | | | | | | | à F ; B ë F! k è . À : Ë [| ni É i £ f L i 4 à # { El L ; LES FE | Ë F l | 4e È 1% L Le le Fe FE Eee 4 | k Fi | | Ë | | | | | | | | + APS PIEES 4% Pots de it #2" 1 nt ? SAP EL En PE SE LE Pari TE at Tes ir Æ PET, 1, me] Len sde ee sûr © Der PUISE plsig mise « és Ê she 10 24 484